COMPTES RENDUS
HEBDOMADAIRES
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
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4 COMPTES RENDUS
. DES SÉANCES
DE L'’'ACADEMIE DES SCIENCES.
PUBLIÉS
CONFORMÉMENT A UNE DÉCISION DE L’ACADÉMIE
Lu date Ju- 43 Juillet 4835,
PAR MM. LES SECRÉTAIRES PERPÉTUELS.
TOME CINQUIÈME.
k JUILLET—DÉCEMBRE 1837.
Mo. Bot. Garden,
1897.
PARIS,
BACHELIER , IMPRIMEUR-LIBRA IRE,
QUAI DES AUGUSTINS, N° 55.
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possibilité d'en tracer l’histoire en appliquant à tous ce qui serait vrai
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
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i $ SÉANCE DU LUNDI 5 JUILLET 1837.
cé : ___ PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
_ MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
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EDS MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
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u Pétude chimique des acides végétaux devient chaqui jounplus intéres-
sante, et à nfésure qu’on l'approfondit davantage , Ou 1ceonnaî
pour quelques-uns. La plupart des espèces de ce groupe nombreux offrent
des particularités si tranchées qu’on se trouve, pour ainsi dire, dans la
nécessité de mettre chacune d'elles hors de ligne, et d’en faire une classe à
part. @æstree qui nous est déjà bien démontré pour toutes celles qui ont le
plus fixé attention des chimistes; tels sont les acides oxalique, tartrique i
malique,acétique, gallique et surtout pour l'acide citrique;qui présente de si
singulières anomalies que plus on l’étudie et plus on reconnaît la nécessité
de étudier encore. En effet les choses en sont venuesau point de ne pouvoir
re idre compte de l’ensemble des faits qu’il présente et lon est encore
tà des idées conjecturales sur sa vraie constitution , quoiqu'on sa
-A
Semestre, (T. V, N° 1.)
n ač
Fc 2 3)
bien cependant qu'il est formé d’un nombre égal d'ätomes, d'oxigène,
d'hydrogène et de carbone. Mais on iguore encore si jue atome composé
est formé de 3 , 4, 5 ou 6 atomes de chacun de ses éléments.
» Ce qui pin si difficile de se faire une idée nette sur sa vraie nature,
c’est surtout-lamanière dont il se comporte avec l’eau qui | entre dans -sa
composition ; car il est plusieurs de ses combinaisons owil vetientun nom-
bre fractionnaire d’atomes d’eau, et c’est le seul M présente une semblable
anomalie.
» On devait naturellement s'attendre à voir un corps d’une constitution
si singulière fournir des résultats différents de ceux que détermine ordinai-
rement l’action-de la chaleur sur les autres acides organiques. -On sait déjà, š
par les recherches de MM. Lassaigne, P. Boullay et de M. Dumas, qu’en
distillant l'acide citrique à une chaleur modérée on en obtient de l’eau for-.
tement chargée d’acide pyro-citrique, une liqueur spiritueuse que
P. Boullay a dit avoir recneillie, et une espèce d'huile légèrement ambrée qui
occupe la partie inférieure du produit total et se dissout assez prompte-
ment dans l’eau et donne également de l'acide pyrogéné par simple évapo-
ration. M. Baup a plus récemmment annoncé l'existence d’un deuxième
acide pyro-citrique (1) et Berzelius parle dans son dernier annuaire, d’un
acide pyro-citrique qu’il a décrit dans l'édition allémande de son Traité de
Chimie , et qu’il dit avoir été découvert par Dahlstròm. On ne sait presque
rien sur la vraie nature des autres produits et lon i ignore Comp APE
sous quelles influences ils se forment, On ne pit pas non l P
que se dégage la liqueur spiritueuse _de Boullay
peut se la procurer; car il nenat isa. rie ssé à cet ég
pas quo aules sE ue depuis ii ER un tel état de
hoses Tai cru utile de. el à coordonner ces résultats et à saisir, s'il -
i Énesibie, les relations qui doivent exister entre eux, afin de pouvoir. 200 7
pérer non-seulement à tracer une histoire assez nette de l’action de la cha-
leur sur l'acide citrique et arriver peut-être à jeter : quelque jour sur la
vraie composition de cet acide; mais aussi dans l'espérance d'apporter
quelque nouvelle lumière dans l’intéressante question qui se débat sur les
acides pyrogénés. -
aa sd “4 aprés avoir y dherit n différents moyens EA s il a eu
fait Sinai nr e la distillation de l’acide citrique,
en deux fluides élastiques ( gaz oxide
he
> comment on
ard , et je ne sache
ON Amie de chimie et de es tom. 61, pag. + > +
iti `
ol à à une à ey distillattot
RES pr ‘se LE :
x
(3)
de carbone: et acide carbonique) , un liquide aqueux tres acide et d'une
odeur agréable; une matière d'apparence huileuse, puis une espèce de
naphte et un bitume solide, M. Robiquet procède ensuite de la manière
suivante à l'examen des produits liquides de la distillation.
» À en juger, dit l’auteur , par les qualités les plus saillantes de b. divers
próduits, je ne voyais rien qui půt annoncer la présence du liquide spiri-
tueux cherché; ċar les premiers me paraissaient être , comme je l'ai indiqué,
une solution plus ou moins concentrée d acide pyro-citrique dans l’eau. Je
fixai done de préférence mon attention sur le liquide oléagineux. que
M. Lassaigne nous a fait connaître le premier, mais qu’ilavait Atis mélangé
d'une certaine quantité d’huile bitumineuse. Les caractères particuliers de
ce composé me disposaient à le considérer comme une espèce d’éther; idée
quis’accordait bien avec la production simultanée d’une liqueur dhéodlhigt
et d'un acide, Mais quelques essais suffirent pour me détourner de cette
voie, et je reconnus à ce produit oléagineux plisients caractères fort re-
marquables que je décrirai avec soin lorsque je m’occuperai de l'étude par-
ticulière de ce corps.
» Revenant à l’objet principal de mes recherches, c’est-à-dire à la pro-
duction: dudiquide spiritueux annoncé par P. Bouilay. il devenait bien
évident, par tout ce qui précède, que ce produit, dont l'existence ne pouvait
être révoquée en donte, devait nécessairement faire partie du liquide, soi-
… Sas ni eux, qui se dégages au Me os de l'opération: Ne voulant
y er que contenait ce produit, je le
in-marie ordinaire, et je veendi
dans le récipient, convenablement refroidi, Ni liquide tout- -à-fait incolore,
d’une odeur.agréable d'étheracétique, d’une saveur amère et qui |
; légèrement alcoolique et d’une acidité fort peu prononcée. J'ajoutai à ce.
_ liquide une petite quantité de chaux hydratée , assez seulement pour satu-
rer l'acide libre; puis je disposai un petit appareil distillatoire, dont le réci-
pient étaitenvironné de glace, et j'introduisis dans la cornue du chlorure de
calcium fondu et pulvérisé. Je versai ensuite peu à peu sur ce chlorure le
liquide saturé, et, pour éviter une trop prompte réaction, la cornue fut-elle-
même plongée dans l’eau froide. Lorsque le mélange fut convenablement
fait et que la macération eut été assez prolongée, l’eau.qni; environnait la
sqraue, fut légèrement chauffée, et la distillation du liquide s'opéra 3 j
atement. Le nouveau produit fut un liquide éthéré, inflammable; d'une
mamère, d'une odeur d’éther acétique et aromatisé d'aubépine 4
ne ke serre de la potasse caustique et sur du chlorure. ede. cal-
cùm, son point d’ébullition dbineutaii co
des trois analyses ma donné :
Carbone. 62,2 ) | carb. 229,32 Ro gA 62,5
Hydrog.. 10,33% d’où la formule CH‘O = 4 hydr. 37,43 ọ ou 4 hyār. 10,2
Oxigène.… 2734 er oxig. 100,00 . { oxig. ` 27,3
de | x TP 75 " $ e1000
ETX ere les propriétés, la composition, tout concorde pour nous ae.
montrer que ce liquide est identique avec ce qu'on appelle esprit pyro-
acétique ou acétone.
-» Les chimistes qui se sont occupés des produits de la distillation de
l'acide citrique , ne nous ont rien dit sur la substance d’ apparence oléagi-
. neuse qui en constitue une grande pare; ils se sont bornés à indiquer
qu’elle se dissolvait dans l’eau, et qu’on obtenait par évaporation de cette
solution des cristaux d’acide pyro-citrique. Je-crois cependant qu’elle offre
un assez grand intérêt pour mériter une étude spéciale.
--» M. Robiquet fait voir dans son mémoire que ce produit d'espéicnce
huileuse , séparé par décantation du liquide aqueux qui l'accompagne, se
convertit entièrement par simple exposition à lair libre, en cristaux
d'acide pyro-citrique; que la même transformation n'a puint lieu dans de
l'air sec; que si on le maintient long-temps à 100°, il s’en dégage ns
Fagide pyro-citrique dissous dans À pe met que le résidu 1 de |
: t moins consistant; que si lo 4 > résidu à “feu nu, il
entre en sara à r50°; qua ?
De: 5
“o Voilà donc un sonsel exemple, et ils sont encore assez rares d'un
acide organique qui se déshydrate complétement par la seule-action de la
; et, ce qui paraîtra sans doute plus remarquable, c'est la singu-
küesrmiéumerphose que subit cet acide dans sa constitution physique, par
cette seule modification. Ainsi, l’on voit des cristaux bien nets, bien trans-
parents se transformer par la désetiot en un fluide oléagineux qui bout
à 150°; se volatilise comme les huiles essentielles dont il possède plusieur
des. caractères extérieurs, et réciproquement cette matière d’apparer e
hùiteuse ; en ‘absorbant de l'humidité, peut se concréter de | a 7X
ei
58 à 59°, et sa densité”
fut trouvée égale à 0,7975; ne Pa pap ai La poyenne
M-Kobique la: oé RTS pyro-citrique: ne ”
Ga H o, qui est aussi _celle de l'acide citrique de Baup qah lui ai
4i
FA
ji
fournir des cristaux à N tour, passeraient à létat d'huile en les
soumettant aux mêmes influences. Toutefois on peut être certain que dans
ces alternatives de chaleur et d'humidité, une portion de ces produits
sera profondément altérée; car ces réactions sont bien rarement aussi
nettes et aussi tranchées qu’on veut bien se limaginer; et ce n 'est jamais
impunémert qu’on soumet les matières organiques à une longue influence
de la chaleur et de l'humidité, quelque modérée qu’elle puisse être. Ces
T agents exercent toujours une action destructive plus ou moins énergique,
qu'on finit 3 apercevoir avec le temps. Tel corps organique, par
exemple, qu’on jugerait inaltérable à une témpérdtare donnée, finirait
très certainement par subir une modification prononcée en persistant da-
vantāge, et il y a une foule de réactions de ce genre qui ne sont que là
conséquence du temps.
» Les faits que je viens de rapporter me conduisent à revenir sur les der-
nières observations que j'ai eu l'honneur de présentèr à l’Académie , relati-
vement à l'acide gallique. Pai à cette occasion émis quelques doutes sur la
généralité de la loi établie par M. Pelouze, pour les acides pyrogénés , et J'ai
dit qu'il ne me paraissait pas qu’elle dût être spéciale aux acides, J’ignorais
`
à cette epoque que M. Fremy en eùt déjà fourni une preuve en fai-
sant voir qu’un mélange de chaux avec du sucre, ou de la gomme, ou de
Laion. soumis à l’action d’une chaleur modérée, fournissait dives pro-
nême punis d'un dégagement d’eau et d’a
j'ai ier Annuaire des Sciences ROUES publié
à Stockholm, par dar, et q - itout récemment en France, j al
vu, dis-je, que cet illustre savant ne regardait cette: loi: comme suf-
RE e
fisamment justifiée, qu ’autant qu'on opérait à de basses ter
- mais que du moment où la chaleur devenait plus élevée, la réaction čtait
tout autre, et qu une seconde décomposition d’une autre nature com-
mençait, marchait simultanément et indépendamment de la première.
Je crois pouvoir aller plus loin, et affirmer que dans beaucoup de cas,
il se forme d’autres produits que de l'eau et de l'acide carbonique ;
lorsqu: on soumet les acides upana à l’action d’une:chaleur modérée.
C'est ainsi que j'ai démontré qu’en chauffant l'acide gallique, même au-
dessous du degré nécessaire à la production: de Pacide pyro-gallique š
il ya formation d’une matière tannante, et que cette mème formation
S e continue sous la même influence , qui donne naissance à l'acide. pyrô-
que. C'est encore ainsi que je prouve aujourd’hui qu’en distillant
de laci itrique pour obtenir ses acides proa “l'eau set l'acide
Sa
sa
à * |
carbonique ne sont pas les. seuls froduits à se former ; mais qu'il y a
aussi nécessairement production de gaz oxide de carbone et d'acétone,
et que Join, de pouvoir considérer ces: autres produits comme la con-
séquence d’une décomposition plus avancée, on est obligé de reconnaître,
lorsqu'on veut bien se donner la peine de répéter les expériences , qu'ils
sont les: premiers, à. se développer.. Resterait à savoir, il est. vrais, si ce
gaz oxide de carbone, .et cet acétone, ne dériveraient pas d'un corps
particulier uni à l'acide citrique ordinaire, et qui se décomposerait avant
lui. On serait presque tenté de le croire, quand on voit avec quelle fa-
cilité.se développe cet oxide de carbone sous l'influence, non plus de la
chaleur, mais de l'acide sulfurique: Il suffit, en effet, de mélanger
4 parties d'acide sulfurique et une d’acide citrique sec et pulvérisé, pour
que celte réaction ait lieu presque indépendamment du secours de la
chaleur, quand on opère dans la belle saison, et qui. peut être déterminée
d'une manière régulière et continue pendant un temps très long , en sou-
tenant la température du mélange de 30 à 40°. Cett > réaction et ses con-
séquences m'ont paru assez importantes pour méfiter d'en faire l'objet
d'une notice particulière, que j'aurai l'honneur de communiquer plus tard
à l’Académie. » es
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Noté sur un théorème relatif aux racines des
équations simultanées ; par M. A. Caucar.
13 juin 1837.
« Le. Compte rendu de la séance du 25 337 (1) contient une note
de MM: Sturm et Liouville, susdesthéorème qui termine. un mémoire
lithographié à Tusiwswenrs Ta date du 15 juin 1833. Je: regrette que cè
1émoire ne soit point parvenu à MM. Sturm ei Liouville sils.y auraient |
vu que J'étais complétement, d'accord avec eux sur. l'utilité de résoudre
par des principes élémentaires les questions relatives à la détermination
du nombre des racines réelles ou imaginaires des équations. Il y a plus : le
but de ce mémoire était précisément de montrer comment on. peut ré-
soudre directement de semblables. questions, sans recourir à des for-
mules de calcul intégral: Au reste , il était tout simple qu’en 1833 je fusse
pénétré de cette pensée; puisque déjà en 1813 c'était sur des principes
élémentaires que j'avais fondé une méthode pour déterminer à priori le
Le racines réelles, positives et.le nombre des racines réelles né.
2 à
VUS. ld
ce
De:
Pre
*
(1) Voyez Comptes rendus des 8 et 15 mai 1837, pages 672 et 720.
a sa
(7)
gatives d’une équation de degré quelconque. Le mémoire qui renfermait
cette méthode, présenté à l’Institut dans la séance du 17 (mai 1813, et
approuvé sur le rapport de M. Poisson, est précisément celui duqnel il
résulte que, pour une équation de degré quelconque, on peut toujours
obtenir des fonctions rationnélles ét entières dés coefficients, tellement
choisies que, si l’on remplace chacune d’elles par + 1, quand elle est po-
sitive ; par— 1, quand elle est négative, la somme des quantités + 1 où —1
ainsi trouvées, est précisément égale au nombre des racines réelles com-
prises entre des limites données. (Voir le rapport de M. Poisson, l'exposé
sommaire de la méthode imprimée chez M™° Courcier, avec la date du
17 mai 1813, et le Journal gà l'École: Polytechnique.)
. . > . L] . . . . . . . . .
EUR FER Lee E G MNG GII VIM Piras DE sper ve Jai ahea A r
Prřessé'par le temps, je n’ai.pu développer la pensée qu’exprimait les der-
nières lignes de ce mémoire ,-étje me suis vu obligé d’omettre la démonstra-
tion du 8° théorème, Ce théorème qu’on peut généraliser encore , entraîne
comme conséquences les propositions sur le nombre des racines imagi-
naires énoncées dans le mémoire de 183r, et, pour les en déduire, il suffit
de prendre pourf (x,y) et F(x,r), la partie réelle et le coefficient de Ÿ—1
dans une fonction entière de la variable imaginaire x + y V/— 1.
» Dans ce cas, et dans beaucoup d’autres, par exemple, lorsque
la fonction ® (x,y) x x.y) — $ (x,r) X(æ,7) reste continue et ne s’éva-
nouit Pas Errtretesslimites données , le théorème est exact, et la démonstra-
tion que j'ai indiquée subsistemwe.on peut se demander si l’on doit
conserver l’énoncé du théorème dans toute sa généralité. MM. Sturm et
Liouville se sont prononcés pour la négative, et ns vut eu raisom: Hs ont-
fait l'observation très juste quinn.examen attentif de cette démonstration -
même, devait conduire à et is qu'ils manifestent ; et j'avouerai à ce su-
jet, que trouvant cette démdnstration trop peu développée dans ma-
lettre du 22 avril, j'avais entrepris, dès le 24 , la rédaction d’une note plus.
étendue que je me proposais d'adresser à l’Académie; mais arrivé à la
13° page de cette note, je mé trouvai arrêté par quelques difficultés qui
me firent prendre le parti d’en‘ajourner l'envoi jusqu’au moment où l’on
aurait publié dans les Comptes rendus les démonstrations des autres théo- .
rèmes relatifs à la résolution des équations, et que j'avais précédemment -
énoncés. En conséquence , à peine rétabli d’une indisposition assez grave,
je profitai des premiers moments. de loisir pour exposer la nouvelle mé-
thode de résolution des équations qui se trouve développée dans mes deux
tnes
SE
(8)
lettres adressées à l’Académie, sous les dates du 2 et du 13 mai. L'ob-
servation de MM. Sturm et Liouville m’ayant engagé à revoir la note com-
mencée le 24 avril, j'ai reconnu qu'en vertu des principes mêmes établis
dans cette note, le 8° théorème peut devenir inexact dans le cas où la fonc-
tion D(x,r)X (x,y) — 9 (x,y) X (x, y) s’évanouirait entre les limites don-
nées , mais que, même dans ce cas, le théorème subsiste encore, s'il
n'existe point, entre les limites dont il s’agit, des valeurs réelles de x, 7
propres à vérifier simultanément les deux équations
(A) d (xy) x (x7) — 0 (ar) X (x $ yj oy FE, 7) = 0:
» Ainsi, pour rectifier l'énoncé du théorème, il suffit d’y joindre la con-
dition que le système des équations (A) ne puisse être vérifié pour des
valeurs réelles de x, y comprises entre ces limites. Alors en effet, la dé-
monstration indiquée est applicable, et l’on ne rencontre plus les mêmes
difficultés. Au reste , je me propose de reproduire dans une autre lettre les
diverses méthodes à l’aide desquelles j'étais parvenu au 8° théorème, et
qui toutes supposent implicitement la condition ci-dessus énoncée.
» Quant à la démonstration élémentaire que MM. Sturm et Liouville ont
donnée. de mon théorème sur les racines imaginaires, et que je ne connais
pas encore , n’ayant pas reçu leur mémoire, quoique peut-être elle soit du
nombre de celles qui se déduisent des principes que j'avais indiqués ou
établis, toutefois, comme ils n’ont eu nulle connaissance du mémoire
de 1833, qui d’ailleurs ne renferme ppo ni cette démo
tion ni même celle du théorème 8°, il wils ont tout le ae ei
de dad découverte, et qu'o on doit mar Sa e lavoir E pabiice. »
Ki L0 OGIE. =e Seconde note sur l’âge géologique du calcaire de Château-Lan-
© don; par M. Ért pe BEAUMONT.
€ Dims une des séances précédentes , le 22 mai, j'ai été dans Le cas de
soutenir dans le sein de l’Académie que le calcaire de Château -Landon est
géologiquement du même âge que les meuliéres et les calcaires d’eau douce
supérieurs des environs de Paris. Je me fondais sur un fait décisif à cet
égard ; c'est que le calcaire de Château-Landon est le prolongement di-
réct des assises inférieures des calcaires d’eau douce de la Beauce, et re-
pose comme elles sur la prolongation des grès et des sables marins de la
förét de Fontainebleau. Une course que je viens de faire à Château-Landon
et au%environs m'a fourni une nouvelle occasion de m’assurer du fait que
st
neee a
| (9) |
je viens de rappeler, et me permet de signaler quelques tirconstances qui
pourront en faciliter à d’autres la vérification.
» L'un des groupes de carrières les plus remarquables de Château-Landon,
l'un de ceux d’où l’on tire aujourd’hui les plus du. calcaires, est celui
des carrières de l’Étang, situées à un petit quart de lieue à l'ouest de la
ville. Ces carrières sont situées au bord d’un vallon qui descend du ha-
meau de Buteau situé à une demi-lieue plus à l’ouest. Depuis les carrières de
l'Étang jusqu’à Buteau, il existe, le long du vallon, une série non interrompue
de carrières anciennes ou nouvelles, qui toutes sont ouvertes sur Îles gros
bancs inférieurs du calcaire de Château-Landon. Celles de ces carrières
qui avoisinent Buteau ou qui sont situées dans ce hameau , entament par
leur partie inférieure le sable coquillier , prolongement des sables de Fon-
tainebleau. Le calcaire que ces carrières ont pour objet d'exploiter , est en
lui-même semblable à celui des environs de Château-Landon, et il est de
même employé comme pierre de taille; seulement, les blocs sont .beau-
coup moins gros et par suite beaucoup moins recherchés, parce que les
fissures n’y sont plus aussi rares qu'à Château-Landon. “À
» Le même fait de superposition peut se constater en remontant le val-
lon qui descend du hameau de Menil à Château-Landon. Pres du Menil
"se trouvent des exploitations qui ont à la fois pour objet les bancs exploi-
tables du calcaire de Château-Landon et le sable de Fontainebleau auquel
is sont superposés. | |
_ :- »-A'partir de Buteau et du Menil, le calcaire de Château-Landon peut
PRE dans la plaine du Gâtinais, toujours super-
posé aux sables et grès mtainebleau , et en, s’éloignañt dans cette di-
rection, il continue encore à devenir de plus en plus fendillé et quelque-
fois même plus celluleux et plus marneux , mais san re-k continuité soit
interrompue nulle part. p3 .
» S'il pouvait rester le moindre doute sur la question de savoir si ce sont
bien les bancs inférieurs et exploitables du calcaire de Château-Landon
qui se prolongent sur les sables de Buteau , du Ménil , de Chenouteau, de
Bougligny, etc., etc..., ces doutes seraient immédiatement levés par
la considération des corps organisés fossiles , tels que planorbes , lymnés,
paludines (indusies?}, dont on retrouve constamment les mêmes espèces
dans les bancs exploités à Château-Landon et dans les calcaires répandus
sur toute la plaine; par exemple à Chenou, à Chenouteau, à Bou-
f
-
C ilion 55 yaglave sb ralmof dhencuens ob 5200 55
~» Au nombre de ces fossiles on doit surtout remarquer un tres
SER. 1837, a° Semestre. (T. V, N°1) ge p ;
z
caractérisé par des stries pigia » de cornu? ), déjà ai par
M. Lajoye, et des corps ovoïdes très allongés qui rappellent les indusies
observées pour la première fois dans les calcaires d’eau douce de la Li-
magne, en Auvergne: corps ovoïdes répandus en assez grand nombre,
tantdans les bancs a v à Château-Landon que dans les calcaires des
plaines du Gâtinais, confirment leur identité, et s'ils appartiennent réelle-
ment à l’indusia tubulata, ils indiquent en même temps que ces calcaires
correspondent*par leur âge à celui de la Limagne, ainsi que M. Dufrénoÿ
et moi nous l'avons déjà annonce.
» Parmi les motifs qui’ portaient différentes personnes à considérer le
| calcaire de Ghâteau-Landon comme différent de celui qui recouvre le sa-
= ble coquillier marin de Buteau, on avait allégué une différence de niveau.
# Pai constaté par des observations barométriques, que cette différence de
niveau n'existe pas, et qu'en général lorsqu'on suit le calcaire de Chäteau-
Bandon de l’est à l’ouest, comme par“exemple de Chäteau-Landon à Buteau,
on voit ses assises se poursuivre avec une horizontalité à peu près rigou-
reuse, Le niveau de ce calcaire né varie que lorsqu'on le poursuit du sud
au nord; alors on voit ses assises s'élever légèrement, comme cela arrive
aussi au calcaire de la Beauce, d’après la remarque bien connue de M. d’'Oma-
lins d’Halloy. La pente excessivement douce par laquelle le calcaire de Chä-
teau-Landon va se confondre avec celui de Bougligny et de Puiselet, n’est
absolument que la continuation de celle par laquelle ce dernier va se rat.
tacher aux calcaires d’eau douce supérieurs de la forêt de Fontainebleau ; ;
cette continuité de la pente confirme la continuité dese pima niitin
> Au nombre des faits les plas curieux qus se triés” plat
deux rives du Loing, on pu cs” l existéncé sur ces p sie dépôts de
transport ditaviens.. eS tes de la côte de Train (au sud de Moret)
cote D rte, à au sud de Montereau } formées l’une et
utré de grès de Fontainebleau, sont couvertes de détritus granitiques.
siobbérerits. Il en est de même du platéau de calcaire d’eau douce du Bou-
lay, au N.E. du Château-Landon. Ces sables diluviens sont répandus en
différents points près de Montargis et de Pithiviers ; ils brei une 1e partië
dü” sol de: la forêt d'Orléans:
9s hca Her} p rsd denina: ashi r sont faint ces
; dont il existe peut-être ici deux catégories: les roches
du: HA éontéééitiétnd leur ont aussi fourni leur tribat. Les plateaux de
calcaire d’eau douce des environs de Boulay y, de Bougli , de Chenoutean,
| n pois et de Château Lándor sontj i de la
EEV UUU VAI l eai
5 Le
RU
7 = An
craie et transportés par l'action PASE S sur Le roux du calcaire
‘d’eau douce plus moderne et plus élevé.
: » À Château-Landon, même dans les carrières les plus anciennes et les plus
occidentales, particulièrement dans celle de M: Heurey, la composition du
«diluvium présente un fait encore plus remarquablé. Dans cette carrière,
dont la profondeur est d’environ 5 mètres , la surface du calcaire d’eau
douce est inégale et très irrégulièrement ravinée ; sur cette surface inégale
repose une masse marno-sableuse verdâtre de 2 à 3* de puissance qui pré-
sente le mélange des éléments les plus hétérogènes ; des fragments de
craie, des silex entiers ou brisés, une grande quantité de calcaire d’eau
douce en fragmenits de tôute grosseur, enfin des fragments et même des
blocs ayant jusqu’à 0,50 de longueur , d’un calcaire un peu sableux , pé-
tri de coquilles marines. La terre végétale qui forme une couche distincte
au-dessus du diluvium, présente le mélange des mêmes éléments qui
tous, et notamment les fragments de calcaire marin peuvent être ramassés
en grand nombre dans les champs, entre les carrières et la grande route,
et même de l’autre côté de celle-ci. Ces fragments isolés de calcaire marin
ont été connus de M. Héricart-Ferrand et de M. Constant Prévost, qu,
d'après les coquilles qu’ils renferment, les ont rapprochés à titre de
ceux de Larchant et de la Brie.
Gien nincalens r ch Éd A AE 1 ière ak dessu PL
caire de Château-Landon , ce ee cet à à concilier avec celui
de la prolongation a mE takeaize de Chåteau-Landon sur le grès de
Fontainebleau ; mais répandus comme ilS ™te-sont dans une masse dont la
composition EDA mélangée décèle à elle seule l’origine difūviēnne;
ils ne donnent plus lieu à aucune difficulté. Seulement, il reste à décou-
vrir leur gisement primitif, le point d’où le courant din les a arra-
chés, et cette recherche serait intéressante parce qu'elle résoudrait la
question de savoir si le courant venait du nord ou du midi, s'il apparte-
nait au diluvium scandinave ou au diluvium alpin , question qui reste aussi
à résoudre par rapport au fait curieux des oursins trouvés par M. Lecoc,
dans le diluvium de la Limagne en Auvergne, et par rapport aux giy
de quartz qu’il a signalés sur la surface des monts Dore. ;
» La longue durée de la discussion à laquelle donne lieu, depuis plus
de vingt ans, une question aussi simple en elle-même que celle du calcai
CNGiean-lenien., me parait tenir à une erreur incidente que jé” doi
d'autant plus signaler que je l'avais moi-même partagée Sue A
Le calcairé de.Château-Landon et celui de Fay et de. = reposent
n kä)
l’un et l’autre sur des grès et poudingues siliceux , identiques entre eux,
et l’on a ap res que dans ces diverses localités il y avait iden-
tité de rapports entre les poudingues et les calcaires qui les mure Or
c’est dans ce rapprochement, en apparence si naturel, que l’erreurs est glis-
sée inaperçue de tout le monde. Le calcaire de Glandelles s'enfonce avec
le poudingue sous le grès de Fontainebleau , comme l'a tres justement ob-
servé M. Constant Prevost, et se rattache aux calcaires de Fay et de Ne-
mours , dont le gisement a été parfaitement défini par M. Berthier. Le
calcaire de Château-Landon sé sépare au contraire du poudingue qui le
supporte pour s'étendre sur les sables et grès du Buteau , du Menil, de
Chenouteau , de Bougligny , etc... , qui le séparent du talcaire et du pou-
dingue inférieurs, comme on le voit dans les puits de Chenouteau et de
Bougligny, où M. Héricart-Ferrand avait parfaitement reconnu que se trou-
vait la solution de la question. »
MÉTÉOROLOGIE. — Seconde note sur des formes particulières de grélons ;
par M. ELIE DE BEAUMONT. ;
« L'Académie a bien voulu enregistrer dans son Compte rendu, une
remarque isolée sur la forme desgrélons tombés près de Paris le 14 mai der-
nier. Cette remarque ayant provoqué l'envoi d’autres observations relatives
au même objet, je vais essayer de contribuer à compléter le catalogue des
formes diverses affectées par les grêlons en extrayant de mes journaux de
voyage la description de deux chutes de gréle. que j'ai eut „4 OD-
server l’une dans les Pyrénées et Vaütre dans les Alpes. -
»Le-27.a0ût83#ee###TT0ns, M. Dufrénoy et moi, dela ville d’Ainsa à
celle"de Jaca, en Aragon, au pied des Pyrénées. Vers les trois heures après
midi, en traversant la vallée de l’Oncella nous éprouvämesune légère averse
de pluie et de grêle. Elle tombait d’un nuage très épais qui se trouvait
principalement à l'ouest du point où nous étions et duquel on voyait des-
cendre vers la terre une large colonne très noire, indice d’une très violente
averse qui tombait sur le terrain que nous devions bientôt traverser. En
effet l'averse ayant cessé nous continuâmes notre route et au bout d’un
quart d'heure nous nous trouvèmes sur un terrain encore jonché de grélons
ER PE p: i I -ge PR. 17 y
qui
f t pressions du sol sur une épaisseur de
plus d’un décimètre. Ces grélons déjà en partie fondus avaient des formes
irrégulières et souvent à peu pres lenticulaires, mais on reconnaissait aisé-
mentdans chacun d'eux les restes d’unesphère formée d’un grand nombre
de couches concentriques les unes blanches et opaques, les autres presque
ve
(13)
transparentes; les plus grosses de ces sphères paraissaient avoir eu 15
millimètres de diamètre : elles étaient tombées entières. |
» Le 29 août 1386 , je me trouvais en Tyrol, au pied oriental de la mon-
tagne de dolomie appellée le Langkofel, entre la vallée de Grôden et la
vallée de Fassa. Des nuages orageux enyeloppaient les cimes des montagnes
et vers trois heures de l'après-midi un Lojpge éclata. Il tomba d’abord quel-
ques averses de pluie et de grêle qui s ‘interrompirent, etvers quatre heures
l'orage se termina par une très forte averse de grêle. Les grélons allèrent
en augmentant de grosseur pendant cetteaverse, et vers la fin leur diamètre
atteignait et dépassait souvent un centimètre; le sol en fut entièrement
couvert. Ces grélons affectaient une forme constante, c’était celle de deux
sphères de diamètres différents réunies de manièré à ce que la plus petite
fût plongée à moitié dans la plus grande. La petite sphère paraissait une
sorte de conglomérat composé de petits grains d’un blanc mat, semblables
à des grains de grésil, réunis par de la glace transparente; la sphère ion
grosse qui enveloppait en partie la plus petite était formée d’une glace d’un
blanc mat et non transparente. Ces grêlons tombaient entiers: je n’en ai pas vu
un seul qui fût brisé. Cependant le nuage du quel ils tombaient était élevé de
500 à 1000 mètres au-dessus de ma tête; on pouvait en juger par la manière
dont il enveloppait les pointes de montagnes à flancs presque verticaux.
Pendant l'orage il y eut un assez grand nombre de coups de tonnerre: qui
eurent généralement une Ress marquée sur les averses soit de pluie
soie de grele eryp s redoubléments.
» La forme des grêlons dont j je vien ler rappelle j jusqu’ à un cer-
tain point celle observée en Laponie par M. de Purch et citée
Arago
dans lune des dernières séances. » vi
M. Coriolis fait hommage à l'Académie d’un Éiplaire d'un mémoire
qu’il a inséré dans le Journal de a per ne. et qui a pour titre : Mé-
moire sur le degré d'approximation qu on obtient pour les valeurs nu-
mériques d'une variable qui satisfait à une équation différentielle , en em-
ployant pour calculer ces valeurs diverses td aux différences Plus
ou moins approché es.
« C'est à M. Cauchy, ditM. Coriolis, que l’on doit les premières formules
pour exprimer une limite à l'erreur commise dans ce genre de calcul, lors-
que les variables entrent toutes deux dans la veus. du coefficient diffé d
rentiel. En suivant une marche analogue à la sienne, je donne une sem-
blable limite pour le cas où l'on se sert d'équations aux différences plus
hd
t
( a p
compliquées : telles sont celles qui ruit de l'emploi de: plusieurs
termes de la série de Taylor, au lieu du premier seulement que prenait
M. Cauchy. Om trouvera mon travail dans le + à k Ajer.
pies M. Liouville. (Juin et Juillet. eA }» |
MÉCANIQUE cÉLESTE, — Addition a P note publiée dans le = 20 des
no Compies rendus (1837, & IV, p. 924); par M. Prana.
« Je suppose que l’Académie a reçu la courte note que j'ai eu l'honneur
d'adresser à M. Ærago , le 3 de ce mois (juin). Voici maintenant la com-
munication. que je dois lui faire.
_» Au commencement du § II de la noté publiée dans le n° 20 (p. 729),
. par une méprise que je ne saurais expliquer (ayant l'habitude ggsrire les
formules exactes avant de les réduire }, j'ai oublié le facteur :, qui
1 j ET
doit évidemment entrer dans le second membre de l'équation dési gnée
par (9) : en le rétablissant, on a Péquation
== 2 fa Q2 = — Get +) MTS D up cos (29 — 2v’),
. ťa + ss
laquelle, pour l'objet actuel, est réductible à celle-ci :
© — nb == ur (1-12) (1— 2U + 72 cos Ke — bd
à ARE DR ele dans
= ; a |
+ 7 mL? (1— 2U + 3U:) cos (2v — 24’),
Pour eu il faut d'abord ajouter à la valeur de L ; posée dans le S IV, le
terme taansa (2E mék aeaa et à la valeur de L°
termes ->
les trois
— F mer morram c)nt
me A S +5 a~ Ba ao G TER &) pris}
a posé, le produit L*( 1— aU si 30"
o
donnera les os
— y sit (EE ert my co GE — ajni
ana cos (2E — 2g + c) ni
+C tR E 15 s> - greri ÂGE +28 ont
sk Dada) my aE apk ps
Maintenant, sì lon ajoute à la valeur de (On , posée dans la p. 730, les
deux termes
15
— 2° cos 2c.nt + -z me? cos (2E — 206) nt,
on trouvera que l’on doit ajouter à la valeur de cos (2»— 2v’) les trois
termes suivants :
fa LL 4 ab 69) me’ cos ac. nt+ 2e ét + chnt +(2—? pyi Feco Eej
710 10
Cela posé, on obtient
“Afa x 3U?) cos (av — 24) =
165 45 48 EL De aa ne
ra -f+ ts += mey’ cos (2g — 2c) nt.
Donc la réunion de ces deux proies "De et an done
ce qui s'accorde avec le résultat trouvé par M. a ntécoulant. Mais je
ne puis lui accorder, d’ pe les raisons alléguées ice pe n°21 et 12 GEE ne
Comptes rendus (1 837), qu’on doive supprimer aux valeurs de U, posées
dans la p. n , le terme -= $s m*8ry* o5 (ag — 26) nt. E
MÉCANIQUE CÉLESTE. — — Addition au e IV de la note imprimée dans le
n° 20 des Comptes rendus { 1837, te IV, P- 732); gA n Prana.
« Les iai publiées dernièrement par M. de Paii dans le
n°22 des Comptes réndus { p. 5. 870), me forcent de faire voir que, si E
voulais absolument trouver, comme lui,
~a entamer meae E eg
(56).
je n'aurais qu’à traiter mes propres formules, établies dans le § IV de
ma note, de la manière que je vais exposer.
> Soit C la constante arbitraire qui entre dans le second embre de
l'équation [IV] : en faisant C—=(1+r)?, et multipliant ensuite cette
équation par (1-47) (1—L°)" ur. on aura `
Ge OLGA D UT (140) GHY aHa + 05) Je = dr.
Ma valeur de U’ et celle de U” donnent (en supprimant les termes multi-
pliés par 7°), i
1420-4 U= 4 2e cosc. ni +G e me cos2c.ni
_ -= me cos(2E — c) nt K à me cos (2E — 2c) nt.
Cela posé, si l’on multiplie ces termes par ceux de la valeur de L? trouvée
dans le & IV, on aura
L’ (1 + aU re = >:
+ en : nu a
CG+7-3= =;)- E rmh- +: AE ea = 56 wJer cos (2g — 2¢) nt.
» Re mes valeurs de U’ et de U'*, on a
I + sU’ + gmi- FE
35,
[+ = sig)” er cos (2g — 2c) nt :
partant, isa ( ba 4 Re it = la A
er RE Je SAPA 20 ns
Bons Sa i
= (14 7) (14 L?) G+aU' +). — Sd.
As , j'observe que le produit des deux fonctions
GHV)(—L)=1necosc. ent D me c08(2E —0)né — 3% à my cos(2E — 26) ni,
1 aU" HU = 1 aecose. EE — nl;
donne | tie 5
SS GPL AD +T) =,
:
6-5-4-5 mé cos aE 26) nt — g my? cos(2E—2g) "t.
(17)
Donc, en vertu de l'équation [IV], on a
| 2 EE — me cou ant mr ag
— X mey’ tosas — 20) nt;
rf
—X étant le coefficient numérique inconnu, qui affecte l'argument
(2g — 2c) nt dans x a reira de cette intégrale. Cela posé, si l’on
bn
1+oU + U =: kS me? PPr PROS
L’ (4 aU'+ UP sp = m cos (2E — 2g)nt;
et fi |
CH QES GHaU HU) =
1+ mes cos (2E — 20) nt + 4 my’ cos (2E — 2g) ni ;
l'équation ( f") donnera celle-ci :
Griri+ me PNR
cé #2 me’ cos (2E— 26)nt à: 8 my° cos (2E — 28g) mx.
shit Deco (28 — ane + es GE me cata 20) al
_ ne ae
te sorte ue lon a
pe »
+ ns gay ; 4
173 , 361 , 63 _315
Ro. Mit ue ut? SLENT-LIS
et par ae Fe
at ess,
128. Es
ce qui revient g SEN que. ii a
rs eee DES |
Ainsi, il suffirait de supprimer la partie zH pour avoir le résultat de
M. de Pontécoulant. Mais, je ne puis. admettre la suppression. de ce
terme, après le calcul détaillé qui se trouve. exposé dans le § V
ma Note; set j'ai des doutes sur la manière dont on forme, par cemoyen f
C, R. 1837, 2° Semestre. (T. V, No 4)
i
(48) :
le produit des deux fonctions qui constituent le. aeronsk membre de lé:
quation (f).
» Je pense Pas ae es toutes ia objections; il convient d'em-
ployer directement l'équation [V], comme je lai fait. Il est possible que
mon calcul x T d’être rectifié; mais je madmets pas la. destruction
de.la fstione w fh des. preuves pirées dans. le fond même- de mon
analyse. eth
» Au reste, si je volis à toute force, trouver le rait i de M. de
Pontécoulant , méme en retenant ta fraction e il suffirait d'observer
que le produit de mes deux fonctions (a’) et (8!) renferme le terme
CRE + m'ey eos (2g — c)nt;.
et que par modjar Begian ty] donné :
E Flu = 2 m’ ey? cos(ag — ejnt; SDL Y SOIFETP
mais on a, en outre ji (GL$ (as av + Uia 2e cos cnt:
» Donc, le second membre de l'équation 24 ') renferme aussi le tonie
26 COSC, Nia S me cos(2g 2), = me re gejat
qui détruit. celui quis se trouve dennde pee memb
ar Dr:
| M. Dec: demande, au nom Jë a Commission es dé: fire” un
rapport sur la darts de sûreté de M. Dumesnil, que? Académie veuille
bien adjoindre aux commissaires déjà nommés, quelques-uns de ses mem-
bres qui se soient Particulièrement occupés, detravaux relatifs aux mines,
l'appareil de: M. Dumesnil paraissant principalèment destiné Na des
mineurs.
MX CA = Berumont et de Bonnard sont joint à à ia commission.
+ gE
Ea iB Le A à 4t
à aa Turpin est est adjoint adac a a EOS md
+ FR sr HU Mers. lé , 4 T y F Aoi OA O
j; Casnier kani à sur le Se > EE ms +
une seconde, avant que la c
( ey
u53 z nst Bop na MEMOIRES PRÉSENTĖS. -
ruxsiQuEe — — “Observations A am à la cohstilatian : ; Par M. c. a Log
; (Extrait par l’auteur.)
Sur la variation du pomt de congélation.
PERE Tai ‘d'abord constaté que, le point de la congélation d une
dissolution quelconque, est un painti variable; qu'il en est de même de
plusieurs corps solides sur lesquels j'ai expérimenté.
» On peut admettre, comme un fait certain, que la même dissolu-
tion acide, alcaline, saline, ou spiritueuse, ne gêle presque jamais à la
même température, dans l’état d’agitation. Les différences ne sont pas
toujours considérables , mais elles sont toujours appréciables. Par exem-
ple, dans une dissolution de potasse renfermant 617 d’alcali sur 100000
d’eau, le thermomètre marque, au moment où la congélation se déter-
mine, — 0°,36 dans une expérience et — 2°,88 dans une seconde. Pour
une dissolution renfermant une quantité double d’alcali, on a ; pour une
première expérience, — 12,03, et— 2°,14 pour une seconde.
» Nous ] pensons que Ja définition exacte du re de froid de la Le m
ps h la tempéra
nencia, Je EEEE 2. revieit™r ve et à —0°,61, dans les
deux aütres. Défini ainsi, le point de cong Aroia est le même que celui
de fusion ; c’est le point correspondant au zéro. de la glace UE Te.
Quel que soit l'abaissement au-dessous de la température de la congé-
lation, la température revient toujours. la même au moment .de la con-
gélation, à quelques centièmes près. Par exemple, dans une dissolution.
de. carbonate de potasse , à 371 de sel. pour, 10000 : d'eau, le tbermo-
mètre atteint — 2°,73 dans. une. premigre, expérience. et mé alam
Au
=rm6 et Fer 27 0 dans la et se Il n'y a qu'une es vf
à le cent. iences, cette différence a été nulles: ou. Ré +
COLE très. rarement de: e ae Aa >... fe
( 20 )
matière étrangère, la propriété de rester liquide au-dessous de la con--
gélation; mais il pensait que labaissemént est moindre que dans le cas
de la pureté de ce liquide : nous croyons que Cest le D L'eau
pure ne s’abaisse souvent, par l'agitation, que très peu ‘au-dessous de
zéro ; tandis que les dissolutions sälines, même mélées dans toutes
leurs parties par l'agitation , présentent presque toujours un abaissement
de plus d’un degré, et quelquefois de plusieurs degrés. Il n’est pas non
plus nécessaire que le refroidissement soit lent pour que le phénomène
„se manifeste; une dissolution quelconque, plongée dans un mélange de
sel marin, de glace et d’eau, à ro ou 15° au-dessous de la congélation,
l'offre également. ge Arai be TEREA
» Ge phénomène est produit dans un vase en verre, ou en plomb, ou
en cuivre, Nous avons, en général, préféré ce dernier, pour la plus
grande facilité des manipulations. On sait que, d’après une observation
de M. Gay-Lussac , l’eau bout plus tard dans le verre que dans un vase
métallique. rss * He à aa
» Il s’agit, dans tout ce qui précède, d’un liquide ayant le contact
libre de l'atmosphère, et agité dans toutes ses parties par un agitateur
en cuivre. Un thermomètre à réservoir cylindrique plonge dans lé
liquide, © -SSI ë SERTE f: es
» Il me parait, d’après quelques expériences, qu’il existe une agitation
peu considérable, au-delà de laquelle une augmentation dans l'agitation
sosie
retarde plutôt la congélation qu’elle në la favorise. On,conçoit-en-
en contact les faces de plus
» Nommer stitiOess
assevonrs SUP: le a deu 5 té au
de Pair. Si Pon suppose le liquide renfermé dans un tube thermo-
ngélation, pour une dissolution ou un corps quelconque, est
presque toujours retardée, non pas de quelques degrés, mais de dix où douze
diamètre, Ces tubes sont terminés avèc un réservoir plein d'air; ils peù-
vent même être en Communication libre avec l'atmosphére par un tabe ca-
pillaire, sans que, pour cela, l’abaissement de là congélation cesse d’être
considérable, Des secousses répétées, données à l'appareil thermométrique,
ne hâtent pas toujours la congélation. Ces. phénomènes ne sont pas sans
haïson avec ceux qwa ‘observés il y à long-temps M. Gay-Lussac sur le sil-
- fate de soude. FR RE CRT “om me TiS Ri
Ca)
. 2°. Abaissement de la congélation par l'addition d'une matière étrangère.
» Onssait depuis long-temps que le point de la congélation dé l’eau est
abaissé par la présence d’une matière étrangère; mais nous pensons que la
relation entre cet abaissement et la quantité de matière étrangèré, n’a
pas été déterminée convenablement. Si l’on notait l’abaissement apparent,”
c'est-à-dire la température la plus basse que marque le thermomètre:
avant la congélation, on ne trouverait aucune relation régulièré entre cet
abaissement et les quantités de inatière étrangère, puisqu'il varie souvent
de plusieurs degrés , comme nous l’avons fait remarquer plus baut.
» Il faut prendre la température de la congélation telle que nous l’avons
définie ; alors on trouve que les abaissements réels sont à peu près pro-
portionnels aux quantités de matière ajoutées. Nous choisissons , dans lé
mémoire, deux ou trois tableaux qui mettront cette vérité -hors de
doute. vue At TERRES | 3f
; Carbonate de potasse pur:
Température : Maximum _au moment Quantité de matière
initiale = d’abaissement. . de la congélation. -ajoutée à 10000 d’eau.
} 6,173 de sel anhydre..
281 ....:... — 1379 +. = 0,19
+ 4,48 ........"— DAT Me 0,56. |
1,60 ........ — 0,04 rentree — 079 + 243693
Eg 2,84 à m 2,73 Che Moses 1,16 - 3 a ;
x 5,77 CCE D 408 +... — 1,17 } T 3g
+ 4,82 RÉ TER — 2,26 etere — 2,26 } 3 74 5
` E -4,77 EOE E = s 2,26 PRE tar — 3,20 non hs
E 5,16 2 BEE nn 5,05 né te ee 4,82 i #6.
12,23 ssssse. m 4,06 sieo ne — 4,86 rés A
EA M LE NS aeii — 0,24
11,50. ss... — 1,21 espere — 0724 |
% H 3,09 EIEI aa 1,38 sostre — 0,46 p x 3 , $ à me -
w o a A s, + | Re A dcr ana
a aaa TA kici a a A a FE y
+. E - ; z . esse P à 4 5
me Eds 3 ET on š Eri RS E WEEET” Eio E. Z r A
? + _— ] > -i x ; 3 Fee j
(22)
» Je ne rapporte pas les autres résultats fournis par le carbonate de
soude, parce que dans les dissolutions plus concentrées que Ja dissolu-
tion à 24,692 pour 1000 d’eau; il se précipite du sel anhydre dans le re-
froidissement. Pendant les précipitations, le thermomètrewreste station-
naire. Le sulfate de soude, le nitre offrent un phénomène analogue. Ce:
même carbonate de soude, qui dans l’état d’agitation , et au libre contact
de l'atmosphère , laisse si facilement déposer du sel, résisté à la congéla-
tion , dans des Wubs thermométriques à ta température de 15° et même
au-dessous. I} ést assez singulier que le © de soude si efflorescent et
moins soluble que le carbonate de potasse, abaisse plus la congélation que
ce sel, qui est déliquescent. Il est vrai que le nombre atomique est un
peu plus petit, Le sulfate de potasse qui est très peu soluble n’abaisse
qu'un peu moins que le sulfate de soude, Le chlorure de sodium, moins
soluble que le chlorure de calcium ; ayant un point atomique ns considé
Fe que ce dernier, abaisse phus: le point de congélation.
Chlorure de rss bia
VS Se “fempérature nu a mine
Abaissément. 2 °° fu moment ue “ajou SR
PRES. R pre 125 2 Ser Lt CON T000 dal S
= i e 0,86 issus 6,173 de sl.
— 1,208., tyin = 0,77 restiesres 12 ,346
— 2529 urnes 134 sectes en 34,602
RTE serenum an C E e.e 37:0990
: — 5,86 va.. D ee - 4 à 74,078 |
en {+ Lis no Æ
Ses 138. RE ART ia - 0,22. ARLES 0,173 SET E
Sr RES Là 1346 bn
Lors 2322 mopthessve pad = 1,03 NAS, Re 24,692
Mae 3,92 s.. rS te Writes T s61- 000 + 37,089
:, 7 8399 Cac > p RÉ | 3,56 ARR RTO 74,078
9197 e JAn morrerei B 156
3 X Chips à drai. moment de géo * ERS meea
> Lineraalis MEtriko de densité į présenté r l'eau,
considérablement de volume au moment du s
l'état solide, pofte a chercher. s'il existe une: corrélation entre Faccrois-
/ 23 )
sement de à dans la congélation et ppa d’un maximum de
densité.
» On sait que ia fonte et sipahi láme vufuisnéoan dose en se
solidifiant ; ; mais dans l’état actuel de la physique, les recherches qui nous
occupent sont limitées aux corps dont les points de fusion sont au-dessous
de Ja fusion du verre. :
» Le procédé qui m'a paru le plus propre à résoudre la question , est de
construire avec chaque corps un thermomètre analogue au thermomètre
à mercure ; ce sujet présente comme on le pense bien , beaueeup de diffi-
cultés de manipulation.
» J'ai expérimenté d'abord sur l'acide margarique, l'acide oléique, la stéa-
rine, l’huile d'olive, la cétine , la paraffine et la naphtaline, ces sept subs-
tances pouvant à peu près représenter les corps organiques non azotés
fusibles. Ils subissent tous une diminution de volume, considérable, dans
leur solidification , ilsse confractent tous en se refroidissant à l’état liquide,
au-dessus et au-dessous de Ja pp maeaea aè la- am ete Hs n’ont donc
pas de maximum de densité,
» Tl restera à voir si. les essences, le phosphore, le soufre, les métaux et
les me © facilement fasibles se comportent de ed
« Dans le meram res mémoires Qüéneuf avons présentés à l'Académie
sur la théorie de la machine à vapeur, nous avons fait l'i |
ordinaire sur deux “expériences faites avec la machine a Teed sA
la suite de l’ application que nous avons faite des deux théories à la re-
cherche de la vaporisation nécessaire au mouvement, nous stoya}: devoir
ajouter ce qui suit, pour Separ la question.
. » Nous avons montré l'effet d’un coefficient constant quel
‘pliqué à à divers cas d’une même machine. Mais on pourrait penser que, ns
qu’on se borne : à appliquer u un n coefficient agana des cas
ou si lon veut, aux tions d'un méme cas on devrait k
ains river a ré be, i: n'en est rien eneore: Le m:
( 24 )
_».En effet, si nous appliquons respectivement à chaque cas de la ma-
chine Leeds, son propre coefficient, et si nous cherchons, avec ce même
coefficient, la vitesse et la vaporisation de la machine, nous trouvons: .
1 cas. Vitesse du piston pieds par minute, par la théorie ordinaité avec +
0,80 3 ee
[le coefficient propre au cas lui-même, . x > 0,67. 221
a a e LE De peu LR eee RU . 298
Erreur. Pere See 77
Jain en pieds cubes- d'ea eau par minute par la* théorie
ordinaire, avec le même Re e Er Été 1
413 X 0,67
Vaporisation phallus saines ao decs 0,80
Erreunt.s: tisse lo 62
aim cas. Vitesse du piston par Ja théorie ordinaire ; avec le coefficient
0,80 x 413 ES PE
Na à 2 Er 149
Tune réelle... 434
| déterminé par ce cas lui-même ;
Emiri List 285
Vaporisation , par la théorie ordinaire, ; avec le même coefficient
AE e da E RE
Peer ES -3,08
Vaporisation réelle. .,..,,,,,,.vssssss.
ir 1e Vitesse. un coef-
sap raoi seraient encorè fautifs: ce
i prouve que ce sont les pes mêmes dont se sert cette théorie dans
ses raisonnements qui sont entièrement None »
ona Ati Yo on voit que, quand. ie
un coefficient différent,
£ ;
rene == pa nea a la seconde note dei #. Morin sur les machines à
PL. tapears par M. DE Pangon
Ae
« Bos i une seconde note sur les sr à vapeur, M. Morin bent
quelques nouvelles réflexions. tendant à prouver, d'après mes. pires
sur les locomotives, que la théorie ordinaire de la machine à vapeur n’est
_ pas inexacte en ehe-même: et que celle que je propose n’en diffère pas es-
_sentiellement. Comme j'ai établi. suffisamment ces . deux points dans le
dernier mémoire que je viens de soumettre à l’Académie, j je me contente
LL Re
(35) p Th
d’en référer aux preuves qui y sont développées. Mais il est un autre point
quisexige un court éclaircissement. M. Morin, qui, engagé dans d’autres
occupations; n’a pu sans doute que parcourir très rapidement mon ou-
vrage sur les locomotives, croit que dans le chapitre sur le frottement
additionnel des machines, j'ai admis la théorie ordinaire pour m'en servir
à une détermination particulière; et il argué avec raison que &est un ceréle
vicieux, puisque, dans le resté dé l'ouvrage , je regarde au contraire cette
théorie comme iréxacte.
» En rélisant l'ouvrage avec plus dé soin, et én particulier Je cha-
pitre V et lès pages 222, 213 et 234, il verra que, selon la seule théorie :
qué j'admette, la vapeur ayant toujours, dans le cylindre, là pression de
la résistance sur le piston, quelle que soit d’ailleurs là pression dans la
chaudière, il arrive que si lon fait añgimenter graduellement cette résis-
tance en ajottant à la charge de là machine, la pression dans le cylindre
montera en même temps; et comme la pression dans la chaudière ne peut
monter au-delà d’un certain point à causé dé la soupape dé sûrèté, il en
résulte que les deux pressions s’approcheront dé plus en plus de devenir
égales entré ellés. Lors done que là machine sera arrivée à tirer la charge
makimumr dont elle est capable avec la préssion dont elle disposé , Ta pres-
sion délà Vapeur dais lé cylindre sé trouvera égale à celle de là chaudière.
Dans lés douze expérieñices dont continue à s'occuper M. Morin, et qui
sont des expé spéciales; ce point de charge maximum avait été,
à dessein , atteint ue possible en pratique, comme il est expliqué
dans le chapitre, soit en angmentai ivement là charge des machines,
soit en baissant par degrés la pression dans la chaudière au'r oyen de la
soupape de sürété; et c'est pourquoi, dáns ces expériences, Les déux'prés”
sions sont en effet fort près d’être égales entre elles. Tl n’est donc pas éton-
nadt qué là théorie ordinaire, qui suppose cette égalité de pression, s'y
applique:sans érreur, ce qui ne prouve rien; mais on voit que ce n’est pas
en me sérvant de cette théorie ordinaire qué j'ai admis l'égalité de pres-
Siotr éntre ces deux vases pour lecas particulier, mais bien énté sérvant
de ma propre théorie qui s’applique à ec éas comme aux dutres, et ainsi il
n’y a pas de cercle vicieux. »
TR l ir dti $ P a
C, R. 1837, 2° Semestre. (T. V, No 4.) 4
( 26)
Care ORGANIQUE. — Observations sur le sucre de cannes et sur-un nou-
vel acide provenant de, l'action des alcalis par le sucre pese y
M. É. PÉLIGOT:
« On sait qu’il existe deux variétés de sucres bien distinctes; l’une com-
prend le sucre ordinaire, extrait de la betterave, de la canne à sucre, de
l'érable; l’autre variété se rencontre dans les raisins, dans l’urine des dia
bétiques, et se produit quandon met l’amidon, le ligneux, le sucre de
lait en contact avec l'acide sulfurique dilué. On sait en outre que sous des
influences nombreuses le sucre ordinaire se transforme en sucre identique
avec le sucre d’amidon.
_» Parmi les différences qui existent entre les ds espèces dé sucres;
une des plus saillantes, à mon avis, est celle qui se manifeste lorsqu'on met
ces corps en présence des bases alcalines.
» Le sucre ordinaire ,-en contact avec la potasse, la chaux, la bare, se
combine avec ces bases et joue à leur égard le rôle d’un véritable acide : en
i tion de sucre et de baryte, j'ai pu obtenir directe-
ment une combinaison cristallisée de ces deux corps; l'analyse du saccharate
de baryte et d’autres sels analogues prouve que par combinaison avec les
bases, le sucre ne subit aucune modification particulière ; en décomposant
les saccharates par les acides faibles, le sucre reparaît avec ses RP PRES
ordinaires, Fe
» Ilen est tout autrement du sucre d'amidon,;le Ai font subir
une altération PRES En mettant. : sucre dissous dans Teau en contact
meme à froid > J'ai vu qu’au bout d’un certain
tem t leurs p priétés alcalines et se trouvaient saturées
par u un don nouveau très énergique, qui prend naissance par leur. simple
contact avec le sucre , et qui forme immédiatement avec elles un sel par-
faitement neutre, Cet acide peut être obtenu plus facilement encore en met-
tant le sucre d’amidon sec, fondu à la température de 100°, en contact avec
lhydrate de baryte cristallisé. A peine le contact a-t-il lieu qu’une vive
réaction se manifeste; la matière se tuméfie, la température s'élève beau-
coup et en quelques instants la tranaloemation du sucre en acide se trouve
opérée. On dissout alors le sel de baryte dans l’eau et l’on précipite l’acide
au moyen du sous-acétate de plomb dissous, en ajoutant ce sel par por-
„tions afin de séparer d’abord une matière colorante brune qui prend nais-
Sance dans cette réaction , du moins en opérant au contact de l’air. Le der-
“11:
faisan t bouillir une
(ay ) x
nier précipité obtenu est incolore et renferme l'acide à l’état de sof de »
plomb basique; on peut alors l’isoler par les moyens ordinaires.
» Indépendamment de cet acide, il se produit un autre corps non volatil
qui possède la propriété de réduire PEIES à froid les sels d'argent
et de mercure.
.» La formation si facile d’un ERA par le contact du sucre d’amidon ou
de raisins avec les bases, montre combien il est intéressant dans la fabri-
cation du sucre de betteraves de ne pas employer trop de chaux dans la
défécation du jus; en effet, bien quela chaux n’altère pas ce dernier sucre,
elle agit, sielle esten excès, sur le sucre analogue au sucre de raisins auquel
le sucre ordinaire donne naissance si facilement sous l’influente de la cha-
leur des acides ou de la fermentation; il y a donc là un double écueil à éviter,
on doit craindre à la fois, intervention des acides qui décomposent le sucre
qu'on veut extraire, et l’action des alcalis qui agissent sur le sucre d ’amidon
résultant de cette décomposition. »
LL
PHYSIQUE APPLIQUÉ Observations sur les couvertur zinc; par M. Lesoss.
L'auteur, dans cette note; expose les moyens qu’il emploie pour faire
disparaître, dans les couvertures en zinc, les inconvénients qui résultent
de la dilatation du métal , de l'action de la çapillarité dape les points où les
| nent» et iae l'action du vent.
Cette n oyée.à l'examen de la Commission chargée mea un
npe sur hi convertire en N stak:
GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE. — Mémoires sur les lignes onnea" sur un Pian
par les points dont les Aerin] sont des nombres entiers ; par
M. A. Bravais. s
(Commissaires, MM. Poisson, ihan
MÉTÉOROLOGIE. — … Mémoire : sur. les phénomènes mé a à ps ou
sur l'ascension de l'eau à l'état de vapeur dans l'atmosphère ; la conver-
sion de la vapeur en brume ; l'agglomération de la brume en nuages, et
leur résolution en. pluie, en is et en neiges sr P.A. Haaa
Saint-Florentin (Yonne)... te
nets MM. Arago, Dulong , Élie de Beumönt) ` æ
ý:
(x 28 )
PHYSIOLOGIE. — Supplément à à un mémoire intitulé”: Recherches sur Ja nu»
trition; par M. RETGEN. =
d Commission PAF le prix de Physiologie expérimentale. Fe
BOTANIQUE. — Mémoire sur plusieurs espèces nouvelles ou peu connues de
différents genres de la ani Fi des orchidées , avec analyse des fleurs ;:
par M. A. Murer.
. (Commission, précédemment SE DS à
M. Dujardin adresse de Lille une note sur l'emploi de la vapeur comme
moyen déteindre les incendies, note pour laquelle il n’est eh nommé de
commission.
CORRESPONDANCE.
M. le Ministre de la Guerre invite l'Académie à lui désigner trois le ses
membres, qui, conformément à l’article 43 de l'Ordonnance du 30 octobre
1832, feront partie du Conseil de perfectionnement de-VÉcole. pci
nique.
L'Académie procède à un serutin pour la désignation de ces trois
membres. MM. Arago, Thénard et Poinsot réunissent la SE des
suffrages.
PHYSIQUE DU GLOBE. ~ . Températures des sources aux environs s d PTT 5
extrait dune itre de M. pe r. e de
M peg A
M. Puillon- Bobla; e ad é
| 1ronne Alençon et eos acné. puits fe cette ville
maintient AS 10°, 5 et 11° centig. Il fait remarquer que ces eaux don-
nent presque toutes des réactions alealines et que les mémies réactions se
manifestent dans «les amas d'eawrassemblés dans des cavités à la surfice des
st en pires re Lors dont on extrait le kaolin. L’'alcali, _ M. . Boblaye,
Ta yrn partie ji ESE A à 1% » te COX
‘encore en a NN Arak diffèrent 1 tres
la même lettre contient" cages: détails. sur des sources minérales
du M Ey ou une, substance EL tenue en Eee far un alcali.
Des restes de constructions romaines qu'on trouve près des deux sources
(29 ) "7
semblent: indiquer qu “elles ont été anciennement” considérées comme
douées: de propriétés médicales et’ encore puth habitants des
me -i oga leur’ en es me ts $
CHIRURGIE: =: danita él col d de béiz
M. Cazenave adresse de Bordeaux quelques détails sur les résultats de
six opérations de:ce genre qu'il a eu occasion de pratiquer, Dans les deux
premières, qui datent, l’une de juillet 1828, et-l'antre de mars: 183: jile
succés a été complet; dans la troisième eeri en:aoùt 1836-et dont les
résultats heureux semblaient- assurés; il y a euau buts de: naif mois -
récidive de la maladie. Enfin, dans trois opérati ti récemment,
il ya eu; pour un-cas, mort à la suite de Fa pourune autre; ré-
cidive ne immédiate; la: 4roisième-malade va-bien j Jusqu'à présent:
CHIMIE: pt = Préservation pAn substances véséales p par. le sublime
» corrosif,,,
M. Letellier aena ape Li de ÉTAT expériences qu'il a faites à ce sujet,
i. Lai conserv: ation s par le deuto-chlorure de mercur e
ve. +
ayar + | et |
e i a les mêmes réactions se produisissent ; et.
en effet, re a ar mbibés de siblimé, puis séchés fo 3énablement,
sont mis à macérer: dans Le eau froide, à ils s abandonnent à cette Ak,
un Foam insoluble: et cl sie: Ee Pour “his le. même er avec
les. substances végétales, il faut donner lieu à la formation d'un pareil
composé; et re per niet sohetynces ont été imbibées’à froid
d'u H r t séchées jion les
m7 une soluti n chaude de-partie-de le gélatine sur 8 parties Wear.
Par ce moyen, dit l l'auteur deta 1 itré; tout le sel near a pa
tard on expose : ati Ve ainsi prép;
cette eau, Rai colorée par excès dola gélatine js 1e donr
pas de traces de sel mercuriel par l'ammoniaque. ». LE
+
( 30 )
» Des toiles. préparées par ce moyen ont été, ditM. Letellier, conservées
depuis le mois d’avril sans qu’il s’y développât la moindre moisissure , tan-
dis que d’autres toiles non préparées.et placées d’ailleurs dans. les. mêmes
circonstances, étaient toutes couvertes de longs byssus. » Les expériences
sur des bois exigeant plus de ape l’auteur n'en fait p encore connaitre
les résultats.
M. J. Tiivik iee iniga remarques sur les communications qui
ont été. faites à l'Académie par M. Arago, relativement à la constitution
météorologique des:mois de mai et- juin 1837, comparée à celle des deux
mêmes mois dans les années précédentes. Il regretté de ne trouver dans ces
communications, rien qui soit relatif au vent , non plus qu'au mode de
distribution des pluies tombées pendant les deux mois en question. Ce-
pendant, ajoute-t-il, ces circonstances sont importantes à connaître ,
puisqu'on sait, d'une part, qu’à température égale, la sensation qu'on
éprouve est fort différente, suivant que l'air est calme ou agité; et d’au-
tre part, que pour une même quantité d’eau tombée dans un jour, les
effets sur la végétation pourront être directement opposés, c’est-à-dire
très favorables ou très nuisibles, suivant que cette eau sera tombée sous
forme d’ une petite pluie long-temps prolongée, ou sous celle d'r une averse
violente , mais de courte durée,
M Aiügo fait remarquer qu'il ma pas eu pour but, dans les com-
s qu'il a faites, de considérer la constitution rae
dės mois de mai et de fi dans ses’ rapports avec Pag
La aux effets du ventssbefonte sr ea qui Sréadtéer
Aenor Te mai rer tée froid àun degré extraordinaire, fondant
ane: opinion non pas sur leurs sensations, mais sur les indications
du thermomètre , il suffisait, pour leur faire sentir leur erreur, de rap-
peler “quelles avaient été, dans les autres années, les errama a du
one instrument. x |
M Osanént. écrit. qu'il : a composé: une is au moyak de laquelle
on peut rendre l'écriture ‘inaltérable aux. agents chimiques, et. que pour
= il suffit d'en étendre sur le papier une légère couche iau- Sapp
d’un pinceau, pou avant qu’on: écrivé, soit après qu’on à écrit. *
Cette lettre, _à laquelle,se. trouve joint un échantillon an papier pré-
paré par M. Ozanam; est renvoyée à la C ion des encres et "papie
de sùreté. IPINI
(31)
M. Gautier adresse deux lettres relatives, Pune à un moyen qu’il pro-
pose-pour prévenir la rupture des bouteilles dont on se sert pour le
vin de Champagne mousseux ; l’autre à une disposition qu'il croit propre
à prévenir une perte de forces dans les machines mues par des roues à
augets. |
A 4 heures +, l’Académie s'étant formée en comité secret, entend le
rapport de la Commission chargée de l'examen des pièces adressées pour
le concours relatif aux moyens de rendre un art où un métier moins
insalubre. A.o
+
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( 32 )
eue BIBLIOGRAPHIQUE. ği ou )
4” poise a reçu dini cette séance liso ouvrages dont voici Les à titres:
Comptes rendus hebdomadaires des séances de: sas A. des Sciences;
rn semestre; 1837 n° 26, con
Leçons: sùr: les Phénomènes Physiques de la vie; par M. Macaxoiz ; 5
17° et. #8° livraison, in-8°.
Recueil de Voyages et de Mémoires publiés par la Société de Géogrébhie,
tome 5. Géographie d'Édrisi; par M. A. Javsenr; tome 1°", 1836, in-8°.
Statistique de la Grande-Bretagne et de l'Irlande par M. Ems
pe Jonnès; 1% vol., Paris, 1837, in-8°.
Traité de l'Art % la Charpenterie; par M. A.-R. Eux; tome 1°,
= 1857, in-4°, avec un atlas in-folio.
` Description d'un nouveau Système d'arcs pour les grandes Charpentes ;
par le même; in-folio.
Aide-Mémoire mécanique pratique à l'usage des officiers d’ Artillerie ;
par M. Arraur Morin; 1 vol. in-8°.
Traité des Maladies de la moëlle épinière ; par M. Oruivier d'Angers;
2 vol. in-8°, Paris, 1837. -
Essai sur le développement moral et intellectuel du Sourd-Muet , avant
qu'il ait acquis la connaissance de l'écriture ; par M. Tu. Perrin; Los ~
1357 , in-8°.
SR cage de Médecine pratig: 5 s ou exposé analytique et raisonné,
des travaux, "Tes principäux traités de pathologie interne ;
MM Meissner et Du: ; 4° livraison, in-8°.
rate Jrançaises et étrangères d Anatomie et de Physiologie; n° 2 ;
-mars 1837, in-8°.
Bulletin de la Société industrielle d'Angers; n° 2, 8° anue, in-8°.
Bulletin général de Thérapeutique médicale et ehimgicale; ; par M. Mi-
:QUEL; tome 12, in-8°.
Recueil industriel, manufacturier et commercial :
n° 41, in-8°.
Résumé des Travaux de Physique de M.
Physique au Collége Royal na IF ; set: =”
The nautical Magazine and naval Chronicle Jor june; 1837, in-8°.
; 11° année, 2° série,
(33)
_ À, synopsis. ... Synopsis de Ta Jamille des Naïades, par M. J.
a; avec une figure de Unio Spinosus; Philadelphie, 1836, in-8°.
Uber die arteriôsen. .. .. Sur les plexus veineux et artériels du Joie des
Thons , et sur une Structure remarquable de cet organe; par MM. D.-F.
Escaricur et J. Murter. — Sur le plexus vasculaire du canal intestinal
du Squalus: vulpes; par M. Murter; Berlin, 1836, in-8°.
Gazette médicale de Paris ; tome 5, n° 26, in-4°.
Gazette des Hôpitaux; tome 10, n° 75 — 77» in-4°.
La Presse médicale ; tome 1°, n° 51 et 52 ,in-4°. -
Écho du Monde savant; n° IBe
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C R: 1837, 2° Semestre, (T. V, Ne 4.) >
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OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. — JUIN 4837.
š 9 HEURES DU MATIN, MIDI 3
£ — | 1 HEURES DU SOIR. c f
i gra né É Barom. | Therm z pa vs: THERMOMÈTRE.
k 09, | extér. E à o0. du | E pea Therm. 5 Barom. | Therm E ÉTAT VENTS
1 |757,01| +15,4] ” : E R” E à o0.. | extér. | & f Maxim. | Minim % à
2 [957,6 dé i Le +17,2 55 15 54 A | ce a
3 356, T 797» HE 0 Da dE na) À Es +12,0 PE A gs : s . midi.
59, / 7 +15, oo a 757,33] +13, 311] 4#10,8/Couvert.….
à Ep atis y 759,63 16,2 130,22) +194 756,54 e z +16,8| +10,0 Eclaircies 2 ARE 0.8.0
6 158,59 »1 760,99|+16,2 7592 +16 759,97 +136 Ea 014 9.51Coueft. :. 720. 0. N. 0.
58, 56 T77 758,13 +20,2 lra ME 359,78|+13, 1E AE Beau E 0. N. O.
AET MUPNE an Ba MIN eu aae -E es NE
9 5 5 à +13,2 751,58 G f 75 »92 +172 734,67 + 8 +22,3 -+10,1 Waita O E SE.
2 gi! 1|+15,8 150,13 Hri 751,48! +13, 751 64 Mb H18,6|+ 9,0|Va = MITAS, + IN. O.
7 759173 18,6) [i5159 Far,8 149,39 +24; 747.98 He. +14,7l+ 9,41 Ho D d'El r JE- NCE
ia tie A +18,4 755,65 +20,4 751 ,67|+22, 752,94|+ 64 +24,8|+12,0)Nua eh TS, 1 BE
13 153,34 15 k S +23,4 FA +i ; o E T Tra nosga - as : À + E
4 152,51 +24, 792,89] + 26,0 P roai 754,76|+20,2 t3811 ,8|Très nuageux... … . LE 4
15 |75 V7 153,43|+25,3 721, Aaaa 251,35 1 +25,7|+12,31N TT S. O.
j [756,06] +22,7 55 ; 753,581-35,4 |554, +19,7|. |+28, Nuageux ............ S.O
aeaea PAER BA) Eois] poses" |
saisit] AS +20, E F27, ar OE, AAA ea ih E US à 0éS.0
; A? 2 19 tabs , 721 6 »7 18,3 PEUX, soon. LE.
M p Nae E 157m9 akae 7568 +18,1 138 0 He Vent +14,5 rnb À #45 re z
# 122; f s PA 179 T22, ee i 0, 4, Fe DD or .
a Pret fielara [e Faaal one) Meteo: 2 0: S. O
4e anbi 0 FAN 759,61 + "HE 7 M Lis dd ne NE 2 05)
dr FER +20,8 LE tpi 762,16 Lo lessa T ; +20,4 VONT Pad LR An E.
að (755,17 $22% i e 25,8 TAR e al a Ce T AE Ra +
20 |758,00 18 G 194 P9 T:29 50 5 4 But, 1,08|+22,8 ? ne Beau 7 Hrotillard Yeot. li N.O.
AC tsss] [etras Dana Pia) [238:3 rz oleren: Man NES
in 158: 08|-20,0 dr Fate por Hey Ea Ka a e H le ME as. g NES
Melo Poa Eo Pitas pereg Rit: hell E R N. NE.
"4 r43,8 757 , 39) 4 5 31| +26,1 ! B6 6n TR 1h25, 0] + 13,31Beau . 2,5. .7. N.E.
5 aia eka 758,2. Lot,6 +27,0|+14,4]Beau. aa N.N.E.
à Lee +15,0 756, oi gs: +27,0| +17, 1fCouvert . a “
3 758 64 TA 265 a à 759,36 +8,5) 755,67 PORE. i EP 4
i7994 T 20,0] : 758,41 G33 i 754,53 -+23,6 154, 2141414 +19,4 +10,5 M ? i
\ 756,81|+18,6 KG — 7157:89 +24, 7 758,25 Le +25,0} +14,7 Moseid du 1 au ro |Pluie, en centim
| ' 156, 54|+21,2 "66 a IE ETT +25,7 +14 oyenne du 11 au 20
155 ,93| +22 ,2 M P WN a] »9| Moyenne du 21 au 30 cour.. 5,586
id vi , 10,1 +23 ,7 +13,4 n |terr...5,570
Moyennes du mois.. -+18,5
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ARR
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 40 JUILLET 41837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES. ET DES CORRESPONDANTS DE b. LAGANÈMEE. <
PALÉONTOLOGIE. ana la Pom gi ei la wA portée en philosophie naturelle
de l'existence d'une espèce de singe trouvée à l'état de jual res le midi
de la France; par M. GForfROY SAINT-HILAIRE. `
« Quand il se rencontre, pour l'instruction de l’âge présent, des éléments
à faire sortir du sein des siècles et du vague mystérieux de l'antiquité des
choses , des documents précis et pleins de la plus heureuse révélation, l'on
n’y saurait trop vivement insister. Georges Cuvier eut bien des fois cette
bonne chance, ét pour n’en citer qu’un fait très remarquable sans doute, je
rappellerai qu’il signala dans le tome III de ses Ossements fossiles, page 284,
l'existence d’une petite espèce de Sarigue trouvée dans les plâtrières des
environs de Paris. Quelles furent à ce sujet ses réflexions ? Il tenait pour
admirable qu'il y eût une très riche collection d'ossements et de squeisie
d'animaux du vieux monde, rassemblée par la nature dans les « rrie
qui entourent Paris : c'était, disait-il, une sorte de réserve de la-Na
pour l'instruction de l’âge heto: et tout le reste de l’exorde, pant la
€, R 1835, 2° Semestre. (T. V, N°2)
( 36)
description de ce fait, très extraordinaire effectivement, roulait sur les con-
séquences de cet aperçu dans le sens des causes finales.
» À bien dire, ce n’était là qu’une généralité mise en avant; au cl: un
sentiment de savoir de première époque, et seulement cette surprise que
cause la vue inattendue de localités où se trouvaient amoncelés de nombreux
débris, restes d’une ancienne création des êtres. Mais de cette considéra-
tion spéciale que le Sarigue trouvé en Europe et dans le gypse de Mont-
martre, rappelait un fait d’un autre temps, s'étant accommodé de circons-
tances propres à une autre physique, et comme je m’exprimai alors,
dépendant d’un milieu ambiant autre et assez différent, il n’était nulle-
ment question. Que cet animal s’en vint réfléchir des traits nombreux
et extraordinaires, tels que ceux qui caractérisent. les squelettes de la
famille des didelphes, c’est-à-dire ce fond d'organisation étant lui-même
le sujet d’une anomalie remarquable dans la nature vivante, à quoi se
réunissait la particularité non moins décisive que ces didelphes formaient
une famille exclusivement propre aux contrées chaudes de l'Amérique cen-
trale, ce ne fut nullement là l’objet d’une préoccupation.
» Or, c’est un événement de ce genre qu’avaient signalé de savantes
communications de M. Lorie 3 touchant les fossiles du département du
Gers : ce savant naturali vait
é dans le canton de Sansan, où sont
de ces débris, une miäiclibité ifendi bien caractérisée, se rapportant .
avec certitude aux formes ostéologiques de ces singes, qu’on ne trouve que
dans les.iles.de la Sonde, M. Lartet, avec la sagacité et le discernement qui
le caractérisent, avait fort bien compris.lebaut êt en ie.natu
relle de l'existence de cette 1 oire de singe, ainsi | trouvée par lui dans
le midi-de-la-France, ‘däns les carrières de Sansan , auprès de la ville
d'Auch, et qu'il reconnut pour n'avoir d'analogue, Bia la nature vivante,
que parmi les quadrumanes de ces contrées extraordinaires, comme je le
disais tout-à-l'heure; contrées placées à si grande distance de l'Europé, et
remarquables de plus par leur isolement insulaire. -_
» Ce qui aurait déja été important comme étude et mesure sde tempéra-
tures des divers lieux de la terre, ce spectacle l'agrandissait;. car ce né-
tait point un singe généralement parlant, que M. Lartet avait découvert
dans notre Europe, mais précisément l’analogue de Fune de ces formes
qu'on ne rencontre que dans cette région décidément à part, cela même,
a la PERS <'essences animales propres aux Indes Orientales et sou-
à l'influence d’un milieu ambiant d’une sorte. déterminée. C’est
sans. so Sn ces motifs bien capables d'avoir-éveillé la: haute intelligence de
patu-
(37)
M. Lartet, qui l'auront engagé à se désaissir, avant le temps de ses publi-
cations, de cette mâchoire de singe, et à l’expédier à Paris pour la pré-
senter aux vérifications de l’Académie des Sciences. Nous avons vu ces bien
curieux échantillons sur ce bureau, en la séance du 26 juin dernier, et
nous tenons aujourd’hui pour bien avéré, que cette mâchoire des fouilles de
Sansan , est dans un rapport; non identique comme espèce, mais comme
genre de la mâchoire du gibbon siamang, dont M. Duvaucel, beau-fils de
M. Cuvier, nous avait fait parvenir les dépouilles osseuses et taxidermi-
ques, lesquelles avaient été par lui expédiées de Sumatra. Nous ne sau-
tions nous montrer trop reconnaissants des attentions , comme du savoir,
dont M. Lartet a fait preuve dans ces circonstances: c’est un fait qu’il livre
à nos méditations avec l’heureuse chance, que, d’une part, cette observa-
tion est bien authentiquement avérée, et de l’autre, que cette notion est
dépouillée de toutes préventions théoriques.
» Dans le rapport ‘étendu de l’académicien, notre commissaire, qui fut
présenté le même jour 26 juin, avec les pièces envoyées par M. Lartet, la
mâchoire de ce prétendu gibbon trouvée en France, n’y est point seulement
un fait quelque peu noyé et perdu dans de nombreuses et autres considé-
rations; il y est fait aussi appel à des idées de la distribution des êtres à la
surface de la terre. Peut-être le champ de la question a-t-il perdu de sa
grandeur. a ak p: zat ie re application | NE s a at
» Buffon qui pa Ei í kii temps à ne rien savoir touchas les: Adi |
explorations des découvertes modernes au sujet de la rt aien des êtres
par toute la terre, Baffon privé des documents de nós vó
navigation, n'usant que des ressources qu’il puisait dans son génie, reste
encore hotre maître et le plus avancé de tous en ces matières. Car il wa-
vait point formé son opinion uniquement sur un savoir dé rapports nu-
mériques quant à l'habitat des êtres, selon ce que l’observation les Tai avait
déjà fait connaître; ce grand révélateur de la nature des choses allait ins-
tinctivement au fond d'elles: It ne lui était point nécessaire de les voir des
yeux du corps; il les-distineusit Sen peA yeux de lésprit, avec
une fermeté qui naissait de’sa co: rs kreati i are sa L'thédrie
ne nécessaires; 1 10 TE H aie
à Bu avai ic pu se se laiss
E kinsi “dans s lespéce qu mois
rider p erches de la zoologie ordinaire et Te savoir de si tsd cé
o ; pa térie me t acqui ort p depuis ic la découvei te de l'A so x -p
1? » ads nn ra the ee ». 2 He Aè. à ad
-s O £ r D point USD UULECU CULC OU U CRISE Ge ian
(38 )
cien monde, et viĉeversa, point danséelui-ci, d'animaux américains. Effec-
tivement, pour, Buffon, cela devait être et devenait son fait nécessaires
qu'il savait apprécier et voir de l’œil.du philosophe. Rien dans ces choses
de purement fortuit : c'était au contraire d après une vue fRaninent ra
tionnelle qu'il se déterminait dans ses supputations.
Ee L idée mère: du. principe de ce grand maître, est Grésléé te quel-
ques parties de son ouvrage, et en effet l’état de chaque sorte de tempéra-
ture des lieux lui paraissait une donnée, procurant aux mêmes parties des
organes, le plus ou le moins du FApRraReens à intime des molécules ; d’où
nécessairement une lifi ‘proportionnelle dans les reliefs des pro
äuits. Ainsi, les températures variaient sous l’action pénétrante ou des soleils
der hiver ou de ceux de l'été. On avaitalors des résultats appréciables, si l'on
donnait en même temps attentioh à la position et à la distribution géogra-
phique des êtres, eu égard à leur distance relative de la ligne : l'influence de
cette relation se, trouvait renfermée dans sens limites de maxima ‘et. de
minima. TA
» Buffon était. RA Pr is iik valeur. isolé Seii: set qre
dans les résultats de ses études: en détail, auxquelles il se livrait, pour
former sa_ conviction. Ainsi quand il s’éssaya à échauérie par l'emploi de
faits spéciaux, à titre. d'exemple, des droits à Ja confiance publique,
il eut assez souvent le malheur de faire de fortes méprises. Dé son vivant,
son sy stème s’en ous déconsidéré. Les querelles que ces méprises lui atti-
A i faire aban-
cèda
les éviter avaient. ini pa
surtout
À dames M. Vosmaër
imets de La Haye.
» Cependant ‘idée mère dé. Ballons ie Fi soins ke aiiis Cuvier et
le, miens, est restée depuis incontestablement acquise à la science, Et cela
demeura, bien que ce grand homme pour la servir dè preuves.en détail;eùt
affirmé-que Kolbe appellé en témoignage n'avait jamais ms au ns ‘de
Bonne-Espérance, et Valentin dans les Indes Orientales,
». Le rapport fait le 26 juin sur les fouilles de M. Later: insistait particu- |
lièren ment sur. la. distribution . «géographique des -espèces actuellement
vivantes : il: y fat fait mention du point où Buffon avait: laissé. la science
sous cet PeR: eten général, FRE dissertation gi l'auteur revoit les
uos deq
oncés de ces, relations. nesrappelle, soit le titre-du
edes fossiles. de de Sansan auprès d’Auch, soit la cir-
( 39 )
constance inouie d'un singe anté-diluvien, soit son gisement en France.
Car je ne. pense pas que ce soit à cette dernière circonstance que l’on doive
rapporter la, digression établie à priori et à posteriori, s’il y a des singes
dans le rocher de Gilbraltar et s’il s’y trouve de la nourriture pour suffire
à l'entretien et à la dépense de ces animaux » qu’en dernière analyse, lon
suppose y manquer. Cependant un grand et un petit singe, peut-être la-
dulte et le jeuneâge(), jeles conçois à Gibraltar comme les restes d’un an cien
état des choses. Quoiqu'il en soit, et en définitive, M. Lartet crut à la haute
portée d'intérêt, en philosophie naturelle, de l’existence de son singe fos-
sile : je partage son sentiment et j'ai jugé que ce fut également le sentiment
universel de l'auditoire le 26 juin, où il en fut ici question.
» Maintenant n'indiquer ce fait qu'au titre d'une singularité ét de Pin-
térêt d’une découverte inattendue, ce serait n’en prendre qu’un trop vague
et indécis sentiment, lequel saisit ainsi, alors qu’on est impressionné inopi-
nément; Mais qu’on soit tenté d’aller au fond de ce sujet d'intérêt, l’on
y distingue deux caractères de quelque importance en philosophie :
d'abord nous éviterons dy chercher l'appréciation du point de vue des
températures, sous l'action desquelles, selon les principes de Buffon, les
formes animales: se renflent ou se resserrent, toutes choses égales d’ailleurs.
Il n’est point là uniquement question de rapports en distance géographi
Re
que ; lesquels n’apportent à la ue dans l'examen
fie.
es zones cté. ir éta de chaleur
propre. Ces t du fii Mocr $
s sont du ressort d e de la simple
zoologie en tendance progressive. Et en effet, des changements de tempé-
rature ; surtout s'ils sont profonds, suffisent pour amener l'extinction de
certaines espèces de zone en zone. Ainsiil n'ya plus de lions en Grèce,
et pays circonvoisins, à la suite sans doute d’un refroidissement quelconque
dans ces contrées, là où il se trouvait en nombre de ces animaux au dire de
l’histoire, Xénophon a laissé ces souvenirs , que ce fut l’un des premiers dé-
sastres de l’armée de Xercès, après qu'elle eut traversé l'Hellespont que des
lions descendus des montagnes voisines s’en vinrent fondre sur les bêtes de
somme, et les chameaux en particulier, et nuire par là au transport des
Buffo: A PRE
Desfontaines avait rapporté de son voyage à Alger. La ph ysionomie gracieus
lé Pithèque: En grandissant ce jeune sujet p
D nd aie SR 9 0e S i; R A TS FRE
(40)
» Avant qu'intervint le parti extrême de l'extinction des espèces par ces
causes, de premiers effets gagnèrent insensiblément la constitution des
êtres, ct se bornèrent à les modifier de proche en proche. De là ce grand
nombre de variétés dans les mêmes espèces, où ne se manifestent évidem-
ment que des influences purement climatériques. Le lion est partout cette
noble espèce typique appréciée d’un commun sentiment, et néânmoins il y
en a.nombre de variétés très distinctes : le lion de l'Atlas, celui des plaines,
le lion du Sénégal, le lion des Indes, le lion sans crinière, etc.
» En pareil cas, toute la pensée de Buffon, et ses théories sur l'influence
des températures trouvent, chaque circonstance et l’ordre des temps
comme des circonstances LIRE SE ee ee étant à à part appréciés; une znai
cation parfaitement rationnelle. -
» Mais qu'il existe dans les plâtrières de Montmartre un Sarigue, c'est-
à-dire un mammifère d’essence américaine; ou bien que M. Lartet vienne
à rencontrer, dans les carrières qu’il éxpléite avec tant de bonheur en
nos contrées du midi de la France, un singe construit sur le modèle du
gibbon-siamang, ce sont là des événements inattendus, à dire très
singuliers et d’une grande portée philosophique. Effectivement, aucune
de nos théories ou vues générales sur les faits n’était là ‘applicable.
Cependant cette circonstance reconnue, est-ce avoir assez fait que d’être
resté devant elle dans une mesure de stupéfaction ou de vague et indécise
admiration ? La science manque de direction. Venez alors à lui en donner
une nouvelle ; c'est un moment solennel pour vous que ce -besoin dun si
glorieux devoir. que cette occasio diki re les rou Vespri
quece At avantage, qui vous fu | comm réservé, ‘d'en + venir à pé-
nétrer-dans-ces"art: tes mystérieux y ‘due nous traduisons par les mots anti-
S osopiiques; les secrets de la nature.
» Il semble que les fossiles ne nous soient accordés que pour auta
nos maigres travaux de premier âge, et qu’il ne faille en user que pour
continuer à inventer des noms ct à tracer des descriptions. Je voudrais , au
contraire, qu’on ne parlât des animaux fossiles qu'en demeurant d’abord
absorbé per l’idée de leur miraculeuse antiquité. Mais il n’en est point de la
sorte. On les admet avec une légéreté extréme à figurer dans cote ss
moderne, et à prendre ùn rôle dans tous nos reman
Ainsi l’ on ne se fait point de difficulté dé dire : « Notre infatigable paléonto- ;
logiste, M M. Lartet , vient de trouver près de nous un gibbon, un animal des
iles de la Sonde, ou quelque chose de si approchant, qu il est presque
audacieux de déclarér cet animal une simple variété du gibbon-siamang. »
( 41,)
» Cependant.ce qui est ici associé, ces êtres anciens et récents, des dates
de plusieurs milliers de siècles les séparent comme naissance respective.
Voilà le fait inattendu et de si haute portée, qu’on peut le dire formant
comme le vrai criterium de cette existence d’un soi-disant gibbon trouvé
dans le département français du Gers. Nous en dirons tout autant de ce
Sarigue des plâtrières de Montmartre. Or, sur ces documents ou l'ensei-
gnement de ces trouvailles, n’allez pas cependant conclure qu’en recourant
à l’accumulation hypothétique des siècles, vous finiriez par construire
une route géographique bien servie par la nature des diverses températu-
res, immédiatement à ce propices, afin que les espèces, sarigue et gibbon,
aujourd'hui vivantes en leur contrée respective, aient fourni des voyageurs
vers un point voisin de leur antipode et soient venus ainsi déposer en
France les débris, juste sujet de notre admiration, que nous avons cités
dans cet écrit : non il n’en est point ainsi.
» Je m'en tiens pour dénégation , quant à ce sujet, aux principes et aux
données philosophiques de mes mémoires sur les milieux ambiants; et je
ne les cite point non plus, ni leur valeur d'application, pour abréger et
aller de suite à cette conséquence.
» On a imaginé les expressions anté-diluviens et post-diluviens , pour dé-
signer les âges de la terre partagés en deux époques principales, et c'est
dans ce sens quej "emploie ces termes, Aux siècles anté-diluviens se rappor-
nee pans fa si es botour pame ae LE A eut son
é AnD A e, j'a à ces con , ences qui ne me
conséquences art ranana car elle me parait pa à commencer une
ère nouvelle du savoir humanitaire; je veux dire, que je la crois appelée
à fonder les étüdes et à rechercher les caractères différentiels des divers
milieux ambiants, les spécialités du moins par approximation de ces champs
de l'Univers où, d’époques.en époques, s’exercent et s’accomplissent les
mutations des chose.
»Et en effet, l’a apparition d’un singe fossile dans les circonstances tout-à-
l'heure indiquées, vient selon moi révéler les limites des temps anté.dilu- .
viens > NOUS s rendre en quelque sorte perceptibles ces âges de transition, ;
durant lesquels une nouvelle atmosphère, acceptant d’autres proportions
ves d'azote et Spip, se trouve en mesure de livrer à Par in
les conditions de r
(42)
lues, aux êtres des temps actuels, les plus é élevés dans échelle. Ce n’est sans
doute point ce qu'a prévu M. te rapporteur entendu le 26 ; juin dernier : il
ne’partage point mes idées sur la distinction des divers milieux ambiânts; et
ce n’est qu’accidentellement qu'il aurait, avec un goùt très louable néan-
moins, řéduit la valeur et les spéiatihé de son travail au sujet de re-
chanchis de M. Lartet, aux proportions et aux seuls documents de la plan
che, page 996, de nos Comptes rendus , 1% semestre 1837.
» Quoiqu'il en soit, ou fortuitement ou sentiment scientifique, ‘quant à
l'avenir de l’enseignement des os fossiles, -J'accepte pour mon compte les
applications de cette planche : elle me présente ensemble et pour une com-
paraison , aussi bien synoptique que philosophique, les deux termes d’un
système consécutif d’un état ostéologique, où se trouvent contigus, mais
distincts les éléments des deux ordres de P animalité, cette condition con-
centrée d’un arrangement des temps anté-diluviens sur le point de cesser
et d’autres faits caractéristiques des âges anjis mare commen-
cer à régir le système géologique actuel.
» Cette théorie, que je développe aujourd’hui pour Téi première fois, se
rapporte à une circonstance de mes recherches, études et méditations :
travail de ma pensée, qui m'a toujours fait considérer les îles de la Sonde
et les régions. qui en sont des bandes d’enceinte comme ayant en des Jours
_de remaniement des couches externes de la terre, échappé à des cataclys-
mes étendus et puissants, lesquels auraient. ailleurs porté un tout autre sys-
tème de trouble dans. les arrangements de EM croûte lérrestrs, Serait-ce, à
gård des îles de la Sonde et des ré ions en nan
contrée, ancien continent À “liée S, ne serait Fatis à la suite
p ande mond: E “que les points culminants Tun ancien ordre
» Je m arrête, car ema de ces recherches > philosophiques n? n'est st point
encore sonnée. »
>
Note ia M. Mbicideé i
R: l’occasion de la re du mémoire k M. ioloy 84 dent.
M. de Fi " qui avait été abaj de pinia connaissance d
un pros
pectus d'Ecole nationale , adressé par M. Saussay, déclare que din pr ne
donnant point de détails suffisants sur les objets d'enseignement, et ne
faisant connaître ni les méthodes qu ilse propose: d’employér, ni Pavenir
qu'il destine aux élèves i qùi seraient reçus dans son écolé, il n’est pas pos-
sible; dans l'état: ser à aas choses, d’ apprécier les avantages que pourrait
; présenter uñ p | nent et d'émettre une Me agai à eet
Rs Te.
; ;
2 sai
(45 ) f
NOMINATION S.
Conformément : à son réglement, l’Académie procède par voie de scrutin
à la nomination d’un membre de la commission administrative , lequel doit
être choisi dans les sections des sciences physiques. Le nombre des votants
est de 32; au premier tour de scrutin,
M. Huzard réunit 23 suffrages i
M. Thénard..,... 6
M. Chevreul I
M. Silvestre. .... 1
M. Poinsot..... +
M. Huzard est, en conséquence, proclamé membre de la Commission
administrative pour le deuxième semestre de I’ année 1836 et le premier de
année 1837.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
BRrnQUEl aag Mamie. sur les oseillations de l'eau dans les és de
enr M. 4 A.-F. Je Garion, (Deuxième par
IR DE de à à Ft OR n Tes s
« Cette seconde partie, dit Tanti dans la lettre d'envoi, a principale-
ment pour objet le mode d’action des frottements de l’eau contre les parois
des tuyaux dans les mouvements oscillatoires. » i
PHYSIQUE APPLIQUÉE. — Notice sur une lampe de sûreté employée dans
plusieurs mines du département de la Haute-Loire et des départements
voisins; par M. rs nne attaché aux mines de Grand-
Croix.
{ Commission précédemment nommée pour une lampe ieg f
~ M. Dumesnil.)
« Cette lampe, dont on sidia B chaque jour 160 à pi mine de: Gone
Croix, est fondée, dit M. Fournet , sur le même principe que la lampe de
Davy ; mais elle présente des modifications qui font disparaître les in
( 46 )
vénients qu'on pouvait reprocher à celle-ci. Une des principales diffé-
rences entre les deux lampes, c’est que celle dont on fait usage à la mine
de Grand-Croiïx, au lieu d’être cylindrique et de jeter de la lumiere de tous
les côtés, a la forme d’un demi-cylindre, et porte, surle côté plat, un réflec-
teur disposé de manière à ce que tous les rayons lumineux viennent en défi-
nitive éclairer les points que l'ouvrier à besoin de bien voir ; avec l’ancienne
disposition, une partie de ces rayons étaient perdus pour ki , et il arrivait
fréquemment que, lorsqu'il avait besoin d’une clarté plus vive, il enlevait la
chemise en toile métallique, transformant ainsi en une lampe commune
la lampe de sûreté. »
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Vote sur un nouvel emploi des parachutes ; par
M. LANGE-BEAUJOUR.
(diowinir sr MM. Gay-Lussac, Sayart.)
Laukan s’est proposé Se fournir aux aéronautes un moyen des élever et
de s’abaisser, sans être obligés de jeter du lest, dans un cas, et de laisser
échapper du gaz, dans l’autre. Sea à
PHYSIQUE wreaun: — Notice sur un nouveau système dé grephienes au.
moyen de l'électricité transmise par js longs conducteurs métalliques ;
par M. potins de Lille.
siasisnirs s (Commissaires, MM..Becquere
moires-précéde ee éiostep par M. Pisotis; l'an sur un
instrument qu vil nomme Pianographe , l'autre sur l'emploi de la vapeur
dans les opt} cpu er à Fexamen de la même commission.
CORRESPONDANCE-
M. le TS À la Marine transmet de nouveaux résulte des observa-
tions he et Physiques faites g a de Ta meee
la Bonite.
à Ces observations sont t très s nombreuses et paraissent offrir des résultats
ut:
(47)
M. Benjamin Delessert annonce qu'il vient de recevoir, par les bateaux
à vapeur de la mer Rouge, des nouvelles très récentes de Calcutta, en date
du r7 avril dernier (83 jours). « Elles m’annoncent, dit-il, que la corvette
française la Bonite, capitaine Vaillant, y était arrivée depuis 8 jours, ve-
nant de Canton, Manille et les îles Sandwich. Elle allait repartir pour Pon-
dichéry, Bourbon et le cap de Bonne-Espérance. -
» Notre confrère , M. Gaudichaud , était en bonne santé et paraissait fort
satisfait de ses collections de plantes. »
CHIMIE ORGANIQUE.. — Nouveaux composés éthérés , obtenus de l'acide
stéarique.
« M. Lassaïgne annonce qu’il a obtenu ces composés en traitant acide
stéarique par un mélange d’alcool et d’acide sulfurique , ou par un mélange
du même acide avec l'esprit de bois. Le premier de ces composés est dé-
signé sous le nom d’éfher stéarique, et le second sous celui de stéarate de
méthy lène. 3
»-L'éther stéarique présente les propriétés suivantes : il est solide, blanc
et demi-transparent comme la cire; sa densité est moins grande que celle de
Peau; son odeur pen DES est RER éthérée ; il est sans saveur
et
2 RS E ET ST ê ve? $ ard to
Pres t 7 3 at a. T y R VER | n 1 r, F4 as .
entre les doigts-un sas
son point de fusion est à +7 centigril est insoluble dans l'eau, soluble
dans l'alcool, et plus à chaud qu’à froid. Traité à ehaud par une solution de
potasse caustique, il se décompose peu à peu à la manière des éthers-du
troisième genre , en reproduisant de l'acide stéarique qui reste uni à à la po-
tasse, et de Palcool qui se dégage avec la vapeur d’eau.
» F’analyse de cet éther a démontré qu'il était composé de
Acide stéarique.. ... meteo ss:: BIT
Éther ME D pes tetes 12,09.
100 ,00
où 1 atome d'acide stéarique combiné à 1 atome d’éther.
» Le stéarate de méthylène préparé en chauffant l'acide stéarique avec ua j
ide sulfurique.et d'esprit de:bois, est solide, plus léger que
l'eau; il se e présente en masse cristallisée confusément, un pes ja
€48)
démi-transparente; son odeur est très faible. Il se ramollit entreles doigts
chauds et:fond bientôt; son point de fusion est à + 33° centig. Il est sans
action sur le tournesol, insoluble dans l’eau et décomposé à chaud par les.
solutions alcalines. | es bn en AA
» Ce composé, par le rapport qui existe entre ses éléments, semble se
rapprocher de l'oxalate de méthylène et des composés analogues. »
HORTICULTURE, — Sur un moyen de retarder la floraison des plantes.
M. _Loïseleur-Deslongchamps rappelle qu’au mois de décembre dernier
il a présenté à l’Académie des fruits qui ordinairement ne se mangent pas
apres les mois de septembre ou d'octobre , et annonce que le procédé qu’il
avait employé. pour reculer l’époque de la maturation de ces fruits, lui a
également réussi pour retarder la floraison des plantes. « Des jacinthes, dit
l'auteur de la lettre, ont été ainsi conservées jusque dans les premiers
jours de juillet et présentées à l’un des membres de la Commission nommée
à l’occasion de ma première communication, » a e S
RICHESSES MINÉRALES, — Ezistencé présumée d'un mine de nickel dans le
N département de la Haute-Saône. se 7
M.A. Laurent écrit que dans le village de Plancher-les-Mines on a trouvé,
il y a quelque temps, auprès de vieilles fondations, un morceau d’une subs-
tance qui, après avoir été essayée au chalumeau, fut reconnue par lui
aa RER H a o aiii
pow > «L'origine decetéchantillon,ajoute
M. Laurent , s'explique aisémer iste à Plancher. les-Mines beaucoup
i plomb. et.deseui ient jadis exploitées et ont cessé de
de mines de plomb.et.deseui qui étaie
Vêre ede yis 150 à 200 ans. À cette époque, et surtout dans cette localité;
le nickel était peu connu; les ouvriers. en auront sans doute découvert
un gisement, et prenant ce minerai pour un minerai de plomb ou de cuivre
ils Fauront traité en conséquence : nécessairement ils n’en ont dù retirer
qu'un produit cassant, inutile, qu'ils auront abandonné dans le lieu où
Ton vient de le découvrit. » +
» Les usages du nickel, poursuit l’auteur de la‘lettre, s'étendent de jour en
Jour,et la France étant, pour ce produit, tributaire de l'étranger, les faits qui
semblent indiquer l'existence d’une mine de cemétalne sont pas à négliger.
D'ailleurs on trouverait sans doute des données’ plus positives dans Jes
archives des mines du pays qui, dit-on ,se conservent encore dans un village
| voisin, Plancher-le-Bas
( 49 )
ÉCONOMIE RURALE. — Conservation de la graine de vers à soie:
M. Guibert adresse quelques détails sur-un appareil au moyen duquel il
lui parait qu’on pourrait maintenir constamment, pendant la traversée de
Chine en Europe, la graine de vers à soie dant une r piraure assez basse
pour s'opposer à son éclosion.
Cette lettre est renvoyée à la Chbision nommée sur ER Ñ
M. le Ministre du Commerce, pour s'occuper des moyens propres à assurer
la conservation de la graine des vers à soie qu’on se propose de faire venir
de la Chine.
BOTANIQUE. — Développement des végétaux.
M. Auguste de Saint-Hilaire, annonce que M. Steinheil, pharmacien mili-
taire à Strasbourg, lui écrit qu'il estarrivé, relativement au développement
des végétaux, à des résultats damitan opposés à ceux qui ont été
indiqués dans-le Compte-rendu des séances de l’Académie du 8 mai 1837.
«M. Steinheil se propose, dit-il, de donner, dans une suite de Hé o tes:
les preuves de cette assertion. En attendant, il prie l'Académie d'accepter le
dépôt d’un manuscrit cacheté où il a consigné une suite d’ PEH qui
sont la conséquence de son travail. »
L'Académie accepte ce dépôt.
5 s Tr Pe
eo A reg ETE RT
: a Sr re e A in as TAR gerom-
Thate es, PA cadeinEn se Prie en mesnité secret.
Durs ME es ani me pee" SE £
La Section de Physique présente la liste suivanté dè candidats pe la
place devenue vacante dans son sein , par la mort i M. Girard :
1°. M: Ponle,
2°. M. Cagniard-Latour,
3°. MM. Babinet et Despretz {ex eq),
-4°. M. Peltier. Da
Les titres de ces divers candidats sont T A oe auta lieu danis»
la prochaine séance. . i
MM. les membres en seront prera par billets à dondeite
- Mo. Bot. Garden,
1607.
( 50 )
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres :
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences ;
1857, 2° semestre, n° 1.
Dés Cataractés. Moyens de les prévenir et de les traiter sans opéra-
-tion chirurgicale ; par M. Ta. Drovor; Paris, in-8°.
Galerie ornithologique ; 21° livraison, in-4°,
Observations sur des Théorèmes de Géométrie ; par M. Ber; une
feuille in-4°. (Extrait du Journal de Mathématiques.) -
Annales maritimes et coloniales ; 22° année, 2° série, į juin 1837, in-8°.
Annales de la Société d'Agriculture, Arts et Commerce du départe-
ment de la Charente; tome 19; n° 2, mars et avril 1837, in-8°.
Mémorial pity co et progressif des | Connissances humaines ;
7° année, n° 78, m-8°
- Archives homes de Médecine ; tome 2, juin 1857, in=8°, `
Astronomische. . ... Nouvelles astronomiques de M. Loue — ni ie
332 — 555, in-4°.
Eïisenoxydhydrat...... De r Emploi de loxide hydraté de fer comme
contre-poison de l'acide arsénieux ; par MM. Burren et brio 2° édi-
tion, Gottingen , in-8°.
De Transformatione atque Computatione Bisp alum Aomun ;
primi ordinis ; par, M. RiıcnetorT; Berlin, 1857, in-4°. (Reproduit du
Journal de M. Crelle, tome 16. ) |
Gazette médicale de Paris; n° 27.
Gazette des Hôpitaux; n° 78 — 8o.
Presse médicale ; tome 1°", n° 53 et 54.
Écho du Monde savant, n° 70.
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 47 JUILLET 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE.
M. de pas présen me E nouveau système de barrage à
portes tournantes et équilibrées autour Taxes verticaux.
La description de cet appareil ayant été imprimée dans les Annales des
Ponts et Chaussées, nous ne la reproduirons pas ici.
RAPPORTS.
GÉOLOG1E.— Rapport sur un travail de M. Fournet, intitulé : Mémoire sur
les filons métallifères et le terrain des environs de l'Arbresle { départe-
ment du Rhône ),
(Commissaires, MM. Becquerel, Élie de Beaumont Alex. pe
rapporteur.)
« M. Fournet, dans le mémoire ou plutôt dans le travail cansidéale
qu'il a soumis à l’Académie, semble y avoir considéré et traité des. sujets si
GE. 1837, 2° Semestre. (T. V. No 3.) 8
(529;
différents qu’on ñe voit pas au Premier aspect, quelle relation , autre que
leur position géographique, ces sujets peuvent avoir entre eux pour mé-
riter d’être réunis sous un même titre; en effet, il est question dans ce
grand travail des reliefs du sol, c’est-à-dire des rapports de forme, d’éléva-
tion et de direction que présentent entre eux les hautes collines, les val-
lée§ et les tours d'eauf puis déla distribution etde la Conhéxion des roches
qui composent ce sol. Ce seraient bien deux considérations corrélatives ;
mais l’auteur traite ensuite, et d’une manière tant spéciale que générale, de
la nature, de la composition et de la formation de ces roches, et surtout des
altérations qu’elles ont subies par l'influence des filons métallifères et pier-
reux qui les traversent, altérations telles, qwelles auraient changé entière-
ment d'aspect et même de nature,
» Or, ces sujets ne sont pas liés entre eux seulement comme descrip-
tions orographiques et minéralogiques des environs de l’'Arbresie; ils le -
sont encore comme manifestation et comme effet d’un même et puissant
phénomène, des soulèvements successifs du sol , des apparitions de roches
qui en ont été la cause, des minéraux qui les ont accompagnés et des alté-
rations qui en ótit été Ia suité. :° 1# O = CAMP `
» Le mémoire de M. Fournet n’a pu être lu à VAcadémie, il est trop
étendu êt trop descriptif; il ne peut pas même être présenté sous forme
d'extrait, car il faudrait pour en entendre la lecture avec fruit avoir sous les
yeux et suivre avèt üñe grande atténtioh , les détails dé direction, d’incli-
naison et de position d’où Sont tirées la plupart des conséquences déduites
par l'auteur. Nous devons donc nous contenter de chois r les faits les plus
importants etles rapports les plus saillant, cornme principaux éléments Ùa
ue nous porterons sur ce mémoire. ~ Iye
D'abord en ce qui concerne le relief du sol ou l’orographie du grand
ton dont l’Arbresle est comme le centre, M. Fournet, fait remarquer les
principales dispositions suivantes ; AR
» Premièrement. Le parallélisme des vallées du massif méridional, la
direction et la pénté des vallôns latéraux, de ceux que l'on peut regar-
dèr Comme dés râmeatx d’un trone principal; direction et pente qui sont
en sens inverse de cette vallée et du cours d’eau principal tant du côté de la
rivière coulant du nord au sud,
li sọnt la Tardine et surtout la Brevanne,
éme du sud au nord. Il en est
15
s’y rendent en coulant de S.-O. au N -E, etm
+ Une autre disposition remarquable et peu près du mémé:ordre c’est
( 55 )
la convergence de toutes les vallées vers l’Arbresle comme vers un grand
+» Secondèment. Quand'on étudie la structure et l’inclinaison des couches
minérales ainsi que la nature des collines qui bordent et forment ces vallées.
on porte plus loin ces rapports, en reconnaissant qüe ce fond, cette espèce
d’enfoncement où est située laviHe de lArbresle, peut-être considéré comme
le point de réunion de trois systèmes différents, de trois axes distincts dans
le relief du sol ; axes que M. Fournet détermine très clairement par les ma-
melons et sommités qui les caractérisent, par les directions qu'ils suivent et
par les localités qu’ils traversent; caractères très clairs sur une carte, mais
qu'aucune description ne peut faire saisir. `
» Depuis l’envoi de son mémoire, M. Fournet, continuant toujours sés
observations sur le relief du sol, a reconnu un quatrième axe de soulève-
ment, celui qui a élevé le mont d'Or lyonnais; il est peu sensible dans la
partie du Lyonnais; mais, en l'étudiant par tous les procédés que fournit
la théorie des soulèvements géologiques, M. Fournet fait voir trés claire-
ment que cette colline du mont d'Or lyonnais doit être ramenée au sou-
lèvement des montagnes du Pilat, le premier des soulèvements jurassiques,
et qu’elle r en diffère que par son peu d’élévation.
» us: _ les trois paon axes, qui iifdiqupnt trpis systèmes vs épo-
sion de Paen OMA olog diii
» Ces preuves sont tirées 2 la à nature des. roches, de leur set ts ou
direction et de la nature des filons , tant métallifères que pierreux, qui les
coupent.
» Le premier axe crographique, qui se dirige au N.-N.-E., se compose de
deux zones de roches cristallines, mais à structure stratifiée en grand,
c'est-à-dire, de roches dont les éléments dissous se sont , en se précipitant
à l'état cristallin, déposés tranquillement à la manière d’un sédiment. Ces
roches sont composées dans la première zone de gneiss, par conséquent de
felspath et de mica, et pour la seconde zone, encore de mica, mais en
même temps de quarz et de talc; éléments da michsohiste erde me
ai aae ME gai à cette zone. g re
Ces étant stratifiées , leur inclinaison etleur di ection sont appré-
ciables; or, elles sont les mêmes dans toute leur étendue; leur forma:
dnr dérangements par soulèvements sont donc-dus à une méme c
c'est principalement à l'apparition des granites que M. Fournét }
(54)
» Le second système de montagnes ou second axe de soulèvement, qui se
dirige à peu près au N.-O. et croise le premier , est principalement com-
posé de roches qui appartiennent à ce qu’on appèlle terrain de transition.
Ce sont des calcaires compactes, des traumates à empreintes végétales,
des poudingues, etc. M. Fournet croit pouvoir rapporter cet axe ou ligne
de direction des forces soulevantes au second type de soulèvement établi
par l’un de nous ( M. Élie de Beaumont), en offrant pour exemple les bal-
lons des Vosges et les collines du Bocage. C’est dans les anciennes dé-
pressions de ce terrain que se présente, comme des iles, le terrain houil -
ler, et dans sa masse même que se poursuivent des filons métalliques ou
métallifères. M. Fournet attribue cet axe au soulèvement des porphyres
quarziferes.
» Le troisième axe ou système de soulèvement, qui se montre déjà au
nord de Tarare ou des vallées de la Tardive et de l’Azergue, se dirige nette-
ment du sud au nord; mais il nous semble moins clairement déterminé que
les autres, et sous le point de vue des roches qui le composent, et même
sous celui des roches qui les ont soulevées. Il est dù, suivant Pauteur , à la
suite de l’éruption, sous d’autres déclinaisons, des porphyres quarziféres,
et a été fini par l’éruption de la roche trappéenne, par conséquent pyroxé-
nique et amphibolique , que M. Fournet, avec M. Voltz, nomme Minette.
» L'auteur recherche ensuite quelles sont les causes, ou plutôt quelles
sont les roches qui, comme repoussées des entrailles de la terre, ont sou-
levé par leur éruption les roches stratifiées qui composent principalement
le premier axe, et qui ont brisé et. hanlar oches ques qui
forment la masse Principale du secon type
e nait dans tes tons qu il décrit un grand nombre de masses
granitiques, ru et trappéennes qui indiquent, parleur structure
massive en grand, par leur pénétration, tantôt en puissants filons, tantôt
en simples veines, au travers des massifs des chaînes soulevées, et au milieu
même, du terrain houiller (à Sainte-Foy l’Argentière) qui indiquent,
disons-nous, comme la cause et les époques de ces soulèvements.
:». Les roches que l’auteur décrit comme faisant partie principale de ces
terekin, d’éruption ou de soulèvement, sont des granites communs, des
granites porphyroides qui ont étidediient précédé les porphyres quarzi-
feres, et les roches que M. Voltz a décrites ailleurs. sous le nom de Minette;
roche qui pourrait peut-être se rapporter sans. nouvelle dénomination à
celle que lun de nous a désignée, il y a long-temps; sous le nom. de
Spilite. Cependant la minette présenie, dans ses variétés et modifications,
(55)
quelques circonstances qui n’appartiennent pas aux roches que l'on con-
naît sous lés noms de #hinstone, Blatterstein, V'ariolite, Cornéenne,
Spilite. í Ce serait à la présence du mica bronzé et à l’abondance, dans
quelques cas, de l’amphibolite aciculaire , qu’elle devrait ces différences.
Cette roche, dont M, Fournet présente une histoire très détaillée, paraît
avoir apparu la dernière et avoir produit les soulèvements N.-S., ou celui
qui constitue le troisième axe, Enfin, en se décomposant en sphéroïde d’a-
bord , et en argile ensuite, la minette montre de nouveaux rapports avec
les basaltes et les spilites.
» Des émanations, sécretions et productions métalliques, comme on
voudra les appeler, en raison de l’idée qu’on se fera de leur mode de for-
mation, se présentent aussi dans les systèmes de soulèvement, non pas
comme ayant concouru avec les roches précédentes à les produire (on ne
peut leur attribuer une telle puissance ), mais comme ayant profité, si l'on
peut s'exprimer ainsi, des grandes fissures ouvertes par l’éruption de ces
roches dans l’écorce du globe, pour aller se répandre dans ces nombreuses
fissures et y former des filons métaliifères qui viennent constater de la
manière la plus évidente, par la différence &e leur nature et de leur direc-
tion, la différence des époques et l'indépendance de ces soulèvements.
» Car, dans les premiers soulèvements, dont l'axe est dirigé du N.-E. au
S.-O., ce sont des filons de minerai cuivreux parallèles à à cette direction.
mr ie e a qui est dirigé à à peu près du N.-O. au S-E., ce
sont des filons de quarz de-barytine , de “fluorine et de galène, Sarati
aussi à cette ee On voit Toit , Comme nous le faisons remarquer
d’après M. Fournet, un rapport des plus frappants, d’une part, entre les
systèmes de soulèvement, la nature des roches qui composent les térrains
soulevés et surtout les terrains soulevants, et de l’autre, entre les directions
des fissures dans lesquelles se sont comme injectés ou secrétés les minéraux
cristallisés pierreux et métalliques qui les remplissent, et enfin entre la
nature elle-mème de ces minéraux.
» Une autre conséquence que M. Fournet tire de ces recherches, et qui
nous paraît très remarquable , si des observations postérieures et ün exa-
men plus approfondi de la nature des roches viennent la confirmer, c ‘est
le rapport qu’il croit reconnaître entre les proportions de l'élément néga-
tif de ces roches, la silice, leurs différents degrés de fusibilité et e
époque g ‘apparition. 2a
» Ainsi, suivant lui, les roches qui ont paru les premières en sou
et disloquant le sol, sont les rer communs ; roches di i,
( 56 )
infusibles à raison de la silice, élément négatif pi ses contiennent en
excès, avaient besoin pour être fondues d’être pl | iquées
sur la source de la chaleur. Viennent ensuite, et dans l’ordre 60e ee
de diminution de la silice et de 1bgrehtattén de la fusibilité, les grani-
tes porphyroïdes, ou à grands cristaux de felspath, et les porphyres quar-
ziferes, puis les eurites micacés , roche presque ‘entièrement felspathique,
et enfin la minette, roche pyroxénique et amphibolique très fusible, et pou-
vant traverser , sans être solidifiée, toutes les roches précédentes.
» Voilà donc, par ces laborieuses et savantes recherches, des phénomènes
et des conséquences très remarquables signalés dans les térrains des environs
de l'Arbresle, des époques de soulèvements, bien détérminées, des rapports
établis entre les époques de ces soulèvements leur direction, la nature des
terrains soulevés, des roches soulevantes, des filons engagés, et même en-
tre la nature chimique, le degre de fusibilité et 1 go 5 adie des
roches d'éruption.
- » Cest ce qui constitue pour nous la première etla plus importante partie
du mémoire de M. Fournet. Mais ce géologue-chimiste a voulu pousser plus
loin l'étude de l'influence que les roches soulevantes, portées dans le mo-
ment de leur action à une haute température, avait eue sur les roches qu’elles
avaient traversées, et il en a tiré de nouvelles conséquences qui, si elles ne
nous paraissent pas aussi certaines que les prémières, sont au moins ap-
pupic sur A faits très curieux, et frs: une grande sagacité i r
s à ra
eux est la vraie et: unique roche
p ale, et guë ceti oche, qui renferme les éléments
x “qu ss tre et très souvent, ce Mht en petites paillettes,
nt Res ou modifiée de différentes manières, soit par de nouvelles
combinaisons, soit par expulsion où diminution d’un de ses éléments,
soit enfin par l'introduction et la combinaison dans la masse déjà faite de
quelques nouveaux éléments, a „pu être transformée « en gneiss, en mica-
schiste, en phyllade, ae.
a Si M. Fournet se fùt contenié dénoncer ces choses comme des possi-
bilités déduites des actions chimiques, nous aurions écouté avec faveur ces
hypothèses, présentées par un homme aussi habile en chimie métallurgique
et peut-être ne les aurions-nous pas mentionnées dans ce rapport ; mais
M. Fournet les a. appuyées de faits dont: nous devons chercher à à faire appré-
at la valeur. Lu
~ » Ïl fait d’abord iini les variations que présente la méme Ft
(57)
primordiale stratifiée, dans les différentes parties de son étendue, et de-
mandés’il est rationnel d'admettre que le composé liquide qui a déposé cètte
roche, ait changé à chaque instant de composition pour varier son dépôt
ets'il n’est pas plus simple d'admettre qu’une influence extérieure et varia-
ble, ait produit ce changement sur des dépôts faits primitivement d'une
manière homogène : outre les observations locales qui arr cette in-
fluence, il en -est une générale, qui le prouve encore mieux : c'est l'altéra-
tion d'autant plus grande et d'autant plus variée que les schistes modifiés
sont plus proches des roches d’éruption.
» M. Fournet admet quatre modes d’altération dans le schiste argileux
primordial qui, produits par Pinfluence dés roches d'éruption incandes-
cente et surtout liquide, Pont transformé en roches qui par Paspect et la
composition ; sont très différentes entre elles et très différentes de schiste
argileux originel.
» Lun de ces modes est la caloittééio Ainsi, au contact de cette été
trappeénne et amphilobique qu’il désigne sous le nom de minette, M. Four-
net a vu que les schistes argileux sont cuits en thermantides, ou porce-
lanite. Cette action quoique moins simple que ne l'indique son exposé,
quoique ayant besoin de beaucoup de suppositions pour st Pen
conçue, paraît cependant bien réelle.
- » Lesecond mode est celui que M. Fournet appele brażure ou de tritu-
ration. Il s'est LS na ‘dans le ‘de transition.
oches argilo-silié entrent dan imposition Sue été d'abord
brisées et comme tritdrées par Ve ülévéement hes plutoniques, puis,
ces fragments, enveloppés par la matière en fusion, ont eu Jeurs angles et
leurs*arètes émoussés par un commencement de fusion, et soudés enstite
par ce même ciment. La roche qui en résulte se présente sous la forme d’une
brèche trappéo-siliceuse, sorte de brèche ; si commune dans les terrains de
transition.
ÿ v na ep eeteffet se voit dans ss filoni s la Mouette | PES Chessy.
quent- à iamete, tels sont ceux par lésquels le sekisi ar gileux a "été
changé par fusion et cristallisatio on St uéntes en micà. M. Fournet, cite
à l'appui dé cét énoncé 1° le schiste argileux í de la montagne ‘du Bel-Air,
au-dessus dé Taräre ; il montré, dans lv voisinage des masses Porehy qu
de nombreuses modifications de la roche en mica bronzé et de mi
chloritiforme, empâtant des cristaux de felspath; cette roche _ r
schiste argenz lorsqu'il èst hors de l’inflüencée des porphyres. ;
( 58 )
» 2°, Une observation analogue faite par M. Mitscherlich, dans l'Eifel.
» 3°, Le cas dans lequel le schiste argileux est modifié en chlorite,
quand il a été comme plongé dans le liquide où la pâte qui a cristallisé en
quarz; l'exemple qu’il cite de ce singulier changementest pris dans les gale-
ries d'écoulement de Saint- Bel.
» Dans un quatrième cas (celui du pont de sie sur la route de
Chessy, à YÉtrat), « des fragments de schiste argileux gris, qui se sont
» trouvés en contact avec les porphyres quarzifères , après avoir éprouvé
» diverses altérations, se sont convertis définitivement en beaux cristaux
» d’amphibole vert foncé. Toutes les roches schisto-cristallines de la con-
» trée sont ou amphiboliques ou micacées. Les deux modifications précé-
» dentes nous donnent la clé de leur formation par un simple ramollisse-
» ment, et en y ajoutant les faits subséquents de cémentation, elles nous
» expliquent facilement la plupart des autres changements que les schistes
» argileux ont pu éprouver après coup. » ~.
» Ces faits sont si remarquables, leur connexion avec.les déductions
qu'en tire M. Fournet sont si hardies, que nous avons cru devoir citer
textuellement les expressions de Pauteur,
» Un quatrième mode est celui que l’auteur nomme mangeant par
pénétration et cémentation. Ainsi, il regarde les arkoses, roche d'agréga-
tion composée de quarz et de feldspath, comme résultant d’un grès péné-
tré par. une pâte puritigae, c’est-à-dire feldspathique.
se SONT et le pus grand changement Di ss Santeus, est celui
a "ou ` is à l’influe
t D: entre ses feuillets, a one ce
si s sur un seul point ou dans un petit espace, mais
ur une montagne e entière. Ce gneiss n’est donc, suivant la propre expres-
sion de M. Fournet, qu’uu schiste feldspathisé.
» M. Fournet attribue à l’eau, mais à l’eau incandescente, une très
grande influence de dissolution et de pénétration pour opérer des modi-
fications qui sont telles qu'on peut les appeler des transformations.com-
plètes ; et en effet, il avait besoin d'admettre, dans un liquide si abondant
et si commun, un état tout-à-fait extraordinaire pour faire admettre des
transformations qui, dans l’état actuel de la nature, nous paraissent aussi
anormales que de l'eau incandescente.
__» Plusieurs de ces idées de transformation de roches par l'influence de
puissantes actions géologiques, soit actives , soit lentes et de longue durée,
PAR ee T
D
(59)
avaient été émises par différents géologues , mais d’une manière qui nous
semble beaucoup plus hypothétique, puisqu'elles n'étaient appuyées ni
sur de suffisantes observations, ni sur les sciences chimiques. On peut
même dire que ces idées de transformation et de passage d’une roche à une
autre sont du nombre de celles qui viennent à tout le monde, mais elles
peuvent rarement soutenir un examen critique et sérieux, et tombent
presque toujours dans le vague lorsqu'on en demande des preuves. Ainsi
Hutton et Playfair avaient cherché à expliquer la formation des roches gra-
nitoïdes par la solidification (au moyen de la haute température intérieure
de la terre) des sédiments apportés par les cours d’eau au fond des mers.
» John Hall avait employé la fusion sous uné haute pression pour expli-
quer la formation de certaines roches, dans lesquelles les éléments gazéi-
fiables ont été conservés.
» M. Macculoch, et tout récemment M. Virlet, se sont occupés du même
sujet. Le premier, géologue savant, observateur ingénieux ; physicien et
- chimiste habile, a fait et publié, dans son ouvrage sur les îles d'Écosse, et
dans des mémoires qui font partie des Actes de la Société Géologique de
Londres, des observations d’altération et de transformation mécaniques
et.même chimiques de roches, qui, étant à peu près de même catégorie
que celles que M. Fournet. admet, viennent fortement à l’appui des con -
séquences tirées par ce dernier, et prouvent, par l'accord des faits et des
.
jé Qu nn ee be 7 2
nt conduità admettre ces singulières transforma-
tions de roches et les hypothèses qu'on a créés pour les expliquer, sont
généralement beaucoup plus vagues que la théorie que M. Fournet a dé-
duite de ses observations. Les idées de la plupart des physiciens et des
géologues qui lont précédé, à l'exception peut-être de Hall et de Maccu-
loch , partent d’un tout autre point de vue et ne s'appuient pas sur des faits
de la valeur de ceux que M. Fournet nous a fait connaître. Les consé-
quences auxquelles arrive M, Fournet, les théories qu’il en déduit, nous
ont donc semblé fondées sur des observations plus nombreuses , plus spé-
ciales et plus précises que celles de ses prédécesseurs. Il y à; par exemple,
dans le travail dont nous rendons compte, une suite d’observations des plus
détaillées, faites sur vingt-six $ortes de roches’ traversées par la grande
galerie d'écoulement des mines de St-Bel. Elles prouvent dans M. Fournets
une persévérance et une sagacité dont peu de géologues ont été'capables.
» Deux classes de considérations, comme nous lavóns dit au commen -
C, R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N°5.) 9
( 60 )
cement de ce rapport, se présentent: dans legrand travail de M. Foùrnet; les
unes sont relatives à la configuration: du sol ; aux lignes de soulèvement de
ses saillies, aux époques où elles ont eu lieu:etaux roches: quiiles ont cau-
sées. Les autres ont pour objet de faire voir que beancoup-de roches, qui
se montrent actuellement si différentes les unes des autres, dérivent de
la même roche, et qu’elles ne doivent cette différence qu'à Vinfluence des
roches plutoniques.
» Nous n'avons rien à objecter à la bah série, Celui d’entre nous
qui a pu observer sur les liéux quelques-unes des dispositions que ce
rapport décrit ‘les reconnait pour exaêtes. Cela doit nous donner pour
les autres une grande’ confiance. Or; du. moment où les rapports obser-
vés sont admis, le mérite de la découverté de ces rapports est entier pour
M. Fournet.
» Quant à la seconde série de considérations , celle qui est relative aux
modifications des Len stmifiéns par! les: roches d’éruption, la générali-
sation de ces € s paraître un peu hasardée, du moins
pour quelques-unes d’entre -elles ; mais les faits obsérvés restent; les dé-
ductions, quoique hardies, sont rationinelles et admissibles. La suite
prouvera si les idées de M: Fournet sont d'accord avec les actions natu-
relles qu’il admet et qu ye ‘continue d'observer avec mop de persé-
vérance.
» En conséquente nous pensons que le s travail dé M. Fournet est digne
de ses de L Académie, et nous lui proposons s den otidonner Fin-
| bia
des Savans Ce PERS
LAPRIQUES — Rapport sur un Hénre de M. Cover touchant la né-
cessité de répandre l'art du dessin dans les manufactures.
{ dan MM. Gurera Silvestre, rapporteur. )
A hoïdémier a renvoyé à MM. Eheroul et Silvestre un mémoire de
M. Coulier sur les avantages de- l'application de la peinture et du dessin
aux mänufactures. Le mémoire qu'il a envoyé sur ce sujet contient un
aperçu des-efforts qui ont été faits dans divers pays pour- multiplier ces
applications, mais n'indique aucun moyen qui ne soit connu et mis en
usage en France; il semble en conséquence à vos:commissaires qu'il nya
aucun rapport utile: à vous présenter sur cet ouvrage.
x +
(61)
NIQUE. — M. Poncelet fait, au nom de la Commission char-
Mas Gr sos le prix, un rapport sur les pièces adressées au concours.
Cerapport sera Papi dans le PRES rendu de la Séance annuelle.
PRIX. D'ASTROMOMIE. — M. Aaah fait, au nom.de la Commission changée
de décerner la médaille de Lalande; un rapport qui sera, comme le rap-
port relatif au prix de.mécanique;: imprimé dans le Compte rendu dela,
Séance annuelle, Séance dans he ces:prix seront distribués.
NOMINATIONS.
L'Académie procède, par voie de scrutin, à l'élection d’un nouveau
membre, pour remplir dans la, section de bhvsique la place vacante par
suite du décès de M. Girard.
Le nombre des votants est de z$ Au premier tour de scrutin,
M. Pouillet obtient......... kinansa 129 rage
- M. Cagniard-Latour. .......:...... 12.
M. DEEE GA HT U, 6020 RE D
M: Babinel:: is. so. jogsi 3
ee Mi Pekinni ciai Le 658 « itis aii 2 aiaia
FU TT Re ri
TASE Cp Li
M. Pouillet ayant réuni à a + anini des ere est déclaré élu.
Sa nomination sera soumise à l'approbation du Roi.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
ANALYSE Ma THÉMATIQUE. — Note sur l'intégration des équations pau
de la dynamique; par M. Jacosr.
« La forme que Lagrange a donnée aux équations différentielles de Ja
dynamique n’a servi jusqu'ici qu'à opérer avec élégance les différentes
transformations dont ces équations sont susceptibles, et à établir avec fa-
cilité et dans toute leur étendue les lois générales de la mécanique. Mais
on peut : aussi tirer de la même forme un profitimportant pour l'intégration,
elle-même: de ces équations , ce qui me parait ajouterune nouvelle branche
àla mécanique analytique. J'en ai marqué les traits fondamentaux dans*
(62 )
communication faite à l'Académie de Berlin, le 29 novembre passé, apres
avoir eu honneur de présenter à votre illustre Académie, il y a environ.
une année, un exemple propre à faire sentir l'esprit et l'utilité de la nou-
veille méthode. Toutes les fois que le principe de la moindre action a lieu,
j'ai trouvé que l’on peut suivre une telle marche dans l'intégration des
équations du mouvement que chacune des intégrales trouvées successi-
vément, rabaisse leur ordre de deux unités, en égalant toujours l'ordre
d’un système d’équations différentielles ordinaires , au nombre des cons-
tantes arbitraires que comporte leur intégration complète. La proposition
énoncée a lieu aussi dans les cas où la fonction dont les dérivées donnent
les composantes des forces agissantes sur les différents points matériels,
renferme explicitement le temps. On trouve, par exemple, dans le cas
d’un point obligé à rester sur une surface donnée et soumis à la seule ac-
tion de forces centrales, que l'équation différentielle du second ordre de
laquelle dépend ce mouvement, se ramène aux quadratures dès qu’on en
a trouvé une seule intégrale. Les lignes les plus courtes d’une surface |
rentrent dans ce cas.
» Tout en composant un mémoire Ho relatif à à ces. es, j'ai
été entrainé par des questions sur la théorie des nombres, laquelle a tou-
jours été un objet de prédilection pour un grand nombre de géomètres ,
et ce ne sera qu'après avoir publié les résultats obtenus dans cette ma-
tière que je reviendrai à mon travail sur la dynamique. En attendant, j'ose
sers à l’Académie, la note dont j'ai parlé ci-dessus et qui vient d’être
-dans le journal de M. gare
» On y trouvera aussi de A
j'ai antérieurement. Annopeée
s sur une na. que
cée à l : Pintégration complète de
ces dif atielles établies par FES desquelles dépend
SES en maximum ou minimum dans un problème isopéri-
mètre. La méthode dont je me. sers est une nouvelle et remarquable
application de la fameuse méthode de la variation des constantes arbi-
traires, et qui repose principalement sur les propriétés importantes des
équations différentielles linéaires susceptibles de prendre la forme
?
t oncé
< d. B d?.C £ Me (m)
Ay + CS wi PET a O,
2 der
yí ) étant mis pour z Æ, Ön parvient par-là à une proposition simple et
générale, et qui se prête aisément aux applications. Par exemple, si on
( 63.)
l’applique-aux-lignes. les plus courtes d’une surface fermée, partant d’un
même point, lesquelles envelopperont, en général, une courbe formée
par leurs intersections successives, l’on aura le théorème « qu'un arc d'une
telle ligne , pris depuis le point de départ commun et terminé après avoir
atteint le point de son contact avec l’enveloppe commune, est toujours,
sur la surface, le plus court chemin entre ses deux termes, mais que cet
arc étant prolongé au-delà ou jusqu’au point de contact, il ne sera entre
ses deux termes ni le plus grand, ni le plus court A Er »
» Je crois que l’on doit regarder le principe de la moindre action
comme l’un des plus importants de la mécanique. En effet, on voit dans
un mémoire des Miscellanea T'aurinensia , ouvrage immortel et supérieur
à tout éloge, Lagrange jeune faire ressortir d’un seul jet de ce principe,
la mécanique analytique toute faite. Celui. des vitesses virtuelles n’a été
appelé qu'après coup pour les démonstrations méthodiques dans des tra-
vaux postérieurs. Pourquoi donc. la mécanique analytique, fille ingrate,
a-t-elle voulu accuser le principe de la moindre action comme inutile?
Si les travaux de M. Hamilton, et les recherches dont j'ai parlé ci-dessus,
ajoutent essentiellement à la mécauique analytique, c'est encore à ce
principe qu’on en sera redevable.
» Il me parait que le principe mentionné n’est pas présenté = i rai
ment ta une >- miene assez claire et qu' il est même LE AA Qen saisir le
T Cela vient de. ce qu’on « iblie_d’aj
même du principe , que sous-le signe de re qui ETS être un mini-
mur, l’on suppose que l'élément du temps soit éliminé au moyen de l’é-
quation des forces vives. Cette dernière étant - m Emds* = (UH hjd, où h
est la constante arbitraire, ce n’est donc pas l'intégrale f dt£m si mais
l'intégrale ME VU + VEmds: Zmds*, qui d’après le principe de la moindre ac-
tion est un minimum. M. Hamilton a eu soin d'en donner un énoncé ri-
goureux, de même qu’Euler dans sa Nova Methodus, ete. Maisil ly auneobjec-
tion un peu essentielle à faire contre la définition de ce principe telle qu’elle
ä été donnée par Lagrange et qui se rapporte aux mots maximum et mini-
mum. En effet, Von prouve aisément que jamais le maximum ne peut avoir
lieu; qu’il y a toujours minimum pour un mouvement resserré entre. cer:
taines limites et: ques passé, ces limites, il n’y a ni maximum ni minim
En appliquantde nent uniforme d’un point sur- En.
E E A EREA Se
x
(64)
face, Lagrange dit que dans ce cas il y a minimum, puisque le:maxünmum
ne peut pas avoir lieu; Tagrange a donc cru qu'il y avait des cas
. où le minimum devient maximum. Il me paraît qu’en changeant en
maximum et minimum, dans les Miscellanea T'aurinensiæ et dans ses tra-
vaux suivants, le mot minimum dont seul se sont toujours servi Euler et
ne Lagrangea voulu, d’une manière succincte et ingénieuse, censurer
l'opinion d’Euler qui, par son principe, a cru pouvoir formuler la providence
divine. En effet, én admettant comme également possible le maximum et
le minimum, si l’on continue à attribuer à l'intégrale en question sa notion
métaphysique, ce serait dire que la nature ferait agir ses forces avec la plus
grande ou avec la moindre sagèsse. Plus tard, ni Lagrange ni d’autres qui
l'ont suivi, n’ont eu soin de vérifier le maximum additionnel. A présent la
représentation d’une loi comme théorème de maximum ouminimum , perd
de plus en plus son caractère physique ou métaphysique, puisqu'on prouve
que de grandes classes de problèmes analytiques, par exemple, ceux qui
dépendent de l'intégration d’une équation à différences partielles du pre-
mier ordre entre un nombre quelconque de mabik sont Eerile
d’être traduites en problèmes isopérimètres.
» Réciproquement, je prouve dans mon mémoire que tous ps pro-
blèrnes des isopérimetres dans lesquels il y a sous le signe: intégral un
nombre quelconque dé fonctions d'une seule variable avec ue différen-
tielles d'UN ORDRE QUELCONQUE, peuvent être ramenés à ne d’une
SPAM à différences ESS du premier ordre.
» Il me semble que les remarques précédentes peuvent contribuer à
reconnaître qu’il n’y a aücun rapprochėnient; , ni aucune sorte d'harmonie
entre le. principe de lai moindre; et la loi de repos, comme l’a cru
Euler même: tuier, SF les mémoires de Berlin, a été même
E considérant un mouvement infiniment petit, il était pos-
sible de déduire la loi de repos du principe de la moindre action, et qu’il
n’y avait là de difficulté que pour démêler tous les infiniment petits qui
entrent dans la question. L’apparence d’une pareille harmonie dispa-
rait déjà én griaiie partie, si Por met Pitégrale sous sa juste forme
$ VU+ -h VĒmds* Emds. Mais ce qui parait prouver à priori ‘que le rapproche-
ment sagésé par Euler est impossible, c’est que, d’après les remarques
faites ci-dessus : , l'intégrale dans les mouvements infiniment petits ést tou-
jours ün véritéible minimum, pendant que dans la loi dite de repos, on
peut avoir maximum, minimum, ou ni maximum ni minimum.
( 65 )
» En finissant, je prends la liberté d’extraire du travail, dont j'ai parlé
ci-dessus, les théorèmes suivants que je crois importants.
I.
» Soient A @
; dx . dÜ dy dU d'z- dU
m. — = Me
de Rae MR PR ee 6:
les 3n équations différentielles du mouvement d’un système libre; soit
: Sm (dzx° + dy® + dz”) = (U + h)de,
Péquation des forces vives, étant la constante arbitraire; soit V une so-
lution complète de l'éguition à à différences partielles,
ie) WYJ=v a,
solution qui, outre une constante ne par la simple addition, doit
contenir.32—1 constantes arbitraires g, , &,,...4,,_,; je dis, en premier
lieu, que les 37 équations
dy av dv. v %
ig. aa T ES ati PVR Tr
quelles 8,, 8. r Pa sont 37 nouvelles constantes arbitraires;
seront les intégrales complètes des équations différentielles proposées
avec 6n constantes arbitraires &,, &,,.. .@gn—rs Bn Ps -e Bsn—:, h, T. Cela
étant, supposons que le mouvement éprouve des pertubations et que les
équations différentielles du mouvement troublé deviennent,
d’x _dU de ge 7 A
DE DE et "+ © + ete.:
si, par les formules du mouvement primitif, on ie la fonction par
t et les 6n constantes arbitraires, les différentielles de celles-ci, dans le
mouvement troublé, seront
de, _ da> da,” da asus du . dh 00
De" dr à * Fr rt p uo dd.
a E a a a ms er T
5 Den: WE der dt © ‘nd 4
La première partie du-théorème n’est qu'une généralisation facile d'un
(66 ) |
théorème de M. Hamilton, ce dernier exigeant que les constantes arbi-
traires soient précisément les valeurs initiales et finales des coordonnées ,
et que la fonction V satisfasse encore à unè seconde équation à diffé-
rences partielles. La seconde partie du théorème relative à la variation des
constantes arbitraires est ‘entièrement nouvelle. Je n’ai proposé ici, pour
cause de simplicité, que le cas du mouvement libre, mais j'ai étendu le
théorème avec facilité au mouvement d’un système soumis à des condi-
tions quelconques. On trouve au moyen de ce théorème, par le calcul
méme des éléments dont les valeurs différentielles dans le mouvement
troublé, prennent la forme simple qu’elles ont dans le théorème, forme
que je désigne dans mon mémoire sous le nom de canonique. C’est ce qu'on
vérifie aisément dans le mouvement elliptique, où l'intégration de l'équa-
tion à différences partielles eu c T +) = eG ) conduit
aux formules connues du mouvement elliptique et en même temps aux six
éléments propres à remplir le but proposé, savoir , le grand axe inverse,
la racine carrée du semi-paramètre, le produit de cétte dernière par le
cosinus de l’inclinaison, la distance au nœud ascendant, la longitude du
périhélie et le temps du passage par le périhélie.
» Comme on déduit, d’une solution complete-quelconque d’une équa-
tion à différences partielles du premier ordre , toutes les autres solutions
complètes, le théorème que je viens d’énoncer donne aussi la solution d’un
ne in
LA
Ce. Sante d'étruations différen.
Trouver tot utres systèmes d'éléments
qui jouissent de la même propriété.
» La solution de ce problème èst contenue dans le théorème analytique
suivant. : 5
» Soit donné le système d'équations différentielles,
de eût de | di. dno
E e 0, "Un, de
; D opro M. 1. an
n e aaa Ea ef
- Hétant une fonction quelconque de tét des variables 4, ; ay... an; bi b,..b,;
DR $
o D + *
+
(67 )
silio mes : an, B Bu Buy de nouelles variables entre lesquels e
les p ‘écédentes , on a les équations smétonièss unald s
dy à AE ti |
da, bo dæ, 7” : fash: ga Em
d4 b rO G NN
AF onha de, Mens mh
étant une fonction quelconque des variables &,,4,,..4,, Ary Ays . 4%
sans contenir ni £, ni les autres variables : je dis que si l’on exprime, au
moyen des équations précédentes, la fonction H par £ et les nouvelles va-
riables.aæ,,&,,..@,, Pır Bss- Bus on aura entire ces dernières des jéqua-
tions différentielles, précisément de, la même forme que les RFPRPSÉSSe
savoir,
des dH. de, _ __ 4 dæm ——
F i aa. a a SE PTT zo
dé, acoil dii M. dé... 0H
de Aae id à an A
On peut déesse de ce théciéine d’autres théorèmes moins peresa en
mettant LH Apr upi ete: jau lieu deq ; et en éliminant dés multi-
plicateurs À, My etc., au moyen des équations sh p °, d,=0, etc. Les dé-
: Ta 2 4i
st; pt Beer
$ ps Eee pair db go: sdas Panbers orior soòztejë po zsa
STATISTIQUE. — Tableau des crimestowdeélits les ue ia Gt aux pro+
grès de la civilisation, qui ont été commis en Corse;pendantiles cing années
1832 à 1836; par M. RomiQuer. Pour faire suite aux ne Statistiques
sur la Corse, ouvrage du même auteur.
à à Co mmissaires, MM. Mathieu jobs
Ces tableaux, au no mbre de dre: ont été duésoén d sind rapports
mensuels faits au: QE SE sniorilés locales, la eme Ales vol-
tigeurs corses:
La liste des 2 peraba une idée dela manière dont Pauteur a a en-
visagé son sujet: Illes pr ser DA SH
“F. Causes etnombres deshe
années. oley
IL. Nombre: des ‘personnes qui-ont été. us où. + blemes par suite de
crimes ou’délits, dans: chaque. canton p eregue arrondi pet.
port de ces’ mb res à ceux: qui exp tda.
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 5.)
Les
( 68 )
III. Instruments et moyens qui ont servi à commettre les crimes ou dé-
dits indiqués dans le tableau précédent.
IV. Nombre absolu et nombre proportionnel des personnes qui ont été
tuées dans chaque canton et dans chaque arrondissement, par suite de
. contestations concernant des intérêts agricoles.
V. Crimes ou délits qui font le mieux connaître létat de Vile sous le
rapport du peu de sécurité qui y règne.
VI. Crimes ou délits le plus directement contraires aux pus de
l'agriculture.
VII. Vols à main armée et autres biigandägés;
VIII. Exemples de Ja protection que les contumaces, les prévenus et les
retardataires, trouvent dans les in ci et les bergeries de l'intérieur
de Pile.
IX. Crimes ou : délits par suite desquels des femmes ont été tuées ou
blessées.
X. Crimes ou délits commis contre des écelésilitiques.
XI. Assassinats, meurtres, tentatives de ces crimes, blessures et coups
entre parents ou alliés,
HXH, Nombre d'homicides & commis pen chacun des n mois. nile l'année.
li résulte ds ubia ir pre pre 338. personnes dont 17 femmes, ont été
tuées ou blessées mortellement dans haao de cinq annon. ce Lgs donne
i de la
gens ons fier s AR i : :
Ee E a ~ ; : EER «es dx = =
t sa € jent jusqu’ au mois s de
5; à partir de cette ‘époque, il a commencé à décroître.
ji voit t par ie tableau IV° que les 22 centièmes des homicides commis
dans l’île sont la suite de contestations relatives à des intérêts agricoles,
intérêts en général fort légers.
< Le tableau VII” fait voir, entre autres choses, combien sont éloignés de
la vérité, ceux qui attribuent tous les assassinats commis en Corse, à
l'exaltation d’un sentiment noble.
Le X° prouve que les ecclésiastiques eux-mêmes ne sont point à labri
des coups de fusils et de stylet de leurs ennemis, ou des. comes. de leur
famille, et des brigandages des bandits.
On voit parle XI° qu térêt etles passi haineuses l'empor-
tenten Corsesur Tesprit de famille, quelque puissant qu’il soit dans cetteile.
Enfin le ZEN présentant la répartition par mois des hómicides, offre le
w?
$
M 55 5H LÉ
( 69 )
résultat suivant. Si l’on réunit le mois de décembre aux mois de j janvier "u
dé février de l’année suivante, on trouve que ‘ce trimestre est celui où il
s’est commis le plus grand rorsbre d’homicides (100 sur les 338-cas corress *,?
pondants aux 5 années), et que ce nombre va en diminuant pour les `
trois autres trimestres ( 93, 80, 65). Si l’on compare les deux derniers
aux deux premiers, on trouve une différence d’un quart en moins, diffé- |
rence que l’auteur croit pouvoir attribuer à ce que pendant l’été et l'au-
tomne la population agricole est plus occupée et plus disséminée que pen-
dant l’hiver cet le printemps.
GÉOLOGIE. — Description des divers dépôts de gypse de l'arrondissement de
Meaux , et théorie de leur formation; par M. Dartu:
De la discussion des faits présentés dans son more. l’auteur se croit
fondé à conclure : « 1° que la masse des gypses des environs de Meaux
». provient de dépôts limoneux amenés par les débordements plus ou moins
» périodiques de fleuves de l’ancien monde; 2° que cette masse n’est pas
» le produit d’un grand nombre d'années. »
Des osseménts fossiles de mammifères se trouvent çà et là dans les car-
rières de gypse qu’on exploite à Panchard, Monthyon , Saint-Souplet , etc.;
un gae M. Darlu : a eu occasion d'examiner Jui ont paru provenir. ‘de
€ antilopi i n’a vu qu’une
seule côte ondes apporte à un animal de la taille du cerf, et un frag-
ment de corne qui appartient bienvé t à une espèce de ce genre :
il fait hommage de ce dernier morceau à l’Académie.
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Sur un moyen destiné à prévenir les explosions
des machines à vapeur qui dépendent d'un abaissement. du niveau de
leau dans la chaudière; par M. SOREL. :
(Commission des machines à vapeur. r)i
Jes
Le moyen proposé par M. Sorel consiste à faire pénétrer dans la ch
un tuyau dont l'extrémité inférieure, qui descend un. peu au-dessous du
niveau auquel on veut que l’eau se maintienne, est fermée par une
soupape portée par un flotteur. L’eau venant à baisser, et le flotteur avec
elie ; la soupape se détache bientôt du tuyau, m donne alors une lib
issue à la ar 9 | à À e.
y La
ee |
he,
C)
mécanique. APPLIQUÉE: = Recherches. sur, ih. moyens: propres, à prévenir
les explosions des machines à vapeur ; par M. Bresson.
. (Commission des machines à vapeur.)
L'auteur passe successivement en revue les diverses causes. auxquelles
on a Cru pouvoir. rapporter les peus des machines à vapeur ; il
rappelle les principaux moyens qu’on a imaginés: pour prévenir les aeci-
dents dus à l’action de chacune de ces causes, discute l'efficacité de. ces
divers popes, et en propose à son tour de nouveaux.
CHIMIE. — Recherches sur la Cannet & sur: la “formule. atomique des
acides oléique et pese ne par M. A. LAURENT .
‘M. Laurent ayant. vainement. essaÿé, de, faire, rentrer. l'acide oléique
dans sa théorie des:radicanx. dérivés, a. pensé. que la composition de cet
acide-était peut-être un peu différente. de, celle, qu'on.admet communé -
ment, et il a cra devoir lanalyser de, AQTEAS à La. moyenne de trois
atélyses Jui a donné des nombres qui or 3 t à. la. faronle.
; tali oses ik Tgiyugi, Sites ULEI ma 3 Le
ong Si i de cette. formule, dit, il, on retranche 4 atomes 4 fai , il restera ,
-a Vacide igs. anhydre,
Sena: CU RP ete TE:Qa ai 9,
s h z da E pi KE Sea us Se + CES E us
s
formule que rentre dans ı na wi d' avance soupçoun ée
prié &
nouvel éche
M. Vérité, horloger à Beauvais, drese la des eription et la pap d'un
7: L7 au pend
te 18591 :. MAL Araog. Gambey, Séguier. )
T rd "O ,
i pe Grüinihab psan RE note sur. sl constitution phy-
ue di lait et: sur la lactoline. fo #1
pee MM. Magendie, Dumas, iétore Geotroy! Sainviilaire.)
M. Kruie preme unechambre ie construite sur, un. nouveau
modéle.
Men MM. de Mirbel, Dulong , Turpin.)
(ar)
Mémoire sur ire.su La Chérie considérée cc ode d'incubation du Choléra-
Morbus; par M. lors Guémx. bug |
M. Lebobe adresse une feuille laminée d'un alliage qui peut être em-
ployé aux mêmes usages que le zinc, et qui, ne coûtant guère plus
d'un dixième en sus, offre sur ce métal un grand avantage, en ce qu’elle
se corrodetrès ` difficilement, et qu’elle-prend un beau poli par l’action
du laminoir.
Ces lames sont un des produits ge Pétablissement de M. łe pena d'Ar-
lincourt.
CORRESPONDANCE.
M. le Ministre du Commerce et des Travaux publics avait invité, il y
a quelques mois, l'Académie à à s'occuper des moyens propres à prévenir
des explosions des machines à vapeur. Il appelait spécialement lattention
sur la question des rondelles fusibles, dont l’efficacité , disait-il , était révo-
quée en doute par plusieurs des j juges les plus compétents en pareille ma-
tière. Aujourd’ hui il annonce qu'un mécanicien, M. Cavé, se propose de
fournir à l'administration les preuves de latilité de c ces s rondelles comme
noyén de sürété, quelles que soient les : | $ of les
r FA. , pourvu qu'elles soient disposées de télle mantère RPG ne puisse
les refroidir du dehors et les empêcher de fondre.
M. le Ministre, en conséquence, pense que la Commission chargée
par l’Académie de s'occuper des appareils de sûreté, croira ‘convenable
d'entendre, M. Cavé, etde. prendre connaissance des observations qu’il a
été àportée de, faire relativement aux avantages des rondelles fusibles.
diuk Recherches.. sur l'acide rique; par . MM. Liere et WoônLen.
ofna d’une lettre de M. isa à M. Pelouze.) PR
feu, Gipit. 1837. ;
= Faic commencé avec. M. Wohler : un a ne sur l'acide urique, „ét
mous-avons-obtenu.des résultats. très remarquables #
‘j Quand on: fait. bouillir. de l'acide urique avec da peroxide de plona
dé e TA il s se transforme nettement en trois produits qui sont de T rc
? itoïque. En filtrant, le a d et
Serb
a
porant, on obtient les plus belles cristallisations d'acide allantoïque pur.
Voilà donc un nouvel exemple de la production artificielle d’une substance
animale. La grande quantité d’acide allantoïque que l’on obtient de la
sorte nous a permis d'en mieux étudier les propriétés et la composition.
Sa formule est C Az‘ H° O’. C’est donc du cyanogène ‘avéc de ioi ou
deux atomes d’ oxamide moins un atome d'eau.
Sivousajoutezà r atome d'acide rigis 2 or en 21 nat QT Art OP
3 atomes d'edu, 5. meet Hê 0?
Et 2 atomes d'oxigène du F de plomb, Sg
Vous obtenez. .*..,,....... C9 H" Az? O"
Qui représente 2 atomes d’acide oxalique. :,.. -Ct Of
r atome d’urée...,:,,.,,.:,. C H° O° Az4
1 atome d’acide allantoïque... C4 HS O3 Azt
n i, Cio H'4 O“ A7
» » L'acide Tnt est converti par la bois. en acide oxalique et en
ammoniaque, absolument comme l’oxamide, I} forme avec l’oxide d’ argent
une combinaison peu intime, mais analysable. -
» Nous avons encore trouvé l'acide allantoïque parmi les gistu de ła
décomposition de lacide urique par l'acide nitrique, L'étude que nous
faisons de ces produits, et particulièrement de l'acide purpurique, sera
bientôt terminée. »
CRIME. — - Cristaux de substances aiii s formés art fici iát
d'une lettre deM. Groom. ss |
ont. aurai
; È n
heur Pde soumettre F Permen de l'Académie divers. éehoi -
tillons + sels insolubles obtenus en cristaux microscopiques très parfaits,
à Paide d’un un procédé que je crois applicable à toutes les substances, et
susceptible de les fournir en cristaux de toutes grosseurs. Ce procédé
consiste à mettre certaines dissolutions dans une atmosphère artificielle ;
par exemple, en plaçant sous une même cloche une capsule contenant du
carbonate d’'ammoniaque humecté, et un verre à pied rempli d’une solu-
tion faible d’un sel de chaux, de baryte, de plomb , etc: Ilse ‘dépose; au
bout de quelques heures , sur les parois du verre à pied , des cristaux trés
purs de carbonate de ces bases , comme on la verra ou e échantillons
Joints à ma note, ;
- » Pour les cristaux composés d'é na pèu ou point ÿolatils; il faut
fr
(73),
recourir à d’autres stratagèmes ; j'ai obtenu le sulfate de baryte, par exem-
ple, en mettant sous une même cloche un flacon d’acide hydro-chlorique
fumant et un verre à pied contenant de l’eau, du sulfate de chaux et du
carbonate de baryte. `
» Les solutions d’un sel de chaux pur donnent généralementdes cristaux
sous forme de rhomboëdres primitifs, avec les principales modifications de
cette forme; tandis que les dissolutions d’arragonite donnent simultané-
ment des cristaux la forme de spath d'Islande et avec la forme de carbonate
de baryte; et, chose bien singulière, une solution de chlorure de calcium
ordinaire, sensiblement exempte de baryte et de strontiane, mwa donné,
sur une même lame de verre (que je joins à ma note) d’un côté presque ex-
clusivement la forme du carbonate de baryte, et de l’autre côté, la forme
du spath d'Islande , résultat auquel je ne m'attendais nullement, puisque
la lame de verre en question porte des divisions micrométriques sur
lesquelles je comptais voir des rhomboides ere de doubler les
traits faits au diamant.
.». Le carbonate de baryte donne des cristaux tout-à-fait singuliers , ce
sont des lames de poignard, des pompons ‘à deux mèches, des- houpes,
des arbrisseaux hérissés de piquants, garnis de houpes ; en un mot, on croit
plutôt avoir sous les yeux une végétation qu’un sel minéral.
» Depuis quelque temps, je m'occupe de préparer des crista
ques, c’est-à-dire HET et formés, par conséquent, dans un | milieu
Lu.
micao ” silice. Ces deux genres de cristaux, ae je “présenté des
échantillons, sont, comme on le verra, d’une rare perfection, et ceux de
silice serviront un jour à éclairer, selon moi, l'origine des calcaires primi-
tifs. Jy ajoute des cristaux de carbonate de chaux et de carbonate de þa-
ryte, qui sont de même symétriques ; je les ai obtenus en versant dans une
solution bouillante de carbonate d’a ammoniaque, une solution d’un sel de
chaux ou de baryte, et agitant.
» Aujourd’hui je produis toutes ces cristallisations en versant dans un
tube, long comme le doigt, une sulution saline, et mettant, dans la paris
périeure du tube, avant de le boucher, du coton imbibé du corps destin
former l'atmosphère. Enfin, pour rendre les observations mis osco} >iqu
moins fatigantes, j'ai imaginé d'adapter une lentille d’un cour!
(74)
un A percé d’un trou qui reçoit le tube, et dans lequel il glisse à vo-
lonté. Diamétralement opposé à la lentille est un miroir creux conique
qui verse par son sommet la lumière sur la portion du tube observée. De
cette manière on peut, les coudes appuyés sur une table, ‘observer beau-
coup en peu de temps, et long-temps sans la moindre ftigue Je pense
même que c’est là le ACPOSCUPE le plus simple et le plus usuel:
» Comme je né Suis pas près de terminer mon travail sur la cristallisation,
j'ai cru bien faire en publiant, en attendant, quelques-uns de mes résultats.
Je me propose de présenter prochainement à l’Académie, de nouveaux
cristaux faits par ce ad en même bd qu'un microscope établi
comme je le conçois. »
méréoroLoGie. — Grélons de formes et de dimensions peu communes; extrait
d'une lettre de M. PoLoNcEAU, en ap à divisionnaire des Ponts ét
Chaussées, à M. Élie de Beaumont.
als
« Les douze grélons qui sont figurés dans le de e oibie sont les plus
gros et les plus singuliers de ceux que j'ai recueillis dans mon jardin à Ver-
saifles pendant l'orage qui RE sur cette’ ville dans tes ponm mae du
mois de juillet 1826.
» La colonne de grêle était ‘'abétaante, les nuagés qui Pait aflenée
avaient pris leur origine à l’ouest; elle est tombée éntre deux et quatre
pe LT “elle a cassé pa de Dre vents o et de
n dë corn nes que présentent 1 les sgrélons», 15}
ri e
PERTE cd: EEE, w. T5
eu courbe ‘ét leurs angles teit légèrement arrondis. Je n’en
ai vu auctin PE fat tout. à-fait droit. Les “rayons qui sont marqués
dans les s figures de des s grélons RAS i 4,9 es | nt aux petits
ubes quel'on sla glace ordinaire, ;tubesquisontgénéra-
lement verticaux et qui sont dus, je eroi au Tepr lair ra se
sépare de l'eau pendantla congélation.
» Ces rayons formaient des | pens Ue creux dang les 'grëlons Te aa
cassés pour en examiner l’intérieur.
=y J'ai tronvé dans presque tous ceux que j'ai j ai cassés see de noyan
“central, moins transparent, de forme n
IVe ©
*
5 4 Fe = {
SR E ETER s pata anaeth a 5
DE PES St AR EAE E E EEEE E nd UM Sd dd dd de TG NS à a dd Ce
Dre se ds en Le
PAS i
(75)
ZOOLOGIE. — Singes vivant en troupes PAA le rocher de. Gibraltar ; extrait
d'une lettre de M. Mrrcenaro à M. Geoffroy Saint-Hilaire.
« Dans la discussion qui a eu lieu à l’Académie des Sciences, dans la
séance du 10 juillet dernier, relativement à l'existence des singes sur le
rocher de Gibraltar, jai vu à mon grand étonnement que la question
était encore résolue négativement par quelques naturalistes.
» M. de Freycinet a fait remarquer que l'existence des singes sur le
rocher de Gibraltar ne saurait être douteuse, puisque pendant une pro-
menade il a vu lui-même un singe. Mais je puis donner à ce sujet des ren-
seignements plus étendus , ayant séjourné plusieurs mois à Gibraltar, où
J'étais retenu par des aéré de commerce. Voici donc, en résumé, ce
que j'ai vu: `
» 1°. En me promenant à l’Alameda , j'ai été obligé plusieurs fois de me
mettre à l'abri pour éviter les pierres et les débris de rocher que les
singes lançaient et faisaient rouler sur la tête des promeneurs ;
» 2°. Ayant demandé une permission au gouverneur pour visiter la
montagne et les batteries de terre, le guide qu on m'avait donné pour
m'accompagner m'a fait voir-que les. singes qui vivent sur ce rocher, du
côté de l'est, venaient dans la nuit jusque sur les canons des. batteries,
et il wena donné les s preuves les plus videntes; ;
» 3°. Étant p | roms.
du côté du versant oriental, sauter et gambader plus de douze ou quinze
singes grands et petits, auxquels j'aurais voulu jeter des. Aierres, simon
guide anglais ne m'en eût empêché , en me faisant observer qu’une Or-
donnanċe du gouverneur le défend très sévèrement.
» L'opinion des'habitants de Gibraltar est que ces singes proviennent
d’une montagne de la côte d’Afrique qu’on appelle le Mont aux SRE
_ entre Ceuta et Tanger, en face de la baie de Gibraltar.
» Quant à l'espèce de ces singes, je ne saurais. dire. goele e elle est. de
ne suis pas naturaliste.» ..
PHYSIQUE DU GLOBE. — Éruption du vélidn de — paérique centrale)
M Roulin adresse un numéro d’un joürnal de la Nouvelle-Grenade(£7
Constitucional del Magdaléna, g avril 1835), dans lequel se trouvent quel-
ques circonstances dont il n’avait pin: fait mention en parlant desléruptio
de Cosigüina, lorsque dans u e précédente séance il adressa un4 el ant
C.R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 5.)
(76)
des cendres voies par ce volcan. La plus remarquable a rapport aux
bruits qui furent entendus à une grande distance du volcan, le 23 janvier,
jour où l’éruption était dans sa plus grande force. Ces ‘bruits avaient une
telle intensité que dans chaque lieu on croyait qu’ils partaient de quel-
que point très voisin. Ils furent entendus dans la plus grande partie de
la Nouvelle-Grenade et dans des cantons qui n'étaient pas à moins de
200 lieues de distance de Cosigüina. Le journal ajoute que le même phé-
nomène fut observé au Mexique, et que les häbitants de ce pays étaient
tombés dans la même erreur que céux de la Nouvelle-Grenade, c’est-à-dire
que, dans chaque canton , On l’attribuait à quelque ee bouleversement
qui aurait eu lieu à une très q Pote distance. »
cume. — {Vote sur la composition des cendres du volcan de Cosigüina; <
par M. ÉLTE-DE BEAUMONT.
«Je saisis l’occasion de la communication qui vient d’être faite à l'Aca=
démie, pour lui faire connaître le résultat des-recherches auxquelles elle
avait bien voulu me charger de me livrer, sur la composition des cendres
du volcan de Cosigüina, qui lui avaient été précédemment adressées par
“M. le docteur Roulin. ( Voyez Compte rendu, p.802; séance du 22 mai.)
J'ai examiné ces cendres à l’École des Mines, de concert avec M. Du-
frénoy.
» Les cendres d du volcan de poele. sont très fines et d’un gris blan-
bâtre. ` 2 rsqu’i on les examine au micro: , on reconnaît qu’elles sont
composées PTE entièremeni td petits g rms cristallins blancs, ; hyalins j
c: Quele rägments présentent deux clivages très nets et
z Be Tangio droit; si même ils ne sont pas perpendiculaires: Le
Re Viélicos est mis à déco yen par le phénomène des anneaux colorés.
Ily ya quelques grains noirs très rares, et quelques-uns colorés en brun. Le
barreau aimanté indique la brlsentos : d’une proportion très faible de. fer
titané. Au chalumeau ces cendres sont très difficilement fusibles. On a plus
de A à les agglomérer que celles de la Guadeloupe, et surtout que celles
tna.
D ETS
» Attaquées par l'acide muriatique concentré, et reprises par une disso-
‘lution: Potassique, les cendres se sont-part es én deux parties. 10 pour
cent environ ont été dissous dans s l'acide -et 90. pour cent sont restés com-
plétementi inattaqués.… na i
À >La s déséobte: contenait k: peu près. 1
(27)
5o de silice.
10 d’alumine. r
:17 Q'óxidé'de fer: sa
-a2 de chaux. |
7 de soude: >
96
» Cette composition a de l’analogie avec celle du labrador. La substance
insolubie parait être du ryacolithe. Dans les cendres du volcan de Cosi-
güina, la proportion de ryacolithe est beaucoup plus grande que dans
celles du volcan de la Guadeloupe (voyez Compte rendu de la séance
du 15 mai 1837, p. 745).
» La forte proportion d’oxide de fer tient sans doute à du fer titané
attaqué, aucune espèce du groupe feldspath n’en contenant une proportion
aussi grande. Lo
=» M. Dufrénoy se propose de faire des analyses complètes de ces cendres
et de celles du volcan de la Guadeloupe et de l'Etna. Il les présentera dans
quelque temps à l’Académie, » .
GÉOLOGIE. pa Sur” l'âge du calcaire de Château -_Landon , lettre de
is si s è .
F
ayant rév
comm)
eillé la
nications de
question,
grégée, M. Élie de Beaumont le rapportait au calcaire supérieur, au grès.de
Fontainebleau, ayant constaté sa continuité sur tout le plateau d’Étampes à
Château-London , et il en avait conclu que les poudingues et grès inférieurs
appartenaient au grès de Fontainebleau; la continuité:bi évidente de ces
poudingues avec ceux de Nemours et de Fay, visiblemént inférieurs au
calcaire siliceux, avait fait penser au contraire à MM. Prevost, Berthier,
Brongniart et d’Archiac, que c'était à ce travertin, inférieur au grès de
Fontainebleau qu’il appartenait en entier, Er 2 ajé a
» L'élévation que présente à Bagnaux la formation entièrement calcaire
en apparence, superposée aux poudingues, me parut tellement : n ne
d'après la longue habitude que j'avais de ces terrains près de Monte:
: se.
(98 )
qu'il me devint évident qu’elle ne pouvait, comme l'avaient pensé
MM. Prevost et d’Archiac, être causée par le relèvement de la craie, Je ne
doutai pas qu’à ce point les travertins supérieur et inférieur au grès, ne se
trouvassent immédiatement en contact, et pouvant suivre sans interrup-
tion ce double calcaire de là à Château-Landon ; je trouvai dans cette super-
position une explication simple des circonstances qui avaient conduit des
observateurs aussi habiles à des conclusions opposées.
» Cette conjecture se trouva vérifiée pour moi par l'examen de la sa-
blière de Buteau, à une demi-lieue de Château-Landon. Sous une épaisseur
de 1",50 de calcaire blanc, fendillé, d'un aspect identique à celui de la por-
tion prétendue altérée qui recouvre les bancs exploités des carrières, les
grès et sables offrent une puissance d’environ 7. Plus bas.se trouve une
seconde assise de calcaire. La pente du plateau de Château-Landon à Buteau š
m'ayant paru égaler à peu près la puissance de ces sables, je dus penser
que cette pente était due à leur ohliténtioa graduelle; que ” calcaire
exploité à Château-Landon était le prol ment de l’assise inf aux
sables, et le calcaire fendillé qui le REGANTES celui du calcaire fendillé
exactement semblable qui les recouvre également.
.» Une exploration postérieure dans le vallon de Fay, où j 'acconpagnei
MM. Prevost et Lajoye, ne me laissa aucun doute. La falaise méridionale
qui borde le plateau de Château-Landon, présente deux calcaires lacustres,
l tnt maso et gainont; Ày tapai fendillé, en rognons ienie
à eux deC àteau-Lan sn d'épaisseur. séparés par le
FRS TER TER de 8 à 9" d
LL. à 7 +
nan et à l'argile
Fe vert
coupe, présentée par tout le. côteau,
prediis sur.1 sur la plaine, à Bougligny, par le
HET puits. Ainsi, le grès de Fontainebleau existe sous tout.ce
plateau. , recouvert par le calcaire supérieur peu puissant, en rognons
aplatis, d’un aspect constant, et qui, sur la falaise du Loing, par l’oblité-
ration des sables, vient, par sa superposition immédiate, se confondre en
KASN avec | le aleai inférieur
» Les habitants de Buteau. nous ont rapporté qu PROS digris se
trouve une assise de calcaire de 7 à 8 de puissance, pareil à celui de Chá-
teau-Landon, sous lequel on trouve des sables mélés de cailloux, dans
lesquels est la nappe d'eau de leur puits profond de 22", Cette ce est
vérifiée par son identité avec gligny et de Fay.
æ Le si supérieur, à la carrière us Grouettes, au-dessus de Château
Landon, est à 8" au-dessus des poudingues. En y ajoutant la pente présu-
Le
(79)
mée de ce. point à Buteau; j'avais trouvé une différence de niveau de 15°
entre les-grès et les poudingues. Cette différence et l’entière dissemblance
de leur aspect et de leur nature minéralogique è à une si petite distance, ne
permettent pas de les confondre. Ainsi , les grès constatés à Butean, au Mé-
ail,à Bougligny, dans le vallon de Fay, s’oblitèrent avant de venir affleurer
sur la falaise qui borde le-Loing. Le travertin inférieur , ou calcaire sili-
ceux, dont l'existence aux mêmes points est aussi constatée, s’oblitère-t-1l
également ? Et le calcaire supérieur, qui sur tout le plateau ne se présente
qu'avec une puissance inférieure à 2" à l'état de rognons plats sans adhé-
rence, prendrait-il, à une distance aussi rapprochée, une puissance. cinq
fois plus considérable, et une contexture si solide et si compacte? Cette
sopposition ne m'a pas paru admissible, et j'ai, dù persister dans mes pre-
mières conclusions, ‘qui ont été adoptées également par M. Prevost.
--»_Il paraît que les observations de M. de Beaumont lui font regarder. le
plateau comme très sensiblement horizontal entre Buteau, et Château-
Landon; mais quand les observations barométriques seraient assez précises
pour garantir d'une erreur de 6 à 7 mètres, entre deux points éloignés
d’un kilomètre et demi , à vol d'oiseau, il resterait encore une différence
de niveau de 6 à 7 mètres entre les grès et les poudingues , et cette pente,
‘en y joignant la considération de la différence frappante de leur nature,
wmparsit-pius que suffisante pour les-faire distinguer, et ne pas- permettre
e de Château-Landon avec le cal-
caire fragmentaire du plateau, non plus que le sable blanc » pur, fin et
coquiller de Buteau, du Ménil, de Bougligny, etc., avec le. bió coloré,
impur et mêlé de silex si nombreux des poudingues , dont on peut au reste
suivre l’affleurement , sans interruption jusqu’à Fay, où leur position in-
férieure est évidènte par l'existence des deux caleaires et du grès. Ces pou-
dingues se présentent également sur la rive droite du Loing, à la même
hauteur, d’une nature parfaitement identique et dans une situation qui ne
laisse pas de doute sur leur position géologique.
» L’oblitération de l'assise des grès s 'expliquerait facilement par ùne
considération :qui paraît RERE à M. sad SE ETES Ea Papas
des vallées de cette contrée-ne deux ales,
la première du sud au nord, et-c'est celle de la vallée dail sii qui fait
exactement suite à celles de la Loireet de l'Allier, dont M. de Beaumo
attribue louverture à la grande révolution qui a produit le : sys èm
montagnes des îles de Corse et de Sardaigne, et signalé le pass
tage inférieur à l'étage moyen des terrains tertiaires; la seconde :
( 80 )
de l’est sud-est à l’ouest nord-ouest, a sillonné plus tard le bassin de Paris
èt produit ces vallons et ces collines si a pores de la forêt de Fontai-
nebleau. On ne peut douter d’après la concordance de la direction des
valléés de la Loire et du Loing , de l'identité des causes qui les ont pro-
duites. Ainsi la vallée du Loing a été au moins ébauchée par la révolution
qui a suivi le dépôt du calcaire siliceux et précédé celui du grès de Fontai-
nebleau. Les bords dé la fissure étant légèrement relevés, on concevrait
très bien que le dépôt des sables ne se fùt opéré que Mitéralénient! à cette
crête , et que, recouvert ensuite par le calcaire supérieur, ce dernier
dépôt vint, à la crête même, se superposer it Past au travertin
inférieur (le calcaire siliceux), et même demeurer horizontal.
» Le calcaire marin trouvé par M. Huot sous les sables de Bateau et pré-
sentant les mêmes fossiles que ces sables, est le même qu’on trouve à
Larchant , à Sain t-Ange, à Provins, dans les marnes St ee
au gypse, et qui y recouvrent le calcaire siliceux.
» Le seul moyen de lever toute espèce de doute sur cette: question serait
de faire quelques fouilles à Buteau , au Ménil, et de s'assurer de l'existence
du calcaire siliceux dans ces localités av-déédes des grès de Fontainebleau,
dépense qui ne serait que très peu considérable. Au surplus, le rapport des
habitants de Butéau s’accorde si parfaitement avec les observations faites
à Bougligny et sur la falaise du vallon de Fay, que je ne puis avoir de doute
à cet égard; n et = a i fallu toute la puissance de cette conviction pour me dé-
mettre opinion qui $ éloignait. de celle qu'avait professée
un observateur aussi. i habile et ung - tingué que M: Élie de
DR et et sn pour y persévér Hbvrquec ce savant célèbre, après
- reconnu là véri se patrie des faits que j'avais énoncés et qu'il
ait Tioma j SUN dans son opinion pour Château-Landon:#
STATISTIQUE. — Lois de la mortalité.
M. L. Moser, professeur de physique à l'Université de Knigsberg ,
adresse des remarques sur les erreurs dans. lesquelles sont tombés, sui-
vant lui, les statisticiens qui se sont. occupés des lois de la faniletion
et de la mortalité. Il joint à sa lettre deux numéros d’un journal publié
en Prusse, dana sers iia combattu les idées.du docteur Casper sur ce
qe" Re z ipi
Fe ess
(8r )
Économie RURALE. — Conservation de la graine des vers à sie.
M. Guibert brésénté quelques additions à la note qu'ils avait envoyée
sur les moyens d’ empêcher l’éclosion des vers à soie dans la traversée
de Chine en Eépers en les maintenant constamment à une basse tem-
pérature. |
GÉOMÉTRIE. = Détermination d'un arc d'un degré par la Géométrie
`d Euclide.
Tel est le titre d’une note adressée par M. j Walsh, de Cork ei Fr-
lande, note sur laquelle il | demande qu’on ne fasse por de nr.
M. Réné Morel adresse un paquet cacheté. L'Académie en accepte le
dépô t. $ ,
La séance est levée à 5 heures. : A À.
| nénnerin BAGGRAMTIQUE.
L'Acaténie. a reg dans cette séance
Mimôire sur i probabilité du tir à la cible: ; par M. Porssos ;: in-8°.
Nouveau Système de barrage à portes tournantes et équilibrées autour
daxes verticaux , proposé par M. le baron ne ERQUY à 1836, in-8°. (Ex-
trait des Annales des Ponts et Chaussées. à
Annales de Chimie et de Physique; par MM. Gitta et pim
tome 64, février 1837; in- 8.
Annales des Mines ; 5° série, tome 10, 5° et 6° livraisons, 1856, et
tome 11, 1°° livraison ù 1837, : in-8°,
Nouvelles Annales des Fe oyages et des Sciences géographiques , mai et
juin 1837, in-8°.
Histoire naturelle et iconographique des Insectes D ge par M. »»
Laporte, et Gory; 15° livraison, in-8°.
-DE inédits sur L'Islande communiqués par M. GaywanD;.
, in-8°. (Extrait de la Revue du Nord , d'avril 1837. ) à
( 82 )
Prodrome d'une monographie des Mysines ; par M. Soe- earan;
in-8°. (Extrait du Dictionnaire pittoresque d'Histoire naturelle. )
Éléments de Cosmographie; par M. N. Meissas; Paris, 1837,in-8°.
Galerie ornithologique des oiseaux d'Europe; par M. »'OrmGnx ; 22° livr.
La France littéraire ; nouvelle série, 10° livraison, juin 1837 7x in-8°.
Notice météorologique pour la Charente-Inférieure ; par M. ÉLEURIAU DE
BeuLevue ; la Rochelle, 1837, in-8°.
Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Meaux ; publications de
mai 1835 à mai 1836, in-8°.
Bulletin de la Société industrielle de Mure: n° 49; in-8°.
Bulletin de la Société industrielle de Saint-Étienne ; 14° année, 5° li-
vraison de 1837, in-8°.
Annales scientifiques , littéraires et industrielles de l'Auvergne ; tome
10, mai et juin 1837, in-8°.
Sketch of the..... Esquisse d'une anatomie comparée du Système ner.
veux , avec des Remarques sur son développement dans l'embryon humain ;
par M. Joux Axperson ; Londres, 1837, in-4°.
Bericht uber die.. * -Analyse des mémoires lus à l'Académie des
Sciences de Berlin, et destinées à à la publication ; mars et avril 1837, in-8°.
Zur Theorie der... .. Sur la Théorie du calcul des variations et des
équations différentielles; par M. Jacosi; Crabe: in-4°. (Extrait du
Journal de M. Crelle.)
01. . 72:
tome 5, n° 28.
Giseke des épis tome 10, n°? 8i et 82.
- BA :
L’ Éducateur; Journal ; mai et juin 1837 ,in-4°.
COMPTE RENDU
| DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 24 JUILLET 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
RAPPORTS è
GÉOLOGIE. — Rapport sur, un Mémoire á M. PAILLETTE ayant pour | titre :
5 de 2 f = Is gé gique s observés dans la partie f
P R
de cienne province
Ce e eE
(Commissaires , MM. Brongniart, Becquerel, Élie de Beaumont rapporteur. )
«M. Paillette a résidé à Poullaoüen, pendant près de sept années, en
qualité de directeur en second des mines de plomb argentifères de Poul-
laoüen et de Huelgoat. Ayant été chargé, par suite de ses fonctions, de
diverses recherches géologiques dans la concession fort étendue diuk la-
quelie ces mines sont comprises , il a ensuite étendu ses explorations bien
au-delà de ces premières naes; telle a été de du marsit, sgkil a
soumis à l’Académie,
» Ce même travail terfitis aussi des détails decinia sur les
gites métallifères q qui sont l’objet des exploitations de Poullaoüen et d’Huel-
goat. Relativement à cette partie, M. Paillette invoque à l'appui de fi
résultats la concordance de ses idées avec celles de M. Juncker, directeur
de Poullaoüen, ingénieur non moins expert dans la connaissance des m
raux et de leurs gisements _que dans la pre des machi
C. R. 1837, 2° Semestre. T. V. N° 4.)
( 84)
s’est signalé par l'établissement de cette belle machine à colonne d’eau sur
laquelle M. Arago a fait, il y a quelques années, un rapport favorable à
l'Académie. H
» M. Paillette divise son Mémoire en trois chapitres : dans le premier,
-il décrit la contrée au milieu de laquelle se trouve la concession des mines
de Poullaoüer et de Huelgoat ; dans le second , il s'occupe des, terrains de la
montagne Noire et de ceux de, quelques autres parties du département du
Finistère. a ;
» Ces deux premiers chapitres ne traitent que d'objets qui rentrent dans
le cercle ordinaire des recherches géologiques. |
Dans le troisième chapitre, M. Paillette s'occupe des différents filons ex-
ploités ou reconnus , de leurs relations mutuelles et de leur mode probable
de formation. Dans ce chapitre, il fait intervenir la considération des forces
électro-chimiques qui paraissent avoir eu une grande part dans la produc-
tion et dans l’arrangement des espèces minérales dont les filons sont
remplis. = ESS
» M. Paillette a en outre consacré à ce dernier mode de considération a
un second mémoire renvoyé aussi à notre examen et intitulé : Notice sur
quelques minéraux de composition multiple et Recueil d'observations sur des
phénomènes électro-chimiques , pour servir au développement d'une théorie
surla formation des espèces minérales. TOC EST ee o
» Parmi les résultats de la partie purement géologique du travail de
M. Paillette, nous avons cru devoir distinguer avant tout les cartes géolo-
ROMANE Marat bonne
gi t é. Ces cartes sont des fra nents de la carte
MU DB à DR «ot ip + RE a Rs
nreserite ta à yr jŠ m:
a a S TE
lesquelles il a veprését “compositio:
ationnellesssees/cartes sont au nombre. de quatre. La plus
JERENE OPEN a contrée de Poullaoüen et d'Huelgoat jusqu'aux en-
irons de Callac, de Belle-Tle en.terre, de Morlaix et de Sizun sur une
longueur de 5 myriamètres et sur une largeurde3, RE SCA
-makes trois autres, moins étendues représentent les environs.de Gourin,
de Qimper.et de Pont: Croix jusqu'à Ja pointe du Raz. p.
» Dans la contrée de Poullaoüen, au milieu de la complication
dentade-détailque M. Paillette a analysés, avec. une: extrême patience. la
carte fait ressortir des traits généraux, d’une simplicité rernarqu le, tels
granitique -situé à l'E. de Gourin; maison y remarque surtout un long
n des acci-
promontoire granitique „formé d'un granite presque toujours, à fort gros
tistaux et d’une désagrégation f e etend de Belle-Ile en terre yers
( 85)
Sizun, en passant entre le pied des montagnes d'Arrée et les profondes
vallées qui-se réunissent à Morlaix. La direction de ce long promontoire
presque rectiligne , court à peu près de l'E: 15° N. à l'O. 15° pige
» Il existe aussi près de Huelgoat un massif granitique détaché, d'une
forme presque circulaire, dans léquel cette: roche présente une grande
variété de structures, depuis le granite à gros cristaux de feldspath, de.
quarz et de mica; jusqu'au granité à grains fins et serrés.
» Près de Quelempetu se trouve un autre ilot granitique beaucoup moins
étendu. |
» Ce promontoire granitique très allongé, qui s'étend de Bellezflé-en
terre à Sizun., est flanqué de part et d’autre par des bandes plus ou moins
continues d’un gneiss qui , parfaitement caractérisé dans un grand nombre
de points cités avec détail par l’auteur , finit cependant très souvent par
dégénérer en un véritable schiste argilo-schisteux ou argilo-micacé qui
forme les assises les plus basses du terrain de transition ; de telle sorte qu’il
est souvent impossible d'exprimer nettement où finit une formation et
dans quel point commence l’autre.
» Par-dessus ce système, dont les parties les plus modernes sont rap
portées par l’auteur aux terrains de transition anciens, on voit se déve-
lopper et s'étendre au loin une série variée de roches sédimentaires , qui
on plusieurs localités des vestiges de corps organisés parmi lesquels Pau-
teur signale des encrines, des caryophylli. as, des productüs, des spirifères,
des strophomènes, des orthocératites et des plantes fossiles, parmi lesquelles
on doit signaler celle du puits Kæœnig à Poullaoüen, qui n’a pas encore été
rigoureusement déterminée. | paki
» Des schistes et des grès que l'auteur croit Avoir été modifiés par le
contact des roches pyroïdes, et qui lui Paraissent stratifiés suivant une
ES S
encore une énorme épaisseur de grauwake, peut-être aussi fossilifère. sh
_* Les premiers schistes et grès de'ċe terrain de transition supérieur pa
raissent à l'auteur avoir éprouvé des altérations remarquables. Certains
d'entre-eux (les schistes) contiennent à la fois des mâcles ; de la pyrite et
du fer 6xidulé qui les rend magnétiques en certains endins pëd naé 7
(e ir sde la mine d'Huelooat\ £ ; Eon 2 a h ; FA de
x
É s Pwi $ : Oo
Re © on a E E
D
E i AR. 4 F ve
( 86 )
de petites lignes lorsqu'on effeuille un schiste, ou par des points lorsqu'on
brise ces morceaux perpendiculairement au plan des assises.
» Les grès paraissent aussi avoir subi parfois une certaine minete de
la part du granite, et leur physionomie si franchement arénacée a pris
alors, dit l’auteur, une structure cristalline. Il signale encore, en d’autres
„points et sur. d'auties roches de la même série, d’autres Médifimione
assez variées qui lui Parsssnt dues à l'influence de diverses roches pyro-
BONES roni
» Ces dernières se divisent en deux classes, des péiphiÿres qias
à base de feldspath avec des cristaux de quarz et des roches composées de
feldspath et d’'amphibole en proportions très diverses, et présentant par
suite un grand nombre de variétés que l’auteur a étudiées avec détail; il a
vu s’y associer des masses de minerai de fer hématite et oligiste, dont il si-
gnale l'analogie avec les gîtes de minerai de fer de Framont dans les Vosges.
>. De l'examen des circonstances que présentent les contacts du granite
et des porphyres avec les roches stratifères., l’auteur croit pouvoir con-
` clure que toutes les roches d’ origine ignée ont pu. modifier accidentelle-
ment tous les terrains ERUERA suivant certaines circonstances qui
nous sont inconnues :
» Que les modifications prodas: par ie graile sont, une appi:
cristalline, un développement de caractères talcqueux , de ‘formations ‘de
masses de grenats et de staurotides, tandis que celles occasionnées par les
RL æ ie paiaresani plas galet un EE: endurcisse-
mis. LA a Fe :
dispositi a genira des masses rimtues
-de n remarque encore, sur la carte de la contrée
de Pa ‘que M. Paillette à joint à son mémoire, la concentiation,
ans une e bande de terrain parallèle à la direction du gränd promontoire
granitique, dun grand nombre de petits massifs isolés de porphyre quar-
zifère, au nombre desquels se trouvent ceux des environs de Landüguen,
de Plusquelles, de Locmaria et de Saint-d’Herbot. Les détails minutieux
dans lesquels l’auteur est entré y ne laisseraient aucune prise à la supposi-
tion qu’il n’entre rien d’imaginaire dans ces sous at; ene Suppotiton
. écartée, tous ceux qui se sont occupés de t
ront sans peine qu'ils sont le cachet et le trait distinctif des pravit com-
-plets et soignés
hi Dans les Landes de x biigie; ia poaten qu past édbiérs ;
Beaucoup. de patience et d'activité ont été nécessaires pour arriver à un
(87)
il résultat, et ce dessin linéaire des détails les plus importants et les
plus positifs de Ja structure de la contrée dont l’auteur s’est occupé, four-
nira un point de départ précieux à ceux qui pourraient être tentés de
pousser encore plus loin que lui la recherche de l’origine des diverses
masses éruptives ou sédimentaires , et des révolutions qu’elles ont pu oc-
casionner ou éprouver:
» Il a lui-même réuni et sh ou dans butin de ses observations
un grand nombre de matériaux propres à être employés dans cette recher-
che. Parmi les descriptions que renferme son mémoire, ou doit distinguer
en première ligne celle qu’il donne des couches que traversé le filon de
Huelgoat.
» Ces détails descriptifs, que l’auteur présente avee beaucoup nr mé -
thode et de concision, ne seraient guère susceptibles d'extrait, mais ils
méritent d’être signalés comme formant un des éléments principaux de
son travail et ils acquerront même de plus en plus de valeur à mesure
_qu’on pourra les combiner avec des matériaux du même genre, recueillis
dans des parties de plus en plus étendues de la presqu’ile de Bretagne, et
se procurer par là les moyens de distinguer avec certitude les circonstances
générales des faits purement locaux, anomaux ou exceptionnels.
». De a Done Cotmenoé cétte généralisation mer ses sxplord
le Quimper et de la p til
a. | | être qu'à « des travaux du
même ş | e espace, , de donner à cette rs -
sation toute Es mer cpu + dont elle est tshsmeptiblé:
» Parmi les dossiers de l’auteur se trouvent aussi un grand nombre de
coupes. Quelques-unes de ces coupes sont de simples relevés de celles qui
représentent les travaux souterrains des mines de Poullaoüen et d'Huelgoat.
Celles-ci ont le mème degré de rigueur que les plans de mines eux-mêmes.
..» D’autres coupes représentent les relations, les positions des roches in-
diquées sur les cartes; quelques-unes d’entre elles sont des silhouettes de
montagnes dessinées d’après nature et sont un nouveau document non
moins positif que ceux que les cartes présentent; mais quelques autres de
ces cartes, et celles-là seraient même les ‘plus importantes si elles présen-
st + dat
taient une certitude absolue, exprim at simplement lesidées que l’auteur a
adoptées sur les relations de s ition ou de juxta-position Es
les unes par rapport aux autres. Le sol peu accidenté de la Bretagne
que partout couvert de landes et d’une épaisse terre de nes € sá op; > h
de grands obtacles à Pauteur pour la construction de ce: mre e
( 88 )
et malgré l'infatigable patience dont son mémoire tout entier est une
preuvé, il n’a pu parvenir dans tous les cas à surmonter cet obstacle. Ces
coupes nous paraissent donc être souvent l'expression de sa conviction plus
que le tableau de ses observations, et nous manquons de moyens pour le
juger. À plus forte raison restons-nous dans la même insuffisance, par rap-
port aux conclusions ges serie a déduites des der de dr ph saN
les coupes représentent.
» Malgré ces lacunes que nous avons cru devoir siate le travail de
M. Paillette nous paraît ajouter des éléments nouveaux et d’une grandè
exactitude à la Topographie minéralogique de plusieurs ‘cantons d’une
structure très compliquée et d’une exploration difficile, et nous pensons que
l’auteur a bien mérité de la science par la patience et l'activité qu’il a mises
à les parcourir. Nous croyons même que la carte géologique de la contrée
de Poullaoüen accompagnée d’un précis de la description des localités
pourrait être admise dans le recueil des Savans étrangers, si l'auteur con-
sentait à réduize. cette carte et à en exclure tous les détails inutiles, qu
lérablement les frais de la publication. » iè
Les conclusions de ce rapports sont adoptées.
ÉLECTRO-CHIMIE. — = Rapport surun Mémoire de-M. PaiLtETTE x: relatif à à la
formation de substances minérales dans.le filon de Huelgoat.
(Commissaires, MM. me NT Élie de Beaumont, Becquerel rapporteur.)
« M. Paillette, à la suite dun mémoire dont M. Éli
de rendre compte à l’Acadé | édef Le Ai
nation Tranio, deminéraux. mé
autres filons de la Bretagne.
ous commencerons d’abord par faire remarquer qu'en général lés
personnes qui veulent appliquer lélectro-chimie aux phénomènes naturels
ne se rendent pas toujours bien compte des. eflets: chimiques :de Pélec=
tricité; c’est cependant-là pes de “per penj se bus ses eus
de ce genre,
que M. Paillette n’ait faita
chimique de l'électricité, il Ee it ime étude : approfondie de l'action
pour en faire l'application à la la décc a e E aF sen
de nouveaux minéraux. ee Et Ss Te "+ so ation
2. LM PRE > commencé par Le Ris se RCA EAN
(8 )
D SA de sulfure de zinc et de mass fluatée qu "il humectait
de temps àautre, le tout exposé à unet
fat abandonné aux actions spontanées, il a obtenus au’bout” de quelques
mois du sulfate de chaux. La conséquence qu’il en a tirée c’est qu’une cer-
taine- quantité d'acide. fluorique a été mise en liberté, Si l’on broie en-
semble dans un mortier d'agate une certaine quantité de cette pyrite ter-
reuse avec du kaolin pur,:et si Pon opère comme ci-dessus, on obtient au
bout de trois mois et demi «du sulfate d’alumine. M. Paillette a eu l’idée de
cette expérience,en.examinant un échañtillon d’étain oxidé de Piriac en-
gagé dans sa gangue: Ce morceau étant resté long-temps en contact avec de
la pyrite terreuse humide, une partie du kaolin de la gangue était changé
en sulfate d'alumine. On obtient tias résultats semblables avee certaines
parties de la roche po: osée du filon d'Huelgoat. ,
». M. Pailletteen faisant agir du sulfate d'alumine én solution concentrée
sur des cristaux cubiques-de chaux fluatée a obtenu au bout d’un mois
descristaux octaëdriques , de 3 à 4 millimètres, composés de chaux, d’alu-
mine et d'acide sulfurique. Les travaux de M. Berthier sur les kaolins
tendent à prouver que, lors de la décomposition des feldspaths à base de
potasse,.le feldspath dont la formule générale est KA? S'* perd son silicate
de potasse.K S2.et eg ré pose SE le pikak 4 ‘’alumine ASi avec
une certaine quantité d’ pre ie. Ces-s
natu ouvent att: : les acides forts et
i disson tP dinine en laissant de Ja si-
lice gélatineuse.
» Quant au silicate de potasse soluble, on sait qui dépose, pr son
contact avec l'air ; des cristaux de silice transparents.
» Revenons au filon pen = filon a pour roche encaissante dé
schistes NE pe SE > -m
orphyre q s un dingue por-
phyrique très perméable-à Feat; dét: sebistes dhéminebx- et RER: une
bròcha uppriseisesi amphibolique et felspathique contenant des veines dë
iX Ça ; des schistes et grauwackes à he here Pail
lette suppose que ce filon était composé } p l i mt, d gans ure région
qui n no dépasse p FE p s x e ES T I 7 i W EE A A T EE ATS iy agi : iii
tal, de dri pire stilfuré yk q
partie'se trouve
tifère, de blende ct de Tee pyrites ferrifères et cuivre: i
( 90 )
» Les carbonates de chaux rhomboédriques et formes dérivées, existant
dans le filon d'Huelgoat, à l’état de moules cristallins au milieu de quarz
amorphes, on a dù supposer que ces carbonates avaient jadis existé dans
ces portions de la veine métallifère. ms hisi
» On a reconnu, en outre, que les carbonates de plomb existaient en
grande abondance près des places où se trouvaient les moules de chaux
carbonatée; on a dûen conclure que les carbonates de chaux décomposés
par le sulfate de fer.et d'alumine avaient pu produire sur des galènes déjà
altérées, des carbonates de. plomb. M. Paillette a imité ces réactions dans
des appareils électro-chimiques ingénieux; et a donné par-là de la force à
son opinion. | a A
.» Les eaux qui ont produit les vallées d’érosion, étaient alors plus
chargées de chlorures alcalins, qu’elles ne le sont maintenant; en pénétrant
dans l'intérieur du filon et dans le pouddingue porphyrique, qùi est de
nature perméable , elles auront agi . par- l'intermédiaire de Pair qu’elles
renfermaient sur leurs parties constituantes; il en sera résulté des sulfates
de fer, de cuivre, de zinc et même de plomb; de l'argent métallique aura
été abandonné par les pyrites et la galène. Aussitôt que les sulfates des
métaux les plus oxidables auront été formés,
urique
argentifère ; des carbonates
et de zinc; une petite quantité de chlorure
š, et sulfo-carbonates de plomb; des chloro-
x prismatiques. Les vallées d’érosion étant
5 eaux n'arrivaient plus dans le filon qu’en pe-
do air y entrait par toutes les issues que les eaux
avaient faites. Peut-être est-ce à Es qu'eut lieu o eee
du carbonate de plomb. noir: dont M. Fournet nous a donné une théorie
(91 )
» Néanmoins, les sulfates de zinc et de fer ne cessaient pas de se for-
mer , et ils réagissaient sur les kaolins de la roche porphyrique encais-
sante. Il résulte de là des sulfates d’alumine et de potasse , de la silice géla-
tineuse. Quand le sulfate d'alumine rencontrait du carbonate de chaux, il
y avait décomposition et dépôt d’alumine hydratéé:
- » Une autre portion de la silice gélatineusé se combinait dans les anifrac-
tuosités du filon avec l’alumine hydratée ; ce qui a produit ćes masses assez
grandes d’hydro-silicates d’alumine dont les éléments ne sont pas en pro-
portions définies.
» Une autre partie de Pélinine! en se combinant avec l’oxide de .:;
aura produit du plomb gomme.
» M. Paillette a montré comment les sels ferreux, en réagissant sur le
phosphate de plomb, ont donné naissance à ces tubes prismatiques de
sous-phosphate de fer, et àces croûtes de même composition, q recouvrent
les cristaux de chloro-phosphate de plomb.
» Dans ces réactions, il se sera dégagé de l'acide hydro-chlorique qui
aura produit les deux espèces de chlorure d'argent que j'ai trouvées à
Huelgoat.
» Le chloro-phosphate de plomb ne se sera déposé que lorsque le proto-
sulfate de fer, son dissolvant, aura été saturé, c’est-à-dire aussitôt qu'il
aura roh des, cristaux de carbonate de chaux. Alors on aura eu | des
quarz.
» M, Pailletie admet qu'il a pu se déposer du soufre lors de la detompo:
Palcali de la roche pdriby tique: gurait produit des hyposulfates alcalins,
et par suite des sulfures métalliques qui auront donné, suivant les circons-
tances, des prismes de sulfuré de plomb , quand la galène se sera moulée
dans les vides laissés par le chloro-phosphate de plomb dissous, des petits
cristaux de galène antimoniale, reposant sur des galènes massives, neri n-
fermant pas d’antimoine, des pyrites qui ont pris la | place € hosphate de
plomb , ou bien ont cristallisé dans d'anciens moules de] pyrites ( et d aua
carbonatée , de la blende placée dans les mêmes circonstances x
pyrite = Aiak
» À Me actuelle, les élaborations que nous venons de faire anal-
tre continuent toujours: pee
» Les schistes pyriteux et la brèche pyriteuse bardia ponda
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 4.) 1
(92 ) |
des aluns de plume et du sulfate de fer; la blende et les prites du filon,
les sulfates de fer et de zinc.
__» La réaction de ces, sels sur la chaux carbonatée donne naissance à des
cristaux de gypse; d’où résulte aussi de Fhydrate. d'alumine: siliceux et du
plomb carbonaté en houppes ou cristaux quise trouvent en suspension dans
les hydrates. Il se produit.en même temps: du phosphate de fer résinite ,
mélangé d'hydrate, qui se, dépose journellement dans la galerie de l’ancien
niveau ; on doit y rapporter aussi des: petites, masses molles ye: phosphate
de plomb.
». Les aperçus théoriques de M. Paillette ARE et méritent d'ê-
tre pris en considération par les géologues qui. désirent appliquer la
physique aux phénomènes naturels. Vos. Comn vous prop d’en-
gager M. Paillette à continuer de, recueillir les observations qui peuvent
servir à appuyer la théorie dont nous vous avons donné une idée dans ce
mémoire. »
Les, conclusions de ce rapport sont adoptées.
BOTANIQUE. — Rapport sur un mémoire intitulé : nn du Marsilea.
Fabri; par MM. Fagre et Dunar.
16 Cieieseitirs MM. A. Richard, A; de Saint-Hilaire rapporteur.)
« Vers la fin de l’année 1836, M. ét Fabre, jardinier-maraïîcher de la
ville d'Agde, présenta à l’Académie un mémoire dans lequel il fait con-
naître la structure des organes pinénaieurs du Marsilea Fabri, structure
qui, xraisemblablement, se retrouxerss À quelques nuances près, dans
toutes les ALES da même, genre,
e patient et hab ile ot servateur montra que, de l’involucre ouvert du
pat HORS un cordon mucilagineux courbé en anneau, et chargé de
x épis, sessiles; il fit voir que ces épis se composaient de deux sortes
de. orge ont les uns sont pour lui des anthères, et les autres des ovules;
4 ge son opinion sur la manière dont les ovules sont fécondés, et il
riy
it comme présentant, après la ficondanon, une sorte d’ ellipsoide
DnS ée par un. mamelon.
S ndant une lacune restait à voie dans Pietna du Marsilea :
Fabre à ayait à peine dit iat mots de sa germination ; on devait dé-
sirer de „plus amples détail.
a we" dè. cette saison, pour
M. Fabre atteniloit le printemps, IL
er la jeune plante au, moment où
| ( 93 )
elle se développe; M. Dunal, correspondant de Académie, s’est rendu à
Agde pour vérifier les observations de l’intelligent et laborieux jardinier,
et c’est lui qui a rédigé le mémoire intitulé; Germination du Marsilea Fa-
bri, sur lequel l’Académie nousa chargés, M. Achille Richard etmoi, de lui
faire un rapport. | bent t L TTET, A
» Après la fécondation, dit M, Dunal, rien:n’est changé-dans le corps
reproducteur ;.on n'y découvre, ajoute-t-il, aucune trace d’embryon; mais
il a acquis la faculté de germer. ”
» Quand il a séjourné huit à dix jours dans l’eau, et en un lieu éclairé
par la lumière du soleil, on voit sortir du mamelon qui le termine, une
pointe verte et un peu recourbée. C’est la premiere feuille qu’on appellera,
si l'on veut, un cotylédon; mais. qui ne: faisait point partie, dit encore
M. Dunal, d’un embryon préexistant à la germination: Es À
» Peu après la formation de cette feuille primaire, on voit naître, près
de sa base, une petite radicelle blanche et cylindrique. De courhée qu’elle
était d’abord, la feuille devient droite, et la radicelle s’allonge en même
temps qu’elle. Au bout de 8 à 10 jours, se montre une seconde feuille
» En résumé, une semaine environ s'écoule entre deux développements
de feuilles; ce n’est que la cinquième qui ait quatre folioles, c’est-à-dire
qui soit semblable à celles dont la plante doit continuer à se couvrir jus-
qu’au moment où elle cessera d'exister, et le développement des cinq pre-
mières feuilles est accompagné de celui d’une radicelle simple. Quelques
nuances peuvent se montrer; mais elles méritent à peine d’être indiquées.
» Quant au corps reproducteur, il reste long-temps stationnaire,-pen-
dant que s’opèrent ces diverses évolutions „et il finit par disparaître. >
» Telles sont les observations de MM. Fabre et Dunal, sur la germina-
tion du Marsilea , cryptogame, mal, connue jusqu'à eux. Nous pouvons
d'autant mieux répondre de l'exactitude de ces observations , que l’un de
vos Commissaires a vu tous les individus en germination, d’après 1 ls
M. Dunal a fait faire le dessin qui accompagne son mémoire.
» Lorsque le rapport fait à l'Académie sur le premier
( 94 )
M. Fabre, fut inséré dans les Annales des Sciences naturelles (vol. VI, 376), :
lun de nous avait exprimé quelques doutes sur ce qu'avait avancé
M. Fabre, relativement à la durée de sa plante. Cet observateur reconnait
aujourd’hui qu’ellé est vivace et non annuelle, opinion qui était déjà celle
de M. Delille, correspondant de l’Académie, et de M. Frédéric de Girard,
jeune botaniste de Montpellier, doué d’autant de zèle que d'intelligence.
»Nous n'avons point disséqué le corps reproducteur du Marsilea Fabri;
mais M. Dunal, si bon observateur, dit qu’il ne présente aucune trace
d’émbryon. Ici nous prierons l’Académie de nous permettre une observa-
tion. Voilà une plante qui a de grands rapports avec les aroïdes, qui germe
avec un cotylédon, et qüi pourtant ne présente aucun embryon véritable.
Ainsi donc, elle est tout-à-la-fois inembryonnée, et monocoty lédone ;
ainsi, à mesure que l’on observe, on voit nos coupes se rapprocher, nos dis-
tinctions méthodiques et compassées disparaître , €t le tableau brillant de
la natüre se nuancer davantage.
-> M. Fabre n’eût il fait que contribuer à amener de tels résultats, méri-
terait d’être encouragé. Nous continuons à l’inviter à étudier les mœurs des
plantes qui l'entourent, surtout de celles qui vivent dans P
des tiges souterraines. Qu'il observe, qu’il dise ce qu'il a v
avec simplicité, sans se perdre dans de vaines h
position peu favorable où il se trouve, il pourra
science. De
eau ou qui ont
u; qu’il le dise
ypothèses, et, malgré la
rendre des services à la
» Après avoir donné de justes encouragements et un conseil à M. Fabre,
nous croyons devoir des rémeérciments à notre correspondant M. Dunal.
Sans les voyages qu'il a faits à Agde, sans l'appui qu'il a accordé à M. Fabre,
sans le soin qu’il a pris de vérifier les observations faites par ce cultivateur,
et de les rédiger dans notre langue, les détails intéressants recueillis par
M: Fabréseraient restésinconnus. M.Dunal a noblement rempli undevoir que
doivent s'imposer les hommes quı occupent un rang élevé dans la science,
le devoir de tendre la main à ceux qui débutent.
~» Nous croyons pouvoir engager l’Académie à faire insérer dans le recueil
des Savans étrangers, le second mémoire de MM. Dunal et Fabre, honneur
qu'elle à déjà accordé à leur premier travail. »
Les conclusions de ce rapport sont adoptées- se
( 95 )
MÉCANIQUE Agur. — Rapport sur une serrure de nouvelle invention, pré-
sentée par M. LETESTU.
(Commissaires, MM. Poncelet, Séguier rapporteur.
« M. Letestu a eu l'honneur de soumettre à l'examen de l’Académie un
appareil de fermeture de son invention. La nouveauté de construction de
cet appareil, qui diffère des serrures généralement employées, a fait penser
à M. Letestu qu’il pourrait peut-être, sans trop de témérité, appeler quel-
ques instants votre attention bienveillante sur son œuvre.
» Quant à nous, Messieurs, nous ne nous proposons pas d'employer une
partie considérable de ce temps trop court pour vos nombreuses occupa-
tions, en vous décrivant dans ses plus petits détails, la serrure de M. Le-
testu, en vous énumérant tous les avantages que son inventeur lui at-
tribue.
» Il nous serait peut-être même difficile de vous en donner une idée bien
exacte par une seule description verbale sans le secours du dessin ; néan-
moins, pour que vous puissiez en connaissance de cause approuver avec
nous cet appareil de fermeture, nous nous bornerons à vous dire que ce
n’est plus suivant un mouvement rectiligne, mais bien suivant un mouve-
ment circulaire, que le pêne s’en gage dans la gâche; une fois fermé il peut
résister ipta oi par sa seule ne età abuna de la porte
et à l’écartement du cha <=
» La clé, pour mouvoir le péne, igit dans une noix composée par la su-
perposition de plusieurs rondelles; des ressorts portés par les unes, engagés
dans les autres, dégagés par des saillies pratiquées convenablement sur le
panneton de la clé, forment les garnitures ou gardes de cette serrure.
» Les diverses pièces qui composent la noix sont toutes de dimensions
extérieures semblables, quoique de formes intérieures variées; elles panen:
se permuter entre elles, se remplacer de serrure à serrure. Ainsi s'opère
avec une extrême facilité le changement de gardes et de clé même, dans la
serrure de M. Letestu, lorsque pour une cause quelconque cette précau-
tion est jugée indispensable.
» En somme, la serrure soumise à votre examen a paru à vos commis-
saires, simple et solide. Son principe est rationnel et conforme à une
saine application de la théorie des machines. Hs
» Toutes les pårties qui entrent dans sa composition peuvent être fac
lement et économiquement exécutées par des procédés m
( 96)
M. Letestu ayant déposé : à votre secrétariat des modèles de ses appareils de
fermeture, le plus bref examen ‘vous portera à penser, avec vos Commis-
saires, que leur simplicité les rend dignes de votre — u
Les conclusions de ce rapport sont adoptées.
- NOMINATIONS.
M. Savary s est adjoint à da. Commission chargée de rendus copiis d'un
`” mémoire de M. de. Sie Commission nur de MM. Poncelet et
Savart.
on té |
- M. J. Guérin commence la lecture d'un mémoire sur le rachitisme. Cetté
lecture sera continuée dans une des prochaines séances.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
O.
MÉTÉOROLOGIE. — De l'influence gu'exercent le Soleil et la Lune sur =
phénomènes atmosphériques ; ; par M. Korixrskr; premier et second
mémoire.
(Commissaires, MM. Arago, Mathieu. )
TEE EX
MECANIQUE, APPLIQUÉE. — Note surles explosions des machines à vapeur et
| sur les ngai d'y rer
De de es moyens propres à prévenir les ex-
M. Godard, de Vienne {département de lière) ete.
ayant pour titre : Système du ee |
(Commissaires, MM. mn: Damoiseau, ?
CORRESPONDANCE.
M. le Minisère de l Instruction publique transmet ampliation de P ordon-
nance royale qui confirme la nomination de M. Pelouze, comme membre
de. l'Académie.
( 97 )
M. le Ministre de l'Intérieur transmet deux mémoires de M.Korilski,
officier: polonais (voyez plus hautaux mémoires présentés), et demande que
l’Académie lui adresse copie. du rapport qui sera fait sur ces mémoires.
M. Poisson présente un mémoire imprimé dans le journal de M. Liou-
ville et ayant pour titre : Remarques sur l'intégration des équations diffé-
rentielles de la dynamique ; ce mémoire a été lu à l’Académie, le 3 mai der-
nier, et le préambule inséré dans le Compte rendu de ce jour.
ZOOLOGIE, — Sur quelques espèces d'animaux invertébrés de la côte de
Norwége. Extrait d’une lettre de M. Saars, de Bergen.
« L'étude des animaux inférieurs de la côte de Norwége, que jai pu me
procurer pendant plusieurs années de recherches assidues faites à Bergen,
m'a permis d'arriver à quelques résultats que j'ai l'honneur de soumettre
à l'Académie.
» Mollusques. — Plusieurs animaux a de l’ordre des nudibran-
ches , lesquels sont remarquables par l’absence de coquilles, ce que lon a
cru propre à tous les âges, mont au contraire montré pendant la vie em-
PENORRAIES ».et aussi quelque temps après leur naissance, une ie
aq cette cognitie e est. rare a foree nautiloïde, mince, co
ar ( es Eolidia, Do Doris et. T ia ). Ces animaux diffèrent
done par cts A des adultes de la même espèce; ils nagent avec ra-
pidité au moyen d’appendices aliformes au nombre de deux, et garnis de
cils vibratiles; leur pied , qui est rudimentaire, supporte un petit opercule.
Les Aplysies qui, dans l’âge adulte, ont une coquille plus ou moins interne
et de grandeur variable, ressemblent beaucoup., lorsqu'elles naissent, aux
jeunes des genres que je viens de citer; elles sont de même pourvues
d’ailes et protégées par une coquille externe également pausiloide.
Annélides. — Le gewe Spio d'Othon Fabricius,- groupe jusqu'ici
mal compris, ma: fourni trois espèces nouvelles; deux sont dépour-
vues d'antennes et l’autre en a deux. assez petites. Les appendices cir-
rhiformes de la tête de ces animaux ne sont pas de véritables antennes,
non plus que des branchies, ils correspondent aux cirrhes tentaculaires de
M. Savigny. Les Spios doivent être rapportés à la famille des Néréides.
» Le genre Ophélie de M. Savigny, dont j'ai aussi observé trois esps
a ct décrit en sens inverse par ce savant naturaliste, qui donne- comme
- (98 )
antérieure l'extrémité postérieure , et comme dorsale la face qui est réelle-
ment ventrale. Les Ophélies ont une petite trompe et deux yeux; leur
extrémité céphalique est aiguë et sans antennes : ces Annélides devront
donc être rapportées à la tribu des Néréides acères; ce. que kon a pre
pour leurs tentacules appartient aux appendices de l'anus. `
» J'ai revu le Tubularia Stellaris Fabric., dont M. de Blainville fait
avec juste raison ùn genre particulier sous le nom de Fabricia G) La des-
cription que Fabricius donne de ce ver est exacte et se rapporte à un indi-
vidu complet; le nombre des articles sétigères est de onze ; ce genre me
paraît voisin des Sabelles. Je lis dans des notes rédigées par moi, il y a déjà
huit ans, que la Fabricie présente deux points pseudo-oculaires sur
l’extrémité antérieure, et deux sur la postérieure, et que, lorsqu'elle sort
de son tube, elle rampe dans quelques cas en se dirigeant d’avant en ar-
rière, ce que font parfois aussi les Néréides elles-mêmes.
» Vers Apodes. — Vai recueilli sur les branchies du Lampris Guttatus
un nouvel Zexacotyle, et dans l'estomac d’une espèce de Béroë, le
Mnemia Norwegica (2), une espèce également inédite du genre Scolex de
Muller. ;
» Le Priapule de Fabricius a été assez bien observé par cé zoologiste.
J'ai constaté que c'était bien réellement un animal voisin des siponcles ;
mais sa queue exsertile est, sans aucun doute, un organe respiratoire, et
elle diffère de l'ovaire qui est intérieur. La UE du priapule est armée
différente de le des mes ar animaux adultes; elles sont d’abord ian
etj ainsi que me l’a démontré l'étude de l’Asterias Sanguinolenta de Mul-
ler, elies ne deviennent radiées qu'après er semaines. `
» Je dirai aussi que le singulier animal, que j'ai fait connaître sous le nom
de Strobila, est le jeune âge d’une Méduse, du Medusa aurita: Cette der-
fière est donc d’abord fort éloignée de la forme qu’elle aura plus tard.
C'est alors une sorte dé capitule polypiforme multitentaculé, lequel sur:
monte un Se SE ri pe et a de se fractionner “apres
(1) Die des sciences en, t 5J; , P- 430.
: (2) Sars, Beskrivelser og Jagtagelser, Bergek 1835. M. de Blainville a donné un
ettřait de ce travail dans son Actinologie , p. 661 et 687.
(99 )
ment, à mesure que se fait le développement, en fragments disciformes et
radiés qui constitueront chacun ùne Méduse après la nas.
Quant au capitule, j'ignore ce qu’il devient.
» Les côtes de Bergen mont encore procuré beaucoup d’autres animaux
de classes différentes ( Annélides , Mollusques , Zoophytes, etc. ); je les dé-
crirai dans un ouvrage auquel je travaille, et plusieurs formeront des
genres entièrement nouveaux et fort singuliers. Bergen, quoique situé
fort au nord, est une localité riche en animaux marins, et j’y ai souvent
recueilli des espèces dont les genres avaient été considérés comme particu-
liers aux régions plus chaudes ; telles sont une espèce d’Aplysie, des Bipho-
res, des. pem des Physsophores, des Comatules, etc.
CHIRURGIE. — Brise- eh à éoncesdsiats
M. Gisialä soumet à l'examen de l'Académie un Ghie; pierre auquel il
a fait subir quelques modifications, dont il expose les avantages dans la
lettre qui accompagne cet envol.
« Les instruments dont nous nous sommes servis jusqu 'à préseit, dit-il,
Sont disposés dans leur partie recourbée de telle manière qu’on éprouve
souvent des difficultés pour saisir et surtout | pour. fixer les fragments. de
Pierce et les petits releulé-satiers: :ils ne pe
quà. des manœuvres qui fatiguant le malade,
donnent de la gravité à l'opération. Je me suis attaché à faire disparaître
ces inconvénients, en donnant à la partie courbe une largeur. presque
double de celie qu’elle a dans les instruments ordinaires, et en la dimi-
nuant, d'épaisseur d’une quantité à peu près égale. Cette nouvelle disposi-
tion écarte la plus. grande partie de l'incertitude et des difficultés de la
manœuvre, et l'instrament conserve néanmoins uue force telle, qu'on n ’a
à craindre ni fracture ni déviation.
» L’urètre se prête sans peine à la nessells forme de là, partie courbe de
l'instrument, qui d’ailleurs expose moins que tout autre à c à
pincer la vessie; la euvette étant plus large et moins profonde, le détritus
y-adhère moins, et Fan paaa aisément à l'en détacher pari: les pmeiip
E kis
(1) voa pour ni de détails sur le Strobila, mes Boskrivelser og iagtag elser E
pl. 3, etl’extraitque M. de Blainville a récemment us de ce nr a -g
nologie; p. 661 et 687. su" sireadb 2 ai OE
C. R., 1837, 2° Semestre. (T. V, N°4.) 14 ;
( 100 )
» ... Dans les instruments ordinaires, la largeur de la branche femelle
est de trois lignes seulement et celle de la branche mäle de deux. Dans le
nouvel instrument, la branche femelle a cinq lignes et demie de large, et la
branche mâle quatre; de sorte que c’est par une surface à peu prés double
qu'on agit sur le calcul pour le saisir; la forme de la cuvette élle-même est
très favorable; car elle expose moins à ce de le calcul s’ ds au mo-
ment de le isere»
ÉCONOMIE RURALE, => Insectes destructeurs de jai vigne,
MM. Dibatét a maire de i commune d'ârgentel, , et Recarné ; mem-
bre du conseil-général du département de Seine-et-Oise, demandent à lA-
cadémie si la science ne posséderait pas quelque moyen de s'opposer aux
progrès d’un fléau qui désole la commune d’Argenteuil. Il s’agit d’un in-
secte qui attaque principalement la vigne, et qui, si l’on peut s’en rappor-
ter aux souvenirs des habitants du pays, y a fait sa première apparition
en 1783. Depuis cette époque, il s'y est montré deux autres fois, y causant
delimit plusieurs années consécutives des ravages considérables,
“Dans sa dernière apparition, qui date déjà de quelques années, il n’a
cessé de gagner du terrain, de sorte qu'aujourd'hui il occupe environ les
trois cinquièmes d’un territoire dont l’étendue est de cinq mille arpents.
Cet insecte mange les feuilles de la vigne, et plus tard s'attaque à la
grappe; le mal ne se borne pas là, car lorsque. les feuilles ont été : ainsi dé-
traites au printemps, Ja DM st entr gri et
suivantes. Le pertes dues à cette cause s'élèvent
à „à un e somme « lé et qu ’on ne peut guère
évaluér à song dë cinq T six cent mille francs. C’ est pote qu’il est à Pé-
tat de larve que insecte commet ses ravages; lorsqu'il veut se transformer
il s’enroule dans une feuille, Le papillon quitte son enveloppe au mois de
juillet, et dépose, sur les échalas et sur le tronc des "ga ses œufs qui
éclosent au mois de mai.
‘Un autre in insecte s'est aussi acclirraté sur le territoire ; Biget: celui:
ci attaq lièrement la grappe et vit encore au temps de la vendange.
A la lettre de MM. Dubaud et Recarné sont joints deux échantillons, en
mauvais état, du premier i insecte à l'état de larve et à l’état parfait, et un du
second insecte, a - -.
-aÇGette lettre est. renvoyée à ue done commission sé de
MM. Duméril, Auguste de Saint-Hilaire et Dumas. hs
( 101 )
Un des membres du bureau fait observer, à cétte occasion , que plusieurs
cantons du Maconnais souffrent également des ravages d’un insecte, du py-
rale de la vigne, et que sur la demande du conseil-général du département
de Saône-et-Loire, M. le Ministre de l'Intérieur a chargé le professeur
d’entomologie au Mustis d'histoire naturelle dese transporter sur les lieux,
à l'effet de chercher les hoyen de - & Fu à la PropétreUn de ces insectes.
CIIRURGIE. — Hpitation du col de l'utérus.
M. Branzeau adresse quelques réflexions sur les résultats qu’on peut at-
tendre de cette opération. En se bornant aux seuls cas sur lesquels il a pu
obtenir des renseignements précis , il trouve que sur 80 malades opérées ,
4 au plus ont été guéries; et rien ne prouve que dans ces pure cas l’affec-
tion fùt véritablement carcinomateuse. FA |
GÉOLOGIE. — Age des re de Châtéau-Landon.
M. de Roys adresse sur ce sujet une nouvelle lettre dans laquelle il re-
produit en résumé les conséquences qui, suivant lui, doivent se déduire des
faits qu’il a exposés dans la lettre précédente.
Ces conclusions sont :
» 1°, Que dans les carrières de Château-Landon la partie ezploijésap-
partient à la grande f formation de travertin inférieur, le calcaire siiiceux de
M. Brongniart, qui se > présente bien évidemment au Fay et sur plusieurs
points du plateau dans les fouilles profondes; recouvert par le travertin
supérieur au grès de Fontainebleau, qui s’y présente fendillé comme on
le trouve à la surface de tout le plateau.
D Que la superposition immédiate de ces deux assises et Eabttératiol
du grès de Fontainebleau pouvaient très bien s'expliquer, et même se prévoir
sur ce point, comme une conséquence de la belle théorie de M. Élie de
Beaumont , sur les révolutions du globe. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Sur la nomenclature des composés organiques, qui
ont pour base le gaz oléfiant et le méthy lène.
M. Mercher présente quelques considérations sur les avantages qu’il y
aurait à établir une nomenclature uniforme pour les deux chs de
composés dont ces deux carbures d'hydrogène forment la base. Il voudr:
en conséquence que l’on renonçåt-à employer le mot Éther comme nom
Fe
( 102 )
générique; qu'on désignât le gaz oléfiant sous le nom de méthonène et que
tous ces composés reçussent des dénominations analogues à celles qu’on
tire du mot de méthylène. p eon
PATHOLOGIE. — Enfant hydrocéphale.
M. Levesque, médecin à Porto-Rico, offre de soumettreà l'inspection des
membres de l’Académie un jeune enfant affecté d’un. hydrocéphale con-
génial et qui est aujourd’hui âgé de neuf ans. Cet enfant est né à Porto-Rico,
d’une mère mulâtre et d'un père blanc. Sa taille est de 44 pouces, du sinciput
aux talons ; la circonférence de la tête est de 32 pouces. VE
L'enfant a été nourri jusqu’à présent de pain humecté avee un peu de
lait ou de thé, et de riz cuit à eau mais assez sec; il ne boit jamais de liquides
et urine cependant assez abondamment trois à quatre fois le jour: les éva-
cuations alvines n’ont lieu que tous les huit ou dix jours; et il est toujours
nécessaire de les provoquer par une cuillerée d'huile de palma christi.
F4 quatre heures etun quart, l'Académie se forme en comité secret.
La séance est levée à cinq heures. Me an E:
| » ( 103 )
ÉULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres :
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie Royale 2 s
Sciences ; n° 3, 2° semestre 1837, in-4°.
Remarques sur l'Intégration des équations différentielles de ta` Dyna-
mique; par M. Poisson, in-4°..( Extrait du Journal de Mathématiques. )
Répertoire de Chimie, de Physique et Application aux arts ; sous la
direction de M. Gauvrier De CLausry ; n®2, juillet 1837, in-8°.
Description du procédé de M. Capplet d'Elbeuf , pour la kéndafion
des vieux bains de cuve; par. M. J: Girardin; Rouen , in-8°.
-Leçons de Chimie élémentaire; par le méme; lecons 5 — 24, in-1:
Note sur un énorme ” fossile trouvé son la Louisiane ; par M. À. Ri-
vière; Paris, 1837, in-8°,
Agriculture simplifiée, où moyen d'établir des Varie pérennes dans
toutes les localités ; par. M. Husax ainé; Lyon, 1835, in-8
_ Petit Aen sig décimale; F: iai M. A-G- Barun; Rouen ,
1857; in
Traité a EERE + par MM. Miir Sander et
Guérin; 51° livraison.
Galerie ornithologique ; par M. D'Onmicny ; 25° livraison, in-folio.
Correspondance pour l'avancement de la Météorologie; septième Mé-
moire , par M. H.-E. Mori; Paris, 1837 > in-8°.
Bulletin de la po Célogiqe de France ; tome 8; feuilles 16— 0,
in-8°.
Bulletin res de Thérapeutique médicale et chirurgicale ; : par M. Mi-
que; tome 13, 1"* livraison, in-8°.
Annales de la Société Royale d'Agriculture de Paris; tome 20, 11-°
livraison , in-6°.
Bibliothèque universelle de Genève; nouvelle série, n° 18, juin 185 7 in-8".
Astronomische rrei Nouvelles astronomiques de M. ne CE a
384 et 385,in-4°.
Fundamental.. Pricipe Jondamentaux dune Cosmologie méta=
physique et de la aigue par M. J.-U. Ewertz; Riga, 1856, in-8°.
| 104 ) j
Delle Malattie... . Des Maladies périodiques ei ei dinat de celles
qui s'accompagnent P fièvres ; par M. P. Manyi; Paris, 1837, in-8°.
Di un busto.....Buste colossal en marbre de Caius Cilnius Mécènes,
découvert et possédé par M. P. Mann; in-8°, Paris, 1837.
Manuele di Fisica.....Manuel de Physique de M. Bay, mis en ita-
lien et augmenté des nouvelles découvertes ; par M. Maurani; 5° édition,
faite sur la 7° de Paris » Pezaro, 1 836, in.8°.
Elogi storici. : …. + Éloge Hrorigue de Commandino , Del Monte, et Fa-
gnani, “ia à l'Académie de Pezaro; ; par le méme; in-8°.
Trasformazioni.. - Transformations de quelques fonctions algébri-
Les et usages PES ‘on zR E Jaire en moe et en mécanique ; =
IL G. Manandr.
a» Teoria. Sur la Théorie de l action capillaire; par le même;
in-4°, Modène , 1837.
Sullo Sviluppo.....Sur le développent continu incomplet d'une courbe
plane, extension d'un théorème de J. Bernouilli; par le rgéme; in-4°.
(Extrait des Annales des Sciences du Royaumes Aona ee énitien ,
tome 7.)
Della Pokaan. : ~pe la Polarisation des T ilde, di-
rigés vers des points {rorininidé du globe et d'un nouvel appareil (électro -
magnétomètre) destiné à l'exploration de l'électricité atmosphérique; par
M. F. Zanrepesonmi; Milan, 1657, in-8°.
Journal de Chimie médicale, de Pharmacie et de T oxicologie , tome 3;
n° 7, 1n-8°.
Gazette Hébéate de Pon: tome 5, ne 2g oo a
Presse mae tome 1 n° = Spetss =. SET
Gazette des ti
La : :
| e ry na 84 = 86" :
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`
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COMPTE RENDU |
_ DES SÉANCES iee à
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 51 JUILLET 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
| DES MÉMBRES ET DES CORRESPONDANTS DÈ L'ACADÉMIE.
PE de à ire x
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Nouveau système de barrage de M. pe Prony.
( En annonçant, dans le numéro 3 du Compte rendu, le nouveau sys-
tème de barrage à portes tournantes et équilibrées autour d'axes fixes ver-
ticaux de l'invention de M. de Prony, on s’est borné, faute d’avoir
sous les yeux le mémoire de l'inventeur, à. dire que ce nouveau système était
décrit dans les Annales des ponts-et-chaussées. Voici quelques détails
qui pourront donner une idée des conditions remplies par le nouveau
système à ceux qui ne sont pas à portée de lire les Annales en question ).
>u»: Les barrages destinés, soit à perfectionner, soit à rendre possible la
navigation des fleuves et des rivières, ont été l’objet des recherches de
plusieurs ingénieurs d’un grand mérite et divers systèmes de construction
:de ces barrages, offrant, surtout dans les détails, des modifications plus on
moins heureuses, ont été exécutés ou proposés. EE A
» Les conditions importantes auxquelles ce gere de ca astructior
satisfaire sont, indépendamment de la stabilité et de la durée, la facilité et
C, R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N°5.) - 15
o
196.)
la promptitude de la manœuvré, qui à lieu, wo kontent, à l'époque
des grandes eaux, et qui, d’après le mécanisme des barrages exécutés jus-
qu'à présent , exige, soit le déplacement, soit la remise en place d’un grand
nombre de pièces de bois qu’il faut faire mouvoir "tant dans le sens du cou-
rant que contre le courant.
» It serait assurément bien avantageux de se délivrer d'un. T em-
barras, et de produire, avec une seule pièce, ou avec un système de pièces
iées les unes aux autres et ayant un mouvement commun, le même effet
qu'on obtient avec des poutrelles. ou des aiguilles, dont ue a un
mouvement particulier.
» Pour ne rien laisser à à désirer sous ce rapport, il faudrait, en donnant
tout l’avantage possible aux efforts nécessaires pour le mouvement du sys-
tème , et en réduisant ces efforts au minimum, par un établissement bien
combiné de ce système, annuler toutes les forces qui n’ont pas d'actions
_— ou qui en ont de nuisibles, c’est-à-dire faire des dispositions telles,
° que les poids des diverses parties de ce système n’opposent à la force
motrice que des résistances d'inertie et de frottement d'axes; 2° que les ac-
tions du fluide, contre les surfaces qu’on lui oppose, puissent être à vo-
lonté équilibrés: cet équilibre, une fois établi, devant $é maintenir dans
toutes les diverses positions qu’il est nécessaire de donner à à ce même
système.
». On voit sur-le-champ que, pour remplir ces conditions, il faut dahop
que l’ensemble des pièces liées entre “elles tourne autour d
md Cr nie
“4 ee
par leur centre de gravité, ou à u ine pé : eee De
DE i à s aieo A - 3 3 “ VAAILRSIT
: +: #0 RS a 11
autour de laxe
de donner à ce? axe une fanor
» Où n'aura ainsi à vaincre que der: inerties de masses et des Saag
de tourillons , dont les moments seront dans une bien petite proportion
par rapport à ceux de la puissance motrice; mais ces moments fussent-
Je Beaucoup plus considérables, on aurait contre eux et contre: d’autres
i tance: Wuel quelconques, uñe ressource digne de remärque
parmi les propriétés ca du nouveau barrage, celle de pouvoir
à volonté faire cesser l’état d'équilibre du fluide contre le barrage, etren-
dre son actio prépondérante sur l’une des-deux surfaces placées de partet
autre de l'axe de rotation; de sorte que le courant, au lieu dy Cobtmisier
pee Sera mis à profit poür la favoriser.
> Telles sont les conditions auxquelles M: de Prony s’est proposé és sa-
ES
( 107 )
tisfaire par son nouveau bàrrage;il établit sur la largeur du fleuve plusieurs
systèmes de charpente qu’on peut assimiler à des palées de ponts en bois
dont le nombre se détermine d’après les circonstances locales. Chaque pa-
lée se compose d’un brise-glace, à l'amont, derrière lequel est une en-
clave destinée à renfermer un double réntail tournant autour d'ùn axe
vertical maintenu par l’enclave dans laquelle ce double ventail a une posi-
tion parallèle au courant. Le système est terminé à l'aval par un assem-
blage de charpente qui fait l'effet de contre-fort.
» Quelque bref que soit cet exposé il suffit pour faire reconnaître que
les palées ont üne stabilité plutôt surabondante qu insuffisante; leurs lar-
géurs ne devant jamais excéder deux mètres, les régimes de courants des
fleuves tels que la Seine, la Loire, etc.; n’en sont pas sensiblement déran-
gés lorsque les portes ou prera tie sont renfermés dans"lèurs en-
claves.
» La manœuvre pour transformer cet état de liberté du courant en un
barrage complet, est extrèmement simple et expéditive; des ponts tour-
nants de service , très légers, sont adaptés à un point fixe de chaque rive,
et à une des éz rrémités de chaque porte ou double ventail, à son amont
ou à son aval, suivant la position que doit avoir cette porte SEE ferme-
ture générale. Un éclusier, monté sur:un des ponts tournants de rive, va
chercher le double vonn renfermé dans: la première enclave et le faisant
xe, le en position au pont
tournant que porte ce double ventail, s'en sert pour aller saistr lé second
double ventail et opérer sa jonction ou son assemblage avec le prernier
ventail ; le troisième ventail est réuni de la même manière avec le second,
le quatrième avec le troisième , et ainsi de suite.
» On voit qu'un seul hokna peut très facilement et tres promptement
opérer sur toute la largeur du fleuve; mais on réduit à moitié la durée de la
manœuvre, en employant simultanément deux éclusiers qui partant,
l'un de la rive droite, l’autre de la rive gauche, vont se rencontrer au mi-
lieu de la distance des deux rives.
» Les doubles ventaux sont munis, tes uns à Pamit; les autres à l'aval,
de ventelles tournant autour d’axes verticaux, et qui employées à opérer
les faibles ruptures d'équilibre, dont il a été fait mention ci-dessus, met-
tent ainsi à profit, pour facilitér la manœuvre, l’action du courant -A
dans les barrages ordinaires, augmente ła difficulté de cette ma œuvre.
» Le mémoire de M. de Prony, imprimé dans les ARS Dons -
chaussées (année 1835, tom. 2, pag. 325) est accompag de £ ures
( 108.)
rendent parfaitement intelligibles tous les détails de la construction. A ce
mémoire est joint un supplément de M. Vingénieur Tarbé de Vauclair, fils
del inspecteur général, contenant des formules analytiques et leurs traduc-
tions numériques relatives à l'application que cet ingénieur a faite du sys-
tème de M. de Prony à un “Re projeté pour occupar la traversée de la
Seine NAT de Poissy, w.
PALÉONTOLOGIE. — Des Ae produits à la surface de à terre et qui
paraissent dépendre originairement et nécessairement de la variation
préexistante , incessante, lente et successive des milieux ambiants , divers
et consécutifs du Globe terrestre; par M. Grorrroy SAINT-HILAIRE. …
(Ce Mémoire a été déposé; le temps pour lé lire a manqué.)
RAPPORTS.
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Rapport s sur un Mémoire de M. LEFÈVRE, ‘ayant
pour titre : Sur les inconvénients que présente le sondage chinois exécuté
à Saarbruck, par M. Sello, conseiller des mines de Prusse.
(Rapporteur, M. Héricart de Thury. }
« M. Lefèvre, ingénieur civil, membre de plusieurs-sociétés savantes,
a présenté à l’Académie un mémoire sur és inconvénients du sondage chi-
nois, tel qu'il a été pratiqué pei M. Sello dan:
cadémie nous a chargés d'e: aer
z ire « de acs en ue compte.
re Ménote de démontrer 1° l'insuffisance
le | chinoise, et même Timpossibilité de s’en servir utilement dans
les terrains d’alluvion ou de formation récente, et 2° la nécessité de recourir
aux anciens appareils (les sondes à tiges de nos ERS, m le forage
des terrains sans consistànce.
» Cet ingénieur a exposé ses ein, en Suivant la description du
sondage fait aux mines de Saarbruck par M. Sello; en examinant suc-
S cessivement la nature des terrains traversés, il a présenté sur leur perce-
ment des réflexions basées ou appuyées sur des faits recueillis dans les di-
vers soni qu'il a suivis où SE soute enfin il a déduit de ses observa-
tions cette creer quela s sonde chinoise ne convient. point ¢ dans, les
terrains d’alluvion , les argiles, les marnes, les sables fluides et coulants,
Su,dans les terrains sans consistance.
( 109.)
» A cet. égard, ainsi que nos plus habiles sondeurs, nous sommes
parfaitement d’accord avec M. Lefèvre ; nous recônnaissons, comme lui
l'insuffisance de la sonde chinoise dns les terrains d’alluvion et de for-
mation récente, mais nous né pouvons cependant admettre indistincte-
ment son opinion pour tous les terrains tertiaires et les calcaires marneux
ou crétacés, car les grands sondages présentement en activité dans la. craie,
à l'École militaire de Paris et à Troyes (M. Selligue), ou à Reims (M. Got:
let-Collet), , avec la sonde à corde ou à percussion, prouvent évidemment
qu'on peut forer avec succès, et même avec le plus grand succès, la masse de
calcaire crétacé dans ses conditions les plus désavantageuses, telles que les
craies sableuses, les craies à cailloux et lescraies collantes ou coulantes, etc.;
seulement nous pensons qu’il est convenable qu’en cas d'événements im-
prévus et d'accidents , les sondeurs aient toujours à leur disposition, un ap-
pareil de sonde à tiges de fer pour le forage des sables, des gräviers et des
argiles qu’ils pourraient rencontrer et.sur lesquels ils reconnaïîtraient l'in-
suffisance ou même l'impuissance de la sonde à corde.
» Les grands sondages de 6, 7, 8 et 900 mètres, faits dans certains can-
tons dé la Chine avec la sonde à corde pour la recherche des eaux salées et
de la houille, prouvent en ce pays dans l’art du sondagi, de grands per-
fectionnements et une persévérance infatigable, j jusqu'i ici í inconnue chez
nous, paien leurs Re > avec cet instrument, p àtr
1
s et tels Aano du PES par TE
Dre 9
gravier. à arme es, etc VD ANT) eent e communément les formations
saliferes et houillères, Cependant, et tout en parlant-des succès des son-
deurs chinois, nous devons dire que nous ne connaissons, que nous ne
savons 1° que m succès de leurs grands forages, que nous ignorons com-
bien de sondages ils ont dů manquer avant de parvenir à leur but , et 2° si,
ce qui est très possible, lors des accidents et des chutes d'i Ent ,
-les sondeurs chinois ne sont se obligés de recourir aux
de nos sondeurs.
» Au reste, et pour en revenir aux observations ne = par M. Le-
fèvre , elles sont celles d’un praticien tchiss et d'un habile ingénieur, qui
nil sie pour être bon sordeur, et surtou it foreur de puits artésiens,
il fallait. préalablement être géologue et bien: it la-constitation phy-
sique des. terrains dans lesquels on doit pratiquer ere] anpha"
sous ce rapport, M. Lefèvre a-t-il; prouvé qu'il avait. syivis
grand succès les cours de nos. meilleurs. na RS pri pli
a faite de leurs leçons dans ses observ: n Anaea
dz de
es LA
J
(110 )
» Nous avons l'honneur de pya à TA cadémie de remercier M. Lefè-
vre ef sa communication. y Sae É
ENTOMOLOGIE. => = Araignde maçonne: de la Nouvelle- Finni mé
du sud).
M, Duméril fait un rapport sur une note de M. Audouin, ren ail
d’une araignée maçonne, envoyé de la province de Cundinamarca à
M. Roulin, nid « qui diffère par de plus grandes dimensions de celui qu'a
décrit Sauvages, pour une mygale des environs de Montpellier, et de celui
de la mygale de Corse, sujet des observations de Rossi, par l'absence de
trous sur la partie E bord de lopercule opposée à celle qui porte la
charnière. (Voyez le Compte rendu des séances de l'Académie, année 1837,
1°% semestre, p. 853.)
ÉCONOMIE AGRICOLE. — Insectes: nuisibles’è a la vigne.
M. Duméril, membre de la Commission chargée de faire un rapport sur
les ravages causés dans la commune d’Argenteuil par des insectes qui s’at-
taquent à la vigne, rend un compte sommaire des observations que les
commissaires ont faites sur les lieux, et annonce pour une prochaine
séance ün rapport plus étendu sur ce EL
VOYAGES ORQURS — En de Y'Astrolabe et de la Zélée, sous le
omman de M. le capitaine, D Dryille,
“L'Académie entend une partie des Pr port: se
instructions sq: sle a féin i eà ré di;
Ces instructions, torsaue | la lekare en aura été terminée et qu elles 2 au-
ront reçu Yapprala tion de KACANENISy seront imprimées en entier dans le
rendu.
T
+ 3 Me in. T. ada ri en Y | PEN
rissin
qui sera ra chargée de décerner le grand pere nt nnée 1837.
| La question proposée était la ne LE
« par des 1 et pluie: quel est le
à: mécanismé | de M production des sons chez lhonimé et: chez les animaux
» vertébrés et invertébrés qui-jouissent de cette faculté. » P
(aix )
MM. Savart, Dulong, Magendie, Becquerel, de- Blainville, ayant réuni
Je majorité des suffrages, PAR Q OMR cette Commission, os
o, procède, également. par. yoie de. scrutin, à à la nomination
d’une Commission qui sera chargée de l'examen des pièces adressées pour
le concours de, 41837, aux prix de médecine et de chirurgie (fondation
Montyon). `
MM. Magendie, Serres , Double, Roux, Duméril, ‘Savart, katros Brser
chêt, de Blainville, réunissent la A jap des suffrages.
MÉMOIRES PRÉSEN TÉS. `
; à
a$ à eee Ai
TOR € 474 ! ?
CHIMIE. — à l'acide sufonaohC IE à ; par M. y, Ricwavir, T, dépirant
ingénieur des Mines.
(Commissaires, MM. Robiquet , Pelouze: )
a M. “Faraday a remarqué le premier qu’en faisant agir à une douce
température de l'acide sulfurique concentré ordinaire sur la na htaline , il
se produisait deux acides formant avec la our € S sels s ) Le
distinguaient tlun de Te autre e par leur diffé |
con: D: S es co Orn) S
„par la € aison liede e l'acide
rates avec la EE Cette O ton a été retrouvée plus tard
par MM. Liebig et Wôhler, qui ont in l'acide résultant gelaction de
TISS
Baie en à Al que E composition de r acide SRE Pa
pau Bien être ee a :celle de l'acide sulfo- NE d'autant plus
ANT
pas bien a avec č leùr fortule MURS > cape a = ;
iaie MS aE a ONT NT G HDT Rss 4 yas t i
“hérché à éclaircir cet o su ila veape aréme
5 Jnb His Trep AL oR ITS APCE.
| ue conc centré Ordinaire sur la la naph alin ine e
pre
+7
a
eà un R € d'à ne forme avec la saphtaline grai
lon sér are 4e" l'acide sulfuri que ER
i ENY CETTE Le sutfo-na phtalate de gah Sd
"52 le ref fe Le LÉ ent i € dissotu ii Oi a ri
AE 2 15e ST Tue coMSE . lation turée à chaud, se 7 de
z 112 5
la forme + petites hóuppes cristallines ou de choux-fleurs; mais, par l'é-
vaporation spontanée d’une liqueur froide, il cristallise en petites tables
irrégulières accolées, sous forme de crête, à peu près comme se présente
ordinairement la prehnite. Les analyses qui ont été faites, de ce sel dessé-
ché à 180°, font voir que sa composition est la suivante : C*° H'#.S* O$. Ba tr;
c'est-à-dire que l'acide sulfurique ordinaire produit sur ła naphtaline une
réaction semblable à celle que l'acide anhydre exerce sur la benzone.
‘atomes d'hydrogène de la naphtaline enlèvent r at. d’oxigène azat.
d’acide sulfurique, ét l'acide paies a fourni se combine avec la
naphtaline modifiée.
. » Le sulfo-naphtalate de baryte cristallisé contient un atome d’eau qu il
ne perd pas dans le vide; il est peu solublé dans l’eau. 100 p. d’eau à 15°
dissolvent 1,13 de ce sel et 4,76 à 110°..
» M. Kéghauit a analysé plusieurs autres sülfo-naphtalates dont la compo-
sition a conduit à la même formule que celle du sulfo-naphtalate de baryte.
L’oxide de.plomb forme avec l'acide sulfo-naphtalique un sel neutre et plu-
sieurs sous-sels; on obtient ces derniers en faisant bouillir la dissolution
du sulfo-naphtalate neutre avec du massicot.
» Le sulfo-naphtalate de potasse cristallise en paillettes cristallines
blanches très Art il renferme 1 at. d’eau de cristallisation.
» L’acidesulfo-naphtaliquelibre s'obtient en décomposant le sulfo-naphta-
late de plomb par l'hydrogène sulfuré. C’est un acide Duo soluble
dans l’eau et dans l'alcool, , qui, par Ë évaporation de sa, issolution, se prend
FT Epe +
en une masse cristalline irrégulière, déliquescente : à Fee ‘bumide. Sa sa-
, astringente et métallique; il fond ‘entre.85 et 90”;
l oircit, etl on commence. à sentir une-odeur de naphta aline ;
plus Drome, il se boursoufle « et laisse un charbon très brillant
de La cide desséché dans le. vide renferme 3 at. d’eau de cris-
Moni abandonne une partie de cette eau par l'action de la chaleur,
‘maiS il se RARES avant | qu elle ne soit entièrement partie, pee
pair ROSÉ anbydre exerce une action bien plus complexe s sur
hta e; il se forme deux acides produisant € des sels solublés avec la
et ne ue insoluble. L'un deces acides est l'acide sulfo-naphta-
5 ir e er spi est un acide particulier, se distinguant du pre-
pr en plus Hi an de solubilité de ses sels. Les sels formés par
EP, i e Lit ET ii | cristallisés ; ils restent après l'évapo-
+
gerar
e, et l'on n'a aucune ga-
TA!
n une masse amorph
tie de leur EN Plusieurs analyses, faites sur le sel de baryte purifié
(ar)
en le dissolvant dans l'esprit de: bois, ont conduit à adopter la :
formule C'# H'°. 250°. BaO; mais oņ ne voit pas comment celle-ci se dé-
duirait de la naphtaline. La matière insoluble, qui se produit en même
temps que les acides précédents, se:présente sous la forme d’une masse
visqueuse qui paraît être un mélange. de plusieurs substances. Elle n’a pas
été examinée piast en détail. M. Per annonce qu'il reviendra sur cette
réaction. »
camie. — De Laction de l'acide sulfurique anhydre. sur Le de
bicarboné et sur une nouvelle isomérie de l'acide sulfo-vinique; par
M. V. REGNAULT;
( Commission précédemment nommée, )
« & Si l'on fait arriygr snem plé, Les un tube en U, ‘de P hydrogène Dr
boné bien pur et de l'acide sulfurique anhydre, il y a combinaison , avec
une grande élévation de température, et formation d'une matière cristalline
blanche. qui s'applique le long des parois du tube. Cette. matière fond
vers 80°; elle se dissout facilement dans l’eau, et produit une liqueur
fortement acide; En saturant par le carbonate de baryte, on sépare un sel
soluble. très abondant 9 ue l'on peut superr sans a il se Les Ce.
sel a agno. par ee pra propriétés pour li-
sels de cuivre et ti SOSSE met JS + doute gue de l'acide pae :
avec l'acide iséthionique.
_» Dans la réaction de l'acide farique auhydre su sur le gaz oléfiant , il
ne seproduit aucune autre substance , et il n’y a pas formation d'acide sul-
furique hydraté, il faut nécessairement admettre que le gaz oléfiant s’est
combiné directement avec lacide sulfurique, et qu'il n’a pu se produire
üne réaction semblable à celle qui produit les acides sulfo-naphtalique et
sulfo-benzique ; réaction dans rpe il se forme ep ”. padie seeng
rique hydraté.
_» Lacide sulfurique sobre se Shi doté directement avec
Yhydrogène bicarboné, et formele composé C* HS. ‘280%; mais, en dissolvant
dans l'eau, celui-ci prend 1 at. d’eau et devient acide iséthionique
C* H£.-2S05 -+ H° O = Ct H" O. 280°; il à alors évidemment changé: n
nature, car ` de très stable qu'il était auparavant, il'est devenu tres insta-
olution ne peut plus être vapore. sans décomposi n mêr
C B. iiio a E (T. V. N°5.)
| (114 )
dans l’air sec; et les iséthionates n’abandonnent leur at. d'eau à aucune
température, u eE QE tre ON a: F5:
» La manière dont l'hydrogène bicarboné se comporte avec l'acide sulfu-
rique anhydre est de nature à jeter le plus grand jour sur la théorie des
éthers. On ne peut manquer d’être frappé de l'analogie que le gaz oléfiant
présente dans cette circonstance avec lammoniaque. Nous savons par les
belles expériences de M. H. Rose que l’ammoniaque sec se combine avec
` les acides anhydres et forme des composés tout différents des sels ammo-
niacaux Correspondants. Mais ces“ composés se transforment soit instanta-
nément, soit au bout de quelqüe temps, en sels ‘ammopniacaux ordinaires.
C'est que l’ammoniaque prend un atome d’eau et devient oxide d'ammo-
nium. Le gaz oléfiant se comporte d’une manière tout-à-fait semblable. Avec
l'acide sulfurique anhydre il forme le composé CfH®. 250°; mais en présence
de l’eau CH? prend H:O et devient oxide d’éthyle C{H'°0 et c’est cet.oxide
qui passe ensuite dans toutes les combinaisons éthérées. ue
» L’acide iséthionique devrait aussi d’après cela être considéré comme
une combinaison d’oxide d’éthyle et d'acide sulfurique ét deviendrait alors
complétement isomère avec l'acide sulfo-vinique; tandis que M. Leibig est
conduit à le considérer comme une combinaison d’acide hyposulfurique
avec l’éther ayant perdu 2 atomes d'hydrogène, c’est-à-dire que la réaction
Qui donne naissance à cet acide au moyen de léther et de l'acide sulfurique
anhydre serait la suivante :
[O00 2505. = CiH*O + S-0°-+ H'O
Elle serait alors s
blable à celle q it les -acii aphtali que
et sulfo-benzique; mai explication ne peut pas s'appliquer à la forma-
tion de Faci ae au moyen du gaz oléfiant et de l'acide sulfuri-
ps e- Ily aurait d’ailleurs cette différence entre les iséthionates et
les sulfo-naphtalates ou sulfo-benzates que, dans ces derniers l’atome d’eau
formée est éliminé, tandis que dans les iséthionates cet atome d’eau reste
dans la composition des sels: on ne comprend pas à quel état; ce ne peutêtre
comme eau de cristallisation, car Pišéthionate de potasse peut;être chauffé
à 300° et même fondu sans se décomposer et sans abandonner d’eau. La
‘composition de l’iséthionate d'ammoniaque desséché à 100° prouve encore
que l'atome d’eau entre bien dans la composition de l'acide :]
donné pour cet acide la formule Rs a = |
2805. CHO. Az°H° + H°0 = 250° (CH:°0 + AzH0).
x » Les chimistes qui admettent que par la réaction de l'acide sulfurique.
‘analyse a
(119)
anbydre sur l’ammoniaque il ne se forme pas le composé SOS. Az'H° mais
un corps analogue aux amides SO*. Az*Hé. H*O peuvent acineijre une e
action analogue pour l'hydrogène bicarboné,
280! + CH = 5" 0: C‘H°. ris
En reprenant par l’eau la substance prendrait u un atome d’eau et deviendrait
acide iséthionique dont la formule serait alors :
s°0ÿ . C#HS, 2H°0.
‘» M. Regnault remarque qu’en faisant agir l'acide sulfurique ordinaire
sur l’alcool ousur l’éther on peut obtenir encore un autre acide que l'acide
sulfo-vinique ordinaire. Il suffit pour cela d'augmenter la proportion d’acide
sulfurique et de chauffer jusqu’à 170° environ, température à laquelle se
dégage l'hydrogène bicarboné. Cet acide se trouvé en très grande quantité
dans les résidus de la préparation du gaz oléfiant. Ce nouvel acide , auquel
M. Regnault donne le nom d’acide althionique est isomère avec l’acide sulfo-
vinique, ses sels diffèrent complétement des sulfo-vinates par leur forme
cristallisée. Le sel de baryte renferme 2 atomes d'eau de cristallisation
comme le sulfo-vinate.
» M. Regnault pense que cet acide pourrait bien étre l'acide Fée dans
le temps par Sertürner, sous le nom d’acide deutoé que, mais il est
impossible de le reconnaître à la la Ases bA tion qù Yen a laissée ce chi ;
» Dans unè n ote EEEE ES ce’ dérnier mémoire, M. mer
annonce qu’il a épris l'étude des Tas Bs tances connues sous le nom
huiles douces du vin. L'huile douce légère est admise par tous les chi-
mistes comme isomère du gaz oléfiant, d’après les analyses de Hennell et de
Sérullas; mais ces analyses sont inexactes. La composition de l'huile douce
est celle qui a été donnée antérieurement par MM. Dumas et Boulay, et sa
formation dans le Din ordinaire de Féthénication s ma sans sa
culté. »
CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur les combinaisons définies de la dextrine
et sur son poids ie EE par M. PAyEN.
(Commissaires, MM. Biot, Dumas. J-
« Là dinne, dit M. Bayèn dans la Tiré qui accompagne l'envoi de son M
mémoire, n'avait jusqu’à présent été précipitée en combinaison définie par
aucun agent chimique. Je suis parvenu à déterminer plusieurs de Ces
è Res ’
ENS |
+
(116)
réactions, à cueit et analyser leurs produits, en faisant intervenir , Soit
un sel dont les parties constituantes re fussent rétenues qué par des forces
pres de leurs limites , soit une basé’ énergique dans un liquide n ’ayant
qu’une faible action disochrante sur la dextrine.
» Les détails de ces procédés sont décrits dans r mémoire. Voici les
principaux faits qu’ils font connaître :
» Une première combinaison entre le protoxide de plomb et eis dextrine,
complétement brûlée, laissa en résidu les 0,578 de son poids; elle conte-
nait par conséquent 0,422 de dextrine, ce sn donne 1018,1 151994 5 pour
le rappar de celle-ci au protoxide; re
Jn deuxième composé, préparé dans des circonstances variées à des-
sein, donna par son incinération le rapport 2086 : 1 304,5.
» En admettant, ce qui était rationnel d’après le mode d'opérer, que la
première combinaison fùt bibasique, et que celle-ci eùt lieu d’atome à
atome, da formule de la dextrine devait être représentée PP els ve
et son poids atomique par 2042.
» Telles furent, en effet, les ae données acquises en examinant une
combinaison entre la dextrine et la baryte, obtenue sensiblement pure et
sèche à l'aide de beaucoup de temps et de soins, et en employant pôur la .
précipitation une solution de baryte dans l'esprit de bois étendu au point
que le dissolvant ne pùt lui-même précipiter la matière organique. Cette
combinaison contenait, d’après la moyenne de trois analyses, 0,191 de ba-
ryte et 0,409 de _dextrine 2, d'où l l’on déduit la relation 950,9 : = 2049, eten-
Ja or aire de
core le poids atomique 2042 p poui la dextrin
dev itivem
mique, té que | soute action RE pe sur Fi lumière
polarisée; elle. dilere Ja principe Lea à LAS qui Fa produite en se désagré-
geant, par des caractères qui donnent à chacun d'eux des applications spé-
ciales ; elle est isomère du sucre de canne. »
CHIRURGIE. — Appareil HET a rentré me a Pi oreille le re que fait
dans la vessie un calcul heurté par l'extrémité de la sonde; par
M. Leroy d'Étiolles. ;
` (Commissaires, MM: Dulong, Eee
"+
s L'appareil, consiste dans un tuyau flexible formé d’une spirale en laiton
“revêtue de caoutchouc et de soie; une des extrémités se fixe à la sonde
( 19 )
préalablement introduite dans la vessie, l’autre reçoit une plaque d'ivoire
destinée à être appliquée contre l'oreille. PRÉ
Déjà, dit M. Leroy d’Étiolles, deux jeunes médecins, MM. Moreau de
Ludges et Breschet, avaient eu l'idée de pratiquer cette sorte d’auscultation
médiate, mais la rigidité de la pièce interposée entre la sonde et oreille,
offrait des difficultés qui n’existent plus avec la pièce flexible. shasi
NAVIGATION. — Mémoire sur les sondages en mer à de grandes profondeurs ;
par M. nr CHAMPEAUX LA BOULAYE, officier de marine.
(Commissaires, MM. Arago, de Freycinet. )
MECANIQUE APPLIQUEE — Note sur un appareil de sûreté pour les machines à
‘ vapeur; par M. le docteur BacHE. ,
( Commission chargée de s'occuper des moyens de prévenir les explosions
des machines à vapeur. )
MÉCANIQUE ARPLIQUÉE. — JVodveau modèle de, voitures, présenté par
a i M. ENCOGNÈRE. |
=
(Commissaires, MM. Poncelet, Séguier. ) ý
peras
B a PT pong ©" kam
de ISF.
ee" der el ape w pont » A
le ne Tu A Re RENE Fr
Le ES Cr a E dt PEE aoei
S T T O
«a Dans le ù° 25 (1837) du Compte rendu, vous avez publié une note de
M. Plana, où cè géomètre, après avoir corrigé quelques inadvertances
échappées à la rapidité de la rédaction d’une note précédente ( Compte
rendu, n° 20, 1837), arrive relativement au terme de la fonction ja = dt
qui dépend de l'argument 2gt—2ct à une valeur identique avec celle que
…j'âi donnée (Compte rendu, n° 8, 1837). Cependant ce géomètre pense que
la manière dont j'y suis parvenu, n’est pas à l'abri de toute objection, et
préférerait que cette valeur fût calculée directement au moyen de l’équa-
tion (IV) ( Compte rendu, n° 20); comme cet objet, qui se rapporte à un
point capital de la théorie de la Lune, vous a semblé assez importé nt
pour ÿ revenir plusieurs fois dans le Compte rendu des séances í
s | a e
hans
: ( 118)
démie ; j j'espère que vous voudrez bien lui communiquer quelques obser-
vations nouvelles que J'ai trouvé l’occasion de faire sur la pagiere et sur
la dernière note de M. Plana , dont je viens de parler.
» L’équation (IV) par laquelle M. Plana détermine la valeur de [a R
(Compte rendu , n° 20, P: 733), en supprimant la constante, donne
| Rs d= (1 +9 Ga + v) a= ak A.
Je remarque d’abord qu’en développant le dernier facteur de cette équa-
tion , M. Plana néglige le terme en U’ qu'il était nécessaire de She a
en effet, d’après la valeur | U’, p. Le on a
CUr ns is mi eyt cos (GE der o
La fonction (1 + U’)-* donne
G Le U”) = 10 LÉ 2 U — 4 U”.
En Hot ce dérnier. terme à la valeur de © donnée ? page 736, cette
fonction se trouve contenir le terme
5
[-3 a se m + CH —$2: 2) me. y ne 2ct)
au lieu de celui qu’on lit à la guatrieme ligne de cette page.
Le 109 P
»En vertu de ces corrections, on doits
age disque méme age ; € et i
| Dal an ainsi nain
es de m m? e” y” cos Cgi act)
et comme d’après ma notation on fF d d=— * en fe dt, on ARAN le cal-
cul de M. Lans rectifié :
ais = mera cos (gt ie
» Or, ce rés Aia st pré re que j'ai äimoncé (Compte rendu,
n° 8, p. 290 ; 1837), et qui avait été contesté | per M. Plana. D’après cela j
+ ( 119 )
il semblerait que la question -est complétement éclaircie; mais je dois faire
observer que la valeur précédente dérive des calculs de M. Plana ; qui sup-
pose dans la fonction U le terme — 16" e* 7" cos (2gt — 2ct), et par suite
un terme semblable dans l'expression du rayon vecteur; or je ne puis,
comme je lai dit (Compte rendu, n° 21, 1837), admettre l'existence d’un
pareil terme. qui me semblerait contraire à tous les principes de la théorie
des inégalités à longue période. Quant à trouver des preuves de la dispa-
rition de ce terme dans l'analyse même de M. Plana, comme il le demande
(Compte rendu, 2° sem., n° 1, p.18, 1837), c’est ce que je ne puis faire parce
qu'il emploie des formules qui donnent l'expression du rayon vecteur en
fonction de la longitude vraie, formules dont je ne fais pas usage dans mes
calculs, et d’ailleurs je n’ai‘point sous les yeux l'ouvrage de M. Plana. Je
puis seulement assurer que s’il veut revoir en entier le calcul qui lui a
donné l’expression du coefficient des termes relatifs à l'argument 2gv—cv
et ensuite 2g£— ct, tant dans le rayon vecteur que dans la longitude, il y
trouvera certainement quelque erreur; si jen pouvais douter j’en tirerais
une preuve nouvelle d’un résultat que je trouve dans la dernière note de
ce géomètre, J'y lis (Compte rendu, 2° sem. n° 1, 1837, p. 18.)
Or, un pareil terme ne peut exister dans l’expressior de cette fonction ; en
effet, d’après la valeur de R ou — Q (Compte rendu, n° 22, 1837, p: 868),
on a
== = CNE h (20—2v).
» Pour que cette fonction en la développant puisse donner un terme re-
latif à l'argument 2gt — ct, il faudra substituer pour r,s ou v, les parties
de leurs valeurs qui contiennent le moyen mouvement mt du Soleil ; or,
tous les termes qui les composent sont au moins de l'ordre m; le terme
x z 3 % dR i = 3 7
dont il s’agit sera donc au moins de l’ordre m’ dans -p €t par suite dans
f Fedt, parce qu’il n’augmente pas par Pintégration. Il est donc évident
+ 256? .
trent dans la valeur trouvée par M. Plana (Compte rendu, n° x, 2°s4
et cette erreur résulte des nombres — 481 et— 1°77 qui
ar.
pour moi qu'il y a une erreur dans les coefficients zy či i qui.
“ a 3 J
1536 250
| ( 120 o }
dans les coefficients des: termes relatifs à l'argument er dans les ex-
pressions du rayon vecteur et de la longitude, et qui ont certainement be-
soin de correction. Dès qu'ils seront exacts, le résultat de l'analyse de
M. Plana sera, sans aucun doute, identique avec le mien, et l’on recon-
63.
naîtra en même temps que le terme — zg n° e* y? cos (agt — - ct). disparaît
de l'ex expression ‘du rayon vecteur.
» Je terminerai cette note en vous, iinitan é More une. cor-
rection importante que j'ai dù- faire subir au coefficient de l'équation an-
nuelle donné as M. Plana. Dans l'expression de la longitude, au lieu du
terme
1261
1e 3m + 3 mé + ES m + a.) da ( te e — s),
jai trouvé par mes cigale:
Teni 335 m? + L'an Re sin (mnt 4+- Tai,
» M. ann est Éarvenu de son côté au même résultat, et il wa an-
noncé qu'en le réduisant en nombre, la correction du coefficient de m‘
suffisait pour faire disparaître la différence de 5” à peu près, qu’on trou-
vait entre les valeurs numériques du coefficient de cette équation données
pat MM. Plana et Damoiseau, et qui avait été déjà remarquée » Je crois,
0 (Compte rendu; n°4, Se père. me FR trou-
vera a dans c cette communication S E
quigà l'av:
ves: que ele doute on avait fait agé jusqu’ CE,
joindra celui de servir de merilain aux résultats des géomètres ue se sont
ogopa avant moi de cette ne question, »
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Thermométagrephé métallique, F
5 M Séguier présente à l'Académie, au nom de M. Winner, un thermo-
métographe métallique. -orii
Deux appareils du même e genre ont nt déjà été exécutés par le même artiste :
L'un pour le Cabinet des Lı Mae de pr” à Altona , sur la de-
mande de M. Sc pegou “
<- L'autre pour Tokai de in par pr M. Bade. sur la « de-
mande: de M. le baron de Humboldt.
ce
bi
kilar)
PALÉONTOLOGIE. — M. Arago présente les ossements fossiles qui lui ont
été envoyés par M. Azéma , et qui proviennent des fouilles faites dans la
commune de Sauveterre, à une lieue S.-0. de Lombès ( département du
Gers). M. de Blainville fera prochainement un rapport sur ces pièces,
qui doivent enrichir la collection du Muséum d'Histoire naturelle..
MÉTÉOROLOGIE. — Résultats des observations météorologiques faites à Pile
Maurice pendant les mois de septembre et d'octobre 1836 , et les mois de
janvier et février 1837; par M. Jorien DesrarDins.
Lorsque les tableaux embrasseront une année entière, nous en donne-
rons l’analyse.
MÉTÉOROLOGIE .— Observations barométriques faites à Macao par M. CaLzéry,
missionnaire apostolique. ( Communiquées par M. Tesson, procureur
des missions étrangères. )
Nous reviendrons sur ces observations dès qu'elles auront été radis
cutées.
MÉTÉOROLOGIE. — Étoiles Jilantes de la nuit du 32 au 13 novembre ; extrait
d'une lettre de M. L, Roserr à M. Arago.
Pr A Gr d'observer en 5833; ‘à ne patins
| à s presque toute l’Europe, j'ai pensé qu'il
serait pas sans intérêt pour la Science d’avoir un nouveau document ma
contribuåt à faire connaître l'étendue dans laquelle le phénomène a été
visible, et je vous envoie en conséquence un extrait du journal météoro-
logique que je tenais dans ce pays.
» Maurice, 12 novembre 1832; à huit heures du soir, forte pluie indi-
quée par le mercure du baromètre qui pendant la soirée sé baissé d’une
ligne et demie; brise du nord-ouest, temps couvert une partie de la nuit;
le 13 vers trois heures du matin, calme, il ne restait que quelques nuages
très élevés et immobiles ; on apercevait dans toutes les parties du ciel où
il n’y avait pas de nuages, et surtout vers le zénith à quelques degrés dans
le sud, une grande quantité d'étoiles filantes qui traversaient le ciel dans
toutes les directions; le nombre en était si grand , qu’il était impossible de
les compter; leurs traces n'étaient pas en ligne droite comme celle des
étoiles filantes qu’on voit ordinairement ; elles décrivaient dans le ciel Led
sortes de courbes.
C. R. 1837, 2° Semestre, (T. V, N° 8.) 17
(Jaa)
» Ces météores lumineux laissaient. après eux une lueur bleuåtre qui
durait long-temps après qu'ils avaient disparu. J'en ai remarqué de très
gros dont la lümière donnait une ombre sensible; le phénomène était dans
sa plus grande force à 4 heures du matin; tjuelies instants avant le lever
du soleil on en voyait encore, mais en moindre quantité. Le mercure était
remonté à sa hauteur disais: le thermomètre de Réaumur était de deux
degrés plus bas que ies j jours précédents. n
INDUSTRIE AGRICOLE. — Substitution de la feuille de scorzonėre à la feuille de
múrier pour la nourriture des vers à soie.
MM. Morisset, Durand et de Clavaison transmettent quelques détails sur
une expérience qui vient d'être faite, à ce sujet, à Montpellier. |
Suivant eux, la culture du mürier né peut pas prendre, dans certaines
parties du midi de la France, une grande extension, parce que déjà plu-
sieurs espèces d'arbres, oliviers, amandiers; y occupent de grands
ces et fournissent une partie notable des produits agricoles de ces pays ;
mais l’industrie de la soie pourrait cependant y devenir très productive si
l'on trouvait à nourrir les vers au “ex Le de plantes herbacées. Or, les rela-
tions des voyageurs nous apprenant qu en Chine la feuille d’une plante
qui paraît être une espèce de scorzonère est quelquefois employée à cet
usage, on a été porté à faire les mêmes essais avec les scorzonères de nos
pays. L'espèce dont on s'est servi est la scorzonère d’Espagne, dont la racine
est déjà- none, comme aliment, et. qui ainsi se trouverait fournir un
double produit. -
Des expériences, à ce sujet ns été faites, il y y a Cpa N
o , mais sur des vers déjà & grands, et qui pendant leur Rester
âge a -Hourris de feuilles de mürier. A sa prière M. Durand, proprié-
taire Sua magnanerie, a recommencé les essais en nourrissant les vers
depuis leur éclosion jusqu’au moment de leur transformation, excl usivement
avec la feuille de la scorzonère.
-De 150 vers soumis à ce régime, 3 ak slaen sont morts pen-
ii le cours de léducation qui a duré 4o jours. Les cocons, disent les
auteurs de la lettre, ne différaient ni par le poids ni par l'aspect des cocons
produits par les vers nourris de feuilles de mûrier. |
Plusieurs de ces cocons sont nee à la lettre de MM. Morisset, de Clavai-
son et Durand.» iz- :.
(: 1237)
_mépecine. —Sur la constance des prodromes du choléra.
M. Fournier écrit relativement à un mémoire présenté par M. J. Guérin
etayant pour titre : De la cholérine considérée comme période d'incubation
du choléra. Fu vonz 2! y
M. Fournier croit avec l'auteur du mémoire;-que lecholéra est habituelle-
ment précédé d'une diarrhée non accompagnée de douleurs et à laquelle
cependant on doit faire la plus grande attention, puisque si l’on parvient à
l’arrêtér, ce qui se peut presque toujours lorsqu'on s’y prend à temps, on
est presque certain de faire avorter lamaladie.
ENTOMOLOGIE. — M. de Castelnau prie l'Académie de vouloir bien se faire
rendre compte d’un ouvrage qu’il lui a présenté, et qui a pour titre : His-
toire naturelle des insectes coléoptères. À
M. Duméril, à l'examen de qui l’ouvrage a été renvoyé, est prié de faire
un rapport verbal. ss
M. Beltrami adressé une réclamation relative à un passage qu'il croit à
tort avoir été inséré dans le Compte rendu des séances de l'Académie , pas-
_ sage qui se rapporte à certaines descriptions des prairiés de l'Amérique du
nord, pour lesquelles l’auteur de la lettre soupçonne qu’on a fait usage d’un
de ses ouvrages , quoiqu’on ne Pait pas cité. FPE
- M. Caré indique un mode de traitème ent qui lui paraît devoir réussir
daris iis cas de chole. ST EN SR hr EE
MM. Bastier, Beniqué , Moreau adressent chacun un paquet cacheté :
l’Académie en accepte le dépôt.
A quatre heures et demie l’Académie se forme en comité secret.
La séance est levée à'5 heures. - A,
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. À 2e
L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres :
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie Royale des
Sciences; 2° semestre, 1837, n° 4-
Lecons sur les Phénomènes physiques de la vie; par M. Macennir;
leçons 17 — 23, in-8°. | ena
-
( 124 )
Traité d Artillerie théorique et pratique; par M. G. Poser ; Metz, in-8°.
Cours élémentaire de Culture des bois par M. Lonexrz, complété a aprés
ses notes et publié par M. À. Parave; Nancy, 1857, in-6°. (M. Amge est
chargé d'en rendre un compte verbal. )-
Traité de diagnostic et dė Séméiologie ; par M. P. à Piornx ; 2 vol.
in-8°. (Cet ouvrage est adressé pour le concours Montyon. )
Sur la Cystotomie épipubienne, mémoire lu à l’Académie de Médecine ;
par M. Leroy p'Érouves; Paris, 1837, in-8°.
Notice sur les Plantes cryptogames à sauts à la Flore française; par.
M. C. Moxricne; brochure in-8°.
Mémoire sur le Poekilopleuron Bucklandii ( grand Saurien Lie: ; par
M. Eupes Desronccramrs; Caen, 18357, in-4°.
Galerie ornithologique des oiseaux d'Europe; par M. D'OR ; 24° li-
vraison , in-folio.
Éloge du Pasteur Oberlin; par M. Marat ; Épinal , 1832, in-8°.
Transactions. . . . . Transactions de la Société philosophique américaine
de Philadelphie; shévelle série, vol. 5, partie 3°, in-4°.
Ideal Section.. .. „Section idéale P portion de la croúte du globe
terrestre , destinée à montrer l'ordre dans lequel se sont déposées les roches
strat er , et leurs relations avec les roches non $tratifiées ; composée par
M. Ts. Wassrer; les plantes et animaux choisis et arrangés par M. le doc-
teur BucxranD, dessinés et gravés par M. J. Fiscuer ; 2 tableaux coloriés.
Naturhistorische Skizze..... Histoire d'une esquisse naturelle de la Li-
thuanie , de la V: olni et de la Podolie ; par M. E. seras; Wilna 7
15e, eds
Rapport annuel sur les Trave
nattrelle de l'ile Maurice ; par M. Joues DrssanDmis; à 1856, in-8.
Ja P ac > et des Sciences AGÇEFAOËROR ; D aaas année,
di ale de Pans: n° 50.
ee es Me: n” 87 et 68.
Presse médicale; tome 1*°, n° 59 et 60.
Écho du Monde savant, n° 82.
La France industrielle; n° 17, 4° année.
Es D E Re a A PE VS re =
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 7 AOUT 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS :
| DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
norane: — Vore e sur CHybridité chez Ta Fougères; aM 1 DE
SAINT- VINCENT.
.« En mentionnant dans l’un de mes anciens ouvrages ( Voy. Souterrain,
p.271) l’Asplenium Breyni de Swartz, je disais avoir de fortes raisons de
croire que cette plante était une ibada de l Asplenium Ruta- Muraria de
Linné, et de son Æcrostichum septentrionale, que les botanistes plus mo-
die ont senti la nécessité de transporter au même genre que la première.
Cette manière de voir n'avait pas fait fortune. Des savants, qui n’admettent
pas dans l'empire de la nature, où règne cependant une si prodigieuse va-
riété, d'autre véhicule que le pollen pour la fécondation des végétaux ,
doutèrent que toute union adultérine püt avoir lieu où n’existaient pas
nK étamines. Cependant M. Martens, habile botaniste, professeur de chimie à
r Université de Louvain, m’a généreusement fourni l’occasion de justifier la
réalité de mes prévisions, en m’envoyant la belle espèce hybride que vous
voyez ici vivante, et que par une expérience ingénieuse, ce savant vient
g’ ajouter à Taedabnkk série des êtres organisés, où la création , comme
la comprend le vulgaire, | ne l avait pourtant pas om — DES
C. R. 1837, 2° Semestre, (T. V, No 6.) e
(126)
» Les Antilles et l'Amérique méridionale produisent communément une
élégante fougère long-temps appellée Acrostichum calomelanos , mainte-
nant classée dans le genre Gymnogramma. Elle varie tellement par sa taille,
la forme ainsi que la dentelure de ses pinnules et son facies, selon les lieux et
les individus, que la figure qu’en donna Plumier (pl. 40), ne convient qu'à
très peu des échantillons dont les berbiers sont assez abondamment four-
nis. Langsdorf et Fischer crurent même devoir mieux rendre cés formes
habituelles, et leur planche 3° ne laisse rien à désirer. Je présente ici quel-
ques frondes desséchées de ce végétal, sur lesquelles on dirait que les
dessins des deux botanistes russes ont été faits, et que la suave blancheur
de la poudre argentée dont se couvre leur fat inférieure, rend si remar-
quables.
» Le genre Granges qui renferme plusieurs autres espèces : ainsi
parées, en compte aussi qu’on dirait être couvertes de poudre d’or. Entre
celles-ci brille le Gymnogramma chrysophylla de Swartz , dont Linné
v’avait pas fait mention, encore que le père Plumier l’eüt passablement
„décrite et représentée (Fil. Amér., p. 33, pl. 44). Ce Gymnogramma chry-
sophylla, dont je-vous montrerai également quelques frondes, a ses pin-
nules d’une toute autre forme, beaucoup plus larges que celles du
calomelanos ; autrement disposées , obtuses ou plutôt arrondies, elles n’en
différent pas moins par l'aspect que par la couleur. Fréquente à Saint-Do-
mingue , à la Martinique, à la Guadeloupe, et probablement sur la plupart
des Antilles, je ne l’ai jamais reçue du continent où je ne sache pas même
que elle ait été rencontrée par autun collecteur. | ee.
» La beauté ER RUE de ces deux £ gymnogram les a fait rech
| ; on est} si qu à Le y REETA seen Tans
aris les Ra mais elles n’y y prospérent pas, étant
é licates de leur nature. La dernière surtout ne s "y est jamais repro-
duite, et s’y étant au contraire plusieurs fois perdue, l'on n’est jamais sûr
de Ty conserver d’une année à l’autre, Ce fut à cause de la différence con-
sidérable de leur parure pulvérulente que M. Martens imagina de tenter
sur elles l'essai d’un rapprochement duquel si le moindre produit venait à ré-
sulter s Ja modification des teintes donnerait lx démonstration d'un intéres-
sant problème, par la même raison que le mulâtre produit du blanc et de
la négresse, participe de lą couleur de ses père et mère.
» Les individus des Gymnogramma calomelanos et chrysophylla cul-
tivés dans les s serres du Jardin des Plantes de Louvain > par M. Martens sé
et desquels ont été détachés les échantillons secs que je yiens de vous mon-
trer, ont donc été, pour ainsi dire, accouplés par les soins de mon” "savant
( r27 )
correspondant, et des frondes en ont été réciproquement secouées les uńñes
_sur les autres, à l’époque où la fructification paraissait le mieux dévelop-
pée; il en est heureusement provenu un croisement de qui les semis
produisirent entre autres le pied vivant apporté de Lonvain à Paris avec de
telles précautions par M. Stas, élève de M. Martens, qu'on ne s'aperçoit
guère qu'il ait fait près de 8o lieues dans une diligence,
» Le trop modeste créateur de cet élégant végétal proposait de ous
Hybrida ; mais comme il ne saurait plus être douteux que beaucoup d’au-
tres fougères seront reconnues poux des hybrides et qu’un tel nom con-
viendrait à trop d'espèces pour qu’on le restreignit à une seule, je désignerai
le nouveau Gymnogramma par l'épithète de Martensi; et n’y aurait-il pas
de l’ingratitude de la part des botanistes qui ne l’adopteraient pas?
» N'ayant voulu ‘constater par la présente notice que le fait de l'hybridité
dans les fougères, j je me bornerai à faire remarquer, touchant celle qui me
sert de prenve, que, de la taille du calomelanos à peu près, elle est plus
grande que le chrysoph iyllum, ses pinnules sont plus distantes êt plus pro-
fondément peine que dans les deux espèces dont elle provient; ces
pari tieso ont tplusi de ressemblance pour la age avec celles que Plumier a rē-
F; , qu'a or
y
E EE CU
jamais ` ves rés dè Tps dorée. Enfin, la nuance de la poussière e est intermé-
: eens i “A. "tre gs DE Sa Eya dé ET n
e qu'il y est påli par le mélange lar lá prémičře. Vous remar-
querez en outre que lee la culture du EPminog ramma chrysophylla est
si difficile, ainsi qu'il a été dit précédemment, celle du Martensit permet
d'espérer que la lignée ne s'éteindra pas : ses sores ou semences confiées au
terreau , ont germé avec la plus grande facilité, et ont abondamment re-
produit la plante, comme si, par leur développement sur notre hémis-
phère, elles y avaient acquis lindigénéité, qu ’on me passe cette expression,
dans la serre où les mirent an jour une mère et un père exotiques.
» Cependant, tandis que M. Martens faisait son ingénieuse expérience en
Eurôpe, la nature semblait la répéter de son ms dans kai savanes ‘et les
bois de la Guadeloupe où croissent confondues a calome
lanos et chrysophylla, dont je vous présente: des re qui m'ont
été”adressés par M. le docteur l'Herminier, ce savant : qui vous est avanta=
geurekin pur d'excellents travaux en zoologie et qui s'occupe aussi -
ir que, découvrait denii le Gymnogramma -
Marténsi, eue et mwen énvéyebt des frondes fort Dee conservées;
me demandait si elles n’appartenaient point à quelque espec
» D'après la découverte double, faite au nouveau monde mr eur
18.
( 128 )
l'Herminier et en Belgique par M. Martens, j je crois pouvoir conclure que le
Gymnogramma sulfurea des auteurs (Acrostichum sulfureum, L:), est
encore une hybride où la poussière ‘inférieure est d'une nuance citrine
pareilleà celle du Martensii et qu’on observe, mais plus. pâle encore chez
certains individus du calomelanos même, à feuillage plus étroit et dont
Linné fit cet Acrostichum ebenum regardé maintenant, Rares Yes pps
comme une cest variété d’une teinte dej jaune-serin.» =
GÉOLOGIE, — - Houille de environs de Mantes; communication Ide
8: DELESSERT. ‘a
« J'ai l'honneur de présenter à l'Académie des échantillons de ebon
de terre, qui-ont été trouvés à St-Martin:las Varenne; près de herbe aux.
environs de Mantes.
< » Depuis long-temps on connaissait APE de de cette mine qu on ap-
pelait la Désirée, et en y faisant des fouilles on y avait troûvé plusieurs
couches de terre bitumineuse, mais on mettait en doute qu’elle püt renfer-
mer de la houille, Le célèbre Dolomieu se rendit, en 1792, sur les lieux
pour l’examiner; et il fit insérer dans le 9° numéro du durant des Mines.,
une description détaillée et fort intéressante de cette localité qui paraît
avoir éprouvé des bouleversements très remarquables. Par suite de ces
observations, Dolomieu finit par conclure qu'il est MRKA d'y trouver
de véritable le charbon. |
T Une opinion aussi imposante se op
amieun, a sans, doute |
SN vec: opte micat, de son
: > quelque temps, un ue ouvriers su ma + MR Les sieur
Desgranges, demeurant à Saint-Martin-la- Varenne » près de Mantes, m'an-
. nonça qu'il avait trouvé dans cet endroit du véritable charbon de terre d’ex-
cellente qualité.
» J'y fis d’abord peu d'attention, mais comme il m'en rappi: quelques
jours après, de forts échantillons, je crus devoir y envoyer quelques
sonnes de l’art, et je priai M. Garnier, ingénieur des mines du. rie
du Nord, qui connaît parfaitement les mines de charbon d’Anzin, de la
Belgique et de Montrelais: r Qy accompagner un autre ingénieur,
M. Brunnen. Ils visitėrent avec soin l'endroit qui leur fut indiqué; ils y
mirent d'autant plus d'intérêt; qu’ ils savaient que les géologues les plus
…instruits assuraient que, d’après la nature du terrain, il ne pouvait pas recé-
lerde véritable charbon. MM. Garnier et Brunnen passérent plusieurs jours
( 129 )
à lever des plans, à dessiner les coupes des terrains , et ils rapportérent
de très gros échantillons d’ sacbllent charbon i ils. ARE: extraits. eux-
mêmes des filons.
» D’ pe leur rapRPrÈeS pe me: e.disposais à faire faire de pas G fouilles
pour m’assurer de la q é de charbon qu’on-pourrait en tirer. Diverses
circonstances m'ont empêché de donner suite à ce projet; mais ayant appris
dernièrement que d’autres personnes s’en occupent, qu'elles ont acheté
des terrainsets se:proposentde faire des sondages, je crois utile dë présen-
ter à l’Académie des échantillons da charbon de terre et des terrains qui
l'entourent, an dessin représentant les filons d’où on a extrait ce charbon,
et le rapport qui a été rédigé dansle temps par M. l'ingénieur Garnier.
» Ce rapport, que je vais lire à PAcadémie lui donnera une idée de
la singulière DETTE de la colline dans le sein: Les haeie se trouve
le charbon. »
No otice sur un pe ste de houille, près le village.de St-Martin-la-Garenne,
département dè Seine-et-Oise et sur les particularités g“ il présente; par
> M. F. Garnier, ingé nieur des mines.
« « Le gisement e7 la houille BE cette notice fait mention est. tellement
re eta: si peu g Lanilogis, ave, is que Jon a ja présent
toutes les particularités, il n’en ur moins susceptible < de er aire
de longues contestations entre les personnes dont les études se sont exclu-
sivement dirigées vers les sciences naturelles.
» Cette houille se trouve au-dessus et un peu à l'ouest sA village de.St-
Martin-la-Garenne, situé à deux lieues environ au nord-ouest de Mantes,
sur la rive droite de la Seine, et repose immédiatement sur une. couche
Ë argile plastique grisâtre et quelquefois verdâtre, que recouvre le calcaire
marin inférieur des environs de Paris. Si, à partir du village de Vétheuil,
. peu éloigné de celui de St Martin ,„ on se dirige jusqu’à celui.de la. Roche-
Guyon, on voit ce calcaire marin constamment superposé à la craie, qui
_s2 relève peu à peu et qui forme ensuite à elle seule toute la partie supé-
rieure du sol de la vallée de la Seine jusqu'à Rouen. Cette craie, dont les
premiers affleurements au jour ne se font remarquer qu’ après le village s de
Vétheuil, s'enfonce, à païtir de ce village et en revenant vers St-Martin;
au-de SOUS des, terrains de calcaire grossier et d argile: plastique, € me ag
_ parait plusq que dans quelques. points | du bassin-de Paris.
.» En partant c du village de Saint-Martin pour s s'avancer "vers le AIS
{ 130 )
on s'élève peu à peu, ét après un quart d'heure de marche, on arrive sur la
sommité d’une montagne assez élevée, dont la direction est à peu près
du nord-est au sud-ouest. Cette sommité se présente sous la forme d’une
crête déchirée du côté de la Seine, et cet aspect provient de ce. st
partie de la masse s’est renversée sur le penchant.de la
» Ge boules entest complet, et l’innombrabl sillon de
toutes formeslet:de toutes dimensions qu’on rencontre en. attestent l’évi-
dence: IL est même. certain que la forme de cette crête variera encore; car,
à très peu de distance de la ligne ondulée: eu ha sine passe cre=
vasses d’une assez grande étendue en I x se font r sur la
sommité: de la montagne , et sans doute qu ellés doueront lieu; tôt ou
tard, àd de e è
» Quelles que soient, au reste, les:iċauses- poisse, je” Re
ceux qui existent, leurs effets bien visibles se sont bornés aux bouleverse:
ments des parties de ce calcaire-marin, et tout fait même présamer que ces
effets n’ont eu qu'une’tr ue influencë sur la eg pie ps
rieure de l'argile plastique. =“ : |
» C’est immédiatement sur cette “gite que se: trowre. “déposée la subs-
tance charboneuse qui fait l’objet de cette notice.
>» A quelques pieds au-dessus de l'endroit où la partie supérieüre du
banc ‘d’argilé se montre au jour, nous avons fait enlever le sable et les
pierres qui s'étaient écroulés , et ce banc a été mis à découvert sur six ou sept
pieds carrés; mais s avant de le re nous avons trouvé immédiate-
ment posé sur Jui u he de substanc ns
la masse ne présentait aucune cor ét ee G s te s Stå
ne et torsd ri
me molécules; elle ava Braon Stiena A ébhbave TEREE des
doigts. Dañs w parties visibles de cette couche nous avons trouvé quel-
ques morceaux de bois pétrifié auxquels adhéraïent dés parties noirâtres
qui présentaient parfaitement l'aspect le la mati matière ‘charbouneuse onne ;
sous lenom de lignite.
» Jasqu’alers, cette couche de substances vůgititis pises à Veit Sr
où moins parfait i de lignite, m ne +o offrait rien d’éxtracrdinaire, mais en.
s'avançant à p t de deux pu ‘trois pieds sous les dé-
bris: a roches è supérieures, cette couche présentait spe autre substarice
nalogie a À
quelques variétés: de hole dKnzin, ; dé Montrelais, dé pays de Galles, gpl
En avançant toujours, tes morceaux de cette houille devenaient plusabon-
(13)
ts, et paraissaient former, conjointement avéc les substances passées
a} - de lignite, une couche dont l’inclinaison pend vers le sud-est. Mal-
heureusement nous n'avons pu faire continuer ces recherchés, parce que
quelques. minutes après que. nous ‘eûmes. fait retirer les. oùvriers, des
quartiers de rochers et une assez, grande quantité de sables s’écroulèrent et
firent disparaître toute trace d’excavation. Il est d'autant plus fâcheux que
cet accident soit arrivé que, dans la partie excavée la plus avancée, la
couche -de ones se pt Bt sous ung épaisseur de vingt pouces au
moins, -
» Les faits. que nous. venons de rapporter sont très intéressants pour le
nt en çe qu'ils tendent à prouver que, par suite du développement
d’une fermentation bitumineuse ; les substances végétales passent, par de-
grés insensibles , à la houille, et que, lorsque ce développément-est com-
plet, la substance végétale a acquis toutes les propriétés de ce combustible
minéral. Les morceaux que hous avons trouvés à Saint-Martin se vollent
en effet au feu, ne dégagent point d'acide pyro-ligneux, ni d’odeur forte et
pénétrante comme les lignites, produisent à la distillation un çoke d’une ex-
cellente qualité, qui doit: étre classé parmi ceux qui sont désignés sous. les
noms de cokes coagulés ou frittés, et enfin donnent vie quantité assez
considérable de bitume. Or, comme ces cara uent exclusive-
: ment les. houilles des lig ites, nous devons n nécessaire ment en conclure
ms provenant de Saint-Martin Sont, dans toute l'étendue
de l'expression, des koae parfaitement HAE |
» Ces premières tentatives doivent être continuées pour savoir si cette
couche a de l'étendue, ou si elle se réduit à un simple dépôt ou amas. Dans
le cas où elle nr donner lieu à une exploitation productive, il serait
alors nécessaire, comme la rss horizontale qu’on aurait l'intention
d'ouvrir à lendroit même où ces recherches ont été entreprises,
présenterait des difficultés : à exécuter, d'entreprendre, à une centaine de
pieds environ en arrière de la première excavation et vers le- sud-est,
un sondage ou un puits dont la pronar serait ẹnviron de 6o à. Bo pieds.
Il est bien probable que ces travaux n’exigeraient pas une dépense ‘de plus
de 8 à o cents francs, et qu’ils conduiraient à faire acquérir des notions
exactes sur l'étendue, l'épaisseur et la nature de cette couche cha rbonneusé,
pu ouate ss apana pmu; aS d'émettre aucune ôpi
Fonte
Masdhehosshenmétitén tone d ètre entreprises, | et. Yon ned i
ment être TE: ee les Rs i Do-
lomiet;. RE us as sfournal:des: Mines eo. CU
LA
( 532 )
il conclut qu l y aurait démence: à rechercher de la a houille près le village
de Saint-Martin:la:Garenne: Ce naturaliste n'ayant pu | se procurer, en se
rendant sur les: lieux ;: les. échantillons que nous-mêmes nous y avons re- .
cueillis, il ma pu être conduit aux conséquences as re bai dé-
duire des faits dont nous garantissons l'authenticité." + :
» Onsent tome Pimnportapriitan e mine de chatbot matkii vibes aë |
Pari les bords de la Seine; mais, is, malgré les nombreux échantillons
qu’on en a déjà extraits, je suis loin de croire que l'on puisse espérer d'en
trouver des Res. suffina] pour Fexpioiter i avec nn est-ce
ire sous l le rSppor rt sc que que sous le rappor t'industriel, qu'il est
Er Fe uilles bi 25 RA En expliquer
Lise VUE 4 VTESLL z $r
d’une TES Setiiisthte Vexiéténce: sidans caries localité, d'une quantité
assez considérable d’excellent charbon. » Fa EEn E
cume. — | Recherches, elingis sur 5s ibia; par M. Caevreut.
Sent mes oe DO i CINQUIÈME MÉMOIRE, + |
Des oanioiain Dates, le rocou , le carthame , orséille, Pacide sufe-indi.
_gotique ; l'indigo, le bleu de Prusse , le campéche ;le brésil, la cochenille, le quer-
citron et la gaude fixés sur les étoffes de coton, de soie et de nie aret de la
pes de la chaleur et des agenis atmosphériques. à Lure
c, Supplément, page 167, l'extrait de ce mémoire.
Sos Notë iiis: le- “Bohon Upas -de Java; par.
FETE siei o aa RS hs
et d n Saaga
eux u Bohon-Upas, M. de Freycinet. étant à portée. de
voir, : à ce sujet, ks nouveaux renseignements auprès d'un: Français i instruit,
| Aer fui, a pi A Rent a 17 ans dans Pile de: Java, en a
note; T + n
| M di. de fait h RS Fkcadén hé sn ra pass Proba-
bilité des jugements en matière criminelle et en Buum civile, : + ès
: L'Académie ser PP ay dit-il, qüe je Pai d ja entr t de mès re
cherch éface du mémoire dans lequel j'en dvais'ednsës
né les ré sultats à été imprimée dans le tòme I* des Comptes rendus de nos
;
: ( 133 )
séanges (14 décembre 1835). Depuis cette époque, de nouveaux documents
ont confirmé les premières données de l'observation et les conséquences
que J'en avais déduites. J'ai conservé à l'ouvrage, devenu beaucoup plus
étendu, le titre primitif de mon mémoire.
M. 4. de Saint-Hilaire présente une seconde édition de deux Mémoires
sur la famille des résédacées, qui avaient été imprimés parmi ceux de
l’Institut ; le deuxième mémoire , dans la nouvelle édition, est augmenté
d’un grand nombre de notes.
M. Moreau de Jonnès présente, au nom de M. le Ministre des Travaux
publics, de l'Agriculture et du Commerce, le premier volume de la Statis-
tique de la France : territoire et population.
RAPPORTS.
Rapport de la Commission chargée, sur l'invitation de M. le Ministre de la
Marine, de rédiger des instructions pour les observations scientifiques
à faire pendant le voyage des corvettes de l'État YAstrolabe et la Zélée,
sous le commandement de M. le capitaine Dumont D'URVILLE.
(Commissaires, MM. de Mirbel, Cordier, de Blainville, de BE Fe
z T pey EPR AEE #3 D
-Paade Ta séance du 24 avril AA a reçu de M. le Mi-
nistre de la Marine une lettre dans laquelle il demande des instructions
scientifiques pour une nouvelle expédition de circum-navigation que doit
commander M. le capitaine Dumont d'Urville. Ce sont ces instructions
que la Commission nommée et composée de M. Savary pour la physique
générale, de M. le capitaine de Freycinet pour la géographie et la navi-
gation, de M. Cordier pour la géologie et la minéralogie, de M. de Mirbel
pour la botanique, et de M. de Blainville pour la zoologie, a Jeria de
lui proposer pour être transmises au Ministre.
Si l'expédition avait dù: être entièrement scientifique, si elle avait eu
exclusivement pour but de compléter les lacunes qui restent encore à
emel dans beaucoup de questions de physique générale, de géographie et
d'histoire générale du globe , il est à peu près indubitable que le plan dë la
campagne aurait pu être conçu d’une manière différente, c'est-à- dire e qu'elle
eùt été plus spéciale, plus limitée, et par conséquent plus certaine
utile; mais, d’après l'itinéraire adopté et que T Acada n’est pas a i
C.R. 1837, 2° Semenre. (T. V, N6) ~ ng
( 134 )
juger, il n’est pas moins hors de doute que les sciences naturelles au moins
peuvent en espérer des avantages nombreux , surtout si l'exploration
du détroit de Magellan a lieu comme Findique le projet, d'après l'ar-
ticle du Moniteur en date du 5 avril, et auquel la lettre du Ministre
nous renvoie. En effet, les iles Salomon, le détroit de Torrès, la Nou-
velle-Guinée, Midas que l’on se propose d’ explorer : avec soin, n’ont
été jusqu'ici étudiés que fort mal, ou d’une manière très incomplète.
» Toutefois, avant que chaque drb de la Commission expose les
desiderata principaux de la partie dont il est chargé, nous devons dé-
clarer d’une manière générale que nous n’avons pas grand chose à ajouter
aux instructions qui ont été adoptées par l’Académie pour le voyage de
la Bonite. Nous aurions seulement désiré qu’il eût été possible que lad-
ministration du Muséum d'Histoire naturelle eût mis à la disposition du
commandant et des personnes chargées des observations d'histoire natu-
relle, deux de ses employés, l’un jardinier, pour la conservation des
plantes vivantes et graines , l’autre préparateur, pour celle des animaux
recueillis, En effet, dans ces sortes d’expéditions de circum-navigation, né-
cessairement de longue durée, il ne suffit pas d'observer, de recueillir, de
ramasser souvent avec berutoup de peine un grand nombre de produc-
tions naturelles, ce que feront, nous n’en doutons pas, MM. les médecins
de la marine avec leur zèle accoutumé et que nous nous plaisons à recon-
naître; mais il faut encore préparer pour la conservation et disposer pour
le transport, ce qui demande des connaissances RASE que l’on ne
peut exiger que des gens du métier. i
» Quant aux moyens de salul rité i nserva
des “dors As adé eu Le que tout « ce » qui était conve-
%
a te
prévenu; cependant elle croit devoir, pour la sûreté des
3 S dans les régions voisines du pòle, faire quelques obser-
vations dont M. Arago a parlé dans la dernière séance, et. en prenant
pour guide le mémoire que cet académicien a inséré dans la Connais-
sance des Tems pour 1827. »
Instructions relatives à la Botanique et à la res: rédigées par
M. pe Merr.
« La végétation de la plupart des terres que. toucheront les bâtiments
Pr et la Zélée, est absolument inconnue des botanistes. Nous ne
pouvons donc indiquer sur quelles classes de végétaux l'attention de
MM. les médecins chargés de la récolte des objets d'histoire naturelle,
devra plus particulièrement se diriger, Mais » Par cette raison même, nous
( 135 )
pensons qu’ils feront bien de recueillir toutes les espèces qui se présente -
ront à eux, à moins qu'ils n’aient la certitude que nous les possédons
déjà. Ilest fort à désirer que les explorations ne se bornent pas aux côtes
toutes les fois que l'intérieur des terres sera accessible. Dans des îles d’une
même mer , situées sous lamémelatitude ou sous-des latitudes voisines, Ja
végétation varie peu sur les côtes, mais il n’est pas rare qu’elle offre des
différences très notables pour le botaniste qui pénètre plus avant. C’est là
que la Flore de chaque île se montre sous ses véritables traits.
» Les échantillons d’herbiers, autant qu'il sera possible, devront étre
récoltés en fleur et en fruit. On les étiquètera.et l’on indiquera le pays où
chaque espèce aura été trouvée. Si ce sont des espèces ligneuses, on rap-
portera des tronçons de tige pour faire connaître la structure et le grain
du bois. Ces tronçons porteront. des numéros correspondants aux échan-
tillons d’herbiers. Nous ne nous étendrons pas davantage sur ces détails,
les Znstructions publiées par l'administration du Muséum d'histoire natu-
relle, étant entre les mains de MM. les collecteurs.
_» À son début, d’après les ordres donnés par łe Gouvernement, l'expé-
dition se rendra aux terres de Sandwich et de New-Shetland. Là, malgré
la rigueur du climat, il y a pour les plantes «ne saison de germination et de
développement. Cette végétation, qui, si nous en jugeons par des relations
bien vagues ER E . TE rs © 3 ST Ce 4 ble 5 èces à l sa" Te AR
ries
z pS PS E a~ OT NE
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MOA 25 E A à E E D FPE aa 2 Ps ga Bi i + Be a A à
i OC VETIILALIEC
— F = ; à en Lea i ES: t LE 4 à
importance par la latitude de sa station sur notre globe, puisqu’elle offre les
types végétaux les plus voisins du pôle antarctique, dont jusqu’à ce jour les
navigateurs aient signalé l'existence. C’est pourquoi nous faisons des vœux
pour que la saison permette de récolter les moindre plantes de ces terres
australes. ja
» Le passage de l'expédition par le détroit de Magellan nous fait es-
pérer des notions plus étendues que celles que nous possédons sur la
Flore des côtes de la Patagonie et de la terre de Feu. Forster et Commer-
son , qui ont touché ces terres, n’en ont rapporté qu’un très petit nombre
d'échantillons d'herbiers, parmi lesquels on remarque une espèce de hêtre
qui s'étend en vastes forêts sur toutes les côtes, et une primevère qui dif-
fère bien peu du primula farinosa de nos montagnes alpines. Ces indita-
tions, jointes à ce que nous ont appris MM. d'Urville et Gaudichaud, deda
végétation des îles Malouines, semblent annoncer une Flore qui aurait
beaucoup d’analogie avec celle de l'Europe septentrionale. Considérée
sous ce seul point de vue elle serait déjà très digne d'attention.
= sé
(:136 :)
» Chiloé est une terre nouvelle pour: nous. Valparaiso nous est mieux
connu, et pauelant ibne faut pas négliger ( d’: 'y révolter: des échqntilonss
:» Nous n’avons à donner aucune inst t cette lon-
gue série d'îles de la Polynésie que visitera l expédition. Nous en igeorons
complétement la végétation; mais il est très probable que lherbier qu on
‘en rapportera contiendra beaucoup g espèces intéressantes, e€n:supposan
toutefois que loù ne se borne- pasà parcourir les plages. |
» Il en est de même de la Nouvelle-Guinée, vaste terre qui n'est guère
-encore citée par les naturalistes que pour spirer l'ennui qu'ils éprou-
vent de ne pas la mieux connaitre.
» Les côtes occidentales de la Nouvelle-Hollande ont tété beaucoup moins
fréquentées que les côtes orientales. Il conviendrait donc de faire tourner
au profit de la botanique, la visite de l’expédition à la colonie queles An-
glais ont établie près de la rivière des Cygnes. Qn y verra sans doute quel-
ques-unes des espèces découvert , sur différents points de la
_eôte occidentale, par R. Brown, “'Labillardière, pes et celles que le
baron de Hugela récoltées, en 1833, sur les bords inêmes de la rivière des
Cygnes et dans les monts d’Arlington où elle prend sa source. Mais en diri-
geant les herborisations vers des points plus reculés, il est impossible qu’on
ne trouve pas, mélées à ces plantes déjà connues, beaucoup d’autres es-
pèces dont les botanistes ignorent encore l'existence. Remarquons que,
d’après ce que nous savons des côtes occidentales et orientales de la
Nouvelle-Hollende, nous sommes en droits de pneus Es que les deux
<» Duran ne Een Tori, rien ne sera a kale, ce Dot.
“que de pénétrer dans l’intérieur des terres, et d'y faire une. ample récolte.
Cette contrée est riche en plantes. qui se nateaiseragt.s un jour dans nos
climats méridionaux. `
.» Mais c’est surtout de la Noërallo-Létasie: que nous attendons une
moisson d'autant plus précieuse que les deux grandes iles qui la com-
posent. sont moins connues, que les latitudes-sous lesquelles elles gissent
indiquent des températures analogues à celles de l'Europe, et que deux
mois entiers seront employés à leur exploration.
» Les trois mois consacrés à la visite des îles Niouba, Mitchell, Peister,
Saint-Augustin, Marshall, les Carolines, ne devront pas être stériles. Voilà
encore des terres qui, jusqu'à ce jour, m'ont, rien produit pour.. la
botanique.
( 437 )
» Autant on en peut dire de Mindanao et de Bornéo.
» Si, dans la route que suivra l'expédition, depuis les côtes du Chili
jusqu’à celles de la Nouvelle-Guinée, et depuis la terre de Diemen et la
Nouvelle-Zélande jusqu'aux Carolines, les circonstances permettent, que
MM. les collecteurs étendent leurs, herborisations, nous avons tout lieu de
croire que quelques espèces ramassées au hasard ne seront pas l’unique
fruit de leurs recherches. Sans doute ils saisiront avec empressement une
si belle occasion de recueillir de nouveaux faits sur la distribution géogra-
phique des plantes, partie bien importante de la phytologie, puisqu'elle
se rattache non-seulement à la physique du globe, mais encore à l’histoire
des diverses races de l'espèce humaine. Ils rechercheront donc, dans cha-
que localité, les plantes qui donnent à la végétation une physionomie
particulière; ils prendront note de la nature du sol où elles croissent; ils
mesureront la hauteur de leurs stations au-dessus du niveau des mers.
» Partout où l’on verra l'homme travaillant la terre pour en tirer
des récoltes appropriées à ses besoins, la forme des instruments áratoires ,
les soins donnés au sol, les plantes mises en culture , les produits obtenus,
dévront être l'objet d’un sérieux examen, Cette revue agricole se fera dans
les établissements hollandais . et anglais, avec non moins d'attention que
dans les établiss: ènes. Rien ne sera ag pones RESF UNE
mes dose
O
relatifs aux t
dé ces animaux, entreprise i sur une “échelle a aussi Kpa, ‘dans un à pays. ve
le sol paie une si faible redevance qu’à peine faut-il en tenir compte.
» Il ne suffit point de faire des herbiers, d'indiquer l’origine de chaque
échantillon , et de prendre des notes sur les espèces les plus remarquables,
il faut encore récolter des graines, et mème, s’il est possible, s'occuper de
la transplantation en Europe de plantes vivantes. À son retour, la Zélée ne
pourrait-elle pas nous rapporter quelques espèces ligneuses, ne fût-ce que de
celles qui croissent à Amboine (1)? Parmi les graines qu'elle recevrait à
son-bord, nous aimerions à trouver celle du hêtre antarctique de Com-
merson, celle du hêtre que Cunningham a découvert à la terre. de Diemen,
celle du lin de la Nouvaio se que nous ne parvenons à multiplier ve
(1) Le retour de la Z'élée, lorsque l’expédition aura atteint environ la moiuéd
course, nous donné l’espoir que les collections déjà faites arriveront en France: en bon
état. Moins sera long le terme qui s’écoulera entre l'époque de la de de
l'envoi, et phis la conservation des objets-sera probable. Toute occasion sûre : Jesfaire
parvenir promptement ne doit donc pas être négligée. 5 que
(138)
par drageon, et qui, tôt ou tard, sera cultivé avec avantage dans les contrées
méridionales de la France, et sans doute aussi, en Espagne et en Italie.
Dans l'intérêt spécial de la botanique, tout envoi-de graines sera bien
accueilli ; mais on comprendra que les espèces que nous priserions le plus .
seraient celles qui joindraient au mérite de répandre sur la science des
lumières inattendues, celui non moins grand de satisfaire quelque: besoin
de l'humanité, et de se BADOR sur nôtre terre comme sous leur ciel
natal. `
» Apiirefoiši; dans les voyages de =: cours, il était très difficile. de
transporter au loin des végétaux vivants. Tout se réunissait, hommes et
choses, pour les faire périr durant la traversée, et, à leur aisi , il falait
payer des frais considérables sans le moindre dédommagement: Cette triste
expérience, trop fréquemment répétée, avait décidé l’administration du
Muséum d'Histoire naturelle à ne plus demander que des graines à ses cor-
respondants d'outre-mer; mais ce moyen de multiplication, qui n’assure
que de tardives jouissances , avait: aussi ses chances fâcheuses : beaucoup
de graines s’altéraient avant d’avoir atteint leur destination. Aujourd’hui,
des procédés aussi simples que sûrs nous permettent de faire venir des
contrées les plus reculées des graines et des végétaux, avec la med
que le grand nombre arrivera en bon état.
» Voici ce qu'a imaginé le jardinier anglais Luschnath. Il met au fond
d’une forte caisse, dont toutes les pièces sont jointes de telle sorte qu’au
besoin ele tiendra Teau, une couche de terre argileuse (1), réduite en
pâte très humide, et il place horizontalement dessus, les unes à côté des
autres, de jeunes plantes ligneuses dont il a retranché toutes les feuilles.
Il étale sur ces plantes une nouvelle couche de terre argileuse, épaisse et
comme la première; il la bat fortement avec un large maillet. de
Soes à cette fin d expulser l’eau et lair superflus, et de ne laisser aux
plantes tout juste que l’espace qu’elles peuvent remplir; et il continue
alternativement des plantes ét des couches d'argile, jusqu’à ce
que la caisse soit parfaitement pleine, ayant soin toujours de comprimer
à es * de ne chaque couche d’ agilos enfin il Saia la caisse hermé-
» M, Fischer, d Lrercnr du Jardin impérial de S .-Pétersbourg , NOUS écri-
ns
(1) Comi ila mest rien moins que sûr its durant le voyage, MM. les collecteurs
trouvent de la terre argileuse là où ils pourraient en avoir besoin, nous pensons qu’il
serait prudent d'en faire une provision à bord. La quantité nécessaire n’est pascatièr
considérable pour qu’elle devienne un embarras.
(139 )
vait l'an passé : « Des plantes ligneuses disposées -selon le procédé de
» Luschnath, qui ont été envoyées de Rio de Janeiro à Saint-Pétersbourg,
» ÿ sont arrivées vivantes en majeure partie, après une navigation de
» plus de cinq mois, et nous avons obtenu ainsi. des espèces qui avaient
»_ péri étant emballées de la manière ordinaire. ». |
» Cette méthode est également applicable aux graines. On les dispose
par lits, sur des couches d'argile, et l’on a soin de les placer à quelque dis-
tance les unes des autres, afin que si, comme il n’est pas rare, elles com-
mencent à germer pendant la traversée, elles ne se nuisent pas mutuelle-
ment, Par ce moyen, des graines de beaucoup d'espèces d'arbres ou d'ar-
brisseaux, qui sont connues pour perdre très promptement leur propriété
germinative, arrivent vivantes en Europe, et y -prospèrent si elles sont
Soignées convenablement (1). :
» On peut, dans la même caisse, faire voyager à la fois des graines et
des plantes.
» Un autre appareil, inventé pour le transport des plantes par le doc-
teur Nath. Ward, de Londres, offre encore plus de chances de succès
que celui de Luschnath; mais il ne remplit sa destination qu’à la condi-
tion que, pendant la traversée, il restera exposé à l’action de la lumière
et n'éprouvera aucune avarie grave. Cet appareil, que nous appellerons
serre de voyage, consiste em 1 ne caisse allongée, surmontée d’un toit
vitré, formé par deux châssis ajustés de manière à faire un angle aigu.
Les deux petits côtés de la caisse dépassant sa base de deux à trois centi-
mètres, servent de support à tout l'appareil; et, s'élevant en angle aigu
au-dessus de louverture de la caisse, ferment les deux côtés du toit. P'un
des chässis. est à poste fixe; l’autre, retenu par quelques vis, se place ou
s’enlève à volonté, mais il doit fermer exactement la boite tant que dure
(1) Iest probable que ce procédé ne convient point pour des graines fines dont
l'embryon est nécessairement très délicat. Cependant on peut employer, ne fût-ce que
comme essai; mais, dans ce cas, on fera une double provision de ces graines; Fes unes
seront traitées à la façon de Luschnath, les autres seront mises avec du sable très fin et
très sec, dans des fioles fermées hermétique Un.
Quant aux graines d’un certain volume, il paraît bien qu’il y a tout profit à les faire
voyager dans de la terre argileuse. Ce moyen est recommandé surtout pour les graines.
de palmiers, de laurinées , de sapotées , de lécythidées, de chêne, et, en général, our
toutes les graines oléagineuses qui s’altèrent à Pair libre plus promptement que
beaucoup d’autres. On doit encore l'employer pour les graines qui ne germent qu’ pee
un long séjour en terré; ce -sont celles-}à qui s’accommoderont le mieux du” régime
prescrit, As ceddin
RSR E
(140)
le voyaže : alors la parfaite clôture de toutes les parties est de rigueur.
Des traverses en bois, de quatre à cinq centimètres de large, à la distance
l’une de l’autre de sept à huit centimètres, s'aj astent avec la partie infé-
rieure et supérieure de chaque châssis, et servent à la fois à lui donner
de la solidité et à soutenir les verres, qui sont petits, très épais, à recou-
vrement comme che wes dun toit, et mastiqués dans toutes leurs join-
tres- pmi a
» La sien des serres dan voyage peut varier, mais pour qu'elles ne
gênent point les matelots dans l’exécution des manœuvres, ce qui finale-
ment compromettrait existence des plantes, on a soin de les réduire à de
petites dimensions. On y trouve d’ailleurs cet autre avantage qu'il est plus
facile de les rendre imperméables à lair et à l’eau. Généralement parlant,
les plus grandes dimensions qu’il convient de leur donner, sont les sui-
vantes, et peut-être vaut-il mieux rester un peu au-dessous de ces mesures
que les dépasser.
9 décimètres de longueur.
7 » de hauteur.
5 » de largeur.
» La profondeur de la caisse , abstraction faite du toit, ne peut guère être
moindre de 2 décimètres 6 centimètres, quelles que soient les dimensions
de Pappareil.
» Il est bien entendu que les planches qu'on emploiera, seront d’un bois
solide et sec, et qu’on les ajustera avec le plus grand soin. Onlles recouvrira
en dehors de plusieurs couches de couleur à l'huile. Des poignées de-fer.qui
tourneront dans des pitons ,serontattachées solidement aux deux petits cô-
tés, a la hauteur de 3 décimétres environ. Les deux chässis vitrés seront
mis chacun à labri des accidents, sous un fort grillage à petites mailles,
soutenu par plusieurs tringles de fer assez épaisses pour résister à des
chocs d’une certaine rudesse.
» Quand on veut garnir la serre de voyage, on enlève le châssis mobile,
; où met au fond de lacaisse une épaisseur de 3 à 4 centimètres de terre argi.
d uelle a été d’abord humectée, malaxée, battue, et ne contient plus
d’eau sensiblement mouillante ; et lon couvre cette couche d’une terre
de bonne qualité, ı ni trop forte ni trop légère et bien ameublie. Les végé-
taux sont placés dans ce sol, tantôt à racine nue, tantôt à racine en motte
revêtue de mousse the, que maintient du jonc ou de la ficelle, et tantôt
dans des pots. La première pratique ne convient qu'à des pani grasses
qui reprennent facilement après avoir été privées de terre pe ndantun assez
(141)
long temps. La seconde est bonne pour toute espèce de plantes ligneuses.
La troisième semble pourtant mériter la préférence si l'emballage est fait
avec de telles précautions, que les pots ne puissent s’entrechoquer et se
briser. Pour éviter ce danger on les retient, ainsi que la terre qui les isole
les uns des autres, au moyen de petites traverses garnies de mousse et fixées
par les deux bouts à la paroi de la caisse.
» Ainsi disposées et abandonnées à elles-mêmes , les plantes à l'abri de
la sécheresse et de l'humidité, voyagent pendant très long-temps, chan-
geant de latitude et de climat, sans que leur santé soit sensiblement af-
fectée. Elles sont dans un état que l’on pourrait dire stationnaire. Il-semble
que chez elles la nutrition et la déperdition soient égales. La Tespimation
continue; les parties vertes conservent leur couleur, mais il n’y a “de
g acéroissement notable.
» Depuis- plusieurs années, des envois faits de Londresà Calcutta et dè
Calcutta à Londres ont réussi au-delà de toute espérance.. MM. Loddidges
frères qui possèdent à Hackney , le plus riche jardin marchand qui soit en
Europe, expédient sans cesse à la Nouvelle-Hollande, à la terre de Die-
men, aux Indes-Orientales des boites vides qu’on leur expédie pleines.
L'administration du Muséum d'histoire naturelle elle-même vient de re-
cevoir pour la première fois, une de ces caisses dont elle est zedevahle à àla
bienveillance éclairée de eM. Wallich, directer ja Gette
3 ze précieuses, qui ne paraisse nt guère plus
fatiguées que les ttes que nous retirons des serres au retour de la belle
saison. Cependant la traversée avait été de huit à neuf mois. L'administra-
tion a renvoyé immédiatement à M. Wallich, en échange, dans une caisse
faite sur le plan de la sienne, des végétaux Je l’Europe australe et des con-
trées chaudes de l'Amérique. A l'exemple du jardin du Roi, la famille Cels ,
dont le zèle héréditaire pour l'introduction en France des plantes exotiques
est connu de tout le monde, a égalément adressé à M. Wallich une caisse
semblable remplie de végétaux.
» On ne saurait nier que l’usage des serres de voyage, qui, sans dote,
sont encore susceptibles de modifications et de perfectionnements, ne doive
contribuer beaucoup aux progrès de la phytologie; et nous osons affirmer
qu’il ne sera pas moins favorable à la naturalisation en Europe, d’une mul-
titude d'espèces utiles ou agréables qui compteraient déjà parmi les ri
chesses de notre ps si Pon avait tové pe tòt l’art de les yt tran: ser
vivantes. ge Sr
» Nous odiis que des ipiri semblables à ceux que nous à avons
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V. N° 6.)
(142 )
décrits, soient mis.à la disposition de MM. les médecins chargés spéciale-
ment de la récolte des objets d'histoire naturelle. La dépense est trop
légère pour qu’elle soit un obstacle. Nous savons que l'administration du
Muséum a fait parvenir à Toulon un petit modèle de serre de voyage,
. parfaitement exécuté, avec des instructions sur lemploi.de cet appareil.
Le modèle et les instructions sont probablement à cette heure entre les:
mains de MM. les collecteurs. code ni!
Instructions pour la zoologie, rédigées par M. oe Brarnvure.
-» D’après les: explications et lés renseignements que M. le commandant
de expédition a donnés à la Commission d'instructions, nommée par PA-
cadémie, sur le but principal de son voyage et sur l'itinéraire qu'il se pro-
pose de suivre pour l’atteindre; nous avons trouvé assez peu de chose à
ajouter aux instructions de zoologie publiées pour la Bonite; il y aura au:
contraire un assez bon nombre de desiderata à supprimer:
‘» Cependant, outre les recommandations générales :
s re De chercher constamment les animaux marins microscopiques qui
viennent à la surface de la mer vers la chute du jour , et que l’on peut ob-
tenir au moyen de filets d’étamine sur les flancs du bâtiment et relevés
fréquemment; l : :
» 2°. De faire tous les efforts pour se procurer : la spirule avec son animal,
qui, malgré les échantillons que nous-devons à MM. Robert et Léclancher ,
ne nous est encore connue qu’à moitié,
tement; l'animal du nautile flambé, bear
e DEeauc
par Pexcell
ente description ext
pnaute, parasite ou non, en ayant soin de faire au sujet dw
» 3°. De ne négliger aucun’des animaux parasites, soit intestinaux.
soit branchiaux , soit même cutanés qui peuvent se trouver sur les ani-
maux de toutes les classes, et même sur l’espèce humaine ; 7
„> 4. De draguer partout où cela sera possible, afin de se procurer des
térébratules, des encrines, des. gorgones, des antipathes et autres ani-
maux fixés, et qui sans ce moyen, narriveraient jamais à notre connais-
sance. peA
(143)
» 5°. De faire des expéri paratives sur la température des ani-
maux vivants, sur celle de l'espèce humaine, en choisissant toujours les
mêmes individus de l'équipage dans les circonstances diverses où'il doit se
trouver. EC cip SMILE Hs) ts Abel
» 6°; De s'occuper constamment d’une manière spéciale, de tout ce qui
peut servir au perfectionnement de l'histoire naturelle de l’homme , Sans
négliger en rien ce qui atrait aux maladies et aux moyens employés pour
les guérir ; |
» 7°. De prendre toutes les précautions convenables de conservation :
comme pour les animaux qui demandent de l'être dans l’esprit-de-vin, de
placer le plus d'objets possible, et surtout les plus rares et les plus déli-
cats, chacun dans un vase séparé et d’envelopper ‘chacun en particulier
dans du linge ou dans du papier, en évitant par une pression mesurée , à
l'aide d'étoupes, le ballottement qui résulte des mouvements du roulis du
bâtiment. caji
» Nous devons plus particulièrement attirer l'attention des personnes
chargées des travaux d’histoire naturelle et de z ologie dans l'expédition,
sur les animaux suivants : | |
» 1° Le chionis ou bec-en-fourreau, dont nous ne possédons que des
peaux montéés, avec une seule partie du squelette, que nous devons au zèle
éclairé de M. Baillon, d'Abbeville, correspondant du Müséum + oiseau qui
se trouve assez fréquemment aux attérages des îles Malouines, de la terre
des États et du cap Horn, justement dans les lieux d’où l'expédition doit
prendre son point dè départ, poùr pénétrer ensuite, le plus avant possible,
dans les glaces vers le pôle austral ;
JU
» 2°. Les nombreuses espèces de phoques et de cétacés, surtout de dau-
phins, qui attirent dans les mêmes parages la plupartdes vaisseaux baleiniers
américains et européens, en ayant soin de joindre aux peaux recueillies à
différents âges et même dans le sein de la mère, quand cela se pourra, le
crâne et les pattes de chaque individu, lorsqu'il sera impossible d’en dé-
grossir le squelette. S es + = SE.
» Si les bâtiments de l'expédition touchent à la terre des: États, à la ere
de Feu, aux Nouvelles-Shetland et autres terres plusausud, ce quiestproba-
ble, puisque c'est une partie du but de l’expédition, c’est dans les hautes
régions que les officiers de F Astrolabe doivent redoubler de zèle afin: 2
Eee
d'observer toutes les espèces animales aquatiques ou terrestres. qu'ils,
Pourront rencontrer, puisque, jusqu'ici, à peine avons-nous quelques ren,
- Fn
ika
E E E
Sai a
(1447
sRignements sur celles de l'extrémité australe de p ambigue; et nn
n’en possédons qu’un très petit nombre.
» Après les tentatives faites par l'expédition pour approcher le plus pos-
sible du pôle sud , elle doit rentrer dans les voies ordinaires pour traverser
la mer Pacifique en doublant le cap Horn. Si cependant, par quelque cir-
constance imprévue elle y pénétrait en traversant le détroit de Magellan,
nous ne saurions trop lui recommander de recueillir tout ce qu’elle ren-
contrera dans sa traversée; car nos collections ne contiennent encore que
peu d'animaux de ce pays. Elle devra porter surtout son attention sur la
race des Patagons, dont l’histoire n’est pas encore complétement éclaircie.
a» Les iles Chiloé, etc., que i l Astrolabe doit ensuite explorer avant d’aller
relâcher à Valparaiso sont à peu près dans le même cas. Nous mentionnerons
comme étant encore tout-à-fait dignes de recherches au Chili, plusieurs des
animaux indiqués par Molina, et entre autres son prétendu cheval à deux
doigts, sa seiche articulée et le phytotome, oiseau dont le squelette manque
encore à nos collections.
.» Pendant la traversée de la mer Pacifique 1 nous n avons à recommander
que la récolte des animaux pélagiens, comme les beroés, les diphyes,
les stéphanomies, les méduses, qui sont encore assez mal connus pour la
plupart et qui ne peuvent l’être mieux que par des observations répétées
sur des animaux vivants, ou du moins fraichement retirés de la mer; car
leur conservation, malgré les précautions les plus convenables , est
extrêmement difficile et toujours plus ou moins incomplète.
_» Si l'expédition touche à quelqu’une des iles de la Société ou des Amis,
il serait utile que l’on recherchât d’abord attentivement les mammifères
sauvages, ggi, se se borneraient, suivant M. Lesson, à une seule espèce du
; mulot, que les habitants de Taiti nomment ioré, et qu'ensuite on
S'assurât, en ce ji comme ailleurs, si les animaux domestiques apportés
par les Européens au moment de la découverte ont subi quelques altér-
tions ; des squelettes ou au moins des crânes de cochons, de chat, de
chien , de chèvre, rapportés en her ne seraient pas sans intérêt pour
la science et nos collections.
- » Il serait également utile de s'assurer du pois où finissent ces grandes
chauves-souris , connues sous le nom de roussettes et qui, habitant les par-
ties: chaudes de l'ancien continent, l'Afrique, l'Inde et surtout l’'Archipet
indien, püis la Nouvelle - Hollande jusqu’à la terre de Van-Diemen
sembient s'arrêter à Tonga et ne ge exister dans aucune partie du Nou-
veau-Monde ni de son voisinage.
(145)
» Les îles Salomon où, suivant l'itinéraire exposé à la Ééiéhsanois
l'expédition doit séjourner, étant un lieu où peu de recherches scientifi-
ques ont pu être faites jusqu'ici, méritent d'autant plus l'attention des ob-
servateurs embarqués sur l'Astrolabe et la Zélée. Ils devront donc y étudier
d’abord la race humaine qui les habite, les animaux domestiques qu’elle
possède , les animaux sauvages terrestres, aériens, aquatiques, de toutes
les classes que le sol ou les eaux douces ou salées peuvent nourrir, en in-
sistant là comme ailleurs, plus particulièrement sur les espèces les plus
communes et les plus petites, qui jusqu'ici ont été les plus négligées.
» Le projet que nous a exposé le commandant de l'expédition, d’explo-
rer le détroit de Torrès avec le plus de persévérance possible et d'aborder à
la Nouvelle-Guinée, dans un lieu où existe un comptoir hollandais et où,
par conséquent, il sera possible de séjourner, doit nous faire espérer des
découvertes importantes dans la zoologie de cette grande terre, que les nà-
vigateurs n’ont presque fait que côtoyer jusqu'ici. En y séjournant et surtout
en pénétrant dans l’intérieur, il sera peut-être possible de décider comment
se trouve dans cette grande ile une race de nègres au milieu d'hommes
d’autres races, et si là cessent tout à coup les animaux de l’Archipel indien
ou s’il y a, ce qu’on peut déjà soupçonner, un mélange avec quelques-uns
de ceux qui peuplent la Nouvelle-Hollande, continent singulier sous cé rap-
port que, sauf le pteropus pobéeliirs et RS at of > ue il faut
ajouter l'espèce v voisine des r y à fait le genre pseudom
autre espèce rapprochée des ca ra EM Eithtenétein nomme
lotis , et enfin le chien laissé peut-être anciennement par les Hollandais ,
tous les mammifères qu’on y a rencontrés jusqu'ici appartiennent à la sous-
classe des didelphes et à celle des ornithodelphes ou monotrêmes.
» On peut également espérer beaucoup de choses nouvelles des recher-
ches auxquelles l'expédition devra nécessairement se livrer en traversant
VArchipel des Moluques, dans le but de se rendre à Mindanao, où peu de
naturalistes ont abordé depuis Sonnerat. 2
» C’est surtout dans les détroits, les havres, les criques qui séparent,
qui déchiquètent la Noütelle Cane ainsi quë leš iles nombreuses compo-
sant les Morayaes et Cette sane Pon s EE que les naturalistes de Pex-
pédition p antité dont ces
mers fourmillent, de oüvelRe espèces dé séiches, ge” poulpes , de calmars,
eten général beaucoup d'animaux mollusques nus ou conchylifères, etsur-
tout le nautile flambé, qui est tellement PRE versle détroit de Torrès,
S à
que les babitants le mangent; notez aussi les al de larg >
( 146 )
signalé déjà, à MM. Quoy et Ganen par un gongl polonaise comme
existant à MOMIE i, ara o a d
» C'est aussi sur les rivages de-ces 5 6 a les. exposées à toute la
chaleur équatoriale, que lon peut espérer de rencontrer des animaux
mollusques nus, et entre autres les placobranches, des chétopodes ou an-
nelides sans tubes ou à tubes et pourvues de soies, les amphinomes , par
eremple et des zoophytes de toutes les classes.
L'Académie recommande plus particulièrement de rechercher les. téré-
babes et les encrines, que l’on ne peut obtenir qu'en draguant à d'assez
granges profondeurs, mais dont l'étude approfondie est de plus en plus
désirée par la séologié.… |
» Pourquoi même ne pas pére que par des a came suivies au fond
de la mer, dans ces lieux si riches en nautiles, on ne finirait pas par ren-
contrer une ou plusieurs espèces d’ammonites vivantes ?
» Les vers de terre, les sangsues, les planaires et les myriapodes même
ont été j Jusqu'ici tellement négligés, si ce n’est dans le dernier voyage de
MM. Quoy et Gaymard, que cette partie de la zoologie doit être plis parti-
culièrement recommandée aux cireum-navigateurs. ;
» Il en est de même des diptères, des hyménoptères et aussi des or-
- thoptères parmi les insectes hexapodes, ainsi que des petites espèces de
mammifères fouisseurs ou non, volants ou quadrupèdes terrestres.
» Parmi les grands carnassiers , il sera curieux de rechercher où finit le
genre des ours, et celui des paradoxures ou martes à queues prenantes,
et s'il en existe dans Ja, Souxelle-Guiyée.. Il faut aussi gansiaier si cette
B E
t d'un. ENNE si. uit e
i ront: ap ortés entiers et conservés dars lal-
ol, af ossible d'en étudier l’ organisation , ce qui nous man-
ue presque complétement ; Jusqu' li
» Si l'expédition touche à la Nouvelle-Hollande , à la terre de Van-Die-
men et à la Nouvelle-Zélande, nous ne saurions trop lui recommander de
rechercher plus spécialement les mammifères monodelphes; de, tâcher
d'éclaircir l’histoire de l'ornithorhynqne « et de l’échidné; de rapporter de
ces espèces. plusieurs individus femelles et sil se peut vivants. Nous
lui demanderons aussi de s’ occuper du singulier oiseau nommé apteryx , à
cause de son manque d'ailes, et donton n 'a vu, encore en Europe qu’un seul
échantillon, l’objet | le plus rare dé Ja collection ornithologique de la Société
zoologique de Londres. Cet animal, dont il parait que M. Mac-Leay fils, a
: ( 147 )
pu se procurer une seconde peau, il y a peu de temps, est connu parmi les
sauvages de la Nouvelle-Zélande sous le nom de kivikivi; il parait être assez
abondant pour que sa peau leur serve d'ornement. MM. Quoy et Gaymard
parlent aussi d’un crocodile de la Nouvelle-Irlande qu'il serait bon d'ob-
server.
» En revenant en Europe par le détroit de la Sonde, si P Æstrolabe tou-
che à Bornéo, à Java et à Sumatra, nos collections s’enrichiraient d'objets
qui leur manquent, si l'on pouvait nous rapporter le gymnure de Java,
l’arctonyx - » le squelette du panda, celui de l'espèce de glouton ( gulo
orientalis) que M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire a placée dans son genre
Mélogale, genre nommé depuis son établissement Helictis par M. Gray.
Les orangs-outangs, les gibbons, et surtout ces animaux vivants, seraient
aussi pour nous des choses fort intéressantes.
» En séjournant à l'ile de France et à Bourbon, si cela se peut, il serait
utile de prendre quelques informations sur les tenrecs parmi les mammi—
fères-que l’on suppose importés dans cés îles, et dont quelques espèces
différent des autres par le nombre de leurs incisives, trois en haut comme
en bas de chaque côté (centenes variegatus, etc.)au Hé dé $ (C. setosus ow
3 Ciispinosus), et qui font le passage aux carnassiers primes dits; sur
le a dpn oiseau disparu, à Sa E il ete | rs, du nombre des
» Si Astrolabe relåchait à Mailagascar, il serait important qu’on s'oc-
eupât de l'aye- saye où cheiromys, dont les collections d'Europe ne possè-
dent encore qu’une peau bourrée, quoique Sonnerat dise en avoir. possédé
deux individus vivants; de Avahi , dont Betnnet avait fait le genre propi-
thecus ; des tennecs propres à.cette ile; dù falanoue de Flaccourt, devenu
le type du genre Euplèrede M. Doyère, et enfin de l'animal inte ire
aux viverra, dont Betnnet a fait le genre Cryptoprocta, et qu il -suppose
identique avec le paradoxurus aureus de M. Fréd. Cuvier.:
» Enfin nous verrions avec satisfaction qu’en passant au ai inona
Espérance, il fût possible aux naturalistes de: l'expédition de nous pro-
_ curer le squelette du Cynictis de Stedmann , d'Ogilby, espèce de carnassier,
signalé dans ces derniers temps, et qui est très probablement l'Herpestes.
penicillatus de G. Cuvier. Nous recommendonsde méme l’ ‘espèce de Pé
(P. brevis, nob. ); qui se trouve sous les pierres de la montagne de
Le genre auquel elle se rapporte est intermédiaire aux Myriapodes €
Chétopodes entre lesquels. il forme une coupe he aie
( 148 )
» Nous terminerons cette longue énumération de nos desiderata, liste
core : 1° de noter les substances trouvées dans l'estomac dë tous les ani-
maux ds l’on tuera; 2° d’étudier le nombre, la forme, fa couleur des
œufs, chez les oiseaux, les reptiles, les poissons, et les animaux articulés
ou mollusques, en tâchant de rapporter en même temps l'espèce de la-
quelle ils proviennent. »
Instructions sur les observations nautiques à faire pendant le voyage rédi-
gées par M.- pe FREYCINET.
« Si is Auna demandées à l'cadél eussent eu à pour hi de
signaler les localités où les besoins de la science appellent des observa-
tions, il eût été facile de tracer sur le globe ceux de ces points qui of-
frent le plus d'importance, et où l’hydrographie et les besoins de notre
marine laissent le plus à désirer ; mais la route à suivre a été arrêtée d’a-
vance, d’après des vues particulières sur lesquelles l’Académie n’a pas été:
appelée à dire son avis : il ne lui reste donc à présenter là-dessus q un
petit nombre de réflexions générales. sh TS
» Hydrographie. — Dans une expédition qi doit embarquer un ingé-
nieur du Dépôt hydrôgraphique de la marine, que peut-on dire ‘sur la
levée des cartes et plans qui ne lui soit haitii connu? Chacun sait
que les reconnaissances générales des terres ont eu leur temps, et qu’au-
jourd’hui ce sont des observations détaillées que lon réclame, èt aux-
paos il faut s ‘attacher si l'on : veut faire d ent util
\ utiles.
P ; doivent s se joindre, dans les
minations absolues d'usage, de me de
te hauteur Rides du niveau moyen de la mer. R
user La détermination de ce niveau des eaux lui-même se dé-
duira des observations de marées, qui serviront encore à fixer l’heure du
port, la direction,-ainsi que la force des courants de jusant et de flot , et
leurs anomalies les plus remarquables. `
» Description générale du pays. — Après avoir fait connaître ié pays
sous lës conditions qui précèdent, on dira les vents qui s’y font sentir
et qui s'y montrent les plus redoutables, les ressources et les abris que
les navigateurs peuvent y trouver, la facilité d'y faire de l’eau et du
bois, d'y renouveler ses provisions, etc., etc.
=» On examinera aussi, la facilité qu’il y aurait de s’ y établir, et l'utilité
qui pourrait en résulter sons les points de vue militaire ét politique.
( 149 )
» Passant en revue les diverses productions naturelles des irois rè-
gnes, signaler plus particulièrement, sous le point de vue économique,
celles qui sont ou qui peuvent devenir précieuses à l’hommé pour ses
usages privés, ses fabriques et le développement de son commerce d’ex-
portation et d'importation.
» Étude de l'homme. — Parler ensuite de l’homme que l'on considérera
comme individu, comme vivant et réuni en corps de nation; dire les
mœurs, les usages et la législation de ces peuples, et entrer à cet égard
dans une investigafion minutieuse et philosophique autant que faire se
pourra. On complètera l’histoire de lhomme-par l'examen de ses arts,
de son industrie mécanique, de sa littérature, de son histoire écrité ou
traditionnelle, de sa religion et de son langage usuel et poétique.
» Nous pensons que, sous les rapports dont nous venons de donner
l’esquisse succinte, une étude approfondie sur un petit nombre de loca-
lités. choisies avec intelligence serait infiniment plus profitable à la vaste
science de l’homme que des notions rares et incomplètes, glanées sur un
beaucoup plus grand nombre de pen quelque gs d'ailleurs et
spirituel qu en puisse être le récit.
» C'est sa Le exemple; qu ‘une topographie complète de la Nou-
y
siques et moraux, serait un travail du plus haut intérét. scientifique. 5
LA
Instructions relntépés à la Physique générale; rédigées par M. Savary.
« L'Académie en m’adjoignant à la Commission chargée de recueillir
pour le voyage de l'Astrolabe quelques indications scientifiques, n’a sans
doute attendu, sous le rapport de la physique terrestre, ni des vues nou-
velles, ni de longs développements. Désormais , il faut le répéter, les
grandes questions de ce genre ne recevront, autant qu’on peut le prévoir,
de solution complète, ou même des données positives, que d’un système
d'observations répétées pendant des séjours assez longs , en un certain
nombre de points tous choisis dans un but spécial. Restent donc, pour les
voyages dont l'itinéraire tracé d'avance appartient spécialement à d’autres
recherches: les nihereations isolées, par conséquent peu RC des-
élém tde la chaleur terrestre, des courants et des marées;
des hauteurs barométriques, en tant qu’elles se rattachent soit à- éléva-
tion de quelques lieux du globe, soit à la pression atm é varis
avec la latitude au niveau des mers. Mais au lieu de faire ici une énuméra:
C. R. 1837, 2° Semestre. CT. V, Ne 6.) 21
(150 )
tion aride et fco de ces différents genres d'observations, ilsufiira
de rappeler que les instructions rédigées pour ža Bonite par M-Arago, ren-
ferment tout ce que l’état actuel de la science peut fournirà cet égard d'in-
_ dications générales. A peine sera-t-il nécessaire d'insister sur l'intérêt que
pourraient acquérir les observations de l’inclinaison magnétique ,:dans les
hautes latitudes australès; enfin de recommander particulièrement aux
observateurs, pendant les relâches, dans ces régions, la détermination pré-
cise des instants auxquels l'aiguille horizontale de variation diurne et Pai-
guille d’inclinaison offriraient.des dérangements brusques, irréguliers , soit
en-un temps quelconque, soit surtout, pandent: Va appuriion des aurores
australes. »
Instructions relatives à la Géologie, rédigées par M. CORDIER.
« Les SnD RSR découvertes, étant principalement di-
rigées dans l'intérêt des connaissances géographiques, ne mettent. pas
souvent le géologue dans une position favorable pour qu’il puisse, dans
chaque région parcourue, donner un grand développement aux:recher-
ches qui le concernent. Cependant, s’il s’est bien pénétré de ce que la
science a droit d'attendre de lui, s’il emploie avec activité le temps des
relâches, s’il profite de toutes les occasions de s’avancer vers l’intérieur
des. pays abordés, il pourra encore rendre d’éminents services, N'eüt-il
même à observer que les côtes dont on poursuit- la reconnaissance,
aeee embouchure, des. crise S récifs, les bancs. de galets
>por: pee. sonde, il recueillerait encore
3 Aa o nanaliites de lepédition st Nm ne se :mé-
- sraa pas s sur la direction qu'il sera convenable de donner, dans
chaque circonstance , à leurs recherches géologiques: au-besoin , ils pour-
ront prendre pour guide les instructions Gone sa pour des voyage: de
la Bonite ; mais en Es ds devront avoir égard aux sui-
Se commençons à avoir des données assez : Se sur æ com
position et sur la structure de la terre, relativement à un assez grand
nombre de points de Fhémisphere boréal, et à légard de Girmis des
régions de: l'hémisphère austral qui sont voisines de l'équateur .et du
tropique. Nous sommes fondés par conséquent à généraliser dans de cer-
taines: limites, les divers résultats de ces observations, età les appliquer š$
ses du ab Cependant il est aisé de sentir que la vérification des
{ 493. }
aii déjà établies n’en est pas moins d’un. extréme inténėt:: Il. importe
surtout que la constitution du’sol, dans, cette. immense étendue de l'hé-
misphère austral que l’expédition : va parcourir, soit l’objet de reconnais-
sances suffisantes. À quelques, exceptions prés, tout.est Inconnu. au: géo-
logue dans cette partie-du. monde.
» Aussi peut-on.dire. que le moindre échantillon, de roche, s’il est
choisi avec.discernement, deviendra un jalon. précieux. Plus on pourra
se. donner: de. points, pour de telles récoltes, plus on.multipliera les
échantillons, là où Ja composition du sol sera complexe, plus les re-
pères: ainsi acquis .à la science, au milieu .du grand Océan et des. mers
polaires, prendront d'importance. On recommande suntout.de rapporter,
autant qu'il sera possible, des échantillons qui puissent nous donner une
notion certaine des matières qui. constituent les terres qui, sous, divers
méridiens,. avancent, le plus vers le pôle, particulièrement la. terre
de Feu, la terre des États, les terresde Sandwich, les Nouvelles- Shetland,
les terres de la Trinité. etde Graham, enfin la terre. d'Enderby, décou-
verte en 1832 par le capitaine Biscoë. Il sera curieux de comparer lesmaté-
riaux ainsi pris aux. extrémités du monde avec ceux des autres parties
du. globe. que nous, connaissons. iiin
aux t mn ec ani enr aes organiques, elles
acquerraient un. plus grand intérêt. que si. elles provenaient d’autres
points atteints pendant le voyage. Nous connaissons, vers le pôle boréal,
des terrains secondaires parsemés de débris de corps marins qui, parais-
sent.avoir vécu à ces hautes latitudes, et dont la présence atteste ainsi une
diminution dans la température de la surface de la terre. La recherche de
semblables témoins. de ce phénomène, vers le pôle austral, est digne de
toute l'attention de MM. les naturalistes, de l’expédition. Dans la vue de
faciliter leurs observations, on leur rappelle que, d’après les renseignements
recueillis par M. Alcide d’Orbigny, il existe, dans, la partie. sud de. la côte
orientale de Patagonie, un terrain dépendant de la période crayeuse, très
riche:en fossiles, et qui. s'étend vraisemblablement. ¿à l'entrée du
jusqu
détroit de Magellan, et que d’un autre côté on a reconnu, au sud de la
NouvellesHollande, : à la tenre de Diewes, un terrain. dénandonis del upside
iode + is est abondan po:tossilos
( 152 )
dont là notion commence à devenir vulgaire, mais qui n’en est pas moins
extraordinaire et difficile à expliquer. Ce phénomène consiste en ce que la
formation de l'écorce de la terre a été interrompue à plusieurs époques
par des ruptures, des dislocations, des bouleversements énormes, tels que
les couches qui composent les segments ainsi produits, se présentent dans
des positions souvent très inclinées ou même verticales, et que les dé-
pôts postérieurs à chacune de ces révolutions, se sont étendus en un
ë&rand nombre de points sur la tranche des dépôts antérieurs. Les consé-
quences de cet ordre de choses figurent dépuis long-temps parmi les bases
principales dela géologie. Leur généralité est extrêmement probable; il
serait utile cependant qu’elles fussent confirmées dans l’hémisphère aus-
tral plus qu’elles ne l'ont été jusqu’à présent. [limporte que l’on sache po-
sitivement si lè phénomène à aussi fortement affecté le pôle sud que le
pôle nord. MM. les naturalistes de expédition sont donc invités à faire le
plus grand nombre d'observations de direction et d’inclinaison de couches
qu’il leur sera possible, et à noter avec détail toutes les circonstances ac-
cessoires propres à augmenter lé mérité de ces relèvements (1).
» ba période géologique dans laquelle nous vivons a été immédiatement pré-
cédée d’un cataclysme dont nous connaissons depuis long-temps , des traces
incontestables en Europe et dans l'Asie boréale. Ces vestiges consistent
en dépôts meubles desables, de graviers et de galets qui, non-seulément, en-
combrent le aie une foale. de vallées où ils sont dns ce masqués
À | iiri |
ien, of ères SEX TRE partout où on les a étudiés; ils
ônt pitiq toujours uné très faible épaisseur. Leurs matériaux sont con-
fusément mèlés ; la plupart des ossements qu'on y rencontre ont appar-
tenu à de Srandé mammifères dont presque toutes les espèces sont perdues. -
Les galets, et surtout les gros blocs de rochers qu’on trouve intercalés dans
ces. “dépôts, súr =a yan z ce soit d'un grand versant continental quel-
f rovië 'é Ament des contrées ane supérieures
conique, |
haD RERET de Es de direction et d’inclinaison se déterminant avec la
boussole , on devia, pour chaqué parage où des-observations de ce genre ont été faites, ;
noter avec soin la déclinaison de l’aiguille aimantée. On se rappellera d’ailleurs que
Yi inclinaison s'entend toujours de l angle que le plan d’uné couche fait avec le plan de
rizon, et Tue quant à la manière d’en noter le sens , On dit indifféremment, par
npte, qu une couche plonge de 45° vers le nord, ou qu’elle monte de 45° vers le sud.
| ( 153 )
qüi font partie du versant ou des montagnes qui le terminent, et il en est.
de même du versant opposé. Ajoutons comme une particularité remar-
quable, que les îles situées au nord de l’ancien continent et celles situées à
l’ouest, telles que l'Angleterre et l'Irlande, ont éprouvé les mêmes effets.
Les géologues différent d'opinion, non-seulement quant à lexplication du
phénomène, mais erñiéore quant à sa généralité, Plusieurs supposent qu'il
n’a affecté qu'une partie de la surface de la terre. Ge qui importerait avant
tout, ce serait que l’on fùt fixé à l'égard de la question de savoir si la grande
inondation dont il s’agit a été universelle. Nous savons déjà qu'elle s’est
étendue dans une grande partie de l'Amérique septentrionale. Les moin-
dres notions du même genre que MM. les naturalistes de l'expédition pour-
ront recueillir dans l’hémispère austral seront précieuses. Il leur sera aisé
de se pénétrer des caractères des terrains meubles qui appartiennent à la
grande alluvion diluvienne, en consultant les ouvrages modernes qui font
partie de la bibliothèque de lexpédition. Ils auront en outre à éviter
trois sortes d'erreurs que l’on peut commettre dans la recherche de ces
terrains. En effet, on a quelquefois confondu avec eux , soit de véritables
alluvions fluviatiles bordant des cours d’eau actuellement très encaissés,
soit des couches meubles superficielles faisant partie de l’un des étages de
Len e COUR LI
es, dont il sera parlé ci-après. Les recherches qu’il s’agit de faire
seront faciles, car les lieux où elles peuvent avoir le plus de chances de
succès, ce sont précisément les plaines, les collines, les plateaux qui ter-
minent presque toujours les grandes terres ou les grandes iles du côté de
la mer. Il est spécialement recommandé de rapporter des échantillons des
sables, des graviers , des galets et des blocs erratiques composant les dépôts
diluviens qui auraient été reconnus. On recueillera de même les ossements
dé grands mammifères ou tous autres débris organiques qu'on y aurait
troûvés. as | ; SES
» Les géologues distinguent avec raison d'avec le grand système dont il
vient d’être question , un certain nombre de petits dépôts marins, disper-
sés à des hauteurs de yoà 80 mètres au-dessus du niveau de l'océan, sur les
côtes de Suède, d'Angleterre , de France , de Sardaigne et des environs de
Suez en Égypte, et qui ne contiennent que des débris de corps marins ap=
ER
partenant aux espèces qui vivent actuellement dans les mers ad jacentes. Ces
dépôts sont les témoins des derniers événements géologiques de quelqu:
importance qui aient affecté la stabilité des continents dans les contrées
dont il s'agit. Si des faits du même genre venaient à être reconnus dans
(194)
d’autres contrées et. à se multiplier, ils caractériseraient un phénomène
qui, malgré son peu d'intensité, n'en aurait pas moins-été général, et nous
aurions ainsi la connaissance du dernier effort de la nature pour amener
la terre à l’étatsoù nous la voyons. L'espoir d'arriver à ce résultat n’est pas
sans quelque fondement; Déjà M. Lesson, sur les côtes du Pérou, et
M. d'Orbigny; surdes côtes du Chili, ont observé des dépôts de coquilles
modernes qui sont placés au-dessus de l'océan à des élévations telles, qu’elles
n'auraient pu être produites. par les: effets des tremblements de terre, tels,
du moins; qu’ils se manifestent depuis les temps historiques. MM. les natu-
ralistes de l’expédition auront à répéter ces observations, puisqu'ils abor-
deront à Valparaiso. Ils chercheront à les étendre dans tous les autres pa-
rages qu’ils visiteront. Ils. décriront avec soin les dépôts qu’ils pourraient
découvrir. Ils en prendront des échantillons nombreux, ainsi que des ro-
ches immédiatement inférieures , notamment celles sur lesquelles quelques
coquillages adhéreraient encore. Enfin, ils détermineront exactement la
hauteur des dépôts au-dessus du niveau de la mer, ainsi que leur Spas
seur, leur-étendue et leur distance des plages actuelles.
» MM. les naturalistes. de l’expédition profiteront de la relâche à Val-
paraiso pour’ recueillir des renseignements sur les effets non-seulement
du tremblement de terre de 1834, mais encore de celui non moins vio-
lent de 1829 et même de celui de 1822. Au récit de M™° Maria Graham, ce
dernier tremblementde terre aurait, sur une étendue de près de cent milles,
exhaussé toute là côte du Chili de trois à sas pieds : anglais au-
de l'océan. Mais ce récit est contredit par les renseignements sas
porteur de l’Académie pour les présentes instructions, a recueillies auprès
t exercés, savoir, M. d’ Orbigny, qui a visité une partie
de-laicôte-dont.il. s agit, et M. Gay, qui est occupé à explorer tont le pays
depuis plusieurs années. Il y a question. et dès-lors nécessité de multiplier
les témoignages. On demande à MM. les naturalistes de l'expédition, non
pas une opinion sommaire, mais un détail- ci tancié des faits qu'ils
auraient observés et une sorte de procès-verbal de tous les récits qu'ils
pourront obtenir de la part de personnes éclairées. Ils: visiteront particu-
lièrement le cap granitique voisin de Yelparshas.e où M°”° Graham a fait
les observations qu’elle a publiées.
`» Les relations de l'expédition ane de découverte exécutée
en 1830, nous ont fait connaitre que les plages des Nouvelles-Shetland sont
éonvertes de grands blocs erratiques formés de granite et par conséquent
#ünenature différente des autres roches du pays. M. James Eights ; natu-
(155: )
raliste de D iiam, n'hésite pas à considérer ces blocs comme ayant été
apportés par les glaces qui viennent annuellement s’échouer et se fondre
sur les plages dont il s'agit et comme étant les indices de terres inconnues
situées plus près du pôle que la terre de la Trinité. Il sera curieux de véri-
fier la nature de ces blocs, de constater leurs dimensions, leur forme, la na-
ture des sables et des graviers qui les accompagnent et surtout la manière
dont ils ont été apportés. Ce dernier point de vue a un intérêt tout parti-
culier : parmi les blocs erratiques qui dans nos climats font partie du ter-
tain diluvien, il y en a principalement au voisinage des hautes chaînes de
montagnes, qui sont énormes, dont les angles ne sont point émoussés et
que l’on s'étonne de voir comme suspendus sur des croupes élevées et cela
à des hauteurs qui atteignent quelquefois sept à huit cents mètres au-des-
sus des vallées adjacentes. On connaît des blocs de ce genre qui ont 406,
800 et jusqu’à 1400 mètres cubes èt qui se trouvent incontestablement à
des distances de plus de vingt lieues des points dont on peut supposer
qu'ils ont été originairement détachés. D'après ces caracteres, beaucoup de
géologues présument que-le transport de ces masses ne peut avoir eu heu
que par l’intermédiaire de glaciers qui auraient été mis à flot dans les
hautes montagnes voisines et entrainés par la gundi érosion Sicyepne:
Quek awil il en soit le- cett it que le es Nouvelles-Shetland para
sur une e grande échelle, ne me 40 = moins un ‘examen
oial
» Enfin, parmi les fossiles qui pourraient être trouvés dans ces parages
comme dans tous ceux au rest Is on abordera, on de d’une
maniere particulière de rechercher des trilobites, famille singulière de crus-
tacés, dont la, perte remonte aux temps les plus reculés. On n'en trouve
en effet les débris que dans les terrains secondaires les plus anciens. C'est
dans les régions tempérées de l'hémisphère boréal et principalement dans
le nord de l'Europe et de l'Amérique Septentrionale que ces curieux débris
fossiles ont été observés jusqu’à ass be: s'y: sus ou “souvent par
millers entassés dans la même couche. Leu
isphère austral auraient évid ent aniigemid intérêt, ne tellé
recherche mérite toute l'attention de MM. les naturalistes de pan
en cas: pures ils auraient enrichi la science d’un fait très impor K
E rE +. me ados De
(156)
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Mémoire sur la théorie des nombres; par
M. STERN.
Leni MM. Poinsot, Libri. )
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Supplément à “deux notices sur le Pianogr aphe ;
par M. Dosarin. `
Ce supplémeðt se rapporte principalement à un nouveau système de no-
tation musicale qui aurait, suivant l’auteur, entre autres avantages, celui
de rendre plus facile Pasage du pianomėtre, pour l'écriture de la mu-
sique.
( Commission précédemment nommée. )
a
CORRESPONDANCE.
M. le Ministre de l Instruction publique transmet ampliation de Pordon-
nance royale qui confirme la nomination de M. Pouillet, comme membre
de l'Académie.
_M.le Ministre des Affaires étrangères. tra: amet une Sug listique médicale
de Milan, pour l'année 1836, dont Pauteur , M. J. Ferrario, fit hom-
mage à l'Acadér . M: Ferrario, dans la lettre qui dtooipagne son ou-
vrage. annonce qu'il eremi des matériaux pour une qS médicale
še la même e ville, matériaux qui remonteraient jusqu'à l'an 1452.
M. Poean demande qu’il soit fait un rapport sur le Traité des Arbres
fruitiers, qu'il a publié de concert avec M. Turpin, et rappelle que ce rap-
port fut promis à l’époque où lui et son collaborateur firent hommage à
Y Académie des premières livraisons de l’ouvrage. À la vérité, avant que la
publication en ait été terminée, M. Turpin est devenu membrede l’Acadé-
mie; mais cette circonstance ne pourrait être un obstacle à ce qu’on fit le rap-
port demandé, qu’autant que M. Turpin s’y opposerait. Or, M. Turpin
déclare, au contraire, désirer ce rapport.
En conséquence, MM. Auguste de Saint-Hilaire et A. Richard sont
chargés de rendre compte à l’Académie de l'ouvrage en question.
CPE à
. ` + Q » »
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Machines à vapeur. — Considérations sur des
$ LA. e ; ; i i
_ modifications à introduire dans la prochaine ordonnance concernant
ces machines. Extrait d’une lettre de M. Pr. GROUvVELLE.
L'auteur appelle lattention de l’Académie sur une invention qui lui
semble exiger que l'on modifie les conditions imposées par l'administration
aux établissements dans lesquels on emploie des machines à vapeur.
« Une machine à vapeur de la force de 30 à 4o chevaux, haute pression,
a été montée récemment, dit M. Grouvelle, dans la forge de M. Gustave .
Muel, à Sionne (Vosges), par M. Saulnier de la Monnaie; j'ai chauffé les
générateurs, destinés au service de cette machine, avec la flamme perdue
de fours à puddler et à réchauffer. Ce procédé, tel que je lai exécuté,
donne, sans dépense de combustible, toute la force nécessaire pour travailler
le fer passé dans les fours; car je suis arrivé à utiliser cette chaleur perdue,
sans changer aucune des conditions des fours, altérer ou ralentir leur tra-
vail, ni augmenter en rien leur consommation.
» Get emploi présente donc le plus haut intérêt “ne forges, arrêtées
presque toutes, trois et quatre mois de l’année, par le manque d’eau,
comme pour toutes les usines où la chaleur perdue peut donner, sans sur-
croît de dépenses, une force égale à tous les besoins mécaniques de l’entre-
pritej et. tam Re RE a Lx ses aE
EVE y e
ment des machine rs ystèn et pour le même usage.
» Mais il est indispensable que e les tours soient placés au milieu des ou-
vriers et des ateliers, et à côté des marteaux , cylindres et autres outils,
et c'est aussi une condition absolue de succès, que de placer les généra-
teurs , Soit au-dessus , soit côte à côte des dir, suivant les localités.
» Or, l'ordonnance actuelle, qui exige le placement des générateurs dans
un local isolé, et la constraction d’un mur de None d’un mètre, ne
peut pas être ici exécutée.
» C'est ce qua reconnu l'ingénieur des mines du- département, qui
s’est trouvé dans P impossibilité de prendre un parti sur cette question.
.» Il appartient à l’Académie des Sciences de prévoir-ces faits nouveaux,
et t d'arrêter les mesures qui lui paraîtront concilier le mieux les besoins à
venir de l’industrie avec la sûreté des ouvriers. »
La lettre de M. Grouvelle est renvoyée à l'examen de la Commission
chargée de s'occuper des sg bre ous: à sr les me dans les
machines à vapeur. E- , pue)
C. R. 185”; ppcess (T. v, N° 6.)
5 (, 158 )
E
PALBONTOLOGIE. — Sur les débris “fossiles molber à à Sansan, et sur les
animaux antédiluviens en général. Extrait d'ime enre de M. Later
à M. Flourens.
5
( Commissaire , M. de Blainville.)
En annonçant. J'envoi | au : ‘Muséum de ds caisses. Fe = Le
produits, des- fouilles : qu'il a: fait. entreprendre, l’auteur, remarque
ue dans cette collection on trouvera «non-seulement un grand nombre.le
pièces d’une bonne conservation, qui feront: ‘Suite-aux espèces que ses
recherches: ont déjà fait valait e; mais encore. est JHOR: bien
déterminables qui révèlent l'existence et} pro-
chaines de nouvelles espèces , dont lques:un es ne seraient pas s infé-
rieures dans leurs dimensions aux: «plus grands mammifères, terrestres .de
notre époque. 3
« Détude drene du species de nos animaux Lies vitale M. Tisd
tet, fait naître q fois des: questions qui méritent, il me semblo, de
fixer Fattention des physiologistes: Ainsi, ibn est pas sans intérêt de. recher-
cher pourquoi; dans ce groupe de cerfs de: Sansan; ; que je propose de; dési-
gner pare nom sous-générique de Dicrocères ; la forme des-hois se montre
constamment la même chez des individus d’âges très divers, ce qui à défaut
d'observation contraire (et il n’y en a pas jusqu’à ce jour), me ferait supposer
que ces on n'ont pois: sujéts: à se renouveler comme le sonh les cornes
co NOQ :
3 2
tition; j; évolution: ees ier à as apr mes ange avant kla Win
a: i1 wen molàires de lait; et l'on sait que chez nos
eeduxam moins dant la dentition a été étudiée, Jes mo-
nives de tait sont toujours remplacées . avant l'apparition de Ja. are
molaire. Du reste, la composition mème des dents n’est, plus. la mêmes. je
n'ai arms retrouvé: le- mines use du pamati, rou :Cortical ;dans des
molaires de nos ai observé cette sub 1.
tancé dans les dents'des ruminanis: fasist de l'Auvergne, d’un à âge, iles est
vrai, un peu plus récent.
» Ces différences, qu'il est encore “possible. de: constater, aütoriseraient-
1:C ar À
elles à supposant : des modifications équivalentes dans.un autre ordre d'or-
ganes p + so gr is à pas nflue des agents extérie ? Si. Pon
se reporte à à l'époque de c ces temps anciens où nos contrées, aujourd'hui
*
i ' 4
š
(159 ) b
tempérées, ont dù j jouir d’une température : au moins égale à à celle de nos
climats intertropicaux, température indépendante de l’action solaire, et
résultant de la chaleur propre du globe, et quel on réfléchisse au déga-
gement considérable de gaz, particulièrement d'acide carbonique, qui
devaient s'échapper d’un sol encore échauffé ét de nombreuses sources
thermales et sédimenteuses, il est difficile de croire que la composition
de l'air ambiant füt exactement telle qu’elle l’est de nos jours. Admettant
Maintenant, et pour ma part j avoue qw une telle supposition n'a rien
d'inivrélselé bte à mes yeux, admettant, dis-je, existence paléontolo-
gique de l’homme, y aurait-il lieu de penser que l’économie générale de
son organisme dût être soumise à des lois sensiblement différentes de celles
qui le régissent actuellement? »
Lä lettre est terminée par quelques considérations sur la disposition des
doigts dans le grand ‘édenté fossile dont les débris ont été trouvés à San-
san; mais ces remarques, qui ont pour objet de rectifier une opinion
émise précéllémment par l’auteür , seraient difficilement comprises sans le
secours de'la figure que M. Lartet y a jointe.
Après la lecture de cette lettre, M. Geoffroy Saint-Hilaire fait observer
que, dans le mémoire qu’ ila déposé sur le bureau.à la précédente séance,
se trouve des idées : an ones à gelies, a MT ,anjgurg bpi, M. Lanier,
10 ten ce ç n oem € L i dans i ùr
FR
ambia | s temps a | re ens jusqu'à nes:jours, et Pafinence
de ces haneements pour ri er les formes animales. :
En conséquence de ces observations, et dans le-but de constater léyos
à laquelle M. Geoffroy a. développé ses idées sur. cette: questione
mémoire qu'il avait déposé à la. précédente séance, et qu'il présente de
nouveau , est parafé par M. le Secrétaire perpétuel.
anatomi. — Sur la présence d'œufs déjà formés dans l'ovaire des Jætus,
~- femelles: Extrait d'une lettre de M. Cars.
«..... À travers tant d’ investigations faites dans le domaine de la PE
siologie moderne et de l'histoire du. développement de l'embryon, un fait
reste constant, un fait dont les siècles passés n'avaient absolument aucune
idée Comme de maint autre semblable, c'est celui qu'on peut or
ainsi :
« Phoit : dé même que le mammifère , naít d'un “œuf qui. existe dans
» le follicule 2 Povaire déjà avant lacte de fécondation ; et qui aiunetrès
» grande ressemblance avec le germe des œufs dans l'ovaire des ovipares. »
Le A 7
( 160 )
» Mes propres travaux physiologiques, et la révision de la troisième
édition de ma nécoegis m ‘amenèrent à me poser , sur ce e sujet, la qe
tion suivante :
« A dater de quelle 7 ces œufs se pe dans l'ovaire des
» mammifères et de l'homme ? »
» Dès’ la fin de l'automne dernier, je m’ occupai p grret ajai l'état
des ovaires d'animaux nouveau-nés. Je passe sur le détail de ces études
en remarquant seulement, 1° que le _.compressorium. de Purkinje et
Valentin ma été de la plus ne, utilité pour reconnaître distinctement
les œufs cachés dans la substance des ovaires encore tendres; 2° que c'était
surtout des ovaires de veaux nouveau-nés, que je réussis bientôt : à extraire
facilement et complétement ina seule tout le follicule de Graaf, mais
qu'il arriva toujours, lorsque ce follicule (nommé autrefois à tort ovxlum
Graafii)avait été déchiré avec précaution, moyennant deux aiguilles, sous le
microscope, que dans la liqueur granuleuse qui en sortit se présenta aus-
sitôt le petit œuf nageant dans son discus proligerus (pour me servir du
nom que Baer lui a donné). Je ne le découvris d’ abord qu’à l’aide de la
loupe; plus tard , l'habitude me le fit reconnaitre à l'œil nu.
» Le petit üke mime laissait déjà voir distinctement le chorion, le vitel-
lus et la vésicule primitive avec sa tache germinative, de manière qu’il n’y
avait rien qui l’a püt faire distinguer sensiblement des petits œufs que
j'avais souvent extraits antérieurement des follicules des ovaires des vaches.
» L'occasion de faire les mêmes recherches sur des cadavres frais de
petites filles nouveau-nées ou très jeuues encore était difficile à à Obtenir; ;
elle se présenta cependant au Res sp quoiqu
encore maint détail qui dev à & o observ: vations,
oici dija. les résultat t ables S itriquels: je suis arrivé.
~ »flne fut pas possible de: découvrir le follicu'e de Graaf rempli déjà de
liqueur autour de l'œuf, dans l'ovaire d’une jeune fille , décédée. quatre
jours après sa naissance, qui s’offrit encore fort étroit et aplati. En re-
vanche, et par la pression légère des segments de l'ovaire, il se présenta
déjà très distinctement des œufs plus oumoins grands, parfaitement indi-
qués par le vitellus et la vésicule primitive ; lesquels se trouvaient pourtant
encôre’étroitement hd us À dela mpeane: du follicule « et de l'ovaire (a).
(1) Dans eette phrase, ai : est assez obscure, l’auteur paraît avoir voulu ke que
l'œuf existe dans l'ovaire à une époque antérieure à celle de la formation du ane
contenu dans la follicale.
pe
( 261 ) ó
» Il en était bien autrement de l'ovaire d’une jeune fille de dix-huit
mois: Déjà plusieurs follicules, développés à un quart de ligne; quelques-
uns même jusqu’à une demi-ligne, s'y mo nt; et quoique l'enfant
eût souffert du rachitis, que les stagnations dú sang se fussent étendues
jusqu’à la matrice et lovaire,: et eussent occasioné qu'un peu de sang
même se fût répandu par-ci par-là dans la liqueur des follicules, et en eût
dissous le petit œuf dans quelques-uns, il se trouva cependant encore,
dans l’un des plus grands, l'œuf le plus -distinctement formé, tandis que
d’autres n’offraient plus que le cercle blanchâtre de l’albumen, entre la
membrane du vitellus et le chorion, ainsi que la substance du vitellus
distinguée vers le discus proligerus par ses fins globules, quoique la ligne
de démarcation n’en fùt pas partout régulièrement tracée.
» C’est enfin dans un plus grand développement que se ation les
mêmes objets. dans les ovaires d’une jeune fille de quatre ans et demi,
morte’ de pneumonie. Ici, chaque ovaire contenait à lui seul un follicule
complétement développé d’un diamètre de $ de ligne. Après que l’un et
l’autre eurent été extraits et déchirés sous le microscope moyennant deux
aiguilles, il sortit de chacun œuf du diamètre d’un douxième de ligne de
Vienne, avec le vitellus, la vésicule primitive munie de sa tache. germi-
native, le tout parfaitement prononcé, pagn dans la liqueur, granu-
ser laquelle aSpa encore quelques es de : |
“En outre, il y avait Pons Ja naue. des
ovrires une e foule ‘de petits "aus plus-ou moins grands , du diamètre de
2, 35, €t même de 7; de ligne de Vienne, tous encore étroitement en-
veloppés de leurs follicuies.
» Le résultat certain de ces observations est donc :
» 1°. Les œufs, ces germes de l'existence future des hommes, se forment
avant la naissance de l'individu femelle, de sorte que vers la fin dela
rossesse, avec un enfant du sexe féminin , il existe incontestablement rrois
générations d'hommes dans un. seul individu ; à peu près de la même ma-
nière qu’on avait déjà eu lieu de le remarquer chez le yolvoce, Fasian
palladium de la théorie d'évolution ou de préformation.
» 2°. De bonne heure , après. la naissance de l'individu femelle, et au
moins, dès la première année de sa vie, se développent autour de plusieurs
œufs les follicules, de l'ovaire, de manière que déjà les alentours d'un tel
ovule se trouvent essentiellement dans le même état qu’au temps dela
berté. C'est pourquoi le développement ultérieur de ces œufs pour.se ns-
tituer fœtus humain, ne souffrirait aucune entrave si les | exté-
+ à (“162 )
rieures étaiént accordées de si bonnè heure. Pour savoir quel période de la
vie de l'individu femelle, dans nos climats, peut être considéré comme étant
le prémier où la concep et la grossésse peuvent avoir en T faudrait
encorè aller aux renseignements.
» 3°. Quänd par l'élargissement du follicule ét la foin du liquide
granuléux, l'œuf mûr de l’hommeest isolé davantage de la substance des
organes maternéls , il reste dans l’état d'une vie latente péndantiun nombre
d'années qui mest pas fixé définitivement, ee he ‘ace que, + Te E
la fécondation, ilsoit ti tiré de cet . tdépendan int, tapp elé à’ ün dével ppe h
ultérieur. a $9 SBH? : i
» Il s'ensuit encore que :
» 4°. Lorsque nous voudrons faire l'Enfer ‘de tous les périodes
de la vie humaine, il nous faudra procéder à peu’ près demêrme que nous le
faisons pour lès périodes vitaux de Pinsecte, où lon distingue la vie ovu-
laire , celle’ de la larve et chrysalide ét celle de l’insecte développé; car dé
même on ‘envisagera et l’on ns x, nécessairement chez : nous, 1° Ja vie
latente de l'œuf, d'un nombre de 10 à 20, peut-être è à 30, à 4o ans; 2°, la
vie fétale de ro mois, et 3°, Ja vie de l'homme développé, d'un hotire: de
peut-être 100 ans..
» Il y'a’ ùne gratiilé inégatné dans les époques du dEvéléppeent vital
parmi les différentes classes d’organismés quand on’envisäge’les périodes
où la vie latente peut avoir lieu. — C’est ainsi que nous voyons chez les
plantes doe i hous oeir ni s sa a EUR EME le bu es re-
Én
le nom de semence mûre, gui, soit | capable d'u evie latente e "sé pr
d'années, pu risqu il est aÈ pme rte ‘est
irier bae noiret des’ grains de blé tirés dés toinbeainx de
tnomies end
s Quant aux animaux d’un ordre inférieur, et Dome t les”ani-
maux articulés un lo g'état de vie latenité ne convient pas éblez eux à’ Pœuf
avant la fécondation Russe ‘peu qu'au premièr œuf des platités avant Son
état de semence; en ‘revanche ce org u, apres sa Ep pr toute-
pra rt
vie md p g ho sélement sans aicun chán-
mial sh uns ia SOON PU) Aa
Er CES ‘z Pipal? aie té dé sloppée
par moi dans les Archives de Physiologie de J. Müllér, ânnée aiin é vė oppée
FR: : ra
Ben grrot
“à Leds t Cl
A as | |
U e a a CRD Somest 1837. page 163
Re:
bith. de Lemercier.
| ə ( 163 )
gement TR hiver entier (comme la plupart des œufs d'insectes ),
mais quelquefois même ; sous certaines circonstances dont le-détail ne peut
trouver place ici, FT RER de plus longs espaces de temps dans un.état de
vie latente. (Sans doute, il en est ainsi des œufs de plusieurs insectes aqua-
tiques et de petits crustacés.) +
» Ce genre de wie latente convient. “+ méme à l'œuf fécondé des
amphibies d’un pt a supérieur, et à celui des oiseaux. Il faut, pourtant
toujours que l'œuf soit, non seulement fécondé, mais encore développé
jusqu’ à un Certain degré au dehors de l'ovaire. Or, il en est bien autrement
de la classe des mammifères, quoique dans une pa moins grande exten-
sion sop paratiyemeni à } tas a Dans cette série dq’ animaux a et s pa;
nature, l jai perte A œuf. en. est la suite inévitable.
ri Ron E Ere t xitel des. AU RG ATG U 9RÉ:
TABULÆ EXPLICATIO.
1. Ovarium sinistrum cum tubà ex puellà quatuor annorum (magnitudinis naturalis)
H. Idem dissectum ,, quo facto apparet folliculus Graafii.
II. Tubæ ostium abdominale (magnitudinis auctæ valdè).
IV.: Figura idealis folliculi Graafii cum ovulo; a , membrāna folliculi externas ; bj contentum seroso-albu-
minosum ; Se discus ah d, se vel e, chorion ejus; h ia; £ vesicula nr
L "nflenge de tar se fait sentir encore dans le cas où et agit avec
la cha aleur; aussi l'air chaud mère plus l'indigo | fixés sur aree soie, » que ee
digo Brt: sur le coton.
_» Il est difficile d apprécier à sa juste valeur hinaha de la TS parce
que, ainsi que je le démontrerai dans un mémoire spécial, cette étoffe;
pure de toute couleur, exposée à 130° et plus, prend dans le vide même
une couùleur ; | “ne ds tres Lx het ms 24
dans une sn
La r 2 ES LE Ex Ce D
S3 ; $ FT “NS DE Gi Fes
( 169 )
TROISIÈME RAPPORT. —Relativement à la chaleur et aux agénts pondérables qui ont amené
des changements dans une méme matière colorante fixée sur une méme étoffe, mais
sur des échantillons pin dans les quatre circonstances définies PO
» La chaleur agissant concurremment avec l'air sec, donne lieu à des
altérations bien plus grandes que ne le fait la er agissant iso-
lément. $ |
» Ainsi ; FA chaud roussit le curcuma fixé sur le coton et surtout sur
la soie ; tandis que le curcuma fixé sur les mêmes étoffes n’éprouve aucune
altération dans le vide.
» L'air chaud altère plus que ne le fait la chaleur, l orseille, l'acide sulfo-
indigotique, le brésil et le quercitron.
» La vapeur d’eau chaude à 160° a, en général , peu d'influence pour
altérer les couleurs; celles-ci ne sont qu'un peu plus modifiées par elle
qu’elles ne l'auraient été dans le vide.
» Ce qui prouve, au-reste, que l’on peut compter sur l'exactitude de
mes expériences , c’est que dans tous les cas où l’action de la vapeur est
moindre que celle de l'air sec, et c’est ce qui a lieu le plus souvent, l'air
humid, a part moins d' effet que ce dernier, résultat +R er en ce
: gi das Á
FT. à
aan us Les
» On ne saurait + Terence la stabilité aux agents er om des étof.
fes teintes, en les soumettant rapidement à l’action de la chaleur dans le vide,
puisque le curcuma, qui est si altérable, se conserve dans cette circonstance
tout aussi bien que lindigo, qui passe pour être extrêmement stable.
» On aurait des résultats plus rapprochés de la vérité, en les exposant à
Pair chaud; cependant si l’on compare l'influence d’une température de 160°
et même de 180° agissant dans le vide d’une part, et dans l'air sec et humide
d’une autre part, on voit que l'influence de l’air chaud relativement à Ja cha-
leur de 160° du vide, maintenue pendant 8 heures , est inférieure où moin-
dre que celle de l'air lumineux paisant, pinrang plusjeors m mois relative-
ment i à andme du vide kuanua! ari sago
eah gs — | Relidetent aux analogies ou aux di différences ea existant entre Les
effets de la chaleur et ceux de la lumière sur les mémes étoffes teintes. if
» La chaleur né produit pas précisément les mêmes effets que lumière
sur les étoffes teintes : pi
cigun
( 170 )
» Par exemple, dans le vide lumineux, le rocou se conserve sur les
tgikfess tandis aque le curcuma s’altère; c’est l'inverse dans le vide chaud
à 160°.
» Au contraire le bleu de prusse, comme je vais le dire, se comporte
d’une manière- a Ni dans le vide lumineux, et dans le vide chaud de
150° à 190°.
» On ne peut donc p. conclure des résultats obtenus ans unë de ces
circonstances ceux qu'on obtiendra dans l’autre.
Réflexions.
» J'ai examiné dans le mémoire précédent l'action de la lumière et des
agents atmosphériques, tels que lair sec, Fair humide, et la vapeur d’eau
sur plusieurs matières colorantes choisies parmi les plus altérables et les
plus stables; j'ai fait voir que la lumière, agissant seule sans le concours des
agents pondérables de l'atmosphère, n’a pour modifier ces matières, soit
qu'on ait égard au petit nombre de celles qu elle dénature, soit qu’on ait
égard à l'intensité de l’altération qu’elle détermine, qu'une influence
excessivement faible comparativement à celle qu’elle exerce concurrem-
ment avec l'air sec ou humide, et j'ai fait SR en outre que ces
agents pondérables n'ont pas eux-mêmes d’ action, ou n’en exercent qu’une
très faible lorsqu'ils sont dans l’obscurité en présence des.matières colo-
rantes précitées.
» Les résultats des expérien que j'a ai i faites, sur l'influence de la cha-
leur: et des agents p idérables atmosphériqn s pour altérer ma-
tières colorantes; sont en à récédentes, mais ils néta-
| le croire , d'identité entre l'influence de
celle. de la chaleur : agissant , soit dans le vide, soitconcurrem-
iment avecun agent pondérable; sur une même matière colorante. fixée à
une même étôffe.
» En définitive, les résultats consignés den ar mémoires 3 = et 5 de
ces recherches sur la teinture, ne sont que des faits qui rentrent dans
unë proposition générale énoncée pour la première fois dans l'introduction
de mes recherches sur les corps gras d’origine animale, c’est que tels prin-
cipes immédiats, qui passent pour étre altérables par certains réactifs, par
la chaleur , ne le sont que parce qu'il y a concours de pEr (page VIII).
n-tomsisiisi
LE é 5 aki 7
m x me G
(-r9r )
suite MÉMOIRE.
Des principaux changements de couleur qu'éprouve le bleu de prié TA sur les
étoffes, et Appendice à ce Mémoire contenant quelques considérations générales et
inductions relatives à la matière des êtres organisés.
» Dans ce mémoire, je recherche la nature T kimia que le
bleu de Prusse fixé sur les étoffes éprouve dans plusieurs circonstances
que je vais énumérer. Je donnerai à la suite de l'énoncé de chacune d'elles
Pindication des expériences principales qui s’y rapportent; mais avant de
passer outre j'admets, d’après la réaction du cyano-ferrite de cyanure de
potassium (prussiate jaune) acidulé sur le peroxide de fer, que le bleu de
Prusse fixé sur les étoffes est représenté par
3 atomes de protocyanure de fer (°Cy Fe),
4 atomes de percyanure de fer (*Cy Fe),
| une certaine quantité d’eau,
conformément à la réaction du Cyano-ferrite de cyanure de potassium sur
ie nie de peroxide de fer, que je n’ai pas vérifiée moi-même.
sa Ie. a
4 a
AEREOS te Eea S a e a
wg
ps
> Le bleu de Prasse À xé sur les étoffes de coton, de soie et de lanie ex-
posées au soleil dans un flacon où l’on a ‘fait le vide, deviennent blanches en
perdant du cyanogène, que l’on peut fixer à de la potasse contenue dans
un petit tube ouvert que l’on a introduit avec les étoffes dans le flacon.
» Si le vide est humide, le cyanogène se décompose en une matière
brune qui se dépose sur les étoffes et les parois humides du flacon.
» Sous l'influence de la lumière solaire, le bleu de Prusse se réduit donc
en cyanogène + protocyanure de fer.
$ I. De la recoloration par l'atmosphère, du bleu de Prusse fixé sur les étoffes, a
été décoloré dans le vide sous l'influence de la lumière . solaire.
» Le LL de Prusse, qui est detenu blanc sur une étoffe etposés, Poa
le vide au soleil, redevient bleu par son exposition à Pair. š
» C’est bien l’ oxigène qui est la cause de la recoloration ; car, 1° elle aliea
si l’on remplit de gaz oxigène pur le flacon vide où l'étoffe s'est écolor
2° elle n'aurait pas eu lieu si on l’eût rempli de gaz acide carbon
( 172)
» On at aisément cette réaction, si l’on admet que l'oxigène, en se
fixant sur une portion de fer, produit dë oxide , tandis que le cyanogène,
qui abandonne cette portion de métal, convertit une certaine quantité de
proto-cyanure en percyanure , laquelle reproduit, avec: le reste du proto-
cyanure, du bleu de Prusse. Je n’ai point encore la certitude que le nouveau
bleu de Prusse soit identique au bleu de Prusse primitif. Ce qu’il y a de
positif, c'est que les deux bleus de Prusse différent par la nuante. ‘Au reste,
je m'occupe de recherchér la cause de cette différence ; ; j'ai des étoffes qui
ont + subi deux- p et Amini — successives , et t qui sont
sur une même étoffe qui sont commencées depuis quatre ans s déj
§ IH. — De la décoloration du bleu dé Prusse fixé sur les étoffes y sous lin-
fluence de la chaleur.
» Les étoffes teintes en bleu de Prusse perdent leur couleur, dans le vide,
à une certaine température, Une exposition de cinq heures dans le vide
à 100° change à peine le coton, mais elle produit quelque effet sur la soie,
Une exposition de huit heures à 150° agit très sensiblement, les
étoffes passent au verdâtre, si elles sont au 18° ton d’une gamme de 30 tons.
A 170°,et, à plus forte raison, de 180° à 190°, les effets sont plus sensibles; `
la décoloration peut être complète dans le temps où elle ne le serait pas à
150°; mais les étoffes ne sont pas blanches, elles ont une couleur plus ou
moins légère de es je mai i pas-recherché si, en prolongeant Mar
ment l'exposition des étoffes à : un ne ten constante où elles
commencé à hrs tetr
2. po ER $a
MORE ‘incolore,
sit tions ra as pas fée au ion RP air, du moins dans les
circonstaisa où elles sont sensibles, lorsque les étoffes éprouvent Faction
de la même température sans être exposées au contact de l'air. On peut
donc être certain que les étoffes teintes au bleu de Prusse peuvent être
passées au fer chaud sans être changées dans leur couleur.
- >En mettant dans le tube vide où les étoffes se décolorent par A chaleur
un petit vase contenant de la potasse, on trouve que celle-ci a absorbé du
cyanogène. Ainsi, dans ce cas comme dans l'exposition au vide éclairé par
le soleil , la perte de i oies un des tunes est accompagnée d'une sé-
paration de cyanogène. ;
P Vi e Ibans = Aik
g%
( 193)
§ IV. Recoloration par l'atmosphère du bleu de Prusse appliqué sur Le TEU, qui
a été décoloré dans le vide sous l'influence de la chaleur
*%
» Les étoffes qui ont été décolorées dans le vide chaud se recolorent
comme celles qui Pont été sous l'influence de la lumière, par le contact
de l'oxigène ; mais elles ne reprennent pas un bleu aussi beau que celles-ci,
parce que probablement il y a eu production de-peroxide de fer aux dé-
pens de l’eau du bleu de Prusse, et que cet oxide altère la teinte du
hleu régénéré: :
$ V. Des phénomènes successifs de décoloration du bleu de Prusse frappé du soleil
dans l'atmosphère, et de sa recoloration dans l'atmosphère privée de lumière.
» La décoloration du bleu de Prusse sous l'influence de la lumière, sa
recoloration sous celle de l'oxigène, explique ce fait, connu de toutes
les personnes qui ont été à portée d'observer, qu’une étoffe de soie teinte
avec le bleu de Prusse perd plus ou moins sa couleur au soleil, et qu’elle la
reprend dans l'obscurité. Il est évident que, conséquémment à mes ob-
servations, il y a perte de cyanogène dans le premier temps du phéno-
mène, . et réaction. na mem sur le bleu de Prusse scope dans le se-
er La succession ds; hén
j'ai rappro ce Mit de mé - mer a se passent darts ia
corps organisés, et c'est ce rapprochement qui a donné lieu à appendice
placé à la suite de ce mémoire.
§. VI. De la décoloration du bleu de Prusse plongé dans l’eau distillée non aérée, sous
l'influence de la lumière du soleil.
» Une étoffe de coton teinte en bleu de Prusse se décolore au sein de l’eau
distillée non aérée exposée au soleil, comme si elle était dans le vide. Il ne
se dégage aucun gaz; mais l’eau acquiert la propriété de donnér du bleu
de Prusse quand on y ajoute du carbonate :d’ammoniaque; du sulfäte de
protoxide de fer ét de l'acide hydro-chlorique : il s’est donc encore séparé
du cyanogèene pendant la décoloration du ee au sein ge
comme il s'en est séparé dans le vide.
» Unë étoffe de coton plongée dans l'eau, qui a le contact de Patmos:
die et mil, sait pr se réduire à du coton teint par du- id
de fer. $
C.R. 1837, 2° papei (T. V, N° 6.)
| ( 174 )
§ VIT. De la décoloration du bleu de Prusse par l’eau bouillante.
» Le bleu de Prusse est réduit en peroxide de fer par l’eau bouillante,
comme on sait; mais cette décomposition qui, suivant d'observation que
j'en ai faite, s'opère dans l’eau bouillante sans le contact de Pair, et sans dé-
gagement d'aucun gaz, est précédée d’un phénomène remarquable; c’est
la conversion du bleu de Prusse en cyanure incolore. Quoique j'aie tou-
jours observé celui-ci mêlé ou uni à du peroxide de fer, épée il serait
possible que le bieu de Prusse, avant de donner du peroxide, Bopi à Pé-
tat incolore. .
» L’altération. du bleu de Prusse T Ra à de T acide hydro- cyanique,
à de l’'ammoniaque, à du protocyanure de fer uni probablement à de l'hy-
dro-cyanate d'ammoniaque, qui le rend soluble ‘dans l’eau, enfin à du
peroxide de fer. Ne se forme-t-il pas d’autres corps ; par pag de Pa-
cide tag rt ? C'est ce què je n'ai pasi encore recherché.
$ vIn. De la sobres ee ý Prusse par ? eau eii
|» L'eau distillée froide agissant à la lumière diffuse avec le contact de
Pair sur une étoffe de coton teinte en bleu de Prusse, l'a presque réduite
à son pied de peroxide de fer. Pour une partie d’ étoffe, on employa 3150
parties d’eau divisées en 21 lavages. La durée des macérations fut- de
2539 heures.
S -De la modification que le bleu de Prusse FR sur la soie PR le procedi que
à rs
| j'ai décrit en 1827, éprouve par l'expi
3 ee + A lue ché ;
einte en bleu de Prise par- ce
: vient d’être chevillée, immédiatement
après à l'eau de Seine, gagné plüsieurs tons par une déve
ne douze jours à un mois.
_:»' Je me suis assuré des faits suivants en. t-des.é S iii
Len
aient été teints-en bleu. de Prusse simultanément, dans des flacons.rem-
pliss d'oxigène sec et humide, d'air atmosphérique : sec et. hemideyakdogar
acidè carbonique sec et humide; les flacons renfermant l'oxigène et Pai
cottenaient un excès de potasse, afin d'absorber.et l’eau que ee
la soie et Je Ke que je soupçonnais pouvoir se dégager ; enfin,,.le
ga: nique sec contenait du chlorure de calcium.
x. f° i Que les re mur louer gagné de ton en se pc mais il ne
s'est pas dégagé sensiblement de cyanogene.
(175)
» 2°. Que l'oxigène a sua Cidfinence paur faire: monter la couleur.
53. Qu'un é s étoffes a por an Paine
libre que renfermé dans un flacon avec de la potasse:
» J'ignore si V'animonaqué que Patmosphère peut contenir em propor-
tion variable n’a „as exercé d'influence sur le dernier résultat.
-APPENDICE AU. SIXIÈME MÉMOIRE,
( Extrait.)
4 La succession de deux phénomènes que présente le bleu de Prusse
dans deux circonstances successives de lumière solaire. et d’obscurité au
sein de l'atmosphère, ma paru avoir une si grande analogie avec des phé-
nomènes que nous observons chez des êtres vivants, que j'ai pris occasion
de cette remarque pour compléter , sous la forme d'appendices des vues
exposées à la fin de l'ouvrage que je publiai, , en 1824, sous le titrés de
Considérations générales sur l'analyse organique et ses applications.
Dans l'impossibilité de donner un extrait détaillé des principaux objets
capanne cet appendice Je me b bornerai : à indiquer l'aspect principal sous
lequel je les y ai e envisa visagés
liatement d’une force -ulière vital, qu‘ on Pr
souvent comme antagoniste ie PS. qui Feaent la matière brute, telles
que la pesanteur, l’affinité, la chaleur, la lumière, l'électricité, le magné-
tisme; dans l’autre, sans rien préjuger sur la nature des causes qui prodni-
sent les phénomènes, on cherche, après avoir aussi bien défini ces der-
nières que possible, à les rapporter à leurs causes immédiates ou prochaines,
et bien loin d'admettre à priori qu'ils sont les effets immédiats d’un principe
vital, on tend, au contraire, à les ramener aux forces qui régissent la ma-
tière brute. C'est à cette dernière manière d'envisager les phénomènes de la
vie que j ’ai donné la préférence dans l'ouvrage que ja jai cité Up
étui re a br rmé dans cette
référence, j jai acquis une conviction plus gı grande. “C'était possible, de
I 'exactit ude des deux propositions suivantes, doit MOR BR ivrage n’est à vrai
dire que le le Le OX c’est g “ln ya | pas” de chimie EES Er
teg La gau s : rz F7
SE SHEETS IES sA LLS a A
ms générales": sur raie a ns ser appli ons
pamti a 2 PTT | a eso ob g
E E 1
( 176 )
distinction des espèces de principes immédiats qui constituent les plantes et
les animaux; et en second lieu gwil est impossible de faire avec succès au-
cune application un peu générale de la chimie à l'étude des phénomènes des
êtres vivants , tant qu'on n'aura pas défini les espèces des principes immé-
diats qui constituent les tissus et les liquides sièges des phénomènes qu'on
veut étudier. Ayant cette conviction, j'ai trouvé que la décoloration du
bieu de Prusse sous l’influence de la lumière et sa recoloration dans ombre
sous l'influence de l’oxigène , étaiènt des phénomènes très propres à expli-
per ga nee cette pensée, comment bépue des pes physiques ,
anoleptiques ipe ir i fait partie d'un étre
diganisë, peut présenter une chance pour expliquer des phénomènes que
lon pourrait attribuer à une force vitale, si lon ignorait les propriétés
de ce principe et son existence dans la matière siège des phénomènes.
», Après avoir suivi les conséquences de cette idée, relativement aux
principaux phénomènes de la vie, et SE am t à la mare aux
sécrétions , à l'assimilation et à la digestion ;
» Après avoir insisté sur le rapport chimique de matière d’un être
vivant avec la matière de l'aliment qui le nourrit, en faisant remarquer que
la complexité de nature chimique de la première matière exige une
complexité correspondante dans la seconde, et en citant à l'appui de cette
manière de voir le lait, qui renferme lès types les plus remarquables de
composition coque des principcs immédiats des mammifères qu’il doit
ourrir; l'œuf et les gı tr
êtres RE é circonstances ENR de tem-
jaar: Ade kanière? -2 ra
_» Enfin , après avoir exposé mes idées relati u parti qu’on peut ti-
rer de ce que je nomme les compositions Dale d'une matière com-
posée , lorsqu'il s’agit de concevoir les phénomènes. des transformations
que la matière subit en s’assimilant à un être organisé.
» J'ai exposé quelques considérations relatives à la manière d'envisager
sous le oint de vue chimique les espèces des êtres organisés qui sont bien
définies par la botanique et da zoologie, afin qu’en les étudiant sous le
rap de leur © ; C'est-à-dire comme nous offrant
un certain ensemble Le principes Re on fût conduit à déterminer :
. Ceux de ces principes qui sont essentiels à l'existence de espèce;
C)
de sorte qu'un d'eux manquant, la vie n’est plus possible dans l’étre au-
quel il se rapporte.
» 2°. Si parmi les principes essentigls il en est qui ne puissent pas être
remplacés pat. d’autres principes analogues mais non identiques ;
» 3°. S'il n’y a pas des principes immédiats accidentels, c’est-à-dire des
principes qui peuvent manquer dans des individus d’une même espèce et
se trouver dans d’autres.
» J'ai envisagé.la matière des aliments sous des rapports Rprespondan te
à ceux que je viens d'exposer.
» Enfin, j'ai montré la liaison de ces études avec la recherche ia causes
qui font, dans les sponta botaniques et re des variétés ou des
races.
» Mais après avoir parlé de la lumière que la chimie peut jeter. sur la
physiologie générale et comparée, de layantage qu'il ya de chercher à
ramener les phénomènes des corps vivants que j'ai nommés, à leurs causes
prochaines, et non à les expliquer par un principe vital; j'ai terminé l'ap-
pendice dont je fais l’extrait , par avouer que lors même qu’on aurait re-
connu -que ces phénomènes dependent des forces qui régissent la matiere
inorganique, nous ne serions guère plus ap ae nous ne À sommes
e comment. il. z qui est. déjà
se développer avec une constance menami oree een a
et la faculté de donner naissance à des individus qui reproduiront à leur
tour cette méme forme. Eh bien , c’est là où se trouve pour moi le mys-
tère de la vie, et non dans la nature des forces RE ES on peut espérer
de rapporter immédiatement les phénomènes que j'ai pris en considé-
ration.
» J'ai donné un assez grand développement à ce sujet, afin que l'on
ne crût pas, d’après l’analogie que j'ai établie entre quelques phénomènes
de la nature inorganique et de la nature vivante, que j'ai eu l'idée d'assi-
miler un corps heug à un être oromni. ».
AUS)
BULLETIN BIBTIOGRAPHIQUE.
L'Académie Š reçu dans cette séance lės ouvrages dont voici les titres:
»$ rendus febihvinedaires des séances de l'Académie des Sciences;
2° semestre, 1837, n° 5.
Recherches sur la Probabilité des Jaji à en matière s criminelle et
en matière civile; par M.. Porssox ; Paris, 1857 , in=4°; -
Premier et second Mémoires - sur = png pe M. Accus DE
Sainr-Hiraire ; in-4°.
Cours sur la Génération, rOwlogie e et ; 'Enbriolgie res ji Min
d'histoire naturelle, R M $ publié z M. TREN PRET
1836, ing’. ge.
Statistique de la Phanèes ES par lë ë Ministre db: Travaux bles:
de 4 Agriculture et du Commerce. Tome I", Territoire et Population.
Impr. roy. ; in-fol.
Annales maritimes et es 22° année, 2° série, juillet 1837,
in-8°.
Recherches anatomiques et physiologiques sur ALL aea ci êtres
organisés} par M. © Facquewrn ; in-4*. (Présenté pou lee prix de
Page expérimentale} == = `
ik. eap par M Moreau DE Sart-Buneère; Paris, 1857, in=8°.
= Mémoire sur FE Embryogénie des mollusques gastéropodes ; par M. Do-
MORTIER. Bruxelles, 1837, in-4?. (M. Dutrochet est chargé den rendre un
compte verbal.)
Théorie nouvelle de léquilibre.et du mouvement des corps; ga M. Sant-
Guiruem ; Toulouse , 1837, in-8°.
Voyage dans l'Amérique méridionale; ; par M. A. D'Onmicxy; 26° liv.,in-4°.
Histoire naturelle des Iles Canaries; par MM. Wess et BerrugLor ;
22" livraison , in-4°.
a ( 179 )
Le: Secrétisme animal : proie doctrine dE philosophie né-
dicale; par M. A. :CHrisro bourg ;1856, he 2 ‘adréssé
pour le concours Montyon:). i
Traitède Chirurgie) par Mid Guru, édit l'a allemand par M. -B.
Pienė; 5° livraison, Paris, 1856, in-8°.
Bulletin littérainé et scientifique | Revue Crtigile et littéraire des livres
nouveaux; par M. J. Cuersumez; 5° année , n° 7, Paris, n-8°.
Mémoire sur les Enfants-Trouvés en France; par M. le docteur Maxin
Dessrosses; Blois, 1837, in-8°. (Ouvrage adressé pour le concours de Sta-
tistique. )
Cours complet d'Agriculture ; tome 14, et 14° livraison dis plauches ;
in-8°.
Bulletin de la Société industrielle de Mulhausen ; n° 50, in-8°.
Académie royale de Bruxelles, Bulletin, n°° 2—6, in-S.
Memoirs on..... Mémoires sur le Syrtème nerveux ; par M. Marsuarc
Harr; Londres, 1837, in-4°. (Ouvrage adressé pour le concours de physio-
logie expérimentale.)
The Annals of..... Annales d'électricité, de Magnétisme et de Chi-
- mie, etc., dirigées par M. W. Srurceon; n° 5, jpet 1837, Londres,
7 _1837, Lo , in-
| T ia .….. Magasin des < ne me et elia
arts utiles ; n° 18, ar aen ; tonte in-8°.
The London and Edimburg..... Magasin philosophique de Londres et
d'Édimbourg ; juillet'1835 , et pa ie supplémentaire ,n° 64 et 65, Londres,
in-8°. =
The Athenœum ; juin 1837, Londres, in-4°.
Bericht uber..... Analyse des mémoires lus à l'Académie des Sciences
de Berlin , et destinés à la publication; mai 1837, in-8.
Ueber ie er < . -Sur épiderme des végétaux ; par M. Meyen;
in-8°.
Ueber die secretions organe. . . . Sur les organes sécréteurs des plantes;
par le même ; Berlin, 1837, in-4°.
_ Neues System... Nouveau S. ystème de Physiologie végétale; par le
même ; tome 1°, in-8°. (Renvoyé à M. de Mirbel pour un rapport ra )
Del mal del segno. . Sur une malädie des vers à soie, désignée sous
le nom de Muscardine, etc., et sur les Moyens pes de la combattre
par M. A. Bassr; 2 a édifiée, Milan, ee in-8°.
(18) .
Memoria. . --. . Supplément à cet ouvrage ; par leméme ; 2° édit., in-8°.
Statistica medica.....Statistique médicale de Milan, et Statistique
du Choléra-Morbus de 1836; par M. Joserx Ferranioy Milan, 1857; in-8°.
Bulletin général de Thérapeutique médicale et ne 7 année,
tome 13, 7° livraison, in-8°.
Guseité médicale de Paris ; tome 5, n° Br.
Gazette des Hôpitaux ; tome 10, n°° o
La Presse médicale ; n° 61 et 62.
Écho du Monde Savant; n° 85: .
La Phrénologie ; tome 1, n° 13. Re
L'Éducateur; Journal ; mai et juin 1837, in-4°. `
La Ruche , Journal ; n° 9.
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OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. — JUILLET 1837
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COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 14 AOUT 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE. L'ACADÉMIE.
1 : août dernier, une itio! Le va ‘d'étoiles fima. So fils
ainé, qui n "est pas astronome, et un de ses amis, en ont compté 107 entre
ı r heures £ et minuit +, en se promenant dans le jardin de l'Observatoire.
De minuit dyt jusqu’à 3* 26', commencement du crépuscule, MM. les élè-
ves astronomes, Bouvard et Laugier, ont observé 184 de ces météores. Le
plus grand nombre paraissait se diriger vers le Taureau, ainsi que cela devait
être, d’après le sens du mouvement de translation de la terre. Nous
reviendrons plus tard sur ce phénorene.
PALÉONTOLOGIE. — Des changements à la surface de la terre , qui ; paraissent
dépendre originairement et nécessairement de la variation préexistante ,
incessante , lente et successive , des milieux ambiants divers et consécu-
tifs, du Globe terrestre ; par M. Grorrroy Samr-Hicarre (1).
« Quelques esprits prennent de nos jours confiance dans une certaine.
théoriedes is nécessaires, telle que Buffon lavait conçue, et dont il faisait
(1) Ce mémoire est le Béréoppementt de mon écrit du 10 juillet Abe “4 le
C, R. 1837, 2° Semestre, (T. V, N° 7.) 26
( 3 84 ) à t
de fréquentes applications: Lé sujet que j'avais traité le 10 juillet dernier
m'entrainaità y recourir, pour essayer d'expliquer par de spéciales différen-
ces, dans les diverses sortes de milieux ambiants, les modifications des for-
mes animales, comme je voyais. par l'étude des ossements fossiles qu’elles
avaient existé autrefois. J'avais craint alors, en terminant ma lecture, d’a-
voir à trop céder aux ärderites sollicitations, logiques. toutefois, de ma nou-
velle doctrine. Au sein de tant d’obstacles qui nous environnent, on est si
facilement et si tôt atteint, quelquefois stigmatisé, par le nom de novateur,
que cette pensée me suscita cette réserve : Je m'arréte, l'heure de ces
recherches philosophiques n’est pas encore venue.
» Cependant, je n "entendais pons alors g éette réflexion aux
travaux si avancés de M. Lartet. Si j’en étais venu à m’occuper de ses labo-
rieuses recherches, c'était pour y venir observer des idées de progrès, et
y chercher quelques sentiments sympathiques. Un naturaliste de ce rang,
absorbé dans les élücubrations de son immense charnier de Sansan , ne pou-
vait qu'être me. des brillantes spéculations de la pepe géolo-
gique.
» Et comment, en effet, M. Lartet, sous l'impression dé ses nombreuses
découvertes, n'aurait-il point été animé de sentiments synthétiques, point
frappé des changements de composition qu'ont dù éprouver, pendant la
durée des siècles, les milieux atmosphériques et Hermanita de: la
terre s6us P paeo ap temps et sue pr ns omedistjvn qui s’ensui-
= » "er LEE LL nie is
CR NS ENS Ph Le + es.
ne tenues
s’élaborent les formati
Pe
FIR nseign nt ot
à 404 À br de nombre et les combinaisons très! variées des fossiles de
Sansan, croyait qu'était tracé dans le champ de se idérations un en-
| semble de vérités appréciables : comme nécessaires. C’est du moins ainsi
que je sais par sa correspondance qu wil s explique; il ‘ajoute que ceci appa-
raitra, „mieux sous son vrai point de vue dans l’avenir qu'au móment de ses
communications actuelles, ces nouvelles lumières, devant profiter de pré-
férence à des recherches sur he du Fu et à des vues de géologie
nt Li r
7 ga sthig ki OR à a ge 7 x à à pr Er E 2,
Compte | Liens Lettre die die et imprimé le 3r- juillet,ÿ page 108; puis,
les droits de-priorité de ce mémoire furent reconnus en séance et pani: le 7 août.
(Warez page 159)
| ( 185 )
philosophique qua des progrès de pur intérêt zoologique: Du moins,
M- Lartet prit dans ses pressentiments assez de confiance pour en écrire
x Académie; ce qu’effectivement il vient de me mander. Ainsi, je le
sais, informant l’Académie dans une dépêche présentement arrivée (T),
qu'il adresse à Paris ses pts barman MZ meit ré annen dans notre
principal dépôt de l'État.
» I] ma cité deux envois qu'il faitau Muséum d'histoire iriiri 1° ĉe-
lui d’une petite caisse formée d’un choix de ses plus précieux objets; et
2° une autre d’une plus importante expédition, où sont des morceaux plus
volumineux et en partie fracturés. M. Lartet a voulu prévenir ’entassement
sous sa main de ses nombreuses découvertes, éprouvant que tout encom-
brement de ce genre est d’une surcharge does À autant cie mais au sr
lecteur c qu ’aux collections Sites- inuenit (2).
metres yagit
PFEF S SAS E RSF 09
(1} Gette lettre a été communiquée à Pasdénie in 7 apte etest anda p; ee
(2) M. Lartet-m'a engagé à me rendre attentif à l'envoi de sa petite caisse , wy
annonçant des, sihis, de deux espèces intéressantes, l’une petite, qu il croit être une
chauve-souris ' et l’autre d’une forte taille qu’il nomme macrotherium ; ; celle-ci for-
mant , selon lui , une nouveauté très remarquable. Si j'ai vu toutes les er n EE
WER T PRE dire pour souscrire au vœu de M. ‘Lartet.
Au a du petit squelette, je on aimes que l'alinéa avec de
| srus de,
peen arnap annoncée comme S TARSA igr chauve-souris.
Mais quant aux os du macrotherium, ce sont toutes pièces isolées , à grains fins, à
consistance compacte et que le ravage du temps a peu ou point endommagées , et je
ne puis que sympathiser à la justesse de pensée et au sentiment du fait ant , qui
sont rendus dans le nom générique, macrotherium. Car, comme euphonie et comme
condition RE j it tippeke $ ne ustgi Nerjcieh ma Saanen donné, par
G. Cuvier à cette à um. Sous cett qu'il faut iraduure :
cranps béte fossile ou tt pt same à c’estun mr 2 TE aux animaux de notre
âge, nommés édentés. Dans le sens de cette définition, macrotherium exprimerait
pareillement à son tour LONGUE béte de la même famille, fossile ft n Le
megatherium fut trouvé près de Buenos-Ayres, et le h nt de: Ja
butte de Sansan, qu’exploite en. Francs Mi Eàrtet.si 25 1anc370my patas +
… Or, pour qui avait déjà (Comptes rendus, +8373 1 semestre, page 8o) posé en taie 4
où rendu très vraisemblable que les grands mammifères de l'antique création , irouyés
fossiles de nos jours, sont, sur une plus grande échelle, les souches des formations
- analogues, lesquelles. reparaissent actuellement petites et comme: rabongoes le méga
thertum pourrait être considéré comme l'ancètre du genre dasypus, ce genreaujon
profondément modifié. de même que Je macrotherium le serait au même ti
L
( 186 )
» Cependant ce que craint là notre savant correspondant, n’est-ce point
un conseil indirect qu’il nous adresse, à nous, qu’il fait dépositaires de ses
propres richesses. Le monde antédiluvien nous surprend aujourd’hui
comme à l’improviste : G. Cuvier allait, en son temps, sur ces objets pé-
niblement et le faisant avec un courage admirable dans son énergie et- sa
persévérance; maintenant ce sont les objets eux-mêmes qui affluent en nos
localités, celles-ci restant impuissantes à les contenir; en sorte que dans ce
cas, il faut craindre quelques habitudes irréfléchies qui avaient commencé
quand il y avait peu de ces échantillons. Or, songeons aux circonstances
présentes qui nous poussent et à l’avenir de notre conduite ; prenons garde
d'étouffer d'aussi précieux documents sous des divagations oiseuses, mais
surtout de n'apporter que des vues de zoologie spéciale d’un caractère con-
temporain, où il ne faudrait intervenir qu’en paléontologiste consommé.
C’est d’une antique création des choses qu’il doit être préférablement ques-
tion dans l'étude des ossements fossiles. Ceci me préoccupe au point que je
suis bien tenté de souhaiter qu’il soit pris en baut lieu, pour modérer ce
fâcheux penchant, et alors dans un intérêt véritablement scientifique, des
mesures propres à faire dignement face à l’heureuse irruption de tout ce
qui nous advient en choses et documents, touchant ce merveilleux ensei-
gnement. Car ce sont pour nous, aujourd’hui, des révélations de ce qui
existait en conformations animales au temps de la jeunesse de la terre.
» D'où nous arrive cette différence dans le mouvement qui nous entraine?
C’est qu’il ne suffisait pas que depuis des siècles, l’hommese trouvåt posséder
autant de richesses : pour qu’il fût Mr sous ce RME à son p
tion intellectuelle, il Sapan de plus qu'il fùt amené à
ne Ces
A +2 tout A. p: it
manis : : ce westlà qu ine ces
Mais serait-ce cependant
à e ; côté par M. Lartet, qu “il faudrait rapporter le choix du nom
doede par le nelle du spna à sa magnifique découverte du grand édenté de
eann mimin
Hrexiste tinienre frères du nom Lartet dans le Gers, Pun un médecin, un autre
“avocat : c’est ce dernier qui ést devenu célèbre comme paléontologiste. La con-
“duite noble et désintéressée de M. l’avocat Lartet, qui aujourd’hui se dessaisit
de ses richesses provenant de la butte de Sansan, prouve qu’il souhaite qu’on ne
‘le tienne point personnellement comme uniquement un pourvoyeur dévoué au grand
marché de la capitale, mais qu’il s’apprécie aussi comme un homme progressif,
qu’antnent des‘idées synthétiques, et un sentiment de généralisations, q qu’il a su con-
-cevoir sur le lieu. mèmosn territoire qu’il habite.
+: Serait-ce dañs ; et peut-être comme réclamation , qu'il aurait écrit en ce jour
* à l’Académie ?
a
(187 )
d’une.recherche. Ce n’est que de nos jours que le développement de nos
facultés originelles laura ainsi permis. Jusque-là tout est resté et devait res-
ter enseveli en terre , du moins sans être remarqué dans son caractère ac-
tuel d’un puissant enseignement.
» Cependant je ne prends, en ce moment, souci que d’un meilleur ordre à
introduire sous le ressort d’une pensée unitaire dans l’arrangement de nos
immenses matériaux; mais de la science elle-même qui, sur le souvenir de
plusieurs importants ouvrages, passe bien légèrement pour déjà existante,
qui , pour en comprendre les consciencieuses applications, qui songe à s’en
occuper ? qui pense à indiquer ce qu’il est convenable et ce qu'il devient :
dès-lors possible d'entreprendre ? A cet égard parlerais-je nettement? C’est
selon moi, je crois, peut-être bien moins les penseurs ou les savants placés au
centre du mouvement actif de la société, trop distraits et agissant fortuite-
ment, mais plutôt sg iaa quelques hommes excentriques etistu-
dieux,
aw
E g F
` P | +11 +1 PATDA R „plateaux
PS PS + +
et buttes remplis de ces débris révélat en Angleterre, Bauwel, Kirckdale;
en Allemagne, Gayleureuth, etc. ; en Belgique, Sauvergnargue, Poudrès;
le midi de la France, toute la campagne volcanique del’Auvergne; la mon-
tagne- de Perrier; les environs d’Auch, les riches cavernes de Lunel-Viel;
de citer ici les lieux à ossements que j'ai visités moi
-Normandi remene n
cernant la ville de Caen , où se sont trouvés tant de curieux genres de reptiles
crocodiliens (1).
(1) J'ai d'autant mieux sujet de citer de nouveau le terrain oolithique des environs
de Caen, que, dans l’avant-dernière séance, l’Académie, ainsi que beaucoup de ses
membres, ont reçu un très important travail du professeur d'histoire naturelle de la
Faculté dé Sciences de Caen, M. Eudes Deslongchamps, Dans sa dissertation, bro-
chure in-4° de 112 pages, avec planches, ce savant naturaliste nous fait coimatre an
gigantesque reptile, dont il a découvert, en juillet 1835, un squelette presque entier,
moins la tête, décrit et soigneusement figuré les parties, et qu'il a rapporté à une es-
pece nouvelle, sous le nom de pœkilopleuron Bucklandii, L'intérêt de cette
est d’abord dans ce fait très inattendu et très certainement destiné aux souvenirs des
Ages futurs, soit comme essence zoologique , soit comme une preuve irrécusable qu’il
fût avant léctiquité antédiluvienne des terrains tertiaires et de leurs animaux fossiles ,
une autre zoologie encore plus reculée dans l’époque de la vie du globe terrestr
qu’attesteront, par exemple, la nouvelle découverte de M, Eudes
( 188 )
» Car en ces lieux divers et si décidément inspirateurs de la science pa-
pr EN Á sont là des hommes de courage èt de labeurs infatigables ,
qu’anime la nouvelle science , qui se flattent de pouvoir déchiffrer tout ce
que les os fossiles cachent d’énigmes ét qui se trouvent ainsi saisis par de
graves pensées en présence du riche et vraiment merveilleux amoncèlement
d'autant de débris déterminables, rendant visible quelque peu du passé des
premiers âges de la terre. Coniptons encore et pour beaucoup une nouvelle
portion de la société qui apparaît tout-à-coup, laborieuse et secourable :
elle a droit à cette énumération en raison de l'importance de ses observa-
tions et de ses formes d'esprit, c’est la classe des étudiants actuels, plus ac-
cessible aux combinaisons ét conceptions géologiques, mieux disposée pour
la méthode synthétique abordable en ces ‘jours meilleurs, et qui
se complait avec ivresse à récevoir les documents de la philosôphie natu-
relle; et j'insiste sur cétte classé, sans en exclure ou plutôt en y compre-
nant les sentiments pieux d’une ane de ces ne) leurs études et
méditations religieuses.
_» Il est de ma position ét dis mon hòn d’études scofoiases et paléon-
tologiques. de Signaler ces heureux changements de l'opinion publique, ce
progrès dans la marche des développements du savoir social. Or, je ne puis
medispenser de raconter ceċi. J'ai des relations de voisinage et d'amitié avec
un savant et vénérable professeur de notre faculté de théologie (1), lequel
voyage annuellement dans un but scientifique pour recueillir des crânes
nes des e Est siècles de l'ère chrenenie. Il en mesure les dimen:
le > tout entière sur our. Cette
lo: aae * sous Je paiak de. ye, g une détermination, à
d'avoir à rencontrer s si nettement. avérées. wea conditions. d’ ‘une famille. aussi FE re ;
’est.ce cas qui est justement affirmé dans le.titre du mémoire : grand saurien fos-
e entre les crocodiles et les lézards.. En voyant le. livre de M, Eudes
Donc avr e çh distribution dans les rangs. de MM. les Académiciens, et quand
j'eneusconnu la rtée, je vo voul lais demander | lap permission d'en} présenter le rapport ver-
bal d'usage; LA ais mieux, pia 3 prends « de. suite, » Par une note, dans ce mé-
moire en
M. Te Périodes SE Budes Cranioscopiquė, etc. >. n$. sous presse. 3
vi nf à a
( 189 )
sions avéc une rare et pationtesagacité, cherchant à en connaître les valeurs
de capacité cérébrale, d'âge en âge : car il y signale des changements. Ce
mouvement est secondé par les ainan français qui accueillént -avec un
t bienveillant, ces tentatives du savoir, et q font mieux en-
core : cr ils prescrivént dans les séminaires r g philosophique
dé la géologiesi] Les choses tvenues au point queces prélats accueillent
même des dédicatbé-de thèses qui. roulent sur les matières les plus appro-
fondies de laphysiquede la terre. Très récemment, un jeune lévite, reçu
prêtre ,a-terminé ses études ecclésiastiques, en reprenant et perfectionnant
son temps d'observation comme naturaliste, étant venu se présenter de-
vant la Faculté des sciences de Paris, pour y soutenir sa dernière thèse
d'histoire naturelle, et, au moyen de cette thèse qu'il avait dédiée à M. lé-
_vêque de Beauvais, réclamer le- bonnet de Rs nepe
phiques (1):
+5 Et puisque je suis amené sur cette circonstance , curieuse sans doute ,
que les écoles de théologie en France (maîtres et disciples) se livrent
activement à l'étude et à la spéculation des questions de géologie, il me
paraît utile di mas avant que ga ‘en vienne à mes recherches touchant les
divers et nn. 5 er me aé = la terre; sil faut
le sentiment scientifique , et pour les habitades nouvelles d un grand
nombre de nos théologiens , aujourd’hui progressifs. Bien loin par consé-
quent de s’effrayer des justes conquêtes des sciences physiques, avec de tels
hommes consciencieux , la vérité finit par réunir et confondre amiablement
de graves dissentiments, qu’au début on jugeait inconciliables.
- s Qu'en effet, on soit attentif à ceci, au commencement du 19° siècle,
où chacun dans sa spécialité éprouvaïit de vives défiances, et où lon croyait
remarquer dans l’objet et l'usage des recherches de géclegié antédiluvienne
ùn retour, ou, du moins , quelque peu de tendance à Pa Done FARS
phie panthéistique, il y avait à réfléchir sé t dans un se
de Lhepect dE} "à art is hommes de foi préenpe à ne pussent Le
ee
“a Voici >% titre de cet ouvrage : : Des FossiL£s ET DE LEUR SIGNIFICATION , ie This
toire naturelle, dediée à Mgr. Lemercrer, évéque de Betuvais, ed ui i
dredi, 7 juillet Ea par M. l'abbé Poorte, chef d'institution à Senli i
sciences naturelles. SÉE
( 190 )
s’embarrasser dans quelque confusion d’idées, s’ils étaient dans le cas d'être
ébranlés par ce raisonnement à peu près sans réplique : « Ces fossiles, cet
» autre système des formes animales, incontestablement un produit sorti
». des entrailles de la terre, vous ne pouvez éviter d’y reconnaitre les restes
» vénérables d’une création d’habitants, qui furent et qui ont disparu. »
» Mais, si pour nous, parvenus dans la transcendance des dernières con-
ditions de l'intelligence, ce nous est un devoir de considérer les os fossiles,
comme font des antiquaires, à l'égard de leurs médailles frustes, qu’ils ne
manquent point d'exploiter comme des révélations écrites du passé , si les
os fossiles doivent être également reçus comme des faits et des documents
manifestes et non moins irréfragables, nous entrons nécessairement dans
des voies d’explication relativement à l’origine des choses ; et nos anciennes
opinions, fussent-elles les plus honorables et les plus discrétement reli-
gieuses , réclament d’être modifiées. Cette solution, pour arriver à conci-
lation, est d’une acquisition prochaine. C’est qu’enfin le vrai parvient à se
dépouiller de son apparence jusque là trompeuse.
» Ceci posé, ne craignons point de remonter dans un passé très reculé
en ce qui concerne les faits historiques.
_» Un homme de métier, humble artisan , comme potier d’étain, dont le
génie fut assez grand pour être remarqué dans une époque d'inertie in-
dustrielle et dont l'observation haute et intelligente, fut assez puissante
pour en veuir à être comprise par des sentiments jaloux et pour être ou-
tragée par les ardentes tracasseries de l'envie et d'odieuses persécutions j
sentiments réservés à tout bienfaisant novateur; ceth )
la carrière de l étude des fossilen lus tard survinren
ndèr llée et de autre côté du Rhin. Et ce mouvement im-
jou: ; Énrdivement, : à son très grand regret, en 1786, lim-
portance nique de l'étude des espèces perdues. Car deux ans avant
sa mort, il était absorbé dans cette réflexion : « Ce travail, disait-il alors,
» sur Ja: ‘vieille nature, exigerait seul plus de temps qu’il ne: m'en reste à
» vivre, et je ne puis que le recommander à la postérité. .... en les ras-
» semblant (ces anciens titres de noblesse de la nature), et en les compa-
»_ rant attentivement, on la verra plus forte et plus grande dans son prin-
» temps qu'elle ne la été dans les âges subséquents : car c’est en suivant
» ses dégradations, qu'on reconnaïitra les pertes qu’elle a faites, et que
» l’on pourra déterminer encore nr. UFU (1) dans la succession
». des existences qui nous ont précédés.
{1} D’autres époques. Dans ce sentiment des faits nécessaires et de cet aperçu intel-
( 191)
» Or, ceci n’était-ce point un pressentiment du génie, et presque
sa délégation testamentaire ? Et en effet, G. Cuvier m'apparaît, dans ce
passage, annoncé et comme invité à rassembler, à ét t à mettre
en valeur les travaux sur les fossiles, qui déjà avant sa na ce étaient
signalés par Buffon comme éléments ‘scientifiques. Cependant, suivons
cet aperçu : Quand dix années après, en 1796, Cuvier parut avec
éclat et dans une occasion très glorieuse pour lui, pour lui alors uni-
quement zoologiste linnéen ou classificat@tr, ce ne fut point pour em-
brasser la direction et le sentiment philosophique de Buffon, de ce prince
des naturalistes, que G: Cuvier fit sa brillante entrée dans les sciences
naturelles. Probablement que sans les préoccupations de la vie politique,
Cuvier eùût-fini' comme Buffon avait commencé, par des travaux préféra-
blement synthétiques; mais il n’avait encore adopté de préférence que les
recherches analytiques et de simple classification, à là manière de celles
de Linneus. Le début glorieux de Cuvier fut son importante réforme de la
classe dite vermes , la dernière en zoologie du systema naturæ. Mais mal-
heureusement une faute vint, sous un point de vue essentiel, gâter ce ma-
gnifique présent faitaux naturalistes ses contemporains; cette faute fut de
croire qu'il avait découvert des rapports -absolus entre les animaux infé-
rieurs; quand il n’en pouvait être ainsi, dès que, tout essentielle et d’utile
+ € . - L tic CE me : dé it là
re D cor MON +
EE ES des SE ES
consci est ement d'absolu dans la nature. _
» Une méprise d’une aussi grande portée ne pouvait retentir dans la
subséquence des développements futurs de la géologie, sans y produire un
désordre avec intensité, dans une raison carrée ; elle enfantachez G. Cuvier
le faux principe de l’immutabilité de l'espèce animale, Ce principe fut par lui
toujours invoqué dans toute discussion un peu grave ; mais on doit remar-
quer qu'il n'était cependant jamais suivi rigoureusement dans la pra-
tique ; le règne animal de notre célèbre chef d'école en fournit des
preuves presqu’à chaque page. Or, c'était à son entrée dans les études géo-
logiques, et à moitié de son âge ; que G. Cuvier aurait dû abandonner ;
ligent de l'avenir, dans ces allures du génie si ordinaires à la vieillesse de Buffon, je
crois apercevoir une perception anticipée, mais lucide, des vues que je signale dans |
ce mémoire touchant la nature diverse des milieux ambiants. C'était, dans le cours
de l'éternité, autant d'heures distinctes ou de mesures du temps, à l'égard des-érë
nements , ou faits de la création, en voie progressive, - EEE
C. R. 1837, 2° Semestre. (T, V, N° 7.) CE.
( 192)
et il n’en fit rien théoriquement; parcequ’il-aurait craint de détacher les
plus beaux fleu ons de sa couronne, comme fondat | hement
premiers di ision zoologique: De là: Pi tabilité.des êtres selon lui, „
et cela en f: la mutation incessante des choses ; celle-ci devenant le
fait dominant qui éclate dans tous les grands travaux-géolésiques. De là ces
deux principes d’un ordre élevé ; inconciliables-et travaiant à:s'exclure
_ mutuellement. Mais cette Rec pouvait durer. Ainsi iln'y a plus que de
certains naturalistes irréflécħis, livrés à la description -des ‘détails, qui,
sans songer. qu'il existe là une question déjà jugée dans ia hauteur de
la science; tiennent aux-idées.de Cuvier par respect et par affection pour
sa personne. Un ouvrage prêt à paraître, les écrits dé: Goëthe ; comme
naturaliste’, fera cesser: vers la fin desce mois'cette-lutte languissante.
En zoologie, depuis dix ans, les réclamations contrexe principe dimmu-
tabilité dé l'espèce animale, apparaissaient de temps autre, quand la plus
“solennelle , et jé pense la plus efficace, est enfin sortie des corollaires, ju-
“dicieusement exposés, -dans:le Traité de: tératologie. Gi Front)
=» Gependant, j'ai dit plus haut:comment.nos, écoles du:clergé: français
„avaient modifié l'esprit public: de l’ancien enseignement de la Gaule-savante,
Jusque:là cet enseignement avait reposé:sur nombre de préjugés: récipro-
quement contraires. Tout enfin, sous la tendance de notre époque, suscitait
un sentiment vagué, mais profond; et de là était né.le besoin de-toutes
“les classes, de-toutes les littératures, pour s'élever aux conceptions har-
dies du mouvement dés choses, de manière à venir éclaircir et légitimer
; j A Te S i
un-savoir avéré des faits d'une géologie, habilem rvatrice..et sa-
gement philosophique. ::; 52" SRE Du,
d'abord somm esprits; p éveil fut
g »-H P eut à ee a : TT
Se . $ FA MES a ser E FORTS SE e même À z x
Le A RE A R: = ss ee birg 2 pe -
à e 4 1 p nt crève a l’artivitéot s3
travaux de notre grand zoologiste :-car- ceci fut réalisé ; bien qu’en erreur
: m kak . e ne = . se Fa a x : $ 3
sur un fait capital, G. Cuvier vainquit toutes les résistances:et marqua pres-
que également de toutes parts: C’est tout lui-même quiäména la ré
* De Le ALY
et-qu'on suivit. Les bornes qu'il adinit ne furent point:tr sgressées , où du
moins-sans-d’instant ác] ti Pouvait-il en être autre t avec ces
qualités éclatantes? grand écrivain, observateur infatigable et sagace, ré-
formateur judicieux des méthodes jusque-là en.usage. Cependant, il n'était
ncore que le premier de nos zoologistes, quand la pensée publique futavisé®
et frappée d'étonnement que; parmi les couchés dela croûte de la terre ;il
y'avait existence d’ossements devenus terreux, nombreux et détérmina-
MA
LR
„de leur accord: avec-la science de k paléontologie. L’orthodoxie et la culture des scien:
(193)
bles. Le soin de ces déterminations ne convenait qu'à un anatomisté placé
à la tête d’un cabinet zootomique. Telle était la positio vier: n n'y
eut'pas jusqu'à Faenor de APE da ne ru | utabil
des espèces, qui h'exercçât tutilément son in
` 1 AY, ESPET "TOT PENN dits cu i WRALG Aux fla Gs
D Eten effet, k 5 UU UUYyIULEI IUL "FT TS CU L'ORSIVIICE LUI nneées
zoologiques les ossements fossiles e it Faperçtit: assez tard comrne révélinit
de plus ùne création différente dé} ‘aîne. C'était des ma-
tériaux d'un ‘autre monde, frustes comme ‘de vieilles tiédaillés gare pur
mais qui présentaient ür même caractère de notions certaines. L'ordre ec-
clésiastique de France fut un moment à s’en apercevoir, et à les considérer
comme un obstacle qui pouvait nuire à sa foi. Mais d’un autre côté, Cuvier
avait’ été attentif à ere toute collision entre des savants pure à des
méditations différentes. `
» Cuvier, plein ‘de goût à ete des convenances politiques, se axe.
trant de sages réserves relativement à Pavenir des sociétés, comprit qu'il
ne fallait point que les nouvelles révélations sorties du sein de la terre, en
vinssent à se heurtér ét à se déchaîner avec une malignité hostile contre les
vénérées et antiques révélations de nos livres saints; Cuvier fut attentif à
se tenir dans ses Cormanicätions aù Aan k d'eau ve noue ét his-
ission , Se trouv à leur tours et rir récré
tenues au plus près da éédssftons du savoir de la géologie. Un natura-
liste Gi ) qui long-temps, mais inutilement, aspira à l’un des siéges de Aca-
démie des Sciences, et qui désirait vivement faire triompher ses explications
propres de nouûvelle géologie, était admis en secret chez l’orateur de nos
temples, ét lui donnait, comme puisé dans P école et les relations intimes de
Cuvier, un ensémble d’idéés arrêtées. Chez le prélat, qui témoignait être
sensible à la délicätessé des procédés’dû grand naturaliste, il y eut désir de
répondre de son côté par des procédés équivalents , si bien que Torateur
sacré en vint à croire de son devoir de se soumettre sans réserve à l'autorité
a sait re
U ee CT COS
(1) s T e - +: k E r > £ Es, 2 st E MEF e G)
Ce naturaliste avait énivepris rpm l'attention er enr les célèbres prédi ications
de M. l'évêque d T Hermopolis; au sujet de: la créations et du déluge; sous: le: poiht de vue —
étaient heureusement concilié&, du moment que Pon „pouvait considérer, dans Pæuvre
six jours, six époques indéterminées du temps. BuLLErIN de er iome ` .
page 137. ;
27.:
( 194 )
de. certains faits géo ogiguies , qu'il fallait bien se résoudre à juger incon tes-
tables. ds
» Mais, cé n'avait point été communiqué à lillustre prélat, c'est qu'on
s'était soi-même paré d’une doctrine déjà existante. Le génie de Buffon,
en 1778, avait produit son œuüvre admirable, les. Époques , de la nature;
magnifique explication du plus profond penseur sur les choses. Ainsi se
trouvait, parfaitement et très heureusenfent remaniée, la pensée mosaique
des six jours de la Genèse. Mais quand parut l’éloquent écrit de Buffon, ins-
piré de Dieu même, le clergé contemporain ne croyait point encore aux
vues de ce merveilleux explicateur des desseins de Dieu, de ce grand-prêtre
de la nature; il lançait au contraire sur nôtre immortel Buffon ses foudres
répressives, qui cette fois s’'émoussèrent , en tombant : sur un vieillard le
corps penché sur sa tombe et protégé d’ailleurs par sa grande renommée.
» Les temps et l'opinion publique sont autres en ce moment, et je tenais
à donner aujourd’hui cette heureuse explication. Nos jeunes lévites de
France se vouent présentement avec ardeur aux études philosophiques re-
jatives à à la physique à l'astronomie et à la géologie; et pouvait-il én être
autrement quand ils voient que leurs supérieurs cessent de se considérer
comme renfermés dans la lettre du fait écrit, le déluge Re, et qu’ils
se pénètrent de pensées explicatives dans ce sujet.
_» En définitive, je tiens cet incident historique épuisé par la Le
tion que le vrai des choses est également senti et recherché des deux côtés.
Le langage de de la science est compris, et, par REN aucune hostilité
systématique e ne demeure A où s’éteigne see. P ge” des
préjugés d'ignorance. g
n principa ale; ÿ y vais revenir Tii un écrit iai, formant la suite et
donnant ees elusions du présent mémoire. Je traiterai donc, dans une
rochaine lecture, du caractère des milieux ambiants, de diverses sortes,
se succédant dans le temps, et appelés à “exercer selon le degré de leur
influence une _ participation puissante et universelle sur la mutation des
choses. »
— PHYSIQUE DU GLOBE, — Tremblement de terre à la rique
M. Moreau de Jonnès fai fait la communication suivante : .
+ ` R AT. APENE . «à
la Martinique le 28 mai dernier,
» La secouse a été très forte.
( 195 )
» Il est angine qu'aucun des phénomènes volcaniques, qui ont eu
liée récemment à la Guadeloupe, ne s’est étendu à la Marti ique; dont les
volcans éteints n’ont donné aucun signe d'activité. »
“% »
MS 4
“RAP \PPORTS. :
Rapport de MM. rm. prit node, Robiquet et Arago (rapporteur),
sur daxappanzils. de ne présentés à l'Académie par M. Henri pr
FONVIELLE.
« Pme nous a chargés, MM. Gay-Lussac, Magendie, Robiquet et
moi, d'examiner un appareil de filtrage de M. Henri de Fonvielle. La ques-
tion pm filtrage est si importante, si vivement agitée aujourd'hui; l'auto-
rité supérieure , les administrations municipales de nos principales villes,
de simples particuliers consultent si fréquemment l'Académie à ce sujet,
qu'il nous a paru utile d'envisager le problème dans son ensemble.
C'était d’ailleurs le meilleur moyen d'apprécier convenablement les nou-
veaux procédés s sur “lesquels: nous étions = appelé à nous prononcer.
s d’eau ont une TIERES commune, la st L'eaû de nine
est, en | général, d’une telle pure, qu'on ne parvient guère à y découvrir
fiim paias matières étrangères qu’en faisant usage des réactifs chimiques les
plus délicats.
», Les citernes construites avec des matériaux choisis, seraient donc le
meilleur moyen de se procurer de l’eau excellente pour la boisson , si la
pluie y tombait directement, si elle n’y portait pas les ordures, la -pous-
sière, les insectes, accumulés dans les temps de sécheresse, sur des ter-
rasses et sur les toits le long desquels son séc0nlemesth s'opère. Dans cer-
taines localités, à Venise, par exemple , l'inconvé
de parler se manifesta à un tel degr que pour ur la. aude citerne du palais
ducal,-le constructeur sentit la nécessité de ne laisser arriver l’eau pluviale
au réservoir. où le public la puise, qu'après lui avoir. fait rares
| large couche poreuse dans les. interstices de laquelle les matièr
gères , tenues en su ion, devaient se déposer en partie. pa ee
» Les puits peuvent. être assimilés à des citernes; seulement ils ne sont
(196 )
pas alimentés par de largés canaux en maçonnerie ; en briques; en pierres
ou en métal; les eaux pluviales leur arrivent; pour ainsi dire, goutte
à goutte, à travers les fissures ordinairement “capillaires ‘du sol. Il est
rare que dans ce trajet long et difficile , les ‘filets liquides ne rencontrent
pas des matières solubles dont ils se chargent en plus ou moins grande
quantité. Ce n'est donc plus dé lead de pluie proprement dite qu’on
tire des puits : elle est ordinairement aussi claire, aussi limpide, mais
elle contient presque toujours des matières dissoutes dont la nature ‘chi-
mique change avec la constitution géologique du pays: ps
» Ce que nous venons de dire peut s'appliquer , mot à mot, aux sources.
L'eau qu ‘elles répandent est aussi de leau pluviale qui, après avoir
traversé une épaisseur plus ou moins grande de l'écorce du globe, est
ramenée à la surface par un jeu de siphon, ou si Yon veut, car c’est
la même chose en d’autres termes, par la pression de filets liquides non
interrompus et partant de lieux élevés. La nature et la proportion des
matières étrangères « dont. l'eau ‘de. source se trouve imprégnée , dépend
aussi de l'étendue du trajet qu ’elle a fait au sein de la terre, et de les-
pèce de roches qu’elle y a rencontrées. Supposez ces roches d’une cer-
taine nature, et le pays abondera en sources minérales. Admettez que
À descente verticale du liquide ait quelque étendue, et l'eau surgira à
‘état thermal.
» Chaque rivière charrie vers la mer les eaux 4 une source piepe et
celles d’un certain n re de sources de grid wopordact gi s’ joy
tent aux ‘premières « dans en a Santer rapports ek on chi
ES k eaux d’une re raient ai
ites les sources de la contrée environnante;
ant, qu'au moment de fortes averses (et sarun
ee de rivière un peu Piena , quétest le jour ou cà et là il nyen a point?)
les eaux pluviales né s’infiltrent pas à beaucoup près dans la terreen tota:
lité; qu’elles coulent à a la surface du sol et sur les pélousés des: bois et des
côteaux , en assez grande abondance et avec rapidité; que dans és e
térieur, elles c doivent dissoudre très péú de matière’ étrangè
ment à là | rtion ‘dont sh seraient chargées siydivisées en très
minces filets, ‘chacune de leur ulés ; pour ainsi'dire ;'avait pu isolé-
ment ét pendant“ un temps. font Tongy sirde ‘en contact avec les prin-
cipes solubles du te | A cette circonstance, toute en faveur deila
pureté de leau“ de RAE; H RP ajóüter que le‘carbonate de chauxÿpar
exemple, est dissous à Paidė d’un excès d’acide; que cet excès se dégage
e
( 197 )
pendant læ longue exposition de l’eau à l'air et ques es le carbonate
seprécipite.. «icy => 0 |
-5»Gesremarques:;au t lus doivent être sidéré as que i un a point
de vuegénéral.It ne mu une v enveffet, sans s'écarter,des règles
connues de la géologie, d'imagipess et même pe. de. trouver a dispositions
-ae terrain: dans lesq puits; les s i de l’eau pure,
“et les rivières: contraire de l'eau fort imprégnée de matières
salines: Tout cerqüemous avons. piii faire , c’est d'expliquer comment
l'inverse sent) comment es de la Seine et celle de la Ga-
ronne; blement:plus pures:que les eauxde la plu-
pai des sc samioes et des puits: dep pontiées que traversent deux rivières.
wa ureté dans l’eau des rivières considérées
Em:France; jusqu'ici, la filtration de Epam n'a. pas été. tentée in *
grand. Dans les établissements d’ailleurs fort estimables où cette pé à
s'effectue à Paris, on.se sert d'un grand nombre de petites cai es prisma-
tiques. doublées en plomb, ouvertes par le haut, et contenant àdeur
( 202 )
inférieure une couche de charbon comprise entre deux couches de sable
Ce sont, à’ vrai dire, les anciens filtres brevetés de MM. Smith, Cuchet-et
Monttort. Quagd les eaux de la Seine et de la Marne arrivent à Paris tres
chargées de limon‘, les matières dépuratrices ; contenues dans ces diverses
caisses, ou au moins leurs couches supérieures ont besoin d’être renouve-
lées ou remaniées tous les jours et même deux fois par jour. =
_»-Chaque mètre superficiel. de filtre donne environ : 3,000 litres
d’eau clarifiée par 24 heures; il faudrait donc 7 mètres superficiels où
7 caisses cubiques d’un mètre. de-côté, Lee 2 ets pe fontainier ; et 7,000
caisses pareilles Leca biens — g où la tion serait de
pra poucés: o 797 | ans fs zini eus
:» Iby a un yena très higi peee le à proi de ces petites”
caisses: c’est de les fermer hermétiquerent -et de faire passer Peau à tra-
vers la matière:filtrante ; non pas à l’aide de son seul paige ou d’une faible
charge, mais par l’action d’une forte pression.
.:» Voilà, Messieurs, dans les procédés de filtrage de ieai Yüne Jis ae
liorations qu'a proposées et déjà’ réalisées Fauteur du mémoire pit meai à
notre examen.
n»: Le filtre de M. Henri i Fonvielle, à l'Hôtel-Dieu y quoiqu'il n’ait pas
un mètre détendue superficielle, donne par jour avec 88 centimètres de
pression de mercure (une atmosphère et +) 50,000 litres au moins d’eau
clarifiée. Ce nombre déduit de l'examen des divers services de P Hôpital, est
une petite partie | de ce que Vappareil fournirait si la ‘pompe alimentaire
était perpétuellement e en e ns trouvé,
en. ‘effet, par des Exp. a filtre donnait jasqu’àx- 95 li-
t RAR litres ë én 24 heures , où
; nier. Eet nous eri tenant aux p nombres,
Sa ue M. Fonvielle ER mémoire ; à depuis snout que
se me de l'expérience de l'Hôtel-Dieu sont COURS |
sonnes et, entre autres, M. Ducommun, ont réclä
qui leur appartiendrait,- l'emploi de la: pression pourile filtrage dés, l'eau:
Dans la ngecor rm A wi réclamations pourraient être soutenues;
car; du p s, il e le que dans to re ne appareils: exis-
tants dus | hnus par:des brevets, -que dans nes surtout
où la RP PE ON par uñn:mouvement dant du. liquide, il
ya: eSt ne füt-ce ‘que: de quelques centimètres; mais-enyisagée sous
( 203 )
lé point de vue industriel , la question est toute différente : il notaire sibe
dé savoir si personne, avant l’auteur. da seau PEs a
túër la filtration de l’eau dans des vases
de ne rien perdre de la pression que la situation. des lieux, où. ci rom
machines voisines pouvait donner ; si si personne ‘avant M. de Fonvielle avait
er les MT Sc 5 de en manière que de fortes pressions ne
boule les diverses couches; si personne, enfin, avant les essais
de l'Hôtel- Diet, | ‘avait constaté, qu’une filtration rapide donnerait, quant
à la limpidité; des résultats entièrement satisfaisants. Sous ces divers rap-
ports les droits de M. de Fonvielle nous semblent in contestables. Lienquéte
parlementairé que nous avons déjà citée, nous apprendait, au besoin, qu’en
Angleterre ce n’est pas sans y avoir songé que: les ingénieurs opèrent la fil-
tration sous de faibles pressions; que plusieurs ont adopté ce parti après
une discussion , dans laquelle, ilest vrai, des erreurs manifestes d'hydrau-
lique devaient les égarer; en France nous trouverions partout, et particu-
lièrement dans le bel établissement jeges eaux minérales artificielles du Gros-
Caillou, une forte pression di tdélaissée, Nous verrions,
enfin, M. Ducommun, dont le nom est | pi hinnebiemenh cena dans ce
ar N EF p 5 -hec
e peste, m:
d'eau parfaitement fltrée a au D Le de 5.
» Àu surplus, lempioi des fortes pressions n'est pre à , qu'en le com-
binant avec un autre procédé dont personne ne conteste l'invention à lau-
teur du mémoire. :
» On à vu qu’en temps de hautés eaux, un filtre d’un mètre sr
ciel, a besoin d’être nettoyé une fois au moins tous les jours,. quoiqu'il
ne ‘clarifie en 24 heures que 3,000 litres d’eau. Il. semble, au premier
aspect, que le filtre de M. de Fonvielle qui en tamise 17 fois plus, .s’en-
gorgera r7 fois davantage, qu’il faudra le nettoyer d'heure en-heure. Il
n’en est rien toutefois : le- filtre de l’a ‘auteur. du émoire mese nettoie pas
plus souvent que les filtres or es. Ce résultat.s’explique assez simple-
ment quand on remarque que sous une ; faible pression un! filtre n'agit en
quelquessorte. pis ye sasurface; que le limon y. pénètre à: prinsi: tandis
| (:204-)
si cette matière se trouve disséminée dans une plus grande profondeur de
sable, la perméabilité du filtre peut ne pas en être plus fortement altérée;
seulement le nettoyage doit dèvenir beaucoup plus difficile ; eh bien ! c'est
en cela surtout que les nouveaux procédés sont dignes d'attention.
» Nous avons déjà dit qu’à Greenock ; quand le filtrage s’est opéré du
haut en bas, l'ingénieur Robert Thom nettoie la masse de sable en y fai-
sant passer rapidement dans la dir ection contraire, c’est-à-dire de bas en
haut, une grande quantité de liquide. Ce procédé peut suffire si les filtres
ne sontengorgés que tres pride la surface ; mais les filtres de M. Fonvielle
exigent des moyens plusp ces moyens, l’auteur les a trouvés dans
l'action de deux courants contraires, dans les chocs, dans les secousses
brusques , dans les remous qui en résultent. Pour nettoyer le filtre hermé-
tiquement fermé de l’Hôtel-Dieu, l'ouvrier chargé de cette opération ouvre
tout-à-coup , simultanément ou presque simultanément, les robinets des
tuyaux qui mettent le dessus et le dessous de l'appar eil en communication
avec le réservoir élevé on avec le:corps de pompe qui renferment leau ali-
mentaire. Le filtre se trouve-ainsi traversé brusquement et:en sens opposés
par deux forts courants dont l'effet nous semble pouvoir être assimilé à celui
du froissement que la blanchisseuse fait éprouver au linge qu’elle mani-
pule; ces courants, en tout cas, ont certainement la propriété de détacher
du gravier filtrant, des matières terréuses qui, sans cela, y seraient restées
adhérentes. Nous ne pouvons avoir aucun doute sur la grande utilité de ce
conflit des deux courants opposés ; car opresa avoir nettoyé le filtre de Hô-
tel-Dieu à la manière de M. ee Thom ERAS oulons sdire à 0
d'un courant ascendant; car, aprè s que ce même courant
u robinet de dég rgemént que de Feau limpide, des
y man Mes déux autres robinets, l’eau sortait au contraire du
se LE un ant de saleté extrême. Pour le dire en passant, ‘les malades
témoins de Vopération exprimaient hautement leur surprise en Voyant , à
elques secondes d'intervalle, la même. fontaine. fournir, tantôt une
épaisse bouillie jaunâtre, et tantôt de l’eau claire comme du cristal.
» Ajoutons à tant de détails , que lé procédé dont vous nous aviez Er
gés de vous rendre compte, a reçu l'épreuve du temps; que depuis plus
de huit mois, il est en action à l’Hôtel-Dieu ; que depuis plus de huit mois,
une même couche de sable de moins d’un mètre superficiel, y fonctionne
sans me n'a point eu à la renouveler; que cependant dans
cet intervalle, la Seine a été extrêmement bourbeuse, et qu’en cavant
soutau plus bas, 12 millions de litres d’eau (12000 mètres cubes)-ont traversé
( 205 )
l'appareil; aussi, bien qu’à raison de diverses circonstances, nous ayons dû
_ renoncer à faire des essais sur ce que l’auteur du mémoire attend d'avan-
tageux du partage des épaisses couches filtrantes actuelles, en couches
minces séparées les unes des autres; en nous en tenant-exclusivement à ce
que nous avons suffisamment étudié, nous n’hésitons pas à dire qu’en
montrant la possibilité de clarifier de grandes quantités d’eau avec de très
petits appareils, M. Henri de Fonvielle a fait faire un pas important à l’art.
Nous proposons donc à l’Académie d’aecorder son entière approbation aux
nouveaux procédés qu’elle nous avait chargés d’examiner. »
L'Académie adopte les conclusions de la Commission.
. NOMINATIONS.
L'Académie procède par voie de scrutin à la nomination de deux com-
missaires, pris, l’un dans les sections des sciences mathématiques, l'autre
dans les sections des sciences physiques, pour la révision des comptes de
l'Académie (exercice de 1836).
- Chevreul et Poncelet ayant réuni la aoni des sages, camper
seront cette FRERE ROn
TA = Troisième à pper sur le h lelepen A Le
fonctions ou parties de fonctions en séries dont les divers termes sont as-
sujétis à satisfaire à une méme équation différentielle du second ordre,
contenant un paramètre variable ; par M. Liouviree.
« Dans ce troisième mémoire, comme dans les deux précédents (s), l’au-
teur considère les fonctions y. a satisfont à l'équation différentielle
"TE a | CE) de
mé oo à FREE
et aux conditions définies, aidin |
(2): E Pere
nommée
tome 2°, page 1
| (. 206 )
x est une väriable qui peut croître depuis x jusqu'à Xi À,-H sont deux
coefficients positifs , et g, k, L, trois fonctions positives de: x. Pour. que:
les équations (1), (2), (3) aient lieu en mémetemps, il faut que le parame
tre r soit choisi parmi les racines (réelles et positives) r,; Tag ra...
d’une certaine équation transcendante & (r) = 0:Cela' posé, on veut dé-
montrer la convergence et trouver ds somme dé la série lesom À rer
É M BRN lie :
menar > yiagpRas Ais Tiwa)
mm gV: dx Saa bn Mat ER
se laquelle le signe Z s'é étend aux valeurs de r. dont il vient & être ques-
tion, et où f (x) représente une: fonction ng = p ne. paeng jamais
infinie.
» Jai | démontré le Te” “premier, En M tahe: Ta‘ convergence dé là
» série GC) dans un mémoire imprimé à la page 16 du deuxième volume de
» mon journal. Mais l analyse dont j j'ai fait usage alors, ‘quoique simple et
» élégante, n’est pas encore assez générale. En effet, elle exige que les dé-
» rivées premières et secondes des fonctions g , #; f (æ) conservent des vä-
» leurs finies lorsque x croit de x à X , et que de pas £ (x) vérifie les x
» conditions
M dm + a | s Lu sf LJOITAMAUE LÉ YAY
eh SR saisi ronge. AFi jae no todo) sb : ITA NO 240510
-sine þbaoast sh sieste 3 à: ER
ai qu ie S PE LR R
ions « erorri relatives à la fonction f (x). 1l
fira. pour cela dé modifier un peu la méthode dont jeme'suis servi
da ent, ce qui, je dois l’ Rs TE en altérera l'élégance; mais la
>» "ébmonstratiui nouvelle, qui, résultera de ce 4 ce. rangement, sera aussi ri-
» goureuse que l’ancienne et beaucoup plus complète. En Ponant ré
» mettrai pour Pe de Rss Ta des deux nombres W ;Ha
» infini. »
» Dans le reste du mémoire, 2 Tauteur fait usage SF ahe transformation
g il avait déjà employée; transtorm qui consiste à changer de variable
ann ro mi asia
+
eût prenant ” e-
CON RTE Heron TO te y Piny ypsi + Lt. 5. j j
a +” k D ” + Aa PS it GE arret k
A ë : ` SFA ; SGA tp
: ee z= -: + 4
; x y Me A A aR
ind $p
k. E
( 307 ) -
—,r=f' ce qui donne
k de es
sieste ak
et à poser ensuite V = AU,
d'U ES Es fl fi M AT
gTV,
12 JSE IE D 914 le
à représentant la quantité ES
_d.W8k a d+
iat iye FRET: ya Tri +
Il parvient ensuite à décomposer la série (4) en deux autres séries que
nous désignerons par (A) et (B). Le terme général de la série (A) peut se
mettre sous la forme — + ., n étant un nombre entier qui augmente d’une
pe quand on passe fc terme au suivant, et 4 une fonction de z qui
ut dépasser un certain maximum. absolu N. Le terme ECM de la
série (B) est de la forme ;
naz nzz
cos EJ Et cos -7 dz,
n étant aussi -ni entier qi augmente « successivement dug unité,
de n -de z ef net n de : 3 qu aui 1
+ 2 +: de }, Zoos mtf? Ess cos — TT £ dz,
sont convergentes. Donc la série (4) est aussi convergente. « Pour l’exacti-
» tude de cette démonstration, il suffit, dit M. Liouville, que la valeur ab-
» solue y à° de la fonction À soit tellement composée en z que lin-
» tégrale fi VA x. dz ait une valeur finie. Cette condition est remplie ,
» dans certains cas, même par une fonction À qui devient infinie entre les
» limites de l'intégrale. » Aucune condition n’est er aux dérivées
Fab inea fengian she LÉ es ER RME T LE
CHIMIE e i: — Päpier d sûreté pme 2. la ra des sie
eais à NEA EE Les tentatives de pe
C.R. 1837, 2° Semestre. (T. V, No 73
X 46408 )
mévecine. — Considérations šur les caractères communs à toutes les ma-
ladies et sur une méthode commune de traitement à ne contre ces
diverses affections ; par M. Daure.
M. Double est prié d’examiner ce ieie, et de déclarer s’il convient
qu'on charge une Commission d'en faire cd d'un mie Re
side. — Cohsdérations sur anao magnétique èt le rôle que joue
cette force dans l'univers ; pag. M. J. zL. De Tuason.
(Commissaires, MM. 1
2 z CORRESPONDANCE.
M. le Ministre du Commerce , des Traraus püblics et de l'Agriculture
transmet l'extrait ûne lettre du consul français à Philadelphie, conte-
nant des détails sur un appareil inventé par un américain et destiné à
avertir de l’abaissement de l’eau dans les chaudières des machines à va-
Peir: =: pren ie `
La lettre de M. le Ministre du Gommerce , avec l'extrait qui laccompa-
gne, est renvoyée à la Commission chargée de s’ opynper de la question des
rondelles fusibles.
Ù t Lefèvre sont aliés faire à Olinda, sur 1x côté
inin ; d’après le désir de M. d'Abbadie, sera. on à la bibliothé-
que de l'Institut, dès qu’une Commission composée de n Lan.) Mathieu
et Savary en aura rendu compte à FA ae
MÉRGINE. — De altération des globules sania christ comme signe
CN de la mort. Extrait d’une lettre ge M. Man.
“+
x occasioni de Ja lettre. de M. Doute -sur de même e sujet (Voyez
VI, p- 164), M. Mandl adresse les observations suivantes.
: Dor mé le globule: in est Forgane qui s’altère le ge
aH
pi ement dans es cadavres; ét pour lui cétte altération est Te -signe le
( 269 )
plus caractéristique de la putréfaction, et par conséquent de la mort. Les
observations que j'ai faites depuis plusieurs années, sur le sang des cada-
vres, mont fourni l'occasion de constater la complète conservation des
globules sanguins dans beaucoup” ‘dé cas, non-seulement 5 ou 6 heures
après la mort, mais même à l'époque de l’autopsie, c’est-à-dire au moins
24 heures après la mort. Il n ’est pas très rare, même dans Pété, de trouver
des globules sanguins qui ne sont nullement altérés; mais ce fait est beau-
coup plus fréquent en hiver. J'ai pu samedi dernier faire constater par M. Ma-
gendie,.et aussi par un autre très habile observateur, la complète conserva-
tion des globules du sang chez une femme, morte d’hydropisie, 30 heures
après la mort.
» Comme M. Donné, j'ai observé que | la décomposition des globules
sanguins se fait rapidement quelquefois sur le cadavre ; mais d’après ce qui
vient d’être dit, on ne doit pas regarder ce signe comme étant constant et
conséquemment caractéristique.
» M. Donné affirme qu'on n "observe dans aucune Et des altérations
bsc Eee
sang sang par l'ab Pb a à pus er] Loris à
vie les mêmes altérations qu'après la mort.
» Doit-on admettre aussi que le sang, sous le rapport de ses autres ca-
ractères et de sa coagulation, de sa séparation en .sérum et caillot se com-
porte absolument de même; pris sur un cadavre 30 heures et même 48
heures après la mort, ou pris pendant la vie ‘’ce fait n'est rien moins que
constant; ear je ne l'ai observé que sur un nombre limité jai cadavres , et
seulement sur une partie du sang.
.» Je saisis cette occasion pour annoncer que j'ai trouvé dans Li
épanchements du péricarde, des fils microscopiques, très mines AUS à deux
millimètres de longs, insolubles dans l'acide a ie et l'ammoniaque, et
qui me paraissent fournir un nouveau caractère anatomique de la péricar-
dite. Jeme propose dans un autre travail de me prononcer sur la nature í de
ces corps; je me borne à annoncer aujourd’hui que leur pin
constatée ist MM. nou“ et Dumas. »
#
( 210 )
PHYSIOLOGIE, — Sur un n moyen de reconnaitre la présence de la morphine
dans un liquide; par M. Lararcoūr, deS!. -Emilion; 2°% lettre.
(Commission précédemment nommée.)
L'auteur, dans une précédente communication , avait annoncé qu’en in-
troduisant sous la | peau, avec la pointe d’une lancette, par une opération
toute semblable à celle par laquelle on inocule là vaccine , une petite quan-
tité de morphine préalablement délayée dans l’eau, on étre les effets
suivants : : «au bout d’une minute on voit se former une petite papule envi-
ronnée d’une auréole d’abord diffuse et peu étendue, etaccompagnée d’un
léger prurit; au bout de 25 minutes, cette papule a quatre à cinq lignes de
diamètre et une d'épaisseur. Sa couleur ne diffère point de celle de la peau
des parties voisines; quant à lauréole qui l'entoure, et dontle diamètre est
alors d’un pouce’et demi, elle est d’une teinte rose très vive; la chaleur est
augmentée , le prurit reste le même. Après une heure, l’auréole commence
à pâlir; elle est entièrement évanouie au bout de detre" où trois heures ; la
papule a commencé en même temps à se flétrir , mais il faut douze et qu
quefois jusqu’à vingt-quatre heures avant qu’elle cesse d'être visible.
Un sel de morphine dissous dans nne très grande proportion d’eau, pro-
duira les mêmes effets; et ces effets sont encore sensibles aux proportions
de 1 du sel pour 3000 de liquide : seulement dans ce cas la papule est plus
petite, mais lle offre encore le | même AA elle a a sen 1 auréole rose et
taccompagnée de prurit, `
Sant a Le PART A 3 ne asai Sie x pir eti
« Mair es papavéracées,
rent le même prin-
; Pape
LS
pi | RE "Or: ient Ei on introduise sous la peau un peu de leur
Er ‘soit pur, soit ‘étendu d’eau. Le résultat de cet essai sera : pour le suc du
EE indigène, le prompt développement de la papule précédemment dé-
crite; avec le suc du coquelicot des champ IS, comme avec celui du coque-
licot cher on ne verra rien de semblable. Autourde la piqûre, il se for-
mera dans lé isseur de la peau, mais jamais au-dessus du niveau de ce
tégument > un petit cercle blanc d'une ligne de diamètre. »
ÉCONOMIE RURALE. — Conservation de végétaux vivants pendant des’ voyages
de long cours ; tree ss lettre de M: d'EAUBONKE.
» Après avoir préparé une caisse de telle façon que lair n’y pénétrât pas,
ant avec soin sur toutes les jointures de la caisse plusieurs bandes de
( 215 )
toile avec une colle inaltérable, je fis, dit M. d'Eaubonne, avec del argile à
potier , de la fiente de vache et de Fean , un mortier un peu liquide, dans
lequel je trempai les racines des arbres après en avoir préalablement en-
duit le tronc; cela fait, je les recouvris de mousse des champs, et les plaçai
dans la caisse, remplissant exactement avec de la paille les intervalles qui
auraient pu leur permettre le ballottement lors du tangage ou du ronlis du
navire. Je fermai la caisse, et , après avoir pris pour sės jointures extérieures
les mêmes précautions que pour celles du dedans, je la fis placer dans la
cale du navire qui devait l'emporter à l’île Maurice. Le navire arriva à
bon port, la caisse fut débarquée , ouverte devant la douane, et, au lieti de
bois sec ou privé de sève que l’on s’attendait à trouver ,on vit avec surprise
des arbres en feuilles et en fleurs. Ces arbres furent ensuite distribués à
plusieurs habitants de la colonie.» |
| PHYSIQUE DU GLOBE, — Chute de pierres observée au Brésil ; extrait d'une
letére de M. F. Bertao, transmise par M. d'Abbadie et datée d’Olinda.
« Le 11 décembre 1836, par un vent sud-est, et une de ces nuits brillantes
si communes dans ce AE vers les II Marie : du soir, environ 4 heures
avant Tep : qüe p que du matin à où cesse l'e pè z buia FAT de 8 mois,
Rs. gs Tre Hi pa 7 at PE DER FE jé E e Ee
! Fr € GC DDA-
ak]
rut: Allege de res à l'entrée fi Rio-Aseu ; un HER d'un
éclat extraordinaire, et qui paraissait de la grandeur d’un de ces grands
ballons dont les aéronautes font usage pour leurs expériences. Ce météore
avait suivi la direction de sua et avait été aperçu à plus de 66 lieues
dans le Céara par les habitants de cette province. Il éclata comme la fou-
dre, presque aussitôt qu "on leut aperçu, et dispersa dans un rayon de
plus de ro lieues, une immense quantité de pierres. Ce fut particulièrement
à l'entrée de.la rivière, où mouillent les navires qui viennent s ’approvi-
sionner de sel pour toutes les parties du Brésil , que l’on observa une chute
plus considérable. Les pierres pénétrèrent dans beaucoup d'habitations et
s’enfoncèrent à plusieurs pieds dans le sable; mais il n’y eut aucun acci-
dent à déplorer , quelques bœufs seulement firer. atteints, blessés ou tués
par ces projectiles. Le pays jusqu’à 40 lieues dans l’intérieur , présente une
vaste plaine, sans aucun indice de Po la volume de celles qu'on retira
du sable, varie depuis une livre jusqu’à quatre-vingt. » G
A la lettre était joint un des aérolithes recueillis aux environs: d avi
de Macao. M. Berthier st chargé d'en faire l'analyse."
(os:
CHIMIE. —. Théorie des berne organiques.
M. 4. Laurent écrit que sa théorie sur les bre Rene Jui
a fourni les moyens de prédire d'avance l'existence de certains composés
qui, depuis, ont été obtenus ; et que de même , il a pu , connaissant la com-
position d’un corps, arriver sans tâtonnement au procédé à l’aide duquel
on l'obtient. Pour ce dernier cas, il cite la préparation de l'acide œnan-
thique , et celle de l’éther de cet acide qu’il a pu indiquer sans autres
données que celle dé la composition de l'acide, et sans autre guide que
les lois exposées dans la théorie qu'il a soumise au jugement de l'Académie,
PHYSIQUE DU crose. — Produits azotés des sources sulfureuses.
M. Fontan adresse quelques détails nouveaux sur les caractères par les-
quels se distinguent deux subst qui, suivant lui, ont été à tort confon-
dues sous le nom de barégine. La premiére de ses substances, à laquelle il
conserve le nom de barégine, n'offre aucune trace d’organisation; l’autre
est une sorte de conferve qu’il désigne sous le ñom de sulfuraire, parce
qu'il né la vu se développer que dans des eaux contenant du soufre. Elle
se montre constamment dans les sources sulfureuses des Pyrénées, quand
Ja température de l’eau est inférieure à 45°. M. Fontan ne l’a jamais trouvée
dans les eaux dont. la chaleur est au-dessus de 60 degrés centigrades. Mais
cars Re où les sources très chaudes vont s'unir à: un courant Aa
ELE i s de st es ie ee ©
nfe le, avons-nous dit t, ne se trouve que dans des
sü es se suffit d’une très petite proportion de soufre
dans Peau u pour permettre à à la sulfuraire de s’y développer , et M. Fontan
Va observée à Enghien dans le canal de fuite de Ja source découverte il y
a deux ans.
M. Fontan annoncé avoir reconnu se ces eaux d'Enghien Texistence
du LITE à l’état de carbonate.
be — Mouvements imprimés à un Le -n verre: au moyen de la
Sien | machine électrique. È
M. A. de ss = la = et la figure de deux petits
appareils au moyen desquels il simule, j jusqu’à un certain point, le mou-
vement de la terre sur son axe, et son mouvement autour du soleil-
{ wS )
ENTOMOLOGIE. — M. J’allot adresse quelques détails sur la structure et les
habitudes de la larve d’un insecte lépidoptėre qu'il avait décrit, à létat
adulte, dans les mémoires de l'Académie de Dijon (année de , sous le
nom x de Tinea Humeratie. à
` ÉCONOMIE RURALE. — M. Fravient F3 4 + oué contre l’insecte
qui ravage les vignes d'Argenteuil, une solution peu chargée de camjhre ,
dont on messe su les plantes au moyen d’un grand appareil d'arrosage.
il CHIRURGIE. — - M. J. Guérin demande l'ouverture d’un paquet cacheté
qu'il avait déposé le 31 mars 1834, et dans lequel se trouve, dit -it, l'é-
noncé de quelques faits nouveaux consignés depuis dans l'ouvrage sur les
difformités du nes osseux qui il a présenté pour Je grand. prix de
-chirurgie. : ©
Le paquet est ouvert conformément à la demande de M. Guérin et pa-
rafé par M. le Secrétaire perpétuel.
"M Frèrede Montizon adresse une boite cachetée dans laquelle ilannonce
„ayoir enfermé LAS modèle en fer d’un locomoteur nouveau ou u appareil des-
‘tiné å l'accélération de la marche. |
Ces T ee sont RE
A 4 heures un quart l’Académie se forme en comité secret:
-La séance est levée à 5 heures. r À.
PS TTC +: "RE OU RL
fit css Les Boye à ER EE pe AE Ees +
ne A | FREE À nt ef. 2 - cap à M M dun -e m STE fi
t Trete ey É TP E 7: ES oS Lee
z N T B ra € rer i 1% : EES E F Re Ee N
i DAE RE DAME ES ri 2 Su PART Tue BRS bte be ES
(214)
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE,
L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres :
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie Royale des
Sciences ; 2° semestre, 1837, n° 6
Études pour servir à l'histoire naturelle des myriapodes ; par MP. Gervais;
(Extrait des Annales des Sciences naturelles , janvier 1837, in-8°.)
Recherches sur les Polypes d'eau douce re reines cristatella
et paludicella ; par le même ; in-8°.
Mémorial enye pame i et progressif des Connäissugées bite:
7° année, n° 70, in-8°.
Archives générales de Médecine; Journal complémentaire des Sciences
médicales ; 3° série, tome 2, juillet 1837, in-8°.
The Ponénènial res Revue médicale de la Grande-Bretagne et du
. continent , ou Journal mensuel de Thérapeutique , publié par M. Burxaun-
Riorrrey ; vol. 1°", n° 5, in-8°.
Naturwissensschafiliche arrr Exposition philosophique de la Science
de la nature; par M. Messerscumor; Leipsig , 1833, in-8°.
Üeber die..... Sur la fausseté de cette loi généralé admise par les
physiciens que les électricités semblables, ainsi que les pôles magnétiques
semblables, doivent, en vertu d'une force dynamique et dau anti-
pathique , se repousser mutuellement; par le- méme, s Zeitz; 1857, j
Die hochwichtigèsio akk ı plus import > des questio
vie, FER si les manifestations dune plus haute puissance teletas,
chez Phomme, sont Sent lës résultats Tune organisation plus parfaite,
ou si elles dépendent d'une substance de nature plus élevée , immortelle et
immatérielle, se trouvant en union intime, pendant la vie; résolue avec la
dernière évidence , au moyen de la plus certairie des méthodes Ge ee
en histoire naturelle; par le méme; Zeitz, 1857, m-8°.
Commentationes -Societatis regiæ Gottingensis recentiores ; vol. VH,
1828— 1831, in-4, Gottingue.
Gazette Sin de Kari; 1, 93:
Gazette des Hôpitaux ; n° 92—94.
Presse médicale ; tome 1, n” 63 et 64.
La Phrénologie; tome 1,n°13.
Congrès scienti ifique de Da Programme de la session de 1857.
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE PUBLIQUE DU LUNDI 24 AOUT 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
La séance s'ouvre par la proclamation des prix décernés et des sujets
de prix proposés.
cb A LE. DÉCE RNÉS,
peen | SCIENCES PHYSIQUES.
PRIX DE PHYSIOLOGIE EXPÉRIMENTALE,
PS dei RS à
Pa ME Fais UE
FONDÉ PAR M. DE MONTYON.
(Commissaires, MM. Serres, Duméril, de Blainville, Dumas, Magendie
rapporteur.)
La Commission a jugé qu’il n’y avait pas lieu à décerner le prix.
En prenant cette décision, la Commission ne. s’est pas dissimulé qu’elle
usait de quelque sévérité. Mais elle a pensé que la somme destinée au prix
de physiologie étant des plus minimes entre celles qui sont consacrées aux
fondations Montyon , le meilleur moyen de relever l'importance du prix
de physiologie était de ne l'appliquer qu'à des découvertes Mr À)
d’un haut intérêt.
N’en ayant pas rencontré de ce ghi dans les travaux, d'ailleurs € esti-
30
C. R. 1837, 2° Semestre, (T, V. N° 8.)
( 216 )
mables, qui ont été soumis à son examen, la Commission a pris la résolu-
tion que je viens de faire connaître à l’Académie.
La Commission exprime le désir que la somme destinée au prix de 1836
soit réunie à celle qui a la même destination pour 1837.
PRIX RELATIFS AUX MOYENS DE RENDRE UN ART OU
_ UN MÉTIER MOINS INSALUBRES.
(FONDATION MONTYON.)
RAPPORT DE LA COMMISSION. DE L'ACADÉMIE.
(Commissaires, MM. Gay-Lussac, Dulong, Chevreul, Savart, Dumas
rapporteur.)
L'Académie a recu, en 1836, de douze concurrents, diverses pièces se -
rapportant à des Procédés destinés à perfectionner les arts industriels sous
le rapport de la salubrité. La Commission chargée de les examiner a dû en
écarter un certain nombre, soit parce qu’elles ne renfermaient rien qui
parût propre à constituer une découverte, soit parce qu’une pratique, suf-
fisamment prolongée, n’avait point encore prononcé sur le mérite de Pin-
vention.
Nous allons fair PAcadémie les
décision pour tons ss cas de ce genre. Nous s irons ensuite à. son
approb: eju ‘qué nous avons cru devoir | porter sur les procédés
qui nous ont paru dis ignes de ses récompenses.
1°, Traité complet théorique et pratique de la peinture en bätiments de
la vitrerie , de la dorure , de la tenture en papiers peints ; par M. Fe
Cet ouvrage ne renfermant rien qui ne soit parfaitement connu, du
moins en ce qui concerne les: maladies des peintres, et la colique don b
Mer 2 nous n’avons pas compris pourquoi l’auteur l'avait adressé
à
2°. Procédés relatifs à la clarification di sucre et à l'emploi du ed
gris en peinture; par M. Pernet. è
L'auteur indique un procédé pour la ‘dlriécation du sucre, qui est
connu et qui n’est pas ASE il donne, pour la pulvérisation dit-
déżgris, une méthode qui n’a pas été mise en pratique; en conséquence,
(217)
la Commission a dù écarter ses prétentions au prix fondé par M. de
Montyon.
3°. Considérations sur lé dahlia des chemins de fer; par M. Henry.
Cet ouvrage ne renfermant rien qui se rapporte à l'assainissement des
arts insalubres, la Commission n’a pas bien compris pourquoi l’auteur
l'avait adressé à l’Académie.
4°. Invention d’un appareil de sauvetage pour les ouvriers mineurs bles-
sés ou asphyæxiés ; par M. ‘Valat.
L'Académie a entendu dans le temps un rapport favorable de notre
confrère M. Cordier, au nom d'une Commission chargée d'examiner le lit
de sauvetage proposé par M. Valat, et nous n’aurions pas hésité à adopter
avec empressement les conclusions de ce rapport, comme base de notre
décision, si à l’époque où il fut fait, le lit de sauvetage dont il s’agit eùt été
déjà adopté dans quelque mine, et s’il avait reçu par là cette consécration
de la pratique , que nous regardons comme impérieusement nécessaire.
M. Valat s’est proposé de résoudre le problème suivant : Un mineur,
blessé ou asphyxié, se trouvant au fond d’une galerie, l’amener au jour
sans lui causer de nouvelles douleurs, sans l’exposer à de nouveaux périls.
On conçoit qu’il Pris créer un appareil propre.i à recevoir le blessé, à
l'emboîter molle ctement, de
toute la hauteur du puits. .
M. Valat a rempli toutes ces conditions; mais nous aurions voulu quelque
chose de plus que des expériences faites sur des mineurs bien,portants; nous
aurions voulu acquérir la certitude par des faits constants, que cet appa-
reil a été véritablement mis à profit pour amener au jour des mineurs
blessés.
Nous n'avons eu aucun renseignement à cet égard. Cependant nous te-
nons de M. Cordier que la compagnie d’Anzin a adopté cet appareil; et
comme il nous a semblé bien conçu, nous espérons qu’il pourra rendre ser-
vice aux ouvriers mineurs, là où il sera adopté, et que plus tard l'Académie
aura l’occasion de s’en occuper de nouveau.
Pour le moment, conformément aux principes qu’elle a déjà posés, la
Commission propose d'ajourner le travail de M. Valat. ;
5°. Sur les moyens d'utiliser immédiatement les matières animales comme
engrais; par M. Payen. i
L'auteur, partant de ce point de vue, que les matières animales peuvent
30..
( 218 )
être utilisées comme engrais immédiatement et sans décomposition spon-
tanée préalable, a mis en ia en grand plusieurs procédés qu attei-
gnent ce but.
L'Académie n’ignore pas que dans ses ateliers de Grenelle, on a fait usage
pendant quelque temps d’un excellent procédé pour tirer parti immédia-
tement des chevaux abattus. Dans ce nouvel abattoir , toutes les causes d’in-
fection ou d’insalubrité avaient été soigneusement exclues, et la Commis-
sion se serait empressée d’en examiner tous les détails avec le plus grand
soin. Mais au moment même où elle était saisie de la question , une décision
du Conseil d'État venait obliger M. Payen à fermer cet abatloir et à cesser
ses travaux. Forcée alors de suspendre son examen, la Commission a cru
devoir ajourner toute décision.
Elle espère que l'administration prendra bientôt qaas mesure pour
que le procédé simple et efficace employé chez M. Payen ne soit pas perdu,
_et pour qu’il reçoive une application plus large dans quelque autre localité.
6. Divers appareils de sauvetage ; par M. Castéra.
“M. Castéra a mis sous les yeux de la Commission un grand nombre d ap-
pareils de sauvetage construits de ses mains, et dont il est plusieurs qui
nous ont paru susceptibles d’être utilisés.
Il résulte d’ailleurs de bé p de pièces mi nos yeux, que M. Cas-
téra a cherché le premier à fonder dans nos ports ou à Paris, des sociétés
destinées à fournir les ports de tous les appareils propres à secourir les nau-
fragés, et chargées d’en diriger l'emploi. Ces sociétés ont sos. sauvé quel-
ques équipages , et elles se dévelo pent c chac jue anni manière plus
utile. M. Castérg s'est dé voué i tout entier dej PTE ets au travail que
ced ppement € ige it, et par sa persévérance il a surmonté beaucoup
de diff Te at aude.
«Ha Commission ne pense pas qu’il y ait lieu d'accorder un prix à M. Cas-
téra; mais, comme quelques-uns des appareils dont il est l'inventeur peu-
vent devenir utiles, elle propose à l’Académie de lui accorder une somme
de 2,000 fr. , à titre d'encouragement et comme moyen de faciliter ses essais
en grand.
7°. Nouvelle méthode dsnione.: par M. Fusz.
M. Fuss, qui est l'inventeur d’un système de ressorts auquel l’Académie
a déjà donné son approbation, a présenté au concours, pour les arts insa-
lubres, un appareil d’enrayage fonctionnant par le seul fait de l’action du
cheval. Cet appareil a été très utilement appliqué à de grands anis à
( 219 )
deux roues, qui sont employés par l'administration des fosses mobiles ino-
dores, |
Des appareils du même genre pourraient être appliqués également aux
voitures publiques; mais là il serait indispensable qu’ils fussent suscepti-
bles d’être manœuvrés à volonté à la main par le conducteur. C'est, du
reste, une précaution que M. Fusz n’a pas négligée dans les occasions ” ce
genre où son appareil a été adopté.
Jusqu'ici l'utilité de l'appareil de M. Fusz s’est réellement limitée dans la
pratique à l’enrayage des voitures pesamment chargées, et marchant avec
une faible vitesse; mais dans ces limites-là même, cet appareil rend des
services réels, et il n’est peut- -être pas assez connu.
Telle est l'opinion exprimée dans le sein de la Commission par nos hono-
rables confrères, MM. Poncelet et Séguier, qui ont bien voulu dhdigitre
à nous pour l'examen des appareils de M. Fusz.
Votre Commission, prenant en considération la simplicité del'a ippa de
M. Fusz, etson efficacité pour les occasions. précitées, a Phonneur de. vous
proposer de lui accorder un prix de la valeur de 1,000 fr.
8. Sur la condensation du gaz nitro-éthéré, qui se dégage podan: la
Jormation du fulminate de mercure ; par M. Delion.
_ Depuis quelques années, on pipe en grand ] le; mercure fulminant -A
tiné à fournir da DS d des a a T usils op conçoit FE gi
ketek ouvriers aux = dangers i plus graves: mais ce n’est
pas à ce genre ic Le péril que M. Delion s’est proposé d'obvier.
Il a cherché seulement à se mettre à l'abri, lui-mème ou ses ouvriers, de.
l'influence fort nuisible du gaz nitreux qui se dégage en quantités considé-
rables, quand on opère la réaction entre le nitrate acide de mercure et l'al-
cool, d’où résulte le mercure fulminant.
Pour y parvenir, ila ajusté aux ballons dans lesquels s’opère la réaction,
un appareil de condensation, véritable appareil de Woulf, qui, refroidi par
l'air seul, suffit pour condenser la presque totalité des produits volatils de
lopération. Votre Commission s’en est convaincue en faisant exécuter sous
ses yeux, dans la fabrique de M. Delion, une préparation de mercure ful-
minant, sur la quantité de matière la ma considérable qu’on ait l'habitude
q’ einplöyer; En comparant les résultats d’une opération qu’elle a fait exé-
cuter à vase ouvert, avec ceux Se une ee faite avec Dei dec on-
cet se
( 220 )
Une circonstance qu’il ne faut pas négliger de mentionner, c’est que
M. Delion a su tirer un excellent parti des produits condensés. La conden-
sation lui procure donc à la fois salubrité et économie, chose bien digne
d’attention; car on sait que les procédés d’assainissement se propagent dif-
ficilement par eux-mêmes dans les ateliers , et il est toujours fort bon qu'ils
soient liés à quelque amélioration véritable dans le prix ou la qualité du
produit. |
Votre Commission n’a point hésité à vous proposer d'accorder à M. De-
lion un prix de 2,000 francs, comme récompense méritée des services qu'il
a rendus à une industrie entourée d'assez de périls pour qu’il soit utilé de
la dégager de tous ceux qui ne sont pas inhérents à la nature de la matière
qu'elle exploite. | -
Votre Commission avait reçu de M. Chevalier un mémoire sur le même
sujet. L'auteur y faisait connaître un appareil fort analogue ou même sem-
blable à celui que M. Delion a fait fonctionner devant elle. Une discussion
de priorité s’est engagée sur ce point devant votre Commission, qui a cru
devoir adopter la résolution qu’elle vient de faire connaître, se fondant sur
les principes qui l'ont constamment guidée.
En effet, l'appareil de condensation connu sous le nom d'appareil de
Woulf est du domaine public. Tout le monde peut s’en servir , et dés qu'il
s'agissait de condenser des produits volatils, rien de plus naturel que d’y
avoir recours. Mais M. Delion, le premier, a mis cet appareil en usage et -
lui a fait subir les légères modifications nécessaires pour l'adapter à sa des-
tination. Pendant long-temps , il l’a fait fonctionner sans trouble, ét cet
il constitue aujourd’hui un appareil vraiment pratique.
M. Chevalier s'était borné à indiquer l'emploi de l'appareil de Woulf , et
il a reconnu devant la Commission que M. Delion était le premier qui en
eût fait usage. |
En conséquence, votre Commission, mettant de côté toutes discussions
entre les deux auteurs, et s’arrétant au fond de la question , a dů couron-
ner M. Delion, qui le premier, a mis en pratique le procédé d’assainisse-
ment qui nous occupe. |
9°. Assainissement des fabriques qui emploient le savon; par M. Houzeau-
Muiron. ' ee
Ilya quelques années, les nombreuses fabriques qui font la prospérité
de la ville de Reims, rejetaient chaque jour, soit dans la cour des babita-
tions, soit dans la rue, 500 hectolitres d’eaux Savonneuses, chargées de
(gar)
matière animale, provenant du dégraissage des laines, et susceptibles d’une
décomposition spontanée qui les rendait bientôt infectes.
M. Houzeau-Muiron est parvenu à tirer parti de ces eaux. Il en extraitia
matière grasse, et il tire parti de celle-ci, soit pour former de nouveau sa-
von , soit pour fabriquer du gaz pour l'éclairage. Ainsi traitées, les eaux de
savon provenant du dégraissage, jadis sans lou et nuisibles , sont utilisées
et se paient à peu près cent mille francs aux fabricants qui les re-
jetaient.
M. Houzeau-Muiron a donc parfaitement satisfait aux conditions que nous
recherchons, puisqu'il a créé un moyen de salubrité qui est productif
pour ceux qui l'emploient. Aussi wa-t-il pas eu besoin de grands efforts
pour faire adopter son procédé à Réthel, à Épernay, à Sédan, et pour V'in-
troduire plus récemment à Paris, sur une échelle qui promet de prendre
une grande extension.
' La Commission n’hésite donc point à déclarer que M. Houzeau-Muiron
a créé une industrie fort digne d'intérêt. Elle lui eût accordé un prix plus
considérable, si la cause d’insalubrité qu’il a fait disparaitre lui eùt semblé
très grave; Fer elle croit demenrer dans une mesure convenable sous tous
en a prie delas mhedi, Liu francs.
On sait Eiba Sont here ke: occasions qui exigent qu’un homme
se dévoue à pénétrer dans un lieu infecté, soit pour porter secours aux ou-
vriers qui ont déjà subi l'influence délétère de lair que ce lieu renferme,
soit pour exécuter quelque opération impérieusement nécessaire, Ainsi,
lorsqu'il s’agit de porter secours aux ouvriers frappés d’asphyxie dans la
vidange d’une fosse d’aisances, lorsqu'il s’agit de pénétrer dans un égout,
dans une galerie de mine ou dans un puits dont l’air est devenu irrespirable,
enfin quand il faut éteindre un feu de cave, la nécessité d’un appari. gi
mette l’homme à l'abri de tout danger se fait vivement sentir; ts
Les feux de cave, assez fréquents à Paris et si redout pour ie sa
peurs-pompiers , ont dù fixer très parti ıt attention du colonel
Paulin, Pun des officiers supérieurs de ce corps , Si dévoué: etsi utile: :2:2%
-Ila imaginé de revêtir le sapeur d’une blouse en peau qui lui couvre aj
tète et lë corps, dont les manches se fixent au poignet par des brac
et qui s'arrête au-dessus des hanches par une ceinture. Cette ble
mée d’un masque en verre qui permet au pompier de se ;
sur la partie qui couvre la poitrine une lanterne qui l'éclaire au besoin.
(- a.)
Enfin, un tuyau qui est mis en communication avec les tuyaux de la
pompe à incendie ordinaire permet de lancer de Pair sous la blouse, tant
pour alimenter la respiration du pompier que pour entretenir la flamme de
la lanterne. Une fois gonflée, la blouse contient assez d'air pour qu’un
homme puisse y respirer sans gène pendant six ou huit minutes. Ainsi, en
admettant un accident dans le service de la pompe, le pompier aurait tou-
jours le temps de revenir en lieu de sùreté. Pour plus de garantie, le tuyau.
qui lance Yair a été bifurqué, et il sert toujours à alimenter deux pores:
tandis que l’un d'eux marche au feu, l'autre reste en arrière, prêt à lui
porter secours. Quand le premier est fatigué, il est sapé: par son cama-
rade.
L'efficacité de ce moyen est démontrée, car dans tous les fenn de cave
qui ont eu lieu depuis son invention, on s’en est servi avec plein succès:
Ces feux de cave sont nombreux, et dans l’un d’eux on a pu juger de tout.
l'avantage de ce moyen; car le pompier qui éteignait le feu était si vivement
exposé à l’action des flammes , que ses vêtements brülaient eux-mêmes. Le
service n’en fut pourtant pas interrompu; seulement, tandis qu’il conti-
nuait à s'occuper du foyer de l'incendie, son camarade, placé en arrière
dirigeant sur lui le jet de sa lance à eau, éteignait la flamme de ses véte-
ments ou le rafraichissait au besoin. :
L'appareil de M. Paulin est employé non-seulement à Paris, mais il a été
adopté dans nos manie villes de province. A Londres, à Anvers, on
s’est empressé de se munir de ces ns après ayoir.: constaté leur
efficacité. - ťia nani 6 Ep 2:
La Commissise e que cet l'est très pratique, tres
simple tà dicemer un prix au colonel Paulin,
et elle pense que Pä cádéniie eröt convenable d’en porter la valeur à
la somme de 8,000 francs, prenant en considération les occasions nom-.
breuses et graves où cet mA ee se aneian utile, disons mieux A
indispensable.
- 11°. Sur la PES er radores par M. Lans
L'Académie sait fort bien, car elle a voulu qu’un bnsigement fùt
accordé à l’auteur , que M. Gannal a fait de nombreux essais pour Ja con-
servation des cadavres, soit dans le but d’assainir les amphithéitres de dis-
section, soit dans celui d'obtenir un mop d’embaumement à la fois éco-
nomique et assuré. :
. En ce qui concerne en ER dés Le RE Eliten coji qu’a-
vant d'émettre un avis, il serait indispensable de prolonger les épreuves
K SARA s
(4223)
ai plusieurs années, ce qui n’a pas encore eu lieu pour le procédé `
dont il s’agit. D'ailleurs, comme cette industrie demeurerait en dehors des
attributtons de votre Commission des arts insalubres, lors même qu’elle
serait parvenue à sa perfection, nous n’avons voulu l’examiner qu’à titre de
renseignement. Le jugement que nous allons porter doit donc être consi-
déré comme s’appliquant exclusivement aux LEE concernant Rs am-
phithéâtres de dissection. -
Dans ce dernier cas, les expériences étant bien moins longues, on a pu
les varier et les multiplier suffisamment pour qu'il soit bien démontré que
l’on possède actuellement un procédé capable de conserver les cadavres
pendant tout le temps que les dissections les plus minutieuses peuvent
exiger,
Ce procédé est d’une exécution. facile; il est économique; ; il repose sur
l'emploi de matières qui n’ont rien de vénéneux. En effet, après divers es-
sais et tâtonnements, l’auteur s’est arrêté à la méthode suivante : il injecte
ün sel alumineux dissous dans l’eau par l’une des carotides; quelques litres
de liqueur suffisent, et Je cadavre abandonné à lair libre s’y conserve
long-temps sans, putréf. action; qi el quefoi ines ilfinirait PSY. dessécher
et par s’y LE alx rés mio
| | L'auteur s'est se er ’alr
Lg he
fre < 18° te Paréométre de Tomé, età la de de cinq = six tres suffit
pour conserver un cadavre pendant cinq ou six mois.
Il a fait également usage de sulfate simple d'alumine pour se procurer
l’acétate de cette base. Avec 1 kil de sulfate simple d’alumine en masse,
zo gr. d’acétate de plomb et 2 litres d'eau, on obtient la dose de pangs
nécessaire pour conserver un cadavre pendant quatre mois. _.
L'auteur indique même l'emploi du sulfate simple d’ alumine tout seul,
qui, à la dose d’un kil. de sel concret pour quatre litres d’eau, suffirait
pour conserver un cadavre pendant deux mois.
Par l'emploi de ces procédés, on peut compter que. les cadavres se c con-
serveront sans odeur pendant vingt jours, un mois, six s es, plus ou
moins , selon les circonstances de température, l’état du Havre, et la
quantité de liqueur. que HAECUOR a réellement fait pénétrer dans les
vaisseaux.
Votre Commission s’en est assurée pat elle-même en examinant:
vres préparés par. M. Gannal; mais elle n’a PAS un. sen, rapp
propre expérience, èt afin d'i obtenir me pleine conviction sur l'ut
C. R. 1837, 2° Semestre, (T. V, N°8.) | a o ea
o (224)
tique du procédé, elte a voulu consulter les personnès qui s occupent habi-
tuellement de dissection. Leur opinion a été unanime.
Parmi les expériences ou les applications dont le procédé de M: Gannal
a été l’objet, nous placerons au premier rang la série des faits observés par
notre confrère M. ferras: Voici les détails qu'il nous a transmis à ce
sujet : se
_« Au mois de juin 1836, on a ajui dans lamphithéâtre den bhpitañx ;
» le cadavre d’un homme à âgé de vingt-deux ans. Abandonné à Pair libre
_» &ans un Cabinet exposé au midi, et sur une table de bois, il s’est con-
» servé jusqu’au mois de septembre , et il a fini par se momifier. -——
» Au mois de juillet, on a injecté huit cadavres qui ont pu servir aux
» dissections chacun pendant quinze jours.
» Aux mois d'août et de septembre, on a injecté soixante châéeres ; qui,
» l’un dans l’autre, se sont conservés pendant vingt jours.
-» De ces expériences , ajoute M. Serres , il résulte que le liquide fourni
». pris: Gannal conserve les cadavres de manière : |
» 1°. À permettre leur dissection pendant lété; chose que lon m'avait
» pu faire jusqu’à présent à l’école anatomique des hôpitaux ;
» 2°. À permettre de donner à l’enseignement de la médecine opératoire
» un développement que jusquealors elle avait point eu nullepart; car,
»- aux mois d'août et de septembre, nous avons pu conserver, comme au
» see eee, trente cadavres à la fois sur les talas; et faire répéter
dix élèves toutes les t
sahètoet j jusque alors os
À cette se
prte M. “Dubreuil, SThonèräte same de: la Faculté de iétésinel. de
Montpellier, s'est empressé , dans l'intérêt des études anatomiques, de faire
les essais convenables pour s'assurer sde lefficacité du procédé idonk: Al
s'agit. Au printemps de l'année dernière, le premier cadavre sur lequel i ila
opéré’s’est conservé pendant quarante-un jours et l’on a mis fin à l'essai
sans que rien annonçât la putréfaction. Sur un second cadavre, le résultat
fat le mé es RE choisi dans Jes conditions les plus: défavo-
rables.
M. Boingerjs yursowape; tomme on aniti de: cles obéir dùn aih
ouvrage d'anatomie, déclare- que ce procédé a fort bien réussi -entre-ses
o që ihri a été fort utile, En été, il a injecté deux cadavres quise
t
(aas )
sont évuservés pendant trois semaines; en hiver, il en: æ teji un trot-
sième, et celui-ci, bien qu’il fùt placé dans -un-cabinet chauffé à 15, S y est
conservé durant sept: semaines.
M. Auzoux , qui a formé loin de Paris uri uii pour l'exécution
de ses pièces d'anatomie: artificielle, emploie’ le procédé de M. Gannal pour
mettre sous les yeux de ses ouvriers les préparations qu'ils doivent repro-
dire. Ce procédé lui x rendu de grands services.
MM. Velpeau, Amussat, qui ont eu l'occasion de lé mettre à Fm dE
s'en sont également bien trouvés.
© Votré Commission était éclairée d’ailleurs par un rapport fait à PAcadé-
mie de médecine, qui renferme des détails circonstanciés sur les essais suc-
cessifs par lesquels M. Gannial a dù passer avant d'arriver à la er
‘simple et facile qu’il emploie aujourd’hui.
“D’après l’ensemble des renseignements qu ’ellé à recueillis, Se Comis-
sion se croit fondée à dire que le procédé de M. Gannal, tel qu'il est, peut
rendre de très.grands services aux études anatomiques, qu’il les dépouille en
grande partie de ce qu'e ‘elles ont de repoussant, et qu il leur ôte pregos en-
tièrement, peut-étre, ce pere, avoir d'insalübre.
On: vient t de, voir ge M. Bo , M. ÉD et en re due les
EA ‘darts pers ja de EEE € d'andtomié, A re son rs y
eût subi toutes les chances d’une grande pratique. Il parait que la dépense
nouvelle que son application occasionerait s'est oppòsée jusqu'ici à son
adoption dans ce genre d'établissement.
Cependant, il est incontestable que l’emploi des injections de M. Gannal
dépouille les cadavres de tne odeur: “putride, et l’on peut espérer qu'il
diminuerait ou ferait cesser Les qüi surviennént assez sot
vent aux anatomistés qui ont le malheur dé se Hléisee en disséquant. Ceci
n’est encore qu une Re RE une à an grand er
es 5
‘prononcer. s sgia ae
` Votre Commission pense EE qu'il y a dieu de recommander Fadoptin
de ce procédé dans les amphithéâtres de dis tu’il d
E r
mer üü tres léger accroissement de dépense. Lortibiiens cette consis
dérationr est faible, quand il s'agit en effet de rendre les études anato
plus Le ra saines ; Fo il s’agit de les rendre’ ee ructiié
bé di
Lu virà ü 5 PEE AS
( 226 )
et que ceux-ci, travaillant sans dégoût ni répugnance, conserveront bien
mieux le libre exercice de leurs facultés. nr |
Tout bien compté, la dépense, déjà très faible, et qui le deviendra bien
plus encore par la suite, cette dépense se convertit donc en une véritable
économie , si l’on veut calculer, par exemple, ce que coûte l'éducation
anatomique d'un élève: A l'aide du nouveau procédé, il faudra moins de
sujets pour le même nombre d'élèves, ou bien avec le même nombre de
cadavres ; on fera l'éducation d’un beaucoup plus grand nombre d'élèves.
Ces considérations ont frappé votre Commission ; elle a pensé. que le
procédé qui nous occupe était suffisamment éprouvé; qu'il pouvait être
mis dès à présent en pratique d’une manière habituelle dans les amphi-
théâtres de dissection ; que s’il'n’en est pas déjà ainsi, cela tient évidem-
ment à des circonstances administratives. |
nal un prix de la valeur de 8000 francs.
En conséquence, elle a l'honneur de vous proposer d'accorder à M. Gan-
PRIX DE MÉDECINE ET DE CHIRURGIE.
| FONDATION MONTYON.
u RAPPORT: DE LA COMMISSION DE L'ACADÉMIE
A
5 - +
à ae OU de ET pertes
FAR RS REP SR RTE
in Sn g Æ
se
RER Mr à +
(Commissaires, MM. Double, Duméril,- M
Dulong, Breschet, Savart, Serres rapporteur.) |
no
le grand nombre d'ouvrages ou d'appareils chirurgicaux envoyés
cetteannée «au. concours de médecine et de chirurgie, la Commission
n’en à distingué qu'un qui lui ait paru réunir les conditions exigées par
le programme que l’Académie publie tous les ans. 2"
URSS EAAS
Get ouvrage est celui de M. le docteur Lembert, ayant pour titre n
Méthode endermique.
On donne, en thérapeutique, le nom de méthode endermique à une
manière nouvelle d’administrer certains médicaments. Cette méthode
consiste à les appliquer sur la peau, préliminairement dépouillée de son
épiderme, soit par le moyen des vésicatoires, soit par tout autre procédé:
-Absorbée par la surface avec laquelle elle est en contact , la substance
-
(227)
médicamenteuse exerce son action sur les organismes à peu près de la
même manière que si elle avait été introduite dans les voies digestives.
Diverses expériences avaient déjà mis les praticiens sur la voie de ce
nouveau genre de médicament. Ainsi Murray avait vu l’aloès, étendu sur
la surface d’un vésicatoire, produire une action purgative très prononcée.
M. le docteur, Bally avait observé le narcotisme chez un enfant auquel
on pansait des moxas avec du cérat trempé dans de l’eau distillée de lau-
rier-cerise. Enfin il y a déjà bien des années que notre collègue M. Duméril
avait inoculé la'petite vérole en appliquant à la surface d’un vésicatoire
un fl enduit de virus variolique.
Mais ces faits, que M. le docteur Lembert rapporte dans son travail ,
étaient en quelque sorte restés stériles pour la science, avant qu’il eût
conçu l’idée de les généraliser, en en faisant la base dune méthode théra-
gs 4
L'idée première d’administrer les médicaments par cette voie , remonte
à l’année 1823. Ce fut pendant que l’auteur était interne dans les hôpitaux
de Paris, qu'il, commença ses premiers essais, et qu'il en constata avec
beaucoup de soins les divers résultats. Cinq ans pins. tard, | pa
après que les ex nt zmay i
ite « nin-8", get ét; peu sensation; car à cette rar
comme = per: les ce étaient absorbés par la discussion de
certaines hypothèses, dont le moindre des inconvénients est de les dé-
tourner de la voie expérimentale.
Néanmoins, comme en présence des malades les hypothèses perdent
ieur valeur, les praticiens s'empressèrent de suivre la route nouvelle qui
leur était tracée, et, en France comme en Italie, comme en Allemagne <
comme en Angleterre et en Amérique, les résultats pratiques furent sem -
blables à ceux obtenus par notre compatriote. Re
On sentira facilement et les avantages qui résultent de cette découverte :
et les occasions fréquentes qui se présentent d'en faire Vap n, Si
Pon réfléchit que, dans un grand nombre > de cas , les lésions du tube de
gestif contrindiquent des médicaments, d’ailleurs très utiles; que dans
d’autres , les iques de l'estomac les repoussent par le.
. que chez les enfants, : il est souvent ieri de leur
ler les | un peu én: t.qu’e
certains FRS chez ge le canal intestinal n ne peut
(i 228 )
C'est aussi dans des cas decette nature que la méthode endermique a
été ` employée avec succès, et que, sans exceptions, son utilité a été:
constatée, de telle sorte, que présentement elle est employée par tous les
praticiens concurremment avec les méthodes ordinaires, dont elle n’est
| toutefois qu’ un puissant auxiliaire.
On conçoit ew effet que ce mode de médicatiôn soit limité d’une part
parle peu-d’étendue que l’on est obligé de donner : a la surface absorbante,
étd'autre part, par l'inflammation: qui survient quelquefois à la peau
dénudée de son épiderme, et excitée journellement par la présence des
substances médicamenteuses; car il est à remarquer, ainsi que l’observe
M: Lembert, que poepoe: s'exerce d'autant moins que Vinflammation
est plus prononcée.
On conçoit encore quiy peu détendue. de la surface absorbanté’ ré-
sulte la ré dintraduing, par.cette zaie des médicaments qui, sous
un petit vol: t des iété iques. Tels sont la mor-
phine et ses ‘différents sels, la ent, l'extrait de belladone, le sulfate
de quinine, Fhydro-chlorate ee in Faloës, le jalap, l'huile de
crotorrtiglium, etc.
Le champ de la méthode endermique , assez étendu déja, comme on
vient de le voir, pourra s'étendre encore par la suite, aujourd’hui que la
chitaies s'applique avec tant de succès à la recherche des principes actifs
ai par prince les doses qu jue récł
| procen la} période des ne ,
se des âges ;
on e il convient de Tap-
Zara à l'étude de toutes Pan nuances
z paea jibe iie ce piin nt ainsi que pour He
Pauteur de ses louables efforts, que la-Commission propose d'accorder ? à
Tes Lembert ün prix dela valeur de 5000 francs. h
ioique l'origine de lå méthode endermique remonte à Pannée 1833;
pr l'ouvrage dans. lequel M.‘Lembert Pa: exposée ait été publié en
1828; j quoique, depuis — époque; al yait peu de praticiens qui ne
Apr
RE PP
laient MUR anaha es ont retardé jusqu'à ce
jour la ré n ‘el i w mériter: par les räisons qui les dis
vigent. dans” appreciation d des moyens tarpana yaa Rine it Rois” à à
leur examen: ci:
pu nesuffit pas; en effèts Les appellé un proéédé: où e jaak
4
| ( 229 ).
thérapeutiques, aient réussi dans les mains de leur inventeur pour que
vos Commissaires se. décident à appeler sur eux l'attention du. public.
Avant d'engager la responsabilité de l'Académie, il fant attendre sue Tex
périence des autres en ait réellement fait,connaître la valeur, -
Cette sage lenteur, nécessaire dans tous les j jugements à Potier, est sur-
tout indispensable dans ceux où les intérêts de l'humanité souffrante sont
en cause.
. En conséquence de ce principe, la Commission remet à une autre année
l'avis qu’elle est appelée à donner sur la méthode dite d’inclinaison en
orthopédie, ainsi que sur diverses propositions relatives à la vaccine qui
lui ont été soumises.
RAPPORT SUR LE PRIX DE MÉDECINE, Par M. SERRES.
(Question proposée. )
L'Académie avait mis au concours pour l'année TAX up sui-
RSS des KE + a d
» Quels sont tles rapports qui existent entre les e de ces mala-
dies et les altérations observées;
» Insister sur les vues thérapeutiques qui se édite de ces rapports. »
Pour examiner les dix-huit mémoires qu’elle avait reçus sur ce sujet,
l'Académie nomma une Commission composée de MM. Breschet, Double,
Duméril, Magendie et Serres. C’est le résultat de cet examen que nous
venons aujourd'hui lui faire connaître, en lui exprimant tout d'abord le
regret qu’elle pro de n’en avoir trouvé =a LE Jui La t gis
du prix. SEL tgs cs p E arp hr k a a
Néanmoins, la Coan a disuka ‘une me particulière
quatre:de ces mémoires, dans lesquels les auteurs, traitant la question
sous des aspects très différents , et avec üuntalent remarquable, ont
senté des observatio d
(230 )
pourront jeter quelque lumière sur les indications curatives de ce pe n
maladies.
En conséquence, la Commission. propose d'éccorden } à des de: au-
teurs de ces quatre mémoires, et à titre parase la somme de
i5oo francs. i
Les quatre mémoires sont inscrits sous les dunio 13, i, 15, et
portent en tête les épigraphes qui suivent :
N° 9- Sunt autem , ut amplificetur medicina , _ vestigia et impressiones
morborum et interiorum partium ab iis læsiones et devastationes in diversis
anatomiis cum diligentid notanda. ( Bacon, de Aug. scient , dib. IV,
cap. 2, p. 106.) zpr
N° 13. Jai consulté la nåture.
N° 14. Duo sünt præcipui medicinæ cardines , ratio et observatio. Multi
nimium rationi tribuunt , multi contra faciunt. Utrique egaliter peccant;
Jallax quoque non raro experientia, si rationis ductu fuerit destituta.
Quapropter, nisi mutuam sibi lucem communicent , æquam erroris causam
præbebunt. (Baglivi opera omnia , edente Pinel, 1.1, p. 7.)
N° 15. Duo præcipui sunt medicinæ cardines , ratio scilicet et observatio.
( Baglivi. )
à. B. L'auteur du mémoire n° 15 s’est fait connaitre; c’est M. MonTauzT.
Di USQUET | t fait connaitre cape auteur du mémoire ip Fa et
i. Pii >AGNEL comme au eur du nt 3. TSAA MER LEVÉE dede 4527
“On: ne connaît fus encore laute po ; iia se ER yo
| DIFFORMITÉS DU SYSTÈME OSsEUx.
è m RAPPORT 1 DE LA COMMISSION.
ti Magendie, Serres Larey, R Roux,
ent
t » L'existence Rs isit: do corps so n'est guère moins an-
cienne, sans doute, que l'existence de l'espèce humaine elle-même :-et l'his-
( 234 )
Red la science apprend que.les médecins: : s n occupés, de tous
‘les temps , de cet ordre d’affections: saldata ZKI eal Ties Ep sir D jash
Toutefois, c’est vers la fin dussié cle: lerni ‘qi né Le j
au nombre desquels se: trouvent deux ‘des: membres; les Mia illustres de
cétte Académie, Vieq d'Azyr‘et Portal, “reprenant les premières indica-
tions semées à de grandes distances dans les écrits d'Hippocrate, de Celse,
de Galien, d’Oribase; de Paul: d’Égine , d'Albucasis, d’Ambroise Paré ,
d’Andry et de Ludwig, sur l’art de corriger les difformités du système os-
seux , téntérént dé restituer à la médecine cet ordre, d’affections dont le
traitement avait toujours été, jusque-là ; le priviége de personnes étran”
gères à l'art de guérir. Ces premiers essais, ‘bien’ique tfécondés,: dans
d’autres pays, par quelques mémoires iripobtantsioels que ceux dé Pa-
letta sur les luxations congéniales, et de Scarpa sur les pieds bots; one suf-
firent pas pour maintenir l'attention des FRE sur ce ne HAT
de chirurgie pratique.
-Ce n’est que beaucoup plus tard, en Fr par suite. si succes exagérés
attribués à l'usage des-premiers: lits à-exténsion-de Ja colonne. vertébrale,
succès vivement ét justement contestés; que Ja Bag ma de
Londres Fa iae Lou priz fondé é par Hunter, l
RE | pie 26110 fe elo ,5niMINIQOIC SF E SOeatg
Cet appel Talint pak sans résultats. Deux ouvrages remarquables, icom-
posés par les docteurs Shaw et Bampfield, commencèrent à montrerce
que pouvait avoir d’intéressant pour la science et paisg Part Tétude des
déformations du squelette; |
Les ouvrages de ces deux auteurs furent pr aahei ig suivis d'a autres
publications sur le même spi. Shieihs; Bell, Jarenids SE pi aa en
Angleterre, Wentzel, Heidenr
tren ; Delpech, Sèrres et quelques: autres contemporains:sen. res ou
vrirent par des écrits ns: ou: moiris re sAn&ére0 à
FHsegire des lifformité | i€ iC
tés de la colonne R
CG. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 8.)
( 232 ) |
Telle était l’orthomorphie en Europe, lorsque l’Académie des Sciences,
pressentant d’une part les progrès élevés-dont l'anatomie ; la physiologie.et
la pathologie des,difformités du système. osseux étaient susceptibles; et
comprenant-d’autre part les services qu’elle rendrait à l'humanité; en con-
tribuant.à.éclairer ledegré-d’utilité.et.le genre d'opportunité des, moyens
mécaniqueset gymmastiques dans le traitement de cet. ordre:d’affections,
crutdevoir. emfaire le ie d’un de ses grands prix spéciaux de-la:fonda-
tion-Montyon. RANAS 0
:Etqu slnous soit x paris de ladin? Saisies: aurait. pu être.en
“plus:b l ca ité,avee les nobles intentions, du philanthrope il-
nr Lin.
lustre. qui; après avoir. ‘passé sa vie entière à rêver sur:toutes les.améliora-
tions physiques;et morales. de. Fespèce: humaine, eut, de.plus la „louable
ambition d'y concourir encore après:sa mort;
o: Le26 juillet 1830; l'Académie publia donc: pour sujet.du prix à décer-
nèr en Áin le promenama suivant :
don y par une série de e faits et t d'observations authentiques,
i? PERNE ` 3 $ 1 PPT E c fe +
» OUI GE t ppliqués: à la cure: des 4 difformités, dagoe
sitèmēosseux. à JaN
Pour ne laisser aucun doute aux concurrents: sur? lapensée: qui vai
pa à ce programas etsur sa portée scientifique, l’Académie savait
sd enr Er ‘suivent + de U Apidémie depanton: ‘AUX:CONCUr-
a ah La description, géné biet | rmités
» qui peuvent atfoutop m colonne Vertebrale, 1 le “thorax lé rs et o
2°. Les, causes connues où probables deves: difformités pde .méca-
ismé suivant lequel elle nt; ainsivque l'influence.-qu’elles
» «exercent: sur les: foncti particulièrement sur: Ja cireutaton, du
+ sarigy la respiration, lai digestion et-les:foncti système nerveux... ,
rss, Dee manière-précise elles qui peuvent être combat-
pe E mara ene pli pien
ans
CUR JENTE “déstraitement. a 3
; er ec: soin les moyens ‘mécaniques: qui pen été,
»-émpło i pour trajten pari disipis, soit du tronc, soit des.
en o e ie Ceux Léger la, rc ot
» » être accordée. » 6 sole
5
(233)
La description de ces derniers: sera accompagnée de. dessins : détaillés
ou de modèles; et leur manière d'agir: devra être démontrée sur des per-
sonnes atteintes de difformités.
Les concurrents devront aussiétablir par des faits les : améliorations ob-
tenues par les moyens mécaniques non-seulement sur les os déformés ,
mais sur les autres organes.et.sur leurs fonctions, eten premier lieu sur le
cœur, le poumon , les organes s digestifs et le système nerveux.
Ils diitingaériiét parmi les cas qu ils citeront, ceux dans Re les
améliorations: ont persisté, ceux où elles n ‘ont été que temporaires, et
ceux dans lesquels on a été obligé de suspendre le traitement ou dyre-
noncer à raison des accidents plus ou moins graves qui sont survenus.
Enfin la réponse à la question devra mettre l’Académie dans le cas d’ap-
précier à sa juste valeur l'emploi des moyens mécaniques et gymnastiques
Proposé pour combattre et guérir les diverses difformités. du.système
osseux. -
Le prix, consistera en une médaille d’or de la valeur de dix mille francs.
ir ront être remis au’secrétariat de, l’Institut avant le 1°'
ati 1836. ue Sengr?
Jaganen: offert nos hommes de science. E
23
Pour ce ernier concours l'Académie : a reçu Abe mémoires, et, sur cé
nombre, deux, dans l'opinion des juges, ont mérité. de.fixer l'attention de
l’Académie et du public.
L'un est un travail de longue haleine, présenté par M. Jules. Ciiis
l’autre, qui n’est guère moins considérable „appartient à M. BOUVIER.
Ces deux grands ouvrages, que nous doesens bientôt de fai
cier par l'Académie, fort remarquables l’un et l’autre, quoiqu' à des dois
différents et à des titres divers, ne seront cependant pas, dans patre F p
nion, les uniques fruits de ce concours. + E a
Par ce fait seul que pe passes le.
doctrine pathologique et et non moins encore le ues thérapeutiques de cet
ordre lofloni: gra + i ER i y PERE
maine général de la. médecine, On a surtout simplifié, perfectionné Jes
y iqu sell t utiles. et l’on a sé
=. lg re. $ z
P EEE AE E PS PR S A A
LUE MIARUE AU = À a
( 234 )
Mais exposons les éminents services rendus à la science et à Part par les
deux travaux que nous avons signalés.
M. GUÉRIN.
L'auteur a choisi deux épigraphes : la première, fournie par l'ouvrage
lui-même, est ainsi conçue : Se Rire
La Science # difformités ; placée, par la nature de ses faits, entre la
physique et la médecine, est destinée à nouer ces “RE sciences à l'aide de
la méthode COE:
La seconde : Principiis NES
Ces deux épigraphes répondent aux deux parties principales de ouvrage,
à la partie scientifique et à la partie pratique. L'analyse succincte et rapide
que ni nous allons essayer d’en donner, prouvera que l’auteur a indiqué dans
‘cé peu de mots, deux des plus grandes pensées qui dominent son
travail.
Et d’abord , pour mettre l’Académie à même d’apprécier hanibdittemEne
la portée et l'étendue des recherches de M. Guérin, le point de vue où il
s’est placé, l’esprit qu’il y a apporté, nous croyons devoir faire précéder Pa-
RS de son agunge i de Nue ignes AR te à son intro-
ités” du svs-
Fa LENS ja coloñne Vértébaté: „par exemple, i
à haut degr tte bouleversent toute ja charpente animale,
it en À quelque sorte une économie nouvelle, avec des organes et
fonctions tellement modifiés , tellement altérés, qu’il en résulte une
E We spéciale pour ceux qui ont subi cette profonde révolution. En effet, ce
3 > ne sont plus ni le thorax, ni les poumons, ni le cœur, ni le foie, ni le
_ # canal vertébral , ni la moelle, ni l'estomac , ni les intestins, dans les rap-
se e direction, dédiméngon , de volume, de consistance , que la na-
déter inés pour l'entretien de la vie : c’est une autre respiration,
indétitre e circulation, c’est une révolution générale telle, ; Que si nous
| pas tous’ jours ; à cetté transformation prodigieuse ; et si
» cette irsfoianion ne s'accomplissait Pas progressivement. et en don-
`.» nant à l’économie le temps de s’adapter graduellement aux nouvelles con+
ADE MEME
( 235 )
» ditions d'existence qui lui sont imposées, nous ne concevrions jamais la
» possibilité de la vie avec des altérations si profondes de ces conditions
» fondamentales. Or, ces changements si importants €t si sensibles. pour
» les grandes fonctions de la vie; retentissent encore sur les organes et sur
» les fonotions secondaires. La direction nouvelle des vaisseaux, la réduc-
» tion de leur calibre, les obstacles qu'ils appoñtent au cours du sang; se
» traduisent par une nutrition différente, alternativement pauvre ou exa-
» gérée, modifiée dans sa nature comme dans la quantité de. ses produits.
» Les systèmes musculaires et ligamenteux subissent à leur toug l'influence
» des déplacements de leurs points d'attache; leur direction, leur dimen-
» sion, leur forme, leur tissu, changent par le déplacement et la déforma-
» tion de leviers sur lesquels ils agissent; et de ces changements naissent
» d’autres conséquences dynamiques qui nécessitent-des: lois différentes,
» puisqu'elles ont à formuler des conditions phénoménales- nouvelles.. las
» Ainsi les muscles de la respiration, les pectoraux, les intércostaux , les
» dentelés , le diaphragme, les muscles du dos et de la colonne, les muscles
même « des membres, dans un ordre de difformités moins importantes,
subissent dislquelois des modifications et des déplacements tels, qu'il en
2 jagia, des fonctions diamétralement opposées à celles qui leur
imitivement ESA Cette expression n'a rien d’exagéré,
faits. Q te- AAAA ga
» si i profondément dans ses igei. comme dans ses foncions sinon que la
» science destinée à tracer l’histoire des faits qui en dépendent, sinon que
» la philosophie chargée de déterminer les lois qui président à ta formation
» d'aussi importants résultats, doit avant tout les étudier dans leurs di-
» vers éléments, et remonter de la découverte de chacun d'eux à la décou-
» verte des causes qui les produisent? Or, quelle est l’étenduede cette tâche
» et quelle en est la limite, sinon l'étendue des faits qu’elle doit atteindre ?
» Si la plupart des organes, si la plupart des systèmes, la plupart des
» fonctions arrivent à être profondément altérés dans leurs conditionsma-
» térielles, dans leurs rapports et leur mécanisme; si la série des prasts
» par lesquelles cette métamorphose passe pour arriver àaét être
» constitue elle-même une succession de faits, d’aspects, de rapports et de
» résultats différents; si la v vie e enfin reçoit. le dernier mot de cet enchaîne-
( 236 )
» science de la vie normale? N'est-ce pas une anatomie , une physiologie ,
» une pathologie spéciales ? N'est-ce pas:un ensemble de faits et de lois,
» autres que les faits et les lois que l'observation et lexpérience avaient
» enregistrés jusque alors? Et. qu on ne: regarde, pas un tel point de vue
» comme le résultat d’un ; qu’on w’y cherche pas
» surtout la justification des. développements auxquels ÿ Jai été entrainé :
non, je ne crains pas de le dire, l’histoire des difformités :du système
» osseux Chez l’homme, sera une histoire immense, et la science quiarri-
» vera.à enregistrer tous.les faits qui Sy rapportent, sera une application
» générale des. sciences ar ‘physiologiques. et, pathologiques
» telle, qu'il nest pas: possible d'en cı concevoir une plus vaste et le fé-
»:eonde en résultats nouveaux. »
Après ces lignes de l’auteur, qui sont comme le en son: travail,
eutrons directement dans l'analyse du travail lui-même. `
L'ouvrage de M. Guérin se compose de trois parties Dik
=x
1°. D'une série de faits et d'observations authentiques sur toutes les dif-
formités du système osseux, recueillis dans les amphitheätres, les musées et
les hôpitaux de Paris, portant l'indication et le numéro des pièces, ét clas-
sés méthodiquement de manière à offrir une histoire réelle et expérimen-
tale de ces difformités, avec un atlas de quatre cents planches environ „la
plupart dessinées d’après nature, par M. Werner, peintre du Muséum d'his-
toire naturelle.
2°, D'une série de cent tableaux , dans lesquels sont résumés et rappro-
chés tous les éléments des faits génér a a gen aig
leurs. conditions. de. -i 2 ay
ER ) et de
ar. U S nee tl TRER de Dit site
ment exposés. dans la première Bemis ouvrage, š ét. lormuliet. pia
ment les co contenus it. dans les tableaux.
Ainsiles trois parties de l'ouvrage deM. Guérin sont lié setsubordonnées
l'une à l'autre. de telle manière, x quela première (les observations particu-
lières) fournit les élémer re z {les tableaux ); la seconde, les élé-
ments de je: roisième ( le résu T J; et que chacune de ses déterminations
Le + cf s ‘appuyant sur un des tableaux, celui-ci renvoie par une indica-
| ( 237)
tion numérique à toutes les, preuves de fait qu al résume, etgani: pant éparses
dans les observations particulières.
M. Guérin a d’ailleurs mis s95. les yeux de. la Commission. un, grand
nombre de pièces et de pré qu » propres à éclairer et à
confirmer les faits pri EM ses °
Nous allons, Ka, aies ceux de ces faits qui ont plus spéciale-
ment fixé l'attention de la C
Pour plus de clarté et de méthode, nous rence ces, faits aux divi-
sions-principales du. programme, niestràndire à l'anatomie, à à la ,physio-
logie, à la pathologie età la thé des diff
| tor
+ =
_ § I. Anatomie des difformités. - 7
~M: Guérin a montré que, dans toutes les difformités. du système osseux,
difformités de: la colonne; du thorax, du bassin j dans les luxations an-
ciennes et les pieds bots , la portion du squelette qui est le siége de la diffor-
mité, tend à à nes à à dater de longueur et des volamp,. aji queo
résultat de l
le degré, et DI,
1
sr doisistalée et a: texture, qui sont soumis à Kes saa fixes, propres
au système musculaire; règles en vertu desquelles on peut toujours déter-
miner, la difformité du squelette étant donnée, quels seront les change-
ments de toute nature éprouvés par les muscles. Les principales ces: lois
sont les suivantes.
Le mailoù Dans toutes- Jes difformités ‘anciennes, les: muscles, au lieu de
» continuer leurs rapports primitifs avec la portion du squelette déviée,
» tendent à se raccourcir et à se diriger en ligne droite, entre ẹ leurs, deux
» points d'insertion: »
«2% loi, La ‘transformation: des muscle
DEL -
PA ie
de dimension, de-directionet de contexture à des lois 4 Şi
Å EE a AEA ti EE Ai ile oL
l 238 3
a une ‘tendance à à s ’ossifier dans les conditions où le s saii musculaire
pasig a à l'état graisseux (l’inertie).
Le système artériel offre une série de faits titerssss sous le rapport de
la direction et des changements de calibre des artèr es. M. Guérin a constaté
que, dans toutes les difformités du système osseux, les artères, au lieu de
s'adapter € ; les muscles au degré de raccourcissement de l'espace
qu'elles mesurent, et par conséquent, au lieu de se porter en ligne droite
comme e muscles, suivant la direction des cordes des courbures, s’adap-
tent à ces courb les suivent, ou bien, dañs les cas où elles sont libres,
deviennent flexuenses, ‘et d'autant plus flexueuses que le trajet qu’elles
avaient à parcourir est plus réduit. Ce fait a lieu d’une manière sensible
dans les déviations de l'épine et les courbures des membres principalement.
Dans les premières, l'aorte s'adapte au trajet de la colonne, ainsi que
l'avaient déjà noté Wetzel, Morgagni et Wrolick; et les bide et lesilia-
qnes deviennent Qautånt plus flexueuses, que la réduction du tronc est plus
onsidérable. Ajoutons d’ailleurs qu'au niveau de la convexité des inflexions
artérielles ; presque toujours les parois du vaisseau sont dilatées.
~ Ui fait plus important relatif au changement de calibre des artères,
est celui-ci : dans les difformités anciennes, dans les luxations. an-
ciennes du fémur, par exemple, les artères qui se -distribuent aux
pes gu sont. le siége: de la difformité, perdent quelquefois jus-
aux. vde- teur calibre. Par cet ordre de-faits,. M. Guérin a
de ¥
ME EEEE rR LÀ
on:
pathologiqu physi ologique dès
Lis rres, savoir, la med ra tte génératrice du
système artériel dans le développement de l'organisme. C’est ainsi que
ordre pholgique PE en sens inverse les. lois de l'ordre arm
is + st
Le système veineux obéit, dans les. EE
Mais M. Mipan a a t signalé un fait il
nt relatifà:ce système, savoir, sa pr
| prépondérance très marquée
prépoi gent tous;les sujets atteint ie dt et” initiés
déviation etloc dans-toutes les parties sex. de difformi-
ommélés membres Lo sde pieds bots. Toujours dans ces
deux ordresi.dé fai Dits le Fdeneus accuse un développement exa-
géré, soit par la prédominançe directe.et générale du calibre et du nombre
des vaisseaux veineux ; soit par la coloration violacée des parties qui sont le
$
( 289 )
i de ce développement. C’est à l'aide de cet ordre de faits et de ceux rê-
latifs à la réduction du calibre-des artères et à l'i impuissance de l’hématose
chez les sujets frappés de :fortes déviations de Pépisë, que M: Guérin a
rendu compte de la dégénéressence graisseuse qu’on remarque dans tous les
tissus de ces derniers individus;.et de Jatransformation graisseuse partielle
des parties atteintes de difformités partielles.
M: Guérin a faiticonnaître des particularités non moins curieuses en ce
qui concerne le système nerveux, la direction et le déplacement de la
moelle épinière etdes nerfs. Il a montré que tout ce système dé cordons,
dans les- grandes- courbures, qui diminuent la longueur de leur trajet,
tendent, mais à un moindre degré que les muscles, à se diriger en ligne
droite; par exemple; dans les déviations anciennes dé la colonne, la moelle
décrit.des courburesd’un plus grand rayon que le canal osseux , s'applique
fortement contre les concavités des courbures (convexités intérieures du
canal rachidien), et se creuse en ces points un canal supplémentaire. Les
nerfs sciatiques et cruraux affectent une tendance analogue dans les fortes
courb des: membres. M. Guérin a montré que ce résultat, analogue à
celui -qui: fstpradyispar: Hanyar Le est dû pin à Hs nature
breuse de veux (le névrilème). :
Les faits qui ième répit dons Fhétiisdé soute les à difformi-
po ‘faits anat jppartenant à l'histoire des dorés par-
ticulières, la Commission à + éme spécialement remarqué :
1°. La détermination de dispositions articulaires spéciales entre les on-
zième et douzième vertèbres dorsales, entre la dernière vertèbre lombaire
et le sacrum , articulations présidant au centre des mouvements de flexion
latérale de la colonne et d’inclinaison de la colonne sur le bassin. € Ces deux
faits d'anatomie et de physiologie sont d'autant plus importants qu” "ils de-
viennent la source de deux caractères primitifs des déviations latérales, sui-
vant la nature des causes qui les mettent en jeu. ,
. Le fait de la torsion de la colonne sur un axe passant par pente
des Dues épineuses, Sh congidórÉ comme: fait:primitif et dominat
iques des déviations, à tontes les périodes et à tousles
degrés de ces. déviation. jo gis enre
|: 3°. K/existence d’une première période dix dérintions e hislisiók ans li
quelle la série des apophyses épineuses parait su suivre un€ e puen oi
que les corps vertébraux ont déjà ép éral se
G- : À 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 8,) 33
( 240 )
avec l'indication des caractères anatomiques propres à suppléer l'absence de
déviation apparente dans la série des apophyses épineuses. =
4°. La détermination des: rapports numériques qu’il y a entre le dévia-
tion réelle ou intérieure ( celle des corps vertébraux), et la déviation exté-
rieure et visible (celle des apophyses épineuses ) dans toutes les périodes et
à tous les degrés de la déviation, de manière à résoudre ce problème :
Étant donnée la déviatiôn des apophyses nur déterminer le degré de
la déviation des corps des vertèbres.
5°. Toujours dans la ligne des faits anatomiques spéciaux, la Commission
a encore remarqué le phénomène de lélévation du bassin, accompagnant
les luxations fémoro-iliaques et ajoutant au raccourcissement apparent du
membre luxé; élévation due au déplacement de l'insertion fémorale du
psoas, et proportionnée au degré d’ascension de la tête du fémur sur la
surface externe de. l’os coxal.
. 6°, Le mode de déformation des cavités articulaires grös dun les
luxations anciennes ou congéniales , et les conditions de la formation des
-cavités articulaires. nouvelles.: Ce dernier fait a surtout excité l'attention de
la Commission. M. J. Guérin a mis sous ses yeux une série de pièces dans
lesquelles on a pu suivre le développement croissant des» cavités articulai-
res nouvelles, lié et subordonné au degré de perforation de la capsule or-
biculaire; de manière à mettre dans une évidence complète la loi formulée
par l’auteur, savoir, que toute cavité articulaire nouvelle ; dans les luxa-
tions anciennes , dépend. de la mise en contact des surfaces osseuses de la
téte Jémorale et de la table externe de los à re n apate. orbi-
culaire . usée ou e i pat - aiie =
i pa: a éden d de la réductibilité LS pr
res s
QG: She
a "Telle ni |
“renfermés dans Page a de M. Guérin; passons à à ceux de la seconde partie
du! programme.
$ I. Physiologie des di fformités.
T physiologie des individus atteints de difformités est = partie la plus
sl plus originale, sinon la plus importante de ouvrage de M. Gué-
rin. C’est une série non interrompue de faits et de rapports importants,
dont la détermination. gévérain est. tout sois exprimée par ces quelques
pee de Fe Pie tn
Se L'histoire des. Donne re ni éjets atteints de difformités
LE
( 241 )
» système.osseux , constitue une physiologie humaine comparée, d'autant -
» plus précieuse qu’elle se compose elle-même d’une collection d'états
» anormaux différents, dans lesquels la fonctionnalité est soumise à des.
» conditions incessamment variées, et fournit à l'observateur autant de ré-
» sultats qu’il y a de combinaisons de ces conditions. » K ai
Cette formule générale exprime bien les faits nombreux que l’auteur
rencontrés dans l’histoire anatomique et physiologique de la respiration,
de la circulation , de:la digestion, de la nutrition, dé la locomotion , de
l'innervation; et de la génération, chez les sujets atteints des principales
difformités du système osseux. Voici brièvement quelques-uns de ces
faits : i i
En ce qui concerne la respiration et la cireulation ; M: Guérin a d’abord
déterminé six espèces principales de déformations du thorax, d’après le
siége, le côté et le degré de la déviation; déformations d’où dépendent, en
partie, les altérations dynamiques de la respiration et de la circulation, les
déplacements et les altérations de texture des poumons, du cœur; du foie
etdes-gros vaisseaux. -_ -= |
Ainsi, sous lerapport-des modifications dynamiques de la respiration ,
ila montré que; suivant l’une où Vautre de ces combinaisons, tantôt la
ml es su LE 3 me
dilatation du tho: | côtés, tantôt incomplète à droite
Or PSS A LL . sie 4. 0 EN Det Mn en ni -
decas; quil y a un mouvement par-
tiel des côtes supérieures du côté convexe, rentrée partielle de la base du
thorax du côté concave, et mouvement d’ascension de: la totalité du tho-
rax , il a fait voir que dans la déviation à deux courbures égales du 3*degré, .
limitant les parties supérieure et inférieure du thorax, la respiration de=
vient impossible et l’asphyxie imminente. -
A l'égard des déplacements et desaltérations du poumon, il a établi que,
malgré l'élasticité et la compressibilité du tissu de ces organes, ils sont tour
à tour engoués, splénisés, carnifiés, et même transformés partiellement en
tissu fibro-celluleux , suivant le siége, l'étendue et le degré de la déviation;
que sous l'influence de ces déplacements et de ces altérations; la réson-
nance thoracique est très modifiée , produisant t du côté de la
convexité des courbures, sonore du côté concave; qué le bruit respiras
toire est, lui-même modifié dans les mêmes proportions; nul ou presque.
nul au sommet des gibbosités; soufflant „ bronchique. au-dessus ét a des change ts de forme du contenant,
ts de situation, de rapport et de texture du:contenu,
a (243)
deschangements dans Fexécution de la fonction, suffisent: pour : lais-
ser‘ prévoir lénombre, l'étendue et la profondeur des observations aux-
quelles il s’est livré, et la fécondité des résultats que ces observations ont
produits. La Commission laisse di ette partie analyse incomplète,
pour passer ru s> exe rm de faits d'un ordre ar im portant e ét
Es élevé , la panna eži
si HL L. Pathologie des difformités.
Gerió troisième section du programme comprend la partie philosophique
et à la fois scientifique et pratique de l’histoire des difformités. La déter-
mination des causes conduit à la distinction logique des faits, celle-ci à leur
classification , et leur classification méthodique à une connaissance pliis
intime de lenis rapports et des lois qui les régissent. M. Guérin s’est mon-
tré à la ‘hauteur de cette partie du programme, tant par les vues impor-
tantes qu'il y a répandues, que par les faits spéciaux qu'il y a consignés.
Et Si voici textuellement l'expression d’une loi S "a d _—
démie iera Yoriginalité et la portée.
» ui sont prop ro E atr géné
» ral, parla difforimité ; diagnostiquer la causé et par la cause déterminer
» la difformité; d’où il suit que la causalité essentielle ést la seulé vraie base
> de distinction pour la classification'et le traitement des difformités »
Cette loi, l’auteur l’a appliquée à l’histoire de toutes les difformités , et Ia
Commission en a vérifié la justesse dans une application expérimentale aux
deux plus grandes classes dés difformités du sd aux déviatiois dé la co-
lonne vertébrale et aux difformités du thorax :
Mais ce n'était point assez d’assigner les principes généraux de la dis tinc-
tion nosologique et panique des difformités , il fallait èhcorë rec sé
source des causes spécial président à leur fo -iai
"1%. A l'égard des différanites tii. colonne, M. pure a montré que
toutes les causes _ quelles qu’ellés soient , n’agissent qu’en alté-
rant une u plusieurs des tions statiques qui maintiennent le rach Is
dans la direction normale, et il a établi que ces diverses causes se ré ol-
vent toutes diis l'altération simple ou pins des” rs muscu
laires , ligamenteuses où osseuses. 2
=
( 244 )
2°. Dans les déviations musculaires, que l'auteur a distinguées en pas:
sives et en actives, suivant qu'elles dépendent d’un défaut de résistance
musculaire ou d’un trouble actif de leur action, il a déterminé anatomi-
quement, physiologiquement et mécaniquement une-espèce de déviation
produite dans l’âge de la puberté chez la femme » par l’'élongation dispro-
portionnée ou trop rapide de la colonne : fait nouveau qui rend raison de
la déviation si fréquente de 13 à 15 ans chez les jeunes filles. La détermi-
nation de cette espèce de déviation repose. à la fois sur une loi physiolo-
gique trouvée expérimentalement par l’auteur, savoir, que la croissance
de la puberté chez les femmes, s'opère principalement par l’élongation de
la colonne vertébrale; et sur cette circonstance matérielle que les colonnes
atteintés de l’espèce de déviation dont il s’agit sont dans des rapports de
longueur avec la hauteur de la taille et Pâge du sujet, sensiblement su-
périeurs. RS de. de aisa z HiGOULS isois
3°. Dans les déviations osseuses ; l’auteur a démontré l’existence d’une
espèce de déviation produite par l'inégalité primitive des deux moitiés de
WOONDE Nihe o nu ain, i
Ce fait, déjà entrevu et soupçonné par M. Serres, aux recherches ana-
tomiques duquel il se rattache, a été mis en évidence par M. Guérin, qui
en a déterminé le mécanisme et les caractères. Cette espèce de déviations
comprend presque toutes celles qui sont héréditaires, qu’on avait injuste -
ment attribuées au rachitisme, et qui se développent ordinairement vers
l’âge de sept à dix ans, avec l'apparence de la plus parfaite santé.
. 4°. M. Guérin a encore fait connaitre un nouvel ordre de difformités de
l'épine qu’il a appelées difformités composées, résultant de l’association de
la déviation latérale avec l’excurvation , dont les caractères offrent la com-
binaison de ces deux ordres de difformités simples.
_3°. A l'égard des difformités du thorax, l'auteur a indiqué deux ordres
de causes nouvelles, et par conséquent deux ordres nouveaux de difformi-
première et de la seconde période de l’ostéogénie du sternum :. les pre-
mières, caractérisées par une réunion incomplète et un défaut de symétrie
SE red s
à ordres de faits -SO
| (245)
6°. Parmi les difformités des membres, nous signalerons une espèce
nouvelle de luxation spontanée coxo-fémorale, produite par le rétrécisse-
ment rachitique de la cavité cotyloïde et le gonflement simultané de la tête
du fémur : cette luxation, ‘dont l’auteur a établi l'existence par plusieurs
pièces anatomiques, est rarement complète, et elle offre des symptômes
sur le vivant, analogues aux symptômes de la luxation congéniale des
fémurs. HS |
7° M. Guérin a encore établi l'existence d’un ordre nouveau de pieds
bots congénitaux, produits par la rétraction musculaire, convulsive, pen-
dant la vie fœtale. Cet ordre de causes, dont l’origine sera démontrée plus
bas, offre des caractères qui ne permettent pas de les confondre avec les
causes qui produisent d’autres espèces de pieds bots congénitaux..
8. Enfin, la Commission s’est spécialement arrêtée sur deux ordres de
recherches d’une très grande importance, et dont l'indication va clore di-
gnement l'analyse de cette partie du travail de M. Guérin. Nous voulons
parler de l’histoire des difformités générales chez les monstres et le fœtus,
et de l’histoire générale du rachitisme. ;
1% Difformités générales chez les monstres et le fœtus.
Boere eo CET Ter
Thann ét a a a T E A, O E SET TE 7 e P. r
: D de z F ; J u. oan EE 27 nec ai 20 7-2 pa “4 + 7 CE 7 5
E i hales, sur lesquels se trouvaient simultanément
réunies toutes les difformités du système osseux qui se passent dans les ar-
ticulations, telles que : déviations de lépine, difformités du thorax, luxa-
tions des fémurs, des genoux, luxations ou subluxations des coudes , des
poignets et des pieds ( pieds bots, mains bots ); en un mot, déplacements
plus ou moins complets de toutes les surfaces articulaires. A côté de ce
premier fait général, il s’en trouvaitun autre non moins général et non
moins bien exprimé : c’est que toutes les difformités portées au plus haut
degré des deux côtés, étaient accompagnées d’une rétraction générale con-
vulsive du système musculaire, et avaient lieu rigoureusement dans le sens
phale; auteur trouva les méninges déchirées, frangées, à moitié disparues,
et la cavité du crâne réduite à un très petit espace irrégulier , formé par
Dans un second ordre de faits, l’auteur a réuni un certain nombre
à +4 F dans lesq 11 le erveau et la moelle épinière; nés
( á 46 ) Terrago
més et plus ou moins incomplets, Avaient subi des déplacements sidi
et étaient accompagnés de poches bydro-céphaliques et hydro-rachidiennes
plus où moins considérables. Avec cet état, du cerveau, coïncidait la géné-
ralité des difformités observées dans la catégorie précédente, c’est-à-dire
rétraction rite pue et luxations et subluxations de toutes les ar-
ticulätions. `
Dans un troisième Gare de ide. ur a nie des fœtus nt
et de veau, chez lesquelstune hydrocéphale très développée coincidait avec
Aa rétraction générale du-système musculaire, et les difformités permanen-
tes indiquées précédemment.
Dans une quatrième eatégorie ps faits, il a rassemblé des fœtüs chez
“pesée les mêmes difformités, quoique portées à un haut degré, présen-
taient néanmoins une différence de degré et de développement très mar-
quéeà droite et à gauche, coïncidant toujours avec une rétraction spasmo-
Ds x proportionnée des muscles correspondants.
“Dans! une cinquième catégorie de faits, il a réuni des fœtus chez. les-
“quels les difformités limitées à un seul côté du corps et toujours caracté-
risées par Ja rétraction des muscles, coïncidaient avec les traces d’une af-
fection cérébrale ancienne.
Enfin, dans une sixième et derniere catégorie de faits, fua a réuni
une ‘série d'observations recueillies sur des sujets vivants, offrant, avecides
traces non équivoqués d’une affection cérébrale antérieure à la naissance,
une réunion ‘de difformiités décroissantes, ‘depuis la: a générale si-
multanée dés pieds, des mains et T ine, jusqu”: ji mis d'un seul
tasi ou d’une ‘seule main. Le. NO a nil AGAGA TN Lust US Tes ae
En présence de cette nccsston de faits, l’anteur a: présumé qu'il y avait
à comme des degrés différents'\’urne cause commune, et a:cru y trouver
igine d'un cértain nombre de: difformités deee kemas
| Cae) Histoire général
ASS 25e gi HSE IASI? Su
: s par F. anteur, relatifs au rachitisme, s sont a
R 4
z spyra]
2 P E aS S
EP ER in
: ai ne, la orman; l'arrêt de. développement =
=
s r LR € cr
š z t
AR à SE E : gs LS +
Lo B. Un se re développe successivement
s en haut, desos de da jimbe aux fémurs des fémurs aw bassin ; puis
(247)
viennent successivement on simultanément les différentes parties des mem-
bres supérieurs, le thorax, et en dernier lieu la colonne et le tronc. Le de-
gré des déformations est en rapport avec leur ordre de développement;
d’où il suit que la déformation rachitique d’une portion du squelette im-
plique toujours la déformation des portions situées au-dessous.
C. La plupart des os du squelette rachitique sont toujours relativement
moins développés en longueur ou en largeur que les os du squelette nor-
mal. Cette réduction ; qui est dépendante de celle résultant des déforma-
tions, s'opère suivant la même loi que ces dernières, c'est-à-dire successi-
vement de bas en haut, et graduellement de haut en bas.. La proportion se-
lon laquelle toutes les parties du squelette sont réduites de bas en haut,
est exprimée par une série régulière de nombres qui permet de déduire
approximativement, de la dimension d’un seul os, la dimension des autres
parties du squelette. r
= D. La réduction plus grande des membres inférieurs tonpérée à celle
des membres supérieurs établit entre ces par ties des rapports de longueur
qui répètent et perpétuent ceux de l’âge où la maladie s’est développée.
E. Le retard del’ ossification dans les os rachitiques se révele par la p per -
sistance a marquée des noyaux RIRES par la disjonction des
ntes des os multiples.
= la pé d'incubation du be
pret sa période aa déformation, pendant sa période de résolution ;
différents au commencement et à la fin de chacune de ces périodes,
différents enfin suivant les degrés et l'ancienneté de l’affection.
G. Pendant la période d'incubation du rachitisme, il se fait un épanche-
ment de matière sanguinolente dans tous les interstices du tissu osseux,
proportionnellement de bas en haut; dans les cellules du tissu spongieux,
. le canal médullaire, entre le périoste et los, entre les lamelles concen-
triques de la diaphyse ,entre les épiphyses et les diaphyses , entre les noyaux
épiphysaires et leurs cellules, dans les os courts et les os plats comme dans
les ós longs, en un mot, dans toutes les parties du squelette et dans tous
les points du tissu osseux où se distribuent les Rues des vaisseaux nour-
riciers. ~ ;
Hi Pendant. la seconde période du rachitisme, période de défo
en même temps que le tissu osseux perd de sa consistance et se
la matière qui continue à se déposer entre tous les interstices
osseux tend à s'organiser. Elle passe successivement de la forme
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N°8.) - ol
~Ë
(248)
vasculaire à la forme cellulo-spongieuse. Cette matière de nouvelle forma-
tion est surtout abondante entre le périoste et los, entre la membrane
médullaire et le canal , entre le périoste et la table externe des os ak et
entre les lames de ces CARE
I. Pendant la troisième période, la période de révolutions, le tissu de
nouvelle formation dans les os longs et dans quelques os plats et courts,
passe à l’état de tissu compacte, et tend à se confondre avec l’ancien tissu
qui recouvre sa dureté première, Cette addition d’ un tissu nouveau au tissu
ancien donne une très grande épaisseur et surtout une très grande largeur
à quelques parties des os qui avaient été le siége de rs du tissu
spongieux nouveau de la période précédente.
J. Dans l’état désigné par M. Guérin sous la dénominätion de consomption
rachitique, et qui résulte d’un degré exagéré de l'affection, le dédou-
blement et l’écartement des parties composantes du tissu osseux ont été
tels, que leur réunion ne s’est pas opéréé et que la matière épanchée
ne s’est pas organisée. Dans cet état, les cloisons et les lamelles osseuses
sont restées écartées, et la consistance de los primitif a été réduite au
point que leur coathe extérieure n’est plus formée quelquefois que par
une pellicule mince.
K: La texture des os rachitiques chez les adultes, quand la maladie
s’est complétement résolue , offre une compacité et une dureté supérieures
à celles de l’état normal. Dans cet état, désigné par l'auteur sous le nom
d'éburnation rachitique, on ne trouve plis aucune trace de la réunion de
l’ancien os avec le nouveau.
Sans doute, quelques-uns de ces faits avaient été notés déjà e en partie;
mais comme des circonstances absolues de la maladie : ils l’avaient été,
entre autres, par Shaw, par MM. Guersent, Rufz, etc.; mais M. Guéri
les a mieux et plus iöprdfondies; ; il a surtout montré leur subordination
au fait primitif de la maladie, c’est-à-dire à l'altération des propria h nu-
tritives et plastiques du sang.
Thérapeutique des difformités.
Six conditions capitales président, dans l'opinion de M. Guérin, au
choix des m licabl et décident des résultats que
ces moyens produisent.
Ces conditions sont :
zi a La cause essentielle de la difformité ;
-l
( 249 ) i
2°. Le degré de la difformité;
© 3°. L’ancienneté de la difformité;
4°. Son siége ;
5. Sa direction ;
6°. Les conditions individuelles de l’âge , du sexe, de la constitution.
Voici une application de cette formule au traitement des déviations de la
colonne vertébrale.
1°. Sous le rapport de la cause.
. 1 1’
°, Les déviations musculaires passives (par faiblesse
EAR des ligaments de l’épine, croissance exagérée ou élongètion
disproportionnée de la colonne) excluent l'extension parallèle, ne permet-
tent au plus que l'extension sigmoïde, et réclament toujours les appa-
reils à flexion latérale; elles réclament surtout les exercices gymnastiques
généraux et spéciaux et les douches froides sur la colonne. Elles ESS
assez vite et complétement.
2°. Les déviations musculaires actives Le sm d'action d’un or-
as de cles, par rét laire con Fe ri etc.)
ion
AR Mn D sm et 2 i
coaie S a a LE L . E
se des douches locales de vapeurs émollientes ou | narcotiques ; de
la gymnastique spéciale. Elles guérissent plus difficilement, mais peuvent
guérir complétement.
3°. Les déviations par prédominance native d’un côté du squelette sur
l'autre, exigent emploi de moyens mécaniques divers, long-temps conti-
nués, des douches de vapeurs émollientes : elles ne réclament les exercices
gymnastiques qu’à une époque avancée de leur traitement. Elles ne cèdent
qu'avec lenteur et difficulté, et ne guérissent complétement que dans un
petit nombre de cas.
4°. Les déviations rachitiques exigent, tirs elles sont dans la période
de déformation, lextension sigmoïde et les appareils à à flexion latérale ;
une gymnastique rigoureusement spéciale; une médication et un régime
appropriés à la nature du rachitisme. Elles guérissent assez facilement pen-
dant la première et la deuxième période du rachitisme ; elles sont incura-
bles dans la période de consolidation. Dra
5°. Les déviations scrofuleuses ou tuberculeuses rejettent com pl
ment, sous peine d'accidents graves, l'emploi des moyens mécaniques ;
permettent dans certain cas les exercices gymnastiques modérés, exigent
i ! 34
(350 )
une médication externe révulsive et une médication interne spéciale. Elles
ne guérissent presque jamais sans difformité consécutive, qu’il est dange-
reux de chercher à faire disparaitre. :
6°. Les déviations par causes combinées offrent dans leur traitement un
phénomène important, savoir, que la portion de déviation qui est due à
l'influence de la cause musculaire se guérit avec facilité et promptitude,
tandis que la portion de la déviation due à la cause osseuse offre une résis-
tance relative à la nature de son origine : en sorte que la curabilité des
déviations composées est relative à la somme particulière d'influence de
chacune des causes qui y ont concouru. : :
2. Sous le rapport du degré.
£’. Les déviations au premier degré réclament rarement l’extension pa-
rallele, appellent de préférence l'extension sigmoïde et les appareils à
flexion latérale. Elles guérissent presque toujours complétement. :
2°. Au deuxième degré, les déviations dont la nature de la cause per-
met emploi des moyens mécaniques, réclament en premier lieu l’exten-
sion parallèle, puis l’extension sigmoïde, puis la simple flexion. Presque
toutes les déviations du deuxième degré sont complétement curables.
3°. Au troisième degré, les déviations dont la cause n'exclut pas les
agents mécaniques, réclament lextension parallèle, très modérée, jamais
primitivement l'extension sigmoïde ni les flexions alternes; gymnastique
générale et spéciale. Aucune déviation du troisième degré n’est compléte-
ment curable. a a E aS
+
SE ee Sous le rapport de l'ancienneté. à
1°. Toute déviation récente commande la plus grande réserve dans l'em- -
, ploi des moyens mécaniques ; presque toujours le changement d'attitudes,
la disparition de la condition mécanique ou morbide qui a provoqué la
difformité, suffisent pour la faire cesser en entier. Sn
2°. Toute déviation ancienne (hors les déviations tuberculeuses) exige
l'emploi des moyens mécaniques variés, en commençant par l'extension
parallèle. Toute déviation très ancienne, quels qu’en soient la cause et le
degré, disparait avec lenteur, et très rarement d’une manière complète.
| 4°. Sous le rapport du siége.
= *. Les déviations cervicales qui permettent l’em
niques (considération de la cause à part), '
ploi des agents méca-
appellent d’autres appareils que
(sx)
les déviations dorsales , celles-ci d’autres appareils que les déviations lom-
baires. Toutes peuvent, jusqu’à un certain point, être combattues par l'ex-
tension parallèle, mais à chacune d’elles s’approprient plus spécialement
les différentes méthodes et procédés de redressement. Les déviations cer-
vicales et lombaires, toutes choses égales d’ailleurs, guérissent plus vite et
plus complétement que les déviations dorsales. Les déviation dorsales supé-
rieures, celles qui correspondent aux quatre premières dorsales, ne sont ac-
cessibles qu’à l'extension parallele, et ne sont jamais entièrement curables.
5°. Sous le rapport de la direction.
ro. Les déviations en arrière ou excurvations {celles dont la nature de
la cause permet l'emploi des moyens mécaniques) réclament immédiate-
ment les appareils à flexion antéro-postérieure , opposée à la flexion patho-
logique. Toutes les déviations postérieures, excepté les musculaires passi-
ves, sont difficiles à guérir, et guérissent rarement en entier.
2°. Les déviätions latérales à gauche (considération de la nature de la
déviation à part ) réclament de suite l'emploi du traitement mécanique , à
eause de l'influence de la difformité sur le cœur. -
Les indications qui précèdent permettent, on le voi
Pes sel l'auteur a conçu et exéc
son ouvrage. Il nous reste à indiquer les moyens nouveaux de traitement
qu’il a imaginés.
Moyens de traitement nouveaux.
+. Le principe de la flexion substitué à l'extension et à la compression
directe, principe généralisé dans le traitement de toutes les difformités
afticulaires. Jusqu'à ce jour, les différentes machines proposées pour opé-
rer le redressement des déviations latérales de la colonne, des déviations
postérieures ou excurvations , des flexions permanentes du coude ou du
genou, des pieds bots, varus équins , avaient consisté en général dans des
tractions exercées suivant l'axe longitudinal des parties déviées, et dans
des pressions directes appliquées sur le sommet des convexités des cour-
bures et à leurs extrémités. Le principe de la flexion proposé par M. Gué-
rin , et les appareils où il l’a réalisé, tendent à tirer perpendiculairement,
en sens contraire des courbures, sur les segments des courbures, ef Se
servant de ces segments comme de bras de leviers, dont le ceni re mou-
vement est au sommet de chaque courbe; et dáns- l'articulation même qui
( 252 )
est le centre de flexion de cette derniére. Il résulte de cette substitution
de principes, que les forces sont employées d’une manière plus favorable,
déterminent par conséquent moins de gêne et de douleurs, et peuvent
surtout porter le redressement au-delà de la ligne droite, Ce dernier avan-
tage est en particulier sensible dans le redressement des déviations de l’é-
pine. Les appareils à extension parallèle permettent difficilement d'obtenir
des redresséements complets , parce qu'on ne parvient jamais à vaincre la
prédominance du côté convexe des courbures sur le côté concave : tandis
que ce résultat peut être plus ou moins facilement atteint par les appareils
qui tendent à fléchir la colonne en sens inverse de ses courbures patholo-
giques. Les machines que M. Guérin a imaginées d’après ce principe
sont : |
1°. Un appareil à extension sigmoïde pour les déviations latérales de
l'épine, dans lequel la flexion est combinée avec un léger degré d’extension
en diagonale ; Se i . z
2°. Un appareil à flexions opposées pour les déviations latérales de l’é-
pine, dans lequel les flexions s’opèrent sans extension de la colonne;
3°. Un appareil à flexion postérieure pour les déviations postérieures ou `
excurvations ; i X
4°. Un sabotà triple flexion pour les pieds bots, varus équin, au moyen
duquel on peut faire décrire au pied trois mouvements circulaires simul-
tanés, opposés au mouvement décrit par le pied bot.
La Commission a encore distingué avec intérêt un petit appareil propre
à opérer le redressement instantané des déviations musculaires passives de
la région lombaire de la colonne > Sans le secours d’aucune force morte,
et au moyen de l’action musculaire seulement, mise en jeu par l’obliqua-
tion du bassin. Cet appareil, qui consiste dans un siége mobile sur ün axe
médian horizontal et antéro-postérieur, a pour effet, en déterminant
labaissement du bassin du côté correspondant à la concavité de la dévia-
tion, de pr voguer un mouvement d flexion de la colonne en sens opposé,
mouvement que l’on peut graduer et varier suivant le degré d’obliquation
u bassin. Cet appareil, qui peut suffire à lui seul dans le traitement de
č taines déviations musculaires passives, est encore utile comme moyen
auxili ire dans des déviations qui exigent le concours d'appareils plus
énergiques. = HR à
Enfin M. Guérin a proposé pour le traitement de certains pieds bots,
chez les Jeunes enfants, l'emploi du plâtre coulé.
E Ge moyen, qui est une
application heureuse de l'appareil inamovible de
M. Larrey, a sur les
(WF)
appareils mécaniques les avantages suivants : il ne se relâche point, il ré-
partit la compression d’une manière égale sur toute la surface du membre,
il est peu coûteux , facile à exécuter, et applicable par tout le monde.
Les différents moyens que nous venons de faire connaître à l'Académie
ont été appliqués par M. Guérin sous les yeux de la Commission, dans
14 cas de difformité, dont 9 de l'épine, 1 du cou, 4 de pieds bots; de
cause, de degré, de siége, de direction différents. Cette épreuve, présentée
par l’auteur comme simple spécimen de ses applications thérapeutiques,
et comme confirmation des succès énoncés dans son ouvrage, a produit des
résultats complétement d’accord avec ses principes scientifiques :
1°. Quatre cas de déviations musculaires du 2° degré ont été compléte-
ment guéris ;
2°. Un cas d’inclinaison musculaire du cou, redressé ;
3. Trois cas de déviations osseuses du 2° degré, considérablement
améliorés ; |
4°. Deux cas de déviations osseuses du 3° degré, améliorés ;
5°, Quatre cas de pieds bots complétement guéris, dont un cas extrême,
consistant dans un renversement en arrière de la partie antérieure du pied,
la malade marchant sur la face dorsale du tarse.
Les sujets dont il s’agit avaient été pris par M. Guérin dans la classe
ouvrière, et traités gratuitement dans une division particulière de son
r r lan Drm nee.
PAS SO A en r Ming TA
e'r s = PE
Tel est l'ouvrage de M. Guérin.
Après tant de recherches faites successivement sur le squelette, sur le
cadavre, sur le vivant; après un si grand nombre d'observations rigoureu-
sement recueillies et sévèrement interprétées; après cette foule de faits
nouveaux et de vues neuves sur les différentes parties du sujet; finalement,
après de si nombreux, de si beaux et de si féconds résultats introduits dans
la science et dans l’art, nul ne s'étonnera, sans doute, que le prix ait été.
adjugé à ce remarquable travail.
La Commission donne donc le prix proposé à M. Jules Guérin, et très
explicitement aux points saillants de son ouvrage indiqués dans ce rapport.
M. BOUVIER.
M. Bouvier, pour résoudre le problème complexe de la question mise au
concours par l’Académie, a présenté : es
1°. Une histoire générale des difformités, suivie de l’histoire des moyens
(254 )
mécaniques et gympastiques proposés pour les combattre; plus lexposi-
tion raisonnée des effets et des résultats définitifs que l’on obtient de em-
si de ces moyens; .
°. Quinze tableaux statistiques, comprenant environ 1000 faits rela-
it à à des questions dont la solution pouvait être obtenue par la méthode
numérique ;
3. Près de 200 observations détaillées. fournies par dix années d’ob-
servations et de recherches, et présentées comme autant d'exemples des
règles, des lois généraies de pathologie et de thérapeutique, ou comme
quelques exceptions à ces mêmes lois.
Voyons à présent, dans cet ensemble de travaux, les points culminants
que M. Bouvier a découverts ou élucidés sur anatomie. la physiologie et
la mn des difformités du système osseux.
e fait anatomique le plus général dans les difformités osseuses, dit
nié c’est le retrait ou la réduction des os du côté de la concavité
des courbures , par une véritable atrophie qui a lieu de ce côté; tandis que
le développement continue ou même augmente dans le sens opposé.
M. Bouvier reconnu, pour la colonne vertébrale en particulier, gue la
déformation par atrophie du côté concave des courbures était un caractère
constant des déviations latérales même les plus légères. :
Il a insisté particulièrement sur l'inégal développement en longueur
des deux masses apophysaires ; et il a déterminé la part qu'il croit devoir
attribuer à ace ce phébomène dans l'explcatione du fait kuanortant de la torsion.
`
a sarig leur torse. Pau
côté da la fare postér:
ET manière certaine. la oron ve Spi et une déformation E
_ ment de ses fibro-cartilages, mais aussi des vertèbres elles-mêmes; quelque
pes. avancée que soit d’ailleurs la maladie, et aussi à une époque où la
série des apophyses épineuses ne paraît pas très sensiblement déviée.
«M. Bouvier fait remarquer combien il importe de distinguer dès dévia-
tions proprement dites les simples attitudes volontaires ou involontaires,
lesquelles ne sont point accompagnées- de déformations des vertèbres, ni
par conséquent des phénomènes de torsion, et dont le redressement s’0-
père complétement et en peu de temps. L'auteur a décrit les caractères
distinctifs de ce genre d’inflexions, caractères dont il avait le premier an-
„noncé l'existence.
aa
: k
( 255 )
-Ila décritet figuré cinquante-trois formes de courbures latérales foudées
surdes faits observés pendant la vie ou après la mort; eten- considérant
la colonne déviée sous le point de vue des inclinaisons que présentent les
différents points des courbure; il a montré-l’erreur commise journelle-
ment dans la mesure de leur flèche, par cette raison qu'on, n'a point égard
aux rapports de la corde des courbures avec laxe du corps, dans la direc-
tion duquel on se suppose, à tort, dans tous les cas.
M. Bouvier.a Conistaté un fait observé déjà par Sterne, dans les dé-
viationsdatérales de l’épine, savoir, la diminution de la face dans tous ses
diamètres „mais surtout dans le diamètre transversal.
L'auteur . se livrant à l'étude des mutations qu'éprouvent les viscères,
remarque que , dans les fortes déviations dorsales moyennes; les poumons
comprimés rétrogradent, en quelque sorte, à l’état fœtal, dans une partie
plus ou moins grande de leur étendue, mais surtout dans le lieu qui cor-
respond à lagibbosité postérieure; point sur lequel la double pression des
vertèbres et des côtes diminue, et quelquefois : aussi fait cesser toute fonc-
tion pr
di ver déplac ts. Le Aa remarquable est lé passage
la cavité droite du thora: que la la colonne mere
te 2 a Lu CS suffire à à “rétablir rare: entre les dis
ties contenantes et les parties contenues. Tantôt au contraire il subit une
compression notable, par suite de l’affaissement des côtes qui Dent
Get état a lieu notamment dans les déviations dorsales gauches. : #01 #0
: Le foie est peut-être par sa situation, son volume, et l'étendue de A
rapports avec les os déviés, l’orgaue le plus exposé aux déplacements! et
aux compressions. Il est néanmoins fortremarquable que, dans l'espèce de
déviation la plus commune, la concavité droite de la région dorso-lom-
baire laisse à la plus grande partie du foie un su safsar gene se
loger.
Les considérations de cette nature, pons s font a mie roue naturellement
1 12° ; dix
vier
nnw plu
keandtat. ” plus nérel à de cet drre de “faits dans le mali pas
nonb amino. estique, si la plupart des fonctions se trouvent graven
ez les indisiius atteints de difformités, ilexiste à cet e
des différèn fondées su: ur l’âge patat eherate i poopie
le nombre, la fies de degré-et la période u our g
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, No 8.) 106
( 296 )
surtout doivent être distinguées: lune pendant laquelle les organes souf-
frent plusou: moins des: effets mécaniques de là déviation; l’autre dans la-
quelle les organes façonnés, en quelque sorte; à: la longue à cette nouvelle
maniere, conserventune liberté: d’action suffisante: ponb parvenir amw terme
ordinaire de la: carrière.
- C’est tout naturellement, on de voit, que nous eñtrons dans le domaine
de la pathologie des difformités..
Relativement: aux causes decet audi d’ affections, M M: pan cohaillère
© les différentes difformités-dans l’ordre: de: leurs analogies
matérielles, et suivant des rapports qui sont une conséquence naturelle,
nécessaire, de l'identité du lieu qu’elles saipa, etdu genre d’ altérations
organiques qui les constituent. >
Pénétrant ensuite-plus à fond: dans la série sn. causes ns des: dé-
viations latérales-de l'épine, il : it avec: Delpech que souvent les dé-
viations résultent de l’action de deux: ou: trois causes réunies, ou. même
d’un plus grand-nombre;, et que bien. qu il ne:soit pas ei facile de
les PRE ni de les expliquer toutes, il est cependant des: conditions
générales dont on ne saurait nier Ja fàcheuse influence.
Il pose en principe que toute déviation n’est d’abord qu'une-attitude
plus:ou moins passagère, cessant.et se reproduisant: tour à tour Jasqu'àce
qu’elle soit devenue permanente par la déformation réelle des piècés du ra-
chis et. de ses annexes. La déviation est: caractérisée dans ces cas: 1° ipar
l'espèce. d'attitudle cn. Je détenmindas d'abord: eh qi apait; se: joindre: à
une flexion latéral uplusispé
D. ri
=
gion lombairegs x par lé istanc relative des différents. points des la ho
dar
ales: latérales diversement
es, tides a RE d'un mondré plus niinko sur-les
rers mode: itément des déviations latérales de lépine, montrent
der nu : 4 ceite partie de.son travail que l’auteur: attache
surtout de l’importance, et qu’il regarde comme ie p Immédia-
tement à la question Proposée,
ej sningnk, SL à de Fauteur, tous sles: désordres mécaniques
ou vitaux. ani SQ.: nt
i ces urnures t racms ont
a r or dns re a ns io s4
lear 1055 phig té de osseuse, par.suite. de Ja
H: ‘en.raison de la-station verticale-du
| ; tout:le problème dela
je d'an: côté: de PAA
(257 )
moyen d’influences contraires, c’est-à-dire en appliquant au rachis des
forces opposées à la pesanteur, en régularisant l’action musculaire dans les
‘attitudes du sujet, enfin en activanit la nutrition.
‘Indépendamment du redressement des conrbures, l'auteur a E que
la corde des courbures secondaires, le plus souvent inclinée sur l'axe du
tronc, pouvait être replacée avec avantage dans la direction de cet axe,
même lorsque les parties déformées conservent leurs rapports anormaux :
cela seul suffit pour procurer à ces malades une notable amélioration dans
leurs difformités.
‘Un examen historique et critique, une étude approfondie des moyens
mécaniques et gymnastiques destinés à agir sur-le rachis en sens inverse
de la pesanteur , a fourni à M. Bouvier des résultats que l’on résume assez
complétement par la formule suivante : la seule position horizontale modi-
fie les courbures presque aussi puissamment que tous les moyens mécani-
ques proposés pour la cure des déviations de l’épine.
Entre toutes les autres conséquences qui se déduisent des cette MES
tion capitale, viennent les suivantes :
Les appareils qui permettent aux malades de marcher luttent avec désa-
vantage contre le poids des parties supérieures, et modifient la aviation
bien moins efficacement que la position horizont | doi ns
ré da
E a
it les cou rbures de la même RE
que la position horizontale, s si ce n'est qu'ils agissent sur une étendue moins
grande de l'épine; ils sont associés d’ailleurs avec avantage à ses du
coucher.
En tête des exercices qui ont lieu dans la position horizontale du.corps,
M. Bouvier place la natation : non qu’il pense, ainsi qu’on l’avaitannoncé,
que les muscles trapèze et rhomboïde du côté de la concavité dorsale, etle
carré des lombes du côté de la concavité lombaire, soient capables de re~.
dresser l'épine , il ya dans les mouvements de l'individu qui nage une trop
grande uniformité de mouvements. Dans l'opinion fondée de M. Bouvier, les
véritables avantages de la natation tiennent à L'influence ss salutaire qu’exerce
un milieu tonique, dont l'agitation variable déte sur la peau une fric-
tion universelle ; ils tiennent aussi à la liberté età la symétrie d'action dont
les musclés jouissent dans-une re qui soustrait d’ailleurs les vertèbres
à toute pression verticale. Dr
L'auteur s’est longuement occupé k rechutes dans cet ss fec-
tions, de leurs Re DE id Le ne del
Les mo er
différent peu où ne différent point du traitement lui- apa r ront,
35..
( 258 )
dit M. Bouvier, dans le cours des maladies accidentelles qui peuvent surve-
nir plus ou moins long-temps après un traitement orthopédique, qu’il im-
porte de redoubler de soins pour prévenir le retour de la difformité. Il faut
alors, tant que les sujets n’ont pas récouvré toutes leurs forces, lessoumet-
tre, une partie du jour, à la position horizontale , et même y joindre les
supports artificiels , si la débilité est grande. .
Les principes généraux de traitement que nous venons 1 ie se
trouvent établis. sur les résultats que M. Bouvier a obtenus dans plus de
200 cas de déviation latérale de l’épine, et dont il a présenté l'histoire dans
environ cinquante observations détaillées, et dans des. tableaux étendus,
offrant, pour chaque cas, la mesure de laccroissement en hauteur pen-
dant la durée du traitement, le poids du corps et la mesure des forces au
dynamomètre, les Rtdéatons que les courbures, les gibbosités et les
antres difformités ont éprouvées, et finalement les chan garnie survenus
dans les différentes fonctions de l’économie. `
Et quant à l'authenticité de ces faits, elle repose sur trois genres de
preuves, savoir : 1° La représentation de l’état des difformités à l’aide des
moules en plâtre, pris avant et après le traitement;
2°. Les effets obtenus sur plusieurs tsar À traités par l’auteur sous les
yeux de la Commission ;
3°. L'examen qui a été fait par les Commissaires, de cinq sujets traités
quatre et cinq ans auparavant, pour des déviations dont l'état antérieur se
trouvait représenté par le moulage le pau sévère, avant et apres le traite-
ment.
Nous éviterons T'e exposer avec a autant de détails que nous Pavons fait pour
ions latérales du rachis , là manière dont l’auteur a étudié les dif-
Tormis des autres parties du corps. Nous voulons cependant signaler à
TER de PAcadémie et du public :
1% Une série d'observations neuves sur les décisions des mains et des
ss et sur les moyens d'y porter remède ;
2°. Une histoire anatomique des pieds bots. détaillée, misboäiqae: lu-
mineuse, et qui permet d'apprécier plus exactement le siége et la nature de
es les anomalies que présentent les os, les ligaments etles muscles dans
ce genre de difformités. A l’aide de ces données, l’auteur règle l'emploi de
certains moyens mécaniques, et donne connaissance d'appareils plus par-
faits, au moyen desquels il a pu montrer à la Commission des faits de guéri-
son, et cela particulièrement sur de très jeunes ‘enfants, sans D
acin des accidents communément redoutés à'cet âge.
( 259 )
-3°. Enfin des observations nouvelles sur les effets de la section du tendon
d'Achille, que l'auteur a pratiquée un des premiers à Paris, et pour laquelle
il a imaginé d’ingénieux et d’utiles procédés. : -
C’est surtout par la considération de ces données capitales que la Göm-
mission propose d'accorder, à titre de second prix , à Pauteur de ce travail,
une somme de six mille francs. -
Ici se termine notre rapport, déjà beaucoup trop long, sans doute. Mais
l’Académie se refusera-t-elle à nous tenir compte de ces volumineux, de ces
énormes mémoires que nous avons dù analyser : vingt-cinq gros in-folio
manuscrits; seize volumes pour M. Guérin, et neuf pour M. Bouvier ? Vou-
dra-t-elle ignorer les soixante et quelques séances de discussions, de dé-
monstrations et d’expérimentations, auxquelles les Commissaires se sont
lentement livrés, et qu’il nous a fallu résumer ? Pourrait-elle oublier , à côté
de l’importance et de l'utilité du sujet, la variété, le nombre et la portéé des .
résultats obtenus, et que nous avons eu mission de mettre sous les yeux de
l'assemblée, pour l'amener à partager nos convictions ? Nous n'hésiterons
pas à le dire, on trouverait dans les fastes académiques assez peu d'exemples
de concours supérieurs à celui-ci; et si l'Académie ne se montrait pas très
empressée à confirmer le jugement de sa ER RE c'est certainement
au à rapportene msi es panels l'imputer- à blâme. -
E a LL 17.
RS D E AA
ES SERRES ee see Dan prie pere Es
La Commission siage le prix de dix mille francs à M. Jules Guérin.
Eile propose d'accorder , à titre de second prix , une somme de six mille
francs à M. Bouvier.
SCIENCES MATHÉMATIQUES.
PRIX DE MÉCANIQUE,
Ton pE PAR M. DE MONTYON.
. RAPPORT SUR LE CONCOURS POUR R L'ANNÉE 1836.
(Commissaires, MM. de Prony, Dupin, Savart, Coriolis, de et
: Poncelet rapporteur. ) fs
Para Le nombreux ouvrages adressés à l'Académie pour le con as
1836, la Commission a lièrement distingué: ==
EE T
(:260 )
1. Un mémoire , enregistré sous le n° 9, sur divers appareils chronomé-
triques et dynamométriques , par M. Morin ; capitaine d'artillerie, professeur
à l'École d’Application de Metz. : SES
2°. Plusieurs instruments, compris sous le n°8, présentés par M. Ernst,
ingénieur en ‘instruments de: mathématiques, et plus spécialement son
planimètre , qui a pour objet la mesure des aires sur les plans. |
3. Divers appareils sous le n° 7, inventés par M. Sorel, et plus spéciale-
ment son pyrostat ou régulateur du feu. Lire 8 SRE
_ La Commission a honneur de proposer à l’Académie d'accorder au tra-
vail d€ M. Morin, un premier prix équivalent à la moitié de la somme
affectée annuellement, pour cet objet, par le legs Montyon , et de partager,
par parties égales, entre MM. Ernst et Sorel, le second prix , consistant en
l'autre moitié de cette somme. res FES
Avant d'exposer les motifs qui ont servi à fixer le jugement des Commis-
saires, et d'entreprendre l'examen analytique des ouvrages très variés
adressés au concours, nous croyons devoir faire observer que, par suite
de la maladie fâcheuse et du départ inopiné de notre confrère, M. Dupin,
qui avait bien voulu se charger de la rédaction du rapport, celui qui a
l'honneur de le remplacer, et qui, en cette circonstance, eût volontiers
décliné sa compétence comme juge, s’est trouvé privé d’une partie des‘ do:
cuments et du temps nécessaire à l’exact accomplissement d’une semblable
tâche.
. F À 21 1 Fe dE. LS + PET PERS
Mémoire sur divers appareils. ques +.
-par M. Morn.
ia 6 dt.
L'objet de ces appareils est, en général, d'obtenir une trace, une indi-
cation continue des eflorts variables exercés , par un moteur ou uné
résistance, sur un système mobile ; celle des chemins parcourus et des
vitesses possédées , à chaque instant, par l’un des points d’un pareil sys-
tème soumis à une loi de mouvement quelconque; enfin , de la quantité
d'action ou. de travail développée, au bout d'un certain temps, sous lin-
fluence des efforts dont il s’agit, combinés avec l'espace que décrit leur
point d'application dans le sens de leur direction propre.
Quelques-uns de ces appareils avaient déjà. servi, à M. Morin ; pour
apprécier plus rigoureusement qu'on ne lavait fäit avant lui, les lois du
frottement ou de la résistance au glissement: des traîneaux formés de
diverses matières et chargés de différents poids; celle de la pénétration dés
#
( 26r )
corps Sphériques dans divers milieux ; enfin les lois du choc et du frotte-
nent qui se développe pendant: sa durée, en vertu de la réaction réciproque
et du glissement des corps. Nous rappellérons que ces appareils sont prin-
cipalement fondés sur la combinaison des mouvements indépendants d’un
disque circulaire, et d'un style ow pinceau qui laisse sur ce disque une
empreinte propre à faire découvrir, par un relevé géométr ique facile, leurs
positions simuitanées-suceessives.
S'il s’agit, par exemple, d'obtenir la loi du mouvement d’un traineau, on
fixe le:style à/ce:corps ou à un axe qui en reçoit des vitesses propor-
tionnelles, etom étabht le disque sur laxe d’un instrument à vitesse uni-
forme; c'est-à-dire propre à mesurer le temps: On peut encore, si l’on
veut, fixer le:style à un volant monté sur Faxe d’un tel chronomètre, et
transmettre le mouvément du traineau -au- disque à tracer; par le moyen:
du--système-de cordes-et de poulies de renvoi. S'il s’agit, au contraire,
dedéterminer-la loi des efforts exercés pâr une puissance sur un, corps
qu’elle-entraine par l'intermédiaire d’un ressort dynamométrique, on fixe
le styleià la branche qui reçoit l’action de la puissance, et l'axe du disque à
celle qui est liée;au corps dont le:mouvement doit être également transmis
saninin parun renvoi convenable de cordes et fenpnies í On conçoit, en
i „éta
puissance ou de la résistance; il en sésulte : un. moyen de découvrir, par
l'empreinte laissée sur le papier ou l’enduit qui recouvre le disque, la série
des efforts qui correspondent à ces-diverses positions ou.à celles du corps
lui-même.
D'ailleurs les: dimensions da dynamomètr e, celles du chronoméire et du
disque tournant,;-mais.surtout-la vitesse de.rotation de ces derniers, sont
tellement calculées. dans chaque cas, que l'appareil fournit aisément les
plus petites-valeurs de l'effort, les plus petites fractions.de l’espace et du
temps; et peut ainsi être appliqué aux actions les plus-intenses, comme aux
phénomènes.les plusrapides, à ceux, par extraple, dont la durée n’excé-
dèamjkpas rgsa 1525 0 néon
qui t la. dipion dès Halles Ai VEAR en-
treprísesy pár Me- Morin; à l’aide de ces derniers appareils, ayant déjà été
soumis; les’années précédentes , à la sanction de l’Académie, et impri s
par son ordre “dans - Recueil des savants étrangers, nous croyons. intu
d'insister sur de leu | exécution et de à i
( 262 )
qui ont servi à faire éviter les causes d'erreurs, à opérer rapidement le re-
lèvement des courbes, etc. ; procédés qui ont reçu depuis lors , divers per-
féctionnéments de la part même de M. Morin ét de celle de M. le capitaine
d'artillerie Didion , qui s’est associé à lui dans des expériences récentes sur
la résistance des fluides, également adressées ; en 1836, à l'Acädémie, pour
le concours du grand prix de mathématiques. Seulement il convient de re-
marquer que les moyens de solution mis en usage par M. Morin; diffèrent
complétement de ceux qui avaient été employés jusque-là pour découvrir
la loi des mouvements rapides, et au nombre desquels on doit ranger, en
' première ligne, le plan incliné de Galilée et la machine à poulies 4th-
wood, qui servent à déterminer la loi de la chute des corps; le pendule ba-
listique de Robins, qui permet de calculer la vitesse des boulets; le tam-
bour à disques tournants qui donne celle des balles de fusil, et dont Vidée
première est due à l'Italien Mattei, mais qui a été inisinia employé et
perfectionné par Grosbert et le docteur Gregory; enfin, l'ingénieux appa-
reil à Paide duquel M. Eytehveina pu découvrir, dans ces derniers temps,
la loi du mouvement de la soupape d'arrêt du bélier hydraulique, inventé
par notre célèbre Montgolfier, appareil qui consiste à faire décrire, à ün
crayon fixé à la soupape dont il s’agit, une courbe ondulée le long d’une
bande de papier sans fin, enroulée sur deux tambours parallèles; animés
d’une vitesse uniforme en rapport avec la durée du phénomène. |
Ce dernier dispositif, quoique peu susceptible de précision , est peut-être
le premiér exemple d'un mécanisme propre: Ek souper nne e indication conti-
nue des lois du mouvement, dont kbp ient seulement
qoia éléments distingia- |
_ Dar les ap areils >yés par M. Molio; lors de ses premières. ej
r nces sure rotten ent des corps, et dont nous avons essayé de donnerun
aperçu général, il s'était uniquement proposé de déterminer les lois de la
résistance où du mouvement variables d’un traineau qui conserve une-di-
rection constante; postérieurement il a, par une modification heureuse ,
rendu le dispositif de ces appareils applicables à d’autres expériences sur
le frottement des axes de rotation , dont les résultats se trouvent consignés
dans un mémoire soumis, il y a déjà deux an ans, au j nt-dé l'A.
mais qui, , par diverses circonstances indépendantes: de degré de: mérite, rs
ces nouvelles E n'ont encore été ue d'aucun pres ni d’au-
cune publication. > ss
Enfin il vient g sikir, dis la UE + ‘du: mémoire ss au
Shbiurs pour le prix de mécanique , de nouvelles applications des mêmes
E
(265)
—appäreilé à la mesure du travail des moteurs et des machines, et plus spé.
cialement des voitures et des charrues; applications pour lesquelles il dé-
clare, avec modestie et franchise, avoir également mis à profit les idées de
l'un des membres de la Commission (1), qui est loin d’ailleurs de réclamer
aucune part au mérite de la difficulté vaincue et d’une exécution qui exi-
‘geait plusieurs combinaisons ingénieuses, notamment pour éviter les ac-
cidents et les-effets des secousses, jointes à des calculs et à des expériences
sur la résistance des ressorts, qui pouvaient seuls :tssurer la réussite des
_ nouveaux appareils.
disque, par un sys-
n, reçoit, des roues
bé
CE
D Ve Fo.
proportionnel au leur; que le tirage des chevaux s'opère par l’intermé-
diaire d’un seul trait passé dans un anneau ou crochet établi sur le milieu
de la seconde branche du dynamomètre, qui prend naturellement une di-
rection perpendiculaire à celle du tirage; qu’enfin ce point milieu est oc-
cupé, tantôt par l’axe d'un style à tracer, tantôt par le centre d’une roulette
dont l'axe, normal à cette même branche, est parallèle au plan du disque
mobile , contre lequel son poids, aidé d’un ressort de pression convenable,
‘sert à l’appuyer en la forçant ainsi à tourner, sans glisser , pendant le mou-
vement de rotation du disque. | sud
- (i) Notice analytique sur les travaux de M. Poncelet , imprimée à Paris, chez M. Ba-
chelier, et présentée à l’Académie des Sciences en mars 1834. La seconde partie du mé-
moire de M, Morin, qui contient la description des appareïls dynamométriques ypres
‘à mesurer le travail des moteurs animés, ayant été imprimée dans le Bulletir
dernier. (36° année, P 161) de la Société d'encouragement pour l’industrie.
préambule qu’il renfermait, a eu lieu sans la participation d l’auteur du memoire-
C.R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 8.)
( 264 )
On conçoit, en effet, que les rayons vecteurs de la courbe ondulée for-
mée par la trace du style, étant proportionnels aux intensités variables de
l'effort tandis que les angles décrits, d’un mouvement “relatif, parces
rayons sur le disque, le sont aux imis parcourus par la voiture ou le
point d'application de cet effort, les intégrales du produit de ces mêmes
rayons par lès éléments d’angles correspondants , et le nombre des révo-
lutions de la roulette qui leur démeure exactement proportionnel, dòn-
neront la mesure des quantités de travail fournies par le moteur ou la ré-
sistance a ed à n voiture, conformément à à un p pe de mécanique
bien connu. Š :
‘D'ailleurs, s iis agit: de: déterminer simplement Pintensit s moyénne d’ un
effort périodiquement variable, long-temps continué, et qui ne s’écarté pas
trop de cette moyenne, il suffira de se servir du style dont la trace donnera
par le plus grand r nombre de: ses points de recoupement, ùn rayon vecteur
10n Étsi dans cette même hypothèse d’u
mer t très prolongé, on veut “obtenir la quantité de travail HR
at d’un certain temps, par la puissance motrice à la machine,
on n'aura autre Chose à faire qu’à monter sur laxe deta roulette qui rem-
place alors le style, un compteur composé d’un rouage de montre, donnant
par l'indication de ses aiguilles, cette même quantité rapportée à des uni-
tés de chemins et d'efforts convenues,
| otre Fm Coriolis, avait déjà donné, dans son intéressant ou-
r le calcul de F. effet der machines, publié en 1829; une solution du
HéBléne qui consiste à déte n
ou de travail développée de la part RE ui moteur, sur Varhee toninant Fate
pie pâr une sorte de lañterne à fuseaux d'acier, interposée entre la puis-
sance et la résistance, dont elle sert à mesurer Pi intensité d’action au moyen
de l'angle relatif où de torsion de ses disques, tandis que l'appareil. du
plateau tournant, de Ja roulette et dé son compteur, l'est par un petit
cône métal! que luit par une molette normale à sa surface et à ses
5 s, le long desquelles elle glisse en tournant, suivant une Toi
juement de l'angle de torsion de la lanterne et de la vi-
“de l'arbre moteur de Ja : machin
3 BE
; dont la quantité
js du cône ad 28
z e ce peog entre en méih
é p notre séatooitrèe et celui qui aété présenté par M. Morin et
Dans ce dispositif, le dynamomètre à lames parallèles est rem-
i
( 265 )
soumis, de sa part, à la sanction de l'expérience, nous ferons cependant
remarquer que, grâce à la simplicité et à la solidité des combinaisons
adoptées, ce dernier dispositif, par la faible élévation de son prix et Ja fa-
cilité avec laquelle il peut s’adapter aux voitures de diverses espèces, ainsi
qu'aux manéges etaux machines a} semble -destiné à recevoir de nom-
breuses et utiles applications à l'industrie, qui manquait encore d'instru-
ments de cette espèce. =
Mettant d’ailleurs de côté les perfectionnements faciles, annoncés par
M, Morin, et dont le mécanisme du compteur peut encore être suscep-
tible, sous le rapport d’uneplus grande mobilité des rouages, les Commis-
sairesont jugéque l'habileté et le savoir dontil a fait preuve dans l’ établisse-
ment de cet appareil et dans la rédaction du mémoire, non moins que les
services qu'il a déjà antérieurement ‘rendus à la science et aux arts méca-
“niques, le rendent entièrement digne de la distinctÿon ge nous ayons
eu l'honneur. de proposer à l'Académie de ji ROOMS;
Se 3e sh és ci! | Planimètre rpt par M. Erysr.
re RTS Rs ST os
Cet ins trur ne nent, q qui.a-pour « objet tla mesure des aires s des figures prei
z vor ; le notre s savant res M. Puissant, Ju à àl Tica.
de des Sous dans stars du lundi 2 juin 19anE et dont les conclu-
sions, adoptées par elles, sont'ainsi conçues :
«En résumé, ce-planimètre, dont la construction est trés soignée, et
»: qui doit recevoir de nouveaux perfectionnements de la part de ses au-
» teurs, ainsi que l'un d'eux le fait ‘espérer, nous a paru, dès à présent,
» étreun des plus ingénieux-et des plus utiles instruments dont la géomé-
» trie pratique se soit enrichie. depuis long-temps ; ; aussi proyons-pous
» devoir proposer à l’Académie de lui accorder. son - approbation. » »
Nous regrettons de ne pouvoir rapporter ici, en son entier, la descripti
technique et théorique. très. complète que M. Puissant a donnée de- cet
; nements de détail mentionnés dans l les conclusions « gi- i-dessus. Il ss suf -
ses ici encore de faire conpaitre, ou plutôt de rappeler à à rA adér
(5) Voyez la ges Bit no pes éd Cours de mécanique de T'i
de Metz, n°? 124 etsuiv. =. Fe Et Siten, ee Ss Ses" HSE
( 266 )
principe de sa construction, qui réside essentiellement dans l'emploi
d’une molette glissant, par un mouvement indépendant; le long de la
génératrice supérieure et horizontale d’un cône en airain qui l’entraine
dans sa propre rotation autour d'un axe incliné, en lui faisant ainsi dé-
crire un nombre de révolutions. marqué par un compteur adapté à son
axe el à la fois. proportionnel : : 1° à sa distance du sommet du cône, quand
la vitesse de ce dernier ne change pas; 2° au nombre des révolutions pro-
pres de ce cône, quand cette: distance demeure invariable, c’est-à-dire
en général, proportionnelle à leur produit ou à Le du FR de
leurs éléments infiniment petits et simultanés.
Supposant, en effet, l'appareil. monté sur un petit chariot très mobile
et assujéti, par des coulisses, à cheminer parallèlement aux ordonnées
du plan horizontal de la table qui contient la figure à mesurer, et que le
mouvement, le long de ces coulisses, soit transmis par une roulette à Faxe
du cône, tandis qu'une tige, parallèle a aux abscisses transversales du plan,
et. portant : à son extrémité ün index , une pointe à tracer qu’ on promène
sur les contours de la figure, serve à faire mouvoir la molette et son
équipage le long de la génératrice supérieure et horizontale du cône; en
faisant, dis-je, ces suppositions, il sera facile de comprendre comment
l'instrument- de MM. Oppikofer et Ernst peut donner la quadrature des
aires planes limitées par des contours quelconques, de la même manière
que | les dispositifs. dont il a été, précédemment parlé, fournissent, par
principe de. cônstr uction entièr ement analogue, les quantités d'action
ou de travail variables des moteurs ou des Soma La Se air sé sont
appliqués. TERN
“Ce même iristrument ayant < été soumis aux E pérupblenses vënifibitions de
notrè confrère M. Puissant, et ayant déjà reçu de nombreuses applications
dé, lapart | des: “arpentèurs et des ingénieurs-géomètres, soit en France,
soit à l'étranger, la Commission a pensé que leurs auteurs s’étaient plus
spécialement rendus dignes des eng: de nt ou le
tage d’un second prix.
a aussi examiné avec intérêt la Balatiée yäsbshinque et la itichitée
iqu: Lines au concours par M. Ernst, et dont l’une offre
ier an est douée g une très grande sensibilité, due
po. e base à je que Pautre, | par une e dispositión pais:
iets manœuvrés spontanément par la machine, indépen-
ction de Yair atmosphérique, présente la pipii d'o-
( 267 )
pérer.plus complétement le vide que les appareils ordinaires à pistons et
à double corps de pompe. Tout en reconnaissant que ces instruments sont
exécutés avec une remarquable précision, vos Commissaires ont été d'avis
que les principes de perfectionnement qu'iis renfermént, ne pouvaient
être mis sur la même ligne que l'invention et TJexécution entièrement
neuves des appareils précédemment décrits.
t
Pyrostat ou régulateur du feu ; etC.; par M. SORRE,
L'appareil se compose da trois capacités limitées par des enveloppes
pleines d'eau ou d'huile de lin. La première reçoit le foyer mobile surmonté
de-sa cheminée d'appel, „cylindrique, et tirant l'air froid du dehors, par
un tuyau inférieur horizontal qui aboutit à à Ja: capacité et se séioerbe
ensuite verticalement. Celle- -ci, remplie en partie de liquide, contient un
flotteur en forme de cloche renversée, dont le sommet est occupé par un
certain volume d’air plus ou moins condensé; cette cloche est traversée par
le tube vertical dont il vient d’être parlé, et qui prend Pair froid au moyen
g ouvertures latérales pratiquées à sa partie supérieure fermée par un dis-
que; la-cloche-flotteur. QE en. Lire. surmoniée d un tie. servant de
re n sp |
Enfin la 3° capacité, vide ou u pleine d'eau à ne est destinée À à main-
tenir les corps qu’elle renferme à une température constante et donnée,
au moyen de son enveloppe isolante dont les parties inférieure ét intermé-
diaire communiquent à la seconde capacité par deux bouts de tuyaux suf-
fisamment larges, et qui déterminent un double courant liquide servant à
rétablir constamment léquilibre de température entre les deux enveloppes.
Le volume de l'air contenu sous la cloche, le iest et les hauteurs d’ ascen-
sion du plongeur, sont tellement combinés, q que, quand Ja température de
l’eau ou de l'huile s'élève au-dessus dun point déterminé, l'excès de dila-
tation ted par l'air, fait monter le flotteur et son fourreau d'âne quantité
dante; en fermant ainsi, de plus en plus, les orifices d'admission |
de Fai air froid vers le foyer; et que, si la température continue néanmoins
à s'élever après la fermeture complète de ces orifices, la communication
entre la partie supérieure de l'enveloppe de la 3%° et de la 2° capacité, E
trouve entièrement interceptée au moyen d’un-disque obturateur, cé :
flotteur ; ce qui suffit pour soie. toute me d ean, -
( 268 )
Ce dispositif a été appliqué, mis Sorel, à divers appxreils culinaires
fort estimés ; il permet de maintenir, à quelques fractions de degrés près,
une température | constante pendant un temps pour ainsi dire illimité , ce
qui le rend-notamment applicable à lincubativn artificielle des œufs, à
l’échauffement des serres , des étuves et des magnaneries. Le parti avanta-
geux qu’en ont déjà tiré , dans des expériences délicates, deux membres cé-
lèbres de cette. hdénite, et les services qu'il peut. encore rendre aux
sciences physiques, suffiraient seuls pee motiver l'encouragement pro-
posé par votre Commission.
En outre du Pyrostat ou régulateur eles feu, M. Sorel a adressé au con-
cours deux autres appareils- ye méritent, à divers: titres, l'intérêt de l'Aca-
démie.
1°. Syphon thermostatique. — Loioé à un laide. tie pe contient des
masses différemment échauffées , et par conséquent différemment denses,
l'équilibre de température tend à à s'établir entre toutes les. parties, non-
mple contact ou ray ment, mais aussi €! tsurtout, par
la circulation que di dété rminent les différences de densité C'est-ce qui ar-
rive, en particulier, lorsqu’or on ‘vient à à établir: Ja communication, vers le
haut et vers le bas , entre deux vases remplis, l’un d’eau. chaude, et l’autre
d’eau froide : il se produit à l'orifice inférieur , un courant qui va de la masse
froide à celle qui est échauffée, et, à Vodite supérieur, un courant préci-
sément inverse. Mais un pareil dispositif quelquefois employé dans les arts,
exige le percement des vases, et ne peut s'adapter qu'à des établissements
E A epora nous Lt que l'auteur 2 rendu un véritable
service à l'économie dom imaginant son double syphon thermos-
tatique , dont le pee tube, à branches inégal , met en communication
5 vers i PN partie Æ m
k Ad
” »%
| ers rieure, et t dont le plus long, embrassé
| par le premier, sans le toucher autrement que par quelques points, sert à
étab] ne entre les parties inférieures de ces mêmes Ji-
tan ce gui. détermine, rome: dans le cas précédent. un
double c courent, ke tlinten ntée, quand on a soin, ainsi que
le fait M. Sorel, de sa plus San branche du pait pen daus; le
ase à ea froide, et d'isoler : par une er s
bien De ep but que s'est proposé. ae
| étant en ce moment aia. amie: l'examen d’une Commission chargée
spécialement de tout ce qui concerne les moyens de sùreté des chaudières
des machines à vapeur, il convient de suspendre toute opinion jusqu'à l'é-
poque où le rapport en aura été fait à l'Académie. — SS fée usa:
; ; ; ; i ` E E T pe a 1 ig 3 Paa ESEN
Nous terminerons cè rapport en indiquant succinctement objet des au-
tres pièces adressées au concours pour le prix de mécanique.
Le n° 1 concerne un système économique de fabrication des ressorts de
voitures inventé par M. Fusz, et dont le dispositif ingénieux a déjà obtenu
l'approbation de l'Académie, d'après un rapport lu, dans la séance du 4
janvier 1836, au nom d'une Commission dont feu M, Navier faisait partie.
L'auteur a fait depuis, à cé système, quelques additions qui, sans en chan-
-ger le principe féndamental, lui donnent des qualités nouvelles, sous le
rapport de la douceur et de la solidité dela suspension. M. Fusz est d’ailleurs
l'inventeur de plusieurs autres dispositifs ingénieux, qui offrent autant de
moyens de sûreté contre les accidents fréquents et graves auxquels sont su-
jettes les voitures accélérées. Parmi ces dispositifs, nous citerons celui qui.
sert à enrayer les roues pärla simple action de retraite des chevaux de der-
rière, dont l'énergie se trouve ainsi considérablement augmentée. Vos Com-
x TE
D. "" 4 En TS Pa s ARE EU ls $ Pipe
ont pour objet de rendreun métier ot quelconque moins insalubre ou
moins dangereux , et ils regrettent que la modicité du legs affecté annuelle-
ment, par M. de Montyon, au prix de mécanique, wait point permis de
proposer, pour leur auteur, un encouragement quipuisse le dédommager
de ses pénibles sacrifices de temps et de fortune.
Le n° 2, intitulé : Nouveau moteur applicable à plusieurs branches im-
portantes des arts, ne contient rien qui mérite l'intérêt de l'Académie.
Le n° 3, relatifà des moyen de sauvetage et à un projet d'association de
secours pour les naufragés, par M. Castéra, rentre plus spécialement dans
l'objet du prix qui concerne la salubrité et la sûreté des arts ou métiers.
Le n° 4, intitulé : Pressoir cylindrique , destiné à la fabrication des vins
à RS UC TT S, par M. D T E e 3 sonné À biet : p Ze ill ren pl: | t A
des anciennes et lourdes machines à bascule, encore usitées dans quelques
pays de vignobles, par un pressoir à vis horizontale et à coffre mobile.
dispositif est analogue à celui des pressoirs inventés par M. Jaune i-
ieur de la ville de Metz, dont le mémoire a remporté,
> PT
TN T à b
il Re. a
AC pra prop f id JVI à
aa WIRES és s TETN
a A
( 270 )
Malgré le rapport favorable dont le nonveau pr essoir a été l'objet dé la
part de, la Société de Mâcon, votre Commission a jugé qu'il ne présentait
pas, sur celui de M. Jaunez, considéré dans son état de: perfectionnement,
une supériorité et des différences de dispositifs assez se né p qu'il
y eût lieu à l'appeler au partage du prix de mécanique.
Sous les n°* 5 et 6, MM. ClaudeSala et Muzard se sont FR jitention
d’un télégraphe de nuit qui a quelques rapports avec celui proposé; il y a
déjà long-témps, par MM. de Bétancourt et Breguet, et dont le modèle se
trouve déposé au Conservatoire des arts'et métiers. Ce nouveau télégraphe,
dont le dispositif dés lanternes offre plusieurs pérfectionnements, et dont
Pun des concurrents, M. Muzard, a accompagné la description d’un dic-
tionnaire de signes, ayant fait l’objet de l'examen et des expériences spé-
ciales d’une Commission nommée par le ministre de la guerre, il nous a
paru convenable d'attendre le prononcé du jugement de cette Commission,
T de ne rien statuer à l'égard des droits. us des road RE
Len‘ 10, intitulé : : Études sur qi 1 indicati DR;
yE: b a
par Léon I alanie tient Ja de ri 1 de plusieurs Onn Q dosti-
LAIAL 4 UCƏti
nés à mesurer le travail des moteurs et des machines, à à opérer le nivelle-
“ment des pentes de terrain, etc. Tout en aplaudissant-aux'louables efforts
de l’auteur, la Commission a jugé que ces appareils ne pouvaient, sous le
rapport de l'exactitude des résultats et de la simplicité des dispositifs, sou-
tenir le. Le ere avec les ve eee tes précédemment men-
pe
PRIX DE è STATISTIQUE |
FONDE 1 PAR M. DÈ MONTYON.
: e RAPPORT DE LA COMMISSION POUR LE ‘concours DE
L'ANNÉE 1836.
(e Commissaires, NM; Gharles Dupin Silvestres Mathieu, fiie de ant.
T x = 3 sii Gouin nm E
S
pE A
La roi ire de pri AE stati ie "a M. Montyon: est antérieure au
testament par lequel | ce célèbre ami du progrès de l'humanité vers la mora-
me et le bien-être, a voulw entourager tous les arts utiles au genre humaiu
f
(are },
eitoutes les vertus. Le prix de statistique fut fondé de son vivant; lui-
même il en a posé les. conditions dans les termes suivants: > <
o Parmi les ouvrages qui auront pour objet une ou plusieurs stities
» rélatives à la statistique de la France, celui qui , au jugement de l'Académie,
» contiendra les recherches les plus utiles sera couronné dans la presia
» séance publique:»
Ce simple énoncé montre que ce prix n’est point destiné aux compilg-
tions composées de chiffres et de faits pris dans d’autres ouvrages déjà
connus, qui le plus souvent n'étant fondés sur aucune autorité, ne peuvent
en avoir. L'intention du fondateur fut d'encourager les recherches faites
aux sources originales avec une critique judicieuse, pour y puiser des faits,
des éléments de raisonement et de calcul d'où l’on puisse déduire des ré-
sultats intéressants et dignes de confiance.
Il nous a paru utile de rappeler ces principes, parce que la siens de
ceux qui se présentent au Concours du prix Montyon de statistique parais-
sent les avoir perdus de vue; on en peut juger pe la situation du Con-
cours de 1836.
Sur quatorze | productions envoyées à ce concours, il en est tout au : plus
trois qui soient conditi fnise "0 Parmi les
mais on ne peut les considérer comme appart a la statistique; il 4 en est
qu à lui sont: tout à à fait étrangers : on y voit, par role, des traités d’a-
griculture et des recherches d’antiquités. :
Nous désirons que cet avertissement écarte du concours des productions
qui ne répondent pas à ses conditions, et qu’il éclaire les concurrents sur -
la direction qu’ils doivent donner à leurs travaux.
Parmi les productions qui appartiennent à la statisque proprement dite,
il en est une qui a fortement attiré l’attention devos commissaires, et dont
_ nous allons avoir l'honneur de vous entretenir ; elle a été pe sous le
titre suivant :
Mouvement de la mataia par M. DEMONFERRAND.
L'Académie sait depuis long-temps que M. Demonferrand est occupé
d’un travail sur la jh RE de la France : l’auteur lui en a fait connaitre
les progrès par une suite de ications dont la plus ancienne a eu lieu
dans la séance du 28 pe 1835, et la Es récente
es mai 1837.
Exi-parcoutaitahositionidiren mmuni do: , don
mnt da des mémoires et des notes manuscrites
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 8.)
gan)
mission a eussous les yeux, on voit que M. Demonferrand a pris
pour base-de ses recherches les feuilles du mouvement de la population
qui sont adressées chaque année au ministère de l’intérieur par les auto-
rités chargées de l'administration départementale : il n’a pas adopté: la
masse de ces documents aveuglément et sans discussion, il les a soumis en
détail à un examen critique et approfondi, afin de reconnaître le degré.de
confiance qu'il était raisonnable de leur accorder. Un travaii immense, par
la quantité de matériaux auxquels il fallut l'appliquer, lui fit apercevoir
des fautes graves, et quelquefois des résultats absurdes dans les feuilles
de quelques départements. Les feuilles entachées de vices aussi évidents
furent mises de côté. M. Demonferrand réserva les autres pour en faire la
base de son travail. Le premier fruit qu’il en ait retiré est une table des
pat moyens des décès annuels par âge et par sexe.
-Cette table a été calculée sur 11,793,289 décès, dont Seimin maśču-
lins-et.5,840,937 féminins, qui ont eu lieu dans une période de quinze
ans, de 1817 à 1832. On ne connait jusqu'ici aucune table de mortalité
calculée sur une aussi grande masse de décès authentiquement constatés.
La table publiée en Angleterre il y a trois ans n’est fondée. que sur
3,060,000 décès, et celle de Duvillard : sur 101,542 décès. nan sas
distinction de sexe.
teDant un. senwsit sibnéquent, M. fanina s'est proposé de con-
ances et les décès se Pnépartisnent entre les douze
mois de l'année; il a ‘opéré sur 18,2042 eset..13,360,245
RS lu LA a
LE Gijs za hement d ue des Ntiannent ces
naissances et ces décès , ilen a déduit le mouvement de la population
z um jour de chaque mois, d’où l’on peut conclure la Connaissanen: par
mois des maxima et des minima, soit de naissance, soit de décès.
~ Ee même travail a conduit M. Demonferrand. à classer les sans
en trois séries, où ils sont rangés dans l’ordre de leur FRE sous
le rapport des chances de vie.
- Dans sà séance. du 9 novembre 1835, TER reçut s% M. Demian-
iment une lettre où il propose un majan de Nérilen si les tables de mor-
por ne mo qe es i tales ont le degré
cherches dont les résultats méritent confiance. en
FoM- -TIF existe, diet, un m y | le re: de: bilité
des documents et des résultats sé ER = proba :
STe
(273)
» est emprunté à l'astronomie : il consiste à se servir des valeurs approxi-
»*matives fournies par des observations. imparfaites, pour prédire les faits
» futurs, et à comparer ensuite: les: résultats du calcul à de nouvelles: pu
» servations, pour obtenir des
Cette méthode est propre à remplir l'objet pour lequel on da propose. ‘Si
elle était pratiquée pendant nne longue suite d'années, elle aurait l'avantage
de conduire à des résultats de: plus en plus probables, et de faire perfec-
tionner les documents à l’aide desquels on les obtient.
-Il ėst dans la population de la France un fait certain, et en quelque
ter normal, donné par l'observation, et qu ’on peut aussi déterminer par
le calcul à l'aide des tables de mortalité; M. Demonferrand-propose d'ap-
précier l'exactitude de ces tables en comparant les deux ms ét ce
ns données, l’une par l'observation ; l’autre par le calcul.
Ge-fait normal est le nombre d'individus måles vivants de l’âge de 20 à 21
ans; nombre qui est constaté d’une manière certaine par les listes de re-
crutement.
- M. Bichayiné: avais sup compris tout l'avantage qu’on peut retirer de
vait présenté à l’Académie des Sciences, dans
J
EEEE AERES le Lt R PE > A E E pie 7 la durée de la vie humaine en
-a 7 TO 3 nd
I BE E A ERREA E A à. s + pa ai 2 P L a ls à it
DE a “+ 3 ds 2” élevées dans perse Dean
travail, il avait “produit m un document officiel, publié depuis long-temps,
quicomprend les naissances de dix années pour 43 départements, et leur
comparaison aux listes de la conscription : ces listes sont le plus sûr des
documents officiels. Tout le monde, ceux qui y sont inscrits aussi bien que
ceux qui sont chabgis:: de leur rédaction, est intéressé à leur exactitude :
elles sont dressées par l torités I avec publicité et sous l'ins-
pection d’un grand nombre d'intérêts itradictoires. Les familles veillent
à ce que ceux de leurs enfants qui sont d'âge à concourir au recrutement
soient inscrits, parce que, si l’un de ces enfants passe sa vingtième année
sans avoir satisfait, sa famille: demeure exposée: à des are gt sont
pendant t
et d'i Le RS
Lido
enait: veille de son côté à ce e qu’ ’aucun deses
parce que la “chance d’avoir un numéro défavorable. augmente lomaasi le
annealéc.air tirage diminue: 14 ke
vêtir de l'attestation de leur Pre Bmenrr Jadina
rales et par: les rogietros F ne. bise & ; et par LÉ f à iété p
(374)
la connaissance qu'ils ont de la composition des familles existantes dans lé
territoire qu’ils administrent : leur travail est examiné avec une grande at-
tention, et vérifié dans tous les degrés de l'administration civile et militaire.
Ces documents sont donc revêtus de toutes les conditions nécessaires pour
mériter et pour inspirer la plus entière confiance.
M. Demonferrand s’est servi des listes officielles de la conscription de
1834, pour faire subir àsa table de mortalité l'épreuve de la comparaison
du nombre effectif des conscrits portés sur les listes avec le nombre des
garcons vivants, de l’âge de 20 à 2r ans, calculé d’après cette table. L’an-
née 1834 a été choisie, parce que la conscription de cette année se rap-
porte aux naissances de 1814, et que les nombres qui représentent les états
successifs de cette partie de la population sont dégagés des modifications
que la guerre a produites dans les générations précédentes. M. Demon-
ferrand nn à l’Académie un tableau qui contient les-résultats de
ces Gx départ ts : il en résulte que pour ces dépar-
tements, Ja somme des nombres: calculés d’après la table de M. Demon-
ferrand est plus faible que la somme des nombres portés dans les listes ofti-
cielles, et que la différence n’est que d’un trentième. Ce résultat donne une
grande probabilité d’exactitude à la table de M. Demonferrand.
Pour compléter l’énumération des travaux de M. Demonferrand sur la
population de la France, nous rappellerons que, depuis la clôture du con-
CR il sagit en ce “men ÿ il ile #: prisentéà à r Académie
(s ix 8 mai 1837) des ta Lt ; 3 5 calcu ma S pee f t
pour vase Sexbs: sir ie sopi saprmeS n ee aron .
_1 Pour la, France sija
2% Pot s inais: où iia Diili è est la ne pr
- 3°, Pour ceux où à la mortalité est la plus rapide. ;
Les tables relatives à la France entière ont été i imprimées dans jé ti
rendu de la séance du 8 mai dernier + elles contiennent le nombre moyen
des décès annuels à chaque âge, à l'exception de la première année de la
vie où les décès sont classés par mois pendant les six premiers mois, et
portés.en bloc pour la demi-année restante, Elles paraa emountre:
La distribution de la population par âge;
Le danger à chaque âge de mourir dans l'année;
Le nombre des b + 2 i Fe RE s dà
Sraa n MENT N Pops $ aar Mie emr ant ges à
l'accroissement de:là-populati > : a
Serie ie moyenne etla ve probablea chaque ge pis
ts:
© CE désignées par le nom de
(275 )
07 es d'assurances sur la vie, attendent avec impatience et une
sorte d’anxiété la publication d’une table de mortalité revêtue d’un carac-
tère d'authenticité et d’exactitude qui la rende propre à servir de base aux
calculs qui régissent les affaires qui sont l’objet de leurs spéculations.
Dans les transactions fondées sur la durée de la vie, la longueur de la vie
probable est l'élément le plus important, et celui dont la détermination
est environnée de plus de causes de doute; si l’on en juge d’après les faits,
il paraît que les erreurs qui s’y commettent sont plutôt préjudiciables aux
particuliers-qu’aux compagnies. Cette détermination dépend des tables de
mortalité. Si la compagnie vend ure rente viagère, elle est intéressée à
faire son opération sur une table à mortalité lente qui exagère la vie pro-
bable, elle s’en fait un titre pour exiger un capital plus fort.
. Si, au contraire, la compagnie vend un capital payable à la mort de:
l'assuré, elle est intéressée à se servir d’une table de mortalité rapide, afin:
de diminuer la vie probable et de se créer le droit d'exiger une prime plus
censidérable avant de s’ engager à pres au jour wni décès un capital dé-
terminé»
-On a dit “cars se servant ES ‘d’une seule et même table, comme
le nombre des contractants: est à + ae dans les deux sens, les
AS RE RTS UE RTS
F s tE SONL
<4
K ni
à lai com ies des bénéficeséquivalents à ceux qwobtien=
nent les capitaux employés dans les autres commerces. Si les choses se
passaient ainsi, les compagnies seraient indemnisées, il est vrai, mais les
particuliers qui auraient traité avec elles demeureraient lésés: Ce résultat
serait bien déplorable si le côté perdant était celui des familles dont les
chefs se sont imposé des privations pendant leur vie pour leur laisser quel-
ques ressources; il serait d'autant plus fâcheux, que les pertes de ces familles
intéressantes tourneraient au profit des êtres égoïstes qui, pra EE
leurs jouissances personnelles, placent en viager.
Mais il est rare que les compagnies établissent toutes: leurs spéculations
d'après une seule.et même table : elles emploient des. tables à nel
lente; ou à mortalité rapide, suivant leur intérêt dans Spean Te
„Qai il ensoit, une table de borthlité, portes avec elle des awi
authentiques de vérité pet au moyen de laquelle on pourrait pe
un grand degré de Sr de stipuler ne Se manière. éq i i
ditions- des tr: ve de parler,-est x nt
on peut dire qu'ell sera um bienfait publie- == is A
(38)
; £ x
PAU | J arer B
‘la fo foi de`
a: wdes paiement qu’elles: nib pourraient pas ialisotués $ ; les:
particuliers qui seraient dans l’intention d'assurer à leurs enfants un capi-
tal après leur mort, et qui doivent'être encouragés dans l’exéeution d’un:
dessein si honnête et si conforme à la imoralite en sont: étant À ag da
crainte d’être astreints à payer des prime :
Dans un tel état de choses, si des tables étaient pinlige comme présen-
tant avec un Brand an Ji à == probabilité les lois de la mortalité en France,
elles d bientôt les ess d’une grande partie des spéculations:
fondées sur la durée de la vie humaine; la masse d'intérêts qui s'engage-:
raient sur la foi de ces tables pourrait devenir immense, et dans cette
masse se trouverait le patrimoine de veuves et d’ orphelins au moment où
le chef de la famille qui leur donnait, avec: la subsistance, l'exemple du
travail et de PSone) de: leur sien né: par a iont or} a ha pra”
Si
1310
ti que
z - 4 ;
rité qui le itre lées, serait se buis et aux : Fepr nue
de tous © ceux qui auraient été lésés par lear usage; d’après ces considéra-
tions , nous sommes d'avis que ce n'est qu'avec la plus grande circonspec-
tion qu’on peut faire à l’Académie des propositions dont l'adoption pourrait
lui faire encourir une responsabilité aussi grave et aussi étendue, et voici
en résumé ré quelle est notre opinion sur les travaux de M. Demonferrand.
on panseique. ces 9: RFAYAUX. méritènt iça: pnoaaíagomei ts de
Jia iat des Scien
2
Er.
p ‘nce ql J'a t livré
à l'examen des feuilles fficiell ia m dela:
miss f
è
mie e pé er quinze années la. patience qu'ila mise à Ps 2. 5
de matériaux, et la sagacité qu’il a montrée dans-la
diii désidocumehts; sont iignes de grands éloges. Il est à-désirer
qu'il s’occupe de TN entre elles les diverses. puis e nee
et qu’il accompagne l’ensemble qu'il'en aura ainsi formé
méthodique de la marche qu'il a suivie- et des prinçips :
dañis toutes les branches RA ses recherches. = pes pa aari pas
Cependant la Commission n’a pas jugé qu'il fût srtishie d
eme le
pa p z gs a ae que si l'Académie des Sciences couronnaïit -
CR A |
(277 )
en réservant les droits de M. Demonferrand pour un- prochain concours,
l'Académie doit attendre que ses recherches. aient subi encore quelque
temps l'épreuve de la publicité; elles seront ainsi soumises, s’il y a lieu, aux
contradictions des compagnies intéressées et à celles des hommes que l’a-
mour de la science a portés à s'occuper du même genre de recherches.
La Commission sas été éen outre d'avis de faire:mention honorable d’un
ouvrage de M. le docteur Casper, de Berlin, qui contient plusieurs re-
cherches et même des tables relatives à la statistique de la population de
la France.
PRIX D'ASTRONOMIE,
FONDÉ PAR M. DE LALANDE. |
` La Médaille fondée par Lalande a été décernée en 1836 à MM. BEER
et Mapzer, de Berlin, auteurs d’une nouvelle carte de la Lune.
Ou ordonnance r i ya ile s ayant autorisé l'Académie des Sciences : à accep-
ridna apania fondation à perpétuité d'un n prix consistant dans
la collection complète des ouvrages de Laplace, et qui devra être
décerné chaque année au premier élève sortant de l'École polytech-
nique.
Le Président remettra de sa main les cinq volumes de la Mécanique cé-
leste , l'Exposition du système du monde, etle Traité des probabilités , à
M. Drrauxay, premier élève sortant de la promotion de 1836, actuelle-
ment élève des mines de seconde classe. -
Madame la fondatrice ayant voulu que sa donation eût un effet rétroac-
tif,.la même collection précieuse sera remise à M. Jacquis , premier élève
sortant de 1835, actuellement Ru aux traven fe Gene: comme
élève. tent des rer et chaussées
( 278 )
SUPPLÉMENT.
\ *
PRIX DE MÉDECINE ET DE CHIRURGIE
DE L'ANNÉE 1958,
RAPPORT DE M. SERRES..
(Commissaires, MM. Magendie, Double, Dulong, Savart, Larrey, Roux,
Duméril, de Blainville, Serres. )
« Une maladie étant donnée , trouver le remède ou déterminer l'ordre de
médication propre à la guérir :» tel'est le problème dont la solution oc-
cupe, depuis Hippocrate, les médecins et les chirurgiens. Depuis trois
siècles surtout, on les voit appliqués sans relâche à l’étude des maladies
pour saisir leurs caractères différentiels; à l'examen cadavérique pour
déterminer leur siége, et aux expériences physiologiques et thérapeu-
tiques pour apprécier l’action des médicaments sur les organismes
malades. : | i
- D'après cet énoncé des recherches et des conditions qu’exige le traite-
ment des maladies, on peut juger l'étendue du champ qui est ouvert
aux concurrents des prix de médecine et de chirurgie. Tout ce qui peut
progrès de l'anatomie et de la physiologie de l’homme; toutes
STC]
herches qui peuvent jeter-quelque lumière sur les points encore
obscurs de la pathologie et de l'anatomie pathologique ; les procédés
nouveaux en chirurgie, les perfectionnements qui peuvent simplifier les
opérations chirurgicales; les travaux qui, en thérapeutique, sont de nature
à conduire à la découverte d’un médicament nouveau où à l'appréciation
plus exacte d’un remède déjà connu, etc., sont nécessairement du ressort
de ces prix, et meritent l'attention de l’Académie, lors même que le ré-
sultat proposé n’a pas été complétement atteint, lors même que les
auteurs nationaux ou étrangers n’ont pas envoyé
concours.
C’est dans cet esprit et de cette manière que l’Académie a considéré la -
tâche qui lui est imposée par le testament de feu M. de Montyon : c’est
leurs ouvrages au
(af )
dans cet esprit que la Commission de cette année, de même que les
Commissions des années précédentes, s’est efforcée de la remplir en y
apportant le zèle que nécessite l'examen de tant d'ouvrages, de mémoires,
d'instruments et de use: ” tous les ans sont soumis à son juge:
ment.
Parmi les soixante-seize pièces dont se composait le concours de 1835,
la Commission en a distingué dix qui lui ont paru dignes d’être récom-
pensées ou encouragées, et quatre dont elle fait mention dans le rapport,
espérant que; dans ce nombre, il en est plusieurs qui pourront acquérir,
par de nouvelles-observations , ce qui leur manque pour fixer d’une manière
plus avantageuse l’attention des futures Commissions.
Les ouvrages que la DRE RER propose de récompenser ou d’encou-
rager sont, en médecine :
1°. Le Dictionnaire gas de thérapeutique générale et de matière
Fiesi en six volumes, de MM. Mérat et Delens;
°. La Physiologie et > hygiène des hommes livrés aux travaux de les-
kee en deux volumes, de M. Reveillé-Parise;
æ. La SR ARE sur la nee tabeveniense; > de MM. Fabre et
7 AE z Le “= x A E T Le à o
<
thologique du liquide séreux céphalo rachidien, de M. ana >
| Les travaux relatifs à la ehirergie sont :
. L'essai et les observations sur la manière de réduire les luxations
anunn et .symptomatiques de l'articulation ilio-fémorale, méthode
applicable aux luxations anciennes par cause externe, un volume 7
avec planches, de MM. Humbert et Jacquier.
2°. Le procédé nouveau de M. Baudelocque neveu, pour arrêter les
pertes utérines qui peuvent suivre l'accouchement.
3°. Les recherches physiologiques et thérapeutiques sur Îles effets de
la compression et de la raréfaction de s'en tant sur le corps go ‘sur les
membres isolés, de M. Janod
4°. L’ostéotome de M. Heyne june: diram o pane
- 5°, Dinstrument de M. Martin pour la sésbction des os.
6°. Les perfectionnements apportés à la fabrication des insirumesi b
c a M. ne
“
PE A
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 8.)
( aĝa)
MM. MÉRAT ET DELENS.
Le done des. Rae est une des branches Les; plus avancées pa la
médecine : l'indication de ce qu’il convient de faire. pour ramener les
organismes à l’état normal dont ils se sont écartés, a fait également, de
nos jours des progrès sensibles. Mais l'indication saisie , il faut la remplir,
soit pour guérir le. malade, si.la maladie est curable, soit pour le soulager
si elle est au-dessus des ressources de la, médecine. La matière médicale
et la thérapeutique nous fourr t-l ye d'arriver. à ce résultat;
ces parties de la.science sont un vaste dépôt où sont consignées toutes les
observations, toutes les expériences que les siècles nous-ont. transmises
sur l’action des remèdes dans les maladies. En apparence, nos richesses
thérapeutiques sont immenses; en réalité, c’est la branche de l'art qui
est le: plus en souffrance, par la raison que la thérapeutique ne s’est
pas toujours appuyée surla pélerine: sniquee dont. elle n'est qu ‘une
Frappés de cette eue. MM. rat et ne ont PR à n le rem-
plir. dans un ouvrage en..six volumes : : ils ont rassemblé dans ce. travail
tous les matériaux de la thérapeutique et de la matière médicale, avec.les
indications cliniques qui leur correspondent, avec les conditions diverses
de l'opportunité de leur emploi ; et la désignation dela place quileur est dé-
sormais assurée dans la pratique.. Ce livre est composé dans le seul intérêt
de la science, genre de mérite que l’on ne devrait pas signaler, si de jour
en. jour il ne devenait 4 apla, sale rare, surtout, en,ce qui concerne la
thérapeutique.
Là ne se Dent pas ie Je de. MM. Does et. Mérat. à
l'attention de YAcadémie : plusieurs. substances dont.on ignorait jusqu'ici
la véritable grigine, ont. fi dé Homanées aux. familles et aux espèces qui: les
E EN jg- E: i
, y à ASS. etdont € CE pe He que ni g
què Fo croyait:Simp él ütutiis ls. ont
enfin inda. un véritable service à Ta science, :eñ | meni ds synonymie
en diverses langues de la même substance.et du même.médi
D'après ces tions; la Commission propose d’acc pa 3
D: à ES order à MM. Mé-
rat et í ; comp TOSS nie fr. |
M, REVEILLÉ-PARISE.
k amédecine pratique ne se compose pas seulement de la
nes, etde la détermi t? orea
desmoyens peutiques qui leurcon-
5e.
Se ( 581 )
viennent; elle se compose encore de l'étude du malade quienest affecté yet
sur lequel ces moyens doivent être appliqués: Dans notre ordre social , dans
¥ lequel les facultés intellectuelles sont:si puissamment mises en jeu, il-est
une classe d'hommes qui se créent un tempérament à part ; par-les-tra-
vaux continus de l'esprit, Le travail de la pensée, développant chez eux
outre mesure les facultés du système nerveux , frappe d'inertie plusieurs
autres systèmes organiques, et notamment les forces digestives et muscu-
laires. De là une hygiène une médecine, une thérapeutique qui leur est
propre, et qui diffère, sous beaucoup de rapports, de l'hygiène et de
la médecine qui conviennent aux hommes chez lesquels les forces muscu-
laires ou digestives prédominent sur les forces intellectuelles.
Dans un ouvrage aussi profondément conçu qu’élégamment écrit, M. Re-
veillé-Parise a saisi et tracé, avec une rare perspicacité le tableau des phé-
nomènes que développe en santé comme en maladie cette prédominance du
moral sur le physique. Il a ensuite posé dés règles pour ‘contre-balancer
cette action, et rendre au physique ce que l’activité morale lui faisait per-
dre, Sachant par l’expérience que nous donne l'exercice de la médecine,
que la passion du savoir est la plus indéracinable dés passions, ilse garde
bien de conseiller l'abandon des travaux de l'esprit à ceux dont la santé est
étériorée par l'abus de ces travaux, mais ål en. n règle l'usage y il en tibae
iellement à une classe d'hommes qui paraissent l'avoir oublié.
Lé but de son livre est tout entier dans le problème que s’est posé lau-
teur :
« Soit un tempérament avec prédominance extrême du Système nerveux,
» et l'individu se livrant aux travaux de l'esprit, indiquer par ‘quels
» moyens hygiéniques ces travaux paaria le moins ame la
» santé et la vie. »
Bien que la solution n’en soit pas ‘aussi complète qu’il serait à désirer
qu'elle le fût, néanmoins l'application des préceptés que donne l’auteur
sera éminemment utile et aux hommes que concerne cet: ouvrage, et aux
médecins qui sont appels: à les diriger dans les ie qui FRAIS
D'après ces motifs, la G propose d’a der à M. M Réveillé-Pa-
rise une récompense de 1500 francs: A
“MM. FABRE er CONSTANT. |
Less organiques de l'axe: cérébro-spinal: du sème perve
sont étudiées depuis quelq avec zèle et > mce: ba ph
( 282 )
logie , l'anatomie, la pathologie et l'anatomie pathologique, ont réuni leurs
efforts pour en éclairer le diagnostic et le traitement. Des vérités aupara-
vant méconnues sont sorties de ce concours de recherches, et ont fait ces-
ser en partie le vague et l’incertitude de cette branche si imppitanis de la
pathologie.
Jusqw’à ce jour SRE ce sont plus particulièrement les altérations
de la substance du cerveau et de la moelle épinière qui ont fixé l'attention
des observateurs ; les maladies des méninges n’ont guère été étudiées que
dans leur état aigu; leurs affections chroniques, sans être entièrement né-
gligées, n’ont pas éveillé au même degré la sollicitude des pathologistes.
La nature même de ces maladies rend raison de cette dernière circons-
tance: les altérations chroniques des méninges se préparent de loin; elles
ne produisent d'abord que des phénomènes fugaces que l’on prend chez les
enfants pour du malaise; ainsi elles couvent long-temps sans produire des
symptômes. aigus ; de sorte que, quand. ces symptômes aigus alarment les
parents, la maladie est presque sans ressource. C’est ce qui a particulière-
ment-lieu dans la méningite tuberculeuse des enfants, sur laquelle MM. Fa-
bre et Constant viennent de fixer l'attention des cb ten dans la mo-
nographie qu’ils ont présentée à à l'Académie.
Après avoir fait l'historique de: cette forme particulière de méningite:
après en avoir tracé avec précision les caractères anatomiques, MM. Fabre
et Constant s'attachent d’une manière toute rigoureuse à faire ressortir
les. symptômes précurseurs qui la dénotent particulièrement chez lês en-
fants de l'âge de deux à quinze ans. Ils suivent pas à pas le développement
de ces symptômes latents, et ils. montrent en quelque sorte comment et
pourquoi, lorsqu'ils se pet par des accidents graves, presque tou-
ces accidents sont précurseurs de la mort. L'analyse des nombreuses
observations que renferme leur travail, trés remarquable sous ce rapport,
l'est encore plus par les conséquences qu’en déd uisent les auteurs relative-
ment au traitement. On conçoit, en effet, | que ce n’est pas au moment où
apparaissent les symptômes mortels, que l’art doit espérer de pouvoir ar-
réterla maladie; son impuissance est attestée par les faits et justifiée d’ail
leürs. par les lésions constantes que dévoile l'examen cadavérique.
C’est donc pendant le dével tdi ladie qu’il faut s’opposer à sa
marche; c’est par un traitement prophylsctique: par des moyens hygiéni-
ques et des révulsifs appliqués à à temps, qu'on peut espérer de venir au
secours du malade. Cette partie du’travail de MM. Fabre et Constant ne
laisse rien à désirer. À la vérité il ne renferme que deux cas de guérison;
( 283 )
mais en persévérant dans la voiequ'ilsse sont tracée , et par l’éveil qu'ils ont
donné aux praticiens, il est permis d'espérer que la terminaison funeste
dela méningite tuberculeuse des enfants pourra souvent être prévenue.
D'après ces considérations , la Commission propose d'accorder à
MM. Fabre et Constant la somme de 3000 fr. à titre de récompense.
. M. MONTAULT.
De même qu'ils avaient négligé l'étude des maladies chroniques des mé-
ninges , les observateurs avaient peu porté leur attention sur les change-
ments que peut éprouver le liquide contenu dans les cavités de l’'encéphale,
de la moelle épinière et de leurs enveloppes. Le rôle important que jouait
ce liquide dans les anciennes théories médicales avait disparu et devait dispa-
raître complétement, occupé comme on l'était et comme on l’est encore, de
la localisation des affections morbides du système nerveux. Le retour à la
considération de l’une des données dont se compose le problème des ma-
ladies du système nerveux mérite donc l'attention de l’Académie.
Le mémoire de M. Montault est en quelque sorte une monogra phie sur le
liquide céphalo-rachidien. L'auteur en étudie la quantité dans les divers
âges de la vie de l'homme, et en détermine les propriétés physiques et
chimiques à l'état normal. Passant ensuite à l'étude des maladies dont la
dr épbalie aiguë et chronique, dans l'hydrorachis, le spina bifida, etc.
Partant de faits nombreux qu'il a observés, il recherche les causes de son
augmentation dans ces maladies, ses effets sur les fonctions du cerveau et de
la moelle épinière; il s'applique ensuite à faire ressortir les indications thé-
rapeutiques qui reposent et sur la quantité de ce liquide et sur la valeur des
altérations qu’il peut éprouver. M. Montault termine enfin par la descrip-
tion des procédés et des instruments qui, facilitant l'ouverture du crâne et
du rachis, permettront aux observateurs de vérifier ce qu’il avance.
D'après ces motifs, la Commission propose d'accorder à M. Mantault, à
titre d’encouragement, la somme de 1,000 fr. | Re
x M. BAUDELOCQUE neveu.
| Depuis long-temps la chirurgie suspend les hémorragies traumatiques ,
ou celles qu’elle prévoit devoir survenir dans les amputations des membres,
imant les gros t d’où proviennent les artères qui rép dent
en F I SË 4 and
le sang. Frappé du danger auquel tant de femmes sont exposées parles per-
( 284 ) à
tes de sang qui proviennent, :soit pendant, soit après l'accouchement,
M. Baudelocque neveu a eu l’idée de les arrêter en exerçant une compres-
sion continne sur l’aorte abdominale, immédiatement avant sa division. La
diminution du volume de Lehiosobn par suite de l’expulsion du fœtus, le
retour dela matrice sur elle-même, la flaccidité de :ses parois, facilitent
l'application d’un procédé déjà jugé par son efficacité dans d’autres hémor-
ragies , et d’ailleurs rationnel dans toutes ses parties. e
Quoique l’expériencé n’ait pas encore définitivement prononcé sur Pef-
ficacité de ce moyen, néanmoins assez de tentatives suivies de succès en
ont été faites, soit par l’auteur, soit par! d’autres praticiens, pour. engager
là Commission à fixer sur son emploi l'attention des accoucheurs. C’est
dans ce but, et pour récompenser l’auteur de ses efforts, quê la Com-
mission propose de lui Re à titre d'encouragement, -5 somme de
2000 francs.
M. JUNOD.
La prani médicale a fait ‘en gta: Vessai de la saignée générale ou
locale, Pessai des purgatifs et dés toniques à des doses très élevées. Elle est
restée, au contraire, dans des limites très restreintes dans l'emploi des
dérivatifs extérieurs. Parmi ces dérivatifs, un des plus actifs est la ventouse:
elle consiste, comme on sait, en une petite cloche de verre, dans laquelle
on fait le vide, et de son action naît l’afflux du sang et la révulsion de ce
fluide des parties environnantes. Ou sait aussi que la cause immédiate de ses
effets est la pression de Pair mn MEN Ainsi limitée, la ventouse est
d’une utilité incontestée dans le traitem ent ladies aiguës et chro-
niques. Quel serait l'effet d’une ven touse appliquée s sur toute létendue d'un
membre , ou mème sur la moitié du corps de Phomme? C'est un tel pro-
, blèmé dont M. Junod $ est proposé la solution, et à l’aide d’un appareil qui
atteint parfaitement le but désiré, il à obtenu des een puissants que l’art
ut utiliser dans certaines maladié s
‘M: Juitod fait aussi servir ses grandes ventouses à coiprné l'air autour
d'un membre; l'effet de cette: compression est l'inverse du précédent, et a
pat conséquent pour objet de refouler le sang vers les parties soustraites
à la compression , et de déterminer de cette manière une action et une
réaction,dont. on:peut espérer des résultats. utiles dans. Certaines maladies.
En. résumé, les cylindres de M Jasoa an pape qu il yadapté.nous
paraissant une acquisi ri la Commission
à js ne à
propose d'accorder, à. ce médecin | un m encouragement, de 2000 ‘francs.
(28 )
“MM. HEYNE serune, MARTIN (Otros Š CHARRIÈRE.
L’autoplastie, la lithotritie, les opérations diffciles.qui ont: été tentées
depuis quelques années sur le rectum, surla matrice . sur les ligatures des
gros troncs artériels, attestent les progrès récents de la chirurgie et la
hardiesse des vues qui la dirigent. Earprécision de ces vues a conduit à la
précision de ses proies; et P exécution de ceux-ci a nécessité des perfec-
ti ts dans les i ts chirurgicaux, car ces instruments-sünt à
la- chirargie ceque la matière médicale est à la médecine. La résection
des-os que nécessitent beaueoup d'opérations chirurgicales était surtout
en arrière de ce mouvement progressif : les instruments que Part possédait
offraient des inconvénients pour le malade et une difficulté d'application
pour opérateur, qui souvent rendaient difficile la résection des diverses
parties du système osseux. Ce sont cés inconvénients que MM. Heyne j jeune,
Martin et Charrière ont fait an paré e ap
Certaines maladies b g t la surface des os; d'au-
tres les carient em produisant des sinuosités plus ou moins tortueuses. Le
salut des malades-exige ı que ces parties soient enlevées, et cette indication
était très difficile à SR RG RS EE rt ei es. La
une EE eines È grâce à des engreigés divers; fermet sa mobilité
dans tous les sens, dans toutes les directions, à toutes les profondeurs ;
sans jamais intéresser les parties molles et saines qui entourent les parties
malades , est donc pour l’art une très heureuse acquisition. À la vérité, cet
instrument, tel qu’il était sorti des mains de l’inventeur, était très compli-
qué : il a déjà été perfectionné pa MM. Leguillon, Thompson, Charrière,
Stromeyer, mais l’idée mère en reste toujoursà M. Heyne jeune: L’instrument
de M. Martin est également une déduction, mais une déduction originale
de la scie-de M. Heyne jeune. Il consiste en une scie à champignon mue
par une tige brisée à vilebrequin. L'expérience qui en a déjà été faite at
teste son utilité, principalement pour l’excavation des os malades.
Enfin M. Charrière qui, comme on ľa déjà vu, a modifié la scie de
M. Heyne j jênpess s 'est placé dans ai rang très honorable parmi ses confrè-
res par les ux qu'il a apportés aux instruments:
de chirurgie. etpar l'esprit d'invention dont il a fait preuve dans: la confec- -
tion de plusieurs d’entre eux. Parmi ces derniers , nous. citerons su ae
lithotome double. Sanjipéoh iua stilio, home) pri, gi fait revivre
M. Dupuytren.. :
( 286 )
D'après ces motifs, fä Commission propose d'accorder à M. Heynejeune,
la somme de 2000 francs,
A M. Charrière, la somme de 1800 francs;
A M. Martin, la somme de 1000 francs.
M. HUMBERT.
- Dans l'exécution du testament de M. de Montyon, l’Académie a compris
qu'il ne suffisait pas de récompenser les découvertes et.les perfectionne-
ments apportés à la médecine et à la chirurgie. Elle a cru qu’il était de son
devoir de provoquer ces découvertes et ces perfectionnements en indiquant
d'avance les parties qui lui en paraissent susceptibles. C’est dans cette vue
qu’elle a institué les prix particuliers qu’elle distribue tous les deux ans.
L’orthopédie ou la partie de l’art qui a pour objet de corriger les dif-
formités du corps de l’homme, a fixé plus particulièrement son attention,
il y a bientôt quatre ans. Le zèle. inconsidéré qui s'était emparé de cette
branche faisait craindre de la voir encore tomber dans l'oubli, avant d'a-
voir pu apprécier ce qu'il y avait de réel dans ses résultats; des scientifique
dans ses procédés. Le prix qu'elle a proposé sur ce sujet a déjà singulière-
ment avancé la question et l'ouvrage de M. Humbert, qui a été soumis
cette année à son jugement, n’est en quelque sorte qu un chapitre détaché
du vaste sujet qu’elle embrasse.
M. Humbert, fondateur de lét bli 4 ss th pédiq de Morley, s’est
proposé de on les luxations anciennes et congénit dé l'articulation
coxo-iemoralie-
. On sait que la tête sx ac peut être chassée de Re cavité € sotplaie, de
trois. manières différentes :
„Par suite d’une maladie ancienne de l’ ie —
. Par un déplacement accidentel aaéconhyis et. me conséquent non
igy ;
3°. Par une déformation congénitale des parties qui forment ais
lation. .: ai |
On’sait aussi que presque iyu ces astiqus agir réels
comme incurables. M. Hamhers a été osa: avis ‘opposé : il a pensé que,
quèl que fùt: let tempsquia alé depnis le déplacement des surfaces
é pouvait être rétablie et les malades guéris de
là difformité qui résuiltait de ce déplacement. Lés appareils ingénieux qu’il
pe pour mesurer la longueur respective des membres, ceux desti-
(287)
nés à opérer la réduction et à maintenir les surfaces articulaires dans leurs
rapports naturels, ont été soumis à la Commission: Par cet examen , elle a
pu juger de leur mécanisme, de leur valeur, de leur action; elle a pu éga-
lement en apprécier les résultats heureux sur les malades traités par ces
moyens, qui lui ont été présentés. …
La Commission propose d'accorder à M. slsinkièrt, la somme de 3000 fr.
Après ces travaux, qui ont paru à la Chturission dignes des encoura-
gements et des récompenses qu’elle vient de proposer, il en est plusieurs
. autres dont ‘elle croit devoir faire mention dans son rapport, à cause des
vues neuves qu’ils renferment, du talent qu'ont montré leurs aüteurs, et
des espérances qu’ils laissent entrevoir pour l'avenir.
- Tels sont les mémoires :
1°. De M. Deleau, sur le cathétérisme de la ss d’Eustachi;
_ 20, De M. Bégin, sur l'œsophagotomie;
3°. De M. Mirault d'Angers, sùr la ligature de la base de Ja Ré
4°. De MM. Sédillot et Malgaigne, sur les luxations.
Enfin la Commission-se fùt également empressée d'attirer l'attention de
CAcadéssig sur. dens Jouvrages.. de: médecine. qui lui ont sé envoyéas si les
ritée
j plusieurs
er:
PRIX PROPOSÉS
PAR L'ACADÉMIE DES SCIENCES .
POUR LES ANNÉES 1837 ET 1839,
GRAND PRIX DES SCIENCES PHYSIQUES
POUR 1837.
L'Académie gite qu elle a proposé en 1835 pour sujet du grand prix
des sciences physiques qu’elle distribuera, s’il ya lieu, dans sa séance pu-
blique de 1837, la question suivante : a
Déterminer &x Fan des recherches anatomiques et physiques, ais est |
anism. des sone chez-ť l’homme. et Fches:ls
la LT pe nr :
vertébrés «ti Me Soi dmstiont clé: eatt RO nine
gb je rave pi: See T LEA a fa pa Fes PR fe “HN
<
G. R. 2° Semestre 1837,. (T. V, N° 8)
( 288 )
L'Académie demande que les concurrents entreprennent de traiter cette
question sous ses différents rapports, la production du son, son intensité,
son degré d’acuité ou de gravité, et même sa nature, et cela chez l'homme
et chez un certain nombre d'animaux convenablement choisis, comme la-
louate òu sapajou hurleur, le chat ou le chien, le cochon , le cheval ou
lâne, parmiles mammifères ; le perroquet, la corneille , le merle, le rossi-
gnol, le ċoq et le canard, parmi les oiseaux ; la grenouille, parmi les am phi-
biens; les cottes, les trigles et même le pogonias tambour, si cela est
possible, parmi les poissons; et enfin chez -les cigales, les sauterelles, les.
grillons, quelques sphinx, et même chez les bourdons et les cousins, parmi
les insectes. re | b
L'Académie recommande éssentiellement que les ouvrages. envoyés au
concours soient accompagnés de dessins représentant les appareils naturels
de la phonation , et que la théorie soit appuyée „sur des-expériences assez
bien exposées, pour qu’elles puissent être répétées par ses Commissaires,
si elle le jugeait convenable.
-> Elle croit aussi devoir avertir les concurrents, dans le but de limiter leurs
recherches à ce qu’il y-a de plus positif dans la question, qu’elle ne de-
mande, en anatomie, rien qui ait trait à la signification ou concordance des
pièces solides ou molles qui entrent dans la composition des. appareils, et
encore moins, en physiologie, à ce qui regarde l'influence nerveuse et la
contractilité musculaire. L'Académie se borne à demander la description
natomique des appareils, dans le but d'expliquer leur action et les résultats
physiques de cette action, sans même qu'il soit exigé de rapporter historique-
ment, dans une longue .épumération,, tout ce qui a été fait sur ce sujet,
autrement que pour combattre ou appuyer une théorie.
Le prix consistera en une médaille d’or de la valeur de 3000 francs. Les
mémoires ont dù être remis au secrétariat de l’Académie avant le
1® avril 1837. Ce térme est de rigueur. Les auteurs ont dû inscrire leur
nom dans un billet cacheté, qui ne sera ouvert que si la pièce est cou-
ronnée. aa i A
PRIX DE PHYSIOLOGIE: EXPERIMENTALE.
w FONDÉ PAR M. DE MONTYON.
Feu M. le baron pe Mowrxox ayant offert une somme à l’Académie des
Sciences; avec l'intention que le revenu fùt affecté à un prix de physiologie
expérimentale à décerner chaque année; et.le Roi âyant autorisé ceté fon-
dation par une ordonnance en date du 22 juillet 1818; 4 2
-
( 289 ) :
L'Académie annonce qw'elle'adjugera une médaille d’or- de la valeur de
huit cent quatre-vingt-quinze francs à l'ouvrage, imprimé ou manuscrit,
qui lui paraîtra avoir le plus contribué” aux ee oo la mee expé-
rimentale.
Le prix sera décerné dans la séance Spaga de 1837.
Les ouvrages ou mémoires présentés par les auteurs ont dû être envoyés
francs de port au secrétariat de l’Institut avant le 1°" avril 1837.
DIVERS PRIX DU LEGS mn hr
Conformément au testament de feu M. le baron Aveti dE Mownryon, et
aux ordonnances royales du 29 juillet 1821, du 2 juin 1824 et du 23 août
1829, il sera décerné un ou plusieurs prix aux auteurs des ouvrages ou des
découvertes qui seront jugés les plus utiles à l’art de guérir, et à ceux qui
auront trouvé les moyens de rendre un art ou un métier moins insalubre.
L'Académie jugé nécessaire de faire remarquer que les prix dont il s'a-
git ont expressément. pour objet des découvertes et inventions propres à
perfectionner la médecine ou la. chirurgie, ou qui diminueraient les dangers
dés diverses professions ou arts mérang
Si la piècea été R par léatenr, il devra indiquer la partie de son
travail où cette découverte se trouve exprimée : dans tous les cas, la Com-
mission chargée de l'examen du concours, fera connaître que c’est à la dé-
couverte dont il s’agit que le prix est doné;
Les sommes qui seront mises à la disposition des auteurs des découvertes
ou des ouvrages coufonnés, ne peuvent être indiquées d'avance avec préci-
sion, parce que le nombre des prix n’est pas déterminé; mais les libéralités
du fondateur et les ordres du Roi ont donné à l’Académie les moyens d’éle-
ver ces prix à une valeur considérable; en sorte que les auteurs soient dé-
dommagés des expériences ou recherches dispendieuses qu'ils auraient
entreprises, et reçoivent des récompenses proportionnées aux services
qu'ils auraient rendus, soit en prévenant ou diminuant beaucoup linsa-
lubrité de certaines professions; soit en ARTERE sat sciences’ be
cales. z
Conformément: ar oia du 23 aoùt, il sera at
aux meilleu tats des recherches € es
sées pär l’Académie , conformément aux vues du fondat
E
( 290 )
Les ouvrages ou mémoires présentés par lesauteurs, ont dû être envoyés
francs de port au secrétariat de l’Institut avant le r°* avril 1837.
PRIX FONDÉ PAR M. MANNI.
M. Manni, professeur à l'Université de Rome ; a offert de faire les fonds
d’un prix spécialde 1500 fr. ; à décerner par l’Académie, sur la question des
morts apparentes et sur les moyens de remédier aux accidents funestes qui
en sont trop souvent les conséquences; et- le Roi, par une ordonnance en
date du 5 août 1837, a autorisé l'acceptation de ces fonds et leur applica-
tion au prix dont il s’agit;
En conséquence l’Académie propose, pour sujet d’un prix qui sera dé-
cerné, s’il y a lieu, dans la séance publique de 1839, la question suivante :
Quels sont les caractères distinctifs des morts apparentes ?
Quels sont les moyens de prévenir les enterrements prématurés ?
“Les Mémoires devront être remis au secrétariat de l’Académie avant le
1® avril 1830. Ce terme est de rigueur. Les auteurs devront inscrire leur
nom dans un billet cacheté qui ne sera ouvert que si la pièce est couronnée.
GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES,
POUR 1838.
L académi des Sciences , après-avoir présenté infruct t;à deux
reprises différentes, la. question de. la résistancé ‘de l'eau c comma: sujet de
prix, l’avait retirée du concours. De nouvelles ci t
en1835 à à: signaler, encore une fois, cep important sujet ce recherches à à
GC rer i des. t Set de O ’ j r a i
ces cir t 6 é zent sortar les vint: im 5 > rs
S m es s3 us artou at antages imprés: guon avait
re marc l avecdetrès
randes vitesses. IL y avait, LE nn. vaste amp à Bree ‘dans l'intérêt des-
i cu et de la re.: Les faces diverses sous lesquelles le
leme pouvait être, envisagé, étaient d’ailleurs trop appooontti poar
qu’il fat nécessaire de les désigner à MM. les concurrents.
La réduction au. vide -des observations du pendule faites dans Vain était,
naguère encote,. calculée par une méthode inexacte, quoique d'anciennes
expériences de Dubuat eussent dû mettre sur la voie de la véritable solation.
L
( 29r )
Les travaux de MM. Bessel et Baily; les recherches analytiques d’un mem-
bre de l’Académie, malgré leur grandintérêt, n’ont pas entièrement épuisé
la question. L'Académie annonçait donc qu’elle verrait avec plaisir, mais
sans en faire une condition expresse; que MM: les concurrents cherchassent
à éclaircir ce que le problème de la résistance des milieux, pris de ce point
de vue, peut offrir-encored’obscur. .
Plusieurs mémoires: étaient arrivés à l’Académie, mais la Commission
chargée de les examiner a décidé qu'il n'y avait pas lieu à décerner le prix ;
toutefois, dans la conviction que le défaut de temps, la difficulté et la trop
grande étendue de la matière, ont pu empêcher les auteurs de donner à
leurs recherches expérimentales ou théoriques, toute, la perfection néces-
saire, elle propose de renvoyer la question au concours.de 1838, en fai-
‘sant observer que l’Académie n’impose point aux auteurs la condition de
traiter l’ensemble des questions qui se trouvent indiquées dans les anciens
programmes. Elle verrait avec intérêt que les concurrents s’attachassent à
approfondir de préférence celles de ces questions qui leur paraissent le
plus susceptibles d’une solution appuyée d'expériences précises et portée
à ce degré de perfection qui peut seul la rendre utile à la science.
: L'Académie rappelle que les ouvrages ou mémoires devront être remis
au secrétariat de l'{nstitut avant le 1“ juillet 1838. Ce terme est de rigueur.
Pu
ou l'inscrire dans un billet cacheté.
GRAND PRIX DES SCIENCES MATHÉMATIQUES
POUR 1839.
Dans la théorie des: perturbations des planètes, on a exprimé; jusqu’à
présent, les accroissements de leurs coordonnées, dus aux forces perturba-
trices,-par des séries de sinus et de cosinus des multiples des moyens mou-
' vements. Maintenant qu’on possède des. tables numériques d’une autre
espèce. de. fonctions périodiques, on pourrait essayer d'exprimer ces ac-
croissements, soit dans la théorie des plañètes , soit dans celle du mouye-
ment. de la Lune autour de la Terre, par des séries de ces autres fonctions.
Afin d'appeler l'attention des géomètres sur cette manière nouvelle d’envi-
sager le rinci a problème de la mécanique céleste , l Académie- ILO OS
“question suivante pour, sujet du_grand prix de mathématiques
_
RTE à
LD A me 4 nt de.
( 292 ).
Déterminer les perturbations du mouvement elliptique, par des séries
de quantités périodiques différentes des fonctions circulaires, de manière
qawa moyen des tables numériques existantes, on puisse calculer, d'après
ces séries, le lieu d’une planète à toute époque donnée.
L tkcadédaié verrait avec intérêt que les formules qu elle ee fussent
applicables au mouvement de la Lune, lors même qu’elles conduiraient
dans ce cas à une approximation moindre que celle qui a été obtenue dans
ces derniers temps; mais elle ne fait pas de cette application particulière
une condition du concours.
Les mémoires devront être arrivés au secrétariat de l’Académie avant le
1" mai 1839. Les noms des auteurs seront contenus, comme à pidina;
dans des niate cachetés.
PRIX D’ASTRONOMIE,
FONDÉ PAR M. DE LALANDE.
La médaille fondée par M. DE LALANDE; pour être donnéè annuellement’
à la personne qui, en France ou ailleurs (les membres de FInstitut excep-
tés), aura fait l'observation la plus intéressante, ou le mémoire le plus
utile aux progrès de l’astronomie, sera décernée dans la séance publique
de l’année 1837.
La médaille est de la valeur de 635 francs.
PRIX EXTRAORDINAIRE SUR L'APPLICATION DE LA VAPEUR A
LA NAVIGATION.
Le Roi, sur la proposition de M. le baron Charles Dupin, ayant ordonné
qu'un prix de six mille francs serait décerné par l’Académie des Sciences
en 1836,
Aù meilleur ouvrage ou late sur l'emploi le “plus: nigur. - la.
apeur pe la marche des navires , et sur le système de mécanisme ,
tallatior tps et d'armement g on doit peser pour cette
e ie annonça qu'el telle déceřnerait ce para dans s sa séance publique
de 1836. x
plusietrs! inventions due été Pate. mais leurs au
né j jusqu'ici aux Commissaires de l’Académie les moyens
ames qui seules doivent en constater le mérite pratique. L’Académie
teurs wont pas
d'effectuer les”
( 293 )
remet donc la question au concours. De nouvelles pièces, de nouvelles in-
veñtions seront admises à concourir avec les premières. Il faudra seulement
qu'elles soient arrivées au secrétariat de l’Académie avant le 1° mai 1838.
Les auteurs pourront se faire connaître. Le prix sera décerné dans la séance
publique de 1838,
PRIX DE MÉCANIQUE,
FONDÉ PAR M. DE MONTYON.
M. de Montyon a offert une rente sur l’État „pour la fondation d'un prix
- annuel, autorisé par une ordonnance royale du 29 septembre 1819, en
faveur de celui qui, au jugement de l’Académie royale des Sciences, s’en
sera rendu le plus digne en inventant ou en perfectionnant des instru-
ments utiles aux progrès de l'agriculture, des arts mécaniques et des
sciences.
_ Ce prix sera une- médaille d’or de la valeur de cinq cents francs. Les
ouvrages ou mémoires adressés par les auteurs, ou, s’il y a lieu, les mo-
dèles des machines ou des appareils, devront être i iiie de port
au secrétariat de l'Institut avant le 1°" mai 1838.
EPE BLT ROUE ES
PRIX DE STATISTIQUE,
FONDÉ PAR M. DE MONTYON.
Parmi les ouvrages qui auront pour objet une ou plusieurs questions
relatives à la statistique de la France, celui qui, au jugement de l'Aca-
démie, contiendra les recherches les plus utiles, sera couronné dans la
première séance publique. On considère comme admis à ce concours, les
Mémoires envoyés en manuscrit, et ceux qui, ayant été imprimés et pu-
bliés , seront parvenus à la connaissance de Académie; sont seuls exceptés
les ouvrages de ses membres résidants.
Les mémoires manuscrits ou imprimés adressés par Les auteurs, doivent
être envoyés au secrétariat de l’Institut, francs de port, et remis avant le
1° mai 1838; ils peuvent porter le nom de l’auteur; ce nom pe
être écrit dans un billet cachèté joint au mémoire.
. Le prix consistera en une médaille d’or équivalente à la somme de
cent trente francs. Il- sera décerné dans la séance pee dense.
cu £ Se `; VA E a EE PET |
‘aucun des ouvrages qui auront- été e
-liberté d’en faire prendre des copies.
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: COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 27 AOUT 1857.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
/* MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMERES ET DES TS DE AUS. comp
PHYSIOLOGIE OS — Observations : bium et sur his.
modes de fo ions es ou de on les vésétaux :
par M. MrrBEL.
Toute partie nouvelle, tout accroissement "ers une partie
ancienne, étant occasionés par la nutrition, s'annoncent
constante de la génération , ce produit est de même essence
que la matière organisée qui l’a engendré.
(Mme, dans Je Cours complet d'Agri., T: V, p.85, 1834.)
« Toute organisation a un commencement qui échappe à nos sens. Sa-
voir ce qui s’est passé dans ces premiers instants de la vie animale ou végé-
tale est impossible. Que, si par hasard ou puissance de génie quelqu'un le
devinait, les preuves manqueraient à l'appui de son opinion et la vérité
prendrait place parmi les hypothèses. Ce que nous appelons commence-
ment de lo organisation n’est, à proprement parler, que l’état où nous trou-
vons la jeune matière organisée quand elle nous apparaît pour la premiè re |
fois. Dans ces voies p énibles de recherches, le mérite consiste à sé
procher le plus qu'on peut, d’une origine qui restera ds ;
» Grew et me it que le : é d'a
bium, matière mucilagineuse dr, nonobstant l'apparence; est déjà np
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 9.) 40
( 296 )
n 6 par de savantes inductions, rendent cette opinion
probable. Mais des probabilités ne sont pas des preuves; aussi s’en faut-il
beaucoup que tous les phytologistes soient d’accord sur ce point.
» J'ai adopté de bonne heure l'opinion de Grew et de Duhamel, et me
suis appliqué à la justifier par des observations directes. Mais ce n’est qu'en
ces dernières années que j'ai pu voir, dans des cas divers, et avec cette net-
teté qui ne permet plus le doute, les caractères organiques du cambium.
C’est un tissu ou plutôt un mucilage celluleux d’une extrême délica-
tesse. Ce pas fait , il mest devenu facile de constater la transformation du
cambium en utricules et en vaissaux.
» Les observations que je vais rapporter feront connaître le rôle que joue
ce mucilage celluleux dans plusieurs modifications très curieuses du tissu
organique. J'ai cité , il y a bien des années, des exemples de vaisseaux for-
més dans les plantes par la simple destruction des parois transversales qui
séparaient en plusieurs cavités closes, des séries d’utricules placées im-
médiatement les unes au-dessus des autres. Cette assertion n'a pas, que Je
sache, trouvé décontradicteurs; mais elle a été accueillie avec une telle
indifférence, que la plupart des auteurs d'ouvrages généraux de physiologie
végétale ne se sont pas même donné la peine de la reproduire. La cause de
cette omission provient sans doute de ce que le fait dont il s’agit, n’a ja-
mais. été présenté avec les développements qui pouvaient captiver l'atten-
tion et faire naître la confiance. Il est cependant très exact. Je l'ai observé
autrefois. dans Jatigede grands végétaux: Je l'ai retrouvé mieux caractérisé
en 1834, dans la région centrale de plusieurs racines. L'aspect mucilagineux
du. tissu et iles: très petites utrieniesaliongé es dont il était composé, maver-
aie tion était assez récente et, cependant , ce n’était plus
duc cambium. Bientôt, par l'effet de la végétation, des utricules de ce tissu,
placée s bout à | à bout, et formant plusieurs séries distinctes autour du centre,
s 'accrurent en. longueur et largeur, à partir d de la base de la racine jusque
vers, Lion, sommet, entends par la base, la. artie laplus v voisine du collet,
nmet, l'extrémité inférieure. L’accroissement de toutes les
que série, ne se fit, pas instantanément, mais successive-
iles: voisines € du collet » qui « étaient les plüs vieilles, s’allon-
les genie pus ce phénomène. se manifesta de
oche, _cæ à à distance. du sommet; et, quelle
+ qu'ait été la croissance de ces séries d’utricules, cette distance s'est main-
> tende à peu près: la même. La raison: en est simple: à mesure. que les utri-
RS pus séries se portaient en avant en prenant plus de longueur, il nais-
-2
+
, ( 297 )
sait entre elles et le tondidu cæcum formé par la partie
mine la racine, une nouvelle génération d’utricules Rs
sait devant elle cette partie de l'écorce.
» Je remarquerai à ce sujet, que la spongiole décrite par M. Decandolle,
comme étant un organe particulier au moyen: duquel la racine absorberait
les fluides répandus dans le sol, n’est autre chose, à mon sens, malgré la
forme mamillaire et embonpoint qu’elle offre assez souvent à l’extrémité
des radicelles de l’année précédente, que l’analogue du cœcum cortical que
je viens d'indiquer. Ce cœcum ainsi que le reste de la jeune écorce de la ra-
cine, se dégrade incessamment à l'extérieur par la dislocation et la destruc-
tion du vieux tissu, et se régénère intérieurement, avec non moins d’acti-
vité, par l’adjonction de nouvelles utricules.
» Revenons aux grandes utricules des séries, Par un grossissement déjà
très notable, puisqu'il donnait plus de {00 fois le diamètre réel, j’aperçus
dans la cavité une sorte de matière nébuleuse qui n’était par nouvelle pour
moi, mais que je n'avais jamais sérieusement étudiée. Cette fois pourtant je
lobservai avec une attention soutenue. Elle m'offrit çà et là, comme des
traces blanchâtres et des taches grises ressemblant assez à ces réseaux qui
se montrent à un œil fatigué, fixé sur un fond blanc ou un ciel lumineux. A
force de regarder et de songer à ce que je van; Jiripimi ge ce see
être du cambium et je ne me trompaipas. Mais - es traces et
taches ? Et à quelle fin du habiun dans les prandes utricules ? Tetta
que les développements subséquents répondraient à cette seconde questiôn;
et, quant à la première, il me parut que des recherches directes et immé-
dites pourraient seules la résoudre. Je multipliai donc les observations. Au
moyen des oculaires, j’élevai le grossissement à 700 fois au moins le diamé-
tre, et je reconnus enfin que cette matière que jusqu'alors je n’avais su dé-
finir, était un mucilage celiuleux qui avait tous les caractères d’une organi-
sation naissante, ou, pour abréger, que c'était du cambium Or, les parois
des cellules de ce cambium se dessinaient en clair sur la masse qüi émit Er
sâtre. Ainsi s’expliquait l'apparence de traces et de tetes
» Cesobservations, répétées dans plusieurs espèce
et des jours divers, me conduisirent à un autre résultat non moins curieux.
Je constatai souvent dans les cellules du cambium, existence d’un cambium
plus jeune, véritable miniature de l’autre. Les parois délicates des:petite
cellu! s paraissaient comme un fin réseau blanchåtre , et les cavités-comm
des points gris danse cppdenssd Je patiné, L'œil- Jez 10 in:
exerc anni eux cambium. I y avait donc-trois géné-
m ( 298 )
diih: présentes visibles : la première, les grandes amies des séries; la
seconde, le cambium né dans ces utricules; la troisième, le cambium né
dans les cellules de la seconde. Et je n'ai garde d'affirmer qu’à ce troisième
dues s'arrêtait l'emboitement des générations; mais il est vrai de dire
qu’au delà je ne vis plus rien.
» Il résulte de ces recherches que, dans les cas dont il s’agit ,le cambium,
au moment où il devient perceptible pour nous, est une substance orga-
nisée sous forme. de tissu cellulaire; et d’autres exemples que je citerai
bientôt, prouveront que ce fait n’est pas isolé. Mais avant tout je dois dire
ce que devinrent les séries de grandes utricules et les deux générations de
cambium qu’elles contenaient.
» Pendant un temps dont je ne saurais préciser la durée, les grandes
utricules et le cambium ne changèrent point sensiblement d’aspect; puis,
tout-à-coup, la partie supérieure et la partie inférieure des grandes utri-
cules ajustées bout à bout, disparurent sans qu’il en reståt de trace; et les
cavités des grandes utricules, séparées jusque alors, communiquèrent entre
elles, de sorte que je trouvai, à la place de chaque série, un large et long
tube à la composition duquel chaque grande utricule avait contribué; et la
paroi de ce tube s'élargit et s’ouvrit par des fentes transversales, paral-
lèles, disposées en plusieurs rangées longitudinales. Observons en passant
que ces faits sont une nouvelle confirmation de la théorie de la métamor-
phose des utricules en vaisseaux.
a Tandis: que ces changements s’opéraient, le cambium qui avait rem-
pli totalement la capacité des utricules, n’ayant plus le volume suffisant
pour occuper en entier l'espace qui s'était agrandi, abandonna le centre
du tube « et resta p appiigai sur sa paroi comme un enduit épais. Là, il y eut
singulière et inexplicable condensation de ce mucilage dont les cel-
pet enoe et qui ne tarda pas à se transformer. en un tube mem-
braneux moulé dans le creux de l’autre auquel il servit de doublure. Quel-
que extraordinaires que paraissent ces résultats, quelque difficile qu’il
semble d’en constater l'exactitude, je les garantis vrais et je certifie que
pour arriver à ce degré de conviction, il n’est besoin que de temps et de
persévérance.
» Tous les phytologistes savent que la solidité de la étais ligneuse
provient surtout de ce que 1. auistles, simples dans l'origine, se sont
remplies su iv utricules émboitées les unes dans les
autres, et sont devenues des utrienles complexes. Mais į jé ne pense pas
_ qu'on ait publié aucune observation sur la manière dont ce travail se fait.
( 299 )
Je lai suivi avec attention et je me suis convaincu que les choses se passent
comme dans les-grandes utricules des séries, c'est-à-dire que le cambium
celluleux contenu dans chaque utricule simple, après avoir éprouvé un
retrait du centre à la circonférence, se transforme en une seconde utricule ;
qu’un nouveau cambium organisé dans cette seconde utricule, en produit
une troisième par le même procédé, et qu’il en est ainsi pour toutes les
utricules qui viennent à tour de rôle, s’emboîter dans les précédentes et
former avec elles des utricules complexes.
» Il m'importait de savoir l'origine des sphérioles, ces petites vessies, li-
bres dans les utricules , ou fixées à leurs parois, et qui contiennent souvent
des principes immédiats. Comme elles apparaissent quelquefois lorsque les
utricules sont encore très jeunes, on pourrait croire que la naissance des
unes et des autres est simultanée, et ce serait une erreur, puisque tel tissu
utriculaire, qui, pantan à un certain degré de développement, contient
des sphérioles, n’en offrait aucun vestige quand il était plus jeune. Ge fait,
qu’on ne saurait révoquer en doute, enseigne que la naissance des utri-
cules précède celles des sphérioles, mais n’apprend point comment se
forment ces dernières. Voici le résultat des observations que j'ai faites, en
vue d'éclaircir ce mystère qui n’en est plus un pour moi. J'ai découvert
dans des masses de tissu utriculaire des utricules remplies de mucilage cel-
laleum, d’autres penis e en. parie. de opile sinies er en panie, de
n’est pas tout : entre les trois états que je viens de Érictériers x y avait
une infinie quantité d'états intermédiaires , lesquels , servant de passagé de
l'un à l’autre, attestaient la transformation dú mucilage celluleux en sphé-
rioles. Je puis dire qu'il me suffisait de porter méthodiquement mes re-
gards sur les diverses modifications, pour comprendre aussi bien l’enchai-
nement des faits que s’il m’eût été donné d’assister à l'œuvre active de la
Nature. Le mucilage cellnleux n’offrait d’abord que des formes incertaines,
puis les cellules se dessinaient avec plus de netteté, et chacune commen-
cait à se distinguer des autres par sa figure et sa grandeur. Il était évident
que la matière mucilagineuse se débarrassait de l'humidité surabondante
et se changeait peu à peu en un tissu de membranes fermes et sèches. Ces
membranes qui constituaient les parois des cellules se dédoublérent les
unes s après les autres, et chaque cellule, séparée de la masse et soustraite
par conséquent à à la pression de ses voisines , S ‘arrondissait et formait une
sphériole, Je ne dois point taire que, pendant ce travail, une partie notable
de la matière e fut sacrifiée St disparut wacen.
=
( 300 )
» Le mucilage celluleux ou le cambium , car ces mots sont synonymes,
ne se produit pas seulement dans l’intérieur des utricules; on le trouve
quelquefois dans les lacunes du tissu, ou dans les méats, espaces que lais-
sent entre elles des utricules plus ou moins arrondies ou tout-à-fait sphé-
riques. Là, suivant les cas, il donne naissance à des utricules où à des
vaisseaux.
» Pai parlé, plus haut, d’utricules simples dans lesquelles d’autres utri-
cules se développent et s'emboitent successivement, de sorte que les utri-
cules simples deviennent complexes. Il n’est pas rare de trouver un grand
nombre de ces utricules complexes, renfermées, une à une, dans les loges
d’un tissu cellulaire continu. En voyant cette organisation, la première
idée qui se présente est que la création du tissu cellulaire à précédé celle
des utricules complexes ; mais Tétude scrupuleuse de la succession des
faits, prouve au contraire qe le tissu cellulaire ne s’est orpétisé que long-
temps après. Je conviens qu'une telle assertion doit paraître étrange, car
avant l'intervention du tissu cellulaire, les utricules complexes étaient
réunies en une masse ligneuse, dure et compacte , qui semblait caractériser
un état de fixité, et toutefois rien n’est plus certain que dans un temps
donné, par l'effet de la végétation, ces utricules s’écartent les unes des
autres, et que pendant que ce mouvement de disjonction s'opère, les
parois du tissu cellulaire qui va croissant, se glissent entre elles, les sai-
sissent, les enveloppent, les emprisonnent, de manière que chacune se
trouve iii de toutes les autres, et n’a plus avec elles de communica-
tion que par les pertuis qui paneati m son Tint et traversent les parois
du tissu cellulaire.
» Je termine cette note, résumé d’u phina Hombre + des-
tinées à pi raître un j jour dans le recueil de l’Académie, par un fait qui
démontre que, Fr certains cas, le cambium se prbdiit de lui-même à
la surface du végétal, en quitté suffisante pour qu'on puisse le voir
sans qu’il soit nécessaire d’avoir recours à l'anatomie.
» Dans la famille des apocynées, ainsi qu’il résulte des observations de
M. R. Brown, la naissance des deux cordons qui servent de suspenseurs aux
deux nue g roite et pe de Chanae paire d’anthères est postérienre aux
MaisM.R Brown n a rien écrit
touchas le modë de PAR des cordons et du nœud commun qui les
rattache au gros corps charnu dont le double ovaire est couronné. Pai
voulu éclaircir ce point d’ organogénie végétale. Voici ce que j'ai vu : une
fossette oblongue et deux rainures, partant chacune de l’un des deux estes
( 301 )
de la fossette, et allant joindre le sommet des deux bourses anthérales , se
sont creusées sur le gros corps charnu: La fossette s’est d’abord remplie
de cambium et cette matière n’a gagné les rainures qu'un peu plus tard.
Le cambium, abrité sous, les bords contigus des manteaux des bourses an-
thérales, a offert un tissu cellulaire d’une extrême finesse qui s’est greffé
au sommet des bourses, et ensuite s’est desséché et coloré en brun-rouge.
J'avoue qu’il m'a été impossible de constater que, du moment que ce
cambium devient visible, sa structure celluleuse est apparente, attendu
que je l'ai détruit chaque fois que j'ai essayé de le retirer de son moule
dans cet état naissant. Mais des recherches que je poursuis, de con-
cert avec M. Spach , sur les premiers indices de l'apparition de certains
organes, nous montrent toujours à cette période , qui semble bien voisine
de l'origine réelle, une substance à la fois mucilagineuse et celluleuse
que nous ne parvenons à conserver intacte pendant quelques minutes
see la tenant plongée dans l'eau. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Note sur la résolution des équations de- degré
os par, M. decor Cavony.
A a TRS ll M RE x
e
de transméttre à l'Acallémie , Purersent, comme on la v vu, Si aboia
générales pour la résolution des équations de tous les degrés. En suivant
lune de ces méthodes fondée sur le troisième théorème énoncé dans ma
lettre du 24 février, on développe immédiatement chaque racine d’une
équation en série convergente, lorsque toutes les racines sont réelles, et
Pon peut toujours ramener la question à ce dernier cas, en se débarras-
sant, comme on l’a expliqué, des racines imaginaires. Mais quoique , sous
le point de vue théorique, cette méthode ne laisse rien à désirer, il peut
être avantageux de lui substituer, dans la pratique, Fune des autres mé-
thodes qui se déduisent des principes exposés dans mes diverses lettres,
eten particulier celles qui se fondent sur plusieurs org, que je vais |
énoncer en peu de mots.
» Considérons une équation du re n. On pourra la réduire, mème |
+ gx) =i,
g(x) désignant une fonction entière ou fractionnaire , et À da i
( 302 )
réel ou imaginaire. Or, comme je lai fait voir, la résolution de cette équa-
tion pourra toujours être ramenée, pour de très petites valeurs es i, à la
résolution de Liu varie auxiliaire |
(x) =0,
et, pour de très muandes valeurs de à, à la résolution de F ganotion auxi-
Jiale
Me
Tl y a plus; si Pon nomme valeurs insignes de x celles qui vérifient lé-
quation dérivée
g(x) = 0;
sans vérifier l’une des deux équations auxiliaires, et modules principaux
de = px), ceux qui répondent aux valeurs principales de x; toutes les ra-
cines de la proposée seront développables suivant les puissances ascendantes
ou descendantes du paramètre i, lorsque le module donné de ce paramè-
tre sera inférieur ou supérieur à tous ses modules principaux. Enfin, si
l’on fait correspondre à chaque expression imaginaire un point situé daté
un plan donné, en prenant la partie réelle et le coefficient de V/—1 pour
labscisse et l’ordonnée de ce point, les expressions réelles correspon-
dront toujours à des points situés sur l’axe des abscisses, et les diverses va-
leurs de Xy propres à résoudre l’équation
O Ee sa š pah
“pour un dodo donné de Éy correspondront à des points situés sur un
système de courbes qui pourront être de deux espèces différentes. Nous
avons nommé courbes de première espèce celles qui s 'élargissent , et
courbes ‘de seconde espèce celles qui se rétrécissent, pour une Meur
croissante du module de i; et nous ayons fait voir que l'équation pro-
posée peut toujours être décomposée en autant d'équations partielles qu’il
y a de courbes distinctes. Or, si la fonction @(x) étant de forme réelle, on
attribue au paramètre à une valeur réelle, chacune des courbes traver-
sées par laxe des abscisses, étant Smétriqué par rapport à cet axe, ne
pourra le couper, en plus de deux points, hors le cas des racines égales.
Donc alors chacune des équations partielles offrira au plus deux racines
réelles. Ainsi se trouve établie la proposition suivante :
» 1® Théorème. En supposant résolues les équations auxiliaires
°p()=0, gr) =z;
|
|
|
(303 )
on part généralement décomposer une Saajan g de la forme
HoE
en équations partielles dont chacune offre au plus deux, racines réelles.
» Corollaire. Si la proposée a toutes ses racines réelles, elle sera immé-
diatement décomposable en facteurs réels du premier ou du second degré.
» A ce théorème on peut en joindre plusieurs autres dont je vais trans-
crire les énoncés, me réservant d’en offrir la démonstration dans une
autre lettre.
» 2° Théorème. Si l'on donne successivement à la fonction @(x) les deux
formes
k f(x), ` k +J),
f(x) désignant une fonction entière de forme réelle, et Æ une constante
réelle ou imaginaire dont le module surpasse tous les modules princi-
paux de f(x); .si d’ailleurs on suppose inégales entre elles les racines de
E a
f@)= 0;
cette équation; que l'on pourra présenter sous aume e ne Le de ee
4
RE |
se k =f =i, | REC ETAN gaisa E
ramètre fatet F ‘offrira, , sous l’une de ces formes,
au moins une racine développable suivant les puissances ascendantes de i.
On pourra d’ailleurs , dans l'hypothèse admise, développer suivant les puis-
sances descendantes de k les racines de chacune des équations auxiliaires
k— f(x)—0, k+ f(x) =0.
» 3° Théorème. Les mêmes choses étant admises que dans le théorème
précédent, si l’on forme divers groupes ävec les racines de l'équation
f(thes api 130 sL asvour sl enbl
ae 7 #6 d’abord sous la forme
Bal Eg k= f és : eq Tes aa RINO HA
puis s sous la ue 2 mb de Lis QT Lin NICE g SEC À His
k FRE: A
eh composant chaqué groupe des racines qu'il est indispensable d'ajouter
entre elles pour obtenir une somme développable en série’ convergente
ordonnée suivant les «puissances ascendantes de d; deux, racines distin kies
C. R. 183-, 2° Semestre. (T. V, N°9.) 41
r
( 304 )
ne pourront en général se trouver réunies dans le premier cas, sans être
séparées dans le second , ni réunies dans le second cas, sans être séparées
dans le premier.
» Corollaire. Après avoir développé toutes les racines de chacune des
équations i +
POP DRE SIC
suivant les puissances ascendantes de i, et calculé les sommes formées par
l'addition des développements qu'il est nécessaire d’ajouter entre eux pour
obtenir des séries convergentes; il suffira, pour obtenir chaque racine, de
réunir entre elles plusieurs de ces sommes, prises les unes avec le signe +,
les autres avec le signe —.
» Exemple. Si, l'équation proposée ayant toutes ses racines réelles, on
suppose la constante k réelle et positive; les développements correspon-
dants aux racines réelles des équations auxiliaires seront convergents ,
ainsi que la somme des développements correspondants à deux ‘racines
imaginaires conjugées. Cela posé, si l’on nomme SR
d; 0,0, 4... rt,
les racines réelles rangées par ordre de grandeur , et si, n étant le degré
de l'équation donnée, on suppose le premier terme de f(x) réduit à x”,
Alors, pour des naiiai paires de x, l'équation auxiliaire
+ does
e1 40 ge rte ste MTS = JOURS
oae d+e, ftg |
me “Fée sus Te | ee
aoia Top 23mg Sanna Let |
fournira k kes de calculer les sommes
| ns e. moyen, de ee les racines a, k ‘avec les sommes
: a+b, c+d, ...gæhh.t goe FT
Au contraire, si n est impair, la-premièreiéquation auxiliaire fournira la.
racine À, avec les sommes a + b, c+d,...f+8; etlasecende, dara-
nes a, avec les sommes re AJ e,.:.g+h. Dans l’une et l’autre
sise nr obtiendra z
immédiatement la njas petap etla, aiai gorde
iniia $ Jess autres-étant données. x les for
m0 BL a #5) — a)? E pee
rï
( 305 )
Observations de M. Frénéric Cuvier, sur un paragraphe du Mémoire de
M. Grorrroy Saint-HiLaire , inséré dans le Compt e rendu de la séance
du 14 août 1837. si
« Je trouve dans le Compte rend den notre séance du 14 août sn
séance à laquelle je n’assistais pas, le paragraphe suivant que je tire d’un
Mémoire de M. Geoffroy Saint-Hilaire.
» Cuvier, plein de goût à l'égard des convenances ; politiques , Se péné-
» trant de sages réserves relativement à lavenir des sociétés, comprit
» qu'il ne fallait point que de nouvelles révélations sorties du sein de la
» terre, en vinssent à se heurter et à se déchainer avec une malignité
» hostile contre les vénérées et: antiques révélations de nos livres saints;
» Cuvier fut attentif à se tenir dans ses communications au plus près des
» vérités bibliques et historiques, et alors il en résulta que les affaires
ecclésiastiques qui étaient dirigées en France par un prélat dont la pa-
role retentissait au loin et était accueillie avec soumission, se trouvèrent
» à leur tour, par réciprocité, tenues au plus près des acquisitions du sa-
» voir de la géologie. »
.» Il est impossible que les personnes qui prendront la peine de tra-
duire ce Tnk , et de chercher le sens trop peu caché de c ces SPAS
v
; e , qu a,
dans u un à intérêt aioe, capitulé avec sa conscience | qu en un mot ce
discours n’a pas la valeur scientifique qu’on lui accorde, puisqu'il aurait
été écrit, avec des réserves, et sous l'influence de convenances politiques.
» Tant que l’auteur auquel je réponds ne s’en est pris qu’au savoir et
à l'intelligence de mon frère, tant qu'il n’a travaillé qu’à déprécier ses
travaux, qu’à affaiblir sa réputation scientifique, je me suis bien gardé de
défendre une mémoire que Je respecte , me reposant en toute sécurité pour
cela sur le jugement de nos pairs. Aujourd’hui que mon, frère, est attaqué
dans. son honneur, dansses droits à la considération, et quedes paroles.que
_ j'aivcitées. ont reçu la publicité de nos RARE de le silence ne m'est
plus-permis, et je proteste contre le sens trop. évident,de ces paroles, …
_1»8i M. Geoffroy croit que mon.frère a déguisé la vérité ; que des erroe.
ont été sciemment introduites par lui dans le discours. qui fait le sujet de
ses observations, qu'il le prouve :.le moyen est simple. Il n'aura il
pour cela que de refaire ce discours; que de passer de pouyg de al
et de discuter. des. traditions des
( 306 )
mogonie, leur histoire primitive, leur astronomie, les différentes révolu-
tions du globe, sa minéralogie, son état géographique aux principales
époques de sa formation, et enfin ces fossiles nombreux dont il s'agissait
de déterminer l’âge et la nature. Si alors il nous montre qu’il ressortait évi-
dernment de ces différents ordres de faits des conclusions que mon frère
n'aurait pas voulu en tirer , alors nous serons bien obligé de nous soumet-
tre; mais jusqu'à ce que ce travail soit fait, et ces preuves données, nous
serons en-droit, et en y mettant de la générosité, de traiter les paroles
contre lesquelles nous nous élevons , de paroles hasardées, légères, et
dépourvues de tout fondement. » |
Note remise par M. Grorrroy SainT-HILAIRE, ex réponse aux Observations
: qui précèdent.
« Je repousse entièrement les interprétations de M. Fréd, Cuvier ; les
paroles dont je me suis servi, expriment fidèlement ma pensée.
_» Loin d’avoir eu les intentions qu’on me suppose, je m'étais plu dans
le travail même qui vient d’être attaqué, à rendre de nouveau hommage
à l'activité et aux immenses travaux de notre grand z0ologiste (Comptes
rendus , p. 192), aux qualités éclatantes de G. Cuvier , grand écrivain , ob-
servateur infatigable et sagace, réformateur judicieux des méthodes Jusque
là en usage (ibid). Cuvier vivant, j’abordais de front nos graves dissenti-
ments dans les hauteurs de la science : après le douloureux événement de
re dù continuer la libre discussion et le développement de mes
| i Æ. du Lee ne
Sransrique. — Sur les rapports numériques des sexes , dans les nais-
sance; par M. Grrou DE BUZAREINGUES. pe
(Extrait par l’auteur. )
KA ne: ver Apt: honore F.
“« M. Girou s’est proposé dans cé nouveau mémoire de compléter ce qu'il
avait dit dans les mémoires précédents sur les différents rapports ruée
riques des sexes dans les naissances, en France; et d'ajouter de nouvelles
preuves à celles qu’il a déjà présentées, à l'appui de cette proposition :
Tout Ce qui tend à accroître la Jorce musculaire , soit de l'homme. soit sey
la Jemimer, contribue à la procréation du sexe masculin. Ses dbsértatióni ;
qui comprennent presque toutes les ‘naissances depuis lan xr de la Répu-
blique, jusqu’en 1834, et qui embrassent plus de 27 millions de suiets
ont été puisées dans les documents officiels sur les mouvements de la pc
( 307 )
pulation. Il les divise en quatre périodes: 1° Les trois dernières années du
Consulat; 2° l'Empire; 3° la Retama 4° les quatre premières années
du règne actuel.
» Le rapport des naissances féminines aux naissances masculines a été :
» Dans la 1"™° période, pour les enfants légitimes, :: 932 : 1000 (celui
des enfants naturels dans cette période n’est pas connu) :
» Dans la 2° période: pour les enfants légitimes :: 957,2 : 1000, etpour
les enfants naturels :: 943,5 : 1000.
» Dans la 3° période: pour les enfants légitimes :: 938,8 : 1000; et pour
les enfants naturels :: 959 : 1000.
» Dans la 4° période: pour les enfants légitimes :: 937,5 : 1000,et pour
les enfants naturels :: 953 : 1000.
» L'auteur avait déjà fait observer, dans un mémoire sur la distribution
mensuelle des sexes, que, parmi les aînés, le nombre relatif des filles est
en général plus grand que parmi les puinés, et que les fécondations soit
de carnaval, auxquelles président l’oisiveté, l’intempérance ou l'inconti-
nence, trois causes de débilitation , soit du commencement du carême , où
l’organisation se ressent encore de. influences du carnaval, donnent pro-
Porn ARR plus de filles que celles des autres mois de l'année. :
» Ne en doit conclure ASC Or le, pa
hr dt
S roc
rable, et que cet accroissement a lieu sinear à 5 me ia TAEA mois
de janvier et de février, la rapport des sexes: doit changer en la même
année, à l'avantage des naissances féminines.
» Or, ce résultat est devenu saillant en 1813 où le nombre de mariages
fut presque le double de la moyenne annuelle des années précédentes; et
plus que double de celui de 1814 ; et où le chiffre qui exprime le nombre
relatif des femelles s’éleva, chez les enfants légitimes, à 954, fait unique
dans les quatre périodes, comme a été unique le fait des mariages qui l’a
accompagné.
» A Paris, où la distribution mensuelle des mariages est à peu près uni-
forme, c’est en l’année suivante qu’a dû survenir le changement de rap-
port des sexes, parce que c’est ici l’année suivante qui a reçu principale-
ment les premiers produits de ces mariages: or, le chiffre de femelles gig
en 1813, y-était descendu à 905, s’y est élevé à 952, en 1814-
» Si les aînés présentent plus de filles que les puinés, c’est parcs wen
général la femme a niginta à 1 ’époque de son mariage, le pe baut : degr g
de la préd jue qui caractérise son sexe. Mais lors
LA La
( 308 )
se marie trop jeune et à peine encore nubile, ce qui arrive bien plus fré-
quemment dans les villes que dans les campagnes, il n’y,a plus de raison
pour que le premier-né soit plutôt femelle que mâle; d’où il semblerait
que les naissances des villes devraient offrir à peu près un même nombre
relatif de mâles que celles des campagnes. Si cependant il n’en est pas ainsi,
c’est parce que, outre l'influence générale de l’oisiveté qui devient favora-
ble dans les villes aux procréations féminines, les mariages n’y sont pas
aussi féconds que dans les campagnes. Ainsi, tandis que dans la totalité de
la France le nombre des naissances.est à celui des mariages :: 3,747 : 1000;
ce même rapport est à Paris :: 2,503 : 1,000: by; a: donc un plus grand
nombre relatif d’aînés à Paris que dans la totalité de la France, d’où il
suit que le rapport des sexes doit s’y rapprocher davantage de l'égalité.
Une autre cause s’ajoute à celle-ci : de la moindre fécondité des mariages
dans les villes, il résulte que les puinés y sont moins sûrement du sexe
masculin que dans les campagnes; ĉar plus les familles sont nombreuses et
les sue rapprochées, plus la puissance cellulaire ou-lymphatique de
la femme s’épuise, et plus aussi dans les naissances le sexe masculin prés
domine sur le sexe féminin.
» Dans les années où la classe ouvrière obiibt difficilement du travail,
et subit un repos forcé, par l'effet soit de la disette des vivres, soit des,ri-
gueurs de l'hiver, soit de la stagnation du commerce, les naissances pré-
sentent un nombre relatif de filles supérieur à la moyenne. Ce change-
ment de rapport a été sensible à Paris aux années Ses àgi, 1767» 1789;
1817, 1830. tata
5 Le contraire arrive | edes catastrophes à Fa jou TES cir-
Ses sa ‘accroissement Ételivité chez] la classe labo-
omme ex i i700 à gi ét ceux de la fin de l’Empire.ou
du Didinidiicetent dé la Restauration, qui ont occasionné;:à Paris, une
décroissement dans les naissances aies ; aux “années qui les ont
immédiatement suivis.
» Si l’on examine les rapports des sexes dans un groupe continu -de
treize départements , où la population agricoie est presque tout, comparéé
a la population industrielle, et qui sont compris dans la bande fa territoire
français qu’Arthur Young a considérée comme la plus fertile, le nombre
des naissances féminines est à celui des naissances masculines sur un total
de 3 754790 naissances ::922:1000, ou :: 12 : 13, et dans chacun -de
ces départements , le nombre relatif des filles est au-dessous dela
moyenne.
+
( 309 )
_» Si Ton examine ensuite ce même rapport dans dix des départements
où l’industrie manufacturière prédomine le plus sur l’industrie rurale , on
lé trouve, sur un total de 3 799 525 naissances, ::951: 1000 ou ::21:22;
et dans chacun de ces départements le nombre relatif des filles est N:
sus de la moyenne.
» Chez les enfants naturels, les rapports des sexes ne sont pas les mêmes
que chez les enfants légitimes. Mais, chez les uns comme chez les autres, on
voit les mêmes résultats naître des mêmes lois.
» Parce que le nombre relatif des ainés est plus grand parmi les enfants
naturels que parmi les enfants légitimes, le nombre relatif des naissances
féminines y est plus grand aussi,
». Lorsqu'il y a eu un text linaire du nombre des en-
fants naturels, il ya eu aussi un notable accroissement du nombre relatif
des naissances féminines; et il a paru rationnel à l’auteur de se rapporter
à l'augmentation numérique des aînés. |
-~ » Les militaires ont une grande part à la procréation des enfants natu-
rels ; et parce qu'ils appartiennent à la classe la plus forte:et la plus vigou-
reuse de la société „ils détermi pue leur influence ; une Dr nu
es
a de A:
plu s élevé aussi dans la période de 1831 à 2834, q que sous sia Ristaakikok:
mais moins que sous l’ Em pire.
» Mais, à Paris, c’est sous l’Empire que cet ordre de naissances 2:donné
le plus de filles, et sous la Restauration qu’il en:a donné:le moins. Iciÿ si t'on
en juge d’après l'augmentation progressive des naissances hors mariage, le
nombre relatif des aînés a été aussi nr plus grand sous l'Empire que
sous la Restauration.
» Ily a enfin un rapport presque constant :
» 1°. Entre l'accroissement des naissances masculines et la rs des
armées;
» 2°, Entre lľaccroissement des naissances disait soit avec l’ab-
sence des armées , soit avec l'augmentation totale des naissances hors ma-
riage.
_» Cet Sejre de naissances offre, en général, cette particularité me
nombre relatif des garçons est plus grand parmi les enfants qui naïssen
aux hôpitaux que parmi ceux qui naissent à domicile. Cependant, ce rap-
port a changé, à Paris, en 1832 et 1833. Mais cette anomalie doit êtr
( 310 )
portée au choléra, qui a empêché de se rendre aux hôpitaux plusieurs
femmes des départements voisins de la capitale, et qui a sévi spécialement
sur la partie de la période de la reproduction qui est postérieure à la 25°
année. D'où il est arrivé que le nombre des puinés est devenu relativement
moindre dans les naissances aux hôpitaux; ce qui a dû déterminer une di-
minution spéciale dans les naissances masculines.
» Si Pon compare les variations des rapports des sexes des naissances
légitimes avec celles des naissances hors mariage, on remarque, en géné-
ral, que parmi les enfants légitimes , lorsqu'il y a augmentation des nais-
sances , il y a augmentation du nombre relatif des garçons; tandis que c’est
le contraire parmi les enfants naturels. Mais , ce fait cesse de paraître sur-
prenant si l’on fait attention que chez les premiers, l'augmentation des nais-
sances est due principalement , en général , aux puinés ; tandis qu'elle est
- due principalement aux ainés, chez les seconds. »
«M: Becquerel présente à l'Académie la première partie ndi 5° et dérnier
volume du Traité de l Électricité et du Magnétisme , qui est relative aux
actions lentes , c’est-à-dire aux actions chimiques qui sont produites, quand
aux affinités se joignent l'influence des forces en celle de la capil-
larité et d’autres causes physiques.
» L'auteur traite aussi dans ce volume de l'influence des effets dcchicue
sur iles phénomènes géologiques ainsi que des découvertes récentes en
électricité.
.» La dernière partie du 5° volume qe terminera la nee com-
PE — " | | si
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RAPPORTS.
Rapport sur les dégâts occasionés dans les vignobles d'Argenteuil, près
Paris , par les chenilles d'une espèce de pyrale.
(Commissaires, MM. Auguste de Saint-Hilaire, Dumas, et Duméril
rapporteur.)
« L'Académie a reçu, dans la séance du 24 juillet dernier, une lettre
de MM. Dubaud, maire de la commune d'Argenteuil , et Recarné, membre
du conseil général du département de Seine-et-Oise, relative aux dégâts
occasionés par une innombrable quantité de chenilles, dans les vignobles
de ce territoire. Sur une étendue de plus de 3000 arpents; ces insectes
ont produit de tels dommages, qu'on évalue, pour cette année, la perte
des cultivateurs à cinq ou six cents mille francs, sans prévoir ce qui pourra
en résulter par la suite, les vignes étant en grande partie dépouillées de
leurs feuilles, les ceps restant rabougris, ce qui fait craindre de funestes
conséquences pour l’année prochaine.
» C’est au nom de l'administration locale que ces messieurs ont appelé
l'attention de l’Académie , en lui demandant des conseils et l'indication de
quelques procédés, afin d'o obvier à Ja. niade d’un pareil malheur; en la
uns de ses membres à se rendre sur
les lie lieux, pour se convaincre de la réalité du fléau, en reconnaître les
_ causes, et indiquer, s’il y a lieu, quelques moyens d’y porter remède, ou
de le prévenir par la suite.
» MM. Auguste de Saint-Hilaire, Dumas et moi, avons été chargés de
cette mission, et pour répondre aux intentions de l’Académie, nous nous
sommes rendus à Argenteuil où nous avons été conduits sur les lieux par
messieurs les membres de la commune et par deux des principaux vignerons.
» Sur une surface de terrain, de près de trois quarts de lieue de lon-
gueur, et sur une largeur moindre de moitié, nous avons été frappés, même
à une fort grande distance, de l’aspect des échalas noircis par le temps,
dont aucun n’était dominé par des feuilles, de sorte que cette vaste super-
ficie semblait avoir été charbonnée par l’action du feu. Ce fléau s'était di-
rigé de l’est à l’ouest, de telle sorte que ses limites étaient indiquées à
droite et à gauche, par le contraste de la plus belle végétation dont les
pampres verdoyantes dépassaient de beaucoup leurs supports. +
» Lorsque nous avons pu examiner de plus pren: ces ravages; R D
vu de suite qu'ils étaient en effet produits p palement par tes larves ou
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 9.) 42
(312 )
les chenilles d’une sorte de papillons de nuit, que les naturalistes nom-
ment la pyrrale de la vigne. Cette espèce de petite phalène diffère du plus
grand nombre de celles du même genre, en ce que, au lieu de rouler les
jeunes feuilles de la plante en forme de cornets et de les retenir dans cette
situation contournée , à l’aide de quelques brins de soie qu’elles filent, afin-
de s’en faire un étui, une sorte de réduit dans lequel chaque individu vit
isolément; cette pyrale emploie un autre manége. Plusieurs se réunissent
et, toutes faibles qu’elles sont d’abord, elles viennent attaquer en commun
les vaisseaux nourriciers de la queue ou du pétiole de la feuille encore ten-
dre; elles la font ainsi se flétrir ; puis elles y attachent quelques-unes des
feuilles voisines, pour se construire , dans leurs replis;-un toit protecteur
contre les intempéries de l’atmosphère, asile assuré où deux ou trois in-
dividus se mettent ainsi à labri du bec.des oiseaux et des attaques de
tous leurs ennemis; elles n’en sortent qu’autant qu’elles ont. besoin de
pourvoir à leur nourriture, en allant dévorer aux alentours, surtout pen-
dant la nuit, les jeunes tiges, les fleurs et les grappes qu’elles entremélent,
agglomèrent et font adhérer les unes aux autres en paquets informes qui
bientôt se dessèchent, noircissent et pourrissent : elles finissent par sacca-
ger ainsi toutes les espérances des plus belles récoltes.
» À peine avions-nous aperçu ces ravages, que nous avons été pres-
que aussitôt détournés de l'idée que nous nous étions faite d’abord de la
facilité qu'il y aurait de détruire cette race d'insectes, au moins dans sx
progéniture; car en secouant l’un des échalas, nous avons vu sortir à l’ins-
tant des paquets de feuilles fonise toie ou u quatre: pois papillons qui
s'envolaient pour: allert o quelq e. Puis sur ces
mêmes ceps, n lexist imultanée des œufs nouvel-
lement pondu des chenilles dans leurs divers états successifs de dévez
loppement et des lides plus où moins colorées et dont les teintes
indiquaient: ainsi we époques diverses ou b yasinhias de leurs mnt méta-
morphoses. >
+a: Toutes a personnes qui se sont heréès à beta dus faits nata-
volet savent qu'en général le développement de la plupart des insectes et
surtout des lépidoptères, a lieu dans une même année et qu'il s’ ’opère à
peu près à une époque fixe et déterminée selon la saison pour chaque es-
pèce; de sorte, par exemple, que tous les œufs qui ont été pondus en aŭ-
tomne, passent l'hiver sous cette forme, qu’ils éclosent le plus souvent au
pates, et que les petites chenilles qui en proviennent, trouvent ainsi
r premier âge une nourriture tendre et succulente. Comme elle
( 313 )
continuent Mig grossir et de prendre des forces à mesure que ces feuilles ac-
quièrent plus de consistance, c’est justement à l’époque oùelles ont pris leur
plus grand développement, qu’elles se transforment en chrysalides, soit
pour passer l'hiver dans cet état de nymphes, sous lequel elles restent en-
gourdies dans un sommeil léthargique; soit pour en sortir avec une der-
nière configuration qui. les rend aptes à vaquer avec plus de facilité au
grand œuvre de lareproduction , par la réunion des sexes et par la ponte,
de sorte que la plupart de ces races d’insectes naissent, toutes à la fois,
au premier printemps; qu'elles vivent et se nourrissent pendant l'été,
qu'elles se reproduisent en automne et qu'on peut les comparer aux plan-
tes annuelles qui cessent de vivre après avoir donné une seule fois des
fruits ou des semences.
» Ces pyrales, comme on le sait, ont reçu des naturalistes le nom sous le-
quel on les désigne, parce qu’on a observé que la plupart recherchent
l'éclat de la lumière qui les attire et surtout parce qu’elle viennent se pré-
cipiter le soir sur nos flambeaux allumés où elles trouvent ordinairement
la mort en se jetant tout-à-fait dans la flamme et en jonchant de leurs
corps, plus ou moins consumés et muilés, mes lieux où des feux ont
brillé dans l’obscurité des nuits. si ct dj R P EREE 5 |
» Si la race de Fes espèce. dont nous cherchio ‘chi is à naître les mœurs et
à étudi t $ un mode SEAT de développe : S
ment, si si tous ces insectes sous la forme d'œufs avaient été pondus à peu
près aux mêmes époques, ils auraient dû éclore en même temps, et leurs
chenilles se seraient métamorphosées toutes ensemble, dans la même se-
maine, peut-être dans les mêmes journées. On aurait tiré parti de cette
cimnastine pour en détruire un très grand nombre. En profitant de cette
sorte d'attraction qu’exerce la lumière sur les pyrales, on les aurait appelées
vers de petits feux bien flamboyants, produits par de légers combustibles,
tels que la paille bien sèche ou du menu bois, qu'on aurait allumés tous
ensemble sur divers points espacés de manière à détruire. un nombre im-
mense d'individus dont les familles fut ies, avant
d’avoir reçu la vie ou propagé leur race maudite. Malheureusement ce mode
de destruction, qui a déjà été proposé, ne peut être efficacement mis en
pratique, puisque, d’après les observations que nous avions faites de prime
abord, mais que nous avons depuis trouvé consignées dans quelques-uns |
des mémoires relatifs à ces insectes, dont nous allons parler, il y a plusieurs
' pontes dans une même saison. Nous avons pu conjecturer en effet c que l'é-
closion des œufs devait avoir eu dieu à des intervalles éloignés, puisque le
42
(314)
développement des chenilles, leurs métamorphoses et par suite leurs actes
de reproduction et de ponte s’opéraient à des époques différentes.
» Nous ne donnerons pas une description détaillée des œufs , des chenilles,
des chrysalides et des insectes parfaits, que nous avons cependant recueillis
en assez grand nombre, et dont nous avons étudiéles mœurs à loisir pendant
plusieurs jours, parce que l’histoire de cette pyrale a été très bien exposée
par M. l'abbé Rogerror, curé de Saint-Véran, près de Mâcon. Le mémoire
qu’il a publié sur ce sujet est imprimé parmi ceux de la Société royale da-
griculture de Paris pour l'année 1787. (Trimestre du printemps, p. 193.)
Nous mettons cependant de nouveau sous les yeux de MM. les membres de
FAcadémie, un certain nombre de ces insectes dans leurs divers états.
= » D’après nos propres observations nous savons que cette pyrale meurt
dix ou douze jours après sa dernière métamorphose, La femelle, qui diffère
du mâle par la grosseur du ventre et par la teinte de ses aïles, qui est d’un
gris doré uniforme et non traversée par trois bandes brunes ondulées, dé-
pose ses œufs sur les feuilles mêmes de la vigne. On les trouve réunis en
une masse étalée très régulièrement, disposés les uns à côté des autres
comme une lame mince, recouverte d’une sorte de mucilage verdâtre, mon
et gonflé qui change peu la couleur de la surface supérieure des feuilles. Ce
petit tas d'œufs étalés forme une tache arrondie qui prend, en se dessé-
chant, une nuance plus jaune, et qui acquiert plus de solidité, protégeant
alors comme un vernis insoluble à l’eau, les germes qu’il recouvre. Ces œufs
éclosent vingt jours après la ponte : la très petite chenille qui en provient
se sustente d’abord en attaquant le parenchyme des feuilles : elle prend peu
d’accroissement et de forces. Dès les premiers froids , elle se retire sous les
portions soul rées'et fb) s de l'écorce du bas du ceps, pour passer Phi-
ver près du vieux bois, dans un état d’engourdissement, jusqu’au premier
printemps. L'auteur du mémoire a fait la remarque que cet insecte paraît
se développer de préférence dans les vignes à exposition froide, peu élevées
et cultivées dans un sol humide. Or, c’est justement la situation du vigno-
ble d'Argenteuil.
tes l'abbé Roberjot oem dans son mémoire les différents moyens
qu'a: étruire í
qu 1ta employéspour essayer de insectes. Ila fait des fumigations
diverses dans des espaces clos, et il n’a pas réussi. C'étaient les famées de
charbon de terre, de bois verts, d’aromates, de soufre , etc. Il a cherché à
donner à ces chenilles d’autres plantes qu’elles auraient pu préférer; il en
cite un grand nombre; elles ont été toutes refusées. Il ne suffirait pas, dit-il,
de trouver une plante qui serait un poison pour ces vers: il faudrait éncore
( 325 )
faire usage de quelque expédient pour les leur faire manger préférablement
à la feuille de vigne. Il a fait sur les ceps attaqués des aspersions de diffé-
rents liquides chargés de chaux, de plâtre, de marne, de lie de-vin,, de suie,
de cendres, et il en a reconnu l’inefficacité.
© » Enfin, il croit avoir trouvé un excellent procédé dans Jamak an pe-
tits foyers qui produisent une grande clarté. Il en a fait allumer dans une
vigne : toutes les phalènes s’y rendirent avec affluence, et elles ne cessaient
de voltiger autour jusqu’à ce qu’elles fussent toutes consumées. Il propose
en conséquence d'établir de petits feux à l'entrée de la nuit; de les faire pla-
cer sur des tertres, à distances convenables. Les combustibles employés
devraient donner peu de fumée. Afin de ne pas anticiper cette opération,
elle serait faite à des époques désignées par une personne intelligente; car
on perdrait sans cela le moment favorable. On pourrait même, lorsqu'il
règne un vent égal et continu, placer ces petits foyers d’un seul côté,
parce que le papillon y sera entrainé par l'air. Car, ajoute-t-il, si on le voit
dans certaines saisons affecter un canton plutôt qu'un autre, il n’y a rien
-desurprenant, c’est que les papillons de l’année précédente y ont été por-
tés par le vent. C’est ainsi que leur race est jetée successivement dans des
vignobles où on ne la connaissait pas précédemment ; mais comment enga-
ee cultivateur à consacrer pendant: plusieurs jonas. une heure à à une
pératio i est de
“croire que la pluie et le mauvais temps s forment les vers et ne toutes les
‘précautions prises par les hommes ne peuvent produire aucun effet. I
engage cependant les propriétaires intelligents et les curés à dissuader les
paysans, car l'opinion change bien vite quand l'exemple du succès et l’inté-
êt se réunissent pour la combattre..
» Feu notre confrère, M, Bosc p’Anwric, avait aussi publié l'année précé-
dente dans le même atike un Ménèire pour servir à l'histoire de la che-
nille qui a ravagé les vignes d'Argenteuilen 1786: 11 a donné la figure de la
larve, de la chrysalide et celles de deux måles vus:de face et de profil, ces
deux derniers dessins laissent beaucoup à désirer sous le rapport.de l’exac-
titude, au moins, pour la gravure qui les a reproduits. Plus tard, M. Ant.
Coquebert, dans ses illustrations entomologiques des espèces d’insectes dé-
crites, à Paris, par Fabricius (1), a donné un dessin un peu meilleur, d'a-
près un individu mâle de la collection de M. Bosc. Nous ne connaissons
pas de figure de la femelle; et Fun de nous, en 1826, a fait connaître cet-
a EC MERE >
(3) Icones insectorum „ete, , 17° décade, planche VII, fig. 9 m uE
( 316 )
insecte à l'article Pyrale de la vigne, du: Dictionnaire des Sciences natu-
n» Voici l'extrait d’un-passage du mémoire de M. Bosc ; Qui relate à peu
près les mêmes faits que ceux dont vos Commissaires.ont été témoins. « Ce
» territoire wa été attaqué que dans sa partie moyenne. Sur une longueur
» considérable, les vignes présentaient l'aspect le plus hideux. Il n’y avait
» pas une feuille entière et un grand nombre étaient desséchées. Les
» grappes étaient peu fournies.et les grains étaient petits, mous et flétris,
» Les habitants n’espéraient pas en retirer le quart du produit de l’année
» précédente. Le mémoire est-âinsi terminé. L'expérience prouve que ces
» multiplicati extr linaires ne sont pas de longue durée. Souvent une
» année les a vu naître et disparaître (2). Cela doit donner aux habitants
» d'Argenteuil l'espoir: d’être dédommagés l’année prochaine des maux
» qu'ils ont soufferts celles-ci.» On ne trouve, au reste, dans ce mémoire
aucune indication de moyens proposés-pour remédier au mal,
> En cette mème année 1786, on trouve dans les Mémoires de la Société
d'agriculture de Turin, une lettre publiée en italien > par M. Giovani An-
tonio Cauda; sur les vers ou chenilles qui dévastént la vigne au printemps ,
avec le moyen d'empêcher leurs ravages. L'auteur paraît avoir étudié avec
soin les mœurs et les habitudes de ces insectes ; mais lés moyens qu’il pro-
pose pour s'opposer à leurs ravages sont, pour la plupart, inexécutables.
Il préconise particulièrement aspersion faite avec un goupillon d’une forte
infusion parmacération dans l’eau de feuilles de sureau ou d’ièble. Il indique
dins te bit les vi yens de récolter et de faire provision de cés feuilles pour
l'année quidevrasuivre. L'idéepremièredece édéqu’ilne para pasavoir
employé , et dont il vante cependant beaucoup l'efficacité lui a été suggérée
par l'indication qu'il ema trouvée dans une lettre de M. Gullet, adressée à
M. Mathieu Maty, insérée dans les Transactions philosophiques. Cé moyen
y,
est véritablement inexécutable , en supposant même qu'il puisse être aussi
efficace que l’auteur l'annonce, puisque l'insecte est à l’abri de l'humidité
sous les trois états de larve, de nymphe et de papillon sous le toit protec-
teur qu'il s'est préparé; et comment, d’ailleurs, asperger un aussi grand
nombre de pieds de vignes? 1... a sonr |
(1) Tome XLIV, page 132, n°9...
(2) Nous Spyrenans par mne lett re de M. le curé de Colombe, près d’Argenteuil ,qwun
pareil fléau ayant désolé les vignobles en 1629, les paysans obtinrent de M. l'archevêque
de Gondi, l'autorisation de faire annuellement une procession dans les vignes. et que
Tel qu'on l'obtient par l'a action de l'acide nitrique sur lé iii, Pa-
cide est hydraté. Vient-on à le sublimer, il perd son eau et sé change en
acide anhydre, ainsi que M. Guibourt Fa constaté le premier. M. Malaguti
a obtenu l'acide anhydre d’une autre manière, c’est-à-dire en décomposant
Yacide campho-vinique par la distillation, qui m transførme en A càm-
phorique et acide camphorique anhydre: == :
» M. Malaguti a du reste vérifié la composition de l'acide camphideique
par l'analyse ‘de l'acide campho-vinique, de Péther Es du cam-
phorate d’ammoniaque, de celui d'argent, etc.
» Il a fait une remarque importante, c’est que l'acide dinok
anhydre et l'acide hydraté produisent des sels qui diffèrent sensiblement
quoique dissous dans l’eau , comme si l'acide camphorique reproduisaïit les
phénomènes bien connus qui ont été observés dansW’acide/phosphorique.
» L'auteur a vu de plus qu’en dissolution l'acide camphorique ne forme
( 319 )
pas de sel ammoniacal neutre; que pour obtenir ce sel il est indispensable
de mettre en contact l'acide hydraté pris en cristaux avec le gaz ammo-
niac; jusqu'à ce que l'absorption cesse, ainsi que l’un de nous l’a fait en
ce qui concerne l'acide gallique. Ce procédé pourra être utilisé en d’autres
occasions analogues, +. .
» Remarquons que M. Laurent avait obtenu de son côté, relativement à
la composition de l'acide camphorique, des résultats absolument sembla-
bles à ceux de M. Malaguti , Mais qu’il n’en à donné connaissance à l’Aca-
démie qu’après que M. Malaguti a eu communiqué les siens à la Société
Philomatique. E | |
` »Le-second mémoire de M. Malaguti a pour objet l'étude de quelques
éthers formés par des acides pyrogénés. L'auteur s’est.occupé en particulier
des éthers pyro-citrique, pyro-tartrique et pyro-mucique. Pr
: » Il donne une description exacte de ces corps ; il fait connaître leur
composition, et il étudie leurs propriétés les plus essentielles. - `
» Les éthers pyro-citrique et pyro-tartrique sont liquides, non volatils,
et plus pesants que l’eau.
» L'éther pyro-mucique est cristallisé , parfaitement volatil, et son atome
produit quatre volumes de vapeur, comme le font les corps analogu
sur l'éther pyro-mucique. F à Faction du chlore, cet éther
entre en fusion, et absorbe un pôids de chlore égal au sien. Chaque atome
d’éther pyro-mucique absorbe ainsi 8 atomes de chlore.
» L'auteur a supposé qu’il y avait simple ‘absorption de chlore ; cepen-
dant ses analyses indiqueraient que l’éther pyro-mucique a perdu quelques
traces d’hydrogène pendant la réaction du chlore. i
» Du reste, comme l’auteur examine en ce moment à fond l'action du
chlore sur les éthers composés, il suffit de lui-indiquer cette circonstance
pour être certain qu’il ne la laissera pas sans explication. j FE
» Le mémoire de M. Malagifti sur l'acide camphorique et celui dont nous
venons de parler sur les éthérs pyrogénés, renferment des faits exacts,
de bonnes analyses; ils font connaître des produits nouveaux. Ils sont
écrits avec cette réserve que l’on puise toujours à. l’école de l'expérience,
mais ils n’en contiennent pas moins des vues nouvelles qui seront adoptées.
» À tous ces titres, nous les croyons dignes de figurer dans la collection
des Savans étrangers > et nous avons l'honneur de vous proposer d'en
voter l'insertion dans Crank s 2. 5. SE anti PR :
Ces conclusions sont adoptées. se —
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, No 9.) ; 43
( 320 )
(Nors À. Lettre de M. Gornoonr å à M. Dumas, en date du 10 décembre: 832.
« Vos recherches sur r le camphogène et l'acide cat phorique devant vous
amener, si vous ne lavez fait déjà, à examiner les produits de l'opération
qui donne cet acide, je vous remets ceux que j'en ai retirés il y a-déjà plu-
sieurs années, mais: que d’autrés occupations m'ont toujours détourné
d'examiner à fond.
o) N° ». Acide mangue préparé avec r partie de camphre et 10 par-
ties d'acide nitrique x 35 degrés (pes. spéc. 1 1321) B. Le produit distillé
a été recohobé 3 fois sur le résidu , avant de séparer l'acide eristallisé, Cet
acide traité par l’eau bouillante, s’y est dissous en laissant une matière
oléagineuse fondue qui, cependant, a fini par se dissoudre également. | La
liqueur filtrée a fourni deux cristallisations d’acide camphorique:très blanc
et aiguillé: cet acide a encore été redissous et cristallisé une ow deux fois ;
tel qu’il est ss De le considère comme un P prady uit ee et constant de cette
opération. ei en
» Cet acide est l'acide DRE de M. Boüillon- Tapasi que
M: Liébig regarde comme un composé de camphre et d'acide camphorique
à 5 atomes d’oxigène,, et qui, suivant lui, se combinerait aux bases sans
abandonner le camphre qu'il contient. Ibest en effet certain que ce pro-
duit est un corps-complexe; car la matière oléagineuse fondue qui est
restée la dernière à à se dissoudre est d’uné nature différente de l'acide dis-
sous d’abord ; mais cette matière n’est pas du camphre; puisqu'elle est plus
pesante que la dissolution acide! et qu'elle s'y for bm- rome contient-elle
un degré d’oxidation intermédiai éritable acide
amphor ‘alors, si elle se ‘combine à celuisci: en proportion déter-
ea Ta de qui en résulte, qui est celui de Mean consti-
tuerait une sorte d'acide hypo-camphorique.
» Quoi qu'il en puisse être, l'acide que je vous envoie se sépare en a deux
parties lorsqu'on le traite par une solution de carbonate potassique, l’une
se dissout avec dégagement de calorique, et coloration de la liqueur en
rose jaunâtre ; l’autre reste blanche et insoluble. C'est elle que je vous re-
mets sous le n° 2; mais je crois que cette matière a changé de nature de-
puis 6à 8 ans qu ‘elle est préparée; je lui trouve une saveur acide qu’elle
n'avait pas alors . Cette circonstance pourrait s'expliquer par. l'action
directe dekara Fožide de camphogène dont je viens de supposer lexis-
tence; mais peut-être aussi cadre-t-elle mieux avec l'hypothèse de la pré-
sence d’une certaine quantité d’acide nitreux ou byponitrique dont loxi-
( 324 )
gène ca peu à peu sur l’oxide de camphogène et le. convertirait en
e même que constamment lacide nitreux qui existe dans éther
dex ce nin tend à réagir sur ses! principes combustibles et à les convertir
en’acides acétique, malique et oxalique. Voyez; s’il vous est loisible; ce: que
J'ai häsardé de dire dans la Pharmacopée raisonnée, tome 2, p: 372, sur la
présence des éléments dés acides nitreux ou bypoñitrique dans les! divers
produits de l'opération de l’acide camphorique.
» J'ai chauffé ‘dans une cornue munie d’un petit ballon bien refroidi
par l’eau, phsie, 40 d'acide camphorique n° r..La sublimation ayant été
bien ménagée a eu lieu complétement on sans résidu sensible. La cornue
avait perdu 1%, 90 de son poids; mais le ballon avait gagné 1,503; de
sorte qu'il n'y a eu que o™, 4o de iperte: Les vases exhalaient une forte
odeur prussique ; l'acide sublimé , traité par l’eau, s’est séparé en deux par-
ties : une soluble n° 3, et une bob n° 4. Gellesci venant d’être prépa-
rée, offrait une très grande âcreté et excitait fortement l'éternuement;
elle ne jouit plus de ces deux propriétés; elle paraît donc avoir subi quel-
que modification dans sa nature. H ne faut pas pue que tous ces pro-
duits ont de’six à huit ans de préparation. g
:» Je vous remets sous le n° 5, un acide Her plus soluble q TA de:
n° r, provenant de l'e: ’eau-mè us pro 5 |
| e fois. Je m'ai comté rien autre ekose que
sa- + plùs- gimdo solubilité dus l'eau. Est-ce jà l'acide re FE de
M. Liébig ?
» Ii me semble avoir lu quelque part que l'acide :nitrique ise bachait à
oxigéner le campbhre, et qu’il ne se formait pas d’autre produit que l'acide
camphorique. Je vous envoie la preuve qu'il se forme également, mais en
petite quantité, de l’acide acétique. D'abord, l'acide camphorique qui'cris-
tallise dans la cornue , au milieu de Facide nitrique, étant mis à égoutter
dans un entonnoir ferrik au bout de quelque temps òn y sent très distine-
tement l'odeur de l’acide acétique. Secondement, la liqueur distillée ; étant
neutralisée par la potasse et épuisée de presque tout le nitrate par des cris-
tallisations répétées, le résidu traité par l'alcool à 46 degrés, a formé üne
dissolution dont le sel jouissait de toutes les propriétés de l’acétate de po-
tasse: J'en jai fait dissoudre dans l’eau, j'y ai ajouté de l’acidé gaie et.
J'ai laissé précipiter la majeure partie du sulfate par 1 le TE pos; il'en est ri
sulté la liqueur n°6 que je vous envoie. eo o ;
=» N°35. Voici l'origine de ce produit” Lorsqu'on distille de Facide
43
LL
( 322 )
trique sur du camphre , on trouve dans le récipient, au-dessus de l'acide
distillé, une couche d'huile de camphre. Tout le liquide distillé a été versé
dans la cornue;et l’on a procédé à‘une seconde distillation. L’acide du réci=
pient a encore présenté à sa surface un liquide oléagineux que lon aurait
pu prendre pour de l'huile de camphre , c’est-à-dire pour une simple disso-
lution de campbre dans l'acide nitrique; mais doutant à bon droit de ce ré-
sultat, j'ai précipité le liquide oléagineux par l’eau, et jen ai obtenu la ma-
tière n° 7, qui n’est pas du campbre, malgré son odeur camphrée; car elle
est plus pesante que l'eau, et elle a été conservée jusqu'ici dans un bocal
couvert d’un simple papier, sans s'être volatilisée. Elle contenait évidem-
ment, àu moment de sa préparation, les éléments de l'acide nitreux; je ne
sais $ x en est de même aujourd’hui.
» N°8 et g. Ces deux produits proviennent d’une autre opération dans
laquelle j’ai employé seulement 6 livres d'acide nitrique, au lieu de 10,
pour une livre de camphre. Pai fait bouillir toute la journée, par le refroi-
dissement jusqu’au lendemain, et dès la première fois, la liqueur a paru
cristallisée dans la cornue ; ce qui ta pas lieu lorsqu'on emploie 10 parties
d'acide nitrique. La cristallisation était confuse et pâteuse. Cette matière
a été séparée, égouttée.et traitée par l’eau bouillante. Il est resté une
portion insoluble , fondue au fond de la liqueur, jaunâtre, qui, lavée;
séparée et séchée, avait une très grande dureté, une.cassure terne et mais,
et ressemblant assez à de la cire jaunâtre. Cette matière pesait 6 onces $;
elle sentait fortement le camphre, mais Raonrd hui elle a perdu nef
toute son odeur; c’est la matière n° 8.
> L'eau qui avait bouilli sur la. matière R été ‘évaporée; elle
a produit un acide mal our que vous trouverez n° 93 il y ce avait
1 once D gros. 2
>La liqueur qui restait dans la cornue, après la séparation it Ten ma-
tière cristallisée confusément, a été additionnée au produit distillé; après
deux nouvelles distillations , elle a proiit de ade eop rique sem-
blable à celui n°1.».
( Nore, B. ) — Analyses -des Haies re Jaites e en 1833 par
M: Dumas.
« N° de 0,400 donnent : eau y 0,277: > et acide carbonique, 0,850-
Cart te .
Doy > Pl Formule CH6O4,
Oxigène..... 32,92
(323) -
» N° 2, matière 0,400 donnent : eau , 0,281, et acide carbonique , 0,857,
Carbone..... 59,3
Hydrogène... ape Formule TPT
Oxigène ...... 32,9 ;
=y N°3, matière 0,400 donnént: eau, 0,288, et acide carbonique , 0,955:
Carbone... 66,1
Hd.” 719 Formule C:°H'40°
Oxigène..... 206,0
» N° 4, matière 0,400 donnent 0,270 eau et 0,931 acide carbonique.
. Garbone..... 64,4
Hydrogène... 7,5 Formule C:°H#40#.
Oxigène. E 28,1
“» N°8, matière 0,400 donnent Né eau et 0,862 acide iibig
Carbone..... 59,63
Hydrogène... 8,10 ! Formule CH '0i.
Oxigène... . 32,27 à
» N° Sy matière 0,400 donnent se eau et ie acide erirhópigor,
sie i Carbone. Es 57,06
D oa E3 sre
» On remarquera cette dernière analyse , parce qu’elle a été faite sûr
l'acide le plus soluble, et qu’elle se trouve à peu près d’accord avec celle
de M. Liébig; mais on ignore quelles sont les circonstances nécessaires
pour reproduire à volonté cet acide le plus soluble.
» Cette analyse du. produit n°. 5 expliquera peut-être l'erreur de
M. Liébig, en ce qui touche analyse élémentaire de l'acide camphorique
et fera désirer que quelqu'un reprenne l’histoire de l'acide camphorique
et des camphorates, en tenant bien compte des divers états d’hydrata-
tion que ce corps paraît capable d'affecter. En st les rah qui
ln La donnent exactement
orme re CRM? pour Fasie pihia
-= CH“ + H°0. pour l'acide cristallisé ordinaire,
et à peu près =
CO? ke 2-0 pour l'acide cristallisé le plus sole. siaha. asi
( 324 )
`» Les deux premiers corps ont été bien reconnus par M. Malaguti et par
M. Laurent; le dernier semble se rapporter d’une, manière exacte à la
description et à l’analyse de M. Liébig, mais avant d'en admettre l’exis-
tence définitive, il faudrait s’assurer qu’il se produit constamment et qu’il
peut s’obtenir pur et avec une composition définie. Je.n’en parle que.pour
fixer l'attention des chimistes sur un sujet qui aurait pu leur nr
terminé. » :
PALÉONTOLOGIE. — Rapport de M. ne BLainvitce, sur des ossements fossiles
| trouvés dans le département du Gers, par M. Azéma.
« Parmi les ossements fossiles envoyés à l'Académie par M. Azéma, sur
l'invitation de M. Arago, et dont l’Académie a bien-voulu enrichir la -
belle collection paléontologique du Muséum d'histoire paturelle , nous
nous bornerons à noter comme plus dignes d'intérêt :
» 1° Une suite nombreuse de dents molaires de mastodonte à dents
étroites, parmi lesquelles, outre des! échantillons dans les degrés ordi-
naires Taag il s’en trouve d'éthereihent usés jusqu’à la racine, et
d’autres qui n'avaient pas encore servi. Mais ce que nous devons noter
comme plus curieux, c’est un nombre, assez notable de très petites dents
également mamelonnées, et provenant évidemment de mastodontes, et
dont plusieurs au moins sont évidemment des dents de lait, comme il en:
existe dans les éléphants, èt ayant presque la même fine. c'est-à-dire
des rätines bien distinetes , avec une couronne lobée í et «amelonnée, ainsi
que j'äi pu l'observer sur Je. crâne d’un jeune élép n
collection'de Léydé. > © gaf Se po Pm
à 2a .. Des mı orceaux dè cé ce suliè
> guère dés! comme M. Laëtet en à
je (dük eilüičre; et qui , dè forme subtriquèêtre , a lüne
des es, celle de‘des&us, “plus plate que les autres , et recouverte d'une
couche! d'émail fôrtlépaisse, n'existant pas sûr le reste de Ia défense. Ce.
actère suffit pour la distinguer de’cèlle. d'éléphant où RE est d
tout à Hi, ‘etmêmé de celle du mastodonte de l'Ohio. T
» 3°. De fragments d'os longs comme une extrémité ‘humérale ré cu-
bitus parfaitement conservée, une . grande partie - d'humérns: et plusieurs
os courts comme des-calcanéuins , et-entre autrés un os du Carpe tellement
peu pénétré de matière calcaire ou siliceuse adventive , qu'il est aussi léger
qu’un os d'un squelette récent, et qu’il prêterait assez bien à la supposi-
tion admise par Fee personnes que les ossements d’éléphants q ‘on
| ( 325 )
trouve si souvent dans l'alluvium et le diluvium européen, proviennent de
ceux de ces animaux que les psc 58e et même les Romains ont trans-
portés dans nos contrées.
» 4°. Enfin quelques dents molaires, encore lits ins une EEE
demâchoire de rhinocéros; et une dent molaire antérieure de lophiodon.
» Tous ces ossements; trouvés à Sauveterre, une lieue au S: O. de Lombès,
département du Gers, et dont plusieurs ont éprouvé depuis long -temps
l’action des agents extérieurs, tandis que d’autres sont encore dans un par-
fait état de-conservation, prouvent que lamas si intéressant découvert
aux environs d'Auch, par M. Lartet, se répète dans d’autres endroits du
versant septentrional des Pyrénées : ainsi s’augmentent le nombre et la
valeur des éléments d'explication du fait de la répartition par amas, par
débris:d’os d'animaux qui n'existent plus dans no$ pays. ~
» L'Académie rie saurait donc trop remercier M. Azéma du zèle qu'il a
mis: pour recueillir et nous faire parvenir les ossements fossiles qui ont
été mis sous ses yeux dans la dernière séance, et aussi l’encourager à conti-
nuer ses recherches et à lui en adresser les résultats. »
ni Hire sise relative à la production artificielle du
, $
« M Gaudin a te ya Rs mois à l'Académie une note de
laquelle il a annoncé être parvenu à produire en grand des rubis par un
procédé dont il n’a fait que donner un aperçu. Cette note a été renvoyée
à l'examen de M. Berthier et de moi qui avons l’honneur de vous en
pére compte aujourd’hui.
» Pour obtenir les substances analogues au rubis, M. Gandin fait usage
d’un chalumeau d’üne seule pièce formée de.deux cylindres concentriques
creux, en platine, communiquant chacun par l’une de leurs extrémités,
Pun avec un réservoir d'hydrogène, l’autre avec un réservoir d'oxigène i
tandis que les deux autres extrémités sont percées d'ouvertures conver-
gentes destinées à mieux opérer. le mélange des gaz.
» On sait depuis long-temps que alumine est fusible au chalmes) : à gaz
_ oxigène-ethydrogène, mais on n’avait pas encore cherché avant M. Gaudin
à fondre cette terre en globules de plusieurs millimètres des grosseur. Ayant
soumis à l’action de son chalumeau un morceau d'alun à base de potasse,
il obtint un glote parfaitement rond et er Le tube en platine ayant
( 326 )
été perforé et fondu en plusieurs points, il eut, après le sokraidissdt
au lieu d’un sphéroïde limpide un globule allongé opaque, et tapissé inté-
rieurement de cristaux qui peuvent être rapportés au cube ou au rhom-
` boèdre. Ces cristaux raient le cristal de roche, la topaze, le grenat, le
rubis spinelle, Ils se comportent donc sous le rapport de la dureté comme le
rubis ordinaire. Ces cristaux paraissent être composés seulement d’alumine
attendu que la S se volatilise à la haute température à Bangis Palun
est soumis.
» Ayant fait exécuter un aiii plus fort que nu dont il s'était servi
d’abord, il soumit à l'expérience de Palun ammoniacal mêlé avec 4 ou 5
millièmes de chrômate de potasse, le tout calciné préalablement, il donna
à cette matière la forme d’une calotte sphérique, afin d'obtenir un maxi-
mum d'effet en dirigeant la flamme dans la partieconcave. En peu d'instants
la surface intérieure s cette calotte fut recouverte de goss d'un beau
rouge de rubis légé
forme et le clivage du rubis. -~ :
» M. Malaguti qui a eu occasion dai a ces hls æ a trouvés
composés de 97 parties d’ alumine, d’une partie d’oxide de chrômate et de 2
parties de silice et de chaux , composition analogue à celle du rubis.
» Vos Commissaires qui ont assisté récemment aux expériences de
M. Gaudin dans lesquelles il n’a fait usage seulement que d’une lampe à
alcool alimentée par un courant de gaz oxigène, ont reconnu l'exactitude .
des faits annoncés par lui. Ils vous proposent, en conséquence: -
» 1°. De remercier ce jeune physicien ga la communication qu'il vous a
faite, et de l’engager à continu peuvent manquer
d intéresser la chimie -et la géologie , en prenant toutefois les précautions
nécessaires pour s se oe des re. auxquels elles exposent lexpéri-
mentateur.
_» 2°. De lui faciliter, autant que faire se pese les moyens d'exécuter ses
expériences, en l'engageant à examiner s’il n’y aurait pas de l'avantage pour
lui à déposer dans les collections de l’Académie les produits qu’il a obtenus
ainsi que ceux qu’il obtiendra ultérieurement, afin dé pouvoir servir de
terme de comparaison avec les produits du même genre que d’autres chi-
mistes formeraïient plus tard par d’autres procédés; ils vous proposent en-
fin l'insertion) niote: de M. zers dans le recueil des Savans étran- .
gens.» Fine
h 7 TORN $ n m ra » š 7
a a w : - : B f
ee r : e
La di 5 : s
et B P ASS PERS EE à :
Tr | ds la
(337 )
BOTANIQUE. — Rapport de M. Aucusre Sarnt-Hitaie sur la Flore d'Indre-
et-Loire publiée par la Société d'Agriculture. — Extrait. (1).
Après s'être livré à quelques considérations générales sur les conditions
que doit remplir un ouvrage de ce genre, l’auteur du rapport examine jus-
qu’à quel point le plan suivi par les auteurs de la Flore d’Indre-et-Loire
est conforme à celui qu'il a présenté, et recherche ensuite s'ils ne se sont pas
eux-mêmes plus d’une fois écartés des règles qu'ils s'étaient prescrites ; puis,
laissant de côté le livre pour s'occuper de la population végétale qui en est
l'objet, il continue dans les termes suivants :
« La Flore d'Indre-et-Loire offre peu de richesses; car les auteurs n’y
comptent pas plus de 1220 phanérogames. Si nous la comparons à celle de
Paris, nous trouverons que celle-ci doit à. des mouvements de terrain trés
prononcés, à la forêt et aux rochers de Fontainebleau, de très grands
avantages. Elle ne me paraît pas avoir encore le caractère occidental de la
Flore d'Anjou. Elle est presque la même que celle de l'Orléanais ; mais cette
dernière doit peut-être une véritable supériorité aux solitudes encore
vierges de la Sologne, et surtout aux rochers de Malesherbes, le seul lieu
où croisse en France la PP de TUkraine ( abs. Ucranica , S.
Gmelini, Aug. S.-Hil, B. ull. Phil), lieu où la na nature ser Mire
plu à jeter une foule de plantes ( curieuses pour les consacrer à Ja mémoire
d’un homme qui non-seulement fut un habile naturaliste, mais encore un
véritable philosophe ét un héros de vertu.
» Au reste, il ne faut pas s'étonner que la Flore d’Indree-t-Loire ne soit
pas plus riche; car ce pays n'offre point de grandes inégalités, et c'est déjà
depuis plusieurs siècles qu’il porte le nom de Jardin de la France. Partout
où l’agriculture fait des progrès, partout où s'étend le domaine de l’homme,
celui des Flores naturelles se rétrécit. Je ne trouve rien dans ce pays,
m'écrivait un botaniste spirituel (2) en me parlant de la Limagne; la cul-
ture en a fait un désert. Tournefort indiquait dans les Champs-Élysées
“emilie, plante amie de ombre et de la rot: et à peine au-
tx) M. Auguste Saint-Hilaire a commencé par exposer les raisons qui le dispensent À
de faire les rapports qui lui avaient été demandés par l’Académie sur les ouvrages ui
vants : la Géographie de Ritter, un Mémoire de Julius _Frirscne sur les /
pollen ; et une lettre de M, Var sur qociqus mishun P
(2) M. de Salvert. .. a
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N°9.) 44
( 328 )
jourd’hui quelques graminées vulgaires s'échappent - elles dans les mémes
lieux de la terre foulée par une population innombrable. Ne gémissons
point au reste de semblables destructions; il en est résulté des compensa-
tions assez belles. Les dévastations qu'il faut déplorer, ce sont celles que
causent les dessécheurs de plantes, qui ne craignent point de ravir à la
nature ses plus belles harmonies, et qui privent les véritables botanistes
d'intéressants sujets d'observation. Ils ont été jusqu’à anéantir l’Æsplenium
Petrarchæ sur les rochers de Vaucluse.
» Le voyageur-botaniste, après avoir parcouru tant de champs bien cul-
tivés, tant de vergers où les arbres plient sous le poids des fruits, apres
avoir gémi peut-être sur le peu de richesse de la Flore de la Touraine,
s'étonnera cependant de trouver sur un point où il ne les soupçonnait
pas, quelques plantes qui appartiennent à d’autres contrées, le Satureia
Juliana, } Echinops spherocephalus, le Scrophularia verna , l Osyris alba,
PHyssopus officinalis. Mais sa surprise cessera bientôt, quand il saura
que là était une des demeures de ces savants solitaires dont l’un de nos
collègues les plus illustres, ne Pere jamais sans respect ‘et sans. recon-
naissance. Ces plantes ont survécu à ceux qui les avaient semées; quelques
traits de charrue de plus, et probablement elles riria sans retour
du sol de la Touraine.
» Les auteurs de la Flore de ce pays indiquent les circonstances qui ont
amené chez eux, quelques .plantes rares, et ils signalent l Anarrhinum
bellidifolium comme ayant été apporté d'Auvergne par une inondation
qui, il y a plus d’un siècle, rompit une digue, et couvrit dé sable les
champs de la Ville-aux - Dames. La plante dont il s’agit est tellement
commune en Sologne, qu'il mest difficile de croire qu’elle n’y soit pas
indigène, et qu’il faille remonter jusqu'à l'Auvergne pour trouver sa
véritable patrie, Quoi qu’il en soit, ce serait un travail bien intéressant
que celui qui indiquerait la géographie spéciale de nos espèces indigènes,
qui ferait connaitre leurs mises et recomposerait ainsi la végétation
de là France. Un tel travail, qu'on me permette de le dire, il est un bo-
taniste qui pourrait l’entreprendre en écrivant une Flore de la France,
ouvrage dont on sent aujourd’hui le besoin plus que jamais; ce botaniste
est l’auteur de l’Z£er Durici, qui, dans ce genre, fera un très bon ouvrage,
quand il voudra se résigner à en faire un que lui jugerait fort imparfait.
_» En.donnant à l'Académie une idée. de la Flore d’Indre-et-Loire, je wai
pas cru devoir taire ce que ce livre laisse à désirer. J'ai par là acquis le droit
= à arr aux auteurs le tribut d’éloges qu'ils méritent. Ils ne pouvaient
:( 329 )
attendre de ce travail aucun profit; ils n’y ont pas même attaché leur
nom et n’ont espéré d'autre récompense que le-plaisir de répandre le goût
de la botanique et de se rendre utiles. S'ils n’ont pas fait une-œuvre de
science profonde, ils en ont fait une de patriotisme. »
PHYSIOLOGIE. — Rapport verbal de M. Bory DE SAINT- VINCENT sur un livre
intitulé Histoire de la Génération de l'Homme , par MM. GRIMAUD DE
Caux et Martin SainT-AnGE. (Extrait)
« L'ouvrage est divisé en trois parties, la première comprend l’anato-
mie et la physiologie de la fonction considérée dans la série animale. La
seconde partie, consacrée à la génération de l’homme exclusivement, con-
tient l'exposition des vérités hygiéniques-et médicales qui y sont relatives,
Enfin la troisième partie, sous le titre de Morale et Législation appliquée ,
est en quelque sorte une conséquence*physique, un corokairé des deux
autres, ss
» Les planches de l'Histoire de jé Énératon contiennent des figures nou-
velles et des détails anatomiques jusqu’à ce jour négligés ou mal rendus.
fines le Vi quiest consacrée à l'étude de la structure intime du testicule, la
anatomie nouvelle de ê la : glande mammaire, et: la XII où
: A
éxenl'attenticias d ollègues qui sont Dem nS A
l'étude de pareilles choses: ; nous pensons même que les auteurs devraient
en faire l'objet d’un mémoire particulier, dans lequel ils soumettraient les
découvertes dont ces planches renferment les éléments à une appréciation
plus complète de l’Académie. M. Martin Saint-Ange a reproduit dansla
XI planche quelques figures de son beau travail sii la circulation du
sang dans les quatre classes d'animaux vertébrés, celles qui sont relatives
aux fonctions de la veine primogéniale dont la formation coïncide avec les
premiers instants du développement du poulet; on y remarque aussi avec
intérêt une nouvelle étude de l’œuf des oiseaux, et notamment la théorie
de la formation des chalazes et de la constitution prope de la membrane
vitelline. » j
( 330 )
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Nouvelles recherches sur la détermination des
intégrales dont la valeur est algébrique; par M. Josepx Liouvire.
« On nomme fonction algébrique d’une variable indépendante x toute
fonction y qui se être RS comme la racine d’une équation de ia
forme
G) mo o D
Bii M, N étant des polynomes entiers ou des fractions rationnelles en x-
Cette équation est irréductible quand son premier membre n’est divisible
par aucun pólynome de même fôrme que ce premier membre, mais de
degré inférieur à y par rapport à y. Dire qu’une fonction algébrique est
donnée, c’est dire que lon possède l’équation irréductible (1) qui la dé-
termine, ou du moins un ensemble de formules d’où l’on pourra, s’il est
nécessaire, conclure cette équation par des calculs plus ou moins longs.
» Je désignerai par z l'intégrale f'ydx de la fonction algébrique y. Comme
cette intégrale est, suivant les cas, algébrique ou transcendante, il était
bon d’avoir une méthode certaine pour décider si la quantité z est expri-
mable ou non en termes algébriques, et pour en trouver la valeur lorsque
la dernière hypothese a lieu. Cette méthode, que je crois avoir donnée le
premier, est consignée dans mes deux mémoires sur. la détermination des
intégrales de valeur algébrique , dont l'Académie, sur le rapport de
M. Poisson, a bien voulu. ordonner l'insertion dans le Recueil ae Savans
étrangers Ga
-a Elle se compose Le deux parties diatinictes: Je cotbilbre en premier
Bai les intégrales rationnelles d’un système d'équations différentielles
linéaires d'un ordre quelconque, à coefficients rationnels; et je fais voir
-comment on peut trouver ces intégrales quand elles existent, ou du moins
démontrer qu’elles n'existent pas. En second lieu, je prouve que la valeur
de z Z, si elle est algébrique , se ramenèra toujours à la forme
ere te Rep
|
(*) Voyez aussi le XXH" cahier du Journal de l'École rrecnes , ét le tome X
du Journal de M. Crelle.
(551 )
a, B,7,:....X étant des fonctions rationnelles de x, liées à cette va-
riable par un nombre égal d'équations différentielles linéaires. Tout se
réduit donc à chercher, par le procédé dont on a parlé plus haut, les inté-
grales rationnelles de ces équations linéaires : s’il n’existe pas de telles
intégrales, la quantité z ne sera exprimable par aucune fonction algébri-
que de x, et, dans le cas contraire, pour obtenir z, il suffira de déter-
miner a, B, Ye.A.
» La méthode que je viens de rappeler en peu de mots ne laisse rien à
désirer sous le rapport de la rigueur; mais dans la pratique, elle est sus-
ceptible de quelques simplifications que je me propose d’exposer ici, sans
sortir néanmoins du cercle des généralités.
» 1°. D'abord, il existe un moyen très simple de former les w équations
différentielles linéaires qui déterminent les w inconnues g, B,%,.....a,
en fonction de x. Toutes ces équations se déduisent en id dote Tori
dy l da BT du,
Sm+1 = Su + Sapi a + Sn * ARS + Smtu—r = E TRAE : dé
a m42” Sas te: he ——— m bar Lx _?
dans laquellé S,, pou la somme des parce mie, des racines de lé-
quation (1), Sme: la somme de leurs uissances (m- ma i
successivement m=0, M—1,... m=p—:;, on obtiendra les. sp équations
demandées, savoir :
d
NM SN L + etc.,
Su = oi = + etc., :
dont la première ( en observant que S, = L} donne immédiatement
S'Ldæ == aS BS, iii RAS.
» 2°. Supposons que les coefficients L,.....M,N soient entiers par rap-
portà x; etnommons 4 le dernier terme de l'équation aux carrés des dif-
férences da racines de l'équation G ): si l’on pa
(3%)
les inconnues nouvelles #, u,....5v, que l’on substituera ainsi aux incon-
nues g, B,.... À, ne pourront avoir que des valeurs entières, en sorte
qu’il sera extrêmement facile de les déterminer à l'aide des équations (2)
ou d’en prouver l'impossibilité par le secours de ces mêmes équations.
» 3°. Il sera plus commode encore d’ opérer de la manière suivante. On
désignera par fi, Pos... « Pu de nouvelles inconnues liées aux anciennes par
les relations
pi = 45o RS; +...,+ PRE
= 4S1 ES B Sa +. ss À Sn)
RL TAN Dre: SO UT INU UMA Et: :
Pa = a Sur + P Sat. eo H À Sumi).
Les valeurs de pı; Pa»--. pu Seront nécessairement entières si l'inté-
grale frdx est exprimable en termes algébriques, et la première d’entre
elles, savoir p,, sera égale à f Ldx. C’est dans cette substitution d’incon-
nues nouvelles, dont ‘les valeurs ne peuvent être qu’entières, aux
inconnues anciennes , dont les valeurs pouvafent être fractionnaires, que
réside le caractère principal de la méthode que je propose aujourd’hui.
Cette méthode, comme on voit, n’exige plus que l’on sache trouver dans
tous les cas les intégrales rationnelles d’un système d'équations différen-
tielles linéaires. La nature particulière des équations (2) donne lieu à des
simplifications que Ia méthode générale ne comporte pas, et permet de
former à priori les dénominateurs des inconnues æ, B,....2, ou de rem-
, placer æ, Ê, ....A par d’autres inconnues pr fa +++ Puy Qui n'ont pas de
dénominateurs.
» 4°. On aurait encore à RER desi inconnues s entières Far NT +
l'on posait
ss, F7 ds du
Lt. DL T3 mm + F de”
Te dS, P dS; y dS; ; LS
are tS En à à
= a Ses À 8 dåp- Barr ; ; À dS ( |
Fu —= x RE D . RS pn
= Vre? Ts dx ay zS aS dr
squations. au: quelles..se se joindra l'équation donnée plus haut, :
fLdx 23 -o FES +... + AS pr.
On sera même ainsi conduit à des calculs généralement plus simples que
("333 )
les précédents, parce que la dérivée z est un sole dont le degré
est inférieur d’une unité au degré de. “es oi >
.» 5°. Si les coefficients de l'équation (1) sont fractionnaires, on les rendra
entiers en remplaçant y par Z, T étant un polynome convenablement
| TE
choisi; etil sagira de trouver l'intégrale . Cette intégrale sera encore
de la forme
pm
[+ =a + byr + yy +. ar TT
et pour remplacer les inconnues &, B,7,..A, dont les valeurs sont frac-
tionnaires, par d’autres inconnues p,, Pas Pas dont les YaleuEs seront en-
tières, il suffira de poser
a — as, 4- 8, +....+ Su 1)
ee = Š = PS TERS aSk,
d , comme ci-dessus, la sc des puissances a ma de racines
de TÉTon Cr U est le iis grand commun diviseur des deux pos,
lynomes $; =
dx’
» Tels sont les théorèmes à l’aide desquels on peut trouver l'intégrale [rdx
ou reconnaître l'impossibilité de cette intégrale, sous forme algébrique.
Ils sont dignes, ce me semble, par leur élégance de fixer un moment
l'attention des géomètres ; peut-être même serait-il bon de les introduire
dans les traités élémentaires de calcul intégral. »
Errata.. sad ue Le }
p Lignes.
206, 7, 9 et 16, au lieu. de f(x) be f (x).
206, 18, LEE Rs se — hf(x) = o, ajoutez pour z = x. F
206, 19». après SC af 2 + Hf(z) = 0, ajoutez pour £ nil y
2075 o 22; au liéu de r f" (2), f(x) lisez f' (2); f'E); fæ-
( 334 )
CHIMIE. — Note sur Paso du chlore sur les éthers composés à ox aride,
5 et sur éther sulfurique; par M. MaLAGuTi.
« Le chlore sec, en agissant à labri de la lumière directe sur plusieurs
éthers composés à oxacide, attaque constamment et d’une manière uniforme
l'éther sulfurique, qui sert dé base à ce genre de sels.
» Si l’on représente par X l'acide de l’éther composé, on aura toujours, S,
après l'action du chlore la formule X CHîCHO ; savoir, 4 atomes d’hydro-
gène, remplacés par 4 atomes de re
» L'action de la potasse sur les éthers composés chlorurés est aussi cons-
tante et uniforme; on a toujours pour résultat, du chlorure de potassium,
de l’acétate de potasse, et un sel organique à base de potasse, dont l'acide
est le même qui existait dans Véther composé chloruré.
» Lé équation suivante rend compte de cette réaction :
4KO > x C'HSCI O=X, KO Le C'HOYKO + 2 CPK.
ə Mais si l’action du chlore est constante et uniforme, les phétiütiènes
qui l’accompagnent ne sont pas toujours les mêmes.
» Exemple : Les éthers camphorique et œnantique ne dégagent, peu-
dant l’action du chlore, que de l'acide hydro-chlorique. Les éthers acétique
et formique dégagent, pendant l’action du chlore, de l'acide hy dro-chlori-
que, de Vacide acétique ou formique, et de l'éther bydro-chlorique.
» On se rend os de cette eos série de eee par cette
équation :
8d 2 CH" = x Temco GIH’ a X ,H°0 fs CCE,
.» Il arrive quelquefois que l'acide de l’éther composé est attaqué par le
chlore, et présente à son tour les phénomènes de substitution; mais l'action
du chlore sur l’éther sulfurique qui lui sert de base, n’est pas modifiée et
reste indépendante. :
» Exemple : L’éther œnantique (C**H*0:, CHO = après lac du
chlore présente cette formule, C**H*Cl#O*,C'HSCHO, et par l’action de la
potasse, il se décompose en Srenhamans de panes, acétate de potasse,
et chlorure de potassium,
» L’éther sulfurique soumis à l’action FE chlore ss les mêmes circons-
tances que les éthers composés à oxacide, donne parmi les nombreux pro-
duits qui peuvent être prévus, un liquide dont la composition élémentaire
4 (335 )
amène à cette formule CHECIO. Ce liquide se change par l’action de la po-
tasse en chlorure de potassium et acétate de potasse. .
» Les éthers composés que j'ai soumis à l’action du chlore, sont les éthers
camphorique, œnantique, acétique, formique et benzoïque. Quelques
autres éthers composés, comme le mucique et le pyro-tartrique m'ont
paru n'être point attaqués : mais maintenant que l'expérience a prouvé
qu’il y a conformité entre l’action du chlore sur les éthers composés à
oxacide , et l’action du même agent sur l’éther sulfurique , on peut admet-
tre, comme très probable, que lorsqu'un éther composé à oxacide quel-
conque sera attaqué par le chlore, il le sera de la manière qu’on vient de
formuler ; c’est-à-dire que 4 volumes d'hydrogène seront remplacés par
4 volumes de chlore dans la base, abstraction faite des modifications que
peut subir l'acide , ete.
__» L'éther pyro-mucique chloruré serait une exception à cette généra-
lité, car on sait que sa composition est formulée de cette manière,
CHSCIOS,C'H°0 ; mais j'ai déjà constaté, que si au lieu de suspendre l'ac-
tion du chlore sur cet éther, lorsque la température de la masse est deve-
nue normale, on la continue au contraire, ayant soin d’élever graduelle-
ment la température:il ya un dégagement notable d'acide hydro-chlorique,
_ce qui rend probable que l’éther pyro-mucique complétement chloruré, se
placera par sa composition à côté de l'éther œnantique chloruré, et aura
pour formule C*H°CISOSCH°CI“O. LEE
a CUTU LA
d L a =
» Reste à examiner d’abord si les autres éthers composés à oxacide, qui
paraissent réagir à l’action du chlore (l’éther pyro-mucique compris) ren-
trent effectivement dans cette généralité; ensuite , il sera très curieux de
voir si le chlore agira d’une manière constante et uniforme sur l’éther mé-
thylique et ses sels à oxacide, et si l’on obtiendra une substance, qui, par
l’action de la potasse se transforme en acide formique , etc.
» Je vais entreprendre des expériences dans ce but, et en attendant les
résultats, que j'aurai l'honneur de communiquer à l'Académie, je de-
mande de prendre date du fait principal, qui m'a servi de point de
départ. » |
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 9.) 45
(536 )
NAVIGATION INTÉRIEURE. — Expériences faites les 25 et 26 juillet, sur le canal
de l'Ourcq, par les soins de M. Haicuervor, directeur de la compagnie du
canal de l'Ourcq et de Saint-Denis, et sous la surveillance de M. Vuiéxer,
koi de la compagnie , dans le but de constater le degré de vitesse
qion pourrait donner à un bateau de poste qui ferait un service ojana:
Hier entre Paris et Meaux.
« Ces nent; quoiqu’à leur début et encore imparfaites, confir-
ment déjà, dit M. Hainguerlot, les observations importantes faites en
Angleterre relativement aux avantages très grands que l’on obtient en ren-
dant la marche des bateaux sur les canaux assez rapide pour. que leur
vitesse excède celle de l'espèce de vague qu'ils font naître devant eux, lors-
que leur marche est plus lente, en refoulant l’eau qui leur résiste (1 i).
» D'habiles ingénieurs, tels que MM. Mac- Neil, Vallis et Russel sont
arrivés, chacun de leur côté, à déduire de nombreuses expériences les ré-
sultats suivants : |
» 1°, La vague formée par le ation des eaux Drabd un degré de
vitesse qu’on peut reconnaître positivement sur chaque canal, quoiqu'il
paraisse déterminé par: des ER d'hydro-dynamique encore peu con-
nus (2);
» 2°. Tant que la vitesse de cette vague reste plus grande que celle du
bateau et qu’elle le précède, elle lui oppose un degré de résistance plus
fort à mesure quil s’en approche;
» 3°. Quand le bateau acquiert une vitesse supérieure à celle de la vague,
il la surmoñte et marche avec sales et avec le double avantage de n’avoir
teto rt les CANAUX r |
ls on a à fait en dub l’application de ces s impor-
tantes remarques, o on peut mepa notmmment le canal de Paisley, qui a donné le premier
„ìl y a cinq ans, et a vu le nombre de ses voyageurs, qui n’allait pas à 40000,
quand or on n’y faisait que deux lieues à l'heure, s'élever progressivement, en 1836, à
plus de 400000, en y faisant 4 lieues à l'heure ; à canaux de Lancaster, de Monkland ,
de l’Union et de Forth et Clyde, qui présentent des différences dans leurs dimensions
et la nature de leur parcours.
(2) On ne doit pas omettre de dire ici que les ingénieurs anglais croient avoir reconnu
que la vitesse ct l'intensité de la vague variaient avec les principales dimensions des
divers canaux, qu’on parvient à surmonter plus promptement et plus facilement sur les
canaux à petite section, et que la vitesse est plus grande sur les canaux à grande
section et particulièrement en raison de leur profondeur ; mais on croit devoir réserver
pour une autre occasion les détails et les explications qu’exigeraient ces variations ,
pour ne porter l'attention que sur les expériences dont il s’agit.
(337)
plus besoin que d'une force de traction très inférieure à celle qu'il exi-
geait avant de l'avoir surmontée, et de la dominer de manière à faire cesser
presque entièrement les ondulations multipliées et les remous qu’elle en~
fantait avec une sorte de violence tant qu’elle restait livrée à elle-même.
» De tels résultats mont paru si importants, dit M. Hainguerlot , que,
pour ne négliger aucun moyen d’en obtenir d’analogues pour le canal dont je
Suis concessionnaire, j'ai fait construire en Angleterre et amené sur le canal
de l'Ourcq, un bateau semblable à celui qui marche le mieux sur le canal de
Paisley, qui est à petite section , et dont les dimensions sont à peu près les
mêmes que celles du canal de l’Ourcq , qui a 36 pieds de largeur à sa ligne
d’eau et environ 1",50 de profondeur. — La coque de ce bateau est en
fer mince, sa longueur est de 75 pieds anglais et sa largeur de 6 pieds.
~» Tout ce qui tient à sa manœuvre et à son halage avec deux chevaux,
est disposé comme pour le modèle. Cependant, il a paru aux témoins de
l'expérience que la corde de halage employée ici avait un diamètre plus
fort et qu’elle était de moins bônne qualité. — Ils ont attribué à cette cause
des espèces de coups de fouet que la corde dont il s’agit donne lorsque la
vitesse est grande et qui ont paru devoir coopérer à augmenter la fatigue
des chevaux en leur faisant éprouver des saccades, et à sondre ae forte
l'indication du dynamomètre, pour la rce de traction.
__» C’est avec ces di qu M. Manplertot. a E aux
riences dont les résultats sont présentés avec tous les détails nécessités
dans deux tableaux joints à sa note.
» On voit par celui qui se rapporte aux expériences du 25 juillet, que le
bateau chargé de 2110 kilogr. a exigé, en atteignant la vague et pour la sur-
monter, une force de traction équivalant , d’après l'indication du dynamo-
mètre, à un poids de 250 à 200 kilogr. ; et que lorsqu'il a dépassé la vitesse
de la vague en peanae 5m Pi pe seconde, ce qui fait plus de 16,000
mètres à l'heure, il n’a plus exigé qu’une force moyenne de 100 à 50 kilogr.,
qui n’était pas beaucoup supérieure aux 40 kilogr. qu’indiquait a be ie. 0
mètre quand les chevaux n’allaient qu’au pas.
ans les expériences du 26 juillet, le bateau portait une ge denvi-
ron lie kil. qui représentait à peu près celle de 75 personnes :après avoir
exigé, pour franchir la vague, une puissance qui a varié de 400 à 200 kit?
et présenté une moyenne de 300 kilogr.;il n’a plus eu besoin, quand il ae z
surmonté la vague avec une vitesse d'environ 16000 mètres par
que d’une force moyenne à 100 0 kilógr., à à peu pa double f ea
employait au pas.
Le irt hé m 52
ARE r ;
45-
(1338)
» Dans celte expérience, òn a voulu s'assurer de la possibilité d'éviter lac-
croissement de résistance que le bateau éprouvait à mesure qu'il s’appro-
chait de la vague pour la surmonter, et après avoir mis les chevaux au pas,
on leura fait prendre immédiatement le galop. Dans le premier de ces essais,
fait en remontant, le maximum de la puissance n’a été que de 200 kilogr. au
lieu de 400 qu’on avait trouvés en prenant d’abord le trot; et à la descente,
la moyenne de la puissance, en prenant de suite le galop , n’a été que de
100 kilogr., la vague payant pas eu le temps de se former.
» Il est essentiel de remarquer que les expériences étaient faites avec des
mban non dressés, qui ne répondaient qw'imparfaitement à ce qu ’on de-
vait désirer d’eux, pour la régularité du halage. »
CHIMIE MÉDICALE. — Mémoire relatif à l'esprit de pommes de terre et à ses
Junestes effets sur l’économie animale; par M. Krauss, de Dusseldorf.
(Commissaires, MM. Breschet, Pelouze. )
« L'eau-de-vie provenant de la pomme de terre sërt noñ-seulement, dit
M. Krauss, de boisson habituelle à la classe inférieure dans une grande par-
tie de l'Europe, mais elle sert aussi de base à la fabrication des liqueurs
les plus recherchées, et un grand nombre de pharmaciens l’emploient
encore pour la préparation des médicaments spiritueux.
` a C’est en vain que quelques médecins signalèrent les mauvais effets
` de cette boisson sur l’économie animale : les recherches chimiques n’ayant
pas prouvé l'existence d'un principe nuisible dans l'esprit de pommes de
terre rectifié, on ne tint pas compte de cet avis.
» M. Pence cependant se fondant sur certains résultats obtenus- dans
des recherches relatives à la théorie des éthers, résultats quì permettraient
de considérer tout alcool comme une combinaison de l’éthérine avec un
acide, lequel différerait selon les substances employées à la fabrication des
différents alcools, croit pouvoir expliquer l’action différente qu’exercent
sur, l'organisme l'esprit de vin et l'esprit de pommes de terre. Mais,
ajoute-t-il, ce qu'il y a de plus important et ce qué démontrent aussi les
recherches chimiques, ce sont les substances étrangères contenues dans
eau-de-vie de pommes de terre; et alors il arrive l’un des trois cas sui-
vants : ou bien ces substances sont habituellement contenues dans l'eau-
- de-vie provenant des pommes de terre (telle est l'huile âcre ), ou elles sont
dues à l’emploi des pommes de terre germées et gâtées, ou enfin elles sont
( 339 )
produites par le mode lui-même de préparation et de rectification, exécu
tées à l’aide de substances nuisibles ( tel est l'acide hydro-cyanique, etc.)
» Ainsi M. Wildberg a trouvé dans une eau-de-vie qui causait des étour-
dissements à ceux qui en avaient goûté, et provenait de pommes de terre
germées, la présence d’un principe âcre et volatile.
» M. le pharmacien Wiking constata récemment l'existence du même
principe, comme il a reconnu aussi celle d’une assez grande quantité de
solanine dans le mucilage des pommes de terre germées; et un distillateur
de la Prusse rhénane a séparé de l’eau-de-vie de pommes de terre, prove-
nant du nord de l’Allemagne, de la solanine et de l'acide bydro-cyanique.
» L'expérience démontre que la rectification de l'esprit de pommes de
terre est le plus souvent mal faite, souvent même entièrement négligée,
et qu’au printemps et en hiver on emploie beaucoup de pommes de terre
germées et gâtées pour la préparation de l'eau-de-vie.
» Mais ce qui mérite avant tout de fixer l'attention sur cette boisson,
c'est la considération de ses effets funestes sur l'économie.
» D’après les observations des médecins les plus célèbres, le delirium
tremens , maladie rare autrefois , est très fréquent dans les contrées où l’on
fait usage de l’esprit de pommes de terre, Berlin, Hambourg, et tout le
nord de Plone tandis ver biss rare en n France | et Eau Le les nom-
breux h òpitaux
-y De docieni CES nie r aee des büveurs eat dee de
pommes de terre, et la transmission héréditaire de cette espèce d’idio-
tisme. |
» D’après les remarques d’un médecin distingué de Minden, ła physio-
nomie des buveurs porte différents caractères suivant la nature de la liqueur
alcoolique, et l'esprit de pommes terre exerce une action particulière, dé-
terminant la dépression du système nerveux et la lésion des organes de la
digestion.
» M. Krauss a constaté par de nombreuses observations les effets fà-
eheux de l'esprit de pommes de terre sur la santé.
» Mais cette boisson, dont l'usage excessif est malheureusement favo-
risé par son prix peu élevé, exerce aussi sur la moralité et le ue du
peuple les conséquences les plùs graves.
» Les trois quarts des crimes qui se commettent en Suède, les deux tiers
ceux qui se commettent dans la Prusse rhénane, sont dus à l'abus de
l'eau-de-vie, et c’est Ja même cause qui remplit les prisons deda Prusse.»
( 340 )
cute AGRICOLE. — Recherches sur les proportions du gluten contenu dan.
des farines provenant de blés d'espèces différentes, mais cultivés dans
un même terrain; par M. BoussiINGAULT.
L'auteur détermine les proportions du gluten contenu dans les diffé-
rentes farines au moyen de la quantité d’ammoniaque que chacune d’elles
fournit, et ce procédé, comme on le juge aisément , permet d'arriver à une
précision beauconp plus grande que celui qui consiste à séparer méca-
niquement ce principe azoté, en malaxant la pâte de farine sous un filet
d’eau.
Les farines provenant der différentes de blé, mais cultivées dans
un même sol (au Jardin des Plantes), ont offert des quantités de gluten
variables dans les proportions de 15 à 21. Les différences dépendant de
l'influence du sol et de celle du climat sont beaucoup plus marquées, et
M. Boussingault les a vu s’élever jusqu’au rapport de 1 à 4.
MÉTÉOROLOGIE. — Registres d'observations météorologiques faites au Caire,
par M. Dssroucues, présentés par M. Double.
Ces observations paraissent très complètes et faites avec beaucoup de
soin; il est à regretter seulement que l’auteur n’ait pas indiqué la position
de ses instruments, quelques-unes des températures indiquées étant trop
ha utes pour ne pas donner lieu de douter que le thermomètre dont on se
ARTE
servait fût bien complétement ; garanti de la réflexion des rayons solaires.
ts — Mémoire sur les oscillations de l'eau dans les tuyaux de
ite; par-M. DE CALICNY. — Troisième partie : expériences sur
Be ARAN des colonnes d'eau d' une grande lite sr" les
rétrécissements et les coudes.
(Commission nommée.)
MÉCANIQUE. — Mémoire sur les propriétés de l'intervalle moyen des molécules ,
avec une application à un cas particulier du mouvement de plusieurs
points dans “pee; s par M. Ricouraw. `
(Commissaires, Gr Poisson, Savary. )
PRYSIQUE. si Rachenchest sur la Re coercitive et la parios: des. aimants
| sans cohésion; par M. HaLpar,
(341)
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Description et figure d'une nouvelle machine; par
M. Pascaz.
( Commissaires, MM. Coriolis, Séguier. )
ASTRONOMIE. — Supplément à un mémoire concernant une nouvelle hypothèse
astronomique; par M. SCHWEICH.
eC Commission nommée. )
ASTRONOMIE. — Description A nouvelle sphère armillaire; par
P P
M. MARÉCHAL.
(Commissaires, MM. Bouvard, Mathieu.)
enysique. — Note sur le mode de transmission de la lumière; par
M. CHALETTE.
| CORRESPONDANCE.
SE Te MRR AS Tapas publiés, de F. et du Commerce
transmet, pour servir aux travaux ‘dé la Commission
chargée de faire un rapport sur les rondelles fusibles, une lettre de
M. Cochot ainé, ingénieur-mécanicien, qui, d’après une expérience de
plusieurs années, considère l'emploi de ces rondelles comme très efficace
pour prévénir l'explosion des machines à vapeur.
La lettre de M. le Ministre et celle de M. Cochot sont Sésé bte à le
Commission des rondelles fusibles.
GÉOLOGIE. — Traces observées en Suède d'un grand cataclysme, qu'on
* suppose étre celui qui a précédé la formation du dépôt désigné sous
le nom de diluvium. Extrait d’une lettre de M. Berzezrus à M. et
“Bite:
« Un de mes amis, M. Sefstroem, directeur de l'École des mines à Fab.
Jun, m'a prié de vous soumettre un fait géologique qu'il vient de dé-
couvrir, et il présume que vous le trouverez assez important pour mé rite
d’être examiné dans des parties du globe éloignées de l’Europe. …
» M. Sefstroema trouvé que l; la partie. nord-est des montagnes de |] la Suède
( 342)
est partout arrondie et usée depuis la base jusqu’au sommet, ressemblant
de loin à des sacs de laine amoucelés l’un sur l’autre. La partie sud-ouest
présente des surfaces presque fraiches de fracture et des angles peu ou
point émoussés. Entre ces deux côtés opposés, la surface de la montagne
est usée et en même temps rayée par des rainures rectilignes et parallèles,
d’une largeur et profondeur variables, mais peu considérables. Ces rainures
ne se laissent point observer aussi long-temps que la surface est recouverte
de mousses qu’il est souvent très difficile d'en séparer; mais sur les sur-
faces qui ont été recouvertes de terre, et qu’on nettoie à l'eau, on les voit
parfaitement nettes. Les roches baignées par la mer les présentent aussi,
leur direction est en général de N. N. E. à S. S.O,; mais elle en dévie sou-
vent tant à PE. qu’à l'O. Ces variations se voient sur les flancs des monta-
gnes, tandis qu’à la sommité, la direction reste normale.
» L'origine de ce phénomène paraît devoir être attribuée à un immense
courant d’eau rempli de débris de roches, lequel a passé dans cette direc-
tion sur le sol scandinave, usé et rayé la surface des montagnes qui pou-
vaient y résister, brisé les autres, et produit cette immense quantité de
cailloux roulés dont la Suède est inondée, et qui ont été transportés même
en Allemagne, où l’on reconnaît le granite scandinave dans les cailloux
roulés. Le choc du courant a émoussé et usé la surface N.N.E. des mon-
tagnes contre laquelle il se dirigeait; elle a été rayée par les blocs que le
courant charriait, et que la rapidité de leur mouvement lança à quelque dis-
tance du côté S. S. O., lequel, par ce moyen, est resté intact. M. Sefstroem
a trouvé qu’en général, du côté N. N. E. de nos îles, la mer est profonde,
tandis qu’au côté opposé , le fond de la mer présente des amas de cailloux
roulés dont les bancs s'étendent assez loin dans la direction du courant qui
paraît les y avoir déposés. En poursuivant ses observations en Allemagne ,
M. Sefstroem a trouvé que sur les plaines de ce pays, les cailloux roulés
d’origine scandinave diminuent peu à peu et cessent ensuite entièrement.
Lorsque, plus au sud, une montagne s’y élève, son côté nord est ar rondi,
tandis que le côté méridional conserve les surfaces fracturées intactes. Une
traînée de débris roulés de la substance même de la montagne s'étend sou-
vent très loin au sud ou au sud-ouest; mais les rainures parallèles si dis -
tinctes en Suède , se laissent plus rarement distinguer en Allemagne.
» Il est probable que ce phénomène a eu lieu sur une grande partie de
l'écorce du globe : peut-être at-il donné naissance à la formation géologi-
que que nous appelons diluvium; il y aurait donc de l'intérêt à constater
. par des observations si, dans d’autres parties du globe, la surface des mon-
( 343 )
tagnes est d’un côté arrondie et usée, et du côté opposé présente des frac-
tures à bords nets; s’il y a des rainures rectilignes et parallèles allant
d'un de ces côtés à l’autre, et dans ce cas, quelle èst leur direction à chaque
endroit. Les observations de M. Sefstroem montrent que la direction dévie
souvent un peu et même beaucoup du cours normal. Cette circonstance s’ob-
serve sur les pentes, et paraît dépendre de ce que le courant a été
obligé de tourner autour des obstacles qu il n’a point pu enlever. Il fau-
drait encore examiner si du côté où les surfaces fracturées sont restées in-
tactes, il y a, dans la direction du courant, des débris roulés de la mon-
tagne. Au cas que le phénomène en question ait été général sur toutes les
parties de la surface du globe, la direction du courant a pu varier et
même avoir été en sens contraire aux différents quartiers de la terre. Une
connaissance exacte de la direction en chaque partie du globe pourra de-
“venir de quelque utilité pour la navigation, en ce qu'il est présumable
que, près des côtes et des iles, la mer sera profonde du côté du choc,
et que du côté opposé son fond se trouvera rempli de détritus formant des
bancs depo, par- le ienusemeni du mouvement, derrière l'obstacle
rencontré.
>» Si vous trouvez que ces idées ce votre. Pianos, je vous prie
ien fiir e des observation: is ; partout où l’occasion
i iS oakáitant i un voyage agréable , heureux et fé-
s oudt pour les sciences, je vous prie d’agréer l'assurance de ma haute consi-
dération. »
zo0L0GIE. — Phénomènes présentés par des œufs de limace pondus depuis
peu de temps. Extrait d’une lettre de M. F. DUJARDIN.
« J'ai observé sur des œufs de limace pondus depuis vingt-quatre heures,
un fait qui, par sa nouveauté et par les conséquences qu’on en peut dé-
duire, ma paru digne d’intéresser l’Académie : c’est un mode de manifes-
“tation de la vie, dans le vitellus ou l'embryon, tout- a-fait semblable à ace- -
lui des aione nommés amibes ou protées. ` |
_» On savait déjà que l'embryon, au bout de plusieurs jours, se meut dans
l'œuf én tournant sur lui-même; ce mouvement de rotation est produit par
les cils vibratiles de ce qui doit devenir rappare respiratoire; mais on n’a-
-vait avant ce terme, observé rien autre chose qu’un changement progt
de volume et dape or, voici ce que j'ai vu lundi dernier. ——
» Des vitellus tirés d'œufs de limace grise an. la veille, furent placés
C. R. 1937, 2° Semestre. S V, N° 9.) 46
( 344 )
entre des lames de verre, suffisamment écartées , avec leur albumine et un
peu d’eau. Ils étaient globuleux, larges de +de millimètre, mais par l'effet
d’une légère compression , ils devenaient es de ġà ide millimètre. Je vis
alors un de ces vitellus émettre par deux portions. opposée de son contour,
six à huit prolongements diaphanes , arrondis, longs de --de millimètre en-
viron, s'étendant et se retirant alternativement et aago de forme à
chaque instant comme ceux des amibes , et de même aussi entraînant avec
eux des granules.,
» Ce phénomène dura plus de deux heures; puis le vitellus, comme un
infusoire tenu dans les mêmes circonstances, se désagrégea peu à peu en
globules glutineux creusés de vacuoles et analogues par leur aspect à ce que
j'ai proposé de nommer sarcode dans les animaux inférieurs. Cependant la
vie continuait dans la partie non encore désagrégée et chaque fois qu’un
prolongement s'étendait, il déterminait une nouvelle émission de globules
glutineux. On peut donc conclure de cela Eor le vitellus n’était poai pae
d’une enveloppe spéciale.
~» Les autres vitellus ne m'ont point. montré ce mouvement, soit qu'iis
fussent placés dans un sens différent , soit qu’ils eussent été asphyxiés pen-
dant la préparation; ils se composaient d'une masse glutineuse renflée en
tubercules à sa surface, parsemée de granules et de vacuoles et susceptibles
de se désagréger par la pression.
.» Le lendemain il était trop tard pour revoir le phénomène dans les
autres œufs de la même ponte; le développement avait continué rapide-
ment; mais, quand bientôt le mouvement de rotation eut lieu, je pus re-
connaître les cils de la partie antérieure de l'embryon et constater leur ac-
tion sur le liquide coloré par du carmin. L’embryon alors et même au bout
de six jours est encore SSRN de se désagréger en globules glutineux
creusés de vacuoles qu'avec un mauvais microscope on doit prendre pour
des globules inclus. Ces mêmes vacuoles qui se voient à la surface de Vem-
bryon vivant déterminent évidemment la transformation de la substance
ise en tissu aréolaire.
sont les faits que j'ai observés : ils montrent d une part, qu’à une
époque : de son développement, et par suite de sa composition orga-
ryon des mollusques manifeste sa vie de lamême manière que
les infusoires. les plus simples; et d'autre part que cet ee n’a poist
alors d’ de | conne ».
( 345 )
MÉDECINE LÉGALE. — Si jgnes de la mort tirés de Paltération des er du
sang. Extrait d’une lettre de M. Donné.
(Renvoi à la Commission précédemment nommée.)
Le but principal de cette lettre est de répondre à quelques objections
auxquelles avait donné lieu une première communication de l’auteur sur
le même sujet, et à éclaircir certains passages dont le sens pouvait paraitre
douteux. - |
«Tout en reconnaissant, dit-il, que lesigne le plus certain de la mort, le
seul qui soit à l’abri de toute erreur dans les cas douteux, est la putréfac-
tion, j'ai montré que les médecins légistes sont loin d’être d'accord sur les
caractères de la putréfaction elle-même.
» Au lieu donc de chercher les signes de la PREE dans A or
ganes pour ainsi dire accessoires, comme on l’a fait pour l'état des yeux,
la couleur de la peau, etc., il wa paru plus concluant de constater l'altéra-
tion d’un fluide dont l'intégrité fût indispensable à la vie de tous les autres
organes; le sang est précisément dans ce cas; c’est pourquoi je me suis at-
trçhéa. étadiez Jes modifications ee subit après- Ja mort, -comme étant
+ a i 1
eus t ét nsidéré c décidément impossible Mais en n signalant Fal
tération des re sanguins, je me suis bien gardé d’en parler comme
d’un fait résultant de la mort elle-même immédiatement; j'aiau contraire ,
positivement déclaré que cette altération était le résultat d’un commence-
ment de putréfaction , soumis, comme tous les autres phénomènes de dé-
composition cadavérique, aux causes capables d’en accélérer ou d'en retar-
der la marche,
» Lors donc que M. Mandl avance qu'il a vu la complète conservation
des globules sanguins dans beaucoup de cas , non-seulement 5 ou 6 heures
après la mort , mais méme à l'époque de l'autopsie , c’est-à-dire 24 heures
après la mort , il ne dit rien qui soit contraire à mes observations; il aurait
pu même aller plus loin, car il n’est pas très rare de trouver les globules du
sang intacts 36 et même 4o heures après la mort, comme il arrive pour
les autres phénomènes de la putréfaction , que Pon voit se produire à des
époques variées, suivant l’état des sujets, le re de mort, les dre
extérieures.
» Lors donc que la forme et l'aspect des atiii E pasal-
térés, on ne peut pas en conclure que la vie n’est pas éteinte; maisau con-
( 346 ) |
traire la mort peut étre regardée comme certaine quand le sang a subi une
. modification profonde dans la constitution de ses globules. »
eéorocre. — Sur, la houille trouvée à Saint-Martin-la-Garenne. Extrait
d’une lettre de M. GARNIER.
M. Benjamin Delessert, dans un mémoire lu dans la séance du 7 août,
avait reproduit le procès-verbal d’une visite faite à la prétendue houillère
de Saint-Martin-la-Garenne par M. Garnier. Cet ingénieur écrit aujour-
d’hui dans le but de préciser le sens des expressions employées dans sa
notice avec plus de soin qu’il n’avait cru nécessaire de le faire lorsqu'il la
rédigea il y a plus de dix ans, sans prévoir qu’élle dût jamais recevoir
aucune pean
« Je mai rien à ajouter, dit-il, à la description que j’ai donnée des lieux;
l'indication des bouleversements qu’a éprouvé ce terrain et celle de la posi-
tion des fragments de houille par rapport à la couche de lignite, couche au
milieu de laquelle ils se trouvaient placés, mais sans adhésion avec elle ni
entre eux, prouve que j'étais assez porté à croire que cette houille ne
s'était point formée dans le lieu où on la rencontrait maintenant. Ce-
. pendant, comme il résulte d'observations bien faites que certaines couches
de bois bitumineux, présentent toutes les nuances possibles depuis la
texture ligneuse parfaite jusqu’à une ressemblance complète d'aspect avec
la houille, je ne rejetai pas absolument l'idée que le charbon de terre de
Saint-Martin pùt être le résultat d’une altération des lignites, et j'exposai
les causes qui, dans ce cas, avaient pu amener une pareille transformation.
» Toutefois, comme je savais que ce raisonnement ne reposait que sur une
hypothèse(savoir, que la présence du charbon ‘de terre en ces lieux n’était
pas due à des causes accidentelles), je nai pas hésité, depuis dix ans, à ré-
pondre aux personnes qui m'ont manifesté l'intention d'entreprendre des
ne à Saint-Martin-la-Garenne, que ces recherches ne pouvaient
avon qu un intérêt purement scientifique, et qu'il n’y avait aucune pro-
de succès pour les spéculations qui auraient pour objet une ex-
n de houille. »
ox UE. — Action de l'acide sulfurique sur l’hy drure de benzoyle.
+ Note de M. A. LAURENT.
qu on a fait réagir | l'acide sulfurique de Nordhausen sur de l'essence
d'amandes amères, les deux corps se combinent avec dégagement de cha-
leur et se solidifient. en: une masse fibreuse. Si l’on verse de l'eau sur
Se FERA
Sn
(347)
celle-ci, il se forme deux couches, dont l’inférieure est acide et la supé-
rieure huileuse.
La couche huileuse qui se solidifie peu à peu offre une composition
. constante 2Bz + 2 H°o; mais elle peut se présenter sous deux formes eris-
, tallines différentes et incompatibles.
Le liquide qui forme la couche inférieure est, suivant M. Laurent, de
l'acide formio-benzoylique. « Il se forme, dit-il, aux dépens de l'acide
hydrocyanique, lequel se décompose sous l'influence de l’eau et de l'acide
sulfurique, en donnant naissance à du sulfate d’ammoniaque et à de la-
cide formique qui, à l'état naissant, se combine avec de l’hydrure de
benzoyle pour former de l'acide formio-benzoylique. » à
uéréoroLocie. — Étoiles filantes du mois d'août.
(Voir le Compte rendu des séances de l’Académie, tom. V, pag. 183.)
M. Arago communique des extraits de plusieurs lettres tendant à prou-
ver, 1° que le phénomène ne s'est pas présenté seulement en 1837 ; 2° qu’il
n’a pas été observé seulement à Paris; 3° que pour l'apparition qui a lieu
dans ce mois, comme pour celle qui a lieu dans le mois de novembre, on
observe, pendant plusieurs nuits consécutives, un nombre d'étoiles
filantes notablement plus considérable que de coutume. ~
ge Ra er cet >
f
M. de la Tremblais , conseiller de préfecture , secrétaire général du dé-
partement de l'Indre, écrit de Châteauroux que le g au soir, se trouvant à
quelques lieues de la ville, il a eu l’occasion d'observer un phénomène
semblable.
« Depuis 10 heures jusqu’à 10 heures 35 minutes, dit-il, je vis environ
une trentaine de ces étoiles, et certes je ne vis pas toutes célles qui pa-
rurent, car je suivais en voiture découverte la grande route dans la direc-
tion du N.O. au S.E. , de sorte que je ne pouvais: observer que la partie
du ciel comprise entre Cassiopée et l'Aigle, et j'étais distrait d’ailleurs par
la nécessité de conduire ma voiture. Voici donc ce que j'ai remarqué :
» Toutes ces étoiles apparaissaient vers la constellation de Pégase où …
un peu plus vers Cassiopée. Toutes se dirigeaient suivant une ligne menée
de cette dernière constellation vers Antinoüs , quelques-unes au-dessus ;
la plupart au-dessous; et toujours parallèlement à cette ligne. Elles tra-
versaient cet espace du ciel avec une grande vitesse, et cette vitesse était
( 348 )
sensiblement la même pour toutes. Parmi elles, deux seulement ont laissé
après elles une trace lumineuse d’une ou deux secondes de durée. i
» Le lendemain soir, le 10, je sortis vers dix heures, et dans l’espace
d’un quart d'heure je vis encore cinq ou six étoiles filantes — même partie
du ciel et même direction que les précédentes. Obligé de rentrer je n'ai
pas pu donner suite à cette observation.
» Le 11 au soir, à la même heure, je ne pus en voir que deux dans Pes-
pace d’une demi-heure. Une troisième , fort brillante, parut auprès d'Arc-
turus , se dirigeant presque perpendiculairement à l'horizon. »
M. W'alferdin se trouvant en 1836 à Bourbonne-les-Bains, avait consi-
gné sur son journal, pour la nuit du 8 au 9 août, les observations sui-
vantes : !
_« Le 8 août 1836, de neut heures et demie à onze heures et demie , le
ciel étant parfaitement serein., je remarque de nouveau un grand nombre
d'étoiles filantes; hier, je n’avais pu faire aucune observation, étant seul
pour observer : je porte surtout mes regards vers le N., et je compte en une
heure, ou plutôt en deux demi-heures, parce que je me suis reposé, 1 56
à 158 étoiles filantes. Je n’en ai pas observé moins de deux par minute.
» Elles se dirigent de haut en bas, en s’écartant plus ou moins sur la ver-
ticale. Le plus grand nombre file dans la direction de l'O. à l'E. et de
l'O.S.0. à TEN E. |
» J'en remarque une qui se dirige presque horizontalement ou sous une
inclinaison de quelques degrés seulement, laissant après elle une assez
longue trainée ou suite de points lumineux d’une lueur vive, plutôt blan-
che que rougeâtre : sa durée est de 6 à 7 secondes. Il ne fait point de vent.»
_M. Jules Graziani a observé, à Rome, deux années consécutives ,en 1826
et 1827, un nombre tout-à-fait inusité d'étoiles filantes dans les nuits
du 14 et du 15 août. En 1826, il en compta plus de 50 par heure dans les
deux nuits indiquées ; il ne fut à portée d'observer le phénomène que de
dix heures à minuit; la plupart de cés étoiles paraissaient se diriger du
N.E. au S.O. a
aP
. MÉDECINE. — Effets de la codéine sur l'économie animale.
M. Manuel Miranda,
effets qu’il.a obtenus
codéine.
médecin à Ja Havane, rend compte des bäres
dans le traitement des gastralgies, de l'emploi de la
( 349 )
Sa lettre a été transmise à M. Ramon de la Sagra par M. Lobé, consul
général des Pays-Bas, dans l'ile de Cuba, qui le premier y a fait connaître
la codéine,
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Propriétés des nombres.
M. de Tollenare écrit relativement à quelques propriétés des nombres
dont il espère pouvoir faire des applications dans un travail qui l'occupe
en ce moment, et qui concerne la fondation d’une caisse de retraites
mutuelles et d’une caisse d’épargnes mutuelles.
PALÉONTOLOGIE. — Fossiles des gypses de l'arrondissement de Meaux.
M. Darlu adresse à l’Académie une mâchoire inférieure de palæotherium
medium , empâtée dans le gypse, et provenant d’une carrière du territoire
de Montyon. La formation dans laquelle ce fossile a été trouvé, est décrite
par M. Darlu dans le dernier volume du Recueil de la Société d Agricul-
ture , Sciences et Arts de Meaux , ioprimé en 1 1857.
PHYSIQUE DU GLOBE. — Cavernes chaudes des environs de net
M. Marcel Ae Serrar adress: We sahani le nouvelles observations qu’il
f il
a faites en commun avee M. Legrand s sur la température des cavernes Mon-
tels et Astier.
ÉCONOMIE RURALE. — Emploi de la feuille de scorsonère pour la nourriture
des vers à soie.
M. Parisot, secrétaire perpétuel de la Société d'Émulation du dépar-
tement des Vosges, adresse un numéro du recueil publié par cette société,
numéro dans lequel se trouvent consignés les résultats d'expériences bites;
il y a onze ans, à Épinal, pour nourrir les vers à soie avec la feuille de
scorsonère. Des échantillons de la soie obtenue sont ee à cette bro-
chure.
M. Parisot ajoute que les essais n’ont pas été poursuivis, parce qu’à
l'exemple de plusieurs contrées plus septentrionales encore, on a com-
mencé dans le département des Vosges a planter des müriers qui réus-
sissent assez bien, et même ont supporté sans op souffrir le rigours
hiver de 1829-1830. PT
«Ma lettre, au reste, ajoute M. Parisot, n’a pas tant pour objet dr.
clamer la priorité en es de notre Soeiéhé: ou plutôt en faveur d'un de
( 350 )
ses membres, M. le D' Turc, que pour ajouter un fait à ceux qui peu-
vent être déjà connus touchant l'emploi qu’on peut faire des feuilles de
Ja scorsonère, lorsque, par quelque circonstance, celles de mürier vien-
nent à manquer. »
. opTiQuE. — Chambre claire.
M. Kruine adresse quelques remarques sur les conditions qu’il s’est pro-
posé de remplir dans la construction d’une chambre claire, présentée il y
a quelques semaines à l'Académie, mais sans note explicative. En substi-
tuant au prisme de Wollaston un système de glaces dont l'inclinaison varie
à volonté, on rend sans doute moins lumineuse l’image réfléchie sur le
papier, mais cette image, dit M. Kruine, est encore assez vive pour que,
dans certains cas, on soit obligé de l’affaiblir par l’interposition de verres
colorés, et l’on peut, sans fatigue pour l'œil, en suivre aisément tous les
contours avec la pointe du crayon qu’on voit plus nettement qu'avec
appareil construit à la manière ordinaire.
Forêt sous-marine des environs de Saint-Brieuc.
M. Lemaout adresse de nouveaux détails sur une forêt sous-marine située
dans la commune de Plerin , et dont l'existence , suivant lui, concourt avec
d’autres faits de même genre à prouver un changement de niveau survenu
entre la mer et ses rivages sur une partie considérable du littoral de la
Bretagne, événement dont la date, d’après certains écrivains, correspon-
drait à l’année 709 de notre ère.
Les débris d'arbres qui jonchent toute la haie du Rosaire, et qu’on
aperçoit seulement dans les basses marées, sont très bien conservés. Ce-
pendant un tronc de 18 pouces de diamètre ayant été amené sur le rivage,
on vit qu’il était carbonisé dans toute la partie qui touchait le sol, et seu-
lement dans cette partie. M. Lemaout tire de ce fait des conséquences sur
_ les causes qui ont présidé à la transformation en houille des végétaux de
Fancien monde. ee
© Cristaux trouvés à la surface du cœur.
M. Chavignez adresse copie d'une note de M. Pelouze, qui ayant fait
quelques essais sur la nature des cristaux trouvés par ce médecin, les con-
sidère comme formés de carbonate de chaux mêlé d’une petite quantité de
matière animale.
Cette note est renvoyée à la Commission chargée de l'examen de la note
de M. Chavignez.
(5551)
Nouveau modele de sondes.
M. Anastasi adresse la description et la figure d’une sonde dont l'objet
serait d'indiquer, au moyen d’une montre à arrêt, le temps que l’appareil
aurait mis à gagner le fond de la mer.
M. Guibert adresse une nouvelle lettre sur les moyens de détruire les
_ insectes qui attaquent la vigne.
M. Saussayé écrit de nouveau relativement à son projet d'école na-
tionale. P
L'Académie a reçu dans cette séance un mémoire ayant pour titre :
Nouveaux phénomènes de l'aiguille aimantée; mais la lettre d'envoi qui
sans doute accompagnait ce mémoire n’ayant pas été trouvée, et le nom
de l’auteur restant ainsi inconnu, on n’a pu, conformément aux règles de
l’Académie, le renvoyer à l'examen d’une Commission. `
La séance est levée à 5 heures. — —— ns E
E, Saa EE du i
— rat ges pi > m
RE re Ek $ Pis SRE a S
z LL Sa pka” : 2
si
PRIX DE MÉDECINE DE 1836. (QUESTION PROPOSÉE).
M. Gendrin se fait connaître pour l’auteur d’un des quatre mémoires
auxquels la Commission du prix sur la question des fièvres continues a
décerné un encouragement. Son mémoire était inscrit sous le n° Q, et
. portait l'épigraphe suivante: Sunt autem , ut amplificetur medicina, vesti-
gia et impressiones morborum et interiorum partium ab iis læsiones et
devastationes in diversis anatomiüs cum diligentiá notanda. ( Bacon, de
Aug. Scient. , lib. IV, cap. 2.) |
C. R. 2€ Semestre 1839,. (T. V, Ne 9.) 47
(352)
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE,
L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres :
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie Royale des
Sciences ; 2° semestre, 1837, n° 8.
Institut royal de France. Académie Française. — Séance publique
annuelle du ġo août 1837; in-4°.
Académie des Sciences morales et politiques. — Discours prononcés aux
funérailles de M. Laromiguière ; in-4°.
Annales de Chimie et de Physique; pa MM. Gay-Lussac eż ARAGO; tome
64, mars, 1857, in-8°.
Traité de l Électricité et Fr a par M. BECQUEREL ; Te parte ;
tome 5, in-8°.
Voyage du maréchal duc vx Racuse en Hongrie , etc. , etc. ; tomes 3
et 4, in-8°.
Nouvelles Annales des Voyages; juillet 1837, in-8°.
_ Description des Machines et Procédés consignés dans les brevets d'in-
vention x ‘de se s et Re dont la durée est expirée;
tome 31, in-4°.
Eo ess sé < ocié sographie ; 2° série, tome 7 r iO’.
i “Ichbyologie française , ou Histoire des poissons d’eau douce de la France;
par M. Vamor; Dijon, 1837, in-8°.
Description d'une dent molaire de Dinotherium , découverte à la Bastide
d Armagnac; par M. l'abbé Caxero; Paris, 1837 ,in-8°.
Suites à Buffon — Cours de Géologie; tome 1‘, avec planches, 1 in-8°.
Species général et Iconographie des coquilles pionier; par M. KIenER;
25° livraison , in-4°.
Découverte importante pour servir d'appendice à tous les éléments de
‘matiques : Rapport véritable du diamètre à la circonférence du
cercle ; par M. Favre; Saint-Maixent, 1837, in-4°.
Répertoire de Chimie , de Physique et d' Application aux Arts, rédigé
par M. Marvin, sous la direction de M. Gauvrier pe CrausrY; n° 3, in-8°.
ee er
( 353 )
Caisse d'épargne et de prévoyance de Paris, fondée en novembre 1818:
— Rapport et comptes rendus de cette caisse, pour 1837; in-4°.
Mémoire sur la vitesse initiale des projectiles ; par M. Ducuemix ; in-8°.
Mémoire sur l'Influence de l'emplacement de la lumière des bouches
à feu et des armes à feu portatives ; par le même ; in-8°.
Du Danger des inhumations précipitées ; par M. Lecuern; Amiens, 1837,
in-8°.
Procédé Sorel pour la galvanisation du fer , ou Moyen de préserver de
„la rouille le fer , l'acier et la fonte; in-8°.
Mémoire sur la loi que suivent les pressions et sur l'application de cette
loi à la pratique des constructions ; par M. A. Vène; Paris, 1837, in-8°.
Exposé des motifs d'un projet de Règlement sur le service du génie ; par
le méme ; in-8°.
Bulletin littéraire et scientifique, Revue critique des livres nouveaux ;
par M. JoeL CHERBULIEZ ; 5° année, n° 8, in-8°.
Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux ; tome 8, 5° et 6° livrai-
sons, in-8°. ss
Séance publique annuelle de lAcadémie des Sciences, Agriculture,
Arts et Belles-Lettres d'Aix; 1857; Aix 1857, We" :
Recueil industriel , manufacturier et commercial ; 2° série, n° 42, in-8°.
Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; par M. Mi-
QUEL; tome 13, 3° livraison, in-8°.
Bibliothèque universelle de Genève; nouvelle série , n° 19, in-8°.
The Transactions. .. Transactions de la Société Linnéenne de Londres ;
vol. 17, 4° partie, in-4°, avec planches.
The Magazine.....Magasin des Sciences populaires et des arts utiles ;
août 1837, in-8°.
The Athoœneum ; part. 115, juillet 1857 , in-4°.
Repertorium für... Répertoire pour l Anatomie et la Physiologie ; par
M. Vazewnn ; 2° vol., 1° cahier, 1837 , Berne, in-8°.
Untersuchungen über... Recherches sur les branchies extérieures de
l'embryon des raies et des Squales, par M. Leucxarr ; Stuttgardt, 1856,
in-8°.
De Spirituosis e tuberibus solani confectis dissertatio; par M. C. Krauss;
Berlin, in-8°. —
(354) a
$ : Della natura... De la nature des . Aimants ,etc.; par M. T
Milan, 1857, in-8°. (Extrait du 6° vol. de la Bibliothèque italienne.)
4
PESSA Chérie médicale de Pharmacie , de Toxicologie ; tome 5,
n°8, in-8°. ÿ hais +
Galai made Parts 2 60 4e à
€
à
sy? L
ne! Á ISEAN
_ Presse alcala; tome atya p” 65 et 66. er
sa ` Écho du Monde s savant, n° 85 t Gina pi suo 5
x Sa À a
3 Es LA
bhate HG ds
COMPTE RENDU *
DES SÉANCES |
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 4 SEPTEMBRE 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
| MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
des condamnations
+
« Dans le préambule de mon ouvrage sur la Probabilité des Jugements
en matière criminelle et en matière civile, j'ai cité l'accroissement conti-
nuel du nombre des accusés traduits annuellement devant les jurys, qui
a eu lieu en Angleterre depuis 1805 jusqu’en 1832. D’après des docu-
ments authentiques, si l’on partage cet intervalle de 28 ans, en quatre
périodes successives de chacune sept années, le nombre des accusés, pour
l'Angleterre et le pays de Galles seulement, a été, terme moyen, d'à peu près
5000 dans chaque année de la première période, 6860 dans chaque an-
née de la seconde, 9000 dans chaque année de la troisième, 13000 dans
chaque année de la quatrième; et pendant la seule année 1832, la der-
nière de cette dernière période, il s’est élevé à près dè 21000 (1). Le
nombre annuel des condamnations a augmenté en même temps, mais plus
rapidement que celui des accusés; le rapport moyen du premier nombre
au second a été successivement un peu au-dessous de -£3 , un peu au-dessus
de 5%, un peu moindre que £$, et à très peu près 2553 pour ces quatre
= Re Cf AA PE ce
Le
Bz 1811.
(1) Page 23 de mon ouvrage, ligne 15, en remontant , au lieu de 1817.
C. R. 1837, 2 Semestre. U G N° 10.) - nes
>
=-
( 356 )
Èi
périodes. J'ignorais, en citant ces résultats, si l'accroissement du nombre
des accusés avait continué dans les années postérieures à 1832; mais de
nouvelles publications officielles montrent que ce nombre paraît être de-
venu à peu près’ stationnaire : sa grandeur en 1833 ne m'est pas connue;
en 1834, il s'est élevé à 22451; en 1835, à 20942; eten 1836, à 20715.
Or, la proportion des condamnations est aussi demeurée sensiblement
constante : pour ces trois années et pour 1832, le rapport du nombre des
condamnés à celui des accusés a eu pour valeurs, à moins d’un millième
près, les quatre fractions
Ones : 0,703, e,7ut, 0,718, :
.qui ne diffèrent pas d’un centième, de la moyenne 0,711; ce qui fournit
un nouvel exemple de la loi des grands nombres, dans les choses de l’ordre
moral.
` » En France, et pour chacune des années 1832, 1833, 1834, où la lé-
gislation n’a pas changé , ce rapport wa pas non plus varié d’un centième;
mais sa valeur approchée ne s’est élevée qu'à 0,59, de sorte qu’elle a été
moindre qu'en Angleterre, d'un peu plus d’un dixième. Toutefois, si l'on
retranche de la totalité des condamnés, ceux dont la peine a été un simple
emprisonnement, c'est-à-dire à peu près deux tiers du nombre total pour
l Angleterre, et seulement moitié peur la France, on trouve que la pro-
portion du nombre des condamnés à une peine supérieure, diffère peu
dans les denspaysn s et gpa. c ce Hervier, poma est environ le panne de
celui des aci PS
» Le rapport dont il s'agit a a : arié
avec la lutins avant 183 ur | à ti. et
dans le | s SÉS, à très peu près -Z Z _ étaient Mes e :
majorit minima de ept : voix contre xs En retranchant cette seconde
fraction de la précéden À 4 pour la proportion du nombre
de condamnés à Ja majorité dau moins Kit voix contre quatre; consé-
quence qui s’est trouvée pleinement confirmée par l'expérience dans lau-
née 1831, où la loi a exigé cette majorité pour la condamnation, et où le
rapport « du nombre des condamnés à celui des accusés a été, en elle. sen-
siblement égal à à 0,54. En Belgique, la majorité minima est celle de sept
ARE et,
. contre cinq, comme en France avant 1831, et la proportion des con-
damnés est aussi Go ou 6: centièmes.
» Les jugements en matière civile présentent également des rapports
Li
2i
constants et conformes à la loi des grands nombres, Dans la France entière,
ou
( 357 )
le nombre des jugements de première instance, soumis aux cours royales,
est annuellement d'environ 80003 or, dans ce nombre, la proportion des
jugements qu’elles ont confirmés a été, à moins d’un millième pres,
0,688, 0,676, 0,697,
pour les années 1832, 1833, 1834; et ces fractions diffèrent à peine d’un
centième, de:leur moyenne 0,687. C'est sur les nombres de fois que les
événements de chaque espèce ont eu lieu, quand la série des épreuves
a été assez longue pour rendre les rapports de ces nombres sensiblement
invariables, que sont fondées les diverses applications du calcul des pro-
babilités, et nullement sur la nature physique ou morale des événements,
dont ce calcul ne dépend en ancune manière. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Méthode générale pour la détermination des
racines réelles et des équations algébriques ou même transcendantes ; par
M. Auc. Caucar.
« La méthode que je vais exposer est tellement simple, qu’il y a lieu de
s'étonner qu'elle ne se soit pas pré: Re tôt à l'esprit des Me.
D'un autre côté elle est tellement générale, qu’elle fournit immédia
des valeurs aussi approchées qu’on le Rire de tontes les racines réelles
des équations algébriques, souvent même des équations transcendantes.
Enfin, les approximations successives sont, non-seulement très faciles,
mais encore très rapides, pour le moins aussi rapides que dans la méthode
newtonienne , et il arrive bientôt un moment où le nombre des chiffres dé-
cimaux est plus que doublé à chaque opération nouvelle. Tous ces avan-
tages réunis ne me Re pas de révoquer en doute la nouveauté de
la méthode, quoique je n’aie en ce moment à ma disposition aucun ou-
vrage écrit sur Je même sujet. Mais ils sont tellement sensibles que la mé-
thode, une fois livrée au public, ne pourrait manquer, ce me semble, d’être
adoptée et mise en pratique par tous les amis des sciences. Je commence-
rai par énoncer deux des principaux théorèmes sur lesquels elle s'appuie; na
puis je déduirai de ces théorèmes la méthode elle-même. i
»1* Théorème. Supposons que les deux fonctions ia VAE
J(=), F(x),
étant l’une et l'autre p EEE
les limités” SEa -
( 358 )
et vérifient constamment, dans cet intervalle, la condition
| f(x) o,
la fonction fæ passera du positif au négatif, tandis que la variable x pas-
sera de la valeur x = a à la valeur æ =c. Donc cette fonction, variant
dans l'intervalle par degrés insensibles ; ; pt welle xeste continue, s'éva-
nouira pour. une valeur de x compris e entre aetc.
s Lot : 1“, dans lequel on peut supposer à volonté bca, ou
b>a, ešte évidemment la proposition suivante.
E Théorème. Soit
(1) : i PORN
une équation dont le premier membre reste fbneson continue de x, entre
des limites données
no SE ar
Soient encore Fr:
=) des Ta), Ha) ;
-quatre fonctions qui restent continues entre ces limites, et se réduisen t à
des quantités affectées du même signe que f(x), les deux premières, pour
o zase les. deux dernières PURES X. Supposons, d’ailleurs, qu'entre ies
semi
( 359 )
limites données ces diverses fonctions vérifient constamment les condi--
tions
a(z) _ f(&) Ja)
8) Ta) < fa) < Fay
Ne) _ f(x) > ve)
@ FO JDI 7%"
le signe < pouvant être remplacé par le signe =, quand la variable x se
réduit, dans la formule (3), à la limite x,, ou dans la formule (4), à la li-
mite X. Enfin, concevons que, dans le cas où des valeurs de x renfermées
entre +, X vérifieraient, comme racines, soit Pey it (1), soit une ou
plusieurs des équations auxiliaires
(5) m(x) = 0, (6) 4z) =0, (7) n&)=0, (8) +(x)= 0,
on nomme
£ et Æ la plus petite et la plus grande de ces racines, pour l'équation (1) ,
Xo+- la plus petite, pour l'équation (5),
x+» la plus petite, pour ee, (6), s
X —M la plus grande, pour l’équat
X—Nla plus grande, pour l’équati
. Si léqusnon Oo! admet ren Br racines réelles comprise Etre
. les limites x., X, l'existence de ces racines entraînera l’existence des racines
Lo FH; X—M,
qui pourront être substituées dvec avantage aux c limites L,X , attendu
que l’on aura
(9) ty +e č, (tro) EX —M,
les deux racines č, Æ pouvant être distinctes ou se réduire à une seule.
De plus, l'existence de la racine x, +» entrainera toujours l'existence des
racines Z, distinctes ou non Pane de l’autre , et par suite des racines
Tote, X—M
qui En la condition (10) ainsi que la suivante
(t1) : tpit
» Pareillement l'existence de la râcine X — N entraînera toujours l'e exis-
tence des racines £, = distinctes ou non ne de l’autre, et m suite-đes
of 5
27]
Pa
( 360 )
racines Xot p, X—M
qui vérifieront la condition (9) avec la suivante
» Corollaire 1%. Si la limite x, était racine de l'équation (1), elle devrait
être pareillement racine de l'équation (5); et, en excluant cette racine,
on pourrait énoncer encore le 2° théorème, pourvu que lon remplacit,
dans la formule (3), la quantité f (God par f (æ. + €), € désignant un
nombre infiniment petit.
» Corollaire 2°. Si la limite X était racine de l'é équation (1), elle Eee:
être pareillement racine de l'équation (7); et, en excluant cette racine, on
pourrait encore énoncer le 2° théorème, pourvu que l’on remplacät, dans
_ Ja formule (4), la quantité f (X) par f(X — €), € désignant un nombre in-
finiment patte
» “Corollaire 3°. Supposons la fonction f (x) “écomposée en deux autres
` ; ; @ (x) Su ie (x) ;
dont les dérivées :
P (x), — x (x)
soient la première toujours croissante, et la seconde toujours décroissante,
pour des valeurs croissantes de x, comprises entre les limites données;
ce qui arrivera, par exemple, si, ces limites étant positives, et f(x) une
fonction entière, on prend pour @ (x) la somme des termes positifs, et
pour —% (x) la somme des termes négatifs.. En désignant par a une
quantité comprise entre les limites xo, X, ou même équivalente : à l’une
de ces limites, on aura, en vertu d’une formule connue
ee” FAO Te DU, x)= x(a) +(r— 0) à o),
les quantités u,v étant renfermées elles-mêmes entre a et x, à plus
forte raison entre les limites Lo) X; puis, en ayant égard à l'équation
identique a
(14) f (=) = ẹ (x) — x (2),
on tirera des formules (13)
US Aa) =f @)+ (z— a) Ce (u)— x" (»)].
» Comme on aura d’ailleurs, dans l'hypothèse admise,
{16) EELSEL LU) Lx afQ) i a (de x (X)] ;
puis, en divisant par f{a) les deux membres de celles-ci, on trouvera,
1°. si f (a) est positif
g (to) — x À) fz) p (X) — x’ (re)
+ fa) (x - se 1 a) <
æ
le plus petit et le plus grand des rapports
a3 EE EAS] gxr) |
Eee a mime
et par TRE DR E et 3 5 RE PT : 7 e
DS Que AEE T E CU To aa e : dE aa ; >
le plus grand et le plus petit des rapports
g'(x) —x (X) - p (X)—x (z)
IDa Frs SEX
(22)
on tirera de la formule (rgkou (20), 1° en y remplaçant a par T
(23) ES L R
2°. en y remplaçant a par X,
až
(24) >
Comme les trois membres dont se compose chacune des formules (23), (a 4),
sont trois fonctions de x qui offrent des valeurs égales à l'unité, par consé-
quent affectées du même signe, quand on pose x =x,oux=X, ces fors
mules pourront être substituées, dans le 2° théorème, aux fitalia B}
(4); et alors les équations (5) (6); (7), (8) réduites aux suivantes: `
( 362 )
LT 9
(25) ee eve (26) 1 —
LT,
Le X
= 0, (27) 14 2 =0;
offriront pour racines les quatre quantités
(29) Zo +4; tyt bz :: X—A, X—B.
Mais chacune de ces quantités ne pourra se confondre avec l’une de celles
que nous avons représentées, dans le 2° théorème, par
(30) Tot À Lots X—M, X—N,
qu'autant qu’elle restera comprise entre les limites x., X. Cela posé, le
2° théorème entraînera évidemment la proposition suivante :
» 3° Théorème. Soit
(1) Jfaœ@=o,
une équation dont le premier membre f (a): reste fonction continue de x,
entre les limites
è
; L-—— Toi es x. a
Supposons d’ailleurs la fonction f(x) décomposée en deux autres
g(x); —x(x),
à A , . à m- A :
qui restent elles-mêmes continues entre les limites données, et soient tou-
_ jours la première croissante , la seconde décroissante, tandis que lon fait
sé ‘croître a x entre ces limites. Enfin,
nommons- = - le ee petit et — z zle plus
Nommons, au contraire - a le plus grand et = Ê le e petit des: rapports.
PEd—x® g EOR (o)
JT FG)
Si équation (1 1) offre des racines comprises entre les limites x,,X, les
te.
-To aS #, . X— À ; .
seront tde mêmes renferméés entre cés limités, et com
elles toutes les racines sion il s'agit.
cités
prendront entre
De plus, il suffira ESA Tons des quan-
EFÈ "X—B,
( 363 )
soit comprise entre les limites x,,X, pour que l'équation (1) offre certaine-
ment des racines renfermées entre ces limites. Nommons £ la plus petite,
Z la plus grande de ces racines, les deux racines £, = pouvant quelque-
iis se réduire à une seule. Si la quantité x, + 6 est comprise entre les li-
mites x, X, on pourra en dire autant des quantités x. +, X— À, qui véri-
fieront les conditions |
G) , zpact£zt+e, (32) zo, on aura non-seulement
(r — X)°
(x) = (X) + (x — X) p(X) + ere g"(u)
u étant compris entre x, et X, mais aussi
: g'u)> o g'u) < ?"(X),
et par suite : :
Ax) > eX) + (x — X) o X),
ete) < 6) + DR) + EX 9%,
tez
on trouvera de même pour des valeurs de x inférieures à X
x) > xE) + (x — X) x'(X)
xz) < xX) + (x — X) 7 (X) + (x — X)
1.2 Se #°(2)
et comme on à f(x) = ọ(x)— x(x) on trouvera,
JO > SO Fe- D FRET, x
< f+ — 2) SK + EX pa;
donc, d’après le théorème 2, la plus grande des racines de la proposée
inférieures à X sera surpassée si f(X) est positif par la plus petite des
racines de l’équation auxiliaire
fæ) +(X) fX) —
= < ia z (X) =0,
I.2
et si f(X) est négatif la plus petite racine de l'équation
LE) + (EX) PO + ET pr = 0.
x nple + Soit donné à résoudre l'équation de Lagrange
A bo,
et Supposons que l'on cherche ses racines positives. Comme on aura ( voir
l'analyse algébriqu -
27 > 24/75, les racines positives de la proposée
( 365 )
seront inférieures à la racine positive de l'équation auxiliaire 2 W7x*=—7x,
c’est-à-dire à 2 = 1,75. De plus la formule (1) donnera, pour X==1,75,
$
X — 7X + 7) + 8X — 7) (à —-X)=0, z = 1,7.. .environ,
E poür X = Lje +
(X? — 7X + 7) + (3X°— 7) (x — X) + 3X(x — XP = 0, x= 1,38...
» En posant de nouveau x = 1,38, on trouvera x = 1,3569... En po-
x=1,70, On trouvera 1,692. Les deux racines de la proposée sont en effet
1,3569 et 1,692.
» Ajoutons, 1° que les conclusions précédentes subsisteront lors même
que f(x) sera une fonction transcendante, si cette fonction est décompo-
sable en deux parties g(x) et x(x) telles que chacune des dérivées g"(x)
x (x) acquerra des valeurs positives toujours croissantes pour des valeurs
positives de x; 2° dans cette seconde méthode les équations auxiliaires ne
sont plus linéaires, mais du second degré; mais aussi les approximations
sont plus rapides.
» On démontre facilement que les méthodes de résolution des équations
que nous venons di E méthodes applicables € dans tous les cas, com-
prennent , comme de plus, pour
cette dernière fournisse des valenrs de plus « en plus approchées des
racines de léquation f (x) = o comprise entre des limites données
£ = X,, X =X, il faut et il suffit, en conservant les notations précé-
Fa
dentes , que les quantités
€ (z0 — x" (X), 0" (X) — x” (£a),
offrent les mêmes signes. Ge résultat si simple excitera sans doute l’atten-
tion des géomètres. »
PALÉONTOLOGIE. — De la nature et de l'âge des ossements fossiles, sous des
temps antédiluviens , et d'abord d'un essai de polémique ayant com-
mencé dans la dernière séance ; par M. GEOFFROY SA Hate,
« Est-ce que l'on a supposé que j'avais reçu de la Providence un à don
d'esprit productif d'idées nouvelles, et que j'étais investi d’une mission
scientifique ayant Dieu pour principe, etun sentiment du progrès ns
cours des choses pour objet. Car? j j'aperçois plusieurs de mes puinés « qui s'é-
\ 49- i
( 366 )
puisent en efforts contre le développement de mon rôle providentiel. Il
est bien vrai que j'ai touché à plusieurs questions-mères, et qu’on a
quelquefois pensé que le savoir de la physique générale, surtout en ce
‘qui concerne les théories de l’animalité, en a été modifié et accru.
C'est à la postérité, si elle daigne s p a des luttes de cet âge,
de faire leur part, à mes adversaires et à moi; j’ ’ai le corps inclinant vers
la tombe : je mattendrai point long-temps. Il suffit à ma vieïllesse qu'elle
ait confiance dans les services pour lesquels je me dévoue et mwai cessé de
me dévouer, et que je trouve un charme décevant à m'en expliquer à à la tête `
de mes livres par cette épigraphe : Utilitati.
» Mais sortons de ces généralités pour répliquer sur l'incident du com-
mencement de notre dernière séance. Qui, parmi les naturalistes , ignore
en ce moment qu'il y eut, en 1830, de vifs dissentiments dans la hauteur
des sciences, entre l’illustre G. Cuvier et moi? Le juge le plus compétent
sur Vobjet de nos débats, le plus beau génie de l'Allemagne, Goëthe, en re-
çut une telle impression, qu’il employa les dernières heures de sa vie glo-
rieuse, à signaler à sa nation ce cürieux événement des naturalistes français;
curieux et instructif, suivant ce philosophe, en ce que ce grand moraliste
Pattribuait à une cause primordiale, et qu’il LUE comme dù à un ef-
fet nécessaire de la nature des choses.
» Ceci rappelé, on en vint à penser que louant G. Cuvier quand iln "était
plus. etaprès m'être montré son adversaire pendant sa vie,j usais de super-
cherie, et que je tendais un piège à I: publique dans des réserves
mentales, pour continuer à déprécier les Wins de cette gloire française,
et pour en affaiblir la réputation scientifique, C’est dans ce sens qu’il faut
entendre l'in nterprétation de l'une de mes phrases, lues dans le sein de
l'Académie , le 14 août dernier.
» Je déploierai dans le défilé de la polémique que l’on me fait subir, toute
la franchise de mon caractère. J’arrivais lundi dernier avec le mémoire,suite
zat autre chapitre de mes écrits paléontologiques. Étais-je plus fåcheux et
us blämable pour mes rivaux, parce que je m'éloignais davantage des
tiers battus? J'avais renoncé à cette habitude im productive, suivant mot,
de ne considérer dans les ossements fossiles qu'un sujet de description, de
nomenclature et de détails purement zoologiques. Je voyais dans ce rapport
de vestiges découverts nouvellement, de précieux documents pour l'instruc-
tion de l'humanité; faveur divine qui iplaçait s sous ños yeux un passé histori-
` que des faits de notre globe planétaire. Depuis dix añs que mes recherches
paléontologiques se poursuivaient et mürissaient silencieusement dans mon
“
( 367.)
nouveau point de vue philosophique et religieux, mes idées arrivaient à
devenir progressives, au point que , dans ces derniers temps, je nai point
craint de les produire dans toute l’étenduede leur généralité. La polémique
jetée dans le sein de l’Académie, a refoulé mon mémoire et est venue en
ajourner la lecture à une autre séance. Dieu sait si je m’y remettrai jamais!
la fatigue morale me gagne encore plus que celle éprouvée par le corps;
mais en attendant, voici quel était le sujet de ce mémoire :
« Sur l’essenceet l’objet utile des ossements fossiles à employer comme des
» éléments d’une application pratique dans les études géologiques ; à con-
» sulter comme autant de médailles, chacune donnant sa notion chronolo-
» giqueet un souvenir de faits accomplis ; apportant des indices révélateurs
» de l'état préexistant de bassins à fluides, et principalement contenant
» la raison du fait puissant et fonctionnel des milieux universels, cein-
» tures thermométriques et barométriques de la terre, atmosphères spé-
». ciales tenant en dépôt et plaçant sous l’action dè la loi de soi pour soi, les
» atomes de nos vastes laboratoires de la nature; fournissant une expres-
» sion accomplie du progrès matériel des choses; et montrant enfin,
» étant conservé et devenu de nos jours oculaire, le relief de vaitine
» structure des premiers -corps pense. admirables machines dès ce
» temps déjà nées et puis enfin détri émané e ces résultats
» que nous avons appelés et. que nous continuons de Tete ‘espèces
» » D
» Voilà cet ordre des choses, qui nous signale le cours d’une antiquité
toute saturnienne , arrangement pour lequel il y a motifs et faits afin d’at-
tribuer ce mouvement à l’avant-dernière époque des révolutions physiques
de la terre, dont, pour dans le cas de ces supputations chronologiques, la
solennelle et principale condition serait d’avoir précédé l'établissement des
sublimes arrangements de notre actuel univers planétaire, c’est-à-dire
d’avoir existé avant la venue et l'apparition de cette dernière création
des produits physiologiques, l'existence du nouvel et merveilleux habitant,
devenu le coadjuteur de Dieu dans l’administration des couches de la terre:
cette merveille, c’est l'homme fait à limage et animé comme Dieu lui-
même.
» Que; je reprenne haleine sur cet ensemble de considérations : ce que
je commence à remarquer ici, c’est tout autant le nombre que la nou-
veauté et la grandeur de ces aperçus; et, toutefois, il n'est vraiment en
ces vues que des idées synthétiques, telles qu'il me paraît qu’elles dev
ressortir de la tendance philosophique du xx‘ siècle : ce sont toutes vues
( 368 )
a priori encore, mais que je me flatte de pouvoir justifier dans autant de
thèses à traiter ultérieurement.
» Ceci s'explique de ce que j'ai depuis dix ans incessamment poursuivi
et médité l'étude des os fossiles; ces corps appréciables dans une dépen-
dance réciproque entre eux et à l'égard de leurs terrains; de ce que j'ai
toujours mêlé dans leurs communs rapports les révélations dusol et celles
des produits physiologiques. Il est bien vrai que la rivalité travaille de
temps en temps à m’entrainer dans de fausses routes, comme, par exemple,
lors de l'attaque de lundi dernier. Le mieux, je le sens, ce serait d’avoir
le courage ou la sagesse de ne tenir aucun compte de ces obstacles; oui,
peut-être. Mais dans la circonstance présente, il s’agissait d’une gloire
française, du premier zoologiste de notre âge. Alors je me suis senti
le cœur faillir, ému et décidément affligé, en entendant l'héritier d’un
si beau nom ne pas comprendre son heureuse position, et le voyant tou-
cher à une bien dangereuse corde. Car, que de semblables orages et
difficultés vinssent de tous autres lieux et personnes, je ne voyais appor-
ter là ni conscience nette des questions, ni efforts suffisants d'intelligence,
qui montrassent qu'on y avait compris quelque chose d’élevé; et, en effet,
pourrait-il même en résulter de ma part un peu plus de tenue, d’éléva-
tion et de développement dans la pensée ?
» À l'exception de notre grand zoologiste Cuvier, lequel a eu l'insigne mé-
rite d’avoir largement ouvert la route et d’avoir ainsi en richi la paléontologie
de tant d’aperçus vrais, et tels que les réclamaient du savoir de notre maître
les tâtonnements alors de sa novice expérience, d’autres auteurs n’ont es-
sayé, dans cette direction „que de le copier, : ambitionnant que de renché
rir sur les détails. En France, après les grands travaux de l'étranger, on ne
parait presque pointcomprendre qu’il y ait, à l'égard des ossements fossiles,
un premier soin à prendre , c’est d’en déterminer l'âge et la nature. Le tra-
vail qùi y plait, parce qu'il ne dépasse point l'étendue de certaines fa-
cultés, c'est de considérer les os fossiles comme des événements contem-
porains que la terre produit comme nos blés, et nos animaux subterranéens
pour prendre une place au même titre dans nos classifications. Qu'en ré~
sulte-t-il? Des noms à mettre en avant. Et faisant avec cela de la pure
et simple zoologie, on s’avance avec un cortége de descriptions, de nomen-
ciatures et de rapports naturels, oubliant qu’on avait mieux à faire, comme
de s'occuper des animaux nés et perdus dans les âges antédiluviens, ainsi
réuuissant en eux, depuis long-temps, des faits accomplis, et des faits égui
de Vantiquité la plus reculée; mais l'essence des vraies questions paléon-
( 369 ) |
tologiques est délaissée, aussi bien que le sont toutes les satisfactions à pro-.
curer par ces nouveaux dons de la terre aux études géologiques.
» Mais abrégeons sur cet ordre d'idées; l'incident de la dernière séance
n’a qu’une connexion peu intime avec ces détails.
» Il est fâcheux que d’une question, la plus vaste dans l’histoire des
sciences, et du plus grand intérêt dans celle de humanité, question sans
doute digne d'occuper une aussi belle réunion de savants, comme est l’Aca-
démie, on ait fait un débat de rapports moraux, et qu’on l'ait réduite
aux minces proportions de démélés entre personnes. Il me suffit d'affirmer
que je n’ai voulu ni blesser, ni atténuer, encore moins attaquer au point
. de vue de l’honneur, la considération due à un ami que j'ai beaucoup aimé
et toujours respecté. Traiter de cela avec des doutes offensants pour tant
d’intéressés dans ces questions, et devant les pères conscrits du savoir des
choses, combien c’est regrettable! Ce l’est bien davantage pour les rap-
ports de famille qui sont les motifs mis en avant, quand on a engagé cette
polémique. Et en effet, controverser sur l’âge de la terre, et lors s’ac-
cuser vis-à-vis d’invétérées préventions qui sont dans le public. En nos
jours de lumières, on oserait encore poser le point précis de 6,000 ans
comme période de l’âge de la terre ? car c’est la conclusion finale du Discours
sur les Révolutions du globe terrestre. Cela a fait dire à des esprits très
élevés : Employez plutôt le chiffre de 6 millions; et puis à d’autres : Préfé-
rons de compter par milliards. Qui sait quelque chose sur ces supputa-
tions conjecturales? La vérité du fait, c’est que nous ignorons entière-
ment ce qui en peut être; c’est dans le doute qu’il faut finalement se
renfermer.
» Les Anglais au temps de notre prince des naturalistes et pour le tenir
à grande distance de leur glorieux compatriote, l'inventeur du système du
monde, affirmaient que Buffon n’était au fond que le romancier de la na-
ture, surtout en le prenant sur celui de ses ouvrages, la Théorie de la
Terre. Ce jugement nullement ménagé ne signifiait qu’une chose, c’est
que personne alors ne s'était placé au point de vue des supputations chro-
nologiques du philosophe français. Buffon avait, à l'égard de l'ignorance
-du 19° siècle, le tort de voir les grands faits de la nature, dans le ressort
de l'infinité da temps et de l’espace; ce génie apercevait les siècles nageant
comme des ombres dans les champs de l'éternité. Qui alors, et qui même
aujourd” hui voyait et voit ainsi? Buffon et Cuvier ne PER et ne seront
jamais comparables. |
» Mais après ce grand éc
à es pensées précédentes, née Es y atta-
( 370 )
cher plus d'attention que ce ne le mérite, laissons donc se produire ces actes
de petites passions qui m'ont en vue; puisque je n’y puis rien que d’en
regretter la manifestation. Je n’y eusse mème point répondu, si ma note
(p. 306) eùt été imprimée entière; mais des omissions eurent lieu, et je
regrette particulièrement celle de cette dernière phrase : je avais donc
donné à personne le droit de suspecter la sincérité de l'admiration que je
ressens pour les services rendus aux sciences, par mon ancien ami.
» Car ces services, je venais d’avoir le bonheur de les découvrir et de les
constater dans une occasion aussi remarquablement curieuse que sociale-
ment utile. C’est alors que je fus pris d’une chaleur de zèle et d’amitié
pour narrer ce merveilleux événement : bien loin d’avoir usé de réserves
mentales et tendu à l'opinion publique un piége pour compromettre
G. Cuvier, et le présenter comme ayant capitulé avec sa conscience, je
wai voulu, dans mon aperçu historique ( Comptes Rendus, page 189)
que citer un fait honorable pour sa mémoire; ce fait, où j'ai cru aper-
cevoir que son intervention était louable : Cest le précieux accord des
théologiens et des géologues français, au sujet de notre grande charte
sociale, le livre mosaïque, la Genèse. Les paroles historiques et religieuses
qui y sont contenues, étaient trop concises pour être claires et rester enten-
dues, étant prises trop à la lettre; mais aujourd’hui , rapprochées et com-
mentées par nos nouveaux faits sciéntifiques, on a pu les considérer comme
hauts témoignages, en faveur des vérités révélées. Or, Pamour de l’ordre
et du progrès. en toutes choses, excita à ce sujet et vivement la loyauté
habituelle de mes sentiments, ı qu j'ai cru apercevoir qu'une trés
heureuse PRE ralliait et pacifiste deux classes respectables de la
société, ` ologues et les théologiens , lesquels ne pouvaient que se
complaire dane. le ‘sentiment de la vérité : jusque là, s’y étant très en-
gagés , mais sous une face différente , ils avaient vécu dans les premières
années du siècle dans des crises d'hostilité. Nouvelle sociale du plus
grand intérêt! On venait de s’expliquer et de comprendre que l'orthodoxie
nécessaire aux théologiens et que le sentiment scientifique que créait
pour les géologues l'observation attentive des nouveaux faits de la terre,
étaient bien loin «le s’exclure.
». Toutes les révélations imprévues et comme improvisées que donnait de
nos jours une e heure euse exploitation dela terre, provenaient principalement
de l'observation nouvelle des’ ossements fossiles. Or, G. Cuvier venait de
travailler à débrouiller ce chaos qui avait, jusqu”:
qu'à ce jour, si tristement
pesé sur la pensée publique. Son livre (Ossements fossiles) lui créait ce titre
i
( 371 )
de gloire; je dis ce livre, mais non point son Discours sur les revolutions
du globe; celui- ci n’est nullement la conséquence de ses travaux positifs
sur l'essence de la zoologie antédiluvienne. Voilà, nettement, ma pensée
sur les travaux de notre chef d'école en zoologie; qu’on ne m’accuse donc
pas de dissentimentavec moi-même. Je n’ai point tout loué dans ces travaux;
car, là même où je men expliquai le plus avec l'instinct de l’amitié et la
conviction de la vérité scientifique, je portai franchement mon blâme sur ce
que je croyais un principe erroné dans ses doctrines zoologiques , l'idée de
l'immutabilité des espèces. -
» Qwai-je donc fait pour que l’on m'impute une critique. peut-être
odieuse dans son arrière-pensée? J'ai dit et je le soutiens toujours, j'ai
fait remarquer, avec une joie de vieille amitié, quen ses recherches sur
les ossements fossiles, G. Cuviér avait rendu d'immenses services à la
science et que même dans la conjoncture particulière sur laquelle j'avais
insisté, son erreur avait été utile, car elle avait tourné à la consolidation
du grand événement social que je me suis plu à mettre en lumière.
Oui, ce fut aux vues de G. Cuvier que l'esprit de paix fournit si promp-
tement à la conciliation et à l’heureuse harmonie de nos divers partis
églises, celui-ci n’était qu'un simple prêtr
LA
lés mouvements qui firent alors agir M. le baron de
ne connaissait l’apôtre prédicateur que sur sa brillante renommée :
ce ne fut que fort long-temps après que des devoirs universitaires rappro-
chèrent le naturaliste et le prêtre, celui-ci depuis ayant été promu à l'épis-
copat.
» Ces faits, dont peut-être alors je m'étais flatté d’avoir saisi la clé,
w’avaient donc permis de travailler avec une sincère loyauté à la parfaite '
glorification de G. Cuvier et à lui rendre dans cette mesure justice, d’une
part comme savoir consciencieux et de l'autre comme instinct de grand
homme d'état.
» Or, tout cela s’est passé à la vue de M. Fréd. Cuvier et de moi; de lui
novice alors dans l'étude des animaux, et de moi, intimement initié et as-
socié ux de notre’grand giste. Que j'aie été plus clairvoyant
dans les allures progressives de la science, c'était pour moi un résultat de
ma position différente. Moi, j'ai reconnu et admiré les grands talents de
notre maître à tous: M. Fréd. Cuvier n’eut qu’à en éprouver les heureux
C. R. 1837, a° Semestre. (T. V, N° 10.) > i.
CU P sx
(372)
contre-coups; qu’il maintienne la haute position de sa famille, c’est-à dire
la sienne, soit; et moi, qu'après un demi-siècle de travaux incessants et
le plus souvent faits pendant les heures consacrées au sommeil, je reste,
comme par le passé, ne demandant rien à la faveur, peut-être gun peu
plus de condescendance dans la communication de mes écrits. Je wai point
d’autre ambition. »
ZOOLOGIE. — Notice sur les Mammifères épineux de Madagascar; par
M. IsDORE GEOFFROY SAINT-HILAIRE.
(Extrait. )
« Bien que les mammifères qui s d'érartont par leurs téguments da type
commun de leur classe, aient de tout temps fixé l'attention des zoologistes,
on ne connait encore qu'un.bien petit nombre d'espèces, et surtout de
genres , chez lesquels les poils se trouvent transformés, dans une ou plu-
sieurs régions du corps, soit en plaques cornées, soit en écailles, soit en
piquants ou épines. Cette dernière disposition, quoique moins rare que
les deux autres, ne se trouve ea tout, si l’on excepte les rongeurs, que dans
trois genres, savoir, parmi les monotrémes, le genre si exceptionnel des
échidnés, et parmi Lx insectivores, les hérissons et les tanrecs. Cette no-
tice, outre la description d’une espèce nouvelle de ce dernier groupe, a pour
sujet l'établissement d’un troisième genre d’insectivores é épineux, habitant,
comme les te » l'île de Madagascar, et. exactement dihetmédiaire par ses
rapports naturels entre ceux-ci et les hérisso: érissons. Dra
» Pour faire connaître cette nouvelle es ce et ce nouveau genre, il
semble au es abord que je puisse me borner à en donner avec pré-
cision les car s. Pour un genre aussi remarquable que celui des tan-
recs, on a peine à supposer qu'il puisse exister encore de l'incertitude soit
sur ses caractères génériques, soit sur sa dénomination. De même on con-
çoit à péine, quand tous les auteurs s'accordent à admettre en tout trois
espèces de tanrecs, que la synonymie de celles-ci puisse avoir besoin d’être
revue et rectifiée. Cependant c’est ce qui a lieu, et je ne saurais passer
à la description des objets qui font le sujet spécial de cette notice, avant
d’avoir signalé à l'égard, soit du genre lui-même, soit surtout de ses es- :
pèces, des inexactitudes, des confusions, E an telles qu’on a peine à
en concevoir la possibilité dans un sujet par lui-même si simple et si exempt
de difficultés. , |
(373 )
» Un grand nombre de zoologistes se sont déjà élevés čontre cetle pré-
cipitation si nuisible à la science, contre cette témérité avec laquelle tant
d'auteurs adoptent, sans motifs réfléchis, tel fait, telle idée, tel nom qui
se présente à leur esprit; contre cette légèreté insouciante avec laquelle ils
citent de mémoire, et sans aucune vérification , les opinions, les observa-
tions, la nomenclaiure de leurs devanciers; enfin, et plus encore contre
cette aveugle confiance avec laquelle les compilateurs, se copiant les uns les
autres, reproduisent tous successivement et finissent par revêtir du carac-
tère d’une vérité universellement reconnue et en apparence incontestable,
telle erreur qu’un examen de quelques instants eût suffi pour déceler et
repousser à jamais de la science. Ces. déplorables abus, si communs aujour-
d'hui, tendent à opposer aux progrès de l’histoire naturelle des obstacles
qui deviendront, si l’on n'entre enfin dans une voie plus rationnelle, de
plus en plus graves. Dès aujourd’hui, quelque point scientifique qu’un zoo-
logiste veuille traiter d’une manière un peu approfondie, les difficultés de
r interprétation € des auteurs s etes aux difficultés du sajer lui-même > et
se T
directe des- faits eùt assurément employé d'ur iik e bien plus utile
et bien r moins s fastidieuse. I tions de pis nonymie , entre autres, sont
devenues t p , qu’ on peut souvent à peine, quelques efforts
que l’on fasse, se reconnaître dans le dédale de toutes les nomenclatures
diverses proposées pour les mêmes êtres.
» C'est pourquoi, avant d'arriver aux objets nouveaux que j'ai ici à dé-
crire , je vais être obligé de consacrer quelques pages à examen des travaux
déjà et depuis long-temps publiés sur léstanrecs, afin de rétablir exactement -
leur caractéristique, sur laquelle les auteurs ne s'accordent pas entière-
ment, et surtout leur synonymie qu'aucun auteur n ’a encore donnée exac-
tement. »
Le passage qui précède donnant une idée de TARR du tea de -
M. Isidore Geoffroy, et ce travail devant paraitre prochainement dans son
entier (1), nous nous bornerons à reproduire ici la caractéristique de la …
nouvelle espèce de tanrec et du nouveau genre décrit par l’auteur.
« Tanrec armé (Centetes armatus). Pelage d’un gris noirâtre très tiqueté
de blanc, PEU sur la nuque, le col, les épaules le dos et les lombes
zy Il doit faire partie de la 3e livraison des Études zoologiques k M. Isidore
Geoffroy. ?
5o..
(374 )
de piquants très résistants; sur la croupe, de piquants fins et demi
flexibles , et en-dessous de poils ordinaires. |
» Genre Ericuse (Ericulus). Corps couvert en-dessous de poils,en-dessus
de piquants raides, sans soies intermédiaires (presque exactement comme
chez les hérissons). Membres courts, pentadactyles, à ongles robustes, as-
sez allongés, un peu comprimés. Une queue très courte. Tète allongée.
Molaires au nombre de six de chaque côté, et à chaque mächoire, savoir,
cinq mâchelières et une fausse molaire. A chaque mâchoire, une canine
peu allongée, très peu différente de la fausse molaire. Incisives au nom-
bre de quatre à chaque mâchoire. |
. » Les animaux qui ont servi de types à ces descriptions , ont été rappor-
tés de Madagascar par M. Sganzin , capitaine de l'artillerie de la marine, et
par M. Goudot , voyageur du Muséum d'histoire naturelle. »
MECANIQUE APPLIQUÉE. — Note sur les moyens de sûreté applicables aux
chaudières à vapeur; par le baron Sécurer.
«, Au moment où les machines à vapeur prennent de toute part un dé-
veloppement remarquable, où les rivières sont sillonnées par des bateaux
chaque jour plus nombreux, où les chemins de fer sont parcourus par de
antes et rapides locomotives, à une époque enfin où une foule d’es-
_prits inventifs s'efforcent d'imaginer, se hâtent de proposer une série de
moyens pour débarrasser les appareils à ve peur du danger trop réel de
l'explosion ; quelques réflexions suggérées par une persévérante pratique
P: raîtront peut-être avoir, à défaut d'autre mérite, tout au moins ce-
lui de l'opportunité. Le besoin de ramener vers le but des esprits qui, se-
lon nous, s'égarent , le désir de faire produire quelque chose d’utile à des
imaginations qui s’usent en faisant fausse route, nous décident à prendre
aujourd’hui la parole en notre privé nom, sur ce grave sujet.
» On a beaucoup disserté, on dissertera encore beaucoup sur les causes
des explosions. Le champ est vaste, nous pourrions peut-être nous-même
fournir quelques observations qui l’agrandiraient encore, comme ce fait
trés remarquable , d’une chaudière dégageant du gaz hydrogène, observa-
re Re PRES c'est k enflammant les gaz qui s'échappaient par
a soupape de sûreté de sa machine que M: M: au f rg Saint-
Antoine, s’assura que Podeur de D qu'il mr Aa En
une illusion de son odorat; ou comme celui à peu She semblable
dE
$
( 375 )
d’une machine construite par M. Daré, continuant à marcher quoique
d’un mouvement très ralenti, alors que du gaz hydrogène mêlé à de la
vapeur dilatée était la seule cause de son mouvement; l’inflammation plu-
sieurs fois répétée du gaz expulsé par la pompe à air avec l’eau de conden-
sation, ne laissa non plus la moindre incertitude sur la réalité de ce sin-
gulier phénomène. Nous ne rechercherons pas aujourd’hui si le gaz est
produit par la décomposition de l'eau sur la paroi fortement rougie d’une
chaudière de tôle ou de fonte de fer, ou encore par la décomposition sur
la paroi incandescente d’une chaudière de fer ou de cuivre, des graisses ou
des huiles contenues dans l’eau de condensation réintroduite par la pompe
alimentaire. Nous ne nous occuperons pas davantage des conséquences de
la présence du gaz hydrogène dans les chaudières à vapeur. Nous nous
bornerons à faire remarquer qu’il a pu se rencontrer un concours de cir-
constances où des chaudières à vapeur ont produit des quantités considé.
rables de gaz hydrogène. Sans nous arrêter à des considérations que nous
croyons être les premiers à signaler à l'attention publique, et qui pourront
peut-être jeter un jour nouveau sur les causes des explosions, nous nous
bâtons d'e He au au sujet de la pessgpie lecture, à la cause presque unique
u parler tdu : retour instantané Fe en sur
uche d
Pourquoi nous occuperions-nous des ARE par excès d’une tension
progressive, lorsque l’art du constructeur a tellement perfectionné les sou-
papes de sûreté, que l'inefficacité de leurs fonctions ne peut plus être que
le résultat d’une imprudence volontaire.
» Le dépouillement fait avec soin des circonstances qui ont niie
pagné un grand nombre d’explosions fournit l’occasion de remarquer que
la plupart du temps le désastre est arrivé à une chaudière dont le bon état
des soupapes de sûreté avait été peu auparavant vérifié, et au moment où la
machine semblait se ralentir ,ou bien encore, alors qu'après avoir été ar-
rêtée, elle était remise en ce i
» Ilrésulte pour nous deces circonstances, et nousinsisterons pour faire
remarquer que ce sont celles qui sont le plus souvent constatées, que l'ex-
plosion-a été produite dans ces diverses occasions par une seule et mémé.
cause, le contact instantané du liquide avec une étendue considérable i
surfaces de parois surchauffées; pour le prouver nous citerons br: |
quelques cas d'explosions; par exemple, celle d’une des chaudières. duba- :
( 376 )
teau le Coureur, arrivée au moment où le navire après avoir couru une
longue bordée fortement à la bande, changeait brusquement d’inclinaison
en virant de bord. Lorsque l’on se rappellera que le Coureur était muni de
deux chaudières cylindriques à feu intérieur, communiquant entre elles par
leurs parties inférieures, dont l’une pouvait, par l’inclinaison du navire, rece»
voir une grande partie de l’eau contenue dans Pautre et Fabandonner ainsi
presque vide à l’action du foyer, on comprendra facilement que l'explosion,
arrivée heureusement sans désastres graves, n’a été que le résultat immédiat
du retour de l’eau sur la paroi surchauffée. L’emplacement de la rupture
située au-dessus du coup de feu et l’état de corrosion de la paroi déchirée
se réunissent pour démontrer jusqu’à l'évidence que cette explosion sur-
venue dans une chaudière munie de soupape en bon état ne peut être que
la suite d’une formation instantanée de vapeur contre laquelle les soupapes
«le sûreté sont malheu nt impuissantes. La supposition d’un abaisse-
- ment de niveau explique tout aussi facilement et tout aussi complétement,
au milieu de toutes les circonstances qui l’environnent, l'explosion d’une
autre chaudière dont le bon état d’entretien des soupapes est attesté par le
procès-verbal , qui fixe le désastre au moment même où ; après le diner des
ouvriers, la machine était remise en marche, On adoptera notre explica-
tion , nous le croyons, si l’on réfléchit que la chaudière venait nécessaire-
ment d’être privée d'alimentation par la suspension des fonctions de la ma-
chine pendant l'heure du repas; les chauffeurs, par la fâcheuse habitude de
placer sur les grilles une forte charge de combustibles au moment où ils
quittent,afin de retrouver à leur retour le fen et la pression en état, avaient
pu eux-mêmes faciliter l’abaissement du liquide. Nous pensons que cette
cir Constance À permis aux parois de la chaudière formant un des côtés des
Avrnac rt
car en querir un exces de température, et nous disons que Fexplosion
a dù arriver précisément au moment de la mise en train, comme le cons-
tate le procès-verbal, puisqwà cet instant la globulation tumultueuse qui
NOR toujours la dépression résultant de l'ouverture brusque du ro- À
binet, a permis à l’eau d’être vivement projetée contre les parois surchauf-
fées.
» Les explosions par suite du retour de leau sur la paroi rougie d'une
chaudière après la rupture d’une couche de sédiment qui len tenait éloi-
gnée, ne sont malheureusement que trop réelles. Néanmoins, comme il
suffit de nettoyer les chaudières en temps utile pour les éviter, nous ne
nous en occuperons pas davantage que de celles résultant de la surcharge
( 377 )
des soupapes. Ces deux cas de rupture des chaudières, qui n'arrivent jamais
que par suite d’imprudence ou d’incurie, peuvent, suivant nous, être ne”
dés comme des accidents volontaires.
» Les explosions par abaissement de niveau sont one vraiment Hasiles
contre lesquelles il convient d’appeler en aide tous les esprits inventifs.
Qu'ai-je dit? Ils n’ont point attendu notre appel. L'Académie ne reçoit-elle
pas chaque jour ‘une foule de projets dont le plus grand nombre est mal-
heureusement bien.loin du but où doivent tendre tous les efforts? Mais.
avant d'entrer dans la discussion des divers appareils jusqu'ici proposés,
appareils tousinfaillibles au dire de leurs auteurs, ne conviendrait-il pas de
remarquer que le plus sûr moyen d'éviter les explosions par suite d’abaisse-
ment de l’eau dans la chaudière serait tout simplement ‘d’assurer la cons-
tance du niveau; cette observation nous conduit, tout d’abord, à exami-
ner si les appareils d’alimentati éné rent “ehiployés sont d’un effet
certain et si l’abaissement du nivei n'est point le résultat de la papey
sion momentanée de leurs fonctions.
» La pompe foulante est la machine généralement adoptée pour alimen-
tation des chaudières; si donc cet appareil fonctionnait toujours réguliè-
rement et envoyait dans la chaudière une enr seu égale à celle nans
formée en vapeur, i d’aba RE
_ partant pas d'explosion. Pourquoi donc ne pas soumettre la pompe alimen
au lieu de Jä laisser dans l’état où une longue
routine la maintient sans progrès? Mais pourquoi nous étonner de l'oubli
dans lequel tous les inventeurs de moyens de sùreté laissent les pompes ali-
mentaires, lorsque lautorité, dans sa sollicitude pour les chaudières; pour
les cylindres à vapeur que les constructeurs font presque toujours deux
fois trop forts, n’a pas jugé convenable de soumettre les pompes au
plus léger examen.
» Nousavons expliqué dans quelles circonstances survenaitune explosion
par abaissement de niveau ; disons maintenant comment arrive le meng
d’eau lui-même.
» Troisorganes principaux
pompe , son piston et deux clapets. Trois causes peuvent mie fons
tions d’une pompe: le soulèvement du clapet d'aspiration ou de refoulée;
l'adhérence du clapet d'aspiration , le défaut de garniture du piston. - Fo
» Puisque c’est dans. l'appareil alimentaire que git la source du mal;
qu’il pous soit pooiniss d'entrer ‘ici dans quelques courts détails ; pde:
ble,
taire à : apa As
1:
és vsit-cl
-
( 378 )
rappeler trés succinctement ce qui se passe chaque jour sous nos yeux
dans nos propres machines à vapeur. Quelques grains du mastic de minium
employé pour faire les joints, détachés par le courant de liquide, puis
entraînés jusque entre les clapets, suffisent souvent, lorsqu'une pompe est
nouvellement montée, pour en paralyser le jeu : ce corps étranger inter-
posé entre les clapets, les empêche de reposer sur leur siége. Si c’est le clapet
de refoulée qui est ainsi engagé, l’eau de la chaudière en revenant dans le
_ corps de pompe, s'oppose à toute respiration d’une quantité nouvelle, si, au
contraire, c’est le clapet d'aspiration qui est géné dans ses fonctions, lali-
mentation cesse également, mais par une autre cause : l’eau aspirée ressort
par la voie par laquelle elle est entrée, sans pouvoir acquérir assez de
compression pour s’élancer dans la chaudière, en triomphant de la pres-
sion qui s'exerce sur le clapet de refoulée. Le clapet d’aspiration est sujet
à un inconvénient qui lui est tout particulier : il peut parfois adhérer sur
son siége et s'opposer ainsi au remplissage de la pompe. Disons comment
le savon formé par les huiles entraînées dans l’eau de condensation où puise
la pompe alimentaire, suffit quelquefois pour déterminer entre le clapet
et son siége une adhérence telle que la pression atmosphérique est impuis-
sante pour le soulever; on verra qu’il peut facilement en être ainsi si l’on
déduit du poids de l’atmosphère, le poids du clapet lui-même, celui de la
colonne aspirée, l’imperfection du vide de la pompe , enfin la force d’adhé-
nt être en bon état; mais si la
x = ji € > la traversera plutôt que de
apet de refoulée; il est trop facile de s’apercevoir de cet in-
vén nt pour qu'il puisse subsister. Ce qui est bien plus fréquent, c'est
la rentrée de Pair au travers de la garniture, et par suite la destruction
du vide ; la capillarité de la matière de la garniture s'oppose au passage
de l’eau, mais elle laisse bien passer Pair; aussi l'impossibilité pour la
pompe de faire le vide, est-elle un cas fréquent de suspension d’alimenta-
tion. Il suffit encore pour que le vide ne se maintienne pas dans une
pompe dont la garniture serait bien faite, qu’elle ait ses- clapets pla at
dessous du point le plus élevé auquel parvient le piston ; la pompe, par
suite de ce vice de construction, ne peut se débarrasser de Pair aspiré avec
l'eau à chaque pulsation; le corps de pompe en est bientôt rempli , et l'air,
en se comprimant et se décomprimant tour à tour, s'oppose à la rentrée
| ( 379 ) |
de l’eau dont il occupe la place. Les plus simples notions de physique indi-
quent qu'une pompe ainsi construite doit infailliblement présenter ce
grave inconvénient; cependant la plupart des pompes alimentaires sont
établies suivant ce mode vicieux, et elles sont tolérées.
» Quand les pompes alimentaires seront toutes bien construites, quand
leur tuyau d'aspiration sera muni d’une grille à son orifice pour empêcher
l'introduction des corps étrangers, comme, par exemple, l'aspiration d’un
petit poisson dans une machine de bateau qui nous appartenait; quand les
clapets ne peuvent ainsi rester soulevés par aucune cäuse; quand l’eau
d'alimentation débarrassée avec soin des huiles entraînées dans l’eau de
condensation, n’exposera plus les clapets d'aspiration à une adhérence sur
son siége; alors, nous ne craignons point de l’affirmer, lesexplosions devien-
dront bien rares, et cependant nous në disons pas impossibles, parce que la
dépense de vapeur continuellement variable s’oppose'à ce que la pompe
à
puisse fournir constamment l’eau exactement nécessaire pour maintenir le
niveau; l'obligation de régler la capacité et la course de la pompe pour
qu'elle puisse satisfaire à la plus grande dépense de liquide rend parfois in-
3 A OOE E SIT PR A TE,
dispensable la suspension momentanée
tee ane HEURE la po ni
aere 1 du jeu dé € est öp nent par suite
PETELE EN M ee Me a ap # ; Eae o +
d’une observati n; quelque is cêp endant, l'exhausseménit du niveau lui-
même est employé par l’intérmédiaire d’une combinaison mécanique à pro-
duire cette suspension.
» Un oubli, un dérangement dans les pièces qui composent l'appareil in-
termédiaire pourront encore, malgré toute la perfection des pompes, toute
la süreté de leurs fonctions, amener un abaissement de niveau. Ce cas cer-
tainement sera rare; mais il suffit qu'il soit possible, pour qu’il devienne
de la plus haute importance d'être incessamment averti du point de niveau
de la chaudière, de savoir constamment où il est placé. Déjà depuis long-
temps une foule d'appareils bien suffisants pour des hommes prudents et
soigueux, ont été inventés , ont été mis en usage pour connaître le niveau
de l’eau dans une chaudière, Mais s’il faut regarder pour voir, c’est-à-dire
pour percevoir l'indication, nous n’hésitons pas à considérer ces appareils
comme inutiles pour prévenir une explosion, car le désastre est presque
toujours la suite d’un défaut de surveillance. De bons appareils de sûreté
seront, à notre avis, ceux qui ne se borneront point à fournir une indica-
tion pour le seul conducteur de la machine, mais qui avertiront encore de
C. R. 1837, 2€ Semestre. (T, V, N° 40.) 51
( 380 )
l'abaissement du niveau tous ceux qui ont aussi intérêt à ce que la chau-
dière n’éclate point.
» Comment, de quelle manière, à quel moment, l'indication dense
être fournie; nous voici enfin arrivé au point le blue difficile de la tâche que
nous nous sommes imposée.
» Si c'est seulement lorsque le niveau se sera assez abaissé pour ind
rougir la paroi et surchauffer la vapeur , nous n’hésitons pas à penser que
l'avertissement sera trop tardif, il deviendra stérile : car il nous révèle un
mal irremédiable sans arrêter la marche de la machine, en telle occurrence
‘toute autre manœuvre que la suppression de feu sur la grille, présente le
plus grand danger. Introduire de leau? mais elle va se répandre sur les
parois rougies qui lui fourniront la chaleur nécessaire pour se convertir
brusquement en vapeur; ouvrir la. soupape de sûreté? mais ce soin per-
mettra à l’eau même contenue dans la chaudière d'en faire autant par une
globulation tumultueuse résultant de la subite dépression. C'est le moment
de dire toute notre pensée sur tous les prétendus moyens de sûreté basés
Sur des indications prises”dans l'augmentation de température des parois-
A moins que les combinaisons mécaniques n’aient toutes pour but la sup-
pression du feu, elles sont, à notre avis, bien plus dangereuses qu’utiles.
» Tous les appareils basés sur une augmentation de température de la
paroi, ou celle de vapeur, qui ne peut arriver sans la première (puisque les
soupapes en bon état, en limitant la pression, limitent aussi la chaleur de la
vapeur saturée), ne fourniront, comme nous croyois l'avoir démontré, que
des indications inutiles et même danger: , Si elles ne se bornent point
A préparer ner du jeu de la machine par la suppression du feu;
sunete dication n’est-elle pas trop tardive pour qu’on puisse même
y avoir recours: sans les plus graves inconvénients : un bateau à un passage
de pont, à une entrée de port; une locomotive à son arrivée à une station,
alors qu'il lui faut toute la puissance «le sa vapeur introduite à à contre sers
pour amortir son élan, peuvent-ils doncd pii
ques s 'exposer
à se voir privés de leur | force motrice ; pour eux, l'explosion n’est guère plus
à craindre, aussi les commandants des bateaux à vapeurs, et les directeurs
des chemins de fer, se sont-ils jusqu'ici refusés à l'emploi de ces rondelles
fusibles qui donnent une complète issue à la vapeur des qu’une faible aug-
mentation de pression bien éloignée de-celle: qui triompherait de la résis-
tance des parois, a permis à la température de s'élever de quelques degrés.
Notre respect pour la loi devant laquelle nous nous inclinerons toujours
tant qu'elle ne sera point rapportée, ne peut cependant nous forcer à trahir
(381)
_ ici nos convictions sur le danger des indications obtenues par la fusion des
rondelles. Outre l'inconvénient que nous venons de signaler, de priver une
machine à vapeur de sa puissance au moment où elle lui est le plus néces-
saire, ces rondelles, beaucoup trop grandes à notre avis, ont encore le défaut
d'ouvrir sans remède une trop large issue à la vapour; la dépression brus-
que qui survient au moment de leur fusion , permet à l’eau de se tuméfier,
de se projeter en globules contre les parois surchauffées : les rondelles
peuvent devenir ainsi elles-mêmes la cause d'une explosion, toute préparée
il est vrai, mais qui n'aurait pas certainement lieu, si la fusion de la ron-
delle eût été simplement remplaçée par la suppression du feu.
» Dans pome préoccupation d'esprit, que les explosions arrivent presque
toujours à la suite d’un abaissement de niveau, nous n'avons pu conscien-
cieusement nous taire sur les inconvénients inhérents aux rondelles telles
qu’elles sont aujourd'hui appliquées aux chaudières.
» Ce n’est pas cependant que nous prétendions ponni toute indistion
prise dans la fusion d’un métal. Nous ne désirons qu'une chose, c’est que
cette fusion arrive alors qu’il est encore temps et possible de remédier au
mal sans arrêter la machine, c’est-à-dire alors que le niveau de l'eau est
si peu abaissé, que les parois nee honore Pme encore puien une
T condition, que n nous: désifons+ ar = remplir par un ap-
2 de sûreté, nous paraît Kaposhi à réaliser avec la la fasion nie métal
opérée par Pélévation de température de la paroi du corps de chau-
dière.
» Disons, en terminant, que M. Frimot, à l'esprit inventif duquel nous
sommes heureux de payer en passant un tribut, est le seul qui jusqu'ici ait
su par l'application d’un bouchon fusible à un tube particulier, véritable
chaudière d’épreuve, résoudre cet important problème.
» Cet appareil, vraiment préservateur, a été déjà plusieurs fois décrit,
ila reçu l'honneur de votre approbation; eh bien! malgré son haut degré
d'utilité, il n’est encore employé que par son seul inventeur, Permettez-
nous , Messieurs, de l’honorer encore d’une description nouvelle, dont nous
nous garderons bien de vous faire subir la lecture, mais que nous vous de-
mandons la permission d’annexer à cet exposé déjà trop long. Peut-être
enfin, que. les principes suivis par M. Frimot, désormais mieux saisis, ser-
-viront de jalon à ceux qui veulent parcourir la carrière des inventions de
moyens de sùreté. si
a
Sonn
Description du moyen de súreté inventé par M. Frimot , et appliqué avec
succès , par lui, dans les diverses machines sorties de ses ateliers.
» Un tube terminé par un bouchon fusible est placé dans la partie la plus
intense du foyer.
» Ce tube, espèce de chaudière d’épreuve, est en communication avec
le corps de chaudière principal par des tuyaux, l’un implanté dans la par-
tie occupée par la vapeur, l’autre fixé à quelques centimètres au-dessous du
point où doit être maintenu le niveau; il résulte de cet arrangement, que
tant que le niveau est au-dessus de l’un des tubes, la circulation de l’eau
qui vient remplacer celle convertie en vapeur dans le tube d’essai empêche
de fondre le bouchon de métal fusible qui lute une de ses extrémités ; dès
que cet état de choses change, c’est-à-dire lorsque le niveau de Peau est
assez abaissé dans la grande chaudière pour que les deux tuyaux de commu-
-nication aient leur orifice au-dessus du niveau, et qu'ils se trouvent tous
deux dans la vapeur, le retour du liquide dans la chaudière d’essai cesse,
l’eau contenue est promptement réduite en vapeur, et la fusion du bouchon
avertit en livrant passage à la vapeur qui s 'élance avec bruit, que r choses
ne sont plus dans l’état normal.
» Cette indication, fournie au surveillant avant que le niveau de la chau-
dière soit encore assez abaissé pour laisser surchauffer les parois, lui permet
de la rétablir de suite, soit à l’aide d’une pompe DRE soit en
faisant cesser la cause qi avait ses = fonc 2 oe Tee ordi-
naire d'alimentation. = Fe
» Deux robinets placés sur les tit par Rouet b eaadere princi P
c avec le tube d’épreuve; permettent, après l'indication perçue,
d'arrêter la fuite de vapeur; le niveau rétabli, un nouvean bouchon fusible
est placé; la communication est rouverte ; l'appareil est prêt pour une in-
dication nouvelle.
» Cet utile et ingénieux appareil est l'œuvre d’un esprit qui ne s’est
point borné à réfléchir théoriquement sur les machines, Cest un fruit mûr
de la persévérante pratique acquise par la construction de nombreuses ma-
chines. »
E a (Voir la figure, page suivante.)
G
A, tube chhidiere épreuve; $
B, tuyau dont dont par de l’eau;
C, tuyau plongé dans la vapeur ;
D, bouchon fusible; a >
cy < Fes LE CRT À die VU OP à ; ° Tje
; ó à spa -. as ST
H, chaudière qu'il s'agit @ de E: se rver L rs es ae ne “HA a Ps ; LC E e a D D due 2
G, grille sur kabeh fait le feu.
(On voit que le niveau de l'eau a pu s’abaisser posia du tuyau D, sans avoir
laissé encore la paroi des carneaux exposée à l’action de la flamme sans eav.)
RAPPORTS.
Rapport de M. Dousze sur un mémoire de M. DavurEL, concernant
médecine.
« Dans sa séance du 14 aoùt dernier, l’Académie a reçu de M. Daurel,
ancien agriculteur, et aujourd’hui bourgeois à Bessan, département dé
l'Hérault, un mémoire concernant la médecine.
» L'Académie m'a chargé d'examiner ce manuscrit et de déclarer si r
convient de le renvoyer à une Commission pour en faire l'objet : gn.
rapport.
» Des termes sans valeur appropriée, de phrases sans idées, jai pres-
( 384 )
que dit un énigme sans mot, tel est ce manuscrit, pour lequel il n’y a
d’ailleurs ni analyse ni résumé possibles.
» Ce manuscrit manque également de titre; et si pour le faire connaître
j'étais appelé à lui en toiger un, je lintitulerais : projet de santé perpé-
tuelle.
» J'ajouterai que, sous le rapport de l'intention, ce travail peut sans
doute être défini le rêve d'un homme de bien; mais je ne laisserai pas
ignorer en même temps que, au fond, c’est un non-sens d’un bout à
Pautre.
_» Jele déclare donc, il serait au moins superflu de renvoyer ce manus-
crit à une Gommission pour en faire l'objet d’un rapport. »
NEO LUS.
ÉCONOMIE RURALE. — IV. otice sur les ravages causés dans quelques cantons
du Maconnais -par la. pyrale de la vigne, et sur.les. moyens employés
` pour s'opposer aux progrès du mal; par M. see: zae dento-
mologie au Muséum d'histoire naturelle.
(Extrait. ) j :
a Dans une lettre » en date du 7 juillet dernier, et qui a motivé mon
départ , M. eei du département de Saône-et-Loire écrivait à M. le
Ministre de l'A ire ue s'étant trans
vignobles Te par l£ pyrale, le
grand qu'il ne s’y attendait; ; que con
feraient pas de récolte; c que nfin il ne fallait pas se Dsnnier ? que si ar
ne rait pas un moyen de se préserver de cet insecte destructeur, c'en
était fait des meilleurs : crüs du Maconnais.
_» Dès mon arrivée sur les lieux du désastre, le 5 aoùt, je pus recon -
naître que ce rapport n'était pas exagéré.
__» Les laboureurs étaient complétement déconrasés : c'était là une pre-
mièré difficulté à lâquelle je ne m'étais pas attendu, mais que j'ai été as-
sez heureux pour surmonter, grâce à l'intervention dê quelques personnes
éclairées. Elles eurent l'heureuse pensée de provoquer une réunion à la-
quelle seraient invités Jes petits comme les grands propriétaires des
_ «vignobles infestés , afin de s'entendre sur les mesures les plus efficaces à
+ prendre pour opposer quelque obstacle au fléau. Cette réunion , qui eut
lieu le 13 août, produisit un effet moral des plus satisfaisants. Mon tra-
( 385 )
vail était assez avancé pour qu’à cette séance je pusse prendre la parole et
traiter la question sous le double rapport de l’histoire naturelle et de la
mise en pratique des moyens les plus efficaces de destruction, La conviction
gagna bientôt tous les esprits, et la preuve en fut que dès le lendemain
le plus grand nombre des assistants mettait en œuvre les procédés que
j'avais indiqués comme méritant la préférence.
» Un premier moyen fut, au moment de l'apparition des papillons,
l'emploi simultané des feux; non pas comme lont entendu et entendent
encore quelques personnes, des feux clairs et élevés, mais des feux petits,
bas, multipliés, c’est-à-dire placés à la distance de vingt-cinq pieds au.
plus l’un de l’autre.
» Une illumination de cette espèce ne saurait se faire avec des brins de
bois, de la paille ou toute autre matière analogue ; car pour les alimenter
il faudrait un nombre infini de bras, et, à cause de la nature du combus-
tible, on devrait user de trop de précautions pour ne pas risquer d'endom-
mager les ceps de vignes. On n’aurait à craindre aucun de ces incanvé-
nient si l’on employait une flamme qui s’entretint.elle-même, par exemple,
une mèche entourée de suif, un lampion, une chandelle ; mais, d’un autre
côté, on ne manquera pas d’obje r qu’une flamme si peu étendue ne
détruirait qu’un bien petit nombre de papillons, s'il n’y avait d’atteint
que ceux qui viennent s’y brûler en tournoyant autour. Mais, ce qu'on
ne remarque pas , c'est que ce tournoiement qu’exécutent les pyrales à la
circonférence de la flamme, cette sorte de spirale ou de cercles qu’elles
décrivent , est une circonstance heureuse qui permet de s'emparer de tous
les papillons qui s’approcheront de la lumière, même sans la toucher.
» En effet, supposons que cette lumière soit un lampion, qu’au lieu de
le tenir élevé, on le mette dans un vase plat et qu’on pose celui-ci sur
le sol, le papillon, qui tend à décrire un cercle ayant pour axe la flamme,
viendra frapper de ses ailes le plan sur lequel elle appuie ;or, si l’on couvre
cette surface d'huile, l'insecte sera arrêté et asphyxié aussitôt. L'effet de la
flamme , comme on le voit, ne sera pas tant de brûler le papillon que
de l’attirer dans le piége. | ue |
» Deux cents feux, du genre de ceux dont je viens de parler, c'est-à-
dire deux cents plats dont le fond était couvert d’une couche d'huile avec
une petite lumière haute de trois ou quatre pouces au plus, furent établis
à la chute du jour, le 6 août, dans un clos de vignes de M. Delahante ,
sur une étendue d’un hectare et demi environ, et à des distances les uns
des autres de vingt-cinq pieds. | e a
( 386 )
Ces feux durèrent deux heures. A peine avaient-ils été allumés qaen
très grand nombre de papillons volaient autour, et ne tardaient pas à sè
noyer dans lhuile.
» Le lendemain.on en fit le compte ; chacun des 200 vases contenait,
terme mòyen , 150 papillons. Ce chiffre , mnpm par le premier, donne
en total, 80,000 papillons détruits.
Sur ces 30,000 insectes, on compte un cinquième de femelles ayant
l'abdomen plein d'œufs, et qui meussent pas tardé à pondre chacune
150 œufs, terme moyen; ce dernier nombre, multiplié par le cinquième
de 30,060, c’est-à-dire par 6,000, donnerait donc pour résultat définitif de
cette première chasse le chiffre élevé de 900,000.
» Le lundi 7 août un nouvel éclairage fait, à la même heure et dans les
mêmes lieux, avec 180 feux, a produit, pour chacun d’eux, 8o papillons,
c'est-à-dire en total 14,400 pyrales. Sur ce nombre, on a compté, non
plus un sixième, mais les trois quarts de femelles. En admettant qu’il ne
s’en füt trouvé que la moitié, c’est-à-dire 7,200, et en multipliant ce
nombre par 150 , qui est celui des œufs que chacune d'elles eût pondu ,
on voit que le résultat de cette expérience est encore plus satisfaisant
que celui de la Lure puisqu'il donne un om de a œufs
détruits.
- »' Deux nouvelles expériences furent établies sur un autre poiat, le 8 et -
le 10 aoùt, et elles cine ensemble la Restrunión de neuf mille deux
cent soixante papillons. >
» » Nal doute, > pa o q
ment en Nate o sur toute l'étendue du territoire
STE car, [e propriétaire qui en fera usage aujourd’hui ne garantira
pas ses vignes’ des papillons du voisin qui le lendemain viendront y dé-
poser leurs œufs. Pourrait-on énsuite facilement contraindre une popula-
tion entière , pauvres ou riches, à faire la dépense première qui est néces-
saire pour opérer ? Voilà la seule objection fondée a on puisse EN
contre l'emploi de ce puissant moyen. : -
» Àu contraire, il est un autre procédé qui n’entraine aucun frais, aucune
mise première de fonds, et qui n’exige que la main-d'œuvre.
» Ces papillons, avons-nous dit, pondent : 50 œufs qui sont réunis par
plaques à la face supérieure dés feuilles de vigne. Chaque plaque en con-
fient un plus ou moins grand nombre; mais on peut regards le chiffre 6o
(38)
comme un terme moyen. C'est de ces œufs ainsi groupés que naissent les
vers dévastateurs : si donc on parvenait à détruire ces pontes , on arrêterait
certainement le fléau dans sa source.
» M. Delahante se décida, sur ma proposition, à tenter l'expérience.
» Le 7 août, une vingtaine de vignerons, de femmes et d'enfants se
mirent à l'œuvre sur divers points de son vignoble; l'opération fut continuée
jusqu’au 11 août inclusivement. Voici le résultat qu'on obtint dans cet in-
tervalle de 5 jours.
» 186900 pontes furent ramassées. Ce nombre fut obtenu en pesant les
feuilles recueillies, et sachant par la moyenne de plusieurs essais combien
il fallait de feuilles pour faire un poids d’une livre. Comme on n’a calculé
que pour une ponte par feuiile, ce qui n’est pas toujours le cas, le chiffre
est plutôt trop faible que trop fort. En le multipliant par Go, nombre qui
représente la quantité d'œufs contenus dans chaque plaque, on trouvera
que par cette opération on a obtenu la destruction de 11214000 œufs qui
eussent bientôt donné naissance à autant de chenilles (1).
» L'opération, continuée du 12 au 18 août inclusivement, par une tren-
taine de personnes, a donné pour ces 7 journées, un autre total de
482000 plaques d'œufs ou pontes qui, multiplié également par le nombre
d'œufs existant dans chaque plaque, c’est-à-dire par 60, donne 26 20 000. :
» Ainsi en 12 jours, 20 à 30 travailleurs ont suffi pour détruire
40182000 œufs, lesquels œufs eussent éclos dans l'espace de 12 à 15
jours, et souvent plus tôt, selon l'époque plus ou moins ancienne à la-
quelle ils avaient été déposés.
» Des résuitats aussi satisfaisants engigèrent M. Delahante à opérer sur
une plus grande échelle. Il fit rechercher les œufs dans sa belle propriété
dite du Bois de Loize, et qui n’a pas moins de 120 hectares. C’est, je crois,
de plus grand vignoble d’une seule pièce qui existe en France.
» Le travail fut entrepris par la presque totalité des vignerons et avec
beaucoup de zèle; il commença le 9 aoùt et fut continué jusqu’au 19 inclu-
sivemeut. | i
» On recueillit dans ce laps de 11 jours (qu’il faut réduire à 10, à cause
d’une journée entière de pluie, pendant laquelle on ne put opérer );
1 134000 plaques d'œufs. Ce chiffre multiplié par 60, donne en total
68 {00 000 œufs détruits. cf
Le
Wizi
(1) Je fais ici abstraction de toutes les causes de destruction qui font périr les œufs
et les jeunes chenilles ;je les apprécierai plus tard à 1 eur juste valeur. FPE
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, No 10.) 52
( 388 )
» Or, il est à remarquer d'une part que l'opération fut commencée
un peu tardivement, lorsque déjà bien des œufs étaient éclos (ces œufs
éclos ne furent pas ramassés et ne figurent pas dans le chiffre ci-dessus),
et que de l’autre on dut, à cause de l'éclosion qui devenait trop générale,
cesser le travail avant que tout le vignoble eùt été exploré, en sorte que
ce n’est pas trop élever le chiffre que de dire qu'il aurait été quintuplé,
sextuplé peut-être, si opération eût pu se faire en temps opportun et
complétement. |
» Tandis que ces expériences se faisaient sous mes yeux ; et je puis dire
sous ma direction, M. Desvignes l’ainé exécutait aussi en grand la recher-
che des œufs, et il la faisait faire avec un très grand soin. Il l'avait com-
mencée dès le 4 août, et la continuait encore le 19 du même mois.
» Les résultats auxquels il est arrivé coïncident parfaitement avec ceux
dont j'ai fait mention ; il a obtenu la destruction de 31 000 000 d'œufs dans
une propriété infiniment moins grande que celle de M. Delahante. Or, ia
calculé, et M. Desvignes est un habile négociant qui s'entend parfaitement
au calcul, que la dépense de cette opération, qu’on a répétée deux fois
dans le même vignoble, ne s'élevait pas à plus de 20 francs par hec-
tare; que signifie cette somme comparée au produit que fournit la récolte
moyenne sur un sol qui se vend jusqu’à ro et 14,000 fr. l’hectare? D'ail-
leurs, je ne doute pas que bientôt le propriétaire ne soit en partie allégé
de cette charge, la vigneron étant toujours disposé à ajouter aux façons
qu’il donne à la vigne, lorsqu'il est convaincu qu bon pff de son travail,
» En résumé, et dans létat actuel des chos > jec re
des œufs comme ble à tous les moyens qui ont. été prof
en pratique. Si Lan pouvait y joindre Pemploi Hes feux, on fon certain
d’anéantir bientôt le fléau. Je regarde ces deux procédés comme de beau-
coup supérieurs à celui qui a pour objet la recherche des chrysalides,, et
même à l'opération longue, difficile et toujours très imparfaite de l’éche-
nillage ; et cependant je ne proscris pas ce dernier moyen , mais je ne Pad-
mets que comme la ressource de limprévoyant vigneron qni ayant eu
l’année précédente des pontes sur ses vignes a négligé de les enlever. En
effet, je montrerai que les chenilles qui au printemps commencent leurs
ravages sur un pied de vigne, proviennent des œufs déposés précédem-
ment sur les feuiiles du même pied, en sorte qu'un cep sur lequel on les au-
rait tous enlevés serait exactement intact l’année suivante, Celui donc qui
agira ainsi aura réellement travaillé pour son propre compte, il en recueil-
+ lera tout l'avantage, quelle que soit la conduite tenue par son voisin.
. (389)
.» Tl resterait encore à attaquer les chenilles pendant la longue saison de
l'hiver, lorsqu'elles sont nichées sous l'écorce de la vigne, ou Jorsqu’elles
se disposent à gagner les jeunes feuilles. Je ne me dissimule pas l'avantage
qu’il y aurait à pouvoir opérer dans ce moment et dans ces circonstances ;
mais aussi je ne me fais pas illusion sur les difficultés de plus d’un genre
` qui se présentent et sur les conséquences très graves d’une non- aa à semblé: important: de voir. 'Yacidé anii apania de l'eau
roem
cas, et, pour n ne citer qu ‘an exemple, on Fita me souvent on s'est servi de
a composition générale des éthers pour déterminer le poids d’atome d’un
acide : il est évident que si dans la préparation de ces éthers:, on avait em-
‘ployéuu grand excès d'acide sulfurique, l'acide organique pourrait, dans ce
cas,avoir été modifié sous l'influence de l’acide sulfurique; son poids d'a-
tome serait alors changé, et pourtant la composition de l’éther serait tout
autre.
» Je matuje maintenant étendre ces observations sur d’autres acides
organiques : j'ai déjà reconnu que l'acide citrique se comportait dans les
mêmes circonstances de la même manière que l’acide tartrique; et j'espère
“publier bientôt les expériences que j'ai faites à ce sujet.
» Eu terminant, je dirai que j'ai reconnu que les acides que je formais en
modifiant l'acide citrique se trouvaient en grande quantité dans les fruits
verts, qui lors de leur maturité donnent de l'acide citrique;-ces acide =
souvent été confondus avec l'acide malique. =
» Il est assez curieux de voir des corps qu’on forme artificiell
retrouver dans. la végétation et suivre dans leur organisati une marche
- qu’on peut S à volonté. » | F
(392)
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
BOTANIQUE. Le Mémoire sur la famille des Lardizabalées , précédé d’observa-
tions d'anatomie comparée des tiges de quelques végétaux dicotylédones;
par M. DEcaisnr.
(Commissaires, MM. de Mirbel, de Jussieu et Brongniart.)
L'auteur, dans la lettre suivante qui accompagnes son mémoire, en donne
lui-même l'analyse.
« Inscrit depuis long-temps pour la lecture d’un mémoire de botanique,
et apprenant que des recherches sur le même sujet sont aujourd’hui sur le
point d’être publiées ailleurs , je crois devoir, dès à présent, communiquer
na l'Académie quelques-uns des principaux mne. -anmik je suis
arrivé.
» Mon travail se divise en deux parties, la preinitre est spécialement 4
tinée à faire connaître mes observations sur la structure anatornique des
bois des Ménispermées et des Aristoloches, desquelles on a rapproché, dans
ces derniers temps, cette première famille, à cause d’une ressemblance
extérieure dans l’organisation du bois. |
» On sait que es ges pers aux adsan iiináionis se re
connaissent à la pre > vue, par les z |
annuellement autour de l'axe li
darts 5
er qu Ir oc r
e ! ren
is voit Ep S Gaer une
corticale, de sorte que leur nombre correspond assez exactement
à l'âge des végétaux.
» Cependant les recherches anatomiques auxquelles je me suis livré
m'ont conduit à reconnaitre dans cette loi, regardée jusqu'ici comme gé-
nérale, plusieurs modifications importantes. Je ne citerai ici que celles qui
ont été le but principal de mes recherches, en se rattachant directement à
l'histoire des plantes qui font le sujet de mon mémoire, et dans lequel j'éta-
blis les je era suivantes :
- Le bois des Ménispermées présente un Rbdioppeuis différent
de "selai des autres végétaux dicotylédonés par ľabsence de couches con- .
centriques annuelles.
» Les faisceaux ligneux y restent simples et ne se divisent point dans leur
longueur comme cela a lieu dans les autres mener mais s’allongent
`
( 395 )
chaque année par la formation d’une nouvelle couche en dehors de la pre-
mière et en dedans du liber.
» Celui-ci, placé en dehors de chacun des faisceaux lignenx, cesse de
s'accroitre après la première année de végétation.
» 2°. Dans quelques Ménispermées ( Cissampelos Pareira, Cocculus
laurifolius.....), des faisceaux nouveaux semblables en apparence, mais
dépourvus de vaisseaux spiraux et de liber, se montrent au bout de plu-
sieurs années en dehors des premiers, et forment autour d’eux une couche
concentrique; cétte formation peut se répéter un grand nombre de fois,
et il en résulte l'apparence de plusieurs couches, mais chacune d'elles dé-
. pend de plusieurs années de végétation et non pas d’un accroissement -
annuel. Aussitôt qu’une formation nouvelle de bois apparait, les faisceaux
ligneux plus anciennement formés cessent de s'accroître, et le "cambium
de s'organiser en bois parfait. - | ga
» Dans ce cas le liber (n’appartenant qu'au cercle de première formation),
au lieu de se trouver placé à la circonférence de l'arbre, comme dans tous
les végétaux dicotylédonés jusqu'ici connus, l’est au centre et près de la
moelle. Sa
» 3°, Les Ménispermé emblent donc aux dicotylédonés (dont elies
font rt Et Le J par la trans m: on annui l E ve ‘con y e de car TE m en
bois; elles en différent parce que les faisceaux ligneux tout en s’allon-
géant ne se divisent point, et par l'absence complète de corps cortical
formé par le liber.
» 4°. Les Aristoloches différent des Ménispermes sous plusieurs rapports,
parce que dans certaines espèces ( Aristolochia sypho.....) elles présen-
tent des zones concentriques annuelles, et que dans d’autres (4. labiosa,
Clematitis, ete... ...), on voit les faisceaux se diviser par l'interposition
de rayons cellulaires incomplets, convergeant entre eux vers le centre, à la
manière des branches d’un éventail. |
» Ces deux modifications, d’après les exemples cités, ne paraissent pas
dépendre de diffé dans les climats et dans la distribution des saisons.
» 5°. La tige des Aristoloches a un seul point d'organisation commun avec
les Ménispermes, celui de la disposition du liber, qui se montre sous forme
de petits faisceaux opposés à ceux du bois; mais ces faisceaux de liper
paraissent se multiplier en même temps que ceux du bois, puisqu’à toute
époque ils sont en nombre égal et opposé. 7 -
» La seconde partie de mon travail est consacrée à la discussion et l’exa-
men détaillés de l'organisation florale des Lardizabalées. Leur étude m'a
( 594 )
engagé à en faire une famille distincte, qui, comparée à celle des Ménis-
permées, à laquelle on la réunissait, est caractérisée par des feuilles com-
posées, des fleurs à enveloppes colorées , plusieurs ovaires renfermant
généralement des ovules en nombre indéfini, insérés sur presque toute la
surface de leurs parois internes, un embryon très petit à extrémité d’un
périsperme charnu très volumineux, et situé près du hile. Les sept genres,
dont trois nouveaux, qui la PPOs peuvent être ainsi résumés et
disposés : -
CONSPECTUS GENERUM.
* Frutices americani, floribus dioïcis , antheris extrorsis.
Sepala 6 biseriata. Petala 6 basi carinata, coriacea. Stamina 6
monadelpha. Bacca polysperma. Semina campulitropa..... Lanpizapara. R. et P.
Sepala 6 bişeriata. Petala 6 membranacea. Stamina 6 monadel- .
pha. Bacca oligosperma. Semina anatropa................ BoQuira. +
** Frutices asiatici , floribus monoïcis, antheris extrorsis.
nee menai Tan 6. Stamina 6 monadelpha. Bacca po-
lysperma........ : ‘4 so ssss PaRvATIA. F
Sepala sn Petala o o. Samida 6 mbriel pl Düm Sp
polyspermum. Fructus......,......................... Srauntonia. D. C.
Sepala 6 biseriata. Petala 6 dandiionte Sama libera. Bacca
polysperma. Semina anatropa v. subcampulitropa.. ...... .. Horrôccra. Wall.
Sepala 3. Petala o. Stamina 6 libera. Ovarium polyspermum. 1e
dossiers sssiere ss seen eesssn eee ersree
os se nt ri P. Th.
omme oncamoue. — - Recherches sur la cystine; par MM. A. BAUDRIMONT
et MALAGUTI.
(Commissaires, MM. Dumas, Pelouzé.)
Le principal résultat de ce travail est d’avoir constaté la présence
dans la cystine, d’une quantité notable de soufre, corps qui jusqu'à pré-
sent n'avait été signalé dans aucune des variétés de calculs urinaires exa-
minées par les chimistes.
GÉOMÉTRIE ANALYTIQUE. — Mie sur la strephoide , nouvelle courbe du
troisième degré , découverte et examinée par M. Mowruccr.
(Commissaire, M. Libri.)
( 395 )
MATHÉMATIQUES. — Tables de logistiques pour 3600” ; par M. Pasca.
i ( Commissaires, MM. Poinsot, Libri.)
CHIMIE ORGANIQUE. — Recherches sur les éthers à acides gras; par
; M. A. Laurent. = `
L'auteur a d’abord entrepris ce travail pour compléter ses recherches
sur les acides oléique et élaïdique. Son but était de trouver le poids ato-
mique de ce dernier en examinant son éther , et il avait conçu l'idée d'y
arriver ainsi d’après cette remarque que tous w étbers connus jusqu’à
présent offrent un équivalent d’acide pour un équivalent de base. IL a
„donc formé l’élaïdate d’éthérène, puis lélaïdate de méthylène, et enfin les
oléates etles margarates de ces deux bases. Il fait connaître les préparations
de ces différents éthers , leur composition et leurs principales propriétés.
CORRESPONDANCE. .
cumi, — Action de l'acide sulfureux sur l’'ammoniaque. — Lettre de
M. A Gr š proiesscnr de minéralogie à Caponago à
que l'on a eonlr beco E ie ii at Erare pourront a avoir
de l'intérêt relativement à votre amide, et je prends la liberté de vous adres-
ser un récit de mes expériences. Ayant préparé la substance de la manière
que M. Rose a si bien décrite, je fus frappé de voir qu’il se formait évidem-
ment deux substances, une blanche et une autre de couleur orange, qui,
quoique généralement déposées en même temps, peuvent néanmoins se
voir séparées sur quelques endroits du ballon. La substance orange a tout
l'aspect d’un sulfure, et cette supposition conduit à penser que l'acide sul-
fureux s’est changé en soufre et acide sulfurique, et que le sel blanc qui se
dépose n’est autre chose que le sulfate d’ammoniaque hydraté, et la subs-
tance orangée une combinaison de soufre, d'hydrogène et d'azote.
Deux atomes d’anmoniaque. sense ototi poses ; ÀAzt‘H':
Et deux atomes d’acide sulfureux......,.... +... DU
Feraient un atome de sulfate d’amide..,........ .. Az HOSO
Et un atome de sulfure d’amide. .….,.....+....... Az'Ht,S
Et cette dernière substance dissoute dans l’eau, for-
merait avec deux atomes d’eau. ......s....es Az Hi,S+ HO
Et un hyposulfite dammoniaque. eae rin ARPO
C. R. 1837, 2° Semestre, (T. V, N° 40.) ; 53
: ( 396 )
» Si cette supposition est correcte, il faut: 1°. que la moitié du soufre
soit à l’état d’acide sulfurique. Lu
» 2°, Que la solution soit toujours alcaline, car un atome d’acide hyposul-
fureux étant composé de deux atomes de soufre et deux atomes d’oxigène, la
quantité de cette substance n’est pas assez grande pour former un sel
neutre.
» La réaction alcaline que l’eau développe dans cette substance est
très remarquable. Je lai préparée quelquefois avec un grand excès d'a-
cide sulfureux; mais néanmoins la solution était alcaline, et il suffit d’ex-
poser la substance à l'air humide pour qu’elle exhale une odeur forte
d’ammoniaque. - |
-» Pour déterminer la quantité relative d’acide sulfurique et d’acide hy-
posulfureux, je préparai la substance en passant dans un ballon sec, du
gaz ammoniac séché par de la potasse caustique, et de l’acide sulfureux
séché en le passant au travers de l’acide sulfurique non fumant et contenu
au fond d’une éprouvette très haute. Pendant la formation de la substance
il y eut toujours un excès d'acide sulfureux, et après qu’elle fut formée,
je fis passer une grande quantité d’air atmosphérique séché par le chloride
de calcium , au travers du ballon. Toute la quantité du sel formé fut dis-
soute dans l’eau. yi
» 264,43 grains de cette solution précipitée par un excès de chlorure
de barium, et ensuite bouillie avec de l'acide : muriatique donnèrent
23,37 grains de sulfate de barium, ce qui fait 8,84 pour cent de la solution.
» 155,5 grains de la même solution irent versés dans une solution
de la liqueur de Labarra bien pu
on précipita ensuite par du chloride de barium, et l’on fit bouillir avec un
excès d’acide muriatique qui laissa 28,36 sulfate de baryte. Ce qui revient
à dire qu'il y a 18,10 pour cent d'acide sulfurique dans la même solution
. après que tout le soufre a été changé en acide sulfurique. La proportion de
8,84 à 18,20 est presque comme 1 : 2, la moitié de 18,2 étant 9,10. La dif-
férence s'explique très bien par l'excès d'acide sulfureux dont je m'étais
servi, et dont une très petite quantité adhérait au sel, ;
» Toutes les observations de M. H. Rose s'expliquent très facilement en
admettant que la substance sèche consiste en sulfate d'ammoniaque et sul-
fure d’amide et que la solution contient le sulfate et l'hyposulfite d’am-
moniaque. Ila trouvé que la solution est toujours pré |
solubles de barium, et qu’en y aj
du sulfate de potasse. Il a observ
cipitée par les sels
outant de la potasse on peut en séparer
é que Ía solution précipite le nitrate d’ar-
( 397 )
gent, le chlorure de mercure’êt le sulfate de cuivre exactement comme
les hyposulfites solubles; que les acides forts en développent de lacide
sulfureux et précipitent du soufre; enfin, il a prouvé tout-à-fait que la
solution de la substance que lon a appelée sulfate d’ammoniaque anbydre
est du sulfate et de l’hyposulfite d'ammoniaque. Maintenant il est évident
que l’hyposulfite d'ammoniaque ne peut pas exister dans la substance pri-
mitive; car comme nous avons prouvé que la solution est toujours alca-
line, on serait obligé de supposer qu'il s’est formé un hyposulfite d'am-
moniaque alcalin dans une atmosphère d'acide sulfureux.
. » Tous mes efforts pour séparer le sulfure du sulfate n'ont pu réussir ;
l'alcool anhydre dissout une substance et prend une couleur rose, probas
blement due au sulfure; mais il n’est pas possible de l’isoler , et la couleur
s’évanouit bientôt.Néanmoins, j'espère qu’il sera possible d’arriver à ce but.»
>
Note de M. Dumas au sujet de la lettre précédente.
« Je me borne à faire remarquer qu’en disant sulfure d'amide on don-
nerait une idée inexacte des relations de l’amide et du soufre dans le
composé précédent. Il faut dire amidure de soufre , puisqu'en décompo-
sant l’eau, m s'em] de l’hyd gèl e et i fi de l’oxigène.
» Ceci montre jus fort électro-négatif
puvsi0LOGrE. — Recherches sur le lait ; par M. Donné.
En adressant à l'Académie un mémoire imprimé sur ce sujet, mémoire
pour lequel il demande un rapport verbal, l’auteur indique dans les termes
suivants les résultats qui lui paraissent devoir attirer plus particulièrement
l'attention :
« La composition du lait doit être considérée de la manière suivante :
un. liquide tenant en dissolution du sucre de lait, des sels, une petite quan-
tité de matière grasse et du caséum , et en suspension des globules de dif-
férente grosseur formés de beurre et solubles dans éther. ;
» Le premier lait, ou colostrum, se compose, outre les globules laiteux,
_ de corps particuliers décrits dans le mémoire sous le nom de corps granuè
leux ; les globules laiteux dans le colostrum sont pour la plupart agglo-
mérés et confondus entre eux par une matière muqueuse ; LS
» Les principes du colostrum ne disparaissent entièrement que vers la
`
( 398 ) |
fin du premier mois après l'accouchement; À cette époque le lait de bonne
nature n’en présente plus aucune trace;
» Le lait chez les animaux suit à peu près la même marche que:chez la
femme ; | | ,
» Le lait est constamment alcalin chez la femme, la vache, l’ânesse et la
chèvre...
» Les éléments du colostrum peuvent persister dans le lait au-delà du
terme habituel , ce qui constitue un genre d’altération de ce fluide;
» Certaines affections pathologiques, telles que l’engorgement des mam-
melles chez les femmes et chez les animaux, déterminent dans le lait des
modifications particulières analogues à celies qu’il présente dans son état
primitif. : :
» En cas d’abcès, formé dans le sein , le lait peut contenir du pus.
» Le lait contient quelquefois du sang. e i
» Le lait des nourrices peut pécher par excès , aussi bien que par défaut
de principes nutritifs, etc., etc. »
MÉDECINE. — M. Brachet adresse une observation de catalepsie et y joint
` quelques réflexions tendant à prouver que les phénomènes qu'a présentés
cette maladie s’expliquent aisément au moyen des principes qu’il a exposés
dans son Traité de physiologie.
CmRuRGIE. — M. J. Guérin, auteur de l'ouvrage qui a obtenu le
prix au concours sur la question d’orthopédie, demande que l’Académie
recommande à l'intérêt de M. le Ministre de l’Instruction publique cet
ouvrage, dont l'impression, dit-il, ne peut avoir lieu si elle n’est facilitée
les secours du Gouvernement. ———
« Quelle que soit la décision de l’Académie à ce sujet, ajoute M. Guérin,
je la prie de vouloir bien faire timbrer et parafer toutes les pages de
mon manuscrit. » |
Cette dernière demande est accordée; quant à la première, il sera ré-
pondu à M. Guérin qu’une démarche semblable à celle qu'il provoque
n'est pas dans les usages de l’Académie.
ENTOMOLOGIE. — M. Fallot adresse quelques remarques sur les noms par
lesquels différents naturalistes ont désigné un insecte dont il avait fait men-
tion dans une précédente communication, sous le nom de Tinea uvella.
MÉDECINE. — M. Castera présente quelques réflexions sur les avantages
( 399 )
des prix proposés par les Académies pour éclaircir certains points obscurs
de la science ou provoquer des découvertes utiles. Il souhaiterait quel’ Aca-
démie des Sciences usåt de ce moyen pour obtenir des lumières nouvelles
sur la nature et le mode de traitement du choléra.
-MÉDECINE. — M. Brière adresse copie d’un passage de l'Histoire du Japon,
de Kœæmpfer, dans lequel il est parlé du choléra et des remèdes par lesquels
on le combat dans ce pays.
M. Dumery adresse un paquet cacheté portant pour suscription : Votes
et plans relatifs au placage des bois.
L'Académie en accepte le dépôt.
La séance est levée à cinq heures.
( 400 )
_ BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres:
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences;
2° semestre, 1837, n° 9.
Mémoire sur la Résolution des équations d'un degré pere; par
M. Caveuv;in-4.
Mémoire sur l Interpolation; par le même ; in-4°.
Du Lait, et en particulier de celui des nourrices ; par M. Donni; ; in-8°.
(M. Double est prié de rendre un compte verbal de cet ouvrage.)
Voyage en Islande et au Groënland , publié sous la direction de M. Gay-
mard; 9° livraison, in-fol.
Galerie ornithologique des oiseaux d Europe; par M. n'Orricnry ; 25° H-
vraison , in-folio.
Essai et Expérience sur le tirage des voitures et sur le fohéient de
seconde espèce, etc.; par M. Dupuis; Paris, 1837 , in-8°.
Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux ; tome 9, 1"° livraison, in-8°.
Annales de l'Agriculture française rédigées par M. Tessier; n° 123, in-8°.
Report on the.....Rapport sur létat présent de nos connaissances,
touchant les eaux minerer et les eaux thermales; pe M. Cu. Dausenr ; =
Londres, in-8°.
Astronomische... + -Nouvelles astronomiques d M. caoui oek, n° 556,
in-
pao Méca de Paws. : tome 5, n° 35.
Gazette des Hôpitaux; tome 10,n°* 101 — 103.
La Phrénologie ; tome 1, n° 15.
Écho du Monde Savant; n°’ 86 et 87.
La France industrielle ; 4° année, n° 22.
Académie royale des Sciences , Belles-Lettres et Arts de Rouen. —
Programme pur 1838.
NS M ~ . OÙ D
f 9 HEURES DU MATIN.
E MIDI.
A Barom. | Therm. g 3 HEURES DU SOIR
5 à 0° extér, E Barom. | Therm. g B À Q HEURES DU SOIR.
1 la, Salai i à o°, | extér. & a. Dern. g m j = THERMOMÈTRE, ;
à 3 t ,0 Nr: an xtér. bs erm. PAT
3 15439 HA Da 6 790 751,4 Ae o E [Maxim. | Minim du ETTR
AUH HR 762 64 du lat Fa3,3| [752,394 Š i MS à
5 [15 75 18,8 16. |+ 17,2 154 39 25,6 750 831 -19,5 - à midi.
6 18 i3 -18,0 15 »43[+22,2 75 99 +20,8 2E1 8e -+22,1 ses +14,0[Couvert. . midi.
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28 eg dE r Pa E La D Lo end DES Do | DA Ie noagenr… 0.
3 746,03|+18,8 194 ; 78 +17,8 759,09 pig 753,88 à. +21,1 HRE rE N. U.
S pieta MU iio Tone e D e pofŞereim, 2... dE
745,85] 415,7 Jha sga| +17, 3 743, 10|4-20,6 750 208 i: iga $ galserein. -+-+ -> ri E. N. E.
756,78|+ 744393] 416,9 745,15] +16,0 743,44116,5 Re = Sos
56 1e 56, J44 ra] +16,5 748,04 br, +110 aöjCouvert... -+++ +++» 157: N. E.
158 D Re à TTEA 8 743,271 S +20,8 PaPe... eei S. S.E
19118,6] [54.66 Ja lo 423,3 6 1,7] |+18,7 ur Dh Sr Pis 8: SD.
756,26 3|+20,6 757,08| +26,4 756,03|+1 1410; 5ÎTrès nuageux... i O.S.O.f
+20,1 us 154, 19l+ar ,2 En RD ox alis deux. it S. O. ort.
ERE ? |+22,2 E5 ? 754, 37| +i ? +27, Neare: Moyenne du 1a
799,71 -+23,6 71 29,6 + d’e Moyenne du 11 u 10 Pluie, en centi
756,01 |+ ; L Moyenn 41.29 i
19,3 | yenne du 21 au 3 cour.. 4,755
+24,9|+15,3 ` a
Poo o Ioyennes du mois.. + >410
ie 20, 1
( 10b )
LE:
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE PUBLIQUE DU LUNDI 14 SEPTEMBRE 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
M. Frourexs, Secrétaire perpétuel pour les sciences physiques, a ou-
vert cette hic PR E GE ne de ES A Le 2 SMS S Se Ps | CRT ES i
M. Aporrne Broncmarr a lu ensuite le mémoire suivant intitulé :
Considérations sur la nature des végétaux qui ont couvert la surface dé
la terre aux diverses époques de sa formation.
« La curiosité est une des facultés les plus essentiellement distinctives
de l'esprit humain , une de celles qui éloignent particulièrement l’homme
de la brute; et par cette raison, on peut dire que c’est une de ses plus nobles
facultés lorsqu'elle est dirigée vers un but réellement digne de lui.
» C'est elle qui nous excite continuellement à étendre le champ de nos
connaissances, à approfondir les mystères les plus cachés de la nature, sans
que nous puissions, le plus souvent, en espérer d’autre résultat que ce
bonheur qu'éprouve tout être intelligent à mesure qu’il peut se former
des idées plus exactes sur la nature des phénomènes qui lenvironnent.
Plus ces phénomènes paraissent difficiles à étudier, plus ils sont, par leur
nature ou leur position , hors de notre atteinte directe, et plus on est
frappé des résultats auxquels des recherches approfondies ont conduit les
hommes qui en ont fait le but de leurs études. a:
» Ainsi le télescope , en permettant à notre vue d'observer les phéno-
C. R. 1837, 2€ Semestre. (T. V, N° 14) a 4
( 404 )
meénes qui se passent dans les régions les plus éloignées de l’espace , et le
microscope, en nous révélant l'existence d’un nombre immense d’êtres que
leur petitesse aurait sans lui toujours soustrait à notre examen , ont fait
sur l'imagination des hommes l'impression la plus vive.
» Dans ces temps modernes, les sciences avaient déjà fait de si grands
progrès qu’on ne pouvait guère espérer d'ouvrir une nouvelle voie aussi
riche en découvertes piquantes pour la curiosité humaine que celles qu'a-
vaient fait parcourir le télescope et le microscope ; et cependant l’étude
du sol que nous foulons journellement sous nos pieds , est devenue, de-
puis un demi-siècle environ , entre les mains de Werner, de Cuvier et
d'une foule de savants qui se sont précipités sur leurs traces, une des
sciences les plus fécondes en résultats, non-seulement d’un haut intérêt
pour les savants de profession, mais propres à frapper vivement limagi-
nation de toute personne qui aime à réfléchir sur les grands phénomènes
de la nature.
» En étudiant les couches qui composent l'écorce de la terre, leur ordre
de superposition, leur nature et les débris d'animaux ou de végétaux qu’elles
renferment, la géologie est en effet parvenue à nous retracer l’histoire de
la terre pendant les longues périodes qui ont précédé son état actuel; elle
nous fait connaître les êtres qui ont successivement habité sa surface, les
révolutions qui ont amené leur destruction et donné naissance aux couches
minérales qui les renferment, et les modifications que cette surface elle-
même a subies par suite de ces révolutions; elle nous prouve enfin que
tous ces phénomènes, qui ont nécessairement exigé bien des siècles pour
s'effectuer, ont eu lieu avant la création de l'homme. — =
» Elle nous conduit ainsi à apprécier des événements et à reconstruire
des êtres qui ont précédé de plusieurs milliers d'années, non-seulement les
traditions historiques les plus reculées, mais l'existence même del
» Cette longue histoire de la formation de lé
‘homme,
corce de la terre se compose,
une tranquillité
les masses d’eau
comme l’histoire des peuples, de périodes de repos, ou d’
assez grande du moins pour que la surface de la terre et
qui la couvraient en partie, se peuplassent d’habitants de
et de périodes de révolutions,
leversant sa surface, élevaien
f
7 (4o05)
conservaient leurs dépouilles , monuments précieux qui nous font cornnai-
tre, après tant de milliers d'années, la nature des anciennes populations
de notre globe et l’ordre dans lequel elles se sont succédées.
» L'étude des périodes de révolutions et de celles de repos, présente
également un vif intérêt : mais les premières sont entièrement du ressort
du géologue ; les secondes, au contraire, réclament nécessairement les lu-
mières du zoologiste ou du ponite; car eux seuls peuvent, par une
comparaison exacte entre les dépouilles des êtres fossiles et les mêmes par-
ties des êtres actuellement existants, déterminer les rapports qui unissent
entre eux les habitants du globe à diverses époques. C’est ainsi que Cuvier,
dans ses admirables recherches sur les ossements fossiles, se fondant sur
les données positives que lui fournissait l'anatomie comparée, est arrivé à
reconstruire le squelette de la plupart des animaux dont on avait alors dé-
couvert les dépouilles , et a pů déterminer avec la plus grande probabilité
leurs formes extérieures et leur analogie avec des animaux que nous con-
“naissons,
» La botanique, quoique ayant pendant long 166 fourni moins de do-
cuments sur l’état ancien du globe, doit cependant être également mise à
contribution par le géologue, € et peut même jeter pius o dej jour que la zcv-
logie sur létat de la périodes les plus reculées
de sa formation. En effet, tandis qu'à cette époque, Forsda la vie com-
_ mençait à se manifester sur notre globe, les animaux étaient tous confinés
dans l'intérieur des eaux, et ne s’y présentaient qu'avec de petites dimen-
sions, une végétation puissante formant de vastes forêts, couvrait déjà
tous les points de la surface de la terre que la mer laissait à découvert;
et ensuite, chaque période de repos a eu sa végétation propre, plus
ou moins variée, plus ou moins abondante, suivant les circonstances qui
influaient sur le développement des êtres qui la composaient, et peut-être
suivant la durée de ces périodes, mais presque toujours entièrement diffé-
rente de celle des époques précédentes ou suivantes.
» De ces diverses associations de végétaux qui ont successivement habité
notre globe, aucune cependant ne mérite autant de fixer notre atten-
tion que celle qui semble s’être développée la premiére sur sa surface, qui
parait, pendant un long espace de temps, avoir couvert d’épaisses forêts
toutes les parties de la terre qui sortaient du sein des eaux, et dont les dé-
bris amoncelés les uns sur les autres, ont formé ces couches souvent si
puissantes et si nombreuses de houille , restes altérés de ces forêts primi-
tives qui ont précédé de tant de siècles l’existence de l'homme, et qui, sup-
: 5.4
( 406 )
#
pléant maintenant à nos forêts modernes , dont l'accroissement de la popu-
lation humaine amène journellement la destruction , sont devenues une
des principales sources de la prospérité des nations,
» On ne saurait douter, en effet, que la houille ne doive son origine à des
- masses de végétaux accumulés, altérés et ensuite modifiés, comme le se-
raient probablement les couches de tourbe de nos marais , si elles étaient
recouvertes par des bancs puissants de substances minérales, comprimées
sous leur poids et exposées ensuite à une température élevée. Il suffit, pour
s'en convaincre, d'observer la structure presque ligneuse que présente
quelquefois la houille, et d'examiner les nombreux débris de plantes con-
tenus dans les roches qui l'accompagnent.
» Mais l'étude des empreintes de tiges, de feuilles, de fruits même , qui
sont en général enfermées en si grande quantité dans ces roches, ne prouve
pas seulement l’origine végétale de cette substance, elle peut encore nous
conduire à déterminer la nature des végétaux qui lui ont donné naissance,
et qui, par conséquent, occupaient alors la surface de la terre. |
» Parmi ces empreintes végétales, les plus fréquentes sont produites par
des feuilles de Fougères; mais ces Fougères du monde primitif ne sont pas
celles qui croissent encore dans nos climats; car l'Europe n’en produit pas
actuellement plus de 30 à 40 espèces, et les mêmes contrées en nourris-
saient alors plus de 200, toutes beaucoup plus analogues à celles qui ha-
bitent maintenant entre les tropiques qu’à celles des climats tempérés.
» Outre ces feuilles de Fougères, ces mêmes terrains renferment des tiges
que leurs dimensions rendent comparables aux plus gr: nds arbres de nos
forêts, tandis que leur forme les en éloigne complétement; aussi tous les
anciens naturalistes frappés de cette S :
TT s notre monde actuel, les avaient-ils rap-
leur Ne AA Se = 7.
portés à des végétaux arborescents mal connus à cette époque, à des Bam-
grands Cactus connus vulgairement sous le
bous, à des Palmiers ou à ces
nom de cierges.
» Mais une comparaison plus attentive entre ces arbres des régions équi-
noxiales et ces tiges de ancien monde, suffit pour faire évanouir les rap-
ports, fondés seulement sur quelque ressemblance dans l'aspect général,
qu'on avait voulu établir entr'eux , et l'étude plus approfondie, soit de ces
tiges, soit des feuilles qui les accompagnent, montre bientôt que les vé-
gétaux qui formaient ces forêts primitives ne peuvent se comparer à aucun
des arbres qui vivent encore sur notre globe. . EM
> » Les Fougères arborescen tes qui, par l'élégance deleur port, font mainte-
n
407 )
nant un des principaux ornements des régions équatoriales sont les seuls
végétaux arborescents qu’on retrouve, quoiqu’en petit nombre, parmi les
arbres de cette antique végétation.
» Quant aux autres tiges fossiles, restes «le ces forêts primitives de l’ancien
monde, c'est parmi les végétaux les plus humbles de notre époque qu'il
faut chercher leurs analogues.
» Ainsi, les Calamites-qui avaient jusqu’à.4 à 5 mètres d’élévation et 1 à 2
EPA RS de diamètre, ont une ressemblance presque complète dans tous
les points de leur organisation avec les Prêles, connues vulgairement sous
le nom de queue de cheval , qui croissent si abondamment dans les lieux
marécageux de nos climats et dont les tiges, grosses à peine comme le doigt,
dépassent bien rarement nn mètre de haut; les Calamites étaient par con-
séquent des Prêles arborescentes , forme sous laquelle ces plantes ont com-
plétement disparu de la surface de la terre.
= »Les Lépidodendrons dont les espèces nombreuses devaient nd
ment compuser les forêts de cette époque reculée et qui ont probablement
contribué plus que tous les autres végétaux à la formation de la houille,
RE à pane ds nos Lycopodes. On ppnent pdans leurs tiges la même
, le même mode de r: on ,-enfin,on voitsi
nalogues sà celles de. ces
actuels sont
le plus souvent rampantes et semblables à de grandes Mousses, atteifoen
très rarement un mètre de haut et couvertes de très petites feuilles, les
Lépidodendrons, tout en conservant la même forme et le même aspect,
s'élevaient jusqu’à 20 ou 25 mètres , avaient à leur base près d’un mètre
de diamètre et portaient des feuilles qui. atteignaient quelquefois un
demi-mètre de long; c'étaient, par conséquent, des Lycopodes arborescents
comparables par leur taille aux plus grands Sapins, dont ils jouaient le rôle
dans ce monde primitif; formant , comme eux, d'immenses forêts à l'ombre
desquelles se développaient les Fougères si nombreuses alors.
» Que cette végétation puissante devait être différente de celle qui revêt
maintenant de ses teintes si variées la surface de la terre! la grandeur, la
force et l’activité de la croissance étaient ses caractères essentiels; les plus
petites plantes de notre époque étaient alors représentées par des formes
gigantesques; mais quelle simplicité d'organisation et quelle ne
au milieu de cette puissance de végétation! 5 S
» Maintenant, dans les lieux'mêmes où l'homme ma rien a changé reque
la nature a okk notre œil aime à se repose | t sur des a
4 st ECpUSCI
L
( 408 )
qui se distinguent immédiatement par la diversité de forme et de teinte de
leur feuillage et qui supportent souvent des fleurs ou des fruits des couleurs
les plus différentes. Cette variété d'aspect est encore plus prononcée, si
notre vue s'abaisse sur les arbustes ou sur les herbes si diverses qui bordent
les lisiċres des forêts ou qui composent nos prairies, et dont les fleurs plus
apparentes offrent presque toutes les teintes du prisme. Enfin, il résulte de
cette diversité de structure que parmi ces plantes, beaucoup peuvent
servir à la nourriture de Phomme ou. des animaux et sont même souvent
indispensables à leur existence.
» La variété d'organisation et d'aspect des végétaux qui couvreut ac-
tuellement notre globe se trouve indiquée par le nombre des groupes
naturels entre lesquels on peut les répartir. Ces groupes ou familles
naturelles sont au nombre de plus de 250, dont 200 environ se rap-
portent à la classe des dicotylédones, qui présente, par conséquent, les
plus grandes variations de structure, et trente à celle des monocotylé-
dones. Or, la première de ces classes, c’est-à-dire les deux cents familles
qu'elle renferme, manque complétement dans notre flore primitive , et
à peine si l'on y trouve quelques indices des monocotylédones.
» La classe qui presque à elle seule constitue la végétation de ce monde
primitif, est celle des cryptogames vasculaires qui ne comprend actuel-
lement que cinq families, lesquelles presque toutes ont des représentants
dans l’ancien monde : telles sont les Fougères, les Prêles et les Lycopodes.
Ces familles sont, pour ainsi dire, le premier degré de la végétation ligneuse:
elles présentent, comme les arbres dicotylédons ou monocotylédons, des
tiges plus ou moins développées, d’une texture solide, quoique plus
simple que celle de ces arbres et garnies de feuilles nombreuses; mais
elles sont privées de ces organes reproducteurs qui constituent les fleurs,
et ne présentent au lieu de fruit que des organes beaucoup moins com-
pliqués. |
» Ces plantes si simples et si peu variées dans leur organisation, et
qui n'occupent plus par leur nombre et leur dimension qu'un rang bien
inférieur dans notre végétation actuelle , Constituaient ; dans les premiers
temps de la création des êtres organisés, la presque totalité du règne
végétal, et formaient d'immenses forêts qui wont plus d'analogue dans
notre création moderne. La rigidité des feuilles de ces Végétaux , l’absence
de fruits charnus et de graines farineuses les auraient rendus bien peu
propres à servir d'aliments aux ‘animaux ; |
UOS ! mais les animaux terrestres
p existaient pas encore, les mers seules offrai
ent de nombreux habitants ;
( 409 )
et le règne végétal, régnait alors sans partage à la surface découverte
de la terre, sur laquelle il semblait appelé à jouer un autre rôle dans lé-
~ conomie gótižialo de la nature.
» On ne saurait, en effet, douter: que la masse immense de carbone
actumulée dans le sein de la terre à l’état de houille , ét provenant de là
destruction des végétaux qui croissaient à cette époque reculée sur la sur-
face du globe, mait été puisée par eux dans lacide carbonique de Vat-
mosphère, seule forme sous laquelle le carbone, ne provenant pas de
la destruction d'êtres organisés préexistants, puisse être absorbé par une
plante. Or, une proportion, même assez faible’, d'acide carbonique dans
l'atmosphère est généralement un obstacle à l'existence des animaux, et
surtout des animaux les plus parfaits, tels que les mammifères et les oi-
seaux; cette proportion, au contraire, est très favorable à l’accroisse-
ment des végétaux; et si l’on admet qu’il existait une plus grande quan-
tité de ce gaz dans l'atmosphère primitive du globe que dans notre
atmosphère actuelle, on peut le considérer comme une des causes
principales de la puissante végétation de ces temps reculés.
» Cet ensemble de végétaux si simples, si uniformes, qui auraient
été si peu propres, par conséquent, à fournir des matériaux à l’alimen-
tation d’ animaux de- e très diver >», tels que ceux qui existent
it, aurait, en purifiant Pair de l'acide carbonique en excès qu'il
contenait lors, préparé les conditions nécessaires à une création plus
variée; et si nous voulions nous laisser aller à ce sentiment d'orgueil qi
a ven fait penser à l’homme que tout dans la nature avait été cré
à son intention , nous pourrions supposer que cette première création vé-
gétale, qui a précédé de tant de siècles l'apparition de l'homme sur la
terre, aurait eu pour but de préparer les conditions atmosphériques
nécessaires à son existence , et d’accumuler ces immenses masses de com-
bustible que son industrie devait plus tard mettre à profit,
» Mais indépendamment de cette différence dans la nature de Patmos-
phère , que la formation de ces vastes dépôts de charbon fossile rend
extrêmement vraisemblable, la nature des végétaux mêmes qui les ont
produits. ne peut-elle pas nous fournir quelques données sur les autres
conditions physiques auxquelles la surface de la terre était soumise p:
pendant cette période ? aas
» Ce -qui a licu encore dans les diverses régions, du globe peur ; A m i
quelque jour sur cette question. - ;
» L'étude de la distribution géographique ds plantes mnt : aux
LA
formes spécifiques, “parmi. bisa Fougères et les
( 410 )
mêmes familles qui composaient seules la végétation de la période houil-
lère, peut, en effet, nous indiquer les conditions climatériques, et par
conséquent les causes physiques qui favorisent soit l'accroissement de
taille , soit la plus grande fréquence de ces végétaux , et nous pourrons
en condlaré avec beaucoup de probabilité que les mêmes causes ont dû
déterminer leur prépondérance à cette époque.
» Nous voyons, par exemple, que les Fougères, les Prêles et lity
diacées atteignent une taille d'autant plus élevée qu'elles croissent dans
des régions plus rapprochées de l'équateur. Ainsi , ce n’est que dans les
parties les plus chaudes du globe que se trouvent ces Fougères arbores-
centes qui joignent au port élancé et majestueux des Palmiers le feuil-
lage élégant des Fougères ordinaires , et dont nous avons signalé l’existente
dans le terrain houiller. Dans ces mêmes régions, les Prêles et les Lyco-
podes atteignent une taille double ou triple de celle que présentent les
espèces les plus grandes des climats tempérés. Une secondecondition paraît
avoir une influence encore plus marquée sur leur préponcérance par rap-
port aux végétaux des autres familles, c’est l'humidité et l’uniformité du
climat; conditions qui se trouvent réunies au plus haut degré dans les
petites iles éloignées des continents.
» Dans ces iles, en effet, l'étendue des mers environnantes détermine
tae température peu variable et une humidité constante, qui paraît
favoriser d’une bl Je SR PRa PR et la variété des
ates analogues, tandis
dit tions, les végétaux
g. jasa contraire, sous P influence de ce >
EN TO dr. sont peu Var p D 7 p moins
d ti les plantes cryptogames vascu-
PEN 7 ndis
pes telles que ne ire. les nn les Préles, etc., forment
souvent à peine un cinquantième du nombre total des végétaux, dans les
petites iles des régions équinoxiales, ces mêmes plantes constituent
presque la moitié et même quelquefois jusqu'aux deux tiers de la totalité
des végétaux qui les habitent.
» Les archipels situés entre les tropiques, tels que les îles du grand
Océan pacifique ou les Antilles, sont donc les points du globe qui présentent
actuellement la végétation la plus analogue à celle qui existait sur la terre,
ee le règne végétal a commencé pour la première fois à s’y développer.
L'étude des végétaux qui accompagnent les couches de houille doit,
par Mr » nous porter à penser qu’ à cette époque reculée la surface
de la terre, dans les contrées où se trouvent ceux de ces vastes dépôts de
> tra
(4i).
charbon fossile qui sont le mieux connus, c’est-à-dire dans l'Europe et
Amérique septentrionale, offrait les mêmes conditions climatériques qui
existent maintenant dans les archipels des régions équinoxiales, et proba-
blement une configuration géographique peu différente.
» Quand on considère le nombre et l'épaisseur des couches qui consti-
tuent la plupart des terrains de houille , quand on examine les change-
ments qui se sont opérés dans les formes spécifiques des végétaux qui leur
ont donné naissance, depuis les premières jusqu'aux dernières, on est
obligé de reconnaître que cette grande végétation primitive a dû cou-
vrir pendant long-temps de ses épaisses forêts toutes les partiès du
globe qui s’élevaient au-dessus du niveau des mers; car elle se présente
avec les mêmes caractères en Europe et en Amérique, et l'Asie équato-
riale, ainsi que la Nouvelle-Hollande , sembleraient même avoir participé
alors à cette uniformité générale de structure des végétaux. A
» Cependant cette première création végétale devait bientôt dispa-
raître pour faire place à une autre création composée d'êtres d’une orga-
nisation moins extraordinaire que les précédents, mais presque aussi diffé-
rents encore de ceux que nous voyons actuellement. ;
. i P PU PE t
£ » `s x
_» À quelles causes peut-on attrib ion de toutes les plantes
z + se des DRE a ni ps. à > E ATR es ue nd n m,
qui caractérisent cette végétation re arquable ?- Su. 4
-», Est-ce à une violente révolution du globe? Est-ce au changement lent
des conditions physiques nécessaires à leur existence, changement qui
pourrait être dû en partie à la présence méme de ces végétaux? C’est ce
qu'on ne saurait déterminer dans l’état actuel de nos connaissances.
» Toutefois il est certain que le dépôt des dernières couches des terrains
houillers, a été suivi de la destruction de toutes les espèces qui consti-
tuaient cette végétation primitive, et particulièrement de ces arbres gi-
gantesques d’une structure si singulière, de ces Lycopodiacées, de ces
Fougères, de ces Prèles arborescentes, caractère essentiel de cette première
création (1). ce aie
» Après la destruction de cette puissante végétation primitive, le règne
végétal paraît pendant long-temps n'avoir pas atteint le même degré de
développement. Presque jamais, en effet, dans les nombreuses couches
(1) On retrouve encore dans quelques parties des terrains secondaires un petit nombre
de Fougères arborescentes et des Prêles gigantesques, mais cependant d’une taille beau-
coup moins considérable que celles des terrains houillers , et l’on n’y rencontre aucune
trace de Lycopodiacées arb t logues aux Lépidodendrons. ee :
C. R. 2° Semestre 1833 (T. V, Ne 11).
(412)
des terrains secondaires qui succèdent au terrain houiller, on ne trouve
de ces massés d'empreintes végétales, sortes d’herbiers naturels qui, dans
ces anciens dépôts de charbon, nous attestent l'existence simultanée d’un
nombre prodigieux de plantes. Presque nulle ‘part on ne voit dans ces
terrains de couches puissantes de combustibles fossiles; et jamais ces
couches ne se répètent un grand nombre de fois et n’ont une grande éten-
due comme dans les dépôts houillers. Soit qu’en effet le règne végétal
n'occupât que des espaces plus circonscrits de la surface terrestre, soit que
ses individus épars ne couvrissent qu'incomplétement un sol peu fertile et
dont les révolutions du globe ne leur auraient pas permis de devenir tran-
quilles possesseurs, soit, enfin , que les conditions dans lesquelles la sur-
face de la terre se trouvait, n'aient pas été favorables à la conservation des
végétaux qui l'habitaient.
» Cependant, cette longue période :qui sépare les formations houillères
des terrains tertiaires, période qui fut le théâtre de tant de révolutions
physiques du globe et qui vit apparaître au milieu des mers ces reptiles
gigantesques, types d'organisations bizarres, dans lesquels on croirait sou-
vent reconnaitre ces monstres enfantés par l'imagination des poètes de
l'antiquité, cette période, dis-je, est remarquable dans l’histoire du règne
végétal par la prépondérance de deux familles qui se perdent, pour ainsi
dire, au milieu de l'immense variété de végétaux dont est couverte aujour-
dhui; lasurfaceidela perre: mais Au alors dominaient toutes les autres par
leur nombre et leur gr: es: ont les Conifères, dns: les Sapins, les
Pins, lf, le Gypres fi isse t des exemples gén e1 psi les
Cycadées, vé “ans tous exotiques, moins nombret d TOR e de ac-
tuelquià sette époq ulée ; et qui joi tau feuill t š Pal-
iers, la struct tielle des conifères. L'existence de ces deaz pl
pendant cette période est d'autant plus importante à signaler qu’intime-
ment liées entre elles par leur organisation , elies forment lechaïnon inter-
médiaire entre les cryptogames vasculaires qui composaient presque seules
la végétation primitive de lą période houillère, et les phanérogames dico-
tylédones proprement dites, qui forment la majorité du règne végétal
pendant la période tertiaire.
» Ainsi, aux cryptogames vasculaires, premier degré de l’organisation
ligneuse, succèdent les Conifères et les Cycadées qui tiennent un rang plus
élevé dans l'échelle des végétaux et à celles-ci. npeteut les plantes zas
_ lédones qui en occupent le sommet:
» Dans le règne végétal, comme dans le règne anial, il y a donc eu un
( 413 )
perfectionnement graduel dans l’organisation des êtres qui ont successi-
vement vécu sur notre globe; depuis ceux qui les premiers ont apparu à
sa surface , jusqu’à ceux qui l'habitent actuellement. bé, i
» La période tertiaire pendant laquelle se déposérent les terrains qui for-
ment maintenant le soldes plus grandes capitales de l’Europe , de Londres,
de Paris, de Vienne, vit s’opérer dans le monde organique des transfor-
mations plus grandes qu'aucune de celles qui s'étaient effectuées depuis la
destruction de la végétation primitive.
» Dans le règne animal : création des mammifères (1), classe que tous les
naturalistes s'accordent à placer au sommet de l'échelle animale, et par
laquelle la nature semblait préluder à la création de l’homme. Dans le
règne végétal : création des dicotylédones, grande division que d’un con-
sentement unanime les botanistes ont toujours placée en tête de ce règne,
et qui, par la variété de ses formes et de son organisation, par la grandeur
de ses feuilles , par la beauté de ses fleurs et de ses fruits, devait imprimer
à toute la végétation un aspect bien différent de celui qu'elle avait offert
jusque alors. À
» Cette classe de dicotylédones dont on pouvait à peine citer quelques
indices dans les derniers temps dé la période secondaire, se présente
tout-à-coup durant la période tertiaire, d’une maniè M - ,
Comme de nos jours, elle domine toutes les autres classes du règne végé-
tal, soit par le nombre et la variété des espèces, soit par la grandeur des
individus. Aussi, cet ensemble de végétaux qui habitait nos contrées pen-
dant que les terrains tertiaires se déposaient et enveloppaient ses débris
dans leurs couches sédimenteuses, a-t-il les plus grands rapports avec la
masse de la végétation actuelle, et plus particulièrement avec la flore des
régions tempérées de l'Europe ou de l'Amérique. Le sol de ces contrées
était couvert alors, comme à présent, de Pins, de Sapins, de Tuyas, de Peu-
pliers, de Bouleaux , de Charmes, de Noyers, d'Érables, et d’autres arbres
presque identiques avec ceux qui croissent encore dans nos climats.
~ » Ainsi, non-seulement on n’y retrouve aucun indice de ces végétaux
singuliers qui caractérisaient les forêts primitives de la période houillère,
flans:
(1). En plaçant ici la première apparition de la classe des mammifères à l’époque des
terrains tertiaires, je fais abstraction du fait, unique jusqu’à présent, du mammifè
fossile de Stonesfield, cas tout-à-fait exceptionel et qui ne pouvait trouver place dans
an tableau aussigbfégés i arne 10 tee. ne | us
55.
dé) |
mais on n’y rencontre même que rarement quelques fragments de plantes
analogues à celles qui vivent actuellement entre les tropiques. 4e
» Il ne faut pas croire, cependant, que les mêmes formes végétales se
soient, perpétuées, depuis cette époque encore bien reculée puisqu'elle
précédait l'existence de l’homme, jusqu’à nos jours. Non, des différences
très sensibles distinguent presque toujours ces habitants de notre globe,
bien récents géologiquement, mais bien anciens chronologiquement, des vé-
gétaux contemporains auprès desquels on peut les ranger; et l’existence
dans ces mêmes terrains, jusque vers le nord de la France, de quelques
Palmiers, très différents de ceux qui croissent encore sur les bords de la
mer Méditerranée , et d’un petit nombre d’autres plantes qui appartiennent
à des familles actuellement limitées à des régions plus chaudes, semble in-
diquer qu’à cette époque l’Europe moyenne jouissait d’une température un
peu plus élevée qu'à présent; résultat qui s'accorde du reste parfaitement
avec celui qu'on peut déduire de la présence dans ces mêmes terrains et
dans les mêmes contrées, d'Éléphants „de Rhinocéros et d'Hippopotames ,
animaux qui maintenant s'étendent rarement au-delà des tropiques.
» Quel étonnant contraste entre l'aspect dela naturependant les dernières
périodes géologiques , et celui qu’elle offrait lorsque la végétation primi-
tive couvrait la surface du globe!
» En effet, dans les dernier temps de l’histoire géologique du monde, la
r
e
règne v
il des plantes aussi différentes nt. .
NS
ou à leur surface, croissaient des plantes herbacées analogues à celles qui
encore actuellement embellissent nos campagnes par la diversité de leurs
formes et de leurs couleurs, et que leur variété même, rendaient propres à
satisfaire les gouts si différents dune infinité d'animaux de toutes les
classes.
» Les forêts de l’ancien monde comme celles de notre époque, ser-
vaient, en effet, de refuge à un grand nombre d'animaux plus ou moins
analogues à ceux qui vivent encore sur notre globe. Ainsi, des Éléphants, :
des Rhinocéros , des Sangliers , des Ours, des Lions, des Cerfs de toutes les
(415)
formes et de toutes les tailles, les ont successivement habités; des oiseaux,
des reptiles et même des insectes nombreux complètent ce tableau de la
nature telle qu’elle se présentait , sur les parties de la terre qui s’élevaient
alors au-dessus des eaux; nature aussi belle et aussi variée que celle que
nous voyons encore actuellement sur la surface. `
» Au contraire, dans les premiers temps de la création des êtres organisés,
la surface terrestre partagée, sans doute, en une infinité d’iles basses et
et d’un climat très uniforme, était, il est vrai, couverte d'immenses végé-
taux; mais ces arbres peu différents les uns des autres par leur aspect et
par la teinte de leur feuillage, dépourvus de fleurs et de ces fruits aux
couleurs brillantes qui parent si bien plusieurs de nos grands arbres,
devaient imprimer à la végétation une monotonie que n’interrompaient
même pas ces petites plantes herbacées qui , par l'élégance de leurs fleurs,
font l’ornement de nos bois.
» Ajoutez à cela que pas un mammifère , pas un oiseau , qu'aucun ani-
mal, en un mot, ne venait animer ces épaisses forêts, et l’on pourra se
bmm une idée assez juste de cette nature primitive , sombre , triste et
silencieuse, mais en même temps si pre pu sa grandeur et par le
globe.
rôle qu’elle a joué dans raser u
r Tel est, M urs, l’ des Eor EATA 0 s de a éo ji oh
terrestre , telle que les recherches faites sur ce sujet , depuis une trentaine
d'années , nous permettent de la tracer. Chaque jour ajoute, sans doute y
quelque trait à ces détails, mais les découvertes récentes, en confirmant
les résultats auxquels on Stat déjà parvenu a qüelqué temps , sem-
blent annoncer que l’ensemble du tableau n'éprouvera pas de grands
changements lorsque, grâces aux matériaux qui se recueillent de toutes
parts dans ce but, on pourra tenter de transformer cette ébauche en un
tableau plus fini et plus complet. »
M. Frourens a terminé la séance par la Pre de l’Éloge historique de
M. DE LABILLARDIÈRE.
+
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 18 SEPTEMBRE 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
-DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE.
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Détermination des racines réelles des équations :
méthode linéaire ; par M. Auc. Caucury.
RAPPORTS.
PALEONTOLOGIE: — Rapport sur un nouvel envoi de fossiles provenant du
dépôt de Sansan; par M. pe BLAINVILLE.
« L'Académie, dans sa séance du 7 août dernier; nous a chargé de lui
faire un-rapport sur un nouvel envoi d'ossements fossiles annoncé par
M. Lartet dans une lettre, où se trouvaient en même temps traitées plaz
sieurs questions scientifiques.
» Notre rapport devra donc porter sur deux choses Aitinatets 5 atles
points scientifiques dont il -est question dans la lettre, 2° les. ossements
fossiles envoyés et arrivés au Muséum d'histoire naturelle. -
CR 1837, 2€ Semestre. (T. V, N° 42.)
(48 )
» La lettre de M. Lartet porte sur quatre points principaux.
» Dans l’un, il rectifie avec une franchise aussi loyale qu’empressée une
erreur fort excusable dans la position isolée dans laquelle il se trouve, et
qui lui était échappée en parlant du mode de locomotion du singulier et
gigantesque animal de la famille des édentés terrestres, dont il m'avait
alors encore trouvé qu’une dent avec quelques phalanges lors de son
premier envoi, et que depuis il a cru devoir désigner sous le nom de
macrotherium , que nous adopterons très volontiers. Le mode qu'il pro-
pose aujourd’hui pour la locomotion de cet animal, est beaucoup plus
dans l’analogie et très probablement dans la vérité.
» Quant aux autres points de la lettre de M. Lartet, ils consistent en
étiologies nécessairement conjecturales, et qu’il propose pour expliquer
les faits suivants, résultats de sa propre observation.
» 1°. Les bois d’une espèce de cerf, dont il a trouvé une immense quan-
tité de débris dans le dépôt de Sansan, et qu’il a cru devoir nommer
provisoirement Dicrocerus , ne tombaient pas comme cela a lieu chez tous
les cerfs qui existent actuellement vivants à la surface de la terre;
» 2°, Les dents mâchelières des ruminants de ce même dépôt ne se
couvraient pas du moindre vestige de cément ou de cortical, tandis qu'il
en a observé même sur les dents des cerfs fossiles de l’ Auvergne, d’un âge,
il est vrai, suivant sa remarque, un peu plus récent que ceux du dépôt
de Sansan ; 3
9, D évolution, chez ces mêmes animaux , des arrièremolaires, était
complète avant la hate d'aucune des avant de lait, tandis que
dans les ruminants actuellement vivants, ou du moins chez ceux dont la
dentition a été étudiée, les molaires de lait s sont toujours remplacées avant
| l'apparition de la dernière molaire.
. » D'abord, quant à l'appréciation des faits, qui est toujours la première
chose à constater, surtout dans l’Académie des Sciences, nous croyons qu’il
y a erreur dans l'observation, au moins pour le premier point. En effet, la
plus grande partie des ossements de ruminants à bois, qui nous sont
parvenus du dépôt de Sansan , ont dû appartenir à une espèce de la division
que nous avons depuis long-temps désignée sous le nom de Cervule, et
qui comme le C, Muntjack ont leur bois très petit porté sur de longs pro-
longements frontaux, qui ne tombent jamais en effet, mais ce qui n’em-
pêche pas les véritables bois de tomber comme de coutume.
» Au reste, si le fait était hors de doute, il rentrerait dans le cas Lou ani-
mal actuellement vivant à la surface de la terre, ou de la giraffe, dont les
(419 )
prolongements frontaux ne tombent jamais, étant toujours enveloppés
par la pean, et formant des espècés de cornes cutanées.
» La seconde assertion , l'absence du cément venant entourer la dent
et remplir les cavités formées par les intervalles des lobes de la couronne à
mesure qu'elle s’use, pourrait bien n’être un fait réel qu’à une certaine
époque de l'emploi de la dent et de l’âge de l'animal, et ce cortical se
déposer plus tard, et peut-être même être en rapport avec la nature de la
matière alimentaire, comme cela a lieu pour ce qu’on nomme le tartre sur
les dents de l’homme, Ce que nous pouvons dire, c’est qu'ayant comparé
avec beaucoup de soin les nombreuses séries dentaires fossiles du dépôt
de Sansan avec celles des ruminants vivants, et à peu près de même
âge , il nous a été impossible d'apercevoir de différence, du moins sous
le rapport de la composition des dents.
tion posée, il
ane fort grande; mais quel est le physiologiste habitué à ne se laisser
guider que par une méthode sévère de raisonnement, à muürir les idées
auxquelles l’imagination nous entraîne d'autant plus facilement, que nous
connaissons un moins grand nombre de faits, et que nous avons moins
Gé)
cette particularité de leur organisation et les armes frontalés aucun rap-
` port de cause et d'effet, aucune induction véritablement légitime ?
:» Nous ne pouvons donc admettre qu’une autre composition atmosphé-
rique, supposition elle-même fort gratuite, non plus qu’une autre tempéra-
ture, qui n'est: peut-être pas davantage prouvée, aient pu avoir pour effet
que des prolongements frontaux couverts de ‘peau , fussent persistants ou
caducs. Les bois des rennes et des élans, espèces de cerfs des contrées
les plus septentrionales, tombent aussi bien et aussi régulièrement tous les
ans que ceux des axis et des cerfs de l'archipel indien et des pampas de
l'Amérique méridionale; me iH
» Encore moins peut-être que toutes les dents molaires poussassent à
la fois, comme cela a eu lieu du reste dans les chauve-souris qui mont
jamais qu’un seul système dentaire,
» Tout au plus pourrait-on supposer, pour le cément, que sa produc-
tion aurait quelque rapport avec l'espèce de nourriture, et cependant,
sous ce point de vue, le laxum des variations est beaucoup plus grand qu’on
ne pense, sans produire aucun changement notable dans l’organisation.
» Au reste, comme le croira aisément l’Académie, M. Lartet ne lui a
adressé ces questions qu'avec toute la mesure et les précautions conve-
nables et sans doute, comme une sorte de distraction, de délassement de
son esprit qu'appellent. des investigations beaucoup plus fatigantes, H
si hes 1
est vrai, mais aus ucoup: plus profitables à la science et à nos col-
lections, comme 1 re l'envoi fait dernièrement au Muséum Phistoire
naturelle, et dont il nous reste pa
» Ayant égard, d'une manière dont nous de sle rer plus par-
ticulièrement que personne, au désir ‘que nous avions exp imé à son ami
M:de profe abbé Caneto, de voir le plus tôt possible le fragment fos-
sile-qu'ile.désignait . dans une de ses précédentes lettres à l’Académie,
comme pouvant p ir-d’une chauve-souris, M. Lartet à commencé par
nous envoyer directement et immédiatement cette pièce; puis, plus tard’,
est arrivée une caisse considérable remplie de tous les ossements fossiles
que son active persévérance lui avait fait recueillir: depuis ses précédents
envois; et dont nous devons d'autant plus rendre: compte à PAcadémie,
qu’elle a-bien voulu contribuer aux dépenses occasionées “par les fouilles
qui les ont mis au. jours: :
~» Mais auparavant nous d man lons la permission de lui commu niquer
la plus grande-partie de la léttre qu’il nous a ‘adressée à ce sujet, parce
+ Ik f E e 3 ee At = SE
qu €! ] CIS ents ütiles,
(421)
- « Une partie de ces ossements de dinotherium vient de Bassoues (Gers);
»
B:
»
»
»
>
»
»
»
»
»
»
quelques-uns avaient été recueillis par M. le comte de Sérignac qui a `
bien voulu les mettre à ma disposition , pour que je les: transmisse au
Muséum.
» Le reste se trouvait en'la oéschétp nd ÉSaitieins de M. Contens, mé-
decin instruit auquel SERE de bonnes observations sur les eaux miné-
rales de Bassoues.
» C’est encore au zèle ire et à la persévérance de M. de Sérignac,
que nous devons d'avoir retrouvé des débris qui gissaient depuis longues
années dans un galetas. Malheureusement une partie des‘ objets recueillis
-par feu M. Contens ont depuis long-temps passé dans d’autres mains.
Vous en possédez au Muséum une molaire supérieure qui avait, par lui,
été donnée à l’abhé Barrière. Cette molaire avait été trouvée avec un
fémur dont la trace est perdue depuis deux ans. Il est fort regrettable,
car il était bien conservé; sa longueur était de 27 pouces sur 13 de plus
grande largeur à l’une de ses extrémités. Ces mesures avaient été prises
+
pee M: Contens qi le pr à Pé shpis fossile. Mais suivant moi, dit
a 2
agment de x ne Ja] portion de dubites b tue je vous
‘envoie ont été trouvés ensemble et dans des circonstances de gisement
assez extraordinaires.
» Un carrier maçon travaillant dans ane carrière voisine de l'établissement
deaux minérales de Bassounes, découvrit tout-à- coup une grande cavité,
sans aucune issue extérieure apparente. Cette cavité était en partie com-
blée d’une terre meuble et humide; en la déblayant, il trouva quelques
objets tune industrie humaine assez avancée, entre autres des
clous et une chaîne de fer fort altér ée par oxidation; à côté, et adhérant
au sol même de la caverne, ce qui est à noter, se sont trouvés les mor-
ceaux que vous avez sous less ‘yeux avec bien d’autres qui furent-brisés et
dispersés. M. de Sérignac avait RAS tous ces” “détails: de la bouche
| du carrier, et il ent la bonté de me les c en men-
voyant les: oSsémerits qu’il avait recueillis. Je; jugeai à propos de metrans-
porter sur les lieux. M. de Sérignac voulut bien m’ y accompagner til
mena avec lui le carrier des sites la se “Noys aie en fime
de nouveau: raconter’
Lez
( 422)
» ment dans la roche non encore exploitée. Un enfant peut pénétrer jus :
» qu’à une certaine distance en se couchant à plat ventre. L’ouvrier qui nous
» assistait ayant pénétré dans la caverne par la voûte lorsqu'il en fit la dé-
» couverte, nous jugeàmes que l’ouverture devait se trouver un peu au-
» dessous dans le bas de la colline. Effectivement, M. de Sérignac parvint
» à retrouver cette ouverture presque entièrement bouchée par les terres
» éboulées; et le témoignage d’un vieillard vint confirmer nos soupçons.
» Je me rappelle très bien maintenant que lorsque M. Lacave-Laplagne,
» aujourd’hui ministre des finances , visita votre laboratoire où se trouvait
» entre autres objets la dent donnée par M. l'abbé Barrière, la vue de cette
» dent amena de sa part quelques explications sur la découverte de la ca-
» verne de Bassoues, et qu’il exprima l'opinion qu’elle avait pu très ancien-
» nement servir de refuge à quelques habitants du pays. Ainsi s'explique la
» rencontre de la chaine de fer et des autres objets de fabrication humaine.
» Quant aux ossements fossiles, ils faisaient corps avec la roche dans laquelle
» est percée la caverne; l’on y a trouvé encore des fragments disséminés.
» Vous trouverez encore, Monsieur, dans la même caisse une mächelière
» à trois collines et une vertébre qui sont le produit le plus remarquable
» de fouilles très dispendieuses que j'ai fait exécuter à Larroques, Hautes-
» Pyrénées, dans un gisement dont j'attendais beaucoup. Vous recevrez
» plus tard le plâtre des belles dents encore en la possession de madame
» Laffargue, de Larroques, qui les avait trouvées ee bien qu’une côte
» et une portion d’os long dans le même lieu.
» Quant au dinothérium , je vous avoue que j j'aurais bien: de la peine à
-» admettre que ce füt un habitant de nos mers tertiaires; il est vrai que
» je ne pourrais étayer cette assertion négative que de Le considé-
» rations toutes géologiques; les voici :
» Les restes du diuothérium se retrouvent fréquemment très près de la
» chaîne actuelle des Pyrénées et à des distances considérables des rivages
» de l'ancienne mer. Or, la configuration de la chaîne des Pyrénées, extré-
» mement simple pendant la durée de la période tertiaire, devait, par cela
» même, donner naissance à un grand nombre de cours d’eau, ce qui nous
» est née par les lignes multipliées de dépôts fluviatiles qui suivaient
» une direction à peu près parallèle vers le rivage de la mer tertiaire. Les
» matériaux dont ils se composent témoignent de leur peu de puissance de
» transport, puissance qu’ils n'avaient pas le temps d'acquérir dans le court
» trajet qu’ils parcouraient à travers la bamde étroite de terrains tertiaires
x sous-marins qui s'étendaient au pied des Pyrénées, Comment dés-lors
(423 )
».soupçonner. que ces cours d’eau fussent assez considérables pour per-
» mettre à des mammifères marins, du volume des dinothériums, de les
» remonter presque jusqu'à leur REA, Et si cela eùt été, pourquoi le
» lamantin, si commun dans nos terrains tertiaires, n’aurait-il pas aussi
» remonté nos fleuves et laissé de leurs débris avec ceux du dinothérium.
» Au contraire, celui-ci se trouve presque toujours en compagnie de mas-
» todontes, de palæothériums, et quelquefois de ruminants. On a trouvé,
» ilest vrai, des dents de dinothérium dans les terrains marins de l’Arma-
» gnac, mélées avec des côtes de lamantin. Le séminaire d’Auch possède ces
» précieux échantillons. Mais cette observation perd toute sa valeur quand
» on réfléchit que des dents de mastodonte et d’autres animaux terrestres
» se rencontrent fréquemment dans ces dépôts d'embouchure.
» Le point important serait d'acquérir des notions plus: étendues sur
» l'ostéologie du dinothérium; pour cela, il ne faut pas compter sur les
» ressources du gisement de Sansan qui n’en a jamais fourni le moindre
» fragment, et qui me paraît être d’une époque antérieure à l'apparition
» de ce mammifère dans nos contrées. Les vrais gisements du dinothérium
» que jai exploités jusqu'à présent, sont si ingrats, que je n’ose y continuer
» des fouilles très dispendieuses. » s a
» Dans cette lettre, ] M. Lartet ne pouvait , co: omn sale ponse ru en-
trer dans l’'énumération et encore moins dans la tite des Sète
nombreuses qui constitent son envoi; nous ne le ferons pas davantage, de
crainte d'employer le temps de l’Académie d’une manière peu utile, et
d’ailleurs notre examen n’a pas pu encore être assez approfondi pour es-
timer convenablement toutes ces richesses. Nous allons donc nous borner
à faire mention des pièces principales et qui nous paraissent le plus dignes
d'attention.
» En passant sous ionta tout ce qui a trait au rhinocéros dont les débris
se trouvent en si grande quantité dans le dépôt de Sansan , et qui consti-
tuent la partie la plus considérable et la plus pesante de l'envoi; ces nom-
breux débris de ce cerf à bois pédonculé et une portion de crâne, de
mâchoire et de pieds, d’une espèce beaucoup plus grande et d’une autre
beaucoup plus petite, ceux d’une petite espèce de cheval ou d’âne qui de-
vait être extrêmement élégante, à en juger du moins par la petitesse de
ses canons ou os du métacarpe, qui n'ont que 11 lignes de diamètre au
milieu sur 7 pouces 2 lignes de longueur, ce qui fait présumer un animal
encore plus. élégant que l’hémione, dont un individu est ue ment
vant à la ménagerie du Muséum. Fe : a HR i
(1424) -
» Le mastodonte à dents étroites y est aussi fort bien représenté par
plusieurs dents molaires, mais surtout par une défense presque entière,
offrant toujours la particularité d’être subtriquètre avec le seul côté su-
périeur plan et couvert d'émail, tandis que les deux autres convexes en
sont dépourvus.
» Mais ce qui a dù nous intéresser le plus, ce sont de nouveaux frag-
ments du gigantesque macrotherium, montrant évidemment que les doigts
avaient une organisation fort analogue à celle des mêmes parties dans l’oryc-
térope , animal édenté vivant, relégué à l'extrémité australe de l'Afrique.
» Et en outre des restes de plusieurs genres de carnassiers.
» 1°. D'une grande espèce d’ours toute différente de celles qui ont été
signalées jusqu'ici à l’état fossile, par la brièveté et la grosseur de ses doigts,
du moins à en juger d’après plusieurs os métacarpiens et une dent canine
inférieure ; |
» 2°. D'une autre plus petite-espèce, probablement d’un genre démem-
bré des Ursus de Linné, et dont nous avons trouvé dans le nouvel envoi
de M. Lartet, outre une dent canine supérieure et inférieure, des os du
métacarpe et du métatarse , un calcanéum, un astragale, qui ne permet-
tent pas de douter de l'existence d’un genre nouveau; =
» 3°. D'une petite espèce de Jiverra , voisine de la genette ordinaire ,
consistant en une demi-mâchoire inférieure ;
» 4°. D'une espèce du genre Felis, L., de la grandeur de la panthère or-
dinaire, ce que nous avons aisément reconnu à l'aide d’une comparaison
attentive des secondes phalanges, si caractér tiques dans ce genre d'ani-
maux et d'une moitié inférieure deau __
» 5°, Enfin, quelques dents molaires et incisives du grand carnassier
que M. Lartet a nommé Æmphicyon, à cause des rapports qu’il a reconnus
entre cet animal et les chiens, et qu'une comparaison attentive nous a
montré, en effet, devoir former une combinaison entièrement nouvelle
par le nombre et la disposition des dents mâchelières supérieures, qui
sont au nombre de sept de chaque côté, trois avant-molaires, une prin-
cipale tres carnassière et trois arrière-molaires, dont une seule entière-
ment tuberculeuse ; combinaison que nous n’avions encore rencontrée qu’à
l’état fossile dans un beau morceau qui a été donné à notre Muséum
par M. Fremanger, chirurgien en chef de hôpital militaire de Nancy,
mais avec une disposition beaucoup moins Carnassière avant de la con-
naître dans-la réalité actuelle, Nous avons en effet rémarqué dans un
squelette complet du chien à grandes oreilles (C. megalotis), que nous
(425)
venons d'acquérir pour le cabinet J’Anätomie comparée, un même nom -
bre de dents molaires supérieurés, trois avant la principale et trois apres,
avec huit molaires inférieures, trois avant la principale et quatre en ar -
rière, mais avec une disposition de tubercules intermédiaire aux deux
fossiles et comme insectivore, et rappelant à la fois ce qui a lieu dans
les coatis et dans les paradoxures ; mais du reste avec tous les autres
caractères des canis, treize vertèbres costiferes et trois lombaires ; absence
complète de clavicules même rudimentaires, de trou au condyle in-
terne de lhumérus , qui est au contraire percé dans la cavité olécra-
nienne; cinq doigts en avant et quatre en arriere, avec des ongles non
rétractiles et assez obtus, et enfin une forme de tête osseuse, qui est
celle des renards et des chacals.
» Nous devons encore apprendre à l’Académie que dans une petite boite
envoyée à part, comme moins pesante, se trouvaient :
» 1°. Des restes d’un petit carnassier insectivore, consistant en une
demi-mächoire inférieure pourvue de ses dents et un humérus, qu’à la
première inspection et à l'ouverture de la boîte, faite par nous-même,
nous avons aisément zeeonnus comme provenant, non d'un insectivore
cheiroptère, comme l'avait d'abord soupçonx artet
sectivore fouisseur ou Tone à ne n a a TA
_» 2°, Quelques fragments Ten T Fonger 3 genre loir La
» 3°. Des dents canines supérieures d’un petit ruminant sans bois ou
à bois pédonculé des sous-genres moschus ou cervulus;
» 4°. Une portion d'humérés d’oiseau ;
» 5°. Plusieurs grands fragments de carapace déformée de tortue ;
» 6°. Deux ou trois vertèbres d’un serpent du genre coluber, L
» 7°. L'extrémité inférieure d’un humérus de grenouille.
» En sorte qu'en sommant tous les objets qui ont été recueillis dans
le dépôt de Sansan ou aux environs par les soins de M. Lartet, nous
avons la preuve qu’il existait à l’époque de la formation du terrain tertiaire
moyen qui le constitue, dans les pays élévés qui dominent le lieu où il
s’est formée, par suite des affluents naturels ou accidentels qui y venaient,
entrainant avec eux Sa plus ou moins loin tont ce qu 'ils rencontraient :
` Dans la classe des mammifères :
» re ‘singes dé groupe ayant quelques rapports avec cel ii
bons, maïs > nullement, suivant t nous, ¢ de jbl À
5
Le anf w
puisse ci AT
Se Ent au gibbon
J
C. R- 1837, a E S 57
( 426 )
» Des carnassiers insectivores du genre taupe;
» Des carnassiers plantigrades des genres ours proprement dit et d’un
genre voisin ;
» Des carnassiers digitigrades des genres
Felis,
Viverra,
et d’un genre nouveau ( Amphicyon);
» Des carnassiers phocéens ou de la famille des phoques, à en juger du
moins d’après une portion terminale de mâchoire inférieure, qui porte
deux alvéoles seulement d’incisives, une d’une forte canine et deux avant-
molaires, trilobées en palmétte, que nous n’avons pu rapprocher que
des phoques et peut-être un peu des guépards ;
» Des édentés terrestres d’un genre voisin des oryctéropes ;
:» Des rongeurs du genre loir et lepus, L.;
» Des éléphants du genre mastodonte ;
» Des lamantins du genre dinotherium ;
» Des pachydermes ou ongulogrades des genres rhinocéros , palæothe-
rium , Cheval, cochon et anoplotherium ; |
» Des ruminants des genres cerf, antilope.
x
-
Bae = ` Dans la classe des oiseaux :
» Dec mes AS genre mp es inte n
»
» Des espèces du genre coluber, L
Dans celle d amphibiens : o
» Une espèce du genre rana, G.
» Dans le type des animaux mollusques, des planorbes , des hélice, et
mème un mollusque bivalve dont nous avons vu le moule, et qui est ex-
_trèmement rapproché, s’il diffère, de l’unio margaritifera de de Lamarck.
» Ainsi, à la fois des animaux que toutes les probabilités portent à
` regarder comme ne faisant plus partie de la nature actuelle, avec des es-
pèces qui ne e diffèrent probablement pas de celles qui existent aujourd’hui.
( 427)
=» Au reste, quoi qu'il en soit de cette assertion, qui n’est encore qu'une
présomption qu'un examen plus approfondi pourra confirmer ou détruire ,
cette seule énumération suffira sans doute pour montrer à l'Académie que
la mine si heureusement découverte par M. Lartet aux environs d'Auch est
loin d’être restée stérile entre ses mains, et qu’ainsi les encouragements
qu’elle a bien voulu lui accorder à la sollicitation de plusieurs de ses mem-
bres ont été extrêmement fructüeux. En conséquence, nous concluons a
ce que des remerciments soient de nouveau adressés à M. Lartet, et que
les encouragements de l’Académie lui soient continués, si cela est possible;
car il est à peu près certain que la mine est loin d'étre épuisée, et que
jamais peut-être une occasion aussi favorable ne s’est encore rencontrée en
Europe pour éclairer l’histoire des formes animales à une époque aussi
éloignée de celle où nous vivons, et où nous débattons ces grandes ques-
tions de la succession perpétuelle et immutable des espèces créées par la
puissance divine, ou de leur transformation successive ou même de leur
formation autochtone et locale par les seules forces de la nature. »
Re ir =
BOTANIQUE. — De DE TOR et du te de reproduction des à
et en particulier du caulerpa webbiana, espèce nouvelle des Canaries ;
par M. MONTAGNE.
(Extrait. )
( Conni MM. Ad. Brong gniart, Bory de Saint-Vincent.)
« Le genre caulerpa de la famille des algues, fut établi par Lamouroux ,
qui n’en connut point la structure intime. Turner qui a figuré 14 espèces
. de ce genre , ne l’a entrevue que dans uneseule, son fucus hypnoïdes. Sa fi-
gure analytique est si mauvaise qu'aucun des algologues qui l'ont suivi,
ne Font pu comprendre, ce qui leur a fait négliger de recourir au texte,
où ils auraient vu cette structure clairement expliquée. Voici ce. ;
» neres, ..... frondem enim babet quæ intùs fibrarum reticulai
» gerie manifesté est instructa. » Ainsi, cette observation est e l
perçue de tous les botanistes qui se sont occupés de cette famille. M. Gré-
Y
( 428 )
ville, le dernier qui ait écrit des généralités sur les algues, n'en tient non
plus aucun compte, et au lieu d'établir son ordre naturel des caulerpées
sur cette organisation singulière , et unique dans toute la série des thalas-
siophytes, ne le fonde que sur le rapport ou le facies plus ou moins étrange,
qu'en présentent la plupart des espèces. M. Bory de Saint-Vincent, dans
son hydrophytologie de la coquille, avait déjà prévu que les caulerpées
formeraient un jour un ordre distinct des ulvacées. Enfin, personne ne con-
uaissait le mode de reproduction de ces plantes.
» Organisation. En examinantau microscope une branche mince de la
tige du caulerpa webbiana , espèce nouvelle recueillie aux îles Canaries,
par MM. Webb et Berthelot; l’auteur, qui dit n'avoir eu à cette époque
aucune connaissance de la phrase de Turner, vit que non-seulement la
partie extérieure du tube, était couverte de radicelles confervoides, mais
encore que de la face interne de ce même tube naissaient un grand nom-
bre de filaments flexueux, transparents, continus, légèrement renflés à leur
origine. Ceux-ci, dirigés d’abord transversalement s’anastomosent entre
eux et avec ceux des couches voisines supérieure et inférieure, de manière
à former un réseau serré aux mailles duquel est fixée la masse pulviscu-
laire de couleur verte qui doit plus tard s'organiser en sporules, par les-
quelles se propage la plante. Le réseau n’est pas borné comme l'avait cru
Turner, dans la seule espèce où il l’a observé, à la tige rampante ou à la
mais il se continue jusques dans les derniers rameaux.
@
—
a]
a
Le
S
[=]
Es
[ee
pr
rs
que l'organisation en question, était identiquement la même dans toutes.
» M. Montagne décrit ensuite la texture des frondes et la com pare à celle
des tubes externes des conferves, des codiums, etc.; puisil passe à l'examen
des racines ou des radicelles par lesquelles ces plantes se fixent au sable
des rivages. Ris EE | Ne ue
» Si l'on est resté long-temps, dit M. Montagne, dans une ignorance com-
' plète à l'égard des moyens de reproduction des caulerpes, cela est dù
-à cette Pre des esprits qui en faisait chercher la fructification
dans des co es ou contocystes qui n'existent point, au lieu de la
Der RE : s eE
chercher où lanalogie aurait dù faire soupçonner qu'elle se trouvait.
= M. Montagne, en étudiant le C. Webbiana, avait observé que plusieurs
Li
(“#29 )
frondes, de vertes qu’elles étaient primitivement, étaient devenues d'un
jaune orangé. Une tranche de ces frondes, examinée à un fort grossissement
du microscope composé, lui a montré aù milieu du tissu filamenteux , une
assez grande quantité de sporules autrement conformées que les granules
verts irréguliers qui remplissent la tige et les frondes. Elles consistaient en
corps alobaki opaques, prolongés d’un côté en un assez long appendice
transparent caudiforme qui leur donnait une grande ressemblance avec les
animaleules spermatiques. M. J. Agardh, dans un travail tout récent sur la
propagation des algues, a trouvé dans le bryopsis arbuscula des sporules
absolument semblables. M. Montagne pense donc ne s'être pas trompé
quand il a jugé par induction seulement, et avant même de connaitre le
travail important de M. J. Agardh, qu'un genre ŝi voisin des re de-
vait avoir un mode analogue de reproduction. |
» Dans la dernière partie de son mémoire, l’auteur établit Jes affinités
des caulerpes et leur distribution géographique. Il maintient l’ordre des
caulerpées établi par M. rs mais il pense qu'on en doit réformer
-ainsi lese caractères.
Surculus | nialis, repensi foipe hhçesse emittens et frondem
» VULILUILUS
losa viridis reticulo interno parietibu | frondium affixa, Tenia in spo-
riđiā mobilia abiens.
» Le mémoire est terminé par une description complète du Caulerpa
Webbiana dont voici la phrase diagnostique C. surculo repente sessili ,
frondibus simplicibus bi-trifidisve, ramulis linearibus quadrifariam im-
bricatis , patenti erectis apice, dilatato palmato lobatis, lobis obtusis mu-
cronatis. »
ENTOMOLOGIE. — Observations sur la Pyrale de la vigne, et sur les moyens
de Dove les sables de ses ravages ; par M. Guën In-MÉNEVILLE.
Fai été frappé, dit M. Guérin, A ti réserve que la Commission
e par l’Académie avait mise à conseiller des moyens de destruc-
tion, et j'ai voulu me rendre compte des motifs de cette réserve. Les ob- :
servations de la Commission , et mes propres expériences, m'ont pı |
que la science ne peut Désatement rien pour faire die les p!
dans les grands vignobles, pas plus. qu elle n’a eu le pouvoir de lé ruire
le puceron lanigère qui compromet si —— la récolte des pommes
(430 ) .
en Normandie, les sauterelles du midi de la France, et beaucoup d’au-
tres insectes nuisibles à l’agriculture. La science du naturaliste doit, à
mon avis, se borner à faire connaître à l’agriculteur iles mœurs des
insectes qu'il redoute, la manière dont ils se propagent, et l’époque où
il serait le plus à propos de chercher à les détruire. Pour la pyrale , ces
renseignements existent dans la science, comme l’a montré le savant rap-
porteur de la Commission; car les mémoires de Bosc, de l'abbé Roberjot,
les travaux de MM. Cauda et Gullet, et les figures données par Cocque-
bert , font bien connaître son histoire naturelle (1). Ces auteurs proposent
mème plusieurs procédés tendant à détruire ce papillon , tels que les as-
persions, les illuminations , etc.; mais tous ces moyens ont été jusqu'ici
insuffisants. à :
»..… Jai voulu essayer d’entrer un instant dans le domaine de
l'agriculture, en me livrant à quelques expériences pour savoir en com-
bien de temps on pourrait enlever les œufs d’une certaine quantité de
vignes. Ayant trouvé sur les lieux quelques vignerons qui m'ont dit avoir
accompagné la Commission lors de son examen, Jai été conduit par
eux dans les endroits les plus dévastés, et c’est en leur présence que j'ai
fait une partie de mes observations. Je suis parvenu à nettoyer dix vignes
en cinq minutes, ce qui m'a donné le moyen de démontrer à ceux qui me
suivaient qu'on pouvait en nettoyer cent-vingt en une heure, et, en tra-
vaillant dix heures par jour , douze cent ceps en une journée... Il reste
à savoir si le dépouillement du cep par l'enlèvement des feuilles tachées
ne sera pas plus nuisible à la récolte ac ue le que la présence des œufs
dont l'éclosion n’est pas toujours assurée. L’échenillage, qui aurait sur ce
LS
procédé l'avantage de conserver les feuilles, parties si importantes relati-
vement au travail de la végétation, agirait à la fois et dans l'intérêt de la
récolte de l’année, et dans celui des années suivantes :
ment le moyen le plus efficace qu’on
l'emploi de tant de bras. de :
» Quant au piége de la chandelle, il n'a aucune valeur pour la récolte
pendante, et en admettant que les frais qu'il nécessite ne rendent pas son
ce serait certaine-
pourrait proposer , s’il n’exigeait pas
(1) Un auteur que la Commission ne mentionne pas, M. Verzaghi, s’en est aussi
occupé , en 1834. Il propose aussi l'emploi des feux allumés le soir, et surtout de
sortes de cages fermées aÿec des fils englués, š
mière pour attirer les papillons qui viennent
aussi de låcher dans les vignes des troupeaux
et au centre desquelles on met une lu-
se brûler ou se coller aux fils, Il propose
de jeunes poulets d’Inde.
; ( 431 )
emploi impossible, il ne peut que rendre de bien faibles services en ne
détruisant les œufs que des papillons qui n’ont pas encore pondu. Il reste
un moyen qui, par sa grande simplicité, me semble le meilleur de tous ;
ce serait d'attendre la fin de l'hiver pour chercher à faire périr les germes
des pyrales; car alors les intempéries dé la saison, la chute et l’enfonisse-
ment des feuilles par le labour , leur enlèvement, auraient déjà détruit
un grand nombre d'œufs et de jeunes chenilles ; il ne resterait plus à
atteindre que celles qui auraient survécu , cachées au pied des ceps, sons
les fibres de son écorce; et il est probable qu’il suffirait au vigneron de
suivre les conseils de l’Académie, qui lengage à frotter les ceps avec une
brosse ou un linge, et à les badigeonner avec de la chaux. Je proposerais
aussi une liqueur dont je ne -puis donner la recette, mais dans laquelle je
sais qu’il entre de l’eau de Javelle. Je connais à ce snjet une expérience
qui prouve que ce liquide n’est point nuisible à la végétation. M. le baron
Feisthamel, qui s'occupe avec succès de recherches entomologiques , a
voulu essayer de détruire ies pucerons lanigères qui_infestent quelques
pommiers de son jardin : il a lavé toutes les branches de plusieurs de
ses arbres avec une SH dont la base est Veau, a Javelle., et dont
il se ferait un devoir de publier. la compositi
ainsi nettoyés ont très bien } UISS année suiv inte, t couve l
feuilles et de fruits, et nont eu aucune trace de Pete nr
tandis q que les autres , qui n'avaient pas été lavés, en ont été de nouveau
couverts. »
cume. — Mémoire sur les acétates et le protoxide de plomb; par M. Payen.
(Commissaires, MM. Dumas, Pelouze. )
L'auteur annonce qu'il a été conduit aux cherches qui font l’objet de
son mémoire en étudiant les moyens de contre-balancer la force qui unit la
base à l'acide de Pun des acétates de plomb, résultat qui lui semblait i impor-
‘tant, surtout comme devant offrir un moyen d'arriver à la détermination
da poids atomique de plusieurs principes immédiats des végétaux.
« Je crois être parvenu, dit M. Payen , au but que je m'étais proposé,
et j'ai découvert en outre plusieurs procédés à l’aide desquels on obtient
bien pur lacétate tribasique, dont on ignorait la véritable cristallisation
Je suis aussi arrivé à obtenir, par la voie humide, du protoxide de plor
en cristaux anhydres purs et diaphanes; à prouver l'existence jusqu'ici
douteuse d’un hydrate de protoxide de plomb. J'indique le mode de pré-
;
( 432 )
paration qui le donne sous des formes cristallines bien nettes. Enfin je
fais connaître des moyens faciles et sûrs de distinguer les uns des autres
les acétates de plomb et leurs mélanges. » `
CHIRURGIE. — Mémoire sur la destruction mécanique de la pierre dans la
vessie; par M. BENIQUÉ.
(Commissaires, MM. Breschet, Gambey.)
L'auteur rappelle que dans un précédent mémoire il a discuté les con-
ditions qui peuvent donner à la percussion la puissance la plus grande, et
que, postérieurement à cette époque, il a présenté un appareil pour la des-
truction de la pierre par pression. Cet appareil, qüi est un compresseur à
vis, lui paraît présenter des garanties qu’on ne trouve pas dans les instru-
ments de même genre employés jusqu’à présent, en ce qu’il permet de
connaître à chaque instant l'effort supporté par l'instrument,
M. Béniqué discute ensuite les conditions générales du problème de
l'écrasement de la pierre par compression, et est conduit à établir que le
mécanisme le plus convenable pour produire la pression sera celui qui
agira le plus promptement et produira le moins de frottement possible.
' Cette considération le conduit à préférer l'emploi du levier à celui de la
vis. Le levier qu’il emploie est disposé de manière à ce qu'un dynamo-
mètre qui s’y adapte marque constamment l'effort supporté par les bran-
ches de ia pince, de manière que l'opérateur, averti à chaque instant de
l'augmentation de pression ne peut manquer de s'arrêter avant d'avoir
atteint la limite à laquelle commencerait le danger de rupture ou de dé-
„formation des instruments. = = < © : ;
Une dernière partie du mémoire, dans laquelle l’auteur traitait de
Vécrasement par percussion dans les cas où il n'est pas nécessaire d’avoir
un point fixe, n’a pu être lue dans cette séance.
-=
À
(433 )
MÉMOIRES PRÉSENTÉS. i
ANATOMIE COMPARÉE. — Recherches anatomiques sur quelques genres d'oi-
seaux rares ou encore peu connus sous le rapport de l'organisation pro-
Jonde; par M. L'Hrrminir, médecin à la Guadeloupe.
(Commissaires , MM. Duméril, de Blainville, Flourens, Isid. Geoffroy
Saint-Hilaire.)
(Extrait. )
« Dans les instructions données à l’occasion du voyage de la Bonite,
M. de Blainville a signalé, pärmi les nombreux desiderata sur lesquels
l'anatomiste aurait encore à s'exercer, les genres Cariamas, Chavaria ou
Palamèdes, Hoazin, Rupicoles, Pique-bœufs, Menures , et surtout Apterix.
» Piri les oiseaux désirés, je ne possède que le rupicole, hoazin,
le kamichi et le chavaria. J'y joindrai l'examen que j'ai fait, Pan der-
nier, de l'organisation des Turnix , et J'accompagne cette communica-
tion de. P envoi soit des oiseaux en chair, soit des préparations « du sternum
et du canal dis i
stif c qui font partie de mon cal et, et que j j'adresse à
i FTÉE tres $ di EIET
Acadie < comme pièces à l'appui, pour être à après examen, offertes au
Muséu
Le Sasa Opisthocomus (Hoffmansegg.)
Hoazin de Burron, vulgairement faisan huppé de Cayenne; — Cigaña , au Para; —
Sasa , à la Guyane ; — Guacharaca de Agua, en Colombie.
Phasianus cristatus , Lin., Lars. — Orthocorys et sasa cristata, VitiLLoT. —
Opisthocomus cristatus , Lesson.
» Un des résultats les plus importants et les plus curieux de lapplica-
tion de l'anatomie à l'étude des oiseaux, est assurément la connaissance
de l’organisation du Sasa.
» Rangé par Linné, Latham , Illiger, Cuvier, etle plus grand nombre
des auteurs, parmi TA RTE + rapporté par Temminck à ses omni-
vores; par Vieillot et M. Lesson aux sylvains ou passereaux, tandis que
Latreille le plaçait dans un ordre à part, intermédiaire aux passereaux et
aux gallinacées, cet oiseau me devenait précieux par toutes ces variations
des auteurs, par ces incertitudes même que j'avais à cœur de lever.
» Par un heureux hasard, ce fut un des premiers qui me tomba entre
C. R. 1837, 2€ Semestre. (T. V, N° 12.) 58
(434 )
les mains. Pen reçus plusieurs en 1833 du Para et particulièrement de.
Pile de Maranjo, à l'embouchure du fleuve des Amazones: po, je lai
retrouvé sur les bords du Rio Guarapiche, en Colombie. I n’ai jamais pu
l'obtenir de Cayenne, où la routine des empailleurs a constamment rendu
vaines toutes mes demandes,
» À l'extérieur, le sasa a quelques rapports avec les pénélopes, mais il en
diffère notablement à l’intérieur. Dès qu’on a enlevé la peau, on aperçoit un
énorme jabot qui recouvre les pectoraux, auxquels il adhère par un tissu
cellulaire lâche ; si on len détache, on aperçoit, après l’avoir soulevé, une
vaste excavation cordiforme, ouverte, ét bornée en haut par la clavicule
qui est reléguée à deux pouces au-dessus de la crête sternale. Le jabot qui,
dans cet oiseau, recouvre ainsi la moitié du tronc et au moins les quatre
cinquièmes de la longueur du sternum et de ses annexes qu’il déborde
encore en tous sens, reçoit à gauche et en avant, l'insertion de l’œsophage,
et à droite il se rétrécit pour pénétrer dans la poitrine. Dans l'intervalle
de cette bifurcation est comprise la trachée-artère.
……Le sternum est plein, allongé, élargi en arrière, peu profond.
à crête ou carène est la partie la plus remarquable : fortement excavée
dans l'étendue de son bord antérieur qui est tranchant, elle n’y a pas
moins de 2 pouces de longueur, tandis que son bord ikenet, qui de-
vient ici postérieur, n’a guère plus de ı pouce de long, mais s'élargit de
2 à 3 lignes pour former une sorte de tubercule ou de callosité sous-
cutanée, ovale, aiguë, concave et doublée de cartilage. la crête se termine
en avant en une longue apophysa qui i ouc
vicule. Le bord antérieur du s
les os coracoïdes ; les
i nt avec la cla-
3 dans tonte sa largeur par
rt it cinq côtes fortement élargies dans
sel présente quatre OO:
| es même d oblitération par les progrès de l'âge. »
avoir décrit les os coracoides, la clavicule et le scapulum, os qui
tous ‘largement ouverts à la pénétraliód des ` vaisseaux nourriciers,
et des sacs aériens, l’auteur continue en ces termes :
« J'avais long-
temps cru que les caractères tirés du sternum étaient
constamment tranchés , et permettaient ainsi q’ assigner à chaque oiseau
une place qui exprimait nettement et invariablement ses rapports dans
_ la série; bien différent en cela de ces formes extérie:
| ures qui, dans le même
individu , peuvent appartenir à plusieurs divisions, comme nous le voyons
ne
(455 )
tous les jours dans les méthodes ordinaires, pour le Menure, le Serpen -
‘taire, etc. Ma conviction a été bien ébranlée par l'étude -de appareil
ernal du sasa. En effet, cet oiseau a le sternum plein des Cathartes etdes
Calaos à leur bord postérieur, mais il a, comme dans les. gallinacées, la
crête fortement refoulée en arrière, et comme dans la frégate, la clavicule
soudée à la fois avec Je sternum et les os coracoïdes. Ce n’est pourtant
ni une catbarte, ni un vrai gallinacé, ni une frégate : c’est une réunion
de caractères disparates , pour composer une individualité anomale, sorte
d’hybride, d'autant plus remarquable qu’il est jusqu'ici à peu près unique
dans les oiseaux , et qu'il mérite de constituer un type tout particulier.
» L'appareil digestif du sasa n’est pas moins extraordinaire que son
appareil sternal. La longueur totale de l'intestin est de 3 pisss 6à 9. pouce,
celle du tronc de 1 pied. :: 324: n
» Parcouru par une fente nasale très longue, le palais est hérisse de e pa-
pilles coniques, circonscrites latéralement par deux plans plus prononcés, et
dentelés ; la langue est sagittée, laciniée, recourbée en bas, cornée inférieu-
rement, assez molle et charnue supérieurement; terminée en arrière par
une base osseuse, SE des pointes nues la gous TES
est gari sur les bords
ites
ns la partie delintéstin Copre € entre T mr et e gésier, que l’on
dbserve le plus de singularité et de complication. En effet, placé comme
nous l'avons dit , au-devant des os coracoïdes, de la clavicule et du ster-
num, dont il a, pour se loger, refoulé la crête fort en arrière, le jabot
représente une large bourse plate et arrondie , qu’une scissure oblique
de droite à gauche traverse sur ses deux Ea en lui donnant quelque
ressemblance avec un cœur surmonté d’une L'AUTRE Si l’on entr'ouvre
avec le doigt cette double scissure, en s'aidant de l'instrument, on arrive
bientôt à une bande fibreuse , blanche, qui fait partie de l'intestin, et l'on
s'aperçoit alors que cette HR poche est formée par l'œsophage
qui se dilate, se recourbe et s’accole à lui-même, el se tordant au point
de former une anse presque complète : disposition très curieuse et entiè-
rement différente. de celle des gallinacées , chez qui le jabot constitue un
sac entièrement libre et hors de l'axe de l'intestin. i
» Au jabot succède une portion d’intestin renflée, de 5 pouces
gueur, diversement contournée et froncée extérieurement par de:
semblables à celles du colon humain, Vient ensuite de ventric
f
| ( 436 )
turié : il est cylindrique ét égale à peine en largeur lé duodénum , tandis
qu’en longueur il n’atteint pas un pouce. Ses parois sont d’ailleurs si
minces, qu'il se rompt fréquemment sous la moindre traction à så jonc-
tion avec l'estomac. |
» Cette dernière cavité n’est pas plus grossé qu'une olive et offre elle-
même fort peu d'épaisseur dans ses différentes parties. Quelle différence
avec le gésier si volumineux et si puissant des vrais gallinacés!
» Le sous-intestin offre de l’ampleur ; deux cœcums cylinriques, assez
gros, longs de 1 pouce + , s’en détachent à 8 pouces au-dessus du sphincter
externe. RS Si
» La surface interne du canal intestinal mérite également une attention
parlicutière. Dans les de sa longueur, l’œsopbage est plissé en long et
marqué de follicules disposées en séries parallèles. Ces plis augmentent en
saillie et en nombre, à mesure que les follicules disparaissent en s'appro-
chant du jabot. Si l’on ouvre cette poche dans le sens de sa circonférence ,
on aperçoit aussitôt et supérieurement une cloison incomplète disposée en
arceau, et qui partage imparfaitement sa cavité en deux moitiés à peu
près égales, et en libre communication. De longs sillons circulaires , for-
més par des replis intérieurs , parcourent la face interne du jabot, et se
serrent de plus en plus aux approches de la cloison. Plus nombreux et
mieux marqués sur la moitié stomacale que sur la moitié œsophagienne,
ces replis , à leur bord libre, présentent des dentelures arrondies en fes-
tons, qui diminuent du haut en bas et finissent par disparaitre. Dans
l'intervalle des replis , la surface du jabot est réticulée par le croisement
de stries peu profondes. o a 2
» En négligeant l'élément essentiel de la mastication, c’est-à-dire lexis-
tence des molaires, et èn ne tenant compte que de la conformation favo-
rable du bec et de la complication de l’appareil digestif, on dirait en vérité
que le sasa représente les ruminants parmi les oiseaux. Dans cette hypo-
thèse, la singulière dilatation de l’œsophage avec partage me paraît Pana-
logue de la panse et du bonnet. Teinte en vert, elle est constamment et ex-
clusivement distendue par une pâte végétale composée de feuilles hachées,
au milieu desquelles on retrouve des débris plus ou moins étendus.
» La portion du canal digestif, comprise entre le jabot et le ventricule
succenturié, et qui se compose de cinq à sept bosselures successives, est
dans toute sa longueur, parcourue par des plis longitudinaux plus écartés,
diversement dentelés et bridés par les intersections que nous avons signa-
ļées plus haut; ils finissent d’ailleurs peu avant le ventricule glanduleux. En
x
(437) |
poursuivant l'analogie, cette cavité serait le véritable représentant du troi-
sième estomac ou feuillet des mammifères; tandis que le ventricule succen-
turié dont la surface interne est finement granulée de follicules serrés,
constituerait la caillette, en se réunissant avec l'estomac que tapisse une
membrane cornée peu résistante. 5
» Le reste de l'intestin ne ma rien offert de particulier.
» Maintenant, que nous avons signalé les rapports et les différences que
présente l'organisation du sasa, comparée à celle de tous les oiseaux;
voyons quelle place nous pourrons lui assigner dans la série.
» Les conditions d'existence auxquelles l’hoazin a été soumis, ont im-
primé à son organisation un tel cachet d’originalité, qu’on pourrait dire
ici, avec une entière raison , le régime c’est l’être.
» Appelé, en effet, à se nourrir de substances végétales , et même exclu-
sivement des feuilles d’une pu propre aux régions chaudes et inondées
qu'il habite, le sasa , ne peut à ce titre, se ranger au milieu des omnivores,
de M. Temminck, ni des passereaux, de M. Lesson. Encore bien moins
“mérite-t-il la dénomination d’ophiophage, que lui appliquait Vieillot, in-
_ duit en erreur sur sa nourriture mais non sur ses véritables affinités. C’est
parmi les oiseaux, une ÉPRRS Ra non moins remarquable que celle des
bradypes parmi les mammifè „sous le rapport de la
identité du régime, et exception faite des différences organiques de se.
Oiseau essentiellement et uniquement herbivore, destiné à vivre exclu-
sivement de feuilles, il a été modifié en conséquence dans son appareil
digestif et locomoteur.
» Aussi, bien que dans la conformation du sternum et de ses annexes,
le sasa présente de nombreux points de contact avec les genres les plus
disparates , c'est cependant vers les gallinacés qu’il incline par une plus
grande somme de rapports. Quant au canal intestinal, nous avons reconnu
que, malgré sa complication singulière, il réunissait, dns des proportions
différentes, il est vrai, presque toutes les parties que présentent les pi-
geons et les gallinacés. Nous ne pouvons donc mieux faire que de le rap-
_ procher de ces deux familles, en lui assignant définitivement la place que
lni avaient donnée Vieillot et Latreille, sous la dénomination bien méritée
de Dysodes. Cette famille bien distincte prendra rang immédiatement avant
les pigeons et les gallinacés.
» Suivant les chasseurs auxquels je dois ce très intéressant oiseau, i
vit par petites troupes sur le bord des criques et des rivières. Ilse nourrit
des feuilles d’un arbre que les en du Para appellent Aninga, et que
(438) - | |
d’après sa tige articulée, ses feuilles larges, son fruit écailleux , semblable
à un ananas sans couronne, et son odeur musquée, je wai point eu de peine
à reconnaître pour le Moucou-moucoué d’Aublet, ou l'arum arborescens de
Linné. Peu farouche, il se laisse facilement approcher, fuit au coup du fusil,
en poussant le cri de cra-cra , pour aller se poser quelques pas plus loin,
et sur la même branche les uns à côté des autres,
» Il exhale une odeur forte et pénétrante, mélange de muse et de cas-
toréum, et qui tient aussi de celle du bouc. Elle se communique à l'alcool de
conservation et aux vases, au point de les infecter, et résiste même fort
long-temps à des lavages. répétés avec l’eau chlorurée. Par suite de cette
désagréable propriété, la chair de cet oiseau n’est pas mangeable, et ne
sert à la Guyane que d’appât pour les poissons, suivant Sonnini qui en a
donné une très bonne histoire.
30. rkAmICHIS. — Palamedea , Lin.
1° Kamichis. — Camoucle à Cayenne, Bason. — Licorne an Para. — Vulgairement
Aruco, en Colombie. (Sur l’Orénoque, le Rio Guarapiché. ) :
Palamedea cornuta , Lin.
2° Chaïa du a mp -= Ébæana, Iccicer. — Parra chavaria, Liw. — Opistolophos
fidelis, VIEILLOT.
K ne Se de cette partie du mémoire que le passage suivant
dans lequel l'auteur résume les traits les plus caractéristiques que lui a
fournis l’e examen détaillé des deux espèces „eten tire e des E eguences sur
la place que le genre doit € occuper TS le cadre orni tho
« Le fait le plus caractéristique dans lostéologie de ces “deux Oiseaux ,
c'est la forme ellipsoïde de la clavicule, et la vaste échancrure du bord
postérieur du sternum, due à la saillie de ses apophyses latérales.
» Le canal digestif se distingue par la présence du jabot intérieur. Cette
| dilatation de l'intestin n’est pas comme dans le sasa, les gallinacées, les pi-
les perroquets et les accipitres, supérieure au ventricule succen-
turié et placée dans l’écartement des branches de la clavicule; mais elle
est e à l'intérieur de la cavité thorachique, et se développe entre le
ventricule scenturié et le gésier. C’est une différence Capitale, et un ca-
Jer
ractère d ntériorité que: nous retrouverons dans tous les oiseaux à jabot
Il
qui, dans Péchel lle ornithologique, ; ont été placés aprés les gallinacées.
ds >» Un autre a ractère non moins important, c'est | l'énormité du gros in-
nt
" (439) |
testin et des cœcums, et les bosselures que présentent sürtout ces derniers
appendices. A l'exception de l’añtruche et du nandou, je ne sache point
qu'aucun autre oiseau présente cette singulière disposition. . + ” :}-:
» Enfin un troisième. et dernier caractère, c’est le contraste de l'é-
troitesse de l'intestin proprement dit, avec l'ampleur des cavités placées à
son origine el à sa terminaison.
» Les ornithologistes systématistes ont tous, d’un commun accord 3
rangé le kamichi et le chaïa dans la grande division des oiseaux aquatiques,
et l’ordre des échassiers; mais les uns, avec Latreille et Cuvier, l'ont rapporté
aux macrodactyles; les autres, pour représenter quelques analogies de -
forme avec les gallinacées, et la disposition à la domesticité qu’il a en com-
mun avec eux, en ont fait des alectorides avec Illiger et M. Temminck; ou
des gallinogralles avec MM. de Blainville et Lesson. Vieillot en 4 composé
une famille un peu hétérogène sous le nom d’uncirostres. Toutes ces ap-
préciations sont justes à peu près au même degré, et je me range à l'opi-
nion générale. Seulement, dans mon système de cònversion des principaux
genres linnéėns en familles naturelles, je considère ces deux oiseaux comme
un type bien distinct, et je les placerai entre les foulques et les grues, sous
le now de famille des Kamichis
» En 1836, le 12 juin, je reçus un kamichi
i vivant ,du bas Oré oque , où 3
il n'est pas rare, et s'élève en domésticité. C'était une femelle. Il vécu jus-
qu'au 26 Juillet suivant dans ma basse-cour, en compagnie avec des Ibis
rouges, un Agami de’son pays, un Bihoreau, etċ., etc. Cet oiseau est crain-
tif, d’un naturel doux et si peu belliqueux qu’un ibis lui faisait la loi; ce-
pendant, lorsqu'il était harcelé par le bihoreau, il le mettait facilement en
fuite, en lui détachant quelques coups de son aile largement ouverte, et
frappait plus du fouet que des éperons. Je le nourrissais de pourpier, de
laitue , qu'il paissait à petits coups comme loie. Il mangeait avec délices et
de préférence à tout, les fruits du manguier et du bananier, ét refusait
constamment la viande. Tranquille, il marchait à grands pas, d’un air
grave et en imprimant à sa queue des mouvements horizontaux comme
font les canards. Tous les matins, il faisait entendre un rou ulement ré-
pété et prolongé, semblable au bruit que fait un homme qui se gargarise.
Quand, au contraire, il était effrayé, il soufflait comme une oie, ou faisait
entendre le cri de aruco ou ahuco, d'où son nom espagnol, ou bien ên- |
core, un cri rauque très fort et à double octave. es, E
» Son plumage n’offrait rien qui ne füt connu, Pæil était petit et l'iris
d’un jaune dogenieten mia o ONG nee
e“
do T
PR Rs ee:
( 440 )
» Bajon est de tous les auteurs celui qui a le mieux traité du kamichi. Ii
en a donné une bonne description, même anatomique, dans ses mémoires
sur Cayenne.
4°, TURNIX. — Heripodus , TEMM.
Turnix aeei iene, — Hemipodius tachydrome, Temm. — Ketro andalusicus ,
GEL, Lata.
» ...... Répandu dans tout l’ancien monde et jusque dans l'Océanie,
ce genre remarquable par la petitesse des individus qui le composent, par
leurs mœurs belliqueuses, et que MM. d'Orbigny et Is. Geoffroy Saint-
Hilaire, croient représenté en Amérique par l’'Eudromie élégante, a, d’un
commun accord, été rangé par tous les auteurs parmi les gallinacés,
comme un démembrement du genre Perdrix. Cette opinion serait proba-
blement abandonnée depuis long-temps si l’on avait tenu plus compte des
données anatomiques.
» Lesternum porte deux grandes échancrures angulaires et profondes ;
ses apophyses externes sont grêles, et s’écartent de la lame moyenne, qui
est plus large et triangulaire. Le bord antérieur occupé en totalité par les
os coracoïdes, est garni de trois apophyses : les latéraux portent trois
côtes , la crête est refoulée en arrière.
» Clavicule longue, grêle, courbée, retrécie dans son aire et terminée
par une_petite molette qui correspond à l'angle de ja crête sternale.
» Scapulums longs, faiblement courbés, arrondis à leur terminaison.
» Os coracoïdes irrégu sm tiques „égaux presque en lon-
gueur au sternum,. creusés dune une large gouttière i tière sur leur face supérieure.
» Ces diverses parties comparées. à celles qui leur correspondent chez
les.gallinacées, offrent de. très notables différences. Il en est de même du
y a de :il.a 17 pouces de largeur, et son rapport au l tronc, est
RP LE ES
» OEsophage cylindrique, uniformément dilaté, c’est-à-dire sans trace
de jabot, gésier globuleux , pouvu extérieurement de deux tendons en 8 de
chiffre ; deux cœcums cylindriques, longs de 1 pouce et demi, naissent à
un pouce de lanus.
» Doublé intérieurement d’une membrane cornée épaisse, le gésier
renfermait des semences de légumineuses, des fragments de coquilles et
des graviers.
» Trachée-artère faible, drone sans aucune déviation.
_» Ilest peu de familles ornithologiques aussi nettement caractérisées
(441 )
que celle des gallinacés vrais, sous le double rapport du système locomo-
teur etde l'appareil digestif. En effet, voués à un vol court et au régime vé=
gétal, ils offrent tous un sternum fortement entaillé par quatre grandes
échancrures , et un jabot globuleux et intra-claviculaire. J'ai dû, avec rai-
son, en me basant sur cette règle fondamentale, en exclure les Gangas et
les Tinamous qui ne présentent ni l’un ni l’autre de ces deux caractères.
-» Mais les différences sont encore bien plus grandes dans le turnix,
puisque le sternum n’a que deux échancrures , et que l'intestin est com-
plétement dépourvu de jabot. Jen déduis nécessairement une aptitude plus
grande pour la marche et pour le régime animal; mais je ne saurais confon-
dre et laisser avec les gallinacés une espèce qui en diffère à beaucoup
d’égards, tandis qu’elle se rapproche d'autant des échassiers, comme Pa-
vaient du reste soupçonné MM. Temminck et Lesson, en indiquant un pas-
sage des turnix aux outardes, et comme l'avait pressenti Vieillot, par la
création de son genre Ortyxèle, |
» Je propose donc d’extraire définitivement les Turnix de la grande et
importante famille des gailinacées, et de constituer, avec ce nouveau dé-
membrement, une petite famille à part, que je placerai intermédiaire-.
et des Gallinules. C’est vrai ce petit
B À
ment à celles des Tinar us et. des
groupe qu’il conviendrait d'appliquer
la dénomi
… Rupicoze, vulgairement coq de roche, Pipra rupicola , Liny.
M. PHerminier a pu disséquer deux individus de cette belle espèce,
venant l’un et l’autre d’Angostura, sur l’'Orénoque; ils lui ont présenté
dans l’ostéoiogie du sternum et de ses annexes les caractères essentiels des
vrais passereaux qui constituent sa dix-huitième famille : c’est-à-dire ster-
num égal en longueur aux os coracoides avec l’échancrure à son bord
postérieur et une bifurcation au sommet de la crête ou carène; clavicule
longue, recourbée, peu ouverte, portant une molette en contact avec la
crête sternale, scapulums longs, courbes, terminés angulairement.
» L'examen des viscères n’a rien offert à M. L'Herminier qui lobligeät à
proposer pour ce.genre une autre place que celle qui lui a été assignée par
les auteurs systématiques, près des Manäkins, des-Cotingas, etc. » `
RE 59
( 442)
200L0G1E. — Mémoire sur deux mammifères nouveaux de l'Inde, considérés
comme types de deux genres voisins des Paradoxures , genres Hémigale
et Ambliodon; par: M. Jourpan, professeur à la Faculté des Sciences
de Lyon.
(Commissaires, MM. de Blainville, Isid. Geoffroy Saint-Hilaire.)
~- « Le premier des deux mammifères, qui sont le sujet de ce mémoire,
l'hémigale zébré, lie les genettes aux paradoxures, par ses pieds semi-
plantigrades ; son museau effilé , ses fausses moelaires minces, tranz
chantes et dentées; ses vraies molaires formant presque un carré allongé
et couronnées cependant de petits tubercules aigus.
» Le second, l’ambliodon doré, se rapproche des ictides par le dévelop-
pement considérable des: organes de l’olfaction, et des blaireaux par ses
incisives et ses canines. Il est plus plantigrade que les paradoxures dont
il a d’ailleurs la plupart des caractères : Cest ainsi une organisation
moyenne entre ces groupes d'animaux. |
» L'hémigale zébré est à la fois insectivore et frugivore.
» L’ambliodon doré est un carnassier omnivore.
Hemicare, Hemigalus. ( Nob .)
Caractères du crâne.
Formule dentaire : incisives = : canines =— : fausses molaires t: : molaires
TES Se Total o dents. = z
» Máchoire supérieure. Les quatre incisives internes lisses et sem-
blables : les deux externes plus grosses , presque coniques et séparées des
précédentes par un espace assez grand. Canines lisses, aiguës, aplaties
transversalement. La première fausse molaire tranchante, la deuxième
tranchante aussi , avec un tubercule à son bord antérieur et deux au pos-
térieur. La troisième, outre les tubercules sur ces deux mêmes bords,
présente à son côté interne une saillie osseuse, conoïde, aiguë, assez
élevée , formant une espèce de talon. La première vr
tubercules presque égaux sur son bord externe ; son
loppé, ce qui diminue son obliquité générale,
aie molaire a trois
talon est très déve-
et par cela même son ca-
( 443 )
ractère carnassier. La deuxième vraie molaire a sur son-bord cxterne
deux tubercules égaux peu élevés ; son talon est mousse et large. La troi-
sième vraie molaire semblable à la deuxième, seulement un peu plus
petite. sé | |
» Mäâchoire inférieure. Six incisives implantées. sur la même ligne, non
séparées ; les ceux externes plus grosses. Les canines lisses, aiguës. La pre-
mière fausse molaire semblable à celle de la mâchoire supérieure. Même
similitude pour la seconde. La troisième diffère peu de cette dernière. La
quatrième fausse molaire est armée de trois tubercules antérieurs et de
quatre postérieurs ; ces derniers moins élevés. La première vraie molaire
a ses lobes carnassiers à peine distincts, ce qui s'accorde avec le peu d'obli-
quité de la dent correspondant à la mâchoire supérieure ; quatre ou cinq
petits tubercules à la partie postérieure de la dent. La deuxième vraie mo-
laire est assez développée. Sa couronne est déprimée au centre et entourée
de dentelures.
» Caractères généraux de la tête, tenant à la fois de ceux des para-
doxures et de ceux des genettes.
» Tête effilée; museau fendu ; oreilles droites et assez élevées; poils
lisses, presque ras et sans annelures; queue non susceptible de se tordre
comme celle des paradoxures ; orteils des quatre pattes entourés de poils à
leur base; plante des pieds postérieurs nue seulement dans un tiers de sa
surface ; plante des pieds postérieurs, nue dans les deux tiers; ongles à
moitié rétractiles.
» Les caractères distinctifs du genre hémigale seraient donc :
» Les deux incisives externes séparées des quatre autres par un inter-
vaile assez grand; une troisième fausse molaire avec un talon interne; des
dernières vraies molaires presque aussi développées que les dents qui les
précèdent; tous caractères qui n'existent à ce degré ni dans les genettes, ni
dans les paradoxures. Ajoutez des fausses molaires tranchantes comme celles
des genettes, des vraies molaires tuberculeuses » Comme celles des para-
doxures, mais plus insectivores. Ajoutez encore des pieds semi-plantigrades,
des orteils entourés de poils à leur base etune queue sans torsion.
Caractères spécifiques de l'hémigale zébré.
» Forme. — La forme de l’hémigale zébré , comme tout le reste de son
organisation , semble un composé mixte : la tête et les parties supérieures
du corps rappellent les genettes ; les quatre membres, par leur aspect géné-
ral , semblent se rapprocher de ceux des paradoæures. |
7 59..
( 444 )
» Le museau est légèrement fendu, un peu aplati et presque de couleur
de chair. Les yeux sont médiocrement grands, les oreilles minces, droites
et élevées. Le cou est un peu allongé. Les parties nues de la plante des
pieds et celles des orteils sont parfaitement lisses et. de couleur de chair, ce
qui n'existe point dans les paradoxures.
» Coloration. — Te poil de l’hémigale zébré est assez court, lisse et peu
annelé; il rappelle par sa nature, celui de plusieurs grands chats, et ne
présente d’ailleurs que deux couleurs, la brune et la blanche fauve.
» Une ligne brune part de l'extrémité du museau, suit la ligne moyenne
de la tête, jusque derrière l’occiput, où elle se termine. Une ligne de même
couleur, plus large, mais moins régulière, couvre lPimplantation des mous-
taches, le pourtour de l'œil et celui de l'oreille ; elle n’est interrompue que
par une tache d’un blanc légèrement fauve existant au-dessus de l'œil, et
quelques poils de même couleur au devant de l'oreille; une ligne semblable
existe sur le côté opposé. Entre ces trois lignes fauves il s’en trouve deux
blanchâtres qui suivent les parties supérieures de la tête et du cou jusqu’au-
dessus des épaules ; derrière l’occiput ces deux lignes se confondent en une
seule. Les oreilles dont la base est brune, ont leur sommet blanchâtre ainsi
que leur bord. La mâchoire inférieure et les joues sont d'un blanc presque
pur. |
= » Le devant du cou, la poitrine, l'abdomen, la partie interne des mem-
bres sont d'un blanc-fauve; les parties externes de ces derniers ainsi que
les pattes sont d’une couleur un peu plus foncée. On trouve sur les bras .
les cuisses et les jambes quelques raies transvers les d’une couleur brune
peu apparente. ar I > er : = nt Ta =. D re ;
» Ce que la couleur de l'Aémigale zébré présente de plus remarquable;
ce qui d'ailleurs lui a valu son nom d'espèce, c’est une série de bandes al-
ternativement blanchâtres et brunes, lui couvrant les épaules, le dos, les
hanches, et les parties supérieures de la queue. Quatorze de ces bandes sont
régulières et coupent la ligne médiane dansune direction nettement trans-
versale; quatre de couleur brune et trois blanchâtres occupent le dos et les
parties latérales du tronc; une blanchâtre et une brune existent sur les par-
ties Supérieures de la queue. Cette dernière est brune dans les deux tiers
postérieurs de sa longueur, surtout en-dessns, en dessous elle est blanchà-
tre dans Sa moitié antérieure, Les bandes qui couvrent les épaules et les
parties supérieures «et latérales du cou n’ont ni la même régularité, ni la
même direction; elles sont obliques et ont mn peu Ja forme ‘d'un croissant
dont la partie convexe:serait tournée-en bas et en avant. |
( 445 ) A
Dimensions principales.
Longueur totale de l'extrémité du museau à l'extrémité de la que; +. 0,87 centim.
Élévation à partir de l'articulation radio-carpiennne jusqu’au-dessus des
épaules. ..:.... nice nt nier sr. 5: O
Élévation à partir dé V'articalation Write jusqu’au-dessus des
banches .. ... E ee a r 0510
De l'extrémité du elle i Foei. E E ae due iea 09 19
De l’occiput jusqu’au-dessus des dues: © EE nr T étre 0312
Des parties supérieures des sis à l’origine de la queue. ........ 5%. 026
Longueur de la queue......,.,..................... =; 0,30
Longueur de la tête osseuse mesurée sous la bites AREAS et sur es
région palatine..... TEE E o AT EES (Sn ea On 10
» De tous les caractères que nous venons de faire connaître, il nous pa-
rait résulter, ainsi que nous l'avons déjà dit, que l’hémigale zébré forme le
type d’un genre intermédiaire aux genettes ct aux paradoxures.
| . Amgeriopon, Æmbliodon. ( Nob.)
r
aires À ——— TEN ġo dents.
» Máchoire supérieure. Incisives sur la même ligne, sans écartement; leur
face antérieure creusée d’un sillon et de plusieurs stries; les deux externes
plus grosses. Canines droites, striées longitudinalement, tranchantes sur
leur bord postérieur. Fausses molaires épaisses, peu aiguës. Vraies molaires
disposées comme celles des paradoæures ; mais à tubercules plus mousses.
» Mâchoire inférieure. Les quati es ont un sillon sur leur
face antérieure ; les deux internes et les dès PAPAS sont implantées an-
térieurement;, les deux intermédiaires le sont postérieurement. Canines
sillonnées et fortement coudées près de leur base. Molaires fausses et vraies
semblables à celles des paradoxures , mais à tubercules site plus
mousses, surtout les vraies molaires.
» Crâne convexe et presque coudé vers la région moyenne des moia
Cette même région , très éraie. le gand spi des organ
de l’olfaction
» Queue ere dé torsion. Miagi moins aigu et
| (446 ) ee
tigrades que ceux des paradoxures. Poils du cou disposés comme ceux de
la plupart des vrais plantigrades. gar
» Les caractères distinctifs du genre ambliodon , seraient ainsi : des inci-
sives et des canines fortement sillonnées, assez semblables à celles des
blaireaux, des molaires à tubercules beaucoup plus mousses que dans les
paradoxures ; un grand développement de la région frontale, correspon-
dant à un développement semblable des organes de l’olfaction, les poils du
cou disposés comme dans la plupart des vrais plantigrades, les surface
nues de la plante des pieds plus larges que dans les paradoxures.
Caractères spécifiques de l'ambliodon doré.
» Forme. La forme générale de l’'ambliodon doré, est encore plus lourde
que celles des paradoxures : la tête est moins effilée, les oreilles sont un
peu plus courtes.
» Disposition des poils et coloration. Les poils sont annelés, peu lisses et
assez longs. Le dessus du museau et le front sont d’un blanc brunâtre. Au
devant de chaque oreille se trouve une large tache de couleur plus blanche;
les côtés du museau, et les pourtours des yeux, sont bruns. Les joues, la
mâchoire inférieure, et le devant du cou, sont d’un jaune-fauve terreux.
Ces mêmes parties sont encadrées par une ligne de poils saillante et assez
fournie, qui s'étend, de chaque côté de la région auriculaire, jusqu’à
celle des membres antérieurs. Cette espèce d'encadrement donne au cou de
lambliodon doré, un caractère particulier, qui rappelle ce qui existe chez
plusieurs plantigrades. Re a
» L’occiput et le haut du cou, sont noirâtres 3
partie de la queue, qui se termine cependant par u
Les parties supérieures du tronc, ses côtés,
bres, l’origine de la queue sont g
plus qu’on se rapproche davanta
et l'abdomen, sont d’un blanc-
surface plantaire est nue dans t
que le long de la queue, le mo
ainsi que la plus grande
n flocon de poils blancs.
les régions externes des mem-
un roux doré, teint de brun, et d'autant
ge de laligne moyenne du dos. La poitrine
fauve terreux, les pattes sont brunes; leur
outes sa longueur. Une ligne plus pâle indi-
uvement de torsion. -
Dimensions Principales. Longueur totale du bout du museau +
A l'extrémité de la queue... ...... . ... aats iie a
Du bout du museau à loccipat.….. .:..
De l’occiput jusqu’au-dessus des épaules
bepo laira e CR IE a EE a à o ? 13
.... rer ete verte pssteteris 09 LT
( 447 )
Du dessus des épaules à l’origine de la queue.................. ....,. 0", 40
Longheur de la queue, ..,, 146.5 css coca rer im lee 0:64
Élévation de Particulation radio-carpienne, jusqu’au-dessus des épaules.. o , 22
: Élévation de l’articulation tibio-tarsienne jusqu’au- dessus des hanches... o , 23
Longueur de la tête osseuse, mesurée sous la mâchoire inférieure etsur
la région palatine, :: .:. 1 et in ni it die... O > 15:
» La description que nous venons de donner, de l’'ambliodon doré,
nous porte à le regarder comme formant un genre très rapproché des para-
doxures , et liant ces derniers aux ictides , €t autres mammifères plus plan-
tigrades.
» On pourrait réunir les deux genres que nous venons d'établir, aux
paradoxures, aux genettes, et aux civeltes, et constituer ainsi, une petite
famille qui aurait plusieurs caractères connus, entre autres d’avoir des on-
gles à! moitié rétractiles. Cette famille prendrait le nom d’hémigales. On
aurait alors le tableau suivant :
Genre Civette,
Es à Genette,
Fe Des Hémigale,
js res Paradoxure,
> Les deux mammifères que nous venons de faire connaître sont en
notre possession depuis 1814. La même année ils ont été dessinés et com-
muniqués en nature à M. J.-Ed. Gray, attaché au Muséum britannique,
qui alors a étudié soigneusement les pattes et la tête de celui que nous dé-
signons sous le nom d’hémigale zébré; à MM. Étienne et Isidore Geoffroy;
plus tard à MM. Frédéric Cuvier et Lichtenstein , de Berlin.
» Depuis plus de deux ans ils sont exposés à l’observation publique
dans les armoires da Muséum de Lyon. Les dessins de l'hémigale zébré ont
été gravés; ceux de l'ambliodon doré lithographiés.
Les uns et les autres
devant servir aux mono
graphies mammalogiques que nous avons Pinten-
tion de publier, lorsque nous aurons constaté la valeur de quelques syno-
nymies, en étudiant, dans les principaux musées d'Angleterre, de Hol-
lande et d'Allemagne, les sujets qui ont servi de base aux descriptions. »
$
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Description dun nouveau système d'appareils
pour prévenir l'explosion des chaudières à vapeur; par M. Soret.
e í
i’auteur s’est proposé de mettre ces machines à l'abri, non-seulement
4
des accidents qui peuvent résulter des causes difficiles à prévoir de la
part des personnes chargées de gouverner la machine, mais encore de
ceux qui résulteraient de leur hégligence , de manœuvres imprudentes ou
même d'efforts malveillants, et en conséquence ses appareils sont disposés
de manière à ce que, tout en donnant l'éveil sur le danger, ils puissent y
apporter aussitôt le remède sans qu'il soit nécessaire d'aucune interven-
tion de la part des surveillants.
MÉCANIQUE APPLIQUEE. — Vote sur les pompes d'alimentation des machines
à vapeur ; par M. Durer. RS
(Commissaires, MM. de Prony, Séguier.)
La suspension du jeu des pompes qui servent à alimentation des chau-
dières à vapeur ayant été récemment signalée comme une des causes qui
pouvaient amener fréquemment les explosions, l’auteur a recherché les dis-
positions qui paraissent les plus propres à rendre nul l'effet des différentes
causes qui peuvent produire cette suspension , et les moyens d’y remédier
promptement lorsqu'elle est survenue.
Géograrmie. — Recherches faites pour constater la vraie position des deux
pyramides élevées au Pérou par les soins des académiens français char-
gés de la mesure d'un degré du méridien à l'équateur ; note adressée par
M. pe Manbevizee, consul de France dans l'État de l'Équateur.
Le gouvernement de l'Équateur ayant arrêté que ces deux pyramides,
qui avaient été détruites peu de temps après l'accomplissement de l'opéra-
tion pour laquelle les académiciens français étaient venus an Pérou, se-
raient élevées de nouveau, il a fallu s'assurer si tes fondations en étaient
assez bien conservées pour qu’on eût la certitude de donner aux deux nou-
velles constructions exactement Ja position qu’avaient les anciennes. La
note de M. de Mendeville a ere des real re
ont été faites dans ce but, recherches dont le résultat est qu’il ne peut exis-
ter la moindre incertitude sur la position précise des deux pyramides.
( 449)
ÉCONOMIE RURALE. — Mémoire sur la culture de l'arbre à vernis, au Tan-Kïin,
sur la récolte du vernis , et la manière de employer, avec un appendice
sur l'arbre à papier, et sur l'arbre à thé, qui se cultivent dans les mémes
districts ; ; par M. MarreTTE, missionnaire.
(Commissaires, MM. de Mirbel, de Jussieu, Pelouze.)
M. Marrette, établi dans un district où l’on cultive l'arbre à vernis et
où une partie considérable de la population est chrétienne, a profité des
rapports journaliers qu’il avait avec les laboureurs et les artisans adonnés
à cette industrie, pour recueillir de leur bouche les pa pr très
détaillés qui font l’objet de son mémoire.
La culture de l'arbre à vernis n’occupe pas plus de 2500 familles, et ne les
occupe qu’une petite partie de l’année; le territoire où elles sont établies
se trouve compris dans l’embranchement que forment entre eux, les deux
fleuves, Ke Cho et Thao.
~ MEDECINE. — Note sur le’ ba , et sur une médication ayant pour
objet d'arrêter dès son début le- pee de cette maladie; par
M. Gouanox, 5
E spé nars EE - #4 ©
ZOOLOGIE. — Noté sir sé sv à de POrossam, ; par M. En bre
membre du collége des médecins et chirurgiens de l’état de New-York.
(Commissaire, M. F. Cuvier.)
ECONOMIE RURALE. — De l'utilité des petits oiseaux , pour la destruction des
insectes nuisibles à l'agriculture; par M. Konysey.
"CORRESPONDANCE.
M. le Ministre de l'Intérieur, en transmettant la note de M. Korilsky
sur les moyens de détruire les insectes nuisibles à l'agriculture, prie
l'Académie de lui faire connaître, s’il y a lieu , son opinion sur la valeur
des moyens proposés.
MM. les Professeurs Administrateurs du Muséum d'Histoire naturelle
adressent à l’Académie des remerciments pour divers ossements fossiles
qu'elle a récemment transmis à cet établissement. Ces objets sont: -
1°. Une mâchoire inférieure de palæotherium medium empâtée dans le
GRA ln tT. V, N° 19.) So
( 450 )
gypse et provenant d’une carrière de Montyon , arrondissement de Meaux,
adressée par M. Darlu;
>. Une téte fossile d'ours des cavernes donnée par M. Larrey ;
3°. Une caisse d’os fossiles découverts dans le département du Gers,
donnés par M. Azema; :
4. Un bloc de pierre contenant des ossements humains (avec deux
dents détachées), adressé par MM. Caporal et Fabreguettes.
Z00LO0GIE. — Existence du magot sur le rocher de Gibraliar.
M. x Blainville communique les extraits suivants de deux lettres qui
lui ont été adressées par deux des personnes auxquelles il avait demandé
des renseignements à ce sujet.
Extrait d'une lettre de M. le docteur Fovirce, en rade de Tanger, ce
LR 19 août 1837.
« J'ai eu l’avantage, dans la promenade que j'ai faite sur le rocher de
Gibraltar, de rencontrer, dans ses parties les plus élevées, une troupe de
singes vivant à l’état sauvage; et si vraiment on à eu dx doutes sérieux
sur l'existence de ces animaux à Gibraltar, ils sont dénués de fonde-
ment. J'en ai vu 8 à 10 à une portée et demie de fusil, au-dessus de moi;
quelques-uns perchés sur des rochers, assis sur leur derrière, portaient à
r bouche des aliments et les mangeaient. J'ai pensé que ceux-ci n'é-
taient que des jeunes, en voyant d’autres beaucoup plus gros marcher
à quatre pattes au-devant de la troupe. Je ne leur ai pas vu. de queue ; ils
m'ont paru d’une couleur brune assez foncée. Le sergent anglais qui me
conduisait ma dit qu'on connaissait à Gibraltar trois à quatre troupes de
singes, chaque troupe de 30 à 50. Lorsque le vent souffle de l’est, c'était
le cas hier, ils quittent la face est du rocher taillé à pic sur la mer et
viennent sur la pente ouest au bas de laquelle est bâtie la ville de Gi-
braltar. Ce vent est ici ce qu'est celui de l’ouest dans notre Normandie ,
le vent de l'humidité et de la pluie, et c'est pour l’éviter que les singes
viennent au haut de la face du rocher qui regarde l’uoest. »
Extrait d'une lettre de M. le docteur Guyon, dériigien e en chef de
= l’armée d'Afrique.
« Ainsi que Pa dit M. de Freycinet, dans la séance de l'Académie du
10 juillet dernier, il y a des singes à Gibraltar, depuis un temps immémo-
(451)
rial. En 1826, le 12 juillet, n me promenant sur le rocher, j'en vis deux, un
adulte et un tout jeune. Un canonnier de la garnison, qui était chargé de
m'accompagner, me disait qu'il y avait aussi des renards, et que les uns et
les autres descendaient souvent, la nuit, jusqu'aux premières maisons de Ja
ville, pour y dérober des poules etautres objets propres à leur nourriture.
» Le singe de Gibraltar estun magot, ainsi que l’a encore dit M. de Trey-
cinet; il est défendu de le tuer , et c'est une sorte d’amusement pour les ha-
Dinie de le suivre, de leurs terrasses, sur les escarpements et les points les
plus élevés du rocher. Il est très commun de l’autre côté du détroit, dans
le Maroc. Pen ai aperçu de nombreux individus, en 1828, sur les hautes
montagnes qui bordent la côte méridionale dn détroit, depuis Ceuta jus-
qu’à Tanger.
» Des différents points de nos possessions dans le nord de l’Afrique,
Bougie est le seul où nous possédions le magot. Les habitants de cette ville
le voient, tous les jours, sur le Gouraya et les montagnes moins élevées qui
Yavoïsinent (1). De temps à autre , les chasseurs en apportent dans la ville,
mais seulement de jeunes individus ; jusqu’à présent , ils n’en ont encore
pu prendre à l’état adulte. On voit quelquefois les mères allaitant leurs pe-
tits sur la pointe des rochers, d'où ee osent avec eux au rasé slt
t r, les serrant t contre leur poitrine
mors toutes les probabilités; le singe de Gibraltar provient de s quel.
Las apporté de Pautre côté du détroit, et qui se sera évadé : c’est
l'opinion commune à Gibraltar. Il se nourrit principalement de raisins et
de plantes aromatiques, très communes sur le rocher. La nuit, il se retire
dans les anfractuosités des grottes curieuses dont ce mêine rocher est percé
detoutes parts (2), et où ses restes atiesteraient un jour son existence sur
(1) Bougie est située au pied de cette montagne , dont l'élévation , au-dessus du niveau
de la mer,-est de 671 mètres.
(2) La plus grande et la plus curieuse est celle de Saint-Michel, qu’ on rencontre à peu
près à moitié chemin du rocher { de 218 à 220 toises au-dessus A niveau de la mer), et
que visitent tous les voyageurs. On y voit de superbes colonnes formées par des stalag-
mites de sulfate de chaux, diversement colorées, et qui servent aux habitants pour faire
des pendants d'oreilles et autres objets d'ornement. Elle est habitée par une immense
quantité de chauve- -souris, qui y pénètrent par la partie supérieure, où existe un soupi-
rail dont le pourtour , à de grandes distances , en est tout noir. Dans la partie infériatnes
qui correspond au RG sont d'immenses tas d’excréments, avec des cadavre
provenant de ces animanx.
Ga.
(452)
ce point avancé de l’Europe, s’il arrivait, ce qui ne serait pas impossible ,
qu'il vint à en disparaître, ‘
» Je ne sache pas qu’on Pait encore rencontré sur les montagnes voisines
du continent espagnol. Il lui serait difficile, du reste, de s'échapper de Gi-
braltar, cetle presqu'ile étant tout-à-fait isolée du continent par des terres
basses et de peu de largeur. »
Remarques de M. Bory pe Saint-Vincent, à l'occasion de la
communication précédente.
« C’est un fait connu, si vulgaire, si avéré depuis long-temps que lexis-
tence de magots à Gibraltar, qu’on ne conçoit guère comment une con-
troverse a pu s'élever sur ce point. Il en est de même d’autres animaux de
la pointe africaine de Tanger et Ceuta, tels que les caméléons et les in-
sectes regardés comme caractéristiques de l'Afrique, qui se trouvent
comme les singes dans la partie méridionale de l'Espagne, et qui n’y ont
point élé transportés par les hommes. Ils s’y sont propagés quand l’Afrique
tenait à l'Espagne. Ainsi, je crois bien plus qu’il serait étonnant de ne pas
trouver de singes à Gibraltar qu'il paraît extraordinaire de les y voir se
propager. Au reste, je crois pouvoir attester, pour les y avoir cherchés
vainement, qu'il existe pas plus de caméléons que de singes en Calabre.
en Morée et en Crète, ces points étant trop éloignés et n'ayant jamais
probablement fait partie du continent où les singes'et les caméléons sont
si communs. » | Re en o ;
… Réponse de M. DE Bnvirrs a M. Bory de Saint l’incent.
« Quoi qu'en dise M. Bory de Saint-Vincent » Ce n'est pas parce qu’une
chose a été imprimée partout et depuis long-tem ps , autrement, qu’elle est
vulgaire et considérée comme connue, que le fait en lui-même est davantage
hors de doute ou avéré ; je pourrais citer, en effet, bon nombre d'erreurs
qui sont répétées depuis plus de 300 ans, Peut-être , par tous les écrivains
compilateurs qui se sont suivis, sans que cela ait pu le moins du monde
les convertir en vérités. Il est donc toujours utile, quand une question
_est controversée, de tâcher de l’éclairer par une enquête nouvelle, et c’est
-ici le cas. Un homme digne de foi et au courant de la question , un corres-
7
( 453 )
pondant de l'Académie, ayant émis des doutes non-seulement sür exis-
tence de singes sur les rochers de Gibraltar, qu'il a visités asssez longue-
ment, par une faveur spéciale et en herborisant, mais sur les conditions
convenables d'existence pour ces animaux , il était juste d’y avoir égard, et
c'est ce qui a été fait. Ona donc demandé des preuves, mais de čes preuves
qui puissent réell t re un véritable naturaliste, c'est-à-dire un
singe tué sur le rocher de Gibraltar , et soumis à la cómipareison dans nos
collections ; or, cest une satisfaction qu'aucun naturaliste n’a pu ; même en
Angleterre, avoir jusqu’à ce moment, et que nous devons solliciter par
tous les moyens que nous avons en notre pouvoir; c’est à quoi nous
n'avons pas manqué, aussitôt que nous avons appris qu’un de nos élèves,
dont le nom a été cité plusieurs fois d’une manière favorable devant
l'Académie, M. le docteur Foville, devait toucher à Gibraltar avec le vais-
seau monté par M. le prince de Joinville. Nos espérances n’ont pas encore
été entièrement remplies ; mais le retentissement de la discussion élevée
dans le sein de l'Académie aura sans doute pour effet plus ou moins
immédiat de procurer aux collections d'Angleterre ou de France un
singe de Gibraltar. Sans doute il n’y aurait rien d’ étonnant, comme nous
avons déjà eu eu l'occasion de le faire observer nous-même dans le com-
mencement scussion à ce sujet, que Pon tróuvåt sur ce périple
| | : d’autres productions naturelles végétales
ou animales que celles déjà connues pour être communes à à l'Europe la
plus méridionale ct à l'Afrique; mais de ce que la genette, le ganga, et
plusieurs oiseaux , des couleuvres, des insectes, des mollusques, des z00-
phytes , et même pties plantes se trouvent K2 même espèce sur les deux
côtes de la Méditerranée , en conclure que le magot doive aussi s’ y trouver,
c’est, suivant nous, allet un peu trop loin. En effet, si le caméléon n’a
pas été trouvé jagia en Calabre, en Morée et en Crète, nous savons
qu’il existe indubitablement en Sicile, et cependant personne Jusqu'ici
n’a parlé de singes sauvages dans cette grande île. »
_ CHIMIE AGRICOLE. — Sur les diverses substances azotées contenues dans.
les Finnes. — Extrait d'une lettre de M. PaAyex. 7
aia:
Cane Te qu'il me soit permis de prendre date des résul
ER ee ?
tats suivants auxquels m'ont conduit de longues recherches.
» Dans les blés du commerce et plus encore dans les farines
( 454 )
Ja panification, le gluten est sujet à à des variations très notables relative-
ment à ses qualités appréciables même directement.
» Certaines altérations dans ses caractères les plus impor tants, changent
à peine sa composition élémentaire.
» Plusieurs substances azotées cpl le ps d’autres s’ y-réu-
nissent accidentellement ou s’y substituent en diverses proportions.
» Les mélanges usuels faits à dessein, dans les farines , n’augmentent on
ne diminuent que pour un petit nombre de cas l'azote proportionnelle-
ment au gluten, ces variations se compensent souvent en partie.
» Le dosage de l'azote ni celui de ses combinaisons, ne pourraient me-
surer la valeur réelle des blés et des farines en supposant même que leur
propriété nutritive y fût proportionnée et que plusieurs applications ali-
mentaires ne fissent pas accorder la a aux farines les moins 1Z0-
tées.
» Les procédés d’extraction connus, donnent un gluten impur : les véri-
tables propriétés de ce principe immédiat ne sont donc pas décrites.
» Un moyen plus exact m’ayant permis de l'extraire à froid, sans mé-
lange et sans altération ; j'aurai bientôt l'honneur de le présenter à l’état
de pureté et de soumettre à l'Académie s son étude plus complète. »
oéoroaur. — Sur les te du volcan 7> la Guadeloupe. — Extrait
; dune lettre de M. L’Herminier à M. pus.
« J'avais l'intention de répondre immédiatement au | rapport de MM. Élie
de Beaumont et Dufrénoy, sur la comparaison des cendres de YEtna et
de notre soufriére, pour y signaler quelques inexactitudes dans l’exposi-
tion des faits qui ont été communiqués par M. Biot; je le ferai aussitôt
que j'aurai réuni quelques détails qui me sont encore nécessaires. Je vous
dirai seulement , par anticipation , que ma critique porte sur une erreur
que j'ai propagée moi- même, et qu'il m’appartient par conséquent , plus
qu’à tout autre, de relever. C’est sur l'éruption boueuse , et sur l'analyse
de son dépôt, après un můr examen, que je me suis assuré, par l'état du
sol , qu'il y avait eu seulement éjection aqueuse, précédée dé la disloca-
tion et de l'explosion du sol, avec émission de cendre et non de boue.
L'Académie en jugera d’ ailleurs d’après l'exposé des faits que j'ai observés,
et que j'avais déjà communiqués à MM. Bory de Saint- Vincent et Bau-
( 455 )
pirtuy 6 et sur le vu des échantillons que j'ai recueillis sur les lieux et que
je lui soumettrai. »
CHIRURGIE. — M. Malgaïgne annonce qu’il a employé avec succès,
à la suite d'opérations chirurgicales, l'extrait gommeux d'opium porté
jusqu’à la dose de 8 ou 10 grains dans vingt-quatre heures. Cette médica-
tion a eu, dit-il, pour résultat de prévenir la fièvre, l’inflammation locale
et même la douleur, sans _— aucun symptôme de céphalalgie ou de
narcotisme.
ééorocre. — M. de Roys adresse quelques détails sur la géologie des en-
virons de Montereau , et en particulier sur un dépôt alluvial inférieur au di-
luvium qu’il a observé près de la route de Montargis à une demi-lieue de
Montereau.
(Commissaires, MM. Cordier, Élie dé Beaumont.)
M. Schultz, auteur d’un mémoire sur les vaisseaux des plantes, auquel
l'Académie ; en 1833, a décerné le grand prix de brique. et dont elle a
ordonné li impression dans le Recueil des Savants ét angers, nde que
des nombreux dessins qui ient son mémoire ceux qui ne doi-
vent p être gravés soient remis à sa disposition.
M. de Mirbel est chargé de faire à l’Académie un rapport sur cette’
demande.
uéréonoLocie. — M. Héricart de Thury annonce qu'il a observé lé 6 sep-
tembre, à huitheures un quart, une étoile filante remarquable par son éclat
et la longueur du trajet pendant lequel elle a été visible; elle sedirigeait de
l’est à l’ouest, elle n’a été accompagnée d'aucune détonation.
cammie ANIMALE. — À l’occasion de la lettre de M. Donné sur la composi-
tion du lait, M. Grimaud de Caux écrit qu’il avait depuis long-temps an-
noncé que le sucre de lait est tenu en suspension dans le liquide où na- -
gent les globules graisseux et qu’il ne fait point partie de ces globules; il
pense que M. Donné aurait dù le citer pour cette observation.
M. Vilain adresse un paquet cacheté portant pour suscription : Origine
( 456 )
et cause du choléra-morbus de l'Inde et nouveau moyen de traiter les cho-
lériques.
M. Zongchamp adresse également un paquet cacheté.
L'Académie accepte le dépôt de ces deux paquets.
La séance est levée à cinq heures, : F.
(457 )
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
L'Académie a reçu dans celte séance les ouvrages dont voici les titres :
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie Royale des
Sciences; n° ro et 11, 2° semestre 1837, in-4°.
Annales des Sciences naturelles ; tome 7 , mars 1837, in-8°. us.
Traité des Maladies venteuses , ou Lettres sur les causes et les effets
de la présence des gaz ou vents dans les voies gastriques; par M. P..
Bauuez; Lyon, 1837, in-8°.
Traité pratique des émissions sanguines; par M. Macisrez; Paris, in-8°.
Voyage dans l'Inde; par Vicron Jacquemonr ; 14° livraison, in-4°.
Voyage dans l'Amérique méridionale; par M. A. »'Orsiexy; 27° liv.,in-4°.
Recherches historiques , chimiques , agricoles et industrielles sur le Maïs ,
ou blé de Turquie; par. M: Parts: io DR, isas in-8°. (adressé
pour le concours Montyon, : 7
Encyclopédie Éducation > ou Exp sitio ion abrég par
matières, des Sciences, des Arts et ‘des mÉLETS : sous “la direction de
MM. PercneroN eż Mazreyre ainé; livraisons 1—15 , in-8°.
Histoire naturelle et Feonographié des insectes colénpidiés i par MM. ne
LA Porte et Gory; livraisons 14—15, in-8°.
Discours sur l'Avenir physique de la Terre; ; par M. Mancer DE Siis,
prononcé à l'ouverture du cours de Géologie, à la Faculté des Sciences
de Montpellier le 4 avril 1837; in-8°.
Expériences sur la Muscardine et sur les Moyens de prévenir cette
maladie dans l'éducation des vers à soie; par M. Bérard; Montpellier,
in-8°.
Discours d'ouverture du cours de Botanique de la Faculté de Médecine
de Strasbourg; par M. Fée ; in-8°. (Extrait de la Revue de l'Alsace.)
ote sur A sortes particulières de savon ; par M. J. Ginarnn ; Rouen,
‘1837, in
Meter de la Société d Agriculture , Sciences , Arts et Belles-Lettres
du département de l'Aube ; n° 61 » 1837, in-8°.
Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicali; par Me
QUEL; tome 13, 4° livraison, in-8°.
C. R. 1837, 2° Semestre. (T, V, No 49.) 61
( 455 )
Mémorial encyclopédique et PRE des Connaissances humaines ;
7° année, n° 80, in-8°.
Archives générales de Médecine ; 3° série, tome 2, août, 1837, in-8°.
Transactions of..... Transactions de l Lristétion des ingénieurs civils >
de Londres; 1 vol. in-8. (M. Pouillet est prié de rendre un compte
verbal de cet ouvrage.) |
Proceedings of... . Procès verbaux de la Société Géologique de Londres ;
vol. 2, n°50, in-8°, :
The History of..... Histoire du Bill sur les soies. Lettre de M. P. Du-
roxceau à M. Warden, ancien consul des États-Unis à Paris ; Phila-
delphie, in-8°.
Das System der..... Système de la sirenlation dans la série animale
et dans l’homme ; par M. Scuvrrz; Stuttgardt, 1836, in-8°.
Bericht üeber die..... Pare des mémoires lus à l’Académie des
Sciences de Berlin, et destinés à la publication; juin et juillet 1837,
im-8°.
Bulletin de la Société Impériale des naturalistes de Moscou, année
1837,in-8°,
Journal de Chimie médicale, de Pharmacie, de Toxicologie, etc.,
tome 5, 2° série, n° Q, in-8°.
Journal des Connaissances médico-chirurgicales ; 5° année, septembre
1837,in-8.
Gazette médicale de Paris ; tome Sy n°* 36 et 37, in-4°.
Gazette des Hôpitaux; tome 10, - ass 109 Res
Écho du Monde savant; n° 88 et 89 2
La Phrénologie ; tome x , n° 16.
2 Ruche , Journal; n° 11, 15 Re tabre 7 1836, im-8°.
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 25 SEPTEMBRE 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
DES MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
CALCUL DES PROBABILITÉS. — Addition à la note sur la proportion des
condamnations prononcées par les jurys, insérée dans le Compte rendu
de la séance du 4 septembre dernier ; par M. Poisson.
« Dans cette note, fai cité les rapports annuels du nombre des condam-
nés à celui des accusés, qui ont eu lieu en Angleterre, pendant les cinq
` années comprises depuis 1832 jusqu’à 1836, moins l’année 1833, pour
laquelle ce rapport ne m'était pas connu. Je suis parvenu à me le pro-
curer; et voici maintenant , dans le tableau suivant, les résultats relatifs
à ces cinq années , extraits de documents officiels (1).
(1) Tables of the revenue, pr eic., of the United K ingdom , compiled m
officinal returns ; by R. Porter.
C. R. 1827, 2° Semestre. (T. V, N° 43.) OF
( 460)
k NOMBRES RAPPORTS EXCÈS
NOMBRES
i des À des de ces rapports
ANNÉES. accusés traduits ; , [seconds nomb. sur
À condamnés. 1
devant les jurys. | aux premiers. | leur moyenne.
1832 | 20929 = 14947 0,7176 + 0,0048
1833 20072 14446 0,7197 + 0,0069
1834 22451 15995 0,7124 — 0,0004
1835 |. 20731: 14729 0,7105 — 0,0023
1836 | .. 20084 14774 0,7039 — 0,0089
» Ce tableau montre que pendant ces cinq années consécutives, les rap-
ports dont il s’agit ne se sont pas écartés d’un centième, en plus ou en
moins , de part et d'autre de leur moyenne, qui s’est élevée à 0,7128.
» Voici les résultats analogues pour la France entière , et pour les six
années écoulées depuis 1825 jusqu’à 1830, pendant lesqueiles ces rapports
annuels ne se sont pas écartés d’un soixantième , €n. plus. ou en moins,
de leur moyenne, inférieure d’un peu plus d’un dixième à celle qui se
rapporte à l'Angleterre, et seulement égale à 0,609 3.
Ds on ur
nn aux premiers. | leur moyenne.
F 1825 ! | 6652 4037 0,6068 | — 0,0025
1826 ' 6988 RE 4348 | 0,6222 -+ 0,0129
1827 6929 4236 0,6113 + 0,0020
1828 136 + 4 GATE SU
a 1829 : 7373 -PF 4475 | 0,6069 — 0,0024
pe | 696 | 4136 0, 5932 — avor6x.
_» Afin qu'on puisse comparer à ces rapports, qui appartiennent à la
( 461 )
justice criminelle, d’autres résultats relatifs à la Justice civile, je citerai,
dans le tableau suivant, les rapports annuels des nombres de jugements de
première instance, confirmés par les: cours royales de la France entière ,
à ceux de ces jugements qui leur ont été soumis pendant trois années
consécutives, pour lesquelles ces rapports se sont à peine écartés d’un
centieme, de leur moyenne égale à 0,6867:
NOMBRES ;
; : de jugements de RAPPORTS EXCES
FEES de première ins- Pda des de ces rapports
ANNÉES. TO re à LA er ont [feconds nomb. ser
cours royales. confirmés. | 205 Premiers, | leur moyenne.
1832 7706 | 5301 - | 0,6879 | + 0,0012
1833 . 8087 5470 | o,6764 — 0,0103
1834 8237 5731 0,6958. | + 0,0091
frappants de la loi universelle des grands nombres, à laquelle tout
est soumis dans Pordre moral et dans l’ordre physique, que j'ai ex-
pliquée et démontrée dans mes Recherches sur la probabilité des ju-
gements, et qui est, avec les données spéciales de chaque question
fournies par l'expérience, la base de toutes les applications du calcul
des probabilités. Ces rapports ont varié avec les causes générales dont ils
dépendent; ce qui est aussi conforme à la loi qu’on vient-de citer. Ainsi ;
en Angieterre, pendant les années qui on précédé 1832, le nombre an-
nuel des individus traduits devant les jurys, avait continuellement aug-
menté, de telle sorte qu’il était devenu quadruple dans l'intervalle de
28 ans; cet accroissement du nombre des äccusés est une circonstance qui
a pu rendre les jurés plus sévères; et, en effet, la proportion des condam-
nativns s'est élevée, dans ce même intervalle, d’un peumoins de $e% à un peu
plus de-7. Mais dès que le nombre annuel des accusés est devenu à peu près
stationnaire, cette proportion est aussi devenue sensiblement constante
et égale à -%%5, comme on le voit par le premier des tableaux précédents,
Dans notre pays, la législation sur le jury a plusieurs fois changé dans ces
- a 4 LOT LEM LE 12 ne $ s
derniers temps, et le rapport annuel du nombre des condamnés à celui des
ra R " où Shan RES ka So = je EE ai Fos à
(462 )
accusés a changé également. En 1831, la loi a exigé la majorité d’au moins
huit voix contre quatre pour une condamnation, au lieu de celle de sept
voix contre cinq qui suffisait auparavant; pendant cette année, les nombres
des accusés et des condamnés ont été 7606 et 4098; le rapport du second
nombre au premier s’est donc abaissé à 0,5388. Or, dans l'intervalle
six années précédentes, le rapport du nombre des condamnations
à la majorité minima de sept voix contre cinq, au nombre total des
es soumises aux jurys, avait été. o ,0711; en retranchant cette
fraction du rapport moyen 0,6093, cité plus haut, et qui répond à toutes
les majorités supérieures ou égales à celle-là, il reste 0,5382, pour la
proportion des condamnations à la majorité d’au moins huit voix contre
quatre; et, ce qui est trés digne de remarque, cette proportion ne
diffère pas d’un millième, de celle qui a eu lieu effectivement en 1831.
Dans les trois années suivantes, on a maintenu la majorité exigée en
1831; mais on a introduit, de plus, la question des circonstances atté-
nuantes;ce qui a dû rendre les condamnations plus faciles, et en augmenter
le nombre. Mais, dans quel rapport? c'est ce que l'expérience seule pou-
vait nous apprendre; et ellea montré, comme on le verra par le tableau
suivant, que la moyenne des rapports annuels du nombre des condamnés
à celui des accusés, s’est élevée à 0,5924 pour ces trois années, et a surpassé
de 0,0536 le rapport 0,5388, relatif à l’année 1831. La législation n'ayant
pas changé pendant ces trois mêmes années , les rapports annuels ont dû
aussi être à peu près invariables : : en effet, comme on le verra par ce
tableau, ils n’ont pas varié. ee centi tième. = Las et autre de leur
valeur mopem ae |
” dis RAPPORTS ` EXCÈS
Jia des seconds de ces rapports
condamnés. Kaneen
i aux premiers. leur moyenne.
4448 0,5887 — 0,0037
4105 0,5895 — 0,0029
| | 4164 0,5990 + 0,0066
» Une loi de septembre 1835, en maintenant la question des circons-
tances atténuantes, a rétabli la majorité de sept voix contre cinq, suffisante
ne
( 463 )
pour la condamnation. Si la proportion des condamnations à cette ma-
jorité minima, sous l'influence. de cette question , était encore égale
ào,o711, comme avant 1851 où cette question n’existait pas, leur propor-
tion actuelle serait la fraction 0,5924 augmentée de o,0711, ou 0,6635 ;
_ mais cest ce qu’on ne peut pas assurer d'avance; et, d’ailleurs, la loi
actuelle impose le secret au vote des jurés, ce qui n'avait pas lieu aupara-
vant, et pourra aussi influer šur cette proportion, qui ne sera donc bien
connue que par l'expérience, pour les années postérieures à 1834.
» Je profite de cette occasion pour rectifier une faute de calcul et ses
conséquences que M. Chevalier, professeur au collége de Louis-le-Grand,
m'a fait remarquer dans les Recherches sur la probabilité des jugements.
2
vront être changés en d'autres
. de cœurs accessoires, q
Chimère arctique ; par M. G.-L. DUVERNOY:
(Extrait par l’auteur.)
« À la fin du Mémoire sur quelques particularités du système sanguin
abdominal , que j'ai eu l'honneur de lire à l'Académie dans la séance du
14 octobre 1833 (mémoire inséré depuis dans le tome II , page 274, des
Annales des sciences naturelles , 2° série), je wai fait qu'indiquer, sans la
décrire, la particularité organique, sujet de la note actuelle.
|» Je l'avais observée, pour la première fois, déjà en septembre 1809,
sur une chimère rapportée de Nice, par mes amis Péron et Lesueur (1).
Depuis cette époque reculée, je n’ai eu que cette année l'occasion de re-
voir en détail cette singulière organisation.
_ (1) Cest par erreur que j'ai imprimé, dans le mémoire cité, que cette chimèr
venait de leur voyage aux terres australes. ——
dr
( 464 )
» On sait que, dans les poissons, le tronc de l'aorte commence ‘en ar-
rière du cœur , sous la colonne vertébrale, après la réunion successive des
veines artérielles, ainsi que les appelaient les premiers membres de cette
Académie. Elles lui apportent des branchies le sang oxigéné, et le ver-
sent dans le tronc principal des artères du corps, sans l’intermédiaire
Tun cœur.
» A peu de distance de son origine, l'aorte fournit, dans la chimère,
trois branches considérables. Deux s’en séparent de chaque côté, presqu’à
angle droit; cesont les analogues des sous-clavières, ou mieux encore de
l'artère innominée de l’homme. La troisième branche nait de la face infé-
rieure et moyenne du tronc aortique, immédiatement avant les précé-
dentes; c’est la cœliaque qui porte le sang aux principang viscères de la
digestion.
©» Les premières branches latérales, que nous venons d'indiquer comme
les analogues des artères innominées, sont appliquées contre le côté dorsal
de la partie la plus avancée de la cavité abdominale, où le péritoine les re-
couvre; leur diamètre est un peu moîndre que celui da tronc cœliaque ;
leurs parois sont blanches et bien évidemment de même nature que celles
des autres artères. Mais, à trois ou quatre millimètres de leur origine,
l'apparence de ces deux branches artérielles change subitement : elles
„augmentent beaucoup de diametre, prennent la couleur rouge des mus-
cles, et forment comme un Pouta. de la figure d’uneolive et de la lon-
gueur de trois millimètres environ, qui enveloppe évidemment lés parois
artérielles d’un anneau musculaire. La coupe de cet anneau en montre
l'épaisseur , et fait voir en même temps qu'il est comme sur-ajouté ou ap-
pliqué aux parois de chacune de ces artères. Elles ne présentent d’ailleurs ,
dans leur partie interne, qui. répond à cet anneau, aucun repli valvulaire.
» Voilà donc deux bulbes, dans le système artériel du corps, entière-
ment analogues au bulbe qu’on a cru Jusqu'ici se trouver exclusivement et
constamment à l'origine de l'artère branchiale ou pulmonaire de tous
les poissons, et caractériser cette classe, ainsi que les reptiles à
branchies. i
» Les artères qui en sont ainsi pourvues, dans la chimère arctique, don-
nent une première branche qui se dirige en arrière sur les côtés du corps,
et transmet le sang aux grands muscles latéraux; ensuite les sous-clavières
s'avancent eh Se portant un peu au dehors, et se divisent en deux ra-
meaux : l’un se rend aux nageoires pntomalis,, qui sont-très considérables
dans ce poisson, et doivent avoir une grande part dans ses mouvements
+
(465)
de natation ; l'autre rameau se dirige vers la tête, dont le volume extraor-
dinaire est disproportionné avec celui du tronc et de la queue, et n’a pas
moins contribué, que sa forme singulière, à faire donner à ce poisson le
nom fabuleux de chimère, par lequel Linné a cru devoir le distinguer. Il
semble que ce développement extraordinaire des nageoires pectorales et
de la tête de la chimère, ait nécessité cette organisation toute particulière
(dont on ne connaît pas d'autre exemple) de deux cœurs accessoires, des-
tinés à renforcer le mouvement du sang artériel vers ces parties.
» Je crois pouvoir les appeler cœurs accessoires, à cause de ieur grande
ressemblance avec le bulbe pulmonaire de l'artère branchiale, lequel
placé à l’origine de cette artère, immédiatement au-devant du cœur, aug-
mente singulièrement, par ses contractions énergiques, l’impulsion que le
sang a reçue de son premier et principal moteur. Zap
» À cetégard, la chimère wa présenté une seconde particularité corres-
_pondant à celle que je viens de décrire. Je présumais avant d’avoir mis le
cœur à découvert, que ces bulbes innominés pourraient tenir lieu du bulbe
branchial, et que ce dernier manquait peut-être; ma présomption s’est
vérifiée os e R
a Le e NE aS Piep: Say 5
SM à 1 RTS. ES E st È re ;
dum de l'animal.r ALEP E REE SOTET FA SECES SUFRIENT EMOUS
sées et le sommet tronqué, pour l'insertion du tronc pulmonaire, Celui-ci
ne présente aucun renflement à son origine, qui soit comparable au bulbe
des autres poissons ; seulement son calibre est un peu plus gros, dans l'in-
tervalle qui existe entre le cœur et la première paire d’artères branchiales,
et ses parois semblent un tant soit peu plus épaisses. Leur couleur rougeà-
tre à l'extérieur serait-elle due à une couche mince de faisceaux musculeux,
et les plis de leur membrane interne indiqueraient-ils que les parois de
l'artère pulmonaire ont, dans le commencement de cette artère , une plus
grande énergie de contraction ? Ce serait bien là quelques traces dé Por-
gaaisation du bulbe ; mais le renflement musculeux , si remarquable par sa
forme, par son volume et par l'épaisseur où la structure de ses parois ,
dans la classe des poissons, manque dans la chimère. — HE
_» Je ne connais que les lamproies qui offrent une sorte de passage à
cette nullité absolue du bulbe branchial , par la forme cylindrique, le petit
diamètre et le peu d'épaisseur des parois de celui dont elles sont pourvues.
» Ainsi la chimère m'a offert, dans:son système artériel, deux p: E
ie RE se Es
RS n pate hi f nai <
* r . + ra Re : 4
rités correspondant poisson n'a encore montré gar ana-
tomistes + F - ROO SR ; Eh Fe dE ; ne Eo ;
(466) |
» 1°. L'absence d’un bulbe pulmonaire ou branchial;
» 2°, L'existence de deux bulbes artériels qui paraissent devoir le rem-
placer; ceite circonstance d’être doubles et speefignm est la première
singularité qu’ils présentent ;
» 3°. Ils ont pour seconde singularité d'appartenir au système aortique ;
» 4°. Une troisième singularité de ces bulbes, c’est de n’être point situés
à l’origine de l’aorte, mais un peu après la naissance de ses premières bran-
ches, lesquelles distribuent leurs rameaux aux muscles latéraux du corps ,
aux nageoires pectorales et à la tête;
» 5. La plus grande impulsion qu'ils dorvant donner au sang qui va
à ces derniers organes, semble être le moyen PRG de leur dévelop-
pement extraordinaire.
» Cette organisation si celine m'a vivement intéressé, comme
un nouvel exemple de la grande variété des arrangements organiques ,
suivant les besoins de l’existence; comme une nouvelle preuve, à mes
yeux, qu'il faut avoir recours aux systèmes si rationnels des conditions
d'existence ‘et des causes finales, pour comprendre les combinaisons de
formes, multipliées à l'infini, des organismes animaux. i
» Les parties que nous venons de décrire, et auxquelles nous avons
donné le nom de cœurs accessoires, ne sont pas, à la vérité, des or-
ganes de direction et à la fois ikidai du fluide nourricier, ainsi que
Pest un cœur ODR R Ils ne reppiisent que cette dernière fonction .
et la direction du sang à leur canal dir que d’une force
g à tra
a tergo , et non des valvules es anait, puisqu'ils en man-
quent; mais ils nous semblent devoir être ajoutés à la liste des cœurs ac-
cessoires, soit sanguins, Soit lymphatiques, ou des organes particuliers
dï pulsion du fluide fourricier, élaboré ou non éhbôré. découverts;
dans ces derniers temps, dans la classe des poissons et dans celle des
reptiles. » |
RAPPORTS.
CHIRURGIE. — Rapport sur divers instruments de Ghirurgie; présentés ,
par M. CHARRIÈRE, : à
( Commissaires, MM. Serres, Roux > Larrey rapportent}
« L'Académie nous a doe de es iere un rapport sur une lettre de
+ Charrière, coutelier-mécanicien , à Paris, accompagnée d’une série de
= de diyers instruments mécaniques, que ce coutelier dit avoir ima-
(467)
iiio arracher de l’homme vivant des corps étrangers introduits avec
violence dans ses parties, et notamment ceux enclavés dans les parois os-
seuses de ses cavités. M. Charrière a fait cet envoi à l’occasion du garde na-
tional Carassi, dont la poitrine fut traversée par une baguette de fusil
qu’on ne put extraire de son vivant.
» Avant d'émettre notre opinion sur la situation respective des corps
étrangers retenus dans les tissus vivants et sur leurs effets physiques et
physiologiques, nous donnerons un aperçu du mécanisme des instruments
( d’après les dessins ) que le coutelier indique pour extraire promptement
et avec facilité ceux de ces corps étrangers qui ont résisté ou qui peuvent
résister à l’action des moyens ordinaires.
» Le premier que M. Charrière a représenté sur la pasèhe n° 1, est un
appareil à l’aide duquel ila extrait du corps du garde national Cnnassti après
sa mort, la baguette dont nous avons parlé. L’instrument dont ce coutelier
s’est servi, présente, quant à son mécanisme, une analogie parfaite avec le
tire-bouchon anglais, à la pointe spiroïde duquel on a seulement substitué :
une pres pen ou tenette quron: a fixée fortement à à l'extrémité de cette
baguette. En ït
ne « pires ET E E bad
ane double vis. Il est bien évident q que par “te
mouvement de rotation, “cuite tige cylindrique devait nécessairement sortir
de l'état de pression ou d’adhérence circulaire qui la retenait fortement en-
clavée dans l'épaisseur des vertèbres. Cependant nous verrons plus bas quels
sont les inconvénients qui peuvent résulter de cette extraction brusque et
violente.
» Dans les planches 2, 3 et 4 sont dessinés des instruments du même
genre ; au mécanisme desquels M. Charrière a fait subir quelques modifica-
tions, afin que leur application pùt se faire sur toutes les régions du corps.
» M. Charrière propose pour l'extraction d’esquilles séparées du crâne,
résultat d’une fracture comminutive, ou pour celle d’un projectile en-
clavé dans les parois osseuses de cette cavité, un appareil à levier, tout-à-fait
conforme à celui qui se trouve représenté dans les œuvres d’Ambroise Paré,
et ìl cite à cette occasion la baguette de fusil introduite dans le crâne du
soldat Cros ; dont votre rapporteur a inséré l'observation extrêmement cu-
rieuse dans Pistoire de ses campagnes et dans sa clinique chirurgicale. Ce
corps étranger ne put effectivement être extrait du crâne de ce militaire.
Nous avons cru même pouvoir attribuer les causes de sa mort aux tenta-
tives qu’on avait faites pour en opérer l'extraction.
» Ensuite il indique le mode d'application du même instrument pour ex-
C À. 1835, a° Semestre. (T. V, N°15) 65
me
(468 )
traire une portion de culasse de fusil enclavée dans l'épaisseur de l'un des
os maxillaires supérieurs, dont l'observation est insérée dans les mémoires
du professeur Lisfranc. Il est vrai que cet habile chirurgien était parvenu
à enlever ce corps étranger par des moyens simples et généralement usités.
» M. Charrière rapporte encore une troisième RE communiquée
par M. Vigier, chirur gien en chef de l’hospice de Pontoise, ayant pour ob-
jet une blessure qu’un jeune grenadier dé la garde ationale de cette ville
avait reçue à la base du moignon de l'épaule gauche, par une portion de
baguette de fusil laissée par inadvertance dans le canon de cette arme. Ce
projectile, après avoir percé les chairs au bord interne et supérieur du
creux de l’aisselle de ce côté, traversa le scapulum : à la région serge
et se fit jour au dehors.
» Sans doute, M. Vigier éprouva de grandes difficultés pour extraire cette
habite enclavée dans l'épaisseur de cet os par le procédé qu'il mit d'a-
rd en usage; lequel consistait dans des tractions directes qu’il fit exercer
sur l'extrémité antérieure de cette tige de fer. Cependant il parvint à lex-
traire en faisant exécuter un mouvement de rotation à cette baguette. Les
adhérences qui la retenaient fortement collée à l'os se rompirent; mais lex-
traction de ce corps étranger fut suivie d’accidents inflammatoires fort
praves; et ce n'est Le sans peine qu'on ps: candita ce blessé à la gué-
rison.
» Une quak obser vation, PART par M. Eoi de Villars,
a également pour objet l'i introduction d’une baguette de fusil qui avait
traversé obliquement et en dehors le bassin d’un jeune soldat, de la
hanche gauche à la symphise sacrô-iliaque du même côté. On fit de vains
efforts pour l’extraire en ligne droite, mais elle céda facilement à ùn mou-
vement de torsion qu'on fit exécuter à cette tige cylindrique de fori au
moyen d’un étau à main, et ce soldat fut sauvé.
» Enfin, M. Charrière annonce que c'est par une manœuvre analogue que
M. Moulinier, chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu de Bordeaux, a pu, sans
de grands efforts, faire l'extraction d'une portion de pieu de bois ou de pa-
lissade pointue, qu’ un jeune homme, en tombant du haut d’un cerisier,
s'était implantée à travers la fesse dans los ischion : on avait vainement
employé par des tractions directes plusieurs moyens très puissants; mais
M. Moulinier, d’ailleurs d’une intelligence rare, produisit immédiatement
extraction de ce corps étranger enclavé dans le bassin, par le mouvement
combiné de rotation et de traction qu'il exécuta à l’aide du brise-pierre
à étau. -
( 469 )
» En se résumant, M. Charrière pense que son instrument, qu'on peut
modifier à volonté quant à son mécanisme, pourrait servir, avec de grands
avantages, non-seulement dans les cas qu'il a cités, mais encore dans tous
ceux où l'extraction des corps étrangers exige l'emploi d’une grande puis-
sance pour surmonter les effets de cette aUhérenée ou de ce resserrement
particulier dont nous avous parlé. En principe, l’idée émise par ce coute-
lier. ayant pour but.de désenclaver ou d'arracher immédiatement un corps
étranger, fiché profondément dans le tissu dense et serré des os chez
l’homme vivant, nous a paru très bonne. Cependant, il ne faut pas s'y
tromper: il serait dangereux de confondre les cas où l'application de ces
instruments mécaniques pourrait avoir des suites funestes , avec ceux où
cette application serait exempte de tout accident.
: ». Le cas du soldat Cros, que votre rapporteur a déjà cité, et celui de
Carassi, fournissent deux exemples remarquables de cette différence.Chez
le premier, comme on peut le voir dans le crane du sujet de cette observa-
tion ; les lames osseuses très minces, écartées des parois internes de la base
du crâne par la baguette du fusil et déprimées sur les parois des sinus ca-
verneux d'une-part, et sur l'artère carotide interne à son entrée dans le
âne d’une autre, auraient été nécessai, Etre dans l'extraction
de cette baguette, ce qu i aurait produit la d échirure de ces vaisseaux et
hé hagie mortelle. Certes le même ac Ce faneste aurait eu lien
inévitablement chez le garde national Causse ,; dont la baguette avait sou-
levé les lames du corps de l’une des vertèbres dorsales qu'on a trouvées
appliquées sur la tunique externe de la veine-cave inférieure. Il est évi-
dent que l'extraction brusque de cette tige de fer, en déplaçant ces lames
osseuses, aurait occasioné la rupture de cette veine et la mort prompte du
sujet. Nous pourrions citer un grand nombre d’autres cas analogues pour
justifier notre opinion sur le phénomène relatif au retrait ou au resserre-
ment des fibres osseuses primitivement écartées par l’action d'un corps so-
lide, lancé avec violence dans l’épaisseur des os de l'homme vivant. Mais
lun des plus remarquables, observé par votre rapporteur, pendant la
campagne de Russie, est celui d’un jeune soldat russe qui, au combat
de Witeps, reçut au front un biscaien du poids de 6 onces, lequel per-
fora l'os frontal, pénétra dans le crâne et s'arrêta sur la Posse orbitaire
droite, en soulevant le lobe cérébral du même côté. Observée peu d'ins-
tants après accident , l'ouverture du crâne qui avait livré passage au bis-
caien était de la moitié pius petite que la masse de ce projectile, etc ce ré-
trécissement était porté à un tel point, que pour l'extraire de la cavité du.
..»
( 470 )
crâne, il fallut appliquer au pourtour de cette ouverture trois couronnes de
trépan (ce soldat fut conduit à la guérison).
» Ce même phénomène s’est offert chez Manez, sujet de l'une des obser-
vations insérées dans l'ouvrage précité. La balle. de plomb, chez ce der-
nier, inscrustée dans l'épaisseur de Fos frontal, près de la tempe gauche,
ne montrait à l'extérieur du crâne qu’un très petit segment de sphère;
aussi fi-or de vains efforts-pour l'enlever. On voulut même employer le
pm pour frayer à ce projectile une voie plus grande, mais le militaire
étant refusé à ľapplication de ce moyen, il fut abandonné. Plus tard,
kae votre rapporteur vit ce blessé, cette opération n’était plus indiquée,
par les motifs qu’il a exposés dans son observation (1).
» Avant d'aller plus loin, votre rapporteur fera encore remarquer qu'il
avait déjà fait observer, en parlant des plaies d'armes à feu, compliquées de
la présence de corps étrangers enclavés dans les os, qu’à raison de l'élasti-
cité et de la contractilité organique de ces os, l'ouverture faite par lepro-
jectile qui a pénétré plus ou moins profondément dans leur épaisseur ou
dans les parois d’une cavité osseuse, est toujours d’un calibre beaucoup
plus petit que le projectile lui-même, attendu que les fibres osseuses, au
moment où elles sont frappées par un corps solide, avant de se rompré ;
cèdent et se courbent sous le poids de la pression de ce corps solide, à des
degrés plus ou moins étendus, selon l’âge des sujets. Mais le projectile
ayant dépassé la résistance, les fibres tendant à reprendre leur ligne droite
ou primitive , convergent et se pp ph ent de manière à réduire sensible-
ment l'ouverture qui a livré eau corps étranger ; et cette ouverture
se rétrécira d'autant plus que T'élasticité et la rétractilité des tissus seront
plus ou moins prononcées.
» D'après ces principes et ces faits, r nous à Peniôns que ls instruments
mécaniques de M. Charrière, utiles dans quelques eas, ne sont point indi-
qués pour l'extraction des corps étrangers enclavés dans les parois osseuses
des cavités c qui renferment les principaux organes de Ja vie; car on conçoit
facilement qu ’en surmontant tout à coup avec ces instruments mécaniques
la résistance qu’opposent ces corps par leur adhérence et leur enclave-:
ment dans les os chez l’homme vivant, on arracherait toutes les portions:
fragiles des parois osseuses qui sont en quelque sorte identifiées avec les
projecit, et il serait immanquable que les ruptures intérieures ne fus-
sent immédiatement suivies des accidents les plus graves, tandis que la:
+
(1) Voyez l’article Trépan, au 1" volume de ma x Clinique chirurgicale.
(47: ) |
nature peut s'accoutumer graduellement à la présence dans les tissus vi-
vants de ces corps étrangers et préparer elle-même, par-un travail spon-
tané de nécrose ou d’exfoliation qui s'établit dans leur pourtour, la voie
de leur expulsion au dehors; ou bien elle les isole de manière à n’en étre
nullement incommodée. Soren os
» Votre rapporteur pourrait en citer un grand nombre d'exemples. L’un
des plus remarquables est celui d’un chevalier teutonique (dont l'obser-
vation est rapportée dans l'ouvrage précité), dans le crâne duquel une
portion de javeline avait séjourné l’espace de quatorze ans, sans altérer
sensiblement les fonctions cérébrales de l'individu. Il est probable que
notre soldat Cros aurait eu le méme bonheur, si l’on n’eût pas fait les
tentatives d'extraction dont nous avons parlé (1).
» Enfin nous estimons que, dans les cas que rous avons supposés, on
ne doit jamais extraire avec violence les corps étrangers enclavés forle-
ment dans les parois osseuses des cavités que nous avons déjà indiquées.
Néanmoins, les instruments que M. Charrière a perfectionnés peuvent être
utiles à la chirurgie, pourvu .qu’on les emploie avec discernement et les
précautions que le siége et la nature des plaies compliquées de la présence
de ces corps étrangers commandent impérieusement. —
_» Sous ce rapport, cet artiste ingénieux nous paraît avoir mérité lap-
probation de l’Académie, et justifier l'honorable récompense qui déjà lui
a été accordée. »
Les conclusions de ce rapport sont adoptées.
MÉMOIRES LUS.
ÉCONOMIE RURALE. — Quelques considérations nouvelles sur l'insecte qui
attaque les vignes d'Argenteuil; par M. V. AuDOUIN.
« L'auteur a eu pour but, dans ce nouveau mémoire, de prouver que
les procédés qu’il a proposés pour les vignes du Mâconnais, et qui ont .
été déjà pratiqués en grand par plusieurs propriétaires, sont également
applicables aux vignes d'Argenteuil. eo
» Ila visité cette localité avant et après son voyage dans le Måconnais
punnan
(1) Le rapporteur produira plus tard un mémoire sur cette question.
( 472 )
etces visites lui ont fourni l’occasion de reconnaître que, dans ces deux
contrées, plusieurs faits se montrent analogues. de
» L'aspect topographique de ces deux pays est à peu près le même.
Ici, comme là-bas, l’insecte se montre plus rarement dans les vignes
situées sur le penchant des montagnes ou des côteaux; il respecte gé-
néralement le raisin blanc, attaque surtout le raisin noir, ne s'établit
jamais dans les vignes cultivées en treilles ; enfin, dans le Mâconnais et
dans la commune d'Argenteuil, il existe certains cantons qui semblent, à
cause de la prédilection que montre pour eux la pyrale, être un foyer
plus spécial d'infection. Se a
» Toutefois on remarque entre les deux vignobles une différence très
grande sous le rapport du mode de culture et qui consiste en ce que,
dans nos environs, chaque cep de vigne reçoit, avant l’époque du bour-
gconnement, un tuteur que l’on enlève après la vendange. |
» M. Audouin était loin de croire que ce mode particulier de culture
pùt avoir une liaison intime avec la présence du fléau, qu'il pùt contri-
buer puissamment à entretenir et à la propager. Il s'en est assuré ce-
pendant dans une visite faite à Argenteuil le 1°” août, en compagnie de
M. Brullé, secrétaire de la Société Entomologique. Les faits qu’il observa
dans cette excursion, qui dura une journée, et pendait laquelle il fut
accompagné par plusieurs cultivateurs distingués dû pays, MM. Rabaud,
Récappé, Colas, Bast et Chevalier, se trouvent consignés dans lextrait
suivant de son journal „écrit le soir même: z po 4
» Nous pénétrons dans le vignôble, sans que d’abord notre examen se
porte sur rien en particulier; cependant bientôt nous commençons à
distinguer quelques différences entre ces vignes ravagées : elles ne le
sont pas toutes également; et cela au lieu même des plus grands dégâts.
Souvent nous reconnaissons que dans un même champ plusieurs des
ceps sont dévorés par la-pyrale, tandis que d’autres le sont infiniment
moins. Ici les ceps épargnés sont clair-semés ; là ils sont réunis en plus
grand nombre et constituent une portion que Pon peut dire saine,
comparativement à une autre portion: infestée qui lui est contigué; et
cependant c'est une même vigne; elle appartient à un même vigneron;
elle est sur un sol dè même nature ; la qualité, l’âge de la vigne, sont.
les mèmes; aucun chemin, aucun sillon particulier, në séparent ces deux
portions dont Paspect est: si différent... .:: Cette observation se ré pète
si souvent, que nous jugeons tous qu’elle ne peutiêtre Tek dis-
sard. Nous en cherchions la cause, sans rencontrer d'explication satisfai -
( 473 )
sante, lorsque, jetant les yeux sur les échalas auxquels étaient liées ces vi=
gnes, je crus reconnaître que le plus ou moins bon état de ces vignes
coincidait avec certaines qualités de ces supports. Là où les échalas étaient
de bois neuf, c’est-à-dire n’ayant pas encore servi, la vigne qui les em-
brassait était dans un état sensiblement meilleur que là où les échalas ne
satisfaisaient pas. à cette condition. |
» Une fois notre attention éveillée, sur ce point, nous reconnùmes
bientôt que la règle était générale, ou du moins nous n'y pümes trouver
que de très rares exceptions.
» Cependant l'étude que j'avais précédemment faite en 1836, des mœurs
de l’insecte, me donna aussitôt la clé de cette curieuse coïncidence ; mais
je crus devoir y réfléchir encore avant de faire part de mon opinion aux
cultivateurs qui m’accompagnaient. | |
_» Nous poursuivimes notre course; à chaque instant de nouvelles re-
marques venaient confirmer l'exactitude de la remarque première; lorsque
nous arrivâmes à une plantation de vignes qui se montrait sous un aspect
bien différent des autres. L'herbe y poussait et y était très haute entre les
rangs de ceps, dont aucun n’était garni d’échalas. Je m’enquis de la cause
de.cet état. Gette vigne, me dit-on, appartient à un individu peu soucieux
deses intérêts, et qui d’ailleurs découragé par le peu de dédommagement
qu'il attend de son travail a renoncé à faire à sa vigne les façons de labour
et autres qui sont jugées nécessaires pour obtenir une bonne végétation.
..» Et, cependant, malgré l’état de maigreur des jets de l’année, nous
fûmes surpris de voir que les feuilles, qui du reste avaient une chétive appa-
rence, étaient peu ou point rongées, et que les grappes, bien que petites
et faiblement garnies de grains, se montraient intactes. Gomme cette vigne
était sur un bon terrain, chacun.se récriait sur cette négligence et disait
que si elle eût été soignée et munie d’échalas, elle fût devenue fort belle.
« Oui et non, me permis-je de dire, suivant que l’on en aurait mis de neufs
» ou de vieux. » C’étaitentrer dans l’explicationdu fait, et je m’exerçais en-
core à faire trouver le mot de l'énigme, lorsqu'un des assistants me dit : Je
crois enfin le tenir et voici mon idée : les jeunes vers qui éclosent au mois
. d'août, qui aussitôt après être sortis de l'œuf recherchentun abri , ne le
prennent pas tous, comme on l’a cru, comme nous le croyons nous-mêmes,
_sous l'écorce du trone de la vigne; ils en trouvent un tout aussi assuré et
d’un accès souvent plus facile dans les fissures et les fentes des échalas, et
voilà bien ce qui nous explique comment il se fait que les vignes munies
d’un échalas de bois neuf, et n’ayant pas encore servi, sont toujours infini
( 474 )
ment moins atlaquées que celles qui sont soutenues par un tuteur qui à
été employé au même usage l’année précédente. Lors donc qu'au prin-
temps nous repiquons ceux-ci aux pieds de nos vignes prètes à végéter,
nous venons, bien maladroitement sans doute, leur apporter une certaine
dose d'infection , et peut-être ajoutons-nous beaucoup au mal.
» La personne qui s'exprimait ainsi, était M. Récapé, membre du con-
seil-général du département de Seine-et-Oise.
» Tous les cultivateurs présents admirent cette explication, et chacun
cita des faits qui venaient la corroborer, et qui s’étaient mille fois offerts à
eux dans leur pratique.
» L'auteur lui-même rapporte plusieurs observations Dika dans cette
journée, et qui lui semblent très concluantes. Ainsi, un tas d’échalas
abandonné au milieu de ce champ préservé, montra les vignes placées au
voisinage de ce tas entièrement dévastées; elles avaient été ainsi ron-
gées, €t sans aucun doute, par les larves sorties des échalas. Elles for-
maient autour une zone brune, due au desséchement des feuilles, et qui;
à partir du tas, avait environ 4: à 5 pieds de diamètre.
» Sur d’autres points, le même phénomène se présenta, mais avec des
modifications qui démontrèrent que les petites chenilles, au sortir de leur
refuge, ne se transportent pas à de grandes distances, et qu’elles man-
gent quelquefois des plantes de familles très chants, telles que des
feuilles de luzerne et de pommes de terre.
a Tels sont, dit l’auteur, les faits que je tronve consignés dans le registre
de mes observations, et qe sont venues confirmer depuis des be
plus directes. …
» Ainsi, dès que la saison me Ta permis, j'ai cherché à acquérir la c certi-
tude plus complète encore que les petites chenilles de pyrales au sortir de
l'œuf se réfugient en grand nombre dans les échalas. On peut s’en con-
vaincre en examinant quelques échantillons que je présente ici et que
yai pris au hasard dans une de mes courses à Argenteuil. On verra que
et petite larve, pour établir son quartier d’hiver, a choisi souvent ün
petit éclat de bois. Fùt-il étroit comme une épingle, il suffit pour l’abriter.
Souvent même plusieurs se placent en série sous cette esquille, et lorsque
l'éclat de bois est plus grand, elles s'y réunissent en plus grand nombre, à
côté les unes des autres. J'en ai compté jusqu'à 72 sur une surface de moins
Qun centimètre carré; cet exemple est un dé ceux que je mets sous les
yeux de l’Académie,
_» On peut voir, même à l’œil nu, que chaque petite chenille, longue
(:479 )
de deux millimètres environ, a eu le soin de se filer un petit cocon soyeux
qui doit la protéger pendant les neuf mois de son hibernation. Je dirai
ailleurs comment et quand elle le forme.
» Dans cette notice, dit M. Audouin, j'ai dù me borner à parler des faits
qui pouvaient avoir un rapport plus direct avec les procédés futurs de
destruction , et Pon comprend que c’est pour cela que j'ai autant insisté
sur la présence des vers dans les échalas, non pas que je prétende que la
totalité ou la plus grande partie de ces vers s’y réfugient de préférence au
cep de vigne ( cela est cependant vrai dans plusieurs cas), mais le nombre
de ceux qui s’y cachent ne fût -il que le quart, que le cinquième de la
quantité de la masse totale, ce serait beaucoup que de pouvoir, par un
procédé quelconque, anéantir ce quart ou ce cinquième. |
» Maintenant, poursuit l’auteur, quel moyen devra-t-on employer pour
faire périr les vers nichés dans les supports ? La réponse pourrait paraître
facile, sil n’y avait pas cette condition d'économie et de temps à laquelle
il faut satisfaire. Puis il en est une autre qui n'est pas moins importante à
remplir. Les échalas servant de refuge aux jeunes chenilles, sont devenus
pour nous, dès le moment s ce fait a été connu, des Sna de pies, On
devra se les ménager, et par conséquent ne pas Se ue sabir une,
ration qui les rendi arenae os
choix d’un procédé et qu Pil ait réussi : Rent. on borner là ses moyens
d'attaque ? Nous sommes loin de le penser.
» À Argenteuil et dans le Mâconnais, la cueillette des œufs devra AUS
considérée comme la méthode la plus efficace, Elle est aussi, jusqu’à
présent , la plus facile.
» Cependant quelques personnes ont paru craindre que l'enlèvement
des feuilles ne compromit la récolte actuelle et ne fût même nuisible au
cep de vigne. Je ne sache pas que ce soit des praticiens qui aient manifesté
cette crainte; élle n’est nullement fondée, et dans le Mâconnais l'opinion est
tellement unanime sur ce point que je n'avais pas cru devoir en parler
dans mon résumé. En effet, ce serait une bien fausse idée que de croire
qu'une vigne purgée des inf de pyrales, par l'enlèvement des feuilles, est
une vigne dépouillée de ses feuilles; opération faite et bien faite, n'y
paraît pas. D'ailleurs, à quelle époque a lieu la cueillette? Au mois
d'août, c'est-à-dire alors qu'on ne craint pas de dégarnir la vigne; car
le précepte veut que dans ce temps on l'émonde, et les vigneron e
manquent pas de le mettre en TT Eo Eee
C. R, 2€ Semestre Je (T. V, No 13). 64 ;
(476 )
A loccasion de cette lecture, un membre de l'Académie, M. de Prony,
communique la remarque suivante. Des vignes qu’il possède dans lè vòi-
sinage des lieux ravagés par la pyrale, et qui n’en sont séparées que par
la rivière, n’ont pas été jusqu'ici atteintes par cet insecte; ce qui semble
prouver qu'il franchit difficilement de grandes distances.
MÉCANIQUE AbPLiQuÉE. — Note sur les appareils de sûreté pour les chaudières
RE Ter s-2et à vapeur ; par M. GALY-CAZALAT.
z (Commission. des rondelles fusibles. )
A loċcasion de deux notes lues récemment dans le sein de l'Aca-
démie, M. Galy-Cazalat présente quelques réflexions tendant à constater
la priorité de ses recherches sur les causes des explosions des chaudières ,
et la supériorité de ses appareils préservateurs. Avant de donner la des-
cription des moyens de sûreté, l’auteur rappelle qu'on distingue deux
sortes d'explosions : les unes, produites par un accroissement lent et gra-
duel de la force motrice, les autres, dues à la formation instantanée d’une
grande masse de vapeur. Si l’on mesure de temps en temps la résistance
des chaudières qui diminue par l’usage, les explosions de la première es-
pèce pourront toujours , dit l’auteur du mémoire, être évitées par l'emploi
seul de deux soupapes de Papin. Il n’en est pas de même de celles qu'on
peut appeller fulminantes, dont les plus grands soins, ni aucun des
moyens en usage ne préservent pas toujours. o o
« La vaporisation fulminante , dit M. Galy-Cazalat, peut être produite :
» 1°. Par un abaissement considérable et long-temps soutenu du niveau
de l'eau, au-dessous de la surface de chauffe, qui acquiert un excès de
tem! érature et sur laquelle l’eau est ensuite projetée;
_> 2°, Par l’interposition d’un dépôt séléniteux entre l'eau et le métal suré-
chauffé qui se mouille ensuite, ou par la présence d’un préci pité boueux;
» 3°. Par la reprise du travail des machines, quand l’eau privée d’air et
de Courants contraires, se réchauffe graduellement, comme une- masse
solide, Jusqu'à ce qu’elle éclate, en se Yaporisant en partie, par un excès
de chaleur ou par l'agitation.
» Quant aux explosions qu'on pourrait craindre de l'accumulation du
gaz hydrogène dans les chaudières, accumulation dont on a cité récem-
ment deux cas, M. Galy-Cazalat déclare s
a ; être depuis long-temps assuré,
par une expérience directe, que l’
hydrogène noyé dans la vapeur d’une
(477)
chaudiere, ne pouvant contenir que très peu d'air, n’est pas détonnant
Toutes les explosions , dit-il, proviennent uniquement de ce qu'une
certaine étendue de la surface :des chaudières acquiert une température
supérieure à celle qui vaporise l’eau, en donnant à la vapeur une force plus
grande que la résistance des parois qui l’emprisonnent, Il résulte-de là,
ajoute-il, que le moyen certain et unique de prévenir toute explosion, con-
siste à maintenir la température la plus haute de la surface de chauffe,
au-dessous d’une limite à laquelle l’élasticité de la vapeur est moindre que
la résistance de la chaudière.
» Pour avoir à la fois indication et sûreté, l'auteur établit, dans la limite
inférieure du niveau, un appareil composé d’une soupape sphérique pleine
d'air et de vapeur. Cette soupape, plus légère que l’eau, est destinée à
fermer un orifice fait au centre d’une coquille surmontée d’un tube. Quand
le niveau s'abaisse, la soupape-flotteur descend pour laisser échapper la
vapeur; cette dernière s'élance en sifflant dans l'atmosphère pour avertir
le chauffeur, ou s’écoulant de haut en bas dans le foyer, ralentit la com-
bustion. En renversant la soupape-flotteur, on peut la combiner avec une
pompe per Le gi maintient le niveau constant. |
tube à bouchon c convenablement fusible, qui, su mr
tous les cas. Cet re ‘connu ne long-temps, a, ifa il, le triple
avantage d'avertir du danger d'explosion, et de l'éviter, sans arrêter le
travail des machines. Un seul tube à bouchon fusible, suffit pour la sû-
reté des locomotives ; il en faut deux pour préserver les bateaux à
vapeur.
» L'auteur décrit une chaudiere dans laquelle la combustion établit une
circulation continue d’eau qui mouille la surface de chauffe nonobstant la-
baissement du niveau et les dépôts séléniteux. `
» Le mémoire est terminé par des remarques sur les appareils du pro-
fesseur américain Bache et de M. Frimot, appareils que l’auteur regarde
comme ne pouvant offrir les mêmes garanties Te les siens.»
PHYSIOLOGIE. — Mouvements vibratiles à la ne des muqueuses. "Tibat
dune note de M. Donné. f:
« .. . . Voici de nouveaux faits à ajouter à ce que MM. Purkinje et Valentin
nous ont ppa relativement aux mouvements ciliaires de certaines mem-
“ep
» Cet appareil ne pouvant pas servir pour empêcher les saplasiont dres
~
( 478 )
branes muqueuses. Ayant eu l’occasion d'observer un fragment de mu-
queuse provenant d’un polype du nez, j'ai constaté 1° que le mouvement
vibratoire n’a pas duré moins de trente heures; 2° qu'au bout de sept à
huit heures, la portion de membrane soumise à mon observation ou plutôt
son epithelium, a commencé à se désagréger, à se diviser en particules
pyriformes, ayant environ + mill. de longueur et = mill. de largeur à
leur partie renflée; les cils vibratoires étaient fixés sur cette partie, l’autre
se terminait en queue; on avait alors sous les yeux de véritables monades,
se mouvant dans le liquide et agitant leurs cils avec une très grande
rapidité = 2: i __ es
» Je mai rien trouvé qui půt donner une idée de ce fait dans les divers
travaux publiés par MM. Purkinje et Valentin à ce sujet, ni dans leur tra-
vail original inséré en 1834 dans les Archives d'anatomie et de physio-
logie de Müller, ni dans leur mémoire intitulé : De phænomeno generali
et fundamentali motús vibratorii continui in membranis , etc. , ni dans
leur travail inséré au tome XVII des nouveaux Actes des curieux de la
nature , sous le titre de : De motá vibratorio observationes , ni enfin dans
le Repertorium für anatomie und physiologie de M. Valentin lui-même.
Il n’y est question de rien de semblable à ce que j'avance sur l’organisation
des membranes muqueuses et sur la cause de leur mouvement vibratoire.....
» Je profite de l’occasion pour signaler une distinction bien tranchée
deux ordres d l ] tres diffé l’une de l’autre.
» Toutes les muqueuses vibratoires secrètent un mucus composé de
globules, et qui est alcalin ; les autres ont un epithelium formé de
Squammes imbriquées à la manière de l’épiderme de la peau, et sont
acides comme la sueur , etc. » ne
ANATOMIE MICROSCOPIQUE. — Mémoire sur le pus, les mucus et les epan-
chements différents ; par M. L. MANDL. — ( Extrait.)
“Es (Commissaires, MM. de Mirbel, Breschet. )
« Jusqu'à présent, dit M. Mandl, on mwa point étudié isolément les
globules et le fluide dans lequel ils nagent. Si on les sépare au moyen de
la filtration, la partie liquide qui passe, le sérum , n'offre , quand on
l’'examine au microscope, aucune trace de globules ; elle offre tous les.
signes de albumine dissoute dans l’eau; chauflée, elle se prend de suite
en coagulum , etc. On voit souvent cette séparation du pus en glo-
( 479 )
bules et en sérum se faire spontanément, lorsqu'on abandonne le pus
très liquide à lui-même. Les mucus et les épanchements différents, les sé-
rosités qui se trouvent dans le tissu cellulaire, et les séreuses des hydro-
piques, etc., se comportent tout-à-fait de la même manière.
» Les globules qui wont pas passé à travers le filtre, sont de deux
espèces ; les uns, plus grands, signalés déjà par les auteurs sous le nom
de globules de pus, de mucus , de la salive, de l'urine , etc., sont plus
ou moins grands , ayant un diamètre d'environ 1 centième de millimètre.
présence des globules fibrineux ne prouve pas
ils se trouvent contienne du pus; et si Pon ve
on risquerait de se tromper. =
» La seconde espèce de globules dont le diamètre varie de ı quatre-
centième à 1 cinq-centième de millimètre, qui se trouvent mêlés aux glo-
bules du pus, appartiennent aux globules d'albumine coagulée par les sels
du sérum; ils sont d’autant plus nombreux, que le sérum est plus riche
en sels. Il se trouve quelquefois parmi eux des globules de graisse. Le
pus et le mucus ne diffèrent donc pas dans les parties principales
constituantes ; l’eau, l’albumine , les globules fibrineux entrent égale-
ment dans leur composition. Ge n'est que par la quantité relative de ces
parties qu’ils différent et par celle des sels qui s’y trouvent en dissolu-
tion. Toutes les expériences faites pour constater la différence entre le
pus et le mucus, étaient donc, à cause de cela, infructueuses,
( 480 )
emmunere. — Note sur une nouvelle méthode de traiter les fractures des
jambes , en permettant aux malades de marcher; par M. Verpeau.
(Commissaires »> MM. Larrey, Breschet. )
« Une fracture de jambe étant donnée , la réduire et la maintenir, de
telle sorte que le malade puisse se lever et marcher le lendemain ; tel est,
dit M. Velpeau ; le problème Snaha dont ; 28 viens soumettre [a solution
au jugement de l’Académie. »
Après avoir discuté les deux systèmes entre fée uels se partagent encore
aujourd'hui les praticiens ; relativement à l'époque à laquelle il convient
d'appliquer l'appareil contenteur, et s'être prononcé pour celle qui pres-
crit de l'appliquer le plus promptement possible, l’auteur expose com-
ment, en profitant des découvertes dont cette branche de l'art de guérir
est redevable à plusieurs chirurgiens distingués , il est arrivé à la solution
du problème qu'il s'était proposé.
Voici en quoi consiste ce procédé :
Quelle que soit la nature de la fracture , et füt-elle même accompagnée
de gonflement ou de plaies aux téguments, on procède immédiatement
à la réduction. Cela fait, on entoure la partie de compresses résolutives
et d’un bandange mbdérénent compressif, depuis la racine des doigts
ou des orteils, jusqu’à l'extrémité supérieure du membre fracturé, On
enduit alors le bandage de colle d'amidon préparée comme celle dont on
se sert pour empeser le aai puis, avec la continuation de la même
bande, on entoure le membre en endant ve l'extrémité inférieure.
Ces nouveaux tours se comme {es premiers, auxquels ils adhe-
rent, excepté vers le bas, où ils sont séparés par quelques remplissages
qu’on place de chaque côté du tendon d'Achille. Quatre bandes de carton
mouillé sont ensuite appliquées derrière la jambe, en devant et sur
les deux €
dtés; elles sont fixées par deux nouveaux tours de bande du
talon au SO, et du genou au Rte ce as sont endites de colle
comme les premières. E
« La dessiccation de tout |’ hs s'opère, dit M: Velpeau, dans l'espace
de deux à quatre jours; dės qu'elle est complète, le membre etle bandage sont
si exactement caiqués l’un sur Pautre , qu'il n’y a plus de déplacement pos-
sible. La compression, étant égale et modérée partout, soutient les tissus,
et ne cause pas la moindre gène. Aussi les malades peuvent-ils se tourner
se mouvoir et agir dans leur lit, comme s'ils n'avaient qu’une simple
a
(481)
contusion à la jambe. Ils ne sont plus condamnés T rester cotes et
immobiles pendant six semaines ou deux mois; ils peuvent se lever
dès le troisième jout. Il my à aucun inconvénient à ce qu'ils aillent
s'asseoir sur un siége un peu haut, soit près d’une table , soit près de la
cheminée, car il leur est déjà permis de fléchir Hédérésrent la jambe.
À partir de ce moment aussi, ils peuvent marcher à l’aide de béquilles,
le pied étant soutenu au moyen d’un grand étrier qu’on noue autour du
cou. Avec ce traitement , les malades n’ont pas à craindre de s’étioler,
de s’écorcher au lit, de voir leurs digestions et la plupart des autres fonc-
tions se troubler, et de s'affaiblir par suite de l'inactivité de tout le corps.
» Il ya, ajoute M. Velpeau, trois parts à faire dans la méthode que je
viens d'exposer, La plus grande, celle de l'inamovibilité, revient de droit
à M. Larrey; M. Seutin, de Bruxelles, peut réclamer la seconde , celle
qui concerne l'emploi de l'amidon comme matière solidifiante. La sim-
plification de l'appareil avec la généralisation de la compression, est la
seule qui puisse m'appartenir. Au reste, n’eussé-je même rien inventé,
peut-être trouverait-on qu'il y a quelque mérite à rendre évidents. les
avantages d’un traitèement encore trop pe connu en le mettant chaque
jour em usage dans un grand hôpi | de nc élèv
-et que tous les p at on leur semble.»
` M. Velpeau annonce, en terminant , qu wil: a amené divers malades traités
par cette méthode , pour les soumettre à l'inspection de MM. les membres
de la section de Médecine et de Chirurgie; ce sont :
. Un garçon tapissier âgé de 13 ans; la fracture a eu lieu le 13 sep-
tembres l'appareil a été époliqué le 14; le 16 le malade marchait,
à Un commissionnaire âgé de 15 ans; fracture le 22 oinik ap-
piana de l’appareil le 23; marche le bé.
3°. Un domestique âgé de 18 ans; fracture le 15 août; application de
. Pappareil le même jour; marche le 19 août.
4°. Un chapelier âgé de 70 ans; fracture le 7 septembre ; application de
appareil] le 10 ; w malade se promène depuis le S
LITHOTRITIE. — = sur la destruction mécanique dè a pierre dans 5
vessie; par M. BéniqQué. 2™° partie : percussion.
ga:
(Commission précédemment nommée.)
L'auteur commence par s'occuper de l’action du marteau, et d'abord il
examine si , après | APRES du coup sur l'extrémité extérieure de la bran-
( 482)
che mâle du brise-pierre, il est à souhaiter que le marteau poursuive en
quelque sorte cette extrémité , ou, s’il est plus avantageux qu'il s’en écarte
immédiatement. Ses expériences lont conduit à penser qu’on était moins
exposé à fausser les branches du brise-pierre quand le marteau était re-
tiré immédiatement apres le choc, et cette condition, suivant lui, est
suffisimment remplie quand on donne au manche une certaine élasticité.
Relativement à la vitesse avec laquelle les chocs doivent se succéder, il
annonce avoir reconnu que quand cette vitesse dépasse 150 coups à la
minute, elle devient plus nuisible qu’utile.
M. Béniqué décrit ensuite un appareil de percussion qui n’exige pas,
comme celui qu’il avait présenté autrefois, et comme ceux dont on se sert
communément, d’être fixé au lit sur lequel le patient est placé; le seul
point d'appui nécessaire se prend sur la poitrine de l'opérateur lui-
méme.
` ` Quant au brise-pierre sur lequel s'exerce l’action du percuteur , il a été
aussi modifié en plusieurs points par l’auteur du mémoire. 1° Les deux
branches qui dans les instruments ordinaires représentent par leur en-
semble un cylindre recourbé à son extrémité, ici sont comprimées latéra-
lement , et leur section commune est une ellipse au lieu d’un cercle , ellipse
dont le grand axe’ dans la partie recourbée est dirigée d’avant en arrière,
c'est-à-dire dans le sens où s'exerce la pression. Ainsi, à volume égal, les
deux mors offrent une plus grande résistance à la déformation. Comme ils
deviennent en même temps moins élastiques , ils ne reviennent pas autant
sur eux-mêmes lorsque la pierre se rompt, et par conséquent chassent
avec moins de violence les éclats. r . Ses à
Pour peu que la pierre soit résistante, on ne l’écrase pas d’abord, mais
_ on la fait éclater. Or, dès qu’il s’agit de la diviser, il semble plus rationnel
de la frapper avec un corps aigu qu'avec un corps mousse ; aussi le mors de
la branche mâle qui dans les instruments ordinaires offre en avant une
surface aplatie et cochée seulement sur les bords, dans celui de M. Bé-
niqué forme un biseau aigu. ee = i
Une troisième modification a pour objet de prévenir la vacillation Qté
rale des mors , inconvénient auquel M. Heurteloup avait déjà songé à re-
médier , mais contre lequel l’auteur emploie une disposition un peu
différente. + a
ka
( 485 )
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
PALÉONTOLOGIE. — Mémoire sur un rongeur fossile des calcaires d'eau douce
du centre de la France, considéré comme un type générique nouveau, le
genre Theridomys; par M. Jourpan.
(Commissaires, MM. de Blainville, Frédéric Cuvier, Isid. Geoffroy Saint-
Hilaire. )
« Le théridomys parait avoir habité surtout les massifs élevés du centre
de la France : M. Jourdan en a reçu quelques débris provenant du Cantal,
et il en a recueilli lui-même plusieurs mâchoires dans les calcaires d’eau
douce de Ronzon près le Puy en Velay, et dans ceux de Perrier près
d’Issoire.
» Par les racines de ses dents et les plis de leur couronne, le théri- -
domys semble se rapprocher un peu des porcs-épics de l'Amérique méri-
dionale, les synéthères et les sphiggures, et peut-être aussi de quelques
échymis; cependant, la partie antérieure de son arcade zygomatique pré-
sente un développement osseux beaucoup plus considérable : cette der-
nière disposition anat indiquerait-elle que le théridomys était un
animal fouisseur?
» Système dentaire. — Les mâchoires supérieures, les seules que l’auteur
ait pu jusqu'ici observer, lui ont présenté deux incisives et huit molaires,
quatre de chaque côté; les analogies zoologiques en indiquant un
même nombre pour la mâchoire inférieure, la formule dentaire du théri-
domys serait donc, incisives*, molaires ti : total 20 dents.
» Les incisives de la mâchoire supérieure sont assez courbées , sans
former pourtant un demi-cercle parfait; l'émail de leur face antérieure est
épais et elles sont d’une médiocre grosseur.
» Les molaires diffèrent peu les unes des autres, un peu inclinées en
arriére, elles ont toutes trois racines, deux en dehors et une en dedans
plus forte. Leur couronne offre deux replis d’émail vers son côté interne ,
et sur le côté externe, trois collines ovales plus ou moins grandes, mais
fermées et circonscrites par un rebord commun, ce qui fait que le côté
externe a une forme arrondie. e
» Dimensions. — La rangée des dents molaires a un peu plus d'un cen-
timètre de long : l'ensemble de la tête a environ quatre centimètres.
C R. 1337, 2° Semestre. (T. V, N° 15.) :
( 484 )
D'après ces dimensions, on peut croire que la taille du théridomys se
rapprochait de celle du surmulot, mais qu’il était à la fois plus fort et plus
trapu.
» Le théridomys, dit M. Jourdan , mest pas le seul animal fossile que
nous ayons trouvé dans les calcaires d’eau douce de l’Auvergne et du Velay;
nous y avons aussi recueilli deux anthracothériums, le dichobune lepori-
num, un lophiodon; et parmi les animaux dont les analogues existent,
une grande musaraigne voisine de celle de l'Inde, un anœma, un animal
rapproché du chinchilla, des débris d’un didelphe américain, plusieurs
crânes d'oiseaux, dont un assez semblable à celui du catharte urubu. Ces
animaux seront décrits par M. l'abbé Croizet, qui s'occupe d’un travail spé-
cial sur les fossiles de cette contrée. T
» Larve d'insecte fossile. — Nous croyons devoir indiquer ici, ajoute
l'auteur, que nous avons trouvé dans les couches calcaires et marneuses
du Puy de Corent , en Auvergne , des larves ou des nymphes d'insectes
peut-être voisins des Phryganes. »
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Expériences sur les roues hydrauliques à axe
vertical , appelées turbines; par M. A. Monin.
(Commissaires, MM. de Prony, Gambey. }
« Ces expériences ont été faites sur les turbines de M. Fourneyron :%la
turbine de Moussay, près de Sénones, département des Vosges et celle de
Müllbach , département du Bas-Rhin. Les résultats qwa obtenus M. Morin
le conduisent à conclure : ve RAA ee Eoo
» 1%. Que ces roues conviennent aux grandes et aux petites chutes;
» 2°. Qu'’elles transmettent un effet utilé net égal à 0,70 et même 0,78
du travail absolu du moteur ;
» 3°. Qu'’elles peuvent marcher à des vitesses extrêmement différentes ,
en plus ou en moins de celle qui convient au maximum d'effet, sans que
l'effet utile diffère notablement de ce maximum $
_» 4°. Quelles peuvent fonctionner sous l’eau à des profondeurs de r mètre
et plus, sans que le rapport de leffet utile au travail absolu du moteur
diminue notablement. = :
» Si l'on joint à ces propriétés, précieuses sous le rapport mécanique ,
l'avantage qu’elles offrent d'occuper peu de place et de pouvoir être, sans
grands frais , sans embarras et sans inconvénient, établies dans tel endroit
d’une usine qu’on le veut, de marcher généralement à des vitesses bier
( 485 )
supérieures à celles que prennent les autres roues; ce qui- dispense de
recourir à des transmissions de mouvements complits on reconnaîtra
sans doute, dit l’auteur du mémoire, que ces roues doivent prendre
rang parmi les meilleurs moteurs hydrauliques. »
MECANIQUE APPLIQUÉE. — Mémoire sur les oscillations de l’eau dans les
tuyaux de conduite ; par M. De Caxieny. 4° partie.
( Commission précédemment nommée. )
« Cette partie du Mémoire a pour objet les machines hydrauliques dont
les principes sont role sur les lois physiques exposées dans les trois pre-
mières parties. »
PHYSIQUE. — Questions sur lé ectricité, Le. magnétisme , etc. ;
par M. Demonviice.
CORRESPONDANCE.
ala eniai ia mi ie les ete nest a répit
connue , et na guère été étudiée que dans les sangsues et le lombric ter-
restre , qui manquent d'organes spéciaux de respiration , et présentent à
tous égards une structure moins parfaite que la plupart des autres ani-
maux de la même classe. J'ai pensé que ce point de physiologie et d'ana-
tomie comparées méritait d’être approfondi davantage, et dans la vue de
m'en occuper, je me suis rendu sur les bords de la mer, dans une lo-
calité où ces animaux abondent. Je me suis appliqué surtout à étudier
cette fonction chez les'annélides branchifères, et j'ai déterminé , par l’ob-
servation sur le vivant et par la dissection , la marche du sang et le mode
de distribution des' vaisseaux dans les genres Néréide, Eunice, Œnone,
Nephtys, Arénicole et Térébelle.
»La conformation de l’appareil sascélaiie et le mécanisrtie de la circu-
lation présentent, chez ces animaux , beaucoup plus de diversité qu'on
n'aurait pu le croire, et wont offert quelques faits qui me paraissent |
nouveaux et intéressants. Ainsi, chez les TÉRÉBELLES , les branchies j oue
en même temps le. rôle d'un cœur artériel et d'un organe de (
et la portion antéri du vaisseau dorsal constitue un cœur pulmo:
| 65..
( 486 )
7 1
outre deux ventricules qui, par leurs pulsations, poussent le sang dans
le vaisseau ventral. Dans les eumices , les branchies cessent d'agir comme
agents moteurs de la circulation, et le cours du sang est déterminé par
les contractions d’une série de vésicules situées de chaque côté du vaisseau
ventral, et donnant naissance aux canaux afférents des branchies ; ces
_vésicules sont, par conséquent, autant de petits cœurs pulmonaires; et
comme il en existe une paire dans presque tous les anneaux du corps, il
en résulte que ces singuliers annélides ont souvent plusieurs centaines de
cœurs. Dans les nÉérÉIDES , et surtout dans les neexrys, l'appareil de la cir-
culation est moins compliqué. »
BOTANIQUE, — Sur un nouveau genre de mousses, le genre Conomitrium;
par M. MONTAGNE.
«..., Dillen le premier fit connaître, sous le nom de Fontinalis parva
Joliis lanceolatis, une mousse qui venait de la Patagonie. Hedwig, ayant
reçu de Dickson une autre espèce du même genre, mais dont l’origine lui
demeura inconnue, crut voir que son péristome n’était composé que de
huit dents bifides. Comme elle se rapprochait par le port de son genre
Fissidens, qui en aseize jil la nomma Fissidens semi completus, lai donnant
d’ailleurs pour synonyme la mousse de. Dillen; dont il wavait vu que la
figure. Une troisième espèce, le Fontinalis Juliana (Savi-et Decandolle), a
a été décrite par Micheli, iby a plus d’un siècle, mais la: fructification
n'en était pas connue, avant que M; Bachelot de la Pylaie en eût rap-
porté de Pile d'Ouessant. Hi Ge mue
» C'est sur les écl Al till e, dit M. Montagne, que j'ai pu
voir pour la première fois un organe de très grande valeur pour la classi-
fication de ces plantes, et dont aucun Üryologiste n'avait encore eu con-
naissance: Je veux parler de la coiffe, que Bridel jugeait par analogie de-
voir être cuculliforme ou fendue latéralement, tandis qu’au contraire
elle est entière à la base, et en forme de cône allongé. Enfin, une mousse
trouvée au Chili par feu Bertero; et qu'il avait: prise pour une Najade ,
est venue encore enrichir ce genre remarquable d’une quatrième et très
belle 'espèotes: Hop Geak Mont les sit me a ra
- » Ti résulte de mes observations sur ces mousses, ajoute M. Montagne,
1° qu'Hedwig doit s'étretrompé en ne comptant que huit dents bifides au -
péristome de son prétendu Fissidens semi completus ; puisque d'une part
DS CEE
“U
(487 )
j'en observe seize également bifides sur les quatre espèces que je possède,
et que d’ailleurs parmi celles-ci s’en trouve une qui a tous les, caractères
attribués par HE à sa mousse, hormis toutefois celui pris du nombre
des dents;
» 2°. Que ce même auteur n'était pas fondé à à akani la mousse de Dillen
à la sienne, et que MM: de la Pylaie et Bridel, sur la seule figure donnée
par le botaniste Anglais, ont eu raison de la considérer comme une espèce
bien distincte, jugement: que M. d'Orbigny, en nous les rapportant l’une
et l’autre de l'Amérique australe, m’a mis à même de confirmer ;
» 3°, Que-la présence d’une coiffe entière ne permet pas de rapporter ce
genre aux fissidens, comme l'avait fait Hedwig;
» 4°. Que ce caractere de premier ordre, joint d’ailleurs à tous les autres
caractères naturels de ces mousses ; en fait un-des genres les mieux cir-
conscrits de toute cette famille; |
» 5°, Enfin, que le nom d’Octodiceras , donné à ce genre par Bridel, qui
n’en avait vu aucune espèce fructifiée, et ne l'avait fondé que sur une figure
erronnée d'Hedwig, n’étant plus admissible, puisqu'il implique contradic-
tion, j'ai été obligé de le cr en ss de conomitrium , qui est pris de
la forme de la coiffe.
» Le genre conomitrium y tel que je rinii létab
des quatre espèces s Ge: sig , Dillenii,' Berterii et Julianum,
qui seront décrites et Fauré, soit dans le voyage de M. d'Orbigny, soit
dans un travail monographique qui paraîtra prochainement. »
nage donc
ZOOLOGIE GÉOGRAPHIQUE. — Existence des singes sur le rocher de
Gibraltar.
M. Chervin, à l'occasion de la discussion élevée à ce sujet dans le sein
de l’Académie, transmet la traduction d’un: passage qui s’y rapporte, dans
la Topographie médicale de Gibraltar, du docteur Hensen.: Les singes que
ce médecin a vus sur le rocher. paraissaient tous appartenir à l'espèce du
magot; on lui a dit qu'il s'en trouvait aussi à queue longue, mais non
prenante.
» M. Chervin, pendant un bin de cinq mois dans cette presqu'ile ,
n’a jamais vu. Ja, singes ; mais M. Amiel, médecin en chef de l’hôpital
civil de Gibraltar, qui se trouvait nos à Paris, lui a dit qwil-en
avait vu bien des- fois, et que peu de jours avant son départ, au printemps
dernier, étant allé se promener sur la montagne avec sa famille, ils.en virent
une bande composée. de 35 à 40 pros qui se pro t sur le
( 488 )
penchant occidental du rocher, non loin de son sommet. Les plus avancés
de la bande n'étaient pas éloignés de M. Amiel et de sa famille de
plus de 10 à 12 pas: Quoique de grandeur différente , ils paraissaient tous
appartenir à la même espèce; ils n’avaient pas de queue, et les plus
grands, qui semblaient être les plus âgés, avaient une barbe assez fournie.
Quelques-uns étaient assis fort tranquillement pendant qu'on les exami-
nait ; d’autres mangeaient l'herbe qui croît dans les fissures du rocher,
et enfin, un certain nombre faisaient des gambades , ou jouaient entre eux.
» M. Amiel ajoute que les singes de Gibraltar, encouragés par la pro-
tection qu’on leur accorde, descendent quelquefois sur le penchant
occidental de la montagne, et causent de grands dégâts sur deux petites
habitations qui se trouvent vis-à-vis de la ville, à environ 600 pieds d’élé-
vation au-dessus de la mer.» :
M. de Peron adresse quelques remarques critiques sur les communica-
tions adressées = les séances précédentes relativement aux singes de
Gibraltar. i
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Pompes d'alimentation pour les machines
à vapeur.
(Commission des rondelles fusibles.)
M. Daret écrit relativement à quelques modifications qu’il se pro-
pose de faire subir à la pompe qu’il a récemment soumise au jugement de
l'Académie; à sa lettre est jointe la figure d’une nouvelle pompe alimen-
taire, sans soupape g’ aspiration ; inventée par : son fils.
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Aas da sûreté pour les ehdnikëres à vä-
_ peur.
c'e ” (Mème COnassion. .)
M. U dre que les appareils de sûreté soumis par M. Sore!
au jugement de l'Académie, reposent sur les principes qui servent de base
à différents appareils pour lesquels il a pris des brevets d'invention,
en date du 2 août 1836, et du 18 pan 1837.
ie décide que toutes les pièces qui peuvent avoir rapport à
= des machines à vapeur, seront renvoyées à la Commission
chargée, d’après la demande de M. le Ministre du Commerce et des Travaux
publics, de S'occuper de la question des rondelles fusibles. Toutes les
We +
Rae concernant les appareils de sûreté, présentées depuis l’époque de la
( 489 )
formation de cette Commission, lui seront également renvoyées, même
celles pour lesquelles il aurait été nommé d’autres commissaires.
La Commission des rondelles Jusibles se compose de MM. Arago, Dulong,
Dupin, D’Arcet, Séguier. ( Voir le ds rendu de la séance du 21 no-
vembre 1836, p, 621.)
MÉCANIQUE APPLIQUÉE: — M. le colonel Paulin annonce qu’au moyen de
quelques modifications apportées à l'appareil qu’il a imaginé pour per-
mettre de pénétrer dans les lieux infectés, cet appareil devient propre
aux travaux du plongeur; il demande que l’Académie veuille bien charger
quelques-uns de ses membres d'assister aux expériences qui seront faites
à ce sujet, dans le bassin de la pompe à feu de Chaillot.
MM. Darcet, Poncelet, Séguier , sont priés d'assister à ces essais et
d’en rendre compte à l’Académie.
M. Cazenave écrit de Bordeaux qu’il a depuis long-temps imaginé un
appareil destiné à fournir les moyens de pénétrer dans les lieux infectés;
appareil qui est presque dè tout point semblable à celui du colanel
Paulin. Il ajoute qu’il en envoya, au commencement de l’année 1824, la
description et la figure au Ministre de l’Int r , ainsi que le détail des
essais qui venaient d’être faits dans la pennt FE à de Cac sn Garonne.
X Renvoyé à à la Commission des arts insalubres.)
M. Miegeville écrit relativement à un moyen qu'il a proposé pour
rendre moins insalubre le service des hommes employés dans les manu-
factures de tabac.
Renvoi à la Commission des arts insalubres.
La séance est levée à 5 heures. F.
Errata.
Dans eu numéros du Compte rendu de la is rer séance se trouvent
les fautes sui
Page se. = 12, au lieu de Duret: lisez Daret
21, au lieu de Keikan lisez Académiciens
ra 23, au lieu de Mandeville, lisez Mendeville
so 1, at lieu de Tan-Kin, lisez Tong King
Compte rendu de la séance du 4 septemre .
Page 395, ligne 1°, Table de logistiques... par M. Pascal, lisez par M. Samuel.
mn
Ea
( 490 )
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
I/Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres :
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie Royale des
Sciences ; 2° semestre, 1837, n° 12.
Tableau général du Cominerce de la France avec ses colonies et les
puissances étrangères , pendant l'année 1836 ; in-4°. :
Du Courage , de la Bravoure , du Courage civil. Discours prononcé par
le President de la Société foräle d'Émulation d Abbeville , dans la séance
du 4 novembre 1836; in-8°.
Précis analytique du nouveau système de l'univers ; par M. Rikis
Bécourr; Metz, 1837, in-12.
Explication du tableau synoptique ,ou méthode pour apprendre seul
l'art de la tenue des livres de commerce en partie double ; : par M. Craupe ;
Rouen, 1836, in-8°.
Annales de la Société Royale d'Horticulture de Paris, tome 21, 1 19° li-
vraison; aoùt 1857, in-8°.
Annales françaises et étrangères d Anatomie et de Bogie; par
MM. Laurent et Bazin : n° 4 ie H , in. |
Bulletin général de Th ique médicale et chi Ea ST année,
tome 13, 5e livraison, ind
Nouveaux Mémoires de l'Académie euh ice et Belles. Lettres
de Bruxelles ; tome 10, Bruxelles, 4837 ,1in-8°.
. Académie royale de Bruxelles. — Bulletin des séances des 1°" juillet et
5 août 1837,n*7et8, in-8.
Bibliothèque universelle de Genève; nouvelle série, n° 18,août 1857,in-8°.
Natuurkundige. .... Mémoires dé: la Société des LES de ana
tomes 14— 23, in-8°, Haarlem.
Das Stambuch. . . L Album de Jean Narsius de Dortrecht ; historiographe
et médecin de Gustave- Adolphe, roi de Fuäda, CPN parM. BEELDSNIS DER;
Utrecht, in-8°,
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADEMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 2 OCTOBRE 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
PALÉONTOLOGIE. — "Nete sur quelques dents fossiles d'Oran; ge
M. Duvernoy.
« M. Duvernoy met sous les yeux de l’Académie plusieurs dents fos-
siles qu’il a reçues d'Oran , avec un morceau de brèche osseuse.
» Ce dernier morceau Moines l'existence des brèches osseuses, sur
les bords africains de la Méditerranée, comme sur les bords européens.
La parfaite identité de la pâte de ces brèches, dans ces deux parties du
monde, et dans le contour de cette mer, est une nouvelle preuve de la
grande étendue du phénomène, et de identité de sa cause; elle condui-
rait encore à l’idée de sa simultanéité, si l’on parvenait à démontrer que
les brèches osseuses d’Afrique renferment absolument les mêmes espèces
d'animaux que les brèches osseuses d'Europe. On pourrait même pré-
voir que l'étude de ces brèches , faite sous ces différents points de vue,
contribuera beaucoup, un jour, à RS de grandes lumières sur l’époque
relative de la formation du bassin de la Méditerranée. Ce sujet est donc à
plus haut intérêt pour la géologie.
C., R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 44) i 66
aa
; ( 492 )
» M. Rozet, dans sa description de l'Algérie (1), dit qu’au pied de la
montagne de Santa-Cruz, à Oran, il existe sur le terrain tertiaire, une
brèche massive, à ciment calcaire ferrugineux, etc.; mais il n'y a pas vu
d'ossements, et il ne la compare pas aux brèches osseuses si connues du
littoral européen et de plusieurs îles de la Méditerranée.
» Celle dont je possède un fragment, a été découverte dans le tracé
d’une route nouvelle qui conduit d'Oran à Mers-el-Kebir, sur le bord de
la mer. :
» La brèche osseuse d'Oran, comme celle de Gibraltar, etc. , est une
concrétion calcaire d'un beau rouge de rouille, à cassure terreuse ; comme
celle de Gibraltar, elle peut être comparée à de l'argile à briques , bien
cuite, et criblée de petites cavités irrégulières (2).
» Le morceau présenté à l'Académie renferme des fragments d’os trop
mutilés pour’ pouvoir les déterminer, et des fragments de dents. Un de
ces derniers est évidemment une portion de molaire de ruminant; on y
. reconnait très bien la moitié d’un des doubles cylindres qui composent ces
molaires, avec une portion de lautre moitié. C’est une des arrière-mo-
laires inférieures, découverte par sa face interne. |
» La plupart des dents isolées sont des dents de poissons.
» La roche blanche dans laquelle on les trouve, appartient à la partie
supérieure du second étage tertiaire, formé, dit M. Rozet, par un
calcaire grossier, bréchiforme, qui se montre à la surface du sol, dans
toute la plaine , au sud et à l’est d’( R a R
» Il faut se rappeler que la par nférieure de ce ı
compose, suivant le même observateur, « de lits calcaires blancs, cré-
» tacés, alternant avec des marnes jaunâtres, schisteuses, sableuses, et
» qu'on y rencontre deux bancs d’un mètre d'épaisseur, situés à peu de
istance l’un de l’autre, d'une marne schisteuse très blanche, dans :
» lesquels des squelettes assez incomplets de poissons fossiles sont très
» nombreux.» = Me es ss Te
» Tl est remarquable que tous ceux que M. Ægassiz avait eu Poccasion
d'examiner, lors de la publication dua Voyage dans la Régence d'Alger,
oU TAT oavous cesrensoigieient (4), appartiennent à une seule et
r a EA
PRA
rieure de ce même terrain se
(2) Cuvier, Ossements fossiles, T. TV, p. 167, édit. ing”
(3) Ibid., p. 65.
(4) Ouvrage cité, p. 66.
‘
( 493 ) i
même espèce, du genre Alose (Alosa elongata, Acassiz), comme si des
bancs entiers de ce poisson, semblables à ceux des harengs de notre épo-
que, eussent été enveloppés dans une catastrophe commune.
» On n’a découvert Jusqu'ici, du moins à ma connaissance , dans la
partie supérieure de ce second étage, que des dents séparées du sque-
lette auquel elles avaient été attachées, sans aucun fragment de ce squelette.
Cette circonstance rend très difficile la détermination précise de ces
dents, parce que des poissons de familles ou de genres différents, peu-
vent avoir des dents de même forme, attachées à des os différents , Ou
fixées à des òs de même nom; et que des espèces d’un même genre
n'ont pas toujours des dents exactement de même forme, comme dans la
classe des mammifères. Je ne pourrai donc tenter qu'une détermination
approximative de celles qui font le sujet de cette note.
» Les n” 1, 2, 3 et 4 sont des dents hémisphériques de différentes di-
mensions, recouvertes d’un émail très brillant, de couleur brun foncé,
nuancé de brun jaunâtre. J'en trouve de semblables , pour la forme du
moins , entre autres dans l’os maxillaire supérieur d’une espèce de dorade,
rapportée de Cayenne par feu Richard, et décrite dans l'Histoire natu-
relle des poissons , par Cuvier et Valenciennes , tome VI, pl. 163, sous
le nom de chrysophris globiceps. Les autres espèces de ce genre en ont
aussi de pareilles. Mais je cite de préférence cette espèce, à cause de
la dent suivante.
» Le n° 5 est une dent conique à sommet tronqué, et creusé d’une fos-
sette à bords arrondis et recouverts d’émail en dedans comme en dehors.
La même espèce de dorade qui vient d’être indiquée porte, en avant de ses
os intermaxillaires, une semblable dent.
» Le n° 6 est une dent conique à sommet mousse, non tronqué cepen-
dant, qui pourrait avoir appartenu à une autre espèce du même genre,
ou à un genre voisin du précédent. E
» Il y a dans la portion inférieure de cette dent, dont l'émail est de
couleur claire, une ouverture arrondie, qui paraît avoir été faite par
une dent de remplacement, comme cela a lieu chez les reptiles, et plus
particulièrement chez les crocodiles. j
» Au reste, cette circonstance pouvant aussi se montrer dans les dents
des poissons , elle ne nous empêchera pas de regarder la dent que nous
décrivons, comme appartenant à cette classe et à l’un des genres déjà
nommés. LE
: 66.
À
à unanimal marin, d’un genre encore inconnu.
( 494 )
»-La dent n° 7 se rapproche encore, par sa forme, des dents coniques
des dorades (chrysophris ).
» Le n° 8 est exactement, pour la forme et même pour les dimensions ,
une incisive de sargue (sargus, Cuvier), et plus particulièrement du sargue
de Ronvezer. La couronne proprement dite est plate, à bords tranchants,
et recouverte d’un émail brun noirâtre. La partie cachée par la gencive
est plus étroite, de forme cylindrique, et garnie d’un émail d’un blanc
jaunâtre. Ces différentes couleurs de l'émail d’une même dent , que nous
avons déjà indiquées dans plusieurs de celles précédemment décrites,
existaient-elles dans l’état de vie de-lľanimal, ou seraient-elles dues à
des causes extérieurés qui auraient agi sur ces dents à l'époque où
elles sont devenues fossiles ?
5 Ce sont des questions que l’état actuel de la science ne pérmet pas
de résoudre en ce moment. Ce qu’on peut affirmer cependant, c'est
qu'il est très rare de trouver des poissons vivants ayant l'émail de leurs
dents ainsi coloré. Je n’en connais pas san les espèces des genres aux-
quels elles se rapportent. ~
» Il résulte de cet examen, que les dents dont je viens de faire l’énu-
mération pourraient avoir appartenu sinon à des espèces, du moins à
des genres qui vivent encore dans la Méditerranée , les genres dorade et
sargue. Elles sont remarquables par leur nombre, par leur isolement du
squelette auquel elles avaient été attachées , et par la belle conservation de
leur émail coloré en brun, dans la partie de la Couronne qui restait à
découvert. Cette Géconétance: dec ouleur est très caractéristique.
» Deux autres dents (les n° 9 et 19) de la même origine, ayant des ca-
ractères tout particuliers, ont appartenu, nous le présumons du moins,
» Comme M. de Blainville, à qui je les ai montrées, il y a vingt jours
environ, ma dit en avoir une semblable, et que, débits lors, il doit en
avoir reçu une seconde, l’Académie ne tardera pas à connaître tout ce que
la science peut dire , avec quelque fondement, d’après ses données ac-
tuelles, sur ces nouveaux fragments de l’histoire zoologio amoge
vienne,
» En attendant les lumières que notre collègue ne manquert pas de ré-
pandre sur ce sujet, je demande la permission d’ exposer les motifs pour
lesquels j'ai cru pouvoir annoncer, au mois de juillet dernier, dans un pre-
“mier aperçu communiqué à la Société d'histoire naturelle de Strasbourg,
+
(495 ) |
que ces dents étaient celles d’un mammifère marin, selon toute apparence,
de la famille des morses.
» Leur forme comprimée à face large, et un peu convexe d’un côté,
large et légèrement concave de l'autre, du moins, vers leur bord tranchant,
et leurs dimensions, rappellent au premier coup d'œil, les incisives de ru-
minants. sz
» Mais cette comparaison ne peut soutenir un sérieux examen. Le bord
tranchant comme une lame, de ces dernières, qui se conserve ainsi parce
qu’il ne rencontre pas de dent, à la mâchoire supérieure, qui puisse Puser
par la trituration; leur forme en palette non symétrique, du moins dans
les ruminants à cornes, les dimensions différentes de leurs racines, etc., etc.,
ne peuvent permettre de s'arrêter à cette détermination. Dans la famille
des chevaux , les incisives ont un creux revêtu d’un cône d’émail qui les
distingue essentiellement des dents que nous cherchons à déterminer.
Celles-ci ont d’ailleurs une forme très particulière, que je n'ai retrouvée dans
aucune dent connue de mammifère. Leur tranchant est émoussé, épais, et
cependant nullement usé par la trituration. Cette dernière circonstance doit
faire présumer, avec beaucoup de fondement, qu’elles appartiennent à un
animal carnassier. Nous venons de dire que ces dents conservent, à leur
coupant, une épaisseur remarqi able. Cette épaisseur, dans l’une d'elles, est
même sensiblement plus grande d’un côté que ‘un autre, et va en aug-
mentant vers la raci Pautre -a son tranc! peu
cine. L'autre-a-son tranchant à peu près de la même
épaisseur, et sa couronne n’augmente pas autant dans cette dimension, en
s'approchant de la base ou du collet.
» Ces légères différ de forme indiquent que ces deux dents n'apparte-
naient pas au même numéro; c'est-à-dire qu’elles ne se trouvaient pas dans
une place correspondante, lorsqu'elles étaient dans leur position na-
turelle.
» La racine de ces dents est large et nullement comprimée dans un sens.
opposé, comme celle de la plupart des incisives de mammifères.
» Quant à leur structure, ce qu’elle offre de pius remarquable c'est
que la racine, au contraire de ce qui existe dans les vraies racines de
mammifères, est couverte d’émail, Celui de la couronne est jaune, avee
quelques nuances de noir; celui de la racine est blanchâtre, nuagé de noir.
» La fracture de la racine montre qu'elle est formée extérieurement
d’une substance compacte dont l'épaisseur varie, et qu'il y avait inté-
rieurement une substance spongieuse. +
» L'aspect onctueux de la couronne de ces dents rappelle celle des mo-
$:
Ng
( 496 )
laires de morse. La circonstance importante de Pémail autour j leur ra-
cine, les rapproche encore des dents de ce mammifère marin.
» Sans doute il n’y a pas de ressemblance de forme bien évidente entre les
dents de morse et celles qui font le sujet de cette description; mais ces cir-
constances de formes variant beaucoup dans les différents genres de pho-
ques proprement dits, et encore plus des phoques aux morses, que les
naturalistes regardent cependant comme des animaux d’une même famille
naturelle, on peut les considérer ici, jusqu'à un certain point, comme
moins importantes que les analogies de structure et de composition. Ces
différences de formes ne pamreient — nous empêcher, en attendant de
plus amples dans notre première conjecture.
» Ainsi, les dents que nous venons de décrire appartiendraient à un
animal nouveau, d’un genre tout particulier, qui se rangera probable-
. ment près des phoques et des morses. Ce qu’il y a de certain, c’est qu’elles
ne ressemblent complétement à aucune dent de mammifère connu, vivant
ou fossile. »
M. Géofjroy Saint- Hilaire ine sur le bureau un mémoire im-
primé ayant pour titre : Mémoires de paléontologie.
MÉMOIRES LUS.
ZLOOLOGIE. — Mémoire sur la distribution. P aie des Oiseaux Passe-
. eaux , dans L l'Amérique n méridior ex par M. A. d'Onnienr.
Speed MM. Dai; ; Tsidore Geoffroy Saint-Hilaire.)
o M d'Orbigny, pour dencre plus de précision aux résultats de ses ob-
servations; divise les régions de l Amérique méridionale qu’il a explorées, en
trois zones suivant leur distance à l'équateur. La première se trouve com-
prise entre le 11° et le 28° parallèle; la seconde s'étend du 28° au 34° p arak
lèle, etla troisieme du 34° au 45°.
» Chacune de ces zones est ëlle-même divisée en trois autres d’après la
hauteur-au-dessus du niveau de la mer; la première comprenant les régions
dont l'élévation varie -entre zéro et ooo pieds au-dessus de l'Océan:
la seconde celles qui se trouvent entre 5006 et 11000 pieds; et ia troisième
toute Ja portion de pays dont l'élévation excède 1 1000 pieds.
( 497 )
» L'auteur passe en revue les différentes espèces propres à ces différentes
zones et résume ainsi les résultats numériques qui se déduisent de cet
examen, i 5
» 1™ zone de latitude (du 11° au 20° degré). — Cette première zone offre
240 espèces de passereaux, c’est-à-dire près du tiers du nombre total des-
espèces observées qui est de 395 seulement. Cette grande proportion, dit
M. d'Orbigny, paraît dépendre de la variété de la végétation et du grand
nombre d'insectes que cette zone nous présente. Sur ces 240 espèces, 51 se
rencontrent également dans les montagnes dont la hauteur au-dessus du
niveau de la mer n’excède pas 5000 pieds. |
» 2° zone de latitude (du 28° au 34° degré). — On y rencontre 72 es-
pèces, nombre qui n’est guère que le cinquième du nombre total des es-
pèces observées dans les trois zones, et qu’un peu plus du tiers de celui
de la première: dans cette seconde zone, la végétation est devenue moins
variée, les insectes moins nombreux. Sur les 72 espèces qu'elle nous offre,
29 se rencontrent également, vers les 15 degrés de latitude, sur les mon-
tagnes élevées de 5000 à 1 1000 pieds au-dessus de niveau de la mer, c'est-
à-dire dans la deuxième zons d’élévation. APR
plus rapidement dans cette zone; elles ne s'élèvent
qu'à 37, et ne sont plus, comparativement au nombre total, que de près
d’un onzième; comparativement à celui de la première zone , que d’un peu
moins d’un septième; comparativement à celui de la seconde, que de la moi-
tié. Cette diminution est encore une suite de changements comparatifs qui
se sont opérés dans la végétation, devenu chétive, et très peu variée. Sur les
37 espèces de passereaux de cette zone, il y en a 8 qui se trouvent égale-
ment, sous le tropique, à plus de 11000 pieds au-dessus du niveau de la
mer, ce qui montre, dit l’auteur, que ce sont à peu près les mêmes chan-
gements qu'on observe en marchant de la zone torride vers le pôle , ou en
s'élevant du niveau de la mer sur les montagnes des régions chaudes.
» Pour démontrer cet accord dans la diminution du nombre des espèces
de passereaux avec l’accroissement des nombres qui indiquent, soit la hau-
teur d’un lieu au-dessus de la mer, la latitude restant la même, soit sa
distance à l'équateur , l'élévation ne variant point, l’auteur considère suc-
cessivement les trois zones d’élévations. Sant
» La première, de o à 5o00 pieds au-dessus de la mer, présente, par
les 15° S., 83 espèces, dont 51 descendent sur les plaines. #3
» La deuxième, de 5000 à 11000 pieds au-dessus du niveau de la mer,
N
( 498 )
nous offre pour la même latitude 6o espèces sur lesquelles 29 se trouvent
dans la deuxième zone de latitude.
» Dans la troisième, comprenant les régions situées à plus de 11000
pieds au-dessus du niveau de la mer, et toujours vers le 15° degré de lati-
tude, on trouve 22 espèces dont 8 se rencontrent du 34° au 45° degré de
latitude (troisième zone de latitude ).
» On peut donc assimiler jusqu’à un certain point la troisième zone d’é-
lévation dans la première région , à la première zone dans la troisième ré-
gion ; et, en effet, nous voyons que plusieurs espèces se trouvent en même
temps sur les hautes montagnes des régions tropicales et dans les plaines
de la Patagonie, la température me à étant à peu près la même dans un
_ lieu et dans l'autre.
» Si Pon considère ainsi les espèces sous le rapport de la température
des lieux tte habitent, on est sr aux résultats suivants :
Espèces communes à toutes les zones de température....,............
Espèces communes à la deuxième et à la troisième zone de température, 18
Espèces communes à la première et à la deuxième zone de température... 24
Espèces propres à des zones de température déterminées. ........ sos TES
» M. d'Orbigny compare ensuite les espèces de passereaux propres à cha-
que versant des Andes, il en trouve 374 sur le versant oriental, et 46 seu-
lement pour le versant occidental, et il cherche RUE por être les
causes de cette différence.
» Après avoir fait connaître ea: autres détails de distribution com-
parative des espèces selon les pays, il présente dans un tableau les limites
d'habitation de chaque genre, ainsi que le nombre des espèces observées
par genre etpar famille. Il compare les familles des passereaux européens
à celles des passereaux américains.
» Il entre ensuite dans des considérations relatives à l'habitation des
passereaux, suivant la nature des terrains ; enfin passant aux migrations
annuelles de ces oiseaux , il cherche à naen qu’elles tiennent à
due de op plutôt qu'au manque de nourriture. »
.( 499 )
CHIRURGIE. — Du développement des adhérences dans les membranes
séreuses et des inductions chirurgicales qu'on peut en tirer; par
M. Bermas. À
(Commissaires, MM. Serres, Breschet.)
«L'auteur cite d’abord nn cas de guérison spontanée d’une hernie due à
la présence d’une fausse membrane oblitérant l'ouverture herniaire.
» En cherchant par des expériences à imiter la marche suivie par la
nature dans le développement du petit diaphragme accidentel qui avait
fermé le col du sac herniaire, M. Belmas dit avoir été conduit à la solution
de cette question :
» Développer à volonté des adhérences dans les membranes séreuses , en
déterminer la nature , en régler l'étendue.
» Les premiers essais ont été faits à l’aide de petites vésicales de peau
de baudruche, pleines d'air, fixées à l'aide d’un petit tube métallique dans
un point des parois internes du ventre de certains animaux. Comme le
collet de ces vésicules offrait trop peu de solidité pour résister aux frot-
tements exercés par les intestins, elles étaient constamment emportées
loin du lieu de leur insertion, avant l’accomplissement du travail adhésif;
il fallut donc renoncer à te genre d'expérience; cependant, dit l’auteur,
elles ont servi de base à un procédé à l’aide duquel plusieurs guérisons
d'hydrocèles ont été obtenues. ;
» Pour bien observer les effets résultant de la présence de ces vésicules
et prévenir leur rupture, elles ont été, dans des expériences subséquentes,
abandonnées librement au milieu de la cavité du ventre de plusieurs
chiens; le résultat définitif obtenu a été l'absorption du petit corps étran-
ger, et l’adhérence des parties dans le lieu qu’il occupait.
» Pour appliquer ce fait à l’oblitération du col des sacs herniaires,
l’auteur, après avoir expérimenté sur un grand nombre de chiens affectés
de hernies, a fait plusieurs tentatives sur l’homme. L'observation des phé-
nomènes lui ayant démontré que la quantité de matière animale introduite
était beaucoup trop considérable, il a reconnu qu'il suffisait de porter
dans le lieu où l’on voulait déterminer les adhérences, de simples filaments
de gélatine desséchée , recouverts par de petites lanières de peau de bau-
druche, Il emploie une aiguille de forme particulière, pour introduire ces
filaments dans le col des sacs herniaires. Sur dix opérations pratiquées par
le nouveau procédé, cinq guérisons, dit-il, ont été obtenues; ee. trois cas,
DS i
-~
E B. 1837, 2% Semestre. (T. V, Ne 14.) > i 7
~
( 5o00 )
ily a eu récidive incomplète, et sur deux individus le retour de la maladie
ne s’est pas fait long-temps attendre. Cependant, ajoute-t-il, comme au-
cune de ces tentatives n’a été suivie du plus léger accident, il reste à espérer
que plus d'habitude dans la pratique de l'opération, une pression plus
régulière exercée sur Panneau, à l’aide de nouveaux moyens compresseurs,
conduiront à des résultats plus satisfaisants. »
MÉDECINE. — Recherches sur le traitement et sur l'éducation auriculaire
et orale des sourds-muets ; Ré M. DELEAU.
Dans ce mémoire, l'acteur présente Tensemble de ses travaux sur les
affections de l’ouie, et les divise en trois époques. -
_» Pendant la première, qui s'arrête en 1826, je me suis livré, dit-il, à la
recherche des causes prochaines de la surdi-mutité, à Paide de la perfo-
ration de la membrane du tympan, et j'ai fait mes premiers essais de
cathétérisme de la trompe d’Eustachi. L'expérience ma prouvé qu'une
perforation artificielle faite à la membrane tympanique ne peut subsister
qu'autant qu’elle est transformée en fistule par une sécrétion morbide de la
caisse; mais cette tentative n’est pas sans dangers, à cause des nombreuses
sympathies de l’oreille moyenne avec l'organe encéphalique et l'appareil
de la vision.
» Dans la seconde époque, qui Ééomprend quatre années , mes recherches
ont eu pour résultat les perfectionnements apportés dans le cathétérisme
de la trompe et l'emploi de l'air atmosphérique | comme er T D pmontic
et de traitement des maladies de loreill moyenne.
» Les observations et les ‘expériences que j'ai faites ct la fin e cette
seconde époque jonge à ce jour, x ‘ont conduit à reconnaîtra que certaines
orei tla vision, portent le trouble dans
les fonctions du cerveau zt us les muscles de l'expression faciale. »
L'auteur s'occupe ensuite de l’âge auquel il convient d'explorer lor-
gane auditif des sourds-muets , du traitement chirurgical qu’il convient
d'employer suivant les cas, et enfin des sr différents d'éducation
auxquels on doit avoir recours selon qu’on aura reconnu que l'enfant
pourra un jour entendre assez pour pouvoir apprendre à parler, ou qu'il
est condamné à rester sourd-muet toute sa vie.
« Dans la dernière partie de son Mémoire, l’auteur rapporte déux cas de
guérison, et d'éducation de sourdes-muettes ; il termine en émettant le
vœu que l’on compare les résultats de ses recherches avec ceux qui ont
Lx Lu. avant lui relativement à l'instruction des sourds-muets.
{ 5or )
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
ÉLECTRICITÉ ANIMALE. — Nouvelles expériences sur la Torpille ; par
= M. Marreucr.
(Extrait par l’auteur. )
( Commissaires, MM. Becquerel, Breschet, Pouillet. )
« Pour continuer ses recherches sur ce sujet, l’auteur s’était transporté
à Cesenatico, sur les bords de l’Adriatique, et là, pendant un séjour de
deux mois ( juin et juillet 1837 ), il a pu se procurer jusqu’à 116 torpilles
vivantes. Plusieurs des expériences ont été faites sur les bateaux même
des pêcheurs, afin de pouvoir agir sur l'animal au moment où il est tiré
de l’eau , puisque c’est alors que sa puissance électrique est la plus grande.
Les instruments dont l’auteur a fait usage sont des galvanomètres ordi-
naires; il s'est aussi servi de grenouilles. En faisant passer le courant d’une
x Le En, es
ns le-sens de la ramification du nerf.
» On a dit qu'un liquide s’introduisait dans l’organe , pour produire la
décharge, et qu'il y avait aussi dans le méme temps de fortes contrac-
tions musculaires; cependant M. Matteucci s’est assuré qu'aucun chan-
gement de volume n'arrive dans le corps de ce poisson dans l'acte
de la décharge. Suivant l'auteur, on ne parvient jamais à obtenir
aucun courant de la torpille, si son corps n’est pas touché dans le même
temps en deux points différents. C’est ainsi qu'une grenouille isolée, qui
touche avec un seul de ses filets nerveux le corps de la torpille, ne souffre
aucune contraction. | y 3
» La torpille ne jouit pas de la propriété de diriger la décharge là où
elle veut : quand l’animal est doué d’une grande vitalité, on obtient
des décharges de toute la surface de son corps ; et peu à peu cette faculté
se limite à Ja région située au-dessus des deux organes électriques.
» La distribution du courant électrique est, dit l’auteur , régie par les
trois lois suivantes : : 5 i gs DE
» 1°. Tous les points du dos sont positifs par rapport à tous les points
du ventre. Rd a a a ien:
» 2. Sur la face dorsale, les points de l'organe, qui sont au-dessus des
67; |
( 502 )
nerfs qui pénètrent cet organe sont positifs par rapport aux autres points
de la même face dorsale.
» 3°. C’est le contraire pour la face ventrale.
»La marche du courant dans l’intérieur de l'organe a lieu suivant cette loi:
» La lame du galvanometre qui touche la peau dorsale’ ou qui est
plongée le plus près de cette partie est toujours positive par rapport à la
Jame contiguë à la peau ventrale.
» L'intensité du courant tiré de la torpille varie proportionnellement à
l'étendue des lames qui touchent les deux faces de l'organe.
» Le courant de la torpille, lorsque l'animal est doué d’une grande vitalité,
traverse, sans perte sensible, une longue couche d'eau salée, même sé-
parée par des diaphragmes métalliques. Cette propriété disparaît propor-
tionnellement à l’affaiblissement de sa vitalité.
» Pour obtenir létincelle, l’auteur n’emploie plus la méthode qu'il
avait imaginée et adoptée le premier Van dernier, c’est-à-dire de faire
- _ passer le courant dans une spirale très longue , ni même celle qu'a fait
connaître ensuite M. Linari. On obtient tout de suite l’étincelle en in--
terposant la torpille entre deux plats métalliques qui communiquent par
deux feuilles d’or. La fonction électrique de la torpille dépend principa-
lement du degré d’activité de la respiration et de la circulation : on
explique par-là très bien l'action de la chaleur sur cette fonction. Les
poisons narcotiques modifient d’une manière remarquable la sie
de la torpille suivant qu’on laisse la a tranquille, ou bien qu’on la
force à décharger.
» On peut enlever toute la peau, les ut les Rennes à qui tiennent
à l'organe; sans que la décharge cesse ni même doinde. La substance
même de l'organe peut être enlevée en très graude partie (les trois-quarts),
sans que la décharge cesse. La décharge n’est détruite, quant à la subs-
tance de l'organe, que lorsque cette substance est coagulée ou par des
_ acides , ou par la chaleur ; et cela arrive sans que sa conductibilité électri-
que soit diminuée.
» La ligature des nerfs détroit la decharge. Quant au cerveau , si Pon
_ blesse les trois lobes supérieurs, iln "y a pas de décharge ,. et lof peut
même les enlever sans que la décharge cesse. On peut couper la moelle
allongée et la moelle tpinière, et la décharge continue encore. Ce n'est
que le quatrième lobe, qu’on peut appeler lobe électrique, qui ne peut être
touché, sans qu'on ait la décharge, et une fois enlevé, tout phénomène
électrique isparar.
(503)
» Il faut observer pourtant que les nerfs de l'organe, méme après qu'on
l’a séparé du cerveau , peuvent encore donner quelques décharges, si on
les tiraille immédiatement après son enlévement.
» Lorsque la torpille est morte, quant à sa fonction électrique, on
parvient encore à en obtenir de très fortes décharges, même plus fortes
qu’à l'ordinaire, si l’on touche le lobe électrique. L'action de ce lobe, dans
ce cas, est directe, c’est-à-dire que si l’on touche la partie droite, c’est l’or-
sane droit qui donne la décharge, et réciproquement : c’est de cette seule
manière qu’on peut avoir la décharge d’un seul côté dans la torpille.
Lorsque ces décharges obtenues en touchant le lobe électrique, après la
mort de l'animal, ont disparu , ce qui arrive dans quelques secondes , on
a encore des décharges très fortes en blessant profondement ce lobe; et,
dans ce cas, les décharges n’ont plus la direction constante du dos au
ventre. 6 5
» Pour bien observer l’action du courant électrique, il faut prendre une
torpille qui vient de mourir, découvrir le cerveau, attendre qu'on n'ait
plus de décharges en touchant le lobe, et alors faire passer le courant du
cerveau à l’organe. L'organe alors donne la décharge comme lorsque Pa-
nimal était vivant. Une foule d'expériences son portées dans le mé-
moire , pour démontrer que c’est effectivement la décharge ordinaire qui
a lieu. Le courant inverse donne de fortes contractions musculaires, et
quelques décharges qui disparaissent bien avant celles produites par le
courant direct. Si l’on fait cette expérience sur le seul organe détaché
de l'animal, en faisant aller le courant des nerfs à l'organe, ou inverse-
ment, on parvient encore à lui faire donner des décharges qui, quoique
plus faibles , ne cessent pourtant pas d’être de la même nature que celles
produites par l'animal vivant. La pile, dans toutes ces expériences , n'est
que de vingt couples, et chargée d’un liquide très peu conducteur. Il faut
encore que l'expérience soit faite immédiatement après la mort.
» Les conclusions principales sont les suivantes : 1°. Du dernier lobe du
cerveau est produit et transmis dans l'organe, l'élément nécessaire à la
décharge et à sa direction ; 2° ce n’est donc pas dans l'organe que cet
élément est préparé; 3° un courant électrique charge l'organe comme cet
élément; 4* il y a dans les nerfs une condition autre que celle de laisser
passer le courant électrique , afin qu’il fonctionne. =
M. Matteucci examine ensuite de quelle manière un courant élec-
trique pourrait être produit dans le cerveau; et après avoir répé et
été et
tenté un grand nombre d'expériences, il admet que le contact de la subs-
O] rin
( 504)
tance nerveuse et du sang, quand ils sont doués de vitalité, produit un
courant électrique qui peut bien dépendre d’une action électro-chimiqne,
thermo-électrique, etc. Enfin M. Matteucci donne la composition de la
substance de l'organe: il y a trouvé 903,4 d’eau sur 1000; la partie
solide se compose de chlorure de sodium, d’acide lactique, de lactate de
potasse, d'extrait de viande de Berzélius, de quelques traces de phocé-
nine , et de deux substances grasses, l’une liquide, l’autre solide, dans la
dernière desquelles existe le soufre et le phosphore. Cette composition
est remarquable paa son analogie avec celle de la substance cérébrale. »
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Machine électrydate ; par M. Qunmenreavn.
(Commissaires, MM. Becquerel, Pouillet. )
« L'eau décomposée en ses éléments par la pile, ramenée à l'état de va-
» peur par un morceau de platine spongieux et liquéfiée par le refroi-
» dissement, voilà, dit Pauteur dans l'introduction de son mémoire, toute
» la force motrice de cette machine. »
PHYSIOLOGIE. — Mémoire sur les phénomènes chimiques et physiques de la
vie; par M. WANNER.
| (Commissaires 3 MM. Serres, de Blainville, )
NAVIGATION. — - Quatrième mémoire sur les. moyens de sauver les aoira és;
À par M. Castera.
(Commissaires, MM. Becquerel, Poncelet, de Free
Mécamiqur aerLQuÉe. — Description d'une à ie ne
par M. VALADON.
n |
M. M. le Ministre des nue: Publics, de Fagra et du commerce
invite l’Académie à lui faire connaître le l ible les
plus promptement poss
résultats des travaux de la Commission qu elle à nommée pour s s'occuper
de la question des rondelles fusibles. - :
» Cette question, dit M. le Ministre se riche à a es mesures réglemen -
( 505 )
taires que l'administration a préparées, et qui sont réclamées dans l'intérèt
de l'industrie, et de la sùreté publique. Un projet de loi sur la navigation à
la vapeur, a été présenté à la chambre des députés; cet objet important
sera reproduit prochainement, et il est ainsi fort à désirer que l’Académie
ait bientôt terminé son travail.»
camie. — Sulfure d'azote. Extrait d’une lettre de M. SOUBEIRAN.
« J'obtiens le sulfure d’azote par la réaction du gaz ammoniac sur le
chlorure de soufre, mais dans des circonstances différentes de celles qui
ont été étudiées par M. Martens. Je faisarriver le gaz desséché dans un vaste
récipient; j'y plonge une petite capsule contenant une faible quantité de
chlorure de soufre, que je renouvelle quand l’action est épuisée. Il se fait
une matière floconneuse d’un vert sale que j'abandonne pendant 24 heures
dans une atmosphère d’ammoniaque; le produit de cette opération est un
mélange d’hydro-chlorate d'ammoniaque et de sulfure d’azote; je le traite
par l’eau qui ne dissout que le sel ammoniacal.
» La réussite de l'opération exige diverses précautions. Il faut en effet :
» 1°. Se servir de chlorure de soufre saturé de chlars pes, de chimistes
se doutent de la difficulté que lon on épr d'obtenir.
LE À Empécher que la température ne solere par la réaction à de lammo-
niaque sur le chlorure de soufre; à cet effet, se servir d’un vaste récipient,
et n’ajouter le chlorure de soufre que par petites parties à la fois.
~“
» 3°. Tenir l’'ammoniaque toujours en grand excès par rapport au chlo-
rure de soufre.
» 4°. Laver avec rapidité le mélange de sulfure d'azote et d’hydro-chlorate
dammoniaque, et dessécher le sulfure d’azote en le comprimant d’abord
dans du papier sans colle, et en l’exposant ensuite dans le vide sec.
» Les propriétés principales du sulfure d'azote sont les suivantes : il a
une couleur jaune-citron, il est inodore. Il est d’abord sans saveur; mais il
développe bientôt une saveur âcre très prononcée.
» Il détonne avec violence par le choc, ou par application LG de la
chaleur; si l’on a la précaution de le mélanger avec une matière inerte, il
se décompose tranquillement, vers 140 degrés, en soufre et azote.
» Leau en dissout peu; mais elle le transforme peu à peu à esn Le r
chaleur en hyposulfite d'ammoniaque.
» L'alcool et Veniet en dissolvent darini. Gand ce dre est bien
( 506 )
pur et bien sec, après son évaporation; il laisse le sulfure d'azote cristal-
lisé. 3
» Les alcalis le changent promptement en ammoniaque et en hyposulfite
avec jes acides, il donne de lammoniaque, du soufre et de Pacide sui-
fureux.
» Le sulfure d’azote est formé de deux atomes d'azote (deux volumes) et
de trois atomes de soufre. Il correspond, dans la série des sulfures, à Pa-
cidè des nitrites dans la série des corps oxigénés : c’est de l'acide nitreux
dans lequel l'oxigène est remplacé par le soufre. Le sulfure d’azote a le
caractère général des amides; en s’appropriant de l’eau, il se change en
ammoniaque et en un acide...»
GÉOLOGIE, — Sur les blocs erratiques du Jura. Extrait d’une lettre de
M. Acassiz. ; ;
«. .. Jai passé l’année dernière plusieurs mois dans le voisinage des
Alpes, dans le but d'étudier les glaciers , et en particulier de constater
l'exactitude des observations de MM. Venetz et de Charpentier, sur les
grandes moraines que Pon trouve à des distances plus ou moins considé-
rables du bord des glaciers actuels, et j'ai pu me convaincre de exac-
titude des faits qu’iis ont décrits. is
» Je n'ai pas été moins frappé de l'apparence polie que présentent les
rochers sur lesquels des glaciers se sont mus, apparence que l’on re-
marque encore dans toutes les vallées dont les flancs sont couverts d'an-
ciennes moraines, à quelque distance des glaciers actuels qu'elles se
trouvent. C'est ainsi que les flancs de la vallée du Rhône sont entierement
. polis, jusque sur les bords du lac Léman, à plus d’une journée des
glaciers, partout.où la roche est assez dure pour avoir résisté aux in-
fluences atmosphériques. A la vue de ce phénomène, évidemment pro-
duit par des glaciers qui s'étendaient jusque dans la plaine suisse, et qui
en se retirant ont laissé sur leurs bords ces digues concentriques de
blocs arrondis qu’on appelle des moraines , je me suis rappelé que la pente
méridionale du Jura, qui est en face des Alpes, présente aussi des
surfaces polies, connues chez nous sous le nom de laves, et auxquelles
j'avais fait peu d’attention jusque alors. À mon retour à Neufchitel, je
m'empressai d'examiner plus attentivement ces surfaces polies, et j'ai
reconnu qu’elles sont complétement indépendantes de la stratification des
couches et de la direction de la chaîne du Jura; qu'elles s'étendent sur
{
( 507 ) :
tonte la surface du sol, suivant ses ondulations, passant également par-
dessus le terrain néocomien et par-dessus le terrain jurassique, et pré-
sentant un poli aussi uni que la surface d’un miroir, partout où la roche
a été mise récemment à découvert. Ces surfaces sont tantôt planes, tantôt
ondulées, souvent même traversées de sillons plus ou moins profonds
et sinueux, mais qui ne sont jamais dirigés dans le sens de la pente de
la montagne. Au contraire, ces sillons sont obliques et longitudinaux ;
ils ont, en un mot, une direction qui exclut toute idée d'un courant
d'eau comme cause de ces érosions. On remarque en outre, sur les sur-
faces très bien conservées, de fines lignes semblables aux traits que pour-
rait produire une pointe de diamant sur du verre, et qui suivent en
général la direction des sillons obliques. Pour quiconque a vu les Alpes,
il est évident que c’est aussi la glace qui a produit ces polis. C'est sur
une étendue de plus de 20 lieues à l'est et à l’ouest de Neufchâtel, que
le versant méridional du Jura présente cet aspect , c'est-à-dire partout
où il a été examiné sous ce point de vue, et cependant ces faits sont restés
» Les blocs erratiques du Jura reposant sur ces surfaces polies, la
estion se présente tout naturellement de savoir si, comme M. de Char-
pentier l'avait admis, les glaciers se : éraient réellement étendus jusque
sur le Jura, poussant devant eux des blocs de roches alpines et polissant
la surface sur laquelle ils se mouvaient? Un fait constant s'oppose à cette
idée , que M. de Charpentier a d’ailleurs déjà abandonnée, c’est que les blocs
erratiques du Jura sont anguleux, tandis que les blocs des moraines, cons-
tamment poussés par les mouvements des glaciers et frotiés les uns contre
les autres, sont toujours arrondis. C'est même le cas pour les blocs des
moraines les plus récentes, de celles qui cernent les glaciers actuels ;
C 3
or, si les blocs erratiques du Jura avaient été poussés par de grands
glaciers à une distance aussi considérable que le Jura, ils devraient être
beaucoup plus arrondis que ceux des moraines. Il devrait en être de
même, si les blocs erratiques avaient été charriés par des courants d’eau,
quelque vitesse et quelque profondeur qu’on leur suppose. Dans cette
dernière hypothèse, il est surtout impossible d'expliquer pourquoi les
lacs intermédiaires entre les Alpes et le Jura, ne sont pas complétement
comblés, d'autant plus qu'on peut démontrer qu'ils existaient déjà avant
le transport des blocs. Tout récemment, on a voulu concilier ces divers
phénomènes, en admettant que le transport des blocs anguleux s'était
effectué sur des radeaux de glace mus par des courants d'eau ; mais des
C. R. 1837, 20 Semestre. (E.V, N°44) 68
( 508 )
faits que j'ai observés dans le Jura, et que l’on m'avait pas encore remar-
qués, viennent encore s'opposer à cette explication. En effet, les blocs.
erratiques du Jura ne reposent pas immédiatement sur les surfaces po-
lies; partout où les cailloux roulés qui accompagnent les grands blocs
n'ont pas été remaniés par des influences postérieures, on remarque qu'ils
forment une couche de quelques pouces, quelquefois même de plusieurs
pieds, sur laquelle les blocs anguleux reposent. Ces cailloux sont de plus
très arrondis, même polis et entassés de manière à ce que les plus gros
soient à la in et que les plus petits qui passent souvent à un fin sable
soient au fond, immédiatement sur les surfaces polies. Cet ordre de su-
perposition, qui est constant, s’oppose à toute idée d’un charriage par des
courants; car, dans ce Jengi cas, ordre de superposition des cailloux
arrondis serait inverse. La présence d’un fin sable à la surface des roches
polies, prouve en outre qu'aucune cause puissante n’a agi sur la surface
du Jura, depuis l’époque du transport de ces roches fines et c'est saps
doute à la pression de ce sable sur les surfaces polies, que sont dues
les fines lignes qui s’y trouvent gravées , et qui n’existeraient pas si ce
sable avait été mů par un courant d’eau; car ni nos torrents, ni l’eau
fortement agitée de nos lacs, ne produisent rien de semblable sur les
mêmes roches, lors même qu'ils charriént da sable. Je ne mets pas en
doute-que la plupart des phénomènes attribués à de grands courants dilu-
viens, et en particulier ceux que M. Selfstræm a fac connaître récem-
ment, n'aient été produits par les glace
» Il importerait beaucoup de sa sles pôles , et en général
[Pit d
iUVUIS
où existent les blocs erratiques , la surface du sol qui les p porte est polie
comme dans le Jura; si partout les grands blocs erratiques éloignés des
chaînes de montagnes d'où ils proviennent, sont anguleux comme ceux
du Jura, et si enfin ils reposent partout sur un lit de cailloux arrondis,
et d'autant plus petits qu'ils sont plus près des surfaces polies. Si Aca-
démie pouvait obtenir ces renseignements par M. Dumont-d'Urville, pour
Les blocs des contrées qu’il va parcourir, ce serait un grand pas qu’elle
aurait fait faire à l’une des questions les plus importantes qoa Ja géologie
moderne ait abordées. »
MINERALOGIE, — Magnésie sulfatée native, de la NN. ouvelle- Grenade.
M: Roulin présente au nom de M. E. Goudot, pharmacien Eora établi
à Men , plusieurs échantillons de minéraux provenant des provinces
( 509 )
centrales de la Nouvelle-Grenade. On y remarque entre autres de fort
beaux morceaux de sulfate de magnésie natif, en masses fibreuses dont les
faisceaux, qui ont souvent plus d’un décimètre de longueur, sont infléchis
comme le seraient les fibres d’un morceau dè bois postes en sens opposé
presque dans la direction de Faze.
Le gisement précis de ce minéral n’est pas connu, attendu que les
paysans qui le vendent aux pharmaciens du pays cachent avec soin le lieu
où ils se le procurent. On sait Smi ng que ces hommes viennent du
canton de Caqueza.
M. Roulin a trouvé lui-même en i 1823 de la magnésie sulfatée en grande
abondance aux environs du village de Caqueza, mais elle n’était point en
cristaux et se présentait, sous forme efflorescente , à la surface des schistes
noirâtres entre lesquels coule le Rio-Negro, un des affluents du Meta.
Les divers minéraux présentés par M. Gondot sont destinés à faire partie
de la collection de l'Académie.
MÉDECINE. — Lettre sur la présence d'animalcules dans diverses secrétions
et excrétions de l'homme malade ; FAR MM. BrAUPERTHEY et ADET DE
Rouvire. ie
= auteurs annoncent à voir tro é des ai
| | sui des chancres et des excroissances
°. Dans du pus : cueilli ji
ie Re E :
= 2. Dans les matières excrémentitielles des individus atteints de fièvre
typhoïde.
3°. Dans les urines des calculeux et de plusieurs individus ! atteints de
catarrhe de la vessie.
4°. Dans le liquide des hydrocèles.
5°. Dans les eaux de l’amnios.
Les auteurs parlent aussi d’une altération particulière des globules du
sang, qu'ils considérent comme cause immédiate de la chlorose.
Ils annoncent enfin avoir observé que dans le plus grand nombre des
allie les globules du sang sont remarquablement altérés.
tcoxowe ruraLe. — Sur la culture du riz sans barbe ( oryza‘ mutica) diiit
_ le Vercellais. Extrait d’une lettre de M. Grécory. :
Depuis quelques années les cultivateurs de riz, dans le Vercellais, ont en
à souffrir des pertes considérables , par suite Dies maladie qui atta
la tige de cette céréale au moment où se forme lépi, et qui gae ainsi i
(Sio)
quelquefois toute une récolte dans l’espace de 24 heures. Cette maladie,
que les paysans appellent bruzone, parce que les épis semblent en effet
brülés, s’est montrée surtout depuis louverture du nouveau chemin qui
conduit de Turin à Gènes, et l’opinion commune est que le déboisement
occäsioné par Pétablissement de cette route, dans une partie des Apen-
nins, a pu, en ouvrant aux vents de la mer un accès plus facile, contri-
buer à produire le mal dont se plaignent les agriculteurs. On a observé
cependant que le riz sans barbe, dont la tige est plus robuste, résiste
beaucoup mieux que le riz aquatique, et depuis 1820 la culture s’en est
très répandue ; à la vérité il se vend moins cher, parce qu'il est d’un
goût moins agréable et d’une cuisson plus difficile que l’autre; mais la
différence de prix paraît, jusqu’à un certain point, compensée par la plus
grande abondance des produits.
Le riz sans barbe est plus précoce de 20 jours environ que le riz aqua-
tique, il n’a peut-être pas besoin pour bien végéter d’une aussi grande
quantité d'eau , mais il ne réussit point dans les terrains secs; et ainsi le
nom de riz sec , Suus lequel on l'a quelquefois désigné, ne lui convient
nullement. |
ENTOMOLOGIE. — M. Jallot adresse quelques observations concernant un
insecte dont la arve vit aux dépens du parenchyme de la feuille du laitron ,
en se frayant un chemin entre les membranes supérieure et inférieure de la
feuille; il a reconnu que cette larve appartient à une espèce très petite de
cécidomyie, qu’il désigne sous le nom de C. Sonchi. “
M. Godde de Liancourt demande que l’Académie veuille bien charger
une Commission d'examiner un appareil de sauvetage, qu’il désigne sous
le nom de bombes-amarres, et qui a pour objet de lancer de la côte une
corde à un vaisseau en danger, lorsque le temps ne permet pas qu’on
mette une barque à la mer.
| (Commissaires, MM. Pouillet, Séguier.)
M. Bru propose d'employer pour détruire les larves de pyrales des fu-
migations avec le soufre projeté sur des charbons ardents.
M. Offérding écrit de Biberach près d’Ulm, qu'un mémoire ayant pour
titre : Découverte du parenchyme, et des altérations des organes, mé-
moire qui était adressé pour le concours Montyon, et qui fut présenté à la
séance du g novembre 1835, est l'ouvrage commun de lui et de son fils.
n
ballor
(Sa) i
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE,
L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres?
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences;
1857, 2° semestre, n° 13.
Annales de Chimie et de Physique; par MM. Gay-Lussac et Araco ; tome
64, avril 1837, in-8°.
Nouvelles Annales des V orage et des Sciences géographiques ; août
1837, in-8°.
Mémoires de Paléontologie; par M. Grorrroy Saint-Hirars ; in-4°.
Questions sur Instruction publique adressées à M. P. Gamard , par
M. Cousin ; in-8°.
Documents sur l'Islande et le Groenland communiqués par M. Caisse
in-8°, (Extrait de la Revue du Nord.)
Documents inédits sur l'Islande et dr as par le méme; in-6°. (Ex-
trait de la Revue du Nord.)
Traité zoologique et physiologique sur les vers intestinaux de l'homme ;
par M. Bremser; traduit de l'allemand par M. Gruworer, revu et aug-
menté de notes par M, ve Brainvize ; atlas avec un texte explicatif ren-
Jermant des observations inédites , par M. Cn. Lesconp ; in-4°.
-~ Examen critique de l'ouvrage de M. le docteur Sichel, concernant
l'ophtalmie, la cataracte et l'amaurose; par M. Goxprer; in-8°.
_ Notice sur les houilles en France, en Angleterre , en ee aux
États-Unis ; ; par M. J. Garnier ; in-16.
Répertoire de Chimie , de Physique et d'application aux Arts , sous la
direction de M. Gavin DE Craugry; tome 1°", n° 4, in-8.
Encyclopédie d' Éducation; par MM. PercurRoN et MaLerEYRE, ainé;
livraisons 14 — 16, in-8°.
Opération de lithotripsie, Jaite pour raser la vessie de calculs Jor-
més à l'occasion d'un épi de blé poussé dans'cet organe; par M. Cazenavr;
Bordeaux , 1837, in-&°.
Travaux de la Société d'Émulation du Jura , pendant 1836; Lons-le-
Saunier, in-8°.
Gur de l'Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bor-
UT, — — Séance publique du 21 septembre 1857; in-8°.
(515)
Synopsis generis Cassiæ ; par M. Tu. Vocer; Berlin, 1837, in-8°.
Remarques explicatives ajoutées à la carte des marais Pontins, laquelle
représente un précis topographique de ces marais; par M. Wiesekinc ; My-
nich, 1837, une feuille.
Sendschreiben.. . . -Lettre de M. WIEBEKING, adressée aux savants réunis
` à Prague , en septembre 1837 ; une demi-fouille.
Litterarische. anzeige... . Prospectus des ouvrages de M. Wiesexinc í
ancien Directeur-général des Ponts-et-Chaussées du royaume de Bavière,
Correspondant de l'Institut de France , etc.
Det Kongelige.....Mémoires de la Société royale des Sciences de-
Danemarck : Sciences historiques et philosophiques ; partie 5°, in-4°, Co-
penhague, 1836.
Oversige over... Coup d'œil sur les travaux des membres de la So-
ciété Royale des Sciences de Danemarck , depuis le 31 mai 1833 — 1854 ;
idem de 1834 — 1835 ; idem de 1835 — 1836; 3 cahiers in-4°.
Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires ; n° 7, 23° année,
n™ 8 etg, août et septembre 1837, in-8°. 7
La Phrénologie; n° 17 et18.
Écho du Monde savant, n° 90 et gi:
— SEPTEMBRE 1857.
(Fig )
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COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LÜNDI 9 OCTOBRE 1837.
PRESIDENCE DE M. MAGENDIE.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES coi RE PONDANTS DE L'ACADÉMIE.
A l’occasion de la prsi s yeee M. Geoffroy Saint-Hilaire
remarque que, dans le Compte rendu de la séance précédente, on n'a in-
séré que le titre imprimé de son Mémoire présenté : Mémoires de Paléonto-
logie. Il aurait désiré qu’on eùt ajouté ce titre, qu’il avait écrit à la main,
et qui en fait mieux connaître l’objet : « Derniers adieux à la Paléon-
tologie, après l'examen d'un nouveau MEGALOSAURUS, elc., sous forme
d'une lettre à l'Académie. »
« M. Duméril présente , en son nom et en celui de M. Bibron, son col-
laborateur , le quatrième volume de l’ouvrage qu’ils publient sous le titre
d'Histoire naturelle et complète des Reptiles, et qui est, comme les précé-
dents, accompagné d’un cahier de douze planches gravées sur acier, d’a-
prés es dessins exécutés sur les objets mêmes, par M. Prêtre.
» Ce volume, dit M. Duméril, ne termine pas l’histoire des sauriens ou
lézards ; il ne comprend que la famille des iguanes; mais le Muséum d'His-
toire naturelle de Paris renferme maintenant un si grand nombre d’es
que ce nombre est de beaucoup supérieur à celui dont aucun naturaliste
C. R. 2® Semestre 1337 (T. V, N° 45).
| ({ 516)
ait jamais eu connaissance, même d’après les ouvrages. On y trouvera la
description de cent quarante-six espèces, dont près d'un tiers n’était pas
même inscrit sur les registres de la science. Ici, elles sont distribuées mé-
thodiquement en quarante-six genres, dont neuf sont distingués et carac-
térisés pour la première fois.
» Cette publication , ajoute M. Duméril, constatera les richesses immenses
de notre Musée, et les progrès que cette branche de la zoologie a faits en
France dans le courant de ces dernières années. Nous espérons qu'en
facilitant l'étude des reptiles, elle appellera encore de nouvelles décou-
vertes, et contribuera ainsi à l'avancement de la science erpétolo-
gique. »
EMBRYOGÉNIE, — [Vote sur le développement de l'embryon chez les mollusques
céphalopodes; par M. A. Ducs.
(Extrait.)
« On sait que les œufs de la seiche commune sont un peu plus gros
' qu'un noyau de cerise, à pen près de même forme, mais terminés par
une pointe mousse et portés sur un long pédicule. Collés sur des fu-
cus ou entortillés ensemble, ces pédicules réunissent les œufs en une
véritable grappe à laquelle on donne communément le nom de rai-
sin de mer. Ces œufs sont noirs , mous , de même que leur pédicule;
leur enveloppe extérieure, épaisse de près d’une ligne, a l'aspect et
la consistance du caoutchouc ramolli ; elle est formée d’un très grand
nombre de couches faiblement agglutinées, et qui, pour plusieurs du
moins, semblent n’être produites que par l’involution d’une seule lame de
mucus concret. Cette disposition est remarquable en ce qu’elle rappelle
la torsion des chalazes dans l’œuf de poule, attribuée, non sans raison,
par Carus, à la rotation qu’exécute le vitellus en descendant le long de
l'oviducte , au fur et à mesure qu’il s’enveloppe d'albumen. La couche la
plus interne est aussi brune ; mais coriace quoique mince, et se détache
assez aisément du reste; elle couvre immédiatement un amas de matière
transparente, visqueuse , de consistance de gelée, et que les faits démon-
trent être un vrai vitellus. Le manque d’occasions favorables ne nous a pas
permis encore de reconnaître si, à une époque très peu avancée, il y a un
albumen, si le vitellus est moins volumineux d'abord que la cavité de
Pœuf qu'il remplissait lors de nos observations. Ce que nous avons dit plus
(517)
haut doit fait croire qu'ici l’aibumen est tout entier concret : une tunique
transparente ou légèrement blanchâtre, mais assez épaisse, peu consis-
tante, revêt exactement le vitellus, et c’est dans son épaisseur ou immé-
diatément sous elle, adhérant fortement à elle, que se développe l'embryon;
c'est donc un vrai blastoderme, comparable à celui de la poule lorsqu'il
a envahi, dans son réseau vasculaire, la totalité du jaune.
» L’embryon se présente constamment sous forme d’une couche épaisse,
blanche, occupant une petite partie de la membrane blastodermique. Pour
le bien voir, j'ai fait macérer un jour ou deux les œufs dans l'alcool, afin
de donner ainsi au vitellus une demi-coagulation qui, sans le rendre en-
tiérement opaque et dur , permit de le détacher par morceaux et même en
une seule masse de la membrane susdite, qui reste adhérente à l'enveloppe
extérieure. Cetteenveloppe est d’abord ouverte dans un point de peu d’éten-
due pour permettre de découvrir, à travers la demi-transparence du vitellus,
la région où siége l'embryon , afin de la conserver intacte en enlevant
l'hémisphère opposé. Dans le fond de la calotte conservée, on peut, en
opérant sous leau , obtenir un embryon d’un blanc mat et d’une régularité
parfaite. T pis PE EE a 2
~ » Cet embryon nous montre à peu près tous les éléments de sa com-
position future, mais étalés, comme déployés en membranes. Les parties
anté ieures ou céphaliques se montrent aussi beaucoup plus développées
que les postérieures. De ce dernier côté, on voit un repli transversal, com-
mencement du manteau ou du sac destiné plus tard à cacher les branchies
et à recevoir tout l'abdomen. Ces branchies, au lieu d'ètre redressées et
cachées , comme chez l'adulte , se montrent pendantes, écartées et libres. A
droite et à gauche, et plus en avant, se montre une large expansion en
forme d'aile qui s'étend jusqu’à la naissance des bras dont une échan-
crure la sépare. C'est une des moitiés de l’entonnoir futur destinées
à se rapprocher et à se souder quand l'embryon prendra plus d'é-
paisseur. Enfin, tout-à-fait en avant, est une demi-couronne formée
par les dix bras encore fort courts, mais dont les deux plus longs
sont déjà distincts des autres, situés plus en dehors et toujours recourbés
en crosse. Les autres bras sont divergents, larges et parfois masqués Pun
par l’autre. Assez souvent, entre le long bras et l'aile du futur entonnoir, se
montre un corps rond; c’est l'œil que souvent cache insertion des bras;
car l'embryon est toujours vu, dans notre procédé, par la face inférieure;
je n'ai même bien aperçu ainsi que l'œil droit, et j'aurais pu douter de la
nature de cette production, si, en l’enlevant et la retournant avec soin ,
LL)
ESS)
je wy avais reconnu une perforation centrale entourée d’une zone blan-
châtre, il est vrai, comme le reste. = ;
» Voici maintenant le point le plus intéressant de nos observations. La
partie antérieure, que couronnent les bras, offre un large enfonce-
ment, un grand trou arrondi, bordé du côté du ventre par une sorte de
bourrelet auquel font évidemment suite les deux longs bras. Dans
cette vaste ouverture s'enfonce un prolongement du vitellus qui pé-
nêtre jusque dans l'abdomen. A travers la demi-transparence des parois
de cette cavité, on en aperçoit la masse représentant les estomacs
à venir, et un point plus aminci paraît indiquer la prochaine formation
de lanus. Le bourrelet qui circonscrit la grande ouverture ombilicale
est opaque, mais, du côté ventral, il offre une sorte de suture pellu-
cide, triangulaire, indice probable de la soudure de parties latérales na-
guère séparées. Du côté dorsal de cette grande ouverture, on voit un
corps piriforme, pédiculé, tantôt occupant la ligne médiane, tantôt in-
cliné vers un des côtés; il est facile d'y reconnaître la masse buccale
repoussée du côté dorsal par le vitellus qui pénètre dans le corps de
l'embryon. Il est donc bien évident que cette pénétration a lieù pa-
rallèlement à l'œsophage , singularité qui ne se retrouve dans aucun
autre fœtus connu , et dont nous chercherons plus loin Pexplication.
» Ici se voient distinctement des choses qui sont plus douteuses chez
des individus plus âgés , tels que ceux qu'on trouve figurés dans lna-
tomie comparée de Carus. Mais chez ceux qu’on observe ainsi à une époque
plus avancée, on tronve quelques particularit s différentes. La demi-
couronne des bras s’est transformée en couronne complète, les deux
plus externes des bras courts s'étant rapprochés, et leurs bases s'étant
soudées du côté ventral du fœtus. L'insertion des deux bras longs
se trouve ainsi cachée plus intérieurement, et le prolongement du
vitellus est plus intérieurement caché encore, et plus- étranglé d’ail-
leurs dans la couronne susdite; on le voit s'enfoncer au centre de cette
couronne, côtoyant encore le côté inférieur ou ventral de l'œsophage que
surmonte la masse buccale. Déjà on peut reconnaître dans cette masse le
bec corné , en s’aidant d’une aiguille pour écarter la chair, et d’une loupe
pour grossir les objets. L'œsophage est encore plus mince que le canal ou
pédicule vitellin , et ils sont distincts et séparés l’un de l’autre jusque
dans l’abdomen. ne er
Dr » Si l'on extrait de cette cavité la masse vitelline concrétée par
Falcoo!l , on la trouve bilobée, et l’on y remarque deux petits becs,
,
D'ATLICU FILES
(519) -
dont l'un, sans doute, répond au pédicule et Pautre à l'œsophage ;
sa division commençante indique le partage futur de la cavité gastrique en
plusieurs compartiments. À ceite époque, l’entonnoir est formé, com-
plet; le sac ou manteau, sans être aussi grand que chez l'adulte, remonte
au moins jusqu’à la base de l’entonnoir et couvre la paroi abdominale.
A travers son épaisseur apparaît au milieu du ventre une tache noire
formée par la bourse à l'encre. Ce manteau est tiqueté de points colorés
tels qu’on les vbserve plus grands et plus abondants chez l'adulte. Les
yeux, gros et bien formés, assez écartés encore, de manière à donner
beaucoup de largeur à la tête, ont leur pigment bien distinct. Déjà la
coquille est formée de plusieurs couches calcaires, et se trouve enfermée
dans la portion dorsale du manteau. »
M. Dugès annonce avoir répété ces observations sur des œufs assez
semblables à ceux de la seiche , sauf la teinte et la grosseur, et qu'il croit
être des œufs de Sépiole. » | |
+ NOMINATIONS.
{L'Académie procède, par voie de sérutin, à Ta nomination d'une Com-
mission appelée à examiner les pièces adressées pour le concours au
prix fondé par M. de Montyon , en faveur de ceux qui auront rendu un
art ou un métier moins insalubre.
MM. Dumas, Dulong , Chevreul, Double et Gay-Lussac, ayant réuni
la majorité des suffrages, composeront cette Commission.
MÉMOIRES LUS.
mévecne. — De l'influence de la civilisation sur la folie ; par M. BRIERRE
DE BoisMonr.
(Commissaires, MM. Serres, Breschet. )
L'auteur, après quelques considérations générales sur les diverses
causes des aliénations mentales, recherche quelles sont celles qui ont dû
plus spécialement agir à diverses époques dans les pays dont l’histo re
nous est connue ; puis, venant à l’époque actuelle, il passe en rev
différentes nations, en commençant par les plus éclairées et desc
( 520 )
jusqu'aux plus barbares ; estimant pour chacune d'elles, soit d’après des
documents statistiques précis, soit d’après le témoignage de voyageurs,
le plus ou moins de fréquence des maladies mentales. Cet examen je con-
duit à conclure que la folie, plus commune chez les peuples civilisés que
chez les peuples barbares, est due principalement, chez les premiers, à
l’action des causes morales ; chez les seconds, au contraire, à l’action des
causes physiques.
exysiQue. — Recherches sur l'électricité animale, — Extrait d’une note de
M. Marreuccr.
(Commissaires, MM. Becquerel, Breschet, Pouillet. )
L'auteur, dans un précédent mémoire sur lélectricité de la torpille
( Voyez le Compte rendu de la séance du 2 octobre, p. 4g9 }, avait parlé
des courants résultant du contact de l'élément nerveux et de l'élément
sanguin (liquide ou organisé); la note qu’il adresse aujourd'hui a pour
objet de prouver, par des expériences directes, que ces courants ne peu-
vent être confondus avec ceux qui sont développés par une action chimique
ou thermo-électrique.
« Qu'on prépare, dit M. Matteucci, une grenouille à la manière de Gal-
vani. Quon s'assure tout de suite si l’on a le courant propre entre les
nerfs et les muscles (assez souvent ce courant manque, ce qui tient au
degré de vitalité de l'animal, condition déjà établie pour obtenir ce cou-
ré Si ce courant existe, qu’on fasse passer à travers la grenouille, nerfs
et muscles, le courant dù à Faction chimique d’une solution alcaline et
d’un acide, on a tout de suite une contraction dans la grenouille, contrac-
tion qui est plus ou moins forte, suivant-que le courant de l’action chi-
mique marche dans un sens ou dans l’autre, relativement à la ramification
des nerfs, et suivant qu'il s'ajoute ou qu’il s'oppose au courant propre de
l'animal. Qu’ensuite on lie par le milieu les deux nerfs de ia gre-
nouille, ou mieux un seul, après avoir coupé l’autre (le degré de ligature
suffisant doit être tel, g en touchant le nerf au-dessus , il n’y ait plus
de contraction). Alors qu’on replie la cuisse pour avoir le pat propre
des nerfs et du sang, ou des muscles; si le contact a lieu au-dessus de
la ligature, il n’y a plus de contraction; s'il a lieu au-dessous , la contrac-
(Sat
tion subsiste comme auparavant. Quon vienne au contraire à faire passer
le courant produit par l’action chimique des acides et des alcalis ; peu impor-
tera que le courant passe au-dessus ou au-dessous de la ligature, la contrac-
tion s’opérera également, et dans les deux cas , en faisant entrer le galva-
nomètre dans le circuit, le courant déterminera la même déviation. Pour
constater l'indifférence de la ligature sur la conductibilité du nerf, je fais
passer le courant d'un couple plomb et platine, plongé dans de Vean de
Seine, de manière qu'il traverse la grenouille de la moelle épinière aux
muscles de la cuisse. Lorsque l'aiguille du galvanomètre est arrêtée, on
tire la ligature; l'aiguille du galvanomètre fait souvent le mouvement d’un
degré ou deux; quelquefois en plus, quelquefois en moins.
» Outre cette propriété spéciale de ce courant, il y en a une autre qui
n'est pas moins saillante ; la voici : le courant dû à l’action chimique des
deux solutions alcaline et acide, cesse de faire contracter les membres de
la grenouille avant que le courant propre du muscle et du nerf cesse
d'opérer une contraction. Les solutions que j'ai employées contenaient
à peu près un quarantième de potasse et d'acide hydro-chlorique.
» Je dois faire observer encore que le courant propre de la grenouille
accuse , au gah
rant dû à l'action des aidai t des alcalis. Je tiens à faire remarquer
cette dernière propriété, parce qu'elle établit que la différence entre ces
deux genres de courant, n’est pas l'effet d’une plus ou moins ee
quantité de fluide électrique.
» Il est donc bien clairement établi, qu’il y a une différence originaire
entre le courant propre des nerfs et du sang, et celui dù à l'action chi-
mique des alcalis et des acides. C’est done: un courant qui a des pro-
priétés particulières, indépendamment de son intensité, comme c’est
chose particulière aux phénomènes de l’organisation que le courant d'une
pile qui passe par les nerfs d’une torpille ne charge pas l'organe, lorsque
les nerfs sont liés, tandis que cela arrive s'ils sont libres. »
200L0GIE. — Mémoire sur quelques mammifères nouveaux ; par M. Jourpan.
(Commissaires, MM. Duméril, Fréd. Cuvier.)
« Deux dés mammifères sujets de ce mémoire présentent, dit l'auteur,
des caractères zoologiques d’un ordre assez élevé pour qu’on puisse en
( 522 )
faire de nouvelles coupes génériques; les trois autres sont des espèces nou-
velles, qui doivent prendre place dans des genres déjà connus.
Famille des Kaxcourous, genre Hétérope, Heteropus. (Nobis. )
» Les Sanem hétéropes, dit M. Jourdan , se distinguent des kan-
gourous proprement dits et des halmatures, par l'absence des caractères
suivants communs à ces deux groupes, d'avoir des jambes et des tarses
postérieurs très allongés, un troisième doigt dépassant de beaucoup les
autres et emboité par un ongle long et fort. Dans notre nouvelle es-
pèce , les jambes sont médiocrement longues; les tarses sont courts et
épais, couverts de poils touffus, et leur surface plantaire largement dé-
nudée présente un grand nombre de papilles aplaties, noires et cornées ;
le troisième et le quatrième orteil ne sont point emboités par les ongles,
qui sont petits, courts, obtus et légèrement courbés, On dirait des ongles
de chien. Le genre hétérope a le système dentaire des balmatures.
» L'hétérope à gorge blanche, heteropus albogularis , a la surface pal-
maire des membres antérieurs rugueuse, ce qui annonce qu'ils doivent
souvent reposer sur le sol : la queue est d'un égal développement à
sa base et à son sommet; elle est forte et couverte de poils durs. Le pelage
est laineux , excepté à l'extrémité des membres. Téte marquée d’une ligne
brune longitudinale; joues blanchâtres; oreilles noires en dehors, jeunes
en dedans; ÉCRIS poitrine et tre roux ; cou et partie ire
du dos gris ; fesses d’un fi e rémité des membres ak queue
d'un bre foncé : cette docile RS de blanc. Longueur totale du
museau au sommet de la queue, 1™èt-,30; membres antérieurs, 12°%®t;
nembre porran 3otent-; tronc, Goeent. ; queue, 56cent. ; tarses, Bcent-:
tête osseuse, 11°. L'hétérope à gorge blanche nous est venu des M
tagnes qui om au ASS de Sydney. p= dit ei marche plutôt qu'il
ne saute.
Ordre des Ronceurs, genre Nélomys, Nelomys. (Nobis. )
» Ce genre formé aux dépens du genre Échymys des auteurs ; a pour
type l'Échimys crsitatus.
» La nouvelle espèce, le Nélomys de Blainville (Nelomys Blainvilii) a
vingt dents, quatre incisives et huit molaires , présentant à la mâchoire
supérieure quatre collines transversales, et à l'inférieure un double V
tourné en dedans et coudé en arrière. Crâne long avec un bulla ossea
: ((1523))
très développé. Oreilles courtes et arrondies; queue velue; membres forts
et trappus; cinq doigts à chaque pied; pouces rudimentaires; moustaches
noires, nombreuses et longues; poils de deux natures, les uns sous leur
forme ordinaire, les aütres sous celle de piquants. Tête, cou, parties su-
périeures du corps et externes des membres roux doré ; bouche , gorge ,
poitrine, ventre et face interne des membres, blane: queue brune,
pieds d’un gris-roux. Longueur générale , 45 centimetres; du museau à
l’origine de la queue, 25°%%t:, de la queue, 20%. Le nélomys de Blainville
a été tué dans une petite île sur les côtes du Brésil, près de Bahia. On
dit qu'ilse creuse des galeries.
Famille des Kaxcourous, Halmature irma, Halmaturus irma, (Nobis.)
» La forme générale de ce nouvel halmature est d’une élégance remar-
quable : son corps élancé, ses membres fins et délicats, ‘sa queue surmontée
d’une crête de poils et térmirée de blanc, ‘ses oreilles blanches et noïres; la
forme de sa tête, tout contribue à lui donner une beauté particulière, Ses
caractères sont : tête grise supérieurement ; joues et lèvres d’un blanc j jau-
| nâtre; tani noire Eei menton; face “externe des oreilles, brune en
e ; face: intern qane apimi tiers infés
| Fear tc cou ; poine; cou , flancs, face ex-
terne des néant , note clair; carpes et tarses jaunes; doigts et
orteils bruns et noirs ; la queue est grise dans sa plus grande étendue, noi-
râtre vers son sommet, qui se termine par des poils blancs. Elle a une
double crête de poils; la plus longue est celle de son côté supérieur. Lon-
gueur totale, 1%%t,35eent-; du museau à l'origine de la queue, gant La
queue, 63t: ; membres: pren: riet; membres postérieurs, ve
arciles, SAR. scio -T oa
» L’halmature irma habite les uiis de la rivière des Cygnes, sur w
côtes de Leuwin ( Australasie). `
Ordre des RoncEurs. — Hydromys à ventre fauve , Hydromys fulvogasıer. (Nobis.)
i » Tous ito caractères des hydromys ; seulement le ventre fauve et le dos. à
Ordre des A — Paradoxure des Philippines , Paradoxurus Pani 72
Nobis.) o oaa
.» Dents à tubercules plus mousses que dans le E Au
lieu d’avoir des bandes sur les flancs et le dos, il est, t margueté d’un
C.R. 1837, Se k V, N° 45.) 7o
( 524 )
grand nombre de petites taches fauves et blanchâtres; pieds bruns. Habite
les iles Philippines, Luçon et Mindanao. »
ZO0LOGIE. — Considérations sur les huîtres employées comme aliment au
temps de l'empire romain, et particulièrement sur celles de la côte du
Médoc ; par M. Dosois, professeur de philosophie au collége de
Rochefort.
. (Commissaire, M. de Blainville.)
Ces considérations ont été suggérées par la lecture de la neuvième épitre
d’Ausone, De Ostreis. L'auteur recherche quels étaient les points de la
côte du Médoc où se péchaient les huîtres qu'au temps de Pline et d’Au-
sone on connaissait à Rome, sous le nom d’huîtres de Bordeaux , parce
que c'était de cette dernière ville qu’on les tirait pour les transporter
dans des parcs situés sur la côte d'Italie, Il paraît que le principal banc
exploité se trouvait aux environs de Soulac, village où, jusqu’au quator-
zième siècle, on faisait une pêche considérable de ces mollusques. Gette
derniére circonstance résulte des annotations qu'a faites à cette époque
aux épitres d’Ausone un écrivain (Vinet) qui était comme lui né à
Bordeaux. Mais , quoique les géographes modernes parlent des huîtres du
Médoc, comme étant encore aujourd’hui l’objet d’une grande exploitation,
il suit des renseignements qwa recueillis l’auteur du Mémoire, que les
bancs d'huitres y sont à peu près épuisés; de sorte que, quoiqu’on en pêche
encore à Soulac, et près d’un autre village, c’est en si petite quantité, qu'elles
se consomment sur les lieux mêmes. Bordeaux est aujourd’hui principale-
ment approvisionné d’huitres par le bassin d'Arcachon. Une partie des
huîtres pêchées dans ce bassin, est transportée dans des parcs ou claires
a
établis sur les bords de la Seudre, d’où on les sort, plus tard, à l’état
d'huitres vertes, Il est à remarquer d’ailleurs, ajoute M. Dubois, que si
les huitres verdissent dans les claires, elles y grossissent infiniment moins
qu'étant exposées sur les talus inférieurs de la Seudre à l'immersion
quotidienne de la marée; aussi depuis quelques années les laisse-t-on
grossir sur les talus avant de les transporter dans les parcs où elles verdis-
sent en un ou deux mois. On abrége ainsi de plus de moitié le temps qu'il
faut pour les élever. |
{ 535)
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Description et figure dune nouvelle pompe pour
l'alimentation des chaudières des machines à vapeur; par M. E. Bourvox.
( Commission des rondelles fusibles. )
HYGIÈNE PUBLIQUE. — Notice sur les plantations intérieures des grandes
villes, et notamment sur la replantation des boulevarts et places
publiques de Paris; par M. RAMBERT ADDENET.
CORRESPONDANCE.
M. le Ministre de l Instruction publique annonce , d’après une lettre de
M. Mendeville, consul de France auprès de la République de Équateur ,
que le gouvernement de ce pays a déjà fait commencer les travaux pour
la réédification des pyramides élevées aux deux extrémités de la base
mesurée par les Académiciens français dans la vallée de Yaruqui, pyra-
mides qui avaient été, comme on le sait, détruites peu de temps après
par ordre de la cour de Madrid. Le président de la république, ajoute
M. le Ministre, a lui-même posé, les 25 et 27 novembre dernier, Be pre-
mière pierre des pyramides de min et de coudes.
PHYSIQUE DU GLOBE. — Faits relatifs à a à Porigine des bancs flottants de Jucus
qu'on trouve aux environs des îles du Cap Vert.
M. Kunth présente à l’Académie, au nom de M. Meyen de Berlin, un
échantillon du sargassum natans (fucus natans Linn.) provenant du cé-
lèbre Mar de Sargasso près des îles du Cap Vert. « Cet individu, dit
M. Kunth, comme tous les autres observés par M. Meyen dans ces parages,
ne présente aucune trace d’un point d'attache quelconque. Il ne s'est
trouvé, par conséquent , à aucune époque de sa végétation fixé aux ro-
chers ou à tout autre corps d'appui; mais il s’est développé flottant
à la surface de la mer. L'opinion généralement adoptée par les voyageurs,
que ces végétaux ont été arrachés par les vagues et réunis par les
courants dans le Mar de Sargasso ne parait donc plus admissible à
M. Meyen; il croit plutôt qu’ils se produisent à l’endroit même où ils
sont observés. Ce naturaliste prétend en outre que des individus pareils, |
nés à la surface de Peau , ne portent jamais de fructifications. »
70..
( 526 )
camz. — Formation de l'acide œnantique.
M. 4. Laurent annonce qu’il a pu, au moyen de sa théorie, indiquer
un procédé opératoire à l’aide duquel M. C. Holmes est parvenu , sans
tâtonnements, à obtenir l'acide œnantique. M. Laurent pense que la fa-
brication de toutes pièces de cet éther , auquel paraît être dù l’arome, ou,
comme on le dit communément, le bouquet des vins vieux, pourrait n'être
pas sans quelque importance sous le point de vue économique.
M. Letellier réclame la prior Lt $ relativement à des observations sur les
globules fibrineux , exposées dans un mémoire présenté récemment par
M. Mandl.
M. Letellier parait n'avoir eu connaissance de ce mémoire que par
des extraits trop incomplets pour qu’il lui fåt possible de juger s’il avait
réellement sujet. de réclamer.
Dans la même lettre, l’auteur annonce avoir des un signe de la
mort plus certain que tous ceux qu'on a indiqués j jusqu’ à présent, et qui
consisterait dans la non-coagulabilité du sang tiré d’un cadavre. Il de-
mande que cette découverte soit admise à concourir pour le prix Manni |
r les morts apparentes.
2 à la Commission du prix Manni.
M. Saintourens adresse des cocons provenant ii deux éducations de
vers à soie „faites dans l'été qui vient de : écouler ; al croit pouvoir con-
clure des résultats qu'il à obtenus de ses essais, qu'on pourrait s'occuper
tilement , dans le départe me nt de Landes, de e Yoducation des vers à soie.
unéry adresse deux paquets cachetés portant pour suscription :
Diada accepte le dépòt des deux paquets.
La séance est levée à cing heures, ; F.
( 527 2.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE-
a Enak
L'Académie a- reçu dan cette wea les éuvrages iot voici tas titres:
Comptes-rendus hebdomadaires des séantes dé l’Académie des Sciences;
2° semestre, 1837 , n°14 T
Voyage de MM. npe ‘Humsoror èt BoNrLanD. — Examen critique de l'His-
toire de la Géographie du nouveau continent; pages 4035—4538, gr. in-fol.
Traité anatomique , physiologique et pathologique du système pileux,
et en particulier des cheveux et de la barbe; par M. P.-P. Boucuerow; Paris,
1837,1in-8°.
Bulletin de l'Académie royale de Médecine ; tome 1° Le) Arna
Nouvelles suites à Buffon.. — Reptiles ; tome spé ,in-8°.
Histoire naturelle des Iles Canaries ; ; par MM. Wem et BenTueLoT; li-
vraisons 25 et 24,1in-4°.
Galerie ornithologique des oiseaux d Europe ; par M. One ; ; 26 li-
vraison , in-4°.
Manuel de l'é
in-8°. (M. Silvest
Bulletin des eaux d'A
piata à an 1856 + 337,
Un mot sur le Choléra et ns de l'alcali volatil pour le combat-
tre; par M. Leviċame; Marseille, 1837, in-8°.
Annales de la Société entomologique de France ; tome 6, 2° trimestre
1857, in-8°.
Aperçu historique sur l'origine et le CR des méthodes en
géométrie ; par M. Cmasres; in-8. ;
De l'Influence des climats sur Phomme; par M. Foissac; Parts, i in-8°.
Bulletin des Travaux de la Société a rites d'Agriculture de
la Drôme ; n° 6, in-8°.
Annales scientifiques , littéraires et a to A l UPS tome
10, juillet et août 1337, in-8°.
Bulletin général de TA or n médicale e et chi rur; rgicale; 1.4 M. - Mi-
QUEL; tome 15, 6° livraison, in-8°. aa
rique d'un Foyage aérien; par M. le dictetr vu, 1824, i à je.
Vita Francisci Canaverii monregalensis, medicinæ pofa ar
M. Marrimo; Turin, 1857, in-8°. SR
The Ponin. .... Revue médi icale du continent et de la À
En à + "i
Re
( 528 )
Bretagne , Journal mensuel de Thérapeutique publié par M. Bureau-Rior-
FREY; vol. 1%, septembre 1837, in-8°.
Ueber die arteriosen. . . .Sur les plexus veineux et artériels du Joie des
Thons, et sur une Structure remarquable de cet organe ; par MM. D. F.
Esexricur et J. Murter. — Sur le Plexus vaseulaire du canal intestinal
du Squalus vulpes ; par M. Muizer ; Berlin, 1856, in-folio.
Ueber die organischen. . . . . Nerfs organiques de la partie érectile de
l'appareil générateur mále , chez Phomme et chez les mammifères ; par M. J.
Muzuer ; Berlin, 1836, in-folio.
Lethæa geognostica.....Ou Description et Figure des Fossiles ca-
ractéristigues des différentes formations géologiques ; par M. H.-G. Bronx;
Stuttgardt , in-4°.
Mémoires de l Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg:
Sciences politiques , Histoire , Philologie; tome IV, 2° livr. in-4°.
Mémoires de l'Académie impériale des Sciences de Saint-Pétersbourg :
Sciences naturelles ; tome IL, 5° livr. in-4°.
Recueil des Actes de la Séance publique de l'Académie impériale des
Sciences de Saint-Pétersbourg , tenue le 30 décembre 1836; in-/°.
Stellarum duplicium et multiplicium mensuræ micrometrice , per mag-
num Fraunhoferi tubum, annis 1834 ad 1837 ; par M. Srauvs; Pétersbourg,
1857, in-folio.
Étoiles doubles. Mesures micrométriques obtenues à l'Observatoire de
- Dorpat, avec la grande lunette de Fraunhofer de 1824 à 1837.— Rapport
Jait à son excellence M. d Ouvaroff , ministre de lInstruction publique
et président de l'Académie impériale des Sciences ; par M. Srruve, direc-
teur de l'Observatoire de Dorpat ; Pétersbourg, in-8&, = =
Delle Projezioni. .. . . Mémoire sur les Projections et les équipollences ;
par M. Carro Conti; Padoue, in-4°,
Sagio di applicazioni. ..... s» Essai d'une nouvelle méthode de Géo-
métrie analytique : calcul des équipollences ; par M. Giusto Berravirri di
Bassano; in-4°,
Annales Maritimes et coloniales; par MM. Basor et Porrée ; 22° année,
septembre 1857, in-8°,
Journal de Mathématiques pures et appliquées; octobre 1837, in-4°-
Journal de la Société des S. ciences physiques , chimiques , Arts agricoles
et industriels, sous la direction de M. Juua De FONTENELLE , août 1837, in-8°.
Gazette médicale de Paris ; tome 5, n° 40.
Gazette des Hôpitaux ; tome 10,0% 116— 118.
Écho du Monde Savant ; n° 92,
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 16 OCTOBRE 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
METEOROLOGIE. — Extrait d'une lettre de M. l'amiral Roussin ‘à M. Arago,
touchant certains orages périodiques de Constantinople.
« .... Nous avons eu cette dernière nuit (le 10 août) un violent orage;
il est périodique et éclate presque tous les ans du 10 au 15 août, de telle
sorte, que, d’après la tradition du pays, il n’est jamais arrivé que la
fête de Saint Napoléon ait joui ici de ces beaux soleils qu’elle faisait pres-
que forcément briller partout ailleurs. Cet orage a commencé au sud, a
sauté au nord ralliantla mer Noire, son domaine ordinaire. Il a duré de-
puis une heure du matin jusqu'au jour avec une grande force et une fu-
rieuse pluie ; la foudre est tombée sur trois points voisins les uns des
autres; à Pera, ‘chez le ministre de Danemarck ct le chancelier
d’Espagne , elle a brisé des portes, brülé des tapis et des rideaux de fe-
nètres , mais sans toucher aux carreaux de vitres. L'autre coup tombé sur
un petit navire hellène a brisé son mât, tué un homme et blessé un autre.
Du reste, les orages sont ici très peu conte je n’en ai pas vu puga
ou quatre par année. »
C. R. 2° Semestre 1337. (T. V, N° 16} ; | 7I
( 530 )
MÉDECINE. — Extrait d'une lettre de M. l'amiral Roussis à M. Arago,
touchant les expériences du docteur Bulard, sur la peste.
«.... À propos de peste, vous entendrez parler de l’héroïque docteur
Bulard, qui l’étudie de la manière la plus audacieuse , à Smyrne. Il s’est
couché dans le. lit des pestiférés ; vêtu de leurs habits encore chauds; il
s’est inoculé le virus des bubons, et s’en est donné de factices; tout
cela impunément, tandis que près de lui deux condamnés , soumis à la
mème épreuve, en sont morts, l’un dans sept jours, l’autre en cinq. Re-
marquez, de plus, que ce hardi observateur est d'avis que la peste est
presque toujours contagieuse par le contact : c’est donc un homme qui sait
bien ce qu’il fait, et je trouve ce courage admirable. »
PAYSIQUE. — Polarisation de la chaleur. Mémoire par M. Merroni.
« Il n’est pas rare de rencontrer dans l’histoire des découvertes scienti-
fiques certains faits, qui après avoir été observés une fois n’ont jamais été
vérifiés depuis ; soit à cause d’un défaut de concours dans les circonstances
favorables, soit à cause des difficultés, du temps ou des dépenses considéra-
bles qu’exigent les procédés-nécessaires à leur reproduction. Le doute pé-
nètre alors dans la science; la vérité et l'erreur se présentent sous un as-
pect identique; des esy impatients adoptent souvent cette dernière pour
base de leurs systèmes, et en. propageant.les rêves. plus ou moins sédui-
sants de leur imagination parviennent quelquefois à détourner lattention
des expérimentateurs de Vobjet en question ; et à retarder ainsi, pendant
quelque temps, le progrès de nos connaissances sur les véritables: lois de
la nature. D a
» Jersuis heureux de Pouvoir annoncer à l’Académie que les diverses
expériences, dont la description est contenue dans le mémoire ci-joint,
quoique appartenant à l’une des branches les plus délicates de la science
du’ calorique, se font toutes très facilement et très
, R promptement. Les
actions sont extrêmement marquées,
les dédactions fort simples , incontes-
tables;:et telle est la précision des moyens de mesure employés, que dans
chaque cas particulier, je puis assigner d'avance les rapports exacts des
effets thermoscopiques qui doivent se produire. J'ai répété souvent ces ex-
périences, en présence de plusieurs personnes, elles ont toujours parfai-
tement réussi. iris ARIS a
3 p z ;
» L'Académie ne trouvera peut-être pas ces préliminaires déplacés ,
(537)
lorsqu'elle saura que les phénomènes de polarisation, dont je vais avoir
l'honneur de l’entretenir, ont été niés par quelques savants, et admis
par d’autres avec des caractères fort différents de ceux qu’ils possèdent
en réalité, tant les expériences des he sur ce m étaient vagues,
inexactes, et contradictoires! -
_» Ne pouvant entrer ici dans aucun détail sur la dspostion de appareils
et la manière de s'en servir, je passe immédiatement aux résultats qu’ils
m'ont fournis :
» La chaleur hapii rer réflexion , et langle sous lequel cette pola-
risation complète a lieu, ne diffère presque pas de celui de la lumière. Je
l'ai trouvé de 33° 30’ pour le mica ordinaire à deux axes, où les rayons
lumineux se polarisent, comme on sait, d’une manière complète en se ré-
fléchissant sous une obliquité de 33° 41°.
» Il ne ma pas été possible d'apercevoir dans o cet angle aucune varia- -
tion dépendante de la nature des rayons de chaleur, quoiqu'il soit extré-
mement probable qu’elle existe. Cela provient sans doute de l'extrême
petitesse sens telle > et de- la coexistence de plusieurs espèces de
_ rayonsd aq lorifiq KEEPEREN ba est CR as A
si a i. > i ksa
- truire parl sS y I SORA D His Fan
_» Quant à la polarisation luite a oyen de la réfraction, j'ai pu
constater, par des mesures très licies e exécutées sur les rayonnements
transmis par divers couples de piles micacées : 1° que la portion de chaleur
polarisée par les piles est d'autant plus grande que l’angle sous lequel les
rayons rencontrent leurs surfaces est moindre; 2° que dans les piles con-
tenant un nombre suffisant d'éléments , la polarisation calorifique devient
sensiblement complète à un certain angle d’inclinaison, et qu’elle se con-
serve telle pour toutes les inclinaisons plus petites que les rayôns peuvent
former successivement avec les lames; 3° que la valeur de la limite où com-
mence la polarisation totale, augmente avec le nombre des lames qui en-
trent dans la composition des piles. Ces trois lois sont tout-à-faitidentiques
avec celles que MM. Arago, Biot et Brewster ont mer à la res
de la lumière.
» Un couple de piles polarise, sous le même si; une dise cons
tante de chaleur, quelle que soit la qualité ou l’origine du flux rayonnant.
Il est fort probable que dans le cas où l’obliquité des piles wa pas encore
dépassé la limite où commence la polarisation complète, on -trouve
pour la proportion de chaleur polarisée de petites différences dé
de la qualité des mp: hum sont corses
71 ..
(532 )
bles par les mêmes causes que j'ai citées tantôt, à savoir, leur extrême pe-
titesse et l'impossibilité d'isoler les diverses sortes de chaleur qui se trou-
vent dans le faisceau incident. |
» Chaque rayon calorifique passe à travers le mica, comfne à travers le
verre, dans une proportion particulière dépendante de sx propre nature,
et laisse par conséquent dans l’intérieur des lames formées avec ces subs-
tances une quantité de chaleur d’autant plus forte, que sa transmission est
moindre ; d’où il s’ensuit que l’échauffement des piles pendant les expé-
riences de polarisation, varie considérablement avec la qualité de la chaleur
employée. Si les thermoscopes destinés à la mesure des effets de polarisa-
tion ne sont pas à labri de cette nouvelle source calorifique , il est évident
qu'elle devra affecter différemment les résultats produits par les diverses
espèces de chaleur que l’on fait passer successivement au travers du même
système de lames; de manière que ces chaleurs de différente origine parai-
tront plus ou moins polarisées, quoiqu'il n’existe réellement entre elles au-
cune différence appréciable sous le rapport de la polarisation. Voilà préci-
sément l’inconvénient où est tombé M. Forbes en étudiant la polarisation
` calorifique ; toutes les différences qu'il attribue à la nature plus ou moins
polarisable des rayons de chaleur ne sont que des conséquences nécessaires
de l’échauffement des piles et autres corps interposés entre la source et le
thermoscope. On peut s’en convaincre aisément en discutant, comme je l'ai
fait dans mon Mémoire » les divers résultats numériques de ses deux séries
d'expériences. n SR a é
» L’échauffement plus ou moins sensible des appareils employés me sem-
ble être la cause générale des résultats tantôt négatifs tantôt positifs, et plus
ou moins apparents, obtenus par les divers physiciens sur ce genre de phé-
omènes. Ifexpérience démontre que la proportion de chaleur régulière-
ment réfléchie par les miroirs, et réfractée ou transmise immédiatement
par les piles, est très petite relativement à la quantité de chaleur que ces
miroirs ou ces piles absorbent. Si l’on place le corps thermoscopique de ma-
i 3 il soi multanément par ces deux espèces de cha-
ntre les faibles rayons réfléchis ou réfractés
le et perpendiculaire des plans de polarisation
| quantité de chaleur que les polariseurs ,
dans les deux cas également, rayonnent sur le thermoscope, Cette différence
commence à se manifester si le rayonnement secondaire des miroirs ou
des piles exerce sur le thermoscope une action comparativement plus faible
que celle du faisceau calorifique qui subit la réflexion ou la transmission
leur, la différence qui existe e
dans les deux positions parallè
est dissimulée par l'énorme
( 533 }
4
immédiate. Sa valeur augmente à mesure que l'influence échauffante des
polariseurs diminue. Elle atteint enfin son état normal, lorsque par une
disposition convenable des appareils on soustrait complétement le thermos-
cope à l'effet de cette cause perturbatrice, en le laissant exposé à l’action de
la seule chaleur réfléchie ou réfractée. | |
» Je suis parvenu à constater par des expériences fort simples, que le plus
grand nombre des phénomènes que l’on observe dans la polarisation lumi-
neuse se reproduisent aussi dans la polarisation calorifique. Ainsi je mon-
tre, par exemple, que la chaleur qui disparait dans l'acte du croisement
des plans de polarisation n’est ni détruite ni absorbée, mais seulement trans-
mise pour le cas de la réflexion, et. réfléchie pour le cas de la transmission.
Je prouve de même que la chaleur qui traverse une série nombreuse de lames
parallèles interposées sur le passage d’un faisceau calorifique , d’abord per-
pendiculairement , et ensuite obliquement par rapport à l’axe, ne diminue
pas, comme dans les cas ordinaires, à mesure que l’obliquité augmente,
mais s'accroît au contraire jusqu’à une certaine inclinaison, au-delà de la-
quelle commence le décroissement d'intensité des rayons transmis.
fringentes produis
plétement à angle droit, comme cela a lieu pour la lumière. Mais tous mes
efforts pour montrer, au moyen de l'expérience , l’interférence des rayons
calorifiques ont été jusqu’à présent infructueux.
» Je traite subsidiairement différentes questions accessoires , telles que
la cause de lincombustibilité des fils d’araignée placés aux foyers des
lentilles, les avantages résultant de l'emploi du sel gemme et du verre
noir opaque dans plusieurs phénomènes calorifiques , et je termine enfin
mon Mémoire par une récapitulation des analogies et des différences
existantes entre la chaleur et la lumière. Comme ce parallèle présente,
dans un cadre très resserré, l’état actuel de nos connaissarices sur le
calorique rayonnant, je prends la liberté de le transcrire ici en entier,
espérant que l'Académie voudra bien trouver mon excuse dans limpor-
tance et la nouveauté du sujet. ooe
-» En jetant un coup d'œil sur l’ensemble des faits qui composent
jourd’hui la science de la chaleur rayonnante, on voit que cet agent
propage , se réfléchit, sè réfracte et se polarise absolument comme la
( 534 )
lumiere. Si ces propriétés restent souvent inaperçues, on doit l’attribuer
à un défaut de diathermanéité dans la plupart des corps, ou à la manière
toute particulière suivant laquelle leur absorption se manifeste sur le
rayonnement de la chaleur.
» Quelques milieux, comme Pair et le sel gemme, transmettent égale-
ment toutes sortes de rayons calorifiques ou lumineux ; mais les autres
se comportent d’une manière différente sur les rayons des deux agents,
éteignant tantôt plus de lumière que de chaleur, et tantôt plus de chaleur
que de lumière. On a ainsi le spectacle singulier de corps qui absorbent
complétement les rayons lumineux et se laissent traverser par certains
rayons calorifiques et de substances perméables à la lumière, arrétant
complétement toutes les espèces de chaleur.
» Des différences analogues se reproduisent dans la réflexion diffuse (1)
que les deux rayonnements éprouvent à la surface des corps opaques et
athermanes; car nous voyons des matières parfaitement blanches réflé-
chir ou absorber des proportions extrémement diverses de chaleur, selon
la qualité des rayons calorifiques; et cependant , ces mêmes surfaces blan-
ches absorbent tous les rayons de lumière en proportions égales : on le
déduit, avec la plus grande évidence, de l’absence même d’une coloration
quelconque, qui ne manquerait pas de paraître. lorsqu'on expose ces
surfaces à la lumière ordinaire, si, par une différence d'absorption, les
rayons colorés qui entrent dans la composition de la lumière irrégulière-
ment réfléchie n'avaient pas exactement entre eux les mêmes rapports
d'intensité des rayons incidents.
» D'autres inégalités, tirant toujours leur origine de l'absorption , se
manifestent dans les phénomènes de polarisation que présentent les tour-
malines. Ici les deux faisceaux, où se divise un rayon de lumière en pé-
nétrant dans l’intérieur des plaques, se modifient tellement dans leur
marche progressive , que le faisceau ordinaire est entièrement absorbé
pendant la traversée, et que le faisceau extraordinaire se présente seul
complétement polarisé à l'émergence, et cela, quelle que soit la couleur
de la lumière incidente. La même chose ma plus lieu.pour la chaleur
SR AR 2 ns 5 EN NV
(1) Si j'emploie cette dénomination, c’est seulement pour me faire comprendre des
, physiciens. Je ne prétends nullement décider si les faits dont il est ici question, pro-
viennent d’une véritable réflexion irrégulière, ou plutôt s'ils dérivent, comme cela
paraîtrait plus probable d’après les expériences de M. Arago, d’une lumière propre en-
~ Yoyée par les corps opaques exposés à l’action de la source lumineuse. $
(735 )
» Lorsqu'on étudie des phénomènes aussi nouveaux, il faut sans doute
se garder d’en étendre témérairement les caractères par des hypothèses;
mais il faut également éviter d’en restreindre les conséquences possibles
par une interprétation trop bornée de leurs indications. Ce motif m’a fait
soigneusement examiner si les notions précédentes offraient bien l’expres-
sion nécessaire et complète des faits observés. Et il m’a paru que ceux-ci
Fr cacher un principe d’action beaucoup plus puissant, comme plus
géné
» ii nous reconnaissons qu’un rayon lumineux est polarisé par la
réflexion suivant un certain plan, cela veut seulement dire qu’en le trans-
mettant dans un rhomboïde de spath d'Islande, dont la section principale
est parallèle au plan dont il s’agit, le rayon passe simple, sous l'influence
de la réfraction ordinaire; et qu’en général, analysé par ce rhomboïde, il
présente tous les caracteres. de symétrie et de divisibilité établis par Malus.
Or, les mê tèress’observeraient encoresans
aucune exception, si la es réfléchissante était tournée coniquement de
180° autour du rayon transmis, le rhomboïde restant fixe; ce qui amènerait
le nouveau plau de réflexion en coïncidence intervertie avec le premier; et
l'on pourrait le faire ainsi tourner suce it, d’une, deux, trois, qua-
tre, ou généralement d’un non re entier quelconque de demi-circonfé-
rences, sans que l'observateur placé derrière le rhomboïde püt nullement
s’en apercevoir.
» Donc, lorsque, ayant transmis un tel rayon à travers une certaine
épaisseur d’un corps fluide, nous trouvons après l'émergence, son plan de
polarisation actuel dévié d’une certaine quantité de sa position primitive,
par exemple de 10° à droite, nous ne pouvons pas savoir si ce plan a réel-
lement tourné dans l'intérieur du corps de 10° juste, ou de cette quantité
augmentée d’un certain multiple quelconque de la demi-circonférence. Dé-
signons celle-ci par x; et nommons N ce multiple inconnu, mais possible.
L'expression complète de la déviation observée, ne sera pas + 10°, mais
ro°ÆNr, ou généralement A+N7; À désignant une quantité positive ou
négative , qui croit proportionnellement à l'épaisseur du milieu actif ge
le rayon a traversé.
» Rien dans les apparences observables ne peut nous apprendre la va-
leur possible du nombre entier N ; mais le caractère individuellement mo-
léculaire de l’action , et le mode successif selon lequel nous avons reconnu
qu’elle s exerce, exige que ce nombre, s'il n’est pas nul, soit la somme d'é-
léments i dont a + a
gues, et meme égaux, q t développés | cotes
(756 )
dans toute l'épaisseur du milieu actif, par l'effet propre de chaque groupe
moléculaire que le rayon polarisé rencontre, ou près desquels il passe à une
assez petite distance pour en être modifié. |
» Ainsi le premier groupe moléculaire fera tourner le plan de polarisa-
tion primitif d’un certain nombre entier de demi-circonférences exprimé
par nm, plus une quantité angulaire a, positive ou négative, mais infini-
ment petite, et qui sera seule perceptible à nos observations. Pour fixer les
idées, supposons-la positive et dirigée vers la droite de l'observateur. Avec
cette direction nouvelle de polarisation , le rayon arrive au second groupe
moléculaire qui lui imprime une modification pareille et exactement égale,
car nous supposons le milieu homogène. Le nouveau plan de polarisation
décrit donc un nouvel arc nm + a égal au précédent ; et il se trouve ainsi
dévié de l’angle 2a, à droite de sa polarisation primitive, seule chose que
nos instruments nous font voir.
» Le troisième groupe et les suivants, réitérant ce mode d'action sur le
rayon déjà dévié, continuent de l’écarter de son plan actuel de la même
manière, ce qui lui donne, à partir de son plan primitif, les déviations ap-
parentes successives 34, 4a , 5a,. dont la somme totale croît proportion-
nellement à l'épaisseur, et compose la déviation définitive apparente que
nous observons. Mais alors, outre cette déviation, le plan de polarisation
peut encore avoir décrit un multiple quelconque de demi-circonférences
égal à la somme totale des multiples que les groupes moléculaires consé-
cutifs lui auront fait décrire successivement.
» D’après cela , le sens final de la déviation vers la droite ou vers la gau-
che de l'observateur, pourrait n'être qu’une apparence produite dans ces
deux cas par un mouvement réel de même sens, dont la portion angulaire
inférieure à une demi-circonférence serait seulement positive ou négative,
c’est-à-dire en excès ou en défaut sur ‘un multiple entier. Ainsi, quand
nous voyons un même milieu passer progressivement et continüment d’une
de ces apparences à l’autre, par la seule diminution ou augmentation gra-
duelle d’un des éléments pondérables ou impondérables qui le constituent,
comme j'en donnerai des exemples , il se pourrait que la rotation qu'il im-
prime aux plans de polarisation ne changeât réellement pas de sens, mais
seulement de grandeur ou de vitesse, ce qui rendrait la continuité de ces
changements physiquement plus facile à concevoir que ne l’est une inver-
sion réelle de la rotation.
» Et, de même, il se pourrait qu’il n’existât réellement pas de corps à
rotations contraires , mais que tous déviassent les plans de polarisation dans
(737 )
un sens unique , vers la droite, par exemple, ou vers la gauche, le petit arc
élémentaire a, étant seulement pour les uns positif, pour les autres négatif,
avec des valeurs d’ailleurs très différentes du multiple entier z. Et alors les
corps désagrégés ou fluides dans lesquels on n’a pas encore reconnu la
propriété rotatoire, pourraient la posséder comme les autres avec la seule
condition que la quantité élémentaire a, associée au multiple entier y fût
nulle, ou si petite qu’elle n’ait pas encore pu devenirsensible dans les petites
épaisseurs où nous les yon étudiés, lesquelles n’ont pas excédé un mètre.
Cela aiderait à comp a comment des substances excessivement voisines,
ou même identiques, dans leur composition chimique pondérable, peuvent
nous paraître avoir ou n’avoir pas cette propriété, ou même l'exercer en
sens contraire, puisqu'il n’y aurait en effet, entre ces différents cas, que
des différences graduelles de quantité, sans inversion ni apposibion de
mouvement.
» Si le phénomène s’opérait de cette manière, il serait naturel que
la petite quantité élémentaire a, et le multiple entier z, eussent, dans un
même milieu, des valeurs différentes pour les rayons de diverse réfrangi-
bilité; d’où résulterait pme qu'on observe dans les déviations
fin ales de leurs plans de risatio; is alors il ne serait plus si
étrange de voir qu’un moi ‘abord ces déviations de
même sens pour tous les rayons, puisse, par des modifications de cir-
constances physiques ou chimiques très peu profondes, ou même pas-
sagères, intervertir ce sens pour certains rayons seulement, les violets, :
par exemple, en le conservant pour les autres, comme j'en donnerai des
exemples plus loin; car, dans ce cas, il n’y aurait pas d’inversion réelle,
mais seulement accélération ou ralentissement de la rotation,
» Enfin, ces singulières affections de la lumière se trouveraient ainsi
rapprochées du seul phénomène naturel, qui jusqu'ici paraît avoir avec
elles quelque rapport. Je veux parler du caractère révolutif découvert par
M. Grsted dans les influences magnétiques développées par lélectricité
en mouvement. En effet, ce caractère, considéré relativement à ses ori-
gines polaires, est toujours de même sens dans tous les corps conduc-
teurs; et l'influence ainsi développée imprime aux éléments magnétiques
extérieurs des mouvements rotatoires continus, différents par les seules
conditions d'intensité et de vitesse; mouvements qui offriraient des aps
sation , si on les observait par des procédés semblablement 1 imi
» Pour constater cette analogie, où plutôt cette similitude, 5 concevons
C. R, 183, 2° Semestre. (T. V, N° 22.) 99*
( 738 )
un appareil voltaique, formé avec dés plaques de zinc et de cuivre,
dont les pôles soient mis en communication par un long fil métallique ,
tendu horizontalement du nord au sud, le bout nord de ce fi s’attachant
au pôle cuivre de l'appareil, le bout sud au pôle zinc. Plaçons hors du fil
uné particule de magnétisme austral, qui y soit attächée par un lien
immatériel, à une distance fixe de manière à pouvoir seulement tourner
autour du fil, non s'en éloigner, Enfin, établissons un observateur au
bout sud du fil, du côté du pôle zinc, les yeux fixés vers Pautre bout,
_ comme si le fil représentait un rayon de lumière dirigé ainsi vers son
organe. À l'instant où les deux bouts du fil seront mis en contact avec
les pôles de la pile ; l'observateur verra l’élément de magnétisme austral,
extérieur au fil, se mettre en mouvement autour du fil de la gauche
vers la droite, et tourner ainsi contiñiüment tant que la communi-
cation subsistera; et cette rotation sera de même sens, quelle que soit
la nature du fil conjonctif. Elle sera seulement plus où moins rapide,
selon la matière dont il sera formé; et la force qui l’excite deviendra
nulle, quand l'électricité cessera d’être transmise. Concevons donc idéale-
ment que la communication soit ainsi rompue d’une maniere soudaine,
et que l'observateur ait la faculté de déterminer la situation angulaire où
la particule magnétique mobile est parvenue à ce même instant. Il verra
qu'elle a décrit un’ certain nombre de révolut
certain arc, qui l'amène définitivement à
vertical. Mais si le procédé d'observation | ployé ne lui permettait de
voir que cet écart final, et s’il supposait,
treinte , que c’est là tout le mouvement opéré, il en conclurait i
ment que la rotation a été dirigée tantôt vers i
gauche, dans différents fils, ou dans différents états du mé
qu’en réalité elle se fût toujours accomplie dans un même sens. À la
vérité, en le bornant toujours à ne voir que
très petites, puis progressivement croissantes par degrés très rapprochés,
roissement de ces déviations, comme
nous le faisons pour la lumière polarisée en l'étudiant à travers des épais-
seurs graduées d'un même milieu; et s'il ne borne pas la valeur de cet
indice par une interprétation trop restreinte, je dirai même inexacte, il
devra en conclure, non la réalité, mais Ja possibilité, d’un mouvement
rotatoire continu et de même sens qui les produirait. C’est précisément
ce que je viens de faire pour le déplacement des plans de polarisation ;
( 539 ) |
chacun des deux autres acétates; ainsi à + 18°, l'eau en peut dissoudre
environ quatre fois plus que d’acétate neutre , et dix fois plus que d’acé-
tate tribasique. á
» Sa réaction est alcaline; il est plus stable que le premier acétate et
moins que le second, En solution saturée dans leau, il peut dissoudre
chacun des deux autres sels et faire acquérir une propriété sirupeuse re-
marquable au liquide, ralentir alors ou empêcher ainsi toute cristallisa-
tion. Un volume égal d’alcool anhydre ne précipite pas sa solution, tandis
qu’il fait apparaître dans leurs solutions respectives les deux autres acétates.
» Chauffé, il éprouve la fusion ignée seulement, tandis que l'acétate
neutre éprouve successivement deux fusions , et que l’acétate tribasique
ne se fond pas.
» Il ne perd pas sensiblement de son acide dans le vide sec, tandis que
l'acétate neutre en abandonne une portion en se refroïdissant. L'acide car -
bonique décompose son atome d’acétate tribasique, et le transforme en-
tiérement en acétate neutre. i
» Il peut, au contraire , dissoudre le protoxide de plomb hydraté ou an-
hydre, et se transformer complétement en acétate tribasique. Par l'addition
de l'ammoniaque, suivant les proportions et la température, l’acétate
double donne à volonté de l’acétate tribasique , ce qui le distingue encore
de celui-ci ou du protoxide anhydre, ou enfin du protoxide hydraté en
cristaux.
» Le procédé le plus simple pour préparer l’acétate double, consiste à
faire rapprocher vivement une solution contenant un poids d’acétate tri-
basique, représenté par son nombre atomique, puis à verser successive-
ment un équivalent, en même poids, de trois atomes d’acétate neutre.
» À chaque addition des cristaux de celui-ci, on voit les agglomérations
floconneuses d’acétate tribasique, qui rendaient trouble le liquide et occa-
sionaient des soubresauts, disparaître jusqu’au moment où, par suite de
l'évaporation, une nouvelle précipitation de l'excès de l’acétate tribasique
se montre , puis disparaît par le même moyen. Le volume de la solution
totale étant réduit au cinquième du volume primitif de la solution tribasi-
` que, on abandonne le tout en vase clos, et pendant trois ou quatre jours,
lá cristallisation, commencée après le refroidissement, continue, laissant
surnager une eau-mère sirupeuse. On soumet à la presse, entre des pa-
piers à filtre, les cristaux égouttés, et l’on achève leur dessiccation dans le
vide. : ; yn ES
» L'existence du nouvel acétate explique très bien comment plusieurs
72.
( 540 )
auteurs ont dit que le sous-acétate de plomb est plus soluble que l’acétate,
tandis que d’autres ont démontré le contraire : c'est que les premiers
avaient observé la solubilité de l’acétate double ou de ses mélanges, tandis
que les autres avaient opéré sur l’acétate tribasique.
» On conçoit de même pourquoi l’acétate neutre perdant une portion
de son acide à l'air, s’effleurit, acquiert une réaction alcaline, donne prise
à l'acide carbonique, et se transforme ainsi, peu à peu, en acétate double,
puis en carbonate,
» Cette altération dont la première partie a lieu, même dans l'air privé
d'acide carbonique et dans le vide, donne la clé de la difficulté que tous
les chimistes ont pu éprouver à obtenir une solution d’acétate neutre qui
ne fùt pas précipitée par l'acide carbonique. a
» Cest ẹnfin la formation de lacétate double par le dégagement spon-
tané de l'acide, qui dans les fabriques de sel de Saturne, concourt à rendre
les eaux-mères incristallisables,. et occasionerait de grandes pertes si l'on
n'y maintenait un excès d'acide acétique. On voit effectivement que la dis-
parition d'une seule partie d’acide rend sirupeuse la solution d'environ
vingt parties d’acétate. Le seul moyen d'éviter ou de diminuer le plus pos-
sible ces déperditions, consisterait à traiter, faire cristalliser et conserver
l’acétate neutre de plomb en vases clos. »
CHIRURGIE. — Mémoire sur lextraction des corps étrangers introduits dans
les conduits organiques naturels et ac identels ; et principalement
dans l'æsophage et dans lurètre; par M. Bemiqué.
LD Col
Pour retirer les corps engagés dans un canal tel que l'œsophage ,
-«
l'urè
qui consistent, l’une à saisir le corps d’avant en arrière au moyen d’une
pince, l'autre à le dépasser avec un instrument susceptible de former en-
suite une saillie, laquelle le poussant par derrière déterminera son expul-
sion. Cette seconde méthode paraît à M. Beniqué avoir dans presque tous
les cas des avantages marqués sur l’autre; mais les inst r |
por Dr: Ei i 221.1 JA
t
ployès jusg len ceptibles d'etreaméliorésen plusieurs points
et notamment dans les dispositions qui ont pour objet de protéger la mem-
brane qui tapisse l'intérieur du canal g ndant l’extractic du corps engagé.
On conçoit que si ce corps est de forme irrégulière, lorsqu'on le ramène en
avant il peut froisser très douloureusement et même déchirer la muqueuse
( 541)
qui s'applique étroitement sur lui. On préviendrait cet accident, dit Pau-
teur, ou du moins on en diminuerait beaucoup les chances si l’on pouvait
faire subir à chaque point du canal qui va être franchi une dilatation ins-
tantanée, dilatation qui contribuerait en même temps à faciliter la sortie
du corps, puisque, pendant le trajet, il passerait constamment d’une > cavité
étroite dans une plus large.» #
Ces indications étant données, voici par quelles dispositions M. Beniqué
croit y avoir satisfait.
« Supposons, dit-il, pour fixerles idées, qu’il s'agisse d'extraire un cor ge
étranger introduit dans œsophage.
» L'instrument dont je fais choix, est une sonde élastique dont le dia-
mètre est de 2 ou 3 millimètres. A 2 ou 3 centimètres de son extrémité,
est fixée une petite vessie de baudruche. Vide, elle ne dépasse pas le vo-
lume de la sonde; gonflée, elle figure un cylindre de 2 ou 3 centimètres
de diamètre. Un mandrin donne à la sonde la résistance convenable pour
l'introduction. Dès que le corps étranger a été dépassé, la petite vessie
est injectée d’eau, et ne. derrière lui un GE qui ue toute
la capacité de re
» On comprend déjà
R pc aria dr fart snok-
duis A devant € de lui une seconde vessie susceptible d'acquérir, par sa
distension, des dimensions plus grandes que celles de l'œsophage, et je
la remplis d'autant d’eau qu’elle en peut contenir.
» Si maintenant nous procédons à l'extraction, voici comment elle sera
exécutée : le corps étranger est réellement compris entre deux vessies,
l'une antérieure, l’autre postérieure. Dans celle-là, la quantité d’eau n’est
point limitée, comme dans la seconde, par un robinet. C'est le pouce de
l'opérateur qui, pressant constamment et avec force sur le piston de la
seringue, fera varier les dimensions de la vessie selon celles du point
qu’elle va franchir, donnant ainsi à chaque partie du conduit, avant que
le corps étranger ne s’y engage , le maximum de distension ue p
supporter. »
CHIRURGIE, — mis sur les retrécissemerits de lurètre ; par M. Leroy
A - pÉrtiorLes.
L'auteur s ma o ES occupé du cas où l’on est dans la néo
de recourir au cathétérisme forcé, et il a cherché à diminuer les danger
que présente cette. opération. en modifiant la sonde conique de Boy
#
: (542)
Celle qu’il emploie est terminée par un bout mousse, tant qu’elle traverse
la partie saine du canal, et la pointe n'apparaît qu’au moment où elle doit
traverser l'obstacle; cette pointe est ensuite retirée lorsque la sonde a pé-
nétré dans la vessie, afin d’éviter la perforation de l'organe, qui pourrait
avoir lieu lorsque les parois, en se contractant, viennent presser sur le
bout de la sonde.
L'auteur traite aussi du cathétérisme rétrograde, opération dont on a,
suivant lui, fort exagéré les inconvénients , et qui présente dans certains
cas une ressource précieuse. Il s’occupe enfin du traitement par la dilatation
et l’examen des cas où cette méthode ne procure qu’un soulagement passa-
ger , le conduit à discuter la question de la cautérisation du canal.
MÉDECINE. — Du calorique considéré comme agent thérapeutique ; j pe
M. LEYMERIE.
La lecture de ce mémoire n’a pu être achevée,
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
MÉTAELURGIE, — Théorie de la cémentation ; par MM. LE PLAY ET AUGUSTE
LAURENT.
(Commission précédemment nommée pour un mémoire de M. Le Play,
sur le même sujet.)
« Les anteurs se proposent d'établir: 1°. Que, lorsqu’ on çhauffe , dans un
haut-fourneau ou dans un creuset brasqué, des oxide de fers c'est
Yoxide de carbone gazeux qui les réduit;
.» 2°. Que, lorsqu'on cémente le fer pour Dont Pacs à c'est un corps
gazeux qui agit, et que, dans quelque cas, celui-ci est de l'hydrogène
carboné ;
». 3°, Que ces réactions, désoxidation et carburation, se En aussi bien
sans le contact qu'avec le contact du charbon et des oxides ou du fer
métallique. »
@éorogie. — Note sur les roches du Kaiserstuhl ; par M. A. FARGEAUD,
professeur de physique à la Faculté de Strasbourg.
(Commissaires, MM. A. Brongniart, Elie de Beaumont ).
A une douzaine de lieues de Strasbourg, en remontant la rive droite
du Rhin, se trouve nn groupe de montagnes basaltiques dont la plus
( 543 )
haute, le Kaiserstuhl , a donné son nom au groupe entier. Elles forment,
au milieu de la vallée du Rhin, une sorte d’ile triangulaire; l’un des côtés
reposant sur le fleuve, a trois lieues de long et s'étend entre Vieux-Brisach
et Sasbach, en passant par Burgheim. Le second côté va de Sasbach à Rie-
gel et n’a guère que deux lieues; enfin, le troisième partant de Vieux-Bri-
sach et passant par Ihringen, Wasenweiler, Oberschaffausen, Eichtetten,
AS et Riegel, forme un arc assez régulier de près de cinq lieues
d'étendue.
» Cette contrée est à la fois intéressante par les beaux sites qu’elle pré-
sente, par la riche culture de ses côteaux et par des produits volcaniques
d’un ordre particulier. Ses hyalites, leucites , mésotypes, etc., se trouvent
dans toutes les collections, avec les belles dolérites FR GO SR amygda-
loides, etc., qu’on exploite en plusieurs endroits. Beaucoup de naturalistes
ont publié des observations soit sur l’ensemble de la région, soit seulement
sur quelques-uns de ses produits. Sa nature volcanique fut reconnue
en 1774 par le baron de Dietrich. Saussure parcourut la contrée en 1791.
M. Ami Boué l’a visitée avant 1825. M. Rozet, dans sa Description géo- `
logique des Vosges, s s ent tin Kaiserstuhl, au moins sous
quelques rapports partie
.» Mais c’est aux natu: que in doit Te LE un
nombre de travaux relatifs. au Mberstmhi et l’un d'eux M. Eisenlobr, en a
publié en 1829, une description détaillée servant depuis lors de guide à
tous ceux qui visitent le pays.
» C'est donc, ce dernier livre à la main, que je lai étudié moi-même
pendant les Fe semaines que je viens d’y passer. J'ai vérifié tous les
faits et j'ai recueilli en général tous les renseignements qui peuvent se
rapporter à la minéralogie et à la botanique du pays. Parmi les renseigne-
ments nouveaux que j'ai pu réunir, il en est un que je crois devoir faire :
connaître sur-le-champ; il servira à résoudre un petit problème géolo-
gique qui avait déjà fixé l'attention de Sternberg. Cet auteur regardait
en 1825, la roche grise exploitée à Oberschauffausen, comme un trachyte
qui se serait élevé du gneiss et e reposerait sur les roches PS ou
de transition. -
» Eisenlohr combat cette opinion (page 54) et fiiam Je ny éronve ren-
Jermée aucune partie de gneiss et je n'y aperçois rien autre chosa m
puisse faire présumer que cette roche soit jamais sortie du gneiss.
-» M. Rozet, dans sa description géologique (1834), est conduit à établir
deux séries qui reposent lune au-dessus, l'autre au-dessous du gneiss.
( 544 )
Cette roche lui parait la plus anciennement consolidée dans les Vosges et
c’est au-dessous d’elle que se sont consolidés successivement le leptinite,
le granite, les eurites, etc. Il admet en outre que lés roches du Kaiserstuhl
ont la plus grande analogie avec les eurites et les porphyres, quoique étant
`- d’une formation évidemment beaucoup plus nouvelle.
» Il en résulte donc que, pour venir'au jour, les roches du Kaiserstuhl
auraient dû, dans cette hypothèse, traverser quelques-uns au moins des
termes de la série cristalline , le granite ou le gneiss. On sait d’ailleurs de-
puis long-temps, pour d’autres localités, pour l'Auvergne par exemple,
que les laves ont traversé le granite; non pas seulement parce qu'on les
trouve en contact avec cette roche, mais aussi parce qu’il n’est pas rare de
trouver des fragments intacts de granite, au milieu des masses de scories
lancées par les agents volcaniques. C’est ainsi qu’on en trouve et que j'en
ai recueilli moi-même sur la montagne de Graveneire, Es de Clermont-
Ferrand.
__» Il parait que ni M. Eisenlohr, ni ceux qui ont visité le pays depuis lui,
n'avaient rien trouvé de semblable dans le Kaiserstuhl. Dans la collection
de Fribourg, que M. le professeur Fromhertz a eu la complaisance de me
montrer, je n'ai vu aucun échantillon qui eût rapport à cette petite ques-
tion. Ce fut donc avec une véritable satisfaction que je découvris, dans
ma première visite aux carrières d'Oberschaffausen, quelques fragments
de gneiss, incorporés dans la roche trachytique. Le len-
demain, aidé dans mes recherches px gene” ouvriers, je pus en repe
lir dune. trois carrières différentes.
» Je joins à cette note deux morceaux bien cétsetérisés que je vous prie
de mettre sous les yeux de l'Académie. Si elle désire recevoir une collection
à peu près complète du Kaiserstuhl, j je serai charmé de pouvoir lui en faire.
* hommage, aussitôt que j'aurai mis de l’ordre dans mes récoltes. »
céocraeme. — Vote de M. Tastu sur une carte marine faite à Mayorque
en zcA
M. Tastu, qui s'était rendu en Espagne pour y recueillir des documents
propres à éclairer certains points de l’histoire de nos provinces méridionales
et des pièces concernant la littérature romane, a été conduit à visiter, dans
le même but, lesiles Baléares, et c’est pendant son séjour à Mayorque, qu il
a trouvé, dans la bibliothèque de M. le comte de Montenegro, la carte
“qui est l'objet de cette notice, et dont il lui a été permis de prendre | copie.
(545) | :
La carte est sur vélin, d’une grande dimension et d’une exécution ad-
mirable; une des nombreuses légendes qui la couvrent apprend qu’elle a
été faite à Mayorque, en 1439, par Gabriell de Valsequa ; une note mise au
dos annonce qu’elle a appartenu à Americ Véspuce qui lavait achetée an
prix de 130 ducats d’or. La carte était passée à Florence où elle fut achetée
par le cardinal d’'Espuig, oncle du comte de Montenegro. |
La carte de Valsequa n’a pas seulement de l'intérêt comme fournissant
des renseignements sur l'étendue et le degré d’exactitude des connaissances
géographiques à cette époque; elle peut aussi servir à éclaircir quelques
points controversés de l’histoire de la navigation. D'abord, elle concourt
avec le précieux atlas catalan de 1355, à prouver que l'invention des cartes
nautiques plates n'est pas due an prince Henry de Portugal, comme l'ont dit
beaucoup d'écrivains , mais qu’elle remonte à une époque antérieure.
Comparée à cet atlas, elle prouve que celui-ci est bien, quoiqu'on en ait
dit, l’œuvre d’un catalan, et probablement d’un catalan des îles Baléares;
car les légendes, dans l’une et dans Pautre, sont évidemment dans la mème
langue, et celles de la carte du comte de Montenegro ont été reconnues
par des juges res Fr du catalan er et du plus pur de
cette pogos: Aur re dit M. Tastu, le c: à se parlait alors, avec de
ns pre: es pays qui dépendaient de la cou-
légères dif > dans presq
ronne d'Aragon. s
Sur l’atlas de la bibliothèque royale , on avait cru apercevoir des traces
d'une inscription arabe. Cette conjecture est confirmée par une inscrip-
tion en cette langue qui se voit le Jong d'un des filets par lesquels la nou-
velle carte est dicadrés
La notice de M. Tastu et le calque de la carte sont renvoyés à l'examen
d’une Commission composée de MM. Beautemps-Beaupré, de Freycinet
et Puissant. Sur la demande de M. Arago, l’Académie des Inscriptions sera
invitée à adjoindre quelques-uns de ses membres à cette Commission.
RICHESSES MINÉRALES. — {Vote sur des filons arsénifères découverts dans la
commune d'Auzat-le-Luget (Puy-de-Dôme); par M. J. Bons.
(Commissaires, MM. Brochant de Villiers, Cordier.)
Ces filons , dans lesquels l’arsénic se présente à l’état de mispickel ( py:
arsénicale), comme dans les mines que l'on exploite en Bohème, ont été
découverts en 1834, et ont été panaur pir d deux mes ngo une
exploitation soutenue. p
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, Ne 46) R 73
| ( 546 )
« Dans ces travaux préliminaires, dit M. Borie, loin de se présenter
à la surface, comme c’est le plus souvent le cas, maigres, impurs et va-
riables d'allure , les filons arsénifères étaient déjà susceptibles d’une exploi-
tation réguliére , età mesure qu’on a pénétré plus avant, on a trouvé qu'ils
augmentaient de pureté, de puissance et de compacité. La veine principale
; a près d'un mètre, et se trouve croisée par plusieurs autres. C’est à M. Bau-
din, ingénieur des mines du Puy-de-Dôme, de l'Allier et de la Haute-Loire,
que l'on doit la première idée d'exploiter ce gisement, à la découverte du-
quel il avait présidé. » | :
M. Borie pense que le mispickel obtenu de cette mine pourrait donner
le vert de Scheele , substance dont l'emploi dans les arts devient de jour en
jour plus grand, au moyen d’un procédé plus simple et moins coûteux que
celui qu’on emploie d'ordinaire.
PuysiQue. — Note sur des piles galvaniques d'une forme particulière;
-par M. Guxor.
« Je désigne ces appareils, dit l’auteur, sous le nom de piles concentri-
ques, parce qu’elles résultent en effet, de l'assemblage de couples circulai-
res concentriques, de cylindres concentriques, d’hémisphères et de sphères
concentriques. |
» Dans ces appareils, ajoute l’auteur, un pôle est au centre et l’autre à la
circonférence ; il résulte de là des propriétés nouvelles : ainsi à la surface
. des piles sphériques mises en rotation, on retrouve toutes les influences de
la pesanteur et du magnétisme terrestre à la surface de notre globe. »
MECANIQUE APPLIQUÉE. — Nouvelles roues hydrauliques ; par M. Micurr.
Ea (Commissaires, MM. Prony, Poncelet.)
Dans ces roues, les palettes sont mobiles autour du rayon qui les porte,
et disposées de telle sorte que du moment où elles ont
‘plus bas de leur course, elles exécutent un quar
présentent de champ à l L
une moindre résistance,
atteint le point le
t de révolution, et se
eau qui , par ce moyen, oppose à leur émersion
MECANIQUE APPLIQUÉE. — ÎVote sur un moyen destiné à maintenir constant
_ Le niveau de l'eau dans les chaudières des machines à vapeur ; par
M.ANASTASI. 5 i | He ET
_ (Commission des rondelles fusibles.)
x,
=
( 547 ) i
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Description d'un instrument destiné à faciliter
l'évaluation des fractions de degré dans la mesure des angles; par
M. BiLLOT. ; |
(Commissaires, MM. FER, Gambey.)
MEDECINE. — Note sur la dini épidémie aos T de Marseille;
par M. EusèBE DE SALLES.
L'auteur expose dans les termes suivants les conclusions qui se dé-
duisent, suivant lui, des faits rapportés dans son mémoire :
« 1°. Dépidémie actuelle a été, absolument parlant, moins grave que
cellé de 1835. Les cas lents et accessibles aux secours de la médecine s’y
sont moune relativement plus nombreux. Les guérisons ont été 2ux décès
comme 3 ;
» 2°, Les be ont été atteintes plus que les hommes dans la propor-
tion de 4 : 1. Ce fait tient aux charges domestiques plus pesantes chez la
femme que chez l’homme « te et pias epot chez le
peuple du midi de la x a
» 3°, Les idées céntagionistes en en matière de choléra sont abandonnées par
la presque-unanimité des médecins. Le peuple lui-même , quels que soient
son langage et ses idées, agit conformément à la foi non contagioniste.
» 4°. Dans l'épidémie TEN e, pas plus que dans celle de 1835 , aucun
remėde , aucune médication curative ne paraît avoir obtenu une faveur
décidée. Les cas rapides ont résisté à tout; les cas lents ont guéri par des
médications diverses.
» 5°. Mais, si l’on est partagé sur le meilleur traitement curatif, on
n'hésite plus sur le meilleur prophilactique. La diarrhée n’est pas doi
ment la cause occasionelle la plus fréquente du choléra, c’est son pro-.
drome le plus habituel. Or, cette diarrhée, il est toujours possible de
l'arrêter , de la guérir, par conséquent de prévenir , d’étouffer le choléra
dès sa naissance. Cette diarrhée, le plus souvent sans coliques, parfois avec -
dégoût et nausées, plus rarement avec sueurs et mouvement fébrile, est
donc un choléra insidieux, un choléra incomplet, une cholérine, di-
minutif et introducteur du vrai choléra. Les lavements opiacés, seuls
ou aidés de SR pris ri g pores de
ment cet état. »- = adoa a : k
3..
( 548 )
cmtrurGie. — Mémoire sur la cautérisation, comme moyen curatif du croup;
À par M. F. HATTIN.
(Commissaires, MM. Serres, Double.)
L'auteur rapporte quatre observations de cautérisation de la gorge,
pra au moyen du nitrate d'argent sur de jeunes enfants atteints
‘une toux croupale, et qui en ont été ROUE délivrés à la suite de
“cette opération. _——
CHIRURGIE. — Du cathétérisme curatif des retrécissements de l'æœsophage;
_par M. GENDRON.
« Ma découverte, dit l’auteur dans la lettre d'envoi, consiste à employer,
contre une maladie généralement réputée incurable, un cathétérisme in-
-termittent et gradué, de manière à être promptement dilatateur. »
_ (Ce mémoire est adressé pour le concours au prix de médecine, fonda-
tion Nr
MÉDECINE. — Memoire sur les phleg smasies pulmonaires; par M. Gasré.
Een Essai de clinique médicale; par le méme.
Le second but est destiné à servir de supplément à un travail que
l'auteur avait envoyé vers la fin de l'an dernier, sous le titre de Clinique des
salles militaires de E hospice de Saint-Éi loi, à Montpellier.
(Renvoi À à la Commission précédemment nommée. )
1E. = A péricnstialièn du théorème concernant la valeur des trois
E angles dun triangle , etc. ; > par. M. Corson.
AER MM. Lacroix, Poinsot.) *
MECANIQUE APPLIQUÉE, — [Vote sur un appareil pour la RAE des aéros-
tats; par M. PETRÉ.
(Commissaires » MM. Poncelet, Gambey.)
{ 540 )
CORRESPONDANCE.
MÉTÉOROLOGIE. — Extrait d'une lettre de M. Wartxawx à M. Arago, sur
une pluie qui est tombée à Genève par un temps parfaitement serein.
« Ag heures du soir, leg août dernier, il y avait au ciel, sur tout le tour de
l'horizon, de gros nuages noirs non continus et fortement agités. Le zénith
était pur et les étoiles y brillaient de leur éclat ordinaire, en mème temps
qu'une pluie, formée de larges gouttes d’eau tiède, chi sur différents
points dela ville. Cet étrange phénomène surprit, à o heures et un quart, les
nombreux promeneurs qui se trouvaient dans l'ile de Rousseau et sur le
pont des Bergues, et les obligea de fuir précipitamment pour chercher
un abri contre la pluie si inattendue qui tombait par un ciel serein. L’ondée
cessa au bout d’une ou deux minutes; mais ele se reproduisit plusieurs fois
dans l'intervalle d’une heure. »
MÉTÉOROLOGIE. — Extrait d'une lettre de M. Hersens à M. LR datée
du cap de 1 Espérance | ALERT avril 18;
« ... J'ailu Jenisi dans on journal de New- York ia on a vu ”
les étoiles filantes aux États-Unis, dans la nuit du 12 orob dernier, ou
plutôt le 13 au matin; j'ai appris en outre, qu'un nombre considérable
de ces météores avait été aperçu le même matin à Paris. La direction de la
plupart d’entre eux allait, dit-on, aboutir à un point de la constellation
du Lion. Comme vous rassemblez les faits relatifs à ce curieux phénomène,
il vous sera peut-être agréable de connaître les résultats des observations
que j'ai faites. J'ai passé la nuit du 12 novembre et la nuit suivante en
plein air, pour continuer une série d'observations sur la grandeur compa-
rative des étoiles vues à l'œil nu; j'étais ainsi très bien placé pour voir les
étoiles filantes qui pourraient se présenter dans toutes les parties de ciel.
Je dois ajouter que du côté de l’ouest, l'horizon est masqué par des arbres
à une hauteur de 15° et à une hauteur un peu plus grande dans d’autres
directions. La table suivante contient les hauteurs et les azimuths de tous
les météores que j'ai aperçus pendant ces deux nuits, à leur point de dé-
part et au point où ils finissaient; ce n’est, du reste, qu’une simple 4 es-
time, toute espèce de mesure étant:impossible. Jai noté aussi l'heure e
la minute de chaque apparition , et quelques autres remarques. Le nombre
de ces météores était tellement p considérable, que je regardais déjà ce
: ( 550 )
phénomène comme manqué, et que je ne men serais pas occupé davan-
tage, si Je n'y avais pas été ramené par les notices contenues dans les jour-
náux d'Europe et d'Amérique.
» La-longueur des nuits dans l'hémisphère boréal a été, au reste, plus
favorable qu'ici, au Cap, où le crépuscule a interrompu l'observation du
phénomène avant qu'il fût arrivé à son maximum. Je dois remarquer que
l'impression que m'ont laissée les observations de ces deux nuits est, que la
majorité des étoiles filantes émanait d’un centre ou foyer qui n’était pas
fixe relativement aux étoiles, mais relativement à l'horizon visible. Ainsi,
elles convergeaient, à une déviation près d’une quinzaine de degrés, vers
un point qui a un azimuth d’environ 120° à l'ouest du point sud, et une
hauteur d'environ 30° au-dessus de l'horizon. Si plusieurs des hauteurs et
des azimuths, contenus dans le tableau suivant, ne s'accordent pas avec
cette remarque , il faut l’attribuer à une erreur dans l'estime. Une très lé-
gère erreur de cette nature aux extrémités d’une ligne très courte peut en
produire une fort grande sur la direction du chemin parcouru par les étoiles
filantes.
Météores observés dans les nuits du 12 et 13 novembre 1836 à Feldhausen.
g
COMMENCEMENT. Ra — raaisée.
s 3 = ca sd] da Fos H : ; REM ARQUES.
bio~ -A u- f du - Hau- 5 =
Feldhausen. URSS © š PR à | teur, | Intensité. | Durée
Re Ar Vouest. | -. LÉ CS VE S G
Novem. 13
14535" 2! os, | 100 | 500 709 | 300 moyenne. 0,3
14.40 + 0,2 | 100 20 | 8o 30 Idem.
14.43 -a | 9,2 f 130 30 Į 160 |. 4o brillante. | 0,2 | ;
14.47 | 4 osé Euo | 15 | 135 18 f faible. | 0,4
14.50 4 0,1 À 190 70 À 195 72 | point. o
Ce météore présenta une
14, 5 4 0,1 | 190 6o f 1:85 65 Idem. o {$ courbure très singulière
; ; : dans son mouvement.
- J Trainée lumineuse, visible
| malgré le crépuscule.
Un simple aperçu.
0,1 Id, crépuscule.
( 551)
» Le crépuscule qui s'avançait rapidement mit fin aux observations,
mais néanmoins je restai encore 20 minutes sans rien voir de re-
marquable. La première partie de la nuit ne présenta non plus rien
d’extraordinaire quant au nombre ou à la forme des étoiles filantes.
Méiéores observés dans la nuit du 12 au 14 novembre.
Temps moyen z COMMENCEMENT. FIN. TRAÎN ÈG.
à 3 $ Azim Azi REMARQUES
à = í zim. T 5.
Z Â du sud | Hau- fu sud | Hau- at A @
Feldhausen. (©) à tóa à Aa Intensité. | Durée.
7 l'ouest. l'ouest
12h46’ 4 |o$,7 | 3409 | 45° | 3359 | 40° À moyenne. | 0,2
k ; A ouvement Eure > ou di-
13 20 4 0,4 À 140 30 | 155 | 29 très faible | 0,2 g“ vers le foy
; =i hia dlréiésnent du
14 25 4 0,1 180 nulle. o
p {Partant un peu au sud du
t4 30 5 0,2 100 o
(Una aperçu directement du
14 50 5 0,1 199 o
Descendant du DE? vers 2
= terre, et parta À
14 53 á 0,5 no i même, ni prir er À 50
, ee | pile auteur.
14 59 5 0,1 160
: : TE 1 point. is pri -
15 6 | 5 |o,2 ai: z brill. i PESES près me
Le ciel se couvrant dèi waga sm a est page de continuer les observations.
s nombres
mouvement était dirigé de hau
* Il doit yavoir une erreur dans ces , puisque Ja Rare indique clairement que la bauteur du point de départ
n bas.
était de 35°, et que le
» Je dois ajouter que, depuis que mon attention a été portée sur ce
genre de phénomènes ; jai remarqué comme un fait presque général, que
la très grande majorité des étoiles filantes suit une route dirigée vers
un même point de l'horizon. Ce point est un peu au nord de l’est et à 15
ou 20° de hauteur. Tel a été du moins le cas pendant tout le mois de no-
vembre dernier, et cela avant comme après le 13, Cette us ne s'est pas
encore démentie aujourd'hui. »
(Nous nous empressons, d’après le désir de M. Hersdhbl, de rectifier ;
une erreur ps a été commise dant le Compte rendu du 14 mars 1836. =
M. Stone n'est pas. le collaborateur de M. Herschel; il ne prend pas part
aux observations : ses fonctions se réduisent à tourner les manivelles du
télescope ras , au es et à mesure du mouvement diurne de la it ;
étoilée. ) Po n res
Re Le E as a
+: # me ro à $
( 553 ) eu -
MÉTÉOROLOGIE. — Extrait dune lettre de M. Wartmann à M. Arago, sur
R les étoiles filantes , des 9 et 10 août 1837.
« Leg août, deux personnes qui faisaient une excursion aux glaciers
de Chamonix, et qui se trouvaient, le soir, sur la route &Argentière,
virent du côté de l’ouest, par an ciel parfaitement serein et dans l’espace
d’une demi-heure , de neuf heures et demie à dix heures , plus de 40 étoiles
filantes qui, toutes, avaient un éclat extraordinaire, et jetaient assez de
lumière pour éclairer instantanément les objets à terre. E
» A Genève, le même soir, le ciel était sans nuage et il soufflait un léger
vent du nord; nous avons aussi compté, pendant trois heures d’observa-
tions , de neuf heures à minuit, 82 étoiles filantes qui se sont montrées ên
différents points du ciel. C’est surtout vers dix heures que les météores se
succédaient rapidement, et semblaient provenir d’un foyer commun situé
à peu prés entre les étoiles 8 du Bouvier ete du Dragon. Les uns parais-
saient descendre par une ligne oblique, les autres suivaient une trajec- `
toire parallèle à lhorizon. Dans l'espace de 4 minutes, de ro heures
15 minutes à 10 heures 19 minutes, il s’en est montré 27 qui étaient re-
marquables par une lumière bleuâtre très vive. De dix heures et demie à
minuit, les apparitions sont devenues plus rares, et alors les métécres
ne présentaient rien qui les distinguât des étoiles filantes ordinaires, ex-
cepté toutefois un seul, le plus grand de tous » qui se montra à 11 heures
21 minutes dans le voisinage de la tête d’Andromède : il avait un disque
arrondi assez distinct, de 2 minutes au moins de diamètre, et brillait
d'une lumière rouge tirant sur le jaune. Il traversa lentement les deux
petites constellations du Triangle et de la Mouche, s'arrêta près de celle-ci,
y demeura stationnaire deux ou trois secondes et disparut instantanément
sans laisser après lui aucune trace lumineuse. a
» À 8 heures, quoique le ciel fût parsemé çà et là de nuages très élevés,
que des vents opposés faisaient mouyoir en sens contraire et dispersaient
instantanément , on vit, au sud-est, à une hauteur de 40° sur l'horizon ,
des étoiles filantes qui se succédaient à des intervalles très courts; elles
semblaient partir du voisinage de l'Aigle et du Dauphin et se diriger vers
Pégase, en décrivant une trajectoire plus ou moins oblique à l'horizon.
Dans l’espace de 30 minutes, de 8 heures à 8 heures et demie, les obser-
vateurs en ont pu compter 33, dont plusieurs jetaient une vive lumière
blanche. D’autres observateurs, qui avaient établi leur poste sur la bau-
teur du Petit-Saconnex, à 20 minutes de distance de Genève, en On}
( 553 )
compté, par un ciel momentanément nuageux , et seulement dans la
région de l’ouest au nord-est, 149, de 8 heures 45 minutes à 11 heures
et demie, c’est-à-dire dans un espace de 2 heures ê. Parmi ces 149 mé-
téores , trois ont surtout été remarquables par un disque rond, d’une
couleur rougeâtre, qui pouvait avoir 4 ou 5 minutes de diamètre; 26
ont paru plus brillants que Vénus, et d’une blancheur éclatante ; les
autres avaient l’aspect des étoiles de première, de seconde, ou de troisième
grandeur avec des teintes qui variaient entre le bleu, le jaune et orangé ;
quelques-uns laissaient après eux une traînée lumineuse, mais sans faire
entendre aucune décrépitation. Leur direction était variable aussi bien
que le point de leur apparition. La plupart de ceux qui cheminaient de
l'ouest à l’est ont traversé les constellations de Céphée, de Cassiopée et
de Persée avec des vitesses en général rapides, mais qui présentaient des
différences sensibles (1). »
ASTRONOMIE. — Éléments elliptiques de la comète de Halley; par MM. Lav-
GIER et PLANTAMoOUR , élèves astronomes à l'Observatoire de Paris.
La comète de Halley a été visible à Paris, depuis le 21 août jusqu’au
2 novembre 1835. Dans cet intervalle, on a séanéà l'Observatoire
27 positions de cet astre. Le dé: 1 observations paraîtra dans le re-
cueil que le Bureau des Lon ides Drépare. Ici nous ne FAPPORERORE que
les éléments de l'orbite :
Passage au périhélie. .... B'oti Temps moyen de Paris,
compté de midi.
Distance périhélie...... T 0,5865045
EAN ..7.,::1. ' 0,967416
Grand axe.............. 18,00008
Longitude du nœud...... 55° g 6,5
_Inclinaison..........,.., 17044 56"
Longitude du périhélie... 304 30 32
MM. Laugier et Plantamour ont calculé ces éléments d’après huit posi-
tions réparties sur un arc de 49°. Ils ont donné au grand axe la valeur
(1) Je ne dois pas oublir de profiter de cette occasion pour annoncer aux physiciens
que M. Quetelet, directeur de l'Observatoire de Bruxelles, avait déjà reconnu, dès
l’année dernière, que le milieu d’août est une époque où l’on doit s’attendre périodi-
quement à voir une grande quantité d'étoiles filantes. Ce n’est pas un des moins cu-
rieux résultats dont la science sera redevable aux laborieuses et pente recherches
que M. Quetelet a faites sur ce mystérieux phénomène. - u)
C.R. 1837, 2° Semestre. (T, V, No 46.) B 74
(554)
(18,00008), que M. de Pontécoulant avait obtenue après avoir refait ses
calculs de perturbation, en prenant nu pour la masse de Jupiter, et
1049
BB pour celle de la Terre.
Nous rapporterons ici les orbites calculées par différents astronomes,
afin qu’on puisse apprécier d'un coup d’œil l’exactitude que les méthodes
astronomiques comportent.
Éléments calculés par M. Rosenberger, d'après les observations de M. Bessel.
Nov.
Passage au périhélie. .... ot Temps moyen de Paris,
Distance périhélie. ....... o,
Excebirieité re res o 96738870
Grand axe..,.,.,....... 17,98760
Longitude du nœud...... 55° 9 47°,3
Inclinaison.............. 17 45 16 ,8
Longitude de péibélis. +. 304 31 48 ,5
Eléments calculés par M. Santini.
M. Santini a publié , le 20 mars 1836, les éléments suivants, qu’il a ob-
. tenus en corrigeant , par ses observations, les éléments de M. Rosenberger,
excepté le grand axe.
N
Passage au périhélie. .... 15,948028 Temps moyen à Paris,
Distance périhélie. ..,.., 0, 64
Excentricité. ......... 0,9674023
Grand axe, 7 17,987
Longitude du nœud....., 55° 9'52",4
rare 17 45 sg
Longitude du périhélie... 304 30 27,7
Eléments calculés par M. Stratford :
ss ‘due ont été calculés au bureau du Nautical Ailmanac de
Londres, d’après 56 observations.
Nov. ?
Passage au périhélie...... 15,94196 Temps moyen à Paris,
Distance périhélie.. ,..., 0,58661 ; -
Grand axe. orders tsrs se 18,0779386 :
- Longitude du nœud...,.,. 55 8° 21,2 .
Inclinaison. ..... FRS he 17 45 56,7
Longitude du périhélie... 304 32
( 555 )
METEOROLOGIE. — Grand météore observé à Paris le 21 septembre 1837.
Note de M. Mauvais, élève astronome à l'Observatoire de Paris.
« Le jeudi 2r septembre 1837, à 7° 48’ de temps moyen, comme je
traversais la place du Panthéon pour me rendre à l'Observatoire, j'aperçus
tout-à-coup un bolide éblouissant, qui produisait une lumière telle, que
les corps projetaient une ombre distincte. Tl partit d’un point situé à peu
près à égale distance entre l’Aigle et le Dauphin ; passant sur 6 de l’Aigle,
il vint s'éteindre brusquement près de a Capricorne, un peu à lest de
cette étoile, et laissant après lui une longue trainée lumineuse.
» La durée ne fut que de 6 à 7"; cependant, comme la lueur qu'il répan-
dait me fit tourner les yeux de son côté, il est probable qu’il existait déjà
depuis quelque secondes lorsque je l’aperçus. Sa forme était arrondie à la
partie inférieure ( celle qui, en suivant le sens du mouvement de trans-
lation du bolide, se trouvait en avant); la partie supérieure était moins
bien terminée. j
» Il jetait dans tous les sens de vifs rayons de lumière blanche. Son
diamètre, dans le sens horizontal, me parut être égal au quart de celui de
la Lune. Re os poe ERG e : 3
» La subite apparition d’une lumière aussi vive dans un ciel complé-
tement obscur (la Lune n’était pas encore levée), fit pousser un cri de
surprise à toutes les personnes qui se trouvaient à quelque distance de
moi et qui furent témoins du phénomène; je les entendis se faire mutuel-
lement part de leur étonnement. »
PHYSIQUE DU GLOBE. — Lettre de M. le docteur Sénirror, à M. Arago, sur les
so urces thermales situées à deux lieues environ de Mjer-ÆAmmar.
« Bien que vous ayez certainement, Monsieur, reçu plusieurs descrip-
tions des eaux thermales qui se trouvent à deux lieues environ de Mjer-
Ammar, un peu à l’ouest de la route de Bone à Constantine, et à 7 à
8 lieues de Ghelma, d’où l’on venait, à ce qu'il paraît, en passant par
Annana, ville assez considérable, que l’on trouve à trois lieues environ de
notre camp, près du Rasselacha, qui forme une des plus hautes chaines
du petit Atlas; je n'hésite pas à vous entretenir à mon tour de ce sujet,
qui est on ne peut plus curieux. Ces eaux thermales jaillissent à la surface
du sol en bouillonnant, et offrent actuellement plusieurs sources; dispo-
sition qui a existé de tout temps, et qui rend compte de la formation des
| - | 74
( 556 )
monticules coniques, qui s'élèvent au nombre de quatre ou cinq cents
peut-être, dans une circonférence de trois cents pas de diamètre. L'écou-
lement principal de ces eaux était autrefois au nord-ouest, tandis qu’il se
montre aujourd'hui particulièrement vers le sud-est : c’est en effet dans
la première de ces directions, que l’on trouve le plus de vestiges des
établissements de bains. Il existe de ce côté des murs en pierres très
volumineuses, taillées et régulières , au-dedans desquels nous avons.trouvé
un grand réservoir; or, du côté des eaux, restent encore deux arcades en
belles pierres disposées en voûte, sans aucun ciment intermédiaire, et
des débris de deux ou trois autres arcades, dont le diamètre semblait
beaucoup plus grand. C'était probablement là qu’étaient les salles parti- |
culières de bain, et les réservoirs dévaient contenir de l’eau froide et de
Peau de la source, qu’on y laissait refroidir. La température des eaux est
tellement élevée, qu'on ne peut y tenir un instant le bout du doigt, et
bien qu'aucune cloche ou ampoule ne se développe, on éprouve cepen-
dant un sentiment de brûlure assez vif, qui faisait faire la grimace aux
nègres qui servent dans le corps des Zouaves, et dont quelques-uns nous
servaient d’escorte. Ces eaux fument légèrement dans les points où elles
se dégagent; mais cet effet ne pouvait être très marqué par un soleil
de plus de 40, qui dardait alors. On est frappé d’une forte odeur sulfu-.
reuse, et une pièce de 5 francs ou une pièce d’or plongée quelques mi-
nutes dans la source, noircissait sur-le-champ; mais le phénomène le
plus curieux, et dont on a toutes les phases sous les yeux, est celui du
dépôt calcaire qui donne naissance aux pyramides coniques , dont quel-
ques-unes ont depuis 15 à 18 pieds de hauteur, tandis que la plupart ne
dépassent pas 5 à 6 pieds. Beaucoup. sont isolées, mais il y a aussi des
masses calcaires très considérables, qui se trouvent dues à des dépôts
produits sur une plus vaste échelle. Telle est la disposition actuelle de la
principale source, qui s'échappe d’un rocher entièrement produit par des
dépôts successifs, et qui est à plus de 4o pieds au-dessus du niveau du
ruisseau où vont se perdre les eaux. Néanmoins, on aperçoit encore quel-
ques rares pyramides se former isolément, et par un mécanisme bien facile
à concevoir ; lorsque l’eau vient à sourdre d’un point quelconque, elle
commence par déterminer un bassin de quelques pieds de diamètre autour
de la source, et les limites ou contours de ce
dépôt calcaire d’une blancheur parfaite , qui
vette, dont les bords continuent à s’
s'écoule au-dessus d'eux, en en dé
bassin , sont le siége d’un
produit une espèce de cu-
élever au fur et à mesure que l’eau
passant le niveau : celui-ci se trouve
(557 ) |
de plus en plus élevé, mais en même temps qu’il s'accroît, il se rétrécit,
et finit par se terminer en pointe; les différences de hauteur des cônes
paraissent dépendre de la force avec laquelle l’eau se dégageait; si le li-
quide pouvait s'élever à 12 pieds, le cône avait cette élévation ; mais
leau ne pouvant plus alors en dépasser le sommet, allait sourdre ailleurs,
tantôt en laissant une ouverture au centre de la pyramide, tantôt en pro-
duisant une excavation ou godet, qui a été la cause d’une véritable mer-
veille. De la terre végétale s’est déposée à la suite des siècles dans ces exca-
vations, des graines de grenadier y ont été portées, ets’y sont développées,
et aujourd’hui quelques-unes des pyramides simulent un vase, dont le som-
met s’élevant quelquefois à 20 pieds de haut, renferme un bel arbuste dont
la verdure contraste avec la sécheresse, l’aridité et les contours nettement
terminés du vase naturel qui le soutient. Probablement Ja main de
l’homme a été pour quelque chose dans la disposition remarquable de
tous ces cônes, soit en dirigeant les eaux, isolant les sources et creusant
des bassins parfaitement circulaires où se produisait le dépôt calcaire.
Aujourd'hui que presque toute la masse des eaux s'échappe d’un páce
très circonscrit, ces cônes sont réunis, ou plutôt il men existe qu’un
seul terminé à sa circonférence par. une. foule de courbes d’un diamètre
assez faible, qui donn oute la masse la forme d’une pyramide
cannelée. Le dépôt aae est d’abord friable , et entoure rapidement
d’une couche assez épaisse tous les corps plongés dans la source ; l’eau est
claire et d’une saveur agréable qui ne rappelle en rien l’odeur sulfureuse
qui s’en dégage; dans les points où le courant se montre à peine on voit
une légère pellicule blanchâtre apparaître à la surface. Nous l’avons re-
cueillie dans une fiole remplie d’eau et renversée ; le gaz qui bouillonne
et se dégage, et la faible odeur de soufre que nous lui avons trouvée, prou-
veraient assez qu’il ne contenait qu’une assez faible proportion d'hydrogène
sulfuré. Çà et là on remarque des traînées rougeâtres qui indiquent la
présence du fer oxidé; mais comme il faudrait, pour arriver à quelque
certitude; se livrer à des essais d’analyse dont nous n'avons pas les moyens,
j'ai pris le parti de vous adresser un certain nombre d’échantillons de di-
vers dépôts, et des pierres que l’on peut examiner avec intérêt; ainsi :
» 1°. Une masse du dépôt calcaire le plus nouvellement formé l z
» 2°. Les pellicules qui apparaissent sous laspect de Tamne apm ;
rentes à la surface des eaux presque stagnantes ; Re
» 3°. Un échantillon de pyramides coniques anciennement produi
elles présentent une pierre très très dure et parsemée de creux, efc.;
.( 558 )
» 4°. Un autre échantillon de dépôts anciens dus à des couches d’un
pouce environ d'épaisseur et superposées dans toutes les directions, ce
qui montre que l’eau qui leur a donné naissance marchait tantôt horizon-
talement, tantôt dans un sens -lus ou moins incliné ou vertical. Parmi ces
dépôts il y en a de durs, d’autres sont effleuris et s’'écrasent facilement;
» 5°. Pai également recueilli les deux sortes de pierres avec lesquelles
les bâtiments, dont on retrouve les vestiges, ont été construits; il m'a
semblé que les unes n'étaient autres que le dépôt solidifié de la source,
tandis que les autres ressemblent à du marbre rouge ;
» 6°. Enfin j'ai pris sur un monäcule éloigné d’une lieue environ vers
le sud, quelques pierres qui feront connaître si elles ne sont pas de même
nature que celles du dépôt.
» Tout cet établissement de bains était fortifié par une muraille très éle-
vée , qui pouvait bien avoir été construite au moyen d’une conduite d’eau
régulière; vers le nord-est seulement , point où le ruisseau qui coulait, à
une certaine distance de l'établissement, beaucoup plus bas que la source
des eaux thermales , n’existait pas, on trouve les traces d’une fortification
qui défendait ce côté. J'ai cru apercevoir les traces d’un immense bassin
qui aurait peut-être été public, si j’applique nos idées aux mœurs de ce
temps-là; mais il faudrait ge fouilles pour éclaircir de pareilles
questions. »
ÉCONOMIE AGRICOLE. — Lettre sur la Pyrale; par plusieurs cultivateurs et
propriétaires du Mâconnais.
« Permettez-nous de sortir un moment de notre modeste rôle de culti-
vateurs, pour vous adresser quelques observations relativement à une
note sur.la pyrale de la vigne qui vous a été communiquée dans votre
séance du 18 septembre dernier , et qui a paru dans le Moniteur du 24 du
même mois.
» Si cette notice n’eût contenu que des allégations vagues, nous aurions
gardé le silence à son égard, convaincus que nous sommes qu’elles ne
sauraient atteindre , dans leurs résultats, les recherches que M. Audouin
a entreprises sous nos yeux, avec un zèle et une persévérance que peut
seul inspirer lamour. du bien et de la science. Mais cette notice renferme
des assertions erronées qui touchent à plusieurs points de pratique, èt,
qu’à cause de cela, il nous appartient et nous importe surtout de relever.
» Et d’abord l’auteur de la notice semble croire que l'enlèvement des
feuilles portant les pontes ou les œufs de la pyrale serait nuisible à la
( 559 )
vigne ou à la récolte pendante. Nous ne partageons pas cette crainte ,
par la double raison que les feuilles portant ces pontes ou ces œufs sont
en trop petit nombre en proportion de celles qui garnissent le cep, et que
leur enlèvement est tout-à-fait insensible. D'ailleurs, et comme on a eu
parfaitement raison de le dire, on peut se borner à n'enlever que la partie
de feuilles occupée par les œufs : c’est en effet ce qu'ont pratiqué , cette
année, et sur une grande échelle , certains cultivateurs, non pas qu'ils aient
voulu , en agissant ainsi, ménager leurs vignes , mais parce qu’ils jugeaient
que cette méthode, qui n’est pas plus longue, avait, pour l’ouvrier, Pa-
vantage de remplir moins vite le tablier replié en poche qu'il portait
devant lui en faisant la cueillette.
» Il est une assertion plus grave sur laquelle l'auteur de la notice insiste,
apportant à l'appui son propre témoignage.
» M. Audouin a dit, et avec vérité, que dans la cueillette des œufs,
on n’enlevait pas ceux qui déjà étaient éclos.
» M. Guérin-Menneville avance que la chose est impraticable : suivant
lui , la distinction entre les œufs éclos et ceux qui ne le sont pas serait
Rp il faudrait, ou, pour les : recc"naître, u microscope ou une
bonne ds n Or, li tion rous parait è tellement singulière
sujet, PR nous sommes à d | HT S il est bien possible qu'elle ait
pris la peine de Lo paie ce dont elle parle avec tant d’assurance.
» En effet, les plaques d'œufs, après l’éclesion des vers, sont tellement
visibles qu’on peut dire, sans forcer l'expression, qu’elles santent aux
yeux. Elles ont alors l'aspect de taches blanches et tranchent d’autant
plus sur la couleur verte de la feuille, Il n’est p un vigneron , pas même
un enfant qui ait fait la cueillette cette année qui s'y méprenne. L'ob-
jection tombe donc d'elle-même , et nous en diigis autant de cette autre
crainte manifestée par l’auteur rx la notice, que le prix de la main-
d'œuvre ne vienne détourner lagriculteur de l'opération de la cueillette.
Nos calculs sont précis à cet égard, parce qu’ils sont basés sur l'opération
pratiquée sur plus de 150 hectares de vignes. M. Audouin les a exposés
bien clairement, et nous nous demandons comment après cela, et sans
avoir à nous opposer d’autres calculs, on vient, devant un corps aussi
grave que l’Académie des Sciences, mettre encore la chose en question.
» Enfin , M. le Président, il est une autre proposition que contient la
notice de M. Guérin-Menneville , et qu'il est de notre devoir de ne pas
laisser admettre, parce qu’elle entretiendrait les malheureux vignerons
dans un espoir De en ét lės engagerait dans une très fausse route.
; ( 560 )
» L'auteur , après avoir dit que de tous les moyens, le plus simple et le
meilleur serait d'attendre la fin de l'hiver pour chercher à détruire les
germes des pyrales , ajoute qu’alors la chute des feuilles et leur enfouisse-
ment par le labour aurait déjà fait périr un grand nombre d’œufs ou de
jeunes chenilles. Or , il est à remarquer que bien long-temps avant la chute
des feuilles, c’est-à-dire dans le courant du mois d’août, ordinairement,
il n'existe plus à la surface des feuilles un seul œuf non éclos , et qu’ensuite
les jeunes chenilles, aussitôt leur naissance, quittent les feuilles sans y
toucher , et se réfugient immédiatement sous l'écorce des ceps ou dans
les échalas qui soutiennent les très jeunes vignes. Il est donc bien clair
que , dans cet état de choses, la chute et l’enfouissement des feuilles ne
sauraient tuer une seule pyrale. ,:
» Voilà des faits qu'il est important de ne pas ignorer, et qu’une obser-
vation attentive et bien dirigée pouvait seule découvrir.
» La science n’est donc pas impuissante, comme l’a avancé l’auteur de
la notice, et le concours des hommes qui la cultivent n’est pas inutile
pour résoudre les questions de simple pratique. C’est parce que nous
partageons cette conviction avec tous les cultivateurs éclairés de nos
contrées ‘que, dans les tristes circonstances où nous nous trouvons,
nous avons fait un appel aux savants pour qu’ils vinssent nous éclairer
et, il faut le dire, nous servir de guides; et c’est parce qu'aujourd'hui
ce sentiment est devenu encore plus intime, que nous n'avons pas hésité
à communiquer à l’Académie des Sciences les courtes remarques que
. contient cette lettre.» pires
CHIRURGIE. — Appareils pour le traitement des fractures des membres
inférieurs; lettre de M. SeuTin , professeur à l'Université libre de Bel-
giqu e, chirurgien en chef de l’hôpital Saint-Pierre, etc.
Dans une des dernières séances de l’Académie, M. Vélpeau avait lu un
mémoire sur le traitement des fractures des membres inférieurs; M. Seutin,
qui n’a eu connaissance de ce travail que par l'analyse qu’en a donné un
journalquotidien , croit avoir trouvé, dans Fexposé que fait l’auteur des
perfectionnements successifs apportés depuis quelques années à cette
branche de la Médecine opératoire , Certaines inexactitudes en ce qui le
concerne. Ces inexactitudes il ne les attribue pas à M. Velpeau, ou du
moins il ne peut croire qu’elles soient volontaires de’ sa part, ce médecin
lui ayant déjà rendu justice à ce sujet dans un article inséré au Bulletin
l 561 )
de thérapeutique (mars 1837); il pense toutefois qu'il lùi sera permis, dans
un moment où la nouvelle méthode de traitement commence à être adop-
tée par beaucoup de chirurgiens, de bien déterminer la part qui lui re-
vient dans cette découverte. ;
« J'avais, dit-il, été amené par des essais répétés; à comprendre que les
appareils, d’ nilikaa, très utiles, de MM. Larrey et Dieffenbach, ne pouvaient
remplir le but que je me proposais , celui de permettre aux malades de mar-
cher pendant le traitement de leur fracture. Les appareils de M. Mayor
ne me convenaient point non plus, puisque ce n’était pas seulement les
mouvements sur place que je voulais rendre possibles, mais encore les
mouvements de progression. Je découvris bientôt tous les avantages de
l'appareil amidonné : une grande quantité de blessés chez lesquels jen
fis l’application en sentirent tous les bons effets que je m'étais figurés
d'avance. En conséquence, je donnai en 1835 un exposé de ma méthode
dans le Bulletin médical belge ( cahier d'avril 1835). En septembre 1836,
je lus au Congrès médical belge un mémoire Sur ce sujet, et M. le doc-
teur Deroubaix, un de mes anciens internes qui avait suivi mes expé-
riences, en fit autant. Ces deux Doors. dont j'ai l’honneur d’adresser
copie à l’Académie, avaient déjà « imprimés et livrés au public. avant
q re 1836, que M. Deroubaix étant allé
à Paris, en fit Panoa M avec succès dans le service de M. Velpeau, à la
Charité : mais un grand nombre de praticiens belges l'avaient déjà adopté
avant cette époque... M. Velpeau, depuis qu’il l’emploie, a cru y avoir
apporté une importante modification , qui consiste à substituer le bandage
roulé amidonné au bandage de Scultet dans les fractures de la cuisse; mais
cette modification , je l'avais moi-même mise en pratique bien long-temps
auparavant, surtout dans les fractures de la cuisse chez les enfants. Au
reste, lout cela se trouve exposé dans un mémoire que j'ai adressé il y a
environ deux mois à l’Académie de Médecine de Paris.
» Je me crois donc en droit de réclamer, dans le traitement des frac-
tures, la priorité pour deux points très importants : 1° pour avoir mis en.
usage la méthode de la déambulation, rendue possible, innocente et
avantageuse, au moyen de l'appareil amidonné, qui est plus léger, plus
facile à enlever, et tout aussi solide que celui de M. Larrey ; 2° pour Pin-
vention et Épnheen de cet appareil lui-même. En outre, je crois être
le premier qui ait étendu l'emploi de l'appareil amidonné à un gr
nombre d’autres cas que les fractures, et surtout dans les aie d'armes à
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 16.) ue JS
( 562.)
feu, pour les pansements, les compressions, après les amputations , etc.,
et qui ait de cette manière rendu possible de remplir un grand nombre
d'indications devant lesquelles les moyens ordinaires de la Su: se
déclaraient impuissants. »
La lettre de M. Seutin est renvoyée, ainsi que les deux mémoires qui
l'accompagent , à la Commission chargée de faire un rapport sur le mérni
de M. Velpeau.
MECANIQUE. — Lettre de M. Fournryros 4 M. Arago , datée d Augsbourg,
le 17 septembre 1837, sur une nouvelle turbine.
« Je mempresse de vous faire part de Fheureuse et complète réussite
de la petite turbine de Saint-Blaise, dans la Forèt-Noire, établie dans
l'une des filatures de M. d’Eichthal.
`» Vous savez, Monsieur, que la chute sous laquelle j'avais à faire fonc-
tionner ma turbine, est de 108 mètres. Nous n’avons eu d’autres accidents
que la rupture de quelques tuyaux. Tous avaient été essayés à la presse hy-
draulique sous 15 atmosphères de pression ; mais il paraît qu’il en était
résulté, pour quelques-uns, une altération dont les conséquences ne se
sont fait remarquer qu'après.
» Dès que les 12 ou 15 tuyaux défectueux ont été remplacés, la tur-
bine est partie, et a réalisé avec la plus grande facilité la vitesse de
2300 tours par minüte que je lui avais assignée:
» Le produit ou effet utile excède 75 pour cent.
» J'aurais eu l'honneur de vous annoncer, de Saint-Blaise même, cette -
‘nouvelle expérience; mais j'ai appris par les journaux votre voyage de
Bade, Carlsruhe, ete: He présumé qué ma lettre attendrait pee
votre retour.
-» Je suis venu déve. cette ville, Ere, pour la construction d'un
moteur de 180 chevaux de force par deux turbines destinées à un très
eve établissement de filature et de tissage mécanique. D’Augsboursg ;
j'irai à Munich où je suis également attendu, mais je compte n’y faire
qu’un très court séjour et arriver à Paris dans le courant d'octobre.»
MÉTÉOROLOGIE. — Étoiles Jilantes. — Extrait d'une lettre de M. THARAUP;
capitaine en retraite, à M. Arago.
« En 1832, époque où l’on creusait les fondations d’un pont sur la Vienne,
à Limoges, les ouvriers qui étaient occupés à entretenir le desséchement,
pendant la nuit du tr au 12 novembre, aperçurent dans le ciel des étoiles
(563)
filantes, ce qui les amusait beaucoup au commencement; mais au bout de
quelques heures le nombre des étoiles filantes se multiplia si considéra-
blement que les spectateurs finirent par être saisis d'épouvante; et la ter-
reur fut si forte qu’ils abandonnèrent le travail pour aller faire leurs
derniers adieux à leurs familles, disant que la fin du monde était arrivée ;.
le conducteur qui était chargé de la surveillance des travaux du tarisse-
ment eut beaucoup de peine à les arrêter, et parvint enfin à les remettre
à l'ouvrage.
» Les ouvriers, interrogés le lendemain, répondirent suivant les différentes
impressions qu'avait causées dans leur esprit la vue du terrible phénomène:
les uns disaient qu’ils voyaient des trainées de feu bleuâtres, les autres des
barres de fer rouges se croiser dans tous les sens, d’autres comme une im-
mense quantité de fusées volantes. Tous s’accordaient à dire que le phé-
nomène embrassait tous les points du ciel et qu'il avait commencé vers
les onze heures du soir et avait continué jusqu’à quatre heures du ‘
matin. i
» Ce météore a été vu également dans la même nuit du 11 au 12 no-
vembre 1832, par les voyageurs qui étaient dans la diligence de Saint-Léo-
nard à Limoges. “ARRET STE A
= » Il a été vu aussi par les p
r les patrouilles de la garde nationale; un caporal
m'a dit qu'il vint un moment où l'intensité de lumière était telle, que
l'ombre des hommes se projetait à terre comme par un beau clair de
lune. |
» Soyez persuadé, Monsieur, qu'aux époques périodiques que vous
indiquerez, je serai à Limoges une sentinelle attentive; je ferai mon pos-
sible pour que ma vigilance ne soit pas en défaut si l’état du ciel le
permet. »
ANATOMIE MICROSCOrIQUE. — M. Letellier écrit pour expliquer quelques
passages de la lettre dans laquelle il réclamait la priorité sur M. Mandl
relativement à certaines observations sur les globules nageant dans le
sérum du sang.
» J'espère, dit-il, qu’on maura pas supposé que je parlais des globules
rouges qui Sont connus depuis un siècle; ce que je réclamais comme
m'appartenant, Cétait la découverte de globules incolores nageant dans le
sérum et dans le blanc d'œuf, découverte que j'ai communiquée, il y a
quatre.ans , à l'Académie de Médecine. » Le Fr
LT
75..
( 564 )
ZOOLOGIE; — Poissons d'eau douce de la France.
M. Vallot avait adressé, dans une précédente séance, un ouvrage :
ayant pour titre : Zchtyologie française, et demandé qu'il fût admis à
‘concourir pour un des prix de la fondation Montyon. Aujourd’hui il in-
dique, conformément à une condition exigée pour les pièces présentées
à plusieurs de ces concours, ce qui lui paraît être neuf dans son travail.
Il annonce avoir fait connaître plusieurs espèces nouvelles de poissons -
d’eau douce, et en avoir retrouvé un assez grand nombre d’autres qui avaient
déjà été het ou figurées par Belon, mais dont depuis cette époque
les ichtyologistes n'avaient pas fait mention:
La lettre et l'ouvrage sont renvoyés à l'examen de la Commission pour
le prix de physiologie expérimentale, laquelle décidera si le travail de
M. Vallot rentre dans la classe de ceux qui peuvent être admis à ce con-
cours.
M. Fourcault transmet copie d’une lettre qu'il a adressée à M. le
Ministre de l'Instruction publique, lettre dans laquelle il insiste sur les
avantages qui, suivant lui, résulteraient pour la science, de la fondation
d’un établissement dans lequel on s’occuperait à la fois de l’enseignement
de la médecine humaine et de celui de la médecine vétérinaire.
M. J. Guyot adresse un paquet cacheté qui paraît être relatif à la nou-
velle construction de piles es doal r est question fans la note
PROS par lui à cette même sı
T’Académie accepte le dépôt de ce paquet.
La séance est levée à 5 heures, | ; 5.
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.,
L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres?
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l Académie Tae des
Sciences ; 2° semestre, 1837, n° 15.
. Annales de Chimie et de Physique; par MM. Gay-Lussac et Kaio
tome 65, mai 1837, in-8.
( 565 )
Tableau géographique de la végétation primitive dans la se de
Minas Geraes ; par M. À. DE Samedi 2° édition , in-8°.
Leçons d Anatomie comparée , de G. Cuvier; 2° édition, tome 2, revu
par MM. F. Cuvier et LaurizarD; et tome 5 revu par M. Dovaktoti Paris,
in-8°.
De la Garantie et des Vices rédhibitoires dans le commerce des ani-
maux domestiques ; par M. Huzano fils ; 4° édition, 1837, in-8°.
Leçons de Chimie élémentaire ; par M. Ginaronn ; 2 vol. in-8°, Rouen,
1857. (M. Thénard est prié d’en rendre un compte verbal.)
= Mémoires de la Société Royale des Sciences et Arts de Lille; année
1836, in-5°.
Galerie ornithologique des oiseaux d die par M. Aaii; 23°
livraison, in-4°.
Mémoire sur la Polarisation de la Chaleur ; par M. Merroni ; 2° partie,
in-8°. (Extrait des Annales de Chimie et de Physique.)
Rapport adressé à M. le Préfet du département de la Seine-Inférieure,
sur une nouvelle source d'eau minérale découverte à Forges-les-Eaux,
pon le ee eem Ginanpis et Maa Ronei; j die
4 3y RSS Lee re
de orale ab centrale Œ Agr Sane di 7 fän 1837. Obser-
vations et questions soumises à la Société par M. pe RENNEvVILLE; con-
cernant les moyens d'améliorer la situation des ouvriers agriculteurs.
Rapport de M. Francoeur; in-8°.
Brief outlines. .... Esquisses des changements à à faire dans la construc-
tion de la Chambre des Communes , relativement à l’acoustique et à la
ventilation; par M. Re; Édimbourg, 1837, in-4°.
An essay . . . Essai sur le Mais; par M. Browne; Philadelphie, 1857,
in-8°.
.The Athenœum Journal; part. 116, août 1837, London, in-4°.
Die Krankheiten... .. Les maladies du cœur, dans l'état actuel de nos
connaissances , pour l'usage de la médecine pome par M. CRAMER;
Cassel, 1857, in-8°.
Bemerkungen. .…. Remarques sur la Flore des Iles de la mer du s 7
par M. S. Enouicmer ; in-4°. i
Flora Poona exhibens plantas circa Posoniam spontè cresceni
aut frequentiùs cultas , methodo naturali dispositas ; ; par le même ; Pose
in-8°. (M. Anpi ii Saint - Hilsie est prié d'en rendre un compte :
verbal.)
( 566 ) rat
Prodromus Flore Norfolkice , sive Catalogus Stirpium que in insulé
Norfolk, annis 1804 et 1805 à Feroinanno Bauer collectæ et depictæ
Juerunt ; par le méme ; Vienne, 1833, in-8°.
Genera plantarum secundum ordines naturales ne sn" 55:26:03
par le même , Vienne, in-4°.
Sertum cabulicum ; enumeratio plantarum quæ in itinere inter Deras-
Ghazee-Khan et Cabul, mensibus majo et junio 1833, collegit doctor
Manrinus HoNIGBERGER. oder novarum vel minus cognitarum stirpium
icones et desċriptiones; par MM. S. Expuicaer et E. FenzL; fascicul. 1,
in-4°.
Nova genera ac species plantarik; par MM. E. Porrrine et S. Evou-
CHER; tome 1°, Leipsik , in-folio.
Enumeratio Jumini quæ in Novæ Hollandiæ or4 austro- a rer
ad fluvium Cygnorum et in sinú Regis Georgii; par M. C. Liser baron de
Hugel ; avril 1837 , Vienne, in-8°.
Sulla dispersione.....Sur la dispersion des dus électricités, et sur
les résidus des décharges de la bouteille de Leyde; par M. J. Bexi;
Milan , in-8°.
Sul dissiparsi. . . . . Note sur la propriété qu'a l'électricité négative de se
disperser dans l'air atmosphérique plus “eh que l'électricité dt ;
par le méme ; in-8°.
Archives générales de Médecine ; nat complémentaire des Sciences
médicales ; 3° série, tome 2 , Septembre 1837, in-8°.
Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances Fes |
7° année, n° 81, septembre r837,in-8.
Journal des Connaissances méde-snegienls ; 5° année, octobre
1837,n° 4, in-8°.
Journal de Chimie médicale, de Pharmacie , de Toxicologie ; tome 3,
3° série, n° 10, in-5°.
D an médicale de Paris; tome 5, n° 41, n-4.
~ Gazette des Hôpitaux ; tome 11, n° 119 — 121, Mrs
Écho du Monde savant ; n“ 92 a 95.
La Phrénologie ; t me 1, N° 10)
La ee ne études jamilières ws n° : 13, in-8?°.
+.
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 23 OCTOBRE 1837
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
MÉMOIRES ET. COMMUNICATIONS
-DES aiie ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
gml aa termy: Sg LS
CHIMIE. — Nöte sur létat actuel de la Chimie TEE ; par MM. Domas
et Litic.
« Soixante ans se sont à peine écoulés depuis l'époque à jamais mémo-
rable où, dans le sein même de cette assemblée, on vit paraître les pre-
miers essais de la doctrine chimique si féconde que nous devons au génie
de Lavoisier. Ce court espace de temps. a suffi pour que les questions les
plus délicates de la Chimie minérale aient été examinées à fond, et chacun
peut se convaincre facilement que cette branche de nos connaissances
possède à peu près tout ce qu’il lui est donné dangnérir avec les moyens
d'observation dont elle dispose.
» Non-seulement c’est là un fait incontestable, mais c’est un fait que
chacun peut s'expliquer. La Chimie minérale s'occupe en effet de l’histoire
des corps élémentaires , de celle de leurs combinaisons binaires et de celle.
de leurs combinaisons since. Or, les corps élémentaires se divisent en
quelques groupes très naturels , de telle sorte que si l’on étudie attentive-
ment les propriétés de l’une des espèces du groupe, on peut presque
C.R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 47.) : 76
| ( 568.)
toujours prévoir, deviner les propriétés des espèces qui lavoisinent.
L'étude de l’oxigène nous apprend l'histoire du soufre; celle du chlore
suffit pour nous initier aux moindres détails des propriétés de l’iode, etc.
» Ainsi cette tâche, qui paraissait, au premier abord,au-dessus des forces
humaines , car il ne s'agissait pas moins que d'étudier, d’analyser des mil-
liers de substances très diverses d’aspect et de propriétés, cette tâche s’est
néanmoins accomplie en moins d’un demi-siècle, et il reste à peine çà et
là quelques lacunes à combler.
» Les chimistes ont reconnu que dans les substances minérales, il existe
des corps qui se comportent comme des éléments; que ces corps se
combinent entre eux ; que leurs combinaisons peuvent s'unir de nouveau;
et dans ces trois ordres de substances, ils ont trouvé moyen de former des
groupes naturels qui en rendent l’étude simple, facile, et en même temps
large et philosophique.
» Bien entendu que ce qu'ils ont appelé élément ou corps indécom-
posable n’a été considéré comme tel qu'eu égard à l’état de l'expérience
acquise. On n’a point voulu préjuger la question; mais on a cherché à
_ construire l'édifice de la science de telle façon que, si ces éléments étaient
décomposés plus tard, rien n’en fùt changé dans l'architecture du monu-
ment, quoique ses fondations fussent plus profondément creusées.
» On comprend facilement qu'avec les cinquante-quatre éléments re-
connus aujourd'hui on puisse, à l’aide d’un très petit nombre de lois de
combinaisons , et en formant tous les composés binaires, ou tous les sels
possibles, donner naissance non-seulement à tous les composés connus
dans le règne inorganique , mais faire naître en outre un très grand nom-
bre de composés analogues. = = Kao; el ER
» Mais comment appliquer avec quelque succès de telles notions à la
Chimie organique? Là on ne rencontre pas moins d’espèces que dans la
Chimie minérale , et elles n’y sont pas moins diverses. Là pourtant, au
lieu de cinquante-quatre éléments , on n’en rencontre guère plus de trois
ou quatre dans le plus grand nombre des composés connus, En un mot,
comment, à l'aide des lois de la Chimie minérale; peut-on expliquer ,
classer les êtres si variés qu’on retire des corps organisés , et qui presque
tous sont formés seulement de charbon , d'hydrogène et d'oxigène, élé-
ments auxquels l'azote vient s'ajouter quelquefois?
» Cétait là une grande et belle question de philosophie naturelle, une
question bien faite pour exciter au plus haut degré l’émulation des chi-
mistes ; car une fois résolue, les plus beaux triomphes étaient promis à
| ( 569 )
la science. Les mystères de la végétation , les mystères de la vie animale
allaient se dévoiler à nos yeux ; nous allions saisir la clé de toutes ces mo -
difications de la matière si promptes, si brusques , si ‘singulières, qui se
passent dans les animaux ou les plantes; bien plns nous allions trouver
le moyen de les imiter dans nos laboratoires.
» Eh bien, nous ne craignons pas de le dire, et ce n’est pas de notre
part uve assertion émise à la légère : cette grande et belle question est
aujourd'hui résolue; il reste seulement à dérouler toutes les conséquences
que sa solution entraîne. Et certes, si avant que l'expérience eùt ouvert
cette nouvelle route, on eût demandé à quelque chimiste son opinion sur
la nature des substances organiques, quelque grand qu'eùt été son génie,
il meùt rien imaginé, on peut en être sùr, qui fùt digne d’être mis en
comparaison avec ces lois simples , régulières et si hotes que l'expérience
nous a dévoilées depuis quelques PAM
» En effet, pour produire avectrois ou quatre éléments des cobiuifiéhés
aussi variées et plus variées peut-être que celles qui composent le règne
minéral tout entier, la nature a pes une voie aussi simple qu’inattendue ;
car avec des éléments elle a fait des composés qui nn: de toutes les
propriétés des corps élén ireseux:méêmes. -., . ; :
» Et c'est là wie secret de laschimis © mu ; nous en sommes
convaincus. e e
» Ainsi, la te organique poide: ses éléments à elle, qui tantôt
jouent le rôle qui appartient au chlore ou à l’oxigène dans la chimie mi-
nérale, qui tantôt au contraire jouent le rôle des métaux. Le cyanogène,
l'amide, le benzoyle, les radicaux de lammoniaque, des corps gras, des
alcools et des corps analogues , voilà les vrais éléments sur lesquels la chi-
mie organique opère , et non point les éléments définitifs, charbon, hy-
drogène, oxigène, azote, éléments qui n ’apparaissent qu'alors que toute
trace d’origine organique a disparu.
» Pour nous la chimie minérale embrasse tous les corps qui résultent
de la combinaison directe des éléments proprement dits.
» La chimie organique, au contraire, doit réunir tous les êtres formés
par des corps composés fonctionnant comme le feraient des éléments.
» Dans la chimie minérale , les radicaux sont simples; en chimie ari J
ganique les radicaux sont composés, voilà toute la différence. Les lois
de combinaison, les lois de réaction sont d’ailleurs les mêmes us ces
deux branches de Ja chimie. e
» Peut-être pourrions-nous ajouter, par une de ces
( 570 )
venir qui sont permises au point de vue philosophique, que la moins
avancée des deux chimies qu'on vient de définir, n’est pas celle que lon
pense,
» En effet, si les radicaux de la chimie minérale, si l'oxigène, si le
soufre, si les métaux sont des corps composés, nul ne saurait prévoir
quand et comment leur décomposition pourra s’opérer. Si elle est pos-
sible, cette décomposition exige l’emploi de forces qui nous sont in-
connues. |
» Dans la chimie organique, la difficulté est bien moindre, et elle est
précisément inverse. Là, en effet, les radicaux sont composés ; on le sait.
Tout l’art du chimiste consiste à les manier en évitant leur destruction ,
qui les ramène vers l’état minéral, c'est-à-dire à l’état d'éléments vrai-
ment indécomposables, Ce passage des éléments organiques composés à
leurs éléments inorganiques simples, peut se prévoir, s'empêcher; car
il a lieu d’après des lois faciles à saisir. Aussi, est-il presque toujours
possible de reconnaitre un radical organique, et de le faire passer d’une
combinaison dans une autre, sans qu'il se résolve en ses éléments inorga-
niques.
» Telle que nous la concevons, la chimie organique nous présente donc
des radicaux qui jouent le même rôle que les métaux, d’autres à qui
appartient un rôle analogue à celui de l'oxigène, du chlore ou du sou-
fre, etc. Ces radicaux se combinent entre eux ou avec les élémens pro-
prement dits, et donnent ainsi naissance, au moyen des lois les plus
simples de la chimie minérale, à toutes les combinaisons organiques.
- » Découvrir ces radicaux, les étudier, les caractériser, telle a été, de-
puis dix ans, notre‘étude de chaque jour. Animés du même espoir’
-parcourant la même route, faisant usage des mêmes moyens, il est bien
rare que nous n’ayons pas étudié simultanément les mêmes substances
où des substances fort voisines, et que nous n'ayons pas envisagé les
faits qui se présentaient à nous sous le même point de vue. Quelquefois ;
néanmoins, nos opinions ont paru se séparer, et alors, entraînés tous
les deux par la chaleur du combat que nous livrions à la nature, il s’est
élevé entre nous des discussiéns dont nous regrettons également la viva-
cité. Qui pourrait nier, du reste, l'utilité de ces discussions, leur néces-
sité ? Qui pourrait dire combien de belles recherches elles ont suscitées,
et combien elles en susciteront encore ? Dans toute science naissante, de
tels débats s'élèvent toujours; mais, ce qui sera nouveau peut-être dans
l’histoire des sciences, c’est la manière par laquelle nous avons jugé con-
venable de les clore.
(571)
» En effet, quand nous avons pu traiter les questions qui nous divisent
dans quelques conférences amicales, nous avons reconnu bientôt que
nous étions d'accord sur tous les principes, et qu'à l'application , nou
différions de si peu, qu'il serait facile de nous accorder. | FE
» Dès-lors nous avons compris que nous pouvions, réunis, entreprendre
un ouvrage devant lequel nous eussions reculé chacun pris isolément ;
c’est la classification naturelle des matières organiques; c’est la discussion
approfondie des radicaux qu’il y faut admettre, et l'exposition de leurs
caractères directs ou secondaires; c’est, en un mot, la philosophie chi-
mique des substances organiques.
» Voici la marche que nous nous proposons de suivre :
» Toutes les substances organiques seront analysées par nous, si déjà
elles ne l'ont pas été. Nous soumettrons à une vérification attentive toutes
les analyses publiées par les chimistes qui s'occupent de ces sortes de
questions, et nous les supplions de vouloir bien soumettre les nôtres aux
mêmes épreuves. Rien de plus nécessaire à tous, que des analyses dont
on soit sûr, et qu'on puisse employer avec une parfaite confiance dans ces
conceptions systématiques, qu’une expérience ultérieure vient souvent
confirmer, et qui servent de point de dé les plus heu-
pa PS AE
nbreuses yses, ces vérifications patientes ne forment"
que la moindre partie de la tâche que nous nous sommes imposée. Notre
but principal étant de bien caractériser chaque corps, de bien établir à
quelle sorte de radical il se rapporte, nous consacrerons tous nos soins
à mettre en lumière les réactions propres à chaque substance que nous
SE
CT
étudierons,
_» Ainsi l’analyse élémentaire de chaque corps, la détermination de son
poids atomique, Fétude de ses principales réactions, voilà les bases de
notre travail. La discussion des caractères observés dans cette direction et
l'établissement des radicaux composés par lesquels ces caractères s’expli-
quent, voilà vers quelle fin ce travail est dirigé.
» Mais les personnes qui savent combien de substances on compte déjà
dans la chimie organique, combien on en découvre de nouvelles chaque
jour, ces personnes vont regarder notre projet comme entièrement chi=
mérique, si elles connaissent les difficultés que la moindre recherché de
chimie organique suscite si souvent à ceux qui l’entreprennent. = #
» Aussi, malgré toute notre ardeur au travail, malgré toute |
{
que nous sommes sûrs de déployer dans cette circonstance, aurio s
( 572 )
jugé indispensable de restreindre grandement le plan général que nous
venons d'exposer, si nous n'avions pris dés long-temps de soin de nous
préparer des collaborateurs dont le zèle ne trompera pas notre attente.
» Nous avons l’un et l’autre, en effet, ouvert notre laboratoire à tous
les jeunes gens qu'un véritable amour de la science animait; ils ont pu
tout voir, tout connaître. Nous avons travaillé sous leurs yeux et nous les
avons fait travailler sous les nôtres, de telle sorte que nous nous sommes
entourés de jeunes émules, l’espoir de la science, dont les travaux vien-
dront s'ajouter aux nôtres, se confondre avec eux, car ils auront été
conçus dans le même esprit et cnérutés par les mêmes moyens.
» C'est par cet heureux conco os soins chercheront à agran-
dir łe cercle chaque jour, que nous espérons mener à bonne fin l'ouvrage
que nous allons entreprendre.
» Nous est-il permis d'ajouter que dans une étude aussi délicate que
celle à laquelle nous allons nous dévouer , nous aurions grand besoin d’être
aidés par les personnes qui pourraient mettre à notre disposition des pro-
duits organiques remarquables par leur pureté, leur cristallisation, ou lau-
thenticité de leur origine. Nous prenons la confiance d’adresser à ce sujet
une demande expresse à tous les amis de la science, et nous osons €$-
pérer que ce désir n’aura pas été vainement exprimé.
= > Il'ne s'agit point d’ailleurs ici d’un ouvrage conçu dans un intérêt
personnel ou dans l'intérêt d’une étroite vanité. Non, et par un concours
de circonstances inoui peut-être dans l’histoire des sciences, il s’agit
d'un ouvrage SUE nous PARÉE peser tous les chimistes de
l'Europe.
» En effet, Phobies DNA pour e progrès des. sciences ,
dans s: sa rase réunion à Liverpool, a exprimé le vœu qu’un tableau de
de la chimie organique lui fût présenté par M. Liebig et
moi TL. session prochaine. Ainsi, la coopém Gai le bon vouloir des
savants anglais sont acquis à notre œuvre.
» La position de M. Liebig nous assure la bonne volonté des chimistes
du nord de l'Europe. Quant à moi, je wai pas cru trop m’engager, en
promettant le concours des chimistes français, en donnant l’assurance que
l'Académie prêterait à nos recherches tout son appui , et qu’elle en rece-
vrait la communicatiou avec la: RAnretnae dont elle nous a déjà dpans
tant de preuves.
( 573 )
ANATOMIE COMPARÉE. — Recherches sur l'anatomie des mollusques, comparée a
l'ovologie et à l'embryogénie de l’homme et des vertébrés ; par M. Serres.
« Occupé depuis plusieursannées de l'étude comparative des mollusques
et de l'embryogénie de l’homme et des vertébrés (1), je suis arrivé à des
résultats qui me paraissent mériter l'attention des anatomistes.
» Depuis les travaux de Swammerdam , de Poli et de M. Cuvier, les or-
ganismes des mollusques sont déterminés d’après la comparaison qui en
est faite avec ceux des vertébrés arrivés au terme de leur développement.
Leurs ganglions céphaliques sont assimilés au cerveau; leur cœur et leurs
- artères sont regardés comme les analogues des mêmes parties des animaux
supérieurs ; leurs branchies répètent les branchies des poissons.
» D'après ces vues et ce terme de comparaison, les amague sont placés
dans la méthode naturelle de classification du règne animal , à la tête des
animaux invertébrés , et viennent immédiatement après les vertébrés. Cette
place leur est acquise depuis les travaux si remarquables de M. Cuvier, et
bien qu’elle leur ait été contestée par divers zoologistes, ils Pont néan-
moins conservée, pas la raison que d’après les bases de cette méthode, il
i e d'assigner un a autre rang à des êtres chez lesquels
in sys nerveux bien ‘développé, un appareil de respiration
supérieur dans ‘beaucoup de cas à celui des poissons, et des organes de
circulation plus complets en apparence que ceux des poissons et même des
reptiles.
» Néanmoins , et de l'aveu même de MM. Cuvier et de Blainville, les mol-
lusques en général paraissent peu développés (2); ils ne se soutiennent
que par la tenacité de leur vie et leur immense fécondité (3).
» D'un autre côté, la variabilité de leurs organismes est si grande , qu'il -
est impossible de rien assigner de général à la disposition de leur système
nerveux, de leurs branchies , de leurs organes de circulation, et même à la
disposition du canal émontaire: ordinairement si fixe dans les autres
classes composant le règne animal. En un mot, l’organisation des mollus-
ques pes tout-à-fait anomale, si, la considérant hors me: on
( 1) VS le mémoire sur l Anatomie comparée des animaux invertébrés. (Ann J
Sciences naturelles ; octobre 1834. ) |
(2) Manuel de Malacologie. Cuvier, ouvr. cité.
(3) Règne es à tom. II, p. 357.
( 574 )
cherche à la comparer à l’organisation des animaux composant les autres
classes.
» Favorabies à l'échelonnement zoologique des mollusques, ces condi-
tions différentielles de leurs organismes, ont offert à l'anatomie comparée
des difficultés presque insurmontables. Car, d’une part, le principe de la
corrélation des formes organiques n'a pu leur être appliqué avec succés,
et, d'autre part, on a essayé en vain.de leur appliquer le principe des ana-
logies organiques de M. Geoffroy Saint-Hilaire, par la raison que la condi-
tion première dela mise en œuvre de ces deux règles de l’anatomie comparée
est la détermination des organismes. Or, si, comme nous le montrerons
dans le cours de ce travail, les principaux organismes des mollusques sont
encore indéterminés, on voit que, quelque avancée que soit leur anatomie
propre, leur comparaison avec les organismes parfaits des autres classes
ne saurait être très fructueuse. De là, le peu d'utilité des efforts tentés dans
cette direction par MM. Oken, Mayranx et Carus; de là, la nécessité pour
les anatomistes de rechercher une autre base de détermination et un terme
de rapport plus approprié au développement peu avancé de l'organisation
de ces êtres.
» Je Fai cherchée cette base nouvelle de détermination dans la compa-
raison des organismes des mollusques, avec les organismes temporaires
composant l’ovologie et l’'embryogénie de l'homme et des vertébrés. Les
propositions qui suivent, et dont le développement fera l’objet de plusieurs
mémoires spéciaux , résument, de la manière la plus concise, les princi-
paux résultats auxquels j'ai été conduit.
» T. Les mollusques sont des embryons permanents des vertébrés et de
l'homme (1). nee > + ere
» IJ. Ce sont des animaux constitués par la prédominance des viscères
(x) Cette proposition, exposée dans le mémoire cité sur Y Anaiomie comparée des
animaux invertébrés, me parait confirmée :
1°, Par le travail de M. Carus sur le Développement des moules d'étang (unio timida,
unio littoralis, anodonta intermedia) , bien que ce travail soit conçu dans un tout autre
esprit. ( Nova Acta Physico-Medica Academiæ Cæsareæ Leopoldino - Caroline ;
tome XVI, 1" partie, 1532.)
20. Pa le mémoire de M. Armand de Quatrefages , sur la 7e intrabranchiale des
petites anodontes, dont un extrait a paru dans les Comptes rendus de L Académie ;
année 1836, page 294.
3. Enfin, par le travail remarquable de M. Dumortier, membre de l'Académie des
Sciences de Bruxelles, sur l'Embryogénie des Mollusques gastéropodes, dont la cen-
( 575 )
abdominaux ; tout se rapporte chez eux au service de la nutrition et de la
reproduction.
» III. Ce caractère fondamental résulte de la’ disposition des systèmes
nerveux et sanguins. spu
» IV. Ces deux systèmes sont dans une disposition inverse. Le système
nerveux situé en avant est dévolu au service de la bouche. Ses modifica-
tions sont toutes subordonnées à celles que nécessite l’'appréhension des
aliments, et les moyens de transport qu’exige cette appréhension. Du
groupement et du dégroupement des centres nerveux dérivent des carac-
tères fixes de classification des êtres composant cet embranchement du
règne animal.
» V, Ce que les caracteres de classification des mollasques, déduits de
la disposition des centres nerveux, offrent de remarquable, c’est qu'ils sont
dans un rapport parfait avec ceux qui ont servi de base à la classification
de ces animaux par M. Georges Cuvier. Ils n’en sont en quelque sorte que
la confirmation ou la vérification. à |
» VI. Le système sanguin des mollusques est le système sanguin des ver-
tébrés renversé : il commence là où finit celui des vertébrés, et il finit là
où ce dernier « ence. Représentez-vous le cœur chez les vertébrés et
chez l'homme, à la division des iliaques primi
ee
i 2 , au point de départ
de l'artère sacrée moy
enne , et vous aurez l'idée figurative de la circu-
lation artérielle et veineuse des mollusques. ;
» VIT. Ainsi placé, le cœur est abdominal ou hypogastrique chez les
mollusques , au lieu d’être épigastrique ou pectoral comme chez les ver-
tébrés.
» VIII. De cette position du cœur chez les mollusques résulte la pré-
dominance des organes de reproduction , qui chez eux acquièrent un dé-
veloppement que l'on ne remarque au même degré dans aucune autre
classe du règne animal.
» IX. Les organes de reproduction des mollusques sont les analogues des
corps de Wolf, ou de ce que l’on a nommé reins primitifs chez les embryons
formité des vues avec celles qui me dirigent, est exprimée ainsi qu’il suit, à la
page 4. . a
C. R. 1837, 2° Semestre, (T. V, N° 47.)
( 576 )
des iérihiée, et plus particulièrement chez ceux des oiseaux, des mam-
mifères et de l’homme.
» X. Leur canal intestinal est le vitellus permanent et déplissé des em-
bryons des animaux vertébrés. Sa formation correspond à celle particu-
lièrement du canal intestinal des batraciens.
_»XI La position du cœur est rigoureusement assujétie à la position
de lanus chez tous les mollusques. Le centre de la circulation est ainsi
à l’une des extrémités du canal digestif, et les centres nerveux sont à
l'autre, comme il a déjà sté dit,
- » XII. De cette positi te du cœur résulte le renversement du
système sanguin dont nous avons s exposé Vantagonisme avec celui: des
vertébrés.
» XII. Ce renversement n’est pas limité au cœur, il se répète dans
les distributions des artères de ce que l’on a nommé, chez les mollus-
ques, aorte ascendante, laquelle est l’analogue de l'aorte abdominale des
vertébrés, principalement de leurs embryons.
» XIV. Cette position du cœur est elle-même rigoureusement com- `
mandée par la position et la nature des organes respiratoires des mol-
lusques.
» XV. Ces organes respiratoires ne correspondent pas, comme on l'a
cru jusqu'à ce jour, aux branchies des poissons; ils sont les analogues
des organes respiratoires des embryons des vertébrés , particulièrement
de ceux des oiseaux, des mammifères et de l'homme.
» XVI. On sait que dans } uf,. des embry 'OnS- des vertébrés respirent
par l'intermède de l'allantoïde , laquelle est en Tappar avec a vessie et
- Panus des jeunes embrygnė. es. z
b es respiratoires de olinsques sont td de
allantoide respiratoire des embryons des vertébrés. Ce qui n’est que
temporaire cz. ces derniers Gen Baga devient permanent chez les mol-
lusques.
NA VI, Tas variations si nombreuses que. présentent les EA
respiratoires des mollusques, depuis les céphalopodes j jusqu'aux acéphales ,
correspondent aux, nombreuses variations que présente l'allantoïde , à
partir des reptiles jusqu'aux oiseaux, aux mammifères et à l'homme.
» XIX. Dans l'œuf des vertébrés, l’allantoide est un dédoublement du
chorion qui enveloppe l'embryon; c'est sa lame interne ou l’endo-chorion-
~ » XX. Chez tous les mollusques, ] les branchies sont un dédoublement
de leur manteau qui enveloppe l'animal, comme le chorion enveloppe
( 577 ) |
l'embryon. C’est la lame interne du manteau qui devient organe respi-
ratoire, comme le devient dans l'œuf des vertébrés la lame i interne du
chorion.
» XXI. Cette disoren daki raies des, nna nous. con;
duit à l’appréciation de l'analogie du chorion de iei des vertébrés avec
le manteau des mollusques. -
» XXII. Le chorion de l'œuf se ver tébrés est composé de trois
couches ou lames qui sont l’ezdo-chorion , Vexo- chorion et le meso-
chorion. ie
» XXII. Le manteau des mollusques est également composé de trois
couches ou lames , l’une interne qui correspond à l'endo-chorion; la se-
conde externe qui érreipond à l’exo-chorion , et la-troisiéème moyenne
qui représente le meso-chorion.
» XXIV. Nous venons de voir que la her: interne du chorion.et du
manteau devient Forge Re de l'embryon dans l’œuf, et du mol-
lusque.
» XXV. Ponk l'embryon des vertébrés la lame moyenne du chorion
musculeuse, Ta les ‘moasg. la
n chez les n asii (és Has et sür Tè ét de Fori-
TRE à et des sc
» ET La lame externe du chorion est l’analogue de la lame ex-
terne du manteau, comme on le voit surtout sur le manteau des mol-
lusques nus.
» XXVII. Chez l'œuf des mammifères et de l'homme, la lame externe
du chorion sécrète un organe protecteur que les ovologistes regardent
comme inorganique ; c'est la membrane caduque , sorte d'i investiture
protectrice de embryon.
» XXVIII. Chez les mollusques E A la lame externe du man-
teau sécrète un organe protecteur inorganique; c’est la coquille. La co-
quille serait donc l'analogue de la caduque de l'œuf des mammifères et
de Phomme.
» XXIX. Chez les reptiles et les poissons, parmi les vertébrés, la ca-
duque n’est point sécretée, de même que la coquille ne l'est -pas « chez les
mollusques nus.
» XXX. La opilla d des vie serait es une ce
nente, comme leurs . allantoïde
MR D Le
+ AEE
( 578 )
manteau un Chorion permanent, leur canal intestinal un vitellus per-
manent. |
» XXXI. Ces animaux sont donc des embryons permanents des ani-
maux vertébrés, et leur composition, de même que leur nature » de même
que leur formation et leur développement, sont des déductions rigou-
reuses, ou des corollaires de la loi centripète des développements or-
ganiques. »
ZOOLOGIE. — Notice sur deux nouveaux genres de Mammifères car-
nassiers , les Ichneumies, du continent africain, et les Galidies ; de -
Madagascar; par M. Isiporr Grorrroy SAINT-HILAIRE.
(Extrait. )
« Les naturalistes nomenclateurs se plaisent surtout dans l’observation
de caractères bien tranchés, dans la découverte de différences bien nettes
entre les êtres qu’ils étudient. En effet, plus grand est l'intervalle qui
sépare les diverses divisions d’un même groupe, et plus la classification
de ce groupe est facile à faire; plus, une fois faite, elle paraît satisfaisante
pour l'esprit. Aussi, lorsque, après des recherches plus ou moins longues,
un tel résultat a été obtenu, il semble quelquefois que les travaux ulté-
rieurs, loin de constituer de nouveaux progrès, tendent à porter la per-
turbation dans un ensemble rationnellement coordonné de faits et d'idées.
Des groupes qui avaient paru bien distincts, des groupes que séparait
même un large intervalle, se trouvent reliés par la découverte de types
intermédiaires touchant de part et d'autre aux limites de ceux-ci; et si
le zoolopiste philosophe suit avec intérêt toutes ces transitions natu-
relles par lesquelles s'opère graduellement la fusion de toutes les diffé-
ences, le classificateur hésite presque à regarder comme des progrès,
des acquisitions qui peu à peu Ôtent à son œuvre ce qui avait semblé en
faire le mérite principal, la précision des caractères, la netteté des coupes
établies, i
» Ces remarques se placent naturellement à la tête d’un travail con-
sacré à l'établissement des-deux nouveaux genres de Viverriens, Autre-
fois réunion confuse d'espèces en partie étrangères les unes aux autres, le
groupe des Viverra de Linné, revu successivement par M. Cuvier, par
mon père et par quelques autres zoologistes , était devenu parfaitement
naturel, et sa coordination semblait ne plus laisser rien à désirer, lorsque,
il y a quelques années, il se composait des quatre genres Civette, Genette,
(579 )
Mangouste et Suricate. Ces genres, en même temps que fáciles à dis- `
tinguer entre eux , formaient à eux quatre un groupe parfaitement défini
à l'égard, soit des Ursiens, qui les précèdent, soit des Mustéliens , qui
doivent les suivre. En même temps aussi, ces quatre genres formaient une
série linéaire assez régulière, et par conséquent satisfaisaient à une con-
dition que, pour ma part, je regarde comme impossible à remplir, mais
que beaucoup de naturalistes ont considérée, et que quelques-uns con-
sidèrent encore comme Pun des attributs nécessaires d’une bonne classi-
fication.
» Nous sommes loin, aujourd’hui, sinon par le nombre des années , au
moins par le nombre des travaux accomplis, de l’époque où il en était
ainsi. Des genres nouveaux ont été établis ou proposés, les uns, tels que
les Paradoxures, les Ailures, et surtout les Zctides, comblant peu à
peu l'intervalle qui séparait les Viverriens des Ursiens; les autres, tels
que les genres Crossarque et Athylace de M. Frédéric Cuvier, Crypto-
cropte de M. Bennett, Cynictis et Mongo de M. Ogilby, et tout récem-
ment encore, l’Ambliodon de M. Jourdan, s’intercalant entre les quatre
genres anciennement connus, et opérant entre eux des transitions plus
ou moins intimes, en même temps que détruisant la possibilité d’une
classification de tous les Jiverra en série linéaire. A tous ces genres,
ou du moins à ceux d’entre eux qui devront être conservés, j'en ai
présentement deux autres à ajouter, et par eux de nouvelles transitions
vont encore se trouver réalisées. L'un, que je nomme pour cette raison
même Garnit, Galidia , tend à lier, avec les Mustéliens, les Mangoustes,
les Genettes, et par elles tout le groupe des Viverriens, déjà lié par
d’autres groupes avec les Féliens , et surtout, par d’autres encore, avec les
Ursiens. L’autre, auquel je donne le nom d’IcHneumiE , Ichneumia, propre
à rappeler ses analogies avec l’un des types les plus voisins, lie très inti-
mement les Mangoustes avec le genre nouvellement établi, et encore
imparfaitement connu, des Cynictis. Le premier se compose de trois
espèces de Madagascar, dont l’une à peine connue, et les deux autres
entièrement nouvelles. Le second compte de même, dès à présent, trois
espèces, dont deux connues déjà par de bonnes descriptions, et does
l’autre paraît encore inédite.
» Voici les phrases tue dans lesquelles l’auteur résume € )
(1) FE mémoire paraîtra en entier dans l’une des prochaines livraisons. ur 'ou-
vrage dont M. Isidore Geoffroy a déjà publié un foniroiume, sous le titre d'Etudes
zoologiques.
( 580 )
les descriptions étendues = ‘il donne dans le cours de son mémoire , de
ces deux genres nouveaux.
» I. ICHNEUMIE, ICHNEUMIA. — Paumes et plantes en très grande
partie velues ; membres assez élevés; cinq doigts à chaque pied; pouces
courts et placés haut, surtout en arriere; ongles assez grands, un peu
recourbés , obtus. — Vingt dents à chaque mâchoire ; à la supérieure, trois
fausses molaires , une carnassière , deux tuberculeuses de chaque côté; à
l'inférieure , quatre fausses molaires, une carnassière , une tuberculeuse ;
troisième tee moling dibéreure et quatrième inférieure, à quatre tu-
bercules oblus; tube eux mâchoires assez zétendues. — Oreilles
à conques très larges et très courtes ; un mofle; nez assez prolongé. —
Queue longue , ulica préhėnsile; une poche antéanale. — Pelage
composé de deux sortes de poils; les soyeux, assez longs, rudes, peu abon-
“dants; les laineux, doux, abondants et plus ou moins visibles à travers
les soyeux. — Crâne renflé dans l’intervalle et un peu en arrière des or-
bites; pourtour orbitaire np ten osseux; i Arade dpomatique étroite
et peu écartée du crâne.
» Ce genre habite l'Afrique, dns la plus sréidée partie de son étendue
continentale. Ses espèces, inséctivores en même temps que carnivores ;: et
vivant dans des terriers, sont les suivantes :
» 1°. Zchneumia bia. (Herpestes albicaudus, Cux.; Ichneumon
albicaudis , Switu ). Corps d'un cendré fauve très peu tiqueté, passant au
noirâtre en-dessus, Re sur Ja Mere me est noire; queue
blanche dans les trois derniers | quai es geur. -Habite BAfrique
australe et le Sénégal.
» 2, Ichneumia do à espèce ot ou porte ds connue,
mais gen distinguée de la précédente (Herpestes leucurus, Emaews.?). Corps
dré clair, très tiqueté de blanc; queue variée de blanc et de
a première moitié, blanche dans la secondes Habite le Sennaar
et peut-être le Dongola.
»:3°. Ichneumia gracilis ( Herpestes gracilis , Rex Corps d’un cendré
un peu jaunâtre; partie postérieure de la queue noire, Habite Abyssinie.
» IE GALIDIE, GaLipia, — Plantes , sauf les talons, et paumes nues ;
membres assez courts ; cinq doigts à nie pied ; en arrière, le médian
et le quatrième égaux; maïs en avant le médian plus long, puis le qua-
trième, puis le second, puis, mais avec une grande différence de lon-
gueur, l’externe et enfin Vinterne qui est le plus court; ongles, les anté-
rieurs surtout, assez longs, médiocrement arqués, demi rétractiles, assez
( 581 )
aigus à leur extrémité. — A la mâchoire supérieure, vingt dents, ou seu-
lement dix-huit, suivant que la première molaire, qui est rudimentaire ,
existe ou n'existe pas ; à la mâchoire inférieure, dix-huit. Incisives supé-
rieures externes; très grandes et échancrées en dose et en arrière; ca-
nines supérieures presque droites, aplaties en dedans; les inférieures, ar-
quées. De chaque côté, supérieurement, trois ou deux fausses molaires,
une carnassière, deux tuberculeuses; inférieurement , trois fausses mo-
laires, une carnassière, une tuberculèuse. Tuberculeuses moins étendues
que les carnassières. — Oreilles à conques de largeur et de longueur
moyennes; un mufle; nez médiocrement prolongé. — Queue moins longue
que: le corps, nullement préhensile. — Poils soyeux, médiocrement
longs , serrés, cachant les laineux. — Crâne à peine renflé entre les orbites,
et se retrécissant seulement en arrière de ces fosses. Apophyses post-orbi-
taires des frontaux et des jugaux ne se joignant pas. :
» Ce genre se compose de trois espèces , toutes de Madagascar. La pre-
mière paraît avoir été fort anciennement indiquée par Flacourt, et
M. Smith en a récemment décrit les couleurs, sans lui avoir d’ailleurs
imposé aucune dénomination, sd sr , soit: née Les deux
Ç adi beia og : marron aci; qiäie
ee que le corps, ornée de larges anneaux alternati-
vement noirs et de la couleur générale du pelage.
» 2°. Galidia unicolor. Corps d’un brun rougeâtre, tiqueté de fauve et
de noir ; er” beaucoup plus courte que le corps et de même couleur
que lui.
» 3°. Galidia olivacea. Corps d’un brun olivâtre, tiqueté de fauve ;
queue de même couleur que le corps.
» Outre la description détaillée de ces deux genres et de ces six espèces,
M. Isidore Geoffroy donne une description plus succincte d’un autre car-
nassier de Madagascar inscrit depuis long-temps dans les catalogues, sous
les noms de Mustela striata, Grorr. S.-H., ou de Putorius striatus, Cuv. Cet
animal, dont on n’avait connu jusqu’à présent qu’un très jeune individu,
doit être reporté, en raison des conditions de son système dentaire, parmi
les Viverriens, et devenir le type d’un genre voisin mais distinct des Ga-
lidies , auquel le nom de Galictis est donné par M. Isidore Geoffroy, comm
pouvant exprimer assez. heureusement les rapports naturels de ce:
genre. Enfin le mémoire de M. mé pen contient aussi quelque
tifications au is du genre Cynictis, nouvell t établi par Og
PA HAN DS Si
( 5827
des remarques sur le Vansire de Buffon et plusieurs autres animaux
mal connus du groupe des Viverriens. »
Sur le système dentaire du Protèle ; par M. Isinors Grorrroy SAINT-
HILAIRE. E
« On sait qu'autant les conditions du système dentaire se montrent va-
riables dans certains ordres de mammifères, tels que les édentés, les céta-
cés, etc., autant elles sont constantes dans le groupe des carnassiers pro-
prement dits ou carnivores. Chez ceux-ci, après les incisives, dont le
nombre est même invariable (si ce n’est peut-être chez l’enhydre),
viennent des canines toujours semblablement disposées, puis des molaires
de deux sortes, les unes, antérieures, de forme très simple, et seule-
ment accessoires, ce sont les fausses molaires; les autres, qui sont les
carnassières et les tuberculeuses, postérieures, de forme très complexe,
et jouant le principal rôle dans les fonctions dévolues au système dentaire.
Ces deux sortes de dents se retrouvent également, soit parmi les dents
primitives ou de lait , soit parmi les dents permanentes , quelques diffé--
rences que puissent d’ailleurs présenter les deux appareils successifs de
dentition. | |
» Ces conditions générales du système dentaire des carnassiers ont avec
les caractères de leurs autres systèmes organiques , une corrélation si évi-
dente qu'on pourrait à la première vue la- croire nécessaire; et tant
qu'aucune exception n’a été connue, on a pu supposer toute exception im-
possible. Cependant, il y a dix-sept ans environ , le mémorable voyage de
ILE ©
pourvu de molaires établies sur un type tout différent, bien que ce genre
arguable appartienne incontestabl tau groupe des carnivores par
ensemb
emble de ses caractères, et même qu'il offre avec le genre hyène,
spécialement avec l'hyène rayée , une analogie.telle que l’analyse de ses
caractères génériques est presque nécessaire pour l’en distinguer.
» À la vérité, le sProtèles rapportés par M. de Lalande étaient jeunes. En
les voyant pourvus seulement de quelques molaires très simples, plus
ou moins rapprochées de la forme conique, à une seule pointe , mal ve-
nues et cachées en partie dans les gencives, il était donc naturel de
penser qu'on n'avait encore sous les yeux qu’une première forme du sys-
tème dentaire, conservée chez de jeunes sujets un peu plus long-temps que
d'ordinaire, par des causes accidentelles. Telle fut l'opinion qu'émit
( 583 )
M. Cuvier; et c'est dans la pensée que le système dentaire définitif du
Protèle devait être analogue à celui des civettes, que l’illustre auteur du
Règne animal décrivit sous le nom de Genette ou Civette hyénoïde , Ya-
nimal découvert par M. de Lalande.
» En adoptant, comme l'ont fait plusieurs zoologistes , l'opinion émise
par M. Cuvier sur le système dentaire du Protéle, cet animal se trouverait
déjà, par rapport à tous les autres carnassiers , dans des conditions très
exceptionnelles. Ainsi que je lai dit, le premier appareil dentaire, chez
ces animaux comme chez les quadrumanes et l’homme lui-même, se
compose, outre les incisives et les canines, de molaires de deux sortes;
et même les moiaires de lait sont généralement analogues, par l'ensemble
de leurs caractères, à une partie des molaires de remplacement. Le rem-
placement d’un appareil dentaire aussi singulier que celui du Protèle, par
un système dentaire établi sur le type commun , et surtout identité avec
celui de tel ou tel autre carnassier , serait une anomalie peut-être plus
grande encore que le remplacement de molaires ex-ceptionnelles par d’au-
tres molaires pareillement en dehors du type commun.
» En form en Pha G% le gre Prosèle, j'étais donc fondé à
dentaire enipotaifes + c
même lieu de présumer que ces’ ‘caractères offriraient un cac d’ intérét
bien supérieur à celui qui s'attache d'ordinaire à des différences propres à
sil l’un de l'autre deux groupes voisins. Aussi, depuis treize ans,
n’ai-je négligé aucune occasion de recueillir des renseignements, et surtout
de faire par moi-même des observations sur les individus en assez grand
nombre qui ont été successivement envoyés en France par MM. Verreaux,
neveux de M. de Lalande, et livrés après lui, et avec un égal succès, à l'explo-
ration de l'Afrique australe, Tout récemment encore une immense collec-
tion rapportée par l’un d’eux, vient de me fournir encore de nouveaux
matériaux dont l'examen a confirmé les résultats de mes recherches anté-
rieures, et m'autorise à présenter comme positif, un résultat que j'avais
déjà énoncé depuis plusieurs années, mais avec doute, dans mes leçons
au Muséum d’histoire naturelle, savoir : que le Protèle, même adulte,
ri
(1) Voyez Description d'un nouveau genre de mammifères carnassiers sous Le nom de
PRoTÈLE, dans le tome XI des Mémoires du Muséum d'Histoire naturelle, et tuer
Pratèle du Dictionnaire classique d Histoire naturelle ; tome XIV.
(2) Voyez l'analyse de mon Cours de 1835, que M. Gervais a bien | sous :
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° A7.) a 78
( 584 )
a des molaires simples, imparfaites, semblables à celles que j'ai décrites et
figurées autrefois d’après de jeunes sujets; en d’autres termes, toutes ana-
logues à de simples fausses molaires. Parmi les individus que j'ai examinés,
la plupart m'ont présenté quatre de ces dents simples etimparfaites de chaque
côté ct à chaque se mais , sur les quatre, il en est presque toujours
quelques-unes qui, tout-à-fait rudimentaires, restent cachées dans les gen-
cives. Quelquefois même, j'ai vu, chez des individus paraissant également
adultes, lune des molaires manquer totalement. Ainsi, non-seulement le
Protèle adulte n’a pas un système dentaire de viverra; mais ses molaires ne
sont comparables à celles d'aucun autre carnassier. Il faut descendre jus-
qu'aux édentés et aux cétacés, pour trouver un ensemble de dents aussi
simples, et ici , fait unique dans la série animale, elles se trouvent associées
avec des incisives et des canines parfaitement loges par leurs formes
et leur disposition, à celles des autres carnassiers.
» L'état adulte de plusieurs des individus sur lesquels j'ai étudié ce sys-
tème dentaire, est attesté par létat avancé de leur ossification , notamment
par leurs tubérosités occipitales très développées. J'ajouterai que MM. Ver-
reaux qui ont vu un nombre plus considérable encore de Protèles, ont
trouvé à tous le même système dentaire, sans excepter une femelle qui
allaitait, et dont l’état adulte est par conséquent incontestable, indépen-
damment de toute autre preuve. Enfin je dois à M. de Joannis, lieutenant de
vaisseau , commandant en second du Luxor, et bien connu des zoologistes
par ses recherches sur les poissons et les mollusques, le dessin d’un
anini trouvé mort en Nubie, et qui est incontestablement un Protèle,
ique cet animal ne nous ait jamais été envoyé que de l'Afrique aus-
trale. Ce protèle de Nubie, peut-être d’une autre espèce que le Proteles
Lalandii , avait encore exactement le même système des déjà connu
chez tant d'individus du Cap.
=» Le Protèle manque donc bien certainement de. dos propres à la
mastication , dans son état adulte comme dans son premier âge : il avale
nécessairement sans mâächer, comme au reste le font si souvent aussi,
quoique pourvus d’un appareil dentaire si puissant, des autres carnas-
semer voisins den Protèles, notamment les byenes
iti lestle genre de riture d'animaux car-
nivores qui wont ni carnassières, comme les espèces vraiment carnivores,
maipapan a - aaeeea
ce titre: Résumé des bami de PNE aiie; ii au Muséum de Paris pendant
` Fannée ani par M. Isidore Geoffroy Saint-Hilaire; Paris, in-8°, 1836.
( 585 )
ni tuberculeuses, comme celles qui associent en partie le régime végétal
au régime animal. Les notes que j'ai demandées à M. E. Verreaux, m'ont
fourni un fait intéressant : le Protèle vit, en partie, de la chair de très
jeunes ruminants, principalement de très jeunes agneaux, en partie et
surtout des énormes loupes graisseuses qui entourent la queue chez les
moutons africains. Il est inutile d'insister sur la concordance remarquable
qui existe entre ces nes et les conditions exceptionnelles du système
dentaire du tee
ALGOLOGIE. — Note sur les Algues qui colorent en rouge certaines eaux
des marais salants ditior par M. F. Dunar.
M. Auguste de Saint-Hilaire ique l'extrait suivant de ce travail :
« On voit souvent dans les réservoirs des salines, appelées tables , des
eaux d’une belle couleur rose avec un reflet violet, ou bien des eaux
d’un rouge orangé ferrugineux, sur le bord desquelles on observe une
écume de même couleur. Ces eaux , ainsi colorées, sont très denses (25 à
26 degrés de Baumé), et sur le poistd de laisser cristalliser le sel marin ; mais
est loin d’être e qu ron l'a cru, et, au de. des
ce p
sauniers, aka ne se e manifeste que dans de v ieilles eaux. Très souvent les
tables s qu'on aperçoive dans leurs eaux aucune trace
de matière rouge. Des milliers de quintaux de sel ont été récoltés cette
année aux salines du Bagnas de Villeneuve, et à celle de Peccais, et
l’on n’y a presque point recueilli de sel coloré. |
» On avait attribué la couleur rouge des marais salants à la présence
d’un petit branchiopode, l'#rtemia salina. Mais M. Dunal a visité
plusieurs salines, où ce crustacé existait en quantité innombra-
ble, et dont les eaux étaient cependant limpides et incolores. Les
Artemia salina observés dans ces eaux, n'étaient point rouges; les
plus jeunes avaient une couleur grisâtre, les plus avancés en âge, une
couleur rose tirant sur celle de la rouille. A la vérité, en même temps
que les eaux salées se concentrent par Févapotséinus ré anystacé prend
une teinte rouge; mais ces eaux elles-mêmes ne: |
» On ne peut pas non plus attribuer la couleur rouge des eaux des sa-
lines, aux cadavres de l'AÆrtemia salina ; car, dans les salines de- :
et de Peccais, MM. Dunal et Legrand ont observé une quantité considé-
rable de ces cadavres à demi décomposés, qui avaient une couleur laiteu
» Ne trouvant pas la cause de la coloration de l'eau dans la éser
( 586 )
l'Artemia salina, M. Dunal a cherché ce qui pouvait produire ce phé-
nomène , et s’est rendu à des salines où il existait de l’eau colorée.
» En puisant à la partie supérieure de fossettes qui semblaient rem-
plies d’un liquide d’une belle couleur rose, ou d’un rose nuancé d’un
reflet violet, M. Dunal n’en a retiré que de l'eau incolore ou à peu près
incolore ; mais lorsqu'il a enfoncé son flacon jusqu’ au fond des fossettes,
il a obtenu de la matière colorée.
» Cette matière, soumise au microscope, a laissé voir à M. Dunal de
nombreux globules sphériques, très petits, hyalins, qui lui ont paru
constituer un véritable Protococcus, auquel il a donné le nom de sa-
linus. Cette petite plante se développé au fond de l'eau, et sa belle cou-
leur rose ou violette se reflète sur tout le liquide qui la recouvre.
» Dans d’autres réservoirs que ceux où il a trouvé le Protococcus sa-
linus , M. Dunal a découvert une autre substance dun, roues orangé foncé,
qui arrivait à la surface de l’eau.
‘» Soumise à un grossissement de 200 fois le diamètre, cette substance
a offert une réunion de nombreux individus d’une espèce du genre
Hæmatococcus , Vun des plus simples de la famille des Algues, et qui est
caractérisé par des séminules ou globulins colorés en rouges. Il est à re-
seek pi que c’est une autre espèce du même genre, Hæmatococcus Nol-
i , qui colore en rouge les marais tourbeux de Schleswig.
» Les cellules de l'Aæmatococcus observé par M. Dunal , et qu’il nomme
salinus , sont sphériques ou elliptiques, Fu d un rouge orangé , et
ensuite d’une couleur ferrugineuse.
-» Dans des lames de sel déjà cristallisé, M. Dunal a i observé TA longs
cordons rougeâtres. Ils étaient produits par des Hæmatococcus salinus
emprisonnés dans des cristaux de sel , et ces cristaux étant dissous, la plante
rés e roduite bien conservée.
» -Au milieu de la saline de Bagnas, M. Duisal a aussi vu quelquefois
unè matière rouge qui surnage, et prend la forme allongée d’une masse
de filaments ou conferves. Ë Hiématóodötks salinus était, en cet endroit,
mêlé avec une autre Algue rudimentaire qui n’est qu’un tube hyalin
simple, säns ramificition ni articulation , terminé en pointe et parfaite-
ment vide! C’est une espece du AE ne dv à laquelle M. Dunal gpnne
le noin de salina.
» Quoique ce botaniste dique un Proléacons salinus et un Hema-
tococcus salinus, il pense cependant que ces deux prétendues espèces
qu’il faudrait, d’après les divisions généralement adoptées, ranger dans
(587 )
deux genres différents, ne sont qu’une même plante qui, jeune, est un
Protococcus, et, mieux développée, devient un Hæmatococcus. ?
» Le sel sr la nuance des divers végétaux qui y sont emprisonnés ;
il est rouge orangé ou de couleur de rouille, quand il renferme des
Hæmatococcus, et d’un beau rose-violet, quand il contient des Protococcus.
» Une odeur de violette très agréable s’exhale de ces sels colorés, et se
conserve pendant une année, quand ils sont amoncelés en tas prismatiques
appelés camelles.
» La matière colorante formée par les Aæmatococcus pleins de globu-
lins et d’un rouge orangé, teint les mains d’une manière assez nes
» Si M. Dunal ne donne dans son mémoire aucun détail sur l’Artemia
salina , c'est que M. Audouin a annoncé qu’il s’occuperait de ce bran-
chiopode. »
A la note de M. Dunal sont joints plusieurs échantillons des corps colo-
rants, mentionnés dans cette note. D’autres échantillons sont remis par
M. Dumas. Leur examen est renvoyé à une Commission ser té de
MM. ao de Dent Dumas et ht
ANALYSE ÉMA rs Dét ination des racines- réelles des équations.
k 2 +,
M. Cauchy Pro un ` mémoire s sur pos des fonctions nom-
mées par M. Ampère interpolaires , à la détermination des racines réelles
des équations.
« Les propriétés très remarquables de ces fonctions conduisent à une
méthode nouvelle à l’aide de laquelle on peut resserrer indéfiniment les
limites des racines réelles des équations, et obtenir de ces racines des
valeurs aussi ssi approchées que l'on voudra. »
M. Poisson fait hommage à l’Académie d’un mémoire imprimé ayant
pour titre : Solution d’un problème de probabilité.
« Ce problème, dit l’auteur, est un de ceux dont j'ai eu l’occasion de
donner cette année la solution dans le cours de Calcul des probabilités
qui se fait à, la Faculté des Sciences; voici quel en est l'énoncé: a
….», Trois joueurs A, B, C, jouent, deux à deux, une suite de coups;
chaque nouveau., coup est joué par le joueur qui a gagné le coup précé-
dent avec celui qui n'y a pas joué : le sort désigne les deux jou
jouent au premier, FOUR: La partie est finie quand un des trois joueurs a
gagné. consé leux autres, ou deux conps. de suit ; et c'est
TOTIS TN
( 588 )
ce joueur qui a gagné la partie. On demande de déterminer pour les trois
joueurs , les probabilités de gagner la partie, d’après les chances qu'ils
ont de gagner à chaque coup et selon que le sort les a désignés pour jouer
ou pour ne pas jouer au premier coup. »
RAPPORTS.
Z00L0GIE. — Rapport sur un mémoire de M. Jourpan concernant deux
nouvelles espèces se mammifères de Ei nde.
[Gomisiatres » MM. Isid. Centro Saint- Hilaire 3 de Blainville rap-
porteur. )
« L'Académie, dans sa séance dua8 septembre dernier, a renvoyé à
l'examen d’une Commission composée de M. Isid. Geoffroy Saint-Hilaire
et de moi, une note que lui a adressée M. Jourdan, professeur de zoologie
à la Faculté des Sciences de Lyon , et dans laquelle deux nouvelles espèces
de mammifères de l'Inde sont décrites d’une manière assez complète pour
que les zoologistes généraux puissent en prendre une idée suffisante et,
par suite, les placer, d’après leurs rapports naturels, dans le LA agé Z00-
logique.
» L'ordre ou le degré nnisatiés des carnassiers, que l’on pourrait
désigner sous le nom de Secundates par opposition à celui de Primates,
imaginé par Linné pour le premier degré d'organisation des animaux
mammifères monodelphes, renferme , comme tout le monde sait, quatre
grandes familles, les Cheiroptères ou chauve-souris, les Insectivores, les
Carnassiers ( plantigrades et digitigrades) et les Phoques ou carnassiers
pinnigrades, que l'étude de l’ensemble de l’organisation démontre devoir
être rangés suivant Ẹ ordre sérial que nous venons dénoncer.
» Pour ne nous occuper en ce moment que de ce dont nous avons be-
soin pour faciliter la conception de notre rapport, la famille des carnas-
siers renferme les genres roiti r Matela; Vi wemi Pelit, Canis, Hyæna
et Phoca, de Linné; peep ptibes ted ment rigou-
reuses s , mais dansk esquels on a tonté aisément, par la considération mi-
nutieuse et ex e sous certains rapports, mais fort utile sous d’autres,
du système dentaire et du système digital, à former un assez grand nombre
de subdivisions génériques, dont, quoique assez distinctes dans certains
( 589 )
cas, les espèces véritables et à fortiori celles qui ne le sont pas, se nuan-
cent d’une manière véritablement minirables dan on a coptenablement
égard à l’ensemble de l’organisation.
» À la section du genre Ursus, dont les espèces se nuancent pt
depuis l'ours polaire, qui a la tête la plus allongée, jusqu’à l'ours orné qui
l'a le moins, et, sous ce rapport, se rapproche davantage des blaireaux
et des gloutons, appartiennent, comme l'avait si bien senti Linné dans sa
grande manière de faire, les Blaireaux ou Meles qui, comme les ours,
manquent de cœcum, mais dont l’humérus est toujours percé d’un trou
au condyle interne; ils existent dans toutes les parties septentrionales de la
terre, ancien et nouveau continent, et sont représentés, pour un
premier degré, dans l’Inde par le Paii dans Amérique par les Ra-
tons, les Coatis; pour un second, par le Kinkajou, dans l'Amérique
méridionale, analogue de l’Arctictis de la sud-Asie; et pe un troisième
degré, par le Midaus dans la sud-Asie.
» Au genre Mustela, également dépourvu de cœcum et dont l'humérus
est aussi percé au condyle interne, et dont l'Europe possède les quatre sec-
tions, Putois (1), Glouton, Marie, et Jonire: App nent: au premier,
les Zorilles dans lAfriqu le dans l'Inde , les Ratels
dans a me et l'Asie, et les. Griso. s: (Huro; Is. Geoff.), ainsi que les
Méphytis de les et méridionales d'Amérique.
» La première des sections du genre des Mustela a des représentants en
Europe , en Asie, en Amérique et même dans lAfrique. Les Loutres sont
aussi dans ce cas. é
» Dans le genre Viverra , L., caractérisé par le système dentaire, les
ongles demi rétractiles, l'existence du cœcum, le nombre des doigts égal
en avant comme en arrière, l'Europe ne possède actuellement qu’une
espèce, la Genette; à ce gonpe appartiennent en Afrique, et sur- .
tout dans l'Afrique australe et à Madagascar, pour un premier degré, le
Mangoustes ( Mangusta), Vansire ( Athylax), Crossarque, Lasiope, Gy-
nictis et Surikate, dont les premières seulement existent dans l'Inde ;
pour un second degré, les Civettes et les Genettes de toutes les parties
d'Afrique et des parties méridionales de l'Inde, ainsi que les Paradoxures,
qui jusqu'ici semblent être propres à ses parties les plus australes ; et
enfin, Fous un troisième degré, le genre Bassaris , de M. Lichtenstein
(1) Le prétendu Vison de France bare. n’être qu’un Putois ordinaire; Re >.
PRneanr. em mène le: bisngida poartoor de ses lèvres. =:
( 590 )
le seul représentant de ce genre méridional en Amérique; le Crypto-
procta de Bennett, peut-être le même que l'Euplère de M. Doyère, semble
plutôt être le représentant des Paradoxures à Madagascar.
» Le genre Felis, L., si bien défini presque dans tous les: ati de
l’organisation externe et interne; savoir : le moindre nombre de molaires
au plus haut degré de carnivorité, les ongles rétractiles, un cœcum , un
trou au condyle interne de l’humérus ; est répandu dans toutes les parties
du monde, du moins pour les espèces de ses quatre premières sections, F.
unicolores, à taches ocellées, à taches pleines, sans ou avec des barres
noires aux joues et à la. dés: interne des bras, car les Felis de la der-
nière section, les Cynaïlures ou Guépards, ne se trouvent qu'en Asie et
en Afrique. |
» Le genre Canis , L., caractérisé par le système dentaire plus nom-
breux, par le système digital et la forme des ongles, par Pabsence de trou
au condyle huméral , l'existence du coipu; ete., est à peu près dans le
même cas pour ses deux divisions pri lant on doit remarquer
que toutes les sections Megalotis, Renard, Chacal, Loup et Hyénoïde,
se trouvent réunies dans l’Afrique.
» Le genre Hyæna , L., que caractérise aussi le système digital,
système dentaire anale: l'absence du trou au condyle interne, et
l'existence d’un cœcum, etc., est encore plus africain, puisque ses trois
sections, en y comprenant les Protèles, se trouvent à la fois dans l'Afrique
méridionale, et que la première seulement existe dans eee” mais au-
cune en Amérique ni actuellement en Europe.
» Enfin, le genre Phoca, plus aisé encore à : définir: par: de système den-
taire maaf et molaire, par la dis i
condyloïdien huméral et d’un com, dit être M rentiellement gnsidt
comme circum-polaire ; ‘aucune espèce, peut-être, n'étant :inter-tropi=
cale. Quant aux deux divisions principales de ce genre, les Phoques pro+
_prement dits, semblent exclusivement habitants des mers arctiques, sur
les rivages des deux continents. Les phoques à oreilles. semblent, au-con-
traire, appartenir aux mers antarctiques et arctiques; mais pour celle-ci
seulement, vers les terres de communication de di et de: paor
rique.
» Les deux ne août il est question dans la note de M. bin
dan, appartiennent à cette division des Carnassiers de moyenne ou
même d'assez petite taille, que M. F.: Cuvier a cru devoir séparer des
Yiverra de Linné, principalement à cause de la brièveté et de la nu:
| ( 591 )
dité des tarses ou des pieds de derrière, ce qui indique dés animaux
moins aptes à la course que les Viverra ordinaires, tels que les Civettes
et les Genettes; et en effet, ce sont des espèces qui, se nourrissant proba- .
blement d'oiseaux et de leurs œufs , mais surtout de fruits , vivent presque
constamment dans les arbres, pouvant jusqu’à un certain point en em-
brasser les branches à Paide de la disposition élargie des mains et des pieds
qui peuvent ainsi s'appliquer et s'adapter sur la convexité de rameaux assez
petits. On avait même pensé que la queue qui, dans ces espèces, connues
dans l’Inde sous le nom de Martes des palmiers, est toujours proportion-
nellement plus longue et plus grêle que dans les Genettes ordinaires,
était jusqu’à un certain point préhensile, comme cela a lieu chez les
Kinkajous, genre qui ne laisse pas que d’avoir quelques rapports avec
les Viverra plantigrades, et comme sur l'individu qui a servi de type
à l'espèce la plus et la mieux connue, la queue semblait s’enrouler
latéralement en une sorte de spirale, disposition fort insolite dans les
mammifères, on en avait tiré le nom spécifique de Viverra prehensilis ,
donné à une spies par Fun de nous, et Aai de Paradoxurus imposé à
la division idé omme géné iq r M. F. Cuvier. Nous ne voyons
cependant pas que cette particularit À rente” se confirme. Du
moins l'espèce actuellement vivante à la ménagerie du Muséum, et qui
pourrait bien être celle que l’un de nous a signalée sous le nom de Viverra
Bondar , n'offre dans sa queue rien de préhensile ni de spiral. Quoi qu'il en
soit, cette division des Viverras, sauf l'absence de poche moschifère, qui
semble remplacée par une énorme glande de Cooper, n’offre dans tout le
reste de l’organisation rien qui puisse la distinguer des espèces à tarses
plus élevés et couverts de poils. Le nombre des vertèbres truncales est le
même ; treize costifères ou thoraciques et sept lombaires; il my a aucune
trace de clavicules, remplacées par un simple ligament partant du raphé
trapézo-deltoïdien. L'huniéras est également percé d’un trou au condyle
interne; les deux parties du canal intestinal sont séparées et distinctes par
un cœcum conique, obtus, d’un pouce de longueur , ce qui n’a jamais lieu
a. les véritables plantigrades du genre Ursus de Linné;iln y a pas plus
Tos dans la verge que dans les Viverra; et même, sous le rapport de là
longueur et de la nudité des tarses, on trouve des degrés peu tranchés
depuis les espèces chez lesquelles le tarse est, comme dans les Kinka-
jous, le plus large, le plus court et le plus nu possible, jusqu'à dau-
tres où il est presque comme pdwis les chats, avec des ongles” aigus ,
courbés en griffes, et plus rétractiles peut-être que dans certaines espèces
G. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 47.) 79
=
(592 )
du genre Felis. En effet , les Genettes, qui ne se distinguent pas, comme Île
dit G. Cuvier , par l'absence de la poche au musc, qui chez elles est en
effet aussi développée que dans les Civettes, présentent sous le rapport de
la nudité du tarse, quelque chose d'intermédiaire à ce qui a lieu chez les
Civettes et chez les Paradoxures : une bande étroite de peau nue se pro-
longeant de la partie métatarsienne jusqu’à l'extrémité du tarse. Le pelage
des Genettes offre quelques légères différences.
» Il en est de même pour le système dentaire, ces trois divisions du
genre Viverra de Linné ne different que par des nuances. D'abord le nombre
général est toujours le même, trois. incisives. enshaut comme en bas,
une canine et six molaires en haut comme en bas, trois avant la princi»
pale et deux en arrière. Mais dans cette partie molaire on peut apercevoir
des différences très appréciables et que l’on peut même considérer comme
indiquant le degré de carnivorité; ces différences portent sur la proportion
relative des deux bords de la dent principale et l’abaissement des arrière-
molaires ; légalité complète indiquant le minimum, et l'inégalité la plus
marquée à l'avantage du bord externe constituant le maximum de dispo-
sition carnivore, On peut également tirer des caractères importants de la
considération d'égalité ou d’inégalité des deux parties des arrière-molaires,
dont la dernière surtout est d’une importance aussi remarquable qu’inex-
plicable dans la distinction des espaces pi pois l'un de nous f (M. de Blain-
ville)s’en est déjà assuré dans les ditfi illes q it l uit
premiers degrés d’ ennisatian: des oser onodelphes. Or ces diffé-
lan SR à | > se A eee PS de: OR
TE n o aa da E ors 25 TE a nr mo désirs
art, et dans af ortion des A i déià d’une maâ-
LR re LA
nière bien évite chez les Viverras digitigrades ; ; au reste, comme cela a
lieu , dans les Mouffettes qui commencent la série des Mustelas. En effet,
les Genettes et surtout les Fossanes ont une disposition plus carnassière
que les Civettes proprement dites. Mais ces nuances sont encore bien plus
marquées chez les- Viverra plantigrades, ou paradoxures. Malheureuse-
: ment les espèces de ce genre que M. Gray, du British Museum , porte à
e dans un travail que l’on doit regretter de ne pas voir terminer, sont
encore trop imparfaitement définies. Ce que lun de nous peut dire , c'est
que dans la collection ostéologique du Museum , il existe des têtes osseuses
qui, sous le nom commun de paradozurus typus, indiquent au moins
quatre espèces , et que dans chacune d'elles on peut aisément mr un:
degré tranché et différent de disposition carnassière. … : ++.
» Les deux nouvelles espèces de mammifères que- fs science da aux in
| (593 )
vestigations actives et éclairées de M. Jourdan, nous ont Justement offert
un nouvel exemple de ces nuances qui démontrent l'existence de MES)
animale jusque dans les subdivisions les plus voisines des es}
» Celle à laquelle il a donné le nom d’Æmbliodon doré est aias qui offre
la disposition dentaire le plus omnivore , celle qui par conséquent rappelle
le mieux ce qui a lieu dans les Ratons, chez lesquels ies deux bords den-
taires sont presque égaux en hauteur et en épaisseur, également tubercu-
leux, et où les deux arriere-molaires approchent le plus d’être égales et
semblables dans leurs deux côtés interne et externe.
» Celle, -aw contraire, à laquellé il a imposé la dénomination g He-
migale zébré ; à cause de la singularité de son système de coloration, est
presque à l'extrémité opposée, c’est-à-dire dans la division des Viverra
plantigrades, dont la ne RS est la plus carnassière, la plus
rapprochée de ce:qui existech | ttes et les Fossanes, chez lesquelles
en effet le bord externe des dents leset arrière-molaires est le plus
relevé , le plus tranchant, et dont Jes deux arrière-molaires sont ne dis-
semblables dans les deux parties qui les constituent, à
o Dans autres: points | de ee re plus ar comme
ra pla
Fr
LISIVELSE
faire la r même observation que pou
rain re a lẹ tarse entièrement nu et la paume comme la
Santé sans callosités distinctes où circonserites : c’est l’'Ambliodon, tandis
que l’autre , ou l'Hémigale, a non-seulement une partie du tarse poilue, mais
encore les pelottes des mains et des pieds commencent à se dessiner nette-
ment par des intervalles couverts de poils courts, comme dans les Civettes.
» Lesystème de coloration peut donner lieu à une remarque analogue.
Eu effet, l’Ambliodon a un pelage grossier, rude, assez long et presque uni-
colore, seulement plus foncé en-dessus autour des yeux ,avec des extrémités
noires en-dessus, comme les Mustela; tandis que l’Hémigale a lé sien
court, serré , beaucoup plus varié par des bandes longitudinales sur la tète
et le col, transverses sur le tronc, la queue et la racine des membres, et
rappelant ce qui a lieu dans les Civettes et dans les Chats, mais tous deux
ont des moustaches fort longues , ce se n’a lieu que chez les véritables
carnassiers.
» Ainsi, comme il est aisé de le voir, les deux mammifères signalés pe par
‘par M. Jourdan o un véritable intérêt non- seulement s en eux-
É sels-d de la ere oa ;
79-
X
| ( 594 )
» Resterait la question de savoir si dans les différences sériales que
présentent ces deux espèces de Viverras plantigrades, il s’en trouve de
réellement suffisantes pour mériter d’être considérées comme pouvant ser-
vir à leur séparation en genres distincts. Les zoologistes pourront sans
doute penser différemment à ce sujet, à cause de la diversité des principes
de zooclassie qui les guident. Quant à l’un de nous en particulier (M. de
Blainville), ayant admis depuis long-temps qu’un genre en zoologie ne doit
être établi que sur des différences d'organisation, traduites par des carac-
tères extérieurs, et suffisantes pour entrainer des différences évidentes dans
les mœurs et les habitudes, il est évident que les deux espèces dé-
crites par M. Jourdan ne peuvent former des genres distincts des Viverras
plantigrades ou paradoxures ; mais être l’une à la tête de ce dernier genre
et l’autre à la fin. Toutefois, et sans prétendre autrement combattre en
ce moment l'opinion contraire, nous nous bornerons à rappeler ce passage
du traducteur de l Hermès d’ Harris (M. Thurot), quoiqu'il n’ait réellement
trait qu’à la considération la moins importante pour létablissement d’une
distribution méthodique des animaux.
» Il y a trois inconvénients à éviter , lorsqu'on veut établir des divi-
sions systématiques dans la science, le but de ces divisions étant d'aider
l'esprit à déméler les individus dont la foule se présente à l’art:
» 1°. Si vous négligez d'établir un assez grand nombre de divisions
principales , vous ne remédiez qu’imparfaitement à cette confusion ;
» 2°, Si vous adméttez un trop grand nombre de sous-divisions , vous
ramenez le désordre et la confusion auxquels vous vouliez remédier ;
» 3°. Enfin, on tombe dans le même inconvénient en établissant ses
divisions sur des distinctions stériles et qui ne peuvent influer en rien sur
` l'ensemble et les détails de la science. y
» Au reste, que les zoologistes admettent ou non les deux genres pro-
posés par M. Jourdan, les deux espèces animales qu'il a désignées sont
parfaitement définies et distinguées de toutes celles que nous connais-
sons dans nos collections européennes , et pour cela nous ne craignons
pas de proposer à l’Académie d’accorder son approbation à la note des-
criptive qu’il lui a adressée à ce sujet. »
Ces conclusions sont adoptées.
Pour faciliter la lecture de ce rapport, qu’il me soit permis de joindre en note le ta-
bleau de la disposition des espèces dont j’ai indiqué la répartition géographique.
p
a
Q
YN
š
A
P
5
S
G. Mancvsta. ..
G. VIFERR4...
G? Can:
( 595 )
A, Mellivora , le Ratel.
B, Mephitis , les Mouffettes.
Zoril
C, Putorius, Huro.
MUSTELA...
Putorius.
D, Lutra, les Loutres.
E, Mustela, E i
M. Mart es,
logale ou Helictis.
F, Gulo, le Glouton du Nord.
PROTELES. Fe
P. Hyænoïdes ou Lalandii.
A, F, Leo, Tigris, etc.
| tt
2°, E, Paradoxurus Li
Ee ls { B, Cynailurus, le Guépard.
A, Suricata.
B, Cynictis, Mang: ne le même que Herp. er
dv., et Ou Steedmanni, OGILBY.
Ati ou Vansire.
©, E ater ve À Mang. Ichneumon , Leúcurus , Albicaudus
R urinatrix ou paludosus,
M. igos etc.
A, Bassaris.
B, Eupleres et ? Cryptoprocta.
C, Genetta.
D, Civetta.
Ambliodon.
P. typus, etc.
F, Prionodon.
G, Lamictis.
H, Hemigalea:
A, Megalotis. (7. Comptes Mer 1837, 2° semestre. }
B, Vulpes.
C, Vulpicanis, C. aureus.
E, Cynohyæna.
F, Canis primævus, Hodgson.
Ajoutez à la suite Jes genres : ærccitis ou Ictides , Cercoleptes, Ailurus, o,
formant un
Nasua, My Meles ,
us qui passent aux Ours, et
| ( 596 )
qu’on pourrait appeler Subursus ; puis le genre des Ursus, subdivisé en plusieurs
sections , et celui des Proques, Phoca, qui forme, avec les- Morses, la famille des
Carn. pinnigrades.
-
Nota. J'ai établi le sous-genre Lamictis avec un animal dont je ne connais pas la
peau, Viv. carcharias, BLainv. ; il a £ molaires, les 3 fausses molaires étant com-
primées de manière à rappeler des dents de squales; la molaire suivante assez par-
ticulière, et les deux postérieures comme celles des hémigales ; doigts, 5—5 ; cœcum,
6 lignes; longueur totale de l’animal, 2 pieds 2 pouces; de la queue seule, 4 pouces
3 lignes. — Patrie, Java. — M. Diard, 1826.
a
=
TS 4
E E ace
ÉCONOMIE RURALE. — Essai sur le rôle que les terres jouent dans lacte de la
végétation; par M. P.-J. PELLETIER.
(Commissaires, MM. Thénard et Dumas )
« Apres quelques considérations générales sur lacte de la végétation,
M. Pelletier aborde la question qui fait l’objet spécial de son mémoire, « quel
est le rôle que les terres jouent dans l'acte de la végétation » , et appuyant
sur les observations des agronomeset des chimistes, et plus particulièrement
sur les analyses-de divers terrains faites par Chaptal, Davy et par lui-même,
l’auteur admet avec les chimistes que nous venons de nommer, qu’une terre
fertile doit être formée de silice, d’alumine et de chaux ; que la fertilité di-
minue en proportion que Pune des trois terres prédomine, et qu’elle de-
vient presque nulle dans le cas où le mélange ne présente plus que les
propriétés d’une seule. ` onn e E i
- » Mais pourquoi et comment ce mélange de trois terres auxquelles vien-
nent s’adjoindre souvent l’oxide de fer et quelquefois la magnésie, est-il une
condition de fertilité? Voilà ce qui, selon M. Pelletier, n’a pas été expliqué
d'une manière satisfaisante jusqu’à présent. En effet, la constitution phy-
sique des terrains, leur propriété hygroscopique; leur faculté de s’échaut-
fer plus ou moins fortement par les rayons solaires , sont des circonstances
auxquelles on a eu raison, dit-il, d'attribuer une certaine influence, mais
qui cependant ne semblent agir que comme causes secondaires.
» Il parait au contraire évident, ajoute-t-il, que le mélange des diverses
terres qui composent le sol, agit sur la végétation par une force électro-
chimique dont l’action a été bien reconnue dans d’autres circonstances,
mais qui m'avait pas encore été indiquée dans le cas dont il s'agit.
-
( 597 )
» M. Pelletier fait remarquer que dans une terre végétale fertile, la si-
lice, la chaux et l’alumine doivent être à l'état de simple mélange ; que si
ces substances étaient combinées, la terre serait stérile, et que dans un mé-
lange de ces trois terres, la fertilité cesserait si la combinaison se faisait
instantanément. Or, dit-il, dans un mélange de silice, d'älumine et
de chaux, il existe une force qui doit tendre à combiner ces substan-
ces: la silice et alumine sont par rapport à la chaux descorps électro-né-
gatifs , et en leur présence la chaux doit prendre une électricité contraire.
D'aprés cela, suivant que des mouvements extérieurs , des causes étran-
gères placeront les molécules à plus où moins de distance, les grouperont
de diverses manières, il s’établira des piles électriques, les tensions varie-
ront, des décharges auront lieu et la terre se trouvera pour ainsi dire ani-
mée. Le fluide électrique qui la parcourra excitera les stomates radiculaires,
et l’absorption.des fluides propres à la nourriture du végétal aura lieu. Les
fibrilles radiculaires imprégnées d'humidité deviendront des conducteurs .
chargés de transmettre l'électricité à la plante, électricité certainement
aussi nécessaire à la vie que la lumière et le calorique.
» M. Pelletier considère ensuite certaines opérations iiaii en agri-
culture pour améliorer les Fe telles que le mélange de couches de
terre de diverses natures , , marn ge, l'exposition des marnes à Pair, les
erche å tirer de sa meone une explication de
l'effet utile de ces 3 Opérations.
» M. Pelletier recherche ensuite comment, à de grandes profondeurs
où il pense que l'oxigène de lair et l'acide carbonique ne peuvent péné-
trer, les radicules des arbres séculaires peuvent trouver l'acide carboni-
que qui, absorbé, doit leur fournir le carbone nécessaire àla nourriture
du végétal. Il admet, vu la tendance que la silice et lalumine ont à se
combiner à la chaux, qu'il y a réaction de ces deux terres sur le car-
bonate calcaire, combinaison, formation de silicate et dégagement d'acide
carbonique.
» Ainsi donc, dit-il, à certaines profondeurs et sous des influences en-
core peu connues, la silice décomposerait le carbonate de chaux; tandis
qu’à la surface de la terre et sous l'influence des agents extérieurs, les si=
licates seraient décomposés par l’acide carbonique. »
( 598 )
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
ANALYSE APPLIQUÉE. — Solution nouvelle d'un problème d'analyse relatif
aux phénomènes thermo-mécaniques ; par M. LiouviLte.
« Ce Probleme, qui consiste à intégrer l'équation
du d'u ii 1 du ;
Tamoul ar | ;
de telle manière que l’on ait.
u =o pour x=o,
À Hu 0 pour: zt:
uz f(x) pour t=o, dep, Leo i Æ =1;,
a été traité déjà de deux manières Miiérentes par M. Duhamel, dans son
dernier mémoire sur les phénomènes thermo-mécaniques. L'auteur a
d’abord fait usage d’une méthode assez compliquée , mais tres ingénieuse,
que M. Poisson a donnée dans ses premières recherches sur la théorie de
la chaleur. Reprenant ensuite la question d’une autre manière, il a, dans
une seconde solution, suivi la méthode si connue, qui consiste à repré-
senter la valeur complète de z par la somme d’un nombre infini de termes
dont chacun satisfait aux trois premières équations, et renferme implicite-
ment une constante arbitraire, ce qui permet de satisfaire aussi à là con-
dition u = f(x) pour t= o. On est ainsi conduit à aevetoppër la fonc-
tion fas en une série de la forme
CORA E: A A E
HH He... étant dés constantes, et V,,V,,... V,... des fonctions
_ connues de x. On détermine H, en multipliant les deux membres de l’équa-
tion précédente par un facteur convenable et en intégrant ensuite entre les
limites x=0,x— 1, de manière à faire disparaître tous les coefficients
H,, H,,... excepté H,. M. Duhamel semble regarder cette détermination
de H, comme offrant la difficulté principale qu’il avait à vaincre pour ré-
soudre le problème proposé. Mais il ne s'est occupé ni de démontrer ja con-
( 599 )
vergence de la série dans laquelle f(x) se développe, ni même d'établir
d'une manière incontestable que cette série supposée convergente, a pour
somme f(x), du moins entre les limites X=0,x = 1. Jai donc cru pou-
voir reprendre ici le problème en son entier, afin d'en donner une solution
tout-à-fait rigoureuse, Cette solution, du reste, n’est fondée que sur des
principes déjà développés dans d’autres mémoires que jai publiés seul ou en
commun avec M. Sturm. »
PHYSIQUE. — Électricité animale. Lettre de M. Marreuctr.
« Après la dernière note que j'ai eu l'honneur de communiquer à lA-
cadémie, sur les différences bien caractérisées qui distinguent le courant
propre de la grenouille, d’un autre courant produit par les actions chimi-
ques et thermo-électriques, je suis revenu encore sur l’étude de ce cou-
rant.
» J'ai obtenu sur la grenouille encore vivante, le courant propre en en-
levant la peau des cnisses, en retirant en dehors l'un des nerfs cruraux et
en le touchant avec les muscles. Ce courant s’affaiblit et disparaît si Pani-
mal est refroidi , et se reproduit en le chauffant et en lui faisant respirer
du gaz oxigène. Cette analogie avec la fonction électrique de la torpille est
très remarquable. i
» J'ai observé aussi, que lorsque ce courant propre avait cessé sur lani-
mal vivant, on l'obtenait en tuant la grenouille et en la préparant à la ma-
nière de Galvani.
» Lorsque ce courant a disparu, on parvient à observer encore de fortes
contractions en touchant les-muscles avec le nerf crural. »
CHIRURGIE. — Mémoire sur le traitement des fractures au moyen du bandage
amidonné; par M. Seurx , chirurgien en chef du grand Hôpital civil de
Bruxelles.
(Commission nommée pour le mémoire de M. Velpeau, sur le même
sujet. ) z
Dans ce mémoire, l’auteur rapporte 146 cas de guérison obtenues an
moyen de son appareil. Il ajoute que presque tous les malades qu'ila traités
par cette méthode ont pu marcher peu de jours aprés la fracture.
C. R. 2€ Semestre 1837. (T. V, N° 47.) 80
( Goo )
żoðLocæ. — Note sur le Muséum d'histoire naturelle de Lyon et suf sa
classification zoologique , classification basée sur le système nerveux; par
M. JOURDAN.
(Commissaires , MM. Serres, Isid. Geoffroy Saint-Hilaire.)
CORRESPONDANCE.
MÉCANIQUÉ ABPLIQUÉE. — Appareils de sûreté pour les machines à vapeur.
_M. Sorel demande que la Commission chargée de faire un rapport sur fa
question des rondelles fusibles, et en général sur les divers appareils des-
tinés à prévenir l'explosion des machines à vapeur, veuille bien suspendre
sa décision jusqu’à ce qu'il ait pu la rendre témoin des expériences qui se~ -
ront faites prochainement avec les UE qu’il a indiqués dans une pré-
cédente communication.
(Renvoi à la Commission des rondelles fusibles.)
enm. — Acétate de plomb.
M. ju annonce que le nouvel acétate double de plomb , sur lequel il
avait lu une note dans la précédente séance, peut être obtenu parfaitement
pur, à l'aide de l'alcool absolu et d’une dessiccation dans le vide à 100°, ce qui
n’altère en rién la forme et la diaphanéité de ses cristaux; que, dans cet
état, le nouveau sel est représenté dans sa composition, par trois atomes
d’acétate neutre unis à un atome d’acétate tribasique et deux atomes
_ d’eau.
CHIRUR GE. — Appareil inamovible pour les Jractures. à
M. Leroy d'Étioles, en transmettant le mémoire de M. Seutin, apnoïté
une modification qu il a apportée à ce mode de traitement; modifcstion
qui consiste à remplir le vide qui se fait au bout de Anélques i jours entre le
bandage solidifié et le membre qu’il entoure, en coulant dans l'intervalle,
soit du plâtre liquide, soit de la pâte de papier de soie étendue d’eau aini-
donnée.
( 6o01 )
Économie RURALE. — Insectes nuisibles à la vigne.
Dans une lettre lue à la précédente séance, plusieurs cultivateurs et pro-
priétaires de vignobles du Mâconnais, avaient présenté quelques réflexions
sur une note de M. Guérin Méneville, relative aux moyens proposés pour
arrêter les ravages de la pyrale. | ;
M. Guérin repousse le reproche qu'on lui adresse de jeter le décourage-
ment parmi les cultivateurs en représentant comme insuffisants les remèdes
qu’on leur a conseillé d'apporter au mal dont ils souffrent. Les considéra-
tions que la science peut présenter en pareil cas à l'agriculteur, ne sont
pas, dit-il, toutes de nature décourageante, car en même temps qu'elle
montre que l'apparition des insectes qui , à certaines époques, causent tant
de ravages dans les campagnes, est liée à des certaines circonstances mé-
téorologiques dont on ne peut se flatter de combattre avec un plein succès
l'influence, elle laisse aussi pressentir que ces circonstances venant à chan-
ger, le fléau lui-même diminuera d'intensité. Il ne pense pas que les
efforts de l’homme soient pour une part bien notable dans cet heureux
résultat.
MM. Néveu frères, marchands de bois de bateaux, annoncent que le 15
juin dernier, en péchant dans la Seine, devant l’entrepôt des douanes du
Gros-Caillou, ils ont trouvé et retiré du fond de la rivière un corps très pe-
sant qui a été reconnu pour une anere de marine dans un état très avancé
d’oxidation et environnée d’un conglomérat tres solide de graviers, de frag-
ments de poterie, d’os et de morceaux de bois pétrifiés. La pièce est longue
de six pieds et demi et ne pèse pas moins de 400 livres. MM. Neveu offrent
de la soumettre à l'examen des membres de l'Académie , si elle juge que cet
examen puisse avoir quelque intérêt pour la science.
M. Becquerel est prié d’examiner ce morceau.
M. Borie adresse deux échantillons de la pyrite arsenicale provenant du
gisement d'Auzat-le-Luget, gisement sur lequel il a présenté une notice dans
la séance précédente. Ces échantillons sont adressés pour la collection de
l'Académie. Fo
Sur la demande de M. Buisson, auteur d’un ouvrage imprimé ayant pour
titre : Traité sur lhydrophobie , etc , l'Académie décide qu'il sera fait un
rapport verbal sur cet ouvrage, par M. Double. +
-
teurs, 1 zahi de pp l l av
noire sur l À primé Erpaaen Fs pe Lenglet.
— Commissaire, M. Arago. sieui orini ay
Traité de l'art de tenir les livres de commerce; par M. S. Claude. —
Commissaire , , M. Lacroix. Cii PRIT E
( 603 )
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres :
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l Académie des Sciences;
2° semestre, 1837, n° 16.
Mémoire sur une méthode générale pour la détermination des racines
réelles des équations algébriques et méme transcendantes ; par M. Cavcny;
In-4°,
Calcul des Indices des fonctions; par le méme; in-4°.
Solution d'un Problème de probabilité; par M. Poisson ; in-4°. (Extrait
du Journal de Mathématiques pures et appliquées.)
Nouvelles suites à Buffon. — Histoire des Crustacés ; tome 2 , in-6°.
Clinique médicale de l'Hôpital de la Charité; par M. J. Bourzraur; 3 vol.
in-8°. í
Recherches sur les lois du magnétisme terrestre ; par M. Morrer; Paris,
1857 , in-4°. P |
Recherches sur quelques entozoaires et larves parasites des insectes or-
thoptéres et hyménoptères ; par M. Léon Durour; in-8°. (Extrait des £n-
nales des Sciences naturelles.)
Annales des Mines ; 3° série, tome 1 1, 2° livraison , 1837 , in-8°.
Traité organographique et physiologico-agricole sur la carie , le char-
bon, l'ergot, la rouille , et autres maladies du même genre, qui ravagent
les céréales , avec figures explicatives ; par M. Pmriprar; Versailles, 1837,
(M. Dutrochet est prié d’en rendre un com pte verbal.)
Mémoire sur l'émigration du puceron du pécher (aphis persica) et sur les
caractères de l'anatomie de cette espèce; par M. Cu. Morren; in.8°. (Ex-
trait du même ouvrage.)
Nova genera ac species plantarum , auctoribus E. Poxrmine et S. Enp-
LICHER ; tome 2, livraisons 1 — 4, Leipsig, in-folio.
Résumé du compte rendu de la clinique ophtalmologique de FHétel-
Dieu et de la Charité ; par M. le docteur Carré; Paris, in-8°.
Bulletin de la Société industrielle d Angers ; 8° année, n° 4.
Collections géologiques et minéralogiques de Corse ; in-8. (Extrait w
Procès-Ferbal de délibération du Conseil général de la Corse, session
de 1833.) :
( 604 )
Eney clopédie d'éducation , ou Exposition abrégce et par ordre de ma-
lières, des Sciences , des T et des Arts, sous la direction de
MM, Percaeron et MaurreyRe, ainé; livraisons 17 — r9, in-8°. 4
Letire à M. le Ministre de l'Instruction publique; par M. v'Ar; Car-
cassonne, 1837, in-4°.
Recueil boirial ; manufacturier et commercial ; juillet et août 1857,
in-8°.
Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; par M. Mi-
QUEL; tome 15, 7° | livraison, in-8’.
Journal de Pharmaci
octobre 1837, in-8°.
Gazette médicale de Paris ; tome y? n° 42, in-4?.
Gazette des Hôpitaux; tome 10, n” 122— 124, in-4°,
La Phrénologie ; tome 1 , n° 20,
cho du Monde savant; n” 93 et 94-
et des Sriences accessoires ; 23° année, n° ”
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 50 OCTOBRE 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES à ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE.
M. Becquerel, qui avait été chargé par l’Académie d'examiner l'ancre
“ de marine trouvée récemment dans la Seine, un peu au-dessous du pont
des Invalides, annonce avoir reconnu l'exactitude des détails donnés à
ce sujet par MM. Neveu frères. ( Voyez Compte rendu, 23 octobre 1837,
page 6o1.) La croûte épaisse dont le fer de cet ancre est entouré,
contenant un assez grand nombre de débris organiques, appartenant les
uns au règne animal, les autres au règne végétal, M. Becquerel pense que
les connaissances puisées dans l'étude de la botanique et de la zoologie,
pourraient fournir des données sur le temps pendant lequel cette pièce
a séjourné au fond des eaux; peut-être même l'inspection des fragments
de poterie et autres objets Santa qui font partie de ce conglomérat,
pourrait-elle fournir à un archéologue des indications de même genre.
MM. de Blainville et Adolphe Brongniart, sont priés , en conséquence,
de s’adjoindre à M. Becquerel; l’Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres sera également invitée à désigner un de ses membres pour preng
part à cet examen.
C, R. 1837, 2° Semestre, (T. V, N° 48.) 81
( 606 )
RAPPORTS.
BOTANIQUE. — Rapport sur une lettre de M. Varror, relative aux plantes
lumineuses indiquées par les anciens.
(Commissaires, MM. de Mirbel, Auguste de Saint-Hilaire, rapporteur.)
« Les naturalistes qui ont parcouru le midi de la France, ont pu voir
l'Agaric de l'olivier briller dans les ténèbres, d’une lumière phosphores-
cente et jaunâtre. Ce phénomène a été l’objet des recherches de M. le
professeur Delille , et il a consigné le résultat de ses observations dans un
mémoire qu’il a soumis à l’Académie, dont il est le correspondant. La
lecture de ce mémoire a rappelé à M. Vallot quelques passages des an-
ciens où il est question de plantes lumineuses; elle lui a fait penser
que leur phosphorescence était due à des champignons ; d’autres exemples
de champignons lumineux sont venus le fortifier dans cette opinion, et,
à ce sujet, il a écrit à l’Académie une lettre sur laquelle elle nous a char-
gés, M. de Mirbel et moi, de lui faire un rapport (1).
» Les anciens étaient étrangers à lart de décrire les végétaux, et par
conséquent on ne peut souvent que faire des conjectures plus ou moins
plausibles, plus ou moins hasardées, sur celles qu’ils indiquent dans
leurs ouvrages. Il serait absolument impossible de démontrer que M. Val-
lot n’a point trouvé la vérité; il de serait ie nai de nre qu'il a été
assez heureux pour la rencontrer.
_» Ce qu'il y a de certain, c'est EL on ne peut guère nier qu'il existe
des végétaux phanérogames phosphorescents par eux-mêmes. Linné et
Hagien en ont cité plusieurs exemples, et tout récemment encore,
M: Martius, très bon observateur, a reconnu comme phosphorescent le
lait d’une espèce d’Euphorbe à laquelle il a donné Les cette raison le
nom d'Euphorbia phosphorea.
» On sait d’ailleurs que, depuis l’origine des temps historiques, plu-
sieurs espèces d'animaux se sont perdues sans retour. Combien, à à plus
forte raison, n a-til pas dû se perdre de plantes, elles qui n’ont point,
comme les animaux, la faculté de fuir !
rence mme
(1) C’est par erreur qu’il a été imprimé dans le onni rendu - ce rapport
ne serait point fait.
al
( 607 )
» Depuis un petit nombre d'années, plusieurs espèces naguère communes
aux environs de Paris, y sont devenues rares; de légers défrichements
peuvent ravir le magnifiqué Stiftia aurea à la Flore de Rio de Janeiro;
nous avons presque vu disparaître PÆnemone coronaria des environs de
Montpellier; nous avons vu disparaître entièrement le Scilla Ttalica, le
Spartium purgans , le Pæonia corallina des environs d'Orléans; de nos
jours enfin, les HMS Vaucluse ont été entièrement dépouillés de
l'Aspleniien Petrarche , orné de poétiques souvenirs. N’est-il pas possible
que des phanérogames réellement phosphorescents se soient perdus
dans le long intervalle de temps qui s’est écoulé jusqu’à notre époque,
depuis Démocrite, Pline, Élien et Josephe ?
». Aux conjectures de M. Vallot nous n’opposons que des conjectures ;
mais nous n’attachons pas aux nôtres l'importance la plus légère.
» Ce n’est pas là, il faut le dire, de l’histoire naturelle. Cette science de-
mande des observations positives , et n’admet que les raisonnements qui
en découlent. Nous sommes loin de ne point applaudir aux travaux des
philologues, mais ils ne sont pas du ressort de votre section de botanique.»
ES Te a Ars Te md z
OIRES LUS.
ja 5 ge x
PHYSIOLOGIE ET ANATOMIE COMPARÉE. — Recherches pour servir à l'histoire de
la circulation du sang chez les Annélides ; par M. Mirxx Epwanrps.
(Commissaires, MM. Duméril, Magendie et Breschet.)
Dans la première partie de ce mémoire, l’auteur expose ses observa-
tions sur le sang des Annélides, et dans la seconde il décrit leur système
circulatoire.
« ,... Cuvier, comme chacun le sait, fut le premier à former des An-
nélides une classe distincte. Frappé de la couleur si remarquable du
liquide nourricier chez ces animaux, il les désigna d’abord sous le nom de
Vers à sang rouge, et Lamarck , tout en substituant à cette dénomination
celle généralement adoptée aujourd’hui, sembla aussi attribuer à lexis-
tence de ce sang rouge une grande importance. Ce caractère éloigne en
effet les Annélides de tous les autres animaux sans vertèbres pour les rap-
procher des animaux supérieurs , et ce fat probablement pour cette raison `
seulement que ces deux naturälistes placèrent ces êtres plus haut dans la
série M que les insectes, les crustacés et les arachnides. M. de
82...
( 608 )
Blainville ne partagea pas cette opinion , et dans un article du Dictionnaire
des Sciences naturelles, il cita comme faisant exception à la règle générale
l’'Aphrodite hérissée; mais d’autres auteurs , et notamment Cuvier , conser-
vèrent des doutes sur l'exactitude de cette observation, et persistèrent à
considérer l'existence de sang rouge chez les Annélides comme étant un
des traits caractéristiques les plus importants de ces animaux. Depuis lors,
on a constaté l’existence d’un liquide nourricier incolore chez quelques
Sangsues , mais on n’a pas fait, à ma connaissance, de nouvelles recherches
sur ce sujet, chez les Annélides chétopodes; et une des premières questions
que je m'étais proposé de résoudre, était celle de la constance ou des va-
riations dans la couleur du sang dans cette classe d'animaux.
» Dans les Eunices , les Euphrosines , les Néréides , les Nephtys , les
Glycères , les OEnones , les Arénicoles , les Hermelles , les Térébelles , les
Serpules, etc., j'ai toujours trouvé le sang de couleur rouge, comme chez
les Zombrics et les Sangsues ; mais du reste, examiné au microscope, ce li-
quide ne m'a semblé différer que peu du sang des autres animaux sans
vertèbres... Je nai pas eu l’occasion d'observer à l’état frais le sang de
l Aphrodite hérissée, mais il m'a été facile de constater que dans un démem-
brement du genre dont cette Annélide fait partie, dans les Polynoés, le sang
` west pas rouge comme le pensait M. Cuvier, mais seulement un peu jau-
nâtre. Dans le genre Sigalion, qui appartient à la même tribu naturelle, le
sang n'offre également aucune teinte de rouge et est presque incolore.
D'après ces faits, on pouvait être porté à penser que dans tout le groupe
des À phrodisiens, le sang devait être blanc au lieu d’être rouge, comme chez
les Annélides ordinaires. Mais en poursuivant mes observations, je ne tar-
dai pas à voir que, dans cette classe d'animaux, la couleur du liquide nour-
ricier peut varier non-seulement d’une famille à une autre, mais aussi d'un
‘genre à un genre voisin de la même famille. Ainsi, tandis que le sang est
rouge dans les Néréides, les Nephtys, etc., il est incolore ou seulement jau-
nâtre dans les Phyilodocés.
» Mais une anomalie encore plus remarquable est celle qui m'a été of-
ferte par une grande et belle espèce de Sabelle, assez commune à Cancale,
car chez cette Annélide j'ai constaté que le sang est d'une couleur verte ti-
rant sur olive, bien .que dans les deux genres voisins des Térébelles et
ces Serpules, ce liquide soit rouge. |
» On voit d’après ces variations nombreuses, que la couleur du sang
dans cette, classe d’animaux est loin d’être un caractère d’une importance
physiologique aussi grande que beaucoup de naturalistes l'avaient pensé.
( 609 )
Et ce résultat reçoit une nouvelle confirmation de cet autre fait que j'ai
eu l’occasion de constater pendant mon voyage sur les côtes d'Alger. Les
Annélides ne sont pas les seuls animaux sans vertèbres dont le sang puisse
être rouge. Un ver de la Méditerranée, dont l’organisation a la plus grande
analogie avec celle des Planaires , le Cérébratule marginé, a du sang rouge
comme les Annélides proprement dites, tandis que le liquide nourricier
est incolore chez les Planaires, les Wénórtts et tous les autres animaux
avec lesquels ce Helminthe a le plus d’affinité.
» Le système circulatoire des Annélides présente aussi des modifications
très considérables, lorsqu'on l’étudie comparativement dans les divers
genres de cette classe. Le mode de distribution des canaux vasculaires
diffère beaucoup d’un genre à un autre, et les fonctions d’un même vais-
seau varient au point qu’il devient difficile d'appliquer avec justesse à ces
organes les noms d’artères et veines, sous lesquels on les distingue chez les
animaux supérieurs...
_» Chez la Térébelle nébuleuse on trouve sur la ligne médiane du dos,
immédiatement sous les téguments communs et à la partie antérieure du
corps, un gros vaisseau qui repose sur le tube digestif, et qui est le
siége de contractions irrégulières, à l’aide desquelles le sang contenu dans
son intérieur est poussé nrricies en avant. Ce vaisseau dorsal remplit
par conséquent les fonctions d’un cœur, et si Pon voulait le comparer à
ce qui existe chez les animaux supérieurs, il faudrait le considérer comme
le représentant physiologique du cœur pulmonaire, car son extrémité
antérieure donne naissance aux vaisseaux qui portent le sang aux bran-
chies, et ce sont ses battements qui envoient ce liquide dans ces organes,
où s'effectue le travail de la respiration. C'est par son extrémité posté-
rieure que ce gros vaisseau dorsal reçoit le sang; dans ce point on y voit
aboutir plusieurs veines, dont la disposition est assez compliquée. (Suit la
description de ces vaisseaux.) Le sang, après avoir respiré dans les bran-
chies, pénètre dans des vaisseaux qui vont déboucher dans un canal
médian situé au-dessous du tube digestif, et au-dessus du cordon gan-
glionnaire.... Ce vaisseau ventral et ses branches remplissent les fonctions
d’un système artériel, et ce sont les branchies elles-mêmes qui détermi-
nent le cours du sang dans son intérieur. En effet, ces organes se con-
tractent de temps en temps avec force, et lancent ainsi le sang qui a
respiré dans les vaisseaux Tirer à le dass aux Som panie u
corps.
» Il existe, comme on dé voit, dis: l'appareil circulatoire de cette An-
( 610 )
nélide, deux agents moteurs affectés à des usages différents, l'un servant
à lancer le sang veineux dans le système vasculaire branchial, et l’autre
à faire cheminer le sang artériel dans le système vasculaire général. L'un
de ces agents d’impulsion remplit, par conséquent, les fonctions du cœur
pulmonaire des animaux supérieurs, et Fautre remplit celle du cœur
aortique, en même temps qu'il est l'instrument spécial de la respiration ;
seulement, ce cœur pulmonaire est ici un simple vaisseau à parois con-
tractiles, et le représentant physiologique du cœur uortique , west autre
chose que l'appareil branchial lui-même... ..
» Les Térébelles ne sont pas les- seules Aunélides chez Pre se les
branchies remplissent en même, temps les |
poumon. D’après la structure de ces organes chez. les Æmphinomes et les
Euphrosines , je suis porté à croire que dans ces deux genres ils possèdent
aussi la faculté de se contracter, et d'imprimer ainsi au sang une impul-
sion circulatoire. Enfin, le même phénomène curieux se remarque chez
l’Arénicole. Cuvier en a dit quelques mots, mais sans paraître y attacher
importance qu’il nous semble avoir réellement dans le mécanisme de la
respiration.
» D'un autre côté, il est aussi des Annélides qui, tout en étant pourvues
d’appendices branchiaux bien développés, ne présentent rien de sem-
blable dans le jeu de ces organes, et il est à remarquer que la similitude
dans la cause motrice du sang artériel chez les unes, et sa diversité chez
les autres, n’entraîne ni pour les premières, ni pour ces dernières, quel-
que mode d'organisation particulier et constant du système circulatoire.
Ainsi, une des Annélides qui, par le mode général de distribution des
vaisseaux sanguins, se rapproche le plus des Térébelles , est précisément
uue de celles chez lesquelles les branchies ne se contractent pas, et ne
rem! plissent pee conséquent aucun rôle actif dans le mécanisme de la cir-
culation.»
L'auteur on ici une description détaillée de l'appareil circulatoire de
l'Eunice sanguine et ajoute les considérations suivantes : « Les vaisseaux
sanguins, considérés d’une manière absolue, distribuent à peu près de la
même manière chez les Eunices et les Térébelles ; mais sion les considère
dans leurs fonctions et dans leurs relations avec les organes de la respi-
ration, on y voit dans ces deux genres des différences très grandes. Dans
les Eunices, le cours du sang n’est pas déterminé par les contractions
des branchies, ni même du vaisseau dorsal dont l’action perd presque
toute son importance, mais par les battements de bulbes contractiles for-
(6i)
més par la dilatation de la base de chacune des branches transversales du
vaisseau ventral. Ces bulbes, au nombre de deux dans chacun des an-
neaux du corps, excepté les 6 ou 7 premiers, envoient le sang aux
branchies en même temps qu'aux autres organes, et par conséquent ,
sous les rapports physiologiques, ils représentent autant de cœurs. On
en compte quelquefois plusieurs centaines, et cette multiplicité des organes
moteurs du sang, indépendants les uns des autres, est probablement une
des circonstances qui donnent aux tronçons du corps de ces Annélides la
faculté de vivre pendant fort long-temps après avoir été séparés du reste
de l’animal. | i
» Il est également à noter que la portion du cercle circulatoire qui, chez
les Térébelles, contient le sang artériel, renferme chez les Eunices du
sang veineux, eé vice versé. Enfin, on a pu remarquer aussi que le vais-
seau intestinal supérieur des. Térébelles est représenté chez les Eunices
par deux vaisseaux situés de chaque côté de la ligne médiane du dos et
accolés Pun à l’autre.
» Dans les Zermelles , la ere des grands canaux vanculaiees est
encore plus incomplète ; car chez ces Annélides, non-seulement il existe
deux vaisseaux intestinaux s comme chez les Eunices, mais encore
ces vaisseaux sont très pate Pun del autre, et l’on rencontre en outre une
e dans le vaisseau ventral qui est impair et médian
ds ss et antérieur et dans la moitié postérieure du corps, mais se
compose , dans sa partie moyenne , de deux branches parallèles très écar-
tées l’une de Pautre. |
: » Ces Annélides portent de chaque côté de la bouche un paquet de
barbillons filiformes, que l’on s'accorde généralement à désigner sous le
nom de branchies; mais en examinant avec soin un grand nombre d’in-
dividus à l’état vivant, je me suis assuré qu’ils ne peuvent être le siége
de la respiration, car la quantité de sang qu’ils reçoivent est extrêmement
petite. Les véritables branchies de l’Hermelle sont les lanières dermoïdes
fixées à la base des pieds tout le long du dos, et considérées jusqu'ici
comme étant de simples cirrhes. Pendani la vie de l'animal, ils sont gor-
gés de sang qui leur donne une couleur rouge intense, et Se
niquent avec les vaisseaux longitudinaux de la face dorsale et de la face
._ventrale du tube digestif par des canaux assez gros et flexueux..….
» Les Néréides présentent une modification de l'appareil circulatoire
tout opposée à celle que nous avons fait remarquer chez les Hermelles.
La es du système vasculaire n’est complète dans aucune partie
#
( 612 )
_ du corps, mais la centralisation en est portée moins loin aog chez les
Térébelles. »
L'auteur entre ici dans une A dore fort détaillée du système circu-
latoire des Néréides, et s'occupe ensuite des mêmes organes chez les
Nephtys, les Sabelles et ies Arénicoles, et termine son mémoire par
les considérations suivantes.
« Si nous cherchons maintenant à résumer les traits de ressemblance
et de dissemblance que nous a offerts lappareil circulatoire des diverses
Annélides dont l'étude vient de nous occuper, nous verrons d’abord
que, chez tous ces animaux, il existe deux systèmes de canaux, l’un dor-
sal, l’autre ventral, et que les principales modifications anatomiques de
l'un et de lautre de ces systèmes dépendent de ce qu'ils sont formés,
chez les uns, de deux moitiés latérales distinctes, dont la réunion sur
la ligne médiane devient, chez d’autres espèces, de plus en plus intime,
tandis qu'ailleurs, cette dualité des vaisseaux longitudinaux disparait
complétement, de façon que les deux canaux symétriques des premiers
ne sont plus représentés que par un seul vaisseau impair et médian.
Ainsi, chez les Hermelles, le système vasculaire dorsal se compose essen-
tiellement de deux vaisseaux longitudinaux, occupant les parties laté-
rales du corps, et réunis en un tronc médian à leurs extrémités seu-
lement. Chez les Eunices, ces deux vaisseaux sont intimement accolés
l'un à lautre dans toute leur longueur, et sont représentés antérieure-
ment par un gros tronc impair. Enfin, chez les Néréides, les Nephtys, les
Arénicoles et les Sabelles, cette division bilatérale ne se voit nulle part,
et un vaisseau dorsal unique et médian règne dans toute la longueur
du corps. Cette tendance à la centralisation se décèle aussi dans les mo-
difications que nous avons signalées dans la disposition des branches
intestinales de ce même vaisseau dorsal, car nous avons vu que chez
les Arénicoles, les Sabelles, etc., ces branches sont partout paires et
symétriques, tandis que chez les Térébelles, ellés sont impaires et mé-
dianes dans la portion antérieure du corps, et que chez les Néréides,
elles offrent partout cette dernière disposition. Enfin, le
laire ventral nous a offert des modifications analog |
Hermelles, nous l’avons trouvé doubie et symétrique dans la portion
moyenne du corps, tandis que chez toutes les autres Annélides dont il
a été question dans le cours de ce mémoire, il est partout impair et
médian.
. » D'autres différences dans la SEa me de l'appareil circulatoire de
( 613)
ces Annélides dépendent d’une sorte de centralisation d'un aire genre.
La tendance générale de cet appareil est d’affecter dans chaque anneau
du corps une disposition semblable à celle qu’il présente dans les seg-
ments voisins, et d'offrir partout la répétition des mêmes parties ; en
chez quelques Annélides, nous avons vu que certains vaisseaux ne pré-
sentent plus cette uniformité de structure , et acquièrent dans des par-
ties déterminées un mode d'organisation particulier d’où résulte la loca-
lisation de certaines fonctions qui ailleurs sont réparties d'une manière
plus générale dans toute la longueur du corps.
» Nous avons vu que le cours du sang a lieu d'arrière en avant dans
le système vasculaire dorsal, et dans un sens contraire dans le vaisseau
ventral. Ce mouvement est dû , comme chez les animaux supérieurs , à la
contractilité de certaines parties du cercle circulatoire ; mais le siége de
cet agent d'impulsion varie beaucoup. Ainsi, dans les Néréides, le vais-
seau dorsal est contractile dans toute sa longueur , et constitue le prin-
cipal organe moteur du sang; dans les Eunices cette fonction est au con-
traire dévolue aux bulbes des branches transversales du vaisseau ventral ;
dans les Térébelles ce mécanisme se complique davantage, et il existe
deux agents d’impulsion bien distincts, Pun appartenant au système
vasculaire dorsal, et destiné à pousser le sang dans les branchies,
l'autre intermédiaire entre ce système et le système vasculaire ventral,
et servant à lancer le sang dans cetie dernière portion du cercle circula-
toire ; le premier de ces agents est le vaisseau dorsal situé dans les pre-
miers anneaux du corps; le second est l'appareil branchial lui-même.
Enfin, chez les Arénicoles , ce sont encore les organes respiratoires qui
agissent à la manière d’un cœur sur le sang contenu dans le système vas-
culaire dorsal, maïs le cours de ce liquide dans le système ventral est dé-
terminé par les battements de deux réservoirs contractiles qui méritent à
tous égards le nom de cœurs.
» On voit donc que dans l'appareil circulatoire des Annélides, la divi-
sion du travail physiologique est portée à des degrés très divers, et il est
probable que lorsqu'on aura multiplié encore davantage les observa-
tions sur ce sujet, on découvrira des degrés intermédiaires entre les diffé-
rents modes de structure que nous avons signalés , ainsi que des exem-
ples d’une diversité d'organisation plus grande, et d’une localisation plus
complète des fonctions dont ces organes sont le siége. Si, comme j'en ai
la pensée, je retourne l’année prochaine sur les côtes d'Afrique, ce sera
un des points que je m’empresserai d'étudier. » |
C.R, 1837 2° Semestre. (T. V, No 48.) e g 08
(614)
Ce travail est accompagné de neuf planches représentant l'appareil cir-
culatoire dans les Térébelles , les Sabelles, les Hermelles, les Eunices,
les Néréides, les Nephtys et les Arénicoles.
CHIMIE. — Quelques nouvelles propositions sur la chimie moléculaire ;
par M. J. PEersoz.
« Première proposition. — Lorsqu'un corps change d’état, son équivalent
développe ou rend insensible une quantité définie de chaleur. Cette quan-
tité peut être la même pour tous les équivalents , ou bien un multiple par
des nombres entiers. ONES e :
» Deuxième proposition. — Les conditions: étant comparables, le temps
nécessaire pour l'évaporation des corps gazéifiables est en raison inverse
du poids de leurs équivalents, divisé par 2 ou par 4.
» Troisième proposition. — La fusibilité des sels par la chaleur est en re-
#
lation avec leur solubilité dans l’eau. ( Lavoisier. )
» Quatrième proposition. — La fusibilité et la solubilité des corps est en
relation simple avec le nombre des molécules qui se trouvent dans un
équivalent.
» Cinquième proposition. — Si deux corps s'unissent en plusieurs pro-
portions pour former une série de composés, il pourra arriver que celui
des deux corps dont la quantité se multiplie entrera dans le composé le
plus élevé avec des quantités différentes de calorique latent. On ne pouvait
être conduit à cette proposition que par la théorie moléculaire, d’après la-
. quelle on n’envisage pas l'acide sulfurique comme un composé de soufre et
d'oxigène, et l'acide nitrique comme un composé d'azote et d’oxigène,
mais bien comme des combinaisons de radicaux composés avec l’oxigène,
c'est-à-dire formés de FR
2 vol. gaz sulfureux + r vol. oxigène = acide sulfu rique,
4 vol. vapeur nitreuse Æ 1 vol. oxigène = acide nitrique.
» Sixième proposition. — Un corps soumis à une variation de tempé-
rature, peut éprouver des modifications très grandes dans ses propriétés
physiques et même dans ses propriétés chimiques. Les modifications
qu'il subit ont lieu quand bien même le corps est solide et ne change
pas d'état. a | HS er
Septième proposition. — A conditions égales de formation ; les corps
( G:15 )
composés qui pourront prendre naissance , auront la même composition
moléculaire, et posséderont des propriétés chimiques comparables.
» Huitième proposition. — Il existe un rapport tellement simple , entre
les éléments qui concourent à la formation des composés organiques et
inorganiques , qu’on peut toujours représenter le volume de ces éléments
par les chiffres appartenant à l’une ou l’autre des deux progressions
suivantes :
CECI
—
Sr F SE UEP
ou à 3 : 6 : 12 : 24 : 48.
» Les corps appartenant à cette derniere progression pourraient bien
n'être que le résultat de la combinaison de deux corps de la premiere ,
puisque nous voyons qu’en combinant
x vol. Rès vol: À
avec 2 vol. R: 4 vol. A
on a 3 6 6
» Neuvième proposition. — Deux ou plusieurs corps étant en contact
et venant à réagir l’un sur l'autre, les ompa qui pourront prendre
naissance devront toujours , nt à la 8° proposition, suivre
l’une ou i Fa autre des deux progressions qui y sont représentées.
; ition. — Pendant l'acte de la respiration des plantes,
l'acide es ne se décompose point en charbon et en oxigene,
comme on l’a supposé, mais en oxide carbonique et en oxigène.
» Onzième proposition. — Dans les substances d’origine organique , tout
composé qui, par l’action d’un corps, sera sorti d’une des deux progres-
sions de la proposition 8, pour rentrer dans l’autre, ou qui étant resté
dans la même progression, aura perdu plus de 1 équivalent de l’un de ses
éléments, ne pourra , dans le plus grand nombre de cas, étre reconstitué,
et ne se prêtera même plus à la formation de tous les dérivés que l’on
pouvait obtenir avec le composé primitif, D’après cet énoncé, il en ré-
sulterait, selon nous, que de l'alcool on ne pourrait pas remonter au
sucre, de l’éther sulfurique à l'alcool, de lacide benzoïque à lhydrure
benzoil, et enfin, que de léther s on ne devrait pas pouvoir
passer au chloral, etc.
» Douzième proposition. — Les acides d'origine organique qui ne renfer-
ment pas d'azote, paraissent presque tous être formés d’un hydrog
carboné, ou d’une combinaison d’oxide carbonique et d'hydrogène, dent
les éléments se ironvent tonjonzs groupés suivant lune des progressions
82..
i
( 616 )
de la proposition 8; plus, de 1 équivalent d’acide carbonique, ou de r
équivalent d’eau. Nous observerons seulement que, dans l'hydrogène
carboné, un certain nómbre de volumes d'hydrogène, peut y être rem-
placé par un même nombre de volumes d’oxide carbonique.
» Treizième proposition. — Les acides que l’on obtient par la combi-
naison des oxacides avec certaines matières organiques, sont tous re-
présentés par l'hydrogène carboné simple, ou renfermant de l’oxide car-
bonique qui leur a douné naissance, moins 1 équivalent d'hydrogène, qui
se trouve remplacé par l’équivalent du radical composé de l’acide, et le
tout combiné à 1 équivalent d’acide, qui n’a subi aucune réduction.
» Quatorzième proposition. — Les éthers formés par les oxacides, sont
des combinaisons correspondantes aux amides.
» Quinzième proposition. — De ce que l’eau se décompose en présence
de certaines substances organiques, et qu’il peut en résulter des produits
distincts, on ne doit pas s’étayer de ce fait pour établir l'arrangement des
éléments d’une substance qui décompose leau, de manière à comparer
l’action de ses éléments sur l'eau à celle que produiraient les pôles d’une
pile. |
» Si la composition des matières organiques établie comme nous l'avons
énoncé, huitième proposition, est l’expression d’une loi de la nature , on
devra toujours, en appliquant les lois qui, selon nous, régissent les corps
inorganiques aussi bien que les corps organiques , être à même de prévoir
quelles seront les altérations que les corps éprouveront, quels seront les
produits qui prendront naissance lorsque cès corps seront placés dans
une circonstance donnée et sous l'influence d’un agent déterminé, et
enfin se rendre compte de ce qui fait que des matières organiques, for-
mées d'éléments identiques, ne donnent cependant pas, par l’action d’un
même agent, des produits semblables. Relativement à ce dernier cas,
nous en trouvons de nombreux exemples en étudiant l’action de l'acide
nitrique sur les substances organiques que nous voyons se comporter
bien différemment : en effet, les unes sont brûlées complétement et
transformées en eau et en acide carbonique, les autres: décomposées
en eau, en acide carbonique et en de nouveaux produits acides, qui
varient souvent avec les matières soumises à l’action de l'acide nitrique,
ou qui sont constantes pour un certain nombre de substances attaquées
par cet agent; d’autres encore sont altérées partiellement » et se com-
binent ensuite avec l'acide nitrique ; et enfin d’autres ne subissent aucune
altération. - S | |
(617)
» De même, au moyen de cette loi , nous devrons comprendre pourquoi
les décompositions spontanées de certains corps peuvent avoir lieu , pour-
quoi aussi des corps soumis à l’action de la chaleur se décomposent en de
certains produits, constants ou variables, suivant que la matière a été
chauffée libre ou sous l'influence des corps inorganiques, et enfin com-
ment il se fait que la capacité de saturation d’un acide disparaît en partie
ou en totalité dans une combinaison. »
MÉMOIRES PRESENTES.
MÉCANIQUE. — Théorie de la machine à vapeur, et calcul des machines à
vapeur, locomotives ou stationnaires , à haute ou basse pression , avec ou
sans détente et avec ou sans condensation ; par M. pe Pamsour.
( Extrait par l’auteur.)
(Commission précédemment nommée. )
« Dans une suite de mémoires successivement présentés à l'Académie,
nous avons développé les principe: 7
| du mouvement et de l’action de la va-
peur dans les machin
ines, et nous en avons montré l'application en calculant
des formules analytiques propres à faire connaître immédiatement, soit
les effets, soit les proportions des machines à vapeur à haute pression sans
détente. Nous avons commencé par ces machines à cause de leur simplicité,
et aussi parce que les preuves que nous avions à présenter se fondaient sur
Vobservation directe de machines de ce genre. Mais à présent que la théo-
rie qui sert de base à ces calculs se trouve suffisamment établie, nous allons
étendre son application aux diverses machines à vapeur.
» Cependant, comme les preuves que nous avons présentées à ce sujet
se trouvent disséminées dans cinq écrits successifs, où elles ont été placées
à mesure des objections qui nous étaient opposées, et sans égard à l’ordre
le plus convenable à leur intelligence, nous avons cru nécessaire de les re-
produire avec plus d'ensemble , avant de passer à l'application générale de
cette théorie au calcul de toutes les machines. Le travail que nous présen-
tons en ce moment est donc divisé en trois parties, savoir : s:
» 1° partie. Du mouvement et de l’action de la vapeur dans les ma-
chines; : Eo
~» 2™ partie. Calcul général des machines à vapeur de tout genre, d'après
cette théorie; : aa -a
( 618 )
» 3%° partie. Application spéciale des formules résultantes, aux divers
systemes de machines. » |
La première partie n'étant que le résumé des cinq mémoires précé-
dents , nous n’en donnerons pas ici l’analyse.
DEUXIÈME PARTIE. — Application de cette théorie au calcul des machines à vapeur
de tout systéme.
« Nous distinguons trois cas dans une machine : celui où elle travaille
à une détente donnée de la vapeur et avec une charge ou une vitesse
quelconques ; celui où elle trav: ille à une détente donnée et avec la charge
ou la vitesse qui conviennent à la production de son maximum d'effet
utile avec cette détente; et enfin celui où la machine ayant d’abord été
réglée pour la détente la plus favorable de la vapeur dans cette machine,
on lui donne en outre la charge la plus avantageuse pour cette détente;
ce qui produit par conséquent le maximum absolu d'effet utile pour cette
machine. |
» Cela posé, nous avons dit que les trois problèmes fondamentaux du
calcul des machines consistent à trouver successivement la vitesse, la charge
et la vaporisation de la machine. Après la solution de ces trois problèmes,
celui qui se présente d’abord , comme un corollaire des premiers, consiste
à déterminer l'effet utile de la machine; et cette détermination elle-même
peut s'exprimer sous six formes différentes, savoir, par le nombre de li-
vres ou de kilogrammes élevés à une hauteur donnée par la machine,
dans une unité de temps; par la force de la machine, en chevaux; par
l'effet de 1 livre ou de 1 kilogramme de charbon; par l’effet de 1 pied cube
ou 1 mètre cube d’eau vaporisée ; et par le nombre de livres de charbon
ou de pieds cubes d’eau vaporisés qu’il faut pour produire la force d’un
cheval. Enfin, une autre recherche non moins importante est celle de
la détente qu’il convient de donner à la vapeur dans une machine, pour
?
qu’elle produise des effets voulus. Nous devrons donc donner successive-
ment la solution de toutes ces questions. r
-> Ces divers problèmes seront résolus dans les trois cas mentionnés plus
haut. Dans les deux derniers, la question sera de calculer la détente, la
vitesse, la charge et les effets qui correspondent au maximum d'effet
utile relatif ou absolu de la machine. ne :
`» Dans les calculs ordinaires des machines à vapeur, on n'avait jamais
entrepris que de déterminer trois questions, savoir, la charge, la vapo-
(619)
risation et l’effet utile (sous ses diverses formes); et nous avons vu que la
solution en était fautive. Quant à la détermination de la vitesse pour uné
charge donnée, et à celle de la détente pour des effets voulus, on n’en
avait proposé aucun calcul. En outre, la nature même de la théorie qu’on
employait ne permettait pas de distinguer dans les machines l'existence
des trois cas qui s’y présentent réellement ; il est donc possible que la
distinction que nous établissons paraisse d’abord obscure, exprimée ainsi
en termes généraux et comportant des rapports sous lesquels on n'a pas
coutume de considérer les machines ; mais en pénétrant dans la question,
on en reconnaîtra l’indispensable nécessité pour calculer d’une manière
exacte, soit les effets, soit les proportions des machines à vapeur de tout
système.
» SI‘. Cas d’une détente donnée avec une charge ou une vitesse quel-
conques. — Pour embrasser immédiatement le mode d’action le plus com-
plet de la vapeur , nous supposerons une machine travaillant par détente,
avec une pression quelconque dans la chaudière, et avec condensation ; et
pour passer ensuite aux machines où lon n'emploie pas la détente, ou
bien à celles où l’on n emplois pas la condensation , il suffira de faire dans
les équations générales les sup ons ou substitutions convenables.
. » D’après ce qu’on sait déj de la théorie que nous employons, les rela-
tions cherchées entre les diverses données du problème, se déduisent né-
cessairement de deux conditions générales : la première exprimant que,la
machine est arrivée au mouvement uniforme, et par conséquent que la
quantité de travail appliquée par la puissance est égale à la quantité d’ac-
tion développée par la résistance; la seconde, qu’il y a nécessairement
égalité entre la TES de vapeur par le crlindié et la production de la
chétidière
» Les bornes de cet extrait ne nous permettent pas de développer ici
ces calculs, quelque simples qu’ils soient; mais pour qu'on en puisse
_ saisir la marche, nous dirons qu’en eiprétantié par P la pression de la
vapeur dans la chaudière, et par P’ la pression qu’aura cette mème vapeur
à son arrivée dans le cylindre avant la détente, par L la longueur de la
course du piston , et par L’ la portion parcourue au moment où commence
la détente, par æ l'aire du piston, et par c la liberté du cylindre, ou
l’espace qui existe à chaque bout du cylindre au-delà de la portion, FE
courue par le piston, et qui se remplit nécessairement de vapeur à à cl f
course ; enfin par r la résistance de la charge, par p la pression subsi
de Fautre côté du piston après condensation imparfaite , par F le Fotie-
( 620 )
ment de la machine lorsqu'elle n’est pas chargée , et par d l'accroisse-
ment que subit ce frottement par unité de la charge r, ces quatre forces,
ainsi que les pressions , étant d’ailleurs rapportées à l'unité de surface du
piston ; la première condition ci-dessus produit la relation suivante :
L+c
L’ -ce
P'a(L'+ c) G= - + log Ja aL [+ dr + p HS]
Cette équation exprimant que le travail développé par la puissance se
retrouve en entier dans l'effet produit, on remarquera que, pour qu’elle
ait lieu, il n’est pas nécessaire que le mouvement soit strictement uni-
forme. Il peut également être composé d’oscillations égales, partant
chaque fois d’une vitesse nulle pour revenir à une vitesse nulle, pourvu
que les changements de vitesse se fassent par degrés insensibles, de ma-
nière à éviter la perte de force vive, et que les oscillations successives
aient lieu en temps égaux.
» À l'égard de la seconde condition du mouvement, si l’on exprime
par S le volume d’eau vaporisée par la chaudière dans l’unité de temps
et transmis au cylindre, par m le volume de la vapeur formée sous la
pression P de la chaudière, comparé au volume d’un même poids d’eau,
et par v la vitesse du piston, on trouvera que l'égalité entre la dépense
et la production de vapeur, fournit la seconde relation générale :
mS P L
DE ETE E |
Par conséquent en éliminant P’ entre ces deux équations, on trouve dé-
finitivement
mSP L’ L+c 1)
Sr (ee legs). (
équation qui donne, comme on voit, la vitesse du mouvement en fonc-
tion de la charge et des autres données du problème.
» Cette formule est tout-à-fait générale, et convient à toute espèce de ma-
chine à vapeur à mouvement continu. Si l’on emploie la détente, il suffira
de mettre pour L’ la valeur correspondante au point où l’arrivée de la
vapeur commence à être interceptée ; si la machine n’est pas à détente, il
suffira de faire L'=L. Si elle est à condensation, il faudra mettre pour
p la pression de condensation, en enfin, si elle n’est pas à condensation,
il faudra mettre pour p la pression atmosphérique. =
— » 2°, Si, au lieu de chercher la vitesse en fonction de la charge, on
(Gas :)
veut au contraire connaître la charge qui convient à une vitesse voulue ,
la même équation résolue par rapport à r, donnera
` mSP / LE FENT APE)
Cae gs ge romand L pa) ED... i
DAE GE pi mr (2)
» 3°. Pour trouver la vaporisation dont doit être capable la machine,
pour mettre en mouvement une résistance r à une vitesse connue y, on
tirera de la même relation la valeur de S, savoir:
gyri av [14+ r+p+f] (3)
= 17 Traay
mP( z + log
LE Die
» 4. L'effet utile produit par la machine dans unité de temps, à la
vitesse v , est évidemment arv. Ainsi cet effet utile aura pour mesure
LS Er E Le) a(p+f)
Evans (ne + lon) 140 Finci Ñ)
Ou bien, si on veut lavoir en fonction de la charge, ce sera
FE e a aA ay
» 5°. Si l’on veut avoir la force utile, en chevaux, dont est capable la
machine à la vitesse v, ou quand elle est chargée de la résistance r,il
suffit d'observer que la force d’un cheval représente, en mesures an-
glaises, un effet de 33 000 livres élevées à 1 pied par minute, et en
mesures françaises, un effet de 75 kilogrammes élevés à 1 mètre par se-
conde. Tout consistera donc à rapporter l'effet utile produit par la machine
dans l'unité de temps à la nouvelle unité qu’on vient de choisir, c’est-à-dire |
à la force d'un cheval; et il suffira, par conséquent, de diviser lex-
pression déjà obtenue dans l’équation (4), par 33 000 ou par 75, selon
l'unité à laquelle cette expression était rapportée, Ainsi, en mesures ań-
glaises, la force utile en chevaux sera
tch. a
en 33000 ` (5)
» 6°. Nous venons, dans les deux questions précédentes, d'exprimer
l'effet de la machine d’après la force utile plus ou moins grande qu’ell
est capable de développer. Maintenant nous allons, au contraire, l'ex-
primer par la force qu'elle consomme pour produire des effets donnés.
C.R. 1837, 2° Semestre. (T. V, No 48.) | _. 83
‘(682 )
L'effet utile de léquation (4) étant celui qui est dù au volume d’eau S
transformé en vapeur, dans lunité de temps, si l’on suppose que pen- -
dant la même unité de temps, il se consomme n livres de combustible,
il est clair que l’effet utile produit par chaque livre de combustible sera
la n% partie de l’effet ci-dessus. Donc ce sera
E!
SES (6)
E». 1 1b. cosg
» Il suffira, pour appliquer cette formule, de connaitre la quantité
de combustible qui se consomme dans le foyer par minute, c’est-à-dire
pendant que la vaporisation S se produit; et cette donnée pourra se dé-
duire d’une expérience directe sur la machine, ou d'expériences con-
nues sùr des chaudières de construction semblable.
» 7°. L'effet utile de l'équation (4) étant celui qui est dû à la vapo-
risation du volume d’eau S, si l’on veut avoir l'effet utile qui sera pro-
duit par chaque pied bube d’eau, ou par chaque unité de S, il suffira
de diviser leffet total E™ par le nombre d'unités qu’il y a dans S. Ce
sera donc
_ » 8°. Dans le sixième problème, nous avons obtenu l'effet utile pro-
‘duit par ı livre de combustible. Nous en pouvons donc, par une simple
proportion, déduire la quantité de combustible nécessaire pour produire
Ja force d’un cheval, savoir :
Que 5007 @
E”
» 9°. Et de même, la quantité ou volume d’eau nécessaire pour pro-
duire la force d’un cheval sera
33,000 S
QE (9
_» 10°. Enfin, si l’on veut connaître quelle détente il faut donner à
une machine, entièrement connue du reste, pour en obtenir des effets
déterminés, il faudra tirer -de Tieu ín la valeur de L’. Elle sera
donget par la formule
+s i i i ZETE +p peet
rr
( 623 )
» Cette formule n'étant pas d’une application directe, nous joignons au
mémoire une table qui en donnera, immédiatement et sans calcul, les so-
lutions de centième en centième pour la détente. a
» Nous nous bornons à ces recherches, parce que ce sont celles dont
on peut avoir le plus ordinairement besoin; mais il est clair que l’on
pourrait aussi, au moyen des mêmes relations générales, déterminer lune
quelconque des autres quantités qui figurent dans le problème, dans le
cas où cette quantité se trouverait inconnue, et qu'on voudrait la fixer
d’après une condition voulue. Ainsi, par exemple, on pourrait déter -
miner l'aire du piston, ou la pression dans la chaudière, ou la pression
du condenseur, qui correspondent à des effets déterminés de la machine,
comme nous l'avons fait pour les locomotives dans un ouvrage précédent
(édition anglaise). |
» IL Cas du maximum d'effet utile avec une détente fixée. — Les pro-
blèmes que nous venons de résoudre, Pont été dans toute leur généralité,
c'est-à-dire en supposant que la machine niet en mouvement une charge
quelconque à une vitesse quelconque , avec la seule condition , toutefois,
que cette charge et cette vitesse soient compatibles avec les capabilités
de la machine. Mais il s’agit maintenant de connaître quelle est la vitesse
ou la charge la plus avantageuse pour le travail de la machine, et quels
sont les effets qu’on peut attendre de la machine dans ce cas, c’est-à-dire
ses effets maxima , pour la détente donnée.
» 1°. En examinant l'expression générale de l'effet utile produit par la
machine à une vitesse quelconque , on reconnait que cette expression ac-
quiert son maximum, pour une détente donnée, quand la vitesse est un
minimum; or, d’après l'équation (A), la moindre valeur de v sera donnée
par P'== P. La vitesse correspondante au maximum d'effet utile, sera
donc
| re ÉRELER
a L'+c
» Nous remarquerons toutefois que, mathématiquement parlant, la
pression P’ de la vapeur dans le cylindre, ne pourra jamais être tout-à-
fait égale à P, qui est la pression dans la chaudière, parce qu'il existe
entre la chaudière et le cylindre, des conduits que la vapeur doit traverser,
et que le passage de ces conduits forme une certaine opposition au mou
vement de la vapeur; d'où résulte qu’il doit nécessairement exister du côté
de la chaudière, un petit surplus de pression équivalent au passage de
l'obstacle dont il est question. Mais comme nous avons prouvé ailleurs
(624)
qu'avec les dimensions en usage dans les machines, cette différence de
pression n’est pas appréciable sur les instruments dont on se sert pour
mesurer la pression dans la chaudière, son introduction dans les calculs
rendrait les formules plus compliquées, sans les rendre plus exactes. C’est
pourquoi nous la négligerons ici.
» La vitesse donnée par l'équation précédente , est donc celle à laquelle
_la machine produira son maximum d'effet utile pour la détente donnée.
Cette vitesse résultera de la condition de P =P; ou réciproquement ,
quand cette vitesse aura lieu dans la machine, la vapeur arrivera dans le
cylindre à pleine pression, c’est-à-dire avec la même pression qu’elle a
dans la chaudière. Il est nécessaire de faire remarq que cette vitesse
de pleine pression dans le cylindre ne sera pas la même pour toutes les
machines, et qu’au contraire, elle variera én raison directe de la vapo-
risation , et en raison inverse de laire du cylindre. Elle pourra donc se
trouver, dans une machine, moitié ou double de ce qu’elle serait dans
une autre; et cela fait voir qu’on a tort de croire que, parce que le
piston des machines stationnaires ne dépasse pas en général une certaine
vitesse de 0,80 à 1",20 par seconde, ou de 150 à 250 pieds anglais par
minute, la vapeur de la chaudière parvient nécessairement dans le cylindre
sans changer de pression. ` +
>» Il est facile de voir qu’une limite fixe, quelle qu'elle soit, ne peut
convenir à cet égard à toutes les machines, et qu'il n’y a d'autre moyen
de connaître la vitesse du maximum d’effet ou de pleine pression d’une
machine , que de la calculer directement pour cette machine. C’est l’objet
de la formule qu’on vient de donner. Cette formule est d’ailleurs d’une
simplicité remarquable, et n’exige de i expérimentale que celle
_de la production de vapeur dont est capable ja chaudière. | |
» 2°. La résistance utile que la machine est susceptible de mettre en
mouvement à sa vitesse du maximum d'effet ci-dessus, se conclura de
l'équation (2), en y mettant pour v la valeur que l’on vient d'obtenir. En
appelant 7’ cette charge , on trouve qu'elle est exprimée par
| , _aP(L'+ of = Ba L + c a(p+f)
HR Li: troa- ET ES B
et l’on reconnait en même temps que cette charge est la plus considérable
que la machine puisse mettre en mouvement avec la détente donnée L’,
car elle correspond_à la plus petite valeur de », dans l'équation (2). Ainsi
le plus grand effet de la machine avec une détente donnée, s’obtiendra
+. (F3)
re ‘es
( G25 )
en faisant marcher la machine à sa moindre vitesse et à son maximum de
charge. | oHa í
» On observera encore ici, que si le résultat d’une expérience avait fait
connaître cette charge maximum de la machine, et que le frottement de
la machine füt inconnu, on pourrait le déduire de léquation précédente,
car on trouverait |
EWLc/ L L
= lo
équation où tout est connu maintenant, puisque 7’ est donné par Vex-
périence même. C’est le moyen qui nous a servi à déterminer le frotte-
ment des locomotives chargées ou non chargées, et que nous proposons
de même à l'égard des machines de toute espèce.
» On remarquera que si, ayant omis de s'assurer préalablement que la
EA akter + p]:
machine travaille à son maximum de charge, il arrivait qu’on traitåt
par erreur un cas de vitesse générale comme un cas de vitesse minimum,
la valeur qu’on prétendrait en déduire pour le frottement de la machine
serait nécessairement trop grande, et d'autant plus exagérée que la ma-
chine aurait été loin de travailler avec sa charge maximum. En effet,
l'effort dont la machine est capable, diminuant à mesure que la vitesse
augmente, on voit que l’on retrancherait alors pour ar’, dans le cal-
” cul ci-dessus, une quantité trop petite, d'ou résulte que le frottement
paraîtrait trop grand. C’est ce qui explique pourquoi la théorie ordi-
naire, en comparant les effets théoriques à ceux de l’expérience, par-
vient à des coefficients de réduction, qui font paraitre le frottement de la
machine beaucoup plus considérable qu’il n’est réellement.
» 30°. La vaporisation nécessaire à une machine pour exercer un
certain effort maximum r’ à sa vitesse minimum v', sera donnée par
l'équation (3), en y faisant la substitution de 7’ et v’, ou se tirera plus
simplement de l’équation (11), savoir :
| awL'+c
» 4°. Le maximum d'effet utile que peut produire la machine dans Pu-
nité de temps avec une détente donnée, sera connu par la formule (4):
en y introduisant pour v la vitesse convenable à la production de cet
effet. On trouve ainsi P
i .max. E mS i L' | L T e + 7 Já j
|
( 626 })
» On remarquera que cét effet utile maximum ne dépend nullement
de laire du cylindre, ni de la vitesse ou du nombre des coups de pis-
ton par minute, ni enfin de la longueur de la course; car la quan-
tité z = est un rapport, qui n’introduit pas dans le résultat la longueur
absolue de la course du piston. Ce rapport n’étant que l'indicateur du
système ou de ia. disposition de la machine, les quantités p, f et d' pou-
vant être regardées comme variant très peu entre des machines de
même genre, et enfin la quantité m résultant immédiatement de la pres-
sion P, ôn voit que l'effet maximum d’une machine avec une détente
donnée, ne dépendra absolument que de deux choses : la force de vapo-
. Hiatioh RR chaudière, et la pression P sous laquelle est formée la va-
peur. Ce résultat doit d’ailleurs paraître évident à priori, car ce sont là
` les deux seules sources réelles de puissance. Quant aux dimensions du
cylindre et de la course, elles ne sont que des moyens de transmettre
cette puissance sous une forme ou sous une autre, mais sans pouvoir
la créer, ou la changer au fond; et quant à la vitesse du piston, elle
ne peut même servir d'indice à cet égard, puisque, pour une produc-
tion donnée de vapeur, cette vitesse peut prendre toutes les valeurs,
selon le diamètre que l’on donne au cylindre. ;
» On voit par là dans quelle fausse voie on se jette, lorsqu'on pré-
tend calculer leffet utile ou la force des machines, d’après laire et la
vitesse du piston, que l’on met à la place de la vaporisation produite,
laquelle, non-seulement n’entre pas dans 5 calcul, mais ne fait même
pas partie des observations. `
» 5°. La force utile, en chevaux, de tá machihè sera exprimée par
pe ch. — Eu max.
7 33,000
- 05)
» gi 7°, 8 et 9°. Les diverses mesures de l'effet de se déduiront ici
par des équations semblables à celles (6), (7), (8) et (9).
» 10°. La détente à laquelle il convient de régler la machine, pour qu’elle
tire une charge donnée à la vitesse la plus avantageuse, ou en produi-
sant le maximum d'effet utile avec cette charge, s se conclura de l'équa-
tion (12), qui donne
Lea tey ttr kgd
Daue T HET De
—
Et les solutions‘ de cette formule se trouveront imid iai et sans
( 627 ) en
calcul, au moyen de la table donnée plus haut, à l'occasion de l'équa-
tion (10). FE os
» III. Cas du maximum absolu d'effet utile.— Les recherches qui préce-
dent suffisent pour les machines sans détente, en y faisant seulement
L'=L, parce que ces machines retombent dans le cas de celles où la
détente est fixée à priori. Mais il n’en est pas ainsi pour les machines dans
lesquelles on est libre de faire varier la détente. Nous avons vu que pour
une détente donnée, la manière la plus avantageuse de faire travailler la
machine, est de lui donner sa charge maximum, qui se calcule à priori
d’après l'équation (12). D'après cela, dans chaque détente on connait
quelle est la charge à préférer. Mais il s’agit maintenant, entre les di-
verses détentes que l’on peut donner à la machine, et chacune accom-
pagnée de sa charge correspondante, de trouver celle qui procurera le .
plus grand effet utile.
» Pour cela, il faut recourir à l'équation (14), qui donne l'effet utile
produit avec une charge maximum 7’, et chercher, parmi toutes les va-
leurs qu’on peut donner à L’, celle qui rendra cet effet utile un maximum.
Or, en égalant à zéro le coefficient di tiel de cette expression, pris
“par rapport à L’, on trouve pour la condition du maximum cherché:
| | RS SES,
“cs 60 s
C'est donc la détente qu’il faut choisir de préférence; et elle conne les
résultats suivants pour le maximum absolu de l'effet utile qu'il est pos-
sible d’obtenir de la machine, en prenant à la fois la détente et la charge
les plus avantageuses. Nous omettons ici les quatre déterminations de l'effet
utile d’après les effets d’une quantité déterminée d’eau ou de combus-
tible, parce qu’elles sont données par des équations pareilles à celles (6),
(7), (8) et (9) :
mS LP ; : ;
(21) v" = —. PE a .... Vitesse du maximum absolu d’ef-
a L(p+f)+ Pe 6 fet utile. ineas
Gay a pA Re + OP
log ... Charge du piston correspondante
re HP FT au maximum absolu d'effet utile.
DS nn OL Le
m LP
PE E T C Vaporisation.
” com _ Pæ+c) cia | aa
T .max.ab. — pae $ t utile.
(24) E a ar'v Se log Kp+D+ PO Maximum absolu d'effet utile
3 f u: max.ab.
(25) Fr TER Hess T OA ......... Maximum absolu de la force util
i spss : en chevaux. ;
(30) L'— LC zeda LI NE Lada Gh a AA Détente qui produit ces effets.
» La seule remarque que nous ferons au sujet de ces formules, c’est que
la charge convenable à la production du maximum absolu d'effet utile,
n'est pas la charge maximum que Fon puisse donner à la machine. En
effet, d’après l'équation (1 2), on reconnait que cette charge maximum
pour la machine , a lieu pour L' =L, et non pour
L= D
» Ainsi la plus grande charge possible de la machine est celle du maxi-
mum d'effet utile sans détente; mais en employant une charge moindre,
celle de l'équation (22) et en même temps la détente de équation (30),
on obtiendra un effet utile plus grand encore. »
MÉTALLURGIE. — Sur la cémentation du Jer; par M. A. LAURENT.
(Commission nommée pour le mémoire de MM. Leplay et A. Laurent ,
sur le même sujet.)
Les expériences exposées dans cette note, conduisent l’auteur à con-
clure : i = Fe
1°. Que le charbon n’est pas un corps fixe comme on la cru jusqu’à
ce jour, mais qu'il peut à de hautes températures répandre des vapeurs;
2°. Qu'il en est de même de plusieurs autres, corps regardés comme
fixes, tels que le fer, le cobalt, le nickel et leurs oxides;
3°. Que dans les bauts-fourneaux et dans les caisses de cémentation la
carburation se fait par l'hydrogène carhoné contenu dans le charbon » et
qu’elle s'achève par la vapeur de ce dernier p 5 ;
4°. Que le transport de divers corps solides dans l’intérieur d’autres
corps solides ne se fait pas de molécules à molécules sous l'influence d’un
courant électrique , Mais bien parce que Pun d = ; deux peu t passer en va-
peur dans les pores de l’autre. z
M. Laurent indique , en terminant quelques-unes des applications, que,
selon lui, on pourrait faire de cette théorie dans les arts métallurgiques-
Ea
( 629 )
NAVIGATION. — Description et figure d'un nouveau cercle à réflexion 3
le Dépressiomètre ; par M. Lecey.
(Commissaires, MM. Arago , Puissant, Gambey.)
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Description et figure d'un appareil pour le filtrage
des eaux établi à Bordeaux ; par M. BARREYRE.
( Commission précédemment nommée pour les appareils de filtrage. )
PHYSIOLOGIE. — Recherches sur le sérum du sang, sur les proportions
d'albumine que contient ce liquide chez l'homme et chez les animaux à
sang chaud, sur les globules incolores qui y sont tenus en suspension, etc.;
par M. LETELLIER.
(Commissaires, MM. Dutrochet, Dumas.)
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Nouveau modèle de jambe artificielle pour les cas
d'amputation de la cuisse ou de la jambe, à sa partie supérieure; par
M. Martın , chirurgien-mécanicien de l'Hôtel royal des Invalides.
(Commissaires, MN. Larrey, Roux.)
daii APPLIQUÉE. — Note sur la direction des aérostats ; par M. Héricé.
(Commissaires, MM. de , Séguier.)
CORRESPONDANCE.
M. le Ministre des Travaux publics, de l'Agriculture et du Commerce ,
invite l'Académie à hâter le rapport qu'il lui a demandé sur des dessins
coloriés, représentant en regard les pustules du vrai et du faux vaccin
dessins qui ont été exécutés sous la direction de M. James.
MM. Serres et Magendie, commissaires désignés, annoncent qu'ils fe-
ront ce rapport FES la prochaine séance.
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Lettre de M. Bunin ; ingénieur en chef des
mines , àM. Arago, sur la substitution de l'air chaud à à la vapeur d'eau
dans ke machines fixes ou locomotives. à
x
« L'emploi comme moteur de Pair comprimé et échauffé à la place de
la vapeur, dont j'ai eu honneur d'entretenir l'Académie dès avril 1835,
C.R, 1837, 2° Semestre. (T. V, N°18) se 84
(630)
h'ayant malgré, son importance, excité jusqu’à présent aucun effort sé-
rieux, n’ayant réveillé que des objections et critiques peu éclairées, ou”
que ces vaines et pitoyables réclamations d’antériorité plus ou moins
sperté qu’on voit surgir à chaque découverte nouvelle, qu’il me soit 3
donc permis de revenir un instant sur ce sujet, en attendant que les de-
voirs de ma carrière, mes moyens ou tout au moins le rapprochement de’
mon domicile de quelque atelier de construction, me permettent, à défaut
d'autre exécuteur, de réaliser personnellement le grand proies dont ił
s’agit. |
» Qvun mètre cube ‘ou 1,298 d'air, à la pression ordinaire et à o de
température, soit d’abord comprimé à 4 atmosphères, par exemple, puisin-
jecté à travers un foyer clos pour convertir à pe près la moitié de son
oxigène en acide carbonique ou consommer — de kilogr. de charbon,
a a LE 26 Li
tout le monde sait que ce combustible 7 z élè-
; re SR RE ne à 7326 o
vera par suite les cu-produie de la combustion à SR ES x ET.
= 1042°,5 ,ou à ii x m x Se — 16220, suivant que l’on attri-
buera à la fumée le calorique spécifique 0,267 de l'air ordinaire , ou celui
0,183 qui résulte de sa pression à 4 atmosphères d’après les formules
établies pour cet objet, et en supposant d’ailleurs qu’il existät dans ce
moment un thermomètre exact pour mesurer ces hautes températures.
» Comme la diminution du calorique dame à de l'air pour la pres-
sion de 4 Ahosphes n'a pas ent expérimentée,
que cette même chaleur spécifique augmente un peu avec la température
après 400°, à cause de ces variations opposées et non parfaitement con-
nües, on n’adoptera dans ce cas ni la valeur ci-dessus 0,183, ni même la
fraction 0,267, mais bien celle beaucoup plus grande 0,3471. Autrement
dit, pour être sûr de rester bien au-dessous de: la vérité, au lieu des
1532° ou 1042°5 qui précèdent, on supposera à la fumée dégagée du
T :
o, 0,347 x
» Les f de mètre cube d'air iniia DENE alors ou Ee uani
foyer seulement la température zen = 0007
RES
0,298
7 ( 1 0,00335 X 800) —1 à sa sortie du foyer, it pourra 58 fournir
i un piston par son action irce d’abord le :* travail 30992 kil. xm.,
puis par sa détente j jusqu’à la pression, par son action atmosphérique et,
( 631 )
en supposant que sa température diminue d’après la formule donnée par
M. Poisson, le 2° travail 16702 kil. X m., comme on peut s’en assurer par
l'intégration.
» Le total de l'effet produit par Fait pe" étant ainsi 47604 kil. X m.,
en retranchant de ce nombre les 14020 kil. X m. quiauront été dépensés
pour la compression préalable, sans augmentation de chaleur, et pour Pin-
troduction de cet air dans le foyer, on obtiendra 33654 kil. x m.
» Négligeant i ici un nouvel effet très considérable qu’on pourrait encore
obtenir en refroidissant ou condensant l'air détendu et à peine dépourvu
de la moitié de sa chaleur par de l’eau à basse température, et autres
moyens, on voit, théoriquement parlant, qu’un kilogramme de charbon
dans ce cas nroduirs 20 X 33674 kil. x m: = 673480 kil. x m., c'est-à-
dire un effet sept à huit fois plus considérable que le travail réel,
98,000 kil. >< m. des meill à vapeur de Woolf, qui, comme on
sait, consomment, à poste fixe, 3 kilogrammes de combustible par heure et
par force de cheval, et le double au moins sur les navires et les locomotives
surtout qu'il s'agirait Salens à l'aide du présent moteur, de débarrasser
le chaudières s et de provisions d'eau et autres, tout
rers d'explosion ; et dans le cas où au lieu de char- -
i ı bois sec à bas prix, on n'obtiendrait pas, il est
vrai, "autant de éhalour: mais en revanche on | profiterait de l’action des
vapeurs d’eau dégagées.
» Qu’objecter à cette théorie si simple ou à des résultats aussi connus?
1° que la chaleur donnée par le combustible n’échauffera peut-être pas
les gaz produits de la combustion jusqu’à 800°, par suite d’une certaine
augmentation de chaleur spécifique aperçue au-delà de 400°. Mais encore
une fois on a fait plus que la part de toutes ces incertitudes et variations
en élevant par une concession tout-à-fait bénévole ce calorique spécifique,
de sa valeur 0,183 donnée par les formules actuelles, à celle excessive
0,3471, ou en supposant que le + de mètre cube dair comprimé et
chassé dans le foyer quadraple seulement au lieu de donner le volume
(1 X 0,00335 X 1522) = 1°°,677;, lequel aurait ainsi fourni un effet
utile, non pas égal à 33674 kil. x m., comme on a vu, mais bien à
47694 X 1,677 — 14020 ou à 65652 "X= ;84, valeur à pea près double =
de la précédente.
» 2°, Que l'effet ci-dessus de la détente 650 kil. x m. a été cale jé: |
moyen de la formule de M. Poisson, renfermant comme on sait Fr
sant douteux égal à x. ,375 suivant les uns, et à 1,42 suivant Jes autres;
84
>.
( 632 ) |
mais en répétant le calcul dans des limites bien plus étendues, c’est-à-dire
pour des valeurs 1,2 et 1,6 au lieu de celles ci-dessus, on ne trouve qu'une
légère différence dans le résultat 16702 kil. x m., laquelle différence,
jusqu’à un certain point, disparaît dans le total 47694 de la quantité d’ac-
tion fournie par l'air chaud, ou dans l'effet produit 33674 kil. x m. de la
machine.
» 3°. Que Pair introduit s’échauffe par la compression en exigeant alors
un travail plus grand ou un moteur qui, d’après cette même formule de
M. Poisson, serait égal à 1941 1 kil. xm. , au lieu des 14020 kil. X m.sup-
posés plus haut, mais quelle que soit cette augmentation de chaleur et de
travail dépensé, il est prouvé par l'expérience et le calcul qu’elie accroîtra
d'autant l'effet de la machine, autrement dit, qu'en faisant abstraction des
frottements dans les tuyaux ou aux orifices, et surtout de la perte de ca-
lorique à travers les parois des vases, il est indifférent dans ce cas d'em-
ployer de l'air froid ou chaud, et de l’introduire avec ou sans changement
de température. ne, css à
» 4°. Que dans le foyer clos la moitié de l'oxigène peut ne pas être ab-
-sorbée par le combustible, et qu’au lieu d’acide carbonique il se for-
mera beaucoup d'oxide de carbone double en volume, il est vrai, mais
qui ne dégageant que la moitié de calorique pour le même combustible
diminuera donc considérablement avec la dilatation de la fumée compri-
mée l'effet 47694 kil. x m. du piston moteur, et par suite celui utile
33 674 kil. x m. Mais au moyen d’une tige traversant avec frottement une
tubulure un peu éloignée du foyer clos, non-seulement on pourra tison-
ner ce dernier, mais encore augmenter ou diminuer l'épaisseur ‘du
combustible qui lui sera fourni par un gros robinet à poche placé à dis-
tance, suivant qu’en trouvera la fumée trop chargée en oxigène ou qu’on
pourra allumer son oxide de carbone après sa détente du sa sortie du
» Sans doute en employant plus d’un mètre cube d'air ordinaire pour -5
de ombustible on aura besoin de vases un peu plus grands, mais sous le
~ rapport mécanique et abstraction faite des frottements, l’excédant de gaz
introduit restituera par son travail direct et par sa détente, tout le travail
nécessité par son introduction, pourvu bien entendu qu'on ne laisse pas
échapper à travers les parois des réservoirs le calorique qui est la source,
dans ce cas, de la force mouvante ; en d’autres termes, on travaillera , il
est vrai, dans cette occasion avec un volume d'air plus considérable èt
dont la température ne s'élèvera pas autant que
si la moitié de son oxi-
LA
( 633 )
gène avait été convertie en acide carbonique; mais en supposant nulle la
formation de l’oxide de carbone, et en faisant abstraction du petit excé .
dant de frottement dû au mouvement ou transyasement d’une plus grande
masse de gaz, on obtiendra évidemment le même effet produit qu'aupa-
ravant.
» En un mot, l'air chaud comme moteur devant, d’après les beaux tra-
vaux de MM. Gay-Lussac, Dulong et autres physiciens du premier ordre,
consommer quinze fois moins de combustible que les machines locomo-
tives, tout en conservant encore la moitié de sa chaleur pour d’autres
usages si on le désirait, il n’est plus permis maintenant de venir contester
des fractions très minimes de cette force prodigieuse, surabondante, et
dont il faudra d’ailleurs dans la pratique sacrifier la moitié plus où moins
en frottements et résistances inutiles, et cela sous le prétexte assez futile
qu'on maura pas encore jusqu'à ce jour établi rigoureusement par expé-
rience le coefficient de la formule de refroidissement dans la détente de
l'air, ainsi que la loi de la diminution ou de l'augmentation de son calo-
rique spécifique à plusieurs atmosphères de pression et à des tem pératures
au-dessus de 400°; en effet, comme il se présente ici une question scien=
tifique et une autre industrielle, il faut, il est vrai, dans la premiére cher<
cher et obtenir la solution rigoureuse et mathématique si elle est possible ;
mais dans la deuxième on doit évidemment se contenter, comme toujours,
de bonnes approximations, de fortes chances de succès, sans s'arrêter bien
entendu devant quelques incertitudes au sujet de petites fractions de la
force à employer infiniment plus faibles que ces pertes inévitables ou ces
mécomptes qui ne peuvent manquer de se rencontrer dans l'exécution en
grand et dans l'exploitation commerciale de la machine en question,
» Passant maintenant aux considérations pratiques de la machine à ai
chaud, dira-t-on que le gaz moteur, dans ce cas, étant un peu plus volu-
mineux et surtout beaucoup plus chaud que la quantité de vapeur suscep-
tible de fournir à la même pression un travail égal par son action directe,
sa détente et sa condensation, l’économie espérée du combustible devien-
dra donc plus que douteuse par suite de cylindres ét de courses de pistons
plus grandes, et surtout par suite de parois plus étendues et beaucoup
plus chaudes qui laisseront écouler au dehors le calori
que et, par consé-
quent, la force mouvante. pie
» Sans doute, il faut- préserver avec soin dans cette occasion ké deox
pistons de la machine, ainsi que ses cylindres alésés, des imp rretés, et dé
( 634 )
l'excessive chaleur du gaz moteur; mais la chose est Sani par divers
.moyens susceptibles au besoin d’être brevetés.
» En effet, qu'un piston, par exemple, logé dans son épaisseur, enlève
en montant et développe après lui une série de tôles cylindriques d’un dia-
mètre un peu plus petit que le sien, emboitées les unes dans les autres à
la manière des tuyaux de lunette, dont la première d’ailleurs tiendra au
fond du cylindre alésé, et la desiata au piston; l'air chaud affluant pen-
dant l’ascension de ce dernier, au milieu de cette capacité cylindrique for-
mée par l'allongement ou le développement successif des tuyaux en ques-
tion, sera donc isolé et pourra même être entouré d’un gaz pur soutiré du
séohlateët qui, remplissant l'intervalle annulaire, laissé entre les tôles ci-
dessus et la paroi du cylindre alésé, préservera cette dernière ainsi que la
surface polie du piston de toute altération.
» Sans doute, la capacité cylindrique formée par les né de lunet-
te ci-dessus, ne sera pas hermétiquement close; mais il suffit, dans ce
cas, que les deux volumes de gaz injectés à l'intérieur et à l'extérieur des
tôles dans le rapport des capacités à occuper, ne se mêlent pas sensible-
ment entre eux ; ou bien, il suffit que lair pur, par son échauffement ou
son augmentation de volume, aille en partie rejoindre la fumée motrice
pour qu’on soit assuré de conserver les surfaces polies du piston et de
son cylindre alésé, sauf à changer fréquemment les tôles si elles se brülent
dans ce cas, ou à remplacer ces feuilles de fer par un métal pr RETEK.
l'argent ou le platine, par exemple.
» Dans ce système, | un excédant d'air noie: és à la moitié plus ou
moins de celui né , devra être, il est vrai, introduit
dans l'appareil; mais, comme on Va déjà observé, la nouv elle dépense du
moteur dans ce cas sera entièrement restituée (sauf les frottements à tra-
vers les tuyaux et les issues) par le travail de ce mêine air, entre les per
du cylindre a sé et les tiroirs cylindriques dont ona parlé.
_» Qua ntà la fermeture et à l'ouverture successive du tuyau qui con-
duira l'air chaud sous le piston, qui empêchera dans ce cas d'employer un
disque percé de trous à sa circonférence, tournant toujours dans le même
sens , et qui coupant avec frottement le tuyau en question, tantôt i inter-
ceptera; tantôt laissera passer le courant du gaz moteur ?
» Le diamètre de ce disque pouvant être aussi grand qu’on voudra, ainsi
que les rebords de la conduite du gaz qui s'appliqueront contre, rien
n’empéchera donc d'établir un peu loin du courant de la fumée un frotte-
. ment circulaire à étoupes huilées, qu’on serrera avec des écrous contre le
`~
( 635 }
disque tournant, et que ce dernier n’altérera pas, puisque une faible partie
de sa surface seulement sera succéSävement échauffée par son contact avec
la fumée , le reste se mouvant dans l'atmosphère.
» Après cette longue réponse à l'objection la plus fondée qui pouvait,
sans contredit, être adressée à la machine à air chaud, on ne parlera point
ici nide son ot destiné à entretenir la pression uniforme dans le
foyer clos, et qui ajouté à ce dernier, aux deux cylindres alésés, recevant
tour à tour de lair chaud par en bas et rendant de l'air frais par en haut,
formera le 4"° vase de la machine, ni des moyens faciles de préserver de là
trop grande chaleur les parois extérieures dudit foyer, en recouvrant le
brasier intérieur d’une enveloppe en tôle ou en terre réfractaire que viendra
rafraichir lair nécessaire àla combustion avant son entrée sous la grille,
On ne parlera point enfin d’un grand nombre de soupapes, mécanismes et
autres détails qu’un constructeur intelligent saura toujours imaginer en
temps et lieu, et qui, d’ailleurs, ne pourraient que très difficilement se
faire comprendre sans figure.
» Je termine ces nouvelles explications sur Ja possibilité évidente de
substituer lair chaud comme moteur à la vapeur, en faisant remarquer
qu'il ne s’agit rien moins 3 tte | circonstance que de résoudre le plus
grand, sans contredit, le plus important problème qui fut į jamais, celui
de l’économie des transports en général, celui de la facilité et de la généra-
lité des échanges commerciaux, d’où dépendent entièrement, comme on
sait, le Éontens et la prospérité des peuples.
» Quels énormes sacrifices en effet, auraient été et seraient encore épar=
gnés aux nations, quels services inouïs leur seraient rendus si la science
s’emparait enfin d une pareille question, et s'adressant, non pas à la voie,
mais bien à la machine du transport ou à la voiture proprement dite, par-
venait , ce qui certes n’est pas impossible, à lui appliquer un nouveau mo-
teur comme l'air chaud, beaucoup plus économique que les chevaux, tout
en diminuant les résistances à vaincre. Dans cette supposition , mëi per-
mise, on le répète, les diverses productions du pays devant s’échanger en-
core plus facilement que dans le cas, où, comme par! ‘enchantement, tous les
chemins un peu viables auraient été subitement transformés en canaux de
navigation. Il n’y aurait donc plus de terme à l'accroissement de la pr =
périté générale, et ce serait au génie mécanique qui dans mille M
et notamment dans l'invention si simple, si ingénieuse de roues enfilées par
des essieux, a réellement cı créé et maintenu l’état actuel de la ci
qu’on devrait ce no ouveau et immense bienfait social.
(636 )
` NAVIGATION. — Inscription trouvée surla côte orientale du Groënland et
considérée comme le témoignage d'un naufrage récent. — Extrait d une
lettre de M. ZAHRTMANN, directeur du dépôt hydrographique de Dane-
marck, à M. l'amiral Rosamel, ministre de la Marine ( communiquée
par M. Arago). | À :
« La sollicitude que le Gouvernement français met à recueillir les indices,
même les plus vagues, sur le sort de M. de Blosseville et de son équipage,
me fait un devoir de communiquer sans retard à votre Excellence des ren-
seignements qui nous parviennent du Groënland : ee. R
» M. Muller, directeur de la mission des frères Moraves, à Fridrichsthal,
près du cap Farewell, m’annonce qu'ayant entendu parler d’une pierre
portant une inscription, qu'on disait avoir été aperçue en un point de la
côte orientale du Groënland, il a interrogé à ce sujet deux Groënlandais,
baptisés depuis plusieurs années, et qui avaient visité récemment ces pa-
rages. Ces deux hommes lui ont assuré que cette pierre existe effectivement
dans le voisinage de Tingmiarmiut, vers le 63° degré de latitude (voir la
carte de M. Graah), dans une île de moyenne grandeur, nommée Idloar-
sut, Île où l'on n’a trouvé d’ailleurs aucun vestige d’édifices qui pùt faire
penser qu’elle eût été autrefois habitée par des colons danois.
_ » Cette pierre est placée debout et protégée par une voûte construite
en pierres plus petites. En Fes
- » M. Muller a promis une récompense considérable à qui apporterait
cette pierre , et il a fait tout son possible pour que cette promesse fùt -
connue non-seulement des Groënlandais es mais surtout des
payens de cette partie de la côte qui visitèrent ta mission en 1835, et y
_parlèrent les premiers de l'inscription. M. Muller ne se dissimule pas d'ail-
leurs les difficultés de l’entreprise, difficultés qui tiennent surtout à Fac-
cumulation progressive des glaces le long de cette côte, et aux obstacles
qui en résultent pour la navigation. En effet, beaucoup de passes qui, il
y a quelques années encore, étaient libres chaque été ne débâclent plus
maintenant, »
Tout incomplets que soient ces renseignements, poursuit M. Zahrtmann ,
ils me semblent cependant conduire aux déductions suivantes :
« 1°, Une pierre à inscription existe effectivement dans une île de la côte
orientale du Groënland ; ; ;
» 2°, Cette inscriptiop ne paraît point devoir être attribuée aux anciens
(637 ).
colons, l'ile n’offrant, comme il a été dit, aucune ruine qui indique qu’elle
ait été anciennement habitée ;
» 3°. L'état de Vineria semble PERONA une date très récente ;
» 4°. Il y a peu de probabilité qu’un objet si remarquable eùt échappé
à la connaissance de M. Graah qui visitait ces parages en bis et 18307
si à cette époque il eùt été connu des indigènes;
» 5°. On est donc porté à admettre que la pierre a été érigée par des
navigateurs, et sans doute par des naufragés, dans l'intervalle écoulé de
1831 à 1834;
» 6°. Il n’y a point d'invraisemblance à supposer qu'elle ait été érigée
par l'équipage de Za Lilloise, et que l inscription contienne quelques re ren-
seignements sur le sort des bana qui en faisaient pires
MINERALOGIE. — Sur la nature des lignes d s’observent dans les diamants
travaillés, et sur l'effet deces lignes dans les diamants employés comme
antilles. Lettre de MM. TrécourT et OBERHAEUSER.
(Co
u Un fait annoncé comme nouveau par sir. D. brewster. au congrès de
Passociation britannique, et interprété par cet illustre physicien comme
une preuve de l’origine végétale du diamant, nous fournit l’occasion de -
rappeler à l'Académie et aux physiciens étrangers, que c’est nous qui
avons reconnu les premiers l'existence des lignes nombreuses et très fines
dans le diamant travaillé pour lentilles de microscope. Ce fait avait été
consigné dans le feuilleton scientifique du Réformateur en 1835. Alors
aussi l’on indiquait la vraie nature de ces lignes qui sont de petits canaux
prismatiques; je possède encore deux lentilles travaillées à cette époque,
et montrant très distinctement que ces lignes sont, comme nous le disons,
des interstices laissés pendant la cristallisation, et non, comme le prétend
sir D. Brewster, la tranche d'autant de couchés d’une densité différente.
Sur nos lentilles on reconnaît d’ailleurs qu'il existe plusieurs systèmes de
ces lignes parallèles, dans les divers sens du clivage, et beaucoup d'entre
elles, ne se PEN que par l'extrémité, c'est-à-dire sous torn de
„points. j
; » Si ces lignes nuisent à la perfection des lentilles, ce n’est point par
` l'effet d’un pouvoir réfringent différent, mais parce que dans k
fices se logent des parcelles d’égrisé qui, venant à en sortir plus tard,
C. R. 1937, 2° Semestre. (T. V, N° 48.) E 0
è pene, Túrpin: )
y
( 638 )
produisent des raies et détruisent le poli. Cet inconvénient peut être évité
avec de la patience; d’ailleurs on ne doit point attribuer l’imperfection
des lentilles de diamant aux lignes dont nous venons de parler, mais uni-
quement à des difficultés de travail qui ne sont point insurmontables. »
EMBRYOLOGIE. — Vésicule allantoide observée dans l'œuf des Kanguroos.
Extrait d’une lettre de M. Cosrs.
« Pendant mon séjour à Londres, le 14 août dernier, M. Owen a eu
l’obligeance de me confier la dissection d’un œuf de Kanguroo qu'il ma-
vait point encore examiné. J'ai accepté avec empressement la gracieuse
proposition de ce savant anatomiste, et, dans son laboratoire , au Collége
des chirurgiens, j'ai procédé à l'examen de cet œuf, en présence de
M. Gerbe, mon aide, qui m'accompagnait et qui dessinait tous les détails
a mesure que nous les observions. Après avoir disséqué et déroulé soi-
gneusement toutes les membranes que l’alcool avait crispées, nous
avons remarqué qu'au lieu de ne rencontrer, comme M. Owen, dans
l'œuf qu’il a eu l’occasion d'observer, qu'une seule vésicule sortant du
ventre de l'embryon, nous avons remarqué, dis-je, qu’il en existait une se-
conde beaucoup plus petite qu’on ne connaissait pas encore. Or, puisque
des travaux de M. Owen il résulte que la plus grande de ces vésicules
est la vésicule ombilicale, il est évident que la seconde ne pouvait être
que l’allantoïde. Lorsque M. Owen est rentré dans son laboratoire je lui
ai fait part de notre découverte, et, après un examen attentif, il a pu
s'assurer que C'était bien l'allantoïde que notre préparation avait mise
sous ses yeux. II pr a è
» Je m’abstiens aajourd’hui de toute interprétation relative au fait que
je signale à l’Académie, et me borne à mettre sous ses yeux les croquis
pris à la hâte par M. Gerbe, me réservant de traiter ce sujet avec toute
l'étendue que son importance réclame. J'ajouterai seulement que tout ce
ue j'ai vu vient formellement à l'appui des considérations qui ont servi à
faire des Didelphes une sous-classe de mammifères. » |
Après la lecture de cette note, M. de Blainville déclare.que M. Coste
lui avait annoncé, en date du- 16 août, fa découverte qu’il venait de faire.
Il met sous les yeux de l’Académie la lettre qu’il reçut alors et un dessin
qui y était joint. Ce dessin est celui que nous reproduisons ici.
( 639 )
LÉGENDE DE LA PLANCHE.
OEuf de Kanguroo grossi deux fois.
A, allantoïde. Elle est ridée par l’action de l’alcool. Son pédicule est grêle, et la portion de son étendue
qui constitue l’ouraque est si peu sensible , qu’on conçoit facilement qu'après la naissante, il laisse peu
ou point de trace de son existence. Le système vasculaire de l’allantoïde est si peu développé, qu’avec un
grossissement assez fort on peut à peine en distinguer les rer ce qui semblerait BE pourquoi,
chez ces animaux, cette vésicule ne se transforme pas en
B, vésicule ombilieale ayant son système vasculaire très Dre
B’, dépression de cette vésicule dans laquelle étaient contenus l'embryon et V’allantoïde, ce qui rappelle
sa 8 semblable dans le lapin , disposition à la faveur de laquelle la vésicule ombilicale coifle
Font
B amnios.
, Cordon ombilical ouvert, es étalé de ar à montrer le ee. ag l’allantoïde et de Ia vésicule
echara les vaisseaux de cette dernière, et leur crigine dans
o pliqué le foie;e, ane: au-dessous pass passe ei care mésentérique ; i, les intestins
vers lesquels se ÉAgent les artères ea ae ee t, le testicule; k, la vessie et Fanga qui
lui fait suite.
Norta, Le chorion est confondu avec la vésieule ombilicaie. ;
méréonoioëie. — Observations météorologiques faites à Reikiavik, en
Islande , depuis le 1° septembre 1836, jusqu'au 31 août 1837; par
M. Jonas THORSTENSEN.
M. Arago, à qui ces observations ont été adressées, en présentera les
résultats à l’Académie dès qu’elles auront été discutées.
MÉTÉOROLOGIE. — Aurore boréale le 18 octobre 1837.
M. re écrit à M. Arago, qu'il a vu à Paris, le 18 octobre 1837, de
6* 5’ à 6* > du soir, une aurore boréale très rouge. Le ciel était alors en-
tièrement et fortement couvert. Cette dernière circonstance pourrait faire
douter que les bandes rouges observées par M. Mandl provinssent d’une
aurore boréale, si le Fédéral et le Courrier de l'Ain, n’annoncaient qu’au
même moment et dans des régions où le ciel était sans nuages , une aurore
boréale se voyait à Genève et à Bourg ; si, de plus, comme dernière con-
firmation, l'aiguille aimantée de 10’bservatoire n'avait offert dan
marche des anomalies sensibles pendant la soirée du 18 octobre dernier.
( G4o ) .
MEDECINE. — Compression des artères de à considérée comme moyen
_ thérapeutique dans certains cas affections cérébrales. Lettre de
M. BAUDELOCQUE neveu.
L'auteur annonce qu’il a indiqué ce moyen de traitement dans un billet
cacheté, déposé à l’Académie le 8 août 1836, et dont il demande aujour-
hui Pouverture.
Le t ayant été ouvert, conformément à la demande de M. Baude-
locque, on y lit ce qui suit :
« Pour guérir l l’apoplexie, la fièvre cérébrale , et peut-être aussi certains
» cas de folie, il faut comprimer Yune des artères carotides ou les deux
» Carotides à la fois, afin de produire l’oblitération, tantôt complète et
» tantôt incomplète de ces artères. »
M. Baudelocque demande en outre que l’on admette au concours, pour
-łe prix de médecine Montyon, un travail qu’il a présenté sous le titre sui-
vant: De la Compression de l'Aorte abdominale considérée comme moyen
propre à arrêter à l'instant méme les pertes du sang qui peuvent suivre
‘accouchement.
(Renvoi à la Commission des prix de médecine et de chirurgie, fonda-
tion Montyon. )
M. de Paravey adresse des considérations dont l’objet est de prouve
que les livres nombreux relatifs aux arts et aux sciences ; conservés en
Chine, n’ont pas été composés dans ce pays.
M. Roberton adresse un fragment d’une lettre de M. Cross, qui annonce
« avoir fait naître des acarus sur une pierre vésuvienne entretenue humide
par du silicate de potasse étendu , sursaturé d’acide muriatique et cons-
tamment électrisée. » |
A cette lettre est joint un petit flacon renfermant dans de oi de vin
un des acarus qu’on dit avoir été obtenus par ce moyen.
L AE ne juge pas que cette communica ication doive être l'objet d Fa
rapport.
M. Flament adresse un paquet cacheté concernant un i moyen de rendre
l'eau de mer potable.
L’ Académie en accepte le dépôt.
La séance est levée à 5 heures. . A.
( 64r )
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. `
L’ Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres :
Comptes rendus hebdomadaires des séances de V Académie des Sciences ;
1837, 2° semestre, n° 16.
Éloges historiques de MM. Louiche Desfontaines et de La Billardière,
lus à la séance publique de l'Académie royale des Seiences du 11 septem-
bre 1837 ; par M. Frourexs, Secrétaire perpétuel ;in-4°.
Étude microscopique de la Cristatella mucedo (Cuv.), espèce de polype
d'eau douce; par M. Turein; brochure in-8°. J Extrait- des Annales des
Sciences naturelles , février 1837.) `
Analyse ou étude. microscopique des différents corps sé et autres
corps de nature diverse qui peuvent accidentellement se trouver ERPPe
dans la pâte translucide des silex ; ; par le méme ; in-8?. n du même
ouvrage, mars 1837 3
Observations sur l'organisation tissulaire des sécrétions produites aux
surfaces des membranes muqueuses animales, comparées aux -sécrétions
muqueuses productrices ét réparatrices des végétaux, faites à l'occasion
de l'examen d'un ouvrage de M. le docteur Donné ayant pour titre :
«Recherches microscopiques sur la nature des mucus et les divers écou-
lements des organes génito-urinaires »; par le Menez in-8°. (Extrait du `
même ouvrage, avril 1837.)
Notice sur la maladie (inflammation) de la moelle épinière , des ménin-
ges du cerveau et du poumon droit à laquelle a succombé M. Fohkmann,
communiquée par M. Brescner; in-8°.
Annales agricoles de Roville. Supplément par M. Marmeu De Dom-
BASLE ; Paris, 1837, in-8°. ü;
Voyage en Islande et au Groënland, pendant-les années 1835 et 1836,
publié sous la direction de M. Gamard; 4° livraison , in-folio.
Répertoire de Chimie scientifique et industrielle, sous la direction de
M. Gavzuen ne Crausky; tome 2, octobre 1837, in-8?.
De la Morve et du Farcin chez l'homme; par M. Rayer; Paris, D n
in-8.
Galerie ornithologique des oiseaux d'Europe; par M. »'Orsiexx ; F2
vraison , in-4°.
( 642)
Iconographie du règne animal de M. le baron Cuvier ; par M. Guérix
Mévevizce; 43° livraison, in-8°. :
Annales de la Société d'horticulture de Paris ; tome 21 , 120° livraison,
in-8°.
Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Limoges ;
tome 4,n° 15, in-8°. Ne.
. Société d'Agriculture, Histoire naturelle et Arts utiles de Lyon. — Ex-
position de fleurs et autres produits d'horticulture ; Lyon,1837, in-8°.
Bulletin littéraire et scientifique ; Revue critique des livres nouveaux , ré-
digée par M. Cnensutiez ; 5° année , n° ro, in-8°.
Richard Harlan . ... Description d'une nouvelle espèce de Tortue d’eau
douce de la rivière de Colombie (Emis oregoniensis). — Notice sur
le Lézard orbiculé ( Agama cornuta ). — Description d'une nouvelle es-
pèce de mammifères de l’ordre des Rongeurs, propre aux États-Unis (Mus -
palustris); par M. R. Hanran ; in-8°. (Extraits du Journal Américain des
Sciences et des Arts de M. Siiiimann, en üne seule brochure.) |
Abhandlungen…. Mémoires de l Académie royale des Sciences de Berlin;
année 1835,in-4°, Berlin, 1837. Fe
Preisfrage der... . Questions proposées en prix pour 1839, par la classe
de Philosophie et d'Histoire de l Académie royale des Sciences de Berlin;
un quart de feuille in-8°. :
Gazette médicale de Paris: n° 43.
: Gazette des Hôpitaux ; tome 11 > D* 125—127.
Echo du Monde savant, n? 94 à
COMPTE RENDU
DES SÉANCES |
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 6 NOVEMBRE 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE. :
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
| DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
EMBRYOGÉNIE, — Anatomie de l'œuf du Kangourou.
M. F. Cuvier présente, de la part de M. Richard Owen, une notice
imprimée ayant pour titre : Description of. . .. Description des membranes
du fœtus utérin du Kangourou.
Cette notice, extraite du Londons Magazine of Natural History, vol.1,
new series , page 481, contient la substance d’une communication verbale
concernant l’allantoide du fœtus du Kangourou, faite par M. Owen, le
22 août dernier, à une séance de la Société Zoologique de Londres. Une
planche exécutée d’après le dessin que M. Owen mit alors sous les yeux
de l'assemblée, montre les rapports du fœtus avec cette vésicule et la vé-
sicule ombilicale. ;
M. Coste, dans une note insérée par extrait dans notre Compte
rendu de la dernière séance, a annoncé avoir découvert Pallantoide
chez un fœtus de Kangourou qui lui avait été confié par M. Owen,
et M. de Blainville, par suite de cette communication, a mis soas lis
yeux de l'Académie une lettre, dans laquelle M. Coste lui faisait part
de cette découverte.
C. R. 2° Semestre 1839. (T. V, N° 19) : 86
. (644)
La lettre présentée par M. de Blainville porte la date du 16 août, c'est-à-
dire une date qui serait antérieure de six jours à celle de la communication
faite par M. Owen à la Société Zoologique. M. Arago fait remarquer, à cette
occasion, qu’il est à regretter, dans l'intérêt de M. Coste, que sa lettre
n'étant pas timbrée, ne porte pas un signe authentique de D à la-
quelle elle a été env rs
ÉCONOMIE RURALE. — V’arietes du mais. — Extrait d'une hs de
M. Bonwwarous à M. Huzard.
«.... J'ai reçu en ms utile les variétés de maïs envoyées à Finstitut,
par M. Peter Browne , des États-Unis, que vous avez eu la bonté de me
faire avoir, et que je regarde comme une largesse de l’Académie.
» Je me proposais de vous adresser une note à ce sujet, lorsque j'ai
reconnu, à la récolte des épis, que ces variétés américaines se trou-
vaient figurées, ou désignées dans la Monographie que j'ai publiée de cette
céréale; toutefois, recevez mes remerciments, et faites-les agréer, je vous `
_prie, à l’Académie.
» Dites à M. de Mirbel que je lui réserve , pour le Muséum, des graines
du Zea cryptosperma , comme de lespèce la plus précieuse pour les bo-
tanistes , mais si tardive chez ı nous, AR elle arrivera difficilement à maturité
sous le climat de Paris. » ;
>c iigus inai fit FRERES à. one de la lecture
.de la lettre de M. Bonnafous, que long-temps avant la publication de la
Monographie de ce dernier, D. Damasio Larranhaya, curé de Montevideo,
avait indiqué, sous le nom de Zea tunicata , la variété de maïs appelée
Z. cryptosperma par M. Bonnafous, et que le nom de Z. tunicata doit
être conservé, non-seulement parce qu'il a l'antériorité, mais encore
parce que le nom de cryptosperma indique. agit de maïs comme étant
des semences, tandis que ce sont des er Me
( 645)
BOTANIQUE. — Troisième Mémoire sur les plantes auxquelles on a attribué
un placenta central libre; par M. Aveusre pe SAINT-HILAIRE. — Suivi de
la Monographie des Primulacées et des Lentibulariées du Brésil; par
M. AUGUSTE De SAINT-HILAIRE et FRÉDÉRIC DE GIRARD.
(Extrait par M. A. DE SAINT-HILAIRE.) -
M. Auguste- de es Hilaire lit la première ape de ce travail :
voici l'extrait.
« § I. Du genre Pelletiera. — Lorsque je publiai l'anatomie du placenta
des Caryophyllées et des Primulacées, dit M. Auguste de Saint-Hilaire,
elle semblait n'avoir d'autre but que de faire connaître ces deux familles
d'une manière plus complète. Cependant on va voir que, sans elle, je
n'aurais pu découvrir, d’une manière certaine, les rapports d’une espèce
très commune au Rio de la Plata et dans la province de Rio Grande.
» Si l’on disait qu’il existe une plante dicotylédone dont les feuilles sont
opposées et le calice quinquépartite, qui a trois pétales hypogynes ongui-
culés, trois étamines, un Es, > un j stigmate , enfin un ovaire libre et uni-
les consit liait te comme appartenant aux Caryophyllées?
Cependant lorsque M. Auguste de Saint-Hilaire étudia l’espèce qui réunit
ces caractères, il en découvrit un qui éveilla bientôt son attention.
» Tout le monde sait que, dans les polypétales, l'insertion des étamines
est immédiate, et si, chez les Caryophyllées à dix étamines, il y en a cinq
insérées sur les pétales, les espèces où le nombre des étamines est égal
à celui des pétales, ne s’écartent point de la règle générale. Au contraire,
dans la plante qui nousoccupe, dest sur les pétales que sont portées les
étamines, et cependant elles sont, comme eux, ‘au nombre de trois.
» Examinant le placenta avec attention, M. Auguste de Saint-Hilaire
reconnut qu’il était épais et orbiculaire; que son contour se modelait sur
celui du péricarpe; que les deux ovules y étaient incrustés, et qu'il se ter-
minait brusquement par un petit filet qui se rompt sprès la fécondation.
Ces formes sont, comme on sait ( voy. le premier Mémoire sur le pla- :
centa central libre), extrêmement différentes de celles du placenta des
Caryophyllées. Dans cette famille, le placenta est constamment colomni-
forme et anguleux, et son organisation intérieure ne saurait admeltreune
autre structure-extérieure. Ce double système d’une substance verte et de
filets placés par intervalles à à son extérieur doit nécessairement produire
86.
ži
( 646 )
des angles et former une colonne; et une plante qui n’aurait pas un pla-
centa ainsi composé, serait aussi peu une Caryophyllée qu’une espèce à
tige cylindrique et à feuilles alternes serait une Labiée. .
» M. A. de Saint-Hilaire montre que l'espèce dont il s’agit, et qu'il ap-
pelle Pelletiera verna, n'appartient ni aux Portulacées , ni aux Salicariées,
ni aux Santalacées, et il prouve que son placenta est réellement celui
d’une Primulacée , modifié par une circonstance particulière, l'existence
de deux ovules.
» Il recherche dans quelles limites ce dernier placenta peut être altéré,
et il fait voir que le Pelletiera ne sort point de ces limites.
» Au reste, le placenta du Pelletiera se. retrouve à peu près dés une
espèce du midi de la France, que personne ne songe à écarter des Primula-
cées, le Zysimachia Linum-stellatum , $.
» A la vérité les auteurs attribuent aux Primulacées , comme caractère
général, des ovules en nombre indéfini; mais le Lot Linum-stel-
ni wen a que trois, et le Coris Monspeliensis, L., n’en a que quatre (1).
» D'ailleurs le Pelletiera a, comme les Primulacées , un embryon droit,
placé dans laxe du périsperme et parallèle au plan de l’ombilic; il a, comme
elles, un ovaire globuleux, un style unique, un stigmate en tête; enfin son
port est celui de certains Ænagallis et surtout du Le a Late ner
latum.
» On demandera s'il est possible d'admettre une polypétale parmi les
Primulacées. Mais , si le Pelletiera est polypétale, il offre l'insertion des
. monopétales, et, de cette manière, il conserve encore un caractère qui
appartient aux Primulacéés, puisque l’étamine portée sur chaque pétale
lui est opposée, comme. ies: étamines des Primulacées le sont aux divisions
de leur corolle.
- » Dans une fleur. de tn cie par M. Auguste de Saint-Hi-
laire; , la substance des pétales s'était étendue entre eux , et ils avaient formé
une corolle monopétale trifide. La place des étamines était restée la même,
elles étaient. opposées aux divisions de la corolle, et la fleur était celle d’une
Primulacée, sans la différence la plus légère.
» Peut-être serait-on tenté de soupçonner que la monstruosité qui vient
d’être citée est le véritable état de la plante ; mais il n’en est pas ainsi. Un
grand nombre de fleurs recueillies dans des localités différentes, ont offert
(1) Quelques D botanistes ont- dit cinq; peut-ètre en est-il’ ainsi upa les- individas
cultivés.
(647 )
plusieurs pétales, et les échantillons récoltés par Commerson sont polypé-
tales comme ceux rapportés par M. Auguste de Saint-Hilaire. L'état habi-
tuel d’une plante est son état naturel; ainsi il faut nécessairement recon-
naître que celle dont il s’agit est solrpbtiles
» Au reste , ce caractère va former un lien entre des familles dont les rap-
ports étaient ‘difficiles à à saisir.
» $ H. De la place des Primulacées dans la série linéaire.— C’est une idée
extrêmement heureuse que celle qu'a eue M. de Candolle de tetminer la
série des végétaux par ceux qui offrent le moins de soudures; le plus de
multiplications et les développements les plus complets. Mais prétendre
appliquer le principe qui a inspiré cette idée à toute l'étendue de la série,
ce serait y introduire la plus étrange confusion, parce que les rapports des
plantes ne se succèdent point dans une progression mathématique.
» Bernard de Jussieu commençait la série des monopétales par les Com-
posées. M. Auguste de Saint-Hilaire crut un instant que, procédant d’un
développement moindre à un développement: plus compliqué, on ne
pouvait en effet mieux faire que de placer à la suite des apétales, celles des
monopétales qui offrent le plus d’avortements , où l'axe de l’inflorescence
n’est souvent qu'un au, où les bractées prennent la consistance de
et incolores , où le calice se soude avee l'ovaire,
où son limbe est ‘souvent réduit à à de simples nervures , où les anthères
sont intimement soudées. Mais quelques réflexions vinrent bientôt modi-
fier les idées de M. Auguste de Saint-Hilaire, et voici de quelle manière il
s’exprimait dans un mémoire lu vers 1824 à la Société philomatique, et
encore inédit:« ,....Qu’on mette les Composées à latète des monopétales,
» comme la nature semblerait lexiger , il faudra nécessairement les faire
» suivre des Calycérées, celles-ci des Dipsacées et des Valérianées; puis
» viendront nécessairement les Operculaires, les Rubiacées, les Loran-
» thées, enfin les Caprifoliées, les Araliées et les Ombelliféres. Cette série
» est tellement naturelle, que jamais personne ne songera à disséminer
» les familles qui la composent. Ainsi, dans le:cas où nous placerions les
» Composées à la tête des plantes pourvues d'une corolle, nous arrivons
» presque aussitôt aux polypétales; et que ferons-nous de la suite des mo-
» nopétales hypogines ? Mettrons-nous, comme Bernard de Jussieu, les
» Primulacées à la place des Gohelle Suivrons-nous d’abord toute
» la série des polypétales pour revenir aux monopétales hypogines? Ces- -
» serons-nous d'avoir égard à l'enveloppe florale interne, pour mêler sans
» distinction les monapétiles:| » les incomplètes et les polypétales ? De tout
(648)
» côté jé ne vois que désordre et confusion, et, malgré les défauts de la
-» série généralement adoptée, je suis obligé de reconnaître que c’est elle
» qui pare aux inconvénients les plus graves. » M. Auguste de Saint-Hi-
laire ne se doutait pas, quand il écrivait sa phrase, il y a plus de quinze
ans, qu'on reviendrait sérieusement à l’arrangement de Bernard d;
Jussieu.
» Puisque A.-L. de Jussieu ne crut pas devoir donner aux Composées la
place que lui avait assignée Bernard , il faut avouer qu’il fut heureusement
inspiré, quand il mit les Primulacées à la tête des familles à corolle sou-
dée. En effet, toutes ces familles ont un androcée extérieur complet com-
posé de dent verticilles alternes Pun avec lantre; les Primulacées avec
les Myrsinées, véritables Primulacées arborescentes, offrent seules Pab»
sence du second verticille, et l’on ne saurait évidemment mieux faire que
de commencer les monopétales par une famille à laquelle TE ce dont
toutes les autres sont pourvues.
» $ HI. Rapport des Primulacées avec les Plumbaginées. — Tout en
croyant commencer la série des monopétales par les Primulacées, Jussieu
ne la commençait réellement point par cette famille, car les Plantagi-
nées et les Plumbaginées sont bien réellement monopétales. ` ;
» L’alternance des parties d’une enveloppe avec celle de l'autre, prouve
assez.cette vérité pour les Plumbaginées ; et, si elle est un peu obscurcie
dans le Statice monopetala, cela tient à ce qu’une ou see des parties
de son calice éprouvent une légère torsion;
» Les Plumbaginées étant i testal it monopétal auront a avec
les Primulacées encore plus de rapport que ne le croyait Tussiekf:
» Ce savant illustre pensait que les Plumbaginées présentaient deux
exceptions à la règle des insertions , parce que, diet; dans les espèces
monopétales, les étamines étaient liy pogynes, et se dans les Le à et $
elles étaient portées sur la corolle.
» Mais la première de ces exceptions n’est pas réelle. use conpe. longi-
tudinale de la fleur du Plumbago capensis , Thunb: , prouvera que les
dater ne sont point indépendantes de la corolie ; et, dans le Statice
a , l'insertion épipétale ne saurait laisser aucun doute.
t à la seconde exception, elle existe véritablement; mais elle
cespique sans pae: Une corolle monopétale mest qu'une corolle po-
Supposons que celle du Primula officinalis se dessoude ,
on aura cinq pétales chargés d'autant d’étamines. Le Statice monopetala
soudé, présenterait une structure analogue à celle du Statice Limonium.
( 649 ) -
> Pour faire comprendre la vérité, il n’est pas même nécessaire de
recourir à des suppositions. On a vu que, par exception, M. Auguste
de Saint-Hilaire avait trouvé, dans le Pelletiera , une corolle monopétale
trifide à trois étamines opposées; dans l’état habituel, la même plante a
ses parties dessoudées, et ce sont celles-ci qui sont chargées des
étamines.
» Les pétales libres du Pelletiera et d’un grand nombre de Statice,
portent les étamines, parce que ces organes sont ici le résultat d’un
dédoublement, comme dans les autres espèces de Primulacées et de
Plumbaginées. S'il n’y avait pas eu de dédoublement staminal chez le
Pelletiera, et que le verticille d’organes mâles eût existé, cette plante
n'aurait point eu d’étamines épipétales.
..» Les Statice polypétales à étamines épipétales, et le Pelletiera, qui
présentent les mêmes caractères, forment entre les Plumbaginées et les
Primulacées, un lien de plus, qui rend ces families absolument Lt di
rables.
..» Les Plumbaginées ont d’ailleurs pour fruit, comme les ons.
un polycarpéle symétrique, et, sangles deux familles, les feuilles nn
laires sont é nent « pes
z2: A présent commencent Les HA nee
» Rien, dans les belles figures que M. de Mirbel a données de l’ovule du
Statice Armeria, ne saurait rappeler le placenta central pédicellé et poly-
sperme des Primulacées; et ce que M. de Mirbel a vu dans cette plante,
M. Auguste de Saint-Hilaire l’a retrouvé dans d’autres espèces.
» Il a reconnu qu'un long cordon ombilical partait du fond de l'ovaire
uniloculaire du Statice monopetala, suivait sa paroi, et tenait suspendu un
ovule dont le gros bout regardait la partie inférieure de la loge; il a re-
connu que le cordon passait latéralement par-dessus l’ovule, et que for-
mant la crosse , il se rattachaït à lui un peu au-dessous du bout le moins
épais; enfin, que ce même bout adhérait à une petite masse charnue qui
descendait du sommet de la loge. M. Auguste de Saint-Hilaire a retrouvé
les mêmes caractères dans le Plumbago scandens , mais avec cette re
rence qu’il n’a pas aperçu de masse charnue descendante, et que Pex
mité de l’ovule lui a para simplement adhérente à la partie supérieure pi
péricarpe. Ainsi, ce qu’a observé M. de Mirbel dans le Statice Armeria ,
devient aujourd’ hui un caractère de la famille de la plus. haute;
tance.
.» Il faut dire cependant que s’il existe, dans les Re ú un ous
( 650 }
ovule et un seul cordon, celui-ci étant un peu latéral, doit être considéré
comme le reste d’un ensemble dont quatre parties ne se sont pas dévelop-
pées. Cependant, en admettant cette considération théorique, il y aurait
toujours une différence immense entre l'ovaire d’une Plumbaginée et celui
d’une Primulacée, et il n’y en a guère moins entre leurs semences. |
» Mais sans cette différence et : celles de la graine, une ponio
serait une Primulacée, »
RAPPORTS.
cmmurcIE. — Traitement des fractures.
M. Larrey lit, au nom d’une Commission , un Rapport sur un Mémoire
de M. Velpeau concernant un nouveau mode de traitement me les
fractures.
Avant que les conclusions soient mises aux voix, M. Roux présente
quelques objections auxquelles M. Larrey annonce qu’il a répondu d'avance
dans un second Rapport où la question des appareils inamovibles pour les
fractures des membres inférieurs est discutée avec de nouveaux dévelop-
pements, à l’occasion d’un Mémoire = M. Seutin sur le ins ami-
donné.
M. Roux en che retire ses observations, $e réservant de es re-
produire, s’il y a lieu, après la lecture’ du second rapport.
La mise aux voix des conclusi ions du pea est és Ta même raison
ajournée à la prochaine séance.
NOMINATIONS.
E Académie procède š par voie. de scrutin, ET la nc ni
-mission pour le concours au prix de Mécani
MM. Poncelet, de Prony, Coriolis, Dupin, - pae p réuni da.
majori peds Re conprara cette Priem
1e (651)
MÉMOIRES LUS.
cmurGre. — Recherches sur les produits des sécrétions morbides qui ne
s'organisent point; par M. BONNET, de Lyon.
(Commissaires, MM. Magendie, Serres, Dumas , Robiquet. )
« Les analyses que l'auteur a faites des différents produits de cette na-
ture , tels que la sérosité, le pus, les matières renfermées dans les kystes, ete.,
Pont conduit à établir qu’ils ne contiennent tous que les principes immé-
diats qui existent dans le sang et ne diffèrent entre eux que par le nom-
bre, la nature et la proportion de ceux de ces principes qui les compo-
sent. Il établit ainsi que les matières gélatiniformes que l’on trouve dans
les kystes ont la mème composition que la sérosité du sang, moins lal-
bumine; que les matières enkystées, qu'on a désignées sous le nom de
mélicéris, ne différent des matières gélatiniformes que parce qu'ils’; trouve
un peu de la matière colorante da sang; que les principes immédiats du _Ț
pus sont ceux du- sang, moins : matière colorante; qu’il en est de même
ceux des i , mais avec fs proportions différentes.
-» Ces résultats déduits des analyses chimiques, M. Bonnet les compare
avec ceux que fournissent les observations au lit du malade, et tâche de
montrer l’accord qu'ont entre eux les faits observés par ces deux méthodes,
Ainsi il fait voir que du moment où l’on sait que les produits des sécré-
tions morbides ne contiennent que les principes immédiats du sang, il
est facile de comprendre comment tout tissu, tout organe est apte à les
produire. IL montre que s'ils ne s'organisent pas, c’est que les uns, la
sérosité, les mélicéris, par exemple, ne contiennent point de fibrine; et.
que les autres, ceux dans lesquels ce principe immédiat est en proportion
suffisante, sont dans des conditions physiques défavorables à l'organisa-
tion, leurs parties fibrineuses étant séparées des tissus vivants et isolées
les unes des autres. Si l'absorption de queïques-uns de ces produits,
celle du pus, par exemples est suivie d'accidents graves, c’est, suivant
M. Bonnet, parce qu'il s’y développe, par la putréfaction, de lhydro-
sulfate d'ammoniaque, poison septique qui est résorbé avec la sérosité
dans laquelle il est dissous.
» J'ai, dit-il, récemment publié par la Gazette médicale , l'existénéede
'hydro-sulfate d’anmoniaque € dans le pus qui est putréfié, et celle de ce
C. R. 1835, 2€ Semestre. (T. V, N° 19.) 87
( 652 )
poison septique dans le sang et les urines d’un malade soumis à la résorp-
tion d’un pus ainsi altéré par sa décomposition. »
cHIRURGIE. — De la compression des artères, considérée comme moyen
anti-phlogistique ; par M. MALAPERT, secrétaire du Conseil de santé des
armées.
(Commissaires, MM. Duméril, Larrey.)
: « L’afflux disproportionné du sang dans un point phlogosé constituant,
dit M. Malapert, les principaux phénomènes de l’inflammation 3 J'ai pensé
qu’en rendant cet afflux moins considérable , on diminuerait les accidents,
et dans ce but, j'ai ‘employé avec iijar ans, la position dé-
clive pour le traitement des fractures, desentorses, des érysipèles, des plaies,
enfin, de toute lésion des extrémités susceptible de se compliquer d’un eñ-
gorgement inflammatoire; car plus un membre, dont on place en haut f’éx-
trémité libre, se rapproche de la direction vértisalei moins considérable
est la quantité du sang qui s’y porte, et plus grande est la: EE
de ce fluide et celle de la iympha qui reviennent vers le cœur.
» Par la suite j'ai imaginé d’accroitre l'importance de ces dits
en appliquant un compresseur sur l'artère principale de chacun des
organes ou des parties enflammées, lorsque, toutefois, la disposition
anatomique de ces parties le permet. Ce compresseur réduit d’un tiers,
de moitié ou des trois quarts le calibre de l'artère, et par conséquent
permet de graduer à volonté la quantité de sang qui la traverse. Dans
deux cas de fièvres cérébrales, J'ai tiré un grand avantage de la’ com-
pression des artères carotides ; et j'ai usé de ce moyen pour combattre
toutes les inflammations et les congestions mingaina du cerveau et des
méninges. Je pense qu’il pourra être appliqué à prévenir les attaques d’épi:
lepsie , car souvent des signes précurseurs indiquent au malade les appro+
ches de Vaccès. J'espère aussi qu’il sera utilisé pour le traitement de beau»
coup d’aliénations mentales. Lorsqu'il y a hypertrophie d'un organe, en
diminuant à volonté la quantité de sang qui le peut l'amoin
drir, le ramener au volume normal ever Paope s'il s’agit d’un
organe menacé de squirrhe ou de dégénérescence cancéreuse. Dans tous
les cas où on l’emploie, cette répartition calculée du sang a l'avantage,
sur la saignée, de ne pas enlever au malade des forces qui se run
pour la convalescence, de beauc ou p moins longue dès-lors.»
. M. Malapert présente | à l'Académie un compresseur carotidien. il an~-
_ nonce des compresseurs de chacune des artères principales des PR
( 653 )
ou des parties accessibles, p» hni eg Re à l’action de
ces se
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
CHIMIE ORGANIQUE. — Vote sur les acides pinique , sylvique , et sur le cam-
phorile; par M. A. LAURENT.
(Comes es pour un Mémoire du même auteur sur l'acide
.camphorique.)
« Les faits que je présente ici, dit l’auteur dans la lettre d'envoi, prou-
vent que les hydrogènes carbonés, ainsi que je l'avais annoncé dans un
précédent travail sur l'acide camphorique, ne se combinent jamais avec
l'oxigène sans perdre une partie de leur hydrogène par substitution, et que
s'il entre dans la nouvelle combinaison plus d’équivalents d'oxigène qu’il
n’y a d’équivalents d'hydrogène enlevés, cette combinaison devient acide. »
E. aiir un nouvel alliage de zinc.— Lettre de M. le général
i D'ARLINCOURT.
M. d’Arlincourt prie l’Académie de hâter le travail de la Commission
qui a été chargée de faire un rapport sur le nouvel alliage dont ila présenté
il y a quelques mois des échantillons provenant de ses usines de Thionville,
près de Gisors.
« Cet alliage, dit M. d’Arlincourt, est d'un prix à peine supérieur à ce-
lui du zinc; mais tandis que le métal pur s’oxide avec la plus grande faci-
_ lité, ce qui le rend impropre à une foule d'usages , l’alliage est très diffici-
lement attaqué et résiste, par exemple, à l’acide sulfurique à 20 degrés
de concentration. Ainsi, on pourra employer dans les établissements
d'eaux minérales, pour des baignoires ; dans les constructions, pour ies
tuyaux où se jettent des eaux acides, des urines, etc.; dans la marine, il
sera substitué au cuivre, et avec une économie des deux tiers pour le Res
blage- des: navires:
» La composition de Palliage , poursuit l’auteur de la lettre, varie ie
les usages auxquels on le destine : sk doit elre AR dans les eircons-
. tances où ingine re est habituellement, j'y , dit-il,avec unegrande
| 7
(654)
proportion de ce métal, une petite quantité d’étain fin et de plomb, addi-
tion qui n’en augmente pas le prix de deux centimes et demi par livre.
Quant à celui qui est destiné aux baignoires, gouttières, etc., il ne contient
point de plomb , et pourtant il résiste comme l’autre à l'acide sulfurique
a 20 degrés. »
M. Dumas, un des membres de la Commission chargée de faire le rap-
port, annonce que les expériences qui pouvaient se faire dans le labora-
toire sont terminées, mais qu’il n’en peut être de même des essais entre-
pris dans le but de constater si les produits de M. d’Arlincourt résistent ,
comme il le-pense, à à l’oxidation , soit pendant une immersion prolongée
dans l’eau de mer, soit sous l'action alternative des agents atmosphériques
et de l’eau chargée de substances alcalines ou acides; ces essais exigent
nécessairement un temps assez long.
M. Arago fait remarquer à cette occasion que la Commission pourrait,
dès à présent, faire connaitre les résultats qu'elle a obtenus, tout en sus-
pendant son jugement sur les points qui exigent des expériences pre-
longées.
Le rapport sera fait en ce sens dans une des prochaines séances.
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Emploi de r air chaud comprimé comme moteur ;
Lettre de M. BRESSON.
(Commission nommée pour le mémoire de M. Bardin. )
« M. Bresson annonce que depuis 1825, il s’occupe d’une machine à
air chaud comprimé, à peu près telle que la décrite M. Burdin dans les
mémoires qu'il a adressés à l'Académie.
» Je ne prétends en aucune façon, ajoute-t-il, que M. Burdin ait eu
connaissance de mes travaux, mais je dis que ce savant ingénieur, 4
traité la même question que moi, et que nous nous sommes rencontrés.
Je suis prêt à prouver, d’ailleurs, qu'il y a douze ans que j'ai résolu la
Taes théoriquement parlant. Cette solution, au reste ; se trouve déjà
vec beaucoup de détails dans une petite brochure ayant pour titre : Essai
sur la puissanċe mécanique du feu; cette brochure, de Carnot, a été
publiée, je crois, en 1821, et cest eu lisant cet ouvrage, bien remar-
quablé, que j'ai conçu la première idée d'une machine à air chaud; idée
que j'ai mise de suite à exécution; mais pratiquement, le résultat n’a
pas répondu à a mon attente, parce que, jusque alors, j jen ’ai point trouvé
de moyen facile pour empêcher l’action destructive du feu sur les pièces -
`
( 655 ) | |
qui constituent la machine ; soupapes, pistons, tiroirs, etc., tout est mis
hors de service en peu de temps. Cependant j'ai repris cette question en
1835 , et en 1836 j'ai obtenu un brevet d'invention pour une machine à air
chaud, que je nomme euginairfeu; j'exéeute en ce moment un enginair=
feu, de la force présumée.de 6 chevaux; aussitôt qu'il marchera, je m'em-
presserai de le soumettre au jugement de l'Académie. »
M. de Blainville, qui avait été chargé de faire un rapport sur un Mé-
moire de M: Dubois, concernant l'exploitation des bancs huitres de la
côte du Médoc dans les premiers siècles de notre ère, communique une
lettre de l’auteur, qui signale deux inexactitudes dans l'analyse de son
Mémoire, insérée au Compte rendu , séance du 9 octobre.
4, Ilwa pas dit qu’on venait chercher à Bordeaux les huitres du Médoc
pour les transporter dans des parcs situés sur les côtes d'Italie; mais bien
qu’on venait y chercher les huîtres provenant des parcs de la côte du
Médoc , pour les transporter en Italie où elles n'avaient pas besoin d’être
parquées de nouveau; Aa
2°. Les parcs des bords de la Seudre ne s'alimentent pas, comme il est dit
dans le Compte rendu , d'huitres provenant du bassin d'Arcachon, mais
bien d’huîtres ex ortées de la côte de Bretagne ou venant des coureaux
d'Oléron. Un essai a été fait, il est vrai,en 1833 avec les huîtres d'Arcachon,
mais on n’y a pas donné suite.
M. Séguin adresse quelques considérations sur les avantages que pré-
sentent les rondelles fusibles employées dans les machines à vapeur.
(Renvoi à la Commission des rondelles fusibles.)
M. Loiseleur-Deslongchamps demande à reprendre, pour quelques jours,
ün Mémoire qu'il avait adressé en juin dernier, sur la constitution robuste
du ver à soie. |
Ce Mémoire n’ayant pas encore été l’objet d'un rapport, sera mis à la
disposition de l’auteur. |
M. Priou demande qu'on lui rende un Mémoire sur les difformités du
système osseux , qu'il avait adressé pour le concours au grand prix de chi-
rurgie de 1836 (question proposée). aag
Le concours étant jugé, aucune des pièces présentées ne peut, d'après
les réglements de l’Académie, être rendue aux auteurs. FA
Le à E r PORTE E a” 2 -
5 La U heure: rpi 5 à j = : a e : ci F.:
( 656 }
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
L'Académie-a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres: -
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des S ciences;
2° semestre, 1837, n° 18, in-4°.
Annales de l'Agriculture Pacae, rédigées par M, Tessier, n° 12%
novembre 1837, 1 in-8°.
Morale physiologique; par M. Girou De RAEE » Rodez; 1857, i
in-8°.
Nouvelles Annales des Voyages et des Sciences géographiques; oa
tembre 1837, in-8°.
Voyage dans Poeg méridionale; par M. D'ORBIGNY ; 29° livraison,
in+#°.
Du Choléra-Morbus de 1837, à Avignon, suivi d'un Mémoire et d une
Notice sur la même maladie ; ; par M. GérarD, Avignon, 1837, in-8°.
De l'Eau d'Enghien; par MM. Ossian Henry. (Extrait du Journal de
Pharmacie , n° 19, 1837.) Paris, 1837, in-8°.
Annales de la Société d'Agriculture, Arts et Commerce du département
de la Charente; tome 19, n™ 3 et 4, mai, août 1837, Angoulême; in-6°.
Annales de la Société d Émulation du département des Vi osges ; tome 3,
1°" cahier, 1837, Épinal, in-8°.
_ Encyclopédie d'éducation , sous la direction de MM. Pencueron et Ma-
LEPEYRE ainé; 20° livraison, mE i
Observations on the structure..... Observations sur la structure et
les Jonctions de la moelle épinière; par M. R.-D. RaDa paires. 7
1857, in-8°.
Transactions of... Transactions de la Société joe de are esp
yol. 2, partie 1°, in-4°.
_ On the Structure... Sue la cite din cerveau Ds les animaux
marsupiauz ; par M. R. Owex, Londres, 1837, in-4°. Extrait des Tran-
tions philosophiques , partie 1"° von. 1837. (M. F. Cuvier est prié d'en
faire- un rapport verbal.)
Description fe Description des saras du pe utérin du Kan-
(657)
gourou ; par le méme; in-8°. (Extrait du London’'s Magasins of natural his-
tory ; vol. 1%, nouvelle série.)
Proceedings... Procès-verbaux de la Société zoologique de Londres ;
partie 4°, in-8°.
Gazette médicale de Paris ; tome 5, n° 44, in-4°.
Gazette des Hôpitaux; tome 11, n% 128— 129, in-4°.
La Phrénologie ; tome r , n° 21.
L Expérience, Journal x médecine et D urgie: n° 1, in-4°.
+ OBSERVATIONS MÉTÉOROLOGIQUES. — OCTOBRE 1837.
( 859).
Z 3 Jo nevnes DU MATIN. MDI. 3 HEURES DU SOIR. -Q HEURES DU soi. : THERMOMÈTRE, Ei ÉRAT VENTS
Eo im. £ r z E | Barom. | Therm. | £ du à
rom. | Therm. Barom. | Therm. Barom, | Therm, | . 9 i FES
IS 4 z
1 757,00 +16,0 757, 16|+19,9 757,28 +17,9 758,62 159 +21,5|+14,3{Couvert............... S. O,
2 761,79 +16,6 yi 761,85 +19,0 761,44|+20,9 762,97 +14,4 +21,8|+11,/{Couvert..... ss... S. S.O.
3 |762,42|+ 12,3 1561,611+ 168,4 960 ,22|+21,6 700,0? +16,0 +21,9/+ 9,9)Très vaporeux......... S.
759,71|+15,8 79763 +19,4 959,70|+20,1 | 761,16 +15,2 +21,5|+10,0!Couvert......... 15. SE.
4 763,92 +4,2 J64 »01|-+16,9 163,64|+17,2| 76:14 15,1 +:18,0|+12, 4f Très nuageux. s... e... |N. O.
6 |763,57|+17;6 162,89! + 18,6 a o P. = |761,54|+14,6 +16,6|+71,0Couvert.........,......1S. O,
762,49] +13,2 62,53|-+15,8 761,995|+17, 3,06!+14,6 17,8) +rr,5iNuageux.............. N.
g 763 ,48|+12,2 762, 79|+16,4 762 ,07|+16,8 761,35|+14 ,6 +17,5|4+ 8,5INuageux ....... ss. O
9 1763,45/+ 10,1 ie -+15,5 763,72 Tin T6 ob 9? ren + 9,6[Nuageux............ ;
ro |766,92| 10,0 16! +14, r66,08!.+15,4 Ti! +15,9l+ 5,7/Serein...,.......... ..[IN.N. 0.
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I 762,47 14,0 ; 162,30 +17,5 761,82 + 17; go 762,50 +13,9 +19,0 +10,3 Moyenne du 1‘ au 10 Pluie, en centim.
2 168,02|+ 9,7 16776 +13,4 767,85 Aoh 767,82|+-10,5 14,74 6,7] Moyenne du 11 au 20 [cour..2,5
3 (955,59 + 8,7 | 75 „34+ 11,1 754,34 +11,7 754,16|+ 8,4 +12,4|+ 5,51 Moyenne du 21 au 31 Era 2
(161 ,B9|+10,7| [161 ,59|+-13,9| [Gr 11] 14,6] 761,25|+10,8| |H15,3|+ 7,4 Moyennes du mois.. +31, 3
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 143% NOVEMBRE 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
Lee: — EA ge M. DE BLAINVILLE au sujet du procës-
verbal de la séance précédente, à l'occasion d'une note de M. Owen.
« M. Arago ayant dit qu'il venait de recevoir comme secrétaire une note
imprimée de M. Owen, dans laquelle était traité le même sujet sur lequel
M. Coste avait fait une communication à l’Académie dans la séance précé-
dente, sans qu’il fùt le moins du monde question de M. Coste, et qu’il
était par conséquent à regretter que la lettre remise par moi comme
m'ayant été adressée par celui-ci en datedu 16 août, et dans laquelle le sujet
de sa communication était déjà annoncé et accompagné d’une figure, ne
fût pas timbrée, parce qu’il deviendrait difficile de résoudre la question
de priorité, s'il venait à s’en élever; j'ai, sur interpellation même de
M. Arago, donné l'explication suivante, en avouant hautement mon tort
de n'avoir pas fait la communication qui m'avait été demandée.
» La lettre de M. Coste, datée de Londres le 16 août, m'est parvenué
par une voie indirecte que je ne me rappelle pas en ce moment, le leni le- #
main ou le surlendemain d’une séance de l’Académie. Je n’ai pu assister |
à la séance du lundi suivant, et le lundi d’après (11 septembre,
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N°20.) 280
( 660 )
lieu la séance publique. En sorte que la communication, par cela seul,
a été retardée d’une manière que je regarde aujourd’hui comme très fà-
_cheuse, n’ayant pu y remédier par la publication dans un journal scientifi-
que, quoique je Paie essayé, et cette publication ayant été reculée j iF ici
par une cause indépendante de ma volonté.
» Jai ajouté qu’en donnant ces explications à l’Académie, je ne préten-
dais nullement juger, entre deux personnes dont j'estime également le ta-
lent, la question de priorité, sur em si je ne me trompe, ni l’une ni
l’autre ne réclament; mais ce que j'ai pu assurer, c’est que bien certaine-
ment la lettre de M. Coste m'était parvenue et aurait pu être communi-
quée à l’Académie avant que ne fùt remise la note dont venait de parler
M. le Secrétaire (1), et que M. Owen avait bien voulu m’envoyer aussi. »
MÉCANIQUE. — Extrait de la première partie d'un Mémoire sur le Mouve-
ment des projectiles dans lair, en ayant égard à leur rotation et à lin-
fluence du mouvement tes de la Terre ; par M. Poisson.
« Je diviserai ce Mémoire en deux parties : dans Pune, le projectile sera
considéré comme un point matériel, c'est-à-dire comme un corps dont
la masse est réunie au centre de grecii; et il sagira d'apprécier l'in-
fluence du mouvement de la Terre sur celui de ce corps; dans l’autre, on
aura égard à la forme et aux dimensions du mobile, dans la vue de dé-
terminer, principalement en ce qui concerne les pr ojectiles de l'artillerie,
les modifications que leur rotation peut produire dans leur mouvement
de translation. C’est la première de ces deux parties que j'ai l'honneur de
présenter aujourd’hui al l'Académie.
~» La théorie de la résistance que les fluides en général, et l'air en par-
ticulier, opposent au mouvement des corps qui les traversent, n’est,
jusqu'à présent, qu'une ébauche très imparfaite. On y assimile cette
force à une suite continuelle de chocs du mobile contre les particules
du fluide, qui disparaissent et s ‘anéantissent pour ainsi dire, à mesure
qu’elles ont été atteintes par ce corps, €t qu’elles lui ont enlevé de pe-
tites quantités de mouvement, proportionnelles à leurs masses et à sa
vitesse. Newton, à qui l’on doit cet essai de théorie, en avait conclu
qu’abstraction fie de la rotation du mobile, et pour une sphère, par
exemple, la résistance de l'air est égale au poids d’un cylindre de ce
(1) Zoyez p 645 du présent volume, et à la p: 638 la communication de M. Coste.
( 66: )
fluide, ayant pour base et pour opt le grand cercle de la sphère et
la hauteur due à sa vitesse. Mais les expériences qu’il fit sur la chute des
corps dans l’air, lui montrèrent bientôt linexactitude de ce résultat, et
Pont conduit à réduire de moitié, cette mesure de la résistance; on a
jugé, depuis, cette réduction trop forte; et Borda a conclu, de ses pro-
pres observations, que la mesure de la résistance devait être seulement
abaissée aux trois cinquièmes de sa valeur théorique. D’après la théorie
de Newton, modifiée par l'expérience, la force retardatrice , rapportée à
l'unité de masse, d’une sphère qui se meut dans Pair, a pour expression le
carré de la vitesse de ce corps, divisé par son diamètre et par le rapport
de sa densité à celle du fluide, et multipliée par un coefficient numérique
sur lequel tous les auteurs de Balistique ne sont pas d’accord. Suivant
Lombard (1), et en s'appuyant sur les expériences de Borda, ce coefficient
serait égal à environ neuf quarantièmes. Mais la loi véritable de la résis-
tance en fonction de la vitesse, est beaucoup plus compliquée : dans les
mouvements qui sont, ou très rapides, ou très lents, elle paraît s’écarter
notablement de la pe an CNE de la vitesse; elle croît sui-
dans-le-cas dês très grandes vitesses ; et
au contraire, elle e: _sensiD en Bent proportionnel à la simple vitesse,
quand ilis'agit-de pe its mouvements, comme les très petites vibrations
du aies à secondes (2).
» Pour déterminer directement et sans aucune hypothèse, Ja loi de la
résistance qu’un corps éprouve en se mouvant dans un fluide, il fau-
drait considérer à la fois ce mouvement et celui que le mobile commu-
nique au fluide : par leffet de ce double mouvement, le fluide exerce à
chaque instant une certaine pression, en chaque point du mobile et
normale à sa surface; cette pression, différente de celle qui a lieu dans
l'état de repos, est la résistance proprement dite que le mobile éprouve,
et à laquelle il faudrait encore joindre la force tangente à la surface,
provenant du frottement de ce corps contre la couche fluide qui le
touche. C’est ce que j'ai pu faire, en effet, dans mon Mémoire sur les
Mouvements simultanés du pendule et de l'air environnant (3), et ce qui
m'a conduit à déduire de la théorie, la correction nouvelle que M. Bessel
a fait subir, d’a ts batee à la longueur du pendule à see
(1) Traité B mouvement des projectiles , page
(2) Additions à la Connaissance des Tems , année 1834, page 18.
{3) Tome XI, des Mémoires de l'Académie. des- Sciences.
"a ae
aa”
| ( 662 )
J'essaierai, par la suite, d'étendre mon analyse au cas du mouvement
progressif des projectiles dans Pair, et de déterminer, s’il mest possible,
la pression que le fluide, qu’ils mettent lui même en mouvement, exerce
sur leur surface, ou la résistance qu'ils éprouvent, envisagée sous le
point de vue que je viens d'indiquer. Je n'ai pas besoin de dire combien
la connaissance de cette loi, exacte et générale, serait importante dans
beaucoup de questions, et, par exemple, dans le problème de la Balistique.
Mais pour l’objet que je me suis proposé dans ce Mémoire, j'ai pu ad-
mettre, comme étant suffisamment approchée, la loi ordinaire de la ré-
sistance proportionnelle au carré de la vitesse. |
» C'est aussi Newton qui a donné le premier exemple de la détermina-
tion du mouvement d’un corps pesant dans un milieu résistant, Quand
le mouvement est vertical, il a résolu le problème, en supposant la ré-
sistance proportionnelle, soit à la vitesse, soit à son carré; mais lorsque
le projectile est lancé dans Pair suivant une direction quelconque, il s’est
borné à considérer le cas de cette force proportionnelle à la simple vi-
tesse, en observant toutefois que ce cas n’était pas celui de la nature.
Les deux équations que Newton a dû intégrer pour déterminer les com-
posantes horizontale et verticale de la vitesse à un instant quelconque,
sont linéaires, du premier ordre et à coefficients constants; et les deux
inconnues y sont séparées, de sorte que ces deux équations se résolvent
indépendamment lune de l’autre, et que leur solution ne suppose réel-
lement qu'une simple intégration immédiate. Il n’en est plus de même
dans le cas de la résistance proportionnelle au carré de la vitesse : les
deux inconnues entrent à la fois dans chacune des équations du mou-
vement, qui ne sont plus linéaires; ét ce n’est que par. une com-
binaison particulière, que l’on parvient à y séparér les variables et à les
ramener aux quadratures, ce que l’on regarde comme la solution com-
plète du problème. Elle est due à Jean Bernouilli , qui Pa donnée dans les
E
_actes de ig de 1719, plus de trente ans après la solution de Newton,
déjà r
et à une époque où le calcul intégral avait déjà fait de grands progres.
Cependant, Euler, aucommencement de sonmémoire sur cette matière ( 1},
‘exprime sa surprise de voir que Newton sè soit arrêté au cas de la résis -
ites e, et n'ait pas considéré le cas de la
ésolu bien d’autres problèmes plus difficiles. On
illeurs que la question de la trajectoire dans un milieu résistant en
E BE
tance proportionnelle à la simple vitess
nature; lui, dit-il, qui a résc
sait d'a
(1) .Mémotires de l’ Académie de Berlin, année 1753.
$
( 663 )
raison du carré de la vitesse, fut proposée comme un défi, aux géome-
tres du continent, par un Anglais nommé Keil, qui croyait le problème
insoluble, parce que son illustre compatriote ne l'avait pas résolu. Main-
tenant le ii numérique des intégrales qui expriment le temps et les
deux coordonnées du mobile en fonctions d'une quatrième variable, sef-
fectue aussi simplement qe question le comporte, et en poussant les
approximations aussi loin qu’on veut. On en peut voir un exemple dans
les Exercices de calcul intégral, de Legendre (1 ), où ces coordonnées sont
calculées à moins d’un cent-millième de leurs valeurs.
» Indépendamment de la force centrifuge provenant de la rotation de
là Terre, et qui influe sur le mouvement des corps pesants, en dimi-
nuant la gravité, d’une quantité variable avec la latitude; cette rotation
produit encore, dans ces mouvements, centaines déviations qu’il est inté-
ressant de connaître, soit en elles-mêmes, soit pour savoir jusqu’à quel
point elles peuvent tuer sur la trajectoire des projectiles , et s'il est
nécessaire d'y avoir égard dans la pratique de l'artillerie. Plusieurs physi-
ciens ont mesuré, avec autant de Dee qu'il a été possible, les petites
distances dont les Corps qui tombent d’une hauteur considérable, s’écartent
du Pics, de la vei ticale: Lap ace et tM. Gauss ont soumis cette question au
nais er Miégrant les équations de ce mouvement à très peu près
-ca d RE 2 5 à
tent: itë ont fait abstraction de la résistance de l'air, qui peut cepen-
dant avoir quelquefois une influence extrêmement grande sur le résultat,
J'ai donc pensé qu'il serait utile de reprendre ce problème en entier, et
en étendre la solution au cas général où le projectile est lancé dans l'air,
avec une vitesse et suivant une direction quelconques.
» Pour cela, j'ai d’abord formé les équations différentielles dg mou-
vement absolu dans l'espace, en rapportant à des axes fixes les coordon-
nées du mobile; puis j'en ai déduit. les équations du mouvement apparent,
tel que nous l'observons près de la surface du globe, ou rapporté à des
axes fixes à cette surface, qui participent, ainsi que nous, à la rotation de
la Terre. Ces équations différentielles sont très Ce mais, en
prenant la seconde de temps pour unité, la vitesse angulaire du mou-
vement diurne est une très petite fraction; ce qui permet de les réduire à
une forme plus simple. On en déduit alors quelques conséquences genéiss
rales , dont voici les énoncés. 1
» Le mouvement de la Terre empêche un liquide, contenu dans
(Tee page 026
61)
vase et tournant avec une vitesse constante autour d’un axe vertical, de
parvenir rigoureusement à une figure permanente, qui serait celle d’un
paraboloïde de révolution, si la Terre était considérée comme immobile.
» Si un corps se meut sur une courbe donnée et attachée fixement à la
surface du globe, l’équation différentielle de son mouvement ne contient
pas la vitesse de rotation de la Terre, et ce mouvement est le même, en
conséquence, que si la Terre était en repos. Ainsi, pour une valeur
donnée de la pesanteur, résultante de la figure et de la rotation du sphé-
roïde terrestre, les oscillations du pendule sont les mêmes dans tous les
azimuts autour de la verticale; résultat qu'il était important de dé-
montrer, vu le degré de précision que l’on apporte maintenant dans la
détermination du pendule à secondes, en différents lieux de la Terre.
Mais le mouvement diurne et la direction du plan des oscillations ont
une petite influence sur la tension variable que le fil éprouve pendant
qu'elles ont lieu, et qui n’est pas rigoureusement la même dans tous les
azimuts. ` -
» Enfin, quand un projectile est lancé dans l'air suivant une direction
quelconque, la rotation de la Terre n’augmente ni ne diminue la distance
à laquelle il se trouve, à chaque instant, du plan parallèle à l’équateur,
mené par son point de départ.
» Avant de chercher les intégrales des équations du mouvement appa-
rent, dans le cas général d’une grandeur et d’une direction quelconques
de la vitesse initials; j’ ai considéré les cas particuliers les plus simples. Le
premier est celui où le mobile part d’un point situé à une hauteur donnée
_ au-dessus du sol, et est abandonné à Faction de la pesanteur, sans qu’on
lui imprime aucune vitesse particulière, de sorte qu’il commence à tom-
ber verticalement. La vitesse à son point de départ, provenant de la rotā-
tion de la Terre et à laquelle il participe, étant plus grande que celle qui
répond au pied de la verticale, on comprend que le mobile, quand il a
atteint le sol, doit s’écarter du Fe de cette ligne, à l’est ou dans le sens
du mouvement vrai de la Terre. Mais le cal I peut seul donner la mesure
de cet écart, surtout lorsqu'on a égard : à la ‘résistance de l'air : il fait voir,
en effet, que la déviation a lieu vers Fest, et qu elle est nulle dans le sens
du méridien. Pour comparer. à Pex expérience la formule qui en exprime la
grandeur, j'ai choisi les observations de ce genre qui ont été faites en 1833,
par M. le professeur Reich, dans les mines de la Saxe. La hauteur de la
chute était de 158 mètres et demi; et M. Reich a conclu de la moyenne de
106 expériences, une déviation à l’est, de 28 millimètres et un tiers. Il
( 665 )
a aussi trouvé à très peu près six secondes pour le temps de la chute; au
moyen de cette donnée, j'ai pu calculer, sans aucune hypothèse, le
coefficient de la résistance de lair que le mobile a dû éprouver; et, -en-
suite, la formule a donné 27 millimètres et demi pour la déviation ; ce
qui diffère de l'expérience de moins d’un millimètre. Dans le vide, cette -
déviation ne surpasserait pas d’un dixième de millimètre, celle qui a lieu
dans Pair; en sorte que dans cet exemple, la résistance de lair n’a eu
qu’une influence insensible. ;
» Quand le projectile part de la surface de la terre, et qu’il est lancé
verticalement de bas en haut avec une vitesse donnée, on conçoit que,
pendant la durée de son élévation , il doit s'écarter de la verticale, vers
l'ouest, ou en sens contraire de la rotation de la Terre. Il semble qu’en-
suite, durant sa chute, il devrait se rapprocher de cette ligne, et re-
tomber à peu près à son point de départ; mais il n’en est point ainsi.
Parvenu au point le plus haut de sa trajectoire, et lorsqu'il a perdu toute
sa vitesse verticale, le projectile, en déviant vers l’ouest, a aussi acquis une
vitesse horizontale dans le même sens, en vertu de laquelle il continue à
dévier dans ce sens, du moins pendant-une partie de sa chute. La diffi-
culté analytique que ce.seconé "cas présente, est de raccorder, pour ainsi
dire, les deu: _motivements successifs, ascendant et descendant, du pro-
jectile, qui sont exprimés par des formules très différentes, lorsque l’on
tient compte de la résistance de l'air. Pour appliquer à un exemple la for-
mule relative à la déviation totale du mobile, quand il est retombé sur
le sol, j'ai supposé que ce corps fùt une balle, tirée verticalement par un
fusil d'infanterie, avec une vitesse d'environ 400 metres par secondes. La
grandeur de cette déviation varie beaucoup avec celle de la résistance de
l'air; en donnant successivement au coefficient de cette résistance des va-
leurs qui soient entre elles comme quatre et trois, on trouve des déviations
vers l’ouest dans les deux cas, mais d'environ un et trois décimetres :
_dans le vide, cette déviation s’élèverait à une cinquantaine de mètres ; en
sorte qu’elle est réduite aux cinq cenjièmes de sa valeur, par la plus grande
des deux résistances. Re a
» Pai encore examiné, en particulier, le cas où la vitesse initiale du
projectile est presque horizontale, ce qui comprend , pour fixer les idées,
le tir à la cible. On trouvera dans mon Mémoire les formules qui s’y rap-
portent et qui en expriment toutes les circonstances, selon que le tir à
lieu vers tel ou tel point de l'horizon. Je me bornerai à dire que la vitesse
initiale étant toujours d'environ 4oo mètres, et la dista Die P
g
pe
Ces
( 666 )
placée au but en blanc, égale à 200 mètres, les déviations horizontale et
verticale de la balle, dues au mouvement de la Terre, s’éléveraient à peine
àun demi-centimètre, c’est-à-dire qu’elles n’influent pas sensiblement sur
la justesse du tir et sont inutiles à considérer dans la pratique. Ces dé-
viations sont également négligeables dans le tir du canon , et dans tous
les mouvements qui ont lieu suivant une direction à peu près horizontale.
» Dans le cas général, les effets que produit le mouvement de la Terre dans
le mouvement d’un projectile, sont d’abord des accroissements positifs ou
négatifs, soit de l'intervalle de temps que le mobile emploie à aller de son
point de départ au point où il retombe sur le terrain , soit de la distance
dn second point au premier, que l’on appelle la portée horizontale.
Les signes de ces accroïssements dépendent de-la direction du plan ver-
tical dans lequel le projectile est lancé : il y a augmentation dans une
direction et diminution dans une autre; leurs valeurs sont exprimées par
des intégrales doubles, dont le calcul numérique serait très pénible. Le
mouvement diurne fait, en outre, sortir le mobile du plan vertical où
il a été projeté; ce qui donne lieu à une déviation horizontale, dont
la valeur se compose de deux parties distinctes, exprimées aussi par
des intégrales doubles. L’une de ces déviations partielles est indépen-
dante de la direction du plan vertical; elle a toujours lieu à droite de Pob-
servateur placé au point de départ et tourné vers la trajectoire; à-notre
latitude, on peut la considérer comme étant l'effet principal de la rotation
du globe; et, heureusement, on en obtient des limites plus faciles à cal-
culer que sa valeur même , qui se réduiront en nombres, si l’on veut, au
_ moyen de la longueur de la portée et de l à durée du trajet, données
par observation , et suffiront pour apprécier la grandeur de la déviation.
Eu appliquant, par exemple, ces limites au tir de la bombe, tel qu'il a
lieu dans les exercices des polygones, c’est-à-dire sous l'angle de 45°, avec
une v esse initiale de 120 mètres par seconde, qui donne une portée
d'environ 1200 mètres, pour un projectile de 27 centimètres de. dia-
metre et du poids de 5r kilogrammeg (1); on trôuve que la déviation du
point de chute sera comprise entre 90 eti 20 centimètres, lorsqu'on tirera
dans un plan vertical, tangent au paral e du point de départ. Elle aura
lieu vers le midi, quand on tirera vers l’est, et vers le nord, si l’on tire vers
l'ouest. En l’évaluant à un mètre} et observant qu'un tel écart à la distance
de 120 mètres, répond à un. angl > d'a peu près trois minutes, i} s'ensuit
= (1) Le bombe de 10 pouces et de 104 livres.
(667 )
que, pour atteindre plus sûrement le but, il faudrait tirer à gauche du
plan donné dans un autre plan, qui ferait avec celui-là un angle de trois
minutes, dont la considération peut influer sur la justesse du tir et sur la
chance attéindes le tonneau, dans les exercices où le canonnier doit ap-
porter beaucoup de précision. La déviation horizontale sera un peu moindre
et s’observera vers l’est, quand on tirera vers le nord; elle sera un peu
plus grande et aura as vers l’ouest, quand on tirera vers le midi.
Ajoutons encore, que dans le tir de la bombe à grande portée, par
exemple à une distins du but d’environ 4000 mètres, ce qui suppose
une vitesse initiale d'à peu près le tiers de 800 mètres, sous l'angle de
45°, et pour un projectile de go kilogrammes et d’un tiers de mètre
de diamètre, les limites de la déviation, en tirant à Vest ou à l’ouest ,
seront à peu près § mètres et 10 oai en évaluant donc sa gran-
deur à 7 ou 8 mètres, on voit que dans les Neges, des édifices et des per-
sonnes ont pu être atteints par la chute d’une bombe, à cause du mou-
vement de la Terre, et d’autres ne pas l’être, pour la même cause.
» Ces nombres, et ceux qu’on a cités plus haut, se rapportent à une
latitude moyenne; ils varieront : aope le du lieu de å expérience: à rape
de la Portée sg leur maximum ; dans les hautes latitudes, ce sont,
au contraire, la déviation qui approche de son maximum , et ces accrois-
sements qui diminuent : au pôle, la déviation hôcidutile, la même en ce
point pour le tir dans tous les plans verticaux, surpasserait d’à peu près
moitié celle ge a lieu dans notre région. Partout, les accroissements de
la portée et du temps sont tanis, quand la vitesse initiale est dirigée dans
le plan du méridien.
» Telle est l'analyse de la première partie de mon Mémoire. Je présen-
terai incessamment la seconde à l’Académie. Elle renfermera une applica-
tion nouvelle des équations générales du double mouvement de rotation
et de translation d’un corps solide, trouvées au milieu du siècle dernier
par d’Alembert et Euler, mais dont, jusqu’à présent, on avait seulement
fait usage en astronomie, pour résoudre les problèmes de la précession
des équinoxes et de la libration de la Lune. Les artilleurs y trouveront
l'explication précise de certaines irrégularités qu'ils ont observées dans
_ les trajectoires des projectiles, et unè comparaison du tir de la carabine
rayée en hélice à celui du fusil ordinaire, qui ne sera pas, je l speri
sans quelque utilité pour la pratique. -g
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 20.) cs
( 668 )
CHIMIE MOLÉCULAIRE. — Vote de M. Bior.
« En appliquant les propriétés de l'acide tartrique, établies dans mes
précédents mémoires, je suis parvenu à former des systèmes chimiques
permanents, où cet acide entre en combinaison très intime, et qui ont la
faculté de prendre instantanément, et à volonté, le pouvoir rotatoire vers
la droite, ou vers la gauche, selon qu’on y varie la proportion de leau, qui
est un de leurs éléments. De sorte qu’en leur enlevant ou leur ajoutant, à
froid , des doses graduées de ce liquide, qui n’a par lui-même aucune ac-
tion rotatoire appréciable, on voit le système mixte passer progressive-
ment, et continúment, d'une de ces limites à l'autre, en manifestant autant
de changements correspondants dans sa constitution moléculaire, par la
seule variation de la proportion d’eau qu’il contient. Et ces alternatives
peuvent se répéter, pour le même système, autant de fois qu’on le veut
indéfiniment.
» La continuité de ces effets, et le mode progressif de leur dréduétién me
semblent indiquer qu'il faut considérer le déplacement des plans de polari-
sation , dans l’intérieur des liquides, d’une façon plus générale qu'on ne l'a
fait jusqu’à présent. Mais cette extension , en tout point conforme aux ap-
parences des phénomènes observables , n'apporte aucun changement aux
| lois des déviations telles que je les ai établies. Elle en donne seulement une
idée plus claire et plus analogique avec d’autres faits.
.» J'ai été conduit directement à ces résultats, par un travail, que je
_soumettrai bientôt à l'Académie, sur l’état et l’action de l'acide tartrique en
présence des alcalis , des terres et des acides. Mais, comme les mêmes phé-
. nomènes pourraient se présenter à d’autres personnes , indépendamment de
tonte. idée antérieure, je vous prie de vouloir bien rs qs ls soient
annoncés dans le Rs rendu de l’Académie. »
ENTOMOLOGIE ET PHILOSOPHIE NATURELLE. — -Note sur une espèce d'Acarus
présentée à l'Académie, dans sa séance du 30 octobre, par M. Rober-
ton (1), à qui M. Gros lavait communiquée; par M. Turpiy. `
« Avant de commencer Ja lecture de cette note, la dignité de l'Académie
nous fait un Saving d'annoncer es que nous ne venons pas
E
(1) Immédiatement après la lecture de cette note, M. ibana nous a écrit que
re nt dr Ge CRE RE Ps Tes PET 2 a a e a
( 669 ) es :
faire un rapport sur un sujet beaucoup trop aw dessous des travaux
sérieux et positifs dont elle s'occupe habituellement, et sans la trop
grande publicité donnée à un petit animal qui n’en valait pas la peine, et
sans son envoi à notre examen par M. le Président , nous l’aurions laissé
tomber dans l'oubli le plus absolu, ainsi que les idées émises sur son origine
mystérieuse. | |
» Mais, en y réfléchissant, nous avons cru pouvoir, pour notre propre
compte seulement, étudier l'animal, dans l'espoir que nous avions de
reconnaître son identité avec quelques espèces déjà signalées, et de le
renvoyer chez lui, c’est-à-dire au milieu de quelques farines gâtées, comme
on le fit il y a trois ans, en chassant pour toujours, l’Acarus domesticus
du bubon des galeux, et en le renvoyant à son humble fromage (1). `
» Nous avons aussi pensé que, par occasion, nous pouvions être un peu
utile à l'Entomologie, en lui donnant une description et une figure de
plus.
» Cela fait, placé sur la pente de notre sujet, nous nous sommes laissé
entrainer à manifester notre opinion toute personnelle, sur la prétendue
origine de cette petite araignée. microsce pique. AGE
» L'Acarus de M. Crossssdônt un seul individu était conservé dans de
à éntenu dans uné très petite fiole, a offert à notre
examen | suivants : rte:
`» Vu à l'œil nu, et encore renfermé dans le flacon, il ne paraissait
qu’un point blanchâtre qui, en raison de sa pesanteur spécifique, occu-
pait toujours le fond de la fiole. iy
» La loupe faisait voir un petit corps ovoide et hérissé de poils longs
_et divergents. |
» Sorti de l'alcool , séché autant que possible, puis placé entre deux
lames de verre dans une couche mince de vernis blanc, afin de rendre
toutes ses parties plus transparentes , et par conséquent plus faciles à
ne mien tr
l’Acarus présenté par lui à l'Académie, ne lui était pas parvenu directement par `
M. Cross, mais. bien par M. Buckland, à qui M. Cross en avait donné plusieurs indi-
vidus, qui, comme on doit le supposer, offraient plus de femelles que de mâles;
spèce comme chéz tant d’autres; ce qui
’Académie, s’est trouvé une femelle prête
suivant la coutume naturelle chez cette e
explique comment le seul individu offert à I
à pondre l’œuf qu’elle contient.
(1) Pour peu que cela continue, les Acarus deviendront, de tous les a
plus célèbres. ss |
Ce
étudier, nous l’avons soumis à l’action du microscope, armé de grossis-
sement d'environ 280 fois le diamètre..
» En cet état d'observation, nous avons vu que le corps est de farme
ovoïde, que le ventre est légèrement aplati et le dos très bombé, par-
ticulièrement vers l'arrière du corps.
» La peau du dos parait chagrinée ou comme parsemée d’une infinité
de très petits mamelons, dont un certain nombre, plus gros que les au-
tres, distribués çà et là, servent de base ou de bulbe à de longs poils
ou soies raides qui se dirigent dans tous les sens, et dont la plupart sont
au moins aussi longs que le corps de l'animal.
» Tous ces poils, plantés et dressés sur le dos bombé de cette espèce
d'Acarus , lui donnent l'aspect d’un porc-épie microscopique, auquel le
museau allongé contribue encore.
» Nous n'avons pu découvrir, par transparence, aucune trace d'estomac,
d'ovaire et de poches latérales pulmonaires.
=» L'anus se distinguait faiblement par une légère Ébisérure située
dans la direction de la ligne médiane et à la partie postérieure de mi
domen.
» Mais on voyait très clairement un gros œuf ovalaire, comme ceux,
souvent au nombre de deux, trois et même quatre, que l’on aperçoit dans
le corps transparent des Acares domestiques femelles , du fromage et de la
farine (1), et dans ceux, du même sexe, de l'Acarus de la gale humaine (2);
comme le représente lé dessin que nous avons l'honneur de mettre sous
les yeux de l’Académie.
-» Cet œuf, dont les deux bouts sont tée: dont la longueur est de ;
de mill., a cela de remarquable qu'il se trouve dans le seul individu envoyé
par M. Cross, comme si le hasard avait voulu nous fournir la preuve maté-
rielle du mode de reproduction, bien connu chez les Acariens ,de cet 4ca-
rus que l’. on suppose pouvoir produire à volonté, sans mère qui précède,
et à l’aide seulement de molécules élémentaires flottantes dans l’espace.
- » De la partie antérieure du corps sort une espèce de tête à museau al-
longé, difficile à étudier dans sa composition ; mais dans laquelle pourtant
on voit assez bien une lèvre supérieure échancrée à son extrémité , sous la-
quelle s’allonge un suçoir en forme de stylet et sous laquelle encore, mais
situées latéralement, s se trouvent t deux grandes mandibules mobiles, poin-
(1) Acarus siro , Fab.
(2) Acarus scabiei , Fab.
r
(67: ) |
tues et légèrement courbées de dehors en dedans (1). Plus intérieurement
et dirigés dans le même sens , paraissent deux palpes , moins longs que les
mandibules et peen cachés par elles et par la lèvre qui les protègent.
» N'ayant eu qu’un seul individu à notre disposition , il ne nous a pas été
possible de constater l'existence d’une lèvre inférieure, si grande et si ap-
parente dans l’Æcarus de la gale humaine.
» Nous n’avons pas été plus heureux sous le rapport des deux petits yeux
lisses situés sur le col des espèces de ce genre.
» Du pourtour d’une sorte de sternum étroit, allongé, partent huit mem-
bres appendiculaires, tous locomoteurs, articulés et se dirigeant , les quatre
antérieurs en avant et les quatre postérieurs en arrière. Tous se composent
du même nombre de pièces; mais, chose qui se remarque chez beaucoup
d'insectes, d'Arachnides et de Crustacés, les deux paires de pattes anté-
ricures sont plus courtes, plus épaisses et plus robustes que les inférieures
qui sont plus longues et en même temps plus grêles. Gette différence peu
sensible chez les Acares du fromage et de la farine, est très grande dans
Pacarus de la ca ne . où, sans un examen attentif, on serait presque
» Cha es
de sept articles? sans y rater le tarse : d’un ner qui et trian-
gulaire et que l’on peut considérer comme la hanche, d'un second et d’un
troisième plus longs que la hanche, d’un quatrième plus long que les deux
précédents, d’un cinquième moins long que le quatrième , d’un sixième et
d’un septième plus longs et plus grêles que les autres, et dont le dernier
se termine par un très petit tarse transparent, qui nous a semblé bilobé
et muni d’un seul ongle recourbé en-dessous.
» Sur le bord supérieur des articles, moins celui qui forme la hanche, se
trouvent un ou deux poils raides et droits.
» La longueur réelle du corps et de la tête est d’un demi-millimètre.
» L'Arachnide de M. Cross paraît constituer une espèce nouvelle du
genre Acarus. Les espèces décrites et figurées dont elle se rapproche le
plus, sont celles du fromage et de la farine, et peut-être plus p
ment de l'Acarus dimidiatus de Hermann (2). Elle diffère des des a
mières, aia du faux corselet, par les deux articles plus me = d
a Il est probable que ces mandibules se terminent en pince. F d
(2) Hermann. Mém. apt., VI. 4. a
ans les deux De de pets posté-
i
( 672 )
ie effilés qui précèdent le tarse, par la forme du corps qui est plus ovoide,
plus courte et plus bombée, et enfin par les nombreux et longs poils qui
hérissent tout le dos. Elle se distingue de l’Æcarus dimidiatus, qui a le
corps sphérique avec un simulacre de corselet plus coloré que le reste de
l'abdomen , par le manque des petits poils courts qui recouvrent la surface
des huit membres appendiculair es de ce dernier; mais elle s’en rapproche
par les nombreux poils qui recouvrent en rayonnant toute la partie”
du dos.
» Nous proposons de donner à cette espèce, en supposant- qu’elle se
maintienne nouvelle et qu’elle conserve le nouveau mnde de son origine,
le nom d’Acare horrible (4carus horridus).
» Jusqu'ici nous sommes resté strictement dans le positif de l’histoire
naturelle; nous avons observé, décrit, figuré, compté et mesuré toutes
les parties constituantes du petit animal. Nous avons, par ces moyens,
constaté que la petite fiole présentée à l'Académie par M. Roberton,
contenait bien l’animalcule ou l’Æcarus annoncé; ce qui, du jane
pouvait se voir à la vue simple comme un point blanchâtre.
» Qu'il nous soit permis, maintenant, de dire quelques mots sur l'o-
rigine singulière, disons plus sur la singulière fabrication d’un animal si
compliqué, quoique microscopique, si élevé dans l’échelle organiques et
dont la structure se compose comme on l’a vu : 1° d’un corps; 2° d’une
tête formée de deux lèvres , de deux mandibules, de deux palpes, d'un
suçoir , d’une bouche et de deux yeux; 3° d’un estomac et d’un anus; 4° de
3 ; pulmonaires latérales (1); 5° d’un ovaire contenant des œufs
= Eiis femelles; 6° de huit membres appendiculaires composés
chacun de huit articles, y comprisle tarse; T d’une pees hérissée de poils
longs et nombreux.
»Comme on le voit, on ne pourrait guère 1e oaa davantage lorga-
nisation de cet animal, chez lequel, en outre dece que nous venons de
dire , il y a des sexes distincts; chez lequel il y a accouplement et féconda-
tion nécessaire à la reproduction des individus de }” ; chez lequel,
pour être conséquent, il faut admettre des organes génitaux; chez lequel,
enfin, les femelles font et pondent des œufs, d’où éclosent de jeunes in-
dividus, qui n’ont d’abord que six pe Fu 2 l'époque où , se dépouil-
lant de leur peau, ils en montren: de plus qui s'étaient développées
a EPE S T a +
peu à peu s ous dép r
(1) La contraction de I’: animal, plongé depuis quelque temps dans 4’ alcool, nous
a empêché d’y voir iaae les yeux et les poches pulmonaires.
( 673 )
» Si M. Cross croit avoir formé de toute pièce un animal d’une organisa-
tion aussi élevée que l’est celle de son Acarus , en n’employant seulement
que de simples éléments de matière, comme ceux qui pourraient s’isoler de
la surface d'une pierre vésuvienne entretenue humide par du silicate de po-
tasse étendu, sursaturé d'acide muriatique et constamment électrisée ;
croyance dans laquelle nous savons de bonne part que le nouveau créateur
se fortifie tous les jours un peu plus, nous nous permettrions de dire que
M. Cross nous paraît n'avoir pas suffisamment étudié l’organisation et la
physiologie comparée des êtres vivants, sans lesquelles connaissances, un
physicien, même très habile, peut étrangement se tromper en se croyant
plus puissant qu’il ne l’est. Quà l'aide de matériaux élémentaires puisés
„dans l’espace, il obtienne des conglomérations diffuses ou des congloméra-
tions régulières ou cristallines, cela se conçoit aisément; mais de ces for-
mations inorganiques à la création de l'être organisé le plus simple, il y
a, pour nous, une distance immense.
» Avant de songer à faire des animaux aussi compliqués que des Aca-
rus, essayons seulement de fabriquer ou d'obtenir des globules de Protos-
phéries et des filaments. de Protonemes (1); les deux productions organi-
sées qui nous paraissen tal as simples du règne organique, qui sont le
b organisa
e ga . +
tion. et qui
À er à
but de lorga: quent l'instant où la matière se globulise
et se file pour servir l'instant d’après à la formation ou à la tissure des
diverses masses tissulaires de tous les autres êtres, soit végétaux, soit
animaux. |
» Dans ces globules et ces filaments si simples on ne peut apercevoir au-
cune granulation intérieure pouvant servir à leur reproduction. D'après
cela on pourrait peut-être croire que ces deux sortes d'êtres, véritable-
ment élémentaires de ceux d'un ordre plus élevé, sont des productions
organisées formées immédiatement de la matière. Mais qui peut nous as-
(1) Protosphæria simplex , Turp. Protonema simplex, Turp. Dictionnaire des
Sciences naturelles , atlas botanique, tome IT, planchs I et IJ. Nous possédons en ce
moment, à l’état vivant, un nombre idérable de Protonè filamenteux qui vé-
gètent pêle-mêle avec des Hæmatococcus et des Heterocarpella geminata. +
Nous nous ferons un véritable plaisir de les montrer, sous le microscope , aux pêr-
sonnes qui tiendraient à voir par leurs yeux l’un des deux êtres organisés les plus
simples du règne organique par rapport à l’homme qui en est le pius composé, :
Les Protonèmes sont des êtres complets dans leur espèce; ils ne sont point un thal-
lus ou une tige précédant ou pré t une fructification terminale quelconque con
par exemple , le byssus du cha: -a
\
à
( 674 )
surer que ces Protosphéries et ces Protonèmes ne contiennent pas des
globules reproducteurs qui échappent à l’action de nos plus puissants
microscopes actuels : ou bien, ce qui reviendrait à peu près au même, qui
peut dire que ces végétaux si simples et en même temps si petits ne se di-
visent pas en particules au moment où la vie d'association les abandon-
ne, de manière à ce que chacune des particules, animées d’une vie nou-
velle et indépendante, devienne une sorte de bouture qui reproduit
l'espèce. Si ce ne sont là que des suppositions, au moins ont-elles le mérite
d’être en accord parfait avec ce "i se passe partout ailleurs que dans ces
deux seules productions.
» Toutes nos études microscopiques sur les êtres organisés, soit végé-
taux, soit animaux, les plus petits dans leurs dimensions , comme les plus.
simples dans leur structure, nous ont toujours montré que leur mode de
reproduction était entièrement soumis au pouvoir d’une mère semblable
qui précède, laquelle, seule, peut, en puisant ses matériaux nutritifs
dans l’espace, s'étendre en un germe destiné, par isolement, à la repro-
duction et au maintien de l'espèce.
» C’est ainsi qu’à mesure que nous avons mieux étudié comparativement
les êtres organisés et que nous nous sommes approchés des plus petits à
l’aide du microscope, que nous avons vu disparaître successivement ces
nombreuses générations présumées spontanées, sortes de fantômes qui ne
pouvaient supporter la lumière d’une véritable et constante observation.
» D'après nos propres connaissances , acquises par une longue suite de
travaux en organisation et en physiologie, nous nous permettrons de dire
que M. Cross wa point créé, n’a point construit de toutes pièces lAcarus
horridus à Vaide des seuls moyens qu’il indique. Ces moyens , en suppo”
sant même qu'ils aient été indispensables dans cette circonstance à lap-
parition de l’animal , n’ont été que de simples stimulants qui, semblables
à ceux qui excitent et favorisent la germination d’un grain de blé, ont hâté
l’éclosion d'œufs pareils à celui que contient l'individu femelle envoyé par
M. Cross lui-même ; œufs qui se trouvaient pondus ou apportés à la
surface des pierres vésaienmis mises en expérience,
» Ignorant les travaux écrits par M. Cross sur la pa atióh artificielle
et à volonté de son Æcarus, nous ne savons pas si l'animal sort de l'ex-
périence dans son état le plus complet ou si, ce qui serait plus en rapport
avec la loi qui préside au développement de tous les êtres organisés , il
passe par toutes les phases de développements et de métamorphoses que
nous connaissons si bien chez toutes les espèces d’Æcarus. Si, dans lex-
f
( 675 }
périence , il commence par n’être qu’un point , puis un globule , puis un
œuf, ensuite un jeune Acare n'ayant encore que six pattes et enfin un
Acare parfait avec huit pattes , mâle-ou femelle sans œufs où contenant
des œufs comme celle créée par.M. Cross, et dont nous avons l'honneur
de mettre sous les yeux de l'Académie la figure que nous en avons faite à
l’aide du microscope, Mais, dans cette manière d'envisager la fabrication
de l’Acarus de M. Cross, il resterait encore une assez grande difficulté , celle
de savoir où et comment ces animaux, naturellement si voraces, trouve-
raient la pâture nécessaire à leur développement, car les êtres organisés
ne-peuvent augmenter en étendue et en poids, qu'en prenant autour deux
la matière nutritive qui s’y trouve, et qu'en se l’assimilant à l’aide d’un
pouvoir mystérieux qui leur appartient.
» La physiologie actuelle plus éclairée , par conséquent/peu crédule en
fait d'organisations spontanées et surtout d'organisations sp tanées faites
de main d'homme et à volonté; bien convaincue, par les faits observés ,
que tous les individus organisés résultent, par extension tissulaire, d’une
mère semblable qui précède et qui, seule, a reçu de la nature le pouvoir
de sa reproduction ; la physiologie-peu exigeante ne demande point à la
physique et à la chimie synthétique la construction, en dehors des labo-
ratoires viva nt elle vient de parler, dun Æcarus, qui est un animal
presque aussi compliqué qu'un mammifère; mais seulement celle d’un
simple globule muqueux de protosphérie doué , bien entendu, des pro-
priétés ou attributs de la vie organique, celles de l’absorption, de lassimi-
lation , de l'accroissement déterminé et de la reproduction de Pespèce:
« Ce simple globule, quoique à cent lieues de lAcarus de M. Cross,
serait plus que suffisant pour excitér au plus haut degré l'admiration des
physiologistes observateurs et philosophes ou, plus vraisemblablement en-
Qi
‘core, leurs nouveaux doutes.
» En procréant son animal, M. Cross est loin d’avoir eu le mérite de la
priorité de l'invention, mais il a eu au moins celui de mieux préciser l’ob-
jet de sa création en le désignant sous le nom d’Acarus , et en nous le
montrant en nature. Il est regrettable que d'une source aussi nouvelle
qu'’inattendue, il en soit sorti d'abord l’une des plus laides bêtes de la créa-
tion naturelle; mais attendons, puisque ce n’est là qu'un début.
» L'auteur d’un ouvrage fort bien écrit sur un sujet semblable (1} nous
PS ES
Re CE
_a aussi parlé d’une foule de végétaux et d'animaux créés par lui et par
[en J .-B. Fray, Essai sur l'origine des corps organisés et inorganisés » 1817.
C. R. 2° Semestre 1837. (T. V, N° 20.) H _9
( 676 )
des moyens aussi simples et aussi chimiques. Jl est vrai qu’il n’a point fait
voir ses productions (1) et qu'à leur égard il s’est tenu dans ce vague qui
compromet peu, mais aussi quin'inspire aucune confiance. Il y en avait,
dit-il, qui ressemblaient à des écrevisses , à des araignées , à des sangsues,
à des moucherons volants avec deux ailes déployées; il y en avait qui,
comme la cuillère manquée du fondeur, n'étaient que des ébauches d’in--
sectes, dont les uns manquaient encore de tête et les autres de pattes.
» Quand on a le rare bonheur ou le privilége exclusif de faire d'aussi
étonnantes découvertes , il faudrait d’abord bien s’assurer si l’on veille et
avoir ensuite la force de se taire jusqu’à ce que des hommes spéciaux et
compétents aient contrôlé et constaté les faits par leurs propres sens.
» Par une semblable conduite combien éviterait-on, aux connaissances
positives, susceptibles d’être acquises par l’homme, d'absurdités qui, une
fois introduites dans les sciences toujours si simples, s'y cramponnent de
manière à ce qu’il faut quelquefois des siècles pour les user ou les en faire
déguerpir. »
Explication de la Planche.
Fig: I. Cercle dans lequel on trouve un point qui indique la grosseur naturelle de
l’animal.
Fig. II. L'animal vu sous le microscope.
RAPPORTS.
CHIRURGIE. — Rapports sur une nouvelle méthode de traiter les fractures.
(Commissaires, MM. Breschet, Larrey rapporteur.) :
« Dans sa séance du 25 septembre dernier, l’Académie nous a chargés,
M. Breschet et moi, de lui rendre compte d’un travail communiqué dans
cette même séance par M. le docteur V elpeau, professeur de Clinique
chirurgicale à l'hôpital de la Charité.
» Ce travail est intitulé : Note sur une nouvelle méthode de traiter les
fractures des jambes en permettant aux malades de marcher. :
» Une fracture de jambe étant donnée, la réduire et la maintenir de
» telle sorte que le malade puisse se lever et marcher le lendemain. » Tel
est, dit M. Velpeau, le problème chirurgical dont il a soumis la solution
au jugement de l’Académie.
(1) Nous voulons dire à des hommes capables de les apprécier comme naturalistes. ‘
doit lé Ent,
Turpin del. »Nov1837.
(677)
» Avant d'examiner ici le procédé proposé par M. Velpeau, nous
croyons devoir déclarer que ce praticien s’est fait un devoir de recon-
naître que tout ce qu'il rapporte dans son Mémoire appartient, comme
point de départ, à l’un des membrés de votre Commission { M. le rappor-
teur), ét que le procédé en lui-même, qui n’est qu’une modification de
l'appareil inamovible dé M. ‘Larrey, a été imaginé par M. Seutin, ainsi que
lexprime M. Velpeau. (Foy. son Mémoire et les Comptes rendus des séances
de l'Académie des Sciences, 25 septembre 183.)
» Après avoir discuté les deux systèmes entre lesquels se partagent au-
jourd’hui les praticiens relativement à l’époque où il convient d’appliquer
l'appareil contentif, et s'être prononcé pour celle qui prescrit de l'appli-
quer le plus promptement possible, l’auteur expose comment il est arrivé
à la solution du problème qu'il s'était proposé. :
» Quelle que soit la nature de la fracture, M. Velpeau procède immé-
diatement à sa réduction. Cela fait, il entoure le membre de compresses
trempées dans une liqueur résolutive et d’un bandage modérément com-
pressif, s'étendant de la racine des orteils jusqu’à l'extrémité supérieure
de la jambe. On enduit alors le bandage d’une couche épaisse dé colle d'á-
midon (préparée comme celle dont on se sert pour empeser le linge), puis,
avec une äütre bande, on entoure le membre en redescendant vers l'ex-
trémité inférieure. Ces nouveaux tours sont collés comme les premiers
auxquels ils adhèrent, excepté vers le bas où ils sont séparés par quel-
ques remplissages qu’on place de chaque côté du tendon d’Achille, Quatre
bandes de carton mouillé sont ensuite appliquées derrière la jambe, en
devant et sur les deux côtés ; elles sont fixées par deux nouveaux tours de
bande du talon au genou et du genou au talon. Ces bandes sont enduites
de colle comme les premières.
» La dessiccation de tout l'appareil s’opère, dit M. Velpeau, dans l'espace
de deux à quatre jours, et dès ce dernier moment les malades peuvent
marcher à l'aide de béquilles, le pied étant suspendu au moyen d'un long
étrier qu'on noue autour du cou. Avec ce traitement ces sujets n’ont pas
à craindre, dit toujours l’auteur, de s’étiolér, de s’écorchér au tit, de
voir leurs digestions et la plupart des autres fonctions se troubler et s’af-
faiblir par suite de l'inaction de tout le corps.
» Nous osons dire à l'avance que ces dernières assertions sont exagérées.
» M. Velpeau, en faisant ensuite l’éloge de Vidée nouvelle, qu'il dit
avoir eue le premier, de faire marcher les personnes, après avoir enveloppé
leurs jambes avec trois ou quatre couches de linges et des plaques de
| | go..
(678)
carton imbibés de colle d’amidon, présente à l'Académie plusieurs sujets
atteints de fractures simples, et la jambe enveloppée de cet appareil.
» Avant d'aller plus loin, nous ferons remarquer que le vulgaire, qui
s’est arrêté au titre du Mémoire de M. Velpeau, et qui a vu ces sujets assis
dans le vestibule de la salle académique, s’est persuadé qu'ils marchaient
réellement.sur la jambe fracturée comme sur l’autre. Ce serait là un ré-
sultat fort surprenant; mais il n’en est rien. Le blessé, qui est porté sur
des béquilles très hautes, se donne garde d’une part de laisser toucher son
pied à terre, et de l’autre il a le soin, comme le dit M. Velpeau lui-même
à la fin de son Mémoire, de le suspendre au moyen d’un étrier. à longs
rubans qu’il passe autour du cou, et il exerce ainsi la progression ou une
locomotion, mais il ne marche point avec sa jambe fracturée ainsi qu’on l’a
cru, puisqu'elle est suspendue. On s’est étayé de l'exemple des animaux
qui ne restent point au repos lorsqu'ils ont une patte cassée, et qui la por-
tent en lair, bien qu’ils n’aient pas à leur disposition, comme l'homme,
l’'étrier dont celui-ci se sert avec tant d'avantages. Il n’en est pas moins
vrai qu’on trouve chez les animaux le cal de leurs membres rompus dif-
forme et irrégulier.
» C’est autant pour soustraire nos blessés à la captivité que pour leur
conserver une jambe et prévenir les accidents graves qui accompagnent.
souvent les pansements fréquents des plaies des membres avec fractures,
que votre rapporteur imagina, dans les premières campagnes de Prusse et
de Pologne, où d'ailleurs les stations. de la gr nés élaient r rares et
pénibles, i
Ae ra.
2 es
il était aussi mis en usage pour les aies qui tent de amputation
primitive des membres, pour celles des articulations, les entorses, et en
général pour toutes les plaies récentes, après les avoir toutefois simpli-
fiées. Un grand nombre de militaires, après avoir subi des opérations
graves sur les champs de batailles qui ont été livrées à de grandes dis-
tances du sol de la France, telle que celle de la Moskowa, par exemple,
sont arrivés à leur dernière destination complétement guéris et sans avoir
reçu un seul pansement {2).
» Pour atteindre le but désiré dans Hanae pe fractures des jambes,
votre reppana mit toute son. attention à donner à son appareil toutes les
(2) Forez le 3: a de la Clinique Poser du rapporteur.
(2) Forez le 5° vol. du même ouvrage.
( 670 )
qualités propres à le rendre simple et d’une facile application, afin que le
blessé füt , dans les occurrences difficiles, en état de se transporter au loin
à Paide de béquilles et d’un étrier pour tenir le pied en suspension. *
» Enfin , on eut bientôt à se louer de l'emploi de cette nouvelle méthode
peu connue des praticiens , bien qu’elle date de plus d’un quart de siècle. »
M. le rapporteur se livre ici à une comparaison détaillée de son pro--
cédé avec celui de M. Seutin , adopté par M. Velpeau, et termine par les
conclusions suivantes qui sont sanctionnées par l’Académie.
« Nous exprimons le désir que les praticiens expérimentent concurrem-
ment ces deux appareils, et en attendant qu'on puisse porter un juge-
ment définitif daprès ces nouvelles expériences, nous pensons que
.M. Velpeau, dont le zèle et la sollicitude pour les intérêts de la science
sont bien connus, mérite des éloges pour avoir adopté lľappareil de
M. Seutin, qui n’est qu’une modification de l'appareil inamovible qu’un
membre de la Commission (votre rapporteur) a imaginé, et dont il a fait.
connaître tous les avantages pratiques, sans qu'il croie devoir se pronon-
cer ici sur les avantages réels ou apparents des modifications qui sont
dues à M. Seutin. »
Un second rapport de M. Larrey est relatif à la méthode proposée par
M. Seutin , chirurgien en chef de l’armée belge. Voici les conclusions :
« Depuis l'invention desappareils à bandelettes ou à 18 chefs, d’ Ambroise
Paré, et des appareils analogues qu’on doit à ses successeurs, le bandage roulé
avait entièrement perdu son crédit pour le traitement des fractures , et
M. Seutin ne conteste pas cette vérité, puisqu'il emploie le bandage à
18 chefs, et plus souvent encore le bandage de Scultet, ainsi qu’un de
vos Commissaires, M. Breschet, en a vu récemment faire l'application à
Bruxelles , par M. Seutin lui-même. Au reste, une expérience plus longue
fera connaître, sans doute, la différence qui existe entre cet appareil
nouveau et ceux usités jusqu’à ce jour. Cependant votre rapporteur pense
que le mode de pansement des fractures des membres pelviens , imaginé
par M. le chirurgien en chef de l’armée belge, ne saurait toujours rem-
placer celui qui a été créé et mis en pratique par les chirurgiens militaires
français , avec un si grand avantage depuis une trentaine d'années.
» En résumé, vos Commissaires ayant reconnu des vues ingénieuses
dans l'invention de cet appareil, dont l'application a obténn de nombrënx
succès, ils ont l'honneur de vous proposer d'adresser des remerciments à
` M. le docteur Seutin, en attendant qu’une expérience comparative plus
( 680 )
étendue, ait démontré définitivement les avantages de la modification qu'il
a apportée à l’appareil inamovible. »
Ces conclusions ont été adopt ] i $
I après quelq deM. Roux,
qui pense que le nouvel appareil a sur celui de M. Larrey certains avan-
tages sous le rapport de la simplicité et de la solidité.
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
MÉCANIQUE. — Théorie de la machine à vapeur, et calcul des machines à
vapeur, locomotives ou stationnaires, à haute ou basse pression , avec
ou sans détente , et avec ou sans condensation; par M. pe Pamsour.
(Extrait par l’auteur.)
TROISIÈME PARTIE. — Application des formules aux divers systèmes de machines à
vapeur.
« Après avoir établi les formules du calcul des machines dans le cas
le plus général, c’està-dire en y comprenant l'effet de la détente de
la vapeur, celui de la condensation, et celui qui résulte d’une pression
quelconque de formation dans la chaudière, nous allons passer à l’appli-
cation de ces formules aux divers systèmes de machines en usage.
» 1°. Machines à haute pression, stationnaires, sans détente et sans
condensation. — Dans ces machines, la vapeur agit à une pression con-
sidérable sur le piston, pour produire le mouvement, | andis que la pres-
sion atmosphérique en neutralise une partie par son action sur la face
opposée du piston, qui se trouve en communication avec l'atmosphère.
» Les formules convenables au calcul de ces machines se déduiront
donc des formules générales en supposant la détente nulle, c’est-à-dire
en faisant L'=L, et en remplaçant la quantité p par la pression atmo-
sphérique. En outre, on voit que pour ces machines, la détente n’étant
susceptible d'aucune variation, puisque cette détente n'existe pas, le troi-
sième cas, considéré pour les machines en général, ne pourra se présenter.
Il n’y aura donc que deux circonstances à observer dans leur travail, sa-
voir, le cas où elles fonctionnent avec leur charge maximum ou de plus
grand effet utile , et le cas où elles fonctionnent avec une charge quel-
conque. Ainsi, l’on voit que les effets de ces machines se détermineront par
les équations suivantes : RE
(68: )
Formules pour les machines rotatives stationnaires, sans détente.
Cas général, ou d’une hig Cas de maximum d'effet
quelconque. i utile,
mSP s 10 L
f REP ET E u T7 a ‘(L+o
APEP) r ô PER
=T E Perses TER Ad p— f),
s ottwietri L+c s—% L+c
= ) ; ER FEA tsere Dra m d b. ?
mSPE _w(p+f) LE ee P
AR CF. apo nus SEDEF” "Ra
E". max.
mb, mehir
F = teens sn. ... F — 33000 3
het E eo TER r o ET,
n
E"! Si + nn ns ss... Empe a ,
E a E
Q° in RS nee. ne e QE = Te
» Le degré d'ouverture du régulateur se traduisant tonjours par une
variation dans la vaporisation effective S, ainsi que nous l’avons développé
dans la première partie de cemémoire, ces formules seront toujours vraies,
quelle que soit ouverture effective du régulateur, pourvu qu’on y mette.
pour Ssa valeur réelle, observée dans chaque cas.
» Pour montrer une application de ces formules, supposons qu il sa-
gisse de déterminer les effets que l’on peut attendre d’une machine de ce
système ji construite, et dont les dimensions soient connues, sa-
voir :
I cylindre Fe 17 pouces de diamètre, ou a = 1.57 pied carré;
Course dupiston, 16 RSS ou L = 1.33 pied;
Liberté du cylindre, = de la course, ou c = 0.066 pied;
Vaporisation effective, o.67 pied cube d’eau par minute, ou S =o. 67 pied cube;
Consommation de coke dans le même temps, 8 livres, ou n = 8 Ibs;
Pression dans la chaudière, 65 livres par pouce carré, ou P = 65 X 144 lbs;
Et par conséquent le saon de la vapeur dans la chaudière, 435 fois celui de re 'eau,
ou m = 435;
Enfin, la Plessis i paa ou p= 14.7 X 144lbs;
( 682 )
» Pour être en état d'appliquer les formules, il reste à connaître les
deux quantités f et J, c’est-à-dire le frottement de la machine fonction-
nant sans charge, et son frottement additionrel par unité de la charge r;
mais nous pouvons avoir une évaluation de ces deux quantités d’après nos
propres expériences sur les locomotives. Dans celles-ci, le frottement de
la machine fonctionnant sans charge, et déduction faite de la force néces-
saire pour le transport de la machine elle-même, revient à 1.5 Ib par
pouce carré de la surface du on et le frottement additionnel causé par
une résistance quelconque est — pd. cette résistance; nous prendrons
ici, en conséquence, ;
J.=: 19 K 1 bo et = 0.06.
»-En faisant donc le calcul avec ces données , on obtient les résultats
suivants, pour les effets qu'est capable de produire cette machine, à sa
vitesse de maximum d'effet utile et aux vitessés respectives de 250 et
300 pieds par minute, pour le piston.
y = OR « 250 ... v == 177 Vitesse du piston, en pieds par
minute ;
ar. 4,710... 6,353. 10,408 Charge totale da piston, en livr.;
SRE Charge du piston, en livres par
144 ges a a ee. d6n0f pouce carré;
a a E E .: K Fous en pieds cubes
LE" =a Ais, oo... 1,588, 000. Sza vaio gai i st util e, vre
RER ET. + pied par minute ;
F” t. = 43 a Es | z 6 Foree utile , en chevaux ;
Eu ibeo = 170,925... FE te ne Soa Effet utile p3 1 livre de ake, en
livres élevées à 1 pied par min.
Ev:re—= 2,112,550... 2,370,200... 2,747,400 Effet utile dû à la vaporisation
; de 1 pied cube d’eau, en livres
élevées à r pied par minute;
gera 0. 187 et. Or ee D Quantité de coke, en livres, qui
` produit la fori d’un cheval ;
Qr = 0.016 ... O.o14 ... 0.012 Quantité d’ eau, en pieds. cubes,
qui produit la force d’un chev.
» Tels seront les effets produits; cependant si la machine brülait de la
houille au lieu de coke, il y a lieu de penser que les effets dus à la com-
bustion de 1 livre de combustible seraient
Eure = 276,115 lbs, et Q®™:r 14 = 0,120 lb,
A
( 683 )
» Machines à haute pression sans détente, locomotives. Ces machines
n'étant qu'une application particulière des précédentes, les formules
propres à les calculer seront semblables à celles qu’on vient de donner;
cependant il s’y présente de plus quelques circonstances accessoires , et
c’est ce qui rend nécessaire de les traiter à part.
» Ces circonstances sont : 1° que la machine est obligée de trainer son
propre poids, ce qui diminue d’autant son effet utile; 2° que la va-
peur perdue étant lancée dans la cheminée par l'orifice de la tuyere,
pour y créer un courant artificiel propre à activer le feu, il en ré-
sulte qu’une certaine force est dépensée par la machine pour chasser
cette vapeur avec la vitesse nécessaire; 3° que le train que conduit la
machine ayant à lutter contre la résistance de Fair, et cette force crois-
sant comme le carré de la vitesse, il en résulte une résistance variable |
à ajouter à celles déjà considérées; 4° que ces machines sont sujettes
à une perte considérable de vapeur par les soupapes de süreté, et
jusqu’à ce que ce défaut soit totalement corrigé, il est nécessaire d’en tenir
compte; 5° enfin, que la vaporisation de la machine paraît augmenter avec
sa vitesse, à cause que le coui “artificiel au moyen duquel on excite le
$ Cas général. oi $ ; Cas du maximum d'effet utile.
= pesei Eo Jin
aED EHe AEP p] bhe ma ‘LE!
“mSPL _a(f+p+po) apeo). ar PSPP) æ
A Er. HV) TT Ur
s alu) G+etev)Eftp+pe)] Le. g Lte |
3 mP + E e 3 z, š
mo
ME mSPL av(f+p +p £21 $ 1 i dE:
=p ie te
C.R. 1337, 2° Semestre. (T. V, N° 0.)
HF EE
pp v-(1+0)(e+8v*)],
ee -> taR
ui u. max!
Fech, — E eee . E I a — am
-33000 ` é 33000 ?
E”- j È -E2 marz.
Priboi R TES EE A ET Enxlbeo. — —,
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EURE = cesser sssss ere eesceseresees NE EE NE
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Er: . d . s.ko . . . E" max. ?
Gia 380008 E T OR .. Queue 2000 8
- Er £ r max. ‘
» Dans l'application de ces + on remarquera que celle qui donne
la vitesse pour le cas général, contient encore deux termes : p'v et ge*, qui
sont fonctions de v; mais pour éviter la solution d’une équation du 3"°
degré, on fera une alor approchée de la vitesse, et l’on calculera
ainsi une valeur approchée de chacun de ces termes, que l’on introduira
comme des constantes dans l'équation; puis on en tirera la valeur de v.
Avec un peu d'expérience de ces machines, le premier essai fait ainsi
conduira à une valeur de v suffisamment exacte. Si cependant il arrivait
que le résultat montrât qu’on s’est trompé trop considérablement dans
l'évaluation primitive de v, pour s’en tenir à la valeur supposée de pv
et gv*, on se servirait du résultat de ce premier calcul pour calculer de
nouveau ces deux termes, et avoir ainsi une valoir de p qui serait alors
définitive.
» Pour montes une don de ces formules, sup sons une ma-
chine des dimensions suivantes, auxquelles nous ajoutons nos propres
déterminations, par arman te constantes qui figurent dans les é équa-
tions:
2 cylindres de 12 pouces de dite ou a = 1P cr. 07 ; «
Course du pisen , 16 pouces, ou L — 1r-33;
Roue, 5 pieds
_ Liberté du aae ; 75 de la course, ou c— 0.066 pieds;
Pression totale dans la chaudière, 65 lbs par pouce es, ou P= 65 X 144 Ibs;
Et par conséquent le volume de la vapeur égal à 435 fois celui de l’eau, ou m = 435;
Vaporisation totale, o.67 pied cube d’eau par minute, dont ; de perte par les sou-
papes, ou la vaporisation effective S = 0.56;
Frottement de la machine mie sS par e te carré du piston,
o
Frottement additionnel par unité e la résistance , + de cette résistance ou ^—0.06;
Résistance occasionée par le transport de la machine, zs de son poids, ou
Lio 2.36 K
Pression due à la tuyère, p'= 0.0133 X 144 lbs;
Résistance de l’air contre le train, g = 0.00581 lbs :
( 685 )
'» En effectuant donc le calcul avec ces données, on trouve les résultats
suivants à la vitesse de maximum d'effet utile, et aux vitesses de 250 et
300 pieds par minute, pour le piston :
v = Jde 250.... v= 148... Vitesse du piston,en pieds, par
minute; ;
ar == 1,169,,. D00 e GaTe . Charge totale du piston, en livres ;
TH = SH +. A0: 00... - > Charge du piston, en livres par
A ; ; pouce carré ; |
Se 08... De rei 0.56... ... Vaporisation effective, en pieds
cubes d’eau par minute ;
E" —348,900.. 732,250... 1,366,470... Effet utile, en livres élevées à
; 1 pied par minute;
fi 22... ` © Lre: Forceutile en chevaux;
== 43,612.. 91,531... 170,810... Effet utile de 1 lb decoke, en liv.
élevées à 1 pied par minute.
E" 1m e —623,030.. 1,307,600.. 2,440,100 . Effet utile dû à la vaporisation de
1 pied cube d’eau;
Quiche — 0.757... 0.361. dayat 0.193.-..... Quantité de coke, en livres, qui
: ee a produit la force de 1 cheval ;
Qep ich — 0.053... 0:025....... 0.014....... Quantité d’eau, en pieds cubes,
D e qui produit la force de 1 cheval.
F ü ch.
Er. 1)b. co.
» 2°. Machines rotatives, ou à double effet, de Watt, à basse pression
et à condensation, sans détente. — Ces machines étant sans détente, les
formules qui leur conviennent sont les mêmes que celles des machines
stationnaires à haute pression, que nous avons données plus haut; à cela
près que P y représentera une pression beaucoup moindre, et que p n'y
exprimera plus la pression atmosphérique, mais bien la pression de con-
densation.
» Dans les bonnes machines , la pression dans le condenseur est ordi-
nairement de 1.5” par pouce carré, mais la pression dans le cylindre
même, et sous le piston à vapeur, est en général de 2.5™ plus élevée; ce
qui donne alors p =4X 144 lbs. En outre, on a déduit d’un grand nombre
d’essais faits sur les machines de Watt, que leur frottement, quand elles
travaillent sous une charge modérée, varie de 2.5™ par pouce carré du-
piston, pour les machines de moindre force, à 1.5® pour les plus puis-
santes ; ce qui comprend le frottement des diverses parties de la machine
et la force nécessaire pour le mouvement des pompes d'alimentation , de
décharge, etc. On entend par charge modéré dans ces machines, une charge
ee TOi..
( 686 )
d'environ 8 livres par pouce carré du piston, et, d’après nos expériences
sur les locomotives , on a lieu de penser que le frottement additionnel créé
dans la machine, en raison de cette charge , serait de 4 livre par pouce
carré. Le renseignement ci-dessus revient donc à dire que les machines de
Watt, quand elles marchent sans charge , auraient un frottement de 24bs à
1 lb par pouce carré, selon leurs dimensions, et cela donnerait 1™.5 pour
les machines de moyenne force. Ce renseignement s’accordant avec celui
que nous avons déduit de nos recherches sur les locomotives, comme on
l'a dit plus haut, nous continuerons d'admettre ici les mêmes données
RER indiquées à cet égard, savoir : à
f=:3.5 X Fe +. 6.
» Pour montrer une application de ces formules, nous allons soumettre
au calcul une machine construite par Watt, aux monka à farine, ap-
pelés Ælbion mills , à Londres. Cette iiuhine avait les dimensions
suivantes : Z ;
Diamètre du cylindre, 34 pouces, où a = 6.287 pieds carrés ;
Course du piston, 8 am: ou L—8 pieds;
Liberté du cylindre, Æ de la course, ou e = 0.4 pied ;
Vaporisation effective, 0.927 pied cube d’eau par Hate. ou S= 0.927 pied cube;
Consommation de houille dans le même temps, 6.71 lbs, ou n= 6.71 lbs;
HAE, s - par pouce curés ou P= 16.5 x 144 tbs;
Et} Jà 530 fois cel i de lens, ou m—1550;
Pression moyenne de condensation Á lbs par pouce carri 3
-F Ta machine avait été construite po Pailin: à In vitesse de 256 pieds
par minute , qui était considérée comme sa vitesse normale; mais lors-
qu’elle fut mise en expérience par Watt lui-même, peu après sa construc-
tion , elle prit en faisant son ouvrage régulier, qui était estimé à 50 che-
vaux, la vitesse de 286 pieds par minute, en consommant en même temps
la quantité d’eau et de combustible que nous venons de rapporter.
» Si donc nous cherchons les. effets qu'elle était capable de produire à
sa vitesse de maximum d'effet, puis à à celles de 256 et 285 pieds par mi-
nute , nous trouvons :
Rs D. Tes am à piston en pieds pr
Sig nui p 9,395 dunes aise S piston en
livres ;
(487)
5 6.51 oras ... 10.38 . Charge du piston, ne
144 pouce carré ;
Vaporisation, en pieds cubes
d’eau par minute;
1,684,560,...1,825,300... 2,018 ,460 Effet utile, en livres élevées à 1
; pied par minute ;
Fache... 51 RF & Force utile, en chevaux ;
300,815 Effet utile de ı Ib. de houille,
en livres élevées à 1 pied par
| ETES - ` minute;
Eure == 1,817,250 ... 1,969,000... 2,177,400 Effet utile dû à la vaporisation
de 1 pied cube d’eau, en li-
vres élevées à 1 pied par mi- `
S= 0.927 .:. 0.927 -= 0-927
Er:
Ex: Ib, co, ds 251 055 RE 272,025 ..
r nute.
Quantité de houille, en livres,
Qoo. prch — 0.131 ... O.121 +020
ae qui produit la force d’un
cheval ;
Qer- 0.018 ... 0.017 ..- 0.015 Quantité d’eau, en pied cubes,
qui produit la force d’un
cheval.
Ze zen
» Tels sont ia 3 qu’on Fhétrvie attendre de cette same et par
conséquent on voit qu’ en exécutant un travail évalué à 5o chevaux, elle
devait effectivement prendre le vitesse qu’elle a prise, c’est-à-dire celle de
286 pieds par minute.
» Voyons maintenant à quels résultats on serait arrivé , si l'on avait
appliqué à l'expérience de Watt, que nous venons de rapporter, les calculs
ordinaires. Dans cette expérience, la machine en vaporisant 0.927 pied
cube d’eau et en exerçant une force de 5o chevaux, prit une vitesse de
286 pieds par minute.
» Nous trouvons alors que, puisque la machine n’avait qu’un à effet utile
de 5o chevaux , et que la force théorique, calculée suivant cette méthode,
d’après Vaire du cylindre, la pression effective dans la chaudière, et la vi-
tesse du piston était
6.287 % (16. 5— x Ext a
98 chevaux
7
» Il en résultait que, pour passer des effets théoriquesaux effets pratiqui es,
il fallait employer le coefficient 0.51. Par conséquent, en suivant les rai-
sonnements de cette théorie, on en devait tirer les conclusions suivs
» 1°. La. vitesse open ayant été de 286 par minte. la vapori-
( 688 )
sation calculée sur la quantité d’eau qui, réduite en vapeur à la pression
de la chaudière, pouvait occuper le volume décrit par le piston, et di-
visée ensuite, comme on le fait, par le coefficient, pour tenir compte des
pertes , aurait dû être :
x 6. 28 x 286
0.51
QE = 2.305 pieds cubes par minute, au lieu de 0.927.
» 2. La machine n’ayant vaporisé que 0,927 pied cube d’eau par `
minute, la vitesse calculée sur le volume de vapeur formée à la pression
de la chaudière et réduite ensuite par le coefficient, non pas comme cela
a été fait, puisque ce problème n'était pas résolu, mais comme on doit
naturellement le conclure de la signification attribuée à ce coefficient,
ne pouvait être que
1530 X 0.927
6.287
Xx 0.51 = 115 pieds par minute, au lieu de 266.
» 3°. Le coefficient trouvé par la comparaison des effets théoriques
aux effets pratiques, étant de o.5r, les frottements, pertes et résis-
tances diverses de la machine devaient se monter à 0.49 de la puis-
sance effective ; tandis que ces frottements, pertes et résistances consistant
uniquement dans le frottement de la machine et la liberté du cylindre, on
ne ES les évaluer qu’au taux suivant :
Frottement total (celui additionnel compris) 2 on par pouce c carré
ou en fraction de la pression effective, 2 D ture desc. 017
Liberté du cylindre, + de la course effective, ou...........,,, 0,05
0:23
» Quelques auteurs emploient aussi des coefficients constants, sans ce-
pendant conserver le même pour déterminer la vaporisation, que pour dé-
terminer l’ effet utile. Cette manière de calculer ést provenue de ce que ces
auteurs ont reconnu par l'expérience que la vapeur a, dans le cylindre, une
pression et une densité moindres que-dans la chaudière ; mais comme ils
n’ont pu fixer à ps quelle était cette pression dans le inde et qu'ils
cherchent tou; la déduire de celle de la chaudiere , au lieu de la con-
clure directement et en penas comme nous le faisons , de la résistance
sur le piston, ja diminution de pression observée ne pouvait être définie
dans ses limites, et elle restait simplement un fait pratique dont ils se ser-
( 689 )
vaient pour expliquer le coefficient. Ce changement dans le coefficient
employé fait éviter la première et la deuxième des contradictions que nous
venons de signaler; mais la troisième, ainsi que toutes les objections que
nous avons développées ailleurs contre l’emploi de tout coefficient cons-
tant, restent dans leur entier; c’est-à-dire que dans cette méthode on
calcule toujours la force de la machine indépendamment de la force de
vaporisation de la chaudière, la vaporisation indépendamment de la résis-
tance à mouvoir; qu’on trouve toujours l'effort appliqué par la machine
le même à toutes les vitesses; qu’on ne peut tenir aucun compte de lou-
verture du régulateur à moins d'introduire pour cet objet une nouvelle
série de coefficients, ainsi que pour tous les changements de vitesse, etc.
» Les machines à haute pression, à détente, soit à condensation , soit sans
condensation, étant précisément celles que nous avons traitées, comme
cas général, dans la seconde partie de ce travail, nous sommes dispensés
Ten reproduire ici les formules. Seulement, dans les applications, la lettre p
représentera la pression de condensation, ou la pression atmosphérique,
selon que la machine sera ou ne pers mess condensation; » ,
LÉ
CHIMIE. — Sur Fe Dorates de potasse et de soude, et sur le et op de
tungstène et de soude; par M. Auc. RE M
L'auteur expose les résultats de quelques recherches qu’il a faites sur
le séborate, le triborate et le biborate de potasse, sur le séborate de soude
et sur le tungstate de tungstène et de potasse. Il indique en peu de mots
la manière dont il les a obtenus, leurs formes, leur composition numé-
rique et atomistique, et les changements qu’ils éprouvent sous l'influence
de quelques réactifs. Le dernier de ces sels est remarquable par sa cou-
leur qui est un rouge cuivreux foncé, à reflet métallique d’une grande
beauté surtout lorsqu'on le regarde au soleil; il ressemble assez à Pindigo
sublimé, et il communique de même une couleur bleue ou rougeâtre au
corps sur lequel on le frotte. La tungstate de soude, quelle que soit sa
couleur, a toujours aussi une poussière bleue.
cnm. — Mémoire sur les combinaisons de l'acide sulfurique avec la
potasse et sur. quelques composés qui en dérivent ; par M. Jacousi +
Préparateur de chimie à l'École orale des arts et musee Fe
aia, MM. Daes et Pelouze.)
| ( 690 })
PHYSIQUE ET MECANIQUE APPLIQUÉE. — Machines destinées à élever l'eau. —
Machine pneumatique. Mémoire de M. Marta, archiviste de la préfec-
ture de la Somme.
(Commissaires , MM. Gambey et Séguier.)
cmiRURGIE. — Notice sur une nouvelle espèce d'instruments à deux tran-
chants propres aux opérations chirurgicales, inventés par feu J.-B. Jour-
NEAUx, dentiste.
| CGommisaires, mm: Joe et Éteuier 5
ES — Du pied ba Den rire sous le rapport térato- .
ogique ; par FERD. MARTIN , Chirurg'en - mécañicien de l'Hôtel des
Loralides.
(Comme MM. Serres et Breschet)
Ce Mémoire est accompagné de plusieurs planches.
TÉRATOLOGIE. — Monstruosité par arrêt dans la croissance. — Observation
faite par M. Dance, docteur-médecin, à Valognes (Manche).
. (Commissaires y MM. Geoffroy Saint-Hilaire et Serres.)
Le sujet de cette observation e: est une enc fille sg“ de 18 ans et demi,
haute de M centimètres ac Jeti liv
| ÉMébôire q qui contient des
iments astronomiques des Grecs et
surtout des be et “y M. Russel, une analyse d'un Mémoire écrit en
anglais, qu'il avait précédemment envoyé pour le concours du grand prix
de mathématiques. Le Mémoire de M. Sédillot a été renvoyé à l'examen
de MM. Arago et Mathieu; rs de M: “Russel à Ja Commission du
concours de mathématiques
( 691 )
CORRESPON DANCE.
Moyens de sûreté pour les machines à vapeur.
M. le Ministre du Commerce enkaa l'Académie de lui faire con-
naitre le plus ps pe a ponte son opinion sur l'emploi des ron-
delles fusibles.
M. Arago, tppbtteu de la Commission, explique les retards dont le
Ministre se plaint, en faisant remarquer que la question n’est plus au-
jourd’hui aussi simple qu’à l'origine. D'abord il s'agissait seulement des
rondelles fusibles; mais ensuite, d'après une demande verbale de M. Martin
du Nord, la Commission a dû s'occuper d’un système général de moyens
de sûreté. Son travail est très avancé, mais elle doit à la confiance du
Gouvernement et de l'Académie, elle se doit à elle-même de ne point se
prononcer à la légère. Aussitôt que les expériences dont divers ingénieurs
doivent la rendre témoin, seront achevées , la Commission Rd de
ience de M. le Ministre du Commerce.
CESSE sis impatien
VOYAGE DE LA BONITE. — Etre i M. baux à M. pia Blainville, datée de l'ile
de Bourbon , le 13 juillet 1837.
« Depuis notre départ de Guayaquil, d’où j'ai eu l'honneur de vous
écrire, nous avons visité les îles Sandwich, les Philippines, Macao (Chine),
Touranne (Cochinchine), Singapore, Malaca , Pulo-Penang (ile du prince
de Galles) , Calcutta ; Pondichéry et l'ile Bourbon, où nous sommes arrivés
le 11 juillet 1837. En nous rendant en France, il est ppe nous
touchions au cap de Bonne-Espérance ou à Sainte-Hélène.
» Si la Bonite avait séjourné quelque temps sur les rades dont je viens
d’avoir l'honneur de vous faire lénumération, je suis pleinement convaincu
qu’il nous aurait été facile de nous y procurer des collections zoologiques
remarquables et par la quantité et par la rareté ou la nouveauté des ob-
jets. Malheureusement il n’en a pas été ainsi, à cause de la courte durée de :
nos relàches. Aussi, rentrerons-nous avec le regret poignant d’avoir laissé,
non pas à glaner, mais à moissonner considérablement, dans tous les pays
par lesquels nous sommes passés. Toutefois, quand je considère la rapidit
avec laquelle nous avons franchi ces diverses contrées, qui seront Tong-
temps encore des mines inépuisables de richesses pour les naturalistes, il
C.R. 1837 2° Semestre. (T. V, N° 20.) 92
( 692 )
est une chose qui m'étonne, c’est que nous ayons pu y récolter des maté-
riaux en aussi grand nombre que nous en possédons; je dis : que nous ayons
pu, parce que J'ai eu le bonheur de trouver un collaborateur en M. Sou-
leyet, second chirurgien à bord, jeune homme rempli dinstruction, de zèle
et d'amour pour les sciences , que j'ai associé à mes travaux et qui m'a par-
faitement secondé dans mes recherches. Seul, il m’eût été de touteimpos-
sibilité de ] parvenir aux résultats que nous avons obtenus.
-» Plusieurs fois, dans le cours de la campagne, je m'étais proposé d’a-
voir l'honneur de vous donner de mes nouvelles, et chaque fois, par le
manque de temps, je me suis vu dans la nécessité de m ‘imposer cette pri-
vation. Au mouillage, tout occupés à. collectionner pendant le jour, nous
passons une bonne partie de la nuit à apprêter et étudier les animaux que
nous avons pu nous procurer, En mer, nous nettoyons, préparons, étu-
dions, emballons les objets recueillis, transcrivons nos notes; et, lorsque le
calme généralement si monotone pour les marins, mais heureux pour
nous, pêcheurs , survient de jour ou de nuit, nous mettons constamment
nos filets à la mer, et nous nous empressons de fixer sur le papier les cou-
leurs fugitives des mollusques que nous avons pris, et de reproduire leurs
détaiis anatomiques, dès que notre œil armé du microscope peut les saisir.
C'est ainsi que tous nos moments de loisir ont été employés depuis notre
départ de France.
» Cependant, Monsieur, ne e sa pas laisser échapper la derniere oc-
casion qui m'est offerte de vous faire part de ce que nous avons fait en
ie, je vais tàcher de vous. =donner ir] lus succinctement possible lé-
numération de nos collecti
» En Mammalogie, n nous possédons u un squelette d'Iudiett puit
bien con$ervé, que nous devons à l’obligeance du docteur Goodeve, pro-
fesseur d'anatomie au collége médical de Calcatta: ; plusieurs crânes en bon
état de Chinois et d’Indiens, et plus de cinquante espèces de Mammifères
appartenant principalement aux deux familles (Singes et Lémuriens ) des
Quadrumanes, aux deux tribus de la première division des Carnassiers, aux
Insectivores et aux Carniv ligitisrades de ce même ordre (Carnassiers),
aux dem divisions de celui des Rongeurs, aux x Édentés ordinaires , aux Pa-
chy i umi inermes et plénicornes.
Quelques bi ces mammifères sont vivants, et jusqu’à présent tout
semble nous faire espérer qu'ils pourront aller prendre rang dans la mé-
nagerie du Muséum. Ce sont: deux Singes de la presqu’ile de Malaca, un
Maki de Madagascar, un Loris du Bengale, un Chien et une Chienne de la
( 693 )
Chine, une Genette de la presqu’ile de Malaca, un Cerf de Java, et P Axis
du Bengale, mâle et femelle.
» Dans la classe des Oiseaux, plus d’un millier d'individus, apparte-
nant à tous les ordres, et dans le nombre desquels se trouvent le Chionis,
le Psittacin et Y Héorotaire, conservés dans l'alcool.
» Parmi les Reptiles, quarante à cinquante espèces seulement existent
dans nos collections. Nous possédons, vivante, une grande Tortue terrestre
des Galapagos , petit archipel au voisinage de la côte N.-0. d'Amérique,
qui est rarement visité par les bâtiments, et où il eût été fortement à
désirer que la Bonite jetât un pied d’ancre.
» En Ichtyologie, à peu près 200 espèces de poissons, dont les deux
tiers, au moins, sont des îles Sandwich et de la mer de Chine.
» Les Crustacés, en nombre considérable, proviennent un peu de
tous les pays. Quant aux Insectes proprement dits, ils sont fort rares dans
nos collections, soit à cause de nos courtes stations au mouillage, soit à
cause de la saison défavorable à l'époque où nous nous y trouvions. Des
Myriapodes de diverses localités , ét une centaine d’espèces environ d'In-
sectes des Philippines pourront seuls offrir quelque intérêt.
» La classe des Mollusques nous à fourni beaucoup de sujets d’obser-
vation. Une cinquantaine d'espèces de coquilles marines ont été observées
et dessinées avec l’animal : nous citerons plus particulièrement la Vis ta-
chetée, la Tonne perdrix, des Bulles, Sigarets, Natices, Olives, Y Om-
brelle des Sandwich, la Siphonaire de Payta et de Cochinchine, la
Dauphinule, le Pleurotome, VÉperon, le Cadran, le Troque, le Fu-
seau,etc., etc... Toutefois, un fait bien remarquable dans un voyage comme
le nôtre , tout-à-fait nautique , et exécuté pour ainsi dire au pas de course,
c'est que nous sommes beaucoup plus riches proportionnellement en Mol-
lusques terrestres et fluviatiles qu’en Mollusques marins. En effet, nous
possédons au moins 100 espèces de coquilles terrestres ét 25 fluviatiles,
dont nous avons étudié, dessiné et conservé dans l'alcool l'animal de
presque toutes. Parmi les premières, il y en a une quinzaine d’espèces des
îles Sandwich, une vingtaine des Philippines et une douzaine de Cacan-
chine. ;
» Mais si le peu de durée de nos relàches nous a Enpe souvent
de ne pouvoir les rendre plus productives, nos longues traversées, dans
des mers si différentes, nous ont permis de porter toute notre ttentior
sur la sie si nombris et si intéressante des animaux pélagien
w t > instant du į i oi etde la nuit, nous avons sillonné ces mers
mL
pæ
( 694 )
avec nos filets, dès qu'un peu de calme nous donnait la faculté de le
faire. De cette manière, en outre de l'espoir où nous sommes d’être arri-
vés à quelques résultats de géographie zoologique, nous avons pu recueil-
lir une très grande quantité de ces animaux ( Mollusques, Zoophytes et
Crustacés), augmenter le nombre des espèces décrites, et éclairer SE
points peu connus de leur histoire. C’est ainsi, pour n’en citer qu'un
exemple , que le genre Atlante de Péron , considéré jusqu’à présent comme
rare, nous a paru un des plus communs dans toutes les mers que nous
avons explorées; que, parmi les nombreux individus que nous en possé-
dons, la coquille de quelques -uns offre jusqu’à 5 dignes de diamètre,
quoique ce mollusque n’ait été encore rencontré qu’à l’état presque mi-
croscopique; enfin, que le nombre des espèces de ce genre s'élève en ce
moment dans nos collections à dix ou douze, dont deux seulement, au-
tant que nous nous le rappelons, ont été décrites.
» Nous nous sommes attachés particulièrement à étudier lorganisa-
tion de ces animaux lorsque, jouissant encore de la vie, leur trans-
parence et le degré de développement de toutes les parties nous per-
mettaient de saisir leurs détails anatomiques. Ainsi, nous avons observé
et figuré avec beaucoup de détails les espèces nombreuses des genres
Atlante, Hyale, Cléodoïe, Cuviérie ; plusieurs individus de la fimillé des
Firolides, des Salpiens, etc., etc... Et si nous n’osons pas espérer da-
mplété l'histoire anatomique de ces divers animaux, nous pouvons
annoncer une certaine masse de faits nouveaux, ae sur les
sur ‘le système nerveux de ces derniers, n mais
Firolides , système nerveux qui nous a paru très Tranque; sur le
système musculaire de la plupart de ces moliusques, sur la circulation i
dans les Biphores , etc... De plus, en passant ainsi en revue tous ces êtres
dont l'étude offre un si grand intérêt, nous avons pu nous former sur
leur organisation quelques idées générales, que nous croyons nouvelles,
et qui viendront peut-être influer sur leur classification.
» Le genre Litiope, que nous avons rencontré en abondance dans les
mers de la Chine et dans l'Océan indien, nous a permis de vérifier quelques-
unes des observations qui ont été publiées sur les mœurs curieuses de ce
mollusque, et de faire de nouvelles recherches sur l’opercule dont nous
pouvons affirmer l'existence. Nous avons aussi observé et figuré avec des
détails , différentes petites espèces de Céphalopodes pélagiens qui ne nous
“paraissent pas avoir été encore décrites; plusieurs Ptéropodes microsco-
( 695 )
piques que nous croyons également nouveaux , des Mollusques mous qu'il
ne nous a pas été possible encore de caractériser; enfin, un assez grand
nombre de Médusaires, d'animaux agrégés et d’autres Zoophytes, qui,
sans doute aussi, présenteront de l'intérêt.
» Nous avons étudié avec un soin tout particulier les coquilles micros-
copiques pélagiennes, qui avaient pour ainsi dire échappé jusqu'à ce jour
aux recherches des naturalistes, par leur excessive ténuité, qui les rend
presque invisibles à l'œil nu. Pour nous les procurer, nous avons em-
ployé le procédé suivant : le filet retiré de la mer était immédiatement
retourné et plongé dans une grande cuvette remplie d’eau; ces petites
coquilles se détachaient alors des parois du filet, où nous les aurions
cherchées en vain, et tombaient au fond du vase, où il nous était facile
de les recueillir, après avoir versé très doucement l’eau qu'il contenait.
Lorsque, pour la première fois, nous.jetämes les yeux sur le porte-objet
du microscope où nous avions déposé toutes ces coquilles, nous fümes
étonnés de leur nombre infini, de leurs formes variées, mais plus en-
core-de la singulière organisation de leurs petits habitants. Cette étude
nous ayant paru devoir être du plus haut intérêt, nous l'avons poursuivie
jusqu'à présent avec le plu rand soin, et le nombre de ces coquilles
que nous avons observées inées avec leurs animaux, s'élève déjà
à plus de soi
s’éloignant beaucoup des caractères connus, nous ne savons encore s'ils
devront former des ordres nouveaux, ou être considérés comme de pre-
miers états destinés à subir des transformations ultérieures. Quelques faits
que nous avons eu occasion d'observer nous ont suggéré cette dernière
idée, que nous n’énonçons cependant qu’avec la plus grande réserve.
. » Parmi ces innombrables Crustacés pélagiens que nous avons recueillis,
nous avons fixé notre attention seulement sur les plus remarquables , pen-
sant que les autres pourront toujours être étudiés plus tard. Nous citerons
particulièrement un petit crustacé à deux valves, que nous avons pêché
en assez grande quantité au cap de Horn, d'abord à l’état libre, ensuite
fixé par groupes nombreux sur des fucacées. Notre confrère, M. Gaudi-
chaud, qui avait rencontré ces mêmes crustacés dans ses voyages précé-
dents, avait cru reconnaître qu'ils se transformaient par la suite en
Anatifes , mais n'avait fait aucune recherche pour la démonstration de ce
fait. Nous ayant communiqué cette idée, lors de notre passage au cap í
Horn , il s’est livré avec nous à des recherches qui nous ont d onné
une solution suffisante de cette curieuse métamorphose. Nous avons
g
\
( 696 )
observé la plupart de ces animaux à tous les états, et nous en possédons
un grand nombre qui rendront très évidentes toutes les phases de leur
transformation. Comme nous avons trouvé plus tard dans le grand Océan,
dans les mers de Chine et de l'Inde, des espèces différentes de ces crus-
tacés , qui correspondront nécessairement aux diverses espèces d’Anatifes ,
nous pensons que ce fait doit intéresser vivement la philosophie zoolo-
gique.. ige
» Le phénomène de la phosphorescence de la mer a été également pour
nous objet de recherches assidues. Nous nous sommes attachés à déter-
miner la nature des corps phosphorescents, à préciser dans ces corps
le siége de leur phosphorescence et la manièré dont ils la produisent. Dans
notre traversée des îles Sandwich aux îles Mariannes, et à l'entrée du
détroit de Malaca, dans les attérages de Pulo-Penang (île du prince de
Galles), nous avons rencontré à la surface de la mer une immense quan-
tité de petits corps ronds et jaunâtres, qui rendaient- l’eau extraordinai- -
rement phosphorescente. Nous avons étudié ces corps au microscope, et
nous les avons soumis à l’action de quelques réactifs; mais, nos travaux
nécessitant encore de nouvelles investigations, nous ne pourrons faire
connaître qu’à notre retour les résultats que nous aurons obtenus sur ce
sujet. | | ea) EN TER AU 8
» Enfin, d’après les désirs exprimés par l’Académie des Scierices dans
ses instructions, nous avons fait des expériences de température humaine
sur dix hommes de l'équipage, remplissant toutes les conditions deman-
dées. Ces expériences ont été commencées da ns les premiers jours du
mois d'avril 1836, pendant notre relâche à Rio de Janeiro, et continuées
ensuite journellement , à la même heure du jour et avec les mèmes ins-
truments. Dans ce voyage de circumnavigation , la Bonite ayant parcouru
des climats tres variés , ayant subi toutes les variations de température
extérieure, depuis o° cent. (cap de Horn), jusqu’à + 38° et même 40°
( Inde), et ces transitions d’une température élevée à une autre beaucoup
plus basse, ayant été quelquefois très brusques, nous pensons que ces
expériences , par leur nombre en outre, qui s'élève déjà à plus de quatre
mille, et par le degré de précision que nous avons pu leur donner, à
cause de l'exercice journalier des hommes observés, devront avoir un:
intérêt tout particulier. Nous avons étendu ces expériences à plusieurs
espèces d'oiseaux pélagiens et à quelques autres animaux; niais, ayant
l'intention de continuer ce genre d'observations jusqu’à notre arrivée em
- France, nous nous abstiendrons, avant cette époque, de faire connaître les
conclusions qu’elles nous auront données.
( 697.)
» Dès le début de la campagne, la partie de la Géologie a été confiée
à M. Chevalier, lieutenant de frégate qui , dans des voyages antérieurs ,
s'était occupé de l'étude de cette science. Pendant chaque relâche, il a re-
cueilli tous les échantillons qui pouvaient servir à caractériser les terrains,
et s'est attaché surtout à prendre notesur le lieu même des hauteurs ré-
latives des différentes espèces de roches , de la puissance et de la direction
des couches et de tous les renseignements qui seuls peuvent rendre inté-
ressante une collection de ce genre. Des faits curieux relatifs au soulève-
ment des côtes du Pérou et de Bolivie, ainsi qu’à la formation de certaines
montagnes des îles Sandwich, etc.. ., ont été observés et décrits; des coupes
figuratives complètent la collection, qui est étiquetée et numérotée avec
soin , et dont les échantillons s'élèvent en ce moment au nombre de plus
de uns cents. Malgré nos courtes. stations dans les pays que nous avons.
visités, je pense que, grâce au zèle infatigable et aux connaissances de
cet officier, cette partie des sciences daii forcément un peu né-
gligée dans la plupart des expéditi as précédentes, offrira cette fois des
résultats dignes de Tattention de linstitat ; et qui Gitishirost d’une ma-
nière notable les galeries gé logiques du Muséum royal... ..
» Je ne vous parlerai pas yA la partie botanique. Le nom seul de
M. Gaudichaud qui en est chargé est déjà un sůr garant de la manière
distinguée dont elle a été traitée. Mieux que nous, ce savant vous
mettra au courant de toutes ses richesses; car, je sais qu’il se propose
d'écrire à quelques-uns de Messieurs les professeurs administrateurs du
Muséum. Malgré sa faible santé, toujours infatigable au travail, il a fait
aussi de bonnes et nombreuses collections zoologiques. »
PHYSIQUE TERRESTRE. — Extrait d’un Mémoire de M. REICH sur la densité
de la Terre. (Communiqué par M. Élie de Beaumont.)
« M. F. Reich, professeur de physique à l'Académie des mines de Frey-
berg „en Saxe, déjà connu par les expériences qu’il a faites dans les mines
de Freyberg, sur la chute des corps et sur la température croissante des
lieux profonds, vient de reprendre la question de la densité moyenne de
la Terre. M. Reich a fait sur ce point Hhpartant de la physique terrestre, ı une
longue série d'expériences dont il a consigné les résultats dans un mémoire
qu'il a lu au mois de septembre dernier à Fassemblée des naturalistes et
des médecins allemands réunis à Prague. Il a bien voulu me e l'ex-
trait suivant de son travail qui me paraît de nature à intéresser TAcadémie.
-» On possède, dit M. le professeur Reich, deux déterminations de la
( 698 )
densité de la Terre qui ont été obtenues par des moyens très différents, et qui
sont aussi assez différents l’une de l’autre. Cavendish assigne à la Terre une.
densité moyenne de 5,5, tandis qu'elle n’est selon Hutton et Playfair que
de 4,7. Il devait donc paraître utile de répéter ces expériences , et lorsque
M. Gauss, par son heureuse application de l'appareil à miroir de Poggen-
dorf aux observations de l’aiguille aimantée, eut rendu les observations
de ce genre beaucoup plus faciles qu’elles ne l’étaient auparavant, je résolus
de me livrer au travail dont il s’agit.
» La méthode que j'ai suivie, dit toujours M. Reich, est absolument
celle de Cavendish, et comme je dois présumer qu’elle est connue, je ne
m'arrêterai pas à l’exposer en détail. La force attractive que l’on compare
à celle de la Terre étant extrêmement pelite (elle ne s'élevait pas dans mes
expériences à + de milligramme), il est absolument essentiel, pour la
réussite, de placer l'appareil dans un endroit où le moindre courant gair
puisse être évité, et par suite il était nécessaire que ce local pût, autant
que possible, conserver une température uniforme. Pour y parvenir, je
choisis une vaste cave située au-dessous des bâtiments de Y'Académie des
mines de Freyberg. Toutes les fenêtres de cette cave furent soigneusement
bouchées, et la seule entrée qu’on réserva fut mise à l'abri des courants
par une porte qui la fermait exactement. On fixa au plancher de la cave
un fil de cuivre argenté, Ce fil portait un bras en bois, et à l'extrémité de
celui-ci on avait fixé deux boules de métal. Afin de pouvoir mesurer
l'éloignement réciproque des centres de gravité de deux boules avec
la plus grande précision possible , on avait adapté, près des extrémités du
bras, deux pointes en acier, éloignées l’une de l’autre d’à peu près deux
mètres. Ces pointes étaient percées chacune d’un trou qui donnait passage
à un fil métallique très fin auquel une des boules était suspendue. Au
milieu du bras se trouvait le miroir sur lequel on avait dirigé un télescope
placé d’une manière solide en dehors de la porte de la cave. L'échelle,
dont on observait les degrés au moyen du télescope, était placée dans
l'intérieur de la cave, un peu en arrière de la porte. Elle était éclairée
par une lampe située en dehors de la porte et dont la lumière était ré-
fiéchie par un miroir concave. Le fil métallique, le bras en bois et les
boules étaient renfermés dans une cage en bois aussi étroite qu’il était
possible de la faire sans qu’elle fût touchée par les parties mouvantes de
l'appareil. On n'avait ménagé dans cette cage qu'une seule ouverture
devant le miroir. - na 2
» Les masses qui devaient influer par leur attraction sur les boules,
F 699 )
étaient elles-mêmes des boules en plomb du poids de 45 kilogrammes.
Afin de pouvoir leur faire exercer leur influence à volonté d’un côté ou
de l’autre , ou les rendre sans effet sur le bras et les boules qu'il portait,
on les avait suspendues , au moyen de fils de laiton d’une force suffisante
à des pièces de bois qui, au moyen de poulies et de cordons prolongés
hors de la cave, pouvaient être mues perpendiculairement et PAPAS
ment à la direction du bras: J'ai trouvé convenable de ne faire agir qu'une
seule des masses de plomb sur une des boules, parce que Ía distance
entre les masses et les boules changeait à chaque position différente de
ces masses, et devait être déterminée chaque fois séparément. Quoique
le résultat provienne de l'attraction de la masse de plomb sur la boule,
il doit, avant de pouvoir être adopté, être corrigé en raison de l'attraction
du fil de laiton qui porte la masse sur la boule, en raison de l'attraction
des masses sur le fil qui porte la boule, sur le bras’ et sur la boule éloi-
gnée; enfin , en raison du moment d'inertie du bras. Il n'y a que cette
dernière cordes qui soit de quelque i importance.
: » J'ai trouvé le- momen! as par une méthode semblable à celle
dont Gauss s’est ser rvi pe ; niner le moment d'inertie de ses barreaux
tés: meem E
» J'ai eu besoin de près de deux années pour mettre en ordre tout
cet appareil; mais une fois qu'il a été établi, j'ai pu faire et terminer les
observations pendant les mois de juin, de illet et daoût 1837
» Trois quantités étaient à déterminer à chaque observation , savoir :
la distance du centre des masses à celui des boules, le temps des oscil-
lations et la déviation du bras. La distance s'élevait de 168 à 190 milli-
mètres, et on la mesurait avant et après l’expérience. La durée des os-
cillations variait, pour une demi-oscillation, entre 4or et 410 secondes.
La quantité de la déviation variait entre 0,6 et 0,8 millimètres. La mesure
de la distance ne peut être sujette à de grandes erreurs. La détermi-
nalion du temps oscille déjà entre des limites plus éloignées ; mais les
plus grandes erreurs d'observation sont attachées à la ‘détérrbination de
la déviation, non parce que cette petite quan tité n'aurait pu être mesurée
avec assez d’exactitude, car + de millimètre de déviation du bras pouvais
être observé avec beaucoup de précision, mais parce que la position
bras même était sujette à quelques variations, sans doute à cause de fai-
bles courants d'air dans Lintérieur de la -ager ps n'a pu éloigr
source d'erreur, _que par la fréquente répét des ob: Les
différences des résultats obtenus sont néanmoins assez a qu’on
C. R. 1827, 2° Semestre. (T. V, No 20.)
.
( 700 )
puisse se contenter de ce degré d’approximation. Ces résultats sont les
suivants :
La masse de plomb étant, à l'est du bras, du côté n: s a 6033.. a observat.
5,5404..
du côté positif.... 5,7026.. de
à l’ouest du bras, du côté négatif. 5,5046..
5
du côté posiuf. ... 5,3609. ..:
SL. sie 5,4054...
5,4671...
La moyenne, en ayant cd au nombre des observations, est 5,44.
KUARA Nu.
» J'ai aussi employé, comme masse attirante , une boule en fonte de fer
de même grandeur que celle de plomb et du poids de 30 kilogrammes ,
et j'ai trouvé avec cette boule, par cinq observations formant une seule
. série, "dhn D
STATISTIQUE, — - Analyse de cinquième mémoire de Can. Ginou pE Buza-
© RINGUES, Sur les Mes” o lans les naissances.
Na es
Fe Là
« Le rapport moyen des n ines aux naissances mac
a été, en Angleterre, dans la me à de 1801 à 1820, et sur 5 831 236 su-
jets :: 960 : 1000, ou : 24 : 25.
» Dans la principauté de Galles, durant la méme période, et sur 302 375
naissances, ce même rapport a été :: 915 : 1000,Ou :: 10 : 11.
» À Londres, pour la période de 1791 à 1833, et sur 1 117 027 nais-
sances, ce rapport a été :: 987 : 1000.
» D’après le recensement de 1821, la population: brai d'Angleterre
était le tiers de la papulatias totale, Celle du Mapa de Galles en était ur de
Ja moitié. -
» Dans 26 comtés des. lost au moins de la population sont oc-
cupés d'agriculture. Le rapport des sexes y a été dans les naissances, de
1801 à 1820, et sur 2 579 271 sujets, :: 058 : 1000.
_» Dans 15 comtés d'Angleterre, moins des à de la population s'occupent
(701)
d'agriculture. Le rapport des sexes y a été, pour la même période et sur
3 278 610 naissances, :: 061 : 1000.
» Le rapport moyen des hommes au-dessus de 20 ans, amplioris aux
gros métiers de maçon, de charpentier, de forgeron , de mineur, etc., au
total des hommes, au-dessus du même âge, était en Angleterre, en 1821
:: 156 : 1000.
» Dans les comtés , au nombre de six, où le premier terme de ce rapport
était de beaucoup au-dessus de la merane, le rapport des sexes dans les
naissances, de 1801 à 1820, a été :: 946,3 : 1000.
» Tandis que dans ceux, au nombre de six aussi, où ce premier terme
_ était de beaucoup au-dessous de la moyenne, le rapport des sexes, en la
même période, a été :: 966 : 1000. :
» Dans les comtés, au nombre de cinq, où l’infériorité numérique des
hommes employés aux gros travaux a été compensée par la supériorité de
ceux qui se livraient à l’agriculture, le rapport des sexes a été, en la même
période :: 948 : 1000.
» Dans les comtés, au nombre de quatre, où laccroissement de la po-
pulation a été inférieur à Jones des naissances sur les décès, et où par
conséquent, il y a eu é le rapport des sexes dans cg naissances
a changé à l'avantage du sexe (rabit
» Dans ceux, au nombre de huit, où l'accroissement de la nópáfitiči
a été notablement supérieur à l’excédant des naissances sur les décès et où,
par conséquent, il y a eu immigration , le rapport des sexes dans les nais-
sances a changé à l'avantage du sexe masculin. Ce dernier résultat est de-
venu très sensible à Glasgow, en Écosse.
» V. B.—L'émigration prive le pays qui la subit de sa population forte
qui profite à celui qui la reçoit. L’émigration , d’ailleurs, occasione une
diminution de consommation et de travail; tandis a r is dpi occa-
sione un résultat contraire.
» Le rapport moyen des hommes employés en Angleterre aux professions
sédentaires de banquier, de capitaliste, d’instituteur de la jeunesse, de
prêtre, d'homme de loi, de tailleur d’habits, de cordonnier, de marchand
en détail, etc., et âgés de plus de 20 ans, a été, dans la période de Bot à à
1831, au total des hommes au-dessus du même âge :: 416 : 1000.
» Dans les comtés de Middlesex et de ns: où le premier terme de
ce rapport a été de beaucoup au-dessus de la moyenne, le nombre re-
latif des naissances féminines a- ki aussi de penmasg mpa à la
moyenne. m
(702 )
» Dans les comtés de Kent, de Lancaster et d’York-West-Riding, où
l'influence des professions casanières ou manufacturières a été compensée
par celle de l’agriculture et des gros métiers, le rapport des sexes a été
presque aitu au rapport moyen du royaume.
» Dans tous les comtés groupés autour d'un même centre de relations
industrielles ou commerciales, l'accroissement relatif des naissances mas-
culines a suivi elui de la tion dans la ville centrale.
» Dans le comté de Warwick, tout aussi manufacturier que les comtés
de Lancaster et d’York- -West-Riding , le nombre relatif des naissances mas-
culines est cependant bien pre élevé que dans ceux-ci; mais là on ma-
nipule le fer, etici le coton.
» S'il faut en juger parles naissances + l'hôpital « de Dublin, dans la
période de 1757 à 1831, ou pendant 75 ans, le rapport des sexes, en Ir-
lande, celui des trois royaumes où la population agricole est relativement
la afa nombreuse, serait : : 9 : 10.
» Dans les Pays-Bas , et de 1816 à 1825, les naissances Eanes ont été
relativement plus nombreuses dans les villes que dans les campagnes,
dans les villes de la Belgique que dans celles de la Hollande, et dans les
campagnes de la Hollande que dans celles de la Belgique, à l'exception,
cependant, des campagnes du nord de la Hollande, où l’activité rurale
est stimulée par. les besoins et la consommation d'Amsterdam, et qui pré-
` sentent un plus grand nombre zelatii, de naissances masculines z celles
de da Selgas ; ;
me z ntre srg tropiques , T T ms
ds ; est à eelui naissances masculines : : 49 : 50. »
VOYAGES ET INSTRUCTIONS SCIENTIFIQUES, — Mission en Perse; lettre de
M. BARRACHIN.
(Commission de la Boni ) ne
« Chargé par MM. les Ministres de Intérieur et. du Commerce, d’une
mission spéciale en Perse, j'ai l'honneur: JUS VOS is une copie
de la lettre ministérielle qui constate cett te mission.
» J'ai cru que je pouvais profiter «
d'accueillir avec intérêt la dem:
pour paiesi l'Académie ie
lemande ii. Fe
» 1°. De m'indiquer, sous + rapport scientifique, les dort que
lInstitut pourrait établir avec la Perse;
| ( 703 )
à > » 4 . , k . ll il bu ig
» 2è. De me désigner les genres d'observations auxquelles 1! serait ım-
portant de se livrer dans ce pays. |
» Cette mesure contribuerait sans doute à ouvrir une nouvelle route aux
sciences; car il est probable que la Perse, aujourd'hui environnée de tous
côtés par des nations qui sont entrées dans les voies de la civilisation, ne
ire, et qu’elle comprendra tout l'in-
restera pas plus long-temps stationnat
térêt qu'elle aurait à créer des institutions savantes à l'instar de celles qui
existent en Europe. Dans ce cas, je ne doute pas que l’Académie des
Sciences, dont les immenses travaux sont si généralement appréciés dans
le monde entier, ne soit une de celles qu'elle s'empressera le plus gi-
miter.
» L'expédition est composée d’une dixaine d'hommes; son départ est
fixé au 1° décembre prochain.» PORT de ee
gaguk ANRT: cé 5 é
.— FVolcan d'Aconcagua, au Chili. — Extrait d'une
lettre de M. PexrcanD à M. Arago.
M. Pentland écrit de Valparaiso „en date du 8 juillet 1837, que d'après
divers azimuts, le pic entri onal de la montagne d'Aconcagua , le
plus élevé de la Cordilièr Ja Chili, est placé par 1° 41” à l'est de Valpa-
raiso, et que sa latitude est 32° 38'. L'angle de hauteur de ce pic, me-
suré au théodolite , s'est trouvé de 1° 55 58". De là, M. Pentland déduit
pour la hauteur absolue de l'Aconcagua , au-dessus du niveau de la mer,
7300 mètres. Les observations de MM. les capitaines Beechey et Fitz-Roy
donnent une soixantaine de mètres de moins. Ces déterminations font
de nouveau descendre le Chimborazo du rang qu'il avait occupé jusqu'à
ces derniers temps. Voici, au surplus, quelques points de repère : ‘
GEOGRAPHIE PHYSIQUE
L'Himalére (inde.
PRET CT OR sus 7821 mètres.
Nevado de Sorata (Haut-Pérou)................ 70
Aconcagua (CRT RE er eee bite eee vor o0 1 7900
Chimborazo (Péron). s.. iess errire erTi enn 6530.
GÉOGRAPHIE PRYSIQUE. — Hauteur des vagues. |
M. Pentland écrit à M. Arago qu’il n’a jamais trouvé dans les parages du
cap Horn, pendant les plus violentes tempêtes que la frégate le Stag a
éprouvées, de vagues qui s’élevassent à 20 pieds anglais (6 mètres) au-desst
du niveau moyen de la mer. La plus grande hauteur des vagues a
du pont de la frégate a été de 18 pieds anglais.
K RU ne
Ea N
N
( 504 )
GÉOGRAPHIE. — Anciennes cartes.
A l’occasion de la carte d’Améric Vi espuce adressée à l’Académie par
M. Tastu, M. de Humboldt transmet à M. Arago une foule de détails histo.
riques très curieux relatifs aux anciennes cartes mayorquines. La lettre de
M. de Humboldt sera communiquée aux Commissaires qui doivent faire un
rapport sur le mémoire de M. Tastu.
MAGNÉTISME TERRESTRE. — Variations diurnes de l'aiguille horizontale.
M. Gay, actuellement à Coquimbo, au Chili, adresse à M. Arago un des
tableaux extraits des nombreuses observations de variations diurnes qu'il
a faites. Avant d'en rapporter les résultats, nous attendrous qu’il ait été pos-
sible de corriger plusieurs erreurs de transcription qu’on y remarque.
MÉTÉOROLOGIE. — Aurore boréale.
M. de la Pylaie communique ses observations de la brillante aurore bo»
réale rougeâtre qui a été vue à Paris dans la nuit du 12 au 13 no-
vembre.
MÉTÉOROLOGIE. — Observations d'Olinda , au Brésil,
M. Silverio Fernandez de Aranjo Jorge transmet à M. Arago, trois mois
d'observations Re faites à “ma ayer: d'excellents instru
menu
e iF Bionn
A ont pep
IQUI vapeur.
M. Pelletan adress à l'Académie de remarques critiques sur les pro-
jets de M. Burdin, concernant l'e emploi de lair chaud, envisagés du point de
vue historique et aussi sous le rapport des moyens d’exécution. La lettre
de M. Pelletan se termine par le passage que nous allons transcrire.
« Cette difficulté , qui ne serait nullement levée par les moyens que pro-
pose M. Burdin, m'a déterminé, dès l'année 1830, à abandonner l'emploi
direct de l'air chaud, et à mettre en construction une machine intermédiaire
dans laquelle Pair est effecti t chauffé d foyer fermé, mais pour
traverser ensuite de l’eau qui se trouve ainsi réduite en ve. et mêlée à
l'air, Cet appareil, qui était en construction chez M. Beauvisage , n’a plus
le mérite théorique mais impraticable de l'emploi direct de l'air chaud;
mais il présente les deux avantages importants : 1° d'utiliser la totalité du
705 )
calorique ‘développé par le Re a% de réduire considérablement
le poids et le volume des appareils générateurs. Les habiles ingénieurs qui
président aux travaux du Chemin de fer de Saint-Germain, me sont té-
moirs que je leur ai proposé, il y a plusieurs npneees ce nouveau généra-
teur applicable aux locomotives. »
MÉTÉOROLOGIE. — Diamètre des halos lunaires.
M. Pentland écrit à M. Arago, qu'il a observé plusieurs halos lunaires,
dans le voisinage du cap Horn, et que les mesures au sextant lui ont prouvé
que ces halos sont circulaires alors même qu’à l’œil on les juge fortement
elliptiques. La plus grande de ses déterminations est de 46° et la plus pe-
tite de 44° 28’. M. Pentland attribue la différincede ces mesures au për de
netteté de la circonférence intérieure du halo.
PHYSIQUE CELESTE, — Aurores boréales.
A l'occasion de l'aurore boréale observée : à Paris, le 18 octobre dernier,
et dont M. Mandl a rendu compte à l'Académie, M. Capocci écrit que les
nuages empruntent souvent à des aurores polaires, des teintes auxquelles
on n’a pas fait assez d'attention. M. Capocci imagine encore que la lu-
mière rougeâtre dont la surface de la lune brille quelquefois pendant les
éclipses totales de cet astre , doit être attribuée à des aurores polaires ter-
. restres (1).
ÉCONOMIE RURALE. — Emploi de la farine des céréales et de la fécule de pomme
de terre poŭr la nourriture des vers à soie. — Lettre de M. Boxarous.
« L'objet de ma lettre est d'annoncer à l'Académie l'envoi que je lui fais
d’un exemplaire in-4° de la traduction italienne que j'ai publiée du livre
Sur la culture du mürier et l'éducation du ver à soie, traduit du chinois,
par M. Stanislas Julien. Non content de reproduire en langue italienne le
texte de cet intéressant ouvrage, j'ai ajouté à cette publication quelques
notes, ainsi que les expériences que j'ai dù faire dans le but de vérifier la
(1) Quelques remarques photométriques deviendraient, je crois, des difficultés in=.
surmontables contre l'hypothèse de M. Capocci. Les météorologistes ne méritent pas,
au surplus, prepis que le savant astronome de m semble leur adresser : les
effets d bserva
é Ba
tions assidues. (A)
| ( 706 )
plupart des procédés chinois, ce qui m’a conduit à reconnaitre que phi»
sieurs pratiques , quelque étranges qu’elles paraissent, méritaient d’être
accueillies ; tel est, par akanle, Pusage de donner au ver à soie de la fa-
rine de riz. Jai reconnu que non-seulement le ver à soie mangeait la feuille
de mûrier saupoudrée de farine de riz, mais que cet insecte mangeait avec
la même avidité la farine de toutes nos autres céréales ainsi que la fécule
de pomme de terre. » |
CHIMIE. — Encre indélebile. — Lettre de M. Daur1ot.
| ( Commissaires, MM. Thénard et Dumas, )
« Malgré le peu d'espoir que: me laissait le Compte rendu des séances
de l’Académie des Sciences, au sujet des encres indélébiles , j'ai con-
tinué mes recherches, et je crois être parvenu à composer une encre bien
plus solide que l'encre de Chine, puique je fais complétement disparaître
celle-ci en très peu d’instants, par les réactifs que j’emploie, et que la
mienne résiste, au point qu’on lit toujours ce qui est écrit; le papier se
trouve trés altéré par ces tentatives, et ne peut servir de nouveau. »
Cette lettre est accompagnée de dix billets sur lesquels on rte tenter
les épreuves nécessaires. Mais un des commissaires, M. Dumas, désirerait,
avant de = faire, Domn ris recette de l'auteur,
ÉLECTRICITÉ. — Note à de M. Mar
-M teuei dree une note où ouvrent consignés les sus suj-
vants:
« Si au lieu de superposer directement les deux fils ioa même métal
placés aux deux extrémités du fil d’un galvanomètre et chauffés inégale-
ment, on les plonge dans du mercure, ou mieux, si on les tient plongés
dans ce mème métal ou tout autre bain.d’alliage métallique contenu dans
deux capsules, réunies par un siphon, dont l’une est chaude, l’autre froide,
les anomalies que le fer a présentées dans les phénomènes thermo-électri-
ques ne s’observent plus ; le cuivre, le platine i pe le fer donnent alors des
courants qui vont toujours 1 ours dans le même sens, c’est-à-dire du froid au
chaud dans les fils qui se touc hent i c'est donc : à quelque cause d’ oxidation
ou de surface qu'est due l’anomalie en question. |
-.» Le mercure me paraît dépourvu de la propriété de ee i des
courants thermo-électriques.
1% s
( 707 )
» Un amalgame de bismuth (5 bismuth et ı de da qui est bien
cristallisé, a un tres grand pouvoir thermo-électrique. R
» Ce même bismuth, ce même antimoine, ces mêmes sa de
bismuth 7 chauffés, donnent de si forts courants, quand ils sont cris-
tallisés, n’en produisent pas du tout à l’état de fusion; mais à l'instant où
la croûte solide se forme, de forts courants reparaissent. »
CHIRURGIE. — Réduction d'une ancienne luxation du coude en arrière , chez
un enfant. — Lettre de M. MALGAIGNE.
« J'ai l’honneur d'informer l’Académie des Sciences que je viens de ré-
duire, avec M. Lisfranc, à la clinique de la Pitié, une luxation du coude en
arrière, datant de trois mois vingt-un jours, chez un enfant de dix ans. Le |
quatrième jour, l’enfant a été pris de symptômes nerveux très alarmants,
mais qui ont promptement cédé au traitement énergique mis en usage
par M. Lisfranc.
» La nature et l’ancienneté de la luxation chez un sujet si jeune, font
probablement dei ce succès un fait s sans s ansiogue dans l’histoire de l’art, et
crainte de rompre les épiphyses, lors- IA
directe avec les te te: un moment jusqu’ à une force de 300 livres;
la réduction a été accomplie ensuite par un procédé nouveau qui consiste
à attirer le bras et l’avant-bras en arrière, tandis qu'avec le genou on re-
pousse l’olécrane en avant et légèrement en bas. »
M. Roux fait observer que les exemples de réductions opérées dans les
circonstances engagées par M. Malgaigne, ne sont pas rares.
En 1807, M. Fonzi avait soumis à l’examen de l’Institut des dents
artificielles de son invention. L’Académie ne crut pas devoir leur donner
alors son approbation, parce que le temps n’en avait pas encore démontré
les avantages. Aujourd’hui, après vingt-neuf ans d'expériences et de per-
fectionnements, M. Fonzi désire qu’une nouvelle Commission soit char-
gée de prononcer sur le mérite de sa découverte.
( Commissaires , MM. Serres et Larrey. )
M. Drouin, qui avait, il y a cinq mois, présenté un lit en fer sus- |
ceptible de prendre plusieurs formes et de servir à différents usages ,
prie l'Académie de m cet ai la Commission chargée de sen
occuper. T =A eo
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, Ne 20.) E
( 708 )
M. Warden transmet une lettre M. Cabell, sénateur de l’état de Vir-
ginie , au sujet de la carte de cet état. M. Cabell avait expédié un exem-
plaire de cette carte dont il voulait faire présent à l’Institut : mais informé
qu’il n’est pas arrivé à son adresse, il annonce qu’il en envoie un second.
L'Académie avait été consultée sur cette question : Que faut-il en-
tendre par 27 millimètres cubes? M. Vène , chef de bataillon du génie,
prétend que toutes les administrations publiques entendent par-là
27 millièmes mètre cube, c’est-à-dire 27 cubes de 1 décimètre de
côté, et non 27 cubes de 1 millimètre de côté. Il pense que l’Académie
ferait un acte utile, si elle prenait l'initiative en cette occasion pour ré-
former cet usage vicieux.
M. pe informe l'Académie qu’il a complétement terminé ses
appareils de sûreté contre l'explosion des chaudières à vapeur, et il
exprime le désir que la Commission chargée de les examiner soit con-
voquée à cet effet.
Un paquet cacheté, envoyé par M. Fravient, est accepté en dépôt.
La séance est levée à 5 heures. RH
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres:
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie Royale ‘des
Sciences; n° 19, 2° semestre 1837, in-4°.
Annales de Chimie et de Physique; par MM. Gay-Lussac et Araco
tome 65 , juin 18537, in-8°%.
OEuvres d'Histoire naturelle de Gæthe, comprenant divers mémoires
d Anatomie comparée , de Botanique et de Géologie, traduits et annotés
par M. Cu.-F. Martins, avec un atlas iu-folio contenant les planches ori-
ginales de l'auteur, et enrichi de 3 dessins par M.P.-J.-F. Turn ; Paris,
1857, in-8°.
( 709 )
Voyages, relations et mémoires originaux pour servir à l’histoire de la
découverte de l'Amérique , publiés pour la première fois en français par
M. H. Ternaux; Paris, 1837, 6 vol. in-6°.
Annales maritimes et coloniales ; par MM: Basor et ALES 22° année,
2° série, octobre 1837, in-8°.
Traité élémentaire de Géologie; par M. Rozet; 2° partie, Géogénie,
in-4°.
Fondation de la régence d'Alger, histoire des F. PEE V E ; par
MM. Sanner Rane et F. Demis; Paris, 1837, 2 vol. in-8°.
L'ile de Cuba. ... Le comte de Villanueva et le général Tacon; par
M: A.-L. Daumonr ; Paris, 1837, in-8°.
Notice sur les ravages causés dans quelques cantons du Mäconais par
la Pyrale de la vigne; par M. Aupovis , lue à l'Académie des Sciences le
4 septembre 1837, in-8°. =
Considérations nouvelles sur les ue occasionés par la Pyrale de la
vigne, et particulièrement dans la commune d Argenteuil; par le méme;
lues à l’Académie des Sciences le 25 septembre 1837; in-8°.
Galerie ornitholagigua d toger pee par M. D'ORBIGNY ; 29° li-
vraison, inf. aT |
_ L'eau qui Que sur les toitures en zinc est-elle BF e par M. Bovu-
TIGNY ; Évreux, 1857, in-6°.
Troisième mémoire sur le groupe des ram: soit sur leur mode
de propagation; par M. Dusx, Genève, in-4°.
Iconographie du règne animal, de M. le baron Cuvier, publiée par
M. Guérin; 44° livraison, in-8°.
Encyclopédie d'éducation ; par MM. PercueroN et MaLePeyre ainé, 21°
livraison, in-8°.
Essai sur la a > thèse; par M. Mouammeo Cuaray Heray pe
Taxta (Basse-Egypte); Paris, 1837, in-4°.
Essai sur lEléphantiasis des Arabes, suivi de propositions médico-chi-
rurgicales , thèse; par M. Monaumep Cisr ; Paris, 1857, in-4°.
The nautical magazine ; novembre 1837, in-8°.
Surgical observations. ... Observations chirurgicales sur les tumeurs ;
par M. Joux C. Warren; Boston, 1837, in-8°, avec figures.
Distances of... Distances du Soleil et des quatre planètes Vénus, Mars,
Jupiter et Saturne, à la Lune, calculées pour 1838, sous la dihon de
M oinicues D. 1857, paf a
he
( 710 )
Lehrbuch der.... Traité de matière médicale ; par M. A
1°" vol., 1° livraison , Berlin, 1837, in-8°.
Ueber pi ... Sur la Structure des tiges des plantes ; par M. Corn,
Prague, 1836, in-8°.
Icones fungorum hucusque cognitorum; par le même, tome 1°, in-fe.
Ueber S piralfaserzellen. … . Sur les Cellules lámarieduies en forme de
spirales ; par le même, in-4°.
Die Web....: Sur le Tissu filamenteux de la nature organique; par
le même, n°*2et 3, in-4°.
Einige Blickė auf. . . . Quelques aperçus sur l'Histoire du développement
de l Organisme vegi chez les plantes phanérogames ; = M. Scurrinew,
Berlin , in-8°.
Dell arte. ... De l'Art de cultiver les Múriers et de gouverner les Fers
à soie, d’après la méthode chinoise. Extrait des livres chinois et traduit en
français par M. Sraniscas Juuren; traduction italienne avec notes et expé-
riences, par M. Mathieu Bonafous; Turin, 1837, in-4°, avec ‘planches.
M. Silvestro en rendra un compte verbal.
Sulla Formazione... . Sur la Formation géologique de la Colline nom-
mée la Favorite; par le baron F.-H. Scorrecacna, Vérone, 1836 , 1n-8°.
M. A. Brongniart en fera un rapport verbal.
Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale ; par
M. Miquez ; 7° année, tome 13, 8° livraison, in-8°.
Journal des Connaissances médico-chirurgicales s S grue novem bre
1837, in-8°. o
Gazette médicale de Paris; ama 5, n° 45% „in
Gazette des Hôpitaux ; tome 11, n® 130 — a, in-4°.
La Phrénologie ; tome 1, n° 22.
Echo du Monde savant ; 4° année, n“ 95 et 06.
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 20 NOVEMBRE 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE:
ATIONS
ORR ESPO NDANTS S DE L’ACADÉM MIE:
L'Académie Pres avec douleur la Pa du vénérable M. Tes sier.
M. Double est prié de lui témoigner tout l'intérêt que l'Académie prend
à sa position.
ÉCONOMIE RURALE. — Éducation des vers à soie. — Communication de
M. Huzaro.
« A loccasion de la lettre et de la traduction en italien, par M. Bona-
fous, de ouvrage chinois traduit en français par M. Sédnislas Julien,
dont il aété question dans le dernier dés-Comptes rendus (n° 20), je crois
communiquer à l’Académie l'extrait de la lettre que m'a écrite notre sa-
devoir vant confrère, M. Julien , le 11 de ce mois d'octobre.
« L'Académie sera sans doute flattée d'apprendre qu’à ma demande M. le
» baron de Meyendorf} a invité M. le Ministre des Finances de Russie à faire
» traduire en russe les notes de M. Bonafous, et à les ajouter à la traduc-
» tion russe de mon livre, qui s imprime actuellement à Saint-Pétersbourg-
» Le même ouvrage a paru dès le 7 juin dernier, traduit en allemand,
» à Stuttgard , aux frais du roi de Wurtemberg. Le traducteur, qui est un
» conseiller d’État , y a ajouté quelques notes. » Sa
C.R, 1837, 2° Semestre. (T. V, N°91) - 5
(712 ) |
» Je mets sous les yeux de l’Académie un échantillon d'étoffe de soie que
m'adresse M. Bonafous , et qui est le produit de vers à soie uniquement
nourris avec la feuille du mürier des Philippines (M. Cucullata , B.).»
M. Biot fait hommage à l’Académie d’un exemplaire de l’article, inséré
par lui dans le Journal des Savans „sur l'ouvrage intitulé : Résumé des
Principaux Traités chinois sur la culture des müriers et l'éducation des
vers à soie , traduit par M. Stanislas Julien.
RAPPORTS.
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Rapport sur un lit mécanique présenté par
M. Drouin.
(Commissaires » MM. Breschet, CH rapporteur. )
« Le lit mécanique sur lequel M. Drouin a | appelé attention de lAca-
démie, bien que remarquable par sa belle exécution, ne contenant l'ap-
plication d’aucun principe nouveau , ne peut devenir l'objet d'un rapport.
Cet ouvrage de serrurie deviendra la matière d’un utile examen de la part
_de la Société d'Encouragement. »
Roppo. sur la pinion et l'assainissement des maremmes
fon:
M. de Prony commence Ja lecture nii Ja bonification
et l'assainissement La maremmes pene.
MÉMOIRES LUS.
“ÉGONOME RURALE. — Nouvelles expériences sur la nature de la maladie
contagieuse qui attaque les vers à soie, et qu'on: nre sous le nom
de agen par M: V. Aupouin.
(Extrait. }
tt Commission précédemment nommée, à igulle M. Dutrochet est
ere adjoint.) Eh
a Malgré les RE M ches 1 dix er a gi nan ES et celles: que j'ai dd: moi-
-même sur la muscardine, il t encore, dit P auteur, plusieurs.pointsim-
portants à éclaircir. On On ignorait ; par eapi si cette maladie était par-
+ (7238 }
ticulière au ver à soie, ou bien si elle était générale à la classe des insectes,
inhérente à notre climat et capable ensuite de prendre, dans certaines cir-
constances favorables, un très grand développement. Déjà l’on savait que
l'infection pouvait être transmise facilement des vers à soie à des insectes
d'espèces , de genres et de familles très différents, et que dans ce transport
le germe végétal ne perdait rien de sa nature et de son action; mais on n’a-
vait pas encore pun faire naître spontanément la maladie ni dans les vers à
soie , ni dans aucun autre insecte. Je mai pas désespéré d'obtenir ce résul-
tat, et voici, parmi les cxpériendes que j'ai entreprises, celles qui m'ont le
mieux réussi.
» Première expérience. Yélevais plusieurs larves d’une espèce de
capricorne, du genre Saperde (Saperda carcharias), qui se nourrit
aux dépens de l’aubier des peupliers, particulièrement des peupliers dits
de Canada , et cause à ces arbres un très grand dommage.
» Le 15 août 1836, je fis choix de deux tronçons de ces arbres, hauts
de 22 centimètres, sur x eur, et a m'être assuré que
. chacun renfermait on insectes bien vivants» à va de myi je PEA
séparément ces deux petit B
» D’ un des bocaux fat couvert RL étoffe de gaze, és
manière à permettre à Fair de circuler librement dans son intérieur. Au
contraire, je fermai l’autre avec une feuille de fort papier ficelée autour
de louverture, et je la perçai de quelques petits trous. J'avais préalable-
ment dt dans ce dernier bocal une grande quantité de mousse,
de manière à le remplir exactement, puis je l'avais humecté avec de
l'eau.
» Ces deux bocaux furent placés ; dans un cabinet, où ils pouvaient re-
cevoir les rayons du soleil de 2 à 6 heures du soir; la température
qu'éprouvaient les larves soumises à l'expérience, variait donc beaucoup
dans les vingt-quatre heures.
» Quant à l’état hygrométrique de l'atmosphère contenue dans les deux
bocaux, on conçoit qu'il était très différent dans le vase où l’on avait
placé de la mousse humide , et dans celui qui n’en renfermait pas.
» Le 16 août, toutes mes larves paraissaient bien portantes, elles con-
tinuaient à creuser le bois pour s’en nourrir. Durant huit j jours, € 'est-à-dire
jusqu’au 23, je ne remarquai « aucun changement; mais le 24, au matin,
deux d'entre elles q qu occupa ronçon de peuplier entoúré de mousse
humide, me semb antes, à “nr je les trouvai mortes. Leur
Eu ..
| (714)
corps encore assez flasque offrait une nuance légèrement rosée. Le len-
demain , 25, il avait pris un peu de consistance, et le soir du même jour
il était devenu assez raide pour ne pouvoir plus être plié. Enfin, le 26
les deux cadavres se couvraient déjà d’une légère efflorescence blanche,
ayant tous les caractères du Botritis pi se voit sur les vers à soie morts de
muscardine.
» Quant aux trois larves de Saperdes, mises en observation dans le bocal
où lair pouvait circuler librement et m'avait pas été chargé d’ humidité,
elles arrivèrent toutes à bien, et donnèrent chacune dans Les’ derniers jours
de mai de cette année, un capricorne de l'espèce que j'ai mentionnée (Sa-
perda carcharias).
» Deuxième expérience. Elle fut fite sur plusieurs larves d’an autre
coléoptère, du genre Bupreste, qu’on plaça comparativement, les unes
à sec dans la sciure de bois, les autres dans de la sciure humide; les der-
nières seules furent atteintes de la muscardine.
» Ces deux expériences parurent suffisantes pour démontrer que la
maladie se développe spontanément sous certaines conditions d'humidité et
de chaleur et qu’elle attaque des insectes autres que les vers à soie; mais
on pouvait se demander si le cryptogame qu’on avait vu naître sur les ca-
davres de ces insectes , joindrait à tous les caractères qui le faisaient res-
sembler au Botritis Bassiana, celui Ssi transmettre la maladie par voie de
contagion. ©
» Troisième expérience. Le 4 juillet | 183 cn vingt vers à sole
ayant subi leur dernière mue et prêts : af ‘filer leur cocon ; on leur inocula
sur le côté droit du neuvième annéau une très petite parcolle de l’efflo-
rescence blanche qui depuis onze mois couvrait le corps de ces larves de
Capricorne, chez lesquelles on avait fait naître spontanément l’année pré-
cédente une maladie morteile, ayant présenté tous les caractères de la
musCardine. ; ;
» Le 8 juillet au matin, une des chenilles fut trouvée morte; le 9 son
cadavre avait pris de la raideur et une teinte violacée; le 10 il était devenu
dur, et le 11 la végétation à aspect farineux commençait à poindre. Treize
autres vers à soie moururent peu de temps epres et offrirent tous les
mêmes symptômes durant la maladie, et les mêmes phénomènes après la
mort.
» Dans une quatrième se , l'auteur opéra de la op miii
avec le cryptogame qui s'était spontanément développé sur les -Buprestes;
(715 )
la contagion se transmit avec la même promptitude aux vers à soie sur les-
quels on opéra.
» Cependant on pouvait se demander si maintenant ces nombreux vers
à soie qui avaient reçu l'infection d'insectes très différents de leur espece
(la larve du Capricorne et celle du Bupreste) la transmettraient aussi facile-
ment à d’autres vers à soie, et si dans ce transport les caractères du cryp-
togame , comme ceux de la maladie, se montreraient encore les mêmes.
» Ce fut l’objet d’une cinquième expérience; elle fut tentée sur cent che-
nilles du Bombyx de la soie, mises simplement en contact avec dix vers à
soie morts muscardinés par suite de l’inoculation du cryptogame pris sur
une larve de Capricorne, et elle prouva que la propriété contagieuse n’a-
vait rien perdu de son action. En effet, quatre-vingt-quinze de ces chenilles
qui succombérent du quatrième au septième jour, offrirent pendant la
maladie comme après la mort tous les signes de la muscardine.
» Ceite expérience, ajoutée aux précédentes, ne laissa aucun doute
dans mon esprits dit r. r, sur la similitude parfaite qui existe entre
l'affection à laquelle nt les vers à soie dans les magnaneries ,
et celle qui attaque tout autre insecte à l’état libre. - |
. ».La ressemblance paraîtra encore plus frappante, si je fa que cette
maladie peut, à lair libre comme dans nos ateliers, prendre tout-à-
coup un grand développement, et que c’est à cette cause qu'on doit
quelquefois attribuer la disparition instantanée d'insectes qui, s'étant
montrés en très grand nombre sur certaines plantes, auraient dû l’année
suivante pulluler en proportion. |
» Je n'ai pas voulu, ajoute l’auteur, abandonner mes expériences sur
les vers à soie, sans en tenter une nouvelle à laquelle j javais songé lan
dernier, mais trop tard. |
» M. Bassi avait avancé que T aniscardine n'était contagieuse que dans
le cas où les vers présentaient une efflorescence blanche à la surface de
leur cadavre, que si par des circonstances particulières et qui se voient
quelquefois, l’efflorescence avortait, le mal ne pouvait pas se transmettre;
l'expérience lavait démontré, et maintenant qu sait que la matière
blanche d'apparence farineuse n’est autre chose qu’un cryptogame, dont
les tigelles sont chargées de sporules facilement disséminables dans l'air,
on conçoit pourquoi il doit en être ainsi; mais si ce fait est constamment
vrai à l'ordinaire, et dans l’état je dirai naturel, s'ensuit-il que la pro-
priété: maire du cryptogame n'existe que dans la semence? Ne
un gran nombre de one d'animaux même, peu-
_ ment apres l'o ération , “un ver à soi
P OP
(716 )
vent se reproduire par certaines parties détachées du corps principal.
Le ‘Botritis, qui appartient à un des derniers degrés de l'échelle vé-
gétale, offrira-t-il un phénomène analogue? et, par exemple, son ré-
seau radicellaire, ou, pour parler plus exactement, son thallus, jouira-
t-il de cette faculté reproductive? Ne pourrait-il pas continuer à croître
sion le mettait en contact avec les tissus vivants d’un insecte? Et, dans
tous les cas, quel serait sur l'animal l'effet de cette inoculation, occa-
sionerait-elle à cet insecte la muscardine?
» De nouvelles epean étaient nécessaires pour résoudre cette
question.
» Sixième en périence. Le 9 juillet , vers le milieu du jour, je pris un
ver à soie de ma troisième expérience, et qui venait de mourir de la mus-
cardine; son corps n’était pas encore raide, aucune végétation ne se mon-
trait sr son corps. Je le dépouillai de sa peau dans une étendue de quel-
ques millimètres , afin de mettre à nu le tissu graisseux qu’elle recouvrait.
J'enlevai une très petite portion de ce tissu, et l ayant examiné au micros-
cope, je constatai qu'il était entièrement formé par un réseau de fibres
végétales.
» J'avais fait choix de six vers à soie bien portants. Je les piquai tous au
coté droit et jiotroduisis sous leur peau, à l’aide d’une fine aiguille, une
pareli à de cet éticulaire ou thallus; elle était si petite que j'avais
peine à la distinguer à] Pœil nu, et que je. dus sg la: ee “sa n
rer à coup. sûr. one es i
» Lero juillet à à six g aR de. ve, cesi à-dir
ét en note fois autres mou-
rurent dans la matinée du même jour, et les deux derniers, que je croyais
devoir survivre , parce qu'ils avaient commencé très activement leur cocon,
succombèrent dans la journée du lendemain, après n’en avoir filé que la
bourre. Bientôt une végétation blanche tres abondante se montra à la
surface de chacun des six cadavres.
» Le cryptogame peut donc se propager par son thallus, aussi bien que
par ses sporules ; il peut également communiquer aux insectes la mus-
cardine, et, ce qui est sans doute plus": remarqua ble, il produit la mort
dans un intervalle de temps infiniment plus < court, en dix-huit, en vingt-
rt
-(h
. quatre, en quantos heures, tandis que dans le cas de l'infection par
les séminules elle n'arrive que du quatrième au septième jour !
~» Or, j'étais curieux de savoir si cette prompte terminaison dépendait
comme à l'ordinaire de ce que, par une sorte de pseudomorphose, le
(717)
tissu réticulaire du végétal ou son thallus: venait se sisi au lieu et
place du tissu graisseux de l'insecte: Je ne tardai pas à me convaincre que
telle en était réellement la cause. .
» En effet, le prompt examen que je fis de la couche sous cutanée
du ver à soie qui avait succombé dans les dix-huit heures, me la montra
composée d’un réseau filamenteux ‘tout aussi inextricable, tout aussi
bien formé que celui qui, dans le cas où l’on a inoculé des séminules,
n'arrive à cet état de croissance qu’au bout de quatre à sept jours.
» En récapitulant sommairement les résultats qui découlent des expé-
riences consignées dans ce mémoire, je crois, dit M. Audouin, avoir
établi : |
» 1°, Que la muscardine peut se montrer spontanément et en tout lieu,
lorsque certaines circonstances réunies favorisent son développement ; ;
» 2°. Qu'elle n’est pas une maladie particulière au ver à soie; mais
qu'elle est générale , et peut-être exclusivement pos à la classe des in-
sectes ;“
» 3e. Qu'elle peut se iger ak euiehent des vers à soie à
insectes d'espèces très difétentes sais qu'ayant pris spontanément nais-
sancé chez une de ces , elle peut, lorsqu'on la transmet à des
vers à.soie, leur occasioner cette même maladie, qui se montre dans les
magnaneries, et qu’on désigne sous le nom de muscardine ;
» 4°. Que dans ce transport, qu’on ‘peut multiplier et varier à l'infini,
en l’opérant sur des insectes d'ordres, de familles, de genres et d'es-
pèces différentes ou semblables, le cryptogame et la maladie qu’il produit
n’éprouvent aucun changement;
» 5°. Que si les sporules disséminées dans lair sont le seul moyen
qu’emploie la nature pour la reproduction de la plante, on peut cependant
obtenir son développement d'une manière artificielle, en greffant certaines
de ses parties, par exemple son thallus, sur le tissu graisseux d’un in-
secte, c'est-à-dire sur ce même sol dans lequel les sporules auraient
végété ;
» 6°, Enfin, que par cette voie artificielle d'infection, le cryptogame
envahit plus rapidement le tissu gimik, ce qui amène une mort beau-
coup plns; prompte. »
à
“des
(718)
ANATOMIE. — Sur la structure élémentaire des muscles; par M. Manor.
(Commissaires, MM. Magendie , Breschet.)
« Le muscle frais, au premier ou au deuxième jour de macération,
présente des fibres primitives de longueur indéterminée et dont le dia-
mètre est de 2 à 3 centièmes de millimètre. Tout le long de ces fibres pri-
mitives se trouvent des stries transversales alternativement blanches et
noires (une strie blanche et noire est large d'environ sss de milli-
mètre); les stries blanches offrent l aspect d'anneaux embrassant les fibres
primitives. Il n’est pas encore prouvé si ce sont dés fibres transversales
ou seulement des plis causés par la contraction de la fibre. La même
structure s'observe dans tous les muscles indistinctement. Pàr la macération
prolongée pendant 15 à 20 jours ou par la dessiccation, chaque fibre pri-
mitive se trouve décomposée en un grand nombre de fibres élémentaires
longitudinales, sans cloisons. Dans les époques intermédiaires de la ma-
cération on voit successivement disparaître les stries transversales et ap-
paraître les fibres élémentaires. »
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
CHIMIE ORGANIQUE. — Mémoire sur un : nouvéan car pare dh ‘drogène ; par
a 2 - LAURENT. i
(Commissaires; MM. Pai, Robiquet: ig
Ce nouveau corps, que l’auteur FRE à cause de sa couleur, sous le
nom de chrysène, s'obtient, par la distillation de matières da ie
riches en carbone et en hydrogène.
` « Le chrysène, dit M. Laurent, est d'ùn beau jaune ; c'est le a car-
bure d'hydrogène qui soit coloré. Il est volatil sans décomposition ,
soluble dans la popan a des sobia il cri talli
fusion.
» Il se compose de 3 atomes de aone pour 1 d'hydrogène, et par
conséquent il est isomère avec lhydralène. Il y a entre ces deux corps les
plus grands rapprochements ; cependant il est impossible de les con-
in-
en ue par la
(719)
fondre; ainsi, l’acide sulfurique colore Pepe en bleu , tandis pa ñl
colore le chrysène en beau vert, etc. »
CHIRURGIE. — Observations de trois cas de fausses ankyloses du genou,
guéries par la section des tendons des muscles biceps crural , demi-
tendineux et demi-membraneux ; par M. Duvar.
(Commissaires, MM. Duméril, Breschet. )
Les tendons de ces muscles ont été coupés d’après le procédé que
M. Duval emploie pour la section du tendon d’Achille, dans le cas du pied-
bot, c'est-à-dire coupés d'avant en arrière et sous la peau. *
« Les sujets ainsi traités, dit l’auteur, ne pouvaient plus'marcher qu'à
l’aide de béquilles : le premier malade avait la jambe tellement fléchie
sur la cuisse, que le talon touchait presque la fesse (cette difformité était
la suite de contractures paralytiques); chez le second et le troisième, la
maladie s'était développée pendant le cours de tumeurs blanches du ge-
nou. Ces trois malades ont été opérés, le premier, le 8 septembre; le
second, le ro octobre, etle tro e, le 11 octobre de cette année. Les
deux premiers étaient, en même omis atteints de pieds- “bots équins,
qui ont été guéris par la section du tendon d’Achille, avant qu’on en-
_treprit la cure de la fausse ankylose. »
PATHOLOGIE. — {Vote sur un changement remarquable du sang dans les
vaisseaux, produit par l'inflammation ; par M. Gruer.
(Commissaires, MM. Magendie, Breschet. )
« Si Pon examine, dit l’auteur, les vaisseaux capillaires dans la première
période de l'inflammation, par exemple dans l’engouement des poumons
dit inflammatoire, on voit, en se servant d’un grossissement de 100 fois,
leur cavité ess is non p de sag rouge, liquide ou solidifié, mais d’une
ez nombreuses. En examinant cette
substance avec un ER fort pme anses on reconnait qu'elle résulte de
l'agglomération de petits globules (de = à = millim. } unis entre eux
par une matière blanchâtre. J'avais déjà pianak l’auteur, signalé dans mon
mémoire sur le ramollissement du cerveau l'existence de ces gobules
agglomérés, mais j'ignorais alors que cette réunion des globules, lesquels
mesemblent. n éte antre. « chose que les aps sanguins prités de leur
not ex |
SPF TES des vaisseaux. »
C.R. 1337, æ Sc -
( 720 )
M. Gluge pense que cette altération subie par le sang dans l'intérieur
des vaisseaux peut rendre raison de plusieurs des apparences qu'on: ob-
serve dans des parties malades. « Ainsi, dit-il, dans cette affection du
rein qui s'observe à la suite de quelques hydropisies, et qu’on connait
sous le nom de maladie de Bright, la substance corticale présente. une
augmentation de volume, un changement de couleur êt une apparence
granuleuse ; or si, dans un rein ainsi altéré, l’on examine au micros-
cope les corps de Malpighi, qui sont, comme on le sait, formés par un
bouquet des capillaires sanguins, on voit que les petits vaisseaux qui
composent ce bouquet, et une partie de ceux qui en forment la tige
contiennentÿ au lieu de sang à l'état naturel, les masses gants
dont il a été parlé plus haut. »
PHYSIQUE. — Thermomètre disposé de manière à peemkiiin d'apprécier les
effets produits par de faibles courants électriques; présenté par
M. BreGuEr fils.
( Commissaires, MM. Becquerel, Pouillet. }
CORRESPONDANCE.
VOYAGES SCIENTIFIQUES. — Observations relatives à la géo et à la
minéralogie faites dans le ooy agade aan igation
Extrait d'une lettre de M. Cueva: seigne de :
(Brest, 15 novembre), oa Fr
« L'itinéraire dela Bonite a été mis dans tous les journaux, et vous sa-
vez, Monsieur, quelles contrées nous avons visitées ; plusieurs sont, sous le
rapport géologique, dignes du plus grand intérèt. Je: vais rapidement les
passer en revue et vous eue PRE les faits les pne saillents ex ont fournis
mes recherches, -
» Rio-Janeiro, Monte-Video et Valparaiso étaient trop Fa connus pour
que je pusse aes nonm de nouvelles lumières: a la nature du py
qui les mais je wai pas cru devoir tenir de recueillir
ques échantill ‘attachant à décrire fidèlement : la position er
ont dans mes — mis; et le rôle q |
“que: joue la roche à laquelle ils appar-
- tiennent. Dans la seconde de ces relâchés, une course au Cerro m’a permis
de faire une monographie complète de cette colline qui domine toute la
( 721 }
plaine de Monte-Video : elle se compose d’un schiste verdâtre à couches
verticales, rarement coupées par des veines de quartz blanc laiteux, |
» À Valparaiso , plusieurs beaux échantillons des mines d’or et d'argent
du Chili et du Pérou m’ ont été donnés, et ils font tous er de la col-
lection.
» Après avoir quitté Valparaiso, nous avons relâché cséirivaent à
Cobija , Callao, Payta: et lile de Puna, sur la côte d'Amérique. Dans la
première de.ces relâches, l'examen de la nature des rivages, du terrain
qui le borde, m'a fourni des preuves que je regarde comme positives de
l’exhaussement du:sol sur ce point: à 30 pieds environ au-dessus du niveau
actuel des eaux; et sur des amas de coquilles de même nature que celles
quivivent sur les lieux, sont des roches qui semblent battues et- découpées
par les vagues et recouvertes encore du Guano iqui, partout ailleurs, ne
s'observe que sur les rochers du rivage. Au Callao, l'ile Saint-Lorenzo a
été plus particulièrement set de mes explorations, et les courses nom-
breuses que j'y ai faites me permettent d’e: en donner une description com
plète. Le plateau coquilli dea ı qui recouvre un terrain ardoisier, a
its et de nombreux fossiles.
fourni à mon examen des faitsi intéres
» Douze cents échant ons environ, forment la collection qui est
renfermée dans 15 caisses , mais celles-ci étant en mauvais état , je vais re-
commencer | Tarrimage avec plus de soins dans des caisses meilleures, et
j'attendrai les ordres du Ministre pour expédier le tout au Muséum.
» En quittant la côte d'Amérique, la Bonite a fait voile pour les iles
Sandwich, où nous avons fait deux reläches, Pune à la baie de Kerakakoa,
sur l'ile d'Hawaï, et la seconde à Honolulu, île d'Oaou; celle-ci seulement
m'a montré pour la première fois ces terrains madréporiques anciens, re-
couverts quelquefois pardes coulées de lave plus moderne et qui
des espèces bien ns de celles qui vivent actuellement sur les
lieux.
» Apres avoir traversé l'archipel des Mariannes, sans s’y arrêter, la
Bonite.est entrée dans la mer de Chine, et a mouillé successivement à la
baie de Marivèles, à Manille, à Macao et à Touranne; j'ai consacré tout le
temps que le service me laissait disponible à explorer avec soin ces contrées
encore si peu connues, et je rapporte assez d'échantillons et des rensei-
gnements assez précis pour faire connaitre d’une manière positive, la
constitution géologique de tous ces points ; malheureusement le de e j
manqué pour faire des courses dans l'intérieur. z
» Dans nos relåches à md Malacca et Tra Je me suis
96..
(722)
procuré de l’étain de la presqu’ile malaise, qui avait été demandé dans
les Instructions de l’Académie. A Calcutta, j'ai dû à l’obligeance de M. James
Prinsep, secrétaire de la Société asiatique, quelques échantillons de mi-
néraux de l’intérieur de l’Inde et une soixantaine de fossiles provenant de
Ja terre de Van-Diémen ; je les ai joints à la collection de l'expédition,
» Enfin, j'ai recueilli à Pomii. indépendamment de différentes
roches porphyriques et calcaires qui s’y rencontrent, des palmiers et des
tamariniers fossiles de Triviu carré, et à Saint-Denis (Bourbon) différentes
laves et des lignites en couches horizontales, inférieures au basalte.
: » Saint-Hélène m’a offert également quelques échantillons; partout où
l'ancre de la Bonite a rapporté quelques parcelles du fond, je les ai con-
servées , en notant avec soin le lieu précis où l'ancre était mouillée; je n’aï
négligé dans aucune reläche de prendre du sable ou des gelets de la plage
et de la terre végétale. »
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — {Vote sur l Gti x= 1; par M. LEBESQUE,
professeur suppléant à l’Académie de Grenoble.
« Onsait qu’en supposant p = mh + 1 et premier, lês p — 1 = mh ra-
cines imaginaires de l'équation <” = +, se distribueñt en m groupes de h
‘racines oD et dont les sommes sont les racinés de l'équation.
Fe E y n A FT . eee F Ån = o0.
» Voici deux règles pour former cette équation. ;
_» Première règle. —-Rangez les nombres r, 2, 3... p—1 en m sé
ries de k termes chacune, ainsi qu'il suit:
» 1°. Les résidus de m“ puissances ow restes des nombres 1", 2", 3". .
(p — sas ces restes différents seront au nombre de z.
» 2°. Les non-résidus provenant de la multiplication des 4 résidus par
un Rd quelconque ou plutôt les restes de ces produits différents
de ceux déjà trouvés.
» 3. Les non-résidus provenant semblablement des résidus multiplié
par un non-résidu.
» Et ainsi de suite, jusqu’à la m° série: |
» Cela posé, soit représenté
» 1°. Par g, le nombre des termes s des es éobdenies qui sont divi-
sibles par p (c’est toujours zéro);
» 2°, Par g, le nombre des sommes de + termes, de séries différentes
qui sont multiples de p;
( 723 )
» 3°, Par 5, le nombre des sommes de 3 termes de séries différentes qui
sont multiples de p.
» Et ainsi de suite.
» N. B. Les sommes formées des mêmes parties, à l’ordre près, ne
comptent que pour une.
» D'après cela » l'équation (1 ) multipliée par p— 1 prendra cette forme
remarquable : |
à (2) PIN LE GPU PS 6 HT) (y —h) = 0,
qui conduit à la congruence-
(3) (y — h)"= 0 (mod, p);
déjà donnée par M. Poinsot qui la regarde comme difficile à établir.
» La règle précédente est d’une appicatiog moins simple que la suis
vante:
» Deuxième règle. — Formez la série des pr de m“ puissances j
cherchez toutes les permutations 1 à 1,2 à 2, 3 à 3... k à 4 de
ces résidus en: admettant leur répétition, et représentez er sn din:
Z, combien il y a de ces permutations où la somme des termes augmen-
tée de ı soit divisible p; ¿p, €t vous aurez pour déterminer la somme
fn des puissan s n° des ahes de l'équation (1) la formule
| on Op
qui n’est is transformation de la formule suivante due à M. Libri:
=p (N 7 EN eos
T— 1,12
2
Nas... Eam) (pi),
pe
où N, est le nombre de solutions de la congruence
rx” Arr +...+ au” = 0 (mod. p);.
ear il est aisé de prouver qu'on a
Na — eee | A + = N,—34h...,L(n—i)N ms...
Le premier Es n'étant autre que le nombre de solutions de la con-
gruence précédente, quand on excepte les solutions dans lesquelles des
inconnues sont nulles.
» La formule (4) conduit aussi, mais d'une manière moins dira à la
congruence de M. Poinsot.
( 724 )
Du calcul de l'équation : Y’ — pit =4 {==
E} où p = 2h + 1=4 g +iest un
nombre premier ( i = -+ 1 ou — 1)
» Voici deux règles pour la formation de cette équation :
» Première règle. — Cherchez les combinaisons 1 à 1,2à 2 ... kàk
des À résidus quadratiques pour le module p, et représentez par n°, le
nombre de celles où la somme des termes est divisible par p, vous aurez
la formule suivante :
(5) (p—1)Y=2p{ t'—n rit ne eTe. sa En} —2(x—1) ;
d’où la congruence
(6) -. Yææ2(x—1)* (mod. p),
déjà démontsés par | Legendre.
» La formule (5) est commode pour de Dettes valeurs de p : en voici
deux autres qui le sont moins.
» Deuxième Règle. Si vous représentez par n, et h, les ana ist ana-
logues à »°,, mais avec cette différence que les sommes ne soient plus
divisibles par p, mais cu à un résidu déterminé pour ny, et à: un
non-résidu déterminé pour »/,, vous aurez les formules
G LE Y—22h— {on —(n, TE JE FEES mue aa, PR EL et )]
(nir) _—(n,n, ai ` Plun SE
=~» N. B; C'est dela combinaison de ces Es formules que résulte la p
au moyen de la relation
: H + h (rx E PRE = Res =
» Dans un mémoire sur l'équation hlær — D =(x—1){Y Æ pZ} Le- í
gendre a donné une méthode fort simple pour le calcul des quanti-
tés Y et Z : une conséquence immédiate de cette méthode et qu’on peut
s'étonner de n’y pas voir énoncée, c'est qu’en poun :
Ys far ait + ai.. +il....+La,r +a,x +2
pa à DA + br +. a + bit bi |
formes qui résultent immédiatement des équations (7), on aura pous
Am et Ön En supposant m = 2n = 1,
o) gen + Bip FO EDAR E + Kp HET |
bn = 4 + ie + cer + ss “ER F. ER re giai
_æ Pour m =92n, br perd son gan terme.
( an )
Les quantités A, B; C... A’, B, . étant des fonctions algébriques -
des symbole (5 =), ( DE G A =® ; par lesquels Legendre représente
le reste + 1 ou — 1 axe divisé par p. Ainsi l’on a, quel que sit
d’ailleurs le nombre premier p,
a =I, OT,
fee) tiG]
DA ELON ELETO A EE
O Te E OORO
» Soit, par exemple, pige. 5—1 ; on aura i= =i , et comme 2 et 3
sont non- résidus ur D= = — 1, par conséquent la
substitution donnera pe Pee E
-Tigani Rs, ere b, =0, LE Bt;
Motte ln = + x
» La comparaison des formules (7) et (8) conduira à la détermination
des nombres n°,, ,, n'a en fonction des nombres a, , &,.., b,, b,... qui
se déduiront des formules (10). On aura
h.h—i... RR ET
F.A F ha,
RON... e E
en
(xr) 3pny =D ———
h. h— e h—k t :
zi 7 a Æ (a,=—pbhi),
I2...
prex =
le signe supérieur étant pour Å pair et l’inférieur pour ķ impair.
» Toutes ces formules se trouvent démontrées dans le second paragraphe
d'un mémoire dont. une partie a déjà paru dans le Journal de Mas,
Br Le à ms ‘
( 726 )
MÉDECINE. — De la compression des artères comme moyen thérapeutique.
Lettre de M. DEZEIMERIS.
(Commission nommée pour les précédentes communications relatives au
même objet.)
L'auteur annonce qu'il s’est occupé depuis plusieurs années de la com-
pression des carotides comme moyen de traitement dans diverses maladies.
« Mes recherches, dit-il, ont devancé celles des médecins qui ont ré-
cemment écrit à ce sujet à l’Académie, et elles étaient même connues
de deux d’entre eux. Je ne réclame pas d’ ailleurs la priorité d'invention ,
car, avant nous, Preston avait lié ce vaisseau dans des cas d’épilepsie ré-
putée incurable; avant Preston, M. Blaud avait comprimé la carotide dans
la fièvre cérébrale; avant M. Blaud, Authenrieth avait employé ce moyen
dans les convulsions; avant Authenrieth, Liston y avait eu recours pour
une névralgie maxillaire; avant Liston , Earle s’en était servi avec avan-
tage contre lépilepsie; avant Earle, Lopi et Kellie avaient employé
la compression artérielle contre le rhumatisme ; avant Livingston et
Kellie, Ludlow en avait usé contre la goutte, et avant tous, Parry de
Bath, le véritable inventeur de la compression des artères et particulière-
ment des carotides, avait non-seulement connu Putilité de ce moyen pour
tous ces cas, mais lavait encore employé pour plusieurs autres, et avait
été, en tout ce qui touche à la connaissance de ce sujet, fort au-delà -
de ce qu'ont su ses successeurs , > dont les derniers viennent juste : un
demi-siècle après lui.» i
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Machines à vapeur.
M. Passot présente quelques considérations sur les moyens propres à
prévenir les explosions dues à un excès de tension de la vapeur.
(Renvoi à la Commission des rondelles fusibles.) -
LA # » ~ .
METEOROLOGIE. — Aurores boréales du 12 novembre dernier.
MM. Morren et Faure adressent, le premier d'Angers, et le second
d'Antony, les résultats des ERA T qui ont été faites dans pr lieux
qu'ils habitent, sur l'aurore boréale du 12 novembre.
A 4 heures et demie l'Académie se forme en comité secret.
x La séance est levée à 5 heures un quart. F.
( 727 )
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE;
L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres :
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l’Académie des Sciences;
1857, 2° semestre, n° 20, in-4°.
Annales des Sciences naturelles ; 2° série, tome 7, mai 1857, in-8°.
La Science politique fondée sur la Science de l'homme, ou Études des
Races humaines ; par M. Courter , de l'Isle. Paris, 1857, in-5°. (M. Bory
de Saint-Vincent est prié de rendre un compte verbal de cet ouvrage.)
Traité des Études médicales, ou de la manière d'étudier et d'enseigner -
la Médecine ; par M. E.-F. Dusors, ‘d'Amiens ; Paris , in-8°. (M. Breschet
est prié de rendre un compte verbal de cet ouvrage.)
Dictionnaire pittoresque d'Histoire naturelle et des Phénomènes de la
nature, publié sous la di irection de M. Guerin, Leitre A—NE; 5 vol. en 10
livraisons , in-8°. (M. Bory de Saint-Vin incent est prié de rendre un compte
verbal de cet ouvrage) pemes ze
Voyage c Inde; par Vicror JaGQUEMONT ; “ni rio in-4°.
Histoire naturelle des Iles Canaries; par MM. Wess et Benraeror, 26° li-
vraison, in-4°.
Compendium de médecine pratique ; par MM. ne La Berce et MoNNERET,
5° livraison, 1 vol. in-8°.
Bulletin des travaux de la Société médico-pratique de Paris ; année 1 E,
séance générale, n% 23— 26, in-8°.
Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances. humaines ;
7° année , n° 82, octobre 1837, in-8°.
-= The american. ... Almanach américain et igasi des Connaissances
utiles, pour l'a année 1838; Boston , 1857, in-8°.
Archives générales de Médecine : Journal complémentaire ; 5° série,
tome 2, octobre 1857, in-8°.
Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale; par M. Mı-
QUEL; 7° année, tome 15, 9° livraison, in-8°.
Journal de Chimie élue, de Pharmacie et de Toxicologie; tome 3,
2° série , tome 13 , 9° livraison , in-8°. |
Final de Pharmacie et des Den accessoires ; 25° année, n° 11,
novembre 1837, m8. :
| C.R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° GL.) sa
(728 )
Gazette médicale de Paris ; tome 5, n° 46, im-4°.
Gazette des Hôpitaux; tome 11, n° 133— 135, in-4°.
Echo du Monde Savant; 4° année, n° 07.
L Expérience , Journal de médecine et chirurgie; n° 3, in-4°.
Le Moniteur industriel.
Addenda page 08, dernière ligne, après l’ouvrage intitulé : OEuvres d'Histoire natu-
relle de GoæTHE, ajoutez : « cet ouvrage est renvoyé à M. Auguste Saint-Hilaire pour
faire un rapport verbal sur la partie botanique, et à M, Isid. Geoffroy Saint-Hilaire
pour un semblable rapport sur la partie zoologique. »
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 27 NOVEMBRE 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
MÉMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRE DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE.
CHIMIE OPTIQUE. — Mémoire sur Mis points fondamentaux de
Mécanique chimique; par M. Bior.
« Lorsque je découvris , il y a quelques années, que l'acide tartrique
dissous dans divers milieux fluides, exerce sur les plans de polarisation
de la lumière un pouvoir spécial, qui le distingue de tous les autres corps
jusqu'ici étudiés ; et qu’en outre, lorsqu'il se combine avec des substances
basiques , dans ces mêmes milieux, il perd sa spécialité d'action, en
imprimant aux produits qu’il forme , les propriétés communes à tous les
autres corps doués du pouvoir rotatoire, il me fut aisé de comprendre
que ces caractères sensibles de liberté ou de combinaison, pouvaient
servir à établir expérimentalement deux points fondamentaux de Méca-
nique chimique , savoir : d’abord si les combinaisons binaires, ternaires,
ou multiples des corps, sont en proportion définie ou non définie,
dans les systèmes fluides dont toutes les particules peuvent réagir li-
brement les unes sur les autres; et ensuite, ce qui arrive, dans. ce
méme état, lorsqu'une base salifiable se trouve simultanément en pré-
sence de plusieurs acides, ou un même acide en présence de plusieurs
C. R, 1937 2° Semestre. (T. V, N° 22.)
| (930)
bases. J'ai exposé, dans un des derniers volumes des Mémoires de
l’Académie , les procédés et les formules propres à résoudre la première
de ces deux questions; et celle-ci une fois fixée, les mêmes moyens
pouvaient servir pour attaquer la seconde. Je me suis constamment
occupé de ces applications depuis huit mois; et j'ai eu la satisfaction
de :les voir réussir dans tous les cas que j'ai considérés. Mais l'exécution
de ce travail m’a fait sentir la nécessité logique d’étudier préalablement,
et de fixer par l'expérience, les modifications imprimées au réactif même,
c'est-à-dire à l'acide tartrique, lorsqu'il se trouve isolément en présence,
soit des acides, soit des bases, avec lesquels il peut se combiner, ou
qui peuvent modifier son action temporairement, par leur seule pré-
sence actuelle dans les mêmes milieux. C’est ce que j'ai fait; et le
même motif d'ordre exige que je présente d’abord, les résultats que pai
obtenus sur ees cas simples. Tel est aujourd’hui mon but; quand il
sera atteint, l'exposition des caractères relatifs aux actions simultanées,
deviendra plus facile et plus rigoureuse.
» Ayant ainsi pour objet d'assigner l’état moléculaire actuel des sys-
tèmes fluides, dont les parues réagissent chimiquement les unes sur les
autres; problème que lon n’a pu encore attaquer expérimentalement
par d’autres moyens, je dois, avant toute chose, prouver que les poe-
nomenes dont je ferai usage ont réellement cette application; et qu'on
peut se fier à leurs conséquences , tant par leur nature propre, que par
le soin que j'ai mis à les observer exactement.
» Quoique j'aie fait tous mes éfforts pour o pérér toujours sur les pro-
duits les plus purs, et que j'aie été favoris: Feet ét par la complai-
sance de chimistes très distingués , j'ai cherché à n’affranchir de toute
erreur, Sous cé rapport, soit en constatant moi-même la composition de
ces produits, dans les limites où il m'était nécessaire d'en être assuré, soit
en les employant, pour établir des conditions de ee générale,
indépendantes de leur composition précise.
» J'ai particulièrement dosé moi-même, avec le plus grand soin, tous
les acides et tous les alcalis que j'ai employés, quoiquela plupart leus-
sent été déjà antérieurement par des personnes très exercées aux opé-
rations chimiques. ‘En outre, chaque série des ‘expériences que je vot-
lais comparer entre elles, a toujours été faite avec les mêmes produits,
variés seulément dans leurs proportions pondérales; ce qui suffisait,
comme on le verra plus tard, pour légitimer les conséquences que Jen
veux tirer. J'ai à peine besoin d'ajouter que les mesures de poids, de
(731).
densités, de volumes et de températures , ont été prises avec tous les
moyens de précision que la Physique fournit aujourd’hui.
» Avec les matériaux ainsi préparés, j'ai formé des solutions fluides,
soit par leur réaction mutuelle, soit en les dissolvant dans divers mi-
lieux. Ces systèmes, transparents, limpides, composés de proportions
connues, ont été traversés normalement par:unrayon de lumière po-
larisée; et j'ai déterminé très exactement le sens, la nature, ainsi que
l'intensité de l’action exercée par leurs molécules sur cette lumière. Je
dois donc rappeler ici brièvement, en quoi cette observation consiste,
ce qu’elle donne , et ce qu’on en peut conclure sur la constitution mo-
léculaire actuelle des systèmes ainsi étudiés. »
Après l'exposition du mode d'observation, M. Biot rappelle les preuves
qui s’en déduisent pont établir le caractère-: moléculaire de ce genre
d'action, et les lois physiques des dé s qwelle imprime aux plans
de polarisation: des rayons lumineux. Il a aussi. le fait que, dans
un même milieu, maintenu à un état constant de constitution et de
température, ces déviations relativement à un rayon de réfrangibilité
fixe, sont exactement proportionnelles De du milieu, Ru il
apa EOE ee
Gé racte proporti i iations aux piain
système rfaide ces ds pouvoir rotatoire, confirme bien sans doute que la
déviation totale observée à chaque épaisseur est la somme des déviations in-
finiment petites opérées consécutivement par les groupes moléculaires
qui se sont trouvés sur le trajet du rayon. Maintenant on peut confirmer
aussi par des épreuves directes que l’action de ces groupes leur est in-
dividuellement propre, et s'exerce indépendamment de toute connexion
avec les autres groupes actifs du système dont ils font partie. Car, ayant
mesuré la déviation imprimée par un tel système à un rayon de réfrangi-
bilité quelconque sous une certaine épaisseur, cette déviation restera iden-
tiquement la même si vous agitez le système, si vous communiquez à ses
particules des mouvements, soit absolus, soit relatifs, enfin si vous les
écartez les unes des autres à des distances quelconques, en les délayant dans
des milieux actifs ou inâctifs qui ne contractent pas avec elles d'union chi-
mique capable de changer leur constitution. Dans tous les cas, le même
poids total, conséquemment la même somme de particules actives consé-
cutivement disposées, imprimera au rayon polarisé primitif les mêmes mo-
dificationss et si ce rayoi est camposéde:. lumière: planche, las:
+ E úm A
transmis par de-prisme rl nboïdal p ntiq les
(732)
teintes, avec les mêmes phases pour chaque position angulaire qu’on lui
donnera ; de sorte que la variation de distance établie entre les parti-
cules actives n’apportera aucun changement quelconque observable dans
les effets définitifs.
» Il existe donc pour chaque système actif une certaine valeur angulaire
de la déviation que l’on pourrait appeler spécifique. C'est celle que ce
système imprimerait à un rayon de réfrangibilité définie et fixe, à travers
une épaisseur égale à l’unité de longueur, et avec une densité fictive égale
à l'unité de densité, Pai nommé cette déviation le pouvoir rotatoire molé-
culaire , en choisissant le rayon rouge pour la spécifier. C'est un nouvel
élément à joindre aux autres. qualités caractéristiques des corps matériels.
» De même que toute variation de la densité d’un corps annonce et
prouve un changement survenu dans le mode d'agrégation de ses par-
ties, de même tout changement du pouvoir rotatoire moléculaire , calculé
comme nous venons de le dire, annonce et prouve que la constitution in-
dividuelle des particules a éprouvé quelque modification. Mais la perma-
nence de ce pouvoir ne prouve pas nécessairement la permanence de la
constitution moléculaire ; des systèmes différents pouvant avoir un pou-
voir rotatoire égal, comme des corps très dissemblables d’égales densités.
» Je dois spécifier qu'ici j’emploie le terme de constitution moléculaire
dans son acception la plus générale, c’est-à-dire en y comprenant, outre
les parties matérielles pondérables, les quantités, jusqu'ici inconnues et
non perceptibles, de principes impmbérabien qui peuvent leur être asso-
ciés. On verra en effet plus loin qu’un deces principes au moins, le calo-
rique, paraît agir dans ces phénomènes comme élément constituant des
particules , et comme influant sur leurs propriétés actives par sa quantité.
» Le pouvoir rotatoire moléculaire ou spécifique, tel que je viens de le
ns se conclut très aisément des déviations observées dans des cir-
nstances physiques connues; et réciproquement ce pouvoir étant connu,
on en déduit les déviations que le système, supposé inaltéré, produira
dans toute circonstance assignable. Pour donner un exemple très général
et très usuel de cette détermination, je suppose que la substance que l'on
considère n’est pas observée pure mais à l’état de"mélange dans un milieu
inactif qui n’altère pas sa léculaire, Admettons qu’elle entre
pour la proportion de poids e dans le système mixte ; que celui-ci ait la
densité d, et qu’on l’observe à travers un tube de la longueur L. Soit æ
la déviation opérée dans ces circonstances sur le plan de polarisation du
rayon type, et [a] le pouvoir rotatoire spécifique défini plns haut. [a] sera
(233)
la valeur de æ pour le cas particulier où lon aurait
ER x PA CIE
or déjà, en conservant les deux dernières i stR et attribuant à la pre-
mière seule sa nouvelle valeur ¢, la seule dilution de la substance active
suivant ce rapport, changera [æ] en [æ]s, proportionnellement au poids
total, conséquemment au nombre des particules actives qui composent
haan filet fluide de la longueur r, dans l’état de densité 1 du système.
Maintenant, si la densité de ce système mixte acquiert une autre valeur que 1
et devient d, le nombre des particules actives contenues dans chaque unité
de volume changera selon ce rapport. Et si l’on conçoit le fluide remplissant
toujours un même tube de la longueur 1, le nombre des particules actives
distribuées sur cette longueur variera aussi-comme d‘; de sorte que la dé-
viation deviendra [æ] ed pour le rayon type. Enfin, si la longueur varie
aussi et devient /, la déviation deviendra [a] Le d' par la même loi de pro-
portionnalité; et puisqu'on la “exprimée généralement par æ, pour ces
nouvelles circonstances on aura
O : 58 Se DIS
d'oùl'on tirera Me c hiies le pouvoir moléculaire rss Pobservation
de æ; et réciproquement on calculera la déviation observable æ d’après
ce pouvoir, lorsque les valeurs particulières de Z, €, d seront assignées.
» Depuis que je moccupe de ce genre de phénomànii , J'ai appliqué
cette formule à une infinité de cas divers, tant par la nature des subs-
tances que par les circonstances physiques où je les observais. J'ai tou-
jours trouvé, pour chaque substance, le pouvoir rotatoire moléculaire [«]
constant, comme il-doit l'être lorsque les conditions successivement di-
verses où je la plaçais, paraissaient de nature à n’avoir qu’une influence
très faible ou insensible sur sa constitution. Ainsi les huiles essentielles ac-
tives, mêlées à des huiles grasses blanchies par la lumière, wont, paru y
porter leur pouvoir propre inaltéré, du moins autant que j'en ai pu juger
par les épreuves les plus délicates effectuées aussitôt après la mixtion. Les
solutions de sucre de cannes dans l’eau, formées dans des proportions ,
conséquemment avec des densités très diverses, m'ont présenté aussi dans
le pouvoir de cette substance presque la même constance , quoiqr non
pas tout-à-fait aussi rigoureusement, comme il était pauls de s syi attendre.
Je rapporterai bientôt de nouvelles sxpériencpsi sur d’autr
le EL. » d'os a.
E
(734)
depuis l'état gommeux et sirupeux des solutions jusqu'aux degrés de dilu-
tion les plus étendus où j'ai pu les suivre. Le sucre de cannes modifié par
la chaleur , et devenu incristallisable, a manifesté presque aussi exacte-
ment cette constance dans létat solide et dans l’état de solution récente,
J'ai tenté de pousser l'épreuve pour l'essence de térébenthine pen état
liquide à 10° de température au-dessous de la glace fondante , jusqu'à l’état
de vapeur en mouvement; mais pour ce dernier cas, l'explosion de lap-
pareil m'a permis de chhstater seulement la permanence du sens de la
rotation ; et il serait peut-être : à désirer que cette expérience fùt réité-
rée pour ce but, avec des dispositions plus sûres, au moyen d'appareils
analogues à ceux qu'un ministre pesi qui n'est plus (1 ), m'avait donné
les moyens d’effectuer.
» Maintenant au lieu de chercher à conserver ainsi au système actif une
constitution moléculaire constante, placons-le dans des circonstances où
cette constitution doive varier, soit par l’action chimique immédiate d'au-
tres corps actifs ou inactifs que l’on y mêle, soit en vertu de leur affinité
„pour le milieu commun où la substance que l’on étudie est dissoute, soit
enfin par la seule variation de la température de ce milieu même, comme
j'en donnerai bientôt des exemples. Alors, à moins d’une particularité ex-
ceptionnelle, qui doit bien rarement se rencontrer si elle est possible, le
changement de constitution des groupes actifs deviendra aussitôt manifeste
par le changement du pouvoir rotatoire spécifique. Et, en outre, lin-
tensité de ces M vs do be senis sd quel ARLES marche de
leurs p selon
selon le l néàla readBn pour Bip, tout cela Bitar au-
t immédiatement o »servables, qui en seront des caractères
BR ; et Pare lesquels on pourra, dans beaucoup de cas ,'assigner
les conditions de formation ainsi que les proportions numériques des com-
fnvisiblement opérées; ce que l’on fera d’antant plus sûrement
qu'on n'en jugera point d’après des inductions tirées 4 posteriori des pro-
duits qu ’on peut: extraire du système , mais par des phénomènes physique-
ment liés à sen état actuel, et individuellement opérés parles particules
mêmes dont on veut définir présentement l’action. J'ai déjà donné dans
mes précédentes recherches, l'exemple de divers résultats de ce genre
ainsi établis. J'espère prouver dans le mémoire qui va suivre , que plusieurs
questions fondamentales de la'm er Las LS peire être résolues
directement et sûrement | par ces procédés
2g 3 Fat #
ii at A -
(1) M. Lainé, alors ministre de er
( 735 )
» Lorsqu'on étudie des phénomènes aussi nouveaux , il faut sans doute
se garder d’en étendre témérairement les caractères par des hypotheses ;
mais il faut également éviter d’en restreindre les conséquences possibles
par une interprétation trop bornée de leurs indications. Ce motif m'a fait
soigneusement examiner si-les notions précédentes offraient bien l'expres-
sion nécessaire et complète des faits observés, Et ilm’a paru que ceux-ci
pouvaientcacher un principe d’action beaucoup plus puissant, comme plus
général.
» Lorsque nous-reconnaissons qu’un rayon lumineux est polarisé par la
réflexion suivant un certain plan, cela veut seulement dire qu’en le trans-
mettant dans un rhomboïde de spath d'Islande, dont la section principale
est parallèle au plan dont il s’agit, le rayon passe simple, sous l'influence
de la réfraction ordinaire; et qu’en général, analysé par cerrhomboïde, il
présente tous les caractères de symétrie et de divisibilité établis par Malus.
Or, les mêmes apparences et les mêmes caractères s’observaient encore sans
aucune exception, si la glace réfléchissante était tournée coniquement de
transmis, le rhomboïde restant fixe; cè qui amenerait
180° au 1
u ray ~
le nouveau plan de réflexiomen coïncidence intervertie avec le premier ; et
l'on pourrait le faireainsrto i i t, d’une, deux, trois, qua-
tr \éralement d’un nombre entier quelconque de demi-circonfé-
rences, sans que l’observateur placé derrière le rhomboïde půt nullement
s'en apercevoir.
» Donc, lorsque, ayant transmis un tel rayon à travers une certaine
épaisseur d’un corps fluide, nous trouvons après l'émergence, son plan de
polarisation actuel dévié d’une certaine quantité de sa position primitive,
par.exemple de 10° à droite, nous ne pouvons pas savoir sice plan. a réel-
lement tourné dans l’intérieur du corps de 10° juste, ou de cette quantité
augmentée d’un certain multiple quelconque de la demi-circonférence. Dé-
signons celle-ci par æ; et nommons N ce multiple inconnu , mais possible.
L'expression complète de la déviation observée, ne sera pas + 10°, mais
10°N 7, ou généralement A + Nr ; À désignant une quantité positive ou
négative, qui croit proportionnellement à l'épaisseur du milieu actif que
le rayon a traversé. rzi prg
» Rien dans les apparences observables ne peut nous apprendre la vā-
leur possible du nombre entier N; mais le caractere individuellementm0-.
léculaire de l’action , et le mode successif selon lequel nous avons: econnu
qu’elle s'exerce, exige que ce nombre, s’il n’est pas nul ,-soit la somme d'é-
rz PET AEN TE EEEE tie E N : neci veme
Di i 22 à À nt
t développés suces
D CV o” is |
(736 )
dans toute l'épaisseur du milieu actif , par l'effet propre de chaque groupe
moléculaire que le rayon polarisé rencontre , ou près desquels il passe à une
assez petite distance pour en être modifié.
» Ainsi le premier groupe moléculaire fera tourner le plan de polarisa-
tion primitif d’un certain nombre entier de demi-circonférences exprimé
par Nr, plus une quantité angulaire a, positive ou négative, mais infini-
ment petite, et qui sera seule perceptible à nos observations. Pour fixer les
idées , supposons-la positive et dirigée vers la droite de l’observateur. Avec
cette direction nouvelle de polarisation , le rayon arrive au second groupe
moléculaire qui lui imprime une modification pareille et exactement égale,
car nous supposons le milieu homogène. Le nouveau plan de polarisation
décrit donc un nouvel arc Nr + a égal au précédent ; et il se trouve ainsi
dévié de l'angle 24, à droite de sa polarisation primitire, seule chose que
nos instruments nous font voir.
» Le troisième groupe et les suivants, réitérant ce mode d’action sur le
rayon déjà dévié, continuent de l’écarter de son plan actuel de la même
manière, ce qui lui donne, à partir de son plan primitif, les déviations ap-
parentes successives 34, 4a , 5a,.. dont la somme totale croît proportion-
nellement à l’épaisseur, et compose la déviation définitive apparente que
nous observons. Mais alors, outre cette déviation, le plan de polarisation
peut encore avoir décrit un multiple quelconque de demi-circonférences
égal à la somme totale des multiples que les groupes moléculaires consé-
cutifs lui auront fait décrire successivement. |
» D’après cela, le sens final de la dé la droite ou vers la gau-
che de l'observateur, pourrait n’être qu’une apparence produite dans ces
deux cas par un mouvement réel de même sens, dont la portion angulaire
inférieure à une demi-circonférence serait seulement positive ou négative,
c'est-à-dire en excès ou en défaut sur un multiple entier. Ainsi, quand
nousvoyonsun même milieu passer progressivement et continüment d’une
de ces apparences à l’autre, par la seule diminution ou augmentation gra-
duelle d’un des éléments pondérables ou impondérables qui le constituent,
comme j'en donnerai des exemples , il se pourrait que la rotation qu’il im-
prime aux plans de polarisation ne changeât réellement pas de sens, mais
SCD RN grandeur ou de vitesse, ce qui rendrait la continuité de ces
t t plus facile à concevoir que ne l’est une inver-
sion on réelle de de sntshioie:
» Et, de même, il se pourrait qu * n ’existât réellement pas de corps à
rotations contraires , Mais que tous déviassent les plans de polarisation dans
Ê
( 737 ) | i
un sens unique, vers la droite, par exemple, ou vers la gauche, le petit arc
élémentaire a, étant seulement pour les uns positif, pour les autres négatif,
avec des valeurs d’ailleurs très différentes du multiple entier N. Et alors les
corps désagrégés ou fluides dans lesquels on n’a pas encore reconnu la
propriété rotatoire, pourraient la posséder comme les antres avec la seule
condition que la quantité élémentaire a, associée au multiple entier y fût
nulle, ou si petite qu’elle n’ait pas encore pu devenirsensible dans les petites
épaisseurs où nous les avons étudiés , lesquelles n’ont pas excédé un mètre.
Cela aiderait à comprendre comment des substances excessivement voisines,
ou même identiques, dans leur composition chimique pondérable, peuvent
nous paraître avoir ou n’avoir pas cette propriété, ou même l'exercer en
sens contraire, puisqu'il n’y aurait en effet, entre ces différents cas, que
des différences graduelles de me | sans inversion ni ne. de
mouvement.
» Si le phénomène Föpérait de cette manière, il serait naturel que
la petite quantité élémentaires; et le muldple entier N, eussent, dans un
même milieu, des pour les rayons de diverse réfrangi-
bilité; d’où résulterait ES “diversité qu'on observe dans les déviations
finale de. vap lans de ion. Mais alors il ne serait plus si
' qu’ un. même milieu , Offrant d’abord ces déviations de
mème sens pour tous les rayons, puisse, par des modifications de cir-
constances physiques ou chimiques tres peu profondes, ou même pas-
sagères, intervertir ce sens pour certains rayons seulement, les violets,
par exemple, en le conservant pour les autres, comme j'en donnerai des
exemples plus loin; car, dans ce cas, il wy aurait pas d’inversion réelle,
mais seulement accélération ou ralentissement de la rotation.
» Enfin, ces singulières affections de la lumière se trouveraient ainsi
rapprochées du seul phénomène naturel, qui jusqu'ici paraît avoir avec
elles quelque rapport. Je veux parler du caractère révolutif découvert par
M. Œrsted dans les influences magnétiques développées par l'électricité
en mouvement. En effet, ce caractère, considéré relativement à ses ori-
gines polaires, est toujours de même sens dans tous les corps conduc-
teurs; et l'influence ainsi développée imprime aux éléments magnétiques
extérieurs des mouvements rotatoires continus, différents par les seules
conditions d’intensité et de vitesse; mouvements qui offriraient des ap- |
parences exactement pareilles aux déviations finales des plans de polar
sation, si on les observait par des procédés semblablement limités.
_» Pour constater cette analogie, ou plutôt cette similitude, concevons :
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 22.) 99
ii
( 738 )
un appareil voltaique, formé avec des plaques der zinc et de cuivre,
dont les pôles soient mis en communication par un long fil métallique ;
tendu horizontalement du nord au sud, le bout nord de ce fil s’attachant
au pôle cuivre de l'appareil, le bout sud au pôle zinc. Plaçons hors du fil
une particule de magnétisme austral, qui y soit attachée par. un lien
immatériel, à une distance fixe, de manière à pouvoir seulement tourner
autour du fil, non s’en éloigner. Enfin, établissons un observateur au
bout sud du fil, du côté du pôle zinc, les yeux fixés vers l’autre bout,
comme si le fil représentait un rayon de lumière dirigé ainsi vers son
organe. À l'instant où les deux bouts du fil seront mis en contact avec
les pôles de la pile , l'observateur verra l'élément de magnétisme austral,
extérieur au fil, se mettre en mouvement autour du fil de la gauche
vers la droite, et tourner ainsi continüment tant que la communi-
cation subsistera; et cette rotation sera de même sens, quelle que soit
la nature du fil conjonctif. Elle sera seulement plus ou moins rapide,
selon la matiere dont il sera formé; et la force qui l'excite deviendra
nulle, quand l'électricité cessera d’être transmise. Concevons donc idéale-
ment que la communication soit ainsi rompue d’une manière soudaine,
“et que observateur ait la faculté de déterminer la situation angulaire où
la particule magnétique mobile ‘est parvenue à ce même instant. Il verra
qu'elle a décrit un certain nombre de révolutions complètes, plus un
certain arc, qui Pamène définitivement à droite ou à gauche du plan
vertical. Mais si le procédé d'observation employé ne lui permettait de .
voir que cet écart final, et s’il supposait , par. une conception trop res-
treinte, que c’est là tout le mouvement opéré, ilen conclurait inexacte-
ment que la rotation a été dirigée tantôt vers la droite, tantôt vers la
gauche, dans différents fils, ou dans différents états du méme fil, bien
qu’en réalité elle se fût toujours accomplie dans un même sens. A la
vérité, en le bornant toujours à ne voir que les déviations finales, sil
les mesure dans un même fil, pour des décharges d'électricité d’abord
tres petites, puis progressivement croissantes par degrés tres rapprochés ,
il pourra reconnaître le sens réel d’accroissement de ces déviations, comme
nous le faisons pour la lumière polarisée en l'étudiant à travers des épais-
seurs graduées d’un même milieu; et s’il ne borne pas la valeur de cet
indice par une interprétation trop restreinte, je dirai même inexacte, il
devra en conclure, non là réalité, mais la possibilité, d’un mouvement
rotatoire continu et de même sens qui les produirait, C’est précisément
ceque je viens de faire pour le déplacement des plans de polarisation ;
Rd E
et la double interprétation que ce phénomène Laits dans les bornes
de nos connaissances actuelles, est absolument indépendante des idées que
l’on peut se faire sur la nature du principe lumineux. a
» J'ai dit plus haut que, pour certaines modifications -chimiques pro-
gressives , et en apparence très faibles, on. voit les déviations finales des
plans de polarisation décroître, s'éteindre , puis s'intervertir; et j'ai fait
remarquer la vraisemblance que cette continuité donne à la permanence
du sens réel de la rotation dans ces circonstances si voisines; sens qui
pourrait même être identique pour tous les corps. Ceci, au premier coup
d'œil, peut sembler rompre l’analogie avec les phénomènes des fils con-
fouctifé car, dans les dispositions d’expérience assignées plus haut, le
mouvement rotatoire excité par ces fils changerait, ou plutôt paraitrait
changer de sens, si l'observateur se plaçait : au bout cuivre, au lieu de se
placer au bout zinc, comme nous l'avions d’abord supposé. Mais il faut
remarquer que ce dépens, met Pris À dans une condition
inverse relativement : au e électrique; au lieu qe
être toujours opposés p ission. ` F'analogie, si on R IE la
suivre , serait p l'identité du sens de mouvement des plans de
polari: sation dans tous es corps, comme on l’observe pour les molécules
magnétiques semblables à travers les fils conjonctifs de toute nature,
quand on conserve les mêmes conditions physiques relativement à l origine
de leurs actions.
» Dans l’enseignement de l’Astronomie, lorsqu'on a décrit les appa-
rences offertes par le mouvement diurne du ciel, on présente aussitôt
l'interprétation équivalente qu’on peut en donner, par le mouvement ro-
tatoire de la Terre en sens contraire; et l’on s’en remet à la découverte
d’analogies ultérieures, pour déterminer laquelle de ces deux solutions
exprime la réalité. C’est ce que je viens |
» Mais de même qu'après avoir spécifi i te alternative, les astronomes Ţ
emploient des systèmes de coordonnées prises sur la surface terrestre
supposée fixe, et continuent à y rapporter les Phénomènes observables,
de même, et sous de pareilles conditions d’é équivalence, je continuerai.
dénoncer les déviations des plans de polarisation d’après leur seule ap=.
parence finale, sous-entendant toujours la possibilité de l’autre interpré-
- tation que ces apparences admettent, et qe Fi viens de spa e
i ds : apr. £ ar $ 3 e TI
rE S = sr PUR Mn Peu fyes A gee $ ue
99...
( 740 )
Économie RURALE. — Résultats obtenus par MM. SILVESTRE et PAYEN, de
l'essai de culture des 44 variétés de Maïs, adressées à l'Académie des
Sciences par M. Perer Browne, semées le 27 mai 1837.
ä |-pars | HAUT: | DATE COULEUR Lo Pédon-
A de lépi cule,
5 dë de de des i sd OBSERVATIONS
2 en eur en
z la levée. | la tige. |la récolte. grains centim. Jan D
m
,ī | 2juin.| 2,16 |10 nov. |jaune pâle. .... .. esili? ......[Incomplétemert mûr, moitié des
EE è grain s avortés
216 2,30 |. reine 12 Grains à peine formés, ou la plupart
Lips RS Sel SE avortés.
513 1,65 |5 |blanchâtres. ,.,,....|15 6 [Grains mûrs, un A “res
á 3 2 [25 oct. |jaune. >. + 24 6 Mäûr, grains ee aa ortés.
learre] 0 .....|N'ont Per
5 e aen a te . à Lee
| 2 join, | E, 30 pre et rie fauves. |18 8 bien garni; grains mú
| 8 5 Ho-o :: Mines cie, 17 4 Incomplétere nt mûr, moitié des
| grains avor té,
> | 9 | 4 1,7 30. jaune.. 19 3 Grains presque mûrs, :/; avortés
ide g 1,79 |15 nov.|jaune foncé . <- [Quelques grains à demi mûrs, tout le
| reste avortés.
II t 15 SPRL RTS Ee arepa rain mûr
| 12 g 1,0 15 jaune pâle ains s lactée eten partie gr
13 | 5 2 6 oct.. | blanc panaché de rose. |15 6 Mrs, panachés et nuancés violet-r
a såtre , 1/5
14 | 4 2,30 | 6 blanchâtre. .....,,.,115 Mûrs, cméransicites, le tiers (au
| bout L avo
(49 b9 neue ies ee e |Détruit par es yos bla
16 | 4 2,997: 119 blanc diegnite 19 6 Mrs, épis gar à:/s ie au bout,
17-| 5 2,6% | 6 blan 21 5 Mäûrs, opacité re EE Y 1/3 an
; bout avortés
18 | 5 2,30 15 |jaunât. ne 12 8 _|Müûrs, grains avortés ; au bou
19 | 4 - ; > 128 sept violet rouge Are 15 (28) 8( Màû 2 épi is à ue près au
> E P HALL SES j a ebuid
20 | 5 2,99 |20 Eike grisâtre. … ob T3 :J6 au bout. avortés, ‘pédoncule
; io. I ,80 15 nov. |jaune T E 2 gr. seulement, t tout le reste avortés.
-2 Dis 2,96 HE 3 Rs ee via de ane
23 + 2,90 |igoct.. jaane oneg reme ère Sant en garni, grains mûrs
24 |4 TS [30 t. jaune foncé.....,...124 4 ` JEpi tombant, ion garni de grains
mürs
x. 6 2 15 nov jaune pâle 28 7 = dk à demi garni de grains lactescens.
2 . à f C2 4 p
29 |7 2,50 |rgoct.,|jaune pâle régulier... |21 4 6 te En grains mûrs, entièrement
Lie > < à demi-enveloppés.
3815 {2,30 |r9 violet rosé. ,,...,,.,[19 8 Mürs, épi ste à VE près au bout,
29 | 5 2,15 |10 nov. |jaune et vii pret Murs, D es
30 | 5 2,40 | 5 jaun.rayéd Mûrs, grains déprimé
+. 2 15 Pr, 0 z.. -e s | Tous les ns Jaiteux,, Join de la
E z Fa “maturi
32 3j 0,65 15 août. blanc Le 3 Grains tros, ct
33 |15 juin. | 0,70 Fa Sh tiges 5, a
» Ho à Denis a Pirenne ya d
5 Rs Re “née le 10 nove re.
w 34 8 b E350: [1S nov. violet et jaune.......|21 5 [Grains lactescens, é épi
PRE J3 4 2 ii e violet, m ` E ts n ande ie avortés, a mûrs,
36 | 8 2,65 ITO., pee z R | 0 Incomplétement mi
97 | © $ x FE ; Détruit par les vers blancs.
38 | 4 2,80 Avorté.
39 | 4 2,76 ..|......|Cassé accidentellément
Do ES -... | Détruit par les vers blanes.
i k 12 juin. 2,31 5 jaune påle 22 á Incomplé tem. mûr, ins Tactescens.
a 4 30 fiS jaune foncé 15 Mür, épi contourné, demi-garni
p 4 sols... |Détru D ne
4! | Idem.
(741)
» Le tableau synoptique qui précède, contient en regard les numéros,
les dates de levée des graines et de la récolte, la hauteur des tiges, la
couleur des grains et les dimensions des épis.
» Nous présentons à l’Académie ceux des produits qui nous ont semblé
pouvoir offrir quelque utilité, surtout quant à la culture sous le climat
de Paris.
» La variété portant le n° 32, doit être considérée comme la e hâ-
tive, sa maturité ayant précédé d’un mois et cinq jours la récolte du
mais le moins tardif, parmi les autres échantillons. Le peu de hauteur de
sa tige, la petite dimension de ses feuilles, et les épis bien dressés, sont
autant de conditions favorables pour réaliser une maturation propres
un moindre épuisement du sol , une récolte facile et moins use.
» Des propriétés analogues éxpliqtiéfit la préférence Kécofdée généra-
lement aujourd’hui, dans la Côte-d'Or, au petit maïs précoce; celui de
la collection américaine aurait en outre l'avantage de donner des grains
plus volumineux, plus blancs; à ne d'un moindre poids, relati-
vement à la masse totale. >
» p l'individu Île plus petit, “est venu dans l’ordre de la précocité,
le n° í la pl lus haute taille; le premier n’atteignait, en effet,
qu'ü une auteur de 65 centimètres, et celui-ci avait 2 mètres 95 cen-
timètres ; récolté le 20 septembre, ses épis portés sur de longs pédon-
cules recourbés, étaient bien garnis , à l’exception d’un sixième de leur
longueur vers le bout, leurs grains bien nourris présentaient une nuance
blanche grisâtre ; sa culture, en raison de ses larges développements fo-
liacés, serait peut-être avantageuse dans des lieux humides abrités des
vents.
» Le n° 19, récolté le 28 septembre, donna lépi le plus allongé, ainsi
que le plus abondant en grains bien mûrs, colorés en violet rougeâtre;
nous pourrons répéter sa culture comparative sur une assez grande
échelle.
» Sous le n° 24, nous avons récolté une variété à petits grains ar-
rondis, demi translucides, jaunes foncés, garnissant bien lépi- fort pz
longé, porté sur un long pédoncule.
» Le n° 17, récolté le | vo était remarquable par la blancheur et
l'opacité de ses grains; 1 nous proposons, après avoir réitéré sarune
plus grande superficie l'essai de sa culture, de déterminer sa compositi
comparativement à celle des autres variétés, et surtout: avec ie n° 18, le
plus translucide de tous ceux de cette collection.
(74)
» Le n° 18, venu à maturité le 15 octobre, portait des épis pen volu-
- mineux, garnis de grains blancs, grisâtres, presque tous translucides et
ridés ; dans le nombre, un vingtième seulement avaient l'opacité ordinaire,
et étaient bien arrondis.
» Le n° 27, récolté le 19 octobre, présenta les apparences de la va-
riété dite Zea tunicata; ses épis étaient bien garnis de grains, les uns
complétement, les autres à demi enveloppés de tuniques , toutes beaucoup
plus minces et légères que celles des échantillons 38 et 43, reçus d'Amé-
rique. Une seconde culturenous montrera si cette sorte de dégénérescence,
ou plutôt de modification appropriée au climat, continuera de façon
peut-être à faire disparaître le type. originel, s’il constituait réellement la
- variété à grains enveloppés entièrement. *.
» Parmi les variétés tardives, le n° 30, dont nous présentons encore
un épi, se fait remarquer par le nombre et la régularité de ses grains,
tous de couleur jaune pâle, à rayures jaunes orangées, déprimés au
sommet par une cavité transversale.
» La variété de toutes, la plus tardive, sous le n° 33, s’est trouvée, par
suite du numérotage, placée auprès de fa variété hâtive; sa culture exi-
gerait un sol d’autant meilleur et une température d'autant plus soutenue,
que ses tiges se multiplient sur le même pied, et que sur chaque tige on
aperçoit la disposition de plusieurs épis. Le tableau fait voir que cette
variété est tellement tardive, que sa floraison n’a même pu être déve-
_loppée; un grain nous reste, et nous. PRE deuayer. d'obtenir sa
maturation l'année prochaine.
~» Sans doute ce premier essai sur dB: variétés dont nous n'avons pu
semer qu'un ou deux grains, est insuffisant ; aussi nous proposons-nous
de profiter de notre petite récolte, pour cultiver l’année prochaine le
plus grand nombre possible de chacune des res dont la maturation a.
été complète cette année.
» Nous ferons d’ailleurs observer que nos résultats peuvent être com-
parables. entre eux, toutes les circonstances ayant été rendues égales, et
que pour tous les échantillons semés, l’époque trop avancée de la saison
ayant dû nuire aux développements des produits, ‘on peut espérer des
résultats très sensiblement meilleurs de notre prochaine culture; nous
nous empresserons de les communiquer à VAcad nie, s'ils nous semblent
offrir quelque intérêt. | "s
- » Nous présentons, outre les” variétés ci-dessus, les principaux pro-
duits récoltés, et notamment les n° 4, 13, 16, 23 et 28 , afin qu'on les
( 743 )
. LA e
puisse comparer avec les numéros correspondants des échantillons semés,
et dont nous déposons aussi, à cet effet, les quelques grains qui nous
restent. On remarquera qu'il existe une assez grande similitude entre
eux, et que les premiers ne paraissent en rien inférieurs à la semence
exotique d’où ils proviennent,
RAPPORTS.
Rapport sur les Maremmes de Toscane et sur les travaux de bonification
et d'assainissement qui s’y exécutent.
(Commissaires , MM. Élie de Beaumont, de Prony, rapporteur.)
«M. le commandeur Berlinghieri, ministre de la cour-de Toscane
auprès du Gouvernement français, ayant communiqué à l’Académie,
pour avoir son avis, un mémoire de M. l'ingénieur Giuseppe Pianigiani
concernant les travaux entrepris pour. la “bonification et l'assainissement
des maremmes de Toscane, „MM. Navier et de Prony furent chargés de
faire un rapport sur ce mémoire; mais, comme on n’y trouvait pas tous
es renseignements nécessaires pour traiter une matière aussi importante ,
: i, de Prony, rapporteur de la Commission, demanda un supplément aux
p èces remises a Pcadémie , qu'il attendit très long-temps, et qui ne lui
parvint qu'après la mort de son honorable confrère M. Navier, rempla
dans la Commission , par M. Élie de Beaumont.
Le rapport, lu à PAcadémie dans le cours de deux séances, est d’une
étendue qui ne permet pas d'en donner ici le texte complet; et nous nous
bornerons à en présenter une analyse propre à faire connaître l’ensemble
de sa composition. IL est divisé en sept chapitres ou paragraphes, et l’on
va donner une indication sommaire du contenu de chacun de ces pa-
ragraphes.
« SI”. Détails descriptifs généraux. — La conformation et la position
hydrographique de la partie du solitalien comprise entre la ligne transver--
sale menée du fond du golfe de Gênes au fond du golfe de Trieste, et la Sicile,
offrent des particularités dignes d'attention ; la conformation est celle d’une.
presqu ile ou long promontoire , avancé en mer d'environ 800 kilomètres,
dans la direction du nord-ouest au sud-est; la position hydrographique
constitue dans la Méditerranée trois FR ou bassins , deux desquels
baignent les côtes orientales et occidentales de la pénale ( la mer Adria-
” . (744) ee
tique forme le bassin oriental), et le troisième s'étend depuis les extrémités
méridionales des deux premiers jusqu’au rivage de Syrie.
':»Un premier effet remarquable des positions de ces bassins est l'influence
-qu’elles ont sur les phénomènes des marées , qui, n'étant que de quel-
ques centimètres sur la côte occidentale, excèdent, valeur moyenne, la
hauteur d’un mètre sur la côte orientale.
» Cette grande inégalité entre les actions du flot et du jusant sur les
rives opposées de la presqu'ile, donne lieu à des différences notables
entre les états physiques des plages riveraines, influe sensiblement sur la
salubrité et la fertilité du sol. Les rives orientales sont en général moins
sujettes à ’attérissements et plus salubres que les rives occidentales (1),
et les causes d’insalubrité dont les effets se manifestent sur les côtes de
Toscane , continuent leur action sur celles des États-Romains, dont les
marais Pontins occupent une portion, et s'étendent j jusqu'a au littoral du
royaume de Naples. s
» § I. Causes générales de l'insalubrité er maremmes toscanes. — Ces
causes sont de diverses espèces, savoir : 1°. les vents qui arrivent des côtes
d'Afrique dans la direction du sud-ouest au nord-est, traversant d’abord
l'île de Corse, et qui au lieu de s’échapper du côté de Adriatique, sont
refoulés en arrière par la chaine des Apennins , qui pourrait être consi-
dérée comme la colonne vertébrale du sol italien. apporteur des
Commission, chargé en 1786 d'examens relatifs à l’a ue p
trémité méridionale de Vile de Cors e, a reconnu l'ini fluence an anti- -sanitaire de
ces vents africains, qui du sol de cette ile courent directement, et en fran-
» 2°., Les gaz délétères émanés dec certaines parties de la sirce fa sol
et quon ne peut pas attribuer à la décomposition des eaux stagnantes,
leur influence se faisant sentir sur des terrains absolument secs, et devant
être attribuée à la composition chimique des couches exposées au contact
de Pair; on remarque dans .les États-Romains des emplee hoppat de
ce genre d’insalubrité.
>$ 3. Les exhalaisons s pestilentielles provenant d du a règne végén et dues
(1) Les immenses at ” ssements fc suches du Pô, et qui ont isolé lan-
sur e rivage daña mee qui porte son nom, sont dus à des
causés intérieures ndépoides et des es maritimes, (Voyez sur cette matière une
note de M: de Prony, que le célèbre Cuyier a insérée dans son ouvrage sur les Osse-
. ments fossiles et dans son Discours sur les Révolutions de la surface du Globe. )
(74)
à une plante qu'on appelle le chara , et qui croit en grande abondance
dans les eaux, tant douces que saumâtres. L'histoire de la Toscane et de
l'Italie -offre des exemples très remarquables de l'influence désastreuse
de cette plante sur le règne animal.
» 4°. La diminution de la population, conséquence nécessaire de l'état
malsain d’un pays, et devenant malheureusement elle-même une nouvelle
source d’insalubrité qui aggrave l’effet des causes physiques dont elie est
le résultat.
» 5°, Enfin, le fléau principal, celui dont l'influence malfaisante sur la
prospérité des maremmes toscanes a le maximum d'énergie, tient à l'état
marécageux du sol. Le paragraphe 3 contient des détails descriptifs et
historiques sur cette dernière cause d’insalubrité.
» $ III. Détails descriptifs et historiques sur la partie des maremmes
toscanes constituant lobjet Spécial du présent rapport. — Les détails des-
criptifs contenus dans ce paragraphe exigeraient , pour être bien compris,
que le lecteur eùt sous les yeux une carte du littoral toscan; nous ne
pouvons donner ici que des indications extrêmement sommaires. i
» La plaine qui contient le principal foyer d'infection, et qui occupe le
premier rang part i les projets de bonification, est désignée par le nom
de plaine ou maremme Grossetane , parce qu’elle a, vers son extrémité
orientale , la ville de Grossète. C’est dans cette plaine que se trouve le lac
ou marais de Castiglione, qui occupe une partie notable de sa surface,
eta, vers son extrémité occidentale, un débouché à la mer, au lieu dit
Castiglione della Pescaia.
» Du système de sommités environnant toute la partie de cette plaine
qui mest pas baignée par la mer , descend une multitude de torrents qui se
perdent dans le marais, dont les deux plus considérables portent les
noms de Bruna et Sovata.
» Ces torrents, dont l'effet est d'entretenir l’état marécageux de la
plaine, n'offrent que des ressources insuffisantes pour la dessécher et
l'assainir; le fleuve torrentiel qui a dû fournir abondamment de pareilles
ressources est Ombrone , le plus considérable des fleuves de Toscane
après l’Arno et le Serchio , coulant dans la plaine en dehors du lac Cas-
tiglione, et ayant, par les matières terreuses qu’il transporte, annulé sen-
siblement sa déclivité à 8000 mètres environ de son embouchure, qui
s'avance continuellement dans la mer. A
» L'emploi à fai re des eaux de ce fleuve et des matières t
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 22.) z
> MrIiIn
De: f
es qu’elles
100
( 746 )
écntiennent constituent la partie importante des projets dont il sera fait
mention ci-après.
» Les plans d'assainissement ne sont pas bornés à la plaine de Grossète,
ils comprennent encore d’autres plaines et marais qu’on rencontre en
s'avançant le long du littoral du côté du nord, à partir du lac Castiglione,
savoir, la plaine et le marais de Scarlino, la plaine et le marais de Piom-
bino, le lac de Rimigliano, etc. arts is
» C’est dans la plaine comprise entre le littoral oriental de Piornbino et
Campiglia que se trouvent des puits artésiens naturels de grandes dimen-
sions ; qui lancent une quantité d’eau très considérable, à laquelle on
a donné une issue à la mer.
» $ IV. Des causes auxquelles on attribue l'état marécageux de la plaine
de Grossète, et en général des maremmes toscanes.— Une opinion fondée
sur des observations très concluantes, et qui paraît généralement adoptée ,
est que les plaines de Grossète, Scarlino, Piombino, et en général les
plaines marécageuses qui bordent les littoraux toscan et romain, étaient,
à des époques antiques, des golfes plus ou moins avancés dans les terres.
M. de Prony a mis cette vérité hors de doute dans son ouvrage sur les
marais Pontins. Le mont Circé, maintenant lié au continent, a dù être
une ile, ou faire partie d’un petit archipel, et les traditions homériques
se trouvent ainsi justifiées ; des sondes et des fouilles ; faites dans les em-
placements de ces anciens golfes, fournissent des débris de coquillages,
des plantes marines, etc., témoins irrécusables de l’ancien séjour de la
mer. E ; $ HR. ;
» Il est donc avéré que l’état marécageux des plaines de Grosseto , Scar-
lino , Piombino , etc., est dù aux attérissements irréguliers et imcomplets
de golfes antiques, aujourd’hui remplacés par des nappes d'eaux sta-
gnantes dont les écoulements sont complétement ou presqu’en totalité
barrés par les protubérances terreuses qui les environnent.
» De pareils attérissements ne peuvent avoir été formés que par le
dépôts des matières qu’entrainent les fleuves et torrents dont ces golfes
antiques reçoivent les eaux. M. le comte Fossombroni et M. Pingénieur
Pianigiani, ont cherché à évaluer la quantité annuelle de ces matières ter-
reuses, et, en discutant les causes des différences que présentent leurs ré“
sultats, il a paru à la Commission que le volume annuel d'alluvions
amené dans la plaine de Grossėte, tant par le fleuve Ombrone que par les
autres affluents, pouvait, valeur moyenne, être porté à environ 40 mil-
lions de mètres cubes , ce qui surpasse de beaucoup la quantité nécessaire
( 747 )
pour la formation des colmates. Mais ce tribut levé par les eaux courantes
sur le sol des bassins qu’elles parcourent, n’a pas toujours été le même à
beaucoup près; il devait être sensiblement nul lorsque les parties du litto-
ral, avant qu'elles fussent devenues marécageuses, étaient à l’état perma-
nent de golfe, état qui subsistait encore dans les derniers temps de la ré-
publique romaine, à en juger par les passages d'auteurs latins que cite
M. l'ingénieur Pianigiani. On a les preuves de l’existence, à cette époque,
de villes et d’un grand nombre d'établissements ruinés et abandonnés
depuis linvasion du mauvais air.
» Ainsi les changements qu’a subis le littoral ont dù être opérés dans le
moyen âge et avoir une marche rapide ; la durée de l’état salubre antique
de ce littoral a été incomparablement plus grande que celle de sa transfor-
mation en marais. PT LA ;
» Le déboisement des forêts peut expliquer, ou complétement on en
grande partie, cette espèce de solution de continuité dans l'état du sol.
Tite-Live parle, dans le troisième-livre-deses Décades, des bois de cons-
truction pour les bâtiments de mer, qui abondaient dans la plaine de la
ville de Roselle dont il ne reste plus que quelques vestiges; et des bois de
cette espèce ontidù étre exploités, dans beaucoup d'autres lieux, par un
euple éminemment navigateur. MM. les ingénieurs toscans, qui n'ad-
mettent point cette explication, sont, en cela, d’un avis opposé à celui de
M. le comte Fossombroni, qui, dans plusieurs endroits d’un mémoire très
important dont il sera fait mention ci-après, signale les effets d’une végé-
. tation abondante et forte pour diminuer ou annuler les dépôts des affluents
et prévenir les attérissements; il parle de l'avantage qu'ont les forêts situées
sur les revers des Apennins placés du côté de l’Adriatique de n’être pas
exposées aux influences des vents d'Afrique nuisibles à la végétation, etc.
» § V. Projets proposés pour obtenir la bonification des maremmes de
Toscane et exécutés ou complétement ou en grande partie. — Les pre-
mières tentatives faites pour obtenir la bonification des maremmes de
Toscane datent de plus de deux siècles, mais on a été long-temps avant
d'employer les procédés qui conduisent au but d’une manière sûre et du-
rable. Il paraît cependant, d’après une note récemment communiquée au
rà teur de la C ission, que lelittoral compris entre Lucques et Piom-
bino:a recu depuis quelques années et continue à recevoir des améliora-
tions sensibles ; le grand et principal intérêt se porte maintenant sur la
continuation du littoral depuis Piombino jusqu’à la plaine située sur la rive
gauche de lOmbrone, près de l'embouchure de ce fleuve à la mer; c’est
100..
(748 )
dans cet intervalle que s’exécutent les travaux formant l’objet spécial du
rapport de la Commission.
» Après des tentatives faites dans le cours du xvu siècle , dont les pn
tats furent plutôt nuisibles qu’utiles, le célèbre Ximénès fut, dans la se-
conde moitié du xvin’ siècle, chargé par le grand-duc Léopold I‘, de dresser
un projet général, auquel coopérèrent ensuite les ingénieurs Ferroni et
Fantoni, ayant pour objet la bonification complète de la plaine de Grossète;
de grands et dispendieux travaux furent entrepris et exécutés, à dater
de 1765, et malheureusement les espérances du gouvernement toscan fu-
rent encore trompées : le succès ne répondit point à la science et aux talents
des hommes sur lesquels il avait fondé ses espérances.
» De pareils résultats étaient bien décourageants et de nature à faire re-
garder comme insoluble le problème de la bonification complète des ma-
remmes ; les difficultés qui avaient conduit à ces désolantes conséquences
ont été complétement levées par M.le comte Fossombroni, premier ministre
du grand-duché de Toscane, correspondant de l’Académie, età qui sestravaux
scientifiques ont acquis depuis long-temps une célébrité bien méritée. Son
ouvrage sur le val de Chiana, publié en 1789, contient un exposé complet
de la méthode de bonification par colmates , qu’il a appliquée à cette impor-
tante partie du territoire toscan, qu'il a ensuite proposée en 1825 pour les
maremmes, et offre ainsi, tant d’après le raisonnement que d’après
l'expérience, un remède assuré aux maux résultants de létat mar eagra
du pays.
» Le grand-duc Léopold II, ul ant, a am en 1828, ac-
compagné de M. le comte Fossombroni, une visite de la partie des ma-
remmes comprise entre les fleuves Ombrone et Cecina, sur laquelle se
trouvent, avec la plaine de Grossète, les marais de Scarlino et Piombino-
» Lorsque cette inspection fut terminée, M. le comte Fossombroni ré-
digea le mémoire ci-dessus mentionné, portant la date du 10 août 1828,
et adressé, sous forme de rapport, à S. A. R. et I. le grand-duc de Tos-
cane, dans lequel les diverses questions relatives à la bonification de la
plaine de Grossète sont traitées avec beaucoup de détail. Ce mémoire
assure à M. le comte Fossombroni la priorité de date pour la conception
du système de travaux adopté et appliqué à la bonification de la plaine de
Grossète, et dont l'exécution, maintenant fort avancée, promet le plus
heureux succès. Son projet fut, d’après un rapport très favorable du cé-
lèbre mathématicien et physicien Paoli, correspondant de l’Académie, ap-
prouvé par S. À. I. et R., qui en ordonna l'exécution sous la surveillance
( 749 )
et la direction de MM. Capei, Grandoni et Manetti. Les deux premiers ont
été maintenus dans leurs fonctions jusqu’en 1833, époque à laquelle on a
adjoint M. Pianigiani à M. Manetti; et ces deux ingénieurs se sont trouvés
seuls chargés de la direction et de la surveillance des travaux.
, Il serait difficile de donner des explications bien intelligibles des pro-
jets d’après lesquels ces travaux ont été exécutés, aux lecteurs qui n'ont
pas sous les yeux les plans, profils et autres pièces qui en contiennent
les descriptions détaillées , et l'on est obligé de se borner à des indications
très sommaires.
» M. le comte Fossombroni considérant, comme opération capitale, le
colmatage immédiat du grand lac de Castiglione, a proposé de faire af-
fluer dans ce lac deux canaux dérivés de Ombrone, dans des points
situés sur sa rive droite, l’un au-dessus et l’autre au-dessous de Gros-
sète. Il parle d'un troisième canal qui pourrait aussi être dérivé du
même fleuve; mais le creusement des deux premiers a paru suffisant.
» M. Pianigiani a donné, dans son mémoire, des résultats de calcul très
curieux sur la quantité soit de fluide soit de matières terreuses que
l’'Ombrone et les autres affluents conduisent annuellement à la mer, mais
qui ne “pas être insérés dans le présent extrait, vu les bornes
entre lesquelles on est obligé de le restreindre. On a conclu de quelques
expériences, que sur 100 parties d’eau trouble, Ombrone en conte-
nait 3 de terre; et comme la somme des dépenses d’eau des deux ca-
naux et celle de l’'Ombrone sont dans les rapports des nombres 37 : 97, il
en résulte que l'effet produit par les deux canaux de déviation sera un
dépôt annuel de 15 430 000 mètres cubes de terre.
» Ajoutant à ce volume celui de 2 359000 mètres cubes d’alluvions
fournis par les autres affluents, on a un dépôt annuel de terre de
17 789 000 mètres cubes.
» M. Pianigiani conclut de ces données, réunies à celles que fournit le
profil et Ja surface du terrain, que la durée du colmatage, ou comble-
ment complet, doit être d'environ onze années, auquel il faut en ajouter
deux pour le rehaussement des lits des affluents qui n’auraient plus assez
de déclivité pour se rendre à la mer; ce qui porte à treize années la
durée de la bonification définitive.
» L'importance; ponr le succès des travaux, du canal dérivé de lOm-
brone, au-dessus de Grossète, et la nécessité de maintenir constamment,
en quantité suffisante, et de régulariser l’affluence des eaux du fleuve
dans ce canal, a déterminé MM. les ingénieurs à projeter et faire exécuter,
(750 )
immédiatement au-dessus de la dérivation, un grand et dispendieux ou-
vrage, consistant en un système de barrage et d’estacade, enraciné sur la
rive gauche, traversant obliquement le fleuve sur une longueur de
-248 mètres, aboutissant à l’origine de la déviation ‘et disposé de ma-
nière à produire son effet utile tant dans les JOP crues que dans les
temps d’étiage.
» L’utilité des deux canaux dérivés de l’'Ombrone, qui constitue les
grands moyens de bonification, ne cessera pas lorsque cette bonification
sera complétée. Le canal supérieur sera employé, moyennant une déri-
vation de ses eaux claires, à rafraichir et-assainir les égoûts de la ville
de Grossète ; le canal inférieur sera réndu navigable, pour les transports
des denrées, jusqu'à un émissaire dont le creusement fait partie des
projets généraux, et qui portera le nom de Saint-Léopold : on espère
même que le courant formera une fosse de ed suffisante pour
le mouillage des bâtiments.
» Le canal Saint-Léopold est, après les deux dérivations de L'Otabrone,
l'ouvrage le plus important de la bonification générale. Creusé à la partie
méridionale de la plaine, depuis le marais jusqu’à la mer, il remplit,
indépendamment de l’objet d'utilité ci-dessus indiqué; celui de faciliter-
la marche des eaux torrentielles arrivant de la partie du nord dans le
marais, à bonifier une portion de la plaine située entre les marais et
l'Ombrone, et qui est dans un état déplorable d insalubrité, etc. ; etc.
» On ne pourrait pas présenter ici les di elatives à un grand
nombre d'ouvrages de détail, qui complètent le projet général, A ma-
nière à les faire concevoir sans le secours de moyens graphiques ; D
bornera à indiquer, parmi ces ouvrages, ceux qui sont relatifs aux
torrents d'ordre inférieur qui se jettent dans le marais, le desséchement
de deux marais situés au nord-est de Grossète, près la droite de Om-
brone, et portant les noms de Lagaccioli et lago Bernardo ; le dessé-
chement du marais d’Albereze, situé au sud-est de Gibesète : daus la
plaine qui borde la rive pauiths: de Ombrone, ete: , etc. L'exécution de
ces travaux s'opere , en général, par les moyens connus.
» Une note communiquée au rapporteur de la Commission , par
M. l'ingénieur Manetti, contient quelques détails relatifs aux travaux de
bonification exécutés sur différents points du prolongement du littoral
toscan, entre Castiglione et le lac de Rimigliano,au nord de Piombino.
» À 20 kilomètres environ, au nord de Gastigliones se trouve le ma-
rais de Scarlino, dont l'influence malfaisante était due principalement à
(751)
l'épanchement irrégulier des eaux du gros torrent Pecora; les travaux
faits sur le lit de ce torrent et les divers ouvrages dont l'exécution devait
assurer le succès de ces travaux, ont rendu très favorables à la bonifi-
cation les matières terreuses qui, auparavant, étaient les causes produc-
trices de l’état marécageux; un mélange d’eau douce et salée avait lieu
à la pointe méridionale du marais; cette puissante cause d'infection a été
anulée. -
» En -suivant le littoral dans la direction de l’est à l'ouest, et apres
avoir, à partir des marais de Scarlino, parcouru une ligne de 17 à
18 kilomètres de longueur, on trouve les marais de Piombino, qui se
composent de trois foyers principaux d'infection, savoir : le marais de
Terre-Mossa, le grand marais, spécialement nommé de Piombino, et
les bas-fonds du lac de Rimigliano.. C’est-dans ces bas-fonds que végete,
avec une bien funeste abondance, cette plante nommée Chara, dont il a
été fait mention ci-dessus.
» On a, dans la plaine de Piombino, puissante ressource pour exhaus-
ser le sol marécageux et le mettre enétat de culture; cette ressource est
fournie par les eaux d'un. os torrent appelé la Cornia; les travaux exé-
cutés sur le torrent et d’autres ouvrages accessoires ont tout le succès dé-
sirable: On a fait les dispositions nécessaires pour l'écoulement des eaux
de ces grands puits artésiens naturels dont il a été fait mention ci-
dessus (1).
» Des travaux de bonification ont été pareillement exécutés aux deux
parties extrêmes de la plaine de Piombino où se trouvent les marais de
Torre-Mossa et de Rimigliano. Ce dernier est délivré de l'influence pes-
tilentielle de la plante Chara et de celle d'un courant d'eaux thermales
appelé Fossa Calda. Fo o
» Enfin des travaux autres que ceux dont on vient de donner l'indica-
tion, et consistant en routes, ports, etc., ont été ordonnés par le gou-
vernement toscan. Le plus important est la réhabilitation d'aue voie
(a) Il y a environ trente ans que des projets de bonification des marais de Piom-
bino , furent présentés par des ingénieurs français et italiens, au nombre desquels était
M. le comte Fossombroni. M. de Prony fut chargé de rédiger un rapport sur ces proje! s;
et, dans ce rapport , portant la date du 16 novembre 1807, il joignit, à son opt ion
sur le contenu des pièces qui lui étaient communiquées , l’exposition de ses “à re
vues, et proposa un projet basé, en général, sur l'application de la méthoe des
FE 4
cohpates. © i ia
(752 )
antique qu’on suppose être une de celles qui portaient le nom d’£milia, et
qui met Grossète en communication facile avec Pise.
» Un puits artésien de 122 mètres de profondeur a été creusé dans Pin-
térieur de la ville de Grossète, et l’eau qu'il fournit s'élève à 4°,67 au-des-
sus du sol.
§ VI. Note sur l'état actuel (juillet 1837) du littoral toscan, depuis le lac
de Castiglione jusqu'aux marais de Piombino. — Cette note, fournie par
M. le comte Fossombroni, donne la certitude complète de la réalisation des
espérances que le mérite de la composition des projets de bonification de-
vait faire concevoir; voici quelques faits qui en sont extraits.
» La ville de Grossète a, pendant l'été, depuis 1836, un nombre d’habi-
tants plus que quadruple de celui qui l’habitait pendant la saison des cha-
leurs, antérieurement à cette année 1836.
» Le caractère pestilentiel des marais est considérablement neutralisé, et
depuis trois ou quatre ans, presque la moitié des terrains marécageux a été
disposée et préparée pour la culture.
» Le lac de Castiglione se trouve comblé en grande partie par les dépôts
de l'Ombrone, qui ya formé des couches d'une bonne terre végétale se
prêtant déjà à la culture.
» Les bonifications des marais situés en-dehors de la plaine de Grossete,
Rimigliano, Piombino, etc., résultats des travaux de 200 à 300 ouvriers
pendant deux ans, ont eu tout le succès désirable.
» § VII. Conclusions. La Commission a propôsé à l'Académie d'adresser
des remerciments à M. le commandeur Berling ri, ambassadeur de Tos-
cane , pour l’importante communication qu’il lui a faite des pièces relatives
à la bonification des maremmes de Toscane. Elle croit avoir prouvé, par, la-
nalyse qu’elle en a donnée, que ces pièces, quoique n’offrant pas les détails
nécessaires pour la discussion officielle des projets, n’en fournissent pas
moins tous les matériaux suffisants pour une exposition académique pré-
sentant quelque intérêt.
» (Elle aurait désiré que l’Académie chargeât un de MM. les Secrétaires ou
de MM. les Commissaires, d'engager de sa part, M. le comte Fossombronti ,
à lui adresser une copie de son mémoire; cette proposition n’ayant pas été
généralement accueillie, le rapporteur de la Commission a déclaré que PA-
cadémie pouvait disposer de l'exemplaire manuscrit qui lui avait été donné
par l’auteur.) Re
» La Commission déclare que MM. Manetti et Pianigiani se sont acquis
desdroits bien mérités aux éloges, tant de l’Académie que des philanthropes
+
(353 )
en général, par le zèle, le dévouement, avec lesquels ils se sont livrés à des
travaux qui comportent des dangers, et par la science et le talent dont- ils
ont fait preuve à l’occasion de ces travaux. à rt
» Il serait à désirer, lorsque l'assainissement des maremmes sera complé.
tement terminé, qu’on publiât, sur cette grande et belle entreprise, un ou-
vrage détaillé dont la rédaction ne pourrait être mieux confiée qu'à ceux
qui ont conçu les projets et dirigé l’exécution de la bonification. L’utilité
de cette publication a déjà été motivée en Angleterre, dans un rapport sur
les statistiques de la Toscane, de Lucques et des États pontificaux et Lom-
bard-Vénitiens, rédigé par M. le docteur Jean Bowring, et présenté aux deux
chambres du Parlement , par ordre de sa Majesté le roi d'Angleterre.»
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
pra ea
CHE. — Vote
Soer par M. WALTER.
{ Commissaires, MM. Dumas, Pelouze. )
pene Te RS ; : ; {
« La préparation de ce composé, dit l’auteur, m’a réussi constamment
en employant les doses et le procédé suivant :
» J'ai placé dans une cornue de verre tubulée un mélange intime et
réduit en poudre très fine, de 100 parties de sel marin fondu et de
168 parties de chrômate de potasse neutre ; j'ai adapté à la cornue une
allonge et un récipient à deux tubulures , et j'ai versé peu à peu, par un
tube en S placé dans la tubulure de la cornue , 300 parties d'acide sulfu-
rique concentré.
ur le bichrômate de perchlorure de chrôme ;
aae
» La liqueur ainsi obtenue est d’un rouge de sang magnifique ; elle est
volatile et répand des fumées abondantes; mise en contact avec une masse
d’eau, elle tombe au fond en gouttelettes d’un aspect huileux et se change
en acide chlorhydrique et en acide chrômique; son point d’ébullition est
constant et a lieu à 118° cent. sous la pression de 0",76; son poids spé-
cifique à la température de 21° cent. est 1,71, elle attaque vivement le
mercure; c'est pourquoi il faut éviter tout contact avec ce métal, en pre-
nant la densité de sa vapeur, et ne pas ouvrir le ballon sous le mercure ;
elle est décomposée par le soufre, détonne avec le phosphore, dissout le
chlore et l'iode, et se combine avec l’ammoniaque avec dégagement de lu-
mière. Une petite quantité mélée avec de Falcool concentré, se combine
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 99) 101
(754)
avec une explosion violente, et l'alcool enflammé est projeté avec force.
C’est cette réaction inattendue qui a failli me priver de la vue, et m'a hor-
riblement brülé.
» Le bichrômate de perchlorure de chrôme est composé, d’après mes
analyses , de :
Chlore, oo iou - + 14814
nié os. ce 100
Origine.. >e + + s o: 19,26
100,00.
» Ce résultat s'accorde avec celui obtenu par M. Rose , et avec une com
binaison calculée d’après la formule 2 CrO? + CrO°.
» En effet,
Cri. = 1008,461 = 35,37
Ch. = 1327,950 = 44,51
05 = 600,000 = 20,12
2983 ,407 100,00.
» La densité de {a vapeur déduite de l’observation, donne D = 5,9; la
valeur donnée par le calcul , au moyen de la formule 2CrO* + CrCh°, est
égale à D = 5,48.
» En effet,
> vol. de chrôme. © . - . 11,6433
G vol. de chloré 2. . :. MOm
6 vol. d’oxigène o - ,. : + 6,6156 :
| o
~p = 5,48.
» L'analyse et la densité de la vapeur du bichrômate de perchlorure de
chrôme, s'accordent donc à représenter ce corps comme une combinaison
d'acide chrômique et de perchlorure de chrôme; on peut cependant
envisager sa constitution d’une manière différente, qui sans être en con-
tradiction ni avec la composition, ni avec la densité trouvées, explique
en quelque sorte mieux ses caractères remarquables et son peu de sta-
bilité. M. Thompson ayant soumis ce corps dans le temps à l'analyse, avait
déjà présenté une opinion toute particulière sur sa constitution; il le
regardait comme formé d’acide chrômique et de chlore, et l’appelait
chloro- chrőmic acid; mais cette opinion n’a pu soutenir l’objection de
‘M. H. Rose, que dans cette supposition la combinaison devait contenir
(755)
10 p. 100 de chlore plus que ne donne l'analyse. Mais : si au lieu de re-
présenter cette combinaison comme formée d'acide chrô etdechlore,
on lå regarde comme formée de Cr O* et de chlore, le radical hypothétique
CrO* de l'acide chrômique (exprimé lui-même, par la formule Cr O*+0O),
jouant le rôle d’un corps simple à la manière de l’oxide de carbone et
du benzoile, cette combinaison devient analogue à l'acide chloro-oxi-
carbonique, le chlore remplaçant alors l’oxigène qui se trouve hors du
radical de l'acide chrômique. On peut donc se représenter ce corps par
la formule Cr O*°-+Ch*, qui s'accorde, tant avec l'analyse qu’avec la den-
sité trouvées. En effet, l'analyse calculée d’après cette formule, donne le
résultat suivant :
1 at. de chrôme. . . . . 351,819.
2 at. de chlore.. . . . 68000 —— 445991
2 at. d’oxigène. : . n « . 200,000 =
994,469 100,000
et, en ce qui concerne la densité calculée d’après la même formule, on
trouve :
.swok de chrôme.. . + +. :-3,8811
aa a voi. de chlore... s- 4,5020
2 vol. d'oxigène. . . . . . 2,2078
iiie [M
z—= = 5,49
Mais ici chaque atome du composé représente seulement 2 volumes de
vapeur. Ce corps peut donc être regardé comme un acide particulier,
quon pourrait désigner sous le nom d'acide chloro-oxi-chrômique. En
remarquant que le perchlorure de chrôme n’existe pas à l’état isolé, que
des composés analogues ne sont produits que par les acides qui, pour
ı atome de radical, contiennent 3 atomes d'oxigène, qui sont isomor-
phes entre eux, et qui tous peuvent s'exprimer d’après l'hypothèse de
M. Persoz, par la formule RO*+ O, en prenant en considération la
facilité avec laquelle ce corps se décompose mis en contact avec d’autres
corps, et son peu de stabilité. Cette manière d'envisager la constitution
de ce corps, qui explique du reste si bien ses diverses réactions, prte
beaucoup de probabilité. »
IOI..
(73
ÉCONOMIE RURALE.— Vote sur les terres labourables d'une partie des vallées
de la Loire aux environs de Chalonnes ; par M. Leczerc-Taouix.:
w, Commissaires, MM. Thénard, Dumas, Pelouze. )
L'auteur dans cette note s'attache principalement à prouver que la fer-
tilité des terres ne dépend pas seulement des conditions de composition
chimique ou de constitution physique mentionnées par les auteurs d’éco-
nomie rurale, mais encore de certaines circonstances extérieures dont ils
n’ont pas en général tenu compte et qui cependant, toutes choses étant
égales d’ailleurs, exercent l'influence la plus marquée sur les qualités pro-
ductives du sol.
« Pourquoi, dit-il, un sable assez grossier et presque pur qui est complé-
tement stérile dans le sud et le centre de la France, devient-il fertile dans le
nord ou le voisinage de l'Océan? C’est que sous un ciel souvent nuageux ilne
perd pas autant d'humidité qu'ailleurs par l’évaporation, c’est que souvent
humecté par les pluies ou baigné à sa surface par les brumes de mer, il
conserve la consistance nécessaire au développement des racines; c’est
qu’il se pénètre cependant facilement de la chaleur solaire, qu'il la re-
tient, que par conséquent il favorise la décomposition des engrais qui ne
peut avoir lieu convenablement ni à une température trop basse, ni dans
un milieu trop imbibé; c’est qu'il livre un facile écoulement aux eaux
surabondantes.
» Pourquoi est-il infertile sous des latitudes plus chaudes? C'est que
sous F des il perd sa consist: nce au point de devenir
le jouet des vents, que les. plantes : S'y. “hablent, que les engrais s'y dessè-
chent et ne. peuvent plus exercer aucune influence, que des pluies trop
rares n’y laissent que des traces passagères.
_»-Les auteurs qui se sont livrés à des recherches de chimie agricole,
poursüit M. Leclerc-Thouin, ont été conduits à croire qu’une bonne terre
devait se composer presque entièrement de silice, de chaux et d’alumine,
en proportions à peu prés égales, et que la fertilité allait nécessairement
en diminuant à mesure que le PFAROREAS des trois éléments s’écartait plus
de l'égalité. Cependant l'examen que j'ai fait des terres d’un pays regardé
comme l'un des plus fertiles de la France me l’a montré composé de sable
siliceux très fin, d’un peu de fer, d’une très petite portion d’alumine, et seu-
lement de traces à peine sensibles de chaux. Un échantillon de ces terres
que j'ai joint à ma note provient de l’île de Chalonnes; mais le sol de cette
( 757 )
ile est à très peu près identique à celui de toutes les vallées d’alluvion de
la Loire, au-dessous de l'embouchure de la Marne, vallées qui à l’aide
d’une fûmure très ordinaire, et sans addition d’aucun engrais portent sans
interruption du blé, du lin et du chanvre, et qui sur les points où la houe
ne pénètre pas présentent de magnifiques herbages. »
CHIRURGIE, — Instruments destinés à la compression des artères sous-cla-
vière et carotide , présentés par M. BOURGERY.
( Commission nommée pour le Mémoire de M. Malapert. )
« La priorité, quant au premier de ces instruments, dit M. Bourgery
dans la lettre d'envoi, n’est pas, que je sache, en question. Pour le second,
si l'on me demande comment il se fait que c’est précisément en ce moment
que je viens offrir un compresseur de la carotide, la réponse est simple :
c’est que, dans la publication de mon ouvrage, je suis parvenu aux généra-
lités de la médecine opératoire et, en particulier, aux compressions des ar-
tères, comme en témoigne suffisamment la livraison que je joins à cette
lettre. » HA PTS E LES
MÉCANIQUE ArPLiQuée.= Voitures articulées, à six roues, inventées par
“pH M. Drerz.
( Commissaires, MM. de Prony, Arago, Poncelet. )
M. Dietz fils annonce que cinq de ces voitures articulées sont arrivées à
Paris, et prêtes à manœuver devant les Commissaires de l’Acadéinie, A sa
lettre est jointe la copie d’une pétition adressée à la chambre des Représen-
tants belges, pétition dans laquelle se trouvent exposés les avantages que
présente le nouveau système, principalement en ce qui a rapport à la
conservation des routes.
mévecrne.— De l'emploi de l'acétate de plomb cristallisé ou sucre de Saturne,
contre la salivation mercurielle; par M. BRACHET, médecin de l’Hôtel-
Dieu de Lyon.
(Commissaires, MM. Serres, Double. )
L'auteur rapporte huit observations de guérison obtenues au moyen de
ce médicament, et annonce lavoir employé avec un égal succès dans plus
de cinquante cas. Le sel de Saturne est donné deux fois le jour à la dose
de 1 à 3 grains, associé avec une petite quantité d'opium. |
( 758 )
[’acétate de plomb liquide à haute dose dans un gargarisme, a été
employé avec succès dans le même but, par divers médecins; mais, dit
M. Brachet, il a sous cette forme divers inconvénients qui font craindre
de l'employer, et entre autres, celui de noircir pour long-temps les dents,
Le nouveau mode d'administration du sel de plomb n’a aucun de ces
désavantages.
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Machines à vapeur.
M. Passot adresse une notice sur un appareil de sûreté qu’il a imaginé,
et dont il présente un petit modèle.
La lettre et le modèle sont renvoyés à la Commission des rondelles fu-
sibles. Spa FE
cururcre. — Histoire d'une fracture du bras gauche restée non réduite et
_ non consolidée depuis le 26 juin 1836, jusqu'au 13 janvier 1837, guérie par
l'application du bandage amidonné; par M. Trier.
( Commissaires, MM. Larrey, Breschet. )
ANALYSE MATHÉMATIQUE. — Note sur la convergence des intégrales et des sé-
ries; par M. Ta. »'Esroquois.
( Commissaires, MM. Poinsot, Libri. )
GRIMIE ORGANIQUE. — Vote sur les Nitrites de -chrysénase et d'ydrialase ;
méorcive. — Influence de la lune sur la menstruation; Mémoire de
| _ M. J.-A. CLOS.
( Présenté pour le Concours au prix de Physiologie expérimentale. )
MÉDECINE. — ÎVote sur le Choléra; par M. Frox.
.( 759)
CORRESPONDANCE.
MÉTÉOROLOGIE. pas Étoiles filantes.
M. Arago communique les résultats que sa correspondance particulière
lui a déjà fournis, au sujet des étoiles filantes du milieu du mois de
novembre. Il fait d’abord remarquer qu’on s’est trop håté en affirmant
positivement que ces météores ont manqué au rendez-vous ; en ajoutant
que dès aujourd’hui il ne peut plus être question de leur périodicité ; etc.
Les précédentes apparitions n’ont pas eu lieu exactement à la méme
date; ainsi, l’absence d'étoiles filantes à Paris, pendant la nuit sereine
du 12 au 13 novembre, ne prouve rien. La clarté de la pleine lune aurait
d’ailleurs suffi pour effacer toutes celles de ces étoiles que l'intensité de
leur lumière aurait placé au-dessous de la seconde grandeur. En admettant
la constance de la date, rien ne dit, en-outre, que ce n’est pas de jour
que les étoiles attendues ont traversé l’atmosphère de la capitale. Per-
sonne, enfin, LE prétendu. que l'atmosphère tout entière de la Terre
dût être enva Je courant de météores. En 1833, lorsqu’en Amé-
rique ils étaient un f objet d'effroi pour les populations, on les remarquait
à peine en France. L’an dernier , sur la Bonite, on ne voyait que quel-
ques rares étoiles filantes, le jour où en Europe leur grand nombre
frappait tous les yeux. Sans doute, des ténėbres enveloppent encore la
cause de ce curieux phénomène ; mais n’est-ce pas une raison de plus pour
ne laisser passer aucune observation sans la recueillir.
Nuit du 12 au 13 novembre.
Paris.,.... Une seule étoile filante, à 150, temps moyen.
Montpellier. A 9}, temps vrai; une étoile filante.
De 3* à 4*45'... absolument rien.
De 445 à 5t... trois étoiles filantes:
Les trois étoiles sont parties d’un point situé à 20°, environ, au sud de
d' du Lion. Elles marchaient vers le sud , avec une grande vitesse, et à peu
près dans la direction du méridien. La première brillait comme une étoile
de première grandeur.
Le temps était parfaitement serein. i
Ta (Observations de M, Bérard.)
( 760 )
Genève..... Minuit 20 minutes, temps ......; étoile filante qui passe vers Les étoiles
2t 50.
3* 10’.
40%
4era.
425".
Marseille.,,, mo’
2} 187.
2448,
“3136.
és Itr.
frag.
Bray,
s 387.
5h 46".
6 6’.
: et ô du EP de la grande Ourse, en se dirigeant obliquement
vers l’horiz
Étoile filante du un faible éclat, qui traverse le carré de la petite
Ourse , obliquement à l’horizon, et de l’est à l’ouest.
Étoile filante fort belle, partant du Lion et se dirigeant vers la
tête de la grande Ourse.
Étoile filante d’un faible éclat, marchant de la grande Ourse à la
petite Ourse, et traversant le carré de celle-ci parallèlement à
l'horizon.
es filante se se nn du carré de la grande Quid vers
_ Vétoile polaire.
| Étoile filante partant de # queue de la RE Ourse et se diri-
geant obliquement vers l'horizon.
Ciel nuageux , peu propre aux observations.
(Observations de M, J#artmann.)
, temps vrai. Étoile filante de 1°° grandeur, près de 8 d’Andro-
mède; dirigée du midi au nor
Étoile filante de 2° grandeur ; au S. LE, , à 10° de hauteur; direc-
tion du sud à l’est. - a ès
Étoile filante de 2° pondent; ; provenant du Lion, depuis æ cœur
de l’'Hydre jusqu’au Navire. Trajet de 20° en 1”.
Étoile filante de 3° grandeur 3 partant de près de Sirius, et allaut
vers le S. “0. ‘dans la di du t kion. at court et
rapide d’envir on 1 à au 3
Étoile flante de a° grand n Io Potins: et Procyon, allant à
opposite du Lion. Trajet de 4 à 5° en moins de 1”
Étoile filante de 3° grandeur; de Sirius à opposite du Los Trajet
de 4 à 5° en : seconde.
Étoile filante de 3° grandeur ; vers la qiias du grand Chien; ve-
nant de y du Lion. Trajet de 4 à 5° en £ seconde.
Étoile filante de 3° grandeur; près du Cœur de Aires: venant dey
du Lion. Trajet de 4 à 5° en seconde.
re filante de 1° grandeur; de Régulus à Fo opposite de y du
n; 4 à 5° de trajet en + seconde.
fui filante de 1° ges; de Jupiter vers y du Lion ; 20° de
tra ten 1".
De ces dix étoiles élit les huit dernières se mouvaient suivant la
direction attendue. On peut donc supposer qu’elles appartenaient au
( 761 )
groupe déjà reconnu. Sans la clarté de la lune, on en eùt probablement
aperçu un beaucoup plus grand none
Le ciel était parfaitement serein.
(Observations de M. Zalz, directeur de l'Observatoire de Marseille.)
Nuit du 14 au 15 novembre.
Jambles (Saône-et-Loire). De 8? à 8* 2 (temps moyen), 39 étoiles filantes, marchant
| toutes de r est à l’ouest.
(Observations de M. de Nervaux.)
Nuit du 15 au 16 novembre.
Paris... . (Heure non déterminée). 1 7 étoiles filantes en une minute et demie. Elles
partirent toutes de la constellation de Cassiopée ou de ses envi-
rons, et se dirigèrent de l’est à l’ouest-nord-ouest. -
(Observations de, M. fk Parme , faites au collége Rollin.)
a ee D NE
NES
. a +2
j nuit tda 12 noväitibré; il a erbe une aurore boréle iei
9 heures j jusqu” à 9 heures et ie:
Quand l'arc se forma, sa partie supérieure, à peine distincte, parut être
à 20° ou 25° de hauteur. M. Bérard jugea que cette partie culminante était
dans le méridien terrestre et non dans le méridien magnétique. C’est une
anomalie sur ds de plus amples renseignements seront demandés à
M. Bérard. =
M. Fvon écrit mia a vu l'aurore boréale du 12, à Vendôme.
M. Chassinat, docteur en médecine, F LEE en mer, entre Gênes et
Livourne.
M. Bérard;
qued nr
M. de Nervaux, apercevait un phénomène du même genre, la nuit sui-
vante ( dans la nuit du 14 au 15), à Jambles, près Givry, Saône-et-Loire,
vers les 9 heures du soir. Cette aurore jetait dans l’espace sept dar
rayons. _
MÉCANIQUE. _ Turbine.
M, Arago rendit compte il y a q ici dé a
M. Fourneyros aint Blaise. dans la forêt RET d'une
J
GE Ne 3s Semestres v, Ne 22.) 108 :
( 762 )
turbine d’un tiers de mètre de diamètre, qui fonctionne sous une pression
verticale de 108 mètres d’eau, qui fait 2300 tours par minute, qui ne dé-
pense que 3o décimètres cubes de liquide par seconde, et réalise cependant
la force de 60 chevaux de vapeur. Quelques personnes avaient paru crain-
dre que les tourillons de l’axe de la turbine ne pussent pas résister à l'ex-
cessive vitesse dont il vient d’être question. Pour les rassurer, M. Arago a
mis sous les yeux de l’Académie, des extraits de diverses lettres toutes ré-
centes de M. d’Eichthal, et desquelles résulte avec évidence, que depuis son
installation , c’est-à-dire dans l'intervalle de trois mois, la machine n’a pas
éprouvé la plus petite détérioration.
La turbine de M. Fourneyron a fait en Allemagne une vive sensation. Cet
ingénieur doit en établir plusieurs dans les environs d’Augsboursg; la Russie,
l'Écosse, paraissent vouloir profiter de cette invention. Puisse la France, a
dit M. Arago, en terminant sa communication , entrer elle-même largement
dans une voie qui promet de si utiles résultats à l’industrie!
MÉTÉOROLOGIE. — Seimoun ou vent brülant.
M. Aubry-Bailleul, commandant le brick aviso la Surprise, écrit de
Chypre, à M. Arago, à la date du 6 juin 1837, que dans la nuit du 23 au
24 mai, aux environs du cap Anamour : « un grain de l’ouest monta subi-
» tement. Lorsque je parus sur le pont: dit M. Aubry, je fus saisi au visage `
» par une Chaleur suffocante. Je n avais Jamais : rien proue d'aussi fort
> ‘pus vingt-cinq : ans que je navigue, même si s côtes de l'Algérie,
» dant une croisière de anie 0 pourrait pas vi vivre sous une
» » pareille température un peu prol 'olo ngée. Heureusement : que ce fut Yaffaire
» d’une douzaine de minutes... Le phénomène se renouvela vers les 5
» heures du matin... Ge qui dut me surprendre, c’est que la brise nous ar-
» rivait après avoir passé sur les montagnes ce de Chelidonia et
ntiphilo.»
»
| MÉTÉOROLOGIE. — Inondation de Baltimore.
M. | Harden dépose sur le bureau une notice extraite d’un journal des
États-Unis, et relative à une pluie remarquable à la fois par son intensité,
sa durée et le peu d'étendue de l'espace dans lequel elle s’est fait sentir, La
ville de Baltimore, qui se trouvait comprise dans cet espace, a beaucoup
souffert de l'inondation qui en a été la conséquence. Plus de 20 personnes
ent péri; 5o maisons habitées, 200 magasins et plusieurs usines ont été dé-
truits ou fort endommagés.
( 763 )
eme. — 4zoture de brôme et de cyanogène.
M. E. Millon annonce qu'il vient d'obtenir ces deux nouveaux co:nposés.
« Le premier, dit-il, est liquide comme l'azoture de chlore avec lequel
il a les plus grandes ressemblances. Le second, qui est gazeux, me paraît
fournir de précieuses données pour résoudre la question des acides cya-
nique et fulminique; en effet, tandis que l'acide cyanique se convertit
en ammoniaque et en acide carbonique, l'acide fulminique, d’après le
calcul que j'en ai fait, se résoudrait en oxide de carbone et en azoture
de cyanogène, orps dans lequel j'ai constaté la propriété détonnante la
plus énergique. »
CHIRURGIE. — Appareils compresseüts des artères.
M. Malapert adresse quelques réflexions sur un passage de la lettre
de M. Dezeimeris, concernant les travaux qui depuis un demi-siècle ont
eu pour objet la compression des artères considérées comme moyen
HÉTADE DE QD E
eris; dit-il, avance dans sa lettre que des trois médecins
qui ontr ment parlé de cette méthode de traitement comme d’une
découverte qu’ils auraient faite, deux en avaient eu connaissance par des
communications directes avec lui, et que le troisième pourrait bien en
avoir pris l’idée à la même source, Mique d’une manière moins di-
recte. Je suis , ajoute M. Malapert, un des trois médecins désignés : or,
depuis cinq ans que je m'occupe de ce sujet, à 200 lieues de Paris, je n'ai
jamais eu de relations directes ou indirectes avec M. Dezeïmeris, ni avec
aucun de ceux à qui il a fait part de ses recherches sur le sujet en
question. Je déclare publiquement , devant l’Académie, que l'idée d’em-
ployer la compression des artères ne m'a été suggérée par personne ni
par aucun ouvrage. »
er i
économe aurae. — Sur les moyens de se délivrer des ravages de la
prrale de la vigne. ; |
Un anonyme adresse une lettre à ce sujet. Après avoir passé en revue les
moyens dont il a été parlé dans les diverses communications faites à
l'Académie, moyens dont aucun, suivant lui, ne remplit bien complétement
le but, il remarque que pour arriver à une destruction cor lète des
insectes, | l'époque ou les jeunes larves ont déjà toutes
ja ~ 102.
insectes, i faut les attaquer à
( 764 )
quitté leur retraite d'hiver et sont encore loin de l’époque à laquelle elles
doivent se transformer en papillons. On les trouve alors, dit-il, unique-
ment sur les jeunes pousses dont les feuilles doivent les nourrir ; et si l’on
enlève ces pousses pour les brüler, il est évident que pas uù de-ces en-
nemis de la vigne n’échappera. L'auteur anonyme voudrait que l’autorité
intervint pour faire exécuter cette opération au même moment dans toutes
les communes qui ont souffert l’année précédente des ravages de la pyrale.
Ce serait, dit-il, une récolte entière sacrifiée, mais cette perte serait
moindre que cêlle qu'on éprouve quand, pendant plusieurs années con-
sécutives, on reste exposé aux dégâts commis par ces insectes se perpétuant
dans le même canton. Le gouvernement, d’ailleurs, pourrait venir aux
secours des propriétaires auxquels il aurait prescrit cette mesure rigou-
reuse, en leur accordant une exemption d'impôt pour deux années.
MÉCANIQUE APPLIQUÉE, — Serrures à construire sur un nouveau modèle.
M. Grairgon écrit qu'il s’est occupé des moyens de faire disparaitre
un grave défaut qu’offrent les serrures dites à combinaisons , serrures que
‘Fon peut trouver le moyen d'ouvrir sahs avoir connaissance de l’arrange-
ment de lettres ou de chiffres qu’elles offraient au moment où elles ont été
fermées ; une RER qu'il a jntroguite dans leur construction fait
dispé rai al AE nlevait ; serrures s de ce pere le deg de sů-
araissaient susceptibles. Il demande qu'un
“ai dé prendre pe. d cette im it
HYGIÈNE PUBLIQUE, — Plantations des grandes villes.
M. Jacquemin écrit qu’il est dépositaire d'nn mémoire sur ce ie écrit
par un botaniste célèbre , feu M. Pérsoon, et offre de mettre ce travail à
la disposition de la bios qui a été chargée de faire un rapport
snr un mémoire de M. Robert Addenet , RUES à la même question.
M. Warin annonce quil ee depuis long-temps d'un travail sur
les sinus ournisse les Pore de E
ien a
M. Valet adöisge quelques considérations s sur slee erreurs s qui peuvent
( 765 )
résulter de l'emploi des dénominations dont on se sert dans le SF
métrique pour désigner les volumes moindres qu’un mètre cu
M. Écrement annonce qu'il s’occupe d'un travail sur le choléra, et prie
l’Académie de lui fournir des renseignements sur l'apparition de cette ma-
ladie en Europe, les grandes villes qu’elle a ravagées, etc.
M. Duméry adresse un paquet cacheté portant pour suscription : [Vote
snr les moyens de sûreté des machines à vapeur.
L'Académie en accepte le dépôt.
La séance est levée à 5 heures. À.
m p a #
_ BULLETIN 3
[1 FA CA
mie a à reçu AE cette séance élec Sévrages or voici st titres :
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie Royale des
Sciences; n° 21, 2° semestre 1837, in-4°.
Note sur de noutelles applications de la Dextrine ; par M. le baron nr
Sizvesrre, quart de feuille in-4°.
Voyage en Islande et au Groënland pendant les années 1835-1856,
publié sous la direction de M. Gamar , in-fol.
Voyage aux Indes-Orientales par le nord de l'Europe; par M. Cr. Bé-
LANGER; 10° livraison in-8° et planche in-4°. $
Documents pour servir à l'Histoire naturelle des Céphälopodes crypto-
. dibranches; par M. Raxc; in-8°. (Extrait du | magazin de Zoologie de
M. Guérin MenNevILLE.)
Répertoire de Chimie scientifique et industrielle, publié s sous la direc-
tion de M. Gavzrier ne Crausay, tome 2, novembre 1837, n° 7 in-8.
Revue critique des livres nouveaux , publiés pendant l’année «387 par
M. CuerBULIEZ ; 5° année n° 11, in-8°. “os
Note. sur les effets de i iattion de l'air dans les veines ; pa
ROY 0! ES z in-8°. + 4 -
Woi bic hiqu sur Niooras Drais; por Me A: OS
( Re )
Recueil industriel, facturi bre 1857, in-8°.
Société de perfectionnement des Etudes PA Acte de Société,
brochure in-8°.
De Convolvulaceis Dissertatio secunda; par M. J.-D. Cnorsy, Genève,
1837, in-4°.
Mémoires couronnés par l Académie Royale des Sciences et Belles-Lettres
de Bruxelles ,u° 11, in-4°.
Annales de l'Observatoire de Bruxelles, publiées par M. QuETELET,
tome 1‘, 2° partie, in-4°.
Correspondance matienatique et physique; par le méme , tome 1”,
3° série, aoùt 1837, in-8°.
Académie Royale de Brard Bulletin de la séance du 7 A e
1857, n° o, in-8°.
Considérations sur le mouvement de la sève des Dicotylédones , com-
igues E à l'Académie Royale de Bruxelles ; >; par M. Morrer, Liége,
in-8°.
Notes à sur la catalepsie des Dracocephalum , Austriacum et Ni oldavicum;
par le méme; in-8°.
Les siècles et les légumes, ou quelques mots sur l'Histoire des Jardins po-
tagers ; par le méme > in-8°.
Notice sur ta Fi anille indigène; par le méme, in-8°.
De L'influence « de la Belgique sur CORTE horticole “er Büt Unis;
par y? méme , in-8°. LÉ
- Ueber Mauberbasnmichi se ? te pri e
sur la Culture des müriers et l Éducatic n d Vers à soie ; mis en allemand,
par M. L. Lixower, sur la t m Pia chinois en français faite par
M. Srawisas JULIEN $ membre de l'Institut , in-8° |
„Memorie. ... Mémoire de la Société médico-chirurgicale de Bologne,
Jaisant suite aux publications de cette SON ne a Fe og 3°, Bo-
logne, 1837, in-8°. ”
Gazette médicale de Paris ; tome 5, n° LE se À
Gazette des LORS tome. 11, n” * 136—158,
7 és Chinois,
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 4 DÉCEMBRE 1837.
PRÉSIDENCE .DE M. MAGENDIE.
PR e ehe
MÉMOIRES ET ET TIONS
DES MEMBRES ET tés CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
M. Biot fait remarquer qu’il s’est glissé à l'impression, dans plusieurs
passages de son dernier Mémoire, une faute ( la substitution de N à n) qui
altère le sens. Ik exprime le désir que cette faute soit corrigée dans les
exemplaires qui ne sont pas encore distribués.
CHIMIE OPTIQUE. — Suite du Mémoire sur plusieurs points fondamentaux
de mécanique chimique ; par M. Bior.
§. II. Des propriétés spéciales manifestées par l'acide lartrique dans son action
sur la lumière polarisée.
« L’acide tartrique dissous dans l'alcool, l'esprit de bois, l’eau , soit pure,
soit mêlée aux acides sulfurique ou hydro-chlorique, exerce sur la lumière
polarisée un pouvoir de rotation, dont le caractère moléculaire se découvre
par les mêmes indices, et se démontre par les mêmes preuves que pour les
autres substances où cette propriété s’observe. Mais il diffère de toutes par
le mode spécial suivant lequel il disperse les plans de polar des
rayons de diverse réfrangibilité. _
» Car, au lieu de les dévier. d'autant plus que la réfrangibilité est plus
C. R. :837, 2° Semestre, (T. V, N° 23.)
FRE FiL A T
grande, en raison exactement, ou présque exactement réciproque aux
carrés des longueurs des accès, l'acide tartrique, dans les circonstances que
je viens de désigner, exerce sur ces-plans des dispersions dont les rapports
varient avec la nature, les proportions , et la température des milieux où
il est-dissous; en offrant d'ailleurs des caractèressentièrement différents
de ceux que l'universalité des autres-substances présente. Par exemple,
dans l’eau pure, il imprime généralement la déviation vers la droite à
tous les rayons; mais il donne la plus grande aux rayons verts, la
moindre aux violets, distribuant les autres entre ces extrêmes, suivant
un ordre qui le n° ayoir aucun rapport. fixe avec leur réfrangibilité.
Cela est ainsi, du moins, pour tous les cas de dosage et de tempé-
rature où il m'a été possible de l’étudier. Ce fait peut se constater di-
rectement par l’observation à travers des verres colorés, rouges, verts,
et violets même. Car on en trouve aussi de cette diiri teinte, qui se
laissent traverser presque uniquement par les rayons violets et rouges,
comme on le voit en décomposant, par des prismes, la lumière qu'ils trans-
mettent; de sorte que l'Analyse des faisceaux polarisés, opérée à l’aide d'un
tel verre, donne, sinon la déviation absolue des plans de polarisation de la
lumière violette, du moins la position relative de ces plans comparée à celle
des rayons verts et rouges que l’on peut isolément observer. Ce mode par-
ticulier de dispersion : sẹ décèle encore par la nature des teintes composées
qu ai donne a aux ux deux faisceaux réfractés dans le prisme rhomboïdal lorsque
la lumière transmise à travers les. solutions | artriques est blanche; et
quoique ce genre d'observation ne fournisse ‘que des résultats complexes,
il est cependant utile par lés i de leurs indications. Pen ai rapporté
de nombreux exemp is un précédent mémoire, et j'en consignerai
encore ici d’autres spécialement appropriés à ce but.
HO rt l'acide tartrique est dissous dans l'alcool, ou dans l'esprit de
bois, es dispersions qu'’il.exerce sur. les plans de polarisation suivent
g mie rapports que dans l’eau pure; et l'on peut | les déterminer, ex-
tances présente. ICE 919) ies E
» En outre, dans ces «€ iverses soluti
ons, Ghe Picie tartrique ne montre pas
un pouvoir rotatoire í g tan
e co: tant pour chaque milieu de com-
t si ses particules né faisaient que se
désagréger et se répandre dans les vides d'un espace, indifférent à leur
présence. Ce pouvoir varie selon la nature , la proportion et la température
( 769 )
du dissolvant. Ainsi, dans tous ces cas; l'acide tartrique. dissous, forme
avec les particules du milieu qui l’environne un groupe moléculaire nou-
veau, où-elles reçoivent de son influence le pouvoir rotataire-qu'elles ne
possédaient pas, ou qu’elles ne maniféstaient pas isolément. Et puisque
l'intensité spécifique de ce pouvoir, calculé pour l'acide seul, se montre
variable selon des circonstances énoncéenspins haut, il faut que le groupe
résultant varie aussi avec ces de sorte que, même dans ün
milieu de natuüre constante; il changé avecles proportions. Enfin , lorsque
la nature du milieu:et sa restent les mêmes, le groupe formé,
quoique isornérique dans: ses éléments pondérables, montre encore des
variations d'action dépendantes de la température; le pouvoir rotatoire
croissant: quandelle s’élève , décroissant quand elle s’abaisse, et réitérant
à volonté ces alternatives ; ce qui prouve, du pme les limites où lon
peut ainsi les reproduire , l'acide est ffecté t; non
modifié d’une manière durable. D'après certaines expériences que je rap-
porterai: piis: pipe on ipaurealh, soupçonner que ces variations ne sont pas
dn extérieure de la cha-
leur sensible; nn les dépendent aussi de la quantité de se
perse > système te, comme élément de
é dans un n précédent mé
osé dan moire les entrera Tes-
Pe 2 ces p lissent pour les rayons diversement ré-
frangibles; in Väisidè"! est simplement dissous dans l’eau pure en
diverses proportions. Et les nombreuses expériences que j'ai .dû répéter
en a sur ce genre de solutions, n’ont fait que me confirmer davantage
l'exactitude des résultats que j'avais énoncés. Comme ła promus de
ces loisi; p ou leùr anne qhmniitue pour ainsi dire le réactif que jem-
ifications que l'acide tartrique éprouve,
lorsqu’ on introduit d'autres substañoes en sa présence dans les solutions
aqueuses ; ilvest n générale
» Elle consiste en ce que, pour une même température: le soiboir rota-
toire spécifique de l'acide sur un même rayon, varie proportionnellement
à la proportion pondérale d’eau pure contenuedans la solution mixte; de
sotte quede lieu géométrique qui représente ces pouvoirs est une lue
droite dont-la proportion d’eau est l’abscisse. Si la température change et
passe-à-un autre degré pareillement fixe, le lieu géométrique des pou-
voirs ést uné autre- droite» piekn à la PE ; c'est-à-dire; rt
coefficient de la la proporti
(770 )
s'abaisse; et ainsi pour les diverses températures, le lieu général des pou-
voirs de l'acide sur un même rayon est un système de droites parallèles
entre elles. Mais ce système est différent pour les rayons d'inégale ré-
frangibilité ; d’où il suit que si l’on étudie la même solution à diverses
températures, ou des solutions de proportions diverses à une température
constante , en les faisant traverser par un rayon de lumière polarisée
blanche, les faisceaux réfractés par le prisme rhomboïdal offrent, pour ces
différents cas, des séries de teintes absolument différentes dans leur com-
position et leur, mode de succession, ce qui n’a lieu pour aucune autre
substance. Mais toute cette complication n’est qu’apparente et résulte
des lois simples que je viens d'expliquer.
» Cette constante proportionnalité du pouvoir rotatoire à la proportion
d'un des deux principes du système liquide, lorsque la température
reste constante, semble indiquer que le phénomène de ła déviation
pourrait bien ne pas résulter, au moins uniquement, d’une action de
masse: à masse, comme les phénomènes astronomiques, mais dépendre
encore d’une action :de-masse exercée sur une substance impondérable.
L'importance de cette induction m'a fait examiner ayee beaucoup de sôin
le caractère physique qui la suggérait, et qui consiste dans la construction
même du pouvoir rotatoire par une ligne droite, à température constante.
J'ai vu ainsi ce caractère se confirmer, en se généralisant.
usole suis parvenu àa:cette:conséquence en- létudiant dans des cas plus
complexes, où re avec Se ere Lexgérience; en
D SE Pc” que RE
effet, no ? és appre az que nagro Bom yT à f y" pgm
Arnt conl: er i D REE a P AE ee A r ne J, e TE
et E En x RS eS EE compl 4
sr qui, ‘Sul cant:-d FE Re PS | à 4? ont
EE Y
mas o ces limites s'étendent, d'être corrigés par l’évaluation des
termes plus éloignés;-de sorte que la ligne droite qui construisait les pre-
miers résultats n’est réellement que la tangente de la courbe qui en ex-
prime le lieu véritable.
» Heureusement j'ai trouvé un. mine chimique: où l'acide tartrique
se. trouve engagé par des affinités assez faibles et en même temps assez
variables, pour que lon puisse y. voir,se-développer entièrement les
modifications progress msi des son pouvoir rotatoire. Ce système est com-
posé: de trois c acide tartrique, l'eau et l'acide borique, réunis à
l'état liquide spar l'effet de. Jeur snntuelle- réaction exercée à froid. Jex-
poserai à part, dans la suite dece travail, les expériences que j'ai faites
_sur.cette combinaison ternaire qui s'accomplit à froid immédiatement et
( 771 )
instantanément , lorsqu'on mèle les trois substances qui la forment. Ici je
me bornerai à rapporter une conséquence qui en résulte : c’est que, dans
un pareil système liquide de trois corps dont l'acide tartrique fait partie ,
si Pon prend deux quelconques des éléments en proportion constante ; et
qu’on fasse varier le troisième , le pouvoir rotatoire de acide- est ex-
primé par l’ordonnée d’une hyperbole équilatère dont l’abscisse est la
proportion pondérable du troisième élément. Un cas particulier de cette
loi générale est celui où la proportion de l'acide borique serait nulle ;
et alors.le pouvoir de l'acide tartrique dissous dans l’eau seule se trouve
exprimé par une pareille hyperbole dont l’abscisse est la proportion d’eau.
En effet , l'hyperbole ainsi conclue reproduit exactement toutes les valeurs
de ce pouvoir, propres aux solutions purement aqueuses, telles que je les
avais obtenues par des expériences directes; quoique celles-ci maient été
nullement employées comme données dans le calcul: Mais cette hyper-
bole est si peu courbe que l'observation immédiate ne saurait la dis-
tinguer d'une ligne droite. Gest pour cela qu'elle s'était présentée comme
telle i ésultats. Nous retrouverons la même apparence
rectiligne dans es | binais isons de l'acide tartrique avec la potasse et la
erm rt ns éclairés. par ce qui précède, nous saurons
que la ligne droite indiquée alors par les expériences , n’est aussi que la
tangente d’une hyperbole équilatère, dont la courbure est insensible aux
observations. Il n’est pas sans intérêt de remarquer que cette généralisa-
tion de la loi physique propre à ce genre de phénomènes, maintient et
fortifie l'induction qu'ils ne résultent pas uniquement d’une réaction mu-
tuelle, exercée entre des éléments pondérables; car le développement de
l’ordonnée hyperbolique ainsi définie, a pour premier terme variable, la
simple proportion de l'élément matériel qui est-demeuré variable dans-la
combinaison. j gi
» Dans ces derniers cas, où l'acide titrique est sollicité par une affinité
puissante, comme aussi quand il se combine avec l’ammoniaque, l'alu-
mine, la glucine ou même l’acide borique, il perd tout-à-coup la spécia-
lité-de dispersion qu'il exerçait sur les plans de polarisation, lorsqu'il
était dissous dans l’eau pure; et les produits nouveaux qu'il forme, agis-
sent sur les. rayons. diversement réfrangibles , Suivant cette- proportion
sensiblement réciproque au carré des accès , qui se; trouve jusqnieseom-
mune à toutes les subst l |
total et subit, fournit donc un caractère sensible par Lcusliié reconnait
( 772 )
que l'acide a formé ainsi une nouvelle combinaison; et en mesurant les
valeurs successives de son pouvoir rotatoire; sous l'influence de la même
substance à différentes doses, li constance de-ce pouvoir ou sa variabilité
fait connaître si la combinaison est toujours moléculairement la même,
ou différente, selon les doses imployéis;i et lorsqu'elle: est différente; on
voit si-elle chänge par ant ti ‘ou par gradations
continüment progressives. On décide donc par là directement, ‘sans sup-
position, et par un caractère physique sensible, mais uniquement pour
l'état fluide, la grande question chimique de la possibilité des combinaïi-
sons en proportions définies seulement, ou aussi en proportions indéfinies.
Car cette alternative, exprimée pirti avec-plus de précision qu'on
n’a coutume de le faire, consiste réellement dans lintermittence ou la
continuité des nombres qui expriment les proportions pondérales suivant
lesquelles deuxsubstances mises en présence, avec des doses quelconques,
peuvent s'unir chimiquement, et former un système moléculaire nou-
veau, doué de propriétés spéciales. Les expériences que je vais rapporter
prouveront ; je crois, évidemment que, dans les systèmes liquides; les
combinaisons ne Dopiene point uniquement par intermittentes, ét que
toutes les particules mises en présence, réagissent les unes sur les autres
simultanément ainsi qu'également, comme feraient ‘des mébuleuses cé-
lestes dont les mondes constituants se mêleraient, sans se rapprocher
tefois) tact. Ce résultat ne pouvant être établi que sur la dis-
cussion même des observations; j je rpg ‘exposer me pa
j'ai faites | pour le constater :
haut. Mais auparavant je aapje ici quelques “éspéricices;
destinées à compléter les caractères propres de l’acide tartrique, et à faire
bien connaître son mode d'action, lorsqu'il est seulement dissous dans
divers milieux , avant que les bases y soient introduites. :
Ici M. Biot se borne à rendre un compte succinct ra er N qui
complètent cette portion de son Mémoire. . |
« Il rappelle d’abord les effets optiques bide lis Statiies tartri-
ques purement aqueuses , et il les remet sous les yeux dwlecteur. par une
expérience nonvelle dont il dével ppe toutes les p ilarités relativement
aux diffé y s simples. E FRE P SN ; O SET RES S PE PE PEE Y
le pouvoir rotatoire de la so solu tion | “ainsi étudiée, 3 inté que cet élé-
ment peuts ; avec une le voir des lois physiques qu'il a
établies dans ún précédent Mémoire , et dont il Re les. rte pe arte
tableaux faciles à appliquer.
(773) sa
» Il examine ensuite les modifications que ce genre desolutionsé éprouve
quand on y introduit un troisième corps qui ne se combine pas immédiate-
ment avec l’acide tartrique, mais qui exerce une affinité plus ou moins
énergique sur l’eau, dans laquelle cet acide était dissous. Tels sont, par
exemple, les acides sulfurique et hydro-chlorique. Alors leur affinité pour
l'eau combattant celle que l’acide tartrique exerce, cette dernière ne peut
plus agir aussi librement; et l'acide tartrique qui a été contraint en outre
de dégager de la chaleur, se trouve dans le même cas que s’il était en pré-
sence d’une moindre quantité d’eau à une moindre température, de sorte que,
son pouvoir rotatoire s’affaiblit d'autant plus que l'acide est plus concentré
et agit sur l’eau plus fortement. Ces résultats que l'analogie indiquait, sont
établis dans le Mémoire de M. Biot, sur plusieurs, séries d'expériences
spéciales.
_» Si l'on emploie un acide peu avide d’eau, ou dont l’affinité propre soit
affaiblie parune grands Sue dane ae ligajde »,0n. peut. en, former des
mélanges. à © s ux où l'atide tartrique est dissous,
ce qu'il. y. a formée; de sorte que cette
aqre e dans les système total, comme. dans | un.
férent, : que varie. Mais les
Doportons de cri de qui produisent cet ‘équilibre, ne sont pas
réciproques à leurs poids atomiques, comparé à celui de l'acide tar-
trique, comme on aurait pu être porté à le présumer. Ces divers
résultats sont encore établis expérimentalement dans le Mémoire de
M. Biot.
» L’extrême opposé à cet état d'équilibre s'obtient en introduisant l'acide
sulfurique concentré à grande dose dans une solution tartrique, graduel-
lement toutefois , et à froid, pour ne pas s'exposer à l’altérer chimique-
ment. On trouve ainsi un terme où l'acide tartrique préexistant dans la
solution aqueuse ne peut plus rester complétement dissous en présence de
l'acide sulfurique ajouté; et une partie redevenant solide , se sépare à l’état
de cristal. Alors si l’on décante la portion du système qui est demeurée. li-
quide, et qu’on l'observe RS RE on trouve que l'acide tartrique qui
est resté dissous, n’a plus qu’un pouvoir rotatoire spécifique très affaibli ; i5
comme il était naturel de s’ y attendre par ce qui précède. Mais cet affar-
blissement peut aller jusqu’à intervertir, au moins en apparence,
de la rotation pour certains rayons, ( et amener à gauche, 2 au lieu qu’il
à droite primitivement. Dans une expérience de ce genre qué
rapporte, voici quelles ont été les déviations pour plusieurs rayons ‘simples
a (774 )
à travers une épaisseur de 5o17", 5: observation se faisait avec des verres
colorés, comme il est dit plus haut :
Déviation apparente Sens de la
du plan de polarisation. déviation.
Rayons violets. ont stone eee — 45,95
ere don ï 0 à de NO
L'image extraordinaire E, nulle à l'œil nu : + 0,50
Rayons jaunes... ......... rites e.. + 0,85
rouges, ss. +..." de vue svt 1,920
ENV
`» On voit combien l'ordre de ces dispersions est différent de celui que
présentaient les solutions purement aqueuses observéés à des températures
supérieures à 6°. Car alors toutes les déviations étaient de même sens, et
celle des rayons verts plus grandes que toutes les autres; au lieu qu'ici
la déviation des rayons violets a passé à gauche; et la plus graide; vers la
droite, est celle des rayons rouges qui surpasse très notablement celle des
verts. es
» Les propriétés spéciales de notre réactif, c’est-à-dire de l'acide tartri-
que, se trouvant ainsi exactement déterminées et fixées par l'expérience,
lorsqu'il est dissous dans l’eau, soit pure, soit mêlée d’autres substances
avec lesquelles il ne peut pas se combiner, mais qui agissent sur le milieu
qui l’environne, le pas suivant à faire c’est de remplacer ces substances par
d’autres, q qui, à la faculté d’agir aussi sur l’eau, joignent celle de pouvoir
former avec l'acide tartrique une combinaison immédiate. Car en étudiant
optiquément ces systèmes plus complexes, on pourra, à Paide de ce qui
précède, démêler les effets propres résultants de cette nouvelle circons-
tance, et r ainsi séparément leurs lois. Ce sera l ‘objet ultérieur du Les
sent Mémoire. »
M. Geoffroy AE ae fait hommage à l'Académie d’une notice
intitulée : Biographie de e Daubenton. estrait de l'Encyclopédie moderne.)
M. Benjamin Delessert , ‘rie résident du conseil d'administration des
hospices , présente le Comté neo et des tee de cet établisse-
ment, pour l'exercice de 1836.
(775)
PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE, — Observation sår le Chara pr Du
s ‘
TROCHET ët ep. os á sunob HE Aoao
«La tige da chara sn un, ès cortical composé de tubes et de
tissu cellulaire: Son système central presque rudimentaire consiste dans un
tube membraneux et diaphane, doublé intérieurement par des globules
verts disposés en séries longitudinales. Le centre de ce tube est occupé
par. un liquide mélé de glabules; liquide dont on aperçoit la gpuimion
au microscope. neasg #É
» Malgré la demi- PARRE de la tige du chara Aired on ne bent
bien voir la. circulation qui a | lieu dans son tube central qu’en enlevant
iq recouvre. Gette opération est fort
ouha it, on voit, sans aucune difficulté, nu
ulation qu a été fort bien décrite par M. Amici; L
globules: sus s 5% liquide central suivent avec une DE: "4
œularité le E: rangées Penguasa et parallèles des globules verts qui sont
situés sur les parois et en dedans du tube central. Ces rangées: ou séries
de globules verts sont disposées en spirale, à raison de la torsion du mé-
rithalle sur lui-même. Les globules circulants suivent cette direction en
spirale qui souvent est tellement redressée qu’elle devient presque parallèle
à la direction du mérithalle. Ce parallélisme apparent a lieu chez les méri-
thalles fort allongés ; si les séries de globules verts offrent accidentellement
des sinuosités, les globules circulants suivent ces sinuosités ; si ces séries
offrent accidentellement une assez longue interruption de continuité, les
globules circulants s'arrêtent dans cet endroit, s’yaccumulent, puis poussés
par ceux qui les suivent, ils franchissent lentement l’espace dépourvu de
globules sériés; arrivés à l'endroit où finit cette solution de continuité des
globules sériés , les globules circulants reprennent leur mouvement de
progression gite J'ai vérifié tous ces faits, annoncés par M. Amici, et
l'on est amené à en conclure avec lui que les globules sériés que contien
le tube central sont les sources de l’action invisible qui imprime > mou-
vement de pr T au apie mêlé de n oe est bye
tube centrals nn f ;
» M. Amici Em que lé deux courants uphééés «di s'observent
L R. 1837, 2° Semema (T. V, N° 95.) 104
i (776)
dans le tubecentral sonten contact absolu, qu'ils ne sont séparés par aucune
cloison. Il donne à cet égard des preuves tellement positives que l'on a
peine à concevoir que cela ait pu être nié. Ainsi il a expérimenté qu’en
faisant une ou plusieurs ligatures à un mérithalle, on établit autant de cir-
culations distinctes qu’il y a de compartiments séparés. Cela n'aurait pas
lieu si les deux courants étaient séparés par des cloisons. J'ai divisé un mé-
rithalle de chara en quatre compartiments par trois ligatures; et j'ai obtenu
quatre circulations très distinctes. Ce mérithalle était entièrement dé-
pouillé de son système cortical et réduit ainsi à son tube central fort
transparent, en sorte qu’il ne pouvait y avoir d'erreur pour moi. J'ai coupé
en deux ce mérithalle en sacrifiant l’un des quatre compartiments, et les
parties séparées ont continué à offrir leurs circulations bornées par les
ligatures. Lorsque les globules verts cessent accidentellement d’être dis-
posés en séries et que leur disposition est confuse, le mouvement du li-
quide s'arrête dans cet endroit et se réfléchit vers le courant opposé. Chez
les vieux mérithalles les globules verts ont perdu leur disposition sériée ;
aussi n’offrent-ils point de circulation. Tout concourt donc à prouver que
les globules verts sériés sont, dans le chara, les agents du mouvement de
progression du liquide qui est en contact avec eux et cela au moyen d'une
influence invisible.
_» Dansson mouvement de progression ascendante le liquide central
mêlé de globules, suit la direction plus ou moins spiralée des séries des
globules verts dans une des moitiés latérales du tube membraneux cen-
tral; arrivé auprès du nœud supérieur où se termine la cavité centrale du
mérithalle, le liquide:se réfléchit et prend une progression descendante en
suivarit de même la direction plus ou moins spiralée des séries de gło-
bules verts dans l’autre moitié latérale du tube central. Arrivé au nœud
inférieur Je liquide circulant se réfléchit encore et reprend la route ascen-
dante qu'il avait suivie précédemment. Ainsi, il y a une dés moitiés laté-
vales du tube central dont les séries de globules verts sont destinées à im-
primer au liquide le mouvement ascendant, tandis que dans l’autre moitié
latérale de ce même tube central , les séries de globules verts sont desti-
nées à imprimer au liquide le mouvement descendant. Ces deux moitiés
sont séparées de chaque côté par un espace transparent dépourvu de sé-
ries de globules verts, ce qui forme deux bandes transparentes au-dessous
desquelles il n'existe aucun mouvement de liquide, | + Mig
_ » La circulation existe chez le chara flexilis à la température de la glace
fondante, mais elle est lente, En échanffant lentement l’eau-dans laquelle
( 777 )
la plante est plongée, la circulation s'accélère graduellement; elle devient
extrêmement rapide à -+ 18 degrés cent. La chaleur de l’eau étant portée
lentement à + 27 degrés, la circulation devient extrêmement lente; elle
augmente ensuite peu à peu de vitesse sous Pi influence continuée de cette
même température de + 27 degrés cent.; et au bout de deux heures elle est
devenue d’une grande rapidité. La fol vitale, qui produit la circulation,
d'abord opprimée par une chaleur trop forte, a réagi contre cette cause op-
primante. Cela n’a lieu que lorsque la vitalité de la plante est forte, Si
cette vitalité est faible, la réaction ne s’établit point et la circulation de-
meure lente. Si l’on place cette plante privée de réaction contre la tem-
pérature de + 27 degrés, dans de l’eau dont la température est de + 12
degrés, elle y reprend en peu de minutes la vitesse de son mouvement
circulatoire. Je reviens à la plante dont la force vitale a réagi contre l'in-
fluence de la chaleur de + 27 degrés et dont la circulation, d’abord dimi-
nuée par cette chaleur, est redevenue rapide sous son influence continuée.
La chaleur de l’eau étant portée lentement à+ à+34 degrés cent., la circulation
devient de nouveau extrêmement lente; mais at bout d'un quart d'heure,
sous l'influence continuée de la même température, lá circulation rede-
vient très rapide. La force vitale qui opère la circulation a de nouveau
réagi contre l'influence de la chaleur qui l'opprimait. La chaleur de l’eau
étant portée ensuite et lentement à + 40 degrés cent., la circulation devient
encore d’une extrême lenteur. Au bout de trois quarts d'heure d'influence
continuée de cette même température, la circulation redevient encore très
rapide; la force vitale qui l’opère a de nouveau réagi contre l'influence de
la chaleur accablante qui tendait à l’anéantir. Enfin la chaleur de l’eau
étant portée lentement à + 45 degrés, la circulation s arrête pour ; tou-
jours. La force de la réaction vitale est vaincue. La plante meurt. :
» La température la plus convenable pour la vie et la ärculation du
chara paraît être entre +12 et 25 degrés cent. ; en-deçà et au-delà de ces
deux limites la vie et la circulation du chara n’existent qu’au moyen d’une
réaction vitale qui finit toujours, à la longue, par être vaineue.
» La circulation du chara s'arrête complétement lorsqu'on fait éprouver
à cette plante un changement brusque de température, de manière qu’il y
ait environ 25 degrés cent. de différence entre les deux températures. Ainsi
une tige de chara qui est dans l'eau dont la température est de+ 7. de-
grés cent. et dont la diroulstioir a ane moyenné api, uns, anspor
dans de Veau, échauffée à 32 aplét
au bout de quatre à cinq minutes, la même ne température ere
104..
| (778 }
étant maintenue, la circulation recommence à s'établir au bout d’une heure,
et elle se trouve rétablie complétement et avec vitesse au bout de deux
heures. La force vitale qui opère la circulation a réagi contre l'influence de
la chaleur extrême et subite qui d'abord l'avait opprimée. Cette plante dont
la circulation est bien rétablie sous l'influence continuée d’une chaleur
de + 32 degrés, étant replacée dans l’eau qui la contenait primitivement et
dont la température est à + 7 degrés, sa circulation est abolie au bout de
quatre minutes et elle ne se rétablit qu'après une heure et demie de suspen-
sion complète, encore cette circulation est-elle très lente. La force vitale qui
opère cette circulation a encore réagi contre l'influence du froid subit qui
d'abord l'avait opprimée. ,
.» En général, l’abaissement de la température ds la vitesse.de la
circulation du chara, et l'élévation de la température l’augmente directe-
ment lorsque cette élévation ne dépasse pas les limites de la température
la plus convenable à la vie de la plante. Au-delà ou en-deçà de ces limites,
la chaleur diminue directement la vitesse de la circulation en tendant. à
opprimer: la force vitale qui la produit ; mais la réaction de cette. force
vitale redonne subséquemment à cette circulation une très grande vitesse,
en sorte qu'on.peut dire que, dans ce cas, la chaleur augmente indi-
rectement la vitesse de la circulation. Le froid produit les mêmes phé-
nomènes ; son premier effet est de ralentir la circulation du chara : c’estson
effet direct; il tend à opprimer la, force vitale qui est l'agent de cette
circulation; mais ensuite la réaction de cette force redonne à la circulation
une vitesse qui , il faut le remarquer, est très loin d'atteindre celle que
la réaction de la force vitale donne À ceini culation sous l'influence de
la trop forte chaleur.
» La Mn, m'influe sur ja HS pS a quen. sa qualité
d'agent propre à déterminer les actions chimiques de nutrition et.de
) à de la plante. On sait que la lumière détermine la décomposi-
SFA ide. carbonique par les végétaux., doh pete la fixation du
et le dégagement de l'oxigène, o; i
influence de la lumière, considérée comme cause de respiration
etide. nutrition, est indispensable pour. la.con rvation de la circulation du
chara, mais non pour. son. existence ni même pour sa vitesse actuelles,
CRE la température étant la même, il n'y.a.point de différence dans la
vitesse de, la circulation pendant le jour et pendant la nuit.: Il faut ane
obscurité tres prolongée pour ain et RE anéantir ensuite ce MOu-
xement circulatoire. RE
( 779.)
- » Plusieurs mérithalles de chara ayant été placés dans une obscurité
complète, et la températureayant varié pendant la durée de l'expérience
de 14° cent. à + 22°, le huitième jour la circulation est devenue
lente dans les plus vieux mérithalles , et'est demeurée toujours sensible-
ment la même chez les jeunes mérithalles. Le sixième jour la circulation
s'est abolie chez les vieux mérithalles; elle a pérsisté , diminuée de vitesse
chez les jeunes mérithalles. Du vingt-quatrième au vingt-sixième jour, la
circulation. s’est abolie dans les jeunes mérithalles; ils étaient étiolés.
Ainsi la circulation dépend de la: vitalité de la plante, vitalité qui di-
minue et finit par s'éteindre dans l'absence de la lumière. Cet effet
aurait eu lieu plus promptement par une chaleur plus élevée.
. »On sait que le phénomène de la production de l'oxigène par les plantes
sous l'influence de la lumière cessed’avoir lieu lorsqu'elles sont plon-
gées dans l’eau non aérée; la respiration de ces plantes est alors sus-
pendue et elles s’'asphyxient, comme cela: ré arrive par l'absence pro-
longée de la lumière. Cette : phyxie fait cesser, de même
que la prem nière, la Hatio rame J'ai mis dans un flacon
très aplati cpl d'ean non aérée une tige: de chara , et après avoir bouché
le flacon avec:son‘bouchon de cristal, sans y enfermer d’air, je l'ai ren-
versé dans du mercure, afin d’intercepter. tout-à-fait l'air extérieur. De
temps en temps je transportais le flacon sous le microscope pour observer
la circulation. Cette dernière subsista pendant vingt-deux jours, elle ne
finit qu’avec la vie de la plante. Ainsi l’asphyxie du charà par manque d’air
atmosphérique et son asphyxie par manque de lumière, ont lieu dans un
temps à peu près égal, et, l’une mec - elles amènent avec la fin
de la vie la fin de a dinein.
» J'ai parlé plus haut des ligatures au moyen desquelles fai établi-plu-
sieurs circulations distinctes dans un même mérithalle de chara. La liga-
ture opère une compression ; et l'effet de cette compression est d'arrêter
subitement la circulation générale, qui se rétablit ensuite deux ou trois
minutes après , en formant deux circulations séparées. Cette compression
est supposée modérée, mais suffisante toutefois pour intercepter toute
communication entre les liquides circulants dans les deux compartiments
que sépare la ligature. Les choses étant ainsi, j'ai serré un peu plus la
ligature ; les deux circulations ont été suspendues et ne se sont rétabli
que trois à quatre minutes après. Jai pe nouveau serré la i
avec plus de force, les de
wont repris qu’au bout d'un d'heure; et, ce qu'il pee pais
cant
( 780 )
marquable, elles ne sont point revenues, comme précédemment , jus-
que auprès de la ligature ; elles ont opéré leur mouvement de retour de
part et d'autre à une certaine distance de cette ligature , en sorte qu'il
est évident que la forte compression avait aboli jusqu’à une- certaine
distance de la ligature et des deux côtés , la force motrice qui mettait le
liquide en mouvement. Au bout de deux heures la circulation avait rega-
gné insensiblement, et de chaque côté, jusque auprès de laldigature. Ainsi
la compression a pour effet direct et primitif la suspension ou simple
ment la diminution de l’action motrice du liquide circulant, action qui
est ensuite rétablie par la réaction vitale. Bra
» Les coupures produisent des effets semblables : si Fon coupe les
feuilles verticillées situées sur les deux: nœuds opposés d'un mérithalle,
la circulation s'arrête dans son tube central et elle ne reprend que quel-
ques minutes après. Il y a eu ici transmission sympathique de l'influence
nuisible exercée sur les feuilles. : y '
» Les piqùres produisent encore les mémes effets: j'ai pris un méri-
thalle de chara, que j'avais dépouillé de son système cortical, dans son
milieu et dansle quart environ de sa longueur. J'ai enfoncé la pointe
dune aiguille extrêmement fine dans Pun de ses nœuds, sans pénétrer
dans la cavité du tube central ; le mouvement circulatoire s’est arrêté, et
il gest rétabli au bout d’une à deux minutes; il est alors devenu beau-
coup plus rapide qu'il ne l’était avant l'expérience: ainsi l'effet direct
de la piqûre a été la suspension, par ‘effet sympathique de la force
motrice du liquide circulant, et-son effet indirect a été l'augmentation de
» Lorsque la pointe de l'aiguille pénètre, même infiniment peu dans la
cavité du tube central, lé mouvement circulatoire s’arréte sans retour.
» J'ai observé que lorsqu'on a pratiqué une ligature sur le tube central
dénudé; il-s’y manifeste de légers mouvements convulsifs; j'ai observé
le même phénomène en piquant l’un des nœuds terminaux du mérithalle;
enfin le mérithalle qui vient d’être gratté pour le dépouiller de son écorce
est souvent agité dans l’eau de saccades conyulsives; j'ai reconnu que ce
sont les séries de globules verts, qui sont les agents de ce mouvement.
Ces séries de globules se courbent quelquefois en: zigzag comme des fibres
musculaires: Le tube membraneux et di qui les recouvre ne
participe point à ce mouvement. EE 5e cruels BED » ce OT 9
- » J'ai soumis des tiges de chara à l’influence-des diverses sortes-d'agents
chimiques que l'on sait agir sur l'excitabilité! des animaux; j'enlevais
+
( 781 )
ordinairement une partie de : , afin de mieux voir les pu
tions de la circulation. ti
» Un mérithalle de chara étant ins de fear é qui tient en A
tion un millième de ‘son poids de potasse ow de soude caustique, la cir-
culation est arrêtée sans retour au bout de deux ou trois minutes. La
solution ne contenant que -£= d'aleali, le mouvement circulatoire de-
vient d’une extrême lenteur au bout de cinq minutes d'immersion; cinq
minutes après la réaction commence à se manifester, et le mouvement
circulatoire redevient bientôt très rapide. Après ving-cinq minutes d’im-
mersion, la circulation redevient lente, et elle s’abolit complétement et
sans retour après trente-cinq minutes d'immersion. L'eau de chaux abolit
la circulation du chara en deux ou trois minutes.
» Une tige de chara étant plongée dans une sole taie Te d'acide
tartrique, cristallisé dans 5o parties d’eau , la circulation dure dix à douze
minutes et s’abolit sans retour; une tige de cette même plante étant
plongée dans une solution dune partie d'acide tartrique, dans mihe
parties d’eau,-au bout de trois minutes on observe une grande diminu-
tion dans la vitesse de la circulation , elle devient extrêmement lente,
cinq s après la circulation repra de la vitesse, par l'effet de la
réaction : vitale. Au bout de trois quarts d'heure, la circulation devient
_ lente de nouveau, et elle s’arrête sans retour au bout d’une heure d'im-
mersion. ,
» Ainsi une forte dose d'alcali ou d’acide anéantit la circulation sans
permettre à la réaction de s'établir, avec une dose plus faible de ces
substances, la réaction vitale rétablit la circulation suspendue ou dimi-
nuée ; mais elle finit par être vaincue et la mort arrive avec la fin défini-
tive de ła ci tion; les mêmes p ont lieu en he les
sels neutres à certaines doses. $
» Une tige du chara étant plongée. aa de l’eau qui tient en solution =
de son poids de sel marin, la circulation est abolie sur-le-champ et pour
toujours. Le liquide prend un mouvement désordonné, bientôt les glo-
bules -verts sériés se dissocient et deviennent confusément épars. En ne
mettant dans l’eau que 3; de son poids de sel marin, la circulation s'arrête
au bout de quatre minutes , et il se manifeste quelques légers mouvements
convulsifs. Après huit minutes de suspension , la circulation se rétablit par
réaction, et d’abord avec une extrême lenteur; elle s'accélère peu à peu ;
devient veuen es piede huitj she et s'abolit définitive-
ment. L à j PaE
(782)
» Dans une seconde expérience, établie comme cette: dernière, j'ai
retiré la tige du chara de l’eau salée après dix heures d'immersion ;.et je
Pai replongée dans l’eau pure de même température que l’eau salée. La
circulation, qui par réaction était devenue rapide dans l’eau salée , s’arrèta
au bout de quatre minutes dans l’eau pure; et ne recommença qu'apres
cinq minutes de suspension, et cela par une nouvelle réaction. - :
» Ainsi les mêmes effets de suspension de la circulation et de wéini
subséquente qui avaient été déterminés par le transport de la plante de
l’eau pure dans l’eau salée, ont été déterminés par le transport de cette
même plante de l’eau salée dans l’eau pni ses qu elle eùt me -dans
la première pendant dix heures. ..
» Je me suis empressé , comme on le es “Rata iiimmm quelle
était l’action de l’opium sur la circulation du- chara. J'ai mis: un méri-
thalle de cette plante dans une solution d’une partie d'extrait- aqueux
d’opium dans 144 parties d’eau; six minutes après la circulation .a été
complétement abolie. Après un quart-d’heure d’abolition, la circulation
a recommencé lentement par l'effet de la réaction vitale; cette. faible
circulation s’est abolie de nouveau et pons toujours; apresi avoir duré
une demi-heure.
~» Pai répété cette expérience en sang une sian H partie
d'extrait d’opium dans 288 parties d’eau ; suspension complète de la: cir-
culation au bout de huit minutes; retour de la circulation par, réaction
vitale après dix mintites d'abolitious elle devient bientôt plus rapide qu ’elle
ne l'était dans l’état naturel. La: circulation dure ainsi pendant dix-huit
heures, diminue ensuite de vitesse, et finit | par i Faholie sans retour ae
vingt-deux heures d'expérience, —
» En employant une solution d’une partie F'extsit d'opium dans 576 par-
ties d’eau, la circulation n’a point été suspendue, mais simplement rendue
Me aprés quoi la réaction vitale lui a rendu une grande vitesse,
une tige de chara dans de l’eau à laquelle j'avais ajouté < fo
A — d’aicool à 36 degrés : d’abord , diminution excessive de ta`
vitesse de la circulation après cinq minutes d'immersion , ensuite, après
dix minutes , le mouvement recommence à s’accélérer par réaction vitale,
et devient très rapides ils 'abolit au de spamatesionz heures , po
avoir diminué
: » Il résulte: dec ces pren obus verts noie à en séries
: 5 le tube central des chara exercent , à petite distance sur les liquides
qui les avoisinent une action motrice en vertu t laquelle ces liquides
( 783 )
se meuvent selon la direction de ces séries, et comme il y a dans le-tube
deux ordres de séries dont. l’action motrice est inverse, il en résulte que
le liquide est dans un état de circulation perpétuelle. Cette même circula-
tion existant dans les racines dans les parois desquelles il wy a que des
globules incolores, cela prouve quela couleur verte des globules west pas
nécessaire pour la production de ce phénomène, qui paraît appartenir ainsi
à tous les globules organiques vivants. Gette force motrice dont l’agent
est invisible est.la force vitale, force dont la nature est inconnue ; elle est
influencée d’une manière nuisible par tous ceux des agents extérieurs qui
ne sont pas nécessaires pour l'existence de la vie. Ces derniers sont pour
les végétaux, 1° une température déterminée ou dans certaines limites;
2° Veau ; 3° Pair atmosphérique et la lumière considérés comme: moyens
de respiration végétale, Tous les autres-agents. extérieurs tendent, par
leur influence , à dimivuer, à suspendre, ou à abolir la force vitale. dont
l'agent invisible réagit contre Fafinaucit nuisible. On observe ainsi deux
D dans l'influence | ors-sur la force vitale; savoir,
iode de oppression et une réaction. La force vitale s’ac-
qele se =A être permanent ou temporaire ; dans le pre-
mier cas, c’est ce que l’on nomme vulgairement l’habitude, équilibre
constant et compatible avec le maintien normal de la vie; dans le second
cas, Cest la réaction morbide qui tend à établir, entre la force vitale
et l'influence des agents nuisibles, un équilibre non compatible avec le
maintien prolongé de la vie, en sorte que cette réaction finit toujours par
être vaincue, lorsque l'agent- nuisible qui Va provoqués continue. fegir
pendant un temps plus ou moins, long... m
» Tous. ceux des agents extérieurs- qui ne. sont pas nécessaires. pour
l'existence de la vie, sont des sédatifs directs , ils ne stimulent que par la
réaction vitale qu ils provoquent; si certaines substances ont été considé-
rées comme excitantes ou stimulantes, c’est que la sédation qu’elles opè-
rent, faible et de très courte durée, est promptement suivie par la réac-
tion vitale. Les substances que l’on a considérées comme smephelen z
sédatives , sont celles qui produisent une sédation forte et. prolongée,
laquelle n’est suivie que d’une faible réaction vitale. Ces résultats, dédi ts -
de l'observation d’un. végétal, sont évidemment HE GAS 0 aux:
il n'y a indubitablement. ue granéms. ABA vital, s
aux mêmes lois aiii Sp
C. R, 1837, 2° Sema, V, nn 105
( 784 )
» C’est la première fois que les phénomènes de la réaction vitale, de-
puis long-temps connus chez les animaux, se présentent à l'observation
chez les végétaux. C’est à coup sûr un phénomène bien incompréhensible,
dans l’état actuel de nos connaissances , que celui de cette tendance de la
force physique qui préside à la vie à se mettre en équilibre avec l'influence
que les agents extérieurs exercent sur elle ; étant affaiblie par tout chan -
gement , soit en plus, soit en moins, qui survient dans l'influence des
agents extérieurs, après que son équilibre avec cette influence a été bien
établi, et réagissant ensuite pour établir un nouvel équilibre , indispen-
sable pour l'existence normale du mouvement vital.
» M. Amici a émis l’idée que les séries de globules verts du chara sont
autant de piles voltaïques en action, en sorte que le mouvement de pro-
gression du liquide qui les touche serait dù à une impulsion électrique.
» Pour savoir si cette hypothèse est fondée, il fallait étudier Faction de
l'électricité voltaïque sur la circulation du chara; pour cet effet, jai réclamé
le concours et la collaboration de mon honorable collègue , M. Becquerel,
si connu du monde savant par ses beaux travaux sur l'électricité. »
Influence de l'électricité sur la circulation du Chara. — Extrait de la
note de M. BECQUEREL.
« L'observateur qui est témoin pour la première fois du mouvement
des globules de la lymphe dans le chara, est porté à l’attribuer à l’élec-
tricité. En effet, ces globules dirigés de bas en haut, redescendent dès
Vinstant qu’ils rencontrent un nœud ou une ligature qui s'oppose à leur
mouvement, pour remonter et ainsi de suite, d’où résulte un mouvement
rotatoire, qui a de l’analogie avec celui de l'électricité dans un circuit
fermé. Si l’on examine avec attention la constitution du nœud, on y
trouve un diaphragme qui arrête les globules et les force à redescendre.
En enlevant le diaphragme , les globules sortent par l'ouverture et se
“disséminent dans l'eau. Les stries parallèles de globules verts situés à la
paroi interne du tube central du chara, paraissent avoir une grande in-
fluence sur le mouvement de la lymphe, puisqu'il s'exerce uniquement
selon leurs stries.
» On a considéré les globules verts comme des couples voltaiques , et
leurs séries comme des piles; mais cette hypothèse ne repose sur aucun
autre fait que le mouvement rotatoire dont nous venons de parler.
» Nos connaissances en électricité sont tellement avancées aujourd’hui
(785 )
que l’on a des moyens directs de s'assurer si un phénomène de mouve-
ment dépend immédiatement de l'électricité. Le physiologiste et le physi-
cien doivent donc se réunir pour discuter ensemble toutes les questions
de cette nature, qui concernent les phénomènes de la vie. Guidés par
cette manière de voir, nous avons étudié, M. Dutrochet et moi, le mou-
vement de la lymphe dans le chara , afin de savoir si l’on devait lui attri-
buer ou non une origine électrique:
» La chaleur et l'électricité dérivant, suivant toutes les apparences , du
même principe, et s’identifiant souvent l'une avec l'autre dans leur mode
d'action, nous devons rappeler d’abord en peu de mots le genre d'in-
fluence que la chaleur exerce sur le phénomène du chara, afin de pré-
senter dans le même cadre les faits généraux, relatifs au mode d’action
de ces deux principes.
» Suivant les observations spnsignées dans la note de M. Dutrochet, la
circulation du chara est très lente à zéro; elle s'accélère à mesure que la
température monte, et devient très, „rapide à 18 ou 19° centigrades; elle
diminue ensuite, et à 27° € elle est extrêmement ralentie. Sous cette même
influence, sa vitesse augmen peu à peu, et deux heures après , elle pos-
_» Silon Dour à rs la température d’abord jusqu’à 34°, ensuite
jusqu’à 40°, on observe des effets semblables, c’est-à-dire que la plante,
après avoir éprouvé une diminution dans la vitesse de la circulation,
reprend peu à pen cette vitesse.
» Ce n’est qu'à 45° que le mouvement rotatoire s'arrête, pour ne plus
reparaître. On voit par là que la plante qui a été exposée à une forte
chaleur qui ne dépasse pas 45°, en éprouve d’abord un engourdissement
qui disparait peu à peu.
» Toutes les fois que la plante éprouve un changement brusque de
température de 25° environ, le mouvement rotatoire s’arrête compléte-
ment et reprend quelque temps après.
» En général l’abaissement de température diminue la vitesse de la
circulation, tandis que l'élévation de température, quand elle ne dépasse
pas certaines limites, l’'augmente ; au-delà il y a ralentissement dans la
vitesse.
» Le froid tend bien à ralentir la circulation ; mais la réaction vitale re-
donne à cette circulation une vitesse qui n’est pas aussi grande à la
vérité que celle qu’elle acquiert sous l'influence de la réaction contre l'é
lévation de température. Fr A
( 786 )
» Nous allons montrer actuellement que l'électricité produit des effets
qui ont de l'analogie avec les précédents , mais qui en different cependant
sous certains rapports. Les expériences ont été faites avec un microscope
d’un grossissement moyen. La tige du chara dépouillée de son écorce, a été
mise sur un verre légèrement concave avec uné petite quantité d’eau, et
ses deux extrémités ont été recouvertes de feuilles très minces de platine,
afin de mieux établir la communication avec deux fils de platine en re-
lation avec les deux pôles d’une pile.
» Si le mouvement de la lymphe qui est dirigé dans le sens des séries
de globules verts, est dû à l'électricité, on doit pouvoir laccélérer ou le
ralentir en soumettant la plante à l’action d’un courant dirigé dans le
séns de ces séries. Pour nous en assurer, nous avons placé une tige de
chara dans une hélice dont les circonvolutions toujours parallèles à ses
stries où séries de globules verts, se trouvaient dans un plan horizontal ;
puis nous avons fait passer dans cette hélice la décharge de piles forte-
ment chargées, composées depuis to jusqu’à 30 éléments, sans apercevoir
ni augmentation, ni ralentissement dans la vitesse des globules du chara.
L’hélice a encore été placée de manière que ses circonvolutions toujours
parallèles aux stries se trouvassent dans un plan qui lui fût perpendicu-
laire; le courant électrique, quelle que fût sa direction, n’a exercé au-
cune influence sur le mouvement rotatoire. La direction des circonvolu-
tions a été changée de nouveau, et l’on a eu constamment des résultats
négatifs. Il paraîtrait donc que le mouvement des globules n’est pas dû à
Félècaicié; on doit, suivant toutes les app S, Pattribuer à une
> particulière, dont la nature nous est tout-à- fait inconnue.
Un s'L'actonabes courants par influencé ne nous ayant rien appris, il ne
restait plus qu'à transmettre le courant électrique à travers la tige même
du “chiara: Or, quand l'électricité traverse les corps, elle agit de deux
manières en y produisant des actions Es ou des efféts physiques.
avons eu égard dans nos expériences qu’à ces derniers.
-Les expériences faites à ce sujet conduisent aux conséquences sui-
antes : 1° l'électricité qui traverse la tige du chara tend à produire, dans
les premiers instants, un engourdissement dont l'intensité dépend de la force
du CE à le courant agit en même temps et également sur le mouve-
ment a et ouvi ; 3° le sens du courant ne
parait établir aucune diffé ence dans leur dodi action; 4° si le cou-
_rant provient d'une pile chargée avec de l’eau, il faut employer un cer-
tain nombre de couples pour arrêter le mouvement de la lymphe;
(787 `)
quelques instants après, il recommence peu à peu. sous. l'influence du
couranty et finit par acquérir la vitesse qu’il avait primitivement. En
augmentant le nombre de couples: il y a un nouvel arrèt, et ensuite
reprise de mouvement; ainsi de suite jusqu'à ce que le courant ait assez
d'intensité pour arrêter le mouvement rotatoire pendant quelques heures.
En rétrogradant, c’est-à-dire en diminuant successivement le nombre de
couples, on retrouve encore des arrêts et des reprises de mouvement.
Le passage de l'électricité ne produit aucune désorganisation, puisqu'un
repos plus où moins prolongé rend à la plante ses facultés naturelles.
» En expérimentant avec une pile chargée avec un liquide actif et bon
conducteur, on observe des effets semblables, si ce n’est qu’il ne faut
employer qu'un petit nombre de couples pour les obtenir. Comparons
ces effets à ceux qui sont produits par,laschaleur :à partir, de zéro,
circulation du chara s'accélère à mesure que la température monte; à 18°
très ralentie, puis sa vitesse a ettainside suite jusqu’à 45°, où
tout mouvement cesse por
ruit À otatoire des globules. :
en sur le chara des alternatives semblables,
des reprises de mouvement ; mais nous n'avons
jamais observé une accélération dans la circulation, comme en produit
la chaleur, à moins qu'il n’y ait eu un arrêt préalable. C’est en cela que
consiste la différence que nous avons trouvée entre le mode:d’action de
l'électricité et celui de la chaleur.
» Voici maintenant comment on peut interpréter le mode d'action de
l'électricité : lorsqu'un courant électrique traverse un corps quelconque,
il commence par faire perdre à ses molécules leur position naturelle
d'équilibre; si son intensité est suffisante, elles sont séparées et méme
décomposées. Si son intensité est trop faible pour produire ces deux
effets, les molécules reprennent peu à peu leur position primitive,
aussitôt que l’action du courant a cessé. C’est alors que les propriétés
physiques du corps redeviennent ce qu'elles étaient avant que le courant
ne l'ait traversé; mais ce qu’il y a de particulier dans le chara, et ce
que nous signalons à l'attention des physiologistes, c'est que le courant,
après avoir produit une dilatation, et par suite une action engou
sante, la force vitale, dont nous ignorons la nature, fait un effom
lutter contre la force électrique avec assez d'avantage, poui
molécules es organiques, quoique dérangées de leur posit
( 788 )
d'équilibre, recouvrent leurs propriétés primitives. L'action qui détermine
le mouvement circulatoire l’emportant , le courant électrique continue à
agir sans troubler le mouvement rotatoire. Cette lutte entre une force
dont la nature nous est inconnue et le courant, a un terme quand celui-
ci possède une intensité suffisante qui lui donne la supériorité; la force
vitale, après avoir fait des efforts qui l'ont épuisée momentanément,
reprend ses facultés après un certain temps de repos, une fois qu’elle
n’est plus soumise à l’action de l'électricité.
» Ge quise passe dans le chara, a lieu probablement aussi dans tous
les corps organisés où l’on observe des liquides en mouvement sous
Yempire de la vitalité, attendu que cette puissance, qui est encore pour
nous couverte d’un voile épais, est soumise dans tous les corps vivants
aux mêmes lois.
» L'Académie doit voir que dans les recherches dont nous venons de
lui rendre compte, nous avons suivi une marche philosophique pour
arriver à la connaissance de la force qui produit la circulation dans le
chara, et probablement la circulation de la sève dans les. plantes; la na-
ture de cette force nous étant inconnue, nous l'avons mise en présence
d’autres forces dont les effets étaient bien définis, afin de connaitre les
rapports qui existent entre elles. De la comparaison des effets observés,
nous en avons conclu que la cause qui produit le mouvement rotaloire ne
peut être. apportée, suivant toutes les apparences, à l'électricité, qui
agit ici d’une manière singulière, dont nous. n’avons pas encore eu d’exem-
pe dans Hénds que nous avons mise: de: tante prop étés. »
Pere wia
RAPPORTS.
PHYSIQUE PHYSIOLOGIQUE. — Rapport sur un Mémoire de M. Cu. MATTEUCCI,
ayant pour titre : Recherches physiques, chimiques et physiologiques
sur la Torpille; et sur diverses Notes relatives aux contractions de la
Grenouille. |
(Commissaires, MM. Breschet , Pouillet, Becquerel rapporteur. ).
« M. Matteucci a présenté à l'Académie un Mémoire sur les phénomènes
électriques de la torpille, ainsi que plusieurs notes relatives aux contrac-
tions produites dans la grenouille par le contact des muscles et des nerfs,
hi
lesquels ont été renvoyés à lľexamen d’une Commission composée de
( 789 )
MM. Breschet et Pouillet, et de moi. Nous avons l'honneur de vous
rendre compte aujourd’hui de ces divers travaux.
» La commotion que donne la torpille, quand on la itia ie attire
depuis long-temps lattention des physiciens et des physiologistes , en
raison de son analogie avec celle que donne une batterie électrique;
mais ce n’est que depuis quelques années, que l’on a prouvé rigoureu-
sement que l’une et l’autre étaient dues à la même cause. Quoiqu’on eùt
étudié avec soin , jadis, toutes les circonstances principales de ce phéno-
mène, on m'avait pu, faute d'appareils convenables, démontrer son ori-
gine électrique:
» M. John Davy, dans un Mémoire publié en 1832 ,fit connaître une foule
de faits importants, tels que l’action de la décharge sur l'aiguille aimantée
et les composés chimiques ; mais la direction du courant électrique produit
daus cette circonstance , n’a été bien connue qu'après les expériences qui
ont été faites à Venise, en 1835, pen deux de vos Commissaires, et- des-
Re À il halte que, la p ipérieure,de l'organe électrique fournit
re l'électricité négative.
hé ;- aiae et les grenouilles pré-
parées à la- ma i de G ni: ; les observations que nous avons faites
à cetégard, ainsi cie également relatives à la torpille, qui sont
dues à divers physiciens; il a constaté en même temps des faits nouveaux,
dont nous allons vous entretenir.
» Il a commencé d’abord par montrer que lorsque la torpille lance sa
décharge, on n’observe dans son corps aucun changement de volume.
Quand l'animal est doué d’une grande vitalité, la commotion se fait
sentir quels que soient les points du corps que l’on touche; mais quand
la vitalité est très diminuée, la décharge n’est plus sensible que en touchant
en deux points différents les organes électriques.
» Voici comment M. Matteucci établit les lois générales de la distribu-
tion de l'électricité : 1° tous les points de la partie dorsale de l'organe
sont positifs Ses aux points de la partie ventrale; fait déjà
connu; 2° les points de l'organe sur la surface dorsale placés au-dessus
des nerfs qui le pénètrent, sont positifs à l'égard des autres points de la
même face dorsale; 3° les points de l’organe situés sur la surface ventrale,
correspondants aux points qui sont positifs sur la surface dorsale, son!
négatifs à l'égard des autres points de la surface ventrale; 4° lini 3
du courant varie avec l'étendue des lames de platine qui ter
galvanomètre , et avec lesquelles on touche les deux faces de l'o
( 790 )
» Lorsque la torpille est très excitable, le courant peut être comparé
à celui d’une pile d’un grand nombre de éouples chargée avec un li-
quide actif bon conducteur , tandis que lorsque sa vitalité s’affaiblit, le
courant électrique se rapproche de celui d’ane pile composée d’un petit
nombre d'éléments. p9 Gov SOEs |
» L’étincelle qui accompagne la décharge dans les poissons électri-
ques, a été aperçue, pour la première fois, par Wats ‘sur le gymnote;
mais on a fait depuis de vains efforts pour la reproduire. MM. Matteucci
et Linari sont parvenus à Pobtenir, dans tous les cas, sur la torpille; ces
deux physiciens réclament lun et lautre la priorité de l'observation:
paraîtrait, d’après les r séignements que nous avons recueillis, que
M. Matteucci a eu le premier l’idée d'employer, à-cet effet, l'appareil de
l'extra-courant de M. Faraday, dont M. Linari n’a fait usage qu'après que
son compatriote lui en eut donné avis.
» M. Matteucci est parvenu, depuis, à obtenir l’étincelle en posant la
torpille sur un plat de métal isolé, et plaçant dessus un autre plat de
métal, puis fixant sur chacun d'eux une feuille d’or, Fune et l'autre
éloignées d’une distance d’un demi-millimètre. En mouvant légèrement le
plat métallique supérieur, on irritait l'animal, et au même ‘instant les
deux feuilles se rapprochaient, et l’on voyait aussitôt éclater l’étincelle. >
» M. Matteucci a étudié avec soin les causes intérieures et extérieures
qui influent sur la décharge de la torpillė. Parmi les causes extérieures ;
on distingue, outre l'excitation mécanique, la chaleur. Dans de l'eau à
18R., la torpille ne vit rdinairement :que’5:à 6 heures; en conservant
ot te sa puissance électrique; en al ) ais ant À: temp 1péfatubesicette puis-
sance cesse aussitôt. En échauffant l’eau; les décharg t; mais
si l’on porte la température à + 30° R., comme nous l'avons ‘observé
aussi nous-mêmes, l'animal, après quelques : décharges, éprouve de
fortes contractions ; et meurt dans un état tétanique. =°- fi
5
Bn : f
CMa ičci ayant analysé Vair renfermé dans Peau de mer, a dé:
terminé l s changements qui en résultent pour la respiration de la'tor-
pille. Suivant les observations qu'il a faites à cet égard, quand la torpille
est tourmentée, elle respire plus que celle qui ne Pest pas; et, ce qu’il
y a de singulier, si le fait est exact, c’est quela première, dans les
mêmes circonstances, prédit moins d'acide carbonique que l'autre: T
paraîtrait, en général, que lin nsité de la fonction électrique est pro-
portionnelle à la force de la circulation et de la respirations 7 =>
| » L'action des poisons les plus énergiques produit les effets suivants:
(gr )
l'hydro-chlorate de strychnine introduit dans la bouche et l’estomac d'une
torpille, détermine presque immédiatement de fortes contractions dans
la colonne vertébrale, qui sont accompagnées de décharges énergiques ,
ensuite de décharges moindres, et l'animal expire dans des convulsions
violentes. L’hydro-chlorate de morphine produit, 8 ou ro minutes après
son introduction dans l'animal, de très fortes décharges ; elle en donne
quelquefois plus de 6o en 10 minutes.
» Le courant d’un appareil électrique composé de huit couples,
dirigé de la bouche aux branchies et à la peau de l'intérieur de l'or-
gane, produit de fortes décharges. L'électricité n'agit probablement, dans
cette circonstance, que comme un excitant énergique.
» M. Matteucci ayant coupé la moitié-de l'organe, soit horizontale-
ment, soit verticalement, et ayant placé entre les parties séparées une
lame de verre, la décharge eut encore lieu; il en fut encore de même
quand gee ne tenait plus à la initie filet nerveux; les effets
ne cessèrent que lorsque la substance même de l'organe fut coagulée par
l’action des acides ou de l’eau bouillante.
» Nous eronat ii ect égard, que plusieurs physiciens, et par-
ticulièrement. Galvani, ont fait des expériences analogues; ils ont trouvé,
par exemple, que si l’on coupe les quatre nerfs de l’un des organes, la
décharge cesse aussitôt dans cet organe, tandis qu’elle se manifeste toujours
dans l’autre, et que si l’on se borne à couper deux ou trois nerfs, la com-
motion est limitée aux points correspondants aux nerfs restés intacts; ils
ont conclu enfin de leurs observations, que le cerveau et les troncs nerveux
exercent une influence déterminante sur la faculté électrique de la torpille.
M. Matteucci est parvenu aux mêmes conséquences; mais il a précisé mieux
qu'on ne l'avait fait avant lui, l'étendue de cette influence, comme on va
le voir :
» Si on lie les nerfs, on produit les mêmes effets qu’en les coupant.
Quand les nerfs ont été coupés, si l’on tire avec une pince un des troncs
nerveux qui se ramifient dans l’organe, on obtient encore quelques dé-
charges.
» Le cerveau arte: été mis à découvert, si l’on en irrite certaines parties
avec un corps quelconque, la décharge se manifeste aussitôt. Les premiers
lobes (les cérébraux) peuvent être irrités, coupés et même détruiis a
que la décharge danari il en est de même du troisième lobe. Quan
quatrième , on ne peut ir de fortes décharges : sen le dé-
truisant, quand bien même on laisse : subsister les autres, apres
C.R, 1837 2° Semestre. (T. V, N° 95.)
( 792 )
trique de l'animal estanéantie. Cette observation, qui est très remarquable;
doit intéresser vivement les physiologistes, en raison de sa singularité.
. » Quand l'animal est dans un état de torpeur tel, qu'il ne donne plus
de décharges , en employant les excitants ordinaires, si l’on découvre le
cerveau et que l'on touche le lobe électrique, les décharges apparaissent
avec force, allant indifféremment du dos au ventre ou du ventre ati dos;
tandis qu’il ne se produit aucun effet en irritant les autres parties du cer:
veau; en employant lélectricité comine excitant, on obtient un résultat
analogue.
. » Nous croyons devoir rappeler ici que M. Flourens avait déjà prove
par des expériences directes, publiées en 1825 ,>que-le dernier lobe
du cerveau est, dans les poissons ordinaires, l'organe encéphalique spécial
de la respiration. Un côté de ce lobe étant retranché, le mouvement de
l’opercule de ce côté est sur-le-champ aboli; le mouvement de l’opercule
du côté opposé subsiste. Le lobe étant enlevé en entier , le jeu des deux
opercules est aussitôt éteint.
» M. Flourens a prouvé, de plus, que l’action dudernier lobe (du
lobe placé derrière le cervelet) sur les opercules, subsiste complète apres
l’ablation de toutes les autres parties de l’encéphale, comme après l'abla-
tion de la moelle. épinière, soit que ces deux ablations (celle de toutes
les antres- parties de l’encéphale et celle de la moelle épimière) soient faites
séparément, soit qu’elles soient faites simultanément.
_ »: M. Matteucci ayant séparé entièrement d'unegrosse ayia l'un des
oïganes électriques, sans détacher la peau, lune des lames du galvano-
mètre: fut insérée dans l'organe prèsdu bordiextérieur ; et l'autre lime fut
mise en communication avec l’un des quatre nerfs, l'aiguille aimantée fut
déviée de 4° dans le:sens ordinaire de la décharge des la torpille ; en ‘Hant
les nerfs, il w’ y eut plus de déviation; ce résultat nous paraît encore re”
marquables
-» des e raies m ; que nous alors yat mérité
mêmes ; faute de torpilles', tendent à prouver 1° que l'électricité qui pro“
duit la décharge émane du dernier lobe du cerveau, et est transmise
par les nerfs à l'organe; 2 2° que, la dé “éessant sous l'influence du
courant t électriques! sque les nerfs sontliés, a besoin , pour être trans-
mise ,-de'trouver i t mteaa particulière :
conséqúencė à à laquelle cbridéfent. également les phénomènes éléctro-
physiologiqaesade la-grenouille; eomme l'un de nous: la: res à plu+
teurs reprises dan Traité de l'électricité,
Te
(793 )
+» Depuis l'époque à jamais mémorable où Galvani a démontré que le
Contact de deux métaux différents en communication avec les musclés et
nerfs d’une: grenouille, suffisait pour-la- faire contracter, on a varié à
l'infini les expériences dans l'espoir. de, découvrir dans ce phénomène la
cause qui entretient la-vie dans les corps animés: Le’ fait le plus remar-
quable également dû à Galvani , est-celui qui:est relatif aux contractions
produites par le simple contact des:muüscles et des nerfs, sans l'intermé-
diaire d’armatures métalliques. Il- ‘est. à peu :près démontré maintenant
que cette action ne provient pas. d’une action chimique , mais bien du
courant propre de la grenouille, qui a été signalé par M. Nobili avec tant
de sagacité.
»D'un autre côté , Ritter et plusieurs autres physiciens (1), ont observé
que lirritabilité dans les parties qui-sont séparées du corps de la gre-
nouille ne cesse pas en même temps dans tout le trajet du nerf; cette
cessation commence par les parties les plus rapprochées du cerveau, et
finit par celles qui en sont le plus éloignées. Muller avance encore qu’un
nérfdlié ‘ou comprimé cesse d’être conducteur de l'agent qui circule dans
les nerfs, quel qu’il soit; il réste néanmoins bon conducteur de l’élec-
tricité. : M. . Mattewcĉi a remarqué un fait semblable dans la torpille,
comme nous l'avons dit; mais c’est surtout sur la grenouille que ses obser-
vations à cet égard offrent un grand intérét. Lorsque le nerf est lié, un
courant électro-chimique simple passe à travers la ligature et cesse de faire
contracter la grenouille bien avant que son courant propre cesse d'agir,
la ligature ne change en rien la conductibilité pour un courant, quel que
faible qu’il soit. Dans l'animal vivant, lorsqu'on met en contact les mus-
cles et les nerfs; les contractions sont plus faibles que celles qui sont pro-
diites par le courant propre-de la-grenouille après la mort; les contrac-
tions s’affaiblissent et manquent: quand les parties sont bien essuyées ; et
si l'animal reste tranquille, le courant ‘cesse presque toujours d’avoir
lieu. ; à
» Si l’on place la grenouille entre deux morceaux de glace pendant dix
ou douze secondes, et qu'ensuite on la retire, le courant propre n'existe
plus. En introduisant dans la bouche de l’oxigène, à l'instant l'animal
s'agite, saute, et le courant propre reparaît pour s'évanouir ensuite, comm
M. Matteucci l’a observé dans la torpille,
me
Fée à f, 5 Prise
4 e ms j y 1112 2 Tah DÉS TE TT +
(1) Philosophie de Muller, tome”, page 603. ee A 2
( 794 )
» Lorsque les cuisses et les nerfs cruraux mis en contact ne donnent
plus de contraction, si l’on coupe les nerfs près de la moelle épinière, et
qu’on les touche de suite avec les cuisses, on a encore immédiatement des
contractions. Quand tout signe de courant propre a disparu, si l’on retire
le nerf sciatique de la cuisse, et qu'on le replie sur les muscles de la jambe
ou de l’autre cuisse, la cuisse correspondante au nerf touché se contrac-
tera ; ce dernier fait rentre dans la loi signalée par Ritter , que ce physicien
avait reconnue à l’aide d’un courant électrique.
» Ces observations tendent à prouver, comme plusieurs physiciens l'ont
admis, qu’il existe un courant électrique circulant continuellement dans
les nerfs et dans les muscles de la ‘grenouille vivante, au moyen d’un arc
complet , lequel ne peut être rendu sensible avec nos appareils que lorsque
l'animal se trouve dans un état de surexcitation ; tandis qu’en préparant ła
grenouille à la manière de Galvani, on détruit larc complet, et l’on re-
connait aisément le courant propre. .
» Les faits dont nous venons de rendre compte à l’Académie, et
dont plusieurs ont été vérifiés par nous, jettent quelque lumiere sur les
phénomènes électro-physiologiques de la torpille et de la grenouille, et ne
peuvent manquer, sous ce rapport, d’intéresser l'Académie. En consé-
quence, vos Commissaires ont l'honneur de vous proposer de remercier
M. Matteucci de ses diverses communications, et d'accorder l'insertion dans
le Recueil des Savans étrangers, du mémoire et des notes qni les ren-
ferment. »
« (1) Après avoir entendu la lecture du rapp ort de M. B querel,M. Arago
exprime le regret que la Commission ne se soit pas prononcée d’une ma-
niére plus positive sur la question de savoir à qui de M. Matteucci où de
M. Linari appartient l'invention du nouveau moyen dont ces physiciens
ont fait usage pour tirer l'étincelle de la torpille. M. Arago pense q"?
(1) Je croyais inutile de consigner ici les détails de la discussion que le rapport de
M. Becquerel a soulevée. M. Libri n’a pas été de mon avis. Sa persistance à demander
que le précis de son argumentation fåt imprimé dans le Compte rendu , m'a imposé le
devoir de reproduire les considérations dont je m'étais moi-même étayé pour établir
que les jent êtr uvées , et qu’elles ne s’écartaient pas
des usèges de l'Acédétnie. POA de ce débat eût été plus nette, plus claire, si,
comme je l’avais proposé, au lieu de réunir en uu seul groupe ce qui a été dit à plusieurs
ises yon avait mis chaque chose à sa place : du reste, le lecteur, une fois averti;
saura bien faire la part du manque d'ordre qu’il ne m'a pas été possible d'éviter. (4n.)
nr
ae
( 795 )
cette invention ne saurait être refusée à M. Matteucci, après qu'on a vu
que M. Linari, dans une lettre du 11 mars 1836 que M. Arago a eue sous
les yeux, écrivait au physicien de Forli. « Décrivez-moi clairement et avec
» patience, le projet d'expérience que vous dites avoir imaginée pour tirer
» l'étincelle de la torpille. » En faisant cette demande, M. Linari n’aurait pas
manqué, ajoute M. Arago, d'annoncer ou tout au moins d’insinuer qu'il
était lui-même en possession d’un moyen expérimental particulier, si en
effet il avait été sur la voie de quelque chose de nouveau ; or la lettre en
question ne contient pas la plus légère allusion de cette nature. »
M. Libri présente , à ce sujet, les observations suivantes.
« M. Libri ne pense pas d'abord que l’Académie soit appelée à se
prononcer sur la question de priorité entre M. Linari et M. Matteucci; car
pour cela, il faudrait faire une enquête et entendre contradictoirement
les deux parties: ce qui n’a pas été fait. La lettre de M. Linari que
M. Matteucci a montrée, n’a pas semblé à la Commission de nature à
lever tous les dontes, ai nagme tee à se prononcer sur une question
que Fon connait si ea Pr.
Mais, lais té la q
ant de côt sada priorité, M. Libri ne veit pas
Smet A ca dé imic e pourrait ra les conclusions du rapport. Car la
Commission dit qu’elle ne croit pas pouvoir demander l'approbation de
l’Académie pour les travaux de M. Matteucci, et cependant elle demande
la publication du Mémoire dans le recueil des Savans étrangers. Or, il
arrive souvent que l’Académie approuve simplement un Mémoire sans le
juger digne d’une plus grande récompense, mais jamais elle n’a décidé
qu’un Mémoire serait inséré dans le recueil des Savans Étrangers , sans
lavoir précédemment approuvé. On dit qu'on wa pas pu vérifier le fait
le plus important; mais qu'à raison même de cette importance, et quoiqu'il
soit encore douteux, il faut le publier. M. Libri croit au contraire qu'il faut
s'abstenir , dans ce cas, comme on s’est abstenu lorsque M. Matteucci a
annoncé à l’Académie, des découvertes encore plus éclatantes, décou-
vertes qu'on n’a pas cru , faute de preuves, devoir publier dans le recueil
des Savans étrangers : car cette insertion est une marque de haute ap-
probation, qui perdrait beaucoup de son prix si elle était prodiguée, et
non pas un moyen de publication. La publication a déjà eu lieu dans les.
Comptes rendus , et la lettre de M. de Humboldt montre que les, travau?
Savans étrangers. D'ailleurs cette. lettre sur. laquelle o on veut s'appuy "Pa
( 796 )
prouve que M. de Humboldt lui- ne. n’a RARE ad, le fait a an-
noncé. |
5 Dans cet état de choses, la Commission fui wa pas pu vérifier le fait
principal ni se former une conviction) n'accordant pas son approba-
tion aŭ Mémoire de M. Matteucci , M. Libri pense qu'il ne saurait y avoir
lié à le publier dans le recueil des Savans étrangers.»
«M. Arago remarque, en répondant à M. Libri , qu’il n’a point exprimé
le désir que l’Académie se prononçät sur une question de priorité. Il n’a
pas même demandé que les termes du rapport fussent modifiés. En émet
tant publiquement son opinion personnelle sur un point de l’histoire de la
science dont l’Académie s'était déjà occupée, il a désiré , autant que cela
dépendait de lui, réparer le tort qu'il faisait à M. Matteucci quand il insé-
rait dans le ere rendu de la séance du ır juillet 1836, l'extrait d’une
lettre de ce physicien , sans faire les parts, bien distinctes, de l'inventeur de
l'expérience et de celui à qui il avait été donné de la réaliser le premier.
» Passant ensuite à la question de savoir s’il serait contraire aux usages ,
comme le pense M. Libri, de voter l'insertion dans le recueil des Sa-
vans étrangers, d’un mémoire renfermant des expériences qui n’ont pas
pu être vérifiées, M. Arago fait remarquer qu'en adoptant ce système, il
n’arriverait presque jamais, dans les sciences d'observation du moins, que
PAcadémie dût approuver les travaux qui lui sont soumis. Personne a-t-il
prétendu imposer aux commissions académiques, l'obligation de répéter,
dans tous leurs détails, les expériences délicates, difficiles, nombreuses,
qui sont décrites dans les longs mémoires renvoyés à leur examen ? Quand
elles le peuvent , les commissions vérifient, ça et là, quelques points cul-
minants; si cette vérification partiellé réussit, êtes admettent le reste,
mais, bien entendu, sous la responsabilité de l'auteur. Il y a plus, Aca-
. démie adopte complétement, elle fait souvent insérer dans le recueil des
Savans étrangers , des mémoires dont on n’a pas été à même de vérifier
un seul résultat. L'Académie exigea-t-elle, par exemple, de M. Arago,
qu'il se transportät sur les sommités des Pyrénées, avant d'honorer de son
suffrage le beau nivellement géodésique que M. Corabœuf a étendu le
long de cette chaîne de montagnes, entre l'Océan et la Méditerranée?
La "Commission actuelle s’est confor aux usages, elle à fait tout
ce qu'on était en droit d'exiger. ( welle apu vérifier, s’est trouvé exact.
L'expérience des lobes de la torpilles la plus sraple, la plus facile peut-être
de tiur celles g cite M. Matteucci, elle ne s’en est point occupée par la
(797 )
très bonne raison qu’il n’y a pas de torpilles à Paris. Eh bien ! I Commission
en syontil À mon rss, dit M. Arago, c’est un excès dè précaution : la facilité
de cette observation par rticulièr e, l'exactitude constatée de toutes les autres,
les succès que M. Matteucci a obtenus dans un grand nombre de recher-
ches délicates étaient une: ‘garantie suffisante ordinairement on n’en de-
mande pas davantage, Au surplus, en décidant, conformément à lavis de
la Commission, que lemémoire-de M. Matteucci sera inséré dans le recueil
des Savans étrangers ,V Académie-témoignera de son juste intérêt pour un
travail qui touche à l’un des points les plus délicats de Porganisation ani-
male; elle excitera les observateurs à diriger de ce côté leurs investigations
attentives; c’est là le rôle honorable que l'Académie s’est toujours. ones,
qu'elle a constamment rempli dans des ,occasiôns pareilles! ét dont il est
impossible qu’elle ait jamais à se repentir. Voici, au ne: ajoute
M. Arago, dans quels termes oti parle dés éxpérié nces de M. Mateücci
de l'autre côté du Rhin; le passage que je vais lire se trouve dans une
lettre:de M.de Humboldt# ma Femüë dans cès derniers temps.
» est: La grande découverte de M. Matteucci sur Päétiok dù aeri on an
» lobe dwcérveait dellatorpillets 71" ip
cadémie ad e te les conohisiónsith: rapport. Le Méroire de M: Me.
eucci sera ra imprimé dans le recueil des Savans étrangers.
Rapport de la Commission chargée de rédiger les instructions pour Le
voyage en Perse de M. Baracin.
(Rapporteur, M. de Mirbel.)
« Dans sa derniere séance, l'Académie. à renvoyé à une- Gommission
composée de ceux de ses membres. quir ont rédigé les instructions de lex-
pédition de la Bonite et de celle de l'Astrolabe la demande qui lui a été
faite par M. le docteur Barachin, der rensignements sur ce qu’il aurait à faire
pendant le cours.de la mission scientifique er Perse que le Gouverne-
„ment vient de lui confier, La Gamumissiort conSidérant:que M, de: docteur
Barachin.. quitte. Paris immédiat p endre àjsa destination yet
a le.temps manque pour la rédaction d’inst uctions spéciales , à (pensé
qu'il;suffirait, de remettre à ce voyageur un laire de: ammes
observations = ont été rédigés pour les déwa are 4
cum e la. Bonitc.et etide L’Astrol, mis
Sara composés pénmales-éxpélii tiènne
néanmoins un grand nombre de documents généraux pers aasin cer-
tainement d’utiles applications dans le voyage dont il s'agit.
( 798 )
» Quant aux observations de détail relatives à l’histoire naturelle, M. Ba-
rachin trouvera toutes les lumières qui lui seront nécessaires dans l'ins-
truction que le Muséum a fait imprimer à l'usage des voyageurs natu-
ralistes.
» Ce voyageur ne doit pas perdre de vue un instant que les contrées
qu il va visiter sont au nombre de celles qui sont le moins connues sous
tous les rapports, et qu’il serait le plus important de connaître; par
conséquent, les documents et les collections qu il pourra Ga se-
ront du plus haut intérêt pour les sciences, »
Note de M. Brescner, à loccasion de divers Mémoires de M. Thompson,
Mémoires qui avaient été renvoyés à son examen.
« J'ai l'houneur de déposer sur le bureau de l’Académie des Sciences
plusieurs Mémoires de M. Thompson, parce que parmi ces Mémoires, il en
est un pour lequel je ne suis pas membre de la Commission qui doit
l'examiner, et quant aux autres, M. Thompson m'a assuré avoir demandé
que ses manuscrits fussent remis à la Commission des prix Montyon. Ce
renvoi est fondé non-seulement sur la demande faite par l’auteur, mais
encore parce que les Mémoires de M. Thompson ayant déjà été publiés
en tout ou en partie, on ne peut plus faire de rapport sur ses divers
travaux.»
CHIMIE ORGANIQUE. rs du chlore sur quelques sels du Méthylène ; par
M. Maracuri.
(Commission déjà nommée. )
L'auteur.c commence par rappeler que les changements qu’éprouvent,
Pa J'actiénbaehlore, l'éther et ses composés, peuvent s'expliquer par la
stitution de quatre volumes de chlore à quatre volumes d'hydrogène.
» Le nouveau corpi gpi. en raeo. ajoùtest-il; soumis à l’action des
sed e deux volumes d'oxigène,
» L’éther D, se p RED oni manière analogue, doit se
transformer en un corps qui, par l’action des alcalis, se changera en l'acide
formique. En etes :
( 799 )
CHO p onish engb mois
— Hi + Ci ; s38l8z
C#H°OCH — éther sair chloruré
+ 0C gifs iz : gğe
CH’*O? = acide formique.
» Les détonations qui ont lieu, malgré toutes les précautions, quand
on fait agir: le chlore sur Téther méthylique libre, ne m'ont pas permis,
dit M. Malaguti, de poursuivre mes expériences sur ce corps; mais les sels
à base d’éther méthylique m'ont donné des résultats remarquables :
» L’acétate perd quatre atomes d'hydrogène et gagne quatre atomes de
chlore. Par l’action des alcalis il se convertit en CÉIAIS et dormiate de
cali. On a donc
EE me ARE CE CO arts EEn
nique; cé"qu fai AA que le benzoate de méthylène s’est
To ne ane le même sens que l’acétate, et s’est décomposé
par suite de réactions successives. Les produits que j'ai remarqués ( outre
le chlorure de benzoïle, et de petites quantités de benzoate chloruré )
sont l’hydro-chlorate de méthylène, l'acide FRERE et l’acide hydro-chlo-
rique.
» La formation de tous ces produits peut se concevoir le la manière
suivante : : :
CP É 8C1 — s abac + GHO - + caom 0. + mce:
»L oxalate aune composition, ar He a ro a de. des
éthers chlorurés, savoir : Ox,C#H°GHO. Pour décomposer ce trpiti il est
inutile de se servir de potasse: ou de soude ; l’eau suffit. Dès qu’on le met
en contact avec l’eau, il se münifeste une efi très. vive ; de.
l'oxide de carbone pur se dégage, de l'acide hydro-chlorique reste dissous
dans l’eau, et de l'acide oxalique se précipite sous forme crises si
l’eau n’est pas en excès. Il n’y a pas de trace d’acide formique. a
» Si l’oxalate chloruré n’est pas-bien purifié, parmi les prodi
décomposition par l’eau , il y a de Pa cide carbonique provensal de la dé-
C. R. 1837, 2° Semestre (T. V, N° 93.) 107
( 800 )
composition d’une certaine quantité d’acide chlor-oxi-carbonique condensé
dans l’oxalate chloruré.
» Tous ces résultats n’ont lieu que lorsque l’action du chlore est épui-
sée : si elle est peu avancée, on y trouve, au moyen de la potasse, de l'a-
cide formique. »
MECANIQUE APPLIQUEE. — Note sur un nouveau système de rames pour les
bateaux et sur un cabriolet mécanique; par M. Lausercax, de Nevers.
(Commissaires, MM. Coriolis, Séguier.)
cnm. — Note sur un nouveau moyen d'essayer les sels ammoniacaux ,
les eaux potables , les ainai et l'acide acétique per par
“m PAYEN.
(Commissaires, MM. Biot, Thénard, Dulong , Dumas. )
« Le nouveau moyen que j'emploie, dit M. Payen, est fondé sur la
contractilité de la substance amilacée par les sels neutres ou acides, dans
certaines conditions très faciles à reproduire; sur une propriété con-
traire, son extensibilité prodigieuse pour les solutions, mêmes faibles ,
de. sonde et de potasse; sur sa dissolubilité par les acides puissants, même
très étendus; enfin sur l’inertie de Tamminga que dans les mêmes cir-
constances. pe
» La connaissance de ces Tad A ttions , indépendamment des ap-
plications qu’on en peut faire à l'hygiène publique, présente peut-être ,
poursuit M. Payen , quelque intérêt, même quand on les envisage sous
un "e de vue purement sgennfgat. En effet, lune des trois séries de
i ons pourrait, dès aujourd’hui, concourir avec les phénomènes
“a la saturation des borates indiquée par M. Gay-Lussac, à démontrer que
certaines décompositions, dont les produits restent dissous, sont cepen-
dant instantanées ; elle s'applique d’ailleurs, ainsi que l'avait pensé
M. Damas; à l'essai À des sale. ne nr ;
sF
e,
EE
( 801 )
CORRESPONDANCE.
EXPÉDITION SCIENTIFIQUE. — Extrait d'une lettre de M. Le MINISTRE DE LA
GUERRE.
« Jusqu'ici le caractère de notre établissement en Afrique, presque
exclusivement militaire, n’a guère permis de s'occuper des intérêts de la
science. J'ai pensé que le moment était venu de remplir cette lacune, et,
secondant à cet égard le vœu exprimé à plusieurs reprises par l'Institut,
j'ai arrêté en principe, qu'une Commission d'hommes spéciaux serait
envoyée dans nos possessions d’Afrique, afin de rechercher, dans toutes
les parties accessibles du pays, et de réunir tout ce qui peut intéresser
l’histoire et la géographie de la contrée, l’industrie, les sciences et les arts.
» À cet effet, j'ai cru devoir réclamer le concours de deux de mes
collègues , MM. les Ministres de Instruction Publique et du Commerce,
en les priant de vouloir bien me désigner , pour être mis plus tard à ma
disposition, les cand idats qui, par leurs lumières et leur intelligence,
paraîtraient le plus en état de coopérer, de concert avec les agents de
mon département, au succès de cette importante mission. D'après la
nature des recherches auxquelles la Commission devra se livrer, il ma
semblé qu'il convenait d’y faire entrer des membres représentant autant
que possible chacune des branches de la science qui devra être l’objet
d’investigations spéciales, telles que Parchéologie, l’histoire naturelle, la
zoologie, la géologie, etc. , etc. La Commission se compléterait natu-
rellement par l’adjonction d’artistes peintres et dessinateurs. Je désire que
l’Académie me fasse connaître si ce cadre lui paraît suffisant, et de com-
bien de membres, dans son opinion, la Commission devrait être composée
pour atteindre son but dans toutes ses parties.
» Déjà, s’associant à mes vues, M. le Ministre du Commerce m'a in-
formé qu'il avait invité M. le Directeur général des Ponts et Chaussées et
des Mines, à faire choix d’un ingénieur ordinaire de ce dernier service
qui serait spécialement chargé des recherches géologiques. De son côté,
M. le Ministre de Instruction Publique veut bien s’oecuper activement
de la désignation dés autres candidats.
» L'époque avancée de l’année à laquelle nous sommes parvenus, et
la difficulté de procéder, pendant Ta-mauvaise saison , aux explorations de
toute nature auxquelles les membres de la Commission doiventse livrer,
( 802 )
retarderont sans doute leur départ jusqu’au printemps prochain; mais
il n’en importe pas moins de déterminer, dès à présent, la nature et
l’objet de ces explorations et l’ordre qui devra y présider, afin que les
membres de la Commission soient à même de faire, avant leur départ,
toutes les études préliminaires que nécessitera l’accomplissement de
leur mission.
» Il importe également d’arrêter à l'avance un projet d'itinéraire qui,
basé sur l’état bien connu de nos relations politiques dans le pays, indi-
que d’une manière précise sur quel point de l'Afrique septentrionale
commenceront les recherches dont il s’agit, et permette d'ouvrir immé-
diatement avec les états voisins, les négociations propres à faciliter la
tâche imposée à la Commission.
» C’est dans ce but que je viens vous prier aujourd’hui de vouloir bien
soumettre aux délibérations de l’Académie des Sciences, la rédaction
d’un programme destiné à servir de guide aux membres de la Commis-
sion, en ce qui touche chacune des branches de la science, qui se trouve
plus particulièrement du ressort de l’Académie.
» J'adresse la même demande à l’Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres, et je lui exprime le désir qu'il soit possible d’arrêter, de concert
entre les deux Académies, les instructions qui devront étre remises aux
membres de la Commission. » |
Le programme demandé par M. le Ministre, sera dirigé par une
Commission composée de :
MM. Arago.............. .. Physique du globe et Astronomie.
de Freycinet........,.. Géographie nautique.
Bory de Saint-Vincent... Géographie terrestre.
Élie de Beaumont. ..... Géologie et ee
Duméril............... Zoologie.
Adolphe Brongniart..... Botanique.
RO Hi. Mécanique.
7 puièr......,,.:.,.2 datie
ee en ..... Médecine.
CHIMIE. — Formation artificielle des Ménéraux : ÿ— Lentilles en cristal de
roche fondu. — Extrait d’une lettre de M. Gaupin.
(Commissaires , MM. de Mirbel, "brigo ; Berthier | Becquerel.)
«Je suis parvenu , dit M. Gaudin, à obtenir des cristaux de carbonates
insolubles de pa en plus gros. Jenvoie aujourd'hui des stalactites de
( 803 )
carbonate de chaux, dont certains cristaux ont plus de 2 millimètres de
côté; un mois a suffi pour les produire. J'y joins du carbonate de baryte
en houppes composées aiguilles perceptibles à la loupe, qui n’ont pas
exigé plus de quinze jours, et un flacon où le carbonate de chaux a revêtu
une multitude de formes cristallines.
» En observant ces formes, qui varient suivant la zone considérée ou
les dispositions du liquide ambiant, je brisai la lentille du microscope
dont je me servais ; j’essayai d’en fairé une analogue en verre fondu , et
la première tentative me réussit parfaitement; de sorte qu'aujourd'hui
j'obtiens des lentilles de toutes sortes de verre, qui, examinées par
M. Lercbours, ont été trouvées très bonnes : on en jugera par les dix
en crown-glass qui font partie de mon envoi...
» En outre j'ai réussi à filer le cristal de roche, et à faire, par consé-
quent, des lentilles de microscope en cristal de roche fondu. Jen envoie
une très bonne d’un ee de 250 diamètres. »
, arbitre d'hydrogène. — Lettre de
“M. A. LAURENT.
CHIMIE ORGANIQUE. —
| ent à nonce qu vil vient de découvrir dans les produits de la dis-
tillation à de diverses substances organiques riches en carbone, un nouveau
carbure d'hydrogène isomère avec la naphtaline et auquel il donne le nom
de Pyrène.
« Ce carbure, dit-il, est solide, insipide, inodore, très peu soluble
dans l'alcool et l’éther, volatil sans décomposition; sa formule est C*°H':.
» Avec l’acide nitrique bouillant, il forme un nouveau composé, en
changeant un équivalent d'hydrogène contre un équivalent de chlore; ce
nouveau composé reste combiné avec l'acide nitreux, ce qui lui donne la
propriété de fuser comme les nitrates ; je le nomme nitrite de pyrénase. »
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Gaufrure des feuilles de zinc. — Extrait d’une lettre
de M. CARTER.
M. Carter ayant appris qu’une Commission de l’Académie avait recom-
mandé le zinc, de préférence à toute autre matière, pour la couverture des
grands édifices, et ayant remarqué qu'il n’était pas question dans le rap-
port d'employer ce métal à l’état de feuilles gaufrées (undulatodii écrit
relativement à l’utilité de cette préparation. :
« La gaufrure, dit-il, augmente à tel point la résistance des feuilles de
zinc, qu’une lame qi; placée verticalement, s’affaisserait sous son propre
( 804 )
poids, peut, après avoir été soumise à ce procédé, supporter plusieurs cen-
taines de livres. Ce procédé a été plusieurs fois appliqué à la tôle, quand
on s’en est servi pour couvrir des bâtiments qui devaient être à l'épreuve
du feu; mais ce n’est que depuis peu de temps qu’on l’a appliqué au zinc,
quoiqu'il rende ce métal d’un emploi bien plus avantageux, surtout pour
les toitures , qui se trouvent ainsi unir la force à la légèreté. »
M. Carter ajoute que si l’Académie jugeait nécessaire d'obtenir sur ce
procédé des renseignements précis, il s'empresserait de les lui communi-
quer, et de transmettre la figure exacte de la machine à gaufrer.
(Renvoi à la Commission nommée pour examiner la question relative à
la toiture de la cathédrale de Chartres.)
ANATOMIE MICROSCOPIQUE. — Structure de la fibre musculaire.
M. Bazin écrit relativement à une communication récente de M. Mandl
sur la structure de la fibre musculaire. Il annonce avoir donné dans
les Annales françaises et étrangères d'anatomie et de physiologie (n° de
janvier 1837, page 22) une description qui s'accorde avec celle que
donne M. Mandl de la fibre primitive. « Seulement, ajoute-t-il, je n’ai
point parlé des anneaux alternativement blancs et noirs dont il est ques-
tion dans la note de cet anatomiste, parce que je n’y vois que des effets
d'ombre et de lumière qui doivent nécessairement se produire sur une
fibre dont la disposition est celie que j ade... : Quant aux fibres lon-
gitudinales qui résultent ition de la fibre primi-
tive et auxquelles il donne le nom de fibres élémentaires , elles me sont
jusqu’à ce jour inconnues. »
(Renvoi à la Commission nommée pour Mémoire de M. Mandl. )
M. Michel propose une explication du phénomène des aurores boréales
qu'il croit étre une déduction des idées émises par M. Poisson relative-
ment à la constitution des couches supérieures de l'atmosphère.
M. de Prédaval réclame la priorité sur M. Poisson relativement à la
détermination des effets des deux mouvements de la Terre sur le trajet
des projectiles.
M. de Prédaval paraît n'avoir
que par un extrait fort i Hot} ue
La séance est levée à cinq heures. p
du travail de M. Poisson
( 805 )
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
L'Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres :
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l'Académie des Sciences;
1837, 2° semestre, n° 22, in-4°.
Biographie de Daubenton; par M. Georrroy Sainr-Hivaire, in-4°. (Extrait
de l'Encyclopédie moderne, dirigée par MM. J. Revxaun et P. Leroux.)
Annales des Mines ; 3° série, tome 2, mai et juin 1837, in-8°.
Administration des Hópitaux.... Hospices civils et secours de la ville de
Paris ; Compte des recettes et des dépenses de l'exercice 1556, in-8°.
Mémoire sur la résistance des corps solides ou mous à la pénétration des
projectiles ; par MM. les capitaines Pioserr, Morin et Dinion, Paris, 1837,
in-8°.
Nouveau traité de Balistique.;
` poaren a R . .
Paris, 1837. - es RS
Documents inédits sur Islande; communiqués par M. Gamard, n° 6
7, 8 et 9 (Extraitde revue du Nord), 3° brochure, in-8°.
+ Galerie ornithologique des oiseaux d'Europe ; par M. d'Ormeny, in-4°.
Cours complet d'Agriculture; tome 15 et 15° livraison, planches, in-8°.
Annales de la Société Royale d'Horticulture de Paris; tome 21, 121°
livraison, octobre 1837, in-8°.
Annales scientifiques , littéraires et industrielles de l'Auvergne; tome 10,
septembre et octobre 1837, in-8°.
Bibliothèque universelle de Genève; nouvelle série, 2° année, n° 22,
octobre 1837, in-8°. |
Flora Batava ; 3° livraison, in-4°.
Bulletin général de Thérapeutique médicale et chirurgicale ; tome 13,
10° livraison , in-8°.
Gazette médicale de Paris ; tome 5, n° 48, in-4°.
Gazette des Hôpitaux ; tome 10, n* 140 — 141, in-4°.
La Phrénologie ; tome 1, n° 24.
Écho du Monde savant ; n° 00.
M. le comte de Prépavar, in-8°,
T és B
— NOVEMBRE 1837.
( 908 )
ru HEURES D THERMOMÈTRE 2
$ à gHEURES DU MATIN. MIDI. 3 HEURES DU SOIR. 9 U SOIR. s ÉTAT VENTS
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23 |760,40]+ 6,3 7158,66|+ 9,4 797,44|+ 9,8 157:45|+ 7,6 +i10,5|+ 5,7IGouvert...:...... AR À
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25 |756,82|+ 7,3 157,31|+ 8,8 757,63|+ 8,5 160,43|+ 6,2 + 8,8|+ 6,1|Brouillard....,....... 5. S. E.
26 |762,79|+ 2,0 760,11}+ 5,0 157,16|+ 3,3 752,29|+ 3,5 + 5,7|+ 1,9]Beau................. O. N. O.
27 |747 o06|+ 6,2 747,70 + 6,4 747,11|+ 7,0 746,48|+ 4,4 + 7,7|[+ 2:6[Quelques nuages....... N. O.
28 e + p3 740,52| + 7,6 739,48 + 7:1 739,23|+ 6,4 47, g| + 2:9/Pluie...,............. O. S. O.
29 |743,59|+ 3,3 746,39 TẸ, 48 5i + Eo 752464- 1,3 + 6,2|+ 2:7INuageux. . ,........... A.O.
30 |755,49|+ 0,3 795,34|+ 4,7 754,73 + 5,5 154,70|+ 3,9 + 6,0[— 0,9Serein................ S. S. E.
1 1756,25|+ 5,9 156,07|+ 8,6 155,60 + 8, 156,03|+ 6,8 + 9,1[+ 3,5] Moyenne du 1°*au 10 [Pluie, en centim.
2 |7957,08|+ 5,5 156,93|+ 7,2 156 ,69|+ 6,2 156,76|+ 5,0 + 8,1|+ 3,41 Moyenne du 11 au 20 |cour..6,863
3 (554,704 5,5 154 ,02|+ 7,5 954,00|+ 7,0 754,18|+ 6,1 + 8,2|+ 3,8] Moyenne du 21 au30 |terr.. 5,852
|256,01|+ 5,6 (5587| + 18| {755 ,46|+ 17| [255,66 + 6,0 + 8,4|+ 3,6 Moyennes du mois.. + 6,0
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L’'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 41 DÉCEMBRE 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
MEMOIRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L’ACADÉMIE.
RE i janani À
Note additionnelle au Mémoire sur le Chara; par M. Durrocuer.
« Dans les observations sur le chara que j'ai communiquées à l’Aca-
démie dans la dernière séance, j'ai oublié de dire quelles étaient les
températures par lesquelles j'ai expérimenté, sur le chara , l’action des
agents chimiques dissous dans l’eau qui baigne cette plante. Cette action
étant généraleraent accélérée par l'élévation de température, et étant
retardée par son abaissement, il en résulte qu'il manque aux expériences
que j'ai rapportées, l'exposé des températures par lesquelles elles ont été
faites. C’est un oubli qui sera réparé dans le Mémoire, dont ma Note n’est
qu'un extrait, et que je publiérai bientôt. »
200L0@IE, — Recherches sur l'ancienneté des Chéiroptères ou des Ani-
maux de la famille des Chauwve-Souris à la surface de la terre,
précédées de l'histoire de la science à leur sujet , des principes de leur
classification et de leur distribution géographique actuelle ; par M. H. ne
BLAINVILLE, yai
(Extrait. ) | i Pe
« À mesure que je rédige le systèmedu-règne animal basé sur l'ensemble
de l'organisation..et de ses actes, traduit par des caractères extérieurs, au-
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N°24.) ; 108
( 808 )
quel je travaille, ouvrage dont j'espère commencer tres incessamment la
publication, et dans lequel je fais entrer aussi bien les espèces fossiles que
les espèces vivantes, je suis dans la nécessité de traiter concurremment
et successivement des traces que chaque grand er linnéen a laissées à
la surface ou-dans le sein de la terre , et qui jusqu'ici sont venues à notre
connaissance. Mais, pour donner à mes recherches un caractère à la
fois zoologique et login , j'ai cru devoir embrasser le sujet d’une
manière un peu plus large et surtout plus méthodique et moins diffuse
que cela n'avait été fait jusqu'ici. La position heureuse et peut-être
unique dans laquelle je me trouve, au milieu des collections ostéologiques
et paléontologiques les plus riches qui existent encore en Europe,
et que l'heureux échange de moules, étendu et adopté entre les diffé-
rentes collections, augmente encore tous les jours; les amas extrêmement
riches en ossements fossiles découverts dans ces derniers temps dans la
vallée du Rhin , en divers lieux de Auvergne et dans les monts sous-pyré-
néens, par M. Lartet, et même dans les Sous Hymalaïas, dans l'Inde, par
MM. Cautley, Falconer et Durand; les nouvelles cavernes à ossements,
découvertes en Belgique aux environs de Liége, en Angleterre comme en
France, ont donné lieu à la publication d'ouvrages fort intéressants sous
un grand nombre de rapports depuis celui de M. Cuvier.
» È sont ces matériaux nombreux et souvent utilement préparés d'a-
vance, que je me propose de recueillir et de comparer, afin de mettre
les zoologistes et les géologues à portée d'en tirer les A Rp que
l'étude approfondie de la matière leur offrira. Je me flatte que n'ayant
aucun système, aucune hypothèse à soutenir, je pourrai dans l’ apprécia-
tion des faits n’apporter que des procédés analytiques et si rigoureuse-
ment logiques, que les déductions se présenteront pour ainsi dire d’elles-
mêmes. La Géologie, à laquelle on a si loug-temps reproché d'être
. hypothétique , après avoir abandonné la marche qui lui avait mérité
ce ee pourrait bien le mériter de nouveau , si l'emploi de la consi-
dérat LS s fossiles n’était apprécié à sa juste valeur; parce que cette
e na peut-être pas encore été faite à la fois, avec les deux conditions
puhane nécessaires : une connaissance suffisante des espèces actuel-
lement vivantes tune comp lète ance de considérations et même
d'applications imméd l'histoire de la terre. Par connaissance com-
plète d’une espèce à l’état vivant, je entends pas en effet la simple distinc-
tion d'une espèce avec les espèces voisines d’après les caractères zoologi-
ques, puisque la plupart de ces caractères manquent trop souvent aux
( 809 )
paléontologistes; mais les limites de variations en plus ou en moins que
l'appareil ostéologique ou solide peut offrir, suivant les sexes, les âges, et
même les individus. Or, c’est malheureusement à quoi l’on a très peu
fait attention jusqu'ici dans les recherches de ce genre; et la preuve, c'est
que nos collections les plus riches pèchent souvent sous ce rapport, d’une
manière tout-à- fait déplorable, la plus grande partie des squelettes , des
crânes, des coquilles de nos galeries étant sans indication de sexes et
souvent même d'origine.
» Le mémoire dont je vais soumettre un extrait étendu au jugement de
l’Académie, est un essai de la manière dont je me propose d'envisager chaque
grand genre linnéen. Avant de parler des restes fossiles je traiterai préalable-
ment et successivement de l’histoire de la science au sujet des animaux
de ce genre, des principes de leur classification, de leur distribution
géographique actuelle, et enfin des traces que ces animaux auront laissées
dans l’histoire ou sur les monuments. Ce ne sera qu'après ces préliminaires,
que je passerai aux traces laissées dans le sein de la terre, traces qui pour-
ront être de plusieurs sortes : les unes immédiates , formées par les pièces
AUD +
: Pe TEREFE R Se a EA z h >
mêmes du squelette , les autres également immédiates, mais produites par
DAS En RSS E K Hi ss
l'animal et conservées; et enfin, les troisièmes ou dernières médiates, et
résultant « empreintes laissées par les pieds de l'animal pendant sa vie.
» Dans un rapport que j'ai eu l'honneur de faire à l'Académie, sur les
découvertes importantes de M. Lartet, aux environs d'Auch, j'ai à peu pres
suivi ce plan pour les singes ou quadrumanes. Dans ce mémoire je com-
mence la série des carnassiers par le genre Vespertilio de Linné, consti-
tuant chez les zoologistes actuels, le sous-ordre ou la famille des Chéirop-
tères.
» Les Chauve-Souris, que les Grecs nommaient Nycters (Nuxrepoc), parce
qu'ils les regardaient comme des animaux nocturnes, ou mieux à cause de
leurs habitudes et leur activité nocturnes, et les Latins plus heureusement
Vespertilio , indiquant à la fois leurs babitudes carnassières et crépuscu-
laires, ont fini par être généralement connues en français par la dénomina-
tion évidemment la plus mauvaise, indiquant leur nature en apparence
ambiguë , d’abord d’Avis-Sorex, ou d’oiseau-musaraigne, par Favorinus, et
plus tard, par celui de souris-chauve, etenfin de Chauve-Souris quia prévalu,
du moins en français, car peu de langues nous ont imités sous ce rapport,
» Cette prétendue nature équivoque attribuée aux Chauve-Se ir
sans doute été cause que chez les naturalistes anciens et même che?
i
( 810 )
rapports naturels, comme le prouve l’histoire de la science à leur sujet,
article que nous abrégerons en nous bornant à en rapporter les principaux
résultats :
» 1555. Belon, détaillant le coup de pinceau donné par Pline sur la
nature des Chauve-Souris, les différencie complétement et par opposition
d'avec les oiseaux , et il désigne les parties dont les différences deviendront
les caractères distinctifs des espèces, et entre autres le système dentaire,
qu'il énumère d’une manière fort exacte; précédent trop long-temps ou-
blié depuis lui.
» 1599. Aldrovande démontre aux yeux les caractères mammalogiques de
ces animaux, en donnant la figure du squelette d'une Chauve-Souris
ordinaire, à côté de celui d’un oiseau.
» 1608. Ray, le premier méthodiste un re complet, les range défini-
tivement parmi les mammifères, ce qui n'a plus varié depuis lui; mais
en les mettant encore hors de rang.
» 1756 à 1768. Brisson et Linné, comme conséquence de leur système
mammalogique artificiel, basé sur la considération presque exclusive de
la partie incisive du système dentaire, commencent à y établir un petit
nombre de coupes génériques avec dénominations; mais en outre, Ce
dernier fut conduit à les ranger à leur véritable place, à la fin de ses
Primates , ou au commencement de ses Feræ , ce qui assure leur position
dans la série.
» 1759 et 1766. Daubenton d’abord, mais surtout Pallas ensuite, ayant
besoin de distinguer des espèces nouvelles, définissent rigoureusement
et dénomment la plupart des parties dont les différences serviront à
les caractériser; ils font spécialement attention au nombre des dents
incisives, dont le dernier montre en effet sept combinaisons différentes
concordantes avec un certain nombre d’autres caractères, et dont les
RSS à limitation de Brisson et de Linné , pourront faire usage
ee former | autant dè pare, mais dont Erxleben, et à son exemple
Midea , par des raisons de valeurs appréciées, Ja position ses
ChaiNe Soir AE série des mammifères.
» 1778. M. Blumenbach ERE 1 le nom de famille ou d'ordre
mm aujourd’ h
» 1795. M. G. Cuvier et E. Geoffroy Saint-Hilaire, d'abord ensemble,
et ce dernier seul ensuite, acceptent tout ce qui avait été fait avant eux,
et comme innovation , celui-ci donne définitivement des noms dé oma
( 8rr }
aux divisions établies par Pallas , malgré l’espèce d’anathème que ce grand
naturaliste avait porté d’avance contre cette innovation.
» 1812. M. F. Cuvier, en dirigeant son attention plus rigoureusement
qu’on ne l'avait généralement fait avant lui sur la partie molaire du système
dentaire , introduit un nouvel élément distinctif assez négligé jusquealors,
et qui, s’il n'est pas suffisant, suivant nous, pour l'établissement des
genres, ma offert un des caractères les plus certains pour la confirmation
des espèces.
» 1827. M. Temminck, dans les trois ou quatre Monographies qu'il a
consacrées aux Chauve-Souris, méthode qui, avec certains avantages, ne
laisse pas que d’avoir aussi quelques inconvénients, a rectifié l'emploi de la
considération des dents incisives, en montrant que l’âge y apporte
d'assez grandes différences; mais n’a-t-il pas été trop loin, lorsqu'il a
dit que le système dentaire des Chauve-Souris sort des règles habituelles
et générales, et qu'il se refuse à être employé comme genre moyen de
classification méthodique? =
» 1829. M. E. Gray, dans un essai ide distribution ne Selle des Chauve-
Souris, essaie, en effet, de les disposer d'une maniere qu'il regarde comme
plus naturelle-que celle adoptée avant lui; et pour cela, il considère plus
attentivement que ses prédécesseurs, la membrane interfémorale en elle-
même et dans ses rapports avec la queue.
» Profitant de ces différents travaux, jai essayé, dans le Mémoire
dont je donne ici l'analyse, d’assigner non-seulement aux genres, mais
encore aux espèces, une disposition sériale qui permette d'apprécier à
leur juste valeur les espèces elles-mêmes, et les coupes génériques dans
lesquelles on les avait distribuées, à l’aide des principes discutés et rigou-
reusement exposés. |
Des principes de la distribution méthodique des Chauve-Souris, ou Chéiropières,
» Comme par distribution méthodique naturelle, nous entendons quel-
que chose de fixe , reposant sur l’existence d’une série animale, et qui
par conséquent n’a rien d’arbitraire, il est évident que le zoologiste n’a
atteint ce but que lorsque la première espèce dun groupe est celle.qui
se rapproche le plus de la dernière du gr oupe précédent, ét la dernière
celle qui est la moins éloignée de la première du groupe suivant. Aussi
ces deux points arrêtés, l’ordre des intermédiaires devient une cons
quence. pae ;
» Or, ce qui constitue Semen: une E Chame diiri ou mieux le
( 812 }
groupe des Chéiroptères, premier de l’ordre des Carnassiers, c'est, 1° de
voler plus ou moins bien dans les airs, pour y atteindre et souvent y
poursuivre leur proie, et par conséquent d’avoir la disproportion des
membres entre eux, et surtout celle des antérieurs, comparés au tronc
plus ou moins prononcée; 2° d’être plus carnivores, et par conséquent
d’avoir le système dentaire plus complétement disposé à cet effet, c'est-
à-dire les dents molaires plus serrées, plus nombreuses, et hérissées de
tubercules plus aigus.
» La disposition sériale des Chauve-Souris doit donc porter, 1° sur la
proportion dans le développement des expansions cutanées qui servent
au vol, et des parties qui les soutiennent, comme les membres antérieurs
en général, et leurs doigts en particulier, ainsi que la queue qui, en se
prolongeant plus ou moins en arrière et au-delà des pieds, élargit d'autant
la membrane appelée interfémorale, parce qu’elle réunit en effet les mem-
bres postérieurs. Ainsi, sous ce rapport, les premières espèces seront
celles qui, proportionnellement à la grandeur du corps, ‘auront pour
ainsi dire le moins d’aile, de queue et de développement dermique, et les
dernières, celles chez lesquelles tout le lophioderme utile au vol atteindra
le summum de son développement, et où par suite il en sera de même
pour les parties osseuses qui le soutiennent.
» La seconde partie de l'organisation des Chéiroptères, qui devra servir
à déterminer leur disposition sériale naturelle, est le système dentaire de
plus en plus carnassier et insectivore. Gr, ce caractère est déterminé en
ral dents, et Surtout par la disposition
IS aiguë des tubercules qui arment la couronne. D'où un degré d’im-
portance croissant des incisives, qui offrent de nombreuses variations,
aussi bien dans la forme que dans le nombre, suivant l'âge et les espèces,
au point qu’elles peuvent manquer tout-à- fait: aux canines, qui ne man-
quent jamais, mais sont plus ou moins développées, et surtout aux mo-
ù aak ; qui-doivent être étudiées d'une manière extrêmement détaillée dans
gabres dans leur proportion entre elles ; ainsi que dans le nombre
portion des tubercules qui les terminent. D'après l'étude minu-
tieuse que J'ai faite ee cette parte Ge caga dentaire des Chauve Souris,
je n’a trouvé j jusqu'ici que cinq Co mbinaisons, auxquelles on pourrait
même donner des r 5 comme à à fait M. F. Cuvier pour Pine,
-
$
du A comme dans les i (= -h aj
( 813 )
Fr. f Sérotinoïde (4 —— sy;
s 55 7 Noctuloide (1) (£ + è J
» 4°. 2 Semi-Murinoïde ( ; — ; Ji EA
wa i Murinoiïde ( 5 — s )
» La considération de la conque nasale, nulle dans certaines espèces et si
singulièrement compliquée dans d’autres, ainsi que celle de la conque audi-
tive, également remarquable par le degré de développement et de complica-
tion , offrent des caractères beaucoup plus secondaires pour la distribution
sériale des Chauve-Souris, quoique admirable de fixité pour la distinction des
espèces, mais dont l'expression est souvent difficile même en figure, parce
qu'ils se nuancent quelquefois d’une manière presque fâcheuse. |
» Le système digital des membres antérieurs surtout , la queue et la
membrane interfémorale qu’elle soutient, entrant comme élément impor-
tant du mode de locomotion des Chauve-Souris, offrent en effet des carac-
tères d’une importar e beaucoup plus grande que la conque olfactive ou
auditive, et qui marchent presque toujours parallèlement avec les carac-
tères tirés des deux parties citées plus hant.
» C’est à l’aide de ces considérations que le sous-ordre des Chéiroptères
est distribué et disposé ainsi qu’il suit:
» En tête les Roussettes, ainsi que tous les zoologistes lont fait,
comme les Chéiroptères les plus rapprochés des Galéopithèques qui ter-
minent les Makis, et comme les espèces les moins bien disposées à
voler, les moins insectivores ou les plus frugivores ;.
(1) Dans certaines espèces comme la Noctule , le F'espertilio Blossevillei, ete. , la pre-
mière fausse molaire d’en haut est hors de rang gemmiforme et placée dans l'angle
formé par la face interne de la canine , et la deuxième fausse molaire; dans d’autres elle
est au contraire dans la ligne dentaire ; tel est le cas du Z. alecto, d’une espèce de Nyc-
ticée des États-Unis, dont le crâne porte dans notre collection le nom de J. Cynoce-
phalus, Leconte : et aussi d’une Chauve-Souris d’Algérie que m’aremis M. Bravais, et que
je crois d’une espèce nouvelle. Les espèces qui ont la dentition machelière des Noctu-
i = M wadi re f
loïdes, et celles des deux premiers groupes, peuvent avoir z incisives de chaque cêté ou
4 ESS a a nées de
3 à a don Ny
I 4 .
seulement +; c’est à celles-ci qu’on
(814)
» À lafin, les Chauve-Souris proprement dites, comme étant au sum-
mum du développement dermique, de disproportion des membres anté-
rieurs, et de longueur de la queue et de la membrane interfémorale qui
l'accompagne jusqu’à la pointe, et comme offrant également la disposition
dentaire la plus insectivore, passant ainsi aux petits carnassiers insecti-
vores, et entre autres aux Taupes et aux Musaraignes.
» La distribution des espèces à l’intérieur du sous-ordre est une consé-
quence de cette disposition.
» Elles sont d’abord partagées en trois familles , les Roussettes ou Me-
ganyctères, les Vampires ou Phyilonyctères, et les Chauve-Souris ou Ior-
monyctères, suivant que le nez et les oreilles étant simples, les deux pre-
miers doigts sont complets, à peine déformés , la queue et la membrane
interfémorale nulles ou très courtes, les dents molaires espacées, pres-
que simples, ce qui constitue la première famille; ou que le premier doigt
seul étant complet, les dents molaires sont plus on moins tuberculo-épi-
neuses et alors avec le nez plus ou moins compliqué à ses orifices, comme
dans la seconde; on constamment simple, comme dans la troisième.
» Les espèces de Roussettes sont ensuite disposées en commençant
par les Roussettes ordinaires , qui ont la tête et les mâchoires les plus al-
longées, et en finissant par les Céphalotes qui l'ont le moins, de manière à
comprendre intermédiairement les subdivisions nommées Pachysoma ,
Harpia, Hypoderma, Cynopterus, Epomophora et Macroglossa , qui
n'étant que des nuances sériales sans influence sur les mœurs et les ha-
bitudes, ne me paraissent pas devoir être adoptées comme genres.
» Les espèces de Vampires ou de Phyllonyctères , en commençant par
Le Glossophages, passant évidemment aux Macroglosses de la famille
précédente et finissant par les Nyctères qui sont extrémement voisins des
Taphiens de la troisième famille , sont partagés en trois genres principaux:
Les Sténodennes; dont la queue et la membrane interfémorale sont en-
ment courtes, comme dans la famille des Méganyctères ,
enant. les sous-genres Glossophaga , Desmodus, Stenoderma , ce-
partag Ee on db Artibœus ; Madatœus et Brachyphylla. Les
n g
Ph ae PEs
.
traire fort grande,
dont les: Dpèces pue carnassières €n-
osent d'après la ci idérationr de la queue, nulle d’abord, et
ensuite de: M en 2o paani trois genres Phyllostoma subdivisé
en Vampyrus, Monophyllus, Mormoops; les Mégadermes et Rhinolopkes
subdivisés en Rhinolophes proprement dits, Nyctophiles et Nycteris.
( 815)
» Les espèces de Chauve-Souris ou de Normonyctéres, lis: par
le nez simple et par l’existence presque constante d’une longue queue,
sont subdivisées d’après la considération de cet organe en trois genres, a)
Noctilio , où la queue n'est engagée qu’à sa base et libre au-dessus de la
membrane dans le reste, et distribuées dans les sous-genres Taphozous
ou Taphien, Noctilio; b), les Molossus (E. Geoffroy) dont la queue
dans le même plan que la membrane, n’en est pas accompagnée dans
Sa partie terminale, et que l’on peut subdiviser d’après la considération
de l'existence ou de l'absence de la petite dent fausse molaire supérieure,
en Molossus, Cheiromeles, Myoptera ou Dysopes ; c ) Vespertilio, dont
la queue est entièrement engagée jusqu’à l'extrémité de la membrane; ce
groupe est composé des sous-genres Emballonura, Furia, Vespertilio a
subdivisé lui-même en Scotophilus, Sérotines, Noctuloïcles et Murinoïdes,
Plecotus et Nyctiœus.
» Quant à la distinction et à la caractéristique des espèces de chaque
genre ou sous-genre , elle „porte à eine sur la coloration dont le sys-
tème est presque toujours | le mêm davantage sur la grandeur ,
qui varie quelquefois du simple au double! mais bien sur la proportion ,
la forme des lo ermiques, la conque nasale ou auriculaire et son
oreillon, e a en existe, sur la proportion des phalanges des doigts ,
et enfin sur la dernière molaire des deux måchoires.
De la distribution géographique des Chéiropitres.
» Ayant ainsi établi la série des Chéiroptères ou Insectivores volants ,
comme servant à lier d’une manière évidente les Makis , ou la dernière
famille des Primates avec les Taupes et les Musaraignes, qui doivent com-
mencer la grande série des carnassiers , je montre en traitant de leur dis-
tribution actuelle à la surface de la terre, que l’une des branches de cette
famille, est bornée. aux contrées chaudes de l’ancien continent ; mais
qu’elle appartient essentiellement à ses parties insulaires , commençant
dans le continent africain au-dessous du Caire, et se terminant avec la
dernière île australe. Ce sont les Roussettes.
» Une autre branche, celle des Sténodermes et des Phyllostomes fait ,
pour ainsi dire, compensation, et ne se trouve en effet que dans la Sud-
Amérique, tandis que le reste de cette branche appartient exclusivement
à l’ancien continent dans toutes ses Ares tels sont les Mégader
les autres Rhinolophes.
«Enfin la dernière branché, celle des Chauve- Souris , se trous
C. B. 1837, 2° Semestre, (T. V, N°94) 109
( 816 )
toutes les parties du monde, et remonte le plus vers les régions arctiques ;
mais certaines espèces du genre Vespertilio proprement dit, une seule
espèce de Molosse se trouvent dans l’Europe méridionale ainsi p ‘une
seule espèce de Nycticée.
De l'ancienneté de l'existence des Chéiropières sur la surface de la terre.
» Les traditions historiques remontent fort haut au sujet des Chéirop-
tères.
» Nous voyons en effet que les lois de Moise mettent au nombre des
animaux impurs et dont les Israélites ne devaient pas manger, les Chauve-
Souris, et sans doute par là il faut entendre les Roussettes , que Strabon
nous apprend avoir été regardées comme un mets fort délicat par les
habitants de la Mésopotamie. Plusieurs autres livres de la Bible ont éga-
lement parlé des Chauve-Souris dâns leur style figuré et plein d'images,
mais seulement en passant.
» Les : anciens Égyptiens nous ont également laissé des preuves qu ‘ils
avaient observé les Chauve-Souris communément.On trouvera en effet rap-
porté dans les auteurs, que dans leur écriture hiéroglyphique, ils repré-
sentaient une chauve-souris pour indiquer une femme allaitant et nour-
rissant son enfant. On ajoute même que ces peuples regardaient cet
animal comme le type d’un homme insensé et us parce qu l vole,
quoiqu'il soit dépourvu de plumes. …
» L'auteur original des Fables d'Ésope, Pilpai, nous fait voir que les
Indiens avaient une autre idée de ces animaux , puisque dans l'une d'elles,
une chauve-souris dans le danger, mettant à profit sa nature énigma-
tique, se disait alternativement souris montrant ses poils, ou oiseau
montrant ses ailes, suivant qu’elle tombait au pouvoir d’une belette
ennemie des unes ou des antres; conduite que notre Lafontaine proclame
digne du sage, disant suivant les gens : Vive le Roi! vive la Ligue!
it. "A At, des pre que et les poètes grecs ont également laissé, dans Jeurs
; ce que les historiens naturalistes ont confirmé
suétestfement depuis Aristote jusqu’à nos jours, sans interruption.
» FRERE, Si anciens ne nous Ont laissé aucun monument qui re-
matériellèmen in animal de cette famille, à moins que de sup-
poser quë ri ge q q rilis ont quelquefois donnée des Haies; n'ait été tirée,
dans ce qu’elle a d’approchant de la réalité, de la Chauve-Souris:
~ «Je ne crois pas fón plus que jusqu'ici l'on ait trouvé, soit dans les
( 817)
hiéroglyphes laissés par les Égyptiens ou même à leur image par les Grecs,
aucune figure de ces animaux, et jusqu'ici du moins, et à ma connaissance,
on peut faire la même observation au sujet des momies. Aucune Chauve-
Souris n’a été signalée au nombre de ces animaux si nombreux embaurmés
dans les puits de Sackaira: ' | |
~» Mais si les Chauve-Souris n’ont laissé des traces de leur existence à la
surface de la terre que dans les écrits des hommes, il n’en est pas ainsi
dans les couches mêmes de l'écorce de notre globe, ou ce que l’on nom-
me à l’état fossile.
» Ces animaux sont cependant en général d’unetaille si petite, leurs os sont
si fragiles , que les traces qu’ils ont pu laisser dans le sein de la terre n’ont
pu être aperçues , et surtout signalées, que depuis que l'attention des na-
turalistes a été portée d’une manière plus spéciale sur les fossiles en gé-
néral, dans la dernière moitié du xvn siècle par les Anglais; dans le xvn
par les Allemands, et dans le xrx° surtout par les Français, et entre autres
par M. Cuvier: sagi do ee A A EE
aa Ea
» Ces traces, comme on le pense bien, ne consistent que dans le sque-
lette en tout ou en partie, et dans ses empreintes, lorsque les os ont
disparu par une cause quelconque.
» La première qui ait été signalée à ma connaissance actuelle, l’a été en
1805, par M. Karg, dans les Mémoires de la Société des Naturalistes de
Souabe ; mais, à ce qu'il me semble, sans description ni figure, et en con-
sidérant le fragment fossile comme provenant du X. murinus ; mais cette
observation, quoique relevée par M. de Schlotheim, passa pour ainsi dire
inaperçue, Il n’en fut pas de même d’un échantillon depuis assez long-
temps dans la collection de M. de Bournon, et dont M. G. Cuvier n’a fait
mention que dans la rédaction de son Discours sur Les révolutions du globe
publié en 1825. Sa position géologique étaiten effet fort digne de remarque,
» Ce fossile consiste dans une moitié antérieure du squelette d’une
Chauve-Souris de taille ordinaire, comprenant les premières vertèbres du
dos, la tête presque entière, sauf son extrémité antérieure, et enfin les
deux membres thoraciques, à l'exception des doigts, c’est-à-dire les omo-
plates, les clavicules, Phumérus et le cubitus. :
» Ce qui nous intéresse le plus, ce sont les mâchoires, dont le système
dentaire, au moins d’un côté, est assez complet, pour qu'il puisse étre lu.
» Dans le passage de son discours qui a trait à ce fossile, M. G. C ay er
se borne à dire qu’il a appartenu à une véritable Chauve Souris, ce qu'il
était facile de voir, et du reste parfaitement vrai; mais sans dire sur
* 109..
( 818 )
quoi repose cette assertion, et en donnant même une figure si incomplète
et si peu nette, qu’il serait presque impossible d’assurer que c'est une
Chauve-Souris, si les membres thoraciques n'étaient là avec toute leur dis-
proportion caractéristique. ;
» Comme j'ai pu avoir à ma disposition l'échantillon même qui a servi
aux observations de M. Cuvier, j'ai pu le scruter attentivement et en pren-
dre une figure beaucoup plus exacte. On y voit aisément que le nombre,
la proportion et la forme des dents molaires supérieures sont tout-à-fait
comme dans les vespertilions sérotinoïdes, c’est-à-dire au nombre de quatre
seulement, dont la première molaire vraie et la dernière sont assez épaisses,
comme dans la sérotine. A la mâchoire inférieure il y a cinq molaires,
dont deux fausses et trois vraies, également comme dans la sérotine; en
sorte que la grandeur étant à peu près la même, on peut assurer que la
Chauve-Souris fossile était, sinon absolument identique, du moins extrême-
ment rapprochée de la Chauve-Souris sérotine qui vit encore aujourd’hui
aux environs de Paris. Ce n’est mème qu’une légère différence dans la pro-
portion des deux os de l’avant-bras qui nous empêche d'assurer l'identité
d'espèce, quoiqu'il y ait plus de variations ren ne pense dans la zA
portion .de ces parties.
» La Chauve-Souris fossile dont nous venons de parler a été rencontrée
dans le gypse même des environs de Paris, et par conséquent dans un
terrain tertiaire assez ancien ; mais tous les autres ossements fossiles ayant
appartenu à des espèces de ce genre, ont été rarement trouvés dans des
conditions qui les fassent remonter à une aussi grande ancienneté. J'ai
ndant rapporté plus haut, d’après les recueils paléontologiques, que
Karg a découvert des ossements du J. murinus , dans les schistes tertiaires
et également d’eau douce d'OEningen; mais ce qui serait beaucoup plus
étonnant, si la détermination était hors de doute, ce serait de trouver des
…… ossements de Roussettes dans le calcaire fossile de Solenhofen, comme
= Spix la dit. Aussi doit-on présumer qu’il est ici question d’ossements de
s que l’on aurait regardés comme provenant de Roussettes. Ce
qh itle faire croire, c’est que Soëmmering a soutenu toute sa vie,
que les Ptérodactyles sas être consi comme des Chéiroptėres,
O
et que les > si sir ulier, ne se sont encore rencontrés,
sur le continent d a que e dans les calcaires de Solenhofen et de
Pappenheim. +
» Mais s’il ya des doutes ondes sur l'existence de Chéiroptères du genre
des Roussettes dans un terrain tertiaire aussi ancien que celui de So-
( 819 )
lenhofen, il n’en est pas de même pour les autres ossements attribués à
des Chauve-Souris; aussi proviennent-ils tous du diluvium, soit dans les
cavernes, soit dans les brèches de différentes parties de l'Europe. : .
» Ainsi Wagner, d’après M. de Munster, cite.des. fragments de Chauve-
Souris dans le diluvium, aux environs. de Korstritz..
» On en a trouvé.en bien plus grand nombre dans le diluvium des ca-
vernes à ossements: en-Belgique, en Franconie et en Angleterre.
» En Belgique, dans les cavernes, si intéressantes des environs de Liége,
et si convenablement illustrées par feu M. le docteur Schmerling, les restes
fossiles de Chauve-Souris paraissent ne pas y être très rares. Cet auteur.en
cite et figure deux têtes complètes avec mâchoire inférieure , une tête
sans mâchoire , et, au contraire, une mâchoire seule. Je ne voudrais pas
assurer, n’ayant pas vu les objets, que les rapprochements ont toujours
été heureux; mais dans le premier cas, c’est le système dentaire et les
proportions de la Sérotine ;. dans. le, second, celui de la Chauve-Souris Or-
dinaire , ou mieux peut-être du 4 commun en Belgique. et
en Allemagne, -et dans. les autres c'est encore un ı système de Sérotine. |
» Il est donc à-peusprès SEE o e à Paques
rappellent tout-à-fait les espèces qui vivent encore aujourd’hui dans
contrées.
» Je pense que Fon peut en dire autant de la demi-mâchoire infé-
rieure figurée par M. Mac Enery dans la pl. I, fig. 12, d'un ouvrage
qu'il est en train de publier sur les ossements fossiles trouvé dans une
caverne découverte il y a peu d’années en Angleterre, à Kent, aux environs
de Torbey, comté de Devon, et dont il a bien voulu , tout dernièrement,
nous communiquer une dns des planches fort belles qui doivent en
faire partie.
» M. Wagner, dés un sibrooise inséré dans fs Aos de. P Académie
des Sciences de Munich , pour 1832, décrit des restes de Chauve-Souris
provenant des brèches osseuses de Gagliari en Sardaigne, et de celles
d'Antibes en Provence ; d’après M. le professeur Brown d'Heidelberg ,
ces restes consistent en deux demi-mâchoires pourvues d’une partie de
leurs dents que M. Wagner rapporte la première de Sardaigne, au Ves-
pertilio discolor de Natterer; et la seconde d Antibes, au J. pipis-
trellus, c’est-à-dire à des espèces actuellement vivantes dans Be
fères trouvés dans les cavernes. se nent: + rives du rc et
( 820 )
du Khankhara, dans le gouvernement de Tomsk, èm Russie, le bassin
d’une petite espèce de Chauve-Souris, mais sans autres détails.
» En sorte qué , ne parlant pas ici di singulier animal nommé Ptéro-
dactyle par M. Cuvier et par Soëmmering, Ornithocéphale , parce que si
ce n’est pas un reptile, proprement dit, comme le`premier l’a pensé,
c'est encore moins un mammifère chéiroptère, comme l’a présumé le
second , maïs une classe intermédiaire aux oiseaux et aux reptiles, on
peut conclure de ce que nous connaissons aujourd'hui des restes fos-
siles de Chéiroptères :
wife, Que des animaux de cette famille existaient avant la formation
des terrains tertiaires moyens de’mos contrées septentrionales ou eu-
ropéennes , puisqu'on en a trouvé dés/restes' indubitables dans la forma-
tion gypseuse des environs de Paris,
» 2°. Ces Chauve-Souris étaient très svt énetit ecteipéraitses des
Anoplotherium , des Palæotherium , puisque leurs ossements se trouvent
dans les mêmes conditions géologiques.
» 3°. Elles ont continué d’exister sans interruption depuis ce temps
jusqu’à nous , et cela dans toutes les parties de l'Europe puisqu'on en
rencontre des restes dans le diluvium des cavernes et dans con des
brèches osseuses.
» 4°. Ces Chauve-Souris si anciennes ne différaient que fort peu , si
méme elles anena dés pe actuellement vivantes dans les mêmes
contrées.
on | conséc iope que les condi-
existence qui leur sont nécessaires k jowe hui , étaient les mêmes
à cette te 'éphque plus ou moins reculée de celle à laquelle nous vivons,
et que par conséquent il n’y a rien de changé dans l’ensemble de ces
circonstances, Où du moins que ces changements ont été fort peu im-
portants et dans les limites de variations dont les maxima et les minima
Osc paa aujourd’hui sans influence appréciable sur les corps
Fe. o rat ne tar fps a sr … nE
Not. Comme nous l'avons me fait à pre pos d’un travail lie sur les carni-
vores vivants (Compte re: dus. pan ir 2837, 2 semestre, p- 588), nous demanderons
à joindre à cet extrait de m eu de la disposition des genres, avec
lindication des principales espèces, et surtout de celles qui ont elles-mêmes servi à
l'établissement de coupes génériques qui ne nous paraissent pas devoir être admises.
( 8ar )
$1. Méganyctères. iR
G. Preropvs. pepe pe N -g Pteropus 3 Pachy soma; ; Harpya ; Hypoderma; cy-
pis lo s âtus; Pt. vanikorensis); Epomo-
nopterus
ee (Pt, White s Macroglossus-
$ IL. Phylonratres.
6. GzossoPn 464. Te
G. Drsmopvs ou Eposroma D. ‘rufus dù Brésil et de Guyane.
Stenod. rufum; Diphylla ecaudata ; Istiophora flayes-
cens; Artibœus jamaïcensis ; Phyllostoma lilium; Ph.
perspicillatum , mème espèce que Madaiœus Leavisii ;
Brachy phylla cavernarum., des Caraïbes et de la Case
line du sud.
G. PuYLLOSTOMA...r... . Ph. -speëtrum; user Reedmanni; Lophos'oma ;
be à RE 0 Blainvillii ; Phryllost. crenu-
as = rertigt
08 z ms: Rinolophus ou Hippo-
: er à Lo se et Nr cteris.
e Tarnozovs et N re Dés Taphiens ont sd de rapports avec les précédents, et
es Noctilio se rapprochent davantage des Molosses par
les Myoptères.
G, STENOPERMA ete:
G. Mozossus......... .. I. Molaires + les Myoptères: Cheiromeles torquatus;
Myopteris signets ; Dysopes mops ; Molens à ur=
MISE. ha As 10? es dé nl re re 2
y jouant à \ ARE vi 2 sois
11. Molaires > ; les Nyctinomes: N. æ z3 tiacu
catus ou nada “N. nasutus ou N. Brasiliensis;
` Tadarida tænio'is où Dinops Cesioni z Nye
: acetabulosuss auquel se rapportent le N. dubius Smith
et le Rhinopoma caroliniensis. — i Molosse dont je ne
connais pas les dents: Thyroptera tricolor, Spix.
Ġ. PV'ESPERTIESO cuve. |. Molaires $ ; < a} queue nulle : Celæne né
F: q. compl. incis. de sg Khulii ;,
( 822 )
G. VESPERTILIO. s .,...,, I]. Molaires í : a ) incis. - : V. Belangeri ; V. borbo-
nicus; Y. - lasiurus ou noveboracensis; V. noclevagans;
b) incis. 35 VF. serotinus ; Y. Leisleri şs F. Hilarü;
V. dutertræus; V. Caroliniensis ou Creeks; V. bar-
bastellus,
TII. Molaires z a), queue sortant de la membrane comme
dans les Noctilio : Proboscidea saxatilis; b), queue
s’arrêtant au milieu de la membrane : OEllo Cuviert ;
les Emballonura de Kuhl; 7. Se Maximil. ;
V. alecio; + 9 j gp nulle; incis. - : diclidurus
1
La
A à genie nie $ ZW. noctula ; F . pipistrellus, etc.,
‘Freyreissii; d), qu
; -la adik f. laire
5, dA incis. — 5: y. DAE Y. Blossevillet ; f )id.,
m5 ulgi . la première molaire dans le rang : J. cynocephalus ; 8)
id. incis: à : PV! d'Algérie.
IV. Moläres à g: F. JSUT F. Nattereri ; Furiahorrens.
Fe DONS 28 E LR asiy ; ”
84 moto Suns sb à Y» Molaires S i aient croissantes : J. lepidus;
Ja x remit à fausse mm ae haut ds 7
Eoo te +
PHYSIOLOGIE. — SPORE ones sur E organisation et la vitalité
des globules du lait ; sur leur germination, leur développement et leur
transformation i en un végétal rameux et articulé ; par M. TURPIN.
at Al la suite d'expériences et Babserridias microscopiques, faites de-
suis aae resna sur ation de certains produits, comme, par
à | es S, et ceux que les botanistes
è ae (1), j'ai cru a dev ir, comme objet analogue,
et par yon: de re re et répéter avec soin mes
TP? s
par mem, pour un prétendu genre
es.coagu ums ou espèces de fon ui se
us les liquides qui contiennent en suspension 2e his
$
( 823 )
anciennes recherches sur l'organisation et HV vie See z E A
du lait.
» Les globules qui composent ld-partie solide et nutritive de cette
sécrétion blanche animale, que l’on appelle le lait, naissent, vivent et
se développent en commun, comme une véritable Héplaétés au milieu
de l’eau, dans laquelle ils sont suspendus où baignés, dans laquelle se
trouvent’les éléments de nutrition qu’ils absorbent, qu'ils s’assimilent
pendant leur accroissement et tant que dure leur existence. En cela , ils
se comportént absolument comme les globules du sang et ceux de la
lymphe, comme ceux de la pulpe nerveuse, comme le bulbe du poil; en
un mot, comme le font tous les organes élémentaires qui composent les
masses tissulaires des corps Brbndlses : et je puis leur nourriture > dans
l'eau muqueuse qui les environne,
» Chaque globule de lait vit sdivilééement pour son propre compte ;
il n’a rien de commun avec les autres globules de l'association lactée ,
que d'exister dans le même milieu, e et de s'être développé sous l'influence
et la protection de certains t x. Sa vie est purement organique
ou végétale; aussi estil absolament privé de tout mouvement de loco-
motion ( 1). Sa ‘consiste dans deux vésicules sphériques, inco-
dt translucides , qui s’emboîitent, et dont l'intérieur renferme,
PV des globulins très fins et l'huile butyreuse, de laquelle ré-
sulte plus tard le beurre.
» Le ANDELA naturel de ces petits êtres varie depuis le point aperce-
vable jusqu’à 555 de mill.
» Je dis naturel „ Car à l’aide d’une Lot LEE graduellement,
— r
de matière organique s eapables de germer et de s dre en im A i;
teuses et arti
C’est à SR sa teotble de ue ces: Eo 4 noire végétaux , que
sont dues les masses informes et comme charnues des Mycodermes, telles qu’on les
voit se former sut le lait, la colle de farine , cellé de poisson et de itiniiitee, sur le
vin, la bièré, le cidre, le vinaigre, etc. ~
On a érré en judividuatissht , sous la dénomination Mae. toute une forêt
d'individus. Mais on a bien autrement erré, lorsqu'on a cru que ces petits végétaux ,
contre la loi ordinaire, se formaient à l’aide d’animalcules qui venaient se coller et
s'ajuster symétriquement bout à bout. 2
(t) Les très petits globules , comme cela a Jieu dans ceux de toutes les matië
offrent un mouvement de TRS jours subordonné à à un certain | n de rre
chaleur. "e į
GR. 137, 26 So (T. Y, N°24) a
ra pus
( 824 )
fes globules du lait, mis entre deux lames de verre posées sur le marbre
chaud d’un poêle , se dilatent jusqu’au point de prendre quatre ou cinq
fois leur diamètre normal, et, en continuant de s'étendre, à se rompre,
à disparaître comme la bulle de savon, et à répandre dans l'espace,
comme le font les vésicules polliniques oh ceiles de la lupuline du hou-
blon, les globulins. (1) fauves et l'huile. butyreuse qu’ils contenaient.
», La destruction ou le déchirement des globules. vésiculaires du,lait,
quoique rationnelle quand il s’agit d'obtenir, plus promptement, et em
plus, grande quantité possible les globulins et l'huile butyreuse 5: comme
cela a liea dans les'barattes, n’est pas une chose, absolument nécessaire
pour l'émission. partielle du beurre et des-globulins. On les. voit souvent,
encore intacts, entourés d’une pulviscule fauve. ou roussâtre, formée de
globulins, et de gouttelettes huileuses transparentes et jaunûtres s sorties
de l’intérieur du globule sans ruptures apparentes.
» Lorsque les globules du lait ont quitté le milieu animal dans Jequel
ils RES pris naissance, et dans lequel ils se sont développés sous la forme
globu uleuse ; ; lorsqu’ ils se trouvent livrés à eux-mêmes et placés dans des
circonstances favorables à à la continuité de leur existence „ils ne tardent
sd
des RAD LR i Ti es e et t des ` vésicules parar
» Comme dans toutes. ces germipai ons; où ia zésigels,s externe à + ja
seminule a cessé de vivre, où elle n’est LE squ ne en eloppe p rotectrice
de lb réienle interne qui vit encore, enveloppe > extéri Eure u globule
vésičülairė du lait se rompt sur u putes ou rois Re pour ess sor-
ae Pompes qui, peu à peu, eallongént et deviennent des tigellules
incolores et diaphanes , articulées , rameuses, tubaleuses, et dans l’intérieur
desquelles on aperçoit des glo bules et une > fine gr anulation composée dé
Boys très ténus. ‘ue ni
Le ng de ces. tigellules, ordinairement. couchées et. ‘enchevétrées
` les autres comme les longues tiges-étiolées d pommes | de
rivéés d'air.et de lumière"on ‘voit. s'élever ‘d’autres tigellules
courtes qui s se ionik > sas un PRO paue rameaux ale
soifaa m Jasini u HAE} =
{1) Ces, gla y e Rea ISS sous; le. microscope fo
z mil Ta cope conr MORE AR seules enfi de celles de. da Janine
*. ublon. ;
RS as yii
bi Saa i a D a Se X Ë po 4
(8325 )
ternes, très rapprochés et disposés 'en pinceau ouvert ou ‘en une sorte če
petite ombelle. Dans l’intérieur tübuleux de ces petits rameaux terminaux,
ilse forme des globules rangés à la file les uns-des autres ; lesquels, lorsque
le tube commun se contracte sur eux, font paraitre ces rameaux comme
moniliformes ou comme autant de petits chapelets divergents, dont les
articles, colorés en vert-glauque, reproduisent l'espèce par un moyen
secondaire.
» À ce dernier :terme de développement, on reconnaît parfaitement
cette végétation qui se produit si rapidement et si généralement à la sur-
face de toutes les matières organisées , suffisamment humides, et que l’on
désigne en botanique sous le nom de Penicillium glaucum , Linck (1).
» Dans d’autres cas, les globules vésiculaires du lait; au lieu tde com-
mencer par prendre un développement irrégulier, deviennent ovoïdes,
puis allongés comme de petits bouts de cylindre, et, dans ces divers états,
ou plutôt sous ces formes modifiées, poussent des bourgeons par l’une ou
par les deux extrémités à là fois, et produisent égal t le même peni-
* fi
£ RSR is E e EN
: glaucum. ARON T E Tine Sen Ss1
RP $ ME, RO M Cr és À
_» Tout en conservant toujours sa premi
Le)
zant tre origine, cet élégant végétal
l “encôre, simultanément avec le globule du lait, par deux
moyens jemblables à ceux des autres végétaux, la bouture et la seminule’,
deux choses qui, du reste, ne différent entre elles que par la forme et les
dimensions.
» Lorsque les tiges se désarticulent , les articles, très variables dans leur
longueur et comparables aux mérithalles qui composent le scion annuel
d'un végétal appendiculé, une fois séparés, poussent sur un, deux, trois
et quelquefois sur les quatre angles arrondis de chacun de ces petits tron-
çons qui, comme on le voit, sont devenus autant de boutures repro-
ductives. ea à pogui # AAN
» Ces bourgeons ou ces pousses latérales sur les angles, chose qui n’a
point lieu sur les globules de lait atlongés en cylindre, indiquent le véri-
table caractère de la bouture et se trouvent en rapport avec les lois ordi-
naires de la. végétation. Il est facile de sentir que si ces articles étaient
restés entés les uns au-dessus des autres, comme ils l’étaient dans la com-
position de la tige, que c’est des mêmes points vitaux, que seraient partis
les bourgeons destinés à produire les rameaux latéraux. Er -j
» En parlant de la forme parallélogrammique des articles-ou bou
rS) i e
(1) Mucor peniciilatus, Bull. ; Monilia digitaia, Perss = 1
sn 4 12
( 826 )
ces petits végétaux et de leur germination sur les angles, on ne peut sem-
pêcher d’en rapprocher les vésicules polliniques de la balsamine, dont la
forme est également parallélogramme et dont la germination , en très lon-
gues tigellules tubuleuses, part aussi de plusieurs angles à la fois.
.» D’après un semblable mode, ne pourrait-on pas supposer que ces vési-
cules, contenues dans le tissu cellulaire de Panthère, sont disposées en
série ou bout à bout? |
» La seminule, qui n’est au fond qu'un article terminal plus‘ court et
globuleux, reproduit aussi la plante en germant ou en poussant par uñ
ou par deux côtés à la fois.
» Des globules organisés formés sous l'influence de forces animales et
dans le laboratoire vivant de certains tissus de mammifères; des globules
destinés à s'étendre, à germer et à se transformer en de véritables végétaux
dès qu’ils changent de milieu, m'ont étonné au plus haut point et m'ont
semblé l'une des choses les plus curieuses de l’organisation. Là se trouve
une sorte de chainon qui lie les deux grands embranchements du règne
organique; comme déjà ce règne s’enchainait à l'inorganique par la forma-
tion des nombreux cristaux de toute espèce que l’on observe dans le creux
ou dans les interstices des organes élémentaires des tissus végétaux et
animaux. i aSr 4 i
>». Cette observation , à laquelle j'ai été conduit par l'étude que je viens
de faire des levures et des matières mycodermiques, qui ne sont les unes
et les autres que des agglomérations de petits végétaux très analogues à
ceux du lait, expliquera , je l'espère , comment tous les globules des ma”
tières organiques et tous ceux encore agglomérés en corps organisés y
soit vivants encore, soit éteints dans leur vie d'association ; peuvent être
l'origine ou le corps producteur de ees innombrables petits végétaux
appartenant au groupe des Mucédinées, que l'on désigne par le nom de
moisissures , et qui, comme de petits herbages microscopiques , végètent
à la surface. de toutes les matières organiques humides, tenues dans des
HerL rités, et privées , en grande partie, d'air et de lumiere.
» On evra alors comment, indépendamment des moyens reproduc-
teurs secondaires, tels que ceux de la seminule et de la bouture, le Pen~-
cillium glaucum peut se montrer avec une étonnante profusion partout
où se rencontrent les globules producteurs de la matière organique.
«i» On devinera avec facilité comment le Botrytis Bassiana des vers à SO1€
peut provenir immédiatement de l'extension des nombreux globules de
tissu intérieur de ces chenilles, comme de ceux de tous les insectes; soit à
(827)
l'état de larve, soit à l’état de chrysalide, soit à l’état parfait ou achevé;
comment le corps de ces animaux peut se remplir et être entièrement
envahi par le développement des globules en thallus filamenteux ; filaments
qni, plus tard, s’allongent et sortent, par-toutes les issues possibles, pour
venir à l'extérieur fructifier sous l'influence d’un milieu plus aéré et plus
en rapport avec les besoins de la partie terminale et seminulifère de ces
végétaux ; comment l’Zsaria felina nait seulement à la surface des crottes
de chat déposées dans les caves humides et obscures , et jamais sur d’autres
matières organiques, parce que très probablement ces excréments, en
traversant l'intestin de ces animaux , se sont enduits de globules détachés
de la membrane muqueuse, et qui, excités par les agents d'un milieu dif-
férent, germent et rayonnent autour de cette matière sous la forme d’un
filament tubuleux et raineux dont les extrémités, en se dilatant, protègent
et renferment des glomérules api de seminules sphériques, incolores
et très ténués. >s ii
» D'après ce qui se passe dnai éveloppement végétal du globule dé
lait, on sera naturellement conduit à admire que les organes élémen-
tainen qui sérvent à cohstitor; . par une sorte d'agglomération, les masses
és, jouissent, non-seulément comme individus,
d’un centre vital particulier, mais encore qu'en cette qualité ils sont
susceptibles , sous certaines influences , de subir individuellement des dé-
veloppements anormaux ou monstrueux, par rapport à leur état naturel
et constant. Que dans ces cas pathologiques ou d’excès, ces organes peu-
vent prendre des dimensions plus grandes, des formes particulières, ac-
quérir une plus grande concentration vitale, et devenir des existences
distinctes vivant dans des existences plus composées , et enfin pourvues
ou privées de corps reproducteurs de leur espèce. Telles sont, pour citer
deux exemples seulement, les Hydatides ou les Cysticerques, ces ébauches
d'organisation animale qui me paraissent être le produit de l’un des glo-
bules surexcités contenus dans les poches vésiculaires de certains tissus
animaux, et dont la poche, en se dilatant à mesure que la nouvelle
existence s’aceroit et s’animalise, forme le kyste enveloppant.
..»Tels sont les Urédos et autres productions végétales analogues qui
prennent naissance dans l'épaisseur du tissu cellulaire des plantes ma-
lades, et qui résultent toujours de la transformation d'un grain de globu-
line ou fécule, comme cela se voit, soit dans le tissu cellulair des
jeunes écorces, soit dans celui, des. f eu ee soit enfin dans : celu du
périsperme farineux du blé où cette monstruosité du grain de globuline
LA
H
( 828 )
devenu brun ou noir, porte le nom de Carie de: blés; ou pi
caries (1).
» Quoique les urédos ne soient que le Lu rs ùhlaftie ou une
dégénérescence de la globuline, dont la cause première existe dans la
constitution des milieux dans lesquels vivent les plantes accidéntellement
affectées de ces productions malades, on ne peut cependant blämer les
chaulazes et les sulfatages que l’on fait subir aux grains de blé avant de
les semer, car la maladie urédinée de la globuline est contagieuse êt sus-
ceptible d’être inoculée. Mais les cultivateurs seraient dans une-grande
erreur s'ils pensaient qu’il suffit de semer du blé pur d’urédo pour en être
débarrassé. Pour cela il faudrait, ce qui n’est pas dans la puissance de
l’homme, pouvoir changer l’état de, l'atmosphère et la nature de certains
sols froids, humides, compactes et argileux.
» Après cette courte digression, qui n’est pas tout-à-fait strong au
sujet principal de mes recherches, je vais rentrer plus area > dans
ce qui regarde les globules du lait.
Si, comme on le sait, on laisse reposer le lait dans un vase-‘après être
sorti des mamelles, les AE gros globules, comme les plas âgés et comme
les plus riches en huile butyreuse, s’élèvent comme étant les plus légers
et, eu même temps, pour satisfaire à un besoin d'air atmosphérique. =
.» Là ils s'accumulent et forment ce coagulum ou ce Mycoderme que
l'on nomme la crème et au-dessous de one est l’eau ou le sérum “#4
pauvri de globules. poh 3
» Il wy a point dans le lait, comme on l’a dinje '! es de globules!
les uns albumineux et les petits oléagineux ou chargés DRE
sécréter l'huile de beurre dans leur i intérieur.
~» Tous m'ont paru de même nature et {ne différer entre eux que par
le volume, l'âge, le plus ou le moins d’opacité et par le plus ou le n
de He et d'huile -i formés dans leur pique
ER
€ die . ue ,, S SUS SPORE
es. surcellulaire de pea ran leur pee plus de volume
et toujours les sonlente blanch une, les mêmes
( 829)
globules parfaitement intacts lorsque même ils ont subi l'action de l’ébul-
lition. Il est donc nécessaire pour en obtenir le beurre, de déchirer et de
détruire mécaniquement les enveloppes qui lont sécrété, afin de le mettre,
par sa qualité légère et huileuse, dans le cas de surnager et de s’amon-
celer, tandis que les nombreux globulins, plus pesants, tombent dans le
petit lait où.on les trouve en grande quantité sous la forme de flocons al-
longés et. roussâtres , mélés avec de petits globules et quelques débris de
gros globules oléagineux déchirés.
» Si au lieu d'utiliser la crème on labandonne à elle-même, sa surface
prend uñ aspect luisant, jaunâtre, finement feuilleté et comme couen-
neux (1)..Peu de jours après, il s'élève, çà et là, de petites touffes bys-
soïdes d’un beau blanc, qui finissent bientôt par se joindre et par couvrir
entièrement la surface. C’est alors un véritable champ de blé en herbe,
dont la fructification ne va pas tarder à paraître. En effet, on voit bientôt
cette élégante végétation verdir sx pisos puis peu à peu en totalité. C’est
la moisissure la pius commune, c'est celle detoutes les matières organi-
ques; C'est; comme not l'a jà dit, P Héiyent Dee apasae glau-
cum (a) iske a 21. ta
et: Mais d'or z ent: ce végétal? -qui le potti ha arti du lait
é, du fromage etde toutes les matières organiques? Ces matières le
produisent édiat tde leurs globules où ne fournissent-elles
à ses séminules propres qu'une sorte de territoire alimentaire? Ces ques-
tions ne pouvaient être résolues que par le voir-venir, ear ce végétal tout
venu ne peut étre touché sans être à Pinstant désorganisé dans toutes ses
parties et.pour lors impossible à pouvoir être étudié dans son Organisation
et surtout dans son singulier point de départ. |
» J'ai donc pour cela employé les moyens suivants, et qué je vais
faire connaître, afin que l’on puisse ee: D aatem sur la ču-
rieuse origine de cette végétation. ` rane |
_» Si, comme je Fai fait à mainte reprise, on étend des ee de
lait de vache entre deux lames: de verre mince, et qu'on ait soin de n’en
pas. mghtres une trop : vers ms y et ès les diviser à l’aide dune
ry en dit “ii os S À
g t f
ï Fe PTE “FTP Et
(1) C'est en cet état qu'il convient À et sous le microscope les,
ovalisés et plus ou moins avancés en germinations filamenteuses. ni ol -
t2) Lorsque que l’on pèle un fromage à à Ja crème ou uu fans de Brie ur lesqu
ont poussé ces petits herbages fl se n] à èc
lequel se promènent quelqu nefois de
( 830 )
goutte d’eau, on ne tardera pas à voir ces globulės germer et produire ,
le P nicilbsu glaucum jusqu’à son dernier terme de iso | comme
nous l'avons décrit plus haut.
» Lorsque les globules sont Sini entre jai deux liés de verre, i's
tendent presque toujours à s'agglomérer et à former des espèces d’ilots,
dans lesquels ils s’entassent et se confondent de manière-à ne plus paraître
souvent que comme une membrane pulvisculaire. C’est plus particulière-
ment du pourtour de ces îlots, comparables à des tas de blé ou de
pommes de terre, que germent et poussent, en rayonnant de toutes parts,
les longues tigellules plus ou ou moins articulées du Penicillium. Eu
rayonnant, autour d’une agglomération de globules de lait, renfermée
entre deux lames de verre , les tigellules existantes étant excessivement
nombreuses, s 'unisaentis et semblent se greffer par RUE plusieurs en-
semble.
» À cette époque, les articles très prononcés ioi les unes; et peu ou
point sensibles chez les autres , feraient presque soupçonner deux espèces,
si l’on ne rencontrait pas quelquefois ces deux caractères dans l'étendue
d’une même tigellule. Le nombre des globules qui végètent est si grand,
que les tiges, en profitantde tous les espaces-qui leur sont offerts, s'entre-
lacent les unes dans les autres de manière à représenter exactement ce
lacis qu'offrent les nombreuses tiges longues et grèles qui recouvrent un
monceau de pommes de terre en gomeigsai s es. 508 abandonnées
dans l'obscurité (3). yo
» La végétation des, pii du: lait paini smtnptibsle ha se den con-
server entre les lames de verre où elle s’est développée et forcément éten-
due. J'en possède des échantillons en pleine fructification , qni ont plus
d’une année, et qui sont encore dans le plus bel état.
.» Une découverte aussiinatt que celle du'globule du lait sedini:
grees maia en un végétal, était trop neuve pour pouvoir être
10 ipressement et légèreté. Aussi ai-je répété soigneusement
asd six semaines zen suivant heure par
i J enen décrivant et en dessinant avec
exacttüde toutes les phases si successives S, comme on peut le voir dans
les dessins très détaillés jue Ja l'honneur de mettre sous les 19" de
l'Académie, a
Pr D PR ma tig ` à Lg
rie Rd jy j POIR 155 EU
a_r A
$
tre 1. yngi germer $ ret de pro~
fois répandus dans lé éspace humide sout per
duire, aussi bien que le globule-mère, le m
( 83r )
» D'abord, en quelque sorte effrayé d’une métamorphose aussi extraor-
. dinaire , j'ai cherché à me rassurer, en rappelant à mon souvenir tout ce
qui pouvait présenter de l’analogie avec le changement de forme et la
végétation filamenteuse du globulesdiedait..f 4 omiiia
» Pai pensé à ces singulières extensions, véritables bédeguards , qui se
développent sous certaines feuilles vivantes , et que pendant long-temps
on a prises pour des existences distinctes et parasites , désignées sous la
dénomination d’Ærineum ; productions que nous savons être aujourd’hui
de simples:végétations, dues à l'excitation accidentelle de quelques-unes
des vésicules les plus extérieures de l’épiderme , et qui, comme l'on sait,
prennent les formes les plus bizarres, souvent les couleurs les plus bril-
lantes et les plus tranchées, comparativement à celles des vésicules restées
à leur état normal. hs ES Rest E Mais ct Sc
» Si nous supposons un instant que la surface des végétaux ait tou-
jours été lisse, c’est-à-dire que toutes les vésicules les plus extérieures
de la masse tissulaire ne se soïen jamais étendues au-delà de la surface,
et qu'ensuite tout-à-coup, par un excitant quelconque , on vit apparaître
ces poils si variés dans leur structure, et toujours provenant d’une vé-
sicule distincte;-on/ne balancerait pas un instant à les regarder comme des
êtres nouveaux , nés et développés en parasites sur le tissu de la feuille
ou celui dès jeunes tiges.
» Si nous faisons la même supposition pour la peau des animaux, si
les nombreux globules que l’on appelle les bulbes du poil y. restaient
tous inclus dans ce premier état, et si, par extraordinaire, ce globule
ou ce bulbe venait à germer, à s'étendre en un long filament tubuleux,
parfois cloisonné (1), rempli de granules souvent colorés et offrant à
leur surface des nodosités disposées symétriquement, comme le sont les
nœuds vitaux sur les tiges des végétaux appendiculés (2), nous n’hési-
terions pas à dire : ces productions filamenteuses , qui croissent encore
long-temps après que la vie d'association de l’animal est éteinte, qui ti-
rent leur origine de l’un des nombreux globules de la peau, sont des
végétaux. Sous le rapport de leur organisation » de leur insensibilité ab-
solue, même dans le cas de la plique, et de leur indépendance, nous ne
serions pas très loin de la vérité, puisque chaque globule ou bulbe, ainsi
> Ep Y
rs ss
(1) Le poil du lièvre, dans l’intérieur duquel la matière granuleuse colorée est
rompue et xenfermée dans des articles.courts. neern > o o
(2) Le poil de la taupe, etc... IPOS ROSSSMLBION © i ae ;
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 24.)
( 832 )
que son prolongement pileux, n’a de commun avec ses pareils, què de
vivre dans leur voisinage, sous l'influence des mêmes milieux, et dans
une aussi parfaite indépendance que celle qui existe entre les divers in-
dividus d’une mème espèce de végétaux plantés près les uns des autres
dans le même sol.
» Eh bien l'qu’ést une masse de globules de lait, soit à l’état de crème, soit
à l'état de fromage? C’est une agglomération formés: par rapprochement
et par contiguité, de globules toujours imprégnés de la vie organique,
et par conséquent susceptibles de végéter et de prendre d’autres formes
que la globuleuse, c'est un Mycoderme. C’est l'explication la plus simple
et la plus vraie que l’on puisse donner de la composition de toutes les
masses tissulaires des végétaux et des animaux, qui ne sont jamais que
des agglomérations d'individus organisés plus simples.
» Quest une masse de matière organique? C’est l'assemblage d'une
innombrable quantité de globules doués d’un centre vital particulier et qui
n'attendent que les circonstances favorables à leur éveil pour se dévelop-
per, se vésiculiser, s'étendre et prendre des formes diverses.
» Qwest une masse de levure quelconque? C’est une association com-
posée d’un grand nombre d'individus globuleux , vésiculeux , remplis de
globulins , vivants (x), susceptibles de germer et de s’étendre, en autant de
petits végétaux rameux et articulés, comme nous ľa si bien démontré
M. Cagniard- -Latour, pour ceux de la levure de bière. Un morceau de le-
vure ne peut être mieux comparé, quant à l'indépendance individuelle de
ses composants, qu'à une agglomération d'œufs de poisson.
‘` » Je ne vois donc, organiquement parlant, aucune différence entre le
but vésiculaire du lait germant et poussant en herbage filamenteux à
la surface du lait, de la crème ou du fromage , et les globules "pleins ou
vésiculaires situés près des surfaces des tissus cellulaires des végétaux et
des animaux germant et poussant individuellement , des poils à la surface
_des deux sortes de peaux.
Et plus < de trois mois que je m'occupe | de ces végétations, mes
idées se sont étendues de plus en plus par la comparaison, et mon éton-
nement, grand d’abord , s’est gradugiert diminué à à mesure que mes
z (1) Les globules vésiculaires de “levure de bière que l’on met entre deux lames de
| verre, dent pas à se vider de tous leurs globulins, et à deve-
mir. par conséquent , plus transparents, En même temps que les globulins répandus sur
| ee ou voit encore de nomb d'huile
( 833 )
observations se sont multipliées et qu’elles sont venues s’éclairer mutuelle-
ment.
» Le lait dont je me suis servi dans mes nombreuses Re E a a
toujours été pris par moi au pis-de la vache, et mis de suite entre les lames
de verre où il a végété. Ce lait; d’abord examiné au microscope, n’était,
bien certainement , composé que de.ses propres globules.
» On ne peut donc pas supposer un instant que dans ce lait, tout frai-
chement trait, il pùt y avoir une seule seminule de Penicillium glaucum ,
ce qui , du reste, se reconnaitrait à la première vue par la couleur noire de
ces seminules, si caractérisées sous le microscope.
» Jl paraît démontré que le départ de la végétation des globules du lait
ne commence qu’au moment où l'acide se fait sentir, comme étant un sti-
mulant nécessaire à l’élongation des tigellwłes confervoides, et comme
M. Dutrochet l’a prouvé relativement aux végétations produites par la ma-
tière albumineuse de l'œuf (1).
et la végétation je glo-
phasi sde leur développement, il faut prendre
du lait de beurre, et le Jaisser reposer pendant quelques jours. Dans cet
les globulins fauves et Hrsiobules vésiculaires de lait se sé-
de Fes eau ou 1 de sérum en se précipitant au-dessous. À mesure que les
has de lait éprouvent le besoin de germer et en même temps celui de
l'air atmosphérique, ils s'élèvent successivement à la surface du sérum où
ils forment, peu à peu de petites pellicules, quis’agrandissent et finissent
bientôt par se joindre les unes aux autres, de manière à former une pelli-
cule générale.
» Ces pellicules, faciles à enlever et à isoler du sérum, placées entre
deux lames ser dé et ne au microscope, sont composées de glo-
bules et de , plus ou moins avancées, qui , na-
geant à la surface du sérum, représentent ;en petit , les tiges de certaines
plantes aquatiques, flottant ou se trainant à la surface des eaux.
» La végétation filamenteuse et confervoide des globules du lait est-elle
une chose naturelle et prévue? est-ce là leur véritable destination, ie der-
nier terme de leur vie organique? Employés comme aliment, ces globules
ne peuvent-ils pas être considérés comme les pois que nous mangeons et
qui , forcément , terminent là leur existence destinée à se prolonger sans
cette CARE. ss À ? Fe
( 834.)
» Ou bien, en reconnaissant au globule du lait la faculté de végéter,
peut-on croire que cette végétation west qu'accidentelle et subordonnée à
certaines excitations comme, par exemple, cela a lieu quelquefois pour le
développement en poils plus ou moins longs des globules ou bulbes, situés
dans tout le trajet de la surface intérieure et muqueuse des mammiferes, ou
encore, à la paroi intérieure des kystes poilus; globules ou bulbes qui,
sans des surirritations survenues, seraient restés à l’état inerte d’un simple
germe globuleux (1)?
» On ne peut le supposer. Tont prouve au contraire que le globule du
lait n’est assujetti à aucun arrêt de végétation dans toutes les phases de
développement par lesquelles il doit passer avant d'arriver au dernier
terme de son existence organiques o> — | no us |
» J'avais cru en commençant ce travail, que le globule vésiculaire du
lait avait besoin d’être sorti des tuyaux lactifères, et d’être exposé aux in-
fluences extérieures d’un autre milieu, pour pouvoir germer et pousser.ses
longues tigellules confervoïides, mais les engorgements de mamelles ou
cette maladie des femmes en couche, désignée par les plus anciens méde-
cins ; sous le nom très ridicule de.Poil, m'ont fait penser que ces engorge-
ments pouvaient être produits par des accumulations de globules. de -Jait
qui, ne s'étant point écoulés à mesure qu'ils se formaient, germent en ces
lieux et poussent des tigellules qui s’enchievêtrent et se pelottonnent,
faute d'espace, en formant des sortes de petits égagropiles.
<» C’est sans doute à ces pelotons de tigellules que sont dues ces nodo-
sités partielles: que les médecins nomment des cordes noueuses dans les
ins affectés de cette maladie. Il est remarquable que ces engorgements
des mamelles ne se manifestent que- quatre ou cinq jours après que la sé-
crétion du lait est commencée ; espace de temps qui se rapporte.assez bien
avec. celui que nécessite la germination, en-dehors, des mêmes globules de
lait. On ne peut encore s'empêcher de faire attention aux causes détermi-
nantes matérielles de l’engorgement des seins, telles que les applications
mr
pl ris Osiris à hs - i
s i RTE as SE : A > >
N S ! ptus grande g de pour éveiller et déterminer les
ARR es globules p erme des mammifères, à germer et à
s’é à Vex = J ess . » Le
tendre à l'extérieur des orme plus ou moins allongée d’un
poil. E er :
C’est ce que nou A
petites touffes de poils qui poussen
queuses , semblables à ces touffes d'herbe qui végètent là où se trouvent amoncelés la
matière nutritive et les stimulants propres à produire ces excès de végétation. `
(835 )
acides et astringentes sur les mamelles, sans se rappeler que les mêmes
moyens hâtent ou sont EE 5 nécessaires à » age ‘en dehors
des globules.
» Vésale et Roderic à aktè; en. ajoin l'absurde opinion Dya poil
avalé en buvant et s’acheminant à travers les tissus: pour venir ensuite
boucher tout juste un vaisseau laiteux, en émettent une autre bien plus
raisonnable et qui ferait croire qu’ils avaient vus ou qu’ils s'étaient appro-
chés de la vérité par‘une sorte d'instinct. Le premier, en disant qu'il ne
s’engendre point de véritables poils dans les mamelles, mais quelque chose
de semblable à ces filaments qui se forment dans les reins et dans les méats
urinaires. Le second, en étant, dit-il, persuadé que le lait, en se grume-
lant dans les vaisseaux lactifères, y forme des cppenýtionh po
semblables à des poils (1). “rtf 8
» On peut croire, avec assez de: Srobabilité; € que c’est à de aies ds
filaments ou tigellules contereides amoncelés dans les vaisseaux lactifères
du lait Ebuiralés k 3).
» En récapitulant les principaux faits énoncés dans ce mémoire, je
dirai :
°. Que pour former le globule du lait la matière organique, sous l'in-
fuites de la vie animale, s'organise, se globulise et se appar dansles
cavités des tissus mammaires.
»2°. Que le globule vésiculaire du lait, ge le lieu de son origine,
n’a qu'une vie purément végétale, et que, comme la vésicule pollinique
et la seminule des confervées, des mucédinées et autres analogues , il se
compose de deux vésicules emboîtées, dont l'intérieure sécrète l'huile bu-
tyreuse et produit en même temps les nombreux globulins intérieurs.
» 3°. Quen cet état le globule n’est encore que le germe producteur du
RE «ur soit orme par de ff en ne de Lu
(1) Dict. des Scienc. médic., tom. UE page 475: ` 24H
- En supposant, d’après les auteurs cités, que les globules jin lait, nae =- dans
voies lactées des mamelles, puissent s "étendre en n filamanit, pani aurait dang ngorg
ment deux époques très is à Fo D1 Pre que ge mmp'es
Bopien apiaange et cell pipada ie: Nr penti
(2) on Poan dire que u
( 836 )
-sicule interne, soit par lun des globulins intérieurs apres leur émission
dans l’espace. ==>
» 4°. Que le Penicillium mp j produit primitivement et immédiate-
ment par le globule du lait, jouit ensuite de la faculté de se reproduire lui-
même, concurremment avec le premier moyen, par des boutures de ses
tiges désarticulées et par ses seminules globuleuses et terminales.
» 5°, Que le globule de lait arrêté et accumulé dans les voies lactées des
mamelles peut y germer, y pousser ses longues tigellules et occasioner par
ces ‘développements fiiamenteux des obstructions ou des engorgements de
mamelles; végétations intestines qui, étant en grande partie privées d’air
et de lumière, ne peuvent s'étendre jusqu'à la fructification qui a besoin
de air atmosphérique pour pouvoir se développer, comme, pour citer un
seul exemple, les tigellules traçantes et intestines de l Oidium fructigenum
après avoir rampé entre les vésicules du tissu cellulaire de plusieurs sortes
de fruits (poires et pommes) soulèvent et percent la cuticule pour venir
fructifier en plein air à la surface de leur territoire organisé.
» 6°, Que là végétation filamenteuse-du globule du lait, semblable à
celles des -conferves qui se développent si souvent dans les interstices des
tissus. des corps organisés-morts ou vivants, est encore très analogue à
celle pileuse et simplement végétale qui résulte par extension du globule
où du bulbe; soit naturellement , soit accidentellement, du derme sec et
extérieur de la peau, ou du aria humiie et muqueux de l’intérieur des
voies intestinales. be Li
aegis Que tous les golula es soit de la matiè nique, soit de cette
même matière à l’état à sont autant de germes prêts à ab-
sorber, à à assimiler, à s'étendre et à se transformer dans des limites très
restreintes et déterminées à l'avance chaque fois que des stimulations
convenables et les aliments nécessaires à leur existence leur sont offerts.
R - » 8°, Que quand bien même la preuve de la végétation filamenteuse des
Sn o = paea serait ps. acquise par le fait ou le woir-venir, il -
Sag Léta piai éde cette végétation pour éloi-
bule-du lait
il lpia etier der Dsinvisbte: ou tomber accide En des semi-
nules de CNRS > si facile &disting i
» On ne peut rar sonr x In e ie
nerait à PAYS Lui airi: Hole du poil il. y-a un germe
distinct d'où résulte l'exténsion pileuse, ce qui serait contraire à la vérité.
Le second cas, consistant dans La chute acci dentelle de quelques semi-
( 837 )
nules de Penicillium sur les globules de lait, étant entièrement soumis au
hasard, pourrait manquer quelquefois, ou n’offrir le plus souvent qu'un
bien petit nombre de seminules, tandis que celui des germinations à la
surface de la crème est au moins égal à ce lui des Hs de lait qui, par
contiguité, forment cette surface.
» On ne peut pas dire davantage que cette immense eka d'individus
de Penicillium qui sedéveloppent presque en même temps, soit le pro-
duit de plusieurs générations successives venant originairement de quel-
ques seminules fortuitement apportées, puisque toujours la surface de la
crème, comme un champ de blé en herbe , est entièrement couverte de
ces petits végétaux avant qu'aucun d’eux ne fructifie. »
M. Ramon de ha Sagra , correspondant de Éessiéuie pan k section
d'Économie rurale, fait hommage d'un exemplaire de: PIntroduction
géographique de son ouvrage sur l’ Histoire physique , politique et naturelle
de l'ile de Cuba, avec -etla partie concernant l’Amérique,
de la grande Carte du PRIE ends la Cosa, carte dont M. de
Humboldt a déjà donné un autre pa n’a æ encore. été
publiée en entier. i
RAPPORTS.
MINÉRALOGIE. — Rapport sur une note de M. J. Bone, relative à des filons
arsénifères découverts dans le département du Puy-de-Dôme.
Rome md MM. Brochant de Villiers, Cordier, rapporteur. )
a L'Académie nous a chargés, M. Brochant de Villiers et moi, de lui
rendre compte d’un travail de M. Borie, intitulé : Découverte A filons
arsénifères situés dans la commune d'Anzat-le-Luguet, département du
Puy-de-Dôme.
» L'auteur, après quelques. ps = fi générales sur les propriétés
bien connues de l’arsenic, et sur l'extension que prend chaque j jour l'em-
ploi de ce métal dans les arts industriels, rappelle que la France n'en pos-
sède aucune exploitation, et que notre commerce est obligé de le tirer
exclusivement de l'étranger. AE
» Il expose ensuite que la dégonverte de ot 27 7 arsénif res es da
( 838 )
le-Luguet; le minerai est de l’arsénio-sulfure de fer ( vulgairement mis-
pickel) mélé de quartz et de sulfure de fer ordinaire.
» L'auteur, après avoir rapporté l’analyse de ce minerai, qui a été pu-
bliée en 1836 par M. l'ingénieur des mines Gaudin , fait remarquer que les
circonstances locales sont très favorables pour l'exploitation.
» Enfin il consulte l’Académie, 1° sur le mérite d’une modification qu'il
présume que l'on pourrait introduire dans le procédé qui est usité pour
fabriquer l’arsénite de cuivre dit vert de Scheele; 2° sur l’état auquel il con-
vieñdrait de faire usage de l’arsenic, soit à la désobstruction des tuyaux du
gaz pour l'éclairage, soit à la conservation des graines semées , si re
ces deux emplois sont utilement pratiéables:
» D’après l'exposé qui précède, il est aisé de juger que vos Coinne
ont peu de chose à dire sur le travail de M. Borie.
» En effet, la découverte de plusieurs filons d’arsénio-sulfure de fer
dans le Puy-de-Dôme, était, avant ce travail, bien connue et bien cons-
tatée, tant par les publications émanées de l'administration des mines en
1836 et 1837, que par l'ordonnance royalé, insérée par extrait au Bulle-
tin des Lois , qui a concédé la mine d’Anzat-le-Luguet, le 15 mars dernier,
après une instruction publique qui a duré plus d’un an.
» Le Gouvernement a eu sans dout -de bons motifs pour délivrer cette
concession; mais nous ne pensons pas qu àl appartienne à l'Académie de
décider si ces motifs ont acquis, ou non, plus de force, à raison des tra-
vaux de recherches. récemment exécutés, et de l'étude des circonstances
locales dont M. Borie a sommairement rendu compte. L'Académie n a
aucun moyen de contrôler des faits placés si loin d’elle, et qui d’ailleurs
rentrent complétement dans les attributions de l'administration générale
des mines.
» Il nous semble aussi que l’Académie, d’après ses usages, n'a pas a
répondre aux demandes que l’auteur lui adresse dans le but d'obtenir des
indications de te ee pour ka Braiena soit pour l'emploi de
C rséni que M. Borie se retire par-
1 re del ne pr Chibaie"an s'empresseront de l'éclair
rer; , principalement sur la difficulté d'employer sa sans rs clé PR aux
d’ailleurs, à ét telles | sont nos conclusions , que dans l'in-
térét du commerce pre su stances minérales, il est à désirer: que ‘Jes en-
trepreneurs du nouveau genre d'exploitation si se des 7 à" Ce le-
Luguet, réussissent dans leur spéculation. b
_ Les conclusions de ce rapport sont adoptées.
( 839 )
TÉRATOLOGIE, — Rapport sur la communication des conditions d'existence
d'une fille naine , a Valognes; par M. BanceL.
(Commissaires, MM. Serres et Geoffroy Saint-Hilaire.)
« M. Bancel ,médecin à Valognes (Manche), a envoyé à l’Académie,
sous la qualification d’une monstruosité par arrêt de développement ou
de croissance , la description d’une jeune fille de 18 ans et demi, haute
de 34 pouces, et chez laquelle il déclare n’avoir remarqué ni difformité
ni vice de rachitisme. Ce résultat extraordinaire, en effet, en ce qu'il
établirait le récit d’un effet sans cause, ne nous paraît point rationnel;
et nous sommes fondés à l’infirmer, surtout quand nous lisons dans le
mémoire même de M Bancel , qu’il y avait, chez cette jeune naine au moins
quelque trouble dans ses organes sensitifs ; car l'idiotisme de la jeune
fille de Valognes en faisait un étre bien moins avancé en intelligence
que le plus obtus des enfants de s sa à taille.
» Nous concluons qu'en re nt M. Bancel de sa communication,
il soit cependant invité à revoir le cas tératologique, sujet de sa descrip-
tion, et à porter, ses in vestigations sur la raison physiologique de ce dé-
node iiisation. »
M. Libri fait un rapport verbal favorable, sur le premier volume d’un
ouvrage ayant pour titre: « Encyclopédie d'Éducation , etc. , publiée sous
la direction de MM. Percheron et Malepeyre aîné; première partie, Sciences
physiques et mathématiques. »
MÉMOIRES PRÉSENTÉS.
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Chemin de fer avec canal usinier et d'irrigation.
— Lettre de M. FouRNEYRON.
(Commissaires, MM. de Prony , Arago, Poncelet et Coriolis. )
« J'ai l'honneur de donner communication à l’Académie d’un projet de
Chemin de fer avec canal usinier et d'irrigation de Bâle à Strasbourg,
par Mulhouse, Colmar, etc., dont le plan, joint à la Ps a 2 es
par M. Émile Kæchlin ie Mulhouse et par moi. P
» Ce projet contenant quelqu TA
C.R. 1837 2° Semestre: CE. V, N° 24.)
(840)
par les travaux de l’Académie, j'ose espérer qu’elle voudra bien recevoir
la présente communication, et accorder au projet la faveur de le faire
examiner par une Commission.
» Voici; en résumé, le but et la nature de ce projet :
» Pendant les temps de basses eaux , une force de 4 à 500 mille chevaux-
vapeur, représente la quantité d'action emportée par les eaux du Rhin
dans leur trajet, depuis Bâle jusqu’à Strasbourg.
» L'Alsace, avec son industrie prodigieuse, touche à ce fleuve sur toute
sa longueur, et. cependant presque toutes les grandes manufactures de ce
pays sont mises en activité par la vapeur!
» Le combustible qui sert d’aliment aux machines (la houille), vient de
60, 80 et même 100 lieues, et son prix augmente tous les jours;
» Dans l'état actuel on estime la dépense d’une machine à vapeur, en
Alsace, à 12 et 15oo fr. par force de cheval et par an; malgré ce prix, malgré
la certitude qu’il s’élèvera plus encore, l'Alsace continue d’établir des ma-
chines à vapeur et le Rhin coule tois avec ses 5oo mille chevaux de
force perdue ;
_» Recueillir une très faible partie de ce minimum de puissance, l'ame-
ner aux points mêmes où la vapeur est aujourd’hui le seul agent employé ;
la mettre à la disposition de l’industrie pour ses manufactures; donner de
l'eau, en grande abondance, à l'agriculture qui n’en a pas sur une im-
mense étendue, tel est le but du canal usinier et d'irrigation dont notre
plan fait connaître le tracé.
» Trente chutes; fi t ble 100 mètres de hauteur, distribuées
convenablement, depuis Mulhouse jusqu’à Strasbourg, procureront sur
toute la ligne industrielle une force totale de 40 mille chevaux, qui pré-
senterait sur l'emploi de la vapeur, pour une force égale, une économie
annuelle d'environ o millions de francs.
» Déjà les relations entre Bâle, Mulhouse, Colmar et Strasbourg, sont
extrêmement nombreuses; Pindustrie, par son grand développement les
s sen toujours, et si réa jette les yeux sur la carte du pays on voit
Tune population de 500,000 âmes est à peu près uniformément dis-
tribuée sur une certaine ligne comprise entre la chaîne des Vosges et le
Rhin, C’est la direction indiquée pas ceti e ligne, que nous avons donnée
à notre canal. -n
les unes au milieu desquelles
qui ont servi à déterminer la direction que
: ne u ous ‘avons a, étaient on ne peut pius favorables à l'exécution d'un
( 841)
chemin de fer, complément nécessaire de notre projet; mais entre autres
considérations qui nous ont déterminés à demander en même temps que
celle du canal, l'autorisation d'établir un chemin de fer entre Bâle et
Strasbourg, nous avons trouvé de grands avantages à nous servir de la force
hydraulique pour opérer la locomotion.
» Nous avons donc fait entrer dans notre projet la construction d’un
chemin de fer à deux voies’ au moins , sur toute la longueur; et nous avons
cherché les moyens de faire marcher les waggons, les diligences, aveo une
vitesse de 6 à 8 lieues à l'heure, par des turbines hydrauliques, qui met-
tront en jeu des machines fixes.
» Cette disposition nous a semblé être celle qui s’'accommode le mieux
aux besoins d’une localité populeuse et active, en ce que l’on peut partir
et arriver à toute heure, la nuit aussi bien que le jour, et que l’on n’a à
craindre aucun des accidents inhérents à l'emploi des machines à vapeur.
» D'un autre côté, l'économie que, ce mo en procure sur la vapeur est
EE c du combustible, mais sur-
tout à cause des frais d’entretier et de la prompte Ufténoration des loco-
motives ordinair EE No =a
» Notre tracé T Présente que er, courbes, dont une seule a 1500 mè-
tres ; ‘toutes les autres ont de 3000 à 20 000 inètres de rayon.
» Nous avons des lignes droites de 12 000, 23 000 et 27 000 mètres de
longueur.
» Nos pentes , par mètre, sont comme il suit :
o ou de niveau le : environ de la longueur totale;
de o à 1 millimètre i id. id.;
de 1 à 2 bo Fd: id.;
de 2 à 2,3 £ id. id. D
» La longueur totale est de 129 jetés lieues į):
» Cet ensemble de courbes à très grands rayons, de lignes nes 4 tres
longues, de pentes partout extrèmement faibles, offrant l'avantage de per-
mëttre une marche à très grande vitesse, indépendamment du service hy-
draulique, j'appliquerai au chemin de fer de Bâle à Strasbourg un nouveau
système de locomotives que j'ai imaginé pour franchir en une heure un quart
la distance de Bâle, et en une heure celle de Mulhouse à ts er
de cinq qu'il faudrait aux locomotives. ordinaires. |
~»: Aussitôt-que j'aurai conve droi
que je viens de-mentionner, j'aurai Vhonneur de soumettre à l'examen de
112..
; ( 842 )
l’Académie le résultat d'expériences relatives à cet objet , et la description
de ma machine.
» J'ajouterai incessamment au plan ci-joint , une notice sur le projet.
» La dépense que cette entreprise occasionera est de 8o millions de
francs.
» L'Académie apprendra sans doute avec intérêt, que c’est M. John Co-
ckerill, l’homme de nos jours qui a fait les plus grandes choses en indus-
trie, qui s’est mis à la tête de la Compagnie qui se charge, à ses frais, risques
et périls de l’exécution des travaux, moyennant l'autorisation du Gouver-
nement. »
GÉOMÉTRIE. — Mémoire sur l'attraction des ellipsoides ; par M. Crasrss.
( Commissaires, MM. Poinsot, Libri. )
« Dans ce mémoire, dit M. Chasles , je me suis proposé de résoudre
directement, et par de simples POus dé ON de géométrie, le cas général
d’un ellipsoide hétérogène et d’un point extérieur.
» Cette question, dont l'analyse n’a surmonté que dans ces derniers
temps les difficultés, avait paru à d'illustres géomètres devoir en offrir de
très grandes à la synthese, en ce qui concerne, du moins, la condition
d'un point extérieur. C’est par cette raison que j'ai pensé que l’Académie
ne dédaignerait pas de porter un instant son attention sur une solution
purement géométrique de ce problème célèbre.
» Cette solution repose sur diverses propriétés nouvelles des surfaces
du deuxième degré, dont la recherche était, je crois, la vraie difficulté de la
question sous le point de vue géométrique. »
MÉCANIQUE APPLIQUEE. — Nouvelles voitures de M. Dierz.
Voici dans quéls termes M. Dietz signale, dans une lettre à M. Ærago ,
R Ru Jes propriétés dont il croit avoir doué ses nouvelles voitures :
LS Commission aura à examiner et à constater s’il est vrai que les
ss articulées à six roues , de states de M. Dietz père, offrent les
a etles ‘particularités suivantes : =-
» 1°. Si- attelées à la file, au nombre qu'on. pidr; elles marchent
derrière les unes des es sans la moindre déviation , soit qu’elles sui-
| g une ligne droite ; soitiqu'elles tournent en rond, ou à angle droit,
qu’elles décrivent un 8; de manière qu’en-plaçant une pièce de 1franc
sous I premièraironss de la p voiture, cette pièce sera couverte
( 843 )
par la dernière roue de la dernière voiture, fussent-elles cent à Je suite les
unes des autres.
» 2°. Si une roue et même deux venant à : manquer, une voiture pour-
rait continuer sa marche sans danger pour | les voyageurs.
» 3°. Si les voitures marchant sur un tertre élevé de 3 pieds de plus
d’un côté que de l’autre, pourraient verser.
» 4°. Si deux chevaux peuvent trainer trois voitures à la file, chargées
de 35 à 4o voyageurs; ce qui prouvera évidemment qu’elles offrent un
grand avantage pour la traction sur toutes les autres voitures,
» 5°. Si ces voitures sont exemptes de chocs et de cahots, au point
qu'on peut s’y verser à boire, au grand trop des chevaux, sans verser
une goutte en dehors du verre, et y voyager long-temps sans fatigue.
» 6°. Enfin, si les personnes les moins soiïgneuses peuvent salir leurs
vêtements sur les roues, en montant ou en descendant, et s’il est possible
que ces. roues écrasent les paie, puisqu ’elles sont oleski sous la caisse.
» La Commission aura. encore à examin r si les roues ne sont pas plus
solides et plus durables que toutes les autres, et si le mécanisme formant
les trains n’offre pas la plus grande sécurité, par sa simplicité et sa force.
De plus, il doit-être long-temps exempt de réparations. »
ANATOMIE. — Considérations sur la peau , et en particulier sur la nature du
derme; par M. L. Gmov DE BuZAREINGUES fils.
(Commissaires, MM. Magendie , Breschet.)
« L'auteur, dans ce Mémoire , se propose de prouver que le derme
représente le système musculaire des animaux inférieurs, et que les poils,
les plumes, les écailles des vertébrés, sont les mélognes du squelette
extérieur des invertébrés. Il se fonde sur les rapports de position et de
structure de ces diverses parties, sur ce que le système musculaire privé
de ses fonctions, revêt la forme du derme, et que le derme n’existe que
chez les animaux pourvus d’un squelette intérieur. »
ENTOMOLOGIE. — Diptères exotiques nouveaux ou peu connus, etc. ; Re
M. Macquarr, de Lille.
( Commissaires, MM. Duméril, de Blainville. )
« Ce travail, dit l’auteur tin la lettre Suie; ma conduit à mc |
séographique, et à r
trouvent répartis sur la rise: du ne. je montre que la. plupart des
( 844 )
génrés présentent des espèces dans toutes les parties du monde et que
cette diffusion des mêmes types a lieu souvent même pour des groupes
très peu considérables. Je suis arrivé ainsi quelquefois à des résultats
inattendus. J'ai trouvé par exemple, que les Diptères des îles Canaries :
qui sembleraient devoir présenter au moins autant de rapport avéc les Dip-
tères du Sénégal qu'avec ceux des bords de la Méditerrannée, n’en onrust
presque exclusivement qu'avec ces derniers .
MECANIQUE APPLIQUÉE. — Description et figure d'une soupape de sûreté pour
les chaudières à vapeur, confectionnée par les nommés Tesruet Leter-
RIER , immatriculés l’un et l’autre au bagne de Brest.
( Commission des rondelles fusibles. )
M: Arago fait remarquer que deux hommes qui, dans une pareille
position, s'occupent de recherches de cette nature et qui emploient le fruit
de teurs économies à l'exécution de l’appareil qu’ils ont imaginé ( un mo-
deleen grand de cet appareil accompagné le Mémoire), paraissent être
manifestement en voie d'amélioration. Si donc, ajoute-t-il, leur invention
semblait digne des encouragements de l’Académie, il serdit peut-être à
désirer que la SATS qui a été chargée de ľexaminer, n ’attendit pas
pour en rendre. compte, le ra port qu ‘elle doit faire sur les appareils de
le f SN
sûreté en général; il est à croire quun jugement favorable sur l'app a-
reil présenté, contribüerait à améliorer la situation dés deux auteurs.
MÉCANIQUE ArrLiQuÉE. — Note et figure additionnelles aux mémoires et des-
sins concernant les appareils de sûreté pour les chaudières à vapeur,
précédemment présentés ; par M. Soret.
(Commission nommée. )
- z zame. — Observations de six cas de guérison obtenus au moyen de
ss "Tapplication des grandes VENİOUSES ; par M. Juxor.
Épmpueniss. MM.sSerres, Double. )
( 645 )
MÉDECINE. — Note sur les avantages de la méthode iatraleptique dans les
hydropisies en général, et sur lascite en particulier ; par M. Guiserr. |
(Commission du Prix de médecine, fondation Montyon. )
MÉCANIQUE APPLIQUÉE.. W: Appareil pour préserver de l'incendie les cintres
; des théâtres ; par M, Currer.
(Commission pour le Prix de mécanique, fondation Montyon.)
CORRESPONDANCE.
MAGNÉTISME. — Lettre de M. Daronpeau à M. Arago, sur le voyage
de la Bonite. AO TIRE:
« Si je n'ai pas eu l'honneur deswvousrécrire-dès l’arrivée de la Bonite
à Brest, c'est que j'ai dù m'occuper de faire quelques observations de
magnétisme terrestre, pour compléter la série d'observations de.ce genre
faites dans le cours-de l'expédition. Je m'empresse de mettre aujourd’hui
sous vos yeux l'énoncé des travaux relatifs à la physique du globe, qui
ont été faits pendant notre campagne.
» La rapidité de la course de læ Bonite, le peu de durée des re-
låches, n’ont pas permis de remplir le cadre immense d'observations
que vos savantes instructions avaient indiqué, mais le zèle et le talent
des officiers et élèves désignés pour prendre part avec moi à ces tra-
vaux , ont suppléé au manque de temps.
» Ainsi forcé par les circonstances d’opter entre toutes-les. questions
proposées par l’Académie, et pensant qu’il serait plus important pour
la science de rapporter une série d'observations aussi complète que pos-
sible, plutôt qu’une suite de faits isolés, c’est principalement sur le
magnétisme terrestre que nous avons porté toute notre attention. Le
haut intérêt de cette question, la position géographique des lieux où
nous devions nous arrêter, l'extrême précision des instruments qui nous
avaient été fournis par le Dépôt de la Marine, tout semblait nous indiquer
cette marche. Fr
» Les mouvements diurnes de 1
servés depuis le matin jusqu’au soir, e
à Toulon, à Rio-Janeiro et à Y
( 846 )
et de la nuit à Lima, à Payta, à Wahou, l’une des iles Sandwich, à Ma-
nille, à Macao, à Touranne en Cochinchine, dans l’'Hoogly, à Pondi-
chéry et à Bourbon; les séries d'observations n'ont pas duré moins de
six jours ; quelqués-unes ont duré de douze à seize jours.
» L’inclinaison, la déclinaison , et l'intensité magnétique ont aussi été
observés dans les lieux désignés Qi Was? et, de plus, à Montevideo, à
Cobija , à l’île Puna dans la rivière de Guayaquil, à Hawaii , l’une des îles
Sandwich, à Singapour, à Malacca, à Pulo-Penang; enfin, pour compléter
cette série d'observations, on les a répétées à Brest.
» Les observations d’inclinaison ont été faites, toutes les fois que le temps
l’a permis, par la méthode directe et la méthode des azimuts rectangu-
laires. L’intensité a été observée avec l'aiguille horizontale et avec r aigam
d’inclinaison.
» Un fait remarquable est résulté de la discussion provisoire des ob-
servations d'intensité; nous l’avons trouvée plus faible à Rio-Janeiro et a
Cobija qu’à Payta, bien que l'inclinaison ne soit que de 4° 22',7 à Payta ,
tandis qu’elle est de 13° 16',23 à Rio, et de 24° 13',9 à Cobija.
» M. Chevalier, enseigne de vaisseau , chargé d'ailleurs de la Géologie,
et tous les élèves embarqués sur la Bonite, ont partagé avec moi les tra-
vaux relatifs à ces observations.
.» Outre les expériences de magnétisme terrestre, on a fait encore per
dant les relâches quelques observations de la température du sol à + de
mètre de profondeur, et l’on a pris la température de quelques parts À
Rio-Janeiro, à Valparaiso, à Cobija , aux îles Sandwich et à Manille.
» On a observé la marée pendant quelques jours dans la baie de Rio-Ja-
neiro : des observations faites à Touranne ont présenté le phénomène re-
marquable d’une seule marée dans les 24 heures : la mer montait pendant
16 heures et descendait pendant 8.
__ » À la mer, les observations météorologiques ont été faites par les
élèves sous la direction des officiers de quart : la pression atmosphérique,
ature de lair et celle de la mer, ont été observées d’heure en
heure et Fos a tenu note de tous les de opté qui ont
pu se présenter.
» Un udomètre avait été placé dans une = ontion où il ne püt recevoir
aucun égout provenant du gréement. La plus grande quantité d’eau qui soit
tombée en 24 heures, est 92 millimètres. Nous étions alors dans la région de
vents d'ouest que nous avons trouvée le long.de la côte du Mexique.
( 847 )
» On a observé plusieurs fois le phénomène des halos, des anneaux et
des arcs-en-ciel lunaires.
» Nous n’avons pas vu d’aurores australes; se aurores bosala faibles
ont été aperçues pendant notre traversée de l'ile Bourbon en France, lu
le 22 octobre, de o heures et demie à 10 heures et demie du soir, par 40"32/ de
latitude nord et 38° 55’ de longitude ouest; l’autre, dans la nuit du 5 au
6 novembre; nous étions alors en vue d’Ouessant. Une personne m'a dit à
Brest, avoir vu le 15 novembre vers les 8 heures du soir, une lueur rou-
geàtre qui occupait la ungin nord du ciel et qui lui a paru être une aurore
boréale.
» La dépression de l'horizon a été observée dans ľOcéan atlantique, dans
legrand Océan, dansla mer de Chine et dans l’océan Indien : la plus grande
différence avec la dépression des tables'a été de 1/30" en plus ou en moins.
~» On a fait quelques observations de températures sous-marines, dont
une à 1660 brasses dans l’Océan tante par 29° 23” de latitude nord et
37° 6’ de longitude ouest; la ter re trouvée a été de 6°,7 centigrades ;
il y avait 23°8 à la surface de asair. One küte observation à 1300 brasses,
dans le gent à par : 1649" de latitude nord: et I 18° de OOpa ouest
SE e Ea E iranen la plus faible trouvée dans les mers o aD a
été de 4°,9 dans le grand Océan, par 18° 22’ de latitude nord et 132°8' de
longitude est : le thermométrographe avait été envoyé à la profondeur de
800 brasses.
» Plusieurs autres observations à des profondeurs de 600 à Tooo brasses
ont été faites dans les différentes mers qu’a parcourues la Bonite.
: » Enfin, quelques expériences ont été faites avec l'instrument imaginé par
M. Biot, pour rapporter de l’eau de mer d’une de profondeur et .con-
naître les proportions d’air retenu par cette eau-Le liquide recueilli a été mis
dans des flacons bouchés à l’émeri, et rapporté pour être soumis à l’
» Tel est, Monsieur, l'exposé succint des observations de physique et de
météorologie faites durant la campagne de la Bonite ; mon seul désir est que
nos efforts n’aient pas été infructueux et que les résultats de nos recherches
ne soient pas sans quelque intérêt pour la science. »
MÉTÉOROLOGIE. — Étoiles filantes du mois d'août. — Lettre de M. DWA
C. Henrik, de New-Haven (Connect 2 a as fin it PR PA | 2
pour cela j’aisuivi les
macération jusqu’àu askeen dandas De 004 ni penean d’abord les
apparences ‘signalées par M. Bazin, qui du reste: n'était pas le premier à
en parler; puis un faisceau de fibrilles considérables, comme en‘ont vu
d’autres anatomistes} mais non l’auteur de la lettre qui n’a pas prolongé
assez pour cela ses ôbservations; ‘enfin des globules, ainsi qu'en ‘ont
aperçu MM. Milne agi. Bauer, etc., globules bien différents de ceux
de la graisse: » -
ANATOMIE PATHOLOGIQUE. — Transformations morbides des tissus.
M. Thompson adresse quelques propositions générales sur r" ce isujet en
annonçant qu ‘elle sont Are Le je Pl = ga axe 0
i m — L Disétion des s5
s scription d’un appareil. SA moyen duquel il
pense qu’on pourrait diriger les bal ons.
M. Loyer adresse un paquet cacheté portent pour suscription : «Plan
et mémoire descriptif d'un :nouveaŭ- système de communications. « E
L'Académie en accepte le dépôt. -~
Analyse critique et raisonnée de la magie du crédit dévoilée , ou base
fondamentale d'utilité publique ; publié à Milan, par M. Mercnion G,
traduit par M. baloti DE Waz Paris, 1837, be e
Syr illorum intestinalium imprimis eorum € F
he ss L ; par M. J. Hense, Berlin, 1837, in-4°.
mme . Procès-Ferbaux de la Société géologique de Londres;
ve Mar n° 51, 22 mars—14 juin 1837, in-8°.
ournal fur die. . . Journal de Mathématiques de M. Crerte, 27 vol., 1°
et 2° livraison i in-4°, Berlin.
Historia Jisica.... Histoire physique, politique et naturelle de l'ile de
Cuba ; par M. Ramon ne La Sacra; Introduction géographique, avec
8 cartes in-fol. et une grande carte.
Cii Journal €. Chimie médicale, de Pharmacie et de Toxicologie; tome 5,
ial é
COMPTE RENDU
DES SÉANCES
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU LUNDI 48 DÉCEMBRE 1837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
2 aes masts +t DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE. |
MÉDECINE. — = Traitement de certaines aPertiéns nerveuses par lélec-
tro-puncture des nerfs.
« M. Magendie présente à l'Académie un jeune officier polonais devenu
complétement sourd et complétement muet-aphone, à la suite d’une chute
de cheval dans une charge de cavalerie.
-i » Soumis depuis plus d’un an à l’action des courants électriques ap-
pliqués directement aux nerfs , à l’aide d'aiguilles de platine, ce jeune
homme a aujourd’hui l'oreille aussi fine qu'avant son accident.
» Son aphonie, qui était telle qu’il ne pouvait même pas produire le son
de la voix basse, a cessé en ce sens qu’il peut émettre le son vocal net et
-plein, mais il ne saurait encore ni le soutenir, ni l’articuler ; cependant
comme sa position s'améliore chaque jour sous ce rapport, il y a tout
lieu d'espérer qu'il devra à l'électricité une guérison entière, et us
recouvrera la parole comme il a recouvré l’usage de louie.
» M. Magendie fait ensuite connaître les heureux résultats qu'il obtient
ehaque jour @ de l'emploi des Courants électriques dans les es des
l si par l'acuité et la per-
114
é
sens, et p
a ns ag mu ne ©
ER. pe o N T y. To aB.)
(856)
sistance des etes qui accompagnent, nommé névralgie. Une seule
application a suffi, dans certains cas, pour enlever immédiatement et
définitivement ladouleur. A cette occasion, M. Magendie cite un capitaine
d'artillerie de l’ancienne armée, qui fut obligé de prendre : sa retraite à
raison d’une névralgie intolérable du nerf maxillaire supérieur. Le mal
était si violent qué tôut mouvement des mâchoires oécasionait des dou-
leurs atroces; aussi le patient avait-il pris le parti de ne faire connaître
ses besoins qu'avec le secours d’un crayon, restant ainsi des mois entiers
sans parler. Six applications de l'électricité au nerf malade, ont fait com-
plétement cesser cette névralgie, a durait depuis trois ans. »
A EACS
Note pe SA par M. . BRCQUEREL.
« Un homme frappé d’une amaurose presque ‘complète, æ été adressé à
M. Magendie par M. Becquerel, il y a environ six mois, pour être soumis au
traitement galvanique , suivant la méthode de son confrère, laquelle con-
siste à faire passer, au moyen d'aiguilles en platine, à des intervalles
plus ou moins rapprochés , an couränt électriqiie dans le trajet desnerfs
affectés, c'est-à-dire, dans le cas actuel, dans le tr ajet du nerf frontal
et du nerf sous-orbijat. 1L temps après le commencement du trai-
| : e sens ible peu : à peu à l'impression d de la lu-
il y avait déjà une amélioration sensible
er E vue. Le malade étant Ti L son pays, il y a trois mois,
M. Becquerel engagea la femme de .ce malade à l'opérer elle-même trois
foi , pendant cinq minutes, èn i les aiguilles à
l'endroit des cicatrices : elle le fit avec STE n’a pas cessé depuis.
je le voit assez bien pour se conduire sans guide dans les
rues, au u grand étonnement de sès EC qui ms res à lui
à rose pour. en être reconnus. »
; (857)
soit à l’état solide, soit en solution ‘aqueuse; les premières déseët d'acide
se dissolvent dans le système mixte, ou y conservent l’état fluide, sans
qu’il soit besoin d’aider cet effet par une ‘élévation artificielle de tempé-
rature, du moins lorsque la proportion d’eau est suffisamment abon-
dante. Mais, après-un certain terme, voisin de celui où l’alçali est tout
entier saturé atomiquement, et qui, quelquefois le précède, une portion
du système mixte commence à se précipiter à l’état de bitartrate solide;
et ia fluidité ne peut être rétablie qwe par une dose plus fonte de so-
lution potassique, ou par une addition d’eau telle que le bitartrate pré-
cipité puisse être dissous. Ce phénomène de précipitation ne s'obtient
d’ailleurs qu'avec un excès d'acide. L’excès d’alcali, si grand qu'il soit, ne
produit point de tartrate basique susceptible deseséparer-ainsi en cris-
tallisant; du moins, on n’en connaît pas jusqu’à présent de tel.
» On obtient une succession d'effets pareils , en mettant de même T'a-
cide tartrique en présence de s Sanie. ou de l'ammoniaque , par linter-
médiaire de leani ; ité s i exi
Ey cide fibre, mais is déjà combiné en proportions comnues et fixes à avec
l'alcali. Car, en faisant agir l’eau ou les solutions alcalines sur ces combi-
naisons déjà formées, on voit si elles continuent de subsister, ou si elles
se désunissent ; et, dans ce dernier cas, le mode, ainsi que la : cause de
leur altération , se découvre par les effets.qu’elles produisent sur les rayons
polarisés, dans les systèmes fluides où on les introduit.
-œ Tous les systèmes ainsi composés peuvent être obtenus limpides et
incolores ; tous agissent sur la lumière pannagi Pepe à e mode
de dispersion spécial qui caractérise l'acide ia ri
pure, mais en offrant les ommunes
tances douées du pouvoir Dr lui seul excepté. Le séns n la
rotation est généralement dirigé vers la droite pour tous les rayons; mais
il passe à gauche lorsqu'on parvient à diminuer suffisamment la pro~
portion de l’eau, sans que le système cesse- d'être fluide à la température .
ordinaire. Ce phénomène est analogue à celui ‘qu'on opère dans les un:
tions tartriques purément aqueuses, par l'addition de l'acide sulfurique
concentré. L'excès Sets de alors s sur l'eau” pr a ro
( 858 )
» Ce développement soudain du pouvoir rotatoire , avec le mode uni-
forme de dispersion qui l’accompagne , est d’autant plus remarquable que.
l’eau et les alcalis observés isolément, ou en combinaison avec d’autres
corps, n’en présentent pas de traces sensibles; et que d’une autre part,
l'acide tartrique, hors de la présence des alcalis et des terres , l’exerce tout
différemment. Une transformation aussi complète de propriétés molécu-,
laires atteste évidemment l’existence de nouveaux groupes chimiques;
formés dans les milieux où elle se produit. Et, en étudiant le progrès de ce
phénomène dans des milieux de même nature, variés de proportions gra-
duellement, on SE pus reconnaître ainsi l'identité ou la di-,
| qui s’y forment. Tel est le but des expériences -
suivantes que je k Pa successivement pour les trois alcalis. -~
Eco des soie fluides ternaires. formés par L'ecis tartrique ; la potasse
et leau.
» Phi ao à iddu des poids connus d’acide tartriqué cristallisé dans
des quantités pareillement connues , et progressivement croissantes, d’une
même dissolution aqueuse de potasse , dosée très exactement. J'ai mesuré
la déviation æ, opérée par chacun de ces systèmes sur le plan de polarisa -
tion du rayon rouge, à travers des tubes de longueur connue; et j'en
ai conclu, “pour € cun d'eux, le potvoir rotatoire spécifique [a] de
racic aides: au gore de la formule paa |
a ST: as Fi H r Ga, 1h PRE 2
me mes ae ei
SE E SRE S k AELA ES He
j'explique. dans mon Mioi le détail de « ces nas, Ici je me pür-
nerai à en présenter les résultats, réunis dans le tableau n° 1
c» En jetant les yeux sur la huitième colonne de ce tableau; où sont ex-
primées les valeurs successives du pouvoir rotatoire spécifique de l'acide;
on voit qu’ ‘elles se sont graduellement affaiblies à mesure que la proportion
_ xelat solution po | posent. Sn erment quideseend
est trop soutemt
né = erreurs des par. evil
er le
e même que javais p
tions arriga purement aqueuses. Car le pouvoir de l'acide s y trouvait.
( 859 )
sitlinnnt proportionnel à la proportion de l’eau. Sans doute, ici comme
alors, la ligne droite qui lie les expériences, n’est qu’une tangente à la
courbe qui exprime le lieu indéfini des pouvoirs rotatoires ; et cette courbe
est vraisemblablement encore une hyperbole équilatère, dont nous ne réa-
lisons ici qu’un très petit arc. La neuvième colonne du tableau présente la
série des pousoirs calculés par cette tangente; et il s’écartent trop peu de
la réalité pour qu’on puisse répondre de la différence dans ce genre d’ob-
servations , à moins de les multiplier excessivement.
» L’acide tartrique, mis ainsi en présence de la potasse et de panmi
avait complétement perdu la spécialité de dispersion qu’il manifeste dans
leau pure; il avait donc formé, avec le milieu potassique, une combi-
naison autre qu'avec l’eau. Or cette combinaison ne s'était pas constituée,
dans les expériences successives, en proportions. fixes d'acide, de potasse
et d’eau; car si elle eût été telle, le phiva rotatoire spécifique [a] de Pa-
cide serait resté constant, au 4 qu il s’est montré variable. eres ee
quence résulte des lois gén rales. de.
reproduis la d ion dans n n
mêmes que nous venons de éosidérer. Ainsi, dacos expériences, où la
proportion d’ lcali a tc rs été beaucoup plus grande qu'il n’était né-
cessaire pour neutrali t t l'acide, il ne s’est pas formé cons-
tamment Ja tartrate neutre. Et il ne s’est pas formé non plus une même
espèce quelconque de tartrate basique; car cette identité de produit aurait
toujours donné le pouvoir spécifique [æ] constant.
» Si les résultats qui viennent d’être décrits étaient les seuls auxquels
on dût satisfaire, la variabilité du pouvoir rotatoire [a] pourrait s'expli-
quer en concevant que, oûtre le tartrate neutre, ilexiste plusieurs tartrates
basiques fluides, de composition et de pouvoirs divers, lesquels se formant
ensemble, ou tour à tour, dans les systèmes successifs, |
variations observées. On conserverait ainsi la possibilité qu'il existât des
combinaisons seulement par proportions fixes et discontinues, méme-dans
létat fluide.
» Toutefois, il faudrait multiplier considérablement, et nehtéère indé-
finiment, lës termes de cette hypothèse; car la progression décroissante
du pouvoir rotatoire [a], n’annonce rien qui la borne. Et, en effet, des
expériences, que je rapporterai plus loin, montrent qu’elle se continue
jusque dans les dernières limites de proportions où le systemen rester-
fluide. Avec la potasse+ġai vu n E A pars [a], s'affaiblir ainsi
jusqu’à devenir nul ; avec la soude, il ri u négatif
rayons.
( 860 )
» Mais un mode d'expérience direct et très simple, détruit la possibilité
mëmë de cette supposition compliquée. En effet, admettant la réalité de
pareils produits , et, si l’on veut leur existence simultanée dans un même
milieu , là composition atomique fixe qu'on leur attribué, ne pourra pas
changer d’une manière soudaine , quand on ne fera qu'augmenter tant'soit
peu la proportion d’eau déjà existante dans chaque système fluide, sans y
introduiré aucune autre modification. Car les produits fixes étant une fois
formés dans un de ces systèmes, comme l’exigent les proportions past
d'alcali et d'acide , si une addition progressive d’eau vient s’y joindre, i
né pourront d'abord que s'étendre davantage dans l’espace qui leur sera
offert. Ainsi la valeur de [2], calculée pour un système donné, ne devra pas
varier continèment par leffet de cette dilution, quand on en tiendra
compte dans le calcul. Gr, c'est précisément le contraire qui arrive, comme
lé montre le tableau n° 2, où j'ai rassemblé les résultats d’une suite d'ex-
pérrènces , ‘faites comme je viens de l'expliquer, sur les systèmes fluides du
täblean ir. Car le pouvoir rotatoire de l'acide dans ces systèmes a conti-
nte Petre affaibli par une nouvelle addition de potasse; mais il s’est au
contraire accru d'abord par une addition d’eau; et enfin , il s’est de non=
veau affaibli quand la proportion de cé liquide est devenue très considé-
räble relativement à la a gts de ‘potasse qui excédait la neutralité ,
circonstance dont on verra tout |
e e ja ván
grande ou en petite qu
dë prouver que les moléculaire
pas, dans l'état fl Lee RSR ges
| TER ce NE oii
es proportions relatives de ces deux torps, et se Grise raiak par inter-
atence discõtitinves. Le troisième élément du système, qüi est-l'eau,#
contribue aussi par sa quantité actuelle; et enfin la combinaison ternaire
qui se forme , varie progressivement, et continüment , ‘avec les pri
des trois PHHecipes qui la es. TRUE comme langon la variabilité con-
si s J ia PRES Ja miie ge A
fon nécessnire pour neutraliser atomiquement l'acide.
; ( 861 )
Tous aussi donnaient à l’acide un pouvoir moindre qu'il ne Fa dans Je
tartatre neutre ; mais d'autant plus grand, que les proportions atomiques
approchaient plus de cet état. Ceci indiqüait done le cas de neutralité
atomique comme un cas de maximum d'action sur la lumière polarisée.
Pour vérifier cette relation remarquable, j'ai fait une suite d'expériences
sur le tartrate neutre, dé manière à voir si son pouvoir serait affaibli par
addition de: nn Sd l'addition de l’eau; c'est précisément ce a
est arrivé = = Jaor
c» Pai d'abord diiis le tartrate neutre bristillins dans des phogortions
graduellement croissantes d’une même solution aqueuse de potasse; le
pouvoir rotatoire spécifique de l'acide, conclu des pbseuvations successives
a-toujours été en diminuant, comme 4% péri préa
le faire-prévoir. Mais, ce qui m'a plus surpris, quoiqu quoiqu'on pàt s yatten-
dre également d’après les mêmes expériences, l'addition de l’eau seule,
par doses graduelles, a aussi … ce sel;.et le pouvoir de l'acide en a
été aussi affaibli progressivement, quoique avec moins d'énergie que par la
. Ces faits se conçoivent a cité, quand on considère les parti-
cules de l'acide, de Te pome, et de l’eau , comme réagissant simultané-
unes sur les autres lan ini Grottes Guides: qe wertu de leurs
es affinités. Lorsque la potasse et l'acide se neutralisent atomique=
ment, dans une solution aqueuse, l’eau qui se trouve en leur présence les
sollicite tous deux par son affinité propre, et diminue leur mutuelle at-
traction , d'autant plus qu’elle est plus abondante. Or, à la vérité, quand
elle agit seule sur l’acide elle augmente son pouvoir rotatoire, mais beau-
coup moins que ne fait la potasse. Le résultat de son-introduetion dans le
système neutre est donc d'abord une diminution de ce pouvoir. Main-
tenant, lorsque la dose de potasse excède le rapport de neutralité, elle
agit par son excès sur l’eau existante dans le système, et la rend moins
libre de se combiner avec l'acide, comme le fait aussi l'acide sulfurique,
lorsqu'on l’introduit dans des solutions purement aqueuses ; d’où résulte
encore un pouvoir rotatoire moindre que pour le cas de neutralité. Dans
cet état de choses, si l’on ajoute de l'eau en petite quantité, ce surcroit af-
faiblit l’action que l'excès de potasse exerçait sur l’eau préexistante dansle sys-
ma i il sature partiellement cet excès, si je puis ainsi dire; et l’union de
l'acide avec Pean devenant plus libre, il se forme des groupes molécr ulaires -
qui agissent plus fortement sur, les rayons pere Wisse
d'ajouter de Peau, on D trouve un { erm
ne il binii de Ja pur, tete 50
La L x
( 862 )
et alors le pouvoir rotatoire de la combinaison diminue, comme cela est
arrivé dans.la dernière expérience du tableau n° 2.
» J'ai fait avec la soude et l'ammoniaque des recherches nds sur
le même plan que celles que je viens de décrire: pour la potasse. On les
trouvera aussi dans mon Mémoire , rassemblées en tableaux numériques
qui èn offrent tous les éléments, et permettent d’en voir les résultats d'un
seul coup d’œil. Ils sont pareils à ceux des expériences faites sur la po-
tasse, sauf quelques détails qui dépendent des propriétés spéciales des
deux alcalis employés. Ainsi les tartrates neutres de soude et d’ammo-
niaque se sont montrés plus fixes et moins modifiables par l’eau pure que
celui de potasse. Mais, par un effet qui semble lié à celui-là , les systèmes
ternaires formés par l’eau, l'acide et la soude , ont pu , sans cesser d’être
fluides, parcourir de plus adine phases de variations dans leur pouvoir
rotatoire, quand je leur ai enlevé ou rendu de l’eau graduellement. Du
reste , la conséquence générale des phénomènes a été la même; c'est-à-
diré que, dans les systèmes ternaires ainsi composés, il ne «se forme
pas uniquement, ou par préférence , des combinaisons atomiques par
nombres discontinus, comme celles qu’on en isole à l’état solide. La cons-
titution des groupes moléculaires F varie continüment selon les+propor-
tions des trois substances qui exercent simultanément leurs affinités ; et
les produits constitués par nombres discontinus ne s’y présentent que
comme des cas spéciaux , où les relations des proportions sont fixées par
des circonstances auxiliaires. C’est ainsi qu’en Géométrie on voit des
courbes , continues dans la généralité de leur cours, présenter çà et là
des points singuliers. Toutefois je ne puis et ne veux affirmer ce fait que
pour les systèmes fluides ternaires dont l'acide tartrique est un des élé-
ments ; Car rien ne prouve que la même continuité des combinaisons dans
l’état fluide doive nécessairement exister entre d’autres corps, ou même
pour lacide tartrique, dans des cas plus complexes où son action serait
combattue par des affinités ser + pe ati que celles qu'il est
ss va y e d'exercer. Tee a S
+ Mais, ainsi limitée, T à Lite nous sommes parvenus
est d'autant ce certaine k qwelie repose Eon sur la marche gé-
nérale. des. hé que j'ai „ et non pas sur les valeurs parti-
Les de Einer. Celles-ci dépontient de
S rfaite des produits dont jai pu faire
3 usage; -a ne lraient recevoir es rigueur numérique absolue que
des mains d'un chimiste habile qui saurait donner une pureté complète
Comptes rendus 1837, 2° semestre. T. V, p. 863.
1
Dissolution de l'acide tartrique cristallisé dans des quantités graduellement croissantes d’une
TABLEAU N° 1.
`
même solution aqueuse de potasse.
$ PROPORTIONS DENSITÉ LONGUEUR DÉVIATION POUVOIR ROTATOIRE LE MÈME, NOMBRE
DÉSIGNATION DES TROIS ÉLÉMENTS DU SYSTÈME : b 6 Aravon scifi lculé des
dans lunité de poids, ji robe be a Er A pis 2 re Ro observations FA
du ee n EREE p S du s : = : re EXCÈS desquelles
js SA : F i F dobservation| verre rouge, |lacide cristallise, d’une a concl m
système pt scrap Proportion système pe en degrés nclu pour ligne droite du calcul. dé ee is
mixte. stalli potasse anhydre i mixte millimètres | sexagésimaux 100 millimètres 4
P e Py [x est Pabscisse. x ;
> za ; i o o o 4 e
A sans 0243 B 0,553778 1 ,38008 347; 1 | 31°,260 pie 32°,21 7 #5 El à 32°,21 I7 0 ,0000 50 Dans ces quatre expériences , le rapport du poids de l’eau à celui de la
| è
; : . s potasse est i= 2,27184.
B o, taggar oagaron. | 0,618173 1,37113 | 350,6 14,511 27,512 27 010 À— 0 ,502 30 ETRS
eooo en à ir 2e
G: panei 9,281465 o 639446 _1,36701 |-347.6 9,504 25 ,201 25 ,291 0 ,000 40 j
D | 0,206290 043330 1,30054 | 523,0 48107] 22,147 22,565 |+ o,418 60 ` ;
TABLEAU N° 2
Dissolution de l'acide tartrique dans une solution aqueuse de potasse, progressivement étendue par addition d'eau pure, et par addition de solution potassique.
p
PRO! JONS RAPPORT DENSITÉ LONGUEUR DÉVIATION POUVOIR ROTATOIRE NOMBRE À
DÉSIGNATION DES TROIS. ÉLÉMENTS DU SYSTÈME S EA : pécifique . des ;
dans l’unité de poids. s poids de leau apparente du observée à travers de observations
a Ra SR à celui le verre rouge, l'acide cristallisé, desquelles
Koba : du tube ä dipi pe on a conclu z
système 1on Proportion Fr
a ; E ue de ; +. potasse anhydre| système mixte d'observation. sexagésimaux 100 millimètres déviation
mixte. te isé potassé anhydre pp var 7 conclu observée
P. e d ; a Cal x
À, ; 0,199567 O, i 04709 0,635663 3,8579 I 27074 345,6 = 334; 1444 — 37°,81 7 30 Dans cette expérience, le rapport Zde la potasse à l'acide est 0,825631.
B, 0,149300 0,1 29750 0,670gh1 3,7327 1,26720 348,6 23 ,4944 35 ,623 30. |-Cestle système A du tableau A , étendu d’eau: oad
Ce | 0,102802 0,238073 | 0664124 | 2,8494 1,31518 522,5 21,341 30,209 20 Sei se de A. , étendue de solution potassique (réductible à B, n° r,
; Era < i eoo o * approximation rectiligne ).
D, 0,098898 e 0,081654 0,819448 | 10,0356 1,12445 528,0 21 ,580 36 ,752 5o C’est Pautre moitié de A, , étendue d’eau.
( 863 )
aux éléments de ses combinaisons. Cette remarque s'applique surtout au
choix des sels. Sous ce rapport, j'ai été singulièrement favorisé par Pobli-
geance de M. Robiquet, qui ,après m'avoir donné des tartrates alcalins en
cristaux d’une beauté et d’une netteté remarquable, a bien voulu encore
constater leur entière pureté par des é épreutes minutieuses dont il ma rendu
témoin. Quant aux bitartrates alcalins que j'ai aussi étudiés, je les ai pré-
parés moi-même avec tous les soins que leur peu de solubilité rendait in-
dispensables pour obtenir des résultats qu’on püt certainement leur attri-
buer. Étant aussi peu exercé que je le suis dans la pratique de la Chimie,
j'ai cru ces explications nécessaires pour inspirer aux chimistes quelque
confinis spra: les résultats que je viens de leur présenter,
» Nota. Les phénomènes queles tableaux n° 1 et n°2s0ont destinés à établir n’exigeaien
pas qu’on dosât la solution potassique qu’on y employait; -il suffisait qu ’elle fût la même
dans toutes les expériences. On Pa dosée toutefois avec beaucoup de soin-par l'acide sul-
furique, selon le procédé de M. mere afin de savoir jusqu’à quel point la propor-
tion d’alcali libre excédait d | rapport de neutralité atomique.
Dans les deux tableaux , la lettre p : signe Ja } ion de potasse anhydre ou carbo-
| natée que hi queue mesure ; et la Gt a du passage du bleu an rouge”
jaunâtre montrait quela quantité de carbonate devait être très faible. La lettre e dé-
signe le reste de la solution, qui serait de Veau, si elle était pure. S'il s’y trouvait
quelque sel potassique en quantité notable, cela aura pu rendre les valeurs absolues
de [+] tant soit peu différentes de ce qu'elles auraient été avec de l’eau pure; et alors la
ligne droite qui les lie dans le tableau n° 1 n'aurait pas été tout-à-fait la même; mais
les conséquences générales de leurs relations n ’aufaient pas changé. »
cume. — Note sur la constitution de quelques acides ; par MM. Dumas et
LIEBIG.
« À l’époque-où analyse élémentaire prit, entre les mains de MM. Gay-
Lussac et Thénard, ce caractère. précis et correct qui a permis à leurs
successeurs d’en faire des applications certaines à l'étude de la constitu-
tion des corps organiques, ces deux illustres chimistes firent l'analyse du
citrate de chaux. Plus tard, M. Berzélius détermina la composition de l'a-
cide citrique, celle du citrate de plomb, et fixa la constitution de cet acide
d'une manière qui semblait définitive.
» Cependant, des recherches postérieures dues à M. keai; lai -même
ont fait voir que l'acide citrique envisagé comme étant formé de CH0',
ainsi qu’on l'avait admis d’abord. produisait des sels doués de propriétés
très extraordinhires. En effet, les -citrates s de soude et de baryte, étant
C. R. 1837, 2° Semestre: (T. V, Ne 25.) {e o
( 864 )
chauffés vers 200°, perdent de l’eau qu’ils ne contenaient pas. Leur acide
semble donc s'être décomposé. Cependant, si l’on met les sels précités en
contact avec l’eau, on retrouve en eux l'acide eisai pean aas de
toutes ses propriétés.
» Cette mobilité apparente des éléments de l’acide drips: a SE
tous les chimistes. Il en est peu qui'n aient tenté quelques essais dans les-
poir den donner une E ESN précise.
» Nous avons pensé qwun des premiers points qui PREN nous oc-
cuper dans l'étude re que nous avons entreprise, c’est l'examen de
cette grave difficulté.
- » Nous espérons Pa avoir résolue. En piffen nous trouvons qu’à l’aide de
précautions convenables, on peut faire perdre à beaucoup de citrates la
même quantité d’eau que les citrates de soude et.de baryte ont poire
dans les expériences de M. Berzélius.
» Il faut donc bien admettre que cette eau n’appartient réchesieit pas
à la constitution de l'acide citrique. Ceci posé et établi, resteà résoudre : une
autre difficulté, savoir, que dans les expériences de M. Berzélius, comme
dans les nôtres, chaque atome d'acide citrique perd +4 aome d eau senhe-
ment ét jamais davantage.
» Cette difficulté ne pept être écartée dans les anciennes dbirions suy
ta nature des acides, qu'en supposant que l'atome de 1 ‘acide citrique doit
être triplé , de telle sorte qu il y aurait péeenen trois atomes de base
dans les citrates neutres proprement dits. e BE E
» » On aurait donc la série suivante :
RTE
STE = a ne C'#H°0", acide réel, Fee A ha ut e FH
' : CH" 0“, 3H°O, acide neri
C4 HOn 3O, 2H O, cristaux.
: o CMPRMO! EN 80;
b Rs | 3BaO $ citratés réels.
3 AgO HR on
- E À Ér ie Segi fke tar-
trique par roton vient d'en n faire l'illustre physicien « que
nous venons de citer, : a inspiré un vif désir d'en éclaircif la nature.
o L’acide tartrique était représenté par c HO, d'après les analyses de
( 865 )
M. Berzélius. Cette analyse n’était pas douteuse en. elle-même, mais nous
pouvions penser, et nous avions des raisons graves pour le faire, que
l'acide tartrique était capable, comme l'acide see de perdre de
l’eau formée aux dépens de ses propres éléments. ,
» Pour vérifier le fait, nous avons soumis l'é Doa à de nombreuses
analyses , et nous nous Sommes convaincus que lémétique perd deux
atomes d’eau qo: il né sent pas. Ainsi, chaque atome d'acide entrant
dans la co tique perd an atome d’eau. Au lieu done de
représenter l'émétique sec par:
C5 HS Ov, KO, Sb*O*,
il faut écrire
GEI O°, KO, Sb' Oè, 2H°0. pas
=» Ces deux atomes d’eau (disparaissent à pe ent., € PERT n
de leau de cristallisation de astien Fr |
» L'acide méconique, et ai de c) que nou
sk Ro: jobs +
l ; Tune oi i que nous e afa + la r
» Bans s Ms citrique, tartrique méconique , cyanurique , , chaque
atome d’oxigène appartenant aux bases avec lesquelles ils s’unissent , peut
déplacer et remplacer un atome d’oxigène qui disparait à l’état d’eau. Ces
acides ne constituent donc pas des sels avec excès de base, mais bien des
sels du même ordre que les phosphates ordinaires.
» On nous permettra d'ajouter que ces phénomènes remarquables
peuvent s'envisager d l'une manière prs: simple et plus générale, en con-
sidérant ces acides comme des une nouvelle espèce.
» L’acide tartrique, par exemple, ` étant Pre Le comme on La „fait
jusqu’ ici, En les formules suivar m
3
prt Ta
c 10 itti réel, |
cuir it + CM 0°, H'0 acide hydraté, co ciei 5e ù
zi C? H405, KO tartrate neutre de poisis.,
iao ONC, KO+CH H'O crème de tartre,
2i 20H: ne. Ttet
)' émétique.
(866 )
C5 HiO", H? hydracide,
cs Hi 0” { A } à sel de potasse neutre,
C:6 H80" [> }, ee de tartre, i +.
OSH Q" P sp émétique anhydre.
» On voit és que l’acide tartrique sec n’existerait pas, qu'il fab
drait admettre un radical C'$ Ht O", qui, avec H°, constituerait un hydra-
cide d’une nouvelle espèce.
» Ceci admis, toutes les combin ais aisons Le ne tartrique seraient
“représentées en disant:
» Que dans ces combinaisons, Paydos ee à est ni en tout ou en
partie par ses équivalents métalliques, ainsi que cela se présente “Er
toutes les substitutions analogües.
» Nous pourrions montrér sans peine que la constitution des acides
citrique , méconique et cyanurique , se préterait à des transformations
semblables, et qu’on pourrait les représenter aussi comme des hydracides.
» On trouvera, dans notre Mémoire, une discussion expérimentale de
ce nouveau point de vue, qui donnerait aux opinions d4 M. Dulong, con-
cernant l'acide bone une extension J À
ppareil RS à à. la dini
des arcs y cercle, ga Ta BILLOT.
(Commissaires ; MM. Puissant, Gambey rapporteur.)
« L'Académie nous a chargés ; M. Puissant et moi, de lui faire uti rap-
_port sur l'appäreil présenté par M. Billot, pour se un arc de cercle’
| > nous a remis un modéle en carton pour nous faire compren-
2 de quelle m manière il pene Tane peut être effectuée.
J qu'ont les circonfé-
"comme leurs rayons. Partant de ce
aginé de We deux secteurs dont les rayons sont
elitre eux comme 1 “et à Go. Tla donné à Pan d'eux , que nous nommerons
le 1*, une ouverture angulaire d’un degré, et à l’autre, que nous nom-
( 867 )
merons le 2"°, une amplitude de 6o degrés. Il résulte du rapport de
ces deux secteurs, en les mettant en contact et en faisant tourner celui
dont le rayon est le plus petit, de telle sorte qu’en se mouvant il entraine
par son frottement le plus grand, que les vitesses angulaires de ces deux
secteurs sont entre elles comme 1 est à 6o. Un 3™° secteur d’un grand
rayon, divisé en degrés et en minutes, est adapté au 2™°, faisant corps
avec lui. On conçoit, d’après cet arrangement, que les degrés et minutes
du 3% secteur- indiquent sur le 1° des minutes et des secondes. M. Billot
pense qu'en mettant en contact un 4"* secteur avec le 3%, et en indiquant
les degrés et minutes sur un 5", on obtiendrait des tierces, et que, de
cette manière, on pourrait ajouter des secteurs autant qu il serait néces-
saire pour arriver à la précision dont on aurait besoin. Nous trouvons ce
procédé très ingénieux, mais il n’estpas nouveau; il a été mis en usage par
Trougton, pour diviser les cercles astronomiques qu'il a construits pour
les observatoires de Grosnwioh Al ge Cambridge.
i unomýmoitosur cette méthode, pour diviser les
3 >, de is les Transactions philosophiques de lan-
née sogni dans Le 34vv0 e du-PAil phical magazine. í
i „M. Fortin s’est aussi servi ri de ce procédé pour graduer iens cercle
pess dont on fait usage maintenant à l'Observatoire royal de Paris.
L'appareil de M. Billot ne renferme donc rien de nouveau, ni sous le
Be du principe, ni sous celui de son application; mais considérant
que lorsque l’auteur le composa; il ignorait entièrement que plusieurs ar-
tistes s’en étaient servis pour diviser de grands cercles, nous proposons à
l’Académie de lui plremer< des remerciments pese la communication qu'il
lui a faite. Dair ;
Les conclusions. de « ce rapport sont adoptées.
GÉOMÉTRIE. . = Rapport sur un mémoire ý M. Bavais, ayant pour titre :
_ Recherches sur les lignes formées dans un plan par des points dont les
- coordonnées sont des nombres entiers.
(Gommissaires, MM. Poisson, Sturm rapporteur.)
ŠA Poisson et moi, de lui rendre compte
« L'Académie nous a chargés , M.
d'un mémoire de M. Bravais , sur les lignes formées dans un p pe bd
esini dont les coordonnées sont des nombres entiers:
» L r dar
mémoire € de traiter par des
blèmes rt iaterinés qui con- |
+
( 868 )
sistent à résoudre en nombres entiers , des équations à deux inconnues. Si
une équation de ce genre représente une courbe plane, lorsqu’on fait va-
rier d’une manière continue les deux indéterminées qu’elle renferme, on
pourra nè considérer sur cette courbe que les points dont les coordon-
nées satisfaisant toujours à l'équation proposée sont exprimées par des
nombres entiers, et cette représentation géométrique des solutions de lé-
quation pourra réndre plus sensibles leurs propriétés analytiques. Nous
indiquerons brièvement la marche que l’auteur a suivie dans son travail
|» Soient tracés sur un plan, deux axes faisant entre eux un angle quel-
conque. On prend sur l’axe des x de part et d’autre de l’origine, une suite de
points équidistants qu’on désigne par lesnuméros 0, 1, 2, 3,et—1,—2,—3.
On prend de même sur laxe des y à partir de l'origine des points équidis-
tants dont la distance commune peut n'être pas la même que celle des
points pris sur l'axe des æ. Si l'on mène par les différents points pris sur
chaque axe des lignes droites parallèles à l’autre axe, ces droites en se cou-
pant deux à à deux détermineront un assemblage de pane a ae 1
quement les uns par rapport aux autres.
» M. Bravais appelle coordonnées numériques de Yür float de ces
points les deux nombres entiers positifs óu négatifs qui indiquent le point
de l'axe des x et le point de l’axe des Y, par lesquels sont menées les pa-
rallèles à ces axes qui se coupent au point que l’on considère, Si l’on tire
une droite de l’origine à un point quelconqüe du système, il y aura sur
cette droite une rangée de points. également sp appartenant au même
De et tous les autres points ne systèn suite d’autres
parallèles à celle-là et équidistantes. Éd protiière Faigée passant
par l'origine, et la droite menée de l'origine à à un point quelconque de la
rangée la plus voisine, formeront un système d’axes qui étant substitués
aux axes primitifs jouiront de la propriété de reproduire précisément le
même assemblage de points par les intersections de leurs parallèles. Hya
poon infinité de systèmes- d'axes pareils ; ils satisfont à à une Som si
v
sultats d’ une grande
( 869 )
se lient à la résolution des équations indéterminées du second degré, Cette
partie du travail de M. Bravais offre quelques résultats curieux. L'auteur
observe que le cas où la période n’a qu’un terme, se trouve réalisé en Dota-
EL de , quand on étudie la disposition des organes foliacés autour de la tige
l’une plante, mais il renvoie des développements sur ce point particulier à
un autre mémoire.
» Quoique, les considérations géométriques appliquées aux questions
d'analyse indéterminée ı ne nous paraissent pas de nature à donner des rè-
e importance, nous pensons cependant que le talent
dont M. Bravalis a fait preuve dans son travail, mérite d’être encouragé.
En conséquence nous avons l'honneur de proposer à l'Académie d'accorder
son approbation au mémoire de M. Bravais. »
Les conclusions de ce rapport sont sep
ze
Rapport su sur un mémoire ayant pour ir objet né modifications apportées
> armillai
re; par M. MARÉCHAL.
__ dans la EE s
5s i . Bouvard, Mathieu rapporteur.) -
nagi EE Sirk d'armilles où de cercles évidés, était
air rapan un instrument cal servait- aux observ ations des astres. Mais
maintenant elle ne sert plus qu’à donner une idée des mouvements célestes
et à résoudre quelques problèmes sur le lever et le coucher des astres, le
temps de leur présence sur l’horizon, etc. Toutes ces questions péuverit
se résoudre facilement et d’une manière plus commode avec une sphère
pleine, avec un globe céleste, sur lequel on a tracé tous les cercles et re-
présenté un n penl nombre d'étoiles.
, M. | als’est} proposé l'ap quelques modifications à la sphère
armillaire ordi ate Il c que Ton a tort -de A un Mg Fa
de cette sphère par un anneau ‘évidé, dont le
Taxe du monde. Il pensé que l'on doit r
face conique qui a son sommet au centre de la pore et qui coupe la
sphère suivant le petit cercle. Concevons que le jour du solstice d'été on
mène de la terre située au centré de la sphère armillaire un rayon visuel
aboutissant au centre du soleil. Ce rayon décrit une surface conique qui
coupe la sphère céleste suivant un petit cercle que l’on nomme le ë pique
du Cancer. M. Maréchal propose de substituer cette surface coni
petit anneau que lon emploie dans la sphère armillaire. Ce c ds À
n’est pas heureux, il embarrasse inutilement l'intérieur de la s
( 870)
millaire, et nous pensons que l’Académie doit refasar son appro kajen aux
modifications proposées par M. Maréchal: »
Les conclusions de ce rapport sont adoptées,
MÉMOIRES LUS.
CHIMIE AGRICOLE. = Mémoire sur la composition chimique de tous les
organes des végétaux phanérogames, et déductions relatives à la
nutrition des plantes , à la constitution générale des bois, à leurs alté-
rations, aux moyens de les conserver, etc. ; par M. PAYEN.
_ (Commissaires, MM. Dutrochet » Dumas et Turpin.)
M. Gay-Lussac ayant constaté la présence de l'azote en différentes pro-
portions dans toutes les graines , appela l'attention sur ce fait qui lui
semblait fournir l'explication de plusieurs faits observés depuis long-temps
en économie rurale, tels que l’extrême puissance fécondante des engrais
qui consistent dans le marc des graines d’où l’on a extrait l'huile, l’épui-
sement plus rapide du sol par la culture de certaines plantes, etc. Ce sont
ces indications qui ont servi de point de départ aux nouvelles recherches
de M. Payen. `
« Jusqu'à présent , dit-il, on n'avait pas de notions bien précises sur le
mode d’action des substances azotées On ne savait pas si leur rôle se
bornait à favoriser certaines tions extérieures, sans qu elles fussent
elles-mêmes absorbées et fixées, du moins dans toutes les parties autres que
les radicelles; si la substance azotée résidait dans tous les organes essentiels
de la vie végétale, ou seulement dans plusieurs d’entre eux; si cette ma-
tière pouvait former seule certains tissus; si elle accompagnait quel-
sa ‘seulement ou toujours leur reproduction; en quel état elle
dans les Re et si elle y prenait une ou a, plusieurs formes
e teraient 1 Jes wise relativement à des plantes quì
des s protui Eo tannin, des huiles ou
. ( 87t)
geons à feuilles offrirent une composition chimique analogue à celle
du ligneux, et donnèrent, dans leur décomposition rapide ʻou
tanée, des réactions concordantes avec cette composition ; tandis qu ‘au
contraire, plusieurs organes dé la floraison et de la fructification, malgré
la présence d’un léger tissu ligneux, contenaient des proportions telles de
matières azotées, qu'ils se Poppean de la composition de divers
produits des-animaux. :
» Avant d'admettre ces sehes en apparence distinctifs des organes
foliacés comparés aux organes séminifères et aux extrémités des radicelles
des plantes ; il me parut convenable, dit l'auteur, de rechercher si des
développements plus avancés, une nutrition aérienne plus ahotan
woccasionaient pas la plus notable différence entre eux: -
» Il fallait donc examiner tous les og ns i leurs dé-
veloppements, et la sève suivant sa marche prog t aux
organes mnes j hs suis per à constater, mupour un très grand nombre
d'espèces des dif er pili tisoler, et plus ou
)ng-temps 2 ils soient propres à la reproduction, les stig-
mates,- pak miss supports contiennent une telle proportion
d'azote, que les produits de leur décomposition en vases-clos ; par l’éléva-
tion de la température, et soit avant, soit après leur dessiccation, contien-
nent toujours une dose d’'ammoniaque suffisante pour saturer les acides
qui se forment simultanément aussi, et pour se manifester en excès aux
réactifs.
» Ces phénomènes varient pre avec l’âge et les sions
ments des organes précités.
» Ainsi à l'époque où Pon peut isoler le pollen, celui-ci offre les réac-
tions ci-dess ee mb. plus encore, le filet
tellement substances azotées
du stig n: te, célatirément au 1 style; ces
différences sont plus marquées encore e dans les enveloppes florales plus dé-
poor à bte les EE feuilles et les pé-
AM sala
» -n suivant toujours mua progrès des e i de h. reproduction, on.
observe que. dans l’ovaire,.les principes immédiats non azotés font déjà
dominer la rtia stiis tandis que les oyules dégagent.e e par le
rs alcalines. „subissent à leur tour la
même loi, , en = "sat leur transformation en graines. Ainsi, leur tégu-
$r 1837, 2° Semestre. (T. V, N° 95.) 116
(872 )
ments. perdent les premiers la faculté de donner à-là distillation des va-
peurs ammoriagales en-excès tandis. que: l'embryon l’a conservé; celui-ci
varie bientôt à: son: tour dans'ces différentes parties, mais d’une. manière
moins sensible , et qui arrive promptement à son terme , des que l’organisa-
tion y reste stationnaire.
» Le plus généralement dans:les graines, les cakjika is, raison des
principes immédiats qu’ils renferment, développent des gaz acides par leur
décomposition rapide , tandis que les corps radiculaires et les Cas
dégagent des vapeurs ammoniacales.
>» L'examen des bourgeons qui ne contiennent que des feuilles. présen-
tait. ; dit l’auteur, plus de difficultés, mais il conduisit aux mêmes résul-
tats; c’est-à-dire que les feuilles et les extrémités des tiges les plus récem-
ment formées ; cont talors une assez forte proportion de substances
azotées pour développen pr t; par la rene des: pe gs
zeux à réaction alcaline.
nomi Ces faits, poursuit M. Payen, ont FE produits en so nettant à des
épreuves sernblabl t formées des plantes
grèles, venues danses os arides cd et dest terres nincültes en. pence et sur
sis stini t
“antaa ont mt que note a Et roma M: dé! Mirbél/
`» En réfléchissant sur les-causes d’une ‘aussi constante, je
pee porté à croire que les liquides puisés daiis le sol et conduits: au:travers
-des es dense vers les Langues des p ‘cocmsenen
| mien mi 150
EE D D + a ue j’: 5 gs Š + See: e
E plusieurs arbres et les popan”
$
à Ps io j: a f pa
R : PR n ' : we i
ne D re à ES. Fee a l E M.
F. ¢ rss Nre y rt 1% dise ce HO a : ne er ds HS + Ses) sé TM
TIA aonig as os Tia obvoilss agii ei
(873 )
» Ainsi donc , non-seulement les liquides nourriciers qui s'élèvent des
éxtrémités itlioéllaites jusqu'aux dernières limités des parties ‘aériennes
des plantes, charrient en fortes į proportions la matière azotée ; et Facenu-
mulent dans tous les organes. naissants , mais encore ils la déposent sur
toute l’étendue des conduits qu “ils parcourent et sans a aucune solution de
continuité. Anot oi E
» Les substances azotées qui président à à tous ces développements ne
représentent qu’une, partie de l'aliment des. végétaux, les quantités utiles
dépendent. surtout des proportions « d'azote contenues dans les „produits à
récolter ; elles varient suivant que la plante doit être enlevée à certaines
époques i son développement „avant ou après la formation de sa graine ;
elle dépend enfin de la nature etde la Proportion des débris de la végé-
tation abandonnés. surile sol. >ya sobre ft Mes de.
re +” Riser loi et éd d'un appareil de sûreté pour tés chaudières ou
rot: de vapeur; par M. P. Lormowr, officier d’artillerie. :
°, Description et figure d'une soupape de sûreté mise en mouvement pa?
un Tihu par M. LemartRe , ingénieur civil, à Paris. 5
L’auteur annonce que son appareil fonctionne depuis pradeda" mois
sur une machine à Se aak à haute pression de la force ge 20 LAPS
. Mémoire sur à 7 té
ME OMS onor « annonce “que
venir explosion des chaudi
De END ET
ma nde q
(874 )
PHYSIQUE DU GLOBE. — Remarques sur la direction et l'intensité du magné-
tisme terrestre.—Extrait d’une note de M. le capitaine DUPERREY. `
Bear te précédemment nommée.)
« La lettre de M. Darondeau, insérée dans le Compte rendu de la der-
nière séance de l’Académie des Sciences, me donne l'occasion de soumettre
au jugement de l’Académie les faits suivants qui me paraissent devoir en-
- tref cri MUSIQUE chose dans la récherche des lois du ge ter de la
terre.
s Daruni mémoire que j'ai eu Phonneur de ireàl'Académie des Sciences
en 1833, comme dans le volume‘des Observations de physique dont j'ai
donné un exemplaire à M. Darondeau avant son départ sur la corvette la
Bonite, j'ai insisté sur ce fait remarquable, qu’indépendamment de mes
observations , lesquelles-ont pu, en-822, ne pas avoir été faites dans les
conditions les plus favorables, il résulte du moins de toutes celles qui ont
été faitessur les côtes de l'Amérique dusud, de 1828 à 1830, par MM. King,
Lutké et Erman, que l'intensité des forces magnétiquesvest généralement
plus grande, à inclinaison magnétique égale , sur les côtes occidentales que
sur les côtes orientales de ce continent. La raison de ce phénomène est
fondée, suivant moi, sur ce qu | Tinclinaison. de l'aiguille aimantée, telle
bservons, n est autre chose as. Ja relation qui existe entre la
tion > forces du. magnéti ne rticale du lieu des observa-
sm LTT du lieu est indépenc medh don se
aup méridien maguetique, le mér est presque partout
un petit cercle de 3 sphère (notamment s sur le continent de l'Amérique),
rident que les lignes d'é égale inclinaison ne peuvent jamais être,
dans toute leur étendue, des lignes d’égale intensité.
» On sait qu’en Europe la boussole d'inclinaison, placée dans le plan verti-
cal qui passe par la direction horizontale du méridien magnétique, présente
à que í da kg à ie purne le limbe vertical de instrument
14
er = angle de déviation de cette nouvelle direction
de Faiguille sera précisément la mes ARRET LEP
(875 )
plan vertical du lieu et le plan du méridien magnétique qui tous deux
passent par la direction horizontale du magnétisme. Or voici actuellement
ce qui arrive lorsque l’on observe dans un lieu où le méridien magnétique
est à peu près un grand cercle de la terre: si, après avoir placé le limbe ver-
tical de la boussole d’inclinaison dans le plan vertical du méridien magné-
tique, on incline ce dlimbe en le faisant tourner autour de la direction
horizontale du magnétisme; l’inclinaison de l'aiguille diminue jusqu’à de-
venir nulle lorsque le limbe de l'instrument est parallèle au plan de l’ho-
rizon, auquel cas l'aiguille d'inclinaison vient prendre la direction de
l'aiguille horizontale. En Europe toutes les inclinaisons du limbe de lins-
trument sont des plans déviés par rapport au plan vertical; mais en Amé-
rique, où le méridien magnétique est un petit cercle de la sphère, e'est
le plan vertical qui devient le plan dévié; en conséquence l'intensité ho-
rizontale restant la même, l’inclinaison et par suite l'intensité totale seront
plus petites dans le plan vertical gue dans le plan du méridien magnéti-
que, et la différence sera ] ide que la déviation et l'in-
clinaison de l'aigu uille seront grandes; ; car voici da relation qui existe entre
les éléments respectifs de. Hu dans ces deux „plans :
» Soit-Ili n vraie; T l’inclinaison observée; A l'angle compris
entre les deux plans, H et H les intensités vraies et observées : on a d’a-
tang l cos T’
bord er I=- et ensuite H = T .
+
CHIMIE APPLIQUÉE. — Note sur la préparation "dune encre indélébile , com-
_ posée conformément aux indications contenues dans les Rapports sur
les encres et papiers de sûreté; par M. BEZANGER.
| © (Commissaires, MM. Thénard, | re de à
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — — Géodésimètre de pe,
opérations
Aipa ERICQUE
pere EE MM. Puissant, Lee
céotocie. — Note sur un gisement de feldspath dans. la vallée d'Aragonet
| (Hautes-Pyrénées); par M. LAGNEUL.
_ (Commissaires, MM. Cordier, Élie de Beaumont.) .
W Dilare nouveauxglobes terrestres sur lese u ls so! t
tracés les résultats des découvertes les plus récentes en geograpl
C ; MM. Boura, Mathieu. Ja an
w
( 876 )
CORRESPONDANCE.
Made Ministre des! Travaux publia de PAgicattint ét dé Commerce
accuse réception de la lettre dans laquelle M. le Secrétaire perpétuel Vins:
trūisaitdes progrès du travail de la Commission chargée de s'occuper: de
la question des appareils: de:sûreté pour les machines à vapeur. M. le
Ministre transmet en même.temps trois nouveaux mémoires relatifs. à ce
sujet, adressés sp pani de rs Denis. (Voir aux mémoires
ETS a er si,
née pe. iè dr ss
DE Détermihistion de certains adimi mentionnés pe dani
| ciens auteurs ÿ : lettre de M. Vazror..
_ L'auteur, “aie cette lettre, s’est principalément attaché à ‘rechercher
quelles sont les plantes dont il est parlé dans un petit Traité publié par
Duchoul, en 1555, traité qui contient plusieurs faits relatifs à la bota-
nique « du mont Pilat, p$ ex En.
SE RE Qi
l'Académie j jugerait utile de Je re en Ee, ‘dans l'intérêt de la
science.
M. Juuan iame ne. auteurs, ee i eiii y
sico-médicales t SONENS apip six élèves. dela. Mission égyptienne,
- M. Baudelocq
. +9)
ue adresse également un paquet cacheté, qu'il annonce
être relatif à une nouvelle idée sur Part des s accouchements. E +
L'Académie accepte les deux dépôts. re
A 4 heures + , l'Académie se fi rme en comité
La séance est levée à Sectes: rer :
e rés os Sey Habs
+3) gte "d
: Pa i
e et ren aia. Shore TEE s CAET p$ s aies
w
+
rés $ 3 %4 K: Lan ie i
sodais FY
auia Tpi apm yao el aeol eD uni s sisihan À
s Ta w aan 7A 2 1 CR an ke ARRAL aist za tage 2
- HE
o
re amor: REI
t
La k
( 878 )
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.
L’ Académie a reçu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres >
Comptes rendus hebdomadaires des séances de l Académie Royale des
Sciences ; n° 24 , 2° semestre 1837, in-4°.
Rapport présenté à M. le Ministre des Travaux publics , de l'Agriculture
et du Commerce; par M. H. Bourvon, suivi de considérations générales sur
la ventilation forcée; par M. v Ancer; in-8°.
Recherches sur le traitement et sur l’éducation orale et auriculaire des
Sourds-Muets ; par M. Derrau jeune; Paris, 1837, in-8°.
Traité des pansements et de leurs appareils ; par M. Geroy; 1° partie :
Traité des bandages ; 2° édition , 1 vol. in-8° et un atlas de planches in-4°-
Traité sur le Gaz et tous les appareils nécessaires à sa en; par
M. Merre; Paris, 1837, in-12. =
Dictionnaire des communes du département de l'Aisne ; par MM. Bayer
et Leconte, Laon, 1837, in-12.
Bulletin de la Société industrielle de Denon: n° 51, in-8°.
Mémorial encyclopédique et progressif des Connaissances humaines ;
7° année, n° 83, novembre Rte
Mémoire sur un cas l'h erma sé masculin és M. Lanoouz,
Paris, in-8°.
Notice brique - sur op vie et les travaux de Dambourney ; par
M. J. Grrarnin, Rouen, in-8°.
Description d'un nouveau procédé pour prévenir les explosions des
chaudières à vapeur ; par M. F. Passor, demi-feuille in-4°.
Études Pb gel sur le sang humain; thèse par M. Lecaxu, Paris, 1837,
cueil de dissertation NF pl Etre Maladies de l'Orient et de l'Europe :
1°. rtatior pr rom u RE thèse par M. Mostara
EFFENDI FL Sous one ED pe Sousx, moyenne Égypte; 2°. Essai
antiasis des Arabes, suivi de pr itions médico-chi es ;
IHAN í du grand Caire, moyenne ] te ;
3°, Essai sur les PE a Manal, hise. par M. Monammen Suskani, du
Caire, Égypte ; 4°. Essai sur la Dyssenterie considérée comme endémique
thèse par M. |
( 879 )
en Égypte, suivi de quelques propositions ; thèse par M: Monammen Cuaray
RerAy de Tanta, basse Égypte; et 5°. De l'Ophthalmie externe et dé ses
principales variétés , thèse par M. Monswmen Azx-Ei-Bacry, de Zaouit-el-
Bagly, moyenne Égypte, Paris > mer. 7 in-4°. y
De l'état stationnaire deta } p. turelle; par l M. Scnrz, Paris
et Bruxelles, 1857, in-8. |
Mémoires. sur les séries des: iini aux RS RE kaini ;
par M. Smonorr, Kassan , 1852 , in-4°. |
Researches... . Recherches cles Marées ; 8° série.— Sur la marche
de la vague qui cause l'inégalité diurne-le lang des côtes de l'Europe; par
M.W. Wnewez. (Extrait des Transactions anni mg 1837,
in-{°,
On the theory... Sur la théorie de la Lune ebsur les perturbations des
planètes; par M. W. Lussocx, Londres, 1837, in-8°. .
Guy's hospital. ... Compte rendu de la clinique de l'hôpital de Guy;
publié par MM. G-H. Barrow et J.-P. , n°5, Londres, in-8°.
The journal... Journal de la Société mms che. re de Londres;
tome 7, 2° partie, in-8°.
The quarterly Review , n° 118, octobre 1837, in-8°. i
The Edinburgh new. .. . Nouveau Journal philosophique dÉ dimbourg ;
n° 45, 46, septembre et ssh 1837, in-8°.
The Magazine of. .. . Magasin de sciences populaires et journal des arts
utiles , septembre, dovei et décembre 1837, in-8°.
The London and.... Magasin philosophique de Londres et d'Édim-
bourg , septembre , sonia décembre 1837, in-8°.
Abstracts of.... Procès- erbaux des séances de la Société royale de
Londres; tome 3, table par ordre de a tee de matières , pour
les années 1830—1857 Re su a
Minutes of.... Compte rendu sé s de s PTnstitution elas
civils; pour l’année 1857, idat + 5e #
The Athenœum, jai - octobre et novembre 1837, de
Astronomische... . Nouvelles ps de M. ScRuMACHER, n°° 358
—322 » m-4°,
Ueber den.... Sur le Pollen; par M. J. Frirzrcme, in-4°, avec treize
planches coloriées, Saint-Pétersbourg , 1857.
Sul ferro-cianuro.... Recherches sur le Ferro-Cyanure z id 2 de
potasse et sur le Ferro-Cyanogèné; par M. Cexenerra, Milan, 1837,
Sul sulfo-clorari….Sur les Sulfo-Chlorures et sur la Pa - mercure
117
w
C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V, No 25.)
“er tome 3 sbyémilire 16
7>
z APE
La,
Archi
médicales; 3e sé
Journal des Cor
1857, in-8°. ES ed :
di tome 5, n° 5o.
| Gazette des hipiaus, a% 145147.
~ COMPTE RENDU.
| DES SÉANCES `
DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
SÉANCE DU MARDI 26 DÉCEMBRE 4837.
PRÉSIDENCE DE M. MAGENDIE.
= meee
EREET PP Ce di +
j E te LE
+ SSSR or
| IRES ET COMMUNICATIONS
DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADÉMIE.
CHIMIE APPLIQUÉE. — De la nature et de la cause des taches qui se pro-
duisent sur des étoffes de laine pendant que l'on fixe , au moyen de la
vapeur, les matières colorantes qu'on y a imprimées ; par M. CHEVREUL.
Introduction.
« Tout le monde connaît l'extension que l'impression sur étoffes de laine
a prise dans ces derniers temps, et prévoit que, loin de se restreindre,
elle s’accroîtra encore davantage au détriment de la fabrication des toiles
peintes; parce qu’en effet le coton, matière première de ces derniers
tissus, est bien moins convenable que la laine pour les vêtements dans
nos climats humides et de température variable. |
» L'impression sur étoffes de laine diffère de l'impression sur toiles de
coton, en ceci que les matières colorantes ou leurs principes immédiats
se fixent à ces dernières par l'affinité et la cohésion agissant soit au sein
de l'atmosphère, soit au milieu de l'eau à des températures diverses,
tandis que les mêmes matières se fixent à la laine, par les mêmes f prces à
la vérité, mais agissant sous la double influence de la vapeur et une
118
C. R. 1837, 2€ Semestre. (T. V, N° 26.)
CEREA
petite quantité d’eau liquide qui humecte la laine. L’étoffe soumise à ces
influences est placée dans une cuve où arrive un courant de vapeur dont
les premières portions se condensant par la basse température de la laine,
donnent à celle-ci le degré d’humectation nécessaire au succès de de
ration.
» Depuis long-temps je projetais an travail sur le fixage à la vapeur
+ matières colorantes aux étoffes. Des expériences , faites très en petit à
la vérité, avec les faibles moyens La étaient à ma disposition, m'avaient
conduit à rapprocher les phé ènes du fixage de quelques-unsde ceux de la
- cuisson des aliments, ou, en termes plus généraux, m'avaient condisiet à voir
dans le fixage une opération ing tielle. dont l’examen scientifique des
phénomènes que présentent des mati ères d'origine organique en contact
avec des matières minérales, devait lise par-là même des phénomènes
qué présentent les matières purement organiques, à des phénomènes
de modification de propriétés ou de transformations qu'éprouvent des
corps purement minéraux soumis à l'influence de températures déter-
mminées. Mais cet examen pour donner des résultats incontestables de-
vant être fait moins en petit que les expériences dont j'ai parlé, et exi-
geant impérieusement des appareils que je ne pouvais me. procurer avec
les faibles ressources dont je dispose aux Gobelins pour mes recherches
et les frais de mon cours, fut, malgré le désir que j'avais de l'entre-
prendre, ajourné aux prepiers mois de l'année 1836 époque où consulté
par- un. des’ plus -hab sur.….étoffes de. laine, du départe-
ment de la Seine, M. Despruneaux de Saint-Denis, je crus, comme profes-
seurde chimie appliquée à la teinture, ne pouvoir plus différer davantage -
de rechercher des moyens propres à éviter des accidents qui ont commencé
à se produire dès 1834 dans l'impression des étoffes de laine et qui encore
dans ce tôment à oh la POP essais nne belle nes et voici
comment : > ut
> Un marchand de nouveautés achète des pièces de laine écruis, i i kes
Fio
( 885 )
ne peut vendre ‘ses étoffes tachées, ou s'il les vend, c'estià perte. Il
s'en prénd done à l'imprimeur, qui bia rendu des pièces tachées; d'un
autre côté lin ayant: la n qu'il a conduit :ses : sopé-
rations ‘absolument de'la même manière que-celles qui ont eu un succès
complet, accuse le blanchisseur d’avoir soumis les étoffes à des procédés
qui, s'ils ne donnént päs lieu PERS à n p y despèroat
lieu plas tard-dans l'opération du fixage. >
» Je mets sur lebureau des étoffes étécs, afin qu'on se: use une
idée-du PEs pei pe ètre Sep EANA n circonstances dont je viens
de parler: t via
» M. Despruneaux m’ayant consulté sur la cause de ces ngili mit à
ma disposition un très grand nombre de pièces imprimées tachées , et
daprès le désir que je lui témoignai d'avoir une pièce qu'il passerait à
la vapeur sans y avoir imprimé aucune matière , il me fit remettre, quel-
ques jours après sa visite, une AS de she (étoffe dont la chaîne
est de soie et la trame de laine), sur l: ‘la vapeur avait développé
des taches d’un jaurié=rou* grisâtre. J'en présente un échantillon à lA-
cadémie, Je venais de réténnaltre l'identité de la matière de ces taches
et de célles qui ëtaient sur les étoffes imprimées, lorsque-je reçus la
visite d’une personne qui avait été nommée arbitre dans une contestation
élevée entre M. Despruneaux, un blanchisseur et un marchand de mou-
veautés, au sujet des étoffes mêmes que j'avais éxaminées. Cette per-
sonne m'ayant demandé des renseignements sür Faffaire qui lui était
soumise , je lui fis part de ma position à l’égard de M. Despruneaux, et
je lui dis que je n’en donnerais que du consentement des trois parties
intéressées. Ce fut alors que je crus, pour éviter toute réclamation,
déposer à l’Académie , le 11 avril 1836, un paquet cacheté-renfermant le
travail que j'avais fait šur les étoffes de M. Despruneaux, et plusieurs
observations sur le fixage. Mais ce que je craignais n’arriva pas; je wen-
tendis plus parler de cette affaire. Le 17 mai 1836, je fus nommé, par le
Tribunal de commerce du département de la Seine, conjointement avec
MM: Gay-Lussac et Legentil, arbitre-rapportèur, dans tme contestation
élevée entre M. Paulin, marchand de nouveautés, M: Barbet dé Jouy, et
MiMe: êteur. A peu près dans Ce temps, MM. Du-
long; Clément-Désormes, ae etc., reçurent du Tribunal de com-
( 884 )
dè ma volonté ayant retardé jusqu’à ces iini jours le dépôt au greffe
du rapport signé par MM. Gay-Lussac ,. Legentil et moi, ce n’est que
depuis avoir fait ce dépôt que j'ai pu, sans manquer à ma mission d'ar-
bitre-rapporteur, qui est maintenant accomplie, donner au résultat de
mes recherches une publicité à laquelle j'attache la plus grande impor-
tance, parce qu'il intéresse au plus haut degré l'art d'imprimer les tissus
de laine’ et la sûreté des transactions commerciales et industrielles. C'est
cette conviction qui ą été le motif des détails dans lesquels je viens d’en-
trer; l’Académie la partagera, j ‘espere, lorsque j'aurai exposé mes expe-
riences et leurs conséquences, qui mettent enfin un térme à l’état de
choses que je viens de signen et gri n’a que trop duré. .
ARTICLE i
À. Recherches sur la nature des taches.
» La matière des taches-est du cuivre dans un état que je ne détermine
pas maintenant ; mais qui est probablement celui d’oxide, et dans certains
cas, celui dé sulfure. j
» Le- chålis de M. Despruneaux a été découpé de manière à isoler les
parties tachées de celles qui ne l’étaient pas.
» Quelques grammes des premières 2 TER laissérent une cendre
contenant une quantité notable de cuivre , tandis que les parties non ta-
chées i nt laissèrent une cendre qui ne paraissait
pat contenir de cuivre, où, si lon en trouvait , c'était une trace.
l Si l’on i rait de 5o à 100 grammes de châlis non taché, on trou-
vait lors une quantité sensible de ce métal.
>» La conséquence de ces expériences est donc que les tique contien-
nent beaucoup de cuivre, tandis que la partie non tachée men intent
que-très peu. __.
» Si Hi traite comparativement à froid par l'acide hydroschlorique
ST , Parmi : C laine té pendant impr
`
( 885 )
sion, je présente deux échantillons levés sur une des pièces qui ont cté le
sujet de la contestation où J'ai été APR en: uns d'arbitre SP
porteur.
» Le n° : est l’étoffe mn né it ee. |
» Le n° 2 est l’étoffe tachée qui a .été détachée par une macération de
12 heures dans de l'acide hydro-chlorique étendu de 9 fois son volume
d’eau; l'acide décanté et évaporé a donné un résidu cuivreux , tandis qu’on
en a, trouvé à à peine par une expérience comparative faite sur un échan-
tillon non taché de la même pièce. ;
.» Les taches cuivreuses sont très adhérentes au tissu. La matière qui
les produit a donc été bien réellement fixée par la vapeur. On en a la preuve
lorsqu'on cherche à y reconnaître la présence du cuivre à l'aide du cyano-
ferrite de cyanure de potassium acidulé. La couleur propre au cyano-
ferrite de cyanure de cuivre, qui est caractéristique et si vite développée
lorsque le réactif qui la fait mire est en contact avec une étoffe impré-
gnée d’un sel cuivreux x qui n’ a point été soumise à la vapeur, ne se déve-
_ loppe qu'avec unes > lente pt les taches des étoffes de laine et en-
core la couleur n° role; mii piam a Il existe cependant un moyen de
faciliter la réaction, c’est de plonger létoffe tachée dans une eau de sous-
carbonate de soude, avant de la mettre en présence du cyano-ferrite de
cyanure de potassium.
» Le seul métal qui accompagne le cuivre dans la matière des taches est
une faible proportion de fer : j'y ai en vain cherché la présence de l’étain
et celle du plomb.
ARTICLE II.
B. Recherches de la cause qui ; fait apperolle les taches.
_» La cause qui fait apparaître les taches est bien certainement la vapeur,
car des tissus de laine imprégnés par moi de sulfate de cuivre, d'acé-
_ tate, etc., ont pris par son contact des couleurs variant du jaune-roux léger
* au roux-brun , suivant la proportion du sel cuivreux ; et en outre, ces tissus
se sont comportés avec les réactifs de la même manière ph les tissus tachés
dans les ateliers du commerce. :
ARTICLE 111.
È : Recherche du cuivre dans les tissus de laine du commerce, avant leur passage,
ES à la vapeur.
x C'est ee après a s moi fa it 1 S AR `, B),
M. Paulin me aiae de nouvelles pièces athées à ii ressic
L
( 886 )
pièce de laine qui avait été blanchie par son blanchisseur : c'était la pre-
mière occasion , depuis le commencemént de mon travail, que j'avais de me
livrer à un examen de ce genre. En voici le résultat.
» En regardant avec attention ce tissu, on aperçoit dés raies topitudi-
nalés qui nt une légère teinte verdâtre sur un fond moins colôré: Ces raies
sont semblables à celles qui forment les taches sur certaines pièces impri-
» Je mets un échantillon de ce tissu sous les yeux de l’Académie, et f'y
joins des échantillons numérotés pa 3, 4 5, si 7 8, 9 - ont ses soumis
aux expériences suivantes.
s Le n°2, plongé dans de ee tenant un peu de joerei dë cyane
c ré comme on Te voit, Ka le Be rente
de cyanüre de cuivre qui s’est formé. iii
» Le n° 3, plongé dans l'eau acide bydro-sulfirique, s’est pese en
gris-roux par du sulfure de cuivre. ”
» Le n°4, plongé dans l’ammoniaque étendue d’eau, s’est aiad coloré
en bleu; mais K à | peu cette CAUSE a a disparu, et LAS tissu $ est coloré en.
brun.
_» Le n°5 à pris, sous ritini de la vapeur d’eau, la couleur d’un jaune-
roux que prennent les étoffes de laine imprégnées de solation cuivreusè
lorsqu'on les soumet au contact de la vapeur.
_» Le n° 6, traité par Peau froide, a cédé au liquide un sel double cui-
vreux, du sulfate de chaux, du sulfite de ‘soude, n Ai ah de so-
dium, etc.; le tissu a perdu so à
» Len 7: a AS par l’eau bouil nte , et celle-ci a QUE lente bouil--
lante. Le issù à pris ù une ‘couleur Wett raient due au cuivre.
» Le n° 8 a été traité comme le précédent; mais le tissu n’a été retiré de
Peau qu’ après s son Lg bem Ce tissu est be coloré ré le
F e nrociite SA nont ya tout -
| apte d'aide hyäro-chlo-
x > a cyanure de pónüsiihm -
Afurique , lammoniaqn seulement en les appliquant
immédiatement au dsi mais en les ones me sa: Lrrernts sur
ce dernier. bc
: 887)
» 2°. On peut enlever le sel cuivreux au tissu avec l’eau pie” d'acide
hydro- -chlorique. Ines on PETA ICE
» 3°. On peut enlever ie sel cuivreux, sinon en n totalité r du m moins pour
la plus grande partie, au moyen de l’eau froide; si ce. liquide était bouil-
lant, une, partie dusel serait. dissoute, mais. une autre, plus ou, moins
grande, se fixerait au tissu. et le colorerait, C’est ce que les expériences des
numéros 6,.7.et.8,.qui ont été faites comparativement, avec les mêmes
proportions, d’eau, démontrent parfaitement.
.»,Ce, n’est, point dans le département de la ne AE à dati que des
taches ou une coloration en Jaune-roux plus ou moins unie ont apparu
sous, l'influence de. la vapeur ; les mêmes accidents viennent d'arriver à
Mulbausen , ainsi que le constate une lettre datée du 17,noyembre der-
nier , que m'adresse un des plus habiles indienneurs de France, M. Daniel
Kocili- Schouch, et dont je vais citer quelques
«Je viens, mon E Monsieur, Aeran ` o. bons télés Voici le fait :
~w
`» nous commençons à i sur. lai etiln rrive sauvent que le
i - AE ESS A Nep #3 PS P . x Ag pendant y £ “is
». vaporisag 1 pen idant cette teinte es st uniforme sur, toute. la. pièce. et
PME i 4 2°} gs ie.
» dekt nuance lon B | , quoique avant. l’action de la
»: vapeur; le-tissu fat d'un: assez beau. blanc, tel que l'échantillon A. Nous
» ne blanchissons pas nous-mêmes; les- tissus nous arrivent, spas de
» Paris. Haini LE j ilog ati JLI sis 4 Hii ; :
» I me fait part de différents essais PR a tentés pes nat cette
coloration; mais en vain. Enfin, il me demande s’il ly a un. Manon pré-
venir:les taches dans-les fonds à teintes claires: : i
» Je me suis empressé de soumettre à des essais ga échantillons que
ma fait passer M. Kœchlin-Schoucli, et que je permet à l'Académie.
» Tous les deux contiennent du cuivre... s:
» L’échantillon marqué A’ est un fragment de T'échantillon Api dossier
quel la présence d'un sekcuivreux-est aceusée par la teinte: pie que
lui a donnée le cyano-ferrite de cyanure de potassium. : ~
.» L’échantillon A, qui n’a point eu le contact de la vapeur, a été im-
prégné d’une solution cuivreuse avec tant de soin, qu'il est parfaitement
uni, et la proportion du résidu cuivreux bleuâtre a été si heureusement
FES que la feinte rousse naturelle à à la laine est ne neu-
( 858 )
couleur en est uniforme, c’est une conséquence de l'uniformité avec la-
quelle la solution cuivreuse a imprégné le tissu.
» Si l’on compare la pièce blanche de M. Paulin avec des portions de cette
même pièce, qui ont été soumises à des réactifs dont l’action s’est accom-
plie sans dissoudre ou déplacer le sel cuivreux , et avec la portion qui a été
soumise à la vapeur, on verra que toutes les inégalités de couleur ou les ta-
ches ont la même forme, la même disposition ; qu’en conséquence , si les
étoffes présentent des taches après leur passage à la vapeur, c’est que le sel
cuivreux s’est répandu inégalement dans le tissu, soit faute d’un mélange
uniforme dans la solution, soit que la laine du tissu; n’étant pas homo-
gène, a des parties: douées 2 à Dues E ese Hune à s'unir aux corps
qa: on = LA mi
ARTICLE iv.
D. Dans quelle intention a-t-on imprégné les étoffes de laine d'un sel cuivreux ?
» Je dis, sans hésitation, que ce sont les blanchisseurs-apprèteurs qui
ont ajouté aux tissus de laine le sel cuivreux que j'y ai retrouvé; rais ils
lont fait sans intention de nuire, parce qu’ils ignoraient l'effet de la vapeur
d’eau sur ce composé. Quel est donc le motif qui les aconduits à le faire? Il
est facile à trouver , lorsque l'on considère que la laine a une couleur jau-
nâtre , qu’il est plus difficile de fairé disparaître que la couleur des étoffes
de coton écrues. Dès-lors , au lieu de soumettre les tissus de laine à l’action
suffisamment prolongée de l'acide sulfureux, poor le blanc le plus pur
qu’il soit possible d'obtenir par ce procédé, ona recouru à un sel cui-
vreux qui, par sa couleur bleue, pnentiatie ’œil rou: aai laine, comme le
ns" onts EST SPP a pa
ARTICLE : V.
"E D h d'étain ‘aqueux appliqué sur les tissus de Es peut donner Len à à
des taches d'un jaune orangé moins roux ou moins brun: que celles qui sont produites |
les sels cuivreux, ge" Les és. qui en ont été Pre sont soumises à
+ ion de IAT: RNE
â tain, on pass desas un fer cha,
des taches d’un jaune orangé se manifestent.
» ‘Avec ces données on explique F PRESS de diki semblables sur des
a le pudi ré
. tion complète à à ce sujet. ane de en 1 soit, je crois is que la publicité donnée
Š ( 869 ).
flanelles du commerce qui furent passées:sous un cylindre chaud;;# Jouy,
dans les ateliers de M. Barbet, flanelles dont j ie SALES dé ue
je dois à cet industriel.
» Ces taches résultent de la réaction du soufre i la Tiie sur r le Seche
rure d’étain humide.
» Car après avoir lavé la. flanelle à à l’eau froide, j'ai trouvé dans.ce li-
quide du perchorure d’étain, j'en ai séparé le métal à l’état de persulfure
au moyen de l'acide hydro-sulfurique, et le persulfüre converti en :proto-
sulfure, puis en protochlorure, n'a donné du pourpre de Cassius avec le
chlorure d’or. En outre, la flanelle tachée, traitée par l'acide hydro-chlo-
rique, a été presque entièrement décolorée; et il y a eu émission d'acide
hydro-sulfurique et dissolution d'étain.
» Enfin, ce qui démontre dans la flanelletachée; un excès du composé
détain qui préexistait avant la sulfuration, c'est la couleur foncée jaune
orangée; qu'un morceau de cette flanelle a prise dans une gs
d'acide hydro- prie D ns M le
xpér
dstrislé qui sont den de dr à cha des Angles. le moyen
+ Ÿ 14 & A PA COL =
ienasi flanelle Mapredve dont: je parle, pour s'assurer qu ‘elle ne contient
pas de paoe q étain, si l'acide Baie aes ne la colore pas.
ARTICLE VI.
F. La laine en fl destinée à l'usage de la tapisserie, ME étre mélée de. matières mé-
talliques qui lui donnent la propriété de noircir , soit spontanément par la réaction
du soufre: qui est un des éléments de la laine ordinaire, soit par l acide A as t
rique qi . se trouver dans Pamosphère « où aux est pisti :
» Depuis six miis durent jaiété; assez preas onsult par plu-
sieurs personnes, qui font le commerce de détail de la laine filée à Tusage
de la tapisserie, afin de savoir la cause de la couleur brune que des laines
qu'elles avaient vendues prenaient au bout de quelque temps. Je ne tardai
point à reconnaître dans ces laines et dans plusieurs autres échantillons du
commerce de Paris, la présence de matières métalliques, car il ma saffi de les
ETES une atmosphère d'acide hydro-sulfurique pour les voir brunir
-Ilma paru que le sulfate de plomb est la matière quia
STE
> dans tous les cas, un co
assez de matière à ma €
G B, Pas Sa nes) 119
quémmen täa laine; oni amas je n’ai pas eu toujours, 4
LR
( 890 )
à ces fai et au po facile qm je propose pour reconnaitre la laine
mélée à d capables d’y aeneis une couleur irant,
11217 2%
es de nouveaux abus.
ARTICLE VII.
Réflexions sur quelques points de l'industrie dont la laine est la matière première.
» Parler des recherches de précision sous le point de vue de leur utilité au
perfectionnement des procédés des arts, serait traiter un lieu commun;
mais insister sur leur opportunité relativement à dés affaires contentieuses
portées devant les tribunaux de commerce ou des conseils de prud'hommes,
ne sera point hors de propos à la fin du mémoire que je viens de lire. Les
affaires auxquelles j je fais allusion , concernent des objets manufacturés qui,
ayant passé par plusieurs mains indépendantes, sont assez défectueux pour
perdre beaucoup de la valeur vo auraient , s'ils réunissaient les qualités
d'une bonne fabrication.
» Comment juge-t-on les contestations élevées à leur sujet, lorsqu'un
examen scientifique n’éclaire pas les juges, et malheureusement, à ma con-
naissance, c'est le eas ordinaire? Presque toujours on compense le dommage
entre les parties intéressées. Est-ce là de équité, lorsqu’ il py a qu'un seul
auteur du dommage? Je ne dis pas un coupable, car je n’admets ni fraude
ni envie de nuire dans les affaires qui me suggèrent ces réflexions, et je
vais plus loin, je demande d’après quelle loi condamnera-t-on un industriel
qui, par exemple, aura azuré des étoffes : avec un sel euivreux, dans le cas
oùil prouve qu'il ig ignorait non-seul priété ue possède ce sel de
colorer la laine frappée par la vapeur, miis “encore re l'usage qu'on voulait
faire pour l'impression des étoffes qu’il a azurées par ce procédé? Ce qui
ressort évidemment de ce travail, c’est qu’une fois qu’il a été constaté que des
taches développées sur des tissus de laine pendant l'impression, sont dues
à du cuivre, et que les tissus contenaient ce cuivre avant qu'ils fussent
dans l'atelier de Fimpri j celui-e ri. ne peut être passible d’aucun.dom-
n:Èrt 2 à à De en
a
=S” o
- »A à Feste, on ne peut se de a à espérer sua. ua: ont été la
suite de per des sels cuivreux dans l'aaurage des laines depuis 1834 jus:
u'a ce jour, et qui o de si gran Is dommages , que je mose en indi-
is cs reproche d’exagération, ne se reprodui-
~ ront plus dès. ga ce travail sera connu des industriels auxquels il s'adresse
ba spécialement.
( 897 )
- > J'ai parlé de recherches de précision au sujet de celles quim’ont conduit
aux Re aia que je viens d'exposer; en lisant les résultats auxquels je
suis arrivé dans l’ordre où ils sont énoncés on pourrait croire qu'ils ont dû
se présenter facilement à l'observation, et qu’il n'a fallu que des expériences
courantes de laboratoire pour les obtenir ; mais on se tromperait beaucoup,
et tous ceux qui ont recherché à déterminer rigoureusement la nature de
matières fixées sur les étoffes, soit comme colorants, soit comme mordants,
sauront apprécier les difficultés dont je parle, surtout quand je leur dirai que
les résultats principaux de mon travail ont été déduits d'expériences faites
sur des quantités excessivement faibles d’étoffes , et que je mai pu que long-
temps après les avoir faites disposer des quantités de matière qui m'ont
permis de répéter en grand les premières expériences. CE CSS
» Si je ne craignais pas d’abuser du temps de l’Académie, je ferais quel-
ques remarques sur l’usage des réactifs, non en général, puisque j'ai eu
l'occasion de l'en entretenir déjà, mais spécialement dans le cas que
je traite; et je m’attacherai | à développer toutes les conséquences de ce
fait, par exemple; qne l'emploi du cyano-ferrite de cyanure de potassium
qui accuse très promptement la présence d'une quantité faible d’un sel
cuivreux dans une étoffe de laine, peut ne pas l’accuser dans la même
étoffe passée à la vapeur, par la raison que les états différents dans les-
quels un même corps est susceptible de se trouver engagé avec un
autre, modifient extrêmement la réaction d'un troisième employé comme
réactif du premier. (Je présente à l’Académie deux échantillons d’étoffe
azurée par un sel cuivreux, dont l'un a été passé à la vapeur, et lautre
ne l'a pas été. Tous les deux ont été ensuite plongés pendant vingt-
quatre heures dans un bain de cyano-ferrite de cyanure de potassium
acidulé; le premier est bien peu coloré relativement au second. }
» On a vu l'inconvénient qu'il y a qu'un produit comme les tissus de
laine, soient successivement soumis” à des procédés qui s’exécutent dans
deux ateliers absolument étrangers l’un à l'autre, et, sans doute, on
aura fait la remarque que si le même industriel eùt blanchi, apprèté et
imprimé les mêmes tissus, il aurait eu bien plus de chances pour s’aper-
cevoir du mauvais effet des sels cuivreux dans l’azurage, que men a eu.
l'imprimeur dans létat actuel des choses où son industrie est indépen-
dante de celle du blanchisseur. k
industriels concernant
{ 892 )
car cette indépendance de procédés, que l’on doit prendre comme un fait
de l'état actuel de l’industrie, donne lieu à des difficultés plus` ou moins
grandes qui ne se présentaient pas, ou qui ne se présentaient que bien
rarement autrefois , ME 06 ce Fe est si — a as ne faisait
qu’un seul tronc.
» Je reviendrai, au reste, sur ce nijeti lorsque j je moccuperai spécia-
lement de la laine DE: comme matière premiére de Le arts.»
BÔTANIQUE. — fleur gigantesque de l'Amérique tropicale.
4 «M. Benjamin, Delessert communique à l'Académie une notice accom-
pagnée d’un dessin colorié , qui lui a été envoyée par le professeur Lindley
de Londres, sur. une magnifique plante aquatique découverte dans le
fleuve Berbice de la Guyane anglaise, par M. Schomburgk, et à laquelle
il a dohné le nom de Victoria regia , en l'honneur de la reine d'Angleterre.
»Cette plante est remarquable per la grandeur de ses feuilles et de ses
fleurs as les premières ayant jusqu’ ’à 18 pieds, et les fleurs 4 pieds de cir-
conférence, pe dessin mis sous les ; yeux, de Mrs représente quel-
cées, et se rappr 0
l'Inde dont les voyageurs ont ane aes et qui, comme elle, offre
Dci PE
Sn Ei
genre e
N Nympha ci Ne par po calice et sa
ee qui se es et se séparent du, tube persistant. sons k
forme ai coupe épineuse.
» Cette plante pourra offrir de l'i intérêt sous un autre point de vue :
c'est "ae est sinon 1 la même, du moins une espèce très voisine d’une
| aquatique déci juvert e,ilya Lea de dix Le dans les eaux d'une
„qui, à ce que
le la section
a APET à
PER Fe
(895 )
recueillie par M. d'Orbigny, et qu'il doit à ce voyageur. Cette belle N Nym-
phéacée, qui croît dans les eaux des environs de Corrientes, ne paraît
pas différer d’une manière notable de celle que M..Lindiey vient de dé-
crire; mais elle a fixé-depuis long-temps l'attention des habitants de ce
pays, par ses graines farineuses, grosses comme un, petit pois et très
nombreuses dans chaque fruit, graines qu'ils emploient comme substance
alimentaire, ét qu’ils désignent sous le nom de mais d'eau.
% __ " RAPPORTS.
este sur un mémoire de M. PERRONNIE) u ayant TA la řecherche
-dela fa la a pts convenable à “donner aux an de ch
sie
oinsot et moi, de lui
f tx
ort.su mémoire, de. M. as M ayant pour of jet de
Lie
yi rcher aa plus. convenable à. d donner au versoir de la charrue.
‘w On sait que le travail de la charrue consiste à couper à la surface du
sol une tranche de terre à section rectangulaire, et à renverser cette tran-
che.en la faisant tourner, ou plutôt en la tordant d' ün peu plus d'un
angle.droit, pour la rejeter sur la tranche voisine, de manière que la face
qui était d’abord énydessous au moment où la terre a été coupée réviénne
PresgH Si: dessus...
ziak opérat SA celle qui consiste à couper le sol,
s'exécute au moyen. de. deux inuman, tranchaglé, , l'an er coutré,
qui fend la terre verticalement, et l'autre appel | ape, hori-
zontalement à la profondeur re
» Le prisme de terre à section rectangulaire que le système dé” ces
deux « couteaux sépare du sol, devant être retourné avant d'être reposé,
cette seconde opération s'exécute au moyen d'un appendice appelé oreïllé
ou versoir, qui s'ajoute au soc ou couteau horizontal. Tl consisté en une
ne gauche exécutée, soit en Be qu , soit en tôle, qui se idée 4
de sb qu'a cé quel
abandon a pôser s
versée. ` g adasa sb pme 10
( 894 )
» On a fait déja quelques essais pour déterminer la forme à donner
à la surface du versoir. Les premiers sont dus à Arbutnot, membre de la
Société royale de Londres. Ce savant a publié, vers 1774, un mémoire
sur ce sujet : la surface qu’il adopte est d'une description assez compli-
quée pour qu’on ne puisse la donner sans le secours d’une figure; mais
comme le choix qu’il en fait n’est fondé sur aucune considération théo-
rique, qu’il ne semble avoir en vue que de chercher une forme régu-
lière se rapprochant le plus possible de celle que l'usage avait fait adopter,
il n’est pas absolument nécessaire de la décrire ici.
» Plus tard, vers 1800, le président Jefferson proposa de former le
versoir d’une surface gauche engendrée par une droite, qui se meut en
s'appuyant sur deux droites directrices.
» M. Hachette, dans un numéro du Bulletin de la Société Philoma-
tique , a ramené la construction de ce versoir aux règles de la Géométrie
descriptive; il a montré que la surface indiquée par Jefferson était le
paraboloide hyperbolique: Cette forme de surface paraît avoir été Šénéra-
lement adoptée depuis sous le nom de versoir de Jefferson.
» Dans le mémoire qui fait Pobjet de ce rapport, M. Perronnier montre
que jusqu’à présent, on m'avait pas bien compris le problème qu'il s’agit
de résoudre par.le choix de la forme du versoir. Il explique fort bien
comment la résistance due à la seule action du versoir, se compose de
deus panici, Tune provenant de la torsion qu'il faut faire subir à la
ranche de terre pour la renverser, et l'autre du frottement de cette
tranche le long de la surface du versoir. La première résistance lui
paraît devoir être la plus petite possible, en adoptant une surface hé--
liçoïde, ou, en d’autres termes, une surface de vis, laquelle est en-
gendrée par une droite myi tourne autour d’un axe, en s Lim le long
_de cet axe.
réa ne. paraît pas devoir varier sensiblement , soit
cette formée ou celle de Jefferson ; ainsi tout porte à croire
Se doit être la pue rl
une erta aine Tonguew Fab tranche s'étant, pour
la surface “élicoïde par l'action de son propre
oag elle peut continuer à y glisser sans être obligée de se tordre de
nouveau et de changer en rien l’état respectif de ces parties, ce qui mar-
rive pas lorsqu'elle glisse sur une surface gauche. Sous ce point de vue
( 895 )
hous pensons donc, avec l’auteur du mémoire, que cette surface héliçoide
doit être celle qui convient le mieux pour le versoir de la charrue.
» Quant à l’inclinaison à donner à l’hélice extrême, il y a un point
convenable à saisir; mais la théorie devient impuissante pour le déter-
miner. On aperçoit en effet que d’une part plus cette inclinaison sera
faible et moins chaque élément de la tranche de terre aura à se tordre
pour s'appliquer sur le versoir, et par conséquent moins il y aura de ré-
sistance par l'effet de cette torsion. Mais, d’une autre part, cette faible
inclinaison de la surface héliçoïde obligeant à rendre le versoir d’une lon-
gueur plus considérable , puisqu'il doit toujours faire tourner la tranche
de terre d’environ un angle droit et demi ; il en résulte un accroissement
de frottement du versoir contre cette tranche. Il y a donc dàns le choix de
la longueur du versoir un point de minimum de résistance qu'il faut
atteindre. Il y a aussi pour la largeur du sillon un point à saisir pour
rendre un minimum le travail nécessaire au labour d’une certaine étendue
de terrain. Cest à en see “mia gi il Lies de guider dans le
choix de < ces éléments. dE 5
nnie: SER Ci Pamass mémoire, propose de se
` rapprocher autant que possible des dimensions principales qui sont adop-
tées pour le w versoir de Jefferson. C'est en partant ainsi de ces dimensions
_ qu’il donne le procédé que doit employer l'ouvrier pour construire son
versoir, et qu'il montre que son exécution ne peut pas être considérée
comme plus difficile que celle de tout autre, qui sera construit d'après
des règles géométriques. Sans doute que s’il en était autrement, et s'il y
avait trop de complication pour l'ouvrier à exécuter cette surface héli-
çoïde, l'avantage qu’elle peut présenter sur la surface gauche de Jefferson
ne mériterait pas d'être indiqué; mais la forme que propose M. Perronnier
ensons avec lui qu'il est à désirer
; 1 Hu qe Pie PSP PS LA M P semé à 1° ience.
La résistance qu'offre le labour dépend de trop de circonstances pour que
la théorie puisse suffire pour prononcer; mais au moins ne doit-on pas
rejeter les indications qu’elle fournit pour se guider dans quelques essais
peu dispendieux. Une légère économie de force n’est pas à négliger dans
un travail aussi multiplié que celui du labour. Rien de ce qui ton à
cette industrie mère ne doit être négligé.
» M. Perronnier, qui a étudié dans une des écoles pratiques d’agricul-
culture les plus renommée. , montre dans son mémoire qu’il est familia-
risé avec la pratique « dec et art ; aussi ne fait-il 2 à la théorie qu rs jat qni
t
( 896 )
lui convient. Celle qu'il développe: sur la résistance qu'offre. le-labour
nous a paru exacte et digne de fixer l'attention des praticiens. :
» En conséquence; vos Commissaires pensent que le travail présenté par
M. Perronnier mérite l’encouragement de Y Académie, et qu’elle verrait
avec intérêt son auteur faire des Mg à propres à vérifier pompir
ment sa théorie, »
Rapport sur un Manuscrit de M. Macquarr, de Lille, contenant la
description et les figures des insectes exotiques à deux ailes.
( Commissaires, MM. de Blainville , Duméril, rapporteur. )
« Nous avons été chargés, M. de Blainville et moi, de rendre compte à
p Académie d’un travail manuscrit de M. Macquart, de Lille, et qui est
uniquement consacré à la gs en des insectes diptères exotiques et peu
connus.
» Les insectes qui n’ont que euri ailes membraneuses sous leur: dieb
état, forment véritablement un ordre tout-à-fait distinct, nom par cette
simple “considération qu'ils sont diptères, mais parce qu'ils diffèrent-de
tous les autres animaux de leur classe, : ml la structure de leurs organes , `
eten particulier, parce qu'aucune des espèces, sous l’état parfait, ne peut
se nonii? de matières solides, étant privée de mâchoires; et surtout par
les modifications singulières que nous offrent leurs larves, toujours sans
O
et qui ne filent pas de cocons au moment où elles doivent
éprouver leurs transformations Pers se es se en pere motiles ou
le eE Sari ana ne og brut
E Do le l'étude de cet é ordre d'insectes. IL: a pobli, sur ce sujet,
uw grand nombre de ditiron ceux de la Société royale des Sciences
de Lille, ainsi qu'un ouvrage très important dans l’entreprise des Suites à
Buffon; qui a'pour titre:Æistoire naturelle des Diptères. Il essaie de rendre
un nouveau service à l'entomologie ; en faisant connaître Lee diptères
étrange ers à l'Europe, qui n’ont pas encore été décrits et ‘il était fort dif-
dexpouvoir observer dune Hague,
» 1 est vrai que M. Wiedmann avait déjà puhliódikiiik iam: Lx assez
gr md me de ces diptères matia t pu en voir que
( 897 )
recueillies dans toutes les parties du monde. Ces recherches devenaient
d’ailleurs très importantes, sous le point de vue de la distribution géogra-
phique des espèces, et de leur répartition sur les différentes régions du
globe. Elles, nous montrent, en outre, les analogies singulières qui existent
dans les formes et dans les mœurs des diptères de nos contrées, comparées
a celles des espèces du même genre, qui se rencontrent sous les climats les
plus différents.
» L'auteur a fait précéder son travail de considérations générales sur
cette partiesde la science entomologique. Nous y avons retrouvé une sa-
vante énumération et une appréciation raisonnée des ouvrages des natura-
listes qui se sont occupés des mêmes études, avec l'indication des principaux
voyageurs qui ont enrichi nos musées par leursrécoltes;en y joignant sou-
vent leurs propres observations. Il cite, en particulier, les naturalistes fran-
çais dont les envois ont été les plus utiles, et les grandes collections dans
lesquelles il a obtenu de très grandes facilités pour y puiser les matériaux
de l'ouvrage qu” ila a so mis t de l’Académie. On trouve dans Pin-
troduction, un aj rçu des
principales modifications que les diptéres exoti-
ques sembleñt présenté dans leurs formes extérieures. et dans leurs
organes. M. Macquart a eu soin d’ indiquer quelles sont chez nos espèces in-
digènes, les premières traces des anomalies vraiment fort curieuses qu'il
décrit dans les insectes exotiques correspondants, et qui ne sont réelle-
ment que des augmentations des mêmes formes, en apparence exagérées,
mais parfaitement reconnaissables. Il nous serait difficile d’en donner une
idée exacte à l’Académie, sans présenter les objets mêmes ou les figures.
Mais l’auteur a pu aisément se faire comprendre ; car il a joint à son en >
quatre-vingts dessins de différents insectes coloriés, la plupart grossis et avec
les détails des parties les plus intéressantes à PEPE g > i
-» Les entomologistes accueilleront avec reconnaissance ce travail qui
jettera un grand jour sur l étude des diptères , en montrant comment cer-
taines espèces lient les familles entre elles, car les passages sont évidents et
indiqués avec beaucoup de tact, en raison de la parfaite connaissance que
l’auteur possède de ce qui a été écrit et observé sur les insectes à deux
+
ailes. : |
» M. Macquart ne nous a apas soumis la ‘totalité de son manuscrit; mais
dans la grande portion qui nous F
toutes ses descriptions. es À
thodique et rapgées par da les, telles qu’il les a établies dans
son grand ouvrage sur les dipières Nous Pisonis donc sg cetravail, qui
C. R. 193, 2° Semestre. (T. V, N° 26.) -F20
(M)
est le Aie de tout ce que l’on connäissait sur les insectes à deux
ailes seulement, sera fort utile, et nous avons l'honneur de proposer àl’ A-
cadémie d'écrire à l'auteur, pour l’engager à le publier aussitôt qu’il l'aura
terminé. »
Rapport sur un Mémoire de M. Paven , relatif à l'analyse élémentaire de
l’'amidon et à celle de la dextrine.
(Commissaires , MM. Thénard, Dulong, Dumas, rapporteur.)
a L'Académie nousa: chargés, MM. Thénard, Dulong et moi, de lui
rendre.compte du mémoire de M. Payen relatif à l'analyse de l'amidon
et de la dextrine: nous venons accomplir ce devoir,
» L’amidon, par l’ensemble de ses caractères, se rattache aux corps dé-
finis de.la chimie organique. Comme eux il, offre toujours la même com-
position, les mêmes propriétés; comme eux, il se combine-à-divers. corps
_et.produitainsi des composés toujours identiques dans leurs proportions.
D'un autre côté, l'amidon semble au contraire se rattacher aux. tissus
élémentaires, des végétaux, c’est-à-dire à des substances organisées , par
' sa structure,..son mode de développement et ses connexions avec les ca-
vités HA il mai iaipsanco., me
un at. rec- tant de raison, et qui
UX où : des. mate en | substances
imi et co , objet
entiel des études du chim - ire qui forment
les. tissus. et. les organes, qui varient de composition: et dont Vétude
appartient surtout aux physiologistes ; pour parler ce langage, nous di-
rons que l'amidon: est probablement lune des substances organisées qui se
"AR chante le pes des = organiques. Les caractères que Fami-
LE. is es effet d 27 rA pte,
P scope AE quon ne mure L° trop approfondir l'étude
| | s sur les rap-
chimiques se rattache à
vraiment organisés , dont
Ten à présent,
à plusieurs mémoires -de
z 1
(899 )
analyse et à fixer son poids atomique : c'est ce que l’auteur vient de faire,
dans un mémoire approfondi. -
» Comme il est difficile de séparer l'examen dé Pánitdon de celui de la
substance gommeuse, la dextrine, à laquelle il donne naissance en tant d’oc-
casions, l’auteur s’est occupé à la fois de ces deux matières, et dans l'exposé
des résultats auxquels il est parvenu, nous commencerons par la dextrine,
comme étant. de beaucoup la matière la plus facile à étudier.
» On sait que sous l'influence des acides, de la diastase, et même par
l'application de la chaleur seule, lamidon se couvertit en un produit gom-
meux auquel notre honorable confrère, M. Biot, à donné le nom de Dex-
trine, pour rappeler le sens et l'intensité de l’action qu’elle exerce sur le
plan de polarisation des rayons lumineux.
» Il fallait fixer la composition, ainsi que lepoi i je'cette ma-
tière, chose facile, puisqwelle se Men bien avec l’oxide de plomb.
L'auteur s’est procuré une combinaison de plomb et de dextrine, en ver-
sant une T EOOD dE destine dans une dissolution d’acétate de plomb
ou bien pour
Un. atome oxide de plomb.. E A
Dextriné”. E E =... 16108;t
` 2417, 6 6
:» D'un autre côté, la dextrine desséchée à e A dans le vide, lui avait
z Caxbôns. 55... .. a ant
H LE TO i apiri Fir SA S ET
z Oxigène i E DEA a 49,5 +4 p LeS Lt à Ve
a, 3 100,0 i
ce qui conduisait à la formule
CE, on 0088 ro. 44,8
MS ares . 125,0 — 2a
| CT
Carbone.» se. nerse A 43,6
Hydrogène... cisse oi cGy
Oxigène..... Hate us: SoD
100,0
Ce qui conduisait à la formule C%H”0" -LH°O.
» Ces recherches semblaient, au premier.abord , suffisantes pour établir
la vraie formule de la dextrine. On aurait donc eu pour celle-ci
C4H0? Dextrine anhydre,
CH0", HO Dexirine hydratée,
Lans '2PLO Dextrinate de plomb.
» En examinant ces résultats , jai conçu quelques doutes sur la réalité de
_ la formule qui les représente; non que les analyses me parussent suspectes
d’inexactitude, mais parce qu’il me semblait que la dessiccation des matières
analysées aurait pu être poussée plus loin, sans risque d’en altérer la cons-
titution.
» Convaincu d’ailleurs de toute l'importance de la question, j'ai fait les
analyses suivantes :
» J'ai cherché à me procurer le dextrinate de plomb neutre, et je l'ai obtenu
en décomposant l’acétate de plomb, par une dissolution bouillante de dex-
trine rendue ammoniacale. Le sel de plomb a été ajouté goutte à goutte, et
la liqueur renfermait, à la fin de la préparation, un grand excès de dextrine.
» Le dextrinate de plomb recueilli a été desséché dans le vide à la tem-
pérature de 180°.
. » Tant que je me suis Lie pour l'analyse de ce sel, à Pésplés de l’oxide
de cuivre pur, j'ai éprouvé de graves difficultés. Ea combustion était lente;
elle exigeait une température très élevée à la fin de l'opération, et elle se
terminait mal.
» Toutes ces difficultés ont ae par un retour vers l’ancien procédé de
_ MM. Gay-Lussac et Thénard, c’est-à-dire par l’addition du chlorate de po-
- lasse. J'en recommande hautement l’usage pour tous les cas analogues,
> pour toutes les analyses qui se font sur des matières capables
nposer au feu , en donnant naissance à un charbon d’une difficile
pe. Bien entendu , qu'il faut éviter Pemp alc oi du chlorate dans le cas
où l'on analyse des matiè „ow capables de donner des produits
volatils; on s’exposera uses explosions. Il faut aussi prendre
«4 res s fait e sta
( gor ) s
nécessaire de délayer le mélange dans une grande quantité d’oxide de
cuivre, pour éviter qu’en le chauffant, la combustion venant à se propager
d’une manière trop rapide dans la masse, il n’y ait une explosion, ou
du moins une combustion imparfaite. Enfin, il convient de broyer d’abord
la matière comme à l'ordinaire, avec de l’oxide de cuivre chaud et sec, puis
d'ajouter le chlorate pulvérisé, de méler grossièrement le tout, sans
broyer, et d'introduire le mélange dans le tube à combustion. Si l’on vou-
lait broyer le chlorate et la matière à sec , il pourrait en résulter des acci-
dents.
» En observant ces précautions, et en ayant soin de forcer le gaz oxi-
gène à se dessécher dans un tube à chlorure, après avoir traversé la
potasse, j'ai obtenu les résultats suivants :
I. 0,778 dextrinate neutre de plomb, ont per o, 443 de sulfate de plomb, repré-
sentant 41,8 d’oxide de plomb pour 100 de matière.
IT. 0,510 du même produit, ont donné o, 171 eau eto, 506 d'acide carbonique.
» Pour vérifier © t5, j'ai p préparé * une éhouele dose de sel, , que
jai soumis atine analyse attentive, par les mêmes procédés. 2
fii. o 0,678 Abstrinnte de plomb, ont dons esige. de sulfate, e 42,3 pour
100 d’oxide de plomb.
IV. 0,708 du même sel, ont fourni 0,224 eau et 0,700 acide arbon.
» Dé l’ensemble de ces expériences, on tire les résultats suivants :
I et IL. II et IV. -a
Carbone. . ss T 0 E
- Hydrogène. Mare: 387-0380
Oxigène........... 27,3 ... 20,7
pes rois > ET ikd és |
e mo 100,0 7
» Ces analyses conduisaient donc à une ba différente de celle que
M. Payen avait adoptée, car on ayait
Gi. 90072 27,6
Pise 113,9 +. 959 |
PbO.. es 5 ... 41 9 a
Ene TR |
car Ter a
( 902 )
Ainsi la dextrine anhydre devient... .. CH: Os:
le dextrinate neutre de plomb. . C*H'80s, P%O à 180°;
le dextrinate basiqūe......... C#H'#09, 2P20
le même, séché à froid..,.,,.., CH 09, 2P40, H°0
la dextrine, desséchée à 120°, . C°H:809, H:°0;
la même, séchée à froid........ C4H8 09, 2H°0.
» La composition du dextrinate basique anhydre , qui.a fourni la formule
indiquée ici, se déduit d’une expérience faite à ma demande, par M. Payen,
sur le sel qu'il avait analysé: 0,3535 de matière séchée à fs et repré-
sentée par C*H° O°, 2PbO, H*O , se sont réduits à 0,3447 à la température
de 180°, ce qui correspond exactement à la perte d’un atome d’eau, H°O.
» pese les rapports qu'on-avait cru voir entre le sucre de canne, la
gomme arabique et la dextrine, en ce qui concerne la composition élé-
mentaire, n'existent pas. La dextrine diffère évidemment des deux autres
corps, et c’est encore là une de ces isoméries trop légèrement admises ,
qu’il faut rayer de la science.
-na Ge premier. point, éclairci, la te de la dextrine bien fixée,
-restait à savoiriquelle était la vraie composition de amidon. Les expé-
riences de M. Berzélius étaient trop peu uombreuses pour qu'on püt les
considérer comme étant concluantes. [illustre chimiste suédois avait con-
sidéré d’abord amidon comme, étant formé de C'#H'#0f. Dernièrement,
il a modifié He formule et “1 a admis que Tamidon devait cor
CHQ, puis.enfin C#H*0'°..
» En Lan Se = forme une, + combinaison nude de. eee et
d : : ) re de 100° dans le gre ”
on trouve es Me o. , 2Pb0.
. » Mais vient-on à desséchèr la matière à la température de 180°, comme
l'a fait M. Payen à la demande de vos Commissaires, elle perd de l’eau sans
s’altérer et alors les résultats sont bien différents.
. » En effet, deux etats d'accord entre elles ont donné pour l’'amylate
-exac à rec ma formule C*H::0°, 2P60.
> bibasique est RS identique Ro
#
( 903.)
à la composition avec le dextrinate bibasique; d’où l’on peut ide que
l'amidon possède la même composition et la même: capacité de saturation
que la dextrine.
» M. Payen a fait de nombreuses ans de lamidon libre et pur pro-
venant de diverses plantes : il a toujours trouvé les mêmes résultats.
» L'amidon desséché à 130° dans le vide, quelle que soit son origine, a
pour formule, .C“H*0*, ou mieux C* H09, H°0,
» Mais outre. cette eau de constitution, l’amidon prend de l’eau qu'il
peut perdre et regagner dans l'air sec ou humide. L'étude précise. des
modifications qu’il est capable d'offrir dans ces diverses circonstances
mérite une sérieuse attention.’
» Indépendamment de ces analyses de amidon en nature ou de l'amidon
combiné , M. Payen a fait des expériences très nomb et frès déci-
sives oh la composition. élémentaire des ‘divers produits dans. les-
quels l’eau froide semble iaps'ogmer Pamidon.
ola ide n broyé avec de FR froide, se
i _ différents par leur nrégations
u | mentaire.
» L'histoire de amidon cb donk très. simple : c'est un re Le.
mogène, qui se combine avec l’oxide de plomb en perdant un atome
d’eau; qui se désagrége plus ou moins par le broyage , et qui offre alòrs
des madas dignes d'intérêt, mais des modifications purement phy-
siques.
» La dextrine et lamidon , sous. le point de vue de, la composition
élémentaire, offrent « d’ailleurs la plus parfaite identité,
» C'est ici le cas de di: une, opinion de. M. ue gui semble
confirmée par tout ce qui-précède. Il admet qu
ee propriétés optiques de ces deux corps, étant d'ailleurs abso-
lument. les mêmes, comme le prouvent. les.expériences de notre honorable
confrère M. Biot, il semble que la Physique et la Chimie soient mainte-
nant d'accord pour les réunir et en faire une seule espèce.
» Votre rapporteur, en particulier, se fùt trouvé tout naturelle
disposé à admettre cette opinion , lui Ai repousse. avec any À
l'introduction dans la science sisoméries |
abusé; en un mot, de ces rs inexp quées ,
[j
( 904 )
Votre rapporteur eùt donc été bien plus disposé à regarder l’amidon et la
dextrine comme identiques, qu’à y voir deux corps isomériques.
» Mais avant de décider que l’amidon, qui donne une si belle com-
binaison bleue avec Piode, et la ävvtrine qui ne produit rien de pareil,
sont un seul et même corps, il faut évidemment avoir des preuves qui
nous manquent encore de l'identité de ces deux corps.
» Vos Commissaires ont porté l'attention de M. Payen sur ce point. Il
s'est assuré que l’iodure d'amidon possède une composition définie et
constañte. Nous désirons vivement qu'il en fasse une étude très appro-
mr Il s'est assuré de plus, à notre demande, que lorsqu'on retire
» En résumé, vos Commissaires denétteme convaincus que les obser-
vations et les analyses de M. Payen , présentent la question de l'amidon
sous un point de vue très digne d'intérêt. Soit, en-effet, que Pamidon
doive être regardé comme un produit distinct de la dextrine, soit qu'on
doive regarder ces deux produits comme étant tout-à-fait identiques, leur
étude n’en demeure pas moins digne de tout l'intérêt des chimistes. S'ils
différent , et c’est là l'opinion de vos Commissaires en l’état des choses,
ce sont Acc corps vraiment isomériques, doués du même poids ato-
mome, et dont lun , lamidon, serait capable de se convertir en dextrine
sous les influences les plus diverses etles plus faibles en apparence. Si
ces deux corps sont au contraire identiques , et c'est là ce que pensent
notre honorable confrère M. Biot et M. Payen, ils offriraient proba-
ent le premier exemple, et l'exemple le plas clair de deux corps
qui, sement À identiques, différeraient pourtant beaucoup Pun
de l’autre, mais par le seul effet d’une nd es spéciale, que er
sation ‘aurait communiquée à l’un d’eux.
» Cette question appelle donc de bébrelles réchéreliesl Vos Commis-
_ Saires regrettent que l'absence de M. Biot ne lui ait pas permis de prendre
aux travaux de la Cotiesmion ;: ses lumières nous eussent été d’un
il s'est mis au courant des pro-
», et qu'il en sait faire un heureux
-=$ i question qu'il a traitée est importante , et il nous paraît qu'il
la résolue autant que le permet l’état de la science. Nous avons en con-
( 905 )
séquence l'honneur de proposer à l’Académie, dédireitré le mémoire de
M. Payen à faire partie du Recueil des serrer étrangers. »
Après la lecture de ce rapport, M. Biot communique de vive voix les
faits suivants :
« Il y a cette différence physique entre l’amidon et la dextrine, que
l'amidon, à l’état de fécule, est un corps actuellement organisé; au lieu que
la dextriisl a perdu tout état régulier d’agrégation.
» Lorsque la fécule, de quelque nature qu’elle soit, est Genie sous
le microscope avec la lumière polarisée, elle produit sur cette lumière des
phénomènes qui ne peuvent résulter que d’un corps construit régulière-
ment, et dont la constitution intérieure est établie autour du diamètre
passant par le point de la surface où se trouve une sorte d’ombilie, 2e lē-
quel on croit généralement que le globule féculacé est attaché aux F
de la cellule où il s’est pbs o © Ces phénomènes s ‘observent dans tous
les globules ; mais leur r- est d’autant plus éner-
e s qui montre qu'il résulte de l’action succes-
putes Tes: couches dont ils sont formés. Lorsq@’un globule a été
fou déchiré par quelque accident de tritaration; les portions déta-
chées ne perdent pas pour cela leur texture, car elles continuent d’agir
sur la lamière polarisée ; et, autant que j'en ai pu juger, elles le font de le
uon iaaieo qu avant d’être séparées de l'ensemble.
Lor fécule a été désagrégée par Peau aidée de la chaleur, ou parles
ee et tles alcalis affaiblis, ces s phénomènes ne s’observent plus. H ne reste
ue Le pouvoir r rotatoire moléculaire, qui n de pas sensible à de si petites
PR 7 4 D E ue LE trir
be aonais VAVI LUU Ju ant u LES va)
» Si, pendant la o du obai on étudie l’action de Piode
sur lui, on voit les jer avec le progrès de Fat-
ténuation ; et ils cessent quand le globie i a 1 passé à l'état de |
faitement pure, comme M. Paye Fa décóuvert.
- » Ces observations, réunies à l’isomérie chimique ; et à la constance du
pouvoir rótatoire dans ces états successifs, pourraient faire penser que l'or-
ganisation ou la désagrégation de la‘fécule suffit pour lui donner ou lui
ôter la propriété de se combiner avec l’iode, sa nature restant la même.
Mais je suis tres me de les préseniar comme décisives pni = 0
C. R. 1837, 2° Semestre. (T, V, N° 26.)
( ve )
MÉMOIRES hia
PHYSIQUE. — Sur la propagation du courant électrique dans les liquides;
par M. Marreuccr. .
(Extrait par l’auteur. )
(Commissaires, MM. Becquerel, Pouillet.)
« M. Matteucci s’est proposé l’étude de la propagation du courant dans
les liquides, en ayant. égard à la nature de ces liquides, à leur volume , à
leur température, à la surface des réophores qui transmettent le courant,
et en tenant compte en même temps des modifications apportées par les
différents éléraents qui influent sur la force de la pile. Après avoir exposé
l’histoire de la science sur ce point, M. Matteucci fait connaître la méthode
et lesappareils qu’il emploie. C’est surtout le galvanomètre à fil double, dont
la première idée est due à M. Becquerel, et une pile à force constante, d'une
construction particulière, dont le principe a été aussi posé par le mème
physicien, qui lui ont servi dans ses recherches. M. Matteucci commence
par exposer le fait de la décomposition électro-chimique, qu’il obtient
pour: une certaine solution sans augmenter l'intensité du courant , seu-
lement en diminuant la surface des . réophores ; et après il expose les
résultats obtenus en étudiant co t t Faction électro-chimique,
; l'action sur l'aiguille aimantée « ete. € uantité der zinc ke diseons. zar pe
aer l'étude de à naturé ia liquide, M. Me est cine
reconnaître, qu'une solution saturée d’un certain sel quelconque dans
l'eau à + 20° R., a la même conductibilité que le même sel à l’état de la
fusion aqueuse. Il trouve aussi qu’un mélange de plusieurs sels-fondus;
s à ne pour pouvoir conducteur celui du sel qui est par lui-même le
_ Plus con ducteur. En faisant, au contraire, dissoudre dans un même li-
lusieurs sels, la conductibilité de la solution: des sels mélangés; est
cle te Eine tés qui seraient communi-
quées à. la, même rs d’eau x ii Hn ents sels, en a
di ai
| e “cer Eds très pén conducteur; en
augmentant le nombre des couples, on parvient pour ce nombre, à une
limite au-delà de laquelle intensité du courant n ’augmente es Cette
-( 907 )
limite arrive d’autant plus tôt, que le liquide réophore est meilleur con-
ducteur. Si au contraire le liquide de la pile est bon conducteur, Pin-
tensité du courant augmente toujours à mesure qu’on accroît le nombre
des couples, et cela proportionnellement à la conductibilité du liquide,
et par conséquent proportionnellement à la quantité de sel ou d'acide,
qu'on ajoute à l’eau pour augmenter son pouvoir conducteur. Cette
limite à laquelle on arrive, pour le nombre des couples, dans le cas où le
liquide de la pile est mauvais conducteur, a lieu non-seulement, comme
nous l'avons dit, quand on fait varier la nature de Parc conducteur liquide,
mais aussi quand, on fera varier sa température, sa longueur, son volume,
et l'étendue des lames»qui y transmettent le courant. Lorsque la pile , au
contraire, est chargée d’un liquide conducteur. l'intensité augmente avec
le nombre- des couples comme pour le premier cas. Tous ces faits Se
quent en admettant le principe de M. de la Rive de la Marais
deux fluides dans l'intérieur de la pile. |
» Quant à l'influence dı aaleur, M. Matteu w trouve qu’elle est d'a au-
tant plus. perm: anente que le- Benide est -plus mauyais conducteur; il a
quuñ iquide.qu'on: a échauffé conseste paur un, certain temps ,
lorsqu’il vient à se refroidir , un pou supérieur à celui qu'il
avait à à la même température pendant léchauffement graduel, et que
cette persistance dure d'autant plus long-temps que les températures supé-
rieures ont été plus prolongées , et les alternatives Sets et de
refroidissement plus souvent répétées.
» Quant au volume, M. Matteucci établit qué pour une même masse li-
quide, la conductibilité n’est pas égale en étendant en largeur, ou en la”
faisant plus haute. La masse la plus conductrice, la longueur restant cons-
tante, est celle qui est disposée le plus symétriquement, soit en hauteur,
soit en largeur relativement à la ligne quiunit. sdisestement les deux lames
métalliques plongeant dans larc liquide. { Ces faits n’ont lieu, bien Ey
que lorsque les surfaces des réophores sont plus étroites que la section de
là couche liquide.
» L'auteur a aussi reconnu que dans une masse liquide donnée, la a
sition des surfaces des réophores n’est pas indifférente.
» M. Matteucci a cherché les pertes produites par les diaphragmes métal-
liques. Ces pertes croissent avec l'intensité du courant et ne me d
proportionnellementavec le nombre
sent pas, au reste,- toujours ins
ain la perte produite par les diaphragme c =. bien re pour un Ba-
121..
( 908 )
rant dû à un grand nombre de couples que pour un courant d’égale inten-
sité, mais produit par un moindre nombre de couples, et par une plus
grande surface ou par un liquide plus conducteur, . |
» M. Matteucci est parvenu à étendre ces lois, en employant pour dia-
phragme une couche liquide plus conductrice; ce qui démontre, suivant
lui, que ce n’est pas seulement aux polarités secondaires qu'est due la
perte produite par les diaphragmes, mais bien encore au changement de
conducteur,
» Enfin, M. Matteucci a cherché les différences de propagation des
courants faibles , ns observés, en modifiant la conductibilité du sys-
tème , soit près du pôle penis: soit près du pôle négatif. Il a déter-
miné les lois d’une de ces ences; celle due à linégale étendue de
deux réophores. Cette difiéresice croit re cette inégalité, d'autant plus
que la force de la pile est moindre , plus grande la distance entre les réo-
phores , et moindre la conductibilité du liquide parcouru. Il a découvert
d’autres cas de différences en employant soit un volume plus grand près
du pôle positif, et un moindre près du négatif, ou inversement; soit un
meilleur conducteur près du pôle positif, et un mauvais près du pôle né-
gatif, et inversement ; soit en disposant un diaphragme métallique, près de
Pun ou de Fautre pôle. M. Matteucci résume ces différences dans cette
proposition : « Le courant électrique est mieux transmis lorsqu'il rencontre
» près du pôle négatif une conductibilité meilleure que celle qui est au
» ar ut tandis ie le connaitre pie la uang du
t M an à t avec des c courants doués d'une faible
ÉCONOMIE RURALE. — Mémoire sur les maladies des vers à soie et particulière-
ment sur la muscardine ; par M. H. Bourbon.
saires, MM. Silvestre , Duméril , Darcet.)
(909 )
PHYSIQUE APPLIQUÉE. — {Vote sur un procédé de correspondance trahi
au moyen de l'électricité ; par M. AMYOT.
( Commissaires , MM. Becquerel, Savary. )
M. Maille prie Académie de charger une Commission d'examiner un
procédé pour la dessication des bois.
( ( Commissaires, MM. Dupin, D'Arcet, ARR )
CORRESPONDANCE.
M. Puissant présente au nom de M. le Directeur du Dépôt de la Guerre,
la quatrième livraison de la carte de Françe publiée par cette administra-
tion, carte dont l’Académie reçoit unsexemple it à une
décision de M. le Ministre de la Guerre. Cette livraison se compose de
douze feuilles, et d’une n table de F7 Faite ge a donné les coor-
e, longitudeet haute ar au-dessus du niveau de la mer,
angelz Si mE TM ~i
1 Là Jane: tas à Migi-
MÉCANIQUE APPLIQUÉE. — Vote sur un moyen de Jitenninar la résistance des
voitures employées sur les chemins de fer, par les circonstances de leur
chute et de leur arrét spontanés sur deux plans inclinés consécutifs ; par
M. DE PAMBOUR. ;
« Si l’on imagine deux plans inclinés consécutifs, Pun très incliné, Pau-
ire, au contraire, presque horizontal, et qu’on suppose un waggon aban-
_ donné à lui-même sur le premier.plan, il roulera spontanément jusqu’au
pied de ce plan et continuera son mouvement sur le second, jusqu'à ce
que sa vitesse acquise étant graduellement épuisée, il soit enfin arrêté
par le frottement. Dans ces circonstances, il est possible de détérminer
le frottement du waggon ou du train de waggons, d’après la distance qu'il
aura parcourue sur les deux plans et l’inclinäison connue de ces plans.
» Cette recherche devra nécessairement se. composer de trois autres:
° déterminer la force accélératrice effective à laquelle sera soumisile
centre de gravité du système; 2° en déduire la vitesse acquise pacos
bile au pied du premi splan; et à en conclure la distance q
parcourue sur le second p an a ‘être ri ramené au repos.
» La détermination de la srai ective derobe, s se cpn-
a
(910 )
clura du principe que les forces motrices appliquées et effectives doivent
avoir leurs résultantes égales et opposées, ainsi que leurs moments égaux
et opposés, en prenant les forces effectives en sens contraire de leur
direction.
» Or, les forces poirits appliquées au système, sont :
» 1°. Le poids du corps de waggon reposant sur le coussinet d’essieu, et
que nous appellerons P. En désignant par b l'angle du premier plan avec
l'horizon, la force P produira le long du plan la composante Psin’ qui
aura son effet immédiat, et la force P’ cosĝ' qui causera une pression du
coussinet sur l’essieu et de la jante de roue sur le rail, et par conséquent
fera naître en chacun de ces points u un n pciement, dont nous exprimerons
l'effet dans un instant, +. |
» 2. Le poids des roues avec létréssieu. dbus appellerons p cette
force et la remplacerons encore pår ses deux composantes p sin 8/ et p cos 8.
_» 3°, L’adhérence de la roué sur le rail, qui agit le long du plan incliné
‘en sens contrairé du mouvement de translation , et produit la rotation de
la roué en s'opposant à ce qu’elle puisse glisser sans tourner. Nous expri-
merons cette force par le poids T qui lui serait équivalent.
» 4°. La résistance de Pair contre le système en mouvement, que nous
exprimerons par q#”, g étant le poids qui représente son intensité contre
la surface connue du mobile, pour, Je cas dev= 1.
Re | se La force. normale Pcos#, dont nous avons parlé TA TS fera
naître au point de contact du coussinet contre l'essieu, un frottemént de
st espèce que Bous Bam RR 2
7, résultánt du
le iben frésultera un frottement de inrait ou de seconde espèce,
inversement App au diamètre de = roue, et qo nous Per
rons par PE :
» Tel sont donc les diverses forces s appliques, au sie |
P cos TAR
- enfin spari E K’ le
a masse du mobile étant
+, la force z motrice Éective du mouvement de translation sera
+
F
rne.
et que le moment de la force matrice effective de rotation serà
P pn $
Par conséglient, puisque T forces motrices appliquées et effectives doivent
être en équilibre , tant en vertu de leurs intensités directes qu’en vertu de
leurs moments autour de l’axe de rotation, on aura, en exprimant par R etr
les rayons de la roue et de l’essieu, les deux équations suivantes :
Psin9' +tpsint dt ne REP TY
TR — fP eost -f'e 4 5 cos o = K'+.
De plus, on a égalemeni E a En : substituant donc cette valeur dans
la seconde Jes deux eeano ou on en tirera d’abord
hi
La
+ Fe Dis 5 4
+
T =f Peot e +f AE cos #
En supposant que le plan soit assez peu incliné pour qu on puisse A PC
approximativement cos ĝĵ'= 1, et en faisant .
; ja PP epia
l'expression de T deviendra Pae
| Tosetti D |
Par Giniéquetit. en la substituant dans la première SE © pe” m
définitivement pour la valeur de + :
-err mo
TP +pR: p
mais en faisant, pour abréger, F
x ET m w T -= ts PE; 2 e
it ptp
w
( 922 )
nous pourrons “écrire cette valeur de o sous la forme
=g (i0? — f — ge).
» Ce qui précède résout donc la première portion du problème, c'est-
à-dire donne la détermination de la force accélératrice. Pourren déduire
maintenant la vitesse acquise par le ntobile au pied du premier plan, si
l’on appelle x la distance parcourue sur ce plan quand le mobile a acquis
la vitesse v, on aura ES de en , et par conséquent,
vdv
Lab sind — pags var. |
Intégrant cette équati on trouve pour la valeur de la vitesse V, acquise
par le mobile au morent ai i uru la longueur entière / du pre-
mier plan, après être parti de la vitesse zéro, A
à ei "as
AVE eint p r
ce qui résout la seconde partie du pros e exprimant fa base des lo-
garithmes népériens.
- » Les deux plans étant sappa réunis par une courbe de raccordement
continue, cette vitesse sera la vitesse initiale dü mobile sur le second plan
incliné. En outre, ce mobile y: sera encore sollicité par les mêmes forces,
et s’y mouvra dans les mêmes circonstances , à cela près que le frottement
y étant étant plus grand que la gravité, le terme (sin 8—f) changera de
signe. € On aura donc encore, par analogie ie avec le | legal pe Q' étant
du second plan, TEATRA
— vdv
J — sint + gv
d'où l’on tire, en — ie et ayant égard à la vitesse initiale du mou-
gement,
= gdt;
A f — sint + ey
vi> e =r PLA
ent, si l'on appelle Tla distance pa ourae par le mobile sur
3 au moment où sa vi e L ı nulle, cette équation
faisant à la fois x= E0. Faisant donc cette
! ent, on
obtient la relata k
k qu RO ©
sih —f_e ag y E a Š
J-a N O |
( 913 )
Enfin; si l'on'restitue pour g’ et g’ leurs valeurs, et-si de plus on appelle
k la hauteur verticale dont le mobile est descendu sur le premier plan,
et X".la hauteur verticale NE il est descendu sur le second , ce qui.
donne
sin 0’ uE et iray
E? d'è
la relation won ‘on vient d'obtenir a baut, deviendra
“pr rem +1 JEFA 1 FFE
FE RRT PTT al i :
en +i) (PFP) —
» C’est la relation définitive entre les er sh des points de déc t
et d'arrivée du mobile, les diverses. doppie du problème et le frottement
cherché. En faisant
= Re DUT mr ST
Pr i
on en tire pour la valeur du frottetaent..
k +Y,
E Ba TY’
_» Ainsi, lorsque ayant soumis un train de waggons d’un poids connu; à
l'expérience précédente, on aura trouvé par la mesure directe les quantités
k', l, k", l', il suffira de calculer la valeur correspondante de Y, et en l'in-
troduisant ensuite avec les autres données, dans l'expression de f, on en
pourra déduire la valeur de cette dernière pr ‘Le sera le frottement
cherché. -
» Cette tihei Finkei ne pas dépen dé l'exécution plus ou.
moins parfaite d'un instrument, et de pouvoir être appliquée à des trains
de 25 on 30 waggons ensemble, comme nous r. avons fait nous-même dans
une série T à ce sujet. »
ART NAUTIQUE. — Sur une déviation accidentelle de la boussole, observée à
bord du brick de guerre ja Surprise.
M. Aubry Bailleul , capitaine de corvette, transmet à M. Arago les ob=
servations d’après lesquelles il crut-reconnaitre que sur le brick la Sur-
prise, dans les mers du Levant, la correction qu'il fallait appliquer aux
C. R. 1837 2° Semestre. (T. V, N° 26.) 132-
(914)
orientations données par la boussole de Haies s Sélemait & ou rot
dans certaines positions du bâtiment.
L'Académie autorise M. Arago à écrire: à M. le Ministre de la Matin 3
pour le prier de vouloir bien faire rechercher, quand la Surprise rentrera
à Toulon, les causes d’un déviation locale qui paraîtra surtout considéra-
ble si l’on se rappelle qu'elle a été observée dans ľ archipel de Grèce.
mÉTÉoRoLOGIE. — Disposition remarquable des vapeurs atmosphériques.
MM. Pelgrin et Robert , écrivent de Metz à M. Arago, que le 16 décem-
bre Ses. au lever du soleil , par un ciel serein, un froid très intense, un
temps calme, il s'élevait de la flèche du clocher de la cathédrale et de cha-
_cune des colonnettes dont shot entourée, des jets brumeux nets et min-
a qui montaient sans sé"éonfondre à considérables. -
` MM. Pelgrin et Robert ériscne que l'électricité a était pas Pr à ce
phénomène. Du givre couvrait toutes les crie de la tour pe il se ma-
nifesta.
CHIMIE ORGANIQUE. — Më korehes sur la composition du: sang à létat sain et
à l'état pathologique.—Extrait d'une lettre de M. DEEE DEN à
M. Dumas. > å |
.. Je crois cliente au sang sain 1 ère arrivé à prouver , entre au-
tres EN 1° que albumine et la fibrine ye sont ga me seule st même
substance ; et q z 7. di Tay LA PR liquide q LL. Sen
sali de x3 partjes de sels neutres so-
-dans dans le sang. Aussi. -
— bé. die y f avec
de soude.
ma 2. e. Que les corpuscules centraux des HIE colorés du- sang Sont fo
més d’albumine solide ou fibrine, ce que je démontre, en. la nn avec
facilité, sous l'aspect feutré de cette substance. riac Gi
i » 3°, Que le sang sain. renferme toujours la subst anos, jaune, biliaire
1 Ti ads és : DR nus Die is des acté-
à
a encontrée constamment aussi - dans le sar
LE » de. Que les substa tances immédiates groupées ERN ce mp A
T rum et des globules, s% sy trouvent en proportions numériques très sim pl b5.
(92 )
Ainsi, le sérum étant 1000, les sels sont 10; les matières grasses neutres
jointes aux corps colorants jaune et bleu, 20; l’albumine, 80; et l’ensemble
de ces substances solides relativement à l'eau, rai est 900, forme un
total de 100.
» Pour le sang abian en me haninn sur mes At à comparativ esayec
le ung sain , je crois être parvenu à déterminer : ,
» 1°, Que le sang chnonnenx: ne diffère du sang ordinaire, que par.une
li ion de ch} dium et une AARAA, i de soude, ou par
une perte de chlore.
» 20, Que le sang gruméleux, sehlant lie de fin, qu'on a remarqué
quelquefois dans le corps des sujets qui ont succombé à certaines maladies
violentes; est encore ce sang couenneux porté au dernier point, ou privé
de penta de sodium, et, au contrairey trés al lin, ou entiè nt privé
de éhlore. - Sa
» 3°. Que le sang 'acongulale, — Ru tient à un ex-,
cès des sels naturels deic AT x et | Mie observations dans
nd dus ide affecté d’une espèce de scorhnt.… _
» 4°. Que le sang des ictériques n’est que le sang be abs lequel
la substance jaunâtre biliaire qui lui est naturelle, et formée par le foie
opérant sur un produit liquide venant du canal alimentaire et de la rate,
se trouve accidentellement augmentée de quantité, etc., etc.» `
ctocnarnre PHYSIQUE. Pr Sur la diffémence de niveau de la neraiene et
Bo aiig si re Sa de dé. mer, " Noire.
que M. de Humboldt a adressée à M. - LA ago 35
: + Le nivelle pris € rs
ordre de l’empereur Nicolas est actuellement terminé, et "d'apres une
lettre du célèbre astronome conseiller d'état sA Struve à à M. de Humboldt
(Dorpat, 1* décembre ) , hous pouvons iiquer les importants ré-
sultats qui suivent : « Nos voyageurs, G. de Fuss, Sabler et Sawitsch , ont
» heureusement achevé, le23 octobre, leur pénible travail. J'en. R A
» aussitôt la nouvelle ainsi qu ’une copie de leur journal, | re s
» 31 octobre, nouveau sty style) de Tsthernoï-Rynok , dans le voisi
» la station … als route de Kisljar à Astrak:
( 916 )
5 ni de l'opération a rendu impossible d'en finir en même temps avec
» les calculs. Cependant nos voyageurs ont achevé pour toute l'opération
un calcul préparatoire, et ont été à même de faire connaître immédiate-
ment, et avec une grande approximation, ce résultat général :
» La mer Caspienne est en effet considérablement plus basse que la mer
Noire, et cela de 101,2 pieds de Russie, ou de 94,9 pieds de Paris. -
» Cette valeur provisoire ne peut pas être en erreur de plus de cinq pieds.
Ainsi se trouve décidée la question importante dans sa partie principale, et
je fait de la dépression de la mer Caspienne est établi d’une manière incon-
testable. Vous recevreZ bientôt dans le Bulletin Scientifique de l’Académie
de Pétersbourg, une ar pe circonstanciée. Je puis aussi vous donner
lagréable nouvelle, < " rage: de cinq ans en Sibérie, lastro-
nome Fedorow est depuis quelques semaines de retour auprès de nous.»
GÉOGRAPHIE BOT: ANIQUE. — — Sur l'origine d'échantillons de bois de cèdre offerts
en vente par des Maures du Mo. — Extrait d’une lettre de M. J.-B.
- Marius Rey.
M. Webb, l’un des deux auteurs de l'Histoire naturelle des îles Canaries,
voyageant dans le Maroc, vit entre les mains des Maures, des échantillons
de très bon bois de cèdre, et ayant pris des informations sur l’origine’ de
ces bois, on lui dit que le cèdre existait dans ce pays en vastes forêts.
M. A -B. re écrit de Tanger, que les igneam fournisà M. Webb
anquent actitude; il a vu, co ne ce s échantillons de
que k ER fraièn ‘en Tentes mais il a vu aussi, dans
ee piion des indigènes, des billes d’acajou, des planches de bois de
Brésil et d’autres bois américains, et il pense que tous ont la même ori-
gine, c'est-à-dire qu’ils sont des débris de deux vaisseaux espagnols qui,
endant la nuit du 5 juillet 1801, se prenant mutuellement pour ennemis,
` gapermnn combat PRE à à la suite sign d ils gapierent l'un et
°17 b ;
a débris BE » + jetés à à lacôte, maig scomme
go pe
*
| 5 ils 'enpresèennida a S les cacher, et jusqu A présent
on a parlé à M. te M. M pente qu il y aura eu quelque méprise, et
que les indigènes auront confondu cet arbre avec larar ou bois de Rabbat,
(927 )
dont il existe, en effet, dit-il, de vastes forêts dans les montagnes voisines
de Tanger et de Larache.
La lettre de M. Rey contient quelques détails sur le bois de Rabbat , et
sur une espèce de pin que l’on nomme dans le pays, bois de Riff, du nom
d’une province où il croît en abondance: Les deux bois se conservent très
long-temps à Pair, mais le premier, quand on l’a débité en planches, est sujet
à offrir des nœuds qui se détachent du reste au bout de quelque temps;
tandis que l’autre ,au contraire est franc, aisé à travailler et presque incor-
ge oeae
M. Richard fait remarquer à l’occasion de cette lettre, qu’on peut, en
admettant l’origine étrangère des échantillons de bois vus par MM. Webb
et Rey, entreles mains des Maures, ne.pas-rejéter pour cela l'existence de
forêts de cèdres dans l’intérieur du pays. On est d'autant moins fondé à ré-
voquer en doute l'exactitude des renseignements fournis à ce sujet à
M. Webb, qu'un naturaliste is gone mn, M. Goudot, a rap-
porté de la côte du es € de cèdre parfaitement caractérisés.
te é
2 Tkcanngus ATN — Combustion spontanée de la houille.
M. Vincent miisi quelques détails sur un accident de ce gerire dont
il fut témoin à Bordeaux au mois ď'aoùt 1802. On vit sortir des fumées
épaisses d’un magasin dans lequel on avait entassé peu de jours aupara-
vant des houilles très pyriteuses et mouillées d’eau de mer. Toute la masse
fut trouvée à une haute température; mais aucun point encore n’était en-
flammé. M. Vincent attribue ce phénomène à une réaction de l’eau de
mer sur les SR réaction pt était favorisée pe un hor très
chaud.
A l’occasion de cette lettre, M. Larrey rappelle un fait de même genre
qui eut lieu en 1817 ou 1818 à Yhôpital militaire du Gros-Caillou. Plu-
sieurs des pompiers, qui pénétrérent dans la are où la houilie était
embrasée furent memes M. Larrey parvint à en rappeler cinq ou
six à la vie.
M. Tollard demande à.être porté au nombre des candidats pour Ja
place devenue vacante dans-la section d'Économie rurale par le décos de
M. Tessier. nn mnt F
(Renvof à la section d'Économie rurale. )
(918 )
M. Gourdon prie l'Académie de hâter le rapport qui doit être fait sur
un moyen qu'il a proposé pour l'essai des ponts suspendus.
La Commission qui avait été chargée d’examiner ce projet, se trouvant
incomplète par la mort d’un des membres qui la composaient, M: Coriolis
est désigné pour y remplacer M. Navier., ;
M. Arnaud-Barbe: adresse une: semblable demande , relativement à un
mémoire qu'il a présenté sur l’accroissement de l'yucca gloriosa.
M. Laurent, auteur d’un ouvrage imprimé sur l’enseignement métho-
Léman de ares memes l'éducation des sourds-muets,
e pal duivavait été promis à l'époque de la pré-
sentation de son livre. M. Laure ‘pense que le rapport a pu: être re-
tardé, parce que l’occasion de juger par expérience dela bonté de la
méthode ne se sera pas présentée. Si tel était le cas, il offre.de soumettre
à l'examen du commissaire désigné, son propre fils, sur. lequel ila Mit
avectan: pan succès, l'application de ses préceptes.
M. Philbert adresse quelques conjectures sur la cause des sons que
rendait, au lever du soleil, la statue colossale de Memnon, à Thèbes. Il
croit qu’on peut rapporter à une: ction thermo-élect sn , 4: ne.
de ce curieux FO HET | sue
A 4 heures 4 2» , l'Académie se > forme en comité secret. :
A RE
E sui kes Ha MEN n i
(.919;)
BULLETIN. BIBLIOGRAPHIQUE.
L'Académie a recu dans cette séance les ouvrages dont voici les titres:
Comptes. rendus hebdomadaires des séances de l'Académie Royale des
Sciences; n°.25,.2°semestre,1837, in-/°.
Quatrième livraison de la Carte de France, composée de douze feuilles,
(savoir: Boulogne, Arras, Cambray, Montdidier, Laon, Saverne, Vassy.,
Nancy, Sneslotirs Colmar; Altkirch, Ferney ) , infol., etde-tables de
coordonnées géographiques, in-4°.
Nouvelles annales des voyages Gh Ses Sciences géographiques, ggo-
bre et novembre 1837,1n-8°, == 7 =
Sur la propagation du courant électrique ns Les liquides; par M. Mar-
Z aee Ed,
J Mits par Lavos : 2 les in-8°.
TEUCCI, in-8°.
pyramis de géolo
_ 4eté de la Société lanei de Bordeaux, tome de 2° et 3° radion
in-8°,
Répertoire de Chimie scientifique et industrielle sous la direction de
M. GAULTIER DE CLausry, tome 2, décembre 1837, n° 7, in-8°.
Recueil industriel manufacturier et commercial, n° 46, octobre 1857; -
in-8°. ;
-Bulletin de la Société industrielle d Angers , n° 5, 8° année , in-8°.
Bulletin. de la Societé géologique de France; tome 8, feuilles 21—25,
in-8°.
Revue critique des livres nouveaux publiés perdant l’année 1857, rédigée
par M. J. CnersuLiEz, 5° année, n° 12, in- n
Athénée Royalede France, programme pour lan an 1838, 53° année, in-8°.
Indication of.... Indication d'un nouveau genre de carnivores (genre
ursitaxus) avec la description de l'espèce type; par M. Hopcsos, in-4°.
Notices of... Notices sur l'ornithologie du Népaul; par le même, in-4°.
Description of... Description de 3 nouvelles espèces de Parodoxures,
habitant l'une le nord, l'autre le midi, et la 3° le centre du 2
par le même, in-4°.
On some new... Sur quellifemeepées dde Lanidées du Népal Dron-
gos et Echenilleurs); par le méme, in-8°. .
( 920 )
Notes on... Notes sur les drogues appelées Mishme Teeta et Pucho
Pat; par M. Warren.
Ueber delthyris.... Sur les Delthyris ou Spirifer et Orthis; par
M. Leopozn ne Bucu, Berlin, 1837, in-4°.
Ueber den Verlauf. ... Sur le trajet des dernières ramifications des
nerfs; par M. VazenTiN, in-4°.
Bericht uber.... Analyse des Mémoires lus à l'Académie des Sciences
de Berlin, et destinés à la publication du 3 aoùt au 30 octobre 1837, in-8°.
Bulletin de la Société impériale des Naturalistes de Moscou; ann ée
1 Rte n° 4
de la Société impériale des Naturalistes de Moscou ; in-8°.
Journal de -Sciences accessoires, n°- 12, décembre
1857, in-8°.
Gazette médicale de Piao tome 5, n° 5t; in-4°. TAR”
Gazette des Hôpitaux ; tome 11, n* 148 — 150, in-4°. as
Écho du Monde savant ; n° 102.
La Phrénologie ; tome 1, n° 26.
- Journal d'Avranches ; 1™ année, n° 25,
+
k paa i
ğ
(A placer à la page 837, n° 24 des Comptes rendus.)
res contenues dans la planche. `
« À mesure que nous avancerons, par l'observation microscopique ,
soit dans la connaissance des corps temporaires très petits et isolés dans
l'espace, soit dans celle des organes élémentaires servant à constituer,
par agglomération, des corps temporaires plus complexes, nous sentirons
le besoin de refaire ou de modifier successivement notre première édu-
cation scientifique.
» L'animalité n’existe que dans ’assemblage, la eombinaison et la-dis-
position particulière des organes élémentaires qui composent les diverses
ma $ tissütaires des een et dans la vie g isocauoi sa iï résulte de
De ES as-
ee et d’accroissement, et qui, étant désagrégée de l’individualité
composée et de la vie commune d'association, peut, en ce nouvel état,
continuer de végéter, de croître et de se transformer quelquefois, comme
celle du globule du lait, en des végétations filamenteuses, simples ou ra-
meuses. En cet état d'isolement la dénomination d'animal doit absolument
étre abandonnée, tout aussi bien que celle de Panthéon pour lune des
e t cet édifice
» Test bien présumable, qu’en raison de la manière dont la nn
cède dans le développement successif et gradué de la matière organisée
que plusieurs de ces végétations de transition doivent se borner. a Jpili-
ples extensions byssoides dépourvües de moyen de reproduction autre que
le primitif, tandis que d’autres, comme celles du globule de lait, plus
ävancées dans l'échelle de l'organisation, peuvent être produites à la fois
par deux voies différentes : celle de l'extension immédiate du globule de
lait, et celle, ensuite, d’un article allongé ou globuleux séparé de h E P du
végétal produit,
+ è ”
» Figure 1. — Globules vésiculaires du lait tels qu'ils sont à l'instant où ils sortent
des vaisseaux lactés. C’est une population d’existences organisées, distinctes, vivant
chacune pour leur propre compte.
» Les individus, selon leur âge, varient depuis le point apercevable sous le microscope
jusqu’au diamètre d’un 100*"* de millimètre. Lelucture « consiste en deux vésicules
emboîtées dont l’intérieure sécrète l’huile butyreuse et contient un grand nombre de
globulins.
» Le caséum at un R composé de ces pe: > très ete globules de lait,
quio e de la tte,
et dé, chiffons ou de lambeaux qui proviennent des enveloppes des globules qui ont
fourni le beurre.
» Les deux lignes parallèles situées au-dessous de la masse lactée indiquent arbitraire-
| tre; ga gré dans cette distance une lignée propresies com-
posée de Sant de lait.
» Figure 2. — Globules de lait plus ou moins avancés dans leurs germinations et dans
leurs végétations filamenteuses. Un grand nombre sont encore à l’état de globules de
diverses grosseurs ; d’autres montrent un, deux et quelquefois trois bourgeons plus
transparents que le globule, et d'autres cest ces bourgeons allongés en tigellules tu-
buleuses, simples ou rameuses, plus ou moins articulées et contenant des globulins ou
des corps vésiculaires oblorgs et remplis de globulins.
» Figure 3. — Boutures produites par la désarticulation des tigellules et poussant de
nouvelles Ve sur un, deux, trois et quelquefois sur les quatre angles. Parmi ces
boutures , il s’en trouve babiðinp qui ne végètent point encore et dont un certain
nombre peuvent être des globules de lait. „allongés. On voit en bas de la masse un indi-
vidu-dont la partie terminale se compose de petits articles aprés sous la forme globu-
leuse (seminules des botanistes).
_» Figure À.— à, une agglomération de es de lait, les uns globuleux et A gros-
seurs daaa. les a autres ovoïdes ou all. et poussant t leurs végćtations.
| inés d'articles
ment, comme Tes articles allongés et inférieurs dés S'ils, reproduire fi même vé-
, €, la même fi globules, c’, globules se détachant
g’ un rameau terminal moniliforme on en chapelet. c", ie germant par un ou deux
côtés à la fois. d, un bout de tigellule pour faire connaître qu’un tube commun con-
tient des vésicules ovoïdes ou allongées qui, à leur tour, renferment un grand nombre de
& Ge bn le tube commun se contracte sur les vésicules intérieures, il se fait
e. fissures qui indiquent leur clivage, su sisiaux prisasiqnes
triangulaire et qui, chose quable, s des moit ymplètes des premiers, prises
dans le sens des deux angles pee e sur ape la Lens ponctuée indique i
sens dans lequel se forment perai de rhomboëdres,
» Ces cristaux s’obtiennent, par évaporation, lorsqu’on abandonne du lait entre deux
lames de verre. »
100% abo €
i dur germination othian vegiation PTS 772 nié” eff Grrahésement 2 277772 PS.
CR 2% Semestre, Jage 857. 1837.
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COMPTES RENDUS
DES SÉANCES DE L'ACADÉMIE DES SCIENCES.
TABLES ALPHABÉTIQUES.
JUILLET—DÉCEMBRE 1837. at
y
TABLE DES MATIÈRES.
Acarts. — M. Roberton envoie l'extrait d'une
Pages:
lettre de M. Cross sur une pre orme
lé p
` — Examen de Tacarus LR par M. Rober-
ton ; Mémoire de M. Turpin...........
— Figure de Panimal. ....
AcéTATEs. — Mémoire sur les états et ii si-
Née de spem, par M. Pay
— Note
ss...
és à Pa
— De je P emploi 5 ‘Pacétate de plomb ‘cristallisé
contrela salivation mercurielle; par M. Bra- `
chet
- ÂciDE acérique.— Note sur une nouvelleméthode
d'essai pour ] nds étique blanc, etc. ;
di
cide camphorique.....................
HIUSTIS 0e EEE par M. Du-
ACIDE CITRIQUE. — Examen. its résul-
tant de l'action de la chaleur wanan,
Robiquet.. .
— Note sur la constitution de Paride civique,
de l'acide cyanurique et de l’acide méconi-
que; par MM. ne LD EES
£ RALI-SACCHARIQUE. — Nouvel acide résul-
tant de l’action des alcalis sur le sucre
amidon ; Note de M. Péligot.......+
ACIDE NITRIQUE. — onde paria: ides
Le “rh A. Lauren
— M. Laurent “écrit que sa
C. R. 1837, 2 2° Semestre. (T. V.)
s...
ati acétate at de plomb;
538 et
z RE P
1% Hetnet moyen ai, as +
tonnement à un bon procédé de prépa-
rte
pni
AomE o OLÉIQUE et acide élaidique. — — Recherches
sur la composition et sur la formule ato-
; par M. A. Laur
ACIDE PINIQUE. — Note sur
M. À.
PÉTENLTT ie id in
ss.
ue: stivo- YONNE. — Sur une nouvelle iso-
ie de cet acide, etc.; : Note de M. Re-
pe À à SR ES CR SU ME
ACIDE SULFUREUX. — — Son action sur! sur Paiak
que ; Lettre de M. Forchh
. Dumas, au sujet rh Particle
et nouvelle isomérie
praraja par M. YV. Regnault. se...
— Action de ique sur F
sulfurique
de benzoyle; Note de M. Laurent. ai
de Pacide
AcmE + ot. à Z Note sur un ; changement
dans le veus de la rotation de in
os md lui-même
Mémoire de de M. Biot. FÉES PRET sis
Des propriétés spéciales manifestées
Pages.
526
( 922 )
Pages,
cide tartrique dans son action sur la lu-
“ire potaria; Mémoire de M. Biot... 767 :
par Peau, P. acide aririque et les alcalis ;
Mémoire de M. Diot... ecse- so iar
ACIDE URIQUE. — Recherches sur cet acide ; : bei 4
Liébig et Wôhler 71
— Modifications apportées E la circulation du
Recherches de MM. Dutrochet et Becque-
rel 7
Aces eras. — Action de l'acide nitrique sur
les acides gras; Lettre de M. A. Laurent. .
ACIDES ORGANIQUES. — De quelques modifica-
tions que la chaleur fait éprouver à ces
acides; Note de M. Fremy :
ADHÉRENCES. — Du développement des adhé-
rences dans les membranes séreuses, et des
inductions chirurgicales qu'on en peut
i Belmas
eraai aérienne, za de-
TAcadémi ie fasse un rapport-
eu se, ma 5
ITHES. — Sur une tuée de pierres obser-
vée au Brésil, le 11 décembre 1836;
. Lettre de M. Berthou. .
AgnosTars. — Sur la direction des ballons ;
- Note cr enveloppe ca cachetée par
M.
ITÉE t gs: une : >
cidentelle T i boussle, observée à bord
e la. Serprie; par M. Au-
| ALGUÉS* — Note sur les aguer
3 Pages!
— Recherches sur le sérum du sang, sur les
x POS RTL rs FRE: PE ge
quide chez Thomme et chez les animaux à
is sur le sucre d'amidon ; Note d
‘ Pél
— Modifications apportées ? à la Ponte au
Chara flexilis par l’action de certains
lis; Recherches de MM. Dutrochet gA
e mide CAT T E 2
oL. — Mémoire relatif à Pesprit de pomme
de terre et à ses funestes effets sur l’écono-
mie animale ; M.
— Influence de l'alcool sur la circulation du
Chara a flexi ilis ; Recherches de MM. Du tro-
Guerre, invitant l'Académie à He un
plan de rechercha i agi une Commission
ration de PAlgérie : : , s A i ET
en rouge certaines eaux des”
lants; par M. Duval.
ALLANTOÏD E (Vésicuse } narri dána Pœuf dü
rou; Lettre de M.
— M. ‘de Blainville annonce que M. Coste: Le)
E
socos ooocesoren
datée du 16 août.
— Description des membranes du Jistis k ütérin
Owen.. 64
du Kangourou; par M: R.
ues de M. Arago
vost.
ille ja=
minée dun dl qui peut - TE
AzLiAGE. — M. Lebobe adresse u
PRte ie er. ei doit à pe ke x
de. ER
e ~ sa PS
Pammon
sé immoniatast ; par M:
AMPUTATION. du col de l'utérus. — Lettre de
M. Cazenave sur le résultat de six opéra-
tions de ce genre qu’il a eu occasion de
pratiquer
— Sur les résultats qu’on peut attendre de
lamputation du col de Vutérus; par
M. Bra Hosts ions E ie SE
ANATOMIE t i q ]
ques genres d'oiseaux rares où encore peu.
connus sous le rapport de l’organisation
profonde; par M. L L Herminier.
— ME 0fferdi
Mémoire adressé Pons pour le
concours Montyon, sous le titre
Découverte du parenchyme et des pem
ns des organes, est l’ouvrage commu
de ui A di E OREA S RTS
— Rechershes aur: Tadami de mollusques,
com ovologie et à l’embryogénie
…vssss.e
e xe
de Phomme et des vertébrés; par M. Serres.
— Propositions relati-
pre PATHOLOGIQUE . —
à la transformation morbide des tissus ;
Ole este ss. LE sa.
ae
ÅNCRE DE ET trouvée
Seine; ]
la faitessur ce mo
un examen attent
mér entif. Une Com-
mission est chargée de faire à ce sajet un
rapport à l'Académie... … RTS
Anetes (MESURE DES). — — Description dun
instrument destiné à faciliter- Vévaluation
des fractions de degré dans la mesure
PR:
angles
B uperthuy et
Adet de Roseville sur la présence d’animal-
cules dans les es produits de diverses sécré-
tions et excrétions de Phomme melade..…
ANTÉDILUVIENS (ANIMAUX). — rant les débris.
ep ns et sur les ani- _
engénéral; Lettre de
antédiluviens
M Larei à M. ne jte sobre An
APP.
M.Paulin écrit rage
modification
as
rais aads propre à servir aux tpa a
(93)
Pages.
— M. Cazénave réclame la priorité pour cet
appareil
AprantLs DE SURETÉ pour Les Her à va.
peur
29 r0ÈRE ua moyon destiné à prévenir.
aS abaisse-
ment du niveau de Feau dans les chaudiè-
101 zs; RE nr se >
E a npt ka échos dis makineria an
par M D
— Lettre de M. le Ministre du Commerce F4
tivement à l'opinion de M. Cavé sur Peffi-
cacité des rondelles fusibles . .:.:......
— Note sur les explosions des machines à
vapeur et les moyens de les prévenir ; par
M. Guibert
sessions.
— Note sur un g
sûreté applicables aux machines à es
notamment sur un appareil de >M.
a E
— Note de M. Séuier sur les re.
Pages.
ibid.
547 nir r du niveaù de l'eau, cause
hrs mg nd par pare Te
père et fils 448 et 488
509 — Note sur tes appareils de sûreté pour les
58 | es seulement, mais sur “ie t
pareils de sûreté en général, sn a -s
189 -
chaises à vapeur; par w: Cily Casati 476
n de 1 à 4 1
— M Sorel demaude que la Commissioñ char-
gée de faire un D sur les moyens de
prévenir les explosio des machines à va-
peur, die ision jusqu’à ce
qu’il D pu faire bsama en sa pré-
sence les apppareils de sûreté dont il
achève en ce moment la co ;
. miss
— M. En écrit relativement à un appareil
de sûreté qu’il a imag
— re et modèle dun peste de
sûreté; par |] . Passot
— Modèle et desc
Spots ss pure teses Herr
nes
unis ssesser.s
ar 36 Be ci ge
tu et Leterrier. ;
— Description et figure d’un Bian, de sû-
reté pour les chaudières ou générateurs de
vapeur; ta r M. Lormont
— Description et figure d'une soupape de sú
reté mise en mouvement par un JPO
par M. Lemattre.
ns ss ts ss”
Mémoire sur Mivers appareils de sûreté
ce. les ES
ns
à soumettre à
TRS Eit om rappel dur le Trail
arbres fruitiers san a publié TE airi
re
ss..
de l'Ar.
+
( 924 )
Pages.
ription dune ns de: sú-
“es à ja
“Ibia.
comme moyen anti - La se par
M. Mal ertia ss...
depuis
— Indications de divers miel or ;
u demi- siècle, se sont occupés as si
e; Lettre de M. Deseimeris. : xá
pi Bou UTBY rs ssmessrese Ee
Anténiezs (Buzses). — Voir à Bulbes.
Astronomie (Instruments d’). — Voir au mot
nstruments
ren (Hxroruèsss). — Supplément à
tronomique; par M. Schweich. és M re
ASTRONOMIQUES (OsservaTIONS). —M. le Ministre
“Marine transm
de nouveaux ré-
ronomiques et
de la
sultats des obse
rvations astro:
as ge faites e Pétat-major wy cor-
e la Bonite
Ait Puénou
qu’exercent | le Soleil et la Lune sur _ces
phénomènes ; par M. Korilskr.….
— Sur une disposition remarquable des ré
soort os euridse penos
i porteurs temps ‘très froid; Lettre Fès
+ Robert et Pelgrin..
TTÉRISSEMENTS. Cor tions sur la forma-
tion des atiérissenrents dans les ports,
ures de rivières, etc. ;
par M. Monnier...
prés MAGNÉTIQUE. — Tapii iom sur
sobone otett
A
L3 re; =
M. de Ta Pylaie. «+.» ra meneses reese
— Lettre de M.
les aurores 1
nt quelquefois
llier, par M. Bé-
M Tee mer,
erei
iaee
mir bo-
nes). — De Vinfluencè -
( 925 )
à Pages»
AzoTÉEs (SUBSTANCES). — Sur les diverses subs- AZOTURES. — M. Mi llon annonce qu’il FF
tances azotées contenues dans les farines; Poe de brôme et de T;
lettre de M. Payen....,....i.vveesses
BALLONS. AT A PET Bois. 2 Procéd é pour leur lessiceat iou, ima-
BALTIMOR ORE. — Note sur r l'inondation qu'a .es- giné p
uniqué
BoMPES-AMARRES , ardt destiné à lancer, de
la côte, une corde à un navire en danger ,
Ra le mauvais témps ne permet pas
de mettre une barque à la mer; i Lettre de
M. Go dde de Liancourt
| Boraïes. — Sur les borates de potasse et de
soude , et sur le a ryan a Lys et
de soude; par M. A. La
BOTANIQUE ET nai die à ce sujet
er le voyage de de lAstrola ble et de la
— e
BATEAUX. — Expériences sur À vitesse qu'on
i eut donner à un bateau marchant sur un
canal; par M. Hager la ses .
— Note sur un nou sy.
` Bovreuxes. — Note sur un m
rupture des bouteilles “nine pour
de .
hommage d’une notice
Daubenton, : insérée par lui dans D'Encye
clopédie moderne... .… Un : res di
Bré. — Recherches sur les proportions de glu- 2 pers ren
PERSER iiaii BULBES qui 50
` mère arctique, aux art innominées, et
blés d'espèces ‘différentes, mais cultivés -
sers un même terrain; par M- Boussin- han LE
4o Mémoire de PENOY + «+
BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. — Pages 32, 50, 81,
103, 123,178, 214, 353, 400, 457, 490
c
(Voir muni à Béthouritie ie.) ;
re Ra 564, 603, 64i, 656, 2: 727; `
Fe eeri
IDATURES — Ea section de Physique pré-
ps une liste: de candidats pour la place
( 926 )
Pa ges.
ue vacante par le décès de M. Gi-.
LS
— M. Tollard demande à être compris dans
le nombre des candidats pour la place va-
0
organiques dor + ni re base. est le méthylène
Pier a
— . De Paotion de Pacide Ajirtjië súr Phy-
drogène bicarboné, et sur une ? nouvelle
ie. ré
IOI
j.
hydrogène , le pyrène
Carma ASSIERS. — Cobriddtations
câtion naturelle et sur Ja Ro
géogr des : carnassiers;
- Rapport de M. de Blainville sur ur
mémoire de M. Jor ee € PE PET ES
CaROTDES. — | es. Voir
Cartes. — Sur une carté marine faite à Mayor-
que an fig Mn de M: Tastu.........
sur les :
cartes mazorguines; Lettre de M. de Hum-
sosen `
= tatae AE W: Gabai annonçant Penvoi |
Le Sand nes 5
Boren seses
PÉtat de 2
; a3)
Pages.
la ‘température des cavernes Montels et
Astier, près de Montpellier...........,
Cèpre. — Sur l’origine d'échantillons de bois
de cèdre offerts en vente par les Maures
du Maroc; lettre de M. ; rius Rey
_ pps sde M. Ri 7 p
tte lettre ; faits à
tre sers et + Rey » qu'il
croît ne cèdres dans s + parties du
Maro
e o a; ss sosss.
F de HS — Mémo ur une honela
roses de la eémontation; par MM. Le- -
` pl . Laure
.....
le sur ar Ta ke Shi du fr; par ” À.
Lauren s..
| Cenones NOLCANIQUES. — Saied à Fó ipii:
- CÉPHALOPODES. e pe sur le Ee j
“ces ge gén
e.s.. ba
M: Dugez
CERCLE. instrument pour opérer la division
tion et figure
à ee le Dé-
CHALEUR, — ai té résultant de
l'action. de Ia chaleur sur Vacide citrique ;
par M. Robiquet.
— De quelques modifications que la chaleur.
beys grue aux Lai PRPRRES par.
— Mami zur a poli de i einir:
par M. Melloni.
CHAMBRE CLAIRE
RE: de divers agents ete
ere mécani eion Du-
: sa > etc.; par
` trochet et Becquere
— Note additionele La M. Dutrochet...
CHARRUES. — sur la forme la plué
convenable à es aux versoirs de char-
rue; $ É
> et d'irrigation entre ] urg;
; par MM. nie 859
IAE
Sr
( 927)
Pages
— Note sur un moyen de déterminer ka résis-
tance des voitures employées sur les che-
mins de fer, par les circonstances de leur …
chute et de leur arrêt spontanés sur deux
pni inclinés once par M. de
Pambour
9
Ciuk iasi. — Note sur daik ' bulbes Er
artères i innominées faisant, chezce poisson,
Me) Res de cœurs a accessoires ; Me-
re de. M. _Duverno x
Cana ME.
ouent z ‘terres es dans la végétation ; nn
Pelletier, ;
— Note sur ME composition des terres hour me
bles dans une He des vallées de la
` Loire; par M. Leclerc-Thou
— Mémoire sur la eom pbsttton chimique de
LS Mt
et déduvtions relatives à ja nutrition ai
ti E gé
fanion partie : propriétés spéciales
manifsiées par P" Pacide frise sur Ja lu-
mière por. Ferta ý
ternaires formées par van Paide t tar-
les alc alis
; sag zti 7 g 2 ? 1 ; 2 roi Re ó
né i ppi cn
CHINE. — Suivant M. de Paravey, les livres de KA
papri
CuLort. — De son
; par M. Malaguti. — Rapport sur
Sid oire
— Note sur l’action du EHoré sur les éthers
composés à oracide et Sur Péther sulfuri-
érserseréence se
guey par M. Malaguti..." 34 :
— Action du chlore sur quelques sels du mé-
. Mémoire de M.
` — Lettre de M. Ecrement..
été composés dans ce pays.. 640
sur les éthers com-
Hs TT es 327
hi.
choléra; par M. Fournier serrer erii 123
Caré. wi PR
Lettre de
— M. Castera exprime le vœu que l'Académie z
ix ouvragè
ur
sur la nature et le Le nn res 399
— M. de Prière transmet un passage de
Koæmpfer, sur les remèdes qu'on emploie
au J apon , contre le € choléra. so. ST. : 309
— Note sur le choléra a et sur une médicat
propre à eh dès son début; par
NÉ Coin don: rires «sd: 449
— Note sur la. dernière épidémie a
de Marseille; par M. Eusèbe de Saian 547
— Note sur le Choléra ; pes Flon. ne 758
CHoLÉRINE. — Voyez Choléra a
CHRÔMÉ. — Note sur le bichrémiate de air
rure\ alter..
; par M. V 253
CHnysÉNASE, _ - Note sur Sage
eet dydr
de M: M. Miranda.
( 928 )
P
Adolphé Brongniart, Teea Séguier,
Serres
2...
COMMISSIONS DES PRIX. — TR iani?
de décerner le grand prix de physique pour
l’année 1837, co e de . Sa
rh Magendie, Bogsa, de Bhain-
ns.
‘1130
A
Roux, Duméril, Ko Larrey, Bokek,
„de Blainville
— Commission pour le concours au prix rela-
tif aux moyens de rendre un art ou un mé-
tier moins insalubre: MM. Dumas, Du-
long, Chevreul, Double, Gay-Lussac... .
— Commission pour le concours au prix de
Sy
Pages.
suggéré à M. Holmes, un procédé de y
paration pour l'acide ænanthigue..... Re 526
Couères. — Éléments regis de la Comète
de Ha lley; par MM. Laugier et et Planta-
- PORT ES. 553
Cowrss10 ADMINISTRATIVE. — =— > M. Hi: uard ES
nistrative, pour le e semestre Ma
1836 et le premier de 1837...... 45
Coussrons modifiées par l. es A nou-
> vea : membres: o ou le or ement de
membres mment nommés :
S - MM- sé de Beaumont et de Bonnard sont
EN á de
ms. 18
gni Ibid.
— M. Savary est adjoint à la Commission
chargée de rendre care d’un Mémoire
de Ms de Calais... ...,..,.. 6
— M. Dumas est: adjoint j T Commission
me un rapport sur Jes pro-
4 4
LR re penae ea
chargót: de faire un: n- rapport. sur} les diffé-
physiologie expérimentale : MM. Magen
die, Serres, Duel, Breschet, ‘de Biain-
ville
537
— Commission pour le prix de KRS A
Musée, Poisson,
Cordier sers Ibid.
* — Commission pour le pri re D mécanique :
MM. Poncelet, de Prony, Coriolis, Dupin ;
cer rss e e a
at Ârièrpc
| À
PAT a E
CoxaunaTions. — an la porot des
rlesj jurys;
par M. Pinions NTA ya
angi Aade à eette Note mon
ess.
veau gen
RATS le genre éme trium; par M. Mon-
tagn
....
Conai des intégrales et des séries; Note
de ? i. s.. 758
CRISTAL Dé “ROCHE.
* roche fondu ; présentées par M. RE Soa
’
DEPRESSIOMÈTRE. — Nouvel cercle à réflexio
` L
( 929 )
ages.
Crisraux de substances insolubles rs arti-
ficiellement; Lettre de M. Gaudin.. 72et 802
sur les premiers produits ob-
Cnour: — Mémoire sur la cautérisation ous
r LA par
M. Hattiin..... - 548
Cona. "Si M Rakor de lá Sigra fait hommage
à l’Académie Nash ren de son
Histoire de l’ile
ce = Fee rare au moyen decer-
TAS pA
Decrés in cercle. NO au mot Cercle
Sa” ARTIFICIELLES. —M. Fonzi Aei qu’il
t fait tun rapport : sur dës dents artifi-
ie. ss...
la première fois, à l’Académ
p a té i; Vosnsessssssssssss
Derme. — Considérations sur la peau E
pria er sur la nature du. eri ar
Dess st. M. Maille prie 1
demie pie faire un rapport sur an
procédé qu’il a imaginé pour
px; des ee et dont il fait application.
Desik E eT sur un Mémoire de M. Cou-
lier, concernant la nécessité répandre
Vart du dessin dans les manufactures.
DÉVELOPPEMENT des fonctions de — Voir
au mot Fonctions
DEXTRINE. — Recherches. sur les Combinaisons
définies de la dextrine, et sur son poids
atomique ; M. Payer À
< Mémoire sur les an es
m oa 2 par
$ » So et 485
PP ne
D
Lars ae de cuivre aux tissus blanes de"
RE at origine des táches qui se produi-
ndant qu’on fixe, au moyen de
la vapeur, les matières colorantes qu'on a
tissus. .,........... 88r
illon annonce qu’il
: d'obtenir les asotures de brôme et de cya-
nogène é
CysTiNE. — Aodhèechés sur la ijaté; par
MM, Baudrimont et Malaguti, > ..,...:.. 394
— Rapport sur ces recherches
=- Remarques s de M. Biot sur -une Fiat à
n et la dek
ss.
Duucvrta. - mn Dre ions po M. LT
des traces qu on trouve en ser à d'un
M. Saiisgay sie ES rt
“de
_ projet École nationale
~ Sai propagation du courant électrique
dans les liquides ; penn
— Note sur un moyen de correspondance télé-
graphique, au moyen ra Pélectricité ; par
M. Amyot
ÉLECTRICITÉ ANIMALE. —
tricité
OPEN ET
— Rec kire Late sur r Tildes
— Rapport surces
— Discussion relative à la question dé rt
rité e et Linari po
Pinvention | de Pappareil x) es dès:
[A
R, is d'A: 4 +471 hé
de la Terre sûr són axé et son mouvement
autour = ed eme a de Sapo-
Se.
a Le Pr at : ME
e pay à h à formation pen à
mi-
Huel
t. — . Rappor t de cé Mestre sur un
TE de M. Paille
Éecrao-PuncrurE. — _ Traitement certaines
4 r l’électro-punc-
e des nerfs ; Note de M. Magendi
rs
cidre sr els
— Note de M. Beequeref in 1o wit le mème 2 0h
Pages.
Matteucci.. Le See
animale; par M. Matteucci. 501, 520, 599
travaux. . 85
794
212
855
856
rries 2e:
.des mollusques ,
à Pembryogénie de
16
a écrit, doit rendre manifestes toutes les
tentatives qu’on: is it faire pour alté-
rer l'écriture
— M. Dauriol See qu’il est parvenu à té
mer une enere qui résiste mieux à toutes
les to de falsification que ue
ote sur la préparation d’une encre. indé-
lébile composée conformémént aux indi-
les rapports sur
cations contenues dans
les encres et papiers de sûreté; par M. Be-
zanger ..
EncycLOPÉDIE Ptiveirion publiée par MM. Ma-
lepeyre aîné et Percher. port
ur le premier volume de cet ouvra
ÉPOQuEs GÉOLOGIQUES. — Co PAS sur rie
nature qui la
surface de la terre aux aet époques
de sa formation; par M. Ad. Brongniart.,
ÉQUATIONS. — Note
j végétaux
[A
obtient pour les valeurs
numériques d’:
variable qui satisfait . m équation dif-
férent
entiel nt pour calculer
ces es divers
— Note
ur bee des équations. dit
érentielias S paeng que Jacobi.
int eme es des
Note de
te sur un: théorème ag: aux.
par
+. Mr
ee
Pages.
(93)
Pages.
— M. Mercher voudrait qu’on renoncçât à
employer ce n
— De l’action du chlore sur les éthers com-
posés par M. Malaguti, — Rapport sur
ce mémoire... .
— Note sur l’action du chlore sur les éthers
à oxacide et sur l’éther sulfurique; par
alaguti
101
uso.
— Recherches sur les éthers à acides gras;
Laurent
— Sur une nouvelle préparation de l’éther
iodhy drique ; par M. Bonnet. ...........
ÉTorres. —Sur la nature et la cause des taches
qui se prodajam sur les étoffes de laine
pendant que l'on fixe, au poyas de la
vapeur; les rates colorantes qu’on ya
impri r M
Éroises riantes. — Lettre de M. Héricart 4
ur une étoile filante qu’il a obser-
vée le 6 septem F
ÉroiLEs de de la nuit du 12 au 13 novem-
bre. — Lettre de M. Robert à M. Arago
sur Poberation Le ce e phénomène eàl
aurice, Pa Ter
bre dernier
— aies de ce pinon à Kii
a
FARNES birie A r des blés EE diffé-
érentes, mais cultivés dans le même ter-
rain; elles rend es proportions -
très différentes de nr Mémoire de
M. EOT jas
nu a -
najo e e i
FELDSPATH. — Note es
p dans la vallée d’Aragonet.
érovacess se "A
du sang AE memg es |
autres, heaucoup plus petits, dus à Tal-
buminës s. sieves sest e.. cnrs . 478
F
en 1839; Lettre de M. Tharaud à M. Arago. Nr"
— Étoiles filantes des nuits du 12 au 16 no-
vembre 1837, observées à M
par M. Bérard , à Genève, par M. Wari-
mann; à Marseille, par M. Valz; a
M. Danse; Lettres à M. Arago ..... 1759
ÉTOILES FILANTES di mois sat — M. år. a
annonce qu’il y a eu une apparition ex-
traordinaire d'étoiles filantes dans la ré
183
du 10 au 11 août dernier .
— M. Ar communique plusieurs eaea
maip tendant it ps 1° que e} ppan i-
Tes.
le 10 août, “+ pas été observée seule-
ment à Paris; ue le phénomène s’est
montré dans se années vers la même
à une seule nuit;
TA RTE 347
Sade ca à filantes des 9 et 1058
_ bë la périodicité de ce:
tre de M. Herrick de New-Haven, à.
M. Arago eut
2 Indications sur le même sujet, “données.
PE E Esee 849
sf
ons. .
er
— M. Letellier adresse une une réclamation. de.
rarement à la communication,
Sr E E a ss te ie"
— Explication ‘de M. Letellier. au aw sujet dela,
communication précédente... .
FILONS MÉTALLIFÈRES. — Mémoire sur i les fues
métallifères et le terrain des en ons
PArbresles par M.-F rt sur 3
. areen TECON tee s …
a.
ss
de Fo Fame eee is
guri Kies établi à
Pa
is Sur la présence d'œufs déjà formés
dapa al; ovaire des . fœtus femelles; par :
M.
aise al De sopmumesse TPES saai
Woe ea E — ani a pr
la hau te e portée en philosophie naturelle
état Cassio dans le “midi de la a France;
Ker Saint-Hila
re.
les ossements aeii
. Azéma; et
€ +.
sF
-tet à r Pedak à 158
Pages.
run spon envoi de fossiles
de. Sansan ;
— Rapport su
provenant du dép
M, de Blainville `... +
piia âdministrateurs. du
Muséum, remerciant. l'Académie de plu-
sjeurs pre fossiles dont elle a fait
don à ce
— Note sur ra Theridomyrs, rongeur. ió Jes
débris fossiles se trouvent dans les cal-
caires du midi de la France ; p PAR e Jour-
.....
— ae sur PR pa dents fossiles Oriy
M. Duvernoy
~
Fossires DEN — Examen de la struc-
time de certains végétaux fossilss;
par M. set ert 850
FovucÈères. — Note sur PPri des fougères ;
par l; Bory de Saint-Vincent ........:. 125
Fractures. — Note sur une nouvelle méthode
dé traiter les fractures SE jambes, en
permettant aux de En
M. Velpea Se Ë
— rt sur ce mémoire... ,... G:A =s ` 676
— Appareils pour le traitement des-Héchures
gas s inférieurs ; Lettre de M. Seu-
h- 560
— Méra sur Je traitement des EE
au moyen d RES A, par
Mei SAN a e F ea: 509
679
$ — Lettre de 1 M. Lara Bol sur un per-
flottants de fucus qu’o n trouve aux
rer des iles du cap Verd 2
M. Kuni 2625
iques nd dans la partie occidentale
' ce mé
— wa rélativés aux observations de
géologie à faire-pendant le v voyage de PAs-
trolabe 5 de la EON Fraai par.
ordie
— Note sur la géologie des Gisrirose de
Meaux, et particulièrement sur un dépôt
allwial inférieur rse rt sasi e de
— Notes sur e e roches du Katera; par
— anaiak onin pour = poli e et la
inéralogie, du voyage de cireum-naviga-
tion de la Bonite ; Lettre de M. Chevalier
à M. Cordier...
— Note sur sn REE
la vallée
ar M. Lg
ment Fe Jeldspath ae
Line Rs
entiers ; par M. A. LA i dersrssenteer
— Rapport sur cé Miisolre:: sus. nés is
sur la germination
Germinarion. — Mémoire
du more Fabri pes a MM. Dunal et
F. — Rapport sur ce Mémoire......
— Grinitnatiot des ce du ait pre
au mot Lait:
Cata > = a nenna de AE vivant
Haros: — M. Pentland: annonce ps Hie
par
pene mie ne ne eo
re PRE TE ES di
mas crabe mémoire. .:: .. prostese
mb js à 2 par-
867
mesures précises; que des
e elliptiques,
( 955 )
Pages,
à l’état de liberté sur aek
tar. tar. — Voir awmot tot Singes. « 2
4 Vs 4
150
455
- 542 |
27
g2
588
sultats dei plus récentes découvertes -en
é par M. Delamarche.
co
LU]
QI
nant de blés d'espèces différentes, mais oa
tivés dans un P iè arhe
parti
cure de dé par M. Élie de Beau-
ss...
— rs des grélons de formes et % dimen-
> M: Po-
sions: pen. nı
rs à tn a N.
n ei 74
Le. — Communication de M. B. Deles-
are da ui de
oran ltan “ee
ui ps T 27 agées
_ d'un même aon de D Rapports Boo 585
329
4
ente.
— Sur les causes de r lenak
E nl Lg .
— Mention d’un fait analogue observé à
FRREOES mire du Gror- fai lou; par
++ 917
‘Cokin ies sur les huîtres
yées Pre aliment au temps de
Fans romain et parti Henpement sur
celles de la cétédu Médoc ; par M
— M. Dubois Roi une rn qui
RS S
594
Space (Méthode). — Note sur les ee
cette méthode dans se traitement
pisies ; par M. Guibert.
Tensecanr. — Nouveau gee dou carnassiers èta-
Saint-Hilaire..
ICHTYOLOGIE. — ns ME Vallot pi DASR sr se
cours à un des prix Re son I
logic française. et indiq Å
| vapeur
comme moyen d'éteindre ies incendies ; :-
M.
par SL Duja Reise tete Sie 2 26
— Appareil pOur préserver de 'incendi des
. cintres des théâtres ; par M. Cuillier. us
IxFLAMMATION. — No Re
sang dans les va - produit k pàr Pin-
Wrdranox de la houille, M eair
à Palimentation des fourneaux ;.
ES riloases nee deai d
= ete:
578 .
s’est glissée dans Panalyse de son mé-
moire insérée au te ren
Hyeriniré. — Note sur l’hybridité da FE
gères; par M. Bory de Saint-Vincent...
HypDROCÉPHALE. — M. Lévesque offre de sou-
mettre à Pexamen de l'Académie un en-
= âgé de neuf ans, affecté d’un hydro-
éphale congénial très volumineux. ; .. ..
nids — Un ouvrage M. Buisson
sur cette maladie est renvoyé à l'examen
e
HynroOPISIES. — e sur les avantages de
la méthode iatraleptique dans le traite-
> ment de ces maladies ; par M. Guibert...
Pages.
125
102
845
ravagé les ; vignes des environs de Pon-
166
tailles. ,
— Sur les différents noms que és filur
+ listés ont do onnés à cet Paie par
< Vallot
— DéPutilité ‘des y perits oisean, hou la des -
sectes nuisibles à l’agri-
Isk. ss sors.
(Ve oyez aussi au mot Pyrale.)
be rer ari . le Ministre de :
culture; j par M. Kori
rine pour les Observations / pnd Í
PA. A
trolabe et de: SU ae Lacture Due”
449
de Freycinet
mr dre par
Instructions relatives à la physique
- . J
ant nl
( 7e )
> Le Pages. 7) Pages.
— Notice mg a nouvelle espèce d'instru- ss 6r
ments & deux tranchants propres aux — pong ma sur Tinlógmstion dos
opirati chirurgicales ; par m Jour- ; parM
TR 69o son + 3 ` : 97
Irtonatt®.— Nouvelles recherches sur la dé- — Soluti uvelle dun problème d’analy
t tion des intégrales dont Myar latif aux phénomènes th mécaniques
est algébrique; par M. J. Liouville..…..... 330 par M :Liéusille. sie se vos sivses 598
— Note sur la convergence des intégrales et passer ne — Sur quelques ani-
des séries ; par. M. Destoquois.… use. 758 maux invertébrés de la côte de Norwége ;
— E op MNT NT TETE ET 97
pinag Note de M- Jacobi sur ce 4 ;
5 A A A
J »
>
J AMBE. ARTIFICIELLE pour les ‘cas d’amputation ` Jurys. — Note sur la proportion des condam-
de la cuisse ou de la jambe à sa pres su- nations prone par es jurys; par
périeure; présentée par M. Martin...... G29 oisson. : a x355
Jucewents par jurys. Voir à Jurys. | — Addition A catte Mae R 459
| A Pr e 08 ar
fida
Kangourou; lettre de M. Gonse areren 633
__. du Kangourou; par MR. Owen: K wowa 643
aaae 2 memes
a ne question de priorité entre MM. Coste
' T ion i: A. 1477 P À Fe
genre, les Hétéropes dans genre. SA chez og 4 0m de Kangourou OUPOU ssa + 6 ve e + 644
gourou ; description de l'Hétérope à gorge, — prenan M.. de Blainville à Vocca-
M. Ji da aa 2} $ ?
FF se zooi
L z 3
L2
la Haute-Loire et ax départements» voi-
tn ` stitutio edu 1 sinsi par M. 1
iait ot ou la lactoline; par 1 Gr 7 Lanpiz LEE
ý S $ > res GES nao
T Caws, "occasion de Ta noto de M Dos ` 455
Brésil, ete
lacées et et des
par M. A de ane Haies ee 645
ratée ar Ja lampe où k e de
- sûreté de M. Pan ewe HR E 18
— La Commission déclare gika: ya pe liga
us — Voir à Lithotritie
LITROTRITIE. - — M. Civiale présen sA un Tia
irnik étrou brisé ; De il a fait subir
— Mémoire sur la iita de la pierre
dans la vessie, au moyen d’un appareil de
Beniqué ss. i 432 et
Luwiere. — Note sur le mode
e la Sera par M. Chal
Lumixeuses (PLANTES). — Rapport de M. À.
Micars. =- — Description et Sente. dana nou-
` velle machine; par
— Description dune pira EP res
lique; par M. Valadon
d leci
, machine dans K
résulte de la dé-
Oi E F, emu par pe, pa “are
réduction en vapeur sur pla-
tint stand d cn run “par le
M. Quim-
rem `
— rite D M Po EM E HARMAN ES
substitution de Pair chaud à la vapeur
deak Ans les mena Sue or hads:
tives.
( 936 )
Pages.
481
504
62
— - Lettre de M. Bresson sur Luis de Pair
comme moteur....,.,...
= Machines destinées à élever l’eau; Mémoire
de M.
+1
CRM EEEEETETEETE
F .
Page
t-Hilaire sur une lettre de M. Vallot,
concernant les plantes lumineuses
des anciens
quiont
Lune. - g. — De son influence s sur la: menstruation;
de M. Clos
p Lons (Taéonie DE LA): — - Additions à une
in Comptes
— Lettre de M. de Pontécoulant à M. Arago.
Luxarions.— Sur la réduction d’une ancienne
tion en arrière du coude, chez un en-
fant; Lettre de M. Malgaigne........…
delles fusibles comme moyen de sûreté
dans les machines à va 3
— Note sur les explosions des MEE 3
arand, et les M de les Les
. Guibert....,
— Note sur un appareil. de sûreté pour Tes
machines à vapeur; par RS
ations à in-
€.
— Note sur ye His ge sûreté applicables -
aux machines à vapeur, et spécialement
sur un appareil de M. Frimot; par M. Sé
nouveau. système Ta
xplosion des ma
NE = ART p ğ
n peA EA i A E E A,
i p e Ae re
Es
t des Travaux
z ler
S.
à vapeur; par M. E. Bourdon........ var 635
sur un moyen destiné à maintenir
constant le niveau de l’eau dans les chau-
1 hi à M. Anas-
lan; SES 4 i 7 E
— M. Sorel demande que la Commission des
rondelles fusibles suspende son rappor
La
emande à soumettre à une
commission ses appareils de sûrelé...... 708
— M. Passot présente quelques considérations
sur les moyens de prévenir les explosions
des chaudières à vapeur.. 726
— Description et modèle dus, are de
sûreté; par M. Passot......... suites 708
— Modèle et description ‘Dune soupape de
sûreté; par MM. Testu et Amani iles 544
— Additions à de priod entes commun F po
: i ibid.
— Descripl jdn A figure d’un re FRE
reté pour les machines à bipes -par
-Lormont si. ierte. Bet ste ser 873
mon.
— Disip ei et n d’une soupape de
sûreté, mise en action par un flotteur ;
par M. Fan 7 i
— Mémoire sur. és appareils de sûreté
pour les machines à ar ; par M. Bres-
son. :
— M: Chrusseiot demande qu’une commis-
sion de l’Académie soit chargée d’exami-
_ ner des appareils de sûreté Asst ’il a ima-
ibid.
ré de Ja Nouvelle Grande. à ‘rés
IL rt LES
A
Le pen dé M. R re is b i g
ce minéral... 509 !
bable de
MAGNÉTISME. — — me Becquerel présente la pi à mo
lume de son Traité. de l'électricité « et du
pe Recherches sur là free RE w
polarité des aimants sans cohésion; par
M.
Haldat.. LR res se de EN SL ds Sue 340
— Un mémoire a r titre : Nouveaux
a enu à I. 3 CRE LP
mess de l'auteur, n’a pu être Free a
une Commission
xestions sur Pélectricité s le noyé à
fes 22 M: Demonville......... 485
.C. R. 1837, 2° Semestre. (T. V.)
Pages
Macxérisue TERRESTRE. — M. Arago présente le s
es observations relatives au Ma-
gnétisme , à la Météorologie et à la Géogra-
phie, faites au hr por MM. d Abadie
et Lefèvre. 8
— Tableaux d'obéarrattof ons E Smriti
diurnes de aiguille aimantée ; par M. Gay 704
— Observations relatives au magnétisme ter-
restr s dans le cours du voyage de
circum-návigation de la Bonite; Lettre de
Darondeau à M. Arago............. 845
— Remarques sur la direction et l’intensité
u magnétisme terrestre; par M. Du-
ey
in — Voir au mot Singes
Mais. — Lettre de M. Honlatios sur diverses
variétés de maïs adressées à l’Académie
- P. Browne -+ 614
_ Rate a rs 4. de Saint. Hilaire i sur
le nom de Zea Crypto donné par
onnafous à une espèce de maïs di
nom plis convenable de
. ss. die mereri
— Résultats obtenus par MM. "Silvestre «
Payen , de lessai de culture des quar
quatre ERETT de maïs maïs adressées à PA-
cadémie par M. P. Browne.......... 4o
Marant. — L’Ac ie apprend la maladie
de M. Tessier Jit
Marans. — Caractères communs à toutes Jes
maladies , et méthode commune de traite-
tq in TE n tt, LC ;
par M. Daurel os 208
= paien sur cette NOICE seses sa AE 383
Mamnrères. — Notice sur les mammifères `
ue de z par M. Isidore
Geoffro. oy Sainidiiimire. ERE LEE Ste 372
— Mémoire sur quelques mammifères nou-
veaux; par À
ats SALANTS: si = Note sur les algues qui
"nt en rouge certaines eaux des ma-
rais salants; par M-
MAREMMES. — Rapport sur sur la
l'assainissement peste APT e
EN
Pe — e ERDO
Msia ris _ LS Cie tirée.
125
Méoscine. — Ra
Mémoire de
decine.
t de M. Double sur un
ppo:
M. erie concernant la
MEDECINE : vitin INAME: = M onta trans-
met copie d’une lettre qu’il a adressée à
M;.le Ministre de l’Instruction “ro à
sur lutilité de réunir en un mêm
bli
i mater ne. de). — Conjec
use des sons que DRE pe lever du
soleil > da statue de Memnon à Thèbes;
Lett ttre de M. Philbert
MENSTRUATION. — Influence de la lune sut la
menstruation ; de Los.
i
AT -oaii P
ier
a lisez oies +
Mer. CASPENNE. — Sur la différence de niveau
entre.cette mer et la mer Noire; Note
adressée par M. de Humboldt à M. Arago
sur les résultats du dei mivellement
Er I RS EN PA
e 1 1 4?
ang — Sur St du. EEREN
de mercure pour Ja préservation n des.
tances végétales
Méréores AQUEUX. — Meme sur les phé-
météorologiques aqueux; par
. M. Maille .. Te
ne Lettre de MM. Robert et Pelgrin sur une
i singulière des vapeurs atmos-
“observée au lever du ae par
un ciel serein,
Minia IGNES. — Lo météore RENN
aris Je i21. septembre 1837; Note de
w.p CCR Rat “ui à P
RE 7 1837; par M. Lerond. —
es Arago
is $ ie Maurice pendant e les mois de
d'octobre 1836, et les
mois:
et vie 18374 par ME. Dee: 4i
915
. Minéraux. — Mémoir
subs
Pages.
27 millimètres cubes ? » Note de M. Vène. 708
MÉTRYLÈNE. — Siéarate de méthylène, com-
posé, obtenu, par M. Lassaigne en trai-
tant l’acide stéarique par un Top d'es-
prit de bois et d’acide'sulfurig
— M. Mercher voudrait qu’on établit + une no-
menclature uniforme pour :les:composés
dont la base est le gaz oléfiant, ét céux dont
— Action du chlore sur quelques sels du mé-
hylène ; Mémoire de M. Malaguti.......
Mixeux AMBIANTS. — Des changements prbis
sur he formation -de
ces oa dans le Aimes
Huelgoat; par M. Paillette. —
sur ce Ness
— Cristaux de marco insolubles far
artificiellement; entés par M. Gau-
n so se RLL ere
802
72 et
— Rapports sur. -3 premiers Doia pré- T
sass 2
Moueuss. — -Mémoire sur les Fr de
avec u
ment de s plusiours een es ss
par M. Rigour:
MoLLusques. —
TinanRaritasmese ss es
l'homme et des vertébrés; par M. Serres.
Monapnss. — Des mouvements vibratiles obser-
vés sur une portion e prove-
nant d’un polype du nez, :et tout-à-
fait semblables à ceux qu'ont signalés
Rss Purkinje et pakas ont été recon-
us par M. Donné pour être produits par
rate des cils d'un peni nombre de
ss à. de cette
par M. Lafargue, E DET z ap
Mont (S cp DE LA). — Sur un nouveau
mort fourni par l’altération des glo-
bules- sanguins ; Note: de: M. Donné..
Addition à la note précédente RARES
— Delaliération des globules je Fy consi-
dérée comme signe de la mort; Lettre de
SL. eghen
— M. Letellier croit avoir découvert un sign
de la mor plus sûr que tous ceux qu’on
proposés, et qui connistopai dans la non-
coipelosilis du sang du cadavre...s...s
MORTALITÉ. — Lettre de M. F Ford sur des er-
Játi de la population et
La
PR rem rom pie
Mouvement des projectiles dans airs = Voir
au mot Projectiles.
MOUVEMENTS: VIBRATILES à des surface des mu-
; Note de M. Donné
Mucus, — Mise sur le pus, fs mucus et se
divers épanchements ; par M. Mandl
MuquEuses (MEMBRANES). — Sur la nature des
Nararaune. — Nouvelles c
P
NaurRAGÉs. — Vo: ve y t
NAVIGATION. — ones À relatives aux ob-
servations na faire pendant le
voyage de PAurolabe et de la Zélée ; rédi-
gées par M. de
— Sur la navigation maritime par + vapeur ;
Note. e sous enveloppe cachetée,
par bi Duméry.-( Séance
naik Gr = — Classification zoologique
basé
Freycinet:
du g octo-
sur le Diners nerveux; Note de
RÉ
mái pa
OEvrs. — Sur la.
ue
526
o
Pages.
mouvements vibratiles à. la surface deces
a ranes ; Lettre de M; Donné. us 457
Muscannine. — Nouvelles expériences : sur ‘la
nature, l’origine et les modes de propaga-
tion de cette maladie des insectes; par
M. Audouin
712
— M. H: Boura p ind
vers à soie de tous les âges morts dé, la
scardine, et d’autres vers à soie morts
sectes. , j 876
— Mémoire sur la muscardine et sur les di-
verses maladies des vers àsoie, etc.; par
M. H. Bourdon 908
Muscies, — Sur la structure élémentaire des
muscles ; Lettre deM. Mandl 18
— Réclamation de priorité à loccasion de la
lettre précédente; par M. Bazin........ + 804
— Remarques de M. Mandl, sur la lettre de
mer C PR ajurmjner 1 la ditté-
inea de bartete AN TAR, rs. Rés
de cette opération d’après un Fe.
proximatif ; Note à ce sujet, nt par,
M. de Humboldt à | M. Ar
pro
priétés des nombres et les applications
qu'on en peut faire de its nnensse aros 69
— Note sur l'équation x? = 1 ; par p ra
que 722
N ere proposée par M. Mercher, pour
composés organiques dont la base.est
> gaz oléfiant 101
NOMINATIONS. __M. Pouillet est élu membre de
émie, section de Physique , en rem-
de M. í r E 422 2.9.» Gr
NuTRITION. aent à un mémoire
M. Big intitulé : Recherches sur la nu- +
HU n ions 28
PAS eaei
— Phénomènes présentés par des œufs de ži-
>
Owen, pour la découverte de V’allantoïde
chez le fœtus du kangouro
— Réclamation de eri
Oiseaux. — Boeherchak à anatomiques sur quel.
ques genres d’oiseaux rares ou peu connus
sous le rapport de a GAME pro-
fonde; par M. L’Herminier.............,
— De l'utilité des petits oiseaux, pour la des-
Len des pe nuisibles à l’agricul-
par M.
— Mémoire sur la fe géographique
des oiseaux passereaux dans . Amérique
syi par M. d'Orbigny .........
Ma Igaigne : annonce avoir em ployé
eux zaop um à
jf
ec succès l'etra t gomm
les opérations e rurgicales. . aR
Nie de l’opium sur = eireulation LE
chara An ecnin de MM. Dutro-
chet et Bec
OrPossum. — Nous sur la ganie de loppos-
sum ; par M. Zollickoffer
Onacs. = Sur li périodicité de certains Rae
Constantinople; lettre de M. Pam
Roussin à M. Arago, See
ORAN. — Note S ues dents iles ro-
venant d’une Se pu osseuse A
d'Oran ; par M. Duvernor,.............
ORCHIDÉES. — Mémoires sur plusieurs espèces
nouvelles” òu peu connues de différents
Séstoesrevre ns pa se Vvés 6
sons s
genres de la famille des Orchidées, avec
1 e des fleurs ; par M. Mut
Ones concernant les DEE eur ;
ons sur les modifications à in-
rhi dans la prochaine ordonnance
concernant
les machines à vapeur; par
= an Ia noniaelion de M. “Pouillet
comme m re de Rae T N
ORCANÖČÉNIE VÉGÉ M. Steinheil : doit à
M. A. de Sas Alpe qu'il est arrivé, re-
lativement au développement des végé-
résultats diamétralement op-
i t été récemment
annoncés à PAcadémie. s.es. ......
— Sur le mode de formation des tisèus Végé-
sur quel-
s de PR a ilaia ou
vasculaires; par M: de Mir
Os (Matanies nEs). — M. Guérin demande loù-
rture d’un paquet cacheté qu’il avait
déposé le 31 mars 1834, et dans lequel se
trouvent, dit-il, des faits nouveaux pee
aux difformités du système osse
— M. Priou demande à repre en un mé-
ss...
anses sus.
ss...
ar.
— Le concours étant jugé , aucune des
pièces présentées ne pent être reprise...
Oscizzarions. — Mémoire sur les oscillations
de l’eau dans les tuyaux de conduite; par
M. de Calignr..... ET CR 4 o et
OssemenTs rossices. — Voir à Fossiles {osse-
Ovaires. sd Ta présence d'œufs déjà formés
dans lovaire Sig Jætus paies, par
ME Ca re EP Te eue «
ur le ‘développement de
ee céphalo-
rus..
OvoLociE. — Note
lembryon chez Ña mo
podes ; par M:
—- Ro Le l'anatomie des mollusques
rss trees.
l’homme et des ibris par M. met +
— Vésicule allantoïde observée oen
k i à +.
Pages,
573
Owie
— Remarques de M. Arago relativement à a
question de priorité entre MM. Cos
Owen, pour la découverte LE V'allantoide
chez le fœtus du kangouro
— Réclamation de M. de ITS on.
sion de cette remarque....... ranreesee
EITS s. + 8
d'une lettre à l'Académie.
Pariers Si surETÉ.— MM. Neron tz et So.
leirol présentent divers éel LL
papiers de süreté renfermant, dans la pâte,
des substances destinées à indiquer les
515
tentatives de falsification. .... ete M EE
PioversCACHETÉS présentés par MM.
— René Morel (Séance dù 17 juillet). « gasii BI
— me ras ae 31 oies je rschbiarsn me 133
— gajan ibid.
— pas à PT ns ibid.
— Frère de. ji Modèle. d’un nouveau
locomoteur. (Séance du 11 août). ........ 213
— Duméry : Note sur les soupapes de süreté
des machines à ‘vapeur. Idem.. i.a. s=: ibid.
— Duméry : Notes et plans relatifs au placage
des bois. (Séance du 4 septembre.)...... 399
E : Origine du choléra, et nouveau
mode de traitement. (sitance du 18 sep-
temb: : 55
— Longchamp. (S nce Sde 18 ae, et 456
Mandl- (Séance du 2 octobre.)........... Sir
Demongeot : Direction des ballons. (Même
séance.). dan de à coeur
= i ] apeure
(Séance du 9 | Abe) , anaa a
— Construction des chemins de fer. Idem. . 526
ss zaor Agaa du 16 octobre.)...... re: 60€ ]
Moyen pour rendre _]' SA
i | 640
= 708
bre.) FN es etes FSI PET VS ie 765
— Loyer : NE système á communica-
tions. (Séanc te F Karar: Layer 853
— Ramôn de la rer. eye 18 dé-
SE Die: ):.....:22......:..+......... 856
audelocque : Ant Cds accouchements.
"(Même a es PRE I. 857
eee 2 Note sur un nouvel emploi de -`
de ces appareils ; ; par M. Lange-Beaujour. 46
ParADOXURES. = Sur deux nouveaux mammifè-
?Inde: voisins des. paradoxures;
Mic Ti a sn... PER 442
=. - ENAA > 588
SE Deivi Dui n Paradoxare des Philip.
pines; par € Joda ici LES ha3
Prav: = Ct i la peau, et en
particulier sur la nature du derme; par
M: Girou de B i WEER 843
PELLETIERA. — i sur ce genre
de plantes; par M. A. de Saint-Hilaire. . * 645
Pages
pourrait se livrer dans ce pays. FRA Pi es
— Rapport de la Commission de rés
diger les instructions pour les travaux
scientifiques à faire pendant ge... 97
PESTE. nen du docteur Bulard sur
M. P. amiral Roussin à
M. Ara 530
CMASIES PULMONAIRES. — Mémoire sur ces
affections ; par M. Gasté 548
ainsi à des plantes. — Voir à Taiti-
neuses (Plantes).
PurysiE PULMONAIRE, — Nouvelles recherches
sur la nature et le traitement de cette ma-
ladie ; par M. Cheneau... s.. 844
PuysioLoctE, — Mémoire sur les him:
aaea et chimiques de la vie; par
MS i ena k annaa a 304
PHYSIQUE GÉNÉRALE,;— Jnstructions à ce sujet
e Voyage-de Astrolabe et de Ta
Zélée ;. IMA Savary 4... 149
Pranoënarne. — Note de M, Dujardin, si sewe 156
Pwep-por. — Du pied-bot congenial considéré
geenien; par M. Mar
# Berres Tudi baneses pes serre emeuese 6go
Paie “Ge DE): observée au
de ous: :N ES DS a ONE 211
Eu DES BOIS: M. Montre dépose sous en-
veloppe EE M t ean cett
PLACENTA, E A E- Mémoiresur les iiia
a on-a attribué i
e, etc. ; par M. À. de Saint-Hilaire. 645
PLANTATIONS. — Notice.sur les plantations inté-
ieures des grändes villes ‘et
repl i boulevarts et des
places publiques de le mra Ram-
bert Addenet.. . T]
— Une Notice inédite def eu re nes sur
la plantation des grandes villes est en
les mins de si Fe me bee. admet à pi
PLOMB. —
toxide S on : PEU à eame Fe {3t
— Note sur un nouv acétate doub plomb;
par ETETETT - 538 et 600
— Emploi de P
contre ia P TA ai TARA #53
A de
de poissons et en avoir + este re gean
yait’ parlé
Melloni. 25307 EN à re
.
Por impe — Note plà
— Mémoire -s sur plusieurs points fonda
ar ue chimique; par M. Biot.
1).
tà
— er : propriétés spéciales ma-
nifestées par l'acide tartrique son ac-
+ bei à 1. á ,
mie animale; par M. Krauss.....,....
— Emploi de la fécule de pommes ha terre
pour Ía nourriture des wers & soie ; Tastre
de M: pou
LS CAES sosssvsss..
Je
à Vapeur; par M. Daret. Li et
iption d’une nou pompe pour
l'alimentation des € “des maéhi*
Powrs-susrenus:-— Lettre de M: Gourdon sur
un moyen pour faire l’essai deces ponts
Por sen = pur: les borates de sn de
t sur = tungstate
de:terre et ses fimestes tmp pri
RS A
( 942 )
Pages.
530
61
)
Prix DE TRS (Fondation M tanan Ian
Pages.
— Prix de 1,c00 fr. à M: Fusz pour uné nou-
velle méthodé Henry pOr tas nos
— Prix de is ha f à M: Delion, poitsn
qui se dégage pendant la Jabrication du
Jfulminate. de mercure. %......, was
— Prix de2,000 fr. à M Houzeau-Muiron,.
pour nesana dan re iak em-
ploient le savon. :.....
— Prix de 8,000 fr. à M. Paulin; ai son
appareil destiné à donner le miyen de pé-
dapres +.
— Prix DE ne ET DE CHIRURGIE (ondaton
Montyon
— Prix de.5,000 fr. à M. Lembert , pour-son
ouvrage intitulé Méthode endermique. ps
Prix DE Mëntcine. (Question pro .)
Somme de 1,500 fr. accordée à titre d’en-
couragement à des concurrents,
KDA Bousquet, Montault, Piedagnel, Gen-
230. et 351
226
nest ss ss ss
‘> La Commission adjuge le Prix de 10,000 fr.
ë M. Guérin , ee oray pes tion lAca-
une
somine de 6,000 fr. à M. Boubier DUT. .
— Prix DE MécaniQuE. (Fondation Montyon.)
— Premier prix accordé à M. Morin, pour
triques e et drnamométri
iques. — Deuxi
prix partagé entre M. Sorel (pour dire
eils pr ‘lui, spécial.
planimètre
“8 m erini
ommission. mapas déom, de ja prit, i
eHe mentionne honorablemen
ANOR Benet,
deda Fa
parte
LS
PI dei ALT AT
Supplément au Procès-Verbal:de ‘la précédente
Séance annuelle. de 1835.
Prix De MEDECINE ET DE CRiRURGIE. Les récom-°
penses. et encouragements suivants ont omiésé
accor:
— Récompense de 3; 900 fr. à MM. Miss et
Térpeuique général et de Bir ihein-
pe: PE Fun te. à M. ` Rev
son: ouvrage in De.
‘leur Monogri
Méningite tuberculeuse.. …... CE PAPE APTE
Encouragement de 1,000 fr. à M, Montaut,
pour ses Recherches pour servir à l Histoire
anatomique, physiologique et pathologique
du liquide séreux céphalo-rachidien,. +.
Encouragement de 2,000 fr. à M.
( 945 )
Pages.
280
écomipense de 3,a00fr. à MM. Fabre + et
aphie de la
281
locque jeune, pour: PORN REC ia
ter nd pestes utérines | qui.
l’a
r | ho “O 1 + M
rapeutiques sur les effets de la LT
etide lararéfaction de lair; tint surile corps
que sur les membres isolés.....5.,:...:.:
— Uné sommede 2,000 fr. à M. Heyne j jeune,
pour sui Ont RÉ Lu à LEEST
— Une somme de 1,800 fr. à M. Charrière,
pour Perfectionnemerits apportés à la fa-
brication de Hea instruments de chi-
der i aanse r mpito-
matiques de Panie
Prix PROPOSÉS. — MA por pour ai poarte
er 1837 à
= Pix de Physiologie pd mont cu
“Montyon.) :
T prix fonda pr M Wami sur la question
des Morts
_ Question prose pasë grd Priz des
— Question. proposée pour
Seienees ma thématiques; Leterme r Le
sar Dora de la
sariésse te ve
mizet
|
=i
vapeur penan
é | aë js et, z
prie 1 semé kaad Puai Sur la ports i
édüire
— Pier de Mécanique, fondé-par M. de-Mon--
— pie de Statistique , fondé par: M: dccllisun
Pr (Caucus nes). Ps a dias fait
sur la probäbilité dés jugements
tière civile et en matière criminelle, s..
(Voyez: aussi à Jugements.
A P4 g A”?
— M.P
Mémoire imprimé sur Ja solution: d’un
problème de probabilité relatif au jeu de
la spoules cur. Suis,
PROJECTILES. — Sur le mouvement des projec-
dans l'air, en ayant égard à Peux ro-
tation et à l'influence du
la Terre
_ EE de priorité adressée par
, touchant Aire as le
sur. le
ih
système dentaire de cet
te 1o a H digre Geoffroy
Saint-Hilair Tananan:
ss...
o
trajet des a ii dans Pere RTE
— Sur le
Page.
293
660
Prorocoecus. — M. Dunal ir Par "i cause dela
coloration ien rouge des eaux de certains
marais salants dans la présence de „deux
algues, le protococcus et l’hœmatococcus
qu’il soupçonne au reste n'être que genz
états différents de dév
égétal
même V: BE ER ae né bre PEE à PRET CE
Purrs rorés. — Rapport de M, Héricart de
Thury. sur! un Mémoire de M. Lefèvre, con-
cornañé Lens inconvénients du procédé chi-
Pus. — Mémoire sur le pus , e mucus et le di.
vers épanchements ; par M. Mandl
ss.
Pyraue de la vigne, — Lettre de MM. Dubaud
et Récarné, sur un insecte mort
cantors-
vigne , èt sur les moyens
( 944 )
Pages.
s "a aux progrès du mal; par M. Au-
ss.
— Nouvelles considérations sur l’insecte qui
peiin les vignes pere ; par M. Au-
doui
— Tain sur Kebiaia qu'apporte un p
cours d'eau à mpa neue de ces insectes
par M: de Pronr.:.:....,......,,.... 475
— M. Bru proposo d'employer, pon détruire
les pyrales, du ur des char-
ardent
taire on Seed eee EE
— Lettre sur la Pyrale; par plusieurs ee:
priétair 558
4 Vrais — Mémoire sur cette maladie ;
, Julés Gurih PVS RINES des cite
Banni: — Voir au mot tions.
Rames. — Note sur un nouveau système de
rames pour les bateaux; par M. Laubereau. 800
Reprises. — M. te en M nom
et celui de son collaborateur M. B
le quatrième volume de leur pee
aturelle et complète des Reptiles. .….,.,.. 515
Reste: — M. A. de St.-Hilaire fait hèm-
mage à l’Académie d’une seconde édition
de deux Mémoires sur ir les Resédacées, mé-
m ss à été imprimés une pre i
iè de PInstitut 133
Résistance des voitures sur les chemins de fer.
= Note - sur les de- i: DRE SR
tre; l; Léror d'Étrolles.… <: ses 541
— Dü Cathérériime curatif des retréci
ments de l’æsophage ; par M. G enteo 548
Riz. — Sur la’eulture du riz sans barbe e(oryza -
Jdäns1 par M. Gregory- 509
or lt a demandé sur laiquestion,
504
mers ses.
— Observations sur cette cer par M. Gué-
rin- en ille
re d’un anonyme sur Fa destruction des
nette
PYRAMIDES. — Recherches pour déterminer Ja
position des deux pyramides élevées au
Pérou par les mn vise Let-
tre de M ndevi
— M. le Ministre de tre publique
la dédie
nets ons se
ur un gisement de Feld-
spath, dans la is mn à —
w par M. L
irons
—«Lettr
pu TT fusibles 75. opa PES
— Lettre de M. le Ministre du Commerce er des
démie à bâter son rapport sur la prenar:
6
rondelles fusible
— M. Arago explique le retard de la Commis-
sion > en mon
sise
qu'a faite l'administration de ce rapport;
Commission aujourd’hui, ayant à s’oc-
cuper non plus des rondelles fusibles seu-
me mais des para de sûreté en æ
LE — Mémoire. sur un rongeur khak
des calcaires d’eau d’eau douce du centre dela
o NO Gr US dre
= remise Pa nouveau genre dém
de M. Séguin sur Pefficacité des
65
Pages.
NL
trant combi en Ja pee
„ibid.
du genre Echymys » „le genre Nelomys , et
; formant une nouvelle espèce; par M. Le
supers
mise À AUGETS. — Note sur
destinée à
s à axe vertical. — Voir.
f Ronis. — “Pat te de rubis; Note
. par M. Gaudin
sur cetie note... seu. Tee. .
Foai — Recherches po e aae Rú-
pieole ou- cog-de-roche ; Mémoire » de
> M. L'Herminier. ... aves
523
( 945 `)
SaziyATI6N. — De l'emploi de l’acétate de P anii
cristallisé contre la salivation mercurie
r M. Brachet
SANG. — Suivant M. Romin a altération des
un signe de mo
plus commode ct Des né que ceux qu’on
_indique communément. ete 164 et 345
....
+4
208
qui pre en suspension, etc. ; par
E op REAT 29
hI P |
rae les 3 vaisseaux à paree t par Pinflamma-
„tion; ;. par B: G ean
dı sang à l’état
sain et à l’état eus Lettre de
ABesrousess
M. Denis Beudant à M. Dum
SARGAS50. — Voyez Fucus
SA 7 erche
83
ne a (Arras DE), — M, Castéra de-
mande que l’Académie fasse examiner
nouveaux ee d'appareils de sauve-
sur un appareil A ge prés sous le nom
de bombes-amarres, et qui a pour objet de
lancer de la côte. rarah un navire en
Ms iae sit ire le mauvais temps ne per-
3 à la mer. ; 510
ru Sr
des.
celle du múrier, pour la nourriture.
` vers à soie ; Lettre de: MM. Moisset, Du- ~-=
rand et de Clavaison.
si po, le même sujet; par M. Parisot.
. les’
serons ve sue isss. IJ
place devenue vacante dans son sein par
le décès de M. Re sit
Semoun. — Voir au-mot
: Smenn de nouvelle invention présente par
e as serrure à
M. ~= sar Suini a r...
Séaux du. sang. re PR mot
C. R, 1837, 2° Semestre. (T, v)
95
764
S
; ; Pages.
Sexes (Rozpor numérique des). — Sur les rap-.
ports numériques des sexes dans les nais-
sances; pe Girou de Buzareingues, 306et 700
aus. — Sur ele et han portée
en phi turelle de}
d’une espèee de'si inge trouve y Léa
sile dans le midi de Ja Frant -
de M. Geoffroy Saint- ipari aa 38
— Singes vivant à l'état de liberté: sur: le ro-
cher de Gibraltar; M: Geoffroy Saint-
Hilaire admet la possibilité: du faiti. ….39'et 43
sek ce :
— M.de F Ra vs dit tanao va ua
rocher e 42
— M. de bmk soutient que Texistence
d une race de singes, de magots, se mul-
tipliant en ce lieu, ne paraît pas appuyée
de preuves suffisantes i. sssr. anitos ur. 43
— M. Puméril: mahenge wan io
près semblab 5 - eh à AE
— Lettre de M, Moreenaro sur Lo dnge du tgar:
rocher de Gibraltar 75
Lettres de MM. Fovilie. et Guyon : sur: les
communiquées par M. de par e A 3. 4
— Remarques de M. Bory de Saint-Vincent
l'occasion de, cette cation... 145a
Ji j
de M. Bory. de Saint-Vinéent.:3 24.0. + ibid.
ii: É æ Loc.
observations de MM. Hennen et Amiel sur
: sinus
ue du;s0},— “mr ane Un: Mémoire de.:
M. Lefebvre, ir
; du. sondage-chinoisi: i
Miapetra
SONDAGE EN MER, — Mémoire sur les les sondages
en mer à de
M do Ch
— Appart pur ls sondages à de
le rs; Par M Anastasis’, vi kioii 0 35:
sensible: à l'oreille: Le-brait que fait dans
la vessie, un calcul heurté par Vextrémité
de NY prit: peu er gran
ti
— Ré tion. de: priorité à! lcason ae
récédents ;.
communication p
108
D ET
+
hopia eai 117
e
rr
bent à par M. La port” TE
SOUPAPE reili de séreté.
mir don sur a pement des
par
» aux environs d’Alencon ;
M. Puillon-Boblaye..,........,.......
SOURCES SULFUREUSES. — Substances azotées
ur des sources de
males situées De r-Ammar,
entre Bone et Constantine; Lettre de
M. Sédillot à >~ Ara
Sourps-Muers, — herche es f oat le raite-
ment et ETS auriculaire des sourds-
muets ; par Rea leau,
_ - M: nd: PA
ss.
A hâter ie rap-
a a présenté, dont ~ titre "est: Enseigne-
appliqué à ve des sourdsmuets. .
SPHÈRE ARMILLAIRE, — Description d’une nou-
velle sphère “sm rt > par M. Maréchal.
cette n
Verte tes see res e
par
ss...
commis en Gorse, de 1832 sr rt
Robiquet.. Esn
eerta
ns
e au nom éd
-Syiar aa CE va
Tanac.—M. Miégeville écrit relativement x un
rendre moi
SL r tE
( 946 )
Pages,
68
P:
M. le Ministre des Travaux pablas, de l'A-
griculture et du Commerce, le premier vo-
lume de la Sa de la France... .…..
=- Un médicale de Milan; par M. Fer-
Srian (Acme).— Nouveaux fonipöbts éthé-
rés pe de he acide; par M. Lassa}
TRÉPHOÏD e courbe du troisième
prti 3 dineren” et examinée
Montucci. .......
SUCRES. — Obiit"
de l’action des alcalis sùr le sacré d'ami-
don; N Peligot
SuLFURAIRE , conferve observée par M: Fontan,
ans les sources sulfureuses..,.......:.
SULFURE D’AZOTE. — Lettre sur la préparation
es Aine de ce gg en
M. Soubeiran. ....:
SYSTÈME pu Mon = Mikoto de M. Godar
— Supplément à un Mémoire Dies une
nouvelle thè. astronomique; pa
M.
SYSTÈME MÉTRIQUE. — UM. Valet drsa des
pe sur Îles qui peu-
ent résulter de l’emploi des dénomina-
ions dont on se sert, dans le système
étrique , > Pour apar ie
äi Voyez Mérqu ( e
sur le rôle |
terres dans l'acte de la végétation ; par
Pelletier. : SN Ter. vanne |
g
-— Note sur la
( 947 ) o
sous ce
entre Bone et Constantine. ....... 555
TarnMo-ÉLECTRIQUES ( PHÉNOMÈNES ). "= | Faits
qui semblent donner l'explication d’une
anomalie qu'on avait signalée dans les
phén thermo-électriques ; Note de
M Matteucci
Tuzrno-anicaniqots ne — Solution .
bles « courants électriques ; par M. ar 720
Tics Des VÉGÉTAUX. — Observations
mie comparée des tiges de à RS
taux Mons ieser aki par M. Decaisne. 392
Tinea HUMERALIS, nom par-M. Fallot à
a f de
pm à
URèTRE. — ‘sur l'extraction des corps -
étrangers dans les canaux or-
ganiques, et pri dans Pæso-
ne sais UNS Eg
Vaccin. _ M. Perdrau adresse copie de docu-
ments tendant à prouver qu’il est le pre-
miér à avoir constaté, en :- la régéné-
ration H telle du i ss. 166
— M. "Ministre du Commerce, de l'Agricul-
ture et des publics demande le
rapport qui doit être fait sur les dessins
Pages.
anipsoota, Mpldtpisntens ARE ES sy
larve y adii
Tissus. — Voyez Fate.
expériences sur la tor-
pille; par M. Matteucei........... s... Sor
— Rapport sur ces expériences et sur d'autres
travaux du même auteur , relatifs à l’élec-
tricité animale.
entre MM. Matteucci et Linari, pour
pi PE Aa 1 nati nihan iii
on obtient l'étincelle de la “tõrpille.... 794
TREMBLEMENT DE TERRE à la Marti
senti le 28 mai 1837; Communication de
M. Moreau de Jonnès 194
TRIANGLES. = Décéhetrations ‘du théorème
roma" es
triangle; par M rO FATE, 538
Tuxcsrares. — Sur le tungstate nt
gere À M. à ian
ss...
Ti -3 Da à e
g à ax axe vertical “spas EE
rM. M
S l'établissement t d'une turbine. à S-
par M., Arago us. 006
Tunnix. — Recherches anatomiques sur le turnix;
Mémoire de M. l'Herminier.. . 56.5: - &4o
Uréaus. — Amputation du col de l'utérus; dé-
tails sur les résultats de quelques opées-
tions de ce genre, par M, Casenave... 2189
végétaux; par M. de Mirbel..…....... 295
- M .
Ps SE 4
pui per M. James, dessins présentant
nr les pustules du vrai et an
Viru. — Note tu emploi . la: vapeur
cendies; par
M. Dujardin eea dee 0 ADVA ABUS ces à
VAPEURS ATMOSPHÉRIQUES. titre å de MM. Ro-
Bert et Pelgrin sur une disposition singu»
lière des vapeurs atmosphériques, obser-
7 vée au. lever cc
un
une équation différentielle , en employant
pour câleuler ces valeurs, diverses équa-
- tions aux différences plus ou moins apa
LL Prebés par M Col siens
Vas vatio
le cambium et s rues
mations oi ou vasculaires du
les végétaux; par M. de Mirbel.
VécéTALES (Sugsrances). — Procédé jen pré-
server ces substances par le sublimé corro-
sif; Note de ur ETES
Véééraniôx. — Essai sur ge rôle que jouent
les terres dans l’acte de la végétation; par
M. Pelletier
Vécétaux (Développement des), —
e végétale.
nn mn ntm nm ss
yaje Orga-
Vécéraux (Apparition successive des). — Consi-
dérations sur la nature végétaux qui
ont couvert la surface du globe aux diver-
ne Apoa GEN så formation ; par M. Ad.
Les men-
tionnés par d’anciens auteurs ; Lettre de
M. Vallot
Brongniart .
anini di AE
Vécéraux (Conservation des). — Moyen de con-
server sevan les voyages de long-cours
papae 1
( 948 )
Pages.
28
1e
Observations de six cas de gué-
Er au si er de Se. anne et
nee TEE
E
vaison res de substituer la
feuille de la seorzonère à la feuille du mu-
rier; pour là nourriture des vers à soie..
— Lettre sur le mème sujet ; ÿ par M: Rariéot.
_— M
tages q ue procurerait l'éducation des vers
£ à soie dans le département des Landes. .
— M.Loiseleur Deslongchamps demande à re-
points} “pour” és émps, un mémoire
buste des vers à so
— Emploi de la farine dat aiuda et de la fé-
culé-de pommes de terre, pour la nourri-
ture des vers à soie; Lettre'de M. Bona-
fous
= Lettre de M. ania Julien sur l'édition
russe qui va wi ptes desa tiaducfión aes
s.sssssososesa sanes
soie et la Er des mûriers; communi-
uée par M. Huzard, sses ess ue
— M. Biot fait-hommage à l’Académie ‘d'un
exemplaire de l'article qu’il a inséré dans
le Journal des Savans , sur ere” ‘chi-
_ noïs traduit par r M.. Julien.
- des larves de eoléples, peut être trans-
mise à des vers à soie, eux-ci à d'au-
tres insectes de la PROG EE
de M. Audoui ms 8 à
sNVereshesssr. 20e
| a$ M.'H: Bourdon annonce l'envoi de vers à
, les uns de la
soie de tous'les âges, morts
saratoni Sag anpi do” “diverses ma-
- ladies.:
| te TL devis à soir:
par M. H. Bourdon
ess eresésssesee
lusques ;
VERTÉBRÉS (Aa — Leur embry ogénie
3 comparée à l'anatomie des mol
zian See ya Voir à Mouve-
Victoria REGIA, grande : plante aquatique
de l'Amérique tropicale voisine des nym-
phœa ; Notice de M: Lindley sur cette
plante, communiquée par M. Benjamin
Delessert....... RP es paies ÉD EYS Pre
— Observations de M. Ad. Brongniart
et. sur Tusage quon for de e ses graines,
-e alimentaire, dans la
É Vie. — a MA sur les s pâvriques
et chimiques de la vie ; par M. Wanner. ..
Viens (‘Insectes destructeurs de la). — Voyez
'yrale. — Insectes
da
M: Pày
Viresse. — Expériences concernant la vitesse
qu’on peut donner à un bateau marchant
Pages.
1223
349
655
pra
$
( 949 )
Pages.
sur un canal au more chevaux de hal-
lage; par M. A
VOITURES. — “ie ceg PP de rolisiees. Aan
senté M: Encog
— Voitures à six z roues, port, vana
par M. Di 5n et
— Note sur un cabriolet mécanique; par
M. Laubereau
— Note sur un moyen de déterminer la résis-
VoLcans.=— Nouveaux détails sur l’éruption du
volcan de T transmis par M, Rou-
RE O E rA
— Note sur la sde tion des cendres du
A de Cosigüina; par M, Élie de Beau-
RE sesuo e>
AE Se a la Guade-
loupe ;
…. M. Flourens..
LC . cs... ee.
Ru € NE
landä M, Arago ;
Voraces scrEnTiriques. — M. le Ministre dela |
Marine: tra
de nouveaux résultats
des. observations astronomiques et physi-
ss faites pendant le voyage de la Bo-
— M. tons Delessert annonce l’arrivée de
ce bâtiment à nue dans les premiers
ps: d'avril
Yucca. — M. Arnaud-Barbe ri
Zinc- — Observations s sur les couvertures en
zinc: par M. Lebobe
Feuilles laminées dun alliage destiné à
remplacer le
ne — L d'rlimourt prie l'Académie de hâter
de la Commission qui a été
SRE de faire des essais sur cet Lane.
— Sur les avantages qu'offre le procédé de la
de M. L'Herminier à
ss: à
46
a
— L'Académie entend, aaa la séance du 3:
-a
Z
gaufrure
_ M. Cart
ZOOLOGIE
juillet,une ie des dont se
composeront les instructions qu’elle a été
invitée à rédiger pour l'expédition de l’As-
trolabe et de la Zélée
Rapport de la Commission chargée, sur Pin-
vitation de M. le Ministre de la Marine, de
voyage des corvettes de l'État PAstrolabe
et la Zél
Lettre de M. Eydoux à M. de Břainville ,
datée de l’île de Bourbon, le 13 juillet
1837, relativement aux résu obtenus
dans le voyage de la Bonite pour ce qui
Engin la zoölogie..
rss nn sss vos
ren s ss nssss
et Pr pre au magnétisme terres-
ns à de la Bonite; >
tiques, météorologiques et géo-
s; faites par MM. D'Abbadie et
; pendant leur << a au Brésil..
Lettre de M: Barachin:
tructions pour les rech
à D en l Perse, pays où iFéit envoyé en
des i ins-
Rapport de la: Commission chargée de rédi-
Eettre à e M. le Ministre de la Guerre invi-
tant l'Académie à rédiger un plan de re
cherahes per me Commissi ssion qui ve
l'Algérie.
kod
pas encore été fait de rapport sur un mé-
moire qu ’il a présenté relativement à Pac-
croissement en Éd t du uyucca gloriosa.
Lettre de
=
. — Instructions à 6e sujet, pour k
dans la toiture des
Pages,
8or
918
e pour les lames de zinc employées
bâtiments;
( 950 )
~
TABLE DES AUTEURS. | oi
MM.
ADET DE ROUVILLE. — Lettre sur la pré-
AMYOT. — Note sur un procédé de correspon-
me télégraphique au moyen de lélectri-
| ANASTASI . Description et figure d’un
appareil pour sonder en mer à de grandes
profondeurs
maintenir
ne Noto ler ve: ES destiné à mai
constant le niveau de l’eau dans les chau-
dières des machines à va
ras ostrs
. Arago ee m ne Comte
chargée de débris la médaille de La-
été envoyés par M. Azéma , et qui proyien-
Zotin
ss...
t des Travaux able:
concernant le able à ue doit faire une
De
_5og
sl
609
3
5
I
(Gers) : 121
+ maite dans a muit da 1 10 au
À
— Sources thermales, situées entre Tii et
Cons de M. Sédillot
MM. FÉES 8
Commission de l’Académie sur la ques-
tion des rondelles fusibles, M. Arago
en near de la nature des pisco qui ont
par M. le Ministre, elle doit discuter
et des moyens propres à les prévenir. ... 691
— Sur la marche d’une nouvelle turbine éta-
blie ourneyron à Sain -Blaise
(Forêt Noire)
— Remarques sur la question = prioritéentre
Pap Linari et Mat ur l'invention
u procédé au moyen Siis on obtient
ne de la torpille 794 et 796
— M. Ar: rago E de de Coin: :
misiói sn de en un plaa. de .
7 7
.....
de l Algérie 802
— M. rite d’après sa correspondance .
particulié
ère, des communications rela-
tives aux objets suivants :
— Théorie de la Lune; Lettre do M. de Poni-
i
vembre, Ress en 1832 à lIle Mau-
rice ; Lettre de M. Robert
_ Étoiles pE du mois d'août; taii de
La Tremblais, de M. W: Walferdin, de
M Granit
ns sis ss.s
le: Lettre
E
A. M. l'amiral on me
529
EE PEL. .. nr „530
serein ; Lettre de. M. Wi
Observ:
Warimann . 0. 5
Dr de Bome- -Espé-…
rance sur les drailes flantes de Ja nuit du
2 au 13 nc Lettre de
mar
a Pi 3
deM. Fortis : ess à
tantine; Letire de
“ss.
+
tre de M. Four
— Étoiles filantes du sA novembre, observées
à Limoges ; Lettre de M. Tharaud.... |..
— Substitution de lair chaud à la vapeur
ans les M fixes ou locomo-
” tives; Lettre d
— ER boréale er à Paris ut le 18 oc-
tobre 1837; Lettre de M. M.
sors us,
MM. Page
— Établissement d’une Serbes Turbine ;
Lett urneyro
ses...
=- Obama, i faites en Is-
I
M- Thorst
sses issssgsss’
— Observations météorologiques, erp à Olin-
da, par M. Fernandez de Aranjo Jo
|” AS PAPE À 3 PT,
tres circulaires ; Lettre de M. Pent-
— harin du pie septentrional de Ia moñ-
tagne d'’Aconcagua, au iamen Lettre de
land gi
DER tm
du r2 au re LA de
MM. SES: Wartmann, Valz et Danse..
— Observation de l’aurore boréale du 12 no-
aur.
— Vent brélant ressenti près des côtes de la
Caramanie ; Lettre de M. Aubrr-Baillenl.
du
— Périodicité du phénomène des étoiles “flan
u 10 août et jours vo
de i M.
Herrick; Communications de
ST i ee
BABINET est présenté par la Section de Physi-
la place.
Grata kazanie par le décès dé M, Girerd.
BACHE. — Notesur un appareil de sûreté pour
les machines à À VAPEUT... seems cons
BAILLEUL. — Voyez Aubry-Bailleul.
BANCEL. — — Note sur une monstruosité par
pe A
pr Rapport sur cette es TE
BARRA l
CHIN, chargé
en Perse, prie PAcadémie de Tui désigner |
| important de se livrer dans ce pays. .….
res de MM. Bérard, Yvon,
-6
isins; Lettre :
( 951 )
562
562
à
ms |
MM. Pager-
la re 6 dans l’Archipel grec; Lettre -
Po M. Aubry-Bailleul 013
me ues , observée . au lever du
Soleil, par un temps froid, calme et se-
rein; Lettre de MM. Robert et Pelgrin.. 914
— Sur la différence de niveau de la mer Noire
et de lamer = RE: Re Note transmise par
M. de Humbold 915
ARANJO JORGE es Faanaxoez ns)
transmet à ie d’observa-
tions météorologiques faites $ Olinda, au
t;
Suns...
Brési
ARNAUD-BARBE prie l’Académie de hâter
= pe de M. de Blainville Sur, ces, osse-
er
mn
5
S
5
le rapport qui doit être fai mé-
moire qu'il a présenté, relativement à
l'accroissement en diamètre du Yucca
loriosa t
os ts teret users sense
lg
cantons du Mâconais par la pes 28 de le la
vigne, et sur les moyens employés epe
s'opposer aux ès du mal
Gers); M. Arago présente ces ossements
: l’Académie... 127
ES nv
— Dépôt d’un paquet cacheté
eee á 3x ‘er Senp
Commission pour le concours aux prix de
Médecine et de Chirurgie, année 1835.... 283
= se la compression dés artères carotidés ;
considérée comme môyen thérapeutique >
dans certains cas d’a onna cérébrales.. ::
d'un aao cacheté ee” du
18 décembre
AUDRIMONT. - — Recherches s sur la Cystine;
en commun avec M. Mu
BAZIN. — Réclamation de a à occasion
d’une note de M. Mandl sur la structure de
la fibre muséulaire: Pi ore. crre sdh de
BEAUPERTHUY. — Lettre ‘ur rie présence
ss...
sécrétions st ahaidi de Phomme ma-
ommur avec dans det de Rou-
M. Paillette relatif à la nain de subs=*
tances ee ya dans le filon de Huelgoat.
— Est nommé membre de la Commission
pr dë décerner le grand prix de
sus pes pour Pannée 1837... --
la première partié du 5° volume
de son y Fra de électricité et du magné-
tisme .
Teee
en en surune note de M. Gaudin relative
à la produétiôn artificielle du rubis... : ==-
— M. Becquerel, qui avait été chargé Fets:
miner uné ancré dè marine trouvée au
fond dé la Seine, où elle paraît avoir très
en temps séjourné » red chape sade ce
et demande qwu
miissioi soit aai ya poid: un Te
D nr PES à PS Dé de SA
( 952 )
Pages.
64o
88
JII
) -3r0
325
To pite. +4 se
— Note sur la guérison Dub ‘amaurose at au
yen de Pi
moy
tt et stis Ori: E
à bruit aires st
> Va so md: ag
ee a as #
LR sd eposene spr
e Teati à À
i
MM.
ssage que M: Beltrami suppose à tort
avoir été inséré dans” -Je Compte rendu-des
séances de PA ie.. 123
BÉNIQUÉ. — Dépôt Sun, st ps
(séance du 31 juillet ).s se eese eee ranira? 3
— Mémoire sur la pide S D ia de la
pierre dans la vessie. + + «sus » re . 432 et 48:
J trangers
‘silévdaits dans les conduits © organiques,
et principalement dans l'œsophage et dans
Poona An ed LTÉE RERO OR 5
BÉRARD. — Observation des étoiles pire
de la nuit du 12 au 13 novembre 1
= Observation de l'aurore boréale de la mème
THOU. — Ch
Brésil en décembre 1
: — Lettre sur les traces, obser-
vées en Suède, d’un grand is
4o
215
NRA me TE E Eaa
....
Sdtosversepme?
formation du diluvium
ER. — Note sur la “préparation
e à comp: confor-,
mément aux indicatii contenues
les Gin ls r les encres et pe de
Me re sommgp ere" t ei
N. — M. g S présente en son nom
et en celui de M. Bibron le arane vo-
AEE EES LA
— os ea apma aeaee Hi
Dram
DAV Le
= zi d'u N dt À poes
du plar
LA Se a aii e des sde ete e
— ar Bio: fait hommage d’un Sniaise de
l’article inséré par lui dans le journal des
Savans, sur l'ouvrage de M. Stanislas
Julien, ‘intitulé : Résumé des princ:
traités chinois sur la culture res märiers et
l'éducation des vers à soie..
a
T A 712
Des
ét Tes à aain oraaa 856
nerie Diks Pei taaa
( 953 )
HM. Pages:
des singes vivant à Pétat libre dans la
montagne de Gibraltar RE 43
— M. de Blainville est mnt membre de la
Commission chargée de décerner le pa
III
~= Ft de la Con sé pus le concours aux
prix de médecine et de chirurgie, fonda-
tion Mo ib
— Instructions ne le voyage de
bé ; partie relative disligi: 142
— Rapports ssements fossiles trouvés `
2 le pra. du Gers, par M. Azé-
ntyon
Soeurs.
— Rapport sur un nouvel envoi de fosdiles
provenant du dépôt de Sansan..
M. de Blainville er ca une lettre de
M. Foville et une de M. Guyon, concer-
nant l'existence de Pere vivant en liberté
sur le rocher de Gibra
— Réplique mre Joy de
int-Vincent , sur la précédente comma-
nication -
— M. de Blainville est nomm D men }
CC senrgursss ry
ur un mémoire de M. Jourdan,
concernant deux nouveaux mammifères
de Inde, voisins des Paradoxures,.....
— A l’occasion d’une lettre de M. Coste sur
es = des embryons de Kangourous,
Blainville déclare que cette décou-
vað nA a été annoncéé par Fe en
date du 16 août.
— M. de Blainville commun
de M. Dubois, qui indique une inexacti-
_tude ’on a donnée de
ique une tigt 3
tion
mpie rendu, relatif à la question de
priorité entre MM. Coste t Owen, pour i i
la découverte de Plunk chez le fœtus
n kangourou
— Recherches sur P: ancienneté des Chétrop-
tères ou za animaux de la famille des
s à la surface de la terre;
poanie iist toire de la science à leur
mi des principes de leur classification .
et d leur distribution LS ac-
Ver he
se 2 Bi à
BONAFOUS. o EA es er er -
C. R. 1837, 2° Semestre. (E Y
| BOURDON N (rs) annonce l'envoi p
à so e OET
MM. P;
mais Brage à l'Académie par M. P.
Bro
— Emploi ‘de la farine nes céréales et de la
terre pour la nourri-
— Les notes jointes par: M- Bonafous. à son
édition italienne, de la traduction faite
par M, Stanislas Julien, du Résumé des
Principaux ouvrages chinois sur la culture
des müriers et l'éducation des vers à soie ,
FRA par dm nour-
c le mårier des Philippines... .....
r05
4
712
BONNARD (De) est palasia à la Commission .
Pi + gée de faire u n rapport sur une lampe
sûreté Ah M. Dumesnil.… .
BONNÉT, i
,_ sécrétions morbides PRE ne s'organisent-
point
Í pos — Sur une nouvelle me ar me
18
+
couverts EY la CoE d'Auzatles
Luget (Puy-de-Dô
— M. Bor E Re ama aA de la
prrite rate provenant du gisement
d’Auzat-le-Luvet
unes ress
res
R a
— Remarques sur les singes qui habitent 1e
rocher de Gib ibraltar , à loccasion d’un
communication de M. de Blainville sur
le même sujet
— M: Bory de Saint-V
bre dela ce
un plan de 2m meta pop E slota...
tion scientifique . de rAgrin. ss 15: 1s
BOURDON. —
mr ee pour l'alimentation des
machines à vapeur. ..,...
de vers recueillis aux
45
ds
525
pour sop travail sur les
(ini ort de la commission pour le
concours .au prix médecine , question.
BOUSSINGAULT. — Recherches sur les pro-
nitro du système osseux EE pour
e concours er de médecine,
. décerné à ce travail.
(Rapport de la commission pour le con-
cours au grand prix de chirurgie.}. .....
Php: Un cas de cata-
Frs vers — Sur les résuliats qu’on peut
attendre de sans du col de ’utérus.
BRAVAIS. — Mém s formées
. Sur un plan le points dont les coor-
données sont des nombres entiers... ,
— Rapport sur ce sue RENE res
BREGUET. — Note modification a
portée au er tre métallique pour le
rendre propre à Vindication d'effets pro-
duits par de très faibles courants électri-
ques. .
BRESCHET est nommé membre de la Com-
mission pour le concoursaux prix de Mé-
niet de Chirurgie, fondation Montyon.
D reinkh
mission pour le concours au prix de Phy-
siologie is a iaa , fondé par M. de
is e de M. Thomp>
-ae que lanter out n ut maintenant présenter
BRESSON _ eu Déchets sur les moyens pro-
-didats pour la place devenue
mci ses
D Re md .5. Dons est 5 5
les oscillations
340
LII !
MM. Pages:
ud comprimé serait substitué, comme
moteur, à la vapeur d’eau
— Mémoire sur divers appareils dé sûreté pour
les dort à vapeur
toire du Japon de Kæmpfer, dans ee
est parlé du choléra... 99
BRIERRE DE BOISMONT. — De l'influence
e la civilisation sur la folie. ......,.... 19
` BRONGNIART (AzexanDRE). — Ra ptet sur
un travail de M. Fournet, concernant les
Jilons métallifères et le terrain des envi-
rons de MR si Svadir nn EN l Fr
CR
Commission chargée de rédiger un pla
de recherches pour une exploration scien-
tifique de l. Le
— À l’occasi on „présentée: r
moins très voisine de celle-là, si
elle n’est identiquement la même , donne
des graines farineuses de la grosseur d’un
ui sont employées dans certains
cantons. voisins de Corrientes, comme
substance alimentaire et désignés sous le
nom à ) Maïs d'eau. Le Muséum possède
. depuis Joay its des ee de ce
; Orbigny:
e, Pe 1e arden
… jeté sur des charbons- ardents...... .... 510
TSn — Son ie sur SPA
est renvoyé à l’exa + Double, qui
en fera l'objet Fo: seit verbal. ..... I
BURDIN. — Lettre à M. Arago sur la substi-
aca de Pair chaud à la vapeur d’eau
es machines fixes ou locomotives . 629-
455
rome faites
hrs Rescue. 13
#
APOCCI. — AE sur 1 lé iiia que don-
nent quelquefois aux r nuages les reflets des
aurores boréales
| CARÉ. — Sur un mode de traitement pour le
Sr RE +
e mer lu par
ail
MM. Pages.
M. Arago, à la séanée publique du 21 août. 294
EE TR ig deu caoosépe css 803
CARUS. re la présence d'œufs déjà Gris
dans Povaire des fœtus femelles.. .......
CASP Ses recherches sur la vdoulatits, j
mentionnées honorablement dans le rap-
yt de la Commission du prix de Statis-
rent 5 15 0.9. 27
CASTELNAU demande z "il soit fait un rap-
port sur son Histoire näturelle des Co-
léoptères. eienaar sseissersresses 12
CASTERA siio PAcadémie de chergér une
Commission d’examinér de nouveaux mo-
dèles d’appareils de sauvetage
— Encouragement de 2,000 fr. pour divers
appareils de sauvetage. — Rapport de la
DRE pour le prix relatif aux arts
insalubre. g 218
— Ces naai sont rappelés dans le rapport
sur le ima au prix de pesana = :
crit_relatirem an pi
— M-Gastér
166
pour i meilleur ouvrage
le traitement du choléra
— Quatrième Mémoire sur les moyens de
sauver les naufragés...................
CAUCHY. — Note sur un théorème relatif
aux racines des équations simultanées
— Note sur la prets des équations de de-
gré quelconqu
— Méthode série pour la détermination
des racines réelles des équations algébri-
ques ou mème tran tes
ss...
fosos edep oes sas tr er: ste
Zot L A $
a equa
tions | des.
CAVÉ.— "bar Tutilité des rondlellet PAIA:
employées comme m de sûreté dans
les machines à vapeur..
CAZENAVE. — Lettre sur les résultats de
mms.
écrit qu’il a dep
CAZENAVE éc
i é et fait construire ds À 2 a
qu’emploie Je colonel Paulin pour péné-
è dans les lieux infectés.....-...-..
— Note sur le mode de trans-
fondeurs... ---
jarn Jes es ms 1800 fr. lui
edor ri j
quil a pret sr hé an insiruments de
En :
A A (Rapport de la Commission :
pour le concours aux prix de Médecine et
de Chirurgie, année 1835.).
— Rapport, sur divers Cire Pa chirur-
résentés par M. Charrière
ES. — Mémoire sur l'attraction des
......
CHASL
ellipsoïdes.
CHASSINAT. — Observation de Vaurore
boréale de la nuit du 12 au 13 novem
CHAUSSENOT. — Réclamation de soi à
l'occasion d’une note de M. Sorel sur des
me de sûreté pour les chaudières à
— M. Mr Br: l'Académie de charger
une Commission d’examiner divers ap-
pareils de sûreté qu’il a imaginés et qui
sont prèts à fonctionner.....-.-."""""
CHAVIGN EZ copie d’une note de
842
873
-Rel
CHEN EAU. — ” Introduction ac
nouvelles sur A papere et le traitement de
lo PAIE pulmonaire, .......-:-." 844
CHERVIN.— tros sur REA singes qui habi-
tar.
UL. — Recherches © chimiques sur s Ía
teinture; cinquième et sixième mémoi-
Bro 132 et 167
M. Chovreul est nommé commissaire pour
tes de l’Académie
— Dela nature et de la cause des taches qui se
nt sur-des étoffes de laine pendant
que l'on fize, au vapeur, les
matières pia SAP qu'on y a imprimées. 88:
présente un brise-pierre à écrou.. NE.
brisé auquel il a taie subir quelques mo-
difications ..,..-+..
CLAUDE: — M Leroi est chargé de faire -
de
Claude intitulé 1o% Traité de L'art de tenir
2
CLAVAISON (De). - — es la possibilité de
substituer la feuille de Scorzonère à celle
de mürier pour la nourriture des vers E
EE eE maps sái amer
— Mémoire sur l’influence de 4
558
sssssss.rs
127..
machines à vapeur..
UM.
CONSTANT Er FABRE. — Une récompense
(Rapport de la Commission pour le con-
cours aux prix de Médecine et de Chirurgie,
année 1835)
CORBON. — Démonstration du théorème
16 concernant la valeur des trois angles d’un
riangle ....
CORDIER. — Instructions pour le voyage de
TAstrolabe et de la Zélée ; partie relative
à la géol,
CCR ER tonn sosonsgseorol
( 956 )
Pages.
— M. Cordier est nommé membre de la Com-
mission pour le concours au prie de Statis-
Mes .. iv
Te
pa is Fra
— Rapport ne une Pité de M. Borie iesse
à des filons gr sis kA Mau der à Auz
ossi sos ss ss
‘mémoire d’ana-
lyse qu’il a publié dans di Journal des
Mathématiques de M. Liouvi
— Est nommé membre de a Edison
pour le prix de Mécani:
= Rapport sur un mémoire æ M. Porron:
ss
ss...
es ét d'Abbodie; peer
fuit du 15 au 1 16: novembre 1837.
DARET.— Note sur les Pompes Ages mien
448
vaux relatifs à à la Physique du globe,
dans le cours ps Voyage de circum-naviga-
tion de la Boni
euros iers
720
— M. Arago nn] le registre
la plus convenable à donner aux versoirs
de charrues .....
COSTAZ fait, au nom de la Commission
pour le concours au prix de Statistique
pour le concours au prix de Statistique...
COSTE. — Vésicule allantoïde observée dans
émoire sur la nécessité de ré-
p Part du dessin dans er ee
tures. — Ra ur ce mém
CROSS. — kph avoir fait tbe ss Aca-
rus au moyen de Pélectricité; Lettre à
sss...
Appareil pour Lg ne de
“ivesdie le cintre des théätr.
Saint-Hilaire,
rendu. de. la séance du 14 août...........
— M. Cuvier présente de la part.
chard une notice imprimée ayant
pour titre : Description des membranes du
Jetus utérin du Kangourou
esere ues
DAUREL. — Considérations:sur les caractères
commun de toutes les maladies e
méthode commune de traitement qui s’en
déduit
BÉAUNONNE, meg mne “ve conserva-
tion de végétaux vivants porini des voya-
sur R famille des
Lardisabalčes, précédé d'observations d’a-
natomie tiges de FEAR
végétaux. asalak re
DELAMARCHE.—Nouv veaux globes FRERES
DELAUNAY reçoit, comme premier élève
t de l’École Polytechni
i > promo-
tionde 1836, le Prix fondé par avé de La-
cours au prix de Médecine et de Chirur-
gics: année 3895...
— Recherches sur le et sur l’édu-
cation auriculaire des sourds-muets...
Pag
ayant pour objet la recherche de la forme
5,000 fr. leur À accordée pour leur Dic-
tionnaire universel de Thérapeutique géné-
ge Es médicale. {Rapport de
L'ASEEE
pey anitis sico-président du Conseil
d’Adminisiration des hôpitaux, hospices ci-
vils, etc., de Ia ville de Paris , présente
le Compte rendu des recettes et dépenses
pour l'exercice de 1836 qwa publié cette
AIMERIONS EE E ET
— Présente une Notice du docteur Lindley,
sur wi plante agastigue très balls, dé-
Anglaise) par Ma de Schomburgk, qui Va
nommée Victor.
DELILLE (Micuez) ‘demande un inste sûr
une Note DT à la navigation
Mons eg ssretrian
ien pasr s pub Re — Cette io
ee ne peut des Les re
DELION. — Prix de 2,010 fr. po
arts insa TT PT LS RS LA
DEMONFERRAND. — Ses recherches sur le
Mouvement de le population, mentionnées
mission pour le Concours au prix de , Sta-
SAT CA Diuascendpons se VON Sem
FEMONGE Pun- paquet cachete
Poe.
© SST AS
portant pour sr 1: des
ballons (séance du 2 octobre). .
DEMONVILLE. — Questions - sur ' V'Électri-
cité, le Magnétisme , etc
es mT Recherches sur la com-
on du sang, à l’état sain et à l’état pa-
Mie : Lettre à M. ra mas. .....
— Géo
an i à simplifier les perde p -
DESJ — Résultats des observations
médorolosigues faites à l'Ile Maurice, en
et octobre 1836, et janvier et
is de
So YA CUS
par M. Flourens, dans Ta
d décembre.
Z, = Observations Felies a fa
février 1837.. ;
DESFONTAINES.' — Son loge is historique Ta
séance publique
=M; Dapoi présenté pêr la tebrion de
Pages.
MM. 3 a
DELENS et MERAT. — Une récompense de
Pa,
Physique comme un des candidats pour la
place devenue vacante par le décès de
Mi Giir i en dE
D’ESTOQUOIS. — Note sur la éonrerpnst
des intégrales et des sér
DESTOUCHES
météorologiques faites au Caire..
DEZEIMERIS. — Recherches Historiqüés ét sur
les auteurs qui depuis un demi-siècle ont
proposé la compression des artères comme
moyen thérapeutique
DIETZ. — Ses voitures articulées à six roues
sont soumises à l'examen d'une Com-
mission.
uns.
CO
DONNÉ. — Note sur les signes de la mort et
indication d’un nouveau signe, .
Recherches sur 1 e lait
ote sur les mouvements “vibratiles qui
s’observent à la surface des RU
D'ORBIGNY. — Mémoire sur la distribution
géographique des oiseaux Passereaux dans
Amérique idionale. .
DOUBLE est nommé membre dé
CORRE RE
ait. F rapport
A 3 p
question proposée. Ur E RE
Présente des registres LP pi oi météo-
rologiques faites au Caire; par M. Des-
touches
rt sur un Mémoire de M. Dearer
` concernant la médec
— M. Double est nommé pre de la Com-
mission pour le prix relatif aux moyens
= dx un art ou un métier moins insa-
CR
DROUIN prie Académie de hâter le iar
a a présenté ily
— La CHE Colon ve on pire mwya pas liée
à faire un rapport sur cet appareil
aie Lettre sur ie ravages commis
s.rssðss
ss...
d'Argenteuil is.
DUBOIS. — Considérations sur les huîtres,
employées comme prono au temps de
l'empire romain , et notamment sur celles
de la Côte du Médoc
DUGEZ. s Noss dar le développement de
DUJARDIN , de Lille. — Note sur l'emploi
. — “ses d'observations
3
- 164 et
77
T1!
712
516:
P la vapeur,
les incendies
— Note sur un nouveau système télégraphique,
au moyen de l'électricité transmise par de
longs conducteurs métalliques
— Supplément à deux notices sur le Piano-
ss. CRE soesessessso
.s.ssssses
graphe...
DUJARDIN. — Phénomènes présentés par
des œufs de Limace pondus depuis peu de
DULONG est nommé membre de la Commis-
sion Chargée de décerner le grand Prix de
sciences physiques pour l’année 1837
la Commission pour le prix relatif
aur moyens ens de rendre un art ou un métier
( 958 )
Pa
comme moyen d'éteindre
— Rapportsur denxasémeirce de M. Malaguti,
relatifs à l'acide camphorique et à l’action
du chlore sur les éthers composés.. :
— Anal certains composés de ph
préparés par M. Guibourt,......,...,
— Remarques sur le passage d’une lettre ae
M. Forchhammer
— M. Dumas est nommé membre de la Com-
mission pour le prix relatif aux oe a aga dine
de rendre un art ou un métier
s.s.s...
ss...
— Est adjoint à la Commission chargée de
faire un rapport sur les produits métalli-
ques provenant des usines de M. d’Arlin-
court
— Note sur $ Paet actuel de Ag Chimie organi-
‘avec
RIT
z an
atena Sur aux
art ou un métier
— Rapport sur un Mémoire de M.
rélatif à l’analyse élémentaire de l'amidon
et à celle de la dextrine. . side
es - Communication d’une lettre. de M. Denis
À relative à la see on du
ossi nn ns ss sous ss
er do Gr ver ss
la Commission
chargée de faire v un ne el
causés dans la commune
des. insectes qui. attaquent la vigne, -a
les commissaires ont faites sur les lieux.
M. Deian nnet nee re ia
x ipii oeart n
110.
mission pour le concours aux Prix de Méde-
les vignobles rés root par les chenil-
les d’une espèce d
— M. Duméril présente er en son nom et celui de
son collaborateur M. Bibron, le 4€ volume
per kawan pia pasmine sous: le ps
....
— Est nommé membre de f Commission
e recherches pour une explora-
tion paitaas de lAlgérie
p sur un travail de M. Macquart ,
ription d'insectes EE
connus
s.esssessse>
intitulé : Desc
et plans relatifs au au
placage des Fes
— Dépose deux boguets cachetés portant pour
des machines à vapeur (27 novembre)...
DUMESNIL. — MM. Élie de
Bonnard, sont adjoints à la Commission
chargée
— Rapport sur ce travail..
— Note sur les algues qui ep en smki
certaines eaux des marais sala
DUPERREY. - E . Remarques sur Ta. dicétios
DUPIN est nommé membre de la Che À
nique
la feuille de then à à celle du mûrier,
pour la nou des vers à soie.......
DUREE (écrit sh pour Daret), — Sur
wa -a aas ren des ete à
DUTROCHET = Observations sur Le te
la circulation du
chara p Tes andre: de. tem-
chara (en commun avec M. Becquerel).
...
784
DU v AL.— Observations de trois cas de fausses
ss...
2
S
S,
ë
Lu
à
3
a
R
e
1
y
`
snee sossstesosssessseoeiooooe
CR
e gré.
— Conme d'une lettre de M. Pali
ie de Beaumont e
ii
Nata re 4 4 2 3. 1
= AVULE SUI P
can de Cosigüina............,........
— Rapport syr be mihana y "E Paillette,
0 ?
latives à 1 io de P ienne
province de Brio rent
FABRE. — Mémoire sur la germination du
vavec M. Du-
FAMRES á “CONST TN _ Une rétorspense:
de 3,000 fr. leur est accordée pour leur
monographie de la méningite tuberculeuse”
— Rapport de la Commission pour le eon-
cours aux prix de médecine et des
Fese es vie pertes eme Va Re se
sersthul Rs TS even es
FAURE. — [Lettre sur Y aurore cn du
12 NOV
obse:
FERRARIO. = — Statistique spenna sde. sr
ss...
nant un moyen de rendre l'eau de mer po-
table...
s...
Jossiles trou
m Le, tu js ditia Rasler
Y ral a
— Lac poa séaace publique dn.stéeptembre,
SI
em
le)
tu relativement au pp sp ES
( 959 )
Pages. MM.
minées de la chimère arctique
— Note sur quelques dents fossiles provenant
d’une brèche osseuse des environs d'Oran
— M. Élie de Beaumont communique l'extrait
d’un mémoire de M. Reich sur la densité
Tr
— Est nommé mere de la Commission
chargée de rédiger un plan de recherches
pour une exploration dr es
sous
=. Communique une lettre de M. Gæppert sur
ra el
gérie e
Jossi Les
: EN COGNÈRE. — Nouveau modèle de voi-
ir E Se AATE PEE
; instruments. .
; ESTOQUOIS sr LR oir à Foii. -
EYDOUX. — Lettre à M. dé Blaiwie sarte
age d hi P
actu DC
Sat +
nite , ; sous lo rapport de la zoologie.. de ,
l'éloge historique de M. Desfontaines et
P
riels faisant les fonctions de cœurs acces-
es artères inno-
463
491
6g1
celui de M. Labillardière......... 403 et 415
~~ Communique une lettre de M. Arte
on tie — Sur les produits kat des
FONVIELLE (pe). — Appareils pour le fil-
are en
42 FONZI dsl: q PA se fasse
faire sur des dents ce
26
156
640
758
d’une
158 extraordinaire d'étoiles filantes. — Le
ple, dans certaines parties de la Gras
Bretagne, désignait cette apparition sous
le nom de larmes de Saint-Laurent, la fète
du saint arrivant en effet le 10 août
ss...
T transmet copie d’une lettre
qu’il a adressée à M. le Ministre de l’Ins-
truction publique, sur la nécessité d’un
( 960 )
empla i AU usie min . k
as t de la Harite: Loirė et des departa
DORE VOS eme T E
— Mémoire sur les filons métallifères et le
terrain des environs de l’Arbresle. mons
port sur ce travail. .
FOURNEYRON.— Lettre à M. Arago sur une
nouvelle nil établie à fes ah
Forêt Noi
— Nouveaux rensei
de cette machines Communication de
M. Arago...
— Lettre sur un pti de chemin de fer avee
rrigation.
canal usinier et d’irr.
FOURNIER -fat la diarrhée qui ih
le choléra..
ia, Lettre à M. de Blainville sur
les si ea qui habitent le rocher de Gi-
*sresesesvss
braltar..
FRAVIENT propose, “pour détruire les PY-
51
MM. à Pa
d'Argenteuil , d’asperger les plantes d’une
rée
solution camp
— Depote Sc paquet cacheté(séance du 13 no-
ns ss ss see
PAi a — De quelques modifications que la
chaleur fait éprouver aux acides organiques
FRÈRE DE MONTIZON adresse une boîte ca-
— Note sur le Bohon-Upas de Java
— Instructions pour le voyage de l’Astrolabe
de la Zélée ; Rares relative aux obser-
—-M. de Freycinet us dômmé membre de la
Commission: de run plan
de recherches ponr une explor ation scien-
ne de l’Algérie.......
OT. — Peipin et Diiis de son -ap-
parei de sûreté pour les machines à
ss...
ADO O re r Va raie sec
FUSZ. — Prix de la cbr de 1,000 pour sa
nouvelle méthode d’enrayage. — Rapport
de la Commission sur le concours relati ga
aux arts insalubres..,......
— Cette invention et celle qui cotiétne un
nouveau sys s de voitures sont
mentionnées dans le rapport de la Com-
mission ‘le concours sp de SN
San? de substances insolubles
formés artificiellement... ..,,..... 72 S
— Rapport sur ces A ereere
— Lentilles en verre fondu et en cristal d
roc fondu . serseeesesnss
cn AS k
nir la sipsi putei in de cham-
"et sur
chines mues |
GAY adresse de Cquimbo au Chili, de nom-
ea observations de variation diurne
de l'aiguille. imantée, s,s. serreenennese
GAY-LUSSAC est nommé
Commission pour
moyens de iS un art ou
EEE
ar une disposition destinée à
;. p
le prix ae aux
382
519
(961)
HM. i Pages
GENDRIN se fait connaitre pour Pun des au-
teurs auxquels la Commission du concours
ion
roposée) a accordé des encò 351
GENDRON. = Du Tarani et curatif des
de l'æsopha, 548
GEOFFROY SAINT-HILAIRE. — Surla sin-
gularité etla haute portée en philosophie
naturelle de l’existenoe d’une espèce de
singe trouvée 2 l’état fossile dans le midi
— Sur les singes du rocher de Gibraltar. .... 43
— Des changements produits à à la surface de la
successive des milieux ambiants, divers et
consécutifs du dobe terrestre.... 108 et 183
— Rema sur une Note de M. F. Cuvier,
relative à un passage du précédent Mé-
De la nature et de l’âge des ossements for
siles sous des S mari) , tdi
"E ere mL aire RS à sur Fie bu-
un Mémoire ayant pour titre : Mé-
ss.
naitre l'objet. Ce titre est le suivant :
ntologie après
‘sous forme de lettre à l’Académie. »
— M. Geoffroy Saint- Hilaire fait hommage
d'un mie, de sa ae de Dau-
s.r..
Ma om Here
— Notice sur doux Vs ‘genres de mam-
mifères carnassiers, les Jchneumies, du
Continent africain, let les Galidies , de
— Note sur le Dai dentaire du Protèle.
(De). — Monographie des Piiale
et des Tlale; du Brésil ( en
ps avec M. À. de Sa
GIROU DE BUZAREING:
PR RE
GIROU D DE BUZAREINGUES fils. — Ca
sidérations sur la peau , et en particulier
sur la nature du drme...........,:... 843
C.R. 1837. 2° Semestre. (T. V.)
GLUGE. — Note sur un changement du
dans les vaisseaux, produit par sens
que eh ae ne uenas a E n
GODARD. — Système du mioni PRP
GODDE pn ONAN demande que PA-
cadémie se fass re compte d’un ap-
pareil de Mere A ni a sous le
nom de Bombes-amarr
GOEPPERT. — Examen de Ta structure intime
de certains végétaux fossiles............
entr
provinces centrales de la Nowelle-Gre-
nade
GOURDON. — Note surle choléra et sur une
médication ayant pour objet d'arrêter dès
son début le développement de cette ma-
URDON prie l’Académie de
rapport qui doit être fait sur un moyen
qu’il a proposé pour Pessai TR
pendus
LÉ
oyez Grangoir
GRANGOIR. - A serrure à | m
850
918
GRAZIANI - — Apparition ios Eye
toiles fanes observée à Rome, dans la
nuit du 14 au 827
ÉGORY .— Sur la culture du riz sans barbes
dans łe Yoccllais = ARS SE san 6e
GRIMAUD, de Caux. — Note sur la const
tion physique du ré et sur la lactol
— Histoire de la génération de re ae
bliée en ce avec M. Martin Saint-
_ Ange. — port snr oot OpVERGS: -47a
M. Donné sur la composition du lait.
GROUVELLE. — Considérations sur les mo-
difications à introduire dans la prochaine
Ordonna nce concernant les
machines à
vapeur ne rar
GUÉRIN 0 Geiss). - m Mémoire asie . e m
bation du Ee UV TUE P AER
— Mémoire sur EE T E SU
w WG RS RE
proposée). ....... -...............
— Prix de 10,000 fr. décrr à ce
(Rapport de la Commissio
cours au grand Prixdee
— M. Guérin demande que l'Académie s'inté-
resse près de M. le Ministre de l’Instruc-
tion publique pour la publication du tra-
128
ss...
. Pa
vai an lui a valu le grand prix.de chi-
Ja Pyra
— M. Guérin présente quelques remarques sur
une Lettre relative à la Pyrale, adressée
à PAcadémie par quelques propriétaires
de vignobles du Mâconais e
GUIBERT. — Sur les moyens d'empêcher r ~
closion des œufs de vers à soie, dans letra-
jet de Chine en Europe. ........ 9 €
— Note sur les explosions des machines à va-
peur et sur les moyens d’y remédier...
— Note sur r les moyens de détruire les insectes
©
Le
HAINGUERLOT. — Expériences sur le degré
Ca nn qu’on peut donner à un bateau
HALDAT: — Recherches sur la force coerci-
tive et la polarité des aimants sans cohé-
co 34v
HATIN. — Mémoire ue la PRE
comme, om re if du crou,
qu'on y aurait également
aperçus. .
HENRY. — Considérations sur l'établissement
des chemins de fer. — Rapport de la Com-
mission pour lé prix relatif aux arts insa-
sondage chinois exécuté à Saarbruck »... 108
— an sur une étoile FA res ns
a attaquent la, vigne..
IBERT. — Note, esur. les avantages Le
thode Iatraleptique. dans les or a en,
8
— Note sur des les ee
Fm forme particulière , dites piles con-
centriques 546
— Dépôt d’un paquet cacheté relatif à la pré-
cédente communication. (Séance du 16 oc-
e)
ASE en es PRES ANR 0
est accordée, pour son … ostéotome.
(Rapport de la Commission pour le con-
aux prix de médecin e et, de Shires,
année 1835 ) S a PRE TS
HOUZEAU-MUTRON:-— Prix de 2,000 fr.
ipour ses inventions tendant à EET
sement des arts qui emploient.. le savon.
(Rapport de la Commission pour le con-
cours relati tif aux arts insalubres)... 220
HUMBERT. — Une somme de 3,000 lui est
E.
tions spontanées et symptomatiques de lar-
ticulation ilio -Jémorale, etc. ( Rapport
de la Comm
prix de
on pour le ons aux
E E ga
Ba
anciennement dans ce pays ar lasse 704
— Sur la di ie de ni
CAPES
eau entre la mer
te. S oleada à
M. 915
HUZARD est est nommé membre de la Commis-
sion administrative pour le deuxième se-
restre de l'année 1836 et le premier de
PR Te. 45
— Poe une lettre de M. Bonnafous, z
relativ tés du maïs 44
sa un ouv
ek? Súr V'édication à des vers à iiet
culture des müûriers..
D Jl
TA
4
#“ f
J
MM. Pages.
JACOBI: =. Note sur l'intégration des équa-
tions différentielles de la dynamique... ... 6x
JACQUELAIN. — Mémoire sur la combinai-
soti - Pacide sulfurique avec la potasse
et sur quelques composés qui en brad 689
J ACQUENIN annonce qu’il est en possession
__ d’un mémoire inédi j
~O sur les plantations'des grandes villes... 764
JACQUIN, premier élève sortant de PÉcole
Polytechnique (promotion de 1835), reçoit
le prix fondé par madame de Laplace,
prix consistant dans la collection com-
plète des œuvres de So PR ECS
uses de I ’inflammation
-de la houille dés les dépôts destinés à
LR er ae rent
pere par des élèves de la missi ission
égyptienne, nouvellement reçus docteurs
ME …—
G3P
par la nn de Paris. En p
Aranja si ; dé > _ ce
JORGE — Voyez
: Rene PTE 20
ux genres voisins des Para-
types de deux
et Ambliodon. .
RE bevin Hémigale et
— Rappo r ce mémoire
442
588
— rte sur un rongeur fossile des calcaires
d’eau douce du centre de la France , con-
KORILSKY.— De l'influence qu’exercent le
soleil et la lune sur les phénomènes atmos-
_ ture
KRAUSS. — Mémoire relatif à Pes espri i
pommes de terre et à ses funestes í effets sur
LABILLARDIÈRE. — éloge historique ta
M. Flourens , du la re publique du
rr septembre... ,:. 4:5
LAFARGUE. a Sur un moyen de sécoinärife
deta morphine dans unliquide. 210
LAGNEUL: — Voir à Lagnens.
LAGNENS. — Note sur un gisement de feld-
spath dans la vallée d'Aragonet. (Hautes- be
RER NES E 7
LALANNE. — Rapport de la Commission
( 963 )
r P
sidéré comme ani d'un nia nouveau ,
le genre Théridomys, di «bé ua e 483
Mémoire sur Ga mammi ifères. nou-
veaux 521
— Mémoire sur le Ho d'Histoire natu-
relle de Lyon et sur sa classification
promise classification basée sur le. dé
ns ess
tive à ‘une traduction russe ‘qui va être
-des principaux ou-
is sur Péducation des vers à:
faite de son .rés
v
vr chinois
de la compres ession et de |
ur le corps que s bd
i y as de ie Commission
284
ai
he isolés.
chirurgie, année 1835)
— Observations de six obte-
nue au moyen de e pa cie
ventouses
844
résente une chambre Le
truite sur un noûveau modèle.. ..... 70 et
KUNTH. — Faits relatifs à l’origine des bancs
flottants trouve aux nani
rons
NT r po $25
ne. #7 207
l’économie animale
E
350
sie DRE
CREE SERE NES
adressé au M. Léon
concours
Lalanne ; ët ayant pour titre : des sur
à indications continues.
au
22
L
LANGE-BEAUJOUR.— N
ploi des parachutes. ......... >
LA PILAYE (De). — Lettre sar Pau
le qui a été vue à Poaki Le nuit
he 12 au 13
seseo sons seuees
MM.
LARREY est nommé membre de la Lg
pour le concours aux prix de Médecine et
de Chirurgie, fondation Montyon .......
— Rapport sur divers instruments de chirurgie
présentés par M. Charrière....,........
— Rapport sur un Mémoire de M. Seutin,
concernant le traitement des fractures des
membres inférieurs au moyen du
— msmrstiege quelques détails sur un cas
de combustion spontanée de la houille qu'il
a eu occasion d’observer autrefois à Phô-
tem nee du oui Iou
ss
ments Poels pres + à Sansa
les animaux antédiluviens en yéitórak: à
— Fragment d’une lettre de M. Lartet accom-
pagnant un nouvel envoi de fossiles prove-
mr du dépôt de Sansan. — Tia sg de
e sur ces fos
LASSAIENE. = No ouveaux art éthérés,
MAUDIT or mn tre coeette
. — Éléments elliptiques de la co-
Halley. ( E commun avec M.
LAURENT. — Lettre sur l'existence présu-
mée d’une mine de er dans le dépar-
tement de la Haute-Sa
— Recherches sur ia composition etsur la for-
mae atomique des ac et élaï-
ns ss ss
Sur le les résultats is par la théorie « des
!
à Pense rame š
— Action di Vhydrure de
DONS en Lire Gros ct
_ Recherches sur les dhai à acides gras. .
— annonce quesa théorie toie:
binaisons organiques a conduit M. Holmes
à trouver, sans tâtonnements, un procédé
rt i
pour Yacide æœnanthique
— Mémoire sur la fhéorie de la cémentation
avec M. Leplay.)........
Note sur la cémentation enr RTS
— Re Fée Les borates de potasse et de
sudo ee
de soude. .
A RER A rie e.
> tungstène et .
/ ù
| 904 )
ges. MM. Page
— Note ve un nouveau carbure d'hydrogène
DT dansé CRÉTEIL OS
HI — Action pm l'acide nitrique sur les acides
as. — Nouvelles combinaisons chloru-
466 rées de naphtaline. — Action 5
niaque sur le benzoïle.....,............
LAURENT demande le rapport qui doit être
676 fait sur un livre qu’il a présenté, et qui a
titre : Ensei ique
l'articulation de- lu voix appliqué à l’édu-
cation des Sourds-Muets..............
6:9 | LEB UE. — Note sur l’équation x? = 1.
LEBOBE. — Observations sur les couvertures
OR PO. miary iata dame ERIAS TE re
— M. Lebobe adresse une feuille laminée
917 d’un alliage employable aux mêmes usa-
: A Te le zinc, et qui se corrode diffici-
158 LECLERC: THON. Noté sur les serres
labourables d’une partie des NS de la
ms aux environs de Chal
LEFEVR ote sur les inconvénients que
421 mor a dag ie Ent à Gi
bruck;-par M. Se/lo, conseiller des mines
47 de Prusse. — tan sur €
DU ait de Thury..:...........20:
EFÊVRE. — M. Da présente le ya
800 dans lequel sont transcrites mo rva-
a= MM. Lefèvre et D'Abbadie , Pendant
553 eur séjour aù Brésil 2
LEGET — Description et figure d’un nouveau
48
70 ME ET à
ns F3 des environs de Saint À Prius. ye
LEMAITRE. — — Description et figure d’une
346 soupape de sûreté mise en mouvement par
395 un flotteur
LEMBERT. ix de 5,000 fr. pour son
de
526
542
628
653
689
718
758
108
Pages.
LEROY D'ÉTIOLLES. — Appareil destiné à
rendre sensible à l'oreille le bruit que fait,
dans la vessie, un calcul heurté par Pex-
110
54x
par M. Seutin pour les e óa des mem-
bres inférieurs
— Sur la préservation des subs-
Îlier propose un moyen po
truire les insectes qui ravagent les, vigno-
bles d'Argenteuil
— Réclamation de priorité à l’occasion d’une
lettre de M. Mandl sur les ee fibri-
7 r E E T don vestes a R en 652
? : E aa FEF t
— Recherches sur le sérum du sang; sur les
proportions d’albumine que contient ce li-
quide chez l’homme et chez les animaux à
sang chaud ; etc...... 62
Le ere Dei et modèla d'une
soupape de ur les machines sh
festin Lys
LEVESQUE offre de soumetise à l'inspection Ei
de l’Académie un jeune enfant affecté dun
hy drocéphale congénial PE
EYMERIE.— Du calorique considéré comme
agent thérapeutique 542
L'HERMINIER. — Rocherchie. vnatomiques
sur quelques genres d'oiseaux rares ou € f
core peu connus sous le rapport de Forga:
nisation profonde, :-... +< ee rT
ee es les produits du volcan de la Case:
Ar ne lettre à M. Flourens. 454
à l’occasion des conclu-
s travaux de
MACQUART. — Mémoire sur des diptères -
exotiques, nouveaux où peu CONNUS. +
re t sur irea omsemersrse
MADLER. — La médaille fondée par Lalande
est dé à MM. Beer ler pour
Į Carte de la Lune... -++ -+> "
MAGENDIE est nommé membre de la Com-
rgée de décerner le g prix
ii physiques pour l'année 7: 1I
des Sciences
- Bto Commission pour
prix de Mine et de Chirurgie Ponda-
tion Montyon) Ib
(965 )
MM.
— Rapport verbal sur la partie physique de
rea éducation , ar
M. Malepeyre aîné et Percheron........®
LIEBIG. — Recherches sur l'acide urique. (En
commun avec M. Wôhler.
— Notesur l’état actuel de la chimie pennet
( Dons. yi:
nn
{En pre avec M. Dumas.)....,....
LINARI (Santi). — Sur .une question de
te ntre MM. Matteucci et Linari re-
lativement à l'invention de l'appareil au
l on-tire l’étincelle de la
torpille; sus. sssess. sursereseseineies
LIOUVILLE. — Troisième Mémoire sur le
développement des fonctions ou parties de
tion différe ntielle du second ordre
contenant un Pet us
— Nouvelles recherches sur la déiermination
des intégrales dont la valeur est algébrique.
— pre ns nouvelle d’un problème analyse
nomènes thermo-électriques.
GCHAMPS. — Sur un
moyen de ri
plantes.
— M. Loiseleur-Destongchamps demande à mi
© prendre pour v
n temps
a présenté sur la constitution fhbbédie des
NGCHAMP.— Dépôt t d’un fiad cacheté.
(Séance du 1$ septembre.)..... nier
LORMONT. — Description et figure d’un ap-
pareil de SERRE à va-
peur
nes nm een osme nn nr
cription : Plan et mémoire ur dan
LUASON. — Canido sur F AE
magnétique , et le rôle ae ioe oin fare
aqueuz.…
MAILLE demande qu’on -ih sippi.
ion d'examiner un: procédé pour la-des-
siécation des bois dont il est l'inventeur. .
MALAGUTI. = Mémoires“ relatifs à: Facide
camphorique et à Paction du éklore sur les
éthers née cran — Rapport sur ces :deux
Mgina A SE op Laus usé
w Note sur P action du Ekilore sur ‘les éthers
oxacide etsur ai sulfurique.
2 Recherches’ sur la Grstine commun
ch 5 T0, COUT INTT A Jaoucauiel
MALAPERT. — ‘pe la cie siège des artères,
considérée comme moyen. anti-phlogis-
tique
— Réclamation.à l'ogcasion < d ppa eieae
Mobo
MALEPEYRE, — Rapport see sur. le pre-
mier volume -de l'Encyclopédie d'éduca-
mana par MM. Free ainé et
* „aaa
A À E CS a RES
PPT
D EE atanena a
prérepir. l viik la suite d'opérations ;
E PN » | eu |
in enfant... Rs
DILLOT. — Leur travail
sur les es mentionné dans ię rap-
port de la Commission pour le.
aux prix de Médecine
année 1835. TR
ETTI.
et de Chicurgis,
a . tuy RAT
s Be travaux sur 1 assainisse- g
. . mént des maremmes de la Tosc scane ; Rap-
; port de M: RAR AT Rte
tobre)
ss = Lette à M. Arago sur une aurore ss
obani TP HER aire
— Note sur la structure élémentaire des mus
ctes
(966 )
Ar
F#
MM. Pages.
MARÉCHAL. — hr d'ane nouvelle ~
Sphère: àrmillai Jváš di RIN T
— Rapport sur cette sidt CENTRES
MARRETTE, missionnaire au Tongan: ümé.
moire sur la Culture de l'arbre à vernis
dànsice pays, la récolte du: vernis et la
qui se verser les-mêmes cantons. 449
MARTIAL émoire sur des-machines à
élever Peau et sur une machine pneuma-
accordés pour son instrai? destine à à la
asso ne ss ssmnss
i tienibre de la Sal
mission pour Te Concours du Prize Sia-
tistique.. st 43535
war-an Mémoire de M Maréchal,
NITASORERIE ET Tr ee ve
LP prs hr 555
NI. — Mémoire sur la Polarisation de
la chaleur:
Š eur
: t DELENS. — Une récompense de
Soio » 060 fr. leur est accordée pour ie Dic-
tionnaire universel de de Thérapeutique
rdle et de Mati
=i rurgie ; année 1885, LRO à
MERCENARO.— Lettre surdes singes. ee
bitent le rocher de Gibraltar ssa, sas..
CHER; — Sur la-nomenclature Pr aua
posés qui. ont pour base le gaz oléfiant et.
le méthy 104
MEYEN: — Sur le. owk de formation, des
tini AUE 5. onnar e aaraa adient à
— Faits. relatifs à Porį igine des lens. flottan ts
de fucus (Sargasso) qu’on trouve aux en-
vironsdes, mg ue tr annee: o
MICHEL DELILLE. — Voir à Delille.
MIÉGEVILLE écrit ses à un moyen
qae a -Précédemme $ pour
employés:da -de tabac: 489
MILLON : annonce peo qil vient- d'obtenir less
es de brómes pro-
LNE- EDWARDS. — à Edwards.
MINISTRE DE LA GUERRE, invite PAcadé...
.- mie à lui désigner les; trois membres
qui, conformément à Earianpance eo Sez
tobre 1832, feront partie. du conseil de
perfectionnement sise Pol ue. 28
pour une Commiss n qui sera
de een ne de la cite
MINISTRE DE LA MARINE transmet de
nOUYAUT, ganint» des observations astro-
es fai lé
TRE, DE LS ON. 3
QUE transmet ampliation. de. Fordons.
nance. agale $ qui oppie la
démie ae 96
— Transmet ampliation de Pordonnance
royale qui confirme la nomination de
M. Pouillet comme membre de ee
156
méridien sous l'équateur
MINISTRE DE L'INTÉRIEUR en un
Pages:
mémoire, de, M,- 4 Eny
titre, : De l'influence purent Le cu ‘soleil:
et la. lune sur les phénomènes. a fri-
GUE. =
— Transmet une note de M. Korilsky,sur l'u-
ae des petits oiseaux pour la destruc-.
` tion des insectes nuisibles à l’agriculture: 44y
MINISTRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES
transmet un ouvrage de M.Ferrario sur la_
statistique icale: de Milan. . , 256
MINISTRE DU COMMERCE ET DES TRA-
VAUX. PUBLICS transmet une lettre, de.
— Transmet l’extrait d’une lettre du ct
fron gaii à Philadelphie, où se- trouvent
appareil de. súr
s dioles sur, un nouyel;apparei
VAPOUT a.na s ssmrnmpesestesnmssnns 34t
ii Prie l'Académie de bâter. le rapport qu
i Pis rt 504 et 6gr
— Nouvelle lettre, sur le mème sujet ; modèle
d’un appareil de sûreté....,,...,....... 758
—,Le même Ministre accuse réception d'ane
de M: le Secrétaire
nn nus
tration
— Demande le rapport qui doit être fait sur
des se ar représentant en
les pustules du vrai et du faux
vaccin 36
MIRANDA. — Effets de la codéine. sur l’éco- 2
animale ve “i porna E 2 RS
MIRAULT. — Son travail sur la ligature de
la base de.la langue, Ge D ees er
À aoni aa Te.
EL (De). — see pe ' le voyage
de l'Astrolabe et.de la. rela-
tive à la Botenique et à la culture EAEN ie 5138
modes de formations utriculaires ou se?
laires dans les végétaux....,..,...#0. 297
— Rapport de la Commission ch; egée sde ra
diger les instructions 1 €
MONTAGNE. “De l'organisation et du mode
¿eten par-
ticulier ss mt 5 wwebbiäna, espèce
nouvelle des Canarie
— Note sur un nouveau genre de mousses, le
onomitrium
genr
MONTAULT. = Enconragerent-de e 1560 fe.
concours au prix de Médecine, question
pro s.. N
— Un entouragement de 1000 fr. lui est ac-
zea pour son ouvrage intitulé : Recher-
ches pour servir à l’histoire anatomique,
physiologique et parhologiqu ue, du liquide
de la
Commission pour le concours aux
Médecine et de Chirurgie , année 1835...
MONTUCCI. — Mémoire sur la stréphoide ,
nouvelle courbe du troisième degré. ...,
U. — Dépôt d’un paquet cacheté
(séance du 31 juillet}... .......
U présente, au nom de
( 968 )
Pages.
427
486
283 |
133
lait en étant touché par l'extrémité de mé
onde (en commun avec M. Béhier )....- 165
MOREL, (Réné). — Dépôt d’un a cacheté i
. a EE LI EE i
de la Commission pour le concours au
prix de Mécani
— Prix accordé à ce travail.. Piit.
— Expériences sur les roues hydrauliques à à
axe vertical appelées Turbines... <...
MORISSET. — Sur la possibilité asnbetituer
la feuille de scorzonère à ce cë müûrier
pour la nourriture des vers à soie....-+- 122
MORREN. — Lettre sur l'aurore boréale du
12 novembre , observée à Angers,....-.--
. — Sur quelques erreurs te aux
lois de. la population. et de la mortalité...
MUSÉUM D'HISTOIRE NATURELLE (
PROFESSEURS ADMINISTRATEURS DU) adres-
ent. à l’Académie des remerciments pour
ment adressés
MUTEL. — Mémoire sur plusieurs espèces
nouvelles où peu connues de différents
Orchidées áv
(969) )
HM. É A Pa
PAILLETTE. — Examen de quelques faits
tale de l’ancienne province de Bretagne.
. Rapport sur ce mémoire. ea
— Sur la formation des substances minérales
dans le filon de Huelgoat, — Rappoi
ce MÉMOIre .......»
PAMBOUR (De ). A didon à son troisième
> mémoire, sur la, théorie de la machine à
vapeur
— Réponse à une seconde note io M. t Ba
sur les machines à vapeur y
— Théorie de la machine à vapeur et calcul
chines à vapeur, locomotives ou
stationnaires , à haute ou basse pression,
avec ou sans détente et avec ou sans con-
tion 617 et 680
— Note sur un moyen de déterminer la résis-
tance des voitures employées sur les che-
mins. Der ve les circonstances e
ns.
TE
| er nine: avast:
pour objet de age ra les livres re-
latifs : aux < que lon —
trouve en pr n’ont pas été dé er
= dans ce pays
PARISOT. — Sur lemploi de là feuille de
Sporemire ere aeeai A
sole:
— Description et papa d’ane nou-
velle ii
PASCAL tp erreur pour Samai. +
ce = . + *
es. igi propres ~
piPages,
paran de la dextrine et . sur. paiak p
mique nre iedig daoqguti ae » PAIE 0116
LA qy 898
de ipaprolos ees
relatif aux arts insalubre
— Mémoire sur Jes acétates À ~ PRO er de
doses
ss... 21
— Sur les dizets substances tem ae conte 1:14
nues dans les farines... <. pe esames a3 453
— Note sur un, nouvel Pa dl. ra
asie ne tee Dee Pate + 538 et
= Jones obtenus par MM. Silvestre et.
Payen, de l'essai de culture des 44 variétés: |
de. mais, AP YA i Abis T Aamin, a
M. P P. Brown ; b 74
— Note sur un | nouveau. mayen dessai pour
les sels ammoniacaux, les .eaux.potables,
les es vinaigres et. 1e cn blancasi sis E00
Mémoires sur la compasuiou « chimique uede i
et déductions relatiresà. la: nutrition des
En Ja constitution g générale. des .
eur altération, aux moyens de”
se seules nn aan
EN ee À sai” sur de projet dé:
M. Burdin, . concernant, la substitution-de
Vair chaud à la vapeur geam great les ma-
it
erereremae 221
salubr. + First 3 i
— M: Paulin annonce que pra lil, a, i.
fait construire ttre de ie À
pour
dans Les. lieux infectés of: au moyen
Esrrenfde pere
propose
ataire avé Pepe LE modifié... 489
PAYEN. — Recherches sur les combinaisons
CK 1837. (T. V, 3° Semestre)
a A e ibig,
er Let
PM WOM Ml à
alee iy EFRA sank We IG ye
qui confirme sa nomi-
Académie,
nda ‘de
vagues qui “sélerassent, à 6, mètres de
129
( 970 )
Pages.
2 «9 au-dessus du niveau moyen de la
Rec RE PR A E 703
— Ba b hauteur de la montagne iconii-
Por aa E n aae 0) SEE Ibid.
— Sur les diamètres des halos Bhéthes TXT 705
rene iei — Rapport verbal sur le pre-
publiée er sg née à aîné et Per
PERDR: S Uå pes a a es es 0. Far than ss à ..
à prouver qu’il “est le hekia à avoir `
constaté en es mé rs acci-
dentelle du vaccin..."
PERNET. —
tion du sucre et à Le du vert-de-gris
ions déni 4 8 Le PO ES T
insalubres,
PERON N° (De): -i Ranitquel sue ici
s qu’o
VASTE RE ee da
Me
te que rendait au lever du soter soleil la statue de
; Mémnon à Thèbes . jii, Ses
Procédés relati ha à la élhrife ai"
3
en peinture. rh de la Commission A
MM. Pages,
ses Recherches sur la probabilité des juge-
ments, en matière criminelle et en matière
53
— M. Poisson Su Cage z P'Acadagte”
un Mémoi t pour titre:
Solution din problème A Srobabiliid s
RP 5 ENS E EEr a
POITEAU nn qu’il soit fait un ect
le s arbres fruitiers qu’il a
Fa avec M. Turpi
PONCELET. fait a au Ha
chargée de décerner: aas de Biana
un, rapport: sur iles:-pièces: adressées au
CONCOURS. sis sara « = Mine ig. oh JO Gr
— Est nommé commissaire pour la révision
des spmatendle Mcadéenin. € Céxereice de
33 1833) R Av 205
— Fait, hEN Pal
Baig regret de Mé 503% 259
un planc
Wir de la re Son crise he HR
joc est présenté par la Section. de
Physique, comme un des candidats pour:
la Lu on, meane par le Sioda de.
‘M:
— Est patut o Sg de Pâcadèmie miam
tion KA papie, en remplacement de
M.
Pages
PRONY (Ds). présente le modèle d’un nou-
veau système de barrage, à portes tour-
nantes et fquilibries autour d’axes v
— Prip ce système daSatnago abya
— Re sur l’obstacle qu’oppose une
grande rivière à la propagation d’un
insecte qui attaque les vignes......,.....
— M. de Prony est nommé membre de la
Commission poni Je Prix de Mécanique.
Rapport sur la bonification et l’assainisse-
QUIMBERTEAUD. — Note sur la machine
électrydate, machine dans laquelle on a
substitué pour moteur à la vapeur d’eau,
Feau décomposée en ses éléments par la
les, et particuliè-
lantation des boulevarts
rement sur la rep
et ian places ATTE de la Son = ze
RAMON DE LA SAGRA fait hommage à PA-
á ique e de- Touvrage ` qu'il publie
sous le titre : d'Histoire physique, politique
PE 10 de Vile de Cuba
à l’Académie ses services pour er re-
de faire faire
ss...
8
== peoe a un | paquet aiak : (Biano du 18
| . ibi
2-1 : ? À: cri
vingers: s. res
REICH. Mémoire eur Ja-demisé de 120065
Fe en ER Élie de
rss ses.
n ou-
Me ee à aE
emmes de Ja Toscane... Jian
température
ment des mar
PUILLON-BOBLAYE. — Sur la t
dés sources des environs d’Alençon....,.
Direc-
PUISSANT présente au nom de M. le
teur du dépôt de la guerre la 4° livraison
de la pts #4 ET cette
persan sus. ss...
PYLAIE ( De L «2 Oleka ds: loves,
boréale, vue me Paris dans la nuit du 12
au 13 novembre 1837.
pile , puis ramenée à l’état de vapeur par
l'éponge de platine, et enfin liquéfiés par
le refroidissement... .
crlisdrique présenté au concours rm
M. Revillon, +
REY. — Sur l’origine d'échantillons pe «5 *e
cèdre qui s se trouvent entre les mains de
CRIE
oo
anpi Re din
de Maroc
ER CUP
caractérisés. .
RIGOURDAN. — Mémoire sur les
de l'intervalle moyen des molécules , ete...
Supplément
.— à ses recherches sur
la nutrition
ROBERT. — Sur les étoiles filantes de la mait
Pac en
HOBIQU ER: sa: MUSÉE US cime du dE
les plus contraires aux progrès de la civi-
lisation , qui ont été commis en Corse,
paddaie les 5 années 1832-1836.
129..
ss.
28
>
pen
MM.
du.volcan de Gosigüina. …
— Lettre surun gisemen:
de.la Nouvélle-Grenade: ss
transmission dè ian prose Ara-
529 :et'
ROUX est nommé Est a” de la ne
pour le concours aux pr ix de Médecine et
» fondation Montyon
opinions émises par M. Larr
rapport sur un mémoire de M, Velpeau,
SAARS. —Sur quelques espèces d'animaux in-
vertébrés de la côte de Norwége.…. :
j) — Co
A, qui annonce
SAINT-HILAIRE (De
d'une we de M. Siig)
de Rapport sur un oh paa aii et
RER RSR se inatiori
LT PPT | VE 8 cts
ZI: 1:
P OTP RS à l’Aea
ee dc:
+
mue nez D. LI:cL, Dr; : E
2%-édition.3 i iz
2 Lg. Rares tasFlors: d'idreet Loire, } pu
HE à
ms - Rapports mere une lettre di ia M Fallot; rela-
lum mineuse.
à V'espè p
P.
ROULIN. — Nouveaux détails-sur l'éruption
EN 195
t de sophie bte
ot ‘dus:
DES pinasiiée van eiti tri 13
( 972 )
agés.
97
js liée ,. p par- ar-le premier . botaniste. qui l'a. dé- ;
crite (
CR eses
MM.
concernant le traitement des fractures par
le bandage op EP. EDITIL US
— Remarques à l'occasion: PA minutes
tion de M. Malgaigne sur un cas de luxdtion
© du coude en arrière, chez wn enfant. |...
ROYS er pi ve Free du Pra rai tte
79 et
-= Ensa sur. la ploinjis re ovni de Mon-
tereau , et notammént sur un ms allu-
vial inférieur au diluvium... i. o L L n] ,
RUSSEL adresse l'analyse d’un mémoire écrit
en anglais, qu’il avait précédemment en-
ai pour le concours au piyi priz de
~~
un globe Pir verre au moyen de la machine
on ps SE
sn
ses sssseee. ses
Pages.
650
te d’un mémoire a
+ Médecine et de Chirargie, fon fodition
è is. i
SAVARI: “ss ‘adjoint à à le Eéunbisstqu thiig ;
M. de
a me à hat astro-
nomique
SERUL IZ -prie qu’on lui remette un ‘certain
Re oresnss re à sure
Mémoire sur les vaisseaux des p plantes , 6 ; t
qui ne doivent point être gravées Por pa-
raitre avec ce travail — le recueil des
‘relatives
races d’un grand eearri qu’on pm
Pages
F paid ce celui qui a précédé la formation “
Éessdiest das Dares à 341
+ SÉGUIER.— Rapport sur une serrure Fh ik.,
velle invention ; présenté par M. Letestu.
— M. Séguier Ere iy
un thermométographe métall
v de rm aphlicabies
95
r
— - Séguier est nommé membrëđë Ja Com- .
mission chargée de ré plan
cherches pem une exploration soiitifique
de Palpieris TaD 0h pash o, qe
— Comifiniýus une lettredeM, Janvier sur
les causes de Pinflammation de la houille ,
z les en destinés à anne dl
a FL CO PMURITRNLS RE
aiban: — perra sur les svattsges que pré-
sentent. les rondelles fusibles pren ot
de Médeviné et” pri Che.
fondation gere : sésvere Tee
— Fait, au nom d’une Cotnmisitof ; an rap
port sur
— Fait, au nom d’une Commission, un rap-
port sur les pièces adressées au concours
pour le prix de Médecine, question pro-
posée +
— Est nommé membre de la Commission
peur le concours au prix de Physiologie ex-
périmentale , fondé par M. de Montyon.. 537
— Recherches sur l’
anglo ie des B A
de ERE
comparée à ovolo
Phomme et des vertébrés.
— M. Serres est nommé membre de la :Com-
mission pour la rédaction d’un. plan de-
recherches nimes à daite: en Aee 802
SEUTIN. — Lettre un appareil
tegaso des, Fr des membres "a
ieurs . Le)
— Moran sur le traitement. rate:
moyen du b ph à AR Mort où esse I
— Rapport sur ce Mémoire. .,..:....: seb ous 679
SILV ESTRE. a sur. le prospectus
eo SONT 44
— Ps sur un, Mémoire. D M: Coulier ,
ss. + M 3 573
(973 )
“x
MM. Pa
_ touchant la nécessité de répandre l’art du
dessin dans les manufactures. 6o
. — M. Silvestre est nommé membre Pas i Costi:
mission pour le concours au prix de Sta-
ti ~
099
= Résultats “obtenus par MM. Silvestre et
Payen, de l'essai de culture des 44 variétés
de mt envoyées à l’Académie par
Bréwn Re eee rene ne 740
SOCIÉTÉ D'AGRICULTURE p département
=- d’Indre-et-Loire.— Rappo “pére
ce département, publiée pt ia Socié 327
SOLEIROL pae divers yes A
papiers de sûreté. ............ss.s..... 207
SOREL. — Pyrostat ou régulateur du feu,
lé premier de ces a Is.
— Sur un moyen destiné à prévenir les explo-
à vapeur qui dépen-
ent du niveau de l’eau
dans les chaudi
— Description er nouveau système Pres
` reils pour pré r Perplosion des chau-
es à Saai. 448
annoncés à Loue aaia a 19
ro a rie des nombres. 156
tee sur, un” ‘Mémoire de
nie Py
dotnées tii i onii niai P S67
kN P s = L
ž >
-i
Pages.
: TASTU. _ - Note sur une carte marine fait à
b | _ Mayorquesen 1439. 8. 5$
2 i TESSIER.— L'Académie apprend sa Re, JII
TESTU. — Description et modèle d’une sou-
. pape de sûreté pour les machines à vapeur; a
par MM. Festu et Leterrier. ..., ....... 544,
THARAUD. - Lettre à M. Arago sur les étoiles ;
filantes de la nuit du 1r au 12 novembre,
observées en 1832, à Limoges.......,.. 62
THÉNARD est désigné pour faire partie du
conseil de perfectionnement de PÉcole po-
lrtechnique
dune fracture qui était res
plus de six mois sans être réduite ni con-
o a ..... ......
THOMPSON. — Plusieurs , Mémoires de cet
anatomiste qui avaien
d’une
après mande C
ission d prix d'Anatomie, fondation
Montyon....
= — Propositions relatives k S transformation
Morbide dat Clans"...
THORSTENSEN —, Observations EE
~ giques pra à Reikiavik (Islande), en
1836 et
tss..
TO
PAR EE oi
des candidats pour la place devenue va-
Commission le Prix aes
arts hijalubres o5 .i, a a 217
des
psa dans la section d’ économie LES
par Te décès de M; Tessier.
TOLLEN
arques sur
qu’on en peut fai
TRÉCOURT. bare sur la nature des, lignes
qui s’observent dans le diamant et sur
leur effet dans et diamants façonnés
en lentilles (en commun avec M. Ober-
ln + écrit par erreur pour Lastina À
TURPIN e me cie à la Sr aaia aa dagi
’examen d’un paie de M, nak
Latour sur le fermen
0
examen de l'individu aem
comme ayant été Fe au moyes
de l'électricité. j
microscopiques sur l’organisa-
sesersrsotoess
aaar
que son aa 4
merh à concourir pour
des prix M:
— Lettre sur on plantes lumineuses mention-
nées par les an de M.
de St.-Hilaire sur cette lettre
sur le nou PE publié en né borri
Observations des étoiles filantes
de la nait du 12 au 13 novembre 1837..
U. — Note sur une nouvelle
. —
ss...
r une application,
qui, suivant lui, se fait dans presque
quelques
propriétés des SE et les applications
ote 650 et
udrait que l’Académie intervint pour
Pages.
347
18
857
f.
è utes
i i * Sdn
+
u $
t
D
na du système métrique pour
A RP T è 708
h, Ta Bakea d’un nouvel échap-
pement applicable au pendule..........
AIN. — Paquet cacheté portant pour
#
WALFERDIN. — Lettre à M. Arago sur une
aaa # étoiles filantes, observée à
Bour es-Bains, dans la nuit du 8
Penn e arc de degré
a géométrie d'Eu
WALTER. — Note sur le bichromate de per-
ER. — Mémoire sur les phénomènes»
physiques et chimiques de la vie
WARDEN transmet une lettre de M. Cabell,
relative à la carte de l'État de Virginie. ..
— Note sur l’inondation qui a sue Balti-
Crus.
Pages.
> administrations de certaines,
>
MM.
. suscription : Ori ne et cause du be
p gi
morbus de l’Inde, et nouveau n
moyen
e, = cholériques ( ins du 18 sep-
7 VEN Loue sur un cas de combustion
P née de la houiile, observé à ux.
+
w
y
pour a publication d’un travail dit
avoir sur les sinus
TMANN. — Sur une “pisik tombée à
Genève par un temps serein; Lettre à
M. Ar
CO
— Sur les étoiles filantes des 9 et 10 août 1837;
re à FT ROME LC Er
— es des étoiles filantes de la nuit
du ta novembre 1837.. š
— oant de Paurore boréale de a même
nuit.
er présente, au nom de
métal-
WINNERL.— M.
e artiste, un PRÉ
WOHLER. rches sur Piei
(en commun avec M. Liebig )
ss...
YVON. — Observation de l’aurore boréale du 12 novembre ED, rss sus ve rase versee vos ess
tre sur une inscription
trouvée sur = côte du Groënlandet consi-
. dérée comme le témoignage d’un naufrage
Z
récent
ZOLLICKOFFER.
Poppossum . .
ss senmrsresss
— Note sur ris Re de
SAN
25 AION
Errata,
a
a
Page 26, ligne 2, action des alcalis par le sucre. d’amidon, lisez sur le ‘sucre
d’ami
amidon
30, g, des mois de mai et-juin, lisez d’avrilet. de mai
LEFT; 4, Ludges et Du ST LTT TT =.
208, 7, Tuason, lisez Luason :
581, 23, Galidia unicolor, lisez Galidia concolor
850, 7; Lambercan , lisez Laubereau