GOMPTES RENDUS DES SEANCES DE L'ACADfiMIE DES SCIENCES. tOMPTES RENDUS '?« HEBDOHADAIRES DES SEANCES DE L ACADfiMIE DES SCIENCES, CONFORMEMENT A UNE DECISION DE L'ACADEMIE PAR MM. LES SECRETAIRES PERPETUELS. TOME DIXIEME. JANVIER— JUIN IJMO Mo. Bot. Garden, PARIS, BACHEL1ER, 1MPRIMEUR-LIBRAJRE , QUAI DES AUGUSTI NS, N° 55. 1840 COMPTE RENDU DES SEANCES DE LACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 6 JANVIER |840. VICE-PR&JIDENCE DE M. SERRES. RENOUVELLEMENT ANNUEL DU BUREAU. L'Academie procede par voie de scrutin a la nomination d'un vice- president pour l'annee i84o. Au premier tour de scrutin, le nombre des votants etant de 5i, majo- rite absolue 27, M. Serres obtient 23 suffrages ; M. Thenard 22; M. Beudant 4; MM. de Mirbel, Magendie et Dumas, chacun 1. A un second tour de scrutin, le nombre des votants restant le meme, M. Serres obtient 26 suffrages; M. Thenard 25; M. Dumas 1. Aucun des membres n'ayant reuni la majorite absolue des suffrages, on procede a un troisieme tour de scrutin; le nombre des votants est de 5i: M. Serres reunit 28 suffrages; M. Thenard 23. M. Serres est, en consequence, proclame vice-president pour l'anne> 1 84o. ( ») M. Poisson, vice-president pendant l'annee 1839, et ainsi appele aux fonctions de president pendant l'annee 1840, n'est pas present a la seance; on annonce qu'il est retenu par une grave indisposition. Conformement au reglement, M. Chevreul, avant de quitter le bureau, rend compte de ce qui s'est fait, pendant le temps de sa presidence, pour l'impression des Memoires de VAcademie et des Memoires des Savans et rangers. M. Arago annonce que le tome VIII des Comptes rendus des seances de VAcademie est en distribution au secretariat. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. analyse ma.themat[que. — Memoire sur les transcendantes elliptiques de premiere et de seconde espece, considerees comme fonctions de leur mo- dule; par M. Liouville. « Les integrates indefinies que Legendre a nommees fonctions ellipti- ques de premiere et de deuxieme espece, eontiennent sous le signe f un binome dont le premier terme est I'unite et dont le second terme est le carre du produit d'une constante par le sinus de l'amplitude, c'est-a-dire par le sinus de la variable a laquelle se rapporte I'integration. Ce binome est affecte de I'exposant | dans les fonctions de secoude espece, et de 1'exposant — { dans celles de premiere espece : la constante qu'il renferme s'appelie le module. » Quand on doune au module une valeur fixe que je supposerai diffe - rente de zero, les deux quantites dont nous parlons ne dependent plus que d;> l'amplitude, et elles constituent, comme je l'ai prouve dans un autre Memoire, des transcendantes tout-a-fait distinctes des logarithmes et des exponentielles, de telle sorte qu'on ne peut les ecrire sous forme finie a l'aide des seats signes algebriques, exponentiels et logarithmiques. I^a methode que j'ai suivie pour etablir ce theoreme a offert, si je ne me trompe, le premier exemple d'une demonstration rigoureuse de l'impos- sibilite d'une integrale indefinie en fonction finie explicite de la variable. Elle a ete publiee en i833, dans le Journal de VEcole Poly technique; et je ne sache pas que depuis cette epoque on ait eleve contre elle aucune objection digne dune refutation serieuse. » Si maintenant on attribue a l'amplitude une valeur determinee diffe- rente de zero, et qu'on laisseau contraire variable le module suppose tout- (3) a-l'heure constant, nos transcendantes deviendront des fonctions du mo- dule, et Ton peut se demander s'il sera encore impossible de les exprimer sous forme fin ie en termes algebriques, exponentiels et logarithmiques , relatifs a la nouvelle variable. Or je suis parvenu a demontrer qu'en effet cette impossibility subsiste; mais l'analyse dont j'ai fait usage en resolvant ce nouveau probleme differe beaucoup de celle dont je m'etais servi dans le Memoire de 1 833. Les fonctions elliptiques de premiere et de deuxieme espece , considerees comme fonctions du module, satisfont en effet a deux equations differentiellcs du second ordre, assez complique>s, tandis que, par rapport a l'amplitude, ces memes fonctions elliptiques sont de sim- ples integrates indefinies dont 1'element est connu. Les deux questions que j'ai traitees different dotic entre elles autant que integration des fonctions d'une seule variable differe de Integration des equations differentielles. On coinprendra mieux encore l'intervalle qui les separe si j'ajoute que les transcendantes dont nous nous occupons ne deviendraient pas des fonc- tions du module composees d'un nombre limite de termor, quand raerae on joindrait aux signes algebriques, exponentiels et logarithmiques, le si- gne / indiquant une integrale indefinie relative a la variable independante, e'est-a-dire une integrale dont la limite superieure est precisement le mo- dule, et dont la limite inferieure est une constante determinee ou arbi- traire. Ainsi les fonctions elliptiques sont des transcendantes d'un ordre plus eleve par rapport au module que par rapport a l'amplitude. » Ces recherches, et plusieurs autres que j'ai publiees anterieurement, appartiennent a une grande theorie que les geometres n'ont pas encore etudiee, je crois, avec 1'attention persevrrante qu'elle merite. Cette theo- rie a pour objet de decouvrir, dans chaque question, toutes les solutions qui peuvent s'ecrire a l'aide d'un nombre limite de signes analytiques don- nes d'avance, on a prouver qu'il n'existe pas de telles solutions. Seule elle peut conduire a une classification vraiment philosophique des transcen- dantes. On la rencontre dans les elements memes, et des les premiers pas qu'on fait en algebre. Apres avoir donne les regies de la multiplication des polynomes, veut-on passer a la division? de suite on est arrete, puis- que deux polynomes pris an hasard ne sont pas toujonrs divisibles Fun par 1'autre. II faut done, i° Trouver une methode pour effectuer la division toutes les fois qu'elle est possible, ou pour prouver qu'elle ne Test pas; 2° Creer un signe nouveau pour indiquer les divisions qu'on ne peut pas effectuer, et par suite ajouter aux fonctions entieres, seules connuesjus- que la, les fonctions rationneiles. IVfais quand on veut extraire les racines (4 ) de ces functions, line semblable difficulte nous arrete encore et donne naissance a une regie par laquelle on effectue les extractions possibles et a un signe qui indique celles qui ne le sont pas. Ainsi pour la premiere fois sont introduces dans le calcul les fonctions radicales. Ces fonctions radicales ne sont pas d'ailleurs toutes de meme espece, et une discussion approfondie est necessaire pour les classer. N'est-il pas evident que ces idees si simples doivent encore etre applicables aux parties elevees de IV nalyse, et qu'apres avoir ajoute aux fonctions algebriques les fonctions exponentielles et les fonctions logarithmiques qui ne peuvent pas se re- duire entre elles, il faut, a chaque fois que Ton rencontre une quantite nouvelle, chercher si eUe peut ou non s'exprimer par les fonctions deja connues? Les geometres, ce me semble, trouveront pen de sujets plus vastes, plus dignes de leurs meditations : dans aucun cas du moins, on ne s'avisera de contester a ceux qui en auront traite, meme une petite partie, le merite de la difficulte vaincue. » chimie org unique. — Notice sur Vhuile volatile de moutarde ; par MM. Robiquet et Bussy. « La chimie organique nous offre aujoiird'hui une foule de produits remarquables qui meritent au plus haut point de fixer 1'attention; mais il en est peu dans le nombre qui presentent plus d'interet que l'huile essen- tielle de moutarde. Tout en effet est remarquable dans ce singulier pro- duit. La plupart des essences sont eontenues dans des organes particuliers, et nous sommes avertis de leur presence par l'arome plus ou moins agre- able qu'elles repandent dans fair. Ici rien de semblable : la semence qui nous fournit cette essence si vive, si penetrante, n'exerce aucune action sur l'odorat. II y a plus, c'est quelle ne preexiste meme pas, et que nous sommes maitres aujourd'hui d'en prevenir ou d'en determiner la produc- tion, et tandis que les autres essences n'admettent qu'un petit nombre d'elements dans leur composition, qu'il en est meme qui n'en renferment que deux, celle-ci en compte au moins quatre, et de ce nombre se trou- vent l'azote et le soufre. C'est le seul exemple que nous ayons de la pre- sence de ce dernier dans une huile essentielle. On concoit que si les pro- duits organiques ordinaires ont pu si souvent derouter toutes les previsions on se soustraire aux theories diverses qu'elles faisaient naitre; on concoit, disons-nous, que celle-ci plus complexe encore verra long-temps echouer tous nos efforts , du moins sous le point de vue d'ensemble et de gene- (M ralites, et ce ne sera qu'en multipliant beaucoup les observations quon pourra esperer se frayer tine route dans ce noiiveau labyrinthe. II ne faut done point s'etonner de voir cette substance etudiee suceessivement par plusieurs chimistes. On peut raeme etre certain quil y aura de bonnes et utiles observations a faire pour tous et qu'un pareil sujet ne se trouvera pas de sitot epuise; mais connne ce que Tun apercoit 1'autrc peut le voir aussi, il est bon que chacun se hate de publier le resultat de ses obser- vations afin de s'en conserver le benefice. Tel est l'objet de cette Note. » 11 y a pres de deux ans que nous nous etions propose, M. Bussy et moi, d'etudier cette question; mais apres y avoir consacre tout line va- cance sans grand succes, les occupations obligees de chacun de nous nous mirent dans fa necessite de renoncer a cette entreprise, Cependant, ne voulant ni l'tin ni l'autre prohter particulierement de ce que nous avons fail en commun, nous avons cru convenable, dans l'occurrence ac- tuelle, de consigner ici le peu que nous avons appris. Nous dirons d'abord que rtniile essentielle de moutarde obtenue par les moyens ordinaire* etaut soumise pendant plusieurs heures consccutives a line temperature de joo° dans un appareil distillatoire, laisse volatiliser, probablement a la faveur d'un peu d'humidite, une petite quantite d'un produit tres fluide, incolore, d'une odeur faible et comme etheree, ne se melangeant point a I'eau, mais lui communiquant la saveur sucree commune a quelques ethers. Le residu de cette operation, c'est-a-dire la presque totalite de i'essence, donne, en le distillant avec de I'eau, des produits dont la densite va tou- jours croissant : les premiers sont plus legers et les deruiers plus pesants que l'eau. » Si Ton rectifie I'essence de moutarde a feu nu , et de maniere a pouvoir constater la temperature, on voit que l'ebullition commence vers no°, puis qu'elle monte graduellement jusqu'a i55°, point ou elle demeurr stationnaire pendant tout le reste de la distillation. Si, mettant a part ce dernier produit, on rectifie de nouveau la premiere portion recueillie, on remarque cette fois que le liquide entre en pleine ebullition a 900, et si Ton change de recipient lorsque le thermometre a atteint environ i3o°, on a separe ainsi trois produits dont les densites sont les suivantes, savoir : i°. de 900 a i3o° densite 0,986, (6) est aussi la plus coloree : sa teinte est citrine. La derniere est presque in- colore. » Cette variation de densite annonce, selon toute apparence, une diffe- rence de composition, et de la viennent sans doute les anomalies qu'on remarque dans les analyses qui ont ete publiees pour cette essence. Nous chercherons a nous en assurer. » L'huile essentielle de moutarde, long-temps agitee en vaisseau clos, avec une solution concentree de potasse caustique, s'y dissout en presque totalite et la solution ne conserve que peu d'odeur, mais elle se co- lore en brun plus ou moins fonce. Si apres quelques jours de contact on sature cette liqueur alcatine par de l'acide tartrique, il s'y forme un depot de petits cristaux blancs radies qui ne sont point de la creme de tartre, mais dont la vraie nature nous est encore inconnue. Quelques gouttes d'huile viennent nager a la surface du liquide sature. On obtient ensuite par sa distillation un produit tres colore en jaune, fortement alcalin, precipi- tant en brun noir&tre avec les dissolutions de plomb, tandis que le residu de la distillation donne en meme circonstance, un precipite blanc. II parait done que le soufre abandoime la liqueur saturee pour passer avec le pro- duit distille et necessairement dans un tout autre etat de combinaison. Nous ne basarderons aucune conjecture a cet egard, nous proposant d'en faire une etude speciale. » Dans le petit nombre d'observations qu'il nous a ete possible de faire sur cette curieuse essence , il n'en est aucune qui nous ait paru plus im- portante que celle que nous allons citer ; elle fixera, nous le pensons, l'at- tention des chimistes. On se rappette ce fort singulier produit obtenu par MM. Dumas et Pelouze, en faisant reagir de l'ammoniaque ou gazeuse, ou liquide sur l'huile volatile de moutarde. Cette' reaction ne realisa pas les previsions qui l'avaient fait essayer, mais elle donna lieu a des resultats bien remarquables,dontle moins etonnant peut-etre est de voir l'odeur si vive et si irritante de cbacun de ces deux corps s'annuler totalement par leur reunion. Ilsuffit, pour les combiner, de les renfermer dans un meme vase : la reaction s'opered'elie-meme, et sans qu'il soit necessaire de mul- tiplier les points de contact par l'agitation; puis, par simple exposition a l'air libre, Texces d'ammoniaque se dissipe et Ton obtient de longs et beaux cristaux blancs, prismatiques, inodores, aussi neutres au moins que si l'am- moniaque cut ete saturee par un acide puissant. L'union est meme telle , quelle offre plus de resistance que les sels ammoniacaux ordinaires, car ce serait inutilement qu'on tenterait d'en cbasser l'ammoniaque par une base (7) plus energique el par aucun moyen ; selon MM. Dumas et Pelouze on n'en peut retirer de l'huile essentielle de moutarde. En telle sorte que si ces cristaux eussent ete trouves avant qu'on sut comment ils avaient ete pro- duits, il est bien a presumer que l'origine en fut restee fort long-temps inconnue . Ce qu'il y a de certain c'est que lesauteuis de cette jolie decou- verte ne voyant pas trop dans quelle categorie on pouvait ranger ce sin- gulier compose, ont propose de le considerer comme une espece d'amide. Quoi qu'il en puisse etre, nous dirons, et c'est la le principal fait qu'il nous importe de faire connaitre ici , que ces cristaux qui semblaient ne devoir etre atraques par aucun agent chimique, se decomposer^ avec la plus grande facilite par le contact du bi-oxide de mercure. La reaction de ces deux corps lorsqu'ils sont sees et bien porphyrises, et qu'on les melange dans le rapport de 5 d'oxide contre i de cristaux, est instantanee; nous dirons meme, presque volcanique: il y a chaleur, liquefaction et vapeurs pro- duces; la couleur devient dun noir intense; ce phenomene resulte, selon toute apparence , de la combinaison du soufre avec le mercure. Ce melange devient immediatement alcalin sans qu'il y ait, qu'on le re- marque bien , d'ammoniaque de developpee. Non-seulement il n'y en a point de perceptible a l'odorat, mais le reactif le plus sensible, l'acide chlorhydrique faible, n'en decele pas la plus legere trace meme au moment de la plus forte reaction. II y a plus, c'est que cette reaction etant termi- nee, si on lessive le melange soit avec de Tether, soit avec de l'eau pure, on obtient une solution qui, filtree et evaporee dans le vide, laisse un ie- sidu visqueux et comme huileux , tres alcalin, lequel traite a froid par la potasse ou la soude caustique ne degage point d'ammoniaque et qui, au contraire, ajoute a un sel ammoniacal, en chasse un peu d'alcali. La solu- tion aqueuse de ce produit precipite abondamment par le tannin, se combine aux acides , s'en sature et fournit avec quelques-uns des produits cristallisables. Ainsi, sans entrer dans de plus longs details, on voit, des a present, que ce nouveau corps, qui resulte de la reaction ihi bi-oxide de mercure sur les cristaux de MM. Dumas et Pelouze, offre les principalis caracteres des alcaloides organiques, et que cet alcaloide se trouve la forme , pour ainsi dire , de toute piece ; qu'il tire son origine de 1'ammo- niaque, mais qu'il n'en contient plus. Remarquons en terminant, que ce nouveau fait vient bien a 1'appui de l'opinion emise des long-temps par l'un de nous, savoir, qu'il etait a presumer que l'alcalinite des bases or- ganiques derivait de l'ammoniaque. » ph\siqle mathematique. — Sur la mes fire des refractions terrestres; par M. Biot. « Dans un Memoire sur les refractions terrestres, dont j'ai hi 1'extrait a 1'Academie, et qui a ete imprime dans la Connaissance des Temps de 1842 , j'avais ete conduit a discuter des observations de distances zenithales, si- multanees et reciproques, entre Clermont-Ferrand et le Puy-de-D6me, qui avaient ete presentees comme extraites des registres du Depot de la Guerre, et inserees aux Comptes rendus de VAcademie, tome VII, p. 289. Les elements meteorologiques dont ces observations sont accompagnees, indiquaient une inversion accidentelle dans le decroissement des tempe- ratures, et par consequent un derangement local dans le mode habituel de superposition des couches d'air qui separaient les deux stations. Nean- moins, en leur appliquant les formules que j'avais etablies pour calculer les refractions locales, avec une approximation generalement suffisante, et theoriquement legitime, d'apres les circonstances meteorologiques qui les ont accompagnees, je reconnus que les valeurs attributes aux deux distances zenithales, supposees simultanees et reciproques, presentaient des discordances considerables, qui me parurent exceder tout ce que pouvait produire le derangement momentane des couches d'air ; et apres avoir- constate le sens des corrections necessaires pour y remedier, j'en tirai la conclusion exprimee, dans la phrase suivante, a la page y3 de mon Me- moire : « Cette concordance, obtenue par le rejet des observations angulaires, » dans le terme ou leurs erreurs peuvent exercer le plus d'influence, me » semble rendre tres vraisemblable qu'il y a eu en effet une erreur com- » mise, soit en les faisant, soit en les reduisant a des mires correspon- » dantes, soit enfin en les transcrivant; et que c'est a cette cause, bien » plus qu'au defaut possible de la sphericite des couches, qu'il faut attri- » buer la grande et inadmissible difference, donnee par la relation theo- » rique de la page 70, quand on y introduit ces observations, en laissant » a leurs erreurs toute Vinfiuence qu'elles peuvent exercer. » » La relation theorique rappelee dans cette phrase, est celle qui existe entre les distances zenithales reciproques, observers en deux points d'une meme trajectoire lumineuse, independamment de Tangle au centre, en vertu des forces centrales qui la font decrire, dans le cas de la sphericite des couches d'air parcourues par le rayon lumineux. » Aujourd'hui M. Puissant, qui avait public ces observations, vient (9) d'inserer dans le tome II de la Nouvelle Description geome'trique de la France j un appendice que je tiens de lui-meme, ou je vois que ma pre- vision se trouve exactement confirmee, tant pour le fait, que pour le sens de l'erreur. Car, en reproduisant ces memes observations a la page 5o, de son nouveau travail, M. Puissant s'exprime comme il suit: « Avant de quitter ce sujet, je reviendrai sur les observations de dis- » tances zenithales dont j'ai parle a la page 377, et qui reunissent toutes » les conditions de simultaneity desirables (1); parce qn'en compulsant » de nouveau, et avec moins de precipitation, les minutes originates, ou » ces dernieres observations sont consignees, je me suis assure que la mire » qui avait ete placee a Tune des croisees de la prefecture de Clermont- » Ferrand se trouvait, non pas au-dessus , mais au-dessous du centre du » cercle repetiteur de om,57 (2). » » De laM. Puissant conclut, avec raison , que la reduction dependante de cette mire doit etre retranchee de la distance zenithale observee a Cler- mont-Ferrand, au lieu de lni etre ajoutee, comme il l'avait fait d'abord, et il en deduit une correction totale de 24",g5 soustractive de la valeur qu'il avait primitivement attribute a cette distance. Je n'ai pas a discuter 1' exactitude numerique de cette correction. Je me borne a faire remar- quer que le sens de son application , et la nature de l'erreur qui la neces- site, sont tels que je les avais prevus et indiques, comme on peut le voir par les nombres memes que j'ai consigned a la page 66 de mon Memoire. La valeur que M. Puissant lni donne n'est pas encore tout-a-fait aussi forte qu'il le faudrait pour accorder avec une complete rigueur la reciprocite des observations , et le decroissement vertical des densites conclu des seuls elements meteorologiques propres aux coucbes terminales de la masse d'air parcourue par la trajectoire iumineuse. Mais on doit remarquer que ces determinations extremes ne suffisent pas pour faire connaitre complete- ment la distribution verticale des densites dans les couches intermediaires, surtout lors d'un cas d'inversion du decroissement habituel des tempe- ratures, comme cela a lieu ici. Cependant, on peut toujours, ce me sem- ble, conclure de cette discussion, que les formules analytiques, qui ont decele cette erreur, ont du etre theoriquement exactes et sures, puisqu'on aurait vainement cherche a la decouvrir par la difference de niveau des plushaut. rappelait par fa it r Srmestre. (T. X,. N*f.; ( 19) deux stations, surlaquelle les refractions, calculees avec l'emploi de Tangle au centre, n'exerceraient qu'une influence presque insensible, a cause de la tres petite amplitude angulaire comprise entre les verticales des deux » Je joins ici les nouvelles valeurs des distances zenithales, resultantes des determinations actuelles de M. Puissant : A Clermont-Ferrand : distance zenitbale Anciennes. Nouvelles. du signal du Puy-de-Dome *,... 83° 33' 58"32 83° 33' 33",37 Au Puy-de-D6me , distance zenitbale de la mire de Clermont-Ferrand za... 96.30.38,67 96 30.38,67 la meme » M. Puissant a d'ailieurs conserve aux elements meteorologicjues des deux stations les memes valeurs qu'il leur avait precedemment attributes, et qui sont consignees clans les Cornptes rendus , tome VII, page 290. » M. Puissant fait hommage a l'Academie d'une Notice imprimee ayant pour titre : « Nouvelles comparaisons des mesures geodesiques et astro- nomiques de France, et consequences qui en resultent relativement a la figure de la Terre. » Cette Notice, extraite du tome II de la Nouvelle Des- cription geome'trique de la France , est celle dont il vient d'etre parle dans la Note de M. Biot. photograf-hie. — Sur Vioduration des planches metalliques destinees a recevoir les images, et sur le role que jouent les bandes de plaque dont on a coutume de les entourer. — Note de M. Segtjier. « Voulant m'assurer par des experiences, du role que jouent les petites bandes de plaque d'argent dont M. Daguerre conseille, avec raison , d'en- vironner les planches de metal au moment ou elles sont soumises a la va- peur d'iode, j'ai reconnu que ces petites bandes agissent en preservant les bords de la planche du rayonnement de 1'iode accumule dans les parois des boites ou Toperation est faite. » II importe done pour que les bandes produisent leur effet, qu'elles soient netoyees a chaque operation, car lorsqu'elles sont couvertes d'iode elles n'arretent plus a son passage liode rayonnant de la paroi vers la planche de metal. » Deux moyens se presentaient pour eviter Tinconvenient de I'exces d'iode sur les bords de la planche: il faLlait, ou soustraire la planche au rayonnement des parois, ou emp£cher les parois de se charger d'iode. ( II ) w Je me suis arrete a la methode suivante. Une boite, en bois dur, vernie interieurement a la gomme laque, renferme un petit caisson de bois tendre garni d'une carde de coton saupoudree d'iode. Sur ce caisson est placee une plancbette recouverte de carton sur chacune de ses faces. L'un de ces cartons fournit par rayonnement a la plancbe de metal la vapeur d'iode, tandis que 1'autre reprend sur le coton celle qu'elle a perdu. II suffit de re- tourner de temps en temps la planchette pour que l'operation puisse se continueravec la meme rapidite. p Une plaque de verre est posee sur le carton superieur, lorsque Ton n'opere pas. Deux petits cadres, de bois dur, vernis a la gomme laque, Tun de un centimetre, 1'autre de deux centimetres de hauteur, servent a soutenir la planche au-dessus du carton charge d'iode. » En employant un seulde ces cadres ou bien en les combinant, on ob- tient trois distances; on peut ainsi choisir celle qui convient le mieux a l'etat de chaleur de l'atmosphere. L'ete, l'operation marcherait tropvitea la distance de un centimetre; les deux cadres superposes donneront une dis- tance de trois centimetres, tres convenable pour cette saison. •mettra d'operer avec faciliteet promptitude. » La Commission chargee de s'occuper des moyens d'execution pour les observations magnetiques qui se feront en AJgerie, conformement au vceu exprime par la Societe royale de Londres, propose de demander a M. le Ministre de la Guerre un conge de quelques semaines pour M. Aime, qui comparerait, pendant son sejour a Paris, les nouveaux instruments qu'on lui confiera avec ceux de l'Observatoire. La Commission chargee de s'occuper des moyens de surete pour les machines a vapeur, propose de demander a M. le Ministre des Travaux publics une communication officielle du travail de M. Jacquemkt, dont une analyse a paru dans le Moniteur. MEMOIRES LUS M. Mobin commence la lecture d'un Memoire concernant des expe- riences sur le tirage des voitures et sur le frottement. Cette lecture sera continuee dans une prochaine seance. ( 13 ) MEMOIRES PRESENTER physique mathematique. — Memoire sur les sons harmoniques; par M. Duoamel. (Extrait par l'auteur.) « Le phenomene des sons harmoniques est connu depuis long-temps, et a £te explique de diverses manieres par les physiciens. Le pere Mersenne, dans son Harmonie universale, regarde les sons harmoniques qui accom- pagnent le son fondamental d'une corde, com me produits par des reflexions successives de I'air sur la corde. II admet pour cela que la vibration de l'air est plus rapide que ceile de la corde, et que par consequent, en gene- ral, une surface en vibration ne communique pas aux molecules d'air en contact un mouvementdont la periodesoit la meme que pour cette surface. » D'autres ont pense que cette multiplicity de sons avait sa cause dans notre organe et non dans le corps sonore, ou dans Fair qui est en contact avec lui. Mais ['explication qui a generalement prevalu est celle de Daniel Bernoulli. Ce savant illustre avait reconnu que 1'ordonnee variable d'un point quelconque de la corde vibrante, peut etre decomposed en un nombre indefini de termes, dont chacun correspondrait, s'il etait seul, a un son particulier. » Le premier se rapporterait au son fondamental , le second a son octave aigue, le milieu de la corde restant immobile; le troisieme a ladouzieme, et les nceuds etant aux points de division de la corde en trois parties egales. En general si Ton represente par 1'iinite le son fondamental, correspondant au premier terme, les sons correspondants aux autres seront representes par les nombres 2, 3, 4, 5, etc. » La figure de la corde, au commencement du mouvement, se forme en ajoutant les ordonnees des courbes initiates qui correspondraient a chacun de ces mouvements simples, et qui auraient respectivement pour bases les differentes, parties de la droite qui joint les extremites fixees, et que Ton partagerait en un nombre quelconque de parties egales. » Cela pose, Daniel Bernoulli admettait que les mouvements correspon- dants aux sons 1, 2, 3, 4, etc., formant le -mouvement compose de chaque point, on devait entendre tous ces sons a la fois; de sorte que chaque point les produisait egalement tous, saufla difference d'intensite, quidependait de 1 'amplitude plus ou moinsgrande des vibrations partielles. » Lorsqu'il considere la figure initiate qui resulte de la superposition de deux courbes seulement, Tune relative au son fondamental, I'aulre a un har- ■3) monique quelconque, il reconnait que les points correspondants precise- ment aux noeuds de la seconde figure, ont le men premiere existait seule: mais il dit qu'en tous les autres on a les deux mou- vements d'ou resulte le double son.Etil estd'ailleurs evident que les points animes d'un seul mouvement, etant en nombre fini, n'offriraient aucune etendue, et par consequent ne produiraient aucun son. Cette sensation devait done etre uniquement attribute aux points cu se superposent les deux mouvements. » Les memes considerations ponvaient s'etendre en general a des sur- faces vibrantes quelconques, dans lesquelies se superposeraient des mou- vements produisant chacun separement un son unique, coirespondant a des lignes nodales particulieres. Malgre les objections de Lagrange, qui pensait que le son dependait du mouvement absolu , et non des divers mouvements dans lesquels on le decomposait , cette explication parait avoir ete generalement admise jusqu'ici par les geometres et les physiciens. » Part ageant I'opinion de Lagrange, je me suis propose de determiner le mouvement absolu de cbacun des points d'une corde , mise en mou- vement par la reunion des causes qui produiraient separement un nom- bre quelconque des sons i, 2, 3, 4> etc., et je suis arrive a ce resultat, qui n'avait pas encore ete indique : La corde peut etre consideree comme partage'e en parties inegales > dont les grandeurs dependent des rapports des causes donnees, et telles que tous les points d'une mSme partie executent le mime nombre de vibrations dans le mime temps. Ces nombres varient d'une partie a V autre , et correspondent aux sons particuliers qui pourraient itre produits separement par les diverses causes. Les nombres relatijs a plusieurs de ces sons pourraient manquer; mais aucun autre ne peut s'introduire. Pour verifier par l'experience cette indication de l'analyse, je me suis servi d'un appareil tres simple et en meme temps tres precis, au moyen duquel je determine le rapport du nombre de vibrations executecs par deux points dans le meme temps. J'ai fait vibrer la grosse corde d'une basse, de manure a rend re a la fois le son fondamental et son octave, et j'aicboisi deux points dans des parties 011 l'analyse annoncait que devaient se produire les deux sons; plusieurs experiences ou les deux sons s'enten- daient distinctement ont donne avec une grande precision le rapport de a: I, comme ceia devait etre. Mais it faut remarquer qu'on peut quelque- fois se rneprendre, et croire qu'on entend a la fois deux sons qui n'ont lieu que successivement et a un tres petit intervalle.Dans ce cas on trouve un nombre de vibrations exactemeut egal pour les deux points. ( i4 ) » Ces experiences reussissent beaucoup plus facilement sur des plaques metalliques. J'en ai fait un grand nombre sur une plaque carree; il a produit successivement les deux ebranlements pour lesquels les lignes no- dales sont respectivement les deux diagonales,et les deux paralleles aux co- tes, meneespar lecentredu carre.On entend alors les deux sons; les lignes nodales n'existent plus, comme l'avait fait voir M. Savart, et cela arrive de la meme maniere que pour les nceuds dans le cas d'une corde. Si Ton prend deux points, soit sur les lignes nodales, relatives a chacun des sons, soit a une certaine distance de ces lignes, on trouve que le rapport du nombre de vibrations absolues qu'ils executent dans le meme temps, est precisement celui qui correspond aux deux sons entendus. D'ou il suit que la plaque est partagee en parties, dans chacune desquelles se produit uni- quement l'un de ces deux sons. » De ces experiences , et de quelques autres, je crois pouvoir deduire la proposition suivante : » Lorsquune surface vibrante fait entendre a lajois plusieurs sons quelle pourrait produire isolement, elle se partage en un certain nombre limite de parties, dans chacune desquelles regne un seul des sons entendus. On est alors dans les meraes circonstances que si ces divers sons etaient produits par des surfaces separees, ou des instruments differents, auquel cas leur coexistence etait admi.se sans difficulte. » zoologie. — Lettre de M Dufo sur son dernier voyage. ( Commissaires , MM. Duraeril, de Blainville, Milne Edwards. ) u En i834, j'eus l'honneur d'ecrire a l'Academie des Sciences, pour la prevenir du dessein ou j'etais d'aller explorer a mes frais plusieurs lies de TOcean indien, et d'y faire, dans l'interet de la science, de nouvelles recherches sur les mollusques. Je priais en meme temps cette illustre so- ciete de vouloir bien me commissionner pour faciliter mon entreprise. » Le rapport de MM. de Blainville et de Jussieu, Commissaires charge's d'examiner ma demande, me fut adresse le 20 octobre i83/f, et, tout en m'encourageant dansl'execution de monprojet de la maniere la plus obli- geante, m'apprit que l'Academie n'etait pas dans l'usage de delivrer de semblables commissions. » Livre a mes propres ressources, je partis neanaioins , en novembre de la meme annee, pour Mahe (Sechelles). ( i5 ) » Pendant pres de quatre ans, j'ai visite les Sechelles, les Amirantes, ainsi que quelques autres iles de la mer des Indes ; et c'est le resultat de ce voyage que j'ai aujourd'hui l'honheur de presenter a 1'Academie des Sciences. » Les collections que je rapporte, contenues danssoixante-douze caisses, se composent d'un tres grand nombre d'individus de pres de cinq cents especes de mollusques testaces marins, fluviatiles et terrestres, parmi les- quels on remarque environ cent especes qui n'ont point encore ete de- crites par les naturalistes , et dont quelques-unes pourront servirde types a des genres nouveaux. » Mes observations, toujours faites sur les animaux vivants, se sont di- rigees principalement : » i°. Sur lemode de locomotion des mollusques, Ieurs mouvements, leur genre denourritnre et leurs ennemis; sur les localites particulieres, la na- ture des fonds ainsi que les degres de profondeur ou ils vivent habiluel- lement; » 2°. Sur le developpement du test, qui offre, dansbeaucoup d'especes, des differences notables de formes aux diverses epoques de l'accroisse- ment, differences qui out ete cause d'un grand nombre d'erreurs dans les determinations specifiques; pour donner le moyen de les eviter a l'ave- nir, j'ai eu soin de former des series, depuis le premier age jusqu'a la ca- ducity. A ces series, se trouvent jointes les varietes qui meritent d'etre signages. » 3°. Sur les opercules, partie du test qui fournit des caracteres cons- tants, qui, a deTaut de 1'animal, me paraissent tellement importants, qu'ils pourraient suffire a la determination des families, des genres et meme des especes. J'ai recueilli les opercules de toutes les especes qui en sont munies; il y en a un grand nombre d'inconnus. » 4°. Sur les byssus, jusqu'a present peu etudies : j'ai observe leur for- mation et leur reproduction, et j'ai conserve, encore attache au test, ceiw des especes auxquelles ils appartiennent. » 5°. Enfin,sur quelques particularites relatives a un certain nombre de genres et d'especes, lesquelles n'ont point encore ete signalees par les ma- lacologistes. » L'ensemble de ces observations forme le sujet du Memoire que j'ai l'honneur de vous adresser avec la presente Lettre; il ne renferme que eelles faites sur les mollusques des iles Sechelles et des Amirantes : je le itraisuivreprochainementd'unsemblable travail sur les especes de quelques f 'M nitres iles des memes parages. Les materiaux que je reunis dans ce moment otTriront aussi de I'interet, en confirmant, dans d'autres localites, mes premieres observations, et en faisant connaitre un grand nombre d'es- peces qui n'habitent point le groupe des Sechelles, ni celui des Amirantes. » N'ayant point d'autre desir que de contribuer a l'avancement de la science, il m'irnporte beaucoup, avant de songer a la publication de ce premier Memoire, de m'assurer s'il en est reellement digne, et c'est par ce motif que j'ai cru devoir le soumettre au jugement de I'Academie. » Je prie done I'Academie de vouloir bien nommer des Commissaires qui pourront, par i'examen de mes collections, verifier l'exactitude des faits nouveaux que j'ai constates dans mon voyage ; je m'empresserai d'en mettre les preuves sous leursyeux, et je ieur communiquerai tous les renseigne- ments necessaires. » L'approbation de cet illustre corps, si je suis assez heureux pour l'ob- tenir, serait la plus flatteuse recompense que je puisse esperer de mes travaux et de mes sacrifices, et j'y trouverais en meme temps un puissant encouragement aux nouveaux voyages zoologiques que j'ai le projet d'en- treprendre. » M. Defresne adresse la description et la figure d'un appareil qu'il de- signe sous le nom de moteur atmospherique , parce que cet appareil doit prendre son point d'appui dans l'air atmospherique , au lieu de le prendre sur le sol ou dans l'eau comme les moleurs dont on a jusqu'a present fait usage. (Commissaires, MM. Poncelet, Coriolis. ) presente au nom de l'auteur, M. A. Dupasquier, pro- fesseur de chimie a l'Ecole de la Martiniere et a TEcole secondaire de medecine de Lyon, un Memoire ayant pour titre : Des eaux de sources comparees aux eaux de riviere sous le rapport hjgienique et sous le point de vue industriel. Dansce Memoire , l'auteur compare les eaux des sources de Roye, de Rouzier , de Fontaine et de Neuville pres Lyon, avec les eaux du Rhone. (Renvoi a la Commission precedemment nommee pour les eaux de Lyon.) M. Petrequin adresse, pour le concours aux prix de Medecine et de Chirurgie de la fondation" Monty on, deux Memoires, l'un sur le Traitement de la surdite, Fautre sur le Traitement de Vamaurose. (Renvoi a la future Commission.) ( '7 ) M. Ruello adresse un Memoire sur la theorie des paralleles. (Commissaires, MM. Lacroix, Sturm.) M. de Saulcy adresse un resume* de son Memoire sur Ie re'gulateur so- laire. ( Renvoi a la Commission precedemment nommee. ) CORRESPONDANCE M. Ie Directeur de l' Administration des Douanes qui adressa , au mois de novembre dernier, le tableau general du commerce de la France en 1 838, envoie maintenant le tableau du cabotage qui en forme la suite et le complement. M. d'Hombres-Firmvs adresse des tableaux me'teoroln^iquos dresses d'a- pres les observations qu'il a faites a Alletz. II en sera rendu compte des que l'auteur aura fait connaitre la methode qu'il a suivie pour obtenir les moyennes que presentent ces tableaux. astronomie. — Sur la nouuelle comete. — Extrait d'une lettre de M. Schumacher a M. Arago. « M. Petersen (bbservateur attache a mon observatoire; a corrigeses ele- ments de la comete decouverte le a de ce mois a Berlin, et il parait que ces elements corriges sont tout ce qu'on peut faire dans ce moment , on nous n'avons que fort peu d'observations , le ciel ayant ete presque tou- jours couvert et nebuleux. Les voici : Passage. . 1840 janv. 4>49^79 temps inoyen d'Altona 92° i1 J7 \ comptes de l'equ Q "9-57 i 53. 3.49 En calculant sur ces elements les lieux de la comete pour les temps observations de Berlin ( 2 et 8 ctec.'), d'Altona (9 et 10 dec.) et d'Ham- bourg, ces observations donnent les corrections suivantes a appliquer aux lieux calcnles: 8 - 4 + 38 9 + 4 - 3 »o + it + 3 •4 4- 4 + ' optj que. — Sur V absorption ties rayons calorifiques par V atmosphere ter- restre. — Extrait d'une lettre de M. Melloni a M. Arago. « ...Les seules pages de mon Memoirequi exciterontpeut-etrequelquein- teret al'Academie, sont celles oil se trouve rapportee pour la premiere fois la consequence que j'ai deduite d'une longue serie d'observations sur la cbaleur solaire. En repetant plusieurs fois, au moyen du raeme prisme de sel gemme, 1'analyse i!e ces rayons, j'ai pu constater que le maximum de temperature n'est pas toujours a la meme place dans l'espace obscur qui se prolonge au-dela de la limite rouge du spectre, mais tantot plus, tantot moins eloigne des couleurs; et cela en des circonstances parfaitement sem- blables quant a la force du rayonnement, a la serenitedu ciel, eta la trans- parence de l'air. J'en conclus que les rayons calorifiques demies de lumiere nous arrivent en quantite plus ou moins grande selon l'etat de certaines constitutions atmospheriques qui n'exercent aucune influence sur la trans- mission des rayons lumineux. Or il me semble qu'il y a une tres grande analogie entre ce phenomene et celui observe par M. Daguerre relative- ment a faction directe des radiations chimiques correspondantes a des hauteurs egales du soleil au-dessus de 1'horizon. Dans ce dernier cas ce serait la partie obscure de cette radiation, situee au-dela de la limite vio- lette, qui eprouverait sur son chemin une absorption plus ou moins grande en vertu d'une certaine modification qui n'altererait point la transparence de l'atmosphere. II est vrai que dans cette hypothese il faudrait admettre que la permeabilite de fair pour les rayons chimiques obscurs peut diffe- rer dans certains cas de sa permeabilite pour les rayons lumineux. Mais n'avons-nous pas aujourd'hui un tres grand nombre de fails qui prouvent qu'il en est reellement ainsi a l'egard des effets optiques, calorifiques. phosphogeniques et chimiques produits par le meme rayonnement? » physique. — Surla transmis sibilite des divers genres de chaleur a travers la surjace des corps. — Lettre de M. Forues a M. Arago. « Dans le Compte rendu du i septembre dernier, on trouve une lettre que vous a adressee M. Melloni, annoncant la tlecouverte d'un milieu qui transmet en plus grande abondance la chaleui derivce dime source d'une temperature basse, que celle que donne par exernple la damme d'une lampe. M. Melloni a eu l'heureuse idee de noircir par la fuinee une plaque de sel gemme qui se trouve alors donee d'une propriety qu'il compare, avec raison, a celle des verres rouges pour la lumiere- » Je dois faire remarquer qu'il y a pres d'un an et demi que j'ai indique une substance qui montre une pareille constitution. Dans un Memoire, (Researches on Heat , 3C serie, art. a3et 24) publie au mois de mai i838 (presente a l'Academie le t8 juin 1 838), j'ai prouve que le mica reduiten lames excessivement minces par Taction du feu (ce sont les lames dont je me sers pour la polarisation de la chaleur) possede la faculty de donner passage, en moindre quantite, aux rayons calorifiqnes transmis par une lame de verre qu'aux rayons directs de la lampe. Par consequent, le mica ainsi modifie jouit d'une propriete contraire a celle du verre et de la plupart des substances connues, meme du mica qui n'a pas eprouve Taction du feu. >j Depuis cette experience (qui date du mois de mars i838), j'ai essaye d'autres morceaux qui donnent passage a deaxfois autant de rayons d'une source de basse temperature absolument privet de lumiere, qu'ils le font relativement a ceux de la lampe deja transmis par le verre ordinaire. » J'ai repete avec un succes parfait la belle experience de M. Melloni, et je trouve que ces deux substances, savoir, le sel gemme erifume et le mica feuillete, ont, sous ce rapport, une analogie complete. » Puisque le mica n'a pas certainement change de caractere intime par sa division en plaques minces, j'ai clierclie si la condition de la surface m&me n'avait pas pu influer sur la transmission , oil la diathermansie dans Texperience de M. Melloni. Pour le verifier, j'ai pris une plaque de sel gemme; je Tai depolie, en faisant des stries reclangulaires avec du sable fin, et j'ai trouve que cette plaque, au lieu de transmettre 92 pour cent ayons incidents quelconques, laissait passer 45 pour cent des rayons basse temperature, et settlement 17 pour cent < rayons lummeux emergents d'une plaque de verre. >' Une lame de mica ordinaire qui transmet une proportion beaucoup plus forte de la chaleur lumineuseque de la chaleur obscure, etant depolie ( «>) de la meme maniere, a transmis une proportion relative beaucoup plus forte de la chaleur de la seconde espece. » Cette influence de l'etat physique de la surface des corps ne saurait etre attribute a l'inegalite de la reflexion de ces differentes especes de cha- leur : car, i° j'ai deja prouve que la chaleur provenant d'une source quel- conque, se reflechit sur des surfaces polies avec une intensite toujours ou a tres peu pres egale; a° ces differences surpassent enormement la quantite de chaleur reflechie pour des incidences perpendiculaires; 3° j'ai prouve que les surfaces rayees reflechissent (au moins pour des incidences considerables) une proportion plus forte de la chaleur obscure. C'est par consequent une action etouffante des surfaces rayees sur la chaleur inci- dente (semblable a la destruction mutuelle, par interference, des rayons lumineux)qui agitine'galementsurles flux calorifiquesd'origines differentes. » La chaleur recoit une modification reelle pendant sa transmission par le sel depoli et le mica feuillete, aussi bien que par le sel enfume; cela est prouve par des experiences directes que j'ai faites. Je trouve que la transmission de la chaleur a travers une de ces substances, la rend plus capable de traverser les autres ou une seconde plaque semblable a la pre- miere. Par exemple, une certaine plaque de sel gemme enfume transmet 36 rayons sur 100 rayons incidents provenant de la lampe. Mais si la cha- leur a prealablement traverse une plaque enfumee semblable a l'aiitre,44 des ioo rayons incidents sont transmis; si elle sort dune plaque de mica feuillete, encore 44* et d'une plaque de sel gemme rayee, l\o ~ , ou 4 \ pour cent au-dessusde la transmission du flux direct. II estclairque dans cestrois casles rayons les plus refrangibles out ete arretes. » Vu l'effet des stries sur la diathermansie du sel gemme, je songeai a repeter l'experience avec une plaque rayee d'une maniere determinee. En effet, jefis tirer des lignes, avec une pointe de diamant tres fine, sur une surface de sel , de maniere que cette surface se trouvat divisee en compar- timents carr^s de -p^ de pouce anglais de cote ; sur un autre morceau on tira des lignes paralleles a -^ de pouce de distance; enfin on fit inter- secter ce systeme par un autre pared et a angle droit au premier; dans tous ces cas la faculte de livrer passage aux rayons obscurs en plus grande abondance qu'aux rayons lumineux , fat plus marquee a proportion que la surface renfermait plus de raies. » J'introduisis entre deux plaques polies de sel gemme la poussiere d'une substance athermane; ensuite j'examinai la proportion de chaleur de differentes especes que Uissaient passer les interstices des grains de (21) poussiere. La chaleur obscure se propagea plus facilement a travers un pareil system e. » Les surfaces ternies de plaques de sel gemrae, exposees depuis long- temps a Taction de Fair et del'humidite, presentent lesmemesphenomenes. » Ne doutant pas que les reseaux des fils metalliques ne donnassent les memes resultats, j'ai tache dem'en procurer. Un tissu metallique de 60 fils au pouce anglais m'a donne pour tons les rayons calorifiques une trans- mission egale et exactement proportionnelle a l'aire des interstices des fils. Mais e'estavee des reseaux beaucoup plus fins qu'on doit attendrt- une action semblable a celle des surfaces striees et saupoudrees. Avec des re- seaux fins de fil de coton , dont je me sers pour les experiences de Fraunho- fer, je n'ai pas trouve non plus de differences pour les diverses qualites de chaleur. Mais ici la diathermansie du fil meme entre pour element. » Je crois, Monsieur, que dans ces courts details (fondes sur des expe- riences assez etendues et que je ne tarderai pas a publier) , vous trouverez des preuves suffisantes de V influence inegale de la condition physique des surfaces sur la transmission immediate de la chaleur provenant de sources differentes. « L'analogie avec quelques cas a" interference dans la theorie de la lu- miere, est assez frappante pour piquer vivement la curiosite dans les re- cherches ulterieures. » meteoroiogik. — Sur les eloiles fdantes pe'riodiques des mois daout et de novembre. — Lettre de M. Erman, professeur a 1'Universite de Berlin, a M. Arago. « Si j'ose vous prier de vouloir bien soumettre a l'Tristitut de France la Notice suivante sur quelques phenomenes pen 011 point remarque's jusqua ce jour, e'est que la theorie qui m'en a fait prevoir et constater l'existence, etqui maintenant suffit pour les expliquer, me paralt d'une grande por- tee, tant pour la meteorologie que pour un probleme astronomique qu'on n'aborde que depuis peu. » Je commence par indiquer le resultat de mes recherches. Je le ferai suivre de quelques details qui lui servent de preuves. » Les deux essaims ou courants d'asteroides que nous rencontrons sur 1'ecliptique, respectivement vers le 10 aoiit et vers le i3 novembre, ou, en d'autres termes, par 3i(5°,5 a 3j8°,5, et par 5o° a 5i° de longitude heliocentrique, s'interposent annuellement entre la Terre et le Soleil : le («) premier en des jours compris entre le 5 et le 1 1 jevrier, le second du 10 au 1 3 mai. » Des conjonctions de chacun de ces deux genres, » i°. Ont exerce a plusieurs reprises des influences optiques tellement fortes, que le Soleil s'en est entierement efface, et que les etoiles ont brille en plein jour ; » i°. Chacune d'elles aussi opere annuellement , clans lesdites epoques, une extinction tres notable des rayons calorifiques du Soleil, et par \kfait baisser la temperature dans tous les points de la surface du globe. Les journaux meteorologiques pour les mois de fevrier et de mai, nous offrent de ces faits des preuves induhitables, et il suflfit pour les constater, d'une serie d'observations embrassant d'autant moins d'annees que le thermo- metry est dispose dans nn endroit ou la variation de la temperature due au changement de declinaison du Soleil, est plus grande vers l'epoque de la conjonction dont on examine Tinfluence. » Enfin c'est un corollaire des theses que je viens d'enoncer, que les as- te'roides du io aoiit, loin de former dans le sens de leur orbite un groupe etroitement circonscrit, y sont au contraire reparties d'une maniere sen- siblement uniforme, leurs emplacements respectifs conslituant un anneau ferme le long deladite courbe. II n'est pasprouve, mais il est tres probable, que cette derniere consequence des conjonctions observees s'etend aussi a la distribution des aste'roides du 1 3 no\>embre. » Je ne m'arreterai pas aux raisons qui me firent vivement desirer une decision sur i'existence et la non-existence desdites conjonctions; je les ai exposees dans le Journal astronomique de M. Schumacher [A ' stronomische Nachrichten, n° 385) ; et je passe de suite a l'enumeration des phenomenes que je regarde comme autant de preuves affirmatives de ces conjonctions memes et de mes assertions sur les eirconstances qui les accompagnent. I. Effets optiques des conjonctions du Soleil avec les aste'roides du io aout et avec celles du 1 3 novembre. » Les chroniques que j'ai pu consulter mentionnent quatre exemples de pareils effets, dont je citerai d'abord, sous i° et i°, ceux que j'attribue aux aste'roides du i o aout : « i°. Le 28 fevrier de Fan 1206, d'apres la chronique de Villalba, ou » la meme date de l'an 1208, d'apres celle de Krusius, le Soleil s'obscurcit ; completement; et comme ce phenomene dura 6 heures, on ne saurait » Tattribuera un passage de la Lime devant le Soleil. » (Voir Schnurrer, (23) Die Krankheiten cler Menschengeschlechts historischc beaibeit. , tome I", page 265.) C'est le raeme evenement que M. Chladni attribuait deja au pas- sage d'un grand nombre d'aerolithes 011 d'etoiles tombantes devant le Soleil. « 20. Pridie ldus Februarias, anni 1 1 06, apud Baram Italics y stellce visa3 » sunt in ccelo per diem , nunc quasi intcrse concurrentes, nunc quasi in a tenant cadentes. » (Voir memehvre, tome Ier, page 23o.) » Je regarde les deux phenomenes suivants comme effets des passages de la Terre par la ligne nodale des asteroides du 1 3 novembre. « 3°. L'an 1706, le 12 mai, vers loheuresdu matin, le Soleil s'obscur- » cit a tel point que des chauve-souris se mirent a voler, et qu'on fut % oblige d'allumer des chandelles. » {Chronique de la Souabe, citee par Schnurrer, tome II, page 233.) « 4°- L'annee 1 545 est encore remarquable par un obscurcissement du » Soleil qui dura du a3 au iS avril , c'est-a-dire Je jour de la bataille de » Muhlberg, et la veille et le lendemain de cctte journee. ( )u rapporte qu'en » Allemagne, en France et en Jngleterre le Soleil parut, durant ces jours, » egalement terni, et n'offrant qu'une lumiere matte et rougeatre, telle- » ment affaiblie , que Ton vit briller les etoiles a midi. Kepler expliquait » cephenomene par la conjonction du Soleil avec quelque corps opaque » qu'il croyait semblable aux cometes. » (Schnurrer, au tome II, page 9.3.) » J'ai calcule les longitudes du Soleil qui eurent lieu durant ces evene- ments, pour comparer par la les points de l'ecliptique ou i!s sc passerent, tant entre eux qu'avec les points ou se font maintenant les passages de la Terre par les lignes nodales des deux courants d'asteroides, et j'observe, avant de citer ces chiffres, que les phenomenes mentionnes aux numeros i°, 3° et4°sont, je crois, indubitablement dus a linteiposition de corps opaques entre la Terre et le Soleil. Quant au second, les etoiles tombantes qu'on a vues en plein jour me semblent tout aussi clairement indiquer une occultation du Soleil, arrivee simultanement et produite par le meme courant d'asteroides, dont une petite partie seulement s'approcha assez de la Terre pour devenir lumineuse. Les observations que nous avons faites cette annee sur les asteroides du 10 aouty assignent en effet a l'anueau ou au courant qu'elles composent,un diametre transversal iYau moins jfijbis le diametre du Soleil (Jstron. Nachrichten, n° 385, p. 12 et 16), et vien- nent par la a l'appui de cette explication des phenomenes de Ban. ( *4 ) — vraies. DUSOLE.L: _ 3i6°,5 a 3i8°,5 344,25 345,75 33o,o4 3i6°,oa3i8°,o 352, 5i 354, o3 339,72 Le passage de la Terre par le nceud ascendant des aster, du 10 aout. LWuscation du Soleil d'apres la chronique de Krusius. Le meme phenomene de ViUalba. Les phenomenes de Bari. 1208 Fevrier 28 v. st. 1206 Fevrier 28 v. st. uo6 Fevrier 12 v. st. i545 Avril 23 a 25 v. st. 5o,66 5i,i6 43,o7 5o,66 52,42 46,63 Le passage de la Terre par le second noeud des aster, du i3 novembre. la Souabe. ion du Soleil observee par ilia) du phenomene;. ■tinns. » Je n'ai rien a ajouter sur Faecord presque parfait des positions de la Terre durant les differents phenomenes de l'epoque de mai , et je me con- tente d'observer relativement a ceux de fevrier, que j'explique par la con- jonction du Soleil avec les astero'ides du dix aout, qu'ii suffit d'attribuer aux apsides de ces corps un deplacement progressif sur l'ecliptique, d'en- viron Q°,ol\i par an, pour faire accorder les dates des occupations a une semaine pres avec celles des conjonctions. Je reviendrai sur ce point apres avoir cite : II. Les eff'ets thermiques de ces conjonctk A. Abaissement de temperature vers le 7 fevrier, lors de la conjonction du Soleil avec les aste'roides du 1 o rout. » Les temperatures moyennes que je vais citer ci-apres, sont exprimees en degres de Techelle ceutesimale- chacune d'elles est la moyenne relative aux cinq jours dont la date qui sera mentionnee tient le milieu. Je leur ai ajoute, outre les noms des endroits auxquels elles se rapportent, le nom- bre des annees qu'y ont dure les observations et le quantieme de celle qui en tient le milieu. On trouveces observations dans 1'ouvrage de M. Brandes : Meteorohgische Beit rage. — ,,,„,„ K irtEATUBU moyones. flr^. .4i«v. IflrtiJ,*** ,.„,, ... ,7fcv„ ........ •26 i8i3 •4 .8.1 ■ii 1816 .6i8o7 30 .775 Karlsruhe... Ka-niijsl.wjj. • }ft9 -o,3j -4,8 +< ,<'>: + '•'•: +',;' -4°'9 H»£8 -3 ,->.(} -3°94-4°73 +i,83j+a,&* -3,70-3,80 +3.74+4.9* +4,64+4,77 -4"<'«> +3,©S -4.<» + i-!)' +4,^5 +-'-i' -3,6y +-.,7-"> +4.7-J +•••«)> +3,73 +-r),-.«4 4* ,95 44 •■-■'• — 1,:")7 + »,*' + 5.3o 4 :">.<>< -3-,3 +4.G7 +5,19 +5,i4 » Chacun^ de.ces series montre bien evidemment que l'accroissemt'nt normal de la temperature est ou ralenti ou meme inteiverti entre le 7 et le 17 fevrier. Pour ajouter encore a l'evidence de ce fait, j'ai reuni dans le tableau suivant les mojennes des temperatures observers de cinq en cinq jours dans les six endroits precite's , avec leurs aecroissements. -— «. _ oo8,a + o,543 - o,i63 +0,690 + >.yul rff/!!j* - 0,270 - 0,433 +0.257 + ot958 -+- o,o57* •G,„j„„tUl,„de.^r„^du,o»„4l 22*z + 0,980 + i,n8 + 3,l3o -f- 3,522 4- 3,8o5 ::::; apparente des aecroissements de tern- Lervalles resulte d'une difference d'e- |uel varie en effet d'un endroit a I'autre r, on ne saurait meconnaitre dans ie 1 2 fevn ( »6 ) » 2°. Un affaiblissement de V accroissement normal dans 1'intervalle qui precede et dans celui qui suit Vintervalle queje viens de nommer; » Et 3° enfin, un accroissement irregulierement renforce du 17 au nife- vrier: circonstances parfaitement correspondantes a l'lrypotbese dune ex- tinction des rayons solaires qui atleindrait son maximum entre le 7 et le 12 je'vrier. La dure'e tota.le de cette extinction ne saurait etre estimee au juste d'apres ces seules observations, bien qu'elle doive en lout cas etre moindre que Vintervalle du 5 au 17 Je'vrier. Voici encore , a 1'appui des preuves empiriques de ce fait, une description qu'en a donnee M. Brandes, sans y avoir ete conduit comme nous par desvues systematiques,et meme sans posseder aucune hypothese sur la cause du phenomene qu'il venait de decouvrir. On trouve le passage suivant a la page 1 1 de l'ouvrage precite de cet auteur : « On a observe dans presque tous les endroits une augmen- » tation du froid depuis le jour de Tan jusque vers le milieu du mois de » Janvier. Elle est suivie d'un accroissement de chaleur, lequel cependant » ne dure que pen au-dela de la fin de Janvier : car, passe ce terme, la » temperature decroit derechef jusque vers le \ 1 j'evrier. Ce decroissement « singulier et inattendu est tres prononce dans les observations de Stoc- » kholm , et on le retrouve tout de mSme dans celles quefai consultees pour » la Rochelle, pour Manheim et pour le Saint-Goth ard » ( ajoutez : pour Paris y pour Londres, pour Konisberg, pour Karlsruhe, pour Frauen- bourg et plusieurs autres villes, Erman) « bien quelles aient cle faites dans » des e'poques essentiellement differentes, et ne sauraient, par consequent, » e*tre affectees des accidents individuels de quelques annees. » » On voit par ce passage, qu'il serait facile de beaucoup multiplier, et meme par des observations deja redigees, les preuves que je viens d'alleguer pour l'abaissement de la temperature du a la conjonction du Soleil avec les asteroides du 1 o aout . » Je passe a la demonstration des effets analogues que les asteroides du i3 novembre produisent au mois de mai. B. Abaissement de temperature vers le 11 mai . du a la conjonction du Soleil avec les » Le tableau suivant de temperatures moyennes est arrange comme celui [ui precede, et les donnees qui le composent sont egalement empruntees la collection de M. Srandes. TEM iuiMimiHiiin i'w. ,,_,. ...., n... ■• ,juin. ,*.. 5o .798 Stockholm . 3,78 4,9a 5,73 6,58 7,5o 8,28 10,16 10,89 n,45 • 3,o3 13,98 25 i8i3 Karlsruhe. . . io,i3 [i,33 .2,98 ■4,75 if»,4i ■4,69 '5,77 16,17 16,5", 17,02 .7,87 ■>.\ 18 1. Koenigsberg.. 6,20 6,71 7,65 !),-.:- 9,9" 10,65 ' 1 ,97 12,19 12,59 12,91 14 ,38 21 1816 Paris 9»«5 u, 11 n,4« 1 :'..:,. 'i.'T '4.05 15,19 14,88 1.5,29 16, i3 16,20 20 i7G8 Francfort.... 9,3i u,3i "•Ui 12,38 ■3,94 i3,56 14,62 16,19 i5,«5 *& »7,'9 16 1807 Londres .... 8,72 8,77 9,™ 11,59 ia.44 ■ ■•..:;; '■'.,7« .3,35 14,46 14,07 •4,47 9 »7»7 IVlersbourg.. i,i3 3,8 1 4,36 4,36 5,18 '•'>' 8,20 0,39 9,81 «.5j 13,34 4 '774 Vien.ie 7,85 8,59 9,67 11, 3.5 12,08 [3,oo 1 3, 00 i3,75 i3,6a '4,70 i5,35 b- Frauenbou,c 9,20 10,29 •*>.9i H,l6 12,08 i3,55 i3,6i ' •4,74 i5,25 i5,57 » Voici encore les resuitats moyens respectivement relatifs anx sept pre- liers endroits (I)et a tons ensemble (II j. Te„,pifatU,e. ,r_J: ..„*... 6o933 + 1-348 7°285 + i°a5o 23 avril... 8,280 -f- 0,810 8,535 4- 0,825 28 arril.. 9,090 4- . ,242 9,36o + «,i66 • t... tlX 11,423 + 0,897 + o,365 * Conjonctien des •H. .3 mai.... 1 1 ,364 -f- i,3o6* 11,788 + i,o36 du i3 novembre. .8 mai.... .2,811 ■+- 0,6 $5 23 ma,.... i3,456 + 0,295 2£ ;;;;;;; + 0,808 + 0,867 les deux tableaux qui representenl leur ensemble, irreter aux deux consequences suivantes : de temperature du 8 au 1 3 mai est de beaucoup in- ement moyen 011 normal qui convient a cette epoque croissement de temperature du i3 au 18 mai est d'au- accroissement moyen ou normal qui convient a cette { *8) ■ 2°. La diminution daccroissement que Ton observe du 8 au i'S mai a pour cause un vrai decroissement de temperature depuis le 9 jusqu'au 11 mai. On s'en convaincrait directement si au lieu de moyennes prises de cinq en cinq jours , on en comparait de journalieres. ■n J'ajouterai cependant encore deux preuves directes de cette derniere circonstance. La premiere consiste dans le temoignage d'un journal me- teorologique pour Berlin fort remarquable, sinon unique, par la duree presque seculaire des observations qu'il renferme ; la seconde resulte de trois series d'observations faites en des points du globe que leur position geographique rend les plus sensibles a tout retranchement de rayons so- laires qui arrive au mois de mai. » En effet, le tableau suivant indique les temperatures de l'atmosphere pour Berlin d'apres Pechelle de Reaumur, resultantes d'observations pen- dant les 86 annees nommees ci-apres : 1719, 1729 a 1748 et J7^6 a 1821. Je les emprunte aux Memoires de la Societe horticulturale de Berlin (1). ~T -rrr Aecroissem. 5 mai.... 6 id 7 ^ 10 id ii id 12 id 14 id.... + i3ri9 ■+■ i3,56 + i4,« + ^,77 + 12,90 -f- i3,o5 4- i3,i3 4- 1 ■f c oG h 56 *7* i5* 90* 9o8. 9,8i 10,69 10,23 io,39 10,44 + 0 i-- i3" 4^ 16* o5« 53* * Conjonction des asteroides du » 11 me semble qu'il sera impossible de se refuser al'evidence que nous offrent ces observations d'un retranchement de rayons calorifiques du So- leil arrivant annuellementdu 10 au i3 mai et atteignant son maximum vers minuit du \\ de ce mois pour les meridiens de l'Europe et dans une annee intermediaire entre 17 19 et 1821. L'influence de cette offuscation annuelle (1) rerhandlimgenVereins zurVcrbessttrang der Jartenbans. Berlin, t834, vol. 10, page 377, Memoire de M. Madler. ('9) du Soleil sur la temperature a Berlin est si prononcee, qu'a midi du i3 mai le thermometi e est de a°,4 de Vechelle de Reaumur au-dessous du point quil aurait atteint sans cette circonstance ! Et cette evaluation repose sur 86 annees d observations thermometriques ! » II ne me reste plus qu'a constater i'opposition du Soleil avec les aste- roides du i3 novembre par des observations faitcs au-dela du cercle po- laire, pendant le voyage de sir E . Parry. Je les emprunlc a IVdition que vient d'en faire M. le docteur Richardson, dans le journal de la SocieU geographique de Londres (i). Chaque cbiffre de ces tableaux indique la temperature moyenne dune journee conclue de \i observations faites de deux en deux beures et exprimees en degres ;!<• Ncbelle de ludirenheit. — ]at.73°,4', annee 1823. annee 1823. lat.66"u', annee 1821. des 3 series. .»_. 9 id IO id <4 « 4- i9°,25 4- 6,29 4- 8,25 4- 11,62 + '7,75 4- »»,6a -f- 3o,oo 4- a9,96 -f. 24,2.5 -f- 23,46 4- 2iO,75 4- *£ 4- ie',67 4- i5,75 4- 17,25 4- 22,25 4- 25,17 4- 17,64 4- 16,08 4- 16,29 4- 26,4- 4" 2«,74 -7,8o - i,56 4-4',86 4- 5,26 » 3e crois que loin de setonner d'une si grande influence des offasca- tionsdumoisde mai sur la temperature de ces regions arctiques (elleequi- vaut a un abaissement de temperature de 70 de l'echelle centesimale). on n'y verra au contraire qu'une consequence nccessaire de la force de Vac- croissemenC normal de la temperature dans lesdites saisons et contre'es. En effet, I'accroissement normal etant dans tous les cas proportionnel a l'in- fluence du Soleil, il est clair que les diminutions d'accroissement dues en diflferents endroits a un meme degre dofluscation , seront entre elles comme les accroissements normaux dans ces memes endroits. La date du maxi- mum qui resulte de ces observations de Parry , s'accorde encore parfaite- ment bien avec celle du passage de la Terre sous les apsides des asteroides Journal of the Royal Geograph. Soc. , vol. X , |839, page 33g et suiv. 3o ) du 1 3 novembre. Observons cependant que dans les recherches ulte- rieures que Ton fera a l'aide d'observations thermometriques sur l'epoque exacte de cet e>enement et sur celle de la conjonction des asteroides du \oaodt, il fauclra ordonner ces observations en ay ant egard aux longitudes simultanees du Soleil,el uon pas, comme je fai fait pour cette Notice pr^a- iable, uniquement d'apres les dates et les heures, dont le rapport auxdites eonjonctions varie, tant a cause des diverses equations du mouvement de la Terre, qua cause des differences de meridien pour les endroits oil Ton dispose les thermometres. » Je m'arrete encore un instant a un resume comparatif des deux fails que je regarde coin me suffisamment prouves par ce qui precede. 11 parait resulter des observations thermometriques que, vers la fin du xvnie et au commencement du xixe siecle , le passage de la Terre par la ligne nodale des asteroides du i3 novembre se faisait avec encore plus de precision dans des points exactement constants de l'ecliptique, que la conjonction , parfaitement analogue d'ailleurs, qui arrive au mois de fevrier entre le Soleil et les aste- roides du 10 ao&t. En effet, il ne reste aucun doutc que dans lesdites annees, l'epoque du premier de ces deux evenements de conjonction n'ait a fort peu pres term le milieu entre mar 10,0 et mai i3,o, et qn'il n'ait par la meme tres exactement repondu a un point de l'ecliptique diametrale- ment oppose a celui ou Ton est maintenant habitue d'observer les pheno- menes de novembre. L'epoque de Paffaiblissement des rayons solaires au mois de fevrier ne saurait au contraire etre definie encore que comme etant comprise entre le 5 et le 17 de cemois;.et quoiqu'a I'aide de temperatures moyennes prises de jour en jour, au lieu des series a intervalles de cinq jours, que j'ai pu employer ici, on parviendra sans doute a considerablement res- serrer lesdites limites , je doute cependant que par ce moyen on puisse trouver aux epoques des deux maxima un egal degre de precision invariable et de courte duree. Je presume plutot que pour expliquer la difference que les deux phenomenes nous presentent sous ce point de vue dela duree, on recourra un jour a 1'hypothese d'une diversite de distribution transver- sale des asteroides dans leurs courants respectifs, en sorte que d'une part les phenomenes de novembre et de mai seraient dus a un courant ou an- neau d'astero'idesbienresserreesdans lesens tie l'ecliptique, et que de l'autre ceux d'aotit et de fevrier proviendraient d'un courant plus large, plus la- cuneux et plus clairseme dans led it sens. Les phenomenes optiques que j'at- tribue respectivement a 1'uti et a l'autre de ces deux anneaux, s'accordent tres bien avec cette hypothese d'arrangement, car eux aussi se sont pre- sentes au mois de mal a^ Aefevrier. En effet, lors plus rigoureux qu'au mois it attribuer aux ncends des asteroides du \o aout un accroissement d'environ ■ oflfrirait le tableau suivant : LONGITUDES DU soleil durant 1'equinoi e de 1800, DATES. duran U conjonction L«oll'a«linn. ,i„ astero.de*. "" S°'"il- l8o3 3 18° 4 321,0 322,0 Milieu duphen mened'apreBlesoW.thennometriq. I2o8 343,9 4 345,9 353,53 D'apres la Chro nique deVillalba. 1206 344,0 a 346,0 354,o4 Id., do Krusius. uo6 348,2 i 35o> 339)72 D'apres lesphe aomene.de Bar*. 11 resterait neanmoins . entre les divers points de 1 echptique ou arri- verent les occultations du Soleil, des differences qu'on attribuerait , je crois, le plus naturellement a tine distribution discontinue des corps opa- ques qui les ont provoquees. Cette hypothese expliquerait evidemmentdes differences d'autant plus grandes dans les epoques des occultations, que 1 es asteroides qui les produisen! (le courant du 10 aout) seraient plus rap- proehees du Soleil, pendant leur passage par le nceud ascendant : on ob- servera cependant a cet egard que, d'apres les recherches que j'ai publiees sur les phenomenes du 10 aout 1 83< > , la distance heliocentrique dudit nceud ne saurait en aucun cas etre moindre que 0,072 du dcmi-diametre , Its plus distants des ineines asteroides . II te a distribtit tim i forme la ( les on sequence qu asteroides du to jai ui aout, c oncee plus ans le sens Z bite. Elle ations du ied'unere e fonde sur oaout 1839. !es les asteroides du ts,que 1 0 aout j'ai conclus , ne saurait les Ulf coincidenc lus froide qu'une feuille semblable de la plante vivante; tandis que mes experiences, quoique repetees de plusieurs manieres, m'ont au contraire constamment donne le plus grand 1'roid du cote de la plante vivante. * Ce resultat ne me parait pas inattendu, car, vu que le froid qui se maui teste a la surface des plantes vivantes est certainement produit par I'evaporation, et que cette evaporation est en meme temps en rapport in- ( 38 ) time avec leurs fouctions vitales (1), il etait certes a presumer que, non- obstant la chaleur propre, toujours fort petite, de la plante vivante, celle-ci se montrerait dans un air libre, ou I'evaporation peut encore avoir lieu, constamment plus froide que la feuille morte, parce que dans cette derniere I'evaporation n'a lieu que par les causes physiques ordinaires , tandis qu'elle est augmentee par Taction vitale dans la plante vivante. » Un phenomene singulier, que j'ai constamment observe dans le cours de mes experiences, c'est qu'en enlevant subitement la cloche de verre qui interceptait toute communication de I'air de l'apparternent avec celuide la plante, la chaleur de celle-ci montait tout-a-coup de quelques dixiemes de degre. Ce phenomene, cependant, ne duraitque quelques instants; bientot l'aiguille aimantee, en retrogradant, depassait le zero de l'echelle et mon- trait, par sa deviation opposee et permanente, que la plante vivante se trouvait a une plus basse temperature que la feuille morte, comme cela a constamment lieu dans 1'atmosphere. » Ce phenomene serait-il do a I'acces instantane de l'air libre aupres de la plante qui, en stimulant ces fonctions vitales, deprimees parson sejour dans un air moins pur, augmente en meme temps sa chaleur propre, avant que Vaction contraire et frigorifique de I'evaporation retablie ait encore pu sefaire sentir? » Je neme hasarderaipas a decider; mais j'espere que d'autres physiciens etnaturalistes s'occuperont de ces recherches qui,si je ne me trompe, pour- ront encore eclaircir mainte question interessante de physiologic vegetale. » physique du Gr.oBE. — Sur le magnetisme terrestre et la hauteur de quelques points de V Abjssinie. — Extrait d'une Lettrede M. D'ABBADiEa M. Arago, datee du Caire, le 2 novembre 1839. « Desirant repondre autant qu'il est en moi a la confiance que m'a te- moigne l'Academie en me faisant remettre des instruments pour l'etude des phenomenes de l'aiguille aimantee, je ne tarderai pas plus long-temps a vous fairepart de mes premieres observations magnetiques. Les aiguilles horizontales servant a determiner l'intensite ont donne les nombres sui- vants d'oscillations en dix minutes de temps moyen : (1) Ce rapport se manifestait surtout clans les experiences que j'ai instituees il y a quelque temps, conjointement avec M. le professeur Bergsma, sur une hyacintbe en fleurs, dont les racines plongeaient dans de l'eau chaude , experiences que nous avon* eu I'honneur de communiquer a rAcademie. (39) A Paris {Observatoire). Aiguille n» i... 199,29 oscill.. 18 aout i83g.. Thermometre = 18,7 grades.. Oscill. entre 7°4et 2°6. id. 2... 209,46? id. ai,7 6,6*2,4. id. 3... 208,61 id. 20,0 4,6 et 1,0. » Ces observations furent com mencees a 7*42"* et finies kc)h/\^m du matin. A Rome. Aiguille n° 1 . . 213,20 oscill.. 2osept.. Therm.= i7«6. Oscill. entre 6°,5 et 3>, \ Commence a 7*1 5- id. 2.. 23i,58? id. 18,0 3,oeto, 8* (finia 8*26- «. 3..333,39 id. 18,0 jdumatin » Ces observations furent faites dans le Bosque de l'Academie de France, au deuxieme petit carrefour de Fallee en prolongement de l'escalier qui mene au belvedere. Le ciel etait serein et 1'instrument etait bien ombrage par les arbres. A Alexandrie. Aiguille n<> 1.. 2|3,57 oscill.. 8 octobre.. Therm. 23fg oscill. entre 2°,o et o°,3 ) Commenced 7* j«, id. 2.. 264,41 id. 21.9 3, 3 et i, 1 >finia 7*57-, id. 1.. 243,08 14 octobre.. 2'4.5 5, 1 et o, 5 n Commence h 7^ 40", id. 3.. 255,o8 id. 21.9 3, 2 et o, 2 J finia 8442">. » Ces observations furent faites dans le jardin du couvent de Terre- Sainte, contre le mur d'enceinte qui longe le N.-E., et tout pres de la croi- see des allees. Le ciel est presque toujours reste legereraent couvert. Inclination de I 'aiguille . A Paris, le... A Rome A Rome . . 19 aout i83<). 67°i3'i. .. 18 sept fio.22,5 par Taigu » Ces observations furent faites respectivement dans les lieux mention- nes ci-dessus et irnmediatement apres les observations d'intensite, sauf la premiere inclinaison observed a Rome, dont je passe sous silence les ob- servations d'intensite correspondantes parce qu'elles sont entachees d'er- reur. » Dans la soiree du i3 octobre j'ai observe l'immersion d'une tres pe- tite etoile derriere le bord obscurde la Lune, a 7A4<)m i3*,5, et le 14 octobre j'ai observe rimmersion d'une autre, a7*4w8',2. Ces heures indiquent le temps moyen a Alexandrie au moment des phenomenes. (4°) » Je joins ici, d'apres mes observations, les hauteurs de quelques lieux habites en Abyssinie : elles vous serviront dans le cas ou vous donneriez suite a votre beau projet de remodeler la partie statist ique de YAnnuaire. Lori, dans la province de Samin 8gs56 88,88 .>»5o4oo . Amodjadji, village pres Gondar 90,80 90,1a 0,5^83^ . FTalay, village pres la c6tede la mer Rouge. .. 92,00 9i>3a o,55a8a . tedfl 1 Abywiaie 93,3a 92,64 o,58o85 . Adwa, capitale de la province de Togray 94, i5 93,47 0 ^9908 . » Ces hauteurs ont ete mesurees au moyen de la temperature de la va- peur de l'eau de source bouillante. Les corrections del'echelle thermome- trique ont ete faites par M. JFalferdin, et les calculs faits avec les Tables d'Oltmans et la forimile deM. Biot, en supposant avec Ramond, qua defaut d'observations correspondantes, le barometre au niveau de la mer et reduit a zero, marque o™,76i39. Comrae il est tres difficile de bien prendre les temperatures de l'air, celles que j'ai notees ne sont pas corrigees de la pe- tite erreur du thermometry » M. Leon Duparc presente le modele d'un nouveau systeme de roues pour les bdtiments a vapeur. Ce systeme, dont l'essai a ete fait sur le Phare^ navire que commandait alors M. Leon Duparc , permet de deplacer en tres peu de temps les aiibes des roues, soit qu'on veuiile les enlever entierement lorsque le navire doit marcher seulement a l'aide des voiles et sans le secours des ma- chines, soit qu'on veuiile seulement varier la position de leur centre d'ef- fort en raison des differents degres d'immersion des roues, par suite du chargement du navire. L'operation se fait dans tous les cas sans exposer a aucun danger les personnes chargees de l'executer. M. Leon Duparc joint a la description del'appareil, differents documents ayant pour objet de prouver que depuis long-temps il s'occupait des perfectionnements a apporter a cette partie du mecanisme des batiments a vapeur, et de montrer quelles sont les dispositions nouvelles dues a M. Aubert, chef-conducteur de 1'atelier de machinerie du port de Toulon. M. Biver adresse une Note sur la temperature du fond dun puits arte- sien, execute sous sa direction a Gosseigne- les -Luxembourg. Les pre- mieres observations faites a une profondeur de 337 m?tres, ont donne des resultats qui paraissent beaucoup trop eleves, et la cause de l'er- (4> ) reur ayant ete apercue, on a cherche a l'eviter en employant d'autres ins- truments. Un thermometre a deversoir, descendu a la meme profondeur, a accuse une temperature de ^5°, 5. La lettre de M. Biver contient aussi quelques renseignements sur deux defenses fossilesd elephant qui ont ete trouvees dans lc voisinage de Luxem- bourg, a Ettelbriick, sur les bords de l'Alzette. Ges defenses, qui prove- naient sans doute d'un meme individu, etaient enfoncees a deux metres de profondeur environ, dans un terrain de transport. Elles avaient de tres grandes dimensions, presentant a leur grosse extremite un dia metre de om,is6 dans un sens et de om,22 dans l'autre. Elles e'taient situees parallele- ment, la convexite tourn^e en haut, et a im,2o de distance l'une de l'autre. Elles etaient tres friables et paraissent avoir cependant mieux resiste a la decomposition, que les os du squelette dont on a cherche en vain des vestiges. M. Biancui adresse de Toulouse une image pkotographique executee par le procede de M. Daguerre, mais avec certaines precautions particulieres auxquelles serait due, suivant lui, une particularity qui distingue ce dessin de ceux qu'on obtient ordinairement du daguerreotype. Cette particularity consiste en ce que plusieurs des objets figures dans le dessin, lequel represente la vue d'une maison de campagne des environs de Toulouse, y sont exprimes en rouge ; et, ce qui est remarquable, e'est que dans la nature la plupart de ces objets sont rouges en effet : ce sont des toits et des murs de briques. Nous disons la plupart , car M. Biauchi lui- meme a eu soin de faire remarquer, dans la lettre qui accompagne son envoi, que certaines parties de Tedifice dont la couleur n'a aucun rapport avecle rouge, sont rendues sur Timage par cette meme teinte rougeatre. M. Bellewger reclame contre la justessc d'une expression employee dans le Compte rendu de la seance du 16 decembre, a l'occasion d'une nouvelle Note qu'il avait adressee sur la rage (yojez t. IX, p. 8og, 3e ligne en re- montant). II ne nie point, dit-il, l'existence de la rage chez l'horame; ce qu'il soutient e'est que, lorsqu'elle se developpe dans un etre doue de rai- son, e'est sous l'influence de l'irnagination, et qu'elle n'est point transmis- sible de cet individu a un autre homme oil a un animal. ( 43 ) M. Girujlt adresse une Note ay ant pour titre : Description de deux ap- pareils propres a concentre r des rayons de lumiere ou dechaleurparalleles, sans detruire leur parallelisme. M. Robert adresse de Stockholm une lettre sur quelques faits geologi- ques qui lui semblent indiquer que les changeraents survenus entre le ni- veau de la mer et des cotes qu'elles baignent, changeraents dont les traces s'observent en tant de lieux, tiendraient en general, non a des souleve- ments partiels du sol, mais a un deplacement periodique deseaux s'operant lentement du midi an nord , et reciproquement. C'est a ce deplacement qu'il croit pouvoir rapporter la destruction des grands pachydermes dans l'Asie boreale, la dispersion des blocs erratiques, etc. M. Nicod ecrit de nouveau relativement aux proprietes hygieniques et therapeutiques de l'eau. M. Viollet adresse trois paquets cachetes portant pour suscription : Re- cherches sur la mecanique. I/Academie en accepte le depot. La seance est levee a 5 heures un quart. A. 43 ) ULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Academie a recu dans cette seance les ouvrages dont volci les titres : Comptes rendus hebilomadaires des seances de VAcademie des Sciences; 2e semestre r859, nos 26 et 27, in-4°. Nouvelles comparisons des Mesures geodesiques et astronomiques de la France , et consequences qui en resultent relativement a la figure de la Terre; parM. Puissant; in-4°. (Extrait du tome 2 de la Nouvelle Descrip- tion geometrique de la France.) Annales des Sciences natwelles; aout 18^9, in-8\ Prodromus sjstematis naturalis regni vegetabilis; par M. de Caivdolle; partie 7% in-8°. Administration des Douanes. — Tableau du Cabotage pendant Van- nee 1 838; in-fol. Histoire naturelle des ties Canaries; par MM. Webb et Berthelot; 4^e livraison, in-4°- Notes sur les Observations meteorologiques faites a Flacq, ile Maurice,, parM. Julien Desjardins, pendant Vannie i838; in-8°, avec un tableau. Rapport de M. Guillemin a M. le Ministre de V Agriculture et du Com- merce sur sa mission au Bresil; in-8°. Lettre a M. Dieffenbach sur une Thetroplastie , faite par un procede nouveau et suivie dun plain succes; par M. Segalas; avec planches, in-8°. Traite de Philosophic me'dicale; parM. Auber; in-8°. Balaruc-les-Bains3 Compte rendu parM. Rousset; Montpellier, in-8°. De la Diplopie uni-oculaire , ou double vision dun ceil; par M. Szokalsky; in-8°. Nouvelle rue Louis- Philippe. — Projet; parM. Robinet; in-8°. Annales de la Societe roj ale d Horticulture de Paris; nov. i83g, in-8°. Le niecanisme des Cris et leur intonation notee par M. Colombat (de 1'Isere), in- 8° Recueilde la Societe Polytechnique; oct. et nov. 1839, in -8°. Revue critique des Livres nouveaux; 7* anne'e, n° 12 , in-8°. Recueil de la Societe libre d Agriculture du departement de VEure; ( 44 ) Le Technologists, ou Archives des progres de I Industrie jranqaise et etrangere; par M. Malpeyre, dec. i83q, in-8°. Journal de Chimie medicale, de Pharmacie et de Toxicologic; janv. 1840, in-8c. Journal des Connaissances necessaires et indispensables , sous la direction de M. Chevallier; janv. 1840, in-8°. Journal de la Societe Vaudoise dutilite publique , faisant suite a la feuille du canton de Vaud; public par M. Chavasnes; Lausanne, in-8°. A Theory .... Theorie de la Physique; fondee sur les principes me'ca- niques; parM. T.-H. Pasley; Londres, i836, 1 vol. in-8°. A Paper. . . . Memoire sur I'usage de la Rate; par le raeme; Jersey, in- 8°. Transactions. . . . Transactions de la Societe royale medico-botanique de Londres; vol. ier, partie 4% in-8°. The Annals. . . . Annalcs de VElectricite et du Magnetisme; oct. i83g, in- 8°. Address of. . . Discours du President de la Societe royale de Londres (M. le marquis de Northampton), prononce a la reunion annuelledu samedi 3o now. 1839; in-8°. Astronomische Nouvelles astronomiques de M. Schumacher ; n° 387 a589, in-4°. Die Sternschnuppen . . . . Sur les Etoiles Jilantes; par M . Benzenber g ; Hambourg, 1839, in-8°. Gazette medicale de Paris; tome 7, n° Si et table, et tome 8, n° ier. Gazette des Hopitaux; n° i5i a i53, tome ier; et n°* 1 et 2, tome 2. L'Esculape; ire annee, n° 29; etn' r, 2e annee. Gazette des Medecins praticiens; ire annee, n,g 5o et 5i , et 2e annee , £ Experience, journal de Medecine; n08 j 3o et 1 5 r . L'Ami des Sourds-Muets, journal; no v., in-8°. Revue progressive d Agriculture, de Jardinage, dJSconomie rurale et do- mestique; n° 3, in -8°. Lettresde f autre Monde (la premiere de Napoleon aux astronomes); in-8". H o S ^ w d dw^doo do . w. 1 s • • 4. w W . * . M. «i «^ M «4 » * «* «* «* '« o «$ «o d (4 © t © « « [I 1 1 S | . 1 a 1 1 * - 5 32 lis 1" 1(1 + 4-+++I 1 1 1 +++++++ + + + + + + 4- + +^- I I 1 + + + Ml +++++++ 1 ++4++++++++4444+++++++4 + + + + /■woa3.«H I +++++++ 1 4-++ + + + +++ + +ii +++ + ++++ +I+ + + f His »vO i>ofl v-i-ao mom r>o «o o r^ m to »*rcr> >*to - - oo o to o cr.co - o iO CO CO CO M O va-ro C7> M O v±. O r^io ^ — t -.-- z ?~ ■' - <~ w i- £T. 0>— CO - 'O «"v-f-irT 0^t"-JD -0 x s">o r'-—-' ; - - " r ^.ix'ro iv.-^" »o »o »o^:oj3^: - -••-■ - — o --•----..-, £^o' AmuaiH 1 H +++++++ l+++++ +++ + +++ + + "4+++++ + + l+++l + \ 4- ISlfiitSSl . Ian i i +++++++I I++++++++++++++++++++++I+++U (i: :_ - - ; - .-' ~ c"-o -'■'-' -/T r. o t'ro ! m* i(r- | His lit ]_+++++++ i i +++f++++++++++++++++i+|+++|+ •«o™np«„of k.: •— •5M««nM5 mu - C. R. 1840, j« S*m« je viens de rappeler M. Jacobi dans le journal de M. Crellc. Mais il est I,on d observer quelle se trouve elle-meme comprise dans une proposition plus generate qui ine parait digue d'etre signalee , et que je vais enoneer en peu de mots. » Supposonsque, n representant toujours un diviseur impair de p — 1 , ce diviseur n soit encore de la forme fac "f" ■> 1 mais cesse d'etre un nom- bre premier. Soit d'ailleurs h Tun quelconque des nombres entiers, pre- (5.) miers a n et inferieurs a{n. Lorsqu'on prendra successivement pour mo- dules les divers facteurs premiers de w, que nous supposerons inegaux entre eux, h pourra devenir plusieurs fois un non-residu quadratique, et ce nombre de fois pourra etre ou pair ou impair. Cela pose, comp- tons les valeurs de h qui se trouvent dans 1'un des cas, et du nombre de ces valeurs retranchons le nombre de celles qui se trouvent dans I'autre. Le quadruple de la puissance de p qui aura pour exposant ou la difference obtenue, si n est de la forme 8^4-7, ou le tiers de cette dif- ference dans le cas contraire, pourra toujours etre converti en un binome de la forme x* -\-ny*, et Ton pourra effectuer immediatement cette con- version en multipliaut 1'un par I'autre, dans un certain ordre, les facteurs primitifs du nombre premier p. » Des theoremes analogues sont relatifs au cas ou le nombre n serait pair, ainsi qu'au cas ou n etant impair serait de la forme ^x-\- 1 , pourvu que dans ce dernier cas le nombre p — 1 soit divisible par 4. Analyse. p etant un nombre premier, n un diviseur impair de p — 1 , en sorte qu'on ait p — 1 = near, 0 une racine primitive de l'equation xp == 1 , p une racine primitive de l'equation x" = 1 , t une racine primitive de l'equivalence xp~* = i, (mod. p); et h, k des quantites entieres; posons (1) &h = 8 + p*v + f*8»" + . . . + ^-^e^-% En vertu des principes exposes dans le Bulletin des Sciences de M. de Fe'- russac (septembre 1 829), et rappeles dans la stance du 28 octobre dernier (*), Ton aura : i° en supposant h divisible par/z, (3) 0* = 0O = - 1 ; (*) Pour obtenir les formules que 1 :}ue renferme le Compte rendu de U se i'e'crire, pour abreger, 0A, 0S, RMj a, ( 53) 2° et supposant h non divisible par n, (4) ©*©_* = (— !)•*/», R*,_* = — (— if*/>. On trouvera par suite, en supposant /* on A- divisibles parn, (5) «... = -', et, en supposant h, k ainsi que h + k non divisihles par », (6) RMR-*,-. = p. De plus, si n est pair, alors la valeur de 0„ = 0 n = 8 — Q' -f- 6" — . . . + 6''"' — 0"- sera deterniinee par la formule (7) (9 ~ A' + fi'' - • • • + 0'" ~ G''")' = (— i)"V Enfin nous designerons avec M. Legendre par la notation . 0 le reste de la division de h 2 par le nombre p, et par suite Ton aura ©-'-!$>--'• selon que A sera h?Wm quadratiquc. ou no/i residu quadralique Muranl le module /;. » Cela pose, consid^rons d'abord le cas OU « est im nombr<> impair. <[ er.'premier , «, I'on pose, avec M. Jacob! (\), 0 = 0 (')(-•)••• C) Comities rcndus des seances de {'Academic tit Berlin , octohi 1 54 ) Parmi les nombres entiers, inferieurs a n, et premiers a «, les uns, k, h', h", ...., verifieront la condition les autres, A,*', jfe", .... verifieront la condition Cela pose , faisons »=<<-D(-;)0-7)- le nombre des entiers inferieurs a « et premiers a 72. Si le diviseur rc de p — i est de la forme l^x -\- i , on aura &) = (£> &')rfii et par suite, en vertu de la premiere des formules (4), N N Mais il n'en sera plus de meme, lorsque n sera de la forme fyc -f- 3, et que Von aura en consequence Soient, dans ce dernier cas, A, ou A', ou A", . . . ce que devient le polynome quand on y substitue a p le nombre premier t,ou / , ou A . . . (55) a 9 une racine primitive de l'equation x' = i, ou x1' = r, ou x'" = i, etc., enfin a t une racine primitive de l'equivalence x'~x = i (mod. j>), ou .a/-1 = i (mod. /), ou x*'~l = i (mod. f"), etc. On trouvera (9) al = A -f- BAA'A". . . , 2J = A — Baa' A". . . , A, B designant deux quantites entieres, qui, pour certaines valeurs de n, pourront etre divisibles par/? ou par une puissance de p. Comme on aura d'ailleurs A«o.(—lprfl A" = (_1)V„% 4».*_( — ,)-i-Vt... par consequent et de plus, en vertu de la premiere des formules (4), (») U=p*~; on tirera des equations (9) et (10), en supposant n de la forme fa-\- 3, N (ia) 4/>* = A" + *B\ » Concevons maintenant que Ton ait v, r, /',.. . de'signant toujours des facteurs premiers impairs, et suppo- sons que, /* etant un entier premier a «, par consequent impair, on represente par (!) la quantite -f- 1 ou — 1 a laquelle on pent reduire le reste de Ja division de h par 4. Posons d'ailleurs generalement (;) = (!)(?)(*) 0> r Scmrtt,c. (T. X, K« ( 56 ) Enfin partageons les entiers inferieurs a n et premiers a n en deux gronpes h, hf, A",... et A, 0, *',... les termes du premier groupe etant ceux qui verifient ia condition ©-•■ et les termes du second groupe, ceux qui verifient la condition 0 = -- En raisonnant comme ci-dessus, designant par N=:-o-f)(-,')- le nombre des entiers inferieurs a n, mais premiers a n, et posant tou- jours I = 0fc0^0A„. . . , J = 0A0,,0A , on trouvera , si n est de la forme ^oc -f- 3 , (,3) I = ?4, I = p4- Si au contraire /> est de la forme l\x -{- i , on obtiendra la formule N (i4) P_a = Aa -f- ^V'....B% ou, ce qui revient au meme, la formule |N ('5) / = A-H-5B-, A , B etant des quantites entieres , qui pourront etre divisibles par p on par une puissance entiere de p. » Supposons encore v , /, 9H . . . , etant des facteurs premiers impairs. Alors le nombre des en- tiers inferieurs a n et premiers a n, sera toujours N=:-(-f)0-7>- (57) Concevons d'ailleurs que Ton partage ces entiers en deux groupes en placant dans le premier groupe ceux qui, etant de la forme 8.r-f- i uu 8.r-f- 7, verifient la condition et ceux qui, etant de la forme &r + 3 ou &r -f- 5, verifient la condition Alors, en supposant toujours I = ©a Gh ©a . . . , J = ek ®y ©r . . . , on trouvera, si n est de la forme 4^-f- J , N H I = pT, j=/,4, et, si n est de la forme 4^ + 3, K (16) />* = A»-f-W*"...B% ou , ce qui revient au meme , N (17) />* = A- + |B% A, B designant des quantites entieres qui peuvent etre divisibles par py ou par une puissance de p. Pour rendre la formule (17) applicable au cas oil n serait de la forme l\x -h 1 , il suffirait de prendre pour hth'rh",... ceux des entiers, inferieurs a rc, et premiers a /1, qui, etant de la forme 8«r-p- 1 ou 8.x -f- 3, verifient la condition et ceux qui , etant de la forme 8x -f- 5 ou Sx -f- 7 , verifient la condition ( 58) Soil maintenant la plus haute puissance de p, qui, dans les formules (12), (i5), (17), divise simultanement A et B. Si Ton pose ft = — — 2A, ces formules donneront respectivement , i° pour n = vv'v". . . . (18) 4r= *s + «ra; 20 pour n = fyv'v". . . . ou pour n = 8vv'v". . . . (19) py =ri--f-^, x , jr etant des nombres entiers, non divisibles par p. » IJ reste a expliquer comment on peut obtenir dans chaque cas la va- leur de l'exposant /u. » Or, parmi les entiers premiers a n , mais inferieurs a ±n, les uns, dont nous designerons le nombre par 1, appartiendront au groupe les autres , dont nous designerons le nombre par/*, au groupe et , comme le nombre total de ces entiers sera evidemment — , les nom- bres i,y verifieront la condition (20) 1 + ; = -. Cela pose , si Ton etend a tons les cas la methode de calcul , que nous avons suivie dans le Memoire du 3i mai i83o lorsque n etait un nombre premier de la forme 4^ + 3, ou arrivera aux conclusions suivantes. » Si le nombre n est impair et de la forme [\x-\-Z. l'exposant & se reduira simplement a la valeur numerique de la difference ! —h ou au tiers de cette valeur numerique , suivant que n divise par 8 don- nera pour reste 7 ou 3. »Si, le nombre n etant divisible par 4, 7 est de la forme t\x-\- 1 , 011 si n etant divisible par 8, donne pour quotient un nombre impair, l'ex- posant fx se reduira simplement a la moitie de la valeur numerique de la difference i — j. » Quant aux valeurs entieres de x propres a verifier les formules ( 1 8), (19), on les deduira, si n est impair, de la formule et, si n est pair, de la formule Si d'ailleurs on pose , pour abreger, (33) |q = r;;a:,1..., on trouvera, i° en supposant n de la forme 8x -f- 7 , (M) j = J; 20 en supposant n de la forme Sx -f- 3 , (>*> IT-* 3° en supposant rc divisible par 4 ou par 8, (a6) T- = Q' nil est bon d'observer que les seconds membres lies formules (21), (22) peuvent etre reduits, en vertu de la formule (a), a des fonctions rationnelles de p. Cela pose, si, dans ces seconds membres, on remplace la lettre c qui represente une racine primitive de I'equation par une racine primitive r de l'equivalence x" = 1 , (mod. p)y alors, enayant egard a la formule (6), et aux principes etablis dans l'ar- (6o) tide deja cite dans le Bulletin des Sciences , on obtiendra facilement im nombre equivalent a x% suivant le module p ; puis on en deduira immedia- tement la valeur de x%, si /use reduit a i'unite. Mais si ju surpasse l'iuiite , alors, pour determiner n, on pourra ou recourir directement a l'equation (21) ou (22), ou bien remplacer dans le second membre de cette equation le lettre p par une racine primitive de l'equivalence xa= 1 , (mod. p."). » Pour montrer une application des formules precedentes , supposons n = 8. On aura h = 1, h'= 3, k = 5, *'= 7, I = 0,03 = R,,3e4, J =050r = R5,7©4< et par suite les formules (19) et (22) donneront *** *■ + *>% 4V2 ^ r5,7 + s~y Si , dans la derniere formule, on remplace la racine primitive p de l'equation x% = 1 par une racine primitive r de l'equivalence xs 55 i,(mod./>); alors on devra remplacer aussi R5>7, par le rapport i-a.3.,.4- (i.a...»)(i.a...3#)' la valeur de + iT>, x = ±l^^, donnees par M. Jacobi (Journal de M. Crelle, 1827). »Dans le second cas, 011 Ton a 011 doit encore prendre jul = 1 = i — / ; et alors, en partant de l'equati* conduit aux formules *r qui ont ete obtenues par M. Gauss , dans son beau Memoire sur la theorie des residus biquadratiques ( avril 1826 ) (*)• u Nous indiquerons dans un autre article diverses consequences remar- qua bles qui peuvent encore se deduire des formules ci-dessus etablies. » M. Al. Bronginart fait hommage a l'Academie d'un premier Mimoin sur les kaolins ou argiles a porcelaine, sur la nature, le gisement, Uori- gine et I'emploi de cette sorte d'argile. M. de Silvestre fait hommage de deux Notices biographiques , Tune sur feu M. Huzard, l'autre sur feu M. Tessier, Tun et 1'autre membres de l'lnstitut. (Voir au Bulletin bibliographique.) les Me'moires de Gottingue, de 1827. (62) RAPPORTS. mecanique. — Rapport sur un Memoire cfe M. be C align y. ( Commissaires , MM. Cordier, Poncelet, Coriolis rapporteur.) « L'Academie nous a charges, MM. Cordier, Poncelet et moi, de Iui faire un rapport sur un Memoire de M. de Caligny ayant pour objet la descrip- tion d'une machine hydraulique. » La machine que M. de Caligny soumet au jugement de l'Academie, a pour but de transmetrre directement Taction ou le travail d'une chute d'eau a des pompes, ou a telle autre machine exigeant un mouvement de va-et-vient. Elle produit cet effet, au moyen des oscillations periodiques de l'eau mo- trice dans un siphon ou tuyau ou elle passe pour se rendre du niveau su- perieur au niveau inferieur. Elle donne ainsi un mouvement alternatif a un flotteur, qui transmet le travail de la chute a la machine produisant l'effet utile. » Nous allons expliquer d'abord le principe de cette machine et ses prin- cipales dispositions. » Les eaux motrices du canal superieur se rendent dans le canal infe- rieur, en parcourant un large siphon ou tuyau, qui descend plus bas que le niveau inferieur. Au lieu de couler uniformement, le liquide n'arrivedans ce siphon que periodiauement. Cet effet se produit par le jeu d'une vanne ou soupape circulaire mobile, dont nous expliquerons plus loin la disposi- tion; elle a pour objet defermer et d'ouvrir la communication entre le haut du tuyau et l'eau qui vient de la superficie du canal superieur. Cette eau, ayant d'abord rempli le tuyau, et commencant a s'ecouler avec une vitesse qui s'accelere, son niveau baisse, parce qu'il se debite plus de liquide qu'il n'en arrive. Un flotteur fait fermer cette soupape et l'ecou lenient ne peut plus se continuer que par un abaissement du liquide dans le tuyau ; en vertu de la vitesse acquise, cet abaissement depassera le niveau inferieur, et sera suivi d'une oscillation remontante, qui neanmoins, en general, n'e- levera pas l'eau au niveau primitif du canal superieur : la difference vient des pertes de force dues au frottement et a tout ce qui a pu mettre obs- tacle au mouvement. Si 1'on concoit que Ton ait place, au niveau superieur de cette eau, un flotteur d'un volume considerable, qui soit lie par une bieile au piston d'une pompe ou a tout autre appareil destine a produire un certain effet utile en opposant une resistance au mouvement ascension- (63) nel dece flotteur ; alors le niveau superieur du liquide oscillant s'elevera encore moins hautque si le flotteur etait libre ; et si on laissait l'oscillation recommencer, a partir de cet etat, elle aurait encore moins d'amplitude et s'eteindrait tres promptement. Mais si vers le moment de stationnement du liquide, quand la seconde oscillation va commencer, on leve une vanne qui laisse ainsi arriver assez d'eau du bief superieur sur le liquide conteim dans le tuyau pour que son niveau revienne affleurer le canal superieur, comme au commencement de la premiere oscillation, et qu'alors l'oscillation des- cendante recommence et fasse abaisser le flotteur, on aura un second efl'et semblable en tout au premier. En continuant ainsi a reverscr a chaque oscillation, une certaine quantite de l'eau c d nation iutroduite dans la )lusirurs ecolesde I6t cla >iiesa lioihecdr- l*>u/can.s, fut pris rle la puissance de rinins el aprcs quelques nent d; ns i,n mlervalle si (66 ) fractures au femur, simples et sans solution de continuite aux parties molles, Tune a son quart superieur et l'autre au quart inferieur, qu'il fut facile de reconnaitre par la crepitation des fragments osseux et la defor- mation du membre. » Le cote gauche de la tete etait encore le siege d'une plaie tres irregu- liere de la largeur de la main; plusieurs portions du cuir chevelu etaient roulees en differents sens, et une partie de l'os parietal etait denudee de son pericrane, mais exempt de fracture. » Lebras gauche, le dos et differentes parties du corps, presentaient ca et la des traces de contusion et plusieurs excoriations a la peau; car, a cha- que mouvement de I'arbre tournant, le malheureux enfant frappait contre les murailles ou contre le sol, parce qu'il ne pouvait passer que par une forte compression a trayers l'intervalle etroit danslequel il tournait (i). » A son arrivee pres du blesse ( c'est toujours M. Bailleul qui parle ), il y avait environ un quart d'heure que l'accident etait survenu. On avait ete attire par les cris de cet enfant pour lui porter secours, et ce ne fut qu'avec une extreme difficult^ qu'on etait parvenu ale retirer de l'engrenage. » Le pouls et la respiration de ce blesse etaient a peine sensibles, et il ne put repondre aux questions qu'on lui adressa. Son corps etait froid ; son visage, d'une grande paleur, etait tache de sang: la plaie de la jambe n'eu fournissait plus; mais il paratt qu'elle fut suivie, dans les premiers instants, d'une forte hemorragie; car les murs etaient couverts de sang. » Le medecin fut d'abord frappe de l'etat de mort apparente de ce petit blesse. Gependant il s'empressa d'aller chercher les instruments et les medicaments dont il avait besoin pour remedier a ces graves accidents; il est probable que pendant son absence quelqu'un des assistants aura re- chauffe cet infortune et lui aura fait avaler quelque liqueur cordiale , telle que du vin chaud sucre. En effet, au retour du medecin, et a sa grande surprise, son malade avait repris l'usage de ses sens, et des ce moment, encourage d'ailleurs par l'un de ses confreres appele en consultation , M. Bailleul eut l'esperance de pouvoir le sauver en pratiquant immediate- (i)Une ouvriere a peu pres da merae age de l'enfant dont on vient de parler, ayant ete prise dans le tour d'une rape a betteraves (pour la fabrication du sucre), en a ete quitte pour quelqucs contusions et ecorchures aux differentes parties du corps , bien qu'elle ait essuye plusieurs rotations dans cette machine , tandis que ses vetements ont ete'rc'duits en charpie (extrait du Capitole du 3o de'cembre 1839). C'est sans doute a Pe- paisseur et a la forme des vetements que cette fille a du sa conservation et 1'inte'grite' de ses membres. (67) ment l'amputation de la jambe dans sa continuite, et contre Pavisdes rae- decins consultes qui pensaient que cette amputation devait etre faite an niveau de la fracture superieure de la cuisse.D'apres la resolution, d'ailleurs tres fondee,de M. Bailleul, l'operation fut pratiquee pen de moments apres au-dessous du genou, ou au-dessus de la disorganisation des parties, et tout prouve qu'elle fut faite selon les bons preceptes de l'art. Le panse- ment de la plaie du moignon termine, on appliqua un bandage a plusieurs chefs sur la cuisse fracturee, qu'on plana sur un coussin assez epais et de maniere a rendre le membre inamovible. » Le chirurgien proceda ensuite au pansement de la plaie de la tete, apres avoir rase le cuir chevelu; les bords ou les lambeaux de cette large dechirure furent reunis au moyen de bandelettes agglutinatives, et le pan- sement fut termine par l'application d'un ap}>areil convenable. Enfin, cet enfant fut couche dans un bon lit et ranirne sans doute par du bon bouillon et du vin genereux. Un sommeil profond et une transpiration abondante retablirent le jeu des fonctions chez ce malade, et il raarcha ensuite assez rapidement vers la guerison (nous dit toujours notre chirurgien), bien que la cicatrice de la plaie de la tete ait ete retardee par des eschares gangre- neuses dont il fallut attendre l'exfolience. On aurait sans doute prevenu cette affection gangreneuse si Ton avait excise les lambeaux desorganises, etdebride les angles de cette plaie contuse; au reste, M. Bailleul n'a point fait connaitre l'epoque de cette guerison. Enfin, ce chirurgien termine son observation par quelques reflexions d'un faible interet et auxquelles nous ne nous arreterons point. Yotre rapporteur fera seulement observer que dans le cas qui nous occupe, il aurait ete plus rationnel et plus avantageux pour le malade, comme pour le medecin , de commencer le traitement par le pansement des plaies ( e la U te et de celles des autrcs parties du corps , avant de proceder a l'au putati mdelajambe,a mine l'operation la plus grave et apres laquelle le blesse devait rester dans ler,,,o,(,). i» Nous aurions vu auss iavec satisfaction que M Bailleul, au lieu le lais- ser ce blesse au momen leplu s critique pour a lerehereherses nstru- (i) A l'armee , lorsqu'un railitai e e'tait atteint de pi usieurs blessures , vc tre rap- porteur recommandait de coi toujours le panseinc nt par les plus simples ou les plus le'gcres, et de passer sue cessivement a la plus grave, o u a celle qui pouva t exiger une operation plus ou moins difficik etdouloureuse, pau e que le pansement de cette derniere etant termine, le bit sse peu etilneseraitplus en etat de supporter une autre ope'ratioi . 11 doi C'est un des preceptes nou- veaux introduiis dans la prat que de lachinirjfinmlitaire. (68) ments mission qui pouvait etre confiee au premier vnm , eut mis en usage tous les moyens propres a retablir les functions vitales presque eteintes chez cet enfant. » Neanmoins, a ces imperfections pres, le travail de M. le Dr Bailleul offre un veritable interet, et nous le croyons digne de 1'approbation de 1'Academie. » Les conclusions de ce rapport sont adoptees NOMINATIONS. L'Academie, conformement a son reglement, procede par voie de scrutin a la nomination d'un membre de la Commission administrative. Le choix doit etre fait dans les sections des sciences matbematiques. Le membre sortant peut etre reelu. An premiert our de scrutin, M. Poinsot reunit la majorite absolue des suffrages; il est en consequence proclame membre de la Commission ad- ministrative pour ran nee 1840. L'Academie procede ensuite, egalement par voie de scrutin, a la nomi- nation d'une Commission de neuf membres qui sera cbargee de l'examen des pieces adressees au concours pour les prix de Medecine et de Chirur- gie, fondation Montjon. MM. Double, Brescbet, Dumeril, Magendie, Serres, Roux, de Blain- ville, Larrey et Savart ayant obtenu la majorite des suffrages, compo- seront cette Commission. L'Academie procede enfin , toujours par voie de scrutin, i tion de la Commission pour le grand prix des sciences physiques, propose en 1837 pour i83g. La question proposee est la suivante : « Determiner par des experiences precises quelle est la succession des changements chimiques, physiques et organiques, qui ont lieu dans Vceuj pendant le de'veloppement du foetus chez les oiseaux et chez les batraciens. » Les concurrents devront tenir compte des rapports de Vceuf avec le milieu ambiant naturel; ils examineront par des experiences directes Vinjluence des variations artificielles de la temperature et de la composition chimique de ce milieu. » MM. Flourens, Dumas, cf! Blainville, Serres, Magendie ayant reuni la majorite des suffrages, composeront cette Commission. (*9 ) MEMOIRES LUS. ph ysiologie. — Memoire sur V intervention de la pression atmosplh'i *iqm dans le mecanisme des exhalations sereuses ; par M. Jules Guerin. — (Extrait par l'auteur. ) (Commissaires, MM de Blainville, Savart, Serres, Flourens, Dutrochet.) « Ce Memoire est destine a etablir que la pression atmospherique joue mi role actif dans le mecanisme des exhalations sereuses du corps hu- main. L'existence de ce fait repose a la fois sur les dispositions et les rap- ports anatomiques des parties, sur l'experience directe et sur l'observa- tio n physiologique et pathologique. » depositions et rapports anatomiques. — Les parties qui sont le siege des exhalations sereuses, les cavites articulaires, les cavites du neri- carde,des plevres, du peritoine, des meninges cerebro-spinales , offrent des dispositions communes, en vertu desquelles ces cavites, fermees de toute part, presentent periodiquement des espaces nouveaux ou des am- pliations des espaces existants. Ces dispositions , quoique identiques dans leur resultat final, sont le produit de conditions speciales qui varient dans les articulations du squelette, et dans les sereuses viscerales. » Dans les cavites articulaires, cette production d'espaces nouveaux ou cette ampliation des espaces existants, estetroitement liee aux mouvements des articulations; elle resulte de deux ordres de conditions : i° Des change- ments de rapport des surfaces articulaires qui cessent de se corresponds suivant les memes plans, et per dent ainsi leurs conditions respectives de contact et de parfaite coaptation; 2° de la tension des muscles et des li^a- tement de leurs points d'insertion, se soulevent, se tendent entre ces points, et forment les parois resistantes de cavites improvisees ou agran- dies. Ces conditions sont communes a toutes les articulations du squelettr. On en trouve des applications diverses dans les articulations du genou, de la hanche, de la jambe ayec le pied, du coude, et dans celles des pha- langes entre elles. » Les conditions qui produisent ['ampliation periodique des cavites du pericarde, des plevres, du peritoine, de farachnoide cerebro-spinale, sont analogues et et*alemcnt de deux ordres : ou bien le feuillet parietal de C 7") ces sereuses est souleve et entraine par les parties auxquelles il adhere pendant que le feuillet visceral reste en place avec le viscere sur lequel il se reflechit ; ou bien le feuillet parietal restant fixe et resistant avec les parties quil tapisse , le viscere eprouve des deplacements ou des change- ments de volume, qui entrapment d'autant le feuillet visceral. Quelquefois ces deux ordres de conditions sont mises simultanement en jeu, c'est-a-dire que le feuillet parietal et le feuillet visceral s'ecartent en meme temps Tun de l'autre. Les cavites du pericarde , des plevres, du peritoine et de l'a- rachnokle cerebro-spinale , offrent, sous l'influence des mouvements d'ex- pansion du thorax, de contraction du cceur, de deplacement des visceres abdominaux et d'elevation et d'abaissement du cerveau , des exemples de cette disposition. » La signification speciale de ces faits me parait ressortir directement des experiences suivantes. » experiences. — a. Experiences sur les cavites articulaires . — J'ai in- troduit dans linterieur des cavites articulaires de la hanche et du genou , I'extremite effilee d'un tube recourbe et gradue de deux lignes de diametre, analogue au tube de Welther, dans lequel se trouvait un liquide colore. Le niveau des deux colonnes de liquide ne s'elevait qu'a la moitie de la hauteur des deux branches paralleles ascendantes du tube. A chaque mouvement de flexion pour l'articulation du genou, et de flexion et d'abduction pour Farti dilation de la cuisse avec la hanche, le liquide montait du cote cor- respondant a l'articulation , et sous l'influence de mouvements un peu brusques, il se precipitait dans l'interieur de la cavite articulaire. » b. Experiences sur les cavites des sereuses viscerales. — J'ai fait penetrer successivement dans les cavites des plevres, du pericarde, de Tarachnoide spinale et cerebrale , I'extremite du meme tube. J'ai vu tres distinctement le liquide rnonteret descendreperiodiquementcomme dans les experiences precedentes. Les mouvements du liquide se sont montres constamment isochrones aux mouvements du thorax, du cceur etdu cerveau. » Ces diverses experiences ont ete repetees un grand nombre de fois sur des cadavres humains pour les cavites articulaires, et sur des animaux vi- vants pour les cavites des sereuses ; toujours le resultat a ete le meme. Tai cru pouvoir en conclure, comrae j'aurais pu le faire deja des dispositions anato- miques des parties, que pendant les mouvements du cceur, des poumons, des visceres abdominaux, du cerveau et de la moelle, comme pendant les mouvements alternatifs de flexion et d'extension des articulations du sque- lette, il s'etablit des espaces nouveaux dans les cavites correspondantes , f V ) ou des accroissements des espaces existants , en vertu desquels la pression exercee a l'interieur deces cavites est sensiblement moindreque celle exer- cee a l'exterieur par la pression atmospherique; d'ou il suit que cette der- niere pese de toute la difference de ces deux actions, et tend a refoulera i'interieur des cavites des sereuses les fluides qui doivent retablir par leur exhalation l'equilihre des deux pressions. » Consequences physiologiques et patuologiqu i- s. — bcaucoup d'obser- vations physiologiques et pathologiques tendent a completer la demons- tration du meme fait, en meme temps qu'elles en tirent une signification nouvelle.On sait que les membres maiiitenus long- temps dans I'immobilite eprouvent une grande difficulte a se mouvoir: les articulations eprouvent des frottements plus sensibles, leurs mouvements produisent des bruits de crepitation douloureuse. On saitaussi que la parfaite immobilite des articu- lations artbrodiales suffit quelquefois pour produire l'ankylose; ces faits paraissent trouver dans les experiences qui precedent leur explication. » M. Jobert a montre par ses experiences que les adbcYenccs entre lt-^ feuillets adosses du peritoine sont faciles a obtenir ; le contraire a toujours lieu de la part des muqueuses. On connait encore la facilite avec laquelle les feuillets des diverses sereuses contractent des adherences a la suite des maladies dontelles sont le siege. Les plaies penetrantes des articulations, du peritoine, des plevres, du pericarde, qui res tent en communication avec l'air, sont accompagnees d'accidents tout speciaux. Enfin, le rhumatisme articulaire, les hydartbroses qui en sont la suite, se repetent successive- inent ou simultanement dans les diverses articulations. La raison de tons ces faits et de beaucoup d'autres analogues qui- je m'abstiens de titer ne se trouve-t-elle pas dans l'iufluence que la pression atmospherique exeree sot le mecanisme des secretions sereuses.' » Je me suis borne dans ee premier Memoire a «;tnh!ir que la pression atmospherique iutervient aetivement dans le mecanisme d«s exliaiations reste a determiner la veritable porter de cet element fonctionnel nouveau : j'ai fait des experiences dans ce but, je les ezposerai dans un prochain C. R. l8',0, 1» Semrstrc. (T.X, MEMOIRES PRESENTES. M. Meivakdiere adresse une Note sur un procede de fabrication au moyen duquel on obtiendrait des cordes qui offriraient, suivant lui, a egalite de dimensions et de pesanteur specifique , un degre de resistance fort supe- rieur a celui des cordes fabriquees par les moyens ordinaires. (Commissaires, MM. Silvestre, Audouin, Seguier.) M. Peyret-Lallier presente un Memoire ayant pour titre : Nouveau sj steme de chemins de fer automoteurs : Dans ce systeme, on etablirait deux voies differentes, l'une pour l'allee, l'autre pour la venue. Chaque voie offrirait une suite de plans inclines au degre necessaire pour que les convois pussent s'y mouvoir en vertu de leur seule pesanteur, et ces plans incline's seraient lies les uns aux autres par des rampes raides que les convois remonteraient au moyen de ma- chines a vapeur fixes qui, les ayant remorques jusque au-dela du sommet, les abandonneraient sur le versant oppose , au point ou ils recommence- raient a rouler d'eux-memes. On concoit que dans les deux voies la direction des pentes devrait etre inverse. (Commission des chemins de fer.) M. Eeinberg adresse la description et la figure d'un aerostat dont la ca- pacite serait remplie de vapeur d'eau au lieu d'etre remplie d'hydrogene, et qui se dirigerait au moyen d'un mecanisme mii par une machine a vapeur. (Commissaires, MM. Poncelet, Coriolis.) M. Ayala y Lozano presente un Memoire ecrit en espagnol sur lajigure de Vorbite terrestre. (Commissaires, MM. Arago, Mathieu.) CORRESPONDANCE. M. le Miihistre de lInterieur annonce qu'il a decide qu'un buste en marbre de Monge serait execute aux frais du Ministere de l'lnterieur pour etre donne a l'Institut. (73) hygiene v^terinairk. — Sur les moycns a employer pour diminuer la fre- quence de la morve dans la cavalerie francaxse. — Extrait d'une lettre de M. le Ministre de la Guerre. « Les pertes en chevaux, eprouvees dans I'annee p:ir la morve depuis une longue periode d'annees, etant hors de proportion avec celles qui se manifestaient dans les armees des puissances etrangeres voisines, on a du recherchcr les causes dune semblable situation et les moyens d'y apporter un prompt et efficace remede. A cet effet, une commission speciale, com- posed d'officiers-generaux de cavalerie et dofheiers du genie et de Tartil- lerie, a ete chargee par mon prddecesseur de l'oxamen de cette ques- tion vitale pour la cavalerie. Cette commission, apnea s'etre entouree de tous les documents qui pouvaient l'eclairer, a ex prime ("opinion que les causes de la grande mortalite des chevaux de troupe, provenaient prin- cipalement du mauvais etat dans lequel se trouvait un grand nombre de quartiers, de finsalubrite de la majeure partie dos ecuries, du defaut d'es- pace suffisant laisse a chaque cheval et du manque de barrage pour sepa- rer les chevaux dans les ecuries. n La commission a eu des-lors a s'occuper (et ses instructions lui en faisaient une obligation) de presenter le projet d'une ecurie modele, et d'indiquer les conditions de hauteur, de longueur, de largeur, d'espace- ment, de barrage, de pavage, etc. , que devait reunir une ecurie pour que les chevaux y fussent dans la meilieure situation physique. La commission a propose d'espacer et de barrer les chevaux a i metre 5o c. , de les placer sur deux rangs dans une ecurie de i3 metres de largeur sur l\ metres de hauteur. Ccs dimensions sunt a peu pres celles qui out ete adoptees dans les etablisseux nts militant's des puissances voisines, qui out vu ainsi la morve rlisparaitre entieremenl de leurs regiments. L'espaeement a i metre 5o c. a eu pour but de permettre au cheval de se reposer, de faciliter le danger la a la hau- assuree a tres a eu pour obj et de laisser entre Tespace grands e< suffisant >tes de l'e jour le placeme curie, et poor ret circulation des ca aliers derriere le (74 ) de conservation. La commission s'est appuyee, dans cette circonstance, de l'avis de plusieurs auteurs qui ont eerit sur la matiere et qui, apres avoir compare la capacite des poumons d'un cheval a celle des poumons de rhomme, ont adopte ce chiffre de 5o metres cubes d'air. » Avant de prendre une decision sur cette proposition , je desire , Mon- sieur, m'eclairer de Favis de l'Academie des Sciences. Elle appreciera ce que cette comparaison de la capacity des poumons d'un cheval a celle des poumons de rhomme peut avoir de decisif, et aura a tenir compte: i° de la masse d'air vicie dans une ecurie par les dejections et par les exhalai- sons de la litiere des chevaux ;. a° de la necessite, dans certaines circons- tances, de tenir les chevaux a l'ecurie pendant vingt-quatre heures consecu- tives; 3° des moyens de ventilation par lesquels on pourrait renouveler une partie de cette masse d'air a des heures determinees. » Une Commission composee de MM. Magendie , Ghevreul, Poncelet, Bres- chet et Boussingault , est chargee de preparer un rapport en reponse aux questions posees par M. le Ministre de la Guerre. M. Arago met sous Les yeux de l'Academie une suite de vues de Rome, executees au moyen du daguerreotype, par une personne que M. Lerebours a envoy ee a cet effet en Italic « Cet homme, remarque M. Arago, n'est ni artiste, ni physicien, et la perfection des prod u its qu'il a obtenus, suffirait seule pour prouver. si cela etait encore necessaire, que les procedes de la photographie sont a la portee de tout le monde, puisqu'ils n'exigent au- cune connaissance prealable, mais seulement ce degre de soins qu'il faut apporter a toute operation quand on veut qu'elle soit bien faite. » anatomie comparee. — Sur la structure intime et le develop pement des dents des poissons gjmnodontes ; parM. Richard Owen, correspondant de l'Academie des Sciences. « Depuis que j'ai presente la theorie du developpement dentaire par intussusception comme devant etre substitute a celle du developpement par juxtaposition, plusieurs physiologistes m'ont objecte la structure, et le mode de formation des dents composees des Gymnodontes, telles que les out decrites Cuvier et de Born. Dans le Diodon surtout la plaque triturante, epaisse, arrondie, qui est situee en arriere de la symphyse des machoires, semble fournir I'exemple leplus evident de la structure lamellee des dents et de leur reproduction par couches success ivesexsu dees d'un bulbe persistant. ( *? ) La surface de cette dent, en effet, offre une serie de stries transversals et paralleles, qu'une coupe verticale fait voir etre les bords de larnes ho- rizontales et legerement flexueuses, en partie usees par la trituration sui vant un plan superieur oblique. Les couches superieures sont les plus usees, et evidemment, ainsi que Guvier le fait observer, les plus anciennes. A mesure qu'elles sont situees plus has, dans la maclioire inferieure, elles croissent en largeur; et finalement, an lieu de continue!- a se souder cntrv elles, on les voit se detacher les unes des autres, devenir plus minces el d'une texture plus friable. Les lames les plus inferieures et les plus incom- pletement developpees reposent librement dans la cavite de la machoire au-dessous de la dent. Chacune de ces lames se developpe en deux moi- ties laterales, dont les bords medians se sou dent entre eux par l'interme- diaue d'une lame osseuse, verticale, mince, de la menu; manic-re que le- bords lateraux se soudent aux parois osseuses de la cavite dentigere. » II est manifeste, ainsi que Guvier I'observe, que les lanes se develop- pent successivement, et qu'a mesure que les lames anteneures sont use<-s. les posterieures sont mises a decouvert pour les remplaeer aussitot, d<- facon que les sillons de la surface triturante soient toujours mainte- nus en nombre convenable. Mais je n'en suis pas inutiis en etat de faire voir que ces faits sont completement insuffisants pour etablir la theone du developpement dentaire par juxtaposition ou exsudation de couches. Un exemple quelconque de dents se reproduisant successivement dune maniere continue dans le sens vertical aurait la meme valeur sous ce point de vue; et si cellesdes Diodons semblent venir an secours de cette theone d'une facon toute speciale, nous ne devons lattnbuer qu'a lenr forme particuliere. » Guvier s'est servi du microscope dans l'etude qu'il a lade des denti des Gynmodontes, et il a decouvert les belles impressions retictileVs qui existent sur Tune des surfaces des la me lies dentain-sdu Diodon. II |(>s re- garde comme produites par des impressions de tiusseaux. 11 sniht dim faible pouvoir grossissant, tel que celui des loupes de poche orduaaires, pour demontrer l'existence de ces traces. Pour etudier la texture des lames dcntaires, il est necessaire d'employer dee coupes excessrw menl minces, pratiquees dans urn direction verticale an plan de ces lames. » Une semblable coupe, vue a laide dela lomiere directe SOUS une len- tiile d'un demi-pouce de foyer, ollre, an lien dune masse amorphe. un*- structure organisce , analogue a cede des dents ordinaires des mammi- feres, compose* dune serre de fibres apparentes excessrvemenl petite (76) (tubes calcigeres) qui en remplissent la substance tout entiere, et qui ont une direction generalement verticale au plan de la lame elle-meme. Les tubes sont manifestement plus larges a la face inferieure de la lame dentaire; ils vont dimiuuant graduellement, et finissent par disparaitre dans la substance dense et claire de la surface opposee. Lorsqu'on exa- mine avec une Ientille composee, de ^ de pouce de foyer, les portions les plus minces et les plus transparentes de la meme coupe, on voit que les intervalles minces des lamelles dentaires offrent une texture gros- siere osteo-cellulaire sans aucune trace de corpuscules rayonnes, mais ana- logue au reste de l'endosquelette des Diodons. Les tubes principaux de la lame dentaire naissent immediatement des cellules de la cloison osseuse; ils suivent, dans un intervalletres court, une direction verticale on legere- ment courbee , et se portent clans la substance de la lame dentaire , pour s'y diviser et s'y subdiviser aussitot. Leurs branches forment generalement entreelles un angle de 45°; elles s'entrelacent, secroisent entreelles d'une maniere inextricable , et vont se terminer dans la gangue transparente qui constitue la surface superieure de la lame dentaire. » Chaque lamelle dentaire offre dans chacune de ses parties la meme structure organisee que nous avons precedemment decrite; aucune por- tion n'offre les caracteres de l'email cristallin proprement dit des dents des mammiferes. La membrane muqueuse de la bouche et le perioste des machoires se reflechissent a l'interieur des cavites de la base de la dent composee. Le perioste revet les parois de la cavite; la mem- brane muqueuse forme un coussin epais qui en garnit le plancher infe- rieur. Sur cette surface repose un bulbe lamelliforme dans Tinterieur duquel s'opere de haut en bas la calcification, D'abord, les sels terreux sont deposes, a i'etat de subdivision, dans la direction et dans la quantite qui conviennent pour constituer la structure emaillee dense de la lame dentaire. Lorsque la premiere lame dentaire a acquis l'epaisseur con- venable,le reste du bulbe s'ossifie. Les bords des bulbes ossifies parce pro- cede se continuent avec les parois de la cavite dentaire generale, et les surfaces des dents lamelliformes serrees dans cette cavite adherent entre elles par suite d'une pression agissant dans deux directions opposees, savoir, du vis a tergo des nouvelles lames dentaires qui procedent de bas en haut, et de la pression qui s'opere de haut en bas a la surface des lames den- taires les plus anciennes dans les mouvements d'ou resulte la trituration. » Quand I'ossification commence dans un bulbe, un second bulbe s'est developpe en-dessous ; et c'est la portion du bulbe qui est solidifiee par la fine (77) calcification tubulaire, qui donne naissance aux lamelles libres et minces de la cavite denlaire. Ces lamelles se fixent par le moyen de la calcification grossiere, ou ossification, laquelle s'opere ulterieurement dans le reste du bulbe. Les bords des lamelles se soudent avec les parois osseuses environ- nantes, par un procede analogue au mode de fixation de la base des dents de forme ordinaire dans la majorite des poissons. » Les bords libres des machoires superieure et inferieure du Diodon, qui semblent revetus d'une couche irreguliere epaisse de la meme subs- tance dentaire blanche et dense que celle des masses triturantes poste- rieures precedemment decrites, doivent leur apparente simplicity de ca- racteres a une structure encore plus compliquee. lis consistent dans une serie de denticules etroites et aplaties fixees horizontalement et a angle droit a la surface anterieure de la machoire, de telle sorte que celles des rangees exterieures de l'une et de l'autre machoire s'opposent par leurs faces quand les machoires sont fermees. Ces denticules se developpetlt dans une cavite situee entre les parois externe et interne des machoires, cavite dont le plancher est constitue par une lame osseuse mince erihiforme qui separe la cavite contenant les dents du large canal vasculaire loge dans la substance de la machoire. Au fond de la cavite dentaire, les den- ticules se voient a differentes periodes de de'veloppement , non sou- dees, mais etroitement empaquetes, et avec leurs bords s'imbriquant. Elles sont de forme ovale; leur surface inferieure, ou celle qui est imme- diatement en rapport avec le plancher de la cavite", est legerement con- cave et lisse; la face opposee est convexe, et alveolee. Les dentelures dimi- nuentgraduellementdepuislemilieujusqu'aux deuxextremitesposterieures du bord dente. A mesure que leur iteveloppement devient plus complet, les denticules se soudent entre elles et aux parois osseuses de leur cavite par l'ossi6cation des capsules des bulbes calcifies. La matiere osseuse qui enveloppe les denticules est promptement usee quand ces derni(Tes arri- a la disposition imbriquee des denticules qui les constituent. » L'ordre de developpement et de succession est le meme dans les dents marginafes que dans les dents posterieures. Elles montent dans la machoire inferieure et descendent dans la machoire superieure ; mais elles sont main- tenues dans une position couchee ou horizontale, au lieu de prendre une position verticale. La principale difference consiste en ce que, tandis que la serie posteYieure n'ofire que deux larges denticules dans le meme plan, il existe, dans la se>ie marginale, plus de quarante lames dentaires etroites. CJ« ) » Cuvier observe que les Tetrodoiis different des Diodons en ce qu'ils n'ont pas de disque posterieur triturant, mais settlement les lames mar- ginales, et en ce qu'ils out les machoires partagees chacnne en deux por- tions par une suture dentee. J'ajouterai que dans la machoire superieure il existe une serie dentaire posterieure, rudimentaire, consistant dans trois ou quatre lames qui se projettent en bas et en arriere de la base des os intermaxillaires, et qui interceptent un espace dans lequel est recu le bord superieur de la machoire inferieure lorsque la bouche est fermee. « La structure intime dcs lames dentaires des Tetrodons correspond a celle que nous avons precedemment decrite dans les Diodons. » 3IECANIQUE APrLiQUEE. — Moulins de la province de Constantine. M. Piobert, en adressant a l'Academie un exemplaire du Memoire qu'il vient de publier en commun avec M. Tardy sur les roues kydrauliques a axe vertical (voir au Bulletin bibliographique) , donne quelques details sur une espece de roues de ce genre, qui est frequemment employee en Afrique, notamment dans les envirous de Constantine, pres des grandes chutes du Rummel. « Les cuilleres de ces roues, dit M. Piobert, sont formees de morceaux de bois grossierement tailles et assembles avec l'arbre, comme les rais d'uneroue avec le moyeu. Une certaine quantile d'eau est derivee de la partie superieure de la riviere et conduite par un canal jusque pres du moulin ; de la , elle est dirigee sur un des cotes de la roue par un cour- sier incline a I'horizori de 3o° a 4°°- A pres avoir agi sur cette roue, Feau est reunie et dirigee sur un autre moulin situe plus bas, ensuite sur un troisieme, et ainsi de suite jusqu'au niveau inferieur de la riviere; de ma- niere que la meme eau est employee a faire mouvoir successivement dif- ferentes roues; les chutes partielles ne depassent pas 5a 6 metres. » Les arbres des roues sont reunis par leur partie superieure , et au moyen d'un assemblage tres lache, faisant fonction de genou, a une pe- tite meule qui se meut sur une deuxieme meule inferieure, inclinee a l'horizon de i o° a 1 5° \ de sorte que la meule superieure tourne dans un plan qui n'est pas perpendiculaire a l'arbre, celui-ci restant constamment verti- cal. Ces moulins a ble preparent la farine destinee a faire le couscoussou , espece de grosse semoule qu'on fait cuire a la vapeur, et qui forme la nourriture habituelle des indigenes. » M. Biein adresse une reclamation de priorite a Toccasion du Memoire (79) de M. Duhamel sur les sons harmoniques. « J'ai pnblie, dit-il, en i832, une theorie des vibiations dont les quatre premiers chapitres sont con- sacres a cet objet, qui y est traite de la maniere la plus generate en l'ap- pliquant aux cylindres et prismes isoles, ainsi qu'aux plateaux de tout perimetre. » La lettre de M. Biein est renvoyee a la Commission chargee de faire un rapport sur le Memoire de M. Duhamel. M. Pravaz ecrit relativement a une inexactitude qui parait s'etre glissee a I'impression dans le rapport de la Commission des prix de M&lecine et de Chirurgie de la fondation Montyon (concours de 1 838 ). Le nom de M. Pravaz s'y trouve adjoint a celui d'autres chirurgiens auteurs de travaux sur le traitement du torticolis, travaux qui ont paru a la Commission me- riter des encouragements. M. Pravaz fait remarquer qu'il ne s'est point occupe de ce sujet, et que probablement les recherches qui lui ont valu l'honneur d'etre mentionne dans le Rapport, sont celles qu'il a faites re- la reduction de certaines luxations congenitales du femur. M. Fabreguette rappelle qu'il a envoye de Crete, en 1837, un conglo- merat qui renfermait des ossements humains; il prie l'Academie de vouloir bien hater le rapport de la Commission a rexamen de laquelle cet objet a ete soumis. M. Vallot adresse des remarques sur un passage d'Apulee, relatif a la description dun animal marin , description dans laquelle M. Vallot croit reconnaitre un Oscabrion. M. Bodichon envoie d'Alger une Notice sur l'existence de lelephant dans l'Afrique septentrionale pendant l'occupation carthaginoise et romaine. L'auteur s'appuyant principalement dans cette Notice sur la citation et la comparaison des temoignages des auteurs anciens, son travail sera trans- mis a l'Academie des Inscriptions et Belles-Lettres. M. de Parvvey ecrit relativement a une source salee de TAmerique me- ridionale (la source deTomabela, sur le chemin de Guayaquil a Quito), dont le sel agit comme specifique contre le goitre, et que l'auteur de la lettre suppose, pour cette raison, devoir contenir de l'iode. M. Bolssiivgmjlt, qui pendant son sejour en Amerique a publie des ob- servations sur la presence de l'iode dans plusicurs sources balees de Qf (8o) pays, dit avoir examine celle que cite M. Paravey et y avoir en effet ren contre de l'iode. M. Menardiebe adresse un paquet cachete portant pour suscription fichelle de roche. L'Academie en accepte le depot. A quatre heures trois quarts I'Academie se forme en comite secret. La seance est levee a cinq heures. F. Erratum (Seance du 6 Janvier.) Page 17, ligne 12 , les observations qu'il a faites a Alletz, lisez a Alais. BULLETIN BIBLIOGRAPHIQLE. L'Academie a recu dans cette seance les ouvrages dont voici les litres : Comptes rendus hebdomadal res des seances de I'Academie rojale des Sciences, iersemestre 1840, n° i,in~4°. Premier Memoire sur les Kaolins ou argiles a Porcelaine; par M. Al. Bronghiart; in-40. Notice biographique sur M. Huzard; par M. le baron de Silvestre; Notice biographique sur M. Tessier; par le meme. Annates de la Societe Entomologique de France; tome 8, 1" et 2e Iri- mestre 1839, in-8°. Experiences sur les Roues hydrauliques a axe vertical; par MM. Piobert et Tardy; in-4°. Annales maritimes et coloniales; dec. 1 85g, in-8°. Bulletin de I'Academie rojale de Medecine; tome 4% i5 janv. 1840; Bulletin de la Societe industrielle a" Angers et du de'partement de Maine- et-Loire; n° 5, ioe annee,in-8°. (8. ) Memorial encyclopedique et progressif des Connaissances humaines , dec. 18^9, in -8°. Nouvelles recherches sur I Urine humaine; parM. Le Canu; in-8*. (Get ouvrage est ad rosso pour le concours de Physiologic experimentale.) Memoire sur le ramollissement des Os en general; par M. Stansky; in-4°. Precis stalistique sur le canton d Attichy, arrondissement de Com pi cum (Owe); in-8°. Precis stalistique sur le canton de Grandvilliers , arrondissement de Beau- vais{Oise); in-8°. Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires; janv. 1 840, in-8°. Revue des Specialites et des Innovations medicates et chirurgicales ; par M. Duval; tome icr, u° 5, in-8°. . • Journal des Connaissances medico- chirurgicales; janv. 1840, in-8°, et atlas du a'semestre i83g (6 planches), in-4°. Notice des Travauxde la Societe de Medecine de Bordeaux; in-8°. Programme des Prix de la Societe de Medecine de Bordeaux {seance annuelle du 5o nov. i85;/; in- 8°. Journal de Medecine pratique, ou Recueil des Travaux de la Societe royale de medecine de Bordeaux, annee i83g; 12 cahiers in-8°. Revue zoologique par la Societe1 Cuvierienne, annee 1859; n° 12. Academic royale de Bruxelles. — Bulletin des seances des 5 oct. et 9 nov.; in-8°. Rapport sur le Memoire de M. Trinchinetti de Monza; par M. Morren; Bruxelles, in-8°. Observations sur la circulation dans les Poils corollins du fifarica cceru- lea; par\e meme; in-8°. Observations sur I a formation des huiles dans les Plantes; par le menu-; in-8°. Experiences sur la Oomme des Cycadees; par le meme; in -8°. Notes sur Vexcitabilite et le mouvement desfeuilles chez les Oxales; par Recherches sur le mouvement et Vanatomie du style du Goldfussia any- sophylla; par le meme. Bibliotheque universelle de Geneve; nov. i839,in-8°. Observations de Medecine pratique, jaites aux bains d'Aix, en Savoie. par M. Despines pere; Annecy, »838, in-8°. Memoire explicalif dun nouveau Systeme en construction, invente par M. L. Laves, architecte: Hauovre, in-{°. ( »») Flora Batava; n8eliv. in-4°. Brjologia Europcea seu genera Muscorum europceorum monographia it- lustrata; auct. Brdch et W.-P. Schimper; fasciculus 5 — 9, in-4*. On the classifications.... Sur les classifications des Amphibias; par M J. Hogg; in-8°. (Extrait du Magazine oj natural history , 1859.) The London.. . Journal de Science et Magasin philosophique de Lon- dres et d'fidimbourg; janv. 1840, nos 99 et 100; in-8°. The Aihenseum n° 144, dec. 1839, in-4°. Verhandlungen Nouveaux Actes des Curieux de la nature; Bonn , tome 19, in-4°. Ausgewahlte Icones selectee anatomico-botanica; auciore M. H.-F. Linck ; fasciculus ier; Berlin, 1839, in-foL (avec planches lithographiees), Boianische. . . . Notices botaniques ; par M. Schleiden; in-8°. Eletlricita. . . . Observations et Experiences electro-physiologiques des- tinees aconstituer V electricite medicate; par M. Grimelli; Modene, 1839, Gazette medicate de Paris; tome 8, n° 2, in~4°- Gazette des Hopitaux; tome 2, n° 3 — 5, in- 4°. U Experience , journal de Medecine ; n* i32 . in-8°. Gazette des Medecins praticiens; n° L'Esculape, journal; n° 2. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 20 JANVIER 1840. VICE-PRESIDENCE DE M. SERRES. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDENTS DE J/ACADfcMIE astronomie. — Sur la scintillation des e'toiles; par M. An ago Afin d'avoir le droit, suivant Jes reglements academiques, d'inserer dans le volume de Memoires actuellemcnt sons presse, le resultat final de ses longues recherches sur le phenomena de Ja scintillation, M. Jrago a soumis aujourd'hui ce resultat a Pappreciation de 1" Academic. Dans lim- possibilite d'en donner ici one idee suffisamment complete, sans sortir des bornes qui nous sont prescrites, nous nous contenterons de dire que le Memoire se compose de quatrc sections distineh >. Dans la pre- miere, Pauteur s'attache a prouver que la scintillation des Voiles n'esl autre chose qu\in changement apparent d'intensite et de couleur,tres frequent, tres rapide, qui a sa cause dans notre atmosphere. Appuye sur cette definition, M. Arago montre, dans la seconde section, que les explications du phenomene donnees par ylrisiote , par Galilee, Scali"ct\ Kepler, Descartes, Hook, Huygens , Newton, Mid/ell et par les astro - nomes modernes, ne sauraient etre admises. Cette longue serie de noms celebres offre une classe a part : celie des observateurs qui d.Vhreimt aTec franchise que la scintillation lenr sem- ( 84 ) blait inexplicable. Les noms compris clans la classe dont nous venons tie par- ler, sont ceux de Melville, de Nicholson , deForster et le nom de l'illustre Thomas Young , auteur des premieres lois des interferences. La troisieme section da Memoire est consacree a l'exposition des experiences de cabi- net, a l'aide desqu«elles on etablit celles des lois des interferences qui doivent servir a Implication de la scintillation, soit que ces lois se rattachent a la difference des chemins parcourus par les rayons lumineux, soit que Ton considere seulement I'inegale refringence des milieux que ces memes rayons ont traverses. De ces lois resulte la consequence que les rayons, partant d'une etoile, qui apres avoir traverse une atmosphere ou il existe des cou- ches inegalement chaudes, inegalement (lenses, inegalement humides, vont se reunir au foyer d'une lentille, doivent y former des images d'intensites et de couleurs perpetuellement changeantes, c'est-a-dire des images telles que la scintillation nous les presente. Apres avoir montre ainsi la possihi- lite de rattacher la scintillation aux interferences lumineuses; apres avoir donne une explication plausible du phenomene , M. Arago a reuni dans la quatrieme et derniere section de son Memoire, des observations variees sur la scintillation des etoiles hors du foyer des lunettes, sur la scintillation du soleil , reduit par sa reflexion a la surface exterieure de miroirs tres courbes, a ne soutendre qu'un petit angle, etc., etc. Ces faits paraissent dormer a la nouvelle theorie tous les caracteres d'une veritable demonstration. chimie organique. — Addition a la Note sur la decomposition des subs- tances organiques par la barjte; par MM. Millon et Pelolze. « En annoncant dans la derniere seance la formation d'un hydrogene protocarbone par la decomposition de l'alcool a l'aide de la baryte, nous nous etions bornes a constater la composition de ce gaz et la condensation de ses elements. Elles sont parfaitement identiques avec la composition et la condensation du gaz des marais meme. Chaque volume de ces deux fluides elastiques a pour formule C|Ha, car Fun et l'autre exigent pour bruler deux fois leur volume d'oxigene et produisent leur propre volume d'acide carbonique. » Les proprietes tres mal connues du gaz des marais, et surtout les cas frequents d'isomerie entre les carbures d'hydrogene, nous out engages a poursuivre comparativement nos recherches sur les deux gaz precedents et sur celui extrait de l'acide acetique. » Nous avons remarque, dans Taction du brome sur le gaz des eaux sta- (85) gnantes et sur celui de l'alcool, une tres grande difference; le premier s'attaque tres difficilement a la lumiere diffuse, tan d is que le second est decompose, dans la merae circonstance, avec une extreme energie. » 11 nous a semble egalement voir une difference, quoique moins tran- chee, entre le gaz des marais et celui extrait de l'acide acetique, de sorte qu'il y aurait la trois gaz composes et condenses de la mcmc maniere, mais presentant des proprietes differentes, on , en d'autres termes, trois corps isomcriyues. » L'action du brome sur l'hydrogene protocarbone de l'alcool donne naissance a un liquide ethere dont la composition est fort eloignee de ce qu'elle devrait etre en admettant la theorie des substitutions deM. Dumas. » Nous avons de'ja interprete d'une maniere tout-a-fait opposee a celle de M. Dumas le rapprochement qu'il avait etabli entre deux reactions , l'une sur l'acide acetique, l'autre sur l'acide chloracetique. Nous ajoutons que nous sommes arrives, pour interpreter ces reactions, a des conclu- sions qui ponvaient se deduire non-seulement des experiences que nous avons rapportees dans notre Note, mais encore des experiences desanciens chimistes, quand ils brulaient le charbon par 1'hydrate de potasse; de celles de M. Chevreul, quand il obtenait l'hydrogene pur par Taction des alcalis sur le ligneuxj de celles de M. Gay-Lussac, quand il detruisit plu- sieurs substances organiques par la potasse, et enfin d'experiences dont M. Persoz a donne le resume dans son Introduction a Vetude de In Chimic moleculaire. Remarquant que toutes les matieres organiques etaient de- composees par uu grand exces d'hydrate de potasse en donnant naissance a de Tliydrogene pur, M. Persoz a indique ce moyen comme susceptible d'etre applique a l'analyse elementaire. » Enfin les docteurs Austin et Uiggens ont observe, il y a environ un demi-siecle, la formation du gaz des marais, on tout an moins d'un gaz isomerique avec ce dernier, en distillant I'acetate de po!a-sr. theorie des nombres. — Observations nouvelles sur les jormes quadra- tiques des nombres premiers et de Leurs puissances j par M. Alglstin Calchy. « Les divers theoremes enonces dans le Coniptc rendu de la dernierc seance , et relatifs aux formes quadratiques nombres premiers ou du quadruple de ces sement etablis a 1'aide des considerations i ( 86) § Ier. Somme des racines primitives dune equation binomel Fonclions sjmetriques rte » Soient n tin nombre entier quelconque , h, kj I,. . . les entiers inferieurs a », et premiers a », N le nombre des entiers h, k, /,. . . p une racine primitive de I'equation (.) X" = I. Les di verses racines primitives de la meme equation seront p\ pS P1,.;. Nommons S la somme de ces racines, en sorte qu'on ait CO § = p* -f- p* + p' +.... Si /z se reduit a un nombre premier impair v , ou a une puissance d'un semblable nombre ; alors, pour obtenir 8, on devra former la somme totale des racines de I'equation (i), et de cette somme retrancher celle des ra- cines de I'equation Or comme, la premiere de ces deux sommes etant toujours nulle, la seconde offrira pour valeur l'unite ou zero, suivant que Ton aura n = v ou n > v, il est clair qu'on trouvera si n est mi nombre premier impair , et S = o, si n estle carre, le cube. . . d'un tel nombre. La supposition n = 2 don- nerait evidemment Si n representait une puissance de 2 superieure a la premiere , alors , en vertu des formules (3) f: = — 1, Pz~~" = ~ Ph- les valeurs de (87) seraient deux a deux egales, au signe pres, mais affectees de signes con- traires, et par suite on trouverait encore I = o. Enfin, si n etait un nombre compose quelconque, en sorte qn'on eul (4) « = »«/>/",... «, b, c,. . . designant des exposants entiers, et vf /, v" ,. . . des facteurs premiers dont l'un pourrait se reduire a 2; alors une racine primitive quelconque de l'equation(i) serait leproduit de facteurs correspondants a et dont chacun representerait une racine primitive de 1'une des equations (5) x"a = 1 , jc1 = 1 , of"* = 1 , etc — Done alors la valeur de $ correspondante a liquation (1), serait le produit des valeurs de 8 correspondantes anx equations (5). II est aise d'en conclure, i°que, si n est un nombre pair (*), ou impair, divisible par un carre, la somme s des racines primitives sera toujours nulle ; 20 que si n est un nombre pair ou impair, dont les facteurs premiers v , v% v",.. . soient inegaux entre eux , la somme S sera e"quivalente a — 1, quand les facteurs premiers v, /, /',. . . seront en nombre impair, et a -f- 1 quand ces facteurs premiers seront en nombre pair. » Ainsi, en particulier, Ja somme des racines primitives sera — 1 pour chacune des equations zero pour chacune des equations jr+ = 1 , x* = 1 , .r9 = 1 , x" = 1 . 00 6 = 1 , etc. , . . , et -+- 1 pour chacune des equations » Quant au nombre N des racines primitives , correspondant a la valeur (*)Cette panic de la conclusion pcut encore so deduire {jeneralement des forrnules (3). (88) de n fournie par l'equation (4), il sera, dans tousles cas , donne par la formule (6) N = *->,•— ,«".. .(,-,)(/_,) (»" _,)... ou , ce qui revient au meme , par la formule (7) N^-^-^.-J). Ce nombre sera done ton jours pair, a raoins que Ton n'ait n = i , et par suite N = i . » tl etant un entier distinct de n, et a le plus grand commun diviseur de n, n, on peut toujours trouver des nombres eutiers u, v propres a verifier la formule nu — n'v = ce. Cela pose, route racine commune aux deux equations x» = i , x" = i , devra evidemment verifier encore l'equation plus simple xnu~"fv =1,011 Reciproquement , toute racine de la derniere equation devra encore veri- fier les deux autres. Or, comme le diviseur commun a ne variera pas, si, n' etant un nombre compose, on efface dans ri un facteur premier a n, il est clair qu'apres une telle suppression l'equation continuera toujours de subsister. Ce principe etant admis, soit m un nombre premier a n. Si Ton a ^nh __ pmk^ par consequent p "«(*-*) = 1, h, k etant premiers a n, et inferieurs a n ; alors p , devant verifier simul- tanement liquation (1) et la suivante xm{k-h) _ Jy sera, d'apres ce qu'on vient de dire, une racine de l'equation On aura done (89) Done, si pk differe de f>h, pmk devra differer de fmh. Done en supposant, comme nous le faisons, que h, k, /...., representent des nombres distincts, inferieurs a n et premiers a «, on pourra representer les N racines primitives de l'equation (i), non-seule- ment par •a Ps ?',■■■ mais encore par pmh^ pmk^ rml^ . , ' m pouvant etre lui-meme un quelconque des nombres h, k, /,...; et la seconde suite offrira les memes terrnes que la premiere, mais ranges dans un ordre different. En multipliant de nouveau chaque exposant par m, une ou plusieurs fois, on obtiendra d'autres suites qui seront elles-memes propres a representer les racines primitives, savoir Done les terrnes de la suite ?hi Pmhf pm'ht • • • dont les exposants croissent en progression geometrique, representeront autant de racines primitives distinctes qu'il. y aura d'unites dans l'expo- sant i de la plus petite puissance de m propre a verifier l'equivalence (8) to' s i, (mod. n). Si n est un nombre premier impair, ou une puissance d'un tel nombn , alors, to etant premier an, on trouvera en consequence les racines primitives de l'equation (i) seront eg ix differents' tennes de la suite p , p, pr reduiront en particulier a lorsqu'on prendra, comme on pent le faire, hz=. i. Si n est precis* merit (92 ) Mors dans f(p) le coefficient a0 s'evanouira necessairement; et ((p) une fonction lineaire, non plus de chacune des sommes f>h + f>* -fV +..., p^+P^+p3'*..., p3A-t-p3*-HP3Z+..., etc , mais de chacune des sommes algebriques (n) p* + P*' 4- p*' +■ • • - Pk - p*7 — p*" ■ • , p*h + ^ + ^ + > _ _ p2* _ p> __ p3r . . ) p3/, + ^ + fr 4.. ; , _ ^ _ ^ _ ^'. . . , etc , 011 Ton ne doit admettre que des termes distincts les uns des autres, pro- pres a representer les diverses racines primitives de l'equation (10), pour une certaine valeur de co , et pris en partie avec le signe -f- ■> en partie avec le signe — . D'ailleurs , les termes que precede le signe -f- devant se changer en ceux que precede le signe — , quand on remplace p par p", les termes de Tune et l'autre espeee devront etre en meme nombre dans chacune des sommes algebriques dont il s'agit, aussi bien que dans la fonction f(f); et si, dans ces sommes 011 dans cette fonction, Ton fait succeder a un terme precede du signe +,un terme correspondant precede du signe — , on pourra obtenir une suite de termes alternativemeut positifs et negatifs. Pour cette raison , nous designerons sous le nom de fonction alternee et de sommes alternees, la fonction f(/>) et les sommes (1 2), dont chacune peut acquerir seulement deux valeurs et deux formes dis- tinctes , quand on y remplace une racine primitive par une autre. Cela pose, si Ton designe par A la somme alternee des racines primitives de l'equation (t), A sera la premiere des sommes algebriques (12), en sorte qu'on aura (i33 A* = ft + Ph' + f + ... — f — f — f — etc Or comme, dans cette somme, les termes f\ fa fa, . . . p*, fa fa . . . seront tous distincts les uns des autres, et en nombre egal a N, le nombre des termes positifs ou des entiers *> #, h", ... (93) et le nombre des termes negatifs on des entiers k, *', k", . . . devront y etre separement egaux a — ; ce qui suppose N pair. » Si n se reduit au nombre 2 , l'equation n'oflfrira qu'une seule racine primitive p = — 1, avec laquelle on ne pourra composer une fonction alternee, 011 unesomme alternee, puisqueN cessera d'etre pair, en se reduisant a l'unite. » Si n est un nombre premier impair, les sommes (1a) se reduiront toutes & la premiere, et par suite f(p) sera de la forme 04) fb) = »*> c'est-a-dire que la fonction alternee f (p) sera proportionnelle a la somme alternee a des racines primitives de l'equation (1). » Observons maintenant que si Ton prend pour m Tun des nombres les termes ph et pmh, ou pmh et pF1*1', ou pm%h et pmV% etc. . ., compares deux a deux, devront etre generalement affectes de signes contraires dans le second membre de l'equation (i3); et puisque ph y est affecte du signe -f-, jo™* devra sy trouver affect^ du signe — , pm*h du signe -f-, p"1'* du si- gne— , etc. . . Done la somme alternee A sera representee en partie ou en totalite par la somme algebrique ? — ?* + r" - r«* 4. ... - ^-'*, que Ton reduira simplement a (i5) p — pm + f — . . . — f*-\ en prenant, comme on peut le faire, h= 1. Dans la somme (t 5), comme dans l'equation (8), m* ] designe la plus petite des puissances de m, qui soit equivalente a l'unite suivant le module n. » Si n est un nombre premier impair, ou une puissance d'un tel nom- bre, alors les entiers (94) inferieurs anet premiers a n, verifieront l'equivalence (16) xN = i, (mod. 72), les uns etant residus quadratiques , et racines de l'equivalence jc* == 1 , les autres non-residus quadratiques, et racines de l'equivalence D'ailleurs, m etant l'un quelconque des nombres h, k,l, . . ., la substitu- tion de fP a p changera non-seulement p en ^">, mais aussi pm en ^om' : et par suite , dans la somme alternee A, pm- devra etre precede du meme signe que p. Done si p y est precede du signe -f-, on pourra en dire autant de toutes les puissances de p qui offriront pour exposants des residus quadra- tiques; et, comme le nombre de ces puissances sera precisement — , les autres puissances qui- auront pour exposants des non-residus quadrati- ques, devront etre toutes affectees du signe — . Done alors les nombres k, k\ . . ., et par suite le nombre m , dans la somme (i5), ne pourront etre que des non-residus. D'ailleurs, si Ton prend pour m un tel nombre, on aura ; = N; par consequent la somme (i5) renfermant autant de termes que la somme A , representee en totalite cette derniere somme ; et la valeur de A, reduite a sera effectivement une fonction alternee des racines primitives de l'equa- tion , attendu quelle acquerra seulement deux valeurs egales , au signe pres , mais affectees de signes contraires , lorsqu'on y remplacera suc- cessivement la racine primitive p par l'une des autres racines primitives pin p™* , . . pm , » Si n se reduit a un nombre premier impair, on aura N = n — 1 , (18) A = p — ff* 4- pr* — . . . + pm"~\ et d'apres un theoreme de M. Gauss, rappele dans une precedente seance, 09) * = (->)* (95) Mais, si Ton a 11 = v % v etant un nombre premier impair, et a un entier superieur a I'unite; on trouvera et, m etant un nombre quelconque premier a ny les divers termes de la progression arithmetique m, m-f-r, m+zv, ... to+(»— _ ,>, seront tous a la fois residus quadratiques on non-residus quadratiques. Or, la somme des puissances dep, qui auront pour exposants ces memes termes , se reduisant a et ces puissances etant les seules qui , dans la somme alternee A , offrent des exposants Equivalents a m suivant le module v, il en resulte qu'en supposant n = va, on obtiendra une valeur nulle de A. Mors aussi on ob- tiendra encore des valeurs nulles pour celles des sommes (11) qui ne se reduiront pas a la somme (D des racines primitives de l'equation Done, lorsque n representera une puissance quelconque d'un nombre premier impair, non-seulement on aura (20) A = o , mais de plus f (p) sera de la forme (a,) f(P) = a®. a Nous avons deja observe qu'il n'existe point de somme alternee des racines primitives de l'equation (1), dans le cas ou Ton suppose n = 2. Mais il n'en sera plus de meme quand on prendra pour n une puissance de 2. Concevons qu'alors on reduise toujours Tun des nombres h, h!, Vj ... a I'unite. Si, pour fixer les idees, on suppose n = 4, on trouvera h = 1, k s= 3, et {21) a = f — f ( 9^ ) sera une somme alternee des racines primitives de l'equation a* as i. Cette meme somme, egale a 2/>, verifiera d'ailleurs la forraule (23) *• = - 4- Si Ton suppose « = 8, on pourra prendre £ = i, h = 3, * = 5, *' == 7, ou bien k == i, h' = 5, t = 3, h! = 7, ou enfin h = i, A' = 7, * = 3, A/ == 5, et obtenir ainsi trois sommes alternees des racines primitives de ^equation x% = I. De ces trois sommes alternees, la premiere, savoir, 04) A = ? 4- p3 - p5 — p7, verifiera la formule (25) A* = — 8 : )a seconde, savoir, (26) A = p 4- p5 — p3 — p", se reduira simplement a (27) A = O, et la troisieme , savoir, (28) A = p + p7 _ p3 _ p5? verifiera la formule 09) a- = 8. Enfin, si n est une puissance de 2 superieure a la troisieme, alor>, en par- tant de la formule on reconnaitra que toute somme alternee des racines primitives verifie la ( 97) formule (20), on » En resume, si n est un nombre premier ou une puissance dun tel nom- bre, A sera nul, a moins que n ne se reduise a 4 ou a 8, ou a un nombre premier impair. » D'ailleurs, dans ce cas, on aura toujours A* = ±«, savoir Aa = n, si n est de la forme l\x + 1 ; si n est egal a 4? ou de la forme l\oc -f- 3; enfin A2 = w, ou A* = — ?z, si « est egal a 8. » On peut encore s'assurer facilement que, dans le cas ou, n etant 4 ou 8, A" se reduit 4+n,ona — n, les sommes (12) sevanouissent toutes a l'exception de la premiere. Done, alors, une fonction alternee des racines de l'equation (1), est encore proportionnelle a la somme alternee de ces » Quand west un nombre compose, alors, pour obtenir une somme al- ternee des racines primitives de l'equation (1), ou une valeur de A cor- respondante a cette equation, il suffit de multiplier les unes par les autres des valeurs de A correspondantes separement a chacune des equations (5), en laissant toutefois de cote l'equation Jorsque le facteur n est une seule fois divisible par le nombre 2. Le pro- duct ainsi obtenu ne pourra differer de zero, en offrant pour carre ± n. que dans le cas ou les facteurs premiers et impairs de n seront inegaux . le facteur pair etant 4 ou 8. Dans le memecas, une fonction alterneV f(.) des racines primitives de l'equation (1), etant necessairement une fonction alternee des racines primitives de chacune des equations (5), sera tout-a- la-fois proportionnelle aux diverses valeurs de A qui correspondent a ces diverses equations. Done f(p) sera proportionnelle au produit de ces va- leurs; et comme le carre de ce produit sera db«, on aura (3°) [ffP)]- = ± m", a defignanl le coefficient de f dans f'V). (98) § III. Application des principes e'tablis dans les paragraphes precedents. j> Goncevons a present que, p etant un nombre premier impair , n de- signe un diviseur de p — i. Aux divers entiers h, k, /,... inferieurs a n, mais premiers a n, correspondront autant de facteurs pri- mitifs du nombre p represented , dans le Compte rendu de la derniere seance, par 0A, 0*, 0/,... Soient d'ailleurs N le nombre des entiers h, k, I,... p une des racines primitives de l'equation (i), et con- cevons qu'avec les diverses racines primitives de la meme equation, Ton forme, s'il est possible, une somme alternee A, dont le carre a* soit egal a dtn. Enfin partageons les exposants des diverses puissances de p dans ces racines primitives , c'est-a-dire les entiers h, k, /,... en deux groupes h, h', h"f... et *, k', *»,..., en placant ces entiers dans le premier ou le second groupe, suivant que les puissances correspondantes de p se trouvent affectees du signe -+- ou du signe — dans la somme alternee A. Les facteurs primitifs 0h, 0*, 0/,... se trouveront eux-memes partages en deux groupes 0a, ©a', 0A", ... et 0* , 0*>, 0r, . . . ; et si Ton pose I = 0A0^0r. . . J = 0*0* 0r . . - on reconnaitra que I + J est une fonction symetrique des racines primitives de l'equation (i), et I — J une fonction alternee de ces meraes racines. On aura par suite (I + J)' = A', (99) et, en vertu de la formule (3o) , (I — J)' = ± «B», A , B designant deux nombres entiers ; puis on en conclura 4U = A* =p rcB*; et comme on aura d'ailleurs N IJ = p* , on trouvera encore (3,) Up* = A- =p «B«. La formule (3i) se rapporte 011 Ton a a% = dz n f c'est-a-dire au cas ies facteurs impairs de n etant inegaux, le facteur pair se reduit a des nombres 2, 4, 8. Si l'on a en particulier A* ess n, ce qui suppose n divisible par 8 , ou de l'une des formes 4* + 1, 4(4* + 3), on trouvera I = J = »4~, A = 2p4", B = o. ce qui suppose n divisible par 8, 011 de l'une des formes 4x + 3, 4(4* 4- ,), B cessera de s'evanouir, et le double signe, dans la formule (3i), se re- duira au signe -f-. Soit alors px la plus haute puissance de p qui divise A = />*.r, B=/>*/> /u = - — 2K La formule (3i) donnera (32) 4^ as a- + «j% x, y, /u ddsignant trois nombres entiers dont le dernier sera pair ou impair en meme temps que -^ Si d'ailleurs n etant pair, est divisible par C. R. 184,1, i« Semcstre. (T. X , N°3.) 1 5 ( «oo) 4 ou par 8, x devra etre pair, et en posant x = ix\ on tirera de la for- mule (32) (33) P> = x"+'^r. Ainsi la formule (32) comprend toutes celles que nous avons etablies dans la derniere seance. Observons encore que, si x, y sont impairs dans l'equation (3i), x%, y% seront equivalents a Funite, suivant le module 8, et x*-\-ny* ou [\p^ non-seulement a 4 (/?u etant un nombre impair), mais aussi a n-\- 1. Doner, y ne pourront etre impairs dans l'equation (32), que dans le cas ou n -f- 1 sera de la forme 8x -f- 4 , et n de la forme Sx -j- 3. Si au contraire n est de la forme Sx -f- 7 > alors, dans l'equation (32), x, y seront necessairement pairs , et en posant x = 2Xf, y = iy\ on reduira cette equation a (34) p:> = x* + ny\ Si l\m pose par exemple n = j , on aura /u= 1 , et Ton retrouvera une formule donuee par M. Jacobi. » ( La suite a un prochain article. ) NOMINATIONS. L'Academie procede, par voie de scrutin, a la nomination d'une Com- mission qui sera chargee de l'examen des pieces adressees pour le concours au grand prix des Sciences physiques. La question proposee pour Tan- nee 1837 et remise au concours pour 1839, etait concue dans les termes suivants : « Determiner par des reckerckes anatomiques , par des experiences d'a- coustique et par des experiences physiologiques, quel est le mecanisme de la voix chez I'homme et chez les ardmaux mammijeres. » MM. Magendie, Serres, Flourens, de Blainville, de Mirbel reunissent la inajorite des suffrages. L'Academie procede ensuite, egalement par voie de scrutin, a la nomi- nation d'une Commission pour le concours au prix de Physiologic expe- rimentale , fondation Montyou. MM. Magendie, Flourensr Serres, de Blainville, de Mirbel reunissent la majorite des suffrages. Trois Commissions avaient ete designees pour l'examen d'autant de com- munications faites par M. Seguin. Ces trois communications, quoique faites (IO, ) a des epoques differentes, etant relatives a une meme question: la fabri- cation dun gaz d eclairage au moyen de la distillation des matieres ani- mates, les trois Commissions precedemment nommees sont reunies en une seule, qui se composera de MM. Arago, d'Arcet, Dumas, Becquerel,Seguier. MEMOIRES LUS. MECA.NIQUE appliquee. — Second Memoire sur le tirage des voitures et sur les effets destructeurs quelles eaercent sur les wutes; par M. A. Morin. (Extrait par l'auteur.) (Commission precedemment nominee.) « Ce travail est la suite de celui que l'auteur a presente en i838 a 1'Aca- demie, et dont elle a ordonne l'impression dans le Recueil des Savans etrangers. II a eu pour objet principal de soumettre a la sanction de Fex- perience les consequences que l'auteur avait cru pouvoir deduire de la m esure du tirage quant a Taction des voitures sur les routes. » Avant d'exposer les resultats de ses nouvelles rechercbes, Tauteur refute les objections elevees contre son premier travail parM. Dupuit, in- genieur des ponts-et-chaussees. II s'attacbe amontrerque, dans le systeme d'experimentation suivi par cet ingenieur , la mesure du frottement de roulement, qui est ordinairement tres faible, a toujours eteinevitablement influencee par Taction du frottement de glissement, qui est enorme par rapport an premier, et par I'effet des chocs qui ont toujours eu lieu. » De meme, relativement a 1' influence des diametres des roues sur l'in- tensite du tirage des voitures, M. Morin s'attacbe a faire voir que ses experiences sont completement d'accord avec celles de Coulomb, qui offrent toutes les garanties d'exactitude desirables- et pour montrer que cette resistance est en effet inversement proportionnelle aux dia- metres, et non pas a la racine carree des diametres, comme le croit M. Dupuit, il resume les resultats de ses experiences dans le tableau suivant, relatif a celles qu'il a executees en 1839, et dans lequel on peut voir que la quantite A = p- relative a la loi de Coulomb, est a tres peu pres constante, tandis que la quantite A' = — ^Ly relative a la loi pro- posee par M. Dupuit, varie de { a { de sa plus petite valeur. JVota. R est la resistance au tirage de la voiture sur un plan horizontal. P la pression sur le sol, r\e rayon des roues. ( io») en ,S39 lirage de. _M«ES TV Du.tiiu I£ VALECRS DES COEFFICIENTS R/- A,_RV/^ p- p ' 1^Si:HS£ . Porte-corps d'artillerie. . . • ! u453 0.872 2.029 1.453 0.0,527 0.0,43, o*.o,679 0.02149 ---—••■ Porte-corps d'artillerie. . 4 i 2.029 o*.872 o!o^ 0.01995 0.02827 ^.4^;^, Charrette d'artillerie o.o,339 o.o,336 0.0,793 Charrett 4 "4 0.872 1.453 .-449 0.860 ,453 1-449 0.860 o'.o,i78 0.00998 o.o.o34 0.01721 0.0,379 0.0,576 R^cheensanT£;rent' "*\ Porte-corps d'artillerie. . . Wurea trams ameul.s. Meme route , avec ornieres rem- 5 Charrette plies de boue liquide ( Porte-corps d'artillerie. . . 4 \% 1.453 0.02465 o.o3733 0.03,93 / Porte-corps d'artillerie. . . Pave des environs de Paris, sec \ Porte-corps d'artillerie. . 2.029 t.453 2.029 ..453 0.00963 0.00969 0.00965 0.00976 o.ou36 Meme route pavee , couverte de flir tt 4 i.83o 0.872 4, 0.0,062- o'.oleo' \ Porte-corps d'artillerie. . . 1 » Du resultat de ces nouvelles experiences, de leur accord avec celles de 1 838, avec celles de Coulomb , et avec ceux que M. Piobert avait ob- tenuseni820,sur des aires en terre avec 1'appareil d'Edgeworth,M. Morin conclut de nouveau que : »Sur les routes en empierrement 3 seches, humides ou couvertes de boue, avec ou sans ornieres , pourvu que lejond soitferme, sur le pave, et getie- ralement sur les voies solides 3 la resistance au tirade des i versement proportionnelle au ray-on des roues. ( io3 } » En reponse aux objections de M. Dupuit, 1'auteur remarque : » i°. Que celle qui se rapporte a la difference des emplacements par- courusdans les experiences faites a Metz n'est pas fondle quant a la chaus- see de Metz aThionville, et qu'elle ne saurait s'appliquer aux experiences faites sur un accotement recharge de gravier sur une longueur de 3oo me- tres, exacteuient au meme etat d'un bout a I'autre; » 2°. Que l'objection relative a la difference de tirage des deux trains de la meme voiture est detruite par des experiences directes faites avec un chariot comtois, successivement conduit a la tete et a la queue d'un con- voi, et qui a eprouve sensiblement le meme tirage dans les deux positions; la difference, s'il en existe, est en sens inverse de celle qui est indique< par M. Dupuit ; » 3°. Que l'objection relative au rayon des boites de roues repose sur une erreur materielle de M. Dupuit, et renvoie pour la preuve a XAicle Me- moire dartillerie, page 82, article Boite de roues ; » t°. Qu'en pretendant que les experiences sur rinflnence de la largeur des jantes u'ont point ete faites a des pressions egales , M. Dupuit a com- mis une autre erreur, puisque sur neuf series executees sur le sable et la terre molle, ily en a eu cinq faites a des pressions sensiblement egales, et que d'ailleurs cet ingenieur reconnaissant que la resistance est proportion* nelle a la pression , cette objection est sans fondement; » 5°. Que les sols €ii sable ou en terre franche, loin d'etre des terrains exceptionnels, comme le pretend le meme ingenieur, sont au contraire ceux sur lesquels manoeuvre le plus souvent l'artillerie, circulent les voi- tures de nos agriculteurs , etqui constituent encore la plupart de nos che- mins vicinaux, et que par consequent il etait important dy etudier l'in- fluencede la largeur des jantes; que laccord, 1'ensembJe, la continuite des lesultats representes par des constructions graphiques, montrent d'une maniere evidente 1'accroissement graduel de la resistance, a mesure que la largeur de jante diminue; ce qui prouve que la theorie de M. Dupuit n'est pas d'accord avec Texperience. » 6°. Entin M. Morin montre, tant par le nombre et l'accord de ses propres experiences, que par celles de Rumford, d'Edgeworth et de M. Macneill, que par les opinions de MM. de Gertsner, Bresson et Navier, et par les experiences memes que M. Dupuit a publiees en 1837, que la resistance au tirage des voitures croit avec la vitesse, ce qui est d'aiileurs daccord avec les principes de mecanique relatifs au choc des corps, etque ( <°4) par consequent line theorie etun systeme d'experimentation qui condui- sent a la conclusion contraire ne sauraient etre exacts. » II suit de la que des quatre lois que M. Dupuit deduit de sa theorie, trois sont dementies par l'experience , et que la premiere seule, ceile de la proportionnalite' de la resistance aux pressions, deja etablie par Cou- lomb , se trouve confirmee par les experiences de M. Morin. » Passant ensuite a l'exposition des resultats des experiences executees en 1839 sur les effets de degradations produits sur les routes, l'auteur montre que les consequences de ces nouvelles recherches confirment en tous points les conclusions qu'il avait deduites de ceiles de i838, et prouvent : m i°. Que s'il est vrai que les jantes etroites produisent a chargements egauxplusde degradations que les jantes larges, iln'y a pas d'avantage no- table pour la conservation des routes , a exiger des jantes de ora, 10 a om,i 2, et qu'il y en aurait beaucoup pour l'industrie a employer des roues moins differentes entre elles que ceiles qui lui sont imposees par les reglements actuels ; » 20. Que le principe de la proportionnalite des chargements aux lar- geurs de jante , pris depuis si long-temps pour base des tarifs des char- gements, n'est pas exact dans la pratique, et que l'application absolue qu'on en iait est a la fois genante pour le commerce , et plus nuisible qu'utile aux routes ; » 3°. Que les degradations produites par les voitures sont d'autant plus grandes que les roues ont de plus petits diametres, ce qui montre que la loi doit favoriser l'emploi des vehicules a grandes roues; » 4°- Que sous le rapport de la conservation des routes, les tarifs de chargements peuvent permettre aux voitures suspendues allant an trot des chargements egaux a ceux des voitures de roulage allant au pas , la sur- veillance de 1'autorite devant, pour les diligences, se bonier aux conditions de stabilite et de securite ; » 5°. Que la division du chargement meme sur des voitures a jantes etroites de om,o6 de largeur, tels que les cbariots comtois ou les charrettes a un cheval, dites maringottes , a jantes de om,07, est favorable a la conser- vation des routes, et qu'au lieu de gener Fusage de ces voitures, \\ con- vientdele favoriser, en leur laissant toute latitude de chargement. » — Memoire sur les causes des maladies scrophuleuses ; par M. Lugol. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Magendie, Breschet, Roux.) rophules peuvent-elles etre le resultat de causes exterieures oc- s, on sont-elles une affection hereditaire ? Telle est la question que se pose d'abord M. Lugol, et a laquelle il repond sommairement dans les termes suivants: » Les causes occasionnelles n'ont point d'effet necessaire, et il est au nioins permis de douter qu'elles soient a dies seules suffisantcs pour Con- ner naissance a 1'affection scrophuleuse. L'heredite , au contraire, est la cause la plus evidente, la plus commune, celle que Ton est force de re- connaitre dans la tres grande majorite des observations. » M. Lugol regarde l'existence de lascrophule chez un enfant comme le signe certain d'un temperament de famille, par suite duqnel tous les autres enfants ont la meme predisposition originaire a cette maladie. Si Ton exa- mine ce qui a lieu dans les families chez lesquelles cette constitution est indiquee par le signe dont nous venons de parler, on reconnait qu'elles sont soumises a une grande mortalite; a peine un quart des enfants y at- teint-il la puberte, et il n'est pas rare que des families fort nombreuses soient moissonnees entierement dans un age beaucoup moins avance. L'af- fection scrophuleuse se montre en efifet comme la cause la plus active de destruction pour I'espece humaine; il n'est aucune autre maladie qui fasse des victimes aussi nombreuses et aussi jeunes. » Apres avoir fait connaitre les caracteres essentiels de l'heredite, ceux qui la designent et ne peuvent designer qu'elle, M. Lugol se livre a des recherches sur les causes de cette heredite, en etudiant quelle est la saute' des parents qui engendrent des enfants scrophuleux. Il divise les fails qui se rapportent a cette question en deux ordres; les uns etaul relatifs a la sante originaire, les autres a la sante acquise des parents ascendants. » Apres avoir traite de la scrophule chez les sujets nt's de parents scrophu- leux, et chez ceux qui sont nes de parents pulmonaires tuberculeux, il s'attache a faire voir que des parents dont la jeunesse a ete scrophuleuse, mais qui jouissent presentement d'une assez bonne sante, engendrent sou- vent des enfants scrophuleux. II montre encore que des parents paraissant ne pas etre scrophuleux, mais ayant des freres et swurs qui le sont, ont tressouvent eux-memes une posterite scrophuleuse. ( 108 ) diverses operations tinctoriales faites, comparativement, avec l'eau des sources de la rive gauche de la Saone, pres de Lyon, et l'eau du Rhone. (Commission prec&lemment nommee.) M. Chesneaux prie l'Academie de vouloir bien designer une Commis- sion a l'examen de laquelle il soumettra diverses inventions relatives a la progression des convois sur les chemins defer. ( Commission nommee pour le procede de M. Arnoux.) M. Korilsry adresse la description d'un instrument destine a dormer deux mojennes geometriques proportionnelles 3 et une Note sur la circon- ference du cercle consideree comme polygone regulier d'un nombre in- fini de cotes. (Commissaires, MM. Savary, Liouville. ) M. Paul Mabrun presente deux dessins de machines en couleur, et de grandes dimensions, executes par le procede employe dans la fabrication des papiers peints. L'auteur annonce que ces figures, qui sont destinees a servir aux demonstrations dans les cours publics et qui peuvent etre vues nettement dans tous leurs details, de Pextremite d'une grande saile , re- viennent a un prix tres peu eleve. ( Commissaires , MM. Arago , Chevreul , Dumas. ) M. M ac-Rioth adresse une Note sur la science inductive appliquee a la succession devenements aleatoires. (Commissaires, MM. Mathieu , Savary.) M. Ruello envoie un supplement a son Memoire sur la theorie de& paralLles. • ^Commission precedemment nommee.) (JORRESPONDANCE M. le Ministre des Travaux publics demande que I'Academie lui fen- voie trois pieces qu'il lui avait precedemment transmises; savoir, deux Jettres de M. Brocchieri, et un proces-verbal relatif a la decouverte de ce chimiste. II sera repondu a M. le Ministre que les pieces eu question out ete remises a une personne chargee de les reprendre au nom de M. Brocchieri. histoire de la chimie. — En presentant a I'Academie, de la part de M. Muirhead, une traduction anglaise de son filoge historique de Watt, M. Arago a pense que, sans prejudice d'une refutation plus etendue, il ne pouvait pas, vu la circonstance, s'empecher d'opposer verbalement quel- ques remarques au discours que prononca 1'annee deruiere, a Birmingham, le fils de l'archeveque d'York, le reverend V ernon-Har court , president de l'Association britannique. M. Arago examinera en temps et lieu ce qu'il y avait d'insolite, de tronque, d'inexact dans le langage de M. Harcourt. Devant I'Academie il se contentera de relever les deux prineipales objec- tions du chanoine d'York. En ecrivant I'histoire de la decouverte de la composition de l'eau , M. Jrago avait attribue a Priestley cette observation capitale, portant la date du mois d'avril 1783 : « le poids de l'eau qui se depose sur les pa- » rois d'un vase ferme, au moment de la detonation de l'oxygene et de 1'hy- » drogene, est la somme des poids de ces deux gaz. » M. Harcourt declare positivement que « Priestley n'a jamais trouve le poids de l'eau egal a la » somme des poids des deux gaz. » A cette inconcevable assertion , M. Arago oppose textuellement le passage suivant du Memoire que publia Priestley dans la a" partie des Transactions phihsophiques de i*7«3 : « In order to judge more accurately of the quantity of water so deposi- « ted, and to compare it with the weight of the air decomposed, I carejully » weighed a piece of filtering paper, and then having wiped with it all the » inside of the glass vessel in wich the air had been decomposed, weighed x it again, and always found, as nearly as I could judge, the weight of the » decomposed air in the moisture acquired by the paper. » (Trans , vol. 73, p. 427; Memoire date du 26 juin i783.) La balance de Priestley, nous ditM. Harcourt, n'etait pas suffisamment exacte. « \i-je done pretendu, dit M. Jrago, que l'experience du chimiste ( no) de Birmingham ne meritait pas d'etre repetee? » — « Je trouvai toujours, » declare Priestley, autant qu'il m'a ete possible d'en jnger, que le poids » des airs combines etait egal a celui de l'humidite absorbee par le pa- » pier!» La pesee,plus parfaite, de Cavendish, ne saurait effacer ces paroles. M. Arago les a citees, et il aurait manque a son devoir en les laissant de cote. Quant aux incertitudes, ou meme, si Ton veut, aux tergiversations qu'on trouve dans des travaux de Priestley posterieurs de sept annees an Memoire de 1783, « je n'avais pas a m'en occuper, remarque M. Arago. En verite, » quand j'ecrivais l'histoire d'une decouverte dont la date la plus recente » est l'annee 1784. pouvais-je aller chercher les litres des competiteurs » dans des Memoires de 1786, de 1788, etc.? 3VI. Harcourt, je suis peine » d'etre force de i'en avertir, a raisonne dans cette circonstance comme un » de ses compatriotes qui voulant me prouver que Papin n'avait pas en » l'idee de la machine a vapeur atmospherique, au lieu de discuter Ids pas- » sages clairs, categoriques dont je m'etayais, citait toujours une machine » differente a laquelle le physicien de Blois avail aussi songe beaucoup » plus tard ! » En traduisant un passage du Memoire de Watt, M. Arago avait rem- place les mots air dephlogistique' et phlogistique par les termes oacjgene et hydrogene de la nomenclature moderne. Aux yeux de M. Harcourt c'est une faute impardonnabie. M. Arago repond par un seul mot : le change- ment en question a ete fait egalement dans les citations du Memoire de Cavendish, car l'illustre chimiste se servait,lui aussi, de l'ancien iangage. Tl n'y a done nul moyen de supposer que le changement tant critique, etait suggere a M. Arago par la pensee mesquine de favoriser Watt aux depens de Cavendish. En toutcas, le passage suivant, tire d'une note de M. Arago que M. Vernon-Uarcourt a du lire, reduit la question a ses veri tables termes : « En r 784? on savait preparer deux gaz permanents et tres dissembla- bles. Ces deux gaz, les uns les appelaient air pur et air inflammable; d'autres , air dephlogistique et phlogistique; d'autres, enfin, oxygene et hydrogene. Par la combinaison de l'air dephlogistique et du phlo- gistique , on erigendra de l'eau ayant un poids egal a celui des deux gaz. L'eau, des-lors, ne fut plus un corps simple : elle se composa d'air dephlogistique et de phlogistique. Le chimiste qui lira cette consequence , pouvait avoir de fausses idees sur la nature intime du phlogistique, sans que cela jetat aucune incertitude sur le merite de sa premiere decouverte. Aujourd'hui meme a-t-on mathematiquement demontre que 1'hydrogene ( •*■ ) (on le phlogistique) est un corps elementaire; qu'il n'est pas, comme Watr et Cavendish le crurent un moment, la combinaison d'un radical et d'un peu d'eau? » M. Arago n'a substitue le mot hydrogene au mot phlogistique que pour se rendre plus intelligible a ceux qui connaissent settlement la nomen- clature chimique moderne. A6n de montrer, au surplus, qu'en ecrivant l'eloge de Watt, il avait parfaitement le droit d'operer cette substitu- tion , M. Arago a mis sous les yeux de l'Academie une lettre autographe de Priestley a Lavoisier, en date du 10 juillet 1782; une lettre anterieure aux Memoires en discussion, et dans laquelle le celebre chimiste de Bir- mingham s'exprime ainsi : « I gave Dr Franklin an account of some » experiments which I have made with inflammable air, which he pro- » bably have shown you , that seem to prove that it is the same thing » that has been called phlogiston. » (J'ai communique au Dr Franklin la relation de quelques experiences que j'ai faites avec Fair inflammable (l'hydrogene), dont il vous aura probablement donne connaissance, et qui paraissent prouver que cet air est la raeme chose que ce qu'on a appele le phlogistique.) M. Dumas ajoute a la communication verbale dont nous venons de rendre compte, qu'apres avoir examine attentivement I'argumentation de son confrere; qu'apres avoir fait aussi a Aston-Hall , pres de Bir- mingham, chez M. Watt fils, une etude scrupuleuse de la correspondance de l'illustre ingenieur, il adopte completement, et dans toutes ses parties, 1'histoire que M. Arago a ecrite de la decouverte de la composition de 1'eau. « Mes opinions sur ce point sont tellement arretees, dit M. Dumas, que je desire voir ma declaration consignee dans le Compte rendu de cette seance. » mecanjque appliquee. — Recherches eocpcrimentales sur la proportion la plus avantageuse a etablir entre la surface de chauffe du foyer et celle des tubes, dans la chaiuiiere des locomotives; parM. de Pambour. « Dans une communication precedente, nous avons fait voir que dans les locomotives construites dans les proportions usuelles, le foyer et les tubes de la chaudiere produisent, a egale surface, une egale vaporisation. II est done indifferent, sous le rapport de la production de vapeur, d'adop- ter une forme de chaudiere dans laquelle la surface des tubes domiue plus ou moins relativement a celle du foyer, pourvu seulement quon nexcede ( 112 ) pas les limites qui ont ete indiquees. Mais il s'agit maintenant d'examiner la meme question sous le rapport de la depense de combustible des ma- chines, et de reconnaitre s'il y a avantage a attribuer aux tubes ou au foyer, une part plus ou moins considerable dans la surface de chauffe to- tale de la chaudiere. C'est l'objet des experiences dont nous allons rap- porter les resultats. » Ces experiences sont au nombre de dix-neuf • chacune d'elles a dure de une heure et demie a trois heures, et elles comprennent un ensemble de sept machines differentes; mais ici, comme dans notre derniere com- munication qui se rapportait aux memes experiences, nous nous borne- rons a presenter, en resume, les resultats que nous avons obtenus, reser- vant les details pour une nouvelle edition du Traite des Locomotives, qui paraitra incessamment. » Les machines soumises a l'experience ont ete s^parees en trois series, selon le rapport qui, dans chacune, existait entre la surface de chauffe du foyer et celle des tubes; et Ton a observe, dans chaque serie, la quantite de combustible necessaire pour produire une vaporisation donnee. Les resultats de ces observations sont rapportes dans le tableau suivant. On se rappellera que dans les trois series , la vaporisation, a egale vitesse de la machine et par unite de surface de chauffe de la chaudiere, a ete la meme. Exper, RAPPORT SURFACE DE CHAUFFE VAPORISATION consomme l/surfLe consomme P" pa, toute" mJecube OBSERVATIONS. ' dufoje. des tubes. beure. hen™. „„*«. mit carrfa , met. cub. kilogram. kilogram. { 3.4l3 2&.307 I.8o4 265.i3 8.68 146. 97 MoyeQOeSar7*Iper. [] 4.580 25.283 *-797 325.47 6.52 181. 12 Moyennesurgexper. III 5.3oa i8.325 1. 34i 25o.o6 4-46 186.47 "*"»•— » On voit parce tableau, que les machines les plus economiques sous le rapport du combustible, soat celles dans lesquelles les tubes forment une plus grande portion de la surface de chauffe totale. En poussant plus loin ( 1.3 ) cette remarque, on serait di one por te a augmenter de plus er i plus la sur- lace d es tubes relative ? merit a celle du foyer ; niais il est evid lent qu'alors on to mberait dans ui i cas analogue a celui que nous avons discute dans notre derniere comm iinicati on, e'est-a-dire qu'on finirait pai ? donneraux tubes une telle etend ue qiu B la flan irae du a ombustible ne poi irrait plus en rempl ir qu'une portic »n, et < m'ainsi la vapori isalion de la chau diere baisse- rait en meme temps. » C'est en effet ce qu'on observe sur le railway de Londres a Bristol. II y a sur cette ligne, des machines dans lesquelles la surface de chauffe totate est egale a io.3 fois celle du foyer, et d'autres dans lesquelles le rapport entre ces deux memes surfaces est porte jusqu'a 1 1 .3 et 1 1 .6. Dans les premieres, la consommation du coke est de i4' -° kilogrammes, et dans les secondes, de 1 35 . i kilogrammes par metre cube d'eau vaporise. Mais en meme temps la vaporisation des premieres, rapportee a la vitesse de 20 milles anglais ou 32 kilometres par heure, reste de 0.0609 metre cube d'eau par metre carre de surface de chauffe totale, comme dans les ma- chines dont nous avons rapporte les resultats precedemment, tandis que dans les secondes, la vaporisation rapportee a la meme vitesse n'est plus que de o.o564 metre cube par metre carre de surface de chauffe totale. II est done clair que, dans ces dernieres, l'economie de combustible n'est obtenue qu'aux depens de l'effet de la machine, tandis que, jusqu'a la proportion d'environ 10. 3 entre la surface de chauffe totale et celle du foyer, la depense de combustible diminue sans que la vaporisation subisse cependant aucune reduction. » Ces divers effets s'expliquent tres facilement d'apres les idees develop- pees dans notre precedente Note, et ils conduisent par consequent a recon- naitre la proportion la plus avantageuse a adopter entre la surface de chauffe des tubes et celle du foyer, dans la chaudiere des locomotives. » £n effet, on voit d'abord que lorsque la surface des tubes ne s'eleve qu'a environ trois ou quatre fois celle du foyer, comme dans les machines de la troisieme serie des experiences rapportees plus haut, la machine consomme jusqu'a 186 kilogrammes de coke par metre cube d'eau vapo- rise, sans que sa vaporisation totale devienne plus considerable, parce que l'excesde coke brule dans le foyer ne sert qu'a porter la flam me au-dela de 1'extremite des tubes, e'est-a-dire dans le compartiment de la cheminee, elle contribue I trouve bait ou neuf fois celle du fovt parties de la 1 Jgmentant ensui ( "4) tion de combustible se reduit considerablement, sans que la vaporisation de la machine eprouve aucune reduction , parce que cette etendue des tubes est encore rnoindre que celle que pent couvrir la flamme du foyer. Enfin, en portant la surface des tubes au-dela de 10 fois celle du foyer, on continue, il est vrai, d'obtenir une nouvelle reduction dans la depense de combustible, parce que Ton ne se contente plus de faire usage de la flamme qui s'eleve du foyer, et qu'on utilise en outre une partie du calo- rique entraine par les gaz resultants de la combustion effectuee; mais la partie des tubes qui sert a recueillir cette derniere portion de calorique, produit une vaporisation beaucoup rnoindre que le reste de la chaudiere, et par consequent la vaporisation definitive dela machine se trouve reduite en meme temps. » II resuite done de ces recherches, qu'avec 1'emploi du coke et les au- tres circonstances du travail ou de la construction des locomotives, le rap- port a etablir entre la surface de chauffe totale et celle du foyer ne doit jamais etre rnoindre que celui de ioa i; et ce rapport parait le plus avan- tageux, attendu que, pour une proportion rnoindre, il y a augmentation dans la depense de combustible sans accroissement de vaporisation , et que pour une proportion plus grande, il y a reduction dans la vaporisation de la machine par unite de surface, d'ou resuite la necessite de lui donner pour obtenir les memes effets , une chaudiere et par consequent un poids plus considerable , ce qu'il importe d'eviter. » On voit egalement, d'apres les dimensions des diverses machines men- tionnees plus haut, qu'on n'a suivi jusqu'ici aucune regie k cet egard , et que, faute d'avoir etudie ce point important, et dans le dessein illusoire d'augmenter la puissance de vaporisation de la machine, en augmentant la proportion de surface de chauffe du foyer, on construit des machines dans lesquelles la consommation de combustible s'eleve a 186 kilogrammes, au lieu de i4i kilogrammes par metre cube d'eau vaporise, e'est-a-dire dans lesquelles la depense de combustible est augmentee de |, sans le rnoindre avantage. D'un autre cote, dans un service compose d'un grand nombre de locomotives, une difference de un tiers sur la depense totale de combustible de ces machines, doit etre consideree comme tres impor- tante dans ses consequences. Nous avons done pense que les resullats pre- cedents pourraient offrir quelque utilite, en appelant l'attention sur cette partie essentielle de la construction des machines; et e'est ce qui nous a engage a en donner connaissance a l'Academie. » Nous devons ajouter ici qiume erreur provenant de la transformation ( "5) des mesures anglaises, s'est glissee dans le tableau joint a notre derniere Note (seance du 6 Janvier 1840). Au lieu des nombres de la sixieme et de l'avant-derniere colonne du tableau , il faut lire : dans la sixieme co- lonne, 0.0609, o.o6o3, 0.0591, o.o5s4 ; et dans l'avant-derniere, 0.0609, 0.0619, o.o634, 0.0640, 0.0625. La fauteetait, du reste, facile a cor- riger, en divisant la vaporisation totale, donnee dans la quatrieme colonne du tableau, par la surface de chauffe totale correspondante. asthowomie. — Nouvelle Comete. — Extrait d'uneLettre de M. Schumacher a M. Arago. « M. Petersen, attache a mon observatoire, vient dem'apporter l'orbite suivante qu'il a calculee sur nos observations, el sur celles des autres obser- vatoires qui sont venues a notre connaissance. Elle satisfait si bien a toutes les positions, qu'on prevoit qu'il faudra se contenter cette fois-ci de la parabole. Temps du passage 1840. Janv. 4»5oig t. in. d'Altona. 1°S? 9-79l272 *• iq2°i3' 5" » M. Wolfers, de Berlin, a fait la remarque curieuse que la comete de 1764 , dans certaines limites, avait q, Q, z, sensiblement les memes que la comete actuelle, au lieu que ^rdiffere de i8o°et qu'elle etait retrograde. » M. Abago, a la suite de cette communication , rend compte des obser- vations de la meme comete qui ontete faitesa I'Observatoire de Geneve, par M. Plantamour, et a l'Observatoire de Paris, par MM. Eug. Bouvard, Laugier et Mauvais. Les observations precises et souvent renouvelees de Paris, prouvent que la queue de Tastre est, sans deviation appreciable, sur le prolongement de la ligne qui joint le centre de la nebulosity et le centre du Soleil. meteorologie. — Transport par lafoudre. M. Arago extrait d'une lettre qu'il a rec,ue de M. Hubert, le fait re- marquable qu'un homme frappe de la foudre, le 8juillet i83g, sous un theneou il avait cherche un abri, fut trouve, apres l'explosion, presque mourant, sur une toufTe de chataigniers, a 23 metres de distance de la place ou le meteore l'atteignit. C. R. 1840 . i « Semestre. (T. X , N» 3.) \n (n6) physique appliquee. — Sur le role que jouent les bandes de plaque dont on entoure la lame destinee a recevoir une image photographique avant de Vex poser a la vapeur diode. — Extrait d'une Lettre de M. Daguerre. L'auteur commence par faire connaitre divers procedes qu'il avait au- trefois mis en usage dans le but de determiner une egale repartition de l'iode sur toute letendue des planches destinees a recevoir les images pho- tographiques; et apres avoir indique les raisons qui Tont porte a preferer a ces differents moyens i'emploi des languettes en metal, il ajoute : « Les experiences suivantes m'ont prouve qu'il est indispensable que ces bandes soient absolument de m§me nature que les plaques : » i°. En retournant les bandes, c'est-a-dire en mettant le cuivre en~ dessus, les bords de la plaque se surehargent d'iode; » 20. En snbstituant aux bandes metalliques des lames de verre,lacou- che gagne de meme en intensite sur les bords; » 3°. En couvrant de gomme-laque quelques parties de bandes de plaque, le meme effet a lieu aux endroits ou se trouve la couche de gomme- laque et cesse immediatement a cote; » 4°- E° employant des bandes de platine au lieu des lames d'argent, la couche augmente encore sur les bords ^ » 5°. En se servant de bandes en carton, l'eflet est le meme. » Sans la difficulte de les fixer, les bandes , dit plus Join M. Daguerre, pourraient etre rednites a une largeur de 3 millimetres; car il suffit, pour qu'elles produisent leur effet, qu'il y ait solution de continuite entre elles et la plaque; et ce qui le prouve, c'est qu'on obtient a peu pres le meme resultat en burinant, a 3 millimetres du bord de la plaque, un trait assez pro fond pour atteindre le cuivre. Quoique ce moyen puisse remplacer les bandes, je ne 1'ai pas indique dans ma description des procedes photogra- phiques, parce qu'il presente des inconvenients. En effet, pendant le net- toyage de la plaque, le trait incise se remplit de ponce ou de tripoli, et en suite, au lavage, it retient de l'eau qui occasionne des taches. » ^Voici, poursuit l'auteur, une derniere experience qui donne a peu pres le meme resultat que les bandes; quoique ce moyen ne soit pas prali- cable, je le donne ici comme un fait bon a constat er : En disposant autour de la plaque, mise a plat, une bordure, soit d'amidon pulverise, soit de chaux, et en y iaissant toniber la vapeur de l'iode au moyen de la plan- chette saruree, lamidon et mieux encore la chaux, absorbent l'iode avec avidite, et la couche se repartit assez reguliereajent. ( 117) » J'ajouterai quelques mots sur mon dernier appareil pour ioder \es plaques. Tout le raonde a pu juger de sa grande simplicity , puisqu'il con- siste seulement dans une petite boite qui contient deux rainures, L'usie pour recevoir une planche iodee, et l'autre pour la planchette sur laquelle la plaque est fixee. Mais on ignore qu'il n'est pas ndcessaire de remettre chaque fois la planche saturee au-dessusde 1'iode, car unefois impivgnee, elle peut servir non-seulement toute une journee, niais encore plusieurs jours de suite sans etre remise dans la boite a 1'iode; la promptitude n'est pas ralentie d'une maniere tres sensible, pourvu cependant que Ton conserve la planche iodee dans la petite boite a rainures. » Si l'effet etait trop rapide, on pourrait le ralentir de deux manieres: d'abord en pratiquant dans la boite une troisieme rainure pour eloigner la planchette (ce qui ne complique pas lappa red), ou en retournant la boite pour laisser tomber la vapeur de 1'iode, ce qui ralentit l'effet des deux tiers. Mais je ne suis pas encore certain que la vapeur d'iode en tombant sur la plaque s'y arrange de la meme maniere qu'en montant, et que la couche ainsi obtenue soit aussi favorable a la reproduction de I'image et a l'arrangement du mercure. » chirdkgie. — Etialogie essentielle; varietes anatomiques et traitement chirurgical des luxations et pseudo-luxations congenitales dufemur.-*- Note deposes, sous enveloppe cachetee, par M. Jules Guemn, le 28 octobre i838. Le paquet ayant ete ouvert,sur la demande de I'auteur, on y a trouve ia Note suivante dont il a ete donue lectnre : «t J'ai etabli, dans mon ouvrage sur les difformites du systeme osseux, adresse au concours de 1'Academie pour le grand prix de chirurgie, que leplus grand nombre des difformites articulaires congenitales sont le pro- duct de la retraction rooscuiaire primitive : j'avais deia compris dans cette formule generale les luxations congenitales du fcmm -, ainsi qu'il resulte du rapport de la Commission de 1'Academie sur mes travaux. Depuis cette epbcwie j'ai confirrae et developpe cette etiologie des difformites congeni- tales de la hanche j et j'ai ete conduit par extension analogique , a leur ap- pliquer le traitement chirurgical que j'ai applique aux difformites du pied, du genou, du col et de 1'epine ayant la meme origine. Voici les conclusions du travail developpe que je cowrpte presenter a 1'Academie sur cet ordre de difformites r » i°. Les luxations congenitales du femur sont, comme le pied-bot, le torticolis, et les deviations de l'epine , le produit de la retraction mus- culaire primitive; les varietes de cette luxation, eonsiderees sous le rap- port de leur siege , de leur direction et de leur degre , sont le produit de la retraction musculaire differemment distribuee et de ses elements diffe- remment combines dans les muscles du bassin et de la cuisse. » 20. II existe un ordre de difformites congenitales de la hanche qui n'a- vait ete indique par aucun auteur, difformites que j'ai appelees pseudo- luxations, parce qu'elles oftrent l'apparence trompeuse des luxations , sans sortir de la tete du femur de la cavite cotylo'ide; elles consistent, comme les luxations veri tables, dans la retraction d'un ou plusieurs des muscles qui vont du bassin a la cuisse, mais dont la retraction n'a pas ete suffi- sante ou s'est developpee trop tardivement pour produire le deplacement de la tete femorale. » Les varietes de ces pseudo-luxations sont elles-memes le resultat de la retraction musculaire differemment distribuee dans les muscles pelvi- femoraux. » 3°. Le traitement essentiel, efficace de ces difformites, independam- ment des moyens deja connus qu'il faut conserver dans la limite de leur utilite relative, doit consister dans la section des muscles retractes. J'ai deja fait cette operation trois fois avec succes : la premiere fois le 26 no- vembre i838, sur une petite fille qui m'a ete confiee par M. le Dr Gaulier, de Thoiry ( Seine-et-Oise ) , et dont la difformite avait ete constatee par MM. les Drs J. Cloquet , Mayor de Lausanne et Gaulier ; les deux autres operations ont £te pratiquees il y a quatre et deux mois. » Relativement au premier cas, I'auteur, dans la lettre par laquelle il de- mandait l'ouverture du paquet cachete, ajoute les details suivants : « Pour prouver l'innocuite des operations pratiquees sous la peau hors du contact de 1'air, je ferai remarquer que j'ai pratique, le raerae jour et sans desemparer , chez la jeune fille en question, la section sous-cutanee de treize muscles ou tendons pour rem^dier a diverses difformites dont elle etait atteinte. Des le lendemain la malade n'eprouvait aucune espece de douleur ni de malaise, ni symplome d'inflammation quelconque dans le siege des muscles divises. Ces faits ont ete constates publiquement a la cli- nique des difformites de I'Hopital des enfants. » M. Duhamel, a I'occasion d'une reclamation elevee par M. le general Blein, relativement a la theorie des sons harmoniques, ecrit qu'ayant pris (>>9) connaissance de l'ouvrage 'intitule : Principes dharmonie i>t da mSlodk , dans lequel M. Blein annoncait avoir expose ies idees pour lesquelles il reclamait la priorite, ii a reconnu qu'il n'y a aucim rapport entre les ques- tions traitees dans son Memoire et celles dont s'est occupe 1'auteur du livre en question. M. Bontemps, directeur-gerantde la verrerie de Cboisy-le-Roy, annonce qu'il est parvenu a obtenir a volonte, et au moyen de procedes qu'il se pro- pose de faire connaitre, le crown-glass en masses de grandes dimensions et tout-a-fait exemptes de stries. II prie l'Academie de vouloir bien lui ac- corder prochainement la parole pour la lecture d'un Memoire dans lequel ces procedes sont decrits. A l'occasion d'une Note presentee recemment a l'Academie sur un mo- teurqui doit prendre son point d'appui dans l'air, M. de Chigny ecrit qu'il s'est occupe depuis plusieurs annees des moyens cVutiliser la force du vent pour faire remonter un bateau directement contre levent. \\ rappelle d'ail- leurs que Desquinemare s'est occupe de la meme question. 3VL E. Robert ecrit relativementa un meleore qu'il a observe le 8 jan vier, en se rendant d'Elseneur a Copenhague. M. Maurice adresse une lettre relative a un systeme de deux pendules qui dansleurs mouvements sont en rapport avecun aimant. M. Barrat adresse un paquet cachete portant pour suscription : Nouveau proced£ pour la cure radical des hernies, des fistules en general et des anus contre nature. L'Academie en accepte le d^pot. La seance est levee a 5 heures {. A. Erratum. (Seance du 6 Janvier.) : du Memoire de M. Duham^el sur les sons harmoniques, ajoutez ( Commissaires , MM. Arago , Savart, Sturm. ) BIBLIOGRAPHIQUE. L'Academie a recu dans cette seance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des seances de VAcademie royale des Sciences; ter semestre 1840, n° 2, in-4°. Annates de la Societe roy ale d' Horticulture; \/fi* liv. in-8°. Recueilde la Societe Poly technique; dec. 1839, in-8°. Voyage dans la Russi'e me'ridionale et la Crime'e; par M. de Demidoff (partie scientifique) ; 4e Jiv., in-8°, et pi. in-fol. Compagnie generate de boisement. — Statuts de la Compagnie; consi- derations surles avantages de la culture des Arbres resineux ; 1839, in-8°- Memoire de la Societe Fete rinaire du departement de VHerault; ira an- nee 1 838— .839; Beziers, in-8<\ Compendium de Me'decine pratique; parMM. Monneret et Fleury; torn. 5, Eocercices zootomiques ; par M. Van Beneden; q" fascicule,Bruxelles, in-4°- Deviribus nature primitivis. Dissertatio; parM. E.-F. Appelt; in-8°. Historical Moge historique de J. Watt; par M. Arago; traduit en anglais, avec Notes addition nelles et Appendix; par M. J.-P. Muirhead; Londres, i859,in-#°. Astronomische .... Nouvelles astronomiques de M. Schumacher ; n° 390, in~4°- Ragionamento. . . . Memoire sur la Rage canine; parM. A. Capello; Rome, i839, in-8°. Relazione. . . . Relation concernant le Daguerreotype , hie a I' A cade- mie des Sciences dc Naples le 12 nov. 1839; par M. Mellohi; Naples, 1 85Q, in-8°. Gazette medicale de Paris; tome 8, n° 8, in-40. Gazette des ffdpitaux 3 n°* 7 — 9, in-fol. L 'Experience , journal ; n° 1 5 3 . E Esc ulape ; journal des specialites; n° 3. Gazette des Medecins pmticiens; n" 4 et & COMPTE RENDU DES SEANCES DE LACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 27 JANVIER 1840. PRESIDENCE DE M. POISSON. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. Recherches physico-chimiques sur la teinture; par M. Chevreul. — (Ex « Les recherches de M. Chevreul sur la teinture, composent trois » La premiere comprend tout ce qui est relatif au principe du contrastc simultane des couleurs; » La seconde , tout ce qui se rapporte au principe de leur melange. » La troisieme renferme les recherches essentiellement chimiques. » Le Memoire dont voici l'extrait appartient a la seconde serie; Fauteur y considere le principe du melange des couleurs sous le point de vue abs- trait, et sous celui de 1'application. I. DU PRINCIPE DE MELANGE DES COULEUBS SOUS LE POINT DE VUE ABSTRAIT. * Le principe du melange des couleurs, admis depuis long-temps par les teinturiers et les peintres , consiste en ce que , » i°. 5i Von meledeux a deux des matieres colorees en rouge, en jaune et en bleu, on obtient Vorange, le violet et le vert; » 2°. Si on les mele toutes les trois en proportions convenables, on obtient du noir. » L'exemple suivant fait voir que ce principe est le contraire du principe du contraste simultane des couleurs. En effet, lorsqu'il y a melange d'une matiere jaune et d'une matiere bleue qui parait vert, l'ceil ne dis- tingue ni le jaune ni le bleu, il recoit l'impression du vert, resultante du jaune et du bleu. S'il voit, au contraire, une zone jaune contigue a une zone bleue, les deux couleurs, au lieu de se rapprocher en prenant du vert, sembleront s'eloigner, puisque le jaune paraitra orange et le bleu vio- let, ou, ce qui est la raerae chose, le jaune perdra du bleu etle bleu du jaune (i). » C'est Tap plication du principe du melange des couleurs a la teinture, au blanchiment des etoffes, etc., etc., auxartsdu tapissier, a l'impression sur etoffes, sur papier, etc. , etc., que M. Ghevreul s'est propose specialement de developper dans cette partie de son Memoire : il fait cette application , » i°. A la formation du noir; » 2°. A ce quon nomine en teinture bruniture ou rabat ; » 3°. Au blanchiment. i. Application du principe du milange des couleurs a la formation du noir. » M. Chevreul , sans s'occuper de la question de savoir si tous les noirs produits dans les arts peuvent etre representes par une reunion de parti- cules reflechissant le rouge, le jaune et le bleu, ou deux lumieres colo- rees complementaires , part du fait que des matieres de couleurs comple- mentairesj melees en proportion convenable , font du noir, si elles ne refle- chissent que tres peu de lumiere blanche, ou, si elles en reflechissent dune maniere sensible, du gris normal, c'est-a-dire un gris qui nest ni rouge, ni bleu, ni jaune, ni orange', ni violet, ni vert. » Conformement a ce principe, et au moyen de la construction chro- matique-hemispherique , irnaginee par l'auteur, il est toujours facile de savoir la couleur qu'il faut ajouter a une couleur donnee pour produire du noir, soit en teinture, soit dans un art quelconque ou Ton melange (i) Voyez Vouvrage de M. Chevreul , de la Loi du contraste simultane" des couleurs et des objets cohris, etc. Paris , Pitois-Levrault , rue de la Harpe , n° 8i . ( ?»3 ) des corps qui sont sans action chimique, ou, s'ils en exercent une, elle se- rait incapable de changer leurs couleurs respectives. 2. Application du principe du mdlange des couleurs a la formation des brunitures. » Lorsquon mile trois matieres presentant les trois couleurs simples, le rouge, le jaune et le bleu,, ou deux matieres de couleurs mutuellement complementaires en des proportions differentes de celles ou la neutralisa- tion est possible, le resultat du melange est du noir} plus la couleur simple ou binaire dominante. » M. Chevreul a demontre que ce principe est aussi bien applicable aux arts de la tapisserie qu'a la teinture. » C'est surtout lorsquon veut preparer en teinture des couleurs rabattues solides _, que Ton trouveutile l'application du principe precedent, puisqu'on peut dire en general que la stabilite des produits auxquels il donne lieu est egale a celle des matieres colorees qui ont ete melees; consequemment, lorsque ces matieres appartiennent aux couleurs dites de grand teint, les couleurs rabattues ont bien plus de stabilite que celles qui le sont par le procede generalement suivi, qui consiste a ternir les couleurs franches avec une sorte d'encre appelee rabat. 3. Application du principe du melange des couleurs au blanchimcnt. » M. Chevreul demontre par Vexperience, qu'on neutralise la couleur le'gere que peut avoir un corps blanc, une etoffe, par exemple, enj ajou- tant en proportion convenable une matiere de la couleur complementaire de celle qu'on veut /aire disparaitre. » Ainsi lorsque du linge, de la soie, de la laine, ont une teinte orangee, on la neutralise avec lebleu; lorsqu'ils en ont une jaune, on la neutralise avec du violet ou du rouge et du bleu; enfin la teinte est-elle le jaune orange, il faut un bleu violete comme l'outremer. w Mais une etoffe legerement jaune, a laquelle on a ajoute du rouge et du bleu ou du violet, et qui parait plus blanche qu'elle ne le paraissait avant Vaddition de ces couleurs, est-elle identique par l'aspect a une etoffe de la meme espece qui ne contiendrait aucune particule coloree? Non, il suffit de la regarder sur un fond blanc comme la neige pour reconnaitre une teinte de gris normal, de sorte qu'elle est relativement a un echan- tillon de la meme etoffe absolument blanc, ce que serait a celui-ci un second echantillon absolument blanc vu dans une ombre legere lorsque 1'autre serait vu a la lumiere diffuse directe; ainsi en teinture comme ( 124 ) . dans le bianchiment , neutraliser une couleur par la couleur complemen- taire, cy est f aire passer Vetoffe dune gamme coloree dans la gamme du gris normal. » MM. Tresca et Eboli ont applique le principe de la neutralisation des couleurs a !a fabrication de la bougie stearique, et leurs resultats sont iden- tiques a ceux que M. Chevreul a obtenus en teinture et en tapisserie. » Enfin un eleve de M. Chevreul, M. Chamblant, directeur de verrerie, a encore produit du verre incolore en fondant des matieres vitrifiables, qui separement auraient donne deux verres de couleurs mutuellement complementaires. Conclusions. » i°. Lorsqu'on melange en proportion convenable des corps colores. convenablement divises, soit des matieres tinctoriales, soit des poudres colorees employees en peinture, soit enfln des fils propres a la tapisse- rie, le resultat du melange est du noir si le melange reflechit peu ou ne reflechit pas de lurniere blanche; s'il en reflechit une quantite notable, il est du gris normal. » 2°. Ge principe et 1' observation que deux tons complementaires tres legers sont plus perceptibles comrae lumieres colorees que le gris tres pale auquel leur melange donne naissance, expliquent le resultat qu'on obtient par tout procede ou Ton detruit une teinte legere d'un objet blanc par Taddition d'une matiere coloree; de sorte que, comme M. Chevreul l'a dit, le procede de faire du noir avec les couleurs complementaires, et ce- lui d'augmenter la blancheur d'une surface legerement coloree par 1'ad- dition d une couleur, decoulent d'un meme principe. » La generalite du resultat auquel M. Chevreul est parvenu paraitra en- core plus grande, si Ton se rappelle qu'au moyen du mime principe il a detruit un effet de contraste qui a quelque inconvenient lorsqu'on veut que des dessins paraissent incolores, c'est-a-dire blancs ou d'un gris nor- mal leger sur des fonds colores; au lieu de paraitre de la couleur de ces fonds , comme cela a lieu. II sufflt de meler a la matiere du dessin un peu de la couleur du fond, pour que 1'effet de cette complementaire soit neu- tralise par la couleur ajoutee. Alors le resultat produit 1'effet du gris nor- mal comme si la couleur complementaire residait reellement clans une matiere alliee a la matiere blanche. La meme addition peut etre faite a ia matiere de dessins noirs sur fonds de couleur. » chimie organique. — Note sur VactioTi du chlore sur le gaz hydrogens carbone des acetates ; par M. J. Dumas. a L'acide acetique traite par le chlore donne naissance a l'acide chlora- cetique; celui-ci, sous Tinfluence des alcalis, se convertit en acide carbo- nique et en chloroforme. » Sil existe une analogie de type, comme je I'ai annonce , entiv Tacidr acetique et l'acide chloracetique , le premier doit donner par les alcalis un carbure d'hydrogene C4H8, correspondant an chloroforme C4H"Gh6. La production de ce carbure, sous 1'influence des alcalis, n'est pas con- tested. » Mais si le carbure C4H8 produit par les acetates correspond au chloro- forme C4HaCh6, il doit donner naissance, au moyen (]u chlore, a la serif C*H6Ch2. . . Chlorhytlrate de methylene. C'H4Ch4... Id. chlorure. OH'Ch6. . . Chloroforme. C^Ch8 Chlorure de carbone. » J'ai fait beaucoup d'essais pour mettre en evidence la production d< ces divers corps. » On peut meler le chlore et le gaz des acetates en toutes proportions, sans qu'il y ait d'action immediate; mais i vol. de gaz des acetates et 3 vol. de chlore produisent bientot, raeme a la lumiere diffuse, une ex- plosion violente. Les vases sont brises , et il y a depot de charbon. » Quand On a soin de meler le gaz des acetates avec volume egal d'acide carbonique, Taction du chlore s'en trouve moderee, et Ton obtient un li- quide huileux. » Quand on met en communication par un tube ^troit un vase rem- pli de chlore et un vase rempli de gaz des marais, le vase de chlore etant ie plus has, Taction lente qui s'etablit fournit une grande quantite de ce meme liquide huileux. » Rectihe et desseche, celui-ci donne a Tanalyse les resultats suivants : i°. 0*^,962 ont fourni 0,011 eau et 0,261 acide carbonique; 20. T^-,o4g ont produit 0,020 eau et o,3og acide carbonique; 3°. o?r?732ont forme' 0,017 eau et 0,219 aci(Je carbonique. » Ces trois analyses donnent en cenriemes : ( n6) Carbone. Hydrogen » En considerant Fhydrogene comme accidentel, ces resultats s'accor- dent avec l'analyse du chlorure de carbone C4Ch8. » Dans plnsieurs flacons , j'ai obtenu des produits doues de Fodeur du chloroforme,mais en trop petite quantite pour en faire l'analyse. » Comme les experiences de M. Regnault nous ont appris avec quelle facilite le chlorhydrate de methylene et le chloroforme sont changes par le chlore en chlorure de carbone C4Ch8, on peut conclure de ces experiences : » Que le gaz des acetates se comporte sous Finfluence du chlore, comme la loi des substitutions et la theorie des types l'avaient indique d'avance, puisque le corps C4C8 se change en C4Ch8. » Bien entendu que cette conclusion ne concerne que le gaz des ace- tates, car je n'ai fait aucune experience sur le gaz des marais proprement dit, et je ne me suis pas beaucoup occupe du gaz de l'alcool, qui pour- rait bien n'etre qu'un simple melange. » Je maintiens done purement et simplement mes conclusions prece- dentes : v L'acide acetique et Facide chloracetique appartiennent au meme type; il en est de meme du chloroforme et du gaz hydrogene carbone des ace- tates; car » L'acide acetique produit le gaz carbure dans les circonstances ou l'a- cide chloracetique donne du chloroforme ; » Et le chloroforme, ainsi que le gaz carbure des acetates, se transfor- ment, par Faction du chlore, Fun et l'autre en un chlorure de carbone C4Ch8, qui appartient au meme type qu'eux. » Je prie FAcademie de remarquer quesije m'occupe de Fetude du gaz des acetates et des produits qu'il fournit , e'est en consequence de recher- ches anterieures a celles dont un membre de FAcademie est venu Fentre- tenir recemment. » Je lui ferai connaitre plus tard les resultats que j'ai obtenus au moyen de Faction du gaz des acetates sur le bichlorure de soufre, le perchlorure de phosphore, le perchlorure d'antimoine et l'acide sulfurique anhydre. Les reactions sont malheureusement peu prononcees. » ( >*7) « Apres la communication de la Note de M. Dumas, M. Pelouze prend la parole, et dit que de concert avec M. Millon il a etudie Taction du brome sur l'hydrogene protocarbone retire de 1'alcool par la baryte; que cette reaction donne naissance a de 1'acide hydro-bromique et a une liqueur etheree parfaitement identique avec l'hydro-carbure de brome. II ajoute que la production de cette substance , qui est la meme que celle que l'on obtient directement avec le brome et legaz defiant, est en opposition avec la loi des substitutions de M. Dumas. D'apreslui, cette theorie n'est qu'un cas particulier de la loi des equivalents cbimiques. II se propose de deve- lopper bientotson opinion a cet egard, dans un travail dont M. Millon et loi sont occupes depuis quelque temps. » M. Flourens presente au nom de l'auteur, M. Milne Edwards, la Ir0 par- tie du 3* volume de Vffistoire des Crustaces. Cette partie renferme la classification et la description des Crustaces amphipodes, Icemodipodes, isopodes et trilobites. chimie oRGAwrQDE. — Rapport sur un Memoire de M. E. Peligot, ajant pour tit re : Rechercbes sur la composition chimique de la canne a sucre de la Martinique. (Commissaires, MM. Robiquet, Pelouze, Thenard rapporteur.) « Dans tous les temps, des recbercbes, ayant pour objet de determiner exactement les diverses quantites de matieres immediates de la canne a sucre, auraient fixe d'une maniere toute speciale Tattention publique; mais aujourd'hui elles acquierent un nouveau degre d'interet par les cir- constances dans lesquelles nous nous trouvons. » M. Peligot merite done des eloges pour les avoir entreprises, d'autant plus qu'il est parvenu a rectifier des erreurs tres nuisibles a Tart si impor- tant d'extraire le sucre de la canne. » Les auteurs qui s'etaient occupes de l'analyse du vesou, ou jus de canne, Tavaient regardecomme de I'eau tenant en dissolution du sucre, de la gorarae, de 1'albumine, du mucilage, une sorte de matiere savon- neuse, des acides, des sels divers; cetait un liquide d'une nature tres ( »8) eompliquee : de la, selon eux, les causes pour lesquelles l'extraction du sucre etait si difficile. » M. Peligot demontre au contraire que le vesou nitre est simplernent forme de 4 parties d'eau et d'une partie de sucre cristallisable ; qu'il n'est que de Teau sucree, ou du moins que les autres substances salines ou organiques qu'on y rencontre n equivalent qua 1^7 pour 1000 de son poids. » Recherchant ensuite combien la canne contient de vesou, il trouve avec M. Avequin quelle en renferme 90 pour 100. Or comme le sucre y entre pour £, il s'ensuit que la canne doit contenir 18 pour 100 de sucre, quantite bien superieure a celle qui y a toujours ete admise. » Comment se fait-il cependant que les fabricants n'obtiennent que 6 a 8 de sucre et 3 a 2 de melasse pour 100 de vesou, et meme que, suivant M. de Jabrun, deie'gue de la Guadeloupe, le rendement en sucre ne soit que de 4,et en melasse que de 1,7. C'est que le moulin n'extrait que lesf du jus, d'apres les renseignements donnes a M. Peligot et d'apres M, Avequin, et que les f d'apres M. de Jabrun. » Dans tous les cas, ce qui est bien constate aujourd'hui, c'est la grande quantite de sucre qui reste dans la canne moulue et qui est brulee avec la bagasse, Ne serait-il pas possible de Ten extraire en mettant la canne broyee en contact avec de l'eau presque bouillante? » D'une autre part, il est certain (et tous les chimistes sont d'accord a cet egard) que les procedes d'evaporatiou et de cuite laissent beaucoup a desirer, et donnent lieu a beaucoup de melasse. » M. Peligot n'a opere,il est vrai, que sur une seule qualite de vesou et que sur une seule espece de canne, qu'il devait a l'obligeance de M. Gradin, negociant de Bordeaux. Le vesou, d'apres ses prescriptions, avait ete conserve a la maniere d'Appert, et la canne dessecbee a 6o°, par M. Peraud, pharmacien, qui eut soin de la peser avant et apres la dessicca- tion. Le tout etait arrive dans un parfait etat de conservation. » Probablement qu'en operant sur d'autres Cannes et d'autre vesou, on arriverait a des resultats un peu differents. » Quoi qu'il en soit, selon M. Peligot, la canne est plus sucree qu'on ne le croyait. » Une grande quantite de sucre reste dans la bagasse. » Le vesou n'est pour ainsi dire que de l'eau sucree. » La cuite du vesou s'opere par des procedes tres imparfaits. » Il y a done tout lieu d'esperer que d'importantes ameliorations pour- ( i29 ) ront etre apportees a Tart d'extraire le sucre de la canne, et qu'on par- viendra ainsi a en retirer bien plus de sucre que par les procedes qui out ete suivis jnsqu'a present. » Nous pensons que le Menioire de M. Peligot est digne de l'approbation de l'Academie, et qu'il merite d'etre imprime dans le Recueil des Savons et rangers. » Les conclusions de ce rapport sont adoptees. NOMINATIONS. L'Academie procede, par voie de scrutin,a la nomination d'une Commis- sion qui sera chargee de I'examen des pieces adressees pour le concours au prix fonde par M. de Montyon, concernant Amelioration des arts et metiers insalubres. La Commission, en vertu dune decision speciale de l'Academie, sera composee, cetteannee, de six membres, qui sont MM. Dumas, Chevreul, d'Arcet, Thenard, Savart et Poncelet. L'Academie procede ensuite, egalement par voie de scrutin , a la nomi- nation d'une Commission pour le concours au prix de statistique, fonda- tion Montyon. MM. Costaz, Dupin, Mathieu , Cordier, de Silvestre ayant reuni la inajorite des suffrages, composeront cette Commission. MEMOIRES LUS. chimie appuqtjee. — Mcmoire sur la fabrication du flint-glass et du crown-glass ; par M. Boivtemps, directeur-gerant des verreries de Choisy- le-Roy. (Extrait par 1'auteur.) (Commissaires, MM. Tiiot, Arago, Mathieu, Savary, Dumas.) « M. Bontemps annonca, il y a onze ans, a l'Academie, que d'apres les indications de M. Guinand fils, il etait parvenu a fabriquer du flint-glass gal en purete a celui qui avait ete fait par M. Guinand pere. et il presen- tait a l'appni plusienrs disques, parmi lesquels il y en avait un de 33 cen- timetres, dont M. Lerebours a fait depuis une excellente lunette, et un • C. R. ,84o, i" Semestre. (T. X, *» 4.) jy ( Ate ) autre de 38 centimetres, la plus grande dimension qui eut ete alors ob- tenue. Mais ces disques, quoique exempts de stries, n'etaient pas irre- prochables: ils contenaient, comme ceux de M. Guinand, des bulles en assez grande quantite, ce qui donne lieu a une legere perte de lumiere; en outre, il n'avait pas encore fabrique de crown-glass; il n'avait done qu'irn- parfaitement resolu le probleme de la fabrication du verre d'optique. M. Bontemps annonce aujourd'hui qu'il est enfin parvenu a fabriquer du flint-glass et du crown-glass exempts de stries, de bulles, et parfaite- mentblancs, et pour qu'on ne soit plus expose, dit-il, a perdre le secret d'une production si importante pour la science, il vient faire connaitre le procede de cette fabrication et tous les details qui en assurent le » M. Bontemps commence par clonner l'historique des essais qui ont ete tentes par divers savants et fabricants, depuis la decouverte des lu- nettes achromatiques par Jean Dollond. M. Guinand , quoique etranger aux sciences et a l'art du verrier, est le premier qui ait fabrique du flint- glass exempt de stries. II connaissait ce procede de verrerie qui con- siste a brasser le verre avec une barre de fer, pour faire disparaitre les grosses ondes qui resultent d'un mauvais melange, et il pensa que si Ton pouvait operer mi brassage long-temps prolonge, on detruirait non-seule- ment les ondes mais les stries; et comme on ne peut pas brasser long-temps avec un outil en fer qui s'echauffe et s'oxide , il eut 1'ingenieuse idee de faire un cylindre en terre refractaire, e'est-a-dire de la meme matiere que le creuset, ferme par le bas, ouvert par le haut pour recevoir une barre a crochet avec laquelle il mit le cylindre en mouvement dans le verre: pou- vantainsi substituer plusieurs barres defer a mesurequ'elles s'echauffaient, il opera un brassage aussi long-temps prolonge qu'il voulut, et detruisit les stries. Mais M. Guinand avait laisse dans rincerlitude plusieurs elements du probleme, et ne s'etait pas occupe de la fabrication du crown-glass, fabrication qui presente plusieurs genres de difficultes d'un autre ordre, principalement celles qui resultent de la propension qu'ont a se devitrifier par un refroidissement lent et en grande masse les verres silico-aicalins. » Parmi les difficultes qui se rencontrent dans la fabrication du flint- glass aussi bien que du crown-glass , celle d'obtenir ces deux verres exempts de bulles n'est pas une des moindres , et M. Bontemps ne l'avait pas cora- pietement surmontee en 1828. Apres des essais nombreux et diriges prin- cipalement vers un mode particulier de brassage, il a enfin reconnuque Tabsence de bulles resultait de bonnes proportions dans la composition, ( i8i )" et surtout de certains soins dans la direction du feu vers la fin de J'operation. » Ge n'est pas tout que d'avoir evite les stries et les bulles, dans la fabrication du flint-glass, il importe beaucoup aussi de l'avoir de la plus grande transparence; car une coloration meme legere donne lieu a une perte de lumiere. Pour les lunettes astronomiques de grande dimen- sion, et surtout pour le Daguerreotype, il faut un objectifle plus beau possible. Le flint-glass a la densite 3,t a 3,a est toujours tres blanc; mais les opticiens ne trouvent pas cette densite suffisante. Une plus grande densite facilite l'achromatisme et permet un foyer plus court. Or sitot qu'on augmente la densite par une plus forte proportion d'oxide de plomb, le flint-glass acquiert le plus souvent une teinte jaunatre tres nuisible. M. Bontemps pense done avoir obtenu un resultat important en produi- sant du flint-glass d'une densite de 3,6 plus blanc qu'aucun de ceux qui ont ete produits jusqu'ici, aussi blanc, en un mot, que le plus beau cris- tal, et du crown-glass aussi blanc que la plus belle glace de Saint-Gobain ou Saint-Quirin. n M. Bontemps a joint a son Memoire les plans des fours et creusets, et indique toute la marche a suivre pour une fonte de flint-glass et de crown- glass; il annonce que si Ton veut construire des lunettes de dimensions su- perieures a tout ce qui a ete fait jusqu'a present, il fournira aux opticiens des disquesde flint-glass et de crown-glass de 4<>, de 5o, et meme de 60 cen- MEMOIRES PRESENTES. physique. — . Troisieme Memoire sur le maximum de densite; par M. C- Despretz. — Extrait par i'auteur. ( Commission precedemment nommee. ) « Dans un travail (1) sur l'eau et les dissolutions salines, etc., j'ai em- ploye un procede graphique, pour la determination de la temperature correspondante au maximum de la densite de l'eau et des dissolutions aqueuses. Ce procede a l'avantage d'indiquer immediatement les irregula- (1) Annates de Physique et de Chimie , t. LXII , p. 5 et p. 49, ou Comptes rendus, t. IV, p. 124 et p. 435. ( >3a ) rites des experiences, et d'exiger moins de temps que le calcul. J'avais cm d'ailleurs pouvoir me bonier a ce procede, parce qu'il m'avait donne, pourl'eau pure, le meme resultat sensiblement, qu'un autre procede de- crit dans mon premier Memoire, p. 20, et qui me semble meriter la con- fiance que je lui ai accordee. Neanmoins, comme un membre de l'Aca- demie a bien voulu me faire observer que mon travail , surtout en ce qui concerne le maximum de la densite de l'eau pure, aurait eu peut-etre plus d'importance auxyeux des geometres et des physiciens, si j'avais employe le calcul au lieu d'un procede grapbique; j'ai du reprendre les resultats des experiences faites avec les tubes les plus sensibles, et je les ai soumis a un calcul d'interpolation. J'aurais pu me servir, pour ce travail, soit de la me- thode suivie autrefois par M. Biot, dans ses recherches sur la loi de la dilatation desliquides, soit de celle qua employee M. Pouillet, pour ve- rifier quelques-unes de raes experiences. Par l'une ou l'autre voie, je se- rais arrive, tres probablement, aux meraes resultats moyens. J'ai prefere determiner d'abord les volumes absolus par les formules connues de la di- latation, et operer sur ces derniers. » J'ai fait entrer dans le calcul quatre des donnees de l'experience. L'en- semble du calcul est plus long qu'avec trois donnees seulement, mais les resultats offrent plus de garantie. Pour que la methode presentat quelque surete avec trois donnees, il faudrait I'employer deux fois; d'abord avec les trois premieres, ensuite avec les trois dernieres des quatre donnees nu- meriques qui entrent dans le calcul que j'ai fait. En sorte, qu'en definitive, le travail reviendrait a peu pres au meme. » Pour representer le volume j, correspondant a une temperature jc, parune expression de la forme (a) y =.ax* + bx* + ex + d; on a a resoudre quatre equations du premier degre, seniblables a 1'equa- tion (a), dans lesquelles x et j sont remplac^s par des donnees de l'expe- rience. a, b, c et d sont des coefficients inconnus; on en trouverait les valeurs par les moyens ordinaires d'elimination; on les substituerait dans lequation (a), ct Ton n'ecrirait que ~- = o, ce qui est la condition du maximum. » On arriverait ainsi a une equation du second degre, de laquelle on ti- deux valeurs. L'inspection de la marche de l'experience deciderait le choix de celk qui convient a la questu ( -33 ) » Pour eviter cette elimination, longue et penible, je prends la formule cle Lagrange pour l'interpolation (b) y = X,j, + X,j, + \sJ, + X4/4 . Cette formuJe remplit les conditions imposees a la formule cherchee, si l'oi; pose :,)(x-x3)(x-Xi) (*,-*,) (av-a:^ X2 : ■x,)(x — X,) X3 et X4 ont des valeurs analogues. » Pour simplifier les calculs, on reraplace xti xu, xs, jc4, par les exces de chacune de ces quantites sur la plus petite. On agit de meme pour les volumes yx, y„ j3, y4. Cette transformation, qui correspond en geo- metric a un deplacement de 1'origine des coordonnees, apporte beaucoup de simplification dans les calculs. L'exces correspondant a la plus petite temperature etant nul, rend nuls tous les produits dans lesquels il entre. De meme, l'exces correspondant au plus petit volume etant nul, rend nul le terme du polynome (b) dont il est facteur. On arrive ainsi a une equation numerique du troisieme degre ; la condition -^ = o donne seulement a resoudre une equation du second degre. » Les resultats obtenus par ces calculs sont : 3,997 5 4,0099 4,0064 3,9812 3,9546 • Lamoyenneest 4°, 004. 3,9936 3,9918 4,0208 4,0728 4,023 1 nombre des » La plus grande difference est o°,i 182, qui, divisee par 1 resultats, red u it l'erreur probable a un centieme de degre. » Nous avons pris les experiences faites avec les tubes les plus sensi- bles; c'etait le cas le plus deTavorable, si le calcul devait offrir une diffe- rence avec la construction graphique. » Dans le premier Memoire, la moyenne par les courbes tracees avec les resultats fournis par quatre tubes differents, est 3°,995. ( 1 34 ) » Si Ton se borne a la serie des experiences faites avec les tubes les plus sensibles , serie qui est la plus nombreuse, on arrive a 4°>oo5. » Cette derniere serie, traitee par le calcul, vient de nous donner 4°,oo4- » Comrae on ne peut repondre des milliemes dans les evaluations ther- mometriques, on doit s'arreter a 4°- » L'accord parfait du calcul avec notre procede graphique, Justine l'u- sage de ce dernier. Cependant, nous admettons volontiers que le calcul est plus rigoureux. » Cet accord montre , en outre , que Ton peut regarder comme exacts les resultats particuliers et les resultats generaux, etablis par Pemploi des courbes, surles dissolutions salines, etc., dans mon deuxierne Memoire. » paleontologie. — Note sur une tgte fossile d'Hyaenodon trouvee au bord du Tarn , pres de Rabasteins; par M. F. Dujardin. ( Commissaires , MM. de Blainville, Flourens, Isidore Geoffroy-Saint- HiW.) D'apres les indications fournies a M. Dujardin , il parait que le squelette fut trouve presque entier. II etait enfoui dans une marne sablonneuse et raicacee d'un gris verdatre,laquelle fait partie du terrain tertiaire moyen. La tete seule fut conservee et fait aujourd'hui partie de la collection de la Faculte des Sciences de Toulouse. En comparant cette tete avec la figure d'une machoire inferieure donnee par MM. deLaizer etde Parieu, M. Du- jardin a ete porte a penser que ces deux pieces appartiennent a une meme espece d'hyaenodon. II croit de plus que c'est a cette espece que doivent etre rapportes les ossements fossiles d'un carnassier du gypse de Mont- martre que G. Cuvier avait rapproche des Coatis. La tete fossile de Rabasteins a offert a M. Dujardin les caracteres sui- vants i « i°. Larriere-palais se prolonge en arriere an moins jusqua la facette glenoide, comme Cuvier l'a observe sur le fossile de Montmartre; il forme un canal osseux aussi haut que large, surmonte par un mur ou une large arete resultant du rapprochement graduel de deux aretes, et se termine au-dessus des apophyses pterygoides : » 2°. I^a crete sagittale qui s'avance jusqu'aux orbites, vient rencontrer les cretes temporales qui sont tres saillantes presqu'au milieu du coronal, lequei offre en avant une gouttiere profonde , et n'a pas moins de 0,060 mill, de largeur; (t35) » 3°. Les os nasaux tres developpes vont en s'elargissant a la rencontre du coronal avec leqnel ils forment deux longues sutures a angle droit ; leur largeur en ce point est de o,o3s mill. ; il resulte de leur grand deve- loppement que les intermaxillaires sont tres eloignes (o,o35 mill.) des frontaux qui sont sondes de bonne heure ; » 4°-L'os lacrymal,egalement tres developpe dans l'orbite et sur la joue, produit une large echancrure (18 mill, sur 9 mill.) dans le maxillaire ; » 5°. La suture du parietal avec le frontal est dirigee tres obliquement en arriete vers la facette gleno'ide, et comme en outre le temporal s'eleve beaucoup en arriere, il en resulte une figure triangulaire pour le parietal; » 6°. Le trou sous-orbitaire est semblable a celui du chien, mais place un peu plus en avant au-dessus de la tr'oisieme molaire; » 70. La machoire inferieure , dont les condyles et les apophyses angu- laires ont ete brises, est presque totalement semblable a celle que MM. de Laizer et de Parieu ont fait connaitre; sa symphyse est t'galement longue et completement ossifiee, mais les dents sont toutes un peu plus fortes et plus saillantes, ce qui pourrait tenir a l'age ou au sexe; sa carnassiere a 20 millimetres de longueur au lieu de 17; cinq incisives sont en place; » 8°. Les incisives, au nombre de six , plus fortes en baut et sans doute aussi enbasdanslejeuneage, sont toutes en forme decylindreslateralement comprimes et sont implantees perpendiculairement aux deux machoires de maniere a se rencontrer exactement par leurs sommets qui presentent des facettes de detrition presque horizontales. L'espace occupe par les in- cisives superieures est de 20 millimetres, les inferieures par suite de l'os- sification de la symphyse et du grand developpement des canines n'en occupent pas plus de i3; » 90. Les molaires superieures au nombre de six, comme M. de Blain- ville l'avait prevu, ont ete fortement endommagees a l'exception de la quatrieme a droite et des quatrieme et cinquieme a gauche; mais ce qui en reste sufflt pour montrer leur parfaite ressemblance avec celles qui sont representees dans l'ouvrage de Cuvier (2" edition, tome III, pi. lxviii, fig. 3, et pi. lxix, fig. 1). Les trois premieres n'ont que deux racines, les deux suivantes en ont trois, toutes ont leur pointe fortement usee. La quatrieme montre bien un tubercule mousse correspondant a la troisieme racine en dedans; la suivante qui frottait sur la carnassiere, ou derniere molaire d'en bas, parait n'avoir pas eu de tubercule. » chimie ORGA.NIQDE. — Sur divers nitrites et chlorures anthraceniques ; par M. Laurent. — Extrait par l'auteur. (Commission precedemment nominee.) « En faisantbouillirl'anthracene avec l'acide nitrique , on obtient quatre composes differents qui ont beaucoup d'analogie entre eux et avec diffe- rents composes que j'ai deja fait connaitre sous les noms de nitrites de naphtalase et de naphtalese, de chrysenase, pyrenase, etc. » Ces quatre composes sont plus ou moins solubles dans Tether: c'est a l'aide de ce dissolvant qu'on les separe les uns des autres. lis sont cristal- lisables; leur caractere le plus saillant consiste dans la propriete qu'ils possedent d'entrer en ignition lorsqu'on les chauffe en vase clos. » Lorsqu'on Jes chauffe lentement, ils laissent sublimer une matiere cristalline que j'ai fait connaitre il y a quelques annees sous le nom de paranaphtalese. » Le chlore et Fanthracene donnent un compose dans lequeldeux equi- valents d'hydrogene sont remplaces par deux equivalents de chlore. w Voici un tableau de la composition de ces corps : le deuxieme terme n'est pas connu. Produit de la decomposit botawiqtje. — Recherckes sur la structure du nucleus des genres Sphce- rophoron de la famille des Lichens , et Lichina de celle des Byssacees ; parM. Mowtagne. (Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. de Jussieu , Adolphe Brongniart. ) ft Le genre Lichina, depuis sa decouverte par Micheli, a subi, dit M. Montagne, une foule de vicissitudes et a passe successivement de la famille des Lichens a celle des Algues. Les deux especes dont j Nitrite d'anthracenase. . . C6oH"0 4-A*02, | Biaitrite d'anthracenese. . Ce°H*°0' + 2Aza0\ Trinitrite d'anthracenese. C6oH'803 + 3AzaO^ + 3HsO, I Nitrite d'anthracenise . . . C6°Hl803 + A30\ v Nitrite d'anthracenose . . . C^H^tH-f-A'O*-*- H20. Anthracenuse C6°H'4 05, Chloranthracenese C*H"C*. com- ( i37) pose ce genre ambigu ont tneme ete et sont encore aujourd'hui consi- derees par Fries, Tune comme une Algue, l'autre comme nne Byssacee, famille intermediate entre les Lichens et les Algucs submergees; 1'exa- men de la fructification pouvait senl lever toute difficulte. M. Greville n'ayant pu trouver les sporidies que dans les tranches horizontales du receptable, les avait vues former des lignes irradiees du centre a la cir- conference. M. Montagne, en observant une tranche verticale, a au con- traire constate qu'elles etaient contenues dans de veritables theques dres- sees, comme dans les Lichens, et ineme que celles-ci etaient environnees de nombreuses paraphyses. » L'auteur conclut des fails exposes dans son Memoire, que les deux especes du genre Lichina ne peuvent point etre separees, et que ce genre lui-meme doit definitivement etre exclu de la famille des Algues, pour prendre place dans celle des Byssacees, immediatement apres le genre Collema. » — Observation d'anencephalie ; par M. Malherbe. (Commissaires, MM. Breschet, Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire.) Ce Memoire est accompagne de deux planches lithographiees. M. Laurent adresse une Notice sur les procedes et les instruments nou- veaux ou modifies qu'il a employes dans ses recherches sur le develop- pement des animaux. Ges instruments sont un nouveau compresseur qui permet d'observer les objets disposes dans un ordre comparatif sous ses deux faces yet un bassin a eau a tige mobile , pour retourner les objets et les observer sous toutes leurs faces. M. Laurent joint a cette Notice les conclusions qui se deduisent sui- vant lui des observations et des considerations presentees dans ses trois Memoires sur le developpement des animaux (seances du 3o septembre, du a3 decembre i83g et du 9.0 Janvier 1840 ). 11 enonce ces conclusions dans les termes suivants : « i*. La loi du developpement centripete des animaux lui parait re- poser sur une interpretation de phenomenes secondaires, eleves a tort au premier rang; » 20. La lei du developpement centrifuge serait moins eloignee de la ve- nte, surtout lorsqu'on i'applique aux appareils rayonnants; C. R. i84>, i« Semestre. (T. X, N°4.) 20 ( >38) » 3°. La loi du developpement des animaux semble ne pouvoir etre formulae nettement en transfigurations geometriques, parce que les phe- nomenes qui se manifestent dans un foyer zoogenique sont des mouve- ments en directions tres complexes, des transformations materielles et des productions de formes dont les conditions dynamiques sont indeterminees et sans nul doute indeterminables rigoureusement; » 4°. Ces phenomenes commencent primordialement , tantot sur un point determine de la surface d'une sphere vitelline, et convergent vers le point diametralement oppose, tantot a toute la surface de la sphere vitel- line, tantot enfin dans toute la masse de cette sphere, ou d'un fragment reproducteur. Entre ces trois modes principaux, on peut observer des modes intermediaires; » 5°. L'etude comparative des corps reproducteurs , considered comme rfes formes initiates , celles des embryons envisages comme des formes transitoireSy confirment, lorsqu'on les interprets rationnellement, la va- leur scientifique de la formule de Harvey (omne vivum ex ovo) , et celle de deux autres formules proposees par M. de Blainville, savoir, celle de Torganisme animal (enveloppe traduisant le systeme nerveux) et celle du regne animal caracterise d'apres les formes definitives paires , rayon- nees , irregulieres ; » 6°. La consequence naturelle de ces recherches est de tendre a veri- fier par les donnees de Tovologie et de Tembryologie comparees, la va- leur des classifications zoologiques. » (Renvoye a la Commission precedemment nominee.) CORRESPON DANCE. M. Boai de Saint-Vincent, dans une lettre adressee a M.Flourens, an- nonce son arrivee en Afrique et l'intention ou il est de transmettre pe- riodiquement a i' Academic, a commencer du mois prochain, un eompte rendu des travaux de la Commission scientifique de I'Algerie. M. Goyon, chirurgien en chef de i'armee d' Afrique, annonce a M. Flou- rens l'envoi prochain d'observations medicales qu'il a faites en octobre der- nier, durant l'expedition qui, sous les ordres du marechal Vail ee, a traverse les Portes de Fer. Dans le cours de cette campagne, M. Guyon a aussi re- cueilli divers objets d'histoire naturelle qu'il a adresses au Museum. 11 cite. ( >h ) en particulier, pour ie regne vegetal, uiie ombellifere remarquable par la forte ocleur quelle repand a de grandcs distances; et, pour Ie regno animal, un renard de petite taille, de la province de Constanline; le rat connudes Arabes sous le nom de Gird, deja signale par Shaw et Desl'on taines, et tres multiplie sur le plateau de Setif; un petit lezard, assez re- pandu dans la plaine d'Hamza, et qui se distingue par les plus riclies cou- leurs; une sangsue des sources de la Medjana, ou elle est Ires multiplied, vivantaussi, a I'oiat tie parasite, sur les batraciens de la contree; quelqne*- mollusques du genre Helice, qui out fourni cette observation generale, que les memes especcs acquierentun bien pins grand developpementdans I'interieur des terres que sur le littoral. M. IMUndl adecsse quelques observations qui lui paraissent contraires a ['opinion generalement adoptee relativement an mode (Taccroissement des cheveux. « Sur les individus dont les cheveux ont ete recemment coupes, on voit . dit-il, que chaquc cheveu conserve son diametre jusqu'au bout libre qui offre une brusque troncalure dans laquelle l'ceil peut distinguer la section de la partie corticale et cede du canal interne. Si I'on examine ces memes cheveux apres un temps plus ou moins long , chaque cheveu se montre termine en une pointe plus ou moins allongee, mais qui n'est plus per- cee d'un trou a son sommet. Ce changement de forme, dit M. Mandl , ne doit-il pas etre considere comme le resultat d'une action vitale, et comme prouvant la possibilite d'un mouvement des sues dans Cinte'rieur des che- veux ? Ge qui tendrait encore a le faire croire, e'est la difference qu'on remarque dans le mode de terminaison des cheveux, stiivant qu'ils sont coupes courts ou maintenus longs. Dans ces derniers, an lieu de la forma- tion d'une pointe, on ne remarque guere que l'oblitei ation de I'extremite du canal, ce qui tient vraisernblablement a la difliculte du mouvement des M. Jacquemin ecrit relativement a un os observe par M. E. Rousseau, dans la mdchoire des Perroquets , et decrit comme nouveau par cet ana- tomiste. M. Jacquemin soupconne que cet os n'est autre chose qu'une piece qu'il a lui-meme indiquee dans le passage suivant d'un Memoire sur l'osteologie de la Corneille. « Pour fournir de l'air a la machoire inferieure, la nature a produit » chez tons les oiseaux un canal qui est membraneux chez les mauvais voi- ( '4o ) » Hers et osseux chez les a litres. Ce canal se dirige de la caisse du tympan » vers le trou pneumatique de la machoire inferieure situe sur la face supe- » rieure de son apophyse interne. M. Nilzsch, qui en a parie le premier, l'a » nomme siphonium. » Toutefois, ajoute M. Jacquemin, je dois avouer qu'nn passage de la Note de M. Rousseau me laisse encore quelque doute sur la nature de I'osselet dont il parle. En effet, si, comme le dit cet observateur, l'os en question se transforme chez le perroquet gris en une sorte de cordon li- gamenteux dans lequel se remarque un point d'ossifkation, il ne pourra plus etre considere comme faisant partie du systeme des canaux pneuma- tiques, mais il faudra le ranger dans la categorie des os destines a fortifier les articulations et a rendre leurs mouvements plus energiques et plus prompts. M. Javelot annonce s'etre occupe des moyens de faire usage sur une petite echelle, et avec des appareils peu dispendieux, de la vapeur comme jorce mot rice. M. Traversvt demande I'autorisation de reprendre un Memoire sur Yophtalmologie qu'il avait precedemment adresse, et sur lequel il n'a pas ete fait de rapport. Cette autorisation est accordee. M. Ayala y Lozano offre de faire connaitre, moyennant une remune- ration, un mode de traitement qu'il dit avoir employe avec succes en \merique sur des chevaux atteints de la morve. A quatre heures et demie l'Academie se forme en Comite secret. La seance est levee a cinq heures un quart. F. Errata. ( Seance du 20 Janvier.) Page 89, ligne25 | . . . Qn \ premier a n , hsez racine primitive de n 94? 16, un tel nombre, Uses une racine primitive de la formule (16) 100, 37 » (Commissaires, MM. Magendie, Floure de Mirbel) , lisez MM. Savart , Magendif Flourens. 104, i3, il n'y a pas d'a vantage a empfoyer des jantes de om, io a om lisez il n'y a pas d'avantage a employer des jantes de plu ( j4i ; BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE. L'Academie a recu dans cette seance les ouvrages dont voici les titres : Comptes renclus hebdomadaires des seances de VAcademie des Sciences; ier semestre 1840, n° 5, iu-4°. Annates de Chimie et de Physique; par MM. Gay-Lussac et Arago; sept. 1 859, ill-8°- Annates des Mines; tome 16, 4" Kv. de i83g, in-8°. Histoire naturelle des Crustaces; par M. Milne Edwards- in -8°. Traite des Maladies des Europeans dans les pays chauds et speciale- ment au Senegal; par M. Thevenot; publie par ordre de M. le Ministre de la Marine et des Colonies; i83g, in-8°. (Adresse pour le concours Montyon.) Principes generaux de Statistique medicate; parM. J. Gavarret; in-8°. Notice sur la fabrication des Eaux minerales artijicielles ; par M. Sou- Memoire sur les Camphenes; par MM. Soubeiran et Capitaine; in-8°. Observations pour servir a Vhistoire de VAcide tartrique; par les memes; Bulletin de VAcademie rojrale de Medecine; tome 4> n° 8, in-8°. Bulletin general de Tkerapeutique medicate et chirurgicale ; 9" annee , ire et 2e liv. in-8*. Revue critique des Livres nouveaux; 8e annee, n° 1. Rapport au Conseil superieur de Sante sur un Rapport de son secretaire relatij aux modifications a apporter dans les Reglementssanitaires; parvrn e'conomisle; in-8°. Le prompt Comparateur des Poids et Mesures, tableau; par M. Van Tenac. Astronomische . . . . Nouvelles astronomiques , de M. Schumacher; n° 5qi, in-4'. Sulla Cistotomia . ; . . Considerations sur la Cistotomie et la Lithotritie; par M. A. Lohghi; Pavie, in-8°. Revue progressive d Agriculture, de Jardinage, etc.; sous la direction de MM. BoiTABDet Noisette ;janv. 1840. in-8°. ( i4» ) Le Technologiste , ou Archives des progres de I 'Industrie jrancaise etrangere; par M. Malepeyre; janv. 1840, n° 4, in-8°. Journal des Connaissances medic ales pratiques et de Pharmacolog'u 7e annee, janv. 1840, in-8°. Gazette medicate de Paris; tome 8, n° 4- Gazette des Hopitaux; n°* 9 — 1 1 . t 'Experience, journal de Medecine; n0' j34- L'Esculape; n°* 4 et 5. Gazette des Medecins praticiens; n*$ 6 et 7. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 3 FEVR1ER 1840. PRESIDENCE DE M. POISSON. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. physiologie animale. — Nouvelles Recherches concernant Taction de la garance sur les os; par M. Flolrens. « Antoine Mizaud, medecin de Paris, parait efre Je premier qui, vers J e milieu du seizieme siecle, ait rernarque Paction singuliere de la garance sur les os. Mais il faut avouer que cette observation curieuse de Mizaud , d'ailleurs a peine indiqu^e par lui (i), dont il ne tira aucun resultat, qui ne fut pour lui l'occasion d'aucune recherche, etait entierement oubliee, lors (i) Voici tout ce que dit Mizaud : Erjihrodanum, vulgb n ossa pecudum rubenli et sandjrcino colore imbuii , si aits aliquot depaslce sint oves , etiam intacta radice, quos rutila exislit. Res ea similiter perspici potest incarnibus hujus pecoris elixis et assatis. Nam rubicundce apparent , siculi etiam ova in decoclo ejus ra- dicis elixata : pulamine enirn rubello non minus hinc vestiuntur, quam si cum ra- mentis et prazsegminibus brasiliani ligni perocta essent , vel cum radicibus anchusai. Antonii Mizaldi, memorab ilium , sive arcanorum omnis generis, etc., Centurite , p. 161. i572. C. R. 1840, i«r Semestre. (T. X, N°«. 1 1 ( i44) que, plus d'un siecle et demi apres, Belchier et Duhamel appelerent sur le fait important dont il s'agit l'attention des anatomistes. » Tout le monde sait que Belchier, chirurgien de Londres, dinant un jour chez un teinturier eii toiles peintes, s'apercut que les os d'un mor- ceau de pore frais etaient rouges. Or 1'animal dont les os offraient cette couleur rouge avait ete nourri avec du son charge de l'infusion de ga- rance employee pour la teinture des toiles peintes. Le fait de Taction de la garance sur les os, fait peut-etre encore aujourd'hui unique en son genre, fait perdu depuis Mizaud , etait done retrouve , et retrouve , corame on voit, par un pur hasard. »Cependant la garance employee par les teinturiers, ne I'etait pas seule. II fallait done, pour se bien assurer de Taction propre de cette substance, commencer par la degager de toute autre; et e'est ce que fit Belchier. » II meJa de la racine de garance en poudre aux aliments dont il nourrit un coq. Au bout de seize jours, cet animal mourut; et tous ses os se trou- verent rouges. Et les os seuls : les muscles, les membranes, les cartilages, toutes les autres parties, conservaient leur couleur ordinaire (i). C'est done la garance , et la garance seule , qui rougit les os; et, ce qui n'est pas moins remarquable , elle ne rougit que les os. » Les choses en etaient la, lorsque Duhamel, dont on connait le gout pour les faits curieux et le talent admirable pour les experiences, fut ins- truit de celle de Belchier. II s'empressa de la repeter sur des poulets , sur des pigeons, sur des cochons ; il vit partout la garance rougir les os, ne rougir que les os; et cette action constante, cette action exclusive de la garance sur les os, fut desormais un fait acquis a la science, » Dans les animaux qui avaient ete soumis au regime de la garance, dit Duhamel: « ni les plumes, ni la corne du bee, ni les ongles, n'avaient » change de couleur. . . La peau de tout le corps avait sa couleur natu- »relle; le cerveau, les nerfs, les muscles, les tendons, les cartilages, les » membranes , n offraient rien de contraire a Tetat ordinaire de ces parties. » Mais les longs tendons osseux qui se prolongent le long du gros os qu on » appelle improprement la jambe des oiseaux, etaient rouges vers le mi- tt lieu deleur longueur, qui en est la partie la plus dure. Tous les vrais os, » merae les plus delies, etaient rouges corame du carmin (2). » (1) Philosoph. Trans., vol. 3g, 17 36. (2) Mem. del' Acad, des Sciences, i^g. ( «45 ) » II ajoute : « Le coeur, le poumon, la plevre, se sont trouves de leur » couleur naturelle. II n'y avait rien de remarquable au foie, aux reins, » non plus qua l'exterieur du gesier. . . La veloutee du jabot et des intes- » tins paraissait d'abord comme injectee ; cependant en l'examinant avec » une loupe, je vis distinctement que ce netait pas une liqueur teinte qui » fut contenue dans des vaisseaux , mais que c'etait simplement une espece » de fecule arretee dans le veloute de ces membranes (i). » » Tels sont les premiers faits vus par Duhamel, et revus depuis par tous les physiologistes (Haller, Detlef, J. Hunter, etc., etc.) qui ont repete ses experiences. La garance n'agit done ni sur les visceres, ni sur les mus- cles, ni sur les membranes, ni sur les cartilages, ni sur les tendons, etc.; elle n'agit que sur les os,mais elle agit sur tous les os; et mil point d'os- sification , quelque delie qu'il soit, quelque isole qu'il soit du reste du sys- temeosseux, n'echappe a son action. » Mais Duhamel ne s'en tint pas a ces premiers faits. Ayant remis au re- gime ordinaire quelques animaux dont les os etaient deja devenus rouges par le regime de lagarance, ces os lui parurent se decolorer et redevenir blancs; il en conclut que « le changement de nourriture faisait evanouir leur » couleur (2). » Une observation plus approfondie le detrompa. Dans ces os etudies par Duhamel, la couleur rouge n'avait pas disparu; seulement les couches rouges de l'os se trouvaient recouvertes par des couches blanches, des couches blanches Etaient venues se placer sur les couches rouges. Ainsi, parexemple, les os de jeunes animaux, dejeunes cochons, soumis alternativement au regime de lagarance etau regime ordinaire (3) , lui of- frirent alternativement des couches rouges et des couches blanches (4): fait capital, et premiere base , comme on le verra plus loin, de sa theorie sur le developpement des os. » C'est cette theorie celebre de Duhamel sur le developpement des os , tour a tour admise ou combattue par les physiologistes, que je me suis propose d'examiner de nouveau, et dans tous les faits qui la constituent. Or, de tous les faits vus par Duhamel, ceux qu'il a dus a Taction de la ga- rance sont, sans contredit, les plus importants; et c'est aussi par ceux-la que j'ai commence. (1) Mimoires de V Acadimie des Sciences, 1739. (2) Ibid. (3) C'est-a-dire a la nourriture melee de garance et a la nourriture ordinain (4) Mdmoiresde I' Academie des Sciences, \^i. ( «46 ) j> J'ai sonmis tout a la foisa mes experiences des oiseaux et des mammi- feres. Les experiences sur les mammiferes feront I'objet d'un second Me- moire. Je ne parle aujourd'hui que de celles sur les oiseaux. » Ces experiences sur les oiseaux, dont je mets les principaux resultats sous les yeux de l'Academie, ont ete faites comparativement avec la ga- rance d Alsace, la garance d Avignon et X alizarine; et, pour etre plus siirdes substances que j'employais, c'est a notre savant confrere M. Ro- biquet que je les ai demandees. » Dans les deux experiences qui suivent, la garance a ete melee en poudre aux aliments ordinaires de l'animal;et c'est ce melange de la garance avec les aliments ordinaires, que j'appelle regime de la garance. J'avertis aussi que les pigeons dont je me suis servi, et pour les deux experiences qui suivent, et pour toutes les autres, etaient de tres jeunes pigeons, des pi- geons de deux a trois semaines au plus. » La piece n° i est le squelette d'un pigeon qui a ete soumis pendant quatorze jours au regime de la garance £ Avignon. Les os sont d'un beau rouge, mais d'un rouge bien moins fonce que ceux du squelette n° 2. » Gependant ce squelette n° 2 est celui d'un pigeon qui n'a ete soumis au regime de la garance, d Alsace que pendant six jours. Et cette moindre intensite d'action de la garance d Avignon, par rapport a la garance d Al- sace, s'est reproduite dans toutes mes experiences. II m'a toujours fallu un temps plus long et une dose de substance plus forte pour obtenir un resultat determine avec la garance d Avignon qu'avec la garance d Alsace; et meme , comme on en voit un exemple dans les deux pieces que je pre- sente a l'Academie , le resultat definitif a toujours ete moins prononce avec la garance d Avignon qu'avec la garance d Alsace. » La piece n° 3 est le squelette d'un pigeon dont les aliments ont ete me- les, pendant deux jours, avec de Valizarine (1). L'animal n'a pris, en tout, que deux 011 trois grammes a peu pres (2) ft alizarine, et ses os neanmoins sont tres rouges, quoique d'un rouge moins fonce, plus terne, que ceux du pigeon soumis au regime de la garance d Alsace, lequel, a la verite, a ete soumis ace regime de la garance d Alsace pendant six jours. » Enfin la piece n° 4 est le squelette d'un animal dont les aliments ont ete (1) Extrail alcooliqne de garance en poudre. (2) Je dis apmpres ; car, quelque attention qu'on y mette, il se perd toujours beau- coup de matiere. II en reste aux parois du vase dont on se sert; on en laisse tomber en ;>orgeant l'animal ; souvent on en retrouve dans le jabot, etc., etc. ( '47 ) uieles, pendant un jour seulement, avec cle V alizarine (i) ; et les os, quoique moins rouges encore que dans le pigeon precedent, sont neanmoins d'un rouge tres prononce. » Dans les experiences qui precedent, la garance n'avait ete donnee a l'animal que melee avec les aliments ordinaires. La piece n° 5 est le sque- lette d'un pigeon a qui la garance dAlsace a ete donnee seule. L'animal en a pris quarante grammes en deux repas, de vingt grammes chacun. Pen- dant les premieres 24 heures, il n'y a point eu d'effet sur les os(a); le ja- bot et l'oesophage etaient fortement contractus , et a ce point qu'il a ete impossible, pendant assez long-temps, de faire boire l'animal. Ce pigeon est mort an bout de 5a. heures. Ses os sont d'un rouge tres fonce. » J'ai fait conserver, dans tous ces squelettes, les cartilages, les ligaments, des portions de perioste. On ne peut se lasser d'admirer cette precision avec laquelle la garance atteint, decouvre, decele toutes les parties osseu- ses, et respecte toutes les autres. Tous les os sont rouges, et les os seuls ; les ligaments, les tendons, les cartilages, conservent leur couleur ordinaire. Danschaque os, tout ce qui est encore cartilage garde sa couleur ordinaire; dans chaque cartilage, tout ce qui deja est os a pris la couleur rouge. » Les pieces n° 6 et 7 sont l'os hyoide, le larynx et la trachee-artere de deux pigeons; la piece n° 6 appartient au pigeon soumis a la garance d A- vignon, et la piece n° 7 au pigeon soumis, pendant deux jours, kY alizarine. Toutes les parties de 1'hyoide, d'ailleurs si fines et si deliees dans ces jeunes pigeons, sont teintes du plus beau rouge. Dans le larynx, la plaque osseuse anterieure, qui repond au cartilage thyroide des mammiferes, est egale- ment du plus beau rouge; enfin, tout ce qu'il y a de points d'ossification dans les anneaux de la trachee-artere, et particulierement dans les deux derniers, voisins de la bifurcation des bronches, est aussi tres rouge. » Et voici quelque chose de plus curieux encore. Je disais tout-a-Pheui e, d'apres Duhamel, que, les os mis a part, aucune partie ne se colore, ni les visceres (le coenr, les poumons, ie foie, les reins, etc.), ni les muscles, ni les membranes, ni lescartilages, ni les tendons, etc.; et ce que je disais, d'apres Duhamel, toutes mes experiences le verificnt. »Cependant Duhamel avail cru apercevoir un commencement de colo- ration dans quelques parties de 1'ceil. « Les yeux de ces animaux (soumis (1 ) Exlrait alcoolique de garance hydrate. (2} Je suis, dans mes experiences, les effets de la ;;arauce, en decouvrant, de emps, quelque point d'un os superficiel, des os de 1'avant-bras, par exemple. ( '48) » au regime de la garance), les yeux de ces animaux encore vivants, dit-il , » paraissent rouges comrae ceux de quelques perroquets. Je crus, ajoute- » t-il, apres les avoir disseques, qu'il n'y avait de teint que la capsule , ou » plutot le cMton qui recoit le cristallin. . . (i). » » J'ai vu aussi dans tous les pigeons, sounds au regime de la garance, un cercle rouge autour de l'irisj et la dissection m'en a bientot revele le siege. Ce cercle qui se colore en rouge, et qui est la seule partie de 1'ceil qui se colore en rouge (car ni le cristallin, ni sa capsule, ni le corps vitre , ni sa membrane, etc., ne changent jamais de couleur), est ce cercle de pe- tites pieces osseuses qui, dans Fceii des oiseaux, se trouve entre les deux lames de la partie anterieure de la cornee. Aussi les yeux des mammiferes, soumis a Taction de la garance, n'offrent-ils jamais de cercle rouge, parce qu'en effet il n'y a pas de cercle osseux dans leur cornee. »Les pieces 8 et9 montrent, sur plusieursyeuxde pigeons, ie cercle osseux de la cornee devenu rouge par Taction de la garance. » Nous pouvons done conciure aujourd'hui , et avec plus de certitude eucore que Duhamel, que dans les animaux nourris avec la garance, les os seuls se colorent , mais que tout ce qui est os, quelque fin , quelque delie, quelque delicat qu'il soit, se colore. » Je passe a des considerations d'un autre genre. Belcbier avait vu les os d'un coq, soumis au regime de la garance, devenir rouges au bout de seize jours; et cette promptitude d'action Tavait etonne. Dubamel ne tarda pas a reconnaitre qu'il faut bien moins de temps pour rougir les os. II obtint des os tres rouges en trois jours; il en obtint d'un rose vif en trente-six heures,etde couleur de chair, je me sers de ses expressions, en vingt-quatre heures. » Les pieces n° 10 et 1 1, que je mets sous les yeux de TAcademie, oftrent, sous ce rapport, des resultats plus frappants encore. » La piece n° 10 est le squelette d'un pigeon qui n'a fait qu'un seul re- pas de garance d' Alsace, et que je n'ai laisse survivre que vingt-quatre heures a ce repas unique. Gependant tous les os sont du rouge le plus vif. » La piece n° 1 1 est le squelette d'un pigeon qui n'a fait aussi qu'un seul repas de garance; etque, de plus, je n'ai laisse" survivre que cinq heures a ce repas. Les os sont un peu moins rouges que ceux du prece- dent; etcependant ils sont encore tres rouges. J'ajoute que Tanimal n'a pris, dans son repas unique, que six grammes de garance. (i) Me moires de V Accidentia des Sciences, tnZq. ( i49) pour que la garance ait parcouru toutes les voies organiques de ur qu'elle ait penetre, pour qu'elle se soit incorporee dans le tissu intime des parties, etjusque dans les os, c'est-a-direjusquedans les par- ties les plus profondes de l'econornie, il n'a fallu que cinq heures de temps. » Je rappelle que ces resultats ont ete obtenus sur des pigeons de deux a trois semaines au plus. Les resultats les plus prompts l'ont ete sur des pigeons de quinze a seize jours. Des pigeons adultes, au contraire, offrent a peine un commencement de coloration apres plusieurs jours du regime de la garance, et toujours l'effet de la garance est d'autant plus faible que l'animal est plus vieux, ct, par consequent, que son ossification est ter- minee depuis plus long-temps. De vieux pigeons, apres dix-huit, et meme vingt-deux jours du regime de la garance, ne m'ont offert, dans leurs os, aucune trace de coloration. » Mes experiences sur les mammiferes feront, ainsi que je 1'ai annonce, l'objet d'un second Memoire. » chimie organique. — Memoire sur la hi des substitutions ct la theorie des types ; par M. Dumas. « Dans ce Memoire, je me propose d'exposer et dediscuter diverses re- gies et leurs consequences qui ont si souvent fait l'objet de communica- tions graves devant 1'A.cademie, que je regarderais comme inutile de re- clam er sa bienveillante attention, si les developpements dans lesquels j'ai du entrer ne lui avaient donne une longueur inusitee. Mais l'Academie me pardonnera, quand elle connaitra 1'importance et la variete des questions que j'ai ete force d'y reunir, et qui sont les suivantes : » i°. Dans toute combinaison, peut-on remplacer equivalent a equiva- lent les elements par des corps simples ou par des corps composes qui en jouent lerole? » 2°. Ces substitutions ne s'effectuent-elles pas souvent, sans que la na- ture generate du compose en soit alteree; les corps ainsi produits appar- tenant alors au meme type chimique que ceux d'ou ils derivent? » 3°. En d'autres cas, ces substitutions peuvent-elles fournir des pro- duits entierement distincts par leurs reactions de ceux qui leur ont donne naissance, et convient-il alors neanmoins de les considerer comme appar- tenant au meme type moleculaire? » 4°. La nomenclature des substances organiques peut-elle, des a pre- sent, etre remaniee de telle facon que le nom de chaque corps exprime le type chimique, ou meme le type moleculaire auquel il appartient? ( 'So) » 5°. Les phenomenes de substitution nous obligent-ils a modifier pro- fondement la valeur attachee jusqu a ces derniers temps aux radicaux or- gan iques ? » 6°. Le role electrique attribue aux elements des composes par la theo- rie electro-chimique, n'est-il pas en complete contradiction avec les phe- nomenes des substitutions? w Je vais soumettre successivement chacune de ces questions a un exa- men attentif, en m'attachant a ce qu'elles ont de general et d'eleve, sans entrer dans des details techniques qui trouveront leur place dans des Me- moires speeiaux. » II y a quelques annees, M. Gay-Lussac mentionnait dans ses cours une experience fort simple, qui est devenue le point de depart d'une immense suite de recherches et de decouvertes. En traitant la cire par le chlore, disait I'iliustre professeur, j'ai vu cette substance perdre de l'hydrogene et prendre precisement un volume de chlore pareil a celui de l'hydrogene enleve. » De mon cote, j'avais soumis a de semblables epreuves l'essence de te- rebenthine, et je m'etais convaincu, ainsi que l'a revu recemment M. De- ville, qu'elle perd facilement 8 vol. d'hydrogene et quelle prend a la place 8 vol. de chlore, constituant ainsi le compose ch8, derivation de l'es- sence primitive OH3a. »• En meme temps, j'avais etudie la composition de quelques produits extraordinaires , provenant de l'alcool, savoir : le chloral, le chloroforme, le bromofonue, I'iodoforme, dont je donnai une analyse exacte et dont j'essayai d'expliquer la formation. » C'est a 1'occasion de ce travail que la loi des substitutions fut deve- loppee pour la premiere fois. Mais comme on croyait alors que certaines matieres organiques et l'alcool en particulier renfermaient de l'eau toute formee, la loi des substitutions, telle que je la presentai d'abord, faisait jouer a cette eau un role qui donna lieu a beaucoup d'objections. Revenir en detail sur ce point serait sans interet aujourd'hui, car les chimistes qui admettent la realite des substitutions, ont pour la plupart renonce a sup- poser 1'existence de l'eau toute formee dans les composes ou ces substitu- tions s'observent (i). (i) On remarquera pourtant quelorsque j'avais admis que le chlore de'composait cette (,5, ) » Quoique le role que j'avais attribue a I'eau puisse se concilier avec les phenomenes generaux de la chimie, corame 11 est eleven u inutile mainte- nant, il faut borner la loi des substitutions d'alors a Texpression suivante : o Quand on traite une substance organique hydrogence par le chlore, le brome, I'iode ou l'oxigene, etc., ces corps lui enlevent generalement de Thydrogene, et pour un equivalent d'hydrogene enleve, il se fixe un equi- valent de chlore, de brome, d'iode ou d'oxigene, dans le compose. » Ce phenomene est-il general? a-t-il un caractere qui lui soit propre? G'est ce que nous allons examiner. » Tout le monde sait maintenant que dans faction reciproque des corps on observe certaines relations ponderales, et qu'il ne suffit pas de dire que lesoufre, l'oxigene se combinent ou agissentsur lezinc, leplomb, mais qu'il faut dire que des masses de soufre pesant 201 et d'oxigene pe- sant 100, agissent ou se combinent avec des masses de zinc pesant 4o3, et de plomb pesant 1294. Ces masses sont les equivalents chimiques; toute action chimique se passe entre elles ou entre leurs multiples. » Or, dire que dans un compose organique, un equivalent d'hydrogene peut etre soustrait et remplace par un equivalent de chlore, e'est evidem- ment enoncer une loi parfaitement en harmonie avec la loi generale de Taction reciproque des corps par equivalents. Chacun comprend que si un corps cristallise pouvait en produire un autre , egalement cristallise, en perdantde Thydrogene etgagnant du chlore, qui ne pussent pas se repre- senter par des equivalents, il faudrait enconclure que la theorie des equi- valents est fausse. La loi des substitutions doit done etre d'accord avec ia theorie des equivalents, comme le rappelle, du reste, Texpression generale qu'on lui a donnee. » Mais de la a dire que la loi des substitutions n'a aucun caractere propre. qu'elle n'estqu'un casparticulier de la theorie des equivalents, il y aou une equivoque ou un pas immense. Que ce pas ait ete franchi lorsque la loi des substitutions venait d'etre enoncee, que rien ne permettait d'en prevoir ; le compose, j'avais fait une nid le benzoate d'argent, de- ; pouvait decomposer Teau fixe'e dans les (,5a) la cause, de la rattachera un principe theorique, je lecongois sans peine. Aussi n'y a-t-on pas manque, et parmi les objections des chimistes alle- mands contre la loi des substitutions, celle-la figure toujours en premiere ligne. Les savants qui, il y a quelques annees, l'envisageaient de cette ma- niere, en avaient le droit sans doute, mais ils devaient etre bien surpris de voir tant de gens habiles s'obstiner a lui trouver un caractere special. » Pour mon compte, si j'ai cru a Tavenir de la loi des substitutions, a son importance, il y a cinq annees, qnand j'etais seul a la defendre, on ne s'attend pas que je puisse changer d'avis, quand le chimiste le plus eminent de l'An- gleterre, M. Graham, 1'adoptesans restriction; quand M. Liebig, apres Ta- voir vivement critiquee, 1'accepte aujourd'hui comme une convenance de la science, quand tant de travaux , entrepris sou vent pour la combattre, sont venus, dans cette enceinte meme, lui donner une entiere consecration ; quand enfin, loin de voir dans la loi des substitutions un simple fait d'ex- perience, nous pouvons remonter a sa cause maintenant. » Ainsi, dire, comme l'a fait M. Pelouze, que le phenomene des substitu- tions, quand il s'observe, n'est qu'un cas particulier de la theorie des equi- valents , c'est annoncer comme une nouveaute deux choses parfaitement connues, savoir : la premiere, que dans Taction de deux corps , il n'y a pas toujours substitution; la seconde, que lorsqu'elle s'effectue, c'est par equi- valents qu'elle a lieu. Ce qui n'empeche pas le phenomene des substitutions de posseder un caractere special, de constituer un cas tellement particulier de Taction chimique, qu'il fallait absolument le distinguer de tout autre, ce que j'ai fait. » Pour se convaincre que le phenomene des substitutions n'est pas ge- neral, il n'y a pas besoin de nouveaux faits, il suffit de lire mon Memoire sur Tacide chloracetique, si souvent cite depuis quelque temps. On y voit qu'outre Tacide chloracetique produit par substitution au moyen de Faction du chlore sur Tacide acetique, il se developpe de Tacide oxalique, de Tacide carbonique , dont on ne voit pas comment la production par substitution pourrait s'expliquer, du moins pour le moment. » Bien mieux, il suffit de jeter un coup d'ceil sur mon Memoire relatif a Tindigo : on y voit que Vindigo blanc, sous Tinfluence de Toxigene, perd un equivalent d'hydrogene sans rien gagner. II n'y a done pas la de substitu- tion, je m'en suis convaincu. Plus tard, MM. Liebig et Wolher ont observe des faits de la meme nature dans leurs belles recherches sur Tacide urique. Tout recemment, M. Kane en aretrouve detels dans les matieres colorantes du tournesol. ( '53 ) » Ainsi, le pbenomene des substitutions n'est pas general; bien mieux, c'est la un de ses caracteres les plus essentiels, commeon va le voir tout-a- I'heure. » Non-seulement il n'est pas general, parce qu'un corps peut, sous lin- fluence de l'oxigene, perdre de l'hydrogene sans rien gagner, mais encore i\ n'est pas general par la raison contraire. Le gaz defiant, par exemple, peut, enperdant 4 Equivalents d'hydrogene, en prendre 6 de chlore, tout le monde le sait. Quelqu'un qui n'aurait pas analyse tous les degres interme- diaires de cette action, comme l'a fait M. Regnault, aurait done trouve\ en comparant le premier et le dernier terme, la loi des substitutions en delaut. » Aujourd'hui, cela s'explique et se concoit sans peine, quand on dit que si l'indigo blanc perd de l'hydrogene sans rien gagner, il passe a un type moleculaire nouveau; quand on sait que le gaz olefiant peut produire un chlorure de carbone du meme type quelui, et, par une nouvelle addition de chlore , un nouveau chlorure d'un type different. Ainsi, la loi des substi- tutions s'observe quand les corps conservent leur type initial ; elle n'est plus applicable dans le cas contraire; et, par cela meme, elle sert a distin- guer les corps qui ont conserve leur type moleculaire de ceux qui l'ont perdu. » Mais il n'est pas necessaire de recourir a cette explication que le desir d'etre clair me fait donner en passant, pour justifier la necessite de dis- tinguer la loi des substitutions des autres reactions chimiques. » La loi des substitutions exprime que dans un corps organique , on peut enlever i , a, 3 equivalents d'hydrogene, les remplacer par i, 2, 3 equivalents de chlore, de brome, d'iode ou d'oxigene. Elle indique que ces substitutions donneront naissance a des corps nouveaux dont il est souvent possible de prevoir les proprietes. Elle annonce que ces reactions sont les plus faciles que le corps puisse subir, les plus frequences, les moins alterantes. » Avant que la loi des substitutions eut ete enoncee, personne n'aurait pu prevoir comment se comporterait un corps hydrogene, sous 1'influence du chlore ou de l'oxigene. Aujourd'hui tout le monde le sait, et tel chi- miste execute en quelques jours, au moyen de ce guide, des travaux qui eussent exige des annees de travail avant qu'on eut appris a s'en servir. » Demandez a la theorie des equivalents, ce qui doit arriver quand on soumet Tether a 1'action du chlore, et a coup sur elle vous repondra qu'elle n'en sait rien, ou bien, ce qui revient au meme, elle vous fera connaitre une centaine de cas possibles, entre lesquels vous choisirez. ( i54 ) » Gar Tether peut perdre successivement les cinq equivalents d'hydro- gene qu'il renferme sans rien gagner, ce qui donne cinq corps nouveaux; » Car il peut, sans rien perdre, absorber i, 2, 3,4? 5, et bien plus encore d'equivalents de chlore; ce qui fait dix,vingt, trente corps nou- veaux, si Ton veut; » Car il peut en perdant un seul , ou bien deux , 011 bien trois equiva- lents d'hydrogene, absorber des equivalents de chlore plus ou moins nombreux, et dans cette troisierne hypothese, la sorame des composes deviendrait presque innombrable. » Enfin,on tomberait dans des varietes decombinaisons presque infinies, si Ton ajoutait que Toxigene de Tether peut etre elimine, soit libre, soit sous forme d'eau , soit sous forme d'acide carbonique. ;> Ainsi, la theorie des equivalents vous annonce la production d'une quantite prodigieuse de composes ; pourvu que les matieres que Tether perd et celles qu'il gagne se representent par des equivalents , elle est satisfaite. » II n'en est pas ainsi de la loi des substitutions. Pour elle, quand Te- ther perd de Thydrogene, il doit gagner du chlore. II n'y a done que cinq composes possibles, dont la composition est parfaitement prevue, H5 H*Ch H3Cha H'Ch3 HCh* Cb5, » Parmi eux, trois sontdeja connus, et il n'y a pas le plus petit risque a courir quand on predit la decouverte probable des deux autres. » La loi des substitutions voit done dans ces cinq composes des modifi- cations les plus prochaines 3 les plus necessaires de Tether. La theorie des equivalents y voit des modifications quelconques plus ou moins possibles. L'une dit : ces cinq corps doivent se former les premiers, ires aisement et tres abondamment; Tautre disait : ils peuvent se former et beaucoup d'autres avec eux. » S'agit-il de Tacide acetique , la theorie des Equivalents viendrait en- core annoncer la formation possible de composes si nombreux, que rien ne saurait guider Tobservateur. La loi des substitutions, plus precise, pre- voit et predit qu'en perdant 1 , 2 , 3 equivalents d'hydrogene , Tacide ace- tique prendra 1 , 2 , 3 equivalents de chlore, et produira ainsi trois com- poses nouveaux. L'un d'eux constitue Tacide chloracetique proprement dit. » Entre une multitude de reactions possibles et a peu pres egalement prevues par la theorie des equivalents, la loi des substitutions demele done (.55) avec certitude celles qui vont se produire ; elle les prevoit , les predit , et jusqu'ici son secours a ete d'une efficacite vraiment inappreciable. » Comment, sans elle, aurait-on ete conduit a demeler de suite quatre ou cinq produits melanges, differant a peine les uns des autres, dans quel- ques reactions recemment etudiees. Ailleurs comment se serait-on apomi qu'on n'avait point epuise Taction qu'on voulait produire, si les formules, par l'impossibilite de les faire cadrer avec la loi des substitutions, n'en eussent averti l'observateur. » Qu'on me permette une comparaison tiree d'un ordre d'idees vul- gaires. Mettons-nous a la place d'un homrne qui verrait jouer aux echecs, sans avoir la moindre connaissance de ce jeu. II remarquerait bientot, qu'il faut se servir des pieces du jeu selon des regies determinees. En chi- mie , les equivalents sont nos pieces et la loi des substitutions une des regies qui president a leur marche. Et de meme que dans la marche oblique des pions, il faut qu'un pion se substitue a I'autre, de meme, dans les phe- nomenes de substitution, il faut qu'un element se substitue a un autre. Ce qui n'empeche pas le pion de se porter en avant sans rien prendre, comme la loi des substitutions n'empeche pas un element d'agir sur un corps sans y rien deplacer ou remplacer. » Comment croire que la connaissance des regies qui president au jeu des pieces de notre echiquier soit inutile pour expliquer les coups qui se presentent , pour prevoir ceux qui vont naitre des rapports des diverses pieces, des divers agents mis en contact? » Ce sont ces previsions touj ours just ifiees par l'experience qui carac- terisent la loi des substitutions. Si elle se lie a la theorie des equivalents, c'est que tout phenomene chimique se represente par des Equivalents et que les faits de substitution sont des phenomenes chimiques ; c'est que tout evenement possible en chimie se traduit en equivalents, et qu'apres tout il faut bien qu'un fait vrai soit un fait possible. De meme que le possible comprend le vrai, de m£me et pas autrement, la theorie de< equivalents comprend la loi des substitutions. » Jusqu'ici, j'ai raisonne comme si la loi des substitutions nes'appliquait reellement qu'au remplacement de I'hydrogene qui en a fourni les pre- miers exemples. Mais, les chimistes savent que dans une substance orga- nique, non-seulement on peut remplacer I'hydrogene , mais aussi l'oxigene, l'azote, comme il est facile d'en citer de nombreux exemples. » Bien plus, on peut faire subir de veritables substitutions au carbone, ce qui inontre assez combien serait artificielle cette classification des subs- ( >56) tances organiques qui reposerait uniquement sur la permanence du nom- bre des equivalents de carbone dans tous les composes de la meme fa- mille. » Dans un compose organique, tous les elements peuvent done etre successivement deplaces et remplaces par d'autres. Ceux qui disparaissent le plus aisement, abstraction faite de certaines conditions de stabilite qu'on ne sait pas encore prevoir, sont ceux dont les affinites sontles plus energiques. Voila pourquoi 1'hydrogene est des plus aises a soustraire et aremplacer; voila pourquoi le carbone est un des plus rebelles , car nous cormaissons peu de corps qui puissent agir sur le charbon et non sur 1'hydrogene. » J'ajoute enfin que la loi des substitutions permet non-seulement de prevoir la disparition de certains ou de tous les elements du compose organique et leur rem placement par des elements nouveaux, mais aussi I'intervention au meme titre de certains corps composes. » Ainsi , le cyanogene , l'oxide de carbone , l'acide sulfureux , le bioxide d'azote, la vapeur nitreuse, l'amidogene et bien d'autres groupes com- poses , peuvent intervenir comme le feraient des elements , prendre la place de 1'hydrogene et donner naissance a de nouveaux corps. » La loi des substitutions est done une source presque inepuisable de decouvertes. Elle guide la main du chimiste qui s'y confie; elle redresse ses fautes en lui en montrant la cause ; et parmi une multitude de reac- tions possibles mais incertaines, elle en designe quelques-unes qui sont prochaines, faciles a produire et du plus haut interet. » Cet avenir si riche de faits realisables, si plein de decouvertes acces- sibles, que la loi des substitutions devoile aux yeux du chimiste, justifie un mot de M. Ampere, cet ami si cher, au cceur si bienveillant et a l'esprit si riche en apercus delicats. Comme je lui parlais de la loi des substitutions, il voulut tout d'abord, lui aussi, la confondre avec les reactions equivalentes ordinaires; mais quand j'eus developpe les vues bien incompletes encore que j'essayais deja dy rattacher, Ah! mon ami, me dit-il, que je vous plains, vous venez de trouver du travail pour toute votre vie! » Prediction qui se serait realisee, si tant d'esprits eleves s'emparant de la loi des substitutions , ne lui eussent donne un essor qui rend ma part de travail bien peu necessaire. ( «57) » Considered en elle-meme, la loi des substitutions offre done une im- portance pratique bien suffisante pour justifier la necessite de la distinguer des actions plus generates de la chimie. » Mais cette distinction devient bien autrement necessaire, quand a cette espece d'instinct qui conduisait a I'envisager des l'abord comme une loi de la nature, succede la certitude apeu pres complete qu'elle se lie a l'un des phenomenes les plus mysterieux et les plus importants de la science. » Je veux parler de l'existence de ces types chimiques , capables, sans se detruire, d'eprouver les transformations les plus singulieres et dont tous les elements pourraient successivernent disparaitre, remplaces par d'autres. Je veux parler de ces types organiques dont l'admission dans le domaine de la chimie organique m'a paru desormais inevitable par suite des experien- ces les mieux caracterisees qui aient ete suggerees par la loi des substi- tutions. » Ainsi, l'acide acetique pouvant se convertir en acide chloracelique par Taction du chlore, sans perdre en rien sa capacite de saturation, j'ai envi- sage l'acide chloracetique qui en resulte comme de l'acide acetique dans lequel l'hydrogene avait ete remplace par du cblore; ces deux corps in out paru appartenir a un meme type, a un meme genre. » Or, quand j'ai etabli, il y a cinq ans, l'analogie de 1'iodoforme, du bro- moforme, du chloroforme et de l'acide formique anhydre, quand j'ai ajoute que 1'iode, le brome, le chlore, Foxigene pourraient etre remplaces par des corps electro-negatifs, tels que lesoufre, le phosphore et Tarsenic, personne n'a eleve la moindre difficulte; cette serie de formules est entree dans la science sans obstacle. » C'est done parce que le developpement de 1'experience a conduit a regarder le chlore et Thydrogene comme susceptibles dese remplacer l'un l'autre dansun compose, que certaines convictions se revoltent. Noussom- mes done conduits a examiner ce que Ton doit entendre par type organi- que et a debattre ce point, par exemple : l'iode, le brome, le chlore, I'oxi- gene pouvant se remplacer dans un compose sans detruire son type, peut-on refuser ce role a l'hydrogene? En d'autres termes 1'iodoforme, le bromo- forme, le chloroforme, Foxiforme etant admis comme especes d'un meme genre, peut-on refuser ce caractere a l'hydroforme, c'esl-a-dire au gaz des acetates, parce qu'il renferme de l'hydrogene et non plus un corps electro- neeatif? ( >58 ) » Avant de rappeler mon opinion, qui est bien connue, du reste, il est necessaire de faire bien comprendre les trois points qui font difficulte et quisont la definition des types chimiques, celle des proprietes fondamen- tales et la confusion du role de l'hydrogene et du chlore dans les corps. » Preoccupe depuis long-temps de la necessite d'etablir une bonne clas- sification naturelle des corps organiqnes, j'en aicherche les bases dans leurs principaux caracteres. La decouverte de l'acide chloracetique a ete pour moi l'occasion de developper une vue de cette nature. L'acide acetique et l'acide chloracetique com me corps distincts constituent deux especes, que j'ai classees en un meme genre , en raison de l'analogie de leurs pro- prietes fondamentales et de l'identite de leurs formules. » Je propose de reunir ainsi en un meme genre tous les composes qui reunissent des formules identiques a des proprietes chimiques semblables. » Le chloroforme, le bromoforme, l'iodoforme constituent un genre; »Le gaz olefiant et les divers produits chlores qui en derivent en consti- tuent un autre ; » L'acide acetique et l'acide chloracetique en represented un troi- sieme, etc. , » Je range done en un meme genre, ou, ce qui revient au meme, je considere comme appartenant au meme type chimique les corps qui rerir- ferment le mSme nombre c? equivalents , unis de la meme maniere et qui jouissent des memes proprietes chimiques fondamentales . » La definition du type chimique entraine done celle des proprietes que fappelle fondamentales. Or, a quoi reconnait-on une propriete fondamen- tale? G'est une question a laquelle il est facile de repondre par des exem- ples qui pourront sembler concluants. » Quand on fait bouillir l'acide chloracetique avec un alcali , ce corps se detruit tout-a-coup et se convertit en acide carbonique et en chloroforme. Si Von range, comme je le fais, l'acide acetique et l'acide chloracetique dans un meme genre, on est force d'en conclure que l'acide acetique traite par les alcalis se changera a son tour en gaz carbonique et en hydrogene carbone correspondant au chloroforme, et en gaz des rnarais. C'est preci- sement le resultat que donne l'experience. » Mais, disent MM. Pelouze et Millon, ces rapprochements sont pure- ment fortuits. Si Facide acetique chauffe avec la baryte se change en acide carbonique et en gaz des marais, c'est que la baryte determine tout sim- plement la formation de l'acide carbonique, quelle enleve a l'acide ace- tique tout l'acide carbonique que sa constitution lui permet de fournir. ( <59 ) » Admettons ce premier point, pour le moment; pourquoi le reste des elements de l'acide acetique constituera-t-il du gaz des marais plutot qu' au- tre chose? II y a quatre equations, qui, a la temperature basse a laquelle la reaction s'opere, sont egalement admissibles. L'acide acetique fournissant toujours du gaz carbonique, il peut donner en outre 1°. Du charbon et de l'hydroj.ene C4 + II* , 2°. Du methylene et de l'hydrogene O H' + H+, 3°. Du gaz defiant et de l'hydrogene aC* H' -f- H4, 4°. Du gaz des marais O H8. » Ainsi, quand on ne consulte que les forces generates de la chimie, il se presente au moins quatre suppositions entre lcsquelles rien n'autorise a choisir; ce sont des reactions possibles. Quand on fait intervenir la consi- deration des types, elle choisit parmi ces quatre reactions possibles la reaction necessaire, colle qui donnera naissance a 4 volumes d'un gazhydro- carbure correspondant au chloroforme qu'il represente dans cette decom- position. » II ne suffit done pas d'expliquer la decomposition de l'acide acetique par les alcalis, en disant que ceux-ci determinent la formation de tout l'a- cide carbonique qui peut se produire, il faut encore rendre compte de la production du gaz des marais. Or si quatre equations egalement possi- bles se presentent, comment choisir? » On le voit bien , la notion des types organiques rencontre la meme difficulte que la loi des substitutions. On renvoie les types aux forces generales de la chimie, corarae on renvoyait les substitutions aux equi- valents. » La reponse est done la meme : quand on met en jeu les forces gene- rales de la chimie seulement, la decomposition de l'acide acetique en acid< carbonique et en gaz des marais est im fait possible, Quand on part de IV nalogie qui existe entre l'acide acetique et l'acide chloracetique, e'est un fait necessaire. Dans le premier cas, on aurait parfaitement compris qu'il se fut depose du charbon, qu'il se fut degage du methylene ou du gaz olefiant. Dans le second , il faut absolument qu'il se degage du gaz des marais. » Mais il est bien evident que la production du gaz carbonique et du gaz des marais par la decomposition de l'acide acetique au moyen des al- calis est un fait qui ne choque pas les idees generales de la chimie , qui s'exphque par le jeu des affinites generales dont elle dispose. Cela n'avait pas besoin d'etre demontre : un fait vrai est toujours possible. C. R. !84o; i« Semestre. (T. X, N°S.) o3 ( i6o ) * Ainsi, ail point de vue de ia chimie generale, il pouvait se former du gaz des marais; au point de vue de la theorie des types organiques, il de- vait s'en former. » Maintenant , allons plus loin : supposons que le gaz des marais soit soumis a Taction du chlore , il pourra se produire des reactions tres cli- verses , si Ton ne consulte que les forces generales de la chimie. » Au point de vue precis de la theorie des types organiques , si le gaz des marais correspond au chloroforme, a Tether methylique, etc., il realise le carbure d'hydrogene qui fait le point de depart de cette serie , et il doit fournir au moyen du chlore : OH8 a I hydro-chlorate de methylene, — , | I'hydro-chlorate monochlor»re\ r| 6 | le chloroforme, G*Ch8 chlorure de carbone. » On sait, par les experiences que j'ai recemment fait connaitre a TAca- demie, que le gaz des marais tire des acetates se convertit sous Tinfluence du chlore en ce chlorure de carbone C4 Ch8 que Ia theorie des types avait prevu comme produit necessaire de la reaction. » J'ajoute qu'avant de donner ce chlorure de carbone, il produit aussi du chloroforme. »Mais si le gaz des marais correspond au chloroforme, comme Tacide acetique a Tacide chloracetique, la conversion du gaz des marais en chlo- roforme est un fait necessaire, comme la conversion de Tacide acetique en gaz des marais. » Que lorsque ces faits necessaires ont ete reconnus vrais par Texpe- rience , on vienne prouver que ces faits etaient possibles, qu'ils ne sont pas en disaccord avec les lois generales de la chimie, je pretends qu'on n'a point abord6 la difficulte. Ce qu'il faudrait faire en pared cas, ce serait de montrer comment la theorie generale permet de prevoir que Tacide ace- tique doit donner du gaz des marais, et que le gaz des marais doit donner du chloroforme. » Bien loin de croire que j'aie ete trop loin en etablissant, comme je Tai fait, des genres pour reunir Tacide acetique et Tacide chloracetique, le gaz des marais et le chloroforme , j'ai ete au contraire trop reserve. ( «6i ) y> Je persiste done dans mon opinion sur la convenance de reunir en un meme genre les corps qui renferment le me"me nombre d equivalents urns de la meme maniere et qui sont doues des mSmes proprietes chimiques f on- darnentales. » Danscette discussion des caracteres des types chimiques et de la veri- table acception a donner aux proprietes fondamentales des corps, je n'ai rien dit du role identique attribue au chlore et a l'hydrogene dans l'acide aceti- que et l'acide chloracetique, dans le chloroforme et le gaz des marais. » C'est la cependant, comme il etait facile de le prevoir, un point qui a particulierement arrete M. Berzelius, et qu'il a combattu en changeant toutes mes formules et les remplacant par des formules nouvelles. » Jusqu'a present je n'avais rien repondu. En effet, qu'aurais-je ajoute a la note suivante que M. Liebig m'autorisa a publier en son mom ? « Dans l'interet de la science, dit M. Liebig, je dois declarer que je ne » partage pas les opinions de M. Berzelius, parce qu'elles reposent sur une » masse de suppositions qu'on ne saurait demontrer. » On a fait en chimie minerale l'observation singuliere que le manganese » peut etre remplace par du chlore dans l'acide permanganique, sans que » pour cela la forme des sels produits par cet acide en soit changee. On » peut cependant a peine trouver deux corps entre lesquels il existe une » plus grande dissemblance dans les proprietes chimiques, qu'il n'y en a » entre le chlore et le manganese. » Une experience de ce genre ne se discute pas, il faut laisser au fait » toute sa valeur, et dire : Le chlore etle manganese peuvent se remplacer, » sans que la nature de la combinaison change. Des lors je ne vois pas » pourquoi cette maniere de se comporter serait regard^e comme impossible » pour d'autres corps, tels que le chlore et l'hydrogene, par exemple. » L'interpietation de ces phenomenes, telle qu'elle a et£ posee par M. Du- w mas, me parait donner la cle de la plupart des phenomenes de la chimie S organique. » Sans nier que les corps se remplacent dans un grand nombre de com- j> binaisons, d'apres leur place dans l'ordre electrique, je crois que de \a » maniere de se comporter des combinaisons organiques, on doit tirer cette » conclusion . qu une substitution re'eiproque de corps simples ou composes » agissant a la maniere des corps isomorphes doit $tre regardee comme une v veritable bide la nature. Cette substitution peut avoir lieu entre des corps 2\. ( i6a) » qui n'ontniune merae forme ni une composition analogue. Elle depend » exclusivement de la force chimique que nous appelons affinite. » » Ces opinions sont, en effet, completementconformes a celles que j'avais enoncees moi-meme, quand je comparais le principe des substitutions au principe de Pisomorphisme etles corps du meme type chimique aux corps isomorphes eux-memes. » Je ne pretends pas dire que les corps du meme type chimique doivent offrirla meme forme; tout porte a croire que cette condition n'existe pas toujours, mais jusqu'a present les recherches manquent a ce sujet. TYPES MECANIQUES. » Apres avoir constate, d'une maniere suffisante a ma propre conviction, l'existence de certains types chimiques, j'essayai l'application generate de cette theorie des types a toutes les series connues produites par substitu- tion, et je fis de ce systeme d'idees la base de mon cours a l'Ecole de Me- decine , 1'annee derniere. » Mais toujours h'dele a la marche experimentale , et ne voulant jamais ra'en ecarter, je me demandais s'il fallait bien classer Tun a cote de l'autre des corps doues de la meme formule, produits par substitution, mais es- sentiellement differents par leurs proprietes chimiques les plus saillantes. » Je disais : les corps produits par substitution se divisent en deux ca- tegories : les uns appartiennent evidemment au meme genre, au meme type chimique; les autres n'y sauraient rentrer. Quelle place convient-il d'assigner a ces sortes de corps? » La reponse ne s'est pas fait long-temps attendre, et elle porte la loi des substitutions a un degre de generalite et dimportance qu'il ne m'ap- partient pas de developper ici, mais que l'ordre des idees me fait on devoir d'indiquer. » V admirable travail de M. Regnault sur les ethers est venu donner en effet a la theorie des types un developpement inattendu. Rien de plus na- turel que de ranger dans un meme genre des corps aussi voisins que l'acide acetique et l'acide chloracetique; mais il faut de bonnes raisons pour ad- mettre qu'il y ait une veritable analogie entre Le Uaz des marais C^H^H6 L'ether methyli" sur t. K. 1840, i«r Sememe. (T. X, K°i5.) 2^ ( i68) le role des radicaux organiques, on doit ciler au premier rang les obser- vations ijnportantes de M. Laurent sur l'essence damandes ameres, et celles non moins remnrquables de M. Piria sur l'hydrure de salicyle. En resume, rien n'empeche de conserver le norn de radicaux organiques I certains groupes moleculaires capables de remplacer des corps elemen- taireset d'etre remplaces par eux; niais ces groupes peuvent se modifier a Ieur tour par substitution comrae les autres corps qui ne jouent pas ce role. » Du reste, j'ai eu entre les mains, trop tard pour en faire usage dans cet ecrit, un Memoire de M. Gehrardt, dans lequel ces questions sont exami- nees sous un point de vuequim'a paru tres dignedel'attentiondeschimistes. NOMENCLATUHE. » Parmi les questions qui se presentent a nous, comme etant la conse- quence immediate du point de vue qu'on vient d'exposer, il y en a une qui merite une attention particuliere; elle a trait au principe meme de nofre nomenclature chimique et aux modifications que la marche de la science nous conduit a lui faire subir. » A l'epoque memorable ou les Academiciens francais, sous l'influence des decouvertes immortelles de Lavoisier, concurent et developperent le projet d'une reforme dans l'ancienne nomenclature chimique, on se fonda sur le point de vue que Lavoisier lui-meme venait de mettre en evidence, c'est-a-dire sur l'existence de ces corps indecomposes qu'on ve- nait de reconnaitre comme les elements materiels de tous les corps. » Voyant qua l'aide de ces elements tous les corps de la nature pou- vaient etre produits, qu'en les associant deux a deux on formait des corps binaires, qu'en combinant ceux-ci entre eux on produisait des sels, et qu'en comb inant les sels a leur tour on obtenait les sels doubles, la nomencla- ture voulut suivre le principe philosophique dans tous ses developpe- ments. Elle voulut que les noms des elements fussent rappeles dans ceux des composes binaires, qu'ils reparussenf dans les noms des sels simples, dans ceux des sels doubles, etc. » Ce qui frappe dans la Chimie de Lavoisier et dans la nomenclature qui en fut la consequence etl'expression , c'est Tantagonisme des elements qui se combinent pour former les composes binaires; c'est 1'antagonisme des acides et des bases qui se combinent pour former les sels; c'est 1'an- tagonisme des sels qui se combinent pour former les sels doubles, etc. » La Chimie de Lavoisier et sa nomenclature semblaient done avoir prevu et prepare la theorie electro-cliimique , qui n'a eu autre chose a faire qua appeler 1'un de c^s corps an tagonistes , Felement positif etl'autre l'element negatif. ( ,69) » Mais ne le perilous pas de vue, la grande decouverte de Lavoisier c'est la decouverte des elements. C'est la le principe fondamental par le- quel il a renouvele la chimie et la philosophic naturelle. On ne decouvre pas une verite de cet ordre, sans qu'elle imprime son cachet stir route nospensees, et par cela meme que Lavoisier vonail dYtablir que tons les corps de la nature pouvaient se former au moyen de quelques elements, il devait etre conduit a definir les corps composes par les elements qui les composent, et c'est la en effet le principe que notre nomenclature a consacre. » Maintenant, non- settlement la nomenclature de Lavoisier ne nous suffit plus, mats elle exprime un systeme d'idees positivement contraire a celui que nous cherchons a faire prevaloir. » Elle ne nous suffit plus, parce qu'en chimie organique on produit des milliers de combinaisons avec trois ou quatre elements, et qu'en con- sequence les noms de ceux-ci ne sauraient se preter a dihiommer tous les composes qui en resultent. o Elle est positivement contraire au systeme d'idees expose" plus haut, en ce qu'elle fait deliver toute la notion des corps de la nature de ses elements, tandis que ceux-ci n'ont plus qu'un interet de classification qu'on peut appeler secondaire. » II faut que chaque type ait un nom , que ce nom se retrouve dans les modifications nombreuses qu'il peut eprouver, et qu'il ne disparaisse ja- mais tant que le type lui-meme n'est pas detruit. » C'est sur ce principe que pa deja forme les noms suivants : acide acetique et acide chloracetique ; — ether et chlorether; — gaz olefiant et gaz chlorolefiant ; — noms qui out pour objet de rappeler, comme on voit, la permanence des types, malgre 1'intervetition du cblore dans les composes. » La theorie des types envisage ces corps comme produits en quelque sorte dans le meme mottle, avec des matieres diffen-ntes. Elle voudrait que la nomenclature rappelat toiijours leur arrangement moleculaire fon- damental, et qu'elle le mit en premiere ligtie, tandis que la nomenclature de Lavoisier s'attachea la matiere, en fait ressortir la nature, et place cette notion au premier rang. » La theorie des types vous dit : Voici de Palun de chrome; la nomen- clature de Lavoisier y voit du sulfate de potasse et de chrome, sous la forme de Palun. » L'alun est un type; tous les aluns sont jetes au meme moule; leur forme est ce que la theorie des types veut rappeler surtout; be qunhtlmt ( "7") essentiellement chacun d'eux a ses yeux. Elle en agit comme un artiste qui, en voyant les statues de matieres diverses sortant du merae moule, vous dira : Voici la Venus de Milo en fonte , en plomb , en platre. Le type artistique le frappe bien avant qu'il ne songe a la matiere, et il ne s'a- visera jamais de dire qu'il va vous montrer de la fonte, du platre on du bronze, sous la forme de la Venus de Mi!o. i» Une reforme complete de la nomenclature organique et de quelques parties de la nomenclature minerale, me parait done urgente et possible. THEORrE ELECTRO-CHIMIQUE. » On a vu tout-a-1'heure comment le principe du dualisme introduit par la Chimie de Lavoisier dans la definition de toute combinaison chimique s'etait trouve favorable a la conception de ce qu'on appelle la theorie e'lectro-chimique. On a compris aussi comment la theorie des types moleculaires s'ecarte de cet ordre d'idees, car elle ne suppose pas dans les corps deux elements antagonistes en presence, agissant comme le feraient deux masses clouees d electricites differentes et maintenues en combinaisons par Taction mutueUe de ces deux electricites. » Une combinaison cbimique constitue-t-elle un edifice simple ou un monument double? voila la question. Dans la theorie des types, les for- mules se combinent et s'ecrivent sans prendre attention a dedoubler ainsi chaque corps en deux autres. Dans la theorie electro-chimique, elles se combinent et s'ecrivent de facon a peindre sans cesse a I'esprit ces deux divisions princi pales de l'edifice qu'elles representent. » Voila comment la theorie des types se trouve entratnee a se separer de la theorie electro-chimique ou plutot comment cette derniere a ete conduite a combattre 1'autre des son apparition. La question du reste est presentee de la facon la plus nette dans la lettre suivante de M. de la Rive. L'habile physicien genevois , dont le nora demeurera lie a l'histoire de l'eleetro-chimie , m'ecrivait le i5 octobre dernier: « J'ai lu avec un bien grand intent vos recherches sur les substitutions. » Elles m'ont d'autant plus interesse que je suis occupe depuis plus d'un w an d'un assez grand travail sur les theories electro-chimiques. Je n'ose » pas, je vous Tavoue, aller aussi loin que vous, et , sans croire a la » theorie de Berzelius telle qu'il l'a presentee, je ne puis cependant m'em- » pecher de penser qu'il y a quelque chose de fonde dans la table des » pouvoirs chimiques relatifs des corps. Or, que l'hydrogene puisse exac- » tement jouer le role du chlore, e'est ce que j'ai de la peine a admettre. » Permettez-moi de vous demander si les chimistes ne sont pas un ( '7' ) » peii faciles, quand ils groupent de toutes les famous leurs symboles. 11 » y a dans cette facilite de permutations quelque chose qui ne nous sa- » tisfait pas completement nous autres physiciens , et qui nous parait se » prefer un peu trop complaisamment a toutes les combinaisons. N'y a-t-il » pas un peu d'arbitraire dans la maniere dont les chimistes font ces choix ? » Pour attaqiler la theorie electro-chimique , vous groupez vos formulas » d'une certaine maniere; aussitot, pour defendre cette theorie, M.Berze- » lius les groupe d'une autre maniere : oii est la loi de la nature ? » » On me pardonnera (ie citer cette lettre; elle peint bien les opinions des savants sur des questions neuves encore pour beaucoup d'esprits , et en tout cas fort obscures pour les personnes qui ne les out pas suivies pas a pas dans leur developpement. » Celles qui ont pris part aux recherches experimentales dont il s'agit, savent a merveille que la theorie electro-chimique a guide mes premieres etudes, que je I'ai professee et admise pendant long-temps, sur la foi de se* inventeurs. Elles savent aussi que c'est la force des choses, que c'est une experience claire et concluante, la production de l'acide chloracetique, qui m'a conduit a admettre que l'hydrogene et le chlore jouent le meme role en certains composes. J'ai construit ma formule d'apres 1'experience chiraique pure, l'esprit libre et degage de toute vue de theorie genera le. » Mais admettre que le chlore peut remplacer l'hydrogene et jouer le meme role que lui , cetait se separer des chimistes qui veulent expliquer tons les phenomenes des combinaisons , au moyen de ce qu'on appelle la theorie electro-chimique. Je l'ai compris ainsi , et j'ai du m'en expliquer sans detour. Comment croire d'ailleurs que cette consequence aurait echappe t la penetration de M. Berzelius, quand on voit tout le prix qu'il met a don- ner immediatement une explication selon la theorie electro-chimique de chacun des faits dont la theorie des substitutions s'enrichit chaque jour, < ■» quand on sait appr^cier le talent eleve qu'il deploie dans la combiuaison des formules que sa the'orie exige. » Ce n'est pas a M. Berzelius qu'il etait necessaire de dire que dans les vues de l'electro-chimie , la nature de leurs particules elementaires doit determiner les proprietes fondamentales des corps , tandis que dans la theorie des substitutions, c'est de la situation de ces particules que les proprietes derivent surtout. » Nous avons pourtant en ce genre des faits decisifs dans le domaine de la chimie minerale elle-meme. Ainsi l'oxigene, le soufre, le selenium le teilure , le chrome , le fer, le manganese, le magnesium et l'hydrogene, co'ns- tituent«ine serie de corps capables de se remplacer les uns les autres, sax* que la forme ou les proprietes essentielles des composes en soientchangees. » Ainsi, M. Berzelius attribue a la nature des elements le role que j'attri- bue a leur position : voila le fond de nos opinions respectives; arrivons maintenant au point ou elles se separent dans la pratique. » Parmi les consequences de la theorie electro-chimique, 1'une des plus immediates consiste dans la necessite d'envisager tous les composes chimiques comme des corps binaires. 11 faut toujours retrouver dans cha- cun d'eux la particule positive et la particule negative , ou 1'ensemble de particules auxquelles on attribue ces deux roles. Jamais vue ne fut plus ca- pable d'entraver les progres de la chimie organique. Toutes les difficultes que nous avons e'prouvees depuis quelques annees dans la recherche des formules fondamentales des corps, les discussions, les malentendus, les erreurs, derivent des preoccupations que cette vue avait fait naitre dans nos esprits. » Quelques exemples vont rendre ces deux points de vue faciles a com- prendre. » Le carbone peut se combiner avec l'oxigene, et forme ainsi l'oxide de carbone et l'acide carbonique. A son tour, l'oxide de carbone se combine avec le chlore et produit le gaz acide decouvert par M. J. Davy. La theorie electro-chimique doit voir dans ce dernier un chlorure acide d'oxide de carbone. La theorie des types l'envisage au contraire comme de l'acide car- bonique dans lequel la moitie de l'oxigene est remplacee par du chlore. Ainsi , les corps CO% GOCh , CS* sont des modifications du meme type (i). » L'eau oxigenee est un type et l'undes plus nets que la chimie possede. Remplacezl'hydrogenepar un metal, et vousaurez les bi-oxides de calcium, de barium, de strontium, et en general lesoxides singuliers. Dansceux-ci, remplacez a son tour la moitie de l'oxigene par du chlore, comme c'est le cas dans l'acide chloro-carbonique , et vous produirez les chlorures decolo- rants. Ainsi l'eau oxigenee, les oxides singuliers et les chlorures decolorants appartiennent au meme type , auquel il faut reunir encore les composes quele bioxide d'azote forme avec les oxides alcalins, de facon qu'on peut (i) Voici ce que je disais du gaz phosgene en 1828. « II est facile de voir que l'acide » cldoro-carbonique correspond a l'acide carbonique lui-menie. En effet, dans toutes • sescombinaisons, 1 vol. de chlore remplace-jvol. d'oxigene; c'est done comme si Ton > avait transforme l'oxide de carbone en acide, en remplajant le demi-volume d'oxigene » qu'il fallait vol. I, p. 5i3.) y ajouter par un volume de chlore. » (Voyez mon Traild de Chin ( '73) avoir, par exemple, la serie suivante : HO ) O 5 BaO i O S CaO ) O) ' CaO > Ch S CaO \ AzO'T » Ces composes d'oxides et de chlore out rccu dans le systeme electro- chimique, toutes sortes de definitions. On en a fait des chlorures d'oxide, des chlorites, des hypochlorites, guide qu'on etait par la pretendue ne- cessity de metlre toujours en presence dans la formule d'un compose, deux corps antagonistes, le corps positif et le corps uegatif. » Tel est precisement le caractere des dissidences du moment present entre l'ecole electro-chimique et l'ecole des types moleculaires. » A-t-on ote a l'acide acetique tout son hydrogene, l'a-t-on remplaee par du chlore, nous disons que l'acide acetique et Vacide chloracetique out le meme arrangement moleculaire, et qu'ils doivent offrir les memes reactions generates tant que leur molecule ne sera pas detruile. Presse par les convenances du systeme electro-chimique, M. Berzelius, tout au contraire, fait de l'acide chloracetique un corps a part dans lequel il ar- range les elements en deux groupes qu'il suppose combines. L'acide chlo- racetique devient pour lui un compose d'acide oxalique et de chlorure de carbone, formule que rien ne justifie; car l'acide chloracetique traite par la potasse devrait donner du chlorure de potassium et de l'oxalate de po- tasse , tandis que d'apres mon experience il donne en realite de l'acidr car- bo nique et du chloroforme. » C'est absolument la meme chose que lorsquon a dit que le bi-oxide de calcium et le chlorure de chaux appartenaient au meme type, ce que les experiences interessanUs et ddcisives de M. Millon ont si bien demon- tre, tandis que M. Berzelius de son cote, s'appuyant de recherches inge- nieuses, etait conduit a etablir que la chaux en s'unissant au chlore donnait naissance a un chlorite. » Si M. Malaguti enleve deux equivalents de chlore a Tether, la theorie des types prevoit et expiique qu'a leur place il a du entrer dans le nouveau pro- duit deux equivalents de chlore. Elle voit de Tether dans lenouveau produit, quant a la constitution moleculaire et aux proprietes fondamentales- ( 174) M. Berzelius de son cote, comme on pouvait le deviner, dispose ail les elements de ce nouveau corps et ceux des produits dont il fait partie, de facon a leur faire constituer des composes binaires qui, d'apres ces formules, possederaient des reactions tout-a-fait opposees a celles qui ont ete reconnues par M. Malaguti. » Partout oil la theorie des substitutions et la theorie des types voient des molecules uniques perdant quelques-uns de leurs elements et les remplacant par d'autres , sans que 1'edifice soit modifie dans sa forme ou ses reactions exterieures, la theorie electro-chimique dedouble ces memes molecules, uniquement, il faut le dire, pour y trouver deux groupes an- tagonistes qu'elle suppose ensuite combines , en vertu de leur action elec- trique reciproque. » Ainsi, dans mon opinion, la theorie electro-chimique a ete entrained hors du cercle que l'experience nous trace, quand eile avoulu expliquer les faits nouveaux de lachimie organique. Mais est-ce a dire que les proprietes electriques des corps soient sans influence sur les phenomenes chimiques? Non,sans doute. Seulement, on est force de convenir que c'est au moment oil les combinaisons se font, au moment ou elles se detruisent que le role de l'electricite peut s'observer. Mais quand les molecules elementaires ont pris leur equilibre, nous ne savons plus definir l'influence que leurs proprietes electuiques peuvent exercer, et personne n'a emis a ce sujet des vues qui soient d'accord avec l'experience. v J'ai done ete conduit a declarer que les faits que je venais de decouvrir etaient inconciliables avec la theorie electro-chimique deM. Berzelius, qui veut que l'hydrogene soit toujours positif et le chlore toujours negatif, tandis que nous les voyons se remplacer et jouer le meme role. » Mais je suis loin de nier, pour cela , que les forces chimiques et elec- triques puissent etre les memes, et il n'y a pas lien de prendre la defense du role general de l'electricite dans les phenomenes chimiques, alors que c'est simplement une theorie electro-chimique particuliere qui est en jeu. » Ce que j'ai voulu dire, ce que j'ai dit, c'est que lorsqu'on a essaye de representer 1'etat electrique des molecules combinees, on est parvenu a de pures hypotheses, sans resultat pour la science. » Quand, au contraire, comme l'a fait avec tant de bonheur notre con- frere M. Becquerel , on a cherche a mettre a profit cette electricite qui se manifeste au moment des combinaisons ou des decompositions chimiques, on est parvenu aux resultats les plus importants et les plus feconds. » C'est dans cette classe de faits que se rangent les belles decouvertes de Davy, celles que M. Becquerel poursuit avec xmp perseverance si bien cou- ( s exempts que Ton pourrait multiplier, que les reactions ne sont point un guide fidele, car elles nous conduisent a rappor- ter a l'acide acetique un corps derive de l'ether, et a l'acide formique un corps qui represente l'ether hydro-chlorique du methylene. Mais en y re- gardant de plus pres, on voit qu'en effet 1'eiher CH1-0, l'ether chlorure CMI 'd Ch4, l'acide acetique C»}160 appartiennent reellement au meme groupement moleculaire, et qu'en di- sant que lather chlorure derive de l'ether et qu'il engendre l'acide acetique, ( i?6 ) v D'un autre cote l'ether methylique C4H60, 1'acide formique G*H20 02, l'ether chloro-me'thylique DH«Cha, le chloroforme ttH'Ch* constituent des corps du raerae groupement moleculaire, en sorte qu'on pent envisager le chloroforme comme de I'acide formique anhydre, on corame de l'ether chloro-methylique bichlorure, sans que ces deux facons de voir ne se contredisent en rien. » II resulte de Ja que Jes reactions chimiques, sans avoir le caractere ab- solu qu'on leur a prete souvent, meritent une confiance qui a pu etre mo- mentanement ebranlee, mais qu'un examen plus approfondi retablit a sa vraie place dans nos esprits. » En efifet, nous avons admis que les substitutions peuvent devoilerle groupement moleculaire des corps, en fournissant une suite d'equations de condition auxquelles la formule generale devra satisfaire. Or, il est evi- dent que les reactions metamorphosantes ne sont bien souvent que des rnoyens d'operer des substitutions, en mettant a profit des affinites plus comphquees que celles qu'on utilise dans les substitutions ordinaires. » II faut done, plus que jamais, se rattacher a l'etude des reactions du corps, et ne pas s'inquieter de la distance qui separe souvent le terme d'ou Ton est parti de celui ou Ton arrive; car ii pourra fort bien arriver que ces deux termes, si dissemblables dans leurs proprietes, se ratta- chent reellement Tun a 1'autre par la theorie des substitutions et appar- tiennent au meme groupement moleculaire. » La loides substitutions exprime done une simple relation experimen- tate; elle se borne a enoncer un rapport souvent observe entre Thydrogene perdu et le chlore absorbe par un corps hydrogene souniis a Taction du chlore. Cette loi etablit seulement que si la substance perd t, H , 3 equi- valents d'hydrogene, elle gagnera l, a , 3 equivalents de chlore; mais eile n'explique pas ce fait. » La theorie des types va plus loin; elle explique ce que la loi des substitutions se contente de preciser. Elle envisage les corps organiques comme etant formes de particules, qui peuvent etre deplacees et rempla- cees, sans que ie corps soit detruit, pour ainsi dire. Dans les cas cites plus haut , la molecule de I'acide acetique, celle de Tether, peuvent perdre de Thydrogene et prendre uu cblore , sans cesser de constituer une mo- lecule acide ou basique , fornaee du meme nombre d'equivalents et douee des memes proprietes fondamentales. ('77) » G'est done parce que , sous peine de se detruire , la molecule de Vacide acetique doit prendre un equivalent de chlore pour rcmplaccr fequivalent d'hydrogene qu'elle perd , que cette substitution, ce remplacenient s'ef- fectue. G'est ainsi que la theorie des types explique la loi des substitutions. » La substitution d'un element a un autre, equivalent a equivalent, est l'effet; la conservation du type est la cause. La molecule organique, le type organique, constituent un edifice dans lequel on pent remplacer une assise d'hydrogene par une assise de chlore, de brome on d'oxigene, sans que les relations exterieures de lediiice en soient modihees. Mais il faul , quand on enleve l'assise d'hydrogene, mettrequelque chose a la place, sinon I'edifice s'ecroule ou se transforms » A peine la loi des substitutions etail-elie enoncee, qu'elle devint en Allemagne l'objet de critiques severes, auxquelles il me parut inutile de repondre. Si cette loi etait juste, e'e'tait a I'experience a nous I'apprendre; si elle etait fausse, e'etait encore a I'experience a prononcer. Dans tons les eas, il fallait laisser an temps le soin de lui marquer sa place. » A peine la theorie des types a-t-elle ete emise, que les memes critiques se sont reproduites. ail moins de la part de M. Bcrzelius; et malgre tout laisser au temps et a I'experience le soin de prononcer sur ces debats. » Mais en y reflechissant , il m'a paru completement evident que par suite des recherches de la chimie organique, la chimie generale se trouvait parvenue a une de ces epoques de crise, ou chacun doit a la science le tri- but de ses convictions. » II ne faut plus se dissimuler que deux systemes d'idees sont en pre- sence. L'un qui a pour appui toute I'autorite du passe, les ..■. (z-x— ), suivant les puissances descendantes de z. » Si , au lieu de developper les produits (3), on se proposait de decom- poser en fractions simples des fractions rationnelles qui offriraient pour denominateurs ces memes produits, on y parviendrait aisement a l'aide de la formule d'interpolation de Lagrange. Ainsi, par exemple, en desi- gnant par f(z) une fonction entiere de z, d'un degre inferieur aw, on trouverait generalement ( i8o) » Dans les divers termes clu developpement que renferme la formule (i), les puissances entieres de z se trouvent respectivement multiplies par- ies facteurs c'est-a-dire par les puissances de x donf ies exposants se reduisent aux nombres triangulaires. Si Ton norame SOT ce que devient le developpe- ment dont il s'agit quand on supprime ces facteurs, on aura et I on aura par suite (9) (1+J)(,+*>4^ » Si, dans la formule (7), on pose z — — c , elle donnera et Ton aura par suite wro -^xi-^)- (—^— )= ,-*=£+ ^rri(;,~-!^') — ■+ ■• Ainsi la consideration du developpement designe par Sro conduit imme- diatement aux formules (9) et (11), que M. Gauss a donnees dans le Me- moire intitule Summatio serierum qucerumdam singularium. » Dans la theorie des nombres, la consideration des fonctions alternees fournit, comme je I'ai fait voir precedemment, des theoremes relatifs aux formes quadratiques des nombres premiers et de leurs puissances. Elle conduit aussi de la maniere la plus directe au beau tbeoreme de M. Gauss sur la forme quadratique que pent acquerir le premier membre d'une equation binome, debarrassee de la racine 1 ; iheoreme qui peut etre ( .8. ) etendu, comme Pa remarque M. Dirichlet, an cas raerae ou l'exposant n'est pas un nomhre premier. Voulant montrer comment cette extension pent etre operee,M. Dirichlet a choisi pour exemple le cas ou l'exposant est le produit de deux facteurs premiers impairs. La formule qu'il a ainsi obte- mie, et les formules analogues qui correspondraient au cas ou l'exposant contiendrait plus de deux facteurs, se trouvent renfermees dans le theo- reme general qui comprend celui de M. Gauss, et qu'on pent enoncer comme il suit : » Theoreme. Supposons que dans l'equation binome xn — i = o , les facteurs premiers impairs de l'exposant n soient inegaux, le facteur pair, s'il existe, etant (\ ou 8. Lorsqu'on aura debaimsse l'equation de ses racines non primitives, le quadruple du premier metnbre pourra etre presente sous la forme quadratique X9=+=«Y\ X, Y, designant des fonctions entieres de la variable x, dans lesquelles les diverses puissances de cette variable auront pour coefficients des nombres entiers. » Nota. Si aux racines primitives de l'equation binome on substitue les racines correspondantes de liquation binome ^--r=o, le produit des facteurs lineaires correspondants aux racines dont il s'apt s83) Toutefois, ces diverses formules ne sont pas applicables aux cas paitieu- liers oil n se rdduirait a Tun des nombres 3, 4> 8. Mais ces trois cas peuvent etre traites separement et fournissent des resultats deja comuis (voir les pages 6o et 6i). » Si 1'on suppose l'equation (4) reduite a i =P\ j =,», et par suite A == ip* , B = o. Mais, si liquation (4) se reduit a (8) A- = - „, B offrira une valeur differente de zero. Mors aussi des equations (5), (6), jointes aux formules (3) et (8), on tirera Si d'ailieurs on nomine p* la plus haute puissance de p qui divise siinul- tanement A et B, on aura (io) A =/>**, B = ^jr, x,jr designant deux quantites entieres, non divisibles par p, et, en posant on verra la formule (9) se reduire a la suivante (11) ]p' = ar» + ny\ La condition (8) se trouvera effectivement remplie et entrainera la for- mule (12), si le nombre n est de l'une des formes 4x -f- 3, 4(4* + 1), ou bien encore de l'une des formes 8(4* + ,), 8(4* -f- 3), C. R. l84<., I" Semeitre. (T. X , !*•«.) 26 ( m ) pourvu que dans la derniere hypothese on choisisse convenablement ceux des entiers h, k, /, qui devront composer le premier groupe £, hr, h" . . . Ajoutons que Ton pourra prendre pour h, h\ h», ... si n est de la forme 4-^ + 3, ceux des nombres entiers h, k, I, ... qui verifieront la condition ©-" si n est de la forme 4(4^ "f" 0» ceux °iui verifieront, ou les deux con- ditions (A) = ,, * = lf (mod. 4), ou les deux conditions (£) = — i, A ss - i, (mod. 4); si n est de la forme 8(4^" -+- i)» ceux qui verifieront les conditions (~ ) =i, h == i ou 3, (mod. 8), ou les conditions (t^) as — i, h s= 5 ou 7, (mod. 8) j enfln si « est de la forme 8(4# -f- 3), ceux qui verifieront les conditions (r^) = i, h = i ou 7, (mod. 8), ou les conditions (~) = — i, h 55 3 ou 5, (mod. 8). » La valeur de Texposant fz qui correspond a une valeur donnee de n ,. peut etre facilement determined a l'aide des considerations suivantes. » En ayant £gard aux equations 03) 0o = '— I? 0/0r = fye&i+r, ( >85 ) et a la for mule (7), on tirera des equations (2), :>4) D'autre part, etant deux nombres inferieurs a n et premiers a n, 011 aura generalement R/,z/R_,,_z. = p, par consequent (1 5) R^rK^_r= p; et , comme des deux sommes *+/', (n — t)+.{n — l')z=2n~{l + r), renfermees entre les limites o , in, il y en aura toujours une comprise entre les limites o, ra, l'autre etant comprise entre les limites n, in, il resulte des formules (14) et (i5), jointes a l'equation (3), que Von aura toujours (.6) lm* -pf\, J = -PgV f, g designant deux nombres entiers propres a verifier la condition (■7) f+g = ?, et F, G des produits composes avec des facteurs de la forme dans chacun desquels on pourra supposer les indices /, /' tous deux in- ferieurs a ra, et leur somme l-\-V renfermee entre les limites rc, m. Si, d'ailleurs on substitue dans la formule (5) les valeursde I, J fournies par les equations (16), on trouvera, en ayant egard a la premiere des equa- tions(io), pf?> 4. pgQ* -H px¥Gx = o, et par suite (18; p/—p + pg~mG* + ^x— fGjc = O, ( '86) m etant un nombre entier quelconque que Ton pourra reduire an plus petit des trois nombres ts g, A, afin que chacun des trois exposants f — m, g — m, A — m, soit nul ou positif. » Posons maintenant pour abreger (19) p — 1 = w (mod. p) (l87) se verifiera toutcs les fois que la somrae / + /' restera comprise eutre les limites o, rc, mais elle n'aura plus lieu lorsque la meme somrae sera com- prise entre les limites n, in. Done les nombres entiers ^, g seront premiers a p, ainsi que x. D'ailleurs, pour que la somme de trois nombres entiers soit divisible par p, il faut que p les divise tous trois, ou que deux an moins soient premiers a p. Done, lorsque, dans la formule (i i), on prendra pour m le plus petit des trois nombres /, s, h> alors des trois exposants f—m, g — m, A — m, deux, au moins, devront position entraineraitl'egalite des nombres f, g, il est clairque inegaux, l'un des exposants nuls sera g-mo*f-m. Supposons, pour fixer les idees, que les deux xposants nuls soient et par suite on tirera de la formule (i i) jointe a la formule (17) (a3) *=f~g- Si Ton eut suppose* nuls les deux exposants f — m et A — m, on au- rait trouve /u = g — f. Enfin , de la formule (2 1 ) combinee avec une for- mule du meme genre qui se deduirait non plus de {'equation (5), mais de l'equation (6), on conclura aisement que, si/devenait egal a g, on aurait A = / = g, et par suite i* = o = / — g. On pent done afhrmer que , dans l'equation (12), Vexposant /u sera toujours equivalent a la valeur numerique de la difference entre les deux nombres represented par Jet g. » Au reste, dans les diverses applications que nous avons faites de nos formules, nous avons toujours obtenu pour la difference/— g une quan- ( i88) cite positive; et Yon peut dailleurs demontrer que cette difference, qn s'evanouit quand on a cesse toujours d'etre nulle quand on a, au contraire, comme nous lesup- posons ici, b* = — n. » Lequation (21) fournit encore un moyen facile de trouver une quan- tite a laquelle x soit equivalent suivant le module/?. On en tire , par exem- ple, en supposant/> g, et par consequent m = A = g, (24) ,r= — |, (mod.p). j) D'apres ce qui a ete dit dans un autre Memoire ( voir la stance du 18 octobre 1839), on pourra facilement calculer les nombres entiers g, ^qui sont renfermes dans la formule (24), et dont chacun est le produit de plu- sieurs facteurs de la forme /, /' designant des entiers inferieurs a n. » On peut simplifier encore le calcul de Pexposant «, er comme il suit. » Posons, comme a la page 59, (25) P = ^hhKh%h>.. . , Q = RM?R^. . ., 011, ce qui revient au meme, (26) p = eh&hT--- ^ Q __ 0A0A- •• ^ on en conclura, eu egard aux formules (2), (27) P ge^e^.. Q * ****.-*- On trouvera d'ailleurs, i° en supposant n de la forme 8x -f- 7, 0,t09i,... = ®k ev. . . = 1, ®2h ©at/. . . = ek (28) p-i. Q-.i. 5.-S 20 en supposam t h de la forme 8x -J- 3, et par suite © — •• ®=-G). G>,*0^.- . = 0* ©„. . . = J, ©.»©,„. . . == ©A (*)) P-y. Q = T> 3° en supposant « divisible par 4 ou par 0^0^...= ©„( et par suite, (3o) J-jj Supposons maintenant que parmi les entiers premiers a n , mais inf a ^ n , on distingue ceux qui appartiennent au groupe A, h% k"t... et dont le nombre sera designe par i • les autres, dont le nombre sc signe par;, formant une partie du groupe on aura evidemment (3.) <•+/ = h et , en raisonnant comme ci-dessus, Ton trouvera (3-) *=p'?, Q=/^' U , V designant des produits composes de facteurs de la forme ( i9° ) dans chacun desquels on ponrra supposer les indices /, V tons deux inferieurs a n, et leur somme Z-f- V renfermee entre les limites n, in. Or les formules (16) et (32) donneront et de celles-ci combinees avec les equations (28) , (29) , (3o) , on deduira trois formules analogues a l'equation (18); puis, en remplacant encore p par r dans ces trois formules, on en conclura immediatement (34) /-* = •• -h si n est de la forme Sx -+■ 7 ; (35) /_g=^, si n est de la forme Sx -f- 3; et si n est divisible par 4 ou par 8. » Puisque des deux differences f-s< .'-;> la seconde est le produit de la premiere par l'un des nombres entiers 1, 2, 3; si la premiere s'e'vanouit, la seconde s'evanouira pareillement , et Ton aura, en vertu de la formule (3i), N ' = / = 4- Or cette derniere condition ne peut etre remplie que dans le cas oil les divers facteurs de l'un quelconque des produits P,Q, facteurs dont le nombre est — , sont, deux a deux, de la forme nsequent dans le cas ou appartiennent au raeme groupe; ce qui suppose Aa = n. Done, lorsque *8= — rc, la difference i — y?et par suite la difference/" — gf ne peuvent ( i9> ) M. Benjamin Delessert fait hommage a I'Academie du If volume de ses I cones selectee Plantarum. (Voir au Bulletin bibliographique.) « Les plantes figurees dans le 4° volume des Icones selecttv appartien- nent toutes a la famille des Composees qui, dans ces dernieres anne>s, a ete 1'objet des laborieuses et savantes etudes de M. de CandoIIe.Le nombre des genres dont ce volume fait connaitre l'organisation est de 86, parmi lesquels on pent citer comme tres remarquables les suivants : Chresta, Rumjordia, Flourensia, Mesogramma, Hobinsonia, Balbisia, Dolomicea, Thevenotia, Chionoptera et Leucomeris. Les dessins ont ete faits a Geneve par M. Heyland, sous les yeux de M. de Candolle, qui a fait servir a cet effet les exemplaires de plantes sur lesquels les genres ont e'te' etablis. M. J. Decaisne a execute a Paris les analyses florales. » NOMINATIONS. La section de Physique, par l'organe de M. Poisson , propose de de- clarer qu'il y a lieu d'elire a la place vacante dans son sein par suite du deces de M. Dulong. L'Academie, consultee, par voie de scrutin, sur cette question , decide, a une majorite de 3i contre 6, qu'il y a lieu d'elire: en consequence la Section presentera dans la prochaine seance une Iiste de candidats; MM. les membres en seront prevenus par billets a domicile. MEMOIRES PRESENTES. anatomie comparee. — Remarques a Voccasion dune Note de M. Wandl , sur la structure des ecailles de poissons. — Lettre de M. Agassiz. (Renvoi a la Commission chargee de faire un rapport sur la Note dcp ) paru dans les Annates des Sciences naturelles, en octobre dernier, j'ai revu soigneusemeut toutes les observations que j'ai publiees, il y a main- tenant dix ans, dans le genera et species des poissons rapportes du Bresil par Spix, et que j'ai deerits pendant mon sejour a Munich, en 1829. J'ai egalement repete mes observations sur l'ensemble des eeailles de poissons , dont j'ai expose les resultats dans un des premiers chapitres de mes He- che re hes sur les poissons jbssiles. En rappelant ces faits, je desire con- vaincre I'Academie que ce n'est point sur des souvenirs vieillis que je viens relever ies assertions siugulierement legeres de M. Mandl, mais bien apres un nouvel examen de t'ensemble de la question. II m'importe d'ailleurs dinsister sur ce point, et de faire connaitre les choses telles qu'elies sont, car M. Mandl repete si souvent, dans son Memoire, que les differences qui existent entre ses observations et les miennes proviennent de I'insufB- sance des moyens d'observation dont je dispose, qu'on pourrait le croire tres au fait de ce qui se passe dans mon cabinet d'etudes , et cependant je n'ai pas l'avantage d'etre connu de lui. Au reste , M. Mandl, qui se pique d'etre au courant de tout ce qui concerne l'observation microscopique , tant en France quWetranger, devrait savoir que je possede un excellent microscope de Frauenhofer, d'une construction particuliere, dont M. Dol- linger, l'illustre physiologiste de Munich, qui, par ses recherches micros- copiques, a jete un si grand jour sur lembryologie et la circulation du sang dans les vaisseaux capillaires, a publie une description, avec plan- ches , en i83o, et qu'il envisageait comme le meilleur instrument de ce genre connu aiors. » Je dirai encore que les observations dont je vais exposer les resultats , out ete faites sur les eeailles de plus de 3oo especes , appartenant a toutes les families de la classe des poissons , sans compter les nombreuses obser- vations que j'ai faites sur la structure des eeailles des poissons fossiles. Ce- pendant, je me bornerai a enoncer ici les resultats generaux de ce travail, dont je donnerai les details , accompagues de nombreuses figures , dans un Memoire que je me propose de publier prochainement. » M. Mandl preteud que je me suis trompe en affirmant que les eeailles sont compose'es de lames superposees ; il assure au contraire qu'elies sont formecs de cellules juoctaposees. 11 cherche meme a ie demontrer dans les eeailles de la loche , et cependant, dans ce meme poisson, je suis parvenu I spparer les lames d'accroissement les unes des autres , et dans des coupes trausversales nombreuses de differentes eeailles, j'aiVu, a un grossisse- ment de -25o fois le diametre , la superposition de ces lames dans toute ( -93 ) lepaisseur des ecailles; j'ai meme deja public une figure d'une semblabk coupe de l'ecaille du Salmo Trutta, dans mon Histoire naturelle des pois- sons d'eau douce. » M. Mandl affirme plus loin que les traits divergents a la surface des ecailles que j'ai decrits comme des sillons, .sont de veritables canaux. J'ose a peine croire que M. Mandl ait confondu les lubes medians des ecailles de la ligne laterale (qui se ramifient quelquefois a leur extremite poste- rieure) avec les sillons de leur surface; ce serait lui imputer une erreur trop grossiere, et cependant je n'entrevois pas d'autre explication de ce qu'il avance ; mais ce que je puis affiimer positivement, c'est que les au- tres ecailles n'ont jamais de canaux a leur surface, mais bien des sillons ecrases par le haut et qui se prolongent du bord d'une lame superieure d'accroissement au bord de la lame inferieure suivante, comme le demon- trent evidemment toutes les coupes transversales que Ton peut faire sur une ecaille quelconque qui offre de pareils traits. » M. Mandl pretend encore que les dentelures du bord posterieur des ecailles pectinees ne sont pas des cchancrures des bords de leurs lames, mais bien de veritables dents ajant une racine enveloppee dun sac. II suffit d'examiner les ecailles des Scienes , que M. Mandl cite comme exemple, en eloignant et en rapprochant successivement l'ecaille du foyer du microscope, pour se convaincre que tout ce pretendu appareil den- taire ne repose que sur des illusions d'optique, resultant de la difference d'epaisseur de ces dentelures a leur base et a leur pointe, et qu'en realite les pointes qui herissent le bord posterieur des ecailles des poissons que j'ai appeles Ctenoides, sont simplement le resultat d'echancrures plus ou inoins profondes de ce bord, et non des dents detachees. » Enfin, M. Mandl parait ignorer complement qu'il existe des Ecailles emaillees qui different tres sensiblement par leur structure de celles des poissons ordinaires et que Ton observe ehez Its poissons d'uu ordre dont la plupart des especes sont eteintes et que j'ai appeles garoides. 11 ne s'ar- retepas davantageal'examen du cliagi -in > On peut prouver par la geometrie elementaire, que quand le tirage est proportionnel a Ja pression, il est independant de la largeur de la bande, et en raison inverse de la racine carree du diametre: ces dt>ux proprietes resultent de ce que dans le cercle , les cordes nelles a la racine carree du rayon et a la racine carree < » Suivant l'auteur, Coulomb s'est trompe" dans ses ex diametres, parce qu'il lui etait impossible, dans line Ions plus, de reconnaitre si le mouvement de ses cylindres f accelere. Le rapport du poids additionnel, repre\sentant roulement aux masses en mouvement, etait trop faible pour que l'accele- ration de vitesse fut perceptible. * L'auteur attribue les erreurs des quatre experiences de M. Morin sur le raerae sujet, a ce que pour les deux premieres, les differents diametres n'ont pas roule sur le meme terrain , et pour les deux dernieres a des er- sont proportion - ie la fleche. periences sur les ;ueur de o",8o au ;tait uniforme on le frottement de I '96) reurs de calcul, telles que pour l'une , les resultats une fois corriges vien- nent tomber entre les deux lois, et que pour Tautre ils viennent prouver rigoureusemem la loi de la racine carree. Les neuf experiences de M. Morin sur la pressiou contiennent neuf erreurs de calculs et ne peuvent par consequent rien prouver. » Les experiences sur la largeur des bandes supposent a la fois que le tirage est proportionnel a la pressiou , en raison inverse du diametre et dependant de la largeur de la bande; ce qui ne peut pas etre, comme on vient de le dire. » Les experiences sur /'influence de la vitesse sur le pave de Paris sont viciees par un grand nombre d'erreurs de calcul et par le principe er- rone des diamerres: on ne peut done admettre les formules de M. Morin. » En faisant passer continuellement les voitures sur la ineme piste pour apprecier quelles sont les roues qui degradent le plus les chaussees, M. Morin se place dans des circonstances exceptionnelles qui ne ressem- blent en rien a ce qui se passe sur les routes bien entretenues ou les roues circulent sur toute la surface. On sait parfaitement aujourd'hui prevenir, par l'entretien, les degradations que M. Morin cherche a produire : il n'y a done rien a demander a la police du roulage sous ce rapport. D'ailleurs la maniere dont M. Morin evalue ces degradations est tout-a-fait irration- nelle. Il nest pas exact de dire que plus une orniere est tirante, plus elle est degradee, car elle n'est jamais plus tirante que dans les moments ou Ton vient de la reparer. L'auteur cite des experiences de M. Morin dans les- quelles le tirage va en diminuant a mesure que i'orniere augmente de pro- a 11 ne faut chercher a prevenir par la police du roulage, si couteuse a 1'industrie des transports, que les degradations que l'art de Fentretien des routes ne peut empecher; on ne peut done , comme le fait M. Morin, scin- der ces deux questions et imposer des reglements a 1'industrie du roulage, sans s'inquieter si les routes peuvent s'en passer. » meca.nique appliquee. — Note sur une noiivelle soupape de surete pour les machines a vapeur; par M. Sobel. (Commission des rondelles fusibles.) « Gette soupape, dit l'auteur, se distingue de celles qui ont ete jusqu'ici proposees, surtout en ce quelle ne permet pas a la vapeur de depasser le degre de pression determine , tandis que dans la plupart des appareils C '97 ) ordinaire* , malgre I'biiverture cles soupapes, la force elastique de la va- peur peut augmenter dans la chaudiere de plus d'une atmosphere, ce qui est parfois suffisant pour determiner tme explosion. » La nouvelle soupape avertit par un bruit de sifflet tres fort, du mo- ment ou la vapeur a atteint la limite de pression qu'on ne doit pas de- un registre. nonce quand la chaudiere a besoin de recevoir de 1'eau. » mecamque appliquee. — Memoire sur les causes qui produiseni \Vexplo - sion dans les machines a vapeur ; par M. Jacquemet. Ce Memoire est transmis par M. le Minutre ties 1 ' ravaux publics, a qui l'Academie en avait demande communication, comme piece pouvant servir au travail de la Commission qu'elle a chargee, snr limitation de l'admi- nistration , de s'occuper des moyens propres a diminner la frequence des explosions dans les machines a vapeur. mineralogie. — Memoire sur plusieurs especes minerales qu'on trouve a Moresnet, pres d Aix-la-Chapelle; par M. A. Levy. ( Commissaires , MM. Al. Brongniart , Cordier, Beudant, Sturm.) navigation. — Nouvelle methode pour calculer la marche des chronome- tres et les differences de longitude; par M. Daussy. (Commissaires, MM. Arago, Beautemps-Beaupre, Savary.) topographs. — Considerations sur la representation du terrain dans les cartes topographiques; par M. Amelin, professeur de dessin a llxolc regimentaire de Montpellier. (Commissaires, MM. Poncelet , Savary.) M. Dufour. consul de France a San Bemo , transmet un Memoire de M. Panizzi Savio. Ce Memoire, ecrit en italien , contient des conside- rations theoriques sur Je mode de reproduction des champignons; l'au- teur annonce l'envoi prochain d'un semblable travail sur une classe de lichens. (Commissaires, MM. A. de Jussieu , Ad. Brongniart.) ( i98) CORRESPONDANCE. M. Arago donne, d'apres une Lettre de M. de Humboldt, quelques details sur les derniers instants de M. Blumenbach, 1'un des huit associes Gran- gers de F Academic Ce venerable naturaliste est mort a Goettingue Ie 22 Janvier 1840, a l'age de 88 ans. Sa fin a ete exempte de douleurs, et son esprit parait avoir conserve jusqu'au bout toute sa serenite. ASTRONOMIE. Nouvelle comete. MM. de Humboldt et Schumacher ecrivent a M. Arago que M. Galle, de Berlin, a decouvert, le a5 Janvier 1840, une nouvelle comete , plus faible que celle du 2 decembre dernier. Le 25 Janvier, a nft45'54" de temps moyen a Berlin, elle etait par 3o4° 24' i3",8 d'ascension droite et par 63°7/28",6 de declinaison boreale. Le mouvement propre diurne semblait etre de -+- 3° 54' en ascension droite et de o°o' en declinaison. \strohomie. — Orbite parabolique de la comete decouverte a Berlin le 2 decembre 1839, parM. Galle. M. Valz a observe le nouvel astre, a Marseille, du i" au 1 5 Janvier. L'ensemble des quinze positions lui a donne ces elements : Temps du passage au perihelie. Distance Longitude Noeud. Inclinaison. Sens perihelie. perihelie. du mouvV Janvier 4,4956 t.m.deParis. o,6i85 i92°i4'45" 120° o'3o' 53°&2f Direct. Trois observations faites a Paris par MM. Eugene Bouvard, Laugier et Mauvais, du 8 au 14 Janvier, ont conduit M. Mauvais a l'orbite sui- vante : Janvier 4,4977 l rn.de Paris. o,6i85 i92°i5'5o" 1 ic^g'Sg" 53»5'46" Direct. Cinq observations faites par les memes astronomes , entre le 8 et le i4 Janvier, ont donne a M. Laugier : Janvier 4, 5a5i t. m. de Paris. 0,6179 iga'ii'aS' H9°53'52* 53° 6 22" Direct. Ces elements paraboliques representent assez bien les observations pour qu'il n'y ait pas lieu a chercher des elements elliptiques. meteorology. — Pluie diluviale. — Extrait d'une Lettr M. Jrago. En adressant le tableau des observations meteorologiques qu'il a faites a Marseille en 1839, M. Valz signale la circonstance singuliere que cette annee 1839, a ete a la fois et la plus seche dout on ait conserve le souvenir dansle midi, et l'annee oil il est tombe la plus forte averse. « Le 21 sep- » tembre, dit M. Valz, un violent orage occasionna ici la plus forte pluie 0 qu'on y eut encore vue : 4° millimetres en 25 minutes... La Canne- » biere, que vous connaissez, cette rue de 3o metres de large avec une » pente de i3 millimetres par metre, fut entierement submergee pendant b 5 minutes. L'eau s'y etait elevee de om,45 au-dessus du trottoir. II y pas- » sait de 3o a 35 metres cubes d'eau par seconde. » chimie orgaioque. — Sur les recherches faites anterieurement a celles de M. Peligot, concernant la composition de la canne asucre. — Extrait d'une Lettre de M. Guibourt. « . . . Je ne rappellerai pas ici les travaux si importants de Dutrone, ni d'autres encore; maisjecrois devoir faire connaitre qu'un pharmacien,chi- miste aussi habile que modeste , que le sort a jete loin de son pays, a profite de son sejour a la Nouvelle- Orleans pour faire une analyse complete de la canne a sucre, et les resultats qu'il a obtenus meritent certainement d'etre cites. M. Avequin, dont le Memoire se trouve imprime par extrait dans le Journal de Chimie medicale, annee i836, pages 26 et i32, a re- connu, comme M. Peligot, que la canne, bien que ne fournissant environ queo,5o de sue, ou de vesou, aux meilleurs moulins, en contient cepen- daut 0,90 ou 0,91; en sorte, dit-il, qu'un habitant qui fabrique annuel- lement 3oo boucauts de sucre, en obtiendrail 64 i s'd pouvait extra ire tout le jus que la canne renferme. Dans la pratique, ajoute-t-il, on natteindra jamais ce terme; mais an moyen de quehjues perfectioiinenienls dans les presses a cylindre, il serait possible d'obtenir ;5 dejus pour 100 de canne ce qui ferait plus des quatre cinquiemes de ce qu'elle en contient. >? M. Avequin ne porte cependantpas aussi haut que M. Peligot la quan- tity de sucre que Ton peut retirer de la canne; mais cela tient evidemment an climat de la Louisiane, qui est peu propre a la culture de la canne, car elley degenere; et Ton sait aussi que ce vegetal est dautant moins sucre qu'on le cultive plus en dehors des tropiques,a tel point qu'il serait pro- ( 200 ) bablement peu profitable de chercher a le repandre en Algerie. D'ailleurs , les resultats de M. Peligot se trouvent verifies, jusqu'a un certain point, par ceux de Dutrone qui indique, pour le sue de la canne, une variation de densite depnis le 5e jusqu'au \^ degre de Baume, et qui admet dans ce dernier a5 livres u onces de suere par quintal; ce qui ne ferait pas moins de 23 de sucre pour ioo de canne; mais ce produit est tout-a-fait un maximum qui ne sera jamais atteint dans la pratique, non plus pro- bableinent que le resultat un peu inferieur de M. Peligot. » Je vous prie, M. le President, de vouloir bien mettre sous les yeux de l'Academie differents produits des analyses de M. Avequin, qui sont aussi remarquables par ieur purete que par leur nature. II y a deja plusieurs annees qu'ils out ete donnes par M. Avequin a i'Ecole de Pharmacie de Paris. Un homme capable de les obtenir aurait a se plaindre de ses con- freres et de letablissement auquel il a donne de si loin un temoignage de son souvenir, si pas une voix ne s'elevait dans sa patrie pour defendre ses travaux contre l'oubli dont ils paraissent menaces. » M. Robiquet continue ce qui est dit dans ia lettre de M. Guibourt de l'epoque du travail de M. Avequin, et de celle a laquelle I'Ecole de pharmacie a recu les produits qui sont mis sous les yeux de PAcademie. M. Thenard ajoute que M. Peligot avait connaissance du travail de M. Avequin, et qu'il n'avait pas manque de le meutionner dans son Me- moire. chirurgie. — Nouvelle operation pour gue'rir le strabisme. — Lettre de M. DlEFFENBACH. « J'ai fait, dit M. Dieffenbach, trois fois cette operation avec un complet succes, et les individus gueris ont ete presentes a la Societe medicale de Berlin, ainsi qua M. Jungker^celebre oculiste, qui peuveut constater cet Keureux resultat. » Lepremierindividuopere etaitun enfant de 7 ans , louchant fortement en-dedans, de I'ceil droit. Je fis Toperation de la maniere suivante : les pau- pieres furent separees par des crochets, puis j'enfoncai dans la conjunctive de Tangle interne de I'ceil, un petit crochet bien pointu, qui fut remis entre les mains d'un aide. Je tirai alors le globe de 1'ceil en dehors, et je coupai d'abord la conjonctive, en penetrant de plus en plus dans la profondeur, jusqu'a ce que je rencontrasse le muscle droit interne, qui fut aussi- (»o. ) tot coupe avec ties ciseaux fins. L'ceil , attire par le muscle droit externe , fit de suite un mouvement brusque en dehors, pour se placer alors au milieu, dans une position normale. L'hemorragie ne fut pas considerable, et l'inflam ination dont l'operation fut suivie,se borna seulement a Tangle interne de l'oeil. Le traitement consistait en des compresses froides; en huit jours le malade fut completement gueri. » Le second malade, un enfant de 10 ans, affecte d'un fort strabisme convergent de l'oeil droit, me fut presente pour etre opere. Le procede fut presque le meme que pour le premier cas. La conjonctive fut incisee, l'oeil fixe en dehors, et le muscle coupe. Cependant je n'observai pas que le globe de l'ceil fit un mouvement brusque en dehors comme cbez le premier individu; il se fixa an milieu, et la guerison fut egalement achevee au bout d'une semaine , par le meme traitement. » Le troisieme malade, un garcon de i5 ans, affecte des sa premiere annee d'un strabisme convergent de l'ceil gauche , fut opere" par moi a la Charite. Le procede fut le meme. Apres avoir coupe le muscle interne, le globe fit au premier moment un mouvement en dehors, alors il prit une position naturelle. Huit jours apres l'operation, il bit completement gueri, M. Arago, a l'occasion de cette communication, rappelle le procede imagine par M. Wollaston , pour la guerison du strabisme, et exprime le regret de ne pas trouver, parrni les opuscules de Pillustre physicien qui ont ete publies depuis sa mort, la theorie fort delicate d'un moyen , qui parait avoir ete employe avec un plein succes quand on s'est conforme aux regies qui en devaient diriger 1'emploi. Si, comme il y a lieu de le craindre, il ne se trouve rien qui y ait rapport dans les papiers du savant anglais, M. Arago, qui a recu ses confidences sur cet objet, se propose de remplir cette lacune de la science. METEonoLOGiE. — Sur un phenomene observe a Fontainehleau , le 11 de- cembre i839. « Le dimanche 22 decembre, entre 5 heures et g heures du soir, par un ternpsdoux et pluvieux, on a remarque, a Fontainehleau, dans plu- sieurs rues de la vilie, que des flammes phosphoriques s'echappaient de petites mares boueuses. Ces flammes, en sortant de Teau du fond de 1*- quelle eiles paraissaient s'elever, produisau nt une crepitation sensible. ( 202 ) Partout ou Ton a observe ce phenomene, l'air etait impregne d'une forte odeur de phosphore qui se faisait sentir a tine distance assez eloignee des flaques d'ou les flammes s'echappaient: plus ou agitait l'eau, plus on augmentait la frequence des clartes phosphoriques. » Pendant pi usieurs jours, avant le 11 decembre, il avait plu. Ge jour la meme le temps etait pluvieux, tres humide, couvert et lourd. » Cette Note est de M. de la Selve, sous-intendant militaire a Fontaine- bleau. Le phenomene qui y est rapporte a ete remarque par plusieurs autres personnes, dans des rues differentes de celles oil M. de la Selve a fait ses observations. Ces personnes ne donnerent a ce phenomene qu'une attention vague : M. de la Selve porta sur ces details une attention plus speciale, et il recueiJlit les circonstances consignees dans la Note ci-dessus qu'il a redigee, vers le i5 Janvier, pour la remettre a M. Gostaz, qui la Iui avait demandee. M. Sausseret , cultivateur, ecrit relativement a une modification qu'il croit qu'on pourrait faire subir avec avantage a la construction d'une ma- chine employee a battre le ble, machine qu'il ne designe pas d'ailleurs suf- fisamment pour qu'on puisse reconnaitre quelle est celle qu'il a eue en vue. M. de Paravey ecrit relativement a [& patrie du mais. La ressemblance entre le nom que porte cette plante en Chine et celui que Iui donnent, au dire de Stevenson, les Araucaniens, Iui parait ne pouvoir etre fortuite; et quelques autres considerations le portent a penser que cette cereale serait passee du nord de 1'Asie dans le nord de l'Amerique. Suivant Iui, les Azteques l'auraient apportee dans l'Amerique centrale d'ou elle se serait repandue dans l'hemisphere austral , ne conservant d'ailleurs son nom originaire que vers le point le plus eloigne de celui ou elle aurait ete primitivement introduite. meteorologie. — Sur les transports operes par la foudre. — Lettre de M. Peltier. « ^interpretation du fait communique par M. Hubert, dans la seance du 20 dumois dernier, celui d'un homme foudroye, enleve et transporte a une grande distance, rentre dans le travail sur les trombes que j'ai soumis au jugement de 1' Academic Son explication est dans le passage suivant que j'en extrais. » Un nuage n'est point un corps proprement dit , tel qu'on entend or- (2o3) dinairemcnt ce mot; ce n'est point un tout dont les particules soient so- lidaires , comme celles des corps solides ou merae celles des Hquides par leur adherence et leur proximite. Les espaces qui les separent main- tiennent leur isolement et leur independance, et ce n'est que lors de leur condensation par une cause quelconque, que leurs masses se rapprochent quelque pen des corps ordinaires et se pretent plus facilement aux cchanges electriques. Cette independance des particules de vapeur pent exister a des degres fort divers et passer de l'isolement complet a une densite semblable a celle d'une demi-liquidite, comme on le voit dans la portion inferieure de certaines trombes. L'electricite provenant de l'evaporation, forme au- tour de chaque particule de vapeur une sphere d'action qui est plus ou moins stable, suivant leur degre d'isolement. Si ces particules sont eloi- gnees les unes des autres, si elles ont conserve une grande indepen- dance, si elles ne se sont pas groupees en parties plus considerables, elles gardent chacune toute leur energie electrique , toute la tension qu'elles ont acquise, et la masse de vapeur agira avec une puissance d'action pro- portionnelle a la somme de ces forces partielles, sans qu'il y ait de de- charges notables. Elle ne produira que les effets d'electricite stalique d'attraction et de repulsion , et ceux de simple rayonnement. » Si, au contraire, les particules de vapeur sont assez rapprochees pour que leurs spheres electriques se penetrent profondement, si la re- pulsion de routes ces spheres agit plus fortement que le lien qui les unit a la vapeur, toutes les particules interieures perdront une portion de leur electricite au profit des particules extremes ; il se formera autour de la masse nuageuse une couche d'electricite libre, comme il sen forme autour de nos conducteurs ordinaires. Le nuage ou masse de vapeur aura par consequent deux ordres de tension: la tension de 1 electricite libre a la surface et celle de l'electricite conservee .iutour de chacune des molecules. » Le nuage agit au moyen de ces deux tensions et il developpe snr les corps voisins une electricite contraire, a I'etat libre. Les deux eleclricites libres s'attirant reciproquement , se pr^cipitent l'une vers 1'autre et pro- duisent une explosion par leur neutralisation. Leleciricite particulate, celle qui forme les spheres des molecules isolees, ne peut faire partie de ces echanges instantanes, puisqu'elle n'est point a la surface, qu'elle est restee coercee autour de chaque particule et n'a point quitte l'interieur du nuage. Ainsi conservee, elle continue d'agir par sa tension sur les corps terrestres et d'y retenir a la surface a I'etat libre, une electricite" contraire. Il suit de ce double etat, de cette double tension electrique, ( *o4 ) quil y a deux actions de raeme nature mais distinctes, dont Tune produit une decharge ignee, accompagnee de ses effets ordinaires ; et l'autre, une tension puissante d'attraction , qui peut aller jusqu'a l'enlevement et le transport des objets les plus lourds. » Dans 1'etude des phenomenes meteorologiques , il ne faut jamais ou- blier que ces deux tensions electriques existent separees, I'une libre autour des nuages, e'est eelle qui produit les decharges ignees; l'autre retenue au- tour des particules, et qui n'agitque par des effets statiques d'attraction ou de repulsion. Cest la tension libre a la peripheric qui domine dans les orages ordinaires et qui s'eteint dans les explosions; e'est la tension particulate qui domine dans les nuages trombiques, qui se manifeste par les puissantes attractions ou repulsions qui devastent tout ce qui les entoure et qui ne s'eteint que par un rayonnernent continu, par une suite de petites de- charges entre les particules de vapeur ou entre les petits groupes de ces particules et non par des decharges de masses a la surface. Entre ces deux extremes, on trouve dans les orages ordinaires, et dans ceux accompagnes de trombes, tous les intermediaires possibles, sans lafsser aucun vide. )> D'apres ce qui precede, ii est facile de voir que la foudre qui a frappe Ihomme dont parle M.Hubert, sortait evidemment d'un nuage possedant a un haut degre ces deux sortes de tension electrique. Get homme, forte- ment charge d'electricite contraire, a ete attire par le nuage jusqu'a ce que son rapprochement ait permis une explosion avec Telectricite libre, et il est alors retombe. Ces transports sont tres communs avec les nuages trom- biques. » A cette lettre est jointe une Note sous enveloppe cachetee, portant pour suscription : « Sur Indication de la cause qui groupe en nuages des vapeurs chargees de la meme electricite contrairement a leur force repulsive. » L'Academie en accepte le depot. M. Dublar adresse une note concernant un moyen qu'il croit avoir trouve de simplifier notre sjsteme de numeration ecrite. M. Jaume Saiwt-Hilaire ecrit que la description des procedes suivis dans Tlnde pour la fabrication de l'indigo ordinaire, lui ayant fait voir qu'on trouvait de l'avantage a prendre des feuilles a l'etat sec pour les soumettre aux macerations qu'exige l'extraction de la matiere colorante , il a fait des essais pour 1'application deceprocede a la fabrication de Vindigo da polj>- (,o5 ) gonuin tinctorium, et que ces essais ont eu tout le su mis. II adresse sous enveloppe cachetee la descrip L'Academie en accepte ledep6t. La seance est levee a 5 heures. LLETITV B1BLIOGRV L'Academie a recu dans cette se'ance les ouvrages dont voici les litres : Comptes rendus hebdomadaires des seances de VAcademie royale des Sciences; i" semestre 1840, n° 4, in>4°. Icones selectee plantarum quas in prodromo sjstematis universalis, ex herbariis parisiensibus prcesertim ex Lessertiano descripsit A. -P. de Can- dolle. Edita? a B. Delessert, Acad. Scient. soc. honor.; 4e vol., in-foL Tableau de Vetat physique et moral des Ouvriers employes dans les ma- nufactures de coton, de laine et de sole,- par M. le Df Villerme; 2 vol. Memoire sur les deviations simulees de la Colonne vertebale; pat M. J. Guerin; in-8°. Me"moire sur une nouvelle method e de traitement de Torticolis unci en . par le meme; in-8°. Memoire sur Tfitiologie generate des Pieds-Bots congenitaux ; par le meme; in-8°. Memoire sur ^extension sigmoide et la flexion dans le traitement des deviations laterales de U£pine; par le meme; in-8'. Memoire sur les caracteres gene'raux du Rachitisme; parte meme ; in-8°. Memoire sur les varietes anatomiques du Pied-Bol congenital; par le meme; in -8°. Vues generates sur V etude scientijique et pratique des difformites du Sys- teme osseux; par le meme; in-8°. Essai sur le Traitement medical et chirurgical des Scrojutes; par M. H. (ao6) Sur le Cerastium manticwn, et quelques especes de ce genre; par M. Soyer Villemet; Nancy, in-8°. Du Pronostic en chirurg^e, These; par M. J. Frahc; Montpellier, in~8c. Pieces justifwatives de la Plainte en contrefacon de la Turbine Passot; parMM. Boldsot et Conyers, de Besancon; in-4°- Journal de Chimie medicale, de Pharmacie et de Toxicologic; fev. 1840, m-8°. Journal des Connaissances ne'cessaires et indispensables ; fevrier 1840. L Exposition, journal de ITndustrie et des Arts utiles; par M. Lebou- teiller; ire a 6e categorie, 5e liv. in-fol. Revue zoologique; parM. Guerin-Menneville; jaov. i84o, in-8°. Bibliotheque universelle de Geneve; dec. i83g, in-8°. Bericht. . . . Analyse des Memoires lus a VAcademie des Sciences de Berlin j et destines a la publication; oct. et nov. 1839, in-8°. Bulletin chirurgicalj examen des Methodes et Operations chirurgicales; parM. le Dr Laugier; n° 1 — 6, in-8°. Gazette medicale de Paris; tome 8, o° 5, in-4°. Gazette des Hopiiaux , nos 12 — 14, in-fol. U Experience, journal; x\° i?.3. Gazette des Medecins praticiens ; n05 8 et 9. JJ Esculape ; journal des Specialites; n° 6. V A mi des Sourds-Muets, journal; dec. 1839, in-8°. 8 4 I " 1 6.." w ww ^©jgodJS* ex «T: + 60«W^» W c^W'^^ to *> d "* '« § £> O p i4) » Mais la morve n'est pas egalement transmissible aux differentes es- peces cl'animaux. Parmi les solipedes, elle so transmet plus facilement a Parte qu'au cheval, et se developpe avec une promptitude et une intensite remarquables chez I'ane. G'est ce que savent bien les experimentateurs , qui se servent de preference de cet animal quand ils veulent developper artificiellement la morve aigue'. » L'etude comparative de la morve dans les differentes especes d'ani- rnaux, et en particulier chez les solipedes et chez Phomme, demontre que dans ces especes 1' expression symptomatique eprouve quelques modifica- tions qui, sans empecher de reconnaitre l'identite de la maladie, meritent cependant d'etre signalees. » Vous savez , Messieurs , que les veterinaires , pour reconnaitre l'exis- tence de la morve chez le cheval , se sont speeialement attaches a trois symptomes : jetage plus ou moins abondant par les narines; engorgement des ganglions lymphatiques sous-maxillaires; ulcerations de la membrane rmiqneuse des fosses nasales. Eh bien! chez I'homme, dans un certain nombre de cas, ces symptomes sont obscurs ou ne peuvent etre que dif- ficilement constates pendant la vie. II en est raeme deux qui peuvent manquer completement. Et cVabord, I'ecoulement morbide des narines (ecoulement sur lequel les veterinaires ont tant insiste), quelquefois n'a pas lieu chez I'homme, ou ne se manifeste que lorsque d'autres caracteres ont deja fait reconnaitre la maladie. Gette difference tient a un fait telle- ment simple , qu'ici nous balancerions a le rappeler, si , pour n'e n avoir pas tenu compte, on n'avait, lors du premier cas de morve aigue obs erve chez I'homme, en France, cas ou ce symptome avait manque, conteste l'exis- tence de la morve. Chez le cheval, la matiere morbide, secretee par la membrane muqueuse des fosses nasales enflammees, s'ecoule par la partie la plus declive des fosses nasales , par les narines : chez I'homme atteint de la morve aigue, jete dans une prostration extreme, le plus souvent couche sur le dos et horizontalement , Thumeur morveuse s'ecoule presque tou- jours en petite quantite par le nez; mais cette humeur tombe plus abon- damment dans la gorge, circonstance qui provoque chez I'homme une expuition muqueuse et sanguinolente, qu'on n'observe point chez le cheval. D'un autre cote, bien que la maladie fasse une empreinte caracte- ristique sur la membrane pituitaire, chez I'homme comme chez le cheval c'est-a-dire une eruption particuliere), l'enorme difference qu'il y a entre les dimensions de la cloison des fosses nasales chez I'homme et chez le cheval, entre les narines de I'homme et celles du cheval, fait que ce ( ai5 ) caractere essentiel est moins prononce et tonjours moins apparent chez l'homrae. » Quant anx caracteres de l'eruption nasale, quant a son siege, quanta la nature de l'humeur secretee dans la morve aigue, tout est idcniique chez I'honime et le cheval. L'eruption se montre non-seulemcnt sur la membrane muqueuse de la cloison , mais encore sur les cornets et sur la partie posterieure du voile du palais; quelquefois, mais plus rarement chez l'homme, on voit l'eruption morveuse s'etendre ties losses nasales a la surface anterieure du voile du palais et dans I'interieurde la bouche; dis- position qui est plus rare chez le cheval. » Quant a ['engorgement des ganglions lymphatiques sous-maxillaires, qui existe souvent chez le cheval dans la morve aigue, on le rencontre ra- rement chez rhomme. Cette existence de l'engorgement des ganglions sous-maxillaires dans line espece, et l'absence dumeme engorgement dans l'autre, avail ete une autre source d'incertitudes pour quelques veleri- naires, ternoins des premiers cas de morve aigue observes a Paris chez I'homm e ; mais ce fait de l'absence du glandage chez l'homme trouve, au moins en grande partie , son explication dans une difference de rapport et de voisinage entre les fosses nasales et les ganglions sous-maxillaires chez l'homrae, et les memes ganglions chez le cheval. En effet, chez le cheval, ces ganglions ont des rapports bien plus directs avec les vaisseaux et les ganglions lymphatiques de la partie posterieure des narines. On comprend aussi que ces ganglions soient plus frequemment affectes chez le cheval, vu la grande etendue de l'inflammation morveuse des fosses nasales. » Quant a l'eruption nasale elle-meme et aux ulcerations qui la suivent, il y a l'identite la plus frappante. Mais l'eruption chez l'homme, lorsqu'elle n'est pas abondante, ne peut quelquefois etre constatee qu'apres la mort. II est rare qu'on rencontre les memes difficultes chez le cheval, dont les fosses nasales, a cause de l'ampleur des harines; peuvent etre plus facile- ment explorees. » Pour constater la morve chronique chez l'homme il se presente d'au- tres difficultes qu'on ne rencontre pas chez les solipedes. Tout cheval qui a un ecoulement chronique par les fosses nasales, des ulcerations sur la cloison ou sur les cornets, un epaississement, une induration de la mem- brane muqueuse, avec engorgement des ganglions sous-maxillaires (glan- dage), qui offre enfin les alterations dont nous mettons sous les yeux de l'Academie une fidele representation, est declare morveux; mais, chez Thomme, il ne suffit pas de constater des ulcerations dans les narines, une (2.6) destruction plus on moins complete de la cioison(meme avec engorgement des ganglions lymphatiques sous-maxillaires), pour assurer qu'il estatteint de la morve chronique. On sait, en effet, que les narines de 1'homme peu- vent etre le siege d'ulcerations profondes avec ecoulement fetide, engorge- ment des ganglions lymphatiques sous-maxillaires, dans des conditions oil non-seulement il est impossible d'admettre l'existence de la morve, mais ou ces lesions appartiennent evidemment a un autre ordre de maladies. Ainsi, a la suite des maladies veneriennes inveterees, la membrane mu- queuse des narines s'enflamme quelquefois et s'ulcere, les os se carient et un ecoulement plus ou moins fetide a lieu; et s'il existe en meme temps des ulceres dans la gorge, les ganglions sous-maxillaires se tumetient. Chez les scrofuleux, chez les individus atteints de lupus {dartre rongeante), les fosses nasales s'ulcerent aussi parfois et deviennent le siege d'ecoulements fetides. Done, avant d'admettre que des ulcerations dans les narines, avec secretion morbide et fetide, observees chez Thorn me , sont de nature mor- veuse, il faut prouver d'abord que ces ulcerations et le glandage qui peut les accompagner, ne sont ni siphilitiques ni scrofuleuses. Au reste, e'est ce qu'on a pu faire dans un cas que nous avons observe , et e'est ce qui a ete fait dans plusieurs autres qui ont ete signales dans ces derniers temps. » Si des ulcerations siphilitiques ou scrofuleuses des narines peuvent, jusqu'a un certain point, simuler la morve chronique du cheval, chez 1'homme, d'un autre cote nous avons la certitude que de veritables morves chroniques , et reconnues plus tard pour telles, on* ete prises d'abord pour des affections veneriennes des narines. Ces affections morveuses, chroni- ques, avaient presque toujours ete precedees d'engorgements et d'abces farcineux. » Dans le petit nombre de cas de morve chronique qu'on a observes chez 1'homme, 1'engorgement des ganglions sous-maxillaires a ete rare- ment note; de sorte que cet engorgement, auquel on attache taut d'im- portance chez le cheval (comme signe de morve chronique), chez 1'homme dans un cas d'affection chronique des narines, indique plutot qu'elle est de nature scrofuleuse ou venerienne que morveuse. Non-seulement, dans plusieurs cas de morve chronique bien constates chez 1'homme, cet engor- gement n'existait pas, mais nous 1'avons toujours rencontre (et nous insis- tons sur ce fait ) dans des ozenes siphilitiques accompagnes d'ulcerations de la gorge. Chez les scrofuleux, ces engorgements sont meme si fre- quents, quils sont un des caracteres exterieurs les plus ordinaires de la maladie. L'engorgement des ganglions sous-maxillaires, aigu ou chroni- (»'7) que, chez l'homme est souvent aussi Pindice de lesions diverses de la maehoire inferieure, d'une inflammation du cuir chevelu , d'une ulcera- tion de la houehe ou du pharynx, etc. En resume, le glandage. symp- tome d'une grande valeur et constant dans la morvc climnique du cheval, manque souvent chez l'homme dans la morve chronique et se rencontre frequemment dans d'autres cas d'ulcerations chroniques non morveuses des fosses nasales et de la gorge chez l'homme. »On avu chez l'homme, comme chezles solipedes, l'eruption morveuse dans le larynx; mais elle parait etre plus frequente chez l'homme, si nous en jugeons d'apres ce que nous avons observe. » Quant a la pneumonie lobulaire que l'un de nous (M. Rayer) a signalee comme une des lesions de la morve farcineuse chez l'homme, son exis- tence, comme element de la morve aigue farcineuse chez le cheval, apres avoir ete. d'abord contestee par plusieurs veterinaires, a ete depuis recon- nue un si grand nombre de fois, qu'il ne reste plus de doutes a cet egard. Sous ce rapport I'analogie est complete dans l'homme et les solipedes. » Quant aux lesions de la peau, dans la morve aigue, si Ton compare les cas qui ont ete observes chez l'homme a ceux qu'on a le plus generalement recueillischezle cheval, on est frappe d'une premiere difference. Presque tous les cas de morve aigue qu'on a observes chez l'homme (si Ton excepte celui qui a ete rapporte par M. Marchand, de Charenton), ont ete des cas de morve aigue farcineuse, c'est-a-dire dans lesquels une eruption mor- veuse s'est declaree non-seulement dans les narines et dans les voies de la vec des abces farcineux dans le tissu i voit, chez le cheval aussi, des bou- tissu cellulaire sous-cutane et inter- s cas n'est pas aussi considerable que chez l'homme. II y a, en outre, ceci de remarquable, que chez l'homme l'eruption se montre a peu pres indistinctement sur tous les points de la surface du corps (la face exceptee, oil l'eruption est plus frequente) ; tandis que chez le cheval l'eruplion apparait le plus ordinairement sur les parties depourvues de pods, telles que le fourreau et le pourtonr de la bouche. D'autres regions peuvent cependant etre le siege de leruption , mais plus rarement. De meme aussi, lorsqu'on transmet la morve du cheval au chien, par inoculation, le scrotum est quelquefois atteint d'inflammation et de gangrene, tandis que les autres parties sont epargnees. » II est vrai qu'en general la morve aigue etant regardee comme incu- rable et comme pouvant se transmettre a d'aul respiration, m cellulaire sous- lis encore a la pea cutane. Sans doute et des abces dans musculaire; m lis la proportion de (ai8) sacrifier les chevaux qui en sont atttints, et bien avant que la maladie ait parcouru tous ses periodes. Toutefois, ildemeure constant que I'eruption morveuse est plus rare a la peau chez le cheval que chez l'homrae. » La structure differente de la peau, chez I'homnie et chez le cheyal, semble expliquer jusqu'a un certain point la difference qu'on observe dans i'etendue et la frequence de I'eruption cutanee morveuse. 11 parait meme, enetudiant comparativement les maladies febriles, eruptives, chez Fhomme et les mammiferes, que i'agglomeration des poils dans le tissu de la peau est un obstacle au develop pement des eruptions. Ainsi, non-seulement I'eruption morveuse chez le cheval, se montre specialement sur le museau et le fourreau, mais c'est egalement sur les parties depourvues ou peu pourvues de poils, sur les levres, sur le pis et dans Fespace inter-ungueal , que se voit i'eruption aphteuse dans l'espece bovine; de meme encore I'eruption vaccinale (Tanalogue de la variole de l'homme), s'observe sur le pis et le pourtour des levres; de meme enfin I'eruption du claveairet celle du charbon chez les moutons, se montrent sur les parties depour- vues de laine. » Chez le cheval atteint de morve aigue farcineuse, le tissu cellulaire et les vaisseaux lymphatiques qui le parcourent s'enflamment et suppurent comme chez l'homme. Chez le cheval comme chez l'homme atteint de la morve farcineuse, on a trouve des infiltrations de pus et des depots de lymphe plastique dans les interstices des faisceaux musculaires; mais le tissu cellulaire du cheval presente plus rarement que celui de l'homme les abces multiples, volumineux et etendus que nous avons observes dans la morve farcineuse de l'homme. Ce fait tiendrait-il a une moindre aptitude du tissu cellulaire a suppurer chez le cheval; inegale aptitude, bien plus remarquable dans d'autres especes d'animaux chez lesquels on pro- duit assez difficilement la suppuration: chez les oiseaux, par exemple. » Chez l'homme comme chez le cheval, dans la morve farcineuse, plu- sieurs fois nous avons observe de petits depots de pus entre le perioste etles os du crane; plusieurs fois aussi nous avons vu les os atteints de carie. De semblables alterations sont assez rares chez le cheval pour que des veterinaires les aient meconnues ou en aient conteste 1'existence (i ;. v Quant a la frequence relative des alterations des os dans la morve far- (j) D'autres veterinaires ont fait mention de ces alterations des os. (Di Medecine vtterinaire, par Hurtel-d'Arboval , article Farcin. — '. monthly Journal of veterinary science.) f *'9) cineuse chez l'homme et les solipedes, i! n'est pas possible de l'indiquer aujourd'hui faute de recherches comparatives suffisantes. L'etude de ces lesions morveuses des os, faite comparativement chez le cheval et chez rhomme, est d'autant plus interessante, que plusieurs medecins, ne sachant pas que de semblables lesions eussent ete observees dans la morve du che- val, n'ontpas balance, en les voyant chez rhomme morveux, a les ratta- cher aux caries veneriennes, lors merae qu'il n'existait aucun phenomene concomitant de siphilis, et lorsque la preuve d'une infection venerienne ne pouvait etre fournie. Ce fait de lesions des os, reconnues pour mor- veuses chez le cheval, et attributes par quelques-uns a la siphilis chez l'homme, pourrait etre cite, entre beaucoup d'autres faits, pour prouver I'utilite d'une etude parallele el comparative des maladies de rhomme et des animaux. » On a observe chez l'homme comme chez les solipedes, dans la morve farcineuse, une inflammation des veines, des vaisseaux et des gan- glions lymphatiques et a pen pres dans la m'eme proportion. » Les lesions de 1'appareil digestif sont peu remarquables chez l'homme et chez le cheval, si Ton en excepte celles du foie et surtout celles de la rate dans laquelle on retrouve des noyaux analogues a ceux qui sont con- nus sous le nom impropre iVabces me'tastatiques , et qu'on observe le plus sonvent a la suite des phlebites, notamment chez les amputes et dans les infections dites purulentes. » On a quelquefois trouve de semblables depots dans les reins , chez l'homme et le cheval. » En resume, toutes les lesions observees dans la morve aigue et dans la morve chronique, chez le cheval , out ete rencontrees dans la morve aigile et dans la morve chronique chez l'homme. Les differences qu'on re- marque et que nous avons indiquees, savoir, chez rhomme, la moindre abondance du jetage, parfois 1'expuition de Ihumeur des narines, la plus grande frequence de Irruption pustuleuse et gangreneuse de la peau, la rarete on Tabsence du glandage, paraissent dependre de differences non moins frappantes qu'on remarque dans 1'etendue et la structure des parties aflectees chez les solipedes et chez l'homme. » Le diagnostic de la morve aigue ne presente pas aujourd'hui plus de difficultes, ni plus d'incertitudes chez l'homme que chez les solipedes. A une cpoque ou 1'existence de ces maladies n'etait pas soupconnee des me- decins, et ou ils n'etaient pas dans l'habitude d'examiner les fosses nasales apres la mort, la morve aigue restart le plus souvent confondue avec la pus- ( 220 ) tule maligne; ou bien on la designait, d'une maniere vague, sous le nom d' affection charbonneuse avec eruption anomale. Mais la morve aigue far- cineuse differe de la pustule maligne par une foule de caracteres. Dans la morve, les symptomes generaux d'infecticn precedent l'eruption a la peau. Au contraire l'affection charbonneuse est primitive et cl'abord locale dans la pustule maligne. Dans cette derniere on n'observe ni les abces multiples farcineux, ni l'eruption morveuse et caracteristique dans les narines. En resume, la morve aigue farcineuse, chez 1'honime, est peut-etre de toutes lesfievres eruptives celie clout ie diagnostic est le plus facile; et cela est si vrai, qu'il n'y a pas eu une seule erreur de diagnostic sur une quinzaine de cas qui se sont succede assez rapidement dans nos hopitaux, a Paris. » Chez l'homme, des abces multiples et une eruption pustuleuse et gan- greneuse a la peau sont souvent les premiers signes positifs de l'infection morveuse, et ils sont bien caracterises avant que l'eruption des fosses nasales et le jetage puissent etre constates. Chez le cheval, au contraire, la certitude du diagnostic repose surtout sur Fexistence du jetage et sur celle d'une eruption pustuleuse et gangreneuse dans les fosses nasales; eruption facile a apercevoir sur la cloison du nez, en ecartant legerement les narines. » Le diagnostic de la morve chronique est beaucoup plus facile chez le cheval que chez l'homme. En effet, hors le petit nombre de cas ou un corps etranger introduit accidentellement dans les fosses nasales ou une degenerescence cancereuse des memes parties determine un ecoulement habituel par les narines, tous les cas d'ecoulement nasal chronique, avec glandage , appartiennent a la morve chronique. En de tels cas , les veteri- naires n'ont pas, comme les medecins, a rechercher si les ulcerations na- sales ne sont pas plutot syphilitiques ou scrofuleuses que morveuses. » Les veterinaires et les medecins ont jusqu'a ce jour completement echoue dans le traitement de la morve. Pour les solipedes, la morve a l'etat aigu et a l'etat chronique est incurable dans I'immense majorite des cas; et chez l'homme elle est constamment mortelle. Ce qu'il importe done dans Vetat actuel de la science, e'est de prevenir le developpement de la morve chez les solipedes, en eloignant toutes les causes qui peuvent don- ner lieu a son developpement , ou qui peuvent favoriser sa transmission par infection ou par contagion. Ce qu'il importe surtout, e'est de ne plus propager le doute sur la propriete contagieuse de cette maladie, propriete contagieuse prouvee par les ravages que fait ordinairernent la morve parmi Jes chevaux d'un meme etablissement , lorsqu'un ou plusieurs chevaux (MJ ) morveux y sont introduits; contagion prouvee par les ravages de la morve dans les casernes de l'armee francaise, ou les reglements sanitaires sont incompletement appliques; contagion prouvee sans replique par la trans- mission de la morve du cheval a l'homme, par la nature des professions di tousles individus frappes de cette affreuse maladie (tous avaient eu des rapports avec des chevaux morveux); contagion prouvee par le develop- pernent de la morve chez le cheval et chez lane,.lorsqu'on leur inoculc une humeur morveuse provenant soit du cheval, soit de l'homme alleints de la morve; contagion prouvee enfin par taut de faits, par taut d'expe- riences et de temoignages, que le moment est venu, et l'occasion nous en est presentee, de mettre un terme aux incertitudes, aux irresolutions de 1 'administration, dont les doutes ne pourraient se prolonger sans etre prejudiciables auxinterets materiels de l'armee et a la sante des hommes. » Note de M. Bouley Jils, chirurgien interne a lUcHel-Dieu. <« Durant l'annee 1839, nous eumes l'occasion , M. Nonat et moi, d'observer a l'Hotel- Dieu, un malade affecte de morve aigue. Apres avoir constate , au moyen de rensei- guements precis, que ctt homme, lerrassier de son e'tat , s'etait trouve dans des ci-constances propres a faire nailre chez lui , par contagion , la maladie dont il etait atteint , nous inoculames a deux chevaux en bonne sante et non suspects de morve, le pus recueilli sur le malade. Ces operations furent pratique'es avee le plus grand soin par M. H. Bouley, professeura I'£cole d'Alfort, ou les anirnaux furent envoyes et observes durant tout le cours de la maladie. » Le premier cheval sur lequel avait e'te inocule le pus provenant d'un abces, fut affecte deux ou tiois jours apres d'ulcerations et de cordes farcineuses , el succomba en seize jours aux accidents de la morve aigue, comnie il fut facile de le constater par I'au- topsie qui fut faite a 1'ficole d'Alfort, en presence du directeur et des professeurs de cet etablissement. » Le second cheval sur lequel fut inocule le flux nasal recueilli chez notrc malade, tilt aussi pics que imme'dialement afleclc d'ulceres et (!',,.: ements farcineux : n-s a un accident imprevu. » Ne'anmoins nous pumes constater, a I'autopsie, clans lespoumous de ce cheval, un grand nonibre de noyaux purulents, non tuberculeux , de la classe des abces metas- tatiques, et dont la cause etait dans Inflection purulente a laquelle ce cheval etait en proie; disons cependant que chez cet animal , la membrane piiuitaire ne pre'senlait encore aucune alteration. » Pour confirmer encore le caractere contagieux de la maladie , nous inoculames sur un troisieme animal du pus recueilli durant la vie sur le premier des deux chevaux dont nous avons parle: cet animal succomba en sept jours a une morve aigue des plus intenses; nous constatames a I'autopsie loutes les altera ( 222 ) maladie, sauf uneseule, la lesion des fosses nasales. Ce fait, tout en diminuant l'i im- portance attachee a ('alteration des fosses nasales comme caractere essentiel de la morve aigue , ne contribue pas moras a e'tablir la nature contagieuse et spe'cifique de la maladie. » Au reste , ce caractere contagieux de la tnorve aigue est mis hors de doute par les nombreuses experiences pratique'es depuis plus d'un an a l'ficole d'Alfort, par MM. Re- nault et H. Bouley. Dans plus de trente inoculations faites de cheval a cheval , la trt j.sinission de la maladie a ete' constanle ; les animaux ont, sans aucune exception, succombe a la morve aigue. De plus , ces deux ve'te'rinaires ont pu transmettre la ma- ladie a deux especes d'animaux chez lesquelles aucune maladie analogue ne parait se de'velopper spontane'ment, le moutou et le chien. Deux animaux de chaque es- pece ont en effet e'te atteints de morve aigue apres inoculation de pus recueilli chez le cheval. Plusieurs pieces d'anatomie pathologique recueillies sur ces divers animaux , ont e'te' presentees a l'Acade'mie de Medecine. »> Les faits que nous venons de rapporter e'tablissent , d'une maniere irrecusable, ie caractere contagieux de la morve aigue. Voudrait-on ne'anmoins pre'tendre que le pus de la morve communique aux animaux la maladie dont ils pe'rissent a titre de matier purulente, et non comme ve'hicule d'un virus spe'cifique? On pourrait, jusqu'a un certain point, faire valoir a I'appui de cette opinion deux experiences dans lesquelles M. H. Bouley a fait naitre la morve aigue chez le cheval , par l'injection dans les veines de matiere purulente provenant d'un cheval non morveux. Dans un autre cas, la morve s'est developpee apres la ligature et la suppuration de la veine jugulaire. Remarquons, toutefois, que ces faits n'infirment pas le caractere contagieux de la morve, mais tendent seulement a faire attribuer la propriete' de developper la meme maladie a plu- sieurs sortes de matieres purulentes. n Cependant les faits qui suivent montrent qu'il ne faut pas se hater d'e'tendre ce caractere. Ainsi , M. H. Bouley n'a jamais pu faire naitre la morve aigue chez le cheval par l'inoculation pure et simple d'un pus autre que celui de la morve. Nous avons nous-memes inocule sur un cheval du pus recueilli chez un homme affecte d'abces non farcineux : cette inoculation n'amena aucun resultat, et le meme animal inocule apres laguerison de la plaie avec du pus provenant d'un cheval morveux, succomba rapide- ment a la meme maladie. » La contagion par inoculation de la morve aigue, est done etablie d'une maniere pe'remptoire. La contagion par cohabitation est e'galement hors de doute; mais en est-il » Les experiences par lesquelles Gohier avait etabli autrefois la transmis>il.i!ite pai inoculation de cetie derniere maladie , ont ete combattues dans ces derniers temps, et Von peut dire nue la question attend encore de nouveaux faits. Dans les experiences pratiqueesrecemment a l'ficole d'Alfort, on ne parait encore avoir obtenu qu'un farcin peu grave et tendant a la guerison. Ne'anmoins , dans les cas de cette espece, on ne dott pas se hater de sacrifier les animaux, s'il s'est de'veloppe chez eux le moindre engorge- ment ou le moindre ulcere farcineux. En effet, ce n'est quelquefois que long-temps apres Vapparition des premiers accidents que se manifested morve aigue. J'ai observe en i838, sur un malade de Vh6pital Saint-Louis, un cas fort inte'ressant souse* rapport. Un homme, palfrenier Hepuis huit ans dans une infirmerie de ehevaux malades, etait affecte dejmis plusieurs mois d'abces fro ids et d'ulo fut soupfonne'c 4 ) » J'ai avance tout-a-1'heure que mon honorable confrere elait dans l'er- reur quand il coufondait en une seule et meme maladie la morve aigue et la morve chronique; c'est qu'en effet, a l'exception que dans les deux affec- tions le nez est morveux et que Fanimal est glande, rien d'ailleurs n'est plus dissemblahle : origine, phenomenes morbides, duree , lesions pathologi- ques, tout est different. La morve aigue est en general un mal qui parcourt rapidement ses periodes, qui compromet, des son debut, la vie de l'animal , lerend incapable d'aucun service, tandis qu'un cheval atteint de la morve chronique peut Iravailler, boire et manger, et memereproduire son espece a peu pres comme s'il efait bien portant, et cela pendant des mois etquelque fois des annees. En un mot, il y a si peu de motifs de confondre ces deux maladies, qu'elles peuvent se montrer en meme temps sur le meme animn! et qu'il n'est pas difficile d'y distinguer ce qui appartient a l'une de ce qui appartient a i'autre. » Mais le point sur lequel j'insiste principalement , est ce qu'a dit M. Eresehet de la contagion de la morve chronique; j'y insiste parce que ce point est celui sur lequel les veterinaires on t fait le plus d'experiences , et aussi celui sur lequel ont ete plus particuherement dirigees les recherches de la Commission dont j'ai l'lionneur de faire partie. » Nous avons fait dans cette Commission , tous nos efforts pour trans- mettre cette espece de morve d'un cheval a un autre. Nous avons, par exemple , a diverses reprises , renferme dans une meme ecurie et place cote a cote quinze chevaux atteints de morve chronique et quinze che- vaux sains. Ce contact s'est prolonge quelquefois plus d'une annee, et nous n'avons jamais eu de raison de soupconner la contagion, car presque tous nos chevaux sains sont sortis intacts de cette rude epreuve , et long- temps apres ils conservaient encore une sante parfaite. » II est d'autantplus important d'eloigner toute idee erronee touchant la morve chronique, que c'est surtout elle qui decime nos chevaux de troupe et cause au pays chaque annee des pertes enormes. C'est pour prevenir ce mal que M. le Ministre de la Guerre consulte les officiers- generaux les plus experimentes, qu'il s'adresse aux Academies, et qu'il a sagement resolu de soumettre cette grave question a des experiences directes, afin d'obtenir en France ce qui existe en plusieurs pays voisins, la disparition d'un fleau redoutable et dispendieux. Affirmer sans en don- ner la preuve irrecusable, sans avoir fait soi-meme des experiences con- cluantes, que la morve chronique est contagieuse , c'est agir sans s'inquie- ter des consequences, c'est vouloir nous replonger dans la barbarie d'ou nous nous efforcons de sortir, c'est en outre s'exposer a etre formellement contredit par ceux qui ont etudie serieusement la matiere. » Les auteurs du Memoire que je refute se sont exprimes d'une maniere non moins imprudente sur une question qui interesse l'hygiene publique. On est venu vous dire que la morve du cheval se transmettait a 1'homme, et que cette transmission avait ete constamment mortelle dans quinze cas recemment recueillis , les seuls que l'on connaisse. Mais avant d'enoncer devant I'Academie des Sciences une assertion de cette gravite et qui va jeter I'epouvante chez tous ceux qui auront a approcher d'un cheval ma- lade de la morve, n'eut-il pas ete sage de discuter et d'etablir par des preuves irrecusables , la similitude qu'on suppose; pour ma part, moi qui ai etudie la morve du cheval , apres avoir vu des malades atteints du mal que mes confreres nomment morve, je ne suis pas frappe" de la ressem- blance, et j'aurais ete bien aise qu'on me l'eut fait saisir. » Pour prouver que ce mal jusqu'ici toujours fatal est le r^sultat de la contagion , notre confrere vous a dit que les quinze victimes avaient eu des rapports avec des chevaux morveux; mais avant d'admettre la contagion qui frappe si vivement les esprits vulgaires, n'aurait-il pas fallu s'assurer si les memes causes qui ont produit la morve chez les chevaux qui, dit-on, Font transmise , n'ont pas pu developper aussi une maladie grave chez les hommes qui y ont ete exposes? Et a supposer que les deux maladies fussent semblables, comme le disent les auteurs du Memoire, ne pourraient-elles done pas avoir une commune origine? » Mais notre confrere va beaucoup plus loin; il soutient que la pretendue morve de 1'homme, nouvelle aujourd'hui, a toujours existe, et que pour le savoir il n'a manque que des observateurs. LaTerre tournait, vous a-t-il dit, avant que Galilee l'apprit au monde. A ce brillant rnais un peu Strange rapprochement, ou nous apparait tout-a-coup un Galilee de la morve de 1'homme, je ne ferai qu'une simple remarque : pour decouvrir le mouve- ment de rotation et de translation de la Terre autour du Soleil il fallait le genie d'un grand homme ; mais pour s'apercevoir qu'en habitant avec des chevaux morveux on gagne leur mal , que le nez coule, et qu'on meurt avec la figure mutilee, il faudrait tout juste 1'esprit du plus innocent pal- frenier. Et certes un tel fait tout-a-la-fois si simple et si effrayant n'eut passe inapercu ni dans les regiments, ni dans les campagnes , et encore bien moins dans les infirmeries des ecoles veterinaires, oil tant d'hommes ins- truits et zeles soignent les animaux. w Si j'en juge par les etudes que j'ai faites moi-meme sur cette maladie C. R. 1840, i« Semere. (T. X, N«>6.} 32 ( 226 ) que je regarde conime nouvelle, et qui j'espere sera passagere, elle est du genre de celle que les medecins appellent charbonneuse ; elle depend d'une alteration du sang, ce que j'ai constate directement et ce qui est d'ail- leurs prouve egalement par les desordres qu'elle laisse apres elle et qui sont ici representes par de tres beaux dessins et de magnifiques pieces en cire. Mais dans des questions aussi graves, aussi importantes, je n'ap- prouve point qu'on s'appuie de representation , ou les idees de l'auteur et I'imagination de l'artiste ont du necessairement s'introduire : ce n'est pas trop, dans de telles circonstanees , d'avoir la nature sous les yeux ; car alors chacun peut l'interroger a sa maniere, la voir sous des aspects divers, ce qu'il est interdit de faire quand on a seulement a sa disposition des imitations toujours iufideles, si on les compare a la realite. » Je regrette done, dans l'interet de la securite publique, que les au- teurs du Meraoire aient entretenu l'Academie des Sciences d'une maladie encore fort obscure, jusqu'ici inevitablement mortelie, devant laquelle par consequent la medecine est obligee d'avouer hautement son impuissance , surtout n'ayant a nous presenter aucun fait qui n'eut deja ete rendu pu- blic par la voie des journaux scientitiques et par les debats de l'Academie royale de medecine, » M. Breschet repond : cf i°. Que, dans son opinion et dans celle de M. Rayer, la morve aigue et la morve chronique sont deux affections d'une meme nature , dune meme origine; qu'il connait aussi bien que M. Magendie, les differences que ces deux especes de morve presentent dans ieur marche et leur ex- pression symptomatique; » 2°. Qu'il a dit que la morve chronique etait beaucoup moins conta- gieuse que la morve aigue, mais qu'il affirme de nouveau que la morve chronique est contagieuse; » 3°. Que M. Magendie, en declarant que presque tous les chevaux sains, mis par lui en rapport avec des chevaux morveux, etaient sortis intacts, ne prouve pas que les autres chevaux n'ont pas contracle la morve par contagion; » 4°. Que d'ailleurs la transmission de la morve chronique , parmi les solipedes, est demontree par des faits et des experiences que les asser- tions de M. Magendie ne detruisent en aucune facon; » 5°. Que les opinions de M. Magendie sur l'origine de la morve de I'homme sont erronees en tous points , et que pour ne citer qu'un seul fait: on ne peut attribuer a l'infection des eeuries, les cas de morve ob- serves chez I'homme a la suite de I'inoculation accidentelle d'une humeur morveuse. » Enfin, qu'il defie M. Magendie de signaler une erreur anatomico-pa- thologique dans les representations de la morve aigue et de la morve chronique du cheval, et de la morve aigue de I'homme, mises sous les yeux de V Academic » Note de M. Becquerel. « Quoique etranger par mes travaux habituels , dit M. Becquerel , aux questions qui viennent d'etre traitees par MM. Breschet et Magendie, le nom de mon fils (Alfred) ayant ete cite, je crois devoir faire connaitre a l'Aca- demie les faits qu'il a observes et qui sont de nature a l'interesser. » Ces faits sont de deux especes; ils resultent d'experiences faites par mon fils, conjointement avec M. Leblanc, medecin veterinaire distingue de la capitale. » La premiere espece comprend les faits relatifs a la transmission de la morve du cbeval a I'homme. En voici un exemple : » Le nomine Devinque succomba, en fevrier i83o,, a la morve aigue a i'hopital de la Charite". L'observation en a ete rapportee peu de temps apres par mon fils dans la Gazette medicale. Cet homme avait contracte la morve en coucbant presque tous les jours sur la litiere d'une ecurie ou se trouvaient deux chevaux malades. » La cause de cette maladie serait restee inconnue, sans 1'activite et le zele scientifique de M. Leblanc, qui, ayant appris que le proprietaire de ces deux chevaux les avait fait abattre a Montfaucon , s y rendit avec mon fils. » lis firent ouvrir devant eux les fosses nasales des deux chevaux, et re- connurent tous les caracteres d'une morve chronique intense; re fait leui prouva la transmission de la morve du cheval a 1'hominr. » La seconde espece de faits est encore plus concluante : elle est rela- tive a la transmission de la morve, de I'homme aux animaux. » i" fait. Du pus recueilli dans les pustules du malade, et du mucus produit de Tecoulement nasal furent inocules par M. Leblanc et mon fils a une anesse qui ne tarda pas a succomber aux progres de la morve aigue; fait qui fut constate en presence de plusieurs veterinaires distingues. L'his- toire de cette anesse fut consignee dans un M<' moire publie par M. Leblanc. 3a.. ( 228 ) » 2° fait. Le meme pus et le meme mucus nasal furent inocules par M. Leblanc, a un cheval; des lesions morveuses et farcineuses se deve- lopperent quelques jours apres chez cet animal, qui fut abattu au bout d'un mois. A l'autopsie, on trouva des cordes, des boutons de farcin (ex- pression du medecin veterinaire) sur le trajet des vaisseaux glosso-faciaux et des vaisseaux de la face interne d'un des membres posterieurs. » La muqueuse de la narine droite avait ete ulceree, comme on a pu le croire d'apres une cicatrice que Ton y trouva ; les sinus veineux sous-mu- queux de cette narine etaieut encore fort injectes. Ces caracteres n'ont pas permis de meconnaitre /a nature morveuse de la maladie. » Je terminerai en presentant a l'Academie le resume de quelques ex- periences faites recemment par M. Leblanc, et qui sont de nature a Tin- teresser. » U y a nn mois environ, un horarae atteint de morve aigue succomba a l'Hotel-Dieu ; M. Leblanc inocula, i° a un chien, du sang extrait pendant la vie de I'homrae malade; a° a un autre chien, du pus provenant des pus- tules et du flux nasal. Le premier animal auquel le sang fut inocuie, ne fut point atteint; le second devint morveux. Je me borne a exposer ces faits dont les physiologistes tireront telles conclusions quils jugeront convenable. » a M. Larrey fait remarquer que, pendant la guerre que la France a eue a soutenir pendant plus d'un quart de siecle dans les differents cli- mats, avec les puissances de 1'Europe et meme de l'ancien continent, il n'a jamais vu ni entendu dire (bien qu'il ait suivi et etudie les epizooties qui ont attaque plusieurs fois les armees), qu'un seul des cavaliers ayant soigne deschevaux morveux ou affectes de la morve, eut contracte cette maladie. » Enfin M. Larrey, sans con tester les faits rapportes en faveur de la contagion , pense qu'on ne peut encore prononcer d'une maniere positive sur I'existence reelle de cette contagion (du cheval a 1'homme), et qu'une telle idee , d'ailleurs, repandue dans l'armee, pourrait produire sur les corps de cavalerie une impression extremement facheuse. » theorie des nombres. — Discussion des formes quadratiques sous lesquelles se presentent certaines puissances des nombres premiers. Reduction des exposants de ces puissances; par M. Augustin Cauchv. Soient toujo > un nombre premier n un diviseur de p • h, ky I, . . . les entiers inferieurs a n, mais premiers a «, 0A, 0ft, 0,, ... les facteurs primitifs correspondants du nombre p, N le nombre des entiers h, k, I, ... p line racine primitive de l'equatiou (,) *■=., enfin A = pA 4- f + f -f- ... — p» — f — f" ~ une somme alternee des racines primitives de l'equation (i), les entiers h, k, I etant ainsi partages en deux groupes h, h', h", ... et k, k', k' ... Si le nombre « est tel que Ton ait (:.) A' = -n, sans toutefois se require a Tun des trois nombres 3, 4, 8, on aura h + h! -f h" + . . . == * + X -4- & + ... s o, (mod. n); et alors, en posant (3) I = 0a0A'0a . . . , J = ©a0a 0r on trouvera non-seulement (4) I J = Pl mais encore (5) I + J = A, I — J = BA, et par suite (6) 4^ = A* + «B-, A, B designant deux quantites entieres. » Si d'ailleurs on nomme pK la plus haute puissance de p qui divise si- multanement A et B, on aura (7) A = px, B = fy, oct j designant deux quantites entieres non divisibles par/?; et, en posant (8) ^ = ^-2A, on verra la formule (6) se require a (9) 4/>" = x* 4- «TS- Or de ce qui a ete dit precedemment (pages 187 et 190), il resulte que Texposant /u, dans la formule (9), pourra etre calcule directement a l'aide de la regie suivante : » Concevons que parmi les entiers h, h', h", ... dont le nombre total est \ N , ceux qui restent inferieurs a \n soient en nombre egal a i, et ceux qui surpassent \n en nombre egal a j. Vexpo- sant u sera represent e par la valeur numerique de la difference si n est de la forme 8x -{- 7 ; par le tiers de cette valeur numerique, si n est de la forme 8x ■+■ 3 ; et par la moitie de la meme valeur numerique, si n est divisible par 4 ou par 8. » La valeur de /u etant ainsi determined, la valeur de A se dednira de la formule (S^et sera i/N \ (»» ) >u, ce qui rev ient au meme , (to) A = i±J On pourra ensuite obtenir facilement la valeur de x ou la valeur de j, a 1'aide des equations (5) et (7) , desquelles on tirera (II) * = r»(I+J), jr^p-"1-^. Enfin, en posant, pour abreger, et ayant egard aux formules R/jrt_i = =fc />, Rltl'K-l,n-l' = p, qui subsistent, quand /, /' representent des entiers inferieurs a n, on (») 1 = -/)/G- J = -P'f- y, g designant deux nombres dont le plus petit sera A, et le plus grand A -j- yu, tandis que chacune des lettres F, G, designera, au signe pres, un produit compost avec des facteurs de la dans chacun desquels on pourra supposer les deux indices /, /' positifs, mais inferieurs a n, et leur sorarae l-\-l' renfermee entre les liraites n,in. » II est important de rappeler que des formules (1 1) et (12) on petit ai- sement deduire un nombre equivalent a oc suivant le module /?, et meme suivant le module p*. Si, pour fixer les idees, on suppose g= A, et si d'ailieurs on nomme £, q ce que deviennent F, G, quand a la racine pri- mitive p de l'equation (1) Ton substitue une racine primitive r de l'e- quivalence af =E 1, (mod. p), on tirera des formules (11) et (12), 03) oc » ( a34 ) i° que / sera pair, i° que la somme sera paire elle-meme, avec la difference et par consequent avec le notnbre /ul precisement egal a la valeur nume- rique de l-^±. » Supposons enfin que Ton prenne pour n un nombre pair, divisible par 8. Ce nombre devra etre, dans l'equation (i5), de la forme v, /, /, ... etant des facteurs premiers, impairs et inegaux: et les entiers seront, i° sig est de la forme 4X H~ *? ceux qui verifieront les deux con- ditions (A) =i, h == i ou 3, (mod. 8), ou les deux conditions (A) = - i, h == 5 ou 7, (mod. 8); 2° si ^ est de la forme 4X -f- 3, ceux qui verifieront les deux conditions (A) — J? h = i ou 7, (mod. 8), ou les deux conditions (A) = — i, k 3= 3 ou 5, (mod. 8). On en conclut encore que dans le groupe A; /*', //',... les nombres inferieurs a - seront, deux a deux, de la forme Done i sera pair; et comme '■ + /=? = *(»-• )(^'-i)... sera non-seulement pair, mais divisible par 4, 011 peut affirmer qlie ■ /, l--H;- et par suite i — l — LlLi, seront pairs avec le nombre fJt, precisement egal a la valeur numerique de ^=J » Ainsi, en resume, l'exposant /u sera, dans l'equation (9), (i4) ou (i5), un nombre pair, suivant que n sera un nombre premier, 011 UB nombre compose. II nous reste a montrer comment on peut, dans le dernier cas, reduire la valeur numerique de l'exposant ix. » Prenons d'abord pour n un nombre compose de la form*; 8x -f- 7. Mors l'equation (9) pourra etre remplacee par la formule ('t'4)s dans la- quelle /u sera un nombre pair; et, comme par suite px sera un carre impair, e'est-a-dire de la forme 8x -f- 1 , x3 devra etre un carre de la meme forme, et y* un carre pair. Cela pose, les deux facteurs dont la somme sera a/)2, et le produit pl — x* = ny%, auront evidem- meut pour plus grand commun diviseur le nombre 2; et, pour satisfaire a K equation (14), on devra supposer p* — x = 2ctu\ p* -4- oc = 2£p% par consequent (16) p* ss ctu* -f- £i>*3 a, £, u, v de'signant des nombres entiers qui verifieront les conditions (17) *£ = !*, (18) lUS>=y. 11 y a plus: comme le produit <*£ = H sera diviseur de p — 1, on aura ©.*»■ GD-«. ( i36 ) Formule (16) entrainera les conditions M (*) = " 6) auxquelles les facteurs a, € devront encore satisfaire. Enfin, Ton prouve aisement que la loi de reciprocity comprise dans la formule est applicable au cas ou Ton represente par «., €, non-seulement deux nombres premiers superieurs a 2, mais encore deux nombres impairs quelconques: et corame, n etant de la forme 4* + 3, Tun des facteurs a, £ doit etre de la forme 4x-f- i , il est clair, que dans 1'hypothese admise, la premiere des conditions (19) entrainera la seconde et reciproquement. Done, lorsque n sera un nombre compose de la forme 8x-{-7, V equa- tion (14) entrainera la formule (16), dans laquelle a, £ devront verifier les seules conditions (ii'j «e = B, (!)= .. » Supposons, pour fixer les idees, n = i5 = 3 .5. On trouvera pour #, A',. . . les nombres 1, ^ 4, 8, dont trois sont inferieurs et un seul superieur a - = y{. O0 aura done alors et V equation (14) reduite a f = xa + i5j% entrainera la formule , = •* + e*, «, € etant des entiers assujetis a verifier les deux conditions -C-.5. (<;)=■• Or, de ces deux conditions la premiere sera verifiee. si Ton prend pour ( *37 ) «, £ les nombres i et i5, ou 3 et 5. Mais, comrae on a (J) = — i , la si- conde condition nous oblige a rejeter les nombres 3 et 5, en prenant pour a, £ les nombres i et i5. Done,/? etant un nombre premier de la forme i5x-|-i, ou, ce qui revient au meme, de la forme 3ox -f- i , la consideration des facteurs primitifs de p fournira la solution en nombres entiers de 1' equation p = u> + l5i*, wPrenons maintenant pour n un nombre compose de la forme 4^+3. Alors on pourra verifier en nombres entiers Tequation (9); et les deux facteurs dont la somme sera 4 miers entre eux, si + oc = &v* , a 7 £, u, v etant des nombres entiers qui verifieront les formules a£ = x, uv = r, avec les conditions (19)- Si, dans le cas que nous considerons, ,z% r*, etaient des carres pairs, on pourrait, comme dans le cas precedent, redmre l'equation (9) a l'equation (14), et Ton arriverait a la formule (16) qui peut etre censee comprise dans la formule (22), de laquelle on la deduit en remplacant u par iu et v par iv. On peut done enoncer la proposition suivante. » Lorsque n est un nombre compose de la forme 8x -f- 3 , l'equation (9) entraine la formule (22), dans laquelle a, £ doivent verifier les condi- tions (21). » Prenons maintenant pour n un nombre compose, divisible par 4, mais non par 8. Alors on pourra satisfaire en nombres entiers a I'equa- (*38 ) tion ( 1 5), si 7 est de la forme 4X + i» et, par des raisonnements sembla- bles a ceux dont nous venons de faire usage , on prouvera que I'equation (i5) entraine I'une des deux formules (23) pz __ au> + £^ ^4) 2p* = aw1 + Gv*, a, Q>, designant des nombres impairs assujetis a verifier la condition (25) *G = j , et u, v des quantites entieres qui verifieront l'une des conditions ius> = y\ uv = j. D'ailleurs, leproduit ag = ? etant de la forme 4x -f- i, a, £ seront tous deux de cette forme, ou tous deux de la forme 4X "f- 3 ; et, comme l'e- quation (23) entrainera les formules (19), en vertu desquelles I'equation (ao) donnera * — 1 c- 1 f*6) (— 1) a * = 1, il est clair que , dans I'equation (s3), ot, £ne pourront etre tous deux de la forme 4x + 3. lis y seront done l'un et l'autre de la forme 4x -f- 1. Quant aux valeurs de a, £, contenues dans I'equation (24), elles devront verifier les formules (■a e=c-> ©-©. desquelles on tirera, en les combinant avec les formules (20), (a5), et, comme u% o* devront etre impairs dans I'equation (24), cette equation donnera encore (29) 2 = a + C, (mod. 8). Or, en vertu des formules (28), (29), les entiers (*5); mais encore des nombres equivalents a x eta/ suivant le module p. C'est ce que j'expliquerai plus en detail dans les Eocercices d Analyse et de Physique maihematique. Je me bornerai pour le moment a observer que, si n est nn nombre premier de la forme 4x -f-3, i representera le nombre des entiers qui, etant inferieurs a -, offriront un indice pair. Si au contraire n est un nombre premier de Id forme 4x + 1 ; alors - representera le nombre des entiers impairs, et in- ferieurs a n, qui, etant de la forme /jx-f- 1, offriront un indice pair, on qui, etant de la forme 4*+ 3, offriront un indice impair. Comme on aura d'ailleurs, dans l'un et l'autre cas, les tables de M. Jacobi donneront i°. pour n= 7, a3, 3i 4, 6, 3, 3, 19, tf, 20. pour n = 3°. pour j = 3, 9, 59, 67, 83,.. Si d'ailleurs on pose generalement n. ( a4» ) la valeur entiere de x qui verifiera l'equation (9), sera equivalente, an signe pres , suivant le module p , pour /2 = 7 a II, a, „ _ ., > n.jn^ n,,7n4t9 Pareillement la valeur de x qui verifiera l'equation (i5) sera equivalente, au signe pres, suivant le module p, pour n = 20 ss 4.5 a ^ ni>9n3ir == =fc £n\>9, pour * = 5i = 4..3 i |-^°t^*l(^ » Les valeurs de x, j etant connues, on en deduira immediatement celles de«,P, et Ton pourra meme obtenir facilement un|nombre equi- valent a w* ou a v* suivant le module p. Ainsi, par exemple, si Ton prend n = 20 = 4»5 , l'equation (i5) reduite a f == ^ + 57% entrainera la suivante p = x* ~\- 5\>% attendu que la condition (-§■) = — r exclura dans ce cas la formule (a4). Cela pose, devra etre egal , au signe pres, a et par suite .r a it — 5 v ■ = 2«* — p. On aura done az^^dbx, (mod.^), et "* ss — ■ 5va = db | nI)9 n3l7 , ( mod. /;). Si, pour fixer les idees, on prend p = 101, la derniere formule donnera Or effectivement pathologique. — Sur la blancheur des cartilages articulaires chez des homines dont les os presentaient une teinte rouge. — Note com- muniquee par M. Larrey. Le fait signale par Duhamel , de la difference que presentent, sous le rapport de la coloration , les os et les cartilages des animaux soumis a I'usage de la garance, ayant ete constate de nouveau par les recherches ex- posees dans le dernier Memoire de M. Flourens, M. Larrey prend occa- sion de cette derniere communication, pour rappeler qu'il a lui-meme signale une difference semblable dans les effets produils sur les deux es- peces de tissus sous l'influence de certaines causes pathologiques. « Dans le deuxieme Memoire que j'ai communique a l'Academie sur le mode d'occlusion des plaies du crane, avec perte de substance a cette botte osseuse , j'ai fait remarquer, dit-il, que chez plusieurs jeunes invalides qui avaient succombe en i83a aux effets du cholera-morbus indien, j'avais trouve les os de ces jeunes sujets empreints d'une teinte rouge-garance , comme ceux des jeunes animaux nourris avec cette plante, et j'ai ete le premier a observer ce phenomene chez I'homme; j'ai fait la remarque aussi que cette injection rouge se bornait exclusivement a la substance os- seuse, sans penetrer dans les cartilages diathrodiaux qui conservaient leur couleur blanche, ainsi qu'on peut le voir encore par la planche ci-jointe (i). » MI MOIIUS PRESENTES t^ratologie. — Note sur une monstruosite nouvelle. Portion de jcetus vivant aux depens du testicule ; par M. A. Velpeau. (Commissaires , MM. Serres, Isidore Geoffroy Saint-Hilaire, Breschet.) « II s'agit, dit M. Velpeau, d'une portion vivante de foetus fixee dans le testicule d'un homme adulie , ou elle semble s'etre developpee et avoir (i) Voyez l'arucle Cholera morbus et les planches qui en dependent , au \e volume de ma Clinique chirurgicale. ( >44 ) vecu depuis la naissance. Get homme, age de 27 ans, bien constitue, et n'ayant jamais eprouve de maladies graves , presentait a son entree a l'ho- pital de la Charite, une tumeur du volume du poing situee au cote droit du scrotum. » Remarquant, d'apres les renseignements que me fournit ce jeune homme, que 1'origine «!e la tumeur remontait a la naissauce, qu'on ne s' etait pas apercu de son commencement, qu'elle n'avait jamais cause de douleur, qu'aucun travail pathologique ne s'y etait etabli, qu'elle etait insensible a la pression , qu'il etait possible de l'inciser, de la piquer, de la traverser de part en part, sans causer la moindre souffrance; tenant compte de 1'aspect du tissu cutane qui en constituait la surface exterieure, de son elaslicite, des duretes qui se presentaient a son interieur, d'une meche de poils qui sortait par une sorte d'ulcere de sa partie posterieure , d'un tubercule rougeatrequi existait en avant au fond d'une autre ouver- ture, et de la matiere glaireuse ou grumeleuse que le malade en avait quel- quefois expulsee, je m'arretai a l'idee d'une tumeur foetale } d'un produit de conception. Voulant obtenir des renseignements precis sur les premiers temps d'une aussi singuliere production, je fis ecrire au medecin d'Ester- uay, a M. Senoble, qui me repondit en ces termes : « A I'age d'enviroti )» 4 mois, la mere du jeuue Gallochat vint me montrer son enfant; il por- » tait alors une tumeur ou seulement un gonflement des bourses que je » reconnus n'etre qu'un pneumatocele. A quelques mois de la, je remar- >i quai, en examinant une seconde fois le malade, une legere tumeur en- > flammee qui me parut n'etre qu'un leger phlegmon et qui ceda aux simples » topiques emollients; je n'en avais plus entendu parler, lorsque, au bout » de3 ou 4 ans, on m'appritque la tumeur decet enfant grossissaittoujours.» Bien que ces details soient fort incomplets , il me fortifierent pourtant dans ma premiere opinion qui parut tenement singuliere a toutes les personnes auxquelles j'en fis part, que je restai seul de mon avis. Je concns des-lors ■ ie projet d'extirper la tumeur dont il s'agit, sans enlever le testicule. II me suftira de dire qu'elle a ete terminee comme je le desirais, et que sans etre gueri, le malade est aujourd'hui dans im etat a ne pas donner d'inquietudes serieuses. » L'examen de la tumeur nous y a fait reconnaitre presque tous les ele- ments anatomiques du corps d'un mammilere ; ainsi sa couche exterieure est de nature cutanee et sa substance principale est un melange de lamelles et de fibres qui donnent l'idee des tissus adipeux, fibreux et musculaire. Dans son interieur nous avonstrouvedeuxkystesremplis d'une matiere d'ap- parence albumineuse; un autre kyste contenait une matiere d'un jaune verdatre et demi liquide, comme le meconium. Dans un quatrieme sac existait une matiere grumeleuse d'un jaune sale, concrete et entouree de poils. Cette matiere, examinee au microscope, a paru n'etre que de la substance sebacee avec des ecailles epidermiques. Du sac, rempii par la matiere que nous avons comparee au meconium, sortait la meche de poil.s qui se montrait a l'exterieur. Si bien qu'il y avait la une ouverture ayant quelque analogie avec un anus. » Enfin, au milieu de tous ces elements, nous avons trouve de nom- breuses portions de squelette parfaitement organisers, appartenant incon- testablement , comme on peut s'en convaincre en jetant les yeux sur la piece, a de veritables os et non a des productions accidentefles. Ces os etaient partout enveloppes d'une sorte de perioste; et les pieces diverses, mo- biles les unes sur les autres, offrant des articulations reelles, peuvent etre divisees en trois categories. Le premier grqupe est essentiellement compose de trois pieces dans lesquelles j'ai cru reconnaitre la clavicule, le scapulum et une partie de I'humerus; le second groupe, beaucoup plus volumineux que le premier, semble appartenir au bassin, ou bien a la base du crane: trale.La troisieme serie, enfin, parait comprendre des portions de vertebres ou des fragments d'os indeter mines. » Les corps et tous les elements qu'on y a trouves ont donne fidee d. tissus ou produitsnormaux, sans qu'on ait pu y constater l'existence tie la plus petite gouttelette de pus, d'aucun os carie ou necrose, d'aucun carti- lage altere, de la moindre production fongueuse ! » II faut se rappeler, en outre, qu'au dire de M. Senoble, cetle tumeur a continue de croitre au moins jusqu'a lage de 6 ou 7 ans , et que le jeun< homme qui pretend I'avoir tonjours portee avec les memes caracteres, ne peut guere faire remonter ses souvenirs qu'a cette meme periode de sa vit-. II faudrait done en conclure que les portions de foetus dont je viens de pai- ler ont vecu et se sont d^veloppees en meme temps que l'individu qui les portait, qu'il y avait la deux etres accoles 1'un a Tautre. » Maintenant, comment le fait a-t il pu s'etablir ? Est-ce pendant la vie inLra-uterine? une partie d'un foetus dont le reste aurait disparu, se serait elle collee au scrotum de maniere a y rester sous forme de bourgeon ou de greffe , ou bien seraient-ce les restes d'un foetus d'abord entre dans le ventre de I'autre, puis descendu par la tunique vaginale qui aurait a la fin use de dedans en dehors les enveloppes du scrotum pour s'epanouir a l'exterieur J> MicROGiiAPHiE. — Nouvel appcireil pourl'eclairage du microscope, au moyen de la lumiere du gaz oxi-hjdrogene ; parM. Al. Donne. (Commissaires , MM. Chevreul, Flourens , Ad. Brongniart, Pouillet.) « J'ai l'honneur d'appeler l'attention de I'Academie sur les applications que j'ai faites du microscope solaire et du microscope eclaire par le gaz oxi- hydrogene, a la demonstration des objets microscopiques et a l'enseigne- ment ; ce sujet , auquel j'ai consacre mes etudes et raes soins depuis plu- sieurs annees, me parait offrir assez d'interet pour meriter d'etre examine par une Commission de l'lnstitut. » J'ai eu le bonheur de pouvoir faire etudier experimentalement a plus de cent eleves pendant l'ete dernier, la texture des differents elements de l'or- ganisation animale et vegetale, la composition des divers fluides, le pheno- mene si admirable de la circulation dans les animaux et dans les plantes; j'ai pu montrer tous les details de fine anatomic , depuis la structure de la peau, dont l'image se peint si nettement sur l'ecran avec la disposition de- crite par M. Breschet et l'arrangement de ses couches demontre par M. Flou- rens , jusqu'aux molecules des tissus musculaire et nerveux, et aux produits pathoiogiques des membranes , a ceux de l'urine, etc., etc. » Je suis meme parvenu a eviter l'inconvenient de la chaleur, si incom- mode au foyer du microscope solaire, sans l'emploi d'aucune substance intermediaire. « L'inconstance du soleil daus notre climat etant bientot devenue un obs- tacle insurmontable , au moins pendant huit mois de l'annee , aux de- monstrations que j'ai entreprises etau but que je poursuis,je me suis de- termine a appliquer la lumiere du gaz oxi-hydrogene a l'eclairage du mi- croscope; mais l'appareil tel qu'on l'a construit jusqu'ici, etait tout-a-fait impropre a un cours scientifique ; aussi ce precieux instrument capable de rendre de si grands services, est-il reste jusqu'ici un simple objet de cu- riosite a peu pres sans application dans l'enseignement; j'espere que son usage va s'etendre , en meme temps qu'il deviendra d'un emploi plus simple et plus commode. » Je me hate de dire que c'est a M. Selligues , dont l'esprit mventif et fecond est bien apprecie de ceux qui connaissent ses travaux, c'est a son zele et a son habilete que je dois la disposition ingenieuse du nouvel ap- pareil dont je viens soumettre 1'examen a I'Academie » (=47) mecanique appliquee. — Sur I'eiTiplai du ballon comme moteur, i° pour marcher sur terre; i°pourfranchir I'air dans une direction determined; par M. le general Dembinski. (Commissaires , MM. Poncelet, Coriolis. ) mecanique appliquee. — Nouveau systeme de chemin defer a un seul rail; par M. Saumur. (Commissaires, MM. Poncelet, Coriolis.) Un Memoire de M. Montault, sur le liquide ce'phalo-spinal, Memoire couronneen i836, et qui devait paraitre dans les Memoires des Savans etrangers, n'ayant pu encore etre imprime, est presente de nouveau par 1'auteur, avec des additions destinees a faire connaitre les progres qua faits la science sur ce point , dans l'intervalle qui s'est ecoule depuis le concours. Le Memoire ainsi modifie, est renvoye" a une Commission composee de MM. Magendie, Serres et Double, Commission qui aura a examiner s'il convient de publier ce travail sous sa nouvelle forme, ou tel qu'il etait lorsqu'il a ete couronne par 1' Academic CORRESPONDANCE pnvsiQUE chimique. — Communications de dessins photogeniques de M. Talbot. « M. Biot presente a l'Academie plusieurs dessins produits par la radia- tion atmospherique sur des papiers sensibles, et qui viennent tie (ui etw adresses par M. Talbot. Deux sont des reproductions de lithographies qui ont beaucoup d'agrement. Les autres sont effc tin s dapres nature i il gagne un atome de chlore. » » N'est-il pas evident qu'en sen tenant an texte pn'-eis de cette loi, on allait bcaucoup trop loin. Pourquoi , en effet, le principe &e* proportions multiples, qui complete d'une maniere si heureuse celui des equivalents, se serait-il trouve exclus dela chimie organique? Pouvait-on admettre qu'en eliminant un equivalent d'hydrogene, on n'arriverait jamais a le remplacer par deux ou trois equivalents de chlore, etc.? Pourquoi n'y aurait-il pas eu egalement des cas oil l'oxigene et le chlore se seraient ajoutes puremen simplement a une substance organique, sans eliminer aucun de seselei (258) » Entendue dans un sens trop litteral, Ja loi des substitutions de i834 etait done fausse : Pour la rendre exacte et conformea l'experience, il aurait fallu ajouter qu'elle ne s'observe pas toujours. Cela raeme n'aurait pas suffi, il aurait fallu indiquer en outre les cas ou elle est en defaut ou du raoins rattacher par quelque propriete speciale les composes produits dans les cas ou elle avait lieu. » Sans cela, en effet, la loi des substitutions n'avait plus aucun carac- tere propre; elle n'etait et ne pouvait etre qu'un cas particulier de la loi des equivalents chimiques. En tronquant ainsi une loi connue , certes on ne faisait pas une loi nouvelle. » Aujourd'hui notre confrere est bien loin de donner, comme en i83<4, une extension trop grande a la loi des substitutions : il avoue que dans un grand nombre de cas, cette loi n'a pas lieu. » Le phenomene des substitutions n'est pas general, dit-il ; bien mieux , e'est la. un de ses caracteres les plus essentiels. Pour que la loi des substi- tutions s'observe, il faut que les corps conservent ;leur type initial; elle n'est plus applicable dans le cas contraire et par cela meme elle sert a distinguer les corps qui ont conserve leur type moleculaire de ceux qui l'ont perdu. II ajoute que deux corps appartiennent au meme type mole- culaire, quand ils sont formes du meme nombre d' equivalents unis de la mSme maniere. » Voici comment nous combattrons cette loi nouvelle. » Par le mot substitution, entendez-vous exprimer seulement le resultat d'une reaction a la suite de laquelle une substance perdant, par exemple, de l'hydrogene et le remplacant par du chlore, equivalent a equivalent, s'est transformed dans une autre substance quelconque bien determinee; alors votre loi se composera necessairement des deux regies suivantes : » i°. Lorsqu'nn corps se transforme en un autre corps du meme type, e'est toujours par substitution que cette transformation s'effectue; 20 lors- qu'un corps se transforme en un autre corps d'un type different, ce n est jamais par substitution. * La premiere de ces deux regies est evidemment exacte , car le nombre des equivalents contenus dans deux substances du meme type etant le meme, il faut bien que le nombre des equivalents gagnes en passant de l'un a I'autre soit egal au nombre des equivalents perdus. » Qu'il y ait , par exemple , dans cbacune de nos deux substances dix equivalents, le nombre dix devant se conserver, ne pourra gagner quelques unites sans en perdre un nombre egal. f .59 ) » La seconde regie a done seule un caractere particulier, mais par mal- heur elle estcontraire a l'experience. Les belles experiences de M. Regnault, si souvent citees par notre confrere et louees par lui a si juste titre, nous offrent en effet plusieurs exemples ( et Ton pourrait en ajouter d'autres) dans lesquels la substitution du chlore a l'hydrogene a lieu, bien que le type initial ne soit pas conserve. »Un seui moyen nous reste done de rendre eonforme a l'experience la loi des substitutions, e'est de definir le mot substitution autrement qu'on ne l'a fait tout-a-1'heure , e'est d'y ajouter une idee nouvelle et necessaire, celle d'une conservation de type, e'est enfiii d'entendre par ce mot le re- sultat d'une reaction a l'aide de laquelle un corps s'est transformed dans un autre sans changer de type. II sera vrai de dire alors, mais ce sera une pure affaire de definition , qu'il n'y a jamais substitution lorsqu'un corps passe d'un type a un autre; il sera egalement vrai de dire (et ce sera une affaire de simple arithmetique) que, dans toule substitution, les equivalents e'limines sont toujours remplaces par un nombre egal d'autres equi- valents. » En effet , le type du corps primitif et celui du corps que Von en deduit etant les memes, ces deux corps , d'apres la definition du mot type, renfer- meront le meme nombre d'equivalents. Done le nombre des equivalents nouveaux introduits ne peut manquer d'etre egal a celui des equivalents qui sont partis. » II restera maintenant a savoir quelle utilite on pourra tirer d'une loi qui n'est plus fondee que sur des mots. » Ainsi , en resume, quand la loi des substitutions veut se distinguer de la theorie des equivalents, elle est dans la necessite on de contredire l'ex- perience, si elle veut conserver un caractere chimique propre, ou de re- noncer a tout caractere chimique en s'absorbant, pour ainsi dire, dans la theorie des types, qui n'avait assurementa l'origine aucun rapport avec elle. » Je dirai maintenant un mot de la theorie des types. wAppuyer cette theorie sur la loi des substitutions iue parait chose im- possible apres ce qu'on vient de voir. Et , en effet, repeterai-je encore line fois, si par le mot substitution on entend seulement parler d'un pheno- mene ou un corps en remplace un autre equivalent a equivalent, il n'y a pas toujours conservation de type (soit mecanique , soit a plus forte raison chimique) lorsqu'une substitution s'ohserve. Que si, i tache a priori, au mot substitution, l'idee necessaire d'l type, alors il est clair que les phenomenes de substitution (*6o ) servir en rien a definir les types , puisque eux-memes sont uniquement (j'allais dire gram maticalement) definis par ces meraes types. » Quant a l'idee de grouper les substances chimiques en families natu- relles , elle est excellente sans doute , mais ce n'est pas la premiere fois quelle se presente a l'esprit des chimistes. Quel moyen nouveau nous donne-t-on de feffectuer? Nous n'en voyons aucun jusqu'ici , mais, sur ce point , il est convenable d'attendre que notre confrere ait publie la clas- sification qu'il annonce. » chimie organique. — Note sur Vaction des alcools sur les alcalis; par MM. Dumas et Stass. « Nous avons reconnu recemment, par des experiences precises, les resultats suivants, dont l'Academie comprendra toute l'importance dans la discussion qui s'agite devant elle. » /°. Lalcool pur C8H''0* se convertit, sous l'influence de la potasse hydratee et de la chaleur, en hydrogene pur et en acide acetique egalement pur C8 H8 O4 ; » 20. L'esprit de bois C4 H8 O', dans la meme circonstance, fournit de l'acide formique C4 H4 O4 et de I'hydrpgene pur ; » 3°. L'ethal C64H680*, par la meme reaction, se convertit en un nouvel acide, V acide ethalique G64 H6404, et degage de l'hydrogene pur, comme les deux corps precedents; » 4°- L'huile de pommes de terre C40H*4Oa, traitee de la meme maniere , fournit aussi de l'hydrogene en donnant naissance a un acide volatil, li- quide et oleagineux, C«°H" O4. » La theorie indiquait que cet acide aurait la meme composition que l'acide qui est fourni par la valeriane, et qu'on nomme valerianique. L'ex- perience nous a donne un acide qui en offre exactement la composition , C10H*°O4; qui en presente toutes les proprietes et meme l'odeur; qui fait comme lui des sels a saveur sucree. » II nous parait presque certain qu'au moyen de cette action de la po- tasse hydratee, nous sommes parvenus a transformer l'huile de pommes de terre en un acide qui en semblait fort eloigne, V acide valerianique. » Ce qui resulte clairement des quatre experiences precedentes, c'est que tout veritable alcool se convertit sous Vinjluence des alcalis hydrates en un acide qui lui correspond, et qu'il le fait toujours en perdant 4 volumes dhydrogene et gagnant 7. volumes d'oxigene, conformement a la theorie des types et a la loi des substitutions. (26l ) » La glycerine nous a fourni aussi de l'hydrogene pur par Taction de la potasse, mais nous n'avons pas encore pu isoler l'acide qui resulterait de la reaction, et qui parait capable de fournir des produits secondaires avec la plus grande facilite. » Nous avons trouve dans les resultats precedents, le moyen d'expli- quer Taction de I'alcool sur la baryte anhydre, action dont nous avions reconnu les resultats par des experiences certaines, qui constituent en quelque sorte une methode d'analyse qualitative applicable aux melanges de gaz carbures. » Quand on a dirige un courant d'alcool pur sur de la baryte anhydre et chaude, il s'est developpe dans nos experiences trois gaz au moins, et peut-etre quatre. » Le premier consisteen gaz defiant, que l'acide sulfuriquede Nordhau- sen absorbe, que le chlore change en liqueur des Hollandais. Nous nous en sommes convaincus par l'analyse de celle-ci. » Le second consiste en gaz des marais, qui reste apres que le gaz olefiant a disparu et qu'on peut convertir au moyen du chlore en chlo- rure de carbone C4Ch8, qui lui correspond. Nous avons execute l'analyse de ce chlorure de carbone. » Le troisieme est de l'hydrogene, qui est indique par l'analyse eudio- metrique. » Le quatrieme serait de 1'oxide de carbone. » Les trois premiers gaz, dont l'existence est incontestable dans le me- lange que nous avons obtenu , pourraient deriver des actions suivantes : » i°. La baryte anhydre, en agissant sur I'alcool, donnerait de 1'hydrate de baryte etdu gaz olefiant; » 2°. L'hydrate de baryte ainsi forme produirait avec une nouvelle por- tion d'alcool, de l'hydrogene et de l'acetate de baryte; w 3°. L'acetate de baryte, en presence d'un exces de base, fournirait du gaz des marais et du carbonate de baryte. » Ainsi, Taction de la baryte anhydre sur Talcool pur nous a fourni au moins trois gaz distincts, resultant probablement de trois reactions dis- tinctes aussi. » Nous n'avons pu saisir en aucune maniere les conditions dans les- quelles se sont places MM. Pelouze et Millon, qui ont annonce, comme on sait , que Talcool et la baryte anhydres fournissent : » i°. Du carbonate de baryte; » 2°. Un gaz fournissant son volume d'acide carbonique, absorbant (afe ) deux fois son volume d'oxigene, en un mot doue de la meme composition que le gaz des marais, mais un gaz isomere avec le gaz des marais, c'est-a- dire qui en a la composition sans en avoir les proprietes ; car il se con- vertit par le brome en hydro -carbure de brome, fait incompatible avec la theorie des types. » Sans pretendre en rien infirmer les experiences de MM. Pelouze et Millon , sur lesquelles nous attendons des details qui permettent de les re- peter avec succes, nous pouvons done declarer ici, d'apres nos propres recherches : » i°. Que Taction des alcools sur les alcalis hydrates se montre tres simple, parfaitement conforme a cette theorie, car chaque alcool perd par substitution quatre vol. d'hydrogene , gagne deux vol. d'oxigene et pro- duit un acide qui lui correspond, un acide du memejtype; » 2°. Que Taction de Talcool sur la baryte anhydre est au contraire une action tres complexe, qui donne naissance a des melanges de carbonate et d'bydrate de baryte dans le residu, a un melange de g'az olefiant, de gaz des marais, d'hydrogene et probablement d'oxide de carbone dans les pro- duits gazeux. » D'apres MM. Pelouze et Millon, Use ferait, dans ce dernier cas, du car- bonate de baryte pur et un gaz homogene doue de proprietes extraordi- naires. Nous n'avons pu nous placer dans les conditions favorables pour retrouver le gaz qu'ils ont annonce\ » Remarques de M. Pelouze a Voccasion de ce Memoire. « Je prie 1'A.cademie de se rappeler qu'immediatement apres la commu- nication de la Note dans laquelle nous lui annoncames, M. Millon et moi , la transformation de Talcool en acide carbonique et en gaz des marais, M. Dumas prit la parole et dit que, de son cote, il etait arrive au meme resultat; que la production du gaz des marais avec Talcool etait en parfaite harmonie avec sa loi des substitutions, etune consequence meme de cette loi. Je crois encore aujourd'hui qu'avec Talcool absolu et la baryte anhydre , on n'obtient pas d'autre gaz qu'un hydrogene protocarbone, qui exige pour sa combustion deux fois son volume d'oxigene, et produit son propre volume d'acide carbonique; mais peut-etre faut-il pour cela que la tempe- rature soit bien menagee et ne depasse pas la limite necessaire a une pre- miere reaction. » M. Dumas repond • « J^i trouve que Tacide chloracetique donne par ( *63) les alcalis hydrates de i'acide carbonique et du chloroforme, d'apres IV- quation (XFPCh60 = O0> -f- OHCh6. » J'en ai conclii que I'acide. acetique pourrait dormer, a l'aidedes memes agents , de I'acide carbonique et un gaz carbure , selon l'equation C81TO = CW -f C'lPIl6 ou OH8. » 11 etait tout i alcalis pourrait se C4H4Oa equivalent tiaturel d'en conclure encore que 1'alcool traite par les transformer en ce meme gaz carbure et en un groupe C«H»0' = CtH^O' -f OH»H6 ou OH*. p Ainsi 1'alcool combinaison qui ; pourrait former par les alcalis du gaz des marais et une lurait renferme C4H4Oa; et comme ce corps est isomere avec I'acide acetique , il aurait pu a son lour se convertir en CaH4 ou gaz des marais, et CO' acide carbonique. » Ayant trouve dans une premiere experience que 1'alcool et la baryte me fournissaient un gaz done sensiblement de la meme composition que le gaz des marais, j'ai pu dire a M. Pelouze, dans une seance precedente, que j'avais obtenu le meme resultat que lui, et que loin d'en etre contrariee, la thiorie des types i'avait prevu. » Ce que je viens de lire aujourd'hui au nom de M. Stass et au mien, n'est en rien contradictoire avec ces vues, car le groupe C4H4Oa inter- vient bien reellement dans les experiences faites avec I'hydrate de po- tasse • seulement il se change en son equivalent C404 par substitution. rais , qu'il puisse le faire en abandonnant le groupe C4JI4Oa; je tlis .seu- lement que ce mode de decomposition ne s'est pas manife.sn* dans |< - experiences que nous venons de faire, le groupe C4H4Oa setant converli en G404, 1'alcool s'etant converli en acide acetique. « Mais ce n'est pas la quest la difficulte; elle se trouve tout entiere dans les proprietes du gaz. Quand 1'alcool nous a fourni du gaz des mele a d'autres gaz, celui-ci avait les proprietes qu'on trouve au gaz qui provient des acetates. MM. Pelouze et Millon onf que leur gaz extrait de 1'alcool, tout en ayant la gaz des marais, jouissait de proprietes incompatibles a types. C'est sur ce point que les chimistes atterulent de; que je les sollicite moi-meme de la maniere la plus C. R. 18^0. i£r Scmestre. (T. X, N° 7.) (»04 ) ne desire plus que moi savoir dans quelles circonstances l'alcool se con- vertit en acide carbonique et en un gaz homogene, isomere avec le gaz des marais et done des proprietes qui out ete annoncees corame renver- sant la theorie des types. » physique ghimique. — Sur Vutilite que pourraient offrir les caracteres optiques dans V exploitation des sucreries et des raffineries; parM. Biot. « M. Pelouze ayanl bien voulu me remettre un echantillon du jus de Cannes a sucre que M. Peligot avail analyse, j'ai mesure immediatement son action sur la lumiere polarisee , et j'ai trouve qua travers un tube de 1 52 millimetres de longueur il imprimait au plan de polarisation du rayon rouge une deviation de i8°,5, vers la droite de 1 observateur.D'apres les experiences que j'ai publiees dans le tome XIII des Memoires de V Aca- demies cette deviation est exactement celle que produirait une solution aqueuse de sucre de Cannes cristallise, oil ce sucre entrerait dans la pro- portion ponderale de 20,21 pour cent; et la densite du jus, observee dans le laboratoire de M. Pelouze, est aussi presque exactement egale a celle d'une pareille solution , qu'elle surpasse seulement de 0,0049. w Pour savoir si cette deviation est tout enliere operee par du sucre epreuve allisable, il aurait fallu l'intervertir par des acides. Mais cett tres facile etait ici inutile a faire; car en dessechant dans le vide un [ connu du jus observe, M. Pelouze avait reconnu qu'il contenait seulement un peu plus de 20 pour cent de matiere solide. M. Peligot avait trouve 21 ,3. Or, comme le sucre de Cannes incristallisable a un pouvoir rotatoire nioin- dre que le cristallisable, ou inverse, il en faudrait un poicls plus grand pour produire la deviation observee vers la droite, si une certaine portion de la masse en etait formee; et , par consequent, cette deviation appartient tout entiere a du sucre cristallisable, du moins entre des limites a peine appreciables d'erreur. « Cette epreuve physique confirme done l'analyse de M. Peligot, d'au- tant plus surement qu'elle est calculee d'apres des determinations tout-a- fait independantes des siennes ; et le resultat qu'elle a donne etait une consequence necessaire de celui qu'il a obtenu. Aussi n'en aurais-je pas entretenu l'Academie, s'il n'offrait une occasion de montrer combien ce genie d'observation physique, si facile, pourrait rendre de service aux colons et aux raftineurs: » Pour les colons d'abord , puisqu'il est aujourd'hui reconnu que le jusde ( a65) Cannes naturel, apres la filtration, ne contient sensiblement que du sucre cristallisable, la seule mesure de la deviation operee par lui, immediatement apres son extraction , ferait connaitre aussitot sa richesse, pour chaque loca- lity, pour chaque sol, pour chaque genre de culture; et Ton pourrait com- parer ainsi les recoltes de cinquante sucreries dans une matinee. En repetant la meme epreuve, apres les operations successives que Ton fait subir au jus naturel, pour 1'evaporer, le clarifier, le concentrer, le reduire en grains, on saurait aussitot, et a tout instant, I'effet bon on mauvais de chacunc d'elles. Et Ton saurait tout cela en nombres, s'il en etait besoin ; car le sucre de Cannes altere , exercant un pouvoir rotatoire different du cristal- lisable, et ce pouvoir se modifiant inegalement par les acides, on demele- rait aisement par ces differences ce qui se forme de Tun, et ce qui reste de 1'autre, apres chaque operation. » Pour les raffineurs, le meme procede ne serait ni moins utile, m plus difficile a employer. II se vend et s'achete tous les jours des parties de sucre brut, en grains, d'une valeur considerable, sur lesquelles on n'a d'autre indice que leur plus on moins de blancheur, de granulation, et la connais- sance du lieu d'ou elles proviennent. Tout cela est fort vague, fort in- certain, et expose les acheleurs comnie les vendeurs a beaucoup de me- comptes, meme en ne supposant pas les falsifications dont le commerce commence a se plaindre. Or on saurait tres precisement ce que ces produits contiennent de sucre cristallisable, en en dissolvant un poids connu dans I'eau et mesurant la deviation qu'ils impriment a la lumiere polarisee. Seu- lement il faudrait, une fois, avoir extrait par l'alcool le sucre non cristalli- sable que les sucres bruts contiennent, ou sont supposes contenir, pour etudier son pouvoir rotatoire propre , et le genre de mollification quece pou- voir eprouve sous l'influence des acides. Je n'ai pas fa/tee travail tres facile, parce qu'il est juste d'en laisser le soin a cenx qui en doivent profiler pecu- niairement. Mais une fois qu'il seraiteffectue, Tanalyse ponderale d'un echan- tillon donne de sucre brut, non falsifies ne demanderaii pas un tjuart d'heure: et la densite de la solution, compared a la deviation, taut directe qu'in- tervertie par les acides, decelerait immediatement les matieres etrangeres au sucre que Ton y aurait melees frauduleusement. Mors les negotiants de sucre, ainsi que les raffineurs, connaitraient ce qu'ils vendent comnie ce qu'ils achetent; et ces derniers , en repetant I'epreuve aux diverses phases du raf- finage; apprecieraient immediatement, sans incertitude, les effets favora- bles ou defavorables de leurs procedes. Je m'en remets a leur interet, pour appliquer ces epreuves a leur industrie, s'ils jugent a propos d'en profiler, 37.. (*66) Mais je n'hesite pas a leur predire que le premier d'entre eux qui les in- troduira dans sa fabrication , prendra sur tons les autres un grand avantage, puisqu'il substituera une connaissance certaine des products qu'il achete, a une notion vague ou trompeuse de leur valeur ; et qu'il connaitra succes- sivement les effets des operations qu'il leur fait subir a mesure qu'elles s'accomplissent, an lieu d'en etre seulement averti par la consequence fi- nale, mais irremediable d'un resultat heureux ou malheureux. » J'airaisonne dans cette communication corame si le jus naturel de la canne etait toujours, et partout, uniquement compose de sucre cristallisa- ble. C'est supposer que Fanalyse de M. Peligot est applicable a tous les lieux et a tous les modes de culture. Si Ton craignait qu'il n'y eut des differences a cet egard , on sen assurerait aisement par les procedes ci-dessus decrits , et il serait toujours prudent de le faire dans le commencement des appli- cations. » physique mathestatique. — Considerations nouvelles sur les conditions relatives aux limites des corps. Methode elementaire, propre a conduire auoc lois generates de la reflexion et de la refraction des mouvements simples qui rencontrent la surface de separation de deux systemes de molecules; par M. Augcstin Cauchy. « Comme j'en ai deja fait ailleurs la remarque, la solution des questions les plus importantes de la physique mathematique depend surtout des equa- tions relatives aux limites des corps consideres comme des systemes de molecules. II devient necessaire de rechercher ces equations, aussitot que Yon se propose de calculer les lois relatives a la reflexion et a la refraction de la lumiere, a la transmission du son d'un milieu dans un autre, aux vibrations des plaques elastiques, et a une multitude d'autres pheno- menes. Toutefois la difficulte de parvenir, a 1'aide de methodes exactes et sures, aux equations dont il s'agit, avait paru telle aux plus babiles geome- tres, que jusqu'a ces derniers temps ils s'etaient bornes a faire sur la forme de ces equations des hypotheses plus ou moins vraisemblables. Si , apres de longues meditations sur cette raatiere , j'ai ete assez heureux pour vain- cre la difficulte que je viens de signaler, si parmi les Memoires que j'ai eu I'honneur de presenter a 1'Acadeinie, celui ou je traite ce sujet est Tun deceux auxquels les savants paraissent attacher le plus de prix; il est juste 'outefois d'avouer que la theorie qui s'y trouve developpee, ne saurait etre etiuhee avec fruit que par des personnes deja familiarisees avec les hautes (%) mathematiques et les applications de l'analyse infinitesimale. Lcs physiciens apprendront sans douteavec quelque interet que les conclusions auxquelles je suis arrive, peuvent etre enoncees en cles termes fort simples, et mises a la portee des amis de la science qui n'auraient approfondi ni le calcul in- tegral, ni la theorie de la variation des constantes arbitrages. On verra meme, dans ceMemoire, qu'a l'aide de raisonnements qu'il est facile de saisir, on peut demontrer en quelque sorte, sans le secours d'aucune for- mule analytique, la plupart des resultats que j'ai obtenus. Etitrons a ce sujet dans quelques details. » Un mouvement vibratoire et infiniment petit , qui se propage dans un systeme de molecules, se reduit a l'un de ceux que j'ai nommes mou- vements simples, ou du moins peut etre cense resulter de la superposition d'un nombre fini ou infini de mouvements simples. Cela pose, ce qu'il im- porte surtout d'etudier, ce sont les caracteres des mouvements simples, et les lois suivant lesquelles un mouvement simple se modifie en passant d'uii systeme de molecules a un autre. Or, les positions des molecules d'un systeme etant rapportees a trois axes coordonnes rectangulaires, ce qui caracterise un mouvement simple, ce sont les deux quantites que j'ai nominees Vargument et le module; quantites quivarient avec le temps et la position d'une molecule, de telle sorte que I'argument et le logarithme neperien du module se reduisent ton jours a deux: fonctions lineaires des variables independantes , savoir, des coordonne'es et du temps, et s'eva- nouissent avec ces variables. Le mouvement simple correspondant a un module et a un argument donne n'est autre chose qu'un mouvement in- finiment petit, dans lequel le deplacement d'une molecule, mesure pa- rallelement a un axe fixe est toujours proportionnel afu produit du mo- dule par le cosinus d'un certain angle appele phase; et la phase elle-memc est la somrne qu'on obtient, quand on ajoute a rargument uue certaine cons- tante relative a I'axe dont il s'agit, et que j'ai nommee le parametre angulaire relatif a cet axe. Ces definitions etant admises, on reconnait aisement que, dans un mouvement simple, toutes les molecules de- crivent des lignes droites ou conrbes renfermees dans des plans paral- lels a un premier plan invariable, mene par forigine des coordonnees. Un second et un troisieme plan invariable , qui passe nt encore par la meme origine, sont ceux dont on obtient les equations en reduisant le temps a zero dans I'argument et dans le logarithme neperien du module. D'ailleurs, pour faire evanouir le deplacement dune molecule, mesure parallelement a un axe fixe, il suffira de reduire a zero le cosinus de la phase, par con- 4 ( *68 ) sequent il suffira d'attribuer a la pliase une serie de valeurs equidist antes, que Von pourra deduire les lines des autres en faisant varier de qnantites egales ou le temps on la distance d'une molecule an second plan inva- riable. Les qnantites egales dont il s'agit representent chacune, dans le premier cas, la moitie de lixduree d une vibration moleculaire, et dans ie second cas 1'epaisseur d'une tranche comprise entre deux plans paralleles qui renferment des molecules dont les deplacements projetes sur 1'axe fixe s'evanouissent. La reunion de deux semblables tranches, continues Tune a l'autre, et respectivement composees de molecules dont les depiacements se mesurent en sens contraires, forme ce que nous appelons une onde plane. L'epaisseur de cette onde, ou la double epaisseur de deux tranches contigues, est ce qn'on appelle la longueur d'une ondulation. Le temps ve- nant acroitre, les ondes planes et les plans qui les terminent, appeles plans des ondes, se deplacent dans le systeme de molecules que Ton con- sidere, avec une vitesse de propagation precisement egale au rapport entre la longueur d'une ondulation et la duree d'une vibration moleculaire. » Pour donner une idee des valeurs plus ou moins considerables que peuvent acquerir les diverses quantites que nous venons de passer en re- vue, nous rappellerons ici quelques resultats connus. » Dans l'acoustique , la duree des vibrations molecnlaires sert a distin- guer les uns des autres des sons plus ou moins graves, plus ou moins aigus. Cette duree, dans les sons que i'oreille apprecie , varie entre des limites fort etendues, le nombre des %ibrations par seconde pouvant croitre de- puis 6 environ jusqu'a plus de 24000. D'ailleurs, la vitesse de propagation du son dans Fair etant d'environ 337 metres p«r seconde, il resulte de ce qui a et£ dit plus bant, que la longueur d'ondulation des sons apprecia- bles pour I'oreille varie dans ce fluide depuis 56 metres jusqu'a environ 1 4 millimetres. » Dans la theorie de la lumiere , la duree des vibrations a une grande influence sur la nature de la couleur, et varie entre des limites assez resser- rees, puisqu'elle n'est pas metne doublee, quand on passe d'une extremite du spectre solaire a l'autre, c'est-a-dire du violet an rouge. D'ailleurs, pour le rayon moyen du spectre, la longueur d'ondulation, deduite de la mesure desanneaux colores, est d'environ un demi-millieme de millimetre. Cela pose, comme la vitesse de propagation de la lumiere est d'environ 8o mille lieues, de *ooo toises par seconde, il resulte encore de la loi precedemment enon- cee que le nombre des vibrations exeentees par une molecule d'ether pla* (>69) cee dansle vide, seleve moyennement a 640 millions de millions, pour une seconde sexagesimals » Parlons maintenant du module d'un mouvement simple propage dans im systeme de molecules. Ce module se reduira toujours a l'unite, si le mou vement simple est durable et persistant, et si d'ailieiirs il se propage sans s'affaiblir : c'est-a-dire, en d'autres termes, si le mouvement ne s'eteint iii pour des valeurs croissantes du temps, ni en raison de sa propagation dans l'espace. Alors aussi la ligne decrite par chaque molecule sera toujours 01>e petite portion dedroite, ou un cercle, ou une ellipse- et le mouvement simple offrira ce qu'on nomme la polarisation rectiligne 011 circulaire, ou ue. Reciproquement , si le module d'un uiouvemcnt simple se reduit a l'unite, ce mouvement ne s'affaiblira ni en raison de sa duree pour des valeurs croissantes du temps, ni en raison de sa propagation dans l'espace, pour des valeurs croissantes de la distance d'une molecule a un plan fixe. Mais, si an contraire le module d'un mouvement simple differe de l'unite, le logarithme neperien de ce module se composera genera Jcment de deux par- ties , I'une proportionnelle au lemps, lautre proportionnelle a la distance d'une molecule au troisieme plan invariable. Alors, si le coefficient du temps n'est pas nul, il devra elre negatif pour que le mouvement vibratoire ne cesse pas d'etre infiniment petit, et representee ce que nous appellerons le coefficient d' extinction relatij au temps A\or& aussi le coefficient de la distance au troisieme plan invariable, dans le logarithme neperien du module, sera ce que nous appellerons le coefficient d' extinction rclatif a l'espace; et ce coefficient, s'il n'est pas nul, pourra etre positif ou negatif, savoir, positif si le mouvement devient plus faible quand la distance au plan invariable est moindre, et negatif si ie mouvement s'affaiblit quand la distance au plan invariable devient plus grande. Dans l'un et Fautre cas, les dimensions des courbes decrites par les molecules decroitront en progression geome- trique , tandis que le temps ou la distance d'une molecule au troisieme plan invariable croitront en progression arilhmetique. » Considerons maintenant un mouvement simple propage a travers un systeme de molecules dans le voisinage d'une surface plane qui separe ce premier systeme du second, le mouvement dont il s'agit pouvant d'ailleurs etre dirige de maniere que les ondes planes s'approchent ou s'eloignent de la surface plane; et prenons cette surface pour Vun des plans coordonnes On pourra considerer l'argument du mouvement simple, et le logarithm* neperien de son module, comme composes chacun de trois termes diffe- rents, savoir, d'un terme proportionnel au temps, d'un terme proportion- (27o) nel a la distance qui separe une molecule de la surface plane, et d'un terme proportionnel a la distance qui , sur cette surface raeme, separe la projection de la molecule de la trace du second plau invariable. La meme remarque s'appliquerait a 1'argument et an logarithme neperien du module d'un mouvement simple propage dans le second systeme de molecules. Cela pose, nous appellerons mouvements conjugues ou correspondants des mouvements simples, propages dans les deux systemes de molecules, ou dans l'un des deux seulement, mais caracterises par des arguments et des mo- dules qui ne differeront entre eux qu'en raison des coefficients par lesquels la distance d'une molecule a la surface de separation se trouvera multiplier dans chaque argument, ou dans le logarithme neperien de chaque module. En partant de cette definition, Ton reconnaitra facilement, i° que deux mouvements simples correspondants sont toujours deux mouvements iso- chrones, c'est-a-dire dans lesquels les durees des vibrations moleculaires sont les memes; i° que deux semblables mouvements offrent des ondes planes dont les traces sur la surface de separation sont paralleles a une meme droite; 3° qu'ils offrent des longueurs d'ondulation proportionnelles aux sinus des angles formes par les perpendiculaires aux plans des ondes avec la meme surface. » Concevons a present qu'un mouvement simple propage dans le pre- mier systeme de molecules rencontre la surface de separation qui separe ce premier systeme du second , et donne alors naissance a d'autres mou- vements reflechis ou refractes. II est naturel de croire que, dans le pas- sage du mouvement incident a ces autres mouvements, un seul des trois termes qui peuvent etre censes composer l'argument oule logarithme ne- perien du module, se trouvera modifie, savoir, le terme qui depend de la distance d'une molecule a la surface reflechissante , et que Taction de cette surface, dans le passage dont il s'agit, alterera seulement le coefficient de cette distance, sans faire varier en aucune maniere ni la duree des vibra- tions moleculaires, ni la trace du premier plan invariable sur la surface, ni les epaisseurs des ondes mesurees parallelement a la surface. On peut done admettre, comme premiere loi de la reflexion ou de la refraction, celle qui s'enonce dans les termes suivants : » Premiere loi. — Etant donnes deux systemes homogenes de molecules, separes par une surface plane, si un mouvement simple, propage dans le premier systeme , rencontre la surface de separation , et donne alors nais- sance a des mouvements reflechis et refractes, les mouvements incident reflechis, refractes, seront toujours des mouvements correspondants. (»7« ) a De cette loi que nous avons etablie par le calcul , dans les Exer- cices d' Analyse et de Physique mathematique , et a laquelle on se trouve ramene par les considerations precedentes , il resulte immediatement : i° que la duree des vibrations moleculaires reste la meme dans les mou- vements incident , reflechis et refractes ; 20 que , dans ces divers mouve- ments, les traces du second 011 du troisieme plan invariable sur la surface de separation , et par suite la direction des traces des plans des omles sur cette surface, restent aussi les memes ; 3° que les sinus dincidence, de reflexion et de refraction , sont proportionnels aux longueurs des ondes incidentes , r^flechies et refractees. Au reste , ce sont la des conclusions auxquelles on se trouve conduit par l'observation aussi bien que par le calcul. L'invariabilite de la duree des vibrations moleculaires, et par con- sequent, dans un grand nombre de cas , l'invariabilite de la couleur, soit avant, soit apres la reflexion 011 la refraction, est un fait admis dans la theorie de la luniiere; et des experiences nombreuses, executees avec beau- coup de soin par un de nos il lustres confreres , M. Savart, prouvent que les vibrations sonores, transmises d'un corps a un autre, sont toujours telles, que les deux corps vibrent a 1'unisson (*). Quant a la proportion- nalite qui doit exister generalement entre les sinus d'incidence, de re- flexion , 011 de refraction , et les epaisseurs des ondes incidentes, reflechies , 011 refractees, elle a deja ete constatee dans la theorie de la luniiere. Il serait a desirer qu'on put la constater de meme dans l'acoustique, et c'est la, ce me semble, un sujet de recherches qui merite une attention speciale de la part des observateurs et des physiciens. j> La premiere loi de reflexion.ou de refraction peut servir seulement a determiner, dans les mouvements reflechis ou refractes, les directions des plans invariables, et par suite des plans des ondes. Cette loi etantadmise, il nous reste a dire sous que I les conditions un mouvement simple peut etre reflechi ou reTracte , et a montrer comment nn mouvement vibratoire peut se transformer, sans transition brusqur, en passant d'un systeme de molecules a un autre. C'est ce que nous allons maintenant expliquer. » Dans le voisinage de la surface de separation de deux systemes de mo- lecules, la constitution de chactin de ces deux systemes se trouve alteree; {*) Cet accord remarquable entre la loi donnee par tiree de ^observation , a <\ey\ ete sigoale dans plusieu renferme le journal intitule VInslilut; articles dont j' tear, M. l'abbe Moigno , n'avait pas juge mes iheont C R. .84o, i« StMMre. (T. X, N« 1.^ 38 ( *7» ) et il serait difficile, pour ne pas dire impossible, d'arriver a conuaitre d'une maniere precise toutes les circonstances de cette alteration. Ce que nous pouvons settlement affirmer, c'est que l'alteration dont il s'agit, etpar suite l'alteration des actions auxquelles les molecules setrouvent soumises, ne sont generalement sensibles qu'a une tres petite distance de la surface. Cela pose , pour que Ton soit assure qu'un mouvement simple peut etre transmis de l'un des systemes de molecules a l'autre, la premiere condition indiquee par le calcul est qne , si Ton mesure, a partir de la surface de separation, la distance a laquelle la constitution de chaque systeme de molecules se trouve sensiblement alteree, cette distance soit petite relati- vement a la longueur d'ondulation du mouvement simple. Cette condition etait jusqu'a un certain point facile a prevoir; car, si elle n'etait pas remplie, et si au contraire les longueurs d'ondulation etaient tres petites relative- ment a la distance a laquelle l'alteration devient- sensible, il serait tout na- ture! qu'en traversant la couche qui aurait la surface de separation pour base et cette distance pour epaisseur, la regularity du mouvement simple se trouvat detruite , et que celui-ci, perdant sa nature et les caracteres qui lui sont propres , se trouvat transforme en un mouvement d'une nature toute differente. Alors, a la verite , chaque point de la surface de separa- tion pourrait bien encore etre considere , par rapport au second milieu . comme un centre d'ebranlement. Mais les mouvements propages dans le second milieu, a partir de cette surface, ne se reduiraient plus a un seul mouvement simple, et seraient generalement, comme ceux que produisent des ebraniements arbitraires, en nombre in fin i. Au reste, sans insister da vantage sur cette condition que le calcul m'a donnee, je vais, en la supposant remplie , montrer de quelle maniere on peut obtenir les equa- tions particulieres qui doivent etre verifiees dans le voisinage de la surface de separation de deux systemes de molecules , et qui fournissent le moyen de determiner toutes les circonstances des phenomenes que presente la reflexion on la refraction des mouvements simples. »La constitution d'un systeme de molecules etant donnee, on sait quels sont les mouvements simples qui peuvent se propager a travers ce systeme; et reciproquement la nature de ces mouvements simples se trouve telle- ment liee a la constitution du systeme, que, si on les connait, on pourra generalement tirerde cette connaissance celle des equations aux differences partielles qui representeront les mouvements vibratoires et inuniment petits des molecules. Ce n'est pas tout ; etant proposes deux systemes i de molecules, separes par une surface plane, on pourra dire ( 273 ) quels sont , pour cliacnn d'eux, les mouvements simples correspondants -a un mouveraent simple donne\ Si celui-ci est du uombre de ceux qui sont durables et persistants, et qui se proponent sans s'affaiblir, l'un quelconque des mouvements correspondants sera lui-meme un mouvement durable et persistant, qui pourra ou se propager sans s'aftaiblir, on etre moins sen- sible a de plus grandes distances de la surface de separation, ou etre moins sensible a de plus petites distances de cette surface. Suivant (]iie !e premier, le second ou le troisieme cas aura lieu, nous dirons que le mouvement correspondant dont il s'agit, est un mouvement simple de premiere, de seconde ou de troisieme espece. D'ailleurs, le logarithm e neperien du module relatif a chaque mouvement de seconde espece ren- fermera un coefficient d 'extinction par lequel se trouvera multipliee la dis- tance d'une molecule a la surface donnee. Cela pose , la loi indiquee par le calcul , comme propre a faire connaitre les diverscs circonstances que presente la reflexion et la refraction des mouvements simples, pout sV- noncer de la maniere suivante: » Deuxieme loi. — Lorsqu'un mouvement simple rencontre la surface de separation de deux systemes homogenes de molecules, alors « pour rendre compte de tous les phenomenes de' reflexion et de refraction, il suffit de joindre an mouvement incident les mouvements reflechis et refractes qui restent sensibles a une grande distance de la surface reflechissante, et de leur superposer, dans le voisinage de la surface, des mouvements corres- pondants de seconde espece, qui offrent dans chaque milieu des coefficients d'extinction plus considerables. » Pour ne pas abuser de 1'attention de 1'Academie, je renvoie a un autre article la discussion de cette loi remarquable, a laquelle on pent arriver que tout le monde pent saisir. et I'application de cette meme loi aux phe- nomenes que presente la reflexion ou la refraction des rayons lumineux. ^hysiologie compares. — De la respiration hranehiale de Vembryon , consideree chez les mammiferes et les oiseaux ; par M. Serres. « Les fissures cervicales de l'embryon de lhomme, de celui des mammi- feres, des oiseaux et des reptiles , sont done les espaces intermaxillaires 3 intercostaux separant les rudiments des maxillaires, de l'hyoide, et des cotes r ( M } en voie de developpement (i). Les arleres qui parcourent ces espaces sont par consequent les branches intercostales, linguales et intermaxillaires. » Ces fissures sont-elles branchiales, c'est-a-dire propres a la respiration aquatique ? La reponse a cette question nous est donnee par la disposition que nous avons reconnue a l'amnios , et particulierement par celle de la portion reflechie de cette membrane (2) ; toute respiration branchiale exige en effet le contact immediat de la branchie avec un liquide. Or les fissures cervicales sont-elles en contact immediat avec le liquide amnioti- que? C'est la le point fondamental de la determination de leur fonction. » D'apres les notions imparfaites que Ton avait sur l'anatomie de cette membrane, naguere cette question n'en etait pas une. L'embryon etait pre- sume flottant, et, pour ainsi dire, suspendu dans les eaux de l'amnios; ce liquide 1'environnait de toute part , de sorte que les fissures cervicales , de meme que toute la surface exlerne de l'embryon , baignaient dans le liquide amniotique. Des-lors on pouvait croire, comme on l'a cru en effet, que la nature de ces fissures etait reellement branchiale. » Mais, d'apres la description que nous avons donnee de la membrane de l'amnios, et surtout d'apres le mecanisme dont l'embryon s'enroule dans ses replis, on concoit que le contact immediat du liquide avec les fissures, condition fondamentale de toute branchie, est physiquement rendu im- possible. » A mesure, en effet, que l'embryon s'enfonce dans la vesicule amniotique, il chasse devant lui une portion retroussee de la membrane ; cette portion ainsi reflechie s'applique immediatement contre la surface externe de l'embryon a laquelte el le adhere intimement, comme la portion reflechie detoutes les membranes sereuses adhere a la peripheric des organes. » II suit de Ja que l'embryon qui penetre dans l'amnios par le dos, et qui ne saurait y penetrer differemment , a cause de la disposition de l'allan- tolde et de la vesicule ombilicale, a d'abord la region dorsale recou- verte par l'amnios reflechi; puis, a mesure qu'il s'enfonce, cette portion reflechie s'applique immediatement sur la tete, le col, la poitrinerIe bassin et l'abdomen. Arrivee vers le milieu de la region abdominale, elle y trouve le pedicule de Vallantoide ainsi que celui de la vesicule ombilicale qu'elle embrasse etroitement en les entourant , ce qui donue naissance an cordon ombilical. pie rendu, septembre i83g , pa ;es 383 et suivanfea. ! Compte rendu , decembre i838, pages 996 et suivantes. ( *?5) » Or, pendant ce trajet , l'amnios reflechi a rencontre sur sa route la bouche, les ouvertures des fosses nasales, celles des oreilles, celles des fissures cervicales, ainsi que l'ouverture de la vulve et de 1'anus. II s'est applique en passant sur les bords de toutes ces ouvertures, qu'ii ferme hermetiquement en leur formant un opercule veritable destine a s'opposer physiquement a l'entree des eaux de l'amnios dans les cavites que ter- minent ces diverses ouvertures. » La formation du cordon ombilical , la formation de cette lame oper- culaire sur la bouche, sur les fissures cervicales, ainsi que sur les autres ouvertures naturelles, sont done le resultat imme'diat du mecanisme du developpement de 1'amnios reflechi , et ce resultat a pour fonction, pour effet , pour but d'opposer un obstacle mecanique a l'entree du iiquide amniotique soit dans le canal intestinal , soit dans la cavite auditive et uterine, soit enfin dans l'interieur des fissures cervicales; d'ou il suit ; consequence i » fissures ne sont < raient etre des organes de respiration, que par consequent leur nature n'est pas branchiale. » C'est une conclusion dont nous devious donner les preuves anato- miques, afin d'etablir d'une part que I'appareil branchial que nous avons decrit chez l'homme etait le seul convenablement dispose pour executer la respiration branchiale de l'embryon, et avant de passer d'autre part a la description de I'appareil respiratoire analogue des embryons des mam- miferes et des oiseaux dont les dispositions sont si differentes de celui de Fembryon bumain. » On sait, depuis notre avant-dernier Memoire, que les villosites vas- culaires du chorion constituent la partie fondamentale de la branchie embryonnaire. » On sait qu'en s'engageant dans les fentes de la caduque reflechie, ces villosites et leurs vaisseaux vont se metlre en contact avec le Iiquide de la caduque, contenu lui-meme dans la cavite que formentles deux lames de cette enveloppe. » Les mammiferes et les oiseaux sont tous pourvus de cette partie vas- culeuse du chorion, que j'ai nornmee erjthro-chorion, pour la distinguer de Xexochorion, qui lui forme un epiderme externe, et de X endochorion , qui tapisse son interieur. » D'apres les rapports du chorion avec la membrane caduque branchiale se trouve ainsi superposee sur le chorion, dont ell la peripheric exterieure. Si les mammiferes etaient pourvus d'u (276) brane caduque aussi developpee que celle de rhomme, la cavite branchiale et son liquide pourraient avoir la meme position, et la hranchie conserver ainsi les memes rapports; mais cette caduque est tellement reduite chez eux, que la cavite existe a peine, et que difficilement on pent constater la presence d'un liquide (hydroperione) entre ses deux lames. II resulte de la que la cavite branchiale est presque aneantie chez les mammiferes, et queleurs embryons seraient prives de cette respiration, si la nature n'y avait pourvu d'une autre maniere ; or, c'est cette maniere dont la nature a modifie la branchie embryonnaire des mammiferes, qui doit presente- ment fixer notre attention. » En exposant les enveloppes propres de i'ceuf humain, nous avons vu que l'endochorion qui constitue rallantoide est si rudimentaire, que sa cavite est a peine distincte, et que le liquide quelle renferme est en si pe- titequantite, qua peine aussi peut-on en constater la presence. Nous avons vu, en second lieu, qu'au moment ou ses vaisseaux se confondaient avec ceux du chorion, l'endochorion tapissait la face interne de 1'erythro-chorion. Cette atrophie de rallantoide avait rendu necessaire le developpement de la cavite branchiale de la caduque. » Mais si chez Vembryon de l'homine, rallantoide ou l'endochorion avait eu une capacite suffisante, si son liquide avait ete assez abondant, les villosites vasculaires du chorion, en se mettant en contact avec lui, au- raient trouv.e I'element indispensable a leur action respiratoire. La cavite branchiale de la caduque eut ete inutile, etant remplacee par la cavite et le liquide de l'endochorion. » Or, ce que la nature aurait pu faire chez l'homme, est precisement ce quelle a mis en oeuvre chez les mammiferes. Chez tous ces animaux, elle a developpe outre mesure rallantoide (endochorion); elle a etendu cette membrane en forme de double intestin, lequel communique par l'ouraque avec la vessie ; elle a rempli cet intestin d'un liquide legerement onctueux et a couvert sa surface exterieure des innombrables vaisseaux du chorion , ou de 1'erythro-chorion. Ainsi appliquees sur lasurface externede l'allantoide ou de l'endochorion , les dernieres ramifications capillaires s'introduisent dans les mailles deliees de l'endochorion, dont le liquide les humecte, comme le liquide de la caduque de l'homme humecte et arrose la termi- naison des villosites du chorion. » Chez les mammiieres, le resultat est done le meme que chez l'homme : les vaisseaux qui constituent la lame moyenne-du chorion ou 1'erythro- chorion, sont humectes chez les premiers par le liquide aliantoidien , et ( *77 ) ils le sont chez le second par celui de la cavite de la caduque. La respira- tion branchiate s'execute en definitive de la meme maniere chez les pre- miers embryons des mammiferes, et sur l'embryon de I'homme. » Seulement, et cette difference est ires remarquable, la cavite bran- chiale est placee chez I'homme en dehors dn chorion, tandis quelle oc- cupe son interieur chez les mammiferes. Tres distincte dans les enveloppes des carnassiers , cette disposition et ce rapport de la lame vasculeuse du chorion (erythro-chorion), sont surtout evidents sur les enveloppes de la vache et de la brebis , et mieux encore sur les enveloppes du cochon qui les offrent a leur maximum de developpement. » Quelque differente que soit la position de la cavite branchiate des mam- miferes et de I'homme, on voit neanmoins par quel antagonisine simple elle est produite. Elle est en effet le resultat du balancement dans les de- veloppements de la caduque et de I'allantoide dans les enveloppes des embryons. » L'allantoide etant tres rudimentaire chez I'homme, les caduques nut acquis une extension , un developpement que Ton ne remarque sur aucun autre mammifere. De la 1'ampliation de la cavite branchiate de la caduque; de-la l'abondance relative du liquide qui la remplit;de la aussi l'atrophie de l'allantoide, et la presque nullite de sa cavite et de son liquide. » Parcontre, chez les mammiferes , la cavite branchiale et le liquide de l'allantoicle sont portes au maximum de leur developpement; de la l'atro- phie de la caduque; de la la presque nullite de son liquide et de sa cavite. » Get antagonisme entre le developpement de la caduque et celui de I'allantoide chez I'homme et les mammiferes, est devenu la source de la confusion qui existe sur ces membranes dans l'ovologie humaine et corn- pa re^e. » Pour la caduque, l'ovologie de lhomme servant de terme de compa- rison, beaucoup d'anatomistes n'ont pu reconnaitre son analogue dans le double feuillet si mince et si peu consistant que 1'on trouve etendu sur le chorion des mammiferes. »Pour I'allantoide, l'ovologie des mammiferes ayant ete prise pour terme de rapport, les anatomistes se sont long-temps refuses et beaucoup se re- tiisent encore a considerer comme l'analogue du double intestin de la vache, de la brebis et du cochon, le petit repli allantoidien de I'homme, dont l'existence, comme partie independante, est si ephemei •> Si Ton avait considere l'ovologie du point physiologique qui no^ cupe, on eut vu que cet antagonisme dans le developpement de (278 ) branes etait le resultat de la fonction respiratoire qu'elles concourent a remplir; on eut vu que la faiblesse de 1'allantoide de l'horame necessitait une eaduque fortement developpee , pour donner de 1'etendue a sa cavite branchiale, de meme que les vastes cavites branchiales de 1'allantoide des mammiferes reudaient chez eux superflu et inutile un developpement plus considerable de leur membrane eaduque. Chez ces derniers, la force de rallantoide compense la faiblesse de la eaduque, de meme que chez l'homme la faiblesse de rallantoide est compensee par le developpement considerable et la force de la eaduque. » Quant a la respiration branchiale des oiseaux, le beau travail de M. Dutrochet sur la vessie ovo-urinaire de cette classe, me dispense d'en- trer dans de longs details a ce sujet. II me suffira d'ajouter ici que Tendo- chorionetsonliquide remplissent chez eux les memes fonctions que chez les mammiferes, remettant d'ailleurs a exposer quelques particularity qui les concernent dans un autre Memoire sur le developpement de la mem- brane chalazifere. » Si la respiration de l'embryon etait uniquement executee par la bran- chie erythro-vesicale, nous en aurions expose, par ce qui precede, la modification principale ; mais elle est piecedee par la branchie omphalo- mesenterique ou ombilicale, et suivie, chez les mammiferes, par la respi- ration placentaire. Pour avoir une idee de 1'ensemble de cette fonction pendant le cours de la vie embryonnaire, il est done necessaire de dire un mot de I'appareil par lequel elle commence et de celui par lequel elle finit. » La branchie omphalo-mesenterique commence a paraitre chez les oiseaux, ou elle est portee a son plus haut developpement, a la douzieme heure de 1'incubation , d'apres les observations de Malpighi et de Lancisi ; a la vingt-quatrieme , d'apres celles un peu tardives de Maitre-Jan; a la dix- huitieme ou vingtieme heure, selon Haller, et de la quinzieme a la dix- septieme heure, d'apres la moyenne de nos propres recherches. Son eten- due etsa vascularity augmentent jusqu'au milieu du troisieme jour , et des le quatrieme elle commence a decroitre et a se fletrir. 8 Le moment de cette decroissance coincide avec 1'appantion de la branchie erythro-vesicale, destinee a lui succeder et a la remplacer. Le remplacement s'opere d'une maniere si methodique et si reguliere, que sa fonction ne saurait en etre troublee. Enfin , si Ton suit d'heure en heure ce double mouvement de formation d'une part et de deformation de fautre, on trouve que vers le douzieme jour de 1'incubation, et au plus ( m ) tard le quatorzieme, la branchie erythro-vesicale s'est completement subs- titute a la branchie omphalo-mesenterique. » La substitution d'une branchie a une autre s'effectue chez les mam- miferes par le meme procede que chez les oiseaux. L'ovologie de la vache . celle de la brebis, celle du cochon surtout, montreut les divers temps de cette substitution, d'une maniere presque aussi reguliere qu'on la remarque chez les oiseaux. Chez 1'homnie, l'etat rudimentaire de la branchie om- phalo-mesenterique coincide avec le d^veloppetnent si prompt de la bran- chie erythro-vesicale. » Le rapport de ces deux branchies explique leur position respective. Chez tous les animaux pourvus de la branchie erythro-vesicale, sa posi- tion est pelvienne, et cette position parait lui etre commandee par celle dela branchie omphalo-mesenterique dont elle doit continuer la fonctiou. » Chez ceux, aucontraire, ou la branchie erythro-vesicale est rempla- cee par des branchies cervicales , comme chez les poissons et les batra- eiens, la branchie omphalo-mesenterique seloigne de la region pelvienne, et vient se placer vers le con, dans le voisinage de I'appareil respiratoire qui doit lui succeder. La necessite de l'accord de la respiration embryon- naire explique ainsi la position speciale que vient occuper la vesicule ombilicale chez les batraciens et les poissons. » Le placenta, qui succede a la branchie erythro-vesicale, comme celle-ci a succede a la branchie omplialo-mesenterique, offre dans sa composition chez les mammiferes des differences qui sont subordonnees a l'etendue de l'endochorion (ailantoide), eta l'etendue, par consequent, de la branchie erythro-vdsicale. Le placenta n etant en effet que la transformation de l'erythro-chorion, il arrive que moins l'endochorion est etendu, plus 1'erythro-chorion est concentre. Plus est vaste, au contraire, l'endo- chorion , plus sont dissemiuees les houpes de l'erythro-chorion , qui for- ment les cotyledons placentaires. » D'ou il suit que, dans le premier cas, les cotyledons placentaires, grou pes et reunis en masse, forment un plateau unique, coinme c chez rhomme, les quadrumanes, la plupart des carnassiers et des ron geurs, tandis que dans le second cas, les cotyledons, tenus a distance donnent naissance aux placentas cotyledones et multiples de la vache , de la brebis, et du cochon, surtout remarquable sous ce rapport. » lelles sont les modifications les plus remarquables que nous out subir les appareils de la respiration embryonnaire , considered 1'horame, les mammiferes et les oiseaux. » C. K. 1840, 1" Semestre. (T. X, N°7.; 3$ irque ron- ince , che, = RAPPORTS. cnmiE appliquee. — Rapport sur un savon hydrofuge. (Commissaires, MM. Dumas, Robiquet rapporteur.) « M. Menotti a presente, il y a quelques mois, un savon qui selon lui, jouit de la propriete de rendre les tissus impermeables a l'eau, sans qu'ils cessent pour cela d'etre permeables aux fluides elastiques. Piusieurs echantillons d'eto fifes preparees par ce moyen, etaient joints a ce savon. Nous avons ete designes, M. Dumas et moi, pour les examiner et en don- ner notre avis a l' Academic Nous venons aujourd'hui nous acquitter de ce devoir. » L'utilite du resultat annonce par M. Menotti a ete si generalement sentie, que depuis long-temps il est devenu l'objet d'essais nombreux et d'applications plus ou moins heureuses ; mais en general les moyens em- ployes jusqu'a present ont ete assez dispendieux pour que ces tissus im- permeables ne pussent etre achetes que par des gens aises, c'est-a-dire precisement par ceux qui en ont Ie moins besoin. Le but que s'est pro- pose M. Menotti a ete, au contraire, de les rendre accessibles pour tous, et de mettre l'application de sa methode entre les mains de tout le monde. Cette methode est en effet si facile, qu'il n'est personne qui ne puisse l'executer ; carelle consiste tout simplement a immerger une etoffe bien seche dans une dissolution presque bouillante de ce savon hydro- fuge. Lorsque l'etoffe est bien uniformement impregnee, on exprime mo- derement, on laisse secher, et tout est termine. » Pour nous assurer de la verite des faits allegues par l'auteur, nous nous sommes transporter dans son etablissement, et la M. Menotti, qui nous avait fait connaitre la composition de son savon, en a fait preparer devant nous. Piusieurs coupons d'etoffes ont ete rendus impermeables, et pour que les effets indiques devinssent plus evidents pour nous, M. Me- notti fit asperger des morceaux de percale avec de la dissolution chaude de son savon ; il fit meme tracer quelques caracteres avec cette meme dissolution. Lorsque les etoffes etaient seches, aucun vestige de cette pre- paration n'apparaissait; mais venait-on a les tremper dans de l'eau meme bouillante, aussitot on distinguait parfaitement toutes les parties qui avaient ete impregnees de ce savon , et Ton voyait reparaitre tous les ca- ( *8i } racteres primitivement traces, parce que tout ce que le savonavait touche ne se laissant pas imbiber, il en resultait une difference de nuance qui rendait ces diverses parties fort distinctes les unes des autres. » Enfin, nous avons assez repete les epreuves , soit ensemble, soit in- dividuellement, pour pouvoir dire que nous croyons que M. Menotti a reellement atteint le but qu'il s'etait propose, et cela sous le double rap- port de I'utilite et de l'economie. Ainsi nous nous sommes assures, en prenant pour base le prix de vente etabli par M. Menotti pour son savon, qu'il deviendra possible avec quelques centimes de depense, de rendre impermeables plusieurs metres de loile. Pour en donner une idee plus precise , nous dirons qu'il n'en couterait pas plus de 40 centimes pour rendre impermeable une blouse ordinaire, el le double environ pour une capote de soldat. » II n'est sans doute pas besoin de faire remarquer que plus un tissu sera serre et plus l'impermeabilite sera grande. Nous ajouterons que Ton reussirait probablement beaucoup mieux encore , en impregnant de ce savon non pas le tissu lui-meme, mais la matiere premiere qui sert a le fabriquer; c'est en effet ce que se propose de faire M. Menotti, et comme- sa preparation modifie fort peu la souplesse de la fibre textile, il regarde le succes comme certain. » On prevoit les immenses avantages qui devront resulter pour la sante pnblique de l'emploi d'un procede aussi simple que peu dispendieux, et combien tous ceux qui jouissent du triste privilege d'exercer une profes- sion quelconque sur la voie publique et exposes aux injures de fair, auront d'obligations a M. Menotti. On jugera sans doute comme nous, que lorsque le temps aura pu ajouter sa sanction aux esperances que le procede de M. Menotti permet de concevoir, personne ne sera plus digne que lui de venir participer a la belle dotation leguee par M. de Montyon a ceux qui sont assez heureux pour soustraire leurs semblables a quelques- unes des miseres humaines. » Nous avohs l'honneur de proposer a l'Acad^mie d'accorder son ap- probation au savon hydrofuge de M. Menotti. » Les conclusions de ce rapport sont adoptees. J ( 282 ) NOMINATIONS L'Academie procede. par voie de scrutin, a la nomination d'un membre pour Ja place vacante dans la section de Physique. Le nombre des volants est de 5;. Au premier tour de scrutin , M. Babinet obtient 35 suffrages, M. Despretz 19 M. Peclet 2 II y a un billet blanc. M. Babinet, ayant reuni la majorite absolue des suffrages, est declare elu; sa nomination sera soumise a l'approbation du Eoi. M. ie President de l'Academie rappelle qu'il reste a pourvoir a une va- cance dans la section de Mecanique, et engage MM. les membres de la section a presenter le plus tot possible une liste de candidats. M. MAGENDiE,au nora de la Commission chargee de l'exainen des pieces adressees pour le concours au prix de Physiologie experimentale, demande qu'un chimiste soit adjoint a cette Commission. M. Dumas est designe a cet effet. MEMOIRES PRESENTES mecanique appliquee. — Notice sur la djnamometrie et sur les deux appareils djnamometriques de rotation, propres a mesurer, pendant un temps plus ou moins long , le travail transmis ou consomme par une machine sans interrompre sa marche ; par M. Morin. — Extrait par Tauteur. ( Commissaires, MM. Arago, Poncelet, Coriolis.) * L'auteur, apres avoir montre qu'a une epoque comme la notre ou les arts mecaniques acquierent dans les travaux industriels des nations une si graude importance, le travail mecanique doit, selon l'expression d'un fle nos plus habiles ingenieurs (M. Fourneyron), pouvoir se mesurer, se peser comme le pain , cite les tentatives faites par plusieurs savants illustres pour obtenir des instruments qui remplissent cet objet. (.83) » Sans rappeler l'attention de 1' Academic sur les appareils dyr triques qu'il a deja fait executer et auxquels elle a accord e le prix tie Me- canique, il indique un resultat assez remarqnable qu'il a obtenu recem- ment en accouplant ensemble deux paires de lames c\u genre de celles qu'il emploie, et qui prouve que quand deux lames elastiques sont soumises ensemble a un meme effort, elles se partagentla resistance dans le rapport de leur flexion ou de leur force. » Il appelle I'attention des experimentateurs sur les recherches interes- santes qui sont encore a executer sur les cbarrues et sur le halage des bateaux, et cite a ce sujet quelques experiences comparatives qu'il a exe- cutees aux environs de Metz avec la charrue du pays et la charrue per- fectionnee de M. de Dombasle, et desquelles il resultc que dans les terres assez legeres, cette derniere offrait une resistance egale aux trois quarts de celle qu'opposait la premiere. » L'auteur termine sa Notice par 1'expose du probleme qu'il s'est pro- pose de resoudre dans la construction de deux nouveaux dynamometres de rotation qu'il prie l'Academie de faire examiner. « L'un de ces instruments est destine a donner, pendant un nombre de revolutions qui peut s'elever de i5o a 45o et plus, la quantite de tra- vail et Veffort moyen transmis par un moteur a une machine avec toutes ses variations, cet appareil devant fonctionner pendant que la machine travaille sans gener aucunement la fabrication, et pouvant au besoin etre applique a une ou plusieurs machines et transports de l'une a l'autre sans exiger aucun changement. » A l'aide de cet instrument un constructeur peut etudier et determiner directement la quantite de travail necessaire pour fair* marcher diverses machines de fabrication soit ensemble, soit separement. » Le second appareil, destine a marcher pendant un temps assez long, devait donner, apres une journee, une semaineou une quinzaine, la quan- tite totale de travail transmise par le moteur ou consommee par une ma chine, de facon que les resultats, indiques par un compteur renferme dans une hoite a deux cles, ne pussent etre alteres. » Un semblable instrument, place dans un atelier, indiquerait , a la fin de chaque semaine , la force qui aurait ete reellement consommee par le locataire, et servirait de base incontestable au reglement des loyers. Ap- plique a une machine a vapeur pendant une quinzaine ou un mois, il montrerait dune maniere inecusable quelle est la force de la machine et la quantite de travail quelle transmet par kilogramme de charbon brule. ( 284 ) a La tare de ces instruments , ou la demonstration de l'exactitude de leurs indications et de leur rapport avec le travail execute ou transmis par la machine, est d'ailleurs tellement simple et facile a comprendre, quelle n'exige aucune autre connaissance en mecanique que celles qui sont possedees par les chefs ouvriers ordinaire*. » Les appareils sont executes, ils out deja fonctionne, et ils paraissent a l'auteur remplir completement le but qu'il s'etait propose. » geologie. — Observations sur les formations calcaires du Vivara par ML Jules de Malbos. (Commissaires, MM. Al, Brongniart, Elie de Beaumont.) Dans ce Memoire, l'auteur s'est particulierement occupe des i des fissures qui divisent en blocs separes , de forme rhomboidale , les diffe- rentes assises des calcaires du departement de l'Ardeche; des nombreux fossiles marins que ces calcaires renferment, et des variations que peut avoir subi la profondeur de la raer pendant la duree de la formation de leurs assises successives. mecaisique APPLTQiiEE. — Recherches sur les glissements spontanes , con- tenant V expose de quelques nouveaux principes de mecanique terrestre; par M. Colin, ingenieur au canal du Centre. (Commissaires, MM. Poncelet, Coriolis.) Dans ce iVIemoire , l'auteur s'est attache a prouver, tant par des obser- vations que par des considerations theoriques , que le prisme de plus grande poussee des terres n'est point termine par un plan, comme on l'admet generalement, mais par une surface courbe qui serait une cy- clo'ide. CORRESPONDANCE M. Audouin communique le passage suivant, relatif a la circulation du sang chez les Pyrosomes, extrait dune lettre de M. Milwe Edwards, datee de Nice, le 29 Janvier 1840. « J'ai recueilli ces jours-ci, dans la baie de Villefranche, un petit echan- tdlon de la singuliere agregation d'animaux si bien decrits d'abord par Peron et Lesueur, puis par M. Savigny sous le nom de Pyrosoma. L'ayant (»85) conserve dans de l'eau de mer, j'ai pu l'examiner a l'etat vivant. Deja j'avais etudie a Paris quelques-uns de ces Tuniciers conserves dansl'alcool; mais alors, vous lesavez, ils n'ont plus la transparence cristalline qu'ils offrent pendant la vie, et je n'avais pu prendre qu'uneideeassez imparfaite deleur organisation. Rien n'est plus curieux a voir que l'appareil respiratoire de ces petits animaux, lorsque les cils vibratiles dont chacune desfentes bran- chiales est garnie, se ineuvent tous a la fois et tourbillonnent avec une ra- pidite extreme et une harmonie parfaite. » Mais ce qui m'a interessedavantage, c'est la maniere dont se fait la circulation du sang chez ces Pyrosomes. Le cceur, qui, je crois, a echappe jusqu'iciaux recherches des anatomistes, est place a la partie inferieure du corps, a cote et au-dessous de la masse viscerale: il a une disposition ana- logue a celle des Ascidies. II se contracte aussi d'une maniere peristal- tique, et ici encore la direction de ce mouvement vermiculaire change period iquement. La direction du courant circulatoire lui-meme change aussi per iodiquement , tout-a-fait a la maniere de ce qui a lieu chez les Ascidies , et , comme chez ces animaux, les memes vaisseaux remplissent alternativement les roles d'arteres et de veines. » Voila done ce mode de circulation si anomal constate dans toutes les grandes divisions naturelles de la classe des Tuniciers de Lamarck. Il m'a paru interessant de voir qu'un phenomene physiologique aussi remar- quable et qui n'a ete encore apercu dans nul autre type du regne animal , ne manquait dans aucun des animaux dont se compose ce groupe inter- mediaire entre les vrais mollusques et les polypes. » theorie des nombres. — Extrait d'une Lettre de M. Lejeune-Dirichlet a M. Liouville. « En voyant dans votre Journal l'elegante traduction que M. Terquem a bien voulu fciire de mon Memoire sur la progression arithmetique , j'ai eu l'idee d'etendre la raeme analyse aux formes quadratiques. En com- binant cette analyse avec les considerations ingenieuses que M. Gauss developpe dans les derniers numeros de sa cinquieme seotion, on prouve non-seulement que toute forme quadratique renferme une infinite de nombres premiers , mais encore quelle en contient qui soient d'une forme lineaire quelconque, compatible avec la forme quadratique donnee. r> Je me suis aussi beaucoup occupe dans ces derniers temps a etendre aux formes quadratiques a coefficients et indeterminees complexes, c'est- (286) a-dire de la forme t -f- u \/ — l, les theoremes qui ont lieu dans les cas ordinaires des entiers reels. Si Ton cherche en particulier a obtenir le nombre des formes quadratiques differentes qui existent dans cette hypo- these pour un determinant donne, on arrive a ce resultat assez remar- quable, que le nombre dont il s'agit depend de la division de la lemniscate, de meme que dans le cas des formes reelles et a determinant positif, il se rattache a la section du cercle. Ce qui mJa surtout fait plaisir dans ce travail, c'est le parti qu'on y tire de considerations geometriques et parti- culierement de la theoriedesproprietes perspectives des figures. Au moyen de cet auxiliaire, la question, qui d'abord et consideree d'une maniere purement analytique parait extremement compliquee, devient presque aussi simple que lorsqu'il s'agit de determinants reels. » Les recherches dont je viens de vous indiquer l'objet m'ont conduit a un theoreme remarquable par sa simplicite, et qui ne parait pas sans im- portance pour la theorie des equations indeterminees des degres superieurs au second, matiere encore tres peu cultivee. Voici en quoi consiste ce theoreme. « Si l'equation (i) s" -+- as"->+ 4- gs -f- k = o, a coefficients entiers, n'a pas de diviseur rationnel, et si parmisesracines a, ^,....0, il y enaau moins une qui soit reelle, je dis que l'equation indeterminee (2) F (x,fr. . .z) = ,:...z) = m riit une infinite de solutions. C'est a quoi Ion peut parvenir par differents (»87) moyens. Dans le cas du second degre, la chose, qui pour ce nouvelle, resulte immediatement des proprietes des fractions c » L'equation (3)ayant une infinite de solutions, il en existera deux telles, que Ton ait Ffer «)=M», F(^',/ *)=m, et en meme temps , (4) x =3 X>, jr ==/,... 2 55 z' (mod. m). Cela pose , si nous considerons la fraction x' + «y -f-.,:.H-.»--Z' x +«r +....+•»-* > on pourra eviderament [en multipliant par q> (/3) . . . $ («)] lui donner la forme X+8Y-f....+/-'Z ou X, Y,....Z sont des fonctions entieres et a coefficients entiers de xy j,. . . .z, X*,/,. . . .*'. Je dis maintenant que X, Y,. . . .Z sont des multiples de m. Pour le faire voir, admettons pour un instant que dans ces expressions x',j',. . . .z' soient changes en x, y, a; changement par lequel X, Y,. . . .Z resteront, en vertu des congruences (4), congrus a eux-memes. Par le changement dont il s'agit , X -\- aY -f-. . . .a"""Z doit devenir egal a«!,ce qui ne peut arriver [l'equation (i) n'ayant pas de diviseurs rationnels] qu'autant queX, Y,....Z deviennent respecti- vement w, o, o. Done X, Y, Z sont divisibles par m, et la frac- tion considered plus haut est S-f- «+.... + «— f (£, n, £ etant des entiers); d'ou Ton conclut F(r, ...... o=«. solution qui en fournira une infinite d'autres. »Parmi les consequences nombreuses qu'on peut tirer de ce theoreme, il y en a une qui se presente pour ainsi dire d'elle-meme et consiste en ce que les fonctions que Lagrange a d'abord considerees dans les Memoires de Berlin, et plus tard dans les Additions a I'Algebre d'Euler, et qui se reproduisent par la multiplication , si elles peuvent obt valeur, sont des-lors susceptibles de la meme valeur pour une infini C. R. 1840, .«' Scmrttn. T. X, N« 7. , ( ^88 ) systemesde valeurs des indeterminees x ,Jf... £, en supposant toutefois que l'equation algebrique d'ou ces fonctions tirent leur origine, satisfasse aux conditions ci-dessus < physique apphquee. — Emploi de la lumiere artijicielle pour la formation dimages pkotographiques. « M. Biot presente, de la part de M. le docteur Donne, plusieurs images photogeniques d'objets naturels transparents , operees sur lacouche d'iode par la lumiere dugazoxy-hydrogeneenflamme sur la chaux,etagissantatra- vers uusy steme de lentilles disposees pour produire divers degres de grossis- sement. L'appareil optique employe est exactement un microscope solaire dont le corps eclairant est la petite masse de chaux sur laquelle s'opere la combustion; et l'objet transparent dont on veut obtenir l'image agran- die, y est aussi insere de la raerae maniere. Mais, au lieu de jeter l'image sur une toile blanche insensible, comme on le fait d'ordinaire dans ce genre d'experience, M. le docteur Donne la recoit sur la couche d'iode de M. Daguerre; et eile y imprime tres nettement Timage de l'objet, qui se trouve ainsi rendue durable. II y a une evidente utilite a remplacer dans de pareilles experiences la lumiere solaire par une lumiere artifi- cielle que Ton peut toujours preparer; mais il y a en outre plusieurs consequences physiques a deduire des resultats ici obtenus. D'abord , on se trouve ainsi assure que la lumiere qui se developpe dans la combus- tion des deux gaz sur la chaux, contient les elements de radiation conve- nables et suffisants pour modifier la couche d'iode ; ce qui etait une de- duction analogique , mais non cependant certaine des effets deja observes par M. Daguerre, sur l'impressionnabilite de la couche d'iode par la ra- diation d'une lampe d'Argant, qui avait necessairement traverse la che- minee de verre dont la flamme etait entouree. Dans les experiences de M. Donne, lalumiere emanee du gaz traversait jusqu'a sept verres disposes en succession. Mais ce fait, qui peut paraitre extraordinaire, est conforme aux resultats des experiences deja faites sur les radiations en general. Car files ont prouve que les radiations capables d'exciter les effets chimiques, s'epnrent, comme les radiations calorifiques, dans une tres petite epaisseur du premier verre qu'elles traversent; de sorte que les couches ulterieures de ce verre, si elles sont de meine nature, n'y operent plus qu'une ab- sorption presque insensible. Ainsi, dans les experiences de M. Donne, la radiation qui avait traverse la premiere lentille, ne devait presque eprou- (afc) ver dans les suivantes que des pertes resultantes des diverses reflexions sur les surfaces d'incidenceetd'emergence. II serait utile d'etudier sa com- position, comparativement a la radiation solaire en l'analysant par des ecrans de diverse nature sans l'intermediaire des verres; comme aussi d'examiner les proportions suivant lesquelles elle est intercepted par in- terposition des divers ecrans organiques dont elle donne les images apres avoir traverse l'appareil amplifiant. » VOYAGES SCIENTIF1QUES. LettlX de MM. LOTTIN, BltAVAIS Ct Ch. MaRTIRS (l M. Arago , relative aux travaux de la Commission scientijique duNord. « Permettez-nous, Monsieur, de vous adresser, a notre retour, un resume tres succinct des observations astronomiques et physiques recueillies pen- dant le sejour de la corvette la Recherche an Spitzberg , aux iles Feroe, en Norvege, pendant les traversees faites en deux annees consecutive* dans ces parages, et plus specialernent pendant notre hivernagea Bossekop, en Laponie, sous le yoe degre de latitude, depuis le ier septembre i838 jus- qu'au 20 avril 1839; enfin pendant la duree de notre retour en France. Ces observations sont dues aux membres de la Commission du nord charges de la partie physique et hydrographique , aux officiers de la corvette, et a MM. Lilliehook, Siljestrom, Meyer, que le gouvernement de Suede et Norvege avait bien voulu nous adjoindre. » Astronomie et hjdrographie. — On a determine fa position geogra- phique des principaux points de la cote occidentale du Spitzberg, et le tra- vail de Scoresby, dans l'ouest, a ete lie avec celui du capitaine Parry, dans le nord de Tile ; on a leve les plans des baies de Bell-Sound, de la Mag- deleine et des Basques. La latitude et la longitude de notre lieu d'hiver- nage out ete determines avec soin et par plusieurs im'thodrs clifferenfes: ce lieu devient ainsi un repere pour les leves hydrographiques actuels du Finmarck, et pour une determination exacte des longitudes des principaux points de ces parages, dont plusieurs seront li&> avec Bossekop par nos chronometres. y> Quatre a cinq fois on a pris des hauteurs circummeridiennes d'etoil passant a petite hauteur au-dessus de rhorizon ; peu de temps avant ou apres, les decroissements de temperature etaient observes directemen On a mesure avec soin la depression de rhorizon de la mer avec un grand theodolite, en y ajoutant la mesure de la temperature de lamer, et l'oi note des diverses circonstances du mirage, etat presque habituel de 40.. C *9° ) » En meme temps on construisait un plan a grand point du lieu de nos operations, et un autre plan plus etendu qui embrasse le nouvel hospice d'Altengaard, situe a une lieue de distance. » Les observations de marees ont ete coramencees a Bossekop des le ierseptembre, puis discontinues par suite de notrelongue nuit, et reprises au mois d'avril. Plus tard , une serie diurne et nocturne, favorisee par le jour continuel, a ete faite a Hammerfest, du 19 juin au g juillet 1839, et des observations correspondantes ont eu lieu en meme temps au fond du grand golfe d'Alten. An Spitzberg, les marees ont aussi ete notees pendant les sejours de la corvette. La determination du niveau moyen a permis de mesurer la hauteur de la ligne des algues marines (Fucus vesicu- losa), ligne horizontale, tres tranchee, et formant pour Fobservateur un tres bon repere le long des cotes de tout le Finmarck. En meme temps, il nous etait impossible de ne pas remarquer les lignes et terrasses qui indiquent quel etait, a des epoques reculees, Fancien niveau de la mer; on s'est assure de la continuite de ces lignes et de leur defaut d'horizontalite. II nous suffit de vous mentionner ici la ligne superieure qui, du fiord d'Alten, ou elle atteint une hauteur de 67 metres, s'abaisse graduellement vers la mer du large, et n'a plus qu'une hauteur de 28 metres aux environs d'Hammerfest , resultats qui, sans doute , ne seront pas sans interet pour les geologues. vBarometre. — Outre les observations barometriques faites d'heure en heure a bord de la Recherche, pendant ses deux campagnes, avec un ba- rometre marin compare avec les notres, la pression de Fair etait notee toutes les deux heures, pendant Fhivernage, le jour et la nuit; elle Fetait d'heure en heure les premier et troisieme samedis de chaque mois : pen- dant vingt-quatre heures consecutives , a chaque quartier de la luue; pendant une serie de vingt jours a Pequinoxe d'automne, vingt jours au solstice d'hiver, et enfin pendant vingt jours a 1'equinoxe du printemps. Nous mentionnons aussi des series analogues de huit a dix jours, faites a Trondhjem, a la baie de la Magdeleine, a Bell-Sound (Spitzberg), a Upsal, et une de quarante jours faite a Hammerfest, en aout 18:59. Plusieurs de ces series ont eu des observations correspondantes en d'autres lieux. Nous citerons seulement ici le commandant Delcros, bien connu de vous, lequel , en s'adjoignant MM. Suzet et Capitaine , a pu, de son cote, faire a Paris ces longues et penibles observations. » Les deux barometres qui ont servi a ces observations generales ont ete mis en rapport avec les barometres de FObservatoire avant et apres la campagne; nous nous estimons heureux de les avoir rapportes intacts a ( =9' ) travers la Laponie, la Suede et l'AIIemagne : leur etat n'a nullement varie dans ce trajet, pendant lequel ils ont ete compares avec soin avec les ba- rometres des observatoires d'Upsal, Stockholm, Altona, Berlin, Dresde, Gottingue, Bruxelles, avec ceux deMM. les professeurs OErsted a Copen- hague, Poggendorf a Berlin, et Raemtz a Halle. » Outre ces observations generates, on a employe le barometre a la me- sure de diverses hauteurs, lignes de l'ancien niveau de la hut, cols et pla- teaux de la Laponie traverses par l'expedition; a celle de la limite des arbres (saules, bouleaux, pins), des neiges eternelles et de la hauteur des principales monlagnes. Trois ascensions ont ete executees sur le Stor- vandsfield, et sept sur le Tyvefield, en faisant de ioom en ioom des stations intermediaires, com me M. Biot vient de le recommander aux voyageurs. En 1 838, une serie meteorologique a ete faite de quart d'heure en quart d'heure sur le sommet d'une montagne du Spitzberg elevee de 56o metres, pendant qu'une serie analogue se continuait au bord de la racr; cette double serie a dure quatre ou cinq fois vingt-qnatre heures. » Un barometre a ete laisse a un ingenieur anglais, M. Thomas, qui ob- serve depuis i ou 3 ans a deux lieues de notre poste d'hivernage ; un autre a son compagnon, M. Jhle, ingenieur saxon, ces messieurs devant conti- nuer en ce point nos observations ; un troisieme a M. le pasteur Laesta- dius, a Karesuando, paroisse des m.ontagnes de la Laponie: ces messieurs onteu l'obligeance de mettre leurs resultats a notre disposition. » Thermometre. — II est presque inutile de dire que le thermometre etait note en meme temps que le barometre pour notre serie meteorologique generale; deux ou trois instruments diversement places indiquaient la tem- perature de Fair. » La temperature de la surface de la mer etait observee rogulicrement sur la corvette; et dans I'hiveniage, de loogue* series out eu lieu pour comparer entre elles les temperatures de la pleine et de la basse mer. Mal- gre les froids rigoureux de l'atmosphere, la mer ne gele pas, meme au fond des baies profondes ou grands fiords de la cute. » Les experiences de temperature sous-marine ne pouvaient etre negli- gees, et nous y avons employe avec sncces les thermometres deverseurs a maxima et a minima de M. Walferdin ; une Note sur des experiences faites en 1 838, dans le voisinage des glaciers, a deja ete mise sous les yeux de I'Academie; de nouvelles experiences ont eu lieu depuis, et la temperature sous-marine a ete determinee de degre en degre . par M. Martins , depuis le 70° jusqu'au 8o° degre de latitude nord. La vapeur brumeuse qui se foriae ( *92 ) a la surface de la mer pendant les froids intenses de l'hiver, a ete notee chaque fois sur nos registres. » La temperature zenithale, dans le sens que M. Pouillet attache a ce mot, nous etait fournie par la lecture de l'actinometre a duvet de cygne, lors- que 1'etat du ciel etait favorable a ces experiences. Par un ciel pur et un soleil degage, l'instrument employe etait dirige vers cet astre ; on experi- mental aussi la chaleursolaire par I'echaufTementd'une plaque de ferblanc noircie, procede du aussi a M. Pouillet, et qui ne differe pas essentielle- ment des procede's actinometriques de Herschell. On s'est aussi servi d'un pyrheliometre a lentille: on a fait de nombreiises experiences pour compa- rer les lectures actinometriques avec ceiles de 1'appareil galvanometrique a rayonnement de M. Melloni, et deux fois on a observe ce dernier appareil pendant des aurores boreales. j) Pour connaitre la temperature du sol, un premier thermometre etait place a la surface meme de la neige; deux autres a la profondeur de 5o et de 200 millimetres; le quatrieme etait enfonce a im,25 et lu toutes les vingt- quatre heures; le cinquieme enfin a c3m,5 au fond d'un trou pratique par nos sondes de forage : ['amplitude de la variation annuelle de ce dernier n'a pas depasse i° cent. Pour quelques-unesde ces experiences nous avons em- ploye avec avantage les thermometres differentiels de M. Walferdin, aux- quels ce physicien a donne le nom de thermometres metastatiques, »M. Thomas, que nous avons deja cite, a observe de son cote, etcontinue a observer la temperature de la terre, dans le fond d'anciennes galeries sou- terraines abandonnees, provenant de l'exploitation des mines de cuivre de Kaafiord. » JSous avons aussi etudieles temperatures des sources et puits environ- nants, celle des nombreux puits d'infiltration que nous avons rencon- tres sur la route de Bossekop a Upsal; ce qui augmente la valeur de ces observations, c'est qu'aux deux extremites de cette base les variations thermometriques du sol sont assez bien connues, et que la temperature moyenne de Pair est deja ou sera determinee par la suite sur plusieurs points de cette ligne, tels qu'Enontekis, Karesuando, Ofver-Torneo et Umeo. » II nous reste a vous entretenir de la temperature dans les hautes regions de Vatmosphere et de ces accroissements anormaux sur lesquels vous aviez fixe notre attention avant notre depart. Outre les observations faites sur les croupes, ou les sommets des montagnes voisines, nous dumes soiiger a i'emploi de cerfs-volants et^denosballons captifs. Ce dernier mode d'expe- ( =93 ) rimentation, qui exige une grand e surveillance et un temps parfaitement calme, n'a pu etre employe qua deux reprises differentes, savoir les 1 7 et 11 mars, et a fourni des altitudes de 270111 et de/po™. Mais le vent, qui avait contrarie l'emploi des aerostats, nous servait an contraire a souhaitpour les experiences de cerfs-volants, et c'est de la sorte que nous avons fait trente-deux observations a des hauteurs variables de7oma i3om; toutes ces mesures ont ete obtenues trigonometriquement. Le temps nous manque pour soumettrea vos lumieres les details de ces experiences et lesnombreu- ses precautions prises par nous pour les mettre a l'abri de toute objection. Les instruments deverseurs de M. Walferdin ayant ete trouves habituelie- ment trop lourds, on s'est contente de les clever trois a quatre fois (dans desjournees differentes) simultanernent avec nos thermometrographes; Tun de cesderniers, notre n° 12 de Bunten, s'etant conslamment accorde avec les instruments deverseurs avec une precision vraiment merveilleuse, a ete desormais employe de preference a tous les autres qui no nous avaient pas offert les rnemes garanties. Tous ces essais ont servi a signaler dans les ins- truments de M. Walferdin quelques modifications utiles, que leurauteur a effectuees depuis pour les adapter a ce genre de recherches. limites ou nous operions, l'air etait plus chaud en haut qua la surface du sol ; la difference s'est elevee a 6° cent. II est aussi Ires vrai que la loi peut subsister, meme en plein jour, comme vous le faites remarquer dans nos Instructions; un temps couvert, la presence des vents d'ouest dans le bas de l'atmosphere , sont des circonstances qui peuvent la mettre en defaut. Ces faits semblent s'expliquer, sinon en totality, du moins en partie, par la presence frequente du contre-courant superieur venant de la mer, tandis que la brise froide de terre, la brise de sud-est, est l'etat habituel des mois de 1'hiver. De l'exacte appreciation de ces faits, nous pensons que des consequences interessantes peuvent decouler. » Vents et hygrome'trie. — Le vent inferieur etait note a chaque ob- servation; puis, autant que possible, le vent indique par les ullages. Des remarques speciales ont ete faites sur son ioegale r^partitioD dans les fiords, son degre d'humidite et les brumes qu'il peut amener, de direction avec la hauteur, et son influence thermometrique; cell offre ce resultat singulier, que le vent de nord est beaucoup plus chaud que celui de la partie du sud; mais en ete c'est tout le contraire » Nous avons note la quantite de pluie ou de neige, l'hygromi Saussure, et vers la fin de 1'hiver, le psychrometre de M. August ("94 ) Hn; nous decrivions aussi l'etat du ciel , les formes de la neige, qui nous out paru se reduire a trois ou quatre types principaux , celles du givre, qui dans les nuits sereines se depose sur la surface meme de la neige, et y forme d'admirables cristallisations miroitantes. » filectricite atmospherique. — Apres divers essais faits pour rendre appreciable I'electricite atmospherique , nous avons cru devoir nous ar- reter au cerf-volant muni d'une corde directrice en soie, et d'une seconde corde conductrice isolee, dont nous pouvions etablir a volonte la com- munication avec la boule de notre electroscope. Nos experiences confir- ment, d'une maniere generale, la loi de I'electricite positive des temps » Optique atmospherique. — Nous avons observe et mesure plusieurs halos soIaires;l'un surtout, le l\ octobre 1839, s'est montre tres complet avec les cercles tangents circumzenithaux, parhelies et cercle parhelique. Les halos lunaires sont encore plus frequents, et il est rare que la pre- sence de la lune sur l'horizon n'entraine pas quelque accident optique plus ou moins remarquable, tel que halo , couronne , lueurs verticales jau- natres passant par le centre de 1'astre , ou ecartelees transversalement par une deuxieme bande horizontale. Deux fois nous avons vu de ces halos blancs brumeux de {5° de diametre, dont le centre est diametralement oppose au soleil, phenomene qui, a notre connaissance actuelle, n'estpas signale dans les traites de meteorologie. Nous avons aussi joui une fois du spectacle de l'ombre de l'observateur et des objets qui Favoisinent , projetee sur la brume avec des franges colorees. » £toilesfilantes.— l^ i3 et 14 novembre i838, les etoiles filantes oni ete observees a Bossekop et a Dupvig; elles n'etaient point tres nom> breuses, et le temps , du reste, peu favorable. Le phenomene s'est montre a nous avec plus d'eclat dans la nuit du 7 au 8 decembre : un seul ob servateur, en une heure et demie, a vu 5a bolides, et a note les points de depart et d'arrivee de chacun de ces meteores. C'est la meme nuit qu vousa deja ete signalee par les observations de MM. Herrick a New-Haven Bovy a Bruxelles, et Flaugergues a Toulon. » Dans la nuit du 2 au 3 Janvier 1839, nous avons vu aussi de nom breuses etoiles filantes, environ une ou deux toutes les cinq minutes, el il est interessant de remarquer que cette meme nuit a ete notee poui le grand nombre de ses etoiles filantes pendant les annees i835et i838. » Aurores boreales. — Get interessant phenomene a ete tres frequenl pendant notre hivernage; ce qui confirme l'idee de plusieurs savants, a (=95) savoir que la periode qui les ramene en plus grande abundance a recom- mence. Du isseptembre 1 838 an i8avril ?83g, cent cinquante-troisaurores ont eteapercues, sans compter six ou sept nnits de lueursdouteuses; cette proportion est a peu pres celle de 3 a 4, et a peine trouveruns nous dans nos registres un seul pas bien constate d'une nuit claire d'un bout a 1'autre qui ne nous ait point offert ce phenomene : il faut se hater d'ajouter que beaucoup de ces aurores sont faibles, diffuses, et sans action bien ap- preciable sur l'aiguille aimantee. Dans les journees ou l'aurore s'est pre- sentee de meilleureheure,elle a ete vuedes 3A22m, 3*3om et 3*4omdu soir; il nous semble necessaire que le soleil ait 8° ou 90 de depression sous l'ho- rizon pour que le phenomene ait quelque chance d'etre apercu; ainsi il suffirait peut-etre d'hiverner sous le 77" degre de latitude pour pouvoir jouir de sa vue a l'heure meme de midi, et sans interruption d'une nuit a 1'autre, ce qui comblerait une importante lacune. L'aurore peut aussi se voir tres avant dans le crepuscule du matin, comme cela est arrive le 19 mars a 5*9"*, lorsqu'il faisaitassez jour pour lire un journal. Dans la nuit du 10 Janvier, la clarte aurorale etait suffisante pour lire, quoique avec peine, un caractere petit-texte (1). Le 18 fevrier, l'aurore, masquee par des nuages legers , egalait presque l'eclatde lalune alors derai pleineet dont elle passait a petite distance: ces cassont ceux de l'intensite maximum observee; nous tenons des personnes du pays que Ton peut en voir de plus briliantes encore. Du 28 aout 1839 au 20 octobre de la meme annee, nous avons aussi pendant notre retour note un assez grand nombre d'aurores; mais depuis cette epoque,et au sud du parallele d'Upsal, le pbenomene a en- tierement cesse d'etre visible pour nous. » Comme nos predecesseurs, nous avons distingue dans l'aurore boreale deux types principaux, Tare et le rayon ; mais nous avons en outre emis lement a sa longueur, qui peuvent se souder ou se dessouder par la pre- sence ou par la disparition d'une lueur plusou moins homogene, laquelle les unit lateralement entre eux. Nous esperons que les preuves de cette maniere de voir seront rendues manifestes par nos notes < reste toutefois a expliquer la cause qui groupe ainsi les rayons en bande transverses au meridien magnetique. Quant a ces plaques uebuleuses , lueur cendree, eparses sur tout le ciel, et qui forment si souvent la dernie phase du phenomene, il nous parait a peu pres certain que ce 0 Terme typogra;>hique. C. R. 1840, x« Scmestre. (T. X , N«7.) (=96) rayons dont la lueur est Revenue de plus en plus diffuse, et qui se sont considerablement elargis; car on peut suivre entre le rayon et ia plaque aurorale tous ies etats intermediates. Les couronnes seront produites par le passage au zenith d'arcs, on bandes, on series de rayons, generalement contournees sur elles-memes, et qui se deveioppent plus ou moins vive- ment en eventails radies au moment de ce passage. » Nous avons etudie les dispositions variees des rayons , soit isoles, soit en massifs, en faisceaux, ou en series plus ou moins etendues ou interrom- pues, leur direction parallele a I'aiguille d'inclinaison, leur eclat, leur mou- vement de translation iaterale, asceridante ou descendante, d'extension ou de diminution subites, et plus particulierement le mouvement ondula- toire, et le mouvement vibratile, sur lesquels l'un de nous vient de publier une Note dans les Annales mar/times et coloniales. Nous avons aussi ob- serve les alternatives de palpitation que manifestent les plaques aurorales; palpitation dont la frequence atteint parfois le chiffre de n ou 8 par se- conde, pendant que les plaques penvent alors doubler ou tripler de super- ficie a chaque nouvelle alternative. Nous avons note les changements de forme des arcs, les etoiles pres desquelles ils passaient, leur mouvement de translation, leur passage du nord au sud ou du sud au nord, leur eclat, les crochets, festons, decoupures et autres effets de draperies qui s'y ma- nifestent. On a pris au theodolite les relevements des pieds des arcs, de maniere a en deduire I'azimut du point de culmination; et lorsque l'etat stationnaire de Fare l'a permis, on a mesure de 200 en 200 les hauteurs ordonnees de Tare, en repetant aussitot apres et en sens inverse les memes mesures; pareille operation a eu lieu sur ces arcs nuageux (cirro-stratus) dont la forme rappelle celle de l'aurore. » Des observations parallactiques ont ete effectuees a Dupvig et a Bosse- kop, aux deux extremites d'une base de huit milleset demi de longueur, depuis le 9 Janvier 1839 jasquau 22 du rneme mois. Elles semblent as- signer aux auroresvues a cetteepoque une limite inferieure, notablement plus haute que le r^sultat des observations des compagnons de Franklin. a Lemode decoloration a ete egaiement suivi avec soin, en me me temps que Ton comparait Fintensite de la lumiere avec celle des etoiles de di- verses grandeurs, comparaison qui laisse malheureusement beaucoup a desirer. La coloration habituelle est une teinte jaunatre, pouvant devenir blanchatre, ou cendree , surtout vers la fin du phenomene. La coloration extraordinaire s'effectue par des teintes rouges ou vertes , et ne s'est manifested que dans les aurores les plus belles, e'est-a-dire dans une (=97) trentaine de celles que nous avons observees, ou un cinquieme dunombre total. Cette coloration est sans doute intimement litte a la vivacite del'eclat; car ces deux circonstances ne nous ont jamais paru separees, et dans une aurore coloree, les parties pen brillantes restent jaunatres. La rapidite des mouvements ondulatoire ou vibratile est egalement une condition pour que les rayons auroraux acquierent une vive coloration. » Le mode de distribution des couleurs est fort remarquable. Lorsqu'un arc est tres brillant, par un ciel pur, il se forme a la partie inferieure une legere nuance rougeatre, a la superieure une tres legere teinte verdalre ; la lueur generate reste emprisonnee entre ces deux petites zones colorees; les rayons ne tardent pas alors a apparaitre; mais ce phenomene est rare. De meme, dans le mouvement vibratile, si les rayons dardent, le rouge occupe le bas du rayon, le vert occupe le haut, et le jaune le milieu. Plus l'eclataugmente, plus les couleurs extremes s'etendent aux depens de la couleur mediane. L'eclat diminue-t-il, ces couleurs refluent vers Irs ex- tremites du rayon, puis disparaissent. D'un autre cote\ si le rayon obeit au mouvement ondulatoire, s'il se transporte parallelement a lui-meme, des deux faces laterales, I'une est occupee par la lueur rouge, c'est l'ante- rieure;la posterieure se teint de la nuance verte. Ces deux teintes ne nous ont paru nullement identiques avec leurs homonymes du spectre solaire. Peut-etre l'aurore rouge de nos climats s'expliquera-t-elle par des arcs ou rayons dont la partie inferieure est seule visible. JNous ne devons pas taire que d'autres modes de coloration ont ete signales jadis par d'autres obser- vateurs. Pardonnez-nous , M. le Secretaire, si nous jetons dans ce resume naturellement sec et aride quelques generalisations que vous trouverez peut-etre trop systematiques ou trop natives ; leur exposition, dont les preuves seront sans doute soumises plus tard a Tappreciation de vos lu- mieres, nous a paru de nature a jeter quelque interet sur cette Note. Nous regrettons vivement que prives de I'appareil photometrique a images colo- rees ou croisees, nous n'ayons pu faire aucime experience de polarisation. » Trois ou quatre fois l'aurore a ete vue placee en apparence entre Pobser- vateur d'une part, les images ou !a neige des montagnes de i'autre part. Parfois il etait impossible que 1'observateur ne s'y meprit pas a premiere vue; puis un examen approfondi engendrait des doutes qui nous parais- sent etre presque l'equivalent d'une negation, f.e bruit de l'aurore n'a jamais ete entendu par aucun de nous. » Nuages. — Les nuages , leur forme , leur direction, les grandes < arquees qu'ils dessinent , les fuseaux divergents de ces arcs, quell ( *9* ) boldt a appeles bandes polaires , l'aualogie d'aspect entre Ies arcs auro- raux et certains cirro-stratus, entre Jes plaques nebuleuses aurorales et les legers cirro-cumulus clu crepuscule du matin, la substitution apparente de ces derhiers aux premieres ont aussi fixe notre attention, et sont con- signed avec soin dans nos registres. » Magnetisme terrestre. — Des observations magnetiques absolues ont eu lieu aux divers points de relache de la corvette, a Bossekop et en plu- sieurs lieux de 1'interieur de la Laponie. On a de plus experiment^ les nouvelles methodes de M. Gauss pour la declinaison et l'intensite. Des se- ries d'observations de la variation diurne ont ete faites a Trondhjem, Bell- Sound, Magdalena-Bay , Ki exis vara, Torn eo , etc. » L'intensite horizontale, plus facile a determiner que les deux autres ele- ments magnetiques, a ete observee depuis Bossekop jusqua Stockholm, a trois e'poques diverses , par Meyer, Lottin et Bravais; les aiguilles ont ensuite e'le recomparees , soit a Christiania, soit a Paris; quelques-unes a Berlin, avec celles de M. Erman fils, et a Gottingue avec la grande aiguille de MM. Gauss et Weber. » Tout ce qui a rapport aux variations diurnes des elements a beaucoup occupe notre Commission pendant son hivernage. Un de nos observatoires , place tout proche de notre lieu d'habitation , etait consacre a 1'appareil de M. Gambey pour la variation de la declinaison ; cet appareil etait lu toutes les deux heures, et plus frequemment aux epoques des maxima et minima, ainsi que pendant les aurores boreales. Pendant vingt jours aux deux equi- noxes, et vingt jours au solstice d'hiver, ces lectures ont ete faites a cha- que quart d'heure. Chacune de ces series fournit une courbe de variation diurne, et ces trois courbes comparees entre elles donnent la variation mensuelle : toutefois, la quatrierne serie projetee n'ayant pas eu lieu au solstice d'ete, cette variation ne pourra etre entierement degagee de la va- riation seculaire que par une serie faite plus tard dans le meme lieu ; ll est assez singulier que cette derniere variation parait consister en une marche du p6le nord vers t'ouest. "On a tenu note des oscillations magnetiques de l'aigui He, cet element etant en rapport avec I'etat plus ou moins variable des forces perturba- trices ; leur amplitude , tres considerable parfois, nous obligeait souvent a > enoncer a l'emploi du microscope , et la lecture se faisait par un index et on arc gradue places a la pointe opposee. Des lectures comparatives faites dans des periodes de calme permettent de tout rapporter a un seul pole. » Quant aux oscillations de pesanteur qui s'effectuaient autour du point ( 299 ) superieur de suspension, elles ont entierement disparu vers la fin du mois de novembre, lorsque le sol s'est gele a une profondeur de plus de quatre pieds ; elles ont meme cesse d'accompagm t les -randes oscillations magnetiques, et paraissent tenir uniquementa la mobilite des supports de l'aiguille et a sa preservation incomplete des agitations atmospheriques. » Un autre observatoire contenait le grand magnetomelre de M. Gauss; cet instrument etait observe a des epoques convenurs d'avance, cliaque jeudi soir, d'oscillation en oscillation, et le dernier sarnedi de chaque mois, de cinq en cinq minutes, pendant vingt quatre hemes. En septembre, oc- tobre, novembre, on a accompagne cette observation par celle faite simul- tanement de la boussole de M. Gambey,et la similitude des courbes obte- nues a forme une verification reciproque tendant a prouver egalement en faveur des deux manieres d'observer. Ce nouvei ol>servatoire , eioigne de 200 metres du premier, etait situe sur un rocher de quartz, loin des maisons et a l'abri de toute influence du fer. Les causes locales qui pou- vaient a la longue devier l'appareil de l'autre observatoire, pourront se corriger par les comparaisons simuitanees fades des deux appareils , a part toutefois les changements possibles dans la distribution interne du magnelisme des barreaux. pa reds. Presque toujours l'aiguille commence par marcher a l'ouest, revient a^son lieu d'equilibre, le depasse vers Test, et ne retourne definitivement a sa position de depart que par une serie d'allees et de venues generalement fort irregulieres. La deviation maximum observee a ete de 40 3o' le 22 fe- vrierau soir, et cest surtout pendant les couronnes que ces grandes devia- tions se manifestaient. Les aurores bore'ales pen brillantes, celles dont la lueur est diffuse, ou qui n'abandonnent pas I'liorizon nord , agissent an contraire fort peu sur les barreaux ; de plus, notrememoire ne nous fournit pas d'exemple d'un ciel pur et depourvu d'aurore pendant la unit, qui coincide avec une agitation magnetique un peu marquee. De la sorte, i! parait assez vraisemblable que toutes ces perturbations incessantes et irre- gulieres (les variations diurne , mensuelle etseculaire mises de cote)sont dues a des aurores boreales, les grandes perturbations correspond grandes et belles aurores de la zone nord , comme vous l'avez demontre premier, les petites a des aurores faibles, peu importantes, que Ton peut voir qu'en etant place dans des points convenables de cette m> zone , ou de son opposee au pole sud. » Un troisieme observatoire reufermait l'aiguille d'intensite ( 3oo ) de M.Gambey; chaque matin et chaque soir, pendant 166 jours, on corap- tait 420 oscillations de 1'aiguille , en ayant soin de lui donner constammeut la meme amplitude de depart : parfois cette observation etait repetee de trois heures en trois heures. L'appareil avait ete fixe une fois pour toutes avec son thermometre interne. Les grandes variations thermometriques dans ce long laps de temps permettront d'appliquer avec surete la correc- tion relative a la temperature. » Notre quatrieme observatoire etait consacre a observer i'aiguille sus- pendue par deux fils non paralleles, a angle droit avec le meridien ma- gnetique , aiguille bifilaire de MM. Gauss et Weber. Les derniers samedis des mois de decembre i838, Janvier, fevrier et mars 1839, elle a ete ob- served toutes les cinq minutes, conjointement avec I'aiguille de declinai- son : elle etait lue habituellement toutes les deux heures , et a chaque heure pendant les series horaires de vingt jours. De la se deduisent la va- riation diurne de l'intensite horizon tale, la marche pendant les aurores , etc. Lorsque l'aurore boreale va paraitre , et avant meme qu'elle ne paraisse, 1'intensiteaugmente; c'est une regie a peu pres constante ; elle diminue plus tard, revient a sa valeur premiere, la depasse, l'aurore etant an zenith, et ne revient a sa position d'equilibre qu'apres beaucoup d'oscillations. » Dans un cinquieme observatoire etait situenotre instrument d'inclinai- son de M. Gambey, avec lequel s'observaient chaque jour les variations de cet element : tous les resuitats ont ete obtenus par un de nos compagnons, M. Siljistrom, et sont restes entre ses mains, pour etre mis en etat d'etre publies. » Enfin , dans un sixieme observatoire avait ete placee une aiguille de variation diurne de M. Gambey, installee de maniere a donner les chan- gements de l'intensite verticale. Cette aiguille etait suspendue par deux fils verticaux paralleles , et la ligne horizontale joignant les deux points d'at- tache inferieurs passait tres peu au-dessus du centre de gravite du bar- reau, assez au nord de ce centre pour que le barreau fut horizontal. II suf- fisait alors de noter les variations en hauteur du p61e nord et du pole sud , amsi que les changements du niveau fixe sur l'appareil, pour en deduire L'anglede deviation, et le reduire au moyen d'un certain coefficient a la va- riation cherchee de l'intensite verticale. Du 14 decembre i838 au 14 mars i839, nous avons eu environ 3oo lectures de cet appareil, dans «les circonstances tantot de calme et tantot de perturbations magnetiques, et nous avons pu observer que presque toujours pendant i'aurore l'inten- site verticale diminuait. » Cet appareil, comme vous le voyez, M. le Secretaire, ne differe pas essentiellement de celui que M. Lloyd, de Dublin, vient de decrire et de faire construire pour la grande expedition anglaise du pole sud : dans ce dernier I'aiguille tourne au moyen de couteaux stir des plans d'agate , a peu pies comme le fleau d'une balance. Nous pensons que notre procede est plus exact, et telle nous a paru aussi etre l'opinion de M. Guillaume Weber. » Restait une grande question qui nous a beaucoup occupes et sur laquelle, nous l'esperons, nos longues observations jetteront quelque jour, si elles ne peuvent la resoudre entierement. Quel rapport existe-t-il entre la position geometrique de l'aurore boreale d'une part, et d'a litre part la cause qui determine I'aiguille de declinaison a se mouvoir de preference soita Test, soit a 1'ouest; qui porte tantot vers le nord, tantot vers le sud, le pole nordde I'aiguille bifilaire; qui diminue on augmente I'intensite ver- ticale? A la merae position geometrique du phenomene,a la meme intensite des diverses parties qui le composent, voit-on correspondre toujours une meme force perturbatrice s'exercant dans le meme sens, ou bien le signe de cette force est-il lie avec les conditions internes du phenomene, de la meme maniere qu'une aiguille est deviee par un circuit en deux sens divers, selon que le courant la traverse de droite a gauche ou de gauche a droite? Nous n'osons encore rien prejuger a cet egard, et nous attendons patiemment le resultat du depouillement complet de nos registres. » II nous reste encore, M. le Secretaire, a signaler a votre attention divers resultats qui se rattachent d'une maniere un peu moins speciale a la meteo- rologie: telles sont nos observations sur les glaciers du Spitzberg, sur les sillons qui marquent dans Je nord la trace du grand courant deM. Sefstrom, nos observations sur les pins sylvestres a leur limite extreme, leur grosseur, leur accroissement en hauteur, leurs accidents de vegetation, et leur tem- perature interne hiemale ; d'autres observations de temperature interne faites sur les oiseaux palmipedes marins si communs dans ces contrees; enfin , les mesures faites avec le cephalometre du Dr Antelme sur les tetes et cranes des Lapons, Finlandais, Russes, Suedois, habitants des Feroe Scandinaves, mesures qui nous donnent en chiffres des coordonnees po- laires suffisantes pour retracer la forme generate de la tet le crane moyen de chaque race speciale. » Tel est, M. le Secretaire, le resume tres succinct, fait en grande hate des travaux physiques de la Commission dans le nord de l'Europe vous serons tres reconnaissants si vous voulez le communiquer a \\ aere it: ( 3o2 ) mie des Sciences sous Ja forme qui voiis paraitra la plus convenable; enu- merer au public francais Ies services rendus par une expedition en dehors des regies habituelles, et dans laquelle la multiplicity des points de relache a ete sacrifice a la longueur des sejours; faire voir enfin a l'Europe savante qu'il nous a ete donne pendant notre sejour dans le nord, de devancer en quelque sorte dans ses projets d'observations magnetiques, la grande expedition anglaise qui, concue sur une vaste echelle, promet aujourd'hui de riches et nombreux resultats a la science. » pathologie. — Observation relative a la contagion de la morve ckronique ; par M. Leblvnc. « Deux questions du plus hant interet ayant fixe dernierement Fatten - tion de TAcademie des Sciences : la contagion de la morve du cheval au cheval, et la contagion de la morve du cheval a Vhomme, je crois devoir communiquer a TAcademie un fait tout recent qui, independamment d'autres faits analogues bien connus, prouve la contagion de la morve et du farcin ckroniques du cheval au cheval et meme du cheval a l'homme. » Un cheval atteint de farcin chronique , apres avoir recu des soins qui firent disparaitre momentanement les symptomes de farcin , fut place dans une ecurie, tres bien disposee sous tous les rapports, habitee par seize chevaux. Apres deux mois de cohabitation, a peu pres, quatre de ces chevaux presentment les symptomes de la morve chronique. » Ces quatre chevaux etaient, du reste, dans un embonpoint satisfai- sant, et ne presentaient aucun symptome de maladie aigue. lis etaient done atteints de la morve ayant la forme chronique. >t Dans I'ecurie habitee par ces chevaux, couchait le nomme Deval , palfrenier qui etait charge de leur donner des soins. » Cet homme devint malade; il fut recu a l'hopital Necker, dans le ser- vice de M. Bricheteau. Il passa plus tard dans le service de M. Berard jeune, et, apres avoir presente des symptomes evidents de farcin chronique, il est mort d'une morve aigue farcineuse. » Tai deia publie d'autres faits analogues dans deux Memoires que j ai Phonneur d'adresser aujourd'hui a TAcademie, et qui prouvent incontes- tablement : » i°. Que les diverses esphces de morve et de farcin doivent etre consi- derees comme des formes variees d'une meme affection generale ; Que toutes les formes de morve et de farcin sont contagieuses , nais a differents degres ; <>3°. Que la morve de (3o3) I'homme pent eporte> sur le cheval p; M. TniBERT, auteur des pieces en cire qui out ete mises sous les yewx de 1'Academie, dans sa derniere seance, et qui representent les lesions pro- duites par la morve chez I'horame et chez le cheval , ecrit pour repousser le reproche d'inexactitude qu'il croit avoir £te porte par M. Magendie, contre ces representations. M. Magendie fait remarquer que M. Thibert parail n'avoir pas ete in- forme' exacteinent de ce qui s'est dit a ce sujet dans le sein de l'Acade- mie : M. Magendie, en rendant justice au talent de Partiste qui avait execute ces magnifiques pieces (ce sont les termes dont il s'est servi ; voir le Compte rendu, t. X, p. 226), a seulement sou ten ti que dans une dis- cussion de la nature de celle qui venait de s'engager, ii fallait prod 11 ire les pieces pathologiques elles-memes, et non des figures qui ne peuvent evidemment en reprod que certains 1 leve^e a 5 her (3o4 ) BULLETIN BIBLIOGRVPHIQUE. l/Academie a recu dans cette seance les < Comptes rendus hebdomadaires des seances de V Academic des Sciences; iersemestre 1840, n° 6, in-40. De la Statistique appliquee a la Pathologie et a la Therapeutique; par M. C. Broossais; in-8°. Astronomie pratique; usage et composition de la Connaissance des Temps ; parM. Fraivcoei r • in-8°. Nouvelle methode du traitement de Vempoisonnement par V arsenic; par M. Rognetta; in-8°. Thalysie , on la nouvelle Existence; par M. J.- A. Gleizes; tome ier, in-8\ Recherches experimentales et comparatives sur les effets de Vinoculation au Chevalet a VAne, du pus et du mucus morveux et d'humeurs morbides a" autre nature; par M. Leblanc; in-8°. Des diverses especes de Morve et de Fargin; par le meme; m-8°. A MM. Convers et Boudsot, en reponse a la critique quils onljaite du Memoire descriptij de la Turbine-Pas sot ; lettre par M. Passot; in-40. Faculte de Medecine de Paris; these sur cette question : Quel est Vetat actuel de la Chimie organique et quels secours a-t-elle recus des recher- ches microscopiques; parM. Baudrimont; i838, in-8°. Londres ancien et moderne, ou Recherches sur Vetat physique et socl de cette Met ropole; par M. Bureaud-Rioffrey ; in-8°. Sy steme du Monde, ou Loi universelle, poe/ne; par M. GboultdeTou.la ville; in-8°. Revue progressive d' Agriculture, de Jardinage, d'£conomie rurale et do- mestique; n° 5, in-8°. Gazette medicale de Paris; tome 8, n° 7. Gazette des Hopitaux; nos 18 — 20. C Experience, journal de Medecine; n° iSy. L'Esculape; n° 9. Gazette des Me'decins praticiens; nos 1 2 et i3. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 24 FEVR1ER 1840. PRE5IDENCE DE M. POISSON. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. physiologie antmale. — Nowelles reckerches concernant Taction de la garance sur les os; par M. Flourens. « Je n'ai parle, dans raon precedent Memoire (i), que de mes expe- riences sur les oiseaux. Je raets aujourd'hui sous les yeux de l'Academie les principaux resultats de mes experiences sur les mammiferes. » On a vu, par mes experiences sur les oiseaux, avec quelle rapidite la garance rougit les os. Mes experiences sur les mammiferes montrent comment la coloration des os, ou plutot comment les couches osseuses colorees disparaissent peu a peu, et quelle est la marche qu'elles suivent pour disparaitre. » Duhamel avait cm d'abord que la coloration des os se dissipait, des qu'on suspendait I'usage de la garance; et il se trompait. 11 crut ensuite que la coloration des os, une fois acquise, ne disparaissait plus; et, dans le sens ou il l'entendait, il se trompait encore. La coloration, une fois ac- (i) Voyez cette superposition de couches, est-ce la tout ce qui se passe pendant 1'accroissement des os?Non, sans doute. A mesure que les paroisdesos s'accroissent par la suraddition de couches externes, leur canal medullaire s'accroit par la resorption des couches internes. Ce sont-la deux faits, desquels Duhamel n'a vu que le premier, qui. reunis, constituent tout le mecanisme du developpement, de 1'accroisse- ment des os en grosseur (a) , et que les pieces qui sont sous les yeux de l'Academie mettent dans tout leur jour. » La piece n° i est le squelette d'un jeune pore de quatre a cinq se- (i) Mtfm. del' Acad, des Sciences, 1742. (2) Le developpement en longueur fera 1'objet d'un autre Memoire. C 3o8 ) maines, qui n'a ete soumis au regime de la garance (i) qu$ pendant vingt-quatre heures. Et nea nmoins tons les os sont deja d'une couleur rose. C'est un nouvel exemple (et le premier de ce genre dans les mam- miferes) de la rapidite avec laquelle la garance agit sur les os. » La piece n° 2 est le squelette d'un jeune pore du meme age que le precedent, mais qui a ete soumis au regime de la garance pendant un mois. Tous les os sont du plus beau rouge. » Enfin, la piece n° 3 est le squelette d'un jeune pore qui, apres un mois du regime de la garance, a ete rendu a la nourriture ordinaire pen- dant six mois. Tous les os sont blancs a 1'exterieur; et, pour apercevoir ce quireste encore de la coloration produite par la garance, il faut enlever les couches blanches qui recouvrent les couches rouges. » Jedis que tous lesos sont blancs a Vexterieur; et ils le sont, en effet, dans la plus grande partie de leur etendue. Mais quelques points sont de- meures rouges; et ces points demeures rouges sont precisement ceux dont 1'ossification etait la plus avancee (2) au moment ou l'animal a ete rendu a la nourriture ordinaire, ceux qui se sont le moins developpes depuis, ceux qui, par consequent, ont eu le moins a se recouvrir de nouvelles couches, et de couches blanches, puisque 1'animal n'a plus ete soumis au regime de la garance. » J'ai reuni, dans le bocal n° 4, une serie de portions d'os longs , scies en travers. La premiere piece de ce bocal est une portion du femur d'un jeune pore (3) qui a ete soumis au regime de la garance pendant vingt jours. On y voit deux cercles, un exterieur rouge et un interieur blanc. » La seconde est uhe portion du femur d'un jeune pore qui a ete sou- mis au regime de la garance pendant un mois. Toute l'epaisseur de l'os est rouge (4). » La troisieme est une portion du femur d'un jeune pore qui , apr^s un mois du regime de la garance, a ete rendu au regime ordinaire pendant (1) Garance melee a la nourriture ordinaire. Voyez mon precedent Memoire. (2) Les points qui dans les os longs , par exemple , repondent au corps de l'os. (3) Tousles animaux soumis a ces experiences etaient du meme age, de quatre acinq semaines a peu pres. (4) C'est que le cercle Hanc qui, s'il existait encore, serait interne, a deja disparu. Ce cercie interne et blanc , quoique devenu tres mince, subsiste dans 1'animal de Inexpe- rience suiv&ute. La rapidite de la resorption varie beaucoup en effet, meme a e'gabte d'age , d'un indmdu a l'autre. ( 3o9 ) un mois et demi; etil y a trois cercles : un interne, tres mince et blanc; un intermediate, plus epais et rouge; et un externe blanc. » La quatrieme piece est une portion du femur d'un pore qui, apres un mois du regime de la garance, a ete rendu au regime ordinaire pendant trois mois; et ii n'y a plus que deux cercles : un interne rouge, et un externe blanc. » Enfin, la cinquieme piece est une portion du femur d'un pore qui, apres un mois du regime de la garance, a ete rendu au regime ordinaire pendant six mois ; et la sixieme piece est une portion du radius de ce meme pore. Dans le femur, le cercle rouge est tres mince; deja meme il y man- que dans quelques points; et dans le radius, ce cercle rouge manque partout. » Ainsi done, le cercle rouge est d'abord exterieur; puisil estplace entre deux cercles blancs ; puis il devient tout-a-fait interne , et le cercle blanc qu'il recouvrait a disparu; puis il disparait a son tour. » A mesure done que l'os se recouvre de nouvelles couches par sa face externe, par celle qui repond au perioste proprement dit, il en perd d'au- tres par sa face interne, par celle qui repond a la membrane medullaire : double travail de suraddition externe et de resorption interne, dans lequel consiste, comme je l'ai deja dit, tout le mecanisme de l'accroissement des os, et qui est ici demontre aux yeux. » Dans l'accroissement des os engrosseur, il y a deux faits : I'epaississe- ment des parois memes de l'os , et l'elargissement de son canal; et ces deux faits sont simultanes. Plus les parois de l'os prennent de 1 epaisseur, plus le canal s'elargit. C'est la ce qui embarrassait Duhamel. » Il expliquait tres bien l'epaississement des parois de l'os par la sur- addition des couches externes, qu'il avait vue. Mais comme il n'avait pas vu, faute d'avoir prolonge la duree de ses experiences assez long-temps, la resorption par les couches internes^ il ne savait comment expliquer l'e- largissement du canal medullaire, du canal de l'os. « Sitot, dit-il, qu'on sait que le canal medullaire augmente de diametre, » on peut en conclure que les lames osseuses s'etendent (i). » II dit en- core : « La superaddition des lames osseuses ne pouvant servir a rendre » raison de l'agrandissement du canal medullaire, ilfaut done que l'exten- » sion des lames osseuses concoure a I'augmentation de grosseur des os (2).» » Pour expliquer l'agrandissement du canal medullaire, Duhamel ima- (3,o) gine done \ine pretendue extension des lames osseuses; mais il ne l'ima- gine que paroe qu'il ignore la cause reelle, e'est-a-dire la resorption. II entoura I'os d'un jeune pigeon d'un anneau de fil d'argent , place immedia- tement sur le perioste. Au bout de quelque temps, i'anneau qui primitive- ment recouvrait l'os, se trouva recouvert par l'os. Duhamel explique ce singulier renversement des choses par X extension des lames osseuses, par leur rupture vis-a-vis Vanneau, par leur rejonction par dessus cet anneau; et chacun voit que toute son explication ne roule que sur une suite de suppositions gratuites. Il n'y a eu ni extension, ni rupture des lames osseuses. Toute la portion d'os, entouree d'abord par I'anneau , a disparu; toute celle qui l'a entoure plus tard \ s'est formee depuis. II s'est fait un os nouveau a la place de l'os ancien. » Je passe a un autre objet, et sur lequel je m'arreterai fort peu. Selon Duhamel, tout l'os vient du perioste. « Les lames du perioste, dit-il, d'a- »bord membraneuses , deviennent ensuite cartilagineuses , et elles ac- » quierent enfin la durete des os (i). » Il dit encore : « Les os croissent en » grosseur par l'addition de couches osseuses qui tirent leur origine du » perioste (a). » » J'ai reuni , dans le bocaln0 5 , quelques os courts, scies par le milieu. Le premier est un astragale; les autres sont des rotules. Or, dans tous ces os, le novau osseux, le noyau rougi par la garance , est par tout entoure parle cartilage; il est partout s^pare du perioste par le cartilage; ce n'est done pas dans le perioste , e'est dans le cartilage que l'os se forme. » Ainsi done , des trois points principaux qui constituent la theorie de Duhamel, la suraddition de couches externes, X 'extension des lames os- seuses et information de l'os aux depens des lames du perioste, le premier seul demeure comme fait reel, corame fait capital; le second n'est qu'une supposition gratuite ; et le troisieme n'a tenu peut-etre qu'a ce que Duha- mel ne distinguait pas assez nettement le perioste du cartilage. » Je n'ai parle , dans ce Memoire, que du mecanisme selon lequel s'o- pere le developpement ou accroissement des os; je parlerai , dans un autre , du mecanisme selon lequel s'opere leur nutrition. » Mais, avant d'en venir la, j'ai a faire connaitre les r^sultats de mes experiences sur les dents ; car les dents se colorent comme les os dans les l VAcadimie des Sciences, p 174* ( 3n ) nourris avec la garance ; et j'en mets deja, dans les bocaux n° i et n° 3 , deux exemples remarquables sous les yeux de l'Academie. » analyse mathematique. — Note de M. Libri sur un theoreme de M. Dirichlet. « Le dernier numero des Comptes rendiis contient l'extrait d'une lettre de M. Lejeune-Dirichlet, ou se trouvent expose's sans demonstration les resultats auxquels cet habile geometre est parvenu dans ces derniers temps relativement a certaines parties de la theorie des nombres. En attendant que M. Dirichlet publie ses interessantes recherches et fasse connaitre les methodes qu'il a employees, je demande la permission a l'Academie de lui presenter quelques remarques sur un theoreme enonce dans la lettre du savant anajjsle allemand. » Apres avoir expose sommairement Fobjetde ses travaux, M. Dirichlet ajoute ce qui suit (*) : « Les recherches dont je viens de vous indiquer Vobjet, m'ont conduit a » un theoreme remarquable par sa simplicity et qui ne parait pas sans im- » portance pour la theorie des equations indeterminees des degres superieurs » au second _, matiere encore tres peu cultivee. Void en quoi consiste ce » theoreme : » Si I'equation (i) s" -f- as""1 -f- . . . -f- gs + h BE o, » a coefficients entiers, na pas de diviseur rationnel, et si parmi ses racines » a, 0, . . . &>, ilj en a au moins une qui soit reelle, fe dis que V equation » indeterminee (2) F( , et a l'im possibility de (*) Voyez Comptes rendus de l'Academie des Sciences, seance du 17 fey ( 3ia ) decomposer l'equation (i) en facteurs rationnels (conditions qui se trou- vent reproduces a la fin de la lettre de M. Dirichlet) pourraient peut-etre faire croire que ce savant geometre a pense que son theoreme ne se ve- rifiait que lorsque ces conditions sont satisfaites. Cependant il existe des cas dans lesquels elles ne sont pas necessaires. Cela est evident, par exem- ple, lorsque A = =fc i, quelle que soit d'ailleurs la forme des racines de l'equation (i), et malgre les facteurs rationnels que cette equation pour- rait avoir : en effet, si Ton fait alors on aura toujours et par suite [*(■)* («... ?(«)]■=., equation qui, comme Ton sait, pourra se mettre encore sous la forme pourvu que Ton donne aux nouvelles inconnues xtiy„. .. a,, des valeurs convenables, et ilsera facile de deduire de la une infinite de solutions de l'equation (2), a 1'aide de l'equation [F(x„jr,,.. ztf = [ La forme de ces tampons est maintenue par des cercles en fer doux d'une force suffisante : les deux bases cylindriques sont fermees avec des voliges suffisantes pour contenir le sable legerement tasse dans l'interieur. » Le systeme de suspension est le raerae pour le pendule recepteur et pour la bouche a feu; c'est dans les deux cas un cylindre qu'il faut tenir en suspension par un axe dirige perpendiculairement a l'axe meme du cylindre. » Deux tiges obliques, egalement inclinees, partent de chaque extremite de l'axe de suspension, en dedans des couteaux sur lesquels cet axe os- cille; les tiges inclinees du meme cote de l'axe de suspension se rapprochent tres pres Tune de l'autre au-dessus du cylindre a suspendre ; puis elles se courbent afin d'embrasser ce cylindre pour revenir tres pres et se rappro- cher Tune de l'autre , en-dessous du meme cylindre. Une tres courte tra- verse horizontale reunit ici les deux tiges divergentes, parties de la meme extremite de l'axe de suspension. » Une rondelle plate peut etre attachee a vis sur la volee du recepteur. Entre cette rondelle et la volee, on fixe une feuille de plomb, plane e culaire , que traversera le projectile lorsqu'il penetrera dans le recepteur. Cela permet de determiner avec beaucoup d'exactitude la position du point d'impact rapportee a deux lignes droites, Tune horizontale, l'a verticale , et passant toutesdeux par l'axe meme du recepteur. (3.8) » L'amplitude du recul se mesure sur deux arcs de cercle etablis dans des plans perpendiculaires a l'axe de suspension : ils ont une graduation soi- gnee, faite en degres et minutes : les dixieuies de minute y sont visibles a l'ceil. » La faible pesanteur decertaines pieces, comparativement aux charges, exige quelquefois , vu la legerete des raoyens de suspension qu'on adapte a la bouche a feu un contre-poids qui diminue son recul lors du tir : c'est ce quon fait en donnant a ce contre-poids les formes d'un manchon cylin- drique ayant meme axe que la piece. » II etait tres important de s'assurer que la direction du tir fut perpen- diculairea celle des axes de suspension : c'est a quoi Ton parvient en fixant sur chaque axe des deux pendules, ceiui de la piece et celui du recepteur, passant par une aiguille horizontal offrant une ligne droite perpendicu- laire a l'axe et le milieu de cet axe. » Des fils a plomb suspendus aux extremites de ces deux aiguilles offrent quatre verticales qui doivent etre exactement dans le meme plan, et qu'on y ramene en tirant I'un ou l'autre des axes de suspension dans le sens de leur longueur. » Enfin, pour obtenir une precision complete, il fallait batir des supports parfaitement immobiles. Ils sont en pierre de taille, en forme de tronc de pyramide rectangulaire , et posant sur une large fondation maconnee, qui pose elle-meme sur un fond de gravier tres compact. » Depuis plus de trois ans, les pendules qu'on vient de decrire servent aux experiences faites par la Commission institute a l'Ecole d'Artillerie de Metz pour etudier les principes du tir. Ces experiences ont eu lieu sur toutes les bouches a feu, depuis les obusiers et les canons legers de mon- tagne, jusqu'aux plus fortes pieces de siege et de place. Ces experiences ont toutes concouru pour demontrer la solidite, la precision, la facilite de ser- vice et d'observation qui caracterisent le systeme des pendules perfection- nes de MM. Piobert et Morin. » Plusieurs fois 1' Academic a recompense les travaux et les recherches de ces deux savants officiers , par des prix ou par 1'insertion de leurs recher- ches dans la collection des Memoires des Savans etrangers. L'appareil per- feetionne que nous venons d'examiner a permis qu'une Commission, ins- tituee deja depuis sept ans, conduisit a terme la plus importante serie d'experiences : pour determiner quel est le mode a la fois le plus sur et le plus rapided'ouvrirlesbreches; quelles sont leslois de resistance qu'offrent <* la penetration des projectiles les milieux solides ou liquides ; pour cons- (3.9) truire les tables que donnent les lois experimentales ; pour etablir des rap- ports precis entre les charges et les vitesses initiates des projectiles de toutes les bouches a feu; enfin, pour etablir la comparaison complete entre les effets des poudres diversement fabriquees; entre les divers modes de char- gement des pieces. » II ne reste plus qua determiner la resistance que l'air oppose au mou- vement des projectiles , recherches que Ton poursuit en ce moment avec un recepteur modifie pour cet objet : c'est, au lieu d'un cylindre metal - lique a mediocre diametre, un tonneau de bois ayant iin,io de diametre, et rempli de sable. L'appareil est monte sur des supports en bois amovibles, afin de determiner la resistance a diverses distances de la bonche a feu dont le tir est mis en experience. » Le tir etant fait avec des charges graduees , et pour les distances suc- cessives de 25, de 5o et de ioo metres, on aura les pertes d'autant de vi- tesses differentes , pour les espaces correspondants quaura parcourus le projectile. £n definitive on pourra dresser la table generale des pertes differentielles eprouv^es pour des intervalles egaux, avec toutes les vitesses connues. » A la suite de leur Memoire descriptif, MM. Piobert et Morin donnent les formules necessaires a la determination des vitesses des projectiles lances a l'aide du pendule. » lis rapportent en meme temps les applications de ces formules a des experiences, avec diverses projections de poudre et des pieces de differents calibres; ils divisent aussi les valeurs moyennes des tirs repetes dans chaque cas , pour obtenir une approximation plus considerable. » Us d^duisent, de ces expe'riences, des consequences qu'ii serait trop long d'enumeVer et pour lesquelles nous renvoyons a la notice meme. » Nous pensons que l'Academie ne peut qu'accorder son approbation au systeme de pendules de MM. Piobert et Morin; nous proposons, en les placant parmi les machines approuvees par l'Academie, d'en inserer la description et les dessins geometriques dans la collection des Savans Etrangers. » Les conclusions de ce rapport sont adoptees. ( 3ao ) MEMOIRES PRESENTES. MEMOIRES QUI DEVAIENT ETRE PRESEHTES A LA SEANCE DU 1 7 FEVRIER (j). physique appliquee. — Nouvelles experiences sur V inflammation et sur la combustion de la poudre; par M. Piobert. (Extrait par Pauteur.) (Commissaires, MM. Dupin, Poncelet.) « Ces experiences completent celles que l'auteur a consignees dans un precedent Memoire sur la Theorie des effets de la poudre, Memoire dont l'Academie a ordonne l'insertion dans le Recueil des Savans e'traiigers; elles confirment les lois de combustion et d'inflammation qui avaient ete etablies dans ce premier travail, pour la poudre actuellement en usage a la guerre, et montrent que ces lois conviennent egalement a toutes les autres especes de poudre. » La matiere dont les grains de poudre sont formes brule par couches successives dont les epaisseurs sont d'environ i3 millimetres par seconde, lorsque cette matiere est d'une densite ordinaire ( nne fois et demie celle de l'eau ) , et varient en raison inverse de la densite. » La rapidite avec laquelle le feu se propage dans une charge, d'une ex- tremite a 1' autre, augmente rapidement avec la resistance de l'enveloppe, et surtout lorsqu'il existe un vide dans toute la longueur ; dans les armes a feu elle est toujours tres grande et d'autant plus que les grains laissent entre eux un plus large passage a la flamme; dans ce cas de longues charges, sans projectiles et enflammees du cote de la bouche, peuvent faire rompre des canons en fer forge tres epais. Mais cette vitesse d'inflammation dimi- nue rapidement a mesure que la poudre contient plus de poussier, et lors- que tous les interstices qui existaient entre les grains et le long des parois de l'enveloppe, sont remplis par ce poussier, la communication du feu est tres lente; il n'y a plus alors qu'une combustion semblable a celle des gerbes d'artifices , et les gaz n'agissent plus que feiblement contre les parois de 1'arme. Enfin si toute la matiere est en poussier, la combustion ne pro- (i) En meiuionnant ici plusieurs Memoires et pieces de correspondance qui etaient parvenues avant la seance du 17 fevrier, et que le defaul Ue temps ne permit pas alors de coinmuniquer a l'Academie, nous avons eU soin de les distinguer des pieces qui (}*t ) duit qu'une legere flarame et sa vitesse n'est que d'enviroti 9 millimetres par seconde, tandis que, dans la poudre en grains, la vitesse de transmis- sion du feu est de plus de 20 metres. » Ces faits montrent la possibility de ralentir considerablement l'inflam- mation des masses de poudre en melant les grains avec le poussier ou avec l'un de ses composants triture tres fin ; l'explosion serait alors transformed en une combustion qui n'offrirait plus au meme degre les dangers que cet agent energique presente actuellement dans s mkcanique appliquee. — Memoire sur la meilleure regulation des tiroirs dans les machines a vapeur; parM. de Champeaux-Laboulaye, lieu- tenant de vaisseau. (Commissaires, MM. Poncelet, Coriolis.) Ce Memoire est accompagne de la lettre suivante, qui indique les prin- cipaux resultats des recherches entreprises par 1'auteur : « Dans le travail que je soumets au jugement de l'Academie, j'ai eu pour objet de developper les principes sur lesquels doit etre basee la re- gulation des tiroirs des machines a vapeur, et de faire connaitre des experiences que j'ai faites a bord du batiment a vapeur de l'Etat leStyx, et qui s'accordent pleinement avec les principes de la theorie. » II en resulte que dans toutes les machines ou le cylindre ne com- mence a communiquer avec le conderiseur qu'a la fin de la course, on peut, par une meilleure regulation, augmenter l'effet utile de la machine, dans le rapport de i3 a 10, et l'effet utile d'une quantite donnee de com- bustible, dansle rapport de i4 a 10, » Je profiterai de cette occasion, pour faire connaitre les resultats que j'ai obtenus au moyen d'une installation nouvelle due a M. Janvier, lieute- nant de vaisseau; dans ce systeme, chaque roue n'est liee a la machine que par la pression d'un frein sur un disque. Quelques coups de masse sur la tete d'une clavette, suffisent pour la reunir ou la separer de maniere a ce qu'elle tourne librement par l'impulsion de l'eau. Grace a cette ingeuieube invention, j'ai, dans mon dernier voyage d'Alger a Toulon , economise vingt tonneaux de charbon, et cependant la voilure du Styx est insuffisante. Quand on I'aura augmentee, ce navire ira aussi bien a la voile qua la va- peur, et passera presque instantanement, et sans difficulte, d'l navigation a l'autre, quel que soit l'etat du vent et de la mer. C.B. iHo,i''Semest,v.'T.\,W8 ggologie. — De Vetat des masses minerales au moment de lew souleve- ment; par M. Marcel de Serres. (Commissaires, MM. Al. Brongniart, Cordier.) Les travaux entrepris pour Amelioration du port de Cette (Herault) ayant necessite de grandes exploitations dans la montagne dolomitique et calcaire sur le revers oriental de laquelle la ville se trouve batie, l'arran- gement des roches dont se compose le massif a ete rendu facile a obser- ver, et cette circonstance est devenue pour M. Marcel de Serres l'occasion de faire sur la formation de cette montagne et sur les soulevements qui Font porteeala hauteur ou elle se trouve, les recherches consignees dans le present Memoire. Les observations qu'il y rapporte lui semblent ne pouvoir s'expliquer qu'en admettant que « tandis que les roches soulevees jouissaient d'un etat qui les rendait flexibles, les roches soulevantes (qui pour la montagne de Cette sont les dolomites compactes) n'etaient pateuses qu'en partie. » Ce Memoire est accompagne de trois planches representant des coupes geologiques. geologie. — Sur la cause de la coloration en rouge des sels gemmes; par M. Marcel de Serres. ( Commission precedemment nommee.) L'auteur soupconnant que la cause qui colore en rouge certains sels gemmes pourrait bien etre la meme que celle qui rougit les eaux des ma- rais salants, entreprit quelques recherches a ce sujet , de concert avec M. Joly, qui s'^tait deja occupe de 1'etude du dernier phenomene (i). Ayant mis sous l'objectif d'un microscope une petite portion de sel gemme avec une goutte d'eau , ils virent le sel se dissoudre, et la partie restee solide se presenter en petits grains rougeatres, dont la forme se vapprochait beaucoup de celle que prennent apres la mort les infusoires des eaux rouges des marais salants. En soumettant a la meme epreuve des sels gemmes incolores, ils y reconnurent, mais en moins grande abon- dance, les debris de la meme espece d'infusoire {Monas Dunalii, selon M. Joly) , mais , ni dans les uns ni dans les autres, ils ne trouverent de traces de XArtemia salina. ( 3,3 ) Des sels gemmes colores, d'un grand nombre de localites differentes, furent ensuite examines. On les faisait dissoudre dans de l'eau distiller, et en filtrant on obtenait un residu compose entierement de corps d'origine organique; les uns spheriques (les infusoires); d'autres tres allonges, sem- blables a des Bacillaria; d'autres rouges conime les premiers, mais aplatis et de forme polygonale, qu'on aurait pn considerer com me des carapaces siliceuses ayant appartenu a des animalcules. Ce residu, expose a la chaleur, ne se decolore pas bien sensiblement- mais ce qui indique sa nature animale, c'est l'odeur empyreumatique qui se degage et Taction de ces Emanations sur le papier de tournesol rougi qu'elles ramenent tres visiblement au bleu. « Cependant, ajoute M. Marcel de Serres, je ne dois pas dissimuler qu'un echantillon de sel gemme que nous avons remis a M. Berard pour l'es- sayer, s'est noirci quand on l'a expose a une haute temperature , et que , quoique l'odeur empyreumatique se soil fait sentir, le papier de tournesol rougi n'a pas ete ramene au bleu, ce qui indique, dans cet echantillon une plus grande proportion de substances vegetales que d'auimalcules. » acoustique. — Etudes experimentales sur les tuyaux d'orgue; par M. A. Ca.v\ille. (Commissaires, MM. Biot, Savart, Becquerel.) M. Valles adresse un Memoire ayant pour titre : ittudes philosophiques sur la science du calcul. (Commissaires, MM. Poinsot, Libri.) M. Dutel prie l'Academie de vouloir bien lui designer des Commissaire.s pour l'examen d'une machine destinee a executer en marbre des copies de statues, et autres objets de sculpture. (Commissaires, MM. Puissant, Savary.) i modele de lanterne pour eclairer l'interieur des voyage. Renvoi a MM. Gambey et Seguier qui jugeront si cette lanterne presente uelque disposition assez nouveile pour devenir l'objet d'un rap SEANCE DU ll\ FEVRIEB. butanique. — Essai sur la nervation desfeuilles des plantes dans les djr- coty lees; par M. Payer. (Commissaires, MM. de Mirbel, Auguste de Saint-Hilaire, de Jussieu.) Dans ce Memoire, qui est accompagne de nombreuses figures, l'auteur etudie successivement l'origine des nervures des feuilles, les modifications qu'elles subissent dans leur nombre et leur position relative en traversant le petiole, et enfin la maniere dont elles s'epanouissent dans le limbe. physique mathematiqtje. — Essai sur une modification a introduce dans laformule de Laplace, pour la mesure des hauteurs par le barometre; par M. E. Hitter. (Commissaires, MM. Biot, Savary.) ARiTHMETiQUE. — Memoire sur la construction et les usages des tablettes arit hmetiques ; parM. de Russel, d'Inval. (Commissaires, MM. Lacroix, Cauchy.) Tableau pour la correspond ance des calendriers gregorien et republi- cain ; par le mime. mecawique appliquee. — Outils de sondage servant a determiner Vincli- naison et la direction des terrains schisteux qui sont successivement traver- se's dans le cours du forage; par M. Evrard. (Commissaires, MM. Cordier, Beudant. ) M. Boudousse adresse un manuscrit ayant pour tirre : Abrtge de Geo- graphic redigesur un nouveau plan. .V* (Commissaires, MM. Lacroix, Puissant.) M. Baudelocque presente un forceps cephalotribe dans lequel les cuilleres n'ontplus en largeurque 8 lignesau lieu de 16, ce qui permettra, suivant l'auteur , de pratiquer la cephalotripsie, meme dans les cas de la plus raau- vaise conformation du bassin. (Commissaires, MM. Roux, Breschet.) CORRESPONDA1VCE M. le Ministre de l'Instruction publique transmet ampliation de l'Or- donnance royale qui confirme l'election de M. Babinet a la place vacante dans la section de Physique, par suite da deces de M. Dulong. M. Babinet est invite a prendre place parmi lesmembres de l'Academie. FIN DE LA CORRESPONDENCE DU 1 7 FEVR1ER. chimie. — M. Dumas donne verbalement les explications suivantes an sujet de deux lettres, l'une de M. Persoz et l'autre de M. Baudrimont, qui lui avaient ete communiquees par le Bureau. « Je desirerais, dit M. Dumas , que la lettre de M. Persoz tut imprimee en entier dans nos Comptes rendus, car elle renferme l'extrait d'nn Me'moire anterieur a mon travail sur l'acide chloracetique qne je crois inedir, et dontjen'ai jamais eu connaissance ; ce Memoire contient des faits utiles a publier. Quant a la crainte exprimee par M. Persoz, elle n'est pas fondee; aucun cbimiste n'a pense qu'il eut ete dirige par les memes vues que moi dans la decouvertedu gaz des marais tire des acetates. II est parfaitement clair que nous avons ite conduits a ce resultat l'un et l'autre par des consi- derations qui nous sont propres et qui n'ont rien de commun. » Relativement a la lettre de M. Baudrimont, ajoute M. Dumas, j'en demande la lecture. » A quelques observations de M. Arago, M. Dumas repond qu'il regarde comme un devoir de sa part d'insister, dans Pinteret de la verite, pour que cette lettre soit lue en entier. » M. Arago persistant dans son opinion , M. Dumas se borne a declarer que cette lecture aurait prouve" combien ce qui appartient a M. Dumas, c'est-a-dire la loi des substitutions et la theorie des types chimiques, sont desinteresses aux reclamations de M. Baudrimont, qui ne les admet pas. Quanta ce qui concerne les types mecaniques , il convient, avant d'en parler, d'attendre que M. Regnault ait fait connaitre les experiences sur lesquelles il se fonde pour les etablir. » Enfin, la theorie electro-cfiimique etla nomenclature sont des questions secondaires sur lesquelles M. Dumas ne croit avoir rien areelamerni rien a deTendre, chacun etant libre de son opinion sur ces matieres. » M. Baudrimont e^rit que la classification des types moleculaires prt' ( 3»6 ) sentee dernierement par M. Dumas « lui est entierement due», et en- voie, a l'appui de sa reclamation, une these publiee il y a deux ans et soutenue devant la Faculte de medecine de Paris. M. Baudvimont se croit egalement en droit de reclamer la priorite a l'egard des opinions de M. Du- mas sur la theorie electro-chimique et la nomenclature adoptee par Lavoisier. M. Baudrimont renvoie, pour cet objet, a un ouvrage qu'il a publie sous le titre de : Introduction a V etude de la chimiepar la theorie atomique. chimie. — Remarques a Voccasion de diverses communications de M. Dumas, relatives a la theorie des substitutions ; par M. Persoz. « Je lis, dans le n° a des Comptes rendus de l'Academie (Janvier i84o), les quelques mots prononces par M. Dumas, a la seance du j3 Janvier der- nier, a propos de la transformation de l'acide acetique en gaz des marais. « Je regrette, dit ce chimiste , de n'avoir pu assister au commencement de » la seance, car mon intention etait d'entretenir lWcademie des experiences » publiees parM. Persoz, touchant la decomposition des acetates au moyen » des alcalis, et leur conversion en gaz des marais. J'avais prevu cette con- « version dans mon Memoire sur l'acide chloracetique, raais je n'ai pu la » realiser que dans ces derniers temps. Dans Tintervalle, l'ouvrage de » M. Persoz a paru, il renferme le meme fait, ce dont j'ai eu connaissance » par une lettre de M. Persoz lui-meme , et je m'empresse de rendre a » 1'habile professeur de Strasbourg ce qui lui appartient. » % » Je remercie M. Dumas de la justice qu'il a bien voulu me rendre , mais il est certainement contre ses intentions qu'on puisse se tromper sur la nature meme des faits, et c'est cependant ce qui pourrait resulter de la lecture de la Note precedente. Onserait tente de croire, par exemple, que les experiences que j'ai faites sur la formation du gaz des marais sont pos- terieures a celles de M. Dumas; que c'est en partant de sa theorie des substitutions que je suis arrive aux resultats qu'il a lui-meme obtenns, et qu'en cela je n'ai fait que realiser par experience les vues theoriques de ce chimiste distingue. II m'importe done de retablir les faits dans toute leur integrite, et voila ce qui me determine a prendre aujourd'hui la liberie d'entretenir l'Academie. » Dans la seance de l'Academie du 29 avril i83g, M. Dumas a lu un Memoire sur l'acide chloracetique, dans lequel il etablit que cet acide, ainsi que celui duquel il derive (l'acide acetique) , appartiennent au meme type chimique A*B8 O, en sorte qu'il represente : l'acide ace'tique par C4 H8 O4 „ ... i, >■ { C^H'O* et lacide chloracetique par j .6 » Cette maniere de formuler la composition de ces corps exclut toute espece d'arrangement moleculaire, toute predisposition entre les elements constitutifs de cesacides; ainsi dans le travail qu'il a presente a l'Academie dans sa seance du i'5 decembre i83(), M. Dumas ne voit-il dans Taction que lesalcalis exercent sur ces memes acides, que la soustraction pure et simple de 4 vol. d'acide carbonique, qui se fixent sur la base, avec pro duction immediate suivie de la mise en liberty de deux composes (le chloroforme et l'hydrogene protocarbone) qui auraient entre eux les memes rapports que les deux acides qui leur out donne naissance : L'acide chloracetique C^ (H» CI6) 0* + aR = C2 0< 2R + O (H* CI6)*, l'acide acetique C4 H8 0» + 2R = C> O^R + O H8. » Aux consequences que M. Dumas a cru pouvoir tirer de ces resultats en faveur de la theorie des substitutions, nous nous perniettrons d'opposer nos propres experiences sur la formation de l'hydrogene protocarbone, lesquelles , comme on va le voir, sont bien anterieures a celles de ce chi- raiste, et etablissent nettement le principe duquel nous sommes parti. » En Janvier i838(i), j'ai eu l'honneur d'adresser a l'Academie un Me- moire intitule : De la neeessite de distinguer dans les actions chimiques les phenomenes de de'placement de ceux d alteration 9 dans lequel on peut lire le passage ci-apres : « Dans la partie courbe dun tube de verre en U, ou mieux dans celle » d'un canon de fusil de meme forme, on fait fondre de l'hydrate potas- » sique; puis pendant que ce corps est en fusion, on fait passer par Fune » des extremites du canon, un courant de vapeur d'acetone C3H6(). \ » l'orifice oppose, sont adaptes un vase et un tube destines a recueillir » les produits qui peuvent se degager. Quand la vapeur d'acetone passe » lentement a travers la potasse, les produits de la distillation restent » entierement a l'etat de fluides elastiques, Si au contra ire on fait passer >» brusquement la vapeur d'acetone a travers la potasse, une certaine » quantite d'acetone echappe a Taction de l'hydrate potassique et vient (r) Ce Me'moire est demeure e ne de M. Dumas.) (3,8) se condenser. Quelle alteration la potasse fait-elle eprouver a l'acetone, et comment celle-ci, de liquide qu'elle etait d'abord, peut-elle se trans- former en des produits gazeux? G'est ce que l'examen et 1'analyse de ces produits nous ont mis a meme d'expliquer. La potasse se carbonate, et voila la seule modification qu'on ait pu y observer. Le gaz recueilli est combustible, il trouble legerement l'eau de chaux, par consequent est absorbe partiellement par la potasse. Debarrasse de la petite quan- tite d'acide cavbonique qu'il renferme, puis briile avec de l'oxigene, il donne naissance a de l'eau et a de 1'acide carbonique. C'est done deja un compose renfermant de l'hydrogene et du charbon; reste a voir s'il contient de l'oxigene, l'un des elements de l'acetone. L'analyse faite dans I'eudiometre peut decider cette question. En effet, le resultat de plusieurs combustions prouve que ce gaz ne renferme point d'oxigene et de plus que i vol. est forme de 4- vol. de carbone ) . . . , ,,. , , > condenses en uu seul volume, 2 vol. d hydrogene ) car brule avec de l'oxigene pur, i vol. a toujours absorbe 2 vol. d'oxigene et donne naissance a 1 vol. d'acide carbonique, Ce n'est done en defi- nitive que de Y hydrogene protocarbond , et les produits de la decompo- sition de l'acetone par l'hydrate potassique, sont done de l'hydrogene protocarbone et de 1'acide carbonique. En partant de la formule de l'acetone C3HeO pour arriver a la formation de l'hydrogene protocar- bone, il n'ya que deux explications possibles: » i°. Oubien, il y a depot de charbon et degagement d'eau , comme > il est facile de s'en assurer par la comparaison des deux formules sui- 1 vantes : En effet, > si de C3H60 on retranche CH* ou 2 vol. de gaz hydrogene protocarbone' , • il reste C -f- H20 e'est-a-dire du charbon et de l'eau. » »°. Ou bien il doit se deposer 1 at. de charbon, et se degager en » meme temps que l'hydrogene protocarbone, 1 vol. d'oxide carbonique » et 2 vol. cV hydrogene, car — 2 vol. hydrogene protocarbone, = 2 vol. oxide carbonique, = 2 vol. hydrogene, = 1 at, charbon. Aucun de ces produits ne figurant dans ceux que nous avons obtenus, il faut necessairement que les choses se passent d'une autre maniere. » L'acetone renfermant de l'oxide carbonique, et etant egale a l'hy- drogene protocarbone, dans lequel i vol. d'hydrogene seraient rem- places par 2 vol. d'oxide carbonique, nous l'exprimons en formule par C'(H'CO)8 , et en y ajoutant, dans des circonstances favorables, H'O + R, nous voyons apparaitre C'H'-f-COK; c'est-a-dire tons les produits que l'experience nous a devoiles , en un mot 4 vol. d'hydrogene protocarbone" et 1 eq. d'acide carbonique. Alors tous ces phenomenes complexes disparaissent pour nous; ce qui d'abord nous semblait etre un phenomene d'alte- ration n'est plus qu'un phenomene de double defacement. L'hjdro- gene, isomorphe avec l'oxide carbonique, vient remplacer celui-ci dans le compose, et la forme moleculaire n'en est point changee. L'eau dis- paralt; mais etant isomorphe avec 1'acide carbonique, ce dernier devient libre a son tour. Si quelque chose donne de l'importance a ce resultat, que seulement obtenu sur l'acetone, mais » encore sur des corps de natures bien differentes ; sur les corps gras re- » tir£s des animaux et des v^getaux, sur Tether, l'alcool, etc. Nous croyons » done etre en droit de poser les regies suivantes, qui ont par leur g6- » neralite , tous les caracteres d'une loi. line substance organique renjer- » mant de l'oxide carbonique, peut dans des circonstances favorables en » presence de Teau3perdre iou 4 vol. d'oxide carbonique qui sont toujours » remplaces par des volumes correspondants d'hydrogene provenant de » Veau decomposed; et Voxigene de celle-ci transjorme l'oxide carbonique » en acide carbonique , qui peut , ou devenir libre ou rester en combi- « 11 resulte clairement de ce travail : » i°. Que l'acetone renferme 2 vol. d'oxide carbonique; » 20. Que le gaz hydrogene protocarbone derive de l'acetone, et non point de 1'acide acetique , et que , par consequent , l'hydrogene protocar- bone qui prend naissance par la decomposition des acetates , ne peut point etre, corame i'admet M. Dumas, leproduit immediat de la decomposition de 1'acide acetique par 1'hydrate potassique , mais bien au contraire un produit consecutif secondaire, resultant: » a De Taction que la chaleur exerce sur 1'acide acetique , soil libie, soit combine avec les bases. C. R. 1840, ,«r Semestre. (T. X , N«>8.) ( 33o ) » b De Taction que Teau exerce sur Tacetone, Tun des produits immediats de Faction de la chaleur sur Tacide acetique (Liebig et Pelouze); » 3°. Que ce gaz des marais se forme par la disparition de a vol. oxide carbonique, et 1'assimilation de i vol. d'hydrogene, provenant de i eq. d'eau decomposee. » D'apresce qui precede, on voit done que nous ne sommes point parti du principe qui a guide M. Dumas, pour arriver a la formation du gaz des marais, etque le fait de la formation de ce gaz, loin de prouver en faveur de la theorie des substitutions, ne fait que justifier ce que nous avons dit touchant cette theorie, dans le passage suivant de notre Introduction a V etude de la Chimie moUculaire, p. 85g : « Quand M. Dumas soutient que le chlore est isomorphe avec l'hydro- » gene, qu'il erige en principe que les corps peuvent etre totalement chan- » ges dans leur constitution elementaire sans varier dans leur composition » moleculaire , nous croyons devoir repousser cette theorie corame etant » contraire a Texperience; elle est dangereuse dans son application, en ce » quelle dispense en quelque sorte Texperimentation de tenir compte, dans » une reaction, de Taction qu'exercent les premiers produits qui se forment » sur ceux qui n'ont point encore ete alteres. » » En appliquant done la theorie des substitutions a la formation du gaz des marais, obtenu par la decomposition de Tacide acetique au moyen d'un alcali, M. Dumas n'a tenu aucun compte de Taction que la chaleur exerce sur Tacide acetique , et a neglige ainsi les composes qui en r^sultent. De phis, il a ete conduit a envisager la formation du gaz des marais, corame le produit d'une action simple , tandis que e'est reellement le produit d'une action complexe. Enfin M. Dumas a completement neglige Taction que pouvait exercer Teau,qui cependant dans la formation du gaz des marais, remplit , selon nous,le role le plus important. » Cet habile chimiste vient de donner comme un nouvel argument en faveur de la theorie des substitutions, le fait de Tidentite qu'il est parvenu a constater entre le produit final de Taction du chlore sur Thydrogene protocarbon^ , et le produit final de Taction du chlore sur le chloroforme; produit feial qui serait represente par C*Cl8 et obtenu dans le premier cas, par la perte de 8 vol. d'hydrogene , remplaces par 8 vol. de chlore; dansle secoad cas, par la perte de 2 vol. d'hydrogene remplaces par CI2. » II nous semble qu'ici M. Dumas a confondu un phenomene d'altera* tion avec un phenomene de deplacement. Dirait-on que parce qu'en bru- lant 4 vol. d'hydrogene protocarbone par un exces d'oxigene, on obtient ( 33 1 ) 4 vol. d'acide carbonique renfermant 4 vol. d'oxigene, equivalents de 8 vol, d'hydrogene, on doit trouver dans ce fait une preuve de plus en faveur de la theoriedes substitutions, et que 8 vol. d'hydrogene etant en levels aC2H8, ils ontduetre remplaces par 4 vol. d'oxigene? Confondrait-on enfin jamais sous le meme type chimique } l'acide carbonique avec Phydrogene proto- carbone ? Certes, non ; ear tous les chimistes, et M. Dumas le premier, sont d'accord pour reconnaitre que dans une semblable combustion, la quan- rite d'oxigene fixee sur le carbone, depend du nombre d'atomes de ce der- nier corps; qu'ainsi, dans un compose organique, 2 at. de carbone etant unis a 8, a 20 ou a un nombre quelconque d'atomes d'hydrogene , ce com- post venant a etre detruit par un exces d'oxigene , il n'y aura jamais que 4 vol. d'oxigene fixes sur le charbon. Apres cet exemple, M. Dumas netrou- vera-t-il pas avec nous que, en detruisant comme il Pa fait par un exces de chlore le chloroforme et Vhydrogene protocarbone , composes renfermant Pun et Pautre 2 at. de carbone , il ne pouvait en effet qu'obtenir du chlo- ride carbonique, compose correspondant a l'acide carbonique, c'est-a-dire 2CCH=C*C18, de meme qu'en detruisant Phydrogene protocarbone" par Poxigene en exces, onobtient 2CO*=C*04, et tout cela, disons-le, abstrac- tion faite de la theorie des substitutions, de M. Dumas. » Qu'il me soit encore permis de dire, que si j'ai pris la liberte d'entrete- nir si longuement PAcademie, c'est qu'il m'importe de rappeler que la for- mation du gaz des marais a ete pour moi Poccasion de d^couvrir le role mysterieux de Peau dans les reactions des corps organiques. » Par cette decomposition de Peau, j'ai cru pouvoir m'expliquer la trans- formation de la fecule en sucre; celle du sucre en alcool, celle enfin de certains principes immediats en huiles essentielles , etc. Par elle encore, j'ai cru pouvoir reduire en un meme ordre de phenomene (une oxidation) Paction qu'exercent l'acide nitrique et Phydrate potassique sur le sucre, lequel, comme on le sait, est transforme en acide oxalique par Pun et Pau- tre de ces agents. » mbcanique applique. — Seconde Note sur I'effet des pentes dans les chemins defer; par M. de Pambour. « Dans une Note presentee a PAcademie dans sa seance du 16 decembre dernier, nous nous sorames propose, outre plusieurs questions relatives aux pentes et contre-pentes , de demontrer que des pentes beaucoup phis inclinees que celle qui correspond a Pangle du frottement des 46.. ( 33» ) peuvent etre permises dans la construction des chemins de fer, sans qu'il en resulte des vitesses dangereuses pendant la descente des trains, comme on l'a cru jusqu'ici. Nous avons pour but , dans la note que nous presen- tons aujourd'hui , d'apporter aux calculs relatifs a la descente spontanee des trains sur les pentes, une modification qui n'en change pas cependant les resultats, et de montrer ensuite la confirmation de ces resultats par leur accord avec l'experience. » La resistance d'un train de waggons , pris separement de la machine, se compose de trois elements : la resistance de l'air contre la premiere voi- ture, ou la surface anterieure du train, la resistance de Pair contre chacune des voitures intermediates , et enfin le frottement des waggons. Deux series d'experiences, que nous avons presentees a l'Academie dans sa seance du 5 aout r83a, nous ont permis de determiner les deux derniers de ces elements en fonction du premier. La premiere serie de ces experiences consistait a livrer successivement a la gravite, sur les memes plans inclines , d'abord plusieurs waggons separes, et ensuite les memes waggons reunis en un seul train ; et la difference des effets produits dans les deux cas, de- terminait la resistance de l'air contre les voitures intermediates, des que Ton connaissait cette resistance contre la surface anterieure du train. La seconde serie consistait a laisser descendre spontanement des trains consi- derables de waggons sur des plans inclines, et en tenant compte de la re- sistance de l'air, tant contre la premiere voiture que contre les voitures intermediaires, d'apres la determination de la serie precedente, on en de- duisait le frottement propre des waggons. » L'evaluation de la resistance de l'air, dont nous nous sommes servi pour calculer la resistance de l'atmosphere contre la premiere voiture, etait celle de Borda, qui estbien connue; et il en resultait que les voitures intermediaires des trains devaient opposer a la resistance de fair une sur- face de o.6o3 metre carre , et que le frottement propre des waggons, pris separement de toute resistance de l'air, devait etre compte a 2.37 kilo- grammes par tonneau. Mais depuisce temps , nous avons ete informe que des experiences recentes et encore tres peu connues ont ete faites a Brest, sur la resistance de Fair, par M. Thibault, lieutenant de vaisseau. Elles ont donne, pour cette resistance, une evaluation beaucoup plus exacte que celle de Borda, en demontrant en meme temps que la resistance de l'air dimintie a mesure que les surfaces minces sont remplaceespar desprismes plus allonges, comme Dubuat l'avait deja trouve pour l'eau, et que lors- qu'une surface, masquee par une autre, en est cependant separee par un ( 333) inlervalle egal au cote du carre qui represente cette surface, la resistance de l'air exerce encore son action sur les sept dixiemes de la surface mas- quee. Le resultat principal est qu'une surface mince, qui traverse l'atmos- phere avec une vitesse de i metre par seconde , eprouve une resistance de o . 08938 kilogramme par metre carre ; et celle-ci se r^duit a o . 06875 ki- logramme , pour un prisme d'une longueur egale a trois fois sa largeur. En faisant usage de ces donnees dans les experiences mentionn^es plus haut, et y tenant compte de la forme prismatique des waggons et des trains, on trouve que le frottement propredes waggons est reellement de 2.68 ki- logrammes par tonneau, et que la surface opposee au choc de l'air, par les voitures intermediaires des trains, de dimensions accoutumees, est de 0.929 metre carre, dont o.836 metre carre doit etre attribue a la rotation des roues et a la surface des essieux, ressorts, boltes, roues de devant et de derriere, etc., et 0.093 metre carre, a la surface anterieure des waggons, en raison du petit intervalle qui les separe les uns des autres. » En meme temps , ia resistance de l'air, pour un train moyen de quinze waggons, et a la vitesse de 1 kilometre par heure, doit etre comptee a raison de o.oo5o64 kilogramme par metre carre de surface. » En refaisant done, avec ces donnees, le calcul de la vitesse des trains en descendant les plans inclines, tel qu'on en avait presente les resultats , page 807 du Compte rendu de la seance du 16 decembre dernier, on ob- tient les resultats suivants. On se souvient que ces calculs sont faits en cherchant la vitesse a laquelle la resistance de l'air fait equilibre a la force motrice du mouvement, qui n'est autre chose que la gravite de la masse totale, diminuee du frottement des waggons et de ceiui de la machine. da fr ««,2S5 yssff^Li' JSL;*.; ^ TTT ^ Train de 10 voitures, 011 5o ton- neaux convoi compris, precede d'une machine de8 lonneaux. 38. 8r 52.98 73.59 Train de 20 voitures, ou 100 ton- neaux convoi compris, precede d'une machine de 8 tonneaux. 43.48 S8..8 -9-83 =1 ( 3*4 ) D'apres le dernier calcul que nous avons presente, memes trains etaient de 4.-58. ■ s par lieure. » 11 y a a peine quelque difference entreces vitesses et celles du tableau actuel. Les consequences que nous avons deduites doivent done etre maintenues. On remarquera, du reste, que cette presque-egalite des re- sultats etait inevitable, parce que nos experiences sur les plans inclines donnant la somme totale des forces retardatrices auxquelles les waggons etaient soumis pendant leur chute , il est clair que si nous introduisons une erreur en plus sur l'unede ces forces, il en resulte necessairement une erreur en moins sur les deux autres forces, et par consequent dans tons les cas ou nous appliquons ensuite ces determinations, il se produit une compensation qui tend a maintenir les resultats detinitifs dans des limites tres peu ecartees de leur valeur reelle. » Le calcul que nous venous d'offrir est fonde sur une serie conside- rable d' experiences que nous avons presentees a 1' Academic; mais pour qu'on puisse se convaincre directement qu'il conduit en effel a la deter- mination de la vitesse spontanee des trains, nous l'appliquerons a plusieurs experiences, entreprises par un ingenieur anglais pour determiner le frot- tement des waggons, et dans lesquelles on a observe la vitesse uniforme des trains pendant leur descente sur des plans inclines. Ces experiences ont prouve simplement , que la resistance totale eprouvee par les waggons augmente avec leur vitesse, et elles n'ont pu faire connaitre separement les effets du choc de l'air contre la premiere voiture , ni contre les voi- tures intermediates , ni le frottement des waggons ; mais on va voir que les determinations que nos propres experiences nous ont fournies , de ces trois elements de la resistance totale, conduisent precisement aux memes vitesses que celles qui ont ete observees dans les experiences anglaises. » Le tableau suivant contient les resultats du calcul et de l'observation. D'apres ce que nous avons dit plus haut, pour evaluer la surface exposee au choc de l'air, nous ajoutons a la surface anterieure du train, 0.929 metre carrepar voiture intermediaire, pour tenir compte de 1'effet de l'air contre la rotation des roues et contre les surfaces imparfaitement masquees. De meme, nous ajoutons aussi a la premiere voiture, une surface de 0.^64 metre carre, pour tenir compte de la rotation de ses roues, etc* Dans la troisieme experience du tableau, la surface opposee a taction directe de ( 3J5) l'air etait composee de deux parties que i'on doit distinguer, puisque les corps prismatiques allonges eprouvent de la part de l'air une moindre re- sistance que les surfaces minces. Dans cette experience , le train presen- tait une surface prismatique de 2.2 1 metres carres, et en outre un ensemble de surfaces minces, eloignees l'une de i'autre d'environ trois fois leur cote, et formant une somme de 1 1 . 1 5 metres carres. On en a tenu compte en observant que cette surface mince produisait, par metre carre, 0.337, ou un tiers de plus que la meme quantite de surface prismatique du train. Enfin, pour avoir egard , d'apres les experiences de M. Thibault et de Dubuat , a la longueur du train , on a calcule la resistance de l'air, a raison de o.oo5 1 6 kilogrammes par metre carre, pour la vitessede 1 kilometre par heure. Cette evaluation convient a un train de 4 a 5 voitures. Dans les cal- culsgeneraux,.il serait inutile de faire cette distinction, et Ton peut se borner a employer la determination moyenne indiquee plus haut. Vobeu les vitesses des calculs, surtout dans la derniere experience. » (336) physique appliquee. — Procede pour obtenir sur papier des images pkotogeniques. — Extrait dune Jettre de M. Verignon. « Le papier blanc doit d'abord etre lave avec de l'eau acidulee par l'a- cide hydro-chlorique , puis, apres dessiccation , passe dans une solution composee de la maniere suivante: » Eau, 14 parties contre 1 d'un melange forme de 2 parties chlorhydrate d'ammoniaque, 2 parties de bromure de sodium, et 1 partie de chlorure de strontium. » Le papier, desseche de nouveau, est pass£ dans une solution tres eten- due de nitrate d'argent. II se forme ainsi, par double decomposition, un cblorure et un bromure d'argent, qu'on fait noircir en exposant le papier a la lumiere environ l'espace d'une demi-heure. Le papier, ainsi prepare, peut rester sensible pendant une quinzaine de jours, mais au bont de ce temps le noir a penetre de I'autre cote du papier, qui alors a perdu sa sen- sibility. » Pour obtenir l'effet photogenique, il suffit de tremper le papier dans une solution tres etendue d'iodure de sodium , et de le porter de suite et tout humide dans la chambre obscure , en le placant de maniere a rece- voir l'image lumineuse; au bout de douze minutes, si le temps est favo- rable , l'effet photogerrique est entierement produit. Nous ferons observer que lorsque Ton trempe le papier chlorure et noirci dans la solution d'io- dure de sodium, il faut se placer dans un lieu obscur ou tres peu eclaire. L'image obtenue sur le papier, il ne faut plus, pour fixer le dessin, que le passer dans une solution tres etendue d'hyposulfite de soude et de fer, puis lelaver a l'eau pure; l'operation est alors terminee. » Pour ce qui est de la theorie de cette operation , on peut d'abord remarquer que l'addition du bromure alcalin a pour but de former un papier plus sensible qu'avec le cblorure seul; un fluorure aurait un meme resultat : la preparation meme serait trop sensible. On remarquera encore que la lumiere agit dans l'operation de trois manieres bien distinctes etpour ainsi dire en trois temps : d'abord elle fait passer le chlorure d'argent, qui est blanc par lui-meme, a l'e>at de sous-chlorure qui est noir; puis, en se- cond lieu , dans la chambre obscure elle determine la decomposition du sous-chlorure noir par l'iodure alcalin , mais dans les points seulement ou la lumiere arrive sous forme d'image et proportionnellement a liritensJ?'' d'action de ses rayons; enfin, elle agit plus on moins fortement sur l'iodure d'argent comme sur les plaques de M. Daguerre. » (337) M. Billaud adresse un paquet cachete portant pour suscripti( fications apportees au Daguerreotype. L'Academie en accepte le depot. CORRESPONDANCE DU 1^ FEVR1KR. M. Libri, au nom de M. Santi-Liriari, depose sur le bureau plusieurs documents relatifs a la question de priorite debatlue entre ce physicien et M. Matteucci, concernant l'invention du proceed pour obtenir l'etin- celle electrique de la torpille. M. Linari desire que ces pieces soient con- serves dans les archives de 1' Academic astronomie. — M. Arago pr^sente les elements parnboliques de la comete decouverte a Berlin le 25 Janvier 1840, tels qu'ils resultent des observations faites a Paris et des calculs de MM. Eugene Bouvard, Laugier etMauvais. Avant de publier ces elements, nous attendrons qu'on ait pit les rectifier d'apres de nouvelles observations. physique appliqu^e. — Procede pour obtenir sur papier des images photogeniques. — Lettre de M. Bayard. « J'avais differe jusqu'a ce jour de rendre public le procede photogra- phique dont je suis l'auteur, voulant rendre auparavant ce procede aussi parfaitque possible, mais comzne je n'ai pu empecher qu'il n'en transpirat quelque chose, et qu'on pourrait ainsi, en profitant plus ou moins de mon travail, m'enlever l'honneur de la decouverte, je ne crois pas devoir tarder plus long temps a faire connaitre la methode qui m'a reussi. » Le temps me manque pourentrer dans les details necessaires, mais si TAcademie veut bien me le permettre, je completerai les renseignements dans une prochaine seance. Voici sommairement en quoi consiste mon pro- cede : Du papier a lettre ordinaire ayant ete prepare suivant la methode dc M. Talbot, et noirci par l'influence de la lumiere, je le fais tremper pen- dant quelques secondes dans une solution d'iodure de potassium, puis ap- pliquant ce papier sur une ardoise, je le place dans le fond d'une chambre obscure. Lorsque le dessin est forme, je lave ce papier dans une solution d'hyposulfite desoude, et ensuite dans une eau pure et chaude, et je fais secher a Fobscurite. » C- R. 1840, i*r Semcttre. (T. X, N«8.) ( 338 ) an atomie compared — Sur la structure des ecailles des pois sons. ~ Lettre de M. HIandl. « M. Agassiz, dans une Note adressee a l'Academie le 3 fevrier 1840, contredit les resultats que j'ai annonces dans un Memoire sur la structure des ecailies des poissons , presente ie 24 juin 1839. Quil me s°it: permis de repondre a ces critiques en peu de mots. » Le point important de mon travail est celui-ci : on croit generatement que les ecailles se produisent a la maniere des corps bruts, par un simple depot de couches successives, tandis que mes recherches tendent a prouver que ce sont des parties organisees qui, au moins pendant une certaine periode de leur existence, se nourrissent et s'accroissent par intus- susception, et que par , consequent ces appendices tegumentaires sont composes d'un tissu reellement vivant, au lieu d'etre seulement une sorte de couche nioulee sur l'organe secreteur dont elle proviendrait. M. Agassiz s'eleve contre cette opinion et persiste a croire que les ecailles ne se for- ment que par le depot des couches successives des matieres secretees. Or , M. Milne Edwards, qui s'etait charge" du rapport et qui en avait com- mence la redaction , lorsque des circonstances imprevues l'ont oblige de s'absenter de Paris pendant quelque temps, m'a autorise a dire devant l'Academie qu'il s'etait deja assure de Vexactitude de plusieurs de mes observations et quil etait porte a croire que la theorie a laquelle mes recherches my avaient conduit } etait £ expression de la ve'rite. » Quant aux details sur lesquels M. Agassiz est en disaccord avec moi, je dois attendre la publication du Memoire et des dessins qu'il promet , mais des a present je peux deja repondre sur les points suivants : » i°. Les parties des ecailles que j'appelle leurs dents , ne sont, selon M. Agassiz, que I'effet d'une illusion optiquej je puis assurer que j'ai de- montre leur presence a la Commission ; w 20. Les canauxf dont j'ai decrit les differentes formes, n'existent pas, selon M. Agassiz; la Commission apuse convaincre qu'ils existent reellement ; » 3°. Je n'ai nulle part enonce 1'opinion que M. Agassiz m'attribue r que les ecailles etaient iormees de cellules juxtaposees ; j'ai au contraire demontre k presence de deux couches differentes; j'ai parle, comme on peut le voir dans I'analyse de mon Memoire inseree dans le Compte rendu de la seance du 24 juin, de lames superposees dans la couche inferieure (33g) fibreuse et de cellules settlement dans les lignes qui se trouvent a la sur- face de la couche superieure des ecailles. M. Agassiz est done tombe dans une grande erreur relativement a la maniere dont j'envisage la structure des ecailles. » Je peuxdonc, sur de l'exactitude des faits annonc^s en detail dans flion Me"moire, attendre avec confiance le jugement de la Commission nommee par l'Academie pour examiner mon travail, a physique appliqtjee. — Images photogeniques d'objets microscopiques . M. Donne presente plusieurs de ces dessins, obtenus avec le micros- cope compose ordinaire, et met sous lesyeuxde l'Academie le petit appa- reil dont il se sert pour les produire. « Apres avoir enleve l'oculaire du microscope, je recois, dit M. Donne, l'image de l'objet sur un petit ecran transparent qui me sert a trouver le foyer: je substitute alors a I'ecran une plaque ioduree, et quand la lumiere a produitson impression sur cette plaque, je Pexpose comme de coutume a la vapeur du mercure. recte du soleil sur le miroir reflecteur j la flammed'une bonne lampe d'Ar- gant n'a rien produit dansl'espace de deuxheures et demie. » Le microscope-daguerreotype que je presente, dontje dois la premiere idee a M. Doyere, est execute en ce moment d'une maniere reguliere par M. Soleil, sur le rnodele que j'ai donne a cet habile opticien. » M. Thibert ecrit que ses representations, en relief et en couleur, de. pieces pdthologiques ne sont point executees en cire , comme il a e'te dit dans le Compte rendu d'une des stances precedentes, mais en carton-pate et ensuite peintes a I'huile. « Ce procede, dit M . Thibert , me permetd'ob- tenir une exactitude a laquelle on ne pouvait jamais esperer d'atteindre avec des pieces en cire. » l'envoi prochain dun Memoire sur les moyens de di- nger les aerostats. A quatre heures et demie l'Acadeiniese forme en comity secret. La seance est levee a cinq heures et demie. p ( 3/,o ) BULLETIN BIBLIOGRVPHIQIE L'Acade'mie a recu dans cetle seance les ouvrages dont voici les tilres : Comptes rendus hebdomadaires des stances de VAcademie rojale des Sciences; ier semestre 1840, n° 7, in-4". Annales de Chimie et de Physique; par MM. Gay-Lussac et Araco: oct. 1859, in-8°. Annates des Mines; tome 6, 5e Hv. de i83g, in-8°. Osteographie , ou Description iconographique compare'e du Squelette et du Systeme dentaire des cinq classes dAnimauoc vertebres recents et fossiles; par M. de Blainville; fascicule 5 (les Paresseuoc) , in~4°, et atlas in-fol. Annates de la Societe roy ale d 'Horticulture ; janv . 1840, in- 8°. Recueil de la Societe Poly technique ; janv. 1840, in-8°. Histoire naturelle generate et par-tic uliere de tons les genres de Coquilles univalves marines a Tetat vivant et Jbssite , pub liee par monograph ie ; par M. Duclos (genre Olive); 3« Hv. in-fol. Essai statistique sur la mortalite du canton de Geneve pendant Van- nee i838; par M. Marc d'EspiNE; Paris, i8{o, in-8°. Quelques recherches sur la theorie des Nombres; par M. Oltramarf; in-8°. Gnomonique, ou art de tracer les Cadrans solaires,- par M. Livf.t; Metz , in-8°. Rapport a la Societe d Encouragement pour la production , V ameliora- tion et remploi des Soies de Varrondissement de Lavaur; par M . de Voisiws de Laverniere; in-40. • Bulletin de VAcademie royate de Medecine; tome 4, n° 9, in-8°. Bulletin general de Therapeutique medicate et chimrgicate ; i5— 28 te- rrier 1840; in-8°. Revuecritique des Livres nouveaux; par M. Joel Cherbi liez; n° 2, in-8°. Le Technologiste , ou Archives des progres de V Industrie francaise et etrangere; n° 5, fev. i84o, in-8°. Journal des Connaissances medicates pratiques et de Pharmacologic; i'evrier, n° 5, in-8°. Bulletin chirurgical, examen des Methodes et Operations chirurgicates; Recueil mensuel; par M. Lacgier : tome ier, n° 7, in-8°. ( 34i ) The Zoology.... Zoohgie du Voyage du Beagle, capitaine Fitzroy; publiee par M. Darwin, naturaliste de l'expedilion; 4' partie (Poissons), par le reverend L. Jenyns; iei liv. in~4°, i84°. The Edinburgh. . . . Nouveau Journal philosophique d Edimbourg; oc- tobre 1839 a Janvier 1840; in-8°. x\stronomische. . . . Nouvelles astronomiques de M. Schumacher; n° 3cp. Anatomic . . . Anatomie et Physiologic des parties centrales du Sys- teme nerveux ; parM. J.-B. Wilbrand; Giessen, 1840, in-8°. Die Plantagineen .... Sur les Plantaginees et leurs rapports; par M. F. Leydolt, Vienne, 1840, in-8°. Eiementi. . . Elements d Anatomie physiologique appliquee auoc Beaux- Arts; parF. Bertinatti; vol. ier, 2e parlie, ei vol. 2e, Turin, 1839, in-8°, avec atlas in-fol. (Pre'sente par M. Libri.) Esposizione .... Exposition dune noiwelle Nomenclature exprimant les rapports atomiques ; par M. L.-Lucien Bonaparte; in-8°. (Pre'sente'e par M. Libri.) De notione atque indole organismi tanquam principii monarchici per uni- versam naturam vivam vigentis , commentath; auct. L. Schedio ; Buder j85o, in-8. Gazette medicale de Paris; tome 8, n° 8, in-40. Gazette des Hopitaux , n°* 21 — 23,in-foI. JJ Experience, journal; n° 1 58. IJ Esculape ; journal des Specialites; n°* 10 et 11. Gazette des Medecins praticiens; n° 14 — 15. Vfiducateur, journal ; juillet et aout 1839, in-8°. COMPTE RENDU DES SEANCES DE LACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 2 MARS 1840. PRESIDENCE DE M. POISSON. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADtiMIE. Observations sur une Note de M. Libri; par M. Liouville. « Le Compte rendu de la derniere seance renferme une Note de M. Libri *ur la lettre de M. Lejeune-Diricblet que j'ai eu l'honneur de communi- quer, il y a quinze jours, ^ l'Academie. J'ai lieu de regretter que M. Libri ait presente sa Note sans la lire, car j'aurais fait immediatement a ses re- marques critiques la reponse suivante : b M. Lejeune-Dirichlet enonce un theoreme relatif a la resolution de* equations indeterminees : il indiqne certaines conditions suffisantes sous lesquelles ce tbeoreme a toujours lieu , mais il n'ajoule nullement que ces conditions soient necessaires. Pourquoi M. Libri dit-il que Ton pourrait peut-etre croire queM. Dirichlet regarde comme necessaires les conditions dont il s'agit? Rien assurement ne justifie une telle hypotbese. Tout ce que M. Diricblet avance est exact; et je ne vois pas pourquoi Ton irait supposer que cet illustre analyste a des idees fausses sur les cboses dont i pas. Dans une lettre de trois pages qui n'etait pas meme consacre entiere aux raathematiques,et qui roule d'ailleurs sur une foule < C. R. 1840, !« Semestre. (T. X , K» 9.) ( 344 ) tions diverses, etait-il natureJ, etait-il possible de descendre aux details minutieux que demande M. Libri? » Relativement a la propriete qu'ont les formes quadratiques de renfer- mer une infinite de nombres premiers, et d'en renfermer qui appartiennent a toutes les formes lineaires compatibles avec la forme quadratique donnee, M. Libri croit qu'il serait peut-etre possible de la deduire d'un theorem e connu par Euler des l'annee 1770. M. Libri n'indique meme pas quel est ee theoreme d'Euler, et Ton pense bien que je n'ai rien a repondre a une assertion exprimee d'une maniere si prudente et si vague. » M. Libri repond ensuite a une ancienne remarque de M. Dirichlet que j'ai reproduce plusieurs fois, comme il a soin de le faire observer. M. Libri declare qu'il n'a jamais compris le sens ni le but de cette remarque. Je vais done essayer de la developper avec clarte. » II existe une certaine formule de M. Gauss a laquelle on est immedia- tement conduit par la theorie des equations binomes, lorsqu'on ne cher- che pas a fixer le signe d'un radical carre qui s'y trouve. Cette meme for- mule au contraire presenile de grandes difficultes dans sa demonstration qnand on veut determiner d'une maniere precise le signe du radical. La premiere demonstration complete que Ton en ait eue a ete donnee par M. Gauss dans les Memoires de Gottingue; la seconde a ete donnee par M. Dirichlet dans le Journal de M. Crelle. » On sent qu'il ^tait important pour M. Dirichlet d'etablir que depuis M. Gauss, sa demonstration etait la premiere. II a done eu raison de faire voir que celle de M. Libri n'etait pas suffisante , en ce quelle ne determine pas le signe du radical sur lequel roule toute la difficulte de la question. Pour completer sa demonstration, M. Libri indiquait, il est vrai, un certain passage d'une somme a un produit, mais ce passage d'une somme a un produit est a lui seul la question tout entiere _, comme l'a tres bien dit M. Dirichlet: l'eraprunter a M. Gauss, e'est lui emprunter absolument tout ; des lors la demonstration est de M. Gauss , et M. Libri a eu tort d'an- noncer une demonstration nouvelle. * Sous un autre point de vue, la remarque de M. Dirichlet a aussi de I'importance. M. Libri, en effet , pretend qu'il a donne, dans son Memoire sur la theorie des nombres, une formule qui renferme toute la theorie des residns quadratiques. Qu'il y ait une formule offrant ce caractere de ge- neralite, cela ne parait pas douteux , puisque la formule de M. Gauss dont on a parle tout-a-1'heure peut servir a demontrer non-seulemerrt le theoreme fondamental connu sous le nom de loi de reciprocite , mais en* (345) core une foule d'autres proprietes des residus qui ne rentrent pas dans cette loi. Si done la form ill e de M. Libri conduisait a celle de M. Gauss, les pretentions de M. Libri pourraient etre fondees. Mais il n'en est rien-, car pour arriver a la formule de M. Gauss, il faudrait lever l'ambiguite de signe du radical carre dont la formule de M. Libri depend , et e'est ce que M. Libri ne peut pas faire sans recourir a des moyens semblables a ceux de M. Gauss ou de M. Dirichlet , e'est-a-dire sans substituer a ses propres travaux ceux de ces illustres geornetres. La formule de M. Libri n'a done pas la propriete que son auteur lui attribue, de pouvoir servir de base a toute la theorie des residus quadratiques : cette belle propriete appartient a la formule de M. Gauss et non pas a celle de M. Libri, dont je ne venx pas du reste contester l'utilite comme formule secondaire. » M. Libri termine sa Note en reproduisant une reclamation qu'il avait deja faite relativement aux equations d'ou depend la division de la lem- niscate , equations qu'il a , dit-il , resolues avant Abel. II se plaint que M. Ja- cobi ne I'ait pas cite dans un Memoire ou il est question de cette resolu- tion. Jene pretends pas repondre au nom de M. Jacobi, mais puisqu'il n'a pas cite M. Libri, peut-etre est-il permis de croire que I'illustre geometre de Kcenigsberg n'a pas trouve bien fondee sa reclamation de priorite. Au reste des 1801 M. Gauss avait dit que sa methode pour les equations bi- nomes pouvait servir aussi a resoudre les equations relatives a la lemniscate. Icidonc le premier inventeur est incontestablement M. Gauss, comme Abel est le premier qui ait fait imprimer son travail. Aussi est-ce par des details pleins d'elegance plutot que par I'idee premiere que les recberches d'Abel sur ce sujet se recommandent a l'attention des geornetres. « Reponse de M. Libri aux observations de M. Liouville. Apres cette communication M. Libri prend la parole et present |uelques observations dont voici la substance: « M. Dirichlet dit dans salettre (*) que I'equation a plusieurs inconmu («)= 1, i une infinite de solutions si I'equation determinee dont les racines soi *7 /3 ? • • • parce que, dusse-je etre encore taxe de trop de prudence par M. Liouville, je persiste a croire qu'il n'y a pas d'inconvenient a savoir quelquefois douter de soi-meme) de d^duire la demonstration d'une propriete des formes quadratiques e'noncee par M. Dirichlet, je repondrai que probablement le nombre des theoremes numeriques connus par Euler des 1'annee 1770 n*est pas infini, et que les personnes qui connaissent la theorie des nombres peuvent s'exercer sur ce sujet. On comprendra pourquoi, occupe presque exclusivement dans ce moment-ci de recherches relatives a 1'his- toire des sciences , je ne m'explique pas plus clairement sur un point sur lequel j'espere revenir plustard, des que j'en aurai le loisir. » M. Liouville ne me semble pas avoir developpe avec autant de clarte qu'il le suppose le sens et le but de la remarque de M. Dirichlet. D'abord j'aurais pu emprunter, si cela m'eut ete necessaire, la demonstration de M. Gauss; car si Ton etait force de demontrer toutes les propositions dont on se sert, il n'y aurait plus de travaux possibles en mathematiques, et tout le monde sait qu'on ne fait qu'emprunter de cette maniere pour marcher en avant. Mais comme je ne me suis nullement servi dans mes travaux de la transformation de M. Gauss, que je n'ai fait que 1'indiquer sans en tirer (*) Comples rendu* des stances de V Acadfmie des Sciences, seance du 17 &- vrier 1840, p. a87— ^88. ( 347 ) aucune consequence pour l'objet de mes recberches, et que j'en ai cite l'auteur, il en resulte que je n'ai rien empiunte ni substitue 3 et que M. Liouville ne semble pas avoir devehppe avec clarte le sens et le but de la remarque en question. » Quant a la resolution des equations d'ou depend la division de la lemniscate, je n'ai pas seulement dit que je les avais resolues avant Abel, je l'ai prouve par des citations qui se trouvent dans la Note que j'ai presen- tee il y a huit jours a 1'Academie (*). Je ne pouvais ignorer que M. Gauss avait annonce, des l'annee 1801 , qu'il possedait une methode pour resou- dre ces equations, puisque le Memoire 011 j'expose en detail cette resolu- tion commence par la phrase suivante : « Lorsque M. Gauss publia (en 1801) sa memorable decouverte de la resolution des equations a deux termes, il annonca que sa methode pou- vait servir aussi a la division en parties egales de 1'arc de la lemniscate. Ce geometre celebre n'ayant jamais fait connaitre son analyse, je pensai, il y a quelques annees, que la resolution de ce probleme presentait quel- que interet, et je m'y appliquai. » • » Ce passage prouve que je n'avais pas oublie les droits de M. Gauss a une decouverte qu'il n'avait fait qu'annoncer. » Replique de M. Liouville a M. Libri. « M. Liouville maintient l'exactitude des observations qu'il a presentees tout-a-l'heure : suivant lui, ces observations renfermaient d'avance une re- ponse suffisante a ce que vient de dire M. Libri. » physique math^matique. — Considerations nouvelles relatives a la reflexion et a la refraction des mouvements simples; par M. Algcstin Caucht. « Suivant la premiere des deux lois relatives a la reflexion et a la refrac- tion des mouvements simples, si Ton donne deux systemes homogenes de molecules separes par une surface plane, et un mouvement simple qui se propage dans le premier systeme jusqu'a la surface de separation, ce mou- vement que nous appelons mouvement incident, et les mouvements refle- chis),re7ractes,auxquels il pourra donner naissance, seront toujours des mouvements correspondants (seance du 17 fevrier). i Memoires de M aihimaliques t ( 348 ) w Cette loi etantadmise. voyons comment on pourra obtenir les diverses equations propres a representer toutes les circonstances de la reflexion et de la refraction d'un mouvement simple. » La constitution des deux milieux ou systemes de molecules etant coiinue, on pourra dire quels sontpour chacun d'eux les mouvements sim- ples correspondants au mouvement incident. Or, en vertu de la premiere loi, c'est en superposant deux ou plusieursde ces mouvements simples que I'on pourra representer dans Je premier milieu les mouvements incident et reflechis, dans le second milieu, le mouvement ou les mouvements re- fractes. D'ailleurs, pour chacun des mouvements simples correspondants au mouvement incident, la longueur d'ondulation se trouvera completement determinee ainsi que la direction des plans des ondes; mais on ne saurait en dire autant, par exemple, de l'amplitude des vibrations moleculaires qui sera inconnue a priori^ et devra s'evanouir pour ceux de ces mouve- ments que Ton voudrait exclure de la superposition indiquee. On pourra done representer les deplacements moleculaires, relatifs, dans le premier milieu, aux mouvements incident et>reflechis, ou, dans le second milieu, aux mouvements refractes, par des sommes de termes qui renfermeront plusieurs indeterminees dont queiques-unes pourront s'evanouir. Mais il est clair que ces deplacements moleculaires, et celles de leurs derivees que ne determinent pas les equations aux differences partielles des mou- vements infiniment petits , ne sauraient varier d'une maniere brusque tandis que Ton passera d'un milieu a l'autre. Done ces deplacements et ces derivees, calcules successivement pour i'un et l'autre milieu, devront sa- tisfaire a la condition de reprendre toujours les memes valeurs en chaque point de la surface de separation. II y a plus : d'apres ce qui a ete dit dans la seance du 17 fevrier, la conclusion precedente doit etre etendue au cas meme oul'on tient compte des alterations qu'eprouve la constitution de chaque systeme dans le voisinage de la surface reflechissante , pourvu que la distance a laquelle ces alterations deviennent sensibles, reste tres pe- tite par rapport aux longueurs d'ondulation. La condition que nous venous d'enoncer fournit d'ailleurs a elle seule les diverses equations qui doivent etre verifiees dans le voisinage de la surface. » Supposons maintenant que le mouvement incident soit un mouve- ment durable et persistant, qui se propage sans s'affaiblir. L'un quelconque des mouvements correspondants sera lui-meme un mouvement durable et persistant , qui pourra ou se propager sans s'affaiblir, ou etre inoins sen- sible a de plus grandes distances de la surface de separation des deux mi- (349) lieux, ou etre moins sensible a de plus petites distances de cette surface. D'ailleurs le troisieme cas est exclns par la condition que le mouvement reste infiniment petit a de grandes distances de la surface. Done, pour ob- tenir les lois de la reflexion et de la refraction, on ne devra, dans chaque milieu, superposer au mouvement incident que deux especes de mouve- ments correspondants , savoir, ceux qui se propageront sans s'affaiblir, et ceux qui deviendront insensibles a de grandes distances de la surface re- flechissante. D'ailleurs, parmi ces derniers, ceux qui offriront dans leurs modules des coefficients d'extinction plus considerables, sont precise- ment ceux qui deviendront plus promptement insensibles, quand on fera croitre la distance a la surface. Done lorsqu'un mouvement simple ren- contre la surface de separation de deux systemes homogenes de mole- cules, alors , pour rendre compte de tous les phenomenes de reflexion et de refraction, il suffit de joindre au mouvement incident les mouve- ments reflechis et refractes qui restent sensibles a une grande distance de la surface reflechissante, et de leur superposer des mouvements corres- pondants qui n'aJterent les premiers d'une maniere sensible que dans le voisinage de la surface dont il s'agit. Telle est en effet , la seconde des lois de reflexion et de retraction enoncees dans la derniere seance. » Considerons, pour fixer les idees, lecasparticulierou, les deux systems de molecules etantisotropes, le mouvement incident don tie naissance a \ui mouvement simple reflechi et a un mouvement simple refracte, qui, comnie lui, se propagent sans s'affaiblir. Alors il arrivera dedeux choses l'une.ou le systeme des mouvements incident et reflechi , propages dans le premier mi- lieu, s'accordera en chaque point de la surface reflechissante , avec le mou- vement refracte qui se propage dans le second milieu, de sorte que, sur cette surface, les deplacements moleculaires et leurs derivees, calcules dans le pre- mier et le second milieu, reprennent toujours les memes valeurs; oil eel accord n'existera point, et, pour le retablir, on sera oblige de superpo- ser aux trots mouvements incident, reflechi . refracte, qui , par hypothese, se propagent sans s'affaiblir, d'autres mouvements correspondants, qui. etant insensibles a de grandes distances de la surface, deviennent sensi- bles dans soti voisinage. Dans le premier cas , le systeme des mouvements incident et reflechi se transformera de lui-meme, et sans transition brus- que, en traversant la surface reflechissante, en mouvement refracte. Mais dans le second cas , cette transformation sans transition brusque ne de- viendra possible que par la superposition indiquee. Le premier cas se pre- sente, dans la theorie de la lumiere refractee par la surface de separa- ( 35o ) tion de deux milieux isophanes , lorsqu'on suppose le rayon lumineux polarise suivant le plan d'incidence, c'est-a-dire, en d'autres termes, lors- qu'on suppose les vibrations du fluide ethere paralleles a la surface refle- chissante. Alors, les lois de la reflexion et de la refraction sont beaucoup plus faciles a etablir que dans toute autre supposition, et il est permis de faire abstraction des mouvements simples qui pourraient se propager dans Tether, sans occasionner des phenomenes lumineux. Mais il n'en est plus ainsi dans la supposition contraire , et c'est ce qui explique pourquoi Fresnel a eu plus de peine a decouvrir les formules relatives a la reflexion d'un rayon de lumiere polarise perpendiculairement au plan d'incidence. » Je presenterai ici une derniere observation. Quand on applique les principes que je viens d'exposer, ou, ce qui revient au meme, la methode exposee dans mes precedents Memoires, a la reflexion et a la refraction des mouvements simples, produites par la surface de separation de deux mi- lieux isotropes, on obtient des formules generates qui comprennent, comme cas particulier, les formules de Fresnel relatives a la reflexion de la lu^ raiere. Pour reduire les unes aux autres, il suffirait, comme je l'ai dep remarque,de supposer, dans chaque milieu, une certaine constante que designe la lettre f ou P, reduite au signe pres a l'unite, c'est-a-dire , en d'autres termes, de.supposer nulle, dans chaque milieu, la vitesse de pro- pagation des vibrations longitudinales. Mais cette supposition n'est pas la seule qui reproduise les formules de Fresnel. En examinant de nouveau la question, j'ai reconnu qu'on arrivera generalement a ces memes formules, si Ton suppose imaginaires , et de plus egales entre elles, les caracteristi- ques des deux mouvements simples qui, etant seulement sensibles a de tres petites distances de la surface reflechissante , servent a transformer, sans transition brusque, le systeme des mouvements incident et reflechi en mouvement refracte , ou bien encore , si Ton suppose ces caracteristiques rdelles, mais infiniment petites. Dans ces deux cas, on verra dispa- raitre les vibrations longitudinales, qui cesseront de se propager lors meme que les caracteristiques deviendront infinies ou nulles, attendu qu alors la vitesse de propagation de ces vibrations deviendra nulle ou infinie. » En rapprochant les formules obtenues comme on vient de le dire de celles que renferment les Nouveaux Exercices de Mathematiques , publies en 1 835 et 1 836 ( ae et f Hvraison ) , on est conduit a penser que Ton doit attribuer des valeurs reelles tres petites aux caracteristiques des mouvements simples qui restent sensibles a de ( 35. ) tres petites distances de la surface reflechissante. Cette supposition est effectivement celle que j'ai admise dans le Memoire presente a l'Acade- mie des Sciences en octobre i838, et insere par extrait dans les Comptes rendusdes seances de cette meme annee. Ainsi, en definitive, noussommes ramenes aux conclusions enoncees dans ce Memoire , qui avait pour ob- jet de montrer comment les equations de condition donnees a la page 2o3 des Nouveaux Exercices de Mathematiques 3 pour la surface de separa- tion de deux milieux, se deduisent de la methode exposed dans la premiere partie du Memoire lithographic" sous la date d'aout i836. » Pour montrer une application des principes que nous venons d'expo- ser, considerons deux milieux homogenes et isotropes separes par une surface plane que nous prendrons pour plan desjr, z. Soient d'ailleurs ?, «, ?. les deplacements effectifs d'une molecule mesures an point (x ,jr, z), parallelement aux axes coord onnes, dans le premier milieu situe du cote des x negatives , et f, ~«, I, les deplacements symboliques correspondants. Les equations symboliques des mouvements infiniment petits du premier milieu , se reduiront aux formules (3) de la page i38 du Memoire sur la reflexion d'un mouvenient simple {voir les Exercices d Analyse etc.); et par suite, les equations finies d'un mouvement simple, propage dans ce premier milieu, serontde (i) %=zkeux+v*+wz-st, ^==BeUj:+^+^-", Z=Ceux+v+W2-st, u,v, w, s, A, B, C etant des constantes reclles ou imaginaires, propres a verifier l'un des deux systemes d'equations (a) *'=«£, «A + i>B-f wC = o, (3) ,«=^ + ^», i==?==£.=0? dans lesquelles & * & designent deux fonctions de la somme (4) w» + p* + ^ = A«. C. R. 1840, i« Scmestre. (T. X, N<> 9.) 49 ( 35. ) Si dailleurs on suppose les equations aux differences partielles des mou- vements infiniment petits reduites a des equations homogenes , on fai^ ^ = 'f, j, f designant deux constantes reelles qui dependront de la nature du premier milieu , et par suite , la premiere des formules (2) ou (3) donnera ^=,(i + f)k-. )n considere nn mouvement simple dans lequel le second et le plan invariables soient paralleles a l'axe des z, les plans des ondes seront eux-memes paralleles a cet axe; et, comme on aura (7) «- = <>, on tirera de la seconde des formules (2) * (8) wA -+- vB = o, ou de la seconde des formules (3) / x A B r (9) 17=7' C = °' » Concevons maintenant que Ton fasse tomber sur la surface de sepa- ration des deux milieux un mouvement simple, durable ou persistant, et qui se propage dans le premier milieu, sans s'affaiblir. On aura, pour ce mouvement simple , (10) .rroyC, p = iV^I, w = wV^, gs='B\£=l, v, ▼, w, s designant des quantites reelles, qui pourront etre censees po- sitives, si les ondes mcidentes s'approchent de la surface de separation des deux milieux; et Ton pourra prendre encore la valeur de k etant 02J k = v^-hv' + w*. ( 353 ) Si d'ailleurs le mouvement incident dont il s'agit donne naissance a des mouvements reflechis et refracts ; en vertu de la premiere loi de reflexion ou de refraction, ces mouvements incident, reflechis et refractes seront des mouvements correspondants , pour lesquels les coefficients des trois va- riables independantes J, % t, dans l'argument et dans le logarithme neperien du module, resteront les memes, les valeurs de ces coefficients etant toujours (<3) „ = vV'=7, w==wV/=T, s = sV'^T- Quant au coefficient u de la variable .r, il changera de valeur avec la constante £, tandis que Ton passera du mouvement incident aux mouve- ments reflechis ou refractes; et, comme de l'equation (4), jointe aux for mules ( 1 3), on tirera (i4) «■ = V + W + V, il est clair que les diverses valeurs de u relatives aux mouvements refle- chis et refractes seront comprises parmi celles que fournit l'equation (i4)> quand on y substitue pour k% une valeur tiree de la premiere des formules (2)ou(3). » Supposons, pour fixer les idees, que, les equations aux differences partielles des mouvements infiniment petits de chaque milieu se reduisant a des equations homogenes, le mouvement incident soit du nombre des mouvements simples dans lesquels les vibrations moleculaires restent pa- rallels aux plans des ondes. Alors la premiere des formules (2) ou (3) se reduira simplement a l'equation (5) ou (6), et la valeur de k, relative au mouvement incident, sera donnee par liquation (5),de laquelle on tirera, eu egard aux formules ( 1 1 ) , ( 1 3) , et par suite (i5) *« - _ k', «• la valeur de k* etant (,6) Les deux valeurs de w, fournies par la seconde des formules (i5), savoir (18) u = u v/~i , « = — uv/—^7. se rapporteront Tune au mouvement incident , l'autre au mouvement refle- chi, ou, plus generalement, a celui des mouvements reflechis qui, se pro- pageant sans s'affaiblir, demeurera sensible a de grand es distances de la sur- face reflechissante. Quant a la seconde des formules (17), elle fournira deux valeurs reelles de u , Tune positive, l'autre negative, si Ton a ('9) V + w->7|7; et alors a la valeur positive M correspondra un mouvement simple qui deviendra de plus en plus insen- sible a mesure que Ton s'eloignera de la surface reflechissante dans le pre- mier milieu situe du cote des x negatives. Supposons d'ailleurs que les equations aux differences partielles des mouvements infiniment petits ne soient sensiblement alterees dans leur forme qu'a de tres petites distances de cette meine surface. Alors, en vertu de la seconde loi de la reflexion , on pourra compter, parmi les mouvements incident et reflechis, les mouve- ments simples correspondants, non-seulement aux valeurs imaginaires de #, donnees par les formules (18), mais encore a la valeur positive de u de- terminee par la formule (20). » Goncevons a present que, pour abreger , Ton designe par lestrois valeurs de «*, tirees des formules (18), (20), en sorte qu'on ; A„ B„ C,, A„, B„, CH, ( 355 ) ce que deviennent A, B, C, quand on met ut ou un a la place de u. Lorsqu'en supposant remplie la con- dition (19), on tiendra comptea la fois du mouvement incident et des mou- vements reflechis dans lesquels le coefficient u de x acquerra les valeurs ut, uip\es deplacements symboliques des molecules du premier milieu se- ront determines par des equations de la forme ||=Ae^ -*-«+A^-Kr+-«- S'+V" (22) (f=Ce-+-+ dans lesquelles on aura (23) wAH-^B+wC=o, ut A/ -f- t>Bt + w Soient d'autre part /', f, k', ce que deviennent les constantes 1, f, k, tandis que Ton passe du premier au second milieu. Outre la formule (16), on obtiendra la i (a5) k" = -,. Supposons d'ailleurs que les equations aux differences partielles des m»u- vements infiniment petits se reduisent encore , dans le second milieu si- tue du cote des x positives, a des equations homogenes dont les formes ne soient sensiblement alterees qu'a de tres petites distances de la surface reflechissante. En vertu des lois exposees dans 1'avant - derniere seance, Ton ne pourra compter parmi les mouvements refractes que des mouve- ments simples qui correspondront a des valeurs de u propres a verifier l'une des equations ( 356 ) (a6) «* = v* + w* — k'\ (»7) "*= V-+- w- — ^,, et choisies de maniere a offrir une partie reelle nulle ou negative. Cela pose , si la condition (»8) k" > ,• + w > £j, se verifie, on pourra prendre pour mouvements refractes les mouveraents simples correspondants aux valeurs de u qui , etant representees par seraient determinees par les formules (3o) u" = -(v' + w -~^f. Done en nommant %\ f'i fi les deplacements symboliques des molecules dans le second milieu , on pourra prendre generalement If —iL>tS*+'r + "—« +A!'f* + v + ™-«, ~, = y^+^ + w.— + BV* + r-h— * f = C'e«'* + «r + ~ - * 4. C V- + *>*■-*, les constantes A', B', C, A", B", C", etent liees aux constantes u', ?, w, u\ par des equations analogues aux formules (23), (a4), savoir : (3a) u'k' + v B' -f- wC'=o, C'est en egalant, pour chaque point de la surface reflechissante , les va- leurs de tirees des equations (3t) aux valeurs de (357 ) |, I I, D,|, D.T, D,£ tirees des equations (23), qu'on obtiendra les equations de condition re- latives a la surface, et a 1'aide desquelles on pourra determiner toutes les circonstances de la reflexion et de la refraction. » Lorsqu'on suppose, dans le mouvement incident, les plans des ondes paralleles a I'axe des z, on a, cotnme on l'a deja remarqu£, w = o, et par suite, en vertu des formules (a4), (33), Ctl = o, C" = o. Done alors la derniere des formules (22) se reduit a (34) J = CC~.+ "-« + c^«+„-* f attendu que Ton a ut = — u, et la derniere des formules (3i) se reduit a (35) l> = C'e1"*— -• En combinant avec les formules (34), (35), les deux equations de condi- tion (36) ?,=1'> D.C = {£ qui doivent etre satisfaites pour chaque point de la surface reflechissante , ou, en d'autres termes, pour une vaieur nulle dear, on trouvera c + cfc= cr, u (c — c,} = «' a, et par suite On sera done ainsi ramene aux equations (65) du cinquieme paragraphe du Memoire sur la reflexion des mouvements simples. On deduira pa- reillement les formules (56) ou (66) [ibidem] des formules (22) et (3 combinees avec les equations de condition (38) !' = !, «'&=«; D,g':s'D,f, D.VsssD.i", qui devront encore etre satisfaites pour une vaieur nulle de x. Obser- vons seulement que les valeurs du coefficient u, representees dans les equations (22), (3i) par ult et par «", se trouvent representees (358) contraire dans le Memoire dont il s'agit par — t), — ©'; et qu'il s'est glisse une erreur de signe dans ie premier raenibre de la formule (i5) [pag. 167J, ou Ton doit remplacer © par — ©. » Les formules (37) se rapportent a la reflexion et a la refraction d'un rayon polarise suivant le plan d'incidence. Au contraire, les formules de- duites des conditions (38) se rapportent a mi rayon polarise perpendicu- lairement au plan d'incidence. Pour que ce dernier rayon disparaisse apres la reflexion sous une certaine incidence, il faut que Ton ait - a- — , = 0, XD-f-tD' = o, ou , ce qui revient au meme, (3g) uh + u" = o , par consequent, eu egard aux formules (21) et (3o), ka _ k'a 1 -hi ~~ 1 +r » Telle est la condition qui doit etre verifiee pour que la surface de sepa- ration de deux milieux isotropes polarise tonjours suivant le plan d'inci- dence un rayon reflechi sous un certain angle. L'hypothese que nous avons admise dans le Memoire ci-dessus rappele , et qui consistait a supposer f=f' = -i, offre seulement un des cas particuliers dans lesquels cette condition se verifie. • D'autre part, pour que les valeurs de fournies par les equations (21) et (3o), restent reelles dans le cas meme ou les plans des ondes etant paralleles a la surface reflechissante , on a simultanement il est necessaire que les binomes 1 + f , 1 ;+ r, deviennent nuls ou infinis ou negatifs. Or chacun de ces binomes (35c,) positif , lorsque dans le milieu qui lui correspond les vibrations transver- sales et longitudinales peuvent se propager sans s'affaiblir, et alors il re- presente precisement le carre du rapport entre les vitesses de propagation des vibrations longitudinales et des vibrations transversales. Done , lors- que la surface de separation de deux milieux isotropes polarise comple- tement suivant le plan d'incidence un rayon reflechi sous tin certain angle, chacun de ces milieux est du nombre de ceux dans lesquels les vibrations longitudinales se propagent avec line vitesse nulle ou infinie, ou ne peu- vent se propager sans s'affaiblir. » La methode queje viens dexposer esldistincte de celle que renferme le Memoire insere par extraitdans le Compte rendu de la seance du 29 oc- tobre i838. L'une et l'autre methode fournissent lis equations de condi- tion que j'ai donnees , en 1 836, a la page 2i>3 des Nouveaux Exercices de Mathematiqiies , et qui, etant appiiquees a la theorie de la lumiere, repro- duisent les formules de Fresnel. J'aurais voulu comparer ici ces deux rae- thodes, et montrer de plus avec quelle facilite les formules de Fresnel, relatives a un rayon polarise perpendiculairement au plan d'incidence, se deduisent des equations (22), (3i), jointes aux conditions (38). Mais le de- sir d'exposer clairement, et de maniere a etre compris des lecteurs, one theorie qui peut contribuer notablement aux progres de la physique ma- thematique, et qui permet de resoudre avec facilite des questions dont l'importance est generalement sentie , m'a force d'entrer dans quelques details qui ont deja fait depasser a cet article les bornes que j'aurais voulu me prescrire. G'est pour la meme raison que je me bornerai a dire un mot d'un Memoire sur les formules de Fresnel, lu a 1 Universite d'Edim- bourg le 18 fevrier i83g, et que l'auteur, M. Relland. a bien voulu m'a- dresser parl'intermediaire de M. Forbes. En voyant, a la tete de la seconde section de ce Memoire, des formules qui ne different pas au fond des equa- entre la methode de M. Relland et rum- des miennes; d'autant plus que les considerations, placet's en tele de celte section . s'accordent, non-seule- mentavec celles que j'ai developpees dans les (\inix Memoites faou! r83t3 et d'octobre i838, mais aussi avec celles qui setrouvent wqwMees dans le pre- sent article. Je m'atten(iaisdonc a voir les formules (38, se presenter dan* le Memoire de M. Relland, aussi bien que dans celui ei , eomrne etant les veritables equations de condition relatives a la surface de separation de deux milieux, pour le cas ou les vibrations sont renfermees dans Je piao d'incidence. Mais, a la suite des formules (22), (3i), ou plutot de celles «/m C. R. 1840, 1" Semestre. (T. X, M 9} 5o ( 36o) les remplacent, dans le Memoire de M. Relland, page 407, je trouve, au lieu des equations (38), une serie de formules qui se prolonge jusqu'a Ja page 416. Or, de ces dernieres formules, plusieurs sont fondees sur des hypotheses qui semblent pouvoir etre contestees ; et je ne vois pas d'aiileurs comment elles pourraient servir, dans ces hypotheses, a deduire des equa- tions (22) et (3l), ou plutot de celles qui les remplacent, les formules de Fresnel. Car cette deduction, loin de s'effectuer generalement, et en vertu de la seule forme des equations de condition relatives a la surface refle- chissante, ne petit reussir au contraire que dans un cas particulier, et pour des valeurs numeriques egales des coefficients representes dans mes calculs par ©, t/; or cette egalite" entre les valeurs numeriques de V>9 t)', et par suite entre les valeurs de rapports ne saccorde point avec l'hypothese admise par M. Kelland, et suivant laquelle on aurait .+f=I + f=-3(*), la constante k' etant d'aiileurs differente de la constante k. » Je developperai dans un autre article les consequences que Ton peut deduire de la formule (4o), combinee avec celle que renferme le Memoire lithographie sous la date d'aout i836. » RAPPORTS. Rapport sur une machine a fouiller les terres, de M. Gervais. (Commissaires, MM. Arago, Savary, Poncelet, Goriolis rapporteur.) « L'Academie nous a charges, MM. Arago, Savary, Poncelet et moi, de lui faire un rapport sur une machine presentee par M. Gervais, pour exe- cuter, a l'aide des moteurs a vapeur, les fouilles necessaires a 1 etablisse ment d'une route , d'un canal ou d'un chemin de fer. » On a deja propose plusieurs machines de ce genre: nous citerons parmi les plus perfectionnees et les plus recentes celles de M. Lebeau, de (*) Transactions of the Cambridge philosophical Society, vol. VI, page 180. ( 36i ) M. Wickham, de M. Schwebech et de M. Journet; dans ces machines, la fouille se fait , soit directement par des hottes qui creusent et ramassentla terre comme dans les dragues, soit par des beches qui coupent le terrain et transporter^ les fouilles par differents systemes de godets. » Ce qui distingue principalement la machine de M. Gervais de celles qui ont ete imaginees avant lui , c'est qu'elle execute la fouille a l'aide de pioches disposees en bras courbes tournant autour d'axes inclines. a Voici la description de cette machine : » Un moteuravapeurest place sur un chariot qui s'avance delui-meme ties lentement en roulant sur des rails mobiles qu'on place sur ce terrain regie a pen de frais aux points d'appui. Le mouvement de rotation du moteur se communique a quatre axes de rotation un peu incline's sur la verticale et places devant le terrain a attaquer. Ces axes sont garnis chacun de io bras courbes formant des especes de pioches disposees parpaires dia- metralement opposees dans cinq plans de hauteur, comprenant ainsi la plus grande profoudeur a laquelle on veuille creuser d'un seul coup. Pour la ma- chine d'essai que nous avons vue fonctionner, cette profondeur est de o,~o. * La distance des axes est telle, que les pioches mordent le terrain sur des largeurs qui ne laissent pas d'intervalles entre elles, ce qui est toujours possible, vu qu'elles sont placees sur leurs axes de maniere a ne pas se gener dans leurs mouvements simultanes. La largeur totale qui se trouve fouillee par les quatre axes de rotation est de 2 ,5o. Les terres attaquees par les fourches tranchantes dont elles sont armees viennent tomber sur un plateau inferieur dirige parallelement au plan de rotation ; elles y sont ramassees par des rateaux tournants qui les reportent en arriere d'ou elles tombent dans des godets places sur une chaine sans fin inclinee, comme dans les norias. » Ces godets relevent les terres et les versent un peu en arriere dans d'autres godets dont sont armees deux autres chaines sans fin, horizontales, lesquelles sont destinees a reporter Ips deblais on dehors sur les deux bords de la fouille, a une distance plus 011 moins grande, suivant qu'il est neces- saire. Des embrayages a frottement sont disposes pour eviter les ruptures dans le cas oil les pioches ne pourraient pas mordre dans le terrain ; alors elles s'arretent, et des hommes sont employes momentanement a enlever les pierres qui s'opposent a Faction de ces pioches. t> Mi Gervais a execute sa machine avec des dimensions telles, qu'elle peut se manceuvrera l'aide de douze hommes. Vos Commissaires I'ont v»e fonctionner d'une maniere satisfaisante dans un terrain de culture pen ( 36* ) * Pour ce terrain, ces hommes travaillant fortement pendant une demi- heure Tout fait avancer de 38 centimetres par minute; elle a done fouille et transports sur berge un cube de 0,66. Le travail moteur developpe par les hommes pendant ce temps peut etre evalut* a3,go chevaux de machine a vapeur. Ainsi une machine de cette force, servie par huit hommes pour disposer les rails et arracher les pierres isolees qui se trouveraient dans le terrain, coutant environ 5c/ par jour, dlblaierait ainsi g5o metres, ce qui ferait revenir le prix du metre a o/,o52. » Bien que les fouilles n'aient ete faites devant vos Commissaires que sur un terrain peu resistant; cependant comme d'une part on a encore assez de deblais a faire ouvrir dansdes terres vegetales, et que d'une autre il est a esperer que la machine pourrait fonctionner aussi avec avantage dans des sols un peu plus durs , votre Commission a concu une idee favorable de la machine de M. Gervais. » Le mode employe par son auteur pour attaquer le terrain par des es- peces de coups de pioches horizontaux lui a paru preferable aux autres systemes. » En consequence, vos Commissaires ont l'honneur de vous proposer i° d'eneourager 1' auteur a poursuivre ses experiences sur des terrains un peu plus resistants , en donnant plus de solidite aux diverses parties de la machine; 20 d'exprimer le vceu que 1'administration lui offre les moyens d'executer des fouilles de canaux ou de chemins de fer dans des terrains homogenes qui, sans etre trop durs , le seraient cependant un peu plus que la couche vegetale sur laquelle les premieres epreuves ont ete faites. » Les conclusions dece Rapport sont adoptees. JIEJIOIRES LUS. mecawique APPLiQuiE. — Recherches experimentales sur les roues a reaction; par M. Combes. (^Extrait par l'auteur.) (Commissaires, MM. Poncelet, Coriolis.) « M. Combes a successive ment essaye trois modeies de roues, differents entre eux par le nombre et le trace des aubes et des cloisons directrices, mais ayant les memes diametres interieur et exterieur. Dans tous, la roue se compose d'un disque circulaire de i4 centimetres de diametre, fixe sur un axe vertical. Cet axe repose par le bas, sur un pivot fixe, et est main- ( 363 ) tenu, a sa partie superieure, par un collier. Le disque tourne au-dessux d'une ouverture circulaire de 8 centimetres de diametre, par laquelle afflue l'eau motrice qui, arrivant avec une vitesse dirige> de bas en haut, s'inflechit contre la face inferieure du disque, et s'engage dans les cellules formees par les cloisons fixes, ou directrices, d'ou elle jaillit dans les tuyaux ou cellules composant l'aubage de la roue. Les aubes de la roue formant les parois laterales de ces cellules, sont des surfaces cylindriques droites, a axe vertical, ayant pour base des portions de cercle : elles sont fixees par leur tranche superieure aux bords du disque, et rivees par leur tranche inferieure a une couronne plane, dont la largeur est exactement de deux centimetres; le rayon exterieur est de 7 centimetres, le rayon interieur de 5. Les aubes ont ete construites en tole d'un millimetre d'e- paisseur. Elles ont toujours ete tangentes a la circonference exterieure, et ont coupe la circonference inferieure sous un angle different, dans ]ea trois modeles mis en experience. » Les bords de la roue tournent au-dessus d'une gouttiere annulaire, dont le contour exterieur est emboite parun manchon ou vanne circulaire, qui pent, en s'elevant, venir masquer sur une partie de sa hauteur le orifices d'ecoulement. La roue devant prendre une vitesse angulaire tres grande, il a fallu adapter un compteur, pour accuser le nombre de tours dans chaque experience. » Par la meme raison, il a ete impossible d'employer Taction d'un poids, pour mesurer le travail transmis a la roue. On y a supplee par le frein de Prony. Le petit instrument construit a cet effet avait un bras de levier de deux decimetres, fermine' par un secteur circulaire. M. Combes a interpose entre les Serous et les machoires du frein dvux pel its roorceaux de tole d'a- cier bombes, afin que la pression des ecrous fut transmise par Tinter- mediaire de corps elastiques. C'est la seule modification qu'il ait faite a cet instrument si simple, pour 1'approprier a des experiences dans lesquelles la charge a varie entre 100 et 600 grammes. II ne lui a rien laisse a desirer. » Le premier modele etait pourvu dc ao aubes normales a la circonfe- rence inte*rieure de la roue. Les directrices e^aicnt inclinees a 45 degres sur cette meme circonference. Les dimensions avaient ete calculees d'apres les formules donnees dans le premier Memoire de Tauteur, comme s'ii n'y avait eu aucune contraction du liquide, a la sortie des orifices des tuyaux mobiles. La couronne inferieure de l'aubage etait plane; la coa^ ronne superieure avait la forme d'une surface de revolution , dont le #**' ( 364 ) riclien etait tel, que les aubes eussent line plus grande hauteur a la cir- conference exterieure de Ja roue qua sa circonference interieure. » Dans les essais faits sur ce modele, l'effet utile s'est eleve au plus a 42 pour cent du travail depense. La depense d'eau debitee par la roue est demeuree, pour toutes les vitesses qui n'etaient ni trop petites, ni trop grandes, fort inferieure a la depense conclue des formules ou la contrac- tion a la sortie des orifices d'ecoulement des canaux mobiles, etait negli- gee. Mais en introduisant dans ces formules un coefficient de 0,80, qui multipliait la somme des aires de ces orifices, les formules ont donne un resultat. conforme a ['experience. Enfin il a ete evident que les aubes etaient trop peu nombreuses, et que le rapport entre les aires des orifices d'ecou- lement et d'enfree des tuyaux mobiles n'etait pas le rapport convenable. » Le deuxieme modele a ete pourvu de 4^ aubes qui coupaient la cir- conference interieure sous un angle de 60 degres. Les directrices venaient rencontrer cette circonference sous un angle de 3o°. Les aubes etaient comprises entre deux couronnes planes, et par consequent de hauteur uniforme dans toute leur etendue. Les rapports de grandeur des orifices etaient tres eloignes de ceux voulus par la theorie. » Le rapport de l'effet utile au travail depense, dans les experiences, dont l'exactitude ne laissait aucun doute, ne s'est pas eleve plus haut que dans le premier modele. Dans d'autres experiences dont le resultat est moins certain , il a paru arriver a 45 ou 46 pour cent. Les formules don- naient pour le volume d'eau des valeurs tres rapprochees des valeurs reelles, en supposant la contraction exterieure aux orifices d'ecoulement nulle ou tres petite. Ainsi done, cette contraction est moindre quand les aubes sont plus multiplies. L'augmentation du nombre des aubes est favorable a l'effet utile; mais cela ne suffit pas pour l'augmenter beaucoup. Il faut en- core y joindre un rapport convenable entre les grandeurs des aires des orifices. » Le troisieme modele a ete pourvu de 3o aubes normales a la circon- ference interieure, et de 20 directrices fixes coupant cette circonference sous un angle de 6o°. Le rapport voulu par les formules , entre les gran- deurs des aires des orifices des tuyaux injecteurs et des tuyaux mobiles a ete eubli en donnant une hauteur plus grande aux aubes a la circonfe- rence exterieure qua sa circonference interieure. On a suppose d'ailleurs, dans les calculs de I'etablissernent de la roue, un coefficient de contrac- tion de 0,84 pour la sortie de Teau des tuyaux mobiles. » Ici le rapport maximum de l'effet utile au travail depense s'est sou- ( 365) tenu dans des experiences faites, sous des chutes diverses , entre 5o et 52 pour cent. Les formules, entre des limites de vitesse tres etendues, ont ex- prime avec une exactitude bien suffisante pour la pratique, les volumes d'eau depenses sous diverses vitesses de la roue; les essais ont presente une regularite parfaite. a Les experiences analysees ci-dessus conduisent aux conclusions sui- vantes : » i°. Dans les roues du genre de celles qui ont etc essayees, l'eau motrice eprouve une reduction de vitesse au passage des orifices injec- teurs, et subit en general une contraction exterieure, apres sa sortie des orifices d'ecoulement des tuyaux mobiles de la roue. Pour tenir compte de ces circonstances dans les formules etablies dans le premier Me- moire de l'auteur, il faut y introduire deux coefficients numeriques, dont l'un affecte l'expression de la vitesse absolue de l'eau a sa sortie des ori- fices injecteurs, etdont le second multiplie la somme des aires des orifices d'ecoulement des tuyaux mobiles. n Le premier coefficient depend evidemment de la forme des orifices injecteurs. Dans les modeles essayes, il parait etre £gal a 0,90, et il est peu vraisemblable qu'il puisse etre rendu beaucoup plus grand. » Le deuxieme coefficient varie avec le nombre et le degre de rappro- chement des aubes de la roue, et dans une meme roue, avec la vitesse qu'elle prend et la vitesse absolue de l'eau sortante. On concoit que c'est surtout la direction de cette vitesse absolue qui influe sur la contraction exterieure, laquelle doit etre la plus grande quand la roue est arretee, et est au contraire nulle ou tres petite lorsque la roue tournant sans charge prend une fort grande vitesse , et projette l'eau a sa circonference exte- rieure dans la direction de son mouvement de rotation. Pour les vitesses de la roue qui ne sont ni tres petites ni tres rapprochees de celle qu'elle prend quand elle tourne sans charge, par consequent pour toutes les vi- tesses qu'elle pent prendre utilement, quand elle travaille, le deuxieme coefficient ne varie que tres peu , de sorte que les formules modifiees par introduction de deux coefficients numeriques constants donnent, avec une exactitude bien suffisante dans la pratique, le volume d'eau depense par la roue entre ces limites de vitesse, et peuvent servir en consequence soit a determiner les dimensions d'une roue a etablir, soit a calculer le, volume d'eau que depensera, sous une chute donnee, une roue deja cons- » 20. Le coefficient relatif a la sortie de l'eau des cellules formees par ( 366 ) les aubes est d'autant plus petit que les aubes sont moins nombreuses et plus ecartees. II devient presque egal a l'unite lorsque les aubes sont tres rapprochees. Ainsi dans la roue portant 20 aubes, il a ete egal a 0,80; dans la roue de 3o aubes essayed en dernier lieu , il a ete egal a 0,84 en- viron ; enfin dans la roue ayant 45 aubes , il etait sensiblement egal a lunite. » 3°. Pour que l'effet utile transmis aux roues soit le plus grand possible, il faut etablir entre les grandeurs des orifices injecteurs, des orifices d'en- tree et de sortie des canaux mobiles, les rapports donnes par les forraules modifiees par les deux coefficients numeriques ; mais il est en meme temps necessaire de multiplier suffisamment le nombre des aubes, pour que les orifices finaux d'ecoulement aient la forme de rectangles dont la base soit une petite fraction de la largeur des couronnes , 011 plutot du rayon de courbure des aubes. La contraction des faisceaux liquides exterieurs aux orifices d'ecoulement est alors beaucoup diminuee. » L'auteur ne voit aucun motif de prendre pour base des aubes une courbe plus compliquee qu'un arcde cercle tangent a la circonference ex- terieure de la roue et normal a ia circonference interieure, et il pense que la largeur des orifices d'ecoulement sera conveuable, si elle ne depasse pas I du rayon de courbure des aubes. On satisfait a la double condition du rapprochement des aubes et des rapports de grandeur des orifices d'entree et de sortie de l'eau , en donnant aux aubes une hauteur differente sur les circonferences interieure et exterieure de la roue. » 11 convient aussi de diminuer la vitesse de l'eau a sa sortie des orifices injecteurs, parce qu'on diminue en meme temps la perte de forces vives due a la contraction. G'est pourquoi il conviendra de tracer les courbes directrices de maniere qu'elles forment un angle de 3o degres sexagesimaux au plus, avec les tangentes a la circonference interieure de la roue. La pression de l'eau a la sortie des orifices injecteurs sera alors plus grande que celle qui existe dans le milieu ambiant, de sorte que la vitesse de l'eau arrivantsur la roue sera moindre que celle due a la hauteur de chute; une plus grande mclinaison des directrices sur la circonference serait en- core preferable, si elle ne donnait pas lieu a des difficultes de construction. - 4°- La vitesse de la roue pour laquelle l'effet utile est un maximum a tonjours ete, dans les experiences, inferieure d'un quart environ a la vitesse theorique, c'est-a-dire a celle que ia roue aurait du prendre pour que les jets liquides arrivassent avec une vitesse relative tangente a 1 origin** des aubes. A cette derniere vitesse, l'effet utile transmis etait deja sen*i- (367) blement diminue, et il diminuait surtout tres rapidement des que les fais- ceaux liquides venaient frapper les aubes en sens inverse du mouvement de la roue. Ces effets s' expliquent d'abord par l'accroissement des r£sis tances passives, negligees dans le calcul, avec la vitesse de la roue; parce qu'il est possible que la reduction de depense , a la sortie des canaux mo- biles, ne soit pas due entierement a une contraction exterieure, mais pro- vienne en partie, d'une reduction de la vitesse theorique; parce qu'enfin l'eau, quand elle rencontre une surface dans une direction oblique, ne perd reellement point a la rencontre de cette surface toute la composante normale de sa vitesse, ainsi que le suppose le theoreme de Camot dont on a fait usage, pour evaluer la perte de forces vives due au choc de l'eau contre les aubes. Les filets liquides s'inflechissent a lapproche de la surface choquee, et leur direction peut etre changee dans un tres petit espace, sans qu'ils aient perdu une portion sensible de leur vitesse totale, raeme dans le cas d'un choc tout-a-fait direct. » 5°. Lesformules dans lesquelles on a introduit les coefficients nuine- riques convenables aux vitesses utiles de la roue, ne fourntssent plus le volume d'eau debite par la roue, quand sa vitesse est nulle ou tres petite , ou lorsqu'elle tourne sans charge, ou avec une tres petite charge et prend une vitesse tres grande. Dans l'un et l'autre cas, mais surtout dans le der- nier, les depenses observees sont beaucoup plus grandes que les depenses calculees. Ces effets paraissent dus, pour le cas des vitesses tres petites, a ce que l'application du theoreme de Carnot a introduit dans les formulcs une perte de forces vives trop grande; pour le cas des vitesses tres grandes a la menie cause, et en outre a la diminution de la contraction exterieure des faisceaux liquides. » 6°. Les directrices fixes destinees a amener l'eau sur les aubes dans une direction determinee, ne peuvent etre supprim^es sans occasionner une diminution considerable dans 1'effet utile. » 7°. Les formules generates ne donnent plus la valeur exacte du vo- lume d'eau depense par la roue , lorsque les orifices d'entree des canaux jnobiles n'ont pas la meme hauteur que les orifices injecteurs, ainsi que tela arrive dans les turbines de M. Fourneyron, lorsque la vanne n'est pas entierement levee. »» Elles ne donnent pas non plus la depense effective lorsque les aubes sont masquees, sur une partie de leur hauteur, par une vanne circulaire exterieure semblable a celle qui est adaptee aux modeles mis en expe- rience. Corame cette vanne a un contour evase interieurement , et ne s'ap- C R. .840, i«r Semestrc. (T. X, N«»9.) 5l ( 368 ) plique pas exactement contre ies auhes, il est impossible de determiner la quantite dont elle retrecit Ies orifices d'ecoulement. » 8°. Quant au rapport de l'effet utile au travail depense , il s'est eleve, dans son maximum, dans Ies experiences faites sur le dernier modele, a 5 1 pour cent net de l'effet total, et a meme depasse cette limite dans quelques experiences. Il y a tout lieu de croire qu'il auraitune valeur plus elevee dans des roues de plus grandes dimensions, ou l'epaisseur des aubes serait comparativement moindre, ou ces aubes seraient tracees avec un rayon beaucoup plus grand , et seraient plus multipliers que dans le der- nier modele. » 9°. Lorsque le volume d'une chute d'eau sera variable entre des li- mites assez rapprochees, on pourra se contenter d'adapter a la machine une vanne circulaire exterieure, qui, en se levant, viendra masquer Ies ori- fices d'ecoulement sur une partie de leur hauteur, lorsque le volume d'eau aura subi une diminution. Dans le cas ou le volume d'eau serait variable entre des limites tres etendues , et ou il y aurait une grande importance a economiser en tout temps la force motrice, il vaudrait mieux substituer a la vanne exterieure un diaphragme mobile avec la roue que Ton leverait plus oumoins, de maniere a augmenter ou diminuer la hauteur des aubes dans toute leur etendue , suivant Ies variations du volume d'eau. Il est pos- sible , au moyen d'une combinaison convenable de roues dentees qui est decrite dans le Memoire, de manoeuvrer ce diaphragme, de le lever ou de le baisser pendant que la roue continue de tourner, de sorte qu'il pent etre manoeuvre avec la meme facilite qu'une vanne ordinaire. » io°. La theorie ordinaire des roues a palettes courbes, donnee d'abord parBorda, et a laquelle M. Burdin et M. Navier ont ensuite ajoute, est tout-a-fait inapplicable aux roues considerees dans ce Memoire. » n°. On peut craindre que Ies regies de construction deduites des ex- periences sur de tres petits modeles soient en defaut, quand on voudra Ies appliquer a des roues de grandes dimensions, parce que ies grandeurs des coefficients numeriques de contraction peuvent etre liees aux gran- deurs absolues des orifices. Mais en definitive, Ies formules affectees de coefficients meme un peu inexacts, donneront pour la depense d'eau de la roue une valeur assez approchee , plus approchee que celle que l'on de- duirait de la hauteur de chute et de la grandeur des orifices injecteurs. La seule chose qui restera incertaine sera le rapport le plus convenable a etablir entre Ies grandeurs des aires des orifices d'entree et de sortie des canaux mobiles de la roue et des orifices injecteurs. Or il est tres facile de se me- ( 369 ) nager les moyens de changer ces rapports apres la construction de la roue , sans rien changer d'ailleurs au systeme general de 1'e'tablissement et aux grandes dimensions de l'appareil. II suffit pour cela d'adopter un mode de construction analogue a celui du dernier modele ; il est d'ailleurs pro- bable que, dans les grandes machines, des differences peu etendues entre les rapports de grandeur des orifices auraient une influence assez faible sur le rapport de l'effet utile au travail depense. » MEMOIRES PRESENTES. M. de Perron adresse un Memoire ay ant pour titre : « Quatrieme Me- moire concernant ma classification completement neuve du regne animal, ou Nouveaux details et explications au sujet du systeme sur lequel je l'ai fondee dans trois precedents Memoires, dates du 26 septembre i835, du 2 avril 1 836 et du a3juillet i83g.» (Renvoi a la Commission nominee pour les trois precedents Memoires.) M. de Perron adresse de plus une Note concernant le mouvement propre des etoiles. (Commissaires, MM. Bouvard, Savary.) M. Rene adresse un Memoire sur le mojren de dinger les aerostats. (Commissaires, MM. Gambey, Seguier.) CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'Acricultube et du Commerce consulte l'Academie relativement a un projet de construction pour un Observatoire qui doit etre etabli au Havre. Une Commission , composee de MM . Bouvard , Arago, Beautemps-Beaupre et Savary , est chargee de faire un rapport en reponse a la demande de M. le Ministre. M. l'amiral Roussin ecrit pour prevenir que ses lonctions ministerielk* le priveront peut-etre frequemment du plaisir d'assister aux seances de l'Academie. (37o) chirurgie. ^— Sur un signe nouveau dans Vhistoire des hernies etranglees , a Vaide duquel on peut reconnoitre si Vintestin est compris dans le sac herniai re , et a quelle portion du canal intestinal appartient Vanse etran- glee; par M. Laigier. « Chacun sait que dans l'etranglement intestinal, Iebout superieur, c'est- a-dire la portion d'intestin comprise entre l'estomac et le siege de l'etran- glement , se distend par les boissons , les gaz , les matieres alimentaires et fecales, tandis que le boutinferieur s'affaisse, et contient a peine quelques matieres qui ne donnent pas a l'intestin plus de volume que dans I'etat de sante. » On n'a pas songe jusqu'ici au parti qu'on peut tirer de cette diffiii encr pour distinguer la bernie intestinale de la hernie epiploique , et determinei approximativement a quelle division de l'intestin appartient l'anse etran- glee, le gros intestin ou l'intestin grele.et, quand celui-ci est dans la hernie, si ^interruption (hi canal intestinal est plus ou moins rapprochee de l'es- tomac. Cependanl cette appreciation est simple et positive dans la plupart des cas, car elle repose, d'une.part sur une distension mecanique cons- tante , et de l' autre sur la position anatomique relative des diverses por- tions de l'intestin, rapport qui, pour les divisions principals, offre peu » On peut tirer d'ailleurs de ce signe une consequence pratique aussi importante qu'inattendue, touchant l'urgence de l'operatioii suivant les cas. » Void, en quelques propositions, les resultats que m'a donnas l'ob- » i°. L'etendue, la forme, le siege du meteorisme du ventre pendant l'etranglement des hernies, varient suivant que la bernie est epiploique ou intestinale , et dans celle-ci selon que le bout superieur contient le gros intestin ou l'intestin grele. Son etendue varie aussi selon que la portion d'intestin grele incarceree est plus ou moins voisine de Testomac. » a°. Dans la hernie epiploique avant le developpement de la peritonite, le ventre est souple , flasque meme dans les environs de la hernie. II n'y a point de meteorisme. » 3°. Le meteorisme se montre des les premieres heures de l'etrangle- ««■* dans la hernie intestinale. » 4°- Quand la hernie contient le gros intestin, PS iliaque du colon, par exemple , le bout superieur etant constitue par la presque totalite du ( *p. ) canal intestinal, le meteorisme est general et donne au ventre une forme presque cylindrique. » 5°. Si l'intestin grele est seul clans le sac herniaire, ou avec 1'epiploon seulement, les flancs et la region epigastrique sont souples el deprinies. le ballonnement du ventre occnpe les regions hypogastrique et ombilicale; i! est spherique, ou a pen pres, comme quelques tumeurs enkystees ou comme, a six ou sept mois de grossesse, la matrice, dont il dilfere du reste par des caracteres evidents. » 6°. Lorsque 1'etranglement de l'intestin grele porte sur une parlie du canal plus voisine de l'estomac, le ballonnement 4m ventre est moins pro- nonce pour la meme duree de la maladie, car le bout superieur est plus court. » 7°. II en resulte cette consequence inattendue el importance, que dans ia hernie crurale^el dans quelques hernies inguinales oil la gangrene est plus a craindre , ilfaut se hater alors de reduire ou d'operer; car si, par ledeve- loppement de la gangrene intestinale, un anus contre nature avail lieu , sa proximite de l'estomac le rend rait plus grave pour le malade. Or un me- teorisme peu etendu, circonscrit dans le voisinage de la hernie, inspire or- dinairement une securite qui peut devenir tres facheuse. C'est, au con- traire, le meteorisme general ou tres etendu qui pennet des delais, puisqu'ii indique l'incarceration d'un intestin eloigue de l'estomac. » Ces considerations ne portent du reste aucune atteinte au principe general, qui consacre l'utilite des operations qui ne sont pas tardives. Klles ajoutent seulement une donnee de plus au probleme. » 8°. C'est dans les jours qui precedent la peritonite generate, qu'il faut etudier les caracteres du meteorisme indiques plus haut : ils sont, a cette epoque , plus tranches. positions, et plusieurs operations de hernies etianglees m'onf servi ;i en verifier L'exactitude. La lecture des observations d'Astley Cooper les a con- firmees, notamment en ce quiconcerne I'epiploceleetranglee. D'attleurs les varieles du meteorisme abdominal, smvant la hauteur de I'lirangieraent, devraient etre depuis long-temps des verilesacquises a priori, puisqu'elles derivent des rapports anatomiques des portions du canal intestinal. » Nouvelle etoffe. — M. Stanislas Jumen adresse un echantii etoffe fabriquee en Chine avec les filaments de XUrtica nivea. a Dans le dialecte de Canton, dit M. Julien, on appelie cetl (37* ) A-pou (pour Hia-pou), c'est-a-dire toile d ete. Dans les parties meridionales de la Chine, elle est aussi estimee que la soie , a cause de sa fraicheur et de sa duree. » Le morceau que je presente ici est de deuxieme qualite. La premiere qualite egale, m'a-t-on assure, la plus belle batiste d'Europe. » L'an passe , M. Adolphe Brongniart a recu de Chine une certaine quan- tite de graines de la plante qui donne cette etoffe. Si sa culture pouvait devenir de quelque importance pour l'industrie nationale, il ne me serait pas difficile de trouver dans les livres chinois que j'ai a ma disposition , les procedes relatifs a la preparation que subissent ses filaments pour etre propres au tissage. » M. Adolphe Broxghiirt ajoute les renseignements suivants : « Le Museum d'Histoire naturelle a recu, en effet, ily a un an, de M. le Ministre du Commerce, des graines venant de la Chine sous le nom A'A-pou; on presuma alors qu'elles provenaient de YUrtica nivea, et les pieds qui en sont nes ont confirme cette presomption. Cette plante existe depuis long-temps dans les jardins botaniques,et Ton savait par les voyageurs, que les Chinois en retirent des fibres textiles; mais n'ayant pas encore vu d'etoffe fabriquee avec les fibres de cette plante , on n'avait pu bien appre- cier Timportance dont pouvait etre sa culture. Elle supporle tres bien le climat du nord de la France , mais elle y fleurit tres rarement et n'y a ja- mais porte de graines. Cependant , comme c'est une plante vivace et rustique qui se multiplie facilement par separation et qui donne chaque annee des pousses de pres de deux metres, la culture en grand n'offrirait probable- ment pasde grandes difficultes, meme dans le cas ou elle ne donnerait pas de graines habituellement dans le midi de la France. » chimie APPLiQuiE. — Gaz declaimge. MM. Selligue et Geouvelle adressent a l'Academie divers documents destines a la Commission qui 4oit faire un rapport surles proprietes dugaz carbure artificiel qui sert aujourd'hui a 1'eclairage d'Jrtvers, de Dijon, des Batignoles, de Strasbourg, etc. Le but de ces communications est de mon- trer que le nouveau gaz/toutes choses egales quant a 1'eclairage, coutera moins que le gaz de houille ; qu'il est sans odeur ; qu'il ne ternit pas les mi- roirsau foyer desquels on le fait bruler, meme sans cheminee ; enfin que les plus grands froids n'aiterent pas ses proprietes eclairantes. (373) physique appliqcjee. — Nouveciu procede d application du mercure sur les dessins obtenus avec le daguerreotype; par M. Soleil. « L'application du mercure, telle qu'ellea eteconseillee parM. Daguerre, presente,sans contredit, toutes les garanties desirables pour produire de belles epretives, et je n'auraispas cherche a proposer une autre methode, si je ne m'etais trouve entrain^ a le (aire, par suite de reclamations de plusieurs personnes qui ont cm reconnaitre a l'emploi d'un metal liquide, des inconvenients parmi lesquels nous citerons les suivants : » La difficulte du transport du mercure liquide ; la quantite necessaire pour operer, laquelle monte toujours a un kilogramme environ; le danger de la fracture du flacon ou le metal est contenu ; la facility avec laquelle le thermometre se brise par les chocs et la chaleur; la dissemination de globules imperceptibles de mercure qui penetrent partout , s'attachent aux doigts de I'operateur, sur la table ou l'on polit , etc. , et finissent par ta- cher les plaques de maniere a entrainer ia perte de plusieurs heures de travail, etc.; enfin 1'impossibilite de remedier, dans certains cas, a plu- sieurs de ces accidents, comme par exemple Ia fracture du thermometre. » Apres plusieurs essais, je me suis arrete au procede qui suit : [» Prenez argent precipite du nitrate par le cuivre. i partie ; » Mercu re distille 5 parties. » L'amalgame qui resulte de ce melange est renferme' dans un flacon bouche a l'emeri. » Pour l'usage, on y plonge une petite spatuie d'argent, qui retient assez d'amalgame pour servir a frotter legerement un disque d'argent fin d'environ quatre centimetres de diametre, et d'un millimetre d'epaisseur. » Ce disque, amalgame dans I'^tendue d'une piece de cinquante cen- times, est place au fond de la boite a mercure, qui, pour le recevoir, est legerement embouti dans son milieu; ce fond est forme' d'une plaque de tole. « On dispose son epreuve comme a l'ordinaire , et Ton chaufte tres le- gerement le fond de la boite, dans le lieu qui correspond au disque d'argent. » La meche de la lampe doit etre composee de trois a quatre brins de cotou seulement , et la flamme doit se terminer a deux ou trois centime-' tres du fond de la boite , afin que la chaleur se maintienne toujours pew elevee. » On chauffe ainsi jusqu'a ce que l'image paraisse : l'experience m'a prouve que la duree de ['operation n'est pas la rneme dans tous les cas ; il est menae telle epreuve qui demande a etre passee plusieurs fois au mer- cure. J'ajouterai , en terminant cette Note , qu'il ne faut jamais tarder trop a passer au mercure la plaque, au sortir de la chambre noire. » physique appliquee. — Reclamation de priorite relative a la preparation dim papier destine a recevoir des images photogeniques . — Lettre de M. L mais une note detaillee a ete publiee en juillet de la raerae annee dans le Journal des Connaissances necessaires } redig^ par M. Chevallier. » Remarques de M. Biot sur la Note precedents a La reclamation de M. Lassaigne est completement exacte, quant a la priorite de Temploi de Tiodure, et a la formation, par ce moyen, de co- pies de gravures dans lesquelles les clairs et les ombres sont reproduits en leur vraie place. Si la publicite donnee a ce procede par son inven- teur n'assurait pas incontestablement ses droits, j'y joindrais avec plaisir mon temoignage, ayant ete un des premiers temoins de sa reussite. Mais je crois me rappeler que M. Lassaigne n'a presente aucune empreinte faite par radiation dans la chambre obscure , quoiqu'il ait tente d'en obtenir avec des appareils a la verite imparfaits. MM. Bayard et Vengnon en ayant presente de telles, on doit presumer qu'ils ont decouvert quelque cir- constance particulierement efficace pour determiner la reussite. D'apres ce qu'ils ont annonce, cette circonstance consisterait dans l'etat d'humidite du papier impregne d'iodure, et dans la conservation de cet etat pendant que la radiation agit. » i histoire des sciences. — Sur le veritable auteur dun Trade des plantes autrefois attribue a Aristote. — Extrait d'une lettre de M. Meyer a M. de MlRBEL. « Mes recherches sur Albert- le- Grand m'cnt fait faire une decouverte historique assez curieuse. L'ouvrage pseudonyme sur les plantes, qui porte le nom d'Aristote et dont l'origine, selon beaucoup de savants, date du xne siecle, est une production du celebre Nicolaus Damascenus, contem- porain de 1'empereur Auguste. J'espere dans peu de temps pouvoir vous oftrir une nouvelle edition de cette ocuvre bizarre, il est vrai, mais qui n'est pas sans importance pour l'histoire de la physiologie ties plantes. » physique appliqtjf!e. — M. Demidoff adresse un rdsunie de sa corres- pondance avec M. Jacoby a l'occasion du nouvel art que le physicien de Pe- tersbourg appelle galvano-plastique. Les lettres de M. Jacoby an nonpatent 1'envoi de trois copies de bas-reliefs obtenues a 1'aide de la pile. Quand ces pieces seront arrives , nous reviendrons en detail sur la decouverte de M. Jacoby. Pour le moment nous nous contenterons d'extraire du Memoire de M. Demidoff le passage suivant : « Ayant pris une plaque metallique sur laquelle se trouvait une image » photogenee produite par le daguerreotype, notre physicien s'en servit » comme de moule, dans I'appareil ou s'opere la reduction galvanique i\u » cuivre. L'action engendree par un couple voltaique ayant ete entretenue » durant vingt-quatre heures, il en resulta une feuille de cuivre galva- » nique d'un poli parfait, sur laquelle se retrouva I'empreinte assez distinct* »> de l'image photogenee. Seulement les ombres et les lumieres y etaient » retracees au rebours. » l'Academie deux belles medailles en cuivre obtenues a Franc M. Vogel,k l'aide des precedes galvano-plasritrues M. Becquerel a presente des prodfcita jurifcguil qm lui oni v par M. Boquillon, du Conservatoire physique terrestre. — M. Seguibb depose sur le bureau urn M. Jobard, de Bruxeiles, ou il est question des eourants qui exi la masse d'eau a differentes temperatures dont le puits fore rV/=7) (x-jV^T)==*34-.ra = i, ^ + xX+r = les equations *' -}-y a* T , 3.1-^^-^= 1 n'ont e'videmment qu'i Reponse de M. Libri. « La remarque de M. Liouville est juste en ce sens que dans les cas qu'il a cites, et dans d'autres qu'on pourrait indiquer, en elevant a une puis- sance entiere et positive quelconque les deux membres de Pequation *>(*)?(/») ?(•) m r, on n'obtient qu'un nombre fini de solutions qui se reproduisent. Mais dans l'emploi de la methode de Lagrange, il est toujours sous-entendu que les valeurs primitives des inconnues seront de nature a fournir une infinite d'autres valeurs par l'elevation a puissance. Sans cela la formule de Lagrange, et celle merae de M. Dirichlet pourraient etre egalement en defaut pour des valeurs donnees des inconnues. » Au reste, M. Liouville parle a tort du theoreme de M. Libri; car dans la Note en question, M. Libri n'a eu pour but que de montrer que Ton pouvait satisfaire aux equations traitees par M. Dirichlet, merae lors- que les conditions enoncees par ce savant geometre n'etaient pas rem- plies. La remarque de M. Liouville n'infirme en rien ce resultat. » physiologic. — Recherches sur la chaleur vitale des animaux a basse temperature; par M. Dutrochet. peuvent se diviser en deux grandes sections, en les con- siderant sous le point de vue du degre d elevation de leur chaleur vitale : i° les animaux a haute temperature, section qui comprend les oiseaux et les mammiferes; a° les animaux a basse tempdrature , section qui com- prend les reptiles , les poissons et tous les animaux invertebres. La chaleur vitale des animaux a haute temperature est facile a determiner, parce quelle s'eleve ordinairement beaucoupau-dessus de la temperature du milieu qui les environne; il n'en est pas de meme de la chaleur des animaux a basse temperature : elle est tres difficile a determiner en raison de sa tres faible elevation au-dessus dela temperature du milieu ambiant, temperature que l'animal acquiert et a laquelle il ajoute celle qui lui est propre. Je n'ex- poserai point ici toutes les difficultes quil faut surmonter pour distinguer parfaitement la faible chaleur propre de l'animal parmi les anomalies pro- duces par la chaleur que lui communique ou que lui enleve sans cesse le milieu environnant , et par la chaleur qu'il recoit ou perd sans cesse pat rayonnement. J'expose toutes ces considerations dans mon Memoire, ainsi 53.. ( 384) que les raisons qui me font penser que l'emploi de l'appareil thermo-elec- trique est bien preferable a l'emploi du thermometre pour la determination exacte de la faible chaleur vitale des animaux a basse temperature. C'est done de cet appareil que je me suis servi, et j'ai mis en usage les memes procedes d'exp^rimentation que ceux dont j'ai donne le detail dans mes re- cherches sur la chaleur vitale des vegetaux. J'ai eu soin, de meme, de sup- primer le refroidissement cause par 1'evaporation de ;la transpiration, en placant 1'animal, sujet de 1'observation , dans de l'air sature d'eau. Sans cette precaution, je n'aurais pas obtenu toute la chaleur vitale de 1'animal, lequel, dans bien des circonstances, se serait meme trouve plus froid que l'air environnant. J'expose ici tres succinctement ces observations. » Reptiles. — Difterents observateurs ont estime la chaleur propre de la grenouille (Rana esculenta, Linn.) de \ de degre a deux degres et demi cen- tesimaux au-dessus de la temperature du milieu environnant. Berthold seul a trouve que ce reptile observe dans l'air etait plus froid que ce milieu, et qu'observe dans l'eau il avait la meme temperature que ce liquide. Il n'a trouve d'exception a cet egard que lorsqu'il a observe les grenouilles pendant leur accouplement. Mors il leur a trouve une chaleur propre qui s'est elevee jusqu'a un degre centesimal au-dessus de la temperature de l'eau dans laquelle elles etaient plongees. Je n'ai point eu occasion d'obser- verla chaleur propre des grenouilles pendant leur accouplement; je n'ai soumis ces reptiles a l'experience qu'a l'etat d'isolement et hors de la saison de leurs amours. J'enfoncais la soudure de Tune des aiguilles de l'appareil thermo-electrique, soit dans l'abdomen, soit dans les muscles delacuisse. J'ai vu de cette maniere qu'a l'air libre la grenouille est plus froide d'envi- ron un degre que l'air qui l'environne, et qu'en la placant dans de l'air sa- ture d'eau elle manifeste une chaleur propre de o,o3 a o,o5 de degre cen- tesimal au-dessus de la temperature du milieu ambiant. J'ai obtenu le meme resultat en observant la grenouille plongee dans l'eau. Le froid relatif de la grenouille placed a l'air libre provient done du refroidissement cause par 1'evaporation qui a lieu a sa surface. » Les tetards de la grenouille ne m'ont offert aucune chaleur propre ap- preciable. » Lecrapaud accoucheur (fiufo obstetricans,latr.) observe a Fair libre, s'est trouve plus froid que ce milieu de f de degre ; place dans l'air sature d'eau, jelui ai trouve' une chaleur propre de 0,12 de degre. Son tetard ne m'a offert aucune chaleur propre appreciable. » La chaleur propre du lezard gris (Lacerta agilis, L.) a (He evaluee par (385) Czermak de i°,25 a 8°, 12. cent. Cette grande difference dans les resultats obtenus doit faire soupconner qu'ils sont affectes d'erreur. Dans mes ex- periences j'ai trouve que ce meme lezard , place a l'air libre, etait plus froid que ce milieu ambiant de 0,18 a 0,20 de degre; place dans l'air sature d'eau, il manifesta une chaleur propre de 0,21 de degre. » On rernarquera , dans ces observations, que plus la chaleur propre des reptiles est faible , plus ils sont aquatiques. Le lezard qui , des trois rep- tiles qui viennent d'etre observes , est celui qui a le plus de chaleur pro- pre, habite dans des lieux sees; le crapaud accoucheur habite des trous dans la terre humide, et sa chaleur propre, inferieure a celle du lezard gris, est superieure a celle de la grenouille qui habite specialement l'eau. Enfin les tetards , qui habitent exclusivement l'eau, ont une chaleur propre si faible, qu'elle echappe a toute appreciation possible avec nos mojens thermoscopiques. » Poissons. — J'expose dans mon Memoire les recherches qui ont ete iaites par divers observateurs sur la chaleur propre des poissons. Je m'abs- tiens de les reproduire dans cet extrait. Le resultat de ces recherches est d'attribuer assez generalement aux poissons une chaleur propre tin pen elevee au-dessus de celle de l'eau dans laquelle ils sont plonges. Cependant des observateurs tres recommandables ne leur ont trouve qu'une tempe- rature pareille a celle de l'eau qui les environnait. C'est ce qui resulte des experiences de MM. de Humboldt et Provencal, de MM. Prevost et Dumas, et de M. Berthold. Le seul poisson que j'aie soumis a mes experiences est l'ablette (Cjprinus alburnus) : j'ai trouve que ce poisson , plonge dans l'eau, eonserva constamment la meme temperature que ce liquide, en sorte qu'il ne manifestait aucune chaleur propre appreciable. » Mollusques et Annelides. — Berthold a experiment^ que YHeliJc po- matia et des limaces avaient une temperature inferieure a celle de lau environnant, et que ces mollusques, plonges dans l'eau, avaient la meme temperature que ce liquide. 11 obtint les memes resultats avec X Anondonta anatina, avec la sangsue medicinale et avec les lombrics terrestres. Les ex- periences qui me sont propres m'ont demontre que le Umax rufus, Yffelix pomatia et Vfflrudo medicinalis observes a l'air libre, sont plus froids que ce milieu environnant, et que places dans fair sature d'eau, ils ne mani- fe stent aucune chaleur propre. » Crustaces. — Tous les observateurs, a l'exception de M. Valentin, s'ae- cordent pour n'attribuer aucune chaleur propre aux crabes et a l'ecrevisse 1 (Astacus jluviatilis , Fabr.). Tous ces crustaces ne possedent que to (386) seule temperature de l'eau dans laquelle ils vivent. C'est a ce meme resui- tat que je suis parvenu dans les experiences que j'ai faites sur l'ecrevisse. Place soit dans Fair humide, soit dans l'eau, ce crustace ne m'a offert au- cune chaleur propre. La soudure de laiguille etait enfoncee dans son ab- domen. On sait que les crustaces respirent par des branchies, comme les poissons; l'absence de chaleur vitale appreciable chez les uns comme chez les autres, tient probablement a ce mode de respiration. * Insectes.— Les recherches les plus etendues qui aient ete faites sur la chaleur vitale des insectes sont celles que M. Newport a publiees en 1837 dans les Transactions philosophiques. Cet observateur s'est servi de petits thermometres dont l'un etait applique sur le corps del'insecte, lequel etait ordinairement renferme dans une fiole de verre, tandis que l'autre thermo- raetre, place a l'exterieur de la fiole, indiquaitla temperature de l'air envi- ronnant. Une seule fois il a introduit la boule du thermometre dans le corps d'un hanneton. Mes recherches sur ce meme sujet ont ete faites en enfon- rant la soudure de Tune des aiguilles de l'appareil thermo-electrique dans 1'abdomen de chaque insecte soumis a l'observation. De cette maniere j'ai obtenu la chaleur interieure exacte de l'insecte. Nobili et Melloni avaient precedemment applique l'appareil thermo-raultiplieateur a la recherche de la chaleur propre des insectes, mais seuleraeut en mesurant la chaleur rayon- nante qui emane de ieur corps. Ils n'ont donne ni les noms des insectes qu'ils ont soumis a ^observation , ni une seule des mesures de leur chaleur ; ils se ' sont contentes de dire que Von peut admettre comme une verite incontes- table que les insectes possedent une temperature tant soit peu superieure a celle du milieu ambiant (1). » Selon M. Newport la chaleur vitale des insectes est plus elevee chez les insectes parfaits que chez leurs larves ; elle est plus elevee dansl'etat d'exci- tation de l'insecte que dans son etat de repos; plus elevee dans letat de veille que dans l'etat de sommeil; elle diminue par I'abstinence d'aliments; elle augmente avec la frequence des pulsations du vaisseau dorsal et avec Taetivite de la respiration. M. Newport pense qu'en augmentant a volonte cette activite respiratoire, les insectes jouissent, par cela meme, de la faculte d'augmenter volontairement le degre d'elevation de leur chaleur vitale. » Je n'ai pu repeter toutes les experiences de M. Newport; le mode d'ex- perimentation que j'ai employe mettait necessairement dans l'etat d'exci- tation les insectes que j'observais : ils etaient ou dans l'etat d'immo- (t) Annates de Physique et de Chimie , t. XLVI1I, p. 207. (387) bilite forcee, ou dans l'etat d'agitation, quoique cependant maintenusen place. Jerenvoiea raon Memoire pour l'exposition de mes procedes ^ex- perimentation ; je me borne ici a donner les resultats auxquels je suis par- venu en lescomparant a ceux qui sont annonces parM. Newport. Jereduis ici en degres centesimaux les degres du thermometre de Fahreinheit dont s'estservi l'observateur anglais, duquel, au reste,je ne cite point ici toutes les experiences, lesquclles sont fort nombreuses. » M. Newport a trouve au Bombus terrestris une chaleur propre de o°,55 a 5°,2, suivant qu'il etait dans l'etat de repos ou dans l'etat d'excita- tion. Dans mes experiences la cbaleur propre de cet insecte ne s'est pas ele- ven au-dessus d'un quart de degre. J'ai trouve la meme chaleur vitale au Bombus lapidarius, au Bombus hortorum et au Xjrlocopa violacea (abeille perce-bois). » La larve du hanneton (Melolontha vulgaris) a offert a M. Newport une chaleur propre de o°,33 de degre; pour moi cette chaleur propre n'a point excede" o°,o4 de degre. Le hanneton a l'etat d'insecte parfait, ayant la boule du thermometre enfoncee dans l'abdomen , a presente a M. New- port une chaleur propre de i°,55 a 2°,6. Je n'ai trouve a cet insecte, dans l'etat d'immobilite, qu'une chaleur propre de 0,18 de degre. Le hanneton, dans l'etat d'agitation , a presente a M. Newport une chaleur qui s'est ele- vee jusqu'a 5 degres au-dessus de celle de l'air environnant; ce meme in- secte, dans un etat de semblable agitation, ne m'a offert qu'une chaleur propre de un quart de degre. Le Melolontha solsticialis , d'apresmes expe- riences, possede a peu pres la meme chaleur propre que le Melolontha vulgaris. • M. Newport a £tudie la chaleur propre du Lucanus ceivus en placant la boule d'un thermometre sous ses elytres : il a trouve cette chaleur propre de 0,88 de degre lorsque l'insecte etait dans letat de repos, et de i°./f lorsqu'il etait dans l'etat d'agitation. Dans mes experiences ce meme insecte a manifeste, dans l'etat d'immobilite forcee, une chaleur propre deo,22 de degre, et cette chaleur s'est elevee jusqu'a un demi-degre chez un autre de ces insectes qui etait dans Tagitation la plus violente. » Dans toutes ces experiences les insectes que j'observais etaient places dans Fair sature d'eauj lorsque je les placais a l'air hbre leur chaleur inte- rieure devenait a peine superieure et quelquefois inferieure a celle de l'air environnant. » Voici la chaleur propre que j'ai trouvee chez quelques autres coleop- teres places dans lair sature d'eau : ( 388 ) Carabus auratus, Fabr 0,18 de degre Carabus monilis, Fabr. 0,18 de degre Blaps mortisaga, Fabr 0,1 2 de degre Cetonia aurata , Fabr 0,2 5 de degre Chijsomela tenebricosa , Fabr o,34 de d Scarabceus vernalis , Fabr 0,21 de degre. » Selon M. Newport, la chaleur propre du Grjrllus viridissimus , L., s'eleve jusqu'a 2°,6; dans mes experiences, la chaleur propre de cet insecte ne s'est pas elevee au-dessus de o,34 de degre. A l'air libre ce meme insecte est plus froid que l'air environnant. » Le Grjllus verrucivorus , L., et le Gryllus campestris m'ont offert une chaleur propre de o,4o de degre. La chaleur propre du Gryllus grillo- talpa, L. est moindre, car elle ne depasse pas 0,16 de degre. » Voici la chaleur propre que j'ai trouvee a quelques lepidopteres , soit a l'etat de larve, soit a l'etat de nymphe, soit a l'etat d'insecte parfait: Sphjnx stellarum, L. ; larve 0,1 1 de degre Id. insecte parfait 0,29 Sphjrnoc tilice, L., larve prete a se metamorphoser o,43 Id. a L'etat de nymphe depuis un mois. ... o,34 Sphjnx atropoSj papillon eclos depuis 24 heures o,58 » Ce dernier offre la chaleur propre la plus elevee que j'aie observee chez les insectes. » On voit par ces observations que la chaleur propre des animaux a basse temperature est generalement bien inferieure a celle qui leur avait ete precedemment assignee, car il se trouve que, dans son maximum, elle n'atteint pas trois cinquiemes de degre. » En jetant un coup d'ceil general sur les etres vivants a basse tempera- ture, tant animaux que vegetaux, on voit que leur chaleur vitale est en rapport avec l'activite de leur respiration, et de plus en rapport avec l'etat physique de l'air respire. La chaleur vitale est presque toujours appre- ciable chez les animaux qui respirent l'air elastique ; il n'y a d'exception a cet egard que pour les mollusques gasteropodes, dont les poumons sont fort petits et renouvellent peu l'air qu'ils contiennent. Quant aux animaux qui respirent par des branchies l'air dissous dans l'eau , leur chaleur vitale est si faible, qu'eUenesemanifeste point, meme en employant nos moyens ther- moscopiques les plus delicats. Il est permis de penser que cette absence (389) de chaleur vitale appreciable tient a ce que l'oxigene dissous dans l'eau , lorsqu'il se fixe dans l'acte de la respiration branchiale, n'abandonne quune bien faible quantite de calorique comparativement a celle qu'abandonne l'oxigene gazeux lorsqu'il se fixe dans l'acte de la respiration pulmonaire, ou dans l'acte de la respiration tracheenne qui est propre aux insectes. » Les vegetaux aussi respirent l'air elastique par des organesrespiratoires tres developpes, etdeplus ce n'est point de l'air atmospherique qu'ils intro- duisent dans ces organes respiratoires, c'est du gaz oxigene degage de leurs parties vertes sous I'influence de la lumiere. Lenr chaleur vitale doit done etre au moins egale et quelquefois superieure a celle de certains insectes ou de certains reptiles. C'est aussi ce que j'ai observe, et non sans etonne- ment. N'est-il pas surprenant, en effet, de voir une plante, V Euphorbia iathyris, par exemple, posseder une chaleur vitale qui, dans son maxi- mum, est dix fois plus grande que ne Test celle d'une grenouille, et qui est infiniraent plus grande que ne Test celle des poissons et de tous les autres animaux a respiration branchiale? La famiile des Aroides, parmi les vegetaux, offre, dans le spadice de ses fleurs, une chaleur vitale d'une ele- vation telle, qu'elle surpasse tout ce que Ton observe a cet egard chez les animaux autres que ceux a sang chaud, en sorte que, sous ce point de vue, ce sont les vegetaux qui tiennent le premier rang parmi les etres vivants a basse temperature. » Pourquoi les etres vivants n'offrent-ils que deux conditions d'exis- tence sous le point de vue du degre d'elevation de la chaleur vitale? Pourquoi les uns sont-ils pourvus d'une haute temperature, tandis que les autres ont une temperature propre tres faible, sans qu'il existe d'etres vivants qui, dans leur etat normal, soient doues d'une tem- perature propre intermediaire a ces deux-la? Je sais que les animaux a sang chaud, dans l'^tat d'hibernation , offrerit une chaleur propre infe- rieure a celle qu'ils possedent dans I'etat normal , et superieure a celle des animaux a sang froid; mais cela ne constitue pas une condition nor- male d'existence intermediaire a celle des animaux a sang chaud , dans leur etat normal, et a celle des animaux a sang froid. L'animal a sang chaud dont la chaleur propre est abaissee pendant qu'il est dans 1'etaJ d'hibernation, ne jouit qu'imparfaitement de la vie, qui finirait bientot si cet etat se prolongeait. On peut done etablir, comme loi generale de la nature, que la chaleur propre des etres vivants, v£g£taux ou anin doit etre ou si faible , qu'elle est souvent impossible a apercevoir, elevee, qu'elle est voisine du degre de chaleur auquel I'existence de 1 C. H. 1840, ^Semcstr*. (T. X, W" 10 ) et speeialement de Ja vie des animaux , devient impossible. Ce degre de cha- leur cpnstante, qui est incompatible avec l'existence normale et durable de la vie des animaux, parait etre vers le 5oe degre centesimal au-dessus de zero. Or la chaieur propre des oiseaux s'eleve jusqu'au 44e degre. Posseder une chaieur vitale extreme ou presque nulle, telle parait done etre la loi a laquelle sont spumis tous les etres vivants. L'existence decette loi est basee sur le seul fait cle sa generalite, car on n'apercoit point du tout la cause de sa necessite. Lea etres vivants a basse temperature, pour vivre dans leur etat normal , doivent necessairement emprunter de la chaieur au milieu qui les environne; les etres vivants a haute temperature, au contraire, pour vivre dans leur etat normal, doivent necessairement perdre de la chaieur en livrant une partie de celle qui Is produisent au milieu qui les environne. Les premiers doivent ainsi se trouver dans un milieu plus chaud qu'eux, et les seconds dans un milieu dont la chaieur est inferieure a la leur; car aucun animal a haute temperature ou a sang chaud, ne pour- rait vivre dans un milieu dont la chaieur serait constamment egale a la ^'influence riuisible qu'ii eprouverait de la part de cette chaieur elevee , serait d'autant plus marquee que le milieu environnant serait plus dense. Quant aux animaux a basse temperature, 1'observation apprend qu'ils peuvent supporter, dans certains cas , une chaieur environnante constante bien superieure a celle que pourraient supporter long-temps des animaux a sang chaud. Ainsi, certains poissons vivent dans des eaux thermales dont la chaieur est elevee jusqu'a 40 degres centesimaux; on porte meme bien plus haut la chaieur de certaines eaux thermales dans lesquelles vivent des poissons, mais ii est permis de penser qu'il y a erreur dans 1'ob- servation. » teratologie. — Sur V enfant quadrupede , Gdstave Evrard, double inje- rieurement, dont les difformites furent provoquees par une blessure de sa mere regue vers deux mois de gestation (1); par M. Geoffroy-Saint- HlLURE. * Cet enfant naquit a Paris, le 4 juillet 1 83o (2); il fut recu par Mmo Heu, ( 391 ) sage-femme. Get accouchement remplit cette dame d'une si vive admira- tion que, sollicite par elle, j'obtins qu'elle presenterait elle-meme tit enfant a l'Academie. Ceci eut lieu le 8 septembre iS3o. Un dessin fut joint a la description que j'en donnai : un de mes eleves, alors interne clrs ho- pitaux, aujourd'hui Tun ) sans interet, puisqu'ils remplissent quelques lacuncs dans l'histoire natu- re lie des mollusques. » Ainsi la profondeur et la nature des fonds dc mer que preferent les differentes especes de coquillages, out ete soi^neusemcnt nolees par M. Dufo. II a remarque, par exemp'e, que les bivalves sabuiieoles s'enfo;)- eent avec l'age ; que certaines especes de cerites vivent solitaires et dau- tres en troupes. » II s'est egalement occupe de I'espece tie nourriture preferee par chaque espece, et si sous ce rapport M. Dufo a confirme en grande partie la division des Trachelipodes zoophages et phytophages de M. de Lamarck, il a pu aussi relever quelques erreurs tin savant zoologiste. Ainsi, suivant lui, les Cerites sont exclusivement pbytopbages, ainsi que les Cones et les Porcelaines , contradictoiremeni a ce qu'avait suppose M. de Lamarck. » Enfin, il n'est pas meme jusqu'au mode et a la vivacite de la locomotion d'un assez grand nombre d'especes que M. Dufo n 'ait observes, \iusi Jc> Strombes et les Pteroceres marchent pour ainsi dire par eabnoles succes- sives, et les Cones sont tres peu agiles, au contraire des Porcelaines, er locomoteur. » Le temps assez long (quatre annees) pendant lequel M. Dufo a pu con tinner ses observations, lui a meme permis de juger la longueur de la vie de quelques especes par la lenteur de leur developpement. C'est sur le Cerithium palustre que porte essentieliement cette presomptipn. » Enfin parmi les particularites qu'il serait tlifficile de rattacher aux ea- tegories deja signalees, nous citerons les suivantes .- » Le Casquillon (Buccinum arcularia , L. ), dont lopereule est fine- ment denticule a sa circpnrerence, semble vouloir s'en servir pour sa de- fense, quand on vent le prendre. » Le double pied des Ilarpes, signale pour la premiere fois par M. Quoy, auquel la science doit un si grand nombre de fails nuuveaux en malaco- logie et en actinologie , et qui paralt rempl.icer I'opercule dont ce genre est depourvu, tombe et se rouipt au moindre effort , et semble ainsi mi moven qu'a l'animal d'echapper a la voracite de ses ennemis en leur abandonnant cette partie de son corps. » Dans les Porcelaines ou Cyprees, les lobes du manteau sont dans i«» A (396) ) lournaldePharmacie, i83o, t. XVI, p. 666. ?- Anrral<-* de Chimie et de Physique , t. LXI , p. 3 19. (399) alors s'eehauffer que par rayonnement, mais il produit constamment de la vapeur qui lui enleve de la chaleur par le contact, d'oii il suit que la temperature du liquide ne peut s'elever beaucoup, et que son ebullition est tout-a-fait impossible , car pour qu'elle eut lieu il faudrait que le liquide adherat a la paroi du vase qui le renferme, afin que la vapeur en s'ap- puyant sur elle, put vaincre la cohesion du liquide plutot que son adherence avec le vase. » M. Laurent, fit a son tour des experiences qui le conduisirenl a des conclusions encore differentes. II trouva d'abord qu'un volume d'eau se volatilise cinq fois plus vite dans tin creuset motiilll et refroidi que dans un creuset rouge. » On admettait generalement que I'eau, dans ces experiences , ne touchait pas les parois du creuset rouge et quelle etait supportee par une couche de vapeurs, d'ou Ton avait conclu que son ebullition etait impossible. M. Laurent dit qua la verite I'eau ne touche pas continuellement le creuset, mais il pretend qu'elle oscille comme une bilJe qu'on laisse tomber sur un plan horizontal. La goutte d'eau , selon M. Laurent, est soumise a un mouvement vibratoire qui varie a chaque instant , et ce mouvement est produit pas la vapeur qui se forme infericurement, toutes les fois que la goutte d'eau touche le creuset , c'est-a-dire que la goutte d'eau soulevee par la vapeur retombe pour etre soulevee de nouveau, et ainsi de suite. » L'auteur du Memoire dont nous avons a rendre compte regarde comme inadmissibles les explications donnees jusqu'a present, et cepen- dant il n'en propose aucune autre; mais il ne presente ce Memoire que comme le prelude d'un long travail auquel il continue de se livrer, et il est a presumer que lorsqu'il aura recueilli un bon nomlirc d'observation*. il cherchera a les meltre en harmonie et quil produira ses vues theoriques particulieres. Aujourd'hui toute notre taehe se borne I faire mention des principales experiences citees dans cette premiere partie. » On etait generalement persuade que \'<\m ne pouv.ut f>ffrir le pheno- mene auquel M. Boutigny a donne le nom pen convenahle de calo- d'une maniere bien manifeste dans un petit creuset en plonib. Or on sait que ce metal entre en fusion a 2600. II faut done en conclure aver M. Boutigny que I'eau peut se calefier un pen au-dessous de ce degre; mais a partir de cette temperature, la calejaction, je me sers toujours de l'expression de l'auteur, continue a se produire avec plus 011 moiiis d'in- tensite. M. Boutigny ^met 1'opinion que ce phenomene pourrait bien 55. / ( 4oo ) jouer une role important dans ^explosion des machines a vapeur, et il se propose d'en faire Tobjet d'une etude speciale. » L'auteur a beaucoup varie ce genre d'experiences et il a soumis suc- cessivementa la calefaction , l'alcool a differents degres de concentration , Tether, l'essenee de terebenthine et de citron, des solutions alcalines on salines, des acides, etc. Deja M. Pouillet avait etudie les effets de cette in- fluence instantanee de la chaleur, sur des solutions aqueuses de baryte, de strontiane, de potasse ou de soude , et il arriva a ce resultat bien re- marquable, que pendant toute la dureede Texperience, le corps qui se vola- tilise et celui qui reste se constituent dans des etats differents d'electricite. » M. Boutigny indique dans son Memoire les observations qu'il a pu faire sur tous les corps qu'il a soumis a ce genre d'epreuves, et nous ne pourrions les reproduire ici en detail: rnais il en est quelques-unes que nous demaiiderons la permission de citer, parce qu'elles nous ontparu ol- frir un grand interet. L' Academic les jugera sans doute dignes de son at- tention. L'une d'elles est relative a Tether. M. Boutigny a vu que ce liquide distille goutte a goutte dans un creuset de platine presque rouge, se calefw aussi bien que Teau , c'est-a-dire que sa masse s'arrondit sans qu'aucun signe d" ebullition se manifeste, puis il s'agite rapidement et semble ne pas mouiller le creuset. Cependant sa quantite va toujours en diminuant, mais avec beaucoup moins de promptitude que sile vase eiit ete froid. Pendant cette lente vaporisation il se degage une vapeur des plus penetrantes, qui n'a plus rien decommun avec celle de Tether. M. Boutigny Tavait attribute d'abord a de Tacide formique; mais il est plus dispose maintenant a croire que c'est de Taldehyde, et en effet il y a une grande analogie d'odeur. Nous avons cherche a acquerir quelques certitudes a cet egard , en repe- tant cette curieuse experience dans un appareil clos; mais nous n'avons obtenu aucun succes. Le produit recueilli n'etait que de Tether, devenu un peu empyreumatique. L'auteur pense que le concours de Tair est indis- pensable a la production de cette vapeur irritante. En operant dans les circonstances indiquees par M, Boutigny, nous avons fait une remarque assez interessante : nous avions plonge dans rinterieur du creuset une bande de papier de tournesol pour reconnaitre si cette vapeur etait acider et nous vtmes que tandis que la portion plongee conservait sa couleur et. demeurait intacte , celle qui se trouvait dans le plan del'orifice, roussis- ^ait. La temperature etait done plus elevee dans cette partie, et il est bien a presumer qu'il s'opere la une combustion lente, analogue a celle qui se produit dans les belles experiences de Dobcereiner , et Tetude plus appro- ( 4oi ) fondie de ce curieux resultat viendra sans doute jeter un grand jour sur certains phenomenes d'inflammations spontanees, dont nous ne pou- vions nous rendre conipte. » Une autre experience de M. Boutigny, bien plus remarquable cncon ■, est celle de 1'acide sulfureux anhydre. On connait I'exeessive volatility de hermetiquement scelles, et qu'ii entrfl en ebullition pour reprendrc i'etat gazeux, aussitot qu'on lui donne issue. Neanmoins M. Boutignj aeu l'lieu- reuse idee d'en tenter la calef action ,et il a vu que si Ton en projette quel- ques gouttes dans une petite capsule de platine chauffer presque au rouge, cetacide eprouve les memes phenomenes que les autres liquides. II s'agite fortement d'abord, s'arrondit ensuite, acquiert de rimmobilite, s'opalise . et senible meme se cristalliser. Si a l'aide dune petite pince on saisit la capsule et qu'on projette immediatement le petit spheroide dans la main, on eprouve la sensation du froid. M. Boutigny avait pense d'abord que l'a- cide sulfureux ahsorbait, pendant l'espece de stabiiite qu'ii snbit, 1'oxigene de 1'air, et qu'il passait a I'etat d'acide sulfurique; mais cette idee iTayant pu etre justifiee par les resultats, il a suppose ensuite que 1'acide sulfureux subissait un assez grand abaissement de temperature pour se solidifier. venir a obtenir cette congelation qu'a l'aide du prodigieux refroidissement qu'on produitavec de 1'acide carbonique neigeux mouille d'ether, il nous devenait impossible d'admettre qu'un pared abaissement de temperature put avoir lieu dans des circonstances aussi defavorables. II devenait cepen- dant manifeste qu'ii y avait refroidissement; mais tout ce qu'on pouvait raisonnablement admettre, c'etait que la vaporisation, beadcotip moindiv congeler, non phis 1'acide sulfureux lui-meme, mais bien une portion d< effet, si par un mouvement rapide on projette le petit globule solide, dans un tube et qu'on bouche immediatement, on voit le globule disparaitre. mais non sans reste. On remarque a la place qu'ii occupait une rosec bien apparente, et qui persiste alors meme qu'on debouche le lube. Au surpli que la cause de la solidification soit celle que nous venous d'indiquer toute autre, le phenomene n'en est pas moins eurieux, et il un avis, une attention bien serieuse. II y a la sans doute un beau suit cherches , mais il paraitra juste d'en laisser les premices a celu long-temps y consacre ses veiiles. ( 402 ) » Nous avons done l'honnenr de proposer a 1'Academie de faire connaitre k l'auteur tout l'interet qu'elle prend a cette premiere partie de son travail , et nous la prions de I'engager a poursuivre des recherches qui promettent d'importants resultats. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptees. weciniquk appliquee. — Rapport sur le telegraphe de M. Regnault. (Commissaires, MM. Gambey, Seguier, Savary rapporteur.) « M. Regnault, ancien employe de l'ad ministration des telegraphes, a imagine depuis long-temps quelques modifications aux telegraphes actuel- lement en usage. II vient de soumettre a l'Academie un modele construit d'apres ses idees. Son but est de rendre a la fois plus simple et plus rapide la manoeuvre des signaux. » On sait que le telegraphe ordinaire se compose de trois pieces mobiles et que toutes les combinaisons de signes que Ton peut obtenir avec ce systeme forment deux series distinctes, suivant que la piece principale, celle du milieu , est horizontale ou verticale. » M. Regnault a propose depuis long-temps de se borner a la serie de signaux relative a la position horizontale , en l'accompagnant de 1'emploi d'une mire particuliere independante du telegraphe. M. Regnault se sert de cette mire, a laquelle il donne deux positions distinctes, pour entrer, comme avec deux cles differentes, dans la serie de signes qui se trouve ainsi doublee. On pourrait aussi facilement, et d'une maniere analogue, la multiplier encore. Posterieurement a M. Regnault la meme idee a ete mise en pratique. >» En reduisant d'un cote le mecanisme du telegraphe principal , M. Re- gnault a pu d'une autre part iui ajouter de nouvelles combinaisons. Le grand bras du milieu restant horizontal, M. Regnault le termine par deux appendices a chaque extremite. Ces differentes pieces ont des mouvements uulependants. On a en quelque sorte ainsi deux telegraphes ordinaires su- perposes l'un a l'autre, independants lW de l'autre. Le mecanisme est assez simple pour quece double telegraphe puisse etre manoeuvre aussi fa- cilement que le telegraphe ordinaire. Chaque position donnee a l'instru- ment transmettra done deux signaux au lieu d'un seul. n Votre Commission est d'avis que la nouvelle machine , en la restrei- gnant aux signaux qui n'offriront pas d'incertitude par le fait de leur (4o3) simultaneity, offriraitdes avantages sous le rapport de la celerite des com- munications. » Ces conclusions sont adoptees. MEMOIRES LUS MKCA.NIQUE celeste. — Note sur les irw'galif<'s ticulaircs des elements des orbites planetaires ; par M. Biwet, professeur d'Astronomie au College de France. (Commissaires, MM. Lacroix, Poinsot, Liouville.) « Dans la deuxieme edition de la Mecanique analytique, Lagrange a employe sa methode de la variation des constantes arbitrages a la re- cherche des inegalites seculaires des elements des orbites, et en particulier des excentricites, des perihelies, des inclinaisons et des nceuds, pour un nombre quelconque de planetes agissant Tune sur 1' autre , selon la loi de Newton. Cette methode devait necessairement reproduire les equations qu'il avait formees en 1774 pour les nceuds et les inclinaisons, ainsi que eelles que Laplace trouva plus tard pour les excentricites et les lieux des perihelies. Mais, dans ses dernieres recherches, Lagrange donne a ces theories une forme plus reguliere, qui offre plusieurs relations nouvelles enlre les excentricites et les situations des perihelies, les nauids et les in- clinaisons des orbites. Ainsi, par exemple, il etablit que les vitesses secu- laires des perihelies etant ajoutees entre elles, apres avoir ete multiplies respectivement par le carre de l'excentricite, par la masse et la racine carree de l'axe de l'ellipse, form en t une somme constante. Cette constante remar- quable est d'ailleurs aussi l'expression d'une fonction assez simple des excentricites variables et des angles que comprennent entre eux les grands axes {Mecan. analjrt., tome II, page 148). En examinant la composition analytique de cette fonction, je me suis assure que, dans le systeme so- laire, elle a une valeur positive. Mais d'ailleurs on peut reconnaitre, en vertu d'un theoreme du a Laplace, que la somme des coefficients variables donnes aux vitesses, dans la somme prec^dente, est constante; cette con- sideration amene une consequence interessante pour les mouvements se- culaires des perihelies : si, a toute epoque, Ton multiplie la Vitesse du perihelie par le carre de l'excentricite, par la masse et la racine carree de l'axe, etque Ton forme la somme de tous les produits semblables relaufs aux autres planetes; en divisant cette somme par celle des coefficients donnes aux vitesses des perihelies, le quotient sera une moyenne parties- (4o4) Here entre ces vitesses ; cette vitesse moyenne sera invariable et toujours positive. Cette derniere condition du signe de la vitesse moyenne indique que, dansles deplacements seculaires des perihelies, il existe une sorte de preponderance du sens des mouvements directs sur les mouvernents re- trogrades. » Les formules pour les nceuds et les inclinaisons des orbites sont analogues a celles des perihelies et des excentricites; mais Lagrange ne les a pas aussi completement developpees, et ii n'a pas exoressement forme la combinaison des vitesses seculaires des nceuds sur un plan fixe : ellel'a ete par M. de Pontecoulant, dans le premier volume de son ou- vrage sur la Theorie analjtique du sjsteme du Monde. Cette equation , combinee avec une autre relation due a Laplace, fournit un theoreme analogue au precedent , et qui concerne les vitesses augulaires des nceuds des orbites sur un plan fixe, peu incline a toutes les orbites que Ton con- sidere : si a une epoque quelconque on calcule le produit de la vitesse du nceud par le carre de l'inclinaison, par la masse et la racine carree du grand axe , et que i'on ajoute tous les produits semblables donnes par les autres planetes; cette sorarae de produits etant divisee par la somme des coefficients positifs assignes aux vitesses , formera un quotient cons- tant et de valeur negative. Ce sera d'ailleurs evidemment une moyenne entre les vitesses des nceuds des diverses orbites, et Ton voit, dans cette moyenne , se manifester la preponderance du sens retrograde des mouve- rnents des nceuds, sur le sens direct, dans la partie seculaire de leurs vi- tesses angulaires. » Ces resultats supposent que Ton borne 1'approximation a la premiere dimension des forces perturbatrices, et que les puissances superieures des inclinaisons , comrae des excentricites , soient negligees : a ce degre d'approximation on peut calculer separement les mouvements du nosud et du perihelie de chaque orbite, par les methodes que j'ai rappeiees ci- dessns; mais il n'en resulte aucun enonce general applicable au sens direct ou retrograde de ces deux especes de mouvements. Les proposi- tions precedentes etablissent qua aucune epoque toutes les vitesses secu- laires des nceuds ne seront directes, et que dans aucun temps toutes celles des perihelies ne seront retrogrades. » Laphce a deduit du principe des aires ia consideration du plan in- variable qui reeoit le maximum des aires projetees. J'ai donne il y a long- temps {Journal de Creole Poly technique } tome X) I'expression de ce maximum, en n'y faisant entrer, pour le systeme solaire, que les diaien- (4«5) sions des ellipses planetaires et les inclinaisons mutuelles de leurs orbites, en ecartant tout plan de comparaison etranger anx orbites elles-memes. Deja M. Poisson avait forme une semblable valeur, pour deux orbites seu- lement, qui suffisait a l'objet qu'il avait en vue. Une transformation al- g^brique du carre de l'aire principale conduit a cette autre expression : 1'on formera le carre de la sorame des masses des planetes respectivement multipliees par l'aire entiere de l'ellipse qu'elle decrit autour du Soleil , < par son moyen ; carre on retranchera la somme de tous produits deux a deux des masses, de leurs moyens mouvements, des deux surfaces elliptiques correspondantes, et du carre du double du sinus de la moitie de l'inclinaison des deux orbites : cette difference sera le carre de l'aire principale multipliee par le rapport de la circonference au diametre, c'est-a-dire qu'elle sera a toute epoque une quantite invariable. » Cette relation entre les inclinaisons et d'autres elements des orbites , suppose l'approximation arretee a la premiere dimension des forces per- turbatrices : toutefois une simple modification operee sur chaque masse dans l'equation , permettrait de 1'etendre au second ordre des forces perturbatrices : c'est ce dont on s'assure a 1'aide des resultats etablis par M. Poisson, dans son premier Memoire sur les inegalites seculaires [Jour- nal de l'£cole Polytechnique, tome VIII, 1808). A cet ordre d'approxi- mation Ton rejette toutes les inegalites periodiques qui dependent des longitudes moyennes et de la configuration des planetes. » En negligeant de plus les termes qui sont de J'ordre des quatriemes dimensions des excentricites et des inclinaisons des orbites, le theoreme se simplifie considerablement, et l'equation nerenferme plus de variables que les inclinaisons mutuelles des orbites. En voici I'enonce : la somme des produits deux a deux des masses des planetes multipliees par les ra- cines carrees des axes et par le carre de rinclinaison mutuelle des orbites correspondantes, est une grandeur constante . malgrc les variations indi- viduelles qu'eprouvent dans la suite des siecles ces inclinaisons. Nous re- petons ici que ce theoreme n'est applicable qu'atix variations seculaires des elements. On pourrait le deduire de quelques combinaisons des equa- tions counues relatives a ces variations, mais nous preferons la methode que nous venons d'indiquer, parce qu'elle rend plus manifeste le degre d'approximation que comporte le theoreme. Dans le systeme solaire les orbites des planetes Ceres, Junon, Vesta et Mercure ne peuvent pas etre consid^rees comme peu inclinees soit entre elles, soit aux autres orbites- les excentricites de Pallas , de Vesta et de Mercure ne sont pas de tres ( M ) petites fractions, et, pour ces motifs, des resultats qui conviennent aux autres planetes ne leur sont pas applicabies ou ne le deviennent qu'avec de notables restrictions et modifications; neanmoins toutes les donnees astronomiques autorisant a admettre que leurs masses sont d'une extreme inferiorite a l'egard des autres planetes, les termes qu'elles fourniraient dans les equations dont nous nous occupons, ne troubleraient pas l'egalite d'une maniere sensible. II est presumable qu'il en est ainsi les masses sont encore ignorees , et dont nous faisons j traction. r, On ne doit pas confoncjre la proposition que nous yenons d'enoncer avec une equation formee par Lagrange , et ou entrent aussi les inclinai- sons mutuelles de toutes les orbites prises deux a deux ( Me'canique ana- lytique, t. II, p. i5o); elles s'accordent entre elles pour etablir que si 1'on ne considere que Taction de deux planetes autour du Soleil , 1'incli- naison des orbites demeure constante, lorsque Ton n'a egard qu'aux varia- tions seculaires, et en s'arretant d'ailleurs au degre d'approximation que nous avons fixe ci-dessus. » Lorsque Ton considere trois orbites , ces deux equations distinctes entre les inciinaisons mutuelles ne laissent plus qu'ime seule quantity a determiner en fonction du temps, pour connaitre a toute epoque la dispo- sition des nceuds; dans ce cas, on peut faire dependre cette determina- tion de celle de la surface du triangle spherique forme par les poles des trois orbites, et dont les cotes sont leurs inciinaisons mutuelles. C'est ce que Ton deduit assez facilement des equations donnees pour ce probleme par Lagrange, ou bien encore des formules elegantes recemment publiees par M . Liouville, tome IV de son Journal de Maihematiques . » hygiene publique. — Influence des habitations sur la mortalite mojenne des populations } demontree par des recherches statistiques; parM. Petit, de Maurienne. (Commissaires , MM. Magendie, Serres, Double, d'Arcet.) medecine. — Traite de la pression de I 'atmosphere sous les rapports physiologique, medical et therapeutique ; par M. Gondret. (Commissaires, MM. Biot, Savart, Brescbet.) MEMOIRES PRESENTES. mecawique appliqcee. — Appareil pour le sechage rapide des etoffes. M. Penzoldt, qui avait presente a la seance du 3 decembre i838 une Note sur cet appareil (voyez Compte rendu, t. VII, p. 972), en adresse aujourd'hui une description plus d&aillee accompagnee d'une figure. II fait remar- quer que le nouveau dispositif est exempt de certains inconvenients que Pexperience avait fait reconnaitre dans le premier, et qu'il n'exige plus, par exemple, pour fonctionner avec facilite, 1'egale repartition de la charge. (Commissaires, MM. Arago, Poncelet, Gambey, Seguier.) chirurgie. — Instruments destines a Fextraction des fragments de sonde et autres corps longs et minces tombes dans hi vessie; presented par M. Leroy d'Etiolles. « A l'aide de ces instruments, dit M. Leroy d'Etiolles, j'ai extrait, sans incision, differents corps de forme allongee, tels que des fragments de sonde, des epingles, etc., qui etaient tombes dans la vessie ou ils seraient devenus les noyaux de calculs et auraient necessite l'operation de la taille. » Le jeu de ces instruments, ajoute l'auteur, est facile a comprendre, et Ion voit comment, en raison de la forme des mors, 1'epingle ou la tige metallique saisie en travers est forcee de tourner sur elle-meme pour s'in- cliner dans la direction de I'lnstrument qui l'entraine, direction qui est aussi celle du canal par lequel elle doit sortir. » (Commissaires, MM. Larrey, Roux. ) M. Vallat adresse un troisieme Supplement a son Memoire sur un appa- reil de sauvetage pour les mineurs blesses. Ce Supplement a pour objet, comme le precedent, de prouver que Fap- pareil a ete' employe avec succes. (Renvoi a la Commission du prix concernant les arts insalubres.) M. Jacquet prie 1'Academie de vouloir bien faire rendre compte d'un systeme de cadrans solaires quil presente. (Commissaires, MM. Bouvard, Puissant, Savary.) 56.. CORRESPONDANCE. ANAT03HE et phtsiologie comparees. — Sur Vexistence d'un systeme ner- veux chez les Salpa , sur le systeme circulatoire de ces animaux et sur la maniere dont s execute la circulation dans le Beroe ovatus. — Extrait d'une Lettre de M. Milne Edwards a M. Flotirens. « Depuis les recherches que j'ai faites sur la circulation des Pyrosomes , j'ai eu l'occasion detudier la meme fonction chez les Salpa, et je me suis assure que la description que les auteurs en ont donnee est loin d'etre exacte; j'ai constate aussi l'existence d'un systeme nerveux chez ces animaux, fait qui avait echappe a M. Savigny , et qui, je crois , n'avait ete signale par aucun autre anatomiste. Mais le phenomene qui m'a le plus interesse est le mouvement des liquides nourriciers chez le Beroe ovatus. II existe chez ce medusaire un double systeme de vaisseaux tres developpes, de facon que la circulation peut s'y faire d'une maniere complete; dans certaines circonstances meme le courant qui les traverse est tres rapide, mais il n'y a rien qui puisse etre compare a un cceur, et le mouvement circulatoire est determine par des ciis vibratiies qui garnissent la face interne des vaisseaux situes a l'une des extre mites du systeme. C'est, comme vous le voyez, un mode de circulation dont on n'avait pas encore d'exemple, et si vous pensez que ce fait puisse interesser l'Academie, je vous prierai d'en dire un mot, ne fut-ce que pour me rappeler au souve- nir de mes confreres. Du reste, lors de mon retour a Paris , je leur presen- terai les dessins qui representent cet appareil vasculaire; et j'espere aussi pouvoir leur montrer par d'autres travaux que, tout en etant absent de mon poste, je ne neglige pas mes devoirs d'Academicien. » chimie. — M. Dumas demande que la lettre suivante, qui lui avait ete cora- muniquee par le bureau, soit imprimee integralement. Il se reserve de re- pondre aux reclamations qu'elle reufenne; mais pour le moment, il insiste pour qu'elle soit inseree dans les Comptes rendus. II espere que l'Academie comprendra la necessite de mettre sous les yeux du public, dans l'interet de la verite , toutes les pieces relatives a la grande discussion qui preoccupe les chimistes. ( 4o9 ) Reclamation de priorite relativement a la theorie des substitutions , et a celle des types ou radicauoc derives. — Lettre de M. A. Laurent. « Dans la seance du 3 fevrier, M. Dumas a hi un Memoire sur ce sujet: je reclame, et avec la conviction la plus profonde, comme m'appar tenant, et n'appartenant qu'a moi seul, la plupart des idees qui y sont d^velop- pees. Depuis cinq ans j'ai presente a 1'Academie divers Memoires dans les- quels je me suis efforce de les faire triompher. Pendant ce temps, elles ont ete vivement critiquees, dans le sein de 1'Academie, par MM. Berzelius, Liebig et par M. Dumas lui-mgrne, qui les ont regardees comme bizarrcs, monstrueuses et exagerees : on a meme conteste 1 exactitude de mes ana- lyses qui les appuyaient le plus fortement. » Par toutes ces raisons, j'espere que 1' Academic daignera donner a la defense une publicite egale a celle qui a ete donnee a la critique. » Deux idees paraissent, an premier a percu, identiques dans ma theorie et dans celle de M. Dumas; de la i'erreur dans laquelle sont plusieurs per- sonnes qui pensent que j'ai emprunte une partie de ma theorie a M. Dumas, puisque cet illustre academicien a publie la sienne avail t que j'aie fait pa- raitre la mienne. » Un seul coup d'ceil fera voir qxielles sont en opposition. » Voici la theorie de M. Dumas : « i°. Toutes les fois que Ton soumet un compose a Taction du chlore , » de l'oxigene, etc., chaque equivalent d'hydrogene enleve est remplace » par son equivalent de chlore, d'oxigene, etc. ; » 2°. Si le compose renferme de l'eau, l'hydrogene de celle-ci disparait » sans remplacement, et a partir de ce point chaque atome d'hydrogene » enleve est substitue. » » Voila tout; il n'y a rien de plus. Comme on le voit, il uy est nulle- ment question ni de la place que doit oceupei le chlore ou l'oxigene dans la nouvelle combinaison, ni du role que ces corps doiyepJ jouer, ni de la formule rationnelle que doit avoir le nouveau compose, ni de ses rapports de forme ou de proprietes avec celui qui lui a donne naissauce, ni de la conservation de ce que M. Dumas appelle types chimiques et mecaniques, ni de nomenclature, etc., etc. » J'ai ete un des premiers a combattre la theorie de M. Dumas. Sa se- conde regie est torabee, et je pense que son auteur ne la soutient plus maintenant. Reste done la premiere; eh bien! il arrive aussi souvent (comme en chimie minerale) que les substitutions se font par equivalents egauxque par equivalents inegaux. Je l'ai prouve dans une foule de cas. 11 est iautile de (4i«) les repeter; je dirai settlement que toutes les reactions de la naphtaline sont contraires a cette regie. On aconteste l'exactitude de mes resultats. Je viens de me livrer a tine nouvelle etude sur ce sujet; j'ai trouve plusieurs nou- velles combinaisons, et j'ai verifie l'exactitude de mes premieres recherches. » La premiere consequence a tirer de ma critique, c'est que mes idees ne sont pas empruntees a M. Dumas, car elles sont directement contraires aux siennes. J'ai essay e de donner une regie qui permet de prevoir on d'expliquer pourquoi les substitutions se font tantot par equivalents egaux, tantot par equivalents inegaux; j'en ai en raerae temps indique la cause et la necessite (la persistance des radicaux ou de ce que M. Dumas appelle maintenant des types). Ces regies sont-elles bonnes ou mauvaises? pen importe, la question n'est pas la; mais seulement de savoir si elles sont dc moi. » Pour la seconde fois, M. Dumas donne comme venant de lui, ou comme etant une consequence de sa theorie, le principe suivant: « En chimie orgaHique , il existe certains types chimiques qui se con- » servent alors meme qua la place de 1'hydrogene qu'ils renferment on » vient a introduire dans le compost un corps entierement different, » comme le chlore, l'oxigene » j) II est absolument impossible de trouver dans tous les travaux de M. Dumas le plus leger apercu ayant du rapport avec cette idee-la. C'est moi qui le premier, il y a cinq ans, l'ai mise en avant; c'est moi seul qui pendant tout ce temps l'ai soutenue sans autre approbation que celle de M. Thenard. » Mais, dira-t-on, cette consequence pouvait se tirer de la theorie des substitutions. » Ma reponse est precise: » i°. En tous cas, M. Dumas ne l'a vue que cinq ans apres moi; » 2°. M. Dumas a ete le premier a la combattre; » 3°. Presque tous les faits que M. Dumas a cites a I'appui de sa theorie sont en opposition manifeste avec ce principe; >' 4°- La theorie des substitutions (cit^e plus haut) n'etant pas exacte, °n ne peut en conc'ture que si le principe precedent est vrai , il soil la con- sequence d'un principe faux : * 5°. En supposant la theorie des substitutions exacte, le principe pre- cedent n'en est pas une consequence. En voici les preuves : j'en pourrais citer cent. » En traitant la naphtaline C4°Hr6 par le brome, on obtient le com- pose C*0H,J -f- Br*, ce qui est conforme a la theorie des substitutions (4" ) Peut on tirer de cette theorie cette conseque poses, dans le nouveau corps, ainsi : C4°H'a -+- Br4 ou C'°: ou OH'°4- Br' + H'Br' ou C'° ou OH8 + Hjiii,, le secondaire se trouvait a 2W{ de dij ttremites fibres e"tant raises $ , 3 pouces de longueur et ' d'epais ■ liar Cklo jarres dVlectricite fermee par un fil de pack/ong. ' lndicat.edu thcr— c. 1 4 •4 •4 4,8 6,4 4>6 6,9 16 8,7 r 1 ...,„*. » Le fil de packfong dans la spirale secondaire a done diminue Pechauf- fement du fil conjonctif de la batterie dans le rapport de 0,42 a o, 17 (1); en se servant dun fil plus long.et plus mince, on pourra sans doute rendre l'echauffement tout-a-fait inappreciable. » Pourfaciliter la repetition de ce genre d'experienccs je Its ai roodifiees en supprimant la spirale secondaire. Dans ce cas on peut se dispenser de plier la spirale principale d'une maniere reguliere. Je plaeai a une petite distance devant la spirale principale deux carreaux de verre (longs et larges de 8 pouces), et j'interposai entre eux des feuilles minces detain. Le ta- (1) Cctte diminution considerable re'pond a laconduclibdile tres Jong (8,86, la conductib. du cuivre e'iant 100) , que j'ai evaludt directes. Poggend. Annal., t. XLV, p. 70. C. R. 1840, 1" Semestre. (T. X, N°iO .rl.nt pe'riences ( 4*2 ) bleau qui suit montre linfluence de cet arrangement sur 1'echauffement dans le fit conjonctif; Ja troisieme serie est faite avec du papier enduit d'etain, qu'on vend en Allemagne sous le nom de papier argente. des . ENTRE LES CARREAUX epaiss. o",oa68. epaiss. o'>i. enduit d'etain. Indicat. 0 du therm. Indicat. f> du therm. Indicat. 6 du therm. 4 5 8 *4 5,6 8,o io,5 6,5 9>° 3,5 6,o 4,7 8,0 6,3 4,6 6,4 5,3 8,o 6,6 **•>£ ■ =«,«£. 0==o ,8l\ » L'echauffement dans le fil conjonctif sans l'appareil accessoire a ete trouve de o,4a. On voit que cette valeur a ete reduite a 0,18 par le voisi- nage de la couche mince d'etain qui se trouvait sur le papier. » On tire de ces experiences la conclusion suivante : » Lorsque la decharge de la batterie electrique fait naitre un courant secondaire dans un circuit voisin qui fouit d'une conductibilite inferieure a celle dufil conjonctif de la batterie, la decharge est d'autant plus re- tardee que la conductibilite du circuit accessoire est moindre. » MfATOMir comparee. — Sur V organisation et les forwtions des pseudobmn chies et des plexus vasculaires des poissons ; par M. J. Mulleh. L'auteur, en adressant un Memoire imprime sur ce sujet, donne, dans le termes suivants, une idee des resultats qui se deduisent de son travail : « 3'y deraontre, dit-il, que les branchies accessoires dites pseudobran- chies des poissons osseux sont des organes tout-a-fait differents des appa- (4-3) reils respiratoires, recevant du sang arteriel et donnant du sang veineux. » L'essence de cette observation est que la veine des pseudobranchies se transforme en veine-porte pour Toeil, c'est-a-dire pour la glande cho- roidale. La glande choroiidale , qui manque dans tous les poissons qui n'ont pas de pseudobrancbies , est un plexus vasculaire double, arteriel et vei- neux. La partie arterielle recoit le sang des pseudobranchies et donne le sang aux arteres de la choroide ; la partie veineuse recoit le sang des veines de la choroide et donne le sang au systeme veineux du corps. » Les vaisseaux arteriels del'iris, du corps vitre et de Ja retine viennent du systeme arteriel du corps, sans aucune communication avec le systeme vasculaire des pseudobranchies et de la glande choroidale. » reorganisation de la glande choroidale est la meme que celle des corps rouges de la vessie aerienne. » physique appliquee. — Images photographiques sur metal qui resistent a la friction. M. Gacdin presente un premier essai d'images photographiques dans les- quelles les lumieres au lieu de resulter, comme dans le procede de M. Da- guerre, de l'apposition de globules de mercure, sont donnees, a ce qu'il semble, parlacouleur meme de Fargent du plaque qui, dans ces points, est devenu mat de bruni qu'il etait avant l'operation. M. Gaudin annonce qu'il presentera dans une prochaine seance un dessin termine obtenu par ce nouveau procede. M. V. Chevalier pere presente differentes images photographiques dob- jets microscopiques . M. Delannoy ecrit relativement a differentes modifications qu'il croit qu'on pent introduire avec avantage dans les appareilsde photographie , et notam merit a une preparation de Xamalgame pour le mercurage des des- sins qui lui semble preferable a celle qua proposee recemment M. Soleil. M. Delannoy annonce avoir deja decrit ce mode de preparation dans un paquet cachete, depose le 10 fevrier dernier, et dont il demandera plus M. Arago presente, au nom de M. Duteil , deux copic statue, executees au moyen de la machine dont il a ete fail la seance du 24 fevrier, copies dont l'une est dans l'etat ou ( 4=4 ) chine et dont Fautre est terminee par la main du sculpteur. M. Arago fait remarquer que lebauche donnee par la machine a ete executee en i>4 jours, en n'exigeant que les soins d'un jeune apprenti , tandis que pour obtenir une ebauche semblable, par les moyens ordinaires, il eut fallu trois mois de travail d'un praticien. M. Brater demande qu'un ouvrage qui est parvenu a la precedente seance soit admis au concours Montyon, et adresse, conformement a un article du reglement pour ce concours, l'indication des parties de son travail qui lui semblent devoir fixer particulierement l'attention de la Commission. L'ouvrage de M. Brayer a pour titre : Neuf annees a Constantinople, etc. (Voir le Bulletin bibliographique de la seance precedente.) M. Menardiere adresse un paquet cachete ayant pour suscription : Sup- plement a un Memoire sur Vechelle des roches. L'Academie en accepte le depot. La seance est levee a 5 heures, F. I/Academie a recu dans cette seance les ouvrages dont voici Jes titres : Compter rendus hebdomadaires des seances de VAcademie des Sciences; icr semestre 1840, n° 9, in-4°. Annates de la Societe Entomologique de France; tome 8, 3e trimestre de 1839, in-8°. Annales maritimes et coloniales; fev. 1840, in-8'. Rapport a M. le Prefet de Police sur les J'aits de Morve du cheval com- muniquee a Vhomme; par MM. Pariset, Juge , Emery, Guerard, et Huzard rapporteur • in-8°. Du contraste entre le pdle cerebral et le pdle genital dans V Homme et la serie des Animaux; parM. J -F. Virey; in-8°. De la Fluxion et de la Congestion; these, par M. Dubois d 'Amiens • Histoire dun petit Crustace (Arlemia salina) auquel on a jaussement attribue la coloration en rouge des marais salants mediterraneans; par M. Joly; Montpellier, in-4°. Observations generates sur les Plantes qui peuvent journir des couleurs bleuesa la teinture ; par le nieme- in -4*. Rapport sur t'etat de V Horticulture, et particulierement sur la situation des Pepinieres fruitieres et jorestieres; par M. Philippar; Paris, in-N°. Notice surle Madi ou Madia oleijerc; par le meme; in- 8°. Memoire sur la Renoue'e des Teinturiers; par MM. Phiuppar et Colin - in-8°. Bulletin publie par la Societe industrielle de I'arrondissement de Saint- Etienne; tome 17, ire liv. de 1840, in-88. Revue des Specialite's et des Innovations medicates el chirurgicales • Journal de Chimie medicate, de Pharmacie et de Toxicologic; mars 1 840, in-8°. Journal des Connaissances medico-chirurgicales; mars 1840, in-8°. Coup dceil sur les mojens les plus rationnels de reduire les Luxations de Vhumerus et du femur; par M. Mathias Mayor; Lausanne, in-4° ( 4*6) Essai sur les effets produits dans le corps humain par la Luxation con- genitale et accidentelle, non reduite, du femur,- par M. G. Vrolik; Amster- dam , in-4°- Traite sur V Hydrocephalic interne; par le meme ; in-40. Bemerkungen. . . . Remarques sur la maniere dont se remplissent les ouvertures au Crane, resultant de V operation du trepan, ou d'autres bles- sures avec perte de substance par le meme; in-8°. Ueber. . . . Sur V organisation des Pseudobranchies et des Plgxus vas- culaires des Poissons,- parM. J. Muller (extrait des Archives phjrsiologi- ques); in-8°. Ueber. . . . Sur les cceurs lymphatiques des Tortues; par le meme f ex- trait des Archives physiologiques) ; m-8°. Tijdschrift voor. . . . Journal d'Histoire naturelle et de Physiologie; publie par MM. Vander Hoeven et de Vriese ; 6e vol ., 3e et 4e Hv . de 1 8^9 , in-8°. Dell inerzia. . . . De Vinertie du Diaphragme dans les efforts , dans la defecation et dans I 'accouchement ; de son action dans le vomissement , et nouvelle theorie de cette fonction ; par M. Pacini; Pistoja , 1848, in-8°. Gazette medicate de Paris; tome 8, n° io. Gazette des Hopitaux; n° 27 — 29. VEsculape ; noS i3 et 14. V Experience, journal de Medecine; n* 140, in-8*. Gazette des Medecins praticiens,- n°* 18 et 19. a .a is > S £ q O* <5 d d d . w ( u w i^t T H g 1 Jjc! !i Jill - i f - - fii-i.i^-^.^.ijj i if i ++++++++++++++++++ 1 MIMillll + 4- i + 1 f 1 +++++-f++'++-fi.+*.-*+-f+.+ 1 1 ++++ + ++ + + + + /•uiojS% 1 in ++++++++++++++++++ 1 1 1 i I++++ + |++ ° + w ^Uj-rJTro v?ir. - - r»«otS<5<0 | 4ro -3" - r-moOlE \U* + + + + + + + + + 4- + + +++++ + + 1 I | +++++++ J+ + + + \ 1* cs t- -rfO '—.n -~ ~~ A-~ ~ /.-.-" - S " ~ ' - /•raoa2.«H 1 5 |S' +4- + + + + + + + + + + + ++ + + + + 1 1 I | + +++ + + mi . /•«** _J L_| IP +++++++++++++++++++ 1 1 1 1 1 ! | 1 N I + + M + if U \ 3 * g||Sg!T^ IHIJI *°mW'mt .^^•sss^n^s|911|rt; • 1 COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 16 MARS 1840. PRESIDENCE DE M. POISSON. MEJIOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPOND ANTS DE L'ACADEMIE. physiologie animale. — Nouvelles recherches concemant faction de la garance sur les os; parM. Flourens, « Je n'ai parle, dans mes deux precedents Memoires (i), que de Taction de la garance sur les os; je vais m'occuper aujourd'hui de Taction de la garance sur les dents. » L'action de la garance sur les dents a ete pcu etudiee. Cependant Bel- chier Tavait deja remarquee. « En examinant ces os (les os des pores sou- » mis a Tusage de la garance), j 'observe, dit-il, que les parties les plus » solides sont, en general, les plus colorees; et en particulier les dents, » excepte V email qui est dune substance differente (2). » » Duharael n'en dit hen. Mais Fougeroux, son neveu , son ami, et qui a dtfendu, comme on sait, sa theorie du developpement des os contre les objections de Haller, de Dethleef et de Bordenave, supplee a cet oubli. (1) Voyez Comptes rendu* des stances de V Acaddmie : seances du 3 et du zL fe- vrier i84o. (2) Trans, pkil. , anu. i736. C. U. 1840, i« Sematre. (T. X, N° 11.) 5o ( 43« ) » Les racines des dents, dit Fougeroux, sont de vrais os. . . .; et la ga- » ranee a fait connaitre a M. Duhamel que ces os se forment par des *> couches qui se recouvrent les unes les autres , et qu'on peut comparer » a des gobelets qu'on mettrait les uns dans les autres (i). » » J. Hunter a vu egalement la coloration des dents par la garance; et il a remarque de plus, comme Beichier, que la seule partie ossettse se colore, et non V email Oi). » Enfin,M. Blake qui, comme Beichier, comme Duhamel, comme J. Hun- ter, a vu la coloration de la partie osseuse de la dent, croit pouvoir avancer que Yemail se colore aussi jusqu'a un certain point. Voici comment il s'exprime : Denies possideo eoc porcellis, tempore quo reipsa formabantur dentes, desumptos, in quibus pars ossea colore rubro vividissime rubia in- ficitur; cortex vero striatus, quanwis certe quodammodo tinctus, longe alium colorem exhihet (3). » Le fait de la coloration des dents par la garance est done connu , du moins d'une maniere vague. Mais on n'a pas suivi la marche de lan garance dans la dent; mais on ne s'est pas servi de cette marche pour suivrele de- veloppement meme de la dent; mais on n'a pas connu ce developpement, lequel est d'autant plus curieux qu'il est absolument inverse de eelui des os. » Dans les os , le developpement se compose de deux faits : la suraddition de lames externes,et !a resorption de lames internes. Dans la dent, il y a aussi suraddition et resorption de lames distinctes; mais , a l'inverse de Tos, la suraddition se fait par la face interne , et la resorption par la face externe. v Le developpement des dents et celui des os suivent done une marche, de tous points, inverse; et e'est la ce que montrent, avec evidence, les pieces qui sont sous les yeux de 1'Academie. » La piece n° i est une dent molaire dun jeune pore qui a ete soumis an regime de la garance (4) pendant quatorze jours. )» Cette dent a ete sciee par le milieu , et Ton y voit deux couches dis- tinctes : une interne, rouge; et une externe, blanche. »La couche externe, la couche blanche, est la partie de la dent qui setait formee avant que lanimal fit usage de lagarance ; e'est la partie an- (0 Fougeroux 4 Memoir es sur les os, p. (i) Nat. Hist, of the leeth, p. 35. (3) De dentium forfnatione et structure (4) Garance melee a la nourriture ordii (43. ) cienne. La couche interne, la couche rouge est, au contraire, la partie qui s'est formee pendant l'usage de la garance; c'est la partie nouvelle, la partie qui s'est formee apres raulre. Les dents croissent done par couches internes. » La piece n° 2 est une dent molaire d'un jeune pore qui a ete soumis au regime de la garance pendant quinze jours. » La dent est egalement sciee par le milieu (1); et il y a pareillement deux couches, et deux couches pareillement disposers, e'est-a-dire une externe blanche et une interne rouge. »La piece n° 3 est une dent molaire d'un jeune pore qui , apres quinze jours du regime de la garance , a ete remis a la nourriture ordinaire pen- dant vingt jours. Et 1'ordre des couches est renverse. » Dans les deux dents precedentes , la couche blanche est externe, et la rouge interne. Ici, au contraire, c'est la couche roinjc cfiii est externe, et la couche blanche qui est interne; et c'est qu'en effet la couche rouge est ici l'ancienne, celle qui s'etait formee pendant l'usage de la garance, taudis que la couche blanche est, au contraire, la nouvelle couche, la couche qui s'est formee depuis la cessation de L'usage do la garance. »Selou done quel'animal a fini par l'usage de la garance ou par la nour- riture ordinaire, la couche interne est rouge ou blanche. La couche formee laderniere, la couche nouvelle, est done toujours interne; et par conse- quent c'est done, encore une fois, par couches internes que les dents » Mais ce n'est pas tout. A mesure qu il se forme des couches internes , il disparait des couches externes. » La piece HP 4 est une dent molaire dun jeune pore qui, apres quinze jours du regime de la garance, a ele rendu a la nourriture ordmair. pendant un mois; et la couche rouge OBl deja plus mince, par rapport a la couche blanche, que dans la piece n° 3. » La piece n° 5 est une dent molaire dun jeune pore qui, apres un mois du regime de la garance , a ete rendu a la nourriture ordinaire pen- dant trois mois: et la couche toujours com- parer a la couche nouvelle, a la couche blanche, est plus (43* ) » Enfin, la piece n° 6 est la dent molaire d'un jeune pore qui, apres un mois du regime de la garance , a ete rendu a la nourriture ordinaire pendant six rnois; et la couche rouge, la couche ancienne, a presque en- tier ement disparu. » A mesure done qu'il se forme de nouvelles couches par la face interne de la dent, par la face qui repond au bulbe, il en disparait d'autres par la face externe, par celle qui repond a Ye'maiL » Mais, ce qu'il importe de bien remarquer ici, c'est que tout ce que je viens de dire n'est vrai que de Yivoire ou de la partie osseuse de la dent. C'est cette partie osseuse seule qui se colore. L; email ne se colore point; il reste blanc; il ne rougit pas, et c'est ce qui se voit avec evidence surtoutes les pieces qui sont sous les yeux de PAcademie. » De tout ce qui precede , il suit : ».i°. Que les dents croissent, comme les os, par couches distinctes et juxtaposees; » 2°. Que dans le developpement des dents, comme dans celui des os, il y a tout-a-la fois suraddilion de lames par un cote, et resorption de lames par 1' autre; » 3°. Que cette suraddition et cette resorption se font dans la dent en sens inverse de ce qui a lieu dans l'os : la suraddition qui est externe daus 1'os etant interne dans la dent, et la resorption qui est interne dans l'os etant externe dans la dent; » 4°- Que la seule partie de la dent qui se colore est la partie osseuse. V email ne se colore point. » Je passe a un autre objet. Tout le monde connait les belles experiences de Herissant, lequel, plongeant un os dans un acide mineral , depouilla, le premier, cet os (i) de toute la partie morte, de toute la partie terreuse,et restitua la partie vivante , le cartilage primitif flexible (2). » Les pieces nos 7 et 8 sont des dents qui, apres avoir ete colorees par la garance, ont ete plongees dans I'acide hydro-chlorique etendu d'eau. » L'acide a enleve tous les sels terreux de la dent ; il ne reste que le car- tilage pur et flexible, et cependant la coloration n'a pas entierement disparu. » La meme chose arrive aux os colores, lorsqu'on les plonge dans l'acide hydro-chlorique tres etendu; tout en se depouillant de leur phosphate cal- (1) Soit un os proprement dit , soit la partie osseuse des dents. (2) Herissant, Mtmoires de V Acadimie des Sciences, 1768. ( 433 ) caire , ilsconserventleur coloration, du moins en partie; ils ne la perdent totalement que dans l'acide concentre. » Mais, pour revenir a la dent eta la maniere dont l'acide y depouille le cartilage des sels terreux, et a ce developpement que je viens de faire connaitre, inverse pour la marche, mais au fond le meme que eelui d«> l'os, tout cela ne prouve-t-il pas que ceux qui pensent que toute la partie solide de la dent , que toute la dent proprement dite est line partie morte, ne se font pas une idee juste des choses? » M. Cuvier qui, dans ses belles etudes sur les dents de l'elephant, a trcs bien saisi la marche des couches de dedans en dehors, n'y voit, pour me servir de ses expressions, qu'un emboitcme/it , qu'un cnclavement me- canique (i). « La substance osseuse des dents,, dit-il, n'a de cornmun avec les os que » sa nature chimique, consistant egalement en gelatine et en phosphate » calcaire, mais elle ne leur ressemble ni par son tissu, ni par sa maniere » de se deposer, ni par celle de croitre (2). » » II ne voit, dans celte substance osseuse, « ni cellulosite, ni fibres, mais » seulement des lames emboitees les unes dans les autres. Elle ne se forme » point, continue-t-il, dans un premier noyau cartilagineux qui serait suc- » cessivenjent penetre par des molecules terreuses; elle ne croit point par » un mouvement general et simultane de toutes ses parties (3). s » II dit enfin que « e'est ties improprement que la plupart des anatomistes » ont donne a la substance interne des dents le nom de substance osseuse, » et qu'ils ont designe par celui d' ossification l'operation qui les developpe » et les durcit. C'est, ajoute-t-il, confondre deux choses essentiellement » distinctes, et donner, par des noms mal appliques, des idees fausses qui » peuvent meme influer sur la pratique (4). » » Or, tout le monde voit que toute cette theorie du developpement me- canique des dents est en opposition formellr avec les fails que je mets sous les yeux de l'Academie. » On voit que la substance osseuse de la dent fessemble nu os par son tissu, par sa maniere de se deposer, par sa maniere de croitre. » On voit qu'elle sejorme dans un premier noyau cartilagineux, lequel (1) Rccherches sur les ossements fossiles , t. I, p. 37, 3r edit. (2) Ibid t p. 36. (3) Ibid., p. 37. (4) Ibid., p. 37. ( 434 ) est successioement penetre par des molecules terreuses ; quelle croit par un mouvement general et simultane de toutes ses parties (i). »On xo'it en&n que ceite substance osseuse est un veritable os; quelle doit pn porter le nom ; et que \" operation qui la durcit est une ossification reelle. » La theorie mecanique de M. Cuvier, theorie qui ne voit dans la partie osseuse de la dent que de simples couches terreuses, que de simples cou- ches mortes, transsu dees par le noyau pulpeux , n'est done pas exacte; et la theorie plus recente, proposee par M. Owen (2), qui n'y voit que Y ossi- fication du noyau pulpeux lui-meme (3), ne Test peut-etre pas davantage. » La vraie theorie voit , dans la formation de la substance osseuse des dents, une veritable ossification, qui se fait dans un veritable cartilage, lequel se forme autour du bulbe on noyau pulpeux , est successivement penetre par les molecules terreuses, et subsiste , puisque ies acides, en le depouillantde ce^ molecules terreuses, le restituent, oule rendent a son etat primitif et flexible. » J'exposerai, dans un quatrieme Memoire, les resultats de mes expe- riences sur la nutrition proprement dite des os, et sur leur developpement » J'examinerai de plus , dans ce quatrieme Memoire, la structure meme du cartilage de la dent et de celui de Vos. » licoNOMiE rurale. — Memoire sur les moyens de determiner les limites de la culture des muriers, et de V education des vers a sole; par M. de Gasfariiy. « Resume. — i°. La culture du murier blanc est d'abord limitee par les climats ou se reproduit souvent une temperature de 25°; le murier des Philippines par le retour frequent d'une temperature de i5°. » 20. Le murier developpe ses bourgeons quand la temperature est fixee a +12.5. Side l'epoqueou, dans chaque climat, on arrive a ce degre decha- leur, on compte quarante jours, duree de l'incubation et de I'education des vers a soie, on aura 1'epoque ou commence la seconde pousse de la feuille. (1) Par un double mouvement vital de suraddiiion et de resorption. (2) Yoyez Comptes rendus des seances de V Academie, seance du 16 decembre 1839, p. 784. (3) Ce n'est pas le bulbe qui s'ossifie. C'est le cartilage secrete par le bulbe, et qui se forme autour Axxbulbe. ( 435 ) » 3°. La vegetation" du murier s'arrete quand la temperature est descendue a -f-i 3 . 5- La duree de la seconde vegetation de la feuille dans chaque climat, est done comprise entre l'epoque nxee precedemment (a°) et l'arri- vee de la temperature de H-r3,5. La force de cette vegetation est en rapport direct avec la somme des degres de chaleur obtenus dans cet intervalle de temps. » 4°. La kinnene etant necessaire a la vegetation, si on la suppose propor- tionnelle a la chaleur solaire qu'elle accompagne, on aura une correction a faire sur 1'activite de la vegetation en proportion de lalumiere recue sous rinfluence du plus ou moiris d'obliquite du soleil, ou du plus ou moins de nebulosite du pays. Cet effet peut etre apprecie par la somme des degres de chaleur solaire, diminuee de eelle de la chaleur ambiante. » 5°. Le murier vegete vigoureusement dans toute terre qui conserve pen- dant les mois d'ete 0,12 d'humidite sur le poids total de la terre, a partir de l,i surface a 66 centimetres de profbndeur; quand cette quanrite est moin dre, i'arbre souffre et la vegetation subit un sommeil estiva! jusqu'au re- tour de rirumidite. » 6°. Les geleVs printanieres, survenues depuis !e developpement de la feu ill', du murier, sont d'autant moins frequentes que Ton habite un climat plus septentrional et moins abrite. Chacune des chances pour qu'il arrive une de ces gelees peut etre evaluee a un quart de la recolte annuelle. » 7°. Le retour frequent de la manne {miellat) snr les feuilles du murier est Tin obstacle invincible a l'introduction de 1'education sericicole. Les pays septentrionaux, ou 1'education se fait plus tard, y sont plus exposes que ceux du midi. » 8°. L'eVlu cation des vers a soie ne depe nd pas de la remr •eratu climat. Se faisant en lieu x clos, la te mperatu re pent se modifiei VA vo a 90. La (V( >quence de splnies i pim lant 1V( location, « 3n re tare lanl , arretan I la CU eillette de 1 a feuille M|MI 1 met les , nuriers en danger. r\ so, taut les insec tes a des je unes pi usuti moins y ►rolonges , leur est fach< et les ri sques peuvent s I it estir ner a ,V, de r( ans la r< Volte chaque jour ( le probabil ite de j luie, pendan l le dernie t mois i le I'ei tion de: Les a soie. vers a sou a re(jou U hi i air char •ge de nini ismes qi u aux ho. riftHSS des fievres i enden iqnes . Cet air •, prove na narec peut et. <■ krai isporte au loin pai • les 1 rents ch; u.ds et h, imides, i t car (436) » n°. L'electricite atmospherique apporte de la gene clans la vie des vers a soie , mais les accidents quelle pent causer ne sont pas appre- ciables. w i2°. La convenance economique d'introduire dans un pays l'education des vers a soie, depend de la comparaison a etablir entre le nouveau pro- duit et les anciens. La valeur du nouveau produit est relative a la feuille recoltee, au succes de l'education, au prix de la soie. Une formule donne, pour nos departements du midi, la quantite de feuilles recoltees; on peut, au moyen des reductions indiquees dans ce Memoire, la rapporter aux autres climats. Le succes de l'education depend, en grande partie, de rintelligence et du soin ; le prix de la soie est variable, et selon les annees , et selon les circonstances qui peuvent influer sur I'extension du marche et celle de la production. » 1 3°. Les limites statistiques de l'education des vers a soie dependent , i° de I'etendue des domaines; elle s'est fixee jusqu'ici dans ceux ou les pro- prietes n'etaient pas tres etendues- i° de l'agglomeration de la population agricole dans les bourgs,oude sa dispersion dans les campagnes; cette derniere condition se realise aussi dans les pays sericicoles; 3° du mode de tenure des ferraes, le fermage a prix d'argent paraissant repousser l'indus- trie de la soie dans son debut. » i4°. Les cultures speciales , comme est la vigne, par exemple , sont un grand obstacle a la culture du murier. L'education des vers a soie ne s^tablit avec fruit que dans les pays ou, pendant le temps qui precede les moissons , le systeme agricole exige peu de travaux. » Apres avoir lu ce Memoire , on comprendra facilement qu'il nous soit impossible de tracer une limite geographique pour la culture du murier. II est probable quelle ne serait pas continue; que, comme celle de l'olivier, elle projetterait souvent au loin des embrancbements et des iles ou il fau- drait la suivre ; mais un trop grand nombre d'elements physiques et mo- raux nous manquent pour entreprendre ce travail. Nous nous bornerons pour le moment a faire 1'application de ces principes aux environs de Paris, ou nous avons pu reunir une partie des observations que l'avenir nous reserve sans doute pour d'autres localites , et que ce travail contri- buera peut-etre a nous procurer. » Nous supposons d'abord deux terres d'egale fertilite, situees l'une dans le departement de Vaucluse, et l'autre a Paris, produisant 20 he ctolitres de ble par hectare, en recolte moyenne, conservant toutes deux, pendant l'ete, la fraicheur necessaire. C437 ) » Les avantages de la culture du murier etant reputes selon les diffe- rentes circonstances atmospheriques : Chaleur ,00 64 Lumiere ,00 87 Gelces blanches 84 100 Pluies IOO 62 W 3^3 » Les avantages de la culture sont done, dans les deux pay*, dans le rapport de 38 : 3i environ. » En supposant de part etd'autre la terre egalemcnt Immide, la meilleun repartition des pluies, dans le climat de Paris, favorisant la pousse du murier, pourrait bien faire disparaitre en partie cette difference. » II ne me resterait done pas le moindre doute sur le sneers d«'*initil de la culture du murier autour de la capitale, si les urconstances statis- tiques et agricoles n'y apportaient pas de plus grands et He plus serieux obstacles. » Apres la lecture du Memoire de M. de Gasparin, M. Moueal de Joisnes depose sur le bureau la Note suivante : a Un travail statistique inedit, recapitul£ aujourdhui , donne le resultat suivant : » Dans les quarante-trois departements de Test du meridien de Paris, la culture du murier et les produits qui en tirent leur origine, donnent une valeur annuelle de lxi millions de francs. » i iieorie des nombres. — Tke'oremes divers sur les residus et les nnn- residus quadratiques; j>ar M. An.ivm Cmkxi % 1". Sur lei riiidu$ infirieun 4 Im moduli dotmd. « Les formules nouvelles, que nous nous proposons d*6tablir, se trou- vant liees avec celles que M. Gauss a donnees, dans le M&noire in- titule Summatio serierum quammdam singtUanwn, nous allons d'abord rappeler ces dernieres en peu de mots. » On a, pour une valeur entiere du nombre m, et pour une valettf quelconque de x (seance du 3 fevrier, page 180) , C. R. i&fot* Stmutn. T. X , N» II. 60 (438 ) Si , dans cette formule, on pose im=.n — i , . et p etant une racine primitive de l'equation on trouvera (> -p) (■ -p3)... (. -p—)= . + r'+rs +• • ■+?-*-''■ puis , en remplacant p par pr% , (' -r) (> - r5) • • • [■ - r*-'7] = ■ h- ?*+ f« +. • .+ p-<-". Enfin , si Ton multiplie les deux membres de la derniere equation par en ayant egard aux formules (1=LL)'=, +3 + 5+. .. + («-*), »(—«)+ £=•)" = (=^=) , (mod. n) on trouvera definitivement oo (P - r') (f3- r3). . ..Ervr*"^ = ' +p4+ p9 4-. . .4- ?<-'>'. Si, pour abreger, on designe par A la valeur commune des deux membres de la formule (2), on aura non-seulement A = (— ,)» p ( » ) (i-p»)(i-p*)...o-r-^ A^(-,)Tp (Y) (pB_p.).(p-_p4)...(p--p-') oC-?)(l_?)(l_p3}...(l_pn-.), (3) ^ = (-i)^(i-?)(,-p.)(1-p3)...(i-P— Jli-p-'J- (439) Or de l'equation identique *" - i = (*- 0 (* - p) (* — p") • • • (* -p"-), ,-h.x-+-.rfl-f.... + ^— =f^ = (o:-p)(^-p%...(^~p—), (4) * = (« — P) (i — ?•) - - - C — P— > Done la formule (3) donnera » Les diverses racines p de l'equation (i) peuvent etre presentees sous la forme (6) P = e^-' = coSro« + V-y sinm», la valeur de a> £tant et m designant Tun des nombres o, i, 2, 3,... n — i. Ajoutons que la valeur de p, determined par l'equation (6), sera une ra- cine primitive , si m est premier a n. Ainsi , par exemple, a la valeur i de m correspondra la racine primitive En substituant cette derniere valeur de p dans les deux membres de I quation (i), on trouve A = (a y/=\fr sin a>sin 3a> . . . s.n („ - 2) » = i H- cos a> + cos4« + h cos (rc — i)\d + [sinaH-siii4»+ ... + sin (w — i )» «] y^l et , comme chacun des angles ( 44o ) sera corapris entre les limites o , ^7T, il est clair que, si Ton prend le produit H sera positif. Done, puisqu'on tirera des formules (5), (9) et(.o), on aura necessairement (.1) z^O. = \>n: et, comme on trouvera encore (H-i) (n-3J sin«sina»...sin(/i — a) « = (— 1) S sinosinao*. . ,sin(^«), Ja formule (9) donnera (12) A = J(v/=^)C-?). En d'autres termes , on aura (.3) A = ■+, lorsque n sera de la forme 4X + * > et (14) a = »*V=T, lorsque rc sera de la forme 4X "f" 3. Ainsi, par exemple, on trouvera pour n = 3 , p==cos-+v/=r7sin^ = -^-fv/^ A = i + p+p4=i + 3p=3^ >/— 1; pour rc = 5, A = i-f-)o4.^+p9+p.6==I+2p+2f4-=I+4cos^ = 5Y; pour n = 9 = 3% A=l+p-f.p4 + ....+ j064==3+2(p+p4+^)=:3+2p^ = 3; pour n = 27 = 3» , A = i-r-pH-p4_h... + pa6 =3 -f-6p9-f-ap(i -f-p3H-- ..-f-pa4) = 3 + 6ps + ap^Li.-^ + 6/)» = 3(i + a|D«) = 3. 3^ \/^7; ( 44> ) pour nz=z i5 = 3.5, a = i -f- p + p4-!-. • --f-p'4* = i -H 4p + 4P4+ 2P6 H- 2P9+ 2p'° » Les formules (g) et (io) se rapportent an cas ou la valeur de p est de- terminee par l'equation (8). Supposons maintenant que, la valenr de t, e^ant generalement determined par l'equation ((>], on prenne encore (l5) A = I+p4+f)9+...+ /D(n-0.. Si m est premier a ra,alors, p etant une racine primitive de l'equation (i), on se trouvera de nouveau conduit aux formules (4), (5), et par suite la valeur de A sera, au signe pres, celle que determine la formule (12). D'autre part, si / designe un nombre inferieur a -, on aura („_/)■ = i% (mod.n), et, en consequence, la formule (i5) pourra toujours etre reduite a «6) a = I+,[p+f4+...+ fC-?)']- » Considerons en particulier le cas ou n represente un nombre premier, Alors si', parmi les entiers positifs et inferieurs a n , on nomme ft, h', *",.-• ceux qui, e'tant residus quadratiques , verifient la condition (-7) ft"-'". ceux qui, etant non-residus quadratiques , verifient la condition (.8) (*)__„ on verra la formule (16) se reduire a (19) a = i + 3(^ + ^' + ^4-...). ( 44^ ) Si d'ailleurs p ne se reduit pas a l'unite, on aura j-f-p-f-f-H...-f-p— = ^7 = o, oil, ce qui revient au meme, (20) j + ph + ph' 4.^ +i . m+Pk^p+fk'+ . . . _.<,. Done alors la formule (19) donnera (21) a = ^ + f + f +: . .- P* — ^ — ^"_. . , Done, lorsque, « etant un norabre premier, p ne se reduit pas a l'unite, la valeurde A, fournie par f equation (i5) ou (16), est une fonction alter- ne'e des racines primitives de l'equation (1). Cette valeur sera meme une somrae aiternee de ces racines , si pdesigne 1'une d'entre elles , et par con- sequent alors on aura conformement a l'equation (5). Ilya plus : puisqu'en supposant la valeur de jo donnee par l'equation (8), on a trouve on trouvera au contraire, en supposant la valeur de p donnee par I'equa- tion (6), = C)»'(v-)' Si p se reduisait simplement a l'unite, la formule (i5) donnerait evidem- (23) a = n. » Au reste, a l'aide des formules ci-dessus etablies, on calculera faci- lement la valeur que peut acquerir 1'expression A, determined par la formule (i5), non-seulement lorsque n represente un nombre premier ou une puissance d'un tel nombre, mais aussi lorsque n est le produit de certaiues puissances de divers nombres premiers ( 443) Dans ce dernier cas, on reconnait sans peine que l'expression A, detertm- nee par la formule (i5), est le produit d'expressions du meme genre qui correspondent non plus a la valeur aleurs de l'exposant n ; puis on en conclut immediatement que. la formule (22) peut etre, aussi bien que la formule (i2),etendue a des valeurs quelcon- ques de n, par exemple, a la valeur pourvu que, m e"tant premier an,on pose avec M. Jacobi w» ©!-(3W <£)*■•■ Lorsque les exposants a, b, c,. . . se reduisent a I'unite, la formule (24) se reduit a <*> (=)=e (") (?)-•• et la valeur de a peut etre censee fournie par l'equation (21), pourvu que Ton nomme h, h\ h",... ou k, k', k»,... ceux des entiers inferieurs a n, mais premiers a n, qui verifient la con- dition (17) 011 la condition (18). » Si l'on substitue dans la formule (22) la valeur de A, tiree des equa- tions (16) et (6), on trouvera (26) / 4- Qin ma + sin 4ma> -f ... -+- sin (" ""-J m&>! \/^~i On aura done par suite , si n est de la forme 4x -f 1 , (27) ^4-cosw« + cos4'^ + ...4"Cos(^Jm«==I('^ ^ (444 ) et , si n est de la forme 4* + 3 , (28) sin^-+-sin4m«-f....+ sin(^-,)Vz«= i (£\ \/n. Pareillement, on tirera des formules (6), (16) et (21), lorsque n sera de la forme 4x -f- 1 , (29) Scos m/*a? — S cos mkca == Q Vw , et lorsque n sera de la forme 4x + 3, (30 ) S sin mha> — S sin mko = (~\ y/h , le signe S indiquant une somme de termes semblables entre eux , et re- latifs aux diverses valeurs de h ou de k. qui v^rifient la condition (17) ou (18). Si Ton suppose en particulier mt= 1 , on aura simplement, lorsque n sera de la forme 4X + 1 > (3i) Scos£a>--Scos^== \/n, et lorsque n sera de la forme 4x -f- 3, (3a) S sin ha — S sin *« = Vn. § II. Sizr /es re"sidus et les non-risidns quadratiques infe'rieurs a la moitid dJun module » Parmi les entiers inferieurs a un nombre impair n, mais premiers a n, considerons en particulier ceux qui ne surpassent pas la moitie de ce meme nombre, et soit lun de ces entiers. On aura generalement puis on en conclura, si n est de la forme 4X -h J ? et, si rc est de la forme 4x + 3, (3) feW$ Cela pose, parmi les entiers inferieurs a -, mais premiers a «, nommons (445) h un quelconque de ceux qui verifient la condition (4) ©V. et k l'un quelconque de ceux qui verifient la condition ro © = -•■ Les entiers inferieurs a «, mais premiers a «, seront entre les limites o, -, de 1'une des formes A, A, &*)" et entre les limites -, n , de l'i ne des formes n — A, rc— A. Depiu s on aura, si « es tdela forme 4X -f- 1? (6) (D~ (=5 -*>- - ©=-' et, si n est de la forme 4x+ 3, (7) &=' (^ t)= . <&— C-T-V- Ceia pose, si, dans les formuies (3i), (3a) du § Ier, on etend le signe Sa seules valeurs de h ou de k qui ne surpassent pas - , on verra evide ment ces formuies se reduire aux i (8) S cos hcj — S cos kco = X- V'n, pour n~ 1 , (mod. 4), (9) S sin ha — S sin fico = i V7", la valeur de a etant toujours pour n = 3, (mod. 4), (">) • = £ Alors aussi, m etant premier a n , on an (3o)du§ 1", ( r 1) S cos /wfo» — S cos mkco = - f—J Vn, n vertu des formuies (29) , pour n= 1, (mod. 4), (ia) S sin mho — S sin mkco = ^ (™) \>>> pour 7i~3, (mod. 4). »Observons maintenant que, « etant impair, ou premier a 2, les entiers inferieurs h?i, mais premiers a n, pourront etre represents indifferem- C. R. 1840, i» Semesue. (T. X, N<> li.; 6l (446) nient ou par les clivers termes de l'une des formes h, ft'-, 7i — h, n — *, ou par les nombres qu'on obtiendrait en doublant ces termes et divisant les resultats par n. D'ailleurs ces derniers nombres seront de l'une des formes 2/z, 2*, n — 2ht n~ ik. Entin Ton trouvera genera lenient (•3) (£) = (- i)~ c'est-a-dire que (-) se reduira simplement a-f- j, si n est de l'une des formes 8x -f- j, Sx -f- 7, et a — 1, si rc est de l'une des formes 8x + 3, 8x-f- 5; et Ton aura par suite, eu egard aux formules (6), (7) : i° si n est de la forme 8x -f- 1, w) ($> = ■. C^-* (3— ■• (^) — « 20 si « est de la forme 8x -f- 5, (>5) (£) = .; (^) =,,© = -., (•-=*) =- „ i° si « est de la forme 8x -f- 3 , S (")=<> M-'. (") = -- (^ — ■; 4° si n est de la forme 8x -f- 7 7 07) ©-«. (^)=, ®— '■ (^)=-- Cela pose, il est clair que, si Ton suppose le module n de la forme 8x -f- 1 , les memes nombres inferieurs a 77, et premiers a », pourront etre repre- sents, al'ordre pres, soit par les termes de la forme k, n — h, soit par les termes de la forme 2k, n -~ ih. Done, en etendant le signe S a toutes les valeurs de h, on aura, dans cette bypothese, Hh) + s(n — h) ss S(aA) + S»(» — aA), et meme plus generalemenr S((k) + $((n — h) = Sf(aA) + Sf(« — 2A), f{x) designant une fonction quelconque de x. On trouvera, par exemple, en prenant pour m un nombre entier Shm + S(n — h)m = S(afc)- + S(«— 2//)". Par des raisonnements semblables, on tirera des formules ( 1 .{), ( 1 5), ( 1 (>), (17), comparees anx formules (6) et (7) : 1 ° si n est de la forme 8x -f* i, / sa- + s(n - A)r = s(aft)r + s ffi - :>.hy , \1*) { sir + S(/i — *j- = S(2A}m + S.(n — 2^; 20 si w est de la forme 8x 4- >, [ shr -+. S(/i — //)- = S(:^r -f- «t* - t*f, I sk" H- S(« — X-;» = S(a/f w — *«) = uw, pour 7* = i ou 7, (mod. 8), (26) *m+l (sm—tm)=:vm, pour rc==3 ou 5, (mod. 8), on trouvera : f* si /z est de la forme 4x~f- 1, (44g) de la forme 4* -f (29) / vQ — 3o, -f- Sv% = o, ) vQ — 4u, + 6u, — 4u f etc.,... par consequent (30) y0 = o, ua — u, = o, uA — iv et , si w est de la forme 4x -f- 3, J u0 — 4^ -f- 6*. — 4^3 = o, par consequent (3a) vQ — »V| = 0, «t — 3ua + a*, = o, etc.. . . On aura d'ailleurs, en vertu des formules (a3), (a5) et (26), (33) y0 = o, si « = 1 ou 7, (mod. 8), (34) v0 = a(i — /), si /* 55 3 ou 5, (mod. 8). Cela pose, les formules (3o) et (3a) donneront : i° si n est de la forme 8x + i, (35) 3(^-0 = ^,-.,), ^(U~t<)=n[^-h)--sn(s.-t.)lexc.., 20 si w est de la forme Sjc -f- 5 , (36) fcf, 5(,a_0=3n(*.-0, .7(^-'<)=n[>8(^<,)_5«(,,_y], e,c, 3° si 72 est de la forme 8x -f- 3, (37) S(#. - <.) = n(.--/), 6(,,_*,) = npfc-O-,.^ ,,)], etc... 4° si n est de la forme 8x -f- 7, (38) ,l = <„ .4(*,-«0 = 9»(*.-^. etc.... (45o) Ajoutons que, si Ton designe par Sm ou T. La somrae des m ' puissances des entiers mferieurs eon plus a -, mais a n, et qui, etant premiers a n, verifient la condition (4) ou (5), ies va- leursde S^T., pourrontetre representees par Ies premiers membres des formules (18) et (19), ou (20) et (21); et que Ton aura en consequence, i° sin est de la forme 4* 4- 1 , (39) Sa-Tm=sa-tm+n-J-i)-mn"-(s-t,)-h "-iS^Zll n—(st-t.) _ etc.: 20 si n est de la forme 4X -h 3 , (40) Sm-Tn=sn-tn-7i>»(i-j)+mn>»->(sl-tl) - "iS^Zll n^(s _g+ etc, D'autre part Ies sommes S„ -f- TG, S, -f- T,, Sfl-f-T9,... serontdes quantites connues; et, en nommant N le nombre des entiers inferieurs a ramais premiers a/z, on trouvera, si n n'est pas tin carre, (4i) S, = TQ = \ N, So + TQ = N. Celapose, si dans Ies formules (89), (4o), on attribue simultanement a m Ies valeurs o , 1 , 2 , 3 , . . . on tirera de ces formules: i° en supposant que n soit un nombre, non carre, de la forme 4x -f- 1, (42) / = /, S, = TX, K-Tm^*[s>-K-*\*TM)T, etc.: 20 en supposant n de la forme 4X H- 3 , (43) S1~TI=2(,1-/1)-^-/% S.-T^,^-/,)-^-/), etc... et par consequent (44) T, — S. = n (T, — Sj. On trouvera en effet, pour n = 3 , Tt — S, = a — 1 = 1, Ta — S,= 4 — i=3.i; pour n = 7 , T,— Sl==3 + 5-f-6 — 1 -2—4 = 7, T,-S, = 49 = 7-7; pour nsru, T5— S,==2-f.6-+-74-8-f-io— 1— 3— 4— 5— o=ii,T,— 6,= 121 = 11. u ; ( 45x ) pour»=,5, TI^-Sl=74-ii-f-i3-f-i4— i— a— 4— 8±*3d, Ta— St=45o=i5.3o; etc Encombinantlesformules^), (43), (44), avcc les formules (35), (36) (37), (38) , on en conclura : i° si n est do la forme 8x + 1 , sans elrc un carre (45) fa«f/, S.ssT., S.— T.=4(/.-^), etc....; 20 si k est de la forme 8x + 5 , (46) to/, S, = T,, 3(Sa-T,)=r4(/a-.?a), etc.; 3° si « est de la forme 8x -f- 3 , (47) T, - S, = n rl=i , T,- S, =, ?• ^ , etc. . . ; 4° si /z est de la forme 8x -f- 7 , (48) T,-Sr = »(*-/)» T.-Sa:=«»^, etc.... »Si « etait un carre impair, alors , la condition (4) se trouvant verify Ton tireraitdesformules(35),(39), jointes a la secemde des formules (/j 1 ) (4g) 3j.= iwx, i5j4 = « (14s, — ns%), etc.... (5o) S0 = ai = N, S, = ni, Sa = n%i — 4^9, etc » Dans le cas particulier ou n se reduit a 1111 nombre premier les entiers ci-dessus designes par h ou k ne sent autres que les 011 les non-residus quadratiques inferieurs a -. Done alors i 011 / sente le nombre de ces residus , ou le n ombre de ces non-resi< sm ou tm la somme de leura puissances du depe m. Cette meme devient Sm ou Tm, lorsqu'on v admet toll! Les ivm.Ins ou ncm-resi » Parmi les formules qui precedenl . relics qui renferment seulemrrit les rrois differences i-j, s,-t„ S.-T„ premier. Ainsi, en particulier. on connaissait les deux jvremieres des for- mules (4a);et M. Liouvilie m'a dit etre parvenu a demontrer direett?- ment la premiere des equations (37) ou (38), ainsi que la premiere de*" equations (47) ou (48). J'ajonterai que la premiere des equations {Ml?- (45.) etla premiere des equations (48), resultaient deja de la comparison de formules donnees par M. Dirichlet. a Dans un autre article, je montrerai comment des formules prece- dentes, combinees avec les equations connues, qui fournissent les deve- loppements de sin a>s ou de cos cos , en series ordonnees suivant les sinus ou cosinus des multiples de co , on peutdeduire le signe de la difference i— fr quand n est de la forme 4x + 3, et des limites entre lesquelles cette difference se trouve comprise. J'exa- minerai aussi quelles sont les formules qui doivent remplacer les prece- dences, lorsque la lettre n represente, non plus un nombre impair, mais nombre 1 RAPPORTS. chimie. — Rapport sur un Memoire de M. Routin, relatif aux produits de faction de Vacide nitrique sur la resine d 'aloes et a leur application a la teinture. (Commissahes, MM. Thenard, Robiquet, Pelouze rapporteur.) « La resine d'aloes soumise a Taction de Vacide nitrique, donne naissance a plusieurs produits parmi lesquels se trouve un acide remarquable dont l'examen chimique et les applications a 1'art de la teinture constituent principalement le Memoire dont 1'Academie nous a charges de lui rendre compte. L'acide dont nous voulons parler a ete signale pour la premiere fois en 1808 par M. Braconnot et designe par lui sous le nom $ acide ahetique. L'habile chimiste de Nancy l'obtint sous la forme d'une poudre jaune, incristallisable, d'une amertume extreme, peu soluble dans 1'eau a laquelle ii communique neanmoins une belle couleur rouge de sang arte- riel et formant avec la potasse un sel rouge fonce, susceptible de deto- ner avec la violence de la poudre a canon , en degageant une odeur pro» noncee d'acide prussique et laissant apres sa combustion une legere trace charbonneuse. » M. Braconnot signala de plus l'acide oxalique parmi les produits de l'a- cide nitrique sur i'aloes. » Plus tard , M. Liebig s'occupa aussi du meme sujet et annonca , qu'outre les deux acides precedents, I'aloes en produisait un troisieme , l'acide carbazotique , lorsqu'on le soumettait a 1'influence prolongee d'une grande quantite d'acide nitrique concentre. II decrivit quelques-unes des principales proprietes de l'acide aloetique et remarqua que la soie qu'on ( 453 ) taisait bouillir dans une dissolution aqueuse de cette substance y prend urn1 belie couleur rouge pourpree qui resiste a faction desalcaliset des acides, que d'un autre cote, la laine s'y teint en beau noir et le coton en rose. Du reste, M. Liebig ne poussa pas plus loin sis recbercbes sur ce sujet. »L'histoire de l'acide aloetique presentait done , comme on le voit, bien des lacunes. M. Boutin a tente de les combler , et si en quittant, pouvoir completer, comme il 1'aurait desire, le cote scientifique de son Memoire, en revancbe il s'est trouve en position de (aire dans son atelier deteinturedes applications a rindustrie , qui ini auraient peut-ehe ecbappe dans son laboratoire. » M. Boutin obtient l'acide aloetique par un proc< de semblable a celui qu'aindique M. Braconnot; il regarde toutefois comme un signe d'impurete la couleur jaime attribute a l'acide aloetique, et rei ■onunande, pour le depouiller des matieres qui le souilIent,des lavages a l'eaucbaude continues jusqu'a ce que l'acide ait acquis une belle couleur rouge pour pre. Apres quoi , il reste a l'unir a la potasse ou a la soude, a (aire cristalliser le sel plusieurs fois et a le decomposer par l'acide hydro-chlorique qui en separe l'acide aloetique, qui n'a plus besoin, pour etrepur, que d'un lavage a l'eau chaude. » L'acide aloetique que M. Boutin designe dans son Memoire sous le nom d'acide polychromatique, n'offre pas de formes cristallines quel que. soit le dissolvant d'ou il ait ete separe. C'est une poudre d'un brun-rouge assez fbnee, tres amere et astringente, sans odeur sensible, exigeant pour se dissoudre pres de 900 fois son poids d'eau froide et settlement 70 a 80 parties d'alcool. » Une temperature de 3 a 4000 decompose instanfanement laeide aloe- tique qui fuseetdetoneiegerement. Projete sur un charbon rouge, il produit colores et le plus souvent insolubles. Quelques-uns, et particulierement l'aloetate d'argent, fulminent lorsqu'on les cbaui'fe. Cmx quisont insolubles ou peu solubles peuvent etre facileinent prepares avec I'aloeiate de potasse par la methode des doubles decompositions. » M. Liebig avait annonce que l'aloetate de potasse est decompose par i'alcool qui en separe du nitre et une matiere jaune amere. Cette circons- tance est due, d'apres M. Boutin, a ce que le sel sur lequel avait opere M. Liebig n'etait pas pur, car il ne la pas reproduce avec Taloetate de potasse prepare comme il vient d'etre dit. Ce sel reste inalterable dans C. R. 1840, i««- Semestre. iT. X , N° 11.) 62 ( 454 ) l'alcool. L'observation de M. Boutin nous parait d'autant plus juste que M. Liebig lui-meme n'a rien dit qui put faire croire qu'il avait obtenu I'acide aloetique pur. » Relativement a la purete de cette substance, telle que la prepare M. Bou- tin, ajoutons tout de suite que rien ne prouve quelle soit complete, puisque ce chimiste n'a pas fait connaitre sa combinaison elementaire et celle de ses combinaisons salines. Gependant comme I'acide aloetique et les aloetates presentent toujours les memes proprietes physiques, comme d'ailleurs il forme avec la potasse un sel bien cristallise dans lequel on n'apercoit jamais qu'une seule matiere homogene , nous regardons comme assez probable que i'acide aloetique prepare par le procede de M. Boutin est sensibiement pur. » L 'analyse elementaire d'un bel echantillon de cet acide a presente a 1'un de nous les nombn Carbone.. = 4°»° Hydrogene = 1,1 uxigene... = 40,7, 1 equivalents , conduisent a la formule C'5AzaH»0>\ » Cette analyse , pour etre considered comme rigours avait besoin d'etre repetee et controlee par celle de quelques aloetates. Eile suffit toutefois pour distinguer cet acide des acides indigotique et carbazo- tique, qui ont, le dernier surtout, beaucoup de ressemblance avec Jui. Cette analyse est egalement suffisante pour permettre de ne pas confondre i'acide aloetique avec la substance que M. Gerhardt a signalee derniere- ment comme produit de I'acide nitrique sur 1'hellenine, et qu'il a nommee nitro-hellenine. » M. Wohler, en desoxidant 1 acide carbazotique par un moyen sem- blablea celui a I'aide duquel on transforrne l'indigo bleu en indigo blanc, a obtenu un nouvel acide qu'il a appele acide nitro-hematique. Cet habile chimiste n'en a pas donne la composition elementaire. Les proprietes de I'acide nitro-hellenique different si peu de celles de I'acide aloetique, qu'il n'y aurait rien d'etonnant a ce que ces deux corps fussent identiques , et la dissemblance qu'on remarque dans quelques casest si faible, qu'elle pour- rait bien etre due a l'etatd'im purete de I'acide nitro-hematique. Nous en dirons autant de la substance jaune, amere, reconnue par M. Braconnot ( 455 ) par mi lesproduits de Taction de ]'acide nitrique sur les resines de gomme- gutte et de myrrhe. II nous parait egalement possible que l'acide aloetique prenne naissance dans le fraitement del'indigo par l'acide nitrique, apres la formation de l'acide indigotique et avant celle de l'acide carbazotique, car d'une part l'acide aloetique se change, comme nous 1'avons dit, en acide carbazotique, en donnant simultanement naissance a une matiere particuliere. i le cyanyle, qu'on trouve egalement , d 'apres M . Bout in, les produits de la decompositk >n de l'indigo par l'acide niti iijllr; el autre part, en partant de la cc imposition assigne e par M. Dumas a 1 indigotique , et de 1'analyse de l'acide aloetique , ce dernier acide po se former d' une maniere tres : simple. L'acide nit rique en lev crail ;"t 1 indigotique 3 equivalents d'hydrogene et les remplacerai i dan s 1 aloe*tique pa ir i equivalent d'acide nitreux AzO3. » Quoi qu'il en soit des considerations precedentes , que nous presentons avec reserve et comme de simples hypotheses, on peut assurer qu'il y a de belles experiences a tenter etune ample moisson d'observations interes- santes a recueillir dans l'examen comparatif des produits dont nous avons parleetdans la definition precise des circonstances dans lesquelles ils se for men t. • » Les notions que 1'on possede sur les matieres diverses qui resultent de Taction de l'acide nitrique sur les substances organiques, se reduisent a fort pen de chose; s'il est juste de dire qu'on a etudie avec beaucoup de soin quelques-uns de ces produits , il n'est pas moins vrai qu'on peut ajouter que leur formation n'est prevue paraucune regie, et qu'il est a peine pos- sible de representer par une equation chimique quelques cas particuliers de ces sortes de reactions. La difficulte parait encore s'accroitre quanrl Tazote de l'acide nitrique intervient comme principe constituant des nou- velles matieres auxquelles cet acide donne naissance. » Nous avons dit que M. Boutin a signal^ la formation d'une matiere liquide qui apparait en meme temps que l'acide carbazotique. Cviu- ma- tiere, qu'il a appelee cyanyle,, a etc a peine examinee par Tauteur, qui s'est uniquement borne a la description de quelques-unes de ses pro- prietes physiques. » Le cyanyle est un liquide incolore, d'une odeur excessivement forte et emble tout-a-la-fois a celle de l'acide prussique ( cyanogene, insoluble dans Teau , plus dense que ce liquide et veneneux a tres faible dose. II est volatil et entre en ebullition sans se decomposer, a iwie temperature qui parait tres elevee. (456) » M. Boutin a fait ['observation interessante que la laine et surtout la soie se teignent avec facilite par l'acide aloetique, qui est susceptible de leur communiquer les nuances les plus variees. D'apres lui , ces nuances sont plus solides que celles obtenues avec les matieres colorantes de na- ture organique , generalement employees- et comme d'ailleurs l'acide aloetique se prepare facilement, et que sa propriete tinctoriale est consi- derable sous un poids tres petit, il croit que L'art de la teinture est en droit d'attendre d heureux resultats de I'emploi de cetacide. Le temps de- cidera si les esperances de M. Boutin sont fondees; dans tous les cas, les resultats auxquels il est arrive sont fort curieux, et ne peuvent mauquer d'appeler l'attention des teinturiers. » Nous allons indiquer succinctement les principales experiences que M, Boutin a fait connaitre et dont il nous a rendus temoins. » En mordancant la soie clans une dissolution d'acetate de cuivre a une temperature de 70 a 8o°, la lavant ensuite dans une eau ammoniacale et la passant dans un bain d'acide aloetique a la ineinc temperature que le mordant, et finissant par un a-vivage avec du vinaigre faible, on obtient les nuanas bois plus 011 moins foncees. » Les nuances corinthe se fixent en plong^ant la soie dans une dissolu- tion etendue d'acide tartrique ou citriqne, a 4o°, et la passant ensuite dans un bain plus ou moins fonce d'acide aloetique a une temperature de 5o a 6o°. » La nuance rose s'obtient de la raeme maniere, si ce n'est que le bain de teinture doit etre tres pen charge et contenir une petite quantite d'alun. » Les nuances- violettes meritent une attention speciale, car on sait combien sont rares les matieres organiques qui peuvent les donner. M. Boutin les obtient en ajoutant au bain d'acide aloetique, de Fammo- niaque liquide et de l'acide acetique. Ce n'est que quand le bain est bien tourne au violet , que la soie doit y etre teinte a une temperature de 5o a 6o°. Pour & soie,.le bain doit contenir un exces d'acide; c'est le con- traire pour la laine avec laquelle l'ammoniaque doit dosniner. » La couleur bleue se prepare en ajoutant au bain d'acide aloetique un sel double prepare avec le protochlorure d'etain et la ereme de tartre. Le bain tourne d'abord au violet. On y ajoute ensuite une dissolution de chlorure d'etain et d'acide tartrique; une petite quantite d'ammoniaque liquide suffit ensuite pour tourner le bain au bleu. C'est alors qu'on y plonge la soie qui ne tarde pas a se teindre en un bleu que M. Boutin mdique comme tres solide. » Les nuance ecrues , les nuances defantaisie, les nuances aventurine ■ C4h ■) et quelques autres, peuvent se fixer sur la soie et ] ties plus ou moins analogues. » Le vert s'obtient en passant la soie teinte en bazotique dans le bain de bleu precedemment nidi » En resume, le Memoire de M. Boutin contien portantes sous le double rapport scientitique et m » Nous avons l'honneur de proposer a lWcaden probation a ce travail et de remercier I'auteur de s; Les conclti^feog de ce .Rapport sont adoptees chimik. — Ex trait dun Rapport sur un Memoire pre ajrantpour titre : Recherches sur la distillation dc (Commissaires, MM. Arago , Becquerel, Dumas, Seguier, d'Arcet rap- porteur.) « M. Seguin s'est propose de recueiliir les produits gazeux pro ve- rt ant de la distillation des matieres animates; de les purifier convenable- ment; de les rendre propres a l'eclairage des villes et d'augmenter ainsi le nombre des produits utiles de V operation. » Les muscles des animaux , restes sans emploi et abandonnes sur le sol des voiries, ont surtoutfixe Inattention de M. Seguin. Ces matieres animales, con tenant au moins 60 centiemes d'eau, ne pouvant pas etreemmagasinees sans de graves inconvenients et leur approvisionnement etant d'ailleurs fort irregulier, M. Seguin dut d'abord penser a en operer la dessiccatiou a pen de frais. II a execute cette operation de la ma mere la plus satisfai- sante sous lc double rapport de Feet, limine et de la salubrittf - ea effet, ces matieres animales sont dessechees, ii;.ns lappareil de M. Seguin. pai 1.. chaleur perdue des appareilsdistillatoires, el la buee , sYlevani des matieres animales, entrainee par une ventilation bien dirig.V. est obligee de twrrersei lair, les matieres premieres qu'il emploie, M. Seguin a <'ii a etudier et a regulariser la distillation des matieres animales; il a determine par de nombreux essais, la disposition la plus convenable a donner a la cornue el la temperature b plus avantageuse a employer pour produire le gaz de ' l meilleure qualite. Avec la disposition d'appareil adoptee par M. Segnin, les cornues devaient etre chaufiee » Les produits que Ton obtient de Jge-cei (458) sont, corame on le sait , plus nombreux et plus compliques que ceux que Ton a ordinairement a trailer clans les usines a gaz. Les produits solides, qui sont le noir d'os et le charbon des muscles , peuvent etre verses imme- diatement dans le commerce; mais il, nen est pas de merae des produits liquides, des vapeurs et des gaz recueillis pendant le cours de l'operation : ces derniers produits sont des carbures d'hydrogene, les uns liquides, les autres gazeux ; comme ils sont accompagnes par du sulfure de carbone, du carbonate, de I'acetate et de l'hydro-sulfate d'ammoniaque, ces divers produits exigent ['application de connaissances chimiques precises pour etre convenablement purifies et appropries aux usages auxquels on les destine. » M. Seguin les force a passer a travers une solution d'hydro-chlorate de chaux , qui retient tout le carbonate cfammoniaque. L'acide carbo- nique s'unit a la chaux, tandis que l'acide hydro-chlorique se combine a 1'ammoniaque et la retient dans la liqueur de lavage. La separation du sul- fure de carbone qui, en brulant, aurait produit de l'acide carbonique et de l'acide sulfureux, et qu'il etait par consequent tres important de separer du gaz pour le rendre propre a l'eclairage, etait une operation delicate; M. Seguin n'avait point trouve de guide dans les procedes depuration ordinairement employes en manufacture, et c'est a ses connaissances chimiques qu'il doit d'avoir surmonte cette difficulte de nature a rendre inutile le perfectionnement des autres parties de sa fabrication. II parait etre arrive a son but, en faisant passer a froid et lentement le gaz, au sortir du premier epurateur, dans un tuyau rempli de morceaux de soufre et en n'envoyant le gaz au gazometre qu'alors qu'il ne donne plus d'acide sulfureux en brulant: c'est ici le soufre qui, en se dissolvant dan? le sul- fure de carbone , le retient sans le decomposer, en annule la tension , et acheve ainsi completement la purification du gaz; la Commission a pense que ce procede ingenieux devrait etre etudie par les producteurs du gaz a lahouille, pour lesquels la presence du sulfure de carbone est quelquefois un inconvenient tres grave. »Le gaz apres avoir ete ainsi purifie, ne contient plus,d'apres M. Seguin , quenviron 10 gr. de vapeurs empyreumatiques par metre cube, et il jouit dun pouvoir eclairant tel, qu'il n'en faut que 22 litres pour donner pen- dant uneheure , autant de lumiere qu'en produit la lampe de Carcei. » M. Seguin dit qu'en soumettant a la distillation un cheval du poids moyen de 255*««*\75, il obtient : ( 4*9 ) 7.1 3oui parvenir a isoler l'acide hyposulfureux. Mardi dernier, 10 mars , j'aunoncai verbale- ment cette de'couverte a la Societe dUistoire naturelle de Strasbourg. Un de ses mem- bres, M. Oppermann tit part de ce fait a M. le professeur Persoz , qui vint le lendemain ine declarer qu'il etait arrive aux memes re'sultats que moi , inais par un procede difle- rent. Cette circoustance m'oblige, afin de conserver mes droits de pnoriie a pubKer " mes observations plus promptemeat que je n'aurais voulu le faire. » C tt. i84o, i« Scmesinc. (T. X, Js° 11.) 63 tWk) Talcool. Mais, quel que hit le procede mis en usage, Tacide n'avait qu'une existence ephemere ; il se transformaitbientot en gaz sulfureux et en soufre, encore n'etait-il pas pur. » Ces recherches prouvaient cependant que Tacide hyposulfureux exis- tait, et que, variant les moyens, on pourrait sans doute un jour le mettre en liberie. » L'etude des proprietes de l'hyposulfite de potasse rn'a conduit a la deeouverte que j'ai 1'honneur de communiquer a TAcademie. Ce sel fut obtenu par la methode ordinaire, en feisant reagir le soufre sur une dis- solution de bisulfite de potasse. Ses caracteres physiques ne sont pas les memes que ceux indiques par le chimiste anglais et les autres auteurs. La forme de ses cristaux est prismatique et non aiguillee; il n'est pas deliques- cent et rougit la teinture de tournesol. Dissous dans 1'eau et soumis a Tac- tion des acides energiques, il n'eprouve aucune alteration. Apres avoir verse dans cette dissolution un exces d'acide sulfurique, la liqueur fut abandon- nee a elle-meme pendant plusieurs jours, et n'a point perdu de sa transpa- rence. Ce qui est digne de remarque, c'est que Teau-mere dans laquelle les cristaux d'hyposulfite ont pris naissance, produit, par les acides, de la va- peur sulfureuse et un depot de soufre. La force qui preside a la crystalli- sation semble done modifier la constitution du sel, puisque les cristaux ne se comportent pas comme le liquide qui les a fournis. y> Ces observations conduisaient naturellement a faire des essais pout isoler l'acide hyposulfureux de l'hyposulfite de potasse. » D'abord j'ai employe Tacide tartrique, j'ai obtenu facilement un pre- cipite de bitartrate de potasse, sans aucun signe de decomposition de Ta- cide mis en liberie. J'aurais pu persister dans ce moyen, mais j'ai prefere me servir d'acide perchlorique , qui forme avec la potasse un sel plus in- soluble encore que celui produit par Tacide tartrique. » Ayant fait dissoudre l'hyposulfite de potasse dans Teau froide, j'ai verse, par petites parties, dans la solution de Tacide perchlorique. Le per- chlorate de potasse se depose promptement et le liquide reste transparent. Avec un peu d'attention, il est facile d'atteindre le point ou la liqueur ne contient ni acide perchlorique, ni hyposulfite de potasse, mais seulement de Tacide hyposulfureux. On filtre ensuite pour separer le perchlorate. » La concentration de Tacide ne peut avoir lieu qua une douce chaleur; si la temperature s'eleve trop, il ne tarde pas a se decomposer. Pour paret a cet incouvenient, il vaut mieux le concentrer au-dessus de Tacide sul- furique, dans le vide de la machine pneumatiqne. (463) » L'acide ainsi obtenu est liquide, sans couleur; sa consistance est le- serement sirupeuse. 11 arrive un moment on sa densite" ne peut etre aug- mented sans en decomposer une partie. Sa saveur est fortemenl acidr el amere; il ne parait pas tres caustique. » Expose a Tair libre, il en attire l'humidite. » Introduit dans un petit tube de verre et chaufte, l'acide hyposulfureux se decompose a la temperature de 8o° cent. Il se prodnit du gazacidc sul- fureux et un depot de soufre. ft II ne trouble pas les sels de chaux et de slrontiane. Le precipite qu 'il forme dans la solution de baryte disparait en ajoutant tie lean distiller on quelques gouttes d'acide nitrique. » II ne produit rien dans la dissolution des sels He ler, de zinc tt de n Dans les sels de plomb, il determine un precipite blanc qui devient noir par la chaleur. » II forme d'abord, dans la solution de nitrate d'argent, un depot blanc jaunatre qui prend aussitot une couieur noire. II se produit du sulfure et du sulfate d'argent. » Les sels de mercure et de platine sont precipites en noir. " Ilagit, comme on le voit , sur les differents sels de la meme maniere que l'byposulfite de potasse. » L'acide nitrique reagit instantanement sur l'acide hyposulfureux con- centre; du deutoxide d'azote se degage, du soufre se depose, et la liqueur contient de l'acide sulfurique. » L'action de l'acide chlorique n'est pas moins remarquable que celle de l'acide nitrique; la decomposition des deux acides a lieu immediateinent avec un mouvement tumultueux. On voit apparaitre du soufre, <\u clilore, et les reactifs indiquent dans la liqueur la presence de l'acide sulfuriqu<\ Le phenomene est semblaWe a celui que Ion observe quand on laisse tomber quelques gouttes d'acide chlorique sur 1'alcool on sin IVthrr. Dans ce dernier cas, il y a de plus inflammation tlu corps combustible en exces. » L'acide chlorique, dont Taction est si vive sur l'acide hyposulfureux, n'agit pas sur J'hyposulfite de potasse. » L'emploi de l'acide perchlorique, pour extraire l'acide hyposulfureux, devrait faire presuroer que ces deux acides pouvaieot &e trouver en pre- sence sans se detruire. En effet, l'acide perchlorique , mele a l'acide hypo- sulfureux concentre, n'a rien produit. 63.. » L'acide sulfurique parait en operer la decomposition en elevant la temperature. L'acide chlorhydrique est sans action sur lui. » Je n'ai point fait d'experiences pour etablir directement la composition de l'acide hyposulfureux. Mes recherches a cet egard n'ont eu lieu que sur l'hyposulfite de potasse. Je suis a pen pres certain que dans cet acide , le soufre et l'oxigene se trouvent dans les proportions indiquees par M. Gay-Lussac. L'hyposulfite de potasse, chaufife sur une lame de platine ou dans un tube de verre, laisse echapper du soufre; le residu est forme entierement de sulfate neutre de potasse, sans sous-sulfate ni sulfure. Ce fait ne pourrait bien s'expliquer qu'en considerant ce sel comme forme de i atome de potasse et de 3 atomes d'acide byposulfureux. La chaleur detruirait 2 atomes d'acide, dont l'oxigene se porterait sur I'atome non decompose, pour former l'acide sulfurique retenu par l'oxide de potassium. » L etude des hyposulfites merite, je crois, d'etre reprise, et sans les motifs que j'ai fait connaitre dans la lettre qui accompagne cette Note, je n'aurais publie ces recherches qu'apres m'etre occupe plus serieusement de cette partie de la science. » chimie orgajvique. — Sur de nouvelles combinaisons azotdes de la naphtaline ; parM. Laurent. (Commissaires, MM. Gay-Lussac, Tbenard, Robiquet.) L'auteur, dans la lettre d'envoi qui accompagne son Memoire , dit avoir decouvert que l'acide nitrique et la naphtaline peuvent donner naissance a cinq composes differents dont les quatre premiers ont une composition telle que , en y ajoutant seulement de l'eau , on a les elements de la naphta- line et de l'acide nitrique. M. Laurent annonce que ces composes sont cristallisables et possedent la plus grande analogie de proprietes, etant tous neutres, insolubles dans l'eau, et plus ou moins solubles dans i'alcool et dans I ether. meteorologie. — Des brises de jouret de nuit autour des montagnes ; par M. F. Fournet. (Commissaires, MM. Bouvard, Arago, Savary.) Dans ce Memoire, qui fait partie d'un grand travail sur la meteorologie du bassin du Rhone, l'auteur cherche la cause des brises des montagnes et apprecie leur influence sur un certain norabre d'autres perturbations at- (465) mospheriques , notamment sur la distribution ties orages dans les environs de Lyon , orages qui paraissent assujetis a des lois constantes en rapport avec la position des cimes culminantes. anatomie comparer. — Memoire sur quelques points important* de fodon- tologie, particulierement sur la structure cellulaire de la dent el du hulhe et sur la formation de Uivoire des dents ; par M. Nas-smvih , de I ondres. (Commissaires, MM. Serres, Kloiirens, Dtttrochet) L'auteur a joint a son Memoire diverses pieces justific.il i \;,s an fen, car (47' ) comprime fortement entre cles feuilles de papier brouillard, puis on le fait secher, soit en le laissant dansdn papier broeillard a l'obst nrite, soit en l'ap- prochant dufeu. Ce papier, pour etre bicnimpressionnable,doitetre tres sec. Quand il est ainsi enduit de bichromate, on le place sur une planche, puis on le couvre de la gravure que Ton veut copier, en ayanl soin que le cote du dessin soit applique sur le papier sensible, et avec une plaque en vine inunie de vis de pression, on presse ces deux papiers Tun cnntre l'autre, et on les expose ainsi aux rayons solaires. A pies tin temps qui varie de 3o secondes a i5 minutes, suivant l'epaisseur dn papier de la gravure, le dessin est assez marque ( a la L On enleve la gravure, on lave I est sec, on le trempe dans un ensuite, lorsqu'il y a sejourne q le fait secher avec soin dans di a un peu avant ioo° I'iodured'amidon se decolorv. Si l'on jugc que le des- sin n'est pas assez marque, on repete plusieurs fois cette immersion; on peut par ce moyen obtenir I'intensitd sur les inegalites seculaires des orbites pla- Le Verrier. « Dans la derniere seance de I'Academie des Sciences, M. Binet adonne entre les inclinaisons relatives des orbites d'un nombre quelconque de planetes, une relation distincte de celle qui se trouve dans le deuxieme vo- lume de la Mecanique analjrtique. M. Binet termine ainsi : « Ces deux pro- » positions s'accordent entre elles pour etablir que si Ton ne considere » que Taction de deux planetes autour du Soleil, l'inclinaison des orbites » demeure constante; Lorsque Ton considere trois orbites, ces deux » equations distinctes entre les inclinaisons mutuelles ne laissent plus » qu'une seule quantite a determiner en fonction du temps, pour connaitre » a toute epoque la disposition des nceuds » » M. Binet s'arrete au cas de trois orbites dans ces remarques, parce que deux relations seules ne sauraient donner la solution d'aucune question importante sur les positions relatives des elements des qu:il y a plus de trois planetes a considerer. » Je demanderai done a I'Academie la permission de rappeler ici que, dans un travail que j'ai eu rhonneur de lui soumettre Fan dernier, dans la seance du 28 octobre, j'ai donne entre les inclinaisons et les positions relatives des nceuds des integrates distinctes les lines des autres, indepen- dantes du temps comme celles de M. Binet, mais qui ont l'avantage d'etre toujours en nombre egal a celui des orbites qu'on considere. En sorte qu'il suffit de donner les positions relatives des traces des orbites sur un plan (477) pour en deduire sur-le-champ, sans aucune consideration du temps lcs valeurs correspondantes des inclinaisons. Cette determination d'une par- tie des elements au moyen des autres, supposes connus, est plus generate que celle indiquee par M. Binet pour le cas de trois orbites. » Deja,dans la seance du 16 septembre i83t), j'avais donnedes equations entierement analogues entre les positions relatives des perihelies et les gran- deurs correspondantes des excentricites: et non-seulementdans mon travail j'indique I'usage qu'on peut faire de ces equations, mais je les emploie a la solution simple de quelques questions dans Iesquelles , me donnant arbi- trairement les positions des perihelies, j'en deduis, sans avoir egard au temps, les valeurs correspondantes des excentricites. Ces applications sont indiquees pages 370 et 372 des Comptes rendus de l'Academie des Sciences pour le deuxieme semestre de I'annee 1839. » micrographie. — Nouvelles observations sur les infusoires des seh gemmes. M. M/Vrcel de Seriies adresse une nouvelle Note relative aux observations qu'il poursuit sur ce sujet de concert avec M. Joly. Dans des echantillons de sel gemme d'une couleur verdatre assez pro- noncee, provenant de Cardona ( Espagne), les infusoires se sont montres plus rares, plus petits et moins distincts que dans les echantillons de cou- leur rouge, precedemment examines. « Ceci, dit M. Marcel de Serres, trouve son explication dans les obser- vations anterieures de M. Joly sur les changements de teinte que subissent avec lage les infusoires auxquels est due la coloration de nos marais salants. Blancs a leur naissance, ces animalcules deviennent verts dans leur age moyen et ne prennent qu'a I'age adulte la nuance pourpre qui les rend si remarquables. En general, les infusoires verts se montrent plus raremenf que les rouges dans les marais salants , ce qui semble indiquer que ces monades restent peu de temps dans leur etaJt moyen. » Nous avons trouve les memes infusoires dans les marnes argilo-calcaires qui se trouvent a Cardona au-dessous des sels gemmes. lis y ont leur beile nuance pourpre , mais ils sont en trop petit nombre pour la communiquer a la masse marneuse, qui est restee grisatre. Ce fait prouve, au reste que dans 1'ancien monde comme dans le monde actuel, les animalcules se sont precipes apres leur mort au fond des eaux dans Iesquelles ils vivaient pri- mitivement. » p Semestre. (T. X , N* H.) (478) physique appliquee. — Note historique sur la Photographie. « Le procede indique par MM. Verignon et Bayard ne differe en rien de celui de M. Lassaigne , que M. Fyfe , de son cote , a imagine et com- munique a la Soclete des Arts d'Edimbourg, le 17 avril 1839. Tous deux out, effectivement , employe le papier enduit de chlortire 011 de phosphate d'argent, et trempe dans une solution d'iodure de potas- sium; tous deux ont conseille de se servir du papier encore humide. » Voici les expressions de M. Fyfe : « For this purpose the phosphate paper is first darkened by the action » of light ; it is then immersed in a solution of iodide of potassium • and » while still moist, exposed to light, whith the object, the impression » of which is to be taken, placed on it, and last till the whole of the » paper exposed becomes yellow, etc. » » M. Fyfe a fait des experiences avec le meme papier , a la chambre noire; il a aussi employe le chlorure d'argent. Tous ces details sont pui- ses dans un Memoire publie en juin 1839. » Pour ce qui est de M. Lassaigne , son procede communique par lui- meme au redacteur de Y£cho du Monde savant , est indique de la maniere suivante, dans le n° du 10 avrii 1839 de ce journal: «. . . . Alors M. Lassaigne a plonge son papier (prepare au chlorure » d'argent et noirci a la lumiere) dans une solution d'iodure de potassium, » et, apres V avoir essuye legerement avec du papier Joseph , il l'a fixe » au carreau d'une fenetre , derriere une gravure, etc. » physique appliquee. — Sur un appareil destine au dessin des objets microscopiques , au moyen duquel on pent aussi obtenir la representa- tion photographique de ces objets. — Extrait d'une Lettre de M. Iiefebvre. « Un appareil a Taide duquel l'image, soit de grandeur naturelle, soit plus ou moins grossie dun corps opaque ou transparent, vient se repro- duce sur la surface d'une glace depolie ou d'un papier-glace, de maniere a ce que Ton puisse decalquer l'objet dans tous ses details sur la nature eUe-meme, a eteinvente, il y a cinq ou six ans, par M. A. Percheron et par tooi, execute par M. Ch. Chevalier, preseute par moi a la Societe en- tomo\og\qUe de France, dans sa seance du 6 avril i836 (1), mentionne (1) Voiv Annates de la Soc. ent. de Fr. T. V, p. xxxi du Bulletin. (479) par M. Ch. Chevalier, dans sa derniere brochure (t), repandu sous le nom de Megagraphe et employe depuis avec succes par plusieurs ento- mologistes. » Substituer a la glace depolie qui recoit l'image, une plaque iodure'e etait done X unique operation n^cessaire pour en obtenir le dessin. » Des l'origine de la publicite donnee au Daguerreotype, M. Lerebours fils et moi nous avions obtenu des resultats pareils a ceux que M. Donne a presented depuis et qu'il dit avoir obtenus a l'aide d'un nppareil dont I'idee lui avait etc, dit-il, suggeree par M. Doyere. » Pour ce qui est de l'appareil , comme il repose absolument sur Jes memes principes que celui que nous avons fait connaitre depuis plusieurs annees, la priorile d'invention ne saurait nous etre disputee. » Quant aux applications a la photographie , si nous avons tarde a pre- senter les produits que nous avions obtenus, e'est que nous attendions quelques legers perfectionneraents destines a rendre encore plus facile et plus sure cette operation, qui dure de 3 a 10 minutes. Nous avons 1'hon- neur de mettre aujourd'hoi sous les yeux de l'Academie quelques-uns de ces premiers dessins obtenus au moyen du Megagraphe, afin qu'on puisse les comparer a ceux de M. Donne. » M. Choisselat presente deux epreuves de dessins photographiques qu'il a fixes au moyen d'un procede particulier, procede qui aurait encore, suivant lui, l'avantage de faire disparaitre en grande partie le miroitage du metal sur lequel l'image est formed. M. Persoz adresse une Note sur deux nouveaux procedes propres a faire decouvrir l'existence de X arsenic dans le corps des animaux. M. le lord Provost de la ville de Glasgow et MM. les membres de l'Asso- ciation britannique pour l'avancement des sciences, com posant cette an nee le bureau de la societe, annoncent a l'Academie des Sciences, que la reunion pour l'annee 1840 aura lieu a Glasgow, et durera du 17 au 24 septembre. M. Phillips adresse une Note sur dix cas de strabisme convergent qui ont ete gueris par M. Dieffenback, au moyen de l'operation que ce (1) Des Microscopes, p. 67. Paris, i83q, Crochard. (48o) chirurgien a inventee, et dont il a deja ete fait mention dans le Compte rendu de l'une des precedentes seances. M. Passot prie l'Academie de vouloir bien hater le travail de la Com- mission chargee de faire un rapport sur sa turbine. M. Leymerie demande de nouveau la remise de plusieurs Memoires et Notes qu'il avait presentees a differentes epoques, et sur lesquels il n'a pas ete fait de rapports. M. Vene adresse une reclamation relative a la Lettre qu'il avait adres- see precederament sur des erreurs commises, suivant lui, par les geometres, Lettre dont on n'a pas cm devoir reproduire textuellement les expressions dans le Compte rendu. M. Galdin presente une nouvelle image photograpkique obtenue sur une plaque de metal preparee par un nouveau procede, et un paquet cachete coucernant diverses modifications apportees aux operations pho- tographiques. MM. Robiquet et Regnault adressent un paquet cachete portant pour suscription : Combinaisons du Benzoile. L'Academie en accepte le depot. M. de Pamboub adresse un paquet cachete portant pour suscription : Sur un principe general de la me'canique. L'Academie accepte le depot des deux paquets. La seance est levee a 5 heures. A. L'Academie a recu dans cette seance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des seances de VAcademie rojale des Sciences; ier semestre 1840, n° 10, in-4°. Journal de Maihematiques pares et appliquees; par M. J. Ljouville; janv. et fev. 1840, in-4°. Annates de la Societe entomologique de France; tome 5, in-8° . Annates de la Societe sericicolej'ondee e« 1837 pour V amelioration et la propagation de Vindustrie de la Soie en France; annees 1837, i838, i83g, in-8°. (3 vol.) Academie rojale de Medecine ; rapport sur les Vaccinations pratiquees en France pendant Vanne'e i83y: in-8°. Bulletin de VAcademie rojale de Medecine; \5 mars 1840; in-8°. Vojage dans la Russie meridionale et la Crimee {vojage scientifique); parM. A. de Demidoff j 5e liv. in-8°, et atlas in-fol. , 4C et 5- liv. Lettres sur V empire de la Russie, publiees dans le Journal des Pebats en 1 838 et 1839; par M. Nitag; 1840, in-8°. Histoire naturelle des (les Canaries; par MM. Webb et Berthelot ; 46* liv. in-4». Histoire naturelle generate et particuliere de tons les genres de Coquilles univalves marines a Vetat vivant etfossile {genre Olive); par M. Duclos: 5e et 6e liv. in-fol. Chemins defer d'Angleterre; application a la France des resultats de V experience de VAngleterre et de la Bclgique ; par M. Binead; 1840, Annates de la Societe d Agriculture } Arts et Commerce du departe- ment de la Charenie; tome 21, sept, et oct. 18*39, in-8°. Methode simplified pour Venseignement et Vemploi du Sjsteme metrique,- par M. Mareschal; Vendome, 1840, in-8°. Journal de Pharmacie et des Sciences accessories; ?.6e an ne'e, mars 1840, Memorial encjc loped ique et pmgressij des Connaissanccs humaines; ( 482 ) Revue progressive d 'Agriculture , de Jardinage; mars i84o, in-8°. Bibliotheque universelle de Geneve; mars 1840, in-8°. Dialogue entreim Physicien et plusieurs Ministres du Saint-£vangile , avec une explication phjsico-logique du Symbole des Apotres; par M. Roes- singer; Geneve, in-8°. Resume de Vouvrage intitule: Fragment sur l'Electricite universelle, ou Attraction mutuelle; par le meme; in-8°. Coup dosil physiologique et medical sur les Forces vitales, et signale- ment de Taction des V elements de laine contre les affections de la poitrine et des autres organes; par le meme; iu-8°. On the structure Sur la structure , la phjsiologie et la pathologie des Tuniques capsulaires et de la pulpe persistante des Dents; par M. A. Nasmyth; Londres, in-8°. Researches on the. . . . Recherches sur le developpemenl _, la structure et les maladies des Dents; par le meme; Londres, 1839, in-8°. Astronomische . . . . Nouvelles astronomiques de M. Schumacher; n° 5o,4, in-40. Bericht iiber Analyse des Memoires lus a VAcademie des Sciences de Berlin et destines a la publication / juill., aout, sept., oct. et dec. i85q, et janv. 1840; in -8°. Gazette medicale de Paris; tome 8, n° 11, in-40. Gazette des Hopitaux , n° 5o — 52, in-fol. Gazette des Medecins praticiens; nos 20 et 2 1 . . LEsculape; journal des Specmlites; n° i5. V Experience j journal ; n° \^\. •' COMPTE RENDU DES SEANCES DE LACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 23 MARS 1840. PRESIDENCE DE M. P01SS0N. ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE physique. — Note sur des dessins pkotogeniques de M. Talbot; par M. Biot. « J'ai l'honneur de presenter a l'Academie, de la part de M. Talbot, quarante dessins photogeniques, eflectues sur des papiers sensible*, dans des circonstances et sous des conditions diverges. Les uns sont obtenus par application, d'autres par action directe dans la chambre obscure. Leur execution me semble an moins e"galer tout ce qu'on a presente jusqu'ici dans ce genre, surtout en considerant qu'un grand nombre d'entre eux, et des plus satisfaisants, ont ete faits dans toute la defaveur de la saison actuelle. M. Talbot ne nous decouvre pas encore son procede, non par I'intention d'en faire un mystere , mais parce qu'il a l'esperance procbaine de pouvoir accroitre sa sensibilite, et qu'il vent profiter du retour des beaux jours pour realiser les perfectionnements qu'il a concus. Les resul- tats, tels qu'iis sont, presentent deja plusieurs indications precieuses pour la physique; et a fin qu'elles soient mieux saisies, je ferai preceder l'exhi- bition des dessins de quelques remarques qui rn'ont ete suggerees par leur inspection, ou que j'ai trouvees dans les iettres de M. Talbot. C. R. 1840 , i« Semestre. (T. X, N° 12.) 66 ( 4*4 ) » On ne doit pas s'attendre que des dessins photogeniques , faits sur papier, puissent jamais egaler la nettete et la finesse de ceux que Ton ob- tient sur des plaques metalliques planes et polies. La contexture pateuse du papier, ses asperites superficielles, la profondeur de l'imbibition, et la communication capillaire qui s'etablit entre les diverses parties de sa surface inegalement impressionnees, sont an taut d'obstacles qui s'opposent a la rigueur absolue du trace lineaire, ainsi qu'a la parfaite degradation des teintes dans la chambre obscure; et I'influence de ces obstacles est d'au- tant plus forte, que 1'operation chimique est plus Iente a s'effectuer. Mais lorsquon n'a pas la pretention, ou la neeessite, de se soumettre aux deli- catesses exigeantes de l'art, lorsqu'il s'agit, par exemple, de copier fideie- ment des manuscrits rares , ou de recueillir des impressions de voyage, si Ton a des papiers vivement impressionnables dans la cliambre obscure, comme on parviendra sans doute a en decouvrir, ils suffiront parfaitement ; surtout lorsqu'ils offriront , comme celui de M. Talbot, la facilite de tirer tout de suite plusieurs reproductions du dessin primitif, ainsi qu'on en verra tout-a- l'heure des exemples. Mors, sans doute, on trouvera plus commode, souvent meme plus sur et plus praticable, de renfermer quatre ou cinq cents dessins dans un portefeuille, que de transporter une pareille provision de plaques metalliques avec leurs cadres de verre, de recouvrir avec ces protecteurs indispensables, des empreintes parfaites, il est vrai, mais aussi legeres que la vapeur dont elles sont nees, et enfin de ramener la volumineuse collection de ces freles produits a travers les accidents de voyages longs, difficiles, quelquefois perilleux. Des tentatives se font, en ce moment, pour fixer les images daguerriennes; et il faut sans doute les accueillir avec faveur. Mais quiconque a etudie attentivement la reunion des conditions physiques d'ou resullent ces admirables images, trouvera bien difficile, je suis loin de dire impossible, de les fixer sans detruire, ou au moins sans alterer essentiellement les causes memes qui produisent leur charme; et alors, pour les applications dont je parlais tout-a-1'heure , des papiers vivement impressionnables auraient encore les avantages d'un transport moins embarrassant, comme aussi d'une plus facile conservation. » L'utilite des papiers sensibles, pour copier des textes, etait une con- sequence naturelle de la nettete des copies de gravures que M. Talbot avait deja obtenues par application , et qui avaient ete presentees a l'Academie. 11 en a compris d'autres dans son nouvel envoi; mais il y a joint aussi quatre exemples de cette application speciale, qui consistent dans des co- pies d'un psaume hebreu, d'une gazette persanne, et d'une vieille charte ( 485 ) latine de J'an 1279. Nos confreres de l'Academie des Belles-Lettres , aux- quels j'ai presente ces epreuves, se sont plu a remarquer la fidelite des caracteres, et leur nettete, qui les rend aussi lisibles que le texte original. Nul doute qu'il ne fut beaucoup plus prompt et plus exact de copier ainsi un vieux manuscrit, que de le transcrire a la main, meme quand on sau- rait la langue dans laquelle il est ecrit. Toutefois il y a encore ici un pas a faire. Ces copies sont obtenues par application ; il faut arriver a les avoir par la radiation immediate, dans la chambre obscure. C'est runique moyen d'etendre le procede aux papyrus et aux autres manuscrits opaques, 011 d'une transparence trop imparfaite pour que la radiation puisse les traver- ser. D'ailleurs, 1'application des feuillets est diflicile lorsqu'ils sont assem- bles en cahier, ou en volume, sans qu'on puisse les detacher les uns des autres. »Maiscette extension importante du procede exigera plusieurs perfec- tionnements physiques, vers lesquels les experimentateurs devront diriger leurs efforts. Le premier sera d'accroitre autant que possible la sensibilite du papier, afin que la communication de ses diverses parties, par capillarity n'ait pas le temps de denaturer les effets de Taction locale et immediate de la radiation. Je serais porte a croire qu'on doit attribuer principalement a ce genre de communication le fait remarque par M. Talbot, que , dans les experiences par application, il est plus difficile de reproduire nettement un tissu de dentelle noire etendu sur un fond blanc, qu'une dentelle blan- che etenduesur un fond noir, deux cas dont il nous offre ici des exemples. Mais une autre difficnlte plus cachee et plus generate me parait provenh de Tinegale faculte des diverses substances, pour renvoyer les radiations qui les frappent, et peut-etre de l'aptitude qu'elles auraient a les modifier physiquement. Par exemple, vous voulez copier par la radiation dans la chambre obscure un tableau peint sur toile, sur bois, ou sur porcelaine: les diverses substances colorantes employees par le peintre ont eteposees et di.s- tribuees de maniere que chacune d'elles absorbc certaines portions de lain - miere incidente totale., et renvoie specialement vers voire ceil les portions complementaires, ou dominent les rayons propres a former la teinte dont d veut vous donner la sensation. Mais la radiation chimiqucment active que les memes parties du tableau recoivent et renvoient est distincte de la lumiere quiaffecte votre retine(i). Pour que 1'effetchimique qu'elle produit (1) Je suppose que ie lecteur admet cette distinction comine un fait etabli par les c periences que j'ai consignees dans le itr semestre des Comptes rendus de i83q. ( 4M ) surle papier sensible, ou sur la couche d'iode de M. Daguerreoffre, en cfair, on en ombre, I equivalent de la nuance coloree, il fant : i° que cette ra- diation renvoyee soit chimiquement active; 20 que 1'energie de son action soit proportionnelle a l'intensite d'illumination operee dans l'oeil, par la portion de radiation lurninense renvoyee du meme point dn tableau. Or cette derniere concordance ne doit certainement pas etre remplie dans un degre egal , par les diverses matieres colorantes, qui affectent l'ceii de la meme maniere, et que le peintre peut substituer les unes aux autres dans sou travail. Des substances de meme teinte peuvent offrir, dans la quantite, ou la nature des radiations invisibles qu'elles renvoient, autant de diversi- ty, ou des diversites du meme ordre, que les substances de teinte diffe- rente en offrent relativement a la lumiere: inversement elles pourront etre semblables dans leur propriete de renvoyer les radiations chimiques, quand elles sont dissemblables pour l'oeil; de sorte que les differences de teintes qu'elles presentaient dans le tableau fait pour l'oeil disparaitront dans le tableau chimique , et s'y confondront en une ombre ou une blan- cheur uniforme. Ce sont la des difficulties generalement inherentes a la formation des tableaux chimiques; et elles montrent, je crois, avec evidence, 1'illusion des experimentateurs qui out espere qu'on pourrait accorder, non-seulement l'intensite, mais les teintes des impressions chimiques produites par les radiations, avec les couleurs des objets dont ces radia- tions emanent. Toutefois, les relations prochaines ou eloignees de ces deux sortes dephenomenes sont extremement curieuses a etudier, non-seule- ment pour l'art photogenique, puisqu'on lui a donne impropreraent ce nom, mais encore pour la physique experimentale elle-meme. Je ne doute pas qu'on n'en remarque des exemples dans les images daguerriennes des objets naturels et des tableaux colores; mais on en voit de tres apparents dans les epreuves actuelles de M. Talbot. Ainsi il y en a qui representee des vases de porcelaine blanche, des coquilles colorees, un chandelier (de metal) avec sa bougie, un pied de jacinthes blanches. L'ensemble de ces objets se sent et se percoit tres bien dans leur image chimique ; mais les parties qui renvoyaient la lumiere purement blanche, probablement aussi les radiations de toute espece , sont, relativement aux autres, dans une pro- portion d'illumination exageree; ce qui me semble avoir du resulter, en F»tie, de la communication par capillarite pendant la duree de Taction, de sorte que I'inegalite serait vraisemblablement moindre si le papier eut ete plus sensible ou plus rapidement impressionne. Dans la jacinthe, la tige et les feuiUes vertes ont a peine produit une faible trace de leur con- (48?) figuration; et elles font produite surtout dans les parties du contour des tiges ou il s'operait une reflexion plus ou moins parfaitement speculaiir. Les points du chandelier (metallique) ou cette reflexion avait lieu, sont re- produits pour ainsi dire pardes taches blanches localenient appliquees, et qui denaturent I'effet de I'ensemble par leur disproportion. Mais cela se voit surtout dans une eopie d'un tableau du Correge, dont le cadre est tres vivement reproduit , tandis que la figure peinte sur la toile est a peine perceptible. Cette disproportion d'eclat dans la reproduction de quelques parties blanches, surtout lorsqu'elles sont mattes et consequent merit tres rayonnantes, est sensible dans certaines parties ties vues prises par M.Talbot, jusqu'au point de rendre difficile ['interpretation de I'objet auquel elles appartiennent. Du reste, ces vues sont deja tres satisfaisantes, comme etant obtenues sur papier, dans la saison ou nous sommes, ainsi qu'on s'en convaincra tout-a-1'heure en les examinant. De plus, par un avantage propre a la preparation chimique dont M Talbot fait usage, il parait que les operations une fois completees, les dessins ne sont plus al- teres par la radiation , meme agissant avec beaucoup d'energie. Car on a par exemple ici, quatre epreuves d'une meme vue de la maison de M. Talbot, avec une identique disposition des lumieres et des ombres; de sorte qn'il faut que quelques-unes au moins, si ce n'est trois sur les quatre, aient ete deduites par superposition. M. Talbot presente avec raison cette propriete de reproduction comme un avantage special de son procede,et elle serait en effet bien utile dans des voyages. Je me suis hasarde a tenir un de ces dessins expose pendant plusieurs heures a Tac- tion, pen vive a la verite, du soleil actuel; et je n'ai pas vu la moindre alteration s'operer dans les clairs. Je crois comprendre que, suivant M. Talbot, les ombres seules se fortifient sous cette influence. D'apres ce que je viens de dire, on doit s'attendre que le triomphe de ce procede. comme de toute autre reproduction photogenique, aura lieu avec des objets formes d'un platre blanc et mat. Eta i Tfet, renvoi de M. Talbot comprend huit images tant de bustes que de statuettes, dont six princi- palement, de grandeurs et de formes diverse*, presentent des resultatstres remarquables, surtout en ayant egard a la saison defavorable qui les a donnees. On n'y trouve pas sans doute la perfection rigoureuse de trait, ni l'admirable degradation de clairs et d'ombres qui font le charme des epreuves de M. Daguerre, et je le repete encore pour qu'on n'exagere pus mes expressions. Maisje repete aussi qu'il faut considerer les representa- tions sur des papiers sensibles comme prineipalement applicable* a l,n but different, qui n'impose pas des conditions si rigoureuses d'art, deman- (488 ) dant seuleraent des images, fideles dans leur ensemble, assez arreteesdans leurs details pour qu'on les puisse bien reconnaitre, et qui en outre sub- tenant avec rapidite, par une manipulation facile, puissent se conserver avec peu de precautions, se renfermer en grand nombre sous peu de volume, et se transporter partout avec facilite. Les papiers de M. Talbot presentent deja plusieurs de ces qualites essentielles , avec l'avantage de pouvoir fournir immediatement des copies multipliees. Ses efforts , et ceux des autres physiciens qui s'occupent du meme sujet, acheveront d'y ajou- ter ce qui peut rester de desirable , pourvu que l'espoir, ou la pretention dune perfection d'art physiqueoient incompatible avec des operations sur papier, ne donne pas a leurs tentativesune fausse direction. Toutefois, pour ne pas paraitre trop desesperer de favenir, j'ajouterai que le comble du succes dans ce genre, consisterait a decouvrir une substance vivement impressionnable, qui put s'appliquer sur une feuille papyracee sans y penetrer profondement, et qu'on put cependant y fixer apres l'operation, com me dans les epreuves de M. Talbot. II ne serait pas meme necessaire que lepreuve primitive obtenue ainsi rapidement, reproduisit les lumieres et les ombres en leurs vraies places, pourvu que sa transparence et sa fixite fussent telles, qu'on put en deduire par application des copies ou l'inversion fut redressee. Et peut-etre cette decomposition du probleme en deux operations successives , ouvre-t-elle une des meilleures voies que Ton puisse prendre pour le resoudre. » Fixation des images photogeniques sur metal. A i'occasion d'un passage de la Note precedente, relatif au peu de chances de succes qu'offrent les tentatives entreprises dans le but de fixer les images photogeniques sur metal, M. Arvgo fait remarquer que ces es- sais, quoique de date tres recente, ont deja donne des resultats qui sont loin d'etre decourageants , et qu'aujourd'hui meme une epreuve presentee par M. Fizeau annonce un nouveau progres. En effet, si dans les epreuves qui ont ete mises precedemment sous les yeux de rAcademie^ le dessin , tout en conservant sa finesse, paraissait avoir perdu de son eclat, le meme reproche ne peut etre adresse a celle de M. Fizeau, qui ne le cede point en vivacite aux plus belles images Daguerriennes, et qui cependant a ac- quis, an moyen de l'operation du fixage, assez de solidite pour pouvoir etre conservee sans autres precautions que celles qu'exigent des dessins ordmaires. M. Fizeau assure que l'operation a laquelle il soumet les images photographiques, loin de les palir, a au contraire pour resultat d'augmen- ter la vigueur des ombres et le brillant des lumieres. (4«9) anatomie compared. — Me'inoire sur la structure et le mecanisme des bran* chies dans les crustaces decapodes; parM, Dlverinoy. — Extrait. « Dans la troisieme partie d'un Memoire sur quelqucs points de Vorga- nisation des Limules que j'ai eu l'honneur de lire a l'Academie le 17 sep- tembre i838 (1), j'ai essaye de tracer une esquisse des principales diffe- rences que presentent dans leur structure et dans leur mecanisme le^ organes de la respiration des crustaces. Cette esquisse rapicle ne faisant pas la partie principale du Memoire que je viens de rappeler, j'ai cm ne pouvoir me dispenser de presenter une description det;iil!ce de cet appa- reil , afin d'etre suffisamment compris dans les principes que j'ai cherche a etablir, et d'etre certain moi-meme de ne pas errer, on de ne pas trouver d'exception reelle, raeme dans leur application la plus speciale. » C'est en partie dans ce but que j'ai entrepris une nouvelle description des organes de la respiration des crustaces. » Je soumets aujourd'hui au jugement de l'Acadernie celle des crustaces decapodes. » La premiere partie du present Memoire , dont je ne lirai qu'une ana- lyse, traite des hranchies proprement dites dans les crustaces decapodes. y> En suivant les divisions de cet ordre de crustaces adoptees par La- treille, pour le Regne animal de G. Cuvier, je decris, en premier lieu, la structure, le nombre et la position des branchies dans les Decapodes bra- chyures, et je prends des exemples de mes descriptions dans la plupai t des sections de ce sous-ordre. » Je fais connaitre ensuite, avec non moins de details, les branchies des decapodes macroures. » II resulte de ces descriptions : » i°. Que les decapodes brachjures ont une grande conformite dans les principaux points de structure, de forme et de position de leurs branchies. » 20. Quant a leur forme, ces branchies se composent toujours de deux rangees de feuillets, proportionnenient larges, fixes par un de leurs cotes, contre les deux faces opposees d'une lame fibreuse; empiles ainsi les uns sur les autres, et les uns sous les autres, de maniere a former deux pyra- (4i)o) mides appliquees l'une contre l'autre par Jeur base, mais dont la superieure est de beaucoup la plus developpee, et dont l'inferieure est restee rudi- mentaire et corame tronquee. » 3°. Ghaque feuillet branchial peut etre considere comme s'il etait compose de deux vessies, contenues l'une dans l'autre, et qui auraient ete tellement aplaties, qu'elles ont pris 1'apparence d'une simple lame ou d'un feuillet. La vessie interne, qui contient le fluide nourricier, repond au systeme vasculaire sanguin. » La vessie externe se continue avec les teguments communs. » Les parois de la premiere adherent entre elles dans des intervalles ir- reguliers, de maniere a intercepter un reseau de canaux de dimensions variees, formant des lacunes plus ou moins considerables dans leurs fre- quentes anastomoses. » G'est dans cette grande lacune divisee, que le vaisseau afferent verse ie sang pour la respiration. C'est de cette meme lacune que le vaisseau efferent Ie recoit pour le dinger vers le cceur. » La forme eiargie de ces feuillets branchiaux, leur nombre et leur rapprochement, donnent a i'animal qui en est pourvu , la facilite de conser- ver une lame d'eau entre chaque paire de ces feuillets; ces differentes cir- Constances organiques contribuent sans doute a faciliter la respiration aerienne, quoique avec des organes de respiration aquatique que Ton ob- serve chez un grand nombre de crustaces brachyures. » 4°. Les decapodes macroures, a en juger par la structure, la forme, le nombre et la disposition des branchies, sont loin de composer un groupe naturel. Aussi regardons-nous comme une solide amelioration, dans la methode de classification, la separation des Schizopodes et leur reunion aux Stomapodes, proposee par M. Milne Edwards (i), ainsi que l'etablissement d'un groupe de meme valeur que les Brachyures et les Macroures j intermediaire entre ces deux sous-ordres, sous le nom de Deca- podes anomoures , et qui se compose des Macroures anomaux de La- treille, auxquels notre savant collegue reunit les Porcellanes et les Ga- lathees (a). n 5°. Relativement a la structure des branchies, dont nous analysons 101 ies P"ncipales differences dans les Macroures de Latreiixe : CO Annates d€s Sciences naturelles, tome XIX, p. 4i (2) Dans son Histoire naiurelle des CrustaccS, tome II ( 49' ) » A. Les uns , ce sont les Paguriens, les ont encore composees de feuillets empilesalamanieredes feuilletsbranchiaux descrabes; mais les branchies y sont plus nombreuses , et les deux pyramides superieure et inferieure qui composent chaque branchie sont tantot egalement developpees, ou bien elles montrent un singulier developpement alternatif , suivant le numero auquel elles appartiennent; c'est-a-dire que si, dans la branchie n° 3 , la pyramide inferieure est restee rudimenlaire, dans la branchie suivante ou le n° 4i c'est la superieure qui est pcu developpee. Enfin, si les pyra- mides branchiales sont plus nombreuses , elles y sont proportionnement petites. » B. D'autres MacroureSj ce sont les Salicoques, ont une structure in- termediaire entre les branchies composees de tubes et les branchies a Jarges feuillets des crabes. Je distingue cette forme intermediaire sous le nom de branchies lamelleuses et penniformes , parce qu'elles sont compo- sees de lames etroites, rangees de chaque cote d'une tige, comme les barbes d'une plume. » On concoit que cette forme n'est plus propre a retenir 1'eau , et que les cnistaces qui ont de semblables branchies sont essentiellement aqua- tiques. Je n'avais pas fait cette distinction dans mon analyse; je la crois es- sentielle. » C. Les families des Locustes et des Howards ont des branchies en tubes, arranges de maniere a ligurer des brosses ou des panaches, ainsi que les zoologistes les ont distinguees. » Les branchies en tubes seraient trop favorables, par leur grande divi- sion, a Taction dessechante de l'air. Aussi appartiennent-eiles a des crus- tace's essentiellement aquatiques, qui ne vivcnt a sec qu'accidentellemcnt , et qui perissent a terre au bout d'un temps plus ou tuoins court. Cepen- dant le mecanisme annexe a ces sortes de branchies etant propre, dans quelques cas, a les maiutenir humectees, on voit quelques especes de ces families supporter accidentellement , pendant plusieurs jours, une respi- ration aerienne, lorsqu'on les entoure d'objets humides, » 6°. Si la forme des branchies en tubes est !rts diifrt. nte des branchies en lames ou en feuillets, le fond de la structure des unes et des auties est cependant le meme. C'est une lacune dans fun et Tautre cas, cylindri- quc dans le premier, aplatie dans le second. » Le tube ou filet branchial ne se compose pas , comme on la suppose, d'un ramuscule vasculaire sanguin se continuant du vaisseau afferent, pas plus que d'une radicule qui serait l'origine du vaisseau efferent. En «n C. R. I8',o, i« Sanatre. (T. X , %• 12 ) 67 (49* ) mot, il n'y a plus ici de reseau capillaire respirateur, comme dans les ani- raaux vertebres, qui serait intermediate entre les branches de l'arbre vas- culaire depurateur et les racines de l'arbre vasculaire nutritif. » Ces tubes ou filets branchiaux intercepted un vide de meme forme, dans lequel on peut observer les mouvements de rotation des globules sanguins. Ces mouvements, diriges de la base du tube vers son extremite en cul-de-sac , ou de cette extremite vers i passant par Je cote oppose, forment un des spectacles les plus interessants qu decouvre le microscope. Je 1'ai particulierement observe dans l'ecrevisse de » Lorsque la circulation est regulierement active, les globu is le tube respirant par un cote de son canal, et ils en 'autre cote. Ce n'est qu'a l'extremite du tube, ou du moins vers cette extremite , que le courant sanguin change de direction. Cela a lieu pour un certain nombre de globules, sans que leur mouvement accelere en paraisse ralenti ; on les voit parcourir ainsi tout l'espace que leur fournit l'extremite du tube. D'autres ne vont pas jusqu'au fond du cul-de-sac, ils tournent plus court. D'autres vont jusqu'a la derniere extre- mite du filet respirant, mais avec un mouvement de plus en plus ralenti et s'y arretent. Peu de temps apres ils reprennent leur course, dans le sens retrograde ou centripete, et leur mouvement semble s'accelerer a mesure qu'ils approghent de la base du tube. On dirait qu'ils sont attires par le vide qui se fait dans le coeur, et de proche en proche, dans les vaisseaux branchiaux cardiaques. » 7° En general , le systeme capillaire des vaisseaux sanguins paraitman- quer dans les organes de respiration des crustaces, comme il manque dans Ieurs autres organes, ainsi que l'ont etabli MM. Audouin et Milne Edwards, dans leur Memoire sur la circulation dans cette classe {Annales des Sciences naturelles, tome II). »G'est une conviction qui resulte pour moi, non-seulernent des observa- tions microscopiques que je viens de rapporter, mais de plusieurs autres dontj'aurai l'occasion de parler dans un prochain Memoire; conviction que j'avais deja en i836 et 1837, lorsque j'ai eu Fhonneur d'adresser a V Academic mes deux Memoires sur les Squilles. » Ajoutons que la membrane respirante de toutes les parties saillantes qui constituent les branch! es des crustaces, est tout unie, quoique divisee quelquefois en petites lacunes vesiculenses, et qu'cile n'y montre jamais ces pits si fins et si delies qui augmentent considerablement l'etendue (493) de la membrane vasculaire respirante, dans les lames branchiales » 8°. Jedemontrerai successivementdans mesdescriptiousdetaillees de 1'ap- pareil branchial des autres crustaces, que toutes leurs branchies, quelle que soit leur forme en feuillets larges, en lames etroites, en tubes, en filaments, en vessie, ne sont jamais que des lacuues dans lesquelles lesang est depose momentanement pour la respiration. » 90. En les considerant sous ce point de vue, en se rappelant que le sys- teme capillaire entre l'arbre sanguin que j'appellenutritif, et l'arbre depura- teur, ou bien celui qui devrait cxister entre l'arbre depurateur et l'arbre nutritif manquent dans cette classe, on comprendra comment des organes appendioalaires, servant aux mouvements de natation, comment les soies creuses qui les bordent, out pu etre consideres, en meme temps, avec jus- tesse et exactitude, comme des organes de respiration. II suftit pour cela que les parois de ces organes creux, recevant le Uuide nourricier dans leurs capacites, soient assez permeables pour permettre rinfluence chimique du fluide ambiant respirable sur le sang qui penetre dans leurs lacunes. Disons encore que les lames, les tubes, les filets branchiaux des crustaces etant des lacunes dans lesquelles le sang se meut librement, ne pouvaient etre soutenues comme les lames branchiales membraneuses des poissons par des lames solides interieures de nature cartilagineuse ou osseuse. » Lorsqu'elles ont du etre supportees par des organes plus consistants, on observe ceux-ci dans une portion de leur surface. C'est, dans ce cas, la partie dermokle de la branchie qui a ete plus ou moiiis solidifiee. Tel estle cercle qui horde et qui distend les lames branchiales des limules. On remarquera ici combien l'existence d'un squelette interieur, ou son ab- sence, domine l'ensemble, comme tons Irs details de I'organisation. » tera.tologie. — Pour etablir la proposition quV/ est des causes acci- dentellcs modifiant , corrigeanf et lejmumnt , uu moyen d'tate influence directe de milieux ambiants ,des troubles survenus (bins le sein niatcirul, par M. Geoffroy-Saint-Hilaire. « Je prepare on grand travail sur cette question dont je crois posseder tons les elements desirables. Pour cela, quelques renseignements m'etaient encore necessaires et je souhaitais entre autres 1'eclaircissement de plus de developpements dans un article de uos Cqmptes rendus, annee 1 838, 2es«- mestre, page 1080. La le redacteur laissait desirer plus de clarte dans s» 67.. (494) Note sur une communication de monstruosite. M. Guyon, chirurgien en chef tie notre armee d'Afrique , avait ecrit un Memoire et trace quelqnes indications de formes, a legard de sujets teratologiques (fille bicorps ana- logue a la constitution de Ritta-Christina). Notre honorable collegue M. Larrey avait remis les papiers et esquisses que son ami et ancien eleve, M. le docteur Guyon, lui avait confies , et les avait deposes sur le bureau du Secretaire perpetuel, M. Flourens. C'etait pour connaitre les dessins de M. Guyon (i) que j'avais pris la parole ; ils me sont maintenant remis, et j'arrete la mes reclamations desormais inutiles. » RAPPORTS. • cetimie. — Rapport sur un Memoire de M. Lassvigne ay ant pour titi Recherches sur Taction chimique qu'exercent les sels metalliques 1'albumine liquide et sur certains tissus de l'economie animale. (Commissaires, MM. Robiquet, Pelouze rapporteur « Le Memoire dont l'Academie nous a charges de lui rendre compte, peut etre considere comme la suite et le developpement d'un travail plus ancien de M. Lassaigne sur les combinaisons du bichiorure de mercure avec 1'albumine et la fibrine. » L'auteur s'est propose d'examiner dans ce nonveau Memoire la nature chimique et les proprietes principales des composes qui prennent nais- sance dans le contact de certaines dissolutions salines metalliques, soit avec 1'albumine et la fibrine, soit avec quelques-uns des tissus de l'econo- mie animale. Son but principal a ete de s'assurer, par la voie de Texpen- mentation, si ces composes resultent exclusivement de la combinaison de la matiere animale avec un oxide metallique, comme l'affirment quelques (i) Ce que je ne savais pas, c'est que les croquis de M. le docteur ^Guyon, habile- ment esquisses, se rapportaient a deux sujets : Tun est ne a Alger, et etait forme de deux filles entieres , unies par les faces ante'rieures des troncs, et l'autre n'avait qu'un seul train posterieur, e'tant porte par deux jambes. Cet autre enfant naquit en Corse, en decembre !83i, & Melo ; il ressemblait a Ritta-Christina. (495 ) ehimistes, ou s'ils contiennent au contraire et integralement les elements du sel, comme le pensent plusieurs savants, et particulierement M. Ber- zelius et M. Thenard. » La fibrine, la gelatine, l'albumine et le caseum ne presentent jamais, comme on sait, de formes cristallines, soit qu'on les considere isolement, soit qn'on les prenne dans les combinaisons quelconques dont elles font partie. II semble que la nature ait voulu prevenir les graves inconvenient* qui pourraient resulter, dans 1'economie animale, de la tendance a crista I- liser des substances qu'elle y a repandues avec profusion. L'histoire chi- mique de ces matieres est si mal connue, que non-seulement on ne peut en aucune facon affirmer qu'on les ait obtenues a l'etat de liberie, mais on ignore encore si, meme en negligeant de tenir compte des matieres e^rangeres de nature inorganique qui peuvent les alterer, on doit les considerer comme des principes immediats particuliers ou comme ties substances complexes. Outre qu'elles ne cristallisent pas, et qu'au con- traire elles tendent toujours a priver de cette faculte les corps avec les- quels on les met en contact, elles ne sont ni volariles, ni fusibles sans alteration ; leur combustion laisse toujours des cendres, quelque peine que Ton se donne pour les eviter; leurs dissolutions s'alterent avec rapi- dite- d'ailleurs, une Ibis engagees dans des combinaisons, il est rare qu'on puisse les en retirer sans apporter quelque modification plus ou moins profonde dans leurs proprietes. 11 resulte de ces diverses circonstances pen d'empressement en general a etudier les matieres dont nous parlous : on craint toujours d'operer sur des substances impures, indeterminees; et sans leur connexite avec des phenomenes physiologiques importants, on ne verrait pour ainsi dire personne s'occuper d'un pareil sujet Ceux qui abordent cette partie si obscure de la chimie animale meritent done des eloges, et si, la comme ailleurs, on doit exiger d*eux de Inexactitude i precis faut plus que ne comporte le sujet. » Nous avons indique le but que M. Lassaigne B'esl pro|>ose d'atteindre La question dont il s'est occupe n'interesse pas settlement la cliimie, elle est plus importante encore pour la toxicologic et la medeeine legale. » Que devient une dissolution saline m£taliique dans son contact aveo » Une dissolution me'tallique veneneuse, un sel tie cuivre, par exemple, etant ingere dans l'estomac d'un animal , que devient-ii ? Sous quelle former dans quel etat de combinaison le retrouve-t-on? (496) » M. Lassaigne commence par faire ressortir la distinction qu'il faut eta- blir entre les effets qui resultent de Taction de certains sels en solution concentree sur 1'albumine liquide, telle qu'on la rencontre naturellement dans la plupart des fluides animaux, et les effets que presente 1'albumine dissoute dans une grande quantite d'eau. » Dans le premier cas , les sels terreux forment un precipite qui parait etre dii uniquement a ce qu'il y a manque d'une quantite suffisante de dis- solvant, car d'une part, le precipite se dissout rapidement dans l'eau froide, et d'une autre part, les memes sels ne troublent pas les dissolutions albu- mineuses prealablement etendues d'eau. » Quant aux sels metalliques proprement dits, qui forment avec 1'albu- mine de veritables combinaisons insolubles, ils ne presentent pas de diffe- rences avec les solutions faibles ou concentrees d'albumine. » M. Lassaigne a experimente avec des sels de nature tres different^, avec des sulfates, des nitrates, des chlorures, des acetates, avec des sels de plomb, de cuivre, d'argent, de zinc, de fer, de platine. II a reconnu que 1'albumine est susceptible de s'unir a tous ces sels sans en eliminer les acides qui en font partie, sans meme modifier Ieur etat de saturation. Dans aucun cas, il n'a pu, reconnaitre une combinaison d'albumine et d'oxide metallique, non pas que ces sortes de composes ne puissent exister, mais ils se forment dans des circonstances differentes. D'apres lui, 1'albumine sunirait. en proportions definies avec les sels metalliques. En adoptant pour le poids de l'atome de ce principe immediat le nombre 2387, 5o, et repre- sentant cette quantite par A, on peut se representer comme il suit les prin- cipales combinaisons de 1'albumine avec les sels : A6, ( PbO )3, OH603 = albuminate d'acetate de plomb tribasique; A8, PbO Aza 05 = albuminate de nitrate de plomb; A5, CuOC4He03 == albuminate d'acetate de cuivre; A\ Cu 0 SO3 = albuminate de sulfate de cuivre; A, AgO Az'O5 = albuminate de nitrate d'argent; A6, PtCl* = albuminate de chloride de platine. Ce n'est toutefois qu'avec beaucoup de reserve que M. Lassaigne attribue aux sels precedents une composition veritablement atomique, et nous croyons qu'il a raison ; car, meme en negligeant le soufre et la petite quan- tite de matiere saline que renferme 1'albumine , nous ne savons pas qu'il y ait une seule experience qu'on puisse citer a I'appui d'une formule ato- nique quelque peu vraisemblable pour cette substance. II y a plus, les ex- (497 ) periences de M. Mitscherlich jeune surla combinaison du sulfate de cuivre neutre avec l'albumine, prouvent que cette combinaison ne peut etre la- vee sans eprouver de decomposition ; que l'eau la denature de telle sorte, que long-temps avant d'en avoir employe la quantite qui serait necessaire pour la purifier, en la supposant parfaitement stable, elle se change en une combinaison qui contient moins d'acide sulfurique, plus d'oxide de cuivre et surtout beaucoup pins de matiere organique. » Dun autre c6te, les proportions de sulfate neutre et de sulfate triba- sique de cuivre, trouvees par M. Mitscherlich dans les albuminates que ce chimiste a fait connaitre,different trop les unes des autres pour qu'on pnisse en attribuer la cause a des erreurs d'analyse. Elles sont dues sans doute a la difficulte, peut-etre a l'impossibilited'obtenir des sels purs. Ces considera- tions et plusieurs autres que nous passerons sous silence, nous autoriseut a croire que les proportions definies, si tant est qu'elles existent dans les composes dont nous avons parle, sont loin d'avoir ete suffisamment eta- blies par 1'experience. » Nous ne parlerons pas en particulier des combinaisons que M. Las- saigne a decrites dans son Memoire. Nous nous bornerons a signaler leurs principals proprietes. Ces combinaisons sont amorphes-, elles contiennent, lorsde leur precipitation, une quantite d'eau toujours tres considerable et qui constitue ordinairement les trois quarts environ de leur poids. Celles de cuivre et d'argent sont transparentes et colorees, la premiere en vert, la seconde en jaune. Toutes jouissent de la propriete d'etre solubles dans un tres grand nombre de sels et de matieres diverses parmi lesquelles nousci- terons le sel marin, le sel ammoniac, le nitrate depotasse, riodure de po- tassium , l'eau de chaux , l'ammoniaque. Klles presentent une propriete singuliere signalee depuis deja bien long-temps dans des combinaisons ana- logues, etplusrecemment par 31. Mitscherlich. dans ie sulfate de cuivn iab bumineux : c'est que les reactifs qui servent tantot a accuser la presence des sels, tantot a en doser rigoureusement les proportions, cessent de ma- nifested dans ces sortes de combinaisons, les phenomenes ordinaires de precipitation on de coloration caraeterisliques pour ces sels. C'est ainsi que foxide de cuivre nest precipire ni par la potasse, ni par ['hydrogene sul- bire; que le nitrate d'argent et le nitrate de plomb miis a l'albumine sont solubles a froid, le premier dans une dissolution de chlorure de sodium, lc second dans une dissolution de sulfate de soude. Ces circonstances et beaucoup d'aulres dememe ordre out ete signaleesavec un soin particulier par M. Lassaigne qui en a senti toute rimportance. (49« ) • Ses experiences sur les tissus des animaux lui ont fait reconnaitre dans ees matieres la propriete de s'unir, comme l'albumine, aux sels metal- liques sans les decomposer, et de former des composes insolnbles dans Teau que beaucoup de dissolutions salines peuvent detruire en redissol- vant pour la plus grande partie le sel metallique qui etait combine a la substance organique. II a opere particulierement sur des sels de cuivre et deplomb, et sur des portions de tissu membraneux desintestins greles, des morceaux de peau depilee, des cartilages. » M. Lassaigne croit que dans l'administration des sels metalliques a Tinterieur, il s'etablit dans Teconomie, par suite de Tabsorption, des cora- binaisons semblables a celles dont nous avons parle, entre les sels metal- liques et l'albumine contenue dans les divers fluides animaux, et que c'est probablement dans cet etat qu'ilssont transporter dans nos humeurs et que leur effet medicamenteux est le plus souvent produit. D'un autre cote, il regarde comme vraisemblable que dans Taction d'un sel metallique sur un tissu animal quelconque, il s'etablit d'abord une combinaison entre ces deux corps qui, venant a modifier les proprietes vitales de ces parties or- ganiques, apporte un cbangementdansleurs fonctions. Tl ajoute, en termi- nant son Memoire, qu'il serait interessant d'examiner les eifets therapeuti- ques des composes d'albumine et de sels metalliques. » En generalisant, comme il l'a fait , Taction des dissolutions metalliques sur l'albumine et sur les tissus de nos organes; en appelant, plus qu'on ne Tavait fait jusqu'a lui, Tattention des chimistes sur les modifications que Tintervention d'une matiere animale apporte dans les proprietes caracteris- tiques des sels, M. Lassaigne a fait, selonnous, un travail utile. » L'Academie, qui a honore en 1837 de Tinsertion dans le Recueil des Savants Strangers un premier travail de ce chimiste sur le meme sujet , verra sans doute avecinteret la perseverance dont Tauteur a fait preuve. » Nous avons Thonneur de lui proposer d'ordonner Timpression du Me- moire de M. Lassaigne dans le Recueil des Savans e'trangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptees. (499) chimie. — Note sur Vemploi de deux nouveaux procedes propres a deceler et a isoler V arsenic dans les matieres organiques ou inorganiques qui en contiennent; par M. Persoz. (Commissaires, MM. Thenard , Magendie, Pelouze.) « II resulte, dit l'auteur, des recherches exposees dans ce Memoire, que l'arsenic renferme dans un mineral ou dans une substance organique etant prealablement transforme en arseniate, petit toujours etre isole et separe en faisant passer l'acide arsenique a I'etat d'acide arsenieux, soil par l'acide sulfureux, soit par le chlorure ammonique. Get acide arsenieux est trans- forme ensuite en sulfide arsenieux au moyen du sulfide hydrique. » mecaniqde appliquee. — SurVemploi de la vapeur perdue des ckaudieres pour aether le tirage des jowneaux ; par M. Pelletan. (Commissaires, MM. Arago , Poncelet, Seguier.) « M. de Pambour, en annoncant a l'Academie le resultat de quelques experiences sur la meilleure disposition de la tuyere qui lance la vapeur perdue des machines des locomotives dans leurs cheminees,a dit que Ton n'a fait aucune recherche sur la part de vaporisation qui est due a la tuyere, ni sur les meilleures conditions de 1'orifice. » Cependant, des 1828, etavant le concours anglais pour les locomo- tives, le ministre de la Marine et M. Ie baron Tupinier naviguaient sur If bassin de la Villette avec un bateau qui n'avait pas de cheminee, et dont le tirage etait determine par un jet de vapeur; des i8ar) des experiences hebdomadaires etaient faites rue de la Paix, n' 27, pour demontrer les effets utiles divers du jet de vapeur; a la meme epoque, et pendant un an, le bain Vigier du Pont-Neuf a chaufTe' son eau par ce procede, et des cen- taines d'amaleurs francais ou etrangers, ont ete" temoins des resultats. » Des 1829 j'ai communique a l'Academie une Notice dans laquelle j annoncais que le jet de vapeur produisait un vide de 22 pouces de mer- cure ou une pression analogue, et j'en deduisais les consequences; d'autres memoires suivirentde pres, dans lesquelsje donnais une formule generale pour determiner dans tous les cas la vitesse du courant d'air produit par le jet de vapeur, et je precisais les conditions du ph^nomene. » La Commission a I'examen de laquelle ces divers travaux avaient &* ( 5oo ) renvoyes ay ant perdu successivement tons ses membres, j'espere que 1'Academie voudra bien en designer de nouveaux. » Quoique le retard du rapport que je sollicite ait eu une facheuse influence sat la propagation de mes idees, cependant quelques applica- tions importantes en ont ete faites. Je citerai en particulier les bateaux de M. Cochut, dont le tirage est determine par un jet de vapeur pris sur la production de la chaudiere. » La nouvelle Commission ne trouvera que juste sans doute de deter- miner les rapports , soit d'anteriorite , soit de merite qui peuvent exister entre la notion vague de 1'entrainement de l'air par la vapeur de Manoury, l'envoi de la vapeur perdue des machines dans leur cheminee par Ste- phenson, et mes travaux, qui donnent la determination exacte de la va- leur du phenomene , de ses conditions et de sa loir jusqu'a la formule generate qui 1'exprime. » Note de M. Poncelet, relative a la reclamation de M. Pelletan. « A 1'occasion de la precedente reclamation de M. Pelletan , M. Poncelet fait observer que le phenomene presente par un courant de vapeur, injecte au moyen dune buse, dans les cheminees des locomotives de chemins de fer, etait connu avant l'epoque de 1828, rappelee dans cette reclamation. Suivantlui, ce phenomene est purement mecanique et ne depend, en au- cune maniere, de la nature particuliere du gaz injecte; ses applications in- dustrielles meme ne se bornent pas a celles qui en ont ete recemment faites au tirage des cheminees des chaudieres a vapeur. » Voici comment s'exprimaitM. Poncelet, dans un projet de programme (run prix pour le perfectionnement des machines soufflantes , qui fut en- suite propose par la Societe des lettres, sciences et arts de Metz, dans sa seance publique du i5 avril 1 8a 1 (voj. le Recueil de cette Societe, annee .819 et r820,p. 69etsuiv.): « On a generalement accorde fort peu d'influence a la maniere dont les » porte-vents peuvent etre adaptes a la machine. Cependant une experience » faite par Vun des membres de la Societe , semble prouver que cette partie » est susceptible de quelques perfectionnements. Voici cette experience : » L'onfice de la buse d'une machine soufflante etant place a une certaine > distance de celui du porte-vent , on obtient un courant d'air beaucoup » plus fort que dans le cas oil le porte-vent est immediatement applique » a la machine, ainsi que cela se pratique d'ordinaire, » On sent que I'effet est du a plusieurs causes , telles que » cation laterale du mouvement , la suppression du vide a l'eudroit < (5oi ) » buse, etc., causes qui tiennent, pour la plupart, a la nature elastiquedu » fluideen mouvement. et de celui clans lequel tout le systeme est plonge. o « L'auteur du programme termine en demandant : « Des experiences eh » grand , propres a determiner le rapport necessaire a etablir entre les » diametres des orifices do la buse et du porte vent, ainsi que la quantite • de leur ecartement, afin d'obtenir .in maximum dYlfet pour une distance » possible dans le meme intervalle de temps. » « Leprixdevaitetredeeorne dans la seance publique dn moisd'avril 1822. Avant cette epoque, M. Poncelet fut nomme rapporteur el charge dediriger les experiences sur la machine soufflante, presentee par i'un des concur- rents qui, d'ailleurs, n'avait pas saisi le veritable sens du programme. A ce sujet, le rapporteur s'exprime ainsi dans tin extrait fait par M. Herjjftfi , secretaire (Seance generate du i^avril l$**,pag. u3 a n5): «M. Pancreayant avance n 'avoir pas oblenu les resultats dont il s'agit , » la Commission a cru devoir reiterer 1'experience en sa presence. » A cet effet, on a adapte au soufflet une buse dont la section etait beau- » longueur de 6 pieds ; la buse du soufflet ayant ete introduce entiere- ■ ment dans I'orifice du porte-vent, de maniere a empecher toute commu- » nication avec l'air exterieur, on vit qu'en faisant agir le soufflet, le mou- » linet place a I'orifice de sortie ne prenait d'abord aucun mouvement : » qu'il en prenait, au contraire , un tres faible quand on donnait un pen » de jeu autour de la buse; qu'enfin la vitesse de la roue augmentait a me- » sure qu'on detachait davantage la buse du porte vent, oil qu'elle <>c » trouvait moins engaged dans celui ci : ce qui eut lieu jiisqu'a ce que l\> » rifice de la buse se trouvat exterietirement , a one certaine distance de » celui du porte-vent; alors [e moulinet faisaif 18 tours dans une minute: » davantage les deux orifices jusqu'au point d'insinuer, en grande partie, a la buse dans le porte-vent. » » Ce fait particulier, ajoute a celui deja rapport e dans le programme, » montre, en outre, que la longueur du porte-vent pent excreer egale- • ment une influence tres grande sur la quantite de lecartement des ori- » bees, qui, dans chaque cat, correspond au maximum de vite&e ^ 68.. (5o2) • moulinet. II eut ete curieux de constater ce qui arrive , quand , 6tant » tout acces a I air exterieur, on reduit successivement la section du porte- » vent a celle de la buse du souflflet, et de voir si les resultats sont moin- * dres que dans ia premiere hypotheses mais cette question rentre dans » celle qui a ete posee dans le programme de Ja Societe , et ce n'etait pas » a vos commissaires a la resoudre, en supposant qu'ils eussent eu les » moyens et le temps necessaires. » Pour constater que, dans les experiences citees, les effets etaient dus, » en grande partie, a un phenomene analogue a celui qui se passe dans les » soufflets a trombe usites dans quelques pays, c'est-a-dire a la communi- » cation laterale du mouvement, on approcha la flamme d'une chandelle » de I'orifice du porte vent, et Ton distingua tres bien qu'elle y etait entrainee » avec plus oumoinsde rapidite, selon l'ecartement desdeux orifices. L'effet » tout contraire aurait evidemment lieu , si Ton terminait le porte-vent par » un orifice plus petit que celui qui est necessaire pour depenser tout l'air » affluant , car ici la vitesse ne saurait augmenter en raison inverse des » surfaces de section. On doit sentir d'apres cela, disent MM. les commis- » saires, que la disposition dont il s'agit ne peut guere etre employee que » dans les circonstances ou la vitesse de l'air, a sa sortie du tuyau, nedoit » pas etre considerable, ou plutot quand cette vitesse est totalement indif- » ferente, comme il arrive, par exemple, lorsqu'on veut aerer des galeries » de mine, des magasins, etc. » » Quant au cas ou, sans changer le rapport designe plus haut, des ori- » fices de la buse et du porte-vent, on intercepte entierement le passage » a l'air exterieur, il parait que non-seulement la communication laterale » du mouvement doit tendre a faire un vide aux environs de la buse et le » long des parois du porte vent, ce qui doit detruire, en partie, l'effet de » l'air en cet endroit, et occasionner des especes de remous, mais qu'il » s'etablit encore dans la longueur du porte-vent des oscillations ou re- » foulements, par la resistance de la colonne d'air exterieure. » » Ces passages sont assez clairs pour qu'il devienne inutile de rien y ajouter. lis n'indiquent , en aucune facon , 1'application de la vapeur perdue des locomotives, au tirage des cheminees, qui conserve tout son merite in- ^ustriel; aussi la reclamation de M. Poncelet ne porte-t-elle que sur le dis- positif paniculier de la buse ou tuyere d'injection, et sur le principe de physique qui en decoule relativement aux lois de la communication du mouvement dans les fluides elastiques, principe auquel il n'attache d'ail- leurs qu'une importance scientifique relative. » ( 5o3 ) hygiene. — Des habitations considerees sous le double rapport de la salu- brite publique et privee, 2e Memoire; par M. Petit, de Maurienne. (Commission precedemment nominee.) Dans son premier Memoire l'auteur setait attache a demontrer, par des recherches statistiques, 1'influence que les habitations exercent sur la niortalitemoyenne des populations. Dans le second, ilaeupourbutd'etablir, par une serie d'observations particulieres, que la mauvaise disposition interieure des habitations, meme quand elles sont placees dans de bonnes localites, peut devenir une cause puissante de maladie et de mort pour les personnes qui les habitent. medeciwe. — Vaccination operee en i83i au way en du cow-pox. M. Dow, medecin a Komorantin (Loir-et Cher), adresse une Note pour le concours au prix propose par 1'Academie sur les diverses questions relatives a la variole et a la vaccine. « Au mois de juin 1 83 1 je recueillis, dit-il , du virus vaccin sur le pis d'une jeune vache, et je m'en servis pour vacciner le jeune Bourgeois , de la commune de Millancay. L'operation fut suivie d'un plein succes. Dix- neuf mois apres je tentai sur le meme sujet une seconde vaccination avec du vaccin pris de bras a bras, et cette nouvelle operation n'eut aucun resultat. » Ce fait a ete constate par les autorites de Ja commune de Millancay. Les fails semblables que Ton a cites Fan passe sont tons de date posterieure, et viennent seulement confirmer les resultats que j'avais obtenus, resultats qui avaient ete portes a la connaissance du public, par le Rapport sur les vaccinations pour Tannee i83a. » (Commission pour le concours au prix concernant la variole et la vaccine.; M. Billabit presente une syrene mimic do ,;.- Memoire, par M. Dagonet; Cbalons-sur-Marne , in-8°. Essai sur les Lois providentielles et leurs rapports avec nos his civiles, politiques et religieuses; par M. Ravulhe. d'Alhi: r S59 , in-13. Bulletin general de Therapeutique medicaic et chirurgicale; \5 — 3o mars 1840, in-8". Bulletin general de la Societe industriellc de Mulhausen; n° 62; in -8°. Supplement a la Notice des travaux de M. de Pambour; t feuille in-4°. Societe des Progres agricoles. — Botanique applique'e; Geographie. des Plantes; par M. Mehat. Extrait du Cultivateur, journal.) ( 5o6 ) Revue critique des Lwres nouveauoc; par M. Joel Cherbuliez; 8e annee , n* 3, io-8°. L'Enseigne/nent, bulletin d Education; mars 1840, tome ier, n° 5; par MM. Jullien et Hippeau ; in-8°. Transactions Transactions de la Societe Geologique de Londres; 2e serie, vol. 5, part. 2% in-4°. Proceedings Proces-Verbaux de la Societe royale de Londres; n0,4oet4i; 21 nov. 1839—20 feV. 1840, in~8°. The anatomy Sur Vanatomie de la Mamelle; par M. Astley Paston Cooper; Londres, 1840, in-40, avec atlas in-fol. Barlow's Tables.... Barlow. Tables des Carre's, des Cubes, des Racines carrees, des Racines cubiques, depuis \ jusqua 1 0 000 ; edition stereotype ; Londres, 1840, in- 12. The London .... — Journal des Sciences et Magasin philosophique de Londres et d'£dimbourg ; roars 1840; in-8*. The Athenwum 3 journal; fev. 1840, in~4°. Astronomische .... Nouvelles astronomiques de M. Schumacher ; n° 3g5, in-4°. Verhandlungen. . . Transactions de V association des naturalistes suisses dans la reunion qui a eu lieu a Berne les 5 , 6 et 7 aout 1 83g 5 Berne , in-8°. Gazette medicale de Paris; tome 8 , n° 12. Gazette des Hopitaux; n° 33 — 35. UExperience, journal de Medecine; n» 142, in-8°. Gazette des Medecins praticiens; n" 22 et 23. VEsculape; n° 16. L'fiducateur; sept, et oct. 1839, in-4°. COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 50 MARS 1840. PRESIDENCE DE M. POISSON. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE micrographie. — Note sur le Penicillium Biotii, Turp. ; Hygrocrocis ? Production organisee, vegetate, mucedinee; par M. Turpi*. «Au mois tie mars i835, notre confrere M. Biot nous remit un bocal, bouche a l'emeri, rempli en grande partie d'eau distillee dans Iaquelie avait ete deposee une tres petite quantite de Dextrine. Dans le fond du bocal et sur quelques points des parois interieures, il sVtait developpe des productions circulates, hemispheriques, blanches, iegerement verdatres, quelquefois rougeatres, et d'un aspect soyeux. Les plus vol inn incuses avaient environ i5 millimetres de diametre; d'autres, moins developpe«*s. moins agees et de differentes grandeurs , etaient plus petites. » Vues a un tres faible grossissement du microscope on s'apercevait que ces productions etaient dues, chacune , a une particule de Dextrine com- posed d'un certain nombre de globulins qui, tous, avaient vegete en etendant leurs filaments dans tous les sens de maniere a former des touffes hemispheriques et rayonnantes. »Lorsqu'on detachait ces touffes de petits vegetaux du point dappui sur C. R l84o, t«r Scmeure. (T. X , N" 15.) 69 c 5o8 : lequelelles s'etaient developpees , leurdessous, forcement aplati(i),offrait un point central qui indiquait la particule de Dextrine dont les globulins commencaient a se filer en un vegetal mucedine. »En continuant de s'etendre, ces touffes filamenteuses finissaient parse dissocier; les individus, en s'isolanl les uns des autres, s'elevaient et vaga- bondaient librement dans toute Fepaisseur de Feau. La ils continuaient de se developper, mais ils ne fructifiaient point encore. Semblables a un grand nombre de vegetaux aquatiques, corame par exemple les Myriophyllum et les Potamogeton , leur fructification ne pouvait s'operer qu'en dehors de l'eau et sous Finfluence des agents atmospheriques. ^Acette epoque la surface de l'eau se couvrait successivement d'un leger duvet glauque et comme pulverulent; c'etait le dernier terme de nos petits vegetaux ; c'etait leur fructification , dont nous allons parler tout-a-Fheure , c'etait un champ de ble epie. »En observant ces petits vegetaux acheves, a l'aide d'un grossissement microscopique plus considerable, environ 260 fois, on voyait que leur tigellule, d'abord pleine et tres tenue, seramifiait, se tubulisait peu a peu en prenant un peu plus de diametre et que dans son interieuril se formait des globules assez distants et places a la suite les uns des autres. Plus tard , ces mercies tigellules se gonflaient ouse dilataient irregulierement, soitsous le rapport du lieu, soit sous celui de leurs formes et de leurs grandeurs. Mais ce qu'il y avait de remarquable , c'est que toutes ces dilatations , en quelque sorte vesiculates, devenaient autant deconceptacles(2)produc- teurs de globulins de grosseurs variables. (1) Si ces touffes he'raisphe'riquespouvaient se passer d'un point d'appui, si elles pou- vaient se developper suspendues dans Feau , elles auraient la forme symetrique d'une sphere rayonnante en tous sens, et cette sphere n'aurait ni haut , ni has, ni cotes. Co serait e'galement le cas de tous les grands vegetaux si , pouvantaussi se developper sans point d'appui et dans deux milieux si differents, ils vivaient suspendus dans l'atmosphere et par consequent sous des influences a peu pres egales. Nous disons a peu pres egales, car il faudrait encore qu'un lei vegetal roulat sur lui-meme, dans tous les sens, afin de neutraliser la difference des influences d'exposition. fe) Dc semblables dilatations conceptaculiferes et globuliniferes se voient dans Rankle globuleux et terminal des individus moniliformes du Nostoch commune , dans celui terminal, grand, ovoide, plein de globulins, et dans ceux intermediates de V Ana- baina licheniformis, Bory ( Nostoch lichenoides, Vznch.), dans ceux intermediates du Conferva vesicata, dans ceux terminaux et tres gros du Conferva ferruginea, Lyngb., Tab. 55, fig. 3, dans ceux reguliers et fructiferes des diverses especes de Vaucheria. Ces dilatations de tigellules ou d'articlcs globuleux de tigellules portent souvent le nom dr ( 5o9 ) »Ces dilatations adventives et globuliniferes donnaient a ces petitsvege- taux l'aspect le plus < !«gant ( t etaient le caractere le plus distinclif de cette nouvelle espece de Peniciilium a laquelle nous avons attache Je nom de M. Biot, comrae layant obtenue et observee le premier a son etat naissant. » Tout ce que nous venous de dire de cette mucedinee n'appartient encore quaux organes de la vegetation, qua cette partie inferieure tout aquatique. Nous allons maintenant parler de sa partie superieure, ae- rienne, terminale et terminee, de sa fructification ou des corps reproduc- teurs de l'espece (i). « Arrivee a une epoque assez determinee pour lespece, la vegetation s'apaise, les articles des tigellules deviennent plus courts ; ils se globuli- sent, ils se montrent en series moniliformes, simples, ou reunies plusieurs ensemble et disposees alternativement. Ces globules sont legerement glauques (2). » D'apres un grand nombre d'analogies, nous considerons cette pro- duction vegetale mucedinee, corame etant en nieme temps quasi-spon- tanee, et corame pouvant aussi se reproduire par ses parties separees. » Presque spontanee , en ce que les globulins speciaux dont est formee, par agglomeration, la matiere organique de la Dextrine, peuvent, etant individu de cette mucedinee. » Par les parties separees. Ce second moyen de reproduction offre deux modifications tres distinctes, ou , si on 1'aime mieux, deux sortes de fructifications : rouve dans les globulins seminnlii'eres developpes et ufermes dans l'interieur du tube simple ou dans ceux des dilatations les vegetaux appendicul<;s. (0 Les botanistesdisiiugueut des organs u. . koesde fructifica- loppant et protegeant ces bourgeons terminaux , auxquels on donne le nom d'embrjons. (a) C'est FinfWscence de cette mucedinee, mais c'est une inflorescence reduite a l'expression la plus simple de celle des vegetaux appendicules , c'est-a-dire au corps re- producteur embryoimaire pnve de tout I'appareil brillaut et appendicular* de ia iesr 69. (5.o) vesiculates des tigellules, globulins qui, lorsque le vegetal-mere meurt et se decompose, germent et reproduisent autant d'individus de l'espece. Celle-ci est comparable aux globulins reproducteurs contenus dans la ti- gellule tubuleuse des confervees , et a ceux que renferment les vesicules rnaternelles du tissu cellulaire des autres vegetaux, lesquels, eux aussi, sont susceptibles, dans certaines circonstances favorables, de reproduire l'es- pece dont ils emanent. » La deuxieme a lieu par la separation des articles globuleux, termi- naux et disposes en chapelet. » Dans cette derniere reproduction on peut voir l'analogue, Tidentite meme, d'une bouture ordinaire, puisqu'il est vraique ces globules ne sont que des merithalles ou des articles de tige tres abreges. Mais on peut tout aussi bien dire qu'ils sont des seminules, des corps reproducteurs, ou les embryons appendicules (i) des grands vegetaux, puisque ceux-ci ne sont, en realite, que des bourgeons terminaux, et, par consequent, des (i) Les embryons des vegetaux appendicitis, observes tout venus dans l'interieur de l'enveloppe de la graine pendant ce temps d'arret qui se'pare la vie embryonnaire de celle qui commence au moment de la germination dans le sol, sont deja des plantesen miniature pourvues de quelques petites feuilles dont la seule disposition alterne ou oppose'e, engainante ou libre, indique deja a laquelle des grandes divisions du regne vegetal ces plantules appartiennent. Ce sont ces premieres petites feuilles de la plante qui, sous la denomination inutile et obscure de CotyUdon, ont fourni le caractere et les denominations de Monocotyledon , quand la plantule embryonnaire n'a que des feuilles alternes, et que, par consequent, elle n'en peut presenter qu'une d'abord; et de Dicotyledon , lorsque les premieres feuilles sont oppose'es par deux ou par verticilles composes d'un plus grand nombre. Cette denomination de Cotyledon, employee pour exprimer une chose si simple que des feuilles , et a laquelle celle de Protophylle aurait e'te bien mieux appliqu^e, a nui singulierement a la connaissance si facile de la plantule embryonnaire des vegetaux. On a demande de tous cotes : qu'entendez-vous par des Cotyledons? Des hommes du plus grand me'rite nous ont plusieurs fois fait cette question , et nous ont prie de vouloir bien leur expliquer ce qu'ils croyaient une chose tres savante et tres comphque'e. De grands botanistes, au nombre desquels nous pouvons citer Willdenow et Persoon, etaientdans la meme obscurite ; ils confondaient sans cesse I'embryon, les cotyledons et le perisperme, trois choses distincles , comparables a celles du fcetus du poulet, a ses membres appendiculaires et a la matiere albumin euse qui l'entoure. Les embryons ou corps reproducteurs des vegetaux inappendicules ou depourvus de feuilles, eiant toujours des bourgeons extensifs d'unn mere qui precede, doivent neces- sairement etre reduits a la tigelle , qui est la partie essentielle de tout embryon vegetal. C'est a cet eut de plus grande simplicite qu'est due la denomination de Acoiyttdon, ce f 5n ) articles de tiges completement enveloppes par les feuilles ovulaires et car- pellaires soudees par leurs bords. » Les figures representant toutes les phases successives que subit cette vegetation , depuis son depart de la Dextrine jusqu'a la germination des ar- ticles globuleux, terminaux et aeriens de la fructification, ont ete mises sous les yeux de I'Academie. » chimie. — M. Dumas depose sur le bureau line INote en reponse aux re- clamations de M. Laurent. Comme la Lettre de M. Laurent n'a point ete lue, M. Dumas croit devoir s'abstenir, par un sentiment de convenance facile a comprendre, de lire sa reponse. Sur l'invitation expresse du bu- reau, M. Dumas littoutefois le court resume qui renferme ses conclusions, laissanl pour les Comptes rendus des details que toutes les personnes qui s'interessent a la question pourront trouver dans ce Recueil. Note relative aux reclamations de M. Laurent; par M. J. Dumas. « J'espere que les lecteurs des Comptes rendus ne s'etonneront pas que j'aie repondu de la maniere la plus calme a des reclamations vehementes et passionnees: ils savent que la profondeur des convictions ne doit pas tou- jours se mesurer a la vivacite avec laquelle on les exprime. » Apres avoir cherche a mettre a sa vraie place la discussion qu'on est venu engager devant I'Academie, apres l'avoir retiree du domaine des de- tails pour la porter sur le terrain des idees generates, je remplis encore un devoir en ecartant les questions tout-a-fait personnelles sous lesquelles le debat viendrait s'etouffer. » Je m'etais efface completement, j'avais fait abnegation entiere de ma position et de mes droits : M. Laurent ne I'a pas compris. Mais puisque ma moderation a ete si mal apprecie'e, il faut que M. Laurent sache pour- quoi je ne lui ai pas accorde tout ce qu'il s'attribue. qui veut dire, en termes plus clairs et plus precis, prive" tie feuilles. Tl estaisede sentii qu'un caractere pris dans la presence ou dans l'absence de quelques petiies feuilles, pouvait manquer assez souvent. On pouvait pressentir qu'un assez l»on nombre d'em- bryons, apparlenant a des ve;;t;taux vctus do {;randes t;t h, ll,> f.-uiilcs, n'en seraient pas moins reduits a n'offrir encore qu'une tigelle inappendicule'e ou sans feuilles, et par consequent AcotjUdons. Quelques botanistes, irabus de Pinvariabilite des feuilles cotyle'es, et voulant bon lire malgre lorsqu'il n'y en a point il faut les y admettre ne fut-ce qu'en principe. Nous a autant voir un zoologiste soutenir que les quatre membres appendiculaires des i«aw»- miferes existent sur la colonne vertebrale des serpents. ( 5.* J n Je me propose de demontrer dans cette Note que M. Laurent n'a rien ajoute a la loi des substitutions consideree corarae loi empirique; qu'il a trouve la notion des types dans la science ; que ses reclamations reposent sur des citations alterees ou sur des malentendus qu'il a fait naitre lui- raeme , en cherchant mes idees sur les substitutions dans mon Traite de Chimie, au lieu de les prendre tout simplement dans mon Memoire original. t, On va voir par les extraits que j'ai reunis de mes propres Memoires et des siens, qu'en i834, bien avant l'epoque ou j'ai parle dans mon ouvrage des phenomenes de substitution, j'avais prouve et annonce : » i°. Que le chlore peut remplacer 1'hydrogene volume a volume dans les corps organiques ; exemple, formation du chloral ; action dti chlore sur l'essence de terebenthine , production du chlorocinnose ; » 2°. Que le chlore peut agir sur les corps organiques en enlevant de 1'hydrogene sans le remplacer; exemple, conversion de l'alcool en C8H8Oa qui precede le chloral ; » 3°. Que le chlore peut s'ajouter a tin corps qui en a pris par substitu- tion; sans pouvoir citer un exemple alors, j'avais deja formellement prevu » 4°. Que l'oxigene, en agissant sur un corps hydrogene , peut former de Veau et un corps oxigene auquel cette eau demeure unie; exemple, conversion de riiydrure de cinnamyle et de l'hydrure de benzoile en acides cinnamique et benzo'ique. » Ces quatre circonstances prevues ou demontrees, dans mon premier Memoire sur les substitutions, constituent encore aujourd'hui tout ce qu'on sait a ce sujet. » M. Laurent a d'abord fait usage de ces notions qu'il avait prises dans mon Memoire; c'est ce qui resulte clairementde la lecture de ses premiers ecrits relatifs aux substitutions, puis il en a peu a peu oublie l'origine et il a fini par se persuader qu'elles lui appartenaient. Des citations precises vont retablir les faits sur ce premier point. • Je fais voir egalement dans cette Note , comment des les premieres recherches que j'ai executees sur les substitutions , je me suis laisse diri- ger par la notion des types chimiques. Cette demonstration est d'autant plus facile, que M. Laurent, avec line bonne foi dont je le remercie, met- tant de cote tous les embarras qui pourraient naitre de l'influence des theories qui ont preside successivement a nos conceptions, pose la question de la maniere la plus precise , et rend par la ma reponse facile et decisive. n M. Laurent a raison, il ne s'agit pas de savoir si Ion a donne une theo- ne juste, lls'agVt de savoir dans quel esprit cette theone a ete donnee. f 5,3 ) II sera convaincti, je l'espere, par les citations suivantes, que je ne liri ai pas emprunte la notion des types, et encore moins celle des types chimiques. Peut-etre meme ira-t-il pins loin en recueillant ses souvenirs, et fera-t-il une part meilleure aux Memoires qui out precede les siens dans les recherches sur les substitutions. » Loi des Substitutions. — Occupons-nous d'abord de la loi experimeniaie Dans un Memoire imprime il y a trois ans et qui fait partie dun recueil jus- tement celebre, M.Laurent reclame deja I'entiere propriele de la theorie des substitutions (i). Sa maniere d'argumenter pour le loud, eonmie pour la forme, est encore la m^me dans la lettrequ'il vient d'adrcsser a TAeademie. P M. Laurent etablissait dans son ancien Memoire que nia theorie des substitutions consistait a dire que Phydrogene est toujours remplace par le chlore, le brome ou l'oxigene, equivalent a equivalent; Partant d<- ee les pretentions qu'il me suppose, au moyeu de trois arguments. » Le premier consistait a dire que cette theorie ainsi formulae serait inap- plicable a l'explication des faits qu'on observe dans la serie d oxidation de I'alcool. Sans tliscuter ces faits en eux-memes, je me borne a repondre que M. Laurent me pretait un principe bien different de eelui que j'ai pose. » Le second argument est vraiment extraordinaire. M. Laurent avance que je ne puis etre l'inventeur de la theorie des substitutions, puisque j'ai propose une theorie, celle du camphene, qui ne s accorde point avec elle. Mais M. Laurent peut-il done ignorer que la theorie du camphene est an- terieure de cinq annees a mon premier Memoire sur les substitutions ? » Le troisieme argument lui est foumi par les composes chlorcs tJe Ja naphtaline. Mais M. Laurent oublie que e'est a Paide de cette theorie qu'il presente comme incapable de les cxpliquer, qu'il a deeouvert !;i phipart de ces composes, qu'ilaetabli ies iormules fjni les represeuteuttouff. II oubHe tout ce qu'il a imprime a ce sujet, a une epoque qui sera rappelee p|„s loin; car cet argument a retrouve place dans la letlre aefuelle r|, » Ainsi des trois arguments employes autrefois par M. Uurent, le pre- mier ne repose sur rien; le second repose sur une fifflsse date; le troi- sieme est formellement contredit par lauteur lui^meme. « J'aurais du sans doute repondre plus lot a cette premiere attaque, mais la reponse etait si facile que je me trouvais trop heureux de pouvoir regarder comme inutile a soutemr, une polemique entamee en termes si peu m, s„res. » J'ai eutnrt,je lereconnais, car aujourd'hui M. Laurent, dans sa ietfre* (i) Ann. de Chim. et de Phjsiq., T. LXVI , page 3*6. (5.4) a TAcad^mie, raisonne de la meme maniere. Pour attaquer ma theorie des substitutions, au lieu d'aller la chercher dans le Memoire ou je 1'ai etablie scientifiquement, il la prenddans mon Traitede Chimie, ou je l'ai donnee depouillee de tous les details qui Taccompagnent dans mon Memoire. » Aihsi, quand il m'accuse d'avoir dit simplement que l'hydrogene etait remplace par le chlore equivalent a equivalent, quand il ajoute qu'il n'y a rien de plus dans ma theorie, et qu'il s'attribue la decouverte de toutes les autres particularity, M. Laurent oublie quelques details fort essentiels qu'il n'a pu ignorer autrefois. » Premiere particidarite. — Je dis positivemenl dans mon Memoire, que lorsqne l'hydrogene a ete enleve par le chlore equivalent a equivalent, le prodnit forme peut s'unir ensuite au chlore et donnerun compose nouveau; j'ajoute qu'une fois prevenu on demelera facilement le produit primitif du produit consecutif. » Voici le texte formel : « II n'est pas trop hasarde d'etablir en principe » que lorsqu'une substance organique hydrogenee est soumise a Taction » d'un corps deshydrogenant, elle s'approprie une portion de ce corps » equivalente a celle de l'hydrogene qu'elle perd. » Bienentendu que si le produit forme peut s'unir ensuite a la matiere » reagissante, la combinaison pourra s'effectuer et masquera les veritables » caracteres de la reaction; mais une fois prevenu, il sera facile de de- » meler les produits primitifs des produits consecutifs. » [Annates de Chi- mie, t. LVI, p. 148.) » Ainsi, j'avais parfaitement etabli des l'origine, qu'apres avoir forme un corps par substitution, le chlore pouvait en produire un nouveau en s'unissant au premier , et M. Laurent n'a rien eu a decouvrir sur ce point. » Deuxieme particularite. — Mais M. Laurent a peut-etre en vue le cas ou dans Taction qui nousoccupe le corps forme par la combustion de l'hydro- gene s'uhit a celui que la substitution vjentdecreer; circonstance qui cache au plus haut degre le caractere de la substitution, puisque la matiere employee semble acquerir un element nouveau, sans rien perdre. » Ce cas avait ete si bien prevu, que j'ai fait rentrer dans mon Memoire la conversion de Thydrure de benzoile en acide benzoique par Toxigene parmi les phenomenes de substitution; que bientot, et avant toute pu- blication de M. Laurent sur ces matieres, j y ai fait rentrer la conversion de Tesseuce de cannelle en acide cinnamique au contact de Tair. » Or comment G^H'^O* + 0« = C'8H'»0*, C36H.60l + Qa = C?6H,60<, peuvent-ils constituer des phenomenes de substitution, si ce n'est en di- sant, corame je l'ai fait, que l'eau formee doit etre mise a part, ce qui donne alors C*»H"0» + 0* = C>8I1'°0> -f IPO, C3SH,60J + O* = C^HMO1 4- H«0; ce qui laisse en definitive, corame corps formes par substitution , Ca8H"»0' provenanldo C48H"0*, C3eH'40\.... Ci6H'B0\ » Quand j'ai dit que la conversion de I'hydrure (U- benzoile en acide benzoique et celle de l'hydrure de cinnamvle en acide cinnamique ctaienf des phenomenes de substitution, je ne m'attendais pas, je I'avoue, a voir nnjourM. Laurent regarder corame une dccouverte la necessife delimi- ner l'eau formee dans cette reaction. » M. Laurent pretendrait-il que ce n'est pas l'eau formee par les subs- titutions an moyen de Poxigene qu'il veut designer, mais bien I'acide hydro-chlorique produit par les substitutions an moyen du chlore?Je n'a- percevrais pas bien la difference. » J'ajouterais, cependant , que la neccssit;'- dVliminer I'acide hydro- chlorique des corps qui Ie retiennent pour retrouver le produit reel de la de terebenthine, avant d'executer I'analyse a laquelle je fais allusion dans mon Memoire sur les substitutions. (Jrm. de Chimie/Y_. LVI, page 140.) » J'ajouterais encore que cette necessite semblait chose si simple a obtenu I on y mation tres naturelles de la the df'-vcloppeo moi-meme. » M. Laurent a public en idisfUut K-mrsirc. >7.\,S ( 5,6 ) » paraissent differents. Le chlore enleve de Phydrogene et le rempface » atome pour atome , metis Vacide hjdro-chlorique au lieu de se de'gager, » reste combine avec les chlorures forme's. » (Jnnales de Chimie et de Physique, t. LIX, p. 219) (i). » On lit dans nn autre Memoire ( Annates de Chimie et de Physique , t. LIX, p. 376): « Le chlore peut se combiner avec la naphtaline, et former l'hydro- » chlorate de chloro-naphtalase, qu'on peut representer par nne des deux » formules suivantes : G°H'6CH ou C*«HMC1* + »* sefixe sur I'acide anhydre, et le change en acide hydrali. {Annates 5 PfysiqUe, t. LVlLp. 3i5.) (5i7 ) » Ce tableau me dispense de route reflexion. » Ce qui veut dire que la theorie des substitutions de M. Dumas ne saurait I'expliquer. » Ainsi, les memes faits que M. Laurent reconnait en i835 comme parfaitement conformes a la theorie des substitutions, deviennent en 1837 incompatibles avec cette theorie. En i835c'est la theorie des substitutions qui apprend a M. Laurent a degager le radical modifie des corps qui s'j » J'avais done vu , i° que le chlore pouvait remplacer I'hydrogene equi- valent a equivalent; a° que le chlore pouvait se iixer en quantity's exeedant I'hydrogene enleve; 3°quel'eau 011 l'acidehydro-chloriqne formes pouvaient demenrer unis an produit ; 4' enfin, j'avais Vu que le chlore pouvait enie- ver 1'hydrogene sans le remplacer. » Ce dernier point n'a pas besoin de demonstration particuliere , car tout lemonde sait que j'ai explique la formation du chloral en supposan! que l'alcool, traite par le chlore, perdait d'abord deux equivalents d'hydrogene que le chlore ne remplaeait pas. » Ainsi, les quatre circonstances qui peuvent se manifester dans Taction reciproque du chlore etd'un corps hydrogene, je les avais vues des le pre- mier jour.EUes sont exprimees dans mon Memoire du i3 Janvier 1 8^4 , corame elles l'ont e'te dans le Memoire tout recent que j'ai eu l'honneur de lire a l'Academie. M. Laurent a done eu tort de dire que ma theorie des substitutions n'est devenue vraie qu'avec le secours des jnodificatrorts particularites que je viens de rappeler. » Theorie des types. — S'il est facile de detruire tonic 1'argu mentation de M. Laurent, en ce qui concerne la loi des substitutions, il est encore bien plus aise de detruire routes les pretentions qu'il eleve au sujet fit- la theorie des types. »Et d'abord quand M. Laurent vient dire qu'avanl qu'tl se ml occupy de ces matieres, il n'etait question ni de nomenclature, ni de theorie electro-chimique, ni de types. M. Laurent y a t-il bien reflechi? son premier Memoire sur les substitutions POjiiiiiiciiI a-t-il oublie que nous ndus en etions deja servis dans un Memoire anlerieur au sun eJ ou nous avons de'signe, M. Peligot et moi, sous le nom de chlorocinnose } It com- pose derive de Tessence de canuelles, par la perte de 4 Equivalents de chlore; reservant ainsi les mots chlorocinnase , chlorocitmese, chlorocinnise pour les trois composes qui devaient le preceder. (5.8) » Cette nomenclature a ete concue en i83/j; elle exprime tout un sys- teme d'idees; aussi avant de l'adopter a-l-elle ete debattue avec M. Ampere qui, a plus d'un titre , fut conduit a distiller avec moi les principaux traits de (a theorie des substitutions. M. Ampere n'etait pas satisfait de cette nomenclature, il aurait voulu qu'elle fit sentir que le chlore remplacait i li\tlrogene; il aurait voulu que ces noms ne pussent pas etre confondus avec ceux que je venais d'appliquer a la designation des corps ou le chlore remplace l'oxigene : comme,acide formique et chloroforme. » Nous ne pumes contenter M. Ampere, et nous conservatives le nom de chlorocinnose. Je nommai selon lememe principe les composes que M. Lau- rent avait produits a Faide de la naphtahne. Tontes ces circonstances sont parfaitemeut connues de M. Peligot, qui travaillait alors avec moi aux me'moires que nous avons publics ensemble. »Enfin, et ici je reclame 1'attention du lecteur, car toute la question est la : dans sa lettre, M. Laurent ne prouve pas mieux que j'aie meconuu l'existence des types quand j'ai eu pour la premiere fois a parler des subs- titutions. En effet, dans sa preoccupation, il est amene a faire leraisoune- ment suivant : <■< Si M. Dumas eut alors admis les types, il aurait represente 1'alcool et » Vacide acetique ainsi akool C*H8 4- n-0 acide C^H^O' -f H^O2. » Alors quelle que fut du reste la veritable formule de 1'alcool , on serait a force de regarder M. Dumas comme le veritable auteur du principe en . question. » b Eh bien ! que M. Laurent remonte a mon premier Memoire sur les substitutions et il sera satisfait car il y trouvera toutes les formules qu il regarde comme necessaires et decisives. » Rien de plus aise que d'expliquer pourquoi M. Laurent a trouve dans mon Traite de Chimie des formules qu'il cite comme n'etant pas confor- mes a la theorie des types, et comment il aurait trouve celles que la theo- rie exigeait dans mon Memoire. C'est que ces formules represented les corps d'une maniere hypothetique , liberte qu'on se permet dans un me- moire et qu'on s'interdit dans un ouvrage elementaire oil les corps doivent etre represented d'apres ['opinion ^enerale des chimistes. » Voici ie passage de mon Memoire [Ann. de Chim. etde Phys., t. LVh P- 1 44V « En faisam agir l'oxigene sur Fhydrogene carbone de 1'alcool de maniere „ a lui enlever 4 volumes d'hydrogene, ils doivent etre remplaces par u (5.9) » volumes d'oxigene, et ceci admis, l'alcool se trouve converti en acide . » acetique. On a, en effet, C8H8 4 C%*0* H40a 1H03 alcool e¥H"6* = C8II8Oa acide acetique hydrate. >> Si Ton enleve a l'hydrogene carbone Ja totalite de son hydrogene, il » ne faudra pas moins de j atomes d'oxigene pour le rem placer. L'alcool » ainsi modifie se trouverait converti en acide formique. » Voici la formule: C8H8 = C80< alcool C8H'2Oa = C8H406 acide formique. « La condition exprhnee par M. Laurent se trouve done remplie et * Pour s'epargner tout ce qu'il a ecrit an sujet du chloral et dc I'etht i acetique, il lui suf/isait encore de lire man Memoire. M. Laurent me re- proche d'avoir avance que son*, riufluence du chlore, l'alcool se change < n ether acetique, et ce dernier en chloral. Or, voici ce que j'ai unprime : {Ann. de Chim. et de Phjs. , t. LVI, p. 142.) » Sous l'lnfluence de la premiere action du chlore , il peut se produire de n Ve'ther acetique , l'alcool perdant 4 vol. d'hydrogene, sans que le chlore » s'unisse aux autres elements de l'alcool. On neveut pas dire que la por- » tion d alcool qui se change en chloral passe par I'etat d'ether acetiqia . ii » est pen presumable que celt e transition ait lieu.... » » Quoi qu'il en soit, a partir de ce point, Taction du chlore rentre dans » la regie indiquee plus baut. II nous restc en effel un premier residn >, C8H80% qui, en perdant IL, gpgn* pnrisrmcnl (J,- pour consumer les » 4 vol. de chloral. » 9 ports suivants : C?w -f line + Ch< = eii-n . ( 1, ti , C«H8Os + Ch" == CHM li«0 .. + Cli H . » Toutes ces for mules sont ceUes que nous admettons, sont precisemeni relies que M; Laurent croit maintenant avoir imaginees. M. Laurent s'est done fait une illusion complete, quand il est vena at'- firmer que la notion des type-, a ete ctrangere a rues premiers travaux si"' les substitutions. » Quand j'ai envisage, en 1827, 1'acide chlorocarbonique, comme de 1'acide carbonique dans Iequel tine partie de l'oxigene etait remplacee par (\u chlore ; » Quand j'ai range, en 1 833, le chloroforme , le bromoforme,riodoforme et 1'acide formiqiw anhydre en un raeme gronpe; » Quand j'ai represents, en i834, le symbole C8HsO% comme donnant par substitution le cblora! C8HaCheO»; ■ Quand j'ai dit que le gaz olefiant hydrate donnait par substitution C8H8 C*HK)2 CgO* Hv 0\... H403 H<04 Alcool C8H"0 C8H80J acide ace'tique C8H*0« ackle formique; j'ai raisonne, comme aujourd'hui, et j'ai admis la conservation d'un certain type, malgre la substitution d'un element a un autre element. » Si la notion des types existe deja dans les recherches experimentales que j'ai executees long-temps avant que M. Laurent s'occupat des substi- tutions, que dire de ses reclamations an sujet des types chimiques ou des types mecaniques en particulier? »Je ne connaispersonne qui, avant moi, ait propose de grouper experi- mentalement, les corps organiques en genres d'apres des proprietes chi- miques fondamentales, del'ordre de celles que j'ai essaye de mettre a pro- fit. Je ne connais personne qui, avant M. Regnault, ait cherche a classer les corps organiques par line etude experimentale et precise de certaines proprietes physiques. » M. Laurent a trouve la notion des types dans la science ; il l'a adop - tee , discutee a sa maniere; il en a tire des consequences: mais il l'a laissee ce qu'elle etait, c'est-a-dire une opinion. » Non-seulement cette notion m'avait guide moi-meme, mais a coup sur elle avait egalement guide M. Persoz, quand il a ecrit le passage suivant, . si bien confirme par 1'experience. « En reconnaissant a de certains compose's la faculte de faire fonction » de radical par rapport a une molecule elementaire , on admet par cela » meme qu'en presence d'une molecule d'un corps quelconque qui lui * soit analogue, ce radical pourra s'y unir. »Par exemple, de ce que le gaz sulfureux s'unit a l'oxigene en produisant ' r'»c\desulfurique, on en peut inferer que ce meme gaz s'unira au soufre, » au brome, a Hods, etc. » {Ann. de Chim. et de Phys., t. LX , p. i45) » Amsi , de meme que je ne puis reconnaitre que M. Laurent nous ait appns quelque chose touchant la loi experimentale des substitutions , je (5.i ) suis force d'ajouter qu'il ne nous a rien appris en ce qui concerne la notion generale de's types. » Un dernier mot a ce sujet : lorsque je me suis contenle de dire qu'a- pres la substitution le corps reagissant pouvait s'unir avec le prod u it modifiej'ai enonce un resultat qui embrasse la formule des acide* don nee par M. Laurent, mais qui ne la definit pas. Pour M. Laurent, un acide est un corps qui renferme de I'oxigenc en stis de celui qui s'est substitute » Je ne me prononcerai pas sur ce point, mais je dois retablir encore ici les droits de M. Persoz, qui sJest expritne en pes termes dans uii Me- moire destine d'ailleurs a developper cette pensee : « Les acides et les bases organiques sont des oxides a radicaux com- » poses; en retranchant i volume d'oxigene de leur formule, il reste un » certain nombre d'elements representant i on 4 volumes d'un radical » compose, qui pourra etre quelquefois obtenu en liberie , d'autres fois en » combinaison seulement. » {Ann. de Chim. el de Phys., t. LX , p. i5o.) » Ce point de vue immediatement associe a la theorie des substitutions par M. Laurent {Ann. de Chim. et de Phys., t. LXI , p. i25), constitue pour une grande part ce qu'il nomme sa theorie. » Si M. Laurent avait cite, quand il a formule sa theorie, l'origine de chacune des propositions dont elle se compose, il se fut e\ite" toutes les illusipns dont il est la dupe involontaire, sans doute, depuis quelques » Parmi les questions qui exigent une explication, il en est une qui auraitpu donnerlieua des developpements interessants; e'est la suivante : » Bole du chlore et de Uhydrogene. — M. Laurent a souvent raisonne dans l'hypothese ou le chlore, en se substituant a Hiydrogene, n'en rao- ditierait pas le type chimique. Je n'ai de inon cote adopts cette maniere de voir qu'apres les travaux de If. Regnault sur la liqueur des Hollandais, ceux de M. Malaguti Mir les ethers chlores, t»i rues propres recherehes mii Tackle chloracetique. » Pourquoi cette difference ?Le voici : » Quand on part de l'alcool CH1^', et qifon remplace I'hydrogene par de I'oxigene, on obtient successivenn nt C8H'sO> alcool, OTI8 Of acide ace'tique, aC'H'O ncide formiquc, 4^0* acide carbonique. I Ainsi, un equivalent d'alcool en donne un d'acide acetique, 2 d'acklc (52, ) iormique et 4 d'acide carbonique. La substitution de l'oxigene a l'hydro- gene modifie done le type chimique , dans ce cas. » Pour le chlore, la consequence erait la meme d'apres les propres re- cherches de M. Laurent. II avait etabli en effet que la naphtaline donne OH-4C12 H- CVR> hydro-chlorate de chloro-naphtalase, OH* c,s + cl3H3 hydro- chlorate de chloro-naphtalese, OH'4 0 -f- Az'O3 nitro-naphtalase, C-H6 O + Az'O3 mtro-naphtalese, etc. j e'est-a-dire que le chlore, corame l'oxigene, modifiait le type chimique de la naphtaline par des substitutions successives. » On ne gagnait rien a ecrire ces formules comme l'a fait M. Laurent plus tard 0°H'4Cl* 4- Cl*H% OH" CI* + 2Cl3Ha, O°H'<0 + Az'0% C4°HI202 + aAza03; car alors il en resultait qu'en faisant entrer du chlore ou de l'oxigene dans le radical, on modifiait sa capacite de saturation. » M. Piria a fait, dans mon laboratoire, des experiences ties precises qui prouvent que les corps derives de la naphtaline par substitution de chlore, produisent tous 4 volumes de vapeur comme la naphtaline. Ce resultat rend la derniere serie de formules plus probable que la premiere, mais la demeure intacte ; car le corps qui renferme 4 vol. de chlore prend deux fois plus d'acide que le corps qui en contient 2 volumes seulement ; celui qui contient 2 vol. d'oxigene prend deux fois plus d'acide que celui qui n'en renferme qu'un seul. » Tel est le motif qui pendant long-temps a term mon esprit dans le clout e au sujet du role exact du chlore dans les produits obtenus par subs- titution; e'est ce qui m'a fait dire que je n'admettais pas l'identite du role chimique de ces deux corps. 11 resultait de ['experience acquise que le chlore remplacait l'liydrogene volume a \olume, mais rien ri'autonsait a avancer que les proprietes chimiques du corps fussent conservees. » Les experiences de M. Malaguti stir les ethers chlores out rendu tres iH,'^hleaueontraire que le chlore , en se substituant a 1'hydrogene, ne modifie pas le pouvoir saturant de I'ether. Mes recherches sur I'acide chloracetique out donne a cette opinion le caractere de la certitude. II est evident qu'avant qu'elles fussent executees, on aurait parlaitement compris la serie suivante : ( 5,3 ) CsHsCM acide acetique = C8H80* acide acetique, zOWO* acide cbloraceti que = 2.O Ha0:i acide formique, Ch' ifOQrO acide chloro-carbonique. = 4Ca02 acide carbonique. » Un equivalent d'acide acetique en aurait donne deux d'acide chlora- cetique et quatre d'acide chloro-carbonique. Cette serie eut ete conforme et parallele a celle qui exprirne Taction de l'oxigene sur l'acide acetique. » L'experience seule pouvait done nous apprendre en quoi consistait h veritable acide acetique chlore; elle seule pouvait nous, dire si le chlore , en remplacant l'hydrogene , ne raodifiait pas le pouvoir chimique des corps. Je persiste a crojre qua cet egard l'analyse exacte de l'acide chloracetique etait necessaire et qu'elle etait concluante. » Je n'en ai pas moins rendu pleine justice a M. Laurent dans mon Me- moire en disant qu'il avait insiste sur Tidentite du role du chlore et de l'hydrogene long-temps avant que l'experience eut prononce a cet egard. » Mais cela ne satisfaisait pas M. Laurent, pas plus que la part honorable que je lui ai faite au sujet des radicaux organiques. II a altere mon texte pour se donner le droit de se plaindre , et il suffit de relire le passage de mon Memoire qui Ies concerne pour apprecier la valeur de ses recriminations. » Role de la forme de la molecule. — J'ai cite dans mon Memoire le nom de M. Couerbe, et je l'ai fait par deux motifs. » Le premier, e'est que ce chimiste" distingue fait jouer a la vapeur ni- treuse, un role que j'admets moi-meme. » Le second, e'est qu'il a ecrit le passage suivant {Annales de Chimie et de Physique, t. LVI, p. 189) : « J'ai attribue les proprietes alcalines a » la forme physique de la molecule, forme produire par le groupement » des atomes elementaires de cette molecule. Cette idee que j'ai generalisee a est la cause sinon premiere, du moins secondaire des proprietes, etc. » » Je ne pouvais done pas attribuer a M. I.aurent, au sujet de la forme des molecules, une vue qui avait ete anssi jiettemerjt exprime'e, bien ;ivant l'epoque ou il s'en est servi lui-meme. Du reste , je suis loin d'envisager ces phenomenes de la meme maniere que M. J^aurent, et je m'expliquerai bientot a ce sujet d'une maniere plus complete. » En resume, je demeure entierement et profondement convaincu par un examen nouveau de tous les documents, comme je letais par ma cons- cience et mes souvenirs, car ceci n'est pas seulement une question de date et de textes, mais aussi une question de bonne foi , que M. Laurent 11 a rien C. R. 1840 , 1 « Semestre. (T. X , N<> 13.) 7 1 ( 5.4 ) ajoutea la loi experimentale des substitutions; que la notion nette et pre- cise des types ne lui appartient pas. Je n'ai done rien a changer aux phrases suivantes que j'extrais de mou Memoire : « II ne faut plus se dissimuler que deux systemes d'idees sont en pre- » sence. L'un qui a pour appui toute l'autorite du passe, les droits acquis » dune possession paisible presque seculaire maintenant, l'assentiment ta- » cite d'un grand nombre de chimistes, eL qui compte parmi ses defen- » seurs et a leur tete un savant illustre entre les plus illustres, M. Ber- » zelius. » T/autre, qui consiste a dire que les corps formes du merae nombre » d'equivalents chimiques, unis de la meme maniere, appartiennent au » meme type moleculaire et souvent au meme type chimique. » Ce dernier attribue au nombre et a ['arrangement des particules une » influence de premier ordre, qui , dans les idees de la chimie recue, ap- » partient surtout a leur nature. La loi des substitutions serait la demons- » tration experimentale de ce nouveau systeme, et elle aurait conduit quel- » ques-uns de ses partisans a l'adopter. Je n'en reclame pas Finvention , car » il ne fait que reproduire et preciser, sous une forme plus generale, des » opinions qu'on retrouverait dans les ecritsd'un grand nombre de chimistes > et en particulier deMM. Robiquet, Mitscherlich, Liebig, Laurent, Persoz, » Gouerbe , etc. G'est precisement cette coincidence entre les faits nombreux >i que la loi des substitutions a conduit a decou vrir, et les opinions deja con- » nues relatives a l'influence de certains arrangements moleculaires preexis- « tants, qui m'a donne la confiance necessaire pour les adopter a mon tour, » quand fai propose d'admettre des types organiques. » RAPPORTS. mecanique celeste. — Rapport sur un Memoire de M. Leverbier, relatij aux variations des elements des sept planetes principales. (Commissaires, MM. Arago , Savary , Liouville rapporteur.) « Les perturbations que les planetes eprouvent dans leur mouvement elliptique autour du Soleil sont de deux especes. Les unes dependent de 1 1 configuration des planetes entre elles, et reprennent les raemes valeurs toutes les fois que ces configurations redeviennent les raemes: on les a nominees inegalites periodiques. Les autres sont aussi periodiques, mais lesg< dinettes ont eu recoup la pe lis. I.. deux -Jj««; mbres qui mx termes ation doit ( 5*5 ) out des periodes heaucoup plus tongues et independantes de la configu- ration mutuelle des planetes: oil leur a donne le nom tYinegalites secu- laires : ce sont elles qui font varier par degres insensible**, l'inclinaison de chaque planete sur un plan fixe, laligne des nceuds , le perihelie et IVx- centricite ; mais elles n'influent pas sur les grands axes dont l'expression ana- a egard aux termes qui proviennent da carre de la force perttirbatlibe. » Pour calculer les ine'galites seculaires qui af'lectent les nocuds, res inclinaisons, les excentricites etles perihel a des methodes d'approximation fondees i representent les excentricites et les inclin; de 1'ordre le moins eleve par rapport a deux systemes d'equations differentielles lineaii fournir la solution du probleme propose. Le premier de ces deux systemes determine les variations des excentricites et des perihelies : le second de- termine les variations des nceuds er des inclinaisons des orbites sur un plan fixe. Pour 1'un etpour 1'atitre, fintegration est tres facile par les methodes connues : on trouve que les variables dont on fait dependre , soit le noeud exprimees par des sommes de sinus et de cosinus d'arcs proportionnels au temps. Mais pour que les formules algebriques auxquelles on arrive puis- sent avoir quelque utilite pratique, il faut red U ire en nombres, a 1'aide des donnees de 1'observation , les valeurs des constantes arbitraires que l'integration introduit , question tres compliquee lorsque Ton considere a la fois les sept planetes principales: le calcu! penible quelle exigeetque personne jusqu'ici n'avait effectue dune maniere exacte, M. Leverrier la entrepris avec succes dans ie Memoire dont nous tendons compte au- jourd'hui. Pour qu'on en comprenne toute ['utilite , il nous suffira de faire observer que ce calcul pouvait seul deader si notre systeroe plane- taire oflfre des conditions de stabilite, cest-a-din- si les excentricites et les fermees dans d'etroites limites ou bien an contraire pourront grandir considerablement. Laplace, il est vrai, a demontre* que pour un nombre quelconque de planetes, ayant des masses donnees et circulant dans le meme sens autour du Soleil, il existe tou jours un degre* de petitesse tel que si les excentricites et les inclinaisons se trouvent a Forigine du temps au-dessous de ce degre, elles resteront par eela meme eternellement ren- fermees entre des limites tres etroites. Mais ce beau theoreme ne suffit ( 5,6 ) pas pour prouver algebriquement et a priori que notre systeme plane- taire est stable; il prouve seulement que ce systeme peut etre stable: un calcul numerique devient indispensable pour etablir qu'il Test en effet. II ne faut pas se borner a dire vaguement que les excentricites et les inclinaisons actuelles sont petites; il faut encore montrer qu'elles sont suffisamment petites. De l'analyse raeme de Laplace, il resulte que sans rien changer a leurs valeurs, et en disposant convenablement des masses et des grands axes, on pourrait mettre en defaut la demonstration de la sta- bility du systeme, car les limites que Ton obtientpour les inclinaisons fu- tures (en cherchant la somme de certains coefficients) peuvent etre de cette maniere rendues tres grandes : c'est ce que M. Leverrier a montre en de- tail dans un autre Memoire pour le cas de trois planetes, et ce qui est vrai a fortiori pour un nombre de planetes plus considerable. Nous le repetons done, la question de la stabilite du systeme solaire ne peut etre resoiue que par un calcul numerique. Deja Lagrange, qui sentait l'impor- tance dun tel calcul, s'en etait occupe dans les Memoires de Berlin, annee 1782; mais les masses des planetes etaient mal connues a l'epoque oil il publia son travail , et l'inexactitude de ces donnees de la question dut passer naturellement dans les formules qu'il a obtenues. D'ailleurs il a, pour plus desimplicite, considere notre systeme planetaire comme compose de deux groupes distiucts; l'un forme des planetes superieures Jupiter et Saturne (auxquelles il faut maintenant joindre la planete Uranus), et l'autre forme des planetes inferieures, Mercure, Venus, la Terre et Mars. Or si Taction du second de ces deux groupes sur le premier est negligeable, Taction du premier sur le second est au contraire assez sensible , et Ton doit en tenir compte plus rigoureusement que ne le fait Lagrange. Le calcul, il est vrai, devient tres long, tres delicat; mais on n'en doit que plus de reconnais- sance a M. Leverrier d'avoir reussi le premier a l'effectuer d'une maniere convenable. IXon-seuIement ce calcul etait tout-a-fait indispensable pour demontrer avec quelque rigueur Ja stabilite de notre systeme planetaire, mais il serait meme bien a desirer qu'on put le completer en poussant phis loin encore l'approximation par rapport aux excentricites et aux inclinai- sons dont on neglige le cube dans les equations differentieiles.il est en effet tres difficile de se rendre compte de l'influence de tons ces termes qu'on ne- glige; etl'on ne doit pas oublier qu'une approximation du genre de celles que nous discutons ici, ayant ete, au premier apercu, jugeesuffisante par trois grands geometres, Clairaut, Euler et d'Alembert , les a conduits d'a- bord a une valeur du mouvement de Tapogee de la Lune a peu pres egale (5»7) a la moitie seulement de celle que donnent et l'observation et les formules plus exactes qu'ils out eux-memes trouvees ensuite. Puisqu'il a ete jusqu'ici impossible de souraettre les problemes de mecanique celeste a uue me- thode geometrique absolue, dans laquelle on ne negligerait rien, puis- qu'il faut nous restreindre a de simples formules approcbees, dont nous n'apprecions merne qua pen pres le degre d'exactitude, au mom- est-il a souhaiter qu'on pousse les approximations numeriques assez loin pour etre sur de ne negliger aucim terme vraiment sensible, et pom- verifier en quelque sorte par le fait meine la convergence de hos series » Independamment de la grande question dont nous venous de parler, M. Leverrier a resolu aussi dans son Memoire quelques autres problemes qui s'y rattachent plus ou moins directement, et sur lesquels nous ne pou- vons pas insister. Nous.devons dire toutefois que dans le cours de ses recner- ches, M. Leverrier a fait usage de certaines integrates, independantes da temps , qui appartiennent aux equations lineaires dont les variations des excentricites et des inclinaisons dependent. M. Leverrier arrive a tes integrales par une combinaison assez simple des equations differen- tidies (,). » Nous pensons que le Memoire de M. Leverrier merite d'etre approm e par 1'A.cademie, et d'etre imprime dans le Rccucil des Savans eirangers. >■ Les conclusions de ce rapport sont adoptees. ait aussi les de'duire des integrates ordinam nue des equations lineaires que nous consid s naeuds dependent, s'expi iment proportionnels au temps, re'eiproquement les simi ( 5*8) mecanique appliquee. — Rapport sur un calendrier perpetuel presente par MM. Crista et Meunardi. (Commissaires, MM. Savary, Seguier, Gambey rapporteur.) o L'Academie a renvoye a l'examen d'une Commission composee de MxM. Savary, Seguier et moi , mi calendrier perpetuel qui vousa ete pre- sente, dans une des seances de l'Academie, de ia part de MM. Crista et Meijnardi, de Turin, Votre Commission s'est assemblee; eile a vu dans tous ses details cet appareil, qui lui a paru dispose^ d'une maniere inge- nieuse, mais elle a reconnu en meme temps qu'il n'y avait rien de nouveau dans son principe, et son avis est que cette machine ne peut etre le sujet d'un examen plus approfondi. » jVOMINATIOx\S L'Academie procede, par voie descrutin, a l'election d'un membre pour la place vacante dans la section de Mecanique, par suite du deces de M. de Prony. Avant qu'on recueille les suffrages, M. le president, apres avoir donne lecture dela liste presentee par la Section, annonce que deux des candi- dats qui, etant dans les services publics, pourraient etre appeles a changer de residence, ont adresse une declaration par laquelle chacun d'eux s'en- gage a demeurer a Paris dans le cas ou il serait elu. Le nombre des votants est de 53. Au premier tour de scrutin : M. Piobert obtient 5o suffrages. M. de Pambour 2 M. Morin 1 M. Piobert, ayant reuni la majorite absolue des suffrages, est declare elu; sa nomination sera sournise a I'approbation du Roi. L'Academie procede ensuite, egalement par voie de scrutin, a la nomi- nation de la Commission qui aura a examiner les pieces adressees pour le concours au prix de Mecanique de la fondation Montyon. MM. Poncelet, Coriolis, Seguier, Gambey, Ch. Dupin reunissent la majorite des suffrages. ( 529 ) L'Aeademie procede enfin, toujours par voie de scrutin, a la formation de la Commission chargee de decerner la medaille de Lalande. MM. Arago, Bouvard, Savary, Damoiseau , Mathieu composeront cette Commission. M£MOIRES LUS. Sur ['importance de la limite qui separe le calcaire de montagne des for- mations qui lui sont inferieures ; par M. de Verweuil. ( Extrait par l'auteiir. ) (Commissaires, MM. Al. Brongniart, Cordier, Elie de Beaumont.) ,est renvoyee, d'apres la demande de i'auteur, au concours pour les prix de Medecine et de Chirurgie de la fondation Montyon. M. Amelia atlresse la description d'un instrument d'arpentage qu'il croit pouvoir etre employe avantageusemenf dans les reconnaissances militaires . Commissaires, MM. Puissant. Savary.j M. Tanqlerel des Planches, qui avait |>r*\sente poui le eomoui.s ,.ux prix de Medecine et de Chirurgie, fondation Montyon, un ouvrage sur les maladies saturnines, adresse, conformement a un article du reglement con- cernant ce concours, I'indication des parties de son travail qu'il regarde \ Medecine et de Chirurgie.) ( 534 ) CORRESPONDANCE . M. le Ministre de (.'Instruction publique transmet une Note de M. Cow Her, concernant une cause de destruction qui resulte pour les ouvrages im- primes, de Temploi du chlore dans le blanchiment de la pate du papier.. M. Dumas fait reraarquer qu'une communication sur le meme sujet* adressee precedemment a I'Academie par M. Gannal,a. eterenvoyeeal'exa- men d'une Commission qui n'a pas encore fait son rapport. La Note de M. Coulier est renvoyee a 1'examen de la Commission nom- inee pour celle de M. Gannal. astronomje. — Comete periodique. — Extrait d'une Lettre de M. de Hum- boldt a M. Arago. « J'espere, mon cher ami, que tu auras deja recu la petite lettre dans laquelle je t'annoncais la decouverte d'une troisieme comete faite par M. Galle. Voici les elements de cette comete calcules par MM. Encke et Galle. Je vais traduire la notice que ce jeune astronome me communique Dans les deux dernieres nuits , nous avons obtenu deux nouvelles po- itions de la troisieme comete au grand refracteur de Frauenhofer. Temps moyen de Berlin. Mars 10, i6A36 4o* Asc. dr. 329°28'27",9 De'cl. -f 28°25' 8", 6, n., i6,5i 55 33i 429,0 -J-23 8 39 ,5. » En combinant la premiere de ces deux observations avec les obser- » vations des 6 et 7 mars, nous avons calcule hier, M. Encke etmoi, les » elements de la troisieme comete. Les resultats que nous avons obtenus . sont les suivants : Passage par le pe'rihelie »84o Avril 2 , 353 , Distance pe'rihelie 9>8746, Longitude du perihelie 3i3° 4®', Longitude du nceud ascendant i85° 54' , Inclinaison 79° 5'3 » Mcuvement direct. tf Ces elements coincident si bien avec les elements de la comete de 1097 observee a Peking, que l'identite des deux cometes me parait assez pro- ( 535 ) bable. On a vu aussi dans 1'intervalle de 1097 a 1840, dans l'annee 1^68, nne grande comete, qui d'apres la description qui en a ete donnee pourrait etre regardee comme identique avec la troisieme comete que nous venons d'observer. La revolution serait done a peu pres de 370 annees. Les apparitions de la comete tombant en 1097 et 1468, en automne, I'astre devait paraitre beau coup plus lumineux qu'aujourd'hui , si en nieme temps il se trouvait pres de son nceud descendant et par consequent pres de la Terre; malgre la grande distance a laquelle la troisieme comete parait en ce moment, la longueur de la queue, vue dans un chercheur de cometes, excefle 5°. II y a, a cote de la grande queue, deux petites queues secon- dares. La comete de 1097 avait aussi, selon quelques observateurs , une queue secondaire. » Remarquesde M. Arago a V occasion de la Lettre de M. de Humboldt. L'important resultat contenu dans la lettre qu'on vientdelire, se de- duit aussi des elements de la troisieme comete de M. Galle, calculus sur les seules observations faites a Paris entre le 16 et le 27 mars. Ces obser- ombinees par groupes de trois, ont donne" les ele- M. Eug. Bouvard. M. Laugier. M. Mauvais. Pass, au perihelie. 1840, avril. . 1 ,7154. t.m.P. . avril. 2,2089.. av«l- 2,5664 Distance perihelie 0,7484 o,7483 0,7481 Longitude perihelie 322°i5'i5" 323.29,0 324.22.5o Longitude nceud i85.5i.59 i85.59.23 186. 3.48 Inclinaison 79-*7-36 79-53. 47 79.5i. 7 Nous transcrirons ici , comme terme de comparaison, les elements alcules par Burckhardt, de la comete observee en Chine dans l'annee 1097. Passage au perihelie. .. . 1097 septembre 2 1 a gh Distance perihelie o,7385 Longitude perihelie 332°.3o' Longitude nceud 207 . 3o' Inclinaison 73° 3o' II n'est peut-etre pas inutile de remarquer que, si ce n'etait la d perihelie, la comete actuelle pourrait etre confondue avec celle de i 1774, a laquelle Mechain assigna I'orbite suivante: ( 556 ) Passage au peri 1k> lie i774aout i5 a ich,55 Distance peiiJielie i ,429 Longitude du perihelie. . ..... 3i7°22'4' Longitude du nceud 180.4g.48 Inclinaison 83. o.25 Sens du mouvement direct. astrolNomie. — M. Arago a refute verbalement deux passages du Precis rf Astronomic que M. de Pontecoulant adressa a l'Academie lundi dernier. Dans le premier de ces passages , l'auteur avance que : « M. Puissant a si - » gnale, dans la mesure de Fare compris entre Montjouy et Formentera , » une erreur qui ne s'eleverait pas a moins de 68 toises. » M. Arago n'a pas eu de peine a prouver qu 'il n'est jamais entre dans la pensee de M. Puissant, de signaler une pretendue erreur dans la mesure de l'arc de meridien compris entre Montjouy et Formentera. Inexactitude dela partie geodesique de 1'operation frappe, en effet, tons les yeux a la simple ins- pection des triangles : il suffit de voir la maniere dont ils se ferment. La latitude de Formentera, determined en 1808, a ete verifiee pendant un voyage posterieur de M. Biot. II n'y a dans tout cela rien d'incertain, rien d'equivoque. M. Puissant, dont l'autorite est si imposante en pareille ma- tiere, croit qu'il s'est glisse une erreur dans le calcul de la longueur de Tare geodesique que trois commissaires du Bureau des Longitudes dedui- si rent des triangles empruntes a MM. Mechain, Biot et Arago. Cest en partant des monies donnees que M. Puissant trouve une longueur diffe- rente. La discordance est actuellement soumise a une nouvelle verification. Quel qu'en soit au reste le resultat, il ne saurait infirmer les mesures, les operations faites stir le terrain : le seul moyen de controler ces mesures, ces operations , serait d'aller les recommencer. M. Puissant prononce, de sa place, quelques paroles desquelles il re- sulte que M. Arago a tres exactement interprete sa pensee. Le second passage dont M. Arago a cru devoir se plaindre est concu amsi . « Sans doute le nombre et la beaute des instruments (del'Observa- • toire de Greenwich ) est ce qui m'a frappe d'abord ; mais ce qui m'a etonne " et charme davantage, car nulle part je navais Hen vu de pared, e'est » la regularite avec laquelle se font les observations. » « Voila, a dit M. Arago, une accusation en forme contre 1'Observatoire » de Paris, car M. de Pontecoulant a ete admis a le visiter tant qu'il Pfl s votilu. Le directeur pourrait, a toute rigueur, dedaigner cette attaque?" (537 ) » mais je manquerais a mon devoir en ne » offerte de rendre pleine justice au zele, a la persdver, » adjoints places sous rues ordres. » Peu de mots suffiront. Voila les feuilles imprbnees des observations de » Paris pour 1837. Je mets en regard les observations correspondantes de » Greenwich , et je trouve : » Que les mx astronomes adjoints de Greenwich, pourvus tiune lunette » meridienne et de deux cercles muraux, ont fait... 7680 observations. » Et qu'a Paris, trois astronomes- adjoin! s, aides momentanemont de » M. Plantamour, de Geneve , et n'ayant encore a leur disposition qu'urie » lunette meridienne et un cercle , ont fait, dans le memo espace de » temps 11 7O0 observations » Apres avoir cite ces chiffres je n'ai plus rien a ajouter. » physique. — Experiences sur la chaleur rajronnante. — tettre? tie M. Mellon 1 a M. Arago. « C'est seulement depuis quelques jours que je suis parvenn a me pro- curer une copie de la lettre de M. Forbes inseree dans le premier immero des Comptes renclus de cette annee ? relative a la transmission calorifique des plaques de sel enfume, et de sel raye 011 depoli. Je vais y repondre ge- neralement, en me reservant de reprendre ensuite d'une maniere plus spe- ciale I 'interessante question que viennent de soulever les experiences i\u savant professeur d'Edimbourg. " Voyons d'abord ^'il exisfe reellemenl de I ineertitude sur les dates de«- observations fon da men tales. .. On sait que tons les corps diatbermanes. b sel gemme exeepte . soht plus permeables a la chaleur rayonnante des sources do haute ternn* Ce fait, observe par M. Dolarocho en 181 a . sur une lame de vcrrr, f„| conhrme par mes experiences de I'annee \B93, et /-rendu a un grand nombre de substances parmi lesquelles je trouvais nne senle etception dans les- plaques poUes de sel gemme. qui transmeUent en proportion constante toute sorte de chaleurs rayonnantes. Dans les deruiers mois de tembre) qu'une plaque de sel enfume agissait en sens inverse de la loi generale, et transmettait, par consequent, une proportion de chaleur rayonnante d'autant moindre que la temperature de la source < t;ef ;>/'H ( 538 ) clevee. M. Forbes croit avoir fait avant inoi une observation compleiement analogue. « Jai prouve, un an et demi avant cette experience de M. Mel- » loni, dit-il, que le mica reduit en iames excessivement minces par I'ac- » tion du fen, possede la faculte de donner passage en moindre quantite » aux rayons calorifiqnes transmis par nne lame de verre, qn'aux rayons » directs de la lampe; et que, par consequent, le mica ainsi modifie » jouit d'une propriete contraire a celle du verre et de la plupart des » substances connues. » Je ne comprends pas stir quoi est basee la recla- mation de M. Forbes. Laissons de cote toute idee syslematique, et tenons- nous-en aux simples faits. » Dans mon experience sur le sel enfume, j'emploie une seule lame et different es sources de chaleur : M. Forbes se sert au contraire de deux lames et d'une seule source calorifique. Je ne considere que les rayons di- rects de diverses origines ; et M. Forbes compare le rayonnement direct de la lampe, avec ce meme rayonnement, transmis par une lame de verre. Ou est la ressemblance D » Mais si la theorie rapprocbait tellement, aux yeux des physiciens, le caractere de nos deux experiences, qu'elles dussent etre considerees comme de simples variantes d'un seul et meme fait, alors je prierai l'Academie de vouloir bien se rappeler que je Lui ai presente le ai avril 1 834 » un travail ou sont indiquees quatre substances qui donnent un resultat absolument identique avec celui que fournit la lame de mica de M. Forbes. Ce travail est imprime dans les Annales de Chimie et de Physique de la meme an- nee (i834, tome LV, page 337). En le consultant on y verra qu'une tour- maline verte, une lame de mica noir, une de verre vert, et une de verre noir, transmettaient, -f^, -f^, -^ et -^ du rayonnement direct de la lampe Locatelli, et seulement —-, -^, jj^ et j~ de ce meme rayon- nement emergent d'une lame d'alun; tandis qu'au contraire, le verre or- dinaire, et les autres substances diatbermanes , selaissaient traverser, dans le cas de I'alun, par des quantites de chaleur, qui surpassaient, de deux a dix fois, la valeur de la transmission des rayons directs. Ici, comme dans l'experience de M. Forbes, chacun des quatre corps possede la faculte de « donner passage en moindre quantite aux rayons calorifiques transmis , » quaux rayons directs de la lampe ». Je prends le cas ou Ton interpose une plaque d'alun, parce que « I'opposition , des quatre corps, avec la » plupart des substances connues » y est extremement marquee. Au reste, le phenomene se montre encore d'une maniere tres prononcee lorsqu'on emploie l'acide citrique. I'eau , la chaux sulfatee, le cristal de roche , le (539) verre, ou tout autre milieu transparent et incolore different du sel gemme. » Ainsi, dans 1'une ou l'autre supposition, je crois avoir bien indique, le premier, ces anomalies singulieres de certains milieux qui agissent en sens contraire du verre et de toute autre substance diaphane. C'est meme an moyen de ce prlncipe que j'ai pu trouver le procede avec lequel on depouille entierement la lumiere de la chaleur concomitante. » Lorsque plus tard,j'ai decouvert le mode d'action du sel enfume' , j'en ai forme un sujet de communication separee, parce que, sans recourir a des notions plus compliquees sur les proprietes des rayons calorifiques, on saisit de suite l'importance de ce fait relativement aux idees qu'on pou- vait entretenir sur la theorie de la chaleur. rayonnante, apres la decouverte des proprietes du sel gemme limpide. En effet, les metaux, et les subs- tances qui ontrecu le nom (Yathermanes , sopposent an passage de toute espece de chaleur rayonnante ; le verre et les substances diathermanes transmettent immediatement tine petite quantite de cette chaleur, qui augmente avec la temperature de la source, et la minceur des lames: le sel gemme reduit en plaques d'une epaisseur quelconque, se laisse traverser en proportions egales par toute sorte de ra\onnements calorifiques, Ces trois faits generaux s'expliquent fort bien en admettantuneseule et meme force de resistance a la transmission calorifique, dont le maximum residerait dans les metaux, le minimum dans le sel gemme, et qui serait plus ou moins intense dans tous les autres milieux doues de diatliermaneite. Cette force de resistance agirait en sens inverse de la vivacite du foyer rayonnant, et augmenterait a mesure que la temperature de la source diminue. Maintenant, on trouve qu'une plaque enfumee de sel gemme se comporte precisement a I'oppose de toutes Jes autres substances diather- manes-, en d'autres termes, on trouve que cette plaque transmet la chaleur rayonnante dans une proportion qui diminue notablement lorsque la force du rayonnement ou la temperature de la source augmente. ... el chacun voit avec la plus grand e evidence que ce nouveau fait d^truit, de fond en comble, la possibilite d'expliquer les phenomenes par une resistance unique. » En examinant la cause de I'anomalie que preseute le sel enfume, M. Forbes parait vouloir Fattribuer a une action d'interference. qui aurait la plus grande analogieavec les differences de transmission qui s'observenr dans les lumieres de diverses couleurs regardees a travers les reseaux cow- posh de 61s oude raies extremement minces et extremement rapproche-- C R. I840, I" Srmrur* T. X , N° 13.1 JJ ( 54o ) Sans entrer dans une discussion approfondie sur Ies phenornenes de dif- fraction presentes paries reseaux, on peut aisement se convaincre qu'une telle explication ne saurait etre admise. En effet, si, apres avoir repasse plusieurs fois a la flarame de la bougie une plaque de sel gerame , au point de la rendre comple'tement opaque, on poursuit I'operation en lui appli- quant de nouvelles couches de noir de fumee, et si on l'expose ensuite aux rayonnements de diverse* origiues, on trouve que les differences de trans- mission de I'une a l'autre source, ne restent pas invariables, mais qu'elles continuent a devenir de plus en plus prononcees, a mesure que la couche de noir de fumee acquiert une plus grande epaisseur. Or personne ne peut douter que la plaque de sel opaque ne soit entierement couverte de molecules de charbon , et, par consequent, denude de solutions de con- tinuite. Les nouvelles couches ajoutees aux premieres ne sauraient done diminuer les interstices du reseau, qui n existent plus, ni augmenter la fi- nesse de la granulation, ou de la structure reticulee, forrnee par des par- ticules qui ne font que s'appliquer les unes sur les autres, sans aucun changement dans leur mode de deposition, d' arrangement ou de superpo- » Mais s'il en est reellement ainsi, dira-t-on , pourquoi M. Forbes a-t-il trouve qu'une lame de sel depoli ou raye se comporte comme la lame de sel en fume? » D'abord, qu'il me soit permis d'avancer quelques nombres, afin de mettre en evidence l'intensite des effets developpes par le sel couvert de noir de fumee, et ceile, infiniment moindre , que presente le sel depoli des experiences de M. Forbes. Le maximum d'action indique dans la des- cription de ces experiences, est fourni par une plaque de sel qui transmet- tait 45 rayons d'une source a basse temperature, et 17 seulement jorsqu'on 1'exposait au rayonnement de la lampe emergent d'une lame de verre : ces deux nombres sont entre eux, approximativement, comme trois a un. Les rapports de transmission fournis, dans les memes circonstances , par deux de mes lames completernent opaques de sel enfume, etaient 17 .* 1, et atf : 1. Trois autres lames, couvertes d'une couche encore plus epaisse de noir de fumee, ne donnaient plus aucune transmission appreciable dans le cas des rayons emergents du verre, tandis qu'etant exposees au rayon- nement de la source de basse temperature, elles transmettaient encore des proportions de chaleur qui allaient de quatre a neuf centiemes de la quantite incidente. » Cette action plus ou moins prononcee de diverses lames, toutes com (54. ) pletement opaques, toutes doue'es de la meme granulation, du meme etat de surface, ne differant entre elles , en un mot, que par Yepaisseur de la couche de noir defumee, montre clairement que Ies differences observers proviennent d'une veritable transmission immediate a travels la mature meme qui forme la couche superficielle ; transmission qui suit les lois ordinaires de ce phenomene, et (ionne par consequent un effet qui di- minue lorsque l'epaisseur de la couche augmente,et d'autant plus rapide- ment que la source fournit des rayons nioins traiismissibles. Seulement, la place que tiennent les sources elevees dans la transmission generate des substances diathermanes, est ici occupee par les sources de basse tempe- rature, et vice versa, a cause de l'exceptiun particuliere ou se trouve le sel enfume relativement aux autres milieux susceptibles de la transmission calorifique. » Mais voyonssi l'operation au moyen de laquelle on altere le poli de la surface dans i'experience de M. Forbes ne pourrait pas developper, en meme temps, de nouvelles forces capables dagir inegalement sur les dif- ferentes espece* de chaleurs rayonnantes. » Des raies, des sillons, des cavites quelconques, regulieres ou non, ne quantite de corpuscules, qui, restant plus ou moins engages dans les par ties creuses, communiquent a la plaque une teinte blanchatre fort pro- noncee. Or les matieres blanches absorbent en plus grande proportion les rayons calorifiques obscurs, que ceux qui sont accompagnes de lumiere: surtout lorsque ces derniers arrivent sur la matiere absorbante apres avoir traverse une lame de verre. Le sel depoli s'echauffera done plus fortement dans le premier cas que dans le second. Supposons le corps thermoscopiqne assez rapproche de la plaque de sel gemme pour ressentir rinfluence de cet echauffement : ses indications pourront evidemment devenir, par tela seul, plus marquees en se servant de la clialeur obscure qu'en emplovanl rence de Tune a l'autre source, sans que la transmission immeiiale d. la plaque de sel cesse d'etre constante. Je ne dis pas que les choses >.- passent rdellement ainsi ; mais je veux seulement mouirer par eette obser- vation combien il est indispensable, dans c«S sortes d'experiences, de moscopique a Faction de Y echauffement variable quYprouve la lame de sel depoli souiiiise a des quantity egales de chaleur diversement modified* ou extraites de differentes sources. ( 54* ) »De plus, qui nous assure que la petite couche translucide de particules salines irregulierement groupees a la surface de la lame, et arrangees en- tre elles d'une maniere toute differente de leur disposition dans le cristal, ne devienne pas elle-meme une nouvelle substance douee d'une diather- raansie semblable a celle de notre couche de noirde fumee? » Enfin, la reflexion ne pourrait-elle pas jouer un role dans ces phenome- nes?Je ne parJe pas d'une inegalite de reflexion provenant du change- ment d'espece dans la chaleur rayonnante; car on pourra voir dans le rap- port de M. Biot (Memoires de VJcademie des Sciences, t. XIII), et dans une Note sur la reflexion, imprimee dans le t. LX des Annales de Chimie et de Physique , que tous les rayons se reflechissent en des proportions sensible- ment egales sur les surfaces polies des diverses substances diathermanes : je fais seulement allusion aux inclinaisons diverses que les rayonnements des differentes sources peuvent avoir en tombantsur les nombreuses facettes de la plaque depolie. En effet, lorsqu'on substitue, a la lampe,un recipient rempli d'eau bouillante, on une lame metallique chauffee par une flamme d'alcool effleurant sa surface posterieure , on est force d'approcher consi- derablement la source afin d'augmenter 1'intensite du rayonnement, beau- coup plus faible que celui qui provient directement d'un corps en com- bustion. Mais alors les incidences n'etant plus identiques, les rayons peuvent se disperser en quantite fort differente dans les deux cas; car il ne faut point oublier la grande energie de la reflexion des substances diather- manes lorsque les rayons arrivent fort obliquement sur leurs surfaces; et les facettes multipliees de la plaque depolie doivent necessairement se pre- senter au rayonnement incident sous toutes sortes d'inclinaisons. J'avais prevu une difficulte de cette nature des mes premieres experiences de transmission ; mais il me fut facile de la detruire completement en demon- trant qu'une plaque polie de sel gemme transmet une quantite de chaleur sensibiement constante Iorsqu'elle se presente aux rayons entre ies hmites d'une variation de 25 a 3o° autour de la normale; et en faisant voir que, dans la disposition de mes appareils de transmission, les plus grands ecarts des rayons n'atteignaient jamais ce nombre de degres. Je repeterai ici ce queje viens de dire ci-dessus relativement a l'influence de la temte blan- chatre qu'acquiert la lame de sel depoli : je ne soutiens nullement que les differences observees par M. Forbes proviennent de la diverse inclinaison des rayons incidents; je fais une simple objection quit faut refuter si Ton veut prouver que I'etat de la surface exerce une interference analogue a celle des reseaux composes de fils tres fins et tres rapproches. ( 543 ) » Une experience qui paraitrait, au premier abord , decisive, serait de montrer qn'un veritable reseau metallique produit tin effet semblable a celui de la lame de sel depoli : mais cette experience a ete tentee en vain. M. Forbes attribue ce manque de succes a de trop grandes dimensions dans le diametre ties fils et de leurs interstices. Dans le court intervalle de temps qui vient de s'ecouler apres ma lecture de la lettre en question, je n'ai pu encore effectuer qu'un tres petit nombre d'essais : j'ajouterai ce- pendant a l'experience deM. Forbes une secondeepreuve t 'gal< >menl infruc- tueuse faite avec de la poussiere tres fine d'or rraisij (sulfure d'etain) pas- ine gaze, iformement maintenait appliquee assez fortement en veilu de sa simple adherence a la surface anterieure. Cette plaque ainsi preparer etait cou- verte d'nn veritable reseau a mailles irregulieres mais tres resserrees, et beaucoup plus analogue a la structure de la surface depolie, qu'unetoile metallique detachee. Cependant elle transmettait des quantites sensible- went egales de toute espece de chaleurs. » J'engage M. Forbes a chercher des solutions satisfaisantes aux diverse* objections que je viens de passer rapidement en revue. Que mes doutes ne l'offensent point. Souvent les idees nouvelles s'epurent et se fortifient dans la discussion engagee par un opposant consciencieux; et je me flatte de l'etre, uon-seulement dans cette circonstance, mais toutes les fois que j'ai l'espoir, bien ou mal fonde, d'avancer par des controverses une ques- tion scientifique quelconque. » « Dans ma derniere Lettre j'exposais derer la transmission calorifique du se tincte de I que I'expli difTerentes nation de M. Forbes, relat i. Je ta< ire a la i 'ir dn s<-l di'nr.li objections, queje ns d'avo signalai Mais a >•• labor. ,11 till SM 1 (H pon, encore assez eclaire par I'expe culiere sur la nature de cette a donnees necessaires pour en El ojourdl jecroi enfume est immediate de verre et e 1'effet calorifiqut semblable en tout observ point a u diathe celle que rmane; To i s plaq missel ibfe transmission t les lames polies (544) » 2°. Que la surface depolie du sel gem me disperse les rayonnements ca- lorifiques, en leur laisant subir une diffusion 3 ou reflexion irreguliere (i) totatement analogue a celle que la lumiere eprouve sur une lame de verre depoli ; » 3°. Qu'une lame diathermane quelconque , susceptible du depoli , dis- perse aussi la chaleur incidente comme les plaques depolies de sel gemme ; » 4°. Que la dispersion, on reflexion caloritique diffuse, ne se produit pas avec la meme intensite sur toute sorte de chaleurs rayonnantes; car elle est tres energique pour certains rayons des corps incandescents, et sensiblement nulle pour la plupart des rayons provenant des sources a basse temperature ; » 5°. Que cette dispersion calorifique n exige pas la concomitance de ia lumiere. » Les details des experiences d'ou je deduis les cinq propositions que je viens d'enoncer sont peut-etre deplaces ici. J'en decrirai ce pendant quel- ques-uns; et j'espere que l'Academie voudra bien me les pardonner, en reflechissant a leur baute importance relativement aux theories de la cha- leur et de la lumiere. » Imaginons deux ecrans metalliques egaux , perces a leur centre d'une petite ouverture circulaire. Supposons que ces ecrans soient paralfeles, r-. la meme hauteur, et disposes, verticalement, a une distance reciproque de 8 ou 10 pouces; en sorte que les centres des deux ouvertures se trou- vent sur une seule et meme ligne horizontale. Supposons, enfin, que sur le prolongernent de cette ligne on place, a une certaine distance de ce couple d'eerans, d'un cote la pile du thermo-multiplicateur, de Pautre la flamme d'une lampe a niveau constant, dont les rayons soient rendus pa- ralleles par une lentille de verre. On aura un faisceau cylindrique de lu- miere et de chaleur qui tombera perpendiculairement sur les lames me- talliques, passera en partie par les deux ouvertures, parviendra sur le corps thermoscopique, et fera devier 1'aiguille du reometre mis en communica- tion avec la pile. La source etant a temperature constante, et l'instrument thermoscopique d'une grande promptitude dans ses indications, 1'aiguille (0 Je repeterai ici ce que j'ai eu occasion de dire aitleurs. En me servant des mot reflexion irreguliere, je ne pretends nullement expliquer le phenomene de la diffu sion au moyen d'une veritable reflexion produite en tout sens par la surface depolie m phrase usite'c dans tous les Traites elementaires de Physique. C 345 ) s'arretera bientot stablement a tine certaine deviation, qui dans mes ex- periences etait de 44°- » Si Ton introduit entre les deux ecrans une lame de verre, ou de route autre substance diathermane, le rayonnement sera en partie intercepte l'aiguille descendra vers le zero du cadran, et se fixera dattti imc positioi plus ou moins eloignee des l\l\° , selon la nature et IVpaisseur de cett< lame. Mais en transportant la lame tantot pres de 1'ecran anterieur, tanto pres de l'ecran posterieur, on ne fera pas, pour cela, sortir l^iiguille de s; nouvelle position d'equilibre; ear ton .6°. » Le cristal de roche frotte a l'emeri, la cbaux sulfatee raclee avec uri instrument tranchant, et toute autre plaque depolie d'une substance dia- thermane quelconque, fournissent des resultats analogues. » L'action calorifique croissant a mesure que la distance de la lame de- polie au corps thermoscopique diminue , presente au premier abord des earaeteres tout-a-fait identiques avec l'influence due a la chaleur propre que cette lame doit acquerir sous le rayonnement de la source; mais une expe- rience fort simple nous prouvera que les choses ne se passent pas ainsi. » La plaque de sel depoli s'et li. ml'le trrs pen dans les circonstances ou nous operons ; car si Ton perce sur son bord sup* Vieur une ouvCrture qui se prolonge jusqu'au centre, et que fori remplisse cette ouverture de mer- cure, un thermometry plonge dans ce liquide, s'eleve a peine de quelqu.es degres au-dessus de la temperature ambiante. » On sait que la chaleur provenant des sources d'uhe temperature infe- rieure a i5o°, est totaleraent intercepted par une lame ordinaire de verre. Cette inaptitude a traverser le verre, propre aux rayons des sources a basse temperature , va nous fournii ( 546 ) raugmentation d'effet, produite par Ie rapprochement de la plaque, derive ou non de la chaJeur absorbee par Ie sel et rayonnee sur le corps thermos- copique. En effet , apres avoir place la plaque de sel depoli dans la position ou elle exerce la plus grande action et obtenu l'immobilite de l'ai- guille, que Ton interpose tin carreau de verre entre l'ecran posterieur et le corps thermoscopique : l'index descendra a peine de quelques degres. La plus grande portion de l'effet calorifique produit par le sel depoli ne provient done pas de la chaleur qu'il a d'abord absorbee, et rayonnee en- suite sur la pile. Je displus: Taction tout entiere, exercee par la plaque depolie,ne derive point de cette espece de chaleur. Pour s'en convaincre, ll suffit d'oter la lame de verre de la position ou elle se trouve et de la placer au-devant de l'ecran anterieur. Malgre ce changement, 1'aiguille indi- catrice de I'instrument ue bouge pas le moins du monde, et se conserve precisement dans la position ou elle etait desceudue apres la premiere interposition du verre. Done la diminution observee tantot etait due en totalile aux pertes occasionnees par la reflexion et l'absorption de la lame de verre : done le flux calorique,propage derriere la plaque de sel, possede les memes proprietes que le rayonnement incident. » AAnsi, en traversant la plaque de sel depoli, le faisceau de chaleur n a pas change de nature , mais settlement de direction : ses rayons sont devenus divergents de paralleles qu'ils etaient. D'ou provient ce changement? L'ana- logie complete qui existe entre la lumiere et la chaleur rayonnante qui se meut libremenl , soit a I'interieur, soit a la surface d'un milieu quelconque, ne nous permet pas de l'attribuer a autre chose qu'a la reflexion diffuse . En effet, la lumiere dispersee, que Ton suppose generalement produite par une reflexion irreguliere sur la surface depolie des lames diaphanes et in- colores, ne possede-t-elle pas toutes les proprietes de la lumiere incidente? ne diminue-t-elle pas tres promptement a mesure que Ton s'eloigne de la surface dispersive ? Que Ton prenne une lame de verre depoli, et qu'on l'ap- proche tout pres des parois d'une chambre eclairee par la seule lumiere d'unelampe : la partie du mur qui recoit la lumiere voilee, transmise par le depoli du verre, conservera encore une intensite assez vive, et sera douee de la meme couleur jaunatre que possede le rayonnement direct de la lampe. Mais que Ton ecarte peu a peu la lame du mur, et Ton verra cette clarte diminuer rapidement. » E'effet calorifique observe au travers de la plaque de sel depoli , n'est done autre chose que Taction de la chaleur diffuse : et celle-ci se distingue (547) aisement de la chaleur immediatement transmise par une diminution d'in- tensite, lorsqu'on eloigne la plaque du thermoscope. » Mes lames enfumees de sel gemme dispersent-elles, comrae les plaques depolies de M. Forbes, les rayons calorifiques qui tombent perpendiculai- rement snr leurs surfaces? Pour resoudre cette question, il suffira de voir s'il y a une difference d'effet lorsqn'une de ces lames est p.'aceeaux positions extremes de l'intervalle compris entre nos deux e'crans. Mais nous avons vu, ci-dessus, qu'une lame de sel enfume interposed tout pres de l'ecran anterieur ou tout pres de l'ecran posterieur, donne toujours la meme de- viation au reometre du thermo-multiplicateur. Done le rayonnement calo rifique n'eprouve a sa surface aucune espece de reflexion diffuse; el I'effet observe est du en totalite a la portion de chaleur qui passe immediatement par la couche de noir de fumee, en conservant le parallelisme de ses rayons, ainsi que cela arrive dans tous les cas de transmission immediate. * Quand je dis que le sel enfume n'exerce aucune dispersion sur la cha- leur incidente, j'entends seulement que l'effet est insensible: car si le noir de fumee expose a un seul faisceau de lumiere ordinaire introduit dans une chambre obscure se rend visible en tous sens, il faut necessairement qu'il produise une certaine diffusion sur la lumiere qui le frappe dans une seule direction ; et , selon toute probability, la chaleur doit subir une dispersion analogue. Mais il ne faut pas oublier que nos moyens thermoscopiques, tout en ayant atteint une delicatesse infiniment superieure a celle des an- ciens thermoscopes, sont encore bien au-dessous de cet admirable appareil que la nature emploie pour nous devoiler la presence de la lumiere. Pour nos instruments calorifiques d'aujourd'hui, la faible dispersion de la chaleur rayonnante a la surface du noir de fumee est une quantite du meme ordre que les legeres differences qui doivent probablement exister entre les inten- sites de la reflexion que subissent les divers rayons de chaleur sur les surfaces polies des different s milieux diathermanes : la theorie et I'analogie lesindiquent, mais rexperience n'est pas cruorc parvemie a les COHStater. 11 y a tout lieu de croire cependant que la portion extrememenl petite de chaleur dispersee par le noir de fumee est egale pour toute sorte de flux calorifiques. Autrement, l'equilibre proar deux especes fort diffe- de chaleur aeissant sur les deux faces d'r ■lertnqui- a elements decou verts et polis, serait rompu des que Ton remplai pile a surfaces metalliques par une autre pile, de dimensions parfaitement egales. ayant les elements enduits de noir de fumee: et nous nous sommes assures du contraire. .... Mais revenons a notre sujet. C.B. 1840, i"8em**n [T.X,N« 18 74 ( $48 ) » Tout ce que nous avons dit jusqu'a present se rapporte a la chaleur rayonnante de la flamme, transmise par le verre. Voyons ce qui arrive lorsqu'on opere surle rayonnement calorifique d'une source a basse tem- perature. » Ay ant ote la lentille de verre, et la lampe , qu'on mette a leurs places respectives une lentille de sel gemme de merae distance focale, et une iame de cuivre maintenue a 4oo° environ de temperature, par le contact posterieur d'une flamme alcoolique. On obtiendra ainsi, comme dans la disposition precedente, un faisceau de chaleur a rayons paralleles, qui parviendra en partie sur le thermoscope, apres avoir traverse l'intervalle compris entre les deux ecraus. Seulement la deviation sera ici plus foible que dans le cas de la flamme, a cause de la difference de temperature des deux sources : mais les faits vont nous montrer que cette circonstance , loin de nuire a la clarte de nos deductions, sert au contraire a les rendre plus evidentes. » En effet, au lieu de 44°, la portion du flux calorifique de la lame de cuivre qui parvient sur la pile ne produit plus que 33°,6 de deviation au thermo-multiplicateur; mais la plaque de sel depoli, placee pres de Fecran posterieur donne une deviation de 24°,7, c'est-a-dire une deviation a peu pres egale ah maximum de lexperienee precedente. Eloignons maintenant la plaque jusqu'au contact de 1'ecran anterieur, la deviation ne change presqueplus, car elle se soutient encore a i{f environ, tandis que dans le cas des rayons de la lampe transmis par le verre, elle descendait de 260 a 70. Que faut-il en conclure? Evidemment, que X effet constant ob- serve au thermoscope dans 1'experience actuelle doit etre attribue a la chaleur de transmission immediate; tandis que V effet variable de 1'expe- rience precedente provenait de la chaleur diffuse. Or les filets elemen- taires de ces deux especes de chaleur ont une disposition tellement dis- tincte que, dans 1'etat aetuel de nos moyens thermoscopiques, il est impossible devaluer en nombres leur rapport de quantitc » Mais ici se presente une question fort interessante. Si le depoli ne disperse presque point les rayons des sources a basse temperature, une lame de sel, exposee aux flux calorifiques de ces sources, devrait done donner la meme transmission, quel que fut l'etat de la surface. Et le 1 apport des forces calorifiques correspondantes aux deviations de 33°,6, et 24°, a savoir -j^, prouve qu'une lame de sel depoli transniet bien moins qu'une lame de sel poli, laquelle donne, en toute circonstance, une transmission d'envirou 1^. Dans le cas que nous considerons, il n'y (549) a point comme |iour Its rayons de entre les deux ecrans, ainsi que cela arrive constamment a Petard de la chaleur immediatement transmise par un milieu quelconque. » Si, au lieu de la lame de metal chauile par la Ham me alcoolique, on employait le platine incandescent, on d'autres sources de chaleur, on an- rait, relativement a l'effet calorifique produit par rinterposition du sel depoli, des resultats intermediaires entre les deux cas que nous venons d'examiner. On obtiendrait aussi des differences plus ou moins marquees, en faisant passer le flux calorifique par differents milieux diathermanes , avant de la faire tomber sur la lame depolie. Mais je traiterai de tout cela dans un Memoire que je me propose de lire bientot a 1'Academie des Sciences de Naples, et je terminerai cette communication par la descrip- tion de i'experience avec laquelle je demontre ma cinquieme proposition. » Ayant bouche 1'ouverture de I'ecran anterieur par one lame de vene placee a son foyer, et mainteime a IVt.il d'meandeseence par la flamme assez puissante pour faire devier raiijtulle du thermo-rnultiplicateur de .V> de mes experiences <)° ou i/i°, selon (pie je la plaeais pres de IVc-ran anterieur, ou pres de I'ecran posterienr. Un« lame de mica on de vene ordinaire, produisait exacteinent la meme diminution d'intensite etant placee entre les ecrans et la source de chaleur. on entre les ecrans et le thermoscope : ainsi l'echauffement de la plaque de sel n'exercait aucune action sur le corps thermoscopique. On ne saurait douter d'ailleurs que 74- (55o) le verre noir completement opaque, qui bouchait ia premiere ouverture des ecrans, n'interceptat totalement la lumiere qui accompagne le rayon- nement calorifique du platine incandescent. Concluons done que la dis- persion, ou reflexion calorifique diffuse, se prodnit aussi sur certains rayons de chaleur obscure. » Dans toutes Ies experiences que je viens de decrire, une plaque de sel gemrae dont une des faces etait couverte de poussiere extremement fine de platine noir, precipite chimiquement par la methode de Liebig, don- nait corarae les plaques a surfaces polies, une transmission constante etant piacee pres de l'ecran anterieur, on pres de l'ecran posterieur. » economie rurale. — Sur une substance grasse produite par des insectes, et designee en Chine sous le nom de cire d'arbre. — Lettre de M. Stanislas Juliejv a M. Arago. « Je vous prie de vouloir bien presenter de ma part, a l'Academie des Sciences, un echantillon de cire d'arbre, ou plutot de cire produite par de petits insectes appeles en chinois la-tchong ou insectes a cire (littera- lement cire insectes). lis vivent sur deux sortes d'arbres. L'un qui tient de la nature du buisson (suivant les missionnaires) croit dans les terrains sees et arides et s'appelle kan-la-chu ( sec-cire-arbre ) , arbre des lieux sees, qui produit la cire. II se propage aisement. On peut en tapisser les mu- railles jusqu'a la hauteur de dix pieds; il supporte egalement le froid et le chaud, et reussit sans culture meme dans le sol le plus ingrat. L'autre es- pece est un arbre plus grand et plus beau qui ne se plait que dans les lieux humides. On le nomme choui-la-chu ( eau-cire-arbre ) . e'est-a-dire arbre a cire qui pousse dans les lieux humides. » Les petits insectes appeles la-tchong ne se trouvent point d'eux-memes sur ces arbres ; il faut les y appliquer. Mais cette operation n'est pas diffi- cile, et des qu'un arbre en est garni il les conserve toujours , etc. » Les details qui precedent sont empruntes a la Description de la Chi- mie, de I'abbe Grosier (in-4°, page 3a6). » Si les naturalistes parvenaient a naturaliser en France ces insectes , et les deux especes d'arbres sur lesquels ils vivent, je me chargerais bien vo- lontiers de traduire dans les livres que j'ai a ma disposition tous les details relatifs a l'insecte, a l'arbre et a la purification de cette cire. » Je profite de cette occasion pour annoncer a l'Academie des Sciences , que je viens de recevoir de Chine un ouvrage en 3 vol. in-8°, sur le the , (55, ) sa culture et ses diverses preparations. Je crois que cet exemplaire est lo seulqui existe en Europe. » chimik organique. — Resultats des Recherches de M. Plagne sur la composition duvesou. — Extrait d'une Lettre de M. Colin, professeui de Chirnie a l'Ecole Militaire. « Dans un travail recent, M. Peligot a etc conduit a eonsideVer ie sue de X A rundo saccharif era comme <\e l'can sucree 011 la matiere saccharine, toute cristallisable, s'eleve de n8 a 20 pour cent. Ce chiHre, ainsi que Tout fait remarquer M. Robiquet d'une part, et M. (iuibourl de I'autre, est precisement celui qu'avait trouve, il y a deja quelques amices, an phar- macien, M. Avequin, dans ses recherches sur la composition de la canne a sucre. » Qu il me soit permis a mon tour de fairc remarquer qu'un de mes anciens collaborateurs a l'Ecole Polytechnique, M. Plague, etait parvenu au meme resultat des 1'annee 1826. Ses experiences consignees dans cinq rapports successifs adresses au ministere de la Marine en 189.7, <'tablissont que le sue de 1'Arundo saccharifera contient, tant a la Martinique qua la cole de Coromandel, plus de 20 pour cent de sucre cristallisable, que Ton peut obtenir en entier, pourvu que Ton evapore rapidement et a une temperature qui n'excede pas cent degres centigrades; » Que la quantite de melasse que Ton obtient en agissant ainsi est » Que cette rapidite dans 1'eVaporation est d'autant plus desirable, que le jus de la canne a sucre renferme une matiere qui, si Ton agit avec lenteur, transforme la totalite du sucre en une substance visqueuse. » Je reviendrai bientot sur la nature de ce ferment, mais je dois aupa- ravant faire connaitre le resultat de 1'analysc que M. Plagne a fade du vesou; il agissait sur quatre mille grammes : Eau 3i33^mm„ Re'sidu incristallisable sec 3o Albumine seclic o,3o La somme de ces quantites 3998,27 ne differe que de 7 de< dcs quatre milh ( ~'5i ) a La matiere organique particuliere signalee par M. Plagne dans le sue de X Arundo saccharifera , et qui ne s'y eleve pas a un deux-millieme, est celle qui transforme le sucre en matiere visqueuse lorsqu'on ne procede pas immediateinent a l'evaporation , ou qo'on la mene avectrop de lenteur. » Void les proprietes que M. Plagne lui reconnait: elle est blanche, brunissant par le contact de lair, molle, attirant legerement l'humidite et se dessechant diflficilement. Elle est insoluble dans I'alcool et dans i'ether, soluble dans l'eau, non azotee, brulant sans se boursoufler avec une odeur analogue a celle de 1'extrait de chicoree. Les sels de protoxide de mercure, de plomb, la precipitent de sa solution aqueuse; le perchlo- rurede mercure n'y produit aucun effet, et i'alcool et I'ether la separent, avec ses proprietes primitives, de l'eau qui l'a dissoute. Le noir animal s'en empare; mais il faut a cet effet en forcer la quantite, et en mettre une portion dans le sue, a 1'instant meme ou il coule de la canne, afin d'en empecher la fermentation visqueuse. » La matiere visqueuse dans laquelle le sucre peut etre transforme, par la substance qui vient d'etre decrite, ne donne point de carbonate d'ammoniaque a la distillation , d'ou Ton peut inferer qu'elle ne contient point d'azote. L'eau la dissout et I'alcool Ten precipite; elle a done des proprietes de la gomrae; cependant, traitee par 1'acide nitrique, elle n'a donne que de 1'acide oxaliqne. Cette matiere ne serait-elie pas analogue a celle que M . Pelouze a obtenue de certaines fermentations et qu'il a consideree, je crois, comme du sucre anhydre? » Quant a l'espece de ferment signale dans le sue de la canne , ne serait- ii pas le meme que celui obtenu des tubercuies de l'heliante, par M. Bra- connot ? » met^orologie. — Temperature de la Siberie. il resulte du nouveau tableau d'observations meteorologiques que M. De- midopf a communique a l'Academie, qu'a Nijne-Taguilsk , dans le mois de decembre i83q, la temperature ne s'est jamais elevee au-dessus de — 1 1°,5 centigrades et qu'elle est descendue jusqu'a — 4TV- physique du globe. — Composition de Veau de mer en differents lieux. M. Ar,igo rappelle a l'Academie qu'wn de ses membres s'occupe en ce moment de terminer un travail sur les differences que presente dans sa (553) composition 1'eau de mer , suivant qu'on la prend en difTe rents points du globe et a diverses profondeurs. Afin de rendre ce travail plus complet, il est a desirer que Ton puisse ajouteraux analyses qui ont deja ete faites, celles de divers echantillons recueillis dans le eours de la derniere expe- dition aux regions arctiques. Ces echantillons, dit M. Arago, sont deposes en ce moment au Ministere de la Marine, et ils seraient certainement mis a la disposition de notre confrere si l'Academie nous autorisait a adresser en son nom une demande a ce sujet a M. le Ministre de la Marine. Cette proposition est approuvee. physique. — Son produit par lejier aimantc. M. Vogel transmet de Franc fort- sur-le-Mein , le resultat d'une expe- rience qui a ete faile par M. Kessler-GontarcL Ce pliysicien s'etant muni d'un fil de cuivre enveloppe de soie, en recouvrit un large cylindre creux de verre. Dans ce cylindre etait place une barre de fer. Quand les (U-.u\ cx- tremites du fil enveloppant aboutissaient aux deux poles sous la direction de M. le Dr Quesne- vu.le; janv., fev., mars 1840, in-8°. Journal des Connaissances medicales pratiques et de Pharmacologic ; n° 6, mars 1840, in-8°. Bulletin chirurgical ; par M. le Dr Laugier; mars 1840, in-8e. Transactions Transactions de la Societe Philosophise americaitie scant a Philadelphie ,- nouvelle serie, vol. ()', part. 3e, in-40. Proceedings Proces-Verbaux des seam es de In Societe philosophique americaine; vol. 1", avril a oct. 1839, 0**7 et JS, in-8". Eulogy.... Eloge de Nathaniel limvditch , president de /'Acade'mie americaine des Sciences et des Atts; par M. John Phkjmx.;, compnriant une analyse de ses observations scieDtifiqtieSj Gftmbrklge, n -.,'". Report of the Rapport du ComiU sur ilulipse sofaire des 1 , ,7 1 5 mai 1 836, lua la Societe Americaine de Philadelphie, A igjuillet i85o In-8*: Reports Collection des Rapports jaits an Congres americain (25' cougres), rapports n°*8, 2f, i5q, r>o et 373, in-8°. State of New-York Etats de New-York; Documents n*' 200 et 2-5 , 20 jev. 1 838 et 20 jev. 1839. — Rapport sur le releve geologique de cet fitat; New- York, in-8°. U B. 1840, 1" Sew*re.(T. X,N° i5 75 ( 556 ) A Memoir. . . . Memoire sur la vie et le caractere de P. Sjng Phjsick, docteur en medecine; par M. Randolph; Philadelphie , i85g, in-8°. Uber Goniatiten .... Sur les Goniatites et les Cljmenies de la Silesie ; parM. Leopold de Buch; lu a TAcaderaie des Sciences de Berlin, le ier mars i838; Berlin, i839, in-40. Gazette medicale de Paris; tome 8, n° i5, in-4°. Gazette des Hopitaux , n° 36—38 , in-fol . L' Experience, journal,- n° 145. Gazette des Medecins praticiens; n05 24 et a5. L'Esculape; journal des Specialites; nQi 17 et 18. UAmi des Sourds -Muets ; fev. 1840, in- 8°, COMPTE RENDU DES SEANCES DE LACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 6 AVRtL f 8iO PRESIDENCE DE M. POISSON. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. j»hysiqoe du globe. — Note sur les operations qui ont conduit a recon- naitre des differences dans les hauteurs moyennes de la mer en diffe- rents points de la basse Bretagne; par M. Puissant. k M. le chefd'escadron Filhon, Fun tics officiers d'etat-major qui eonfi- nuent la triangulation gem-rale de la France avec un zeie el uu sneers n - marquables, vient d'adrcsser a FAcademie one Note sur la hauteur may < Comrae on extrait de cette Note a deja recu de la puhlieite par la voie do Compfe rendu de la seance de lundi dernier, je crois devoir rommuniquer, a cette occasion, quelques remarques de M. Coraboeui el de iikji, principalement relatives a la comparaison que M. Filhon a Faite des niveaux movens des iners de Cancale et de Noirmoutier, en s'appuvant sur les nivellements geode- siques du parallele de Paris et de celni de Bourges, exposes nvec heaucoup de details dans la Nouvelle Description ge'ometrique du royaume , dont Je second volume paraitra tres incessamment. Ces remarques me semblent propres a fortifier le jugement que les Commissaires de 1' Academic auront a porter sur le degre de precision des resultats qui sont soumis a leur exa- men, et sur la consequence que M. Filhon en a tiree. Voici en quoi elles »Les hauteurs absolues, qui ont pour origine de depart la mer mojenne de Cancale, sont plus faibles de om,5g que celles qu'on aurait en partant de la. mer moyenne de Lorient, et de im,o2 avec la mer moyenne de Noir- rnoutier. M. Filhon pense que ces differences entre Cancale, Noirmoutier et Lorient n'existeraient pas si les niveaux moyens des mers de Cancale et de Noirmoutier avaient ete determines avec le raeme soin qu'on a mis a obtenir ceux des mers de Brest et de Lorient (Comptes rendus des seances de l'Academie des Sciences du 3o mars, p. 533). »Une telle assertion, qui tend a considerer eomme douteuse l'exactitude de la determination du niveau moyen de l'Ocean au rocher Herpin (vis-a- vis Cancale) et a l'ile de Noirmoutier, est facile a refuter par le simple expose des moyens de verification que possede le Depot de la Guerre. »Dans la mesure de la chaine du parallele de Paris, operee par feu le colonel Bonne , ou Ton trouve que la hauteur absolue du clocher de Cancale, rapportee au niveau de l'Ocean (mer moyenne) de Brest, est de 73m,52 cette meme hauteur, en partant du rocher Herpin , est de. . jimfio (*) cette derniere est done plus faible que la premiere de. . . "0^92 (**) » V origine de depart des hauteurs absolues des sommets de la chaine de ce parallele depuis Cancale jusqu'au Pantheon , est le niveau moyen determine au rocher Herpin par des observations de hauteurs des marees , faites en petit nombre, a la verite, a l'epoque de l'equinoxe d'automne : il important, done de se procurer un moyen de verification qui put dissiper toute incertitude a 1'egard de l'exactitude de ce point de depart. L'occasion s'en est offerte en 1 836, epoque ou M. le capitaire Fessard fut charge d'exe- cuterla triangulation du ier ordre dans la presqu'ile du Cotentin; les don- nees de depart furent prises sur la chaine du parallele de Paris. »_WL Fessard fit, a l'hydrometre de Cherbourg, une comparaison entre la mesure directe du niveau moyen de la mer et les resultats que lui don- nerent ses determinations geodesiques, toutes derivees du rocher Herpin lies details de cette comparaison sont mentionnes dans la seconde partie de la Descript. geom. de la Fr., p. 356 et 357); il trouva que la hauteur (*) Description geomttrique de la France, IP partie, ps 186. {**) Descript. S4om. de fa Fr^ pe partiej p. ^34 et 235. (559) du faite de la cale, n° 4,de Cherbourg, au-dessus du niveau de la mer moyenne, selon son nivellement geodesique rapporte au rocher Herpin , est de33m,-}0. La mesure directe rapportee a l'hydrometre donne pour cette raerae hauteur absolue 33m,a6 Difference. . . . om,44 »La mesure directe, opeVee a l'hydrometre de Cherbourg par M. Fes- sard, s'accorde done assez bien avec ce que donne le rocher Herpin, pour qu'il n'y ait plus lieu de douter que ce point de depart du parallele de Paris laisse tres peu d'in certitude. » D'un autre cote , M. Courtois, ingenieur en chef des ponts-et-chaussees , a execute, en 1823 et 1824, le nivellement du cours de la Seine, depuis le Havre jusqu'a Paris, duquel il re'sulte que la hauteur du zero de 1'echelle graduee du pont de la Tournelle , au-dessus de l'Ocean (mer moyenne), est de 26m,oi . Ce merae zero de 1'echelle du pont de la Tournelle vient d'etre lie geodesiquement au Pantheon par une operation speciale qu'a execute recemment M. le capitaine Hossard : ainsi la hauteur absolue de ce point zero deduire de celle du Panthe'on , que Ton sait provenir du rocher Herpin, est de 26m,37 On a, par le nivellement de M. Courtois 26™,oi Difference. . . . om,36 » II est remarquable que cette difference est a peu de chose pres la meme, et dans le meme sens, que celle que donne la comparaison faite a l'hydro- metre de Cherbourg. »Nous serions done en droit de conclure que le niveau moyen de l'Ocean , a l'hydrometre de Cherbourg, est en disaccord de ira,3 avec celui que donne l'hydrometre de Brest, et que ce disaccord doit, en grande partie , provenir d'une cause independante de nos mesures geodesiques dont la precision est incontestable. w Quant a ce qui concerne le parallele de Bourges, dont le nivellement trigonometrique a pour donnee de depart U> niveau de la mer moyenne determine a Tile de Noirmoutier, les details de la mesure de cette me; moyenne etant mentionnes dans la seconde partie de la Nouvelle Descript. geom. de la Fr.3 de la p. 197 a la p. 199, on y verra que cette mesure remplit parfaitement toutes les conditions qui doivent en constater l'exac- titude. Nous avons de plus a offrir un resultat de veriBcation qui nous est donne par le nivellement special que M. Lemierre, ingenieur en chef des ponts-et-chaussees a execute depuis Paimbceuf jusqu'a Nantes : ce nivelfe- 76.. ( 56o ) ment doune, pour la hauteur du pave de la cathedrale de Nantes au-dessus du niveau de l'Ocean (mer moyenne) i8m,72 Or on a par le parallele de Bourges en partant de Noirmoutier (Descript. geom., Impart., p. 265J i8m,75 » Une telle concordance est done bien propre, ce nous semble , a dissiper les doutes que M. Filhon nous parait avoir emis avec un peu trop de pre- cipitation. » theorie des wombres. — Methode simple et nouvelle pour la determination complete des sommes alteniees, formees avec les racines primitives des equations binomes; par M. Augustus Cauchy. « II est, dans la theorie des nombres, une question qui, depuis plus de trenteans, a beaucoup occupe les ge'ometres, etqui, tout recemment en- core, a ete mentionnee dans plusieurs Notes publiees par divers mem- bres de cette Academic Elle consiste a determiner completement la somme altern^e des racines primitives d'une equation binome, ou, ce qui revientau meme, la somme de certaines puissances de ces racines, savoir, des puissances qui ont pour exposants les carres des nombres inferieurs an module doune. Supposons, pour fixer les idees, que le module soit un nombre premier impair. Le carre de la somme dont il s'agit se reduira, an signe pres, au module, et sera d'ailleurs positif ou negatif, suivant que le module divise par 4 , donnera pour reste i ou 3. C'est ce que M. Gauss avait reconnu dans ses recherches arithmetiques imprimees au commen - cement de ce siecle. Mais lorsque du carre de la somme on veut revenir a la somme elle-meme, on a un signe a determiner: et cette determination, comme 1'ont observe. MM. Gauss et Dirichlet, est un probleme qui pre- sente de grandes difficultes. Les methodes a l'aide desquelles on est parvenu jusqu'ici a surmonter cet obstacle, sont celles que M. Gauss a developpees dans le beau Memoire qui a pour titre : Summatio serierwu quammdam singularium, et celle que M. Dirichlet a deduite de la consi- deration des integrates definies (*). En reflechissant sur cette matiere, j'ai ete assez heureux pour trouver d'autres moyens de parvenir au meme but ; et d'abord il est assez remarquable que la formule de M. Gauss, qui de- termine completement les sommes alternees avec leurs signes, se trouve comprise comme cas particulier dans une autre formule que j'ai donnee (*) Vo^ez aussi un Me'moire de M. Lebesgue., qni vient de paraitre dans le Journal J>« M«thcmaliques ae M LieuviUe (f.v i84o) (56i ) en 1817 dans le Bulletin de la Societe Philomatique. Cette derniere for- mule, qui parut digne d'attention a l'auteur de la Mecanique celeste, sertii la transformation d'une somme d'exponentielles dont les exposants crois- sent comme les carres des nombres naturels; et, lorsqu'on attribue a ces exposants des valeurs imaginaires, on retrouve avec la formule de M. Gauss la loi de reciprocity qui existe entre deux nombres premiers. Mais la for- mule de 1 81 7 etait deduite de la consideration des fonctions reciproques, par consequent de thcoremes relatifs au calcul integral; et ce que les geo- metres apprendront sans doute avec plaisir c'est que, sans recourir ni au calcul integral, ni aux series singulieres dontM. Gauss a fait usage, on peut directernent, et parune methode fort simple, transformer en produit une somme alternee, en determinant !e signe qui doit affecter ce meme produit. Cette methode a d'ailleurs 1'avantage d'etre applicable a d'autres questions du meme genre. Ainsi en particulier Ton reconnaitra sans peine que, si, // etant un nombre premier, n — r est divisible par 3, ou par 5, etc., un facteur primitif de «, correspondant au diviseur 3, sera proportionnel au produit de n ~— facteurs trinornes, tandis qu'un facteur primilif de 7/ . correspondant au diviseur 5, sera proportionnel au produit de — ~ — fac- teurs pentanomes ou composes chacun de cinq termes; et le rapport du produit en question au facteur primitif de n sera la somme de cer- taines racines de Y unite respectivement multipliees par des coefficients qui seront equivalents, suivant le module tz, a des quantites connues. J'ajouterai que des formules relatives a la determination complete d'une somme al- ternee, dans le cas ou n est un nombre premier, on deduit aisement les formules analogues qui se rapportcht au cas ou « est un nombre compose quelconque, et la demonstration ■. |/~ Or la valeur de A, donnee par l'equation (5), est ce que devient la somme des n premiers termes de la serie (6) ,,V", e-i", e-*', etc..'. quand on y remplace «' par — a>\/ — 1 ; et j'ai remarque des 1'annee 1817, dans le Bulletin de la Societe Philomatique , corame dans mes lecons au College de France, que la consideration des fonctions reciproques fournit entre les termes de la serie (6) et ceux de la serie semblable , (7) 1, «-**', c-4»», c-96% ... une relation exprimee par la formule (8) J (i + e-r + e-4- 4- • • • ) = t>* (i 4- «-*' -f- «-<*■' 4- . . .)» quand a et b represented deux quantite"s positives, assujeties a verifier la condition (9) ab = \/ — i , la valeur de o> etant fournie par l'equation (4), ou, ce qui revient au meme, („) a-=-^y/—t, la formule (9), ou a*b% = 77', donne (n) b'=n^\/—x Alorsles termes distincts de la serie (6) se reduisent a une partie de ceux que renferme le second membre de la formule (5), et les termes distincts de la serie (7) a cenx quicomposent le binome (i3) i+« * On doit done s'attendre a voir l'equation (8) fournir la valeur du rapport qui existe entre la somme alternee & et le binome dont il s'agit. Or, en ef- fet, pour obtenir cette valeur, il suffira de supposer, dans l'equation (8) . (.4) «- = a-_^V^i, a' designant un nombre infiniment petit. Soit, dans cette hypothese , (,5) j. = s. + ^v/=T. (564) € devra s'evanouir avec a, et comme la condition (9) donnera on en tirera sensiblement — =1, de sorte qu'on pourra prendre &•) 5 - - Cela pose, si Ton multiplie par no. les deux membres de la formule (8), les termes de la somme alternee a ou du binome (i3) s'y trouveront mul- tiplies par des sommes qui se reduiront sensiblement , dans le premier membre, an produit et, dans le second membre, au produit b1 J e~x* dx = -7f* br . - Done , en laissant de cote le facteur f" * e-x> dx = ^n* , qui deviendra commun aux deux membres de la formule , on trouvera definitivement (17) a1 A ou, ce qui revient au meme (l8) . = ;(l + e-?^)==^(l. la valeur de a etant fournie par l'equation (11), 1 (voir X Analyse algebrique, chap. VII et IX), ( 565 ) et par suite da) ^QVi^^.+ y/^T). Done, en supposant A determine par la formule (i5), on aura, non-seu- lement pour des valeurs impaires du nombre «, mais generalement, et quel que soit ce nombre , (so) i=«3(I + v/— O^+e-?^'). On trouvera en particulier, i°. si n est de la forme 4X, (»0 A = nT(,+ v:r7); 2°. si 7i est de la forme 4X "f* * 7 (22) A = **| 3°. si /i est de la forme 4X *+" 2 > (a3) A = o; 4°. si t* est de la forme 4x -+- 3, (a4) A = 71* V^5. Ainsi, les formules (20), (21), (22), (23), (24), que M. Gauss a etablies dans un de ses plus beaux Memoires , et dont M. Dirichlet a donne une demonstration nouvelle qui a e"te justement remarquee des geometres, se trouvent comprises comme cas particuliers dans la formule (8), de la- quelle on deduit immediatement l'equation (20) en attribuant a l'expo- sant — a* une valeur infiniment rapprochee de la valeur imaginaire — y/ — 1, 011, ce qui revient au meme, en reduisant 1'exponentielle e~a* a l'une des racines primitives de liquation (1), savoir, a celleque determine la formule (4). » Si Ton supposait a' determine non plus par la formule (11), mais par la suivante 05) * = - ™ V'^T, m etant premier a n; alors, en operant comme ci-dessus , on obtiendrait, au lieu de la formule (20J, une equation qui, combinee avec cette formule, reproduirait immediatement la loi de reciprocity entre deux nombres pre- miers , ou meme cette loi etendue a deux nombres impairs quelconques C. R. l8$o4 r« Semestre. (T. X , N° 14.) 7 7 ( S66 ) § If. Transjormation des sornmes allerne'es en prodm une racine primitive de l'equation (.) x- ==, 1, n etant un nombre premier impair. Les diverses racines primitives de l'equation (i) pourront etre representees, ou par p, p% p\... p—t ou par m etant premier a n. Soit d'aiileurs A une somme alternee de ces racines primitives. Cette somme sera de la forme les exposants i, 2, 3,. .. n — i, etant ainsi partages en deux groupes h, h', h',... et k, k\ **,.... dont le premier poprra etre cense renfermer les residus quadratiques i , 4 , etc. , et le second les non-residus suivant le module n. Si Ton suppose en particulier n = 3 , on aura simplement en sorte qu'une somme alternee a pourra etre represetee, au signepres, par le binome i plus generalement par le binome ^tant hon divisible par 3. Si n devient egal a 5, les binomes de cette ( 567 ) forme se reduiront, au signe pres, a Fun des et le produit de ces deux binomes Cp* — P4) ( P* — ' />S) = P* — P3 — ^ — P4 representee encore, au signe pres, ia somme alternee A = p + p+ — p« — p\ qui pourra s'ecrire comme il suit : * = (?*-?-') (P3-P-3)- J'ajoute qu'il en sera generalement de meme , et que pour une valeur quelconque du nombre premier «, la somme alternee A pourra etre re- duite au produit P determine par la formule (3; p = (f - />-) {?' - r3)- • • •[?— - r (— "]• Effectivement ce produit, egal, au signe pres,au suivant (f-P")(f'-p— )....(f~-P"), changera tout au plus de signe, quand on y remplacera p par p" , attendu qu'alors les termes de la suite se trouverout remplaces par les termes de la suite qui sont les memes, a l'ordre pres, et un binome de la forme un binome de la meme forme Done le produit P ne pourra representer qu'une fonction symetrique, ou une fonction alternee des racines primitives de l'equation (i). Done il ( 568) sera de I'une des formes i designant une quantite entiere positive ou negative, et son carre P* sera le l'une des formes Comme on tirera d'ailleurs de l'equation (3) , non-seulement P = ,.+J+5+...+(.-^(,_^TJ^I_p-0...[l_r,(.-,)]i ou, ce qui revient au meme, P =?CV) (, _ p-.) (I _p-S). . . (, _ f4h (-!)"» 'p C\')(,_ f P = (-l)»p V* J (,-p.){t -,')... ^-f-), p'=(_,U,(,_,>,)(,~f+)(,-p8)'"(I_p"~6)i,rp°"4)(,_'5°"1) = (-.pi(.-?)(1-p-)....(,_f— )=(->) ^«, il est clair que P* n'etant pas de la forme a', devra etre de la forme a'A", On aura done (4) (— i)~» = a-A«, P = aA. Or A* ne pouvant etre qu'une fonction symetrique de p, f*, . . . et par con- sequent un nombre entier, la seule maniere de verifier la premiere des equations (4) sera de poser a'=i, A* = (-,)V„. et par consequent, (5) P = =±:A; et toute la difficulty se reduit a determiner le signe qui doit aftecter le se- cond inembre de la formule (5). Or si , dans la somme alternee A=Pi-r-p/,'-f-^"H- ... —t—f-f - etc., _, (569) on remplace generalement cette somme sera remplacee elle-meme par la i tandis que la somme alterne — A se changera en - (/i-i)=i,(mod.»). Done , pour decider si dans la formule (5) on doit reduire le double signe au signe -{- ou au signe — , il suffira de chercher la quantite en laquelle se transforme le developpement de P quand on y remplace chaque terme de la forme pl par f-\ et de voir si cette quantite, divisee par 4, donne pom reste — 1 ou -+- 1. Or, comme le developpement de P se composera de termes de la forme le signe qui pre'eede p e'tanl le produit des signes qui precedent les nombres 1 , 3, 5. . . , la quantite dont il s'agit sera la somme des expres- sions de la forme le signe place en dehors des parentheses etant le produit des signes places au dedans. Elle sera doncequivalente, suivant le module n, a la somme des expressions de Ja forme (6) =fc[=fci±3=fc5sfc...=fc(« — 2)] ~rL. Ainsi, en particulier, elle sera equivalente, pour n = 3, a .'-(-..('sas- i, (mod. 3); pour nz=z 5, a (, H-3)'-f-(_ , — 3)' — (— i+3)*-(i — 3)' = 4 = -i,(mod.5). D'ailleurs si Ton suppose le nombre de lettres a, b, c. . , egal a m, Ja somme des expressions de la forme (7) =b(dba±6=bc=fc...}-, (57o) etant developpee suivant les puissances ascendantes de a, b, c...,ne pourra, si le signe exterieur est ]e produit des signes interieurs, renfermer aucun terme dans lequel l'exposant de a, ou de/3, on de c. . . s'eva- nouisse, puisque le coefficient d'un semblable terrae dans cette somme Done la somme des expressions (7) se reduira au produit de leur nombre 2mparle seul terme i.2.3 m. abc...; et, si Ton prend pour les nombres i, 3, 5 ... 2771 — 1, cette somme aura pour valeur le produit a- (1.2. 3 ... ?n) i.3. 5 ...(2771— 1) = 1 . 2.3.4 •■• am. Done la somme des expressions (6) aura elle-meme pour valeur le produit i.3.3...(n-i) = - r, (mod. „); et P se transformera en une somme equivalente a — 1, si Ton y remplace generalement pl par (-) ; d'ou il suit que l'equation (5) devra etre reduite a (8) P = A. En d'autres termes , on aura k, h', h",. . . etant les residus , et k, Jf, k", ... les non-residus inferieurs au module n. Comme on aura d'ailleurs lioj o = 1 + f + f + f -f- . . . + Pk + f + f + ' ' * ' on tirera de formules (9) et (10), combiners entre elles par voie d'addition , par consequent ( 57i ) »Des formules(9) el (12), relatives an cas oil n est un nombre premi s qui sont relatives au cas ou n est un n< pair, on de compose quelconque , comme je le rnontrerai plus en detail dans 1 article. J'observerai en finissant que, si , n etant un nombre prem forme 3x-f- 1, a designe une racine primitive de l'equivalence et m une racine primitive de l'equivalence x*-1 = 1, (mod. /i), on obtiendra un produit P proportionnel a un facteur primitil de n, oon- seulement lorsqu'ou supposera la valeur de P donnec par la formule (3) , mais aussi lorsqu'on prendra P = (p + ap+ayMl^+ar^ * + *Y J "' > le nombre des facteurs trinomes etant ^^. Le facteur primitif de n, auquel cette derniere valeur de P deviendra proportionnelle, sera 0 = p + *?rn + ft.r. + p. + + n*pm->, Ontrouvera par exemple, pour n — 7, m = 3, (p-f-*P9 + «'p3) (p6+«p*4-*V5) C/5,0-f-«f,s+ay) (p'-fap'+a'p") P=(, + ,a)0. etc D'ailleurs , pour etablir la proportionnalite de P et de 0 considered comme fonction de p, il suffira d'observer que P se change en - qUand on y remplace p par p". Quant au rapport -, il nepourra etrequ'une fonc- tion entiere de a, que Ton pourra reduire a la forme a + b*; (57») et une methode semblable a celle par laquelle nous avons determine le signe de A dans la formule (17), fera connaitre les nombres entiers a, b, ou du moins des quantites equivalentes a ces raemes nombres suivant le module n. Enfin Ton pourrait etendre les propositions que nous venons d'indiquer a des prodnits P composes de facteurs polynomes dont chacun offrirait plus de 3 termes; par exemple, 5 termes si n — r etait divisible par 5, 7 termes si n — 1 etait divisible .par 7, etc. . . » M. Cauchy fait hommage a l'Academie des 7* et 8e livraisons de ses Exercices d Analyse et de Physique mathematique. chhije. — Recherche* concernant la nature de la substance qui colore en rouge les os des animauoc soumis au regime de la garance ; par M. Robi- quet. — Extrait d'une Lettre adressee a M. Flourens. '< J'ai opere sur deux squelettes, Tun appartenant a un pigeon soumis au regime de la garance d'Avignon, I'autre a celui de la garance d'AIsace. » Apres avoir decante l'alcool qui baignait ces squelettes, je les ai fait macerer dans de l'acide hydro-chlorique faible , pour enlever tout le phos- phate calcaire des parties osseuses. Je pensais arriverpar cemoyen a l'eli- mination de la matiere colorante qui n'est pas soluble dans l'eau acidulee; mais cette matiere, au lieu de se precipiter au fond du vase comme je m'y attendais, s'est combinee avec toutes les parties molles du squelette et leur a communique une teinte rosee uniforme qui a resiste meme aux lavages alcalins. Pourpouvoir enlever la matiere colorante, j'ai ete oblige de broyer les debris des squelettes et de les faire bouillir avec une solution concentree d'alun. Cette operation a parfaitement reussi , et cela demontre bien que cette coloration est due a la garance, car nulle autre matiere colorante ne produit le meme effet. II y a plus, c'est que la belle teinte rose que prend la solution alunee a demontre que c'etait plutot la purpurine que Y aliza- rine (1) qui se fixe sur les parties osseuses. Ce qui a acheve de me con- vaincre a cet egard , c'est que le squelette du pigeon soumis au regime de & garance d'AIsace a fourni a la solution alunee une teinte rose beaucoup plus riche et plus franche. Or nous avons precisement reconnu, M. Colin et nnc\pa\es . Vune y alizarine, qui est la base de toute teiatuie solide en garance; l^ur/"«rfne,qu\ est la base des belles laques roses de garance qu'on emploie f ( 573 ) moi, que la purpurine etait plus abondante dans cette variete de garauce que dans les autres(i). Vous voyez done, mon tres honore collegue, que si la petite quantite de matiere colorante ne m'a permis d'en operer l'isolemenl complet, dii moins j'ai pu acquerir entiere conviction que la coloration etait due a la garance.» M. Serres depose, sous enveloppe cachetee, une Note relative a un travail qui lui est commun avec M. Dojrere. MEMOIRES PRESENTES. chimie. — Sur quelques faits relatifs aux composes oxides du soufre. — Extrait d'un Mlmoire de M. Persoz (2). ( Commission nominee pour le Memoire de M. Langlois sur 1'acide hyposulfureux. ) « Dans une these soutenue , il y a sept ans , devant la Faculty des Sciences de Paris, je disais que certains corps composes, et notamment 1'acide sul- fureux, sont comparables au cyanogene et peuvent ainsi que lui faire fonc- tion de corps simple en s'unissant , soit avec l'oxigene , soit avec le soufre , le chlore, le brome et 1'iode. Partant de ce point de vue, j'eus l'idee d'etablir une distinction dans la composition des composes, et je proposai d'appeler composition moleculaire l'arrangement qui existe entre les par- ties constituantes d'un compose, abstraction faite des corps elementaires qui s'y trouvent. Dans cette maniere de voir, je ne pouvais plus envi- sager 1'acide sulfurique comme un compose forme de soufre et d'oxigene, mais bien comme une combinaison d'acide suifureux et d'oxigene; en un mot, je ne devais voir dans ce compose que les elements qui concourent a sa formation et qui sont les memes que ceux dans lesquels il se decom- pose, savoir: 1 vol. gaz suifureux et 1 vol. oxigene. En supposant que cette maniere de voir fut vraie, 1'acide suifureux devenant un radical, de- (1) Dans les experiences de M. Flourens, la coloration des os a toujours etc beaucoup plus marquee par I'effet de la garancc d' Alsace que par celui de la garance d Avignon. (Voyez Compte rendu, seance du 3 fevriei 1840, page 146.) (2) Ce Memoire etait parvenu au beoretariatle 17 mars, avec plusieurs des composes dont 1'auieur s'est occupe'; il aurait ete par consequent presente n la seance suivante le luudi 23, si Ton avail su que la boile qui coutenail les produits chimiques iLnftrmait aussi le manuscrit, ce que la suscription n'iudiquait pas assez clairement. C. il. 1840, j « Semeure. ( T. X , lN « 14.) 78 ( *rt ) etre mis en presence des differents corps simples avec lesquels il pouvait s'unir, afin de former les composes S + 0,S + S, S + CJ», S-f- B% S -f- I* de la ineme maniere que i eq. de plomb, de manganese, s'unissent avec les memes corps electro-negatifs et forment les composes RO + RS -f- RC1» + RBB -f- RI» » De l'examen des combinaisons de l'acide sulfureux avec l'oxigene, je me suis trouve conduit naturellement a i'etude des combinaisons de cet acide avec les autres metalloides. Les difficulties que presentait cette etude etaient grandes, mais ne me paraissaient pas insurmontables , et j'espei-.u- obtenir bientot des resultats dignes de fixer l'attention des chimistes , lors- qu'une circonstance imprevue (i) m'a oblige, contre mon intention, a en- tretenir l'Academie de mes recherches avant d'avoir atteint completement le but que je m'etais propose » M. Vauquelin, en faisant agir 8 gr. de soufre sur 10 gr. de carbonate potassique, et en dosant le soufre qui se trouvait dans les differents pro- duits qu'il obtenait, ne retrouva point les 8 gr. qu'il avait employes. Voici ce qu'il dit avoir obtenu : i°. Soufre obtenu dans l'acide sulfurique 0,6b© a0. Soufre uni a l'hydrogene i ,928 3°. Soufre obtenu du sulfure par l'acide acctique. . . 4>2^° 4°. Soufre sublime pendant l'operation o,35o « Que sont devenus,se demande M. Vauquelin, les 0,81 7 gr. de soufre * qui manquent dans cette analyse? II faut necessairement que les pro- a portions des corps d'apres lesquelles j'ai calcule ne soient pas exactes, » on que mes experiences manquent de precision. Cependaut je les ai re- y> petees plusieurs fois, etj'ai toujours obtenu a peupres lememe resuitat. » » Cette remarque de M. Vauquelin devait me faire supposer qu'im pioduit quelconque d'une composition inconnue 1'avait induit en erreur. (1) Danssa seance du iomars 1840, la Societe du Museum d'HistoirenaturelledeStras- bbut*. a entendu une communication de M. Langlois par laquelle ce chimiste annonce H»'« est parvenu a isoier i»ac^ hyposulfureux , endecomposantlebibyposulnte potas- ^que par l'acide hyperchlorique. Ayanteuconnaissancedece fait, j'allai des lelendemain vou Ml*»glms,pour le prevenir qu'ayant obtenu moi-meme cet acide depuis plusieurs mois, je me proposals de soumettre de suite mes resultats a l'Acadeniie. Je I'engageai n outre « en falre amain de son c6te afin que nos droils respectifs soient bien etablis ( 5*5 ) Plein de cette idee, je repetai les experiences precedentes. Ayant fait fondre au rouge 80 gr. de soufre avec 100 gr. de carbonate potassique pur et sec, la matiere refroidie fut pulverisee et soumise a des traitements reiteres par l'alcool a 4«°. J'obtins ainsi une dissolution fortement coloree par du sulfure potassique, et enfin un residu pulverulent, qui avait les caracteres apparents du sulfate potassique. La dissolu- tion a chaud de ce residu salin est susceptible de cristalliser par le refroi- dissement, et en outre elle precipite abondamment les sels barytiques. Ce meme residu, traite a froid par les acides eteudus, nc degage point decide sulfureux et ne depose pas de soufre , en sorte qu'en bornant la 1'etude de ces caracteres , on pourrait le considerer comme du sulfate potassique. Cependant en le cbauffant dans un petit tube, il abandonne une certaine quantite de soufre; en le traitant par de l'acide nitrique or- dinaire, et en nelevant que legerement la temperature, il y a decomposi- tion de l'acide nitrique, accompagnee d'un depot de soufre. Ces derniers caracteres prouvent suffisamment que ce residu salin n'a point la compo- sition du sulfate potassique. « Je ne rapporterai pas ici des experiences nombreuses que j'ai faites pour conuaitre la nature de ce sel, je dirai seulement qu'il est forme par de l'acide sulfo-sulfurique S + S, dont la plupart des proprietes se con- fondent avec celles de son analogue, l'acide oxi-sulfurique S-f-O. L'acide renferme dans ce sel peut etre mis en liberte , et joint d'une plus grande stabilite que celle qu'on avait reconnue jusqu'a present a l'acide hypo- sulfureux, qui n'avait point encore pu etre isole. » A ride suljo - suljurique {acide hjposuljureuoc). — Get acide s'obtient faeilement et en ijrande abondance en decornpo.saut le sulfo-sulfate potas- sique 011 sodique, par une dissolution de nitrate on d acetate plombique. II s opere une double decomposition , de laquelle il re.suite un sulfo-sulfate plombique insoluble qui se precipite.' Ce sel doit d'abord etre lave a piu- sieurs reprises par decantation, puis on le jette suiun filtre oil Ton acbeve les lavages. » Ce point atteint, on enleve le sel de dessus le filtre et on le delaie dans une quantite d'eau suffisante pour faire une bouillie tres claire, que 1 on agite sans cesse a mesure qu'on y fait passer un courant de sulfide hydri- que prealablement lave. Le sulfide hydrique precipite tout le plomb a 1 etat de sulfure plombique. On filtre la liqueur et on lave le sulfure plombique qui reste sur le filtre. Les eaux de lavage sont reunies a la liqueur primi- 78.. tive ; cette liqueur ne tarde pas a se troubler par tin leger depot de soufre, phenomene qui me semble devoir etre attribue a Taction lente qu'exerce le sulfide hydrique sur l'acide sulfo-sulfurique. L'acide sulfo-sulfurique ainsiobtenu, se trouve delaye dansl'eau; pour le concentrer, on le fait evaporer soit dans le vide , soit en le placant dans des capsules a fond piat ou des soucoupes de porcelaiue que Ton place dans une etuve. Tant qu'on ne le fait point bouillir, il ne se decompose que faiblement, et encore cela n'a-t-il lieu qu'autant qu'il approche du terme de son plus haut point de concentration. Arrive a cette periode, a chaleur le detruit et il se decompose dans ses elements, c'est-a-dire en acide sulfureux et en soufre. » La densite de cet acide ne m'est point encore exactement connue, mais j'ai lieu de croire qu'elle est a pen pres deux fois celle de I'eau. » L'acide sulfo-sulfurique est un liquide blanc qui rougit fortement la teinture de tournesol. II decompose a froid en s'emparant de tears bases, les carbonates potassique , sodique , calcique, magnesique et plombique ; ii s'unit directement aux bases et forme des sels (les sulfo-sulfates) qui sont aux oxi-sulfates ce que sont les seleniates aux sulfates, ou enfin ce que sont les arseniates aux phosphates. L'analogie s'observe soit qu'on en- visage la solubilite relative de ces sels , soit que Ton envisage les propor- tions respectives des bases et d'acides, ou celles des sels et de l'eau de cris- tallisation. II est a remarquer que generalement les sulfo-sulfates sont un peu plus solubles que les oxi-sulfates correspondants. » L'acide sulfo-sulfurique mis en contact avec des oxides d'une reduc- tion facile, ne peut s'unir a ces derniers qu'autant que la temperature ne s'eleve point trop, car dans le cas contraire il y a destruction de l'acide et de la base, et formation de sulfure (oxide argentique). » En contact avec les corps simples ou composes qui ont une action directe soit sur le soufre, soit sur le gaz sulfureux et un des elements de l'acide sulfo-sulfurique , ce dernier est toujours decompose. Ainsi , par exemple, lors merae qu'il n'est point tres concentre, il ne peut exister meme a froid , ni en presence de l'acide sulfurique de Saxe et de l'acide sulnmque ordinaire; car ces deux acides , en operant a froid la de- composition, en s'emparant de l'acide sulfureux et en mettant le soufre en Hberte ; ni en presence de l'acide nitrique , car il y a decomposi- tion mutuelle de l'acide sulfo-sulfurique et de l'acide nitrique, ce qui est rendu evident par un abondant depot de soufre , accompagne de va- peur mtreuse, qui restent en dissolution dans l'exces d'acide nitrique et (577) le colorent en vert; ni en presence des acides chloreux (acide hypochlo- reux) ou chlorique, qui oxident l'acide sulfureux et mettent le soufre en liberte. » Les composes salins formes, soit par des acides, soit par des bases d'une reduction facile, ne peuvent exister en contact avec l'acide sulfo- sulfurique sans etre decomposes; settlement, tantol la reaction s'eflfectue a la temperature ordinaire, et tantot, au contraire, elle n'a lieu qu'a 1'aide d'une temperature elevee »D'apresles travaux de M. Peltier pere, on connait 1'alteration mu- tuelle qui a lieu entre l'acide sulfureux et les chlorures stanneux. Celte propriete se conserve aussi dans l'acide sulfo-sulfurique. Ce dernier, chauffe avec du chlorure stanneux, est decompose avec production de sulfure stanneux. Les sels ferrique et uranique sont ramenes a 1'etat de sels ferreux et uraneux. » En raison de son analogie avec l'acide oxi-sulfuriqne, l'acide sulfo- sulfurique exerce une action deplaeante sur les sels et donne naissance a des precipites pen solubles dans toutes les dissolutions salines ou l'acide sulfurique produit lui-meme un precipite. C'est ainsi qu'il precipite en blanc les sels barytique, strontique etplombique; en jaune passant au brun,les sels argentique; en blanc ou jaune-serin, les sels mercureux et mercurique. C'est encore en raison de cette analogie que l'acide sulfo- sufurique ne trouble point les sels dont le sulfate correspondant est soluble. » La maniere dont cet acide sulfo-sulfurique se comporte , son analogie avec l'acide sulfurique, permet de concevoir facilement les principales proprietes des sulfo -sulfates. Celles-ci se deduisent , lorsqu'il s'agitdephe- des proprietes que nous venous de signaler CQfiome appart«nant a l'acide sulfo sulfurique. ...» M. de ZmiN, professeur de chimie a Kasan, adresse un Memoire sur plusieurs produits obtenus avec I'huile essentielle d'amandes ameres. Son travail fait a Giesen , dans le laboratoire de M. Liebig, a principalement pour objet la benzoine, la benzile, l'acide benzilique et deux combinai- sons nouvelles dont l'acide hydro-cyanique fait partie. (Commissaires, MM. Robiquet, Pelouze.) (578 ) M. Tardy adresse une Note concernant le passage des ecluses au moren de'cluses mobiles, sur les chemins de jer a bascule , et differents sys- temes pour faire marcher les waggons sur des courbes a petit rayon. Renvoi a la Commission chargee d'examiner divers travaux relatifs aux courbes des chemins de fer. M. Baillarger adresse , pour le concours aux prix de Physiologie expe- rimentale, an Memoire sur la structure de la couche corticale des circon- volutions du cerveau. L'Academie recoit, pour le concours de Medecine et de Chirurgie, une Note sur Vemploi de I'argile seche, sous forme pulverulente, pour hater la guerison des plaies; le nom de J'auteur est enferme sous pli cachete. CORRESPONDANCE. M. le Ministre de l'InstructIoiv purlique transmet ampliation de l'or- donnance royale qui confirme la nomination de M. Piobert comme membre de VAcademie, section de Mecanique, en remplacement de M. de Pronjr. Sur I'invitatioti de M. le President , M. Piobert prend place parmi ses confreres. physique appliquee. — Eoctrait dune Lettre adressee a M. Arago par M. le professeur A. de la Rive , sur un procede elect ro-chimique ajant pour objet le dorage de t argent et du laiton. « J'ai lu a la seance du Tg mars dernier de notre Societe de Physique et d'Histoire naturelle, une Notice sur un procede electro-chi- mique ayant pour objet de dorer le laiton et l'argent. Je viens vous deman- der de vouloir bien communiquer a l'Academie des Sciences un extrait de ce travail, qui paraitra dans le prochain numero de la Bibliotheque univer- selle. » Frappe des tristes consequences que presente dans notre ville l'emploi u mercure pour le dorage , j'avais des long-temps pense que la force de- composante du courant electrique appliquee a une dissolution d'or, pour- rait, en apportant l'or molecule par molecule sur lobjet a dorer, remplacer smon dans tons les cas,du moins dans plnsieiirs, remploidumercure.Lespre- f 579 ) liners essais que je fis dans ce but datent de quinze ans; ils ne furent pas heureux et je cessai alors de m'occuper de cet objet. Les travaux qui ont ete fails depuis cette epoque sur l'electriciteet uotamment plusieurs deeou- vertes importantes de M. Becquerel m'ont conduit a tenter de nouveaux essais diriges d'une maniere un peu differente, et je crois etre parvenu maintenant a un procede qui, s'il n'est pas parfait, est cependant de na- ture a donner deja des resultats utiles et a devenir, a ce que je crois, entre les mains des praticiens, usuel et avantageux. » Les principes qui m'ont dirige dans cette application de la force deem* posante du courant Electrique au dorage des metaux, sont les suivants 1 » i°. L'emploi des petites forces electriques pour operer les decompo- sitions quand on veut obtenir un depot regulier et uniformedes particules de l'un des elements du liquide qui est decompose, savoir, dansle cas parti- culier, des particules de Tor qui est a I'etat de chlorure dans Ja dissolution ; » 20. L'emploi d'un diaphragrae de vessie pour separer deux dissolutions placees a la suite Tune de 1'autre dans le meme circuit electrique , atin d'eviterleur melange sans empecher cependant le courant electrique de les traverser successivement. L'une de ces dissolutions est la dissolution d'or, I'autre de l'eau legerement acidulee qui sert a produire le courant par son action sur une lame de zinc qui y est plongee. » 3°. Le troisieme principe est la propriete que possede le courant elec- trique de passer avec d'autant plus de facility d'un liquide dans un metal et reciproquement, que le metal est plus susceptible d'etre attaque chimique- ment par le liquide. Dans le cas qui nous occupe, le metal qui plonge dans la dissolution d'or est plus attaquable par le liquide que l'or lui-meme: il en resulte que tant que la partie immergee ne sera pas entierement doree le courant ira chercher les r les traverser et y deposer l'or, quelle que soit la longueur du trajet qu il aura a parcourir dans le liquide, c'est-a-dire quelle que soit la fonfee piti ou moins irreguliere on compliqiu'-e de 1'objet quon vent dorer. » Voici comment, apres divers essais, je suis parvenu a appliqurr .11 dorage les trois principes qui precedent dont les deux premiers sont du a M. Becquerel, et le troisieme a ete expose pour la premiere fois dans 11 1 Memoire que j'ai publie en 182 5 dans les Annates de Chimie et de Phy » Je verse une dissolution de chlorure d'or aussi neutre que possible e tres etendue (5 a 10 milligrammes par centimetre cube de la dissolution dans un sac cylindrique de vessie: je plonge ce sac dans un bocal de verwj ( 58o) cm il y a de l'eau tres legerement acidulee. r/objet que je veux dorer com- munique par ie moyen d'un fil metal lique avec une lame de zinc qui plonge dans l'eau acidulee, et lui-meme est place dans la dissolution d'or. On peut, si Yon veut, mettre l'eau acidulee et le zinc dans le sac de vessie et la dissolution d'or ainsi que 1'objet a dorer dans le bocal de verre. Au bout d'une minute a peu pres, on retire 1'objet, on l'essuie avec nn linge fin et en le frottant fortement avec ce linge on le trouve deja 1111 peu dore; apres deux ou trois immersions setnblables, la dorure est devenue assez epaisse pour qu'il soit inutile de prolonger I'operation. » Je n'entrerai pas dans le detail de toutesles precautions qu'il faut pren- dre pour bienreussir; je me bornerai a en indiquer quelques-unes. » II faut que le courant electrique soit tres faible, et Ton doit eviter, autant qu'on le peut, que par l'effet d'une trop grande intensite du courant il se degage de l'hydrogene sur 1'objet qu'on dore; ce degagement de gaz pourrait, s'il etait trop abondant, empecher 1'or de se deposer solidement. En consequence, il ne faut mettre que quelques gouttes d'acide sulfurique ou nitrique dans l'eau ou plonge le zinc et n'enfoncer ce metal dans le li- quide que de la quantite necessaire pour qu'un courant suffisant s'etablisse, ce qu'avec un peu de pratique on obtient facilement. » L'objet qu'on veut dorer peut etre prealablement decape et poli avec soin, ou simplement decape. Dans le premier cas il ressort de I'operation du dorage avec une dorure brillante qui semble avoir ete soumise a Taction du brunissoir; dans le second cas, la dorure est terne; elle ressemble a celle qu'on obtient au moment oil 1'on retire du feu les objets qu'on dore par l'amalgame; peut-etre la couche d'or est- elle plus epaisse : ce qui pour- rait faire supposer qu'il en est ainsi, c'est qu'il faut plus d'immersions pour operer le dorage. II faut avoir soin, dans les deux cas egalement, de bien decaper et surtout de bien degraisser et nettoyer fobjet a dorer; il est bon aussi de le laver dans de l'eau legerement acidulee chaque fois qu'on le retire de la dissolution , avant de I'essayer , et de le frotter, et de meme apres qu'on l'a frotte, avant de l'y remettre- Un moyen assez bon dele de- caper consiste a le faire communiquer pendant quelques instants dans Veau acidulee avec un morceau de zinc qui, formant avec lui un couple, determine sur sa surface un degagement abondant d'hydrogene. ^ couleur de la dorure parait tenir a plusieurs circon stances, au titre de \'or dissous, a la nature du metal qu'on dore, au degre de concentra- tion plus ou moins grand de la dissolution d'or. Le poli ou le non-poli prealable de la surface qui recoit la dorure parait aussi influer sur la cou- (58. ) leur; dans le cas oil la surface n'a pas ete prealablement polie la dorure est beaucoup plus rouge, ce qui tient probableiuent a ce que les molecules d'orse deposant sur une surface raboteuse et non parfaitement unie,leur inclinaison mutuelle donne naissance a un jeu de lumiere semblable a ce- lui qui a lieu dans l'interieur d'un vase dore; ce qu'il y a decurieux, cV-st que le brunissoir, en passant sur la dorure, ne detruit point cet effet. » II faut avoir grand soin que i'objet qu'on va dorer ne soit mis en con- tact avec la dissolution d'or qu'apres que tout a et£ arrange, de facon que le courant electrique ait lieu des que ce contact est etabli ; autrement faction directe, sans courant, de la dissolution d'or sur la surface a dorer, empe- cherait la dorure de bien prendre, surtout s'il s'agit de 1'argent. » Le procede me parait etre ties economique. Tout ce qui est etranger a Tor est fort peu dispendieux; quant a for lui-meme, il en faut tres peu pour une dorure passablement belle. J'ai reussi a dort r dix cuilleres a cafe d'argent, avec une dissolution qui renfermait 800 milligrammes d'or. En supposant que la dorure des dix cuilieres ait pris tout Tor de la dissolution, ce qui n'etait pourtant pas le cas, chaquecuillereaurait pris 80 milligram, d'or, c'est-a-dire pour 3a centimes environ, en portant a 4 francs le prix du gramme de Tor fin, prix plutot eleve. 11 est vrai que la dorure n'etait pas tres epaisse; elle etait d'un beau-jaune vert qu'on nomine V or anglais ; ce- pendant elle a resiste au frottement reitere d'une peau et du brunissoir. Une temperature elevee de 3oo a 4^0° ne l'a pas alteree, elle a seulement fait penelrer For un peu plus intimement dans la surface de 1'argent; mais une seule dorure mise par-dessus la premiere, d'apres le meme pre- cede, produit alors une couche tres epaisse et proljablement d'une grande dur^e. » Les divers objets que j'ai dores au moyen du procede que je viens de decrire sont des 61*, des plaques, des cuilleres a cafe d'argent, des cu- vettes de montre en laiton ; j'ai meme reussi a dorer quelques roues d'hor- logerie; les extremites des dents se dorent bien , mais la couleur n'est pas celle que les horlogers prefereut : elle est trop rouge; jc suis occupe a chercher les moyens de la rendre plus jaune et plus mate. Tout objet mts parait pouvoir, quelle que soit sa forme, etre dore par le procede en question. On peut meme dorer partiellement une surface, soit en recou- vrant de cire les parties qui ne doivent pas recevoir la dorure soit en amenantavecun pinceau la dissolution d'or sur les parties qui doivent etre dorees. On peut ainsi produire sur une surface, par la dorure, des traits dont les contours forment des lettres ou des figures. Je regrette de oe C. R. 1840, i« Semesttc. (T. X, N° 14.] HQ C 58a ) pouvoir vous envoyer pour que vous les examiuiez et que vous les pre- sentiez a I'Academie, quelques-uns des objets que j'ai dores par le procede que je viens de decrire; je n'ai pu trouver d'oceasion clans ce moment, j'espere en avoir une incessamment dont je proiiterai pour vous faire cc petit envoi. » J'ajouterai, en terminant, que depuis que mon travail a ete acheve j'ai eu connaissance d'un procede pratique en Allemagne et en Angleterre pour dorer avec une dissolution d'oxide d or dans la potasse. Ce procede, qui n'a pas ete generalement adopte, exige l'emploi dune temperature elevee, tandis que le procede electro-chimique a lieu a froid. II ne presente pas l'avantage comme ce dernier d'enlever l'oxigene et le chlore a For et deles empecher d'attaquer l'objet a dorer, comme le fait le procede electro- chimique qui transporte par la force du courant electrique ce chlore et cet oxigene en dehors de la dissolution a travers le diaphragme de vessie sur le zinc place dans I'eau acidulee. Aussi ce procede purement chimique ne donne-t-il a ce qu'il parait qu'une dorure terne et peu vive. Je le crois aussi moins economique et d'une manutention moins facile ; enfin il me parait presenter d'autres inconvenients que ne presente pas le procede electro-chimique, et dont au reste les praticiens seront les meilleurs juges. Quoi qu'il en soit, 1' experience decidera quel est celui des deux procedes qui a la superiorite. Ce qui m'encourage a faire connaitre le mien , diit-il n'a voir qu'une application partielle, c'est de voir que le procede purement chimique parait etre abandonne et qu'on continue a faire usage de celui qui est fonde sur l'emploi du mercure dans bien des cas ou je me suis deja assure que la methode electro-chimique pourrait etre substitute avec avantage. » M. Seguier presente, au nom de M. Sauvages, plusieurs copies, de proportions differentes, d'une meme figure de ronde-bosse. Ces copies, dit-il, ont ete executees au moyen d'un appareil qui n'est qu'une modi- fication du pantographe appliquee a la sculpture. L'appareil se distingue f in-8<>. Memoire sur UHistoire phjsiologique du la Ventriloquie , ou Engastri- mysme; par M. Colombat, de l'lsere; in-8°. Journal des Connaissances medico-chirurgicales; avril 1840, in-8°. Revue zoologique ; par M. Guebin Menneville ; mars 1840, in-8°. Le Metallurgiste, journal publie sous la direction de M. Landrin; Otia hispanica, seu delectus plantarum rariorum aut nondum rite nota- ruin per Hispanias sponte nascentium, auctore P. Barker Webb; pentas ->, Astronomische .... Nouvelles astronomiques de M. Schumacher ; nQ 5g6. in -4°. Die cultur der. . . . Recherches historiques sur la culture de la Canne a sucre dans les deux continents; par M. Ritter ; in-8°. Ueber. . . . Memoire sur les Couronnes, les Halos et Us Parhelies; par M. Galle; Berlin , in-8°. (Extrait des Annales de Chimie et de Physique, n° 490 Gazette medicate de Paris; n° i4- Gazette des Hopitaux; n° 5g — 41 . V Experience, journal de Medecine; n° i45, in-8°. L'Esculape; n° ig. Gazette des Medecins praticiens; n° 26. I - i w *.«$« Oq- do 6 + i- &j az2i'aafc sa£ h 3 Beau Beau : »: == j c -~ - - j- ^ _' -j z « 0 -3 « ^ s i ; i ' 1 1 f I ! 1 1 1 1 +4- 1 4-4-4-4- 1+4- i I ) + 1 I I M 4-4- 1 1 1 + 1 l(j + + + + + + + ++ + + • +4-4 +4+ + -f + + + + + + 4-4-4- + :f- 4- + 4- - ./...,„i M B 1 r 8 < e * 1 +++4-4-4-4-4-4-4-4-4-4-4-4-4-4-4-4-4-4-4-*- | | 4 f 4-4-4-+ 1+4-4- Ills I z™^ |( l» I+ + + + ++ +++ + + + +++++ + + + + + + ++ + +++++T+++ 4- His ?,? ;- .^ i ^^'•^ '". 1 \ §8 U+^+^++^+^^ + I4^++4 + + H-4-+4-+ + + + + +++ + b si-s r t r— H a \ £s 1 : 1 ++ + + + +++ + + + ++.(.++ +++++ + +++ + +++ +++J+ Mis ,•.„«*! - ™ - „. - <™. „ ?s . s» Jusque-la nous n'admirions encore que la decouverte sous le rapport scientifique, nous ne pensions nullement a la perfection presque absolue des produits; imbu que nous etions de nos productions artistiques, soit de dessin, soit de gravure, soit de peinture, soit de sculpture, etc., pro- ductions toutes obtenues a laide de moyens artificiels, de convention et, (i) M, Arago. C R. 1840, i« Sememe. (T. X , N° VS.) So ( 588) par consequent, imparfaits, je dirais presque monstrueux, dans leurs de- tails et leur ensemble. » C'est dans cette disposition d'esprit que nous nous rendimes chez M. Daguerre. C'est la qu'en voyant ses nonveaux et admirables dessins, nous eprouvames un sentiment interieur qui fit vibrer certaines fibres qui jusque alors etaient restees sans raoiivcment. Ge sentiment, voisin de celui de l'admiration ordinaire, avait quelque chose de particulier qui Ten distinguait, il semblait s'etendre et dormer lieu a une jouissance pleine, delicieuse et toute nouvelle. » Nous sortimes de l'atelier presque magique de M. Daguerre fortement preoccupe de tout ce que nous venions de voir et du sentiment particu- lier que nous avions eprouve. » Nous etions dans une position physique et morale dont nous cher- chions a nous rendre compte. » Ce que nous avions ressenti etait tout autre chose que ce que fait eprou- ver la vue de nos salons d'exposition de peinture. En y reflechissant quel- ques instants, nous nous apercumes bientot que la difference de ces deux sensations etait due a ce que l'une des productions appartenait presque entierement a la nature, tandis que l'autre etait toute de convention, toute de fabrique humaine ; enfin a ce que la premiere n'exige qu'un pen de soin, de surveillance et de direction presque automatique, tandis que la seconde demande de longues etudes, du gout et une main tres docile. » Nos compositions de dessins, de peinture et de sculpture les plus par- takes, celles ou l'artiste s'est le plus assujeti a copier servilement les ob- jets de la nature, sont toujours excessivement fautives, elles fourmillent ftimpossibilites dans tous leurs details et par consequent dans leur ensem- ble. L'artiste qui n'agit que sous l'influence de l'ecole bonne ou mauvaise, qui n'a a sa disposition que des moyens grossiers, la bone et le balai, qui a souvent le tort grave de composer, en rapprochant les uns apres les autres divers objets fort etonnes de se trouver en voisinage, ne peut que produire une oeuvre qui tourmente 1'ceil et l'esprit de l'observateur, sans que le plus souvent celui-ci puisse exprimer la sensation desagreable qu'il eprouve, et sans qu'il puisse dire autre chose que je naime pas ce ta- bleau. Cela vient de ce que ce tableau est incorrect dans ses details, faux dans son ensemble, et de ce qu'en lui tout est art, tout est monstrueux, comme le dirait la nature en voyant ce travail. C'est ainsi que sans etre aussi habile, aussi absolu que la nature, le naturaliste , observateur scru- puleux des corps qu'il etudie avec soin, est souvent frappe par des mons- (589) iruosites impossibles qui se trouvent sur des figu peintres ignorants ou par des peintres diriges par des naturalistes trop peu verses dans la connaissance des lois qui regissent et suhordonnent la cons- tante harmonie de chaque espece d'etre organise. » C'est surtout dans la representation des vegetaux isoles destines pour la botanique, ou dans celle des vegetaux groupes dans les tableaux sous 1'aimable nom de fleurs, qn'une foule de monstruosites, tout aussi grandes que celle d'une cinquieme jambe sur le dos d'un cbeval , frappent les yeux du botaniste organ ographe. » Diderot, en parlant de cette harmonie qui regne entre les choses de la nature et celles qui constituent uu etre en particulier, clit : « Tournez » vos regards sur cet homme dont le dos et la poitrine ont pris une forme » convexe. Tandis que les cartilages anterieurs du col s'allongeaient, les » vertebres posterieures sen affaissaient; la tete s'est renversee , les mains » se sont redressees a 1'articulation du poignet , les coudes sesont portes en » arriere; tous les membres ont cherche le centre de gravite commtm qui » convenait le mieux a ce system? heteroclite; le visage en a pris un air » de contrainte et de peine. » Couvrez cettefigure; n'-en montrez que les pieds a la nature, et la na- » ture dira sans hesiter : Ces pieds sont ceux d'un bossu ( \). » » Pour representer cet etre dif forme, dans l'harmonie particuliere du- quel chaque fibre est celle d'un bossu, nos moyens ordinaires sont par trop inexacts; ils ne produiraient que des parties mal ajustees : ce serait tou- jours une chose monstrueuse dans ses details et son ensemble. Toui gri- macerait et Ton n'aurait pas le bossu. » An Daguerreotype seul appartient la possibility de la perfection ab- solue dans la representation des corps, chaque fois qu'en raison de leurs diverses couleurs et de leur imnmbHitr unfisj,, usable , la lumiere peut at teindre I'image et la fixer. Le bossu de Diderot, represents a I aide de eet admirable procede, serait bossu de ra tete aux pieds. » II est remarquable que depuis que M. Dagueire a montre au public les beaux resultats de sa brillante et ties utile decouverte, on n'ait rien obtenu de plus. "Son procede tres simple, mis a Ja portee de tout le monde, a produit dans des mains moins exercees que les siennes beaucoup d'images medio- (59o) cres ou mauvaises, mais aussi beaucoup qui sont tout aussi parfaites, tout aussi admirables que les plus belles de l'auteur. v Si ce procede et ses resultats , dans lequel la science a tout fait et I'art si pen malgre que le but soit tout artistique; si ce procede, disons-nous, est destine an progres et a une plus grande perfection , on doit s'etonner que jusqii'a ce moment il soit reste stationnaire, quoique manie tous les jours par des hommes nombreux et habiles et par d'illustres savants qui sefforcent d'en expliquer les causes et les effets les plus intimes. »Nous n'entendons parler ici que des images obtenues dans le public et comparees a celles de M. Daguerre, et nullement de toutes ces petites, mais utiles ameliorations apportees chaque jour par des hommes laborieux dans les diverses pieces de l'appareil, et dans les divers moyens que Ton prepare et que Ton offre a Taction de la lumiere qui , dans ce travail, est le seul artiste, etdont lejaire est essentiellement different de celui de l'homme. » II faut l'avouer, jusqu'ici les beaux resultats obtenus par M. Daguerre n'ont ete depasses par personne. » La decouverte en est toujours au meme point ou elle etait au moment ou il la communiqua au public. Elle nous semble une colonne d'airain au- tour de laquelle tournent un grand nombre d'individus , dont les efforts tres louables ne peuvent y rien ajouter. » Cependant ces images , tout admirables qu'elles soient sous le rapport de leur exactitude absolue, dans les plus petits details, dans la grandeur relative des parties, dans les perspectives de trait et aerienne, dans les om- bres, les demi-teintes et les lumieres, rigoureusement produites a leurs veritables places; ces images laissent encore beaucoup a desirer sur quel- ques points. » Les corps noirs, tels que draperies, chapeaux, habits, cravattes, quoique offrant a nos yeux des effets d'ombre et de lumiere, ne pr^sentent sur les images daguerriennes que des contours, tres fideles a la verite, mais comme remplis par une couche de noir bien egale. Le travail des demi-teintes est admirable, mais comme il manque de lumieres vives on piquees, i'image manque par cette raison d'animation , et cela a un tel point que nous ne pouvons voir un sujet exterieur sans avoir envie d'y figurer "ne petite lune dans l'un des coins du ciel monotone, et une petite lampe pour eclairer les sujets interieurs. Ces deux indications d'eclairage ajoute- raient singulierement a l'illusion des objets representes. » On a essaye, sans aucun succes jusqu'a ce jour, de fixer sur la plaque d'argent I'image daguerrienne par la morsure au moyen d'acides, comme (59. ) on le fait pour tous les autres genres de gravure. On a cherche, long-temps apres que MM. Niepce et Daguerre y avaient renonc£, a reproduire ces essais. Chacun de nous peutse souvenir cornbien ces nombreuses epreuves, presentees a 1'Academie, etaient molles, sans details, sans effets , et corn- bien elles ressemblaient a ces epreuves cYessui que font les imprimeurs en taille- douce, sur de mauvais chiffons de papier, lorsque apres le tirage d'une planche ils veulent arracher des creux de la gravure la derniere par- ticule d'encre qui peut encore s'y trouver (i). » On a encore cherche, en combinant Taction microscopique a celle du Daguerreotype, a produire, sur une grande echelle, de tres petits corps organises. Mais la encore, on a ete tout aussi malheureux, puisqu'il est vrai que les images de ces corps qui nous ont ete presentees n'^taient absolument bonnes a rien sous le rapport de l'agrement et surtout sous celui de l'instruction. » La moins mauvaise de ces images est celle de M. Daguerre qui repre- sentait les filieres et le croupion d'une Araignee. » Nous avons vu ensuite une Puce de profil dont toute ia silhouette, tres exacte sans doute, n'offrait qu'une seule teinte plate et tres noire. » Lundi dernier, c'etait l'image de VAcarus de Ia gale humaine (a), meme dimension, meme silhouette avec quelques details fort obscurs dans I'in- terieur, parce que l'insecte est beaucoup moins colore que la Puce , mais toujours dans un vague desesperant sous le rapport des nombreux et tres remarquables organes exterieurs et interieurs que montre cet arachnidc et dontle plus grand nombre manquait absolument. Les bait pieds, si dif- ferents entre eux et si singulierement caracterises, sans doute a cause de leurs mouvements, existaient a peine, ou plutot n'existaient pas sur cette figure. La bouche, i'cesophage, le vaste estomac, l'ovaire, locuf ovoid e (i) Nouslisons dans le Compic rendu de la derniere seance, page 583, M. Donne adresse un paquet cachete portantpour susciiption : « Description de mon procede de gravure des images pholographiques sur les plaques d argent. Ce qui inttresse le public en toute chose, e'est le ri'sultac. Sur cela seulement il Lorsque M. Daguerre trouva bon de nous instruire de sa decouverte , lorsqu'il |a crut assez parfaite pour etre dignen.ent annoncee au pu!)lic, il n'eut point recours a ce; paquets cacliele's, ve'ritables paquets que Ton ne decacl.ete que bien rarcment; il s< conduit k un serablable resultatest d'une grande valeur. (2) Sarcoptcs hominis. S. Scabiei. ( 59a ) et reticule chez les femelles, la levre superieure en forme de stylet, et la levre inferieure on sternale et en forme de pelle, les pieds-machoires, et les deux petits yeux cristallins si difficiles a voir; les deux grandes poches pulmonaires situees lateralement et dans la partie anterieure du corps ; nbreuses stries saillantes et tranter-ales qui solidifient : carapa ou la peau cornee de l'insecte en-dessus et en-dessous; les nombreux tu- bercules symetriquement disposes sur le dos , les epaules , et termines, chacun par une pointe ou epine plus ou moins longue et dirigee de haut en bas; les diverses couleurs enfin qui aident a distinguer les organes de cet Acarus; tout cela; et beaucoup d'autres cboses qu'ii serait trop long d'enumererdanscettecourte Notice, manquaient absolument etprouvaient I'insuffisance et l'inutilite de cette image d'essai, qui, en effet, n'offrait tout au plus que l'ombre de V Acarus de la gale humaine (i). >' Loin de nous la pensee de blamer Jes travaux d'observation, d'essais, et d'experiences par voie de tatonnements ou d'fl priori, puisque ce n'est que par ces deux moyens que Ton arrive aux decouvertes. Mais nous croyons qu'il serait tout-a-fait dans l'iuteret de la science etdans celui des chercheurs, de n'apporter a l'Academie que des faits veritablement nou- veaux et pouvant etre utiles a quelque chose, ce dont il serait facile de s'assurer en consultant a l'avance les hommes speciaux dans chaque genre de connaissances (2). » Le naturaliste consulte aurait dit : votre croupion d'Araignee, votre Puce, votre Acarus, ne sont bons a rien parce que vous n'obtenez que l'ombre ou la silhouette de la chose, et qu'en histoire naturelle tons les details doivent etre severement accuses et mis en lumiere. » L'artiste, en voyant les epreuves obtenues de dessins photogeniques sur argent, et graves a l'aide de la morsure dirait : ne les montrez pas,elles sont par trop inferieures pour trouver place parmi nos besoins, cachez- CO Image presentee parM. Vincent Chevalier, et obtenue par lui au moyen du croscope solaire achromatique, avec grossissement d'environ i45 e" ^2) Une chose piesque aussi rare que la de'eouverte de M. Dagu l pu garder son secret pendant plusieurs annees. Cela ne pent se comp. n p,rand trtiste pour lequel la perfection artistique etaitle but principc Jnta 1'Acade'mie, par parcelles, chaque lundi. Son nom n'auraitpas ete attache a la »ele, comme depuis, et qu'alors e'eu >omt de recompense nationale pour pei ( 593 ) les, et en ccla vous imiterez la modeste reserve de MM. Daguerrc et Niepce qui, apres tant d'infructueux essais, y avaient completement renonce parce qu'ils etaient convaincus que deux vices radicanx, inherents an procede tin Daguerreotype, s'opposeraient constamment a la possibility d'obtenir des eaux fortes passabies d'apres des dessins photogeniques. » Les memes dessins photogeniques, recus sur papier sensible, n'of- frent rien de plus quant a la precision qu'exigent les objets d'histoire natu- relle, il y a toujours la tine mollesse et im vague dans les details qui s \ opposent. » Parmi les nombreux dessins de ce genre presenter a r Aeademie par M. Biot, de la part de M. Talbot, nous en possedons im qui est la re presentation d'apres nature, d'un orme depouille de ses feuilles pendant l'hiver. » Cette image, quoique peu arretee sur les bords de ses contours, quoique ayant les dernieres ramilles de l'arbre dans un veritable etat de confusion, a cause de I'air qui les agitait au moment ou 1'image etait recue dans la chambre obscure, quoique n'offrant qu'une teinte plate et brune sur I'epaisseur des branches; cette image, dans ce qu'elle est, a un carac- rendu et ne pourrait rendre quelques soins et quelques peines qu'il appor- tat flans rexecution de son dessin. » De semblables figures qui peu vent etre justement comparees pour leur absolue exactitude a l'ombre de l'arbre projetee sur un mur blanc on a ce raerae arbre se mirant dans une cau pure et tranquille, seraient d'une grande utilite, comme etudes de porte-feuilles, pour les peintres paysagistes. En obtenant presque sans frais et en tres pen de temps ce* images d'arbros et d'arbustes pendant Ihiver ils auraient des squelettes, rigoureiisement vrais, pour leurs effets de neige ou sur iesqueis, sans pouvoir trop s'egarcr, sans perdrc rallure do I'espece, ils n'auraienJ pin- • &ti jam 11 - nan « nonn< f ton , les details , divise par 3, donne l'unite pour reste , et posons (5) "^'- La progression geometrique pourra etre decomposed en trois autres, savoir 1 , t3, t\... &-*, et la somme s en trois parties correspondantes §o, sa, s«, respectivement determinees par les equations / s0 = 6 •+• r -f- Q'6 -f-. . .-f- fl«-4, (6) j *, =6' + G« + r +...+ 0""1, I sa = 0" + 6" + r +. . .+ B"-. Cela pose, comme les divers residus cubiques, inferieurs au module p, seront equivalents, suivant ce module , aux divers termes de la progression geometrique I, t3, t\. .. I?-4, ft est clair que s0 representee la somme des puissances de 0, qui offri- ront pour exposants ces residus cubiques. Quant aux sommes g,, Sa, on les deduira evidemment de la somme S0, en remplacant la racine primitive 9 de l'equation (1) par la racine primitive fl'oufl'Mlya plus; si a la racine primitive 0 on substitue successivement toutes les autres, la somme (597 ) «ies puissances de fl, qui offrent pour exposants Jes residus cubiques infe- rieurs au module p, pourra seulement acquerir trois valeurs distinctes qui seront precisement So, «i, ««• Enfin , si Ton nomine S0 la somme des puissances de Q qui ont pour expo- sants les cubes des nombres o, ,,*, 3,... />-., et S,, Sa, ce que devient S0 quandon y remplace successivement 8 par B1 et par 8'* , on aura (7) S0 = i + 3s0, S,= i+ 3r<§ S,= i + 3*.. En effet, les nombres peuvent etre censes representer les diverses racines de l'equivalence xp-1 = i, ou Xs™ = i, (mod. p) qui se decompose en plusieurs autres, savoir, (8) x3 =• i, x3 = t3, x3 =3 tB, . .. xs = V"4, (mod. />); etpar consequent trois d'entre eux verifierontchacune des Equivalences (8). Done si Ton pose (8) So=I+fl'+8J,+ 63,+...+ 0('-'}', on aura encore Sfl=I+3(fl + fi', + fl'6-f .-.+ 0"-<), ou, ce qui revient au meme, S0 = i ■+• 3S0. On retrouve ainsi la premiere des formules (7), de iaquelle on d^duira la seconde et la troisieme en remplacant 8 par 0' et par 0<\ » II est bon d'observer que, si t3n designe un terme qudconque de un autre terme dc la merae suite sera equivalent a t = t * = — 1, (mod. p), il est clair que le terme equivalent a — t3m sera Cela pose, les differents termes de chacune des sorames So, s,, §,, seront deux a deux de la forme et, corame 0, etant une racine primitive de 1'equation (1), 6!, 9~l r senteront deux expressions imaginaires conjuguees, la somme partii se reduira simplement a unequantite reelle. Done les trois sommes s0, «„ 5a seront trois quantites reelles, et Ton pourra en dire autant des trois sommes S0, S, , Sa, qui seront d'ailleurs les trois racines d'une equation connue du troisieme degre. Cette equation, et celle qui aura pour ra- cines les trois autres sommes, pourront d'ailleurs s'obtenir a 1'aide des considerations suivantes. » Si Ton eleve au carre la valeurde §Q fournie par la premiere des equa- tions (6) , on trouvera ==^ + l4-GI^H-9I + '6-H +0'+"- Dans le second membre de cette derniere formule, les termes que ren- ferme une merae colonne verticale se deduisent les uns des autres quand (599) on rem place successiv-ement dans le premier 0par0<\ ou parfl'6,. . . oupar^"'. Done la somrae de ces termes se reduit toujours ou a I'une des sommes ou bien au nombre de ces termes, e'est-a-dire a ^y- } *'a,ls '•' cas parties lier ou l'exposant de 8 dans le premier terme sevanouit. ce qui a Jieu lorsque le premier terme est Done la formule (10) donnera a, b, c designant trois nombres entiers dont la somme, inferieure d'une unite au nombre des termes fll + s 0,4-^ e* + '%.. .e-+"-\ (if) a + b + c = ^-4. Or, quoique au premier abord la determination des entiers a, b, c semble exiger le calcul numerique des divers termes de la suite i +V, i+t3, i -mV . . i+r-<, neanmoins ce calcul n'est pas necessaire, et la determination dont il s'agit peut aisement s'effectuer, comme on va le voir, a laide (1'mie m&hode analogue a celle que nous avons employee dans la precedente feairce. »La valeur de g donnee par la ibrmule 'n) pent seerire eomme il suit ( K = ^p 9° + a ,#' -f 6'' -f-...H- 9""<) (l3) + b(0' + 0« + ...+ 0<>->) ( -hc(6--f- 95 + ...+ 9"-); et. pour deduire celle-ci de la formule (10), il sufHt d'y (aire croitre «* (Goo) decroitre d'un multiple de p. I'exposant / de chaque terme de la forme i que, dans l'une ou l'autre formule , on remplace generate- Sl par / P~*~ = r. Comme /** croitra ou decroitra d'un multiple de p, en meme temps que /; il est clair qu'apres le remplacement dont il s'agit, les seconds membres des formules (10) et (i3), se transformeront en deux quantites qui seront equivalentes entre elles suivant le module p, D'aiileurs m, I etant deux nombres entiers, on aura (T = ('")'-' = ' - ) («*•*■)- = (ry-> r = tr, | (mod. p), (<*■/)• = (r)p- *•==/•, (mod./;). Done les quantites dans lesquelles se transformeront les seconds mem- bres des formules (10) et (i 3) seront equivalentes aux deux produits qu'on obtient en multipliant d'un cote, par la somme (i+T+('+<3r+.-.+('+"-4r- d'un autre cote , par le trinome a + br -f- <*?£, On aura done (l4) a+br+c^=(iH-o*+(i-f--r' (modp)- I>e meme, si, dans les seconds membres des formules (10) et (i3), on remplace generalement Bl par Zw, on trouvera (i5) a + b^+c^^(lH.<)-+(I-f-^)-+.,._h(l+^4)- (mod.p). ( 6o, ) Concevons a present que, dans les seconds membres des tommies (14), ( 1 5) , on developpe chaque binorae de la forme (1 + <*-)• ou (1 -I- *»-)w. La somme des valeurs que prendra un terme du developpement, quand on attribuera successivement a m les diverses valeurs sera de la forme Done cette somme sera nulle, a moins qu'il ne s'agisse d'un terme dan: lequel l'exposant de t soit multiple de 3*5r = p — 1. D est aise d'en con- clure que les formules (14), (i5) donneront (i6j a + br+ ct^~ 2) , la valeur de 17 etant (i7) ns=(* + ,'.)a,y.*l"'*'- Soit d'ailleurs r representera une racine primitive de I equation (19) «• as I, (mod./.), et , comme on aura v=:^rs~| (mod. ^J, les formules (12) , (i3) donneront (aoj aHlb+c=-^ a+br^cr--^, *+br*+cr=z-* - ?(mod.^). Enfin Ton tirera de ces dernieres („) . = -?_!!, bS_*_2, ;— q7"- (mod,/.}. ( 6o2 ) Les vaieurs de a, b, c, etant ainsi determinees, on pourra les substituer dans la formule (i i), et dans celles qu'on en deduit lorsqu'on y remplace 6 par 6' ou par 6'°, c'est-a-dire , dans les trois equations (22) &*„ = rsr-J-aSo+bS.-f-cS,, s==; (27) ;fW,«ife^^t+.Vi puis, en ayant egard a la formule (12), , ON 1 ^—3^ — 1 II suit des formules (a3), (24), (28), que S0 , §,, $, sont les trois vaieurs de S propres a verifier 1'equation (ag) S3 + s __ ^s + ^-^--i— p = Q Si, dans cette derniere , on pose S = 1 -f- 3$ ou s = 5^p, on obtiendra la suivante (3o) S3 — 3/7S — M == o, la valeur de A etant (30 A = - P slle ., St, Inequation (3o) etant precisement celle qui a pour racine les trois somn reelles (6o3) le produit des differences entre ces trois racines , savoir, (S0 - S.) (S, - SJ (S, — S0) = 33 (§0 — *,) (*, — *.) (s. — *0), aura pour carre, d'apres une regie connue, le binome 4 (3/03- *7 (A/0' = a7p-(4/»— A-). On aura done (3a) 2? (». -*.)•(*.- *.)" (*. - * J' = />* M/> - A'). D'autre part , si Ton pose (33) B=b — c, l'equation (26) donnera (34) («.-*.) (*.-*.)(«. — *.)=-ty 5 et Ton tirera des formules (3a) , (34) (35) 4/>=A-+*7B'. Enfin les equations (3i), (33), jointes aux formules (21), donneront (36) A = — n , B == -— n, (mod. p). Done, i° l'equation (35) pourra etre verifiee, comme Va dit M. Jacobi, par des nombres entiers ri= A, =fc B, et la quantite A dont la valeur nu- merique sera inferieure a vv - 27 = i v^-ip-sy— 44, par consequent a \p, pourra etre completement determinee,ainsi que la quantiteB, inferieure elle-meme, abstraction faitedu signe, a j Vp, a plus forte raison, a |/>, par le moyen des formules (36); 20 si, dans la for- mule (3o), on substitue la valeur de A choisie de maniere a verifier non- seulement la formule (35), mais encore la condition (3 1), presentee sous la forme A ==— (/>-r-0, (mod. 9), l'equation (3o) aura pour racines reelles les trois sommes S., S,, S.. Cette derniere conclusion s'accorde avec des remarques deja faites par M. Libri et par M. Lebesgue (voir le Journal de Mathematiques de M. Liou- vilk, fevrier 1840). Nous ajouterous que, l'equation (28) pouvant etrere- C. K. t84o,i« Semestre. (T, X, N° 18.) 82 (6o4) duite a (37) 27^,st = (A-f-3)/7-i, et ie produit S0>>t$t etant necessairement une quantite entiere , on aim par suite (38) . (A + 3) p = i, (mod. 27). Ainsi , en particulier , on trouve pour p = 7 , A= 1, (1 + 3)7 = 28== 1, (mod. 27); pour />=i3, As=5 — 5, ( — 5 -f-3) i3 = — 26 = 1, (mod. 27), etc... De plus la fonction alternee la plus simple que Ton puisse formei avec les trois quantites S0, 3,, St, ou le produit (So — • ,) (*.— *.) (£ — «d), dont le carre peut se deduire de la formule (29) ou (3o), offrira une va leur qui sera completement determinee par la formule (34). § II. Consequences diverses des principes etablis dans le premier paragraphe. J» On peut, des formules etablies dans le premier paragraphe, deduin diverses consequences que nous nous bornerons a indiquer. » D'abord il resulte de la formule (34) que les trois sommes s«, sf, s,, rangees d'apres leur ordre de grandeur, seront trois termes consecutifs de la suite peViodique So, Sr, S,, S0, &,, 8,,. , . si B est negatif, et trois termes consecutifs de la suite periodique s., s,, s,, s0, sf, s,,. . . si B est positif. Ajoutons que l'ordre de grandeur des sommes So, s„ s„ sera, en vertu des formules (7), precisement le merne que l'ordre de gran- deur des sommes s0, s,, «,. Observons encore qu'en vertu du theoreme de Lagrange, les racines . ( 6o5 ) de lequation (3o), rangees dans leur ordre de grandeur, seront respecti- S = — (3p)*C + ±&k9 S = — |*A, S = (3/>)*£-4-iaA, les valeurs de a, 6 etant donnees par les formules — ■ + &-£&.+ ;&.£--• -■ et que les series, dont les sommes represented les seconds membres de ces formules, seront touj ours convergentes, eu egard a la condition A* < 4/>- Pour obtenir l'ordre de grandeur tel que nous venons de I'indiquer , il suffit d'observer que cet ordre reste le meme pour toutes les valeurs de A qui verifient la condition A» < 4/?, et que les trois racines de l'equation (3o), rangees d'apres cet ordre, seront evidemment — V'3/>. o, \/3/>, si Ton remplace A par zero. » Enfin , si Ton cherche le nombre des solutions que peut admettre chacune des formules oc + y = z, j:+ y -f- z == o, (mod. p), quand on prend pour x,y, z des residus cubiques positifs et inferieurs a p, on conclura de la formule (n) que ce nombre est a seuls au-dessus de 7°' sont de la forme 3<& -f- 1 , et offrent des residus cubiques dont Tun est egalaa. * Au reste, les formules obtenues dans le premier paragraphe peuvent encore etre deduites, comrae je le montrerai dans un autre article, de la consideration des facteurs primitifs du nombre premier p; et Ton peut, a l'aicle des memes methodes , etablir des formules analogues, qui soient relatives, non plus aux residus cubiques, mais aux residus des puissances superieures a latroisieme. . f 6„7) hygifjve publique. — Du travail des enjants dans les ateliers , les usines et les manufactures j et de ses consequences sur la force et la sante des homines; par M. le baron Charles Dopin. « L'examen preparatoire et la discussion a la Chambre des Pairs, d'un projet de loi pour proteger les enfants qu'emploient les manufactures, ont exige que je fisse des recherches scientifiques dont je crois devoir of- frir l'analyse a l'Academie. » Des recherches de cet ordre interessent au plus haut degre l'etat so- cial ; elles ont pour but d'ajouter au bien-etre du peuple et de diminuer les maux qui pesent sur les classes laborieuses. » L'Academie des Sciences a pris constamment une part active dans les etudes entreprises, a diverses epoques, pour atteindre un semblable but. La collection de ses Memoires est justement honoree pour les travaux des Lavoisier, des Bailly, des Fourcrov, des Tenon, des Vicq-d'Azyr, sur les hopitaux, sur les inhumations dans les villes et les eglises; en un mot sur toutes les grandes questions dont la solution importe a la salubrity publique, ainsi qu'a la conservation des forces humaines. » L'introduction des forces motrices inanimees, de l'eau et de la vapeur, dans les travaux des manufactures , en offrant des agents infatigables} cree une concurrence redoutable pour le travail de l'homme, plus redoutable encore pour le travail de l'adolescent, et surtout le travail des jeunes en- fants. » C'est en Angleterre qu'on a developpe d'abord l'application des forces inanimees aux travaux des manufactures; c'est la qu'on a senti le plus tot les graves inconvenients qui s'ensuivaient pour la sante des jeunes travatf- leurs : c'est la qu'il a fallu prendre l'initiative des mesures protectrices. Elles remontent a I'annee 1802. » Depuis cette epoque les mesures que nous signalons-cmt ete graduelle- menl developpees et perfectionnees ; elles out Iimite la dur^e du travail, d'abord sur une meme base pour les adolescents et les enfants ; ensuite comme amelioration capitale, en fixant la duree du labeur journalier : a 12 heures pour I'adolescence de 18 a i3 ans ; a 8 heures pour Penfauce, au-dessous de lage de i3 ans. » J'ai specialement cherche , pour rassurer les manufacturiers et les economistes francais, a constater si quelque diminution de richesse ou quelque ralentissement de tranc, n'avait pas ete produit dans les industries s, des 1802, a des mesures restrictives de travail imposees par ( 608 ) rhuraanite : ces industries comprennent les fabriques de filature et de tissage ayant pour matieres premieres Ja faine et le colon. » J'ai calcule les resultats qui suivent , d'apres les etats officiels, publies par ordre du Parlement, sur les valeurs reelles et declarees, des produits anger par la Grande-Bretagne. %m ustvie ven dus a Vtran TabU au compat les autres ' des i\ Mi genres rpnrla de m pvovenant re'gUmente' le travail VALEURS REELLES OU DECLAREES DESIGNATION DES PRODUITS. En 1800, En 1858, apres 36 ans d'action de la loi protectrice travail des enfants. travail des enfants. Colo s et lainages manufactures dans la Gi mde-Bretagne ... 297,OIO,625f 757 ,973,4oof Autr 432,6.9,200 483, 049,000 » Les resultats eottsignes dans ce tableau sont d'une haute importance. » Nous en deduisons immediatement deux rapports dont le contraste est frappant. » De 1800 a i838, 1'exportation des produits manufactures par la Grande-Bretagne , s'est accrue : » T. pour les cotons et les lainages, soit par l'effet , soit malgre l'effet de la loi protectrice des enfants , de 1 55 pour cent. » a°. pour lensemble des autres genres de produits de . . . n f pour cent. I Ainsi la plus longue et la plus grande experience, qui compte trente- m ans d'action consecutive, et qui roule sur des centaines de millions et nnit par porter sur plus d'un milliard d'exportations; cette experience est tout en favenr des mesures conservatrices des forces du jeune age : elle doit sufiirc pour dissiper les alarrnes de la cupidite la plus ombrageuse. » ^assures du < ote des inteiets pecuniaires, nous etions plus libres ;,,ur preoccupation a.-us .iblf. d';mt la sante des homines. ( 6og ) donnees les plus precieuses et les plus authentiques. Chaque annee, des conseils de revision font eomparaitre, dans un oixlre determine par le sort, les jeunes gens de chaque canton, pour rejeter tous ceux qui n'ont pas la force, la sante, la conformation qu'exige le service militaire. » Le Gouvernement recueille par departement les resultats de ces opera- tions ; c'est sur de telles publications que j'ai cherche des resultats com- paratifs. » J'ai mis en parallele dix departements presque uniquement agricoles, et dix departements des plus industrieux. Voici quelques-uues des diffe- rences capitales que j'ai constatees et quimeritent au plus haut degre de fixer I'attention publique. » Pour obtenir dix mille jeunes homines de vingt ans en etat de r&- sister aux fatigues de la vie militaire, il faut reformer dans les dix depar- tements, principalement agricoles, 4°29 infirmes, difformes ou debiles, et dans dix departements, principalement m ami fact uriers , 993o infirmes, difformes ou debiles. » Ce moyen terme est de beaucoup depasse dans quelques departe- ments. Ainsi, pour obtenir 10,000 hommes de vingt ans propres an service militaire, il faut reformer comme infirmes, difformes ou debiles : Dans le departement de la Marne 10 309 hommes. — — de la Seine-Inferieure. . . 11 990 — — de I'Eure 14431 » Mais les departements les plus industrieux possedent beaucoup de cantons, principalement agricoles, et qui diminuent la proportion facheuse qui resulte des abus de l'industrie : aussi, lorsqu'on s'arrete anx cantons manufacturiers, on trouve des disproportions beaucoup plus affligeanres. » Ainsi, dans le sen! departement de la Seine-lnferieure , le nombre dhommes qu'il faudrait reformer pour obtenir 10000 hommes de vingt ans forts et valides, s'ele\erait Dans la ville de Rouen a .. 17000 hommes — d'Elbeuf, 20 000 — de Bolbec , a .. . 5o 000 Ce dernier nombre, conclu des operations du recrutement de 1'annee der- niere, me parait a moi-meme presque incroyable. » Pour infirmer les consequences qu'il est possible de tirer des opera- (6,o) tions faites par les conseilsde revision, on adit qu'ils etaient inegalement severes, et que Jes regiments etaient obliges de renvoyer comme infirmes, difformes ou debiles, beaucoup de jeunes gens admis par ces conseils. » En examinant de pres cette source d'erreurs , on reconnait : i°. que pour la France entiere, elle n'accroit pas tout-a-fait de trois pour cent ie nombre des reformes pour infirmites, difformites ou debilite. » Dans les departements tres industrieux le nornbre des reformes sub- sequents est plutot au-dessus qu'au-dessous de cette limite. » II s'eleve, par exemple, en i838 : Pour le departement de la Marne , a 3-^ pour cent- — — de la Seine-Inferieure, a.. l\ ~ — — — del'Eure,a.. 9-^- — » Ainsi, cette reforme subsequente accroit encore l'affligeante, l'exces- sive disproportion d'infirmes, de difformes et de debiles que nous avons signalee au sujet des departements les plus manufacturiers. » La conclusion forcee de tous ces rapprochements est quil existe dans le travail et le traitement des enfants et des adolescents, avant l'age de vingt ans , des causes puissantes qui produisent une extreme deterioration de l'espece humaine dans nos departements manufacturiers. Une des causes de degradation et d'affaiblissement les plus puissantes, c'est I'exces du travail qu'on impose dans les manufactures aux adolescents et surtout aux enfants. » Un parallele facile entre deux departements de Normandie et deux departements d'Alsace , suffit pour mettre ce fait hors de doute. » Afln de foumir 10 000 hommes de vingt ans assez forts et assez bien constitutes pour le service militaire, dans les deux departements de I'Alsace ou le travail journalier des enfants et des adolescents ne depasse guere treize a quatorze heures par jour, il suffit de reformer 68 38 infirmes et difformes. »Dans les deux departements de la Seine-Inferieure et de I'fcure, oiile travail des enfants et des adolescents s'eleve, ^ beaucoup de manufactures, a quatorze heures, a quinze heures, a seize heures par jour!. . il fa ut reformer i56a8infirme . Enfin , nous rendons obligatoire un jour de repos par semaine. » Beaucoup de mesures accessoires viennent a 1'aide de ces mesures de prudence et d'humanite. » Qu'il me soit permis d'exprimer devant 1'Academie des Sciences mow profond regret davoir vu rejeter, par les efforts inexplicables du pouvoir C. H. ,840, .« Semestre. ( T. X, N« itf.) 83 (6l. ) executif, la raesure si sahitaire par laquelle Ies enfants employes dan amifactures auraient ete necessair primaires. Cette mesure, do/it I'exemple nous est offert par les gouvernements plu eclaires on plus zeles de Prusse et d'Angleterre , est digne de l'appui de tons les amis des lumieres ; nous ne ralentirons nos efforts qu'apres l'avoir obtenue pour notre patrie. » La simple proposition que nous en avions faite asuffi pour qua Gisors, petite ville de manufacture, quatre-vingt-dix peres de famille aient sur-le- rhiihji lait aller a l'ecole ieurs enfants qu'ils rfy envoyaient pas auparavant. N Mfetafc pa> mi trappant et noble exemple? Quels regrets il doit laisser, et que d'espoir il faisait naitre ! . . . » Je finis en remerciant i'Academie pour l'interet quelle manifeste en faveur de ces questions, si favorables a ['amelioration du sort des classes laborieuses. » M. d'Hombres-Firmas presente un Essai statistique sur le climat du departement du Gard. « Ce Memoire, dit l'auteur, est en quelque sorte le complement de celui que j'ai naguere presente a I'Academie et qui a pour titre : Recapitula- tions de trente-cinq annees d'(>i>st'ivati<>w> m> /< ••'•>i<<_.-iuss jaites a Alais. je my suis propose en effet de faire voir que les resultats obtenus pour cette ville peuvent etre considered comme offrant warn moyenne meteoro- logique de tout le departement. Si ce nouveau travail n'a pas les caracteres d'exactitudedu premier, il offre du moins, je le pense, le degre d'approxi- mation dont on peut se contenter pour des recherches de statistique entreprises dans un but d'utilite. Ainsi, pour ce qui est relatif a la pres- sion atmospherique, puisque ce sont les effets de cette pression sur les habitants, sur les anwnaux domestiques et sur les plantes cultivees qu'on a interet de connaitre, peu importe que la hauteur absolue d'Alais ne soit pas la moyenne entrela plage et le sommet i v boreal*1 et aux valeurs fixes auxquelle- pourraieut se reduire les demi-diametres angulaires de ces arcs. Les resui- tats de la discussion a laquelleje me suis livre a cet effet , sont consigm is dans les feuilles qui accompagnent cette lettre. Je suis loin de me Hattet d'avoir resolu les problemes dont je m'etais propose la solution. Les an- ciens observateurs de l'aurore boreale employaient des methodes d'inves- tigation trop defectueuses, pourqu'on puisse deduire desresultats un pen precis de leurs determinations. En adressant ce travail a I'Academie, j'ai en pour unique but, de fournir quelques renseignements qui pourront etre utiles lors de la discussion des nouvelles observations, » Remarques de M. Arago a Vaecasion de celte reclamation , M. Arago repond verbalement a la Note que vient de faire depov i M. Morlet. Le soupcon que chaque observateur pourrait bien voir son are d'aurore comme chacun voit son arc-en-ciel , a ete developpe, il y a plus de vingt ans, dans les leCons de physique du globe prof essees a l'Ecole Pol \ tech- nique et a robservatoire. Si la chose en valait fa peine, on le retrouverail aisement dans les cahiers des eleves, dans les proces-verbaux du Bureau des Longitudes, etmeme dans des ouvrages imprimesdedix ans, au moins, plu* anciens que le traite cite par M. Morlet. Je m'etonnerais, ajoute M. Arago. que M. Morlet insistat, car je lui montrerais , au besoin, des memoires qui out plus de cent ans de date, et dans lesquefs on donne despreuves pttemp- toiresque l'aurore boreale d'un lieu pent ne pas etre celle d'nn autre lien ; je rechercher si l'arc lumineux est on nYst pas i nrulaire. Je be sais de quelle* instructions non publiees veut parler M. Morlet; ec dont on pent i'asfcurer, c'estqueMM.Lottin, Bravais, Martins navaient nulleineiit besoin de lire ,a brochure pour savoir que la determination de la forme de fare de Tanrore s'effeetuerait parfaitement d'apres la mesure des abscisses et des onion - nees. Le peu de fondement des reclamations de M. Morlet ne m'empechera pasde dire, ajoute M. Arago, que les calculs auxquels il vient deselivrer pour rechercher d'apres d'anciennes observations si Tare on les arc d'aurores boreales etairtt. (6.8) CORRESPOIVDANCE. la Glerre invite l'Academie a lui faire parvenir, le plus tot qu'il se pourra , la reponse a une question qu'il lui a precedem- ment adressee , la question de savoir quel est le volume d'air necessaire a •i" cheval a 1'ecurie pour qu'il soit place dans des conditions favorables de La Commission qui avait ete chargee de faire des recherches a ce sujet a arrete son plan de travail et commence une serie d'experiences qui ne pouvait etre terminee dans peu de temps; la Commission, cependant, es- pere que son i^apport ne se fera pas beaucoup attendre. M. le Miwistre des Travaux publics rappelle que, conformement au de- cret du 25 aout 1 804 , trois membres de l'Academie des Sciences doivent faire partie du juFy appele a prononcer sur le merite des pieces de concours produites par MM. les eleves des ponts-et-chaussees; il invite en conse- quence l'Academie a designer les trojs commissaires qui devrcmt prendre part au jugement du concours fie cette annee. L'Academie procede, par voie de scrutin, a cette nomination. MM. Poncelet, Coriolis , Ch. Dupin reunissent la majorite des suffrages. M. Biot presente, au nom de M. Wartmann, un Memoire sur les etoiles jilantes observers a Geneve dans la nuit du loaun aoiit 1 838. fcowomie rorale. — Nouveaux renseignements sur la cire d'arbres et sur les insectes qui la produisent , etc. Ex traits des auteurs chinois; par M. Stanislas Julien, de l'Academie des Inscriptions et Belles-lettres. « Plusieurs savants ont ete frappes de la blancheur eclatante de la cire d'arbre que j'ai eu l'honneur de presenter a l'Academie dans l'une des der- uieres seances, et m'ont presse de traduire de suite les principaux details que les livres chinois donnent a ce sujet. » Les extraits suivants n'offrent qu'une faible partie des renseignements que je trouve repandus dans les meilleurs ouvrages d'agricuttnre chi- noise (1), mais je pense qu'ils suffiront pour le moment. Je m 'engage a CO *ong-tching-th* i-thong-kkao, Exair and RecueU de Botai ( 6.9 ) Ies completer plus tard si Ton reussit a obtenir de Chine l'insecte a cire et a I'acclimater en France, oil il parait que Ton possede plusieurs des arbres sur lesquels il se plait, et qui produisent, sous son influence, cette espece de cire que les Chinois trouvent infiniment preferable a celle des abeilles. ABBRES A CIRE. » Nota. Les Chinois elevent les insectes a cire sur trois sortes d'arbres, dont deux sont bien connus en Europe. Ce sont les Niu-tching (Rhus suc- cedaneum, suivant M. Adolphe Brongniart), le Tong-tsing (Ligustrum glabrum, suivant A. Remusat, Notice des manuscrits , tome XI, p. 274, n°23, c/ Thunberg, Flora japonic a , p. 17; Raempfer, Amam. ex. 896 et 777, aux mots Ibutta et Jubeta ), et le Choui-kin ou Kin des lieux humides, qui parait elre de la meme famille que le Mou-kiw, ou Kin arbo- rescent (Hibiscus sjriacus. A. Remusat, loco citato , n° l\\,cf. Raempfer. Amcen. ex. pag. 444, a" mot Mokksei et Flora Japonica, pag. 272). Arbre Niu-tching. (Ex trait de l'ouvrage intitule : Cheouchi-lhong-khao.) » Cet arbre s'appelle Niu-tching ( litteralement vierge-pur ) ; on le nomine encore Tching-mou (pur-arbre) ct La chou (cire-arbre). Li-chi- tchin (auteur d'un grand Traite de Botanique medicale) dit : Cet arbre brave le froid le plus rigoureux et reste toujours vert , c'est pourquoi gti l'a appele Niu tching (mot a mot vierge-pur) comme pour le comparer a une vierge ou a une femme qui garde la chastete. Dans ces derniers temps, on a commence a y placer les insectes appeles La-tchong (cire- insectes), ou insectes qui produisent la cire. Cet arbre s'appelle aussi Toug-tsing [hiver-vert). On lui a donne le meme nom qua l'arbre Tong- tsing (Ligustrum glabrum), qui est d'une espece differente, quoique ap- partenant a la meme famille. » Tous deux naissent de graines et poussent avec une grande facilite. L'arbre Niu-tchmg a des feuilles epaisses, molles et allongees. Leur sur- face est verte, et l'envers est d'une teinte pale. EUes sont longues de quatre a cinq pouces et sont extremement touffues. Dans le cinquieme mois (juin), cet arbre donne une grande quantite de petitesfleurs bleues et blanches. Dans le neuvieme mois (octobre), les fruits sont formes. lis ressemblent aux petits fruits appeles Nieou-li-tse. lis sont disposes en 0. R. i84o, !« Semestre. (T. X, N° IS.) 84 (620) grappestellement nombreuses que I'arbre en est rempli. Avant d'etre murs, ils sont verts; a ieur maturite, ils sont de couleur violette. L'ecorce de I'arbre est bianche et onctueuse. Arbre To.ng-tsing. » Le Tong-tsing ( Ligustrum glabrwn ) s'appelle encore Choui-tong-tsing (eau-hiver-vert ), c'est a un autre arbre sur lequel on place les insectes a cire, et qu'on appelle Tcha-ia. Ses feuilles ressemblent a celles de la plante Kio {Chry- santhemum indicum). 11 croit encore plus rapidement que cette plante. Des que i'arbre Tcha-la (litteralement appUquer-cire) a un an, on peut y plater les insectes a cire. Au bout de trois ou quatre ans , son tronc est (6a. ) gros com me une tasse a mettie du vin, mais bientot il deperit, et Ton ne pent ainsi en obtenir de la cire que pendant fort peu de temps. Get arbre est d'une espece differente du Choui-kin. 11 pousse rapidement meme lors- qu'on y applique des insectes a cire; mais il a de la peine a devenir un gros arbre. Dans le pays de Chou 3 on eleve peu d'insectes a cire sur 1'arbre Niu-tching (Rhus succedaneum). Le plus grand nombre vit sur 1'arbre ap- pele Tcha-la. C'est pourquoi Ton doit preferer I'espece d'arbre du pays de Chou (c'est-a-dire 1'arbre Tcha-la). Culture de V arbre Niu-tching. (Extrait de l'ouvrage intitule iPirn-min-Thou.) » On seme les graines dans le dernier mois de l'annee. Les premiers jets paraissent au printemps. L'annee suivante on le transplante dans le qua- trieme mois (avril). Lorsqu'ij a atteint la hauteur d'environ sept pieds, on peuty appliquer les insectes a cire ( La-lchong ). On plante les arbres ^ in-tching a peu pres de la meme maniere que les muriers. On les dispose on lignes longitudinales et transversales, en laissant enlre eux la distance d'environ un tchang (dix pieds). Mors 1'arbre grandit et acquiert de la force. II faut entourer les racines d'excellent fnmier, et labourer tout au- tour de 1'arbre une fois par an. S'il y pousse des herbes , il faut les oter avec le sarcloir ou la beche. Par ce moyen les branches deviendront vi- goureuses et Ton recoltera une grande quantite de cire. CIRE D'ARBRE. (Extrait de l'ouvrage intilule : J\ong-;< Itn^-Luouvn-chou.) » Avant les dynasties des Thang et des Song (du VHe au Xllle siecle de notreere), la cire blanche dont Ton se servait pour faire des bougies, etait produite par les abeilles. La cire blanche produile par les insectes appeles La-tchong ou insectes a cire, n'a commence a etre eonnue que *]< 'puis la dynastiedes Youen ou empereurs mongols, c"est-a-dire au milieu duXIIF siecle. Maintenant, elle est devenue dun usage general. On en re- colte dans les provinces du Sse tchouen , du Hou-Kouang , du Yun-nan et du Fo-kien, ainsi que dans les districts situes au sud-est des monts Ma- ling ^etc. Mais la cire d'arbre du Sse-tchouen et du Yun-nan est la plus es- timee. 84- ( 622 ) ( Mime ouvrage. ) Siu-kouang-M (auteurdel'ouvrage precedent) ajoute : Varbre Niu-tching donne de la cire blanche. C'est un fait qui ne se trouve consigne dans aucun ouvrage historique anterieur a la dynastie actuelle (il vivait sous Jes Ming j au commencement du XV1P siecle). Maintenant cette cire abonde dans les provinces de 1'estet du sud dela Chine. Precedemment, j'avais concu des doutes a ce sujet. Je ne pouvais croire que cette cire n'eut pas ete connue des anciens, et je supposais que leur silence tenait unique- ment a ce qu'ils n'avaient pas eu le temps de faire une excursion lointaine pour le verifier par eux-memes. Mais j'ai vu des habitants de 1'arrondisse- ment de Wou-tcheou qui m'ont appris que c'etait seulement depuis vingt ans qu'il elevaient des insectes a cire. Dans 1'arrondissement de Ou-hing , les cultivateurs me raconterent que cet usage ne datait que d'une dixaine d'annees. Dans mon pays meme on ne le connaissait pas non plus avant les einq annees qui viennent de s'ecouler. Dans 1'annee Keng-siu (en 1610), j'ai commence a planter une centaine de pieds de Niu-tching , et j'ai obtenu de la cire en suivant la methode usitee aujourd'hui. Dans le village que j'habite, on voit aussi beaucoup d'insectes a cire (La-tchong) qui naissent d'eux-memes. La moitie des insectes qu'on place ici sur les arbres est prise dans 1'arrondissement de Ou-hing y Tautre moitie se compose d'insectes indigenes. Les gens du pays assurent que ces derniers sont preferables. II resulte de ce qui precede que ce ptoduit ctait inconnu des anciens. J'aurais eu le droit de rejeter un fait aussi extraordinaire si je ne lavais pas verifie de mes propres yeux. Recolie et epumtion de la cire darbre. (Extrait de l'ouvrage intitule : Song-chi-tsa-pou. ) » L'arbre Tong-tsing peut veuir de graine. Des qu'il est dans route s. force , il convient d'y placer dans le cinquieme mois , les insectes a cire qui y trouvent leur nourriture. Dans le septieme mois (aout), on r^colte la cire. II ne faut pas la recueillir entierement. Si l'on en laisse une cer- tame quantite, 1'annee suivante, dans le quatrieme mois, on en verra sor- T»r de nouveaux insectes a cire. » Lorsqu'on a recueilii la cire , 011 la fait d'abord secher au soleil. Puis on couvre avec une toile l'ouverture dun vase de terre, et l'on depose la cire sur cette toile. Ensuite on place ce vase dans un chaudron tie metal remp^ d*eau bouillante. Bientot la cirese fond etlombe dans le vase ( 6,3 ; de terre. EUe se condense, se durcit et offre une parfaite blancheur. Des ce moment, elle est propre a faire des bougies. Quant aux parties lesplus grossieres, on les met dans un sac de soie que Ton jette dans l'huile bouil- lante. La cire pure se fond entierement et se combine avec l'huile. On peut l'employer immediatement a fabriquer des bougies. » Lorsqu'on a eleve pendant trois ans sur un arbre des insectes a cire, il convient de Ie laisser reposer pendant trois ans. » L'arbre Choui-tong-tsing (le Tong-tsing des lieux humidesj qui a de petites feuilles, est tres avantageux pour 1'eleve des insectes a cire. (Meme outage.) » Dans les pays de Pa et de Chou (qui dependent de la province du Sse- tchouen), on ne seme les graines de cet arbre {Tong-tsing) qu'apres les avoir fait tremper dans l'eau de riz pendant une dixaine de jours , et en avoir 6te la capsule (le pericarpe). Apres une premiere education, on coupe l'arbre pres du collet , et Ton y applique de nouveau les insectes lorsqu'il a pousse des jets vigoureux. Lorsqu'un arbre a nourri ces insectes pendant une annee, on le Iaisse reposer 1'annee suivante. Pour recueillir la cire, il est necessaire de couper toutes les branches de l'arbre. On ri*y doit laisser aucuns vieux rameaux, c'est-a-dire aucun des rameaux qui ont nourri des insectes a cire. . ( Extrait de l'ouvrage intitule Pen-tsao-loui-pien. ) » La cire blanche d'insectes ne ressemble point a la cire blanche des abeilies. Elle est produite par de petits insectes qui se nourrissent du sue de l'arbre Tong-tsing (Ligustrum glabrum), et long-temps apres le conver- tissent en une sorte de graisse blanche qui se repand et s'agglutine sur les branches de l'arbre. Il y a des personnes qui s'imaginent faussement que cette matiere est une dejection de Tinsecte. » Quand I'automne est venu, on Tenleve en raclant, on la fait bouillir dans l'eau et on la passe dans un filtre d'etoflfe. « Ensuite on la met dans l'eau froide ou elle se fige et forme une masse solide. Si on la brise, elle presente des veines brillantes et diaphanes comme la pierre blanche appele'e chi-kao [steatite). Si on la mele a une certaine quantite d'huile, elle fournit des bougies qui sont bien superieures a celles de cire d'abeilles. » Observation. Suivant Siu-kouang-ki, les bougies faites avec la cire pure d'insectes a cire sont dix fois plus avantageuses que les bougies ordinaire*, ( 6*4 ) » Si Ton y mele un eeutieme d'huile, elles ne coulent pas. C'est pour- quoi cette espece de bougie est devenue d'un usage general. Les arbres a cire se cultivent en grand nombre sans nuire aucunement a l'agriculture. INSECTES A CIRE. (Extrait du Pen-lsao-kang-mou.) * Les insectes a cire sont d'abord gros comme des lenles. Apres 1'e- poque appelee rnang-tchong (apres le 5 juin), ils grimpent aux branches de l'arbre, se nourrissent de son sucet laissent echapper unesortede salive. Cette liqueur s'attache aux branches , et se change en une graisse blanche qui se condense et forme la cire d'arbre. Elle a 1'apparence du givre. Apres 1'epoque appelee tchou-chou (apres le ^3 aout), on l'enleve en raclant et on l'appelle alors latcha } c'est-a-dire sediment de cire. » Apres 1'epoque appelee pe-lou (apres le 7 septembre), cette cire se trouve agglutinee si fortement a l'arbre qu'il serait fort difficile de Penlever. On fait fondre cette matiere, et on la purifie en la passant dans une sorte fie filtre en etoffe. Quelques personnes la liquefient a la vapeur et la font decoulerdans un vase. Lorsqu'elle est figee et reunie en masse, elle forme ce qu'on appelle la cire d'arbre. » Quand les insectes sont petits (c'est-a-dire viennent de naitre) ils sont de couleur blanche. Lorsqu'ils ont produit de la cire et qu'ils ont atteint leur vieillesse, leur couleur est rouge et noire. lis se rapprochen^ entre eux et sattachent par paquets aux branches des arbres. Dans le commencement ils sont gros comme des grains de millet et de riz; des que le printemps est venu , ils croissent peu a peu et deviennent gros comme des osufs de poule (i). Ils sont de couleur violette et rouge. Ils se tiennent par grappes et enveloppent les branches; on dirait que ce sont les fruits de l'arbre. » Lorsque cet insecte est snr le point de pondre , il se forme une coque (litteralement une maison) qui ressemble aux loges des mantes qu'on voit sur les muriers. Cette coque s'appelle communement La-tchong (cire- graine), ou La-tseu (cire-jils). L'interieur est rempli d'ceufs blancs qui res- semblent a de petites lentes. On les trouve reunis par paquets qui en ren- ^erment plusieurs centaines. A 1'epoque appelee U-hia (le 6 de mai), on recueiUecesoeufs, on les enveloppe dans des feuilles de gingembre, et on les suspend a differentes distances aux branches de Karbre a cire. (1) Peut-etreVccrwain chinois a-t-il mal observe. Ce qu'il a pris pour l'insectegrossi n'cst sans doute quetaboule de cire agglomere'e autour de lui. ( A 'ote du Traducleur) ( 6a5 ) » Apres l'epoque appelee mang-tchong (apres le 5 de juin), les oeufs eclosent et les enveloppes s'ouvrent. Les insectes a cire sortent en rampant et se cachent d'abord sous les feuilles; ensuite ils grimpent aux branches, s'y installent et travaillent a la cire. II faut nettoyer avec soin la terre qui se trouve au-dessous de l'arbre, et empecher que ies four mis ne mangent les oeufs des insectes a cire. » mecamque appliquee. — Machine hjdraulique a colonne oscillante. M. A. de Caligny presente quelques considerations sur la nature des services que Ton peut attendre de l'appareilhydraulique qu'il designe sous ie nom de machine oscillante a double effet. « On se meprendrait completement, dit-il, sur les avantages que pent presenter cette machine si Ton voulait la considerer comme un belier hy- draulique. Quoiqu'elle puisse lui etre par fois substitute pour elever l'eau dans les cas ordinaires (ce qui n'a lieu que lorsque le rapport des courses des oscillations aux diametres des conduites ne depasse pas certaines li- mites), sa principale utilite se montre surtout dans les cas ou etant donne un long tuyau de cpnduite, on veut elever l'eau le long du chemin sans interrompre le service de cette conduite. » Au reste elle n'eleverait pas une goutte d'eau au-dessus du niveau de la source motrice qu'elle ne serait pas encore sans but. En effet, dans sou genre de mouvement, sans retour vers la source , sans repos bien sen- sible a aucun moment et en aucun point des tuyaux de la conduite, les coefficients des resistances passives sont beaucoup moindresque si, dans les menies tuyaux de conduite, l'eau etajjj amenee du niveau de la source METEonoLoGiE. — Deuxieme comete de 1840; elements rectifies de Sor- bite patabolique de cette comete par M. V. M \uvus. Passage au perihehe 1840 mars. ... 12,9^55 Distance pe'rihelie 1 ,22198 Longitude du perihelie 8o°22' 9^4 Longitude du nceud ascendant 236 .48.21,8 Inclinaison 59.13.34,0 Mouverr (6a6) t positions calculees par ces elements sur les positions observers de la c DATES ERREUR ERREUR ire observation de Berlin ire observation de Paris i5 Janvier 1 84o 1 8 fevrier: '.'.'. 23 fe'vrier. .. . 24 fevrier. ... 25 fevrier 28 fevrier 29 fe'vrier. . . . 3 mars:.:::: 6 mars:*.:;:: '9 mar* + S|5 + 5,6 — 3,i =!;! — 5\ 3 + 4,3 — 3,1 ±3 + 0^1 — 7,3 + 3,6 + 2,3 — 2*5 — 15,3 + l\l — *9.« — 7,2 + 0,3 - 2,3 + n,3 il — 5,9 — 3,o t4:| + 0,6 - 0^8 - 5,3 + xi,5 — 7.9 + »,'■ + 5,7 + 0,6 + 3,9 + 6,8 Idem (Apres le pe'rihe'lie) » Ces elements ont ete calcules d'abord par la methode d'Olbers , et rectifies ensuite par la methode d'approximation de Laplace. » Plusieurs des etoiles comparees a la comete ne se trouvent que dans le Catalogue de Piazzi, et par consequent les positions de la comete pen- vent etre affectees de l'erreur provenant du mouvement propre de l'etoile en 40 ans. 11 est probable que plusieurs des erreurs indiquees plus haut tUminueront lorsque les etoiles auront pu etre exactement determinees i meridiens. » M.BenjmuhValz adr< a p res les observations c se les elements Marseille. la meme comete, calcules (6,7) chirurgie. — Sur la retraction active des ligaments comme cause de difformites articulaires , et sur la section sous-culanee des ligaments retractes pour remedier a ces difformites. M. Guerin annonce Penvoi prochain d'un travail sur ce sujet, et en adresse a 1'avance les conclusions qui concues dans les termes suivants : » i°. Les ligaments peuvent, comme les muscles, etre atteints de retrac- tion active : cette retraction, comme celle des muscles, tient a une affec- tion des nerfs qui les desservent; et le raccourcissement qu'ils presentent provient, comme celui des muscles retractes, de deux sources : d'un retrait immediat, espece de contracture spontanea, et d'un arret de developpe- ment consecutif , resultant d'une inegalite de croissance entre les ligaments retractes et les portions du squelette auxquelles ils s'inserent. » 2°. Les ligaments retractes peuvent constituer a eux seuls des causes primitives de difformites permanentes : la deviation essentielle des genoux en dedans, produite par la retraction des ligaments lateraux externes, et la portion correspondante du fascia lata en offre un bel exemple, ou bien ils ne sont que des agents auxiliaires de production des difformites, comme dans certains pieds-bots compliques. Dans Tun et l'autre cas, les caracteres specifiques de la deformation sont representatifs de Taction isolee ou auxiliaire de ce nouvel element. » 3°. II existe un etat particulier des ligaments et des capsules articu- laires, correspondant a la paralysie des muscles. Cet etat, caracteris£ par un relachement considerable des elements fibreux de Participation, et le produit de l'affection des nerfs qui s'y distribuent; et les circonstances ou ce relachement se rencontre, sont precisement celles ou {'affection ner- veuse a produit la paralysie des muscles environnants. » 4°. La section sous-cntanee des ligaments retractes doit intervenir dans le traitement des difformites qu'ils realisent ou concourent a realiser au raeme titre que la section des muscles retractes ; et cette operation pent et doit etre pratiquee par les methodes et les procedes etablis pour la section des tendons et des muscles. » J'ai pratique deja un grand nombre de fois publiquement cette opera- tion avec un plein succes, a I'Hopital des Enfants, notamment la section des ligaments lateraux externes du genou, pour remedier a la deviation essentielle de cette articulation, et la section des ligaments veronei tar- siens anterieur, moyen et posterieur, du ligament deltoide de la malleo/e interne; des ligaments superieur et lateral astragalo-scaplmidiens , ei du C. R. 1840, i« Semcstre. (T. X, H»LQ.) 85 (6,8) ligament lateral scapho-cune'iforme, pour remedier a des pieds-bots com- pliques, que la tenotomie n'avait pu resoudre completement. » M. de Freycinet communique I'extrait d'une lettre qui lui a ete adressee de Gracovie , en date du 2 1 mars, par M. Gaimard , et dans laquelle ce voya- geur lui annonce 1'envoi prochain d'une relation de son voyage a travers la Finlande, la Russie , la Lithuanie et la Pologne. M. Seguier presente, au nom de M. A, Masson, plusieurs vues d'ltalie obtenues par les procedes photographiques , et la reproduction , par les memes moyens, d'un tableau peint a 1'huile (une madone de Raphael). « M. Seguier fait remarquer que toutes ces epreuves sont obtenues sur plaques preparees par un simple derochage a l'eau acidulee melee de tri- poli, sans poli a 1'huile et sans chauffage. II ajoute que Imposition des pla- ques dans la chambre noire n'a jamais ete prolongee au-dela de dix mi- nutes, et que quelquefois quatre minutes out sufri. » M. Junker adresse une serie considerable des mineraux du Huelgoat. La collection formee par I'Academie ne devant comprendre , en objets d'histoire naturelle, que ceux qui peuvent servir a des experiences, une partie des mineraux envoyes par M. Junker sera offerte en son nom au Museum. Une Commission, composee de MM. Alex. Brongniart, Arago et Berthier, presidera a cette repartition. M. Duboys de l\Vigerie adresse une Note sur la hauteur du zero de l'e- chelle du pont de la Tournelle au-dessus du niveau de la mer. L'auteur fait remarquer que les resultats de differents niveilements ne donnent pas tout-a-fait le meme chiffre pour cette hauteur, et qu'il n'y aurait qu'une nouvelle mesure directe qui put faire cesser sur ce sujet toute incertitude. M. Sauvages prie I'Academie de vouloir bien charger une Commission de faire un rapport sur l'appareil au moyefi duquel ont e*te reduites les figures en ronde-bosse, presentees par M. Seguier dans la precedente seance. (Commission nominee pour la machine a reduire de M. Duteil. ) I- Academic accepte le depot de deux paquets cachetes , presentes l'un par M. Ai»k, I'autre par M. Deniel. A quatre heures un quart I'Academie se forme en Comite secret. La seance est levee a cinq heures. A- ( &>9 BlBLIOGRAPIlIQliE. t/Academie a recu dans cette seance les owvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des seances de VAcademie des Sciences,- iersemestre t84o, ri° i4> in-4°. Annates de Chimie et de Physique; par MM. Gay-Lussac et Arago: nov. 1859, in-8°. Annates de la Societe entomologique de France; tome 8, 4e trimestre de i839, in-8°. Du travail des Enjants quemploient les ateliers, les usines et les ma- nufactures; par M. le baron Cn. Dupin; in-8°. Annates maritimes et cohniales; mars 1840, in-8". Bulletin de la Societe Geologique de France; tome 11, feuiJles 7—9, in-8°. Tables nouvelles pour abreger divers Calculs relatijs aux projets de Routes, particulierement les Calculs des Terrasses et des Places parcel- laires; par M. L. Lalanne; i838, in-8°. Observations geognostiqucs et physiques sur les Volcans du plateau de Quito; par M. Alex, de Humboldt, traduit de l'allemand par le meme; in-8°. Note sur les Terrains d'une partie de la valle'e du Donetz; par le meme; Essai philosophique sur la Technologie; par le meme; in-8°. Rote sur le Cylindre employe a la compression des empierrements en Prusse; par le meme; in-8c. Appela la raison en javeur de V Orthographe ; in-8". Precis analytique des Travaux de VAcademie royale des Sciences Belles- Lettres et Arts de Rouen, pendant Vannee 1859; in-8e. Annuaire statistique et administrate/ du departement de V Aube ; 1840; in-12. Memorial encyclopedique et progressij des Connaissances humaines • mars 1840, in-8°. Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires; avril 1 840 in-8° Revue progressive d Agriculture , de Jardinage, etc.; avril 1840, in-8«» Le Technologiste ; mars et avril 1840; in-8°. OEuvres completes de M. H. Abel, mathematicien, avec des notes etde- vehppements rediges par ordre du Roi , par M. Holmboe; 2 vol. in-4°, (63o) Memoires surles Jtttoiles filantes; parM. Wartmann ; Bruxelles; in-8°. Dissertation sur la propagation du Son dans les corps solides elastiques; parU. Cellerier; Geneve; in-8°. Note sur la diffraction de la lumiere ; par le meme ; in-8°. Nouveaux Memoires de VAcademie rojale des Sciences et Belles-lettres de Bruxelles; tome 1 2 , in-40. Correspondance physique et mathematique , publiee par M. Quetelet; 5e se'rie , tome 3e, 2e liv. in-8°. Academie rojale de Bruxelles; Bulletins des seances des 7, i5 et 19 de- cembre 1839, et n Janvier i8/fo, in-8°. Annuaire de V Observatoire de Bruxelles; in-s8. Annuairede VAcademie rojale des Sciences et Belles-lettres de Bruxelles; Odontography .... Odontographie ou trade de VAnatomie comparee des Dents , de leur rapport phjsiologiquc , de leur mode de developpement dans les animaux vertebres; par M. Owen; Londres, 1840; in-8°; avecun atlas de 5o planches; in-8°. The Quarterly Review; n° i3o, mars 1840 , iu-8°. The Athenaeum , journal ; part. 147, in-40. The London — Magasin philosophique et Journal des Sciences de Londres et d'Edimbourg; avril 1840, in-8°. Beschrijving Description du procede de preparation de la Soupe pour les indigents d Utrecht; par M. Bergsma; Utrecht, 18^0, in-8*. Memorie del la . . . Memoires de VAcademie rojale des Sciences de Turin; 2eserie, tome ier, 1 vol. in-40, Turin. Fisica .... Physique des Corps ponderables, ou traite de la constitution des Corps; par M. A. Avogadro; Turin, i838, in-8°. Gazette medic ale de Paris; n° i5. Gazette des Hopitaux; n° 42 — 44- UEsculape; nos 20 et 21. V Experience; n° i^5. Gazette des Medecins praliciens; n' 27—29. Errata. (Seance du 6 avril 1840.) Page 5-]3, note 2% ligne ite, le 17 mars, lisez le 16 mars. — Meme note, ligne 2 , ou lieu de presente a la seance suivanle, lisez pre'sente a la seance de ce jour. Page 584, %ne 24, au lieu de M. Magne , lisez M. Maigive. COMPTE RENDU DES SEANCES DE LACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 20 AVRIL 1840. PRES1DENCE DE M. POJSSON. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDAISTS DE I/ACADEMIE. chimie appliqlee. — Recherckes chimiques sur la Teinture ; par M. Chevreul. (Extrait par 1'auteur. ) Septieme memoibe. — Sur la composition immediate de la laine. — Sur la thdorie de son de'suintage et sur quelques propriiUs derives de sa composition immediate qui peuvent avoir de Vinfluence dans les travaux industriels donl elle est I'objet. « La laine, base d'nn grand norabre d'industries, n'a ete que bien pen etudiee encore sous le rapport de celles de ses proprietes qui peuvent avoir de l'influence sur la reussite des operations de teinture qu'on lui fait subir. Faute de cette etude on n'a pu prevoir les inconvenientsauxquels donnerait lieu la presence de certains corps qui s'y meleraient accidentelle- ment ou qu'on y ajouterait a dessein. Faute de cette etude on n'a pu se rendre un compte exact, et encore moins reconnaitre la cause des inega- lites qui apparaissent dans lacouleur de la laine soit filee, soit tissee, que le teinturier a voulu teindre uniment. D'apres cet etat de choses et le plan de recherches trace dans mon premier Memoire (vojez page 383, tome XV, des Nouveaux Memoires de VAcademie des Sciences), j'ai du donner une C. R. 1840, i» Semestre. (T. X, N<> 16.) 86 (63*) attention toute particuliere a un examen detaille de Ja laine; car sans doute elle a une composition immediate plus complexe qu'aucune autre etoffe , et consequemment il devient necessaire de determiner ['influence que peuvent avoir dans un cas donne ses principes immediats, qui, d'apres un travail que j'ai eu l'honneur de lire a l'Academie en 1828 sont au nombre de trois au moins dans la laine desuintee a l'eau distillee aussi bien que possible, savoir : » i°. Une substance grasse solide a la temperature ordinaire et parfai- tement liquide a 6o°; » 20. Une substance grasse liquide a i 5°; » 3°. Une substance filamenteuse qui constitue essentiellement la laine proprement dite. » J'ai dit que la laine renferme au moins trois principes immediats. parce que suivant mes observations la substance filamenteuse degage du soufre ou de l'acide hydro-sulfurique , sans perdre ses proprietes caracte- ristiques et essentielles , et que des-lors il m'a paru probable que le soufre entrait comme element dans la composition d'un corps parfaitement dis- tinct de la substance filamenteuse proprement dite. La demonstration de cette opinion est tin des principaux objets de ce Memoire, ainsi que les consequences qui s'en deduisent, soit pour la Chimie industrielle, soit pour la Physiologic Mais avant de traiter ce sujet, il convient d'exposer quelques-unes des proprietes chimiques de la laine dans l'etat 011 elle est Chap. Ier. — De quelques proprietes de la laine desuintee, a 1 000 parties de laine bien desuintee et soumise aux precedes mecaniques de division et de ventilation, donnent de 5 a 3 de cendres generalement formees de phosphates de chaux et de magnesie, de sulfate de ehaux , de chaux , de peroxide de fer, de silice et quelquefois de peroxide de man- ganese. »La laine, passee a l'acide hydro-chlorique , ne laisse que de 0,002 a 0,001 de cendre. »La laine, exposee deux heures a jdo°, prend une couleur jaune qui acquiert plus d'intensite, si la temperature est portee a 1700. » La laine chauffee a sec pendant 2 heures a ioo°, ne degage ni ammo- niaque,m emanation sulfureuse; a i3o°, elle donne de Tammoniaque, et A? '46 ai5o°, une emanation sulfureuse, sans degagement sensible de gaz insoluble dans l'eau. » L'eau favorise le developpement de la vapeur sulfureuse; car il suffit ( 633 ) *e bouillir de l'eau sur de la laine pour la I jui se degage. L'eau qui tient de l'acide st agit moins que l'eau distillee. ) apres cette tendance de la laine a abandonn point etonnant qu'elle noircisse surtout a chaud par le contact de plusieurs corps metalliques, tels que les acetates de plomb, le protochlornre d'e- tain, etc. *G'estici que se placent des observations singulieres relativement a lin- fluence d'un contact prolonge pendant qnatre ans, de certains corps sur la laine. » (a), i partie de laine plongee dans 4o p. d'eau tenant o,4 de sous-carbo- nate de soude hydrate en solution, eto,4 detain en feuille dissemine entre ses filaments, donnelieu a une emission d'acide hydro-sulfurique et d'am- moniaque , et a une formation de protosulfure d'etain; la laine est profon- dement alteree dans sa tenacite, et il s'est forme aux depens de ses elements une quantite tresnotable d'un acide volatilodorant, dont je parleraiplusbas. » (bj. i partie de laine dans lesmemes circonstances que la precedente(tf), sauf que du plomb remplace i'etain, est phis coloree, mais peu alteree dans sa tenacite , aussi produit-elle moins d' acide volatil odorant. » ( 1. L'eau de sous-carbonate de soude afroirf forme une emulsion avec la laine lavee a l'eau distillee, tandis que l'eau pure n'en forme pas. Le premier liquide separe de la laine, laisse cleposer une matiere terreuse qui cede a l'alcool beaucoup de stearerine et d'elaierine , et le liquide trouble stpare du depot evapore a sec en cede encore au meme dissolvant. ». 2. L'eau qu'on fait digerer a 75° sur la laine lavee a l'eau distillee f 637 ) Iroide, devient emulsive, parce qu'une portion de matiere grasse, a la ve- rite tres legere, se dissemine dans 1'eau. » 3. Sil'on incinere la lainelavee a l'eau distilleefroide, on trouve quelle contient 46 milliemes de matiere terreuse, tandis que si Ton incinere tin echan- tillon de cette meme laine, mais apres qu'il aura subi Taction de l'alcool et qu'il sera devenu blanc, la cendre s'elevera a peine a 9 milliemes. Enfin une derniere preuve de rinfluence exercee mecaniquement par la matiere grasse sur la couleur de la laine, c'est que si Ton traite par l'al- cool bouillant dans un petit ballon de verre quelques grammes de laine simplement lavee a l'eau distillee froide, on verra qu'en meme temps que l'alcool dissout la matiere grasse, la laine blanchit et la matiere argilo- ferrugineuse qui en masquait la blancheur se precipite au fond da ballon. » Le tableau suivant presente les proportions respectives de matieres que j'ai retirees d'une toison de merinos. Leurs poids ont ete determines pour le degre de dessiccatiou auquel les matieres parviennent a une tem- perature de ioo°. Matiere terreuse qui s'est de'pose'e de l'eau distillee dans laquelle on a lave ia laine 26,06 Suint dissous par l'eau distillee froide 3a , 74 I I ( Matiere grasse formie de sparer ine et £ dialer ine 8, 5 7 5 |;* ) Matiere terreuse fixee a la laine par la matiere grasse i ,40 1 j ~ ( Laine degraissee par l'alcool , 3 1 , a3 Lhapitre 111. — De la lame privee de sa matiere grasse. )> La laine privee de sa matiere grasse observee au microscope compa- rativement a la laine de meme origine pourvue de sa matiere grasse, en differe beaucoup: elle presente des brins cylindroides dont les aretes ne sont pas nettes mais chargees de petites masses gruroelees, tandis que la seconde presente des filaments cylindroides a stries transversales dont les aretes sont bien nettes. » La laine privee de sa matiere grasse, exposed a une temperature de 1600 pendant six heures, comparativeraent avec de la laine qui en est pourvue, prend nne legere couleur jaune, tandis que l'autre echantillon devient brun. Enfin la laine filee qui a cede a l'alcool 2/, a 2,8 de parties de matiere grasse pour 100, soumise a ia meme experience, comparativement a%ec de la laine qui na pas subi le traitement alcoolique, s'est moins co~ loree que cette derniere; grasse dans la coloration de la laine par la chaleur, en reconnaissant la part de » experiences n ( 638 ) torisent pas a attribuer a cette cause unique le phenomene dont je parle. » Puisque la matiere grasse ne contient pas de soufre , il est evident que la laine traitee par I'alcool devra presenter comme celle qui ne l'a pas ete , tous les phenomenes de coloration par les metaux qui peuvent agir sur ce soufre et produire des sulfures colores. » Enfin la laine passee a I'alcool donne plus d'acide sulfurique quand on la traite par I'acide nitrique, que n'en donne la laine ordinaire. La pre- miere en a produit 2,22 et la seconde 1,78; toutefois je ferai observer que ces resultats ne sont pas absolument comparables, parce que les laines n'a- vaient pas la meme origine, Chapitre IV. — Separation du soufre de la laine. » Le fait que la laine peut perdre de son soufre sans que sa structure en soit sensiblement alteree, et cet autre fait analogue, que le soufre peut la quitter pour s'unir a plusieurs metaux, au plomb, par exemple, m'ont conduit a rechercher s'il ne serait pas possible d'en isoler le soufre. Apres quetques essais, j'ai soumis la laiue au traitement suivant. Malheureuse- ment j'ai ete oblige de prendre une laine filee differente de la laine de merinos qui a servi aux experiences rapportees dans les chapitres pre- cedents 11 et hi. » i partie de laine , \ de chaux et 4o p. d'eau maceraient ensemble pendant 48 heures. » La laine etait lavee , tordue , puis traitee par I'acide hydro- chlorique etendu, et enfin lavee et tordue. » La chaux separait du soufre a 1'etat de sulfure de calcium , et I'acide hydro-chlorique d6gageait encore de I'acide hydro- sulfurique de la laine passee a la chaux. » La laine n'a donne de signe d'affaiblissement qu'au onzieme traite- ment. On lui en a fait subir 28; ainsi elle a subi 28 macerations de 48 heures dans la chaux et 28 traitements par I'acide hydro-chlorique. L'ensemble des operations a dure six mois. Chapitre V. — Dela laine sdpare'e de son soufre. La laine qui a ete soumise a Taction desulfurante de la chaux est tres affaiblie dans sa tenacite. Observee au microscope comparativement avec une lame de meme origine, mais pourvue de son soufre, au lieu de pre- senter comme celle-ci des brins cylindromas a aretes nettes , rectiiignes , aver des stries transversales , la laine desoufree presentait beaucoup de (639) filaments aplatis, dechires sur les bords, avec des stries longitudinales qui sembleraient indiquer que l'interieur de ces brins a ete mis a de- couvert plutot par les nombreuses torsions que Ton a fait subir a la ma- tiere que par Faction chimique. » La laine separee de son soufre ne donne que o,oo5 de cendres. » L'alcool bouillant en a separe 2,82 de matiere grasse , tandis qu'il n'en a extrait que 2,4 de la laine de raerae origine , mais non desoufree : la difference tient probabiement a la difference de l'etat de division physique des deux echantillons. » Enfln la laine desoufree, meme celle qui a ete soumise a 1'action de l'alcool, prendpar Taction d'une temperature de 1600, soutenue pendant six heures, une couleur orangee bien plus intense que la laine non desoufree. » La chaux n'a point enleve a la laine la totalite de son soufre, car en la traitant par l'acide nitrique, on peut constater qu'elle en retient encore 0,46 de partie au lieu de a parties environ qu'elle contenait auparavant. Quoi qu'il en soit, il est facile, par des experiences comparatives, de voir que la laine desoufree ne se colore plus, ou du moins que tres legerement, par les corps metalliques qui colorent fortement la laine ordinaire. Chapitre VI. — Consequences de mes experiences sous le point de vue de C Industrie. » En signalant a l'Axademie (Compte rendu de la seance du 26 decem- bre iS3j ) le grave inconvenient de la presence du cuivre dans les pieces de laine destinees a recevoir, au moyen de l'impression , des dessins dont les matieres colorantes doivent etre fixees a la vapeur et apparaitre ensuite sur des fonds blancs ou de teintes tres claires, je n'avais point indique d'une maniere positive l'etat chimique du cuivre dans ces pieces; aujour- d'hui je demontre que le metal, sous linfluence de la vapeur, se combine avec le soufre de la laine pour produire un sulfure jaune-orang£-brun. » J'appelle 1'attention des industriels sur la necessite d'eloigner les ou- tils de cuivre et les preparations de ce metal, de la laine destinee a l'im- pression en couleurs claires. » Je fais sentir l'interet qu'il y aurait de se livrer a des essais propres a reconnaitre soigneusement 1'influence qu'exei cerait , dans la filature , la matiere grasse de la laine simplement desuintee a Veau pure, compara- tivement a 1'influence de rhuile d'olive qu'on ajoute a la laine complete- ment desuintee avant de la dler. C.R. .3;-.. ,t S,m st,r. T. \ . >'o 1G , 8" (64o) Chapitre VII. — Consequences de mes experiences sous le point de vue de la phjrsiologie. » J'insiste sur la correspondance cles deux principes immediats de la matiere grasse de la laine avec les principes immediats des graisses du tissu cutane, sous ce rapport que la stearerine et l'elaierine different Tune de 1'autre par la fusibilite , precisement comme la margarine ou la stea- rine different de 1'oleine sous le meme rapport ; mais je fais remarquer en meme temps combien la propriete de se saponifier, que possedent ces trois derniers principes , les distingue de la stearerine et de l'elaierine. » J'insiste sur la presence du soufre dans un compose encore incounu r, qui est distinct de la partie filamenteuse de la laine et qui s'y trouve in- timement uni ; je fais remarquer que sous I'influence de la chaleur, sous celle des alcalis et de plusieurs metaux, ce soufre abandonne la laine, et de latent qu'il etait, devient sensible, tandis qu'il conserve son etat latent des annees entieres dans la laine plongee au milieu de l'eau distillee. » Enfin , il semblerait , en considerant I'etat latent du soufre dans 1'albu- mine et dans la laine, que l'opinion de Hatchett, qui regarde cette derniere matiere comme de l'albumine coagulee, ne serait pas denuee de vraisem- Wance. » analyse ttATHOiATiQUE. — Considerations nouvelles sur la theorie des suites et sur les lois de leur con vergence; par M. Augustin Cauciiy. ft Parmi les theoremes nouveaux que j'ai publies dans mon Memoire de i83i, sur la Mecanique celeste, l'un des plus singuliers, et en meme temps l'un de ceux auxquels les geometres paraissent attacher le plus de prix, est celui qui donne immediatement les regies de la convergence des series fournies par le developpement des fonctions explicites, et reduit sim- plement la loi de convergence a la loi de continuite, la definition des fonctions continues n'etant pas celle qui a ete long-temps admise par les auteurs des traites d'algebre , mais bien celle que j'ai adoptee dans mon Analyse algebrique, et suivant laquelle une fonction est continue entre des limites donnees de la variable, lorsque entre ces limites elle conserve cons- tamment une valeur finie et determinee , et qu'a un accroissement infini- ment petit de la variable correspond un accroissement muniment petit de la fonction elle- meme. Comme le remarquait dernierement un ami des sciences, que je m'honore d'avoir vu autrefois assister a quelques-unes de (64.) mes lecons, le theoreme que je viens tie rappeler est si fecond en resultats utiles pour le progres des sciences mathematiques , et il est d'ailleurs d'une application si facile, qu'il y aurait de grands avanlages a le faire passer dans le calcul differentiel , et a debarrasser sa demonstration des signes d'in- tegration qui ne paraissent pas devoir y entrer neeessairement. Ayant cherche les moyens d'atteindre ce but, j'ai eu la satisfaction de reconnaitre qu'on pouvait effectivement y parveuir, a l'aide des principes ctablis dans raon Calcul differentiel; et dans le Resume des lecons que j'ai donnees, a l'Ecole Polytechnique, sur le calcul infinitesimal. En eflfet, a l'aide de ces principes, on demontre aisement, comme on le verra dans le premier paragraphe de ce Memoire, diverses propositions parmi lesquelles se trouve le theoreme que je viens de citer; et Von pent alors, non-seulement re- connaitre dans quels cas les fonctions sont developpables en series conver- gentes, ordonnees suivant les puissances ascendantes des variables qu'elles renferment, mais encore assigner des limites aux erreurs que Ton com- met en negligeant, dans ces memes series, les termes dont le rang sur- passe un nombre donne. » Le second paragraphe du Memoire se rapporte plus specialernent au developpement des fonctions implicites. Pour developper ces sortes de fonctions, on a souvent fait usage de la methode des coefficients indeter- mines. Mais cette methode, qui suppose 1' existence d'un developpement et merae sa forme deja connues, ne peut servir a constater ni cette forme, ni cette existence, et determine seulement les coefficients que les deve- loppements peuvent contenir, sans indiquer les valeurs entre lesquelles les variables doivent se renfermer pour que les fonctions restent deve- loppables. II est clair, par ce motif, que beaucoup de demonstrations admises autrefois sans contestation , doivent etre regardees comme in- suffisantes. Telle est, en particulier, la demonstration que M. Laplace a donnee de la formule de Lagrange, et que Lagrange a inseree dans la Theorie des fonctions analjtiaues. Des demonstrations plus rigoureuses de la meme formule sont celles oil Ton commence par faire voir que la multiplication de deux series semblables a la serie de Lagrange reproduit une serie de meme forme, et celle que j'ai donnee en i83i dans un Me- moire sur la Mecanique celeste. Mais de ces deux demonstrations, la pre- miere est assez longue, et la seconde exige l'emploi des integrates definies. Or, comme la formule de Lagrange et d'autres formules analogues ser- vent a la solution d'un grand nombre de problemes, j'ai pense qu'il serait utile den donner une demonstration tres simple, et en quelque sorte 87.. ( 642 ) elementaire. Tel est I'objet que je me suis propose dans le second para- graphe du Memoire que j'ai l'honneur de presenter a 1' Academic $ I". Developpemenl des fonctions en series convergentes . Regie sur la convergence de ces dcveloppements, et limites des rcstes. » La theorie du developpemenl des fonctions en series ordonnees sui- vant les puissances ascendantes des variables , est une consequence imme- diate de deuxtheoremes, dont la demonstration se deduit, comme on va le voir, des principes etablis dans mon Calcul dijferentiel et des pro- prietes connues des racines de l'unite. » i" Theoreme. Soit x = re"^ une variable imaginaire dont le module soit r et l'argument p. Soit encore «*(*) une fonction de la variable x qui reste finie et continue, ainsi que sa derivee tar' (oc) , pour des valeurs du module r comprises entre certaines Enfin nommons n un n ombre entier, susceptible de croitre indefiniment, et prenons (5 representee une racine primitive de l'equation et si, en attribuant a r l'une quelconque des valeurs comprises entre les limites r0, R, on pose «-■-'<--■'>„/, $ s'evanouira sensiblement pour de tres grandes valeurs de n-, par conse- quent la moyenne arithmetique entre les diverses valeurs du produit ( 6<3 ) correspondantes aux valeurs o, i, a, ... n — i, du nombre w, se reduira sensiblement a zero, en meme temps que -. » Demonstration. En elTet, si Ton nomme i un accroissement attribue a une valeur de oc dans le voisinage de laquelle la fonction ', rrespondante au module rde la variable z, si la fonction i'(z} »,.„ vee f'(z) restent finies et continues pour ce module de z ou poui lodule et par suite le produit (18), seront, pour un module de x inferieur au module rde z, developpablesen series convergentes ordonnees suivant les puissances ascendantes de x. On pourra done en dire autant du second membre de la formule (17) et de la fonction f(jc), quand le module de x C. R. 1840, 1** Semestre.lT. X, N« 16.; 88 (648 ) sera inferieur au plus petit des modules de z pour lesquels la fonction f(s) cesse d'etre finie et continue. On peut done enoncer la proposition sui- vante. » 3me Theoreme. Si Ton attribue a la variable x un module inferieur au plus petit de ceux pour lesquels une des deux fonctions f (x), f'(ar) cesse d'etre finie et continue , la fonction f(x) pourra etre representee par la valeur moyenne du produit correspondante a un module r de z, qui surpasse le module donne de x; et sera par consequent developpable en serie convergente , ordonnee sui- vant les puissances ascendantes de la variable x. »Nota. Comme en supposantla fonction f(x) developpable suivant les puissances ascendantes de x , et de la forme (19) f(x) = a0 -f- axx -f- aj* -f-. . • , on tirera de lequation (19) et de ses derivees relatives a x „„ = f(o), „,= ^, *-03.... il est ckir que le developpement de f(ar), deduit du theoreme 3, ne diffe- rera pasde celui que fournirait la formule de Taylor. On arrive encore aux memes conclusions en observant que le produit ;=* f«> developpe suivant les puissances ascendantes de x, donne pour develop- pement la serie f(z), «lfi9, x><£, etc Done, dans le developpement de f (jp), le terme constant devra se reduire * la valeur moyenne de f(z), laquelle, en vertu du ae theoreme, est pre- ciseraent f (o), le coefficient de x a la valeur moyenne du rapport -p, on, re 4ui revient au meme, du rapport (649) et par consequent a la valeur commune f'(o),que prennent ce rapport et la fonction f'(z), pour z = o, etc.. . » Quant au reste qui devra completer la serie de Taylor, reduite a ses n premiers termes, il se deduira encore facilement des principesque nous venons d'etablir. » En effet, puisqu'on aura il est clair que le reste dont il s'agit sera la valeur moyenne )..., k designant un coefficient independant de x; et par suite Done alors on aura, pour tout module de x inferieur aux modules des racines € , y, ... (9) '#§--0 +V1 +"•)- (* + £ + ■•■)—«"- Done aussi le second membre de l'equation (5) devra etre developpable , pour des modules de x qui nedepassent pas certaines limites, en une serie convergente ordonnee suivant les puissances ascendantes , entieres et posi- tives de x. Or il semble au premier abord que, pour de tres petits modules de g, ou , ce qui revient au rneme, pour de tres petits modules de et, ce developpement ne puisse s'effectuer. Car, si le module de a devient infe- rieur a celui de x, et le module de t a celui de^-, alors, en posant, pour abreger, <®{x) = 3G, on trouvera (,0) F=-- = ; + l +p+..., & H^! = ^-^(f)-';n^)--,D,(|)_etc... De plus, en designant par < un nombre infiniment petit que Ton devra reduire a zero, apres les differentiations effectuees , et par 3 ce que de- vient <& quand on remplace x par i , on aura encore , en vertu de la for- mule de Maclaurin , (12) *=3+^Dl3+i^D('3+..., K«s=a*-f.fD,a*4.^lD,">-|-..., etc.- et par suite le second membre de la formule (5), developpe suivant les puissances ascendantes de x, renfermera en apparence non-i des puissances positives, mais encore des puissances negatives de . (654) dernieres meme etant, a ce qu'il semble, en nombre infini. Toutefois il importe d'observer qu'en supposant le module de cares petit, on pourra tieveiopper e, «*,. . . et par suite les seconds membres de formules (i i) et (5) , suivant les puissances ascendantes de a. Alors le second membre de la formule (5), developpe suivant les puissances ascendantes de x et de a, offrira, il est vrai, des puissances positives et des puissances negatives de x, mais seulement des puissances positives de a; et le coefficient d'une puissance quelconque de a, par exemple de a", dans ce second membre, sera la somme um d'une serie qui renfermera un nombre infini de puis- sances positives de x , avec les seules puissances negatives D'autre part, en vertu des principes etablis dans le paragraphe precedent (5e theoreme), le facteur V^ sera developpable en une serie convergente ordonnee suivant les puissances ascendantes, entieres et positives, de x et de a, tant que les modules de x et de a ne depasseront pas les limites au-deladesquellescette fonction cesse d'etre continue; etle coefficient de am, dans le developpement, sera la somme vm d'une serie qui renfermera seu- lement les puissances entieres et positives de x. Done, puisque deux developpements, ordonnes suivant les puissances ascendantes , entieres et positives, de a, ne peuvent devenir egaux sans qu'il y ait egalite entre les coefficients des memes puissances, les deux coefficients de am que nous avons designes par um, ym, et qui representent les sommes de deux series ordonnees suivant les puissances ascendantes de x , seront egaux; d'ou il resulte que , dans la premiere de ces deux series , chacun des m premiers termes, proportionnels a des puissances negatives de x, devra s'evanouir. Done le terme proportionnel a ~ , en particulier, s'evanouira dans la serie dont la somme um sert de coefficient a am, quel que soit d'ailleurs le nombre m; d'ou il resulte que la somme des termes proportionnels a - elle-meme, dans le developpement du second membre de la i (5) suivant les puissances ascendantes de x et de a. Or cette >en vertu des formules (9), (10), (i3), sera evidemment -i-p^'4- -J- d;^ -+-...-, (655 ) (i4) a = e3 +7^ D'32 + 7^D'53 + •••' la valeur de / devant etrereduite a zero, apres les differentiations effectuees. La formule (i4), qui subsistetant que a et sa derivee relative a e restentfonc- tions continues de e, est precisement la formule donnee par Lagrange pour le developpement de a, suivant les puissances ascendantes de i. Si Ton egalait a zero, dans le developpement du second membre de la formule (5), non plus le coefficient de 4, mais ceux de s> de -, etc., ... on obtien- drait immediatement les formules donnees par Lagrange pour le develop- pement de ot*, a3, etc. , . . . suivant les puissances ascendantes de «. Enfin , si Ion egalait les coefficients des puissances positives a ceux qui affectent les memes puissances dans le second membre de la formule (9), on obtiendrait les valeurs des sommes developpees encore suivant les puissances ascendantes entieres et posi- » Soit maintenant f(j;) une fonction qui ne devienne pas infinie pour x = o. Apres avoir multiplie par le rapport f (X) — f(0) les deux membres de la formule (5), on pourra, tant que la fonction i\jc) ne deviendra pas discontinue, developper le second membre suivant les puissances ascendantes de x; et, comme, dans ce developpement effectue a l'aide des equations (jo), (11), (i3) ou de formules analogues, le coeffi- cient de — devra disparaitre, on en conclura facilement (l5) f(a)_f(o) = 6.3f'(o-f- ^D.^-f'o)] + ttni*tM + »>, la valeur de 1 devant etre reduite a zero apres les differenciations effec- tuees. On retrouve encore ici la formule donnee par Lagrange pour le deve- loppement de f(a). II est bon d'observer que, danscette formule, le coeffi- cient de'-, determine par la methode qu'on vient d'exposer, sera le coefficient de ~ dans le developpement du produit C. E. 1840 , 1" Semcst, e. (T. X , N° i6.) 89 / ( 656 ) ou, cequi revient an meme, le coefficient ~ dans le developpement de la fonction 06) -D.j[f(*)-f(o)]D. (!)"}. Mais comme Ja derivee du second ordre dun developpement ordonne suivant les puissances ascendantes et entieres de x, ne peut renfermer la puissance negative ^ , cette puissance disparaitra dans le developpe- ment de D;(fi£=S2> *•) = D£[f (x) -f(o)]D,(|)n] + D. W, d'ou il suit quelle sera multipliee par un meme coefficient dans les deve- loppements de l'expression (16) et de la suivante Done, dans le second membre de la formule(i5), le coefficient de — devra se reduire, comme nous I'avons admis, a ; devant etre reduit a zero apres les differentiations. » »La meme methode, comme je l'expliquerai plus en detail dans un autre article, peut servir a developper, suivant les puissances ascendantes d'un parametre contenu dans une equation algebrique ou transcendante , la somme des racines qui ne deviennent pas infinies quand le parametre se- vanouit , ou plus generalement la somme des fonctions semblables de ces racines. On retrouve alors les resultats obtenus dans le Mernoire de i83i. » On pourrait, au reste, demontrer rigoureusement la formule de Lagrange, en combinant la methode que M. Laplace a suivie avec la theorie que nous avons exposee dans le premier paragraphe. » M. Auguste de Saint-Hilaire fait hommage a l'Academie de la premiere partie d'un ouvrage intitule : Morphologie vegetale, ouLeqonsde Botanique. « Je suis parti, dit M. Aug. de Saint-Hilaire, d'un petit nombre de prin- cipes, et je les applique a toute la structure exterieure des plantes. Je com- pare entre eux les organes d'un meme vegetal ; je compare ies memes organes dans les dift'erents vegetaux , et enfin les fleurs entre elles. J'ai in- sure dans cet ouvrage di verses observations que j'ai faites en France et (657) dans lecours de mes voyages, et qui n'avaient point encore ete publiees, j'aurais pu les presenter sous la forme de memoires, mais j'ai pense que, pour menager le temps de ceux qui etudient, il valait mieux ne leur offrir que de simples resumes. Je n'ai rien neglige" pour atteindre le but que je me proposals, celui de me rendre utile a 1'enseignement eleve de la mor- phologic* NOMINATIONS L'Academie procede, par voie de scrutin, a la nomination d'un asso- cie etranger en remplacement de M. Blumenbach. La liste de la Commission presente les noms suivants : i°. M. Leopold de Bueh a Berlin. 2°. Et par ordre alphabetique , MM. Bessel a Koenigsberg Brewster. a Saint- Andrew. Faraday a Londres. Herschell a Slough. Jacobi a Koenigsberg. Mitscherlich a Berlin. OErsted a Copenhague. Le nombre des votants est de 52; majorite 27. Au premier tour de scrutin M. de Buch obtient 38 suffrages, M. Bessel . ... 6 M. OErsted 5 M. Brewster 2 M. Mitscherlich 1 M. Leopold de Buch ay ant reuni la majorite absolue des suffrages, est declare elu ; sa nomination sera soumise a I'approbation du Boi. On procede ensuite, egalement par voie de scrutin, a la nomination de six membres qui, avec le president de l'Academie, composeront la Com- mission chargee de presenter une liste de Candida ts pour la place d'associe etranger vacante par la mortde M. Olbers. Trois de ces membres doivent etre pris dans les sections des Sciences mathematiques et trois dans les sections des Sciences physiques. La majorite des suffrages se reunit sur MM. Arago, Biot, Alex. Bron- gniart, de Blainville, Poinsot et de Mirbel. °9» (658) MEMOIRES LUS physique chimique. — Recherches sur la chaleur specifique des corps simples et des corps composes; par M. V. Regnault. Ingenieur dps Mines. — ier Memoire. (Commissaires, MM. Gay-Lussac, Arago, Thenard, Dumas, Piobert.) « L'auteur commence par un expose historique des principaux Iravaux qui ont ete faits jusqu'a ce jour sur la chaleur specifique des corps. 11 insiste sur la belle loi decouverte par Dulong et Petit sur la chaleur speci- fique des corps simples; loi qui est devenue maintenant completement douteuse a cause des nombreuses anomalies qui se rencontrent dans les recherches memes de ces illustres physiciens quand on remplace les poids atomiques mal determines a I'epoque de leur travail paries poids atomiques veritables. » II fait ensuite la comparaison des differents procedes employes pour determiner la chaleur specifique, et il conclut d'une serie d'experiences directes que la methode du refroidissement telle qu'elle a ete employee jusqu'ici ne peut pas donner de bons resultats et que les differences que I' on remarquera entre ses nombres et ceux de Dulong et Petit tiemienl aux incertitudes de cette methode. » L'auteur donne ensuite la description detaillee de ses experiences et de l'appareil qu'il a employe et il reunit dans un merae tableau les uombres qu'il a trouves pour la chaleur specifique des corps simples. Il divise ce tableau en deux parties : La premiere partie renferme les subs- tances qu'il a pu obtenir completement pures et dont la chaleur specifiqm doitetre regardeecomme exacte; laseconde partie renferme les metaux qui n'ont pu etre reduits que dans le creuset brasque. Ces metaux sont toujours un peu carbures et, par suite, leur chaleur specifique est un peu trop forte. Au reste,pour faire voir de combien environ ces chaleurs specifiques doivent etre diminuees pour s'appliquer aux metaux dans l'etat de purete , on a place dans la seconde partie du tableau la chaleur specifique du for a differents etats de carburation, a l'etat d'acier, de fine metal et de fonte blanche , ain si que les chaleurs specifiques du cobalt et du nickel fondus dans le creuset brasque, ■ es corps simples examines sont les suivants : " ^er, zinc, cuivre, cadmium, argent, arsenic, plomb, bismuth, anti- '"oine, etain, nickel, cobalt, platine, palladium, iridium, or, soufre, sele- (659) nium, tellure, iode, urane, tuugstene, molybdene, manganese, phosphore. carbone, niercure, acier fondu , fine-metal , fonte, nickel carbure, cobalt carbure. » II termine par les conclusions suivantes : » Si Ton compare les nombres trouves par Dulong et Petit avec ceux que j'ai obtenus sur les memes substances, on voit que les miens sont ge- neralement plus forts. Les differences tiennent probablement a la ma- niere d'operer. Dans leurs experiences par la methode des melanges, Du- long et Petit echauffaient leurs substances en les tenant plongees dans de I'eau en ebullition; puis ils les transportaient dans I'eau du vase refrige- rant. Or pendant ce trajet dans fair, il doit y avoir tine perte de chaleur fort notable par l'evaporation de I'eau qui mouille la surface du corps. La verification directe a laquelle j'ai eu soin de soumettre ma maniere d'operer en prenant la chaleur specifique de I'eau, montre suffisamment que mes nombres nepeuvent comporter que de tres faibies incertitudes. » On remarquera des differences beaucoup plus grandesentre mes resul- tats et ceux de Dulong et Petit pour le cobalt et pour le tellure. La chaleur specifique du cobalt est la meme que celle du nickel, ce qui fait disparaitre une des principals anomalies dans la loi des atonies. La chaleur specifique du tellure n'est guere que la moitie de celle donnee par ces illustres phy- siciens. Je n'hesite pas a attribuer ces divergences aux incertitudes de la methode du refroidissement , comme j'ai cherche a le faire voir plus haut. » Yoyons maintenant si les valeurs que j'ai obtenues pour la chaleur specifique des corps simples confirment la loi des atomes. II faut pour tela que les nombres inscrirs dans la derniere rolonne du tableau et qui repre- sentent les produits desehaleur* specifiques par les poids atomiques corres- pondants,restent constants. Or on voit que ces nombres varientde 38 a /}a, c'est-a-dire de quantites beaucoup plus grandes que celles qui peuvent resulter des erreurs d'observation. La loi des atomes ne se verifie done pas d'une maniere absolue. Mais si "on fait attention que les poids atomiques des substances simples inscrites dans le tableau varient de 200 a ifoo, tandis que les produits des poids atomiques par les chaleurs specificities restent compris entre 38 et 42, on sera convaincu que la loi de Dulone et Petit doit etre adoptee, sinon comme absolue, ai de la verite. Cette loi representerait probabl chaleur specifique de chaque co thermometrique et si Ton poir les res e tres approchee tltats de l'expe- 'on poi termint a chale vait prendre la de son echelle ir specifique de ( 66o ) routes les causes etrangeres qui la modifient dans looser vation. Ces causes peuvent etre de differentes natures. » Les corps qui passent par I'etat de mollesse avantde se fondrecomplete- ment renfermeut probablement deja avant leur liquefaction une portion de leur ehaleur latente de fusion qui s'ajoute dans 1'experience a la chaleur specifique. » D'un autre cote, le calorique specifique des corps tel que nous le de- terminons par 1'experience s'obtient d'apres ['observation dela quantite de chaleur que le corps a du absorber pour produire son elevation thermo- metrique (orc'est la a proprement parler sa chaleur specifique) , plus de Ja quantite de chaleur qu'il a du prendre pour produire sa dilatation. Cette derniere quantite de chaleur que Von pourrait appeler chaleur la- tente de dilatation } s'ajoute dans 1'experience a la chaleur specifique: elle est tres grande dans les corps gazeux, beaucoup plus faible dans les corps solides etliquides, mais dans aucun cas elle n'est ne'gligeable , et elle doit faire varier necessairement d'une maniere sensible la chaleur specifique observee. " Toutes ces causes d'erreur sont encore compliquees par le choix arbi- trage de l'origine a partir de laquelle on corapte pour chaque corps les elevations thermometriques, choix qui n'est determine par aucune pro- priety physique telle que le point de fusion ou d'ebullition de la subs- tance , mais se trouve le meme pour des corps de nature completement differente. » L'augmentation de la chaleur specifique avec la temperature suffirait seule pour demontrer la necessite de choisir pour chaque substance un point de depart en rapport avec un de ses caracteres specifiques , puisqu'il n'y a aucune raison pour que cette augmentation , qui probablement est soumise a une certaine loi, mette en evidence cette loi, quand on l'estime pour chaque corps a partir d'uue valeur numeriquequi certainement n'oc- cupe pas pour tous la meme position sur la courbe qui exprime cette loi en fonction de la temperature. Au reste, je me suis assure que le calorique specifique d'une meme ^lUtance peut varier d'une maniere sensible quand la densite du corps -uUit une variatioa du meme ordre. Ainsi , par exemple, le cuivre, dont la densMe augmente notablement par lecrouissage, subit une diminution tres marquee dans sa chaleur specifique ; celle-ci reprend sa valeur primitive lans le metal recti it. ' J ai commence une serie d'experiences analogues sur les substances (66. ) qui peuvent presenter a la raerae temperature des densites sensiblement differentes, par exemple le verre trempe et le verre bien recuit. Ces ex- periences trouveront naturellement leur place clans le chapitre ou je me propose de traiter des corps dimorphes. On sait que dans ces derniers ia densite varie souvent d'tine maniere notable. Le peu que je viens de dire ici sur la variation que la chaleur specifique d'un metal peut subir par lecrouissage, suffit pour montrer la necessite de faire les experiences sur des substances dans lesquelles les molecules ont bien pris leur position naturelle , par exemple, dans les matieres qui, apres fusion, se sont refroi- dies lentement. Or ces conditions ne peuvent pas toujours etre remplies dans la pratique. » On concoit d'apres cela que chercher la loi qui lie les chaleurs speci- fiques (jr) des corps avec leurs poids atomiques (x) consiste a determiner la forme d'une fonction F (x,j, w, v, etc., etc.), qui renferme en raerae temps d'autres variables , quand on connait seulement une serie de valeurs numeriques de j et les valeurs de x correspond antes. La forme de la fonc- tion se manifesterait d'une maniere absolue, si, en faisant varier x, u et v ne variaient pas en meme temps que^-; mais comme cette variation siniul- tanee a toujours lieu , et que jusqu'a present on n'a pas de moyen d'appre- cier son influence, qui heureusement est assez faible dans la chaleui specifique des corps solides et liquides, la forme de la fonction ne se manifestera que d'une maniere approchee entre les valeurs numeriques de^- etcelles de x. Telle est probablement la veritable raison quiempeche la loi de Dulong et Petit de ressortir rigoureusement des nombres fournis par l'experience. » Je n'ai pas toujours adopte dans ce Memoire les poids atomiques tels qu'ils sont admis par M. Berzelius. Ainsi , en me bornant pour le moment a la premiere division du tableau qui est la seule propre a faire ressortir !;« loi de la chaleur specifique des atomes, on voit que le poids atomique de 1'argent est la moitie du poids atomique adopte par M. Berzelius, et que celui du bismuth est i33o au lieu de 887. » Le poids atomique 1 35 1 , admis par M Berzelius pour 1'argent, suppose que 1'oxide d'argent est RQ, qu'il correspond au protoxide de plomb , a 1'oxide noir de cuivre. Or les mineralogistes savent tres bien main- tenant, d'apres les belles observations de MM. Gustave et Henri Rose, que le sulfure d'argent doit etre regarde comme isomorphe avec le proto- sulfure de cuivre Cu*S, et qu'il peut le remplacer en routes proportions dans les fahlerz et dans les bournonites. Le protoxide d'argent correspond (66a ) Irait d'apres cela au protoxide de cuivre, au protoxide de mercure, et le poids atomique generalement adopte pour l'argent devrait etre divise par 2. » M. Berzelius a admis pendant long-temps, avec les autres chimistes, le nombre i33o pour le poids atomique du bismuth, ce qui donnait au protoxide de ce metal la formule Bia03, et le placait a cote du protoxide d'antimoine. Mais depuis la decouverte du peroxide de bismuth par Stro- meyer, il a cru necessaire de changer le poids atomique adopte jusqu'ici, et dele remplacer par le nombre 887, parce que 1'analyse faite par ce chi- miste du peroxide de bismuth ne donnait pas de rapport simple avec le poids atomique ancien , tandis qu'avec le nouveau poids atomique on avait la serie Bi O et Bi O*^. Le protoxide de bismuth correspondrait, d'apres cela, au protoxide de plomb. Mais cette supposition repugne a toutes les analogies. Le sulfure de bismuth est loin d'etre isomorphe avec le sulfure de plomb; il presente au contraire, d'apres M. Phillips, une forme cristal- line semblable a celle du sulfure d'antimoine. Les experiences recentes de M. Jacqnelin sur quelques combinaisons du bismuth rendent extremement probable l'identite de composition de i'oxide puce de Stromeyer avec lacideantimonieux, et l'isomorphismedu chlorure de bismuth avec le proto- chlorure d'antimoine. Je ne crois pas qu'il puisse rester de doute apres cela sur la necessite de revenir a l'ancien poids atomique du bismuth. » La loi de la chaleur specifique des atomes simples etant bien etablie, donnerait un caraclere decisif pour fixer la valeur des poids atomiques des substances simples dont les caracteres chimiques ne sont pas assez tran- ches ou pas assez completement connus pour pouvoir fixer le choix des chimistes entre plusieurs nombres egalement probables. Si nous appliquons cette loi aux substances renfermees dans la ime division du tableau, nous trouvons deux corps simples pour lesquels il faudrait changer les poids atomiques actuellement admis. Ce sont l'urane et le carbone. » Le poids atomique de l'urane adopte jusqu'ici, est 271 1. Ce poids ato- mique est enorme: il est deux fois plus grand que les poids atomiques les plus eleves des autres substances simples. D'apres la chaleur specifique de ce metal, il faut reduire son poids atomique a 677,84, c'est-a-dire au quart. Loxule durane, considere jusqu'ici comme le protoxide, devient U40. Malheureusement les combinaisons de Turane nous sont si imparfaitement ronnues, qu'il est impossible de se servir ici des considerations chimiques pour itablir le poids atormque de ce corps. J'ai entrepris quelques expe- riences poxir remplir cette lacune. « Le poids atomique du carbone admis par M. Berzelius devrait etre (66'5) double; ce qui donnerait aux combinaisons de ce corps avec l'oxigene les formules suivantes : Oxide de carbone CO1 Aiiilc ox.ilique ... CO; Acide carbonique CO1 » Les carbonates neutres deviennent ainsi des sous-carbonales, et le.s bicarbonates des carbonates neutres. » Je ne developperaipas ici toutes les considerations chimiques sur les- quelles on pourrait s'appuyer pour faire prevaloir ce poids atomique du carbone ; je les reserve pour tin prochain travail dans lequel j'examinerai la chaleur specifique des composes organiques. Je rue bornerai a remarquer que ce nouveau poids atomique explique un fait observe par tons les chi- rnistes, et qui consiste en ce que : dans toutes les substances organiques sur la composition et l'equivalent desquelles il ne reste pas d'incertitude, on peut diviser par a le nombre des atonies du carbone. Je ne connais d'ex- ception a ce fait general, en mebornant toulefois aux substances organiques d'nne composition un pen simple, que les acides gallique, pyro-eitrique , pyro-tartrique. Or M. Liebig a montte dornierement que ces acides doi- vent etre considered conmu* des acides bibasiques, et que IVquivaluit ad opt e jusqu'ici doit etre double, ce qui rend encore le nombre des atomes du carbone divisible par 2. » Les chaleurs specifiques du bore et du silicium seraient des donnees tres precieuses pour fixer les poids atomiqr es de ces corps, qui n'ont pu etre obtenus jusqu'ici que par des considerations bien vagues et des ana- logies plus ou moins eloignees. Je n'ai pu jusqifa present me piocimr qu'une fort petite quantite de ces matures ; eependani j'ai fait quelqm-.s experiences pour determiner leur capacile c llorifiqiic par la methode du refroidissement. J'espcre pouvoir lesdonnei bicntof avec lose!, aleuis spe- cifiques de qnelques metaux que j'ai reussi '■galeinonl a obtenir en petite quantite; je veux parler chi chrome, do tita ><■ et dti rhodium. » J'annoncerai i'galemont a I'Acadc'niie qu |j'ai determine la chaleur spe- cifique d'un grand nombre de corps compos deja a une centaine de ces substances, mais J> ne f* WSS^'pas encme corome assez completes pour les lui soumet tenterai de deposer sur le bureau mes ca! nets (i experiences, en priarrt t ou je suis arrive dans ces re- 1'Academie de vouloir bien constater le poin cherches. » ■ (66/, MEMOIRE S PRESENTES. physique chimique. — Recherches sur ['application de la chaleur spe- cif que des corps a la determination de leur poids dit atomique; par M. A. Baudrimoivt. (Menie Commission que pour le Memoire de M. Regnault.) « Je resumerai en quelques mots, dit l'auteur, les principaux resultats consignes dans ce Memoire , et Ton voudra bien se rappeler que s'ils n'ont pas tous le merite de la nouveaute , c'est que j'en ai publie une partie de- puis quatre ans. » i°. La methode du refroidissement employee pour determiner la ca- pacity calorique des corps n'est applicable qu a nn certain nombre d'entre eux; » 2°. La capacite calorique des corps doit etre distinguee de la caloricite specifique, qui n'en est qu'un des elements; » 3°. Le volume des corps, leur densite, leur dilatabilite et la cohesion, sont des elements dont il est desirable que Ton puisse tenir compte dans la determination, soit de la caloricite specifique, soit de la capacite calo- rique de ces memes corps ; » 4°- Ijes corps elementaires ne sont point formes d'atomes immediate- men t juxtaposes, mais bien de molecules divisibles; » 5°. La caloricite specifique des corps est proportionnelle au nombre des molecules qu'ils contiennent lorsqu'on les considere sons des poids egaux, ou bien elle est reciproque au poids de ces memes molecules; » 6°. Les molecules des corps subissent des modifications isomeriques, soit en changeant d*etat, soit en se combinant avec d'autres molecules; » 70. Les molecules des corps solides se divisent dans l'acte de la combinaison , aussi bien que celles des corps gazeux ; » 8°. Les formules chimiques ne font point connaitre le poids reel des molecules des corps, mais elles indiquent seulement des poids qui offrent xm rapport simple avec eux. » (665) chtmie. — Faits relatifs a Vacide sulfo-sulfurique et a ses combinaisons ; par M. Persoz. (Commission nommee pour un precedent Memoire du meme auteur sur les composes oxides du soufre.) L'auteur resume dans les termes suivants les resultats qui se deduisent de ses nouvelles reeherches : « i°. Les differents sels designes sous le nom iVhypo-sulfite ne doivent pas etre confondus entre eux; » 2". Dans la formation des bi-bypo-sulfites, il se forme piusieurs sels qui different par leurs proprietes et leur composition, et qui peuvent avoir pour base tantot un oxide, tantot un suifure, et tantot enfin un melange de sulfo-base et d'oxi-base : » 3°. L'acide sulfo-sulfurique peut etre obtenu en grande quantite en faisant reagir le sulfide hydrique sur l'acide sulfureux sous l'influence de Teau; » 4°. Ce meme acide prend naissance eu faisant reagir le sulfide hy- driqne sur l'acide sulfurique. » mecanique APPLiQCEE. — Description et Jigure dune nouvelle machine a feu j a rotation immediate; par M. Galy-Cazalat. (Commissaires , MM. Arago, Poncelet, Piobert, Seguier.) awatomie comparee. — Reeherches sur la structure intime des pownons de I 'homme ; par M. Pascal, professeur a l'hopital militaire d'instruc- tion de Strasbourg. (Commissaires, MM. Magendie, de Blainville.) Dans ce Memoire, M. Pascal, apres avoir fait 1'historique des travaux les plus recentssur ce sujet, et discute les preuves sur lesquelles leurs auteurs appuient les opinions qu'ils soutiennent, s'attache a prouver que dans chacune des methodes d'investigation suivies jusqu'a present, il y a eu des causes d'errenr. Le nouvel examen auquel il se livre le conduit a attribuer aux lobules du poumon une disposition vesiculate, disposition qui, dit-il, est en barmonie avec les faits que fournit l'etude de I'Anatomie pathologique. MM. Arthur freres adressent le modele en petit d'une vanne regulatrice / ( 666 ) qui s'ouvre et se ferme d'elle-meme et que Ies inventeurs considerent comme pouvant etre particulierement utile pour les rivieres sujettes a de frequentes inondations. « Une de ces vannes, disent MM. Arthur, a ete etablie depuis plusieurs raois sur la riviere Rille a Bernay (Eure), et elle est tellement sensible qu'une variation de deux millimetres dans la hauteur de l'eau suffit pour la faire jouer. » (Commissaires, MM, Poncelet, Seguier.) M. Kepinski adresse, pour le concours aux prix de medecine et de chirur- gie de ia fondation Montyon un Memoire ayant pour titre : Miasmohemie ou Recherches sur les miasmes, sur les maladies auxquelles ils donnent - et sur les mojrens qu'il cojivient d'employer pour combatlre ces maladies. CORRESPOIVDANCE jwtomologie. — Sur les insectes qui produisent la substance appelee par les Chinois cire d'arbre. (Extrait d'une Lettre de M. Virey.) « Dans un travail sur la cochenille de la resine lacque , publie il y a long-temps {Journal complementaire des Sciences medicales, tome X), j'ai traite aussi du Coccus, donnant la cire des Chinois. Ce travail est cite dans le Regne animal de Cuvier, tome V, p. 23a , ae edit. » La Cochenille ce'rifere est aujourd'hui aussi bien connue que celle de la lacque et se trouve egalement dans 1'Inde orientale ou elle vit princi- palement sur le Celastrus cerijerus (i). Elle a ete fort bien decrite et figuree dans une monographic publiee a Madras en 1790, par James An- derson , sous le titre de Monographia Cocci ceriferi. Le chimiste G. Pearson a examine cette cire dans un Memoire insere parmi ceux des Transactions philosophiques , en 1794, p. 383. y> Le Coccus cerijerus a ete inscrit dans le Sy sterna Rhyngotorwn , par Fabricius (Brunswick, i8o3, in-8, p. 3n), avec son rostre contenant une soie vers sa poitrine , et des antennes filiformes chez le male. » On recoit de Madagascar une autre cire jaune, transparente , dite C») Uya dans 1 'hide un autre Celastrus, lure du Chermes mannifcr. (A anal. Scienc. Verus, lul.lUc;no suder avec la cite produit une ( ( 667 ) Lit-in-bitsiCj extraite par d'autres cochenilles d'un arbre non decrit m;us indique deja par Flacourt. Tqutes les lacques, au reste, contiennent p\u & ou moins de veritable cire. » physique appliquee, — Sur la reproduction des objets d'His/nire naturelh au mo y en des procedes de la Photographic. M. Donne met sous les yeux de l'Academie divers dessins qui, a sa de- mande, out ete executes au microscope solaire, par M. Vincent Chevalier. « La perfection avec laquelle les details les plus minutieux de l'organisa- tion sont reproduits dans ces images, prouve suffisarnment, dit M.Donne, tout le parti que peul tirer le naturaliste de linvention de MM. Niepce et Daguerre. Je suis loin d'ailleurs de pretendre qu'on puisse sen servir avec ie mime bonheur pour tous les corps qui font l'objet des etudes du mi- crographe; ainsi, je crois, avec M. Turpin , qu'on a pen de chances d'un succes complet lorsqu'on tente de reproduire ttmage de petits animaux qui, corame l'Acarus de la gale, sont sujets a se deformer par la dessicca- tion; mais, en le supposant meme tout-a-fait inapplicable dans certains cas, du moment qu'on a la preuve qu'il reussit pleinement dans une foule » M. Turpin , dans la note a laquelle je viens de faire allusion, a encore parle, et de meme pour la condamner d'une maniere absolue, de la gra- Vure des images photogeniques; je repondrai a ces remarques par des faits, et, des que l' Academic pourra m'accorder la parole, j'aurai l'lionm-m de lui lire le Memoire dont j'ai recemment adresse les conclusions sous forme de paquet cachete. » La Commission chargec d'examiner l<*.-> pieces adressees pour le con - cours au prix de Phjrsiolog exp rimentaJL , avail fait remarquer, dans un< seance precedente , que, si pour quelques autres concours les auteurs doi- vent garder 1'anonyme, il est souvent uecessaire pour celui-ci qu'ils soient connus, puisqu'il est dans I'interet de chacun d'eux, lorsque ses expe- riences doivent etre repetees , qu'elles le soient par lui sous les yeux des Par suite de cet avertissement M. Haro se fait connaitre pour l'ati- teur d'un Memoire inscrii sous le n° 4, et portant pour titre : Sur I respiration des Grenouilles, des Salamandres et des Tortues, avec (»ttsr devise qui se trouve repetee sur le paquet cachete : Robur inest veritati. ( 668 ) M. Male avait presente, dans une des precedentes seances, le modele et la description d'un systeme d'engrenage destine a perraettre aux voitures de remonter Ies pentes des chemins defer. Corame sa Notene portaitpour signature que des initiates, elle ne pouvait, conformement aux reglements de FAcaderaie, etre l'objet d'un rapport. Aujourd'hui, l'auteur se faisant connaitre, sa communication est renvoyee a I'examen de la Commission precedemment nommee pour les chemins de fer. M. Desprbtz adresse un paquet cache te. M. Gaultier de Claubry adresse deux paquets cachetes portant pour sus- cription: Yun,Jaits relatifs a une matiere colorante ; Y autre, f aits rehttifs a un compose sulfure. L'Academie accepte le depot des trois paquets. La seance est levee a 5 heures F- (669) L/Academie a recu dans cette seance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des seances de VAcademie des Sciences; iersemestre 1840, n° i5, in-4°. Legons de B ot unique , comprenant principalement la Morphologie ve- getate, la Terminologie , la Botanique comparee, I'examen de la valeur des car ac teres dans les diver ses families naturelles, etc. ; par M. Auguste de Saint -Hilaire- in 8". Annates de la Societe roy ale d Horticulture de Paris; mars 1840, in- 8°. Memoires de la Societe royale des Sciences, Lett res et Arts de Nancy; annee i838, in-8°. Annales scientifiques , litteraires et industrielles de VAuvergne, publiees par VAcademie des Sciences, Belles-Lettres et Artsde Clermont-Ferrand; tome 12, avril— juillet 1839, in-8°. Premier Memoire sur la Pomme de Terre; par MM. J. Girardin et A. Dubreuil fils; 1839, in-8°. Du Ty phus fever et de la Fievre typhoide dAngleierre; par M. Valleix; i839, in- 8°. De la Nevralgie dor sale ou intercostale ; par le meme; 1840, in~8°. Revue des Specialites et des Innovations medicates et chirurgicales ; avril 1840, in-8°. VEnseignement , bulletin dtlducation ; par MM. Ji.llien et Hippeau; tome ier, avril 1840, in-8°. Revue generate de I' Architecture et des Travaux publics, etc.; sous la direction de M. Cesar Duly, architecte , in-4°. Bibliotheque universelle de Geneve; fev. 1840, in-8°. Astronomische. . . . Nouvelles astronomiques de M. Schumacher; n° 697, ,.v,„ Effemeridi. . . fiphemerides astronomiques pour V annee bissej vec un appendice a" Observations et de Memoires astronomiques; Milan Imprimerie rojale), i839. La Distruzione Destruction complete de la Medecine dans Vetat ou le se trouve, et demonstration physique de la Medecine veritable; par I. labbe J. Piolanti j Pezzaro , i835, 2 vol. in-8°. ( ^7° ; Sulla condi zione. . . . Sur la nature inflammafoire de la Manie pella- greuse et fie la Pellagre en general; par M. S. Liberali; Milan, i85i , in-8". Sulla condizione .... Sur la nature injlammatoire de la Pellagre, et de son extension a Vaxe cerebrospinal prouvee par les autopsies cadaveri- nues et les observations cliniques ; par\e raeme ; Venise, i85g, in-80. Gazette medicale de Paris; tome 8, n° 16. Gazette des Hopitaux; n° 45 — 47 • Gazette des Mcdecins praticiens; nos 3o et 5 1 . L 'Experience, journal dc Medecine; n* i/j6, in-8\ COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 27 AVRIL 1840. PRESIDENCE DE M. SERRES. M. Sebbes, vice-president, annonce a l'Academie qu'elle vient de perdre son president, M. Poisson, et propose en consequence de lever la seance. La proposition est adoptee sans reclamation. STANCE DU LUNDI 4 MAI 18 10. PRESIDENCE DE M. SERRES. M. Serbes, vice-president, annonce les deux nouvelles pertes que e faire l'Academie dans les personnes de MM. Roriqlet et Tirpin. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPOU'DANTS DE L'ACADEMIE. llectro-chimie. — De la force chlmiquedu courant, comideree dans ses rap- ports avec les affinites, et de la mesure de ces dernieres; par M. Becqierel. (Extraitdu Memoire.) « Depuis long-temps je me livre a des recherches dans le but de de- terminer avec une certaine exactitude les rapports existants entre les forces qui tiennent unies ensemble les atomes beterogenes dans les coin- C. R. i84o, i« Semcstre. (T. X, N««i7 et 18.) qI ( G72 ) poses chimiques : faute de moyens precis, toutes mes tentatives furent d'abord infructueuses. Mais ayant repris il y a quelque temps cette ques- tion, j'ai ete assez heureux pour trouver un mode d'experimentation qui me permit de I'aborder aujourd'hui avec des chances de succes. » Dans une eombinaison binaire, la force qui tientunis Fun a Tautre les deux atomes differents, varie d'intensite suivant la temperature, la pres- sion , et autres causes. Quoique la nature de cette force nous soit incon- nue, cependant nous avons tout lieu de supposer qu'elle est electrique; au surplus, quelle qu'elle soit, ce qu'il est essentiel de connaitre, c'est son intensite ou le degre d'energie de son action dans des circonstances deter- minees, quand on la compare a une autre prise pour unite, si Ton veut etablir une relation entre les forces qui president a la eombinaison d'un corps avec deux autres, e'est-a-dire, entre les affinites en vertu desquelles les composes qui en resultent, existent. » Supposons que Ton puisse saisir, avec deux pinces d'une delicatessi excessive, chacun des atomes de la eombinaison et les tirer dans la di- rection opposee a leur attraction reciproque, la force employee a vaincre cette attraction lui servirait de mesure. A defaut d'appareils de ce genre, qu'il est impossible de realiser, on a dans les courants electriques, con- venablement employes , une puissance capable de remplir les memes fonc- tions. La condition principale est de trouver un moyen de partager un courant qui traverse une solution de deux composes en deux parties telles, que chacune d'elles separe un equivalent d'un des elements de cha- ;ette determina- tion. Le premier a ete decouvert par M. Faraday, et consiste en ceci que les equivalents des corps sont unis ou plutot associes a une raeme quan- tite d'electricite , de sorte que le meme courant qui passe dans deux so- lutions metalliques, opere leur decomposition de telle maniere qu'il se de- pose sur les lames metalliques des equivalents de chaque metal. Voila ce qui a lieu quand les deux solutions se trouvent dans deux vases separes ; mais quand elles sont melangees ensemble, il en resulte des effets composes qui permettentde comparer entre elles les affinites dun meme acide pour :e sujet ne pou- )re, et des de- 3 les principales deux bases differentes. Les e? :perieiiccs que j'ai : vant etre rapportees l ci, en raison de leur grai veloppements qu'elles exigen t, je ne ferai coiuk "'sequences auxquel les elk -s conduisent. » En soumettant a faction i d'un meme courai ( 6?3 ) gees de nitrate de cuivre et de nitrate de plomb, de nitrate de cuivre et de nitrate d'argent, de nitrate de plomb et de nitrate d'argent en memes proportions atomiqnes, on tronve que la decomposition s'opere en propor- tions definies, et que dans le melange de la solution de nitrate d'argent et de nitrate de plomb, ainsi que dans celui de la solution de nitrate de cuivre et de nitrate d'argent, le nitrate d'argent est seul decompose, tandis que dans le melange des solutions de nitrate de plomb et de nitrate de cuivre, le nitrate de cuivre eprouve seul l'effet de la decomposition. II est prouve, par la, que le courant exerce de preference son action decompo- sante sur le nitrate dans leqnel les affinites de I'oxigene et de l'acide ni- trique pour le metal sont les moindres. » Si Ton augmente successivement les proportions atomiques tin nitrate de cuivre, dans le melange de nitrate d'argent et de nitrate de cuivre, on arrive a un terme ou le precipite d'argent cesse d'etre cristallin; il devient peu a peu floconneux, tuberculeux; il prend alors la forme d'un cham- pignon d'une grande etendue, dont les parties sont dans un tel etat de division que les pesees presentent de grande.s difficultes. 11 semble resulter decet etat moleculaire que la masse de nitrate de cuivre, a mesure qu'elle de 1' argent, a l'instant oil elles se deposenl sur la hum' negative, de manierc a les empecher de se rassembler, ou du moins a empecher la force de co- hesion de s'exercer. » Des experiences rigoureuses montrent qu'en operant sur line partie de nitrate d'argent egale a un decigramme, et Go et quelques equivalents de nitrate de cuivre, le cuivre commence a paraitre dans le precipite. En continuant a augmenter les equivalents de nitrate de cuivre jnsqu'a 67. le precipite metallique est alors compose d'un equivalent d'argent et d'un equivalent de cuivre. Ce rt'sultat ne pent &re obtenu, d'apres le principe de M. Faraday, qu'autant que le courant est partage en deux parties par- faitement egalcs, puisque les equivalents des corps, etant associes a des pour etre separes. On peut en tir r la conseq I'oxigene et l'acide nitriqne a l'arg Hit, dans le il y a dans la solution line partie \ totniqae de la meme que telle qui unit l'oxig me et land cette solution Gj parties atomic riences ont ete faites de manierc qu'il ne se 5 produisit pas de compo- ses secondaires capables de changer les proportions atomiques des sets ( 6;4 ) aissous. L'influence des masses sur Faction decomposante du courant vol- taique etantmise par la en evidence, il s'agissait de voir si le rapport des masses, pour arriver an partage du courant en deux parties egales ne de- vait pas changer quand on augmentait la quantite absolue de la partie atomique du nitrate d'argent, c'est-a-dire en la portant successivement de o\\ a os,5 et ig. Les resultats ont prouve, comme on devait s'y attendre, que le rapport des masses n'etait plus le meme. ■ En etendant les solutions d'eau , l'influence des masses diminue en meme temps, comme de raison. » Je regrette de ne pouvoir rapporter ici les resultats numeriques ob- tenus ainsi que la discussion qui les accompagne, et qui sont consigned dans mon Memoire, afin de mieux mettre en evidence l'influence des masses sur Taction eiectro-chimique du courant, de maniere a le forcer a separer en meme temps deux equivalents de deux bases differentes. Lorsque la quantite de nitrate de cuivre est considerable dans la solution, non-seulement on observe les effets decrits plus haut; mais encore on voit dans cette solution, quand elle est eclairee par la lumiere directe du Soleil, une quantite considerable de petites parcelles metalliques en mou- vement , qui semblent indiquer en quelque sorte, le mode de transport des particules par Taction voltaique. » Quand on est arrive a la separation des deux equivalents, la force qui unitToxigene etl'acide nitrique a un equivalent d'argent, et celle qui unit les deux memes corps a un equivalent de cuivre , etant vaincues par le meme courant, doivent etre considerees comme egales, car deux forces egales agissant simultanement et d'une maniere continue, produisant des effets semblables, sont censees detruire des re'sistances egales. Des-lors, on ne peut s'empecher d'en tirer la consequence, que ces affinites sont egales elles-memes. » On peut envisager de la maniere suivante l'influence des masses dans les circonstances actuelies : dans un melange de deux sels, de deux ni- trates metalliques par exemple, si Ton augmente le nombre d'equivalents de celui dont les parties sont reunies en vertu des plus fortes affinites, on alYaiblit Taction du courant sur Tautre nitrate, de sorte que Ton arrive a un terme ou Taction de ce courant est suftisante pour vaincre les affinites qui unissent Toxigene et Tacide nitrique a un equivalent de chacun des deux metaux, voila le fait; comment l'augmentation des masses produit- elle un effet semblable ? On ne pent le concevoir qu'en admettant qu'a me- sure que Ton ajoute du nitrate de cuivre dans la solution , les particules de (6:5 ) ce nitrate se rapprochent , ce qui doit accroitre dautant Taction que le cou- rant exerce sur elles. Or, cornme Faction du courant est definie, il s'ensuit que celle qu'ii exerce sur les particules de l'autre nitrate doit diminuer dans le raeme rapport, ou du moins s'exercer sur une moins grande quantite. » II parait done resulter des faits precedents, que les forces qui unis- sent l'oxigene et l'acide nitrique a un equivalent d'argent et a un equiva- lent de cuivre , sont dans le rapport des masses necessaires pour qu'il y ait separation d'un equivalent de chaque metal. Mais est-ce le simple rap- port des masses, celui de leur carre ou d'une autre puissance? C'est ce que nous ignorons : il ne reste plus maintenant qua determiner la loi generale des proportions atomiques necessaires pour obtenir le partage du courant en deux parties egales, quand la quantite absolue de l'un des deux nitrates est quelconque. Cette determination qui ne pourra etre faite qua l'aide d'un tres grand nombre d'experiences, servira a trouver la loi generate des affinites de l'acide nitrique ou d'un acide quelconque pour tous les oxides. On verra alors si les nombres obtenues par M. Ed. Becquerel , dans revaluation qn'il a faite au moyen d'un autre procede , des affinites de quelques corps sont les memes que ceux que j'obtiendrai ulterieurement. » J'ajouterai encore que les faits consign es dans mon Memoire font eon- naitre un procede tres simple pour separer deux metaux de leur dissolu- tion dans un meme acide. Toutes les fois que le rapport des masses, dans un volume donne de la dissolution , ne permet pas d'obtenir imme- diatement la separation, il suffit, pour l'operer, de 1'etendreplus ou moins RAPPORTS. mecanique appliqukf.. — Rapport sur des experiences faites avec des aubes articulees, a mouvement alii rnatif, appufltfei a une goelette a vapeur; par M. de Jouffroy. (Commissaires,MM. Arago, Ch. Dupin, Poncelet, Seguier rapporteur.) « Charges par vous d'assister a des experiences de navigation a vapeur, dont M. de Jouffroy aurait desire vous rendre tous temoins, nous venons aujourd'hui vous faire le rapport des faits accomplis sous nos ( 676 ) » A.vant d'enoncer les resultats obtenus, permettez-nous de rappeler succinctement le but que M. de Jouffroy s'est propose d'atteindre. » Fils de rhomme qui, le premier, realisa pratiquement I'immortelle pensee de Papin, M. de Jouffroy u'a point cesse d'avoir les regards fixes sur l'oeuvre de son pere. Jaloux de faire des progres de la navigation par la vapeur, une gloire de famille, il s'efforce d'apporter a cette admirable ap- plication son contingent personnel de perfectionnements. De nombreuses observations 1'ont conduit a penser que le mode d'impulsion prefere apres bien des essais par son pere, depuis constamment employe, n'utilisait cependant, pour la marche du navire, qu'une faible partie de l'effort total du moteur. Ce grave inconvenient lui a paru tenir principalement a Tusage des roues a aubes corarae organes d'impulsion ; les circonstances defavo- rables dans lesquelles elles sont incessamment placees lui semblent ne per- mettre aux roues de realiser au profit de la marcbe du navire qu'une tres faible fraction de l'effort dont elles ont ete animees; la perte de force re- sulte, selon lui , de la vicieuse application de la puissance par Finterme"- diaire de la roue. Celle-ci n'agit d'une maniere directe et sensiblement parallele a la ligne de progression du navire que pendant un arc tres court de sa revolution. M. de Jouffroy croit qu'une portion considerable de l'effet mecanique est encore epuisee par les aubes des roues en chocs des- tructeurs sur le liquide au moment de leur immersion. Le soulevement inutile d'une assez grande masse de liquide a Finstant de leur emersion lui parait aussi une autre cause grave de perte de force. » Preoccupe de ces inconvenients inherents aux roues, desireux de de- t vapeur de ces organe i diiti- ciles a proteger et a defendre, et contre la fureur des vagues et contre le feu de Fennemi, M. de Jouffroy a cherche s'il n'etait pas possible de les remplacer par des appareils d'impulsion plus simples, d'une installation plus commode, plus faciles a garantir, appliquant surtout plus utilement la puissance du moteur a la progression du navire. Apres mures reflexions, ilestreste convaincu qu'il n'etait possible d'atteindre un resultat meilleur quen abantlonnant le mouvement circulaire continu de la roue a aubes pourimprimer aux autres aubes seules un mouvement alternatif. » La premiere des conditions dans lesquelles M. de Jouffroy desire uti- lement innover, est de rencontrer dans le liquide le point d'appui le plus solule possible. Deux circonstances lui paraissent eminemment convenables pour atteindre ce but, augmenter la surface de I'appareil d'impulsion, lui imprimer une grande vitesse. II pense que l'effort developpe sera dautant (677) mieux utilise, qu'i! sera produit et applique dans une direction sensible- ment parallele a la marche du navire. » Pourrealiser ses conceptions, M.de Jouffroy a inStalle, a I'arriere de son batiment a vapeur, deux paires d'aubes suspendues a de longs leviers : ces aubes sont eomposees de deux ventaux lies par des charnieres potivant se rapprocher et s'ecarter de faeon a devenir paralleles entre ciix ou a former, Tun par rapport a i'autre, un angle tics obtus. Un moteur a vapour hu- prime aces aubes articulees un mouvement de va-et-vient; louverture, sous un angle obtus est la position des aubes agissantes, I'etat tie paralle- lisme est celui assigne aux aubes au moment du rotoiir. » L'ouverture et la fermeture des ventaux des aubes est ingenieusement puisee dans le mouvement oscillatoire des leviers; cet effoi est le resultat de la difference de position des centres d'oscillation des leviers. La diver- site de relation de leurs positions respectives reagit sur les ventaux avec lesquels ils sont lies et determine successive ment leur ouverture et Ieur fermeture. Ces fonctions s'executent dans des temps inegaux; pour les faire accompli r il a suffi de rel er les organe s d'i npul par des 1 ielles d'une longueur convenablement calculee a co in a In. phi sicur feia coude auqucl Line double mac! ine a vapeur itoj rime un tool VOUK nl de » Tel est en abrege le stratag me mecaniqu ptoj ■p; rM. leJe iflroj pour imiter, c jmme il le dit lu i-merne dans JeMemoi ed epos '. les m-.n- vementsdepr jgression des eti es organises. A V one e pratiqu e ap- partient de de aiontrer toute la justesse de se sprt visio is. » L'essai de navigation a la vs peur auquel U < e Joi ffroy a fait assister vos Commissaires, a ete repete avec une gr clot e a q uiii ! d< 20 metres de long, 5"\3o de large, 2m,i/t de tirant d'e< u; ire ectior Vu- sentait au liqi ide une surface de resistance d'ei viron U me La force motri ce pour met t re t n jen les nom v;n^ orga tes ota t em ,,,,,. tee a un doub eappareilavap, ur a haute pi essi< D I. i vi in] •in:re au navire a va le pendant 1'exp rience entre 9 kih i.,i res 'ill'.- M. de Jouffroy sieurs fois atl :int une rite fe i i kilo- metres. Vos Co mmissaires out e reflet reroarq a- a 1 c p( ine <'l.c !a •'.<; lie dequelque par tie du mecanism ne permit p >U.t *>ml n'pl. w-r r ffbrt n fit jamais dans le raeme espace de temp Pexperience, plus de quinze a seize. (678) v Le navire apres avoir remonte le courant de la riviere, au-dessus du pont du Pecq, vira de bord et vint s'amarrer au-dessus du meme pont; pendant toute la duree de I'essai, vos Commissaires ont constate que l'appareil d'impulsion avait fidelement rempli toutes ses fonctions. lis ont regrette neanmoins qu'un effort plus considerable n'ait pu lui etre applique, afin de rapprocher davantage la vitesse de la marche de cette goelette de celle des autres bateaux a vapeur. Neanmoins la comparaison par eux faite entre la resistance de la goelette et celle des autres bateaux a vapeur, entre la puissance qui l'animait pendant 1'experience et Faction mecanique dont les autres bateaux sont generalement pourvus, leur a paru expliquer et justifier suffisamment cette inferiorite apparente. II resulte en effet d'un tableau dresse par M. de Jouffroy, et place par lui sous les yeux de vos Commissaires, que la puissance serait a la resistance ( le Sphinx, comme i a 7,60 Dans les navires de mer ) le Soho, comme 1 a 7 ( Vlvanhoe, comme 1 a 7,45 dans certains bateaux de riviere comme 1 a 17, tandis que dans la goe- lette ce rapport ne serait que de 1 a i,5o. » La difficulte de constater autrement que par des experiences directes et speciales la quantite d'action empruntee a une machine ne travaillant pas a pleine puissance, n'a point permis a vos Commissaires de prendre ces calculs pour base d'une opinion arretee et definitive sur l'etendue des avantages que le nouveau mode d'impulsion pourra presenter sur l'ancien. Yos Commissaires ne se dissimulent pas non plus les difficultes que M. de Jouffroy rencontrera pour la realisation pratique de son ingenieux meca- nisme. Le principe meme d'action de ce nouveau mode d'impulsion a efforts instantanes et alternatifs exige que toutes les pieces du mecanisnie, a cha- que pulsation, passent brusquement de l'etat de repos a celui de mouve- ment rapide; l'appareil se trouve ainsi expose a des chocs qui pourront peut-etre par leur frequente repetition compromettre la solidite et la duree de ses organes. Des experiences suffisamment prolongees, repetees dans les circonstances memes ou l'appareil nouveau est destine a fonctionner hahituellement , c'est-a-dire en mer, sur un vaisseau ballote par les va- gues , expose au choc violent des lames , pourront seules permettre de porter un jugement certain sur la realite et l'importance de ses avantages. » Prives de ces bases solides et indispensables pour former leur opi- nion en une matiere aussi grave, vos Commissaires se plaisent a recon- (679) naitre tout ce que presente de nouveau et d'ingenieux , soit dans ses dispo- sitions, soitdans son installation a bord, ce mecanisme, fruit des longues etudes, des perseverantes meditations d'un ingenieur qui s'efforce de re- chercher les conditions les plus convenables pour la solution de rimpor- tant probleme de la navigation a vapeur. » Vos Commissaires vous proposent done de temoigner a M. de Jouf- froy l'interet qu'inspirent ses travaux, et le desir de voir l'experience couronner d'un plein succes les louables tentatives qu'il ne cesse de faire pourle perfectionnement d'une des plus belles, des plus utiles con- ceptions de l'esprit humain, de cette admirable invention de la navigation a la vapeur, a laquelle les noms francais Papin et de Jouffroy doivent Tes- ter a tout jamais unis. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptees. mathematiques APPi.iQUEEs. — Rapport sur un Memoire de M. Lalanne, intitule: Sur le Calcul des transports de terres dans les projets de routes. (Commissures. MM. Puissant, Coriolis, Savary rapporteur.) « Lorsque les etudes, les nivellemenls preparatoires d'un trace de route ont fait connaitre les deblais on les remblais necessaires en differents points, il reste, comine donnee premiere du projet, a evaluer en bloc la somme de travail a laquelle les mouvements de terres donneront lieu. » Pour effectuer ce calcul, on repartit, d'une maniere toute determinee, en commencant par ime extremite de la route, chaque deblai sur les remblais les plus voisins. Chaque portion des deblais , ainsi fractionnes a i trar>sports c une quant ite* de travail a la fois proportionnelle placees et a fetendue de leur deplacement. Cette quantite de travail seva- luera done par le produit de deux facteurs numeriques, dont Tun est un nombre d'unites de volume, {'autre un nombre d'unites de distance. Une somme de produits semblable exprime la totalite des travaux de terras- »Or une somme de produits de deux facteurs peut toujours etre consi- deree comme la somme des moments de plusieurs poids par rapport a uu axe de rotation , ou bien encore comme la somme des surfaces dune serie de rectangles. Sous ces deux points de vue, la question est susceptible de solutions mecaniques. ( 68o ) i M. Lalanne a deja realise une solution de ce genre, en suspendant a 1'un des bras d'une balance des poids proportionnels aux volumes des fractions de deblais. On voit que les distances des points de suspension au couteau doivent alors etre proportionnelles aux etendues des trans- ports, et que le moment unique qui fait equilibre a tons ces moments ex- prime la somrae de travail cherehee. L'un de nous, M. Coriolis, a fait un rapport favorable sur cette application, que 1'auteur a depuis rendue peut- etre un peu plus rapide, en remarquant que Ton peut, en grande partie au moins, eviter la decomposition prelimmaire de chaque deblai en vo- lumes partiels. II suffit pour cela de representer les remblais, aussi bien que les deblais, par des poids proportionnels aux volumes ; de suspendre, en general du moins, aux bras opposes du fleau , les poids de denomination contraire; de les suspendre a des distances du couteau qui represented, non plus les intervalles a parcourir sur le terrain, mais les distances de chaque deblai ou remblai a un meme point fixe, arbitrairement choisi , par exemple, a 1'origine du trace. Ce qui complique un peu la question , c'est que les poids de chaque espece changent tour a tour de role par rapport aux deux bras de la balance. I /inversion doit avoir lieu chaque fois que la difference entre la somme des deblais, a partir de 1'origine du trace, et la somme des remblais comptee du meme point , vient a changer de signe. Le volume dont l'addition determine le changement se partage en deux fractions: l'une, qui rendrait !es deux sommes egales, appartient au meme bras que les volumes precedents de meme nom; la seconde, qui represents 1'exces de la plus grande somme sur la plus petite , passe au bras de la balance oppose. » Ces regies exigent quelque attention pour etre convenablement ap- pliquees, et si Ton n'en fait pas un frequent usage, on perdra, a se tenir en garde contre une erreur, le temps qu'elles pourraient d'ailleurs epargner . » Aussi la nouvelle solution de M. Lalanne , celle dont il nous reste a parler, nous parait-elle preferable. • Cette solution est fondee sur l'assimilation dune somme de quanlites de travail a une somme de surfaces rectangulaires et sur 1'evaluation de ces surfaces a 1'aide du planimetre. «Le principedu planimetre est bien connu. Une roulette, qui s'appuie suruo cone droit a I'axe duquel son plan est perpendiculaire, prend dans la rotation simultanee et sans glissement des deux pieces sur elles-memes, une vitesse angulaire proportionnelle a la fois a celle du cone et a la dis- tance du sommet de ce cone au plan de contact. Ainsi le produit de de?ix ( 68 1 ) quantites variables pent s'exprimer par le nombre de divisions que parcourt une aiguille liee a l'axe de la roulette. » Remarquons en passant que ce principe, propose en nSac) parM. Co- par MM. Ernst et Oppikoffer a la mesure des surfaces planes dans 1'inge- nieux instrument qui a reeu le nom de plammktre ; remarquons que ce principe revient en quelque sorte a sa destination primitive, par lemploi quantites de travail dont !es eleim n!s sunt nnnieri- aussi deux soinmets adjacents du polygon*-, la |j^II(. qui joint ces exfrc'mi- de parcourir le contour enlier a\ec l'index mobile: on comprend qu'on doit suivre en aliant et en revenant les fractions de cotes qui se superposent apres le reploiement. II serait facile et peut-etre un pen plus simple de dis- poser l'instrument de telle maniere , que le roulement du cone on la trans- mission aux aiguilles du compteur eussent lieu en sens contraire des deux 9»- ( 68* ) cotes d'une raeme ligne, celle qui joint les points extremes de depart et d'arrivee, quoique le deplacenient de tout le systeme et de l'index conti- nuat a se faire dans le meme sens. » La construction graphique du polygone dont on cherche la surface , exigerait encore quelque temps. M. Lalanne l'evite entitlement; il lui suffit d'ajouterau planimetre deux regies divisees et mobiles dans des coulisses, Tune parallelement, l'autre perpendiculairement a l'axe du cone. Faites glisser le zero de ces regies jusqu'au point ou l'index est deja parvenu, et leurs divisions indiquent aussi bien qu'une Jigne traeee sur le papier, jusqu'ou ce meme index doit marcher de nouveau, pour decrire, dans un sens ou dans f autre, un cote suivant du polygone qu'on n'a plus sous les yeux. Mais par la meme qu'on n'a plus sous les yeux la figure, il devien- drait plus essentiel , si Ton veut ecarter toute chance d'erreur, de n'avoir jamais autre chose a faire que de suivre toujours dans un seul et meme sens des longueurs representant les deblais entiers, toujours dans le sens contraire des longueurs proportionnelles an volume entier de chaque remblai ; ce qui pourrait s'obtenir, comme nous Favons dit plus haut. Divers details pour lesquels nous renvoyons au Memoire, montrent ce que l'on doit faire pour traiter de grands nombres qui excedent les limites de Tinstrument. Il faut avotier que ces limites embrasseraient un intervalle moins grand, si l'on adoptait la modification de faire rouler le cone, pour une partie du chemin dans un sens, pour l'autre partie en sens contraire. » Avec l'addition des regies au planimetre de M. Ernst, M. Lalanne parvient a reduire les calculs des transports de terre a la dixieme partie du temps qu'ils exigent actuellement. G'est assurement un resultat tres utile, mais dont l'importance, pour l'administration , ne peut etre conve- nablement appreciee que par l'administration elle-meme; car cette impor- tance depend du nombre de calculs semblables qu'un ingenieur peut avoir a executer, du temps que ces calculs exigent relativement a renseinble des etudes d'un projet, ou, en derniere analyse, du nombre et de l'etendue des projets qui sont aujourd'hui ou qui peuvent etre, dans un avenir prochain, demandes annuellement. 8 Apres avoir insiste avec quelque detail sur l'application ingenieuse que M. LaUnne a faite du planimetre a une question usuelle , disons qu'il etend lemploi de cet instrument a toutes les operations de l'arithinetique; qu'il lui suffit pour lerendre propre a executer des divisions, de le tarer de maniere a connaitre la distance de la roulette au sommet du cone; pour les elevations aux puissances et les extractions de racines, entre certaines li- ( 683 ) mites, de tracer sur une des regies mobiles et sur le cadran du compteur des divisions logarithmiques. » Ces dernieres applications ne sont pas d'un usage assez frequent pour determiner sans doute a elles seules Padoption d'un instrument aussi dis- pendieux que le planimetre ; mais il etait hieri de les indiquer aux per- sonnes qui Pemploieraient deja pour sa destination primitive ou pour les calculs de terrassement dont il a ete question plus bant. » En resume, vos Commissaires pensent que PAcademie doit remercier 3VI. Lalanne de son interessante communication. » Les conclusions de ce rapport sont adoptees. MEMOIRES LLS. fei des articulations ; Arago, Breschet.) Dans un precedent Memoire sur les plaies sous-cutanees, conside en general, l'auteur avait cherche a etablir que les plaies pratiquee de la Putilite de convertir en operations sous-cutanees les operations qu'on avait coutume de pratiquer en divisant les teguments. Dans ce second Me moire, M. J. Guerin a en vue de montrer par des experiences sur les ani- conirae celles des tendons, des muscles, des aponeuroses, du tissu cellu- laire, des nerfs et des petits vaisseaux, participcr, an moyen de quelques precautions particulieres, au benefice de l'organisation immediate. » Experiences sur les animaux. — M. J. Guerin a ouvert successive- ment sur deux chiens, par la m^thode ^.ous-cutanee, les articulations hu- mero-cubitales, radio-carpienne, femoro-tibiale et tibio-tarsiennes. Dans les cas ou ces plaies ont ete faites hors du contact de Pair, elles ont ete gueries immediatement, sans aucunc trace daccidents inflammatoires : seulement lorsque les articulations ainsi ouvertes ont ete hissees libres de ieurs mouvements, il s'est forme autour des plaies des tumeurs syno- viales ; mais lorsqu'elles ont ete maintenues au repos, et dans Textension per- manente, la guerison s'est operee sans accident aucun. Les plaies pratiquees de maniere a permettre fintroduction et le conlact permanent de Pair, ont :. — Memoire sw • les plaies soi par M. J . Glerin. (Extrait (Commissi MM. Double, in precedent Mem oire sur les pl« , l'auteur avait ch erche a etablir maintenues a P; ibr i du contact d< ammatoire, et t la propriete ( (664) ete le siege d'inflammation et de suppuration proportionnees en etendue et en intensire a letendue et a la duree du contact de l'air. » Experiences et operations chez Vhomme. — Prenant pour point de depart plusieurs faits fournis par ['observation patbologique, tels que les luxations traumatiques de l'epaule et de la cuisse, dans lesquelles il y a des dechirures plus on moins considerables sous la peau des capsules ar- ticulaires, non suivies d'inflamination , M. J. Guerin a cm pouvoir appli- quer a 1'homme les resultats fournis par ses experiences sur les animaux. Il a fait mi assez grand nombre de fois la section sous-cutanee des liga- ments et d'une portion des capsules fibreuses du genou et du pied, pour remedier a des difformites de ces articulations. Toujours ces operations out ete exeraptes d'accidents inflammatoires. » Les precautions a prendre pour garantir les plaies sous-cutanees des articulations de tout accident inflammatoire, sont de pratiquer une tres petite ouverture a la peau , le plus loin possible de la plaie de ^articula- tion; de la pratiquer dans l'extension de 1'articulation et non dans la flexion ; de soumeltre cette derniere au repos le plus absolu. Ces deux dernieres prescriptions sont la consequence d'un fait que M. J. Guerin a cherche a etablir precedemment, asavoir, que les cavites articuiau*es sont, pendant les mouvements des articulations, le siege d'ampliations tempo- raires, d'oii resulte au sein de ces cavites, une tendance au vide, et par consequent une succion sur l'orifice des plaies communiquant avec l'air exterieur. » Applications chirurgicales. — Dans la troisieme partie de son Me- moire, l'auteur indique les applications qui pourront etre faites des re- sultats fournis par les experiences precedentes a I'art chirurgical. Les col- lections semises, sanguines, purulentes des articulations, pourront etre evacuees iminediatement sans danger. Parmi les applications que M. J. Guerin signale, il insiste plus particulierement sur les incisions sous-cu- tanees des ligaments et des capsules articuluires, dans le but de maintenir fixe la reduction de certaines luxations congeniales ou auciennes, de pio- voquer des adherences, ou de favoriser le de'veloppement de cavites ar- nculaiies nouveiles. Deja l'auteur dit avoir obtenu par cette methode la ^uertsou d'une luxation congeniale de la ciavicule qui avait resiste a tous les nioyens connus. II a la it autour de 1'articulation luxee, des sections rations dece genre, a enchasser fextremite de i'os luxe dans un espace circonscnt, eta guern complc-tcim-nt la difiormite. .: ( 685 >IEMOIRES PRESENTES. chimie appliquek. — Memoire sur la conservation des bois ; par M. A. BoiCHEIUE. (Commissaires, MM. de Mirbel, Arago, Dumas, Ponce 1c t , Gambey , Audouin, Boussingault.) L'auteur, dans les recherches qui font I'objet de ee Memoire, a eu pour but : qui leur permissent de register a la fois aux efTets destructenrs des agents atmospheriques et aux attaques des insecles; ?.°. De leur donner d'une maniere durable, quand les circonstances dans lesquclles on les emploie semblent I'exiger, umc elaslicite et une sou- plesse egale on superieure a telle qu'ils avaient a I'etat frais; 3°. De les empecher de jouer une fois mis en oeuvre; La nature des substances employees varie suivant qu'on se propose de remplir Tune ou l'autre de ces indications; mais le procede par lequel on porte jusque dans les parties les plus intimes du bois les matieres qui out pour effet de lui donner les proprieles desirees est loujours le meme, et consiste dans 1'emploi qu'on fait d'une force vitale des vegetaux, force qui persiste quelque temps encore apres qu'ils out ete separes de leurs racines. « Lorsque je fis les premiers essais de mon procede, dit M. Boucberie. je ne connaissais aucun travail diri.e dans ee sens; uepms, ?aJ Su qne rfes experiences avaient ete taites anc.ennement sur des vegetaux berbaces e, solutions vegetates colorees quelle man he la seve suit dans son cours. Ces taux pour en faire une Jorce industrielle a I'aide de laquelle il serail pos- sible d'introduire dans la presque totalite de la masse des bois certaines matieres propres a assurer leur conservation et a les doter de propriety ( 686 ) L'operation peut s'executer sur un arbre encore debout, car en prati- quant la section transversale au moyen de laquelle les vaisseaux seveux sont mis en rapport avec la dissolution quon veut leur faire absorber, on peut menager sur deux points opposes assez de bois pour que le tronc conserve encore sa position verticale. Cette maniere d'operer di- minue Jes frais, rend 1'impre'gnation plus rapide, et c'est celle que l'au- teur prefere quand les circonstances le permettent. Lorsque l'arbre a ete completement separe de sa souche, la force aspiratrice diminue a partir du moment de l'abattage; mais apres deux jours, et peut-etre plus, Vim- pregnation peut encore avoir lieu. La force aspiratrice des arbres varie selon les epoques de l'annee , mais ne varie pas de la nieme maniere pour toutes les especes. En gene- ral cependant Tautomne est la saison ou elle est le plus energique. Les quantites de liqueurs diverses qu'un arbre peut absorber sont tres considerables; mais I'absorption des liqueurs neutres est bien pins abon- dante que celle des dissolutions a reactions acide ou alcaline. La penetration du reste n'est jamais complete pour les vegetaux ligneux. Dans les bois blancs on trouve toujours un tube central de diametre va- riable qui resiste a 1'itn pregnation. Dans les bois durs ce sont les parties les plus centrales de ce qu'on nomine le cceur qui se conservent dans leur etat naturel. Pour une rneme espece il y a a cet egard des differences qui tiennent sans doute en partie a l'age, mais qui peuvent aussi recon- naitre d'autres causes non encore bien analysees. Ayant reconnu que l'automne etait Tepoque de l'annee la plus favorable pour Timpregnation, l'auteur s'est demande si cette saison ne serait pas aussi la plus avantageuse pour l'abattage des arbres qui ne doivent etre soumis a aucune operation conservatrice. Ordinairement on coupe les arbres en biver, dans l'idee qu'ayant alors moins de seve ils se dessecheront plus vite et plus completement. M. Boucherie considere cette pratique comme vicieuse. II a reconnu, en effet, que lorsque les vaisseaux se veux, divises par l'instrument tranchant, ne sont pas mis en rapport avec un liquide, ils n'en exercent pas moins une action absorbante; mais c'est de Vair qu'ils entrainent , et en quantite d'autant plus considerable que la v'ie du vegetal est plus active dans ce moment. Ayant mesure, au moyen dun appareil fort simple, le volume d'air absorbe par une branche placee dans les circonstances les plus favorables , il a reconnu que ce volume egalait presque celui de la branche elle-meme. « Cet air, dit-il, va evi- demment remplacer l'eau qui s'evapore par les feuilles, et son introduction (687 ) dans l'interieur du bois ne peuf manager d'en hater la dessieeation. Un pa- reil fait, ajoute-t-il, ne porte-t-il pas a croire que c'est en automne et non en hiver qu'on devrait abaltre les arbres et qu'il conviendrait de ne pas les depouiller de leurs feuilles. Nous avous (lit que les substances qu'on faisait penetrcr dans l'interieur des bois au inoyen de la force aspiratrice qui, pendant la vie des vcgetaux, preside a 1'ascension de la seve. variaient suivant les indications qu'on se proposait de remplir; il nous reste a faire connaitre les matieres em- ployees par 1'auteur dans les differents cas que nous avons enumcrcs phib haut. De la conservation des bois. — M. Boucherie est parti de ce principe que toutes les alterations que present ait les bois proviennent de matieres solubles qu'ils renferment, et qu'on ne parvient jamais a les en depouil- ler complement, meme par les lavages les plus long-temps continues; son but, des-Iors, a ete de trouver des agents cbimiques qui convertissent ces matieres en composes insoluble*. Le pyro-lignite brut de fer, substance dont le prix est pen eleve, lui a parii reunir toutes les conditions desirables, et ses previsions out ete con- firmees par les resultats de diverses experiences dont les details sont exposes dans son Memoire. Nous nous conlenterons de reproduire la sui- Les cercles desbarriques, faitsenbois de chataignier, s'alterent, comme chacun le sait, apres un temps ties court de sejour dans les caves: ils of- fraient done un moyen d'arriver promptement a tine comparaison de la re'sistance du bois nature! et du bois prepare. Une commission fut nominee par M. le prefet de la Gironde pour suivre des cercles prepares et des cercles de choix du commerce, dans leur etat nalurel, furent paces sur les memes barriqnrs; ces barriqucs, deposees dans les parties les plus humides des celliers, furent ensuite visitees le 8 aoul ib3c>, et deja une alteration profonde, complete, 86 n.ontrait dans les cercles naturels, tandis que les auties n'avaient eprouve aucune altera tion appreciable. Le proces-verbal de cette experience fait parlie des pieces L'emploi du pvro lignite de fer a non-senlement pour effet de preserver le bois des effets destructeurs des agents atmospberiques, mais il parait le rendre plus propre a resister aux agents mecaniques. De la flexibility et de I'clasticite des bois. — Ces qualites, dit 1'auteur, C. R. -8 jo , i" Scmcslre. (T. X , N« 17 et 10 ) 93 ( 688 ) stmt surtout recberchees par la marine, et les bois qui les presentent etles conservent le plus long-temps lui offrent des garanties de service et de duree telles, qu'elle n'hesite pas a les payer des prix tres eleves. Quoique dans un grand nombre de cas la constitution organique des bois et,dans certaines circonstances meme, leur composition chimique puissent contribuer a leur conserver de la souplesse et de l'elasticite, cependant ces proprietes sont plus intimement lieesa la proportion d'humiditequeles bois retiennent ; aussi c'est a la leur conserver que 1'auteur a cru devoir s'atta- eher particulierement.il annonce avoir atteint cornpletement le but,au moyen de solutions de sels deliquescentes introduits par voie d'absorption. Au reste, dit-il, ces sels, n'agissent pas seulement comme conservateurs de I'humidite, ils paraissent aussi agir a la maniere des corps huileux,en developpant dans le bois une flexibilite qui est bien superieure a celle qu'il presente au moment de Tabattage. Apres differents essais, M. Boucherie a reconnu que les eaux-meres des salines, formees essentiellement de chlorures deliquescents, remplissaient tres bien le but, et de cette maniere il donne de la valeur aun produit qui etait jusqu'a present sans usage. II remarque que pour obtenir le maximum d'effet, il est necessaire que les dissolutions salines soient tres concentrees. Quoique porte a croire que ces dissolutions salines suffiseut pour as- surer la conservation des bois, M. Boucberie conseille, pour plus de surete, d'y m^langer un cinquieme de pyro-lignite brut de fer. Du jeu des bois et des moyens dy remedier. — Le bois mis en ceuvre augmente ou diminue incessamment de volume sous les influences atmos- pberiques, et quand on 1'emploie avant qu'il soit parvenu a un etat snf- fisant de dessiccation , ces changements sont tres grands et d'un effet tres iacbeux. wl.es efforts des constructeurs s'etaient done diriges a plusieurs reprises, mais sans un succes bien marqji^, vers les moyens de hater la dessiccation des bois, laquelie est tres longue quand on la laisse s'operer naturelle- raent. Personne, d'ailleurs, avant M. Boucberie, ne s'etait demande si cet etat de siccite auquel on s'efforcait d'amener les bois, etait en effet le seul etat quipfct les empecber de jouer. Pour lui, considerant que les changftnieTits de volume tiennent a ce que les bois renferment dans leur tissu des ma- tieres avisos d'eau , qui tour a tour en cedent et en empruntent a lair ambiant, il a pense que si Ton maintenait ces sortes d'eponges saturees dhumidite, leur volume et celni de la masse resteraient ronstants. Or !< i 689 ) moyen de satisfaire^a cette indication etait bien simple; ll sumsait de profiter de la force aspirante du bois pour 1'impregner de chlorures de- liquescents. Les essais faits d'apres cette maniere de voir, ont complete- ment reussi. Des mo yens do dimimter rmjlamniabilite ei la combustibility des bois de construction. — Du moment ou I'on avait reconnu la possibility de conser- ver tou jours au bois line certaiue humidite en I'impregnant de chlorures terreux , il etait facile de prevoir qu'au moyen des memes substances on pourrait non-seulement diminuer beaucoup son intlammabihte, mais encore rendre tres difficile la combustion de son cbarbon, soustrait an contact de lair par la fusion des sels terreux qui s'opere a sa surface et dans sa masse. Cette prevision a ete pleinement confirmee par lesresultats de diverses ex- periences. Les bois prepares au moyen de ces chlorures sunt, dit Tauteur, dans des conditions qui previennent, pourainsi dire absolument, la possi- bility des incendies, hors le cas cependant ou ces incendies seraient non- seulement provoques mais alimentes par des matieres £trangeres a la cons- truction du batiment. De I introduction , dans le bois , de matieres co/orantes. — Cette colo- ration peutetre produite par des substances uiiueraJcs ou par vegetales. Dans le premier cas cen'est pas une substance deja colo Ton introduit; on presente successivement a l'aspiration, des cor la decomposition reciproque pent determiner la formation d'un corps colore. Ainsi i'on obtient la couleur bleue en faisant penetrer succes- sivement le set de fer et le prussiate de potasse. Quant aux matieres colorantes vegetales, M. Boucherie annonce avoir remarque qu'elles ne penetrent pas le tissu des bois avec la meme la- cilite que les precedentes; certains bois meme se refuseril a (es rete- Obsetvations sur certains insecta qui attaqueni /es bois de < onstnu ti< >,- , par M. Aldolin. « A ['occasion du Memoire de M. Boucherie sur ia conservation des bois M. Audouin prend la parole et fait ressortir I importance de cette question en citant quelques exemples de depats dont il a ete temoin en <838, dans le tlepartenicnt tie la Chareute-liderieure, et quisont causes par uu insert* que Litreiiiea rapporte au Termite lijcifugi:, Termes lucijugumffaj/# 93.. C &)° ) (Mantissa Insectorum, tome Ier, p. 1 07, et pi. V, fig. k ). Cet insecte, observe par M. Audouin , se nourrit de substances vegetales et particulierement des bois de diverses especes employes dans les constructions; il tarandeles par- quets, les boiseries, les poutres, et en menage la surface a tel point, que le plus souvent aucun caraclere ne decele exterieurement sa presence. M. Audouin annonce qu'il a commence letude de ces Termites, et qu'il ia poLirsuivra, en se transportant de nouveau sur ies lieux du desastre. Les points principaux envahis et qu'il a visites sont le petit port de Tonay- Charente, dont les appontements out ete plusieurs fois detruits dans les parties qui ne sont pas baignees par le fleuve; la ville de Rochefort ou les rnaisons des particuliers sont indistinctement atteintes, dans presque tous lesquartiers, ainsi que plusieurs batiments de P Arsenal; enfin le chef-lieu du departement, La Roclielle, quia pour foyer dufleau 1'hotel , ies bureaux et les jardins de la Prefecture. Partant de ce point, les Termites oat de proche en procbe gagne les rnaisons voisines en suivant une rnarche reguliere; c'est-a-dire en se portant constamment du sud au nord et au nord-est. M. Audouin a pu dresser une carte qui indique la route suivie par 1'in- secte;il a aussi reuni un tres grand nombre d'echantillons qui, en merae temps qu'ils font voir la maniere dont Ies tenniies etablissent leurs galeries, sans qu'aucune trace de leur presence s'apercoive au dehors, montre com- bien sont prejudiciables les degats qu'ils causent. En effet, ils se sont empares, a l'hotel de la Prefecture de la Roclielle, des plus grosses char- pentes, des boiseries, des armoires et des parquets; ils ont attaque et aneanti dans les bureaux des Masses de papiers, des registres , des livres; les archives ont ete presque completement detruites; enfin, il n'est pas jus- qu'a la loge du concierge dont ils ne se soient rendus maitre, et a tel point, qu'on ne peut y placer avec securite les provisions de bouche pour la consommation journaliere. Le pain, lafarine, Ies fruits de toute sorte leur servent indistinctement de pature, et leur merveilleux instinct leur procure toujours le moyen d'arriver a les atteindre sans etre vus. Le Unge et la toile sont aussi de leur gout, Ton en a eu la triste preuve a Rochefort, dans le grand atelier des voiles, ou ils ont long-temps sejourne, »ans qu'on s'en doutat. » M. Arago, en presentant le travail de M. Roucherie, a signale aussi des alterations dun autre genre observers tout recemrnent au Museum d'Histoire naturelle, dans les nouvelles Galenes occupees par la Mine- ralogie et la Geolo-ie. M. Audouin confirme fexactitude de ce fait, et ajoute que Vauteur de ces degats est un tres petit insecte coleoptere du (69r ) genre Lycte, le Lfctus canaUcuhdus de Fabrieius. 11 explique que ce n'&t pas apres la construction du batiment que ces insectes se sont emparescles poutres de la toiture, du corps des arnioires, des tiroirs, et meme du par- quet; mais qu'ils existaient dans le bois avant qu'on le mit en ceuvre. En effet, tout le mal vient de ce que le bois employe a etc livre par les en- trepreneurs avec sa couche d'aubier, laquelle couche contcnait des dpufs et meme des Iarves. Bientot ces larves se sont metamorpbosees eii n\m- phes, et de celles ci sont sortis des milliers d'insectcs par f aits qui out per- fore le bois pour sortir et pour s'accoupler. Nul doute, par consequent, que les Lyctes ne se soient reproduits depuis Pachevemen des batiments, et que les insectes qu'on a vu pulluler en i83q dans les galeries de Mincra- ogie et de Geologie et qu'on y observe encore aujourd'htri , ne soient le resultat dautant de generations nouvelles. » Cependant M. Audouin espere que le mal pourra s'arreter, mais seu- lement lorsque tout 1'aubier, qui aurait du etre enleve par les entrepre- neurs, avant la livraison des bois, aura ete consomme par les Lyctes. En fin il ajoute qu'il enntinue ses observations stir les nioeurs de ces insec- tes, et qu'il espere obtenir des resultats pour remedier an mal, M. Payen s'occupant de son cote d'analyses et d'experiences, dans le double but de faire perir les insectes et rendre le bois inattaquable. » physique du globe. — Sur les lignes dancien niveau de la mer, dans le Fimnark; par M. Bravais. — (Extrait par 1'auteur.) (Commissaires, MAI. de Freycinet, Elie de Beaumont, Liouville.) if Dans ce Memoire, 31. Bravais a consi^ne les resultats de mesures de hauteur effectuees sur les lignes qui denotent lancien niveau de la mer dans le Finmark (Norvege) , entre les ;o* et -;ie defies de latitude tiord. Ces observations out ete faites pendant tin sejour d'une annee dans ces parages et pendant les loisirs que laissait a I'auteur la mission speeiale qui lui etail assignee pour la meteorologie et Pastronomie, circonstance qui I'a prive de recueiliir sur cette question 1111 ensemble encore plus complet de documents. » Le lieu de ces rechercbes embrasse une etendue d'environ 18 lieues e Stammerfest jusqu'aux mines deKaafiorcl, d'Alten. * L'auteur distingue deux lignes d'ancien niveau bien nettement indi- quees. La superieure a 67"% 4 d'elevation dans la baie de Kaafiord, et son ( 692 ) elevation diminue graduel lenient jusqua lembouchure d'une riviere nom- inee Iernelv, oil elie n'a plus que 42m,(J. A partir de ce point, elle s'abaisse d'une maniere beaucoup plus rapide jusqua Stamuierfest ou sa hauteur n'est plus que de a8m, 6. La ligne inferieure suit des phases pareilles ; mais son inelinaison est reguliere et d'environ 35" de degre : son altitude, pres de Bossekop dans l'Altenfiord, est de 27m,7 : a Stammerfest elle n'est que de i4mji- Ainsi ces lignes ne sont ni horizontales, ni meme paralleles entre eJles. » Ii existe une troisieme ligne moitis evidente, et dont la realite peut se contester,elle aurait 4om,5 de hauteur dans la baie d'Alten, et seulement 2im,o aupres de Stammerfest. » Les signes auxquels se reconnaissent ces lignes sont les suivants : i° A {'embouchure des valleesimportantes, des plateaux horizontaux, formes de matieres meubles entassees, et que Ton a nommees terrasses; ce sont les anciens deltas des cours d'eau qui coulent dans les vallees ; ?.° des lignes d 'erosion sur les rochers; ce sont des etendues sensiblement horizontales a l'ceil,ou lesrochers sont ronges et pleins detrous sur une hauteur de un on deux metres; vues d'un peu loin, ces lignes se dessinent comme de grandes stries noiratres; 3° des lignes que 1'auteur nomme lignes de redressement ou de ressaut , a cause du mouvement du sol qui va en se relevant au-dessus de la ligne. La ligne elle-meme forme en general une sorte de ruban plus ou moins plan, qui serpente horizontalement a mi- cote , ie long des montagues , et qui imite a peu pres la berge d'un canal , ou la banquette d'un ouvrage de fortification. » Ces trois manieres d'etre peuvent se substiluer Tune a l'autre, se juxtaposer bout a bout, suivant la variation des circonstances locales : ainsi a une terrasse peut succeder une ligne d'erosion , ou de ressaut, ou reci- proquement. La coincidence des parties extremes des deux modes de formation se reconnait souvent a simple vue, ou du moins en verifiant que le niveau est reste le meme. 11 existe aussi de grandes lacunes pendant ies- quelles on ne retrouve plus aucun vestige de ces lignes; mais elles repa- laissent un peu plusloin,de maniere a ne laisser aucun doute raisonnable *ur leur identite avec celles precedemment observees. • Apres quelques remarques sur les circonstances qui peuvent deter- miner ces interruptions, sur les coquilles marines que ion rencontre dans <:es Parages au-dessus du niveau de la mer, etc., 1'auteur examine rapide- rnent les principales hypotheses qui peuvent donner la cle de ces pheno- menes : celle des soulevements iui parait la plus vraisemblable. Vient ensuite ( 6$ ) une lisle des faits de meme genre vus par cotes du royaume de Norvege; le travail se mesures hypsometriques, une carte de la localite et une plancherenfermant des profits de terrains. » De tons les faits eniinuTes. li sembh- nsulter, d'accord avec l'opinion de M le professeur Keilhan , que la Norvege s'est exhaussee comnie par saccades, et que lechangement total est la somme d'un certain nombre de changements successils qui out alterne avec de longues periodes d'un repos complet. Le meme phenomene a du etre commun h la Suede , du moins a la p^rtie meridionale de cette contree. » chimie. — Recherche sur la composition de Uaculc ph<>:_,ph<>i i cristal/i.\c par M. Peligot. — ( Extrait par l'auteur.) (Commissaires , MM. Thenard , Dumas.) « L'interet qui s'attache aux faits relatifs a 1'acide phosphorique et aux phosphates, depuis les beaux travaux de M. Graham sur ces corps, m'a porte a entreprendre quelques recherches, dans le but de completer les notions aequises sur les combinaisons de l'eau avec 1'acide phospho- y> On sait avec quelle merveilleuse facilite M. Graham a explique les changements de proprietes que cet acide etles sels qu'il forme eprouvent par fa calcination : cet habile chimiste a montre que 1'acide phosphorique forme des sels dans lesquels l'eau occupe la place d'une base veritable, susceptible d'etre remplacee par une base minerale en quantite equiva- Irnte, lors d'une double decomposition; et en considerant que cet acide libre, separe de trois classes de sets qu'on appelait autrefois phosphates > mitaphosphates et pyro-phosphates , conserve encore, au moins pendant un certain temps, les proprietes originelles qu'il possede dans ses combi- naisons avec'les bases, M. Graham a admis que 1'acide phosphorique pent se combiner avec l'eau en trois portions differentes, et former un phos- phite d'eau (Ph O5, HO), un Diphosphate (Ph O5, allOiet un triphosphate (PhOs,3HO). » Mais I'existence de ces combinaisons ;i etc jusqu'ici hvpothetique sauf la premiere qui parait etre 1'acide phosphorique vitreux. On sait combien il est difficile d'obtenir a volonte 1'acide phosphorique a l'etat cristallise: aussi son analyse, dans cet etat, n'a jamais €te tentee , ou du moins, publiee. (694 ) » J'ai cherche a remplir la lacune que presente eu ce point I'histoire T desormais si importante, de I'acide phosphorique, en sournettant a l'ana-* lyse, des cristaux qui setaient formes a la longue et spontanement dans des faicons cmi avaient contenu de I'acide phosphorique a letat sirupeux. * L'un de ces flacons presenlait deux couches cristallines parfaitement disrinctes: Tune occupait la partie inferieure du vase et etait separee par une couche assez epaisse d'acide phosphorique sirupeux : ces deux cris- tallisations paraissaient etre de formation et d age differents : les cristaux superieurs sont transparents et durs; les cristaux inferieurs sont mous et rappellent ['aspect du sucre de miel. Ces cristaux, detaches separement , out ete desseches dans le vide sec, en les placant sur des plaques de porcelaine degourdie, employee com me matiere absorbante : le dosage de 1'eau a ete fait en les calcinant avec de i'oxide de plomb. »Les cristaux superieurs contiennent, d'apres raes analyses, 27 a 28 pour 100 d'eau, et les cristaux qui adheraient an fond du flacon 22 a 23. » L'excessive avidite de ces cristaux pour l'eau rend d'ailleurs sinon impossible, au moins tres difficile une analyse tres precise; toutefois , d'apres la theorie : I'hydrate d'acide phosphorique a trois equivalents d'eau doit contenir 27,4 d'eau ; et i'hydrate a deux equivalents, 20,1 de ce liquide pour 100 d'acide employe. » 11 est done probable que les cristaux superieurs sont formes par l'hy- drate a trois equivalents d'eau et les cristaux inferieurs par I'hydrate a deux equivalents; les proprietes des produits que j'ai analyses justifient d'ailleurs cette conclusion ; car I'acide qui a perdu 27 pour 100 d'eau , satur^par Fammoniaque, forme un precipite jaune dans le nitrate d'ar- gent; l'autre acide forme dans le meme reactif , un precipite blanc : on sait que ces caracteres appartiennent ou doivent appartenir aux deux hy- drates que j'ai etudies. »En resume, les analyses qui sont detaillees dans mon Memoire justi- fient les previsions de M. Graham sur I'existence de trois hydrates formes parTacide phosphorique; bien que les resultats que j'ai obtenus ne pre- sentent pas toute la nettete qu'on doit chercher a atteindre dans des re- cherehes de ce genre, j'ai cru devoir les publier, en conservant pour Messieurs les Coramissaires de I'Academie, la petite quantite d'acide phos- phonque cristallise qui n'a pas servi a mes determinations analytiques. » (695) physique. — Memoire sur les modifications que la reflexion spe'culaire sur un miroir metallique imprime aux rayons de lumiere polarises ; par M. de Senarmont. ( Commissaires , MM. Biot, Arago, Savary.) physique. — Sur la polarisation de la lumiere; par M. Quet. f Meme Commission que pour le Memoire precedent.) g eometrie analttique. — Recherches sur la courbure des lignes et des surfaces ; par M. A. Transon. (Commissaires, MM. Sturm, Liouville.) analyse mathematique. — Essai sur la resolution des equations nume- riques a une ou plusieurs inconnues et de forme quelconque; par M. Sarrus. (Commissaires, MM. Puissant, Sturm, Liouville.) mecanjque appliquee. — Essai theorique et pratique sur les machines a reaction, avec ou sans force centrifuge; par M. Passot. (Commissaires, MM. Poncelet, Piobert , Seguier. ) M. Selligues annonce qu'il a invente un Compteur de gaz qui lui semble exempt de differents inconvenients qu'on reprochait aux appareils de ce genre proposes jusqu'ici. U prie l'Academie de vouloir bien charger une Commission d'en faire 1'objet d'un rapport. (Commissaires, MM. Arago, Savary, Gambey.) M. H. Argentati adresse un Memoire ecrit en italien sur un appareil locomoteur applicable a la direction des aerostats. (Commissaires, MM. Biot, Cauchy, Coriolis.) L'Academie recoit pour le concours aux prix de mddecine et de chirur- me, fondation Montyon, les deux ouvages suivants : Traite complet des Pneumatoses , avec cette epigraphe : « Bonus ma- gister experientia est*; Memoire sur le Rhumatisme et le Catarrhe , avec cette epigraphe : « Antequam de remediis statuatur, prius constate oportet quis sit morbus- ve morbi causa. » C. R. 1840, I* Semeure. (T. X , Nos J7 et t8) ^ CORRESPONDANCE M. le Ministre de l'Instruction plblique adresse ampliation de I'ordon- nance royale qui continue 1'election faite par l'Academie de M. L. de Buck comme Tun de ses huit associes etrangers, en remplacement de M. Blu- menbach. physique appliquee. — Note sur la dessiccation de la betterave par lefroid; par M. Bonafous. « Si l'ingenieux procede de M. de Lirac pour dessecher ia betterave, par la chaleur solaire, pent reussir dans les contrees meridionales, il est inapplicable dans le Nord, et demande beaucoup de precautions dans ces premieres contrees ou les pluies d'orages sout frequentes et inattendues. » Nous nous sommes propose, M. Pajen et moi, de chercher pour les pays du Nord, d'ailleurs favorables a la culture de la betterave, quels se- raient les moyens de dessiccation dont on devrait essayer l'emploi dans les campagnes. Et d'abord, nous avons songe a la congelation des racines qui desagregeant les tissus, facilite l'evaporation de Teaii de vegetation. Nos premieres tentatives faites en Piemont sur des racines entieres, nous ont prouve que le temps necessaire pour la dessiccation a l'air libre serait trop considerable pour etre operee durant la gelee, et qu'apres le degei les sues epaaches pourr-iieot s'alterer promptement. Essayant alors d'ex- poser a la gelee des tranches obtenues au coupe-racine, nous avons ob- tenu, durant les derniers froids qui ont regne a Paris, une dessiccation assez avancee pour assurer la conservation ou du moins permettre de completer cette dessiccation dans un courant d'air plus ou moins chaud. Le sucre cristallisable contenu dans ces tranches n'avait subi aucune al- teration, ce qu'il est aise de concevoir, puisque l'eau qui determine sur- tout les reactions nuisibles avait ete en grande partie eliminee sous une basse temperature. » Je m'empresse, en attendant que nous repetions nos experiences, de communiquer le resultat de ce premier essai a l'Academie des Sciences, dans Le butd'appeler Tattentioii des experimentateurs sur un procede qu peut en se perfectionnant offrir de nouvelles ressources a Tune de nos plus belles industries. Ce mode de dessiccation aurait l'avantage de re- pandre dans bs campagnes une partie au moins de 1'industrie du sucre si feconde en resultats de plusieurs genres. Les cultivateurs prepareraient ( c'est-a-dire papier ressuscite. On fait le meme usage des debris du papier d'ecorces (voir l'article suivant), soit qu'ils proviennent du papier fin , soit du papier grossier. Quant an papier appele Ho-tchi ( papier qu'on brule en l'honneur des morts), etTsao-tchi( papier grossier), on coupe des bambous, on en fait cuire les filaments, et on les fait tremper dans une lessive de cendres; enfin on suit de point en point les procedes decrits plus haut. Seulement apres avoir detache les feuilles de la forme , on ne prend point la peine de les secher par la chaleur du feu. On se contente de les mettre en presse pour en exprimer l'eau, et de les faire secher au soleil. (i) L'un dea Recueils de la Bibliotheque royale ofifre le dessin d'une presse qui res- semble beaucoup a celles dont on se sert en Europe. (7oi ) » Dans le temps ou florissait la dyuastie des Thang, les sacrifices aux esprits s'etant fort multiplies, on commenca a bruler en leur honneurdes monnaies de papier an lien d'efoffes de soie. (Le papier qu'on fabrique pour cet objet dans le nord de la Chine avec des debris de papier, s'ap- pelle Pan-tsien-tchi.) G'est pourquoi les (abricants de papiers destines a cet usage, l'appelerent Ho-tchi , litteralement feu-papier, c'est-a-dire pa- pier a bruler. » On a vu depuis peu, dans les pays de Khing et de Tsou } des hommes prodigues qui, en une seule fois, ont brule jusqua mille livres tie ce pa- pier. Sur trente parties dece papier, on en emploie dix-sept que Ton brule en l'honneur des morts, les treize autres parties servent aux usages jour- >» Le papier le plus cornmun et le plus grassier s'appelle Paoko-tchi , c'est-a-dire papier a envelopper les jruits. On le fabrique avec les 6Jatt>e»ts du bambou que Ton mele avec le chaume de riz qui est reste dans les champs apres la moisson. » Quant au papier de toutes les couleurs qu'on emploie pour les bii- fabrique sur la montagne Voueu-chan , on se sert uniquement ( belle pate .ie* filaments de ba es riches ou d'un rang eleve sen servent pour leurs billets de visite solide, epais et sans vergeures. Quand il est colore en rouge, 01 elle Kie-khien. ou papier pour ecrire des billets de felicitations. Or olore avec du sue de cartha bi,, Fabrication du papier d'c< -on ei . ■ C'est en general a la fin du printemps ou au commencement de lete qu'on enleve lecorce de l'arbre Tchou (Broussouctia papjrifera). Pourob tenir de lecorce des arbres qui sont deja vieux , on les coupe pres du col- let, et on les recouvre de terre. L'annee suivante, ils poussent de nou- veaux jets. Leur ecorce est preferable a toute autre. Ordinairemenl, pour faire du papier d ecorce, on prend Go parties (litteralement Go livres) d'ecorce de farbre Tchou lorsqu'elle est extremement tendre, et 40 par- ties de filaments de bambou. On les fait macerer ensemble dans un bassm rempli d'eau; ensuite on les fait bouillir dans une chaudiere avec de la* chaux fusee, jusqu'a ce qu'elles soient reduites en bouillie. » Depuis quelque temps, des personnes parcimonieuses emploient seu- ( 7°* ) lenient 17 parties de filaments de bambou auxquelles ellesajoutent i3 par- ties de chaurae de riz. » Elles jettent dans la cuve certains ingredients dont elles possedent la recette, et qui ont la propriete d'epurer et de blanchir la pate, ainsi qu'il a ete dit dans le chapitre precedent. » Toute espece de papier d'ecorce est ferme et solide; il a des raies trans- versales, et lorsqa "on le dechire, on dirait qu'il est fait de fils de soie. C'est pour cette raison qu'on 1'appelle Mien-tchi , litteralement papier de soie. II faut un certain effort pour le dechirer en travers. Le papier le plus es- time de cette espece s'emploie dans le palais de i'empereur. Celuique Ton colle aux chassis des fenetres s'appelle Ling-cha-tchi. Ce papier vient du district de Kouang-sin ou on le fabrique. II a plus de sept pieds de long et plus de quatre pieds de large. Les differentes couleurs qu'on donne au papier d'ecorces se preparent d'avance et on les mele dans la cuve avec la pate. » De cette maniere, on rra pas besoin de le colorer apres la fabrication. La seconde qualite s'appelle Lien-sse-tchi. Le papier le plus blanc de cette sorte s'appelle Hong-chang-tchi. » Le papier d'ecorces auxquelles on ajoute des filaments de bambou et du chaume de riz , s'appelle Kie-tie-tching-wen-tchi. » Le papier fait avec l'ecorce de la plante Fou-jong ( Hibiscus rosa sinensis), ou autres ecorces du raeme genre, s'appelle Siao-pi-tchi , ou petit papier d'ecorces. Dans la province de Kiang-si, on 1'appelle Tchong- kia-tchi. J'ignore, ajoute Tauteur chinois, quelles plantes ou quels ar- bres fournissent la matiere du papier qu'on fabrique dans la province de ffondn. Dans le nord, il fournit aux besoins de la capitale. Cette province en fournit une immense quantite. » Le papier que Ton fait avec l'ecorce de murier s'appelle Sang-jang- tchi. II est tres fort et tres epais. Le papier f de cette sorte) que produit la partie orientale du Tche-kiang, est constamment employe dans les trois districts de cette province, appeles San-ou, pour recevoir la graine des vers a soie. » Pour faire des parapluies et des ecrans vernisses , on se sert habituel- lement de papier appele Siao-pi-tchi (c'est-a-dire papier de petite ecorce ). 0 Toutes les fois qu'on veut fabriquer du papier tres long et tres large , on a besoin d'une cuve d'une grande dimension. Un seul homme ne sau- rait manier la forme. Deux ouvriers se placent l'un devant l'autre et la levent en meme temps. (7o3) » Lorsqu'il s'agit de faire du papier de fenetres (qui a quelquefois plus de 7 pieds de longet plus de f\ pieds de large), il faut plusieurs (trois ou quatre personnes) pour cette operation. » Le papier decorces qui est destine aux peintres , doit etre passe d'a- vance a l'eau d'alun. Alors l'artiste ne rencontre ni poils, ni aucune par- ticule ligneuse qui puissent s'attacher au pinceau. » La partie du papier qui est appliquee a la surface de la forme , est regardee comme I'endroit. En effet, la matiere forme presque immediate- ment une feuille solide, mais les particules de pate qui flottent a la sur- face lui laissent une apparence rude et grossiere (ce cote est l'envers du papier). J'ignore avec quelle matiere se fait le papier de Coree, appele Pe-tchoui-tchi. » Au Japon, il y a des fabricants qui ne se servent point de forme pour lever les feuilles. Quand la pate du papier est reduite en bouillie , ils pla- cent une large pierre bleue sur une espece de poele que Ton cbauffe en dessous. La pierre ne tarde pas a devenir brulante. » lis prennent alors une brosse semblable a celles dont se servent les colleurs, et la trempent dans la pate liquide. Ils en appliquent une couche mince sur toute la surface de la pierre, et a l'instant le papier est fait. Les feuilles se levent Tune apres l'autre (et se mettent en rames). II ne m'a pas ete possible d'apprendre si cette methode est usitee ou non en Coree. Je ne sais pas non plus s'il y a des personnes qui la suivent en Chine. » Le papier appele Kiun-kiang-tchi 3 du district deYong-Kia, se fait avec de Feeorce de murier. n Le papier appele Sie-tcheou-tsien _, qui vient de la province du Sse- tchouen, se fait avec l'ecorce de la plante Fou-jong {Hibiscus rosa sinensis. Lorsquelle est cuite et reduite en bouillie, on y jette le sue des fleurs pul- verisees de la plante meme. Peut-etre a-t-il £te invente par mi horn me ap- pele Sietcheou, qui lui aura donne son nom, sous lequel on Pa designe jusqu'a present Mais I'estime particuliere qu'on y attache tient a sa couleur et non a la matiere avec laquelle il est fabrique. % astrowomie. — Nouvelles observations sur la parallaxe annuelle de la 6ie e'toile du Cjgne. — Lettre de M. Bessel a M. Arago. « Ayant termine une seconde serie d'observations de la parallaxe an- nuelle de la 6 16 etoile du Cygne, j'ai l'honneur de vous en communique les resultats. C.R. i8}o, i^Semestre (T- X, N« 17.Ct 18.) 0,5 ( 7°4 > » Mon premier Rapport sur cette matiere, qui a ete imprime dans le numero 19, pour i838, des Comptes rendus hebdomadaires , et avec plus de detail encore dans les Astronomische Nachrichten, numeros 345 et 346, donnant les explications neeessaires sur la methode des observations que j'ai employee, je crois superflu de transcrire ici la table des observations nouvelJes : je les ferai impriraer dans le Journal de M. Schumacher. La premiere serie contient 85 et 98 mesures des distances de deux petites etoiles a et b au point situe au milieu des deux etoiles de la double 61 du Cygne; la seconde en contient io3 et 1 16; elle commence quelques jours apres la fin de la premiere, et finit le 23 mars 1840. Ces observations out ete interrompues apres le 10 octobre 1839, pour recommencer le 12 no- veinbre; I'intervalle ayant ete employe pour demonter entierement l'helio- metre, pour examiner ses parties isolees, et pour faire reparer celles qui se montraient attaquees par l'usage long et frequent de rinstrument. Ayant trouve quelque endommagement de la vis micrometrique, et I'ayant remis en bon ordre ensuite, il y a lieu de croire que quelque difference constante se trouvera entre les mesures, separees par cet intervalle, de maniere qu'il n'est pas permis de les confondre entre elles sans avoir egard a une telle difference. » Parmi les corrections a appliquer aux observations immediates, il y en a une qui est produite par une influence differente, exercee par la cha- leur sur lacier de la vis et sur les deux verres de I'objectif. J'ai determine son coefficient en comparant des observations de quelques etoiles des Pleiades, faites dans la nuit, en hiver, avec d'autres faites dans le jour, en ete. Mais cette correction ayant une influence sensible sur la paraliaxe annuelle de la 6ie du Gygne, telle qu'elle se deduit des distances 6\-a ( parce que les temps des maxima de la chaleur et ceux de la paraliaxe coincident a peu pres pour 1'etoile a), j'ai cru bon d'entrer dans une nouvelle recher- son coefficient, laquelle j'ai en effet commencee en hiver dernier, completer en ete prochain. En attendant, j'ai multiplie la correc- : aux observations, par le facteur indetermine 1 -f- k, de ... aura le moyen de corriger dans la suite le resultat actuel. E» caleulant la totalite de mes observations, j'ai trouve la paraliaxe "pile relative : or-* = o',3584-o',o756. * supposer insensi paraliaxe, on ne pourrait 1 (7o5 ) duire la somme des carres des erreurs des observations, que jusqu'a 6i-a .... 12,7282-3,2445.* 4- o,633o kk, 61-6 .... i5,65o7- 1 ,6og4- k -f- 1 ,7029. kk; mais en la determinant de maniere a s'accorder le mieux possible avec les observations, on reduit ces sommes jusqu'a 61- a ....4,36i4 + 0,2637 (k -+- 0,489)% 61 -£ .... 7,1123 f 1,6426^ — o,o54)v S'il s'agissait de determiner la valeur de k au moyen de ces observations , on aurait k = — 0,489 par celles de l'etoile a, et k = + 0,0$ \ par celles de l'etoile b; mais le poids du premier de ces resultats est evidemment tres petit, le carre de k -f- 0,489 etant multiplie par le petit factenr 0,2637; celui du second est plus grand en effet , mais la nouvelle recherche, dont j'ai deja parle, determinera encore beaucoup plus avantagensement la va- leur de k. II me semble done preferable de conserver k comme indeter- minee dans les resultats, pour leur appliquer dans la suite line correction qui, d'ailleurs, sera probablement assez petite. » En comparant ces nouveaux resultats, fondes sur la totalite des ob- servations, avec ceux donnes par leur premiere serie , on remarquera que la seconde serie ne confirme pas une difference entre les parallaxes annuelles 61 - a et 61 - ■ b, que la premiere semblait indiquer. Quand on voudrait calculer separement la seconde serie, on trouverait meme une petite dif- ference dans le sens contraire. La probability d'une difference reelle entre les deux parallaxes relatives, que je regardais comme trop petite, meme d'apres la premiere serie d'observations, n'aurait done plus de fondement a present. En combinant ensemble les observations des deux etoiles, apres avoir eu egard aux erreurs moyennes propres a chacune d'elles (savoir ± o",i55r et r±ro",i84i), on trouve la parallaxe annuellede h 6ie erode du Cygne = o",3483 — o",o533.A; erreur inoyenne = ± o",oi4i. En supposant A = o, le nouveau resultat est plus grand de o",o34y que I'ancien: il s'accorde avec la distance = 3gi 200, que la lumiere parcourt en 9 ans f » Quant aux distances moyennes pour le commencement de iS'6j , je le* ai trouvees (7o6) et la correction de la variation annuelle supposee 6i-b = -f- o'i886.' » Les angles de position ont ete conclus de i83 observations de la pre- miere etoiIe,et de 207 de laseconde : 61- b = 1 090 45 ,3a. Ces observations semblent indiquer des variations annueHes un peu diffe- rentes des variations supposees dans le calcul; mais on les obtiendra, au- tant que celles des distances, avec beaucoup plus de precision, en repetant les observations dix ans plus tard. » La quantite de la parallaxe annuelle paraissant etablie a present, a quelques centiemes de seconde pres, je crois inutile de continuer encore les observations. Je les ai done interrompues en souhaitant qu'on en fasse des nouvelies apres une dixaine d'annees. » physique. — Recherches sur la nature de Vodeur qui se inanifeste dans certaines actions chimiques. — Lettre de M. Schoenbein a M. Arago. « Les notions si pleines d'interet que vous avez exposees dans XAnnuaire pour Van i838, m'encouragent a vous faire connaitre les resultats obtenus par les recberches que j'ai dernierement entreprises dans le but dejeter quelque jour sur la nature de l'odeur nommee electrique. » Depuis quelques annees j'etais frappe rl'une analogie parfaite qui existe entre l'odeur qui se developpe lorsque l'elecrricite ordinaire passe des pointes d'un conducteur a l'air environnant, et celle qui se degage quand l'eau est decoraposee par un courant voltaique. » Apres avoir fait beaucoup d'experiences inutiles pour decouvrir la liai- son qui existe entre les deux phenomenes indiques, je suis enfin arrive *ion pas a la solution complete du probleme, mais a un point d'ou Ton peut assez distinctement entrevoir la veritable cause de l'odeur electrique. > oici les faits qui ont du rapport avec le sujet dont il s'agit : » 1 • L'odeur phospboreuse developpee pendant l'electrolysation de l'eau ne se degage qu'a l'electrode positif. » 2. Le degagement du principe odorant depend: (a) de la nature chi- mique de la substance qui sert d'electrode positif 5 (b) de la constitution ( 7^7 5 . chimique du flukle electrolytique place entreles electrodes; (c) de la tem- perature de ce meme fluide. Quant a la premiere condition, j'ai trouveque, de tous les metaux examines, 1'pr et leplatine senls permetteut le degage ment de l'odeur particuliere. Les substances mctalliques plus facilement oxidables n'en donnent pas la moiudre trace. Le cbarbon qui est bon con- ducteurse trouve dans le meme cas. A 1'cgard de la connexite qui existe entre la constitution chimique des fluides electrolytiques et leur faculte de degager le principe odorant, mes experiences out demontre ce qui suit. L'odeur electrique se developpe a t'electrode positif, lorsque le fluide est de l'eau distillee melee d'acide sulfurique, ou d'acide phospborique , ou d'acide nitrique, ou depotasse, ou d'une variete d'oxy-sels. L'odeur nese fait pas remarquer quaud l'eau contieut des chlorides, des bromides, des iodides, des fluorides, du protosulfate de fer, ou line substance quelcon- que avide de se combiner avec l'oxigene. Le degagement du principe odo- rant n'a pas lieu non plus si les fluides mentionnes les premiers sont meles avec de petites quantites de protosulfate de fer ou d'acide nitreux , ou d'une substance quelconque dont l'affinite pour l'oxigene est assez grande. Les fluides qui developpent abondamment l'odeur electrique a une basse tem- perature n'en degagent point Iorsqu'ils sont chauffes an point de leur ebul- lition. 11 arrive quelquefois que l'odeur ne semanifeste pas du tout, quoi- que les circonstances sous lesquelles on opere l'electrolysation de l'eau soient telles, qu'on devrait s'attendre a obtenir un resultat contraire. Ce cas arrive le plus souvent quand le fluide employe est une dissolution aqueuse de potasse. II y a des raisons qui font croire que le degagement du principe odorant est empeche par des impuretes deposees sur la surface de Telec- trode positif. D'apres mes experiences, on obtient le plus abondamment notre principe en employant comme fluide electrolytique de l'eau melee avec la sixieme partie d'acide sulfurique. » 3. La substance odorante degagee a l'electrode positif peut etre reu- fermee et conservee dans des tlacous bien bouches. » 4. Lorsqu'on met dans un flacon qui renferme le principe odorant (mele d'oxigene) une pincee de charbon pulveris^, ou de limaille de fer, de zinc, d'etain, de plomb, de bismuth , d 'arsenic, d'antimoine, ou quelques gouttes de mercureou d'acide nitreux, ou d'une dissolution de protosulfate de fer ou de protocbloride d'etain ou de fer, l'odeur electrique est a pen pres instantanement detruite. A une temperature elevee, l'or et le platine produisent le meme effet. * 5. Quand on plonge pour quelques moments dans un flacon qui ren- (7o8) ferme le principe odorant (mele d'oxigene) une plaque d'or ou de platine dont la surface est bien seche, decapee et froide, cette plaque devient electro-negative, c'est-a-dire quelle acquiert la faculte de produire im courant auquel elle (la plaque) sert d'eleetrode negatif. En d'autres termes , une plaque de platine traitee de la maniere indiquee, constitue, avec un morceau semblable du meme metal qui se trouve dans son etat ordinaire, un element voltaique. Cet element est tel , que le courant qui) produit va du platine ordinaire a travers !e liquide a la plaque modifiee par le principe odorant. J'appellerai l'etat extraordinaire de cette plaque, polarite negative. Les metaux facilement oxidables ne se polarisent pas negativement sous les conditions que je viens de mentionner. — J'ai demontre il y a cinq ans que les metaux precieux prennent la polarite negative , lorsqu'on les plonge pour quelques moments dans une atmosphere de chlore ou de brome. » 6. L'etat de polarite negative ne se developpe ni dans Tor, ni dans le platine, ni dans un metal quelconque, lorsqu'on plonge ces corps dans un flacon dans lequel on a detruit I'odeur electrique par les moyensindiques plus haut ( § 4 ). » 7. La polarite negative du platine est detruite, lorsqu'on le plonge pour quelques moments dans une atmosphere d'hydrogene. Le platine polarise negativement par I'lnfluence du chlore ou du brome reprend aussi son etat ordinaire quand on le met dans l'hydrogene. On obtient le meme resultat en chauffant jusqu'au rouge les metaux polarises. Phinomenes de polarisation et dodeur causes par V electricili ordinaire . » 8. Lorsqu'on expose pendant quelques moments une plaque de" platine ou d'or dont la surface est bien seche, decapee et froide et qui communique avec la terre, a Taction de 1'electricite ordinaire qui sort en forme d'aigrettes d'une pointe metallique attachee au premier conducteur, et que cette exposition se fait d'une maniere telle, que urface de la plaque recoive a une distance convenable 1'aigrette rique , Tor ou le platine prend la polarite negative. Cet etat particu- est detruit, lorsqu'on soumet ces metaux a Taction de l'hydrogene le la chaleur. » 9. L'or ou le platine etant attache au premier conducteur, c'est-a-dire jouant lui-meme le role des pointes demission , ne prend pas la polarite negative , quoique Telectricite en sorte bien fortement. * lo- Les metaux facilement oxidables ne jouissent pas de la faculte de se laisser polariser par Telectricite ordinaire. ( 7°9 ) » ii. Les aigrettes electriques perdent leur force polarisante de meme que leur odeur phosphoreuse, lorsqu'on enveloppe les pointes d'ou elles (les aigrettes) sortent, d'un morceau de linge impregne d'eau distillee ou de solutions salines on acides. On obtient le meme effet en chauffant forte- ment les pointes d'emission du premier conducteur. » II y a d'autres faits encore qui ontdu rapport avec les phenomenes de |w.| nisation voltaique, mais je n'en parlerai maintenant, parce qu'un Memoire, dans lequel j'ai consigne toutes mes observations faites sur ce sujet, paraitra bientot dans la bibliotheque universelle. » Avant definir ma lettre, permettez-moi de tirer quelques conclusions des faits que je viens de rapporter. » i. L'odeur phosphoreuse degagee pendant 1'electrolysation de I'eau est due a la meme substance gazeuse qui se developpe pres des pointes metal- liques d'ou sort I'electricite ordinaire, soit positive, soit negative. » 2. Quant a son action voltaique, ce principe odorant est al)Solument semblable au chlore et au brome. A l'egard de proprietes chimiques, il existe aussi une grande analogic entre la substance odorante et les corps que je viens de nommer. » 3. Le principe odorant est chimiquement combine avec l'hydrogene, et, danscet etat de combinaison, il se trouve repandu, soit dans l'eau, soit dans 1'atmosphere. » 4- Ce compose est un corps electrolytique, a l'instar de l'eau. » 5. L'odeur electrique se manifeste lorsque ce compose est electrolyse et son element electro-negatif mis en iiberte. » 6. Comme les aigrettes electriques, de meme que la foudre, constituent un veritable courant, et que le compose dont j'ai parle tout-a-1'heure est repandu dans 1'air, il faut que le principe odorant soit mis en Iiberte chaque fois que des etincelles et des eclairs travel sent I atmosphere, c'est- a-dire qu'une odeur particuliere soit developpee. J'ai remanpie que l'odeur de notre principe est pungitive lorsque ce dernier se trouve concentre, et que l'odeur ressemble beaucoup a celle du phosphore quand la substaiuv est melee avec beaucoup d'air. Cette circonstance explique parfaitement la difference des jugements qu'on a portes sur la nature de l'odeur produite par la foudre. » Etant apeu pres sur que le principe odorant doit etre classe au genre de corps auquel appartient le chlore et le brome, c'est-a-dire dans les substances elementaires et hologenes, je propose de lui donner le nom d* ozone. Comme je suis convaincu que ce corps se degage toujours dansl'air ( 7io) et en quantite assez notable, lorsque le temps est orageux, je me propose de faire une serie d'experiences cette annee pour mettre en evidence la presence de 1'ozone dans notre atmosphere. Dans ce but je placerai des plaques de platine dans des lieux assez eleves, en ayant soin de les faire communiquer(ces plaques) avec la terre. Ce metal prenant par Tac- tion da principe odorant, lapolarite negative, on peut conclure que 1'ozone est developpe, des que le platine se trouve polarise negativement. Cette espece d'experiences meteorologiques me parait assez interessante pour les entreprendre partout, et j'ose vous engager a faire des observations semblables a 1'Observatoire pour constater la polarite negative prise par le platine sous {'influence de 1'ozone. Je me sers d'un galvanometre dont le fil forme 2000 tours et dont 1'aiguille aimantee est astatique. » Je ne puis terminer mes observations sans vous dire que je dois la plupart des resultats dont je vous ai parle, a la pile vraiment admirable de M. Grove, c'est-a-dire a une pile dont les dimensions sont tres petites et qui me donne, malgre cela, i5 polices cubes de gaz detonnant par mecawique appliquee. — Chciu fieres a vapeur a bouilleurs verticaux ; emploi de V anthracite du Nord dans les journeaux de ces chaudieres. — Lettre de M. Beslay. u Je vous prie de vouloir bien communiquer a I'Academie des Sciences le resultat d'une experience qui vient d'etre faite dans mes ateliers, en presence des administrateurs et des ingenieurs des mines d'anthracite du Nord, qui jusqu'a ce jour avaient inutilement cherche cles fourneaux avec chaudieres a vapeur dans lesquels on put bruler utilement l'anthracite de leurs mines sans moyens artificiels. „ Dans l'essai qui a ete fait dans Tun de mes fourneaux avec chaudiere a vapeur, a bouilleurs verticaux que vous connaissez , l'anthracite brule parfaitementbien, et a donne les resultats les plus beaux pour la com- bustion. » J'ai I'honneur de proposer a I'Academie de repeter cette experience en presence des Commissaires quelle pourrait envoyer. » Ce fait ouvrirait un nouveau debouche aux mines d'anthracite, et donnerait la facilite de se debarrasser des fumees des machines a vapeur, inconvenient que Ton evite deja en se servant de mes fourneaux qui bru- lent parfaitement le coke. (7" ) » J'ai l'honneur de proposer en outre a l'Academie, de vouloir bien faire examiner en merae temps tin condenseur nouveau qui fonctionne journellement dans mes ateliers, et que je crois est plus simple et coutant beaucoup moins cher que tous ceux en usage jusqu'a ce jour. » astronomie. — Elements paraboliques de la comete decouverte a Berlin par M. Galle, le 25 Janvier i84o; par M. E. Bouvard. Passage au perihelie 1840 mars 12'', 936095 t. moy. de Paris. Distance au perihelie 1 ,221960, log = 0,0870571 Longitude du nceud 236° 48' 53' ,4 Longitude du perihelie 80.21.38,9 Inclinaison 59.i3.59,3 Mouvement heliocentrique retrograde. EXCES DES OBSERVATIONS DATES ET LIEUX DECLINAISON sur les de TEMPS MOT. ASC. DEOirE. boreale positions calculees. l'OBSEBVATI M^ __ 25 janv. 1840 Berlin. ,1* i»4o< 3o4°24',3",8 63° 7'o8",6 53.58. 16,4 — 3 ,8 -."8 i?|-ier... Paris.. 9.42.70 352. .8.3. ,4 + 3,6 vh 36 356.i6.34,8 52. 2.38,6 — 6,6 - i,4 18 fevrier. . . id.. ti 7.29.36,8 44.58.22,8 — 5,8 id.. 7.5q ii.ii.3io 42. 2. 7,5 + 6,0 + 5,2 22 fevrier. . . id.. 7.22 ,2.16. 4,3 4'- 7-'o,4 + i,4 + 6,8 id.. 4 ,3. .8.47,3 4o.ia. 4,7 — 3,9 + 8,3 id.. \i:V:&? 39..5. 9,3 -8,4 -f-.0,2 25 fevrier. . . 38.22. 7,8 + 0,2 + 12,7 id.. 8.23 .5 .6.14.58,4 17. 7. 6,6 37.29. 7,5 36.38.33,6 — 3,7 27 fevrier... id. 8. 6 u + *ll id. 8.4i i7.59. r7, 5 35.47. 8,6 + a,6 -f 4,2 29 fevrier... id.. 7.43 .b. 45. 56,4 19.33. 0,8 34.59.57,7 - 4,7 + 3,o id.. If, 24 34. ...49,5 4- i.i - »,4 1< 33.23.12,2 — 6,0 + 0,5 3 mars id.. if, i« 2.. ..56,3 32.38.27,8 — 5,3 + 5,o 4 mars 5 2. .44.57,1 3i.52.26,5 + 1,6 5 mars id.. 8.54 Si. 2-44.5 z\\i •¥, 7,3 id.. 8.27 3o 23. 4.4,,o 3o.a5.3i,o + 4,4 IZ"::.:: id. 7.37 fo 23.4i.2. ,6 29.44.59,3 + >,i + ft ! id'. . VI »3 in 24.17.58,5 24.54.38,8 29. 4. ,,3 28.22. 3q,o -+-2,7 — i,8 4,3 »7 ma™ ?.46 29. 6. 5,8 23.3.. 9,8 — ',8 tir. '9 ,nars 7.4. 3o. 1.37,0 22.25.36,0 4- 6,8 id.. 8.19.28 3o. 55. 20,0 2, .21. 42,. + 6,2 Erreur mover ne - i,34 + *A » Apres avoir reduit les ascensions droites et declinaisons en longitudes et latitudes, et corrige celles-ci de {'aberration, de la nutation et de la pa- rallaxe, j'ai determine des elements approche's en em ploy ant les observa- tions du 25 Janvier, du 22 fevrier et du 21 mars. Mais ayant trouve des erreurs trop considerables, j'ai pris sept observations, celles du a5 Janvier, des 11 et 22 fevrier, des 1, 9, 17 et 21 mars, et j'ai determine les correc- tions a faire au temps du passage et a la distance au perihelie par la me- thode des moindres carre's. G'est de cette maniere que je suis arrive aux resultats precedents. » phystque du globe. — 'Observations concernant Velectricile atinosphe'rique. — Lettre de M. Peltier. « Les instruments qui servent a mesurer Telectricite ne font qu'indi- quer les differences electriques des corps que Ton met en presence, et non la quantite absolue que l'un d'eux peut contenir. Ce defaut est un grave inconvenient pour les observations meteorologiques. puisque 1'ins- trument peut etre plonge dans une atmosphere fortement electrique sans donner d'indication. A ce defaut commun aux deux especes de mesureurs electriques, le multiplicateur joint une tres grande inferiorite eji sensibi- lite, corame je I'ai demon tre dans un Memoire publie dans le 67s volume des Annates de Chimie et de Physique : j'ai prouve qu'il fallait au meilleur multiplicateur lecoulement de 70G9 degres d'eleeti icite slatique, pour produire une deviation tlynamique d'un degre. Cos deux defauts du mul- tiplicateur (indication des differences seules et faible obeissance), ont rendu cet appareil insuffisant pour etudier l'electricite atmospherique sous un ciel serein, en prenant pour points extremes, le sol d'une part et l'atmosphere a la hauteur des batiments de ['autre. Aussi le multiplicateur n'a-t-il servi jusque alors qu'a l'indication de l'electricite des images ora- geux. » J'ai voulu profiter de lapre serenite qui regne depuis long-temps pour reprcndre cette question et interroger i'atmosphere a de plus grandes hauteurs: les experiences ont ete faites dans une plaine elevee a trois lieues de Corbeil, a la campagne de M. Ant. Breguet , 011 j'ai trouve tous les secours que je pouvais\lesirer en instruments, en savoir et en devoue- ment aux sciences. Le professeur Guttierez prenait avec nous une part active a ces recherches. 8 ^e 2I avr^ dernier, le ciel etait assez beau, cependant des vapeurs dormant de longs cirri liaient quelques strati eloignes, et s'avancaient lentement clans l'espace. L'air dounait de faibles signes electriques a trois metres du sol; le vent inferietir etait nord-onest, tandis qu'a la hauteur des nues, il etait du sud. Vers midi , nous lancames un cerf-volant attache a un fil de rosette de 4oo metres de long; le tambour autour duquel le fil etait enroule avait un compteur; tout l'appareil pouvait etre isole au besoin. Un multiplicatenr de 3ooo tours communiquait au fil du tambour par une de ses extremites, et au sol par l'autre : un electroscope pouvait a chaque instant controler les indications du multiplicateur. Une mire indiquait Tangle, et le fil donnait 1'hypotenuse. » Le cerf-volant etait arrive a une hauteur de 3o metres, quele mul- tiplicateur n'avait encore donne aucun signe de courant, tandis que l'e- lectroscope avait indique une tension positive et croissante. De 3o a 5o metres le multiplicateur devia de a a 3 degres, et indiqua un courant positif descendant. Au-dessus de cette hauteur, le multiplicateur et l'elec- troscope indiquerent une zone neutre, puis nous eumes un courant negatif descendant de 3 a 3 degres. L'electroscope donna a cette zone negative une epaisseur d'environ 20 metres au-dessus de laquelle nous retronvames 1'atmosphere positive. Le nouveau courant positif fut faible d'abord, mais le cerf-volant etant monte a 1 20 metres , Paiguille commenca a marcher rapidement; lorsqu'il fut arrive a 180 metres, le courant donna 60 degres, correspondant a 160 degres proportionnels. » Ce renversement etait un fait trop curieux pour ne pas nous frapper; aussi le lendemain ettous les jours suivants, 1'atmosphere fut-elle interrogee: mais les jours qui suivirent cette premiere experience avaient uneserenite nniforme qui ne nous offrit aucun renversement de signe; 1'atmosphere etait positive a partir de 2 metres au-dessus du sol; la tension croissait jusqu'a 3o on 40 metres, ce n'est qu'a cette hauteur que la quantite elec trique devenait suffisante pour agir sur I'aigdiEe du multiplicateur. De 40 a 100 metres d'elevation, raiguille montait faiblement, mais a partir de cette hauteur elle marchait rapidement, et le cerf-volant ayant monte une fois jusqu'a 3/17 metres, raiguille alia frapper I'arret a 90 degres, et se degres proportionnels. » Le fait constant, que nous avons trouve pendant ces jours sees et sereins, e'est que l'electricite positive croissait lentement jusqu'a 100 metres: mais au-dessus elle augmentait rapidement jusqu'au maximum de hauteur que nous avons pu atteindre. L'aiguille n'est pas tranquille dans sa deviation, (7'4) elle varie beaucoup suivant les changements et l'intensite du vent. C'est principal em en t iorsque l'agitation fait donner des coups de tete au cerf- volant, que les variations de l'aiguille sont le plus etendues; l'aiguille parcourait souvent dans ce moment un arc de 10 a 25 degres, correspon- dant de 3o a 80 degres proportionnels. » L'Academie a recu de M. Demidoff le tableau des observations mdteo- rologiques faites pendant le mois de Janvier 1840, a Nijne-Tciguihk , et la 5Me annee (l'annee 1839) de semblables observations faites au Caire, par M. Destouches. M. ARAGoayant eu connaissance du proces-verbal des experiences qui ont ete faites pour constater la marche du batiment a vapeur le Veloce , ins- talle de maniere a pouvoir navigueralternativementala voile et a la vapeur, en rend compte a l'Academie. Les essais comparatifs avec des navires de l'Etat ont donne des resultats tres satisfaisants. Dans un navire destine a marcher avec la vapeur, le tirant d'eau change a mesure que le combus- tible embarque pour le chauffage de la machine diminue; de la resulte le besoin, quand le navire doit marcher a la voile, de modifier la hauteur de la mature; or ce que 1'installation du Veloce, d'apres le systeme de M. Be- chameil, presente de particulier, c'est que cette modification peut s'exe- cuter avec une grande facilite. M. le capitaine Beaufort, directeur du bureau hydrographique de Londres, annonce l'envoi de 140 cartes marines et livres concernant Phy- drographie , publies par ordre de 1'Amiraute. A quatre heures trois quarts , l'Academie se forme en comite secret. La seance est levee a cinq heures. A. (7*5) BULLETIN U1BLI0GR VPHIQUE. L'Academie a recu dans cette seance les ouvrages dont voici les titres : Comptes rendus hebdomadaires des seances de V Academic rojale des Sciences; ier semestre 1840, n° 16, iu-4°- Nouvelles Annates des Voyages ; 4e se'rie, ire anne'e, janv., fev., mars, avril i84o,in-8°. Geodesie, ou Traite de la figure de la Terre et de ses parties; par M. Francoeur; se e'dit., in-8°. Guide du Mecanicien conducteur de Machines foco motives; par MM. Fla- chat et Petiet, ingenieurs civils; i84o,in-8°. Calcuh et Tableaux sur Vavance du tiroir, les tujaux d 'echappement _, les conduits de vapeur et de fume'e dans les Machines locomotives; par les meraes; in-8°. La Geologie dans ses rapports avec V Agriculture et 1'Jbtconomie politique; parM. N. Boebee; Paris, in-8°. Histoirenaturelle et Iconographie des Insectes coleopteres; par MM. De- la porte et Gory; 5f et 38e liv. in- 8°. Recherches cliniques sur V Auscultation des organes respiratoires et sur la premiere periode de la Phthisie pulmonaire; parM. Fourket; 2 vol. in-8°. (Cet ouvrage est adresse' pour Je concours Montyon.) Traite pratique des Hernics, dcplacements et maladies de la Matrice , par M. Verdier; un vol. in-8°. (Cet ouvrage est adresse pour le concours Montyon.) Traite clinique du Rhumalisme articulaire; parM. Bouillaud; Paris Essai sur les phenomenes electriques des Animaux ; par M. Matteucci; in-8". Statistique mineralogique du departemenl des Basses- Alpes; parM. Gras ; Grenoble, 1840, in-8°. (Cet ouvrage est adresse pour le concours de Sta- tistique.) Dictionnahe topographique , statistique et historique du departcment de VEure; par M. Gadebleu; in-8°. Apercu statistique sur Vlnstruction primaire dans le depariement de ( 7i6 ) lEure; par M. Gadeled; in-8°. (Ces deux ouvrages sont adrcsses pour le concours de Statistique.) Le Systeme octaval } ou la Numeration et les Poids etMesures rejormes; parM. Collenine, avocat; m-8°. L'Eau fraiche comme excellent dietetij et admirable curatif ; par M. Gross; in-12. (Traduit de l'allemand.) Memoire sur la culture du Murier et V education des Vers a sole; par M. Pebrotet; ile Bourbon, in-12. Remarques pratiques sur les ulcerations du col de la Matrice , et sur I'abus du Speculum uteri dans le traitement de cette maladie; par M. Gi- bert; in-8°. Principes generaux de Physique, de Physiologic et de Medecine; par M J. KimzLi; in-8°. Le Monde physique , ou nouvelle Cosmogonie; poeme didactique en qua- tre chants; in-8°. Dissertation sur les Amazones dont le souvenir est conserve en Chine; par M. de Paravey ; in-8°. Des Bateaux a vapeur ; precis historique de leur invention, essai sur la theorie de leur mouvement , et description dun A 'ppareil palmipede appli- cable a tons les navires ; parM. le marquis de Jouffroy; in-8°. Revue scientifique et industrielle , sous la direction de M. Queneville ; Bulletin de V Academic royale de Medecine; tome 5, nos i5 et i4>in-8°. Bulletin general de Therapeutique medicale et chirurgicale; tome 18;, Recueil de la Societe poly technique ; mnrs 1840, in-c0. Revue critique des Livres nouveaux ; 8e annee, n° 4* Societe anatomique ; i5e annee, bulletin n° 1, mars 1840, in-8°. Journal des Connaissances medicales pratiques et de Pharmacologic; Journal d Agriculture pratique; 5e annee, n° 10, in-8°. Journal des Connaissances necessaires et indispensables ; sous la direc- tion de M. Chevalier; mai 1840, in-S°. Journal de Ch'unie medicale, de Pharmacie et de Toxicologic; mai 1840, Revue zoologique } par la Societe cuvierienne; avnl «o|0, m -o . ""g'-aphie des Libellulidees d Europe; parM de Selys-Longchamps; ( 7*7 ) Bulletin de la Societe imperiale des Natnralistes de Moscou; annee 1837, n° 5—8, et aune'e i838, n° 1— 3, in-8°; Moscou. The Journal Journal de la Societe rojrale geographique de Londres; vol. 9 (1839), partie 2e et 3e; vol. 10 (1840), partie iro, in-8°. Report on the Note sur les fitoiles fdantes du 9 et 10 aotit i85g, avec d'autres faits relatifs aux frequents retours dun semblable meteore. dans le mois d'aoilt ; par M. E.-C. Herrick; New-Haven, Connecticut. (Ex- trait d'un journal americain.) Sept. 1839, in-8°. Bericht uber. . . . Analyse des Memoires lus a V Academic des Sciences de Berlin et destines a la publication; fev. 1840, in-8°. II progresso. . . . Le progres des Sciences, des Lettres et Arts, 8e annee, 48e liv., in-8°. Gazette medicale de Paris; tome 8, n°* 17 et (8. Gazette des Hopitaux; n° 48 — 5a. L'Esculape; n° 23 — a5. Gazette des Medecins praticiens; n° 32 — 35. L' Experience, journal de Medecine; nos 147 et 148, in-8°. COMPTE RENDU DES SEANCES DE LACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUND1 H MAI 1840. PRESIDENCY DE M. PONCELET. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPOKDAKTS DE L'ACADEMIE. M. le President annonce a l'Academie la nouvelle perte qu'elle \ient de iaire dans la personne de M. le general Rogniat, academicien libre. theorie des nombres. — Sur quelques series dignes de remarque , qui se presentent dans la theorie des nornbres; par M. Augustin Caichv. « Soient n un nombre entier donne|; h, k, /, . . . les entiers inferieurs a «, mais premiers an; p Tune des racines primitives de i'equation (,) *" = ., (2) A == p* + f + p* -f.., .— p* - J? — p*" — . . ., une somme altern€e, formee avec ces racines, les entiers h, ky /,... etant ainsi partages en deux groupes h, h\ *V*. et A, k'7 k\... dont le premier sera cense renfermer l'unite. Enfin supposons que la souime a verifie la formule (3) A* = d=,Z, par consequent l'une des suivantes (4) A' = n, (5) A' = — n, et posons , pour abreger , (6) • = !=. On pent demontrer, soit a l'aide des methodes employees par MM. Gauss et Dirichlet , soit a l'aide de celles que j'ai donnees moi-meme dans la seance du 6 avril dernier, que, si Ton prend on tirera d'une part de la formule (4), d'autre part de la formule (5), (7) a = nF, (8) A = 11*^^1 '. Si Ton prend au contraire m etant un nombre entier quelconque, les formules (7) et (8) devront etre remplacees par les suivantes (9) A = i.n*, (10) A = i.n* VjM, le coefficient tm devant etre reduit a Tune des trois quantites savoir, a zero, lorsque la fraction ™ sera reducible a une expression plus simple , et dans le cas contraire , c'est-a-dire lorsque m sera premier a n, tantot a -j- i , tantot a — 1, suivant que m, augmente ou diminue, s'll est necessaire, d'un multiple de n7 fera partie du groupe h, h% h",. . . 011 du groupe*, k',k' » Des formules (9) et (10), combiners avec les equations connues qui servent a developper les fonctions en series ordonnees suivant les sinus on les cosinus des multiples d'un arc, on peut deduire divers resultats digues de remarque, et en particulier ceux que M. Dirichlet a obtenus, a l'aide de semblables combinaisons, dans plusieurs Memoires qui ont attire l'at- tention des geometres. Concevons, par exemple, que Yon combine les formules (9), (10) avec Fequation ni (x) = £f(a)du + a£%os-»(*-ii). i(u)du + 2 f '***.(*- u) .YtffiM + . . . = £i{u)du + 2COS** f\oS„ul{»)du + 2C0S9»x£c0S2»ut(u) du + . -f- 2 sin »x fa sin *« f (») J11 + a sin MX £ sin a*« f (11) rf« + • • , qui subsiste, pour la valeur de a fournie par liquation (6), et pour des valeurs de a positives mais inferieures a oc, entre les limites .r=o, :r=tf, de la variable x, pourvu que la fonction i(x) reste continue entre ces limites; 011 bien encore avec les deux equations i«f(*) = ^afC«)rf" + acos«* f\os»ui{u)du+ acosa.x j'\o*™t{«)du + • • • J«f(*)= aftn «r J" siu«iuf(u) du-\- 1, J^ cos2o>«f (u)du+t3 JJ cos3au f (u) du + . . . , et en supposant A*= — 72, (12) I^ff^^f^)^...-^)-^')-...]^ /, J* sin auf(u)du-i- ', / [sinfcfi>ttf(»)- De plus, si Ton differentie I fois,par rapport a a, les deux equations pre- cedentes , on en tirera , en indiquant par le moyen de la caracteristique D* chaque differentiation relative a a>, Cela pose, en designant par f(.r) une fonction entiere d d'un nombre fini ou meme infini de termes on tirera, ev formules (n)et(i2); i° en supposant A* = rc, „7[fW + f (A') -K. .— f(*) — f (*') - f^^D^L=7t7=r-"f'af(^Dw)" v •-. upposam &• = — H, c m ) i»*£f (*) + £<*)+...- f(*)- f(*')— ■'.]' = » Pour montrer une application des formules (i3) et (i4)> coneevons que m etant un nombre entier quelconque, Ton prenne l(x) = x'; et representors par (Dm, <£, , les deux valeurs qu'on pent obtenir pour l'expression }r+h"»-{-...— k'n—k'<" — ... lorsqu'on y adroet toutes les valeurs de h et de/:, ou settlement celles qui sont inferieures a \n. Si, comme dans un precedent Memoire (pages 447 et 45o), on designe par Sm, Tro ou par sn, tmy les valeurs qu'acquerront dans ces deux hypotheses les somraes !' *- + **+. .^ *•+#- + ..., on aura evidemment («5) ^ = SB — T„, cTm = .?„, — ^m; et, en supposant Aa = n, on tirera de la formule ( 1 3) ; i° pour des valeurs paires de m , (,6) (_ ,/ i J*. = d:(,, '-^ + ^ ^ + £ *^? +...), 2° pour des valeurs impaires de m, (■7) (- .)~ v«>.=d:(,. ^°-^+ji ^=^+3^ ^^+4 Au contraire, en supposant A'= — ra, on tirera de la t'ormule (*4)> (7*4) i° pour des valeurs paires de /#, (18) (— i)" j«;«L=.tC(h '""^°Sa,fl-4-~ r-CQS2<>a + iL !-cos3aa+,„\ et 2° pour des valeurs impaires de m, (19) ^-i)"^- V~®M= DC(i. ?^K + £ ^^ H- £ S^J&H- • • •)• Les formules(i6), (17), (18), (19) supposent la quantite a superieure a n — 1, mais inferieure ou tout au plus egale a n. Elles subsistent en par- ticulier quand on y suppose a == n. Si Ton posait au contraire , dans les seconds membres de ces formules a ss - , on devrait dans les premiers membres remplacer ®„ par J"m. » II est important d'observer que les differentiations indiquees par la caracteristique D»', dans les seconds membres des fonctions (16), (17), (18), (19), peuvent etre aisement effectuees a l'aide de la formule d: (»- » a ) = ( — i)m I,2^;-/m (n — " DMa -f- ~ Bin — ...), qui subsiste pour des valeurs quelconques de £1 considere comme fonc- tion de a. » Faisons maintenant, pour abreger, *, = ., + 'i +|+..-, \=:+'i + %+-•• et generalement ou, ce qui revient au meme, puisque i, = 1 , Si dans les seconds membres des formules (16), (17), (18), (19), on pose apres les differentiations a = n, par consequent (7*5) alors, en supposant A* = n , on trouvera, i° pour des valeurs paires de m, ®- — 2* L(^)4 ' M4 4 ^ MR mJ' 2° pour des valeurs impaires de m * * »^g^^"is^ + • • • * S^ *~?; mais en supposant Aa = — n, on trouvera, i° pour des valeurs paires 2° pour des valeurs impaires de /ra, »- - - - '+50^ £•*"&¥"•* + • . . ±-^2-\]- Ainsi, en supposant A* m ft, on trouvera successivement (ai) ©, = o, (B, =i>7, CD3 = tfB*i*i etc ..., tandis qu'en supposant A' = — rc, on trouvera (22) ©f = _ hn , ©. — _- ^j a>, = (| * _ M„i etc_ Pareillement, si Ton pose pour abreger et generalement ou , ce qui revient au meme , $> i.-. -■£+*_.... et si dans les seconds membres des formules (16), (i7), (,Q) (Iqv on pose, apres les differentiations, a = | „, par consequent' > ( 7*6) ces formules, dans lesquelles on devra remplacer (DB par cTm, fourniront des resultats dignes de remarque. On en tirera effectivement, en suppo- sant Aa = //, i° pour des valeurs paires de m, «F. = _ (2)V[= I. - <»- »>ff—)» i4 + . . . ±;-3.4...m ,_-j. 20 pour des valeurs impaires de m, et en supposant A' = — «, i° pour des valeurs paires de m, 2° pour des valeurs impaires de m, /.= ®V[ii. -7,% cT, = — i^n% etc., tandis qu'en supposant A* = — ■ n , on trouvera » Avant d'aller plus loin, il est bon d'observer que les quantites I., I., Is,--- ou les di verses valeurs de Iw sont liees aux quantites 3,, 3S, 3,,... ou aux diverses valeurs de 3„ pour des equations qu'il est facile d'obtenir En effet, comme on a generalernent en designant par et par suite ( 7*7 ) on en conclura ^„=£ + ^ + ... = i(3.-I.), par consequent (•7) I. = ('-^K Cela pose, les formules (a4)et (a5) donneront, pour A' = n, (28) tj=o, ^,=-(. - f)%«\ /.—*(—;)?"* ' • • et pour a* = — n » Observons encore que , si 1'on designe par «, e, >,... les facteurs premiers qui ne divisent pas m, on aura, en vertu des for- mules (26), . +£+£+..-=(i+;?+£+- •■)(■+ 8= +£+■■ •)••• par consequent (3o) ^ -(«-£)■'('-£)"■■■• Or, comme les facteurs que renfermeen nombre infini le second membre de la formule (3o), son! tous positifs, il en resulte que la valeur de 3M donnee par cette formule ne sera jamais negative. Done 3m et par suite Im ne pourront jamais etre que nuls ou positifs. Ajoutons que la valeur de 3m sera toujours comprise entre les deux limites qui sont toutes deux positives des que m surpasse a, et se reduisent, pour m = 2 , aux deux quantites 1 +J+5+"-=?=,>6499..- et a— £ = o,35£u...., CB.i 840, 1 « Semeslre. (T. X , N« 19.) 98 (7*8) * Si, parmi les entiers premiers a n, et inferieurs a -,on distingue ceux qui font partie du groupe h, h'7 k",. . . d'avec ceux qui font partie du groupe k, k', k",. . . alors, en nommant i le nombre des premiers et j le nombre des seconds, on aura evidemment (30 ?■»-:•• entrent dans les seconds membres des formules (21), (28), et les seules quantites dans les seconds membres des formules (22), (29). II en resulle que les divers termes des deux suites ©,, . = ( 729 ) et des formules (22), (29), ou, ce qui revient » Dans Implication de chacune des formules (32), (33), on doit dis- tinguer trois cas correspondants aux trois valeurs que peut acquerir la quantite ==_n.^ On verifiera ais^ment <-es diverses formules, non-seulement lorsque n (73o) sera un nombre premier impair, mais encore lorsque n cessera d'etre un nombre premier ; et Ton trouvera, par exemple : pour nsp= 4, a» = 4 . pour n=8y a» = 8, a =p -f-p7—- p3 — p5, ^.=—2, ^=— 8 = ^ef,, Aa=i6=_ 72^,, A3 = J92=-|^; i = 2, / = O, I — / = 2, J\ == 4 = 72 iCi, (£>, = — 8 = — w ^, CD, = — 64 = — 729 ^ ; pOUr 72 = T2, A* = 12, A = j° + jO'1 P5 — P7, cT, = — 4, *r.= — a4=£cPl, ^=48 = — ncT., ©,= 864=— jw-J1,; pour 72= i5, a9 = — i5, A = p' + joa -f- P4 -f- p8 — p7— p11 — px3 — ,6'4? , = 3, /'= 1, ;-/ = 2, pour 72= 20, Aa=— -20, A = /:-f-p3+ p7 -f- p9 — />" — p'3 — P1' — f,9? £ = 4, ; = o, 2-/ = 4, pour 72=21, A»=p4-^-{-p5+p,6+/5,7+p*0— p1— p8— f>,c— om— p,s— p'9, ^^-10,^=-! 26=| 72^, (D,= i68=-|t2^I7 (D3 = 5292=-|72^1. » Les diverses formules etablies dans cette Note comprennent, comme cas particuliers, les formules dumeme genre, trouvees par M. Dirichlet, et sans doute aussi celles que M. Liouville nous a dit avoir obtenues en g< -neralisant les conclusions de ce jeune geometre. J'ajouterai que les (73. ) equations de condition par lesquelles se tronvent lies les uns aux autres ies terraes des deux suites s'accordent avec celles que nous avons obtenues dans ie Compte rendu de la seance du 10 mars. » geodesie. — M. Puissant fait hommage d'un ouvrage dont le Depot de la Guerre lui avait confie la redaction, et s'exprime en ces termes : « J'ai l'honneur d'offrir a l'Academie le second volume de la Nouvelle Description geometrique de la France, publie par ordre du Ministre de la Guerre, et je la prie de vouloir bien me permettre de lui exposer sommai- rement ce qu'il contient. »Lesnombreuxmateriaux que j'ai continue de mettre enceuvre conforme- mentau plan que je m'etais trace, secomposent de la triangulation de premier ordre, effectuee par des officiers du corps royal d'Etat-Major, depuis i83a jusqit'a la fin de 1837, dans 'es departements de I'ouest et au centre du royaume, et de toutes les observations astronomiques qui ont ete faites anterieurement par des ingenieur^-geographes sur les paralleles de Paris, de Bourges, de Clermont, ainsi qu'en d'autres lieux de la France, tant pour connaitre la parfaite orientation de ces lignes, que pour en mesurer les amplitudes celestes. » Mon premier soin , en completant, dans la 3e section , la description de la meridenne de Dunkerque , consideree comme base fondamentale de la triangulation du royaume, et qui s'etend depuis la Manche jusqu'a Hie de Formentera, a ete de calculer les trois coordonnees geodesiques de tons les points de cette ligne qui restaient a determiner vers son extremite meridionale. En soumettant ensuite a une nouvelle revision les valenrs numeriquesdes diverses portions de cette meme meridienne, j'ai reconnu ia necessite d'appliquer quelques corrections essentielles a certains resultats consignes dans la Base du sjsteme metrique decimal; d'ou il suit que la valour de I'aplatissement general de la Terre s'accorde mieux avec celle deduite de deux inegalites lunaires, 1'une en latitude, 1'autre en longitude. » Cette y section est enrichie, grace a l'obligeance de notre honorable confrere, M. Beautemps-Beaupre, des resultats de la triangulation qui a ete executee sous sa direction le long du littoral sinueux de la Manclie, depuis Brest jusqu'au Havre; triangulation qui, en se rattachant en plusieurs (732) points au paralleie de Paris, se trouve parfaitement orientee. Enfin, cette meme section est terminee par le resume de tous les nivellements trigono- metriquesde premier ordrequi ont ete executes depuis i8i8jusqu'en 1837, et qui embrassent dans leur ensemble a peu pres les trois quarts de l'e- tendue superficielle de la France. Lesresuitats en sont presentes de maniere a ce qu'il serait facile de les verifier les uns par les autres, s'il en etait besoin,en ayant egard a leur mutuelle dependance et sans recourir aux minutes originates. lis doivent inspirerd'autant plus de confiance , que pour les soumettre a un severe et dernier examen , je me suis associe deux habiles ealculateurs, le colonel Corabceufet le commandant Montalant, tous deux anciens ingenieurs-geographes. Ces resultats, ajoutes a ceux que renfer- inent les tableaux des positions geographiques et bauteurs absolues dont chaque feuille de la Carte gravee est accompagnee , offrent les renseigne- ments les plus precieux sur la configuration generate et particuliere du terrain, et appellent toute l'attention des ingenieurs qui seraient charges d'etablir, dans l'interet du commerce et de la navigation interieure, de grandes communications par terre et par eau. » La 4e section comprend un expose des travaux astronomiques dont j'ai deja parle, lequel est precede de nouvelles remarques sur la determination du resultat moyen d'une serie d'observations de cette nature, et de quel- ques types de calculs a l'appui. »On sait que les mesures geodesiques et astronomiques du paralleie de Paris, qui furent entreprises par feu les colonels Bonne et Henry, sous les auspices de l'illustre auteur de la Mecanique celeste, avaient pour but de procurer des donnees exactes pour la recherche de la figure de la Terre. Malheureusement les observations de longitude, par la methode de rapide transmission du temps, quoique ayant ete reprises a quatre epoques diffe- rentes entre Brest, Paris et Strasbourg, ne paraissent pas avoir reussi d'une maniere complete, du moins celles d'oii ion deduit la difference des meri- diens de Paris, de Saint-Martin de Chaulieu et de Brest. Mais il n'en est pas de meme des observations qui ont eu lieu sur le paralleie moyen, «t qui sont dues a MM. Brousseaud et Nicollet. Celles-ci ont ete continuees avec un egai succes par MM. Plana et Carlini depuis nos frontieres de i'Est jusqu'a Milan, et presentent, avec les latitudes et les azimuts determines astronomiquement, une masse de documents du plus haut interet pour la physique du globe, comme on peut s'en assurer plus particulierement, en consultant le Memoire qui a recemment remporte le prix d'Astronomie fonde par Lalande. ( 733 ) » Quant aux observations de latitude et d'azimut, recueillies par M. le colonel Coraboeuf, aux stations d'Angers, de Puy-Berteaux , de Breri et de la Tour de Borda, pres de Dax, elles sont exposees dans la 4C section avec tout le soin convenable, et ne laissent rien a desirer sous le rapport de l'exactitude. » Vient ensuite une nouvelle comparaison des mesures geodesiques et astronomiques qui sont l'objet du present ouvrage, et de laquelle on doit inferer, si je ne me trompe, d'assez grandes irregularites dans la figure des paralleles terrestres; travail deja connu de l'Academie, mais qui vient de recevoir quelques modifications importantes. » Enfin, ce second volume, dont l'impression a ete fort longue, etqifiJ n'a pas dependu de moi de faire paraitre plus tot, renferme im appendice prin- cipalement consacre a revaluation numerique des differences de niveau desobjets,al'aide de distances zenithales prises separement, et de mesures barometriques contemporaines telles que celles qui ont ete prises en t8t r et 1812, sur plusieurs points du parallele moyen, par M. Brousseaud, mais dont on n'a tire jusqu'a present aucnn parti an Depot de la Guerre. On y verra que ce procede, tres pen usite, conduit cependant par 1'application raisonnee d'une formule de refraction terrestre due a M. Laplace, et com- bined avec les mesures trigonometriques, a des resultats d'une precision vraiment remarquable, lorsque l'etat de Tatmosphere ne s'ecarte pas sen- siblement de l'hypothese de cet illustre geometre; en sorte que Ton a moins a regretter, dans beaucoup de cas, le manque d'observations reciproques et simultanees qu'il est si rare et si difficile d'effectuer rigoureusement, comme on l'a fait sur la ligne de Brest a Paris, pour determiner ja hauteur du sommet de la lanterne du Pantheon au-dessus du niveau moyen de TOcean. » La trian gidation de premier ordre qu'il faut encore etendre sur le quart environ de la surface de la France, necessitera, dans pen d'ann^es, la publication d'un troisieme volume pour completer cette description geome"- trique; et alors sera termine, a la satisfaction de tous ceux qui s'interessent aux progres de la Geographie, une des plus grandes et des plus utiles opera- tions geodesiques de notre epoque. » ( 734 ) RAPPORTS. anatomje. — Rapport sur un Memoire de M. Foville, intitule . Recherches sur la structure de l'encephale, et ses relations avec la forme du crane. (Commissaires, MM. Dutrochet, Milne Edwards, de Blainville rapporteur.) du cerveau de l'homme, de cette partie evidemment la plus importante de son systeme nerveux, et par consequent de toute son organisation, a fait le sujet d'un nombre veritablement incroyable de tra- vaux, depuis Democrite, que l'histoire nous presente dissequant le cerveau de quelques animaux pourtrouver, dit-on, le siege de la folie chez rhomme, lorsdelavisite que lui fit Hippocrate a Abdere, jusquesaaujourd'hui ou les pathologistes qui se livrent plus specialement au traitement des maladies mentales, en font le sujet de recherches aussiapprofondies qu'incessantes ; et cependant c'est un des points de l'organisation sur lesquels il y a le plus dopinions contradictoires et qui presente en effet le plus de difficulty dans la conception topographique et anatomique, et par consequent dans la demonstration, ou dans l'exposition de sa structure. Sans doute ce grave inconvenient provient de la nature si molle et si delicate de l'encephale, qui permet difficilement d'en suivre l'organisation , a moins qua l'aide de grandes precautions et de procedes fort delicats ; mais cela provient peut- etre encore davantage de ce que la physiologie de ce substratum des sen- sations, de l'intelligence et de la volonte etant encore bien plus difficile que son anatomie statique, et par consequent bien plus controversee , l'ordre suivant lequel I'investigation de cet organe important doit se faire n'a pu avoir rien de rationnel, rien d'etiologique ; et en effet, la marche suivie dans l'anatomie du cerveau n'a en general rien de naturel et qu'il soit pos- sible cVexecuter autrement que par routine et par une sorte limitation. » Lordre suivant lequel les anatomistes ont procede dans l'anatomie du cerveavi de l'homme a varie depuis qu'on s'en occupe, et pent en effet etre Partage en trois categories. " ^ans la maniere la plus ancienne et la moins suivie aujourd'hui, on proce^ait de haut en bas et d'avant en arriere, et par consequent en lais- sant l'organe en place dans ses connexions naturelles, puisqu'il suffisait (735 ) d'enlever largement la calotte du crane, et de fendre la dm e-mere pour mettre le cerveau a decouvert. » Suivant le second procede qui a succede au premier, et qui a ete en usage presque jusque de nos jours, on marchait au contraire de bas en haut , ce qui necessitait l'extraction de l'organe hors du crane , sa sepa- ration de toutes ses connexions, et sa position renversee tout-a-fait arti- ficielle. » Enfin, snivant la troisieme, on extrait la masse encephalique comme dans le second procede, mais on le partage en deux parties egales par une section dans la ligne mediane, qui au fond ne lese aucune partie impor- tante, et par suite permet de retourner le cerveau dans tous les sens, et ainsi de l'etudier avec assez de facilite. » De ces trois manieres la premiere a au moins l'avantage, en laissant l'organe en place, de mieux sentir et demontrer ses rapports avec le reste de l'organisme, et surtout avec les vertebres- cephaliques; mais comme pour voir autre chose que sa masse, sa forme generate, et celle des circon- volutions que montre sa surface, il faut proceder par coupes, par sections horizontales, en sens inverse de formation ou de production anatomique, elle a ete assez generalement abandonnee, quoique dans les mains de Vieussens elle ait conduit a la premiere conception anatomique un peu rationnelle de l'encephale. » La deuxieme maniere clevait en effet conduire plus loin comme moyen duivestigation, d'abord parce que la base de l'encephale offre un bien plus grand nombre de particularites a decrire, mais surtout parce qu'il etait plus aise de suivre l'etiologie anatomique qui fait deriver le cerveau de la moelle epiniere; mais elle a le grave inconvCnient, en mettant la masse dans une position renversee et contre nature, de rendre la conception du solide et de ses particularites de forme, de composition de parties et meme de structure, beaucoup plus difficile, et par suite de rendre presque im- possible une demonstration un peu satisfaisante. » Le troisieme procede, celui de la coupe dans la ligne mediane, de ma- niere a faciliter notablement au moins la manoeuvre de la demonstration joint a cet avantage celui de pouvoir aisement permettre de poursuivre la genese anatomique de la moelle allongee et des masses cerebrales ; aussi Ton concoit que ce soit celui le plus generalement employe par M. Fo- ville pour l'exposition de la structure du cerveau. Nous croyons cependant que cette methode offre un inconvenient qui n'est pas sans importance, celui de rompre toutes les commissures, c'est-a-dire toutes les parties me- C. R. 1840, !" Semestre. (T. X , No 19.) Q0 ( 7^) dianes dont I'usage semble etre de joindre les deux cotes de l'encephale. » L'un de nous a propose, et suit depuis long-temps dans ses demons- trations, un autre procede qui semble avoir la plupart des avantages de- sires, la position normale , la conservation des connexions, l'etiologie ana- tomique et qui^n'offre qu'un pen plus de difficulte dans l'execution : cest de decouvrir l'encephale par un des cotes de la tete , en enlevant success!- vement les muscles et les os qui le recouvrent lateralement jusqua la faux superieurement et la serie des trous de sortie des nerfs inferieurement. Par ce procede, les lobes olfactifs, la glande pituitaire, restent en place, ainsique la moelle allongee, son prolongement dans le crane , et Ton voit avec la plus grande facilite I'origine des nerfs cephaliques et meme leur sortie par les trous de conjugaison des vertebres de la tete, ainsi que leurs rapports avec le grand sympathique. » Aufait, que dans la demonstration anatomique de l'encephale , on soit oblige d'avoir recours a l'un ou a l'autre de ces procedes , suivant que Ton envisage telle ou telle de ses parties, c'est le dernier que nous allons suivre pour donner a 1'Academie une sorte d'etat de situation de nos con- naissances sur la structure, la disposition generale du cerveau de 1'homme, afin de mieux faire apprecier la valeur des travaux de M. Foville a ce sujet. » Des faits successivement acquis a la science par les travaux impor- tants de Willis, de Vieussens, de Malpighi, de Pourfour-Petit , de Vicq d'Azir, de Proschaska, de Reill, de Gall et Spurzheim, d'Osiander, de Ro- lando, etc., pour ne pas toucher aux anatomistes vivants, et pour ne citer que ceux qui se sont eleves a une conception d'etiologie physiologique ou anatomique, sur le systeme nerveux en general , et specialement sur sa partie centrale, on peut donner le resume suivant: » Le systeme nerveux central dit cerebro spinal , parce qu'il est contenu dans le canal forme par les vertebres cepbaliques et rachidiennes, a pour base la moelle vertebrale, laquelle prise en totalite dans toute son exten- sion peut etre consideree comme formee de deux portions ou cones opposes base a base, ainsi que les vertebres qui lni servent de gaine et les muscles qui les meuvent, a la fin du bulbe rachidien, l'une beaucoup plus longue, posterieure,rachidienne, l'autre beaucoup plus courte etplus large, anterieure et cephalique; mais an fond l'une et l'autre constitutes de meme de deux moities symetriques, comme tons les organes de la vie ani- mate ; et ne different tellement, en apparence surtout, que par le develop- pement, la forme, la disposition de la seconde partie du systeme nerveux cephalo-raehidien, celle pour laquelle on a pu generaliser le nom de gan- glions. ( ?37) » La partie centrale servant de lien , de base, de centre, au reste du sys- teme nerveux , est en effet en communication, en connexions plus on moins etendues avec des masses binaires symetriques, ou ganglions les uns plus petits, moins pulpeux, donnant naissance a des nerfs qui viennent on vont a la peripheric sensoriale ou contractile; les autres sans nerfs afferents ou efferents, generalement plus gros et plus pulpeux, et qui semblables a des especes de surcroits, s'ajoutent a la partie centrale, paraissant en rap- port de developpement avec ies facultes intellectuelles ou sensoriales refle- chies. » Enfin sans parler ici, parce que nous n'en avons pas besoin, de la distribution des nerfs proprement dits, ces ganglions avec appareil exte- rieur, ou les nerfs eux-memes, communiquent avec la partie centrale du systeme nerveux par des filets radiculaires ou racines de deux ordres anato- miquement parlant, les uns posterieurs ou dorsaux, les autres anterieurs ou sternaux, et meme physiologiquement, suivant la plupart des organolo- gistes actuels, les premiers sensoriaux, les seconds locornoteurs ou exci- tanls de l'irritabilite. » De cette conception il resulte que pour se faire une idee juste de l'en- cepliale proprement dit, c'est-a-dire de la partie du systeme nerveux central dre une mesure , un point de depart dans l'examen prealable de la moelle epiniere proprement dite, contenue dans le canal rachidien , par la double raison quelle est plus simple et plus facile a etudier,en s'aidant surtoutde ce cjifelle est dans les tres jeunes sujets. » Cela fait, il deviendra aise de voir en quoi l'encephale, dans sa par- tie meduilaire ou bastlaire, offre de ressemblance ou de dissemblance avec la moelle epiniere, d'abord dans le hulbe rachidien, puis successivement dans le pout de Varole, dans les pedoncules du cerveau, dans la base c\u troisieme ventricule jusqu'aux Eminences mamillaires et a la masse pitui taire, et enfin dans les lobes olfactifs qui le terminent en avant. Des lors 1'e- tiologie, la genese anatomique etant demontree, il sera possible d'arrivei par une comparaison materielle a trouver la signification ties dif'ferente.s parties du cerveau dans la serie des animaux, mais encore, ce qui est bien autrement difficile, d'atteindre par une comparaison physiologique expe- rimentale volontaire ou pathologique, et autant que cela est possible, a un rapport proportionnel de masse et d'effet, car personne ne pent pensera concevoir celle de cause et d'effet. » M. le docteur Foville, dans le Memoire qu'il a soumis au jugementde (738) TAcademie, n'ayant pas traite ce premier point d'encephalotomie, dont nous savons cependant qu'il s'est occupe profondement, comme il le devait, nous passerons de suite aux deux autres points qui doivent constituer une concep- tion complete de l'eucephale , savoir : des ganglions sans appareil exterieur ou des masses cerebrales et des nerfs cerebraux dans leur origine. » Des masses cerebrales sans appareil exterieur, et qui, dans l'homme, sontau nombre de trois paires, le cervelet, les tubercules quadrijumeaux et Jes hemispheres du cerveau, en marchant d'arriere en avant, c'est-a-dire du noeud ou collet medullaire a leur terminaison en lobes olfactifs,M. Foville ne s'occupe dans son Memoire que des hemispheres du cerveau qu'il envi- sage dans leurs rapporls avec la moelle par le pedoncule, dans les circonvo- lutions qu'ils presentent a leur surface et raeme dans leur traduction par le crane ou l'enveloppe osseuse. » Dans un premier Memoire soumis au jugement de l'Academie, il y a deja plus de quinze ans, ce qui prouve que M. le docteur Foville est depuis long- temps occupe de ce sujet difficile et presque de predilection pour lui, il avait demontre aux anatomistes comment le faisceau de fibres blanches qui cons- titue le pedoncule du cerveau se partage de plus en plus a mesure qu'il s'e- loigne davantage du pont de Varole pour penetrer dans l'hemisphere en trois plans : Tun superieur qui se degage le premier en montant presque vertica- lement, qu'il nommait le plan du corps calleux, parce qu'en effet ses fibres en se recourbant de dehors en dedans, forment ce corps; l'autre moyen, plus considerable meme que le superieur au-dessous duquel il etait place, et qu "il (I signait par le nom de plan de l'hemisphere, parce que c'etait ce plan qui lui semblait se distribuer a toutes les circonvolutions. Enfin le troisieme le plus inferieur et le plus petit, de meme etendue que le second, et aliant dans une direction opposee, former la cloison des ventricules ou le sep- tum lucidum y en fournissant une expansion pour le lobe temporal. Dans son nouveau Memoire, M. Foville scrute plus profondement encore la ma- niere dont les fibres du pedoncule, prolongation de la moelle epiniere, se distribueiit dans le cerveau, et il arrive a des resultats un peu diflferents de sa premiere maniere de voir a ce sujet. ■ 11 commence d'abord par decrire une partie exterieure du cerveau a laqvielle on n'avait pas porte une attention proportionnee a son impor- tance, quoique Vicqd'Azir, dans son beau travail sur le cerveau de lhomme et des quadrupedes, Feut decrite sous le nom d'espace perfore. M. Foville le designe par celui de quadrilatere perfore. C'est en effet une partie de forme a peu pres quadrilatere et perforee par un grand nombre de ( 7^9 ) trous vasculaires, d'un blanc fibreux paraissant grisatre a cause de position sous le corps strie extraventricuiaire. de Sylvius et occupant l'espaee compris entre l'origine de celle-ci, la saillie en crochet de la circonvolutiou temporale, le tractus des nerfs optiques et leur chiasma, en arriere et en dedans, et le lobe anterieur ou frontal du cerveau en avant. » C'est dam: cet espace que se remarquent les pretendues racines du nerf ou lobe olfactif. » Apres cela M. Foville expose comment, apres sa division en ses deux parties principales, le pedoncule divergeant d'arriere en avant et de dedans en dehors, est entoure comme par des anneaux successifs : » i°. Par les couches optiques et leur tractus conduisant an chiasma ; » 2°. Puis par la bandelette semi circulaire on cornee qui separe ces cou- ches optiques des corps stries, et qui, suivant M. Foville, nee en avant et en-dessus de la partie interne du quadrilatere perfore, vient apres avoir en- toure le pedoncule, se terminer en-dessotis a la circonvolutiou temporale soudee a la partie externe de ce meme quadrilatere; » 3°. Par les corps stries eux-memes en comprenant pour constituer l'an- neau, aussibien la partie extraventricuiaire que la partie intraventriculaire; » 4°. Par un autre cercle fibreux decrit pour la premiere fois par M. Foville , et qui cerne le corps strie en dehors , comme la bandelette le fait en dedans, ses deux extremites partant egalement du quadrilatere per- fore ; » 5°. Par la moitie laterals de la voute, naissant en avant vers les corps stries extra ventriculaires , se continuant par les piliers posterieurs et des- cendant par les corps franges dans la partie inferieure du ventricule lateral jusque vers la scissure de Sylvius ; » 6°. Par une bande de fibres blanches distinctes, que M. Foville de- signe par lc nom nouveau tYourlet, mais deja indiquee et meme figuree depuis long-temps par Vicq d'Azir, et qui de la partie anterieure du qua- drilatere perfore, se porte en avant au-devant du bord anterieur du corps calleux, la suit a sa surface superieure, se recourbe an bord posterieur de la voute , et vient longeant la scissure longitudinale de Bichat se t miner vers la saillie inferieure du lobe temporal, et atteindre le quadrila- tere perfore ; »7°. Enfin,par les deux bandelettes contigues superieures du calleux qneM. Foville montre egalement naitre et finir au meme °]C latere perfore. * ( 74o ) » Apres l'exposition de cette disposition annulaire des parties que tra- verse le pedoncule du cerveau s'elargissant a mesure que Ton s'ecarte de la ligne mediane, et que le pedoncule lui-meme s'epanouit davantage, disposition qu'avait decrite et figuree , au moins en grande partie,ilest vrai sousle seul point de vue de configuration, M. le professeur Gerdy, M. le Dr Foville etudie la maniere dont les deux plans du pedoncule se component dans leur distribution. » Le plan superieur, celui qui continue les cordons posterieurs du bulbe rachidien, apres etre parvenu dans les couches optiques, s'y partage en deux parties :l'une superieure, la plus considerable, qui penetre dans les corps stries, s'en degage a leur cote externe, se recourbe ensuite en haut pour aller former le corps calleux; I'autre inferieure, qui passe en-dessous du plan on cordon inferieur et va se continuer ou donner naissance d'abord au tractus optiqueet ensuite au nerf olfactif , en poussant jusqu'auquadrila- tere per fore. » Quant au plan inferieur , celui des hemispheres provenant des pyra- mides, apres avoir comme le precedent, traverse les couches optiques et les corps stries, il se subdivise aussi en deux parties , 1'une inferieure qui se dirige en bas, I'autre superieure qui s'etale pour ainsi dire en even tail, et va se distribuer aux parties convexes et externes de l'hemisphere, en s'irra- diant dans tousles sens, pour atteindre les circonvolutions qu'ony remarque. » L'etude de ces circonvolutions dans leur origine, dans leur disposition , en un mot dans letiologie de leur formation et de leur complication , de- vait suivre celle de la maniere dont les fibres blanches du pedoncule vont se repandre dans la lame blanche qui les tapisse. On sait toute l'impor- tance que Gall leur a attachee dans sa Physiologie du cerveau , et surtout dans saCranioscopie; iletait done necessaire de les considerer en elles-memes sans opinion preconcue : e'est ce que Fun de nous avait essaye depuis long- temps, et cequ'il avait exprime dans un assez long article sur le systeme nerveux , publie en i8ar , dans le Journal de Physique, en disant qu'il y avait un ordre, unefixite dedeveloppement des circonvolutions, qui permet- tait d'esperer qu'il serait possible de le demontrer sur presque tous les maramiferes. Gela etait en effet assez facile pour que dans une suite de dessins du cerveau d'un assez grand nombre d'especes, il lui ait e'te pos- ^ible de tronver la sigmheation des principals de ces circonvolutions. Les singes a sternum large et aplati, les dauphins , et surtout 1'homme, pa- r ussaient faire exception ; mais M. Foville nous semble avoir deja leve, flu moms en grande partie , celle fournie par l'espece humaine. (74' ) » Pour mieux concevoir la maniere de voir de M. Foville a ce sujet , il faut admettre, comme Tun de nous emit ie pouvoir demontrer, que la moelle epinieredans lecerveau,en s'etalantdans les deux cordons qui la constituent, donne lieu a ce que la substance grise est mise a decouvert, ce qui forme les couches optiques et leurs commissures, les corps stries intraventri- culaires et meme extraventriculaires qui la terminent a l'entree ou origine de la scissure de Sylvius, ou se trouve aussi, mais moins profbndement, la partie fondamentale des hemispheres, que depuis Reillona nommee ['insula. » C'est de ce point, indique a la surface inferieure du cerveau par l'espace quadrilatere perfore decrit plus haut, que M. Foville fait sortirou naitre toutes les circonvolutions principales du premier ordre, qui couronnent les developpements cerebraux du faisceau inferieur du pedoncule, et tlont la principale borde ou dessine la scissure de Sylvius, celle-ci, cachant ainsi 1! 'Insula, descend au lobe temporal, remonte ensuite en bordant toute la grande circonference de l'hemisphere, et revient enfin a 1'endroit d'ou elle etait partie. » Une seconde circonvolution principale, mais qui appartient a i'ordre de celies qui revetent lesprolongements du faisceau superieur de la moelle, est celle que M. Dr Foville nomme circonvolution del'ourlet, parce cju'elle suit en effet cette bande fibreuse dont il a ete parle plus baut. Comme Tourlet , elle nait en-dessous dans la region des corps stries extraventricu- laires, passant a la face interne et plane de l'hemisphere, la suivant dans toute sa longueur et se recourbant en arriere pour venir se terminer avec Ie lobe temporel vers la scissure de Sylvius, et par consequent a X insula , qui appartient en effet a ce meme ordre de circonvolutions, ainsi que les divisions secondares de la face interne et plane de l'hemisphere, aussi bien que celies de la partie suscerebelleuse de son lobe posterieur. » Chacune de ces circonvolutions primaires de I'un ou de l'autre ordre peut se courber , se contourner, se plisser de maniere un pen differente, mais elle ne forme reellement jamais de veritables circonvolutions rnargi- nales ayant leur origine a la calotte blanche constituant le centre ovale de Vieussens. II n'en est pas de meme de l'intervalle compris entre elles ; il est en effet partage en circonvolutions secondares: trois anterieures qui rem- plissent ou constituent le lobe anterieurdu cerveau; deux posterieures qui sortent de la principale de I'onrlet en forme d'Y, couche et allonge, se prolongeant dans le lobe occipital; et enfin les plus courtes et verticaie* joignant les deux grandes circonvolutions marginales, dans les partiesia- tei ales du cerveau et de V insula. ( 74* ) » Telle est Fetiologie on l'ordre de formation des circonvolutions des hemispheres du cerveau de l'homme, suivantM. Foville. Vos Commissaires, auxquels il l'a demonrree par de belles preparations mises sous les yeux de l'Academie , ne peuvent assurer encore quelle soit confirmee dans tous ses details comme cela doit etre, si elle est reelle, par Fanatomie compa- ree, soit de developpement chez Fespeee humaine, soit de degradation chez les animaux; mais ce qu'ils connaissent de l'une et de l'autre, et sur- tout de celle-ci, semble y tendre assez positivement. En effet, a mesure que les circonvolutions se simplifient, s'effacent, les corps stries devien- nent plus forts et plusexterieurs, V insula se decouvre, la scissure de Sylvius, et par consequent la circonvolution qui laborde, s'entrouvrant ou s'eta- lant, et le nombre des circonvolutions intermediaires diminue au point de disparaitre, d'abord dans le lobe posterieur, et ensuitedans Fanterieur , et enfin Fencephale nest plus forme que des lobes olfactifs qui se sont ac- crus a mesure que les hemispheres ont diminue, au point que ceux-ci finissentparetrereduitsa l'insula, qui, lui-meme, finitpar se confondreavee les corps stries depuis long-temps regardes, par Fun de nous, comme une veritable circonvolution cerebrate, et comme la partie qui constitue le cerveau proprement dit des animaux vertebres ovipares. » Cette maniere de voir semble en effet etre corroboree par la diminution du corps calleux, en proportion de celle du nombre des circonvolutions, et en effet deja fort etroit chez les lapins et les rongeurs en general , mais tellement diminue et amoindri dans les kanguroos, par exemple, de la sous-classe des didelphes, que l'on a pu en nier l'existence , quoique ces animaux en soient bien certainement pourvus, avec une commissure anterieurc en rapport inverse de grosseur. » Un second point non moins important du Memoire deM. le Dr Foville, soumis a notre examen , porte sur 1'origine des nerfs eminemment et ex- clusivement sensoriaux, olfactifs, optiques et acoustiques. II s'agissait en effet de demontrer que les premiers surtout , aussi bien que les seconds, sont dans !e cas des troisiemes, c'est-a-dire qu'ils naissent ou sont en con- nexion avec lesfaisceauxposterieurs de la moelle,et qu'ainsi,loin decontre- ^re latheorie de Bell, ils en sont une puissante confirmation, puisque, dit M. Foville avec raison, il ne peut pas y avoir de doutes sur la faculte senso- nale de ces nerfs. Mais pour bien comprendre les faits allegues par M. Foville, il sera necessaire de dire quelque chose de ce point d'anatomie cerebrale. 0 ^ussitotcme Fun de nous, par suite de Fimpulsion dounee a l'anatomie ^t a la physiologie du cerveau et de son enveloppe osseuse, par le docteur (743) Gall, eut ete amene a la conception vertebrale de la tete a posteriori, comrae M. Oken l'avait ete de son cote et anterieurement a priori, par le prin- cipedutout repete dans la partie, il fut necessairement conduit a envisager la disposition des nerfs cerebraux de la meme maniere que l'etaient ceux de la moelle epiniere, .et des lors, comme il n'y a que quatre vertebres cephaliques, et par consequent quatre trous de conjugaisons, il dut grouper les nerfs de la tete en quatre paires : la premiere vomerienne , la seconde sphenoidale anterieure , la troisieme sphenoidale posterieure , «t la quatrieme occipitale, et a faire observer que ces paires de nerfs, comme ceux dela moelle , sont formees de deux ordres de filets, les uns naissant posterieurement, et les autres anterienrement, mais sans faire allusion aux fonctions sensoriales ou locomotrices qu'on leur a attributes depuis. » C'est ce point de vue que M. Foville a cherche a confirmer dans le cerveau, pour deux des paires exclusivement sensoriales, celle de l'olfac- tion et celle de la vision, celle de l'audition ne pouvant laisser le moindre donte a ce sujet. » Gall , dans sa these que tons les nerfs cephaliques proviennent de la moelle allongee, et par consequent pourraient etre suivis jusque la par leurs racines, n'avait pu la demontrer pour les pretendus nerfs olfactifs dont il n'avait pu suivre les racines blanches ou grises au-dela du quadri- latere perfore sous le corps strie extraventriculaire, et plus ou moins loin dans la scissure de Sylvius. » M. Foville va beaucoup plus loin et parvient a mettre horsde donte le fait entrevu par Gall, en roontrant que ce quadrilatere perfore n'est dans la partie fibreuse blanche qui le tapisse superfieiellement , qu'une exten- sion du cordon superieur de la moelle; c'est ce que M. Foville parait bien demontrer en exposant comment ce cordon , apres etre parvenu dans ies couches opliques, se partage lui-meme en deux plans: l'un superieur, leplus considerable, qui, apres avoir traverse les corps stries et s'en etre degage a leur cote externe , se recourbe en ha ut et en dedans pour former le corps calleux; Pautreinferieur, passant en-dessous du faisceau des pyra- mides, et allantdonner naissance aux pretendues racines des nerfs olfactifs, et avant cela aux nerfs optiques "dans leur tractus posterieur a leur connexion intime dans le chiasma; en sorte que l'origine de ces nerfs des couches optiques, des corps genouilles ou meme des tubercules quadriju- meaux, admise par les uns , rejetee par les autres, ne serait pas admissible. »Enfin , le troisieme point traite dans le Memoire de M. Foville, concerne C. R. 1840, !« Sematre. (T. X, fl« 19.; IOO ( 744 ) la forme generate de la boite osseuse qui contient le cerveau, et l'etiologie de cette forme et de ses particularities. L'Academie se rappellera peut-etre quelle importance Gall et ses parti- sans ont attachee a la forme exterieure du crane, qu'ils stipposaient avoir pour cause determinante les saillies ou developpements des circonvolu- tions cerebrates ; d'ou ils avaient conclu que si ces circonvolutions etaient le siege de facultes speciales , les saillies correspondantes sur le crane de- vaient en etre la traduction. Dans cette maniere de voir, c'etaient done les circonvolutions qui, s'imprimant en creux sous la table interne, pa- raissaient en relief a la table externe, opinion qui etait souvent et manifes- tement contredite par les faits. Aussi M. Foville envisage-t-il la chose tout autrement. » En comparant altentivement la courbure generate et les parties les plussaillantes du crane de I'homme, e'est-a-dire les bosses frontales, pa- rietales, occipitales et merae temporales, avec la cavite ventriculaire , il a trouve uti rapport constant entre Ieurs particularites, e'est-a-dire que la courbure sincipitale antero-posterieure traduit celle du corps calleux : que les bosses frontales correspondent a l'extremite anterieure des ventricules lateraux, et leur ecartement a la largeur du bord anterieur du corps calleux; les occipitales superieures a l'extremite posterieure; les parietales a leur partie plus elargie , et leur ecartement a la largeur du bord poste- rieur de la voute; et enfin les bosses temporales, moins marquees, roais bien evidentes, a la partie inferieure ou temporale des ventricules, la depression qui les precede indiquant la direction de la scissure de Sylvius. De telle sorte que ce ne seraient pas les circonvolutions cerebrates elles- memes qui determineraient la forme generate du crane , mais bien les sacs sereux qui se dilatent dans les ventricules. » Cette conception , qui semble etre tout-a-fait propre a M. le Dr Foville, a paru a vos Commissaires reposer sur une observation exacte. En effet, en faisant passer un plan oblique dans la direction du troisieme ventricule, ou ventricule moyen , on voit aisement qu'il coupe le milieu en arriere des bosses occipitales superieures et en avant des bosses frontales. En sorte que s ll arrive quelquefois que les circonvolutions cerebrates apportent quel- Hues modifications a la forme du crane, ce n'est que secondairement, car la forme generate est certainement due a celle des ventricules, comme le prouve l'examen de la tete des hydrocephales, chez lesquels les saillies frontales, occipitales et parietales sont plus prononcees , quoique les cir- convolutions soient souvent presque effacees. ( 745) » La conception anatomique du cerveau, telle que nous venons de 1'exposer en partie dans la maniere de voir de M. Foville, l'a conduit a renouveler quelques opinions physiologiques qu'il avait emises depuis long-temps, et a en ajouter plusieurs autres en connexion avec la theo- rie de Bell; quoique vos Commissaires soient loin de les regarder encore corame rigoureusement acceptables , ils out cru devoir en faire une expo- sition rapide a l'Academie , pour montrer au moins que M. le Dr Foville envisage son sujet sous toutes les faces. » La substance corticale du cerveau est le siege de la sensation et de la volonte, ou la partie active par excellence. » La substance fib reuse, ne traversant pas des masses ganglionnaires, est simplement conductrice, celle qui traverse des renflements ganglionnaires , de l'impression sensoriale de l'organe exterieur au cerveau ; celle qui n'en traverse pas, de la volonte du cerveau a la partie qui doit determiner les mouvements volontaires. w Les lesions de la substance corticale sont les plus frequentes de 1'avis des medecins depuis vingt ans, chez les alienes. » L'atrophie des circonvolutions et de la masse totale du cerveau, si fre- quente chez les idiots , a commence dans la substance grise, et a ete suivie de celle de la substance blanche. » L'anatomie pathologique demontre que les lesions de la substance blanche intermediaire a la substance corticale des circonvolutions aux py- ramides, detenninent une paralysie croisee dans les organes du mou- » Elie ne parle pas dune maniere aussi positive dans le cas de lesions de la substance blanche intermediaire a un organe des sens et a la subs- tance grise, ce que M. Foville attribue a ce qu'il y a des commissures entre les deux hemispheres cerebraux , er que par suite de ces communi- cations, tout nerf sensorial est toujours en rapport avec les deux hemis- pheres du cerveau, tandis que tout nerf moteur n'en a qu'avec un seul hemisphere. » Mais I'aoatomie comparee parait a M. Foville eclaircir ce que l'ana- tomie pathologique peut laisser d'obscur , en montrant que les parties in- termediates aux organes des sens et au cerveau acquierent chez les ani- maux un developpement proportionel a la force de l'odorat et de la vue. Aussi a-t-il bien senti que l'anatomie comparee devenait un element tout- Wait necessaire pour aller plus loin dans un genre de recherches aussi difficiles. f 746 ) » Ici devrait se terminer ce que nous aurions a dire sur le travail de M. Foville, tel qu'il a ete presente a fAcademie; mais par suite des entre- tiens qu'il a ens avec vos Commissaires, et surtout avec l'un d'eux, qui, sur ces entrefaites , avait, dans son cours d'Anatomie comparee, expose en sa presence l'etat actuel de ses connaissances sur l'ensemble du systeme nerveux, et specialement sur la partie c^rebro-spinale , M. le docteur Fo- ville s'est trouve conduit tout naturellement a eclairer quelques difficultes anatomiquescontradictoires en apparence avec la theoriede Bell; et c'est la- dessus que nous croyons necessaire d'arreter encore un moment I'attention de l'Academie, avant de lui soumettre nos conclusions. • Nous avons dit plus haut comment Tun de nous avait, depuis long- temps, admis que les nerfs cerebraux pouvaient etre considered comme ne ibrmant reellement que quatre paires, c'est-a-dire autant qu'il y a de vertebres cephaliques et de trous de conjugaisons, et comment cbacune de ces paires, sauf la premiere olfactive , etait composee, comme les paires vertebrates, de filets d'origine superieure etd'origine inferieure, c'est-a-dire, dans la theorie de Bell , de nerfs sensoriaux et de nerfs locomoteurs. Mais alors l'origine attribute au nerf pathetique et au n erf facial, etait evidem- ment en contradiction avec cette maniere de voir, puisque, essentielle- ment locomoteurs, leur origine parait cependant avoir lieu a la partie superieure de la moelle. C'est sur ce premier point que portent les additions a son Memoire , remises par M. Foville a vos Commissaires. » Pour le pathetique que les anatomistes font generalement naitre sur la valvule deVieussens, en arriere des tubercules quadrijumeaux, mais dont M. Grainger descendait l'origine jusqu'au moteur oculaire commun, a tra- vers le pedoncule du cerveau, M. Foville pense qu'elle a reellement lieu dans la partie du faisceau des pyramides qui monte obliquement vers la paire posterieure des tubercules quadrijumeaux; en sorte que les trois nerfs moteurs oculaires auraient une origine commune, mais dont ils di- vergeraient pour aller a leur destination. Queique probable que soit cette etiologie anatomique , vos Commissaires ne peuvent pas dire que M. Foville la leur ait demontree nettement. ■ U a ete plus heureux pour le nerf facial. En effet , quoique les nevro- tomistes les plus habiles et les plus recents persistent a le decrire comme naissant presque au raeme point que le nerf acoustique ou portion molle de la septieme paire du ruban gris sur le corps restiforme , M. Foville demontre qu'il en est tout autrement , meme cbez l'bomme, oil le faisceau fibreux qui constitue cette racine s'enfonce dans l'intervalle des fibres de (747) la protuberance et se combine avec les prolongements de la pyramide que celle-ci recouvre. » Mais c'est surtout dans les mamraiferes que Ton peut voir aisement que ce que Ton considere comme l'origine du facial n'est que sa conjonc- tion avec le nerf auditif au point oil celui-ci sort de son ganglion , et que son origine reelle est inferieurement aux pyramides, soit en dehors seule- ment dans le sillon d'origine des racines inferieures des nerfs vertebraux, comme dans le chien , soit dans toute leur epaisseur, de maniere a ca- cher completement les pyramides , et a atteindre la ligne mediane, comme dans le cheval, le mouton, oil le faisceau de ses fibres d'origine simule tin second pont de Yarole plus etroit et moins saillant que le veritable. En sorte que la septieme paire des anciens anatomistes formerait, comme les I-HK-, : de fourche ou de demi- seulement beaucoup plus serre contre le cordon du bulbe rachidien et dont la branche inferieure locomotrice venant du faisceau inferieur de la moelle, monterait vers la superieure sensoriale, contigue au gan- glion de celle-ci. » Deux autres points, sur Iesquels l'attention de M. Foville a encore ete appeieedepuis l'envoi de son Memoire a l'Academie, et que renferme la Note additionnelle remise a vos Commissaires, concernent la maniere dont les deux ganglions cerebraux, sans appareil exterieur, autres que les hemis- pheres , sont en connexion avec la partie centrale ou la moelle epiniere. » On a vu plus haut comment M. le Dr Foville avait demontre que les hemispheres cerebraux sont en connexion intime avec la moelle vertebro- cephalique par des faisceaux supeiieurs et des faisceaux inferieurs qui eu- trent dans la composition des pedoncules. 11 s'agissait d'etendre cette de- monstration aux deux autres ganglions sans appareil exterieur, le cervelet etles tubercules quadrijumeaux , ceux-ci consideres comme une seule masse. » Pour le cervelet, M. Foville montre, en approfondissant la structure du pedoncule de ce ganglion, que Ton doit considerer comme racines su- perieures d'abord un faisceau vertical, median, qu'il croit jusque alors inob- serve par les anatomistes , puis en arriere les prolongements dits du cerve- let ad medullam ou corps restitormes , et en avant ceux ad testes, en faisant toutefois Tobservation que cette derniere denomination est vicieuse, car ces faisceaux se rendent, non pas aux tubercules quadrijumeaux posterieurs, mais se detournentde chacun d'eux pour sejoindre au pedoncule du cerveau. » Quant aux racines anterieuresdu ganglion cerebelleux, M. Foville peuse que ce sont les fibres transverses inferieures du pont de Yarole couside- (748) rees depuis Gall comme commissure du cervelet, et qui en effet, comme dans les oiseaux, par exemple, ou les lobes cerebelleux sont presque rudi- nientaires, ne depassent pas le bord externe des pyramides, mais qui,le plus ordinairenient , comme dans tons les mammiferes , les cachent entierement et atteignent ainsi la ligne mediane creusee en un sillon plus ou moins prononce. Mais ce sillon , plus simple que tout lereste de la protuberance , n'est pas, suivaiit M. Foville, Fentrecroisement reel des fibres transverses du pont, mais l'analogue de la commissure du sillon anterieur dela moelle. » M. le Dr Foville trouve egalement pour la masse ganglionnaire que ferment lestubercules quadrijumeaux, les deux ordres de connexions avec la moelle cerebrale, avec sa partie anterieure par deux faisceaux, Tun ema- nant des pyramides ou il commence a etre cache par la protuberance, et montant a la partie posterieure des tubercules; i'autre plus anterieure, sor- tant du voisinage du tractus opticus , avec sa partie posterieure par des fibres naissant directement du cordon de la moelle prolonge sous l'aque- duc de Sylvius et traversant d'un c6te a I'autre, un peu comme au cervelet. s Pour resumer le plus brievement possible les resultats auxquels les re- cherches contenues dans le Memoire de M. Foville Font conduit, nous pouvons dire : » La moelle vertebrale se continue dans le crane avec les caracteres es- sentiels qu'elle a dans le rachis, c'est-a-dire avec les trois faisceaux de fibres qui constituent cbaque moitie laterale, sa substance grise, ses commis- sures et les deux sillons d'origine des nerfs. » Les ganglions, sans appareil exterieur qui la couronnent dans l'ence- phale,en se relevant, pour ainsi dire, et se soudant l'un a I'autre au-dessus delle , sont en communication directe avec elle par deux ordres de fibres , les unes par continuation de son faisceau posterieur , les autres par celle de l'anterieur, ceqni constitue leur pedoncule. » Celni du cerveau, en se subdivisant, va former, au moyen des fibres qui viennent des pyramides ou faisceaux anterieurs, tout le cote externe et convexe des hemispheres , et au moyen de celles qui viennent des faisceaux posteneurs, le corps calleux, les circonvolutions inferieures, externes et posterieures, pour se terminer dans les lobes olfactifs au quadrilatere per fore. »Mais avant de se subdiviser, le pedoncule du cerveu est successive- ment erttour^ par six especes d'anneaux qui ont leur origine et leur termi- naison dans le quadrilatere perfore , savoir, en marchant de dedans en de- hors : les couches op tiques, la bandelette semi circulaire, les corps stries; ( 749 ) une bandelette nouvelle; la voute a trois piliers, comprenant le corps frange, etenfin l'ourlet. » Le pedoncule du cervelet est egalement forme de deux ordres de fibres superieures et inferieures. Les superieures en trois faisceaux , un median, un descendant et un ascendant, en connexion intime avec les faisceaux posterieurs de la moelle ; les inferieures constituant le pout de Varole et naissant du bord externe ou de presque toute la face inferieure des pyra- » Le pedoncule des tubercules quadrijumeaux, beaucoup plus court et plus serre, est forme egalement d'un faisceau qui monte des pyramides, et d'un autre qui vient du cordon posterieur de la moelle, le long de l'aque due de Sylvius. » Les nerfs cerebraux naissent aussi par deux ordres de racines , corame les nerfs vertebraux et comme les ganglions cerebraux , qu'ils soient ou non separes dans toute leur etendue, sauf cependant les nerfs ou lobes olfactifs qui ne sont qu'une prolongation des cordons superieurs de la moelle. » Les nerfs optiques sensoriaux ne sont encore qu'une prolongation de ces memes cordons provenant du pedoncule, et les filets locomoteurs, meme les pathetiques, viennent des pyramides. » Les nerfs de la septieme paire , dans leur partie sensoriale (portion molle ) , sont en connexion evidente avec les corps restiformes apparte- nant aux faisceaux posterieurs., et dans leur partie locomotrice (portion dure), avec les pyramides. » Les circonvolutions du cerveau sont dans un rapport de developpe- rnent et d'origine avec les parties du pedoncule. Du plan superieur nais- sent les circonvolutions primitives de 1'insula, et de la face inferieure tern porale,susfrontale, suscerebelleuse et dela face interne; etdu plan inferieur naissent toutes les autres circonvolutions de la face externe, commencant an quadrilatere perfore, bordant la scissurede Sylvius, puis toute la grande circonference de Themisphere, et revenant au point de depart. » Ces circonvolutions, en particulier, n'ont aucun effet sur la forme de la boite osseuse ou du crane, mais seulement en masse et comme for- inant pour ainsi dire la doublure epaissie des ventricules. Aussi les bosses frontales, occipitales superieures, parietales et temporales sont-elles en rapport de position et de developpement avec la circonference et les par- ticularites des ventricules. » L'etendue que nous avons donnee a notre rapport, afin que l'Aca demie put etablir son jugeraent d'une maniere plus assuree, Jui aura ( 75o ) sans doute fait pressentir notre opinion sur l'importance que nous atta- chons au travail de M. Foville : aussi, quoique nous ne puissions assurer d'une maniere positive que toutes les assertions nouvelles qu'il renferme soient deja completement acceptables, c'est-a-dire qu'elles seront toutes rigoureusement confirmees par les trois moyens d'investigation que la science de I'organisation invoque aujourd'hui pour l'etablissement et l'ac- ceptation d'un fait scientifique, savoir, 1'anatomie comparee, 1'anatomie de developpement et 1'anatomie pathologique, nous ne craignons pas d'af- firmer que le plus grand nombre des faits decouverts par M. le Dr Foville nous semblent hors de doute, et surtout que la marche, le mode d'inves- tigation suivis par cet anatomiste dans ses recherches sur l'encephale, sont completement rationnels. Aussi sommes-nous bien convaincus que si les circonstances necessaires pour le poursuivre convenablement lui sont of- fertes, on doit attendre de la continuation de ses travaux des resultats de la plus haute portee, aussi bien pour 1'anatomie que pour l'etiologie et le traitement des maladies mentales, et par suite pour la physiologie et la psychologic En consequence, nous proposons a l'Academie d'inviter forte- ment M. le Dr Foville a continuer ses travaux , et d'inserer son Memoire et les developpements qu'il y a ajoutes , dans le Recueil des Savans etran- %ers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptees. NOMINATIONS. L'Academie procede, par voie de scrutin, a l'election d'un President pour 1'annee i84o. Le choix doit porter sur un des membres appartenant aux sections des Sciences mathematiques. Le nombre des votants est de 46. Au premier tour de scrutin , M. Poncelet obtient 4* suffrages, M. Pouillet 2 M. de Freycinet 1 M. Elie de Beaumont 1 M. Piobert 1 M Poticelbt, ayant reuni la majorite absolue des suffrages, est declare elu, et viem prendre place au bureau. ( & ) L'Academie procede ensuite, egalement par voie de scrutin, a la nomi- nation d'un associe etranger, en remplacement de M. Olbers. La liste de candidats presentee par la Commission portait : En premiere ligne, M. Bessel a Roenigsberg; En seconde ligne et par ordre alphabetique , MM. Brewster a Edimbourg ; Cooper (Astley) a Londres; Herschel a Slough ; Jacobi a Roenigsberg ; Mitscherlich a Berlin • OErsted a Copenhague ; Oken a Zurich. Le nombre des votants est de 46. Au premier tour de scrutin , M. Bessel obtient 4 1 suffrages , M. OErsted 1 M.Oken 1 M. Plana 1 11 y a un billet blanc. M. Bessel ayant reuni la majorite absolue de suffrages, est declare elu; sera soumise a l'approbation du Roi. Ml- MOIRES PRESENTES, mecanique celeste. — Sur la determination des coefficients qui servent 0 base au calcul des inega/ites des p lane tes ; par M. Le Vekrieb. ( Commissaires , MM. Cauchy, Savary, Sturm, Liouville.) « Le calcul des inegaiites des planetes depend du developpement d'ui] fonction connue sous le nom dejbnction perturbatrice , et qui est design^ par R dans la Mecanique celeste. Le developpement de cette fonction « ramene a celui de 1'expression ( 1 -f- a* — 2a cos Q)— dans laquelle Q est u angle qui depend des positions respectives de la planete troublee et de J planete perturbatrice. a est le rapport des grands axes des orbites ci '52 ) lpposer plus peti t q, le I'uni te. Enfin . L'expression ci -de.v >us est ( toe ic irra- eduire en une l indefii tie. Dans ioit proceder sur Mfl* ies cosinus des ( ces planetes; on peut toil jours le s S est une des fractions -|, f , -| , . . . . tionnelle, et on peut seulement ia la theorie des planetes, cette serie multiples de Tangle 0. Le coefficient du terme qui renfeime le cosinus de iQ, etqu'on denote par bf est une fonction de io) et b^] . On en deduit ensuite successivement tous les autres par des equations particulieres aux differences finies. Les valeurs numeriques des coefficients du developpement du radical (i -f- «<* — aacos Q )_s se trouvent effective- meut dans divers ouvrages, ou elles ont ete calculees par la marche que nous venons de rappeler, pour les differentes valeurs de a, qui conviennent aux theories des planetes , et il serait naturel de les y emprunter comme nombres fondamentaux devant servir de base aux calcuis ulterieurs. C'est ce que j'avais ete conduit a faire dans un travail sur les inegalites secu- laires, que je publierai prochainement. Mais toutefoisje voulus soumettre les nombres que j'adoptais a quelques epreuves, et j'eus le regret de me convaincre que dans leur determination il s'etait glisse de graves erreurs qui me mettaient dans l'obligation de la reprendre en en tier. » Une partie de ces erreurs doit etre attribute an mode meme de cal- cul. On sait que ces determinations successives d'une serie de quantites ne doWent etre employees qu'avec reserve, et lorsqu'on s'est assure si 1'erreur qu'on commet necessairement a chaque operation ne va pas en s'elevant suceessivement au-dessus des unites qu'on tient a conserver. Il n est permis de se dispenser de cette discussion preliminaire que lorsqu'on ( 753 ) peut determiner directement, pour servir de verification, la derniere quau- tite a laqueile on est parvenu. 11 ne pnrait pas qo 'am un de ces moyens de eontrole ait ete employe. Je trouve cependant dans la Theorie analjtique du sy steme du monde , que, lorsque la quantite a est tres petite, l'erreur se multiplie dans le calcul des termes consecutifs, de maniere que les re- sultats deviennent de plus en plus inexacts, et qu'onfinit mime par ar- rwer a des differences negatives , tandis qu'au contraire tous les coeffi- cients Vf et leurs derivees sont necessairement positifs. Ici rinsuffisancedes formules est evidente; elle ne peut echapper au calculateur ; mais il me semble aussi qu'on ne saurait se dispenser d'etendre la consequence qu'on en a tiree. Si lorsque a est tres petit et egal a 0,1, on tombe par les for- mules citeessur des resultats negatifs, et par la visiblement faux, lorsque a est simplement petit, et toujours plus petit que l'unite, les meraes for- mules ne doivent-elles pas encore conduire a des resultats qui, pour n'etre pas negatifs, n'en seront pas moins inadmissibles? » Un examen attentif des formules mozitre qu'il en est effectivement ainsi. Nous nous mettons a I'abri de ces causes d'erreur en nemployant que la serie qui donne bf* et celles qui en derivent par la differentiation. II suffit pour cela de faire subir a ces series quelques transformations qui en rendentle calcul tres expeditif; de plus, chaque nombre etant deter- mine separement, independamment de tous ceux qui le precedent, les re- lations citees sont des verifications qui les embrassent tous et ne laissent point de prise aux erreurs. Aussi m'etant trouve dans la necessite de determiner de nouveau une grande partie des coefficients el de leurs derivees , pour un travail sur les inegalites seculaires, je n'ai paslaisse, quoique je n'aie les inegalites periodiques, de calculer aussi les coefficients 1 ;la, je me suis surtout laisse guide par le desir deviter une grande perte de temps aux nomes qui pourraient avoir besoin de ces coefficients. La connaissance des nombreuses erreurs que je signale aujourd'hui dans les valeurs nume- riques qu'on possedait, leur interdisant de s'en servir, j'ai cm devoir con- siderer qu'il m'en coutait peu, apres les calculs preliminaires, de pousser mes determinations un peu plus loin, tandis que dans d'autres circonstances c'eut ete tout un travail a reprendre. « (7«4) chimie. — Memoire sur de nouvelles combinaisons chlorurees , bromurees et suljurees de la napht aline ; parM. A. Laurent. (Commissaires, MM. Chevreul, Dumas, Pelouze.) « Dans ce Memoire, dit M. Laurent, je fais connaitre: » i°. U hydro-chlorate de chloro-naphtalise , qui est un corps cristallise en beaux prismes a base rectangulaire. Par la distillation et par -la potasse il perd de l'acide hydro-chlorique, etl'on obtient duchloro-naphatalise pur. » Sa formule est C*° H" CI6 -f- H4 CI4. » On le prepare avec le chlore et l'hydro-chlorate de^chloro-napthalase. » 2°. Un hydro-chlorate huileux , isomere avec le precedent, et un sous- hy dro- chlorate , egalement huileux et dont la formule est C4° H,e CI6 -f- H'Cl8; » 3°. V hydro -bromate de bromo-naphtalose cristallise, decomposable par la distillation et par la potasse, qui lui enlevent son acide hydro-bromique. » Sa formule est C4° H8 Br8 + H4 Br4. » On le prepare en exposant au soleil le brome et le bromo-naphtalese. » 4*- Le bromo-naphtalose 3 qui cristallise en aiguilles. II est inalte- rable par la potasse et par la distillation. Sa formule est C4° H8 Br8. » On le prepare en distillant le n° 3. » 5*. Le sous-bromhjdrate de Bromo-naphtalose , cristallise en aiguilles. La potasse et la distillation le decomposent. Sa formule est C4° H8 Br8-f- H* Br2. » Il se prepare comme le n° 3 et se trouve mele avec lui. » 6°. Le chloro-bromo-naphlalise cristallise, indecomposable par la po- tasse et par la distillation. Sa formule est C4° H'° CI4 Bra. » On le prepare avec le parachloro-naphtalese et le brome. Sa forma- tion prouve que le cbloro-naphtalese et le parachlorure sont deux corps reellement differents. » 7°. Le chloro-bromo-naphtaleise cristallise a pour formule C40 H " CI4 Br. » II est indecomposable par la potasse et par la distillation. » 8°. La partie de ce Memoire que je regarde comme la plus impor- *ante est celle qui concerne Taction que la potasse et la distillation exer- cent sur un compose que j'ai nomine hydro-bromate de chloro-bromo-naph- tahse. II en resulte que j'ai eu complement tort de dire autrefois , que : ^experience et la theorie des substitutions devaient nous devoiler la nature de ces composes. » L experience seule a prononce, et elle vient encore de prouver que la (755 ! theorie des substitutions estentierement desinteressee dans la question. En ef'fet, en distillant l'hydro-bromate de chloro bromo-naphtalose, il perd tout son brome a l'etat de corps simple, et non d'acide hydro-bromique. » La potasse lui enleve une partie du brome a l'etat de brome et line partie a l'etat d'hydracide. » De plus, si j'ai dit autrefois que les composes de la naphtaline ve- naient appuyer la theorie des substitutions, c'est parce que je croyais que les douze on quinze composes chloruresetbrornures auxquelselle donne naissance etaient convertis par le chlore en chloro-naphtalose. Je viens de m'assnrer de nouveau que cette reaction n'a jamais lieu, et que le chloro- naphtalose et le chloro-naphtalise ne sont que des produits de destruction par la chaleur. » 9°. La suljo-chloro-naphtaline est un corps incristallisable , pulve- rulent. Sa formule parait etre C<° H,a CI4 + S1 + H8 O4. » On la prepare avec le sulfhydrate d'ammoniaque et le chlorhydrate de chloro-naphtalese. » physique du globe. — Memoire sur les eaux minerales de VAllemagne, de la Belgique, de la Suisse et de la Savoie jparM. Foistan. ( Commissaires, MM. Thenard, Dumas, Elie de Beaumont, Pelouze.) « J'ai expose dans ce Memoire, dit l'auteur, quelques faits recueillis pendant un voyage en Allemagne et dans d'autres contrees celebres par leurs eaux; je consignerai dans un travail ulterieur, les analyses dont j'ai pu verifier 1'exactitude, et qui sont dues a des chimistes etrangers, pour faire unecomparaison plus exacte de ces eaux avec les eaux de France. En atten- dant, j'ai deja constate : » i°. Que toutes les eaux sulfureuses, soit d'Allemagne , soit de Suisse on de Savoie, sont des eaux sulfureuses accidentelles (i), ayant toutes Je caractere propre aux eaux de cette espece que j'avais signalees a Bigorre et » a°. Toutes ces eaux sourdent dans des terrains de formation secondaire, et resultent de la desoxigenation dun sulfate (quelquefois de sonde, le plus souvent de chaux et de magnesie) par des marieres organiques en decuin- lifie d'accidenlclles. icVII, pay. 5io, la distinction ! naturelles et cellcs qu'il q«*a* ( 7^6 ) » 3°. Toutes ces sources (a l'exception de I'eau deSchisnach, en Suisse, qui resulte de la decomposition du sulfate de chaux, dont cette eau con- tient une grande quantite, ce qui lui donne la plus grande analogie avec I'eau d'Enghien) sont tres peu sulfureuses ; quatre ou cinq fois moms en general, que les principals sources des Pyrenees. » Jeciterai, notamment, les eaux d'Aix-la-Chapelle , que l'on a conside- rees jusqu'ici comrae tres sulfureuses, quoiqu'elles le soient si peu qu'elles perdent tout leur principe sulfureux par la seule chute de I'eau dans la baignoire. » 4°. La plupart de ces sources sont froides, et quant a celles qui sont chaudes , elles sont dautant plus sulfureuses dans chaque localite qu'eiles se refroidissent davantage , en s'eloignant de la source saline principale dont elles tirent leur origine. C'est ce qu'on voit tres bien a Borcette et a Aix-la- Chapelle. » 5°. Les sources sulfureuses accidentelles produisent de la sulfuraire sur leur passage, quand elles sontau-dessousde 5o°, comrae celles des Pyrenees; mais elles ne contiennent pas de baregine en dissolution. Quand elles contiennentune matiere organique en dissolution , cette matiere m'asemble de l'acide crenique. » 6°. Dans les environs des sources sulfureuses accidentelles, se trou- vent , en general , des sources ferrugineuses crenatees , comrae si les matieres qui produisaient la desoxigenation des sulfates pouvaient se changer eu acide ayant la propriete de dissoudre le fer. » Quelquefois le principe sulfureux et l'acide crenique se trpjuvent reunis dans la meme source, comme a la Geronstere de Spa. "^ » Jai cru devoir etablir une nouvelle classification des sources que j'ai visitees, d'apres la predominance d'un ou de plusieurs de leurs principes constituants, et j'ai etabli des divisions qui en facilitent l'appreciation. » Je joins a mon Memoire une piece d'argent recouverte d'une couche debromure d'argent, par l'aclion de la vapeur, degagee des eaux-meres de Kjreusnach, par le manganese et l'acide sulfurique. » M. Brukier adresse la description d'un appareil a chute d'air dans le vl(f('Jonctionnant par la vapeur sans la condenser, et celle d'une machine hydrauLique sans pistons, leviers, ni rouages, laquelle est raise en jeu par 1 appareiU Cake le vide. ( Comniissaires,MM. Arago, Savary, Poncelet, Coriolis, Seguier. ) ( 7*7) M. Julia de Fontenelle fait connaitre les resultats d'experiences qu'U a entreprises pour constater X action des medicaments reputes diuretiques. Ces experiences ont ete faites sur trois personnes, et poursuivies pendant huit mois. I/auteur a tenu compte, non-seulement de la quantite des liqui- des pris en boissons, soit pendant le repas, soit comme vehicules des sub- stances medicamenteuses, mais encore de la proportion d'ean contenue dans les aliments solides. II a egaiement tenu compte de la temperature atmospherique, et de la frequence du pouls chez chacune des personnes soumises a cette epreuve. II conclut de ses recherches, que la plupart des boissons reputees diuretiques ne le sont pas plus que l'eau pure; et que quant aux substances dont l'influence est bien reelle sur la secretion de 1'urine, il en est quelques-unes qui, suivant les doses auxquelles on lesad- ministre, peuvent produire des effets exactement inverses. ( Commissaires, MM. Magendie, Double, Serres.) MM. Meyer freres adressent la description et la figure dun metier meca- nique pour le tissage des etoffes de lin et de laine. (Commissaires, MM. Seguier, Gambey, Piobert.) M. Perrottet prie l'Academie de vouloirbien charger une Commission de faire un rapport sur les resultats des travaux auxquels il s'est livre dans le cours d'un voyage aux hides, et pendant un sejour dans les Nilgherries. Les collections qu'il a formees et les observations quil a recueillies, quoique plus particulierement relatives a la botanique, s'etendent aussi aux autres bran- ches de l'histoire naturelle et a divers points de la physique du globe dans ces montagnes. Les instruments dont il a fait usage pour les observations meteorologiques et pour les mesures de hauteur au moyen du barometre, ont ete compares, a Pondichery, avecceuxdefo Bonite, lesquels l'avaient ete eux-memes, comme on le sait, avec les instruments de (Commissaires, MM. Arago, Dumeril, Savary, Richard. CORRESPONDAIVCE chimie orgamique. — Sur de nouveaux cas de substitution du chore a I'hjdrogene.—hettre de M. Malaguti. « Depuis que M. Regnault est parvenu a remplacer tout lhydrogejae de I'ether sulfurique par du chlore, j'aisenti, d'accord avec tous les chimistes, ( 758) eombien il serait important d'effectuer cette complete substitution dans Tether sulfurique combine a un acide. » Apres de longs essais, je suis parvenu, en soumettant I'ether oxali- que a la triple action de la chaleur (ioo° centig.) de la lumiere directe et du chlore, a le convertir en un corps tres bien cristallise, depourvu com- pletement d'hydrogene, tres riche en chlore, et dont la composition re- presente de I'ether oxalique qui a perdu son hydrogene, et qui a gagne 1 equivalent en chlore = C40% C8 ChtoO. » Ce corps est neutre, sans odeur et saveur lorsqn'il sort du vide; il fond vers -f- 1700 centig., et se fige en lames rectangulaires; mais a cette tem- perature, il a deja subi un commencement de decomposition, ainsi il n'est pas distillable. Tous les liquides qui ont de l'affinite pour le chlore, corame lesalcools, les ethers simples et composes, les huiles essentielles ie decom- poser] t par le simple contact, et parmi les nombreux produits de la de- composition, on trouve une matiere huileuse, insoluble dans 1'eau, neutre, aromatique, sucree, ne contenant pas d'hydrogene, dont la composition peut etre exprimee par de l'acide oxalo-vinique anhydre qui aurait gagne en chlore tout ce qu'il aurait perdu en hydrogene = C4 O3, C 8 Gh10 O, C4 O3. » En effet, si Ton verse de 1'ammoniaque liquide sur cette matiere hui- leuse, on obtient immediatement une substance cristallisee en aiguilles, 011 en paillettes, qui est volatile, fusible, neutre, sucree, dont la com- position represente de Foxamethane, qui ne contient plus que les l\ atonies d'hydrogene de l'amide, le restant ayant ete remplace par du chlore = C4 O3, C8 Ch'» O, C4Oa H4 Az9, c'est-a-dire une combinaison d'un atome d'oxamide, et d'un atome d'ether oxalique chlorure. Cette nouvelle oxamethane, broyee a froid avec des alcalis hydrates, ne degage pas d'am- moniaque, mais sous 1'influence de la chaleur, le degagement de ce gaz de- vient considerable, et dans le meme temps il se forme de Toxalate, et du chlorure d'alcali, et un nonvel acide chlorure que je n'ai pas encore $tu- die. J'ai done l'honneur de prier t'Academie de vouloir prendre date de la decouverte , De I'ether oxalique chlorure = C4 0\ C8 Ch ,0 0, De foxalo-vinique chlorure anhydre. . = C* O3, C8 Ch'° 0, C4 0\ ^e Voxame'thane chloruree = C< 03, C8 Ch'° 0, C^O%H^Az% comme etant pour moi le point de depart pour une longue serie de re- cherches, qm> j'eSpere, ne seront pas depourvues de quelque interet, dans un moment ou s'agitent des questions si graves pour ia science. '759) » Qu'il mesoit permis, en terminant, d'annoncer que M. Leblanc, sous la direction de M. Dumas, est parvenu, pour Tether acetique, a des re- sultats analogues a ceux que j'ai obtenus pour Tether oxalique.» physique expekimentale. . — Recherches sur les quantites de chaleur degagees dans les comhinaisons chimiques. — Lettre de M. Hess a M. Arago. « La complaisance avec laquelle vous avez bien voulu vous preter a des recherches parmi les papiers de feu votre ami M. Dulong, par suite d'une communication que j'ai eu Thonneur de vous faire, me laisse esperer que vous me pardonnerez de vous importuner encore une fois. Les resultats obtenus parM. Dulong ont ete accueillis par le monde savant avec une juste satisfaction. Vous aurezvn, par ma premiere lettre, que je m'occu- pais du meme sujet, et que M. Dulong m'avait engage a attendre la publi- cation de ses recherches pour continuer les miennes. Depuis, j'ai repris ce travail, et je me suis apercu qu'en operant d'une certaine maniere, on parvenait a obtenir des resultats qui s'accordent fort bien entre eux. II est de la nature de ces experiences, que plus les quantites de substances employees a la combustion sont grandes, et plus le resultat devient sur. II vous serait certainement facile de trouver dans les notes de M. Dulong, le volume d'oxigene qu'il employait ordinairement. Cette donnee , qui ne saurait manquer de se trouver dans ses papiers, serait tres importante a con- naitre. Danstous les cas, M. Cahart, qui vous a donne des renseignemeuts sur Tappareil a combustion dont il s'est servi . saura indiquer oil se trouvent les gazometres employes, et quel etait leur volume. Plusieursdes resultats que j'ai obtenus s'accordent bien avec ceux de M. Dulong. Je les publierai des que je les aurai completes, et cela avec tons les details des experiences et des appareils, vu que ces donnees fondamentales out besoin d'etre parfai- tement etablies; elles sont trop couteuses et imp penibles pour ne pas ta- cher (Ten rendre la reprise superfine sujet de cette lettre, et qui, je Tespere, meriteront votre attention. J'avais trouve anterieurement que, quand deux substances se combinent entre elles en plusieurs proportions, les quantites de chaleur degagees par ces differences comhinaisons se trouvent entre elles dans un rapport simple et multiple. L'importance de ce fait, dont je considere Tenonce comme une loi generale, m'a force de repeter mes experiences avec soin , en void Jes resultats. La chaleur degagee est exprimee par la quantite d'eau qu'.me partie dacide (suppose toujours anhydre), eleve de i° cent. C. R. 1840, l« Scmcstre. (T. X, K°i9.) I 03 HS H 77,86 2 EKS H 38,9 r h4 3H 38,9 i H^ arH(excesd'eau). 38,9 i. * Si au lieu d'operer directement, en produisant la combinaison de l'eau et de l'acide sulfurique en proportions fixes, on mele l'acide (de la com- position indiquee dans ie tableau) a tm exces d'eau, suffisant pour degager toute la cbaleur du melange de Tacide a l'eau , on obtient les n ombres suivants : Acide employe. Chaleur degagee. Multiples. Differences. S 5i3,96 » 5; IPS 116,7 *•! 77,8 H6S 38,9 » Plus tard , je compte reprendre encore ces experiences dans le but de parvenir a des resultats aussi rigourenx que possible ; pour le moment, la chose essenrielle etait certainement de decouvrir un rapport general qui permit d'interpreter avec succes les recherches ulterieures. Ces recher- ches m'ont conduit a la loi suivante: » line combinaison ajant eu lieu , la quantite de chaleur degagee est constantef soit que la combinaison s'opere directement } soil quelle ait lieu indirectement et a differentes reprises. » Si Ton sature une base par l'acide sulfurique, on trouve qu'un acide plus fort degage plus de cbaleur qu'un acide plus faible; mais, qu'on ajoute a la chaleur degagee par l'acide plus faible, la quantite de chaleur degagee par l'eau, pour le ramener a cet etat de dilution, et Ton aura un nombre constant. Chaleur degagee 595,8 595,8 5i8,9 77,8 596,7 48o,5 116,7 597>2 446,2 i55,6 6ox,8 Moyenne %7>8 (76. ) » J'ajouterai encore les chiffres fournis par la potasse, et qui m'ontcoute le plus de peine a verifier. Acide employe. Chaleur degagee par la potasse. Par l'eau. Somme. fl£ 597)2 597,2 HaS. 527 , i 77,8 604 ,9 WS. 483,4 116,7 600, i Yl4' 445,4 i33,6 6ot,8 »On obtieut des resultats tout-a-fait serablables avec la soude et la chaux; toutes ces bases degagent avec 1'acide sulfurique la meme quan- tite de chaleur. Ceci m'amene a vous parler de la thermo-neutralite; mais comme je ne pourrais le faire sans depasser les bornes de cette lettre, je me reserve ce sujet pour une autre fois. » Si Ton applique la loi des proportions multiples aux recherches de M. Dulong, on s'apercoit de suite que la chaleur degagee par la combus- tion du carbone rentre dans cette loi, et Ton trouve que dans la forma taon de 1'acide carbonique , la quantite degagee par le premier atome d'oxi- gene, est a la quantite degagee par le second comme 3 '. 2. On retrouve encore un rapport semblable pour les deux oxides du cuivre. Appliquons ceci a la combustion du charbon dans le haut-fourneau, et nous trouve- rons que deux atomes d'oxigene, employes a produire de l'oxide de car- bone, degagent 6° de chaleur; tandis qu'ils ne degageraient que 5° s'ils etaient employes a produire de 1'acide carbonique. On pent se demander pourquoi l'oxide de fer, meie au charbon et forte merit echauffe sur un point, ne continue-t-il pas a operer la combustion du charbon , et n'est-il pasreduit en fer? Admettons, pour la chaleur degagee par l'oxigene com- bine au fer, un rapport semblable que pour le carbone, et nous trouve- rons que si le peroxide est jFe+O, la chaleur totale , degagee par les trois atomes d'oxigene, sera 8% tandis que ces trois atomes, employes a produire du protoxide, auraient degage 90 de chaleur. lis ne contiennent done plus que -§■ de chaleur disponible, ce qui parait etre insufhsant pour entretenir le melange a la temperature requise. Le resultat u'esl pas sail- lantdans ce cas , parce que le nombre d'atomes d'oxigene est tres limite. Mais considerons la poudre a canon , ou un melange de sal pet re et de char- bon. Pourquoi brule-t-il si facilement ? Nous supposerons , pour ! acide nitri- t|ue, une serie analogue a celle que nous avons vue plus haut. Soit la quan- (-*> ) lite de chaleur degagee par le premier atome d'oxigene i6°, par le second 8, par le troisieme 4, par le quatrieme 1 , et par le cinquieme 1. La somme de la chaleur degagee serait 3 1, tandis que la chaleur totale serait 5 X 16 , ou 80. La eombinaison contient done encore les f de chaleur disponible, qui, si Ton a encore egard a la chaleur correspondante a l'exces d'affi- nite du carbone pour I'oxigene sur celle de I'azote , nous explique suffi- sarament la chaleur degagee par la eombinaison du melange. Un des cas qui se presenteront le plus souvent a resoudre certainement, celui de savoir si une eombinaison de troisatomes (telle que Mm) est R + 2O, ou RO-f O. Dans toutes les decompositions chimiques, on neglige d'ordinaire d'avoir egard aux quantites de chaleur depensees. Nous croyons, par exemple, avoir suffisamment explique la preparation de I'oxigene par Fequation sui- vante Mm et HS == MmS et O et H. Si ces formules etaient la traduction exacte du phenomene, la chaleur necessaire pour produire la decomposi- tion serait constante depuis le commencement jusqu'a la fin de l'opera- tion ; mais elle ne Test pas. On n'a qua faire 1'experience avec une lampe a esprit de vin, qui permette de bien regler la chaleur, et Ton trouvera que l'operation se partage en deux periodes tres distinctes. On obtient d'abord 2Mn et 3HS==Mf^S-f-HetOetaU; e'est-a-dire qu'il ne se degage que le quart de I'oxigene du peroxide (Mm). Si Ton augmente alors considerable- meut la chaleur, on obtient encore exactement la meme quantite d'oxi- gene que la premiere fois, plus de 1'acide sulfunque hydrate, et vous avez en definitive 'knS3 + H= 2MmS et HS. » La seconde loi enoncee plus haut, nous conduit a des resultats 11011 moins interessants. M. Ure a publie , comme vous l'avez vu ( The Athe- ncBum, 1839, n°62o) des recherches sur la quantite de chaleur degagee par plusieurs houilles. De ces experiences il tire le resultat que la methode generalement usitee jusqu'a present, et qui consiste a mesurer l'effet utile d'nn combustible par la quantite d'oxigene qu'il exige pour sa combustion, doit etre rejete. M. Ure trouve que plus une houille contient d'hydrogene, et moins elle donne de chaleur, ce qu'il attribue a la formation de vapeurs, qui absorbent une portion du calorique. J'apprecie d'autant plus cette expe- rience, que l'auteur, qui n'en connaissait pas la cause, donne une explica- tion evidennnent ftiusse , vu que la combustion finale ne donne, abstraction taite des matieres etrangeres, que des gaz. Or, voici ce qu'il en est : la somme de chaleur correspondante a une certaine quantite d'eau et ( 763) d'acide carbonique, que nous supposons provenir de la combustion, etant constante,\\ est evident que si l'hydrogene setrouvait combine anterieure- mentaucarbone, cette combinaison n'a pas pu avoir lieu sans engagement de cbaleur; cette quantite deja eliminee, ne peut plus se retrouver dans la quantite degagee par la combustion definitive. Hen resulte pour la pratique la regie fort simple, <\x\un combustible compose degage toujours moms de chaleur que ses elements, pris separement. Vn coup d'ceil jete sur les ex- periences de M. Dulong suffira pour vous convaincre quelles so pretent tres bien a ce mode d'interpretation. Quand nous connaitrons mieux les quantites de chaleur degagees par la combinaison de plusieurs elements, la quantite" de chaleur degagee par la combustion d'une substance orga- nique deviendra un element important, et qui nous conduira a une con- naissance plus intime de sa constitution. J'ai la pleine conviction que nous n'aurons une idee precise des phenomenes chimiques que quand nous par- viendrons a indiquer dans nos formules les rapports du calorique comme nous indiquons aujourd'hui le chiffre relatif des atomes ponderables; an moins Ja thermo-chimie promet-elle de nous deVoiier les lois encore se- cretes de l'affinite. » geologfe. — Memoire sur les terrains du groupe paleotheriique de la Fen- dee (terrains tertiaires des anciens auteurs); par M. Riviere. — (Extrait par i'auteur.) « Le travail que je presente ici fait partie de ma Description general* de la Vendee , et fait suite a celle des terrains modernes et des blocs er- ratiques que j'ai deja publiee par fragments. J'y decris les terrains du groupe paleotheriique de la Vendee, contree de la France occidentale qui offn a peu pres toute I'echelle des terrains. » La partie occidentale de la France traversed par la Loire, presente un< multitude de lambeaux appartenant aux terrains paleotheriiques. Plusieurs ont ete assez bien decrits ; je citerai entre autres celui des Gleons , celui de Machecoul (Loire-Inferieure) y ceux de la Touraine et ceux du Poitou. Les uns sont exploite's comme pierres de construction on de chaux, et les autres comme amendements; parfois aussi ils fournissent des meules de qualites variables. »Ces terrains reposent indistinctement sur tous les autres qui se inon- trent au jour dans la contree; mais souvent des depots plus modernes em- pechent d'apprecier exactement leurs caracteres- neanmoins, parnii ks » (764) i caracterises du groupe paleotheriique , les couches du [iioique en apparence horizontales , subissent quelques accidents on inflexions, et semblent generalement se relever dans le sens de l'E. a I'O., tandis que celles du terrain meme sont dirigees tantot du N.-N.-E. au S.-S.-O., et tantot duN.-N.-O. au S.-S.-E. ; c'est-a-dire qu'eiles se croiseraient sous un angle moindre de 45°. » Les principaux depots miocenes de la Vendee sont ceux delaGrande- Cheveriere et de la Gariopiere; les principaux depots eocenes sont ceux de I'ilede Noirmoutier , de la presqu'ile de Boin et de Sallairtaine. » La position du terrain eocene en Vendee , inferieure au terrain mio- cene et parfois meme au-dessous i\u niveau de la mer, ne s'accorde point avec l'opinion generalement admise, d'apres les observations de M. Des- noyers sur les faluns qu on nous dit etre presque toujours aux pieds des calcaires tertiaires plus anciens. Si, comme nous le pensons,, M. Bertrand- Geslin et moi , le depot paleotheriique marin de Noirmoutier est contem- porain du calcaire grossier parisien, on a plusieurs faits entierement op- poses a celui que M. Desnoyers a observe , puisque les faluns des Gleons, de la Cheveriere, de la Gariopiere , etc., sont superieurs an calcaire et au gres de l'ile de Noirmoutier, de la presqu'ile de Boin, de Sallairtaine, de Machecoui, etc. » D'apres les descriptions que je donne dans mon Memoire , on peut voir que les terrains paleotheriiques de la Vendee sont marins, et qu'ils out ete formes sur les bords generalement cretaces d'une ancienne mer. Les cotes , en partant de la pointe de la Gironde, passaient au large des iles d'Oleron, d'Aix, de Re et de l'ile Dieu , se detournaient au N. de cette derniere, pi.ur aller former une baie a l'E. de Sallairtaii elles se dirigeaient vers le S. de Machecoui, en laissant a TO. la presqu'ile de Bouin; passaient au N. de Roche-Serviere et a l'O. de Montaigu; d'oii elles retournaient dans le departement de la Loire-Infe- rieure, pour aller enfin dans TAnjou, la Touraine, etc. Ainsi tous les points qui se trouvent a TO. on au N.-N.-O. de la iigne que je viens d'indiquer, a ^'exception de la partie N. de l'ile de Noirmoutier, etaient sous les eaux; tandis que les lieux situes vers l'E. ou le S.E., te's que les lies d'Oleron , ,rA«i ** Re, le golfe de I'Aiguillon et l'ile Dieu, faisaient partie du conti- » La composition des terrains paleotheriiques de la Vendee mon tie qu'il n y a point eu de melange important de charriages fluviatiles el terrestres avec les depots marius. II n'y avait done pas alors de grands cours d'eau ( 7^5 ) clans la Vendee, on du moins ils avaient leurs embouchures autre part que dans I'O.-N.-O. ; vraisemblablernent il n'existait pas non plus de ces depots lacustres, ou bien de ces depots de source si multiplies dans le haut Poitou, la Saintonge, etc. » On ne trouve pas en Vendee les roches ignees , dont 1'apparition a fait sortir du sein des eaux les dep6ts paleotheriiques ; mais les souleve ments des couches de ces terrains et leur mise an jour se rapporte assez bien, pour le terrain eocene, au systeme qui, d'apres M. Elie de Beau- mont, a pour type les iles de Corse et dont la direction generale est sensi- blement du N. au S. , et , pour le terrain miocene, an systeme qui a pour type les Alpes occidentals, et dont la direction a lieu sensiblement du N.-N.-E. nn peu N.-E. au S.-S.-O. , nn peu S.-O. » anatomik comparee. — Recherches sur la structure dujoie; par M. Lambroiv. « Des 1826, M. Dutrochet avait annonce que les tissus des animaux sont composes de cellules, comme ceux des vcgetaux. Mais il restait a donner des preuves materieiles, irrecusables et faciles a repeter, de ce que l'obser- vation et 1'analogie avaient appris : et surtout il restait a determiner com- ment le sang se comporte autour de ces cellules pour fournir a la secretion , et comment les produits secretes sortaient de ces cellules. » Des recherches sur la structure du foie , de V Helix pomatia, et des injec- tions que je suis parvenu a faire dans les vaisseaux de ce mollusque, m'ont permis d'arriver a ce but et d'eclairer ainsi la structure de cette glande. » Les petites granulations qui composent le foie du limacon et dont le diamelre est de<,]5 de millimetre, ne sont que des cellules plus ou moins completement remplies de bile. 11 est facile de s'cn assurer par plusieurs moyensque je ne puis rapporter dans cette lettre. ». L'injection poussee par les arteres, apres en avoir parcouru les divi- sions les plus deliees, va se repandre dans les espaces que les cellules laissent entre elles, et baigne ainsi les parois de ces cellules sans jamais cellules hepatiques, merite d'etre notee; car eile rappelle celle qui existe cbez les msectes dont les organes secreteurs de la bile sont des canaux aveuglesen contact immediat , par leur exterieur, avec le fluide nourricier. »L'injection, poussee par les conduits biliaires, remplit les cellules; et les espaces intercellulaires soiit toujours demeures vides et incolores. ( 766 ) h En resume, le foie du limacon est un assemblage de cellules ou d'utri- cules, dont ies parois sont exterieurement en rapport immediat avec le sang epanche dans les espaces intercellulaires. Chacune de ces cellules se vide par un canal excreteur; la reunion de ces canaux forme deux troncs principaux, un pour chaque lobe du foie, et ces troncs vont s'ouvrir sepa- rement dans l'intestin. » Je me suis assure que la structure du foie des mammiferes est analogue a celle que Ton voit si facilement dans le foie du limacon. Cbez eux, chaque lobule hepatique n'est qu'tin assemblage de cellules dont les parois sont en rapport immediat avec le sang epanche dans les espaces intercellulaires^ et il m'a paru que c'est de ces cellules que naissent les conduits biliaires. >' chimie appltquee. — Fixation des images photogeniques. — Extrait d'une Lettre de M. Preschtl a M. Arago. « Dans une des seances du mois passe ( Comptes rendus, pag. 488), vous avez fait mention d'un procede pour le fixage des images photogeniques sur metal. Comme jesais tout l'interet que vous portez a la belle decouverte de la Daguerreotypie , j'espere que vous excuserez la liberte queje prends de vous entretenir aujonrd'hui des resultats que j'ai obtenus dans des ex- periences qui datent deja de quelques mois. » On peut parvenir a fixer les images photogeniques obtenues par le procede de M. Daguerre en les traitant avec une dissolution d'hydro- sulfate d'ammouiaque. Pour cet effet, on mele une dissolution concentree de ce fluide avec trois ou quatre volumes d'eau pure, qu'on verse dans un vase plat en quantite suffisante pour que la plaque metallique puisse y etre horizon talement submergee, et que le fluide surnage encore de deux ou trois lignes. Lorsque par Taction du fluide les teintes de l'image sont suffisamment chargees, ce qui arrive en moins d'une minute, on retire la plaque et on la met dans un vase plat avec de l'eau , ou on la laisse quel- le temps: apres on la retire et on la seche. Parce procede les parties polies fb» metal sont teintes en gris par le sulfure, et les parties amalgamees ne som pas ou sont pen attaquees. On peut varier les teintes par la concentra- tion du fluide on par la duree de l'immersion , cependant une trop longue action change les lumieres en jaune. Les images pi*»togeniques traitees de cette manure peuvent supporter le frottement avec le doigt, sans rien perdre de leurS details. » ( 7^7 ) Note sur le m$me sujet ; par M. Choiselat. « On peut employer avantageusement le chlorure et surtout l'iodure argentique, dissous dans l'byposulfite sodique pour fixer les images da- guerriennes. Plongees dans ces dissolutions, dies se trouvent sous l'in- fluence electrique exercee par le cuivre sur 1'argent dissous, et deviennent ainsi ineffacables. » Au lieu d'hyposulfite, on peut employer un melange d'iodure, bro- mure, etc., potassique. » L'iodure d'argent le plus convenable pour cette operation, est celui qu'on obtient en trailant a chaud une plaque de ce metal, par de Palcool iodure precipite par Feau, dissolvant ensuite l'iodure forme et inherent a la plaque dans l'hyposulfite. » geologii:. — Sur le groupe volcanique de Bocca - JMoiijtna ; par M. Leopold Pilla. (Extrait d'un Memoire adresse sous forme de lettre a M. Elie de Beaumont. ) « Dans un Memoire lu en 1834, a I'Academie Gioenienne de Catane {Parallelo tra i trevulcani ardenti dell' Italia), et publie dans le vol. XII des actes de cette Aeademie), M. Pilla s'etail prononce contre la theorie des crateres de soulevement. « Aujourd'hui, dit-il, les arguments sur les- quels je me fondais alors pour l'attaquer, me paraissent bien faibles, et vais vous donner une courte relation de ce que j'ai observe dans un volcan principes ,lff,^.v*r)ftawrT » Al'extremileN..O.deIaCampanie,etauniilitud,uneliainondesAp(nnins jurassiques , il y a un grand volcan eteint , appele vulcano di Eocca-Monjina . du nom du village qui se trouve dans son ombilic. (-'est un \olcaii centra pelle volcan pour me faciliter sa denomination, et au.ssi parce qu'on a trouve des cones d'eruption, comme dans les volcans modernes. Du reste une idee de ce (pie je vais vous dire sur sa configuration et sur les rela- tions de ses diverses parties, vous n'avez qua Jeter les ycux sur la carte que vous avez publiee du Cantal. Le cone a son sommet profondement tronque et il se termine par une crete semi circulate, qui renlerme une C. B. i8iO,i"Srm«tr La partie superieure du grand cone exterieur est tronqu^e et se ter- mine par une arete semi circulaire un peu dentelee, qui porte le nom de monte Cortinella La pente interieure de cette arete forme un escarpe- ment demi circulaire qui renferme une grande plaine, ou le cratere du vol- can. On comprend, d'apres ce qui precede, que la moitie seulement de la circonference du cratere ( celle tournee versi'ouest) est conservee; I'au- tre moitie opposed a ete abattue comme dans la Somma. Les travaux geo- desiques executes par les oflficiers topographes dans cette region, font voir que 1'arete della Cortinella forme un demi-cercle parfait, dont le rayon a la longueur d'un mille et un quart (de 60 au degre).... C'etait done un des crateres les plus vastes de notre pays et peut-etre de toute 1'Italie n Le cone interieur, monte Santa-Croce 3 qui s'eleve au milieu du cra- tere , est un massif de trachyte micace un peu terreux , mais solide , d'une couleur grisatre et rougeatre. II est parseme de petites lames d'albite. tout- (7%) a-fait decomposees , qui y forment comme de petites taches blanches; on y trouve un tres grand nombre de paillettes de mica, de couleur bronzee. » Ge cone ou dome parfaitement regulier, sauf quelques dentelures qui decoupent sa partie superieure {Santa-Croce) s'eleve an milieu du cratere jusqua 33o metres au-dessus de la plaine qui en occupe le fond, et a jooo metres au-dessus de la mer (mesure^trigonometrique); son sommet est le point le plus eleve de tout le massif volcanique. Le geologue le plus exerce a l'observation des volcans, ne saurait trouver une trace de cratere au sommet de ce cone. . . . C'est done un cone de soulevement, et j'ai eu occasion de faire, avec les ingenieurs-geographes qui out leve cette region , la remarque curieuse que la partie conservee de l'arete du grand cratere (monte della Cortinella) forme, ainsi que je l'ai deja dit, un demi-cercle parfait, et que le centre de ce demi-cercle vient tomber justement sur le sommet du cone trachytique de soulevement (monte Santa-Croce). » Passant ensuite aux considerations generates qui se deduisent de ces faits , M. Leopold Pilla fait remarquer que la forme sous laquelle se presen- tent les roches leucitiques sur la pente exterieure du grand cratere de Rocca-Monfina, n'est pas celle que prennent habituellement les laves qui ont coule de la boucbe d'un volcan. ... II semble deja, d'apres cela seul, dit-it, que ces roches n'ont pas ete vomies en forme de courants du grand cratere actuel, et que leur origine doit remonter a des phenomenes ante- rieurs a la naissance de celui-ci. On arrive a la meme conclusion lorsqu'on porte ses regards sur la composition mineralogique de ces roches. Je ne veux pas vous parler de la texture compacte que presentent les leucilites et les leucitophyres sur une pente tres inclinee , ni de I'etat cristallin de leur pate; je veux m'arreter un peu sur ces cristaux gigantesques d'amphigene dont ces roches sont petries daus quelques endroits, ou elles reposent sur un sol incline de 6 a io*. Comment peut-on concevoir la formation de ces cristaux dans une lave qui aurait du descendre, avec une certaine vitesse , dans une lave qui se trouve tout pres du bord du grand cratere? Cela serait contraire a tout ce que nous observons dans nos volcans modernes. Les laves du Ve"suve ne sont riches en cristaux que dans les parties qui ont coule sur un sol horizontal : parmi les nombreux exemples que je pourrais en citer, je choisis celui de la lave du Yesuve. qui coula en 1794, cette lave qui, dans sa partie superieure, ne contient que tres peu de pyroxenes, e^i est, au contraire, petrie dans son extremite inferieure, a Torre del Greco. Cette observation acquiert beaucoup plus de poids lorsqu'on a a expliqu^ l'origine d'une roche singuliere, qui renferme une immense quantity «'♦ io3.. (77°) leucites de la grandeur d'une noisette, d'une noix et meme d'une pomme. Je le repete done, tout nous porte a croire que les roches leucitiques du grand cone de Rocca-Monfina n'ont pas ete vomies en forme de eourants du grand cratere superieur actuel , et qu'elles doivent leur existence a un ordre de choses qui preceda l'ouverture de ce cratere. »Maintenantsinous passons a considerer le cone central de Santa-Croce^ si' nous arretons nos regards sur sa composition, sur sa forme, et surtout sur sa situation, quelles idees ne nous fait-il pas naitre dans l'esprit? Nous avons (Fabord a trouver la cause de cette grande difference entre le trachyte, dont cette montagne est composee et les roches leucitiques qui forment la charpente du grand cone: je n'ai vu nulte part, dans nos volcans, un con- traste si frappant entre leurs produits. . . . De cette consideration decoule une consequence toute naturelle,c'est que le grand cone delta Cortinella et le cone central de Santa- Croce, tiennent a deux systemes differents de formation, et que leur origine n'appartient pas a un meme ordre de phenomenes geologiques. . . .La forme massive des trachytes du cone de Santa- Croce doit necessairement nous la faire considerer com me un cone de soulevement. . . . Nous avons vu, d'ailleurs, que son sommet forme le centre dune enceinte demicircutaire demontagnes. Or, d'aprestoutce que je viens de dire , peut-on supposer que cette circonstance soit purement 1'effet du hasard? Ne doit-on pas plutot croire qu'il y a un rapport intime entre cette circonstance et la difference mineralogique et geologique du cone de Sante-Croce et de la ceinture des montagnes de la Cortinella? Le Puy de Gr'iou se trouve dans les memes relations topographiques avec le Plomb du Cantal, que le cone de Santa-Croce avec la ceinture montueuse de la Cortinella II me semble que lorsque nous observons ainsi des cones plutoniques places justement au centre d'une enceinte de roches relevees et plutoniques elles-memes, nous avons la une demonstration presque mathematique de l'origine de cette enceinte par soulevement. » (M. Pilla expliqae, dans le Memoire, comment il concoit que le dome trachytique cherchant a se faire jour a travers un terrain uni, forme de roches leucitiques, t'abrise, et en a releve circtdairement les fragments, suivant la theorie counue depuis long-temps. II esplique aussi comment les parties man- quantes des roches leucitiques soulevees ont pu etre demolies par des eou- rants qui en ont entraine les fragments dans les vallees des Apennins cal • caires, et jusqae sur la cote de Sorreute, dans le golfe de Naples.) (IV ) chirukgie. — Sur une luxation en arriere de I humerus f reduite apres plus de cinq mois. — Lettre de M. Malgaigne. « Le snjet de cette observation, homme d'une cinquantairie cfahnees, se luxa I'humerus droit en arriere, le 8 novembre i83o,, dans un acces d'epilepsie. Le lendemain il serendit a I'hopiral: la luxation fut meconnue; on le renvoya au bout de dix jours, apres avoir applique des sangsnes, des cataplasmes et un vesicatoire, et les choses resterent dans le meme etat jusqu'au aoavril dernier, oil il vint me consulter a Bicetre. Jereconnus une luxation du genre de celles que j'ai nominees sous-acromiales , qui sont essentiellement incompletes ; et malgre le long temps ecoule, j'an- noncai que la reduction serait peu difficile. Elle fut tentee et obtenue le lendemain 21 avril, apres cinq mois treize jours , a 1'aide de tractions ho- rizontals exercees par les poulies, et d'une impulsion d'arriere en avail t operee a l'aide du genou. Les tractions ne furent pas portees plus loin que 120 kilogrammes 11 ny a pas en le moindre accident. » M. Demidoff adresie Jl2 '11 ttlJII III a ( 1 ++++ +++++++++++++++++++++++++ + + +14- ill ^ + ^l4. +++ + + + +4-4+ + +4- + + + + + + 4:44+H: ++ + f j /.Jh if!! + '•( 1* IllfilllJ-SSMSIiSlS H^k J f~H 3 ( H? I++ + + + + + +I-+ + + + ++++ + + ++ +++++++ + + " vl'» |-"-: ( : - : ' ^ - r--.--~::f "? ^-.^ii i ';i"iil.l |*rf^|j ( H 1 { 1* 1++++++++++++++++++++++++^ J±±-L IB J / ' : : = - " -jf-«H 8\S' I+ + + + + + + ++++ + + + +++ + + + + + +++4.++++ ' ±±+i±J - ( 1 i 1 JMUHlitlll IIIISJIJ — — —Li ^ ' " ~ ------ -- ~ « n c. r. -• C R.,84o; .«S,m«(re.(T.X^ 1 COMPTE RENDU DES SEANCES DE LACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 18 MAI 1840. PRESIDENCE DE M. PONCELET. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE I/ACAD&M1E. M. le President annonce a l'Academie la nouvelle perte qu'elle vient de faire dans la personne de M. Brochant de Villiebs. anatomie comparee. — Observations sur les Spermatophores des mollusques cephalopodes et surla structure des Carinaires, des Dendrophyllies , etc,; communiquees par M. Audouin, et extraites d'une lettre qui lni a ete adressee de Nice, en date du 28 avril 1840; par M. Milne Edwards. « Spermatophores des mollusques cephalopodes. — Vous vous rappelez sans doute les questions que nous nous sommes souvent adressees relati- vement a ces corps singuliers qui ont ete decouverts par Swammerdam et par Needham dans Xappareil male des Cephalopodes et qui , lorsqu'on les extrait de la poche membraneuse oil ils sont loges cote a cote, exe- cutent des mouvements brusques, changent de forme et ne tardent pas a eclater. Quelques naturalistes ont pense que ces corps nliformes etaient des animalcules spermatiques d'une taille gigantesque, d'autres les ont regardes comme des vers parasites ; cependant leur nature me paraissait encore mal connue, et, depuis long-temps, je m etais promis de saisir la premiere occa- sion favorable pour les etudier avec soin. En arrivant a Nice, j'ai mis mon C R. ,840, i"Semestre.{T. X, N<>20.) Io5 j ( 77« ) projet a execution. Je savais, il est vrai, que tout dernierement M. Ca avait fait des recherche: • siiji't; j'ajouterai que la pensee de me trouver peut-etre devance par ce savant ne m'a pas arrete; car dans le cas ou mes observations n'ajouteraient aucuu faitnouveau a ceux deja constates par lui, et ou j'arriverais aux memes con- elusions, mon travail aurait encore quelque utilite, puisque cetteconformite dans les resultats fournirait un argument de plus en faveur de ce que je croirais etre ia verite. Je me suis done mis a l'oeuvre, et je n'etais encore que peu avance dans I'examen des filaments spermatiques du Poulpe, lorsque j'ai appris du Dr Peters ( jeune naturaliste de Berlin en mission a Nice ) qu'il s'occupait du meme sujet: ses observations portaient priucipalement sur les Seiches et cette circonstance nous a determines a reunir nos travaux et a poursuivre en commun les recherches que nous avions commencees cha- cun de notre cote. Nous avons etudie, sous ce point de vue, tous les Cepha- lopodes dont nous avons pu nous procurer des individus males; savoir le Poulpe commun , le Poulpe a longs bras , XEledon musque, la Seiche offi- cinale et le Calmar commun. »Chez tous ces animaux les filaments spermatiques ou corps needha- miens se rencontrent en abondance et nous out offert line structure tres compliquee. Leur conformation differe suivant les especes auxquelles ils appartiennent, mais on y distingue toujours un etui en forme de silique compose de deux tuniques et renfermant flans son interieur un long tube contourne sur lui-meme , comme un intestin, rempli dune matiere blanche opaque et en connexion avec un appareil membraneux plus ou moins translucide. Ce tube intestiniforme est un reservoir spermatique contenant des niilliers de zoospermes, et I'appareil atiquel il est attache par son ex- tremite anterieure sert a faire eclater l'etui et a determiner la sortie du re- servoir lui-meme. La structure de cet instrument d ejaculation varie suivant les especes, et le mecanisme a l'aide duquel la projection du reser- voir spermatique s'effectue, differe egalement chez tous les Cephalopodes soumis a notre examen. Du reste, les dessins que je vous adresse vous feront connaitre toutes ces particularites et me dispenseront de vous en donner ici la description ( i ). •Ainsi ces corps quej Cuvier appelle les jameux filaments machines de Needham, ne sont ni des animalcules spermatiques, ni des vers para- (0 M. Audo«\Q a fait passer sous les yeux de l'Academie ces dessins , composant ( 779 ) sites, mais des instruments de fecondation tels que je n'en connais pas encore d'exemple dans le regne animal ; nous proposons de les appeler des Spermatophores y et je ne puis mieux les comparer qu'aux grains de pollen qui renferment aussi les corpuscules fecondateurs et qui eclatent de meme , pour s'en decharger, lorsqu'ils sont parvenus de l'appareii male sur 1'organe femelle de la fteur. Suivant toute probability ces Spermato- phores sont aussi chez les Cephalopodes un moyen de transport pour la liqueur seminale, a l'aide duquel celle-ci arrive dans fappareil femelle, malgre l'absence de tout organe de copulation. Quant aux animalcules spermatiques renfermes dans Imterieur de ces corps singuliers , ils ne dif- ferent en rien de ceux des autres animaux, seulement vous remarquerez qu'ils offrent des differences, soit dans la taille, soit dans la forme, chez tous les Cephalopodes dont je viens de vous entretenir. » Anatomie des Carinaires. — A la suite des grands vents qui ont regne an commencement du mois, la baie de Nice a ete visitee par un grand nombre de Carinaires, et nous avons fait, M. Peters et moi (d'abord chacun de notre co!e le meme jour, puis de concert), quelques recherches sur la structure de ces animaux. Vous savez que Yon considere generalement tous les mol- lusques de 1'ordre des heteropodes, comme etant hermaphrodites; dans une Note ajoutee a la seconde edition de son Regne animal , M. Cuvier a cut : « M. Laurillart croit leurs sexes separes » ; mais il ne parait pas avoir ete convaincu de l'exactitude de cette opinion , et M. delle Chiaje a cru trouver chez les Carinaires un testicule situe aupres de l'ovaire. Or il nous a ete facile de nous assurer que, chez ces mollusques, les sexes sont parfaitement distincts; les males et les femelles different meme par des ca- racteres exterieurs des plus apparents. Effectivement, chez les males, on voit du cote droit (I'animal etant suppose sur le ventre, ce qui est l'inverse de sa position ordinaire), au-dessous du nucleus visceral, un appareil copuiateur tres developpe, appareil qui manque completeme melle; et celle-ci offre a son tour, aupres de fanus, un orifice genital dont le male est prive. Le testicule occupe la meme place que l'ovaire, et ressemble beaucoup, mais. au lieu dovules caracterisees par 1'existence d'un sac vitellin et d'une vesicule de Purkinje, il contient des capsul< membraneuses remplies de zoospermes. Ces animalcules ont une qu< tres longue et executent des mouvements assez vifs; vous en troi une figure dans fun des dessins que je vous envoie. Nous nous sommes sures du meme fait chez les Firoles; vous trouverez aussi, par c que J'appareil circnlatoire des Carinaires differe notablement d> areil Mb- font t lui ence iules leue erez s as- ( 7»" ) cription qui en a ere donnee, et que le systeme nerveux de ces anim offre une complication plus grande que chez aucun autre mollusque ga ropode connu jusqu'ici; car, outre les ganglions labiaiix, cerebram sous-aesophagiens , vous y verrez une paire de ganglions optiques , paire de ganglions ophthahniques, une paire de ganglions hepatique un ganglion sous-anal; enfin, vous y remarquerez aussi desnerfs s gsteteNgaes analogues a ceux que nous avons decouverts ensemble, il y a unequinzaine d'annees, chez les crustaces, et que M. Brandt, a retrouves depuis chez un grand nombre d'autres animaux invertebres. » Observations sur les sexes des Oursins. — La separation des sexes chez des mollusques gasteropodes n'a rien qui doive nous etonner; mais ce qui vous surprendra, je pense, c'est que chez les Oursins, il existe aussi des males et des femelles parfaitement distincts. Ce fait curieux a ete constate dernie- rement par M. Peters et j'en ai verifie a plusieurs reprises Texactitude. Exterieurement les testicules de ces Echinodermes ne different en rien des ovaires, mais le liquide qu'ils renferment est d'un blanc laiteux, au lieu d'etre orange comme chez les femelles; il fourmille de zoospermes dont la queue est tres difficile a apercevoir, et dont les mouvements sont tout-a- fait caracteristiques. » Structure et organes seocuels des Dendrophjllies. — Je vous envoie egalement un dessin qui montre la conformation exterieure et la structure interieure des polypes a polypiers pierreux, dont M. de Blainville a forme le genre Dendrophjllie. Si Ton jugeait de ces animaux par la figure que Donati en a donnee et que la plupart des auteurs modernes ont reproduite, on leur croirait une organisation des plus bizarres ; mais les tentacules en maniere de pinces dont on avait suppose leur bouche en- touree n'existent pas, et leur structure tant interieure qu'exterieure ne differe que peu de celle des betimes et surtout des Carjophjllies propre- ment dites. I/analogie pouvait nous faire presumer qu'il en serait ainsi , mais j'ai coustate en outre que ces polypes coralligenes possedent, de meme que les animaux superieurs, des organes sexuels distincts. Les uns sont pourvusd'ovairestandisqueles autres portent a la place occupeed'ordinaire par les organes femelles, des testicules de meme forme que ces derniers et rentermantau lieu d'oeufs, des animalcules spermatiques. Yous verrez un de ces zoospermes figure dans le dessin dont je viens de vous parler. 0 Observations sur la structure des Acalephes hjdrostatiques. — J'aieu aussi i'occasion d'etudier quelques-uns de ces singuliers Acalephes hydros- tatiques qui ont ete designes sous le nom de Phjsophores et qui ressem- ( 73i ) blent a de longues guirlandes de fleurs entremelees de baies arrondies et de stipules contournees en spirales. IN'ayant pas encore mis au net les des- sins que j'en ai faits, il me serait difficile de vons exposer en quelques mots ce que j'ai pu debrouiller dans leur texture complexe. Je vous dirai seule- ment que j'ai maintenant la conviction que ce ne sont pas des animaux simples, mais des agregations d'un grand nombre d'individus naissant par bourgeons et vivant reunis entre eux a la mnniere des polypes composes. II me parait egalement probable que ces Acalephes composes out les sexes distincts, car chez quelques-uns, ou je n'ai pu apercevoir de traces d'un ovaire, j'ai trouve des organes remplis d'animalcules spermatiques. » Jppareilde circulation des Holothuries. — Enfin je vous envoie aussi un dessin de I'appareilcirculatoire des Holothuries. Les descriptions qui en ont ete donnees par MM. Tiedmann et delle Chiaje s'accordaient si peu, qu'il m'a semble necessaire d'examiner de nouveau ce point, et je me suis assure que la disposition des vaisseaux est a peupres telle que l'a indiquee M. delle Chiaje. » voyages scrENTmQiTES. — Notice sur les premiers travaux de la Commissu m scientijique de Vdlgerie; par M. Bory de Saint Vincent. « J'ai l'honneur d'adresser a I'Academie un rapport succinct sur les tra- vaux de la Commission explorative et scientifique d'Algerie durant les trois premiers mois qu'elle a passes sur son terrain : il n'y sera consequemment question que du resultat de nos explorations d'hiver. » Jusqu'ici les voyageurs n'avaient guere parcouru les bords africains qu'aux mois qu'il est convenu d'appeler beaux, mais qui sont certaine- nient les moins bons a cause des graudes chaleurs auxquelles succedent des deluges, et iinsalubrite qu'on dit se deveiopper a la suite de ces alter- natives. L'Afrique n'est alors, a ce qu'on pretend, que poussiere ardente ou fange tenace; en attendant que nous puissions juger de ce qui en est, nous pouvons assurer a I'Academie que pour nous, jusqua ce jour, le ciel et la terre out presente la plus douce physionomie; a la ve'rite la mer a ete parfois assez agitee, particulierement vers 1'epoque de requinoxe, ce qui ne nous a point empeches d'etudier ses productions, soit au pour- tour, soit dans les profondeurs de la rade qui est bien plus riche, notai ment en invertebres et en hydrophytes, qu'on ne se Tetait im » II est vrai que M. Deshayes, que la recherche de ces anims cernaitplus specialement, n'a pas neglige un instant de calme pour visiter les rochers a fleur d'eau, qu'il s'est plus d'une fois embarque avec les pe- cheurs pour ne rien laisser echapper de ce que ces homines ne se doiment pas la peine de rapporter au marche, et que de plus, il a frequemment parcouru les eampagnes pour recueillir des especes terrestres. Grace a cette activite, il a pu etudier et reunir cent soixante-trois Mollusques dont neuf Cephalopodes, entre lesquels deux sont nouveaux, et quatre-vingt- quatorze Gaste'ropodes ou se distinguent deux Limaces, une Agathine, une Planorbe, une Paludine,une Doris, une Tritouie, une Nalice, une Siphonaire ainsi qu'une Fissurelle non decrite.il a de plus observe cinquante-sept Ace- phaies, entre lesquels une Anatife inconnue; trente trois Annelides apparte- nant a presque tous les genres et dont la moitieau moins avaient ere negligees; vingt-un Rayonnes echinodermes , parmi lesquels une magnifique Euriale ignoree,enfin cinquante-cinq Zoophytes. G'est parmi ces derniers que nous avons admire le plus grand nombre d'objets curieux, inconnus ou mal connus; on peut deja y former six genres nouveaux. Le nombre total des especes que possede notre savant collaborateur etait consequemment de deux cent soixante onze a la fin de mars. Ce qui meritait d'etre represents au milieu d'une si abondante recolte, l'a ete fidelement par M. Vaillant dans vingt- uue planches contenant cinquante-trois figures; malheureusement l'arri vee des microscopes que nous envoyait le Ministere, avec des livres et autres instruments, ayant ete fort retardee par des causes independantes de notre volonte. Thabile artiste n'a pu dormer que des grossissements de loupe, ce qui necessitera peut-etre qu'on en recommence quelques- uns l'annee prochaine a pareille epoque. La meme cause ne m'a pas per- mis de penetrer aussi profondement que j'eusse voulu le faire dans I'or- ganisation des polypiers flexibles vivants, ainsi que dans celle des plantes marines, dont la quantite est plus considerable que je ne le supposais. Les mc7indres rocs, depuis la plage de Sidi-Ferruch jusqu'au fort Babazoun, en sont tapisses : il est a remarquer qu'en depit de cette abondance, les vagues n'en rejettent que tres peu de fragments, la piupart en mauvais etat, aux lieux ou des plages facilitent leur deroulement : il faut, quand on en vent recolter, herboriser dans la mer meme, en bateau et a l'aide de dragues ou de crochets de fer convenablement emmanches, comrae «ous comptons le faire quand le calme nous le permettra. » La poissonnerie est egalement assez riche, et quoique les tourmentes 4UI se succedent vers la fin de la saisou ne permissent pas toujours aux ^uit tartanes de peche qui TapprovisionnenL de tenir la mer, elle ne nous en a pas moins fourni piusieurs raretes. Sur environ 65 especes dont nous avons jus^u'a ce moment constate l'existence, M. Guichenot, qui prepare avec dexterite, et conserve aussi dans la liqueurtout ce qiul croit manquer ou n'etre pas en bon etat dans les galeries du Museum; M. Guichenot, ( 783 ) dis-je, presume que nous possedons deja six a sept nouveautes, savoir : une jolie petite Torpille toute noire en-dessus, une brillante Girelle, deux petits Lepadogastres, deux Blennies, et peut-etre une Vive. M. Vaillant represente dans !eur fraicheur les charmantes especes dont les couleurs sont sujettes a s'alterer : il en a deja figure une vingtaine, ce qui sera d'au- tant plus utile, que les collections nc donnent point d'idee des change- mentsquesubissentlesanimauxdelamer,changementsqui sont tels, qu'un Labre eclatant de minium et de carmin , nous ayant ete apporte au sortir de 1'eau, est devenu par la preparation, quand il a ete bien sec, le Nitidis de Bloch; heureusement nous en avions conserve le portrait qui prouvera l'identite. » L'hiver d'Alger, tout chaud qu'il est, n'eu ayant pas moins ses jours de pluies, celles-ci forment par-ci, par-la, de petites flaques d'eau dans les- quelles on pent facilement observer les batraciens. En ete, ces «nimaux sont reduits a rentrer dans le sein de la terre pour echapper aux ardeurs du jour, precisement comme dans nos mois de glace, ils s'enfoncent sous la vase afin de ne pas mourir de froid. Get ordre de reptiles, essentielle- ment estival dans ie nord de la France, est done hyemal dans celui de I'Afrique, et probablement dans le reste de cette partie du monde. Le massif nous en a fourni environ sept especes tant Urodeles qu'Anoures, savoir : un Triton de couleur sombre a ventre jaune orange piquete de noir, a queue tres longue et se cachant sous les pierres, ou l'a decouvert M. Ie capitaine Durieux de Maisonneuve; deux Crapauds, dont un assez gros marque de taches variant du brunatre au verdatre, trouve pour la premiere fois par M. Enfantin; au moins trois Grenouilles sujettes a deve- nir plus foncees dans leur teinte , quand on les retient en captivite; enfin une Rainette qui, sous ce rapport, 1'emporte sur tous les reptiles connus; ceile-ci, environ de la feille de Yarborea ou communis , lui ressemble tel lenient lorsqu'elle en prend le vert brillant, qu'on ne Ten saurait di guerque par quelques petites marques eparses plus foncees, et par sa qui ressemble acelled'un corbeau. EHe se tientd'ordinaire sous les pierres et dans les lieux obscurs. Lorsqu'on en nourritune demi-douzaine avec mouches dans un bocal de verre, on en voit rarement deux semblables en meme temps: elles passent avec Jejiteur sous rceil qui les observe, les nuances les plus opposees , a partir du vert le pins tendre, a celui chrome le plus fonce , du brunatre au noir, du cendre au reflet et parfois a la teinte du nanlun. Toutes conservent leur ventre blanc, mai leur gorge se teint tour a tour de tous les jaunes et quelquefois en bistre tel- Tes des 5 (?84) » Deux Scinques, cinq Lezards, un joli Seps, le bizarre Amphisbene, cinq Coulenvres, la Tortue mauritanique, le Midas, la Caouane et une Emyde , composent le reste de nos reptiles. Les Cameleons ne se montrent pas encore : il ne fait point assez chaud pour eux; on nous en promet l'ap- parition pour la fin du printemps. » La chasse etant severement interdite dans nos provinces d'Afrique , ou un seul coup de fusil donne partout l'alarme, ce n'est que difficile- ment, loin des camps, qu'on a pu se procurer quelques oiseaux. M. le capitaine Levaillant, si adroit pour les tuer, meme avec la sarbacane, ne sen est point encore procure d'inconnus. II a neanmoins distingue plu- sieurs varietes notables avec des individus appartenant a des especes qu'on ne savait pas trouver en Barbarie, et qu'on croyait propres a toute autre region d'Afrique. Quant aux mammiferes, nous n'en avons en core^on state que de fort connus, tels que le Lievre, un pen plus petit, plus fauve et avec les oreilles plus longues qu'en Europe; le Pore- epic, la Genette, la Mangouste, le Rat raye, le Sanglier, une Chauve- Souris, le Chacal, et meme la Hyene, dont nous trouvames dernierement dans la campagne un cadavre a demi decompose pendu aux branchages des buissons. J'ai vu aussi un de ces animaux pris aux li mites de la Mi- tidja par un officier d'infanterie , il y a un an environ, qui s'est tellement apprivoise, que chaeun peut le caresser sans le moindre risque; on l'atta- che seulement lorsqu'on le mene en ville : dans les camps il est entiere- ment libre, familier avec les soldats, et se plait a jouer avec le premier venu. M. Ravergie nous a montre une lionne elevee dans une boucherie et dont la douceur, au milieu de la cbair dont elle est sans cesse environnee, n'etait pas moindre que celle de la Hyene dont il vient d'etre question. » M. Lucas a pu fructueusement se livrer a la recherche des insectes, entre lesquels voltigent , a toutes les epoques de l'annee, des Papillons remarquables par la fraicheur de leur coloris. Ses recoltes ont ete sur- tout remarquables en Arachnides, dont M. Vaillant a figure vingt-cinq au moins. Sa collection d'Articules monte deja a plus de cinq mille individus, en y comprenant les Crnstaces peu nombreux, rnais entre les- quels je signaterai un assez gros Crabe voisin de la Thelphuse, qui est si akondamment repandue dans les ruisseaux de I'Orient, mais qui habite comme les Scorpions sous les pierres, loin des eaux et jusqu'au faite des hauteurs du Routzarea. " Ijakcrtanique a ete tellement ^tudiee aux environs d'Alger, que nous ne pensions pas rencontrer de nouvelles plantes dans des lieux ou des faiseurs (7«5) d'herbiers ont presque extermine les especes reputees rares, a force d'en des- secher des echantillons.Cependant parmi les phanerogames meme,quelques vegetaux qui n'avaient point ete signales en Afrique, se sont deja offerts a nos recherches, entre autres de bizarres Orchidees ; parmi celles-ci, le Robertiana fleurit des la fin de decembre, et persiste jusqu'au commence- ment de fevrier. Quant a laCryptogamie, que j'imaginais devoir etre pauvre, d'apresdes publications recentes, elle est aussi nombreuse en especes qu'elle i'est ailleurs. M. le capitaine Durieux de Maisonneuve, notre infatigable botaniste, en a, pendant cet hiver seulement, note et collecte plus de quatre cents especes. Les plus remarquables des champignons decouvert* par lui, ont encore ete figures par M. Vaillant. C'est en examinant scru- puleusement sur le frais ce qui ne I'avait ete que tres imparfaitement sur le sec , que M. Durieux a reconnu , dans ce qu'on a decrit et figure derniere- ment encore sous le nom de Plagioschasma rousseliana , un etat jusqu'ici inapercu du Targionia hypophjlla, L. » Agriculture. — La vegetation commence depuis les bords de la mer, exactement parlant, jusque sur les points eJeves du Sahel, ou abonde presque partout line terre vegetale de premiere qualite. Dans la plupart des autres pays, une ceinture de plantes maritimes, que sur nos cotes on appelle pres sales, s'interpose ordinairement entre la plage et les cultures. On nevoitrien de pared aux alentours d' Alger; telle y est 1'excellence et la profondeur du sol, qu'ou la vague n'atteint plus, les plantes des champs et des jardins prosperent ou pourraient prospe'rer. Jy ai vu des bordures d' 'A 'gave qu'atteignaient presque les flots, separer seules de Tecume corro- sive, des champs de ble, des potagers, de verdoyantes prairies, et meme une plantation de tabac qu'essayait un colon , sans que de telles cultures parussent souffrir de I'excessive proximite et de 1'influence directe de la mer. Quelques Dattiers, l'01ivier, leCaroubier, le Figuier, des Pins d'ltalie, leJujubier, des Cypres en Heches, les Orangerset Gitronniers, des Platanes! FAmandier et le Peuplier blanc sont les arbres les plus repandus ca et la. On remarque que les deux derniers, dans beaucoup de sites, ne perdeut point la feuille, de sorte qu'ils y peuvent etre consideres comme toujours verts. Plusieurs arbrisseaux qui se depouilient dans nos climats, demeurent aussi toujours verts en Algerie; iis y acquierent, avec beaucoup de plantes annuelles , qui deviennent vivaces , des proportions considerables. La vege- tation tend a grandir et a durer. Le Palma-Chnsti, entre autres, est un exemple remarquable de cette loi. Lorsqu'on le seme vers le 45* d'egre de latitude, ,1 peril au premier froid, apres avoir etale pendant! ete un grand C. R. 1840 , i« Semesire, (T. X, »• 20.) , 05 ( 786 ) luxe de feuillage; il persiste jusqu'a deux ou trois annees dans nos regions provencales, et devient en Algerie un arbre veritable, dont la feuille ne tombant pas, devient de plus en plus petite sur les vieux pieds, lesquels acquierent parfois la grosseur de la cuisse , au moins vingt-cinq pieds d'eJevation , et vivent souvent de dix a douze ans. » Nonsavons vu aussi epars et souffrants quelqucs Suriers, tristes restes de forets detruites , ou devait se plaire egalement le Chataignier; plusieurs de ees arbres persistent notamment aux environs du camp de Birkadens, encore que Desfontaines n'ait point mentionne cet arbre dans sa Flore atlantique. » Les lieux incultes , quand ils ne sont pas entierement envahis par les Palmiers nains, ou trop souvent incendies dans I'arriere-saison par des pasteurs, se revetent volontiers de maquis ou l'Oleastre domine generate- ment sur les Bruyeres arborescentes, les Lentisques, lesCistes, le Phyliirea et autres arbustes egalement repandus au pourtour de la Mediterranee. |Ces Oleastres, reduits par la dent des troupeaux ou paries flammes qu'allument leurs gardiens, a la condition de simples broussailles, montrent a quel point notre colonie est propre a la production de l'huile: il suffit de greffer l'olivier sauvage, quelque apauvri qu'il soit, pour en obtenir bientot d'assez bons revenus. Quelques colons intelligents l'ont fait avec succes. Le Murier se multiplie avec une surprenante facilite; il est permis d'esperer que sa culture pourra quelque jour reduire la soie au prix du colon , tandis que le regime du Bananier murissant facilement dans les jardins, indique quels sont les fruits des regions intertropicales qu'on peut aussi essayer d'y cultiver. » Cependant, avecde telles dispositions a produire tant de choses utiles etdesi beaux, ombrages, l'Algerie est presque partout inculte etdepouillee; les grands arbres y demeurent des exceptions et comme un temoignage de la bonne volonte qua la terre de donner plus qu'on ne lni demande. Du reste, on n'y prend nulle part le soin de fumer les terres, et les plus pre- cieux engrais sont chaque jour, en vertu d'un service regulier, jetes a la mer partout ou les Ponts-et-Cbaussees et le Genie ne les emploient pas comme vemblais oupour combler quelque precipice. Des Mahonais et autres etran- gers,quis'occupantapeupres seulsd'horticulture, alimentent presque seuls aussi de legumes les marches publics, pretendent au reste, que le sol de leurs jardins est si fertile, qu'il n'a point encore assez produit pour qu'il soit necessaire de le stimuler. » (7«7) entomologie. — Sur les metamorphoses de plusieurs larves fongivores appurtenant a des Dlpteres; par M. Leon Dufour. « Ce Memoire , presente au nom de l'auteur par M. Audouin , est la suite des recherches que M. Dufour a adressees a l'Academie, dans sa stance du i5 juillet 1839; elles ont pour objet les metamorphoses des especes suivantes d'insectes de l'ordre des Dipteres : » Chettosia scutellata , Macq.; Anthomjia manicata, Meig.; Jntho- myia paradoxalis -, Duf.j Curtonevra stabulans , Macq.; Curtonevra jun- givora, Macq.; Platjpeza holosericea, Meig. Ge nouveau travail est ac- compagne d'une planche repr^sentant les larves et les chrysalides des especes decrites. » RAPPORTS. physique du globe. — Rapport sur un Memoire de M. Edouard Biot. concernant les phenomenes geologiques observes en Chine. (Commissaires,MM. Arago, Elie de Beaumont, Boussingault rapporteur.) « L'Academie nous a charges d'examiner un travail de M. Edouard Biot sur les causes probables des anciens deluges mentionnes dans les annales historiques des Chinois; suivi d'un catalogue des tremblements de terre . souievements et affaissements de montagnes observes en Chine. » Dans ces dernieres annees la litterature chinoise a ete dune utilite incontestable a la physique du globe. C'est ainsi que dans ses recherches sur la geologie et la climatologie asiatiques, M. de Humboldt s'est appuye de I'autorite des ecrivains chinois, pour discuter les observations qu'il a reunies sur les volcans de l'Asie centrale. C'est cette voie nouvelle que M. Biot se propose de parcourir, et quand on possede, comme l'auteur, des connaissann-s litteraires unies a de serieusei etudes scientihques, on travail soumis au jugement de l'Academie, traditions recueillis dans les monuments ndes inondations ou deluges qui ont de- > recente de ces inondations remonterait remarquer que les livres chinois qui fonl (788) ces deux catastrophes ne les attribuent aucunement a des pluies, ou a toute autre cause definie de physique , M. Ed. Biot entreprend de les ex- pliquer par les memes phenomenes de soulevement dont les traces ont ete signages par M. de Humboldt dans la partie de 1'Asie centrale qui avoisine la Chine. a Lesapercus presentes par M. Ed. Biot, a 1'appui de son hypothese, sont tres ingenieux ; mais un point important, qui demeure en dehors de toute vue hypothetique, et sur lequel, par cette raison raeme, vos Commissaires croient devoir fixer l'attention de I'Academie : c'est la coin- cidence qui existe entre la direction de Faxe principal de la grande Cor- diliere americaine, et la direction generate des montagnes de la Chine. C'est cette identite de direction, la similitude et la frequence des com- motions du sol, qui conduisent M. Ed. Biot a conclure que tres pro- bablement la croute terrestre est encore peu consolidee, peu stable, sur l'etendue de ce grand cercle, et qu'il peut y avoir eu simultaneite de sou- levement entre la Cordiliere des Andes et les chaines chinoises qui ont la meme direction. » Cet alignement des chaines principales des continents asiatique et americain, n'avait pas encore ete signale d'une maniere aussi precise. Quant a la cause de I'extreme mobilite du sol de ces contrees , peut-etre faut-il la voir dans l'existence de cette zone volcanique qui embrasse une partie si etendue de la surface de notre planete, et dans laquelle se trou- vent comprises les hautes chaines de montagnes qui font le relief le plus saillant de l'un et de 1'autre continent. En effet, cette zone forme un immense bourrelet montagneux, qui court entre I'ocean Pacifique d'une part, les continents d'Amerique et d'Asie de 1'autre, en suivant depuis le Chili jusqu'a l'empire des Birmans, la direction d'un demi grand cercle de la Terre. Cette longue ride non interrompue de 1'ecorce terrestre, sert comme d'axe central a cette zone volcanique , sans s'ecarter sensiblement de la ligne littorale; et, comme l'a deja remarque M. de Buch, c'est reelle- ment la limite la plus naturelle de l'Asie ; on peut meme la considerer comme separant la partie aujourd'hui la plus continental du globe de sa partie la plus maritime. » Soulevements, affaissements de montagnes sont des mots dont l'in- troduction definitive ne date que d'hier dans le langage de la science. Les ulees si long-temps meconnues de Stenon et de Saussure sur le redresse- ment des couches sedimentaires, celles si nettement form ulees de Lazaro Moro sur le soulevement des roches, n'ont pas suffi pour les faire admettre (7«9) sans hesitation : il a fallu que les phenomenes que ces mots expriment so passassent pour ainsi dire sous les yeux des observateurs. » An reste, cette hesitation a faire intervenir les mouvements du sol dans les revolutions du globe, s'explique aisement par la marche de la science dans le siecle dernier. A I'epoque ou la geologie se resumait en hypotheses plus ou moins ingenieuses, en systemes plus ou moins hardis sur 1'origine de la terre, succeda une ecole positive qui, brisant pour ainsi dire avec 1'imagination, s'imposa l'observation detaillee, minutieuse des faits. La science devint bientot un inventaire aride de la direction, de l'inclinaison, de la superposition des roches. Les geologues de Freyberg, prenant le globe dans son etat actuel , en etudiaient l'ecorce sans chercher a deduire des modifications qu'il peut avoir subies, celles qu'il peut subir encore. Mais le champ explore par Werner etait trop exigu ; un district de la Saxe ne pouvait, quel que fut le genie du maitre, rester le type geologique de toute la surface de la terre. Aussi, ce sont les eleves les plus cheris de ce grand geologue qui, par leurs voyages du cap Nord a 1'equateur, ont le plus puissamment contribue a modifier ses doctrines. Les observations de MM. de Humboldt etde Buch conduisirent a une dis- cussion calme, desinteressee des vues si elevees de Stenon et de Moro , et a une appreciation exacte des faits si dignes d'interet que Saussure avait enregistres dans les Alpes. » Cette exposition etait peut-etre necessaire, pour faire comprendre Timportance et surtout 1'opportunite de la deuxieme parlie du travail de M. Ed. Biot. Dans I'interet des discussions qu'agitent encore aujourd'hui les geologues, on ne saurait trop multiplier les preuves; et prouver par le temoignage des hoinmes, que des modifications reelles, que des change- ments dont la date est connue avec precision , ont eu lieu a la surface du globe, c'est etablira lafois, et que des phenomenes du meme genre ont agi a des epoques anterieures a toute tradition, et que les catastrophes que ces mouvements du sol occasionnent peuvent encore se reprodu ire. « La longue liste de ces evenements, nouspouvons dire de ces malheurs, car les catastrophes dont le souvenir nous a ete conserve ont cause la mort de jooooo individus, se compose de tremblcments de terre, d'eruptions boueuses, (Tapparitions de crevasses profondes, de soulevements operes au milieu de plaines, deboulements, d'affaissements de plusieurs montagnes elevees. » Le catalogue des treinblements de terre se trouve insere au 3oiiime livre de la grande collection Wen-hian, Thong-khao, qu'un celebre au- C 79° ; teur, Ma Touan-lin, a formee au xme siecle de notre ere, en compliant tons les recueils les plusestimes, et en classant les faits par periodes chinoises. M. Ed. Biot a rapporte ces periodes aux annees chretiennes qui leur cor- respondent. Le catalogue de Ma Touan-lin a ete continue jusqu'au xvne siecle par les lettres , et M. Ed. Biot, en s'aidant des lumieres et des conseils de M. Stanislas Julien , a pu conduire cette collection jusqu'a l'epoque actuelle, et de plus, il a ete assez heureux poury ajouter des recits d'evenements qu; avaient echappe a l'attention des- chroniqueurs. M. Ed. Biot a adopte Tor- dre chronologique; il a identifie les noms anciens des localites , avec les noins actuels, en prenant le soin d'indiquer les positions geographiques. Cet essai, qui presentait de grandes difficultes, a cause des changements de denominations qui out eu lieu si frequemment sous les differentes dy- nasties chinoises, est le programme d'un travail plus etendu que l'auteur prepare sur la geographic de la Chine. » En lisant les recherches de M. Ed. Biot, on est frappe de la similitude des phenomenes, del'analogie dans les symptomes qui les precedent et les accompagnent, avec les evenements du meme genre qui se repetent si souvent dans les Cordilieres du Nouveau-Monde. En Asie comme en Ame- rique, apres un long repos, la terre tremble rarement une seule fois, c'est presque toujours une suite de trepidations qui se succedent a des inter- valles assez rapproches. Une premiere secousse en presage au moins une seconde ; c'est ce qui fait dire aux montagnards des Andes que el temblor est toujours suivi de la temblora. Quant aux accidents physiques des phe- nomenes, on dirait que les ecrivains chinois decrivent les accidents de I'Amerique meridionale; pour le prouver, il nous suffira de qtielques ci- tations : « 234 ans apres J.-C. , dans le royaume de Ouey , sous Ming-ty, la terre » trembla; enstiite du cote de l'ouest, on entendit un grand bruit. » i3r4 ans apres J.-C, sous Tching-song, tremblement de terre, dans » leTao-Ming-lou; explosion semblable au tonnerre. » » Ces explosions, qu'il faut distinguer des rugissementssouterrains, sem- blent se produire au sein de 1'atmosphere; quelquefois elies eclatent comme ^e totmerre^ Souvent aussi Ton croirait entendre des decharges d'artillerie. * Lorsdu grand tremblement de terre qui, en 1827, ebranla d'une ma- mere si terrible le sol de la Nueva-Granada, un de vos Commissaires qui se trouvait dans la vallee du Canca, a eu l'occasion d'entendre des explosions de ce genre. Le 16 novembre^ le choc se fit sentir a six heures du soir; . la terre fut violemment agitee. Immediatement apres (79i ) on entendit, vers le sud, seize detonations entierement comparable* au bruit de la grosse artillerie ; ces detonations se succederent avec un isochro- nisme remarquable : bien qu'il fit presque nuit, on n'apercut aucune lu- miere, et d'apres des renseignements recueillis apres l'evenement, on put se convaincre qu'aucnn des volcans voisins n'avait fait eruption. Quelques jours apres on entendit encore, a huit heures du soir, un bruit tres intense, qui semblait venir de l'atmosphere. « 78 ans avant J.-C, sous Chao-ty, un pic nouveau surgit sur les rnonts » Tay-Cliany ; ce pic avait plus de 5o pieds de haut. » En l'annee 780 de notre ere, dans le district de Ouey, 40 lieues a l'ouest » deHien, plusieurs meou de terre s'allongerent et se bouleverent subite- » ment de plusieurs pieds. » En 1599, periode de Wang-ly, une montagne s'affaissa, un lac se forma » a la place; au milieu du plat pays, s'eleverent cinq hauteurs grandes et » petites. » » 11 est impossible de ne pas reconnaitre dans ces citations, des soule- vements analogues a celui de Tornllo au Mexique, qui eut lieu en septem- bre 1 759, et dont nous devons la description a M. de Humboldt. « En 77 j , periode de Ta-ly, dans les deux districts Heng et Ting (lat. 40° » et 390), on ressentit une forte commotion qui dura trois jours. Dans » plusieurs localites la terre se fendit , il en sortit du sable, des pierres et » de I'eau qui couvrirent tout le plat pays. » En i3o5, sous Tching-tsong, dans 1'arrondissement de Koai-sin, la » terre s'entrouvrit en deux endroits, il en sortit de l'eau toute noire. j» En i56S, periode de Sung-cliin a Yo Ting-hien, la terre s'entrouvrit » sur plusieurs points; il sortit de ces fissures un torrent d'eau et de sable » De semblables eruptions boueuses ont e'te frequentes dans les Cordi- lieres; mais parmi eel les dont on a conserve le souvenir, il en est une, leruption de la Moya de Pelileo, qui passe pour avoir ete^ la plus de.sas- » Le 4 fevrier 1797, a 7* 4^' du matin, un violent tremblement de terre detruisit de fond en comble les petites villes de Piiobamba, Latacunga et Ambato. Selon un document officiel qui est entre les mains de votre rap- porteur, le nombre des personnes tuees s'est eleve a 4 2 563. Sur ce nom- bre, 4007 individus perirent dans le bourg de Pelileo. A Riobamba les edi- fices furent r^duits en fragments; apres la secousse, on ne comptaitquedes morts et des blesses. A Pelileo le choc fut moius fort, un assez grand oom- i ( 79* ) bre d'edifices resterent debout; pendant un instant on se crut bors de dan- ger, lorsque tout-a-coup , il sortit d'une prairie voisine, une immense quantite d'une boue noire et fetide. Cette matiere boueuse,suivant la ligne de pente, envahit la vallee de Yataqui , entrainant avec elle les habitations et les hommes pour aller se precipiter dans le torrent de Patale. La boue de la Moya a durci avec le temps, et aujourd'hui c'est avec cette matiere soiidifiee que se trouve construit le nouveau bourg de Pelileo. « En Fannee n5, le mont You-toue s'ecroula et tua plus de 400 per- » sonnes. » En 634, periode Tching-Kien , dans le Chensy boreal , une montagne » s'ecroula du haut en bas • elle se reduisit en fragments. » En 887, periode de Kouang-Tchy, dans le district de Ouey, une mon- » tagne s'ecroula ; le soleil fut obscurci par la poussiere. » En 999, periode de Kian-Phing, dans le district de Chen, pres le fleuve wJaune, par un temps de pluie, la cote d'une montagne s'ecroula et tua » vingt-deux families. » » Les ecroulements de montagnes sont souvent cites dans le precieux catalogue de M. Ed. Biot. Ces eboulements n'ont pas toujours ete precedes ou accompagnes d'oscillations du sol. Le raerae phenomene, egalement independant des tremblements de terre, s'est reproduit frequemment dans les Andes, particulierement dans les terrains formes de roches porphyri- ques et trachytiques. Les geologues n'ont peut-etre pas suffisamment fixe leur attention sur cette fragilite des montagnes dans certaines zones. Les faits pourraient abonder, mais vos Commissaires se borneront a citer quel- ques exemples pour constater i'identite du phenomene. » En i8i 8, a sept heures du matin (le jour est inconnu), une partie du pic deTacon, situe a l'extremite N.-E. de la Vega deSupia, s'est ecroulee, en ensevelissant une centaine d'Indiens qui cultivaient la canne a sucre au pied de cette montagne porphyrique. Le cure de Rio-Sucio, village qui. par son elevation, domine le bassin du Supia, vit l'evenement s'accomplir; en s'ecroulant , le Tacon produisit une poussiere epaisse que plusieurs per- sonnes prirent pour de la fumee; aujourd'hui les debris de roche forment une espece de coulee qui occupe une etendue de plusieurs kilometres. »JDans la province de los Pastos , d'un point qui commande les gorges etroites et profondes du Guaytara , on decouvre un amas considerable de roches trachytiques. A la meme place se trouvait , il y a vingt-cinq ans, une plantation irnportante , la sucreriedel Argollo. Un jour, sur les huit heures du matin , une montagne voisine s'ecroula, enterrant sous ses decombres ( 793 ) 1'habitation tout entiere ; plus de qualre-vingts personnes perdirent la vie. Des hauteurs de Yacunquer, on vit la moutagne se briser en milliers de blocs et couler comme un fleuve, en produisant un bruit epouvantable. Avant la catastrophe, la terre n'avait pas ete agitee, et le volcan de Pasto conserva le calme qu'il gardait depuis plusieurs annees. » C'est encore par l'ecroulement de sa partie superieure, que le Capac- Urcu , qui surpassait le Chimborazo en elevation , s'est trouve reduit a une hauteur qui ne depasse pas 5ooo metres. Les debris amonceles stir sa base attestent par leur masse, la prodigieuse elevation que devait atteindre le sommet trachytique dont ils derivent. L'epoque certaine de la chute du Capac-Urcu est inconnue ; on sait seulement que l'evei»ement est ante- rieur a la conquete de la province de Quito. » Les catastrophes geologiques consignees dans le Memoire de M. Ed. Biot, paraissent done semblables par leurs effets, auxphenomenes analogues qui se sont passes et qui se passent encore dans l'Amerique meridionale ; et pnisque, malgre les travaux de l'ecole moderne , il est encore des esprits qui hesitent, qui se refusent meme a admettreles soulevements, lesaffaissements du sol, qui defendent en un mot la stabilite de lecorce terrestre, il etait bon , il etait opportun de reunir, comme l'a fait l'auteur, une serie consi- derable de faits authentiques, pour les ajouter a ceux que Ton possede deja. Les documents recueillis parM. Biot, en montrant que la zone, non encore parfaitement consolidee denotre planete, se prolonge du littoral de Focean Pacifique aux montagnes de la Chine, et que les oscillations, les mouvements du sol s'y ohservent depuis pres de 2000 ans, contribueront a donner une base beaucoup plus large aux discussions qui pourront en- core s'engager sur cette partie de la physique du monde. » Pour un autre ordre de phenomenes, qui se rattache nearsmoins a la physique du globe, on a long-temps eprouve une hesitation du meme genre. On se moqua de Soldani, lorsque le premier il rappela l'attention des physiciens sur les meteorites. Pour constater la chute de l'areohthe ramasse a 1'Aigle en Normandie, il fallut iint enquete judiciaire. L'antiquite fut consultee ; Chladni, King, Howard publierent successivement des catalogues d'exemples, tant anciens que modernes de chutes de pierres. Aujourd'hui personne n'oserait contester la rea- lite des meteorites. Bientot il en sera de meme pour les soulevements et les affaissements du sol ; l'histoire aussi apportera ses preuves, et parmi les plus convaincantes on peut deja placer rimportant travail de M. £d. Biot. C R. 1840 , ,«r Semestre. (T. X , N° 20.) I O"] i » Vos Coramissaires pensent qu'on ne saurait trop encourager l'auteur a suivre la direction dans laquelie il est si heureusement entre, en faisant concourir 1 erudition et la connaissance des Iangues orientales au progres des sciences. w Usont en consequence l'honneitr de vous proposer d'ordonner I'in- serfion du Memoire de M. Ed. Biot, sur les soulevements et les affaisse- menfs de montagnes, observes en Chine, dans le recueil des Savans et rangers. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptees. botanique. — Mapport sur un Memoire de M. de Caisne, concernant la fructification du Gui. (Comraissaires, MM. de Mirbel, Ad. Brongniart, A. de Jussieu rapporteur.) « L'Academie nous a charges, MM. de Mirbel, Adolphe Brongniart et moi, d'examiner nn Memoire de M. de Caisne ayant pour titre : Observations sur le developpement du pollen dans le Gui. sur les changements que pre- sentent ses ovules et ceux du Thesium. Ce titre indique la division natu- relle du sujet en trois chapitres : les deux premiers qui traitent du Gui, considere successivement dans le developpement de ses organes essentiels male et femelle; le troisieme, consacre a une plante differente de la famille des Santalacees. Depuis la presentation de son Memoire, M. de Caisne a etendn ce dernier chapitre par l'e*amen approfondi des memes parties dans plusteurs autres genres de Santalacees; et il a pu donner ainsi a ses obser- vations un caractere bien plus grand de generalite. Nous croyons devoir comprendre ces observations nouvelles dans notre examen; il est clair qu'elles ne devront prendre date que de notre Rapport, tandis que celle des observations soumises a TAcademie remonte a la lecture meme du Memoire. Plusieurs de vos Commissaires out ete rendus par l'auteur te- moins des plus importantes d'entre elles, a mesure qu'il les faisait, et out pu sassurer ainsi de leur exactitude. Developpement des antheres et des ovules du Gui (Viscum album, L.). » Les differences si remarquables qu'ofTrent les organes sexuels de cette plante compares a leur type ordinaire dans la plupart des autres vegetaux pnanerogames ; les antheres des males constitutes par des masses comme spongieuses accolees chacune a une division du calice et faisant corps avec 1m, et offiant dans leur interieur, au lieu de deux ou quatre loges longi- ( 795 ) tudinales qui s'ouvrent regulierement par des fentes on des pores resul- tant de 1'ecartement de leurs parois, im grand nombre de logettes qui communiquent librement au dehors par la destruction de ces parois-, les ovaires remplis d'abord d'une substance celluleuse au milieu de laquelie il avait ete impossible de distinguer aucun ovule avant la fecondation, et plus tard la pluralite presque habituelle d'embryons dans une seule et meme graine; telles etaient les considerations prealables qui out du de- terminer le choix du sujet et provoquer l'examen des botanistes, curieux de savoir si les phenomenes de developpement des organes, Studies avec tant de soin depuis quejques annees, se passaient ici commedans les ve- getaux d'une structure pour ainsi dire plus norinale; si leur identite devait confirmer la generalite des resultats precedemment obtenus; si au con- traire leur difference devait jeter quelque jour nouveau sur certains points de l'organisation vegetale. » Fleurs males. — La fleur male du Gui commence a devenir visible presqu'un an avant son epanouissement. C'est dans ce bouton d'une peti- tesse extreme et qui ne doit fleurir que 1'annee suivante, que M. de Caisne a fait ses premieres recherches, et i! les a poursuivies ensuite de mois en mois, de semaine en semaine, de jour en jour, de maniere a ce qu'aucun changement ne put lui echapper. » D'abord l'anthere ne se distingue du calice verdatre auquel elle est accolee que par l'absence de couleur : elle est du reste composee d'un tissu cellulaire a mailles de meme forme et de memes dimensions. Plus tard, dans cette portion interieure et incolore, se forment plusieurs la- cunes qui semblent resulter de la destruction du lissu cellulaire sur ces points, et qui se remplissent d'un fluide mucilagineux. Un pen plus tard encore on reconnait que ce mucilage est compose d'utricules a parois molles, tres minces et transparentes, beaucoup plus gran des que celles des parties environnantes, unies entre elles seulement par un fluide vi?- queux. A cette epoque l'anthere se compose de trois sortes de cellules; les cellules primitives incolores qui forment encore la plus grande partie de la masse, d'autres cellules colorees en gris on en jaune, au voisinage des lacunes dont elles forment la paroi, et remarquables la plupart par la presence d'un nucleus central; enfin ces cellules plus grandes qui rem- plissent les lacunes et qui ne sont autre chose que les utricules nominees polliniferes par l'un de nous (M. de Mirbel). » Ces utricules transparentes ne tardent pas a s'obscurcir par la presence de nombreux granules au milieu desquels on apercoit un on deux corps 107.. i ( J* ) granuleux eux-memes, beaucoup plus gros, que nous nominerons noyaux ; mais ces granules se ramassent pen a pen en une setile masse au milieu de rutricule qui se trouve ainsi plus opaque au centre , mais de nouveau trans- parente dans une epaissenr beaucoup plus considerable de son contour. La masse pent , avec de l'adresse , etre retiree entiere de la cavite qui la ren- ferme. Les noyaux s'y trouvent englobes, et au bout de quelques jours on en distingue qnatre. » Apres quelque temps on n'apercoit plus qu'eux , et les granules absor- bes out disparu. Les noyaux ne sont plus separes que par une matiere d'abord fluide, qui se solidifie , et leur forme ainsi autant de logettes se- parees. Pendant le meme temps elle s'est solidifiee egalement sur les pa- rois interieures de I'ulricule tie man i ere a y former un epaississement qui semble resulter de plusieurs coucbes successives et en altere la transpa- rence. Tel est fetal de 1'anthere quatre mois environ apres la premiere apparition du bouton : elle offre alors vers sa face interne un assez grand nombre de petites loges fermees seulement par 1'epiderme qui recouvre leur ouverture; dans chacune deces loges des utricules poliiniquesa parois epaisses et succuientes, sur lesquelles se dessinent plusieurs zones, creu- sees cbacune a I'interieur d'une cavite divisee par des cloisons plus minces en quatre plus petites, dans lesquelles sont autant de noyaux granuleux, qui peuvent s'en echapper par la rupture de leur enveloppe lorsqu'on les plonge dans 1'eau. » Ces noyaux continuent a croitre, s'arrondissent , se revetent d'un te- gument jaunatre et mamelonne , et en merne temps qu'ils augmentent, les parois et les cloisons de 1'utricule diminuent et finissent par disparaitre, tellemeut quenfin les noyaux des diverses utricules se trouvent tous libres ensemble dans la cavite commune que remplissaient avant les utricules poiliniferes : ce sont autant de grains de pollen dans 1'une des loges de l'anthere. Ces grains ont des lots l'apparence exterieure qu'ils conserve- ront; mais neanmoins ils ne sont pas arrives a leur complet developpe- naent qui parait se poursuivre a I'interieur. Si par une pression douce on les fait alors crever, le noyau sort , avec des granules nombreux et epars, ^e Tenveloppe externe herissee de petites asperites. f.orsque le grain sera completement mur, le meme procede fera sortir de la meme enveloppe une vesicule qui, en se crevant elle-meme, laissera echapper une foule de ^a»»les, mais sans apparence de noyau. » En resumant la serie des changements que nous venons d'exposer, on voit que la formation semble generalement proceder de dehors en dedans, ( 797 ) puisque des vesicules s'organisent, se remplissent de granules au milieu desquels se montrent phisieurs centres on monies, qui, au nombre de quatre, s'adjoignent ou absorbent definitivement le reste des granules; que les vesicules s'epaississent par la formation de coucbes successives de plus en plus internes, et se divisent par leur interposition entre les moules granuleux; que ces monies se revetent d'une premiere enveloppe, tapissee enfin au-dedans par une derniere membrane qui renferme imme- diatement les granules, ll n'y a pas en coexistence deces differentes parties; les plus anciennes ont disparu les premieres, et out probablemeut fourni des materiaux aux plus recentes dont elles ne font pas autrement partie. » Ces observations paraissent s'accorder avec celles qu'on reconnait pour les plus completes et les plus certaines sur la formation des tissus. Elles sont e'galemcnt d'accord dans le plus grand nombre des points avec celles qui avaient eu particulierement pour objet la formation du pollen. Mais elles signalent dans cet exemple plusieurs faits nouveaux, tels que la pre- sence de ces noyaux ou monies, premiers germes des grains polliniques; la deposition de plusieurs couches successives sur les parois de I'utricule- mere, et la formation instantanee des cloisonsauxquelles elles concourent ; 1'origine des enveloppes propresdu pollen. » Dans la plupart des autres plantes, vers le moment ou le pollen arrive a la maturite, des changements particuliers s'operent dans les cellules qui forment la paroi interne de la loge; des zones s'y epaississent et finissent par se decouper en filets elastiques, qui determinent par leur jeu la dehis- cence de l'anthere. Rien de pareil ne se passe dans celle du Gui, ou Ton ne peut dire qu'il y ail de dehiscence, puisque ses logettes sont beantes a l'ex- terieur. Aussi les cellules qui en composent la paroi restent-elles a Tetat que nous avons decrit, continues et uniformement epaisses dans la mem- brane qui les forme. » Fleurs femelles. — A pen pres vers la nieme epoque ou le pollen est arrive a maturite parfaite, la fleur femelle s'est epanouie : c'est done alors qua pu avoir lieu Taction pollinique sur le stigmate nouvellement mis a decouvert. Cependant fobservation la plus delicate ne peut faire de- couvrir d'ovule ni a ce moment, ni assez long-temps a pres : elle apprend seulement a distinguer, dans la fleur qui a encore au plus un millimetre de long, le tissu du calice et celui de lovairc plus central soude avec lui; et on peu plus tard, dans I'interieur de cet ovaire d'abord plein, deux pe- tites lacunes qui finissent par s'a-randir, se rejoindre et former une loge a parois contigues. (798) » Ce n'est que plus de trois mois plus tard, qu'on commence a aperee- voir aufoud de cette cavite comprimee un tres petit corps pulpeux co- noide, accompagne d'un ou deux filets plus petits encore, en forme de massue. Ce sont autant d'ovules dresses, dans deux desquels il y a en ge- neral commencement d'avortement; ils sont composes d'utricules super- posees, par cercles dans l'ovule qui se developpera , par groupes d'un tres petit nombre , et meme une a une , dans les ovules qui avorteront : ces utricules renferment un nucleus et de tres nombreux et tres petits grains de fecule. >. L'ovule, des qu'il est apparu, s'accroit rapidement, et au bout de quelques jours, on apercoit vers son sommet une petite tache qui indique 1'embryon. M. de Caisne a snivi cet embryon des cette premiere apparition , ou il n'est compose que de quelques utricules, jusqu'a son etat parfait. II est inutile de le suivre dans cette partie de son travail, de laquelle il re- sulte que 1'embryon du Gui se developpe comme celui des autres dicoty- ledones. » Mais il n'en est pas de meme du corps qui l'environne, de l'ovule. On sait qu'en general l'ovule est forme de plusieurs enveloppes emboitees I'une dans 1'autre, une ou deux plus exterieures ouvertes a leur sommet , deux plus interieures sans aucune solution de continuite sur toute leur surface. » Or M. de Caisne n'a pu decouvrir dans l'ovule du Gui d'ouverture correspondant au sommet, et il a du en conclure que les enveloppes exte- rieures (primine et secondine) manquaient et qu'il avait affaire a un nu- celle nu. Mais il a trouve ce micelle compose d'un tissu homogene dans toute son epaisseur et embrassant immediatement 1'embryon, et il a ere ainsi conduit a nier ici l'existence d'une quintine, ou sac embryonnaire. C'est un ovule red u it a sa plus simple expression, un sac renfermant im- mediatement 1'embryon. Ce sac s'epaissit, se solidifie en grandissant , et forme un perisperme, dont la coloration en vert n'a pas, que je sache, d'exemple dans les autres families de plantes. M. de Caisne a suivi la marche de cette coloration , qu'il a vue s'etendre progressivement de la base au sommet ; il a vu dans les cellules du nucelle , outre un nucleus e* les grains de fecule qui les avaient d'abord exclusivement remplies, de nombreux granules verts qui s'y melent sans les recouvrir; et il fait re- marquer qUe c'est ainsi que procedent en verdissant les tissus vegetaux. B I3ne autre anomalie, freqnente dans la graine du Gui, est la pluralite d'embryons fecondes. Cette pluralite n'est pas rare dans un grand nombre de ( 799 ) plantes, stirtout depuis qu'on en a plus et mieux observe les graines; eHe est accidentelle dans la plupart , presque constante dans quelques-nnes; cest ordinairement dans les graines depourvues de perisperme qu'on latrouve, et quand cela arrive avec un perisperme, les embryons se montrent presses contre les autres a la i i pea rentes. Cest ce qui n'a pas lieu dans le Gui, et raeme en adme riedeM. Schleiden, qui rend comptede la presence simulfance de plu&ieurs embryons dans une meme graine, on ne pourrait l'appliquer an Gui: car ses embryons, au nombre de deux, oil plus rarement de trois, tout en se touchant par leur extremite inferieure, divergent superieurement et vien- nent presenter l'extremite supe'rieure on radiculaire a des points assez dis- tants, separes dans tout cet intervalle Pun de 1 'autre par une partie du perisperme, en dehors duquel elle fait legerement saillie. »M. de Caisne, par la decouverte de plusieurs ovules, au fond de chaque ovaire, se trouvait sur la voie de i'explication la plus naturelle. Dans un grand nombre de cas, deux de ces ovules avortaient et alorson ne trouvait dans la graine mure qu'un seul embryon ; mais dans d autres cas, deux on meme trois ovules pouvaient etre fecondes, se developper et se souder par leurs bases, et alors on devait avoir autant d'embryons divergents a leur sommet. C'est ce que l'observation a justifie: il a pu voir et dessiner le developpement simultane de deux ovules, leur soudure partielle et pro- gres; la hi » Cette theorie fondee sur des obser vat ions dont nous avons pu verifier en partie la consciencieuse exactitud* ?, presente un double a vantage. 1° ellereduit les anomalies apparentes du Gui, a une seule reelle, l'unite d'euveloppe ovulaire, et ramene ainsi le developpement decette grameanv lois connues pourcelui des autres; 2° e He efface en partie la difference de l'appareil ovulaire dans le Gui d'Kumpi •, et celui des especes de i'lnde que M. Griffith a bien fait connaitre, et ou tr ois ovules se trouvent dans chaoue loge sur un support central. Notre Gui se trouve ainsi former le passage entre eux et le Loranthus, ou 1'ovule es »Le temps fort long ecoule entre la le< cture de ce Memoire et son rapport, a permis la publication de plusieurs travaux sur le meme sujet, et la proposition tie solutions differentes pou ft quelques -uns des problemes qui y etaient attaques. Nous ne pouvons, < ^uoique leur date soit posterieure, les passer entierement sous silence; car ils ont pour auteurs des botaniste* habiles et celebres, dont le temoignage devait etre pris en consideration dans le jugement de vos Commissaires. ( 8oo ) » Pour M. Schleiden , ce que nous avons decrit comme ovaire et calice soudes, et plus tard comme fruit, est un sommet de rameau , dans lequel est plonge un ovule nu, quil assimile a celui des Coniferes, dont il diffe- rerait en ce qu'au lieu d'etre libre, il serait infere. Quant a la pluralite d'embryons, la celebre theorie de 1'auteur s'applique ici tout naturelle- ment, quoiqu'elle ne me paraisse pas bien rendre compte, ainsi que je I'ai deja dit, du cas particulier qui nous occupe. Au reste, sa note est entierement theorique, et l'existence d'ovules nus et en meme temps adherents, le rapprochement des Loranthacees et des Coniferes, sont des points de vue tellement nouveaux que nous devons attendre pour les admettre ou les rejeter, les preuves et les observations de leur savant auteur. » M. Meyen a fait paraitre un travail beaucoup plus special et appuye d'observations microscopiques et de dessins. 11 a vu en partie les memes choses que M. de Caisne , mais les a considerees tout-a-fait aulrement: les ovules comme autant de sacs embryonnaires, 1'ovaire comme un micelle, le reste de la fleur comme un calice dans sa partie adherente, comme des petales dans ses quatre divisions. Il admet plusieurs embryons, mais non de la meme maniere que les autres botanistes ; car il dit n'en avoir vu ja- mais se developper qu'un seul, des deux ou trois qui avaient pu etreebau- ches dans les deux ou trois sacs embryonnaires ; mais ce seul s'est souvent developpe avec plusieurs extremites radiculaires divergentes, et parait etre par consequent I'embryou multiple ordinairement decrit. Un ovule nu et adherent au calice, des sacs embryonnaires adherents a la chalaze, libres par Tautre bout et eloignes de 1'extremite de l'ovule ou doit s'operer la fecondation, un embryon a plusieurs radicules, sont autant de points de vue assez eloignes des faits ordinaires et constates, pour que nous n'ayons pas hesite a preferer les conclusions de M. de Caisne. » Le long intervalle qui separe 1'emission du pollen de I'apparition de l'ovule, l'a engage dans une assez longue digression ou il passe eu revue un grand nombre de plantes remarquables par un appareil particulier in- terpose dans la cavite de Tovaire entre le tissu stigmatique et l'ovule , ap- pareil qui lui parait destine a la fecondation, dont il modifie le procede et fe terme. Nous ne le suivrons pas dans cette revue, et nous nous conten- terons de signaler ses observations interessantes sur le tissu de consistance gelatinease qui remplit la loge de I'ovaire dans la plupart des Aroidees, et auquel i\ aitribue cette destination physiologique. Ovule dans les Santalace'es. » Nous venonsde voir un nucelle nu dans le Gui. L'un de vos Cominis- saires(M. Brongniart) avail considere l'ovule du Thesium comrae presentant cette organisation remarquable , et M. de Caisne a du etre ainsi conduit a leur examen eomparatif. L'existence de trois ovules suspendus au sommet libre d'une colonne centrale dans la loge unique de l'ovaire du Thesium, le deVeloppement d'un seul de ces ovules par suite de la fecondation, la structure de cet ovule compose d'un sac unique renfermant immediatc- naent 1'embryon et plus tard aussi le perisperme , tels etaient les faits ac- quis a la science. » M. de Caisne , en suivant l'ovule dans toutes les phases de son deve- loppement depuis son apparition , a pu ajouter a son histoire quelques points qui la completent et l'eclairent. II a vu dans son inteneur un petit corps conique et plus tard une vesicule tubuliforme qui fait saillie de son extremite libre; cette vesicule se mettant en rapport avec un autre tube qui descend de la base du style au moment de re'panouissement , puis se reciflant, et faisant crever l'enveloppe celluleuse qui 1'avait renfermee d'a- bord tout entiere, plus tard en partie. A une epoque ulterieure , la forma- tion de 1'embryon dans cette meme vesicule ne laisse aucun doute sur sa vraie nature : c'estlaquintine ou sacembryonnaire. Sonenveloppe celluleuse est done le nucelle qui est en effet nu , mais dont l'existence n'est que tem- poraire, puisqu'il ne se developpe pas avec 1'embryon et son sac, mais que, rompu par eux en lambeaux, il s'arrete dans son C volution et tinit par s'atro- phier et disparaitre. Ces* quelque chose d'analogue a ce que M. R. Brown ;» signale dans certains fruits ou la graine , se developpant plus vigou- reusement et plus rapidement que l'ovaire qui la renfermait et prote- geait a l'etat d'ovule, le perce et murk a Fair libre, accompagnee seule- ment a sa base de quelques lambeaux rudimentaires qui representent le pc-aarpe. Le rapport ordinaire entre le fruit et la graine se trouve rompu absolument de la meme maniere que celui du nucelle et du sac embryon- naire Test dans l'ovule du Thesium. Celui-ci ne reste pas orthotrope en continuant a se developper; la cavite embryonilere s'eloigne pen du point dattachc, tandis que le reste du sac se dilate et s'epaissit par l'addition de nouvelles utricules et passe enfin a l'etat de perisperme, par la formation de granules nombreux a leur interieur. C'estpar cette serie de changeraents qu'on a enfin une graine anatrope consistant en un embryon dans un pe- risperme ou plutot endosperme nu. C U. 1840, i« temtsue (T. X,5S«»20.) IOS ( 802 ) »M. de Caisne a decouvert, dans ce merae appareil ovulifere du The- sium,un autre organe dont il est difficile de bien determiner l'analogue dans tout ce qui etait connu jusqu'ici. C'est un tube situe longitudinalement , dans 1 epaisseur de la colonne centrale, digite inferieurement, simple et renfle a sOn extrernite superieure qui perce la colonne et vient s'appli- quer sur un point du sac embryonnaire. C'est au moment de la feconda- tion,au moment ou le sac embryonnaire rompt le nucelle, qu'apparait ce tube interieur, et qu'il perce de son cote le tissu environnant, pour se mettre en rapport avec le sac. » M. tie Caisne, d'apres les observations precedentes, avait discute sur la nature de cet ovule anomal et de cet organe additionnel dont les fonctions sembient se lier aux siennes, et c'etait la que se terminait cette partie de son Memoire. Dans 1'intervalle de temps ecoule depuis sa lecture, il a pu, en completant des observations deja commencees et en en faisant de nou- velles, comparer dans d'autres genres de la meme famille, les memes par- ties et leur mode de developpement. » Deja M. Griffith avait decrit dans les ovules du Santalum album, dont son sejour aux [ndes lui avait permis de biensuivre revolution , remission d'un long sac tnbulaire qui perce l'ovule reduit au nucelle, et au fond -iuqiH l se lorme l'embryon. Dans plusieurs autres Santalacees, dans le Na- nodca, le Myotchitos, et plus obscurement dans VOsjris et le Quinchama- lium , M. de Caisne a constate la serie analogue des developpemenrs ovu- lates, avec quelques legeres modifications. » Dans le Myoschilos et XOsyris, il a retrouve le tube de la colonne ovu- lifere. Dansie premier de ces deux genres, on rencontre meme un faisceau de ces tubes , au nombre de cinq pour chaque ovule feconde. Quatre se comportent a peu pres comme dans le Thesium , c'est-a-dire se mettent en rapport avec i'ovule aupres de son extrernite superieure ou embryonnale , tandis quelecinquieme se reflechit, vase mettre en rapport avec I'extr^mite <'Ppos(jp,etsecomporteen consequence tout-a-fait comme le faisceau nour- r icier renfle en chalaze au bout de la graine que regarde l'extremite co- •vl'iiniKuie de Tembryon. C'est ainsi que se dirige et se termine aussi le Hw* unique correspondent a chaque ovule feconde dans VOsjrris. I -M-t ;.-> e n i'ltet le role de faisceau nourricier quejoue ce tube simple ! !t nmhi|>le , et CettG modification peut-elle tenir a I'absence des teguments n,,tour au Nucelle. on i^hsetice de raphe et de chalaze en est une conse- quence? Ses fonctions se lient-elles au contraire plutot a la fecondation qu a la nutrition? Ses rapports de position militeraient en faveur de la pre- ( 8o3 ) miere opinion ; raais sa structure et 1'epoque de son apparition tendraient a faire preferer la seconde. Malheureusement 1'extreme petitesse des objets et la necessite de faire , excepte pourle Thesium, ces observations si delicate* sur des plantes conservees en herbier, n'ont permis jusqu'ici que des doutes. que l'auteur essaiera de resoudre par des observations nouvelles, dont on doit esperer d'heureux resultats , surtout si elles peuvent etre aidees par de nouveaux materiaux. La decouverte d'un appareil nonveau qui, dans plusieurs plantes d'une meme famille, se trouve lie a une organisation par- riculiere de l'ovule et semble se rattacher a une fonction importante, pro- met plus a la science que la verification de combinaisons deja connues et faciles a expliquer, qui confirmeraient des lois €;tablies, ait lieu d'en faire pressentir de nouvelles. » Dans la plupart des classifications des families, celle des Olacmees .>♦• trouve placee fort loin de celle des Santalacees , avec laquelle cependant elle a des rapports intimes reconnus pour la premiere fois par la sagacite de M. R. Brown. M. de Gaisne pense , sans toutefois 1'affirmer et autant que le permet I'examen de parties tres petites et tres dedicates dans des fleurs h-s-eehees, que la structure de l'ovule est analogue dans les deux families. Dans un genre d'Olacinees (Groulia), il a pu pousser l'analyse plus loin el a constate I'existence d'un tube situe dans Vepaisseur de la colonne ovuli- fere, et( passant d'elle a l'ovule. » M. de Caisne a acheve son Memoire par un quatrieme chapitre qui n e- taitpas annonce dans le titre et qui est destine a completer l'histoire du Gui : e'est I'examen de la structure anatomique de ses tiges. Un jeune rameau montrea son centre une moelle verte entouree par un etui forme de fais- ceaux ligneux, en general ail nombre de huit. Dans ces faisceaux on ne trouve pas de trachees, mais, a la place a peu presqu'ellesdevraient occu- per, seulement des tubes anneles. Ceux-ci , avec des cellules allongees et ponctuees ou reticulees et des fibres analogues a celles du liber, formerom tout le systeme vasculaire de laplante , qui est composee du reste d'utricules ou abondent avec les granules d'amidon ceux de matiere verte. En dehors et vis-i-vis des faisceaux Ugneux , on en trouve autant de beaucoup plus pe- t its , formes exclusivement de fibres du liber et qu'on peut uommer coi- ticaux. Les faisceaux ligneux se continuent dun rameau dans un autre tandis que les corticaux s'interrompent apres selre graduellement amine ' a cbaque articulation , ce qui peut rendre compte de la facilite avec laquelle lesrameaux se desarticulent. Vos Gommissaires ont verifie cette double dis- position des faisceaux vasculaires qui atait souleve quelques doutes. ( 804 ) » Le Memoire de M. de Caisne est accompagne d'un grand nombre de dessins anatomiques extremement bien faits; et Ton sait de quelle im- portance est ce mode d'iliustration , on pourrait presque ajouter de ga- rantie, pour Ies travaux d'organographie. Outre ceux qu'il avait presentes a l'Academie , il nous en a soumis beaucoup d'autres a I'appui de ses ob- servations , soit anciennes , soit nouvelles. » Nous pensons que Pexactitude de ces observations , importance et la nouveaute de plusieurs d'entre elles , que nous avons signalees a mesure que nous les examinions dans le cours de ce Rapport, et le merite de l'ensemble du travail , le rendent digne de Tapprobation de l'Academie : nous lui proposons done d'inviter l'auteur a poursuivre ses recherches et de decider que la partie qui a ete soumise au jugement de l'Academie sera inseree dans le Recueil des Savans etrangers. o Les conclusions de ce Rapport sont adoptees. Rapport sur un Memoire de M. Panizzi. (Gommissaires, MM. Ad. Brongniart, A. de Jussieu. ) « L'Academie nous a charges, M. Ad. Brongniart et moi, d'examiner un Memoire en italien ayant pour auteur M. Panizzi Savio , pharmacien a San Remo, et pour titre : Nouvelle Theorie sur Forigine des champignons. » Voici cette theorie dans les termes que nous traduisons litteralement , de peur d'alterer la pensee de Tauteur. « Je crois que la generation des champignons peut s'attribuer a la de- » composition des materiaux organiques, admettant quit peut, dans ces » cas, se former, par l'effet des affinites chimiques, une substance de » nature gelatineuse a la composition intime de laquelle concourt l'azole » fourni presque toujours par une matiere animale en decomposition ; et » e'est precisement la reaction simultanee des elements vegetaux et ani- » maux qui donne naissance au fluide gelatineux propre a engendrer les » champignons. Ce fluide acquiert une vertu seminale par une fermenta- » tion cryptogamique, » » L'auteur cite a I'appui de cette opinion la production d'un polypore qu'il a vu se former sur un tronc de palmier mort, et celle d'autres champignons soit spontanee, soit artificielle. II croit, dans tous les cas, avoir reconnu toujours quelque matiere animale aupres des points ou la production a eu lieu, et e'est elle qui s'est chargee de fournir l'azote a cette combinaison chimique de laquelle est definitivement resulte un champignon. (8o5) » Cette theorie, donnee com me nouvelie, est an eontraire fort ancienne, moins quelques termes de la chimie moderne. C'est a peu pres celle de Pline; c'est celle qui etait encore le plus en vogue au commencement du siecle dernier. 11 suftit, pour !e prouver, de citer quelques lignes emprun- teesau celebre Traite de Marsigli sur le meme sujet: » Plerique « observantes non generari communiter Fungos , nisi ubi » qucedam corpora putrescere incipiunt , aut saltern lentus humor putrila- » ginoso valde affinis Mis aliqud ratione accesserit , in earn potius devene- » runt sententiam principium proprium ac proximum generationis Fungo- 9 rum nonnisi ex certd corporum putrilagine , seu lento quodam putri- » laginem cemulante humore repetendum. » » Et uu peu plus bas : « Morison Fungos asserit terra? excrescentias esse » nee semen necflorem habentes, sed quw sponte e tend emergunt ex qud- » dam commixtione salis et sulphuris junctd terrw pinguedine ex stercore » quadrupedum ortd, etc., etc. » » M. Panizzi qui , en renouvelant cette doctrine de la generation sponta- nee , se fonde sur ce que Fobservation n'a jamais pu decouvrir de germes dans les champignons, parail ignorer completement l'etat de la science et les nombreux travaux qui, surtout dans ces derniers temps, ont fait connaitre dans leurs plus minutieux details les spores dont il nie 1'exis- tence. Sa doctrine botanico-chimique ne sappuie sur aucune analyse chi- mique ou botanique. C'est une induction de faits legerement observes et apprecies par une suite de raisonnements dont la valeur est fort contes- table. Car de ce qu'un corps organise s'est dCveloppe au milieu de mate- riaux propres a sa nutrition, ii ne s'ensuit pas necessairement qu'ii en soit le produit : il ne pouvait pas naitre ni surtout vivre ailleurs; mais ce n'est pas a dire qu'ii en naisse. » Nous ne pensons done pas que 1'Academie doive accorder son appro- bation a ce Memoire. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptees. RAPPORT SUR LE CONCOURS POUR LE PRIX DE STATISTIQUE. M. Matbieu lit. au noni de la Commission ehargee de 1'examen des pieces adressees au concours pour le prix Montyon de Statistique, de 1839, le rapport fait par MM. Costaz et Mathieu. La Commission est d'avis(i) : « i°. Que le travail de M. Vicat sur les ciments et les mortiers hjdrau- (r) Le rapport sera imprime avec les pieces relatives a la seance publique. ( 806 ) liques soit reserve pour etre presente aux prochains concours, quand ii aura recii une nouvelle extension ; » 20. Que ie prix Montyon de Statistique de 1839 *°n depen^e * M. Dausse, ingenieur des ponts-et-chaussees, pour son travail sur la Sta- tistique des principales rivieres de France; » 3°. Qu'une mention honorable soit accordee a la Statistique du depar- temmt de la Charente-Inferieure , par M. Galthieb; » 4°. Qu'une seconde mention honorable soit accordee a la Statistique du departement de Saone-et-Loire, par M. Ragut. » NOMINATIONS. MM. Abago, Gambey, Seguieb , sont adjoints a la Commission charge de faire un rapport sur un nouveau moteur presente par M. de Fresnes. 3TECANIQUE APPLiQiEE. — Plaques minces (employees comme mojens de stirete pour les machines a vapeur; par M. de Maupeol. (Commission des soupapes de surete.) Depuis long-temps on a imaging d'employer, comme moyen de su- rete pour les machines a feu , au lieu des soupapes ordinaires qui se le vent pour dormer issue a la vapeur quand elle a atteint un certain degre de tension , des plaques de metal lamine dont l'epaisseur serait calculee de maniere a ce qu'elles se rompissent des que la pression interieure de- passerait la limite voulue. Ce dispositif presentait en apparence des garanties qu'on ne trouve point dans les soupapes ordinaires, que Ie chauf- feur peut charger quand il se prepare a pousser le feu, ni dans les ron- delles fusibles , qu'il peut toujours refroidir au moyen d'un 61et d'eau convenablement dirige ; cependant on y a eu rarement recours, et une des raisons qui paraissent avoir oblige a y renoncer, c'est la difficulte d'avoir toujours des lames identiques. On a reconnu, en effet, qua epaisseurs ^gales la resistance varie notablement non-seulement pour des toles venant ll ime meme manufacture, mais encore pour les diverses parties dune meme lame, m. de Maupeou a cru que des rondelles en plomb ne presen- reraient jamais ces differences a un assez haut degre pour qu'il put en re- ( So7 ) suiter des inconvenients dans la pratique, etil annonce que l'experience h confirme ses previsions. La note de M. de Maupeou et le modele du dispositif dans la partie de 1'appareil qui recoit les plaques^explosibles avaient ete presentes pour la seance du 1 1 mai ; l'etendue de la correspondance n'avait pas permis d'en faire mention. M. le Mimstre de l' Agriculture et du Commerce transmet des Mrrnoires qui lui ont ete adresses par MM. Fontan , medecin, et Francois, ingenieur des mines, concernant les eaux thermales de Bagneres-dc Luchon. « Ces Memoires, dit M. le Ministre , presentent l'expose de recherches et de travaux qui ont pour but d'augmenter le volume des eaux ther- males, de mieux determiner leur nature et leur composition , et d'en assurer le meilleur amenagement, et touchent a des questions de chimie, de geo- logie et d'hydraulique, dont l'Academie des Sciences est le juge le plus competent. »> Je cede d'autant plus volon tiers an vceu des auteurs, en envoyant leur travail a l'Academie, que les recherches entreprises a Bagneres-de-Luchon pourraient fournir des donnees applicables a la conservation des sources minerales en general, ainsi qua Amelioration de nos etablissements ther- maux; c'est sous ce point de vue particulierement que j'appelle l'atteiitiou de l'Academie des Sciences, afin qu'ils soient, s'il y a lieu, l'objet d'uu rapport special dont l'administration pourra faire son profit. » (Commissaires, MM. Thenard, Elie de Beaumont, Dumas, Pelouze.) M. Amelin adresse un Memoite sur les reconnaissances militaires. (Commissaires, MM. Puissant, Savary.) M Taxqlerel des Planches, en presenlant pour le concours aux prix con- cernant les arts insalubres, son Trade des maladies de plomb , adresse une note manuscrite dans laquelle il indique les parties de cet ouvrage qui lui paraissent devoir fixer plus particulierement l'attention de la Com- mission. (Commission des arts insalubres.) CORRESPONDANCE. M. ie Ministre de l'Instrtjction publique transmet ampliation de l'or- donnance royale qui confirme la nomination de M. Bessel comme associe etranger de l'Academie , en remplacement de M. Olbers. M. Arago met sous les yeux de l'Academie deux pepites dor, apparte- nant a M. Demidoff'et provenant de ses mines de l'Oural. L'uue est en masse caverneuse, retenant du quartz hyalin jaunatre, et pese o^GS201 (i); l'autre est en masse compacte, rugueuse a la surface, paraissant exempte de melange d'aucune gangue; elle pese 3Iiy72zo1. M. Tollard aiue demande a etre porte sur la liste des candidats pour la place vacante dans la section d'Economie rurale par le deces de M. Turpin. Sa lettre , qui est accompagnee d'une note imprimee sur les travaux de l'auteur, est renvoyee a la section d'Economie rurale. M. Jomard adresse un resume du nouveau sjrsteme de poids et mesures etabli a Naples par Vedit du 22 avril 1840 : « Le palme est la base du systeme: il est egal a la sept-millieme partie du mille geographique de 60 au degre, ou de la minute sexagesimale ; sa valeur est de om,26455 » La canne est egale a 10 palmes, ou 2m,6^55 » Le moggio, mesure agraire, est egal a 10 Cannes en tout sens; il se divise en parties decimales. » Le tomoloj mesure de capacite pour les matieres seches, est egal a trois fois le palme cube; il se divise par moitie et par quarts, et il est egal a 24 fois le cube du demi-palme. » Le barile3 mesure de capacite pour les liquides , est un cylindre droit de 1 palme de diametre sur 3 de bauteur : il se divise en 60 carafes : \? ba- nk font la botte : c'est un cylindre de 3 palmes de diametre sur quatre de haut. (0 La lWre de Russie est a L'ancienne livre frai^aise dans le rapport de 33 a 4° iron ■ le zolotnW en est la 02* paitie. ( 8°9 ) » Le rotolo est l'unite des mesures ponderales; il se divise en parties decimates, et contient 1000 trappcsi; sa valeur est de. . . okl1, 890997 » Le cantar vaut 1 00 rotoli. » JV. B. Un palme cube d'eau distillee, a la temperature de 16% i^du thermometre centigrade, et sous la pression de om,758, est egal a 20 rotoli plus 736 trappesi. » M. Guyon, chirurgien en chef a l'armee d'Afrique^ transmet un foetus humain bicorps ne en Corse. Une note sur ce cas de monstruosite annoncee dans la lettre d'envoi n'est pas encore panenue a l'Academie. M. Duclos ecrit relativement aux changements de couleur qu'il est par- venu a determiner chez certains mollusques, en leurdonnant des aliments t colores. M. Castera ecrit relativement a des chariots a six et a huit roues dont il a, a diverses epoques, presente des modeles aux expositions des produits de I'industrie. L'Academie accepte le depot de trois paquets cachetes dont deux adresses par M. Viollet portent pour suscription : Recherches sur la mecaniqiu ', nos 7 et 8. Le Iroisieme envoy e par M. Barbe , est annonce comme renfer- mant un sceau a date perpetuelle. L'Academie a 4 heures f se forme en comite secret. On entend trois Rapports faits par M. Dumas au nom d'autant de Commissions, pour les prix suivants : Grand Prix des Sciences physiques. (Dcveloppement du foetus dans Vceuf.) La question est remise au concours ; le jugement n'aura pas lieu avant deux ans au moins. Price de Phjsiologie expcrimentale. Le prix est decerne a M . Payei* , pour son travail sur Tamidon. Prix concernant les arts insalubres. Un prix de 2000 francs est accorde a M. Vallat , pour son lit de sauvetage destine aux mmeurs blesses. i5oo francs sont accordes , a titre d'encouragement, a M.Laignel, pour >n systeme de courbes des chemins de fer. La seance est levee a 5 he BULLETIN BlBLIOGRAPHIQUE. I/Acade'mie a recu dans cette seance les ouvrages dont voici les litres : Comptes rendus hebdomadaires des seances de VAcademie des Sciences; iersemestre 1840, n° 19, in~4°. Annates de Chimie et de Physique; par MM. Gay-Lussac et Arago; dec. 1859, hi-8°. Annates des Sciences naturelles; dec. i83g, in-8°. Histoire nat.urelle des ties Canaries; par MM. Webb et Berthelot ; 47' et 48e liv. in-40. Traite des Maladies de plomb ou Satumines _, suivi de Vindication des mojens quon doit mettre en usage pour se preserver de Vinfluence deletere des preparations de plomb; par M. Tanqcjerel des Planches ; 2 vol. in-8°. (Adresse pour Je concours au pr'ix concernant les arts insalubres. ) Malaiiies des Organes genitaux et urinaires; parM. J. Mocjlinie; 2 vol. in-8°. Calcul de la densite de la Terre , suivi d'un Memoire sur un cas special du mouvement dun Pendule; par M. Menabrea ; in~4°. Programme raisonne du Cours de Culture, professe a I'ficole normale de Versailles, etc. ; par M. Philippar; Versailles, in-8°. Traite pratique du Pied-Bot; par M. V. Duval; in-8°. (Cet ouvrage est adresse pour le concours Monty on.) Bulletin de VAcademie rojale de Medecine; i5 mai 1840; in-8°. Bulletin de la Societe d 'Agriculture , Sciences et Arts de Limoges; n° 2, tome 18, in-8°. Memorial encjclopedique et progressif des Connaissances humaines: avril i8|o, in-8°. Le Technologiste ; mai 1840; in-8°. Guide de I 'Amateur de Photographie ; par M. Soleil; in- 16. Reclamation adressee a M. le President de la Societe Asiatique de Paris; parM. de Paravey ; \ de feuille in-8°. Bibliotheque universelle de Geneve; mars 1840, in-8°. Morn batava; 1 i9c Hv. in-8°. Researches in. . . . Reeherches d Embryologie ; par M. Martin Barry ; (8i. ) ivt et 2e serie, m~4% avec line liv. de pi. (Extrait des Transactions philo- sophiques de la Societe royale de Londres.) Experimental. . . . Observations experiment ales sur le de\>eloppement du Saumon, depuis Vceufjusqu'a I'dge de deux ans ; par M. Joh\ Shaw; in-4°. (Extrait des Transactions de la Societe royale dfidimbourg. j The London . . . Journal et Magasin philosophique de Londres et d'Edim bourg ymai 1840, in-8°. Proceedings the Proces-Verbaux de la Societe royale d'lrlande,- 11 nov. 1859 au 16 mars i84o, n° 19—21 , in- 8°. The Athenaeum , journal ; avril 1840, in-40. Astronomische . . . . Nouvelles astronomiques de M. Schumachkr; n° 699, in-4°. Bericht iiber. . . . Analyse des Memoires lus a V Academic des Sciences de Berlin et destines a la publication ; mars 1840, in-8°. Gazette medicale de Paris; tome 8, n° 20. Gazette des Hopitaux; n° 56—58. L'Esculape; n°s 27 et 28. Gazette des Medecins praticiens; n" 38 et 39. V Experience, journal de Medecine; n# i5o, in -8". COMPTE RENDU DES SEANCES DE LACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 25 MAI 1840. PRESIDENCE DE M. PONCELET. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. physique. — Sur les interferences de la lumiere , considerees comme moyen de resoudre diverses questions tres delicates de physique , et comme servant de base a la construction de nouveaux instruments de meteorologies par M. Arago. « Si deux faisceaux de lumiere blanche sortis d'une source commune, se sont propages dans un meme milieu Tiomogene et ont parcouru des chemins a peu pres egaux, ils forment partoul ou ils se croisent sous de petits angles, un systeme compose de quelques franges obscures et bril- lantes parfaitement visibles. La frange centrale est la moins irisee de toutes et ce caractere suffit pour la faire reconnaitre. Dans la place qu'elle oc- cupe les rayons interferents ont parcouru des chemins exactement ^gaux Tout est pareil de forme, d'intensite et de coloration de part et d'autre de cette frange centrale. » M. Arago reconnut, il y a deja bien des annees, que les conditions de chemins parcourus ne determinent pas seules la place des franges for- mees ainsi a Taide de l'interference de deux faisceaux de lumiere. En placant, dans Fair, une lame de verre excessivement mince sur le trajet C.R. ^o}i"Semestre. (T.X,No2i.) IIO ( 8i4 ) (Tun des faisceaux , il vit les bandes marcher du cote de la lame. Cette experience, repetee un grand nombre de fois avec toute sorte de milieux, solides, Jiquides, gazeux , conduisit a une loi qui lie d'une maniere tres simple Je deplacement que les franges eprouvent, a la puissance refrin- gente et a l'epaisseur du corps diaphane qui est traverse ainsi par un seal des deux faisceaux. Cette loi aurait ete sans doute difficilement decouverte, sans le secours de la theorie des ondulalions; mais elle n'en doit pas moins etre consideree aujourd'hui comme une loi experimen- tal, independante de toute hypothese , et dont peuvent aussi bien faire usage les partisans du systeme de remission que ses adversaires. » Des quil eut decouvert ce moyen , entierement nouveau, de mesurer la puissance refractive des corps diaphanes , M. Arago dut songer a l'appli- quer a l'etude de cette puissance dans l'air hurnide. II y avait, en effet, un grand interet a savoir, definitivement , si l'hygrometre devait figurer dans le calcul des refractions astronomiques. C'etait une question deja trai- tee par deux membres illustres de 1'Academie : d'abord par Laplace , a l'aide de la supposition generale, que les vapeurs et les liquides dont elles proviennent, ont le meme pouvoir refringent, supposition tres plausible dans le systeme de 1'emission , mais que des recherclies posterieures n'ont pas confirmee; ensuite par M. Biot, d'apres des experiences tout aussi exactes que la methode employee pouvait le comporter. Fresnel vou- lut bien se joindre a M Arago pour executer l'experience que celui-ci avait projetee. Voici comment on la realisa: » Deux tubes en cuivre mince, d'environ un metre de long, furent soudes l'un a Fautre comme les deux canons d'un fusil a deux coups. A chaque extremite, ces deux tubes etaient fermes par une seule et meme plaque de verre a faces paralleles. Des robinets donnaient passage aux substances dont on voulait etudier les effets. i Quand les deux tubes renfermaient de l'air de la meme densite, de la meme temperature et du meme degre d'humidite , le faisceau qui traver- sait le tube dedroite, produisait, en se melant a sa sortie au faisceau pro- venant du tube de gauche , des franges irisees dont la place coincidait * presque exactement avec celle des franges qui resultaient de Taction de ces memes faisceaux se propageant a l'air libre. » Si la force elastique etant toujours egale dans !es deux tubes, l'un renfermavt du chlorure de calcium et I'autre de l'eau; si, des lors , le pre- mier tube etait rempli d'air completement sec, el le second d'air sature (I humidite, les bandes formees par l'interference du faisceau qui dans sa (8,5) course traversal un metre d'air humide, et du faisceau qui traversal nn metre d'air sec , n'occupaient plus la place des franges engendrees a Pair libre; Pinterposition des tubes prod uisa it un deplacement notable, un deplacement d'une frange et demie. Ce deplacement se fesait toujours du cote de V air sec. » Le sens du deplacement des (ranges prouvait d'abord, d'une maniere incontestable, que Vair sec avait plus de puissance rejringente que Fair humide. Restait a assignor la difference. » De la loi dont il a ete question plus baut, ou bien , d'experiences faites sur Paffaiblissement de pression que l'air devait subir dans l'un des tubes, pour que les franges se deplacassent d'une frange et demie du cote oppose , on concluail directement la difference des pouvoirs refractifs des deux airs; mais il etait possible qu'une legere couche d'humidite se fut pre- cipitee a la surface interieure des deux verres , dans les portions corres- pondantau tube a air humide ; or une pareille couche, quelque mince qu'on la supposat, jouerait dans le phenomene un role important : elle masquerait la plus grande partie de l'effet cherche. Telle est la difficulty qui detourna Fresnel de donner aucun chifTre a I'appui de la conclusion que M. Arago et lui tirerent de leur experience commune. » Cette difficulte, M. Arago Pa depuis completement levee, en repetant 1'ancienne experience a l'aide de deux autres tubes, l'un sec et l'autre hu- mide, fermes a leurs deux extremites par les deux mgmes verres dont on s'etait d'abord servi ; mais cette fois les tubes , au lieu d'un metre , n'avaient plus quun centimetre de long. L'influence de la difference de puissance refringente des deux airs se trouvant ainsi a peu pres eliminee, il ne de- vait plus guere rester que l'effet de la couche d'humidite precipitee a la surface interieure des deux plaques de verre, du cote du tube humide; cet effet fut constamment inappreciable. Le mouvement d'une frange et demie, observe avec les tubes d'un metre de long, dependait done exclusi- vement des proprietes refringentes comparatives de Pair sec et de Pair sature d'humidite. La difference etait telle, a + 270 centigrades, que si, pour l'air sec , on prenait comme rapport du sinus d'incidence au sinus de refraction , pour le passage de la luraiere du vide dans Pair, le nombre 1 ,0002945, ce rapport devenait pour le passage du vide dans Pair humide : 1,0002936. (8.6) » Chose singuliere! une difference sur la septieme decimale des indices de refraction, se trouva ainsi constatee a l'aide d'experiences dans les- quelles aucun rayon ne s'etait refracte. Ajoutons que 1'exactitude de ia methode etant proportionnelle a la longueur des tubes employes, rien n'auraitempeche d'aller encore beaucoup plus loin. » Cette experience aura un complement dont M. Arago s'occupe. II s'agit de savoir si la cbaleur exerce sur la refraction de l'air, une influence qui puisse, qui doive etre distingueede sa propriete dilatante. Le doute merite d'autant plus d'etre leve, que le verre chaud refracte plus que le verre froid. » II faudra encore, pour ne rien laisser dans le vague sur la question si importante et si delicate des refractions astronomiques , etudier l'influence de 1'eMectricite en repos et de l'electricite en mouvement. Tout cela est maintenant accessible et sera promptement eclairci. » Nous allons maintenant indiquer brievement quelques autres applica- tions dont la methode de M. Arago est susceptible et qu'il a exposees a 1' Academic * Concevons un seul tube d'une certaine longueur, vide d'air, bouche I ses deux extremites par des plaques de verre , et hermetiquement ferme. En choisissant convenablement ces deux premieres plaques de verre, et une troisieme plaque mobile destinee a etre placee a cote du tube, sur la route du faisceau exterieur, on peut faire en sorte que, par un effet de compen- sation, des franges se forment par l'interference des rayons propages a tra- vers le vide et de ceux qui ont traverse l'air exterieur, tout comme si les uns et les autres s'etaient mus dans un milieu homogene. Seulement , si Vat- mosphere exterieure change de puissance refractive, les franges se depla- ceront. Leur mouvement se fera vers le tube vide quand le pouvoir re- fractif diminuera, et en sens inverse quand le pouvoir refractif augmentera. Un pared instrument pourrait done, dans les observatoires, etre employe au lieu du barometre et du tbermometre, a la determination de la force refractive de l'atmosphere. L'observation s'executerait a la hauteur de 1'objectif de l'instrument astronomique, et ainsi finiraient d'interminables disputes sur la convenance de faire usage, dans le calcul des refractions, •hi thermometre exterieur ou du thermometre interieur. * U refraction de Fair est fonction de sa pression et desa temperature. Impression restant constante, si la temperature varie <\'un seul degre cen- tigrade, les franges, dans un instrument de onze decimetres de long., se deplacent de plus de deux j ranges entieres. Ce mouvement, on le mesure a la precision d'un dixieme de frange. L'instrument dont il vient d'etre ques- (8'7) tion, combine avec le barometre, peut done servir a determiner la tempe- rature de l'air a ■— de degre pres. » Cette extreme sensibilite pourrait etre accrue indeftniment en aug- mentant la longueur du tube vide et, cependant, e'est la un des moindres a vantages de la methode. Un thermometre etant influence par le rayonne- * ment du ciel, par le rayonnement du sol, par le rayonnement de tous les autres objets qui l'entourent, ne donne jamais la temperature de l'air. An contraire, le resultat deduit d'une propriete de 1'atmosphere fonction de sa temperature, est compl&ement a l'abri de toutes ces causes d'erreur. » Dans les voyages, si Ton voulait se contenter des temperatures at- mospheriques, telles qu'on les determine aujourd'hui avec le thermometre, le tube vide pourrait servir de barometre. Une longueur de tube d'un metre , permettrait d'apprecier des variations de pression de un a deux dixiemes de millimetre. Un barometre sans liquide semblerait assurement une chose assez curieuse ; mais les voyageurs remarqueraient surtout son peu de fragilite. » M. Arago a montre que «a methode pour determiner les refractions, pourra servir a saisir l'etat des atmospheres a toutes les distances des corps echauffes ou non echauffes; a poursuivre les interessantes experiences de M. Faraday sur les atmospheres limitees du mercure, et sur leur diminu- tion de densite a mesure qu'on s'eloigne de ce liquide; peut-etre meme, a rendre sensible, avec des tubes suffisamment longs, I'influence des odeurs. n L'instantaneite de l'observation permet encore de concevoir l'espe- rance qu'en orientant le tube vide d'un maniere convenable par rapport a un fort centre d'ebranlement, on rendra sensible a 1'oeil plusieurs pro- prietes des ondes sonores. » Quant aux liquides, il resulte d'experiences deja faites , que par l'ob- servation des franges on peut saisir, meme pres du maximum de densite, les changements de refraction de l'eau correspondants a ^ de degre cen- tigrade. Qui ne voit la un moyen nouveau et d'une precision extreme. 'IVhuhtr la propagation de la chaleur dans cette nature de corps, sans qu'il faille desormais briser leur continuite en introdnisant dans la masse la boule et la tige d'un thermometre ? La meme remarque s'applique a 1 etude de la propagation de la chaleur a travers les corps solides diaphaues. » 11 n'est pas, enfin , jusqu'aux augmentations du pouvoir refractif de l'eau et du verre, resultant de la compressibilite de ces substances, qui ne piussent etre apercues a 1'aide des nonveaux instruments. Avec un tub'3 d'un metre de long, la compressibilite de l'eau sera visible pour chaque (8,8) deux-centieme d'atmosphere. Sur un tube cle verre de meme longueur, -L. d'atmosphere deviendra sensible. » Le barometre, thermometre ou refracteur optique, a deja toute la commodite desirable quand il doit etre employe dans une chambre obs- cure. Comme instrument usuel et de voyage, il recevra encore, sans doute, diverses ameliorations. Au verre compensateur, mobile autour du centre d'un cercle gradue, dont M. Arago fesait usage des ses premieres expe- riences d'interferences, on substituera peut-etre avec avantage une sorte de verre a faces paralleles et a epaisseur variable, imagine par M. Babinet. Ce verre se composera de deux prismes du meme angle places en sens con- traires ; ies rayons iumineux le traverseront toujours perpendiculairement et son epaisseur totale ira graduellement en diminuant, a mesure que par un mouvement rectiligne, les deux prismes, ajustes d'abord de mauiere que Tangle de 1'un repondit a la base de l'autre, se rapprocheront dela position ou les angles eux-memes se correspondraient. II reste aussi a trouver une methode simple dont les artistes constructeurs puissent faire usage sans de trop longs tdtonnements , pour amener a des conditions d'interfe- rences utiles, des rayons Iumineux qui , avant d'atteindre la loupe au foyer de laquelle les franges se forment, etaient separes les uns des autres de plusieurs centimetres. Quant au moyen d'operer sur les liquides, il n'v a plus rien a chercher, puisque M. Arago a presente a I'Academie ies tubes destines a les contenir, et que ces tubes, d'apresleur construction, doiveut inevitablement conserver les menies longueurs a toutes Les temperatures. Ajoutons, enfin, que la possibility de substituer la lumiere diffuse atmos- pherique, a la lumiere solaire ou a des lumieres artificielles, pour la pro- duction des franges, etait deja constatee par les appareils de diffractiou que M. Soleil fournissait depuis loug-temps aux cabinets de physique (i). » M. Arago s'etait abstenu de rattacher, par aucun point, la theorie des nouveaux instruments au systeme des ondes ; mais en terminant -a communication, il a annonce que dans un autre memoire de pure dis- cussion , ii demontrera que les experiences d'interferences faites avec ses appareils , sont en contradiction manifeste avec la theorie de remission et la renversent de fond en comble. « (>) Wqu'm lieu d'aspirer a une extreme precision , on voudra se borner aux ap- proxua»fi*n aont ies v-oyayeursse contenlent presque toujours, on pourra substituer aux l>aromett«etther mo metres ^ interferences, des instruments optiques plus portatife encore que M. Ats^o se reserve de faire « M. Geoffroy-Saii*t-Hilaire annonce qu'il s'occupe d'un travail sur les monstruosites doubles, et demande que l'enfant bicorps adresse recem- ment par M. Guyon soil renvoye a son examen. NOMINATIONS M. Gay-Lussac, au nom de la majorite de la section de Physique, pro- pose d'ajourner a si\ mois, lelection pour la place vacante par suite dudeces de M. Poisson. Apres une discussion a laquelle prennent part MM. Arago, Gay-Lussac, Dupin, Pouiltet et Thenard, l'Academie est appelee a se prononcer, par voie de scrutin, sur la proposition d'ajournement : Le nombre des votants est de 4^ > II y a pour I'ajournement i5 suffrages , Contre 1'ajournement 3o . L'urne renfermait, de plus, un billet blanc. La majorite de lAcaderaie setant ainsi prononeee contre Pajournement, la section de Physique est invitee a presenter dans la prochaine seance une liste de candidats. MEMOIRES PRESENTES. mecanique appliqu£E. — Description dune jontaine intermittente pour les epuisements 3 a colonnes oscillantes convergentes > sans compression ni dilatation dair; par M. A. de Caligwy. — (Extrait par Pautetir. ) (Commissaires, MM. Savary, Coriolis, Pouillet, Gambey, Piobert.) « Ge Memoire a pour but d'expliquer des phenomenes tres varies du mouvernent de l'eau dans les fontaines naturelles, sans compression ni dilatation d'air et sans aucune piece quelconque mobile. » La premiere partie, presentee le 5 novembrc i838, a principalement pour but un appareil a tuyaux d'une forme analogue a celle du signe /. Tt s'y produit des oscillations par le jeu d'une colonne qui amorce perio- diquement, de bas en haut , un siphon recourbe dans la source motrice, dont le niveau varie avec son debit alternatif, par ce siphon, qui portf un tube a air. » La seconde partie, presentee le 9.0 Janvier 1840, a pour objet h (82o) description d'une espece particuliere d'oscillations qui se superposent a la precedents Une colonne divergente est periodiquement reduite au re- pos, par Faction alternative d'une autre colonne, dont les deux extremites oscillent de maniere a recouvrir et a decouvrir periodiquement sur des hauteurs combinees, celle oil le mouvemeut doit s'eteindre et renaitre in- definirnent. » Dans cette meme partie on fait voir que l'on pent construire une fon- taine intermittente ou toute l'eau motrice et toute l'eau elevee passent par un meme orifice en mince paroi et par un meme jet d'eau oscillant. * Dans la troisieme partie on donne la description d'un systeme de tubes ayant une forme analogue a celle d'un petit ra, et qui, enfonce dans de l'eau a epuiser, ne la recoil a son interieur que par un mouve- ment periodique, et la souleve, au moyen d'une colonne liquide oscillante, avec l'eau motrice, par la branche du milieu. » Les appareils decrits dans les deux dernieres parties ont une pro- priete independante de la nature de la force motrice qui les met en jeu. Elle consiste en ce qu'il parait tres possible de les utiliser dans 1'industrie, comme recepteurs du travail d'une force quelconque capable de faire os- cilier de l'eau dans la premiere branche; Taction de cette force se trans- met d'elle-meme aux autres branches, avec des effets que Ton ne peut decrire dans un extrait, parce qu'ils sont tres varies. » physiologie experimentale. — Memoire sur les sympathies existant entre les diverses parties du corps ; par M. Budge. (Commissaires, MM. Magendie, Flourens, Serres, Breschet. ) « Les sympathies qui s'observent entre des organes souvent fort eloi- gned les uns des autres, tiennent, suivant l'auteur, a ce que les nerfs a l'influence desquels ces organes sont soumis, prennent leur origine dans des points tres voisins de l'encephale, de sorte qu'une excitation qui a lieu dans cette region commune doit habituellement agir a la fois sur les nerfs qui en partent et par suite sur les fonctions des organes auxquels ces nerfs se distribuent. » C'est par des experiences que l'auteur a cherche a determiner quels som les points du cerveau avec lesquels les organes, sieges de ces sym- pathies, se trouvent en rapport, et ce rapport il le conclut des mouve- ments que determine dans les tissus contractiles de l'organe, une irrita- tion mecanique ou chimique exercee sur un point determine de lencephalc (83t ) Ces mouvements s'observent sur des auimaux recemment tues aussi bien que sur des individus vivants. » Dans une experience faite sur an chat male age de douze ans, M. Budge a vu qu'en piquant avec la pointe du scalpel ou touchant avec la potasse caustique un certain point de ['hemisphere gauche du cervelet, on d^ter minait un mouvement dans le testicule droit qui changeait de position par rapport au cordon spermatique et semblait en meme temps se gonfler. En agissant snr 1'heraisphere droit, c'etait ie testicule gauche qui etait affecte. » Chez un individu femelle , des mouvements dans la corne gauche de 1'uterus se sont produits sous l'influence dune excitation portee sur la partie droite du cervelet, et vice versa. » Des mouvements de l'eslomac et des intestins ont apparu a la suite d'irritations portees sur la moelle epiniere ; mais en agissant sur des points de plus en plus eleves, l'auteur a ete conduit a reconnaitre que le point de depart est dans l'encephale meme ; ainsi le gros intestin en entier et la partie superieure de l'intestin grele reagissent quand on irrite les deux lobes du cervelet. Le reste de l'intestin greie, est influence par l'irritation des tuberculesquadrijumeaux , des corps canneles, et des couches des nerfs optiques, surtout de la moitie droite de ces organes. L'estomac ne peut etre mis en mouvement que par ['excitation du corps cannele droit et de la moiti^ de droite de la couche des nerfs optiques. » M. Budge annonce que ces experiences ne lui ont pas toujours reussi, sans qu'il ait pu se rendre compte des causes de non-succesautrernent qu'en les attribuant a des idiosyncrasies; il assure d'ailleurs que quand il y a des resultats produits, ce sont toujours ceux qu'on avait pu predire d'avance; c'est-a-dire que c'est toujours le meme organe qui entre en mouvement quand on irrite un meme point de l'encephale. Les chats males, non chatres, prealablement soumis a un jeune de quelques jours, sont les sujets les plus convenables pour cette etude ; les vieux doivent etre pris Avantde poursuivre les recherches relatives aux gaz, et pendant que nous faisions construire les appareils necessaires pour ce travail, nous avions cru devoir reprendre l'etude de Ja chaleur specifique des solides et des liquides, que nous avions deja commencee en i83o. Le procede dont nous avons fait usage est celui de MM. Dulong et Petit, fonde sur le re- froidissement. Seulement, nous avons substitue au cylindre d'argent dans iequel ces physiciens renfermaient la substance a eprouver, une sphere creuse d'orde 12 millimetres de diametre environ, pesant 3 grammes. Pour les liquides , nous nous sommes servis d'abord d un vase cylindrique de ptatine pesant 4g,775 et de 4 centimetres cubes de capacite; plus tard nous avons fait usage aussi, pour les liquides, d'une sphere creuse en platine. ^ous avons cherche a obtenir les substances solitles a l'etat de poudre impalpable par des procedes chimiques et non par des moyens mecaniques^ afin d'eviter ainSi? autant que possible, l'influence de la conductibilite. Voici quelqu«s-uns des resultats que nous avons obtenus : ( 8*5 ) Selenium o,o83^fo, Sulfure d'antimoine 0,1286, Cadmium o,o5^66, Sulfure de fer o,i356, Tungstene o,o3o6, Sulfure de molybdene.... 0,1097, Molybdene 0,06596, Sulfure de mercure 0,0598, Cobalt 0,1172, Acidc arsenieux Mane... 0,1309, Acide arse'nieux vitre 0,1 32o . )> Le tungstene, le molybdene et le cobalt ont ete retires de leurs oxides par l'hydrogene ; e'est probablement a la presence du charbon qu'est due ia grande chaleur specifique que MM. Dulong et Petit avaient trouvee pour le cobalt. Les resultats qui precedent s'accordent assez bien avec la loi de Dulong et Petit, que les atonies des substances simples ont la meme cha- leur specifique ; ils donnaient plutot, comme ceux de M. Regnault,des nombres un peu trop forts. Quant aux corps composes, nous n'avons pas encore assez de determinations pour oser y chercher une loi. Cependant notre Memoire en renfei me un plus grand nombre que celles que j'ai rapportees plus haut, et en pat ticulier on y trouve les chaleurs specifiques de quelques liquides. En voici quelques-unes : Aciue sulfurique o,34g, Hydrogeno carbone (Uquide de Faraday). o,475, Huile d'oljye o,5i2| Ether sulfurique ; 0 ,55o . »Nous avons egalement trouve pour le mercure o,o3i8, et pour le brome o,j35. J.e premier de ces deux corps aurait, d'apres nous, une chaleur specifique un peu plus faible que celle qu'avaient obtenue MM. Dulong et Petit, puis plus tard M. Regnault, par la methode des me- langes. Quant au brome, sa chaleur specifique ne s'accorderait point avec la loi de Dulong et Petit ; mais ayant ete obliges de remplacer pour ce corps le vase de platinc par un vase de verre, i! se petit, quoique nous ayons tenu compte de ce changement , qu'il ait cependant donne lieu a quelque erreur, en retardant par exemple la vitesse du refroidissement , l'enve- loppe de verre etant moins conductrice que celle de metal ; il est vrai qu'elle est plus rayonnante et que Fun des effets doit compenser l'autre. » Quant au charbon, les resultats auxquels nous sommes parvenus sont peud'accord avec ceux que MM. Avogadro et Regnault ont obtenus • iJs nous paraissent dependre de la maniere dont on s'y prend pour avoir dti carbone pur. En relisant notre Memoire au moment de nous 1 dans l'idee de determiner la chaleur specifique du envoyer, ( 826 ) afin de la comparer a celle du carbone; nous devons faire 1'experience de- main : nous ajouterons en note le resultat que nous obtiendrons (i). ,> Vous aurez remarque la difference qui existe entre la chaleur specifique deVaclde arsenieiix blanc et de ce meme acide vitre. Cette difference, quoique petite, ne peutetre negligee; elle ne peut etre attribute qu'a une difference dans 1'etat physique des deux corps, puisqu'ils ont la meme composition. » Quoique nous ayons cm entrevoir dans la chaleur specifique de quel- ques corps composes, des relations assez simples qui la lient avec celles de Ieurs elements, le nombre des resultats que nous avons obtenus n'est pas encore assez considerable pour oser formuler une loi : il en faut un plus grand nombre. M. Regnault, de son cote, et nous du notre, nous cher- cherons a les obtenir. Le sujet est assez vaste , assez difficile et assez im- portant pour que les efforts reunis de plusieurs physiciens ne soient pas de trap. Nous avons d'ailieurs , M. Marcet et moi, deux autres motifs poTirnepas abandonner ce genre de recherches: c'est d'une part les en- couragements et les directions que M. Dulong avait bien voulu nous don- ner, et de l'autre la collection precieuse de composes metalliques prepa- res par les soins de M. Berthier , que ce savant a bien voulu mettre a notre disposition. Nous sommes heureux de saisir cette occasion de lui en temoigner publiquement notre reconnaissance , et nous ne pensons pas pouvoir mieux reconnaitre sa bonte a notre egard qn'en nous efforcant de la faire tourner an profit de la science, a physique. — Recherches sur la chaleur rajonnante. — Lettre de M. Mellow a M. Arago. a moccuper de la diffusion que la chaleur rayonnante eprouve a la surface des substances diathermanes depolies: c'est un groupe de fails tres interessants , oil il me semble entrevoir le premier indice de ce lien mysterieux qui reunit les phenomenes de I'echauffement , de la capacite etde la conductibilitecalorifique des corps avec la transmission immediate, avec la reflexion, et tous les phenomenes, en un mot, que presente le calorique a Fetat rayonnant. Ainsi , pour en venir de suite aux applications, clans mou avant-derniere communication a i'Academie, j'eus l'honneur de ,UI rappeler des experiences d ou nous avons deduit , M. Biot et moi, l'egale I) Cette Note ^ &'est yas trouvde dans la Lettre de M. de la Rive. Ufa?) reflexion des divers rayons de chaleur sur les surfaces polies des milieux diatherraaues. Maintenant, les faits rapportesdansma derniere lettre prou- vent que la difYusion calorifique de ces memes milieux, depolisj s'effeetue avec line energie fort differente, selon que Ton emploie telle ou telle espece de chaleur; et que ces differences de diffusion sont en quelque sorte compensees par des differences inverses de transmission et d'absorption. Ne faut-il pas en deduire que le phenomene de la diffusion ne provient nullement, corame le pensent encore plusieurs physiciens, dune veritable reflexion en tout sens due a la diverse inclinaison des elements speculates qui formeraient le depoli de la surface? et cette nouvelle consideration n'est-elle pas nn argument de plus en faveur de I'opinion que vous avez adoptee, il y a deja quelque temps, sur la cause qui rend lesobjets sensibles par Taction de la lumiere : opinion que vous avez etayee tie si ingen Lenses experiences sur la polarisation des rayons lances par les corps illumines. » Mais passons a une question d'une autre nature, qui a plusieurs fois reclame votre attention et celle de l'Acadeoiie. Les nombreuses mesures que j'ai du prendre lors de moii travaii stir la polarisation calori- fique, ni'ont intimement convaincu que tons les rayons de chaleur qui parviennent a traverser, sous une inclinaison donnee, un systeme de lames, sont polarises en proportions sensiblement egales. Lorsque M. Forbes assigna a chaque rayon un indice special de polarisation, de maniere que les differences de l'un a 1'autre indice s'tlevaient a plusieurs fois leur propre valeur, je pensai done, tout naturellement, qu'il s'etait glisse quelque inexactitude dans la disposition de ses appareils de polarisation ; aussi m'empressai-je de lui signaler deux causes perturbatrices qui tendent a alterer 1'egalite des indices, a savoir, la difference d'obliquite des rayonne- ments sur les lames, et la difference d echauffement des piles soumises a des especes plus ou mains absorbables de chaleur. M. Forbes reprit ses experiences en se mettant a l'abri de ces deux sources d'erreur, et parvint a des resultats quelque peu differents des premiers; mais il trouva toujours une forte divergence dans les quantites de chaleur polarisees par ses piles sous la meme incidence. Voici comme il s'exprime lui-m.eme a ce sujet: '9H 5,76 4,59 4)55 4,62 4,58 37 46 5o 49 5o , , . ( piles rayees . e rayonnem. de la lampe. l r r^. e rayonnem, de la lampe (piles rayees. smis par le verre ( — polies. . » Ainsi les piles dont les surfaces ont perdu en partie leur constitution speculaire donnent reellement pour les sources de basse temperature une polarisation apparente moins forte que pour les sources de temperature elevee. Ainsi dans le cas des rayons susceptibles a un haut degre de la dif- fusion , comme ceux de la lampe transmis par le verre , l'indice de polari- sation est a peu pres egal pour les piles partiellement polies et pour celles qui le sont entierement. Ces deux faits me paraissent suffisants pour placer la theorie enoncee ci-dessus au rang des verites bien etablies par l'experience. » Les phenomenes de dispersion, de transmission et d'absorption qui ont lieu sur les surfaces depolies, phenomenes qui se prononcent plus ou moins fortement selon la qualite des rayons de chaleur, exigent done , de toute necessite, que les appareils destines a la mesure des indices de la polarisation calorifique soient construits avec des piles a elements privet de stries, de rayures, lisses, polis, en un mot capables de produire dans 'egal ite presque absok emergent le moins le corps thermos- pie possibl sel gemrae, on a substitue les piles polies do collecteur jusqu'a ce que Ton ait nhtPn a rayees elles-memes lors- e substitution du second (83a ) toutes les parties de leurs surfaces la reflexion reguliere. Alors les mesures sont independantes de la nature des rayons , comme on le voit en effet pour les trois cas indiques sur le tableau. » II resulte de tout ce qui precede, que les differences observees par M. Forbes ne proviennent pas d'une variation dans la proportion de cha- Jeur polarise, mais de la structure pa rticuliere de ses piles; et que les diverses especes de chaleur rayonnante sont, ainsi que les lumieres de diverses couleurs , egalement polarisables et polarisees avec ime intensite sensiblement e'gale lorsquelles ont subi Taction des m@mes appareils de polarisation. » geographie physique. — Volcans de Vile de Formose. — Letlrea M. Arago, par M. Stanislas Julien. « Vers la fin de i838, j'ai traduit, a la demandede M. Al. de Humboldt, de nombreux fragments de textes chinois relatifs aux volcans de la Haute- Asie et de la Chine. Permettez-moi, Monsieur, d'en signaler a l'Academie deux qui m'etaient echappes, et qui ne sont indiques sur aucune carte, ni dans aucune des tables publiees jusqu'a ce jour. Les savants seront pen surpris de cet oubli , en apprenant que ces deux volcans se trouvent dans la partie orientale de Vile de Formose qui est occupee , depuis les temps les plus anciens, par des tribus sauvages que les Chinois n'ont jamais pu soumettre , et qui n'ont £te visitees que bien rarement par des voyageurs du celeste empire. » J'ai recu de Chine, il y a quelques mois, un ouvrage intitule P'ing- Thai-wan-ki-lio _, c'est-a-dire Histoire abregee de la pacification de Vile de Thai-wan ou de Formose, publie en ^23, par Kien-ting-jouan , qui joua un role important dans cette expedition. On lit dans le 6e livre du supplement, l'article suivant intitule Ho-chan (litteralement Feu- montagnes), c'est-a-dire volcans. « Qu'une montagne jette du feu, c'est un fait qui parait fabuleux, mais » que des flammes sortent de l'eau, c'est ce qui parait plus fabuleux encore. » Cependant rien n'est mieux prouve que ce double phenomene. Il y a * deux volcans dans l'ile de Formose; tous deux se trouvent compris dans ■ leslimites du district de Tchou-lohien. L'un est situe au nord de Pan- 8 tsiouen (c'est actuellement le district de Tchang-hoa-hien) , a Test des » deux montagnes appelees Miao-lo-chan et Miao-wou-chan. Pendant le l(>»r, x\ s'en eleve constamment des colonnes de fumee, et pendant la ( 833 ) » nuit, il repand au loin une lueur eclatante. II se trouve dans la partie « de Hie habitee par des tribus sauvages que Ton n'ose aborder. » L'autre volcan fait partie du rameau ( litteralement du bras) gauche, » qui s'etend au sud de la villp principale de ce district; il est situe derriere » le mont Yu-an-cJian, ou Mont de la table de Jade, * Source bouillante, d'ou sort un gaz enflannne. (Ibid.) « Au pied d'un pic d'une hauteur mediocre , on voit dans le roc une » fissure d'ou s'echappe une source bouillante. Du milieu des pierres accu- » muleesen desordre, s'elancent des jets de feu, et du fond de l'eau sort » une flamme legere et brillante qui s'eleve a trois ou quatre pieds sans » laisser aucune trace de fiunee. Ge phenomene a lieu jour et nuit. Si l'on » essaie de jeter dans cette crevasse une racine de plante , on voit jaillir » subitement une bouffee de fumee, suivie d'une vivelumiere, et, en un » clin d'oeil, cette racine est reduite en cendres, Les pierres sont noires » et tellement dures qu'on ne peut les briser. La terre qui entoure ces » pierres est toute calcinee et aussi dure qu'elles , etc. » »Les faits que je viens de rapporter, sont confirmes par un grand nom- bre de passages de la Geographie generate de la Chine, publiee parordre de l'empereur Rian-long, en 1744 (Description de Formosa), livre 271, fol. 3, sqq. Je me contenterai de citer les plus importants. I. Kouen-choui-chan , ou Montagne de la source d'eau bouillante. « Cette montagne est situee au N.-E. du mont Fong-chan} ou Mont du » Phenix. On lit dans une ancienne Geographie : Elle est situee au sud et a » aolisdu mont Kang-chan. A sa base, il y a une source d'eau chaude, » large d'environ 20 arpents. La source s'elance en bouillonnant, et elle re- » pand une legere odeur de soufre; ses eaux forment plus loin un lac qui » a plusieurs dixaines de lis de tour, etc.» II. Source d'eau boueuse. « Suivant l'ouvrage intitule TJiong-tchi , il y a (au N.-E. du mont Fong- » chan) deux montagnes appelees Ta-kouen-choui-chan (la grande moii- * tagnede l'eau bouillante) et Siao-kouen-choui-kan (la petite montagne » de l'eau bouillante), qui sont eloignees I'une de l'autre d'environ dix lis » (une lieue). Une eau epaisse et boueuse sort en bouillonnant de ieur « sommet. >, ( 834 ) III. Montagne Pi-nan-mi- chan. c Elle est situee sur les limites S.-E. du district de Fong-chan-hien (voyez > plus haut le mont Kouen-choui-chan). Cette montagne forme line chaine • longue et tres elevee. Elle est couverte de pins et de sapins. Les homraes » n'y portent point leurs pas. Lorsqn'on la regarde de loin , on la voit proje- » ter une lueur rouge comme du feu. » IV. Montague Tckhi-chan, ou Montagne rouge. « Elle est situee au S. du district de Fong-chan-hien (i). Sur le sommet » de cette montagne, il y a un lac dont l'eau est extremement chaude. » Suivant une ancienne Geographic cette montagne est situee a i/jo lis • du departement de Thai-wan-Jou. » Elle offre un plateau vaste et inegal au-dessus duquel s'elevent cons- tamment des flammes. » V. Montagae Ho-chan. « Cette montagne (dont le nom signifie volcan) est situee a Test et un peu au sud du mont Yu-an-chan, ou Mont de la table de Jade [2). » Cette montagne offre des amas de pierres par les interstices des- quelles jaiilit une source d'eau chaude. On voit constamment des flammes qui sortent du fond de l'eau et voltigent a sa surface. * VI. TAeou-hoang-chan, ou Montagne de sou/re. « Elle est situee au nord du district de Tchang-hoa-hien (3) tout pres de la yille de Tan-choui-tchhing , ou de la Ville de Veau douce. Suivant une ancienne Geographie, il existeau pied de cette montagne, un foyer bru- lantqui projette unelueur eclatante. Quand le soleil y darde ses rayons, il s'en echappe des vapeurs qu'on ne peut respirer sans danger. On fait « bouillir la terre (de cette partie de la montagne), et Ton en extrait une > grande quantite de soufre. » VII. Tcho-choui-khi , ou la Riviere dteau boueuse. ■ EUe est situee au nord du district de Fong-chan. Suivant le Thong- > ' oyrz plus haut la position des monts Kouen-choui-chan e ^' Foyez plus haul 1'extrait du livre intitule P'ing-thai-wan-ki-lio, ou His !" i' ^ U Pacification de Formose , derniere ligoe. (3) Voyez pW Kaut Vex trait de I'ouvrage P'ing-thai-wan-ki-lio , sixieme ligi ( 835) » tchi, elle prend sa source dans la montagne appel^e Ta-kouen-choui- » chart , c'est-a-dire la grande montagne de Veau bouillante. Son courant » est extremement sale et epais : au sud, elle se joint avec les eaux du » petit Kang-chan, et se jette avec elles dans la mer, au port de Mi-to- » kiang. » » Dans la partie de la description de Formose qui traite des ponts, on voit mentionne un ponl en fil de jer (Thie-tsiouen-kiao), qui traverse la riviere Khi-choui-khi , ou Riviere de Veau rapide, au sud du district de Tchou-lo-hien. » Note sur une montagne volcanique sortie du jond de la mer au sud de la Coree, Van 1007 de J.-C. (Extrait de Y Encyclopedic japonaise.) « On lit dans l'ouvrage intitule Tong-koue-thong-kien , ou Miroir ge- neral des royaumes de l'Est : « La dixieme annee du regne de Mou-song, roi de Coree , qui repond a » la quatrieme annee de King-te de la djnastie des Song ( Tan 1007 » de J.-C), il y eut une montagne qui s'elanca du fond de la mer, au sud n de la Coree. Lorsqu'elle commenca a surgir, des nuages et des vapeurs » repandirent une obscurite profonde ; la terre trembla avec un bruit » semblable a celui du tonnerre. Au bout de sept jours et de sept nuits » 1'obscurite commenca a se dissiper. Cette montagne etait haute d'environ » 100 tchang (1000 pieds); elle pouvait avoir 40 Us (4 lieues) de circon- » ference. On n'y voyait ni plantes ni arbres. Une fumee epaisse envelop- » pait son sommet. De loin , elle ressemblait a une masse de soufre. M L'empereur envoya un savant nomme Thien-kong-tchi pour l'examiner. » Arrive au bas de la montagne , il en fit le dessin et le presents ensuite a » Tempereur. » physique un globe. — Coincidence de date de quelques mouvements eoctraordinaires de la mer, observes dans VOceanie, avec le tremblement de terre qui en 1 837 renversa la ville de Faldivia au Chili. — Extrait dune lettre de M. Dlmoulix a M. Arago. * Dans ma derniere lettre datee de Valparaiso , je vous donnais quel- ques details bienincomplets sur lesprincipaux tremblements de terre qui ont bouleverse le Chili; je vous adresse aujourd'hui le resultat de mes re- cherches sur le meme sujet a travers l'Oceanie. (8:%) b La derniere partie de la campagne de V Astrolabe est surtout riche en hydrographie , et je puis vous assurer que malgre la multiplicity des travaux dont j'etais charge , les observations de physique n'ont point ete negligees. J'ai ete admirablement soutenu dans cette tache par le zele de mes colla- borateurs, comme aussi par la bienveillance que ra'a constamment temoi- gnee M. le capitaine Dumont-dUrville , et par tout le soin qu'il a mis a faire naitre des circonstances qui nous permissent de recueillir d'utiles observations. » Vous vous rappelez que le tremblement de terre qui, en 1887, detruisit la ville de Valdivia, eut lieu le 7 novembre. Or il resulte des journaux tenus par les missionnaires francais etablis aux iles Gambier, que dans ces iles,le 7 novembre 1837 fut marque par un mouvement extraordinaire des eaux de la mer. Entre midi et une heure de l'apres-midi, M. Chausson, cure de l'ile Taravai, remarqua que la mer montait rapidement; ce mou- vement ascensionnel fut de peu de duree, et trois minutes apres la mer commenca a baisser, atteignit le niveau des, plus basses marees d'equinoxe, et remonta de nouveau. Dans l'espace de quatreheures , ces oscillations don- nerent lieu a dix marees hautes et autant de marees basses. Cette sorte de retentissement du tremblement de terre de Valdivia, dans des iles qui en sont si eloignees (a 420 environ plus a l'ouest), me semble un fait fort remarquable. b Dans notre passage aux iles Marquises et aux iles Taiti nous pumes seulement constater par les recits controles des Europeens etablis sur ces iles, que les tremblements de terre y etaient tres connus, mais nous ne pumes recueillir aucune observation avec des dates precises. » Nous fumes plus heureux aux iles Samoa ou des Navigateurs, ou M. Mill, missionnaire anglais etabli an port d'Apra (ile Opolou), voulut bien nous communiquer une foule dfobservations importantes. Ici encore, le 7 et 8 novembre 1837, furent marques par des evenements remarqua- bles. Ces deux jours-la des tremblements de terre se firent sentir presque sans interruption : la confusion la plus grande agitait la population ; le 8, ^ 2 heures apres midi, commencerent les oscillations verticales du niveau de la mer; on a constate qu'elles se prolongerent plus de trois heures; ™ais quand on cessa de les observer, elles etaient encore tres sensibles. 1 Dans les iles Vavao, comme nous l'avons appris de M. Brooks, mis- sionnaire anglais qui y est etabli depuis deux ans, on observa de meme, le 8 novembre 1837, une oscillation extraordinaire des eaux de la mer, un mouvemeni de flux et de reflux se reproduisant toutes les dix minutes, (837 ) et cela pendant l'espace de plus de 36 heures. On ne parle point d'agitation du sol qui se serait observee ce jour-la aux iles Vavao, quoique ce pheno- mene n'y soit pas d'ailleurs inconnu. « Les iles Mariannes sont exposees a des tremblements de terre tres fre- quents, mais je n'ai pit, au milieu de toutes les donnees que j'y ai reunies, retrouver aucune liaison avec les convulsions qui paraissent avoir ebranle le globe, pendant 1837, dans 1'etendue immense comprise entre les iles Vavao et la cote d'Amerique. C'est avec les tremblements de terre des Phi- lippines que ceux des Mariannes paraissent etre lies. » Les eruptions des volcans de Tile Ascension et Pagan coincident avec les tremblements de terre des Mariannes; le bruit souterrain qui precede le phenomene vient toujours du N.-E., et le gisement des fissures obser- vers dans le sol, apres un tremblement de terre, est invariablement fixedu sud au nord. On n'a pas d'exemple recent, aux Mariannes, que les trem- blements de terre aient renverse des maisons. » Dans le mois doctobre 1837, * ^a suite d'une violente tempete, la mer envabit quelques parties du rivage de Pile Guam, causa des eboule- ments en quelques endroits, et en d'autres fit des degats considerables. C'est pendant ces mauvais temps qu'eut lieu, dans l'archipel des Caro- lines, la submersion des quatre iles basses appelees Ylato , Satawal , La- moncha etGoulai. De ces quatre iles, deux elevent encore au-dessus du niveau de la mer une portion de leur terrain , les deux autres ne forment plus qu'un vaste ecueil. » chirurgie. ■ — Sur la guerison du strabisme au mojen d'wie operation chirurgicale ; nouvelle commmunication de M. Dieffeinbach. « II y a deux mois que j'ai eu lhonneur de vous faire part de plusieurs operations de strabisme que je venais de faire avec succes; depuis cette epoque le nombre de ces operations s'est considerablement augmente : aujourd'hui je compte deux cent di.x-huit operes. En observant avec attention les ma apres 1 operation , j'ai pu faire quelques remarques physiologiques que je m'empresse vous faire connaitre. » i°.Lessujetsquilouchent d'un oeil seulement, et en dedans, ont tres souvent la pupille dilatee dans Peril devie. Le contraire a lieu clans letat physiologique, e'est-a-dire que si volontairement on attire l'ceil en dedans, la pupille se contracts Dans cet etat de dilatation la vue est double, et queiquefois elle est double dans l'ceil devie. C. a. 1840, i«r Semestre. T. X, N° 2i , j i 3 ( 838 ) ■j> Lorsque Ton coupe le muscle droit interne, la pupille se contracte, et si le degre de contraction est egal a celui de I'autre ceil , la vue est correcte. Si an contraire, il y a encore inegalite dans les ouvertures pupillaires, la vue reste ou devient double. Cet etat de la vue double se fait remarquer pendant les quinze ou vingt premiers jours qui suivent 1'operation, et in- sensiblement cette disposition disparait. » J'ai du couper plusieurs fois le tendon du muscle grand-oblique, lorsque 1'oeil etait porte en dedans et en haut ; aussitot le globe oculaire tombait brusquement et il venait se placer dans le milieu de l'ouverture des paupieres. Ce fait semble prouver que le muscle oblique superieur porte l'ceil en dedans et en haut, et non en bas et en dehors, comme quelques physiologistes l'ont cru. » Lorsque le strabisme est divergent , il suffit de couper le muscle droit externe pour donner a l'ceil une autre direction ; mais il arrive souvent dans ces cas de strabisme en dehors, que l'ceil est porte en dedans apres 1'operation , de sorte que Ton a change le strabisme divergent en strabisme convergent j il faut attendre quelque temps pour donner au muscle ex- terne les moyens de contracter de nouvelles adherences avec le globe de l'ceil, et alors on coupe le muscle interne, aucun obstacle ne s'oppose plus au redressement de l'ceil, et par ces deux operations on a corrige cette difformite. » J'ai du couper aussi le muscle droit superieur dans quelques cas de strabisme en haut. Cette operation est beaucoup plus difficile a executer que la section des autres muscles , mais elle ne presente aucune particular rite remarquable. » Remarques de INI. Roux, a Voccasion de la lettre de M. Dieffenbach. « Apres cette communication des nouvelles operations pratiquees par M. Dieffenbach, de Berlin , pour remedier au strabisme, par la section du muscle droit interne ou du muscle droit externe de l'ceil , M. Roux pre- sente quelques remarques a ce sujet. » ,Te tiens, dit-il, d'un medecin russe qui vient de sojourner quelque temps a Berlin, quelques details assez precis sur les operations dont il sagit. Ce medecin en a vu pratiquer plusieurs : il a pu en observer les resultais immediats, resultats dont il faut soigneusement distinguer les rvsuitats definitifs ou eloignes; et par lui j'ai eu la confirmation de ce qui avait ete annoa^ parM. Dieffenbach, savoir qu'apres la section du muscle droit interne chez un individu atteint d'un strabisme interne ou conver- (839) gent, ou du muscle droit externe dans le strabisme externe on divergent, 1'oeil habituellement devie de 1'axe de l'orbite, est ramene directement en » Je n'avais pas besoin de ce temoignage pour croire a la verite" des faits dont M. Dieffenbach a dote nouvellement la science , et je comprends tres bien que cet habile chirurgien ait ete mis a meme de pratiquer un norabre deja tres considerable de fois la section du muscle adducteur ou du muscle abducteur de Tceil, et meme la section de Tun et de I'autre, apres avoir vu succeder un nouveau strabisme et d'espece differente a la section de I'lin des deux. Maisjene puis pas ne pas conserver des doutes sur les avantages reels de la methode en question, et sur son eflficacire de- finitive dans le traitement du strabisme. II s'en faut que cette infirmite porte dans tous les cas le meme caractere : beaucoup de circonstances dif- ferentes la font naitre, et l'inegalite d'action des muscles qui la produit et l'entretient immediatement n'est le plus ordinairement que secondaire ou consecutive a quelque etat insolite, a quelque lesion ou physique ou dynamique de 1'oeil lui-meme; et dans le plus grand nombre des cas ouil a commence dans la premiere enfance, il n'est que la consequence ou l'effet d'une inegalite de force ou de sensibilite des yeux. C'est 1'ceil Jepfusfaible qui devient strabique , et dans le strabisme de cette sorte il n'y a de gue- rison possible qu'a cette condition, que la faiblesse de rcei) qui louehait cessera completement ou presque completement, ou en d'autres rermes , qu'il setablira une equiponderance a peu pres parfaite d'action entre les deux yeux. n Sans doute cet equilibre d'action entre les deux yeux peut s'etablir apres la section du muscle qui etait devenu le siege d'une contraction pre- dominante , comme il peut s'etablir sans que cette section ait ete faite ; mais cela dut-il etre, ne s'etablira-t-il pastoujours, un pen plus ou un peu moinspromptement, un nouveau strabisme en sens contraire de celui qui existait, par le jeu exclusif , et sans balancement aucun, du muscle oppose a celui qui aura ete coupe ? Et suppose qu'on fasse la section de cet autre muscle, l'ceil ne restera-t-il pas prive completement de ses mouvements lateraux ou d'horizontalite. » Mais, dit en terminant M. Roux, les faits doivent avoir plus de puis- sance que les raisonnements et les presomptions les plus vraisend)1 -ibles- -meme quelle est la iiM.dO M. Dieffenbach: et si les resultats de mes experimentations me par.-ussent offrir quelque int^ret, je m'empresserai d'cnfaireparta l'Academie. J,, 3$ ( Ho ) cherche a me familiariser, par des essais sur le cadavre, avec ['operation delicate proposee par M. Dieffenbach , et il serait fort extraordinaire que je ne trouvasse pas tres prochainement des occasions favorables pour l'experimenter sur des individus atteints de strabisme, et qui tiendraient a etre delivres d'une difformite aussi choquante quand elle est portee a un certain degre. » h/stoire de i/astronomie. — Note sur la decouverte de la troisieme inegalite lunaire, ou variation, par Vastronome Aboil-Wefa, de Bagdad; par M. Sedillot. « Dans un Memoire presente, il y a quelque temps, a 1'Academie des Sciences, j'avais fait voir que la troisieme inegalite de la Lune, appelee dans nos tables modernes variation avait ete delerminee au xe siecle par les astronomes arabes. Cette decouverte avait nne grande importance, car on s'etait toujours accorde a dire que, sous le rapport des theories astronomiques, les Arabes n'avaient rien ajoute aux travaux des Grecs. La determination des deux premieres inegalites lunaires {I'equatioii du centre et Vevection) appartenait a l'ecole d'Alexandrie; eelle de la variation etait attribuee aTycho-Brahe, mortau commencement du xvume siecle (1602); le passage arabe dont je publiais le texte et la traduction , prouvait clairement que la variation avait ete connue plus de six cents ans auparavant par l'as- tronome de Bagdad , Aboul-Wefa. »Plus cette decouverte etait interessante pour Fhistoire des sciences, plus il etait necessaire d'en etablir la certitude sur tons les points; or on eleva quelques doutes sur l'anciennete du manuscrit que j'avais explore; les plus illustres de nos orientalistes affirmerent, il est vrai, que la copie devait avoir ete faite vers le xime siecle de notre ere; rnais il etait a desirer qu'une preuve materielle, authentique, justifiat leur declaration ; cette preuve, je l'ai enfin obtenue. » J'ai dit,dans ma precedente Note, que plusieurs des feuillets du ma- nuscrit en question portent un cachet dont la legende est ainsi concuere^ Thesauro Librorum Sultani Supremi Schah Rokh-Behadur ; maintenant j'ajouterai que deux monnaies de Schah Rokh, fils de Tamerlan, dont je d°is la decouverte au savant M. Reinaud, offrent avec le cachet empreint sur le manuscrit, line parfaite identite, sous le rapport des caracteres de l^criture,et sous le rapport des surnoms donnes au fils de Tamerlan. " ^*es^eux monnaies, dont jai donne la description et le dessin dans un Memoire lu a U deniiere seance de i'Academie des Inscriptions et Belles- ( 84i ) Lettres, ont ete frappees en 1420; le prince dont elles portent le nom, regna en Transoxiane de i/foS a 1447. Si done on se rappelle que la deter- mination de la variation par Tycho-Brahe, ne fut rendue publique qu'en 1610, on reconnaitra aisement que la priorite de cette determination appar- tient bien reellement aux Arabes, puisque le manuscrit qui constate ce fait important, quelle que soit d'ailleurs la date exacte de sa copie, a fait partie de la bibliotheque d'un prince de la Transoxiane qui vivait deux cents ans avaut l'astronome danois. » « M. Augcste de Saint-Hilaire fait hommage a 1'Academie, de la part de M. Moquin, professeur de botanique a Toulouse, d'un ouvrage intitule : Chenopodearum monographica enumeratio. M. Moquin, conuu de 1' Acade- mic par divers travaux qui ont merite son approbation, a passe plus de dix ans a preparer cette monographic, d'autant plus necessairequc la famille des Chenopodees avait attire moins que beaucoup d'autres l'attention des botanistes. II a consulte une foule dherbiers, s'est mis en communication avec les botanistes les plus distingues, et, ce qui prouve a la fois l'estime que nos voisins font des talents de M. Moquin et leur bon vouloir, e'est que les conservateurs du Museum de S. M. 1'empereur d'Autriche n'ont pas hesite a lui envoyer les parties de leurs collections relatives a son travail. » M. Becquerel presente, au nom de M. Boutowsky , conseiller honoraire au service de la Russie, des contre-epreuves en cuivre de la grande me- daille frappee pour Inauguration de 1'Observatoire recemment eleve pres de Saint-Petersbourg. Ces deux empreintes, obtenues par M. le pro- fesseur Jacobi au moyen de ses procedes galvano-plastiques, representent, Tune le monument lui-meme, I'autre l'eftigie de 1'empereur INicolas. « On peut voir, (lit M. Boutowsky dans la leltre qui accompagne cet en- voi, que la contre-epreuvereproduit non-seulement le poli de lamedaille, mais jusqu'aux stries qui existaient sur les parties planes. Peut-etre, ajoutc I'auteur de la lettre, n'obtiendrait-on pas ce poli si Ton negligeait la pre caution que prend M. Jacobi de recouvrir le modele en argent d'une couche legere de graphite. » physique. — Recherches sur la cause qui maintient reunies les vapeurs dont se composent les nuages. — Lettre de M. Peltier. « Le 3 fevrier dernier j'ai depos<§ a l'Academie un paquet cachete, con- tenant Vindication de la force qui groupe les vapeurs qui devraient se ( 842 ) i vertu de leur tension electrique; pouvant maintenantappuyer mon interpretation par une experience appropriee , je vous prie d'ouvrir ce paquet et d'en donner communication a 1' Academic Voici 1'experience qui confirme mes previsions. » On isole un entonnoir en verre dont le tube d'ecoulement a un ou deux millimetres de section; tin conducteur fait communiquer le liquide contenu dans l'entonnoir avec une machine electrique. Si pendant Fecou- lement on electrise l'eau, elle se projette en gouttes d'autant plus fines et plus divergentes que la tension est plus forte; c'est l'ancienne experience de Rollet et de Boze : j'ajouterai cependant que ces gouttes d'eau electrisee, forment au contact du vase qui les recoit, des bulles comme eelles des gouttes de pluie provenant des nuages orageux. » Si Ton place un large anneau en cuivre un peu au-dessous de Forigine de la veine fluide, et si Fon donne a cet anneau la meme electricite que celle de l'eau, tous ies filets divergents sont repousses vers le centre et sont rassembles en un filet unique comme celui de l'eau non electrisee. Gette experience interessante est renclue plus curieuse encore en se servant dune sphere metallique isolee, dont le diametre est perce de deux trous, pour s'y menager un rayon de iumiere. L'eau de l'entonnoir Ctant electrisee, tombe dans la sphere en faisceau divergent; cette derniere s'electrise peu a peu et reagit sur ces filets qui se rapprochent alors et s'epaississent jusqua ce qu'il y ait equilibre de reaction entre la repulsion interieure et celle de Fexterieur. Si Fon fait communiquer la sphere a la machine electrique, la puissante tension quelle en acquiert ramene sur-le-champ les filets diver- gents en un filet unique, comme dans 1'experience de l'anneau. » Cette experience me semble d'autant plus interessante, quelle jette un jour nouveau sur un des points obscurs de la meteorologie ; c'est done avec empressement que je la repeterai devant les membres de I'Academie qu'elle pourrait interesser. » BA.GUERREOTYPE. — Procede pour determiner a Vavance la duree de Vex- position des epreuves a la chambre noire ; par M. Soieil. * Les changements de couleur que le chlorure d'argent eprouve par Faction de la Iumiere peuvent etre mis a profit, pour fixer le temps ne- cessaire a la production des images photogeniques, puisque la meme por- tion de la radiation donne naissance aux uns et aux autres. » Apresmi assez grand nombre de tatonnements , je me suis arrete a Fappareil dont voici la description : (843) »On prend un tube de laiton , de 4o millimetres de longueur sur ^5 de diametre; il est noirei interieurement, ouvert a l'unede ses extremites,et ferine a 1'autre, par une plaque mobile, au-devant de laquelle on glisse une carte; sur cette carte, prealablement enduite de gomme ou de dex- trine, on applique, avec une spatule, une couched'environ un millimetre d'epaisseur de chlorure d'argent humide, que Ton conserve, pour cet usage , dans un flacon de verre enveloppe de papier noir. » On tourne le tube, ainsi dispose, du cote de 1'objet dont on veut prendre l'image, et Ton compte le temps que le chlorure d'argent emploie a passer du blane au gris-ardoise. Ge temps est egal a celui durant le- quel la plaque iodee doit etre maintenue dans la chambre noire. » M. Raife presente des images photographiques obtenues sur papier ar- gente. « La substitution du papier argente aux lames de plaque offre, (lit M. Raife, une economie notable; et elle presente pour les voyageurs cet avantage, que les images ayantete une fois fixees au moyen d'un lavage d'byposulfite de sonde, on peut les conserver comme des dessins ordi- naires entre les feuillets d'un album. » Le papier d'argent doit elre colle sur une carte; puis, quand il est sec, on le saupoudre de tripoli fin qu'on frotte avec du coton. L'iodage se fait aussi promptement et aussi bien sur ce papier que sur les plaques metai- liques, et Taction de la lumiere dans !a chambre obscure est tout aussi rapide. » M. Coivtant ecrit relativement a un voyage de circumnavigation qu'il se propose d'entreprendre, sous le patronage de M. le Ministre du Com- merce. L'expedition doit se composer de trois batiments, qui, apres avoir contourne la pointe australe de l'Amerique, longeront de conserve les cotes du Chili et du Perou, et une partie de la cote du Mexique jusqu'au golfe de Californie. De ce point, les trois batiments visiteront separe- ment le golfe, le reste de la cote jusqu'au port des Francais, le Japon file Formose, la Chine, plusieurs iles de 1'hemisphere sud et peut-etre les iles de la Sonde. « J'ai pense, clit M.Contant, que , dans ce voyage, les longues stations qui se feraient sur divers points, Texploration minulieuse du golfe de Ca- lifornie par un navire d'une tres petite dimension, les frequenter visites dans 1'interieur des terres poury trafiquer, permettraient de combiner les interets de la science avec ceux du commerce. Si done, comme j'ai lieu (844 ) cle le croire, ce voyage se realise, je me propose d'y adjoindre quatre per- sonnes chargees d'observations scientifiques, et je prierai l'Aeademie de vouloirbien me les designer, m'engageanta les traiter dans ce voyage, pour lequel ils n'auraient auctine depense a faire, d'une maniere convenable au rang que leur aurait assure une aussi haute recommandation. » La Commission quia etc precedemment chargee de rediger des inslruc- tions pour les voyageurs, est invitee a s'occuper rles desiderata -.que Ton pourrait esperer d'obtenir dans cette expedition , d'apres la route tracee par M. Contant, afin d'etre en mesure de les indiquer, en cas que le voyage eut lieu, aux personnes chargees de recueillir des observations scientifiques. M. Demidoff adresse le tableau des observations meteorologiques faites aNijne-Taguilsk, au pied de I'Oural, pendant le mois de fevrier 1840. M. Vallot presente quelques observations pour servir a l'histoire tin Po lydrusus Jlavipes . M. Barrat adresse un paquet cachete portant pour suscription : Nou- veau procede pour la cure radicate des hernies. L'Aeademie en accepte le depot. A cinq heures l'Aeademie se forme en comite secret. La seance est levee a 5 heures ±. A. ERRATA. (Seance du 4 mai 1840.) Page 691 , ligne 33, page 692, lignes 3, 6 et 1 1 , au lieu de Stammerfest, lisez Hamrae Page 692, ligne 6, au lieu de Bossekop lisez Bosekop. Page 693, ligne 6, au lieu de Keilhan lisez Keithau. (Seance du 11 mai i84».) Page -764, ligne 4, au lieu de du terrain meme, lisez du terrain eocene. 845) L'Academie a recu dans cette seance les ouvrages dont void les titres . Comptes rendus hebdomadaires des seances de V Academie rojale des Sciences; i"semestre 1840, n" 20, in-4". Annates des Sciences naturelles; par MM. Audouin, Milne Edwards, Ad. Bko*gniart et Guillemin; janv. 1840, in-8°. Lettres sur la Russie a M. Strove; par M. Robert; in -8°. Compendium de Medecine pratique; par MM. Monneret et Fleury; 126 Hv. in-8°. Revue generate de V Architecture et des Travaux publics; par M. Daly; teuille 17 — ao,planche 11 — i3, in-4°. Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires; mai 1840, in-8°. Journal des Connaissances medicates pratiques et de Pharmacologie , mai 1 840 , in-8°. Bulletin general de Therapeutique medicate et chirurgicale ; i5 — 5o mai i84o,in-8°. Revue critique des Livres nouveaux ; par M. Cherbulfez; ii° 5, i8:Jo, L'Enseignement, bulletin d'£ducation ; par MM. Jullien et HrppEAu ; tome ier, n°5, 1840, in-8°. Revue scientifique et industrielle , sous la direction du Dr Queptesville j mai 1840, in-8°. Extrait dun Rapport fait a V Academie rojale des Sciences, Belles-Let- tres et Arts de Rouen, par M. Girardin, sur une nouvelle machine de V in- vention de M. Perrot, de Rouen; in-8°. Chenopodearum monographica Enumeratio, auctore A. Moqujn-Tonlon. Pnrisiis, 1840, inT8c. Astronomische . . . . Nouvelles astronomiques de M. Schotacheu; n° '00 in-4«. La Sifilide. . . La Sifdide , poeme de Fracas tor ; traduite en italien par M. G.-L. ZAccARELLr; Parma, 1840, in-fol. Gazette medicate de Paris; tome 8, n° 21, in-40. Gazette des ffdpitaux , n° 5(j— 61 , in-fol. C.R.,84o,,«W^,.(T X.N.MO U4 ( 849 ) VEsculape ; journal des Specialties; n° 29. Gazette des Medecins praticiens; nos 40 et 41 V Experience, journal; u° i5i. Journal d 'Agriculture pratique; mai 1840, i COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI ler JU1N 1840. PR^SIDENCE DE M. PONCELET. MEMORIES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDA1NTS DE L'ACAD&MIE. M. Elie de Beaumont s'etonne que le nora de M. Faraday, qui avail tigure d'une maniere si eclalanle dans les deux dernieres presentations de candidats pour les places vacantes d'associes etrangers , n'ait pas ete imprime avec les autres noras dans le Compte rendu. « M. Arago repond que l'omission signalee par son amiM.de Beaumont, est le resultat d'une simple erreur typographique. Le nom de M. Faraday fat inscrit, a 1'unanimite des voix, dans la premiere liste de presentation, sur la proposition de M. Arago. C'est a M. Arago que la Commission confia 1'honneur de reiidre compte des titres de tous les candidats, et l'Academie peut se rappeler si le rapporteur gaza, en aucune maniere, l'admiration quil a toujours professee pour les brillantes decouvertes de Fillustre sa- vant anglais. Ajoutons que cette fois le nom de de M. Faraday se trouva dans le Compte rendu. n Les candidats, lors du remplacement de M. Olbers, etaient tous ceux de la premiere liste, et de plus MM. Astley-Cooper etOken. n Cela resulte de la liste originale manuscrite , ecrite sur le bureau del* Commission, liste que M. Arago met sous les yeux de l'Academie. On peut G. R i8fo, i« Semcstre. (T. X, N«22.) j ,5 C 848 ) encore invoquer les souvenirs des academiciens et du public, puisqu'au moment clu scrutin, tous les noms, y compris celui de M. Faraday, furent lus a ties haute et tres intelligible voix. Voila, dit M. Arago, les seuls eclaircissements que je veuille donner ici , a moins qu'il ne faille ajouter que les Commissions de presentation etaient presidees, suivant le regle- ment, la premiere par M. Poisson et la seconde par M. Serres. » anatoiyiie comparee. — Observations sur les organes sexuels de divers mollusques et zoophytes; extraites d'une Lettre adressee a M. Audouin par M. Milne Edwards, et datee de Montpellier, le 28 mai t84o. « Dans ma derniere lettre je vous ai parle de divers faits latifs aux organes generateurs des mollusques et des zoophytes, que j'avais constates pendant mon sejour a Nice; depuis mon arrivee ici, j'ai continue ces etudes de concert avec mon savant ami , M. le Dr Lallemand , qui , a l'occasion de ses belles observations pathologiques sur les pertes semi- nales, a ete conduit, il y a deja longtemps, a s'occuper de l'examen mi- croscopique des animalcules spermatiques, et qui est tres habile dans ce genre de recherches. Vous savez que, malgre les observations interessantes du Dr Prevost sur les Anodontes , on considere generalement les mollus- ques acephales comme etant hermaphrodites, ou plutot corame etant pourvus d'un seul organe sexuel : l'ovaire. II suffit cependant d'examiner an microscope le liquide contenu dans 1'appareil generateur du mollusque le plus commun sur cette cote, le Venus virginea > connu sous le nom vul- gaire de Clovisse3 pour s'assurer du contraire , et pour se convaincre que chez ces animaux il existe des individus males et d'autres individus fe- melles; car chez les uns toutes les parties de cet appareil sont remplies d'ceufs caracterises par la presence d'un vitellus , d'une vesicule de Pur- kinje,etc, tahdis que chez les autres , 1'appareil, en apparence semblable au premier, ne contient que des zoospermes ayant une tete pyriforme et une queue tres longue et tres grele. D'apres ce fait, et celui constate de- puis longtemps par M. Prevost, on aurait pu etre porte a croire que tous les animaux conformes sur le meme type general , c'est-a-dire tous les mollusques bivalves , avaient les deux sexes separes ; mais ici encore , 1'ana- •ogie serait trompeuse : car nous venons de constater, M. le Dr Lallemand et moi, que c|jez je pei-gne glafrre chaque individu est pourvu en meme temps dun ovaire et d'un testicule. Ainsi voila, dans ce meme groupe na- urel, ties animaux hermaphrodites, et d'autres qui sont completement (349) dioiques. L'ovaire des Pectens est loge en arriere et au-dessous du testi- cule, dont il se distingue par sa couleur aussi bien que paries oeufs qui\e remplissent; le testicule communique au-dehors par deux pores situes vers 1'extremitedu sillon du pied, et renferme un liquide laiteux qui four- mille de zoospermes d'une petitesse extreme. » Les Patelles ont,de meme que les Venus, des organes males et fe- melles, portes sur des individus differents; et, ici encore, la ressemblance exterieure entre les deux appareils sexuels est tres remarquable. Mais c'est chezles Meduses que cette ressemblance estportee an plushautdcgre. Pen- dant tine petite excursion que je viens de faire a Cette, avec M. le Dr Lalle- mand , nous avons eu Foccasion d'observer un grand r.ombre d'individus du Medusa aurita } et nous avons constate que les quatre organes de couleur violette situes a l'entour de l'estomac, et considered generalement comme etant des ovaires, constituent effectivemcnt chez les uns un appareil fe- melle, et cbez les autres un appareil male, sans offrir a l'exterieur aucune difference appreciable; chez les deux sexes meme ces organes sont remplis de corps oviformes : seulement chez les uns ces corps sont reellement des ceufs , tandis que chez les autres ce sont des vesicules remplis de zoospermes qui , devenus libres, se meuvent avec une grande vivacite, et se terminent, comme d'ordinaire, par une longue queue. Cette derniere partie est sou- vent tres difficile a apercevoir; mais a l'aide d'un procede tres simple, em- ploye par M. Lallcmand dans ses recherches sur les animalcules des ma- lades affectes de pertes seminales, nous sommes parvenus a la distinguer tres nettement. J'ajouterai encore, que nous sommes arrives de la sorte a voir tres bien la queue des zoospermes des OursinSj et a combler ainsi une petite lacune que M. Peters avait laissCe dans ses interessantes recher- ches sur l'appareil male de ces Echinodermes. » expeditions scikntifjqces. — Suite du Rapport trimestriel sur les travaux de la Commission explorative et scientijique d'dlgcrie ; par M. Bory de Saint-Vinceht. geologique du massif d'Alger a ete, non moins que ses productions geologiques et botaniques, 1'objet de nos recherches, quoique nous eussions a en esperer peu de resultats nouveaux, le terrain ayant ete etudie precedemment par notre eollegue Boblaye, a qui les moindres faits interessants n'echappent jamais. Neaumoins, en attendant que ce sa- vant collaborates, qui se trouvait momentanement en France , fut de re- { 85o ) tour et nous signalat des particularites dont la publication lui devra appar- tenir, MM. Renou et Ravergie fouillaient le sol. On sait que les roches primitives s'y composent d'un ensemble de couches assez regulieres, plon- geant generalement vers le sud, sous des angles de 3o a /m degres. lies in- ferieures sont de schiste micace talcqueux , viennent ensiiite des bancs considerables de calcaire compacte dur et gris qui s'exploitent pour l'em- pierrement des routes et Faiimentation des fours a chaux, puis viennent des gneiss dont les varietes sont nombreuses et tranchees. On doit citer parmiles roches remarquables dansl'ensemble du massif, une ou plusieurs couches de ces schistes a tourmaline, contenant du fer magnetique; un echantillon pris dans 1'une d'elles agit comme un aimant a deux poles sur I'aiguille. « Les gneiss sont recoupes par deux especes de granite qui paraissent , dit » M. Renou, d'age different, absolument comme cela se voit dans le centre » de la France. La plus ancienne, a grains fins, est treshomogene partout; » l'autre, plus variable, a crystallisation tres developpee, est caracterisee par » la presence d'une grande quantite de tourmalines noires a faces bien » planes, quelquefois enormes; on y trouve aussi des zones de grenats » bruns trapezoides de i a 2 centimetres; le mica y est blanc, en assez » grandes lames, et il y en a aussi de mica noir ; cette derniere substance » est quelquefois remplaeee par du talc, et il en resulte alors une fort » belle roche. » » En parcourant les hauteurs du Bouzareah, au versant qui regarde Staoueli, tout pres de marabouts tres remarquables par la faille gigan- tesque des palmiers nains qui les ombragent , M. Ravergie rencontra de beaux rognons de limonite (fer hydroxide) , mineral fort riche qui par la suite pourrait etre avantageusement exploite ; d'un autre cote, M. Renou constatait sur le raeme Bouzareah Texistence de filons de manganese , a deux kilometres d' Alger, a trois cents metres environ au-dessus du niveau de la mer, au point de contact des calcaires et des micaschistes. « Apres » les terrains primitifs, ajoute M. Renou, viennent les terrains tertiaires » qui promettent de riches collections de fossiles; de nombreuses carrieres » y sont ouvertes et donnent de bonnes et raerae de belles pierres a batir ; B les debris marins qu'on y rencontre le plus frequemment, appartiennent » ^ plusieurs especes de peignes , a diverses grandes huitres, a des tere- » bratules, etc. ; on y voit aussi des polypiers. » » Quelqnes pentes rapides dans les flancs desquelles se voient, ca et la, de pitturesques coupures ou les rocs sont depouilles , demeurent seules (85i ) d'apparence sterile. Ce sontdes exceptions qui semblentn'exister que pour jeter plus de variete clans le paysage. Celui-ci, comme on l'a dit plus bant, partont oul'esprit d'imprevoyance et de speculation n'en a pas detririt la parure, presente tine vegetation dont la vigueur est en raison de I'epaisseur des couches de terre vegetale. Des bords meraes de la mer j usque sur les plus hautes cimes, cette epaisseur est tres considerable. C'est une masse enorme de ce sol eminemment productif, entratneepar les pluiesdes flancs ravines du massif, qui forme a ses pieds le long de la mer, une plaine qui allant toujours en s'elargissant dans Test, atteint fembouchure clel'Arrach pour se confondre avec la Mitidja. Cette bande unie et fertile qui borde le fond de la baie, participe de 1'insalubrite du cant ;ii dont elle semble n'etre qu'un prolongement. On remarque cependant qu'elle devient moins sujette aux fievres a mesure qu'on en dechire le sein et que la culture s'y enracine. » Get effet des travaux de l'homme s'est remarque en d'autres sites de la Mitidja raeme, et 1'inflnence pernicieuse qui fait des lieux marecageux ou seulement aplanis de l'Algerie, un sejour plus on moins dangereux , n'existe, au reste, nullepart sur ses coteaux , notamment sur les pentes de c eux contre lesquels s'eleve la capitale du pays. Elle n'a jamais ete signalee sur ce Bouzareah , qui dominant Alger, jouit du plus beau ciel et de la plus suave temperature qu'il soit possible d'imaginer; aussi,selon les observa- tions de notre collaborateur M. Guyon, l'etat sanitaire des troupes et des populations pendant les trois mois qui viennent de s'ecouler, a ete tres satisfaisant. On n'y a compte qu'un tres petit nombre de fievres intermit- tentes, et la plupart n'etaient encore que les consequences de maladies contractees sous les influences de la saison chaude, ou de cette impre- voyance dontM. Blanqui a, dans le temps, signale l'exces. M. Guyon ajoutt- que « le scorbut, qu'on ne voyait guere en Algerie depuis notre occupa- » tion, que parmi les condamnes du fort de Mers-el-Kebir a Oran, s'est » manisfeste cette annee sous forme epidemique , a Gigelli , dans nos camps » du Fondouk et de Caramustapha. Ce n'est que dans le commencement » de fevrier qu'on a recu dans les hopitaux d'Alger les premiers malades y> qui venaient de ces deux dernieres localites. » M. Guyon attribue sur- tout au manque de legumes frais le developpement de la maladie dont nous parlous et dont il traitera au long dans le grand ouvrage de la Com- mission. M. Vailiant en a figure, pour le travail prepare par M. Guyon , quei- ques cas remarquables. (852) »Toujours, selon M. Guyon, il a regne en Janvier et fevrier, dans les camps d' Alger, une rnaladie epizootique sur les chevaux; elle consistait dans une affection catarrhale accompagnee d'une tonx frequente qui pro- duisait JepJussingulier effet, soit dans les ecuries, soit durant la reunion et la marche des troupes oil cette toux etait le plus frequente. Notre savant collaborateur a fait aussi plusieurs experiences sur la morsure de la vipere d'Oran. II en sera rendu compte en detail; en attendant, l'auteur du Me- moire n'a encore pu observer que trois cas de morsure sur Thomme , dont l'un a cause la mort en vingt-trois heures , dont l'autre a necessite I'ampu- tation de la main , et le troisieme celle d'un doigt. Le dangereux Ophidien a ete figure vivant par M. Vaillant. » Pendant que les naturalistes et les physiciens de la Commission etu- diaient l'hiver si doux, si fecond et si salubre de 1'Algerie, M. Morelet saisissait les traits des habitants de la ville , dont la diversite est telle, que sur trente individus qu'on y rencontre, il ne s'en trouve quel- quefois pas deux qui soient pareils sous les rapports specifiques, de race , de physionomie, de pays et de costume; MM. les capitaines Delamarre et Baccuet dessinaient de ieur cote les sites caracteristiques de la campagne et de l'interieur de la cite; M. Ravoisie etudiait les singularites de son ar- chitecture. On devra a l'exactitude des travaux de ce dernier la conser- vation de types qui s'en vont disparaissant par les travaux du genie ou des ponts-et-chaussees , tandisquela speculation en fait disparaitre non moins vite le surplus. y> Alger, sous le rapport des antiquites , n'offre guere plus rien qui me- rite qu'on s'y arrete, si ce n'est dans les points ou son histoire se peut rat- tacher a celle de la population originaire de la Barbarie et des invasions qui la modifierent, sans neanmoins la metamorphoser entierement. I^a geogra- phic antique de son massif demeure egalement completementconnue, grace aux travaux de MM. lesofficiers d'etat-major, qui en ont fait desibelles cartes. J'ai done cru devoir diriger sur d'autres points ceux de mes savants colla- borateurs qui dans la Commission sont plus specialement charges d'inter- roger ks temoignages des temps passes. Gardant pour m'accompagner a Cherchell, oil je comptais me rendre ce mois-ci, MM. Berbrugger et Pellis- Sier, qUi s'etaient specialement prepares a l'etude de cette antique Cesaree, ) M expedie sur 1'antique Cirtha, M. le capitaine du genie Carette; et comme on Peut voyager en toute surete a une grande distance de Constantine , j ai compUieautou|.(|enotresavant antiquaire, unecoloniescientifique, qui (853 ) se compose de MM. Morelet, Enfantin , Ravoisie, Renou, Lucas, Durrieu deMaisonneuve, Levaillant, DeneveuetDelamarre; luiayant adjoint ledoc- teur Perrier , toutes les branches de la science s'y trouvent representees. Je viens de recevoir des nouvelles satisfaisantes de ces Messieurs, qui ont trouve la saison bien moins avancee dans leur nouvelle residence qu'elle ne 1'est ici. Us me mandent que le thermometre ne s'y elevait point au-dessus de 7 degres, un jour ou nous 1'avions ici a plus de 14, et qu'ils voyaient do la neige sur les hauteurs, tandis que les notres se paraient de verdure et de fleurs. » M. Becquerel fait hommage a l'Academie de la deuxieme partie du 5e volume et du 6e volume du Traite experimental de VElectricitc et du Magnetisme, ainsi que de Patlas qui les accompagne, et qui est egalement destine au 7me et dernier volume, dont la publication aura lieu a la fin de ce mois. « Desirant, dit M. Becquerel, presenter au lecteur un tableau aussi cora- plet que possible de la science jusqu'a ce jour, j'ai reuni, dans cestrois vo- lumes, les travaux les plus importants, tant sur l'electricite que sur le magne- tisme terrestre, qui ont ete publies depuis qu'a paru la premiere partie du 5m* volume. Toujours fidele au plan que j'ai adopte au commencement de cet ouvrage, je me suis borne quelquefois a donner une simple ana- lyse des travaux de chaque auteur, sans me livrer a une discussion ap- profondie, surtout quand je n'avais pas la possibility de repeter les expe- riences. Le but que Ton doit se proposer, quand on publie le traite d'une science, est de faire connaitre tons les elements dont elle se compose, sans esprit de parti et sans omettre, par consequent, les faits qui contrarient des vues particulieres. Ainsi, defenseur de la theorie electro-chimique du contact, tout en reconnaissant qu'il peut y avoir quelque chose dans le contact qui influe sur les phenomenes, je me suis bien garde de ne rap- porter que les faits qui sont favorables a mon opinion; historien fidele, j'ai expose aussi les opinions des defenseurs de la theorie de Volta, qui sont aujourd'hui peu nombreux, il faut 1'avouer. » Dans la deuxieme partie du 5me volume, on trouvera de nouvelles recherches sur le degagement de l'electricite en general , sur les actions a distance, ainsi que sur les phenomenes d'induction et le pouvoir induc- teur des corps mauvais conducteurs; je me suis attache a exposer les re- cherches qui ont ete faites, a cet egard, par M. Faraday, avec des details suffisants pour en demontrer I'importance. (854) 8 J'ai expose aassi avec de grands developpements la construction et les usages de la pile a courant constant, la seule qui soit employee aujour d'hui et dont j'ai fail connaitre les principes il y a plus de douze ans. » L'emploi de l'electricite, comme force chimique, dans les composes des trois regnes de la nature, a recu de nouveaux perfectionnements. » Le 6me volume renferme les applications de l'electricite aux pheno- menes naturels et aux arts, applications qui ne se trouvent pas dans les volumes precedents. Je citerai particulierement de nouvelles recherches sur la mesure de la temperature des parties inter ieures du corps de I'homme et des animaux, et des vegetaux ; sur l'emploi des effets electro-chimi- ques pour etudier les changemenis operes dans les corps sous rinfluence de la lumiere, etc. » J'ai donne une analyse de la Notice de M. Arago sur le tonnerre, tra- vail le plus complet qui ait encore paru sur ce sujet ; un expose des aft- rores boreales, des trombes, etc., etc. » Le 7raeet dernier volume traite du magnetisme terrestre. Il presentait plus de difficulte, en raison du grand nombre d'observations recueillies dans tows les pays, et des consequences contradictoires auxquelles des hommes illustres ont ete conduits. Je ne me suis pas dissimule ces diffi- cultes, aussi nai-je pas eu la pretention de les surmonter toutes. Mais le titre que j'ai donne a mon ouvrage m'imposait 1' obligation , comme du reste j'en avais pris l'engagement vis-a-vis du public, de le terminer en presentant un tableau aussi complet que possible de l'etat actuel de nos connaissances sur le magnetisme terrestre. » J'ai du presenter cette branche de la physique sans prevention contre telle ou telle methode d'observation , contre telle ou telle vue theorique, en essayant de coordonner les faits de maniere a mettre en evidence les rapports qui les rattachent aux phenomenes electriques, objets de mes etudes favorites. » J'ai expose avec de grands developpements les travaux de M. Gauss et ses moyens d'observation, qui fixent dans ce moment 1'attention des physiciens, ainsi que ceux de M. le capitaine Duperrey, qui a fait un travail important sur les meridiens et les paralleles magnetiques. J'ai sou- vent eu recours a I'obligeance de cet officier distingue, qui a bien voulu mettre a tna disposition , non-seulement les tableaux dresses par lui des declinaisonsde I'aiguille aimantee pour differents lieux de la terre depuis quarante ans, «t d'autres observations magnetiques, mais encore ses cartes des lignes isodynamiques, celle des meridiens et des paralleles ma- (855) gnetiques, des considerations generates sur le magnetisme terrestre, et une nouvelle determination de I'equateur magnetique d'apres ses propres observations, auxquelles il a reuni celles de tous les voyageurs contem- porains. » Je Ini dois egalement des remerciments pour la redaction des articles qui concernent les travaux magnetiques executes pendant le voyage de la Coquille } ainsi que ceux du voyage de VUranie, dont les elements ma- gnetiques m'ont ete si obligeamment communiques par M. Freycinet. » Tous les instruments qui servent aux observations magnetiques out ete dessines sur une grande echelle , afin que Ton puisse en connaitre tous les details. J'ai pris pour modeles des boussoles celles que nous devous au rare talent de notre confrere M. Gambey. » RAPPORTS. physique mathematique. — Rapport suruu Memoire presente a t 'Jcademir parM. Duhamel , et relatij a Vaction de Varchet sur lescordes. (Commissaires, MM. Savart, Coriolis, Aug. Cauchy rapporteur.) « L' Academic nous a charges, MM. Savart , Coriolis et moi, de lui rendre compte d'un Memoire de M. Duhamel. Ce Memoire a pour objet prin- cipal une question de physique qui n'avait pas encore ete traitee d'une maniere satisfaisante , la question de savoir en quoi consiste precisement Taction de l'archet sur les cordes. L'auteur, deja connu avantageusement par des recherches sur divers points de physique mathematique, ob- serve qu'en glissant sur une corde, l'archet produit im froltement repre- sente par une force qui, en vertu des experiences de Coulomb et de M. Morin , est proportionnelle a la pression exercee par l'archet sur la corde, dirigee dans le meme sens que la vitesse avec laquelle l'archet s'e- loigne de la corde, et independante de la grandeur de cette vitesse. Le Memoire de M. Duhamel est divise en deux parties. Dans la premiere, I'auteur resout par 1'analyse plusieurs questions relatives a 1'equilibre et au mouvement des cordes vibrantes. La seconde partie renferme diverses ippUcatious des principes etablis dans la premiere, et l'indication des experiences a l'aide desquelles I'auteur a confirme les resultats du calcul. » Parlons d'abord de la premiere partie. L'auteur commence par repro- duire, en les extrayant de la Mecanique de M. Poisson, les equations aux C R. 1840 ,1" Semeure. (T. X, N*»M0 I 1 6 (856) differences partielles qui expriment les mouvements infiniment pelits d'une corde altachee par ses extremites a deux points fixes. Ces equations renferment deux variables independantes, savoir, le temps, et une abscisse mesnree sur la corde ten due en ligue droite, avec trois variables princi- pals qui representent trois deplacements paralleles a trois axes rectan- gulaires. D'ailleurs les trois variables principales se trouvent separees dans ces memes equations. Lorsque la corde se meut en vertu d'un de- placement initial, et sans qu'aucune force exterieure soit appliquee a cha- cun de ses points, les trois equations du mouvement sont non-seule- ment lineaires, mais a coefficients constants, et chacune d'elles exprime que 1'une des trois variables principales, differentiee deux fois de suite, par rap- port an temps oti a l'abscisse, fournit deux derivees du second ordre pro- portionnelles 1'une a l'autre. Pour passer de ce cas particulier au cas plus general ou une force acceleratrice exterieure est appliquee a cbaque point de la corde, il suffit d'ajouter anx seconds membres des trois equa- tions les projections algebriques de cette force acceleratrice sur les trois axes coordonnes. Enfin, si dans les trois equations du mouvement, on efface les derivees relatives au temps, on obtiendra precisement les equa- tions d'equilibre de la corde que Ton considere. » L'integration des equations d'equilibre, comme Tobserve Pauteur lui- meme, ne presente ancune difficulte; mais elle conduit a quelques resultats curieux. Ainsi, par exemple, tandis qu'une force appliquee au milieu de la corde, et perpendiculaire a la droite qui joint ses extremites, donne pour figure d'equilibre le systeme de deuxdroites, la meme force distribute uniformement dans toute 1'etendue de la corde, donnera pour figure d'e- quilibre une parabole, et Tordonnee maximum de cette parabole ne sera que la moitie du deplacement du point milieu de la corde dans la premiere hypotbese. » Quant aux equations du mouvement, on peut encore les integrer a l'aide de methodes deja connues, et meme leurs integrates generates se trouvent '' ►jons devoir Iran erne ic le passage suivan t de la Note lue ar M. de Ponte'coul nt. « La partie capita ; de I operat ion et en n erne tei nps la plu difficil e , la formation de l'e'quatio a du 7me degr (; pom les excentr cites et du 6roe po tr les inclinaisons, dont lesracines forment es coefficien s du temps sous les signesim s et cos nus qui entrant dans les expi e^sioi'. finies (lecos ■le'ments, a vait ete conduite avec une precision et une habilete qui ne lai saien rien a desirer, et l'on n' en sera pas surpris quand on saura que le venerable M Bouvard lu -meme n'a^ ait pas de'daigne' de dom er ses soins a ce » travail important. Malheureusement la verification de la seconde partie de l'ope'ra- » tion, de celle qui consiste dans la determination des t\i coefficients inde'termine's » et des 1 4 constantes arbitrages introduites par Tintegration des formules differen- »» tielles du probleme, n'a pas produit un resultat aussi satisfaisant. J'avais eu soin » de prevenir le jeune calculateur qu'il fallait pratiquer les eliminations par la methode » d'approximation employee par tous les astronomes en cas semblable, par exemple, »» lorsqu'au moyen des equations de condition qui servent de fondement aux tables » planetaires, ils veulent determiner les corrections des elements qu'ils y emjloient. » Par ma lettre adresse'e a t'Academie le 2 octobre dernier, on voit que je faisais de » cette precaution la condition sine qua non de 1'exactitude des resultats; je l'avais » d'ailleurs repe'te a satie'te dans mon ouvrage; et malgre tout cela, par une singuhere » fatalite, M. Eugene Bouvard exe'cuta son elimination par les operations ordinaires » de 1'algebre et comme s'il se fut agi d'e'quations litte'rales. II ne m'en fallait pas da- » vantage pour etre certain que les resultats qu'il avait obtenus ainsi ne pouvaient >■ etre que defectueux , et qu'ils expliquaient les inexactitudes qu'on avait cru reniar- » quer dans les cbapitres de mon ouvrage oil ils etaient rapportes. » (S74) Remarques de M. le President a Voccasion de la Lettre precedente. « Apres la lecture de cette lettre par le Secretaire, le President prend la parole pour faire observer a 1'Academie, que, raalgre la date du 26 mai dernier dont elle est accompagnee, il n'en a pris officiellement eonnais- sance qua l'occasion de I'ordre du jour de cette seance; sans quoi il se fut empresse de repondre sur le-champ aux reclamations pen fondees quelle renferme. II declare, le registre d'ordre a la main, que M. de Pontecoulant s'est seulement fait inscrire pour une lecture dans la seance dii lundi 4 mai dernier; que sou rang description le portait le huitieme sur la liste, et que c'est par un tour de faveur, tout-a-fait exceptionnel, que, dans les ordres du jour des seances suivantes, il a ete inscrit et main- tenu le premier sur cette meme liste; que le nombre, l'importance des communications et des rapports fails par divers membres deja ancienne- rnent inscrits, n'ont permis d'accorder la parole a aucune personne etran- gere a 1'Academie; qu'en consequence M. de Pontecoulant n'etait nulle- ment fonde de se plaindre a ce sujet, Le President croit devoir blamer, au nom de 1'Academie, la iegerete d'un pared procede, avec d'autant plus de motifs que l'auteur avait juge a propos de pubiier sa lettre dans les journaux,avant l'epoque ou il eut ete possible d'y faire droit. » Apres ces remarques de M. le President, 1'Academie ententl la lecture de la Lettre suivante de M. E. Bouvard , recue pendant la seance. « M. G. de Pontecoulant vient de vous adresser et a publie dans un journal une lettre qui tend a faire peser sur moi la responsabilite des erreurs qui ont ete remarquees dans des fornaules relatives aux variations seculaires des elements eliiptiques des sept planetes principales. II est dit, entre autres choses, dans cette lettre : i° que les calculs ont ete faits par un des eleves astronomes les plus distingues de l'Observatoire de Paris; 20 que M. Poisson les a eus sous les yeux et n'a pas pu en verifier plus que mi (M. de Pontecoulant) I'exactitude, puisqu'il aurait fallu pour cela les recommencer entierement; 3° qu'enfin M. de Pontecoulant , a la demande , Journal des Connaissances necessaires et indispensables , sous la direc- tion de M. Chevalier; j uin 1840, in-S°. Revue zoologique , par la Societe cuvierienne; mai 18. jo, in -8". Revue gene rale de V Architecture et des Travaux publics, sous la direc- tion de M. C.Daly; feuille i5 — 16, avec planches, in-40. Fragments de FHistoire litteraire et politique de Raguse, et sur la langue slave; par M. de Pabavey (extrait de YEcho du Monde savant); \ feuille Lettres sur le Magnetisme et le Somnambulisme; par M. Frappart • une feuille in-8°. Annates de la Societe des Sciences medicates et naturelles de Bruxelles; annee 1840, ieret -i eahier, in-8°. Directions for Direction pour naviguer dans la riviere du Nord et les parties environnantes , depuu Ve ibouchure de la Tamise jusquaux (les Shetland, et depuis le cap Grisnez jusquau fond du Kattegat; pour accompagner une nouvelle carte de la mer du Nord et du Kattegat; par M. J.-F. Dessiou; Londres, i856, in-8°. Australia Directory.... Le Pilote de VAustralie ; vol. ier, contenant les directions pour naviguer le long des cotes sud de VAustralie , depuis le cap Leeuvin jusquau port Stephens, cornprenant le detroit de Bass et h (878) terre de Diemen,- imprime par le bureau hydrographique de l'Amiraute; Londres, i852, in-8°. Sailing directions Directions pour naviguer dans le golfe et la riviere de Saint-Laurent ; par M. H.-W. Bayfield; Londres, 1837, in-8°. Positions in the . , ., Positions dans le golfe et la riviere de Saint-Laurent , corrigees jusquau 3i oct. 1839: parte meme (suite de l'ouvrage precedent), The west Coast Cote occidentale de VAfrique, depuis les iles de Los jusqu'd Sierra-Leone; parM. le capitainc Th. Boteler; \ feuille in-8°. Sailing Directions Directions pour la navigation du canal de Bristol,- par M. H. Mangles Denham ; Londres , i83g, in-8°. General Directions .... Directions gene'rales pour la navigation de I'Ar- chipel grec ; par M. J. Stewart; 1826, 1 feuilles in-8°. French light.... P hares de France, traduit de la Description som- maire des P hares et Fanaux _, corrigee pour Vannee i836; in-8°. The light houses. . . . Phares, Fanaux et Feux flottants des £tais- UniSj pour Vannee i836; Londres, i35(), in-8°. Corfu light houses Phares de Corjou; |'feuille in-8°. The light houses .... Les Phares des lies Britanniques , avec les correc- tions faites jusqu en juillet 1 836; Londres, 1 feuille | in-8°. Sailing Directions Directions pour naviguer dans la mer des Mo- luques {Arafura-sea) , dressee d'apres les recks des lieutenants Rolf et Modem, de la marine hollandaise; par M. G. Windsor Earl; Londres, 1 837, in-8". Sailing Directions, . . . Directions pour naviguer dans la Manche , ren- fermant une description generate des cotes sud d'Angleterre et dlrlande , avec des details sur les (les de la Manche; par M. le capitaine White, de la Marine royale; i835, in-8°. A brief Description Description de la Nouvelle-Ecosse, avec carte des principaux havres, et une description particulate de lile de Grand- Manan ; par M. A . Lockwood ; 1 81 8 , in-4". Tables of Latitudes Tables des Latitudes et Longitudes au chrono- nwtre, de differents lieux de V Ocean atlantique et de V Ocean indien, prin- cipalenient sur les cotes orientates et occidentals dAfrique, les cotes f Arabie , de Madagascar, etc. ; par M. le capitaine OwtN; imprime pour ie bureau hydrographique de I'Amiraute; Londres, 1827, in-40. Sailing Directions Directions pour naviguer de la pointe de Sunder- land a Berwick; par le commandant E.-J. Johnson; Londres. i83(5, in 8*. (879 ) Directions. . . . Directions pour la navigation cle la riviere de Gamble; par le commandant Belcher; | feuille in-8° Directions. . . Directions pour entrer dans le Douro; par\e meme; 1 feuille Memoir of a Survey. . . . Releve des cotes de la Caramanie , fait par ordre de VAmiraute, en 181 1 et 1812 , par le capitaine F. Beaufort; Lon- dres, 1820, in-8°. Sailing Directions. . . . Directions pour naviguer dans la bale de Dublin, et le long dela cote jusqua Strangford; par le commandant W. Mudge; 1 feuille in-8°. Sailing Directions .... Directions pour naviguer le long des cotes orien- tals et occidentals de la Patagonie , dapres les observations fades par ordre de VAmiraute, parle capitaine King, de 1826 a i83o; Londres, i83a, The royal Society. . . . Composition de la Societe rojale de Londres, au 5o nov. 1839; in-40. Philosophical. . . . Transactions philosophiques de la Societe rojale de Londres, pour Vannee 1839; a* partie, in-40. Proceedings. . . Proces-Verhaux de la Societe rojale de Londres; 27 fe - vrier 1840 au 26 mars 1840 , n° 42, in-8°. Catalogue of the Catalogue des livres scientifiques de la Bihlio- theque de la Societe rojale de Londres; in-8°. Transactions of . . . . Transactions de la Societe philosophique de Cam- bridge; vol. 7, part. ir% in-4°- Astronomical.... Observations astronomiques fades a VObservatoire rojalde Greenwich, sous la direction de M. Biddell-Airy, dans Vannee 1 838; Londres, 1840, in-40. Sulla Risoiuzione . . . Memoire surla Resolution des equations identiques; par M. Cerulli; Naples, 1837, in-40. Statistiske Tableaux statistiques concernant les etablissements d'Enseignement superieur en Norve'ge , dresses dapres les documents offi- dels, par M. Chr. Holst; Christiauia, 1839, in-8°. Statistiske Tables sur les Manages, les Naissances et la Morta- lite en Norve'ge, de 1801 — 1835; Christiania, 1839, in-40. Statistiske Tables sur le Commerce et la Navigation en Norve'ge, en i835; Christiania, 1839, in -f. Gazette medicale de Paris; tome 8, n° 22. VAmi des Sourds-Muets, journal; avril 1840, in-8°. C. R . 1840, ier Semestre. ( T. X, N° 22. I •' 9 ( 83o ) Gazette ties Hopitaux ; n° 62—64. Gazette des Medecins praticiens; n°8 42 UEsculape; n° 3o. U Experience, journal de Medecine; n° COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 8 JU1N 1840. PR^SIDENCE DE M. PONCELET. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDANTS DE I/ACAD^MIE. astronomie theorique. — Observations sur une NotedeM. de Pontecou- lant; par M. Liouville. « L'Academie a entendu, lundi dernier, la lecture d'une Note de M. de Pontecoulant relative a certaines formules de la Theorie analytique du Systeme du Monde : elle se rappelle les termes dont M. de Pontecoulant s'est servi en parlant du rapport de la Commission chargee d'examiner le beau Memoire de M. Le Verrier. On ne doit done pas etre etonne de me voir aujourd'hui reclamer la parole comrae auteur de ce Rapport si vive- ment attaque. Quelques-unes des phrases mal sonnantes (pour employer une expression dont M. de Pontecoulant fait usage); quelques-unes des phrases mal sonnantes dont j'avais a me plaindre, et que j'aurais facile- ment refutees a l'instant merae si le reglement l'eut permis, ne se trouvent pas, je le sais bien , dans le manuscrit depose sur le bureau; mais ces phrases, l'Academie les a entendues;maisd'autres phrases du meme genre ont ete conservees et suffiront, je crois, pour justifier les observations que je vais presenter a mon tour. » Ce n'est pourtant pas que j'atlache une grande importance a repondre C. R. 1840, i« Semestre. (T. X , N° 25.) I 20 (882 ) en detail aux assertions singulieres et tranchantes contenues dans la Note de M. de Pontecoulant. Aurai-je en effet beaucoup de peine a montrer a 1'Academie que si Ton doit pousser tres loin les approximations, si pour cbaque approximation donnee on doit surveiller la marche du calcul avec une severite absolue , n'admettant qu'a regret et quand une imperieuse necessite Fexige , toute simplification dont Pexactitude peut laisser dans l'esprit le plus leger doute, c'est surtout dans la tbeorie des inegalites secu- laires et dans les questions relatives a la stabilite du systeme du monde ? Me faudra-t-il de grands efforts pour prouver qu'on n'a nullement porte atteinte a l'i mm or telle reputation de Lagrange, soit en insistant sur l'obser- vation precedente, soit en disant qu'il n'a pas obtenu, qu'il n'a pas pu obtenir des resultats numeriques satisfaisants lorsqu'il a priscomme point de depart, comme donnee de 1'observation , une masse de Venus par exemple tres differente de celle que tous les astronomes admettent aujourd'hui ? Ne connait-on pas assez l'influence considerable que Venus exerce sur les va- riations de l'obliquite de l'ecliptique ? Toutes les critiques que M. de Ponte- coulant m'adresse ne tombent-elles pas ainsi d'elles-memes aux yeux du lecteur attentif ? Le ton doctoral que Ton affecte cachera-t-iJ aux geometres les contradictions dont on a ete si prodigue? » On pense bien que je n'irai pas non plus soumettre a une critique delaillee les nouvelles formules que M. de Pontecoulant veut substituer aux formules si fameuses de son troisieme volume. Ces nouvelles formules, sur lesquellesnous n'avons pu jeter jusqu'ici qu'un coup d'ceilrapide, sont- elles ri<*oureuses? Nous nous garderions bien de faffirmer. Nous aurions plutot deja quelques raisons de croire le contraire. Ce qui doit d'ailleurs mspirer de la defiance a priori et independamment de toute verification , c'est l'aveu naif que nous fait l'auteur dans le passage suivant : « En considerant les equations fondamentales du probleme, il se trouve » qu'on a alors (quand la valeur d'une des sept inconnues que Ton avait » d'abord a ete calculee) sept equations pour determiner six inconnues. » c'est-a-dire une equation de plus qu'il n'est necessaire et dont on peut » par consequent disposer arbitrairement. Lagrange profite de cette cir- 1 conslailce p0ur ecarter tout-a-fait l'equation dont les coefficients sont » les plus petits nombres , corame etant celle qui doit donner le moins de » precision dans les resultats. Cette vue est juste sans doute, mais j'ai re- » marque que cette exclusion de I'une des equations de condition du pro- » blemc peut avoir de Tinconvenient : en effet, on satisfait alors rigoureu- » sement auoc equations restantes , mais les valeurs des inconnues qu'on ( 883 ) » obtient ainsi ne satisjont nullement a Vequation ecartee. J'ai meme re- » connu qu'il y avait des cas oil pour remplir cette condition il jaudmit » changer non-seulement leurs valeurs , mais encore leurs signes. De cette » maniere il existe dans chaque sjsteme une equation qui peut se trower » tout-a-fait en dehors des conditions duprobleme. « (Une des equations di: » PROBLEME TOUT-A-FAIT EN DEHORS DES CONDITIONS DU PROBLEME ! ! !). » QuOl- » que cette anomalie n'ait heureusement pas une influence tres importante, » d'apres ce que nous avons dit, sur le resultat final, j'ai pense cependant » qu'il £tait convenable de l'eviter et j'ai reuni ensemble dans chaque sys- » teme les deux equations qui sont affectees des plus petits coefficients; je » satisfais ensuite completement aux cinq principales equations du pro- » bleme et a l'ensemble des deux autres. » » Ainsi, d'apres M. de Pontecoulant, lorsque six des equations dont il parle sont rigoureusement satisfaites, la septieme ne Test nullement ! Pour verifier cette derniere equation, il faudrait quelquefois, suivant 1'auteur, changer non-seulement les valeurs, mais encore les signes des inconnues! M. de Pontecoulant a-t-il reflechi que s'il en est ainsi, son calcul ne peut manquer d'etre entache d'erreur? qu'il serait impossible de trouver un argument plus solide pour en demontrer l'inexactitude ? A-t-il pu croire qu'il eluderait la difficulte indiquee en supprimant arbitrairement une des equations du probleme , en ajoutant membre a membre et fondant en une seule deux de ces equations? Ceci, disons-le franchement, passe toutes les bornes. Quand un aualyste vient d'ecrire une phrase semblable a celle que nous avons rapportee, une phrase qui renverse ainsi d'un seul coup tous les principes elementaires de I'algebre, toutes les notions fondamen- tales de la logique , sur quelles bases desormais pourrait-on s'appuyer en discutant avec lui? Toutefois, hatons-nous de le reconnaitre, si le pas- sage cite suffit a lui seul pour montrer que les formules de M. de Ponte- coulant ne peuvent pas etre entierement rigoureuses, du moins est-il juste de reconnaitre que ces formules nouvelles sont en grande partie de- gagees des enormes erreurs que les anciennes nous offraient. Il y a pro- gres. Si M. de Pontecoulant reprenait une troisieme fois son travail, peut- etre obtiendrait-il enfin des resultats tout-a-fait satisfaisants. » M. de Pontecoulant trouvera sans doute les remarques precedentes un peu severes; et il estbon de lui faire connaitre le motif qui m'oblige a les consigner ici, L'Academie , qui a entendu lundi dernier M. de Pontecoulant se plaindre d'une maniere si acerbe du rapport de la Commission chargee de iuger le travail de M. Le Verrier, qui Ta entendu surtout diriger personnelfe- ( 884 ) ment contre le rapporteur de cette Commission les plus ameres et les plus injustes critiques, l'Academie ne doit-elle pas croire que M. de Ponte- eoulant a ete vivement censure dans le rapport dont il se plaint? Eh bien i M. de Pontecoulant n'est pas meme nomme dans ce Rapport. Par un senti- ment de convenance quel'onappreciera, je m'etais abstenu de toute allusion au chapitre xi de la Theorie analytique: on peut voir actuellement si M. de Pontecoulant m'a su gre de cette reserve; on peut voir s'il convient desor- mais de conserver des managements avec un tel adversaire. » Que si j'avais voulu profiter de mes avantages quand j'ai redige mon Rapport, n'aurais-je pas pu montrer facilement que M. de Pontecoulant est tombe dans les erreurs les plus graves, les plus inconcevables , lorsqu'il a essaye de traiter la question des inegalites seculaires. Et ici je ne parle plus de simples fautesdecalcul; ces fautessont trop connues, ce point a etetrop bien eclairci: je parle de fautespurement theoriques et de raisonnement. La note que M. de Pontecoulant a placee a la page 548 de son 3e volume ne montre-t-elle pas qu'il n'a compris en aucune facon la belle demonstration par laquelle Laplace prouve que les expressions seculaires des excentricites et des inclinaisons ne peuvent contenir le temps que sous des sinus et cosinusPM. de Pontecoulant desirerait, dit-il, une demonstration pure- ment algebrique de ce theoreme. En mettant de cote celle de Laplace qu'il croit a tort insuffisante, 'comment n'a-t-il' pas su du rnoins apprecier les nombi euses et elegantes demonstrations de M. Sturm ? Comment n'a-t-il pas lu les recherches que notre confrere M. Cauchy a publiees sur le meme sujet? Un memoire dun tel geometre, quand il porte ce titre, Sur Tequation a Vaide de laquelle on determine les inegalites seculaires du mouvement des planetes, devait-il rester inconnu a l'homme qui se vante d'avoir, depuis si long-temps, consacre ses veilles a la Mecanique celeste? » Au reste, e'en estassez : le but que je me proposals est atteint. L'Aca- demie doit voir maintenant si j'ai provoque en aucune maniere la violente attaque que M. de Pontecoulant a dirigee contre moi. Rectifier toutes les erreurs d'analyse que la Theorie analytique du Systeme du Monde renferme serait d'ailleurs parfaitement inutile. Comment s'entendre avec an auteur qui ne comprend pas (meme quand on Ten a averti) qu'une inte- gral defmie Y = SUdm ( t. I, p. 186) ne depend ni explicitement, ni lmphcueraent des variables oc , y, z, par rapport auxquelles on integre, et ne peut etre fonction que des limites de ces variables et des parametres contenus sous le signe S ? » ( 885 ) voyages scientifiquhs. — Notice sur VHistoire du Voyage de 1'Uranie; par M. Louis de Freycinet, et lue par lui a VAcademie des Sciences. « Deux volumes, partages en cinq tomes, qu'accompagnent un atlas de 1 1 2 planches, forment toute 1'economie cle YHistoire du Voyage de 1'Uranie autour du monde. » Independammentdu recit de nos aventures, ony trouve une sorte de resume de toutes nos observations scientifiques, et nous avons renvoye pour les details, aux ouvrages speciaux qui lesrenferment. Cependant nos remarques particulieres sur la geologie etant en trop petit nombre pour former un texte separe, on a juge a propos de les intercaler dans celui de 1'historique. L'etude de l'hornme , a laquelle nous avons donne beaucoup de developpements et de soins, interessera, je pense, un grand nombre de lecteurs. « Forces, pendant nos courtes relaches, a recueillir des faits, souventa la hate , on doit penser que nous n'avons jamais eu ni assez de loisirs , ni assez de facilires pour etudier a fond les peuplades avec lesquelles nous nous trouvions en communication. Pour nous aider dans ces recherches, nous nous sommes assujetis a suivre un plan uniforme et nous en avons rempli les divisions avec autant d'exactitude que les circonstances ont pu le permettre. J'ai employe ace travail , non-seulement nos remarques par- ticulieres, mais encore celles des personnes instruites qui,residant sur les lieux , ont bien voulu se mettre en relation avec moi. De precieux ren- seignements ont ete extraits d'ouvrages rares ou peu connus, manuscrits ou imprimes, dont l'exactitude nous etait demontree; an reste nous avons toujours cherche, plutot la verite et la multiplicite des faits, que ce qui etait de pur agrement, » L'hornme sauvage et le demi-sauvage devaient etre distingues de l'Eu- ropeen et de ses descendants; ces derniers ne pouvaient ofFrir en effet que des usages caiques , a beaucoup d'egards , sur ceux de nos contrees. II con- venait en general de considerer l'homme sous ses trois aspects principaux . comme etre physique isole, comme vivant enfamille , enfin comme appar- tenant a une socie'te politique. Cette division, a la fois simple et ration- nelle, nous a ete utile pour trailer notre sujet avec plus d'ordre et. de clarte. » Le caractere appartient a l'homme individuel; les usages > quisontles lois de la famille, constituent les mceurs et en sont les consequences; tan- nature. ( 886 ) dis que les his civiles regissent la societe ou la reunion de plusieurs families sous un meme chef. Nous avons trouve" chez quelques nations sauvages des traces de ce gouvernement politique, reellement primitif, qui n'est qu'une extension de celui de la famille ; certains auteurs ontbien pu l'ima- giner dans leurs speculations systematiques , mais il etait a la fois curieux et important d'en obtenir des preuves positives et irrecusables. Gette ma- niere de proceder, en faisant marcher les faits avant les consequences qu'on en tire, porte la conviction dans les esprits; l'ordre inverse ne saurait donner lieu qu'a d'interminables discussions. » Quand on considere avec soin les mceurs , l'industrie et la religion des hommes non civilises, on y remarque de curieuses similitudes avec les pensees des plus anciens peuples dont l'histoire nous ait transmis la croyance et les usages. Ces observations tendent a demontrer la grande unite de Tespece humaine et les communications que les hommes out eues entre eux a une epoque reculee , dont les livres et la tradition ont egale- ment perdu le souvenir, mais dont l'analogie nous fournit encore des preuves irrefragables. » Nul doute que les Hebreux , les Chinois , les Japonnais et plusieurs autres nations eloignees de nous, n'aient eu jadis de hardis navigate urs et naient pousse leurs courses aventureuses a de prodigieuses distances sur le grand Ocean ; peut-etre meme ne serait-il pas difficile de suivre les ce- lebres flottes de Salomon a travers certains archipeis ; mais ici nous ne pouvions tout discuter et tout comparer. C'est beaucoup si nous avons pu dans une exploration rapide, observer les faits avec methode et surtout avec verite : l'homrae de cabinet s'en empare ensuite, il les analyse, les combine et en fait jaillir des consequences d'autant plus precieuses, que la conscience a preside avec plus de soins a ce travail. » L'etude de la Religion et des idees qui s'y rattachent, montre frequem- qu'un grand nombre de croyances et d'usages bizarres ont eu pour des verites incontestables que Tignorance ou les passions ont de- rees, mais point assez cependant pour qu'une saine critique ne puisse degager de Verreur et les montrer aux yeux. Ce sont, on en convien- des faits tres remarquables, que de retrouver le dogme de rimmor- ame j usque chez les peuples que nous considerons comme places 1 dernier degre de l'echelle intellectuelle ; de voir que l'idee d'un malin prit et celle d'une puissance remuneratrice existent partout au milieu eux; que presque partout encore ils conservent la tradition du deluge, -«ii beaucoup de points des traces evidentes de la loi mosaique. Sans (887 ) doute de nombreuses et monstrueuses superstitions sont presque toujours melees a la verite; mais cette observation ne prouve-t-elle pas aussi toute la fragilite de I'homme livre sans instruction a lui-meme, et la facilite avec laquelle ses pensees s'alterent et se transforment. Dans nos societes mo- dernes, avec nos doctes ecrits et une raison dont nous sommes si tiers, pouvons-nons toiijours nous premunir contre la faussete des opinions et des doctrines? En general, partout ou les passions humaines sont pre- sentes, I'homme et la verite ne sauraient que difficilement s'accorder. Con- sideree sous de tels rapports , l'etude de l'humanite offre un but interessant et d'utilite pratique qu'il est impossible de meconnaitre. » Je n'ai pas ete moins attentif a decrire ce qui se rattachait a Yindus- trie , que j'ai partagee en trois divisions naturelles: les arts a gricoles , qui donnent naissance aux produits; les manufactures, qui les mettent en oeuvre, et le commerce , qui les transporte et les echange. II semble, au premier abord, que les produits industriels, chez les peuples que nous appelons barbares, ne doivent rien offrir qui puisse interesser les nations glorieuses de leur savoir et de Ieur genie : peut-etre en jugera-t-on autre- ment en lisant avec soin ce qui est rapporte dans plus d'une page de cette Histoire. L'absence des metaux et surtout du fer est un des plus grands obstacles au developpement de l'industrie manufacturiere; toutefois, au milieu de cette penurie de ressources chez les peuples les plus eloignes de notre civilisation , on remarque des traits de lumiere qui eblouissent, et une sorte d'instinct qui supplee a la science. II est certain qu'il y a telle circonstance ou l'Europeen le plus instruit palirait devant la necessited'exe- cuter ce que fait le sauvage, avec les moyens simples qui sont a sa dispo- sition. A l'appui de ce que favanee, je citerai les pilotes carolinois, con- duisant leurs barques avec intelligence et une singuliere precision , clurant des trajets immenses, sans autre instrument que leurs yeux mis, et une sagacite et une finesse d'observation qui nous echappe. Je nommerai encore le farouche habitant de la Nouvelle-Hollande, qui, semblable au pigeon voyageur, se dirige sans hesiter au milieu des forets qui Fentourent, et arrive par le plus court chemin au point le plus eloigne ou il veut se rendre, tandis qu'un europeen s'y egarerait cent fois, L'art de dresser des poissons voraces, et de les tenir captifs pour servir a prendre d'autres pois- sons, parait tout-a-fait ignore de nos pecheurs europeens, tandis que cette pratique etait familiere aux Mariannais; et ce n' est pas la seule circons- tance oil Ton puisse remarquer la superiority de ces insulaires. » Ee commerce des nations sauvages, tres borne en lui-meme, peut neanmoins, par ['intervention des nations civilisees, acquerir de l'impor- tance et finir par donner aux speculateurs d'interessants produits et d'im- menses avantages : c'est precisement ce que Ton voit a Timor, ainsi qu'aux iles Sandwich, pour le bois de sandal, et a la Nouvelle-Zelande, pour le phormiwntenaoc. Nous n'avons pas neglige de relater ces rapports, et de reunir la-dessus les faits les plus detailles et les plus exacts qu'il etait pos- sible. » Lorsque, pendant le cours de la campagne, nous avons touche a quelque colonie europeenne, j'ai pris grand soin de la decrire , et d'insister surce quelle renfermait de plus curieux et de plus utile. L'etablissement penitentiaire des Anglais, a Port-Jackson, est celui ou nous avons pu reu- nir le plus de details, et j'espere que le lecteur remarquera tous les soins que nous nous sommes donnes pour lui en offrir un tableau complet jus- qu'a ce jour. » A.pres avoir parle des habitants primitifs de la Nouvelle-Hollande, nous avons aborde I'histoire de la colonie penale,dont nous avons montre l'ori- gine et les phases diverses, trace le tableau des obstacles qu'il a fallu vaincre et celui de ses progres, puis classe avec soin les faits nombreux qui nous pennettaient de l'etudier sous toutes ses faces. Dans ce recit, et les rensei- gnements officiels qui l'accompagnent, on pourra voir comment une po- pulation bizarre, tiree presqne en totalite des classes les plus abjectes de la societe, a pu servir a developper sur ces bords divers genres d'indusrrie, ainsi qu'un etat prospere; comment la science du cultivateur a succede a Finhabilitedes premiers colons; l'abondance des produits aux secheresses, aux inondations et a la famine ; en un mot, comment 1'ordre a pu triom- pher du crime et de la revolte, l'economie se substituer aux depenses ex- cessives, ia richesse a la sterilite; enfin la puissance remplacer l'etat pre- caire et jeter des racines profondes la ou pendant long-temps on n'avait vu regner quincertitude et que misere. » Nous avons ensuite appele l'attention du lecteur sur l'etat de l'agricul- ture des manufactures, et les sources de ce commerce actif qui, en fondant la fortune des habitants, a fixe aussi celle de la colonie. Son gouvernement, son administration, sa legislation speciale, ses tribunaux , ses finances et sa force militaire out ete tour a tour 1'objet de nos etudes; et Ton trouvera dans ies tableaux numeriques qui y sont joints un moyen de se rendre compte de fetat de la colonie a toute epoque donnee de son histoire. » Le systeme penitentiaire adopte sur cette terre, tout a la fois de cha- timent et dereTorme, est devenu egalement pour nous 1'objet despeciales (889) et minutieuses investigations. Nousavons passe successivement en revue ies moyens de transport des convicts, leur classement et le regime auquel Us sont soumis, l'emploi et l'entretien de cette masse d'hommes reprouves, et parle enfin des ordonnances qui les regissent, des punitions et des recom- penses qui les attendent. » II etait interessant de comparer le regime corrupteur et funeste de nos bagnes et de nos prisons, avec celui de I'etablissement penal des Anglais : nous nous sommes livres a quelques considerations sur cet important et douloureux sujet. La verite ressort du simple expose des faits, et montre a quel point sont destructeurs de toute morale et de tout bonheur public ces etablissements que notre legislation commande, que le gouvernement entretient et perpetue, mais qui reagissent bien plutot contre la paix pu- blique, qu'ils ne sevissent contre les coupables qu'ils renferment. Nous avons hasarde notre opinion sur les moyens qui devraient etre mis en ceuvre pour opposer une digue salutaire au torrent des infames doctrines professees dans ces repaires du crime; et cette partie de notre travail , nous ne saurions hesiter a le declarer, merite toute la meditation de l'homme d'etat et de l'homme de bien. » II etait difficile de parcourir le monde sans trouver matiere a quelques considerations politiques. Je n'ai pas hesite a m'emparer des idees de ce genre chaque fois que je l'ai juge de quelque importance pour la France; et ces considerations, auxquelles je me suis livre avec liberte et un vif in- teret, occupent une place notable dans mon voyage. Je ne sais si je me flatte, mais il me sembleque noshommes d'etat pourront y trouver matiere a plus d'une pensee serieuse. Cette attention de faire concourir les obser- vations et les documents reunis pendant un long voyage a un seul et meme but, la gloire de son pays; de mettre enfin de I'unite dans une ma- chine aussi complexe, devrait animer tons les voyageurs. L'histoire con- temporaine prouve que les Anglais y manquent rarement; les personnes frivoles et legeres aimeraient mieux peut etre ce qui amuse par la singula- rite ou la bizarrerie des contrastes, ou ce qui attache par le feu et leclat du style; mais l'homme attentif et reflechi preferera loujours de donner a ses compositions une direction plus noble et plus utile. » Distillation de Veau de mer { imprimea la suite de 1'Historique) Malgre I'anciennete de cette question et la multiplicite d'experiences concluantes qui furent faites avant moi, pour prouver la possibilite d'obtenir de leau douce par la distillation de I'eau marine, pen s'en est fallu qu'on n'ait traite d'extravagance et de folie le dessein de renouveler ces experiences C R. 1840 , 1" Si-mestre. (T. X, N° 25.) I 2 I f 890) plus en grand, avec un appareil capable de fournir seul toute l'eau ne- cessaire a la consommation d'un equipage, et de le faire surtout avec assez d'economie pour obtenir de l'eau a anssi bon marche et sou vent avec plus d'avantages que paries moyens ordinaires d'approvisionnement. » Pour ceux qui auront la curiosite de lire ce que coiilient Yappendice du dernier volume de ce Voyage, il paraitra demontre, je crois, que la nouvelle experience a completement reussi, et qu'elle est de plus tellement sure, qu'on poarrait sans danger aujourd'hui entreprendre une campagne autour du monde, en faisant uniquement usage d'eau distillee a bord, et en ne brulant que tres peu de combustible. » Ce procede conviendrait a merveille aux navires de guerre, dans eertaines missions speeiales, et, dans tous les cas, a ceux du commerce, qui pourraient economiser par la plus des deux tiers de fespace consacre a l'embarquement de l'eau, en y placant des marcbandises. » Mais pourquoi ce moyen si avantageux et si simple n'est-il pas genera- lernent suivi ? Peu de temps apres mon retour en France un seul capi- taine du port de Bordeaux vint me demander des renseignements sur l'emploi de l'appareil dont j'avais fait usage. Je lui repondis comme je le devais; mais considerant lui-meme, sans doute, que si je ne me faisais pas illusion, mes idees seraient infailiiblement adoptees de tous cotes , il attendit , du moins a ce que j'imagine, qu'un autre que lui donnat I'exemple. Car c'est ainsi que Ton procede en France ; la mode y exerce sur toutes choses l'empire le plus aveugle et le plus tyrannique; ses plus grandes bizarreries sont regardees comme des lots inviolables :mais si Ton aimebeaucoup a suivre, on aime aussi tres peu a faire le premier pas; et la foule reste docile a ce caractere distinctif qu'elle ne changera jamais. II faut done attendre que d'heureuses circonstances viennent donner une favorable impulsion et que, rappelant d'anciennes experiences et des suc- ces passes, elles permettent d'atteindre a des avantages nouveaux et plus complets. » A-WATOMiE comparee. — Notice sur le cinquieme fascicule de I 'Osteographie des vertebres; par M. pe Blainville. f( J'ai Vhonneur de presenter a l'Academie le cinquieme fascicule de mon Osteographie iconographique des cinq classes danimauoc vertebres recents et fossiles. » Le quatrieme, moins considerable, etait employe a donner la descrip- («9« ) tion et la figure du squelette et du systeme dentaire des especes qui cons- tituent le genre si anomal et si restreint des Paresseux. Aussi n'est-il compose que de huit feuilles de texte et d'un atlas de six planches. » Ce cinquieme fascicule est entierement consacre a l'ordre des chauve- souris ou Cheiropteres , comprenant tous les genres et sous-genres que les zoologistes recents ont etablis dans le grand genre Vespertilio de Linne. Aussi renferme-t-il quinze feuilles de texte et un atlas du meme nombre de planches, dans lesquelles, outre la description absolue d'un certain nombre d'especes-types choisies dans la serie , depuis les roussettes les plus voisines des makis, jusqu'aux chauve-souris ordinaires les plus rapprochees des iusectivores terrestres, toutes les autressont etudiees par comparaison. » Mais outre cette partie, pour ainsi dire technique, et ou les os et les dents ont ete considered en place et a part, en lesgroupant et les grossis- sant convenablement pour facihter la comparaison , ma seconde partie , plus scientifique, est employee a scruter les preuves de l'anciennete des chauve- souris a la surface de la terre. Pour y parvenir d'une maniere plus certaine , il est d'abord question dans autant de chapitres de l'histoire et des prin- cipes de la classification de ces animaux singuliers, de leur distribution geogra- phique actuelle, et enfiu des preuves historiques de l'existence ancienne de ces animaux, tirees des ceuvres litteraires ou artistiques de l'antiquite. Ge n'est qu'apres ces preliminaires absolument necessaires que vient enfin l'etude des ossements de chauve-souris, soit momifies dans les necropolis egyptiennes, soit fossiles dans les couches superficielles de la terre, depuis les terrains tertiaires j usque dans le diluvium des cavernes et les breches osseuses; d'ou resulte qu'une espece qui existe encore aujourd'hui abon- damment en Egypte, y existait il y a pres de 4000 ans, et que les especes fossiles en Europe ne different pas de celles qui y vivent a present » M. Libri depose un paquet cachete. RAPPORTS. topographs. — Rapport sur wi Memoire de M. Amelin, intitule : Traite des Reconnaissances militaires. (Commissaires, MM. Savary, Puissant rapporteur.) « M. Amelin, professeur de dessin a l'ecole du Genie de Montpellier, a adresse ^ TAcademie , le 1 8 mai dernier , un manuscrit ayant pour titre : / Traite des Reconnaissances militaires , et dont M. Savary et moi avons ete charges de rendre compte. » L'auteur considere, dans un preambule , corame objet le plus im- portant des reconnaissances de ce genre, les leves topographiques executes dans le moins de temps possible, et indique quelles sont les conditions auxquelles il faut satisfaire pour recueillir sur le terrain qu'on explore tous les documents utiles a un chef d'operations militaires. Exposant ensuite les moyens d'o*btenir rapidement l'esquisse des details les plus interessants d'un terrain accidente , M. Amelin donne la description de deux instru- ments de topographie , Tun destine a la mesure des distances, l'autre a eelle des differences de hauteur; ayant soin d'ajouter a son texte plusieurs planches qui en facilitent ('intelligence. Voici en quoi consistent ces instru- ments. » Stipposons d'abord une droite menee dans l'interieur d'un rectangle par Tun de ses angles, et rencontrant la hauteur prolongee de ce rectan- gle. Gette droite donneralieu a deux triangles semblables , dans l'un desquels un des cotes de Tangle droit deviendra aussi grand qu'on voudra. Si done les cotes dirmerae rectangle sont divises en millimetres, on pourra, par une simple proportion, trouver numeriquement la hauteur du triangle dont l'hypotenuse entiere est la droite en question. Or l'instrument de M. Amelin , qui represents precisement ce systeme de lignes , se com- pose d'une planchette rectangulaire et de deux regies ou alidades. Pone tournant a volonte autour du sommet de l'un des angles de cette plan- chette, et l'autre etant fixee a Tangle oppose. C'est a Taide de cet instru- ment, etabli sur un pied a trois branches, que l'auteur determine la dis- tance d'une station a un objet inaccessible, sans mesurer aucune base sur le terrain. En6n M. Amelin y adapte un petit declinatoire, afin de l'orien- ter au besoin, etprocede a la maniere accoutumee pour relever les details. » Le second instrument qu'il decrit, et avec lequel il mesure les diffe- rents degres de pente d'un terrain montueux, est un secteur circulaire de carton, de corne ou de toute autre substance, qu'il nomme bounismetre , et dont Fare est divise en deux parlies de 4 5° chacune. Les extremites *s la corde de Tare entier sont marquees par deux aiguilles elevees per- pendiculairement au plan du secteur, au centre duquel est attache un fil a plomb. Enfin ce secteur s'adapte a l'extremite superieure d'un sup- port dont le pied est retenu a la planchette par une vis de pression, et qui doit etre dispose verticalement. On concoit alors qu'en le faisant tour ?ier dans im plan vertical jusqu'a ce que le rayon visuel mene par les dens (893 y aiguilles soit parallele a la surface du terrain et dans la direction de la ligne de plus grande pente , le fil a plomb , on Xindicateur a position fixe verticale, marquera approximativement le degre d'inclinaison qu'il fallait » Nous pensons que, sans entrer dans plus duplications a ce sujet, Ton reconnaitra que ces deux instruments n'offrent rien de neuf, et ne sont pas, a beaucoup pres, aussi exacts et aussi commodes que ceux dont les officiers se servent communement dans leurs reconnaissances. Ainsi, quoique M. Amelin ait en general expose clairement tout ce qui peut contribuer an succes d'uii leve rapide, nous ne voyons aucune raison suffisante pour approuver enlierement sa maniere d'operer sur le terrain, et nous croyons que c'est aux armes speciales qu'appartient naturellement le droit de se prononcer sur le merite de la partie de l'ouvrage de ce pro- fesseur, qui a purement rapport au dessin d'un plan de reconnaissance. » Les conclusions de ce Rapport sont adoptees. NOMINATIONS. L'Academie procede, par voie de scrutin, a la nomination de deux Com- missaires pour la revision des comptes de I'anne'e 1 83g. MM. Thenard et Savary reunissent la majorite des suffrages. MM. Thenar!) et Savary sont nomme's membres de la Commission char- gee de la revision des comptes pour l'annee 1839. MEMOIRES PRESENTES, botanique. — Recherches sur la nature des corps qu'on designe vulgaire- ment sous le nom de pierres a champignons ; parM. Gasparrim. (Commissaires, MM. de Mirbel, de Jussieu, Elie de Beaumont.) « Depuis long-temps on dit que dans le royaume de Naples il existe une pierre qui produit des champignons. En effet, dans les Apennins de la Lucanie, les bergers et les montagnards recoltent des champignons tres bons a manger sur des masses en apparence pierreuses cachees sous la terre. On retire parfois ces masses du lieu ou elles se trouvent pour les transporter dans les jardins , ou, etant recouvertes de terreau, au moyen d'arrosements moderes, elles produisent des champignons (894) » On doit a Imperato et a Marc-Aurele Severini les premieres notions sur la pierre a champignons. lis croyaient qn'elle pouvait etre une espece tie truffe. Apres un siecle, Micheli , dans son excellent ouvrage, le Genera plantarurtij donna la description de cette pierre etdu champignon qu'elle produit. II dit que le champignon est une espece de Poljporus, etla pierre sa racine perennante et grosse, qui en se ramifiant de tous cotes enve- loppe les substances qu'elle rencontre, cailloux , sable, racines d'autres vegetaux, etc. C'est pourquoi, ajoute-t-il, on en trouvequi ont l'apparence d'une pierre et peseut plus de cent livres. De Borch, vers la fin du siecle passe, parla aussi, dans ses Memoires sur les truffes du Piemont,dela pierre a champignons dans laquelle il ne voulut voir qu'un amas de tuf calcaire melange d'argile d'une nature particuliere et propre a produire des champignons. A la meme epoque Jacquin venait d'examiner a Vienne un echantillon qui lui avait ete apporte de Naples; I'opinion qu'il exprima sur ce sujet dans ses Collectanea, opinion qui depuis a ete suivie aveu- glement par presque tous les naturalistes , est que cette pretendue pierre n'est que de l'humus compacte. » Frappe de rencontrer sur cette question des opinions si disparates, je crus que de nouvelles recherches etaient necessaires , et je commencai par examiner quelques pierres a champignons conservees dans des jardins. Le resultat de cette etude fut de me faire incliner davantage vers les idees dlm- perato et de Severini; cependant, n'etant pas encore completement satisfait. je resolus d'aller etudier sur son sol natal , dans les montagnes de la Lucanie, cette production singuliere. Ce fut la que je vis des pierres a champignons de toute forme, de toute grandeur, etpesant depuis une livre jusqu'a cent et davantage. II y en avait qui etaient melees avec une quantite si prodigieuse de particulesheterogenes, qu'elles ressemblaient a un melange de tuf calcaire, d'argile et de terreau. J'en vis aussi une qui enveloppait dans sa substance plusieurs grosses racines d'un grand hetre. Enfin, en examinant dans cet en- droitun grand nombre d'echantillonset en ayant egard aux circonstances au milieu desquelles chacun d'eux s'etait developpe, je m'assurai que la forme de ces corps et la nature des substances he'lerogenes qu'ils peuvent renfermer dependent absolument des localites. Cela n'avait au reste rien qui dut me ^irprendre, puisque je savais que la truffe noire presente quelque chose danalogue. En effet, si un obstacle, meme tres faible, s'oppose, d'un cote, a son accroissement, elle n'a pas la force de le deplacer, et de la vient qu'elle n'est pas toujours spherique, et que quelquefois elle renferme des grains de gravier ou de l'humus. De meme, la grande truffe appelee pierre ( 895) a champignons enveloppe tout ce quelle rencontre, et pour cela u arrive tres frequemment que sa substance est divisee et eparpillee. Or comme elle continue long temps a s'accroitre en envahissant line portion de sol qui peut n'etre pas homogene, il n'y a rien d'etrange a ce qu'elle prenne parfoisl'aspectd'unamas de tuf caleaire,d'argile, de terreau, etc. Quand on trouve dans du terreau pur, ce qui est bien rare, de ces pretendues pierres a champignons, elles se presentent d'ordinaire sous une forme a peu pres spherique, avec lecorce presque entiere; elles acquierent alors une enorme grandeur et ne contiennent d'autres matieres heterogenes que du sable tres fin et de l'humus, qui est si intimement melange avec leur chair, qu'il est difficile de s'en apercevoir au premier abord. De pareils echantillons etant evidemment les plus favorables pour laisser bien apercevoir la struc- ture intime du corps, je les ai choisis de preference pour Jes recherches exposees dans ce Memoire. » Quoique j'aie designe sous le nom de truffe le cryptogame dont il s'a- git, on verra qu'il differe des especes du genre Tuber par plusieurs caracteres importants. Je crois done qu'il est permis de le considerer comme appartenant a un genre nouveau pour Jequel je proposerais le nom de Mjrcelithej qui rappelle Pexpression vulgaire ( pierre a champignons); Fespece-type , la seule connue jusqu'ici , pourrait etre designee sous le nom de Mycelithe fungifera. » Ce Memoire est accompagne d'une planche destinee a faire connaitre la structure intime du Mjcelithe fungifera et de plusieurs echantillons du vegetal meine. ;r rv„ M. Alquie, professeur agrege a la Faculte de Medecine de Montpellier, adresse un Memoire ayant pour titre : Etudes anatomo-pathologiques des phenomenes de Vencephale. (Commissaires, MM. Magendie, Serres. ) M. Valles, qui avait presente, il y a quelque temps, la premiere partie d'un travail ayant pour titre fitudes phihsophiques sur la science du Calcul} adresse la 2e et la 3e partie de cet ouvrage. ( Commission precedemment nominee. ) M. Cbarriere adresse une Notice sur deux nouveaux raodeles d'appareik de sauvetage pour les personnes iombees a Veau et sur les modifications qu'il a apportees aux divers instruments des boites pour phjxies. ( Commissaires , MM. Double , Roux , Seguier. ) M. Quenardelle prie l'Academie de vouloir bien lui designer des Com- missaires a I'examen desquels il puisse soumettre un appareil de son in- vention. (Commissaires, MM. Coriolis, Piobert , Seguier. ) CORRESPONDANCE. physique appliquee. — Machine electro-magnetique3 presentee parM. Seguier. aunomde MM. Patterson, de New- Yorck, in venteur, e*Am>ELLE,de Paris, importateur. « Leprincipe d'action dela machine presentee est puise dans lapropriete que possede un faisceau de lames de fer doux recouvert d'une helice de fil de cuivre convenablement isole, de reeevoir et de perdre dans des temps tres courts le pouvoir magnetique. » Des morceaux de fer doux sont places a des intervalles egaux sur la circonference d'une roue; ils passent pendant la rotation de la roue tour a tour devant deux aimants electro-magnetiques. Les fils destines a etablir les courants sont lies a un mecanisme simple qui permet aucourant electrique de s'etablir au moment ou le morceau de fer doux va arriver en presence de 1'aimant: lorsque le rapprochement est le plus complet, le courant est supprime tout-a-coup. La roue continue de tourner par la vitesse acquise. Le courant n'estretabli que lorsque plus de la moitie de l'espace qui separe les morceaux de fer doux a ete parcourue. L'attraction en commencant a volonte tantot un peu avant, tantot un peu apies ce point-milieu, deter- mine et regie le sens dans lequel la roue continue de marcher. II suffit done pendant Taction de deplacer d'une petite quantite l'appareil qui sert & etablir et a supprimer la communication pour donner a la machine des mouvements inverses. ■ I^a machine est arretee et fixee en laissant le courant agir d'une ma- niere continue; la suppression complete du courant remet la roue dans un etat parfait de liberte. ;> La puissance electrique de cette machine est empruntee a une pile composee de zinc amalgame avec du mercure, et de feuilles de plaque ( % ) d'argentrecouvertesde platine par precipitation. Des feuilles de tole defer, recouvertes egalement parune precipitation de platine, peuvent avec avan- tage remplacer le plaque d'argent. Ces elements sont plonges dans de I'eau acidulee avec l'acide sulfurique dans la proportion de neuf parties d'eau et une partie d'acide. » Une machine de ce genre servirait, suivant l'assertion de M. Patterson, chez M. Davenport, en Amerique, a mettre en jeu une presse mecanique destinee a l'impression d'un journal hebdomadaire. » miner alogie. — Sur le pyroxene artificiel dans les scones des hauts- j'ourneaux ; parM. Noeggerath. « Le pyroxene artificiel n'est plus une chose nouvelle depuis que M. Mitscherlich a reconnu les angles de clivage de cette substance dans des scories produites dans les fonderies de minerai de cuivre a Fahlun , en Suede , et que MM. Berthier et Mitscherlich sont meme parvenus a ohtenir de veritables cristaux de cette substance, en en fondant ensemble les parties constituantes, dans un four de porcelaine, a Sevres. » Les echantillons de pyroxene artificiel que j'ai l'honneur de presenter ici, se distinguent tellement par leurs formes cristallines , qu'ils meritent une attention particuliere , tant en eux-memes que par rapport a leur ori- gine. On en a trouve souvent des cristaux de la grandeur d'un pouce avec des angles tres exactement mesurables. lis sont verdatres ou gris avec des nuances de violet. Bien qu'ils soient opaques , ils s'approchent le plus des especes du genre pyroxene designees par le nom de diopside. » Les cristaux se forment en tres grande quantite dans les scories du haut-fourneau d'Olsberg, pres de Bigge, dans le district de la re'gence d'Arnsberg, depuis que le fourneau est active par Tair chaud. Us prennent naissance dans des cavites de la scorie coulant sur la gueuse. Les cristaux se confondent tellement avec la masse amorphe, que cette scorie semble presque entierement etre formee de pyroxene. Dans le haut-fourneau dont ils'agit, on fond du fer oxide de Brilon. Le fer oxide, hydrate que Ton y ajoute et qui provient d'une mine voisine , semble favoriser beaucoup la formation des cristaux. Ce dernier a son gisement dans un diorite tres riche en feldspath. » Cependant l'air chaud parait etre la principale des causes qui president a la formation de ces cristaux. On n'en a jamais obtenu en se servant d'air froid pour fondre les raeraes minerais. C R. 1 84o , i6' Semestre. (T. X , N° 25.) I 22 ( s9s ) » Cette derniere circonstance serait tres importante, si elle etait cons- tatee plus generate m en t. I/usage de l'air chaud dans les usines metallur- giques devenant plus general de jour en jour, il vaudrait bien la peine de fixer plus particulierement son attention sur les formations des cristaux. II est vraisemblable qu'on verrait alors se multiplier lesexemples des mine- raux artificiels. » histoire des scieivces. — Sur des clepsydres figures dans un ancien ou- trage chinois. — Extrait dune Lettre de M. de Paravey. « Dans un livre chinois dont la Bibliotheque royale possede un exem- plaire, et qui a pour titre : Figures des six Iwres canoniques , on trouve deux dessins d'antiques clepsydres a siphon: l'une a automate , qui se meut dans une cuve nommee la mer des eaux; l'autre, offrant un vase a ventre renfle, surmonte d'un ajutage en forme de fleur de Lotus ou Nelumbo , vase vu en perspective, et dont Ie bord superieur est divise en vingt- quatre parties egales, numerotees par les vingt caracteres des deux cycles chinois, et par quatre caracteres de ceux appliques aux huit kouas. » Ces caracteres sont identiques avec ceux de la boussole en boite carree publiee par Bayer dans son ouvrage De horis sinicis , etc., etc., et re- produce par moi dans mon Essai sur Vorigine hieroglyphique des chiffres et des lettres. Comme ils repondent , dans cette antique boussole, conservee en Chine , a la partie de la boite carree ou Yaiguille aiinantee flotte sur le mercure ou sur l'eau , et non pas au petit style qui marque les heures sur un cadran, dans la machine publiee par Bayer, il est evident que, dans la clepsydre de la seconde figure, le vase de pierre a ventre renfle, et aux bords gradues, contenait aussi une aiguille aimantee cachee par les bords de ce vase, et flottant, a l'aide d'un liege ou d'un bois leger, sur l'eau amenee par les siphons dans ce vase de pierre. » meca.nique appliquee. — Sur un nouvel emploi de la sonde pour se debar- rasser des eaux nuisibles aux constructions. — Lettre de M. Degoi see. * Un singulier accident est arrive a la Societe du chemin de la rive gauche, pres du Val-de-Fleury. Un remblai considerable devait faire le prolongetnent du viaduc construit en cef endroit. A peine eut-on com- mence a amonceier les terres, qu'il se manifesta un rtlouvement extraordi- (899) naire dans le terrain environnant. Deux soulevements ou refoulements s'eleverent jusqua 8 ou 10 metres au-dessus du sol. La route fut inter- cepted , et plusieurs raaisons qui se trouvaient sur le terrain souleve furent renversees. » Les ingenieurs reconnurent que la cause de ce mouvement devait etre attribute a la presence d'une couche argileuse, melee de sable, qui, de- trempee par les pluies de Tannee derniere, etait devenue fluide; que la charge nouvelle de 28°° de remblai, ajoutee a celle des assises superieures, avait mis cette couche de glaise en mouvement; qu'elle avait deplace et entraine les terrains environnants situes sur le penchant de la vallee ; qu'une partie qui avait du s'ecouler du cote du viaduc , avait ete arretee par la culee, et que la couche liquide avait rompu la couche superieure etl'avait soulevee sur plusieurs points. » 11 n'y avait pas de doute sur la cause du mal , il devait etre attribue a l'eau. Peut-etre ne se serait-il pas manifeste immediatement si la saison eut 6te seche; mais il pouvait occasionner de bien plus grands ravages et de graves accidents au bout de quelques annees. » Pour les prevenir, il n'y avait d'autre moyen que d'arreter l'ecoulement des eaux qui arrivent des parties superieures; mais il fallait, pour cela, couper la couche d'argile et la remplacer par un empierrement qui encein- drait tout le terrain que Ton doit charger, et detournerait les eaux en les emmenant dans le vallon. Ce travail devenait excessivement difficile , devant £tre execute a une profondeur de 6 a 20m dans un terrain en mouvement et impregne d'eau. II etait long, tres dangereux, et les accidents pouvaient faire perdre encore un temps precieux : on etait oblige de suspendre les travaux du remblai pendant son execution. De plus rempierremeut pou- vait, devait meme s'engorger en peu d'annees, et obliger a recommencer le travail. » Les ingenieurs penserent a essayer des sondages , comme moyen d'ab- sorber les eaux, et ils se sont adresses, a cet effet , a la Compagnie g^nerale de sondages. » L'operation presentait d'assez graves difficultes. Le trou de sonde, arrive a la couche fluide, se resserrait a mesure qu'on le vidait. Ces diffi- cultes ont ete heureusement et promptement vaincues par un bon tubage, et au moyen d'un outil elargisseur, travaillant au-dessous des tuyaux de fer sur un plus grand diametre que leurs parois exterieures. » Au premier sondage on est arrive a 19™. La sonde a traverse la partie superieure de la craie, habituellement tres fissuree, et les eaux out et^ ( 9°° ) rapidement absorbees. Le deuxieme et le troisieme forage ont ete pousses jusqu'a 35 a 40'" pour atteindre les fissures crayeuses qui comumniquent a la Seine et alimentent les puits du pays. » II suffira done d'enceindre le terrain d'une suite de sondages situes a des distances suffisantes, 011 de pratiquer des galeries dont les eaux trouveront un ecoulement facile dans ces sondages, qui peuvent etre nettoyes a pen de frais, an rnoyen d'une soupape a corde. » Les conches glaiseuses ne sont pas les seules qui genent dans Pexecution des chemins de fer. Souvent ce sont des sables mis en mouvement par les eaux de sources incommodes et destructives , dont on pent aussi se debar- rasser par des sondages absorbants. » Enfin, I'accident du Val-de-Fleury , jusque alors sans exemple dans I'execution descliemins de fer, montre encore avec quel soin les ingenieurs doivent explorer les travaux inferieurs avant de faire de grands travaux. » M. Arigo met sous les yeux de l'Academie une colonne torse en bois de poirier impregne de pyro-lignite de fer par le procede deM. Boucherie. La Commission chargee d'assurer les moyens d'execution pour Terec- tio.n , dans la ville de Strasbourg , d'une statue de Gutenberg , annonce que l'inauguration de cette statue aura lieu les 24, 25 et 26 du present mois de juin; la Commission invite l'Academie a se faire representer, au moins par quelques-uns de ses membres, dans cette fete celebree en I'hon- neur d'un homme auquel les sciences et les lettres sont redevables d'un si grand service, et celebree dans une ville francaise qui se glorifie d'avoir ete le berceau de Pimprimerie. L'Academie accepte le depot d'un paquet cachete portant pour suscrip- tion : Echantillons de dorure sans mercure. A qnatre heuresr l'Academie se forme en comite secrot. La seance est levee a cinq heures et demie. \. (90. ) BULLETIN BIBLIOGR VPHIQUE. L'Academie a recu dans cette seance !es ouvragei dont voici les litres : Comptes rendus hebdomadaires des seances de VAcademie des ScieTices; iersemestre 1840, n° 11, in-4°. Voyage autour du Monde; par M. de Freycinet; 20e liv. in-4°, et plan- ches in-fol. Osteographie } ou Description iconographique comparee du Squelette et du Sy steme dentaire des cinq classes dAnimaux vertebres, recents etfossiles; parM. de Blunville; 5e fascicule in-4% et planches in-fol. Voyage dans la Russie meridionale et la Crimee ; 7* liv. in-8°, et plan- ches in-fol. Traitedu Magnetisme animal ; parM. Lafont-Gouzi ; Toulouse, in-8°. (Cet ouvrage est adresse pour le concours Montyon.) Recherches historiques sur la Maladie qui a regne au bagne de Roche- fort pendant les premiers mois de Vannee 1839; in-8°. Recherches anatomiques et physiologiques sur les Ovaires dans Vespece humaine; par M. C. Negrier • in-8°. Annales maritimes et coloniales; mai 1840, in-8°. Journal de la Societe de Medecine pratique de Montpellier; mai et juin i84o, m-8°. Journal des Connaissances medico-chirurgicales; juin 1840, in -8°. Bulletins des seances des 1 er fev. , 7 mars et 4 avril 1 840, de VAcademie rqyale de Bruxelles; nes 2 , 3 et 4 , in-8°. Programme des Questions proposers pour le concours de 1841, par VAca- demie royale des Sciences et Belles Lettres de Bruxelles,- in-40. Description of Description dune tfte jossile de Bceuj , trouvee en mai 1 838, a Melksham, avec un Essai sur la geologie de la riviere Avon dans le lit de laquelle ce jossile a ete decouvert; par M. H. Woods. Report of. . . , Rapport annuel des geologues charges du Releve geolo- gique de t£tat de New-York , presente a la Chambre executive, dans sa seance du 2^ janv. 1 840 , par le gouverneur de 1'Etat ., M. W.-H. Seward adresse par M. Townsend, de New-York; in-8°. Astronomische Nouvelles astronomiques de M. Schumacher; n°4oi , ( 9°2 ) Gazette medicate de Paris; tome 8, n° a3. Gazette des Hopitaux; n° 65—67. L'Esculape; n°* 3i et 3a. Gazette des Medecins praticiens; nM 44 et 45- U Experience; n° i53. (9°3) B 5 w "* I az d^tfi ^w d d o«^'sO cod « ww^BSaidwtotodtflwcotoeotodwadfcddcodfcfco'a'a — r^^ 5 . 1 III liili 111 iiiiiBBi III 1 ) a + + + ++ + + + + + + + + + + + 4- + + + + + + + + + + + + + + + 4 + ~-v if i \ s i + ++41-? -?-!1-? ++++++++++++++++++++++ ++ + 4- + , /-.o^h i i ■'111 -0- MS S ^^g^$43tS :£££ nRg S^S^S-S pg^s hf 5 ^£ 8 o £ o ^^-5^1 ^^|£ 58 §4$&4l!§!&$^ % 1 * *S 1 2? /•oioiSXh 1 8 / II i \ H 8 + + + + + + ++4^44+++ + + + + + ^ 4 \ J- /'moiSZft rk 444- £» 0OOioO00 3* O « -«> ° ^^ mil •sjotu np sanof - ffc ^-»n co r^ao as o •- « co ^»o co c-ao as q - e i •-; - **g «j £ "-." g\Jj -^ " ^ ^ | COMPTE RENDU DES SEANCES DE LACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 15 JUIN 1840. PRUDENCE DE M, PONCELET. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPOND A NTS DE L'ACAD^MJE. physique mathematique. — Memoire sur les deux especes dondes planes qui peuvent se propager dans un sjsteme isotrope de points materiels; parM. Augustin Cauchy. « J'ai donne le premier, dans les Exercices de Mathematiques } les equa- tions generates aux differences partielles qui representent les mouvements in6niment petits d'un systeme de points materiels sollicites par des forces detraction et de repulsion mutuelle. De plus, dans divers Memoires, que j'ai publies, les uns par extraits, les autres en totalite, dans lesannees 1829 et i83o, j'ai donne des integrates particulieres ou generates de cesmemes equations, et j'ai conclu de mes calculs que les equations du mouvement de la lumiere sont renferm^es dans ceiles dont je viens de parler. D'ail- leurs, parmi les mouvements infiniment petits que pent acquerir un sys- teme de molecules, ceux qu'il importait surtout de connaitre etaient les mouvements simples et par ondes planes, qui peuvent etre considered comme les elements de tons les autres. Or, ayant recherche directement, dans les Exercices de Mathematiques, les lois des mouvements simples pro L. R. 1840, i*r Scmestre. { T. X, N" 24.; I3J ( 906 ) pages dans un systeme de molecules, j'ai trouve, pour chaque systeme, trois mouvements de cette espece, et j'ai remarque que, dans le cas ou le systeme devient isotrope, ces trois mouvements se reduisent a deux, les vibrations des molecules etant transversales pour Tun , c'est-a-dire, comprises dans les plans des ondes, et longitudinales pour Pautre, c'est- a-dire, perpendiculaires aux plans des ondes. Enfin, comme les vibrations transversales correspondent a deux systemes d'ondes planes, qui se con- fondent en tin seul, ou se separent, suivant que le systeme de points ma- teriels est isotrope ou non isotrope, je suis arrive, dans les Memoires publies en 18-^9 et 18 jo, a cette conclusion definitive que, dans la propa- gation de la lumiere a Pinterieur des corps isophanes, les vitesses des mo lecules etherees sont transversales, c'est-a-dire, perpendiculaires aux directions des rayons lumineux. Je me cms des lors autorise a soutenir, et a considerer comme seule admissible, Phypothese proposee par Fresnel , mais si vivement combattue, dans les Annates de Physique et de Chimie , par Pillustre geometre dont PAcademie deplore la perte recente. II est vrai que, sur ce point, comme sur plusieurs autres, j'ai eu la satisfaction de voir les idees que j'avais ernises hnalement adoptees par notre hono- rable confrere. On sait en particulier que Pexistence de pressions genera- iement obliques aux plans qui les supportent dans Pinterieur d'un corps solide, les theoremes relatifs a ces pressions, la formation des equations qui snbsistent entre les pressions ou tensions et les forces acceleratrices , enfin les theoremes sur les corps solides dans lesquels la pression ou tension reste la merae en tous sens autour de chaque point , out , comme la propriete que possedent les milieux isotropes de propager des vibra- tions transversales, recu Passentiment de notre confrere, et lui out paru assez dignes d'attention pour qu'il ait cru devoir les exposer de nouveau, ou les confirmer par de nouveaux calculs. L'accueil favorable qu'il a fait, dans ses ouvrages, aux theories et aux propositions que je viens de citer, rne permet de croire que j'ai pu, sans etre trop temeraire, y attacher quelque prix. Cette meme circonstance m'encourage a poursuivre ^exposition de ces theories , et me donne lieu d'esperer que leurs develop- p€mente sembleront, aux yeux des amis de la science, meriter quelque in- teret. »> Le Memoire que j'ai I'lionneur d'offrir en ce moment a PAcademie est relatd aux deux especes d'ondes planes qui peuvent se propager dans un systeme isotrope de points materiels, et aux vitesses de propagation de ces memes ondes. Ce qu'il importe surtout de remarquer, c'est qu'a Paide des ( 9°7 ) methodes exposees dans les Nouveaux Exercices de Mathetnatiques^x. dans le Memoire lithographie sous la date d'aout i836, on peut, sans reduire au second ordre les equations des mouvements infiniment petits, et en laissant au contraire a ces equations toute leur generalite, parvenir a de- terminer completement les vitesses dont il s'agit, et a les exprimer, non par des sommes ou integrates triples, mais par des sommes on integrates simples aux differences finies. Si Ton transforme ces memes sommes en in- tegrates aux differences infiniment petites, la premiere, celte qni repre- sente la vitesse de propagation des vibrations transversates, s'evanouira , lorsqu'on supposera Taction mutuelle de deux molecules proportionneile au cube de leur distance r, ou plus generalement a une puissance de r inter- mediate entre la seconde et la quatrieme puissance. Mais cette vitesse ces- sera de s'evanouir, en offrant une vateur reelle, si Taction moleculaire est une force attractive reciproquement proportionneile au carre de la dis- tance r, ou une force repulsive reciproquement proportionneile, au moins dans (e voisinage du contact, au bicarre de r; et alors la propagation de vibrations excitees en un point donne du systeme que Ton considere, sera due principalement, dans la premiere hypothese, aux molecules tres eloignees , dans la seconde hypothese , aux molecules tres voi- sines de ce mime point. Ajoutons que, pour un mouvement simple, la vitesse de propagation de vibrations transversates sera, dans la premiere hypothese, proportionneile a Tepaisseur des ondes planes, et, dans la seconde hypothese, independante de cette epaisseur. Quant aux vibrations longitudinales, elles ne pourront, dans la premiere hypothese , se propager sans s'affaiblir. Enfin, dans la seconde hypothese, le rapport entre les vi- tesses de propagation des vibrations longitudinales et des vibrations trans- versates se presentera sous la forme infinie -J-, a moins que Ton ne prenne pour origine de {'integrate relative a r, non une valeur nulle, mais la dis- tance entre deux molecules voisines. » Observons encore que, supposer la vitesse de propagation des ondes planes independante de leur epaisseur, cest, dans la theorie de la lumiere, supposer que la dispersion des couleurs devient insensible, comnie elle parait Tetre, quand les rayons lumineux traversent le vide. Done la nullite de la dispersion dans le vide semble indiquer que, dans le voisinage du contact, Taction mutuelle de deux molecules d'ether est repulsive et reci- proquement proportionneile au bicarre de la distance. An reste, cette in- dication se trouve confirmee par les considerations suivantes. » Supposons que, Taction mutuelle de deux molecules etant repulsive et (9°8) reciproquement proportionnelle, au moins dans le voisinage du contact, au bicarre de la distance , les vitesses de propagation des vibrations trans- versales et des vibrations longitudinales puissent etre, sans erreur sen- sible, exprimees par des integrates aux differences infiniment petites. Alors, d'apres ce qui a e'te dit ci-dessus, la seconde de ces deux vitesses deviendra infinie , on du moins ties considerable par rapport a la pre- miere; et e'est meme enayant egardacettecirconslance, que, d'une methode exposee dans \a premiere partie du Memoire lithographie de i836, j'avais deduit les conditions relatives a la surface de separation de deux milieux, telfes qu'on les trouve dans la je livraison des Nouveaux Eocercices de ma- thematiques , publiee vers la merae epoque. M. Airy a done eu raison de dire que mes formules donnent pour la vitesse de propagation des vibra- tions longitudinales une valeur infinie; et cette consequence est conforme aux remarques que j'ai consignees , non-seulement dans une lettre adressee a M. 1'abbe Moigno le 6 octobre 1887, mais meme dans une lettre ante- ru ure adressee de Prague a M. Ampere, le 1 2 fevrier 1 836 , et inseree dans les Comptes rendus de cette meine annee. Or, lorsque la vitesse de propa- gation des vibrations longitudinales devient infinie pour deux milieux se- pares Fun de l'autre par une surface plane , les vibrations transversales peuvent etre reflechies sous un angle tel, que le rayon resultant de la re- flexion soit completement polarise dans le plan d'incidence, et Tangle dont il s'agit a pour tangente le rapport du sinus d'incidence au sinus de re- fraction. D'ailleurs , la polarisation des rayons lumineux sous ce meme angle est precisement un fait constate par Texperience , et e'est en cela que con- siste,comme Ton sait, la belle loi decouverte par M. Brewster. Par conse- quent notre theorie etablit un rapport intime enlre les deux proprietes que possedent les rayons lumineux de se propager, sans dispersion des couleiirs, dans le vide, e'est-adire dans Tether considere isolement, et de se polariser completement sous Tangle indique par M. Brewster, quandils sont reflechis par la surface de certains corps; en sorte que, le pre- mier phenomene etant donne, Tautre sen deduit immediatement par le calcul. w Vu reste, comme je Tai dit, e'est en supposant les sommes aux diffe- rences finies transformers en integrates aux differences infiniment petites, que j'ai pu deduire de la theorie la propriete que Tether isole parait offrir de transmettre avec la meme vitesse de propagation les rayons diversement colores. La possibility d'une semblable transformation resulte de la loi de repulsion que j'ai indiquee, et du rapprochement considerable qui existe ( 9°9 5 entre deux molecules voisines dans I'e fluide ethere. Mais quelque grand que soit ce rapprochement, comme on ne peut supposer la distance de deux molecules voisines reduite absolument a zero, il est naturel de penser que, dans le vide, la dispersion n'est pas non plus rigoureusement nulie, qu'elle est seulement assez petite pour avoir, jusqu'a ce jour, echappe aux observateurs. S'il y avait possibility de la mesurer, ceserait, parexemple, a l'aide d'observations faites sur les etoiles pe>iodiques, particulierement sur celles qui paraissent et disparaissent, et sur les etoiles temporaires. En effet, dans l'hypotbese de la dispersion, les rayons coloresqui, en partant d'une etoile, suivent la meme route, se propageraient avec des vitesses inegales, et par suite des vibrations excitees au meme instant dans le voisinage de l'etoile, pourraient parvenir a notre ceil a des epoques separees entre elles par des intervalles de temps d'autant plus considerables que Fetoile serait plus eloignee. Ainsi, dans l'hypothese dont il s'agit, la clarte d'une etoile venant a varier dansun temps peu considerable, cette variation devrait, a des distances suffisamment grandes, occasionner un changement de couleur qui aurait lieu dans un sens ou dans un autre, suivant que l'etoile deviendrait plus ou moins brillante, une meme partie du spectre devant s'ajouter, dans le premier cas , a la lumiere propre de l'etoile dont elle devrait etre soustraite, au contraire, dans le second cas. Il etait done im- portant d'examiner sous ce point de vue les etoiles periodiques, et en particulier Algol , qui passe dans un temps assez court de la seconde gran- deur a la quatrieme : e'est ce qu'a fait M. Arago dans le but que nous venons d'indiquer. Mais les observations qu'il a entreprises sur Algol, comme celles qui avaient pour objet l'ombre portee sur Jupiter par ses satellites , n'ont laisse apercevoir aucune trace de la dispersion des couleurs. » Aux considerations qui precedent, je joindrai une remarque assez cu- rieuse. Si Ton parvenait a mesurer la dispersion des couleurs dans le \ide. et si Ton admettait comme rigoureuse la lot du biearre de la distance , la theorie que nous exposons dans ce Memoire fournirait lemoyen de calccder approximativement la distance qui separe deux molecules voisines dans le fluide ethere. Deja meme, en partant de la loi dontil s'agit, nous pouvons calculer une limite superieurea cette distance. En eftet, admettons que la lumiere d'Algol perde en moins de quatre heures plus de la moitie de son intensite, et nous pourrons supposer que les observations faites sur cette etoile parviendraient a rendre sensible la dispersion des couleurs dans le vide, si 1'intervalle de temps, renferme entre les deux instants qui nous laissent apercevoir des rayons rouges et violets partis simultanement de (9«0 Tetoile, s'elevait seulement a un quart d'heure. D'ailleurs, vu la distance considerable qui separe de la terre les etoilesles plus voisines, distance que la lumiere ne pent franchir en moins de trois ou quatre annees; le quart d'heure dont il s'agit n'equivaut pas assurement a la cent-miilieme partie du temps que la lumiere emploie pour venir d'AIgol jusqu'a nous, et par consequent ilindiquerait entre les vitesses de propagation des rayons violets et rouges, un rapport qui surpasserait l'unite au plus d'un cent-mi llieme. D'ailleurs, en admettantce rapport, on truuve par lecalcul que la distance entre deux molecules voisines du fluide ethere doit se recluire a environ 3 mil- lioniemes de millimetre, ou, ce qui revient au meme, a environ —• de la longueur moyenne d'une ondulation lumineuse. Si I'on supposait cette meme distance dix fois plus petite, c'est-a-dire reduite a ^ d'une longueur d'ondulation , la difference d'un quart d'heure entre 1'arrivee des rayons rouges et des rayons violets partis an meme instant d'une etoile, ne pourrait avoir lieu que dans le cas ou la lumiere de cette eloile eni- ploierait non plus trois annees , mais environ trois siecles pour arriver jusqu'a nous. Or, comme nous I'avonsremarque dans un autre Memoire, la longueur d'une ondulation lumineuse doit etre considerable a l'egard de la distance a laquelle Taction mutuelledes molecules etherees demeure sensible, eta plus forte raison, a l'egardde ladistance qui separe deux molecules voisines. II est done vraisemblable que le rapport de cette distance a la longueur d'une ondulation est inferieur a ~^t ou meme a YiiVo- Done, on ne peut guere esperer de parvenir jamais a mesurer la dispersion de la lumiere dans le vide, vu qu'il serait tres difficile de constater les changements de couleur dans les etoiles periodiques dont la lumiere ne pourrait qu'au bout de plu- sieurs siecles arriver jusqu'a nous. » Considerons un systeme isotrope de points matenels, et soient, dans l'etat d'equilibre , x, j, z, les coordonnees reclangulaires dune premiere molecule in ; Jc-hx, j-f-y, 2-4-z, les coordonnees d'une seconde molecule m; r=- Vx'^- va-f-z», ladistance qui separe les deux molecules m, ///; mmrf(r), faction mutuelle des deux molecules m, m, prise avec le signe -+- ou avec le signe — , suivant que ces deux mole- (9-> ) enfin , « etant line fonction quelconque des coordonnees x, yf z, desi- gnons par 1'accroissement que prend cette fonction quand on passe de la molecule i a la molecule w, c'est-a-dire , en dautres termes, quand on attribue an coordonnees AX = X, Ajr=y, AZ=z. On aura generalement par consequent Done, en representant, comme on l'a fait quelquefois, chacune des carac- teristiques Dx, D„ D„ par line seule leitre , e,t posant en consequence u = DM, s> sa D„ w = D„ on aura simplement » Goncevons maintenant que le systeme des molecules m, m, m't. . . vienne a se mouvoir; et soient, au bout du temps t, 6.9,5 les emplacements de la molecule tn mesures parallelement aux axes coor- donnes. D'apres ce qui a ete dit dans les Exercices a" Analyse et de Physique mathematique (page 119), les equations des r ment petits du systeme suppose isotrope seront de la forme ( (E-DJ)g + FD.(D.5 + D^+D.f)=o, ( (e-d;k + fd.(d,?4-d,*+d,o==o, E, F, etant deux fonctions determinees du trinome d^ 4- d; -f- vi que nous d^signerons pour abreger par #% en sorte qu'on aura (3) ft-csif-J-V+ff. Ajoutons que, si, en indiquant par le signe S une sommation relatr molecules nt, m',. . . on pose ( G = S[m/(r)A], fA) deux fo G, H se reduiront, dans l'hypothese, admise a deux fonctions de A% des- quelles on deduira E, F a l'aide des formules (5) E = » Soient maintenant », «. y, ies angles que forme le rayon vecteur r avec les demi-axes des coordon- nees positives. On aura x = rcosa, y = rcos£, z = rcos^: par consequent le trinome *« -4- y* + »*; dont G, H represented des fonctions, en vertu des formules (r) et (4), sera equivalent au produit r(u cos * -f- v cos £ -f- <*> cos ^). D'ailleurs, G, H devant se reduire idcntiquement a des fbnctions de U* -f- V% -f- TV% on pourra operer generalement cette reduction, et dans cette operation il importe pen que Ton considere u, v, w, comme des caracteristiques on comme des quantites veritables. Seulement, dans le dernier cas, ondevra laisser les valeurs de u, v, cv, entierement arbitrages. Or, lorsque Ton considere comme des quantites veritables, alors, en supposant k = VV+ v* +• «A et nommant J un certain angle forme par le rayon vecteur r avec une droite OA rnenee par Porigine O des coordonnees, perpend iculairemeritau plan que represente l'equation (6) u' cos ft -f- t;cos£ -f- wcos^ == £coseP, par consequent, ux + vy -f- wz = krco&f. Done alors, en vertu des form u les (t), (4), les sommes G, H, reduites a I G = S[m/(r)(e^- ,)] , '7)iH = Sp^(e-co--I-^cos^~^!!i)], sont Tune et l'autre de la forme $(kcos£), et dire qu'elles doiverit se reduire a des fonctious de A*, e'est dire qu'eiles demeurent constantes, tandis que Ton fait varier dans chaque terme i'angle «T \ en faisant tourner d'une maniere quelconque l'axe OA autour C. R. 18^, t« Semestre.CY. X, N°24.> 1^4 t 9'4) tin point O. D'ailleurs lorsqu'une somme de la forme (8) ^ = S^AcoscT) remplit Ja condition que nous venons d'enoncer, on a, en vertu d'un theoreme demontre dans le memoire lithographie d'aoiit 1 836 , et dans les Exercices d Analyse (page s5), ou, ce qui revient au merae, (9) 3C== lsf^$(tti)dQ, la valeur de 6 etant Q = cos cT. Done, en remplacant successivement la fonction $(kQ) par les deux suivantes on tirera des formules (7) Les equations (10), jointes aux formules (5) et a la suivante, suffisent pour determiner eompletementles valeurs des caracteristiquesE,F que renferment les formules (2), en fonction de la caracteristique A* = di + d; + d*. En effectuant les differentiations relatives a A:, Ton trouve (E= S0/M(^ + rri-b +-)] (9'5) Si d'ailleurs on pose, pour abreger, rf(r) = f(r), en sorte que Faction mutuelle de deux molecules m, m soit representee iim- plement par mmf(r), la premiere des equations (10) pourra encore etre presentee sous la forme »Si, aulieudedevelopperE, F, en series, on se borne a substituerdans les formules (5) les valeurs de G, H formees par les equations (10), on trouvera rM) fE=S^Dr[(^^_^^^^^)fw]], -S mr Ces derniers formules, comme on devait s'y attendre , s'accordent avecles equations (12) et (i3). » Soient maintenant h * 1* les deplacements symboliques des mole'cules dans un mouvement simple 011 par ondes planes. Ces deplacements symboliques seront de la forme (i5) f = Ae^+v+w*-*, * = Be»*+*'+»"-'<, fs-sOur+ir+w-^ pourvu que les lettres cessant de repr^senter les caracte>istiques Dx, Dr, D„ designent avec les lettres A, B, C, s (9*6) des constantes reelles ou irnaginaires ; et les equations (2), qui devront en- core etre verifiees, quand on y remplacera par ?,.,»,?, donneronl , ou !. *, ?, (.6) ,- = E, «A -+- (17) j- = E + A-F, J = I = -, E, Fdesignant encore des fonctions de u1 v, w>, determinees paries for- mules (t4), et la valeur de A dans ces formules etant toujours choisie de que Ton ait k> z= u> 4- v* -h wa. Si le mouvement simple que Ton considere est dn nombre de ceux qu propagent sans s'affaiblir , on aura v t v, w, s, designant des quantites reelles; et, si Ton pose encore k sera lui-meme une quantite reelle liee a u, v, w, par la formule (18; k2 = V + v» -I- w». Rontons que dans le cas dont il s'agit, la duree T d'une vibration, la lon- gueur I dune ondulation, et la vitesse de propagation fides ondes planes, seront respectivement et que le plan invariable parallele aux plans des ondes sera represent** par UX + vj + WS = O. Corame d'ailleurs la seconde des formules (16) ou (17), jointe aux equa- tions (10) et (18), donnera ou u? + vi + w^ = o, ug + y» 4- wj = o, ou il est clair que les vibrations moleculaires seront ou transversaies, cVst-a- dire comprises dans les plans des ondes, ou longiludinales, c'est-a-dire perpendiculaires a ces memes plans. Enfinde la premiere des formules (16) ou (17), jointe aux equations (14) et aux formules s — s vy— i\ k = k V— ^~, H = r = 7, on conclura que le carre de la vitesse de propagation CI brations transversaies , {20} il- = L S { = D,[(cosAr- s±±r + j Av) t(r) ] } , et pour les vibrations longittidinales, (»0 : S[? D'[(* ^- -osAr-ArsinAr + iA^) .'(,)] j ;s[ro(cosAr-^')f^]; » Les valeurs de £1 fournies par les equations (20), (21), sont precis* ment les deux vitesses relatives aux deux especes d'ondes planes qui pei vent etre propagees par un milieu isotrope. Si Ton developpe en series I seconds membresdeces equations, on trouvera, pour les vibrations tram versa les , (22la" = 5T^3S{"D'^f«]}-^,^4-5s{=Dr^tvr.||4-... (9>8) et pour les vibrations longitudinales, ce qtie i'on pourrait aussi conclure des formules (12), et ce qui s'accorde avec les equations donnees dans les nouveaux Exercices de Mathematl- ques. Enfin, si Ton discute les valeurs prececlentes de Q2 , en examinant speciaiement le cas ou les sommes indiquees par Ie signe S peuvent etre, sans erreur sensible, transformees en integrates definies, on obtiendra precisement les resultats ci-dessus enonces. C'est au reste ce que nous ex- pliquerons avec plus de details dans les Exercices d? Analyse et de Phy- sique mathematique. » £co:vom!e ruraxe. — Memoire stir les residus des recoltes ; parM. Boussm- gault. — (Extrait.) « Je me propose, dans ce Memoire, de rechercher la quantitede matiere elementaire laissee dans le sol par differentes cultures. C'est un point qu'il est utile declaircir dans I'interet de l'etude des assolements ; en effet , les debris de la recolte actuelle influeront necessairement sur les produits de la recolte prochaine, et dans le cours d'une rotation , la somme des residus des recoltes qui se succedent , doit etre envisagee comme un supplement a l'engrais primitivement donne a la terre. »Dans l'assolementquej'ai particulierement en vue, cette influence est manifeste, et c est en partie par elle que Ton peut expliquer comment une quantite d'engrais assez limitee suffit a la duree d'une rotation productive. Pour letrefle, cette influence a frappe tons les yeux. » L'amelioration si evidente du sol par le trefle, a tres probablement lieu par les residus des autres cultures; mais comme dans certains cas les debris abandonnes sebornenta compenser Tepuisement eprouve par le sol, leur effet utile est souvent moins prononce. Que les residus des plantes culti- vees dans une rotation compensent en tout ou en partie 1'apauvrissement du terrain, que dans quelques circonstances ils ajoutent a sa fecondite, c'est ™ que tout le monde admet sans difficulte, car il est bien evident qu'en adoptant des cultures qui laissent beaucoup de debris, c'est consentir a re- cueillir moins de produits sur une surface donnee. Mais quelle est la quan- tite de debris vegetaux restitues directement a la terre par telle ou telle (9'9) culture? Quelle est en un mot la valeur de ces residus considered comme en- grais? C'est un point sur lequel on n'a que des idees peu arretees. Dans le but de preciser ces idees , de substituer aux apercus vagues que Ton pos- sede sur ce sujet , des faits qui permettent d'ouvrir une discussion utile, je me suis decide a peser et a analyser les debris vegetaux laisses dans la terre par les cultures qui constituent la rotation generalement suivie dans l'Est de la France. » Mes experiences ont ete faites sur des surfaces de terrain qui ont varie de iare a4are%24- Lesracines de trefle et les chaumes ont ete enleves a la beche ; les feuilles de betteraves et les fanes de pommes de terre ont ete recueillies avec le plus grand soin. »Dansle cours d'une annee, on ne pent esperer un resultat moyen, Les residus des recoltes doivent varier d'une annee a 1'autre; j'ajouterai memo que l'annee qui vierit de s'ecouler a ete peu favorable a ce genre de recher- ches, les recoltes ayant ete generalement mauvaises. Mais les pesees de i839seront repetees pendant plusieurs annees consecutives, afin d'attein- dre des chiffres moyens; quant aux resultats analytiques consigned dans ce Memoire, je crois qu'on peut sans crainte d'erreur grave, les considerer comme definitifs. »J'ai resume dans un tableau les resultats dontles details sont contenus dans mon Memoire; comme point de comparaison, j'ai ajoute la composi- tion et la dose de l'engrais consomme en cinq ans dans la rotation adoptee a Becbelbronn. Residus des recoltes d'un assolemcnt dc cinq ans. ... RECOLTES. en i839. ' T3: desTolL par rrsidus MATIERE ELEMENT. DES RESID . Hectolitr. ,...,,,: a no0. Carbon. ,..,,... " ' Pommes de terre.... ,,',00 2D88 Fanes -' 6*7 -:''.!> 351,. «o6,'a .ft 1*$ Betteraves 1820 1167 W4,6 50,5 35g,5 -r, 5 a5o 9 j Froment(pr2hecta,). 29,68 Chaume. .. io36 5oi,4 55,c 402,8 4,2 7»,« Treile 3< 00 23-0 Racines.... sooo '547 671,4 B»,o '" 9 1. \ <) ] Avoine.... 46,42 J1-- .55o Cba„n,e... 9*» _ a53,5 -■y 33,i Sfif 10731 17654 5o8g ,.,-,.., ■>r--.: 1 ;,.... f- ini.o jEngraispo„r5ans... &*6 Tf." ioiCi \> > .' | r,.s 1 " ■'■■■■ r\ ( 92° ) » En consultant ce tableau, on reconnait que ies residus des recoltes enfouis successivement dans le cours de la rotation , represented en quan- tite un peu moins de la moitie de l'engrais primitivement donne au terrain. La forte proportion de matieres organiques cedees a la terre par les cul- tures, explique done comment on pent atteindre la cloture de la rotation, sans quil soit indispensable d'ajouter un supplement d'engrais en nature. II est hors de doute que sans cette addition de matiere elementaire, la fer- tility du sol s'affaiblirait beaucoup plus rapidement. » On pent remarquer que dans l'assolement de cinq ans, sur lequel portent mes observations, il y a deux recoltes, celle de la plante sarclee et celle du trefle , qui cedent au sol des residus considerables et riches en matieres azotees. II est evident que ces deux recoltes agissent favorable- ment sur les cereales qui les suivent; mais les donnees manquent pour apprecier leur uttiite speeifique dans la rotation generale. Nous savons, par exemple, que malgre la forte proportion de residus laisses par la bet- terave champetre (1), cette plante diminue considerablement le produit en frouient que Ton recolteapres eile. La pomme de terre, bien que laissant moins de debris, ne parait pas agir aussi defavorablement. Le trefle aban- donne plus de residus que la pomme de terre, et par cela meme on cora- preud qu'il favorise 5°. Des lames analogues, mais de consistance plus molle, quelquefors seroblablesa une toile qui serait tendue sur un fiiet ou cercle corne, qui en forme le bord, se voient non-seulement aux pieds-machoires, chez les Locustes et chez les Howards , mais aux quatre premieres paires de pieds ambulatoires; el les y sont attachees, avec un nombre egal de pyramides branchiales, a un pedicule commun a fun ou a l'autre de ces organes, le- quel est articule avec la anche de ces pieds. Ces lames sont nues et ne supportent pas de tubes respirateurs dans la Langouste etle ffomard; elles sont au contraire garnies de ces tubes en panaches, dans Yltcrevisse commune. » L'agitation des pieds dans Tun et l'autre cas, leur imprime un mou- vement de va-et-vient, de haut en bas et de has en haut, qui fait t'effet d une sorte de piston et dirige l'eau des branchies < !e leur base a leur somm et, (i) Les mouvements du palpe fiage Hi forme de Fabricius , et ceux des trois pieds- iu u hoiiLS, peuvent bien eontribuer a produire un couiant d'arriere en avant , ainsi que Dug'es I'a okst rve .tans les Snlicoques ; mais ce n'est pas une raison pour rejeter, comme il Va fait, l'emploi de la valvule bimaxillaire, qui parait donner la premiere impul- sion a ce couiant. Lection de cette valvule bimaxillaire doit d'ailleurs diffe'rer beau- coup, suivant que Tentre'e de la cavite brancbiale est largement ouverte , comme dans le cas cite par Duges ( Traite de Physiologic com parte , t. II, p. 544), ou qve cette cavite n*a qu'une entree fort etroile. comme dans les Decapodes brachjures. ^>a;.s le premier cas. c'tst eelle d'une au;;et mobile, daw- le second. i'«.;si ence-iv cell-- (9^4) et consequemment versle haul de la cavite branchiate, ou commence le canal qui descend de la vers Tissue de cette cavite et dans lequel agit la valvule bimaxillaire. » 6°. Enfin, dans le dernier paragraphe, ou je traite de la position relative et des attaches des branchies , considereessous le point de vue du mecanisme de la respiration, je rappelle que les Brachyures ont la plupart de leurs branchies fixees sur un plan immobile, le bord inferieur du thorax. » Je fais remarquer la coincidence de cette disposition des branchies thoraciques, chez les Brachyures , avec des cavites branchiales fermees et n'ayantqu'une entree principale et une seule issue, Tune et l'autre etroites; Fabsenced.es lames branchiales non respiratrices qui seraient fixees aux pieds ambulatoires, ou de branchies attachees a ces pieds, et en compensation, le grand developpement des lames branchiales accessoiresnon respiratrices, appartenant aux pieds-machoires, ainsi que leur disposition en dehors et en dedans de la plupart des branchies thoraciques. Cet ensemble de carac- teres distingue essentiellement le mecanisme de la respiration dans tous les Brachyures. » On l'observe meme dans les Homoles et les Dromies, ou il demontre ia grande affinite de ces deux genres avec cet ordre naturel, quoiqu'ils se rap- prochent des Macroures, par le nombre de leurs branchies. » Tel est l'apercu rapide de mes nouvelles recherches sur les organes de la respiration des Crustaces decapodes. Les details de ces recherches paraitront incessamment dans le tome VII de la nouvelle edition des Legons dAnatomie compare'e. Si je lesai entreprises malgre les travaux si recom- mandables de mes predecesseurs, et plus particulierement de MM. Ju- douin et Milne Edwards 3 que j'ai eu souvent l'occasion de citer dans le texte de cet ouvrage, c'est que dans le plan d'execution de ce grand travail, je me suis fait une regie de reunir tous mes efforts pour lui donner, dans les dilferentes parties, quelque merited'originalite, relativement a 1'etat acluel de la science, non-seulement par la disposition des matieres et les propositions qui resument les faits; mais encore par le plus grand nombre possible ^observations directes, soit nouvelles, soit propres a constater >es observations deja connues. » Sujet du grand prix de Mathematiques pour Vannee i8/|». (Commission composee de MM. Poinsot, Cauchy, Arago, Liouville, Sturm.) La Commission propose, par Torgane de M. Poinsot, pour sujet du grand prix de Mathematiques que l'Academie doit decerner en 1842, (9»5) la question suivante, relative au calcul des variations: Trouver les equa- tions aux limites que Von doit joindre aux equations indefinies pour de- terminer completement les maxima et minima des integrates multiples. On devra donner des exemples de l'application de la methode a des inte- grates triples. RAPPORTS. paleontologie. — Rapport sur plusieurs Memoires de Paleontologie , Vim de M. Jourdan, du 25 septembre 1837, sur un Rongeur JossilS des cal- caires d'eau douce du centre de la France, considere comme un type ge'nerique nouveau (Theridomjs); les autres de MM. de Laizer et de Parieu, du 28 Janvier i838 et du 7 Janvier 1839, sur ^es ossements de Rongeurs fossiles en Auvergne , rapportes a une nouvelle espece d'Eckimys , et a un genre nouveau (Archoeomys). (Commissaires, MM. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire, de Blainville rapporteur.) <« Long-temps l'etude des ossements fossiles, considered a tort comme ne pouvant etre faite que par des anatomistes de profession , s'est vue ne- cessairement restreinte a un petit nombre de personnes, et par suite a un petit nombre de localites; mais aujourd'hui que la route est tracee, et que les difficultes du sujet out ete considerablement aplanies, surtout par le materiel de nos collections osteologiques, ce qui rend le travail presque mecanique, nous voyons surgir de toutes parts des observateurs, pour ainsi dire spontanes, et qui, s'il leur arrive de commettrequelqueserreurs, s'ils ne peuvent pas toujours attaquer les questions dans toute leur pro- fondeur, peuvent du moinsen preparer la solution, d'abord en recueillant etrassemblant, souvent avec beaucoup de peines et dedepenses, tousces fragments de i'ancien monde, et ensuite en les faisant connaltre par des descriptions plus ou moiiis completes, mais toujours interessantes. » Long-temps aussi , on ne recherchait que les ossements des grands ani- maux , parce qu'ils offrent a la fois plus de facilite pour etre apercus , pour etre compares, et qu'ils frappent davantage l'attention. Aujourd'hui on est arrive a s'occuper aussi bien des plus petites especes que des plus grandes, en tamisant pour ainsi dire les terrains ossiferes ou feconds en richesses de ce genre. Aussi tous les jours decouvre-t-on des anneaux nou- (9^6) veaux de cette chaine creee necessairement complete par Ja puissance di- vine, et dont un certain nombre, par suite de circonstances locales et par- ticulieres, ont deja disparu de la nature des choses; preuve evidente a joindrea tant d'autres, que le monde cree doit lui-meme subir a la longue le sort de tout ce qui a commence. » Ces reflexions se sont naturellement presentees a mon esprit en pre- parant le rapport que M. Isidore Geoffroy-Saint-Hilaire et moi avons ete charges de faire a FAcademie sur des Notices ou Memories, 1'une de M. Jourdan , les autres de MM. de Laizer et de Parieu , sur des ossements fossiles de uiammiferes recueillis en Auvergne, cette localitesi intere^sante sous tons les rapports, et surtout sous celui de la paleontologie. » La Note envoyee par M. Jourdan a pour sujet un fragment de ma- choire superieure gauche, provenant d'un petit ma mm if ere de la taille de notre Surmulot. Ce fragment, peu considerable, est presque reduit aux quatre molaires qui le garnissent dans toute son etendue, et qui sont com- pletes, sauf la posterieure dont la derniere moitie a ete brisee et enlevee. Malgre cela, on pent aisement reconnaitre que de formes a peu de chose pres semblables, les terminales pourtant un peu plus petites que les deux in- termediaires, ces dents sont pourvues de longues racines, deux en dehors plus petites, et line plus forte en dedans. Quanta la couronne assezdistinete et peu oblique de dehors en dedans, elle est de forme parallelogrammique, plus epaisse de dehors en dedans que d'avant en arriere, tout-a-fait plate a la surface usee, et montrant deux plis obliques internes, d'ou partent trois lames d'email saillantes , une pour le pli posterieur, et deux pour lanterieur. Ces lamelles se festontient en outre en dehors en trois plis courts et peu marques, ce qui donne an bord externe de la dent une forme arrondie. » Les deux dents intermediaires sont presque rigoureusement semblables de forme et de grandeur ; mais il u'en est pas de meme des deux terminales. Kn eft'et, 1'anterieure, plus petite et plus ronde, offre un petit crochet ou repli d'email a l'origine de la lamelle anterieure, et la dent posterieure est un peu moms grande que la penuitieme, du moins dans son diametre transverse, car on ne pent juger de l'autre, le lobe posterieur manquant P»r .accident. " M. Jourdan parie en outre de la- region palatine disposee en hgne droit*} et non bombee entre les molaires, comme cela a lieu dans la plu- part des ttongeurs vivants. » II ajoute que Tarcade zygoiuatique , a sa racine anterieure, est deve- (9*7) loppee d'une maniere tout-a-fait insolite et qu'elle y presente une ex- cavation ovalaire; disposition qui n'est rien autre chose que 1'apophyse d 'insertion du muscle masseter anterieur des Rongeurs. » Quant an rapprochement avec les especes recentes actuellement con- nues, M. Jourdan pense que par les racines et les plis de la couronne, ces dents semblent se rapprocher de cellcs des pores-epics de l'Amerique meridionale. types des genres Synethere et Sphygure de M. Fred. Cuvier, et peut-etre encore meme de celles des Echimys. Cependant, conime il a remarque que l'arcade zygomatique presente un plus grand developpe- ment, ce qui le porte a supposer que e'etait peut-etre un animal fouisseur, il a pense que ce fragment indiqnait l'exibteuee dun genre distinct de tout ce que Ton connait aujourd'hui, et qu'il propose de nommer Therido- mjs, mais sans pouvoir reellement le caracteriser. » MM. de Laizer et de Parieu ont, depuis la Note de M. Jourdan, envoye trois observations a l'Academie et portant egalement sur des fragments dentiferes fossiles de Rongeurs. » Dans Tune, la premiere, ces Messieurs rapportent a une meme espece trois fragments : I'un compose des deux cotes d'une meme mandibule , ee qui pet-met de voir les dents sur les deux faces; un second, forme par une mandibule presque entiere du cote gauche, et enfin un troisieme que cons- tituent une mandibule du cote droit , et une grande partie d'un os ileon, » En acceptant que ces fragments divers proviennent d'une meme es- pece animale, ce qui est extremement probable, on voit que la machoire inferieure etait eourte, robust*' dans sa partie horizontal; que la branche montante etait large et dilatee, snrtout parce que fapophyse angulaire est fortement ecartee et divergente en bas, et quoique le condyle soit cepen- dant pen eleve, presque spherique, et que fapophyse coronoi'de, autant que Ton pent en juger par une empreinte, etait pen considerable et a peine elevee au-dessus du condyle. » Le systeme dentaire est heureusement , comme le font justement ob- server MM. de Laizer et de Parieu , bien plus important et plus caracte- ristique, et il a ete possible A la machoire inferieure les quatre dents sont plus minces , un peu inclinees en dedans et fortement en avant avec un pli vertical posterieur en dehors et deux en dedans, l'anterieur bien plus prononce que l'autre. » Le plan de mastication tres oblique et versant en dehors n'est creuse que par trois sillons en forme de croissant, assez profonds, dont le median est le plus grand et l'anterieur formant talon est le plus petit, et qui sont limites par les replis un peu sinueux d'un ruban d'email saillant, formant des croissants et d'une regularite un peu moindre qu'aux dents d'en haul. » Quant aux fragments d'os qui portent ces dents, on peut dire d'une maniere generale qu'ils indiquent un animal assez robuste, a museau court ; en effet, a la machoire superieure, l'arcade zygomatique, assez ecartee a saracine anterieure,elait pourvue d'une apophyse d'insertion musculaire assez prononcee, d'un grand trou sousorbitaire et d'un sillon maxillaire assez marque ; et la mandibule, fort convexe et recourbee en dehors, tres elevee a Vendroit de l'insertion des dents molaires, offre une large sym- physe, labraache montante tres excavee a sa racine, un condyle assez ( 9^> ) oblique et eieve, et une apophyse angulaire s'ecartant assez en enbas, a en juger d'apres une piece de la collection de M. Fabbe Croizet, et qui, sans doute par cause dage moins avance , offre la couronne des dents beaucoup moins oblique. » Gberchant ensuite, en acceptant que le systeme dentaire soit suffi- sant pour cela, ce que Pun de vos Commissaires an moins est assez eloigne d'admettre , a quel genre d'especes recentes les fragments fossiles peuvent etre rapportes , MM. de Laizer et de Parieu etablissent la compa- rison avec les Cbinchillas et les Plagiodontes, especes du genre Capromys de M. Desmarest et exclusivement sud-americains. lis montrent aisement quelques rapports avec les premiers, dans la direction, la proportion des dents de la macboire inferieure surtout, et merae un peudansla disposition des replis de l'email ; mais le rapprochement devient moins evident en faisant porter la comparaison sur les dents de la macboire superieure. En effet, dans le fossile, les lamelles sont bien plus obliques que dans le Chin- chilla, oil elles sont presque perpendiculaires a leur direction et tout-a-fait egales. » La comparaison avec le Plagiodonte est encore moins concluante; la proportion des dents de cet animal etant differente et les lames d'email de leur couronne formant des zigzags serres, continus et bien plus anguleux; en sorte qu'il serait difficile de ne pas reconnaitre , avec MM. de Laizer et de Parieu, que dans les principes trop generalement suivis peut-etre pour la classification des Rongeurs, 1 animal fossile europeen, ne pouvant etrt' place dans l'un ou dans 1'autre des deux genres cites, doit constituer une forme animale particuliere ou un genre nouveau : methode qui dans ce cas a beaucoup moins d'inconvenients que de rapporter une espece fossile en Europe a un genre d'Amerique , comiue on l'avait deja propose. » Quoi qu'il en soit, cet animal rongeur parait avoir ete assez commun en Auvergne, a l'epoque de la formation d'eau douce de ce pays. En effet , outre les cinq ou six fragments recueillis par M. de Laizer, M. l'abbe Croizet en a egalement rencontre deja cinq ou six autres, dont il fait aussi un genre distinct, sous le nom de Gergoviomys, ou de Rat de Gergovie, dans le Cata- logue cite. En sorte que de tous ces rapprochements , il resulte comme fait positif qua l'epoque , fort ancienne sans doute, oil l'Auvergne etait Tun des points fort rares, a decouvert du sol de la France, il existait au moins ( i ) deux i) Je dis au moins, f se par ses quatre angles; on verse a sa surface de l'acide nitrique etendu dans les proportions suivantes : trois parties d'acide nitrique pur et quatre par- ties d'eau; ces proportions sont de rigueur. » Au bout de trois a quatre minutes Taction du mordant commence, d'abord dans un point, par de petites bulles de gaz qui s'etendent de proche en proche sur toute la plaque. » II est difficile de fixer le temps pendant lequel on doit prolonger Tac- tion de l'acide; mais dans tous les cas cette action est tres prompte et ne doit pas durer au-dela de deux a trois minutes. (934) » Des que la planche est suffisamment mordue, on ecoule le liquide acide dans la curette, on lave a grande eau et on essuie legerement avec un tampon de coton carde tres fin, et l'operation est terminee. » 11 ne s'agit plus alors que de Conner la planche a un imprimeur en taille-douce, pour en tirer des epreuves par les procedes ordinaires. » M. Donne met sous les yeux de l'Academie des planches gravees et une collection d'epreuves tirees au moyen de ces planches. MEMOIRES PRESENTES. physiologie vegetale. — Des forces vitales dans le regne vegetal; par M. ROESSWGER. (Commissaires, MM. A. de Jussieu, Ad. Brongniart, Richard.) physique du globe. — Continuation des considerations sur la logie a V occasion des recherches de M. Peltier ; par M. Korilski. (Commission prece'demment nominee.) M. Cazeivave soumet au jugement de l'Academie les modifications qu'il a fait subir a deux instruments de lithotritie, dont il espere avoir ainsi rendu l'nsage plus commode et plus sur. L'un de ces instruments est le brise-pierre a coulisse de M. Heurteloup auquel on a ajoute un enclique- tage qui maintient les deux mors rapproches, et permet ainsi plus de liberte aux mains de 1'operateur. L'autre instrument est le compresseur- percuteur de M. Leroy d'Etiolles; la modification recommandeepar M. Ca- zenave porte principalement sur Techappement. (Commissaires, MM. Larrey, Roux, Breschet.) M. Meyniel adresse un Memoire portant pour titre : Sauvetage general, M. de Freycinet est prie de prendre connaissance de ce Memoire et de vo,r s'1^ pent etre Tobjet dun rapport. (935) CORHESPONDANCE . chimie appliquee. — Gaz d'e'clairage. M. Pelletan, a 1'occasion dun rapport sur les procedes d'eclairage de M. Selligue, rappelle qu'il a annonce depuis tres long-temps que le gaz d'eclairage doit ses proprietes eclairantes a des vapeurs huileuses qui accompagnent le gaz hydrogene. Ainsi, dans un Memoire lu a 1'Aca- demie, le g decerabre 1816, il s'exprime en ces termes : « En attendant que mon travail puisse etre publie, je suis en etat d'an- » noncer que le gaz tire du charbon de terre, du bois , 011 dune matiere » animale 011 vegetale quelconque, doit uniquement sa propriete de bruler » avec une flamme blanche, a la presence d'une certaine quantite d'buile » en nature, tenue en dissolution dans le gaz hydrogene ; que le carbone, » de quelque maniere et en quelque proportion qu'il soit combine an » gaz hydrogene, ne donne jamais qu'une flamme rouge et peu lumineuse. » et qu'enfin la flamme du gaz hydrogene est d'autant plus lumineuse, qu'il » s'est trouve dans des circonstances plus favorables pour dissoudre et » retenir une huile quelconque. » « Dans un autre endroit de ce Memoire, dit M. Pelletan, j'explique en detail les faits de la decomposition de l'eau sur le charbon rouge, et de la dissolution de l'huile dans les gaz formes, aussi bien que la methode d'ex- traire d'abord l'huile pour s'en servir a rendre ensuite le gaz lumineux ; fournissant ainsi non-seulement les principes, mais encore les procedes. qui depuis out ete employes avec succes par M. Selligue. » physique du globe, — Regime des puits artesiensde Tours. M. Viollet transmet des renseignements sur les experiences faites a Tours, par M. Champoiseau, dans le but de determiner s'il existait quel- que relation entre les produits de son puits artesien et les variations des rivieres voisines. «Ces experiences qui ontetecontinuees pendant plus de trois mois(mars, avril et mai), n'ont pu , ditM. Viollet, faire apercevoir aucune difference dans le produit, a quelque heure que ce fut et quelles que fussent les varia- (936) tions des rivieres qui environment Tours, ainsi que celles des marees. Pen- dant ce long espace de temps la limpidite de Teaii ne s'est pas nou plus troublee; en un mot, il n'a pas ete possible de constater la moindre per- turbation, du moins dans les limites d'exactitude que l'appareil permet- tait d'atteindre (a un deux-centieme pres). On peut done conclure que les puits artesiens de Tours, en raison de la grande hauteur de leurs sources alimentaires , ne sont pas soumis aux inegalites qui ont ete reconnues en d'autres lieux. » M. Ballaivd ecrit relativement a la conservation du virus vaccin. II vou- drait que lorsque le cow-pooc s'est manifeste spontanement chez une vache , on (e transmit par inoculations successives a d'autres vaches, de maniere a ce que ce fut toujours sur ces animaux qu'on prit le virus pour les vac- cinations humaines. M. Menotti, inventeur d'un savon destine a rendre les etoffes imper- meables a 1'eau, adresse copie d'un certificat signe par plusieurs fabricants d'Elbeuf, qui attestent que les draps prepares au moyen de ce savon n'ont rien perdu de leur eclat ni de leur souplesse, et qu'ils ne conservent aucune odeur. M. Billaut demande l'ouverture d'un paquet cachete qu'il avait depose le 24 fevrier dernier, et qui est relatif a la preparation des plaques desti- nees a la photographic Le paquet est ouvert, et la Note qu'il renfermait , apres avoir ete para- phee, est renvoyee a 1'examen de M. Seguier. M. Brenta. adresse deux ouvrages imprimes, ecrits en italien, et portant pour titre, Tun Elettro-magneto-tipia et l'autre Fenomeni della Visione (voir au Bulletin bibliographique). II demande que ces deux opuscules soient l'objet d'un rapport. La decision de l'Academie, concernant les rapports verbaux, ne s'ap- pliquant pas aux ouvrages ecrits en langue etrangere, les deux Memoires de M. Brenta sont renvoyes a 1'examen de M. Arago. M- Lvtaste adresse un paquet cachete ; l'Academie en accepte le depot. A quatre heures et demie, TAcademie se forme en comite secret. La seance est lev^e a 5 heures \. F 937) L'Academiea recu dans cetle seance les ouvrages dont voici les litres : Comptes rendus hebdomadaires des seances de V Academie royale des Sciences; i5rsemestre 1840, n°23, in-4". Voyage dans ITnde; par Victor Jacquemont; 25e et 26" liv.; in~4°. Rapport sur les Operations de la Caisse d'epargne et de prevoyance de Paris , pour Vannee 1839; m-4°- 7Yaite general de Statistique , culture et exploitation des bois ; par M.J.-B.Thomas; Paris, 1840, 2 vol. in-8°. Essai sur Vart defaire vivre I Homme sous Veau et sur les divers travaux quil pent f aire rneme pour le service des bailments sous-ma rins et flottants; parM. IeDr Mulh; Pau, i836, in-8°. Probabilites sur la Constance des Causes, conclue des effets observes; par M. Bienayme; in-8B. Memoiresur de nouveaux procedes de Fertilisation pour toutes les parties de V Agriculture; parM. Lehoc; in-8°. These sur les caracteres distinctifs des Huitres , des Gryphees et des Exogires, et sur la distribution de ces Ostracces dans les differents terrains qui composent la c route terrestre; par M. A. Leymerie; in-8°. These sur le sens quon doit attacker 3 dans Vetat actuel de la Geolo- gie , aux expressions fondamentales de stratification , strate, couckef etc. , par le meme ; in-8°. De V application de la Statistique a la Medecine; par M. Valleise (ex- trait des Archives generales de Medecine); mai i84o, in-8°. Notice sur la terminohgie geographique } principalement les Homonymes et les Synonymes; parM. Coulier; in- 8°. Observations sur Vorigine des Fils de la Vierge , en reponse a une Note de M. le D* Doe; par M. S. des Etangs; Troyes, 1839; in-8°. Essai critique sur V Homoeopathic ; parM. Jean Kunzli; in-8°. Annales de la Societe royale d Horticulture de Paris; mai 1840, in- 8° Bulletin de VAcademie royale de Medecine; mai 1 840 , in-8°. Memorial encyclopedique et progressif des Connaissances humaincs, mai 1840, in-8°. C R 18^,, !«r Semntre. (T. X, N°Q4 ) f37 ( 9*8 ) Annates de la Societe d' Agriculture } Arts et Commerce du departe- mentdela Charente; janv. et fe'v. 1840, io-8°. Revue progressive a" Agriculture , de Jardinage; juin i8:{o, iu-8°. Journal de Pharmacie et des Sciences accessoires; juin 1 840, iu-8°. Le Technologists; juin 1840, in-S0. Elements of'..., Elements de Physique generate , jormani une intro- duction a I 'etude des Sciences physiques; parM. Bird: Londres, in- 8°. Proceedings.. . Pioces-Verbaux de la Societe geologique de Londres; nM 65 et 66 (6 nov. i839 — 8 janv. 1840), in-8". Astronomische. . . . Nouvelles astronomiques de M. Schumacher; n° .\o'2, in-4». Untersuchungen Recherches sur CDs intermaxillaire de I'Homitu dans ses metamorphoses normales et anormales ; Essai sur Vhistoire du de- veloppement de V Homme, avec des considerations sur VOs intermaxillain des Mammijeres ; par F.-S. Leockart; Stuttgardt , 1840, in-4°. Bene! it uber. .. . Rapport sur Cassemble'e des Naturalistes et Medecins allemands , tenue a Fribourg en i838; par le raeme; in-8°. Elettro-magneto-tipia. . . E lectro-nuigneto-typie }ou explications theorico- pratiques sur le mode de formation des empreintes naturdles des objets, appelees Daguerreotype ; par M. L. Brenta; Milan, 1840, in-8\ Fenomeni Phenomenes de la Vision; par le meme; Milan , 1 838, in-8\ Gazette medicate de Paris; tome 8, n° 24. Gazette des Hopitaux; n° 68 — 70. Gazette des Medecins praticiens; n" ^6. L'Esculape; n° 35. U Experience, journal de Medecine; n° i5/j , in-8". COMPTE RENDU DES SEANCES DE L'ACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 22 JUIN 18iO. PRfiSIDENCE DE M. PONCELET. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS ET DES CORRESPONDANTS DE L'ACADEMIE. analyse mathematique. — Regies sur la convergence des series qui repre- sented les integrates dun systemed equations differentielles. Jpplication a laMecanique celeste; parM. August™ Cauchv. «Dans un Memoire Hthograpbie qui porte la date de i835, j'ai fait voir que l'integration d'un systeme quelconque d'equations differentielles pou- vait toujours etre reduite a l'integration d'une seule equation caracteris- tique aux differences partielles, et du premier ordre ; puis, apres avoir indique les moyens d'integrer par series l'equation caracteristique, et par suite les equations differentielles proposees, j'ai donne" des regies sur la convergence de ces series. D'ailleurs, comrne on devait s'y attendre, les resultats auxquels on est conduit par 1'application de ces regies, s'accor- dent avec ceux que ton deduit directement du principe fondamental dont j'ai donne il y a peu de temps une demonstration elementaire. Sui- vant ce principe , une fonction d'une ou de plusieurs variables est deve- loppable en serie convergente ordonnee suivant les puissances ascen- dantes de ces variables, tant que les modules de ces variables conservent G. R. 1840, i« Semestre. (T. X, N° 28.) J 28 ( 94« ) des valeurs iuferieures a celles pour lesquelles la fonction , ou ses derivees du premier ordre, pourraient devenir infinies ou discontinues. Supposons, pour fixer Ies idees, que les equations differentielles donnees se trouvent, comme on peut toujours l'admettre, reduites au premier ordre. On pourra supposer encore qu'elles offrent pour seconds membres des fonctions con- nues des diverses variables, et pour premiers membres les derivees du pre mier ordre des variables principals prises par rapport a la variable indepen dante,par exemple, dans les questions de mecanique, les derivees du premie ordre, des coordonnees et des vitesses des points mobiles, differentiees pai rapport au temps. Or, dans ce cas , en considerant les integrates des < tions differentielles donnees comme les limites vers lesquelles convergen les integrales d'un systeme d'equations aux differences finies, tandis que la difference finie du temps devient de plus en plus petite, on prou- vera, par des raisonnements semblables a ceux que j'ai developpes dans le Cours de seconde annee de l'Ecole Polytechnique , que les coor- donnees et les vitesses des points materiels, au bout d'un temps quelcon- que, ou leurs derivees du premier ordre, restent generalement fonctions continues du temps et des constantes arbitraires introduites par 1'inte- gration, par exemple, des coordonnees et des vitesses initiates, tant que les modules du temps et des constantes arbitraires conservent des valeurs inferieures a celles pour lesquelles les seconds membres des equations differentielles donnees, ou les 'derivees du premier ordre de ces seconds membres , prises par rapport aux droites variables , deviendrarent infinies ou discontinues. Done les integrales des equations differentielles que Ton considere seront generalement developpables en series ordonnees suivant les puissances ascendantes du temps et des constantes arbitraires intro- duites par l'integration , tant que les modules du temps et de ces constantes resteront inferieurs aux limites pour lesquelles se verifierait Tune des con- ditions que nous venons d'enoneer. Ainsi , en particulier , comme dans la Mecanique celeste , les seconds membres des equations differentielles don- nees ne deviennent infinis, pour des valeurs finies des coordonnees, que aans le cas ou les distances mutuelles de deux ou de plusieurs astres se reduisent a zero, les inconnues determinees par ces equations seront g< ^eraleraent developpables en series ordonnees suivant les puissances ascendantes des excentricites et des autres constantes arbitraires, tant que les modules de ces constantes ne depasseront pas les valeurs qui permettent de verifier Tune des equations de condition qu'on obtien- drait en egalant a zero les distances des planetes au Soleil ou leurs dis- (94' ) tances mutuelles. C'est par cette raison que, dans le mouvement el- liptiqtie d'uiie planete autour du Soleil, les coordonnees et le rayon vecteur mene de la planete au Soleil sont developpables en series conver- gentes ordonnees suivant les puissances ascendantes de l'excentricite, tant que le module de cette excentricite ne depasse pas le plus petit de ceui auxquels correspondent des valeurs nulles du rayon vecteur. » chimie appliquee. — Rapport sur un Me'moire de M. Payen, intitule : Complement d'un Memoire sur la composition chimique du tissu propre des vegetaux, et sur les differents etats d'agregation de ce tissu. ( Commissaires, MM. Dumas, Pelouze, Ad. Brongniart rapporteur.) « Nous avons ete charges, MM. Dumas, Pelouze et moi, d'examiner plusieurs communications successives de M. Payen , sur ]a nature du tissu propre des vegetaux et sur la disposition des elements qui le constituent. Cette question interesse egalement la chimie organique et la physiologie vegetale , et un premier Rapport, lu a 1'Academie dans la seance du 14 Jan- vier i83g, constatait deja l'exactitude des premiers resultats obtenus par cet habile chimiste , savoir 1 la difference existant entre la composition du tissu primitif des cellules et celle des matieres qui se deposant posterieu- rement dans ces cellules, donnent au tissu ligneux sa densite et sa durete. » M. Payen avail dejareconnu alors que la premiere de ces substances, designee sous le nom de cellulose, avait une composition identique a celle de 1'amidon et pouvait se transformer comme celui-ci en dextrine par Tac- tion de l'acide sulfurique. La seconde, au contraire, ou plutot, comme M. Payen l'a reconnu depuis, les diverses substances qui s'ajoutent plus tard a la cellulose, en different beaucoup et par leurs proprietes et par leur composition, toujours plus riche en carbone. Les proportions varia- bles de la cellulose et de ces differentes substances incrustantes, dans les diverses especes de bois, sont la cause des differences qui existent dans la composition totale de ce tissu. » Les principaux resultats chimiques des recherches sur ce sujet, com- muniquees jusqu'a ce jour a PAcademie par M. Payen, ayant deja ete cons- tates dans un Rapport precedent, c'est sous le point de vue de L'a ( 94? ) et de la physiologie vegetales que nous considererons essentietlement les nouveaux travaux de ce savant. » Deja depuis long-temps les recherches anatomiques avaient prouve que les parois des cellules subissent des changements remarquables a me- sure que ces cellules s'accroissent et vieillissent- ainsi leurs parois, d'a- bord minces, incolores et transparentes, s'epaississent et deviennent plus colorees et moins transparentes ; mais cet epaississement n'ayant pas lieu uniformement, determine presque toujours des ponctuations, des areoles- ou des lignes diversement disposees sur ces parois. » Enfin on peut souvent reconnaitre les couches a peu pres paralleles qui constituent cet epaississement interieur des parois des utricules vege- tans. » A ces caracteres de structure que l'observation microscopique directe fait reconnaitre, on peut en ajouter d'autres que les reactifs chimiques nous signalent, et deja un des botanistes les plus distingues de l'Alle- magne, M. Schleiden , etait entre en i838 dans cette voie de recherches; mais s'etant borne a l'emploi de quelques reactifs sans eclairer leur mode d'action par des analyses plus completes, il a deduit de ses essais des con- clusions evidemment inexactes quand on les compare aux resultats beau- coup plus precis obtenus par M. Payen. Ainsi, en faisant reagir sur des tranches minces de differents tissus vegetaux de la potasse caustique chaude, puis de l'iode et quelquefois de l'acide sulfurique, ii vit que la membrane primitive formant la partie le plus externe de chaque utricule restait sans aucune alteration; il admit au contraire que sous rinfluence de l'alcali, les premiers depots qui s'etaient operes sur cette membrane primitive se changeaient en fecule colorable en bleu-violet par l'iode, et qu'enfin une partie de ces depots qu'il nomme les depots secondares, s'etaient trans- formes sous ces memes reactions en une matiere colorable par l'iode en jaune orange. M. Schleiden admet aussi que ces changements sont un resultat de l'alteration diverse des matieres qui composent les parois des utricules par les alcalis, et que ces changements sont accompagnes d'un ^egagement d'acide carbonique forme aux depens du carbone de ces tissus. » Les experiences de M. Payen lui ont au contraire permis de separer, sans les alterer, les diverses matieres qui constituent les membranes vege- fales, et elles conduisent a une explication differente des faits observes par M. Schleiden. » U resulte d'abord de ses analyses nombreuses, que les tissus de tons les vegetaux phanerogames ou cryptogames peuvent etre ramenes par la dis- ( 943 ) solution successive des diverses matieres etrangeres qui sont deposees soit dans leurs cavites, soit dans leurs membranes, a une substance unique cons- tituant essentiellement la paroi primitive des utricules du tissu cellulaire, du tissu ligneux, ou des vaisseaux, matiere designee dans le rapport pre- cedent sous le nom de cellulose, et qui presente une composition identique a celle de 1'amidon, n'en differant que par un etat d'agregation qui la rend plus resistante a la plupart des agents chimiques. » Gette matiere forme seule les' parois des cellules jeunes de tous les tissus, et se retrouve dans les tissus plus ages. Elle compose meme seule les parois epaissies des cellules de plusieurs perispermes cornes, tels que ceux des Dracfena, des Phytelephas, du Dattier, et le tissu cellulaire de la moelle de 1'iEschinomene. Les parois des utricules qui forment les filaments des conferves et des oscillatoires, le tissu des champignons, les feuilles de tous lesvegetaux, leurs vaisseaux et leurs tissus ligneux, ont encore la meme membrane primitive pour base; maisil s'y ajoute une quantite plus ou moins considerable de substances plus carbonees qui en modifieraient notablement la composition , si Ton ne parvenait a les dissoudre , ainsi que les matieres contenues dans ces cellules, par Taction repetee de la soude caustique, a cbaud, et de quelques autres dissolvants. » L'identite de composition de la cellulose et de 1'amidon, la transfor- mation de ces deux substances en dextrine et en sucre sous I'influence des memes agents , pouvaient deja faire presumer qu'on trouverait des etats intermediates, quant aux proprietes physiques et chimiques, entre ces deux extremes. » En effet, M. Payen a reconnu que les parois des cellules du lichen d'ls- lande, simplement purifiees des matieres etrangeres qu'elles renferment, se colorenten bleu par I'iode; et ces membranes, beaucoup moins r^sistantes que celles des cellules ordinaires, se gonflerent et finirent par se dissoudre par Faction de la soude, comme 1'amidon lui-meme, et enfin se transfor- merent en dextrine et en sucre sous I'influence de la diastase. » Les parois epaissies des cellules des perispermes corne's de Phytele- phas etde Dracaena, convenabiement purifiees, se colorent aussi en violet par I'iode, quoique presentant plus de resistance a la dissolution que les utricules des lichens. » Ainsi les differences entre la cellulose et la fecule ne paraitraient con- sister que dans un etat moleculaire d'agregation different, qui donne a ces parties une resistance plus ou moins grande a l'egard de divers agents chi- miques. (944 ) >» Si l'uniformite de composition du tissu vegetal primitif etait un pre- mier fait essentiel a constater dans les divers organes, et dans les classes les plus differentes du regne vegetal, il n'etait pas moins interessant de se rendre compte de la maniere dont se comportaient, relativement a cette membrane primitive, et toujours identique, les substances qui venant s'a- jouter a elle dans beaucoup de cas, incrustaient et epaississaient les parois des utricules. » M, Payen avait montre que ces matieres etaient d'autant plus abon- dantes , en general , que les parois des cellules ou des fibres ligneuses etaient plus epaissies. Ainsi les bois tres durs, les cellules qui constituent les pierres des poires, etc., etaient presque entierement remplies par cet epaississement des parois qui souvent obliterait entierement la cavite de la cellule. » Nous nous sommes livres avec M. Payen a quelques recherches sur la disposition relative de ces deux sortesde substances, en examinant au mi- croscope, et soumettant a divers reactifs des tranches tres minces, soit transversales , soit longitudinales, de bois, tant dans leur etat naturel, qu'apres les avoir depouilles de toutes les matieres autres que la cellulose. » On voit alors que les couches d'incrustation interieure des cellules ligneuses ne sont pas dues uniquement aux matieres autres que la cellulose, qui s'ajoutent a cette membrane primitive a mesurequeles tissusavancent en age; mais que cet epaississement interieur de chaque utricule est com- pose en raeme temps de cellulose et des nouvelles substances ligneuses qui sont melees avec elle, de sorte qu'apres avoir dissous et enleve ces subs- tances, les parois des utricules ligneuses ne sont pas reduites a une mem- brane exterieure mince, mais presentent au contraire une couche interieure gonflee et comme spongieuse, de cellulose bien distincte par cet aspect de la zone externe plus solide et tres bien limitee qui correspond a la membrane primitive de ces utricules. II en resulte que les cellules parenchymateuses ou du tissu ligneux, ainsi de'pouillees des diverses matieres qui les ont in- crustees, ne different que peu par leurs formes et leur structure de ces memes parties avant cette preparation. On y reconnait les m ernes epaissis- sements partiels, les memes ponctuations, les memes lineaments jseulement ils sont formes par de la cellulose molle et spongieuse, depouillee des ma- tieres incrustantes qui etaient deposees dans son interieur, et ils ne se colo- rentplus en noir par Vacide chlorhydrique et 1'acide sulfurique affaibli. ni n janne orange par l'iode. 0 Lapartie externe de ces parois, correspondant au contraire a la mem- brane primitive de la cellule et formee des l'origine de cellulose pure, n'a ( 945) pas ete ramollie par les agents qui dissolvent les matieres incrustantes et ne prend pas l'aspect mou et gelatineux de la zone interne; mais dans pUi- sieurs cas, elle paraitrait avoir ete penetree par un peu de matiere incrus- tante que Taction repetee des dissolvants n'aurait pas pu extraire de la cellulose qui l'enveloppe; car cette partie des parois dans les utricules for- tement incrustees desbois, et dans quelques parties des vaisseaux, est sus- ceptible de se colorer en jaune par Viode et par I'acide sulfuriquc faible, ce qui n'a pas lieu pour la cellulose parfaitement pure. » Ainsi Ton peut conclure, tant des recherches consignees dans le Me- moiredeM. Payen, que de celles auxquelles il s'est livre sur lademandede vos Commissaires, que les matieres incrustantes qui s'ajoutent a la cellu- lose dont les jeunes cellules sont d'abord uniquement formees, ne se de- posent pas comme une veritable incrustation a la face interne de ces parois , mais penetrent dans le tissu meme qui lesconstitue, en tres petite quantite dans la partie deja formee precedemment, en tres forte proportion, aucon- traire, dans la zone interieure quise developpe posterieurement, zone dont le reseau essentiel est encore la cellulose impregnee seulement d'une quan- tite plus oumoins considerable de ces matieres particulieres qui distinguent les tissus ligneux du parenchyme celluleux ordinaire. » Le rapport de la cellulose aux matieres ligneuses dans ces epaississements des parois des cellules, doit varier dans toutes les proportions, puisque c'est de la cellulose pure qui forme ces epaississements dans plusieurs peris- permes cornes, tandis que dans les cellules des concretions pierreuses des poires, la cellulose ne forme evidemmentqu'une partie tres faible par rap- port aux autres substances qui 1'ont penetree. » Le travail etendu sur lequel nous venons de fixer votre attention , en prouvant l'identite du tissu primitif des vegetaux dans tous leurs organes et dans les classes les plus differentes de ce regne, en montrant les causes qui modifient sa nature et la maniere dont ces changements s'operent, eclaircit plusieurs questions importantesdela physiologie vegetale et dela chimie organique, et nous parait meriter, comme le Memoire auquel il fait suite, d'etre imprime dans le Recueil des Savans etrangers. » Les conclusions de ce Rapport ont ete adoptees. A (946) NOMINATIONS. L'Academie procede, par voie de scrutin, a la nomination d'un acade- micien libre pour remplir la place vacante par suite du deces de M. le general Rogniat. La liste presentee par la Commission porte les noms suivants : i°. M. Pelletier; a°. Par ordre alphabetique , MM. Coraboeuf , Francceur, due de Rivoli. Le nombre des votants est de 57. Au premier tour de scrutin , M. Pelletier obtient. 4osu^rages? M. Francceur 1 3 M. Coraboeuf. 1 Billet nul 1 Billets blancs 2 M. Pelletier , ayant re'uni la majorite absolue des suffrages, est declare eluj sa nomination sera soumise a l'approbation du Roi. M. Thekard, au nom de la section de Chimie, propose de declarer qu'il y a lieu de noramer a la place vacante par suite du deces de M. Robiquet. L'Academie consultee, par voie de scrutin, sur cette proposition, IV dopte a une majorite de 42 v°ix contre 1 . L'Academie procede ensuite a la nomination d'un correspondant pour la section de Geographic et de Navigation. La liste presentee par la section est la suivante : En premiere ligne, M. Berard a Toulon; Puis, par ordre alphabetique, MM. A. Demidoff. Franklin Gautier Parry Kotzebue Owen . . . Wrangel. Saint-Petersbourg ; a la terre de Diemen ; Saint-Malo ; Londres; Saint-Petersbourg ; Saint-Petersbourg; Londres; Saint-Petersbourg. (947) Aii premier tour de scrutin, M, Berard obtient. . . 36 suffrages ; M. Parry 6 M. Franklin 2 M. Demidoff. i M. Owen i M. Dtimont d'Urville. i M. Berard, ayant reuni la majorite des suffrages, est declare eln. L'Academie procede enfin, toujours par voie de scrutin, a Telection d'un candidat pour la place 3 ex aminateur permanent a VEcole Poly technique, en remplacement de M. Poisson. La section deGeome'trie a presentecomme candidat unique M.Duhamel. Le nombre des votants est de 5o. Au premier tour de scrutin , M. Duhamel obtient . 48 suffrages; M. Binet i M. A. Comte i M. Duhamel, ayant reuni la majorite absolue des suffrages, est declare candidat de 1'Acaclemie; il en sera donne connaissance a M. le Ministre de la Guerre. MEMOIRES PRESENTES. chimie ORGA.NIQDE. — Memoire sur I'acide chloro-naphtalique et sur quel- ques composes obtenus en traitant divers chlorures naphtaliques par I'acide nitrique; par M. Laurent. — (Extrait par l'auteur. ) (Commissaires, MM. Thenard, Chevreul.) « Dans ce Memoire , dit M. Laurent, je fais connaitre : » i°. L'acide chloro-naphtalique, qui est jaune, cristallise, volatil sans decomposition. Les seis qu'il forme sont d'une grande beaute, et peuvent s'obteuir cristallises; ils possedent des couleurs eclatantes qui varient dan* tous les tons, depuis le jaune d'or jusqu'au carmin, en passant par ies nuances orangees et rouges. (948) » La composition tres remarquable de cet acide se represente par C4« H8 CP 0" -f- Oa. Elle est contraire a la theorie des substitutions , car la naphtaline a perdu quatre equivalents d'hydrogene , qui ont ete remplaces par six equivalents de chlore et d'oxigene. » 2°.L'oxi-chloro-naphtalose, qui est cristallisable, volatil sans decomposi- tion, inalterable par les alcalis : l'acide nitrique le change en acide naphta- lique. Sa formule est elle represente la naphtaline qui a change quatre equivalents d'hydrogene contre quatre equivalents de chlore et d'hydrogene. » 3°. L'oxi-chloro-naphtalenose, qui est cristallise" en aiguilles, inalterable par la distillation, les alcalis et l'acide nitrique. Sa formule est C'8H6C160. Elle represente un radical naphtalique qui aurait perdu 22 atomes de carbone sans substitution. Ces trois composes s'obtiennent avec l'acide nitrique et Thy dro -chlorate de chloro-naphtalise. » Dans le second Ton trouve : » i°. Le bromure de benzine dont la composition est G"* H" + Br'\ 2*. La bromo-benzinise, qui a pour formule Le premier s'obtient par le brome et la benzine, le second en traitant ] bromure de benzine par la potasse. » 3°. Labromeine cristallisee en lames carrees, indecomposable par I distillation et par les alcalis, a pour formule Lilt: out depuis pres de deux ans observe 1'animal en question et disent l'avoir vu souvent se poser sur de grosses pierres qui se trouvent le long du rivage. M. Drouillet adresse un paquet cachete qu'il annonce contenir le dess/n (9*4 ) d'un appareil destine a retablir le jeu de la respiration dans les ca< phyxie. L'Academie en accepte le depot. A quatre heures un quart l'Academie se forme en comite secret. La seance est levee a 6 heures. A Errata. (Seance du i5 juin.) Page 906, ligne 23 et 24 , au lieu de la pression ou tension, lisez la condensation ou dilatation Page 917 et 918, dans les formules (20), (21), (22), (23), lisez k au lieu de k. Page 919 dans le tableau du re'sidu des recoltes d'un assolement de 5 ans, le nombre qui setrouve a l'avant-derniere ligue de la 3me colonne doit etre raye. Page 936, ligne 19. Biliaud lisez Biixand. ( Q55 ) BULLETIN BIBLIOGRAPMQUE. L'Academie a recu dans celte seance ies ouvrages dont void les tiires Comptes rendus hebdomadaires des seances de YJcademie des Sciences, ier semestre 1840, n° 24? in-4°- Descriptions des Machines et Procedes consigned dans les Brevets d'in- vention, de perfectionnement et d? importation dont la duree est expiree, et dans ceuoc dont la decheance a ete prononcee ; lome 38, in-4°. Rapport sur le Daguerreotype , lu a VJcademie royale des Sciences de Naples dans la seance du ia novembre i83c), par M. Mellon/; traduction de MM. *** et Donne, revue parM. Libri; in-40. Essai sur les phe'nomenes electriques des Animaux; parM. Matteucci; in-8°. (Cet ouvrage est adresse pour le contours de Physiologie experi- mentale.) Traitede Medecine operatoire ?_, Bandages et Jppareils; par M. Sedillot ; 2e partie, in -8°. Sur la culture du MUrier^ V education des Vers a soie et le devidage des coconSy dans VInde orientale; par M. Perrotet. (Extrait desJnn. marit., mai 1839.) In -8°. Du Molluscum; recherches critiques sur les formes 9 la nature et le trai- tement des affections cutanees de ce nom; par M. M.- M. Jacobo vicus ; in-8". Revue scientifique et industrielle , sous la direction du Dr Quotes viu,k ; juin 1840, in-8°. Revue critique des Livres nouveaux; par M. Cherbuliez; 8e annee, n° 6 , in-8°- journal des Connaissances medicales pratiques et de Pharmacologic , join 1840, in-8°. L'Enseignement, bulletin cT Education,- par MM. Jullien et Hippkau ; Bibliotheque universelle de Geneve; avril 1840, in-8°. The Zoology .... Zoologie du Voyage du Beagle , capitaine Fitzroy; publieeparM. Darwyn, naturaliste de l'expe'dition ; part. ire { Mammijeres fossiles decrits par M. Owen): n" 4 et dernier, in-4°. Catalogue of . . . . Catalogue de la bibliotheque du College royal des Chirurgiens de Londres; part. 2% in-8°; Londres, 1840. C. R- 1840, i« Semestre. (T. X, N° 23 ' 3<> r 956) Narrative Exposition des decouvertes de M. C. Bell *«r le Sjsteme nerveux ; par M. A. Shaw; Londres, 1839, in- 8°. An Examination . . . Examen de Vancienne Orthographe des Juifs et de Vetat primitij du texte hebreux de la Bible; parM. C.-W. Wall; tome 2e; Londres, 1840, in-8°. The Edinburgh. . . . Nouveau Journal philosophique d'Edimbourg; Jan- vier— avrii 1840, in-8°. Transactions of . . . . Transactions de la Societe philosophique ameri- caine,seanta Philadelphie; vol. 3% part. 3% nouvelle serie. Philadelphia 1828, in-40. On the study . . . SurTetudedes langues celtiques; par M. Chapin. (Ex- trait de la Revue de New-York, avril 1 840.) ln-8°. Memoria.... Meiuoire sur diverses observations jaites a VObserva- toire du College romain , par les Astronomes de la Compagnie de Jesus . enfannee 1839; Rome, 1840, in-40. Gazette medicale de Paris; tome 8, n° 25. Gazette des Hopitaux; n° 71 — 73. VEsculape; n° 34- Gazette des Medecins praticiens; n" 48. V Experience; n° i55. COMPTE RENDU DES SEANCES DE LACADEMIE DES SCIENCES. SEANCE DU LUNDI 29 JUIN 1840. PR&SIDENCE DE M. PONCELET. MEMOIRES ET COMMUNICATIONS DES MEMBRES ET DES CORRESPONDENTS DE L'ACAD^MIE. analyse mathematlque. — Sur V integration des systemes d equations differentielles ; par M. Augustus Cauchy. « Une methode generate, que j'ai exposee dans un Memoire de i835, ramene l'integration d'un systeme quelconque d'equations differentielles a l'integration d'une seule equation aux differences partielles, que je nom- merai, pour abreger, I'equation caracteristique. II suffit en effel d'integrer cette equation caracteristique pour obtenir immediatement la valeur de chacune des variables principals, on meme la valeur d'une fonction quel- conque de ces variables, exprimeeen fonction de la variable independante. On sait d'ailleurs que parmi les fonctions des variables il en existe une que M. Hamilton a nommee la fonction caracteristique, et qui, d'apres les sa- vantes recherches de cet auteur, publiees en i834 et 1 835, verifie deux equations aux differences partielles. M. Hamilton a fait voir que de la fonc- tion caracteristique supposee connue on pouvait deduire tres simplement les integrates du systeme d'equations differentielles propose; et M. Jacobi C. R. 1840, i« Semestre. (T. X , N° 26.) I 3 I (958) a prouve dans ime suite de Memoires qu'on pouvait se borner a integrer une seule des deux equations aux differences partielles donnees par M. Hamilton. Toutefois , malgre cette importante remarque ajoutee aux theoremes de M. Hamilton, et tout le parti que M. Jacobi a su en tirer, je persiste a croire que, pour l'integration d'un systeme d'equations dif- ferentielles, une des methodes les plus generates et les plus simples est celle qui se trpuve exposee dans le Memoire de i835 deja cite. Les a van- tages qu'elle me parait offrirsont ceux que je vais indiquer en peu de mots. » L'equation aux differences partielles que je nomme l'equation carac- teristique n'est pas seulement verifiee par une fonction particuliere des variables, par exemple, par celle que M. Hamilton nomme la fonction caracteristique; mais, comme je I'ai deja dit, elle pent servir a determiner en fonction de la variable independante une fonction quelconque des variables principales. De plus l'equation caracteristique a sur les equations aux differences partielles de M. Hamilton le grand avantage d'etre lineaire, ce qui permet non-seulement de developper immediatement son integrale en une serie qui reste convergente tant que le module de 1'accroissement attribue a la variable independante ne depasse pas certaines limites, mais encore de rendre utiles pour l'integration d'un systeme quelconque d'e'qua- tions differentielles tous les theoremes relatifs a l'integration des equations lineaires. » Parmi ces theoremes il en est un surtout qui se prete a de nombreuses applications, et qu'il me parait utile d'enoncer ici danstoute sa generalite. On sait qu'une equation differentielle on aux differences partielles a coeffi- cients constants etant inte'gree, l'integration pent etre etendue au cas meme oil Ton introduit dans l'equation uu second membre qui soit fonc- tion des variables iiHli'pt-ndantes; et j'ai prouve dans le ltf cahier du Journal de i K cole Polj technique et dans les Eocercices de Mathematiques , qualors le terme ajoute a l'integrale differe des autres par la forme en ce seul point qu'il renferme une integration de plus , cette nouvelle in- tegration etant, dans les questions de mecanique, effectuee par rapport au temps. Daiileurs, si Ton compare la valeur que prend ce nouveau terme dans Le cas general a celle qu'il obtiendrait si dans le second membre de ^equation proposee le temps etait remplace par une constante arbitraire, on ohtiendra une regie donnee par M. Duhamel. On peut aussi comparer di- rectement l'integrale generale relative au casou il existe un second membre, a I integrale generale relative au cas ou ce second membre disparait, et alors on obtient encore une regie fort simple suivant laquelle la seconde integrale (959) sededuit de la premiere a l'aide d'une seule integration relative a une va- riable qui remplace le temps. Or ce qu'il importe de remarquer, c'est que ces regies s'etendent au cas meme ou il s'agit d'une equation lineaire non a coefficients constants, mais a coefficients quelconques; et fournissent en consequence un moyen tres simple de developper en series les integrales generates d'un systeme d equations differentielles, quand on connait des valeurs approchees de ces integrales. » Concevons, pour fixer les idees., que les equations differentielles donnees soient celles de la Mecanique celeste. Alors la variable principale de l'e- quation caractertstique pourra etre exprimee en termes finis, quand on conservera seulement, dans les equations differentielles, les termes desquels dependent lesmouvementselliptiquesdes planetesetde leurs satellites. C'est en cela que consiste la premiere approximation. Or, d'apres ce qu'on a dit tout-a-1'heure, si, en cessant de negliger ces meraes termes, on veut obtenir successivement une seconde, une troisieme approximation, etc la seconde partie de chaque variable principale, ou celle qui depend de la seconde approximation, pourra etre deduite tmm&iiatement de la premiere a l'aide d'une seule integration effectuee par rapport a une variable auxiliaire qui remplacera le temps; et par consequent cette seconde partie pourra etre representee par une integrale defmie simple et unique. Pareillement la troisieme partie de la variable principale, c'est-a-dire, la partie qui de- pendra de la troisieme approximation, pourra etre representee par une seule integrale deiinie double, etc.. . . » Ainsi, dans la Mecanique celeste, chacune des variables principals, ou meme une fonction quelconque de ces variables, se composerade plusieurs parties correspondantes aux approximations da premier, du second, du troisieme ordre,. . . et la premiere partie s'exprimera toujours en termes finis, la seconde a l'aide d'une integrale definie simple » Il y a plus, lorsque le temps n'est pas explicitement contenu dans Is equations differentielles donnees, comme il arrive dans la Mecaniqw celeste, les integrales definies qu'on obtient sont susceptibles de trans formations remarquables qui peuvent devenir tres utiles, comme nous le montrerons par des exemples, et peuvent meme tres souvent dispenser d'effectuer les integrations relatives au temps. » Enfin, au lieu de prendre pour valeurs approchees des variables principals celles qui correspondent au mouvement elliptique, on pent prendre pour valeurs approchees celles qui correspondent an mouvement circulaire, et alors on obtient immediatementde la maniere la plus directe (96o) les valeurs des variables principales exprimees sous des formes qui se pretent assez facilement au calcul. C'est au reste ce que Ton verra plus en detail dans de nouveaux Memoires que j'aurai l'honneur d'offrir a 1' Aca- demic § Ier. Reduction d'un systhme d 'equations differentielles a une seule equation aux differences partielles. » Des variables principales x, f, z,. . . que Ton considere comme fonc- tions d'une variable independante t, peuvent etre censees completement determinees par un systeme d'equations differentielles dont le nombre est celui des variables principales, quand on connait d'ailleurs les valeurs particulieres de ces dernieres variables , pour une valeur particuliere de t. On peut d'ailleurs, quand les equations donnees sont du premier ordre, les resoudre par rapport aux derivees de x, y, z,. . . par consequent les reduire a la forme (i) D^ = P, Drj = Q,... P, Q,. . . etant des fonctions connues de Jcyy, z ,. . . t\ et nous ajoute- rons qu'on peut ramener le cas general a celui-ci, attendu que Ton reduit immediatement au premier ordre des equations differentielles d'un ordre plus eleve , en augmentant le nombre des variables principales , et consi- derant comme teiles une ou plusieurs des derivees de x, y, . . . II suffira done de s'occuper de l'integration des equations (i). » Pour etablir l'existence des integrates generates des equations (i), il suffit de recourir a la mdthode que j'ai developpee dans le cours de la 2m' annee de l'Ecole Polytechnique , et par laquelle on ramene Tintegration approximative de ces equations a l'integration d'equations aux differences finieSj de maniere a pouvoir augmenter indefiniment le degre d'approxi- mation, et a fixer les limites des erreurs commises Gela pose, soient x, j, z,. . . t, x, y, z,. . . T, deux systemes de valeurs des variables qui se trouvent liees entre elles par les equations (i). Les integrates generates de ces equations fourniront, (96» ) en fonction de t et de x ,f, zt. . . t, les valeurs c ou raeme d'une fonction quelconque f(x, y, z,. . .) de x, y, z,. . . ; par consequent elles pourront etre presentees sous ia forme (a) *a=3f(dp,jr, ,,... t, t) y =%(#, 7, 2,. . . f, *),. . . ou pius generalement sous la forme (3) t(x,y,z,...) = rfr(x,jr,t,.y tT), %(*,?, z,---*,r),...}; les seconds membres des equations (2), (3) devant se reduire identique- ment a o?,jr,... Upcyjr, 2,...), quand on pose T=t, en sorte qu'on aura identiquement (x,y, z,... T,fy x(x,y,z,...T, *),...]• On peut d'ailleurs, dans ces deux especes de formules, faire varier une seule des deux valeurs tf r, de la variable independante, etpar suite avec t, ou t, un seui des deux systemes de quantites (962 ) et alors les quantites dont se compose celui des deux systemes qui ne varie pas, peuvent etre censees representer les constantes arbitraires que doivent renfermer les integrates generales des equations differentielles donnees. » Chacune des formules (2) ou (4), ou plus generalement la formule (3) ou (5), dont le second membre renferme avec les deux valeurs de la va- riable independante , un seul des deux systemes de valeurs de la variable principale, est ce que nous noramons une integrate principale du systeme des equations ( 1 ). » Designons maintenant, pour abreger, par X, Y,.... les seconds membres des formules (2), et posons encore =f + V^W + ,.,, l'equation (3) pourra etre presentee sous la forme Enfin, si les fonctions P, Q, . . . K ne renferment par le temps t, la for- mule V a = — r D « dt = — dJ^ * df C. R. 1840, i" Semejtre. (T. X, JN« 26.; (9<36) donnera successivement Vh=(t— *)d«, Va«=^^n9«, etc.;... et par suite la formule (3) deviendra (5) s=^4-i=ini-+t^-an^ + etc.... Done alors, en posant pour abr^ger on verra l'integrale de l'equation ( i ) se reduire a (6) S = e^^s. » Si Ton considere en particulier le cas ou les coefficients P, Q, . . . K, deviennent constants, alors, en remplacant s par f(#, j,. . .), et ayant egard a l'equation symbolique ,/.n. f(*) = f (a on verra ia formule (10) ou (T_<)(PD* + QDr + ., f(* se reduire a S = eK<—"f[^+P(T-t), /+Q(T-. *),...]. Telle est effectivement, pour des valeurs constantes deP, Q,... K, l'in- tegrale generate de l'equation DtS+PD,S + QDyS-f , . .+ KS = o, -.*) * rendra evidemment le premier membre egal au second. » Le theoreme precedent peut etre etendu a un systeme quelconque d 'equations lineaires, ou differentielles, ou aux differences partielles; et, dans le premier cas, il remplace avec avantage les theoremes connus de Lagrange sur les equations differentielles lineaires, auxquelles on ajoute des seconds membres qui soient fonctions de la variable independante. » Dans plusieurs questions, et en particulier dans la Mecanique celeste, la formule (5) ou (6) ne pourrait etre employee que pour de petites valeurs de t; et alors il convient de substituer generalement a cette formule celles que Ton peut deduire du precedent theoreme, corame on le verra dansun prochain article. » (970) phvsiologfe. — De Uouvrage de M. Isidore Geoffroy, intitule Zoologie generale (i); par M. Geoffroy-Saint-Hilaire. « Le temps des publications descriptives isolees en histoire naturelle s'accomplit et aura fini, grace aux soins ardents et intelligents de nos col- legues les deux Cuvier. a Mais deja Buffon, long-temps avant, avait fonde une ecole opposee qui ne fut point comprise a sa naissance: elle me parut destinee a renaitre pour ne plus cesser dans la suite. » A partir de vendredi dernier 26juin, un evenement curieux com- menca cette revolution nouvelie. Le grand Cuvier avait pose ce principe que les especes retenaient un caractere fixe et immuable : le nouveau fait vient de renverser cette vue doctrinale. Deux especes, un sexe pris dans des individus du continent, et i'autre sexe parmi des sujets des iles, viennent de se rencontrer en France, de se reunir et de donne nro- duit d'une facon simple. » Le Gerf de Java a rencontre dans nos menageries une femelle d'Axis , et le male de Java a feconde cette femelle. Or il y a certitude qu'aucune femelle n'en est sortie; celle-ci manquait et notre chef de la menagerie, Isidore Geoffroy, essaya de donner au seul male de Java deux femelles d'Axis. Car l'Axis est un cerf du continent indien, le Bengale, et notre male etait issu de cerfs des iles de la Sonde. » Nous possedions ces animaux et des cerfs du Malabar par les soins genereux de notre excellent correspondant, l'actif et genereux M. Dus- sumier. » C'est la premiere union de ce caractere avec authenticite. Ce point meritait que l'Academie le connut. Voila done deux especes distinctes qui procreent ensemble. » On n'en sera pas surpris: les rapports de nos cerfs et ceux de notre daim mouchete sont nombreux. » Or ce nest point la seule proposition generale que dementira l'ou- vrage de M. Isidore : il se trouve souvent clans le cours de son livre en •>PP^ition avec certains principes trop tot generalises par G. Cuvier. » Le temps de cette etude descriptive touche a son terme; aujourdhui c'est une ere synthetique et toute buffonienne qui commence. La matiere du livre de M. Isidore apprendra ces faits et les consacrera avec certitude. » ft) Cet ouvrage paraitra vers la fin de juin a la librairie de Roret, rue Hautefeuille NOMINATIONS. L'Academie procede, par voie de scrutin, a la nomination d'nn membrt pour remplir la place vacante dans la section d'Economie rurale , par suite du deces de M. Turpin. La liste presentee par la Section porte les noms suivants : i°. MM. de Gasparin et Pay en, ex aequo; 20. M. Decaisne; 3°. M. Oscar Leclerc-Thouin ; 4°. MM. HuzardetRenaud, ex aequo. Le ii ombre des votants est de 5i. Au premier tour de scrutin, M. de Gasparin obtient.. . . 28 suffrages, M. Payen a3 M. Renaud 1 M. de Gasparin, ayant reuni la majorite absolue des suffrages, est pro- clame membre de I'Academjie; sa nomination sera soumise a 1'approbatiou du Roi. MEMOIRES PRESENTES. geologie. — Memoire sur le groupe superieur des terrains de des anciens auteurs 3 nomme actuellement groupe grauwacique ou sjs- teme silurien, dans la Vendde et quelques autres points de la Frame occidentals; par M. A. Riviere. — (Extrait par 1'auteur.) ( Commission preeedemment nominee. ) « En Vendee, comme en Bretagne, en Normandie, dans le Limousin et dans diverses autres contrees de la France, on pent diviser les terrains de transition et les terrains primitifs des anciens auteurs en trois groupes; savoir : le groupe grauwacique, le groupe phylladique, le groupe gneissi- que. C'est l'etude du premier groupe qui fait 1'objet du present Memoire. » Mon groupe grauwacique correspond, ainsi que je l'ai indique dans me^ (97* ) Elements de Ge'ologie, au systeme silurien de M. Murchison, jusqu'au vieux gres rouge exclusivement, et a 1 etage inferieur du terrain anthraxi- fere de M. d'Omalius d'Halloy. » Si dans la Bretagne, la Normandie, le Maine et l'Anjou, Ie groupe grauwacique est a peu pres complet, sauf l'etage du Llandeilo-flags qui parait nianquer, en Vendee ce groupe n'est represente que par de simples lambeaux de grauwackes, de gres, d'arkoses, de marbres, d'anagenites , de schistes anthraxiferes , etc., se trahissant ca et la. » La direction moyenne des couches ou l'alignement des depots du groupe grauwacique fait un angle plus ou moins considerable avec la di- rection moyenne des couches ou ralignement des depots des autres grou- , pes de terrains. » Puisque les terrains du groupe grauwacique de la Vendee ne donnent pas lieu a des depots etendus, ils n'influent pas beaucoup sur le relief de la contree , si Ton en excepte toutefois le massif eleve et allonge de roches serpentineuses de Montsiregne, qui produit des accidents assez pittores- ques. Au reste, les depots du groupe grauwacique presentent en somme le fades des depots du groupe phylladique auxquels ils sont associes, et qui sont tres repandus dans le pays : seulement leur orographic se dessine sur une petite echelle . » Les phyllades, les talcschistes et les micaschistes des terrains des grou- pes phylladique et gneissique (terrains cambriensde M. Sedgwick) forment le fond d'un tableau au milieu duquel se dessinent en depots allonges et alignes a peu pres dans le sens de l'E. S. E. a TO. N. O., les roches qui com- posent le groupe grauwacique . » D'apres la composition du groupe grauwacique , l'ordre de superposi- tion des roches et la situation respective des depots, on peut distribuer ces diverses roches ou depots en deux classes ou terrains : le superieur, qui correspond probablement au Ludlow-rock, ou bien au systeme an- thraxifere admis en Bretagne par MM. Elie de Beaumont et Dufrenoy, comprend de Tanthracite, du graphite, des talcschistes et des phyllades passant aux schistes argilo-bitumineux ou graphitiques ; l'inferieur, qui correspond, selon toute apparence, au Wenlock-limestone et au Caradock- sandstone, ou bien au systeme du quarzite el du schiste ardoisier admis encore en Bretagne par ces deux geologues frangais, comprend des gres poudingiformes (poudingues quarzeux), des calcaires marbres a produc- tus, spirifersx polypiers, des grauwackes schisteuses, des grauwackes pas- sant a Tarkose et au metaxite, des grauwackes talcqueuses anagenitiques ou (973) gresiformes ( anagenites brechoides et grenues), des gres compactes (quarzites), des quarz, des arkoses gresiformes et pOudingi formes, des talcschistes brechiformes ou anagenitiformes(breches et anagenites quarzo- talcqueuses), et des talcschistes fibreux passant aux phyllades poudingi- formes ou amygdalaires. » En Vendee il y a an moins trois depots qui paraissent appartenir an terrain superieur, nomme anthraxifere. lis sont situes a Laumondiere, (departement de la Vendee), a Busseau et au N.E. de Coulonges (depar- tement des Deux -Sevres). » U y a six depots que je classe dans le terrain inferieur, nomme calca- rifere. lis sont situes a la Vilde (departement des Deux-Sevres), a 1'Epinay , a la Mainbergere, a la Nhertiere, aux Quatre-Chemins eta l'Herbergement (departement de la Vendee). » On trouve deux depots de roches d'origine ignee qui semblent eorres- pondre a la formation des terrains sedimentaires du groupe grauwacique , soit a cause de leur association avec ceux-ci, soita cause de leur direction, qui a lieu de l'E.S.E. a 1'O.N. O. : le plus important est situe a Mont- siregne. » Probablement apres la formation des terrains du groupe phylladique, le sol schisteux et granitique de la Vendee etait presqu'en totalite hors des eaux de la vaste mer dans laquelle se deposaient les roches du groupe grauwacique. Comme dans cette contree ii ne restait que quelques coins submerges, les terrains du groupe grauwacique ne s'y montrent qu'en lambeaux. La Vendee, avec une partie de la Bretagne et de I'Anjou, for- maient une ile pendant l'epoque silurienne. » Le soulevement caracteristique des couches de ce groupe de terrains , ou le premier qui ait eu lieu dans la Vendee apres leur depot, est vrai- semblablement du a l'apparition des roches serpentineuses, et se rappor- terait assez bien au systeme de soulevement qui, d'apres M. Elie de Beaumont, a pour type les collines du Bocage (Normandie), et dont la direction moyenne court de l'E. un peu S.E. a TO. un peu N.O. II en serait de meme dans la Bretagne et la Normandie, car la direction gene- rale des couches de ce groupe a egalement lieu de l'E. un peu S. a TO. un peu N. De sorte que ce systeme de soulevement conserverait evidemment son allure sur une grande etendue de pays. » C R. i?4o, ier Semestre. (T. X , N«26.) ( 974) cniMfE organique. — Nouvelles considerations sur le cerveau,- par M. Couerbe. (Commissaires, MM. Chevreui, Dumas, Pelouze.) Dans ce nouveau travail, 1'auteur revient sur les faits qu'il avait expo- ses dans un Memoire presente a l'Academie en i833, et s'attache a lever les doutes qui auraient pu naitre, relativement a I'exactitude de ses premiers resultats, d'une comparaison avec ceux qu'a obtenus M. Fremy dans des recherches sur le merae sujet entreprises posterieurement. Ainsi, M. Couerbe avait decrit comme principes immediats plusieurs substances dans la composition desquelles il entrait dusoufre; or ces subs- tances n'auraient pas ete obtenues a l'etat de purete, s'il etait vrai, comme le soutient M. Fremy, qu'il n'y ait que l'albumine du cerveau qui renferme du soufre. M. Couerbe combat cette opinion et developpe les motifs qui I'obligent a persister dans celle qu'il avait d'abord emise. M. Hartig adresse nn Memoire ecrit en allemand surquelques questions iXorganographie vegetate. A sa note sont jointes diverses figures et prepa- rations destinees a faire connaitre la structure intime du tissu ligneux. (Commissaires, MM. de Mirbel, Ad. Brongniart.) M. Mayniel adresse une Note destinee a former le dernier paragraphe d'un Memoire qu'il avait precedemment presente, et qui a pour titre : Sauvetage general. (Commission precedemment nommee.) M. Christophe ecrit relativement a un mecanisme au moyen duquel il pense qu'on pourra s'elever et se soutenir en I'air par des mouvements analogues a ceux des ailes de l'oiseau. M. Seguier est prie de prendre connaissance de cette Note, et de voir si ette pent devenir I'objet d'un rapport. M. le Ministre des Affaires etrangeres transmet un opuscule italien s"runznouvellemethoded'eleverles vers asoie, inventee par M. Garulli, de Macerata. (Renvoye a M. Audouin pour un rapport verbal.) _j (97$ ) CORRESPONDANCE. M. le Ministrede l'Instruction publique adresse ampliation de l'ordon- nance royale qui confirme la nomination de M. Pelletier en qualite d'aca- demicien libre. Sur l'invitation de M. le president, M. Pelletier prend place parmi ses confreres. M. L. de Buch, nomme recemmenta la place d'associe etranger en rem- placement de M. Blumenbach, adresse ses remerciments a 1'Academie. M.Berard, nomme, dans la prece'dente seance, correspondant pour la sec- tion de Geographic etde Navigation, adresse ses remerciments a 1'Academie. M. d'Hombres-Firm vs, qui avait adresse, au mois d'octobre dernier, a 1'A- cademie, des ossements fossiles de Rhinoceros, annonce l'intention de donnerces ossements au Museum d'histoire naturelle, dans le cas ou ils seraient juges assez interessants pour prendre place dans les galeries de cet etablissement; dans le cas contraire, il souhaiterait que ces pieces lui fussent renvoyees afin qu'il put les comprendre dans une collection qu'il forme des produits des Cevennes. M. de BlainvillejXxm des Commissaires designes pour Texamen de ces pieces, annonce qu'il fera son rapport aussitot que 1'Academie pourra lui accorder la parole. entomologie. — Memoire sur les metamorphoses et Vanatomie de la Pyrochroa coccinea; par M. Leon Dufour, correspondant de 1'Academie. Ce Memoire ne presente pas seulement Thistoire des metamorphoses de la Pyrochroa coccinea, il traite avec beaucoup de d^veloppement de son organisation a ses differents etats. Adoptant l'ordre qu'il a suivi dans ses precedents travaux, 1'auteur de'crit la larve, la nymphe et Finsecte parfait; puis il passe al'anatomie et aborde successivement l'etude des ap- pareils respiratoire, sensitif, digestif, adipeux et genital. Deux planches representant les details des divers organes , sont mises sous les yeux de 1'Academie. chirurgie. — Nouveau procede operatoire pour la guerison du strabisme par la section dun des muscles de VceiL M. J. Guerin annonce avoir pratique quatre fois avec succes la section des muscles de l'ceil dans des cas de strabisme convergent. i33.. (97^ ) a Depuis long-temps, dit-il, j'avais compris le strabisme dans Ie nom- bre des difformites qui resultent de contractions musculaires, et par suite j'avais indique pour cette difformite le meme modedetraitement que pour ies difformites articulaires du squelette qui reconnaissent la meme cause. Ce qui m'avait empeche pendant quelque temps de realiser cette nouvelle extension de ma methode, c'etait la crainte des accidents inflammatoires consecutifs a une piaie pratiquee a l'air libre sur un organe aussi delicat que l'ceil, et place dans le voisinage du cerveau; ces accidents, je crois etre certain de les eviter grace aux modifications que j'ai apportees au procede de M. Dieffenbach. » Au lieu de diviser couche par couche la portion de conjonctive ocu laire qui recouvre le muscle, je la detache de la sclerotique et la souleve avec une pince a mors larges jusqu'a ce que le muscle soit mis a decouvert. Celui-ci etant divise avec des ciseaux courbes , je remets en place la portion detachee de la conjonctive ; en recouvrant la plaie elle empeche l'air d y penetrer et lui procure Ies avantages des plaies sous-cutanees. L'experience a confirme les previsions de la theorie : dans les quatre operations que j'ai faites, il n'y a eu aucun vestige d'inflammation suppurative. » Les resultats de l'operation out ete tres satisfaisants, mais non aussi immediatement avantageux que Ta observe M. Dieffenbach. Dans un seul cas il y a eu redressement complet et instantane de l'ceil ; dans les autres il n'y a eu qu'amelioration. Cette circonstance m'a paru etre la consequence naturelle de la veritable origine du strabisme. Tantot la deviation de l'ceil est primitivement musculaire et le produit de la retraction spasmodique d'un seul muscle; tantot la retraction n'est que consecutive, ou bien primitive encore, mais elle a atteint simultanement plusieurs muscles. On concoit que dans ces differents cas, le resultat de l'operation soit modifie par la nature et la distribution multiple des causes auxquelles elle s'adresse. » M. Schlesinger ecrit qu'il est parvenu a guerir, au moyen de lunettes convenablement calculees , diverses maladies desyeux. « Pour que ma me- thode, dit-il, puisse etre employee avec sueces, la seule condition est que le ^alade, au moment ou il commence a se soumettre a ce traitement, voie plus disttuctemeut avec les lunettes que je lui cboisis, qu'il ne verrait a I'oeil uu. n M- Schlesinger sera invite a presenter un Memoire sur sa methode, s'il desire qu'elle devienne I'objet d'un Rapport. M. de P vRWEY indtqae,dans un Hvre ecrit a la fin du xvne siecle^un passage ( 977 ) dont il croit que n'ont pas eu connaissance les physiciens qui ont dresse des catalogues de bolides et d'autres meteores lumineux. A trois heures f l'Academie se forme en comite secret. COMITE SECRET. M. Double , au nom de la Commission des prix dc Medecine et de Chirur- gie, fait, sur les pieces adressees pour le contours, un rapport dont voici les conclusions : « La Commission propose d'accorder, » i°. iooo fr.? a titre d'encouragement, a Fouvrage deM. le Dr Valleix, intitule : Clinique des Maladies des enfant* nouveau-nes ; » 20. A M. le Dr Fourc vult , pour ses Experiences physiologiques demon- trant Vinfluence de la suppression mecanique de la transpiration cutanee sur Valte'ration du sang et sur le de'veloppement des lesions locales attri- butes a I 'inflammation , 2000 fr. a titre de recompense; » 3°. A M. Vincent Duval, pour son Trade pratique du pied-bot, 3ooo fr. a titre de recompense ; » 4°. A M. le Dr Fuster, pour son ouvrage Des Maladies de la France dans leurs rapports avec les saisons } ou Histoire medicale et meteoro- logique de la France 3 3ooo ir. a titre de recompense. >< La Commission cite avec distinction : » i°. Le Memoire de MM. ies docteurs Serrurier et Emmanuel Rous- seau, sous ce titre: » Pathologie speciale des voies aeriennes etudiee chez Vhomme et chez certains animaux ; avec atlas grand in-4°, compose de a3 planches coloriees ; » 20. UAnatomie pathologique , modeles en relief; par M. le Dr Felix Thibert. » Mais pour Tun comrae pour I'autre , (a Commission juge convenable d'attendre que de nouveaux travaux aient acquis a ces medecins d'autres droits aux recompenses du legs Monty on. La section de Geographie et de Navigation presente, par Forgane de M. Beautemps-Beaupre, la liste suivante de candidats pour la place de correspondant devenue vacante par le deces de M. Krayenhoff': ( 978 ) En premiere ligne , M. Parry j Ensuite, et par ordre alphabetique , MM. Franklin, Gaultier, Kotzebue , Lutke, Owen, Wrangell. Les titres de ces candidats sont discutes ; l'election aura lieu dans la pro- chaine seance. MM. les membres en seront prevenus par lettres a domicile. Avant la presentation de la liste, il avait ete donne lecture de la lettre suivante de M. Demidoff : « Plusieurs membres de l'Academie ont pense que mes constants efforts pour I'avancement des sciences pourraient me meriter le titre si honorable de correspondant de la section de Geographie et de Navigation. Je me suis done mis sur les rangs. » J'apprends que j'aurai pour concurrent M. le capitaine Parry, et quoique d'imposants suffrages doivent me faire espe'rer que les resultats de mes travaux seront un jour dignes de l'attention du monde savant, je sens aussi parfaitement ce qui est du a Illustration personnelle de M. le capi- taine Parry, et je crois devoir rendre hommage a un merite si eminent en me retirant cette fois de la lutte. » J'espere que cette demarche, fondee sur une juste deference, ne m'ex- clura en rien de la bienveillance de l'Academie, et qu'il me sera permis de l'invoquer dans une autre occasion, heureux alors si les fruits plus connus,plus nombreux et plus developpes, des etabiissements meteoro- logiques fondes par mes soins sur le versant oriental des monts Oural , des travaux geographiques, mineralogiques et geologiques qui s'executent sous ma direction dans les memes regions , et des recherches de toute na- ture que je fais entreprendre dans diverses parties de l'empire de Russie, peuvent me meriter des suffrages et ce titre dont je serais si fier. "Jeprie l'Academie derecevoir mes sentiments de respect. Jela remer- cie aussi d'avance de toutes les occasions quelle voudra bien me fournir de seconder ses nobles travaux dans des contrees ou je suis en position d'exercer une action utile. » J,a seance est levee a cinq heures trois quarts. F. (979 ) BULLETIN BfBLIOGRAPHIOUE. l/Academie a recu dans cette seance les ouvrages dont void les titres t Comptes rendus hebdomadaires des seances de V Academie royale des Sciences; i er semestre 1840, n° 25, in-40. Annales de Chimie etde Physique; par MM. Gay-Lussac, Arago, Che- vreul, Savary, Dumas, Pelouze, Boussingault etREGNAuur; janv. 1840, in-8°. Bulletin de la Societe Geologique de France,- 16 mars — 20 avril 1840; in-8°. Rapport fait a la Societe de Pharmacie de Paris,, sur le concours pro- pose pour V extraction de V Indigo du Polygonum sur la pec tine et Vacide- pectique, sur la digitale pourpree; in-8°. Programme des Prix proposes par la Societe de Pharmacie de Paris , pour 1841 ; 111-80. Annales de la Societe d' Agriculture > Arts et Commerce du departe- mentde la Charente; tome 32, mars et avril 1840, in-8°. Annales de V Industrie nationale et etrangere, ou Mercure technolo- giste; exposition de 1869, 2e edition; 4 vol. in-8°; par M. de Moleon. Etat general des Artistes et des Fabricants admis a I' exposition de 1 834; par le meme. Muse'e industriel. Description complete de V exposition des Produits de Vindustrie francaise , faite en 1 834 ; par le meme; in-8°. (Les trois ou- vrages de M. de Moleon sont adresse's pour le concours de Statistique.j OEuvres completes de John Hunter, traduites de Vanglais; par M. Ri- chelot; ioe liv. in-8°, et atlas in~4°- Revue gene'rale de F Architecture et des 7'ravaux publics; feu dies 21 — 24, et 2 planches in>4°- Therapeutique medicale; teuilles 22— 26, in-80. Bulletin de la Societe de Mulhausen; n° 63, in -8". Guide medical des Antilles et des regions intertropical ; par M. Leva- cher; un vol. in-8°. (Cet ouv rage est adresse pour le concours Montyon) Communication faite a la Societe philosophique americaine , dans une de ses seances de i83g, au sujet des Trombes, et relativement a un Memoire de M. Peltier sur la cause de ces meteores; par M. Robert Hare ; Phila- delphie, 1840, in-8°. ( 98o ) Descriptions of. . . . Description de Vappareil et de la methode pour Viso- lement des Metaux alcalins > avec figures; par M. R. Hare; in-4°. (Extrait des Transactions de la Societe philosophique americaine, vol. 7.) A Letter Lett re de M. R. Hare a M. Faraday sur certaines opi- nions iheoriques; in 8°. (Extrait de Y American, journal of Sciences and Arts.) Notices of Notice sur les Trombes terrestres {Tornadoes). (Extrait du meme journal.) Notice from . . . Notice sur Infusion du Platine , sur un nouvel ether et sur une se'rie de gaz composes, Jormes des elements de leau ; par le memo ; in-8°. (Extrait du meme journal.) Astronomische. . . Nouvelles astronomiques de M. Schumacher; u° 4o3, Auszug. . . Sur quelques Corps organises fossiles ; parM. de Bich. (Ex- trait du Compte rendu mensuel de VAcademie des Sciences de Berlin, mois de mars 1840.) Briefe . . . Lettres ecrites des parties les plus septentrionales de V Europe et de Vinterieur de la Russie ; par M. Robert, membre de l'expedition scien- tifique en Islande et au Groenland, avec un appendice sur J'expe'dition francaise scandinave au Spitzberg, etc; Hambourg, 1840, in 8°. Jabresberichte. . . Annuaire du Forestier, pour les annees i856 M.Ja<;ns. — Memoire sur les plaies sous- s ilos articulations ; par M. J. Gue- asphyxiees; par M. Gharribre .. Association britannique poui sciences. — M 1 ■ Pre, 669, 7 '5, 773, 810, 84s, 877» 90^93;, 9^5 midi de taFinnr, . Loin ■ M. Melloni. . . LettredeM. Forbes 19 — Experiences sur la chaleur rayonnante ; par M. Melloni 537 et *^ Chaleur (Theorie de la).— Recherches concer- i de la chaleur; parM. Hess. 759 Qui, la Note de M. Van fcLECRS SPECIFIES.-] leur specifique aes - des corps a la determination de leur potds ibuniju,. ; par M. Baudrimont - Nouvelles recherches sur les chaleurs speci- fiquesj par MM. de la Bive et Marcet.. . hampigsoss. - Sur l'origine de ces ve^taus Memoire de M. Panizei Savio - Rapport sur ce Memoire - Sur la nature des corps qu7on designe dans le royaume de Naples sous le nom de (985) Chariots a six et a huit routs. - M. Castera rappelle qu'il en a autrefois presents' des modules a une exposition des produits Chauffage. — Stir un nouveau systeme de chauffage ; Note de If. Feld Chaux hydrauliques. — Statistique geognosti- que des chaux hydrauliques dont on peut faire usage pour le canal du Rhin entre Vitry-le-Francois et Toul j par M. Pa- — Remarques de M. Costaz sur ce qui est du aux travaux de M. Yicai relativement a la connaissance des chaux hydrauliques ... J — Reponse de M. Arago aux remarques de M. Costaz Chemims. — Des effets destructeurs qu'exercent les voitures sur les routes; Memoire de — Sur le tirage des voitures et le frottement de route en un beton de son invention. . . Chemins defer. —Sur un nouveau systeme de M . Duboys de Lavigcrie — Sur diverses inventions relatives aux che- sortes de chemins ; par M. Chesnaux — Note sur un cheniin de fer a un seul rail ; parM. Saumur — Nouvelles rechcrches sur I'infliience des pentes dans les chemins de fer ; par M. de Pambour les courbes a court rayon ; par M . Tardy. : _ M. Mali se fait connaitre comme Pauteur d'une Note sur un moyen destine a faci- liter la progression des convois sur les pentes des chemins de fer ( Chevaux. — M. leMimstre de la Guerre in- vite PAcademie a s'occuper de recherchos d'air necessaire a an cheval a lYcurio. ., ( cheveux ; Note de M. Manal i Chloke. — Action du chlore sur le gaz hydro- gene carbone des acetates j Note de M. Du- — Remarques de M. Pelouse a Toccasion de ccttcNote i tant divers chlorures naphtaliques par Tacide nitrique ; par M. Laurent ChxOrures. — Observations sur une combi- Chronometres.— Nouvelle methode pour cal- determinations de longitudes par le trans- port du temps ; par M. Daussy CirfKUYDRAMiDE , substance nouvelle obtenue de Perron Clepsydres. — Sur deux clepsydres dont la fi- Elements rectifies de la cometc rte le i decembre i83<), par e, astronome attache a FObserva- ■ Berlin; Lettre de M. Schurna- neve par M. Plar, M. de Humboldt et M. Schumacher decouverte le 25 Janvier 1840, par M. Galle ic8 - Elements de la comete du 25 Janvier cal- "•*. •;■••;;•■••'; ■•';"' — ^ M, Encke 466 comete a etc decouverte le G mars par M. Galle 467 M. de Humboldt adresse Its elements de MM. Encke et Galle , et rappelle deux ap- paritions precedentea de la memo comete. 534 ■ M..Arago presente le calcul cette comete, fait d'api 'ions d Paris par ehacun adjoints do rObaervatoire , MM. E. Bou M.Mauvais .'.... 625 - Elements de la memo, comete d'apres les .de Marseille; par M. Vale. 626 tion Montyon: Commissaires, MM. Ma- gendie, Flou.ens, Sevres, de Blainuille , — Prix concrrnant les Arts insahbrcs: Com- missaires, MM. Dumas, Chevreul , d'Ar- ~ Prixde Stathtiqur: Coinmissairos, MM. I'oncelct, Coriolis , Senior, Cumbrr , - MM. Arago, Gamb,r, Siguier, sont ad- men d'un appcreil present, "j.ar M. >>,. - M.Liouuilh est d-si-iv pour remplacer M. Poisson dans la Commission rharg.* Commissions spotaiis. —Stir la demands de — Une Commission composee de MM. de Bonnard et Seguier, Poinsot et Arago , Thenardet de Mirbel , est chargee de pre- d-.ii ad. ini.-icn li bre, vaeante par la mort de — MM. Poinsot, Cauchy, Arago, Liouvillo , mission chargee de proposer une question pour le grand prix des Sciences mathema- tiquesde r8$a . — MM. Thenardet Savory sont nommes Com- SeWgue ! grand cspacc.'- M. d, Humboldt ad.vs . tin echaatiUon de ce feutro et remarque qu'on y trouve des depouilles siliceuses Cordes. — Note sur la fabrication des cordes et des fdets; par M. Menardiire h\t,i'KR!'.r:<>TYPi Voir a Photographic Deces. — M. tpa.sdes MM. ror^n et Robiauet — M. le president de P Acad. 'ink' im< general Rogniat , Fun d F Academic . — Et, dans la seance du 18 mai , cell M. Brochant de Villiers par X. Desprcis 1., vi, — Sur la structure et le mode d qu'on leur fournit ; Lettre de M. Duclos. . CoiiLEiRs. — Sur le principe du melange des couleurs (Reeherdics id.y-i.o. Iiimi.pies Codrbes. — Lettre de M. Coram sur une nou- , presque tous les geom I che; Nolo de M. Worm (988) Eau {Composition de I'). ~ Remarques sur la Teloge de James Watt); par M. Arago.. — M. Dumas declare adherer a Popinion emise par M. Arago que cette decouverte appartient reellement a Watt — Sur les proprietes hygieniques de Peau; Lettre de M. Nicod Eac de mer. — M. Arago demande que PAca- demies^dresse a M. le Ministre de la Ma- la derniere expedition dans le Nord de Eacx morales. — Memoire sur les eaux mi- ncrales de P&lleniagne, de la Suisse et de la Savoie ; par M. Fontan — Memoire sur les eaux minerales de Ba- gneres de Luchon ; par MM. Fontan et rees aux eaux de riviere, sous le rapport triel j par M. Dupasquier 16 et EcArtLEs. — Lettre sur la structure des ecail- les des poissons ; par M . Agassiz — Sur la structure des ecailles des poissons 5 LettredeM. Mandl Eclairage. — Documents presented par MM. Selligue et Grouvelle, relativement aieur Ecutses. — Note sur le passage des pluses, au moyen d'ecluses mobiles, etc.; par M. Tardy EcOLK PoLTTECHSiQcE. — M. le Ministre de la. permanent devenue vacante a PEcole Po- lytechnique par le deces de M. Poisson. . . J comme candidal pour cette place Enures. — M. le Ministre de la Guerre invite PAcademie a s'occuper de reeherehes sur la quantite d'air dont a besoin un cbeval 'tscrtos de candidats pour les places aux- ^elles TAcademie est appelee a presen- ter. — . M.. Duhamel est elu candidat pour ' '■ ■>•'■■ , ■ deces de j^. poisJn ; ( Page, leurt parties devraient se repousser; par M.Peltier 84> M. Iiecquerel, en presentant les tomes V et VI de son Traite de Velectricite, donne une idee du contenu de ces deux volumes et de Fesprit qui a preside a leur redaction. 853 M. Arago presente au nom de Fauteur, ephants — Sur Fexistence de ces pachyder- par M. Bodichon 79 Sur deux defenses fossiles d'elephant trou- vees dans le voisinage de Luxembourg; Lettre de M. Biver 4i brvologie. — De la respiration branchiale de Fembryon chez les mammiferes et chez cse presentee, comme indelebile; par M. Co- ir- ants. — Du travail des enfants dans les ate - tomolocie. — Sur les metamorphoses de plusieurs larves fungivores, appartenant a des Dipteres ; par M. Leon Dufour. ... 787 Note de M. Costaz oss. — EtTets produits par des filons de TKAf.E. — M. !e prefef de la Seine consul/" M. Snuchnn propose d appliquer aux fon- t inrs.le Paris ;tuS. __ Inclusion congenitale d'un foetus, de 1'abdomen, chez tin individu du sexe 9) M. Leon Dufour Epusements.— Description d'une fontaine in- termittente a colonnes oscillantes conver- gentes, applicable aux epuisements; par M. debaligny Essences d'estragon, de sabine et de cannelle. nhydramide, produit fourni par la der- Voir aussi a Huiles essentielles. Etoffes. — Appareil pour le prompt sechage des etoffes ; par M. Penioldt Voir aussi au mot Toiles. (effets optiques et thermiques des conjonc - tions du soleil avec les asteroi'des du m aoiit et avec celles du j3 septembre , Let de M. Wartmann a M- Biot - Sur le moiivement attribue aux etudes: parM. de Perron Forceps. — IN, 011 veau forceps cephalotribe; par M. Baudelocque Fossiles (Ossements;. — Sur une tete fossile d'Hyconodon decouverte sur les bords du Tarn , pres de F.abasteins ; Note de M . Du- — Rapport sur plusieurs Memoires de paleon- tologi 'present s, Fun par M Jourdun les autres par MM de Laiser et de Perieu . — M. d-lb,mbrr* /•',//.■ ,. annor.ee Fintcntion prrsertt, , . PA.. ,-..,.!. - cia.-.s leeas oners — Ossements h 11 ma ins engages dans un con- M. FabreQiieUe demande si ce conglotne- rat , qifil a envoy.; en iS37 de File de Crite, a ete Fobjet cfan rapport Foodre. Voir a Tonnerre. alvano-plastiqce, procede par lcque'1 M. 3a- coby obtient des moulages metalliques, au moyen de petites forces electriques ; Lettre de M. Demido/J 375 - M. Arago presente des moulages en metal obtenus par M. Vogel, de Francfort, au moyen des procedes de M. Jacoby 3;5 - M. Becf/uercl presente des produits sem- moyen d'un procede analogue 3^5 M. Boquillon presente differcnts moulages duction d'une planche gravce en taille- douce qui a send a tirer des epreuves sur papier, comme la planche originate. ... 771 M. Boutowski sur la galvano-plastique, et presente des epreuves obtenues par M. Ja- coby de lamedaillefrappee en memoirede l'inauguration de TObservatoire de Saint- Petersbourg 841 sion obtenu par M. Jacoby, au moyen des procedes galvano-plastiques 870 mage de cette piece a l1 Academic pour sa collection 953 obtenus par M- Boquillon, au moyen de hance. — JN'ouvelles recherches coucernant Remarques sur la blancheur des cartilages De Taction de hi garanct; sur les dents ; par M. Flourens fag Reeherches concernant la nature de fa substance qui colore en rouge les os des animauv smimis au regime de la garance; ■« dec la, ray.— MM. Selligme et Grouvelle MhpHW diveis documents relatifs am Pi-or.rletes tin j-az oarbure artih'ciel , qui — Rapport sur un procede de M. Selhgu,- pom la fabrication d'un gaz d'cclairage au moyen certains schistes bitumineux sion de ce Rapport, par M. Pelletan Gelatine. — M. le MinUtre de V Interim,- in- vite l'Academie a hater le Rapport qui doit etre fait sur Temploi de la gelatine Generation. — Sur 1'existence de sexes dis- tincts chez certains Mollusuiu s h.i,-,,,- podes et chez certains Zoophytes regardes comme hermaphrodites ; par M. Milne Edwards — Sur les orgamls reproducteurs de certains Mollusqucs acephales ; par M. Milne Ed- wards Traitc de physique celeste de M. de Pon- tecoulant relatil a uric pretendue erreur entre Montjouy et Formentera ; par — Note sur les operations qui ont conduit a reconnaitre des differences dans les hau- teurs moyennes de la iner en differents points de la c6te de Bretagne ; par M. Puis- — M. Puissant, en presentant le tome II de sa Description geometrique de la France, merit deeouvertes ; par M. Coulter Geolocie. — Sur les formations calcaires du — Sur Tetat des masses minerales au moment de leur soulevernent ; par M. Marcel de Serres — Sir I lnij.oi tance de la limite qui separe le ealcairo de montagnes des formations qui — Sur le terrain cretace du departement de ( 99' ) j la Vendee ; parM. J,'. x quelques phenomene* - Sur les procedes par 1 ?s iles de 1'Oceanie, et corres- branla le Chili ; Lettre de M. moyenne de la mer en differents points de la cote de Bretagne j par M. Filhon ... 53a i\ote sur les operations qui ont conduit a teur moyenne de la mer en differents i du Tarn; parM. Da- Hauteur de quelques 1 FAbyssinie ; Lettre de Hernies. — Nouveau signepourle diagnostic des hernies etranglees; par M. Laugier . — Sur un procede nouveau pour la cure radi- de sa machine Oft Description d'une fontaine inter par M. de Caligny recherches de MM. Robiquet ur les essence s d'estragon, de sabine, etc. quelques pmi. i.ar M. d,j Z Voir aussi a Orgamques{& — Figures de machines et appa- servir aux demonstrations dans employes pour la fabrication •.i*gie. - M. Lcror d£- htliofritt, zuxquoh if a lait subir quel- ques modifications destinees a en rendre I'usage plus facile istrumexts de mathematiqies. — Instrument triques ; par M. Ann/5fy ' tkuments divers. —Instrument de sondage iefifetem ; par M. tvvan ■!.: plusieur, i <• les genres Sphcerophoron ct Lichtna ■ par M. V™^*.- KOTRiTtE. — M. Leror d'ttiolles presente :.iiibieiirs instruments destuv.s a lVxtrac- 'iini (1.. fragments de sonde r. sirs dan. la M. Cazewc adresso deux instruments de lithotritie anxquels il a fait subir des mo- V. le Mim,tre des Travaiix publics com- munication dii travail de M. Jacquemet M.r les moycns propres a prevetiir les ■ I.- !/.„, .',, ,/-, /',-.,„« ,.„'./. or;,, nil.. Note de M. GaiiZZfer elliptiques de iTe et de 2eespece, const rees comme fonctions de leur niodu parM. LiowiUt litre, run-idrrees comme moyen oudre diverses questions de physiq 5 dedicates, et comme servant de ba teorologie^ par M. A/ago 8i3 Luxations. — Etiologie et traitement cbirur- gical des luxations et pseudo-luxations congenitales du femur; par M. Guerin. n~ (99^ ) — Descriptions et figures c liooes. Voir a Hydra M. Sauvages prie TAcademie de charger l'Academie de i 1 gazo-pneumatique propre a faire , et machine hydraulique mise en • cet appareil; par M. Brunier lardellt- prie PAxademie de lui de- crmi obsocvaioire magn^ttque en Algerie, propose de demander a M. le Minis! re de la Guerre un conge pour M. Aimd . lt Paris, a Rome et a Alexandric; Lettre de M. d'Abhadie 38 Uis. — Sur Poriginede cette cereale; Lettre deM. deParavcr SOU p(,ui caraeierisee par des tuberctiles bi- garres ; par M. Jacobovics. . 866 yens ; par M. Schlesingcr n:h - riemarques de M. Le Verrier a l'occasion de cette Note 4;,'i - Rapport sur un Memoire deM. Le Venier, servent de base au calcul des megalith des planetes ; par M. Le Venier ~5 , principales ; par M. de Pontecoulant is6(. • Lettre de. M. de Pontecoulant sur la revi- Remarques de M. lu President de I'Acade- mie, a ('occasion dc cette Lettre 8- , Lettre de M. Bouvard {Eugene) a recession Remarques de M. Liouville a Poccasion de la Note de M. de Pontecoulant 88i Regies sur la convergence des series qui la Mecanique celeste; par M. Cauchy . . . ^U) ga; — Sur certains phrnomenes geologiq,,, , periodique des mers d'un pole vers 1'au tie; Lettre deM. Bobert / reconnaitre des differences dans les hau- (994) versa la ville de Valdivia an Chili ; Lettre - Eau de mer. Voir au mot Eau. Metalliques (Sels.) Voir au mot Sets. - Sbt des feux follets observes le 22 decem- bre i83c> dans plusieurs des rues de Fon- lainebleau; Notede M. de la Selve, com- iminiqueoparM. Cos tag - Observations concernant des meteores lu- iiuiumix; par M. Maillard deux especes de cerfs, dont une est origi- des lies de la Sonde ashes. — Sur les maladies produites par les miasmes ; Note de M. Kepinski croscopes. — Apparcil nouveau pour IV clairage des microscopes au moyen de la neux dont paraissent n'avoir pas eu con- naissance plusieurs des savants qui , dans F.fiMiv do V. \l-l>.<> «.■<:» ! Meteorologie.— Instruments de meteorologie bases sur les phenomenes d'interference VlF.TK.uuu.r.iQur.s (Or.scnvAT| .l'anneeiSSg, parM. Au resse un tableau des obs ;eorologiques qu'il a fai Toulouse pend «"'-"*»tions m,t M. Geoffroy-Samt-Hilaire. qui se trouvent a Moresnet, pres d'Aix-la- Chapelle; par M. Levy - Collection des mineraux du Huelgoat, Sechclles et An - Changemeiits de !0mme hermaphro eur determine.- pa 3 des habitations s f 995) - Reponse de M. Breschet aux remarques pr 1 1 ■(.•■.soilli.'s par M. Alf. Bee ■ : <\c |;i „ drauliques a axe vortical ; Lettre r M. />«,*«•! tielle de moutarde ■ par MM. Bohiquet < laladie contagie tant les de'sordres produits par la chez Thomme et le cheval , figures aient cte presentees a TAcademie memoiro de M. Breschet et Eayer, se le reproche d'inexactitude qu'il chetee, le 28 octobre, i838, par M. . .ouvelles communications de M. J. Giu vapcur ; par M. Bavbotin — Sur tin systeme d'ailes destinees a marcher un batiment directement c le vent ; par M. de Ccdigny ;eaux et prineipalei ). - Theoeme relatif s prodnits j par M. Cau- i des iiombres premiers. ilwJuD.ir r, M. Cauchy Letire a M. Liouville sur la the nombres; par M. Lcjeune-Dirichl Remarques a Toccasion de cette lei tes ; par M. Lioi — Replique de M. I - Memoiressur quel. pi. ;s s.-iiea qui Experiences sur la marche d'un nai - : ; paquet cachete d ( 996) — \i. Ma, - M. Dub •■ (hi Collqje iTuetlredeM.Jacaucmin.. .. I, rimv'it ilans In niudioire pcrroquets (*a roecasion de la lettre de M. Jacqucmin) a5l Sur le canal osseux qui conduit Fair de 1V>- rcille dans la m&choire infurieure chez - .No.m-ll-s rccli, ( 997 ) blique transmet une Note de M. Coulie, Mir Irs in* -'.t-vt j)i, ins -hi procede de blan- chiment du papier par le chlore M. Dumas fait remarquer qu'unc Commis- sion a deja ete chargee de s'occuper de lois pour la fabrication is par M. Mabrun ientesparMM. i 6 Janvier (Recherches avieret'g'niars (echelle -. Menardihe; deroche)., -Barrat: 20. mer ( cure radicale des 1 ules en general et des a scches du Vobgu- iuction du daguer- — Choisselat; 3o m — Mallet; 3o mars. _ Scrres et Doyere : <■. avril. graphiques sur plaques d j ■ 1 1 o l > ;;r.ij>hie. . • Violin ■ i»mai (recherches de mecanique) 8c Barbe; 18 mai (sceau a date perpctuelle). ibia Barrat; 2.5 mai (proccde pour la cure ra- t pre'e. demment adresse, Parallaxes. — Sur la parallaxc t etoileduCygnejparM.JWl. Parai.leles (T/uhrie des). — Memoi f 993 Loured.' M A'". gne en i836 a Abouzahel ; par M. Perron. Photoghapiiif. — Sur Tioduration des plaques roctalliques destinees a recevoir les ima- ges photographiques , et sur Ie role que jouent les bandes de plaque dont M. Da- guerre entoure ces lames ; par M. Scguier. — Image photographiquc eiivoyee par M. Bianchi, et dans Iaquelle des tons rou- geatres semblent correspondre a la couleur rouge de quelques-uns.des objets figures. — M. Arago met sous les yeux de PAcademie une suite de vues de Rome executces au moyen du daguerreotype. . — Sur divers moyens essayes dans Ie but de determiner une egale repartition de Piode sur les planches de plaque destinees a re- cevoir des images photographiques; par — M. fl/ot presente des images photographi- ques, sur papier sensible, obtenues par M. Talbot — Reduction du daguerreotype a de pe- tites dimensions; paquct cachete depose — M. Biot presente des images photographi- ques obtenues par M. Donne, au moyen de de la lumiere Drummond — Note sur la production des images photo- geniques sur papier ; par M. Vcrignon . . . — Modifications apportces au daguerreotype; paquct cachete depose a la seance du 24 — Procede pour l;\ formation des images pho- — Images photogeniques d'objets microscopi- ques, obtenues par M. Donne - Sur la preparation dun amai-ame pour les operations photographiques; par M. De- par M. Ed. Beequerel - Notice historique sur la photographie, - Reclamation de priorite de MM. L,-/cu','c de calquer les objets gross is au micros- cope et d'en obtenir des images photogra- phiques J - Ecliantilloiis de dessins photographiques fixes sur metal, presented par M. Choisse- - M. Gaudin presente une image photogra- phique obtenue sur une plaque preparee par un nouveau procede, e; depose un pa- quet cachete relatif a Ja photographie. . . - M. Biot , en prescntanl , au nom de M. Talbot, des dessins obtenus sur pa- pier, au moyen de divers procedes pho- togeniques, fait quelques remarques sur les qiialiles qui manquent encore aux papiers sensibles, et sur les moyens par lesquels on pourrait esperer leur donner cps T'alites M. Arago, a l'occasion d'une comparaison etablie par M. Biot entrc les images pho- to^Mqu, • .„ ,.Mi,, ,-tsur metal, pre- fer M- Fizeau, el tU e au moyen d'un procede qui n'altcrenl la purele ni la vi- -"■'<'» '' ''■- ^u's.M-et.P- nrnwac l3j M. Tlienard, au nom de la Section de Chi. deces de M. Robiquet g\6 d'examiuateur permanent a VEcolc Poly- M. Poisson, prosente comme candidal unique M. Duhamel c/,7 La Section de Geographie ct de Navigation propose siicct.'ssivenn-tit deuxlictes decan- didais pour deux places vacantes de cor- respondants. ..... . „ .; .... . . ■ • • 9*» «J W de Serves 3a^ et ',;; mine et sur Jes tissus organiques; par M. Lassaipic . Rapport sur ce travail.) j<)j chez certains moilusques heteropodes et chez certains zoophytes gcneralement re- gardes comme liermaphtodiles; par M. Milne Edwards 777 Sur les organes reproducteurs chez cer- tains mollusques acephalos; par M. Milne — M. JJericart de Thury fait horn mage a tions meteorologiques tfxy Tbeshjm, — Snr les changements que presen- tent les ovules du thesium , et en general ceux des Santalacees; par M. Decaisne. ( Rapport sur ce Memoire.) * 794 Tirage des voiiures. — Memoire de M. Mo- — Memoire de. M. Dupuit 194 Tissage. — MM. Meyer freresadressentla des- cription et la figure d'un metier mecanique issagedesetonesdelinetdelaine. 757 -Rapport sur un r.>sr r ■,!".,: m., ,!>, ToiLt-sl-ihriqiio s m Chine avec les fils del1 Ur- drc ; Lettre de M. IJube, quel on obtient IV lirnelle de la torpille. 337 Tremblemf.nt dk TERM du Chili en i837, ma- ne vache; par M. Doin :ations qu'il a kites I propose de pi opigc r Lettre de ■;•••. ' ' RtATiON de la tune decouverte . an xe sK-cIo, par les astronon M.Srdillot qktacx. - Memoire sur les for. des vegetaux; par M. Rcessinger. da mnrieri't par M. de Gaspa, Rcmarqucs de. M. 5I0N. — M. Jourdan de la Coretterie ecrit forment, dans Res yeux, les objets eelniros d'unevivelumierc...... ^ vitales des vegetaux ; par M . Rcessinger. . . q3 '» aoire de M. Dupuit ; par MM. Diday et Petrequin s sciemtifiqces. — Lettre dc M. Dufo s mollusques des iles Amirantes). ...... tifique de TAlgerie M. Guyon annonce 1'envoi de divers objets cours de Pexpedition des Portes-de-Fer. . - fiquedu Nord; Lettre de MM. Loitin, Bra- vais et Martins a M. Arago M. Gaimard, dans i,ne Let Li Pologne.. M. Perrottet prie PAcademie de charger une Commission de faire un rapport sur les collections qu'il a formees et les observa- naturelle et la physique du globe, pen- dant son sejour dans les Nilgherries. . . • Expose des premiers travaux de la Com- mission scicnlifique de l'Algerie; par M. Borj de Saint-Vincent 781 et Sur un projet de voyage de circumnaviga- tion ; Lettre de M. Conlant M. A. Delessen prie P Academic de vouloir l.i.'ii lui designer une Commission a l"<>x;i d'histoire naturelle qu'il a recueillis et Notice de M. de Freycinet sur Phistoire du TABLE DES AUTEURS AGASSIZ.' - Lettre sur la structure des AIME. — La Commission chargee dc s'occuper gnetique a Alger propose do demander a M- Aimc PamrfeiWg — Dep6t d'un paquct cachete (seance du i3 ALQUIE. — Recherches anatomo-pathologi- ques sur les phenomenes de l'encephale. AMELIK. — Sur le mode le plus convenable de representation du terrain dans les car- tes topographiqucs — ! inport ur« Ol.-m.me ^ — Rapport sur ce Memoire ANDELLE importe en France le moteur elec- tro-magnetique invente aux Etats-Unis parM. Patterson ANON"XMES. — Notice historique sur la pho- tographie UlAGO. — M. moire sur la scintillation des Sur la decouverte de la composition de duction anglaise de son elogc historique — Remarques sur deux passages du Traite de i,l,Ysi'." ine il mi* la seance on s'cst faite Pelection ct dans M. Arago met sons Irs youx do rAeadenuo nn has -vol iof on bronze de jjrande dimen- sion obtenu par M. Jacob? au moyen dc plastique, par M. Boquillon M. Arago met sous les yeux de l'Academie cede do V. Boucher ic M. Arago rendun compte verbal d'un opus- • 'ile italieii sur los observations astrono- >lic>diere, des communical ions rel.a- ! i n.oMisdo'i.) r:,i.ici.> d< eouverle a Ber- lin par M. Galle le 2 decembrc i839, • M \ i /- ug. Bouvard, Laugier et Mauvais. iliquo de la comete du i de- cembre 1839; Lettre de M. Valz.— Calcul des observations faites a PObservatoire de Paris ; par MM. Mauvais et Laugier MM. de Humboldt et Schumacher . ■ r.l.-i, , : -s paraii.di |i:os do cette deuxieme comi-te, calculos par MM. Eug. Bouvard, M. GaZ/e; Letlre de M. Hack. ur une nouvelle BU«»ire.)..r.aUI.q".' — NouveUe machine bydraulique a colonne — Sunes moyer.s d'utiliser ia force du vent Pott faire Pemonter un bateau directe- - i-^'leau ^experiences taites dans le but ''■ etudlet Tiufluence de> phenomenes de la grandeur de* courses d^une colonne J'eau oscillante, swr les coefficients de BROCHAKT DE VILLIERS. — Sa mort, survenue le iG n i , est a m< n< . ■ a! 1c - demie, dans la seance dui8 BRONGNIART (Alexandre) fait hommage a chargeedepr.. . . - M. Oilers!' BRONGWART(Adolphe).— Remarques *Poc- sur I'emploidi-sliU.-e 17, -tic- mv.-a. . . . — Rapport sur un nouveau Memoire de cbimique du tissu pmnro dec; vegetans, BRUNIER. — Appareil gaze BUCH(L. de) est nommc un des 1 ment de M. Blumenbach.'. . . . — M.deBuchndresse BUDGE. — Sur les sympathies qui existent BUSSY. -Sur ITroile essentielle de mou avec M. Robiquet — Sur les applications de sa machine oscil- lante a double effet — Description d'une fontaine intermit tente CALLON (C. et A. ). — Theorie generate des turbines (paquetcachete depose lea3 mars} CARVILLE. —Nouvelle machine pour la fa- brication des briques a batir CASTELIN. - Note sur les moyens de diri- < VSLL11V .. .i-i.t a un chariot a six roues dont il a autrefois expose un "AUCHY. — Thcow C.\ZE>.AVE adre la distillation de Tesprit de vin ( CHAMEROY. _ Nouvr:.ii',vM.-mc <1 de cond.iite pour Teuu et pourle CHAMl'EAUX- LABOTJLAYE. - ■ im-knt; moi 1'Academie phisi^urs . photograph ioa.s irpr, 866 CHRISTO ntaunappa- red :in moven duquel ii pense qu'on nisme analogue a celui du vol COLIN. — Sur les glissements spontanes et COLIIS r on 'favour de M. Plague, pour des rechercbes con- COMBES -i|,> - , , -hi„ CONTANT. — Sur un projct do voyage do circumnavigatmn ' COOPER (Astley) est presente commecandi- dat pour la place d'assoeie etrangor.va- eante par suite de la mort deM. Olbers. CORABO! 11 im r.Mi,i. C..1..11 .n do, general Rogntat CORIOLIS. — Rapport sur un Memoire de machine hydraulique DABBADIE. Voyez Abbadie \d )'. DAD1AIS. — bur un animal marin vu dans DAGUE1 ens destines :i doterniinor une ogale repartition de noes a recevoir des images photographi- DAMOLSEAU est nomine mombrede la Com- mission chargee de decerner la medaille de Lalande WARCET. Voyez a Arcet (d'}. DACS5L. - Leprix d. Slaiistique pour ,839 ■ n«^ .ourcalculer 0.19 ) ■ — M. Costa z es - Sur des feu's bre i839 a I COUERBE. - nomme membre de la Com- r le coneours au prix de Sta- ollets observes lo ?a decem- M.uwil.-s CMMsiderati..,,, *ur COULIER. - Surlos inoonvenients qu'ollre - Considerations sur los 'regies a suivre pour — .v{ Ih'ccusiw est presente, par la Section M. Turpin DiiFRESM; p,M.senLP la description d'un op- — MM. Arago, Gambey, Seguicr sont ad- joints a la Commission charge de Tova- HECOUSEE. -Sur un n-nvel usage des fo- rages artesiens pour se debarrasser des iU,!..Y\\OY. — Depot d'un paqucl oacheto — Sur la preparatl. i d u ,1 un .,..■ I . DELESSERT (A.) prie I' lead, mie dc vonloir DELESSERT ['Benjamin - C l< .3) DEMBINSKE - Sur 1'cmploi des ballons DONNE. - Nouvel appareil pour l'eclairage DEMIDOFF. — Lettre sur les procedes gal- - it .%£> pSog^niques Venues par — M. DemidoJJ transmct un tableau des ob- — Images photogeniques d'objets microsco- Taguilsk, aupiedde^Oural, pendant le mots d'octobre 18^9 >s< — Precede pour la gravure des images photo- ' * graphiques sur metal (paquet cachete de- de decembre 55 1 — Sur la representation des objets microsco- piques par les procedes de la photogra- 7«4 667 — M. Demidnff adresse des tableaux d'ob- — Sur les procedes par lesquels on convertit laieff, a Cherson et a Sevastopol 771 9» — Deux pepites d'or de grandes djmenstoeft, DOUBLE est nomme membrede la Commis- provenant de ses mines de l'Oural, sont sion des prix de medecine et de chirurgie de la fondation Monty on 68 — Rapport sur les pieces adressees au con- Nijne-Taguilsk, sur la pente de l'Oural, cours pour les prix de Medecine et de ilans le mois de fevrier xS^o Chirurgie de la fondation Montyon — M. Demidoff 'est presente, par la section de Geographic et de 'Vm-igation, commevn des avec M. Serres (seance du 6 avril ) 5:3 9'fi DROUILLET. - Dep6t d'un paquet cachete 953 97? DUEASTY. — Sur certaines causes qui peu- DEN1EL. — Dep6t d'un paquet cachete vent amener l'affaiblissement de la vue et 6,8 869 DENY DE CURIS demande que I'Acad&nie DUBLAR.— Sur un moyen desimplifiernotre se fasse rendre compte des resultats qu'il DUBOYS DE LAV1GERIE. - Addition 1 un de route en un beton de son invention. . precedent Memoire sur un nouveau svs- DESPRETZ. — Sur le maximum de densite desliquides i3f — Sur la hauteur du zero de IVchelle du pont de la Tournelle au-dessus da niveau moyen de la mer 638 DUCHEM1N. — Description et figure d'une M. Dulong — Depot d'un paquet cachete, seance du 20 m DESTOUCHES. — Observations zn« toorologi- Bag quesfaites au Caire pendant Farina 18 Uj. DUFO. — Lettre sur les resultats de son der- DEV1LLE. - Rechercbes sur l'essence de te- rebenthine (mollusques des Sechelles et des Ami- DIDAY. — Sur une nouvelle espece. du voix $§9 _- Observations sur les moYlusquosniarYns'liu- DIEFFEM-A< ii. - v-. \> I opera ion .:! i viatiles et terrestres des iles Sechelles et rurgicale pour la guerison du strabisrae . 83? DUFOUR transmet un Memoire de M. ']>',- D1RECTEUR DE L'ADMINISTRATION DES DOUANES adresse un tableau DETOUR (Leon). - Recherches sur les me- du commerce de cabotage pendant Tan- nee 1 838 res appartcnant a des dipteres 783 — .M.Hioites sur les metamorphoses et l'ana- 9:5 sur le pisd'une vache 5o3 DUHAMEL. — Recherches annh tiques et ei- sur les cordes. (Rapport sur ce Memoire.) — M. Duhamel est presente pap PAeademie teur permanent a PEcole Polytechnique, vacante par suite du deces de M. Poisson. DUJARDIN. - Sur une tete fossile d'Hyae- duTarn Ll.-.. ...vj. lUT.ONO.-L'Aca de la Section de Physique , declare qu'il y a lieu de proceder a une election pour remplir la place laissee vacante par le de- ces de M. Dulong DUMAS. — Remarques a Poccasion d'un Me- composition des substances organ iques 3 de la Com- Et de la C ommission pour le prix concer- Sur les d oits de James Watt a la decou- tonnes chloresurlegazbydrogenecar- Memoire sur la loi des substitutions et la Note con ernant Taction des alcools sur les des remarques de M. Pelouze sur • i'.' nt a la Commission da r,u casion d'une Note de M. Baudrim d'une de M. Persoz Ja loi des substit itioni et la theorie des M Du uts 1. e Pimpression textu eile d'uneLettr laquelle M. Lauren nt la theorie des substi- chaincment un expose historique destine •• servir de reponse aux diverses reclama- tions de priorite olevecs par MM. Bau- drimont, Laurent, Persoz, etc 4) — A Toccasion d'une Note de M. Coulter sur blanchiment du papier par le chlore , M. Dumas rappelle qu'une Commission a doja eie nominee pour rendrecompte d'un Memoire de M. G annul sur le memesujet, •k- Rapport sur le grand prix des Sciences cours pour le prix de Physiologie experi,- mentale / — Rapport surle prix concernant les Arts in- — Rapport sur un procede de M. Selligue pour la fabrication d'un gaz d'eclairage au moyen des huiles provenant de la distil- lation de certains schistes bitumineux. . . DUMERIL est nomme membre de la Com- mission des prix de Medecine et de Chi- DUMONT D'UR\ ILLE annonce a M. Flo'u- rens qu'il s'est procure des materiaux in- del'homme — Est du nombre des personnes qui obtien- nent des voix dans une election pour la nomination d'un correspondant del'Aca- DUMOULIIN. — S . ,1 cillatio is le (a nie a Pepoque du tremblement de tcrre qui, en i83?, renversa la ville de Valdi- DUPARC (Leon).— Sur un nouv.au systeme DUPASQUIER. —Sur les eaux pot., Lies des sources de Roye, deRouzier, de Fontaine et de Neuville , pres de Lyon , compares aux eaux du Rhdne iG et DUPIN (Charles) est nomme membre de la Commission pour le concours au prix de Statistique — Rapport sur les pendules balistiiues et 1. ■ canons-pendules construits a Parsetml d, Metz, sous la direction do MM. Piobert et — M. Dupin est nomme membre de la Com- mission du concours pour le prix de Me- — Et Pun desCommissaires qui feront partie du jury charge de se prononeer sur les pieces de concours produites par les eleves sur le travail des enfants dans les manu- - Deux statuettes ebauchees sont miscs DUTROCHET. — Note a i mollusques acephales ELIE DE BEAUMONT communique des re- cherehes de M. L. Pilla sur le groupe vol- canique de Rocca-Monfina ENCKE.- Elements cakul.-s d, ERMAN.— Sur leselTHs option. EVRARD. — Ini t de sondagedestim i-ramaschisteiiv.... FELD. — Surunnoi fage FILHON— Surlalu t IZEAU. — Image \ FLOUBENS est no* es propose en i837 dePhysiolc Flourcns communique 1 MM'pour la place vacante par suite du deces ( 1 81.) 8ig > " • • i8 et MINISTRE DES AFFAIR! ES ■nnc nbuvelle maniere d'elever les versa a hater le rapport qui 1VAUX PUBLICS re- res et un proces-verbal de de M. Brocchieri. . rge de se prononcer sur ours produites par MM. ts-et-Chaussees IMERCE ET DE L'A- Mi n in re ns Hi-: iUERRE consulte l'A- chevaux de notre ar- morve parm Francois, sur les eaux eres de Luclion — Transmet des ob ervations roeteorologi- e relativementa un Ob- nent, devenue vacante a VEcole Polytech- nique par suite du deces de M. Poisson. . MINISTRE DE L1KSTRUCTION PUBLI- n«s.;. M. Balinet corarae membre de l'Acade- Transmet ampliation de Tordonnance Adresse ampliation de l'ordonnance royale socio elrangor, vac deM. Blumenbach Et de la Commissio i. Coulh-r s« ( ,oa3 ) C5; de M. Oilers 75i MOKGE. — M. le Ministre de Plnter.icur an- iionce qu'un buste en marbre de ce savant va etre execute, aux depens de son minis- tere, pour etre dcnne a Plnstitut 72 MONTAGNE. — Sur la stucture du nucleus MONTAULT — Addition a un Memoire sur le liquide cephalo- spinal 347 MOREAU DE JONNES. - Sur les limites geographiques de la culture des j . r, hi '«> ■ - rection de MM. Piohert et Morin. ( Rap. MORLET. — Rec NOEGGE1U I le mode de developpement des d NICOD. — JNouvelle Lettre sur les p : = • place d'associe etranger, vacante par suite de la mort de M. Olbers OLBERS. — Sa mort est annoncee a l'Aca- demie par une Lettre de M. de Humboldt. M. Olbers est rempiace, parnii les associe correspondai iMBOUR (Dai). - Exp, blir entre la surface de chauffe du foyer celle des tubes dans les machines locon quel rachetii dq>o-.e PAMZZI SAVIO. — Nouvelle theorie sur IV rigine des champignons — Rapport sur cette Note PARAiNDIER. - Statistique geognostique des chaux hydrauliques dont on peutfaire i3o.. ( r°24 ) entre \ ilry-le-f ranc*is et Toul PARA^EY (De). -Sur une source salee de — Conjectures sur la patrie du raais _- Sur un passage de Diogene Laerce, relatif __ Sur deux clepsydres dont la figure se trouve plupart de ceux qui, dans le xixe siecle, ont fait des releves de ces sortes de phe- nomenes PARIEU (De). — Memoires sur des'ossements fossiles de raammiferes ; en comraun avec M. dehaizer. (Rapport sur ces Memoires.) PARROT demande l'insertion au Compte rendu de trois Lettres qu'il avait prece- demment adressees PARRY est presente, par la section de GT - \, ,h\, d,V la 'canned' sucre. Sur IAN. n de i ;., ;,:, ,., osphori- LTJ loi -Sur ine question de priorite rdue des age des i:,iai! dVeiairnge do M. Sclligue PELLETIER est nomme academicien lihre remplacement de II. le general Rognin PELOUZE. - Sur la decomposition des substances organ iqu as par la baryte(en vec M. M Ion) 48 et 84 a Poccas chloresurlegazhy- rbone des sur la the rie des substitutions de M. Du M. Dumas — Rapport su un Mem oire de M. Boutin, nroduits do Faction de l'acide nitrique sur Paloes. 45a — Rapport su ire de M. Lassaigne, les sels metalliques PELTIER. _ Sur les tr ansports operes par — Depot d'un paquet cachete portant pour suscriptio : « Sur la 2if; iii:f::::.rf: H - M. Peltier comme un des candidats pour la place va uitedu deces de M. Dulom;. . — Observation ant les phenomei.es PENZOLDT. — Appareil pour le pronq chage des eloffes PERCRERON et Lejebvrc. - Reclamatic :•■'■■■■'• calquer des objets grossis aa micros et d'en obtenir des images photogr; q«es PERRON (De). — Surun nouveau sysler Ibid. ,S';> a Abouzabel. PERROTTET prie PAcademie de charger un< Commission de faire un rapport sur le< rhistoire naturelle et a la physique d: globe qu'il a faites dans cettc partie de I'Inde — Observations meteorologiques faite.3 dam PERSOZ. — Remarques sm la th 01 e d. substitutions de M. Dumas — Procede" pour deceler la presence de Parse- — Sur Pemploi de deux nouveaux procede-s propres a isoler Parsenic dans les matie- — Sur qnelques faits relatifs aux composes — Sur Pacide sulfo-sulfurique et ses combi- PETIT. — Observations me^eorologi pe - i'ai tes, pendant Pannee i83o, a Toulouse. . . PETIT (de Maurienne). — Iniluencedes habi- tations sur la mortalite moyenne des po- PETREQUIN adresse deux Meraoires, Pun sur le traitement de la surdite, Pautre sur le traitement de Pamaurose SurunenouvelleespecedevoiK chaiUee-en commun avec M. Dlday ) PEYRET-LALLIER. - Sur un nouveau sys- W1HU1S _ ('!, .(/..,„ i,..,m. I,, .tr ilu-.u. M. 1) [frnbach PIERQUIN. -Lettre sur la rage PILLA (L.). — Observations sur le groupe vol- canique dc Rocca Honfina, en Campanie. PINGAUU A.}. — M. leMinistre dePlnstruc- PIOBERT.— Sur des moulins <-m,ioy ■» Algerie et qui sont mus par une roue h; draulique a axe vertical les constructs a Parsenal de Metz sous i direction de MM. Piobert et Uorin. (Raj port sur ces appareils ) — Experiences sur la combustibilitr ! ,5) cante, dans la section de Mecanique, par suite du deces de M. de Prony — Estelumembre de PAcademie, section d, — Ordonnance royale confirmant sa nomi- PLAGNE. - On revendique,' en sa Vaveiir,' Ja a la compositi. n .1 I.m miii'as.in,.;^ IredeM. Colin PLANT AMOUR. - Observation, faite a Ge- neve, dela cometedecouverte le i decern- une liste de candidate pour la place: d\as- socie elranger vacante par la mort de M. Others — Et de la Commission cbargee de presenter une liste de candidats pour la place d'aca- mort de M. le general Rogniat — Et de la Commission charge de proposer ces mathematiques qui sera decerne en ^_ fH* ...;... POISSON, vice-president pendant Pannee — M. Poisson, au nom de \*&cii,.n d- Ph.' - action par suite du deces dc M. Dulong. . — La mort de M. Poisson, survenue le ,5 i()\(.! I IT ,s, .,.,„,.:„ ,„ elm ].- la I .„« vingt-quatre heures concernant les Arts insalubres determiner les conditions lea plus avan- tageuses sous lesquelles un courant .Han- ger peutetre introduit dans unechemim , — M. Ponceh-t est norame membre de la Commission pour le concours de Mecaai- — Est cli sijnrp' ur faire part; ■ in jury charge desepronon mserU* - pieces duooncours 618 EslfclHpresk ent de PAcademie poiirl'an- ei.ipIaremontdeieuM.Poij- 75o con ten uc dans une Lettre de M. de Ponte- 872 'ONTECOULANT (D»). — Note relative nux formules donnees dansle chap, ti duUP3 (Theorifianalvtiquedasvs- e», pour la determination des ulaires des excentricites, des des perihelies et des noeuds s.ir le prix de de la Commission PREFET DE LA SEINE prie PAcademie de PREVOST DE LA VILLE DE GLASGOW i : iSSA^ ! Mithommage a PAcademie d'un Memoireimprimeayantpourtitre : «Nou- siques et astronomiques de la France, et points d e6te de Bretagne — M. Puissant, en presentant le tome lle des — Rapport sur un Memoire de M. Amelii ayant pour litre : « Traite des reconnah tmentionneehono- t. Utfc. —Itnajos photographiqw *'■ ' "' --U\lTaJmorve'cbez"ph( 1 - -^Upfedeset quelques autr RESULT L REGNAULT [X. . - Mir les conihinai quet); Note sous enveloppe cachetee de- — Recherches sur les chaleara ( ' MM. ' Pages. de M. Turpin 971 RENE. — Sur les moyens dediriger les aeros- ^s 339ct 369 ayant pour objet de facililer les observa- tions astronomiquos a RIESS. - Sur le retard qu'eprouve la de- cbarge eli ; its fer- mes, places pres du fil conjonctif d'une RIGAULT ecrii qif il avail deciuivnrt, des les mete de M. Galle 3?6 RITTER. — Modifications de la formula de par le barometre 3?4 RIVE (De la). — Sur un procede pour dorer electriques 5^8 RIVIERE. — Sur les terrains du groupe pa- leotheriique de ia Vendee 763 — Sur le terrain crelacede l;i Vendee 866 — Sur le groupe superiear des terrains de transition dans la Vendee 97 . didats pour la place d'academicien libre, vacante par suite de la rnort de M. le ge- neral Rogniat 946 ROBERT. — Sur certains phenomenes geolo- giques qui r un de- vers Fautrn 4* — Sur un meUoie igno observe en jDane- ROBIQUET. - Sur Finale cssentielle de moutarde; Recherches faitesen commun nues dans une lettre de M. Guibourt rela- M. Petu,, M, Gui- — Rapport sur le savon hydrofuge de M. Be- SAIST-HILAIRE (Afgcstede) fait hommagc a l'Acadt ■,. (tie de sa « Morphologie vegetale » 656 surlesChenopodees..V.. .' - Hi SARRUS. —'Sur la resolution dos equations planches desiinees a recevoir les images 695 ■ ^^^Ln^}^^^: — Theorie desdiflerentielles exactes detous les ordres SATJLCY adresse un extrait de son Memoire — Presente, au'n'om de M. W^s/plusieurs sur lereeulateur solaire, cadran quidonne sans calcnl , Pheure vraie pour chaque tographe SAUMUR. - Chemins de fer a un seal rail. 247 SAUSSERET. — Sur une. modification ap- portee a la machine a battre le bio reproduction d'un tableau peint a Fhuile. SAUVAGES. - Copies reduites de diverses — Rapport sur des experiences faites avec moyen d'une sortede pantographo mndinY natif , appliquees a une goelette a vapeur, 58a par M. deJouffroy — M. Sauvages demande que son appareil — M. Scguier est adjoint a la Commission SAVART est nomine membre de la Commis- sion des prixde Medecineetde Chirurgie, — Est nomme membre de la Commission fondation Montyon 68 chargee de presenter line liste de candi- — Et de la Commission du grand prix de dats pour la place dVindcmicion lil.n 140 — M. Se'guie, met sous les yeux de PAcade- tag mie ud nouveau moteur eleelro-magne- SAVART. - Rapport surun modele de tele- tique invente auxEtats-Unia parM. Pat- graphe presente par M. RegnauU terson, et importeen France par M. An- — M. Savary est nomme membre de la Com- mission chargee de decerner la medaille SEGUIN. — Sur la distillation des matieres m anlmales pour la fabrication d'un gaz — Rapport sur Parithmoplanimetre de M. dYclairage. (Rapport sur ce travail.) 67, SELLIGUE. — Documents relatifs an svs- — M. Savary est nomme membre de la Com- mission chargee de la revision des comptes pourFannee ,839 - M. SeW&eprie FAcademiede vouloir bien SCHLESSINGER. - Sur 1'emploi des lunet- t»^^^^e.TT!T.T!^ 9/6 — Procede pour la fabrication d'un gaz d'e- SCHOENBEIN. — Sur la nature de Podeur clairage an moven des huiles provenant de la distillation de certains schisles bi- tuminenx. (Rapport sur ce precede.). . . . SELVE (De la). —Sur des feux follets ob- SCHUMACHER. - Elements rectifies de Ja comete decouverte par M. dalle, astro- serves le 29 decembre ,839, dans plu- nome attache a PObservatoire de Berlin , sieurs des rues de Fontainebleau le 2 decembre i839 17 et SENARMONT(De).— Des modification, que 198 SEDILL()T —Sin la d convene dela varia- SERRES est elu vice-president pour Fannee '8*0 •- 840 SEGUl^l. _Sur [iodnration des planches prixde Medecineetde Chirurgie, fonda- - bandes metalliques dont enfe*reces plaques ent837Y., i — Modification apportee k la preparation des - Et de la Commission pour le concours an ( I029 ) prix de Physiologie experimentale femoire sur la respiration branchiale d I'embryon, consideree chez les mammi — M. Serres depose, sous enveloppe cacbetee, imc Nod; relative a des recherches qui lui SERRURIER. — Un travail de MM. E. Rousseau et Serrurier, sur ia pathologic , 1-ix ■ <:;.;- rurgie Monlyou , annee 1839 SILVESTRE CDe) fait hommage a PAcademii! teul&.HuswJ. YanU-n sui feu M. Trssicr. le concours au prix de Statistique — ML Silvestre, au nom de la section d:Econo- mierurale, propose de declarer qu'il v a -,.|...il,|f. SOLEIL. — Nouvelle m SOLE 1L Jils. -Sur un moyen de determine le temps peiuh.nl lequei line, plaque iod< cools sur les alcalis (en commun ,r.L „„.„,!„■.. d<- la C01, TALBOT. — Images photographiques sur pa- pier 247 et 483 TANQUEREL DES PLANCHES adresse un resume de son ouvrage sur les maladies sa- r la prix de — Adresse une indication de ce comme neuf dans son « Tra ;tL",;;;;/:: T^RDY. — Note sur le passage des ecluses au moyen d'ecluses mobiles , sur les che- THENARD. — Rapport sur ur ~ uJ,"sZT r^^rr: — Aroccasiond'uneLcttredelY des recherches de M. Avequ la composition de la canne fconceUrnaSnI . Thenard est C.R,i84o libre, vacante par suite de la mort de IV general Rogniat Et dela Commission chargce de la revii , propose de declarer qir TlllREP.r ccrit ( io3o ) TRANSON. -Recherches sur la courbure — Surl'appl | ealarepre- 695 -sHlon Mt anion- ^ TRAVERSAT demande a reprendre un Me- cee a T Academie dans la seance du 4...., 67 ,/jo 5o7 — M. Turpin est remplace , dans la section d'Economie rurale , par M. de Gasparin, TURPIN. - Sur une nouvelle mucedine'e, le V VALLAT. — Supplement a de precedentes moire sur des erreurs commises, suivant Notes sur Pemploi d'on appareil de sau- lui, par la plupart des gcometres qui se vetage pour les mineurs blesses r; - Le prix fonde par M. de Montyon en fa- un metier moin's insalubre, est d.-< , ,. i M.Vallat (contours de iS39) pour son lit VERIGNON.— Production de, images pho- togeniques sur papier 33£ VERNEU1L. - SurPimportance delalimite VALLEIX. -Une somme de 1000 fr. luiest rtCliniquedes maladies des enfants nou- VICAT. — Remarques sur ce qiPon doit a eet veau-nes. » (Prix de Medccine et de Chi- ingenieur pom la < .nnai> ukc des chaux rurgie de la fondation Montyon, concours hydrauliquos ; par M. Costuz , . 53o 977 hydrauliques est reserve par la Commis- VALLES. ~ Etudes philosophiques sur la sion du prix de Stalistique, annee i839, pour un nouveau concours . 8o5 V ALLOT. - Sur un petit animal m'ar'in, men- 'J' tionne par Apulee, et qui parait etre un VIOLLET. - Trois paquets cachetes deposes a la seance du 6 Janvier fa — Observations pour servir a Phistoire du ' — Paquets cachetes portant poursuscription: Polydrusus flavipes N4 (t Recherches de meeanique » (seance du VALZ. — Orbite parabolique de la comete — Experiences tendant a prouver que le re- decembrc 1 83c) >si gime des puits artesiens de Tours est in- observations de Marseille sir.es . - -.'. 935 6»6 VIREY. - Sur Pinocle qui produit la cire ffiarbres des Chinois, le Coccus ceriferus. . 666 Galle ( decouverte le 6 mars 1840) VOGEL. — Moulages en metal obtenus par VAN BECK. — Experiences sur la chaleur les proccdes galvano-plastiques de M. Ja- propre des vegetaux VELPEAU. — Sur un cas d^inclusion conge- — Sur des vibrations sonorcs determinees 43 VENE annonce l'envoi prochain d'un Me- v\ en mouvement WARTMANN. - Sur les etoiles filantes ob- 1 WRANGEL est preVente, par la section de Geographic et de Navigation, comme un ,a ; des candidats pour une place vacante de correspondant 946 et 9-8 - Reeharches sur quelques produi Errata. (Tome X.) as le litre du Memoire de M Duh ques, ajoutez (Commissaires , MM. i ,. 104, i3, liny apasdavanta - j antes de om,io a o"',i2, lisez il n'y a pas d'avantage a employer des jantes de plus de 55o, 29, Description de la Chimie , lisez Description de la Chine 5^3, note 2% ligne 1", le 17 mars, lisez le 16 mars Ibid., ibi /., ligne 2, presente a la seance suivante, /*Vez presence a la seance de ce jour 584, ligne 24, M. Magne, foez M. MaIGne 683 , 14 , (Commissaires, MM. Double, Arago, Breschet), lisez MM. Double, Roux, Breschet. 697, i5, papier de bambou f dont la pate est ires fine, lisez papier do bambou. Celui dont la pate est tres fine 691, 33, page 692, lignes 3, 6 et 11, Stammerfest, lisez Hammerfest 692, 6, Bossekop, lisez Bosekop 693, 6, Keilhan, lisez Keilhau 764, 4> du terrain meme, lisez du terrain docene 906, 23 et.24, dela pression ou tension, liset la condensation ou dilatation 9'^' J » dans les formules (20), (21;, (22), (23), lisez k au lieu de k 918, ) 919, » dans le tableau du re'sidu des recoltes d'un assolementde 5 ans, le nombre qui se trouve a I'avant-derniere ligne de la 3e colon ne doit etre raye q36, 19, BlLLAlTD, lisez BlLLAND