tee on Cd Gé NT is SE ne ne is à © SOCIÉTÉ LINNÉENNE mm ETR« DB BORDEAUX, TOME XII. A BORDEAUX , CHEZ TH. LAFARGUE, LIBRAIRE, IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE , Rue du Puits Bagne-Cap, N. 8. 1844. Mo. Bot. Garden, s'er à CATALOGUE D'UN FAUNE DU DÉPARTEMENT DE LA CHARENTE-INFÉRIEURE, PAR M, LEXON, NATURALISTE ; MEMBRE DE L'INSTITUT, CORRESPONDANT DK LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX ET DE PLU-— SIEURS AUTRES SOCIÉTÉS SAVANTES, OUVRAGE COURONNÉ Par la Société Linnéenne dans sa Séance Publique du 3 Novembre 1840. ar ACYRES LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. lle D VS TN,° 37,== 20 SUIN 1841. ZOOLOGTIE. I. CATALOGUE d'une FAuxE du département de la Charente-Inférieure. L'auteur a été sobre de synonymie : pour les Mammi- fères il a cité les nomenclatures de Linné et de Buffon, et notamment les planches coloriées de ce dernier , ou- vrage assez rare et qui cependant devrait être dans la possession de tout écrivain de Mastologie. À ces deux synonymies fondamentales , il a ajouté la citation des auteurs qui ont publié sur tel ou tel animal une des- cription nouvelle ou spéciale , ou donné une figure ori- ginale. Pour les oiseaux, il a dù citer le Manuel d’Ornitholo- gie de Temminck, ouvrage qui est placé dans les mains de tous les ornithologistes et qui est devenu fondamental pour les oiseaux d'Europe. Mais les noms de Linné et. de #4) Buffon , et l'indication des planches enluminées de Dau- benton et de Buffon n'ont jamais été omis. Parfois , enlin, les noms de quelques autres auteurs ont élé préférés tels que ceux de Cuvier, Vieillot, Bechstein , Leisler , Pallas, Yarrell , etc. La synonymie pour les reptiles comprend les écrits _ de Linné (édit. de Gmelin ), Lacépède, Daudin, Lau- renti, Roësel, Merrem , Brongniart et Latreiïlle , etc. — CATALOGUE D'UNE FAUNE DU DÉPARTEMENT DE LA CHARENTE-INFÉRIEURE. (PREMIÈRE PARTIE ). . animaux pres —. lui chaque pays «bande : ho roi co mmun ; (Dette, Les 3 Règn. Ch. VII ). 1 ciasse : MAMMIFÈRES. ORDRE DES BIMANES. Genre : HOMME, 40MO. Anciennes populations : Races gaëliques et kimriques dans l'Aunis, et sur la lisière du Poitou; Gaulois mélangés aux Romains dans l’arrondissement de Saintes ; Celtibériens mé- langés aux Vascons sur la lisière de la Guyenne ; Aquilains mélangès aux Sarrasins sur la côte d’Arvert, de la Trem- blade ; colonie Basque et Romaine dans l’île d’Oleron. Nouvelle population : Hybrides de la langue d’Oil et du dialecte normand. (5 ) ORDRE DES CARNASSIERS. Fasnize nes CHEIROPTÈRES. 1. VESPERTILIO NOCTULA , L., Gm. La Nocruze , Daubenton, Act. des Se. 1759, pl. 15 (jeune).— Buff. pl. col. 152.— Encyel, pl. 33, f. 3. Assez commune dans les campagnes : Hab. Les ruines, les masures. 2. VESPERTILIO SEROTINUS , L., Gm. La SEROTINE , Buff. pl. 18 , Gg. 2,T.8 , et pl. col. 150. La SEROTINE , Daub. Act. Se., 1759 , pl. 2, au 1. — Enceyel. pl. 33, fig. 4. Très-commune dans les bois et vole de 8 à 10 heures. 3. VESPERTILIO PIPISTRELLUS , L., Gm. La PrPisTRELLE , Daub., Act. sc. 1759, fig. 3.— Bufr., Hist. nat., T. 8, pl. 18, fig. 2 et pl. col. 153. — Encycel. pl. 33, fig. 6. Observèe à Rochefort dans les grands établissements de la marine , la salle de spectacle. Commune. 4. PLECOTUS VULGARIS, Geoff., Saint-Hil., Ann. mar. T, 23, et Desm. Mam. n.° 293. Vespertilio auritus, L., Gm. L’OreizLarD, Buff., hist. nat. T. 8, pl. 17, fig. 1 et pl. col. 160.— Daubenton, Act. Se. 1759, pl. 1, fig. 2.— Screber , pl. 50. 3. PLECOTUS BARBASTELLUS , Geoff. , Saint-Hil. , Ana, du Mas. T. 8. { 6 Vespertilio barbastellus, .. Gm. La Barnisrezze. Buff., T. 8, pl. 19, fig. 2, et pl. col. 156.— Encycl. pl. 38, fig. 6. Lrès-rare : je n’en ai vu qu'un seul individu pris à Saint- Jean-d’Angely. 6. RHINOLOPH US UNSS ATUS , Geoff. , Desm., Mam., n.° 184. GRAND-FER-A-CHEVAL, Daubent. , Act. Sc. 1759, p. 382. — Buffon, T. 8, pl. 20, fig. 4 et 2 et pl. col. 146. Vespertilio ferrum-equinum , var. A. L., Gm. Commune dans les carrières de Saint-Savinien , Montier- neuf. Observations : Je crois que le Vespertilio Daubentont, de Leisler doit faire partie de ces espèces. J’ai égaré la note où j'avais consigné la description d'un individu que je rapporte à cette espèce commune en Allemagne et en France. | Famnur pes INSECTIVORES. 7. ERINACEUS EUROPÆUS, L:, Desm., Mam., n.° Le Hérissonx, Bu, T. 8, pl. 6 et pl. col. 158. — Cav. règ. anim., T. 1, p. 124.— Screber , pl. 162. Erinacei europæi anatome , auctore Jo. Joach., Wetter, Gottingæ , 1818 , in-8.° de 100 p. Commun dans le département ; il se lient dans les taillis , les broussailles, sur le bord des eaux ; les petits naissent au nombre de 4, couverts d’appendices souples et spinescens. On le rencontre plus volontiers au printemps. Tous les indi- vidus observés appartenaient à la variété dite à groin de cochon. CF) ; 8. SOREX VÜULGARIS, Geoff., Mus. T. 17, pl. 2, fig. 2. Sorex araneus. L. La Muserre , Daub. Act. Sc. 1756, pl. 5.— Buffon, Quad. T. 8, pl. 10 et pi. col. 190.— Scaber, pl. 160. On le rencontre fréquemment sur les bords des chemins dans l'été , dans les jardins et les bois ; l'hiver en travaillant la terre. Observations : Je n’ai jamais rencontré la Musaraigne de Daubenton que l’on m’a dit avoir vue dans les environs de La Rochelle. —. 9. TALPA EUROPÆA, L. La Taure , Buff., T, 8, pl. 12 et pl. cel. 114. Talpa vulgaris, Brisson , règ. anim., p. 200 , n.° 1 : Caudata nigricans.— Geof. leç. stèénog. (1829), lec. 15,16, 17 et 18 : Apertura palpebrali minima. Très-commun dans les prairies humides de tout le dépar- tement, mais plus particulièrement sur les bords de la Cha- rente. J’en ai vu un individu de la variété albine , Zalpa alba, de Brisson. 10, TALPA CÆCA , Savi, Sopra da talpa cieca ; Mem. p. 29. Pise 1828. Ibid. Muovo giornale, Pisa, n=® 4 (1822) : Apertura palpebrali nulla : Petite Taupe , Lecourt, Geolf. 18.me leç. p. 20. Plus rare que la précédente. Ses bultes sont généralement placées dans des prés secs. Fame Des CARNIVORES. 11. MELES VULGARIS , Desm., Mam,, n.° 266. Ursus melex, L.; Taxæus melex, Faune franç., p. 48. Le BLaingau D'EUROPE , Buff., T, 7, pl. 7 et pl. coi. Assez commun dans les grands bois de tout le département, la forêt de Benon , les bois de Surgères et de Schizé , etc. 12, MUSTELA VULGARIS, L. La Bererre, Buff., T, 7, pl. 29 , fig. 2 et pl. col. 66. Commune : les terres cultivées , bordées de bois. 13. MUSTELA ERMINEA, L., Desm. Mam. n.° 277. Le Rosocer et l’'HERMINE , Buff., T. 7 , pl... 39, fig. 2 et 31, fig. 1 et pl. col. 194 et 137. GALÉ DES GRECS. N'est pas très-rare : les environs de Saint-Jean-d’Angely, dans les bois de Varaize : je l’ai rencontré plusieurs fois, toujours en pelage d’été, et traversant les sentiers pour se réfugier dans les buissons. 14. MUSTELA VISON, L. Le Visox, Buff. T. 13 et pL. 31 , et pl. col. 932, | Assez commun dans les grands bois de Schizé et de la lisière qui sépare la Saintonge et le Poitou : eru à tort être un animal américain. Animal oublié dans toutes les Faunes de France. 15. MUSTELA FOINA, L., Desm. n,° 281. La Fouine , Buff., T. 7. pl. 18 et pl. col. 136. Très -commune dans toutes nos fermes, basses-cours x granges ; se blottit dans les creux des arbres. 16. MUSTELA MARTES, L. La Marre, Buff. T. 7. pl. 22, et pl. col. 42. Très-rare : habite les grands bois des cantons de St-Jean d’Angely , Saintes. (9) 17. MUSTELA PUTORIUS. L. Le Purois , Buff. T. 7. pl. 23. p. 208 : pl. col. 147. — Encycl. pl. 82. fig. 2. Assez commun dans toutes les fermes rurales pendant l'hiver , les buissons et les bois pendant l'été. 18. MUSTELA FURO. L. Le Fuorer , Buff. T. 7. pl. 25 et 26, et pl. col. 635. Originaire d’Espagne : élevé comme animal domestique pour la chasse aux lapins , très-praliquée dans les dunes de Fourras et les garènes. 19. LUTRA VULGARIS. Erxi.— Mustela lutra. L. La Louvre . Buff. T. 8. pl. {1 , et pl. col. 134 et 188. — Encycl. pl. 79. fig. 4. La Loutre est assez rare sur les bords des rivières du dépar- tement. On la trouve principalement dans les grands marais saumâtres placés sur les bords de la mer entre la Rochelle et Rochefort, J’en ai élevé un jeune individu pris après 15 jours de naissance, en le nourrissant de lait et de poisson : son naturel devint intraitable en vieillissant , et il sautait sur les personnes qu’il rencontrait à sa portée pour les mordre. Jeune, l’animal jouait comme un petit chien, aimait à se baigner et recherchaif les caresses. Ïl connaissait parfaitement les heures des repas et s’habituait à manger de tout. 20. CANIS LUPUS. L. ; Desm. n.° 293. Le Lovur , Buff, T. 7. pl. 1, et pl. col. 125.— Screber, pl. 81. et 88. Àssez répandu dans les grands bois , les forêts de Benon, de Schizé ; les bois de Saintes , de l’Houmée , elc.; s’avance dans les hivers rigoureux proche des hameaux. Des battues (10) fréquentes, par des chasseurs qui se sont réunis en société et qui possèdent des meutes, en purgent le département. 21. CANIS VULPES, L., Desm. n:° 304. Le RexarD , Buff. T. 7. pl. #, et pl. col. 133. Commun dans les bois taillis ou futaies. J’ai vu une grande quantité de dépouilles et jamais les variétés dites RENARD CHARBONNIER et cRoISÉ ( C. alopex et crucigera ). 99, CANIS FAMILIARIS, L. Les variétés répandues dans les campagnes, se réduisent aux Chiens loups, de Berger et Dogue, Buff. pl. col. 46, 71 et 99. Dans les ‘villes, ce sont Ze Barbet (pl. 37 ), le Pyrame ( pl. 61), le Chien courant (pl. 49), le Braque (pl. 74), le Basset ( pl. 75 ). 23. GENETTA VULGARIS, G. Cuv. men. du mus.,'T 2. p. 207 avec fig. Viverra Genetta, L.; Desm. n.° 314. La GENETTE , Buff. T. 9. p. 342. pl. 36 , et pl. col. 172 et 302 ( mauvaise figure ). — Encycel. pl. 88. fig. {et 3. Les erreurs de synonymie sont nombreuses quant à ce qui concerne la Genette de France qui paraît être répandue dans plusieurs autres parties du monde. Elle est assez commune dans les bois de chênes verts de Fourras , et il ne se passe pas d’années qu’on en tue quelques individus ; nous ne la connaissons pas ailleurs. 24. FELIS CATUS DOMESTICUS, et ses variétés cæru- leus et angorensis doivent être mentionnés. Le Chat sauvage de Buffon , souche des chats domestiques, n’a jamais êlé rencontré, à ma connaissance, dans le dépar- tement. (18) Eérnassiers amphibies. 25, PHOCA VITULINA. L.Calocephalus vitellinus, £. Cux. Le Paoque commun, Buff. T. 13. pl. 45, et Supp. T. 6. 1. 46 Un bel individu, couvert de larges plaques sur un fond jaune clair, a été pris en 1834 à l’ile d’Aix et se trouve au cabinet de Rochefort. ORDRE DES RONGEURS. 26. SCIURUS VULGARIS, L. L'Écureuiz, Buff. T. 7. pl. 32, et pl. col. 132.— Scre- ber , pl. 212.— Encycl. pl. 74. fig. {. Ce gracieux rongeur est très-répandu dans les bois de . la Saintonge. 27. MYOXUS NITELA, Gm ; Cuv. règ. an. 1, 198. — Desm. n.° 464. Mus quercinus. L. Le Léror, Buff. T. 8. pl. 25, et pl. col. 48.— Encycl. pl. 78. fig. 3. Les vergers. N’est pas rare dans le canton de Surgères. 28,MYOXUS AVELLANARIUS. Gm.Mus avellanarius.L. Le Muscarnin, Buff. T. 8. pl. 26.— Encycl. pl. 78. fig. 5. Les grands bois de Benon et Schizé : assez commun. 29, ARVICOLA AMPHIBIUS, Desm. Mam. n.° 435. Mus amphibius , L. Le Rar p’eau, Buff., T. 7. pl. 43 et pl. col. 144. — Encycel. pl. 68, fig. 9. 12 Excessivement commun a les cantons, mais prin- cipalement sur les bords de la Charente. 30. ARVICOLA VULGARIS. Desm. Mam., n.° 439. Mus agrestis et Mus terrestris. L. — Mus arvalis, Pallas, Gi. Le CamPaGnoz , Buff. T. 7, pl. 47 et pl. col. 129. Les champs, la lisière des bois. En certaines années , ce rongeur s’est multiplié de manière à être un fléau. 31. MUS DECUMANUS, Pal. gl. p. 91.-- Screber, pl. 178. Le Suruucor, Buff. T. 8, pl. 27 et pl. col. 343. Ce rat, originaire de l'Inde, est excessivement commun dans les forêts du littoral, et se trouve multiplié à l'infini dans l’arsenal de Rochefort. 32. MUS RATUS. L. Le Rar, Buff., T. 7, pl. 36 et pl. eol. 138. — Encycl. pl. 67, fig. 11. Multiplié partout. 33. MUS CAMPESTRIS. F. Cuv., Dit. se. nat. T. 44, Le Muzor des bois, Daub. C’est l’espèce qui domine, proche des lieux habités des campagnes, à 45 ou 20 kilomètres ( 3 ou 4 lieues ) du littoral. 34. MUS SYLVATICUS, L, Le Mozor, Buf. T. 7, pl. #1 et pl. col. 128.—Encycl. pl. 68, fig. 3. — Desm., n°. 477. Se multiplie au-delà de toute expression dans certaines années , et semble disparaître dans d’autres : fléau des terres à blé, qu'il sillonne de galeries souterraines. (13) 35. MUS MUSCULUS, L. Mus Sorex, Brisson , règ. ani. p. 169 La Souris , Buff. T. 7, pl. 39 et pl. col 282.— Encycl. pl. 68, fig. 1. Commensal de tous les lieux habités par l’homme : est facilement atteint d’albinisme. 36. LEPUS CUNICULUS , L. Le LariN, Bof. T. 6, pl. 50 et pl. col. 95.— Encycl. pl. 62 , fig. 2, 3 et 4, et pl. 63, fig. 1. Le Lapin est très-multiplié à l’état sauvage dans tous les cantons du département, et surtout dans les dunes maritimes. On élève peu la variété domestique ; les plus vastes clapiers sont dans les sables d’Arvert et de Fourras. 37. LEPUS TIMIDUS, L. Le Lièvre, Buff. T. 6, pl. 38 et pl. col. n.° 89, — Eaocycl. pl. 61, fig. 1.— Screb. pl. 233. A. Les lièvres sont communs dans le département de la Cha- rente-Inférieure. ORDRE DES PACHYDERMES. 38. SUS SCROFA, L.— Sus aper, Briss. règ. an., p. 108. Le SanGuier , Buff. T. 5 , pl. 14 et 17, et pl. col. 69. — Encycel. pl. 37, 38 et 39, fig. 1. (Fig. 4.) Rare : n'apparaît qu’accidentellement dans les forêts de Benon , Schizé, etc. La variété domestique , objet d’un grand commerce pour ce département, et surtout pour le canton de Pont-Labbe , (#4) est le cochon à longues jambes et oreilles pendantes, dite race du Poitou, et au mefis pic croisé, de la race du Périgord. Dans ces derniers temps on a introduit la race dite de Wit, à courtes jambes et à oreilles courtes et demi-dressées. Mastodon angustidens, G. Cuv., Oss. foss., T. 1, p. 250, pl. 1,2, 3 et 4.— Fossile, Reaumur, Act. Se. 1715, p. 174. ts ses : Fossiles : On a trouvé un gisement abondant de débris divers , mêlés de dents de Mastodonte, à Pons. J'en ai vu d’admirables échantillons qui ont été éparpillés chez les amateurs et vendus fort cher. 39. EQUUS CABALLUS, L Le Cuevar, Buff. T. 4, pl. 1, et pl. col. 97 (Fig. du cheval d’Espagne).— Encycl. pl. 42, fig. 2, et pl. 4. La race des chevaux, dans le département de la Charente- Inférieure , est abâtardie et des plus communes. Son type est entiérement effacè, bien qu’elle tienne ar de la râce au- vergnate que de loute autre. 40. EQUUS ASINUS, L.— L’ANE, Buff. T. 4, p. 11 , et pl. col. 103. Cet animal , sobre et précieux pour la petite proprièté, est très-répandu dans le département et surtout dans la partie littorale où il prospère parfaitement. Toutefois on ne s'occupe pas dans la Charente-Inférieure de l’éléve des mulets , ainsi que cela a lieu si avantageusement pour le commerce d'Es- pagne , dans le département des Deux-Sèvres et dans le reste du Poitou , qui sont limitrophes. Cervus rupifortensis ( Fossile), Lesson , Conipl. à Buff., 2. édit., T. 1, p. 528, pl. 1. - Les prairies jadis submergées des bords de la Charente , dans la prairie de Rosne et les tourbières de Surgères. (15) 41: CAPRA HIRCUS, L. — Capra ægagrus, Desm. _n. 737.— Var. Domestica. La Caëvre, Buff. T. 5, pl. 8 et 9, Sappl. pl. + Encycl. pl. 47, fig. 3. Les chèvres sont assez peu répandues dans le département de la Charénte-Inférieure : on neles voit que rarement sur le littoral , mais elles deviennent plus communes sur la lisière du Poitou. 42. OVIS ARIES. Var. Domestica, Desm. n.° 741. — Encycl. pl. 48, fig. 3. — Le Mouton à longues jambes ; F. Cuv., Mammif. La variété qui fait une des richesses agricoles du départe- ment appartient à la race ovis aries longipes ou flandrines , que les Hollandais introduisirent en 1730. La petile race dé- générée est fort commode dans les marais mouillés. Les Méri- nos ont mal réussi. La race de Leicester s’y est croisée avec quelques succès. 43. BOS TAURUS, L. Desm., n.° 748. Le Bovr, Buff., T. 4., pl. 14.— Encycl. pl 45, fig. 2. 1.0 Race Saintongeoise croisée de la race Limousine , fanon lâche , ossature ample ; cornes bien faites, grosses et basses. — 2,0 Race Angoumoisine, commune dans les cantons orientaux du département : Poil roux, vif, dit vermeil en langage du pays. ORDRE DES CÉTACÉS. 44. DELPHINUS SANTONICUS, Less. Compl. à Buf., 2.e édit., T. 1, p. 632. Ce cétacé, pris dans la rade de l’ile d'Aix, presqu’à l’em- bouchure de la Charente, et ayant de grands rapports avec le (16) Delphinus frontatas de G. Cuvier ( Oss. foss. T. 5, p. 278 avait 1,840 (5 p.1s 8 p.cs) de longueur , le corps fusiforme, la dorsale recourbée, placée un peu au-delà du milieu du corps, l'œil sitüé à toucher la commissure de la bouche, le museau mince , arrondi , séparé du front qui s’éleyait en bossé pour se continuer avec la ligne du corps, sans saccade. Toutes les parties supérieures étaient d’un noir intense , les inférieures d’un blanc satiné. Il avait 142 dents coniques , petites , règulières, symétri- quement rangées ; c’est-à-dire à la mâchoire supérieure, et de chaque côté 33, et à l’inférieure et de chaque bord , 38. 45. DELPHINUS PHOCOENA » L. G. Cuy. Men. du Mus. avec figure très-exacte. — F. Cuy. Mamm. 53.me liv.— Desm. n.° 770. Très-commun sur les côtes où il poursuit les sèches qui font en Mai et Juin sa principale nourriture. Dans l'hiver il remonte la Charente par troupes qui vont jusqu’à St.-Savi- nien à 4 myriamètres (8 lieues } de l'embouchure du fleuve. 46. BALÆNOPTERA ACUTO ROSTRATA, Scoresby , arct., reg. T. 1, p. 485, pl. 13. Balæna rostrata, L. Muller prod. 48.— Fabricius , p. 40 (non Lacëpède , non Bonnaterre » Nous aurons quelques nouveaux renseignements à donner sur celle espèce de Baleinoptére que nous avons pu étudier sur un bel individu, parfaitement conservé et long de 7m 48°, Ce Rorqual, battu par de forts mauvais temps dans le golfe de Gascogne, entra dans la Charente, et vint s’é- chouer , à marée basse » au Vergeroux , le 26 Août 1835. Ce Baleinoptère a l’épiderme épais , lisse, assez semblable à du taffetas d'Angleterre. La tète est peu longue et se conti- nue avec le Corps tout d’une venue et sans aucune élévation. (17) La mâchoire supérieure est très-étroile, formant un angle aigu , tandis que l’inférieure la déborde ; bien qu’elle soit - aiguë à son ex{rémité. La plus grande épaisseur du corps est au niveau des nageoires pectorales qui sont longues de 70° ( deux pieds 8 pouces |. La dorsale a 0", 324 mil, ( douze pouces de hauteur ). Le dos est carenë, et s’amincit à la queue dont les deux lobes sont échancrès à leur milieu. Les fanons n’ont que 0®, 162 mil, (6 pouces de hauteur). L’œil très-petit cest sur le rebord du maxillaire supérieur que garnit une muqueuse sèche et noire. La langue est oblongue, arrondie, molle , rougeâtre , lardacée. La gorge jusqu’au ventre est garnie de plissures régulières. Les évents s’ouvrent sur la nuque par deux fentes obliques, formant par leur position un accent circonflexe 4. Le conduit auditif est percé par un trou ressemblant à un bec de plumes à écrire ; il est traversé par une ligne blanche. Les couleurs du corps sout : un blond blanchàtre pour les fanons ; un noir luisant pour tout le dessus du corps, et les côtés, un blanc satiné pour toutes les parties inférieures et pour les plis de la gorge. Les nageoires pectorales sont d’un blanc d'argent encadré de noir velouté surtout à l’extrémité ; la caudale est noire en-dessus, gris-blanc argenté en-dessous ; la dorsale égale- ment noire est rapprochée de la caudale, dont elle n’est séparée que par {1 ", 700. ( 5 pieds et demi ) ; la pectorale gauche était morcelée et cicatrisée de manière à prouver que cette Baleinoptère a des ennemis dangereux dont les blessures sont profondes. Sa chair est rougeûtre , et la couche cellulaire huileuse n’a 0 , 05°, ( pas deux pouces d'épaisseur sur les côtés). L'individu était mâle, et l'appareil génital long de On, 405€, (15 pouces), élait terminé en pointe. Une vaste poche dilatable et susceptible de se remplir d'air, communi- que avec l’æœsophage et oceupe toute la partie inférieure et (18) plissée du ventre et se termine en sac sans ouverture dans le tissu cellulaire de la queue. Cette poche , une fois remplie d’air ; doit avoir pour fonctions de fournir à l’éntretien de la respiration lorsqu'il convient à l’animal de séjourner long- temps sous l’eau , en même temps que trés-gonflée elle dis- tend les plis du ventre qui cèdent et concourent à former une vaste capacité analogue à celle des Diodons, destinée à diminuer la pesanteur spécifique de l'animal lorsqu'il veut rester à la surface de la mer, paisible et sans mouvement, ou lorsqu’il veut s’élever des grandes profondeurs pour venir rapidement à la surface. . BALÆNOPTERA BOREALIS, Lesson , Cétacés , 1839 , p. 249. Balæna boops, 1. Cette Baleinoptère a été longuement décrite dans la Céto- logie de M. Lesson, publiée en 1829 et reproduite par M. F. Cuvier dans son recueil de documents sur la Cétologie , d’après un individu échouë sur la côte d’Oleron le 10 Mars 1827 par suite des forts coups de vents qui régnèrent dans ces parages. | OISEAUX. Rapaces. 1. AQUILA FULVA, Meyer. Falco fulvus et chrysaëtos, L. L’AïGce RoyAL , Buff. enl. 410 ( fem. ) et 409 (jeune }. — Temm,, Man. T. 1, p. 38. Apparait accidentellement mais assez fréquemment dans le département. Dans l'automne de 1839 un bel individu adulte a été blessé aux environs de Rochefort et a vécu au Museum de Vhôpital de la marine. (19 ) x à: HALIOETUS NISUS , Savigny, Égypte. Falco ossifragus , L. L'OrFRAYE , Buff. enl. 415 et 112. Ce rapace s’est montré deux fois pendant de grands hivers dans les bois de Benon et la foret de Schizé. 3. CIRCAETUS GALLICUS, Vieill. Encycl. 3, 1201. Falco gallicus, L. et Gm. JEAN-LE-BLANC, Buff. enl. 413. | Assez rare dans les cantons qui avoisinent lAngoumois. 4. NISUS COMMUNIS, G. Cuvier.— Falco nisus, L. L'Erenvier, Buff, enl. 467 et 412. Temm. 1 , 56. Commun daus le département où il porte plus particuliè- rement le nom de Mouchet, Emouchet, donné aux petits oiseaux de proie. : 5. D'OEDALION PALUMBARIUS, Savigny, Egypte. Falco palumbarius, L. — L'Aurour, Buff. enl. 418, 461 et 425.— (Jeune), Temm. man., {. 1, p. 55. Devient rare : plus commun dans les cantons de Matha, Pons , où existent des colombiers. 6. BUTEO COMMUNIS , G. Cuy. — Falco buteo, L. La Buse, Buff., pl. 419, Temm. 1 , 63. Commune dans les bois , les bruyères de Lussan, nommée Cossarde , de ce qu’elle aime à se percher sur les tétards ou cosses. 7: CIRCUS GALLINARIUS, Schaw., gen. zool. Falco pygarqus , Gm.; Falco cyaneus, Montagu, trans. T. 9, p. 182.— La Sous-Buse , Buff. pl. 443 ( femelle ) ; l’Oiseau-Saint-Martin, enl. 459( mäle) et enl. 480 ( jeune mâle). — Falco gallinarius, L. * 2 (20 ) Plus commun dans les cantons de Saint-Jean-d’Angely et d’Aulnay, dans les plaines. 8. CIRCUS RUFUS, Briss. 1,404.— Circus œæruginosus, Sav. Egyp. — Falco rufus et æruginosus, L. Le Harpaye , Buff. enl., 460 et 424 ( très-jeune), Temm. 1, 70. Commun dans les marais de Saint- Louis, de Surgères. 9. FALCO SUBBUTEO, Lath. Le Hosereau , Buff. enl. 432. — Temm. Man. 1 , 25. N'est pas rare dans les grandes plaines qui bordent les grands bois : nommé aubreau dans la Saintonge : commun en Août et Septembre. 10. FALCO TINNUNCULUS, L. La CRÉCERELLE , Buff. enl. 401 et 471 ( jeune } Temm. 1.29. Commun dans les clochers de Saintes et les vieux châteaux ruinés où elle niche ; nommée Baleri de baler, danser, parce que son vol a des balancements : se nourrit de rats, d’alouet- tes et autres petits oiseaux. Sédentaire. 11. FALCO OESALON, Temm. Man. 1, 27. — Falco æsalon et Litho-falco , L. L’EmériLos , Buff. enl. 468 (jeune mâle), et le Rochier enl. 447. ( Adulte). — Falco cœsius, Meyer. Les champs ensemencés , les près découverts, où il chasse aux alouettes : il est de passage. 12. STRIX OTUS, L. — Temm. 1, 102. Le Hisou ou Moyen-Duc, Buf., enl. 29. Les forêts de Schizé , de Benon, les bois de Surgères, ( 21 13. STRIX SCOPS, L. — Temm. 1, 103. Le Scors ou Petit Duc, Buff.; enl. 436. Commun dans tous les arrondissements. 44. STRIX FLAMME 4, L. L’Erreaie ou Fresaye, Buff., enl. 440. Temm. 1, 92. La Fresaie, oiseau de fâcheux présage en Saintonge, est excessivement commune dans ious les vieux édifices, les clochers des églises, les grands logis habités du département. Elle vit de mulots dont elle digère les chairs en pelotonnant les poils en forme d’égagropiles. 145. STRIX ALUCO , Meyer, Strix Aluco et S. Stridula, L. Temm. 1 , 89. Le Crar-Huanr, Buff. enl. 437, et la Hurorre , Buf., enl. 441 Assez rare. Les grands bois de l'Est du département. 146. STRIX PASSERINA, L., Gm., Temm. 1, 93. La Craevècne, Buff., enl. 439. Les ruines, les vieux édifices ; commune, 17. STRIX ULULA, Gm., Strix Brachyotus, La, Temm. 1, 99. GRANDE CuEvècHE , Buff., enl. 438 Les cantons de Saintes, Tonnay-Boutonne, Saint-Jean- d’Angely, Saint-Savinien. Assez rare. Passereaux. 18. LANIUS EXCUBITOR , L. Temp. T. 1, p. 142. La Pix-GriècHe Grise, Buff., enl. 445. 22 ) Sédentaire dans les bois de l'Est du département : s’ap- proche plus particulièrement les bords de la mer pendant l'hiver. 19. LANNIUS COLLURIO , Brisson, Temm. 1, 147, L. La Pie-Grikcne écorcheur, Buff, , enl. 31 , fig. 1 et 2. Très-commun dans tous les buissons : sédentaire. Nommé Traquet batajasse. 20. MUSCICAPA GRISOLA, L. Temm. 1 , 152. Le Gose-Moucne proprement dit, Buff., enl. 25, fig. 2, 565 Les grands bois de Benon , Surgères, etc. 21. MUSCICAPA LUCTUOSA, Term. 1, 155. Musc. Atricapilla et Motacilla ficedula , Gm. Le Traquer d'Angleterre, Baff., enl. 30, fig. 1 et le Bec-figue , enl. 668, f. 1. Rare : de passage dans l’automne et porte le nom de Grasset. C’est pendant les vendanges qu’il acquiert une obésité remarquable. 22. BOMBYCELLA GARRULA, Cuv., règ. an. 1, 363. — Bombycivora garrula, Temm. 1, 124. — Bombycilla bohemica , Brisson , Orn. t. 2, p. 333. Ampelis Garrulus, L. Le Jaseur , Buff., enl. 261. Accidentellement de passage dans les hivers rigoureux. Plusieurs individus ont été tués dans l’ile d’Oleron. A ce sujet j'ai publié, en 1838, la note suivante » Qui explique un phénomène assez remarquable de la position de l’ile d’Oleron. Les froids brusques et subits qui se sont manifestés le 25 Décembre , après les pluies abondantes et de longue durée , (23) ont, en conservant pendant plusieurs jours une intensité croissante , surpris nos oiseaux chanteurs et ont amenè leur perte. Les habitants des côtes d’Oleron ont trouvé leurs grèves jonchées de chardonuerets , de Pinsons , de Rouge-Gorges et de Bruants. C’est à pleins sacs que ces malheureux oiseaux , jetés par les flots, comme épaves et parfaitement gelés , ont èté ramassés par les habitants. On assure qu’à Mauzé, les Perdrix étaient tellement engourdies qu’on les tuait à coups de bâtons, et à Surgères, les Alouettes venaient se faire prendre par milliers. Tous ces oiseaux , chassès par les neiges et l'intensité du froid se sont avancés sur les côtes où la température est toujours plus élevée que dans les terres ; d’autres ont cherché à gagner les chaudes dunes sablonneuses d’Oleron , et auront opera la mer de leurs cadavres saisis par le froid. 23. TURDUS VISCIVORUS , L., Temm. 1, 161. La Draine , Buff. enl. 489. De passage. Commune dans les cantons de Saint-Savinien, Écoyeux. Rare dans l’ srrondisemesl de Marennes, Nommé Traye par les paysans. 24. TURDUS PILARIS, L., Temm. T. 1, p. 163. La Lirorne , Buff. enl. 490. De passage : commune, en automne, dans tous les bois encadrant les vignes de la Saintonge. 25. TURDUS MUSICUS, Temm., T. 1, p. 164. La GRive , Buff., enl. 406. Commune dans tous les bois , se rapproche des bords de la mer pendant l'hiver. 25, TURDUS ILIACUS, L. Temm. T. 1,p. 165. Le Maovis , Buff., enl. 51. 24 Sédentaire : dans les bois de + le littoral. C’est un gibier des plus communs dans l’hiver : nommé Grive de vigne. 27. TURDUS MERULA , L., Temm. 1 , 168. Le Merce, Buf. enl. 2 { mâle ) et 555 ( femelle ). Excessivement commun dans tous les bois , haies , jardins ; sédentaire : nommé vulgairement Marle. 28. ORIOLUS GALBULA, L., Temm. 1, 129. Le Lorior, Buff enl. 26 ( mâle ;. De passage : trés-commun pendant l’été dans tous les bois des cinq arrondissements du département , mais plus parti- culièrement dans l’arrondissement de Saintes où il recherche les cerises précoces et tardives. Nommé Loriou par les paysans. ji 29. PASTOR ROSEUS, Meyer et Temm. Man., 1 , 136. Turdus roseus, 1. Le MERLE COULEUR DE ROSE , Buff., enl. 251 : Gracula rosea, Cuv. De passage accidentellement et très-rare. Le docteur Cous- sin de St.-Jean-d’Angely en possède un individu tué à Jonzac. 30. SAXICOLA OENANTHE, Bechst. ; Temm. T: 1, p. 237. Motacilla œnanthe, K. Le Morreux , Buff., enl. 554, fig. { et 2. Commun dans les chemins » les champs sur les mottes , dans l'automne. Nommé Cul-blanc et Tire-arrache. 31. SAXICOLA RUBICOLA, Bechst. : Temm, T. 1 p. 246. Motacilla rubicola , XL. Le Traquer , Buff. en. 678 , fig. 4. (25) Très-commun dans les bruyéres et les buissons des terrains d’ajones , pendant l'hiver , à Lussan , Soubise, Martrou et ailleurs. Nommé Tractrec et aussi Traquet. 32. SYLVIA TURDOIDES, Meyer, T. {, p. 116 ; Temm. 1,181 Turdus arundinaceus, L. La RousseRoLE , Buff. enl. 513. Les rives de la Boutonne , de la Charente, de la Nie, etc. Nommée Rouche dans le canton de Saint-Jean-d’Angely. 33. SYLVIA ARUNDINACEA, Lath.. ind. sp. 12. — Temm. 1, 191. Motacilla arundinacea, L. La FAuUvETTE DES ROSEAUX, Buff. Ois. T. 5, p. 142. Le bord des eaux ; les marais de la Boutonne. 34. LUSCINIA MAJOR , Brisson. — Sylvia Luscinia, Lath. ind. esp. 1 ; — Temm. 1, 195. — Motacilla luscinia , L. Le RossiGnoz , Buff. enl. 615 , fig. 2. De passage : chantre des bosquets qu'il anime pendant l'été. Très-commun. Nommé par les paysans Roussignoul et Roussignolet. 35. SYLVIA ORPHEA, Temm. 1 , 198. La Fauverte, Buff. enl. 579 , fig. 1.— Sylvia hor- tensis, L. De passage : les buissons , les petits bois. Assez commune. Nommée Fauve. 36. SYLVIA ATRICAPILLA, Lath. ind. sp. 6. — Temm, 1, 810, 26 LA FAUVETTE À TÈTE de Buff. enl, 580, fig. { et 2. De passage : les petits buissons , les bruyères. 37. SYLVIA HORTENSIS , Bechst., Temm. 1 , 206. La Perire Fauvetre , Buff. enl. 579, fig. 2. La lisière des bois et des vergers , à Tonnay-Beutonne , notamment. 38. SYLVIA RUBECULA, Lath.; Temm. 1 , 215. Motacilla rubecula, 1. La RoUGE-GoRGE, Buff. enl. 361, £. 1. Excessivement commune dans les bois : se réfugie dans les fermes et les maisons pendant les froids des hivers intenses. Nommée Russe ou Bisse en Saintonge parce que son approche des lieux habités annonce sans doute de vives froidures. 39. SYLVIA SUECICA , Lath. ind. sp. 43. — Temm. 1, 216. Motacilla suecica, L. La GorGe-BLEUE, Buff., enl. 610 , fig. 1, 2 et3,et pl. 361, fig. 2. Rare : les grands bois. 40, SYLVIA TITHYS, Scopoli, Temm. 1,318, Motacilla tithys et Erythacus, L. Le Rossienoz de murailles de Gibraltar , Buff. Ois. T. V, p. 180. Les halliers , les bruyères : de passage : plus rare que le suivant. M. SYLVIA PHOENICURUS, Kath. ind. phone Temm,. 1, 220. Le ROSSIGNOL DE MURAILLES ; Buff, enl. 351. (27) Commun dans les grands bois ; de passage et quitte le pays vers la mi-Octobre. On le rencontre fréquemment proche d’Aunay , Ecoyeux et même Rochefort. 42, SYLVIA TROCHILUS, Lath. ind. sp. 155.— Temm. 1,p. 224, . Motacilla trochilus. L. Le CnanrTre ou Pouizcor , Buff. enl. 651 , fig. 1. Très-commun dans tous nos taillis, nommé Poux. 43. REGULUS CRISTATUS, Ray. — Sylvia regulus, Lath. sp. 152.— Temm. 1 , 229. — Motacilla re- gulus, L. De passage : très-commun dans les grands bois : nommé PETIT-ROI-BERTAUD par les paysans. Je n’ai jamais rencontré la Sylvia ignicapila, de Brehm. 44. TROGLODYTES EUROPÆUS, Cuv. — Sylvia tro- glodytes, Lath. — Temm, , T, 1, p. 233. — Mota- cilla troglodytes , L. Le TroëLonyre , Buff. enl. 631 , fig. 2. Solitaire et sédentaire : vit dans les bois pendant l’été et s'approche des villes et des jardins pendant l’hiver. Nommé généralement Ror-Berraup par les paysans. 45. MOTACILLA ALBA, L. Temm. t. 1, p. 255. La LavaNDiÈRE , Buff., enl. 652, fig. 1. — La BERG&- RONNETTE grise , Buff., enl. 674 , fig. 1 ( jeune âge). Commune dans toutes nos prairies fraîches , sur le bord des eaux vives. Nommée Basse-quouette, Hoche coue, Prase grise. 46. BUDYTES FLAVA, Cuv. règ. an. T. 1 , p. 391. — Motacilla flava, L. — Temm., t. 1, p. 260, 28 La BERGERONNETTE d 0 Buf. enl. 674, fig. 2. Commune dans les près frais, le long des bois : nommée Bergère. 47. ANTHUS PRATENSIS , Bechst. — Temm., L. 4 p. 269. — Alauda mosellana, L. Le Cuseuier , Buff., enl. 660, "5 À , Commune : toutes les grandes prairies de la Charente , de la Boutonne, de la Seudre , de la Nie ; nommée Alouette des prés. d 48. ANTHUS RUFESCENS, Temm., 1,267. La RousseLine , Buff. enl. 661, fig. 1. Les grands marais de la Boutonne : assez commune. 49. ANTHUS ARBOREUS > Bechst. — Temm, 1, 271. Alauda triviatis, Alauda minor % La FarLouze , Büff., enl. 660 ; fig. 1, par erreur. Très-commune dans les bois taillis pendant l’hiver. — Les paysans la prennent au lacet et l’apportent au marché par chapelets : nommée Alouette-Pipi , petite alouette. 50. ALAUDA CHISTATA, L' — Temm., 1, 277. Le Cocuevis, Buff. en. 903, fig. 1. — La Coquizrane, Buf., enl. 662, Très - commune dans les prés secs, nommée Alouette huppée où Dupèe. 91. ALAUDA ARVENSIS , 1. , Temm. 1, 281. L’ALOUETTE ordinaire » Buff., enl. 363 FR AE Commune partout : nommée Alaude, Aloue. Objet de grande chasse au miroir. ( 29 ). 52. ALAUDA CALANDRA, L.— Temm , T. 1, p. 276. La CaraNDRE , Buff., enl. 363, fig. 2. De passage : peu commune , nommée grosse Alouette. 53. ALAUDA ARBOREA, L. Temm. 1,182. Le Luru, Alouette des bois et Cusecier, Buff., enl. 503, fig. 2 De passage : les bois de Saint-Jean , d’Ecoyeux. 54. PARUS MAJOR , L., Temm. 1, 287. La Grosse Mésance ou Charbonnière, Buff. en]. 3, fig. 1. Commune dans les taillis et les vergers dans l’automne : nommée Cendrille. 55. PARUS ATER , L., Temm. 1, p. 288. La PgTiTE CARBONNIÈRE , Buff., Ois. T. 5, p. 400. Les fôrêts de Benon et Schizé ; les bois de Surgères et de Varaïize. 56. PARUS COERULEUS, L., Temm., T. 1, p. 290. La Mésance BLEUE , Buff., enl. 3, fig. 2. Excessivement commune dans les taillis , les vergers et dans les jardins des villes pendant l'hiver : nommée Cendrille bleue. Lt à PARUS PALUSTRIS, Le; Tenram., LÀ ts P: 291. Parus atricapillus , L. et Gm. La Nonerre cENDRéE , Buff,, enl. 3, fig. 3. Assez commune dans les cantons boisés et marécageux de l'Est du département , à Brisambourg , Ebeon , etc. 58. PARUS CAUDATUS, L., Temm. 1,118. La Mésance À LONGUE QUEUE , Buff., enl. 502 , fig. 3. : (fem. ). ( 30 ) Commune en automne dans les bois : niche de préférence das le lierre, et la femelle pond de 10 à 12 œufs. Nommée Queue-de-poëlon. 59. PARUS BIARMICUS , L. Temm. 1 , 298. La Mousracne ou MÉsanGE-BARBUE , Buff. enl. 618, fig. Se présente accidentellement dans les hivers rigoureux. Plusieurs individus ont été tués en 1838 proche de Rochefort, dans les marais de Saint-Louis et de Chartres bordés de bois. 60. PARUS PENDULINUS, L., Temm. 1, 301. Var. Parus narbonensis, L. La PENDULINE , Buff, enl. 708, fig. 1. Se rencontre dans les forêts de Benon et de Schizé. Niche dans les peupliers et se sert de la bourre des fleurs pour faire son nid de la forme et de la grosseur d’un œuf d’autruche. 64. EMBERIZA CITRINELLA, L., Temm,. 1, 304. Le Bruant, Buff. enl. 30, fig. 1. Commun dans tous les cantons où il est nommé Verdoie. Son cri est fi-{i, ti-ti-ti.* 62. EMBERIZA MILIARIA dE re LE Proyer, Buff. enl. 233. Pendant l'été : commun dans les bois , les arbres isolés : de passage. Nommé Gros-bec. Son cri est tri-tri-liritz, 63. EMBERIZA CIRLUS. L., Temm. 1, 313. Le Bruanr des haies ou Z1z41, Buff. enl. 653 fig. { et 2 ( jeune }. De passage accidentel pendant l’eté, dans les haies , les buissons. (31 ) 64. EMBERIZ A HORTULANA, L., Temm. T. 1, p. 311. L'OnrroLax, Buff. enl. 247 , fig. 1. Commun dans les plaines des cantons de l'Est, et s’appro- che des villages en automne , Lemps où il émigre. Var. Emberiza ortulana santonica , N. À une taille moindre, joint les caractères suivants : bec plus fin, plus grèle , rougeàtre ; tarses incarnats ; dessus de la tête et du cou gris lavé d’olivâtre uniforme ; joues, côtes du cou olivâtres, menton , devant du cou, jaune clair , en- cadré d’une écharpe olivâtre ; plusieurs individus ont été tués dans les haies de Chartres , proche de Rochefort , en 1833. Sa coloration nette le distingue des jeunes et des femelles de l’espèce ordinaire de l’Ortolan : c’est probablement l'oiseau figuré Faune Française, pl. 46, fig. 3? 65. PYRGITA COMMUNIS, Cuv. règ. an. T, 1, p. 408. Fringilla domestica , L., Temm. T. 1, p. 350. Le Moineau, Buff, enl. 6. Prodigieusement commun partout. Nommé Pierrot. 66. PYRGITA MONTANA, Cuv. règ. an. T. 1, 408. Fringilla montana, L., Temm. 1, 354. Le Friquer, Buff. enl. 267, fig. 1. Commun dans les cantons peu habités pendant l'été ; descend dans les plaines, les taillis et même aux alentours des villages dans les hivers rudes. Nommé Prase. 67. FRINGILLA PETRONITA. L.; Temm. 1 , 348. Le Moineau pes Bois 0% SouLcie , Buff. enl. 225. Le bois de Surgères ; sédentaire et assez rare. 68 FRINGILLA COELEBS, Cuv. règ. an. 1,409. — Fringilla cœlebs, L., Temm. 1. Le Pinson oRDINAIRE , Buff. enl. 54. fig. 1. (32) Excessivement commun. Les bois. Craint les froids inten- ses et émigre dans l’île d’Oleron. 69. FRINGILLA COELEBS, L., Temm. 1,357. Le Pixson , Buff. enl. 54. fig. 1. Commun partout et en toutes saisons. Nommé Pinseur. 70. FRINGILLA MONTIFRINGILLA, L. Temm, T. 1. p. 360. Le Pinson D’ARDENNES , Buff., enl. 54. fig. 2. Très-commun dans les hivers rigoureux : rare dans les hivers ordinaires ; ne se rencontre pas pendant l'été. 71. CARDUELIS VULGARIS, Cuv. règ. an. 1,409. Fringilla carduelis , L. ; Temm. 1,376. Le CHarponxerer, Buff. enl. 4. fig. 1. Excessivement commun ; aime les Centaurea caleitrapa. où il se perche en bandes assez nombreuses dans les lieux secs. Nommèë Chardonneret et Cardinal. 72. LINARIA FRINGILLA CANNABINA, L., Temm. 1,364. La Linnorre , Buff. enl. 485. fig. 1. et 151. fig. { et 2. Excessivement commune dans toutes les vignes surtout , en été et dans l’automne. Nommée Lunot. 73. FRINGILLA SPINUS, L. Temm. 1,371, Le Tanin, Buff. enl. 485. fig. 3. De passage par bandes, en l'automne, dans les cantons méridionaux du département. 74. COCCAUTHRAUSTES CHLORIS. Cuv. règ. an. T. 1. p. 413. Loxia chloris, L.— Fringilla chloris, Temm. 1,346. 33 Le Verpier , Bufr. di fig. 2. Commun en toutes saisons dans les vergers , les bois fu taies. Nommé Verdiole. 75. PYRRHULA VULGARIS, Brisson , Temm. 1,338. Loxia Pyrrhula. L. Le Bouvreuiz , Buff. enl. 145. Assez commun dans les arrondissements boisés de Sur- gères, Matha , Écoyeux, Saintes. Nommè Pive, Pivoine. 76. CORYTHUS, Cuv. — Pyrrhula enucleator, Temm. 1,333. Loxia enucleator. L. Le Dur-Bec pu Canapa, Buff. enl. 135. fig. 4. N’apparaît que dans les hivers rigoureux, et n’est pas ex- cessivement rare. 77. LOXIA CURVIROSTRA, L., Temm. 1 , 328. Le Bec-croisé , Buff. enl. 218. Il apparaît dans presque tous les hivers , dans tous les cantons et surtout dans ceux maritimes. Il passe des bois de genévriers de Saint-Savinien dans l'ile d’Oleron , et dans la forêt d’Arvert formée de pins. 78. STURNUS VULGARIS, L., Temm. 1, 132. Le SaNsoNer ou l’ÉrouRNEAU , Buff. enl. 75. Excessivement commun pendant l’hiver dans toutes les prairies humides du littoral : vit en troupes considérables , surtout dans la commune de Saint-Laurent de la Prée. 79. CORVUS CORONE, L., Temm. Man. 1, 108. La Corneize, Buff. enl. 495. Excessivement commune dans les marais des plages mari- times et dans les bois avoisinans. Nommée Grolle. ( 34 ) Corvus cornix, L., Temm. T. 1, p. 109. La CORNEILLE MANTELÉE , Buff. enl. 76. L'été elle se retire dans les grands bois des départements voisins. L'hiver elle vient par troupes assez considérables , s’ébattre sur le littoral de la Charente-Inférieure. Très-com- mune alors dans les marais bordès de bois de Saint-Louis , Brouage, etc. 80. CORVUS FRUGILEGUS, Gm,. Le Freux , Buff, enl. 484. _ Descend pendant l’hiver dans les plaines de la Saintonge. 81. CORVUS MONEDULA, L., Temm. T. 1, p, 111. Le Caoucas , Buff. enl, 523. Commun à Saintes dans les clochers de Saint-Pierre et de Saint-Eutrope. 82. CORVUS PICA, L., Temm. 1 113. La Pre, Buff. eni. 488. Excessivement commune dans foutes les terres ensemen- cées sur la lisière des bois taillis, Niche dans les grands peu- pliers. Nommée Ajasse. Souvent élevée en domesticité par les artisans et surtout par les savetiers. Les paysans ont con- servé des Romains la superstitieuse croyance qu’elle indique un bon ou un mauvais destin , suivant qu’elle est vue, au matin à jen, à droite ou à gauche du voyageur. 83. GARRULUS GLANDARIUS, Vieill. — Corvus glan- darius, L., Temm. F, F4 Le Gear , Buff. enl. 481, Très-commun dans les bois taillis de tout le département (35) 84. NUCIFRAGA CARYOCATACTES, Briss., Temm. 1: ,patfixt. Corvus caryocactes, L. Le Casse-Noix, Buff. enl. 50. De passage : a été tué maintes fois dans les environs de Surgères pendant l'automne. 85. HIRUNDO RUSTIC À, L,, Temm. T. 1, 427. L'HiIRONDELLE Dé CHEMINÉES, Buff. enl. 543, fig. 1. Commune dans tous les cantons et dans les villes ; arrive en Avril, Nommée Hironde. 86. HIRUNDO URBICA, L., Temm. 1, 428. L’'HIRONDELLE DE FENÊTRES , Buff. enl. 542, fig. 2. Commune dans les campagnes : arrive en Mai. 87. HIRUNDO RIPARIA, L., Temm., 1, 429. L'HIRONDELLE DE RIVAGES , Buff. enl. 543, fig. 2. Les bords de la Charente , de la Boulonne , de la Gère. 88. CYPSELUS MURARIUS, Temm., 1,431.—Hirundo apus, L. Le MarTiner , Buff. enl. 542, fig. 2. Excessivement commun partout. Arrive da 1. au 10 Mai, part da 1.7 au 15 Août, Nommé Martin-noir, Mar- tinet. 89. CAPRIMALGUS EUROPÆUS, L., Temm. 1, 436. Le Crapaup voLanr ou l’'ENGoucEveNT , Buff. enl. 193. Oiseau crépusculaire assez commun dans les bois en Juillet, Août et Septembre , disparaissant pendant l'hiver. Nommé Téte-chèvre, Crapaud-volant. 3 ( 36 ) 90, CERTHIA FAMILIARIS , L., Temm. { , 410, Le GRimMPEREAU, Buff. enl. 681, fig. 1. Se trouve dans tous les cantons : est sédentaire. Nommé Petit-Pic, Gravelet. | M. TICHODROMA PHOENICOPTERA, Temm. T. {. p. #12 Certhia muraria. 1. LE GRIMPEREAU DE MURAILLES , Buff. enl. 372. Ne se présente qu’accidentellemant sur le littoral; moins rare dans l'Est du département où il est nommé oiseau de cimetière. " 92. UPUPA EPOPS, L., Temm. 1, 416. La Hurre , Buff. enl. 52, De passage : assez commune pendant l'été dans les grands bois. Nommée Puput. 92 bis. MEROPS APIASTER, L. Le Guérier, Buff. enl. 938.— Levaill. pl. À ei 4; Deux individus ont été tuës en 1840 dans l'ile d’'Oleron. Oiseau rarissime dans notre département. 93. ALCEDO ISPIDA, L., Temm. 1, 493. LE MAaRTIN-PÈCHEUR , Buff. enl. 77. Vit solitaire, mais se trouve communément sur les bords de toutes nos eaux vives, la Charente, de Cognac à Saintes ; La Boutonne , la Nie, etc. Nommé Péche-martin. Les pay- sans la suspendent au plafond de leurs demeures comme hygromètre et aussi comme girouette , c’est-à-dire } pour in- diquer la direction du vent » qu’ils reconnaissent à ses évolu- lions sur lui-même. (37 ) Grimpeurs. 94. PICUS. VIRIDIS, L.; Temm. #, 391. Le Pic-verr ,‘Buff. enl. 371 et 879. Très-commun dans les bois, maïs surtout dans les peupliers pour lesquels il est un ennemi dangereux et qu'il perfore quand ils sont jeunes. Commun à Lhoumée , Saintes , Saint- Jean-d’Angely , etc. Nommé Pape, Pivert, Pigrolier. Së- dentaire dans le département. 95, PICUS MARTIUS, L., Temm. 1, 390. Le Pic-xoir, Buff. eni. 596. Assez rare : habite les bois de Surgères, de Doœil, du Pin , etc. Nommé Pic-mar. 96. PICUS-MAJOR, L.; Temm. T. 1. p. 395. L'EPEicHE où Pic-varié, Buff. enl. 196 et 595. Rare : les grands bois de Schizé et Surgères. 97. PICUS MEDIUS, L.; Temm. T. 1, p. 398. Le Pic-varié À TÈTE ROUGE, Buff. enl. 611. Assez rare : les bois de St.-Savinien et St.-Jean-d’Angely, probablement les autres bois du département, dans les cantons orientaux. Nommé Petit-Pic. 98. FUNX TORQUILLA, L.; Temm. T. 1, p 403. Le Torcor , Buff. enl. 698. Se présente fréquemment dans (ous les taillis, les bois ; partout nommé Torcou, Tire-Langue, De passage : arrive en Mai et part en Septembre. (38) 99. CUCULUS CANORUS, L.; Temm. 1, 381. Le Coucou, Buff. en]. 811. Commun dans tous les bois. Arrive en Avril, Mai, et repart à la fin d'Octobre. Nommé Coqu, Cocou. Gallinacées, 100. COLUMBA PALUMBUS, L., Temm. 2, 444. Le PiGeon RaMIER , Buff. enl. 316. Assez commun dans les bois du N.-E. du département à Varaize, bois du Breuil-Marmaux, forêts du Pin et de Schizé, forêt de Matha. 101. COLUMBA ÆNAS, L. Temm. 2, 445. Devient rare à l’état sauvage ; est commun à l’état demi- domestique , conservé dans de vastes pigeonniers en pleins champs. Nommé Pigeon de fuie, fuyards ; sauvage , est de passage et arrive en Mars et Avril, dans les grands bois de Saintes , Pons, etc. 102. COLUMBA DOMESTICA, Brisson ; — Temm. 2, p. 447 Le Biser, Buff, enl. 510. Domestique , avec de nombreuses variétés. 103. COLUMBA TURTUR, L., Temm. T. 2, p. 448. La TOURTERELLE DES Bois, Buff. enl. 394. Très-commune dans tout le département , dans les bois un peu épais, Nommée Tourte. 104. PERDIX RUBRA, Briss.— Temm. 2, 485.— Tetrao rufus, L.? La PERDRIX ROUGE , Buff. enl. 150. Très-commune dans le département. (39) 105, PERDIX CINEREA, Lath.— Temm. 2, 488. _Tetrao perdiæ, L. La PERDRiIx GRISE, Buff. enl. 27. Aussi commune que la rouge dans (out le département. 106. PERDIX GRÆCA, Brisson ; — Perdix saxatilis, Meyer ; — Temm. 2, 484.— Tetrao rufus. L.? La BarTAveLLE , Buff. enl. 231. Très-rare : se rencontre parfois dans le canton d’Aulnay, Matha , Brisambourg. | 107. COTURNIX MAJOR, Briss. — Perdix coturnix, Lath.,—Temm. T. 2, p. 491. — Tefrao coturnix, 1. La Caice , Buff., enl. 170. Excessivement commune dans toutes les prairies et champs de blés, Arrive en Avril et part en Septembre ou Octobre. Nommée Caille-cadet. Echassiers. 108. GLAREOLA TORQUATA, Meyer.—Temm, 2, 500. — Hirundo praticola, l. La PerDrix DE MER, Buff. enl. 882. Très-rare. Quelquefois de passage sur le littoral et dans l'ile d’Oleron. 109. OTIS TARDA, L., Temm. F. 2, p. 506. L’OuraRrE , Buff. enl. 245. Rare. J'en ai vu en Mai 1839 un superbe individu tué proche de Tonnay-Charente. Moins rare du côté de Saintes et Cognac. Nommée Bitarde. (46) 110. OTIS TETRAX, L., Temm. T. 2, p. 507. La CaNEPEeTièRE , Buff. enl. 25. N'est pas rare dans les petits taillis des cantons de l'Est du département. Est souvent apportée aux marchés des villes pendant l'hiver, Nommée vulgairement Faq qe Cepen- dant les auteurs disent qu’elle émigre ? 111. ÆDICNEMUS CREPITANS, Temm, T.2, p.521. Charadrius œdicnemus, L. Le Cours DE TERRE OU ins détaie Buff, enl. 919. De passage en hiver + et alors il n’est pas rare sur les marchés des villes. 112. CHARADRIUS PLUVIALIS, L., Temm. 2, 535. Le PLuviee poré , Buff. enl. 904. C’est l’oiseau échassier le plus commun au marché de Rochefort pendant l'hiver, Al s’abat par bandes dans les prairies de Brouage, Soubise, St-Laurent de la Prée. 113. CHARADRIUS MORINELLUS. L., Temm, 2, 537. Le Guignarp , Buff. enl, 832. Se présente dans les prairies fraiches et miacitisits, dans les quatre mois d'hiver, 114. CHARADRIUS HIATIC ULA , L., Temn. 2:,-539. LE PLUvIER À COLLIES ; Buff. enl. 920. Commun sur toutes les grèves du littoral. Sédentaire. 115. VANELLUS MELANOGASTER, Bechst. — Temm. 2; SAT, Tringa squatarola, L. Le VANNEAU varié, Buff, en]. 923. (M) Le Vanneau GRis, e0d. 854. Le VANNEAU SUISSE, e0d. 853. Commun en automne , à l'embouchure de la Charente , au Port des barques , Fourras. 116. VANELLUS CRISTATUS, Meyer. — Temm. T.2, p. 590. Tringa vanellus , L, Le VANNEaU , Buff., enl. 242. Excessivement commun dans {ous les marais du départe- ment , mais principalement dans ceux du littoral ; sédentaire. Cet âge des Vauneaux n’a jamais eté décrit. Voici ce que j'ai observé relativement aux jeunes vanneaux : ils quittent le nid du {.tr au 10 Juin, — Bec noir, pieds bru- nâtres ; toutes les plumes du corps d’un vert pâle, chaque plume frangèe ou cerclée de roux-vif ; un sourcil roux, {ra- versant l'œil en dessus , et une plaque rousse coupant le devant de l’œil ; les côtés de joues et le bas , du même roux ; ailes et queue d'un vert frangé de roux; devant du cou blanc- roussâtre ; large collier vert sur le thorax ; parties inférieures blanc pur, duvet abondant ; les rectrices, qui commencent à pousser, sont noires , bordées de roux-vif avec les couver- tures inférieures, roux-vif. Dans la Charente-lnférieure , on fait la chasse aux jeunes vanneaux , au moment de leur sortie du nid , dans les marais des alentours de Brouage : des chiens battent ces marais et font lever les jeunes vanneaux, qui courent avec célérité , mais qui sont bientôt pris, soit par des chiens soit par des enfans. On dit leur chair très-délicate à cet âge. Les vanneaux pondent de deux à trois œufs dans des dépressions du sol ou de vieux pas de bétail, et choisissent les lieux entourés d’eau et des sortes d’ilettes dans les marécages. Les pères et mères fuient à la moindre approche de danger , qu'ils peuvent dé- couvrir de très-loin. (#2) 117. HOEMATOPUS OSTRALEGUS, L., Temm. T. 2, pr 4931. L'Hvuirrier, Buff. enl. 929, Commun sur les grèves sablo-vaseuses des platins d'An- goulins, Fourras , Brouage, Oleron. 118. GRUS CINEREA, Bechst, Temm. T. 2,p. 557. — Ardeagrus , XL. La Grue, Buff. enl, 769. De passage : assez rare. En Février 1840 , un bel individu a étè tué proche de’Charras, à une lieue de Rochefort. 119. ARDEA CINEREA, Lath., Temm., 2,567. — Ardea major et Cinerea, L. Le H£RoON commun, Buff. en]. 755 et 787. Se présente fréquemment dans les marais de la Boutonne, les prairies de la Charente , en état d'oiseau migra(eur. 120. ARDEA MINUTA, L. Temm. 2,584. Le BLronGtos, Baff. enl. 323 Assez rare; mais chaque année on en rencontre un ou deux individus sur les bords de la Charente. J’en ai (uëé un à l’'Houmée, nommé Parchat. 121. ARDEA GARZETTA, L. Temm. 2,574. L’Aicrerre, Boff. enl. 901 ( planche fautive ). Très-rare : quelques individus ont été luës sans doute dans leurs migrations. 122. ARDEA COMATA, Pallas, Gm.— Ardea ralloides, Scop., Temm,. 2,581. Le CraBter, de Mahon, Buff. nl. 348. — Ardea soloniensis , 1.9 (43) N'est pas rare, chaque hiver, dans les prairies arrosées par des cours d’eaux vives. 123. ARDEA STELLARIS, L., Temm. T. 2, p. 580. Le Buror, Buff., enl. 789. Solitaire , mais commun dans les cantons de la DRAC rare dans l’Aunis ; nommé Buor et Bitar. 124. ARDE A NYCTIC ORAX , L., Temm. 2,577. Le Binoreau, Buff. enl. 758. ‘Le plus rare des hérons dans le département , mais se prèsente quelquefois sur les bords de la Boutonne, de la Charente, de la Seudre, à Saujon. 125. CICONIA EUROPÆA, Cuv. règ. an. 1,513. — Ciconia 83 : er Temm. 2,560. — Ardea ciconia , L. La Cicocne BLANCHE , Buff. enl. 866. Je n’en connais qu’un seul individu , tué dans le dèparte- ment pendant une migration. 125 (bis), PLATALEA LEUCORODIA, Gm. LA SPATOLE BLANCHE , Buff. enl. 405. Deux individus ont été tués , le # Juin 1841, dans les marais de Saint-Aignant, proche de Rochefort. Les deux individus, mâle et femelle , ont été achetés par l'École de médecine. 126. NUMENIUS ARQUATA , Lath., Temm. 2,603. — Scolopax arquata, L. Le Courts, Buff. enl. 818. Excessivement commun en toutes saisons sur les grèves du littoral et dans les marais où il niche ; nommé Courbejaux et Turlu (de son cri). (24+) 127. NUMENIUS PHOE OPUS, Lath., Temm, 2,604.— Scolopax phœopus , L. : Le Corrieu, Buff. enl. 842. Ne se présente sur nos rivages qu'accidentellement. 128. SCOLOPAX RUSTICOLA, L. Temm. 2,673. La Bécasse, Buff. enl. 885. Excessivement commune dans les bois. (aillis bordés de prairies humides à l'Houmée, Saint-Jean d’Angle, Saint- Jean, Saintes, etc.: arrive en. Noyembre et ‘Part au prin- temps : nommée Acée de Acus, aigu + dans le Nord du dé- partement. 129, SCOLOPAX GALLINAGO, L. Temm, T. 2, p. 676. La Bécassine , Buff. enl, 883. Très-commune dans tous nÔ$ Marais, mais surtout dans ceux de la Boutonne, Quelques individus restent toute l’an- née dans le département. Nommée: Double bécassine vulgai- rement. 130. SCOLOPAX GALLINULA » L. Temm. 2,678. La Soupe ou Petite Bécassine » Buff. enl. 884. Plus rare que la précédente, et se tient de préférence dans les prairies humides de l’Houmée, Laturpinérie , Saintes j elc. Nommée Begasson. w 131-LIMOSA MELANURA, Téisler. Temm. 2,664, — Scolopax limosa, 1. La BarGe commuwr ent. 874: Les marais du littoral : des individus ont été tuës à toutes les époques de l’année et dans le printémps avec leur livrée mi-partie d'été et d'hiver. ( 45 ) 132. LIMOSA RUFA , Briss., Temm, 2,668. . La BarGEe Rousse, Buff. enl. 900, De passage : commune pendant l’hiver dans {ous les marais salans et maritimes de l’Aunis. 133. CALIDRIS GRISEUS, G. Cuv. règ. an. T.1,p. 525. Tringa cinerea, L. , Temm. 2,627. La Mavsècne Grise, Buff. enl. 366, Assez rare et ne se montre que dans certains hivers , où elle gagne les parages moins refroidis. 134. PELIDNA CINCLUS, G. Cuv. règ. an. T. 1,526.— Tringa Cinelus et Alpina, L. — Tringa variabilis, Meyer, Temm. 2,612. L’ALOUETTE DE MER, Buff. enl. 200 et 851. Oiseau excessivement commun en toutes saisons , mais réuni par bandes dans l’hiver, sur les platins vaseux et sa- bleux de tout le littoral, et remontant les rives de la Cha- rente jusqu’à l’endroit où cesse le flux au-delà de St-Savinien. 135. MACHETES PUGNAX, Cuv. Fe, an, EL. 1, D. 527.— Tringa pugnax, L.— Temm. 2, 631. Le PAON DE MER ou Commarranr , Br: ehl. 300 , 305, 306 et 844. Rare : ne s’est présenté qu'accidentellement et en migra- tion pendant l’automne. 136. STREPSILAS COLLARIS, Temni. 2, 553. — G. uv. règ. an. { , 529. ee Tringa interpres ,; L. LE TouRNE-PIERRE , Buff. eni. 856. Très- commun sur nos côtes en toutes saisons: (46) 137. TOTANUS CALIDRIS, Bechst.— Temm. 2 , 643.— Tringa atra, striata et Gambetta, L.. Le CHevaLier RAYÉ , Buff. enl. 827. La GAMBETTE , Buff. enl. 845. Apparait en automne très-communément sur nos rivages et est un des gibiers les Le ordinaires des marchés des villes maritimes. 138. TOTANUS STAGNATILIS, Bechst., Temm. 2, 647. Scolopax stagnatilis, L La BARGE Rise, Buff. enl. 876. L'automne et l'hiver, il arrive sur tout le littoral , Mais il est moins abondant que le précédent. Nommé Chevalier aux pieds verts. 139. TOTANUS OCHROPUS, Temm. 2, 651. Tringa ochropus , 1. Le Bécasseau ou Cu-BLanc., Buff. enl. 843. Commun sur tous les rivages maritimes du département. Nommé Chevalier aux pieds verts. On le rencontre aussi dans les marais salans. 140. TOTANUS HYPOLEUCOS, Temm, 2, 657.— Tringa hypoleucos , L. La Guicverre, Buff. enl. 850. Très-commune et sédentaire : se plaît sur tous les platins vaseux de Fourras ; Trois-Canons, etc., et remonte sur les bords de la Charente , assez avant dans les terres. 141. HIMANTOPUS MELANOPTERUS ;: Meyer. — Temm. 2, 528. Charadrius himantopus , L. (47) L'Écuasse , Buff. enl. 878. Erratique : paraît dans certaines années , en automine et dans l'hiver, à l'embouchure de la Charente au Port-des- Barques , sur les platins de Brouage. Oiseau solitaire dans notre département. 142. RECURVIROSTRA AVOCETTA, L., Temm. 2, L’Avocerre, Buff. enl, 353. L’Avocette se présente communément sur toutes les grèves maritimes du département , pendant l'hiver. 143. RALLUS AQUATICUS, L., Temm. 2, 683. Le Rare-p’Eau, Buff., enl., 749. Sédentaire ; commun dans tous les cantons arrosés. 144. RALLUS CREX, L.— Gallinula crexæ, Temm. ; Le RALE DE GENET ou Roi pes caILLEs , Buff. enl. 750. Est assez commun dans les landes , bois faillis de tous les can{ons. 145. RALLUS PORZ ANA, L., Gallinula porzana, Lath. Temm. 2 , 688. La Marouerre , Buff. enl. 751 Assez commun dans les marais de la Boutonne, de la Cha- rente. Nommé Filassier. 146. GALLINULA CHLOROPUS, Lath. , Temm. T. 2, p. 693. Fulica chloropus, L La Pouse-p’Eau , Buff. enl., 877. (48 ) Très-commune sur les bords des eaux vives, des rivières de l’intérieur du département et dans les marais à demi sub- mergés pendant une partie de l’année. 447. FULICA. ATRA, L., " 2, 706. La Fouique ou Morezce, Buff. enl. 197. Commune pendant l'hiver sur les bords des rivières et des marais ; souvent apportée aux marchés des villes. Palmipèdes, 148. PODICEPS AURITUS, Lath., Fonm:;-2'/-795. Colynibus auritus, Brisson, Gm. Très-rare : s’est présenté plusieurs fois sur les côtes du département. no T Hi -149. PODICEPS MINOR, + Lath:, Temm..2 , 797. — Colymbus hebridicus et C. minor, L. Le Casragneux, Buff. enl. 905. Très-commun dans la Charente et surtout dans la Bou- tonne , où les riverains le nomment Plongeon. 150. COLYMBUS GLACIALIS, L. » Temm. 2, 910. C. immer, L. L'Iusrim ou GRAND PLONGEON , Buff, enl. 952. Rarissime : n'apparait que dans les hivers très-rigoureux. 1514. COLYMBUS ARCTICUS, À Temm: F2, D. 913. Le Lumm, Buff, enl. 914, ; Rarissime : les grands hivers. Des individus égarés sur les côtes. | 152. COLYMBUS SEPTENTRIONALIS, L. Temm. À 916. | : (:49:) Le Pemt-PLonceon ,:Buff. enl. 308. Rare : quelques individus ont été sit à Fourras , avec leur plumage brun piqueté de blanc. 153. URIA TROILE, Lath. , Temm. 2, 991. — Colym- bus troile, L. Le Granb.Guizcemor, Buff: enl. 903. Très-rare : {uë sur la côte dans les hivers rigoureux de 1829 à 1830 et de 1837 à 1838. 154. MERGULUS ALLE, Vieillot, gal. pl. 295.— Ce lymbus minor, L.— Uria alle, Temm. 2, 998. La CoLomgE pu GROENLAND , Buf. enl, 917. Très-rare : les côles, dans les hivers rudes. 155. MORMON FRATERCULA, Temm. 2, 933 — Alca-arctica, A. La Macareux, Buff. enl..275. Fréquemment tué sur les rivages , dans les hivers un peu intenses. 156. ALCA TORDA, L., Temm..2, 936. Le PiNGoiN commun, Buff. enl. 1004. Les côtes, dans les hivers rudes. 157. PROCELLARIA PELAGICA, L., Temm. 2, 810. L'Oiseau pe TEmPèTE , Buff, T. 9, p. 327. Jeté fréquemment sur les côtes et tué même dans l’inté- rieur du département à la suite des grands coups de vents des équinoxes ou dans le cœur de l'hiver. 158. CARBO CORMORANUS, Meyer, Temm, 2, 894. Pelecanus carbo, L. Le Cormoran, Buff. enl, 927. Mo. Bot. Garden, 1597. (50 ) Accidentellement de passage sur les côtes. Plusieurs indi- vidus ont été tués, dans ces dernières années, aux environs de Brouage. 159. CARBO GRACULUS , Meyer, Temm. 2, 897. Pelecanus graculus, L. Le Niçaup ou Perrr Cormoran , Buff. Ois. T. 8, p. 319 et enl. 974 ( jeune ). De passage accidentel dans certaines années sur le littoral seulement. 160, SULA ALBA, Meyer, — Temm. 2, 905. … Pelecanus bassanus, L. Le Fou DE Bassan, Buff. enl. 278, et le jeune enl. 986. Se présente , presque chaque année sur nos côtes , soit en plumage de jeune soit en plumage d’adulte. 161. LARUS ARGENTATUS, Brunn. ,— Temm. 2, 764. LE GOELAND À MANTEAU CENDRÉ , Buff. enl. 253. Commun en Novembre et Décembre, par les temps venteux jusque dans les terres sur la Charente. Sédentaire. 162. LARUS MARINUS, L., Temm. 2, 760. Larus nœvius, L. Le GrisarD , Buff. enl. 266 (jeune) et le Noir manteau, id. en. 9 Apparaît dans l'hiver sur la rade de l'ile d'Aix, autour des îles de Ré et d’Oleron. 163. LARUS RIDIBUNDUS, Leisi. ,—Temm. T. 2, p.780. Larus cinerarius et V'Erythropus , L. … La PETITE MOUETTE CENDRÉE > Buff. enl, 960 et la MouETTE RIEUSE , id. enl. 970. Très-commune en automne et même en toutes saisons. (51) 164. LARUS GLAUCUS, Brun.— Temm. 2, 757. LE BOURGUEMESTRE. Rarissime : se présente par fois dans les tempêtes de la fin de l’automne. 165. LARUS CANUS, L., Temm. 2, 772. Larus cyanorhynchus, Meyer. La MougTrTE AUX PIEDS BLEUS , en], 977. De passage dans l’hiver. 166. LARUS TRIDACTYLUS, Lath., Temm. 2, 774. La MoueTTE CENDRÉE , Buff. enl. 387. De passage en hiver, dans les grandes prairies maritimes de Fourras, Chatelaillon, etc. 167. STERNA CANTIACA, L. Temm. T. 2, p. 735. L’'HIRONDELLE DE MER À BEC NOIR. Assez rare : les côtes : l'hiver. 168. STERNA DOUGALLI, Montaga. — Temm. 2, 738. Assez commune pendant l'hiver. 169. STERNA HIRUNDO, L., Temm. 2, 740. Le PIERRE GaRiN, Buff, enl. 987. La plus commune des Hirondelles de mer, sur les grèves. les rives de la Charente, les marais salés. Sédentaire. 170. STERNA NIGRA, L., Temm. 2, 749. L’Epouvanrais ou Guirerre, Buff. enl. 333. Accidentellement sur les marais, les grèves vaseuses , en automne. 171. STERNA MINUTA, L.; Temm. 2, 752. Perire HiRONDELLE D£ MER, Buff, enl. 996, 52 Commune sur les bords + é mer et dans les rades, en _ automne et en hiver. 172. ANSER ALBIFRONS, Cuv. règ. an, €. 1. p. 568. Anas albifrons, L., Temm. 2, 821. L'Ore nieusE , Buff, ois. T, 9, p. 81. Rarissime.: de passage dans les grands hivers. 173. ANSER LEUCOPSIS, Cuv. règ. an, 1. p. 568. Anas leucopsis, Temm. 2, 823. — Anas erythropus. 1. La BEeRNâCHE , Buff. enl. 855. Se présente, presque chaque hiver, dans les vastes marais de Genouillé , Tonnay-Boutonne , ete. 174. ANSER BERNICLA, Cuv. règ. an. 1. p. 569. Anas bernicla, L., Temm, 2, 824. Le Cravanr, Buff. enl. 342, Chaque année on en tue des individus dans le département, pendant lhiver. 175. ANSER TORQUATUS. Anas torquata, Pallas , spic. pl. 4. L'OIE À CRAVATE. Un individu a été tué dans les marais de Saint-Louis, dans le rigoureux hiver de 1829 à 1830 ; il est conservé au Musée de Rochefort. 176. CYGNUS FERUS, Willugb. — Cygnus musicus , Beschst., Temm. 2, 366.— Anas cygnus, L., Temm., 2, 828, Le CyGNE sauvAGE , Buff. Ois, T. 9 PS De passage dans les longs hivers » et, des individus sont 53 tuës presque éhaque se sur les grands marais mouillés de l'Ouest du département. 177. CYGNUS IMMUTABILIS, Yarrell, Zool. illust.; proceed. 1838, p. 19. Deux individus ont été tués dans l'hiver de 1838 , dans les marais de Saint-Louis. 178. ANAS TADORNA, L., Temm., 2, p. 833. La Taporne , Buff, enl. 53. Les marais dans certains hivers. 179. ANAS BOSCHAS, L., Temm. 2, 835. Le CanarD sauvaGE , Buff, enl. 776 et 777. Sédentaire : excessivement commun dans tous les marais. Nommé Hallebrant. Per 180. ANAS ACUTA, L., Temm. 2, 838. Le CANARD A LONGUE QUEUE Où PILET , Buff. enl. 954. De passage dans l'hiver. 181. ANAS PENELOPE, L., Temm. T. 2, p. 840. Le CanaRD siFFLEUR, Buff. enl. 825. L'hiver. Les grands marais : pas rare. 182. ANAS CLYPEATA , L., Temm:. 2, 842, Le Soucuaer, Buff. enl. 971. L'hiver : assez rare : nommé Grand Moraton. 183. ANAS QUERQUEDULA , L. Temm. 2, 844. La SARCELLE D'ÉTÉ, Buff. Très-commune : sédentaire ; les grands marais, Nommése Sarcelle. ( 54) 184. ANAS CRECCA, L., Temm. 2, 846, La PETITE SARCELLE , Buff, enl. 947, Excessivement commune et de passage dans l’automne et l’hiver , dans tous les marais du département. 185. ANAS MOLLISSIMA , L., Temm. 2, 848. L'Einer , Buff, enl. 208 et 209. Rare : les grands et rigoureux hivers. 186. ANAS NIGRA, L., Temm. 2, 856. La Macreuse , Buff. enl. 978. De passage par nombreux essaims. 187. ANAS MARILA ; L., Témw. T. 2, p. 865, Le Misouinax, Buff. enl. 1002. De passage presque tous les hivers. 188. ANAS FERINA, L., Temm. 2, 868. Anas rufa, Gm. Le Minouix, Buf. enl. 803. Commup, dans l’automne de chaque année, dans les marais de la Boutonne. Nommé Moraton. 189. ANAS CLANGULA , L., Temm. 2, 870. Le Ganaor , Buff. enl. 802. Assez commun chaque hiver. 190. ANAS GLAUCION, L. (non Temminck ); Gm, Syst. 11, p. 525 esp. 26. Commun (en 1838 ) sur les bords de la Charente. Véritable espèce, et nullement la femelle du Garrot ainsi que le veut Temminck. Nommé Moraton. 191. ANAS FULIGULA, L., Temm. 2, 873. | (55) Le Perir MorizLoN , enl. 1001 et 1007. Très-commun chaque hiver : nommé le Petit Moraton. 192. ANAS LEUCOPHTHALMOS, Bescht. , Temm.?2 , 876. Le Nyroca et la SarceLLe D'ÉGyeTE , Buff. enl. 1000. Assez rare : on en a tuë des individus en 1830 et 1838 dans la prairie de Rosne. 193. MERGUS MERGANSER, L., Temm. 2, 881. Le Harse , Buff. enl. 951 ét 953 ( femelle). Mergus merganser et Castor, L. Excessivement commun dans tous les hivers un peu inten- ses, et s’abat par troupes dans les marais doux de la Bou- tonne , de Rochefort , et pas dans les marais salans. 194. MERGUS SERRATOR,, L., Temm. T. 2, p. 884. Le Harse aurré, Buff. enl. 207. Plus rare que le précédent. Ne paraît que dans les hivers très-rigoureux. 195. MERGUS ALBELLUS, L:, Temm. 2, p. 887. La Pierre ou pETiT HaRLe aurpé, Buff. enl. 449 et 450 ( femelle ). Très-commnn sur la Charente et la Boutonne , dans les hivers un peu rigoureux. En 1838 cet oiseau était souvent apporté au marché de Rochefort : quelques individus furent uës à Fichemore. REPTILES. 1.° Chéloniens. 1. TESTA GRÆCA, L., Schaff. Testud. pl. 8 et 9 a et b. — Daudin , reptiles, T. 1 , p. 218. (56) La Tonrur GRECQUE ; Lacèp. T. 1, pl. 8. — Chersine græca, Merrem. p. 31 esp. 38. Cetle tortue se rencontre de temps à autre sur la lisière des dunes de la forêt d’Arvert, dans la partie la plus échauffée du département. Elle est souvent élevée en liberté dans les jardins. 2. EMYS LUTARIA, Merrem. Rep. p. 24, n.° 44. — Testudo europæa, Schn. , n.° 5.— T! orbicularis, L. — Sch. pl. 1. La TORTUE sAUNE , Lacép. , Quad. ov. p. 135, pl. 4 et 5.— Daudin, T. 1, p. 107. Assez rare : les marais de Marans et les bords de la Sèyre dans le nord du département. *.° Sauriens, 3. LACERTA OCELLATA, Daud., T. 3 » PE 33, p. 125. — Merrem , p. 65, n.° 9. LézaRD OCELLÉ , Faune franc., pl. 5. — Lézanp vert ; Lacép.; Lézard vent, var. a. Latreille , sal. p. 14. N'est pas rare dans les bois taillis des côteaux secs et pierreux , dans les haies exposées au soleil ; au Breuil , entre Charente et Rochefort , entre Martrou et Soubise. 4. LACERTA VIRIDIS, Daudin, 3, pl. 34, p. 144.— Merrem , p. 64, n.° 8.— Lacèp, T. 1 ; pl. 20. Lézano verr, Faune franc., pl. 6. Excessivement commun dans tous les bois. 11 n’est pas rare d'en rencontrer des individus à deux et trois queues. Nommé Lavert. 5. LACERTA ARENICOLA, Daud. HE, pl, 38, fig. 2, p. 230.:— (57) Lézagp ARÉNICOLE , Faune franc. , pl. 7.— Lacerta agilis, var. 8, Gm. Les plages sablonneuses et les dunes de Fourras plantées en chênes verts. 6. LACERTA AGILIS, Daudin, T. 3, pl. 38, fig. 1, p. 211.— Merrem , p. 66, n.° 13. Lézarp Gris, Lacép. T. 1, p. 298. _ Excessivement commun PAF et sur foutes les murailles. Nommé Langrotte. 7. SEPS TRIDACTYLUS, Daud., Rept. T. #, p. 333, pl. 57.— Lacerta chalcides, L.— Seps chalcidica , Merrem , p. 69,n.°1. N’est pas rare : dans-les prairies et les herbages du littoral ; trouvé plusieurs fois proche de Rochefort. 3. Ophidiens. 8. ANGUIS + ON L., G. Cuv. règ. an., 1, 70.— Merrem , p. L'ORvET, sis xT°9) 19,8 f N'est pas très-commun. Je n’en ai vu que deux individus recueillis sur le littoral. 9. VIPÉRA BERUS, Daudin , T. 6,p. 89 , pl. 60 et 62. La ViPèRE COMMUNE , Lacép., T. 1, 155, pl. 1 , fig. 1. — Coluber berus , L.— Faun. fr. pl. 12, fig. 1. Excessivement commune partout, mais surtout dans les champs pierreux, placés au four à chaux entre Soubise et Mar- trou , et sur le côleau des bois de Charente. La variété indiquée ici est celle figurèe par J. F. Wider dans son Essai ( Lausanne 1833 ) sous le nom de Vipera redi, var. ( 58 ) LA VipÈRE NOIRE, Vipera atra, du mème auteur, se trouve parfois avec la précédente. À La ViPÈRE COMMUNE n’affectionne que les lieux secs , isolés, et les côteaux. 10, ECHIDNA ASPIS, Merrem, p. 151 , n.° 9.— Coluber aspis, L. La VirèRE NOIRE, Faune fr., pl. 13. Cette espèce , regardée à tort comme une variété, est de moitié moins forte que la Vipère commune : elle est noirâtre, svelle et vit dans l’eau, les fossés où elle chasse aux gre- nouilles. La fosse aux mâts de la marine en foisonne pendant les chaleurs de l’été. Nommé vulgairement Aspie. 11. COLUBER NATRIX, L., Lacép., 11, pl. 6, fig. 2. La CouLeuvre À coLcier , Daudin , T. VII, p. 36, pl. 82 et 59. Assez rare : dans les prés de l’Est du département. 12. COLUBER HERMANN ; Desm., Faun. fr., pl. 19: (bonne fig. coloriée }. Cette espèce ne doit pas être confondue avec la Natrix Hermanni, décrite par Merrem, p. 94 , n.0 2. Je ne l’ai trouvée qu’une fois dans une falaise au bord de la mer au lieu appelé Piedemont. C'est une jolie et bien curieuse espèce. 13. COLUBER GIRONDICUS, Daudin, T. 6, p. 432. La CouLEuvrE BORDELAISE | Cogallicus, Herm. obs. 1,281.--— Natrix, Merrem , p. 108, n.0 61. Assez rare : n’a été trouvée que dans les parties sablon- neuses du midi da département dans le canton de Royan. 14. COLUBER ATROVIRENS, Lacép. T..2, pl. 6. fig. 1 ( 59 } La Verre et Jaune, Natrix, Merrem , p. 110, n.° 69. . == Coluber vulgaris, Lat., Sal., p. 32 : Encycl. méêth. Excessivement commune dans tous les bois : elle atteint une {rès-grande taille. 15. COLUBER PERSONATUS, La COULEUVRE MASQUÉE, Daudin , Rept., T. 8, p. 324, pl. C, fig. 2. Cette Couleuvre intéresse d’autant plus les naturalistes Bordelais que l’on ne la connaissait que par un seul échan- tillon , découvert par M. Rodrigues, directeur du Musée de la ville de Bordeaux , et que depuis aucun Erpétologiste ne l’avait revue , du moins à ma connaissance. Cinereo sub-cærulescens , immaculatus, labiis albis, capite suprà fuscescente cum lined transversd et serie duplici punc- torum alborum in vertice, maculd fuscd albo marginata in utroque latere occipitis ; caudé acutd : */; acutis abd. 201 , scutellis 113 ( Daudin }. C. PERsonarus , Merrem , sp. 81 , p. 114 : Squamis lævi- bus, rhombeis, caudé quinqu'unciali, capite distincto parüm obtuso ; trunco cylindrico. Hab. in Aguitanid ( Merrem ). Squamis lævibus oblongis ; caudd graciliter attenuatd , cylindric4 ; corpore griseo unicolore suprà , viridi albido infrà, lateraliter roseo punctato aut lineato sincipite et lateribus capitis nigris, cum punciis et lineolis rufescen- tibus (NN. ). Cette jolie couleuvre à tête si agréablement peinte est très- rare et peu connue. Rencontrée dans la poussière d’un che- min où elle se délectait sur le sol crayeux d’'EÉchillais , le 28 Mai 1839, je l’ai crue un instant nouvelle. Daudin ne l’a décrite que sur un individu conservé dans la liqueur que M. Rodrigues , de Bordeaux , lui fit parvenir et qu'il avait ( 60 ) rencontré aux alentours de cette ville. L’individu de Daudin avait 0,714 ( 2 pieds 2 pouces, 6 lignes ). Celui que j'ai sous les yeux a 0,35 (13 pouces, encore la queue entre-t-elle pour 0,08 :/;) (3 pouces 6 lignes). Son corps est grêle, mince ; on compte en-dessous 204 plaques larges et sous la queue 112 paires. Les écailles du dos sont petites, parfaitement lisses , oblongues , et simulant des rhombes en s’accolant les unes aux autres. Sa couleur sur le corps est gris de lin tendre et uniforme , et son ventre est jaune-verdâtre : un ruban rose borde chaque côté du corps. Il est dù à des points rosès assez larges qui occupent le rebord de chaque plaque ventrale. La tête compte 9 plaques fort larges sans compter une dixième plus saillante qu’à l’ordinaire et qu’on appelle plaque rostrale. L’œil est rouge de rubis , entouré d’un cercle de points jaune- blanc. Le rebord de la lèvre supérieure et les narines sont ponctuës de jaune-blanc. Quelques petits traits qui sont bruns formés de points se dessinent sur la tête ou sur la nuque. La langue est médiocre et fourchue. 4, Batraciens. 16. RANA ESCULENTA, L., Roësel, pl, 13 à 16. — La GRENOUILLE COMMUNE , Daudin , T, 8, p. 90. — Lacépède , T. 1, p. 503. Excessivement commune dans toutes les mares et fossés du département. La pêche de ce batracien se fait en grand et les cuisses préparées se vendent à tous les marchés comme un aliment usuel et délicat. 17. RANA TEMPORARIA, L., Roësel, pl. 1, 2 et 3. La Rousse , Lacèp. T. 1 , p. 528. Très-commune dans toutes les prairies fraîches et très- arrosées, Nommée Batégaille. (61) 18. HYLA ARBOREA. “Rana arborea, L., Daudin , T. 8, p. 23. La RAINE VERTE ou COMMUNE, Lacèp., T. 1 , p. 550. — Roësel , pl. 9 à 11. Excessivement commune. Nommée Rainette. Le peuple est dans l'usage de la renfermer dans des bocaux avec de l’eau, afin d’en tirer des indications barométriques ou plutôt hygrométriques. 19. BUFO COMMUNIS, G., Cav. règ. an. 1 , 109. Rana bufo, L., Roësel, pl. 20. Le CrapauD commun , Lacép., T. ï , p. 568. Les caves, les ruines , les vieux édifices , les jardins. 20. BUFO OBSTETRICANS, Laurenti. Rana bufo, L. var. D, Brongniart, bull. sc. T. 2, pl. "61, 24 36. LE CRAPAUD ACCOUCHEUR , Daud. T. 8 , p. 176, pl. 32, fig. t.— Bombinator obstetricus, Merrem , p. 179, n.° 5. Les pierres, les rochers. Peu commun. 20 mis : BUFO CALAMITA, Laurenti , syn. n.° 9; Dau- din, pl. 28, fig. 1; Rara | bufo) calamita , L. Has. Les bois, les troncs d’arbres ; ne saute pas ; coasse d’une voix rauque , s’apprivoise aisément revient dans les mêmes lieux et aux mêmes heures. Coloration vive et agréa- ble. N’est pas rare. + 21. BUFO VINEARUM, N. ( esp. inédite ). pl. 3. Ce Crapaud très-commun dans les vignes plantées dans les terrains argilo-siliceux du Breuil Marmaux et de Ternant , s’abritant plus rarement dans les bois taillis, est des plus (62) caractérisés de loutes les espèces d'Europe , soit du Cala- mile, soit du vert, décrits par Lacépède et Daudin, dont il se rapproche. Beaucoup plus gros que le Crapaud ordinaire : j’en ai vu des individus véritablement mcnstrueux par leur forte taille. Sa tête triangulaire est étroite, ses pattes antérieures ont 4 doigts libres, les postérieurs en ont cinq à demi palmès ; son corps est couvert de verrues en-dessus comme en-dessous. Ses yeux sont rouge-rubis ; les parotides sont oblongues et peu prononcées. Vert-olive clair sur le corps; les verrues sont blanches, et une tache triangulaire nacrée occupe le milieu de la tête ; quatre taches dont deux larges bandes blanc-nacré contournent les côtès du corps. Le dessous est blanc livide marbré d’ondes brunes. Les couleurs prennent un vif éclat sous certains effets de lumière et paraissent obscures dans d’autres circonstances. C’est en Septembre et Octobre qu’on rencontre ce batracien très-communément dans les vignes des terres hautes et sèches de l’arrondisse- ment de Saint - Jean - d’Angély. Je ne l’ai jamais rencontré ailleurs. ss 22, SALAMANDRA MACULOSA, Laurenti, pl. 30. — Lacép., T. 1, p. 455, pl. 35. Lacerta Salamandra, L.— $. terrestris, Latreille , Sal. p. 29 et pl. 1. Les sources , les puits , les fontaines , dans les crevasses des rochers obscurs ; assez commune. Nommée Sourd. 23. SALAMANDRA ELEGANS, N. (esp. nouv. }. Sala- mandre élégante. Quatre doigts antérieurs , 5 postérieurs ; queue sub-arron- die médiocrement comprimée ; peau très-verruqueuse. Long. 2 pouces 4 lignes ( 0, 052 ). (63) | Corps noir en-dessus ayant, sur la ligne médiane et à par- tir de la nuque , une ligne rouge-aurore vif qui se continue jusqu’au sommet de la queue. Dessus de la tète émaillé de jaune. Deux lignes jaunes formant des lignes irrégulières sur le bord de la ligne rouge et dessinant , sur les cles de la queue , des dentelures interrompues. Pas de crête dorsale. Flancs noirs bordés, à leur partie inférieure, de traits jaunes obliques. Sur les marbrures jaunes s'élèvent des points et des verrues noires granuleuses très-petites. Dessous rosâtre ponc- tué de points blancs. Une ligne rouge aurore prenant de l'anus et allant jusqu’à l'extrémité de la queue. Terrestre. Lieux frais de Rochefort ; le cimetière de la marine. Odeur désagréable. 24. TRITON MARMORATUS ; Salamandra marmo- _rata, Latreille, hist. nat. des Sal. de France , 1800, p. 29, pl. 3, fig. 2 et p. 33. Les lieux aqueux ; les sources. EXPLICATION DES PLANCHES. PLancee L.'° N.o 4 et 2. Le Cerf. Rochefortin. — Dessiné et autographié d’après une figure par M. Gousset et tiré seulement à 15 exemplaires. ( Cette figure n’a jamais été publiée. ) 3. Echelle de 0®, 324 ( un pied ). PLance Il. N° 1. Delphinus Santonicus. — Fig. originale. 2.3. 4. Bulenoptæra acuto rostrata. -— Fig. originale faite sur nature. ( 64 N.0 5, Échelle de 3 mètres. PLaNcRE HE. N.o 1. Coluber personnatus. — 1/2 grand nat. fig. ori- ginale. — La planche de Daudin est très-mé- diocre ou même mauvaise. 2, Tête grossie. 3. La tête vue de profil. 4. La même en dessous. 5. Les écailles du dos. PLancuE IV. PE. Bufo vinearum.— 1/2 grand nat. esp. inédite. - # Salamandra elegans. -- 1/2 grand. nat. espèce inédite. 3. La même vue en dessous. 4. La tête vue de profil. FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE, Te IOE—— IL. Description d'une nouvelle espèce d'Hérrce vivante par M. G. Micuaur , correspondant. H. DE BUVINIER, H. BUVINIERI. Nob. Animal.— Tête d’un noir bleuâtre; tentacules supérieurs de la même couleur, obtus et presque cylindriques; les ten- tacules inférieurs plus courts , présentant un anneau noirâtre placé presque à la partie supérieure ; extrémité cendrée ou grisätre; mufle grisâtre , orné de deux raies latérales longitu- dinales, noirâtres ; pied d’une couleur plus claire, portant la coquille presque horizontalement. Testé orbiculato-compressé, pallidé ; corned , anfractibus octonis, sensèim crescentibus , eleganter exaratis, sulcis dis- “ - (65) » tantibus, regularibus ; ultimo. sub-carinato, duobus supe- rioribus lævigatis ; infimû facie conveæd subtilissimè striaté; umbilico tecto; apertur compressd , infernè dentaté , dente interiori obtuso, callum simulante ; peristomale intüs mar- ginato, reflexo, albido-roseo. Diamètre moyen : 9-10 mill.— Epaisseur 5 mill. Longueur de l'ouverture : 3 mill. Hauteur : 2 mill. environ. a Coquille lenticulaire d’un corné-clair ; spire composée da huit tours augmentant progressivement, convexes et eou- verts de sillons assez éloignés les uns des autres, réguliers et très-élégans ; les deax premiers sont lisses et de la même couleur que le reste de la coquille, le dernier est très peu carèné ; face inférieure convexe , finement siriée ; ces stries qui divergent en s’effaçant vers la depression embiiicnis sont la continuation des sillons qui couvrent la partie. ieure de la coquille; l’ombilic est ma par un TonÉtreent où vient s’insérer l'extrémité interne du péristome ; ouverture #p RAR comprimée, ornée intérieurement et presque au pourtour , d’une dent obtuse ressemblant assez à une callosité, péris- tome épais intérieurement , renversé et d’un blanc-rosé. Cette coquille rappelle assez la forme générale des Helix, barbata, rotundata, lenticula ; mais elle est bien distincte énères, et ne peut être confondue avec aucune d'elles. Découverte dans les montagnes des Asturies ( Espa- gne ) par notre ami M: Buvinier, Ingénieur des mines, Géologue distingué à qui nous nous fesons un devoir et un vrai plaisir de la dédier. lIL, Description de l'animal de l'AMPULLARIA GUYANENSIS, Lam. n.0 4. /An.s. vert ]; par le même. Animal.— Pied ovale, grisâtre en dessous, bleuâtre en dessus ; des quatre tentacules, les plus grands ont 2 centim. . (66) de long et 3 mill. de diamètre à la base ; ils sont turriculés et obtus au sommet ; noirâtre sur la partie postérieure, grisà- tre sur la face antérieure. A leur base et extérieurement sont deux pédicules obtus assez gros, d'environ 2 mill. de hauteur qui sont surmontés de deux yeux bleuâtres et punctiformes ; les deux autres tentacules sont placés près de la bouche ; leur longueur totale est d’un tiers des deux grands; manteau d’an blanc jaunitre ; tortillon noirâtre tirant sur le vert fon- ge et couvert de dessins imitant assez exactement le dessin de certaines Cornalines, e. 4. d. représentant des côtes bleuâ- tres divergentes en forme de branchages d’arbres effeuillés ; ces dessins sont produits par les divers ne intérieurs de Vanimal. ins corné-calcaire, ovale, concave, de couleur bleuàtre ; ce musculaire À saone et fortement LE C'est ds le seul but de compléter la description de La- marck , que nous donnons ici la connaissance de cet animal et de l’opercule de la coquille; nous le tenons de la générosité de notre savant collègue et ami M. Cazenavette ; il l'avait reçue de M. le Capitaine Barkey, commandant le navire l’Africain, qui l'avait apporté des environs de Tambouctou intérieur de l’Afrique. Ce qu’il y a de remarquable c’est que cette espèce s’est conservée vivante, hors de l’eau, pendant 8 ou 10 mois. M. le Capitaine Broquant a fait cadeau au Cabinet de la ville de Bordeaux , de quelques individus de la même espèce ; M. Gachet les à mis dans l’eau dans une des serres du Cabinet Botanique où il est facile de les voir quand il fait chaud , car alors ils se promènent dans le bocal qui les contient. G. Micuaur. H. BURGUET , éditeur responsable. » ? æ rebelle de 33 cenlunelress Cousset det F PE 17. + ; « 30 Ge 7e ge Crebelle de 3 Mèties . | / \ te Nr at 2 RL Le 7777777777 DAS 7 ee | CGoussel del. HA -de trarilon Bert IR Pretre el Coussel pin mme Lith. de Caulon:Bora* a ne 5 den des An fie de ne de Et dE de am UN à ie 5 d TO RETRO, D VTT + 4 cèe VINGT-QUATRIÈME FÊTE LINNÉENNE. La Fête Linnéenne, fixée par les Statuts de la Socièté Linnéenne de Bordeaux au premier Jeudi après le 24 Juin, a été célébrée cette année avec la solennité accoutumée. M. Laterrade, directeur, et M. Grateloup, président, n'ayant pu se rendre à la fête, M. Hallié, ancien vice-prési- dent, a rempli ce jour-là auprès de la Société les fonctions de Directeur. Le temps a favorisé l’excursion qui a été faite dans la com- mune de Saint-Médard-en-Jalles.—— Des végèlaux rares , des fossiles assez curieux ont été le produit de cette promenade champêtre. M. de Longuerue, directeur de la Poudrière, a reçu la Société, a bien voulu lui faire parcourir dans {ous ses détails le vaste établissement où se fabrique la poudre, et a mis ensuite à la disposition de la Société une embarca- tion à l’aide de laquelle plusieurs de ses membres ont # ' parcourir la Jalle dans presque toute son étendue. A midi, M. Hallié a ouvert la séance par le discours sui- vant : (2) Se Messieurs , Nous sommes réunis en ce jour pour célébrer la 24e fête Linnéenne , c’est-à-dire que 23 années se sont déjà écoulées depuis que quelques-uns d’entre vous conçurent l’heureuse idée de fonder une société, sous le patronage d'un homme qui dût à la supériorité de son génie, à l’ardeur de ses tra- vaux, les découvertes si utiles en botanique qui couvrirent son nom d’une gloire immortelle, et firent l’admiration de l’Europe toute entière. Appelèé pour la première fois à l'honneur de prendre la parole dans une pareille solennité , nous sentons , Messieurs, notre insuffisance pour répondre dignement à cette mission , et nous regrettons bien vivement l’absence de notre Président empêché par les devoirs de sa profession, et celle surtout de notre estimable Directeur, que la perte douloureuse et récente de l’un de ses fils retient éloigné de nous. Vous nous permettrez à cette occasion, Messieurs , de répandre quelques fleurs sur la tombe à peine fermée du jeune Louis Lalerrade; car s’il n’eut pas l'honneur. d’appartenir à notre Société , il n’en fut pas moins un des zélés collaborateurs de ses travaux, il s’associait avec bonheur à nos excursions scientifiques, et la Flore Bordelaise et son supplément lui doivent la décou- verte de plusieurs plantes rares de notre départément. Nous joindrons à nos regrets, Messieurs , celui bien vif quenous ayons tous éprouyé en voyant disparailre de nos rangs notre savant et laborieux collègue l'abbé Labrousse , qu'une cruelle maladie enleya sitôt à la science géolagique , y ‘il cultivait avec autant de zèle que de succès , el dont les émoires intéressan(s qu’il n’a pu achever, seraient venus En urer honorablement dans vos publications. H nou? été très-agréable, Messieurs , de pouvoir si - gnalér ici une partie d dvaux bl d L) A (3) aux soins et aux recherches de plusieurs d’entre vous , mais prévenu trop tard de notre mission, nous n’avons pas pu recueillir les documents nécessaires à ce sujet; est-il besoin du reste, Messieurs, de vous adresser des éloges? vos œuvres ne sont-elles pas là pour justifier de votre amour aux scien- ces naturelles et agricoles, et n’êtes-vous pas assez récom- pensés par les témoignages nombreux de sympathie que vous rencontrez parmi vos concitoyens aussi bien que de la part des administrateurs de notre département, qui plus d’une fois vous ont confié la surveillance d’établissemens publics et ont eu souvent recours à vous pour des questions qui se rat- tachaient à votre spécialité. Nous espérons done , Messieurs, que la Société Linnéenne continuera toujours ses travaux avec un zèle soutenu et qu’elle concourra pour sa part à toutes les améliorations qui s’opèrent progressivement dans les diverses branches des sciences naturelles el de l’agriculture , et qu’elle acquerra ainsi de nouveaux titres à la reconnaissance publique ». M. Petit-Lafitte a donné ensuite lecture d’une notice his- torique sur les arbres des promenades publiques de Bordeaux. M. le Capitaine Michaud a entretenu l’assemblée de diver- ses excursions conchyliologiques qu’il avait faites depuis peu. Ce savant naturaliste a placé sous les yeux de la Société quel- ques-uns des produits de ses dernières excursions, Nous avons remarqué , entr'aulres choses , une élégante pelite co- quille univalve appartenant au genre Helix parfaitement conservée et que M. Michaud pense n’avoir pas encore été observée en France. M. Lagarde, instituteur à Martignas , qui avait ète invité à participer à la fête, a donné lecture d’un Mémoire sur la Courtillière. Qu BORDEAUX , IMPRIMERIE DE TH, LAFARÇGUE, TES DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE" DE BORDEAUX. N.° 38.-- 1. DÉCEMBRE 1841. BOTANIQUE. m0 — Le Précis des travaux botaniques | de la scott Lin- néenne de Bordeaux , depuis sa création (25 Juin décennale ( 29 Juin 1837 }, Résumé des progrès qu'a faits la Botanique , spécialemeut dans le départe- ment de la Gironde et dans les départements limi- trophes ; par M..J.-F..LATERRADE , Directeur de la Société. Depuis qu’on a vu succèder aux hypothèses, aux analo- gies , aux commentaires , l'étude .des faits, des observations multipliées et des descriptions exactes , les sciences physiques autrefois et si long-temps stationnaires , ont fait dans quel- ques années, des progrès si rapides, qu'ils semblent être l’heureux résultat de plusieurs siècles de travaux. La botani- que ; cette partie si intéressante et si utile de l’histoire natu- relle : si intéressante , puisque on ne peut faire un pas sans avoir devamt soi l’objet de-ses recherches ; si utile, puisque ee sont les plantes qui presque toujours entretiennent ou rétablissent la santé ; la botanique loin d’être restée en arrière (68) dans ce mouvement progressif, en a donné au contraire, l'exemple et le signal, puisque Linné a brillé avant Réau- mur, et Bernard de Jussieu avant Cuvier. Et si, de cette proposition principale qu’on ve peut assu- rément contester, nous descendons à une application toute particulière , toute spéciale, nous vous dirons : Voyez ce qu'était la Botanique à Bordeaux il y a quarante ans, voyez ce qu’elle y est aujourd’hui, voyez et comparez. if Nous allons vous présenter ce tableau comparatif, en fai- "+ sant le résumé des trayaux botaniques de la Société Lin- néenne , depuis le 25 Juin 1818 , où elle fut fondée , jus- qu’au jour où elle célébra sa seconde fêle décennale , le 29 Juin 1837 , sur les côteaux de Rions, au milieu des vallées fertiles et des riches cultures de l’Entre-deux-Mers. Et afin de mettre plus de mèthode dans ce résumé où nous tâcherons d’imiter l’ordre et la clarté que vous avez remar- quès dans celui que vous a présenté sur la géologie (1) , notre savant collègue ; M. le docteur Grateloup ; nous diviserons notre travail en quatre sections. Dans la première nous vous présenterons un précis de Phisloire de la botanique à Bor- deaux, avant la fondation de la Société Linnéenne ; la seconde sera relative à la Flore Bordelaise et de la Gironde ; la troi- sième à la Flore des départements limitrophes ; la quatrième aux plantes exotiques , à l’horticulture et à l’agriculture. PREMIÈRE SECTION. Précis de l’histoire de la Botanique à Bordeaux (2). Si le conquérant se plaît à parcourir les pages ensanglan- tées de l’histoire de ses prédécesseurs, l’ami de la nature, (1) sn de la Société Linnéenne de Fr Tome VII, 1835 (2) £ ai he en 1826, dans le journal l’ Ami des Champs , 69 ) guidé: par le goùt de son étude fayorite, veut connaître ceux qui l'ont précédé sur le théâtre de ses recherches ;'et;; pressé du désir de leur rendre hommage , le botaniste aime à payer un juste tribut de reconnaissance à ces hommes qui consa- crèrent leurs veilles et leurs travaux à l’avancement et à la propagation de la science des fleurs. C’est pour répondre à de si site Pesprtiahé et un nous rendre au vœu que vous nous ès, que nous entreprenons une tâche dificilé, sans doute; mais ds laquelle nous espérons vaincre les obstacles que nous rencon- trerons par les renseignements que plusieurs d’entré vous ont bien voulu nous fournir , par l’attention que nous aurons d’éloigner de ce précis toute personnalité, toute espèce de polémique ; enfin , par l’indalgence que nous réclamons pour cet essai, dans lequel notre but est de rappeler d’ bonorables et utiles souvenirs. Nous suivrons l’ordre des temps. Ce fut sous ce Roi que l’histoire a surnommé le grand , et que le peuple appelle toujours le bon ; sous Henri IV, que Pon vit se former en France le premier jardin de Botanique, celui de Montpellier qui, comme l’observe feu le docteur Roubieu ({), le disputa bientôt à celui de Padoue, et fit naître à Paris le désir de l'imiter sous Louis XIV. De la Capitale , le goùt de la Botanique se répandit dans les provinces, et Bordeaux eût bientôt un jardin botanique, puisque Jean Poutelier, continuateur de la chronique borde- laise dit, année 1629 (2), que M: de Maurès fut nommé + faits relatifs à cette première partie de mon travail. J'ai dû nécessairement les reproduire ici, mais quelquefois avec des not tel ” sont L > des nouveaux renseignements qui me sont parvenus. (1) Eloge de. Gouan , 1833. (2) Page 31:— Imprimerie de Mongiron Millanges ,rue Saint- Jammes. 1672 , in-4°. ( 70 ) professeur , M. de Toppes , adjoint ( 4 }, êt qu’un lieu propre à la culture des simples fut désigné pour cet effet ; mais ce jardin, qui devait éprouver tant de translations , n’a laissé aucune trace de son existence , et ici se trouve une grande lacune dans l’histoire de la Botanique bordelaise , dont nous ne retrouvons la trace qu’au commencement du X VIIL esiècle. Alors, c’est-à-dire en 4718 , la Fritillaire Méléagre ( 2) fut découverte aux environs de Bordeaux, par le médecin Cardoze qui la présenta le 4.7 Mai à l’Académie royale des sciences de cette ville, présidée par Montesquieu , qui le félicita en lui adressant cette allocution : « On a rempli les devoirs d’un bon botaniste ; lorsqu'on a rassemblé ce que la nature a répandu dans les campagnes, et que l’on a su distinguer ce que le vulgaire laisse confondu parmi les gazons. » Nous avons vu , Monsieur, avec plaisir, votre Fritillaria aquitanica: La rareté de cette plante dans le pays même dont elle porte le nom, nous à fait penser qu’elle avait èté très- négligée et qu’elle avait besoin de vous pour acquérir quelque réputation. Vous la cherchiez depuis long-tems , elle vous manquait , et il semblait que vous vous trouvassiez dans une espèce d’indigence. Il ne faut pas grand chose pour faire la richesse d’un philosophe, les richesses qu’il cherche sont peu enviées, grâce au mauvais goût des hommes qui n’en con- naissent pas le prix. » De ce fait, il nous semble qu’on peut tirer deux consé- quences : l’une qui n’est pas sans intérêt pour la météorolo- gie ; puisqu'elle prouve qu’alors, et il y a 123 ans , comme (1) Ces deux professeurs étaient médecins jurés. (2) Fritillaria Meleagris , Flore bordelaise; page 213. Voyez aussi l#mi des Champs , 1824, page 107 , numéro d’Avril , où nous avons publié un dessin lithographié de cette plante (T1) ado la végétation était quelquefois retardée par une température froide , car la Fritillaire dont chaque fleur dure peu, fleurit ordinairement en Mars , même en Février , et cependant tout nous porte à croire que celle qui fut présentée à l’Académie dans la séance du 1.‘ Mai était vivante; l’autre plus intéressante encore pour la botanique , puisqu'elle nous apprend qu’au moins à Bordeaux, dès 1718, et par consé- quent bien avant la publication du Species plantarum de Lioné, qui ne parut qu’en 1763 , on désignait les plantes par deux noms latins. Au commencement de 1726, sur la demande des mèdecins Grégoire et Péris (1}, il fut établi un Jardin des plantes dont il est impossible de reconnaître aujourd’hui la place. En 1730, le docteur Campaigne en établit un nouveau dans la rue Mautrec, et d’après les cilations qu'Adauson à consignées dans son ouvrage sur les familles des plantes, le médecin Castets faisait des démonstrations de botanique dans ce Jardin. Ici les personnes et les faits sont si rapprochés, que nous craignons qu'il n’y ait quelque erreur. Pierre Campaigne , le plus remarquable des anciens bota- nistes bordelais, naquit en 1693 , dans la capitale de la Guienne. C’est à Montpellier et sous l’illustre Nissole, auquel le père de la botanique française , le célèbre Tournefort , dédia le genre Missolia, réuni depuis par Linné aux Lathy- rus, qu’il fit ses études en botanique. C’est en 1731 que l’Académie de Bordeaux ouvrit ses portes à Campaigne qui lui communiqua différents Mémoires et lui présenta le Reseda glauca. (2) qu'il avait trouvé dans nos champs. Il enrichit le (1) Résumé de l'Histoire de Bordeaux, par M. Gassiot.— Bordeaux 1835, page 215. (2) Nous n’avons pu retrouver cette espèce dans le département où nous ne connaissons que les Reseda luteola, sesamoïdes , lutea et phytheuma, qui y croissent-naturellement. (72) Jardin qu'il avait fondée ét répandit le goût de la botanique dans notre cité. Mais au moment où il allait jouir du fruit de ses travaux ; il éprouva dit-on, des désagréments ; trop sou- vent-hélas ! l’injuste prix du zèle pour la science ; qui le firent revenir à la pratique de la médecine. Cependant, ce médecin naturaliste (4) légua à la ville son herbier que l’on voit dans nôtre Musée. Cet Herbier est en huit volumes in-folio , portant chacun un titre imprimé. Nous l'avons visité avec une espèce de vénération. Il a souffert, et cependant plusieurs plantes y étaient encore bien conservées. Nous y avons compté 557 espèces du département , mais dont un grand nombre nous ont paru avoir élé cueillies dans les jardins ; ce qui ést peu étonnant , car on sait qu’à l’époque dont nous parlons, on ne s’attachait pas, comme où le fait aujourd’hui avec raison , au site et à la localité des espèces. Néanmoins cet herbier est un monument précieux pos Res ri que nous essayons de tracer. En 1746 , trois ans après la mort de Campaigne , l’abbé Vénutli, savant modeste, connu par des dissertations inté- ressantes qu’il publia à Bordeaux , à Rome, etc., et zélè botaniste, remit à l’Académie , le 44 Août , le travail dont elle l’avait chargé , celui de faire le catalogue de l'Herbier,, que la munificence de son collègue avait laissé à la Société. I ne se borna point à en présenter la nomenclature, mais il se livra ayec soin à un travail ingrat et pénible. Il s’imposa la tâche d'examiner les 1606 plantes de cet herbier , de les mettre en ordre, d'ajouter des étiquettes à celles qui n’en avaient pas, d'écrire les synonymes et de déterminer des ( 1.) Son Éloge a été publié dans le Journal de santé et d’his- toire naturelle., par: M. Capelle, D.-M., T. IL, page 43. Voyez aussi l Ami des Champs, T. IV, 1836, p 173. (73 ) plantes souvent dépourvues de fleurs. Il joignit à ce cata- logue une liste de 183 genres , qui manquaient , indiqua les moyens de se les procurer , donna quelques détails sur la préparation des plantes grasses, proposa de faire dessiner les champignons et même les euphorbes ; enfin, il ajouta 44 plantes à l’herbier de Campaigne , ce qui porta à 1650 (1) le nombre des espèces de cette collection. Il est des hommes qu’une scrupuleuse probité dans leur état ,.et un amour ardent du bien public distinguent entre tous les autres. Tel fut le pharmacien Vilaris , auquel l’Aca- démie de Bordeaux ouvrit ses, portes en 1752. Il avait pro- posé de faire un seul établissement où l’on aurait préparé toutes les compositions pharmaceutiques , et dans lequel on les aurait distribuées par portions égales à chaque pharmacien (2), le profit restant en commun ; il voulut aussi engager Ja Compagnie à établir un jardin de plantes usuelles où les mé- decins et les malades auraient trouvé des simples souvent difficiles à se procurer, et sur l'authenticité desquels il n’y aurait eu aucun doute. Mais cette proposition fut rejetée comme la première ; notre botaniste put du moins établir sur le derrière de la maison qu'il occupait , un petit jardin que l’on visitait avec plaisir , et dans lequel il introduisait la cul- ture de quelques plantes utiles et rares alors à Bordeaux. On cite aussi, à peu près à. la même époque , le jardin de M. le docteur Grassi , sur la droite de l’église Saint-Seurio. Nous ne croyons pas nous écarter trop de notre sujet , en rappelant ici que c'est Vilaris qui trouva en 1765 le Kaolin °(4) Voyez le supplément à la liste chronologique des ouvages des : Médecins et Chirurgiens de Bordeaux ; par D:-J: Tournon , D;-M., Toulouse,,1806. (2) Eloge de Marie-Hilaire Vilaris ; par M. le docteur Tournon, lib. cit., page : ( 74 ou terre à porcelaine, à Saïnt-Yriex ; département de la Haute-Vienne. Feu notre collègue Désaybats jeune, succes- seur de Vilaris, eut l’heureuse idée d’orner sa pharmacie d’un buste en kaolin, de Saint-Yriex , représentant parfai- tement les traits de l’homme, du citoyen utile dont le mérite ne fut ni assez connu, ni assez récompensé. Ce buste se voit aujourd’hui dans la pharmacie de M. Fauché. En 1750, le jardin fondé par Campaigne fut transféré à la pépinière , près de Figueyrau , sous la direction de M. Bet- beder, auquel on adjoignit, en 1664, M. Caze (1), comme le premier membre du Collège de médecine de Bordeaux. Ce jardin , qui donna sans doute son nom à la rue du Jardin des Plantes, derrière le Jardin-Public , fut à son tour transféré , en 1780, dans la partie Sud-Est de la ville , près des Incurables , sur un terrain dont l’intendant Dupré de Saint-Maur céda la jouissance , et de là la rue Botanique et probablement le site de l’Urtica pilulifera, que nous avons recueillie en 1826, en Paludate, et dont nous conservons les échantillons comme un reste commémoratif de ce mobile jardin. , qui fut bientôt transféré à Saint-Nicolas de Graves , à l’enclos dit Baratet , où l’intendant Dupré de Saint-Maur avait établi sa synonymie de la vigne. C’est dans ce dernier local, d’après ce que nous en ayons appris de M. Dupuy, autrefois jardinier en chef de notre école de Botanique , que M. Latapie commença ses savantes et érudites démonstrations, et c’est aussi à cette époque qu’on fait remonter l’origine de la fête Linnéenne. « Cette fête, disent les rédacteurs de la Bibliothèque physico-économique, Paris, 1820, dont l’histoire des Sociétés savantes n'offre «qu’un petit nombre d’exemples , remonte à près de quarante ans. On se réunissait pour faire une excursion dans. uû lieu (1) Chronique bordelaise. 179) fixé autour de la ville de Bordeaux, Les riants coteaux de Cenon, les sommités ombragées du Cypressac , les vallées fertiles de l’Entre-deux-Mers , ont le plus souvent été le théâtre de cette solennité champêtre , de cette fête de la Botanique et de l’émulation ». » Dans l’origine , on avait choisi le 4 Novembre, jour an- niversaire de la fête de Linné ; mais cette époque tombait dans une saison peu favorable aux excursions botaniques. Depuis 1818, la fête des Botanistes a été remise aux der- nières journées du mois de Juin , anniversaire de Jean Bauhin ». Les côteaux de Cenon , et particulièrement le domaine qui a porté successivement les dénominations de Sibirol , de La- mollère . etc., offrent des lieux abondants en plantes indi- gènes, belles et rares, et de précieux souvenirs pour la Botanique bordelaise. Plusieurs botanistes célèbres ont visitè ces côteaux plantés de cyprès, ces humides vallées où l’on trouve {oujours une riante végétation. Il existait même , et nous l’avons vu, il y a plusieurs années , un petit régistre où les initiés à l’aimable science s’empressaient d'inscrire leur nom. Le régistre a disparu, emporté sans doute par les vents et les tempêtes; mais la Société Linnéenne , a pour ainsi dire consacrè de nouveau ces lieux si chers aux botanophiles, en y célébrant sa quatriéme fête en 1821. - Des exeursions propres à entretenir et à Rang le oût de la botanique et des autres parties de l’histoire naturelle, étaient suivies avec autant de zèle que de succès par MM. Dupuy, Bory de Saint-Vincent, Du Cluseau,. Dargelas, Rodrigues qui fonda un Muséum d'instruction publique , Péry, aujourd’hui titulaire de la Socièté Linnéenne, et sans doute, par d’autres amateurs-dont le nom n’est pas venu jus- qu’à nous. En 1780 , le professeur François Latapie, que nous ayons (76) déjà cité, visita et nettoya l’herbier de Campaigne ; en 1784, il publia uo Hortus Burdigalensis ( 1 ) dont nous parlerons plus bas.et continua ses démonstrations au jardin de l’Arche- vêché, devenu en 1791, le Jardin des Plantes, Le cours avait lieu dans l’orangerie où l’habile professeur réunissait , nous a-t-on dit, jusqu’à deux cents auditeurs. Feu le docteur Tournon , depuis auteur de la Flore de Toulouse , professa aussi mais temporairement , dans ce jardin, où M. Latapie continua ses cours jusqu’en 1801, époque à laquelle il passa professeur de langues anciennes à l’École centrale de Ja Gironde , où nous eùmes l’avantage d’étudier sous lui la lan- gue grecque et la langue latine. On nous permettra d’expri- mer ici notre reconnaissance pour ce savant qui nous donna , lorsque nous étions encore enfant , le goùt de la botanique. 11 composa d’abord en Italie et ensuite à Bordeaux , un her- bier considérable qu’il a laissé depuis à la ville et que l’on voit dans l’une des salles de notre Musée. Dans cet herbier où malheureusement la. localité des plantes n’est que très- rarement indiquée, nous avons compté environ 800 espèces du département , dont. quelques-unes notées comme ayant été recuellies à La Teste ou à Saint-Magne. (1) HORTUS BURDIGALENSIS seu CATALOGUS Omnigenerum plantarum præsertim officinaliun, quæ in horto- .Botanico Academiæ scientiarum Burdigalensis, juxta Lin- næanum systema demonstrabuntur , anno 1784. Plantarum synonymiam , descriptiones , virtules , systema singulatim exhibente Fr." A. LATAPIE, artium Aquit. inspec- tore Academ. Burdig. Rom. Flor., patav. sen. mot: etc. socio Burdigalæ, apud Mich: Racle ; Academ. scient. Typogra- phum. Ad utilitatem publicam studium Q. Botanicum promovendum. M. DCC. LXXXIV. (#77)) » Dans cet herbier, on trouve encore un autre-herbier, composé d’une centaine d’espècés recueillies en 1673 ; aux environs de Meudon , par un botaniste inconnu. Ces plantes bien conservées, sembleraient prouver que lorsque les végé- laux ont passé un grand nombre d’années dans l’élat de des- sication , ils sont moins susceptibles de se détériorer (4 )». Lorsque M. Latapie cessa de professer la botanique , le Jardin fat transféré dans le lieà où il est aujourd'hui, près de la Chartreuse, et M. le docteur Villers fut chargé en 1802, d’y faire le cours, M. Ass À restant fre en chef, et s’occupant:des excursions. Ce fut en sa qualité de no ner à d'histoire naturelle à l’école centrale que M. Chassin Villers , docteur médecin, membre de la Société. Philomathique fit le cours de botani- que. Il introduisit ici l'excellente méthode de décrire les plantes à mesure qu’elles fleurissent, au lieu de les présen- ter, entièrement développées ou non , dans l’ordre -oùelles sont rangées par la classification de Linné; son enseigne- ment était méthodique, clair et précis ; il s’attachait à faire des élèves. 11 publia sans daté, mais certainement en 1802 ou 1803 , un catalogue (2 } des plantes du Jardin: On y trouve le nom du genre et de l'espèce, en latin et en français , à la droite des numéros dé la classe , du genre et de l'espèce , tirès de la 14.me édition du système des végétaux de Linné ; par 3. A. Murray: Ces trois numéros répétés sur une plaque de fer- blanc auprès de la plante, indiquaient l’espèce que l'on cher- chait. D’après ce catalogue , le Jardin renfermait 2200 espè- ces ou variétés, ( 1.) Flore Bordelaise, 3.me.édition , page 25. (2) Catalogue des plantes du.Jardin de Botanique de la Gironde Brochure in-8.° de 72 pages.— Bordeaux, chez Pinard, (78 ) Dupuy , membre de l’Académie royale des sciences de Bordeaux et jardinier en chef, aimait à soigner les plantes dont la culture est difficile , se livrait avec succès à des expé- riences utiles dont nous aurons occasion de parler, et dirigeait les excursions avec un zèle propre à en répandre le goût. Il nommait avec facilité presque toutes les plantes qu’on lui présentait et déterminait avec la phrase Linnéenne celles qu’il était obligé d’étudier. Il semblait regarder plutôt comme des amis que comme des disciples, les élèves qui l'accompa- goaient. Ici, j'exprimerai ma reconnaissance pour le professeur et pour le jardinier en chef , puisque j’ai suivi comme élève , les leçons du premier et les excursions du second , puisque je dois par conséquent à l’un et à l’autre , les éléments et les principes d’une science que j'aime et que je voudrais lâcher de rendre facile à cause des attraits et de l'utilité que pré- sente son étude. Le professeur Villers (1), mourut le 43 Juillet 1810 aux Eaux de Cauterets, et M. Antony jeune, Docteur-Médecin , botaniste distingué qui travaillait activement et avec succès à la science, fit le cours au Jardin des Plantes. Bientôt M. Dargelas, membre de l’Académie ; connu par ses recherches entomologiques, fut nommè professeur. Il établit sa demeure au Jardin qui en 1822 fut augmenté dans la partie du Sud. La place de Jardinier en chef fut supprimée et M. Dupuy devint directeur de la pépinière départementale. : M. Dargelas substitua aux étiquettes en fer blanc et à leurs (1) Le professeur Chassin-Villers était né en 1751, dans la commune de Villers, département, de l’Ain. Il contribua au réta- blissement de l’Académie de Bordeaux, dont il était membre. Il fit aussi partie de la Société de Médecine. I fut Vun des direc- teurs de la pension de l'Ecole centrale, ete. ; étc:s et passa sa vie dans la carrièré de l'instruction. (79) numéros, des étiquettes en bois, peintes et portant le nom de l'espèce ; il augmenta le nombre des serres, établit une séance solennelle pour la distribution des prix, et porta à environ 5,000 , le nombre des plantes cultivèes dans le Jardin. On voit par les détails dans lesquels nous sommes entrés que l’Ecole de Botanique de Bordeaux , dont est sorti notre honorable compatriote M. Bory de Saint-Vincent, et dans laquelle le botaniste Thore complèta ses études, a eu succes- sivement dans l’espace de deux siècles de 1629 à 1837 (1), sept jardins (2) et onze professeurs. Cependant si l’on jette un coup-d’æil sur la carte botani- que de France, publiée en 1805 et placée par de Lamarck et de Candolle, dans le premier volume de la Flore Française, on-voit que Bordeaux y est entouré d’un grand espace vide dont M. Dupin aurait fait une large tache aoire : c’est que la Gironde et les départements circonvoisins n’avaient encore rien vu publier de relatif à leur Flore. —<3Èc——— NOTES, ADDITIONS ET PIÈCES JUSTIFICATIVES. I. Les ouvrages dans lesquels nous ayons puisès des ren- seignements et que nous avons déjà cités, sont : L’Éloge de Gouan, par le D." Roubiau. 1823. L'Ami des Champs. 182%, 1836. La Chronique Bordelaise. 1672. Le Résumé de l'Histoire de Bordeaux , par M. Gassiot. 1835. (1) Epoque de la deuxième Fête Linnéenne où se termine notre travail. : (2) Sans y comprendre celui de Vilaris, ni celui du docteur Grassi, p. 73 et (80) Le Supplément à la liste chronologique des Médecins et Chirurgiens de _..n pas M: D.-J. Tournon , D.-M. 1806. | La Flore Bordelaise | 3.me édition: 1829. IL. Les personnes auxquelles nous devons des renseigne- ments sont, feu le D.r Tournon, Dupuy, jardinier; MM. Dargelas, Péry et Boyer, membres de la Société Linnéenne. HE, L’'Herbier de Ru iee — nous avons _— page 72; porte ce titre: :. Herbier universel, disposé selon l’ordre alphabétique de Tournefort , contenant une très-grande quantité de plantes du pays, maritimes , très-curieuses et très-rarés, recueillies par les soins de M. Pierre CAmpaiene ; Docteur-Médecin, agrégé au collége des Médecins de Bordeaux ,. et associé de l'Académie Royale des sciences et arts de cette ville. — Bordeaux, 1735. On apprend par des notes placées en regard de la première page , qu’il fut visité et nettoyé en 1780 ; par M. Latapie, alors professeur de Botanique à Bordeaux ; en 1794, par M. le D." Tournon, et en 1811 , par M. Graves , aide-naturaliste au Musée. IV. Le pharmacien Vilaris que nous avons cité, page 73, fut le premier qui fit des cours de chimie à Bordeaux. En 1768 ; il imagiua un procédé pour conserver sans altération les viandes destinées aux voyages sur mer. Tableau de Bor- deaux , par M. Bernadau , avocat, etc. — Bordeaux, impr. de À. Brossier , 1810. V. Nous avons remarqué dans l’herbier de M. Latapie { voyez page 77 ) 4 pages in-4.°, imprimées chez Levieux, à Bordeaux , en 1793 , sur une feuille du Musa paradisiaca. Les caractères sont très-lisibles et le tissu de la plante n’a pas souffert d’altération. Flore Bordelaise, p. 25 VI. Selon Thore, Chloris des Landes, le Dir Tournon à { 81 ) dont il fut l'élève , professa la Botanique à Bordeaux de 1789 à 1792, époque, ajoute-il, où les plantes du jardin de l’Académie furent transportées au jardin de l Archevêché : ce qui ne concorde pas exactement, commé on le voit avec la translation du Jardin à l’Archevêché en 1791 , ainsi que nous l’avons annoncé p. 76, ae actu des données ” nous parais- sent plus certaines. VIL C’est sous le professorat de-M: on. 5e le sn des plantes qui était sous l’administ passa sous l’autorité de liduinietuetion: municipale. dt | né LL Afin de rendre la comparaison plus facile entre ce_ précis de T’hisioire de la Botanique à Bordeaux, et.ce que nous avons à dire de la Flore de:la Gironde ; de celleides départe- ments limitrophes , des travaux. botaniques de la Société Lin- néenne , elc., nous croyons devoir rappeler dans leur ordre chronologique les principaux faits dont nous avons parlè dans la premiére section de notre travail. Principaux faits relatifs à l'histoire de la Botanique à Bordeaux , de 1629 à 1811. 1629.— - Fondation d’un premier Jardin des plantés à Bor- deaux. Professeurs : MM. de Maurès et de Toppes. 1718.— La Fritillaire est présentée , sous le nom de Fritil- laria aquitanica, à l'Académie présidée par MONTESQUIEU. 1726.— Établissement d’un Jardin des plantes près de l’en- clos d'Armand-Guiraud. Professeurs : MM. Gré- goire et Séris. 1730.— Fondalion d’un nouveau Jardin des plantes dans la rue Mautrec. Professeurs : MM. Campaigne et Castets. (8) 1750. -- Translation du Jardin des plantes à la pépinière , près de Figuereau. Professeurs : MM. _Betbeder et Caze. 1780.— Nouvelle translation du Jardin des plantes, près de la rue des Incurables. Professeurs : MM. Latapie et Tournon. C’est des plantes de ce jar- din que l’Hortus Burdigalensis de M. Latapie , est le Catalogue. 1804. Le Jardin des plantes est transféré à l'Archevêché , aujourd’hui Hôtel de la Mairie. Professeur M. Latapie. 4804.— Autre translation du Jardin des plantes, près de la Chartreuse, dans le local où il est aujourd'hui. Professeur : M Villers. 1810.— Professeur : M. Antony jeune. 1811.— Professeur : M. Dargelas. Si malgré. les soins que nous avons apportés à ce travail, il s’y était glissè quelques inexactitudes, nous prions ceux qui. seraient à même de les rectifier, de vouloir bien nous adresser leurs observations. Nous nous empresserions d’en profiter pour le reste de l'ouvrage. SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. ———— Se PROGRAMME de la SÉANCE PUBLIQUE D'EIVER, De «Movernbre 418f7. 1. Discours du Président. IL. Rapport sur les travaux de l'année ; par M. L. LamoTHE , Secrétaire Général. IL. Excursion dans les landes de la Compagnie d'Arcachon ; par M. Perrr-Larirre. IV. Programme des prix proposés par la Société. V. Précis de l'histoire de la Botanique à Bor- deaux ; par M. LATERRADE père, Directeur. VI. Considérations générales sur l’histoire natu— relle ; par M. Dumourn. + Sa Sesiimon el 65° eSbref 20 DINGOURS D'OUVERTURE PRONONCE PAR M. LE DOCTEUR TEULÈRE, PRÉSIDENT-HONORAIRE (1). Messieurs , Avant la fondation de la Société Linnéenne , l’Agriculture ne se prononçait guère , dans le département de la Gironde , que par les progrès de l’ænologie et l’extension des forêts de pins ; il semblait, en effet, que nos contrées n’étaient propres à produire que du vin et de la résine. Les déserts de nos landes étaient même regardès comme un sol inculte et stérile, et pour toujours rebelle aux efforts de l’industrie humaine, Cette perspective était déplorable et devait nécessairement susciter , pour ainsi dire , la réaction du désespoir de cause. La Société Linnéenne de Bordeaux , née sous un saule de nos landes , au bord d’un ruisseau , ne put se persuader que le berceau de son enfance restât à jamais privé du regard des hommes de génie et des bienfaits de la Providence. Elle prit pour devise ce seul mot latin Crescam ( 7e croîtrai ); et , dès-lors , tout en se livrant à l’étude des sciences natu- relles , elle ne cessa de publier tout ce qui pouvait concourir aux progrès de l’Agriculture pratique. Secondée , dans ces travaux d’application, par des hommes spéciaux , tels que (1) Le président titulaire étant absent , M. le docteur Teulére a été engagé à occuper le fauteuil. (8) les Dupuy (1) et Catros , les Messieurs Housset, Gérand, Boyer , de Métivier, de Kercado et autres , la Socièté forma, entre autre Commission, celle dite des Landes , et publia plusieurs rapports très-détaillés et très-précis sur tous les moyens propres à faciliter l'extension de la science agricole et la fructification de nos landes. Dés l’an 1823, cinq ans après sa foudation, la Sociéte commença à répandre , dans le domaine public, tous les ger- mes, toules les données dont on voit aujourd’hui de si beaux résultats. Les travaux de la Compagnie d'Arcachon, les soins des arbres fruitiers, la culture des müûriers, l’éducation des vers-à-soie , l’installation des magnaneries et des filatures , l’amélioration des bêtes à laine, l’horticulture, le marché aux fleurs, la mise en culture des sables arides , tous les ensei- gnements relatifs à ces diverses branches de grandes et petites cultures, se trouvent consignés dans des Rapports et des Mémoires publiés successivement par la Socièté, et déposés à la Préfecture. L’élan une fois donné, Messieurs, on a vu annuellement l'exposition des produits de l’Agriculture ; on a vu la fonda- tion du Comice agricole , l’intéressante colonie de M. l’abbé Buchou , et-enfin cette Société d’Horticulture qui vient rani- mer parmi nous le goût de l’aimable science des fleurs. Voilà donc le vœu de la Société Linnéenne qui commence à s’accomplir : les landes ne sont plus condamnées à rester éternellement stériles ; ces déserts deviendront une contrée riche et florissante , et cette population alors, par son indus- trie et ses lumières , faisant évanouir la teinte trop sévère de (4) Mort directeur de la Pépinière départementale. Ce modeste jardinier pépiniériste fut celui qui indiqua , dit-on, à immortel Brémontier , les _—— de fixer les semis et bhiitations sur les dunes mouvante (9) la topographie morale de la France, participera à l’heureuse civilisation de la noble et très-généreuse nation française. Actuellement , en 1841 , peut-on demander publiquement : quels sont les services que rend la Société Linnéenne ? (1) A ces mots, M. Billaudel , notre honorable collaborateur, faisant abstraction des résultats matériels et palpables, ré- pond : « Cette institution n’a pas seulement pour objet d’en- » régistrer les richesses naturelles que contient notre dépar- » tement, mais elle propage encore, dans la jeunesse, le » goût d’une étude qui la détourne des séductions des villes. » L’illustre Cuvier disait que les sciences naturelles offraient » aux esprits inquiets une salutaire distraction ; et que, dans » des temps de doute et de perturbations sociales , il était » désirable que les jeunes-gens fussent rappelès à la contem- » plation du spectacle de la création. La Societé Linnéenne , » dans sa sphère modeste , remplit autant qu’elle le peut , le » vœu de notre célèbre naturaliste ». (2) Il est donc bien positif, que la Société des naturalistes , qui s’est fondée sous un saule d’Arlac , parcourt la seule voie civilisatrice , la voie qui conduit aux moyens d’acquérir toute la félicité possible de la vie matérielle et de la vie morale. Mais ce n’est pas sans obstacles de tous genres qu’elle a pu déblayer le sentier qui fait arriver au temple du vrai bonheur, le bonheur du foyer domestique ; et, si son zèle et son dé- vouement n’ont pas montré un seul instant de faiblesse , c’est grâces aux encouragements des hommes de bien de cette cité , à la protection éclairée du premier magistrat de ce dé- partement, et aux suffrages de l’honorable auditoire qui, chaque année , vient témoigner de sa sympathie pour les intentions philanthropiques qui l’animent. (1) rh Général de la Gironde, séance du 6 Septembre 1844, (2) Id proc sifqersegot s! sd à 2) + #el he: Es " | a pi æ le lt SHARE IS ET RAPPORT SUR LES TRAVAUX ACCOMPLIS Pendant l'Année 1840-41; Par M. L. Lauorne, Secrétaire-Général. Messieurs, Appelé à présenter une courte analyse des travaux de la Société Linnéenne pendant l’année 1840-41 , j’espère qu'il en ressortira non-seulement une nouvelle preuve de l’impor- tance des études auxquelles elle se livre, sous le rapport pra- tique et agricole, mais aussi qu’elle a bien rempli la tâche qu’elle s’était imposée. Il ne sera pas nécessaire de parcourir le passé qui pourrait, certes, être invoqué avec succès , et qui présenterait plus d’une application utile, déduite de ses recherches. Ce n’est pas aujourd’hui que l’on est obligé de démontrer l’utilité de la science en général, et celle des sciences naturelles en particulier : les faits sont (rop abon- dans ; ils sont trop serrés autour de nous. Ces matériaux calcaires , avec lesquels l’homme construit des palais à ses rois, des sanctuaires à la justice , des temples à la Divinité ; ces métaux précieux , que le luxe et l’opulence se plaisent à façonner sous mille formes; ces produits que l’agriculture demande à la terre avec d’autant plus d’abondance, que la population se presse davantage , et que la terre, en mère gènéreuse , lui distribue, toujours en proportion du nombre qu’elle doit nourrir ; ces animaux domptès par l’homme pour concourir à la réalisation de tout cet ensemble admirable ;. ( 12.) les uns lui servant de nourriture, les autres l’aidant à en de- mander à la terre ; toutes ces œuvres, ne sont-ce pas les sciences naturelles qui ont appris à les accomplir, qui ont enseigné à utiliser des matériaux de nature si diverse, chacun suivant ses propriétés ? n'est-ce pas enfin dans les découvertes dues à ces sciences , qu’il faut voir la principale source de civilisation et de bonheur de l’espèce humaine ? Agriculture, industrie, commerce, ces trois catégories sous lesquelles se range la formation de la richesse , suivant le mode par lequel l’homme procède , ce sont toujours des pro- duits qu’elles embrassent ; et la connaissance de leur consti- tution, des lois qui régissent leur développement , l'étude en un mot des sciences naturelles, révèle à chaque instant des indications précieuses pour augmenter ou la quantité ou la pature de ces produits. La science sociale examine d’après quelles lois la richesse doit se former, se distribuer et se con- sommer dans l’intérêt du plus grand bonheur commun : mais la science, à l’aide de laquelle sont intérrogés les phéno- mènes qui président à la formation des objets qui doivent eux-mêmes constituer cette richesse , ne doit-elle pas occu- per un rang supérieur? Sa place est évidemment marquée par le moment où ses lumières sont mises à contribution ; la première, elle guide la main de l’homme, puisqu'elle lui apprend à discerner les objets : le premier rang doit donc lui être assigné. Que si, au lieu de contempler l'influence des sciences naturelles sur la société toute entière ; Sur son bien-être , sa richesse, l’on porte les regards sur l’homme isolé qui se livre à leur étude, leur action semble grandir en raison inverse du nombre sur lequel elle s’étend. Suivez quelques instants celui qui s’occupe de quelque branche de ces sciences, et dites s’il ne possède pas les sources les plns pures de jouis- sances exemples de tout trouble. L’Entomologiste, loin de (13) voir un objet de dégoùt dans les insectes , suit avec un vif intérêt les métamorphoses que présentent en peu de temps plusieurs ordres de celle classe; il suffit de citer les abeilles pour comprendre quelles études intéressantes sont offertes à son observation ; le Conchyliologiste admire les contours gra- cieux , les couleurs délicates de sa coquille ; et fouillant dans l’intérieur de la terre , il apporte au Géologue des lumières aussi sûres , aussi importantes que le minéralogiste même ; le Botaniste parcourt avec ardeur les sites les plus sauvages comme les prairies les mieux émaillées, et revient chargé des trésors dont il enrichira l’herbier avec lequel il passe les heures les plus agréables ; le Gèéologue étudie l’ordre de superposition des grandes masses minérales , assigne à cha- cune son âge, définit le mode de sa formation ; le Paléon- tologiste réédifie les mondes passés , ou, à l’aide d’un osse- ment , d’un fragment de dents, reconstitue un animal dont les temps historiques n’offrent pas de modèles; et plus tard, au moment où l’on nie sa découverte , l’animai tout entier retrouvé dans les entrailles de la terre, confirme les hypo- thèses qu’il avait établies. Oui , ces hommes doivent con- naître de délicieux moments : la vie doit avoir pour eux des charmes inconnus au commun du monde ; eux seuls doi- vent en connaître tout le prix. Lorsqu'il découvre un genre ou une espèce nouvelle , le naturaliste se plait aussi à perpé- tuer le nom d’un ami auquel il la dédie ; une autre fois, déduisant de minutieuses observations de vastes connaissan- ces , il s'élève à l'état des grandes lois de la nature , et tou- jours il nous présente le tableau d’un homme placé au-dessus des idées vulgaires qui agitent ses semblables. La région dans laquelle il respire n’est pas infectée du souffle impur de pas- sions dégradantes : il n’y a pour lui que deux objets dans la nature : lui, sa pensée , et l’objet sur lequel elle s'exerce. Comme le misanthrope , on le voit s’isoler des hommes qui (14 ) l'entourent ; mais ce n'est pas pour se trouver seul avec lui- même, pour réflèchir sur les vices de ses semblables et s’écrier : Tous les hommes me sont à tel point odieux Que je serai fâché d’être sage à leurs yeux. (Molière. Misanth.) Non, e’est au contraire pour contempler plus à loisir les œuvres de la nature, pour les interroger sous mille côtés divers, et saisir dans ses réponses le mot, souvent le son vague et à peine formulé, qui doit lui donner la clef de ces recher- ches. La nature est en effet comme un somnambule fantasque qui, avant de répondre à la question qui lui est posée , la contourne, ne cède, pour ainsi dire, qu’à regret aux obsessions de celui qui le tient sous son empire et semble se repentir, sitôt qu’il a prononcé le mot qu’on cherchait à lui arracher. Il faut donc que le naturaliste ne perde pas de vue un instant ce protée que chaque nouveau pas du génie de l’homme semble rendre plus insaisissable ; il faut qu’au- cun objet ne distraise ce philosophe de la route qu’il par- court; et c’est alors que la science se présente à lui parée de tous ses charmes , de ces charmes qu’elle ne révèle qu’à ses adorateurs intimes et qu'eux seuls sont aptes à comprendre. Puisse l’histoire naturelle se populariser, et les nobles senti- ments, les idées élevées se développeront avec elle, en même temps que cet esprit de déduction logique, qui apprend à passer du détail à l’ensemble , du fait particulier au fait général. C’est ainsi que , sous le rapport de l'esprit , comme sous celui du cœur , pour l’homme isolé comme pour la s0- ciété toute entiere, la culture des sciences naturelles tend au bonheur de l’homme , à son perfectionnement , au dèvelop- pement de son intelligence. Après ces réflexions prèliminaires que votre indulgence m'a fait prendre la liberté de vous soumettre, je vais retracer (45) l'indication des travaux accomplis pendant l’année académi- que expirée. Suivant l’ordre indiqué par votre règlement , je mention- perai d’abord tout ce qui a trait à l'Histoire naturelle , puis les objets qui se rapportent à l’Agriculture. Je vous rappelle- rai ensuite les modifications survenues dans le personnel de la Socièté, et je mettrai sous vos yeux la liste des ouvrages dont s’est enrichie votre bibliothèque. OC 21 RE CARRE HISTOIRE NATURELLE. ACTES. Z oologie. cr des travaux les plus importants, dont vous ayez décidé l’impression, est le catalogue d’une Faune du dé- partement de la Charente-Inférieure, par votre correspondant M. Lesson. Déjà vous en aviez reconnu tout le mérite, en accordant au dernier concours une médaille d’argent , grand module , à son auteur. Chacun de vous, Messieurs , a pu , depuis , confirmer la décision de la Commission qui avait proposé de couronner cette œuvre qui honore vos Actes, et que vous espèrez que votre laborieux collaborateur ne lais- sera pas inachevée. | : Quatre planches, représentant des figures Mèdites ou mal dessinées jusqu’à ce jour, accompagnent le texte. La Conchyliologie occupe toujours les loisirs de plusieurs de vos Membres : c’est aussi la partie pour laquelle le plus grand nombre de Mémoires vous ont été présentés. M. le docteur Grateloup a donné la description de plu- sieurs coquilles nouvelles ou peu connues de Mollusques exotiques vivants. Son Mémoire est partagé en quatre sec- ( 16 ) tions : la premiére renferme les genres Héliee, Carocolle, Hélicine ; la seconde les genres Agathine, Bulime, Mégas- pire, Clausilie, Mélanie, Mélanopside, et un genre nouveau nommè Moulinsie, du nom de M. Ch. Desmoulins, auquel il est dédié : ce genre se distingue par un petit canal en forme de fente oblique sur le bord columellaire; la troisième section est consacrée au genre Cyclostome; enfin, dans la quatrième section, sont mentionnées quelques coquilles marines inté- ressan{es. Trois belles planches, parfaitement lithographiées, ajoutent à l’intérêt de ce travail. Le départ du 10.° régiment de ligne vous a privé d’un correspondant que vous vous estimiez heureux de posséder au milieu de vous, l’un des plus ardents conchyliologistes que possède la science, de M. le capitaine Michaud. Il vous a souvent fait part de ses nombreuses recherches, et il a con- signè dans vos Actes deux descriptions : la première, d’une nouvelle espèce d’Hélice vivante, qu’il nomme Hélix Buvi- meri; l'autre, de lAmpullaria Guyanensis, déjà décrite, mais incomplètement par Lamarck. M. Michaud a pu donner toutes les indications supplémentaires qui manquaient , puis- que cette espèce a étè conservée vivante, pendant huit à dix mois, hors de l’eau. Botanique. — L'année dernière, dans une solennité sem- blable à celle de ce jour , M. Ch. Laterrade donna lecture de ces observations sur le genre Circæa. Ce travail a pris place depuis ce moment dans les Actes de la Société ; la lecture publique qui en a étè faite, ne me permet pas d’entrer dans une analyse. M. le Vicomte de Lacolonge est toujours au rang de vos zèlés correspondants ; c’est qu’il est du nombre des hommes pour lesquels l’élude est un charme , et qui regardent comme le mieux employées les heures données à la science. Vous avez accueilli de lui une monographie du genre Viola, dont (CEE) vous avez voté l'impression par extrait. Les longues et patien- tes recherches auxquelles a dû se livrer votre correspondant , ne lui ont pas fait négliger de semer dans son style toute l’élégance que comportait le sujet. Géologie. —M. Marcel de Serres, professeur de Minéralogie et de Géologie à la faculté de Montpellier, vous a transmis un Mémoire sur l’état des masses au moment de leur soulève- ment. L'auteur part de ces paroles de l’Ecriture Sainte : Montagnes , pourquoi sautiez-vous comme des brebis, et vous Collines, comme des agneaux ? I examine ensuite l’état des diverses couches minérales formées par voie de sédiment, notamment dans la chaîne du Jura, aux environs de Besan- çon et de Porentruy , sur la route au sommet de laquelle est assise la citadelle de Besançon , à Cette. Dans toutes ces lo- calités , il remarque des voûtes formées de couches ployées, sans fracture, et qui n’ont pu prendre ce relief que parce qu’elles avaient une consistance pâteuse qui leur a permis de céder sans rupture à des forces agissant de bas en haut ; elles se sont ensuite solidifiées sur un moule intérieur. Quelque- fois aussi, remarque M. Marcel de Serres , l’exhaussement a eu lieu de toutes pièces ; et alors quelques portions de couches ont glissé, se sont désunies et ont occasionné des failles, Ce travail de votre correspondant est terminé par une description de la montagne dolomitique et calcaire sur le revers oriental de laquelle est bâtie la ville de Cette. La formation de cette montagne est due à deux soulèyements qui, bien que très-distincts, appartiennent à la même période : ils sont postérieurs au dépôt des calcaires moëllons. Les dolo- mites ont été portés au sommet de la montagne par le der- nier de ces exhaussements. M. Marcel de Serres mentionnne la présence d’une ammonite dans cette roche. (18) L'examen de cette montagne fournit de nouvelles preuves du peu de consistance des masses sédimentaires au moment où s’effectuaient ces révolutions : plusieurs fentes ont été remplies de haut en bas par un calcaire qui s’y est inséré, comme du mortier injecté par la main d’un maçon entre deux pierres. Trois planches jointes à ce Mémoire donnent des coupes de carrières qui représentent , parmi les faits citès, les plus intéressants. Ces planches acquièrent un intérêt particulier, lorsqu'on sait que, par suite des travaux du port de Cette, diverses parties de ce sol ont été attaquées, et que ce n’est plus que dans vos Actes que l’on peut étudier ces formations sous les rapports qui ont èté l’objet du travail que nous avons essayé d’analyser. Les puits artésiens sont une des applications les plus utiles de la géologie à l’économie domestique. Donner une eau abondante à un pays qui en est dépourvu, c’est frapper avec la baguette du législateur Hébreu le rocher qui doit désal- térer le peuple choisi. Il est aisé certes de concevoir que l’on soit ébloui de tels résultats, surtout lorsqu’à 160 lieues de dis- tance, des efforts soutenus ont été couronnés de succès. L'idée de reprendre à Bordeaux des travaux tentés infructueusement, il y a environ dix ans, a dù nécessairement renaître , et vous avez pensé que c'était un devoir pour la Société de chercher à éclairer ses concitoyens sur le degré de réussite qu’offrirait cette opération, Une Commission nommée par vous, et dont j'ai eu l'honneur d’être l'organe , a , en conséquence , étudié de nouveau la constitution du bassin tertiaire dé la Gironde, et elle a cru reconnaître, en faisant toutes résérves sur Pin- certitude qui résulte de la nature même de la question , que les chances de succès n'étaient pas les plus nombreuses , et que, dans tous les cas, il faudrait peut-être creuser encore à une assez grande profondeur, au-dessous des 200 mètres, que la sonde a déjà perforés, avant de rencontrer l’eau jaillissante. (19) Eufin, Messieurs, une donnée qui ne doit pas être négli- gée dans la solution de cette question , est l'incertitude sur la qualité de l’eau ; vous savez en effet qu’à Grenelle , l’eau du puits artésien est loin d’être potable, et qu’il se manifeste aussi des intermittences dans le courant du jet ascendant. RAPPORTS, LECTURES ; CONFÉRENCES, ENVOIS. Toutes les fois que la lecture des travaux des membres de la Socièté, ou les comptes-rendus d'ouvrages qui lui étaient offerts n’absorbaient pas la durée de vos séances , vous avez ouvert des conférences sur les divers points de l’histoire naturelle qu'il vous paraissait le plus important de fixer. Zoologie. — Je mentionnerai en première ligne les ana- lyses des leçons d’anatomie comparée, professée à la Faculté des sciences, que M. Bazin vous a présentées. Il vous a lu aussi, avant sa publication , quelques fragments de son ou- vrage, Du système nerveux de la vie végétative et de la vie animale. Je regrette que la qualité de l’auteur, membre de la Société Linnéenne de Bordeaux; ne me permette pas de dire combien M. Bazin s’y montre patient observateur, physiologiste profond. Je regrette surtout de ne pouvoir vous citer quelques-unes de ces pages , brillantes d’un style que Buffon n’eùt pas répudié, MM. Legrand et l’abbé Blatairou ont èté désignés pour soutenir une discussion sur l'instinct et l'intelligence des animaux ; discussion dans laquelle furent passées en revue et analysées les découvertes de MM. Frédéric Cuvier et Flourens, et qui occupa plusieurs séances successives. Botanique. — M. Petit-Laftte vous entretint d’une théorie nouvelle, relative aux effets de la gèlée sur les plantes, effets qui occasionnent presque toujours la mort du végétal. M. ( 20 ) Morren a cru pouvoir déduire de nombreuses expériences faites au jardin botanique de Liège , que c’est le dégagement de l’air contenu dans les liquides que renferment les cellules de la plante qui, s’introduisant dans des organes non destinés à le recevoir, décompose la sève et amène la mort du végétal. Cette théorie, adoptée et développée par M. Petit-Lafitte, séduisit plusieurs d’entre vous. Plusieurs aussi refusèrent de l’adopter et continuent à penser , avec l'abbé Haüy , que la congélation de l’eau tue les plantes, en serrant leur collet, atta- quant leurs racines, amenant la contraction des fibres et procurant la dilatation des fluides qui déchirent les organes. M. l'abbé Larrieu à lu une notice sur le Trifolium repens pedunculatum qu’il avait d’abord supposé former une espèce ; des recherches plus approfondies l’ont amenè à reconnaître que ce Trifolium était à peine une varièté ; qu’il pourrait bien ne constituer qu’une monstruositè. Souvent on rencontre sur les bords äe la mer, aux environs des ports maritimes, des plantes exotiques qui font l’étonne- ment du naturaliste, mais qui n’y séjournent pas long-temps, que quelques saisons suffisent pour faire disparaitre. Vous avez entendu de M. Billaudel, des développements sur cette question. De nombreuses observations ont été faites par cet Ingénieur, lorsqu'il était se aux aan du pont de Bor- daeux, sur les matériaux de délestage ivent dans le port de cette ville. Souvent, il y a reconnu sue ’il ne fallait pas chet- cher, ailleurs que dans ces transports fortuits du commerce, la présence de quelques plantes qui se montrent, pour ainsi dire, comme en passant, sur les bords de la mer , et dont quelques Botanistes ont par fois signalé la présence comme des faits extraordinaires et nouveaux. Géologie. — Parmi les nombreuses questions de Géologie, qui ont été à l’ordre du jour de vos séances , je n’en rappel- lerai qu’une des plus importantes, celle relative à Ja pré- (2) sence de la craie dans les landes. Jusqu'au moment où M. l'Ingénieur des mines Pigeon a constaté l'existence d’un banc crayeux sur les bords du ruisseau du Gat-Mort, entre Saint-Magne et Villagrain, on avait toujours supposé que le bassin tertiaire, dont le département de la Gironde fait partie, était très-profond , et l’on était porté à mesurer cette profon- deur d’après l’inclinaison des couches crayeuses de Royan au Nord . et de celles qui s'appuient au Sud, sur les contre-forts des Pyrénées. Le nouveau fait que je viens de citer, renverse celte hypothèse ; il indique déjà un relèvement du sol dans cet espace. La Société Linnéenne a pensé que ce fait pour- rait bien ne pas être sans liaison avec la découverte qui fut faite, en 1836 , de deux oursins appartenant à l'espèce Echi- nus Mileri. dans la commune de Blanquefort. En exami- pant le relief du sol, on reconnaît que ces deux points, Blanquefort et Villagrain, semblent faire partie d’une crête qui traverse les landes en diagonale. Quelle est la constitu- . tion de cette crête? Serait-elle toute entière crayeuse? Cette idée émise par M. Ch. Des Moulins mérite attention. La Société Linnéenne espère pouvoir en faire un jour un examen approfondi. M. Lagarde, instituteur à Martignas, a continué à vous faire des envois assez riches de fossiles ; les oursins qu'il vous a présentés, sont principalement remarquables par leur conser- vation et quelques-uns par leurs dimensions. Vous m'avez chargé de lui exprimer de nouveau publiquement vos remer- ciments. EXCURSIONS. Plusieurs excursions ont eu lieu, soit par des membres isolèment, soit par des Commissions; elles ont eu prin- cipalement pour objet la Botanique et la Conchyliologie. Je ne parlerai ici que des principaux résultats de ces courses dans les champs. 2 L (22) - A Pompignac , M. Laterrade a trouve l'Anchusa ltalica , qui n'avait été remarquée jusqu’à ce jour qu'aux environs de Libourne. A Fargues, MM. Laterrade et l’abbé Papeteau ont cueilli le Carex ovalis. A Beychac, les mêmes naturalistes ont observé le Crepis pulchra. Dans cette dernière excursion, ils remarquèrent à Pom- pignac un chêne qui mérite d’être mentionné par ses dimen- sions extraordinaires. Mesuré à 1" de hauteur , sa circonfé- rence est de 5" 67€; son élévation. est proportionnèe : les branches principales ressemblent à la base d’un fort chêne ordinaire. | A Montussan, ils admirèrent un cèdre du Liban déjà connu de la Société : à la bauteur d’un mètre au dessus du sol , il présente une circonférence de 2" 40 ; sa hauteur est de 17" environ ; il est âgé de 60 ans. Le Jardin des Plantes de Paris en renferme un qui aujourd’hui a une durée de 106 ans , et dont la circonférenee est de 3" 54. À cet âge, celui de Montussan aura probablement atteint ces dimensions, s’il ne les a pas dépassées. Conchyliologie fossile.— Des résultats très-remarquables ont été obtenus par notre correspondant , M. Michaud. Nous regrettons vivement qu'il ne puisse pas lai-même vous en pré- senter le précis, et d’être obligé de nous borner à indiquer les principales découvertes que quinze mois consécutifs d’explo- rations minutieuses lui ont permis de mettre sous vos yeux dans diverses séances. Le genre Spiricella, (Rang) a été découvert dans les envi- rons de Bordeaux. Une coquille, fort remarquable trouvée par M. Michaud, formera peut-être un nouveau genre voi- sin de.celui-ci. Le genre Haliotide, Haliotis, n’avait encore été rencontré (23 ) à l’état fossile que par M. Marcel de Serres, qui a donné la description de l’Halioti Philberti. Les investigations de M. Michaud lui ont fait découvrir ce genre dans les faluns de Bordeaux. Dans la propriété de M. Depiot Bachan, à Saucats, les fouilles ont mis au jour une petite Hélice fort curieuse , à peu prés de la taille et de la forme de l’Helix lenticula, Fèr. M. le Capitaine Michaud se propose de la dédier au propriè- taire du domaine où il a reçu un accueil si bienveillant dans ses excursions ; et il la nommera Helix Depiotii. Ce Conchyliologiste a aussi découvert des espèces nouvelles dans les genres Casques, Corbules, Cancellaires, Pleuro- tomes, Troques, Turbo, etc., etc. Il a rencontré le genre Pasmophore, indiqué dans le catalogue de M. le D.r Grateloup. Un os de poisson, dont la détermination a été confiée aux soins de M. Bazin, a aussi été découvert par M. Michaud. M. le docteur Henry Burguet a également fait des excur- sions dans la commune de Léognan, si riche en dépouilles fossiles. Il a exploré une portion de ce terrain qui n’avait pas encore été visitée , et a rapporté un grand nombre d'’es- pèces rares et parfaitement conservées. $. HI. AGRICULTURE. Vos travaux en Histoire Naturelle ne vous ont point fait négliger l'Agriculture. Quoique bien des Sociétés partagent aujourd’hui avec vous dans le Département la tâche de fayo- riser les progrès agricoles, vous n’en travaillez pas avec moins d’ardeur que le jour, où, seuls avec une section de l’Académie de Bordeaux , vous vous efforciez de travailler à son ayancement et de populariser les principes donnés par la science. Vous ne craignez pas de vous voir rayir ce qui (24) n’était pas un héritage , mais ce qui est plutôt un bien com- mun , qu’une nombreuse coopération ne peut que tendre à faire accroître. Ce ne sont point , en effet, des rivales les diverses Sociétés Agricoles qui se sont élevées à vos côlés : ce sont des corps animés du même esprit que vous ; celui d'augmenter la richesse de la patrie, de favoriser le bien- être social. Vous applaudissez donc à leurs travaux, comme vous avez applaudi à leur formation, puisqu'ils sont un nou- veau moyen d'atteindre le résultat vers lequel vous tendez, l'amélioration de l’Agriculture. ANNUAIRE AGRICOLE. Quoique les recherches de la Société sur l'Histoire Natu- relle soient constamment dirigées vers leurs applications à l'Agriculture , vous avez cru néanmoins que la publication de quelques conseils adressés plus spécialement aux hommes pratiques, auraient une heureuse influence. Ce motif vous a déterminé à publier en 1841 un Annuaire agricole, qui est le quatorziéme depuis vingt-trois années d’existence que compte la Société : je ne puis qu’en rappeler ici les princi- paux articles. Après une revue des principaux établissements du Dépar- tement qui offrent quelques rapports à l'Agriculture, se trouve une courte statistique de la Gironde, dont la Commission voulut bien nous charger. Dans une note, on a reproduit presque en son entier une èlègante notice sur l'Ingénieur des Ponts et Chaussées, Brémontier , due à M. Billaudel, dans laquelle il raconte la découverte des procédés d’ensemen- cement des dunes, et retrace la série d’essais qui ont conduit aux méthodes actuellement suivies. Une seconde note renfer- me quelques conseils adressés aux agriculteurs, pour leur faire sentir tout le prix des découvertes archéologiques qu’ils peuvent faire. 2 (25) M. Petit-Lafitte a traité de l'amendement des terres; il apprend à reconvaitre les sols calcaires ; sablonneux ou argi- leux ; indique leurs qualités et leurs défauts ; enseigne à en faire l’analyse ; montre dans quelles proportions il convient de les mélanger pour obtenir tel ou tel résultat; quelles plan- tes s’accommodent le mieux d’un terrain ou d’un autre ; enfin il indique deux autres opérations, le marnage et le chau- dage , que l’on considère plutôt comme des stimulants que comme des amendements. M. Laporte s’est long-tems occupé de la culture du mûrier. Ses travaux ont obtenu l'approbation des hommes les plus compétens. Vous avez cru qu’au moment où toutes les idées sont tournées vers l’industrie des vers-à-soie, il convenait de reproduire une instruction pratique sur cette culture. M. Jules Rieffel, Directeur de la ferme agricole de grand Jouan, venait de publier, dans le journal de l'Agriculture de l'Ouest de la France , un article qui trouvait une heureuse application dans le département de la Gironde. Vous avez jugé à propos d’en extraire un fragment sur la pratique du défrichement des Landes à la bêche. Eañio, M. le D. Henry Burguet a fourni plus que son con- tingent pour l'annuaire , en traitant des causes qui favorisent la multiplication des insectes nuisibles et des moyens de les traiter. Ce premier article est suivi d’une description des insectes les plus malfaisans et de l'indication des procédés les plus convenables, suivant chaque cas particulier , pour en obtenir la destruction. Deux petits traités, l’un, intitulé la Médecine des campa- gnes, par M. le D." Teulère, l’autre sur le Système métri- que, terminent votre recueil. SYNONYMIE DE LA VIGNE. Au premier abord, on pourrait s'étonner que la Société Linnéenne n’ait encore publié sur cet objet aucun travail 26 ) complet. Depuis 16 ans qu’elle possède un champ d'expérience, plusieurs fois , il a èté annoncé qn’elle s’occupait d’un cata- logue raisonné des 700 espèces ou variétés de vigne, qui sont réunies sur la propriété de Carbonnieux appartenant à MM. Bouchereau frères; mais cette promesse n’a pas encore étè remplie. Pour dissiper la surprise que peut faire naître cette circonstance , il me suffira sans doute de rappeler que cette œuvre de la formation d’une synonymie de la vigne a été successivement entreprise par Dupré de St-Maur , par l’abbè Rozier et par Bosc, qui aucuns n’ont pu la mener à fin. Sans pouvoir se flatter que ses efforts seront plus heureux, la Société Linnéenne espère cependant produire avant peu on catalogue raisonné de toutes les espèces et variétés cultivées sur le champ d'expérience. Ce travail occapera certainement une place l’année prochaine dans le Compte-Rendu de vos travaux. Aujourd’hui , je n’ai à mentionner que l’envoi qui a été fait par M. le Marquis de Fayolle d’une variété de vigne. Je dois aussi vous faire connaître que M. le Président de la Commission chargée de ce travail, M. Bouchereau jeune, a obtenu une médaille de la Société d’Horticalture pour la collection qu’il a envoyèe à l’exposition d'Automne. Il s'était borné à produire des échantillons d’un petit nombre de cé- pages, de ceux qui s’élaient le mieux conservés. On y remar- quait le raisin sultan de Smyrne qui, comme celui de Co- rinthe, offre la particularité de n’avoir pas de pepin, mais dont les graines sont beaucoup plus grosses. RAPPORTS, LECTURES , CONFÉRENCES ; ENVOIS DIVERS. Destruction du Puceron Lanigère. Sur la demande de M. Ramey, Jardinier-Pépiniériste, une Commission, dont M. Burguet a èté l’organe, a examiné un procèdé à l’aide duquel on préserverait les jeunes pommiers de l'atteinte du Puceron \ ( 27 ) Lanigère. On sait que cet insecte microscopique se développe avee une rapidité prodigieuse sur l'arbre dont il s'empare , qu'il en corrode l'écorce, le jette dans l’épuisement et ne tarde pas à le faire succomber. Souvent il. ne se borne pas à un seul pied : c’est toute ane pépinière qu’il envahit. M. Ramey croit qu'en trempant dans un mélange de di- verses substances les radicules des jeunes pommiers , elles acquièrent des propriétés qui se communiquant plus tard par la sève à l’arbre entier, en éloignent le Puceron Lanigère. La Commission, en vous rendant compte de son examen , n'a pas cru devoir se prononcer d’une manière absolue sur le procédé qui lui a été soumis. D’abord, rien ne lui a démontré quelles pouvaient être les modifications acquises par la plante après l’imbibition des radicules, pour que le Puceron Lanigère ne l’attaquât plus. Ensuite, les expériences faites n’ont été ni assez nombreuses , ni exécutées avec assez de précision pour qu’elles puissent servir de données certaines. La Com- mission a donc cru devoir inviter M. Ramey à rassembler de nouveaux faits et à les soumettre, lorsqu'il les croira complets, à l'examen de la Société, qui s'empressera, comme elle l'a déjà fait, de déléguer une Commission pour lui faire un rapport. Arbres des promenades publiques. Depuis l’établissement de l'éclairage au gaz de la ville de Bordeaux, tout le monde a remarqué qu’un grand nombre des arbres établis sur le bord des voies, qui jouissent de cet éclairage , a péri. Cette circonstance a fait penser que le gaz était la cause de cet effet désastreux; mais pour asseoir un jugement sur cette question, il faut que la science soit interrogée, Uae Commission a étè chargée par vous de l’examen de cette question. Un travail fort étendu a été préparé : vos commissaires ont pris OCCa- sion de cette circonstance pour jeter un coup-d’æil sur l’en- semble des plantations de Bordeaux ; examiner quelles sont (28) les causes de détérioration des arbres de nos promenades pu- bliques, indiquer les moyens d'améliorations qui existent , signaler les mesures à prendre pour éviter dans l’avenir le retour de ces fâcheux accidents. Ce travail étendu, dès qu’il aura pu être soumis à la Société en assemblée générale, sera livré à la publicité, OEnologie.— M. Housset vous à aussi communiqué quel- ques réflexions sur le commerce des vins à Bordeaux et sur les causes de sa décadence. D’après l’auteur, ce serait aux nombreuses fraudes qui se commettent ; que l’on devrait principalement attribuer l’état de souffrance qui excite tant de clameurs , et le remède dès lors, n'est pas de la compé- tence de la Société, Produits des Landes. — Vous avez admiré les superbes produits obtenus par M. le C.te de Puysegur , un des coloni- salteurs d'Arcachon, et dont il vous a adressé des échantillons; des belteraves, dont le poids s'élève jusqu’à 5,500 grammes, un turneps pesant 2500 grammes , une rave de Périgord pesant 4700 grammes, un chou pesant 4500 grammes, deux pommes de terre pesant 2400 grammes. M. de Kercado vous à aussi fait remeltre une rave de Périgord cueillie sur sa proprièlé de Gradignan , et pesant avec sa fane 8000 grammes. Des tubercules et des graines vous ont aussi été adressées par votre correspondant , M. le C.te de Ramsault. PRIX DÉCERNÉS. Ouvrage de M. Petit-Lafitte sur l'Agriculture sociale. — Dans plusieurs séances, M. Petit-Lafitte donna lecture des mémoires publiés depuis, sous le titre : De l'heureuse influ- ence, qu'est appelée à exercer l'Agriculture sur la Société moderne , et des moyens propres à assurer cette influence , principalement par l'enseignement agricole. (29) Après une introduction, dans laquelle il compare l’an- cienne et la nouvelle Société politique française, dans le but de signaler les dangers qui résaltent aujourd'hui du délais- sement des travaux rustiques , l’auteur examine les moyens actuellement employés comme encouragement ; et il n’hésite pas à les déclarer insuffisants. Suivant lui, pour obte- nir de vastes résultats, il faut s'élever plus haut qu’on ne l'a fait. C’est aux institutions sociales qu’il faut remonter. Il divise les agriculteurs en deux classes bien tranchées : les savant(s et ceux qui s’occupent de la pratique. Les savants ont mené l’Agriculture au rang des plus hautes sciences; mais leurs préceptes consignés dans les livres , ne frappent pas les praticiens. C’est à établir ce contact qu’il faut travailler. Les Comices pe conduisent qu’imparfaitement à ce but. On re- marque que les hommes pratiques s’en éloignent : il faut donc chereher d’autres moyens. Suivant l’auteur, les princi- paux sont : 1.0 d'attirer vers les champs la classe riche et élevée ; 2.0 de répandre la science dans les rangs inférieurs. Dans ce but, il demande que le système d'instruction, destiné aux classes rurales, reçoive des modifications, et que l’Agri- culture soit enfin dotée d’une organisation régulière , ait ses représentants officiels, comme le commerce et l’industrie. Je n’ai pas à faire ressortir le mérite de ce travail, La décision que vous avez prise en déclarant qu’il avait répondu à la question posée sous le n.° 259, dans votre programme de l’an dernier, manifeste clairement votre opinion. Compagnie agricole et industrielle d'Arcachon. — Les envois. qui vous ont élé faits de produits remarquables, obtenus dans les landes, n’étaient pas nécessaires pour attirer vos regards sur ces plages d’autant plus intéressantes qu’elles sont plus malheureuses. Dès 1823, époque à laquelle con- sultés par un des magistrats qui s’est le plus occupé de leur amélioration , par M. le Baron d’Haussez, vous lui adressâtes. (30) plusieurs rapports , dont la collection formerait un manuei d'exploitation des landes , vous vous êtes sans cesse préoc- cupès de l’état de ces contrées : vous avez suivi avec intérêt toutes les tentatives nouvelles qui étaient faites pour leur culture ; et aujourd’hui, vous avez la satisfaction de voir que c'est dans les voies que vous avez indiquées que l’on obtient les succès les plus remarquables. Cette circonstance était trop frappante, pour que vous ne jettassiez pas les yeux sur les travaux de la compagnie d’Ar- cachon. Tant de riches et puissantes associations ont englouti d'immenses capitaux dans les landes , que l’on a vu d’abord s'élever des doutes sur les résultats auxquels celle-ci pourrait arriver, Mais aujourd’hui ces doutes sont dissipés : le succès est assuré ; il est démontré que les irrigalions sont le pre- mier moyen à mettre en œuvre pour arriver à la conquête de ces landes, jadis réputées impropres à toute culture. Je voudrais qu’il me füt permis d’entrer dans le détail de ce vaste système d’arrosages, qui a déjà mis en cultures de vastes surfaces, et qui demandera plus tard des produits à 4,000 hectares ; mais ce serait anticiper sur le compte-rendu plus détaillé que va vous soumettre dans quelques instants un de nos collègues ; et je dois me borner à constater tout ce qu'il a fallu d’efforts soutenus , de dévouement patriotique , j'ose dire, pour atteindre en si peu de temps des succès aussi brillants. Ce sont ces efforts , ce dévouement auxquels vous avez été jaloux de vous associer, en les encourageant solen- nellement de votre approbation , et qui vous ont fait décider qu’une médaille serait décernée , dans cette séance publique, à l’association qui a réalisé de si beaux résultats. Maison agricole des jeunes Orphelins de Saint-Louis. — Vos récompenses ne s'adressent pas seulement à ceux dont çes vastes travaux attirent l’attention générale. Sur une moins (31) grande échelle , on peut obtenir des succès moins éclatants ; il est vrai ; mais auxquels est attaché un mérite aussi solide, un amour du bien non moins réel. Ce sont des caractères de ce genre que vous avez reconnus dans l’exploilation opérée par la colonie agricole de Saint-Louis, dirigée par M. l’abbé Buchou, secondé du frère François ; et lorsque je parle de travaux moins importants, ce n’est pas, bien entendu, l’œuvre en elle-même, cette colonie agricole d’enfants, que j'envisage. Sous ce rapport, au contraire , je ne saurais trop proclamer combien l’œuvre est grande , quelle immense portée y est attachée sous le rapport social ; déjà un corps savant de cette ville, considérant sous ce rapport cet établissement , lui a déféré une marque de son approbation. La Société Linnéenne, tout en reconnaissant l’importance de ce point de vue, s’est attachée plus spécialement à l'exploitation proprement dite , à la mise en culture d’an domaine de 45 hectares ; et lors- qu’elle a vu un sol regardé auparavant comme ingrat, amèë- lioré par des amendements de terre opérés avec intelligence, des produits remarquables obtenus par la main d’un enfant dressé à manier sans fatigue des instruments perfectionnés , lorsqu'elle a constaté que ce n’était pas conduit par la rou- tine, mais bien d’après les principes de la science, mise à leur portée, qu’agissaient ces jeunes élèves , alors elle a reconnu que, sous le rapport agricole, de même que sous le rapport social, l’établissement de Saint-Louis était un fait remarquable : elle l’a jugé digne de vos encouragements , et s’est empressée d'accorder une médaille d’argent à l’homme modeste, qui seconde avec tant de zèle les efforts de M. l'abbé Buchou , et qui dirige spécialement l’exploitation rurale. (32) $. I. PERSONNEL. Avant de parler des nouveaux Membres que la Société a vu s’adjoindre à elle , je dois rappeler les pertes que nous avons faites : il en est une même dont le souvenir sera long à s’ef- facer. Vous l'avez déjà présent à l’esprit, celui qui à une iniegencs FETÉRS à une Anagipaion ardente , joignait des t en géologie, M. l’abbé Labrousse. Plusieurs SR. de ce membre , consignés dans vos Actes, faisaient vivement désirer de recevoir de lui les communications plus importantes qui l’occupaient depuis long-temps , mais pour lesquelles vous n’avez trouvé dans ses papiers que des notes trop incomplètes pour être publiées. La mort est venue interrompre une vie qui eùt été si bien rem- plie. Pour nous, Messieurs , ce n’est pas seulement un savant que nous regrettons ; c’est un collègue dont les mœurs agréa- bles, le caractère bienveillant avaient obtenu l’amitié de tous; et nous avons d’autant plus déploré sa perte , qu’il est difficile de trouver réunies les qualités de l’esprit et du cœur que l’on remarquait en lui. Parmi vos correspondants, vous ayez appris la perte de M. Casimir Picard , médecin à Abbeville , membre de plu- sieurs Sociélés savantes. M. Picard était à la fleur de l’âge, lorsqu'il a succombé à une maladie de poitrine le 13 Mars 1841. Il n'avait que 35 ans et 3 mois. Ses derniers moments furent , comme sa vie toute entière , partagès entre la science et la religion. Depuis plusieurs années , il sentait la mort s'approcher, Cette idée ne semblait pas effrayante pour lui. Il s’attachait seulement à ne rien perdre des der- niers moments qui lui restaient à passer sur la terre , et dont chaque minute augmentait pour lui le prix : il n’en travaillait qu'avec plus d’ardeur, tout autant que ses forces le lui per- ; (33) mettaient, aux progrès de la science et à l’observation des faits scientifiques. Ses principaux ouvrages imprimés , sont : Observations botaniques sur le genre Sonchus. Etudes sur les Géraniées de la Somme et du Pas-de-Calais. Rapport sur un tableau de M. l’abbé Frére, ayant pour titre Philosophie de l'Histoire, etc. Deux notices sur des instruments celtiques en corne et en silex , trouvés dans le département de la Somme. Une notice et un rapport sur la culture du Polygonum tinctorium et sur l’extraction de l’indigo. M. Picard laisse entre autres manuscrits : Une histoire naturelle des Mollusques terrestres et fluvia- tiles du département de la Somme. Un grand trayail accompagné de planches sur les Déviations des Unio, travail dans lequel il démontre que la majeure partie des espèces nouvellement introduites dans le genre Unio, repose uniquement ou sur des déformations purement pathologiques , ou sur des variations de forme et d’âge, aux- quelles il applique le nom de déviations. Ce travail et les planches étaient terminées dès le mois de Septembre 1840 ; espérons qu’une des Sociétés savantes de la Picardie se fera un devoir de livrer à l’impression ces importants trayaux. Deux membres titulaires ont été obligés de quitter Bor- deaux : M. Legrand, sous-directeur des vivres de la marine, appelé au Hâvre, et M. l’abbé Papeteau, nommé curé à Sal- lebœuf. En exprimant des regrets de ne plus voir siéger dans vos séances des collègues, dont vous aviez appris, depuis long- temps, à apprécier lés travaux, je ne fais que me rendre l’in- terprète des sentiments que vous avez tous éprouvés. Le titre de correspondant qu’ils ont demandé et que vous leur avez accordé avec empressement , vous fait espérer que leur col- laboration vous sera toujours acquise. (34) La liste de vos correspondants s’est aussi accrue de plu- sieurs noms remarquables. Ce sont ceux de : MM. Le Vicomte de Srorz8erG ; Naturaliste à Louvain. Van Beneden, Professeur de Zoologie et d’Anatomie comparée , à l’Université Catholique de Louvain. Riquet, Capitaine au long-cours. Le Comte de RAMSAULT. Brocax , capitaine au long-cours. Le Vicomte de LacoconGe , Naturaliste, à Loupes. $: IV ie MANUSCRITS Notice sur le Trifolium repens pedunculatum, par M. l’abbè Larrieu , membre titulaire, De la végétation du lieu dit La Calle, et de quelques au- tres localités de l’Algérie, par M. Durieu de Maisonneuve , correspondant. Notice sur la culture de la pomme de terre, par M. le V.te de Lacolonge, correspondant. Mémoire sur deux nouvelles espèces de Térébratules , par M. d’Hombres-Firmas , correspondant. OUVRAGES IMPRIMÉS. Du Système nerveux de la vie animale et de la vie végé- tative , par M. Bazin ; De l’heureuse influence qu’est appelée à exercer l’Agricul- ture sur les Sociétés modernes , par M. Lafitte ; Description des Gastéropodes fossiles des terrains terrains du Piémont, par MM. Bellardi et Michelotty ; Description des Cancellaires fossiles du Piémont, par M. Bellardi ; De l’Influence des irrigations , par M. C. P., ancien Ingé- nieur au service de l’État ; Voyage ( suite du ) de M. D'Orbigny , dans l'Amérique du Sud ; } } Tableau relatif à la culture et à la taille du Màrier , par M. de Ramsault , correspondant ; Délibérations du Conseil-Général ( session de 1840 ):; Ampélographie, par M. le comte Odart ; Alphonse , par M. l’abbé Mitraud , président de la Société Linnénne de la Haute-Vienne et correspondant de celle de Bordeaux ; Eléments de la Faune française, par M. Braguier ; Histoire de l’Epizootie aptheuse de 1840 , par M. Régère ; Notice sur les travaux de la Société de Médecine de Bor- deaux , par M. Burguet ; Nouvelles recherches anatomiques sur le Nautile, par M. A. Valanciennes ; Opuscule sur les causes de la coloration en vert, de cer- taines huîtres, par le mème. ( Ces deux opuscules ont été offerts par M. Michaud). Monographia degli echinidi fossili del Piemonte, dal dottori Eugenia Sismonda ; Monographia del genere Murex , por M. Michelloti ; Stutdii su talune Variazioni , etc. , por M. Carlo Porro ; Rapport sur le Polygonum tinctorium ; Rapport sur un ouvrage relatif à la mesure d’un arc du parallèle moyen , par M. Dellaret du Feix. M. le Ministre de l’Instruction publique vous à fait deux envois de livres, qui comprennent les ouvrages suivants : La collection des ouvrages sur l'Agriculture de M. Mony de Mornay, qui se comppsent des livres du Caltivateur , du Jardinier, du Forestier, de Comptabilité et d'économie rurale La Flore du centre de la France , par A. Boreau ; Id. du Bassin sous-Pyrénéen , al — ; La Maison rustique, par M. de Châtea Rapport à M. le Ministre de Etouéenr Sons l’étude des cultures , par M. Nivière ; 36 ) Cours d'Agriculture , par Raspail ; Tableau de la Flore parisienne , par Baulier ; Nécessité de s'occuper de la prospérité de l’Agriculture, par M. L. de Villeneuve ; + L’Amateur de chevaux de courses, par Apperlin , Mémoire sur les froments cultivés dans la Loire-Inférieure, par Boterf; L’art d’élever les vers a soie, par Pillot ; Exposition du système des Vents , par Lartigue. Extrait de recherches sur les révolations du globe, par Elie de Beaumont ; Considérations générales sur les Volcans , par Girardin ; Leçons de Botanique, par Aug. de Saint-Hilaire ; Principes élémentaires de pharmaceutique, par Cap ; Les Bains de la Suisse. Cours d’hygiène vétérinaire , par Grognar. Eléments de chimie minérale , par Hoefer. Essai d'hygiène , par Motard ; Rapport sur le: eaux de Vichy , par Patissier. Cours de Cosmographie , par A. Mutel ; Cours d’Algèbre, par le même ; De l’air comprimé , par Andraut. Compiément de Mathématiques spéciales, par Blanchet. Traité de la thèorie des fonctions , par Cournot. JOURNAUX. Mémorial encyclopédique. Annales de la Société royale et centrale d'Agriculture. Le Cultivateur. Le Propagateur de l’industrie de la soie en France. Mémoires de la Société d'Agriculture et d'économie prati- que de la Martinique. Mémoires de la Société des sciences et arts de Limoges. ( 37 Annales de la Société d’Horticulture de Paris. Journal des Progrès agricoles du Midi de la France. Bulletin du Journal d'Agriculture de Toulouse. Bulletin de la Société départementale d’Agricalture de la Haute-Mar Balletin _ travaux de la Société départementale d’Agri- culture de la Marne. Mémoire de la Société d'Histoire Naturelle de Strasbourg. Mémoire de la Société royale des Sciences et Arts de Lille. Mémoire de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers. Journal d'Agriculture du Midi de la France. Annales des sciences physiques et naturelles de Lyon. Tablettes historiques de l'Auvergne, par Bouillet. L’Ami des Champs. Journal de Médecine pratique. Journal d’Agriculture pratique. Comice agricole de l’arrondissement de Moissac. Bulletin de la Société Géologique de France. Compte-rendu des trayaux de la Société Linnéenne de Lyon, pendant les années 1830-40. Mémoire de la Société royale des Sciences, Lettres et Arts de Nan Mémoires de la Société physique et d'Histoire naturelle de Genève. Voilà, Messieurs, le tableau que j'avais à présenter des divers objets qui vous ont occupé pendant l’année 1840-41. Les encouragements que vous avez reçus de l'autorité , l’es- poir d’apporter quelque modeste gerbe à ce brillant faisceau de sciences qui jette tant d’éclat sur notre patrie, vous soutien- dront toujours ; et vous continuerez à marcher en commun dans une carrière, dont le but aura déjà légitimé vos efforts, si vous n’élies pas assez heureux pour la parcourir avec succès- 3 PROGRAMME DES PRIX PROPOSÉS POUR ÊTRE DÉCERNÉS DANS LA SÉANCE PUBLIQUE D'HIVER DE L'ANNÉE 1842, et des Années suivantes, jusqu’en 1845. —— 0e —— X: HISTOIRE NATURELLE. $ 1.— La Société, conformément aux dispositions de ses programmes de 1840 et 1841, maintient au concours, jus- qu’en 1845, les sujets de prix suivants qui lui paraissent dignes de l'attention de toutes les personnes s’occupant d'Histoire Naturelle et qu’elle recommande de nouveau à leur zèle et à leurs lumières. « 1.0 Indiquer la végétation propre à chaque nature de » terrains composant le bassin géologique de la Gironde ». Prix : Une Médaille d'argent. « 2.0 Quelle part ont eu les Savants, les Sociétés et les » Établissements scientifiques du Midi de la France, aux » progrès de l'Histoire naturelle en général ». Prix : Une Médaille d'argent grand module. $ IL. — La Société maintient également au concours pour 1842, la disposition suivante de son programme. « Elle promet une Médaille d'argent, à celui qui lui en- » verra le Catalogue d’une partie des animaux vivants qui » existent dans l’un des départements du Midi de la France, » dont les productions n’ont pas encore été publiées ». (39) Quoique l’année dernière, un travail de M. Lesson , cor- respondant , sur la Faune du département de la Charente- inférieure , ait obtenu ce prix; néanmoins comme ce n’est que la {.'° partie d’un catalogue raisonné dont la Société espère recevoir un jour la suite, qu’en outre des travaux semblables sont à faire pour bien d’autres départements méri- dionaux , on n’a pas hésité à reproduire cette question. $ I. Toujours dans le but d’ajouter aux matériaux qu’elle possède dèjà sur l'Histoire Naturelle du département de la Gironde , la Société, comme «lle n’a cessé de le faire depuis l’année 1839, « Promet des médailles d'encouragement à ceux qui lui » auraient communiqué le plus de faits ou de matériaux » attestant des recherches suivies et propres à éclairer la » Géologie, ou une autre branche de l'Histoire Naturelle, » dans le département de la Gironde ». La Société se plaît à reconnaître que les personnes aux- quelles elle a distribué des médailles, en réponse à cet article du programme , ont continué à lui adresser des communica- tions intéressantes , à lui faire des envois précieux : ele leur en exprime de nouveau sa reconnaissance , et quoique plu- sieurs fois décerné, elle a maintenu le prix ci-dessus, dans l'espoir de voir accroître le nombre de ces amis des sciences naturelles. $ IV.— Les Géologues ne sont pas d’accord sur le rang qu’occupent le calcaire grossier et le calcaire lacustre dans les étages inférieurs du bassin géologique de la Gironde. «1.9 La Société Linnéenne , dans le but d'éclairer cette » grande question, promet une médaille d'argent grand mo- » dule, à celui qui lui présentera le résumé des diverses idées » émises à ce sujet, se sera livré à des recherches détail- » lées, et pourra contribuer à la solution.du problème auquel » donnent lieu les différentes manières de voir de MM. Ami » Boué, Dufrénoy , Drouot , etc...» « 2.° Elle promet encore une médaille d'argent à celuï qu; » lui présentera, accompagnés de tous les détails nécessaires, » plusieurs relevés des coupes de terrains qu’il aura êté » possible de recueillir des mouvements de terre, auxquels » ont donné lieu les travaux du canal latéral à la Garonne, » de Toulouse à Castets ». $ V.— Désireuse de prévenir des accidents qui se renou- vellent trop souvent et d’appeler l’attention des naturalistes sur une partie de la Physiologie végétale encore très-obscure , la Société met au concours la question suivante : « Quels sont » les Champignons comestibles de la Gironde, leurs noms » scientifiques et vulgaires , leur description botanique, les » caractères qui les font distinguer des espèces vénéneuses » qui s’en rapprochent le plus. Les Mémoires sur cette question, devront comprendre, non-seulement les champignons reconnus comestibles dans le département, mais encore ceux qui croissant dans la Gironde, servent d’aliments dans les autres parties de la France ». Prix : Une Médaille d'argent. IL. AGRICULTURE , ÉCONOMIE RURALE ET HORTICULTURE. $ VI. La Société maintient au concours, jusqu’en 1845 inclusivement , les questions suivantes , dont plusieurs sont déjà portées dans son programme de 1841. « 4.9 Faire la récapitulation et l’histoire des plantes intro- » duites dans la grande culture de la Gironde , depuis le com- » mencement du XIX.m"e siècle, et indiquer les avantages » particuliers à chacune de ces plantes ». Prix : Une Médaille d'argent. « 2.0 Rechercher les meilleurs moyens de procurer à (H) » l’agriculture les capitaux qu’elle réclame et dont l’absence » est pour elle une cause de langueur qu'aucune autre me- » sure ne saurait corriger. Présenter à ce sujet le tableau des » systèmes proposés et des tentatives déjà faites par les éco- » nomistes et les compagnies qui se sont occupés de cette » importante question ». Prix : Une Médaille d'argent grand module, et, s’il y a lieu, Une Médaille d'or. $ VII. Le Programme de 1841 portait la disposition ci- après : À » Indiquer, d’une manière claire et précise, en s’appuyant » sur les faits historiques , la relation directe qui a toujours » existé entre le bien-être des sociétés, et une juste consi- » dération accordée à l’agriculture. Appliquer le résultat de » ces recherches à l’époque actuelle et faire connaître les » moyens qu’il conviendrait de mettre en usage pour rendre à » l’agriculture, envisagée comme l’une des conditions du bon- » heur social, le rang qui lui est naturellement dévolu et qui » assurera de nouveau son heureuse influence ». Prix : Une médaille d'argent grand module. Cette question ayant été résolue par un membre de la So- ciété , elle la retire du concours. $ VIIL. Jusqu'à ce jour , tous les efforts faits pour répan- dre la science agricole ont eu pour tendance de faire descen- dre jusqu'aux agriculteurs-pratiques, les théories des savants. On sait si ce but a été complètement atteint. La Société pense que le moment est venu de procèder par d’autres moyens, et de faire enseigner dès l’enfance par la voix même des ins- tituteurs primaires , les notions d’agriculture qui doivent être sinon le but, au moins le complément indispensable de toute instruction donnée aux classes rurales. En conséquence, la Société promet : Une médaille de bronze grand module : (4) » À l’instituteur primaire , exerçant dans une commune rurale de la Gironde , qui aura compris dans son système d’enseignement, les principes élémentaires de l’art agricole ». Pour obtenir ce prix , l’instituteur , qui croira y avoir des droits, enverra à la Sociétè , à l'appui de sa demande, des ceitificats constatant les circonstances qu’a eu en vue la So- cièté. Les signatures du Maire et du Curë du lieu devront figurer sur ce certificat. $ IX. Parmi les diverses exploitations rurales qui ont at- tiré l’attention de la Société, il en est deux qui ont paru principalement remarquables . Sur les rapports qui lui ont été présentés , elle a dècidé qu’elle leur témoignerait publique- ment son approbation , en leur distribuant dans cette séance des médailles. Ainsi elle décerne : 1.° A Messieurs les membres de la Compagnie Agricole et Industrielle d'Arcachon, qui lai ont plusieurs fois adressé des échantillons de leurs beaux produits et dont les travaux de défrichement et le grand systéme d’irrigations ont montré tout le parti qu’il ètait possible de tirer du sol landais ; à cette Compagnie , la première qui ait appliqué en grand et avec succès , à la mise en culture des landes , le système d’as- sociation par actions. Une médaille d'argent grand module. 2.° Au Frère François, de la corporation religieuse de S. François de Sales, pour le savoir, le zèle, le dévouement dont il n’a cessé de faire preuve, depuis qu’il dirige les cultures de la Maison agricole des Jeunes Orphelins de St- Louis, fondée par M. l'abbé Buchou, vicaire-général d'Alger. Une médaille d'argent. $ IX. L’exemple donné par les exploitations des deux lau- réats, est la meilleure preuve des résultats auxquels peut prétendre l’agriculteur éclairé. Cet exemple est bien aussi le (#3) meilleur encouragement pour les améliorations rurales. Afin d’encourager encore cette tendance , la Société » promet Une médaille d'argent au propriétaire qui aura » réalisé sur un vaste domaine de notables progrès , soil » par des amendemens de terre, soit par des irrigations, » ou dont les belles cultures auront été obtenues par des » procédés perfectionnés ». DISPOSITIONS GÈNERALES. 1.0 Les Mémoires envoyés au concours doivent porter une épigraphe et un billet cacheté renfermant cette même épi- graphe , le nom du concurrent et son adresse. 2.0 Les billets ne seront ouverts que lorsque les Mémoires auront été jugés dignes du prix, ou de toute autre récom- pense. 3.0 Toutes les personnes , hors les Membres résidants de la Société, sont admises à concourir. 4.° Les Mémoires couronnés par la Société , devenant sa propriété, ne pourront être publiès sans son autorisation. 5.9 Ils devront être écrits en français ou en latin et remis au Secrétariat-Général de la Société , avant le 15 Août 1842. Délibéré et arrêté, en séance générale , à Bordeaux , hôtel Michel-Montaigne , le Samedi 27 Octobre 1841. J.F. LATERRADE, Directeur. Pour le président empêché : Le Président honoraire , Bi TEULÈRE, ».-". L. LAMOTHE, Secrétaire-Général. Pour copie conforme : Le Secrétaire du Conseil , CH, LATERRADE. (44) COMPTE-RENDU SÉANGE PUBLIQUE D'HIVER DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE. Le Lundi, 4 Novewbre , jour de Saint-Charles , et en me- moire de CHarLes Linné , la Socièté Linnéenne a tenu sa séance publique d'hiver , dans la grande salle de l’Acadèmie, à l'hôtel du Musée. Cette belle salle , éclairée au gaz , présentait dans le fond un véritable bosquet dû aux soins de M. Boyer, pépiniériste, membre titulaire, Deux beaux Camelias dont le plus grand était déjà couvert d’une multitude de fleurs roses avaient été envoyés par M. Gérand-Catros, correspondant : le bureau était couvert d’instruments agricoles modèles de M. Hallié, membre du Conseil et de superbes bouquets de Dhalias qui provenaient de chez M. Vignes, président de la Société d’Horticulture et de chez M. Crespy, trésorier de la même Société. Des racines de betteraves , de navets, etc. , remar- quables par leur grosseur et leur beauté, provenant des cul- {ares de M. le Comte de Kercado , dans les landes de Gradi- gnan , ont fixé de l'attention de la nombreuse assemblée qui remplissait la salle, Des bouquets ont été offerts à toutes les Dames. MéGr. L’ArCHEvVÈQUuE , MM. de Langalerie, Secrétaire- Général de l’Archevêché, et titulaire de la Socièté, le Curé de Lesparre , le docteur Révolat père, le docteur Montaud, pharmacien en chef, en retraite , honoraires de la Société , étaient placés au buréau. (45) A 7 heures et demie , M. le docteur Teulère, président honoraire , a ouvert la séance par le discours suivant ( Voy. page 3 ). Le Secrétaire-Général , M. Lamothe, a présenté la notice des travaux annuels, qu’il a fait précéder de réflexions inté- ressantes sur l’étude des sciences physiques. Une excursion dans les landes de la Compagnie d’Arca- chon, avec des détails sur le défrichement et leur culture; par M. Petit-Lafitte, Trésorier de la Société, a ensuite fixé l'attention de l’auditoire. Le Programme des Prix a été lu par M. Hallié. M. le Président a proclamé les prix dans l’ordre suivant : 1.0 Une médaille d'argent grand module, A MM. les Membres de la Compagnie agricole et industri- elle d’Arcahon. 2,0 Une médaille d'argent, Au Frère François directeur des cultures de la Maison- Agricole des Jeunes Orphelins de Saint-Louis, foudée par M. l’abbèé Buchou, Vicaire-Général d’Alger. C’est au milieu des applaudissements de l’assemblée que M. Cazeaux , l’un des membres de la Compagnie d'Arcachon, a reçu la couronne et la médaille. Celles du Frère François, ont été remises , en son absence, à M. l’abbé de Langalerie. Le Directeur, M. Laterrade, a présenté un précis de l’histoire de la Botanique à Bordeaux, pendant le XVII." et XVIII. me siècle. Il a terminé son discours par une esquisse rapide de la 24.me fête Linnéenne. ( Voyez page 46 ). M. Dumoulin , archiviste, a lu des considérations générales sur l’Histoire Naturelle, considérations qu’il a accompagnées de réflexions justes et de citations intéressantes. ( Extrait de l’Ami nes CHamrs . 7" TABLEAU de la 244 (Extrait du Discours prononcé à la Séance publique d'Hiver de la Société Linnéenne, le 4 Novembre dernier, par M. LATERRADE , Directeur ). Après avoir suivi l’histoire de la Botanique à Bordeaux , pendant le XVIL.e le XVIIL.e siècle, l’auteur arrive à l’ori- gine de la fête Linnéenne que la Bibliothèque physico-écono- mique (Paris, 1820 ) fait remonter vers 1780 ; il continue en ces termes : C’est l’anniversaire de cette ancienne fête » de celle de CHarLes LINNÉ, que nous célébrons aujourd’hui; car la nouvelle , nous pourrions dire Ja grande fête Linnéenne qui a lieu en plein air a été fixée, depuis 1818, au jeudi qui suit la fête de Saint-Jean-Baptiste , au moment où la vègélation se présente avec le plus de force et d’abondance dans nos campagnes fleuries. Elle à été célébrée pour la vingt-quatrième fois le 4 .er Juillet dernier, à La Teste, où notre honorable collègue, M. Chantelat a trouvé sur les bords de l'étang de Cazeaux, la superbe Lobelie de Dortmann | 1), dans le seul site qu’on (1) Lobelia Dortmanna , Flore bordelaise, pag. 408. (47) lui connaisse en France ; à NARBONNE , d’où notre zélé corres- pondant , M. Viramond , nous envoie chaque année des obser- vations météorologiques et a ricoles aussi exactes qu’éten- dues ; à CosLépaa , dans les Basses-Pyrénées , sous la prési- dence de M. le baron de Vallier, etce., ete. À LA MARTINIQUE ( nous parlons ici de la fête de 1840, le procès-verbal de la solennité de cette année ne nous étant pas encore parvenu ), la Socièté d'Agriculture de cette île , qui a adopté notre fête, a parcouru dans l’exeursion à laquelle elle s’est livrée, des sites bien intéressants , et nous regret- tons de ne pouvoir donner ici l’élégante description qu’en a faite le secrétaire M. Artaud. Nous voudrions pouvoir vous reprèsenter comme il les dépeint , ces immenses touffes de bambous, géants des graminées , qui s'élèvent à côté de ces fougères en arbres, qui reportent la pensée à cette végétation primitive de l’une de ces époques antérieures aux temps his- toriques, et ce panic humble et couché ( panicum lœve) que foulaient à leurs pieds nos collègues, et ces chaumes robustes qui s’élancent du fond des abymes en gerbes de trente à quarante mètres pour balancer leur cime au-dessus des plus grands arbres dont ils sont environnés , et presque à côté de l’adianthe aux tiges capillaires; le polypode cyathée qui s'élève comme une colonne majesteuse surmontée d’un riche et large chapiteau , ou plutôt comme le palmier de la Crypto- gamie. La Société Linnéenne de Borpraux avait choisi cette année la commune de Saint-Médard en Jalle, où la grande excursion a été dirigée par l’un des vice-présidents, notre honorable collègue M. Hallié, après le discours duquel on a entendu les lectures de MM. le Capitaine Michaud, Petit- Lafitte et Lagarde. Je suis privé, Messieurs, de vous rendre compte de cette excursion à laquelle je ne pus prendre part , ( 48 ) affligé comme je l’étais de la perte alors encore si récente et toujours si sensible d’un fils qui malgré son ètat habituel de souffrance, m'avait si souvent aidé dans mes recherches et auquel nous devons tant d’espèces rares de notre Flore. Seu- lement accompagné de quelques amis, de quelques-uns d’entre vous (4), je me rendis à Arlac, car je m'étais dit dans ma douleur : j'irai du moins en ce jour et pour payer mon tribut à une solennitè qui m’est chère, j'irai voir le berceau de la fête ; ik sera sans ombre puisque le saule a été coupé, mais il ne sera pas sans souvenir ! (1) MM. Delcher. correspondant à Castillon, Boyer , l'abbé Papéteaud, Régère, Ch. Laterrade, titulaires, et quelques élèves assistaient à cette excursion. { Extrait de l'AMI DES CHAMPS). IMPRIMERIE DE TH. LAFARGUE , LIBRAIRE , Rue du Puits Bagne-Cap, N. 8, à Bonnzaux. Drnisse | a doc Lin. / F . PA ; A 2 “ ; à CV Vue à da paili . plane l'AMioe ais 4) free FA Le PA RER" HI GE A0 1818, DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. ZOOLOGIE. V. DE queiques MoLLusques nouveaux , des terrains infrà-jurassiques et de la craie compacte inférieure du Midi de la France ; par M. Mancez De SErRrs. On découvre , dans les terrains secondaires du Midi de la France, deux corps organisés fossiles, qui ont depuis long- temps attiré l'attention, à raison de la singularité de leurs formes et de leur nombre; mais sur lesquels aucun de ceux qui les ont décrits, n’ont pu être fixés. Pour remplir cette lacune , et montrer leurs analogies , soit avec d’autres espèces fossiles soit avec certaines espèces vivantes, on nous per- mettra d’entrer dans quelques détails, sur leur organisation. Nous commencerons l’élude de ces deux corps organisés , par celui que l’on rencontre dans les terrains les plus anciens, et nous nous occuperons ensuite du mollusque qui appartient à des terrains plus récents. Nous nommerons le premier de ces genres 7isoa, et le second Visea, noms dérivés de la Fable, qui considérait les Tisoa et les Nisea, comme des nymphes originaires des mers. (84) Le genre Tisou appartient aux terrains secondaires de l'étage moyen. On le rencontre, en effet, dans les marnes du lias ou dans les marnes superposées immédiatement au cal- caire gris à Bélemnites. Cette roche se montre, comme on le sait, à peu près constamment supérieure au lias. | Les Tisoa se présentent dans ces deux ordres de terrains, du reste fort rapprochés. dans la série des formalions, avec les mêmes caractères , les mêmes formes et les mêmes appa- rences. Ils se montrent dans ces marnes par lignes horizon- tales et assez continues ; TT le plus ordinairement placés perpendiculair nt aux hes qui les renferment. Quant à leur direction, € le |eoïncide assez bien avec celle de ces couches, constituait au Faitfen d’elles de petits lits, de différentes épaisseurs. Il ne reste rien du test de ce mollusque, si ce n’est une mince pellicule, plus ou moins striée , et très-peu apparente : la plus grande partie, et sou- vent la totalité de ces corps organisés , ayant été transfor- mée, en marne calcaire plus compacte , que les couches marneuses dont ils sont enveloppèés. Cette plus grande com- pacité , et cette plus grande dureté, ont probablement été la cause de la conservation des Tisoa au milieu des marnes feuilletées, et souvent émietiées dans lesquelles on les ren- contre. Les Tisoa comme les Belemnosepia, les Ammonites et les Nisea que nous décrirons plus tard , devaient vivre, en quel- que sorte , en société, à en juger par le nombre des indivi- dus que l’on. en découyre dans les gissements où on les ob- serve. Malheureusement, on en rencontre fort peu d’entiers, la plupart sont en effet brisés et fracturès par portions plus on moins considérables. ( 85 ) 1. D'un fossile nouveau découvert dans le calcaire et les marnes jurassiques, immédiatement supérieures au lias, dans diverses localités du Midi de la France. 1.°— Descriprion pu FOSSILE. Corps ovalaire , généralement renllé dans sa partie mo- yenne et légèrement éfilé à ses deux ( extrémités imitant assez bien la forme. ee concom| mince finement strié, l’autre , et plus ou moins parallèles. Leurs ouvertures exté- rieures placèes constamment vers l'extrémité ia plus large. Ce corps se termine par un sommet assez grêle ; mais moins Proportionnellement que celui des Bélemnites. Cette description convient sans doute à peu près à tous les individus qui font partie de ce genre: mais elle a besoin d’être étendue, lorsqu'on considère les diverses apparences que présentent les Pseudo-morphes de ce singulier animal, ou pour mieux dire , d’une seule de ses parties. En effet, ces Pseudo-morphes paraissent dues à la transfor- mation en carbonate calcaire , d’une portion dure, coriacée, qui se trouvait probablement dans l'intérieur du corps des Tisoa comme les Bélemnites dans les Belemnosepia. Du moins, il est difficile d’après la forme des Tisoa, de ne point les considérer comme des coquilles intérieures , logées dans les corps d’un mollusque analogue aux Poulpes et aux Sèches. Ce rapprochement peut faire saisir les affinités qu’ils ont avec les Bélemnites. On ne concevrait pas, d’après leur forme pleine, sans aucune autre cavité apparente que celle de leurs siphons intérieurs , comment ces corps ainsi solides , auraient pu servir à loger un animal quelconque. (86) En effet, pour qu'un animal quelconque pût y tenir, il aurait fallu qu’il trouvät quelque part un point d'appui , ou enfin , un espace propre à le renfermer. Or, le test de ces singuliers corps est extrêmement mince , à peu près lisse, ou du moins très-finement strié. Il n’annonce donc pas, qu'il ait jamais pu servir d'attache , à des portions musculaires , comme d’un autre côté , il ne présente d'autre vide que celui occupé par les siphons ; il est impossible d’y voir autre chose, qu’une sorte de Bélemnite à siphon moyen, et non _—_— comme celui qui existe chez ce dernier. On se demande, quel. pouvait | être l'usage de ces siphons intérieurs , qui parcourent à js près parallèlement tout l’in- térieur du corps cylindrique ( ou coquille, venant s’ouvrir vers son extrémité la plus renflée. Il convient avant tout, de s'assurer , si le nombre de ces siphons est réellement cons- tant et s’il est réduit à deux. L'observation prouve que ce nombre est à peu près général; du moins il en était ainsi, chez les deux cents individus que nous en avons étudié et les milliers que nous en avons vu. Mais dans ce grand nombre k trois seulement nous ont paru à peu près complets ; et parmi eux , un seul fait partie de nos collections ( 1 ). | A la vérité , nous avons cru en reconnaître , chez plusieurs individus différents, quatre et même cinq, non pas de véri- tables siphons , mais des trous plus ou moins cylindriques , et analogues à ces organes. Cette observation n'avait pas échappé à la sagacité de M. D’Hombres-Firmas , qui a aussi publié quelques observations sur ce fossile problématique (2). (4) Ces deux individus complets appartiennent l’un à M. Théo- bald , géologue allemand , qui habite Montpellier, et Pautre à M. le D." Leroy des Barres, de Paris. (2) Bibliothèque universelle de Genève , T. XXX , n.° 40, Avril 1839. Page #12 (87) Nous ferons d'abord remarquer que les véritables. siphons s’écartent peu du centre , et traversent la masse entière , ou si l’on veut, la coquille entière des Zisoa. Leurs diamètres assez égaux sont généralement propor- tionnés à la grosseur ou au volume de cette coquille. Sous ce rapport, ils présentent une régularité remarquable. Les faux siphons ou trous qui en imitent un peu la forme , ont au contraire des positions fort irrégulières , ainsi que des diamètres tout-à-fait inégaux. ne traversent pas non plus la totalité du corps du Tisoa. Quelquefois même, on découvre un plus grand nombre de ces trous au dehors, ou vers la surface externe de ces coquilles que l’on en aperçoit dans la partie interne correspondante. Cette dernière circonstance prouve, ce semble, de la manière la plus évidente, qu'il n’y a rien de commun entr'eux et les ‘véritables siphons médians. Enfin, ce qui nous a tout-à-fait convaincu , c'est que dans un individu de ce genre, nous avons reconnu, vers la face extérne de ve corps, plus de douze de ces trous tubu- laires , remplis, comme les autres, par la même matière calcaire , en laquelle les Tisoa ont été transformés. Ces trous assez pelits, sont fort rapprochés les uns des autres, ainsi qu’on le juge aisément. Mais, ce qui est non moins particu- lier ;: il en existe également, en assez grand nombre sur la presque totalité de la circonférence de ces corps. IL parait donc constant, que les Tisoa n’ont que deux véritables siphons , et ceux-ci sont constamment disposés vers le centre. Ces siphons offrent une autre singularité assez remarquable. On ve les observe guère que chez les gros indi- vidus, c’est-à-dire, chez ceux dont le diamètre, atteint vers leur extrémité supérieure , 0,080 à 0,120. L'un de ces siphons paraît (raversé par une sorte de cavité étroite, latéra- lement disposée de chaque côté de cet organe , en sorte que (88) leur figure rappelle presque la forme d’une vertèbre , dont le siphon serait le corps, et les cavités latérales les apophyses transverses. Il en est d’autres qui par l’effet du croisement de ces fissures , offrent comme une astérie à quatre branches assez nettement dessinée, pour se tromper à cet égard, si l’on ne devinait pas facilement la cause de la régularité de ces fissures. Si nous avons {parlé de ces singulières dispositions , c’est afin de ne rien omettre de l’histoire de notre} fossile. Mais à yrai dire, elles nous paraissent tout-à-fait accidentelles, et tenir à une circonstance du retrait du calcaire, qui compose ces Pseudo-morphes. Aussi, ces fentes sont-elles complète- ment remplies par une matière plus dure , plus coloriée , que celle qui compose les coquilles intérieures. Les siphons avaient peut-être pour usage de fixer par un appareil charou ou musculaire, la partie supérieure de l’ani- mal des Tisoa , avec la portion testacèe renfermée en entier dans l'intérieur de son corps ou de son sac, à peu près comme les Bélemnites l’étaient dans celui des Belemnosepia. La nature actuelle, nous en offre également des exemples dans les pièces solides, dorsales des Poulpes ou les portions calcaires des Sèches. Ces siphons pouvaient encore servir à l'animal des Zisoa pour s'élever et s’abaisser à son gré dans le sens des eaux ë dans lesquelles il vivait, suivant qu'il en remplissait l’inté- rieur , soit d'air , soit d’eau. Les Belemnosepia offrent bien aussi un siphon; mais au lieu d’être placé dans la partie moyenne de l’intérieur de leurs coquilles, il est au contraire marginal. Ce siphon unique n’avait donc pas , pour ces animaux, la même importance , que celle que devaient avoir pour les Z;s0a leurs doubles siphons. (89) Aussi, à raison de celte circonstance, nous ayons donné, à l'espèce unique que nous connaissons jusqu'à présent de ce genre, le nom de syphonalis, qui signale le premier et le principal de ses caractères distinctifs. Les Tisoa-syphonalis offrent les plus grandes différences sous le rapport de leurs dimensions, et même de leurs formes, si l’on veut y rapporter toutes les concrélions pseudo-morphi- ques , saus trace de siphons intérieurs que l’on rencontre avec eux, et qui se montrent également disposés en lits plus ou moins interrompus. Mais à part ces individus, dont le diamètre dépasse quelquefois un demi-mètre et atteint assez souvent celui de la tête et dont la longueur atteint pres- qu’un ou deux mètres, la plus grande largeur de ces corps est de 0m, 50 à 0», 60, et la plus petite de 0,025. Ce diamètre se rapporte toujours à la portion la plus renflée de ces corps. Quant à leur longueur , ou si l’on veut leur hauteur, elle se maintient assez constamment vers 0,200 , quoiqu’elle dé- passe parfois 0w,400 ou même 0",500. La forme la plus générale et la plus constante de ces corps, lorsqu'ils sont entiers et complets, se rapproche assez de celle d’un concombre ainsi que nous l’avons déjà fait obser- ver, mais avec de plus grandés dimensions. Quant aux frag- ments les plus communs de ce corps, ils ressemblent assez bien à des pains de sucre; car leur forme générale peut très- bien ètre comparée à celle de deux pains de sucre accolëès par leur base. La surface extérieure de ces Zisoa est lisse et unie, à l’exception des portions du test, qui s’y trouvent conservées, lesquelles sont distinctement et finement striées. Quant aux siphons internes et médians , ils se montrent remplis par des calcaires pseudo-morphiques plus ou moins argileux , ou ferru- gineux. ( 90 ) Ces portions cylindriques tiénnent peu avec les canaux qu'elles ont remplis, et s’en détachent avec assez de facilité. Le diamètre de ces siphons diminue insensiblement depuis leur ouverture jusqu’à leurs extrémités, qui se trouvent vers la partie la plus étroite de ces coquilles, Leurs dimensions varient beaucoup comme celles des testacés ; dans l’intérieur desquelles ils se trouvent; aussi nous bornons-nous à donner l'expression des plus considérables , qui est de 0,012 à 0%,020. La description que nous venons de donner des genres Tisoa, a dù prouver que nous considérons le corps, qui en donne une idée, comme des coquilles intérieures renfermées dans le sac d’un mollusque Céphalopode, analogue aux Poul- pes et aux Sèches, IL devait être encore plus rapproché des Bélemnites avec lesquelles il a été contemporain, se trouvant dans les mêmes formations que ces coquilles. La forme des siphons de ces mollusques , {out-à-fait perdus , prouve ainsi, que leurs ou- verlures, qui communiquent vers la partie renflée > que celle-ci devait être la plus rapprochée de la tête, La pointe de celte coquille intérieure , correspondait donc avec l’extré- mité inférieure du corps des Zisoa. À en juger par la forme ramassée et raccourcie de ces coquilles intérieures , l'animal qui les portait devait avoir le corps moins allongé que les Poulpes et les Sèches. La coquille de notre nouveau genre avait surtout une forme moins aigüe que celles des Belemnosepia. En suivant ces considérations , il nous serait facile de dessi- ner la figure de l’animal des Tisoa. Mais en la traçant, nous craindrions de nous laisser trop aller à des conjectures à l'égard d’un être de l’ancien monde > encore si peu connu. Nous nous sommes donc bornés à donner un dessin d’une portion d’un de ces Corps , qui nous a présenté les siphons de la manière la plus complète, du moins pour les individus (91) que nous en avons reconnu. Nous avons également tracé la figure d’un de ces corps entiers , afin qu’on puisse s’en former une idée exacte et les comparer avec les Bélemnites. Comme nous avons déjà fait connaître le gissement et les formations dans lesquelles on découvre les Tisoa, nous ajouterons , que l’on en rencontre dans presque toutes les localités, où l’on trouve les marnes supérieures au calcaire gris à Bélemnites, ou celles qui reposent sur le lias proprement dit. Mais pour citer quelques-unes des principales localités du Midi de la France où ce genre a été observé, nous signalerons , {.° les environs de Mende (Lozère ) ; 2.° ceux d’Alais, entre Arènes et Valz , et vers la Candou ( Gard ); 3.° les alentours d’An- duze , principalement Tressac ( Gard) ; #.° les environs de Saint-Hippolyte ( Gard ); 5.° Les marnes infrà-jurassiques de la base du mont Saint-Loup, où cette coquille se trouve en très-grande quantité, ou pour mieux dire les qui s’y rapportent. Gette localité en présente de toutes les dimen- sions, c’est-à-dire, depuis deux mètres de longueur ou de hauteur, jusqu’à 0",060 , à 0®,080. On y en découvre éga- lement de toutes les formes , parmi lesquelles dominent cependant celles que nous avons indiquées, comme carac- térisant ce genre. Un assez grand nombre ont pourtant une figure globulaire et quelques autres imitent assez bien la forme du genou fortement ployè. Enfin , une de ces Pseudo-morphoses nous a présenté deux de ces coquilles réunies et accolées , en sorte que le fragment avait à l’une de ses extrémités quatre ouvertures correspon- dant aux siphons. Si nous n’avions observé de pareilles rèu- nions chez les Bélemnites, l’association dont nous venons de parler ; nous aurait bien plus surpris. Nous avons observé, dans la mème localité, des Bélemnites, des Ammonites et des Térébratules, fixées sur ces singulières Pseudo-morphoses , mais nous n’en avons jamais: aperçu (92) sur celles d’une petite dimension. Le grand nombre de ces Pseudo-morphoses qui existent à la base du mont Saint-Loup, nous a permis de suivre toutes les dégradations qu’éprouvent les siphons des Tisoa jusqu’à leur disparition complète. Aussi, l’irrégularité des formes que présentent ces coquil- les intérieures , ne peut être un obstacle , pour les considérer comme dépendant toutes d’un même genre , même celles qui n’offrent pas la moindre trace de siphons. Comme l’on découvre , dans la même localité , où se trou- vent les plus grands individus des Zisoa, de petits corps qui en ont la forme générale ; quoique leurs dimensions soient au plus de 0,008 à 0%,009, nous n’hésitons pas à les rap- porter à de jeunes individus de ce genre. Nous le devons d’autant plus , que ces individus offrent des siphons dans leur intérieur. Leur petitesse , à côté des dimensions gigantesques d’un grand nombre d'autres individus, peut nous donner une idée des phases diverses qu'ils avaient à subir avant d’attein- dre leur entier développement. Quoiqu'il en soit, on peut regarder les Tisoa parvenus à leur entier accroissement , comme des sortes de Bélemnites gigantesques. Nous ayons reçu , comme provenant du Sud de l’Améri- que , des Amulettes percées de deux trous , qui pourraient fort bien être des fragments de Tisoa. Les siphons paraissent en avoir été enlevés, et leurs ouvertures avoir servi à sus- pendre ces fragments, qui se rapportent à la partie moyenne de ces coquilles intérieures. IL D'un fossile nouveau découvert dans la craie compacte inférieure des environs de Nimes, et nommé Nisea. La description que nous allons donner de ce nouveau fossile, a élé faite en common avec M. Émilien Frossard , pasteur de Nimes, auteur d’un ouvrage intéressant sur les environs de cette ville. ( 93 } Le singulier fossile que nous allons décrire présente d’au- tant plus de difficultés pour trouver ses véritables rapports avec les espèces actuelles, que nous ne le connaissons qu’à l’état de Pseudo-morphose; il n’existe plus rien , en effet, de la substance de l’être qui les a produites. Elle a été transfor- mée ou , si l’on veut , remplacée par du carbonate de chaux, qui seulement en rappelle la forme. C’est donc uniquement sar cette forme que l’on peut se fonder, pour montrer les analogies de ce fossile avec certaines espèces vivantes. Les difficultés de sa détermination sont d’autant plus grandes, que les corps dont il est le plus voisin, a été lui-même l’objet de grandes incertitudes. Ainsi, Lamarck l’a rapporté aux Annélides et à l’ordre des Serpulées ; tandis que Cuvier et M. de Blainville en ont fait un mollusque. Le premier a considéré le genre Magile, avec lequel nos fossiles ont une grande affinité, comme un mollusque Gastéropode de l’ordre des Tubicibranches , dans lequel il Pa associé aux deux genres Vermet et Siliquaire. Le premier de ces genres a été consi- déré par Lamarck comme un mollusque ; mais il a placé le second parmi les Annélides avec le Magile. Enfin, M. de Blainville a adopté à peu près les idées de Cuvier sur la place que doit occuper dans un ordre systèmatique ce genre remar- quable. 11 l’a rapporté aux mollusques Céphalophores , de l’ordre des Asiphonobranches, et à la division des Criosto- mes, rangeant toujours auprès de lui, ainsi que l’avait fait Cuvier , les genres Vermet et Siliquaire. M. Deshayes a également considère le genre Magile comme un mollusque ; nous adopterons l’opinion de ce savant, dont l'autorité est grande en pareille matière. Le fossile que nous rapprochons du genre Magile actuelle- . ment vivant , se trouve en nombre extrêmement considérable dans les couches superficielles de la craie compacte inférieure. Il paraît moins répandu et moins abondant dans les couches (94) les plus profondes de la même formation. Les calcaires dont ces deux systèmes de couches sont composés , se. distinguent par leurs nuances et le plus ou moins d'épaisseur de leurs lits. Les plus supérieurs , les moins. épais , sont formés par un calcaire plus tendre , d’un blanc-jaunâtre » tandis que les inférieurs présentent des roches compactes d’un gris légère- ment bleuâtre. Les individus que l’on découvre dans ce calcaire, sont généralement plus petits que ceux du calcaire blanchâtre. Cette circonstance indiquerait-elle un âge différent ou des espèces diverses ? C’est ce dont il est d’autant plus difficile de s'assurer, que nous sommes rèduits à en juger par des Pseudo- morphoses , et que les individus ensevelis dans le calcaire le plus compacte , sont rarement complets. Le terrain crétacé où l’on découvre le fossile que nous allons décrire, et auquel la ville de Nimes se trouve adossée , forme une grande zone qui s’élend depuis les environs de Montpellier jusqu’au-delà d’Orgon , du mont Ventoux, et même jusque dans le département de la Drôme, dans les environs d’Aâouste, Le mont Ventoux peut être considéré comme la protubérance la plus élevée , et le sammum d’ ex- haussement que ce témoin a éprouvé dans le Midi de la France. Généralement, les. roches qui en font partie sont assez pauvres en débris de corps organisés , si ce. n’est comme dans certains points des bassins de Nîmes et de Montpellier, où abondent , soit le fossile en question , soit les Serpules qui se trouvent en quantité {rès-considérable , particulièrement dans les environs de cette derniére ville. Mais, nulle part , la craie compacte, inférieure n’est caractérisée par les fossiles qui abondent auprés de la capitale du Gard, dont ils. ne parais- sent pas s'éloigner à plus de quatre re dans la direction du Nord; {andis qu'on les retrouve vers le Sud-Est, à l'Est de Beaucaire , à Orgon et enfin , à Aâouste dans Je dépar- tement de la Drome. * (95) Nous dirons cependant qu’un géologue allemand , M. Théo- bald, qui habite Montpellier, a découvert dans la”’craîé compacte inférieure de Castrées, des portions de tube seg- menté qui ont les plus grandes analogies avec ceux dont sont composés les Nisea. Malheureusement , il n’y a point observé de portion discoïde ; c’est aussi ce qui nous fait douter de l’origine des tubes, des environs de Montpellier. À part ces fossiles caractéristiques du bassin de craie de Nîmes, cette ain ne-S A __. ‘0 les bancs les plus inférieurs, des Am ul { une assez grande dinsnilol , quelques Bélemnites généralement assez rares, ainsi que des Spatangues. ‘Ces coquilles sont toutes réduites à des Pseudo-morphoses ; il ne reste plus rien de leur test. C’est uniquement dans les couches les plus supérieures de ces terrains, que l’on découvre des Limes , des Modioles et des Nérites. Ces dernières conservent seules quelque chose de leur test. Enfin , ces espèces sont accompagnées , du moins dans les formations crétacées des environs de Montpellier, par une très-grande quantité de tubes d’Annélides. Cette craie, connue sous le nom de Lumachelle de Lavalette, est exploitée avec avantage comme pierre d'ornement. Si sa dureté n’était pas très-inégale , et ses blocs peu considérables, les marbres qu’elle fournit , seraient bien plus prisès qu’ils ne le sont. Le fossile de Nimes, plus rapproché des Magiles que de tout autre genre vivant, semble borné à des localités peu étendues; mais cette circonstance tient, ce nous semble , à ce que ce corps a encore fort peu attiré l’attention. Ce qu’il Y a de certain, c’est qu’il ne faut pas confondre avec les tubes qui en font partie , certaines portions végétales isolées ou des fragments de tiges que l’on rencontre assez fréquemment dans les calcaires marins tertiaires du Midi de la France, et particulièrement dans ceux de Vendargues, près de Montpel- ( 96 ) lier. De pareilles Pseudo-morphoses ont été également obser- vées par l’un de nous, parmi les débris calcaires qui encom- brent la base du cirque de Gavarnie. Un caractère tranché distingue ces Pseudo-morphoses végé- tales, de celles que tout doit faire rapporter à des animaux. Les premières sont assez souvent dichotomes et ramifiées : ce qui n'arrive jamais aux secondes. Mais lorsque ce caractère manque, ce qui arrive fréquemment , il en est un autre qui permet de distinguer les tubes aplatis par l'effet d’une forte compression des liges végétales, c’est que les bords externes de celles-ci sont sinueux et plus ou moins irréguliers. Leurs bords ne se maintiennent donc pas parallèles, puisqu'ils ne sont pas terminès par des lignes droites. Il est facile de saisir que, lorsque les tubes ne sont pas déformés, et que les seg- ments dont ils sont composés n’ont pas été complètement effacés , il n’y a pas possibilité de se méprendre sur l’origine des unes et des autres de ces Pseudo-morphoses. Nous avons déjà fait saisir que le fossile de Nîmes paraissait plus rapproché du genre Magile actuellement vivant ; que de tout autre, Nous l'aurions même considéré comme en faisant partie, si deux caractères tranchés ne séparaient ce fossile des Magiles. En effet, les tubes de ce dernier sont simples et carénés; {andis qu'ici, ils sont doubles et dépourvus de carène. Nous avons dù , dès-lors , désigner ce genre perdu par un nom particulier propre à le distinguer de tons ceux qui ont été décrits jusqu’à présent. Nous lui avons donné celui de Misea ÿ dérivé de Nisée , l’une des Néréides ou des Nymphes de la mer : l’origine marine de notre fossile n’étant pas douteuse. Comme le genre’ Wisea est essentiellement caractérisé par des tubes, nous avons nommé Tubulifera \'espèce principale-chez laquelle les tubes sont plus complets, et paraissent avoir été les plus étendus, à en juger par les débris que l’on en ren- contre. (97) Les Nisea, comme les Magilus, sont donc composés de deux parties distinctes d’une portion discoïde : la première formée , ayant sa base contournée en une spirale courte, héliciforme , dont le premier tour se prolonge par plusieurs tubes plus ou moins allongés, dirigés en ligne sinueuse et ondée. Ces tubes, au nombre de deux, constamment cylin- driques lorsqu'ils n’ont pas été déformès, constituent la se- conde partie de ces singulières coquilles. Alors ils se montrent composés par de nombreux segments transverses empilès les uns sur les autres, se succédant avec une assez grande rapi- dité et.se maintenant parallèles. Mais, par suite de la forte pression que ces tubes ont le plus souvent éprouvée ; la trace des segments a complètement disparu chez certains ; ils ne se présentent plus pour lors, que comme des corps allongés , aplatis, sans aucune apparence d’organisation. Des faits ainsi établis, on peut, ce semble, caractériser le genre Nisea de la manière suivante : Portion discoïde , héliciforme , quelquefois aplatie ou ova- laire ; le dernier des tours se recourbant sur lui-même à la manière des Anostomes, en deux tubes de longueur variable, mais dont l’étendue paraît avoir été généralement considéra- ble. Ces tubes, le plus souvent assez droits, avaient une direc- tion moins sinueuse que le tube unique des Magiles, le plus ordinairement contourné en spirale. La portion discoïde de la base du Nisea rappelle assez bien la forme hélicoïde du test du Magilus, dont la base est aussi contournée en une spirale courte et ovale ; seulement, les traces de la spire ne sont pas bien apparentes dans celles de ces portions qui paraissent simples, peut-être par suite de la pression qu’elles ont éprouvée, ou du peu de profondeur des anfractuosités des tours de spire. Il ne faut pas, du reste, perdre de vue que nous ne connaissons le genre Misea que par des Pseudo-morphoses , qui ont plus ou moins conservé ( 98 ) les véritables formes des êtres qu’elles rappellent. Aussi, est-il probable , que la spire de la portion discoïde existait généralement dans toutes les espèces de ce genre , mais qu’elle a été effacée chez quelques individus par suite d’une forte compression. d L'existence d’une véritable spire est le caractère qui déter- mine le plus complètement les analogies de ce corps avec les mollusques. D’un autre côté, leur ampoule discoïde, évidem- ment liée avec les tubes qui en partent , les rapproche d’une manière toute particulière des Magiles. Notre nouveau genre diffère essentiellement de ce dernier, parce que le premier tour de la spire est plus grand que le second, ce qui est tout le contraire chez les Magiles, comme du reste : chez la plupart des coquilles , soit vivantes, soit fossiles. Aussi , les Misea sont platôt des ampoules discoïdes le plus souvent composées de deux disques , que des coquilles à base contournée en spirale. En outre , les Nisea ont constamment deux tubes au lieu d’un seul , comme chez ces Magiles , et ces tubes n’offrent pas non plus ces plis lamelleux , serrés , ondés et verticaux , ni cette carène qui caractérise ceux de cette dernière coquille. Ces différences justifient donc l’établissement de notre nouveau genre; mais sont-elles assez grandes pour éloigner de beaucoup les Nisea des Magilus? Voudrait-on , par exem- ple, rapprocher les portions discoïdes de ce genre , des coquil- les intérieures, ou si l’on veut des os libres enchâssés dans l'intérieur da corps de certains mollusques , comme sont ceux que l’on découvre chez les Sèches? Mais alors on serait en droit de se demander à quoi auraïent donc servi les longs tubes qui accompagnent les parties discoïdes. On n’en verrait pas lutilité, et on pourrait encore moins se rendre raison de la nécessité de leur liaison avec ces mêmes parties, Ainsi ce rapprochement ne peut être fondé. è ( 99 ) On pourrait. peut-être supposer qu’il existe de grandes analogies entre les MVisea et les animaux articulés de l’ordre des Tubicolés , à raison de ce que les uns et les autres sont formés par des corps tubiculaires allongés et divisès par des segments nombreux et étroits. Ce rapprochement semble d’autant plus fondé au premier aperçu , que Lamarck , dont le tact était généralement si juste , avait réuni les Magiles avec les Annélides à tuyaux, dans l’ordre des Serpulées et très près des Serpules. Le principal genre de cette famille est celui sur lequel elle a été établie. Sans doute on peut observer quelques analogies entre les tubes des Misea et les Serpules; mais elles disparaissent bientôt, lorsqu'on porte une attention sérieuse sur leurs organisations respectives. En effet , les tuyaux des Serpules sont généralement simples ; ils se montrent entortillés à leur base, formant en quelque sorte un assemblage de tubes d’une figure plus ou moins sphérique ; mais ces lubes restent tou- jours isolés et disjoints. On peut citer comme un exemple remarquable de cette disposition, la Serpula convoluta, de Goldfuss. (Tab. LXVIHIE, n.° 7, 1. II). Cet auteur l’a dé- crite en ces termes : Testd læviusculd posticè in spiram dis- coideam irregularem basi affixam convolutà. Cette espèce peut bien nous donner une idée du rapport qui existe entre la partie discoide des Nisea et les tubes qui la (erminent ; mais elle n’en montre pas moins que , si parfois les tubes des -Serpules présentent par leur enroulement une figure discoïde, ils ne forment jamais une ampoule ayant une véritable spire. Ces caractères , qui signalent des Annélides à luyaux comme le sont les Serpules , ne peuvent convenir à des êtres comme _les Mollusques enfermés dans des coquilles à spire plus ou moins prononcée. Ainsi s’évanouissent les rapprochements qu'au premier aperçu on croirait pouvoir établir entre notre nouveau genre 2 ( 100 ) et les Aunélides, comme ceux que Laämarck a cru exister entre les Magiles et tes animaux articulés. On ne pourrait pas davantage assimiler les Misea à des coquilles multiloculaires, et par exemple aux Littuoles. Ceux-ci ont à la vérité des coquilles partiellement disposées ‘en spirales discoïdes , à tours contigus, le dernier se termi- nant en lignes droites, et les cloisons à la fois éimples et transverses. Mais , outre la grarde différence qui existe entre ces deux genres, sous le rapport de leur forme générale et de leur grandeur , uu caractère {ranché les sépare. C’est que les cloisons des Littuoles n'existent nullement chez les Misea, surtout dans leur partie discoïde , où rien ne peut les faire supposer , et où d’ailleurs ; elles n’étaient nullement néces- saires. . Le nombre des singulières coquilles dont nous venons de donner une idée, était trop considérable pour ne pas avoir attiré depuis long-temps l'attention. Les premiers observa- teurs qui en ont parlé, paraissent avoir connu seulement la partie discoïde, el non les tubes par lesquels elle se termine. En effet , on les trouve indiqués, dans le premier volume de la Topographie de Nimes, de la manière suivante : « Les ‘» corps les plus étranges du calcaire de Nimes sont des noyaux » dont le diamètre varie depuis quelques lignes, jusqu’à » huit ou dix pouces. Quelques-uns parfaitément sphériques, » Ont une goultière sur un de leurs côtés. D’autres sont com- » posés de deux sphères aplaties : d'autres enfin, plus allon- » gés, ont leur surface mamelonnée ». Cette description est trop exacte aux dimensions près, pour ne pas présumer que, si son auteur avait connu les tubes de Misea, il en aurait certainement parlé. Cette omis- sion ne se trouve pas dans la description de la figure que l'un de nous a publiée dans le Tableau pittoresque de Nimes et de ses environs (Tome 1, p. 42, fig. 49 et 20), seulement, | (101) à l’époque de cette publication, M. Frossard n'avait pas su démêler la véritable place de ce fossilé , aussi recommandable par son abondance que par la singularité de ses formes. Elles sont , en effet, si particulières, qu’on est moins surpris qu’elles aient porté certains observateurs à les considérer comme des abricots, des prunes , des concombres pétriiés, ou à les comparer à des Holothurées, dés Thetys, ou enfin à des Zoophytes rampants, également convertis en pierre calcaire. La forme arrondie de 14 portion discoïde lés a également fait remarquer comme des galets roulés , engagés dans la roche de craie à laquellé ils sont complètement étrangers. Aux yeux d’aatres observateurs , la longueur des tubes qui accompa- gnent celle portion discoïde , pourrait les faire rapprocher des Coprolithes. Mais celle supposition n’est pas admissible, ‘d’après la forme des ampoules discoïdes et des tabes qui les acéompagnent loujours au nombre de déux, et ne présentent Jjaniais ces replis particuliers qui caractérisent généralement les corps auxquels on a voulu les assimiler. Nous avons fait sentir les caractères qui rapprochent et les différences qui éloignent les Misea des Magiles ; mais nous n'avons rien Jit de la particularité qu'offre ce dernier genre, de vivre dans Vintérieur des Madrépores. Les Misea ne paraissent pas avoir eu les mêmes habitudes ; du moins nous ne les avons jamais vus en relation avec les Polypiers pier- reux. Maïs, dans les temps actuels, quelques espèces de ‘Mollusques vivent à la fois dans les bois , les fonds vaseux, et enfin dans l’intérieur des pierres. Parmi ces espèces , on peut citer le Pholas dactylus, Mollusque dont les différents modes de station sont extrèmement variables et n’ont rien d’absolu. Déès-lors, on ne doit pas être surpris de ne point rencontrer les Nisea dans les mêmes gisements que ceux où l'on découvrirait probablement les Magiles , si on venait à trouver ces derniers à l’état fossile. ( 102 j {re Esricr. — Nisea tubulifera ( g. 4, 5et9). Il paraît qu’on peut déjà établir trois espèces de Misea, à en juger du moins par les formes diverses de leurs portions discoïdes. Les unes ont cette portion évidemment formée par deux tours de spire , séparès par une gouttière plus ou moins profonde qui suit toute la largeur de leur diamètre. Les autres ont cette portion toujours sphérique, mais simple au lieu d’être double, et quelques-unes enfin ont leurs ampoules d’une forme ovalaire plus ou moins allongée. Quant au nombre des tubes, il paraît borné à deux; un seul individu du Misea simplexæ nous en a présenté trois { voyez figure 8 ). Comme il est extrêmement probable que c'est là une exception toute particulière , nous n’oserons pas nous servir de ce caractère pour établir sur cel individu uni- que une autre espèce. Nous devons d’autant plus nous en abstenir , que, malgré (outes nos recherches, nous n'avons pas pu (rouver un second individu , présentant ce caractère exceptionnel. L’existence de deux lubes dans une coquille est déjà un fait assez extraordinaire pour ne pas l’étendre encore sans preuves suffisantes. Il est presque inutile de faire observer que l’on ne doit pas confondre avec les Nisea, des tiges végétales dichotomes de la craie, qui ressemblent, au premier aperçu, à des {ubes à trois branches , comprimés. Comme nous avons déjà indiqué les moyens de les distinguer, nous n’y reviendrons pas de nouveau. Nous commencerons létude des espèces de ce genre par celles qui ont un double disque, dont l’inférieur , le plus grand et le plus épais, est séparé da supérieur par une gout- tière ou canal assez profond, qui n’est, du reste, que la conlinuation de la spire. L’étendue de ces disques est assez inégale : en effet, on en découvre dont le diamètre est de { 103) 0m,098, et d’autres seulement de 0,037. Eo général, la surface supérieure de ces disques est convexe , tandis qu’elle est plus constamment plane chez les espèces à disques simples. Quant aux tubes qui ne sont que le prolongement de ces disques , leur longueur est indéterminée , le plus graud- frag- ment qui ait été observè surpassail 0,440, et encore était-il brisé à sa base et à son extrémité. Il en est de même de leurs diamètres : ils sont aussi inégaux que les autres dimensions. Lorsqu'ils ne sont pas déformés, ces tuyaux , constamment cylindriques, paraissent formès de segments transverses , analogues à ceux que l’on observe chez les Aunélides de l’ordre des Serpulées. La coupe de ces tubes est arrondie, formant une sphère plus ou moins bien déterminée. 9,me Espèce.— Wisea simplex (fig. 6,7,8et 10:). Cette espèce à disque simple , ordinairement aplatie, pré- sente de moindres dimensions que l'espèce précédente : le plus grand de leur diamètre ne dépasse guère 0,035 , tandis que , chez les plus petits il ne va pas au-delà de 0®,015. Elle présente aussi deux tubes; mais leur distribution , aussi bien que leur direction, présente elle-même de grandes variations. En effet, (andis que, chez certains individus , ces tubes se montrent placés l’un au-dessous de l’autre , faisant ensemble un angle plus ou moins aigu, on les voit chez d'autres individus disposés sur deux côtés différents du dis- que , opposés par leur point de départ, et par suite dans leur direction. Le seul individu chez lequel nous avons observé trois tubes , les offre disposés sur des points tellement diffè- rents, qu’ils forment un triangle, le corps discoïde paraissant reposer sur une espèce de trépied { fig: 8 ). Enfin , un individu qui parait se rapporter à cette espèce ; nous a offert. une particularité bien remarquable , c'est le ( 104 ) coude que présente son grand tube. Nous ferons même obser- ver que celte singularité à élevé dans notre esprit des doutes fort graves sur la place que nous avons attribné au Misea. On pourrait très-bien supposer d’après cette disposition , que nos fossiles avaient peut-être plutôt appartenus à quelque espèce de Zoophyte rampant. Nos observations ultérieures nous permettront sans doute d'éclairer les difficultés que fait naître ce fait si inattendu. Nous ne lavons même :cannu. qu'après la rédaction de ce travail. 3.me Espèce, — Nisea pyriformis. Cette espèce parait n'avoir également qu'un seul disque dont la forme au lieu d’être sphérique et aplatie comme dans l'espèce précédente , est au contraire oyalaire ou pyriforme. Les mêmes variations que les deux autres espèces éprouvent dans leurs dimensions, se font remarquer dans celle-ci. En effet , le plus grand diamètre de son disque ellipsoïde atteint quelquefois jusqu'à 0,055, tandis que les plus petits de ces diamètres né s'étendent pas au-delà de Ow 020. | Comme cette espèce ne différe de la précédente que par sa forme en poire, nous ayons cru inutile d’en donner une figure, la description la caractérisant suffisamment. Quant au nombre dés tubes, il reste toujours le même ; le nombre de deux paraît donc aussi constant que général dans toutes les espèces de ce genre. Une particularité assez frappante des coquilles univalves que signale l’ancienne existence d’où genre de Mollusque tout-à-fait inconnu daos la nature vivante, c'est la diversité qu’elles présentent dans leurs formes et dans leurs dimensions. On ne trouve pas facilement plusieurs individus des ampoules discoïdes où la partie la plus essen- tielle de ces coquilles soit Proportionnellement semblable , tant dans leur hauteur que dans leur largeur respective. (105) 1; tT* + 101 Cette diversité dans les prof tiendrait-elle à la forte pression que ces in vu auraient éprouvèe et dont il n’existe plus d’autre trace que celle qui nous est donnée par des Pseudomorphoses dent la figure rap- pelle plus ou moins celle de la coquille primitive? C’est ce qui est à supposer , avec d'autantiplus de raison , que les individus des mêmes espèces des Mollusques céphales ou univalves, con- servent entre eux les mêmes dimensions proporlionnelles. Nous ne connaissons encore le genre Nisea que ‘dans les terrains de Ja craie compacte inférieure ; mais il est loin de les caractériser tous d’une manière aussi complète qu’à Nîmes. Nous devons , du reste , attendre , de nouyelles observations pour être bien certains si ces coquilles ne caractériseraient également d’autres formations ; mais avant de les réunir, nous avons cherché de nous assurer si. l’une de ces trois espèces ne caractérisait pas plus que telle autre les diverses assises du terrain crétacé. Comme nous les avons trouvées toutes les trois aussi bien dans les assises inférieures que dans les supérieures, aucune de ces. espèces ne peut servir de signe caractéristique pour-les distinguer entre elles. Quant aux localités où les Misea ont été rencontrés, elles sont encore peu nombreuses, ce corps ayant peu altirè l’at- tention. Parmi ces localités, nous signalerons spécialement : 1.0 Les environs de Nimes, principalement les carrières dites du Mas Guiraudon, qui se trouvent à un quart de lieue de cette ville, et en second lieu, celles du Mas de Ponge et de Boucairan , bien plus éloignées de Nimes que les premières qui n’en sont guère distantes de plus d’une lieuc. 9.0 Les environs de Beaucaire , où les Misea sont moins abondants qu'à Nimes. 3.° Les environs d'Orgon. ( 106 ) 4.0 Le département de la Drôme, où l’on découvre des Nisea dans la craie compacte inférieure , particulièrement dans les environs d’Aousle. On sera peut-être étonné que nous n’ayons rien dit de la forme que devait avoir l’animal qui habitait les ampoules discoïdes des Nisea et les longs tubes dont elles étaient ac- compagnées ; mais celle réserve nous a été imposée par le peu de connaissance que nous avons jusqu’à présent de l’ani- mal des Magiles, avec lequel nous ayons composé notre nou- veau genre. Nous ferons néanmoins observer que l’organisa- tion des Nisea devait être nécessairement plus complexe que celle des Magïles , puisque ils avaient deux tubes au lieu d’un seul. Nous ne saurions dire si l’animal des Visea abandonnait la partie spirée ou discoïde de sa coquille , à mesure qu'il gros- sissait en augmentant les parties tubuleuses , ainsi que paraît le faire l’animal des Magiles. Ce dernier semble remplir com- plèlement de matières calcaires la portion spirée , en sorte qu'il s’avance peu à peu et non par sauts. Quoique nous soyons dans incertitude la plus grande sur la question de savoir s’il en était ainsi des animaux qui habi- taient les Nisea, nous sommes du moins portés à le penser, . d’après l’irrégularité qu’offrent leurs portions discoïdes , soit dans leurs formes , soit dans leurs dimensions. De pareilles anomalies paraissent également se présenter dans les coquil- les des Magiles ; du moins elles nous ont para évidentes dans le petit nombre d'individus de ce genre que nous avons vu. L'opinion que nous venons d'émettre relativement aux animaux Mollusques qui habitaient les Misea, est d'autant plus probable , que leur portion discoïde se prolongeait par deux tubes fort allongés, ce qui leur permettait d'abandonner l’ampoule ou la base des tubes. On découvre dans la craie compacte inférieure de San- Baldiri , près St.-Laurent de Monga ( Nord de la Catalogne), (107) | des portions de corps organisés qui paraissent avoir de grands rapports avec le genre ÂMisea que nous venons de décrire. Ces corps organisés dont il ne nous reste plus que quelques traces du test, semblent rappeler les premiers tours de spire du genre Magile. Le nombre que nous avons vu de ces singuliers corps n’est pas assez considérable pour insister à cet égard; mais leur forme nous a mis sur la voie pour rapprocher les Nisea d’un genre actuellement vivant, encore peu connu à raison , peut-être , de sa rareté. Ce motif nous a paru assez puissant pour parler du corps organisé de la Catalogne, d’autant plus que nous espérons que des recherches postérieures nous procureront des indi- vidus plus complets que ceux dont nous devons la connais- sance à M. Jaubert de Passa. Si cet habile naturaliste, qui habite Perpignan , retournait dans cette localité, où , d’après lui, la craie compacte inférieure repose immédiatement sur la granwacke rougeâtre, et celle-ci sur le granite, il nous mettrait certainement en mesure de compléter une descrip- tion à peine ébauchée. EXPLICATION DES FIGURES. Fic. 1. Coquille intérieure du Tisoa siphonalis de petite dimension, à peu près complète, dessinée de grandeur naturelle. Les deux siphons médians y ont été indiqués par des lignes ponctuées. Fig. 2. Fragment de la coquille intérieure du Tisoa sipho- nalis, dans lequel nous avons découvert les deux siphons médians , indiqués sur la figure 3, et sur celle-ci, au moyen des lignes ponctuées. Fic. 3. Deux moitiés ( a et b) d’un fragment de la coquille intérieure du Zisoa siphonalis, représentée par sa partie moyenne, afin de montrer la position des siphons. ( 108:) Fig. 4. + nan discoïde du Nisea tubulifera, représentée avec ces. deux tubes, de manière à faire concevoir les rapports qui existent entre cette ampoule , et les deux tubes, plus ou moins allongés , qui l’ac- compagnent constamment. Fig. 5. Ampoule Misea tubulifera,. ouverte vers sa Die moyenne, afin de montrer l’enroulement des tours de spire el la position des tubes ; comme ils. ont été brisés, lors de la fracture faite pour melfre la spire à nu, ils ont été 1 11iquén par des lignes poncluées, Fig. 6. Ampoule discoïde du Misea simplex, dont les tubes sont (rès-écartés , circonstances qui ne se pré- sentent pas souvent , et particulièrement. sur celle de la figure 4, où cette ampoule est représentée vue en dessous. Fi6. 7: Autre ampoule discoïde du Misea RAA vue en dessous. Fi6, 8. Ampoule du MVisea, qui paraît avoir « eu trois tubes. Fi6. 9. Fragment d’un des tubes du Misea tubulifera , dans lequel ont été indiqués les segments ou les stries d’accroissement qui se {trouvent sur ces tubes. Fig. 10. Ampoule discoïde du Misea simplex, avec ces deux tubes, dont. l’un. présente cette particularité re- marquable d’être coudé, J usqu’à présent, c’est le seul. individu que nous ayons rencontré, offrant cette disposition. Si ce n’était pas une exception , produite peut-être; par la pression que ces corps ont éprouvé, et qui auraient fait prendre aux tubes, une forme différente de celle qu'ils offraient lorsque les animaux qui les ont produit étaient vivants, nous serions fort en doute sur la classe à laquelle se rapportaient ces singuliers corps. ( 109 } CONCHYLIOLOGIE. VI. Révision de quelques espèces de PLeuROTOMES ; par M. Cu. Des Mouuws, titulaire (15 Avril 1842 ). INTRODUCTION. Un zélé naturaliste de Turin, M. Louis Bellardi, m'a adressé, entr’ autres fossiles intéressants du Piémont, un certain nombre de Pleurotomes , et m’a prié de lui envoyer én retour, tout ce que je pourrais disposer en ce genre, afin de l'aider à réunir les matériaux nécessaires à la ré- daction définitive d’une monographie des espèces fossiles , extrèmement nombreuses, que renferment les terrains du Piémont. Désirant seconder le zèle de M. Bellardi , et lui fournir {ous les secours qui dépendraient de moi pour l’accomplisse- ment d'une tâche dont je prévoyais toute la difficulté, mon premier soin a dù être d'acquérir la connaissance exacte des espèces que renfermait ma collection , afin de ne communi- quer à mon savant correspondant que des matériaux conve- nablement élaborés. Ce travail a èté long et minutieux ; de- puis nombre d'années , je ne m'étais pas occupé spécialement de ce genre , l’un des plus nombreux en. fossiles et l’un des moins travaillës sous le rapport des espèces vivantes ; j'avais accumulé les acquisitions sans les soumettre au creuset d’une vérilable étude. Aussi, je le dis sans honte, j'ai reconnu (110 ) 5 bien des erreurs ; mais en même temps, j'ai recueilli bien des documents synonymiques qui ne seront pas , je pense , sans quelque utilité pour l'étude de ce genre difficile ; et après avoir fourni à M. Bellardi tout ce que l’état de ma collection me permettait de lui offrir en échantillons des espèces fran- gaises et en observations synonymiques sur son envoi, il reste encore, de mon travail , une certaine masse de résultats qui n’entrent pas dans le cadre que M. Bellardi s’est proposé de remplir , et qui, dès-lors, demeureraient sans emploi , si je ne me déterminais à publier l’ensemble de mes observations. Telle est l’occasion et tel est le but de ce Mémoire. Je possède , en Pleurotomes : espèces vivantes, 38. — Espèces fossiles de Belgique , d'Angleterre , d'Amérique , 3. — Idem de Paris ( coniformes), 13, ( fusiformes), 37. — Idem de Dax ; de Bordeaux , de Perpignan , du Plaisantin et du Piémont , 58. — Total , 149 espèces ; systématiquement parlant , ce nombre doit être un peu réduit , quelques-unes de mes espèces vivantes ayant leurs analogues fossiles dans mon cabinet. Cette collection paraîtra peut-être assez consi- dérable pour mériter quelque confiance en faveur des résul- tats que j'ai obtenus; L’extrème difficulté qu’on éprouve à reconnaitre les espèces signalées par les auteurs antérieurs à Lamarck , et la préci- pitation avec laquelle on travaille aujourd’hui , sans se met- tre beaucoup en peine des travaux de ses devanciers , parce qu’on craint d’être devancé soi-même dans ses publications , ont donné lieu à beaucoup de doubles emplois, à des dèno- minations doubles dont il faut que l’une ou l’autre soit rem- placée , à beaucoup de publications d’espèces soi-disant nou- velles , et qui avaient , au vrai, dix ans, vingt ans, et même plus d'ancienneté. Je n’ai pas la prétention d'être, plus qu'un autre, à l’abri de ces sortes d’erreurs, et je n’entreprendrai ( 111 ) pas même de ramener une partie des espèces à la synonyÿmie linnèenne ; cette tâche dépasserait mes moyens d'investigation et de comparaison. D’autres trouveront donc probablement des noms à changer , parmi ceux que j'adopte aujourd'hui , et j'espère que les auteurs dont je vais ramener les espèces à des poms plus anciens, ne désapprouveront pas un travail aux résultats duquel je souscris d'avance , quand il aura ma pro- . pre nomenclature pour objet. Mais lorsqu'on ne s’est pas occupè spécialement de syno- nymie critique, on ne se fait pas une idée des difficultés que présente, dans certains cas , le choix d’une dénomination spè- cifique. Le transport des espèces d’un genre dans un autre, est la cause la plus fréquente des doubles dénominations dont je parlais tout-à-l’heure. Puis viennent l'impossibilité pour chacun de se procurer ou même de consulter tous les ouvrages publiés sur la matiére , les défauts d'attention ou de recherches, que sais-je ? l'espoir de faire loi sans contestation parce qu’on a publié une figure exacte ou une description plus soignée, ou parce qu’on occupe une position élevée et méritée dans la science. Alors se présentent les difficultés d'application de la loi si bien connue, si précise dans sa rigueur, si claire dans ses dispositions. N’y a-t-il pas plus d'avantage à sacrifier un nom plus ancien à celui qui a passé dans la science sous plusieurs formes et dans plusieurs de ses branches? N’est-il pas, avant tout , nécessaire d’éviter la confusion toujours croissante des signes représentatifs, confusion dont tout le monde gémit . et de refuser de nouveaux développements à cette hydre de la synonymie qui étouffe et dévore la science ? Telles sont les perplexitès du malheureux monographe , et il est des cas dont la complication est telle, qu'il est inévitablement conduit à faire de l'arbitraire : or, on est quelquefois plus ou moins (:#42 ) heureux, plus ou moins approuvé dans l'emploi de cet expé- dient. I est d'usage, quand on le peut, de tout arranger par des dédicaces ; et à tont prendre , c’est le moyen, quand il est bien employé, le meilleur , le plus sûr , et le plus juste. area M. Deshayes, dans son bel ouvrage sur les Coquilles fossi- les des environs de Paris, a divisé le genre Pleurotome en deux sections. La première est composée des espèces qui se rapprochent des Cônes par leur forme, et qui n’ont qu’un très-petit nombre de représentants dans la nature vivante. Le type de ce groupe est le Genotd’Adanson (Pleurotoma mitræformis, Valence. ). M. Deshayes ne trouvant pas, dans les coquilles qui le composent , des caractères suffisants pour les distinguer génériquement , regrette que l'animal d’une de ces espèces n'ait pas été observé avec assez de‘soin pour qu’on puisse décider Ja question ; maisil paraît pencher en faveur de la non-séparation. ‘La présomption contraire me semblerait , je l'avoue, avoir en sa faveur plusieurs consi- dérations d’ensemble (la forme générale ; la forme de l’en- taille , l'extrême convexité du bord droit , l’absencé constante de véritables côtes longitudinales ) auxquelles on .pourrait ajouter le peu de mots que dit Adanson de l'animal de son (renot. Après avoir dit que celui de sa Pourpre Farois ( Pleu- rotoma echinata , :Lam.), ressemble à celui de sa trentième espèce de Pourpre (qui-est-un Strombe de Lamarck ), par la position de ses yeux et la longueur de. son -opercule, il parle ainsi de sa Pourpre Genot : « Elle ressemble beaucoup » au génre des Rouleaux (Cônes de Lamarck )-par la figure » de l'animal, de son opereule etde sa coquille ». La seconde section de M. Deshayes se compose des espèces fusifories, c’est-à-dire , de celles à longue queue qui rappel- lent la forme normale des Fuseaux , et de celles à courte (F3) queue dont Lamarck avait jadis fait son genre Clavatule, qu’il a lui-même été le premier à abandonner. Cette section, infiniment plus nombreuse en espèces que la précédente , en renferme ane troisième très-remarquable et dont M. Deshayes n'a pas parlé , sans doute parce qu’elle n’a pas de réprèsen- tant complètement caractérisé dans le bassin de Paris , et “qu’elle en compte très peu pari les espèces vivantes d’une taille un peu forte. M. de Eds af à ma connaissance , le Pape nt bassin lets du Sud-Ouest de la France, ait appeié l’atten- tion Sur ce groupe composé de plusieurs espèces vivantes de France et d'Angleterre, de plusieurs fossiles de l’Anjou , qu'il avait vues dans la collection de M. Defrance, et. pour le bassin du Sud- Ouest, de ses Pleurotoma Purpurea, tére- bra, costellata et cheilotoma. Il présume que cès espèces se- ront un jour érigées en genre distinct, mais il n’ose opérer lui-même leur séparation , faute de connaître l’organisation des animaux qui les habitent. En 1826, M. Defrance ( art. Pleurotome du Dict. des sciences naturelles . de Levrault, T. 41 , p. 396 ) déclare se ranger à l'opinion de M. de Basterot ; mais il ne constitue pas non plus le genre proposé. Cette même annèe 1826, M. Millet, naturaliste d'Angers, bien connu par ses nombreux et importants travaux sur la Faune de sa province, établit enfin ce genre, dans les Anna- les Linnénnes, sous le nom de Defrancia. J'ignôre s’il y a identité de circonscription entre ce genre etle Mangilia’ de M. Risso, nom qui paraît avoir été adopté, Dix ou douze ans plus tard, par M. leprofesseur'Beck , de Copenhagüe ( Voyez Potiez et Michaud, Galerie des Mollus- ques de Douai, T. 1 , p. 445, 446 [1838 |). ( 114 ) Je reviens au genre Defrancia, que M. Millet caractérise principalement, {.° par son bord droit tranchant ( muni exté- rieurement d’un bourrelet non-marginal recouvrant en partie l'ouverture , c’est-à-dire , se repliant en dedans vers le plan de l’ouverture ; 2.° par son entaille, échancrure ou sinus, située immédiatement au-dessous de la suture , et terminée du côté du bord colamellaire , par une petite dent ou pro- tubérance ( qui a pour effet de retrécir l’ouverture de l’en- taille , de la rendre ronde, au lieu d’être triangulaire comme dans la première section, ou parallélogrammique comme dans beaucoup d'espèces de la seconde ), en sorte que , comme le dit parfaitement bien M. de Basterot , l’échancrure est creu- sée profondément dans la lèvre droite. J'ai pour ainsi dire , la conviction instinctive que le genre Defrancia doit être bon. Les exemples de l’Iridine, de la Castalie, du Mycétopode, de la Litiope, du Turbo pica, ete., sont là pour nous prouver que le plus souvent , lorsque la coquille n’offre pas de caractères en apparence assez impor- tants pour motiver une séparation incontestable, l’animal nous vient en aide pour mettre {outes les opinions d’accord. D’un autre côté, le genre Pleurotomaire , Nérinée , Schizos- tome, etc., et tout récemment le genre Murchisonia de MM. d’Archiac et de Verneuil (15 Février 1841, Bull. Soc. géolog. de Fr., T. 12, p. 154), prouvent que la fente du bord droit est un caractère qui se présente à divers degrés de la série linéaire des Peclinibranches. Enfin, des ballotements éprou- vès par ces mêmes Murchisonia , on peut tirer une conclusion semblable à celle que prononce l’illustre botaniste Persoon, au sujet des plantes ballotées dans divers genres par des auteurs recommandables, Nécessairement, dit-il, ces plantes sont sui generis. Mais cette conclusion, qu’on est en droit de tirer dans l'établissement d’un genre éteint, est-elle permise quand il randeur maturelle. ë duites au quart de leur ures T6 Fig { 415 ) s’agit d’un genre qui compte des espèces, vivantes? Il me semble que ; dans l’état actuel de la science, la réponse doit être négative, à moins de motifs très-graves , à moins. de l’existence de caractères de premier ordre: IL ne s’agit que d'attendre les, observations concluantes qui viendront un peu plus tôt ou un peu plus tard. M. Dujardin. et beaucoup de naturalistes éminents nous enseignent cette retenue par leur exemple , et je crois devoir m’en tenir à la prudente réserve des auteurs que j'ai cités. Maintenant, cette section, ce groupe où sous-genre des Pleurotomes, quelle en sera la circonscription ? Faut-il, en attendant les observalions anatomiques , l’élendre à toutes les espèces dont l’entaille est arrondie , vaguement sub-circu- laire , ou faut-il la limiter à celles-là seules où les deux points extrêmes du contour de l’entaille convergent l'un vers l’autre? en d’autres termes , où l’ouverture de l'entaille est rerréeie de manière à indiquer la forme d’un périmètre complet? De cette façon, nous aurions une distinction nette, géométrique. Pleurotomes vrais... entaille parallélogrammique ou para- bolique ; Pleurotomes douteux ( Defrancia) .... entaille cycloidale ou ellipsoidale. Encore une fois, les observations manquent, et puisque je ne fais ici que proposer la délimitation d’un groupe pro- visoire, j'y comprendrai les espèces dont le bord droit est épaissi, marginé par un bourrelet extérieur au moins aussi fort que les autres côtés (quand elles existent ) de la coquille, et dont l’entaille, présentant une forme analogue à celle d’un cercle, d’une ellipse, ou d’une virgule, a son ouverture retrécie ( sans avoir égard à son plan ) par une ou plusieurs dents ou protubérances , soit du bord droit, soit du bord columellaire , soit de tous les deux. ( 416 } Moyenñant cette définition, jé crois que Île groupe De- fräncia sera: aussi” néttémént imite que ‘pourrait l'être le - genre le plus naturel , et qué sauf dans te très-jéuné âge, où Von sait que le plus souvent les caractères génériques man- jüénlenñcore, on n'aura jamais dé déatès sur la placé à donner aluñe coquille ; cat ; grâce à l’éprississement du bord droit, ilest presque toujours suffisamment conservé dans les adul- tés , roulé ; fruste ; mais non brisé ; tandis que dans les deux premières sections, et notamment dans celles des Coniformes, sa minceur et son extension en avant le rendent fort difficile à trouver entier , mème dans les individus vivan(s que ren- ferment les: collections, ordinaires. l'ai introduit la forme virgulaire et ces.mots, 2 sans. avoir égard au plan de l’entaille, dans la caractéristique du groupe Defrancia, parce que je ne puis pas en séparer deux belles espèces vivantes de ma collection: (des Indes orientales ?) que je rapporte aux Pleurotoma striata Fenes et callosa, Valenciennes. Leur entaille, ifest boli quant à la direction de ses extrémités, est iolement nisisie par une énorme protubérance columellaire , inférieure à l’extré- mité columellaire ( qui reste parfaitement libre) de l’entaille, et qui donne à son ensemble la forme d’une virgule. Or, de là au Pleurotoma terebra Bast. , et à ses analogues, il n’y a qu’un pas : l’extrémitè columellaire de l’entaille se soude et se confond avec la protubèrance columellaire. Quant au bord #rañchant et au boürrelet non-marginal de la caractéristique de M. Millet, je les considère comme ac- cidentéls, c’ést-à-dire, commé observés sur des individus qui n’avaient pas terminé leur accroissement. Cependant, j'ai par devers moi une obsérvalion qui, si elle était répétée sur un cerlain nombré d’éspèces analogués, pourrait peut-être fixer définitivement parmi les caractères du groupe l’expres- sion de la remarque de M. Minét, Le sujet de cetie observa- (1147) tion est un individu. parfait d'un, petit Defrancia fossile des cavirens dé Perpignan , lequel: existe dans mon cabinet { a ). Ua gros bourrelet extérieurose termine, comme le dit M. Millet , par un bord mince et (ranchant qui se réfléchit légé- rement sur l’ouverture : vers le haut de celle-ci se présentent l’enlaille ronde, caractéristique du Defraneia, et la dent. columellaire ; mais, je, remarque que les traces d’accroisse- men. laissées par:J'entaille,ssur le trajet, des ours de spire, offrent une forme si peu excavée que si Ja. coquille. n’était pas, adulte , elle, aurait à peu près le bord droit d’un Fuseau Or, cette entaille à peu près nulle , se retrouve dans plusieurs Pleurotomes / Villiers , ÿtäbela, vulpecula, ele. se que j'ai même hésité quelque ternps à laisser dans ce genre : si ceux- ci, arrivés au lèrme parfait de leur croissance, présentaient comme le PI. auricula un bord mince et tranchant , et l’en- taille caractéristique rende, et: si la dent columellaire com- mençait alors seulement à se montrer; il faudrait les retirer de la seconde section et: les porter dans la troisième ; mais alors, il y aurait parmi les Defrancia, deux sous-sections , 4.2 -eélle où l’entaille aurait toujours sa forme ronde excavée à tous des âges, et ‘où xl n'y auraït jamais de bord mince réfléchi ;-:2.° celle où lentaille ne se creuserait suffisamment por Es ton à us Pen pe l’âge parfaitement aduke, { paraîtraïent la dent columellaire d le: ord mi mince et tranchant, Te) is suppose ; que: cette petite coquille peut appartenir au Pleurotoma auricula , Marcel de LA ge des terr. tert. u Midi e la France, suppl. ag. 260), espèce que l’auteur n’a ni décrite ni figurée, ét à laquelle il donne pour synonyme un pars auriculà Brôcch., qué je hé trouve point mentionné dans ouvrage du savant ilahéh. Je ne parlerai donc point de celte me dans: le : Mémoire qu'on va lire; et je n’en parle ieï qu’à cause des caractères remarquables que présente son ouverture, ( 118 }) Or, celle généralisation d’une observation presque isolée, et la subdivision qui en serait la suite, sont , dans l’état actuel dé’mes connaissances , trop hypothétiques pour que je pains me permettre de les introduire dans ce Mémoire. Remarquons enfin , en terminant cet examen , que , dans tout le genre Pleurotome , le groupe Defrancia sera le seul dont plusieurs espèces nous offriront de véritables dents où crénelures à la partie interne du bord droit, disposition essentiellement subordonnée à son épaississement. Le! genre sera donc, provisoirement , ainsi divisé : : Le pere | Pleurotomes douteux { coniformes À med. “Id, — vrais (fusiformes). ame Ia, Id. douteux( Defrancia Mi. ÿ Ce qu’oi vient de lire a été écrit , ainsi que le travail qui varsuivre; én Juillet et Août 1841 ; dans ma résidence ordi- naire , à Lanquais ( Dordogne) ; mais j'ai dù remettre à mon plus prochain voyage à Bordeaux, la vérification des résultats de mon travail, en ce qui concerne les espèces fossiles de Dax, dans la collection de M. de Grateloup. J’ai trouvé dans mon savant ami la complaisance que j’espérais de sa part; et nous avons tout revu ensemble sur les échantillons-types qui ont servi de modèles à son iconographie. Celle-ci , ter- minée depuis plus de vingt ans, n’est pas encore publiée en entier, mais le genre Pleurotome le sera d’ici à peu de temps. On pourra recourir alors à ces admirables dessins , tous faits par M. de Grateloup lui-même ; et l’on peut, dès ce moment, compter entièrement sur sa synonymie , telle que je l’expose dans mon travail. Tout en reconnaissant l'opportunité d’un certain nombre de changements dans les noms ,.que j’ai dû proposer ici , M. de Grateloup a le projet de s’en tenir à son ancienne nomenclature, afin que la publication de ses figures ( 419) marche d'accord avec celles qu'il a déjà faites dans les Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux ; maïs comme, à son tour, il citera ma synonymie , il ne, pourra y. avoir aucun doute sur l’application de mon travail à ses figures. M. de Grateloup et d’autres auteurs ont établi, depuis Lamarck , d'excellentes espèces de Pleurotomes ; mais le cadre que je me suis tracé m'interdit d’en parler , puisque ce Mémoire ne doit traiter que des espèces sur lesquelles j’ai quelques observations , synonymiques ou aufres , à présenter. Pendant mon absence de Bordeaux , M. de Grateloup a fait lPacquisition de la magnifique Iconographie de M. Kiener : il m’a permis de la consulter , et d’enrichir ainsi mon travail en la citant pour le peu d'espèces vivantes dont. j'avais à parler. Il-est. fâcheux. qu’une aussi belle publication soit dé- parée par {ant de négligences typographiques , par de faux. rapports de numéros des planches , des figures, des pages, et quelquefois même par des synonymes défigurés ou attribués à des auteurs auxquels Fespèce n'appartient pas. Je dois signaler ici une de ces erreurs typographiques qui pourrait tromper pendant une recherche rapide. Le groupe b ( à canal très-court ) des Pleurotomes de M. Kiener , doit commencer évidemment, ce mé semble, au PL. interrupta Lam. (p. 32 de M. Kiéner }, au Héu de commencer au P/. imperialis Lam. ( p. #1 de M. Kiener ). Il y a donc 7'espèces du 2."° groupe comprises à tort dans le 1:27, si l’on s'en rapporte à la division indiquée par le catalogue final du genre. Je possède environ une douzaine de Pleurotomes vivants , la plupart de très-petite taille, qui ne sont pas compris dans la monographie de M. Kiener. Si je trouvais un bon dessi- pateur , je pourrais un jour les publier. Bordeaux , le 15 Avril 1842. ( 420 ) RÉPERTOIRE DES CITATIONS EMPLOYÉES LE PLUS PRARNRMMENT DANS Œ MÉMOIRE , ( Destiné à permettre la plus sers shoisietion siéaihie dans ..F'exposition de la Synonymie ), LAMARCK , Animaux sans vertèbres , T. 7 3 7. , p. 9f a ee «1 6 bréviation adoptée : Lam..n.°….… pour les espèces -xivantes.-— Lam, foss. n,°.….. pour les espèces foss.). DESHAYES, Description des Coquilles fossiles des environs de Paris { 1824-1837 ) ,F. 2, p. 436-493. (4br: adopt. : Desh., Far. 06... D: Dlslie je DE GRATELOUP, Tableau des Coquilles fossiles. qu’ on ren- contre dans les terrains calcaires tertiaires. ( faluns ) des envisons de Dax. — Cet ouvrage, dont il n’a pas, té fait de tirage à part, est imprimé dans, les tomes IL ( Bulletin) V , NL et, VIL ( Actes ) du recueit publié par la Société Linnéenne de Bordeaux. Le genre Pleurotome est traité dans le T. V ,,p..314- 334 (1832 ). (Abr. adopt. : Grat. Fabl: Dax, p..…. n°...) DE GRATELOUP , Catalogue zoologique des animaux vérté- brès et invertébrés, etc., du bassin de la Gironde (1838).— Ce travail, dont il a été fait un tirage à part, a èté publié dans le T. II des Acres de l’Aca- démie royale des sciences , belles-lettres et arts de Bordeaux. ( br, adopt. : Grat. Cat. Gir. n°... ). { 424 ) DUJARDIN, Mémoire sur les couches du soi en Touraine , : et description des coquilles de la Craie et des Faluns. — Cet ouvrage est imprimé dans le Tom. IE des Mémoires de la Socièté Géologique de France ( 2."° partie, 1837). J'ignore s’il en a fait un lirage à part. a ESS Dujard., foss. tert. Tour. p.... n.°..…. fig...) MARCEL DE SERRES, Géognosie des terrains. tertiaires du Midi de la France ( 1829 ). : (Abr. adopt, : M.‘ de Serr, Géogn. Br Tru Fa L DEFRANCE, art: Pleurotome (fossil.} du Dictionnaire des Sciences naturelles ( imprimé chez Levrault }, Fa #1 (1826), p. 388-396. | { Abr. adopt. : Defr. Dict. Passe je BROCCHI, Conchiologia fossile subapennina ( 1844), TE. (-Abr:-adopt: :-Broech,-n.°...p.... ph. fig: ). DE BASTEROT , Description géologique du bassin tertiaire du Sud-Ouest de Ja France ( 1825 ).— Get ouvrage, qui commence le T, IL du Mémoire de la Société d'Histoire naturelle de Paris, a eu un tirage à part; mais la pagination est la même, Le (-Abr.-adopt. + Bast; p. n°... pl. fig. . MATON et RACKETT , descriptive Catalogue of the British Testacea ( lu à la Société Linn. de Londres, le #7 Janvier 1804 ). Imprimé en 1807 dans le F. VIII des Transactions de la Société Linnéenne de Londres. ( Abr. adopt. : Mat. et Rack. Catal. p... m.%:. ). KIENER, Species général et Iconographie des Coquilles vivantes , genre Pleurotome , 27 pl. 57 espèces. ( Abr. adept. : Kien. Pleur. p... n°... pl,. fig. }. ‘( 422 ) Je me puis citer que rarement ce dernier ouvrage, ayant été obligé de le consulter hors de ma collection de Pleuro- tomes vivants. PLEUROTOMA. Lam. 1. section. — { CONIFORMES). Presqu’entiérement composée d’espèces fossiles du bassin de Paris, Sa ere . Lamarck et es . Deshayes, id section F qu la toujours sépa- rée sans hésitation de son transversaria, est si bien connue , que M. Deshayes l'aurait certainement citée par son nom. Le PI. virgo étant manifestement carinifère : doit être exclu de toute comparaison avec Fr espèce qui : nous occupe. Celle-ci est véritablement fusiforme : son ventre, bien moins renflé proportionnellement que celui du PI. Javana , occupe le milieu de sa longueur. Son ouverture est retrècie supérieurement (lancéolée }, et le ventre du dernier tour va s’atténuant graduellement jusqu’au eanal , en sorte que la queue n’est pas subite. Les tours sont à peine convexes , lègè- rement et largement déprimés dans leur partie supérieure , et sans renflement sutural appréciable, si ce n’est dans les jeunes individus. Les premiers tours de la spire ne sont pas crénelés. Les stries transversales du dernier tour sont très-remar- quables , fines , presqu’égales , très-nombreuses, onduleuses et comme frisées par l'intersection de celles d’accroissement , ce qui présente , à l’aide d’une forte loupe , le guillochage le plus élégant. Loin d’être sillonnée au dehors , la queue porte des stries plus faibles et plus rares que le ventre du dernier tour ; elle est presque lisse vers son extrémité qui est très- #37 ) grèle. Le canal est plus étroit que celui de l'espèce pee dente. Voici sa phrase spécifique, construite comparativement avec celle du P7. Javana : Pl. testà elongato-fusiformi, medio subventricosé, trans- versim undiquè striaté, striis numerosissimis tenuibus undu- lato-crispis , incrementalibus decussantibus; spird elongatd acutà ; anfractibus ( 12:14, apicalibus haud crenatis) inferné convexiusculis , supernè depressis vix excavatis [ undé suturæ quasi simplices ) ; ultimo anfractu ventre. ovato cum canali longo angusliusculo spiram saltem æquante ; caudd crassiusculd., extus tenuiter striaté, striis versus extremi- tatem obliteratis ( undè canalis sublævigatus );. apertur4 lanceolaté, labro tenuissimo supernè latèque emarginato: Longueur , environ 3 _. pouces LT les plus grands indi- vidus. N.° 14. PLEUROTOMA LONGIROSTRIS. Grat. Tabl. Dax, p. 315. n.° 307, ét Cat. Gir. p. 45. n.° 381. Fossil. de Dax. Je ne l'ai jamais vu des environs de Bor- deaux. C’est par un ancien envoi de M. Defrance ou de M. Du- fresne qu'est veuu à M; de Grateloup le synonyme qu’il cite : PI. oblita? Defr.; mais je ne connais de M. Defrance que ses articles du Dict. des sciences naturelles de Levrault ; et là, il donne le Murex oblitus de Brander, comme synonyme douteux du PZ. Borsoni Bast., qui-est fort distinct de celui-ci. Je conuviens que la figure de Brander , que j'ai vue chez M. de Grateloup, serait assez bonne pour le PI, longirostris. Cette jolie coquille «est extrêmement embarrassante. C’est exactement et dans tous ses caractères essentiels , la minia- ture du P4. striatulata : seulement ; il faut une bonne loupe pour y apercevoir des (races presqu'entièrement cffacées de- ( 138 ) stries transversales, tandis que celles d’accroissement sont visibles à l’œil nu. Son test est si mince et sa queue telle- ment grêle, que sur les 13 individus qui me restent aujour- d’hui , il n’en est pas un que je puisse mesurer rigoureuse- ment, quoique la plupart d’entr'eux aient conservé jusqu’à la pointe lisse que forment les trois premiers tours de spire. Je trouve aussi que le ventre du dernier tour est plus globu- leux et que par conséquent la queue est plus subite ; à cela près de ce caractère et d’un facies indéfinissable , mais qui frappe tout d’abord , ce ne serait rigoureusement qu’une variété plus grêle , plus petite , plus mince , et complètement lisse à l’œil nu, du P/. striatulata. Cependant je crois que, dans l’état actuel de nos connaïissanees, cette sacs espèce doit être conservée. N.0 15. PLEUROTOMA DETECTA. Nos. Foss. de Dax. M. de Grateloup parait avoir confondu cette espèce très- rare avec son Pl. longirostris , qui lui ressemble tellement lorsque les échantillons sont mêlés , qu’il faut une très-grande attention pour les distinguer ; et cependant c’est sur des caractères de première valeur que j’établis leur séparation. 1.° Au-dessous du bouton apical lisse, les cinq premiers tours de spire qu’on rencontre sont côtelés longitudinalement, et leurs côles {restes du bord de l’entaille} se terminent, au bas du tour, par une grosse crénelure nodiforme. Les deux ou trois tours suivants n'ont plus de côtes, mais conservent les crénelures ; puis ensuite , les tours sont complètement simples et lisses. 2.° La queue, au lieu d’être grêle et au moins égale à la spire , est épaisse , manifestement plus courte , et pourvue d’un canal beaucoup plus large, Le canal, au lieu d'être droit , est infléchi à gauche. (597 3.0 La queue est plus subite que dans l’espéce précédente, parce que le point le plus renflé du ventre du dernier tour est au-dessous de son milieu. 4.° L’entaille qui, dans les P{. transversaria, Javana, striatulata et longirostris, a présenté constamment la même forme , la même position et la même grandeur proportion nelle , change ici de dessin : elle est moins profonde , partant moins étroite dans son fond , d’où il suit que les stries obli- ques qui, marquent les accroissements , sont ici plus rappro- chées de la verticale que dans les # espèces précitées ; d’où il suit encore que le bord droit ( que je n’ai pas vu bien con- servé , ni M. de Grateloup non plus ) doit se prolonger beau- coup moins en arc de cercle en avant de l’ouverture. 5.° Enfin, le fond de l’entaille, qui, dans les quatre espèces dont je viens de parler, est situé au tiers supérieur de la hauteur des tours, c’est-à-dire , au-dessus de la carène ou du point le plus saillant de leur silhouette, occupe exac- tement ici le milieu de la hauteur des tours. Ces caractères sont, je crois, incontestablemeut du premier ordre ; et pourtant ; chose étonnante, ils influent si peu sur le facies des individus , que si on vient à en mêler parmi des longirostris, on ne les distinguera pas à deux pieds de dis- tance.— Voici la phrase caractéristique de cette espèce : P. testà elongaté subfusiformi , infrà medium parum ven- tricosä , lœvigaté | nitidâ ); spir4 elongatd, acutissim ; anfractibus planis (13-15 ) , apicalibus 2-3 lœvibus, 5 se- quentibus costatis, 2-3 consequentibus basi crenulatis, cæteris simplicibus ; anfractu ultimo basi ventricoso vel sub- carinato cum canali lato abbreviato spird breviore : caudé erassé extüus substriaté ; aperturd latè lanceolaté , infernè acuminatà ; labro tenui in medio anfractuum latè nec pro- fundè emarginato. Longueur , 45-18 lignes. — Diamètre, 4-4 1/2 lignes. ( 440 ) No 46. PLEUROTOMA PSEUDOFUSUS. Nos. PI. buccinoides. Grat. Tabl. Dax , p. 316. n.° 310 ; non Lam. n.° 14 Foss. de Dax et de Saucats près Bordeaux. Celle curieuse espèce ressemble à s'y méprendre, de loin, au : Fusus buccinatus Lam, n.° 34 { espèce vivante ) : mais elle en diffère essentiellement , puisqu’elle.est un vrai Pleuro- tome à entaille à peine excayée ; sa queue d’ailleurs est bien plus longue. — Elle a aussi beaucoup de ressemblance exté- rieure , comme le fait remarquer M. de Grateloup, avec le Fusus buccinoides Bast. ( Murex subulatus Brocch., Pleuro- toma subulata? M.° de Serres) ; mais elle en diffère par le caractère générique de l’enlaille, par son ouverture plus large et non sillonnée à l’intérieur , par son bord droit non épaissi, ete, Malgré cela, il est très-vraisemblable que M. de Basterot a confondu les deux espèees ; sans quoi il n’eùt pas omis de parler d’une coquille aussi grande et aussi abondante à Dax et à Saucats. M. de Grateloup qui, dans son Tableau des fossiles de Dax , dit qu’elle se trouve aussi à Bordeaux, l’a omise dans son Catalogue zoologique de la Gironde. fl a perdu de vue , lorsqu'il a établi cette excellente espèce , qu'il existe un Pleurotome vivant, du même nom, et complète- ment différent { PI. buccinoides Lam., Buccinum phallus Gmel,/, ce qui me force à changer le nom de l’espèce fossile, PI. testi subfusiformi, infrà medium plus minüs ventri- cosf ; lævi ( nitidé |; spird elongaté, acuté vel acuminaté , anfractibus (circiter 12 ) planiusculis , superioribus costel- latis transversim substriatis, cœteris simplicissimis ; anfractu uliimo basi ventricoso vel subcarinato cum canali latissimo brevissimo spird breviore ; caud& crassa extüs profundé suleaté ; aperturé latè lanceolatd ; labro tenui in medio anfractu vix emarginato. (141) Longueur des plus grands individus , 48-24 lignes. Diamètre , 5-6 lignes. Cette espèce , comme on le voit en comparant les descrip- tions , est, par ses rapports , très-voisine de la précédente et de la suivante ; elle en diffère pourtant de la manière la plus notable, savoir : 3 a) de la première , par son facies, par ses lours qui n’étant pas complètement plats, ont l’air de rentrer les uns dans les autres comme les tubes d’une lunette, par son canal plus court et beaucoup plus large , et par la forme de son entaille si large et si peu profonde que ce n’est plus qu’une sinuosité , une inflexion du bord droit. Cefte sinuosité pourtant conserve à tel point et répète si fidèlement sur les tours de spire le facies caractéristique d’une entaille de Pleurotome, qu’il est impossible de placer la coquille dans un autre genre. b) de la seconde , par ses (ours lisses et sans aucun vestige d’angle ou de carène, par son entaille encore plus élargie , encore moins excayée , et par sa forme générale moins eylin- drique , en sorte que son facies est tout différent. N.0 17. PLEUROTOMA CARINIFERA. Grar. Tabl. Dax , p. 317. n.° 312, et Cat. Gir. p. 45. n.° 384. Foss de Dax et de Bordeaux. Quoique très-courte, la caractéristique donnée par M. de Grateloup pour cette excellente espèce , est si claire el si exacte , que je n'aurais point à en parler dans cette Révision, si l’auteur n’ayait omis d’y faire mention de deux caractères fort importants dans les Pleurotomes, le canal et l'entaille. 1.° L’entaille est placée au-dessous de la carène des tours, c’est-à-dire au milieu de la hauteur de ces lours, exactement comme dans le PL. detecta dont l'espèce qui nous occupe diffère par laus ses autres caractères. Encore faut-il dire que la similitude n’existe que dans la position et non dans la forme 142 ) de l’entaille. Celle du P1.-carinifera est encore moins pro- fonde que celle du detecta, en sorte que ce n’est presque plus qu’une large sinuosité du bord droit , d’où il résulte que ce bord ne peut que s'étendre fort peu en avant de l’ouver- ture , el qu'il est plus saillant vers la queue qu'aux parties supérieure et moyenne de l'ouverture : c’est ce que les stries d’accroissement font voir très-clairement ; mais le bord droit lui-même est si fragile , qu’il n’existe plus sur aucun des 34 échantillons que j'ai sous les yeux. 2.° Le canal et par conséquent la queue sont frès larges et si courts , qu’ils n’équivalent qu’à la moitié de la longueur de l’ouverture proprement dite, c’est-à-dire au tiers de la lon- gueur {otale du dernier tour , y compris la queue. Cette lon- gueur {otale , dans les individus bien conservés, égale la lon- gueur de la spire, dont la forme est tantôt régulièrement lurriculée , et tantôt rigoureusement acuminée. Cette varia- tion dépend du renflement, très-variable lui-même, des der- niers (ours; maïs toujours , le ventre de la coquille est plus bas que son milieu. Le canal bien conservé ( et il l’est fré- quemment ), présente encore une particularité très-remarqua- ble ; c’est que son extrémité est échancrée et légèrement relevée vers le dos comme celle de l'ouverture d’un Buccin. Des détails que je viens de donner résulte l’éloignement réel des affinités indiquées par M. de Grateloup avec les P1. Borsoni Bast. et semimarginata Lam. ( ces deux noms sont synonymes ! ). Toutes les espèces de ce groupe se ressem- blent , en gros plus ou moins ; mais le PI. carinifera , tou- jours de petite taille, ne peut être comparé, même légère- ment , qu'avec les frès-jeunes individus de l’autre espèce , lesquels se distingueront toujours pour la minceur relative de leur queue, par sa longueur toujours plus grande dans le jeune âge que dans l’âge adulte, et par la forme toute diffé- rente de leur entaille. (143) Voici la phrase caractéristique du Pl. carinifera, complé- tée dans l’énoncé de ses caractères : PL. testä turritd subfusiformi, infrà medium parüm ven- tricosä , sublævigatä vel obsoletè transversim striatà ; spira longä [ turrità vel acuminatà | ; anfractibus supernè (ultimo supernè infernèque | acutiusculè carinatis, planiusculis [(supe- rioribus obsoletè crenulatis ); anfractu ultimo subcylindraceo cum canali lato brevi spiræ vis æquali ; caudâ lat extüs striaté ; aperturd ovato-rhombed ; labro fragili {vix pro- ducto ) in medio anfractuum sinu latissimo nec profundo emarginato ; columellä supernè callosé. N.o 18. PLEUROTOMA JOUANNETII. Nob. Foss. de Mérignac près Bordeaux. RRR. Espèce singulière à cause de son extrême ressemblance avec la précédente d’une part , et de l’autre ayec le PI. pseudofusus, dont il serait fort difficile de la distinguer si l’on ne faisait attention à la forme complètement différente et essentiellement caractéristique de l’entaille. Celle-ci est l’en- taille normale, triangulaire, profonde , des Pleurotomes de la 2.me section. La coquille est un peu pros petite et moins ventrue que le PI. pseudofusus , et montre une tendance à présenter un renflement anguleux vers le sommet des tours ( comme le PI. carinifera). Le grand échantillon que je possède est si roulé, que je n’y vois plus les stries (transversales qui existent sur le plus petit ; car cette espèce est si rare que je n’en ai que deux. M. Jouannet n’en possède qu’un seul, moins adulte et moins grand, mais aussi d’une conservation plus parfaite que celle des miens. Je dédie cette espèce singulière et que je crois absolument nouvelle, au savant et vénérable auteur de la Sfatistique de la Gironde, qui a tant contribué par ses actives recherches , ( 444) à l'étude approfondie de nos fossiles, et à l'honorable bien - veillance de qui je suis , en particulier, redevable de tant de communicalions précieuses. PI. testé elongato-subfusiformi, infrà medium vix ventri- cosé , transversim { constanter ? ) regulariter striatd ; spiré longè acutd ;. anfractibus {10-12} planis supernè vix in annulum suturalem tumescentibus ; anfractu ultimo subcy- lindraceo basi attenuato eum canali lato brevi spird bre- viore ; caud@ laté , intorld , extus substriaté ; aperturd angustè lanceolatd ; labro fragili in æreum valdè producto | in medio anfractuum sinu profundo triangulari latè emar- ginato ; columelld supernè subcallosd. Longueur , environ 17 lignes ( pointe cassée ). Diamètre , 5 lignes. N.° 19. PLEUROTOMA SEMIMARGINATA. Lam. foss. n.° 2. | PI. Borsoni. Bast. p. 64, n.o 5. pl. 2, fig: 2..A.R: Der. Pr, p. 388. Je prai > 2 anandA qu'après avoir proposé de considérer comme didtioste les PL Javana , striatulata et longirostris dont j'ai avoué que les limites sont quelquefois fort difficiles à reconnaître, je viens ici soutenir l’unité d’une espèce dont les variations extrêmes, considérées isolément , sembleraient presqu’inconciliables ; mais lorsque j'ai mis de l’ordre dans ma collection de Pleu- rotomes , j’ai examiné, un à un, à la loupe , plus de cent échantillons de diverses localités et de tous les âges, depuis la dimension de 4 à 5 lignes jusqu’à celle de 3 pouces environ. Je ne crois pas qu'il existe une espèce aussi variable, Y aurait- il ici des hybrides ? Sans la forme de l’échanerure > certains échantillons se placeraient dans le carinifera ; d’autres se rapprochent des variétés du calcarata ; d’autres enfin sont si ( #45 ) élancées et si. voisines de la forme fusoïde que, si on ne fai- sait attention aux caractères de premier ordre qu'offre leur queue , on sérait tenté d’y chercher un passage vers le stria- tulata. Mais au milieu de toutes ces variations, l’étude la: plus attentive n’a abouti qu’à me faire connaître deux formes ou variétés principales qui conservent également les: caractères essentiels de l’espèce, passent de l’une à lautre par des nuances insensibles , et servent chacune de type à d’innom- brables variations individuelles. Je divise RTS va- riètés Aïet B:, l’espèce unique dont voici la Pl.tesi4 subfusiformi ; infrà medium ventricosd, us vel obsoletissimè transversim striatä, spirä longè acutèque ee A pc ( ete ns vixve ot nan . QU SUEUUE LE inatæ }; anfractu ultimo: es nboghinétnios Das carinato, tm: ovato basi rotundato)} cum eanali latissimo breviusculo leviter contorto basi dilataté haud emarginato spird subbreviore; caud& crassissimd extus suleat4; aperturà ue tatä votent: rs “hs ect sr producto ns lists Abe foireh 1h iosi mie" 7 he de 1 ' , COLE melld supernè callosä. Eongueur des plus grands individus, 2 pouces 8-10 lignes. La règle générale est que la spire’soit plus longue que le dernier tour ; queue comprise. Cependant ; sur la masse des individus que j'ai sous les yeux , il'en estun très-petit nom- bre , particulièrement dans la var. B, où cette dernière lon- gueur égale. ou dépasse légèrement celle ‘de la spire; indivi- dus d’ailleurs si semblables aux autres, qu'ils lègitiment par: faitement le peu d'importance que j'attache à ‘ces légères variations de proportion dans la queue. Tous d’ailleurs pos- sèdent également ces caractères si marquants et qui ne se présentent dans aucune des espèces précédemment citées : ( 146 ) 1.° de la callosité supérieure-de la columelle , et du repli canaliforme de l'angle supérieur de l'ouverture, qui est la conséquence de cette callosité ; 2.° de l'épaisseur et de l’élar- gissement terminal de la queue; 3.° du renflement de la columelle { produit par la torsion) vers la base de l’ouverture, d’où résulte un étranglement puis une dilatation sensible du canal. L’extrémité de celui-ci est légèrement rebroussée vers le dos, mais son extrémité n’est pas réellement émarginée. La forme variable de l’ouverture dépend de l'existence ou de la non-existence d’une, de deux et même de trois carènes à la base du dernier tour, variations indiquées par M. de Grateloup pour son P{. semimarginata, sous les lettres E et G. On sent que les carènes ont pour effet de rendre l’ouver- tare anguleuse. Il me semble que M. Dujardin n’a pas vu le vrai PI. den- ticula Bast., car , dans son Mèmoire sur les fossiles de la Touraive , p. 290 , il parle de rapports qui existeraient entre lui et le PI. Borsoni Bast. Le denticula appartient à la série de formes qu’on pourrait appeler multicarénées , et qui for- ment un groupe différent, par la plupart de ses caractères, du groupe à formes lisses ou simplement striées auquel appar- tient le Borsoni. Voici les deux variétés primordiales que j’admets dans le PI. semimarginata Lam. Var. A. anfractu ultimo basi rotundato. Nob. PI. Borsoni. Grat. Tabl. Dax, p. 316. n.° 309 , et Cat. Gir. p. 45. n.° 380. Je regarde cette variété comme le poires de l’espèce , bien que Lamarck ait eu principalement en vue ma var. B, dans la description de son semimarginata ; 4.0 Parce que l’aspect de la coquille est généralement plus régulier ; 2.0 Parce qu’elle offre des proportions plus constamment identiques ; ( 147 ) 3.° Parce qu’elle ne présente pas autant de sous-variétés dans les stries , dans le creusement des tours de spire et la saillie de ses bourrelets marginaux. (Ces observations indiquent une forme plus constante , et partant plus typique ). 4.° Parce que ses individus adultes sont beaucoup plus nombreux que ceux bien caractérisés de ma var. B. 5.° Parce que tous les individus non adultes sont plus ou moins carénés à la base du dernier tour, d’où je crois pouvoir conclure que c’est par ‘une sorte d’arrêt de développement qu ‘ils se fixent définitivement à la forme anguleuse. 6 Enfin, parce qu’effectivement sa taille, à l’état adulte, est presque toujours plus grande que celle de ma var. B Var. B. Anfractu ultimo basi carinato. Nob. PI. semimarginata. Grat. Tabl. Dax, p. 317. n. 311, cum var. ejusd. el. auctoris B, C, D, E, G, (exclu- dendæ A ad var. À meam, et F. ad PL. calcaratam meo sensu referendæ ), et Cat. Gir. p. 45. n.° 383. N.° 20. PLEUROTOMA CALCARATA. Gnat. Tabl. Das; p: 3235. 325 PI. tuberculosa Grat. Cat. Gir. p. 45. n.° 385. non Bast. Je ne pense pas que cette espèce {rès-singulière doive être citée comme voisine des P{. spinosa Defr. et tuberculosa Bast. Les épines sont un caractère tout extérieur et superficiel; les caractères essentiels de ces espèces sont notablement différens. Le PI. calcarata, parfaitement décrit par M. de Grate- loup ( à l'exception des mots caudd prælongé qui ne lui conviennent que par comparaison avec les P7. spinosa Defr. et tuberculosa Bast. ), a son (ype très-abondant dans les falans bleus et jaunes d’Orthez , et rare , d’après M. de Gra- J ( 148 ) téléup; dans les flans bleus dé Saint-Jean-de-Marsac près Dax: J'bn-pobsédé ün seul individu , fort petit, de Mérignac, et un seul individu, très-grand { mais donnant lieu à quel- ques doutes ), de Léogoan: Le PL. calcarata est tellement ressemblant à la var. B du sénimarginaté que, va peut-être l’état d’itipérféelion des six échantillons que j'ai sous les yeux, il m’est impossible de loi trouver d’autres caractères différentiels qué ceux-ci : 1.5 Codquille plus fasiforme, parce que la queue est un peu plus longue , ét la spire plus courte, plus renflée dans ses 3 ou 4 derniérs lours, d'où il suit que cette spire est PIRE actiminée que conique. 2,9 Spiré un peu plus courte qué le dérniér lour, queue comprise , dans lés individus bien caractérisés 3,° Longueur sensiblement moindre ( 1 pouce et demi tout au plus } pour les individus adultes. 4. Ve carène où bourrelet à la partié supérieure des tours, lequèl bourrelèt ‘est garhi d’ane rangée d’épines courtes et aiguës, réduites quelquefois par le frottement à des nodosités obtuses et obseures qui s’effacent quelquefois jusqu'à rendre la spire vraiment mulique. Ce dernier caractère est si singulier qu'il me détermine, non sans quelque hésitation , à retirer de mon P/. semimar- ginala var. B, mon grand échantillon unique (2 pouces ) de Léognan, qui répond au Pl. semimarginata var. F anfrac- tibus majoribus subspinosis de M de Grateloup, pour le placer dans le PL. calcarata qui offre ainsi des variations de formes tout-à-fait correspondantes à celles du semimarginata. J'y suis autorisé, ce me semble , parce qu’un de mes individus- types , d’Orthez , a le dernier tour arrondi à la base, tandis qu’il est rehaussè, dans l’autre, de deux carènes basales spinuleuses, comme mon individu de Léognan. ( 149 ) _ Celui-ci a la spire parfaitement eonique et non acuminée plus: longue d'une demi-ligne :que le dernier {our , quene comprise, Tous, ses. (ours de :spire (les premiers exceptés . qui sont frustes) sont garnis supérieurement d’une rangée de nombreuses épines {rès-courles , mais remarquablement aiguës , et à la base du dernier tour il y a deux carènes décrois- sanies qui portent des épines semblables. Enfin, à l’origine de la queue, il y en a un 3.° rang faiblement indiqué ; mais à cela près de toutes ces épines , ce bel et précieux individu serait rigoureusement un semimarginata xar. B. M. de: Grateloup ( Cat. Gir. p. 45. n,° 385) mentionne le Pl: tuberculosa Bast., auquel il donne ponr synonyme le n.o 325 de son Tabl. des fossiles. de Dax. Or , ce n.° 325 est précisément Je ?1. calcarata. Il résulte de là, 1.° que M..de Grateloup réunit comme moi la rare variété conique de Léognan à la forme type du, bassin de l’Adour ; 2.° que c’est par inadvertance qu’il a rapprochée le PL. tuberculosa Bast., si exactement figuré , d’une espèce qui appartient à une autre forme ou genre. J'ajoute en terminant que le PT. calca- rata a la suture simple comme le semimarginata, el non canaliculée comme le fuberculosa Bast. N° 21. PLEUROTOMA GLABERRIMA. Grar. Tabl. Dax, p, 318. n.° 315. Fossile de Dax et d'Orthez. Var. A. nodis verticalibus. Grat coll. (1842 ). B. nodis obliquis. Grat. coll. (1842). Je ne parle de cette espèce que je crois fort distincte dé toutes les autres, que pour dire que si effectivement on peut trouver quelque lèger rapprochement entre ses crépelures et celles du PI. bicatena Lam., il n'existe entre ces deux Pleu- rotomes aucune autre espèce. de rapports. C’est, au reste, (150) avec son PI. bicatena, dont il sera question ci-après au n.° 31 , et non avec celui de Lamarck, que M. de Grateloup le comparait ; et quant au Pl. catenata Lam., espèce fort rare de Paris , que je possède en très-bon état , il est encore bien plus éloigné du glaberrima par tous ses caractères. N.° 22, PLEUROTOMA CONCATENATA. Gnar. Tabl. Dax, p. 318. n.° 314, PI, turbida ( fossil. ). Explication de la pl: 439 de l'Encycl. méth. fig. 7, on Lam. n.° 5 (esp. viv.)- Remarquons bien que c’est ici le PI. turbida de la pl. 439 de l'Encyclopédie, et non celui de la pl. 441 qui est tout différent. Ce: dernier est celui de Lamarck , an. s. v., dont j'ai parlé sous le nom plus ancien de PI. cataphracta var. B. Brocch. Ainsi, il faut supprimer le synonyme de Lamarck cité par M. de Grateloup pour son concatenata. Ayant travaillé cette espèce , en Avril 1842 , avec M. de Grateloup , nous sommes convenus de la diviser en deux variétés, savoir : Var. À. conico-elongata ( basi cancellaté ]. Foss. de Dax. Var. B. cylindrica | basi sublævigatd , testd minore, carind anfractuum eminentiore ]. — Pl. gradata? Defr. Diet. se. nat. (indiqué aux environs de Bordeaux ).— Foss. de Mérignac près Bordeaux. Mes échantillons ne sont ni assez nombreux ni assez bien conservés pour que j'ose maintenir la coquille de Mérignac au rang d’espèce distincte. N.o 93. PLEUROTOMA SPINOSA. Der. Dict. p. 395. non Grat. PL tuberculosa, var. a. Bast. p.63. n.° 4 (non figuré !). PI. asperulata ! Grat. Tabl. Dax, p. 321 , n.° 322, et Cat. Gir., p. 46, n.° 386. (151 ) Pl, rustica ! Grat. Tabl. Dax , p. 321 , n.° 321 , non Brocch. Foss. de Dax. R. à Bordeaux. Je me suis assuré, dans la collection de M. de Grateloup, de l'identité spécifique de ses P{. asperulata et rustica avec la coquille que je regarde comme le P{. spinosa Defr. ; mais je n'avais plus alors sous les yeux la figure du PL. rustica Brocch. Si ma mémoire n’est pas complètement infidèle, cette figure n’est nullement applicable à la coquille dont il s’agit. Selon M. de Grateloup, le Pl. spinosa de M. Defrance serait mon asperulata ; mais je ne puis admettre cette assi- milation , puisque M. Defrance ne pouvait pas ne pas con- naître l’asperulata Lam. et le tuberculosa Bast. ( si bien figuré ), et qui sont maintenant reconnus pour identiques. M. Defrance ne peut donc pas avoir inscrit cette même espèce sous un troisième nom (spinosa), dans le Dictionnaire des Sciences naturelles , tandis qu’il a pu légitimement l’établir pour la var, a du tuberculosa Bast., qui , d’après la descrip- tion même de M. de Basterot , diffère spécifiquement de son type. Aussi suis-je parfaitement convaincu qu'il n’a pas fait figurer cette var. a, el que ce serait absolument à tort qu’on lui rapporterait les dessins A ou B de la figure 11, pl. 3, du Mémoire de M. Basterol. N.o 24. PLEUROTOMA TURRIS. Lam. foss. n.° 4, (1822 ). — Grat. Tabl. Dax , p. 320 , n.° 319, et Cat. Gir., p. 46, n.° 403. Encycl. méth, pl. 441, ME 7,6, vd: PL. interrupta ! (Murex ) Brocch., p. 433, n.° 59, pl. 9, fig. 21, optim. (1814). — Desh. Encycl. méth. t. 3, p. 795, n.° 9. — Non Lam. ! Foss. de Dax , de Bordeaux et d'Italie, (452 ) — La fig. 8 de l'Eneycel. n’est citée que par erreur {ypogra- phique dans le Tableau de M. de Grateloup ; elle ne au PL. turbida Lam. ( cataphracta, Brocch. var. B). — C’es aussi par erreur que , dans le même ouvrage, le + ct tour de Babel Blainy. Man. Malac., pl. 15, fig. 3, est cité comme synonyme du PI. turris, Lam. Le nom et la figure appartiennent au PL. Babylonia, Lam., espèce vivante et entièrement distincte. J'ai à me justifier ici du reproche qu’on pourrait m’adres- ser sur l'adoption d’un nom de 1822 , au préjudice d’an nom de 1814 ; et, à ne considérer que l'espèce qui nous occupe, M. Deshayes a agi avec touté justice en vestituant lé nom de Brocchi au PL. turris, Lam., puisqu'il ressort incontestable- ment des deux figures citées, que ces deux noms se rapportent à uné sèule ef même espèce ( dont j'ai sous les yeux des échantillons Bôrdelaïs, Dâcquois et Piémontais ). Maïs en faisant cet acte de justice partielle, M. Deshäyes à perdu de vue qu’il existe aussi, de cetté même année 1822, an PI, intérrupta, Lam., 2.° 6, vivant et qui, commé on peut lé voir dans la bellé Iconographie dé M. Kiener , n’est poînt l’analogue de l'espèce fossile. M. Deéshayes lui-même dit positivement dans l'Encyclopédie (I. e.) qué l’analogue vivant de son Pl. interrupta u’est pas connu. Si done on adoptait le nom de Brocchi, il faudrait changer celui de Lamarck , ét nous aurions ainsi deux changements au lieu d’un dans un ouvrage qui, étant le seul species général publié jusqu'ici , doit être respecté autant que possible dans sa nomenclature , puisqu'il sert de base à tous les travaux conchyliologiques modernes ; M. Deshayes a lui-même exprimé ailleurs cette opinion. Je pense donc qu’en cette occasion, tes droits incontesta- bles de Brocchi doivent être sacrifiés. La belle espèce dont äl est ici question , acquiert en Htalie (153) une faille bien plus grande que dans nos dépôts. Elle est extrêmement variable dans ses proportions et dans le dessin. de ses ornements; difficulté parfois désespérante, qui se retrouve fréquemment daus les espèces du genre Pleurotome. N° 25. PLEUROTOMA DENTICULA. Basr., p. 63. ».° 3, pl. 3, fig. 12. — Defrance, Dictionnaire, P. 396. — Grat. Tab]. Dax, p. 320, n.° 318, et Cat. Gir., p. 46, n.e 388 Foss. de Bordeaux et de Dax. J'avais considéré ce Pleurotome comme une forme plus. petite du PL. monile, Brocchi; mais après avoir travaillé ces. espèces avee M. de Grateloup, sur de bons et nombreux échantillons de Dax , je me suis rendu à son opinion , et je les admets maintenant comme distinctes. N.° 26. PLEUROTOMA MONILE. Broccu. { Murex monile), p. 432 n.°57, pl, 8. fig. 15. — Defr. Dict. p. 391. — Grat. Tabl. Dax, p. 319. n.° 317. (excel. synonym. ), non Valenc. ir Kien. Pleur. p. 52.0.° 33 , pl. 15. fig: 4 Foss. d'Italie et de Dax. 11 faut écarter les synonymes donnès par M de Grateloup ; la plupart appartient au PL, tigrina et marmorata, espèces vivantes dont les analogues fossiles ne sont pas connus. J'avais considéré le PL. monile ( de Dax), comme inter- médiaire aux deux variétés du PT. rotata Brocch.; mais après avoir étudié, avec M. de Grateloup, dans sa collection, de nombreux échantillons de Dax, je me rends à son opinion, fondée sur la différence constante de forme des granulations (arrondies et obtuses dans monile, obliques et presque pointues dans rotata ) , pour relirer la coquille de Dax du nombre de variétés du rotala, et la réunir au monile d'Italie , en sépa- rant celui-ci du denticula Basl. à cause de sa spire plus coni- que et moins cylindroide, et de sa queue bien plus longuc. ( 154 ) L'espèce vivante et complètement différente, à laquelle M. le professeur Valenciennes a donné le nom de monile, doit en recevoir un nouveau. Je propose de lui donner celui de M. le docteur Quoy qui l’a découverte ( voir ci-après ,n.° 51). N.° 27. PLEUROTOMA ANGULATA. Doxovas. { Mu- rex angulatus ], Brit. Shells, t. 5, pl. 156 (1802). — Kien. Pleur. p. 74, n.° 51, pl. 26, fig. 4. Murezx turricula. Mat. et Rack. Catal. p. 144,n.07, (1804). — Montagu, test. Brit. p. 262, pl. 9, fig. 1. (1804). — Pulten, Dorset., p.43 , pl. 14, fig. 15 (1813 ). — Turton , Conchyl. p. 93, n.° 14 (1822) ; non Brocch. Pleurotoma turricula. Blainy. rt franc. , p. 104, n.° 48, — Bouchard-Chantereaux, cat. Moll. mar. Boulonn., p. 61, n.0 109 ; non Defr. nec Grat. Has. — Côtes de la Manche. Je l’ai reçu de Boulogne-sur-Mer , envoyé par M. Bou- chard. M. de Blainville , le premier, l’a placé dans le genre Pleurotome ; mais il a fallu faire disparaître un double em- ploi de noms entre cette espèce et le Murex turricula Brocch. { PI. turricula Defr. }, et c’est ce qu'a fait M. Kiener au moyen du nom donné par Donovan, dès 1802, à cette coquille. Montagu lui a donc donné, en 1804, un nom illé- gitime | furricula), qui, par cela même, était disponible quand Brocchi l’a employé, en 1814, pour un fossile tout différent. Cette espèce n’est point l’analogue vivant du P/. clavula Dujard. foss. tert. Tour. n.° 12. Je n’ai pas, en nature, cette dernière espèce, que M. Dujardin n’a pas figuré ; mais j'en juge par la comparaison de la description avec mes indi- vidus vivants, et je crois devoir la rapporter, de préférence , au PI. costulata. ( Voir ci-après , n.° 38 ). ( 155) N.v 28. PLEUROTOMA SQUAMULATA ? Broccn. (Murex squamulatus), p. 422, n.° 43, pl. 8, tig. 13. PI. Bonelli ! Bellardi (ex spec. ab ipso. el. auct. comm.) Foss. d'Italie. Je me borne à proposer ce rapprochement dont la justesse me semble très-probable ; dans le cas où il serait fondé, Brocchi n’avait connu … de très-jeunes individus de cette charmante espèce. N.o 29, PLEUROTOMA UNISERIALIS. Desu., Paris, 0.° 24, p. 458 , p. 63, fig. 1, 2, 3. PI. undata. Bast. p. 64, n.° 7. { non figuré). — Grat. Tabl. Dax, p. 831, n. e 347, et Cat. Gir. p. 46, © 394. — Defr., Diet. p. 393 ( pro parte). — Se dut nec Desh. Foss. de Dax, C, et de Bordeaux , À. La conservalion assez fréquente des couleurs a sans doute induit M. de Basterot en erreur , à une époque où M. Des- hayes n'avait pas publié ses admirables descriptions des Pleu- rotomes de Paris. Je ne vois, dans notre coquille méridionale, qu’une faible variation à stries transversales plus robustes et à côtes longitudinales un peu moins marquées, du Pl. unise- rialis de Paris. N.o 30. PLEUROTOMA UNDATA ? Lam. foss. n.° 14, Desh., Paris, n.° 22, p. 456, pl. 63, fig. 11, 12, 13 et pl. 64, fig. 21, 22, 23, Foss. de Dax et de Bordeaux , RR. C’est avec doute que , ne possédant pas, én nature , l’es- pèce parisienne, j'y rapporte, d’après les figures et les des- criptions , un échantillon unique ( bordelais ! } de ma eollec- ( 1456 ) tion, et un pelit nombre d'échantillons de Dax dont j'ai fait le triage avec M. de Grateloup , qui les avait laissés parmi ceux de l’espèce précédente. Il est très-probable que M. de Basterot aura fait le même mélange; car les deux espèces sont peu éloignées l’une de l’autre par l’ensemble de leur structure , et on ne peut pas présumer que l’espèce la plus rare aît servi de type à son Pl. undata, puisque l’autre est si commune dans la localité où il l’a décrite. N.° 31. PLEUROTOMA PANNUS. Basx. p. 63, n.° 2. Grat. Tabl. Dax, p. 331, n.° 346 ! PL. bicatena! Grat. Tabl. Dax, p. 319. n.° 317 ; non Lam. nec Desh. R Foss. de Dax et de Bordeaux. C'est en travaillant avec M. de Grateloup, en Avril 1842, sa belle collection de Pleurotomes de Dax , que nous nous sommes accordés à reconnaître l'identité spécifique de ses PI. pannus et bicatena. H n’y a qu’une légère variation dans la force des granulations. — Le P/. bicatena Lam. diffère complètement de l'espèce méridionale ! N. 32. PLEUROTOMA BASTEROTI. Non. Pl. turrella. var. B. Bast. p. 64. n.° 9 ( non figuré ). — Grat. Tabl. Dax , p. 332. n.° 348 , et Cat. Gir . p. 46. n.° 404. Pl. turrella. Defrance. Dict. p. 390 { pro parte }. Non PL, turelle, Lam. et Desh. Li Foss. de Dax et de Bordeaux. Le PI. turella n'est cité qu'aux environs de Paris par Lamareck et M. Deshayes. Tous les autres aateurs ont con- fondu avec lui une coquille qui , pour peu qu’on la soumette à l'examen comparatif d’une simple loupe , s’en montre tota- ( 457 ) lement distincte, 1.° par ses proportions différentes ( 11 et 4 mill. pour l’espèce parisienne, {6 et 4 mill. pour l'espèce méridionale ); 2.° par sa queue proportionnellement plus courte ; 3.0 par sa spire beaucoup plus longue, qui porte le ventre de la coquille au dessous du tiers de sa longueur | ( tandis qu’il est seulement au-dessous dé la moitié dans l’es- pèce parisienne } ; 4.° par le nombre de ses tours de spire ! 12 environ au lieu de 6 ou, 7 ),, d’où résulte un port tout différent et beaucoup plus effilé; 5.° par sa suture canali- culée ; 6.° par les deux carènes de ses-tours, placées différem- ment, c’est-à-dire, la plus faible vers la suture supérieure , la plus forte vers le bas du tour ; 7.° par l’épaisseur constante, le relief et la régularité des stries verticales (solides, obluses et luisantes , non lamelleuses et fragiles) , qui forment le treil- lissage des tours ; 8.° par la forme des tours, planes et non convexes. AL Voici , modelée sur la caractéristique que M. Deshayes assigne à l'espèce parisienne , celle de l’espèce méridionale que je me fais un plaisir de dédier à M. de Basterot. À l’épo- que où cet auteur écrivait (1825) , les rapports de la géologie et de la zoologie étaient encore fort peu connus : on voulait à toute force retrouver partout les espèces de Lamarck , au moins dans les terrains tertiaires , et l’on ne saurait, sans injustice , reprocher aux paléontologistes d’alors , les assimi- lations fautives qu’ils auraient indubitablement évitées quel- ques années plus tard. PL, testé elongato-turrité , eleganter transversim striatd, stris validis regularibus obtusis {solidis, nitidis | decussaté spiré acutissimé | nec acuminaté |; ultimo anfraclu cum caudd brévtissimé tertiam partem testæ æquante ; amfractèbus planis , earinis duabus validissimis | inferiori miajore ) ins- tructis ; apertuwrd minimé , ———. labro tenui, fragih, fissurd latà nec profundd. f ( 158 ) N.0 33. -PLEUROTOMA TURRICULA. Broccu.(Murex turricula ) , p. 435, 0.0 61, pl. 9, fig. 20 (1814). _—— Defr., Dict. P, 390. — Non Blainv. Faun. franc. nec Grat. Non Murex turricula, Montagu (1804). Foss. du Plaisantin et de Perpignan. Cette espèce n’a été vue, jusqu’à présent, ni à Dax, ni à Bordeaux. Celle ainsi nommée par M. de Grateloup rentre dans les nombreuses formes de l’asperulata ! Lam. — J'ai expliqué , sous la rubrique du P{. angulata, n.° 27, par qaelle raison le Murex turricula Brocch. doit conserver son nom spécifique plus nouveau de dix ans, au préjudice du M. turricula Montagu. N.0 34. PLEUROTOMA COMARMONDI. Mimaur , descr. coq. nouv. in Bull. Soc. Linn. Bordeaux , T. UE , p. 263 , pl. uniq., fig. 6 (1829).— Kien. Pleur. p. 68 , n.° 45, pl. 24, fig. 2. PI. oblonga { Murex oblongus ], var. exquisité trans- versim striata Brocch. n.° 54. p. 430. pl. 9. fig. 19 ['optima !}, et suppl. p. 664. Has. L’Adrialique ( Renieri , la Méditerranée à Cette et à Agde ( Michaud! ).— Foss. d'Italie ! Quelques paléontologistes italiens paraissent avoir confondu l’analogue fossile de cette jolie espèce avec le PL. costellata Lam., dont elle diffère par sa forme plus amincie , par sa spire évidemment plus longue que le dernier tour, par sa queue plus grêle , etc., ou avec le P1. costellata Bast. ( PI. Milletii, Soc. Linn. Par. , ci-après, n.° 54) qui est du groupe Defrancia, tandis que le Comarmondi et le costel- lata Lam. sont des Pleurotomes proprement dits. ( #59 ) Brocchi, après avoir eu l'intention de décrire ce fossile comme espèce distincte , se méprit sur la valeur des carac- tères spécifiques , au point de la prendre pour une variété de son Murex oblongus qui n’est pas de la même section du genre. L’échantillon fossile du Piémont , que j'ai sous les yeux, est l’analogue aussi parfait que possible de gène és vivante - (que je tiens de M. Michaud lui-même ! ). N.° 35. PLE UROTOMA VULPEC ULA. Renieni (Murex vulpeculus) Cat. Adriat. (1804).— Brocch. /Murex vulpeculus) p. 420. n.° 40 (typus), pl. 8, fig. 10, optima.— Non Grat. Fusus harpuüla. Dub. de Montpér. Conch. plat. Wolh. : Podol. p. 31. pl. 1. fig. 47 , 48; non Brocch. nec Desh. ( ex iconibus ). Has. L'Adriatique ( Renieri ). — Foss. d'Italie. Il faut bien comprendre qu'il ne s’agit ici que du fype de Brocchi , car sa var. B. costis rarioribus constitue le PL. gla- bella Bonell. — I est encore douteux pour moi que le vrai vulpecula appartienne réellement au genre Pleurotome. Brocchi l’a placé dans le groupe de ses Mureæ qui répond aux Fuseaux de Lamarck , et je ne vois pas , dans l’échan- tillon envoyé du Piémont par Bellardi, que l’échancrure da bord droit soit bien caractérisée. M. Dubois de Montpéreux a copié teætuellement la carac- téristique assignée par Brocchi à son Murex harpula, et il dit que ses exemplaires ressemblent entièrement, sauf leur petite taille, à ceux de Brocchi; mais la figure qu’il publie répond exactement ( abstraction faite aussi de la taille ), à la figure et à la description que Brocchi donne du Murez vulpeculus Renier. ( 460 ) No 36. PORTEURS GLABELLA. BoneLii. Murex vulpeculus , , vâr. costis rarioribus _—— 420 , n.° 40. pl. 8. fig, 11, _optima! PL. vulpecula. Grat. Tabl. Dax , p. 333. n.° 351. Foss. d'Ialie, de Dax LR} et.de éaiauRe près Bordeaux (RR )? Cette espèce dont je ee un échantillon pituoniais - envoyé par M. Bellardi , est tellement voisine du P7. Villiers Mich., que je l’eusse prise pour son analogue fossile , si là coquille vivante n’était parfaitement lisse ( ornée seulement de lignes colorées ) ; tandis que , dans la fossile, le test est véritablement strié, à stries creuses , marines ; serrées et d’une parfaite régularité sur toute son étendue. -J’exprime un doute sur l'identité: des deux échantillons , très-petits et très-imparfaits, que:m’ont fourni les falans de Mérignac. N.0 37. PLEUROTOMA4 PILLIERSIL. Micnau», Descr. . coq: nouv: x Bull. Soc. Tänn. Bordeaux , T. HE, p. 262. pl. unig. fig. #,5 (1829). — Kien. Pleur. p- 80. n.° 57. pl. 27. fig. 4. Murex attenuatus. Montagu , test. Brit. p. 266. p. 9. fig. 6 (1804). — Mat. et Rack. Catal. p. 143. n.° 3 (4807 ). Murex aciculatus. Lam. n.° 66 (1822). — Des Cherres , Cat. test. mar. du Finist. in Act. Soc. Einn. Bor- deaux , T.'EV. p. 51 (1829 ). Pleurotoma attenuata. Blainv, Faun. franc. p. 102. n.° 14(18...7) Bouchard-Chantereaux , Cat. Moll. mar. Boulonn. p. 61. n.° 110.-— Non Desh. Paris, nec Dujard. Tour. Has. Côtes de l'Océan et de la Méditerranée. ( 161 ) M. de Blainwilie (j'ignore l’année précise de la publication de ce cahier de la Faune française } agit en toute justice, en rendant à cette jolie petite espèce un nom qui datait d'uae trentaine d'années; mais M. Michaud, qui avait commis deux doubles emplois en ne rapportant la sienne ni au M. atlenuatus des Anglais, ni au M. aciculatus Lam., a été le premier , je crois, à la placer dans son véritable genre, observation qui est loin d’être sans mérite, car la coquille est d'un facies très problématique. On n'eùt pas pensé peut- être à contredire celui qui l’eût placée parmi les Fuseaux, tandis qu’assurément , sans-sa cécité, l’ilustre Lamarck n'en eût jamais fait un Murex, et M. Michaud n’a pas même dû songer à la chercher dans ce genre. Jusqu'ici, tout ést en faveur da nom adopté par M. de Blainville. Mais dans l'intervalle probablement, M. Des- bayes avait publié un PL. attenuata fessile de Paris | j’ignore la date précise de l’apparition de la livraison : l’ouvrage entier est de 1824-37]. Dans l’incertitude de la véritable priorité entre MM. Deshayes et de Blainville, et pour ne pas priver M. Michaud dufruit.de sa juste apprècialion du genre, je m'étais déjà déterminé à proposer la conservalion du nom de Villiersi; etj'ai vu avec beaucoup desplaisir que M..Kiener (quoique sans rendre raison de ses motifs) est arrivé au même résultat que moi. Il donne aussi pour synonyme le Murexacioulatus (imprimé articulatus par erreur ) Lam. No 38. PLEUROTOMA COSTULATA. Risso. — ‘Blainv. Faun. franç. pl. 4. fig. 6, 6 a — Kiener , Pleur. p. 78.055. pl. '25. fig. 2. Murezx costatus. Pennant, Brit. zool. T. #, pl. 79 in angul. sup. sinist.— Mat. et Rack. Catal. p. 144. n.o 5.— De Gerville , Catal. coq. Manche, in Mem. Soc. Linn. Calvad, T. 2, p. 208. n.° 4. ( 162 ) Pleurotoma clavula ? ( Fossil.) Dujard. foss. tert. Tour.-p. 291. n.° 12 (non figuré ). . Has. Côtes océaniques de France. J’en possède un indi- vidu roulé , devenu tout blanc, trouvé sur la côte du Vieux- Soulac (Gironde). J'écris costulata, d’après M. Kiener , mais avec hésita- tion ; car on ne peut pas avoir une confiance aveugle dars — l’exactitude typographique de cet ouvrage si beau par ses planches, et les auteurs anglais, ainsi que M. de Gerville, écrivent costata : quant aux ouvrages de MM. Risso et de Blainville , je n’ai pas les moyens de les consulter. Il me semble, d’après les individus vivants que je possède, et d’après les descriptions des fossiles, que c’est ici et non au Murex turricula des Anglais qu’on doit rapporter le syno- nyme de M. Dujardin. N.o 39. PLEUROTOMA HARPULA. Broccu. / Murex harpula ) p. 421. n° 41 | DOTE 8. “ms 17; non Desh. nec Valenc. in Kien. : Foss. d'Italie. +: dés - Ce Pleurotome doit, en {out état de cause, conserver le nom qu’il a reçu de Brocchi ; et je ne suis heureusement pas forcé de changer celui de M. Deshayes, puisque cet auteur lui-même, reconnaissant dans son espèce parisienne le Fusus citharellus Lam., a déclaré ( coq. foss. Paris, T. 2, p. 513 À que la coquille qu’il avait récemment nommée P4. harpula devait prendre à l’avenir le nom de PJ. citharella. Et en effet , l’espèce italienne et celle de Paris sont distinctes. De même que M. Deshayes, M. Valenciennes a perdu de vue l'existence du P{. harpula Brocch., lorsqu'il a donné ce même nom à une espèce vivante de la Nouvelle-Hollande , rapportée par l’Astrolabe. Cette dernière espèce , figurée par M. Kiener { Pleur. p. 58, n.° 36. pl. 18. fig. 3 ), devra changer de nom, Je propose pour elle celui de P1. harpularia. ( 163 ) N.° 40. PLEUROTOMA EBURNEA. Bonguni. Murex harpula, var. glaberrima. Broech. p. 421 , n.o 41 (non figuré). Foss. d'Italie. Brocchi , lui-même, avait très-justement pressenti qu’on séparerait spécifiquement cette coquille du type de son espèce. N.0 41: PLEUROTOMA DUJARDINII. Nos. PI, attenuata. Dujard. foss. tert. Tour. p.291. n.° 9. pl. 20, fig. 22, non Blainv. Faun. franç., nec Desh. Paris. Foss. de la Touraine! et de Mérignac, près Bordeaux? J’exprime un doute sur l'identité de l’échantillon très- petit et très-endommagé que j'ai recueilli à Mérignac. © Quant au nom imposé par M. Dujardin , il est de 1837, et doit par conséquent être postérieur à celui de M. Deshayes qui a terminé entièrement dans cette même année , la publi- cation de son grand ouvrage {voir ci-dessus , n.° 37 , pour la non-adoption du P{. attenuata de M. de Blainville ). N.° 42. PLEUROTOMA RUFA. MonraGv( Murex rufus). test. Brit. p. 263. -— Mat. et Rack. ( Murex) catal. p. 145 , n.° 8. — De Gerville ( Murex), catal. coq. Manche, in Mém. Soc. Linn. Calvados, tom. 2, p: 209, nn." 7. Non Murex rufus. Lam. n.° 17. PL. nigra. Pot. et Mich. Gal. Moll. Douai, {. 1 , p. 446, n.° 21, pl. 35, fig. 5, 6. Has. Côtes de France et d'Angleterre Je dois à M. Laporte aîné de la Soc. Linn. de Bordeaux, la possession d’un bel individu recueilli sur les cèles de la * ( 164 ) Gironde, à. La Teste probablement. — Les cinq individus que j'ai sous les yeux n’ont que 12-14 côtes bien distinctes : mais je les crois encore en voie d’accroissement. C’est par inadvertance que M. de Gerville a donné pour synonyme à cette petite espèce de Pleurotome , le Murex rufus Lam., grande espèce de Rocher de la division des Chicorées. Je ne trouve rien, dans la monographie de M. Kiener, qui se rapporte à notre coquille. N.° 43. PLEUROTOMA FRAGILIS. Dsu. Paris, n.° 49, p. 480, pl. 67, fig. 25, 26 , 27. Fusus striatulatus. Lam. Ann. du Mus. n.° 30! et an. s. v., t. 7., suppl. n.° 20. ais Pleurotoma striatulata. Desh. Paris, t. 2, p. 513, non Lam. Foss. de Paris. Le nom spécifique fragilis , impose par M. Deshayes, doit rester à cette coquille. Lorsque dans les généralités du genre Fuseau (1. c. p. 512-513), cet auteur a ramenè aux Pleuro- tomes et autres genres huit espèces portées à tort par Lamarck au nombre des Fuseaux, il a perdu de vue qu'il existait déjà un Pleurotoma striatulata Lam., grande espèce bordelaise , bien connue et toute différente (étiquetée au Jardin du Roi, en Août 1840 , et sans doute par erreur de plume , PI. stria- tula ). Le fossile de Paris, que M. Deshayes a primitivement décrit sous le nom de fragilis ne doit donc pas changer de nom pour prendre celui de striatulata. Nora. Il importe que les personnes qui possèdent des fossiles de Paris reportent sur leurs étiquettes les corrections faites par M. Peshayes à l'endroit que je viens de citer , afin d'éviter les doubles emplois. (165) Ne 44 PLEUROT. OMA DECUSSATA. Lam. fossil. - n.o 30. — Desh. Paris, n.° 37 , p. 470 , pl. 64, fig. 3,4#,5,7. — Non Grat. Tabl. Dax , p. 332, n,° 349. Foss. des environs de Paris. Cette petite coquille présente un caractère dont M. Des- hayes n’a pas parlé, et que je crois unique parmi les Pleuro- tomes parisiens : le bord droit est si/lonné à l'intérieur. Ces sillons sont saillans, peu réguliers en nombre et en grosseur, quelquefois bifurqués, et disparaissent en s’avançant du fond de l'ouverture vers le bord. Ils ne sont visibles qu’à la loupe. Je les ai observés sur six individus au moins , mais j'en pos- sède un qui eu est dépourvu. . Ce caractère se retrouve dans une espèce fossile de Dax et dans une (rès-petite espèce vivante, des Antilles, dont je possède deux individus. Ne 45. PLEUROTOMA CERITHIOIDES. Nos. Pl. decussata, var. B. carinata ! Grat. Tabl. Dax, p. 333, n.° 349 ; non Lam. nec Desh. Foss. de Dax. Cette petite espèce , plus longue , plus effilée et d'un autre dessin que l’espèce parisienne , partage avec elle un caractère remarquable : : son bord droit est-sillonné à l'intérieur ; mais sous les autres rapports elle est différente. Elle a bien aussi , comme le fait observer M. de Grateloup , quelques traits de ressemblance avec le PL. textile Brocch. ; mais son système de stries est différent , sa queue est plus courte , etc. J'ai choisi pour elle le nom de ?1. cerithioides, à cause de la ressemblance de ses stries, de ses côtes et de ses aodula- tions , avec celles qu’on trouve dans beaucoup de Cérites. ( 166 ) ° N.0 46. PLEUROTOMA VARIABILIS. Murer /Defran- cia variabilis), Annal. Linn. de Paris pour 1826, p. 9, fig. 2, a, b, p. 5 du tirage à part, n.° 2. PI, plicata. Bast. p. 64, n.° 6 ( non figuré). — Grat. Tabl. Dax, p. 328, n.° 337 , et Cat. Gir. p. 46, n.° 399,— Defr. Dict. p. 395 ( pro parte ). — Non Lam, nec Desh. Foss. de Dax , de Bordeaux et de l’Anjou. La fragilité du bord de cette petite espèce est telle que, sur plus de 50 individus, je n’en possède pas un peut-être où il soit parfaitement conservé. Cette raison, jointe à ce que je ne vois aucune trace de dent sur le bord columellaire de l’entaille , me détermine à penser que M. Millet l’a placée à tort dans son genre Defrancia. Je dois dire, il est vrai, que je n’ai pas vu d’échantillon de l’Anjou ; mais la figure citée ne montre pas de dents , et la description spécifique n’en parle pas non plus. Si donc je ne me trompe pas dans l'assimilation que je fais de la coquille bordelaise , celle de VAnjou devra être séparée des quatre autres espèces publiées par M. Millet, et rentrer dans les vrais Pleurotomes , où M. de Basterot a jugé comme moi que son P{. plicata doit être placé. Celle dernière espèce diffère du vrai plicata parisien de Lamarck , par son dérnier tour plus court que la spire, par sa queue plus courte, par ses côles moins épaisses et moins saillantes, et par l’angle très-prononcé que forment ses tours de spire. Get angle est marqué par la plus forte des 3 ou 4 stries transversales qui se détachent sur le treillissage presque microscopique de la surface des tours. N.° 47. PLEUROTOMA CRASSINODA. Nos. PI, pustulata ! Grat. Tabl. Dax , p. 328, n.° 338 ; non ( 167 ) Brocch. ( Murex pustulatus, p. 430, n.° 55, pl9, fig. à ). Foss. de Dax. Cette espèce, bien caractérisée par M. de Grateloup, et qui a laissé des doutes à cet auteur, ne répond réellement ni à la figure, ni encore moins à la description de Brocchi. Il Wa falla lui donner un nom nouveau, dont M. de Grateloup, en revoyant avec moi sa collection en Avril 1842, a approuvé . le choix. N.o 48. PLEUROTOMA MULTINODA; (Lam. foss. n.° 15?) var. meridionalis, Bas. , p. 64, n.°8, (non figuré ) ; #0on Grat. PI. Aguensis ! et. Pl. crenulata ! Grat: Je n’ai pas de raisons majeures pour douter de l'identité spécifique de la coquille méridionale et de celle de Paris ; mais comme je n'ai pas vu cette dernière en nature, je ne cite le nom de Lamarck que sous la rèserve du point d’in- terrogation. Voici les deux variétés que nous reconnaissons , M. de Grateloup et moi, d’après notre travail commun dans sa col- lection , devoir entrer dans l'espèce de M. de Basterot : Var. A. PI. Aquensis ! Grat. Tabl. Dax, p. 327, n.° 334 (1832). PI. Aquensis, var. a! Grat., coll. (Avril 1842). CC. à Dax , dans les faluns bleus. C: à Léognan. Var. B. PI. crenulata! Grat. Tabl. Dax, p. 327, n.° 335 (1832); non Lam. ; an Bast.? PI. Aquensis, var. b! Grat. coll. ( Avril 1842). CC. à Dax, dans les faluns jaunes. Je ne le connais pas à Bordeaux. N.+ 49. PLEUROTOMA QUOYT. Nos. PI monile. Valence. coll. mus.— Kien. Pleur. p. 52, n.° 31, pl. 15, fig. 3; non Broeeh. ( 168 }) Has. Mers de l'Océanie, côtes de la Nouvelle-Hollande. Puisque le nom donné par M. Valenciennes fait double emploi avec celui de Brocchi ( voir ci-dessus , n.° 26), il est juste de dédier l'espèce nouvelle à l’infaligable et savant na- turaliste qui l’a découverte. 3.° Secrion.— ( DEFRANCIA, Millet). Ma collection renferme neuf très petites espèces exotiques, vivantes, du groupe Defrancia. La plupart ne sont pas décri- tes à ma conñaissance, et je ne retrouve point leurs analogues parmi mes fossiles : huit de ces espèces sont des Antilles. Je ne les décris pas dans cé mémoire, parce que je n’ai pas en ce moment la possibilité de les faire figurer , ce qui, vu leur petilesse , n’est pas chose facile. N.° 50. PLEUROTOMA PURPUREA. Monraeu( Murex purpureus ), test. Brit. p. 260. pl. 9. fig. 3 (1804). — Mat. et Rack. / Murex) Catal. p. 148. n°15, ( 1807 ). — Defr. Coll. — Blainv. Faun. franç. pl. 4. fig. 10. — Kien. Pleur. p. 7t. n.° 48. pl. 25. fig. 3.— Bast. p. 65. n.° 12, pl. 3. fig. 13. a, b (1825) fossile. PI. corbis. Michaud ; Coll. — Pot. et Mich. Gal. Molf. Douai, t. 4, pr 444, .n.9 8. pl. 35. fig. 1; 2. vivant. PI. Cordieri. Grat Tabl. Dax, p. 334. n.°0 354, et Cat. Gir. p. 46. n.° 393 ; non Payraud. Has.-- Océan et Méditerranée. J'en possède un individu trouvé sur la côte du Vieux-Soulac ( Gironde).— Foss. de Dax et de Bordeaux. { 169 ) Rien de plus élégant que celle petite coquille, très-voisine en effet comme le disent MM. Potiez et Michaud, mais très-distincte du PL. Cordieri Payraud. M. de Grateloup donne comme synonymes ces deux es- pèces, dont M. Kiener maintient la séparation, en réunis- sant le PL. corbis à la première. M. de Basterol dit avoir vu le PI. purpurea vivant, de l'Océan et de la Méditerranée : je . me le possède que de la Corse, je ne l'ai vu fossile que de Dax, où il est fort rare. N.0 51. PLEUROTOMA RETICULATA. Renieni(Murex reticulatus) , Cat. Adriatique ( 1804). — Brocch. (Murex) suppl. p 663. — Desh. ap. Lyell ( ex Grat . }, fossile. — Grat. Cat. Gir. p. 47, n.° 408, fossile. — Bronn, Leth. géogn. p. 555 ( 1837 ),. fossile. —Philipp. Enum. Moli Sicil, p. 196. Murex muricatus? Montagu, test. Brit. p. 262, pl. 9, fig 2 (1804). — Mat. et Rack. cal. p. 149 , 0.0 16 (1807) ; non PL. muricata Lam. nec. M. de Serres. Pleurotoma echinata. Brocch. (Murex),n.° 45, p. 423, pl. 8, fig. 3, non Lam. ; nec Fusus echinatus. Dub. : dé Montpér., conch. plat. Wolh. Podol. p. 31,pl.1, fig. 45 (ex icone ). PL, Cordieri. Peyraudeau, Cat. Moll. Cors. n.° 287, p… 144, pl. 7, fig. 11 (1826).—Blainv., Faun. franc. p- 106, n.° 23, pl. 4, fig. 9.— Kien Pleur. p. 69, n.° 46, pl. 24, fig. 1 ; non Grat. Has. La Méditerranée. — Foss. d’Italie et de Bordeaux. Brocchi , en restituant à son Murex echinatus de 1814 le nom plus ancien (1804), de reticulatus, a laissé libre le premier de ces noms que Lamarck a appliquée en 1822 à un. grand Pleurotome du Sénégal, el à consenti implicitement à (170) ce que son ancien Murex reticulatus reçüt légitimement le nom nouveau de Pleurot. ramosa, que M. de Basterot lui a imposé en 1825. M. Dubois de Montpéreux dit que son Fusus echinatus est exactement , sauf sa petite taille, le Murex echinatus Brocch. Il faut alors que le dessinateur ait figuré une cequille autre que l'individu décrit, car la figure jointe à la descrip- tion n’a aucun rapport avec celle de Brocchi. Il y a même tout lieu de présumer que c’est un Fuseau et non un Pleuro- tome. Au reste, la description se borne à la copie textuelle de la caractéristique de Brocchi , laquelle est en contradiction avec la figure de la coquille Wolhynienne. Je ne pense pas que le P{. quadrillum Dojard. foss. tert. Tour. , p. 29,1 , n.0 10, pl. 20, fig. 23, soit un jeune indi- vidu du PI. Cordieri Payraud. , et M. Dujardin ne veut pas l’affirmer non plus. Je ne l’ai pas vu en nature; mais la figure qu’en publie M. Dujardin indique un individu parfaitement adulte (vu les caractères du groupe Defrancia) , et fait voir distinctement un bord columellaire qui paraît ne pas exister . dans le P{. Cordieri vivant. C’est d’après la figure de Brocchi que j’identifie le PL. Cordieri avec le reticulata, qui se trouve avoir dés-lors 24 ans d’antériorité. N.°52. PLEUROTOMA INTERRUPTA. Lam. n.0 6. — Kien. Pleur. p. 32, n,° 25 , pl. 12, fig. 2. — Encyel. méth. pl. 438 , fig. 1, a, b (malæ) ; non Brocch. nec Desh. Encycl. ( fossil ). M. Kiener ne connaît pas l'habitat de cette espèce : j’en ai plusieurs échantillons , venant des Antilles. La figure don- née par cet auteur est trop aiguë , ainsi que celle de l’Ency- clopédie. L'espèce dont il s’agit , appartient au groupe Defrancia. VATE ) Elle est jaunâtre, à côtes plus foncées , d’un rouge moins éclatant que dans la figure de M. Kiener. La coquille bien fraiche est recouverte d’an épiderme presque noir. Je renvoie au n.° 24 de ce Mémoire, pour les raisons qui m'ont fait sacrifier le nom plus ancien du Pl. interrupta Brocch. à celui / PL. turris ] imposé huit ans plus tard, par Lamarck, à une espèce fossile très-différente de l'espèce vivante qui nous occupe en ce moment. N.° 53. PLEUROTOMA MICHAUDII. Nos. PI. lineata. Pot. et Mich., Gal. moll. Douai , tom. 1. pl. 445, n.017, pl. 35, fig. 3,4, maleæ (1838); non Lam. n.° 10. Mangilia lineata Beck. ( ex Pot. et Mich. I. c. }. Non PI. linearis Blainv. nec Kien. Pleur. p. 73, n.° 50 , pl. 25, fig. 4. PI. Villiersi, var. 2.° Michaud, descript. coq. nouvel., in Bull. Soc. Linn. Bordeaux , tom. 3, p. 263 , non figuré (1829 ).— Kien. Pleur. p. 81, en note. Has. Cette, RR. Cette petite coquille, bien que colorée à peu près comme le PI. Villiers, n'appartient pas à la 2.° section ; c’est un yrai Defrancia. Le nom adopté par MM. Potiez et Michaud ne peut ètre conservé, puisque Lamarck avait publié depuis 16 ans un PI. lineata. Je me fais un plaisir de dédier l'espèce Médi- terranéenne au zélé naturaliste de qui je la tiens ainsi que tant d’autres-objets précieux . et qui, le premier l’a fait con- naître. M. Kiener , qui sans doute n’a pas vu celte coquille , puis- qu’il la confond avec le PL. linearis Blainv. ( Kien. Pleur. p. 74, en note ), se borne à dire, à la fin de l'article du PL. Villiersii, que M. Michaud en indique une varièté , et il répète la description de M. Michaud. ( 172 ) N.° 54. PLEUROTOMA MILLETII. Soc. Lanx. Paris | { Defrancia Milletii }, in Annal. Linn. pour 1826, pl. 9, fig. 5 a, b, p. 6 , du tirage à part, n.° 5. PI. costellata. Bast. p. 66, n.° 14, pl. 3, fig. 24 - (optima }!— Grat. Tabl. Dax, p. 332, n.° 350, et Cat. Gir. p. 46, n.° 392; non Lam. nec Desh. —- Defr. Dict. p. 395 ( pro parte). Foss. de Dax et de l’Anjou. CC. MM. de Basterot et de Grateloup le citent aussi aux envi- rons de Bordeaux , d’où je ne le possède pas ; n’aurait-il pas été confondu avec quelque autre espèce ? Cette jolie et très-remarquable coquille , quoiqu’incom- plètement décrite par MM. de Basterot, Millet, Defrance et de Grateloup, est si abondante à Dax et si bien connue par l'excellente figure du Mémoire de M. de Basterot, que je ne crois pas devoir allonger le mien en en donnant une descrip- tion spéciale : on la distinguera toujours facilement ( même avant l’âge adulte ) du P1. variabilis Mill. auquel elle res- semble un peu, par le large espace lisse à la vue simple, qui borde inférieurement ses sutures. Quant au PI. costellata Lam., espèce parisienne, il n’admet aucune comparaison avec la nôtre, puisqu'il est un vrai Pleurotome de la 2.° section, tandis que la nôtre est peut-être le fossile le plus parfaitement caractérisé de la 3.° ou du groupe Defrancia. M. Defrance , en 1825 (Dict. Scienc. nat., T. 41), ouvrit les yeux sur l’un des caractères qui séparent si largement l'espèce de M. de Basterot de celle de Lamarck ; mais il ne vit rien au-delà du bourrelet et de l’entaille dont il parle à la page suivante pour approuver et confirmer les idées de M. de Basterot. I cite, p. 395 , le P/. costellata à Parnes, Grignon , Hauteville, Orglandes et Bordeaux ; puis il ajoute - (173) « Les coquilles de ce dernier endroit portent un bourrelet au « bord droit, et pourraient constituer une espèce distincte ». Cette observation importante n’a point attiré l'attention de M. de Grateloup : quant à M. Millet qui , la même année où M. Defrance écrivait, lui dédia son genre Defrancéia, il n’eut au contraire nulle idée de rapporocher cette espèce d’une espèce parisienne, mais il ne donna qu’une figure imparfaite et une courte description de la coquille que la Socièté Linnéenne de Paris lui avait dédiée sans la rapprocher de l’espèce de M. de Basterot. La véritable appréciation scientifique de cette coquille n’a donc fait aucun progrès depuis MM. Defrance et Millet. J'y ai reconou un double caractère fort remarquable : le bord droit, très-épaissi, est fortement sillonné à l'intérieur, et le bord colamellaire est denticulé vers sa base, dans les individus adaltes , comme celui de certains Buccins. D’après ces motifs, je lui avais donné le nom de PI. sulcilabris, sous lequel je l’ai adressée à quelques-uns de mes corres- pondants (ce nom n’a pas été imprimé); mais depuis , j'ai acquis la persuasion { non la certitude absolue, car je n'ai pas vu d’échantillon de l’Anjou), que notre espèce doit être rapportée au n.° 5 du Mémoire de M. Millet sur le genre Defrancia. N.0,55. PLEUROTOMA SUTURALIS. Muuer ( De- francia suturalis), Anal. Linn. de Paris pour 1826. pl. 9. fig. 4 a, b.p. 6 du tirage à part , n,° 4. Foss. de Léognan près Bordeaux. Ce Pleurotome y est si rare, que je n’en ai vu que l’exem- plaire de ma collection. N.° 56. PLEUROTOMA CLAVULINA. Nos. PI. terebra. Dujard. Foss. tert. Tour. p. 292. n.° 14 pl. 20. fig. 30 ; non Bast. nec Grat. Foss, de la Touraine. ( 174 ) Je ne connais celte espèce que par la figure et la descrip- tion qu’en donne M. Dujardin. Comme plusieurs paléontologistes ont cru que les PL. oblonga Brocch. et terebra Bast. étaient synonymes, le savant auteur du Mémoire sur la géologie de la Touraine a pu penser que le nom spécifique terebra était disponible, et l’a donné à une espèce qu'il a jugée lui-même toute différente de celle de M. de Basterot. Mais maintenant que je crois pouvoir prouver que l’espèce italienne est parfaitement distincte de l'espèce de Dax et de Bordeaux, le nom de M. de Basterot reste à celle-ci, et je suis dans l'obligation de changer celui de l’espèce de la Touraine. N.-B. _ vais pts en nest: ce : Mémoire , une des études les diffi rencontrent dans D un des espèces du genre Pleuro tome ; c’est celle d’une petite famille du groupe Defrancia , famille FE de coquilles à canal très-court, à côtes longitudinales courtes, à sutures marginées , à stries transversales très-fortes , dont je trouve le type, à Pétat vivant, dans le P2. striata Kien., et dont le PL. terebra Bast. non Dujard. est l'espèce fossile la plus connue ; quoique non la première décrite, Ce rang d’ancienneté appartient au PZ. oblonga Brocch. , espèce qui, selon moi, a été méconnue jusqu’ici par la plupart des auteurs. Vient ensuite le PZ. terebra Bast. que son inventeur a eu grande raison de ne pas confondre avec l'espèce italienne : malheureusement , son exemple n’a pas été suivi. Enfin, deux espèces de Dax et deux d'Italie complète- ront ce que j'ai à dire sur cette petite famille. Les phrases caractéristiques que j'ai adoptées seraient trop longues pour une monographie ; elles sont descriptives : mais dans une monographie, on forme des divisions en tête desquelles on inscrit les caractères communs , et alors la Phrase se réduit aux dimensions ordinaires. N.° 57. PLEUROTOMA STRIATA. Ken. Pleur. p. 36, n.° 28, pl. 14, fig. 2. — Gualt. pl, 52, fig. H. Has. Les Indes orientales ? ( 175 ) C’est à cette espèce et non au PL. oblonga que je rapporte la figure de Gualtiéri, bien qu’elle présente , pour l’espèce dont il s’agit, le même défaut que Brocchi signale en la comparant avec l’oblonga ; c’est qu’elle ne montre ni le bour- relet sutural , ni l’entaille : mais les côtes, peu obliques, épaisses et à dos très-rond , se rapportent à l’espèce vivante et non à la fossile. PI. testé { brunneo - violacescente ) subfusiformi-turritd , striis validis ( majoribus alternantibus ) transversim regula- riterque instructé ; spird accutissimd ; anfractibus duodenis 9-10 costatis basi tumentibus supernè depresso-canaliculatis ad suturam superiorem tenuiter marginatis ; costis obliquis crassis oblusis nodiformibus { albo-flavicantibus ) antè canali- culum superiorem anfractuum desinentibus ; anfractu ultimo (supernè tantüm costato , sulcis transversalibus validissimis instructo) cum caudé brevi latissimd emarginatä spird bre- viore ; aperturd supernè dilatatä ; columellà rectd. Longueur : 15 lignes. — Diam. 5 lignes. N.° 58. PLEUROTOMA OBLONGA. Reniert { Murex oblongus ]. Cat. Adriat. (1804). — Brocch. (Murex) p. 429. n.° 54. pl. 8. fig. 5. ( optima! ) ; non Defr- nec Grat. PI. subulata. Defr. Dict. p. 394; non Grat. PI. Brocchiü. Bonelli, coll. Mus. Taur. n.° 269, — Bellard. et Michelott. Sagg. orittogr. p: 9. n.° 8. pl. 1. fig. 4. Has. L’Adriatique ( Renieri ).— Foss. du Plaisantin ! La figure de Brocchi est excellente ! et prouve , conjointe- ment avec mes échantillons de Castel-Arquato ( recueillis par M. Bertrand-Geslin } et avec ceux adressès à M. de Grate- loup par M. le professeur Jan, que les côtes sont réellement ( 176 obliques ! ce qui ramène iei le PJ. subulata de M. Defrance, et laisse bien distinet le P1. terebra Bast. ( oblonga Defr. ), ainsi que l’oblonga Grat., et l'oblonga de quelques paléon- tologistes italiens modernes, L'espèce dont il s’agit n'existe ni à Dax ni à Bordeaux. PI. testé acut4 subfusiformi , strüs irregulariter alter- nantibus transversim instructà ; spirâ subacuminatà ; anfrac- tibus subduodenis 7-8 costatis basi tumentibus supernè de- pressis ad suturam superiorem submarginalis ; costis obliquis obtusis { vix reqularibus | subnodiformibus antè canalieulum superiorem anfractuum desinentibus ; anfractu ultimo (extüs suleato } eum caudä brevissimé crassé vixæ marginato spird breviore; aperturd angustd (labiis subparallelis }; columeël rectd. Longaeur : 15 lignes. — Diamètre : 112 lignes. N.o 59. PLEUROTOMA OBELISCUS. Nos. PI. multinoda! Grat. Tabl. Dax, P- 328, n,° 339. non Lam. nec Bast. nec Der. Foss. de Dax. Cette belle espèce se distingue de l’oblonga Ren., Brocch. par ses côtes presque verticales, comprimées, à dos tran- chant, et par sa forme plus cylindrique, moins rapidement amincie. Depuis que l'erreur qui consiste à considérer l'oblonga Ren. et le terebra Bast. comme synonymes , s’est répandue M. de Grateloup est le premier (1832) qui les ait signalés comme distincts ; mais il n’a connu alors ni le vrai oblonga ni le vrai multinoda. PL. testâ elongatissimai subfusiformi-cylindraceä , striis subæqualibus transversim instructà (incrementalibus subde- cussalä ); spird acultissimi ; anfractibus circiter tredenis (177) 8-10-costatis planiusculis infernè viæ tumentibus superné depresso-canaliculatis ad suturam superiorem marginatis ; costis verticalibus compressis ({ dorso acutiusculis) antè cana- liculum superiorem anfractuum desinentibus ; anfractu ulitimo cum caud4 brevi angustä acuminatä nec emarginatä spird multè breviore ; apertur4 minimé angustâ utrinquè acuminatd ; columellé rectà. Longueur : 14 lignes.— Diamètre : 4 lignes. Ne 60. PLEUROTOMA BELLARDII. Non. Foss. de Santa-Agata près Tortone ( Piémont ), et du Plaisantin. Cette belle espèce, très-distincte du P1. oblonga Ren., par ses grosses côtes verticales, à dos rond , a été prise pour lui par quelques conchyliologistes italiens. Je me fais an plaisir de la dédier au savant naturaliste de Turin qui vient de publier la Monographie des Cancellaires du Piémont , et à qui nous devrons bientôt celle des Pleurotomes de cette riche contrée. PL, testé elongatissimd, subfusiformi-turrità, striis æqua- dibus ! {distantibus) crassissimis transversèim instruct@; spird acutissimä ; anfractibus duodenis | brevibus) 8-costatis ! basi valdè tumentibus supernè depresso-canaliculatis ad sutu- ram el die eg Épt verticalibus Q . am bi nous { angustissimum ) ah fhactiniis desinentibus ; dr Pacte ultimo cum caudé brevissimä angustiusculà nec emarginaté spiram dimidiam vix superante; aperturd minimä angustissimä utrinquè acuminat4; columelld viæ intorti | extremitate adscendente |. Long. 13 lignes.— Diam. 4 lignes. (178 ) N.0 61. PLEUROTOMA GESLINI. Non. Foss. de Castel-Arquato ( Plaisantin ). … Je suis heureux de dédier cette espèce que je crois entiè- rement nouvelle comme la précédente, à M. Bertrand-Geslin, sayant géologue à qui j’en dois la communication. Je ne l’ai vue d’aucune autre localité. Jusqu'à ce moment ( Août 1841 , je l'avais confondue avec le PI. terebra Bast., auquel elle se rapporte exactement par la forme de ses côtes; mais quand j’en suis venu à rédiger les descriptions comparalives , j’ai reconnu que sa forte taille, sa forme plus raccourcie et beaucoup plus ventrue , et son système tout différent de stries transversales , me faisaient une loi de l'en séparer. PI. testé subfusiformi, infrà medium ventricosé | præce- dentibus magis abbreviatä ) strüs regularibus { majoribus alternantibus | transversim instructà, incrementalibus in- fernè granulato-decussaté ; spir4 acutiusculà ; anfractibus cireiter denis duodenisve 11-12-costatis planiusculis { basi non tumentibus | supernè depresso-canaliculatis ad suturam superiorem marginatis; costis verticalibus compressis ( dorso acutis | antè canaliculum superiorem desinentibus ; anfractu ultimo cum caudé ferè nullé latissimd nec emarginat spird breviore; aperturä angustà (labiis ferè parallelis) ; columellä recté ( extremitate parum attenuatà |. Long. 12 lignes. —- Diam. 4 lignes. Nora. — M. de Grateloup a reçu de M. le professeur Jan, de Parme , un échantillon très-vieux et très-endommagé de cette même espèce ! et de la même localité! , sous le nom n.° 46 de l’envoi (n.° 26 du genre ) et sous le nom de PI. pustulata Brocch. Je n’ai pas, à Bordeaux où j'écris cette note ( Avril 1842 ), la figure de Brocchi sous les yeux ; mais le souvenir que j'en ai conservé après la longue étude que j'ai faite , Vété dernier, de son magnifique ouvrage, ne me permet de regarder cette détermination, que ( 179 comme le résultat d’un mélange 5 ps à ou d'échantillons. Brocchi était trop exact dans le choix des noms spécifiques , pour donner le: nom de pustulata àlune re qui ne présente que des côtes longitudinales parfaitementinettes | N° 62. PLEUROTOMA :TEREBRA. Bar. ; p. 66, 09,143 , pk 3, fig. 20; non Grat. nec Dujard. Pl. oblonga: Detr., Diet; p. 394. Grat. Tab. Dax $ P-,329, n.° 341,1 non Renier, nec ME :: Foss.,de Dax; de Bordeaux et d'Htalie. oslé espèce :se distingue ; 1.° de l’oblonga Ren. par sès côles verticales et plus nombreuses ; 2.0 du Bellardii par ses côtes comprimées, à dos tranchant ; 3.9 de l'obeliscus par le. nombre plus grand de ces mêmes côles, par sa petite taille el par sa queue plus: courte ; 4.0 du Geslini _ sa forme subulée et ses stries créuses (non en relief ).. : C’est un individu extrêmement jeune de cette espèce que jai » Par erreur, mentionné sous le nom'de Fusus margina- tus ? Lam. dans les Tableaux de Fossiles de Bordeaux , que M. Dufrénoy a joints à son Mémoire sur les terrains {ertiaires du Midi de la France. PI. testé elongatissimä, subulato-cylindraced, striis æqua- libus transversis filiformibus { excavatis ! ) exaratd, incre- mentalibus infernè granulato decussaté ; spird acutissimd ; anfractibus duodenis tredenisve 11-12- costatis planis, (basi non tumentibus | supernè depresso-canaliculatis ad suluram superiorem marginatis ; costis verticalibus compres- sis ( dorso acutis] antè canaliculum | angustissimum ) supe- riorem anfractuum desinentibus ; anfractu ultimo cum caudd ferè nullà latiusculi nec emarginaté spiram dimidiam vix superante ; aperturd minimd angustissimé sinuosd ; colu- mell4 rectiuscul& , medio incrassaté | extremitate attenuatà adscendente |, labro infrà sinum unidentato. Long. 9-10 lignes — Diam. près de 3 lignes. { 180 ) N.0 63. PLEUROTOMA DUFOURIL. Nos. Pi, terebra ! Grat. Tabl. Dax, p: 329, n.° 340, et Cat. Gir. p. 46, n.° 394. — Bast. ( pro parte) I. c. Foss. de Dax et de Bordeaux. Cette espèce paraît, au premier coup-d’œil , être semblable à la précédente, dont elle se distingue pourtant, parce qu’elle est un peu plus ventrue , que ses {oars et ses côtes sont plus convexes , que celles-ci sont moins comprimées sur les côtes, plus obliques ; que sa columelle est tordue et que son ouver- ture est plus large. ù Je suis heureux de dédier cette jolie espèce au célèbre naturaliste de Saint Sever, M. le D." Léon Dufour , à qui les diverses branches des sciences naturelles doivent de nom- breuses découvertes et d'excellentes observations , et dont les admirables travaux entomologiques sont une des gloires de nos provinces méridionales. PI. testé elongato-subulatd, striis subæqualibus transversis filiformibus [ édeavatis | exaraté ; spird aculissimd ; anfrac- tibus circiter duodenis 8-10 - costatis conveæiusculis [ medio tumentibus | supernè depresso-canaliculatis ad suturam supe- riorem tenuissimè marginulatis ; costis vix obliquatis com- pressis ( dorso acutiusculis) antè canaliculum | angustissi- mum )superiorem anfractuum desinentibus ; anfractu ultimo cum caud& brevissimd latissimäque nec emarginatä spiram dimidiam superante ; aperturä minima angusté medio dila- tatd utrinquè attenuata ; columellé leviter intortà | extre- mitate altenuatä adscendente |. Long. de mes échant. 7 lignes. — Diam. 2 lignes ( j'en ai vu, chez M. de Grateloup, qui atteignent la aille de l’espèce précèdente ). (181) APPENDICE. M. Dufrénoy à inséré dans son important Mémoire sur les terrains tertiaires du bassin du Midi de la France ( {834 Annales des mines, 3.e série, T. 3), des Tableaux de fos- siles de nos faluns bordelais, qui lui ont été fournis par moi. Je suivais alors; et. sans plus d'examen , pour les Pleuroto- mes , la nomenclature adoptée par M. de Baëtérot: On vient de voir qué beaucoup de rectifications sont devenués indis- pensables ; et béaucoup d’espètes , alors non débrouillées, le sont maintenant. Je crois donc devoir profiter de cette occa- sion pour publier ces tectifications et ces additions à la p. 122 du tirage à part de M: Dufrén6y. 1;° RECTIFICATIONS, Noms Anbbrés EN 1834. Nous ip6Prés Rx 1842. Pizun. Borsoni, Bast. Pusur. semimarginata. Lam. tuberculosa. id. asperulata. id. ramosa. id. ramosa, Bast. Cataphracla. id. calaphracta. Brocch. costellätä. Lam. Millétii. Sot. Lin. Paris. pannus. Bast. pahñus. Past. denticula, zd. denticula. £d, terebra, . id. terebra. zd. cheilotoma. id. cheïlotoma, :4. plicata. Lam. variabilis. Millet. und id uniserialis. Des lurris. éd. turris. Lam. multinoda. Bast. multinoda. Lam. crenulala id. (ex Basterot ; à mé non vis ) purpurea. 74, purpurea. Montagu. (182 ) 2%.° ADDITIONS, Au lieu de 2-4 espèces non déterminées, nous en aurons 21 à ajouter, savoir : PLeur. Javana. de Roissy. … . [Pueur. Dujardinii ? Nob. strialulata. Lam. : fallax. Grat. pseudofusus. Nob.. suturalis. Mill, ! carimifera, Grat. subulata. Grat. Jouannetii. Nob, -‘ornata, Defr. 7 calcarata. Grat. concatenata, Grat. spinosa, Defrance. Dufourii. Nob. intorta. Brocch. À: filosa. Lam. ( ex Grat., à Basteroti. Nob. PIE me non vis. ) undata ? Lam. 7 [77 reticulata. Ren. (éx Grat. glabella ? Bonelli. à me non-vis }:00 0 vulgatissima. Grat, RR, (M: Pédroni.) Je profite de cette petite publication relative au genre PRE: pour dire quelques mots sur la synonymie d’une que quelques auteurs ont rapportée à ce À toire, bien qu’elle n’en ait pas les caractères essentiels. Elle fut autrefois découverte dans l’Adriatique par Renieri, qui la nomma Mureæ politus var. a. La var. b de l’espèce de Renieri fut frès-bien distinguée , en 1814, par Brocchi (T. 2, Suppl. p. 663) qui la déclara l’analogue vivant de son Murex subulatus ( Fusus buccinoides Bast. ), et en effet , Brocchi la plaça à juste titre dans la série qui répond aux Fuseaux de Lamarck, mais il ne remarqua pas que la var. a. devait appartenir au genre Buccin. M. le professeur Cantraine, de Gand ( Diagnos. Mollasq. Méèditerr., p. 17), reconnut la vraie place de cette var. a, et la décrivit fort bien, en 1835 , sous le nom de Puccinum politum Cantr. Jen possède un très-bon exemplaire ; long de 6 1/2 lignes ;'reeueilli:dans les trous d’une éponge de Naples ( 183 ) Cette dénomination est rigoureusement juste , vu la grande antériorité de l’espèce de Renieri { 1804 } sur le Buccinum ! politum Lam. an. s. v.: n.° 20 (1822), espèce complète- ment différente ; mais si on la laissait subsister , un produi- rait une confusion dans la synonymie : 1.° L'espèce de Renieri en contient deux, de genres diffé- rents ; 2.0 L'espèce Sénégalaise et méditerranéenne que Lamarck nomma ainsi par inadverlance , a passé dans la science , à l’état vivant comine à l’état fossile ( Basterot } ‘8.0 Le Species géñéral de Lamarck étant le seul qui existe el servant de base à tous les travaux conchyliologiques , il est nécessaire de lui sacrifier quelquefois des règles de justice rigoureuse , pour éviter de pire ch - embarras synony- nb : Je propose Botic de nommer la var. & de Reénieri : Boccnum Retenir, IVob., ayec cette synonymie : : Murex politus, var. a. Renieri. Buccinum politum , Cantraine ; non Lam. nec Bast. 1 —_06€— TABLE ALPHABÉTIQUE DES PLEUROTOMES MENTIONNÉS DANS CE MÉMOIRE. (Les noms spécifiques adoptés sont imprimés en caractères romains ; les synonymes le sont en sfaliques. Les chiffres n’indiquent point les pages , mais bien les numéros d'ordre des espèces mentionnées ). PLeur. angulata. Donov. N.° 27.|Pieur. attenuata Dujard.. . 41. Aquensis. Grat..… 48. atienuata. PRE 37. PSE € asperulatla. ER EL À Basteroti. Nob... asperulata. Grat. . . 15. Bellardii. Nob. .. . . 60, ( 184) PLeun. bicatena. Grat.. 31.lPuxun, Farinensis. M1 de Ser. orne | Bellard. , 28:1: odaml 95.5 iscir- 4. Boomi. Pot. et Mich.. 9 fragilis, Desh..… : . ..: 43. Borsoni. Bast. Grat... 19. sus, Hæningh 12. Brocchii. Bonell 58. fusus. Grat. . . . . . 13. buccinoïdes. Grat… . 16. Geslini, Nob. . . ... 61. calcarata. Grat. . . . 90. glabella. Bonell. 36. carinifera. Grat... . . 17. glaberrima. Grat Re à à catiphrac! hoibe Gratelupii. Nob. 5. cerithioides. Nob. : ; 45° harpula. Broceh. ..: - 39. cincta. Desh Id. var. Brocch. . . … 40. claviculartis. rer 5. harpula. Dub. Monte. 35. clavula. ip. . . 38. harpula. Valence 39. clavulina. Nob.. . ... 00, harpularia. Nob. . . . 39. . Sower LÀ interrupta. Lam. . . . 52. Comarmondi. Mich. :1184 interrupta. Brocch. . "2%. concatenata. Grat.. . 22. intorta. Brocch. . . . .: 7. corbis. Pot..et Mich.. 50. Javana. De Roiss. TA Cordieri. Payraud.. . 51. Jouannetii. Nob.. 18. Cordieri. Grat . . 50, lineata. Pot. et Mich.. 53. costata. Pe 38. - longirostris. Grat. 14. costellata. Bast .. b4. Michaudii. Nob. 23, costulata. Riss ser: à Milletii. Soc. CR de crassinoda, Nob . 47. : j. 1 M dt te 54. crenulata. Grat . 48. mitræformis. Valenc 1. decussata, Lam .: 44. monile. Brocc 6. Cr rOT LE , var. B onile. Va vu 49: ren an 2 45. multinoda, Lam. Bast. 48. A Defr. . 8. multinoda. Grat, 59. denticula. Ba : muricata. Montag 51. detecta. Nob.. . . .. tb. muricata. M. de Serr. 8. Deshayésii. Nob à nigra. Pot. et Mich. . 42. Dufourii. Nob.. . 63. obeliscus. Nob.. :" 99. Dujardinii. Nob. 41. oblonga. Ren. . . ... 58. eburnea. Boneft 40. Id. var. Brocch.. 34. echinäta. Lam. . . .. 10. oblonga. Defr. Grät. . 62. echinata. Brocch. vi. pannus, Bast. . . ... at. HQE a *S EE a Lui _ semimarginata. Lam. spinosa. Defr. .. . . . striatula. Mus. Par .. strialulata. Lam. striatulata Desh. . subdecusata. £d: . . . subspinata. Hæningh. subulata. Defr.. . . . _ suturalis. Mill. . . (185 ) 46.| Peur. terebra. Bast.. . . .. 62. SR 5 he terebra.Dujard. .. . : 56 16. terebra. Grat.…, . . . . 63. 50. transversaria. Grat. . 12. 47. tuberculosa. Bast. . Se 49. id. var, a. Bast. . 6.f Hdi IGréé : ï 54.) térbida. Lawio 101: 8. 6: turbida. Eneyol pl 339.22 26. turrella. Bast..…. 1, 32 ECHNET turricula. Brocch . RE < & : : turricula. Grat. . Les DA 19.[ icula. Montag. 27 25. Cüvris LA... . 11. undata: 24:10, OUR 30 28.} undata. Bast, . ... .. 29 57. uniserialis. Deslr ….…, 29 13 variabilis, Mill. . . .. 46 13 | Villiersi. Mich. . . . . 37 43. , var Mich. . 53 2. vulpecula. Ren. . . 35 LE . var: Broech, . . 36 58 vulpecula. Grat. . ... 36. Ch. Des MOULINS (186) VIL. Notes sur l’Hezix coRNEA , var, À (Férussac ), nouvelle pour le département de la Gironde. Le, nombre des mollusques {errestres et fluviatiles a été fixé à 95, dans le. Catalogue de M. Ch. Des Moulins, Il est probable qu’il s’accroitra de quelques espèces. ou variétés , par des en ep _ et faites dans toutes les localités du département. Au mois de Décembre 1841 , dans une excursion à Florac , j'ai rencontré une jolie variété de l'Helix cornea, nouvelle pour le Catalogue de M. Ch. Des Moulins. Je l’ai trouvée à Vétat « de coquille seulement, sur le côté gauche du chemin qui commence à: Vétablissement dé Mon-Repos et se songé vers La Souys. Draparnaud ne fait pas mention de cette coquille. — On la trouve seulement désignée dans le grand ouvrage de M. de Férussac sousle nom de Helix cornea, var. A. Helix squam- matica de quelques collections. :: Elle est plus petite que le cornea, d’une couleur brune beaucoup plus foncée ; le péristome est de la même couleur. Enfin , elle est un peu moins applatie. L’Helix cornea, espèce essentiellement rupestre, a êlé trouvée en grande abondance, à Sainte-Croix- du-Mont, par M. le D." Grateloup. La variété dont il s ’agit s’y trouve éga- lement ; mais elle y est très-rare. Henry Burquer, À.-Hf. , H. BURGUET, éditeur responsable. Helix Cornea Var À S quammatina Helix Squammati HA: LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. N.° 41. 15 NLSES 1842. ORNITHOLOGIE. Le — VIII. Descriprion des Oiseaux du genre Mouor , par M. R. P. Lesson. S Genre MOMOT, MOMOTUS, Bnrissox. Ramphastos, 1. Prionites, Iliger , Swains. Baryphonus, Vieill. Bec fort, robuste, convexe , recourbé ; à arète élevée ; à bords profondément crénelèés. Narines larges ; arrondies ; commissure garnie de soies. Langue longue et grêle : aîles courtes, concaves , à 4. et 5.®e rémiges les plus longues. Tarses médiocres : pieds des Merops et des Jacamars. Queue très-longue , étagée. Les Momots sont des oiseaux lourds de l'Amérique inter- tropicale , qui vivent d'insectes et qui poursuivent les pelits oiseaux et les souris. Ils nichent dans les creux d’arbres. Prionites, de Prion, scie. Baryphonus, de Baryphonos, forte voix. (488 ) $ 1.=—— vrais MomoTs , Momotus. 4.0 Momor nourou, Momotus brasiliensis, Brisson , ornith. 4 ,465,— Buffon ; Lath. esp. 1. Ramphastos momota, L.; Gm. Le Momot ou Houtou, .Enl. 370. Momotus brasiliensis, Bonat. Encycl. T. 1 , p. 299 : Corpore suprà splendidè olivaceo, subtüus ex olivaceo-rufes- cente ; vertice cyanes et nigro vario ; genis nigris, remigibus primariis cyaneïs ; rostro pedibusque fuscis. Encycl. pl. 108. fig. 3. Sn Prionites momota , Less. ornith. p. 251. pl. 30. fig. 2. Momotus brasiliensis , Lat. viridis ; fronte cæruleo-viridi ; occipite violaceo, vertice et-strigé per oculos nigris ; rect. 2 interm. longioribus. Prioniles momotus, Ch. Bonap.— Proceed. 1837 ,p. 114 : Viridis, subtüs fluvescens ; pileo nigro ; corond cyaned ; rectricibus duabus , mediüs ultrà rachim nudam cæruleis , apice nigricantè. | Une calotte bleu céleste sur la tête avec une ‘Targe ‘tache noire au milieu. Joues noires. Corps olive éclatant en-des- sus, olives ferrugineux en-dessous. Pennes primaires bleu céleste; ‘bec -et pieds noirs. Longueur : #7:pouces. ‘Sauvage., solitaire. Vit-d’insectes , et-sautille:sur les'bran- ches:les plus basses des arbres. Son cri articule houtou. Has .‘Guiane , Brésil et Mexique. 2.9 Momor DE Bamama , Momotus Bahamensis. Prionîtes Bahamensis , Swainson , birds , part. 5 n.o 154. Inèdit. 3.° Momor nomsex, Momotustutu.Levaillant , parad. pl, 39. Le Tutu, Azara apunt, 1 , 243. ( 489 ) Momotus cyanogaster, Vieill, Encycl. 1, p. 398. Vertice rubescente; capitis lateribus nigris; corpore suprà viridi ; subtüus cinereo ; rostro nigro. Nouv. Dict. 21, 317.— Less. Comp. T. 9, p. 190.— Encycl. pl. 240 , fig. 1. Vertex roux canelle, les côtés de la tête noirs ; le dessus du corps vert , le dessous bleu. Bec noir. Longueur : 14 pouces et demi. -gteronehe se nourrissant de petits oiseaux, _ souris , etc. Has. Brésil méridional et Paraguay. : t bre: 4.9 Momor pe Levarccanr , Momotus Levaillanti. _ Prionites ruficapillus. Iilig. L'Oranroux , Levaill. Prom. de B. Hist. des Toucans, pl. 387— Vieill. Ehesèl,, . 1. p. 398.— Lesson, Baryphonus ruficapillus, Vieill. gal. t. 1: p. 319 et pl. 190. Vertice rufo; dorso, tectricibus alarum superioribus viridibus; rémigibus primarüs cœru- leis, rectricibus decem. ? Momotus varine! Brisson, Gm., corpore viridi-fulvo , cœruleo, cinereoque variegato. — Lath., Syn. genre 17 esp. f{. var. À. Vertex roux , dos et couverlures des ailes verts; pennes primaires bleues. Pennes moyennes de:la queue égales et en- tières à leur extrémité. ns et ventre roux. Has. Le Pérou. 5.0 Momor MexicaIN , Momotus meæicanus. Swainson , Syn. of birds , phil. mag. p. #42. n:° 101 (Juin 4827;): Zool. ïllust. 2 sec. €. 2. — Lesson , Compl. t. 9. p. 190. Tête et cou de couleur canelle; dos et ailes verts; plumes . des oreilles allongées , noires teintées de bleu. Une tache azur sous l'œil. Parties inférieures du corps d’un blanc verdâtre. Deux touffes de plumes noires allongées sur:le thorax. { 190 ) Taille moindre que le Momot du Brésil. Temiscaltipec au Brésil. 6.0 Momor Faux mourou , Momotus subhutu, Lesson. Capite cœruleo; fronte rufo; genis, frontalis, marginali, et auriculorum plumis aterrimis. Occipite nigro marginato ; dorso rufo ; alis viridibus ; pennis primaris cæruleis. — Cor- pore infrà viridi rufo. Rostro et pedibus brunneis. Rebord frontal noir ; haut du front vert-roux ; large calotte bleue sur la tête frangée d’azur et bordée de noir velours sur le haut du cou. Plumage bronze roux-luisant sur le dos, le cou; ailes vertes; pennes primaires bleues en dehors. Joues , à partir des narines jusque sur les côtés du cou, noir profond et bordé de bleu aigue-marine à leur extrémité, Des- sous du corps vert-roux. Les trois longues plumes noires du thorax lisérées de vert aigue-marine. Queue très-étagée, d’a- bord verte puis bleue en dessus, à rachis noir et terminée de noir; noire en dessous. Les deux moyennes terminées par une large palette bleu-azur frangée de noir velouté; bec et tarses bruns. Longueur totale : 45 centimètres. Has. Mexique. 7.9 Momor À TÈTE BLEUE , Momotus cæruliceps. Prionites cœæruliceps, Gould , proceed. VE, 17 , 1836. M. Trides-centi olivaceo-viridis; pteromatibus secundariis- que pennis magis viridibus; caudé ad basim viridi, dein cœruled , apicem nigré ; capite cœruleo, fascià frontali fla- vescenti-viridi , lineÂque nigrâ à pare per. oculum auremque utrinquè ducté et finem versus cœæruleo submarginaté natato. Bec noir ; tarses bruns , plumage vert olivâtre irisé, plus vert aux épaules et sur les rémiges secondaires. Tête bleue ; front vert-jaunâtre; un trait noir partant des narines et tra- versant les régions oculaire et auricalaire. ( 191 ) Longueur totale : #7 centimètres. Has. Tamaulipas. 8.0 Momor GuLaIRE , Momotus gularis. Less. Prionites qularis. Lafresn., Rev. zool., 1840 , p. 130. 9.0 Momor pe Lessons, Momotus Lessonii N. M. sincipite atro, margine lazulino cincto; fronte viridi ; plumis occipitali cyaneo nitentibus ; genis nigerrimis ; quia, collo antici viridi-lazuleo tinctis ; thorace rufo ; macula atra viridi cineta ; abdomine et lateribus viridescentibus dorso smaragdino ; remigibus, cauddque cyaneis. Recticibus duabus mediis ultrà rachim nudam spatulatis, apice nigra j0. Ce RE curieux, rapporté en 1842, par mon frère Adolphe Lesson auquel je l’ai dédié, a été tuë par lui aux alentours de Realejo, sur la côte de l'océan pacifique de la république du Centre-Amérique. Long de 40 centim. Son bec est noir ainsi que les Tarses. Le sincipul est noir profond , entouré d’un cercle vert , aigue- marine qui prend au front, passe au-dessus des yeux et se teint des plus riches nuances bieu d'acier sur l’occiput. Un large trait noir traverse les joues au-dessous des yeux. Le menton et le gosier sont teintés de vert aigue-marine. Le thorax est roux avec une tache noire bordé de vert aigue- marine au milieu. Le ventre et les flancs sont roux verdâtres. Le dos, les ailes sont vert glacé ; les pennes alaires sont bleues, à rachis noir, et brunes en-dedans. La queue est azurée en- dessus , noire en-dessous, à pennes moyennes ; allongée, ler- minées par deux palettes bleues ; frangées de noir. Ce Momot fénd l’air avec rapidité , s'abat sans bruit sur les arbres , d’où il s'élance après les insectes dont il fait sa pàture en les capturant au vol. En se perchant, il pousse un cri sec et bruyant. ( 192 ) $. 2.— Les Momors CRYPTIQUES. CRYPTICUS ; Sw. Birds , € 2, p. 338. Structure générale des Momots : mais le bec est élargi, très-dilaté à sa base, à arèle arquée , dentée dans le milieu : les bords écüpant régulièrement et très-finement dentés. 10.9 Énvprique DE Marius , Crypticus Marti. Ch. Bonap. Proceed., 1837 , p. 119. Virens, capite, collo, pecloreque rufo-fulvis ; fascid ocu- lari, maculisqué jugalaribus nigris. Momotus Marti, Less, Syn. Prionites Marti, Spix. pl. 50. t. 1. # Momotus platyrynchus, Leadbeater , Trans. Soc. Linn. t. 16. p. 85. Momotus mexicanus, Sw. B. of Mexico, p. 442. — Phil. mag. 1827 , n.° 101.— Bull. Féruss. , t. 24. p. 367.— Lesson , Compl. t. 9. p. 190. — Swain- son, Birds , €. 2, p. 141 : Hlust. ornith. 2,e série, t 3. pl. 106 ( Selby et Jard. ). Tête, cou, thorax, roux marron, corps veft-jäunâtre, sourcil noir au-dessus de chaque œil; une bande noire en travers sur le thorax. Bec très-élargi dans le sens transversal. 11° CRypTIQUE À souRciLS , Crypticus superciliosus. Momotus superciliosus. Sändbach, Brit, äst: of Liver- pool , Proceed ; 1837, p. 119. Une large bande sourcilièré de plumes blanchés, partant des narines et prémant ane teinte aigue-marine sur les yeux et au-delà. Sur le devant du eou se dessine une bandelette longitudinale noire bordée d’aigue-marine, Ailes et queue terminées de noir ; calotte olive dans son milieu, passant au roux Sur le cou ; le dos et sur le ventré. Has. L'’Isthme de Panama. (195) 12.0 CRYPTIQUE GUÉPIER , Cryplicus apiaster , Less. Corpore suprà viridi; dorso rufo; sincipite viridi-atro ; superciliis lazulinis ; lineis aterrimis super genas; collo antici virenti, cum line perpendiculari atr&, lazulino marginal; abdomine lateribus castaneis ; alis viridi-cœru- leis ; remigibus. et rectricibus cyaneis , nigro-sericeo margina- lis; rectricibus duabus mediis ultrà rachim nudäam spatulæ- lis, his azureo et nigro dimidiatis. Has. San-Carlos in Americà centrali. €e eurieux et rare oiseau a èlé tué à San-Carlos Centre- Amérique en #8#4t, par M. Adolphe Lesson, chirurgien de 1.re classe de la Marine royale , embarqué sur le brick le Pylade, en station dans la mer du Sud. Le bec et les tarses sont noirs ; le bec est large, déprime, à crête vive sur le sommet et à bords très-finement dentelés. Les narines sont rondes et nues. Vert grisâtre en-dessus , cet oiseau a sur le manteau une plaque roux vif. Le sommet de la tête est vert brunâtre ; deux épais sourcils aigue-marine recouvre le dessus de l’œil; un trait noir velouté noir au front, passe sur la joue et descend sur les côtés du cou , et se (rouve en-dessous bordé de quelques plumes aigue-marine. Le de- vant du cou est vert nuancé de chamois , mais sur la ligne médiane un trait noir velouté, descend du menton au thorax et se trouve bordé de plumes aigue-marine. Le ventre, les flancs et les couvertures inférieures sont chamoïis ; les couver- tures des ailes sont vert-gris. Les pennes alaires et caudales sont bleu céleste frangées de noir velours. Les primaires sont presqu’entièrement noires. Les rectices sont étagées, noires au-dessous, Les deux moyennes sont allongées, à rachis noir, dénudé puis terminé par une palette oblongue , mi-partie azur et noir velours. Le dedans des ailes en chamois. (194) Ce curieux genre fait le passage des Momots au guépier. L'espèce que nous décrivons vivait d'insectes ailés qu’elle saisissait au vol. Son cri peut se rendre par les me hou, hou, fortement accentuées. Le jeune âge est caractérisé par une calotte vert sale, comme celui du cou et du dos; par le manque de rectrices moyennes allongées , et par une tache de rouille très-mar- quée , sur l’oreille. TRIO E—— IX, Révision des espèces d'Oiseaux du genre Maca- _LONyxx ; par M. R: P. Lesson.. Îl y a à peine douze ans que le premier oiseau de ce genre anomal a été découvert dans le Sud de l’Amérique , et cha- que année vient nous faire connaître des espèces qui viennent se grouper près du type primitif. Trois ornithologistes ont décrit au même moment des es- pèces du genre, en proposant aux savants {rois ou quatre noms génériques différents. Ainsi Kitilitz, en Russie, King et Swainson, en Angleterre, et nous en France , avons pro- posé à peu de distance les noms que la synonymie est forcée de conserver pour le genre qui nous occupe. La révision qui fait l’objet de ce travail rectifie les doutes émis sur les espèces, en donnant avec exactitude leur syno- nymie et fait connaitre deux espèces nouvelles. Jusqu’à présent les Mégalonyx n’ont été rencontrés que dans les provinces méridionales de l’Amérique. A leurs ailes courles et concaves, à leurs (arses robustes et armés d’on- gles énergiques, ce doivent êlre des animaux coureurs ; vivant dans les cantons rocailleux, en quête de vers, de mollasques et d’insectes. Leur vol doit être lourd et peu étendu. Leur course doit être agile et ils portent la queue (195 ) relevée à la manière des Troglodytes. Peut-être sont-ils comme eux des oiseaux sautillants et de buissons. La place de ce genre est loin d’être fixée dans les métho- des. Gray le classe dans la famille des Zroglodytes, tandis que les Meganolyæ sont pour moi des Fourmilliers. Genre : MEGALON YX. Lesson , Cent. zool. (Her 1831 h L æ 209, pl. 66. — Illust. de Zool., pl. 60. Pteroptochos, Kittlitz, fans Mëm. Fa de Pétersb. t. 1.p 175 (le vol a paru en 1831 sf Troglodytes , Kittlitz , loc. vit. Hylactes, King. Proceed. , 1831 , p. 15. Novum genus Megapodio affine: rostrum sub elongatum , subtenue ; apice subemarginato; naribus basalibus, mem- brand subtumenenti pilisque per mediam longitudinem tectd; alæ brevissimæ , rotundatæ ; remigæ quinté : longissimé ; caudé subelongatd , gradatd ; pedes fortes ; tarsis elongatis, in front scutellatis; digitis unguibusque elongatis ; his for- tioribus subcompressis, halluce fortissimè , incumbentà. Leptonyx , Sw. Zool. illust. 2.° série, 1831, n.° 26. pl. 117.— D’Orbiguy, voy. p. 195. Pterotochus Sw. Gen. of birds, 11 , 236. Rhimonya , 1sid. Geoff. St-Hil. (Mars 1832) : de Rhi- nes, narines et Myo , je ferme. Caract. généraux : bec conique ; denté, légèrement re- courbé ; à arète entamant les plumes frontales; marines re- couvertes par une plaque convexe, à ouverture percée en scissure ; ailes courtes, concaves ; à 6°, 7° et 8° pennes les plus longues : farses robustes, armés d’ongles puissants ; queue médiocre , à pennes molles et étagées. Has. Toutes les espèces sont du Sud dé l'Amérique. ( 196) 1.% Sous-Genre : RHINOMY À, Isin. Grorrr. Plumes de La téte rigidules , étroites ; queue allongée. 1.° Mecaronsx OnBienranes , Less. Compl. à Buff., t. IX, p+ 23 ( 1837 ). Rhinomya lanceolata, D’Orbig. et Geoff., Études , fasc. 1 , et Mag. Zook. (4832 }, pl. 3, — D'Orbigny, voy. pl. 7, fig. 1 et 2. — D’Orbigny et Lafresn., Cat. 110. p. 15. Has. Patagonie. 2.me Sous-Genre PTEROPTOCHOS , Kirruirz. Plumes de la tête lisses ; queue allongée; ongles très-rabustes, celui du pouce très-fort et droit. 2.° Meéaronvx rurus , Less., Cent. zool. ( 1830), p. 200. pl: 66.— D'Orb. et Lafresn., Cat., (1836), p. 16. p.0 f. Pteroptochos megapodius, Kittlitz, ac. Petersb. ( 1830), t. 1. p. 182, pl. 4. macropus , Sw. Zool. illust., 2 sèrie (1831 ). pl. 117.— D'Orbigny , Voy. p. 197. Hur. Chili ( Valparaiso ). 3.e Sous-genre.— HYLACTES, King. Bec gréle, à arète lisse; ongles médiocres, 3,° MeGaronyx Tarnu , Less. Hylactes Tarnii, King, Proceed. (4831). p. 45 : sa- turatè fusco-brunneus , fronte , dorso , abdomineque rufis , hoc fusco-fasciato. Megalonyx ruficeps, D'Orbig. et Lafresn., Cat. p. 16. n.0.2 Lyptonyx Tarni, D'Orbig. Voy.p. 198. pl. 8. fig. 1. Has. Ile de Chiloë et le port Otway dans le golfe de Peñas. { #97 ) 4.9 MecaLonyx menius , Less. Illust. de Zool. pl. 60 (1832). Pteroptochos albicollis, Kittlitz, Vogel von Chili, p > pl. 3. Megalonyx albicollis, D'Orb. et Lafresn., Cat. p. 15, n,° 3. Leptonyx albicollis, D'Orbig., Voy. p. 196. pl. 8. f. 2. Has. Valparaiso ( Chili ). 5.0 Mecazonyx RuBECULA , D’Orb. et Lafresn., Caf., p. 16, n.° 4. Pteroptochos rubecula, Kittlitz, Chili, p. 179 pl. 2. Leptonyæ rubecula , D'Orbyg: Voy. p. 196. Megalonyx rufo-qularis, D'Orb., Voy. pl. 7. f. 3 et 4. Hab. Valdivia et Chiloë. 6.° MeGaLoNYx RUFO-CAPILLUS , Lésson , nova species : Sin- cipite rufo; corpore suprà brunneo, rufo-linclo ; genis griseis ; collo antici griseo sordido rufuloque tincto; thorace albo et nigrolineato; abdomine griseo ; alis rufis ; rectricibus rufis; lateralibus atro et albo ocellatis. Has. Chiloë , d’où Fa rapporté M. Adolphe Eessén. 4.e Sous-Genre.— EUGRALLA , Less. Troccovyres, Kittlitz, loc. cit. Bec conique , renflé sur Le front ; ongles médiocres. 7.9 MEGaLonyx pARaApoxuSs , Less, Troglodytes paradoæus , Killitz, Chili , pl: 5. p. 184. Has. La Conception ( Chili ). 8.0 MecaLonyx Nanus, Less. noya species. Masc. Corpore griseo-suprà ; Ne abdomine lateribusque rufis ; rostro corneo ; pedibus lutei Fœmina : Corpore brunneo suprà, plumis y Circum- datis ; collo antici griseo-albenti ; rufo ténuiter striato. Has. L'Ile de Chiloë d’où l’a rapporté M. Adolp. Lésson. (198) CONCHYLIOLOGIE. OR — CATALOGUE des Mollusques rares OÙ NOUVEAUX ; recueillis dans la mer du Sud; par M. le Docteur Anozrne Lesson , et décrits par P. Lesson, membre correspondant de l'Institut. # L. Genre GOREMPE LR Lamr. 1.9 COLUMBELLA STROMBIFORMIS , Lam.— Pons Acapulco. Var. Kiéner, pl. 1. fig. 1 a. — Sow. fig. ÿ: Jeune !: est abondamment recouverte é épais duvet feutré fauve : on la reconnaît dans cet état à un bourrelet formant varice dans le milieu de la columelle. 2.0 CoLumBeLLA PayTENsis, Less. zool. coq. 1828, pl. 402. 9 163.— Pérou ( Callao ; Peyta ). C. paytalyda. Duclos ; Kiëner ; pl. 1. fig. 2. C. rustica, Sowerby, Cah. IX, fig. 3. 3.0 CoLUMBELLA MELEAGRIS. Duclos; Kiëner , pl. 3. fig. 3. Acapulco. 4.9 CoLumBeLLa sururALIS. Gray ; Griff. and kingd., pl. 41. fig. 6.— Kiéner , pl. IX. fig. 2.— Pérou. ‘C. costala. Duclos, monog. pl. 12. fig. 1 et 2. 2.9 CorumBeLLA BicoLor. Kiéner , pl. 16 , fig. 4. Très-commune. San-Carlos ( Centre-Amér. }; Acapulco ( Mexique ) ; Mer du Sud. 6.° CoLumBELLA AzoRA. Duclos; Kiéner , pl. 6. f. 2 7.9 CozumBer.LA LANGEOLATA, Sw.; Kièner, pl. 33. fig. 7 et 8. Pérou. { 499 ) 8,0 CoLumBELLA cLatHra. Less.— Iles Sandwich ( Oahou ). Coquille oblongue , conique, renflée au milieu , à sept tours creusés, convexes au milieu, déprimés aux sutures. Le der- nier est le plus grand , tous couverts de grosses côtes inter- rompues , verticales et horizontales, formant entre leurs points de jonction des trous profonds et dessinant des côtes saillantes sur le milieu de chaque tour. Ouverture allongée blanche , lavée de jaunâtre, à columelle marquée de. trois plis, à rebord droit, épais, garni de tubercules. Coloration générale blanchâtre.— Long. : 30 mill.— Largeur : 16 mill. 9.0 CoLUMBELLA BUCCINOÏDES. Less.— Acapulco. Cette espèce, voisine de la C, lugubris de Kièner par les formés , en est bien distincte par la coloration. Elle est oblon- gue , turriculée , à spire élevée et conique , pointue, compo- sée de sept tours, distants , légèrement étfagés, déprimés à leur bord supérieur , tous convexes, marqués par des fosses verticales , et tous contournés par des côtes saïllantes , sépa- rèes par des sillons creux ayant des petits cordons , tandis que les côtes sont interrompues par les dépressions. Les par- ties creusées sont rousses, les crètes des côtes sont noir vernisse. L'ouverture est étroite , blanc pur. La lèvre droite est renflée , dilatée , garnie de sillons réguliers. La columelle est blanche, couverte de points de la même couleur , et {er- minèée de roux.— Long. : 18 millim. Cette Columbelle vit sur les côtes de l'Amérique Centrale. Has. Acapulco (Mex.), et San-Carlos (Centre-Amérique). 10.° CoLumBELLA AmPLA. Less. — Iles Gambier. Coquille allongée, ovalaire , à spire aigüe , à sept tours , le dernier ample , dilaté, tous profondément et régulièrement creusès” dans le sens transversal , de sillons séparès par côles ( 200 ) à arètes vives. Ouverture allongée , ovalaire dans le haut , à bord droit, ample, dilaté; avec des plis nombreux en de- dans , ‘et trois à quatre tubercules au rébord columellaire. Cette ouverture est blanc-mat ; le test est uniformément rouge-brun passant au noir sur les côtes ; un épais drap marin revêt cette coquille, et est rouge-brun , court, feutré et très- adhérent ; il tombe par fragments dans les endroïts où le test a été en contact avec les rochers. Longueur : 32 millim.— Largeur : 20 mill. 11.0 CoLumBELLA APHTHÆGERA, Less. — Acapulco. Cette jolie et rarissime coquille a été prise à la drague , dans la rade d’Acapulco (Mexique ) , dans l’Océan-Pacifi- que. Elle est ;oblongue, allongée, à spire aigüe , formée de six à sept {ours aigüs, légèrement renflés à leur milieu , déprimés à leur point de jonction. Ces tours , brunâtres-fauves, sont régulièrement couverts dans le sens transversal de stries très-fines , relevées par des stries plus fortes ou cordonnets noirâtres régulièrement espacés. Des sortes de côtes yer- ticales distantes marquent le renflement du grand tour. L'ouverture est allongée, blanche, teinte de rouge-pour- _ pre au rebord et sur sa columelle. Celle-ci est couverte de points blanes, ;simulants des aphthes sur toute sa surface et dans le haut, elle est traversée par un bourrelet. Le bord droit,est pen épais, mais finement garni de dents en peigne teintes en rouge vif à la base et.en blanc au sommet. Deux gros plis marquent la partie supérieure. 12:9 CoLumperra PuricaRis, Less. — Iles Marquises. Gette coquille est voisine par la forme de la C. elegans de Duclos. Elle est allongée , turriculée » à spire élancée , coni- que , formé de huïit-à neuf tours convexes ; à sutures mar- quées ; à côtes verticales -renflées et larges , contournées par des cordons et des sillons inégaux ; mais très-serrès; couleur ( 201 ) générale blanchâtre, avec des stries moir-vif par rangées régulières sur les côtes saillantes. Ouverture petite, blanche, à lèvre droite peu épaisse, {ranchante , tachétée de noir au rebord, renflée et mamelonnée en dedans. Columekewitreuse, blanche , avec quelques points peu marqués. 13.0 CocumsezLa resriva. Kiéner, pl. XI, fig. 4. Iles Sandwich. 14.0 CocumBeLLa nigiraLe. Less.— Iles Sandwich. ‘Coquille ‘bucciniforme , ovalaire allongée , à spire aigüe, courte, formée de sept fours, convexes, séparées par une suture marquée , le dernier étant le plus grand , tous aréoles en long et en travers, de manière à simuler les vides d’un dé à coudre. Ouverture petite, ovalaire, à columelle mar- quetée de points et portant une varice dans le haut. Bord droit convexe , épaissi, tranchant au rebord , garni en dedans de varices régulières. La bouche est blanche , le test est blane avec quelques ondes jaune-nankin.— Hauteur : 12 millim. 15:09 CozumBezLa FLavina. Lamk.— Taiti. Kiéner , pl. 8. fig. 3. C. punctata. Sw. 5. Genre CERITHIUM , Apaxson , Lam. $S EL CÉRITHES MARINES. 1.0 CERITHIUM MARMORATUM, Quoy, Ast.:Kiéner, pl. 42. fig. 4, Iles Mangareva ou Gambier. 2,0 C. oseziscus , Brug. ; Kién. pLl.:5. fig. 1. Îles Mangareva ou Gambier. 3.0 C. vermagus, -Brug. Kien. :pl. 18::fig. 2. Iles de la mer du Sud. 40,0. rRocEeRuM , Kiëèn. pl. #8, f, 1. 'Taïti, … ( 202 ) 5.0 C. ixearum , Lamk.— Îles des Amis. 6.0 C. ecmiNarum , Lamk.; Kièn, pl. 3. f, 4.— Taïti. : Var. Nivea. 7.9 C. oseuiscus , Brug.; Kièn., pi 6: t. 4.— Taïti. 8.° C. RUBANUM , Quoy, ast. pl. 54, f. 16. Iles Sandwich. 9.0 C. aLvuco, Brug.; Kién. pl. 6, f. 1.— asdiaits: L 10.0 C. racreum , Kiën. pl. 7. fig. 3. $. 2.— CÉRITHES DES EAUX SAUMATRES : Potamides. 1: ° CERITHIUM EBENINUM. Lamk..; ; Quoy, Ast. pl 55. fig. 1, ‘2 et 3.— Port-Jackson. à 12. 0 C. varicosum. Sowerb.: Kién. pl. 30. ñg: 2, Et Realejo ( nn 13.0 C. monraGner. D'Orbig. Voy. se 63. fig. 3 et 4.— Kién. pl. 30. fig. 1.— Realejo. 14.0 C. nierescens. Menk. , Cat. Mexique : Vera-Crux. C. eriense. Valen. Kiénc. pl. 24, fig. 1. 1 -1À 15.9 C. Homsozpru. Val.; Kién. pl. 26. fig. 2. Acapulco. 16.° C. ocezLarum. Brug.; Kién. pl. 12. fig. 2. — Realejo. nr Genre TEREBRA, Lam. 1.0 TerEBRA MAGULATA. Lamk.; Lister, pl. 846. fig. 74. Taïti ; Marquises. 2.0 T, suBurata. Lam.— Iles de l'Océanie. 3.0 T. pimiprara, Lam.; Kiéner , pl. 2. fig. 2. Taïti; Iles Gambier. 4.0 T. cÆRuLEsCENS. Lamk.— Taïti, Var. striata. Less.— Îles Gambier. Var. Taïtensis. Less. Coq.— Iles Sandwich. Var. Sandwichiensis. Less. 9.9 T. corRuGAara. Lamk.; Kiéner, pl. 13. fig. 31.— Taïti, ( 203 ) 6.9 T. cEmmurara. Kiéner, pl. 5. fig. 41. — Iles Sandwich. 7,9 T. BaByLonia. Lamk.; K. pl. 14. fig. 35. Taïti, Sandwich. 8.0 T. pERLATA. Less.— Iles Sandwich. Testd turrito-subulaté, auranticd; perlis niveis cinctd ; anfractibus convexis, costis longitudinalibus tectis ; mediané lineis crebris interseclis. Aperturd parvd ; columellé densd , rectd.— Long. : 0,036 millim. 9.0 T, PERTUSA. Sw.— Taïti. Terebra striata, Quoy , Ast. pl. 36. fig. 23 et 24. 10.0 T. omizoïnes. Lesson.— Iles Marquises. Testé turrito-ovali, levi, albido, aut brunneo, albo cincto ; anfractibus convexis ; aperturd ovali, lat ; colu- mellà densd, truncatd, albâ.— Long. : 0,010 mill. XI. Notes sur quelques mollusques rares ou nouveaux recueillis dans la Mer du Sud, par M. Anorrne Lessox. Genres : CANCELLARIA , CERITRIUM , TEREBRA , Tur- BINELLA , et Fusus. Genre CANCELLARIA, Lamk. 1.9 CANCELLARIA CHRYSOSTOMA , Sow. fig. 39. Pérou.— Kien. pl. 8. fig. 2. C. multiplicata, Less. Revue z001., 1841 , p. 37. 2.0 C. umBizicaTa. Less. Acapulco. Voisine , par sa forme , de la Cancellaria brevis de Gray ; notre espèce appartient au groupe des Cancellaires à bouche triangulaire , dont la C. tuberculosa de Sowerby est le type. 2 ( 204 ) C’est une rarissime coquille dont je ne possède qu'un individu, pris à la drague dans la rade d’Acapulco. Sa phrase spécifi- que sera : C. Testd ovato-conicd , ventricosi Jr costa- 1, transversèm striatà, grised lineolis aut maculatis lævibus brunneis pictä. Spiré brevi ; aperturd triangulari ; umbilico lato et profundè perforato ; columellà triplicidentatäà. Cette Cancellaire est ventrue , à six tours de spire séparés par une aire décurrente et creuse. Le dernier tour est le plus grand , les autres sont peu prononcés et petits. Tous couverts longitudinalement de grosses côtes serrées, onduleuses et traversées par des lignes horizontales en ressaut, séparées par de profonds sillons. Le rebord des tours est creusé , relevé par des éminences qui terminent les côles. L'ouverture est petite , triangulaire , à bord droit denticulé, sillonnè en de- dans, avec trois plis à la columelle. Le bord gauche ne re- - couvre point l’ombilic qui est évasé, large et profondément ouvert. Celle coquille est grise, avec quelques mâculatures fauves. Hauteur : 18 millim.— Largeur : 14. Mers du Sud.— Côte du Mexique. 3.0 CANCELLARIA NASSIFORMIS, Less. Acapulco ( Mex, ), Mers du Sud Voisine par sa forme des €. obliquata ( Lamk. ) et lactea (Deshaies }, cette espèce fait le passage des Cancellaires aux Nasses. Sa phrase sera : C. testé ovato-acutd, ventricosd, inumbilicatd, grised , maculis brunncis pictä; costis longitudinalibus crassis, trans- versèm striatis, aperturd ovali ; labro dextro, crasso, acuto, intüs sulcato ; columellé bimarginatd. Coquille ovalaire allongée , à spire aïgüe , formée de sept lours , réunis par une suture linéaire peu distincte. Chaque ; ( 205 ) tour couvert de côtes saillantes , distantes, coupées transver- salement par des cordons petits et réguliers. Ces côtes sont raboteuses , proéminentes sur le milieu des tours, et comme tuberculées. L'ouverture est blanche , obovale, petite. Le bord droit est épais, garni de sillons en dedans. Le bord columellaire est garni de granulations et de deux gros plis saillans dans le bas et d’une varice dans le haut. Le canal est recourbè. L’ombilic est oblitéré. Cette coquille est grise légèrement maculée de noir. Elle a de hauteur 14 millim. et 12 de largeur. 4.0 CANCELLARIA GRANULOSA, Sow. Callao ( Pérou ). Conch. ill. fig. 16 et 17.— Kiéner, pl. 8. fig. 1. Genre TURBINELLA. Lan. 1.0 TURBINELLA PUGILARIS, Lam.— Acapulco. 2,0 T. nassaruLa. Lamk.— Iles de la Mer du Sud. Astrolabe, pl. 35, fig. 17 à 19,— Kiéner, pl. XI, f, 2. La bouche est d’un riche violet. 3.0 T. rusercuLARIS, Griff,— Kiéner , pl. 16. fig. 2. Centre-Amérique ; San-Carlos et Realejo. 4.0 T. pactrica , Lesson.— Jahou (iles Sandwich } ét Taïti. Cette coquille a la forme de la Turbinella crenulata de Kiéner, pl. 95. 2. Sa phrase comparative sera : 7. Test ovato-ventricosé, crassâ, longitudinaliter costatd, trans- versim sulcatà, grised , nigro et fulvo maculatä ; aperturd ovali ; labro dextro crasso, intüus sulcato ; aperturd luted, nigro tincté ; columellä tri-quadriplicaté. Cette petite coquille , fort voisine de la Turbinelle erêne- lée, a ses côles saillantes , arrondies, régulièrement traver- sées par des stries transversales plissées. Sa plus grande hauteur est de 18 millim. ( 206 } 5.0 T. cixGucaTa , Kiéner , pl. 20. fig. 1.— Acapulco. Monoceros cingulatum. Lamk. t. VIF, ‘p. 250, n°1. Sow. Gen. fig. : 6.0 T. cazLosa , Less.— Realejo ( Centre-Amérique }. . Purpurea callosa, Sow. Gen. fig. 9. Un gros plis unique sur la colamelle. La Turbinella am- plustre de Kiéner est bien voisine de celle espèce, quoique distincte. 7.9 T. ARMIGERA.— Îles Marquises. Purpura armigera, auct. Des individus ont sur la columelle trois ou quatre varices bien marquées. Il en est de même de la Purpura pica de Blainville : la plupart de ces lests ont toutefois la columelle lisse ou seulement raboteuse. 8.0 T. raïrensis , Less.— Taïli. Coquille très-petite , haute de 6 millimètres au plus, tur- binée , allongée, à tours séparès par une suture peu mar- quée. Tous couverts de côtes saillantes, peu serrées, au nombre de six sur le dernier tour seulement , traversés hori- zontalement par des cordons espacès,, formant des saillies sur les côtes. Ouverture ovalaire, à canal court , à bord droit tranchant , garni de sillons en dedans. Columelle mar- quée de trois à quatre varices petites , recouvrant une fente ombilicale. 9.0 T. purpuroïDEs , Less. — Ile Gambier ou Mangara. Coquille à facies de pourpre ricinule, mais sa columelle porte trois varices distinctes et transversales. Elle est ova- lairé-ven(rue, à spire conique, à tours à peine distincts , couverts de grosses côtes obliques , espacées par des sillons creux traversés par des lignes régulières transversales , ayant ( 207 }) d'espace en espace des côtes plus saillantes formant des éminences sur les grosses côtes. L'ouverture est étroite, allongée , à bord droit mince , épaissi et renflé en dedans et garni de six dents saillantes. La columelle est élargie et dé- collée du bord de la fente ombilicale. La coquille est grisâtre en dehors, blanc mat dans la bouche. Le canal est contourné. Genre FUSUS, BruGuire. 1.° Fusus Funicucarus, Lesson. Acapulco ( Mexique ) Revue zool. 1842, 104. An Fusus Dupetit-Thouarsi ? 2.0 F, PrurpuRoïDEs , D’Orb. pl. 63, f. 1. Callao. 3.0 F. rurricuca, Kiéner, pl. 5. f. 4. Iles Sandwich. 4.0 F. mmsricarus , Less, — Valparaiso ; Callao ( Chili et Pérou ). De la forme générale des Fusus carinatus et despectus de Lamarck; ce fuseau sera ainsi caractérisé : F. testä ovatd, turrité, ventricosâ transversim striatd, longitudinaliter costaté : anfractibus rugosis, lamellis mini- nüs tectis, scabriusculis, luteis, medio bicarinatis, carinis in marginibus elevatis, sub cristis fermantibus. Aperturd ampld, oblongä; caudd brevi ; labro dextro sinuato ; colu- melld lævi. - Ce beau faseau est long de 6 centim. sur 3 de largeur. Sa surface extérieure est jaune clair, et est complètement recou- verte de petites lamelles entuilées qui la rendent rugueuse. Le grand tour a {rois carènes saillantes coupant les côtes longitu- dinales. Sur les premiers tours de la spire deux carènes se dessinent , l’une au milieu et l’autre au bord du tour, et se couvre d’éminences saillantes formant couronne. La columelle est lisse et le bord droit sinueux, L'ouverture entière est jaune pâle, ( 208 ) - La variété péruvienne , assez commune sur les rivages de Callao est de moitié plus petite. Les carènes de ses lours sont peu marquées et les éminences de la spire moins saillantes, Les lamelles de sa surface sont excessivement petites, mais très-serrées dans leur imbrication. Le fond de l'ouverture est rosâtre. Hauteur : 28 millim. 5.0 F. pyrocoings , Less.— Valparaiso (Chili). De même forme que le précèdent, ce fuseau mesure 7 centim. de hauteur et 4 1/2 de largeur. Comme lui il a des côtes horizontales , cordonnées , saillantes, mais pas de côtes verticales. Celles-ci sont remplacées par des stries régulières et fines qui coupent à angle droit des lignes parallèles horizon- tales : ce qui forme une trame aréolée. Nulle part apparaissent les lamelles de l'espèce précédente. Le dernier tour est le plus grand. Les autres sont pelits, à spire aigüe , ayant une carène à leur milieu , carène formant une série d’éminences arrondies coupées qu’elles sont par des sillons, L’ouverture est grande, obovale , jaune , à columelle lisse , contournée à la naissance du canal qui est court. Le bord droit est sinueux, épaissi en dedans et garni d’une rangée de tubercules allongés. L'opercule est très-mince. 6.0 F, snuarus , Less.— Coquimbo (Chili). Ce joli Fuseau est analogue, par la forme, au Fusus sul- catus , maïs il est beaucoup plus petit, n’ayant que 26 mill. de hauteur. Il est allongé, ventru, formé de 6 tours con- vexes, divisés en côles et couverts en travers de cordons séparés par des cordons creux, {ous régulièrement espacés. Le fond des sillons est marqué par deux ou trois lignes très- fines qui les côtoient , et les cordons sont saillants, souvent flexueux et même zigzagues Les deux cùtes moyennes sont 209 ) les plus saillantes. L'ouverture est allongée, ovalaire, à bord droit sinueux. La columelle est lisse , tordue au milieu, et le canal est court et.un peu déjelé. Grise-verdâtre à la surface , la bouche est blanche nuancée de verdâtre. L’oper- cule est excessivement mince. 7,9 F. rocuicus , Less.— Taïti. De même taille et de même force que le Fusus vitatus de Quoy, cette espèce est haute de 14 millim. au plus, ovalaire, conique , à 6 ou 7 tours légèrement renflés à lear milieu, à sutures peu apparentes , mais à surface un peu oblique sur le rebord de la spire. La surface du test présente des côtes ver- ticales, arrondies , coupées par des cordons onduleus et rap- prochés , formés de lamelles, tenues, imbriquées, et souvent usées. Les espaces entre les cordons, entre les tours, sont garnis de pelits cordons, tous recouverts d’écailles imbri- quées. Des cordons roses intersectés par des cordons blancs donnent à cette coquille un aspect des plus gracieux. L’ou- verture est allongée, à bord droit assez épais, à canal court et élargi : la columelle est blanche et lisse. Je ne possède qu’un individu de ce Fuseau. 8.0 F. rronposus , Less.— Iles Marquises ( Nuhahiva ). Ce Fuseau a la forme du précédent et s’en rapproche beau- coup quoique distinct. Toute sa surface est couverte de cor- dons entièrement formés par des folioles imbriquées , bien serrées et assez saillantes. Des côtes verticales peu apparentes se dessinent sur les tours. La surface externe du test est grise avec quelques cordons noirs. L'ouverture est allongée , brunâtre, à bord droit sinueux. Le Fusus frondosus est un peu plus allongé que le follicus, et beaucoup plus rugueux à la surface. ( 210) 9.0 F. venrricosus , Less, — Valparaiso. Coquille ovalaire , ventrue , à spire courte, conique , aigüe, à canal court , à 7 tours convexes, le dernier ventru et ren- Îlé , tous régulièrement cerclés de cordons espacès , sans être coupés de côtes verticales. Test grisâtre à l’extérieur, re- couvert d’un épais drap marin feutré et rigidule. L'ouverture est ovalaire, blanchâtre , à bord droit simple ; à columelle blanche , lisse, coudée au milieu , à canal un peu oblique et court. Hauteur : 22 millim.— Largeur : 16. H, BURGUET, éditeur responsable. VINGT-CINQUIÈME FÊTE LINNÉENNE. VINGT-CINQUIÈME FÊTE LINNÉENNE. Le Jeudi 30 Juin, s’est trouvé le jour le plus chaud que nous ayons eu dans l’année jusqu’à cette époque , et ce jour était celui où la Société Linnéenne, en vertu de l’art. 4 de ses Statuts, approuvès par ordonnance royale du 15 Juin 1828, devait célébrer sa fête. i À 5 heures et demie du matin , les membres de la Société et les personnes invitées se sont rendus dans la salle des ex- positions agricoles de M. Hallié. M. Jules Gérand et M. Bar- thélemy Lagrange , ayant obtenu l’année précédente le pre- mier prix de description au Cours de Botanique de M. Laterrade , ont assisté à la fêle, en vertu de l’arrêté pris par la Société le 2 Aoùt 1829. A 6 heures, le Directeur a ouvert les travaux par une courte allocution , à la suite de laquelle on s’est rendu sur la rive droite vers La Bastide, et de là à Cenon, où la Société a èté reçue chez M. Dumoulin jeune, l’un de ses membres. Après quelques ‘instants de repos, trois sections ont été formées. La première à la tête de laquelle se trouvait le (4) Directeur, a parcouru les parties les plus élevées de Ja côte qu’elle a visitée sous le rapport de la Botanique ; la deu- xième dirigée par M. le comte de Kercado, s’est occupée de Zoologie , dans la commune de Floirac ; la troisième est restée daas l’intérieur du domaine où devait se tenir la séance. À midi, le thermomètre exposé au Nord , sous un arbre, _et déjà frappè du vent précurseur de la tempête, marquait 30 degrés. Le vent soufflait de l'Ouest et l’orage commencait à gronder. Peu s’en est fallu que là séance ne püt être tenue en plein air. Cependant après quelques moments d’attente, un peu de pluie et un vent violent, le ciel s’est découvert et les rayons du soleil sont venus frapper de nouveau le lieu de la séance. C’élait une terrasse plantée de charmes , située sur l’un des points les plus élevés de la côte , d’où la vue domi- nait sur les cultures variées des collines et des bas fonds, sur la forêt de mâts qui couvre le fleuve , à la droite du pont, et sur le bel hémicycle d’un myriamètre d’étendue qui forme la façade orientale de Bordeaux , au-delà de laquelle les yeux se portaient sur le télégraphe de Saint-Michel , la tour de la ville, les flèches élancées de la Cathédrale , et les campagnes voisines du Médoc et de la mer. Les portraits de Linné, de Buffon et de Bernard de Jussieu étaient au-dessus du bureau, où l’on voyait des productions des trois règnes de la nature, et sur la droite cette inscription : AUX SCIENCES NATURELLES. MM. De Mazan et De Salvert, deux des directeurs de la Compagnie d'Arcachon, et M. Vergès, curé de Cenon, étaient au bureau, Un ancien membre qui se trouvait l’année der- nière à la fête célébrée à la Martinique, et M. Delcher fils, pharmacien, correspondant à Castillon , assistaient à la séance. Le directeur, M. Laterrade, a ouvert la séance par le discours suivant. ( Voyez page 5 ). (5) Le secrétaire général, M. le D." Henry Burguet, a donné communication des Lettres de MM. Labarrère, le vicomte de Lacolonge , correspondants, et Lagarde , instituteur. Le président, M. l’abbé de Langalerie, a déposé sur le bureau , de la part de M. de Caumont , son essai sur la dis- tribution géographique des roches dans le département de la Manche. L’archiviste , M. Dumoulin aîné, présente en son nom ct au nom de son frère, M. Dumoulin jeune, deux fragments de roches de la nouvelle terre, nommée AnÉLiE, et les accom- pague de la notice suivante : Messieurs , « Nous déposons, mon frère et moi, sur votre bureau, deux fragments de roche de la terre découverte le 19 Juin 1840 , par l’infortané M. Dumont d’Urville , dans son dernier voyage, située au 66° 30° de latitude S., et au 138° 24° longitude E. Ces fragments nous ont êté donnès par un de ces intrépides marins , M, Rochelor , qui composaient l'équipage de l’Astrolabe. Voici comment s'exprime dans son rapport M. d'Urville. « Vers cinq heures 30 minutes, M. Duroch attira mon attention sur des taches noires situées sur Ja partie même du rivage la plus rapprochée, partie qui nous avait étè jus- qu’alors masquée par une longue chaine de glace qui régnait entr’elle et nous. Après quelques instants d'examen , je ne pus conserver aucun doute, Un moment j'hésitai à envoyer des canots aussi loin des navires | près de 6 milles de dis- tance } , c'était une idée affreuse pour moi d’être exposé à li- vrer à une perte inévitable, à une mort horrible les équipa- ges des deux embarcations , si des vents du large venaient me forcer à m'éloigner subitement de celte côte dangereuse. (6) Toutefois plaçant ma confiance en ma destinée, dans l'aspect séduisant du ciel, et craignant de ne plus retrouver une aussi belle occasion , j’expédiai un canot de chaque corvette vers ce point intéressant de la côte. Le ciel nous fat favorable. Les matelots qui partageaient eux-mêmes l’ardeur et l’enthou- siasme de leurs officiers, ramérent avec une vigueur in- croyable, et dès onze heures de la nuit les deux canots ren- traient à bord après avoir accompli leur rude et longue corvée. Les deux embarcations étaient chargées de cailloux arrachés à la roche vive : c’étaient des granites de teintes variées. Alors j’annonçai aux officiers rassemblés en présence de l'équipage que cette terre, où aucune voile ne s’était en- core présentée , porlerait désormais le nom de Terre Adélie, pour perpéluer le souvenir de ma profonde reconnaissance pour la compagne dévouée qui a su par trois fois consentir à une séparation longue et douloureuse, pour me permettre d'accomplir mes projets d’explorations lointaines ». « Hélas! qui eût pensé que la mort la plus cruelle devait effacer du nombre des vivants cette noble famille; ce savant marin si dévoué à l’agrandissement des sciences naturelles ! » Personne plus que vous, Messieurs , ne peut mieux en juger , puisque vous avez reçu , de la munificence du Gouver- nement , les précieux ouvrages qui font connaître le résultat des grands voyages de Dumont d’Urville. » La déplorable catastrophe du 8 Mai vous fait regretter non-seulement la perte de ce savant » Correspondant, mais encore celle des nouvelles recherches qu’il se proposait dans l'intérêt de l’histoire naturelle ; si notre douleur est grande ; Messieurs, adoucissons-la dans celte séance solennelle en exprimant ici nos justes regrets, faible tribut de notre dou- loureuse et sincère reconnaissance » ! On entend ensuite le rapport auquel donnent lieu les excursions faites du 24 au 23 Juin , dans la plaine de Cazeaux, à la Teste et à l’île des Oiseaux, par une Commission de la Société à la laquelle se joigait sur l'invitation que lui en avait faite le directeur , M. Chantelat, correspondant. Partie ornithologique , M. Pédrony , fils. Partie conchyliologique , M. le D." #. Burguet. Partie botanique, M. Ch. Laterrade, fils. Partie agricole , M. Hallié, M. le comte de Kercado présente des observations sur un fait de physiologie végétale. M. le D.r Moure lit un mémoire relatif à la pêche et à la vente des poissons de La Teste. MM. H. Burquet et Laterrade font un rapport verbal : le premier sur l’excursion relative à la Zoologie, qui a eu lieu le matin ; le second sur l’excursion Botanique que M. le Curé de Cenon avait faite la veille à Tresse , et sur les princi- paux produits de celle de la matinée. M. le professeur Bazin a terminé les lectures par de hagtes considérations sur l’étude des sciences naturelles. Les excursions se sont continuées avant et après la séance, et la Société est rentrée à Bordeaux à 9 heures du soir. DISCOURS prononcé à Cenon-Labastide, le 30 Juin 1842, jour de la 25.me Fête Linnéenne ; par M. 3.-F. LATERRADE, membre de l'Académie Royale des Sciences, Directeur de la Société Linnéenne , etc., etc. Messieurs , Fille des champs sur lesquels elle aime à étendre son em- pire, et couronnée des feuilles du saule dont les branches ombragèrent son berceau, c’est en 1818, qu'à pareil jour surgit de la plaine d’Arlac, la fête qui nous réunit en ce moment. Elle ne fit entendre qu'un mot, qu'un seul mot, (8) mais ce mot était grand parce qu’il était vrai, parce qu'il avait quelque chose de prophétique. Elle dit Crescam! 5e CROÎTRAI...; et peu d’années après, elle s'était répandue de Paris aux Pyrénées ; elle s’était assise sous les camphriers de Maurice, au milieu des cultures du Sénégal et de Cayenne et jusque sur les montagnes bleues de l'Océanie , encoura- geant et propageant partout l’étude des sciences naturelles et de l’Agriculture , et faisant ainsi de la Société Linnéenne de Bordeaux, un arbre dont les branches fertiles couvrirent bientôt les deux hémisphères. Et comme la sève qui part des racines, monte et se ré- pand jusqu'aux extrémités les plus déliées des branches et des rameaux, pour y porter la végétation et la vie , et que de là se combinant avec les gaz que les feuilles tirent de l'atmosphère, elle se change en ce suc propre auquel la plante doit ses propriétés et revient fortifier les racines ; de même la Société- mère , par sa correspondance et ses publications, fait un appel à ses membres les plus lointains qui y répondent par des travaux et des observations qui viennent alimenter nos séances publiques et particulières, la collection de nos Actes et nos fêtes solennelles. Celle-ci, Messieurs, se présente sous un nouvel aspect : la Société Linnéenne de Bordeaux devait à ses correspondants un exemple qu’elle s’est empressée de leur donner. Depuis long-temps elle avait vu qu’une journée, quelque remplie qu’elle fût, ne pouvait suffire à l'étendue de ses recherches ; cn conséquence , elle a arrêté que plusieurs excursions pré- paratoires dont le résultat vous serait communiqué aujour- d’hui pour être joint à ceux que nous venons d’obtenir , auraient lieu dans le département. Ces excursions ont été faites le 19 , le 24 et le 23 de ce mois. (9) Le 19, MM. Charles Des Moulins, Charles Laterrade, le D.r Henry Burguet et moi , nous nous rendimes , d’après la demande qui en avait été faite à la Société , chez M. Alva- rez, à Mérignac, pour visiter les belles plantes exotiques qu'il vient d'introduire dans ses serres. D’abord nous fümes frappès de voir par les chaleurs de l’étè, sur un sol sec et sablon- peux , toute la fraicheur et toute la verdure du printemps , ce qui est dù bien moins aux arrosements qu’à l’art avec lequel le jardinier , M. Rode, sait abriter et.ombrager ses plantes les unes par le moyen des autres. — Les serres nous offrirent de belles espèces des genres Badiana, Gladiolus et Ixia, parmi lesquelles nous remarquâmes entre autres, le Badiana sul- furea, un Gladiolus surnommé Psittacinus, mais qui nous a paru être le Galeatus, VIxia viridiflora , aux corolles d’un vert tendre, teinte si rare dans les fleurs, et quelques autres que nous ayons fait dessiner et qui sont ou nouvelles ou du moins bien peu connues. Quand la Commission aura terminé son travail , elle vous présentera le rapport de son examen et les conclusions qu’elle a cru pouvoir en tirer. MM. les Directeurs de la Compagnie d'Arcachon, dont le zèle éclairé , les efforts soutenus et les succès évidents méritent tous vos éloges, pour le défrichement , la culture et le bonheur des landes, vous avaient invités à célébrer votre fête sur leur vaste domaine. La Société ne pouvant toute entière répondre à cette honorable invitation, une nombreuse Commission à la tête de laquelle était M. le professeur Bazin et à laquelle s’est réuni notre zèlé et laborieux correspondant de la Teste, M. Chantelat , s’est rendue sur les plaines de Cazeaux qui ont èté explorées sous le rapport de la Zoologie , de la Botanique et de l’Agriculture dans les journées du 21 , du 22 et du 23. Différentes notices vont vous être prèsen- tées sur cette grande excursion qui a été étendue jusqu’à la Teste et à l'Ile des Oiseaux. Le Convolvulus soldanellæ, le (10) Gallium arenarium, le Plantago maritima, des Statice , des hydrophites ont été recueillis. Mais je dois me borner à remercier MM. les directeurs , représentés ici par MM. De Mazan et De Salvert, du bienveillant accueil qu'ils ont fait à la Commission, des facilités qu’ils lai ont procurées pour visiter leurs cultures et des renseignements qu’ils se sont empressés de lui fournir. Le 23, accompagné de M. le D." Lavallée , M. le pharmacien Delor et de plusieurs de mes disciples, j’ai visité une partie des marais de la rive droite du fleuve, afin qu'aujourd'hui nos seclions n’eussent à parcourir que les côles , leurs revers et quelques-unes des vallées des lieux au centre desquels nous nous trouvons. L’Hordeum maritimum , le Verbascum sinuatum , le Poa aquatica, le Lepidium didymum s'offrirent successivement à nos recherches , au milieu d’une végétation assez abondante , mais pas encore assez avancée pour nous donner un seul échantillon du Panicum digitaria. J'ai cher- chè en vain l’Euphorbia lucida, dans le site que vous lui connaissez , près du beau saule que l’on voit sur la terrasse de la maison Lardin et que j'ai mentionné dans la Flore de la Gironde. La grosseur de ce saule et de celui de St-Genès , près de Créon, est surpassée par celui que j'ai mesuré le 14 Avril dernier dans une excursion que je fis en Queyries avec mes élèves, puisque ce dernier m’a donné à hauteur d'homme, 3 mètres #10 millimètres. Son tronc n’est pas creux , mais sain comme celui des précédents. Je mentionnerai aussi l’or- meau situé sur les confins des communes de Bordeaux et de Bègles. Dans une excursion que je fis le 19 Mai, avec notre honorable archiviste, M. Dumoulin aîné, nous mesurâmes , cet arbre qui nous a donné 5 mètres de circonférence et qui se trouve au milieu d’un mur dans lequel il fait deux saillies considérables , l’une en dedans , l’antre au dehors de cette clôture en pierres. (41) Je ne quitterai pas mon excursion du 22 Juin, sans men- tionner un épisode bien inférieur , sans doute, par le récit que je vous en ferai, mais supérieur par les faits à celui du vieillard du Galèze. — Non loin de la rive droite du beau fleuve qui coule à nos pieds , derrière la nouvelle église qui s'élève dans la plaine, et en face de ces riants côteaux cou- verts de cet arbrisseau précieux qui faisait naguère la richesse et qui fait aujourd’hui, on sait pourquoi !.… la ruine du département ; au milieu d’un marais, nous avons vu , sur une bonne terre, il est vrai, mais soignée des mains du pro- priélaire aidé de sa femme et de son fils, des cultures mo- dèles. Là , dans un espace de quelques hectares on voit dans les premiers jours du printemps de beaux légumes au milieu des roses, en été des moissons, et en automne, des vignes dont le pampre suffit à peine pour couvrir les fruits. La maison frappée des premiers rayons du soleil levant , est élevée de manière à dominer sur tout le petit domaine; elle est entourée de fleurs rares , nombreuses et belles ; là , les céréales rap- portent quarante pour un , et le propriétaire appelle mauvai- ses , les années où le revenu ne dépasse pas le.dixième de la valeur du fonds. Paisque je vous parle de cultures , je citerai en passant les batates douces de M. Bergmiller que j'ai vues le 16 Mai, à Gradignan, les primeurs si nombreux qu’obtient dans la même commune, M. Du Puits de Maconex et que je visitai le même jour. Notre honorable collègue , mon savant ami, M. Ch. Des Moulins, a visité avec moi la plaine d’Arlac, et multiplié ses recherches dans diverses parties du département. C’est vous dire que de nouvelles observations et de nouveaux sites pour nos plantes rares , enrichiront la Flore Bordelaise. Le compte qui va vous être rendu des excursions de Cazeaux et de celles qui ont ‘été failes ce malin , complèteront le 12 tableau, en attendant les résultats de celles qui se font aujour- d’hui sur différents points de la France, dans les pays éloi- gnès et notamment à Valparaiso où notre honorable collègue, M. Ch. Gérand, a été autorisé à fonder des Sociètès Lin- néennes correspondantes. Car , Messieurs , si la Société Linnéenne de Bordeaux est déjà vieille de travaux et d'observations , elle est encore jeune d’âge, et pleine de vigueur pour propager son nom et l'étude des sciences naturelles. Aussi, elle ne peut plus compter les correspondants qui partagent ses travaux et lui en envoient le résultat. Elle s'étend avjourd'hni;d trés voisines de celles qu’éclaire le char glacial de l’Ourse , jusqu’au rocher Napoléonien , et depuis ces pays qui sont pour nous les régions de l’aurore, jusque sur ces côtes occidentales que brûle le soleil du Pérou, et sur lesquelles, au moment où je parle, je le vois par la pensée , elle déploie ses pacifiques étendards. MOLLUSQUES TERRESTRES , FLUVIATILES ET MARINS RECUEILLIS A LA TESTE ET À L'ILE DES OISEAUX. A la Teste : Limax ater, Limax fuscus; Helix lucida, hispida , sericea, etc. , etc. Dans les marais salants : Paludina acuta, muriatica, — lutraria..…. n° Au bassin d'Arcachon : Univazves : Buccinum reticula- tum;: Triton pileare; Neritina; Turbo littoralis; Trochus cinerarius, Trochus....? Cerithium..….? Bivazves : Solen vagina, silica ; Ostræa edulis; Lucina lactea; Venus reticulata ; Mylilus edulis ; Petunculus pulvi- matus , flammulatus , ete. , ete. EXCURSION AGRICOLE FAITE DANS LES DOMAINES LA COMPAGNIE D'ARGAGHON ( GIRONDE ), PAR UNE COMMISSION DH LA SOCIÈTE LINNÉENNE, Rapporteur, M. HALLIÉ. MessiEURS, Nous sommes appelés à vous rendre comple aujourd’hui de l’excursion qui a été faite par plusieurs de vos membres, dans les vastes possessions de la Compagnie agricole et indus- trielle d'Arcachon ; notre mission se bornera, Messieurs, à vous entretenir seulement de la partie agricole , nos collègues vous ayant déjà fait part de leurs recherches et de leurs dé- couvertes dans les diverses branches des sciences naturelles. Partis de Bordeaux, le mardi 21 Juin, par le convoi de 2 heures , nous arrivâmes au village de Gujan vers les 3 heu- res et demie. Nous y renconträmes M. Wissocq l’un des gé- rants, qui avait eu l’obligeance de faire préparer à l'avance des voitures et des chevaux po#r nous transporter dans les diverses directions que nous avions à parcourir. La direction de M. le comte de Puységur fut la première que nous visitâmes ; celte propriété d’une contenance de 600 ( 1%) hectares n'offre pas une grande variété de cultures, mais nous y vimes avec intérêt des prairies nouvelles d’une très- belle apparence , la plupart ensemencées de houque laineuse parmi laquelle on apercevait aussi un assez grand nombre de pieds de trèfle et de lupuline se développant avec vigueur. Quelques prairies déjà fauchées se ressentaient des bienfaits de l'irrigation et l’on pouvait remarquer que l'herbe com- mençait à reverdir malgré l’état de sécheresse de l’atmos- phère. M. Wissocq nous a assuré que cette direction possé- dait dèjà 50 hectares de prairies nouvelles et que les terres y sont dans un élat de préparation assez avancée pour laisser espérer qu’elle en possédera 300 hectares l’année prochaine. Nous passämes , sans nous y arrêter , à la direction de M. de Marpon; nous pùmes cependant y faire les mêmes remar- ques que pour la précédente , en ajoutant toutefois que cette direction possède en outre parmi ses autres cultures, un très- beau champ de pommes de terre d’une contenance de 2 hec- tares. Celte direction par les soins bien entendus de celui qui l’administre , pourra avoir l’an prochain 200 hectares de Ce fut, Messieurs, sur la direction de M. le baron de Pignol que dut se fixer particulièrement notre attention, en raison du nombre et de la variété des cultures qui furent soumises à l'appréciation de vos collègues. Nous y remarquà- mes plusieurs belles prairies sur une superficie de 20 hectares, un (rès-beau champ d’ayoine d’une étendue de 8 hectares, une pépinière de châtaigniers d'environ 4 hectares, un champ de haricots d’une très-belle apparence de 4 hectares , puis enfin de vastes et beaux champs de pommes de terre, bette- taves, rutabagas , sarrazin , etc., ele. ; ce qui réuni, porte le chiffre des terres mises en état de culture dans cette direction ‘ à environ 80 hectares, sans y comprendre 100 hectares, qui sont à peu près disposés pour de nouvelles semences. (15) Nous n’omettrons pas , Messieurs de mentionner ici le vaste jardin dépendant de cette exploitation qui offre à l’œil de l’horticulteur les plantes potagères , les arbres utiles pour les besoins domestiques, en même temps que l'amateur des fleurs y rencontre des plantes délicieuses, qui réjouissent la vue et charment le cœur. Après un repos que nous rendit infiniment agréable , l’affec- tueuse hospitalité de M. le baron de Pignol et que nécessi- taient nos fatigues de la journée, nous nous dirigeâmes dès le lendemain matin vers une autre exploitation , dite la prairie où nous fùmes reçus par M. l’Architecte et M. le Géomètre de la Compagnie , qui l’habitent. Cette exploitation, située dans la zone irrigable, réunit autour de la maison grâcieuse et des servitudes qui en for- ment le centre, une quantité de landes défrichées et déjà en grande partie caltivées ; ces terres d’une contenance de 60 hectares ( selon les renseignements qui nous ont été fournis) présentent quelques prairies bien réussies et un échantillon de trèfle de Hollande, qui fait concevoir les plus belles espérances pour l’introduction de cette légamineuse dans la plaine de Cazeaux. Sur le même point, nous examinâmes avec intérêt une pé- pinière de müriers d’une étendue de 2 hectares renfermant entr’autres des varièlès remarquables en ce sens qu’elles réu- nissent aux qualités des mûriers blancs greffés, toutes les qua- lités des müûriers mullicaules sans avoir les désavantages de ces derniers. La facilité d’irriguer à volonté telle ou telle partie de celte pépinière, ajouie encore aux chances du succès qui paraît lui être acquise. La direction de M. le marquis de Mazan, que nous visi- tâmes ensuite, bien que située hors de la zone irrigable, ne laissa pas que de présenter à notre examen un ensemble de faits aussi honorables pour l’agronome distingué, qui l’admi- (16) ministre, que concluantes en faveur de son système de culture, de la bonté de ces landes , et du parti avantageux que l’on peut en tirer. Les fourrages sur pieds : maïs, millet , sarrazin , etc. , elc., de même que le beau champ de seigle de 30 hectares et un autre de maïs pour graine de 7 hectares , sont des résultats qui étonnent même les habitants de la contrée. Mentionnons aussi une vigue d’une très-belle végétation , qui pourra fournir à la consommation du personnel de cette exploitation, seul but pour lequel elle a èté plantée. M. le marquis de Salvert et M. le comte Blacas, dont nous visitâmes successivement les possessions en nous diri- geant vers l’étang de Cazeaux nous offrirent notamment de très-belles plantations de müriers soit à basses ou à hautes tiges , capables de fournir prochainement à une éducation de vers à soie déjà expérimentée et susceptible dès-lors de s’ac- croître dans une proportion considérable. Un fait qui doit être signalé, c’est que ces arbres précieux paraissent cette année avoir beaucoup moins souffert des gelées du printemps que tous ceux de même essence que l’on rencontre dans d’au- tres parties du département. Cette circonstance heureuse doit-elle être attribuée au voisinage de la forêt des dunes, qui les abrite du Nord-Ouest ? C’est là , Messieurs, une ques- tion que le temps et des observations subséquentes pourront seuls résoudre. Après avoir joui quelques instants du spectacle imposant et majestueux qu’offrit à nos regards la vaste étendue du lac de Cazeaux (1) l’aspect grandiose des dunes déjà boisées et de celles qui attendent encore les bienfaits de la découverte Brémontier ; après avoir examiné la modeste architecture de l’église qui s'élève au milieu de cette solitude et que protègent (1) La superficie du lac de Cazeaux est de 9600 hectares. 17 des pins d’une dimension (out-à-fait remarquable (1) venus sur les sables que les tempêtes jetèrent jadis sur le village primilif de Cazeaux, nous nous repliâmes de nouveau en sui- vant la rive gauche du canal de la Compagnie des Landes dont la prise d’eau est sur ce point, vers la parlie Ouest de la plaine dont il nous restait encore à faire l'exploitation agri- cole. Avant de nous y consacrer de nouveau , nous fûmes conduits toujours en suivant le canal el en admirant les belles écluses qui en facilitent la navigation, au point où il livre à la Compagnie d'Arcachon, l’eau (2) qui doit prêter le plus heu- reux concours aux fravaux de culture qu'elle s’est imposés ainsi qu'aux usines qu’elle a déjà élevées on qu’elle pourra élever par la suite. Comprenant en hommes judicieux tout le suecès que l’on peut attendre de pareils moyens pour la fertilisation d’une terre naturellement sèche et aride, MM. les gérants de la Compagnie ont voulu dans une circonstance aussi heureuse ; qu’une croix en pierre couronnant les travaux hydrauliques exécutés en ce lieu, perpètuât le souvenir de l'inauguration et de la bénédiction qui fut faite le 26 Août 1841 par Monsei- gneur lArchevêque de Bordeaux , de ce puissant auxiliaire pour leurs utiles travaux. Ainsi que nous l’ayons déjà dit, la Compagnie d'Arcachon avait voulu joindre sur ses propriétés aux bienfaits de l’agri- culture , ceux de l’industrie ; aussi une partie des eaux dont nous venons d'examiner la source abondante et intarissable , sont-elles déjà utilisées pour le service d’une magnifique (1) L’un de ces pins avait à un mètre de sa base 3 mètres 65 cen- timètres de circonférence. (2) La quantité d’eau dont peut jouir la Compagnie , au moment de l’étiage, est de 4 mètres cubes par seconde en été, en hiver elle pourrait disposer de 7 mètres. 2 (18) féculerie , qui trouvera ses matières premières dans les diver- ses directions qui l’environnent. Cette usine aussi remarquable par ses bâtiments, sa belle chute d’eau, que par ses nombreuses machines, est confiée aux soins intelligents de MM. Gaulon fils et de Beugon qui déjà ont livré cette année sur la place de Bordeaux , des pro- duits qui ne le cèdent en rien à ceux d’établissements plus anciens. Nous devons ajouter ici que la transparence et la limpidité extrême des eaux employées sont des conditions indispensables à ce genre de fabrication Les cultures qui dé- pendent de cette exploitation industrielle nous ont paru dignes d’une attention particulière. Ces faits résultent d’ail- leurs de la bonne préparation , du nivellement on ne peut mieux entendu des terres, ainsi que de la facilité des famu- res au moyen des débris des tuberoules employés à la fabrica- tion de la fécule. Passant ensuite aux possessions de M. Wenzelle, nouvel exploitant, nous n’avons pu que lui donner des éloges bien mérités pour les belles cultures qu’il a obtenues soit en prai- ries nouvelles, racines fourragères, tubercules et seigles. Nous avons vu à regret dans cette direction qu’un insecte dé- truisait en partie les feuilles des cruciféres et laissait craindre qu’il n’attaquât les racines. C’est encore de cette direction que nous avons aperçu un champ de pommes de terres, longeant les dunes, d’une con- tenance totale de 28 hectares el’ dans un état de végétation on ne peut plus satisfaisant. Les prairies irrigables qui dépendent de la direction de M. de Bonneval et qui ne comprennent pas moins de 150 hectares touchent par leur extrémité Sud les possessions de M. de Wenzelle; une {roupe de faucheurs était occupée à la récolte du foin principalement assez abondant là où il avait êté fauchè l’année dernière. (19) À ces détails déjà un peu longs , nous aurions pu ajouter encore si le défaut de temps ne nous avait empêché de pousser plus loin nos investigations en les portant sur d’autres direc- tions que nous n’ayons fait qu’entrevoir, sur ses {erres ex- ploitées par des métayers, et surtout sur 5000 hectares de forêts de pins de différents âges et 3500 hectares de nouveaux semis. Après cet exposé, Messieurs, vous attendez sans doute de votre Commission qu’elle exprime relativement à tout ce qu’elle a vu, l'opinion que cet examen , joint à ses réflexions ont dû lui faire concevoir de la vaste entreprise qu’elle vient de passer en revue. Vous attendez aussi qu'avec la franchise et l'indépendance qu’elle tire de son mandat et du caractère de ses membres , elle fasse sans hésiter la part du blâme s’il y a lieu, comme elle a fait celle de l’éloge. Certes , il a pu être fait dès le début dans la plaine de Cazeaux quelques entreprises , quelques (ravaux qui pour- raient donner lieu à de justes critiques , mais pour exercer cette critique ainsi que le font trop facilement des personnes sous l'influence d'idées et de passions que nous ne voudrions point partager , il faudrait ne tenir compte ni de l’état primitif des lieux, ni des obstacles sans nombre qu’ils présentaient , ni de l’hésitation , de l'incertitude même dont il était impossi- ble aux premiers exploitants de se défendre complètement. Dans ces sortes d'appréciation, le fait essentiel à constater , c’est de voir si les résultats avantageux obtenus dépassent en dernière analyse ceux qui pourraient être contestés. Eh ! bien, Messieurs , nous nous hâtons de le dire ici, il y a des résullats heureux, des résultats qui promettent pour l'avenir tout ce que doivent attendre des hommes courageux , constants el soute- nus d’ailleurs par cette noble idée , qu’en travaillant pour eux- mêmes , ils rendent au pays tout entier un immense service. ( 20 ) Du reste, ces hommes, et les collaborateurs habiles qu'ils se sont associés , savaient parfaitement, même sans le secours de l’expérience qu’ils ont déjà faite , que pour réussir en agri- culture , on ne saurait apporter dans ses actes {rop dé soins, de prudence et de discernement ; que ce serait pécher contre les règles vulgaires de l’art, que d'entreprendre plus qu’on ne peut accomplir , qu’il y aurait faute grave que de négliger ce qui promet , pour s'occuper de ce qui est incertain. Enfin , nous ne saurions faire une plus heureuse applica- tion des maximes du savant Columelle qu’en cette circons- tance : « Quiconque, dit-il, veut s’appliquer à l’agriculture, » saura d’abord qu’il ne peut y faire aucun progrès sans les » {rois points capitaux , qui suivent : la connaissance de l’art ; » la faculté de dépenser , et la volonté de le faire ». (LT. Chap. L ). AuG. Perir-Larirre. Cu. LATERBADE, Hazuié , rapporteur. Lu et adopté dans La séance générale et solennelle dé ta Fête Linnéenne , célébrée te 30 Juin 1842, à Cenon-Labastide: JF. LarenRAde, directeur. L'abbé H. ve Laxcarenie, président. H. Bunçuer, D.-M,, secrétaire-générat. TH: LAFARGUE , IMPRIMEUR DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE , Rue Puits de Bagne Cap, N, 8, à Bordeaux. DISCOURS PRONONCÉ PAR M. BAZIN, PROFESSEUR DE ZOOLOGIE ET DE PHYSIOLOGIE ANIMALE À LA FACULTÉ DES SCIENCES DE BORDEAUX, Le Jour de le Tite lité cériar ngt Le 30 Ju 1842. Messieurs , Il y a des hommes qui se demandent si l'intelligence ha- maine avec tous ses efforts, acquiert des connaissances nou- velles ; si l'esprit humain n’est pas essentiellement condamné à tourner dans un cercle où le doute et l’erreur donnent une apparence de nouveauté à des vérités éternellement les mêmes : quelle réponse faire à ces hommes? L’aveugle n’a- t-il pas le droit de nier la lumière? Et celui qui toute sa vie aurait été aveugle et immobile n’aurait-il pas le droit de nier la lumière et le mouvement? Ne contestons done pas à cer- tains esprits la triste prérogative de nier le mouvement pro- gressif des arts, des sciences, de la philosophie, de la morale , de la Religion. Ce sont des malades auxquels il faut non-seulement pardonner leur maladie , mais qu’il faut plain- dre. Espérer de les guérir en marchant devant eux, serait peine perdue.— Marchons cependant! Le progrès, Messieurs, c’est la vie de l’intelligence hu- maine. — Elle n’est pas si elle n’agit.— Voir, connaître, savoir, sont ses besoins de chaque heure, de chaque jour, de chaque siècle ! c’est ainsi qu’elle se nourrit, qu’elle s’ac- (22) croit, qu’elle acquiert de la puissance et que devenue immor- telle , elle entrevoit le terme sublime de sa destinée ! Au milieu des ondes des générations , on voit surgir à cer- laines époques, au gré du grand souffle qui les agite , quel- ques intelligences. Elles résument l'expérience de la science des lemps passés ; elles voient mieux et plus loin que les au- tres ; leurs pas sont plus grands, leur marche plus assurée et plus rapide. — Aussi ne peut-on les suivre que de loin, et ce n’est souvent que lard, qu’après qu’elles ont disparu , que ceux qui les suivaient de loin, parvenus au point où elles se sont arrêtées , les proclament des hommes de génie. Linné fut-il un de ces hommes ? Linnèé embrassa-{-il d'un regard pénétrant et vaste, l’œuvre de son Créateur, que jamais il ne perdit de vue? Deux générations ont déjà répondu ; et les générations à venir diront Oui! avec les générations passées. Depuis Aristote, aucun naturaliste n’avait vu assez bien, niassez loin pour sentir que l’œuvre de Dieu est une. — Leibnilz et Newton l'avaient pressenti et dit; mais ce n’était qu'un pressentiment.— Linné est saisi de cette unité, elle le domine.— Il parcourt d’un œil rapide touts êtres que lui pré- sente la surface et la sphère qu’il habite ; saisit leurs affinités i leur impose un nom qui exprime à la fois, leurs rapports et leurs propriétés. — Oui, Messieurs , un seul homme a pu accomplir celle tâche immense ! — Honorons donc la Mé- moire de cet homme illustre ! tâchons, autant qu'il est en nous de marcher sur ces traces et de limiter en toutes choses! car Linné fat non-seulement savant , mais ravi de là beauté des œuvres de Dieu, il les aima et en adora l’auteur. C’est que l’étude de la nature n’est un vain passe-temps que pour les esprits ordinaires. — Et certes, Messieurs , ne nous offensons pas de nous compler parmi ces derniers. — Tout homme qui touche à la pierre et parvient à la tailler, (23) ne devient pas architecte , de mème tous ceux qui aiment les sciences naturelles n’ont pas la force nécessaire pour embrasser du même coup-d’œil la varièté et l’unité.— J'ai dit vain passe-temps, cette expression est fausse.— Non, ce n'est pas en vain que chacun de nous travaille ; ce n’est pas en vain que nous nous plaisons à saisir un plus ou moins grand nombre de rapports entre les objets qui attirent nos regards ; ce n’est pas en vain que nous nous plaisons à retrou- ver leur nom.— Ces délassements sont innocents, et ces travaux partiels sont des matériaux qui tournent tôt ou tard, au profit de la science. Mais pour celui qui les voit du point d’où elles doivent être vues , les sciences naturelles n’ont d’autre but que de con- paître la cause première, Dieu, par ses œuvres. — C'est encore rechercher la grande unité dans l’infinie variété. — Tel est le but de toute intelligence qui se sent à l’étroit sur ce globe. — Des propriétés , des rapports, des antipathies, des harmonies entre tous les corps qu’elle rencontre , la frappe. — Elle se demande le pourquoi de (out cela; et bientôt elle entrevoit qu’une puissance supérieure à toutes les puissances secondaires cause des phénomènes sensibles , les domine.— Que c’est d’elle que s'écoule comme d’une source intarissable , tout ordre , toute harmonie , toute beauté; que c’est vers la contemplation de cette puissance infinie que doivent tendre toutes ses aspirations , qu’elle seule est digne de tout son amour. — L'étude de la nature, vous le dites avec moi, Messieurs, est donc non-seulement attrayante par les jouissances intellectuelles qu’elle nous promet et qu’elle nous tient partout et dans toutes les positions de la vie ; mais elle est la base de toute philosophie , de toute morale et de toute religion.— En effet, connaît-on un auteur sans connai- tre ses œuvres, et peut-on l’admirer et l’aimer , si on ne la d’abord admiré et aimé dans ce qu'il a fait ? . ( 24 Je vous le disais tout-à-l’heure , l'œuvre de Dieu est une; mais elle est immense, et ce n’est qu’à la condition de se diviser le travail que son étude exige , que l’homme est par- venu à en saisir l’ensemble en faisant concourir vers un même but, ses efforts détaillés.— Hommes de science , Phy- siciens, Chimistes, Astronomes, Géologues, Botanistes, Zoologistes! Vous êtes donc frères ! Vous devez vous aimer, seconder vos «forts réciproques; et il ne peut, il ne doit exister entre vous , d’autres rivalités que celles dé concourir de toutes vos forces , au progrès de la branche de science à laquelle vous vous êtes consacrés ! > Messieurs, il m'est doux de m'uuir à vous de cœur et d'âme dans cette fête ! car il n’est point jusqu’à vos fêtes qui ne tournent au profit de la science. — Célébrér la mémoire de Linné par une excursion scientifique , exprimer autant qu'il est en nous , tout ce qu’il y a de grand , de sublime et de doux à la fois dans le but de nos recherches et notre amoar pour la science qui l’immortalisa, n'est-ce pas Je faire revivre , n'est-ce pas le convier à celte fêle ! Messieurs, à la mémoire de Linné et de tous ses dignes successeurs ! À la confraternitè et à l’union des Naturalistes ! Bonnraux. Imprimerie de TH. LAFARGUE,, Libraire. ACTES LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX. N.° 42. == 15 JANVIER 1843. ZOOLOGIE. XIT. CaTaLoGuE d'une partie des animaux vivants dans le département de la Charente. Doué par la nature , instruit à son école , Chacun marche ou gravit, court, saute, rampe ou vole. (Deuue , Les Trois Règnes, Chant VII s 4 L'auteur de ce Mémoire a suivi, pour les Mammifères, la classification de Cuvier , en y joignant les noms don- nés par Linné, quelques auteurs, et Buffon, et a cité les planches des œuvres de ce dernier , édition in-4°, de 1775. Il a adopté, pour les Oiseaux , la méthode de Vieillot, comme la plus naturelle, et a rapporté aussi les noms donnés par Buffon. Les Reptiles sont classés d’après Daudin et Lacépède. Tous les individus , dont il est fait mention , existent dans le Cabinet de l’auteur, à l'exception de quelques ( 212.) | Mammifères et d’un très-petit nombre d'Oiseaux ; il a scrupuleusement examiné le sexe et a pu se convaincre que quelques femelles avaient été données pour des mâles, et avaient servi à faire de nouvelles espèces. Cinq années de séjour dans le Poitou, au milieu des bois immenses de ces contrées , l'ont mis à même d'étudier les mœurs des oiseaux , et de rectifier quelques erreurs trop souvent répétées jusqu'à ce jour. 1° CLASSE : MAMMIFÈRES. ORDRE DES CARNASSIERS. FAMILLE DES CHEIROPTÈRES. 1. RHINOLOPHUS UNI HASTATUS, Rhinolophe uni- fer. Geoffroi Saint-Hilaire. Le Granp FER a Cmevaz, Daubenton et Buffon, Histoire naturelle des quadrupèdes , édition in-4° de 178%, planche X , tom. 3. Très-commun dans les combles et les caves da château de Larochefoucault. 2. VESPERTILIO MURINUS, Lin. Vespertilion Murin. LA Caauve-Sourts, Daub., Buffon , pl. VI, tom. 3. | Habite les mêmes lieux que la précédente. à 3, VESPERTILIO PIPIST LUS, Lin., Fespertilion Pipistrelle. La PinisrReLse, Daub., Buff., pl. IX, tom. 3, Les vieilles murailles , les masures , les: chantiers de bois: 4. PLECOTUS VULGARIS , Geof:, re pe auritus, Lin., Vespertilion oreillard. ( 243 ) L’'OreïcrarD , Daub., Baffon. , pl. VII, tom. 3. Les masures, les caves du château de Larochéfoucault ; les grottes de Saint-Marc. FAMILLE DES INSECTIVORES. 5. ERINACEUS EUROPÆUS , Lin., Cuvier, Geofr. Le Hénisson ; Buff., pl, II, tom. 3. Se tient dans les jardins, les bois, et particulièrement les haies ; commun. 6. SOREX ARANEUS, Lin. La MusaRalGNE, Buff., pl. III, tom. 3. _ Les jardins , les vieux murs, les endroits contenant des substances en décomposition ; commun. 7. SOREX DAUBENTONII, Erxleben , Blumenbac. La MusaraiGNE D'EAU, Buñff., pl. III , tom. 3. Je n’en ai encore vu qu’un seul individu , que j'ai pris en 1836 , à la campagne , dans un fossé ; assez rare. 8. TALPA EUROPÆA, Lin., Erxi. La Taure, Buff,, pl. IV, tom. 3. Trèés-commune dans les prairies, les jardins. Pendant les inondations elle quitte le bas des prairies pour se retirer dans les endroits les plus élevés. FAMILLE DES CARNIVORES. 9. MELES EUROPÆUS, Ursus Meles, Lin., Tavus Meles, Geof.; Meles vulgaris, Cuvier. Le BLaireau, Buffon, pl. XLIII , tom. 3. Assez rare dans le département ; ravage quelquefois les champs de maïs. ( 214 } 10. MUSTELA PUTORIUS, Lin. Le Purois, Buff., pl. XLVII, (om. 2. Assez commun dans les habitations rurales, les bois, les las de pierres, se loge aussi dans un terrier d’où lui est venu ici le nom de Fouin de terre. 11. MUSTELA FURO, Le Forer, Buff., pl. res et XLIX , tom. 2, Quelques personnes élèvent pour la chasse aux lapins, le furet blanc et la variété connue sous le nom de Furet putois. 12. MUSTELA VULGARIS, Lin. La Bererre, Buff., pl. L, tom. 2. $ Se rencontre dans les terres cullivées , les bois, les vieux murs, les habitations rurales où elle fait la guerre aux rats ; la nuit elle grimpe sur les arbres dont elle parcourt les branches pour saisir les petils oiseaux ; elle mange aussi les lézards verts avec lesquels elle se bat avec acharnement. 13. MUSTELA ERMINEA, Lin. L'Hermine, le RoseLer, Buf., pl. L. et L.?, tom. 2. Très-rare dans le département. 14, MUSTELA FOINA, Lin. La Fouine, Buff., pl. XLV, tom. 2. Commune dans toutes les habitations , les granges, les vieilles masures, se blottit dans les greniers, parmi les {as de planches , où elle emporte les œufs qu’elle peut saisir, grimpoa sur les cerisiers et les figaiers, dont elle mange le fruit ; appelèe fouin, 15. LUTRA VULGARIS, Erxib. Mustela Lutra, Gmelin. La Louorre, Buff., pl. XLIV, fig. 4 et 2, tom. 2. Sur les bords de la Charente, dans les étangs et les viviers qu’elle dépeuple souvent de poisson ; peu commune. ( 215 ) 16. CANIS LUPUS, Lin. Le Lour, Buff., pl. XLI , tom. 2. Se rencontre, mais en petite quantité , dans les forêts de la Braconne, sorte de bois blanc ; devient tous les jours plus rare, depuis qu’on arrache les bois. 17. CANIS VULPES, Liu., Cuvier. Le Rexarp, Buff,, pl. XLII, tom. 2.. . Commun dans fous les grands bois du département. 18. CANIS FAMILIARIS, Lin. Les variétés qui se rencontrent dans les campagnes sont . le Mâtin, pl. Ire.; le Chien du Berger, pl. IV ; dans les villes, ce sont: le Braque, pl. IX; le Chien courant, pl. VIII ; le Basset, pl. XI, le Barbet , pl. XIII ; le Bul- Dogue, le Doguin, pl. XX ; le Dogue de forte race ; pl. XXI, tom. 2, etc., etc. 19. VIVERA GENETTA, Lin., Genetta vulgaris, Cuy. La GENeTTE , Buff., pl. XLV, tom. 2. Je n’en ai vu que trois individus apportés au marché à des époques assez éloignées ; elle se trouve dans les grands bois, entre Larochefoucault et Confolens ; Rare : nommée Chat- Pitois. 20. FELIS CATUS DOMESTICUS. Le CHar DoMEsriQue , Buff., pl. XXIIT , tom. 2. Je n’ai aucune connaissance que le Chat sauvage ait été rencontré dans le département , quoiqu’une variété assez commune s’en rapproche beaucoup. ORDRE DES RONGEURS. 21. MUS DECUMANUS, Lin., Gmel. Le Suruuror, Buff., pl. XIV, tom. 3. Erès-commun partout ; se tient dans les greniers, les ( 216 ) caves , les latrines, les boucheries ; compose son nid avec de la paille, de vieux chiffons, mange les œufs, les petits poulets ; est quelquefois atteint d’albinisme. 22. MUS RATTUS, Lin., Gmel., Rattus niger, Pennant. Le Rar, Buff., pl. LINE, tom. 2. Moins commun que le précèdent, habite les caves, les greniers , et surtout les boulangeries. 23. MUS SYLVIATICUS, Pallas, Gmel., Mus domesticus medius, Lin. Le Mucor , Buff., pl. LV, tom. 2, Les bois, les champs, les jardins, où il dévaste les semis de pois et de fèves ; lorsqu'ils commencent à pousser, il les eéterre la nuit et les emporte dans sa retraite ; commun, 24. MUS. MUSCULUS, Lin., Pall., Erxlb. La Souris, Buff., pl. LIV , tom. 2, Très-commune partout ; souvent atteinte de la maladie albine. 25. LEMNUS AMPHIBIUS, Mus amphibius, Lin. | ÿ Le Rar p’eau, Buff., pl. LVI, tom. 2. : Très-commun sur les bords de la Charente, des petites rivières de l’intérieur du département , des fossés ; des viviers; se nourrit de frai de poisson ; ronge la tige et la racine de l'iris des marais ( Jris Pseudo acorus ); mange aussi quelquefois les céréales qui sont placées près des rivières. 26. LEMNUS ARVALIS, Mus arvalis, Lin. Le Campagnor , Buff., pl. LVII, tom. 2. Les berges des fossés qui bordent les champs, les bosquets, les bois , les promenades publiques, au-dessous de la ville ; peu commun. 27. MYOXUS NITELA, Gmel. Sciurus quercinus ; Erxlb. Le Lenor, Buff., pl. XII, tom. 3. ( 217 ) Les jardins , les vergers ; se retire l'hiver, au nombre de quatre ou cinq, dans des trous de murailles, où il reste engourdi ; peu commun. 28. SCIURUS VULGARIS , Lin. L'Écureuic , Buff., pl. LIL, tom. 2. Se rencontre dans les bois de Sain(-Adjutori, près de Larochefoucault , et les environs de Confolens ; assez rare. 29. LEPUS TIMIDUS, Lin. Le Laëvre, Buff., pl. XXXV, tom. 2. Assez commun dans {out le département de la Charente. 30. LEPUS CUNICULUS, Lin., Erxlb. Le Lapin, Baf., pl. XXXVE, tom. 2. Commun dans tous les coteaux boisés et les roches du dé- partement. Dans les environs d'Angoulême , on élève assez la variété domestique. 31. CAVIA COBAYAÀ, Lin. Le Cocnon pipe , Buff., pl. 1, tom. 3. Cette espèce de rongeur est peu répandue, Très-peu de personnes l’élèvent. ORDRE DES PACHYDERMES,: 32. SUS SCOFRA FERUS er Sus scofra domesticus. Lin. Le SanGLier , Buff,, pl. X , tom 1. Ne se rencontre qu’accidentellement dans les forêts de la Braconne, d’Orte et de Bois-Blanc. Les variètés domestiques élevées dans le département de la Charente, sont la variété blanche du Bas-Poitou , et la variété pie ou du Périgord. 33. EQUUS CABAELUS, Lin. Le Caevaz, Buff., pl. I, tom. 1. La race des Chevaux, dans le département de la Charente, est très-mélangée ; ee n’est guère que dans les communes , ( 218 } de Rouillac, Cygogne , Mérignac , qu’on élève la race poite- vine el bretonne, pour les diligences et le roulage ; les che- vaux fins y sont en lrès-pelite quantité. 34. EQUUS ASINUS, Lio. L’ane, Buff., pl. IL, tom. 1. Est assez généralement répandu dans les parties vies du département ; les arrondissements de Cognac, Barbezieux, Ruffec, élèvent une grande quantité de fort beaux mulets. Les étalons sont tirés du Mirebalais ou commune de Mirebeaü { département de la Vienne). 35. CERVUS, Lin. Le Cerr, Buff., pl. XXVII, tom. 2. Un bois de Cerf fossile a èté trouvé en 1835, à la pou- drière royale de Basseau , près d'Angoulême, à 5 pieds et quelques pouces de profondeur (1 mètre 70 centimètres }, dans le terrain d’alluvion , à peu de distance du lit actuel de la Charente. Deux autres bois de Cerf fossile ont été trouvés, en 1841 et en 1842, dans les prairies tourbeuses de la Roche-Andrie, à 12 kilom. Sud d'Angoulême. 36. CAPRA HIRCUS, Lin. La Cuivre, Buff., pl. VI et VE, tom. 1. Peu répandue dans le département , n’est élevée que dans le canton de Blanzac et les environs de Ruffec, pour la fabri- cation des fromages ; dans cette dernière localité seulement. 37. OVIS ARIES, Lin., Erxtb. Le Movron , Buff., pl. IV et V, tom. 1. L’espèce du mouton, dans le département de la Charente, peut être divisée en trois races , 1.° la race flamande qui se trouve dans les arrondissements de Cognac , Barbezieux et le canton de Rouillac ; 2,0 la race Poitevine , moins forte ( 219 ) quela précédente ; élevée dans l’arrondissement de Ruffec, et: la partie inférieure de la Charente ; 3.° la plus petite des trois (dite race du Berry), qui peuple les parties sèches et élevées du département. 38. BOS TAURUS, Lin. Le Bogur , Buff., pl. III, tom. 1. Race Augoumoisine et Limousine. Les communes de Vitrac et Montambæuf fournissent une grande quantité de veaux, d’un an, qui approvisionnent en partie le département; parmi les bœufs adultes on rencontre aussi les races Auvergnates et Gasconnes. OISEAUX. El ACCIPITRES DIURNES. 1. CIRCUS ÆRUGINOSUS, Vieillot, Falco æruginosus , Latham. BosarDp DE Marais, Buff., pl. enluminée 424. Pea commun ; le bord des rivières, les marais de Moutiers, où il niche. E 2. CIRCUS GALLINARIUS, Vieillot, Falco pygargus et cyaneus , Lath. Oiseau DE SainT-MarTiN, Buff., pl. enlumin., 443 la femelle, 459 le mâle. Assez rare; ne se voit guère qu’au moment du passage , en Octobre. 3. CIRCUS MONTAGIU, Vieillot , Falco cinerarius, Montagu. Le Busarp Monraqu, nouveau Dictionnaire d'Histoire naturelle , page 411, tom. 31. Une femelle a été tuée en Octobre 1829 , au moment du passage ; rare. %. BUTEO FASCIATUS, Vieill., Falco Buteo , Lath. La Buse, Buff., pl. enlum., 419, ( 220 ) L'été elle habite les grands bois et les forêts de la Bra- conne, d’Orte. L’hiver elle se répand dans les campagnes pour chasser ; commune , nommée Cossarde. 5. BUTEO APIVORIUS, Vieill., Falco Apivorius , Lath. La Bonprée , Buff., pl. enlum. 420. Niche dans les grands bois , la forêt de la Braconne ; se nourrit de larves de guëêpes , souterraines, qu’elle déterre ; assez commune. 6. FALCO MILVUS, Lin. Le Micax, Buff., pl. enlum. 422. Rare ; de passage. Trois individus seulement ont été tués dans les environs de la ville. (?) 7. FALCO TINNUNCULUS, Lath. La CRESSERELLE, Buff., pl. enlum., 401 le mâle, et 471 la femelle. Habite les trous des rochers des environs du Château-du- Diable , pierre dure, etc., nommée oiseau bareau, Pripri ; très-commun. 8, SPARVIUS NILUS, Vieill., Falco Nilus, Lath. L’Érervier , Buf. , pl. enlum., 467 le mâle, et 412 là Se tient, l’èté, dans les bois; ne paraît dans les plaines qu’à l’arriére-saison. Commun ; nommé Emouchet. ACCIPITRES NOCTURNES, 9, STRIX ULULA, Lath. La Cuouerre , ou la grande Cheveche, Buff., pl. enlum. 438. Habite les grands bois, se trouve quelquefois dans la campagne , où elle chasse en plein jour ; émigre à l’arrière- saison, Peu commune, { 224 ) 10. STRIX PASSERINA , Lath. La Cuevecne ou la petite Chouette, Buff., pl. enlum. Assez commune dans les bois, les vieux édifices où elle niche ; émigre à l’automne. 11; STRIX STRIDULA, Lath. Le Caar-Huaxr, Buff., pl. enlum. 437. Dans les grands bois, les forêts de la Braconne, d’Orte ; rare. 12. STRIX FLAMMEA , L’Errraie ou Fresaie, —_. , pl. enlum. 440. Commune dans les trous des murs de la Cathédrale et de la tour du Télégraphe ; fait la chasse aux Chauve-Souris, aux Mulots. On la regarde comme un oiseau de (rès-mauvais augare ; sédentaire 13. STRIX ALUCO, Lath. La Hororre , Buff., pl. enlam. 441. Se tient dans la forêt de la Braconne ; émigre à l’automne. Peu commune. 14. STRIX OTUS, Lath. Le Hisou , ou Moyen-Duc, Buf., pl. enlum. 29. Commun partout ; émigre même assez tard. 15. STRIX SCOPS, Lath. Le Scors ou Petit-Duc, Buff., pl. enlum. 436. Très-commun ; pendant les belles nuits du printemps et de l’été, il fait entendre son chant monotone et désagréable ; part en Septembre. OISEAUX SYLVAINS. 16. PICUS VIRIDIS, Lath. Le Pic-Verr, Buff., pl. enlum. 879 le mâle, et 371 la femelle. ( 222 Attaque les peupliers, les trembles , les chênes, dans le tronc desquels il niche ; nommé Picateau. Commun. 17. PICUS MAJOR, Lath. L’Éveicne où Pic varié, Buff., pl. enlum. 196 le mâle et 595 la femelle. Les grands bois, la forêt de la Braconne , de Chardon ; rare, 18. PICUS VARIUS, Lath. Le Pic varié, à tête rouge, Buff.; pl. enlum. 611. Se tient dans les grands bois de l'Est du département de la Charente. La femelle diffère da mâle par le bec, qui. est une fois moins long et moins fort. 19. PICUS MINOR, Lath. fe Le Perir Pic varié Buff., pl. enlum. 598, fig. 1, le mâle , fig. 2, la femelle. Dans les grands bois des environs de Larochefoucault , la forêt de la Braconne : cet oiseau fait entendre un bruit grrro, grrro , très-fort, répèté plusieurs fois de suite, à des inter- valles très-rapprochés , en frappant à coups redoublés sur les parties sèches des chênest lorsqu'il cherche une cavité où äl puisse loger son nid : ce n’est qu’à l’aide de ce bruit que j'ai pu le découvrir dans les forêts et les bois qu’il habite ,.et m’assurer que ce son « n’élait pas produit par le frottement » du bec de la Sitelle contre des branches sèches et creuses ». ( Article Sitella, tom. V, pag. 467, et note M, pag. 468 de lHistoire naturelle de Buf., édition in-4. de 1778). Lorsque le petit Pic frappe les arbres, il est dans une position perpen- diculaire, la têle en haut et le corps immobile , les muscles du cou agissent seuls et impriment à la tête des mouve: ments {ellement rapides , qu’on peut à peine les distinguer. 20. FUNX TORUQUILLA, Lath. Le Toncor, Buff., pl. enlum. 698. ( 223 } Très-commun partout ; arrive en Avril, part à Ja fin d’Août, se nourrit de fourmis, et devient excessivement gras à l’arrière-saison. 21. CUCULLUS CANORUS, Lath. Le Coucou , Buff., pl. enlum., 811 le mâle. Arrive dans les premiers jours d'Avril, part au commen- cement d’Aoùt ; commun. La femelle, qui a été méconnue ou mal observée , a été donnée pour, une espèce particulière; j'en offre la description, prise sur un individu que je possède. Un œuf arrivé à terme et que j'ai retiré de ce même individu, ne laisse aucun doute sur le sexe. La tête, la gorge , le cou et le dessus des ailes ondées de noirâtre et de roussâtre ; les pennes des ailes noirâtres , ta- chetées de roux sur le bord externe et interne, terminées de blanc , rayées transversalement de ces deux couleurs du côté intérieur el en dessous ; la poitrine , d’un blanc sale , avec des bandes transversales noirâtres , rares sur le ventre et les couvertures de la queue , qui sont d’un blanc sale; les plumes da croupion, et les couvertures supérieures de la queue, d’un roux plus foncé que le dos , les pennes caudales coupées par des lignes anguleuses , rousses et noires et {achetées de blanc près de la tige , et l'extrémité blanche ; le bec couleur de corne, les pieds jaunes. 99, LOXIA CURVIROSTRA. Le Bec croisé, Buff., pl. enlum., 218. “Ne se rencontre guères que tous les cinq ans; ils arrivent en Mai et repartent en Novembre. Ce sont assez ordinaire- ment de forts coups de vents de Sud qui nous les amènent. En 1835, ils parurent en grand nombre. Dans les environs de Ruelle, ils endommagèrent les pommes dont ils tiraient les pépins pour leur nourriture. ( 224 ) 23. LOXIA PYRRHULA , Lath., Pyrrhula Mrs Vieillot. Le Bouvreuir , Buff., pl. enlum. 145, fig. 1, le mâle ; fig. 2, la femelle. De passage au printemps et à l’automne ; séjourne très- peu dans le département de la Charente. Les oiseleurs en prennent facilement un assez grand nombre. 24. LOXIA COCCOTHRAUSTES, Lin. Le Gros Bec , Buff , pl. enlum,, 99 le mâle , et 400 . Ja femelle. Habite les grands bois, niche sur dé arbres élevés des plaines ; peu commun, passe toute la belle saison dans le département, Nommé Pinson d’Ardennes ,; d'Auvergne. 25. FRINGILLA CARDUELIS, Lath. Le Cnarbonnerer, Buff., pl. enlum. 4, fig. 1. Se réunit en bandés nombreuses à l’automne , se repose sur le chardon étoilé ( Centaurea calcitrapa), dont il re- cherche avidement la graine : vient dans les jardins et près des habitations pendant l’hiver. Nommé Chardonnet. 26. FRINGILLA SPINUS, Lath. Le Tan, Buff,, pl. enlum. 485 , fig. 3. Arrive à l’automne , part au printemps ; se tient en grand nombre sur les aulnes, dont il mange la graine ; commun. 27. FRINGILLA DOMESTICA. Le Moneau, Buff., pl. enlum. 6, fig. 4, le its et55 le jeune. Très-commun partout , et surtout près des moulins à blés, niche sous les tuiles, près des entablements et dans des pots de terre, qu’on suspend aux murs » fait trois couvées ps an. Nommé Pierrot ; quelquefois atteint d’albinisme. ( 225 ) 28. FRINGILLA MONTANA, Lath. Le Friquer, Buff., pl. enlum. 267, fig. 1. Commun dans les bois et dans les jardins ; fait son nid dans des trous de murs , s’empare des nids de Pics abandon - nés ; se réunit en troupes nombreuses au commencement de l'hiver. Nommé Moineau Caborne. . 29, FRINGILLA ITALIÆ, Vieill Le Moineau à tête marron ou d'Italie, Nouv. Dietion. : d'Hist. nat., tom; XI, pag. 199, article Fringille. [De passage à l’automne, se réunit au Moineau ; commun. Je ne l’ai observé qu’une fois, en 1834. 30. FRINGILLA LINOTA: et CANABINA, Lath. La Linorre, Buff., pl: enlum. 154, fig. 2 et 485, fig. 1 - le mâle, 151, fig. {, la femelle. . Très-commune partout. Nommée Linot. 31. FRINGILLA CÆLEBS, Lath. LE Pinson, Buff., pl. enlum. 54, fig. 1, le mâle. Très-commun ; se réunit l'hiver aux Moineaux et se tient avec eux près des maisons et dans les basses-cours ; fait son nid daas les arbres peu élevés des jardins et des bosquets. 31. FRINGILLA MONTIFRINGILLA. Le Pivson D'ARDENNES, Buff., pl. enlum. 54 , fig. 2, le mâle. De passage en automne ; séjourne très-peu de temps. 33. FRINGILLA PETRONTA. Le Mowgau pes Bois ou la Soulcie, Buff., pl. enlum. Commun dans les bois et les plaines ; fait son nid dans les trous d’arbres et particulièrement dans ceux des noyers, d’où lui est venu le nom de Moineau de Noyer , qu'on lui donne dans ce pays-ci; fait deux pontes par an. La femelle ne dif- ( 226 }) fère du mâle que par la tache jaune du cou moins prononcée chez elle. 34. LOXIA CHLORIS, Lath. Le Vernier, Buff., pl. enlum. 267, fig. 2. Commun dans les champs, les jardins ; nommé péra Sédentaire. ; 35. EMBERIZA CITRINELLA, Lath. Le Bruanr , Buff,, pl. enlum. 30, fig. 1. Commun ; se tient dans les taillis , les haies , les en cultivés. Sédentaire ; nommé Verdoie. 36. EMBERIZA HORTULANA, Lath. L'Orrorax , Buff., pl. enlum. 247, fig. 1 Commun dans les bois et sur les arbres des plaines ; vers la fin d’Aoùt il se relire dans les vignes et devient alors excessivement gras et farouche : arrive dans les premiers jours du printemps et part à l’automne. Nommé Binetu. 37. EMBERIZ A MILIARIA, Lath. Le Proyer, Bof , pl, enlum. 233, Commun ; niche dans les prairies ; le mâle , dans les pre- miers jours du printemps, se tient sur un arbre où il ne cesse de chanter. 38. EMBERIZA SCHOENICULUS, Lath. L’OrToLAN DE roseaux , Buff., pl. enlum. 247, fig. 2 : le mâle , et 497 la femelle. Ne paraît en assez grand nombre qu’à l’automne , se tient dans les haies qui bordent les champs , et dans les saules et les aulnes qui bordent les rivières. 39, EMBERIZA CIRLUS , Lath. Le Zrza ou Bruant de haie, Buff., pl. enlum. 653, fig. 1 et 2, mâle et femelle. Rare ; se tient dans les bois, les taillis. ( 297 ) 40. PARUS CÆRULEUS, Lath. La Mésance BLEUE , Buff, pl. enlum. 3, fig. 2, Commune dans les bois pendant la belle saison ; l’hiver, elle se tient dans les jardins et s'approche des habitations. Nommée Petite Cendrille. 41. PARUS MAJOR, Lath. La CHarBoNNièRE ou Grosse Mésange, Bofr., pl. enl. 3. Commune partout ; habite toute l’année les bois et les jardins. Nommée Grosse Cendrille. 42. PARUS ATER, Lath. La PerTire CHARBONNIÈRE , Buff., Oiseaux “oi. à 2 pag. 400, Edit. in-4o. Jo, ne l'ai vue qu’au mois de Janvier dernier ( 1842), dans les environs de la ville et dans le Jardin-Pablic ; ne paraît qa ‘accidentellement. 43. PARUS CAUDATUS , Lath. La Mésance À LoNGuE Queue, Buff., pl. enlum. 502, fig. Habite les bois et les bosquels pendant la belle saison : : l'hiver elle se tient sur les arbres des champs , des jardins et proche des habitations. 44. .ORIOLUS GALBULA , Lath. Le Lorior, Buff., pl. enlum. 26 , le mâle. Arrive en Avril, part en Août ; commun dans tous les grands bois et sur les arbres élevés des plaines. Les jeunes mâles portent , pendant la première et la seconde année, la livrée des femelles, ce qui pourrait les faire prendre poor ces dernières, Nommé Louriou. 45. STURNUS VULGARIS , Lath. L'Érourneav , Baf., pl. enlom. 75. ‘ ( 228 ) Arrive par bandes nombreuses en automne ; se lient alors dans les prairies et les terres cullivées, pour repartir dans les premiers jours de Février; niche dans des trous de Pics abandonnès. 46. CORVUS CORONE , Lath. La Conmine ou Corneille Noire, Buff., pl. enlum. 483. Se tient dans les grandes forêts, l’été; l’hiver elle par- court les campagnes en troupes très-considérables. Nommée Grolle. 47. CORVUS FRUGILEGUS, Lath. Le Freux ou {a Frayonne , Buff., pl. eolum. 484. Se rencontre dans les mêmes lieux que l’espèce précédente, voyage comme elle et quelquefois avec elle, Dans les hivers très-rigoureux , ces oiseaux s’approchent des habitations et entrent dans les basses-cours pour chercher leur nourriture dans les fumiers. 48. CORVUS CORNIX, Latb. La ConneiLre MENTELÉE , Buff., pl. eolum, 76, Ne paraît que dans l'hiver ; les endroits où elle se trouve le plus facilement , sont les environs de Ruffec et les bois, entre Larochefoucault et Confolens. Assez rare. 49. CORVUS PICA, Lath. La Pre, Buff., pl. enlum. 488. Très-commune partout, mais particulièrement dans les iles de la Charente, plantées de peupliers et d’aulnes ; elle enlève quelquefois les très-jeunes poussins et dévaste les champs de maïs nouvellement ensemencès. Les paysans pen- sent généralement qu’elle annonce une année orageuse lors- qu’elle place son nid à une élévation peu considérable. Nommée Ajasse. Quelquefois elle est atteinte d’albinisme : un individu de cette couleur a été tuë près d'Angoulême , en 1828. ( 229 ) 50. CORVUS GLANDARIUS, Lath, Le Gear, Buff., pl. enlum. 481. Commun ; habite tous les grands bois du département de la Charente ; émigre quelquefois à l’automne. 51. HIRUNDO RUSTICA, Lath. L'HiIRONDELLE DE CHEMINÉE où Domestique, Buff., pl. enlum. 543, fig. 1. Commune dans les villes et les campagnes ; arrive du 28 Mars av 1. Avril, part du 15 au 20 Octobre et quelquefois plus tard : elle place son nid sous les hangards et aux che- vrons des planchers de maisons, et jamais dans les cheminées (pour ce pays-ci), ce que j’attribue à l’étroitesse du tuyau, qui ne lui permet pas d’y entrer en volant ; elle est très- sensible au froid , j’en ai souvent vu dans les premiers jours d'Octobre et par des gelées blanches , réunies au nombre de quatre et cirq dans le même nid ; rester ainsi jusqu’à ce que la température plus élevée leur permit de sillonner l’air. Au mois d'Avril 1837 , un vent de Nord violent ayant soufflé pendant quelques jours et occasionné un froid d’un ou deux degrès au dessous de zèro du thermomètre de Réaurmur, il en périt un grand nombre , que l’on trouva gelées. 52. HIRUNDO URBICA, Lath. L'HIRONDELLE à CROUPION BLANC ou de fenêtre, Buf., pl. enlum. 542, fig. 2. Très-commune à Angoulème et dans les autres villes, mais surtout à la poudrière royale de Basseau. Nommée Cul blanc; arrive du 20 au 30 Avril , part au 15 Octobre. 53. HIRUNDO CINEREA, Lath. L'HrronneLce pe Rivace, Buff., pl. enlum. 543, fig. 2. Commune le long des bords de la Charente. 54. HIRUNDO APUS, Lath. Cypselus Apus, Vieili. Le ManrrinNer noi , Buff., pl. enlum, 542 , fig. 1. ( 230 ) Très-commun partout. Le clocher de la Cathédrale , là tour du télègraphe et des prisons. Arrive du 30 au 1. Mai, part au 15 Août. 55. CAPRIMULGUS EUROPÆUS, Lath. L'Excoucevenr , Buff., pl. enlum. 193. Peu commun dans les bois où il se tient habituellement ; arrive en Avril, part en Septembre ; se nourrit de Lèpidop- tères nocturnes, de Coléoptères ; se charge d’une graisse excessive, + MUSCICAPA GRISOLA, Lath. Le Gose-Moucue , Buff., pl. enlum. 565, fig. 1. Très-commun partout ; arrive en Avril, part un peu tard à l’automne. g. 57. MUSCICAPA ATRICAPILLA, Lath. Le Goss-Moucne DE LorRaine , Buff., pl. enlum, 565, fig. 2 et 3. Très-rare, de passage au printemps et à l’automne. Peu d’oiseaux ont donné lieu à autant de fables que celai- ci. Son plumage ne varie pas autant qu’on s’est plu à le dire, et ne change pas plusieurs fois dans la même année. Les mâles ne prennent la couleur noire et blanche qu’à la troi- sième année ; jusqu’à celle époque, ils portent la livrée grise de la femelle. Deux mâles de cette espèce, que j'ai eu , l’un au 25 Avril 1839 , et qui est en habit de noces ; l’autre au 16 da même mois 1842, qui est en plumage gris, me con- firment dans ce que j’avance. Dans cette espèce, comme dans toutes les autres, le plumage se ternit après la saison des amours , mais ne change pas au point d’être méconnaissable: 58. MUSCICAPA FICEDULA. Le Gose-Moucae Bec-Fique. Très-commun dans les bois pendant toute la belle saison. ” ( 231 ) C'est avec raison que Bechestein a fait de cet oiseau une espèce particulière ; si je me suis conformè à son opinion , c’est que j’ai pu m’assurer que lorsque ce Gobe-Mouche arrive au printemps, dans le département de la Charente, comme dans celui de la Vienne , il porte la même livrée qu’à l’au- tomne , et que des milliers d'individus qui habitent les bois pendant toute cette époque, ne m'ont offert aucune différence et aucune vyarialion dans le plumage. Ce ne peut être un Gobe-Mouche noir, sous son habit d'hiver , ni une femelle , ni un jeune, puisque ces deux espèces ne se rencontrent jamais ensemble , que le Gobe-mouche noir est rare et de passage et ne séjourne au plus que huit jours et que le Bec- Figue est commun ; qu'il niche et habite ce département de- puis le printemps jusqu’à l'automne. 59. LANIUS EXCUBITOR, Latb. La Pie GRiècne Grise , Buff., pl. enlum. 445. Peu commune ; ....….. les bois et plus particulièrement les plaines ; niche dans les noyers. 60. LANIUS MINOR, Lath. La Pie Grikcue D’Iraute , Buff., pl. enlum. 32. Assez commune dans les plaines , se perche sur les grands peupliers et autres grands arbres au temps de la pariade ; les mâles volent en planant autour des arbres sur lesquels sont posées les femelles ; ils les poursuivent avec acharnement. Quelques individus mâles et femelles , ont les plumes de la poitrine colorées en rose tendre ; cette couleur est plutôt Ia marque distinctive des adultes que celle d’une espèce on variété ; arrive au mois d’Avril , part en Septembre. 61. LANIUS RUTILUS, Lath. La Pie Griècue Rousse, Buff., pl. enlam. 9, fig. 2, le mâle ; la femelle a les couleurs du plumage d'une teinte. plus claire et moins prononcée. (282 ) Commune dans les bois et les plaines ; elle imite très-bien le chant des petits oiseaux qu’elle cherche à attirer pour les dévorer ; niche sur les arbres peu élevés, dans les bosquets , les vergers ; arrive el part aux mêmes époques que la prècé- dente. Nommée Batajasse. 62. LANIUS COLLURIO, Lath. L'Écorcaeur, Buff., pl. enlum. 31 , fig. 2 le mâle, et fig. 1, la femelle, sous le nom de Pie Grièche Rousse , femelle. Peu commun ; se tient sur la lisière des bois, dans les haies, arrive et part comme les précédentes. 63. TURDUS MERULA, Lath. Le Mere, Buff., pl. enlum. 2, et le mâle;, 555 la Très-commun dans les bois , les bosquets , les haies, les jardins ; quelquefois atteint d’albinisme. Un individu pres- qu’enlièrement blanc a étè tuë en 1839, près de Mont- Moreau, à huit lieues Sud d'Angoulême. 64. TURDUS TORQUATUS, Lath. Le Merce à PLasrron Branc, Buff., pl. enlum. 516, le mâle ; la femelle se distingue par la couleur gris- enfamé et roussâtre du collier. Assez commun dans la vallée du Château-du-Diable et dans les environs du Petit Rochefort, près d’Angoulème. Séjourne à peu près huit jours. 65. TURDUS MUSICUS , Lath. La Grive , Buff., pl. enlum. 406. Commun dans les bois pendant l'été; se tient dans les vignes à l’époque des vendanges. 66. TURDUS VISCIVORIUS, Lath. La Draine , Buf., pl. enlum. 489. ( 233 ) Habite les grands bois du département ; sédentaire. Nom- mée Trec. à 67. TURDUS PILARIS, Lath. La Lironne , Baff., pl. enlum. 493. Arrive à la fin d'Octobre, séjourne jusqu’en Février , se tient et vole toujours par troupes très-nombreuses. Le soir elle quitte les grands arbres des plaines pour gagner les bois où elle passe la nuit. Nommée Fia Fia. 68. TURDUS ILIACUS, Lath. 1 aLe Mauvis, Baff.; pl. enlum. 51. Arrive à l’automne, part au printemps ; se réunit en trou- pes excessivement nombreuses au moment du dèpart. 69. TURDUS ARUNDINACEUS, Latb. La RousseroLe , Boff., pl. enlum. 513. Sur les bords de la Charente et des autres petites idee parmi les roseaux à balais (Arundo pragmites), à la tige desquels elle se tient accrochée ; place son nid au milieu des Iris (ris pseudo acorus), se nourrit d'insectes , de guêpes, bousiers, elc.; arrive au À rc 0 , émigre à l'automne. Nommée Tire-arrache. 70. ACCENTOR MODULARIS, Vieill. Sylvia Modu- laris, Lath. Le Traine Boisson , ou Mouchet, où Fauvette d'hiver, Bufr., pl. enlum. 615, fig. 1. Se tient dans les bois, les bosquets , les haïes. L'hiver il s'approche des lieux habités et se rencontre dans les jardins, 71. MOTACILLA OENANTHE, Lath. Le Morreux, Buff., pl. enlam. 554, fig. 1 , le mâle, fig. 2, la femelle. Arrive au printemps, part à l'automne ; {rès-comman dans les endroits arides , nommés chaumes , se lien( de préférence ( 234 } sur les vieux murs , les {as de picrres où il niche. Nommé Cul Blanc. 72, OENANTHE RUBETRA, Vieill. Sylvia, Rubetra , Lath. Le Tarier , Buff., pl. enlum. 678, fig. 2 le mâle. Dans les chaumes et les bruyères, arrive au printemps , séjourne pendant tout l’été ; assez rare. 73. SYLVIA RUBICOLA, Lath. 4 Le Traquer, Buff., pl. enlum. 678 , fig. 1 le mâle. Sur les haies qui bordent les prairies , les buissons , les tiges de maïs ; assez commun, sédentaire. Nommé un. 74. ALAUDA ARVENSIS, Lath. L’ALouerre , Buff., pl. enlum. 360. Très-commune dans toutes les terres cultivées. 75. ALAUDA ARENARIA, Vieill. L’ALOUETTE CALANDRELLE, Vieill. Très-commune dans les endroits arides et incultes, les chaumes de Cruge, vis-à-vis Angoulême. 76. ALAUDA CRISTATA, Lath. Le Cocaevis, Baf., pl. enlum. 503, fig. 1. Dans les champs pendant le temps des couvées et toute la belle saison. L’hiver elle est assez commune sur les grandes roues , où elle cherche les grains non digérés dans le crottin des chevaux; vient dans les jardins, les basses-cours. Nommée Alouette Dupée. 77. ALAUDA CRISTATELLA > Lath. ALouerte Lucv, Buff., pl. enlum. » 903, fig. 2 Habite l’été les clairières des bois ; les chaumes. L'hiver elle vient dans les plaines, se perche quelquefois en grand nombre sur les arbres. (235 ) 79. ANTHUS AQUATICUS, Meyer, Alauda Campestris, Lath. : Pier SPIPOLETTE , sous le nom d’Alouette pipi, Bufr., pl. enlam. 661, fig. 2. Commune dans les prairies , sur le bord de la Charente ; l'hiver elle vient dans les jardins , autour des habitations. 80. ANTHUS ARBOREUS, Bechst., Alauda pratensis, Lath. Pure DES ARBRES, sous le nom de Farlouse, Buff., pl. enlum. 660, fig. 1. Se plaît dans les bois et dans les clairières. Le mâle se tient une partie de la journée sur un arbre près du nid de sa femelle et fait entendre un ramage des plus agréables et pres- que continuel. Assez rare ; émigre. 81. MOTACILLA ALBA, Lath. La Lavannière, Baff., pl. enlum. 652. Commune dans les prairies et les terres labourées ; à l’épo- que des semailles elle suit la charrue pour saisir les vers et les larves que le soc met à découvert. 82. MOTACILLA BOARULA, Lath. La BerGERONNETTE JAUNE, Baff., pl. enlum. 28. Peu commune : se tient sur le bord de la Charente, dans les endroits vaseux, sur les herbes flottantes et sur tous les lieux humides des chemins. 83. MOTACILLA FLAVA. La BERGERONNETTE DE PRINTEMPS, Buff., pl. enlum. 674. Se rencontre dans les mêmes lieux que la précédente et a à peu près les mêmes habitudes, niche dans les prairies élevées, Peu commune. : 84. SYLVIA ÆDONIA, Vieïll. — SyLviA HORTENSIS , SYLVIA PARSERINA. (236 ) La PeriTe Fauverte, Buff., pl. enlum. 579, fig. 2 Les bosquets, les haies, les jardins. Assez commune. De passage. 85. SYLVIA GARRULA, Bechst. — Syrvia cunRucA , Syzvia Dumerorum , Lath. La FauveTTe BABILLARDE ; Buff., pl. enlum. 580 , fig. 3. Les bosquets , les haies, les arbres touffus des jardins. Niche dans les haies à peu près à 1 mètre de hauteur. De passage. Nommée Gorgelette. 86. SYLVIA CINEREA, Lath. La Faoverre GRise , Buff., pl. enlum. 579, fig. 3. _ Les haies , les bosquets, les broussailles. De passage, Commune, 87. SYLVIA ATRICAPILLA, Lath. La FAUVETTE À TÊTE NOIRE, Buff., pl. enlum. 580. Arrive des premiers à la fin de Mars. Se tient alors dans les lierres pour se répandre un peu plus tard dans les taillis, les jardins. Assez commune 88. SYLVIA POLYGLOTTA » Vieill.— Svcvia Hippozais, Bechst La Fauverte LuciNiose où Pocyetorre , Nouv. Dict. d’hist. nat., tom. XI, p. 200 , article Fauvette. Dans les jeunes taillis, les endroits fourrés où elle chante continuellement en se tenant perpendiculairement aux bran- ches. 89. SYLVIA COLLYBITA, Vicill.— SyLvia Rura, Bech., Meyer. Le PouiLLor cozzygiTe , Nouv. Dict. d’hist. nat., tom. XI, p. 235, article Fauvette. Les bois , les jardins. Arrive dés le mois de Mars. Commun. 90. SYLVIA FITIS, Meyer. Le PouiLLor riris , Nouv. Dict. d’hist. nat, , tom. XI, P. 237 , article Fauvette. ( 257 ) Dans les grands bois , les bosquets. Arrive en Avril, part à la fin de Septembre, Commun. 91. SYLVIA SYLVICOLA, Läth.— SyLviA SIBILATRIX, Meyer. Le Pouiccor sycvicoce , Nouv. Dict. d’hist. nat., Tom. XI, p. 239, article Fauvette. Les mèmes lieux. Arrive et part aux mêmes époques que le précèdent. 92. ss FLAVIVENTRIS, Nieill.— SyLvia TRoCHI- Lus, Lath. Le A VENTRE JAUNE , Nouv. Dict. d’hist. nat., Tom. XI, p. 241 , article Fauvette. Mêmes lieux et de passage à la même époque. 93. SYLFIA LUCINIA, Lath. Le Rossienoz commun, Buff.; pl. enlum. 615, fig. 2. Très-commun partout. 94. SYLVIA PHOE NICURUS, Lath. Le RossiaNoL pe MURAILLE , Buff., pl. enlum 351 , fig. 4 et 2, mâle et femelle. Habite le département depuis le mois d'Avril jusqu'en Septembre. Dans les bois , les taillis. Peu commun. 95. SYLVIA TITHYS, Lath. Le Rovar-queue riruys, Nouv. Dict. d’hist. nat., T. XI, p. 269 , article Fauvette. Arrive aux mêmes époques que le précédent ; se Lient dans les taillis, les haies qui bordent les champs et les chemins. 96. SYLVIA RUBECULA, Lath. Lé Roues-Goree , Buf. pl. enlum. 361 , fig. 1. Se tient l’été dans les grands bois. L'hiver il vient dans les jardins et dans les lieux habités. Commun et sédentaire. Nommé Prusse. ( 238 ) 97. SYLVIA SUECICA, Latn. La Gone BLEUE , Buff., pl. enium. 361 , fig, 2 et 610, fig. 1,2, 3. Mâle, femelle et jeune. De passage en Septembre » séjourne environ quinze jours. are. . 98. REGULUS CRISTATUS, Lath. Le Rorrecer, Bof. pl. enlum, 651. Très-commun dans les bois et les grands jardins. Arrivé à l'automne , part au printemps. Nommé OEil-de-Bœuf. : 99. TROGLODYTES E UROPÆA, Vieill. — SyLviA rRo GLODYTES , Lath. Le Trocropyres, Buff. pl. enlum. 651 , fig.-2: Les bois, les bosquets , les haies , les jardins et tous les lieux habités. Fait son nid dans le lierre, les vieilles masures abandonnées ; sédentaire. Nommé Roi-Bertaud. 100. SITTA E UROPÆA, Lath. La SITELLE ; Buff., pl. enlam, 623, fig. 1. : Les grands bois du département la forêt de la Braconne : sédentaire. Assez commune. La Sitelle grimpe comme les Pics , mais je ne lui ai jamais vu frapper les arbres ainsi que le font ces derniers pour en faire sortir les insectes. Elle ne fait entendre des coups, pres- que aussi forts et aussi mesurés que ceux du Pic-vert, que lorsqu'elle a quelqu’objet à briser. Elle le place alors dans une fente d’arbre ou dans les interstices de l’écorce et se tenant Perpendiculairement la tête en bas , elle se soulève en s’aidant un peu des ailes Pour ajouter tout le poids de son Corps à la force qu’elle emploie. Cette opération paraît très- pénible pour elle, Je ne me Suis jamais aperçu qu’elle creuse les arbres pour. établir son nid. Elle profite des vieux trous de Pics abandonnés. Elle se rencontre loujours en grand nom- ( 239 ) bre, dans certains lieux des bois qu’elle affectionne, et jamais en solitude. 101. PETRODOMA MURARIA, Vieill. — Cerrria Muraria , Lath. LE GRIMPEREAU DE MURAILLE, Buff., pl. enlum. 372, fig. 1 et 2. Se rencontre sur les murs du château de la Roche-Andrie, de la cathédrale et quelquefois les rochers de Giget. Rare. 102. CERTHIA FAMILIARIS, Lath. LE GRIMPEREAU , Buff. pl. enlum. 681 , fig. 1. Très-commun partout. Nommé Gravillon. Sédentaire. 103. UPUPA EPOPS, Lath. La Horre, Buff., pl. enlum,. 52. Commune dans les bois, les champs cultivés. Arrive au printemps; séjourne jusqu’à l'automne, Nommée Puput. 104. ALCEDO ISPIDA, Lath. Le Martin Pêcueur, Buff., pl. enlum. 77. Assez commun pendant l’été sur la Charente et les autres petites rivières. Devient plus rare l'hiver. Nommé Péche- Martin. 105. COLUMBA LIVIA, Lath. Le Biser, Buff., pl. enlum. 510. Commun. Partout en domeslicité. Nommé Fuyard. 106. COLUMBA PALUMBUS, Lath. Le Pigeon Ramier, Buff., pl. enlum., 316. De passage à l’automne ; séjourne peu dans les grands bois où il se nourrit de glands, se charge d’ane graisse abondante, vole en troupes nombreuses. Nommé Palombe. 107. COLUMBA ÆNAS, Lath. Le PiGeon Sauvage, Nouv. Diction, d’'Hist. nat., tom. XXVI, pag. 365. ( 240 ) Arrive et part aux mêmes époques que le précédent. Mmes mœurs. Moins commun. 108. COLUMBA TURTUR, Lath. La TourrereLre pes Bois, Buff., pl. enlum. 394. Arrive au printemps, habite les grands bois frais et ombra- gés, se répand en troupes nombreuses dans les chenevières ensemencées et les endommage jusqu’à ce que la graine ait commencé à lever. Nommée Tourte. GALLIN ACÉS. 109. PERDIX RUFA, Lath.— PeRDIX SAXATILIS ; Meyer. La Banraveuce, Buff., pl. enlum. 230. Sur les côteaux du département. Rare. 110. PERDIX RUFA, Laih. La Perprix Rouce , Buff., pl. enlum. 150. Assez commune dans tout le département. 111. PERDIX CINEREA, Lath, La Peroux Griss, Buff., pl. enlum. 27. Moins commune que la précédente. 112. PERDIX COTURNIX, Lath. La Caïce, Buff., pl. enlam. 178. Trés-commuane dans certaines années , assez rare dans d’autres , se tient dans les prairies ; les champs de blé. ECHASSIERS. 113, OTIS TARDA. La GRanne Ovrarve , Buff., pl, enlum. 245. Très-rare , ne paraît que dans les hivers très-rigoureux ; je n’en ai vu que trois individus tués à peu de distance d'Angoulême, en 1829. ( 241 ) 114. OEDICNEMUS EUROPÆUS, Vieill. Ous OEdic- nemus, Lath. | Le Grano Piuvier , Buff., pl. enlum. 919. Très-commun dans les endroits élevés et arides, nommés chaumes, où il se nourrit d’insectes et principalement de l’Hélice ruban (Helix Ericetorum) , qui s’y trouve en grande quantité ; arrive au printemps, part dès les premières gelées blanches. Nommè Courlis. 115. HIMANTOPUS ALBICOLLIS, Vieill. S Chrädrin Huantopus , Lath. L'Écrasse, Buff., pl. enlum. 878. Un individu a été tuë en 1835 sur les bords de la Touvre, près de la fonderie royale de Ruelle,.et donné à M, Seganzin, officier d'artillerie. Rarissime. 116. CHARADRIUS PLUVIALIS et APRICARIUS, Lath. Le Piuvier Doré, Buff., pl. enlum. 904 , en plumage d'hiver. Très-commun ; de passage en hiver et au printemps , se tient le soir, par bandes considérables, dans les prairies humides. Nommé Pivier. 117. CHARADRIUS MINOR, Meyer. Le Perir PLuvier À couter , Buff,, pl. enlum. 9921, Très-rare , ne se rencontre qu’accidentellement ; un mâle et une femelle ont été tuës en 1840, sur les bords de la Charente. 118. VANELLUS CRISTATUS, Meyer, Tringa Vanel- lus, Lath. Le Vanneau , Buff., pl. enlam. 242. De passage ; se lient dans les terres fraîchement labourées et les prairies humides : assez commun. : (242) 119. TRINGA ALPINA, Lath., — Tringa variabitis, Meyer. L’Arouerre pe Mer, Buff., pl. enlum. 850. Se tient sur les bords de la Charente » les alluvions ; elle a, comme les Hoche-Queue, un mouvement de la queue , voltige d’un bord à l’autre ; sédentaire et de passage. Assez commun. | Li 120. TRINGA EQUESTRIS ; Lath, Le Cnaevauier, Buf., pl. enlum. 844, : De passage sur les bords des rivières ; assez rare. 121. TOTANUS CALIDRIS, Vieill., Scolopax Calidrix, ath. FRE 2 Le CnevaLier aux Pirps RovGes, Buff., pl. enlum. 845" De passage en hiver ; assez rare, ee 122, TRINGA OCHROPUS, Lath. Le Bécasseau ou Cul-Blanc, Buff., pl. enlum. 843. Habite les bords de la Charente et des autres petites rivié- res du département , les marais de Veuil. Peu commun ; séjourne une partie de la belle saison, 123. SCOLOPAX GALLINAGO, Lath. La Bécassinz , Buff., pl. enlum. 883. Arrive à l’automne ; se tient sur les bords de la Charente, dans les marais de Breuty , de Veuil ; commune. 124. SCOLOPAX GALLINULA, Lath. La PeniTe BÉCASSINE ou la Sourde, Buff., pl. enl. 884. Dans les marais de Breuty , de Veuil, de la Roche-Andrie et dans {outes les prairies inondées. Aussi commune que la précédente. Arrive aux mêmes époques. 125. RUSTICOLA VULGARIS, Lath. La Bécasse, Buff., pl. enlum. 885, ( 243 ) Se lient dans les bois et dans presque tous les terrains humides. Commune. Arrive en Octobre. Très-abondante dans les marchés. 126. NUMENIUS ARQUATUS, Laïth. — Scolopax ar- quata, Gmel. Le Coueus, Buf., pl. enlum. 818. De passage à l’automne et au printemps. Assez rare. 127. ARDEA MAJOR, Lath. Le Hérox, Buf., pl. enlum. 755 et 787. Se tient le long des bords de la Charente et dans les marais, se perche quelquefois sur les arbres qui bordent les viviers. Devient très-gras l’hiver. Lorsque la proie lui manque , il se nourrit de plantes aquatiques : je n’ai pu en reconnaitre l'espèce , ce qui, était contenu dans Je gésier d’un individu , que j ’ai préparé, formant une espèce de pâte. 128. ARDEA MONTICOLA. Picot. de Lapeyrouse. Le Héron MonrtacxarD , Nouv. Dict. d’hist. nat. , tom. XIV, p. 416. Article Héron. Très-rare ; se rencontre accidentellement. Un individa mâle de cette espèce a été tué en 1830. 129. ARDEA MINUTA, Lath. Le’BLoxGtos , Buff., pl, enlum. 323. Se tient dans les herbes et les broussailles épaisses des îles de la Charente, celles de Bardines , près d ‘Angoulême. En petit nombre. Arrive en Avril et Mai. ; 130. ARDEA STELLARIS, Lath. Le Butor, Buff, pl. enlum. 789. Habite les jones, les roseaux des bords et des îles de la Charente et des marais de Veuil ; assez rare. Nomme Buor. 131. PLATELEA LEUCORODIA, Lath: La Svaruse ; Buff., pl: enlum. 405.’ (244 ) Un individu a été tué en 1837 au pont de la Chabanne sur la petite rivière du Bandia, près de Larochefoucanlt. De passage accidentel. Rarissime. 132. CICONIA ALBA, Vieill. — Ardea Ciconia, Lath. La CiGoëne BLANCHE , Buff., pl. enlum. 866. Une seule a été tuée en 1828 parmi une troupe considéra- ble qui s’était abaltue dans des prairies au moment du pas- sage. Se rencontre très-rarement. 133. GRUS CINEREA, Bechst.— Ardea grus, Eath. La Grue , Buff., pl. enlum. 769. De passage régulier en Novembre et en Mars. Traverse le département par bandes {rès-considèrables. S’arrête dans les champs nouvellement ensemencés , dans les orges / hordeum vulgare ], les orges baïllarges ou à deux rangs / hordeum distichon ] dont elle mange le grain. On en tue souvent quel- ques-unes. Quatre beaux individus ont êté apportés à Angou- lême en Mars 1841. 134. RALLUS AQUATICUS, Lath. Le Rare-n’Eau, Buff,, pl. enlum. 749. Se tient sur les bords de la Charente, dans les roseaux de la Touvre et les marais de Veuil. De passage et sédentaire. Assez commun. 135. RALLUS CREX, Linn.— Gallinula crex. Le Rare-ne-Gèner, Buff., pl. enlum., 750. F Arrive et part à peu près à la même époque que les cailles. Se tient dans les broussailles et les herbes épaisses et fourrées des marais desséchés, Assez rare. 136. pu PORZANA, Linn. — Gallinula macu- - lata, Lath. La Maroverte , Buff., pl. eulum. 751. Dans les marais de Breuty, Veuil, la Roche-Andrie. Rare, ( 245 ) 137. FULICA CHLOROPUS, Lion. — Gallimnla chlo- ropus, Lath. La Pouce-p’Eav , Buff., pl. enlum. 877. Se tient dans les joncs ef les roseaux de la Charente et de la Touvre; elle est en {rès-grande abondance dans cette pelite rivière. L'hiver, on l’apporte en assez grande quantité au marché. Sédentaire et de passage, Nommée Joselle. 138. FULICA ATRA, Lath. La Fouique , Buff., pl. enlum. 197. Mêmes lieux que la précédente, mais beaucoup moins commune. Nommée Morelle. 139. PHALAROPUS HYPERBOREUS, Lath. Le PHALAROPE CENDRÉ , Buff., pl. enlum. 766. Un joli individu en plumage d'hiver a été tué en Octobre 1838, sur la Charente à 6 kilomètres, Ouest d'Angoulême. Ne se rencontre qu’accidentellement. Rarissime. NAGEURS. 140. PELECANUS CARBO, Lath. Le Cormoran , Buff., pl. enlum, 927. Se rencontre quelquefois, mais rarement sur la Charente. De passage accidentel. Nommé Petuche, par les paysans. 141. PODICEPS URINATOR, Lath. Le Grèse , Buff, pl. enlam. 941. Ne paraît que dans les hivers rigoureux et accidentelle- ment. Plusieurs ont élé tués et apportés au marché en No- vembre 1830 et 1840. Rare. 142. PODICEPS MINOR, Lath. Le Casragneux, Buff., pl. enlum. 905. Commun sur la Charente et la Touvre. Nommé Ripoton. Sédentaire et de passage. { 246 ) 143. PODICEPS CRISTATUS , Lath. Le GRèBE coRNu , Baff., pl. enlum. 400. Rarissime ; ne s’est montré qu’une seule fois en 1830: 144. COLYMBUS GLACIALIS , Lath. Le cran PLoxceon , Buff., pl. enlum. 944. Un individu a été pris vivant à Bardines , près d "Angou- lême , en Janvier 1830. Très-rare. Ne paraît que dans Les hivers très-rigoureux. 145. MERGUS MERGANSER, Lath. Le Hance , Buff., pl. enlum. 951 et 953. Paraît dans les hivers rigoureux en assez grande quantité. Plusieurs ont été tuës et apportés au marché en 1830 et 1838. ' br cris sÙ 146. MERGUS MINUTUS, Lath. Le Perir HaRie, ou Pierre, Buf. j pl. enlam. 449 le mâle ; 450 la femelle. Ne se rencontre que dans les hivers rigoureux. Assez rare. 147. ANCER CINEREUS, Meyer. — Anas Ancer. Lath. L’ote sauvAGE , Buñf., pl. enlum, 985. Arrive à l’automne par bandes très-nombreuses ; setient sur la Charente et dans les marais dû De rm est nr tée au marché de la ville. Assez Commune, 148. ANAS ALBIFRONS, Lath. L'ore RieusE , Buff,, Oiseaux, ton. IX , p.81. Dans les hivers rigoureux. Peu commune. 149 re LEUCOPSIS, Bechst. — Anas erytropus, La Fént » Buff.; pl enlum, 855, Très-rare, Ne paraît.que dans les hivers très-intenses. 150. CYGNUS FERUS, Brisson.=— Anas cygnus, ‘Lath: Le Cyexe , Buff., Oiseaux ; tom. IX, p. 1. if * (‘247 ) Ne se montre que dans les hivers trés-rigoureux. Plusieurs ont été tués en, 1830. Très-rare. La Touvre, petite rivière très-poissonneuse qui se jette dans la Charente à 2 kilomé- tres , Est d'Angoulême, en était peuplée du temps de Henri- le-Grand. 151. CYGNUS OLOR, Vicill.— Anas olor, Lath. Le Cvene pomesrique , Bufl., pl. enlum, 913. Une femelle de cette espèce a paru en 1830, parmi des cygnes sauvages , eta Le tuèe dans les. environs d'Angou- me 152. ANAS CLANGULA, Lath. Le Garor, Buff. pl. enlum. 802. De passage en hiver, sur la Charente et les marais. Ames commune. 153. ANAS FERINA, Lath. Le Mizouw , Buff., pl. enlum.; 803 , le mâle. De passage en hiver. Assez rare. 154. ANAS FULIGINA, Lath. Le Moriccon , Buff. pl. enlam. 1001 , le mâle. Paraît tous les hivers sur la Charente en assez _8raude quantité. Est (rès-souvent apporté au marché. 155. ANAS ACUTA, Lath. Le Pricer ou CANARD À LONGUE QUEUE , Buff., pl. enlum. 954, le mâle. De passage l'hiver. Assez rare. 156. ANAS BOSCHAS, Lath. Le CanarD sauvaGe, Buff., pl. enlum. 776 et 777, mâle et femelle. De passage l’hiver, sur la Charente el quelquefois dans les champs humides, où il se rend pour chercher sa nourriture. Commun. ( 248 ) 157. ANAS PENELOPE , Lath. Le Canard sirrceur , Bof. , pl. enlum. 825 , le mâle. Se voit en hiver sur la Charente et dans les marais. De passage. Assez rare. 158. ANAS CLYPEATA, Lath. Le Soucaer , Buff., pl. enlum. 974 et 972, mâle et femelle. Assez commun sur la Charente. De passage en Novembre et Février. Est apporté au marché presque tous les hivers ainsi qu’une partie de ses congénères. 159. ANAS TADORNA, Lath. Le Taporne , Buff., pl. enlum. 53. Ne paraît que dans les hivers rigoureux, Très-rare. 160. ANAS CRECA, Lath. La PETITE SARCELLE , Buff., pl. enlum. 947. Très-commune sur la Charente, les petites rivières et les Marais du département. S’apporte en assez grande quantité au marché. De passage en hiver. 161. LARUS CINERARIUS, Lath. La PETITE MOUETTE CENDRÉE » Buff., pl. enlurm. 969. On ne la voit que l’hiver , en grande quantité , sur la Cha- rente qu’elle remonte surtout pendant les inondations. Nom- mée Hirondelle-de-Mer. 162. STERNA MINUTA, Lath. La PETITE HIRONDELLE DE MER, Buff. pl. enlum 996. Ne paraît qu’accidentellement sur la Charente. 163. PROCELLARIA PELAGICA, Lath. L'oisEAU DE remPèTE » Baf., pl. enlum. 993. Ne se montre qu’accidentellement. Un individu à été tué en 1840, Rarissime, (249 ) REPTILES. SAURIENS. 1. LACERTA OCELLATA, Daudis. Le Lézarn verT ocerié , Daud. — Le Lézarn VERT, Lacépède. Sur les côteaux pierreux et boisés du Château-du-Diable, les bords de la route de Limoges, près de la forêt de la Bra- conne. Peu commun. 2, LACERTA VIRIDIS, Daudis. Le LÉzARD VERT PIQUETÉ , Daud.— Le LÉzZARD vERT, Lacépède. Très-commun dans les bois, les haies. Se place sur les buissons pour recevoir plus directement les rayons du soleil et chasser les insectes dont il se nourrit. 3. LACERTA BILINEATA, Daud. Le LÉZARD VERT A DEUX RAIES , Daud. Peu commun. Je'ne l’ai rencontré qu’une fois dans une vigne sur le penchant d’un côteau sablonneux exposé au midi, à 12 kilomètres, Sud-Est d'Angoulême. 4. LACERTA AGILIS, Daud. Le Lézarp Gris, Daud.—Lx Lézarp Gris, Lacép. Trés-commun partout , sur toutes les murailles et les rem- parts de la ville. Nommée Angroise. OPHIDIENS. 5. VIPERA BERUS, Daud. La VipÈRE COMMUNE , Daud. — LA ViPÈRE COMMUNE, Lacépède. Se rencontre sur les côteaux boisés exposés au midi, dans la forêt de la Braconne. Elle se: nourrit de jeunes reptiles et { 250 ) quelquefois de ceux de son espèce. Le 15 Septembre 1835, je luai dans le Poitou une vipère dont l’abdomen était très- volumineux ; l'ayant préparée pour la conserver dans l'alcool, je tirai de son estomac cinq vipéreaux longs de 15 centimé- tres , qu’elle avait dévoré depuis peu. 6. COLUBER VIRIDI FLAVUS, Daud. La COULEUVRE VERTE ET JAUNE , Daud.— La Coueuvre COMMUNE , Lacép. Commune dans les vieux murs des jardins , des re les prairies , sur le bord des eaux, dans la petite garène au- dessus d’ Angoulême. Nommée Silan. 7. COLUBER NATRIX » Daud, La Coureuvre À coruier, Daud. — La COULEUVRE À COLLIER , Lacép. Commune sur les bords de la Charente , les fossés , lés réservoirs. Nage très bien , se nourrit de crapeaux, 1 gre- nouilles. 8. COLUBER VIPERINUS , Daud. La Coureuvee VIPERINE , Daud. Je ne l’ai rencontrée qu'une fois près du Mérigot ; à 2 kilomètres Nord-Est de la ville. BATRACIENS. 9. AYLA VIRIDIS, Daud. La RAINETTE VERTE ou COMMUNE , Daud.— La Rae VERTE Ou COMMUNE , Lacép. Habite les bois frais et ombragés, les jardins; se tient constamment sur les arbres. 10. RANA ESCULENTA, Daud. La GRENOUILLE VERTE ou COMMUNE , Daud.— £a Gre- NOUILLE COMMUNE , Lacép. ( 251 ) Très-commune partout, sur les bords de la Charente , les marais, les fossés. Se mange très-rarement. 11. RANA TEMPORARIA, Daud. La GRENOUILLE ROUSSE À TEMPES gr nr — La Rousse , Lacép. : Dans les bois et les are humides. Peu commune. 12. RANA PUNCTATA, Daud. La GRENOUILLE PONCTUÉE , Daud. Je: ne lai trouvée qu’une seule fois dans les environs. de Chateauneuf , sur Charente. 13. BUFO VULGARIS, Daud. Le Crapaun CENDRÉ , Daud. — Le Crapaun COMMUN , . Lacépède.. . Très-commun partout, les D. la promenade ie: Fi au-dessous de la ville. 14. BUFO BOMBINUS, Daud. Le CrapauD soNxanr ou PLUvIAL, Daud.— Le couLeur DE FEU, Lacép, Dans l’eau stagnante des chemins, des fossés des mares, dans les jardins marécageux de l'Anguienne sous la ville. Très-commun. Nommé Liron. 15. BUFO CALAMITA, Daud. Le CrapauD caALAMITE ; Daud, "Le Catamire, Lacèp. Commun sous les pierres, dans les vignes du petit Roche- fort, à 4 kilom. , Sud de la ville. Se trouve aussi au-dessous des remparts de la ville, mais en petite quantité. 16. BUFO OBSTETRICANS, Daud. Le CrapauD accoucueur , Daud. Très-commun au-dessous des remparts de la ville, la pro- menade publique, les jardins, Lu ( 252 ) 17. BUFO SPINOSUS, Bose. Le CrapauD épineux , Bose, Daud. Dans les jardins, les lieux humides. Se retire l'hiver dans les trous des murs , dans les tas d’herbes en décomposition exposés au midi. Peu commun. 18. SALAMANDRA TERRESTRIS, Daud. La SALAMANDRE TERRESTRE, Daud, — La SALAMANDRE TERRESTRE , Lacép. Peu commune. Les endroits humides et sombres , la pou- drière royale de Basseau, les caves de l’ancien château de Mont-Moreau. 19. SALAMANDRA CRISTATA, Daud. La SALAMANDRE CRÈTÉE , Daud. Peu commune. Les endroits où je l’ai trouvée le plus com- munément, sont les environs de Chateauneuf sur Charente. Dans la saison des amours elle se tient dans l'eau , et le mâle lorsqu’on l’inquiète, fait entendre un petit cri sourd. Nommée ufflet. 20. SALAMANDRA MARMORATA , Daud. La SALAMANDRE MARBRÉE , Daud. Assez rare. Mêmes lieux que la précédente et quelquefois les environs des marais de Breuty. 21. SALAMANDRA PALMIPES, Daud. La SALAMANDRE pALMIPÈDE , Daud. Dans tous les fossés et principalement ceux de l’Anguienne et de la campagne des environs de Chateauneuf sur Charente. Commune. 22. SALAMANDRA PALUSTRIS, Daud. La SALAMANDRE DES MARAIS. Mèmes lieux que la précédente. À. Tremeau DE RocuEeBrurE. en (253) XIII.— Descriprion du CYCLOCONUS CATULLI. Dans l’une des séances de la Section de Géologie da Con- grès de Padoue, M. le Comte da Rio, directeur de la Faculté Philosophico-Mathématique à l’Université impériale et royale de cette ville, présenta un fossile. très-curieux , que la ma- jorité de l’assemblée n’avait jamais vu, puisqu’il n’existe que cet échantillon. Ce savant l’avait décrit dans les Mémoires de l'Académie de Padoue ; il en avait fait mention et en avait donné une figure dans son Orittologia Euganea ; maïs ces ouvrages sont trop peu répandus, et j'espère que l’on me saura gré d’en faire une nouvelle description en français. M. Corniani avait trouvé ce singulier corps, il y a six ans, dans les couches calcaires des vignobles , proche Téola , dans les collines Euganes, vers le S.-0. de Padoue. Il en fit cadeau à M. da Rio , considéré généralement comme le nestor des Géologues , avec lequel il était lié, et qui s’occupait à cette époque de l’oryctologie de cette contrée. C’est un tronc de cône droit, dont la base a 49 millimètres de diamètre , le cercle parallèle 32, 5 , et la hauteur un peu moins de deux centimètres ; mais rien n’indique qu’il n’était pas plus large et plus haut ; il semble se partager en tranches parallèles , il y en a une détachée et fracturée , de 4 mill. d'épaisseur ; et sur les deux bases , des trous concentriques indiquent l’accroissement ou l’organisation de ce fossile. M. le Comte da Rio observa qu’il n’avait ni valves ni cel- lules, et ne pouvait appartenir qu’à la seconde classe des animaux invertébrès de Lamarck , et à la section IV.w, ordre IIT, des polypiers solides , compactes , non lamellaires. Mais il différait essentiellement des huit genres compris dans celte section, et se rapprochait davantage des Cycloites et de la Turbinolia, de Lam. et du Cyathopillum helianthoïdes ( 254 de Goldfuss, sans qu’on püt-cependant les confondre ensemble. Le célèbre géologue de Padoue en fit conséquemment un genre nouveau , auquel il donna le nom générique de Cyclocone , d’après sa forme, en le dédiant au professeur Catullo, comme un témoignage de sincère amitié. ie caractérisa : « Polyparium lapideum , liberum , coni- » cum, seæionibus transversalibus , épis , Superficie » pland, gyris, concentricis distincta. » Species unica CycLoconus d'in id ». | Sius 58 FR 1842. Le Baron D'Homeres-FirMas. B 0 <: ANIQU E ? XIV. Le Pissenzrr pes marais, l'araxacum RÉ De Candolle. Il est peu de plantes nes dont l’étude soit aussi difficile que celle des synanthérées où composées ( syngenèses de Linné ). De là , l'incertitude des auteurs sur la détermina- tion des espèces et même des genres de cette grande famille. Ainsi, après avoir détaché du genre Leontodon, le Pissenlit commun, on en a fait le type du genre Taraxacum , renfer- mant , selon de Candolle, de nombreuses espèces, extrême- ment réduites ensuite par Koch ; et le Pissenlit des marais , Leontodon palustre de Smith, Taraxacum palustre, DC., èlait rentré dans le Taraxacum officinale, var. e. lividum , Koch, page 428. Mais nous apprenons, par la note suivante, que celte plante a été reintégrée comme espèce. » D'après des lettres récentes d'Allemagne ; Koch recon- nait, par suite d’une culture plus suivie, que le Zaraxacum ( 255 ) palustre doit reprendre son nom d'espèce Linnéenne ». ( Guépin, Supplément à la Flore de Maine-et-Loire, page 23 , an 1842). Cette plante a été trouvée, le 12 Avril dernier, sur la partie des landes du Château de Lestonac , commune de Gradignan ( Gironde ) , où croît le Narcissus bulbocodium, par M. Ch. Des Moulins, dans une excursion qu'il faisait avec MM. le comte de Kercado et de Dives, botaniste de la Dordogne. Cette plante, dont nous publions la figure que nous devons au zèle de M. le docteur Heury Burguet , secrétaire-général, de la Société Linnéenne , doit donc entrer dans notre Flore de la Gironde , et être ajoutée au Taraxæacum vulgare ( Leon- todon taraxacum ) , 3." édition, page 375. Le Pissenlit des marais différe da Pissenlit commun , par ses feuilles ordinairement lancéolées et presque entières, par sa hampe courte et surtout par le rang extérieur des folioles de l’involucre , qui , au lieu d’être rejeté en arrière , est tou- jours appliqué sur le rang intérieur. J.-F. LATERRADE. FIN DU DOUZIÈME VOLUME. H. BURGUET , éäiteur responsable. Mélanges. SOCIÈTÉE LINNÉENNE DE BORDEAUX. De Qee— PROGRAMME DAS PRES PAVPOSËS, POUR ÊTRE DÉCERNÉS EN 1843 ET ANNÉES SUIVANTES. Société Linnéenne de Pordeaux. —— D COM D En—— PROGRAMME DES PRIX PROPOSÉS, POUR ÊTRE DÉCERNÉS DANS LA SÉANCE PUBLIQUE D'HIVER DE L'ANNÉE 183, et des Années suivantes, jusqu'en 1845. —210©— | k HISTOIRE NATURELLE. La Société, conformément aux dispositions de ses pro- grammes de 1840 , 1841 et 1842, maintient au concours, jusqu’en 1845 , les sujets de prix suivants qui lui paraissent dignes de l’attention de toutes les personnes s’occupant d’His- toire Naturelle et qu’elle recommande de nouveau à leur zèle et à leurs lumières. « 1.° Indiquer la végétation propre à chaque nature de » terrains composant le bassin géologique de la Gironde ». Prix : Une Médaille d'argent. « 2.0 Quelle part ont eu les Savants, les Sociétés et les » Établissements scientifiques du Midi de la France, aux » progrès de l'Histoire Naturelle en général ». Prix : Une Médaille d'argent grand module. (#0 3.° La Socièlé maintient également au concours pour 1843, la disposition suivante de son programme : « Elle promet une Médaille d'argent , à celui qui lui en- » verra le Catalogue d’une partie des animaux vivants qui » existent dans l’un des départements du Midi de la France, » dont les productions n’ont pas encore été publiées ». En 1841 , la Société décerna une Médaille d'argent à M. Lesson , correspondant , auteur d’une Faune du département de la Charente-Inférieure : depuis, ce travail a pris place dans les Actes de la Société Linnéenne. Récemment le Cata- logue d'une partie des animaux vivants dans le département de la C harente , lui a été adressé pour le concours de 1842. Sur le rapport fait par une Commission composée de MM. Burguet , de Lamothe et Pedrony fils, la Socièté se félicite d’avoir à accorder aujourd’hui une semblable marque de distinction à l’auteur de ce dernier travail, M. Tremaud de Rochebrune, naturaliste à Angoulême, Elle lui décerne , en conséquence , une médaille d’argent ; et en outre , exprime Île désir de recevoir prochainement la partie de ce catalogue , qui, doit comprendre les Poissons et les Mollusques terrestres el fluvialites du même département. 4.° La Société appelle tout te monde à coopérer au trayail d’une Faune départementale, Dans le bat d'ajouter aux maté- riaux qu’elle possède déjà sur cette partie de l’Histoire Natu- relle du département de la Gironde. « Elle promet des médailles d'encouragement à ceux qui » lui auraient communiqué le plus de faits ou de matériaux » alleslant des recherches suivies sur une branche de la » Zoologie , dans le département de la Gironde ». Elle accordera de semblables récompenses à ceux qui lui adresseront des communications intéressantes sur quelque point de la Botanique ou de la Géologie, à ceux qui lui feront des envois dignes d’attention, et qui manifesteront l'intention F prendre part au concours. e 15) 5.° Désireuse de prévenir des accidents quise renouvellent trop souvent et d'appeler l’attention des naturalistes sur une partie de la Physiologie végétale encore obseure, la Société met au concours la question suivante : « Quels sont les cham- » pignons comestibles de la Gironde, leurs noms scienti- » fiques et vulgaires, leur description botanique , les carac- » tères qui les font distinguer des espèces vénéneuses qui » s’en rapprochent le plus ». Les Mémoires sur cette question, devront comprendre , non-seulement les champignons reconnus comestibles dans le département, mais encore ceux qui, croissant dans la Gironde , servent d’aliments dans les autres parties de la France ». Paix : Une Médaille d'argent. 6.° Les Gévlogues ne sont pas d'accord sur le rang qu'’oc- cupent le calcaire grossier et le calcaire lacustre dans les éta- ges inférieurs du bassin géologique de la Gironde. » La Société Linnéenne, dans le but d'éclairer cette grande » question , promet une médaille d'argent grand module, » à celui qui lui présentera le résumé des diverses idées émi- » ses à ce sujet, se sera livré à des recherches détaillées, et » pourra contribuer à la solution du problème auquel don- » nent lieu les différentes manières de voir de MM. Ami » Bouë, Dufrénoy , Drouot , etc...» » 7.° Elle promet encore une médaille d'argent à celui qui » lui présentera , accompagné de tous les détails nécessaires , » plusieurs relevés des coupes de terrains qu’il aura été pos- » sible de recueillir des mouvements de lerre, auxquels » ont donné lieu les travaux du canal latéral à la Garonne , » de Toulouse à Castets ». (6) I. AGRICULTURE, ÉCONOMIE RURALE ET HORTICULTURE. 8. La Société maintient au concours , jusqu’en 1845 in- clusivement , les questions suivantes déjà portées dans son programme de 1842. | » Faire la récapitulation et l’histoire des plantes introduites » dans la grande culture de la Gironde , depuis le commen- » cement du XIX."e siècle , et indiquer les avantages parti- » culiers à chacune de ces plantes ». Prix : Une Médaille d'argent. 9.9 La Socièté promet Une Médaille d'argent grand mo- dule, et, s’il y a lieu, Une médaille d’or , à l'auteur du mé- moire : « Sur les meilleurs moyens de procurer à l’agricul- » ture les capitaux qu’elle réclame et dont l'absence est pour » elle une cause de langueur qu'aucune autre mesure ne sau- » rait corriger. L'auteur devra présenter à ce sujet le tableau » des systèmes proposés et des tentatives déjà faites par les » économistes el les compagnies qui se sont occupés de cette importante question ». 10. Jusqu'à ce jour, tous les efforts faits pour répandre la science agricole ont eu pour tendance de faire descendre jusqu'aux agriculteurs-pratiques, les théories des sayants. On sait si ce but a été compètement atteint. La Société pense que le moment est venu de procéder par d’autres moyens , et de faire enseigner dès l'enfance par la voix même des ins- tituteurs primaires , les notions d'agriculture qui doivent être sinon le but , au moins le complément indispensable de toute instruction donnée aux classes rurales ; En conséquence , la Société promet : Une médaille de bronze grand module : (7) » À l'institateur primaire , exerçant daus une commune rurale de la Gironde, qui aura compris dans son système d’enseignement les principes élémentaires de l’art agricole ». 11.° La Société s’est fait rendre compte par une Commis- sion de l’état des cultures de M. Alvarès; et elle a dèjà ap- plaudi aux succès de cet amateur passionné ; desirant donner une marque de son approbation aux résultats remarquables obtenus par ce propriétaire , qui travaille avec tant de zèle aux progrès de l’horticulture dans la Gironde ; voulant aussi exprimer sa satisfaction pour les soins intelligents donnés à ces cultures par M. J. Rodé , cultivateur ; Sur la proposition de la Commission dont M. Ch. Later- rade a été l’organe , décerne : 1.0 Une médaille d'argent à M. J. Alvarès, srovslétire à Mérignac ( Gironde }). 2,0 Une médaille de bronze, à J. Rodé, cultivateur. DISPOSITIONS GÉNÉRALES, 1.0 Les Mémoires envoyëés au concours doivent porter une épigraphe et un billet cacheté renfermant cette même épi- graphe , le nom du concurrent et son adresse. 2,0 Les billets ne seront ouverts que lorsque les Mémoires auront été jugés dignes du prix, ou de toute autre récom- pense. 3.0 Toutes les personnes , hors les Membres résidants de la Société, sont admises à concourir. 4.0 Les Mémoires couronnés par la Société, devenant sa propriété, ne pourront être publiés sans son autorisation. (8) 5.0 Ils devront être écrits en français ou en latin et remis au Secrélariat-Général de la Société , avant le 15 Août 1842. Délibéré et arrêté, en séance générale , à Bordeaux, hôtel Michel-Montaigne , le Lundi 31 Octobre 1842. J.-F. LATERRADE, Direcieur. A. BAZÈN, Président. Henry BURGUET, Secrétaire-Général. Pour copie conforme : Le Secrétaire du Conseil , . Li TH, SAME IMPRIMEUR DE LA ds ER deaux e Puits de Bagne-Cap, N, 8, RAPPORT SUR LES TRAVAUX ACCOMPLIS PAR ÉENK LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX, Pondinf. L eCnnes 18£2, Par M. Henry BURGUET, D.-M., Secrétaire-Général, D MESSIEURS , Nous sommes arrivés a une époque où les conquêtes de l'esprit humain dans les sciences naturelles , ne nous permet- tent plus de considérer le système entier des êtres vivants, dans les limites bornées que lui assignaient jadis nos devan- ciers. De toutes les parties da monde, en Angleterre, en Alle- magne , mais surtout en France , la philosophie a étendu son empire et a voulu se rendre compte des admirables phéno- mènes de la création. Les lois qui régissent ces phénomènes ; Seront à jamais inconnues pour nous , tant que nous nous bornerons à consi- dérer les animaux qui peuplent le globe, seulement à leur état d’individualité. C’est par l’habitude de généraliser les faits, d’en coordon- ner les principes, suivant des analogies exactes, qu’on peut ( 26.) atteindre à ces lois transcendantes /soit dans la philosophie des sciences , soit même dans la législation politique. Cette méthode offre d’ailleurs l'immense avantage de classer une multitude innombrable d'observations de détails, sous un petit nombre d’axiomes fondamentaux , et il est possible de s’élever ainsi à quelques vérités premiéressur la nature des êtres. La nature se déploie partout et toujours, merveilleuse, isfinie. Elle a de sublimes enseignements jusques dans ses moindres parties... La petitesse des objets n’exclut pas leur perfection et le rôle des microscopiques dans la nature est tout aussi important , tout aussi digne de fixer notre atten- tion que celui des plus grands animaux. De l’étude des lois de la nature aux travaux “habituels de votre compagnie , la distance n’est pas si grande qu’elle semble le paraître, car chaque:jour,; par vos observations et par vos découvertes, vous apportez de nouvelles lumières sur un sujet le plus vaste et le plus diffcile qu’il soit donné à l'intelligence humaine de pénétrer. HISTOIRE NATURELLE: ORNITHOLOGIE. M. Lesson l’an de vos plus zélés collaborateurs, continue, dans les Actes, le cours de ses publications. Son Mémoire intitulé : Révision des espèces du genre Mecazonyx, est en quelque sorte un appendice , à son grand ouvyrage sur l’Orni- thologie.. Il y a à peine dix ans que.le premier oiseau de ce genre anomal, a élé découvert dans l'Amérique du, Sud , et déjà de nombreuses espèces viennent. se grouper autour du type primitif. Mais ici encore, la synonymie a porté la confusion; le Mémoire de M. Lesson., rétablit cette synonymie et ajoute deux espèces nouvelles à celles déjà connues. (2%) - La description des oiseaux da genre Momor ; a fait le sujet d’un second Mémoire. M: Lesson a enrichi la science’ de douze espèces nouvelles dont ila donné les caractères des- criplifs, les mœurs et lés habitudes. CONCHYLIOLOGIE. M. Adolphe Lesson marche sur les traces de son frère. Son .voyage dans le Chili, aux iles de Gambie, îles Marquises, à Taïty , lui a permis de recueillir un grand nombre de Mollusques rares ou nouveaux, dont la description a été faite par M. Lesson, et consignée dans vos AcTEs.—Ces Mollusques appartiennent au genre Columbella , Terebra, Cerithium , Cancellaria, Ti urbinella et Fusus. Dans une excursion faite à F loirac, le 21 Décembre dernier, M, le D." H. Burguet, a trouvé une varièté de ’Helix cornea, nouvelle pour le département de la Gironde. C'est: la varièlé Squamatina , de M. de Férussac, qui se distingue de l'espèce connue , par sa forme qui est plus petite et moins aplatie , et par,sa couleur d’un brun très-foncè. M. Burguet a donné un dessin qui représente cette coquille sous ses différents aspects. .CONCHYLIOLOGIE FOSSILE. "On découvre dans les terrains secondaires du Midi de la France , deux corps organisés fossiles , dont le nombre autant que la singularité des formes avaient depuis long-temps attiré l'attention des naturalistes. M. Marcel de Serres s’est livré à l'étude de ces corps organisés , et son Mémoire que vous avez publié sur Quelques Mollusques nouveaux des terrains infrà- jurassiques et de la craie compacte inférieure du Midi de la France, est une monographie complète du genre Tisoa et du genre NISEA. (28) Un des travaux les plus importants publiés cette année , est le Mémoire de M. Ch. des Moulins , sur la Révision de quel- ques espèces de Pleurotomes. M. L. Bellardi , naturaliste à Turin et correspondant de la Société Linnéenne , avait adressé à notre collègue , un certain nombre de Pleurotomes, et lai demandait en même temps toutes les espèces de ce genre qu’il possédait dans sa collec- tion, pour l’aider à réunir tous les matériaux nécessaires à la rédaction d’une monographie des espèces fossiles, extrême- ment nombreuses que renferme le Piémont, C’est pour seconder le zèle de M. Bellardi, c’est pour lui faciliter l’accomplissement d’un travail si long et si difficile, que M. Des Moulins a dressé un catalogue raisonnè de ce genre de fossile. Son travail embrasse 149 espèces, et cha- cune d’elles fait le sujet d’une dissertalion approfondie sur ses caractères et sa synonymie. Combien d’erreurs étaient passées dans le domaine de la science, par cette lendance qu'ont les auteurs de notre (temps, d'admettre , sans examen, tous les travaux de leurs devanciers? il fallait toute la sagacité , toute Ja patience de notre savant collègue, pour les faire disparaître... Tant de peines seraient-elles perdues ? Le besoin de faire des espèces, s’arrêtera-il enfin !.., IL serait bien à désirer que l’on se conformät aux préceptes, recommandés par M. Ch. Des Moulins. On verrait alors cesser celle confusion toujours croissante des signes représentalifs , confusion dont la science gémit et qui, semblable à l’'hydre de la fable , se renouvelle chaque jour plus vivace et plus forte. M. Dufrénoy avait inséré, dans son important ouvrage Sur les terrains tertiaires du Midi de la France, des tableaux de fossiles de nos faluns bordelais qui lui avaient êté fournis par M. Ch. Des Moulins; mais cet auteur suivait alors ; Sans plus d'examen, la nomenclature adoptée par M. de Basterot. ( 29) L’appendice qui termine le Mémoire était donc nécessaire ponr les rectifications et les additions à faire à l’ouvrage de M. Dufrénoy. BOTANIQUE. Une nouvelle plante a été acquise pour la Flore Borde- laise : Le Taraxacum palustre. Elle a èté trouvée le 12 Juin dernier dans les landes , au château de Lestonnac, commune de Gradignan, par M. Ch. Des Moulins. M. Laterrade a décrit les caractères , qui la distinguent du Leontodon taraxacum.— Ce sont les feuilles ordinairement lancéolées et presque entières; sa hampe courte, et surtout le rang extérieur des folioles de l’involucre qui, au lieu d’être rejeté en arrière , est foujours appliqué sur le premier rang. Une planche coloriée , dessinée d’après nature, par M. le docteur H. Burguet , accompagne le Mémoire. Il appartenait à celui dont la vie toute entière fut consacrée aux progrès de la botanique à Bordeaux, à l’auteur de la Flore Bordelaise, de tracer l’histoire de cette science dans cette ville , depuis son origine jusques à nos jours. M. Later- rade cédant à un desir souvent exprimé par votre compagnie, à inséré dans vos AcTes la première partie de cette histoire qu’il a divisée en 4 sections. — La première est un précis de la Botanique, à Bordeaux, avant la fondation de la Société Linnéenne ; la seconde , est relative à la Flore Bordelaise et de la Gironde; la troisième, à la Flore des départements limitrophes ; la quatrième , aux plantes exotiques , à l’horti- culture et à l’agriculture. AGRICULTURE. La Société Linnéenne prend une large part à tous les progrès de l’agriculture, dans le département de la Gironde. Vous avez décerné , l’année dernière, une médaille d’argent { 30 ) à la Compagnie des Landes, à cette Compagnie dont jes travaux s'étaient étendus à plus de 4,000 hectares de terrain, et avaient été suivis des plus heureux résultats, Une Commission choisie parmi vos membres s’est rendue sur les domaines de MM. les Directeurs. L’accueil bienveillant qu’elle a reçu, l’empressement avec lequel on a soumis à son examen les résultats des derniers défrichements , lui ont permis d'apprécier tout ce qu’il a fallu de patriotisme et de talent à ces hommes généreux qui, au risque de. leur fortune, ont tenté une entreprise considérée jusques à ce jour, comme au-dessus des forces humaines. Certes, la Compagnie n’est point arrivée au terme de ses travaux >» mais elle a réalisé en grande partie les espérances des fondateurs. Le rapport de M. Hallié, que vous ayez con- signé dans vos ACTES, démontre rigoureusement la vérité de cette assertion. Mais, Messieurs , ce n’est pas seulement au point de vue agricole, que-vous vous êtes livrés à V ‘exploration des landes. Vous ayiez un autre but, vous. n’avez. -rien épargné pour - l'atteindre ; quelques-uns de vos membres se sont livrés avec une indicible ardeur, à la recherche de toutes les produc- tions naturelles. de cette contrée encore si peu connue des naturalistes ; vous ayez recueilli une ample moisson de tous les êtres qui font le sujet de vos études. Cen ’est point par des hypothèses, par de vaines théories que l’agriculture a fait de la France la plus heureuse et la plus riche des nations, mais bien par des travaux sérieux et d’une application facile. M. Hallié a cherché d'atteindre ce but dans les considérations qu’il vous a présentées sur les moyens de retenir les populations agricoles dans les campagnes. Combien vous seriez heureux , si le gouvernement prenait à cœur ;-les intérêts de cette-agriculture si souffrante , si délais- sée , surtout s'il adoptait les, vues.de votre collègue. (31 ) » Nous considérons, dit-il, comme au-dessus de no forces, d’indiquer les moyens qui pourraient être de nature, si non à arrêler entièrement , du moins à diminuer:les fâcheux effets de l’émigration dans les campagnes. Cépendant , Mes- sieurs ; il-en est quelques-uns qui nous paraissent propres à en-atténuer les effets. — Le prémier consisterait à dispenser du service militaire le fils aîné du cultivateur où du: fermier en: se. émiiseralt à suivre l’état:deson père, et dans le cas, où:i it une autre profession, cet avantage revien- drait de droit au puiné. Le gouvernement qui accorde des dispensées aux jeunes-gens qui se destinent à l'instruction primaire , à Fétat ecclésiastique , ferait, selon nous , un: acte de wéritable justice en accordant une semblable faveur à l’agriculture, et la France verrait bientôt ses champs incul- tes et abandonnés , peuplés de travailleurs, se couvrir de nombreuses et riches moissons. » Le deuxième moyen consisterait à accorder une prime à chaque propriétaire cultivateur , pour un nombre déterminé d'hectares de fonds qui seraient par lui mis en rapport. Cette prime pourrait être plus ou moins élevée en raison de la cul- ture qui y serait faite ( toutefois à l'exclusion totale de la vigne ) dans les terrains qui permettraient d’obtenir des ré- coltes en céréales , tubercules , plantes fourragères ». Toujours préoccupé de développer au sein de notre ville des institutions qui paraissent offrir une incontestable utilité, plusieurs membres , ont pensé qu’il conviendrait que Fauto- rité s’'emparât de lPidée émise par notre collègue , M. Halhie, ét’assurât ainsi l’existence d’un musée agricole et industriel, établi sur une échelle beaucoup plus vaste que ne l'est la tentative due à notre honorable collègue. Déjà le premier corps du département a reconnu tous les avantages d’an éta- blissement de cette nature. D'où vient donc qu'il n’a pas èté réalisé ?... Il y avait lieu évidemment à s'emparer de cette (32) idée, à réunir en faisceau , pour les mettre sous les yeux de l'autorité , tous les motifs qui militent en faveur de cette institution. Vous avez chargé de ce soin une Commission dont M. de Lamothe a été l’organe.— Le rapport a fait ressortir les vides qui existent dans l'enseignement universitaire. 11 pense, qu’en attendant que le système d'instruction publique ait été refondu , c’est aux villes qu'il appartient de pourvoir aux moyens de donner à la génération qui s’élève, une éducation professionnelle ; il rappelle les diverses institutions qui se rapprochaient de l’idée d’un musée agricole et industriel , mais qui livrées à elles-mêmes, n’ont pu se soutenir , et il fait ressortir que cette institution se lierait admirablement avec les cours déjà institués. CONFÉRENCES. LECTURES DE MÉMOIRES. — RAPPORTS. M. l'abbé Blatairou est entré dans le domaine de la philo." sophie ; dans le Mémoire qu’il vous a lu , il se propose de rechercher ce que nous pouvons savoir sur la matière , et des forces qui produisent les phènomènes naturels... pour ré- former quelques erreurs sur la nature des lois qui président à ces phénomènes. Après avoir dit qu’il entendrait dans toute la discussion * par le mot atome , quelque chose d’étendu » d’impénétrable, composé de parties en contact les unes des autres ; et formant un fout continu ; définition que nous rappellons ici pour que l'on puisse mieux comprendre les conclusions auxquelles il est arrivé. L'auteur du Mémoire dont il s’agit, entre dans une série de considérations, dont il a cru tirer les conclusions suivantes. (33) La nouveauté de ces propositions , leur importance, nous ont engagé à vous les citer toutes entières. » 1.0 L'existence de la matière atomique n’est pas prouvée, et les phénomènes naturels dont nous sommes les témoins pourraient avoir lieu sans en supposer l’existence. » 2.0 Si les alomes existent, ils ne suffisent pas pour rendre compte des phénomènes, et le repos le plus absolu serait la conséquence de l'existence des atomes seulement. ‘» 3.°Indépendantes des atomes soit qu'ils existent ou qu'ils n'existent pas , il existe des forces, et les forces sont essen- tiellement inétendues, simples, ponctuelles ; elles sont les causes de tous les phénomènes que nous apercevons. » 4.0 Bien que l'existence des atomes ne paraisse pas prou- vée, nous croyons comme inslinctivement qu’ils existent, et celte croyance est une raison de ne pas repousser trop facile- ment leur existence. » 9.°Les forces dont nous avons reconnu la nature inéten- due , simple, ponctuelle , ne produisent jamais un effet posté- rieurement à l’action qu’elles exercent; mais l’effet coexiste toujours à la cause; et il faut que l’action de celle-ci, dure autant de temps que dans l'effet qu’elle produit. » 6.0 Cette dernière observation doit modifier un assez grand nombre des asserlions des physiciens sur la manière dont agissent les forces de la nature. » 7.° Les lois de la nature n’ont aucune réalité, aucune existence comme être. — Qu’elles n’en sont qu’une manière ‘de voir de notre esprit, que la régularité de l’action des causes qui produisent les phènomènes. | » 8.° Que rien n’empêche de réduire toutes les forces, toutes les causes, à une cause unique qui agirail nécessairement dans dans toutes les parties du monde atomique dont nous admettons instinctivement l'existence ». ( 34) Il n’est pas toujours facile au naturaliste voyageur, de rem- plir la mission qu’il s’est proposée. L'absence de documents destinés à faciliter ses recherches, rend ses.courses infruc- tueuses. L'un de vos collègues, M. Laporte , vous. a lu un Mémoire ouinstructions à l’usage. des, personnes qui vou- draient recueillir des cryptogames dans les. pays étrangers. Il passe successivement en revue tous les groupes de, cette innombrable tribu , décrit les sites et les caractères qui leur sont propres, et les soins relatifs à leur conservation. M. Pédrony vous a donné un Mémoire sur les combustibles du bassin de la Gironde, dont l’exploitation peut offrir quel- ques avantages. Il a fait connaitre quinze espèces de lignite = environ 20 espèces de tourbes et décrit leurs caractères minéralogiques , les localités où elles se rencontrent. Ces recherches sur les produits de notre sol ; Sont dignes de tous vos encouragements; mais elles acquièrent bien plas d'importance , lorsque , s'adressant à l’industrie » elles lui apportent de nouveaux produits. La description d’un os angulaire fossile de poisson , {rouvè à Léognan, a également fait le sujet d’une lecture de M. Pédrony. L’excellent ouvrage de Draparnaud , sur les Mollusques terrestres et fluvialiles vivants de la France, ‘encouragea la recherche de ces animaux, et bientôt se succéderent une foule de monographie sur les productions naturelles ‘du sol. La Société Linnéenne fut une des premières à seconder cette tendance, M. Laterrade publia la Flore Bordelaise. Douze volumes des Acres ‘de votre compagnie , sont pour ainsi dire , entiérement consacrés là des Mémoires et-à des dôcuments du plus haut.intérêt , pour l’histoire naturelle de la Gironde, “Aussi, est-ce avec un vif ‘empressement que vous avez accueilli la proposition de votre: président ,.de: publier une (35) Faune complète et raisonnée de ce département. — Une si longue et si difficile entreprise dépasserait. les forces -d’une seule personne , mais grâces au concours de toute la Société $ elle peut, elle doit même atteindre une perfection qui la place au rang des ouvrages les plus recommandables de l’époque, Le temps est maintenant arrivé de coordonner tous les matériaux que ‘vous avez recueillis , de les accroître par de nouvelles oies el: de: Minor raté l'œuvre de vos rom LACS EXCURSIONS. BOTANIQUE. — Les excursions ont été fréquentes durant le cours de celte année, Plusieurs localités, riches en productions naturelles , ont été visitées ; vous avez recueilli des observa- tions. utiles, à l’agriculture , à la physiologie végétale et à la topographie botanique. Les conditions atmosphériques qui favorisent ou retardeut le développement des céréales , celles qui ont pour but les progrès de l’art séricicole , ont surtout fixé votre attention. Il ne vous est pas souvent permis d'enrichir la Ælore Bor- delaise de nouvelles espèces ; mais vous ajoutez de nouyeaux faits, de nouvelles observations sur les plantes rares, ou peu connues de nos contrées. A Arlac, M. Ch. Des Moulins a trouvé le Punium denu- datum et le Callitriche stagnalis. Cette plante qui a les plus grandes analogies avec le Callitriche officinalis, a été décrite sous,son nom dans la Flore Bordelaise. M. Ch. Des Moulins croit qu’il faut. la considérer comme une espèce particulière Cette même localité , a offert à cet observateur le Lycogala minuta, Scirpus fluitans ; Myosotis intermedia, Phalangium bicolor et parmi les Cryptogames ; une Pezixze teinte d’une belle couleur de jaune orangé ; à Gradignan , il a recueilli le (36) Taraxacum palustre , plante nouvelle pour la Flore, le Narcissus bulbocodium , le Thlaspi alpestre, V'Uredo evoni- mus et le Lichen pulmonaria. De récentes observations lui ont permis de rétablir comme espèce définitivement acquise à la Flore Française , l’'Epilo- bium Duriei, espèce douteuse jusqu’à ce jour. Dans une excursion, à Floirac > il a trouvé le Sorbus Gerardi, espèce signalée pour la première fois, il y a dix ans, dans cette même localité ; enfin » l’Arabis sagittata, le Le- Pidium virgineum ; la forme et la couleur du Nymphæœa lutæa, ont fait le sujet de ses savantes dissertations. Les communes de Bègles > d’Arlac, de Gradignan , de Talence , les Queyries , ont êté explorées par M. Laterrade père. À Bègles , il a mesuré an saule de 3 mètres 41 centim. et, en Queyries, un orme de 5 mètres de circonférence. À Loupes, M. de Lacolonge a cueilli l'£rieg multiflora , celle jolie bruyère si rare dans le département, M. Chantelat, à la Teste » à exploré les bords de l’étang de Cazaux. — Les travaux de la Compagnie des Landes , en fertilisant ces contrées naguères dèpourvues de végétation ; ont sans doute fait disparaître un grand nombre d’espèces. Parmi les plantes signalées par votre correspondant , les plus remarquables sont le Chara flexilis, Hexacum pusillum , Utricula vulgaris, Hypericum elodes. ZOOLOGIE. M. Bazin poursuit avec zèle ses recherches sur l'Ornitho- logie et l’Erpétologie de ce département ; il vous a souvent enfrelena des espèces qu’il a recueillies + et des observations dont elles ont fait le sujet. M. le D.r H. Burguet complète les travaux de M. Ch. Des Moulins, sur les Mollusques terrestres et flaviatiles vivants de la Gironde, A Floirac » il a trouvé le Planorbis leucostoma (37) el le Lymnea elongata. À Lassouyes, le Planorbis contorta et l’Ancylus fluvialitis. — A Lormont , l’Æelix cornea, en grande abondance , l’Helix sericea et cristallina, le Vitrina pellucida et le Bulimus lubricus. Aux allées Boutaut, M. Bazin a observé le Spongile d’eau douce , et à Gradignan, M. Ch. Des Moulins a signalé la présence du Lymnea peregra. CORRESPONDANTCE. Votre correspondance s'agrandit ; vos relations avec iles savants étrangers se multiplient. Votre Compagnie a l’espérance de fonder une section à Valparaiso, dans l'Amérique du Sud, contrée intéressante pour le naturaliste. Elle a confié cette mission à M. Gérand, habile horticulteur dont le zèle et le dévouement lui sont acquis depuis bien des années. Votre correspondant n’a pas encore touché le terme de son voyage, et dans une relâche qu’il à fait dans le Brésil , à Rio de Janeiro, il a recueilli plus de 50 espèces de fougères qu'il vous a adressées. Vous avez reçu. des lettres de MM. Bory de St-Vincent, Darieu de Maisonneuve et Gay, membres de la Commission scientifique , explorant en ce moment les parties les plus inac- cessibles de l’Afrique. M. Michaud vous a entretenu de ses courses dans les Pyrénées, où il a recueilli plusieurs espèces , le Pupa Fari- nesü, Pupa cylindrica, et V’Helix strigella. M. Riquet, capitaine au long-cours, a visité les îles Molu- ques; et vous a donné d’intéressants détails sur les coquilles vivantes, trouvées à Java , Sumatra, et à l’ile Sainte-Hélène. NÉCROLOGHE. Avant de vous parler des nouveaux membres que la Socièlé a vu s’adjoindre à elle , je dois vous rappeler les pertes que { 38 ) nous avons faites, Il en est une surtout qui laissera parmi vous de longs et de cruels regréts. Celle de M: le docteur Moyxe , décédé à Libourne, âgé de 61 ans, le 28 Octobre 1842. Après avoir éprouvé les plus vives douleurs, votre collègue a succombé à ‘une de ces affections si souvent résérvées aux laborieux adeptes de la science ; à une maladie da cœur: À son retour des campagnes d'Italie , Où il avait obtenu le grade de capitaine, M. Moyne vint à Paris faire ses études de de médecine. De retour à Libourne ; il se livra tout entier à l'étude de la botanique, et acquit bientôt dans cette science une réputation justement méritée. Avec M. Laterrade ; il coneourut. à: former, l’herbier ‘du département la de Gironde, Son nom est maintes fois cité dans la Flore Bordelaise, et la partie la plus complète de cet ou: rage, est celle relative aux plantes des environs de Libourne: Chaque année il réunissait autoar-de lui quelques amis auxquels il avait inspiré le goût de La botanique, et célébrait Par une excursion ; la fèté de l'illustré et immortel Linné. Pendant vingt ans;ÿM. Moyne a rempli avec zèle et dévôhe- ment les fonctions de médecin de lhôpital à la prison , et au bureau de charité. En 1816 » il publia un Mémoire sur la peste qui moissonnait les Espagnols; ce Mémoire fut couronné par l’Académie royale de Médecine: En 14838 > il publia èga- lemént un Mémoire sur la grippe ; auquel l’Académie dé Médecine de Bordeaux décérna une mention honorable. Mais de tous ces titres, celui qui le recommande lé plis à l'attention publique:tet à l'estime de ses collègues, c’est un Ouvrage inédit sur l'influence de la Médecine sur la Religion, et de la Religion sur la Médecine. — Cet ouvrage, auquel il à consacré quinze ans de sa vie , est largement conçu : la nou- veauté des idées , la pureté el la chaleur du style, la justesse du raisonnement » le placeront au rang des travaux philoso- ( 39 ) phiques les plus remarquables de Fépoque. M. Vitrac, médécin à Libourne; ami de M. Moyne , possède ces manuscrits, qu’il s’empréssera sans doute de livrer à la pablicité. Dans sa vie privée, M. Moyne était doué, des plus heu- reuses qualités de l’esprit et du cœur. Ib passa par lés plus cruelles épreuves qu’il: soit donné à l’homme de subir : il perdit successivement quatre enfants, à un âge où ils don- paient les plus belles espérances. À ces-décrets de la Provi- dence ; il opposait un courage et une fermeté inébranlables , qu’il: trouvait dans ses sentiments religieux ; profonds et inal- térables; mais cés coups réitérés retentirent dans son'ame et lui procurèrent la maladie à laquelle il a succombé. François LarTIGuE est nè à Dax, département des Landes, d’une famille probe ; mais-peu fortüunée.— A quatorze ans, il entra -dans-la pharmacie des Carmes, où son intelligence et son application le firent bientôt remarquer: M. Lasserre recon- paissant en lui les plus heureuses dispositions, le fit partir pour Paris :et le plaça chez M. Pelletier, alors un des plus célèbres chimistes de la capitale. Placé sur: un théâtre sdontsil reconnaît bientôt l'immense étendue, le jeune Lartigue se consacre tout entier à ses nou velles fonctions et dirige avec succès celte officine l’une des plus importantes de la Capitale ; M. Pélletier ne dédaigne: pas de le consalter sur, ses nombreuses recherches , et l’associe même à ses travaux scientifiques; plus d’une expérience ; plus d'une idée féconde est due au jeune collaborateur, dont l'ima- gination ardente, la conception facile et la surprenante facilité pour la partie expérimentale se faisait déjà remarquer. des Vauquelin , des Fourcroy et des Bouillon-Lagrange. Mais l’épo- que révolationnaire était arrivée. M. Lartigue partage l’élan de tous les Français ; il court à la frontière , défendre la patrie; nommé pharmacien militaire , il est dirigé sur l'Espagne , et concourt puissamment à l’organisation d’un service de santé: (40 ) De retour à Bordeaux, M. Lartigue s’anit à la famille de Pelletier dont il épouse la fille, et crée, à Bordeaux, un établissement dont la réputation brilla de tout l'éclat que peut acquérir une officine placée dans le sein d’une grande ville de commmerce. Malgré ses occupations , il ne néglige pas la science; la chimie venait d’être renouvelée par les travaux de Fourcroy et de Lavoisier. Il veut la propager parmi ses concitoyens , et professe gratuitement au musèum de Rodrigues , un cours de chimie, bientôt suivi de tout ce que Bordeaux possède de médecins distinguës et de savans; il professe également , à l’École de Médecine » Un Cours gratuit de chimie appliquée aux sciences médicales. S Plusieurs Mémoires, publiés dans les journaux scientifiques de l’époque, signalent {oute la part qu’il prenait aux progrès de la science. On peut citer, comme le plus remarquable, celui où il démontre la véritable composition de l’éther acé- tique , et son travail sur la crême de tartre , dont la théorie est encore admise de nos jours. Dans ses travaux, M. Lartigue avait toujours pour but les applications de la science. Il aimait surtout à les faire con- courir au bien-être de ses concitoyens. Son Mémoire sur les eaux , qu’il publia quelques années avant sa mort » et où les eaux sont classées, d’après leur degré de pureté, mit le sceau à sa répulalion ; on aime à se rappeler la préférence qu’il accordait à l’eau de la Garonne filtrée, et tous ses efforts pour doter notre ville de nombreuses fontaines alimentées par ces eaux, dont la source est à jamais inépuisable. Douë d’une imagination ardente , d’une activite d'esprit extraordinaire , d’un rare génie d’observation , il savait (rou- ver des applicalious dans le fait le plus simple. Son esprit créateur se plaisait à enfanter et à perfectionner. Son amour pour le bien ; sa passion pour la vérité étaient poussés chez (1) lui jusqu’au fanatisme ; aussi il eut à supporter de vives alta- ques de la part de ceux dont il dévoilait courageusement les honteuses spéculations. La facilité de ses mœurs , la bienveillance de $on caractère ont rendu sa perte encore plus douloureuse à sa famille et à ses amis. Agé de 75 ans, M. Lartigue est mort sans souffran- ces atteint d’une appoplexie pulmonaire. IL était Membre correspondant de l’Académie alé de Médecine et de Pharmacie de Paris , de l’Académie royale des sciences et arts de Bordeaux, de l’Acadèmie de Médecine de la même ville , et membre du Conseil de salubrité publique. L'histoire naturelle a perdu l’un de ses plus dignes inter- prètes. M. Audouin , professeur d’Entomologie au Jardin du Roi, membre d’un grand nombre de Sociétés savantes ef l’un des correspondants de la Socièté Linnéenne, Il est mort à l’âge de 44 ans , plein d’ardeur pour les sciences qu’il culti- vait avec passion , et dont il avait déjà reculé les limites. Les Mémoires de M. Audouin , son enseignement au Musée d'histoire naturelle, ses travaux sur les insectes nuisibles à l’agriculture , ses recherches sur la Pyrale, celles sur la mus- cardine du ver à soie, ont rendu son nom l’un des plus popu- laire parmi les agriculteurs et les naturalistes. < Votre ancien président , M. Dargelas , ,» Vient de terminer sa carrière. Cette mort qui date à peine d’hier, ne nous a pas perwuis de rappeler les titres scientifiques de notre estimable collègue , et tous les travaux dont les sciences naturelles lui sont redevables. RAPPORT AVEC LES AUTORITÉS. Un nouveau Maire, M. Duffour-Dubergier , a succédé à l'honorable M. Johnston : il apprécie toute l’imporlance des sciences naturelles. Vous vous êtes empressé de vous placer sous son patronage et de Jui offrir le titre de membre hono- raire, 2 (#2) Dans un entretien que vous avez eu avec lui, vous lui ayez fait connaître , l’insuffisance des moyens mis à votre disposi- tion, et vous attendrez de sa bienveillance et de son équité, la réalisation des espérances qu’il vous a fait concevoir. PERSONNEL. Vous avez appris tout récemment le retour à Bordeaux ; de l’un de vos collègues , que ses fonctions avaient appelé à Paris, de M. l'abbé Larrieu , et vous avez reçu M. Pédrony fils, au nombre des membres auditeurs. La liste de vos correspondants s’est aussi accrue de plu- sieurs noms remarquables ; ce sont ceux de Messieurs : Le Marquis de Valgornera , président de l’académie Le des sciences physiques et naturelles de Madrid ; De Riedel , professeur de botanique à Berlin ; Mermet , membre de la Societé géologique de France, conservateur du cabinet d'histoire naturelle de Pau ; Auguste Lamblot, curé de St-Aubin, canton de Brannes. Loyson, naturaliste, à Coslédaà, dans les Hautes-Pyrénées; Debeaux , conservateur du cabinet d'histoire nalurelle d’Agen. DONS FAITS A LA SOCIÉTÉ. L’herbier de la Société, les collections zoologiques , ont fait de précieuses acquisitions. De M. Gérand vous avez reçu un envoi de 50 M ca de fougères du Brésil. De M. Henrico Schulz, 330 plantes de la famille des Synanthèrées. De M. Laporte, des graines du Gombeau musc de la Mar- tinique. De M. le comte de Pontac , des fragments d’ossements fos- siles de la famille des Cétacés » des moules intérieurs de (45 ) PAmpullaria maxima et le moulé d’an Nautile très-remar- quable par ses dimensions. De M. Lagarde , des Oursins fossiles trouvés à Illas. Telle est Messieurs , l’analyse de vos travaux accomplis pendant l'année qui vient de s’écouler. La Société Linnéenne , a secondé de tous ses efforts, les progrès de la zoologie , de la botanique ét de toutes les bran- .ches de l’histoire naturelle. Par d’heyreuses applications aüx sciences agricoles et aux arts industriels, elle a augmenté la richesse et la prospérité du département de la Gironde. Un nouveau travail, la publication d’une Faune de la Girende, s’élabore dans son sein.— Travail immense ,; hérissé de diffi- cultés ; mais elle a l’espérance de le renûre digne d’une épo- que où les sciences naturelles , arrivent pour ainsi dire, à leur perfection. Pour atteindre de si grands résultats , elle sollicite la faveur de l'administration bienveillante et si éclairée qui régit notre ville. Grâces à cette faveur, elle ajoutera à ses litres celui de bien mériter de la science et d’être utile à ses concitoyens. OUVRAGES REÇUS. Appendice sur le Cerastium manticum, par M. Soyer. Histoire naturelle de l’Ile Maurice , par M. Bouton. Esquisses zoologiques sur l’homme, par M. Lereboullet. Appendice alla monographia degli echendi fossile del Pié- monte del dottore Eugenio Sismonda. Compte-rendu des travaux de la Société Philomatique de Bordeaux, par M. Ch. Laterrade. Tablettes historiques de l’Auvergne , par M. Bouillet. Synopsis methodica animalium intervertebratorum Pede- montii fossilium , da Eugenio Sismonda. Essai monographique sur le Châtaignier. Mémoire sur le Madia Sativa. (44) Nouveau tableau du règne animal , par M. Lesson. Méthode simplifiée pour l'analyse des terres cnltivées, par M. A. Petit-Lafitte. Essai sur la distribution géographique des roches, dans le Département de la Manche, par M. de Caumont. De la respiration des Crustacés , par M. Duvernoy. Tableau des Mollusques de Maine-et-Loire, par M. Mau- duyt. : Fi DES CIRCONSTANCES ET DE L'ENPRIT QUI ONT PRÉSIDÉ A LA FORMATION DES SOCIÉTÉS SAVANTES, —0— DISCOURS PRONONCÉ A LA SÉANCE PUBLIQUE DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE , Par M. le Professeur BAZINW, Président. ———_— Un des besoins des hommes de notre époque quel que soit d’ailleurs le but qu’ils se proposent, c’est de s'associer. On veut agir en commun et dans l'intérêt commun ; et, cepen- dant les sociètés ont èté rarement aussi stériles en résultais, soit pour elles-mêmes, soil pour le public. C’est qu'il ne suffit pas de se réunir comme nos ancêtres, pour obtenir les mêmes résultats qu’eux : il faut que le même esprit préside à nos associations , il faut qu’ayec le même zèle chacun tra- vaille à remplir sa tâche; et, quand il s’agit de science, ül faut que cette tâche se poursuive non-seulement avec zéle, mais avec désintéressement, avec le seul désir de contribuer autant qu’il est en soi, au progrès de la science. Que ces conditions sont rares de nos jours ! Combien semblent ignorer l'esprit qui enfanta les premières réunions scientifiques et les rendit tout d’un coup si vivaces , si florissantes, et sans (46) lequel elles n’eussent {rainè qu’une abortive existence ! Avec quelle ardeur, quelle persévérance et surtout quel amour de’ la vérilé travaillaient les illustres fondateurs de toutes les sociétés savantes qui ont immortalisé les XVIL.e et XVIILe. siècles , et auxquelles toutes-les sciences doivent l'éclat dont elles brillent de -nos jours! Si ce que nous disons est exact, s'il n'y a rien d’exagéré dans cet éloge, les tardifs ne trouveront-ils pas un aiguil- lon , les zélés, un encouragement dans le savoir qu’il n’a fallu que deux siècles à quelques hommes laborieux pour amener les di branches des Sci naturelles, de l’état naissant aux développements qu’elles nous présentent? Oui, nous espérons que ceux qui s’unissent à nous avec un vé- rilable amour de la vérité, trouveront dans le coup-d’œil rapide que nous allons jeter sur les circonstances et l’esprit qui ont présidé à la formation des sociétés savantes ;; un molif d’avoir confiance dans leurs propres-efforts, Car, quel: que abondante que soît la moisson recueillie par nos deyan- ciers , et quelque faibles que soient nos efforts, n’oublions. pas que l'arbre de la seicnce est immense , et que celui qui s'occupe d’une de ses. branches, peut rarement en suivre le développement dans tous ses détails. Vers le milieu du seizième siècle, une véritable révolu-: tion s’opéra dans la marche de l'esprit scientifique. Jusqu’au qualorzième siècle , les idées philosophiques se résumaient en un certain nombre de propositions dont il était à peine permis de douter. On répondait à toutes les objections par cetle phrase : Le maître l’a dit (ipse dicit ). L'époque de la réforme arriva ; et, quel que soit le juge- ment que l’on porte sur ses causes et sur les circonstances qui l’accompagnèrent , il est incontestable que l’étendard de la liberté de penser, du libre examen arboré par les réforma- (47) teurs, devint promptement le signal, non pas d’une réforme, mais d’une révolution complète dans les idées philosophiques, Malgré lés nombreuses disputes qui depuis long-temps existaient dans les écoles, sur une foule de questions philo- sophiques, il est certain aussi qu’à l’époque de la réforme, et encore long-temps après, la scholastique, c’est-à-dire la logi- que.et la métaphysique d’Aristote, telles que les avait com- prises l'esprit. du moyen-âge, régnait dans tous les établisse- ments publics. La logique consistait dans l’art de se servir des. différentes espèces de syllogismes, non pas tant pour arriver à la démonstration d’une vérité, que pour prouver que tel ou tel phénomène se trouvait expliqué par tel ou tel principe de la métaphysique, et le plus souvent pour réduire son adversaire au silence : la métaphysique consistait dans la connaissance des causes penis ou des principes ; quant à la physique , aux sciences nat P t dites, elles n’existaient pas, et elles ne pouvaient exister. En effet, les sciences naturelles ne peuvent être déduites de principes établis à priori. On aurait éternellement disputé sar la cause et l’acccident sans trouver les lois de la pesan- teur, des vibrations lumineuses , sonores, de l’électricité, etc. L'eau ne montait qu’à trente-deux pieds dans un corps de pompe, parce que la natnre n’avait horreur du vide que jusqu'à 32 pieds! Soyons juste , cependant , envers l'illustre prècepteur d'Alexandre ; ce dévergondage d’arguties auquel son grand nôm donnait de l’autorité, eùt été désavouë par lui. Il suffit même de lire sa grande physique pour se convaincre qu’il voulait qu’on se servit, pour cette étude, de la méthode expérimentale : il voulait qu’on commençât par ce qu'il y a de plus connu aux sens , pour remonter , à l’aide de l’expè- rience , à ce qu’il y a de moins sensible et par conséquent ( 48 } de moins connu aux sens, au fait le plus général ou à ja cause. Mais comme des principes si sages furent rarement mis en pratique par celui qui les donnait »_il n’est pas éton- nant que ceux qui se croyaient ses successeurs, s’en soient tenus à des idées générales qui ne reposaient sur aucun fait. Mais le droit de libre examen, la faculté de penser avee sa propre intelligence, de scruter la pensée des autres, et même des maîtres , avait été proclamée. .…. La scholastique succomba. Bacon, Descartes, furent les précurseurs de la nouvelle philosophie. — Ils renièrent complètement le passé. « Les hommes dit, Bacon , nous paraissent n'avoir bien connu ni leurs forces ni leurs richesses , mais se former ‘une trop haute idée des dernières et présamer trop peu des pre- mières ; et c’est ainsi qu’attachant un prix insensè aux con- naissances acquises , ils ne cherchent rien de plus, où que se. méprisant eux-mêmes plus qu'ils ne doivent , ils s’épuisent dans des bagatelles au lien d’éprouver leurs forces dans ce qui mène directement au but D jdn or Or, Pour l’atteindre , ce but , il veut que Von détruise, et Fa cela franchement et sans détour , cette excessive admiration qu’on prodigue aux choses déjà inventées. — Il ne voit dans les livres que d’éternelles répétitions de la même chose : en sorte, que ce que l’on prend pour de l’abondance, se réduit presque à rien. « Nous en tenons-nous à l'antiquité pour les arts mécaniques? s’écrie-t-il, Ne voyons-nous pas l'esprit moderne vivifier ces arts , les faire croître et les perfeclion- ner de jour en jour ? Que sont les produits grossiers des pre- miers inventeurs comparés à ceux que l’art moderne a per- fectionnés? La philosophie, au contraire, et les sciences intellectuelles , semblables à des statues, sont encensées et adorées , mais demeurent immobiles ». Cependant , Bacon , {ont en sentant la nécessité de refaire . (49) les sciences, reconnait que les anciens dans tout ce qui peut dépendre du génie et red méditation re ont été des hommes admirables. “La méthode de Bacon est purement expérimentale ; il tâche autant que possible de ne s’avancer qu’en s'appuyant sur des faits dont l'authenticité ne puisse être contestée. « Sa grande » espérance est de marier, comme il le dit, à jamais , et » d’une manière aussi stable que légitime , la méthode em- » Pirique et la méthode rationnelle, méthode dont le divorce » malheureux et les fâcheuses dissonnances on troublé toute » Fa famille humaine ». Enfin , Bacon demande à Dieu son assistance pour l'exécution de son entreprise; il ne veut point que l’on se livre à l’étude dans le but de satisfaire une puërile vanité; mais bien enfin de parvenir à être utile à ses semblables , et de s'initier de plus en plus aux mystères et à la sublime grandeur de la sagesse divine. Descartes, contemporain de Bacon, professe à peu près les mêmes principes. Non-seulement la science des anciens est sans aulorilé pour lui ; mais il veut qu ’en fait de prin- cipes , nous n ’acceptions que ceux dont nous nous sommes démontré à nous-mêmes la. vérité; mais il vaut mieux que vous enftendiez Descartes lui-même. Voici le premier para- graphe des principes de sa philosophie. « Comme nous avons été enfans avant d’être hommes , et que nous avons jugé tantôt bien et tantôt mal des choses qui se sont prèsentées à nos sens, lorsque n’avions pas l’usage entier de notre raison, plusieurs jugements ainsi précipités nous empêchent de parvenir à la connaissance de la vérité , et nous préviennent de telle sorte, qu’il n’y a point d’appa- rence que nous puissions nous en délivrer, si nous n’entre- prenons de douter une fois en notre vie de toutes les choses où nous {rouverons le moindre soupçon d'incertitude ». (50 ) Or , les choses où ; suivant Descartes, nous pouvons soup- conner de l'incertitude, sont nombreuses ; car il commence. par douter de l’existence du monde extérieur, par la raison: que nos sens nous font souvent de faux rapports, ou nous : font voir , entendre et sentir des objets là où ils n’existent - pas, ou qui n’existent pas, comme cela arrive à ceux qui: rêvent. Il doute même des vérités mathématiques; par la raison que Dieu étant tout puissant, il peut agir sur notre-in- telligence , de manière à nous persuader que telle proposi- : tion est nécessairement vraie, tandis qu’au fond, ce n’est qu’une illusion. Enfin , nous pouvons nous demander si Dieu existe et si nous sommes bien sûrs de notre propre existence ! Mais notre intelligence , en faisant subir l'épreuve du doute à tout ce qu’on lui a appris, arrive à un fait dont il ne lui est pas permis de douter : c’est celui de sa propre activité; d’où cette proposition : Je pense, donc que je suis ; proposi- tion qui est pour Descartes la véritè première , fondamentale de toute notre science, Ainsi, Bacon, Descartes ne sont pas seulement des-réfor- mateurs : ils pourront bien conserver ce qu’ils trouveront de: matériaux indestructibles dans l'édifice érigé par l'antiquité; mais l’édifice lui-même croulera {out entier sous leurs coups: Mais abattre , détruire , celte tâche est ordinairement facile ; et nous pouvons affirmer qu’il n’y a que les faibles intelli- ! gences qui s’en contentent. Les deux grands hommes dont nous vous entretenons, s’élaient , avant tout, proposés de construire ; et, semblables en cela à celui qui voulant bâtir solidement dans un lieu où se trouvent d’anciennes construe- tions , abat {out ce qui menace ruine , ils ne détruisent l’an- cien édifice que pour rendre celui qu’ils voulaient ériger plus durable. Leur vie fut consacrée à ce grand œuvre : puis ils firent un appel qui eut un grand retentissement dans le monde intellectuel... Tout ce qui pensait s’émut. Les scholastiques (54) argumentèreut , maudirent , menacèrent même de la mort (1) les partisans de la grande restauration scientifique ou du car- tésianisme ; mais l'impulsion avait été trop forte et trop générale , la nouvelle école triompha. Soit que nous compa- rions la science à un temple ou une pyramide, on conçoit très-bien que Bacon et Descartes ne purent en jeter que les fondements, " Ils 'avaient done léguëé une tâche immense à leurs suc- cesseurs. En effet, quelques jours, quelques années leur avaient suffi pour anéantir le résullat des efforts de l'esprit humain pendant plusieurs milliers d'années, Mais qu’allait faire cet esprit , cette pensée ainsi dénudée, dépossèdée de tout ce qu’elle croyait si bien établi et si légitimement acquis? Ce qu'elle allait faire? Elle allait multiplier sa puissance en divisant son travail, en faisant un appel à tous ceux dont le cœur battait au nom de la vérité. Et l’on vit, de toutes les parties de l’Europe , répondre à cet appel ces hommes célè- bres dont la gloire durera autant que les sciences dont ils sont les fondateurs. — Les Galilée , les Harvey n’avaient attendu ni Bacon, ni Descartes, l’un pour donner une nou- velle base à l’astronomie et à la physique , l’autre pour mettre hors de doute l’un des faits les plus importants de la physique animale. Les noms des Huyghens , des Newton , des Leibnitz, sont éternels comme les lois de notre système pla- nétaire.—— Et , dans la mémoire des amis des sciences natu- (1) Il est fait défense, par arrêt du parlement de Paris, du 4 Septembre 1624, à peine de la vie, de tenir ni enseigner au- cune maxime contre les anciens auteurs et approuvés, ni faire aucunes disputes que celles qui seront approuvées par les doc- teurs de la Faculté de Théologie. ( Voyez Jean de Launoy, De varià Aristolelis fortunà in Academid Parisiensi, 1653, in-8.o, page 137 ;— Pierron et Zevort, Méthaphysique d’Aristote , T. 1, introd, p. Il, (52) relles, vivront loujours les Malpighi , les Grew, les Willis ; les Tournefort , les Duverney , les Pérault , les Réaumur » les Paubenton , les Linné, les Jussieu, et tant d’autres que vous connaissez. Dans toutes les branches de science , même ardeur , même zèle, mème amour de la vérité. Ce fut alors que l'on sentiti t le besoin de se réunir. Chacun travaillait de son ‘côté à découvrir des matériaux qui pussent être mis en œuvre par la grande restauration : mais afin de ne point perdre de temps, _ ns de n’en EMBIQYAT que de bons , il fallait se t ses décou vertes, les comparer , en sbéréciée Psléornuire: — C'est alors qu’en France , en Angleterre, en Italie, et dans plu- sieurs grandes villes de l’Europe , on voit se former ces corps savants qui deviennent autant de foyers d’où la science a continué de rayonner avec une intensité variable , mais qui ne s’est jamais complètement interrompue. Personne n’ignore quelle influence favorable la méthode d’induction a exercée sur les sciences physiques en général. — En effet, ces sciences qui ont pour but l'interprétation des. phénomènes que nous présentent les corps extérieurs , ne peuvent progresser que par une connaissance des conditions qui concourent à la manifestion de ces phénomènes : en un mot, il faut les observer , assister pour ainsi dire à l’éclosion des faits. -— Ce n’est qu’à ces conditions que l'astronomie elle-même , la plus exacte, comme la plus sublime des sciences physiques, la physique proprement dite , la chimie, sont arrivées peu à peu , à mériter le nom de sciences exactes. L'histoire des corps vivants ne peut devenir complète par d’autres procédés. Seulement , les phénomènes que ces corps nous présentent élant infiniment plus nombreux et beaucoup plus variables, on comprend qu’il faut recueillir un bien plus grand nombre de faits, et que, par conséquent, l'étude des, sciences qui en traitent , exige de nombreux et surtout de (53 } consciencieux observateurs , pour parvenir à la découverte de quelques faits généraux que l’on nomme lois. Dans cette grande et belle ville si justement célèbre, et par les grands hommes qu’elle a donnés à la France , et par la spirituelle vivacité de ses habitants, existe , depuis déjà de nombreuses années, une socièté composée d'hommes qui ont contribué à donner à Bordeaux une réputation scientifi- que qu’elle voudra sans doute mériter de plus en plus. *’La Société Linnéenne aime à se dire bordelaise : elle se sent heureuse de mériter la bienveillance de la grande ville qui l’a vue naître, et ne peut mieux en témoigner sa recon- naissance qu’en cherchant à répandre l’amour des sciences naturelles, de ces sciences qui sont accessibles à tous les âges , à outes les conditions ; et qui nous offrent une inta- rissable source de consolation dans toutes les situations où peut osciller notre courte èt souvent trop longue existence. IL y a si peu de temps que je vis parmi vous, qu’il m’est bien permis de rendre justice au zèle de plusieurs de mes hônorables collègues , sans m’exposer à être {axé de vanité. L'auteur de la Flore Bordelaise, est connu de tous les bota- nistes de l’Europe : les coquilles vivantes et fossiles du département de la Gironde , et d’une grande partie de l’Aqui- taine, sont connues et classées, grâce aux travaux de la Société Linnéenne. M. Gachet était membre de la Société Linnéenne à l’épo- que où il s’occupait avec autant de zèle que de succès de l'étude des reptiles de celte contrée. Plusieurs mémoires in- sérés dans les Actes de la Sociétè , nous font regretter qu'il ait trop tôt abandonné de si intéressants travaux. La Société _ Linnéenne a beaucoup fait, mais il lui reste plus à faire en- core : la cryptogamie de l’Aquitaine , malgré les recherches de MM. Laterrade et Legrand , peut encore offrir des décou- vertes à celui qui saura bien se servir du microscope. Le (54) même instrument pourrait donner des résultats aussi inté- ressants à ceux qui voudraient étudier les animaux microsco- piques des étangs et des eaux sfagnantes. Malgré les belles collections de feu Roger , ét les recherches de M, Laporte , Fentomologie laisse encore un champ vaste à explorer : non- seulement il y à des espèces à découvrir, maïs une foule d’instincts, de ruses à étudier. Les poissons de notre littoral et de nos eaux douces ne sont certainement pas tous connus ; et j’ajouterai, sans crainte d’erreur , que si les espèces d'oi- seaux et de mammifères le sont mieux , il en reste cependant à découvrir et qu'il reste surtout de nombreuses études de mœurs à faire, Que ceux qui ont du loisir et quelque amour des sciences naturelles veuillent donc bien se joindre à nous et séconder n6$ efforts ! Qu'ils colligent , qu’ils recueillent des faits, mais des faits positifs, qu’ils nous communiquent leurs observations! La Société Linnéenne leur ouvrira ses Actes, et ils auront la satisfaction d’avoir contribuë avec nous , à faire connaître les êtres vivants dont la Providence a doué notre beau pays. SÉANCE PUBLIQUE D'HIVER DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE. Le #% Novembre dernier, jour de Saint Charles, et en mémoire de CnaARces LiNNé, la grande et belle salle de TAcadémie , dans l'hôtel du Musée, offrait un spectacle inaccoutumè. Des plantes rares du Cap de Bonne-Espérance, de superbes Amaryllis , des Dahlias , des Cosmos aux fleurs pourprées , au feuillage élégant ; on avait transformé le fond en un magnifique bosquet. Le devant de l’hémicycle , formé par le Bureauet le bureau lui-même, étaient couverts de fleurs. C’était une véritable exposition horticole, éclairée par la vive lumière du gaz; nous citerons l’Hibiscus sinensis, le jaune Hybride, les Amaryllis Josephinæ , grandiflora , toxicaria , le Camellia alba plena, des Glaucinia roses, bleus et blancs , le Salvia patens et le Coccinea, des Heœ- manthus du Cap, des Pelargonium en fleurs , des Fuschsia, toutes plantes dues aux cultures et au zèle de M. Alvarez. Un auditoire nombreux et choisi remplissait l’enceinte. Des bouquets étaient distribuës aux dames. M. Leroy, secrétaire gènéral de la Préfecture et président de l’Académie , était à la droite du Président. A sept heures du soir , le Président , M. Bazin, professeur de Zoologie à la Faculté, a ouvert la séance par un discours (56) sur le progrès des sciences et des lettres, depuis Descartes et Bacon , et dans lequel il a retracé à grands traits les services rendus à l’Histoire naturelle et à l'Agriculture du départe- ment par la Société Linnéenne. Le Secrétaire général, M. le docteur Henry Burguet a présenté la nolice des travaux annuels de la Société. On a remarqué dans la partie nécrologique., les articles relatifs à MM. Lartigue, membre honoraire, et Moyne, président de la Société Linnèenne de Libourne. M. Laporte aïné, titulaire , a fait l'éloge de M. Dargelas, président honoraire, que la Société venait de perdre trois jours auparavant. M. Charles Laterrade , titulaire , en traitant de l’impor- tance de Horticulture et des cultures de M. Alvarez , s’est élevé à de justes et hautes considérations sur la culture des fleurs. M. l’abbè de Langalerie, vice- président , a lu le pro- gramme des prix. Le directeur M. Laterrade, a traité de l’histoire de la Botanique à Bordeaux , dans ses rapports avec la Flore de la Gironde, et il a terminè son dicours par le tableau de la 25. fête Linnéenne, ( Voyez ci-contre ). M. Petit-Lafite, trésorier | professeur. pistons a entretenu l’assemblée de la visite qu’il avait faite le mois précédent à la Ferme-Modèle de Sallegourde , près de Péri- gueux. Après cette lecture , M. le Président a vide à les noms des lauréats. M. Alvarez, qui a obtenu une médaille d’ar- gent, s’est présenté au bureau et s’est empressé de déposer la couronne qu'il venait de recevoir sur la tête de M. Rodé, son jardinier, qui a mérité une médaille de bronze. (57) TABLEAU DE LA 95" FÊTE LINNÉENNE, Célébrée le 30 Juin dernier. (Extrait du discours prononcé à la séance publique d'hiver _de la Société Linnéenne , le 4 Novembre 1842), par M. ., LATERRADE , directeur. Messieurs , . L'année dernière , à pareille époque , et dans cette même enceinte, où la Société tient aujourd’hui sa séance publique d'hiver, en mémoire de CHarLes LiNNÉ, je commençai l'his- toire da la Botanique bordelaise. Cette histoire a, comme toutes les autres, ses phases et ses périodes. Dans la première je remontai au commencement du dix-septième ; je citai suc- eessivement le professeur Maurès, le médecin bts qui présenta la Fritilaire méléagre à l’Académie-royaie de deaux , alors qu’elle était présidée par l’immortel autear es l'Esprit des Lois ; le professeur Campaigne qu’on peut regar- der comme le père de la Botanique bordelaise ; l'abbé Vénutti, savant modeste qui enrichit l’herbier que ce professeur à laissé à la ville, le pharmacien Villaris, qui trouva le Kaolin, terre à porcelaine, à Saint-Yriex ; le professeur Latapie, qui afondé l'établissement de la Rosière à Labrède ; le profes- seur Dargelas, dont je ne croyais pas que nous eussions en ce jour à déplorer la perte , et j’arrivai à la naissance de Ta Societé Linnéenne. Maintenant c’est de la seconde partie de cette histoire que j'ai à vous entretenir ; elle est relative à ce qui concerne la Flore du département. 6 (58 ) +... Cependant la Société tout en concourant aux recher- ches que rèéclamait notre Flore, n'a pas négligé les autres parties de l’histoire naturelle , comme on le voit principale- ment par les Mémoires de MM. Grateloup, Charles Des Moulins, et le Capitaine Michaud ; sur les Mollusques. Mais reprenant aujourd’hui l’ensemble de ses travaux zoologiques, elle va, sous la direction de son président , M. Bazin, qui vient de donner, par ses savantes publications, des preuves de son zèle pour la science, s'occuper activement de la Faune de la Gironde. | "HAS Ici , comme pour la Botanique, elle compte sur le concoürs des correspondants qu’elle a dans le département , et qui viennent de lui donner des gages de leur zèle dans la célé- bration de la fête Linnéenne dn 30 Juin dernier. En effet , pendant que la Société, divisée en trois sections , parcourait les hauteurs de CENON el ‘les marais de Lassouyes, pendant qu'elle se disposait malgré le: vent précurseur de la tempête, à lenir sa séance solennelle d’été en plein air, M. le vicomte de Lacolonge faisait dans:les landes de Lowres une excursion dans laquelle ik a recueitti Plusieurs plantes intéressantes-et s’esl livré à des observations qui jetteront un plus grand jour sur les bruyères de notre Flore, et M. l'abbé Papetaud; curé de SALLEBOEUF , visitait avec.ce zèle que vous lui connaissez, les lieux où il espérait trouver quelques végétaux sur lesquels il ne.{ardera pas à nous donner quelques détails 5; M. Chan- telat , accompagné de M. 0. Dejean., receveur général de la Compagnie des Landes, a Parcouru f{oute la ligne du.Canal en remon{ant toutes les. écluses Presqu’au lac: de Cazeaux. Partis à quatre heures et demie. du malin de la Hème , prè- de La Teste , ils m’ont rencontré jusqu’à la huitième -écluse que. des plantes. peu rares, parmi lesquelles nous citerons Cependant ,ayec;.plaisir; l’'Utricularia vulgaris, : le. Juncu- PYJmœus, V'Illecebrum..verticillatum.. et VAlisma. repens: (59) Telle fut la première excursion qui se termina peu après cette ‘huitième écluse ; ‘au lieu même où notre vénérable Archevêque bènit le canal de la Compagnie agricole et où depuis a été érigée une modeste croix en piérre sur laquelle on a mis ces paroles consolantes oc signo vinces. Les autres excursions dé la journée ont offért de belles plantes, mais que nous sommes accoutumés à cueillir dans ces localités. - Dans les Basses-Prrénées , le président: délégué , M. le Baron de Vallier avait réuni lés membres daus son éhâteau de Goslédäa: M. le docteur Burguët s’est occupé de Botanique et M: Loyson , que vous comptez aujourd’hui parmi vos cor- respondants, a entretenu l’auditoire d’une plante pyrénéérine nouvellement découverte et dont ik doit nous envoyer la description ; mais l'orage n’a: pas permis de faire l’excursion dü jour. M. le Baron de Vallier nous marque que d’après les expériences < - _—— &} FE "GEOLOGIE. le diaRose titi [al Page. Drscueran du Cyeoronu Cali par Lui de; is. Gé dpi 1 : boue vb.1iocx sf ausb.eÿilior253 pi BOTANIQUE. es Pañcis des travaux Loténique de ja Rte Lionéenne de Bordeaux, depuis sa création jusqu'à la célébra- tion de la seconde fête décennale. — Résumé du-pro- grès qu'a faits la Botanique , spécialement dans le département de la Gironde et dans les départements limitrophes; par M. J:-F. Laterrade. . . . AE Là Le Pissenlit des marais, Taraxacum pohate De Can- pd: par M. Los FINE . : : 207 Z00LOGIE. CATALOGUE d’une Faune du département de Ja Charente- Infèrieure ; par .. . 4 Dxscripriox d’une nouvelle espèce d'iéuez vivante; par M. Michaud , correspondant. . . .. . . . . . . 64 Loi) Page. Drscriprion de l'animal de l’Ampularia £ 7-9 , an Russe AC ES AN TECH Di de ae OS . 65 De queiques MOLLusQuEs nouveaux, des terrains infrà- jurassiques et de la craie compacte inférieure du Midi de la France ; par M. Marcel de Serres. . . . . . . 83 Révisiox de quelques espèces de Pleurotomes ; par M. par M. Charles Des Moulins, titulaire... 110 Cararocus des Mollusques rares et nouveaux, recueillis dans la mer du Sud; par M. le docteur Adolphe Lesson , et décrite par P. Lesson, membre correspon- dant de l’Institut. 198 Notes sur quelques Mollusques rares ou nouveaux, re- cueillis dans la mer du Sud ; par M. Adolphe Lesson. 203 Descripriox des oiseaux du genre Momot, par M. R. P. Lesson 137 Révision des espèces d'oiseaux du genre Mégalonix ; par le même 19% CATALOGUE d’une partie des animaux vivants dans le dé- partement de la Charente; par M. A. Trémeau de Rochebrune. ses. 211 MELANGES. Discours de M. le D.r Teulère, président-honoraire , pro- noncé à l'ouverture de la séance publique d'Hiver. (4 No- vembre 1841 ). Rapport sur les travaux accomplis pendant l’année 1840-4 f: par M. Lamothe, secrétaire-général. PROGRAMME des prix, pour 1842. Fête LiNNÉENNE ( vingt-cinquième ). Communication de M, Dumoulin atné. (63) Discours prononcé par M. J. F. Laterrade. Rarporr de M. Hallié, sur une excursion faite dans les do- maines de la Compagnie d'Arcachon. Discours de M. le docteur Bazin » Professeur à la Faculté des Sciences de Bordeaux. Rarrorr des travaux de la Socièté , pendant l’année 1841-42. Discours de M. le docteur Bazin , président , lu à la séance publique d'Hiver. (4 Noyembre 1842 }- SÉANCE publique d'hiver de la Société Linnéenne. TasLeau de la 25me Fête Linnéenne. PROGRAMME des prix proposès pour 1843, Fin de la Tabic: 2 AA GR AN LL) BORDEAUX. IMPRIMERIE DE Tu. LAFARGUE , dns) 8, AUE PUITS DE BAGNE-CAP.