nl _ COLONIE DE MADAGASCAR ET DÉPENDANCES NOUVELLE SÉRIE. - TOME iV - = 4948 — 1919 —— /Q 20/3) * Dies" ù En : s Le à à " " Fondée le 23 janvier 1902 à Tananarive | par M. le Gouverneur Général GALLIÉNI TANANARIVE Imprimerie Franco-Malg'ehe 1921 _MISSOURI BOTANICAL ._ GARDEN Li8RARY X LE TOME III (4946-1917) actuellement sous presse / A - _ paraitra incessamment. Re ÿ " Es so “ Fa Fe ‘ta = { as à pour les années 1918 et 1919 ue < tt : ns Re MA. le: Dr _FOENTOYNOMR de TÉL Re etneéavescs: Président Le le Dx V1 ILLETYE : TN pet We PR ……. Vice-président. Aa le D' STANDING RU AR AE Vice-président. UN BERTHIER.. aa + à Vice-président. FFT LAMBERTON ANRT RATE SanraRE général ES | Grune ” “Al * | re 1 à À, : L£ Ÿ 5 . LISTE DES MEMBRESÙ ” ; ; . i v (rs Y ès : ee ; Membres honoraires ANR Pen dd auras, adiitistratenr en chef des colonies: an A.0. F. HSE HA SA É xT, gouxerneur des colonies. SE ae se : PR, à F Dés pan au Museum national dhitotré naturelle à Paris. = vor LÉ HORS 0e RE Case S. Osporx, Sault Sainte Marie, Michigan. Pre 14 70 PO CS ne Cousins, missionnaire. + : DAHLE, missionnaire. ie 7 Sr A BARRE NT Le ._ ESTÈRE, gouverneur à 8. colonies. FA RMU TER or ds CA RS RNR d n BA | FERRAND. consul de Franes, Ne pe GarBir, gouverneur général des colonies à à. Miéres Re at re ee DES AAQTEMEER S GAUTTER, professeur à la Faculté d ‘Alger. ur a in de _ GerBINIS, gouverneur des colonies. sr RU IT ERA , GUÉDES, gouverneur des colonies. : en M D nt De Guise, ; gouverneur des colonies. “ai “ EVA ne: Guyon, gouverheur des colonies. V: hr Graxpiniee (A.), membre de P Institut ie GRANDIDIER (G.), secrétaire général t dé la Sté de Géographie. -HxsLiNG, gouverneur des colonies. ; JUN, gouves neur des colonies, en retraite. o ue Lacuoix, professeur au Museum, secrétaire perpétuel de l'Aradänte des. Scienees. RL Mouxevars, Ds sa ur général des travaux He a ln oceidenta l'IP “Eee re RC ADEON nuissionna NDING, professeur à SiAbsS pres. Dérban SibRER, missionnaire Pets : ie ToussainT, Fire Ch.) avôcat général: : ess pt Pa a gouverneur née colonies Mer à Va De en Fa . la: ea du alien, ee | ( Membres titulaires LUS BERTHIER, administrateur en chef des colonies PASSE ‘AMO, conseiller à la cour | PAU “a ET, Lies. La pe 4 CHAZEL missionn os Cote, (Rev. 4 | Énoceur de l'Observatoire de Tananarive ! Danpouau, directeur d” école fe FU SRE PL É (Rev. P.) missionnaire | se x FGNTOYNONT, directeur de l’école 1 Hédecne de Tananarive + entr , (G.) administrateur des colonies s FAKOBSEN, ne + LamserroN, professeur au Lycée de Tanamarive AO MoNDaIN, missionnaire Dr Monter médecin de la station thermale ‘d Antsirabe v Las : Mure, AUS P.) missionnaire En Ga bn © ie + PERRIER LA BATHIE, explorateur a 4 4. Renet, hou du service de l,enseignemen né à Madigascur Frs Se de ON | | SHARMAN, tuissionnaire LUE ST 14 £ VerNIER, mssionnaire | | NN médecin à Tananarive | rie Foyer r Fe Membres correspondants MM. Réie Du PicQ, Commandant d’ infanterie coloniale Pa ANTELME, (G.) planteur à Mhurice je Ke BEXSCH, adininistrateur en chef des colonies ao ROPPNET : BouRDaRIAT, négoc ant ent LAGDEN, membre du conseil à la Royal Asiatic Society, London | LAISSES Boyer, directeur de PEcole. des langues orientales . Lo BOUDILLON, iuspecteur des domaines ï M LA mx BRANDSTETTE R,_ publiciste : CaBAïON, profrsseur à l'Evole des lingues orientales CARLE. (Mine) CarLos TER Coxax, professeur à l'University of Chicago UASTAN, missionnaire ; DE CxsrÉDes, directeur d'école a à Dr CLorrre, médecin chef à Fianarantson $ (ONTY, ambassadeur à Rio de Janeiro Darury px (GRANDPRÉ, secrétaire de la Société royale des x et Sciences d Maurice D'Emmkeez DE CHaMoy, te du département d’ mes Mavrice DE FROBERVILLE propriétaire EE DE LA DEVÈZE, missionnaire ee PE TE Fixor directeur de lEcole française d’ Extrèime- Orient MES ERA CN D AD he FRorbevaux, docteur ès lettres, publiciste fr + Me GALLAND, directeur du Museum de post | Apr ne ST TE ANTE de GRISE, administrateur en chef des colonies RAA CET à PT GROS, négociant à Tananarive PACE As ANT PE ER RC ERMANN, notaire à Ja Réunion PE NES SAS res Honekix (Mme) PEAU NS NUIT ES JANSENIUS,. tuissonnaire FRE nr Apte _ Jozy, put: ici ist x, PR RE PR RE Te Dr JourDRAN, médecin nil des troupes coloniales JourDRaAN, ( RER des Sope a MANU Re à re à 28 Ce OHUUON QUE Ge 10) y Le PROCÈS-VERBAUX Séance du 24 Janvier 1918 PRÉSIDENCE DE M. LE Dr. FONTOYNONT Etaient présents : MM. Dr Villette, Aujas. Mondain, R. P. Dubois, R..P. Muthuor. R. P. Camboué, Andriamifidy, Sharman, Dr Salvat, Carle, Lamberton. | Excusés : MM. Berthier, R. P. Cadet, Heslinr. e procès-verbal de la dernière séance est lu et adopté. e secrétaire annonce qu'il a reçu de M. Baudin fils ane Notice historique assez développée, sur “ Les autochtones et les races étrangères à l'ile ; les Hova ; leurs conquê- tes ; une piste nouvelle sur les causes de leur venne 4 Madagascar ; confirmation de leur origine malaise”. Il en donne une brève analyse. L'auteur pose en principe que l'île psssède un fond de populations autochtones con- trairement à certains auteurs qui adméttent que toutes les races qui peuplent actuelle ment Madagascar sont venues par immigration. Îl fonde son opinion sur la prédominance, d'un certain type qui serait parfaitement reconnaissable dans toutes les tribus de File, . sur l'unité de lingue, de costume, de coiffure, de mœurs, ete. Les variantes que l'on peut relever d’une localité à une autre sont, en somme, peu importantes. RAR 5 A ce fond de population malgache sont venus se mêler les apports de trois immigra- Hova. Madagascar, et juste- e. < Re PRANE ie ee : : L PROCÉS- VERBAUX Fo venus, amenés dans dé simples pirogues, par hasard, par les courants marins ‘qui traversent l'Océan indien. Une heureuse traversée dans ces conditiôus parait bien peu probable et ceux qui ont émis L hypothèse ne se résoudraient peut-ê ètre. point volontiers : ka vérifier. L’invraisemblance paraîtra encore plus orunde si lon songe que, étant do:- * né le nombre actuel des Hova, 1ls devaient être déjà nombreux à à Aie arrivée, et si lou orie que la conservation de la pureté du ty pes supposé nécassair tqu ils avéré ps des femmes. : Baudin LÉ une autre ypothise et: indiqué aux Re pis: tas et originale. 2e T signale — fait Sésfuble — qu vil ÿ aur: nit au nord. ouest de Ste Lace anne Res . mine d’or qui aurait. été cennue et exploitée ilès le 2 XVI siècie parles Portngnis. Or, - quelques années après le début de Pexploïtation, des E suropée LS auraient été ASSASSIUÉS par des indigènes-auprès d’une caisse d'or sur lx plage de Ste-Luce. M. Baudin-ure + d’ importantes déductions de ces faits, Remarquant tout, d'abord que les Porruguis < ee - étaient maîtres de Sumatra à cette époque et qu ils y exuloituieut l'or, il sapposesqne ces en navigateurs ont dû importe! de Sumatra la main-d'œu re nécessaire pour Pexplo:tatiou de a miné de Séc-Lnée et que les gens ainsi amenés séraient les ancêtres des Hova’ etre … hypothèse permettrait la: résolution de deux difficuités: 1 lé nombre relativement grand des prémiers rova — Jes Portugais ayant eu les moyens de transporter un © : grand. nombre d'hommes; 2. la présence “de femmes paran ces inniigrants, le rôle des ser étant FAT nr dans travail de F or à da batiées “à ce. autetur En pile à attention dés Malyache. ée, 1 ext décrdé que le travail Jus clés, ni Abo a Ne RE — STE cet ue ne ‘e 7 MS ET ne H y à forcément des espèces de peur d minerais métalliques intéressints. Les nrinerais € | d échantillons provenant principalement ( des ipealités ui va “et sulfures).;, Amboudramasima ({Carbonates) ; Mana: nirOa: (e Carbonates) ; Ambr atonivory (€ ‘arbonutes) : Ab DAtOLAE (Gus bo site» utes et sul ur: Soavina (€ arbonate ms L td za te bouts #tsulfur ndrahana (Carbonates, Tontes ces loc: li tous — se trouent ins ia ré ; munlrahana, Ftremo; et Midongy de l'ouest In. bel échantillon de minérat de Mic ” dpros ient d aurions ae du 6 Hotte. ont été trouvés Fun à Litreimo atusi que. dés échantillons " Vinpang: 1 Le secrétaire présente de très befux euh: atiti nn te. mine ras de cuivre . Dubose, de Vohémar. | s: Lin: Présid: nt donne lecture de is pokes; de M. le Dr. POSE Lnaervat re she descripticn d une ee nynvelle Puchy: prodiiuem W: endssiset Pautre: concerne fes # ssons [ossres DPILOMIGGT | 47 est. he te M. Hongseir “déjà publié fur tr: avail à | # s@ur et 16 Prés k : le qu 08e one mie pe Fu AT x Séance du 28 Février 1918 ‘ \ \ Éd PRÉSIDENCE D5 M. LE Dr, FINTOYNONT Pe ” . 3 122 \FRPE 0 à az DS. Es Ë hr FL Æ Et aient présents: MM: Berthier, Mondain Cutouiriaut, She le P. Dubois | AS Gunabous, Fe Muthuov, Andriamiti: lv, Risunitranant Lambeton, astres … .. Excusés: MM. Renel,-Heslin i HS ; _ Érpen verbal de la dernière séance est lu et Rdaptés. & Le Président donne lecture de la correspondance comprenant : 2.19 taë listé de. WE Lt ce Dr Na ss, nons fusint part de son ris dép ot . Rp ee nous Pise ses — dos la prospérité de notre Société, A È é 2, va ele ttre de M Froidevaux nous anhongunt ln vivchain de plusieurs de Se malin = vs Une te M an Gautier, di ans bg Fancien chef du service de l'Ensoi- | sx “a À ament à Madagasenr écri it çe qui suit: + YA jubais été signalé à Mau! ungascur, à ma connaissinee ar n o ee ou une arine en pirre taillée. Mais ici, où je suis, en Algérie, legénét rames ‘ crois, un se où il était mal inspiré, a a déclaré que F Algérie. # avait pas « l ill de NE de à ee crois Fe (j M pre e fn " iellem ut: dé Huit à ï RE: x : A ls 19 | -PROCE:-VEHPAUX- PS sur le Régime de la propriété foncière en Tndo Chine et une brochure de M. E. André- Bouché : Les Echos Héroïques (\'* partie 1914-1917). M. Mondain présente une critique de l'étude M. Baudin relative à l’arrivée des Hova à Madagascar. L'auteur de cette étude voudrait prouver que les Hova arrivés vers 1500 ne sont que les descendants d'ouvriers malsis amenés par des Portugais pour exploiter une _ mine d’or dans la baie de Ste-Luce. Les autres Mulgaches seraient des autoehtones, et leur kingue n'aurait que des ressemblances fortuites a zec les dialectes malaÿo-polynésiens. En fait, la plupart des idéss mises en avant ne sont pas entièrement neuves, MM. Gautier Grandidier, Ferrand et beauconp d’autres sont d’aecord pour mettre l'arrivée des Hova dans la période allant du 12e au 15° siècle. M. Ferrand, en particulier, s'appuyant sur un auteur portugais, Barros Carso, écrivant en 1597, montre les relations nombreuses des Javanais à Madagascar aux 15e et 16e siècles. e Mais, remontant plus haut, il trouva dans des documents chinois, dans une inscrip- tion javanaise du 9€ siècle, dans des ouvrages de géographie arabes tels que Edrisé, des. traces très nettes d'anciennes expéditions commereiules jaVanaises dans l'Afrique Orien- tale et à Madagascar déjà, dès le 2e ou le 3e siècle de notre ère M. Grandidier cherche à démontrer la parenté physique et culturelle des aneïe:s £ Malgaches avec les populations noires de la Polynésie dont la souche primitive est PInde. Tout c-ci répond déjà, d’après M. Mondain, à l’objection faite aux anciennes migra- _ tions javanaises en partant de l'impossibilité prétendue qu'aurait présentée pour les _Javanuis la traversée de l'Océan Indien. Il est, en eftet historiquement prouvé, par exe: que les habitants de la Nonvelle Zélande sont venus directement de l’île Karato- une distance double de e: Île séparant les Maldives des Seychelles. \ eu plusieurs émigrations indo-océaniennes à Madagaseur, celle des ves, les Seychelles et Madagascar. Ja langue primitive malgache avec les dialectes malivo polyné- oir imaginer que des lai gues aussi, netfement apparentées FR 2 Ar SuUx » AT ». ! imposés, les préfixes, suffixes, Infix s, formes des verbes ÿ mures, ete, sont un ses. LUTTE ce. sout nées d’une façon entièrement nt x e la viande du pore ne peuvent être PS POP à Fe RER ; +: f l s qu'on trouve chez des sure le extraordinaire et une déclaration nflaence musulmane à Mada gas- v aurait eu, d'après lui, bien avant l'ère chrétienne un double conrant d’émigration partant du sud de l’Asie, l’un vers l'Océanie, et l'autre mcins important versles Maldiz ? ? PTE à 4. Nr PA ! ATOS ; chez les prêtres égrptiens bien LL NE DE t ac moe. KE 4 ; : PROCES-VERBAUX 11 Séance du 21 Mars 1918 set di PRÉSIDENCE DE M. !E Dr FONTOYNONT Etaient présents : MM. Savaron, Aujas, Guédès, Fraud, P. Cambuué, P. Muthuon P. Dubois, Andriamifidy, Dr Villette, Lamberton, Räsamimanana, Excusés MM. Berthier, Hesling. Le procès-verb:1 de la dernière séance est lu et adopté. is Président donne lecture de la correspondance comprenant : — Une lettre de Pinstitut de Tiflis, nous demandant la ee 3 principaux ou- Ÿ Te concernant Madagascar et nous proposant un échange de tins. — Une kttrre de M. Viguier, professeur de botanique Eomots à la Sorbonne. KG ébrres perdit nous informe qu'il travaille à l’histoire des plantes de Madagascar et nous propose d- composer une Flore permettant de déterminer ls principales espèces. ‘Académie est persuadée qu’un ouvrage de ce genre serait fort utile, car l'une des prin- ‘pales raisons qui éloignent les colons de l'étude des plantes malgaehos est assurément l'inpossibilité actuelle de trouver facilement les nous scientifiques même des plantes les plus communes. Notre Compagnie est done toute disposée à aider matériellement l'auteur pe la publication de son travail. PS — Une lettre de M. le Dr Standing, communiquée par M. Berthier, dans laquel- ON PR de 75,6 ar ancien Vice-Président nons signale l'intérêt que DS la région de Maintira- FR no durs bien au point de vue dela lingaistique que de l’étude des sciences naturelles. — Une lettre de M. d'Emmerez de Charmoy, annonçant l'envoi d'nn lot de gué- pes dE Notre correspondant nous a fait aussi parvenir d’intéressants tirages à part ds ses travaux : Ætude sur le pourridié des racines de la canne-à-sucre ; Note relati- ve à l'importation des Tiphia parallela, pour combattre le Phytalus me : Rapport sur RER à Maurice de peines malgaches, du groupe des Scolies. ete. e ccrétaire analyse une importante Note ressée par M. Heat lieutenant com- Ph le poste de Beloha, et concernant l'hydrologie d. cette ré ‘étude géologique de l’Androy, qui fera ultérieurement lobe d une note détaillée | montre que Ja RS Go du sol est la suivante : Ne rtie nord de la région (Tranoroa, Kokomba, montagne du Vohineua) est for > mée de collines cisallophyonnes, gneiss et pegmatites, qui se “prolongent en pointe jus. qu'à Tsihombe. | _ Encertains endroits, la partie supérieure de la roche a ete désagrég ée, est alor mée en terrain sableux rouge parfois sur une épaisseur de 8 à 10 mètres. tés rivières, dont le lit est assez profond et rempli de sable n’ont d’eau visible qu’au moment des pluies et. e vent pour quelques heures seulement. Le reste du temps, l'eau, très. réduite couche même de sable. plètement arasées sont recouvertes d'une couche de sable quars ouvent mélangé d'un peu de ns UE Le HS éolien, et aont reusement horizontale, est t là de blocs de Les PA 1 tions os euses qe ia, Sins). ae | mnt au sud de la région bass, les collines d'atinisent, " roches se 5H PRÔCE<-VERPBAUX La limite sud de ces sables «développés également dans le pays Mahafaly (1) passe uu peu au nord de Ampotaka, à un kilomètre au sud de Kokomba et des marais de Tsaimilofo, pour continuer onsuite à l'est vers Ankoba, An sud de cette ligne, les roches : cristallines s'abaissent très brusquement, par faille PRES et sont recouvertes par des calcaires tertiaires et quurternaires, dont l'épaisseur totole est de 70 mètres environ au Cap Saint-Marie. L'âge de ces caleaires d'après les fossiles te j'y ai trouvés va de l'éoeène au pléistocène ; Teur partie supérieure est formée d'une couche à grain très fin mais fissurée et fendillée, et par suite très perméable à l'eau : les cxleaires sous-jicents : . sont tantôt sableux tantôt lépèrement argileux, mais aueun banc n'est assez compact our reteuir l’eau d'infiltration, laquelle descend Jusqu'à une couche imperméable, probablement coustituée par des grès caleaï.es qui se trouve à peine au-dessus dur niveau de la mer et en certains endroits ri même plus bus. Ces calcaires tertiaires out formé à l'es à l’ouest de la région cristalline de : ; Tsihombe deux vastes cnvettes dent les cer eo me respectivement Beloba et Ambo- x Pre ndro, et qui, à l'époque pléistocène étaient cecupées par des lagunes. Des sabies lines NE se déposaient au centre alurs que “à rives se reconuvraient presque partout «le sable mélangé de vase. Pendant ce temps, la rivière Antauimoro éouliut latéralement dars un vaste lit marécageux et déposait des sables rouges mélangés d’éléinents cristallonhyllius sur Fa ést construit aujourd'hni le village d'Arsbovon De. ns Pextrême sud ( ifondra, ref re Cap Sainte-Mari ), ces-calctires dot ! + la Mae est très irrégulière comme on le verra plus loin, «ffleurent etleur ER supé- : rieuro rss en certains endroits, dé ‘omposée en un sable ar wile ‘ux rubéfié. s se ternunent brusquement par une falaise très escarpée, haute de 60 à 50 mètres ; entre cette falaise et la mer s'étend une région couverte de dunes, qui va se rétrécisant us ‘a. graduellement 4 de l'embouchure du Menarandra au Cap Saïate-Marie, puis s'écarte denis * PEN LA eau de 1 côte en die moins abrupte, et finalement disparait vers l’est us eur passe ensuite en revue quelques-unes des localités où le u existe. ou du a existé et a aboutit aux remarques suivantes. l'étude de ces différents poii.ts d’eau il résulte qu'on peut diviser b Androy, au logique en six HER coreparAaut chacune à un m de :e recher- | sta ophyifiennes LEaRtisbay Toutes. les iiches e sons-sol ét étant com- LU UER les strates étant souvent relevées, on ne peu songer à les triver= © a profondeur une eu ls pothétique. I y a done “lieude taire les 2 s oû le sable rouge PRE en a une épaisseur suffisante pour le Penn ‘On cherchera à si nslen te à se Hont le Hit oùt du pt rage. De A + le a'anrait ip à lieu, et un à trouverait toute rue e de lea, RE * TROCES YERBAUX. : 13 des puits dans cette région a été étudiee en détail duns le rapport manuscrit de 1 raud, cité plus haut ; le système qu'il préconise et auquel je renvoie (galeries de prise d'eau couvertes et boisées creuxées dans la couche nquifére, offrant une grande surface à l’urrivée de l’eau, avec un ou deux bassins de réception), donnerait sans nul doute d’excel- lents résultats. Ce procédé supprimerait les nombreux puits actuels assez peu productifs en raison de l’étroitesse de leur section de base, 4° Rég'on des sables blancs marins (Beloha). Dans cette région presque rigouren- sement horizontale, la couche sableuse repose sur an substratum trés ondulé de calcaire et de marnes calcaires qui fréquemment arrivent à la surface du sol. L'eau se trouve par poches isolées, d'importance trés variable et qu'aucun indice géologique ne peut faire dé- couvrir. Si les recherches doivent être conduites de préférence loin des affleurements cal- caires, il faut aussi reconnaître que dans plusieurs endroits (Kirimosa Antsirasira), les les puits qui fournissent, notamment 4 Autsirasira, uns eau assez abondante, sont au voi- sinage immédiat de ces afflsurements. D'autre part l’eau renferme des sels minéraux issous en quantité des plus variables ; elle est legérement suifureuse (Ambondro) ou sulfatée sodique (Beloha) où magnésienne (autres puits (1). Dans certains endroits (An- tsirasira), Peau est à peine potable : dans d'autres (Andranoboka) des puits qui avaient été creusés ont été rebouchés, l'eau trop magnésienne étant absolnmeut imbuvable, même pour les Antandroy. À défaut d'indices géologiques, on a la ressource des indices bota- niques. À diverses reprises déjà (2), le kely (3), arbre des endroits humides, a été si- gnalé comme fournissant des indications. Le baoba1b également donne de précieux ren- seignements. € Partout où l'on rencontre un baobab, on peut conclure à l'existence d'une nappe d'eau à une profondeur peu cons:dérable... Li présence: des baobabs peut être précieuse pour le géographe, le voyageur ou l'indigène(4)». se 1$ quoique les renseignements que fournit la botanique soient les seuls utilisa- bles dans la région qui nous occupe, il y a lieu de faire quelques réserves à leur sujet. En certains endroits, notamment aux environs des villages, les kily ont été plantés et ont pu prospérer dans un sol relativement sec ; d'autre part ces arbres, pas plus, du reste, que les baobabs, ne sont toujours un signe de présence actuelle de l'eau,-et, en maints en- droits (Itivihitsy) Analagogo, (Antseta) les recherches ont été infructueuses dans des li- ES eux où de bevux tamariniers et de nombreuses excavatiens attestent l’ancienne existence 5 Région des sables rouges d’alluvions (Ambovombe). La question de l’amélioration d'une nappe d’eau. À n ce qui concerne le village de Be:sha lui-même où le niveuu de l’eau assez cons- tant ne Varie que d’une trentaine de centimétres au cours de l’année, il y aurait lieu des. pacer les puits les uns des autres plus qu’ils ne le sont ; actuell, ment ils sont gere au nombre de 23 sur une surface d’un hectare et demi environ, IT faudrait aussi les appro- fndir car ils n’entament que la partie tout à fait superficielle de la coache aquifére. Un puits creusé, il v a peu de temps, plus profondément qne les autres donne un débit re- lativement considérable. LEE rt Le 5° Région des calcaires (À mbalanosy, Betaibolo . sivokony). C'est la plus déshéritée : partout les calcaires affleurent, en banes tantôt fissurés par de petites fractures ou failles locales, tantôt creusés de cavités arrondies présentant certaines analogies avec les mar- _ mites de géant. (le sont ces cavités que les mfigènes utilisent comme réservoirs = Il semble bien difficile dans cette malheureuse contrée, de trouver en surface, une appe d'eau, même trés faible. Peut-être pourrait-on cependant récolter l'eau de pluie en utité plus grande, en créant des citernes, dont le fonû serait constitué par des fissures. :u dans le Sud Ouest, Ball. Ecn. 2e Semestre 19 10, p. 139.—Defort re méridio s1le de Madigaseur, Thése de doctorat 1914 pp 119 14 | PRGCES: TERRA: ; Des puits, pont donner de- l’eau en æ#bpndance, devraient percer une épaisseur de calcaire de 60 où 80 métrek (L)et rencontreraient: Alès une véritable nappe phréatique (voir ci-après : 6€ résion) + Nravail trop important pour le résultat à obtenir, étant don- né le peu d’ävenir de cette parite de l'Androy 2). ou. dt plus pourrait-on. tenter: avec prudence quelques sondages dans des points où le.cakc: ire, partiellement décomposé, s es recouvert d’une couche de sable argileux rougeâtre qui ent: être, conserve uu.peu d'ea ; . Région des dunes (Faux Cap, Antar amaitso, Beatanoy). L'eau, crinmeé: nous LE l'avons vu, a dans cette zone littorale deux origines LiRénodton À Fuux Cap: et Itomampy des puits sont alimentés par les eaux : météoriques. qui ont pénétré par infiltration dans la masse du sable des dunes, tandis qu'à. Antaramaitso et Beitanoy, elle provient de la nap- pe phréatique qui s ténd sous les couches calcaires. Mais quelle que soit son origine, C'est entre les dunes, dans les fonds de vallons les plus ee ul convient de TE chercher, Il faudra cependant éviter de. creuser trop près de la me ou ne pas s’exposer à ren- or contrer, chose qui est arrivée à Eaux Cap, de Peau innratre: amutilisable pour la boisson. Actuellenrent, cette région entre la falaise et la mer est absolument déserte, et ce- ss pendant, un peu partout, on peut atteindre cette nappe phréatique déj4 signalée par M. Care pour le pays | Mabhafaly et par M. Giraud pour l'Androv, et les pnits ïL. ‘on creu- serait n'auraient souvent pas plus de an à deux mètres de profendeur: Comme on le voit, et si l'en met 4 part la région cristaoph; Iienne, Ja vécue na p- pé phréatique s'étend. sous les calcaires. Dans les stbles qui les surmontent, onhne ret- contre que des poches d’eau indépendantes les unes des autres, et ilimentées par les pluies. 3 Il serait prématuré de vouloir dresser une carte hy drologique de l'Androy, les recherches sont encore trop peu nombreuses et les limites des nappes d'eau insuffisamment jalon- nées. D'autre part, Etat donné leur mode d'alimentation, leur étendue peut: êtreap pelée eee varier d’une année à l’autre, suivant l'importance des: précipitations itmosphér iques._ Q ue les recherehes faites récemment dans certains endroits où existaient des puits autrefois aient échoué, j Je 1 crois cependant pas à un. desséchæment général qui sérait plicable it de sa rapidité même: admettre ue cela, que des : fractures nou A se soient prete sue nombre dans les SH es sous-j" ce nts;, pur lesquelles les cuux super | nue se nappe phréatique. Cette hy pothèse astez comliquée est ique de croire saplnie his ;un dessèchement momen- jes penda ant-plusienrs-anmées, Le manque d'observations "e des Femscipnenente se fournissent les indigènes: ne (2 2. En PRES ES P 4 : Æ Pire” à Ps IT, Ve $ group Br La note se termine par an: Mal à s'nbératione sont confirmées Ï. de lle est certain, dit-il, que si it dé ente déj j4), des” ue aient près d Heu it croire, la population % «+ points di CETTE Cole tenirait principalement: - 10 mortalité inf: intile, Qu ar À gi Rate PROCES- VERBAUX Ts 2 | lleurs habitué à l’eau saumâtre, comme le palais des gens de l'intérieur l'est au goût ‘eau croupie. | moe Ce travail est intéressant au point de vue des recherches d’eau dans le sud de la Co- Jonie. En attendant qu’il soit publié daus notre Bulletin, il est décidé que de larges ex pe traits seront publiés dans la presse. a ER. . Berthier signale qu'il existe à Mahanoro une pirogue, tout à fait différente de F £ _ celles que construisent les indigènes et qui peut-être proviendrait d’immigrants, sera" intéressant de la faire monter à Tananarive pour pouvoir l’étudier, Il est décidé qu'une demande sera présentée en ce sens à M. le Gouverneur Général. os qe ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 18 heures. MAR A A 16 : S PRCCES-VLER2LAUX Séance du 25 Avril 1918 te PRÉSIDENCE DE M. LE Dr. FONTOYNONT | : \ “paiént présents MM. tu Aujas, Guédès, Fraud, R. P. Cambouë, R, P. Muthaon, R. P Dubois, Andriamifidy, Rasamimanana. Dr Vil lette, Eroberos Excusés M.M. Béréhicr, Hesling. Le procés-verbal de Fa dernière séance est li et approuvé, Es président donne lecture de la corréspohdance comprenant : 2, : Une lettre de M. Hanning, directeur d'exploitations aurifères à A botte a, in- om l’Académie que, dans la région est du district d'Ambohimanga du sud, onjtrou- ve en abondance dans les troncs de paliers une larve de colécptère dont les indigènes fu sont très friands. Ces larves rendent environ le tiers de leurs poids d’une graisse qui est sée Poe soit comme nourriture, soit Co:nime pommade pour les che- ; u l’obligeance d'envoyer un fragment de tronc Ge palmier conte- es, ainsi qu'une bouteille de la; graisse qu’elles produisent. ice Colonial accusant réception de notre dernier Bulletin le Capitaine Moreau Comtundant d'Armes de la Place de Fort. n tournois en bronze du millésime 1683. L'Aexdémie le re- pièce qui sera versée aux Collections historiques. EL de l'A. M. LH. dans laquelle auteur indique la > ans s l'Antsihanaka, As pee contre les ainaux 5 eat par l'in nent oite & M. ou Co ie te ed A es PROCES-VERB ,UX 17 CHAPITRE 1Ie Les Faits incontestables qui doivent servir de base à cette étude. Nous pouvons en compter dix : 1: L'existence de types différents chez les diverses tribus malgaehes, 2° Parnu ces différents types 11 faut admettre deux races bien tranchées : D'un côté, la race à caractères malais, comprenant les deux castes libres d'Imerina {Andriana et Hova). Nous les groupons, à la manière Betsileo, sous le nom commun Ambaniandro. De l’autre, la race à caractères plus où moins négroïdes qui comprend toutes les tribus malgaches autres que les Ambaniandro is unitè fondamentale et merveilleuse de la langue, malgré les modifications dialee. tales. e La parenté évidente de la langue malgache avec les idiomes malayo-polynésiens. 5* Cette parenté est telle qu’il ne faut pas y voir filiation de l’une par rapport aux autres mais commune ascendance. e malgache n’a pas comme le Malais subi l'influence du sanscrit. 7 Donc l'émigration malgache est antérieure à l'apparition du sanscrit dans les In- des, : qui la rejette fort loin. 8: C'hose étrange ! la race Ambaniandro à type malais est celle dont le dialecte s'écarta le plas du mulais. ; 9: Il est impossible de mettre en aa les migrations par mer à longues distances 5 dans a temps tres reculés de l’histo < Africain n’est pas nécessairement synonyme de «Nègre». Il y a en Afrique be chose que des nègres. CHAPITRE Ii Etude rapide des grandes migrations dans le monde. x Pour Ja partie du monde qui nous occupe (Océan as Afrique, Océanie) il sem- | ble la série des grandes migrations ait été celle-ci ne de Nègrilles ou Négritiens (Pygmées de Nègres et de Négritiens Are ns « de Nègroïdes (Papous 4 « de Hamites ou de foncés, ni noirs ni jaun Cette succession paraît scientifiquement établie pour l Afrique. i Does n’aurions- que pas eu à nt CES la même suecession ? CHAPITRE Il | Que disent à ce sujet les traditions Malqaches ? 2. re mière migration a aurait eu ses prete dans les me bn ne réprésoutent que la does eouche des iadigènes ayant ants actuels de l’Imérina et du Betsileo. Cette couche a été pére ca tsileo rent sous les roms es Fonokn, Gola, Lakoka. Nous } re sons anes C0! appartenaïer à la deuxiéme m'gration n uigritien moins des fs S ou tout au 5 SPP ENS | PROCES VERB AUX À * 2: La deuxiéme, certaines couchés s prinntives de type nègre. De là proviendraient chez certains de nos Malgaches des caractères plus nègres et dans la langue, peut-être, certaines tnotdgies avec le Bantou. A migration mulgneh: 5 proprément dite, origine de toutes les tribus autres que Jes a baniutée nf postéri euros. mais. dans des temps très anciens, la iiigraitois < ambaniundro (and ina et Hovr re CHAPT TRE cv Les PRUCES-YERBAUX Séance du 27 ‘Juin 1918 PRÉSIDENCE DE M. LE DOCTEUR FONTOYNONT te Etaient présents : MM. G. Fontovnont, Savaron ; M Hodékin, R. P. Dubois ; Me me R. P. Muthuon: Renel ; Fe : Sharman ; DT Villette ; Lamberton, Rasamimua- nana Excusés MM. Aujas, Hosthis : Le procès-verbal de la séance précédente est tu et adopte. Le Président donne lecture de la correspondance comprenant : NE ER 1° Une lettre de M..le Gouverneur Général demandant à l'Académie malonche si. elle voudrait faire le service de ses publications à M. Cardozo, Sous-Directenr de l'Observatoire de Lourenço-Marquès. L'Académie est toute disposée à donner satistaction #8. one ag réserve qu'elle recevra en rer des publications sc'eutifiques por- | tugaise Fe ue Vire: de M. C. Le Barbier ni quelques détails sir un carnassier du sie désigné sous le nom de “ babe by” dans la région de Ranohira (Armbohimasoa). I semble que ce soit une nu fosa rare et peu connu. L'Académie appelle l'attention ! dû ses motsbres et de ses Sn sur cet animal et sera 'econni aissante de tous > es: renseignements qui lui seront envoyés sur ce sujet. 9 Une lettre de M. Decaury. En réponse à une demand: FT avait été es notre | correspondant répond qu'il wa pas remarqué que les papillons dont les chenilles vivent Dé des plantes vénéneuses s ient plus résistants que les autres aux Hoi habituellement + utilisés sés pour tuer ces insectes. I se promet d'expérimenter à ce suje — A nous. signale ! une plaute de la tamille des AT rue nommée “ho-fo” par indigènes et extraordir: an & vénéne use, — Îl nous demande quelques rersei- sur Pi à duction à Madag: de la F quke ta ordinaire et de la * raketa ” Les } sopnes q ui possèderaient des rous ignements sur ce sujet sont priées de | faire part à à PAcadémie, — [1 nous signale enfin qu'il y à aux environs À à conséquent loin de a côte, ape. mare salée activement SAVE et . ë * Badin; ous: refait nant qué y un ioptant pus ses il ue croit pas ntile de poursuivre la ds et se réserve furne de brechnre où de livre. L'Asadémie remercie M. Pau- : ait en lui “communiquant ses preri: rs travaux, et ne pre es Pl Burean, F autorisation ae pie pur sn scale éqie malga de Mb de les recherehes nee PROCES YERBAUX 23 ‘ LA trois tombeaux, très différ-nte de celle utilisée actuellement pour ces monuments révèle une assez ancienne origine. Tous les trois ont la forme de parallélipipèdes droits, d’une hauteur d'environ 080; constitués par des tumu us bordés de pierres plates posées hori- zontalement les unes sur les autres ét maintenues par d’autres pierres plates plus gran- des, posées verticulement. Il y en x deux sur le côté est, et elles sont beaucoup plus -_ grandes que les autres. : Le caveau du premier tombeau, était constitué par quatre pierres plates soigneuse- ment appliquées contre les parois du sol et disposées en forme de parallélipipède irrégu - lier dont les dimensions étaient : argeur an chevet Dé 50099 Largeur aux pieds Om20 . Longueur... Im53 > Profondeur ml À l’intérieur de cette fosse, reposant sur le sol, se trouvait un squelette, allongé de l'est à l’ouest, la tète tournée à gauche. ; La fosse du deuxième tombeau, beaucoup plus profende que celle du premier, était He contenait lambamena actuels. æ Caveau du troisième tomheau consistait en une sorte de parallélipipède droit sdont chaque face était une pierre plate, sauf du côté ouest où étaient les pieds du cadavre. Cette fosse était fermée par plusieurs pierres plates. Les dimensions étaient les suivantes : qe Dalle formant le toit 2 Im35 Fe Dalles des côtés PEAR …… Im95 x lim + Dal ds cheval rai. ee x Om55 Ce caveau contenait deux cadavres enveloppés dans des limbamena. Leur disposition intérieure est donc également notablement différente de celle ac- tuellement en usage. La petite fosse à revêtenient intérieur de pierres plates du tombeau © 1; le caveau à grandes dalles avec ouverture à l’ouest du tombeau n° 3, ie e-reucil en bois en forme de pirogue coupée et bouchée aux extrèmités, du tombeau n° 2, forment autant de particularités intéressantes et nous reportent à une époque assez éloignés des eimps actuels et qué l’on peut faire remonter à la période des guerres civiles antérieures où toût au moins contemporaines, des premières années du règne d'Andrianampoinime- rina (1787 ?— 1810), et les cadavres trouvés seraient des corps de Zafimbazaha ; ear on sait qu'Andramasina avait été assigné à la tribu de Zafimbazaha, lors de la division du royaume d’'Andrianampoinimerina en districts et sous-districts. Les ossements trouvés dans ces tombeaux étaient en très mauvais état, quelques pare ties ont cependant pu être prélevées ; une petite nôte sara présentée à leur sujet à une séince prochaine. _ Le Secrétaire donne lecture d'une note de M. Drouhard sur une source thermale que ce dernier a découverte à Maintimbato, à environ 90 km, au nord de Maroantsetra. Cette source est très gazeuse et très chaude, car à 300 mères du point d'émergence, le petit ruisseau qui en sort est encore à une températnre difficilement supportable, Les indigènes utilisent cette eun dans le traitement de leurs maladies, > “M. Mondain lit une ote sur les prépires cerbau.r malqaches. Il croit qu'on peut remplacer le tableau compliqué de ces préfixes, tel qn on | a donné jusqu'ici; par les trois formes mi, men, et f et une nouvelle forme on, combinées entre elles et avec le préfixe ha. Ce travail sera publié dans un ue nos prochains Bulletins, R. P. Dubois rend compte qu'il a ëXaminé une Note d’un lettré indigène J. Raï- lona qui prétend que le m initial doit se supprimer dans les substantifs agents. argument ce luuteur, c’est que cet » ne se prononce pas, du moins dans ; : hova qui est le plus correct, et que d'autre part, cet m ne figure pas dans ie are : vi u : à Ms Pr ‘ à À RTE Drue » 24 PROCÉS- VERBAUX certaines combinaisons de mots éomme % satro-pampianatra ?”. Le P. Dubois fait remar- quer que: 1. beaucoup de malgaches prononcent cet » quoique faiblement ; 2. si dans certains dialectes, cet m disparait, dans d’autres, on trouve les formes renforcées de om ‘ompananatsa ” am “ ampivady ” ; 3. Petvmologie justifie la présence de cet », dans la ao des cas. Le Dr. Rasamimanana, médecin à FHôpital indi gène de Tananarive, donue lecture d’un travail sur “l’origine de la population merina ”. Tout en reconnaissant que le Tanta- ran” ny Andriana et |’ “histoire du royaume hova du P. Malzac sont des guides précieux, il indique qu’ils eortiennent beaucoup de lacunes et d'erreurs, dont il donne quelques exemples typiques. D'après Rasamimanana, au moment de l occupation française, en 895, la population merina se composait ainsi : ; driana ou noble; 2. hova ou returiers ; 3. hova esclaves royaux et eselaves des. particuliers ; 4. mainty ou noirs esclaves royaux et esclaves des particuliers ; 5, makoa ou masombika, esclaves importés d'Afrique. Se basant sur les traditions rapportées par les vieillards, l'auteur pense que les hova sont des descendants des Vazimba. Les Malgaches n'avaient aucune idée d’une origine étrangère, et ce Seraient les Européens qui les auraient persuadés qu’ils étaient originai- res d'un pays étranger. Beaucoup de familles hova se reconnaissent les descendants de Vazimba. Le mot hova (qui signifie changement) viendrait de ce qu’autrefois les guer- res civiles étant perpétuelles, les Vaineus changeuient très fréquemment de maitres et de villages. Il est décidé que de travail de Rasamimanana sera Versé au dossier déjà constitué sur l San des Malga ‘ordre du j jour Han. épuisé, la séance est leve à 18 heures et demie. L ” lVROCE: -VERBAUX 29 Péance du 25 Muillet 1918 PRÉSIDENCE DE M, LE DR FONTOYNONT, PRÉSIDENT Etaient présents : MM. Dr. Villette, Aujas, Guédès, Savaron, P. Muthuon, Andria- mifidy, Maisonneuve, Lamberton. Excusés: Me Hodgkin, MM. Guyon, P. Cadet. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté M. Aujas donne lecture à l’Académie d’un travail de M. Rusillon comportant: une généalogie des rois sakalaves du ‘oina, une liste des tombeaux où ils reposent et la traduction de leur nom posthume ainsi que les Fahitra, région où ils régnèrent. tableau généalogique comprend la liste des descendants de la dynastie dite des Zafmbolamena. Uette famille a régné sur le nord-ouest de l'Île depuis deux siècles, à partir de l’époque où le roi Andriamandisoarivo, quittant le Menabe, conquit toutes les terres situées aa nord et fonda le royaume de Boïna. Elle se divise en deux branches : les Bemazava et les Bemikisatra, “Cette généalogie, dit M. Rusillon, est aussi exacte et complète qu'il est possible de lavoir aujourd’hui, bien qu’il y ait quelques noms laissés à dessein de côté. Elle est le résultat des indications des descendauts de lai famille royale. "” : : ; La liste des noms posthumes comprend 56 rois on reines. Les noms portés de leur vivant y sont également mentionnés, sauf pour onze d'entre eux. L'auteur observe que les Sakalaves ont préféré les femmes de race rovale aux hommes n'avant qu'une parenté paternelle avec la famille D'autre part, les femmes dominent par suite des infanticides exigés par les rois, au début, quand un enfant mâle arrivait au monde. Ils craignsient = da concurrence. | | La liste des tombenux célèbres et de leurs oceupants porte sur le Doany de Bez:- vona remplaçant celui de Trongay qui était le 1% en date (1715) à quelques heures S. 0 «le Kandrany, de Mahabibo près de Majun , de Hahabo sur la Betsiboka, d’Andaotsy au snd de Marovoay de Betsiboka au nor b'Ambato-Boina. LA Rusülon dresse également une liste des Fahitra ou F ahitsv, régions sur lesquelles chaque roi ou reine exerçait son autorité. Par le mot “ Fahitra, ? on com- prend la terre et les habitants. En outre, chaque famille royale avait son lieu d'élection dont le nom lui reste. C’est ainsi que Razowly, Ralaivao et leurs descendants directs sont dits: Marambitsy. Les enfants et descendants d’Andriamanuvakarivo sont dits: Am- . bongo où Baly. : S RM M, Aujas fait suivre cctte lecture des remarques suivantes : Le travail présenté par M. Rusillon offre un réel intérêt. Sa généalogie des rois sukalaves de la branche des acte et complète. On y relève tont: fois quelques légères difté- Guïlluin et M. Bénévent Certaines dates où l'on fait appel aux souvenirs ( omis de mentionner la Reine Ketsy, vante, de | va juka Voho ” un des fils de 11 Reine Ampela ? Ce éernier est, il est vrai, Anadoany “ebserver également que le roi Einon:, devenu depuis sa mort A ndriamanatria- 1 . ; 26 PROCES-VERPAUX À _rivo, n’était pas seulement le petit roitelet d’Antonibe, çoi Eu le qualifie M. Rusillon. Son Fahitra ” où royaume s’étendait entre Îles baies de Mahajamba et de Radama (Voir Alfred Gites. Histoire, de Madagascar. envi page 225), c'est-à-dire & : : sur une étendue assez consitér able. Ce qui est remarquable pour lanona, g est que l’oc- # cupation merina en pays sakalave n’a jamais entamé sa suzeraineté, qui s’exerçait plus | paide que celle Le tous les autres * Mpanjaka ” de la côte, plus ou moins soumis aux si 4 :G ouverneurs hovi “#4 ÿ M. Guédès une cette remarque: il a connu personnellement Janona avant l'occupation française et 1l déclare que ce roi recevait en réalité es hommages de pres que tous les autres mpanjaka de la côte nord-ouest. Finona n'a jamais, d'autre part, payé tribut aux Hovas Pour le Donny de Bezavano, M. Aujas dit qu ‘aux quatre rois que M. Rusillon porte comme inbumés dans ce tombean, il conviendrait d'ajouter Andriamandikavavy RS Pre. épouse ue Anc riamardisoärivo, Andriamanaranarivo et Andriamanonjanarivo; ce Ie ter est le frère de la reine Bareravonv, M. Rusillon fait mention de celui-ci mais , Ar ‘le eite comme inhunié à Betsioky. Une vérific: tion s° imposer rat pour” ces trois rois eb6 re reine. Der it L'Académie remercie M. Rusiilon de ces Notes très intéressantes qui projettent des à Hd nouvelles sur la généalogie des tribus sikaluves Bemazava et Bemihisaira. 77 Eiles seront publiées au Bulletin. à M. Aujas lit ensuite une étude sur un point d histoire maloache. Is'agit des “Essais de frappe de monnaies et mésailes " téntés” pat la mbnirèhie _hova quelques années avant le conquête définitive de Madigasèar. Aprés un préimibule . sur le régiine monétaire de ce pays, l’xutenr rappelle, d'après le « Tañtara ni} Aadrianià » les coutumes assez curieuses relrtives à à l'enplor des Bijoux d' Re {l'faut re- connaît ; des indigènes de | *Imerina à travailler tes métiux Ces 'artisaiis ‘se CA + PORSBEQUE aient. da ns les deux castes nobles dés “ Andriavamboninole Ha Te ntiers) ët des ET , »e _# Apdriandranando ” aires: L'usage de la monnaie coupée remonte at 'rÈgne + Andriamasinavalont (1676-1710) ; de réutit plus facile éticoré le’ urétier des faux- ionnayeurs. Car la pièce fausse coupée en petits morceaux d'un | vdameni dan sika)y ca même d’un kirobo se distingüait t (fé nraisément, au A dès IVraits? “pièces. Le : souverain édicta contre les faussaires dé fortes péires d'ainên 20e 5, le Gouvernement hova songeu à fire frppur dés piècés di nionnaie pour parer, à la crise monétaire qu'il entrevovait et pour s'seurer des ressources. het contrat. avec l'Anglais Kingdon faillit être Etes ds pourparlers fürent shit en- | gagésà “Alfred Rigaud, ingénieur franc us, Ds alhient aboûtir lorsque”! ki güetr es FR éclata. L? auteur reproduit les : ci: Te ondanees échangéés à ce sujet pe M. Rigaud et le Gouverneur malgache. ['cominunique le dessin d'ane: pièce de cinq - franes à l'effigie fe’ Ranavalôni LI que Raotnarkithia, dessmatenr de M. Rigaud, de ré ee ét, le gme médèle = les deux pr rémiters aviut été rétusés — Ja Re ne 7 avai pi sôz jolie: Quelques piècés faront frappé s = à titre déchantilon—- ie Où d'peut ce trover. ‘encor e Une ge 1 mains : : Lie n ont. plus qu'un Dep AC CRE + be mentre également l'esquisse “d'une tr. fdaille commémore préparée ps minan krahi 71 ‘sur l'ordre du Prenitr Ministre en 188%: cette médaille distribuée aux sons-officiers et aux soldats qui # éihtent distingués pendant à "modèlé hi trouvé trop grand et ancune suite ne fat donnée à te projet. ure Q” un tanuse vit heté par Raïnimarovary "15hrs.," chef ï te Ran: ivalona TJ, à un de ses aides de éa np sachant écrire. nas | LS re grrdé Sn edit dans lÎmerina sont intéres- PROCES-VERBAUX ; 27: Les OT oce upaient l’'Hiucrina au moment où arrivèrent les hova qui furent désignés sous le nom de »pirenireny qui peut se traduire par rôdeur, pare _ Leur capitale était Isora. (aujourd hui Alasora) Ils étaient de petite taille, « t nlut laids. Les nouveaux venus étuient pus grands et d'une figure plus avantageuse ; ils ne + tardèrent pas à épouser des femmes Vazimba, C’est ainsi que Ratohy et Rangita épou- sèrent des ‘ mpirenireny ”. Les fils de cette dernière, Andriamanelo, devait établir la suprématie des hova sur ces vazim! a, Voici comment il ÿ parvint : 6 es vazimba étaient renommés pour leur force et leur coürage. Quand leurs enfants jouaient à la petite guerre avec les fils des “ mpirenireny ” ils les mettaient toujours eu fuite. Ur jour, ces derniers imaginèrent de fure des sagaies avec des pointes d'argile durcie emmanchées au bout de tiges de bararata. Les enfants des vazimbi ne purent résister à ces armes qui, bien que primitives, faisaient cependant plus de mal que coups de poing et coups de pied Andriamanslo informé de ce menu fait, pensa aussitôt qu'il - pourrait vaincre les Vazimba, sil possédait des armes du inême genre, mais plus résis- 3 tantes, Quelqu'un Jui signala les propriétés du fer qui se ramol ït nu feu et se Inisse alors docilement travailler, mais qui, ensuite, devient très dur. Quand Andriamanelo eut tait fabriquer beaucoup de saguies, il fit dire aux gens d'Isora “ que se souvenant de son origine vazimba, 1l voulait aller les visiter.” Ceux-ci en furent très juyeux, et au jour couvenu, ils se groupèrent « sans défiance sur la place de leur ville. Les gens d’An- ariamanelo se mêlèrent à eux et au signal de leur roi percèrent de eoups les muiheureu. vazin ba. Beaucoup furent tués, les autres s’enfairent de tous cotés et ta plupart devin- rent esclaves Andriimanelo installn ses gens à [sora qu'il appela Alasora. Peu de teinps après, il fit tuer son frère Andriamananitany, pour assurer son héritage à son Andrianjaka réduisit en captivité les Vazimua. réfugiés à RE et cs gens, ainsi ee leurs descsndants se montrèrent + ‘oujours des guerri: rs courageux. us Audriamasinavalona ils s'emparèrent du village d'Ambolnjoky et y furent RER Beaucoup de descendants de vazinba vinrent s installer avec eux. On ies per rs alers des Hanisotru. Leur bravoure les taisait craindre. Énets Voici commet Andrianampoinimerina put s'emparer de ab ohiJoky Un jour in Manisotra jouait au fanorona avec un sujet du roi hova. Absorbé par le jeu, le Manisotra se Juissa alier à dire ‘ Les hova ne pren lront jamais Ambobijoky par la force, eur les f:mn.es elles-mêmes combattront, mais s ‘ils détruisent notre riz, notre manioc ét nos » patates, nous succomberions par la famiñe ” Aussitôt son compagnon aila rapporter ces - propos à Andrianampoinimerina Celui-ci dès que la saison fut veuue, fit Saccager pres- que toute la récolte des Manisotra. Ces derviers résistèrent üne année, mais fin: lement iis durent abyndonner leur village et se disperser. Un eertain nombre se rendirent à Andri iinampoinimerina qui les install: \ à Alasoru. roi sat se les attacher; ils le servirent fidèlement et constituèrent la force prin- spa de son armée. Il leur donna des priv ilèes, les dispensa de corvées, leur fi5 fournir du riz, leur laissa leurs propriétés même quand ils n'avaient pas d'enfants, dé- fendit aux Ambaniandro d'acheter les terres de ces Mauisotra, et de réduire leurs femmes et p Eu Cauts en esclavage, cn cas de on remboursement d'un prêt, ete. n lit de mort le roi les recommanda particulièrement à à son suCcessenr ni qui Rue eut “toujours ee Here estime et leur dut d'étendre considérablemeut son n. royaume, ° . : Mais à partir de Ranavalona I, le crédit des Manisotra baissa rapidement, grâce # ed “ aux pre des tova qui craignaient de vo: r lautorité leur échapper. principale ion des hova, dit le manuserit, est d'agir de telle sorte qu'il n'y ait pas de D # OT: ait De Hs masculin, mais des femmes seulement. Si le suverain so un homme, tee il auraut de l'affection pour les Muinty, descendants des Va car ce sont eux sur- , i om fait la force des rois. Mi, au contraire, le souverain est une femme, les hova ae élui donner un époux « de leur caste, et ce sont eux, hova, qui seront heureux et 0 leur _ EI usir 2 , + PROCES-VERBAUX Il n'est pas inutile de remarquer que M. Baudin avait également appuyé sur oette idée. M. Savaron possèle d’autres manuscrits dont il promet d'entretenir l'Académie — Ces documents contrôlés par une scrupuleuse critique — apporteront peat-être quelques faits précis, dans l’histoire encore si embrouillée de l'installation des hova en [mérina. PROCES- VERBAUX 29 Péance du 27 Septembre 1918 PRÉSIDENCE DE M. LE Dr, FONTOYNONT Etaient présents: MM. Dr. Villette, Guédès, P. Muthaon, Dr, Rasamimanana Andriamifidy, Aujas, Maisonneuve, Lamberton. xcusés : MM. Guyon, Savaron. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et :dopté. Le Président donne lecture de la correspondance comprenant : 1° Une invitation du Comité Galliéni pour la cérémonie Rs D du buste du Général Galliéni qui doit avoir lieu à Tamata ze, le surlendemain du départ du Sydney. Les membres de l Académie malgache que leurs obligations professionnelles ne retiendront pas à Tananarive se feront un agréable devoir de répondre à cette invitation. 2° Une lettre de M. Viguier, professeur de botanique coloniale à la Sorbonne, de- mandant si l’Académie serait disposée à l'aider pécuniairement pour l'illustration de x Flore de Madagascar qu'il prépare actuellement. L'Académie est toute disposée à accorder l’aide demandée sous réserve que la publication du travail annoncé sera réser- vée à son Bulletin. = 3: Une lettre de M. le professeur Vayssière, Directeur du Muséum de Marseille, transmise par M. le Gouverneur Général, au sujet de Pacquisition d‘objets d'histoire na- turelle de notre Grande Ile. L'Académie malgache serait très heureuse d’entrer en rela- tion avec le Muséum de Marseille, ec mme d’ailleurs avec tous les Musées français, et est toute disposée à leur fournir, soit gratuitement soit à prix de revient, les objets qu'elle possède en double et dont notre Muséum natioual est lui-même pourvu. * Une lettre de M, Pagès, accompagnant l'envoi d'un intéressant manuscrit orné d'aquarelles de couleurs, et consacré aux vertus que les Malgaches prêtent à certaines perles, . Guédès présente, au nom de M Birkéli, de Morondava, une nouvelle étude sur les Vazimba. ‘après M. Birkéli, il fant distinguer plusieurs couches bien diflérentes dans les auochtones désignés actuellement sous le nom générique de Vazimba. Il vise donc les immigrations de Madagascar en deux grandes périodes : 1: La période Pre-iudonésienr.e qu'il subdivise en trois : a) L'époque des Bakea ou Négrilles, dont on retrouverait les traces chez les Kimosy, les 1 *e0sy cte. . ; . #) époque des Bantous., où la population négrille s’acerut d'immigrants marins et pécheurs appartenant à la grande faille Bantou méridionale. a 'énoatu touisés. Pseudo-Bantou, ou des Arabes ban 2: La période indonésienne qui daterait du commencement de notre ère. M. Birkéli arrive à ces conclusions par une étude foui!lllée des dialectes Vazimba, surtout de celui des Vazimba des montagnes. a Ces Vazimba des montagn s. nous dit-il, doivent être distingués de ceux des lnes. Appellés Beusy par leurs voisins malgaches, ils se composent, en partie, de vrais troglo- RE SUR MER à * s . in 2 dvtes différents des autres Vazimba. Ils n'ont pas la circoncision, et parlent un dialecte singulier mélangé de mots étrangers, à | di | 39 PROCES-VERBAUX mm ee - À la suite des arguments de higuistiuge, À. Bir kéi ajoute en faveur de lorigine africaine de certains Vazimba, des preuves tirées des coutumes et des traditions Il est curieux de voir M, Birkél, par une voie toute différente, aboutir aux conclu- sio: asque pi “ésentait, il Ya q elques ‘mois, le P. Dubos. dans une étude sur les imnnsra- {ons à Madagascar. Celu-'ci se PeRe sur la thèse générale des migrations nondialés, adinettait pour Madagascar comine pour l'Afrique Porure suivant + Les Nègrilies 2': Les Nègr es avec la double couche des Bantous e "des Nigri iens 3 Les : Néervides. 4. Les H. unites ou foncé Le P. Dubois avait LÉ aussi ee les Betsileo certain trait de mœurs qui parait bien d'orgine africaine (Cérémonie de l'enterrement des rois). Ï semble done que l'on soit sur une bonne pist:. et qu'il n’y ait de ‘à encour ager "M. Birkéli à la suivre Le manuserit à té confié aux membres de l'Acudémie les plus compétents en la matière. ls ne inanque eront pas de l'examiner avec toute Pattention et tout Fistérèt a 711 moe 6e P. Muthnon fuit les Lo Eater snivantes. ee l’ancien volean d Ambatolampy. — An nor “À d'Ambatoltmpy, on nid e sur le chemin, de nombreux blocs arron is qui sont des bombes et divers produi” sde proj'c- tions volcaniques Les points culiminants de cette petite : égion « de projections et de lives est le M4 Antamprnimanantoandro (1657 w.), Proche, mais cependant: isolé du gr: and . TES _nrassif de l'Aukaratra, ce centre ér uptif, comme à petit Vonto.oron: des environs «le Lananarive, se présente donc coinme une sorte de volcin El constitue mani- : Féstémient tont le relief saillant qui domine € tte ie ville au nord, et, en partie, un sud. 71 4 Les’ lives ont dû former au moins trois coulées : lune s'est ét tendue ke plus de 2 k h. vers l’est, une deuxième est allée à plus de 5 kin. vers le nord, une troisième enfin s’est étalée vers l'ouest. Outre ces coulées, le volean a aussi pro) juté ure inas-e puissante de bombes, lapilli et cendres. Ce centre éruptif ARR semble se rattu- _ cher à la troisième et dernière phase d:s phénomènes éruptt l'Ankaratra, la phase _dénonré ée des néphétistes pres a néphéline) par M. Licroix. Le caractère le rattache à la plu tpart des cônes éruptifs de la péripherie de l Ankur: atra, : : Ambohämaharony, s, re Ambohibolonilehibe le nb ALU le’ N'amosiro, ete. Sous | cnatit mes, non si s à l'Ambala vato. Une visite à ce centre- I nontra immédiatement hotre-etreur= Nous décidèmes alors de. parcourir FECOHY erte orne une dhrte de Vavavato noir us A Mparite Sur Le ras éruptif d RO — - Qu cind, de la hauieur d'Anbohimasina : \ colline | même d’: AR otre: e par la li rochn et'de Fénudier avec Pautant ons de soin 1 dau é s dans tous | 1 sens, doininant de près de } m,etpar une | ést au sud, fe la région de HA et Lo roche #es épanchée en on pente rela Elle PROCES-VERDAUX 51 La roche est franchement granitique, c'est.à dire que tous les minéraux qni la compo- sent 6nt Sensiblemert les mêmes dimensions ; les feldspaths y ont ependant un allonge- ment remarquable sous forme de minces baguettes brillantes, ce qui est assez ordinaire dans le groupe des gabbros et : es diabases. Aux environs d'Ambchimasina, tout en gar- dant ces caractères, la roche est à grain plus fin, ce quise comprend, le refroidissement ayant été pins rapide sur les bords de la coulée qu’au voisinage du centre éraptif. De l'examen microscopique de quelques lames minces, il semble ressortir que la roche est formée d'un feldspath calco-sodique où plagioclase, très prédominant, de pla- ges étendues d'augite et d’eivine, pour les échantillons recueillis sur l’Ankaramainty (ce dernier minéral ne figure pas dans les échantillons pris aux environs d’Ambohimasina). Je serait donc une roche que longtemps on a qualifiée de diabase, mais dont actuellement on fait souvent une espèce du genre gabbro. Il a semblé d'autant plus intéressant de signaler ce grand massif éruptif, si remar- quable par son étendue, son altitude, sa structure et la nature de sa roche, que personne ne semble encore en avoir parlé. Son voisinage avec le Vavavato amène à penser que les phénomènes volcaniques ont dû jouer un rôle important dans la formation si particu- Hière des chaines de cette région. M. Lamberton donne quelques brèves indications sur les fouilles effectuées cette année. [l'indique qu’elles furent entreprises au une vaste rizière située à une di- zaine de km. à l'est de Betafo. Les résultats obtenus à ce jour sont remarquables par la quantité d'objets trouvés. prie En Ce sont notamment des ossements d’'Æpyornis, d'Hippopotames, de Lémuriens, do Crocodiles ec de Tortues. L'étude de ces documents ne pourra être faite que lors- qu'ils seront parvenus au Musée de Tananarive. Mais, dès maintenant, il semble que la une trouvée est intermédiaire entre celle d’Antsirabe et celle d’Ampasambazimba. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix-huit heures, ÉSES ire ee te mm mens ous 2 32 PRCES-. EL BAUX Séance du 24 Octobre 1918 PRÉSIDENCE DE M. LE Dr. FONTOYNONT Etaient présents: MM, Dr. Villette, P. Muthuon, P. Dubois, Savaron, Aujas, Andriamifidy, Lamberton. Excusés : MM. Guyon, Berthier. Le Président présente, au nom de M. Bibeau, un fragment de ‘ hafotra ”, de di- mensions peu communes. Ce morceau d’écoree imite un grossier tissu de coton et atteint l1 surface d’une couverture de lit. Il est possible que ces productions présentent quelque intérêt économique, si les arbres qui les donnent sont suffisamment nombreux. L’ Académie malgicie remercie M. Bibeau de la bonne pensée qu il a eue de lui adresser cette belle curiosi Séaetaite présente une géode de quartz de li grosseur d’un œuf de poule, c close et aux trois quarts remplie de hHquide. Cette pièce rare a été donnée par M, l Administrateur Magnan, qui l’a recueillie autrefois dans le district de Soalala, l’Acadé- mie adresse ses remerciements à l’aimable donateur. Le R. P Timmers, missionnaire hollandais à Java, directeur de la Revue Java cost répondant à une demande de renseignements au sujet du transport d'ouvriers jav anais à Madngascar (Hypothèse de M. €. Baudin), donne l'opinion suivante : Je crois pouvoir dire qu’ii n'y à rien dans les histoires, archives, traditions malai- :#4s08, vers le 16° et 17° siècles, qui se rapporte à une telle énigration de Malais à Mada- . ire Le Secrétaire rappelle qu'il a donné des renseignements sur le même :ujet à la Société de Géographie de Lisbonne, et qu'il espère une “prochaine réponse Le P. Muthuon donne lecture de la 1r partie du (’ompte rendu | d'un voyage d’études géologiques fait avec M. Lamberton, dans le sud et l'ouest de l’Ankaratra. Après avoir donné les caractéristiques géologiques de l’Ibity et de la vallée de la Saha- tanv, le P. M uthuon aborde l'étude détaillés du bassin d’Antsirabé — Betato. , “ En quittant la sahatany. nens allons directement au nord, traversons un chainon dabitude variable de 1850 à 2 000 mètres, et redescendons dns Le bassin d'Antsirabe- x Betafo. Nous consacrons à l’étude de cette rouvelle région et en particulier, à à ses volcans, six à sept jours en tout. Le bassin d'Antsirabe-Betafo est, comme l’on sait, une région . relativement basse, entre des massifs dont l’alritude avoisine ou dépasse 2.000 m. C'est, e. au nord, ‘énorme socle de P'Ankaratra, dont le soubassement de gneiss s’élève par places à plus de > 006 m.; à l'est, c’est le haut plateau qui, à partir de lu falaise du mont ray, se relève vers le sud-est jusqu'à la ligne de séparation des eaux de POnive et de la Mania ; au sud, se développe un massif principalement formé de quartzite À va du Le mont Bi ty au ou Olotsingy, en passant par le mont Tongafeno : à l’ouest de Betafo, . tu uteurs, à au ue et abai aissée, 8 'éleva sans sue au moins à grade oo PROCÈS-VERBAUX S 53 côte orientale de Malagascar et à la grande vallée Alaotra-Mangoro, est dirigé N-N E ; 8,58. O. Ii comprend : 19 la grande fulle du mont Mandray, qui se prolonge d’Amboñiba. ry-Sambaina, sur l'[lempona, au moins jusqu'au coude de la Mandona, au S.-S. E. du mont Bitv ; 2° la vallée de la Lohiulambe Ambolotarabe, et celle de la Sahatsindrv, qu N.-E. et N.-N. à. de Betafo, qui semblent le résultat de ligues de fractures parallèles, Au reste, c’est par ces fentes ayant cette direction N.-N. E. que sont sorties la plupart des laves de lAnkaratra, suivant Fopinion la plus probable, qui est ele de M. HACTOÏX.. Le Le second système de fractures a ane direction O.-N. O,, done sensiblement per- pendiculaire au premier : c'est à peu près In direction général: du groupe volcanique do Betafo à celui du Vontovorona. À ce système appartiennent: 1° la grande faille, men- tionnée ci-dessus, qui, du nord du mont Bity, se prolonge vers les monts Tongafeno et Osetsingy, et fait buter les quartzites du sud contre les gneiss et les granites ; 2° la faille marquée par le cours de la rivière Andratsay, à l’est de Betafo : 3° les fentes par lesquelles se firent jour les sources thermo-minéräles d'Antsirabe. On peut remarquer iei que la ligne de fracture du mont Bity et celle de l'Andran- tsay constituent un+système de failles en échelon. ; ie Issu de cet ensemble de dislocations, et à une époque qui précéda de peu les premières Se éruptions de P'Ankaratra ou leur fut contemporaine, le bassin d'A atsirabé- Betafo aura désormais une histoire à Jui, une sorte de vie indépendante. L?< phases ou périodes de cette histoire, au nombre de quatre, indiquées sommairenent pur M. Lacroix (C. R. Ac. des se, 19 fév. 1912), ont été précisées par M. Perrier de li Bathie (Bul. ee Ac. Malg. vol. XII 1913 p. 199 ; Bul. économ.de Madagascar, 1915-E p. 91 ct suiv.). Je ne fais que rappeler ces quaire périodes ; j’essayerai ensuite de compléter ces indications, en insistant surtout sur le rôle et la distribution des volcuns. LS période. — Grande éruption basaltique de l'Ankaratra, se traduisant, à Antst- rabé, par des dykes orientés O.-N. 0. — En même temps, étabiissement des sources thérmo-minérales, suivant un système de fentes orientées dans le même sens que Îles dykes de basaltés, c’est-à-dire parallèlement au second système de fractures. Certaines de ces sources, celles d’Antsirabé ei celles de ia Manandona, ont donné d’abondants dépôts de travertin. ; 2 période. — Des éruptions boueuses, issues des volcans du groupe du F amoizan - kova, situé au nord d’Antsirabe, inondent la dépression et la barrent en plusieurs endroits. De Jà. formation de cuvittes lacustres, dans lesquelles viennent se déposer des alinvions à éléments surtont trachytiques, des cendres volcaniques, des couches de tour- be et encore des coulées boneuses à blocs do trachytes, Ce sont les cinérites d'Antsirabé. 0 lacnstres. de cinérites et de couches tourbenses ont nne épaisseur de 20 à 30 mètres. | Le lac ou les euvettes lacnstres discontinues devaient s’éténdre d’Antsirabé vers le nord, jusqu'au confluent de l'Onive et de FTlempona, vers out près de Betafo. l’ar places, ces dépôts sont recouverts par lus déjections volcaniques postérieures. L'épaisseur et la graude étendus de ces dépôts + volcaniques et lacustres sont la preuve d'une activité intermittente, mais formidable, des volcans trachytiques du massif du Famoizankova. — Ces dépôts avaient comblé peu à | peu les cnvettes’ laenstres; en même temps Îles seuils rocheux qui barraïent les nappes FR vers le sud et vers l’onest s'étaient abaissés, A BRetafo, par exemple, Fancien set de Ja vallée, recouvert aujourd'hui par Ja coulée du lavoka, semble être à quelques 10 “inètres au-dessous du sol setuel de la place du marché. re F érinde. — Deuxième venue basaltique de PAnkaratra et établissement des vol- Ces couches alternatives d'alluvions 3° périnde._ | d'Antsirabé-Betafo. in Rene et Mia À ce moment l'Ankaratra envole Vers Antsirabé deux conlées basaltiques principa- nrrbaent à dévner an. réseatt hydrographiqua sa forme actuelle et notamment Ja masse des eaux vers le ccurs de la Manandona. L ps, plusieu spression lacustr.. k É L + 7 FM LES eurs lignes de voleans viennent accidenter la partie occ denta- | Juçustr…. C’est d’abord l'alignement volcauique Sambaina 34 PRECEs VER®AUX DT RON PAS LE PORT PSP POS S SS RE VE MES MAS a, orienté N.-N. E. (les quatre volcans ne sont pas tous du même âge: l’Ambohitsokina, au relief plus effacé avec ses produits de pro- jection très altérés. semble notablement plus ancien. : Ils n’ont pas la même forme ct ac-usent des modes différents d'activité 5 mais ils affectent une remarquable unité de direction, et leur ensemble constitue une ligne d: relief qui sépare le bassin de la Manan- dona de celui de l’Andrantsay : ligne de partage des eaux relativement récente et ar&ifi- cielie, comme on voit, — Le Sambaina seul sémble avoir donné une coulée qui, vers le sud-ouest, eouvre les hauteurs de Tavonarivo. — L'activité de lAndraïkiba s’est épuisée probablement en une explosion unique, qui a eréé le gracieux bassin aux eaux bleues que l'on consait ques comprend les voleans Ankitsika, Ambohitramponga et Fasina, ee curieux Tritrivakelv est nn peu en bordure dé cette ligne’ volcanique : c'est un cratère d’explosion, dans le genre du Tritriva ct surtout de PAndraikiba: il a l'aspect d'un gigantesque chaudron, de quiques 300 m. le dinmètre et ce 60 im. de profondeur ; il s'ouvre vers le milieu d’une dépression presque plate, que ses parois d'uninent de ; queljues mêtr.s seulement. Une nappe d'au sins épaisseur en occupe le fond très plat. La deuxième ligne volcanique, plus hypotaécque, comprend l'Ambolhitsampouna et le Mahatsinjo. ; Ambohitsampona (2.119 m.) et le Fasina (2.153 m.) sont les géants des volcans de Betafo : il font la jonction entre ces derniers et li masse-voleanique d« FAnkaatra. — Le volcan Ambohitramponga est renia rquable par la masse de matériaux meubles, eendres, lipillis, fragments de gneiss, ete, qu'il a donnée. La plupart des autres voleans de Betafo sont répartis sur deux lignes parallè'es orientées O.-N.O, et jalonnent aussi vraisemblablement deux fentes suivant lesquelles - nn effondrement dut se produire, préparant 1 vallée de PAndrantsay. C'est, an sud de la vallée, l'alignement Angilofotsy — je ne éite que les termes les plus saillunts d’une série qui parait très continue, c'est, au nord de ki mène vallée Falignement Ambohima- ro-lavoko-Antsifotra, qui seinble bien aussi compre:dre, plus au S.S, E,, l’itivo.—: Le Lambaivn, situé sensible nent:sur cet aligriement, est ainsi au point de croisem-nt de deux lignes velcaniques de directions p‘rpenleulaires ; chose plus remarquable encore, le point de croisement des deux lignes voleaniques, perpendiculaires: elles ‘aussi, Antsifo tra-Tavoka et Ambohitramponga-Masina, porte les deux volcans jumeaux d'Ambohimaro: et d'Ankitsika. À Tor p Citons quelques particularités ‘propres à qnelques-ans de ces voleans. Ceux du fine sud de l'Andrantsay ne semblent pas avoir donné de coulées, au moïns importantes : ON observe surtout des produits de projection. Le pittoresque dyke-piton du Vohimalaza, . qui domine l’horizon sud de Betafo, est à peu de chose près dns le prol mgement de est | alignement volcanique du sud. Parmi.les volcans du flane nord de lAndrantsay, le Tavoka et l’Antsifotra sont remarquables par leurs coulé»s: celle du Iavoko s'étend au D , jusqu'à 7 ou 8 km., dans la vallée de B:taño, an delà de Ranomafana. En amont, et jointement sans doute avec une coulé: venue de PAntsifotra, le coulée du Tavoka lée de F'Andrantsay : il s’'ensuivit Hi formation d'un ae sar l'emplaee rent des. Maritumpona. Les anciens niveaux de terrasses de ge lie s observent à diver- auteurs au ne en contrebas de favonirivo. L'existenes de ce Lie ne fut proba- Le Ne A 00 MER do ee 1 pas de bien longue du E* ssh blement pas coulée, soit à les exiux ‘d \ # ur PROCES-VERB AUX 4 SR arborescente, faune plus riche et plus variée. Comine l'a démontré M. Perrier de la _ Bathie, il semble bien que cette faune ancienne a été détruite par l’homme, nouveau Sur venu, soit directement, soit indirectement, par la combustion de la forêt, 0 Parmi les volcans d:: li région, quelques-uns, en petit nombre, sont en dehors des alignements mentionnés ci-dessus : tel le Vohitra ou Vohidronono, dont la silhouette pe - originale, ne contribue pas peu à donner du pittoresque à la capitale du Vakinaukaratra ; + HA _ telencore l’Andrefansaranhy, non loin à l'est de Betafo, remarquable par ses petits eris- LUEUR taux d’olivine et des fragments d'augite arrondis et d'apparence roulée. “+ La vallée de Betafo doit aux volcans. qui l’entourent uu cachet de variété et d’origi- _ mulité, une remarquable fertihté de ses rizières et de ses terrains de cultures. Il ya le æ revers de la médaille: ce sont les tourbillons de cendres volcaniques soulevés par le vent he d'est que rendent plus rapide et plus violent le rétrécissement de la vallée et l'appel d'air de la région occidentale plus chaude. : : L'heure étant avancée, le P. Muthuon continuera la lecture de sou compte-rendu _ dans une séance ultérieure. x La séance est levée à 18 heures et demie. L Fe Li 26 PAS ÉS VÉRDAUX Séance du 28 Tovembre 1918 | ee PRÉSIDENCE DE M. LE Dr FOXTOYNONT. _ Etaient perte :- MM. Guyon, ne Viliette, Decary, P. Muthüon, Aujas, Mondain, 4 Sharman, P. Dubris, Carougeuu, Andrianufidy, Dr. Rasamimanara, dar res Exeusés : MM. Berthier, Savaron. A er : ce procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. M. le Gouverneur Guvon, Secrétaire Général du Gouvernement général, assiste à ha sÉ1nCe. Le Président Jui exprime tout le ph sir qne l'Académie m: algache éprouve _ revoir un de ses pre niers fondateurs. M. Guyon, répondant aux souhaits de bienvenue qui lui sont adressés par le Pré- | sident au nom de l’Assemblée, dit tout le plaisir qu'it éprouve lui-même à se retrouver varmi les membres de l'Académie, au nombre de:quels il compte de vieilles er sincères RD "ess Les nom res années Scnulées depuis ie moment où, trop rarement d'ailleurs, FU Se il pouvait participer à ses travaux, n'ont pis: amoindri les smpathies ancient es, ni le vif ie tér êt au ia te porté à Académie malgrche.. oque le souvenir affeetionné par tous à Madagasear de l'illustre fondateur de V'Acdbnte, fe Me Général Galliéni, qui axait atturhé à l'œuvre à laauellle il Favait con- _viée une primordiale iruporta mce. Les recherches savantes de l Académie malgache en matière d’éthnologie, d'érapnphier d'histoire du passé de sciences vaturelles, avaient ME paru au fondateur présent er un Vifintérêt d'ordre à lu fois seientifiqre et pratique. lt = RE ent rs que. pour Fœuvre PR d'un pays, la koune politique était intime à connaissance des populations, de leurs origines et de leurs traditions: M: Guyon rappelle L le souvenir des disparus : M. July, le Dr. Lucaze, mort à Père Roblet et, par mi ceux qui ont quitté la Colonie, le Dr. Standing. nan le Sécrétaire Général ajoute quelques mots sur l'assurance qi ne terprète Yu unter Général Fchrameck, qui sent tout lintérèt qu” A LES intenir et aider des institutions cvinime l'Académie. malgache, et ü tee. uom du ur ais Li assurance. Fe peut SA a sur sent d: ie. pre L 1 & TE ÿ der nement son de ; Cas Sportise à nous. officiel ‘ : | | on de EE dette ur i initial 10 PROCES-VERBAUX 87 devant certaines racines, pour former des substantits personnels,en suivant larègle du changement de lettres. Ainsi : Fangatrka donne mpangataka l'anoratra donne mpanoratra Hahy donne ngahy, de là: gahv, rangahy, leingahv, e 3. Une lettre de M. Dupré, : à À mbohibe pee de Tuléar) informant qu'il a trouvé, sur un récif de sa région, 26 canons en fonte, provenant probablement du nanfra d’un bâtiment ae guerre armé en croisière pour pourchasser les négriérs. M. Dupré s'offre, si la Cslonte veut faire transporter ces reliques au Musée de Tananarive, de les retirer du récif où elle gisent depuis pe urs siècles. Il signale, en outre, qu'il existe, dans sa région plusieurs gisements de Acndémie malurche reme Se OR ET M. Dupré de lui avoir signalé ces intéressantes trouvailles et se propose de prendre les mesures nécessaires pour en tirer parti. 4, Ure lettre du Secrétaire du Comité d’études historiques et scientifiques de V'Afri- que «ecidentale française, proposant l'échange de ses PRORANRRS avec celles de lAcadé des mie Malgache. Fi Ce Comité est chargé de coordonner les recherches entreprises sous le patronage ; du Gouverneur Général et d'en centraliser les résultats. Malgré les cireonstances défavorahles provenant de l’état de guerre, il a publié, en 1916 ten 1917, de ‘ux volumes, comprenant chacun plus de 300 pages et contenant des articles de zoologie, d ‘agronomie de linguistiqne, d’ ethnographie, d'archéologie et d'his- toire, Deux f 1séieulès d'environ 200 pages chaeun ont déjà été publiés dans l’année ten cours. ce propos, le Président remarque qu'il + a ane quinzaine d'années, grâce à l’active et intolligente impulsion de notre see Galliéni, Madagiscar était une colonie qui pu- bliut be aucoup, Aujourd'hui, als sou: €: rapport, beaucoup déc! iu. is publications par) its ‘fortement 4 Fe ' PROCES VERBAUX 13 Gndulés, Deux eoupes prises à Na nandria et [tilihitsy, détaill nt la composition de ces sables. Les alluvions anciennes, particulièrement bien représentées duns la basse vallée du Menarandra, ont une quinzaine de mètres d'épaisseur et renferment des débris de vertébrés subfossiles. On doit rapporter aux alluvions anciennes, les roches très dures formées d'un ciment blane de boue de tanifotsy, englobant des grains de quartz, qu'on trouve en diffé rents endroits dans le lit des rivières (Maririny, Manambovo). Les formations subac. tuelles et actuelles comprennent: 1° les alluvions modernes ; 2° des bancs de grès et travertins, inclus dans l’épaisseur des dunes &intéressants en ce qu'ils indiquent qu’il y ‘eut autrefois dans les sables une circulation d’eau assez active. l'eau qu'on rencontre “aujourd’hui à Antsisavy, Reuutingez, ete. se trouve subordonnée à une épaisse couche “de grès tendre qu’elle à cimentée, grâce au enicaire qu'elle contenait en dissolution 53 3° les matériaux de remplissage des petites failles du plateun ; 4° les grès récents actuels en bordure de la mer. irès avoir donné quelques itiréraires géologiques reconpant les principales forma- tions étudiées, l’au'eur conclut : # L'histoire géologique de P'Extrême-sud peut se réen- ‘mer de la manière suivante : La mer tertiaire, recouvrant les éléments cristallophvlliens “dans leur partie la plus basse, c'est-à-dire au sud de 1 ligne générale Ampotaka, “ Ambondro, y déposait des sédiments calcaires, pendant que la partie nord du district “se trouvait définitivement émergée à son tour ; puis, au début du quaternaire, il se forma, sur leur emplacement, un vaste lac aux eaux parfaitement douces où vivaient “ lemnées, planorbes et paludines ; un retour de la mer amena alors le régime des forma- “ tions saumâtres et des lagunes de Beloha et d A rbondro. Enfin, à nne époque relative “ment toute récente, cette formation lagunaire s'étant asséchée par suite d'un exhausse- “ment du sol, la mer se retira complètement, mais commença à ronger peu à peu la “côte qui s’étendait alors plus au sud qu':ctuellement; il en résulta successivement la “ grande falaise, puis, par suite d'apports aidés par les coraux, L1 bande de terre entre ‘la falaise et la mer, que les dunes recouvrirent peu à peu, per.dunt que latéralement, “le Menarandra, creusant son lit, parvenait à percer la falaise" ; re : nfin, un chapitre, consacré à l'étude de la météorologie du district de Tsihombe, €mprend un résumé d'observations dont le détail x été envoyé à Observatoire de Tana-- narive. : : : : M. Aujas rend compte des recherches qu'il a faites au sujet des rois sakalaves du Boini, objet de la dernière communication de M. Rusillon. I a pu se procurer auprès de M. Houssart, Garde principal, chef du poste administratif de Mitsinjo (distriet de Soalila), des renseignements qui confirment ceux qu'il possèdait déjà sur le Doany de Bezavona. M. Houssart a, d'ailleurs, dressé un tableau généalogique des mpanjaka de la dynastie Zafinivolumena qui parait sérieusement établi. Il s'accorde avec celni de M. Rusitlon pour beaucoup de rois ; il en diffère pour quelques-uns, surtout dans la période Contemporaine. | « ir Pour le Dons de Bezavona, M. Houssart ‘oune le nom de huit rois ou reines inhumés dans ee Mahabo, au lieu de quatre mentionnés dans la liste de M. Rasillon. 11 indique que Je Doany de Mitsinjo ne renferme pis de corps : il contient seulement — om e reliquaire — les ongles d'Andriamanaranarivo, arrière-petit-fils de Ravahiny. M. Houssart porte le roi Andriamamonjirarivo, frère de Bareravony, comme en- _terré à Bezavona et non, comme l'indiquait M. Ruxillon, à Betsioky. ner | Il signale, enfin, le Doany-d’Ankaranantsa (baie de Marambitsy, à l'Ouest de Sakoa- Mancra qui contienc ait les corps de huit mpanjaka descendants directs d’Andriantsolo (Andriamanavakar.vo). Le : Des ne : Le travail de 3. Houssart mérite d'être signalé à l'Académie, “es renseignements qu'il contient ayant été puisés auprès des mpaujak: de la région de Soalala, notamment auprès de la vieille reine Berernvony et dn mpanjaka dotsv, arrière-petit-fils d'Andrian- _tsolo, qui ont leur domaine dans 1 Ambongo (Ouest de la Mahavavy à Ë _ La différence importante qui cx ste entre les deux généalogies que nous comparens à \ 44 PLOCES-VÉRIEXO - PR Nr Me CET résidé en ceci ; M. Rusillon indique evmtme auteur commun des Beurazava le roi Ardrii- mihotsinurivo qu'il pr'isente, comme un «es entants d'Aédiianmboniarivo, #lors que M. Houssart donne à ce dernier quatre eufants seulement et qu'il fait partir la branche uiñée des Bemazava d'Andriamatindriarive (ou Andriam: tidriari vo} ot ee | … En outre, il n'y a pas accord entre eux pour Hi descendance d'Andriamahatindrin- rive, à qui M. Rusillon donné sept enfants alors que M Houssart lui en attribue six. C'est de l'un de ces enfants, Audriamia votrarivo,; que M. Foussart fait desvendre tous les Bemazava dont Mukoa. Tsiurasso, Ketsy. mipela, Voho. etc. À ect Andri ina votri- rivo, M. Rusillon donne un enfunt, Maka, qui na pas régné et Qui n'a pas eu ‘de des- On relève encore nne différence dans la descendance dé” Ratarabolamena (Anilriani- à: . F4 . k Lw “ TE se À : fefarivo) qui est tiès nombreuse dans le tableau de M. Rusillon, alors que le tableau lisse provisoirement Ce Côte: roches érnptive basaltes t ne tement uue cause tectonique, fut qu établit, par ail A ST ES re 19 Lu . A SE l CA ae . + 4h ; a continuité de cet accident et les UTIES HN we. # HS PAU RL LES Pan de 14 Fe AE RE. est Le éprsé, la Srines est er és ddix huth u-esct demie. AE 5 e M NP Fi | ei 4 + rh 7e Ë à Fa EU # ÉD Ur PROCE:-VEREAUX 45 ; + Séance du 23 Jarvier 1919 PS PRÉSIDENCE DE M. LE DOCTEUR FONTOYXONT, Etaient présents : MM. D' Villette, Fauchère, Decary, P. Muthuon, Aujas, Aniria- mifidy, Lamberten. xcusés : MM. Guyon, P. Dubois. D : Le Président souhaite la bienvenue à M. Fauchère et lui dit tout le plaisir que le classer du corps dn malade qu'il tourmente, : 4 - ie Best naturel que les Hovas âchent d'obtenir la pro'e:tion de personnages aussi puissants, et même leur assistance dans les circo 1Stances importantes. C est jour cel UE l s off prières, soit près de certaines pierres, soit an sommet des montagnes. Oninvoque aus les Vazimbas au cours de certaines cérémo- 7 nies désigné s sous le nom de “ Sanatra ”. Enfin, on peut, en ereusant un petit étang, capter en quelque sorte es des opportunes de: cos rouges où de héliers. é nee Fun terminant, l'auteur fait remarquer que ces a Var 5h . “ = — = = nid A 3 LR 7 LA ar! ® = + je 5 © FR Pr LA re. = =, - FA À Ée os a he Le de botanique 46 . ‘ _ PRUCES VERBAUX . et des terrains gneissiques) caractérisées chacune par des plantes spéciales et donne la hste de ceiles sur lesquelles il a pu faire des observations. Il étudie en détail notamment 'Opuntia Dillenei où ‘ Raketa ”, Euphorbiacées dont l’Extrème-Sud offre de nom- breuses espèces encore incomplètement connues, et les aloès, qui comprennent plusieurs espèces nouvelles et très ornementales dont il donne la description détaillée. Dans le chapitre consacré à la zoologie, M. Decary étudie spécialement la coche- nille qui fournit le lokombitsiky ”?, gomme laque très abondante dans le district de Tsihombe et qui pourrait être #mployée. iodustriellement. Une fourmi qui vit aux dépens de cette cochenille et se nourrit de ses déjections, a fut croire pendant longiemps que c'était elle même qui secrétait la gomme laque. Lokombitsiky ?” signifie en effet : cire de fourmi. + Les coquilles marines présentent un intérêt particulier, car elles permettent de se rendre compte qu? ‘au point de vue malacologique, la pointe sud de Madagascar semble le ; lien de transition entre le Cap et Bourbon... Dans du sable coquillier recueilli près du ap Sainte-Marie, il a été déterminé 80 espèces : toutes se rencontrent également au Cap, à la Réunion et à Maurice, b aueoup dans la partie Sad de la mer Rouge, une Va jusqu'aux îles Wallis, et plusieurs vivent aussi en Nonvelle-Calédonie ” L'auteur étudie ensaite l’origine historiqne des tribus peuplant le district de Tai- hombe. Elles sont divisées en trois grands groupes : les Xarimbola, dans l’extrême-sud, is peuvent être considérés comme Tes plus anciens habitants du "avs of Sont peut être ntochtones ; les Mahafaly des rives du Menarandra et de la région d’Ampotaka qui ds dèn des Maroserana venus du Menabe ; les Antandroy qui “peuplent le reste du Û district et viennent en partie des tribus Zafimeniry du Menabe, et en partie de la tribu bara des Zafimarozaha de la région de lAntaivondro. Vers 1830 eut lieu l'invasion hova qui laissa peu de traces de le district. Les Hovas, venus de Fort- Dauphin, ne dépassèrent pas Andriamirava, où ils furent battus par les Antandroy, et durent retourner à leur point de départ. ecarv parle ensuite des incidents qui eurent lieu en 1915 et 1916 et turent causés par les exactions d une bände importante de € sadiavahy » ou voleurs de bœufs qui avaient établi lenr quartier général dans les rochers d’Ambohitsy, au nord de Ko- koinba. Après la prise du repaire et l'envoi de quelques patrouilles énergiques, les Ka- diavaby se soumirent et le calme revint dans la région, qui ne fut plus troublée depuis. | s mœurs et coutumes des Autandroy sont étudiées ensuite, Le vêtement est réduit à sa IS simple expression ; les ornements consistent en quelques bijoux colorés de cornaline, et surtout en beaucoup de graisse de bœuf dont hoinm:s et femmes aiment à se couvrir la chevelure. La nourri riture est surtout végétarienne, l'Antandroy ne man- geant guère de bœnfs qu'à Poccasion de sacrifices ; la boisson est une mixture innomable ecueillie s uvent dans les mares à bœufs oa les € ranovato », et on comprend que FAn- tandroy ne la gaspille pas ponr sa tofloite : : une des tribus du sud-est du district ne nee porte t- -elle pas le nom de &« Zafitsimiandro » ? c’est-à-dire € ceux qui ne se laveut pas » ! L'habitation de l’Antandroy est décrite en détail ; ell: est enfermée dans le pare à bœufs qu'entoure une haie de « raketa » plus haute qu'elle. « Un aboïement de chien ua peu de fumée, ou encore, pendant certains mois, les longues herbes plantées en terré auxquelles l'Antandroy suspend les paquets de mais qu'il a récoltés sont souvent Îles suis in lices qui révèlent Pexistenre d’un ÿ illage ». Les Antandroy ne sont nullement nomalés comme on la parfois p: étend u. S'ils ont, il est vrai, des déplacements fréquents, ceux-ci sont, en réalité, STRPA L’Antandroy est rattaché à son pays par un lien extrémement fort, le tombeau ni ancêtres, autour duqé el il ponrra graviter, mus dont il ne s s'éloigneru pas ” Ju paragraphe est consacré à l'étude de la famille de V'A ntandroy, qui est Fes game et prend autant. de lemmes que ses moyens lui permettent d'en entretenir, L'aseouche- _ ment, qu a toujours lieu us He brousse et jimais qu lo ce doune lieu à à ox x Dre se “ Les funérailles sout r occasion rune vé iritahle fête qi dsbts. par la bo “ssion du. us eu rès la mise en ee w none M de ent en. PROCES-VERB \UX 47 pierres, est édifié par les parents et amis du défunt, qui, pen lant tout le cours de cette construction, abattent des bœufs dont les corn-s seront off-rtes au mort. L'édification du tombeau dure quelquefois très longtemps: il fallut six mois pour terminer les funé- railles du roi Mahataly Tsiampondy, et 709 tèts, de bæuts ornent aujourd'hui son tom - eau. Quelques lignes sont consacrées aux vols de bœufs, auxquels lAntandroy passe trop de temps aujourd hui encore. L'enfant n'y est-il pas, en quelque sorte, voué d'avance par les paroles que son père, dans certaines tribus, Ii dit peu de temps après sa nais- sance: “ Tu sera fort situ es voleur, tu ne manqueras de rien. * Et une calebasse de graisse provenant d’un bœuf volé n'est elle pas un des plus berux cadeaux qu'un homme puisse faire à une femme ? Les jeux et les danses, puis le chansons, les proverbes et les légendes des habitants du district du T'sihombe sont étudiés ensuite, Les dessins et les sculptures dénotent un art très rudimentaire chez l’indigère, qui en est resté aux premiers éléments, c’est à-dire aux lignes droites ou brisées. La ligne courbe et les statuettes n'apparaisseut que dans les colonnes funéraires, ou sur quelques bâtons sculptés, qui sont imités d’autres tribus plus avancées. 1 . Les Antandroy, dont la religion est d’une très grande imprécision, croient en un Dieu tout puissant, Zanahary, ainsi qu'en un grand nombre d’autres divinités secondaires. Leur prêtre est 1 ‘ Ampisorona où “ Mpisoro ”, dont les fonctions consistent à accomplir des sacrifices sur là “ hozomanga ”, sorte d’autel sacré dont il est le gardien. M. Decary décrit avec détails une de ces cérémonies. Puis il parle longuement des objets fady, des superstitions et des sortilèges, et donne des renseignements sur Ja mé. decine antandroy, aux pratiques bizarres, auxquelles préside l Ê ombiasy ” ou sorcier. nfin, ce chapitre est complété pur l'étude de l'organisation sociale de la tribu qui a déjà été traitée par le capitaine Defoort, et que M Decary re rend brièvement en don- nant quelques détails nouveaux, notamment sur la responsabilité: individuelle et collec- tive dont l’Antandroy a une notion très étendue. C'est ainsi que “ quand les traces d’un bœut volé conduisent aux alentours d’un village, c'est aux habitants de ce village à ‘découvrir le voleur ou à prouve: que les traces dépasseut leurs demeures et se continuent au loin. Faute par eux de fair: cette preuve, ils sont s didairement responsables, et doivent remplacer l'animal. Telle est l'ancienne loi coutuimière autandroy régissant les vols de bœnfs: on voit qu’elle ne ressemble guère à celle que nous leur appliquons maintenant !? né 2 nr ; LR - L’erdre du jour étant épuis£, la séanee est levée à dix-huit heures. * =: x 4s PRICES-VI RBAUX Séance du 27 Hévrier 1919 PRÉSIDENCE DE M. LE Dr FONTOYNONT Etaient présents : MM. D' Villette, Aujas, Andriamifidy, Dr Rasamimanann, P. Muthuon, D' Salvat, Maisonneuve, Eambertoi. Excusés : MM. Guyon, P..Cadét: Le Président informe l Académie que, par arrêté du 16 février 1919, les nomina- tions de MM. Lamberton, P. Muthnon, P. Dubois, Dr Monnier, Perrier de la Bathie, Sharman, comme membres titukures, ont été approuvées par le Gouvernement Général de hi C ofie, Il est donné lecture de la correspondance reçue comprenant : 1° Une lettre de M. Speyer, colon à Ampanihy, annonçant l’envoi de divers échan- tillons, notamment de belles plaques de mica (phlogopite), graphite en gros morceaux, minerai de fer, ammonite ét une dent d’une espèce fossile de requin. M. Speyer annonce d autres envois de sa région, L’Académie lui adresse ses remerciements. 2° Une lettre de M. de la Motte-St-Pierre, demandant dans quelles conditions on pout a partie de notre assemblée. ; . Aujas donne lecture d’une lettre de M. Rusillon an sujet de la liste des rois sa: SE as dressée par M. le Garde principal Hou:sart. L'auteur reconnait qu'il est très difficile de dresser une liste complète et ne varietur de ces souverains indigènes et il n’est pas de trop du concours de plusieurs chercheurs pour arriver à un résuitat satisfaisant. M. Lamberton à présente quelques documents provenant des fouilles faites à Morara- no, aux environs'de Betafo. fouilles que l’Académie fit autretois à Ampasimbazimba ont révélé toute une faune d'anciens Lémuriens, actuellement disparus, et intéressants par leur grande taille et la singularité de leurs formes. Les fouills faites à plusieurs reprises aux environs d’À Antsirabe ont été beaucoup moins riches en grands Lémuriens. A jé os nt, les Archaeolemurs ont été trouvés en assez grand nombre. À Morarano, il a été trouvé plusieurs ossements qui doivent être rapportés aux grandes espèces de Lémuriens de l'ouest. Plusieurs fragments de maxillaires garnis de dents appartiennent à des Wegaludapis et probablement à M. Grandidieri. Des eubitus et des radius doivent être rapportés, sans doute possible au genre Palueopr opithecus, et vraisetiblablement à P. maximus. Si ces documents ne sont pas des nouveautés, ils ont (NL ndant leur intérêt, car ve montrent que les Megaladapis et _ Phone Re e # uvançaient plus vers l’est de Pile qu'on avait pu le croire jusqu’à es Archneo!'emurs furent aussi trouvés à M rar: no. Ils sont ei dans Les oi de nos fouilles, par un assez pr nombre de _ dont plusieurs crân?s. a plupart de ces ossements doivent être rapportés à À. Ædwardai. Unscrâne, cependar t, : présente une particularité rem- rquable, est que le milite prie 20 dents au lieu de ë, Le qi fe le nombre habitnel dans cette espèce. Les deux dents Me ones sont sPe “a ess molaires po cd ae et la dis 49 PROCÉ3-VEBBAUX orbites, allongées de haut en Hs , sont plus fermé:s que dans les autres crânes d’Archaco- lemurs. Ces particularité : justifieraient peut-être la a er d'une espèce nouvelle ; mais 3 tané donné la grande variabilité d'jà constatée dans les Lémuriens AE malga - ae ghes, ilest plus prud nt de considérer ect animal comme une variation du type À. ar dxii, en attendant la découverte de nouveaux documents. AS ‘ordre dn jour étant épuisé, la séance est levée à 18 heures, + 5 1 l à L2 * Li nl } 1 3 , * n ‘ | ni ‘ x 1 ‘ À f L q " le LI ge : J \ à 3 "4 * ” + él x a # ï ÿ k à , » 4 s “ = + *. é IH NOTE. | — On s’est eforel de ne un peu d la saveur primitive de ces documents — documents d'âme encore plus que d “Histoire, — un peu de l'allure naïve et populaire de ce parler des ‘ anciens ? ne ec % répétitions, ses bizarreries, ses armmbi quités RTE et ausst ses trouvailles d CXPresSions heureuses. : sai “ 76 A UN CHAPITRE DU TANTARA DU P, CALLET II° PARTIE is que Ralambo eut invente" (1) L'lmerina, rit jusqu'au moment où .Andria- masinavalona. lacheva en À districts. ; CHAPITRE I Ro Andrianjaka(2) ie ù Tananurive * I. C'est Andrianjaka, époux de Ravudifo, qui aequit toutes les montagnes du Nord. Her A Foie et Mamiomby et Ambohipoloalina et Ambohitsoa et Ampananina et | Mangabe(3). il les acquit, du temps où il régna à Ambohimanga. — Andrianjaka, - époux. de Ravadifo, engendra Andriantsitakatrandriana [son successeur t, en ce temps-là, Audrianjaka alla vers le sud pour prendre Alaanga sainte(4), A -a6n y habiter, et pour combattre les Vazimba(5) d’Alamanga. Et uné fois qu'il fut de ee _ arrivé à Aubonitianx, au nord de Laznina(6), 1l y eut une ae qui conduisait des _ femmes esclaves venant de laver du rofia(7) ; et les serviteurs du prince la virent, Alors ils dirent à Andrianjaka : Eh! Prince ! 11 y a une belle femme là-bas ! ?” Andrianjaka _ dit: “ Aïlez et prenez-la moi. ?” — Alors les serviteurs partirent: sen allant à la femme ; et les servitenrs dire nt : : # O femme! D'où venez-vons ? ” —- Les esclaves répondirent : “ De laver du ro ofin. ? — — HC'ests pour savoir seulement, dirent les serviteurs... ; cepen- à vous. ” — Pour quoi faire ? dit Ja femme. il co bréfide Madame. ? Mrs SL: prince. ? Quel est ce ‘ Andrian njaka qui vient de là-haut, au nord, de cette ville nt les serviteurs. se Si Andrianjaka est prince; moi aussi je ui ”, dit la femme. ke és vi inrent pour Er . et alé ne voulait pas, la met il FE tez-la dans vos bras, vous autres LE il É: va de sa vortèrent FER jéurs bus s cet + “NÉE Roues: de Se rsonné à père-et imère et on ne la laisse pas prendre conseil ? Ye Voyez } p. 151 ce qui concerne. Andria mpan: ras ke sau relle et qu'on peut. déposer sur le chemin ? (9) — Alors la GTS c'est est à Lusaina A il demeurait 3 3 — "ct se uote Are UN CHAPITRE DU TANTARA DU P, CALLET «1 Se II. — En ce temps là, Andrianjaka partit pour le sud vers Alamanga. Et ce fut en venant par le coin d’Alnhamady-de-la terre 2] qu'il chste [à la ville]; — alors il campa là, c FU ily avait des Vazimba dans la ville d’Alamanga. Be. Et lorsque les Vazimba virent la fumée des multiples feux, ils RAS ar Done à s de rester. Alors Andriaujaka monta par le coin-de-prière du bourg, et il dit: “Je ne serai pas à denx mais tout seul. ” Alors il appela le bourg du nom de Au-bourg-où-l'on ! ne-règne-pas à- eux(2). orsqu'il arriva à Ambatobe, encore, — il fit des bénédictions, car il allait entrer ; et c’est pour cela qu'il appela ce lieu l'Entrée. (3 Alors il trouva les maîtres de la forêt, les Zanamahazomby (4), lorsqu'il fat au tombeau d’Andriampirokana (5); puis il prit Antsahondra, et il arriva au sommet d'Alamanga; et il coupa le bois, faisant faire des maisons et un fortin [blockhaus] ; alors il fit des bénédictions de grâces et de souhaits, disani : « Que l° on-svit-mille-en. fn: ville ! » (6) PRÉ NEe Î Et puis, il alla vers le sud, à PRES A YA E lorsqu’ il fat là, à Andohamandry, les serviteurs royaux virent des gens qui battaient du tambour à NE ES (8) alors ils. les appelèrent, disant : “ Eh les. gas, qui battez du tambour là-bas | — Avez-vous su [la nouvelle] ? — Voici le fils-de-Ralambo qui ne fait pas perdre les femmes-et-enfants ; or donc Venez ici à 1e suite de-nos pas !” — Alors, de Jeur côté, ces autres PeeriLeurs de prinee, qui battaient du tambour, répondirent, disant = “Qai est-ce, criui-là 2° — & Andriaujaka ” dirent les serviteurs royaux qui appelaient, Alors les servitenrs qu ils LR appelaient répondirent : # Est-ce celui-là qui ne fera ps perdre les femmes et-enfants, Fe et.ne fera pas perdre aux gens leurs terres d’ancêtres ? 7 — * Oui ”, dirent les serviteurs sis royaux qui appelaient. —_ Lorsque ceux-là eurent entendu la chose, ils montèrent, arri- Er :vant au créux d *Andohanandry, puis allèrent au nord, à pop ue (9, AY eau - 4 triste) ; et alors ils firent le serment du battement-sur- Te ee ai Cela fait, le Prince, encore, pensa à coloniser le ‘are de la ville ; alors il établit 1h inille cs comime lon nee c'est ici Antananarivo (A “l-ville-des-mille) a Andriinjaka. — Et déjà nombreuses Ne les cases. dt Andrtunjaka à poses à Antinanarivo, Andriampirokäna était déjà mort ét enterré là ; — et ses 2 fils, Ra atsimandafika et ARd MAO, ainsi que Zanamaha- | be. étaient encore ici à VF iQ ).— Et Audrianjaka dit : “ Ici, je demeurerai ; donner là bas au uord : jusqu à Manjakaray(11) et Ambonilo= PÉTER De UP Je one à vous, Ratsimandafika.” — Et ha(12) et Anosiarivo(1ô) ; — le nord, là-bas, est à v 1 Cr at BST choisir Andriamboutlova, et celai-ci prit Ambohinmarin (1 Tr sr SE Ta ces ns de l'eau, que je désire, pour qu'y trouveut à vivre les femmes-et-en ANR HE ee est Incalisée la destinée-reine Alabama Est d’'Andohalo, à-la- tête-d' Free dE pe 513. au sud-oust d'Andohalo. - (1) C’est le côté ou coin Nord- Est, 2 Ambolutsiroamanjaka : quartier à .& C'est Le quartier Ambatobe où La ee ja, AA " iles. - à : | afs: . Re (4 ar LE jade Pate tribu-sise au nord-ouest de Tananarive, dns . plaine, - . Mr Cf. 512 : Sel de la manière dont Andrianjaka s'établit an sommet de Tananarive. | BE do Raaroie rss PES de Ambohipotsy (poiut extrème-sud de! — qui porte Tavana- REA s Pr — en contre-bas. ; : d Andohamandry. Fe Fa ar eu ne quartier d'Anisahatsiroa, en Hbitre- Ha: une source s'y à à "” faisait ds serments de hdélité en dl d'ane verge une lauce plantée dans uve ; — | tro eau à & mi-tarie ; eau : press EnCOTe | “eau tr.ste”?. | Ou: Entrée. 4. ë b, ; or Tananarive au tort Nr or Ur nr na nan Pme Anosiariv 0:Y villag ge à gun en gros bour Lananarive, PR 6 km. ee de Tan, entre Sn rue 75 UN. CHAPITRE DbU ‘FANTARA DU P. CALLET Et à Zanamahazo, d’autre-part, il donna’ ce terrain-ci d’Ambohimanoro et À mbobhitso - rohitra (Anjoma)(1l). Et Zanamahazo engendra Andriamaro:omby. — Andriamaro- omby et Ratsirinomby, le gardien de ses bœufs : de ces 2 hommes-là date le premier essai que firent les notables de la viande de bœuf (jamoka) ; et ce fut à Mamicmby Doux-quant-aux-bœufs(2) ; que les gens goûtéerent du bœuf (du jamoka). ‘ Ce fut parce qu'il voulait prendre le bourg pour y habiter qu'Andrianjaka les transtéra là-bas. — Et le tombeau d'Audriampirokana ne fut pas transféré. Et Andriampirokana a été célébre depuis lés premiers temps ; c’est un grand per- sonnage des Tairoka(3) là, à Fidirana (4) (Entrée).—Et là-bas, à Fandranetv et Ambola-- mena se trouvent les grands. aucêtres des Tairoka. Ce sont Rafotsizokinandriana, et Andriantsimaito-andriamanitra et Andriantsongaina ; ils Y habitaient ; et Andriampiro- kàna, lui, habitait à Fidirana, ici, à Alamanga.— Depuis Ralimbo,— depuis Andrianjaka, - les Tairoka furent inaugurateurs-prémiciels et bénisseurs [des cérémomes rovales| Et si ce n’est pas entre eux qu'ils se marient, —ils ne peuvent sortir de la tribu pour le mariage. Et Andrianentoarivo, d’une part, et les 2 hommes Ratsimandafika et Andriinsbodi- lova, d'autre part, étaient fils de deux sœurs. — Andrianentoarivo demeurait à Ambohi- _potsy(5) ; — Andriamaro omby à Ambohimitsimbina(6) ; e’étaient les Zanamahazo qui étaient là ; — et les fils d'Andriampirokana, ici, À Fidirana : Ratsimandafika et Andria- mbodilova. III. — Il (Andrianjaka) creuse Ankadimbahoaka |Au-fossé-du-peuple]; Andria- nentoarivo va au Voniozongo(?). k Alors il descendit là-bas, à Ambobhinierana (8), pour chercher le moren de füre produire du riz aux marais. Et Andrianjaka dit : “Je n'aurai pas de cesse que cela ne = devienne de riz, à la fin.” — Alocs Andrianjaka creusa Ankadimbahoaka, Le roi d'abord 0 fit faire une tranchée au peuple: e’est le peaple qui fit la chose ; c'est pour cela qu'on appelle l'endroit “ Au-fossé du peuple”. Chacun y travailla : les sujets et tons les pa- Dee © rents-du-roi. Andriantompokoindrindra (9) et Andrianjaka dirigenient le peuple. — “Ne prenez pas là où il y a de la terre, mais là où il ÿ a de la pierre”, dit Andriantom- PRET pokoindrindra à Ardrianentoarivo. — Et Andriantompokoindrindra frappa Andrianen- oo / toarivo : “ Celui ei, — il ne sait pas venir à bout de sa tâche!” dit-il. — Andrianento- _ arivo pleura : “C'est de la pierre, et comment ferai-je ?” dit-il. — Cependant c'était une ruse en laquelle les deux hommes étaient d'accord, De là. vint la demande qu’'An- drianentoarivo fit de Lobavohitra (10), — ainsi que la pierre-mémorial, à Andringitra, par laquelle Andrianjaka donna à Andrianentoarivo Lohavohitra et Vonizôngo. — Un _ jour, se rencontrèrent, à Andringitra, Andrianjaka et Andrianentoarivo, — et le peuple qui suivait le roi. Et Andrianentoarivo dit : “ Puisse ce Lohavohitra être ma demeure !” - % Habitez-y, © dit Andrianjaka. — C’estau moment où le roi était assis, là, sur la pierre, _ qu'Andrianentoarivo fit sa demande : cette parole que dit Andrianjaka assis là fit qu’on > appela la pierre : A-la-pierre-d’Andrianjaka. — Et Andrianentoarivo dit: “ Cominent faire pour les redevances de la culotte-de bœuf ! j'ai peur qu'iln'v en ait qui n'arrivent rché où Zoma de Fananarive. ne nom de plusicurs localtés ; entre autres, celle qui se trouve p è. de n Nord-ouest de Tauanarive. ar ve, au sud ouest d'Andohalo. “ tue vf UN TN SA ra « quartier de! d'extrênre-sud de Purête de Fananarive. É bts SN. du Marovatana où UN CHAPITRE DU TANTARA DU P,. CALLET 79 pas et que cela ne me rende coupable. ? — # Ce qne tu pourras bien manger, que m'im- porte ! — Ma part, du moins, apporte- " ” dit Andrianjaka. Alors Andrianentoarivo partit pour Lohavohitra. Et dans la suite, il monta ici é demandant encore Babay, (1) et Angrianjaka dit : « Luhav ohitra, tu Pas emporté! Et A maintenant tu prends aussi Babay !»— « Et c’est pour votre règne uniquement, dit-il ; c’est une terre que je pacifierai pour vous.»—Et An rianentoarivo érigea une pierre- - 4 mémorial ; à Andringitra, on érigea la pierre &car Andrianjaka luia donné Lohavohitra Re et Bsbay, toute la terre qui s’é étend là-bas dans le Vonizongo» ; il obtint un fief du roi : et alors :l fit une pierre-dressée en mémorial, lui donnant le nom de Arabatonandriane n- toarivo (A la-pierre -d'AndrianentoariVo), là, à à Andringitra, sur le côté onest ; et Amba- ANNEES (2) est sur le côté est. 11 y a un jeu de janorona (3), là.—Et lorequ” il eut demeuré à Lohavohitra, il soumit tout le Vonizongo. Êt 11 engendra deux fils: Andriu- mosanja né et Andriahampimanjaka. Alors Andrianentoarivo fit le partage du pays Vonizongo, le” divisant en deux : la moitié nord, il la donna à Andriamosanja ; et la moitié sud, il la donna à Andriahampimanjaka. Ei les deux hommes demeurèrent quand même à Eohavohitre: Et eux deux engendrèrent chacun 3 fils: alors on partagea en _cinq chacune des deux parties, la moitié Vonizongo nord et la moitié sud ; et ces dix eurent, chacun, des enfants dans les fiefs que leurs pères leur donnèrent. F7 sig Le + 0 IV. Les Vazimba s'en allèrent vers l'ouest. apr dait les jamôk de Rapeto ; et alors Aa to les attrapait, " il te : “La sotte mauvaise, — ui se tique à garder ces choses de Det et re conserve | ras- _ de son côté, disait: “N’en . à la fin, toi, à désirer ce qui à à moi Et ton riz, à toi, ne-te suffira es à la fin, s À n'est pas augmenté de la viande de mes ass La.” — Et Rapeto, par contre, disait: Ciné que m'a donné Dieu, il faut bien qu'il me | _suffise! Et tu me l'envieras 1— Quant à à tes jamoka, } entends ae il AT AE ER en SA A7 : PU Et apuo transporta les pierres qui |remplissaient pr ele nt ue nr fefy (7) ; alo peto fit une obstruction, et la rivière fut bouchée be les marais devinrent le Tanaka 4 es Rs L ne _ - PRE VO Een les are “# à à ses bn garu( 10) & qu rest qu'est le village (la place) où demeura ao rt Rapôto. Vazimba avant ne ———— "<< UE Babay : montagne, à une quarantaine de km. ER Sd TTémanarire tt a.d. A-la pierre- -d'Andri . () abs des sg ici de lemplactment, du tracé sur le roc ou ) sur Sn de ce jeu de fanorona. on ru personnes Haras le premier est vn homme, | et Basoalue son Je second oé femme. à le, à à Fi de 100 km. guest: nd ouest de l'ananarive, . eh en çelui de omby. lieu siué | à la naissar ce de la rivière la Lily, oriLonest #1 tasy. 'Jtas ondes le he re ord-ouest de 80 UN CHAPITRE DU. TANTARA DU P. CALLET DAS Re CE a es —— Le et les anciens les priaien __Et lorsque furent partis ces Vazimba, alors il y eut les Pazimba enterrés” par Île . pays ; alors même, parurent en grand nombre les Vazimba, daus le pays, obsédant les gens ; et les gens qu'ils obsédaient venaient à eux ; ceux qui venaient à eux et ceux qui “4 les priaient et ceux qui leur venaient faire des offrandes,—ce que les Vazimba leur fai- saient faire, cela donc devint une coutume générale peu à peu ;— ce fut l'habitude de 3 tout le monde ; alors les gens en vinrent à invoquer aussi les ancêtres, à leur tour, dans les prières, parce qu’ils assimilèrent les ancêtres aux Vazimba. Et on en arriva à dire que les ancêtres obsédaient leurs parents quand il y avait de c:s parents qui les chagrinaient.—ÆEt ainsi, sur cette terre, poussa et crût la prière et le culte reudu aux Vaziuba et aux ancôtres : ce sont des choses qui vont de pair, et de l’une on a pris modèle pour l’autre ; — et les tombeaux déjà anciens, il y en eut qui devinrent éyazimba,/—devenant ainsi “eompa- gnons des Vazimba” (2); pourtant étaient des hommes seulement autrefois [ceux qui étaient enterrés là], et maintenant ils sont devenus Vazimba ; car il y a longtemps qu'ils - sont morts,—à une époque où les hommes étaient encore peu nombreux,— et alors, dans la suite, on neles a pas confondus avec les hommes nombreux qui sont venus plus tard. ; Et maintenant il n’y en a plus qui deviennent vazimba, car nombreux sont les gens à p. 240 présent ;—et les morts deviennent ancêtres seulement.— “Il est passé ancêtre”, disent les | gens. d'un mort.—Et lorsqu'à présent il arrise que les ancêtres obsédent leurs parents [vivants], au cas où certains de ceux-ci les chagrinent, —alors c'est comme un rêve l’obses- sion qu'ils font : ils arrivent Jà, disant ce qu'ils veulent faire faire, là, près des parents en sommeil. | Et voici les rites en usage pour les Vazimba. Quand il y a quelqu'ur d'obsédé par eux,—soit une personne qui les a foulés aux pieds et qu'ils rendent malade, — soit une per- sonne qui est venue chercher près d'eux une faveur, et a obtenu la chose qu'elle cher- chait,— ou de Ia richesse, ou un enfant,—soit quelqu'un qui doit aller en expédition ete…,—alors donc quand le Vazimba favorise la personne, il Jui faitimmoler un mouton “ on immoler une poule ; où bien il Ini fait oindre de graisse la pierre-de-ruzimba. _(3)—Ces personnes qu'il a rendues malades et ces personnes qui demandert du bon- heur [de la grâce] viennert là, à la pierre-vazimba, immolant un mouton ou immolant une poule, ou oignant de graisse cette pierre-là.—C'est cela, le rite usité pour les Vazim- ba, — Mais ce n'est point tout le monde qui vient là : ceux-là que présentement le Va- _ zimba a rendus malades etceux qu’il obsède, et ceux qui- cherchent prière et faveur auprès de lui, —ce sont eux seulement qui viennent là.—Et ceux qu'il obsède c'est un cas d’obsession subie quand on repose : Ceux qui sont obgédés par les ranakandriana (4), et ceux qui sont obsédés par les vazimba se ressemblent bien ; cest pour cela qu'on dit : s “Vazimba ir er suivront les “‘Vazimba qui ont paru” (l) ici en Imerina, : ré RE que leur cas est celui de praticiens par obsession de-repos; et ils sont à joindre aux Ti 57" pnrdiens de fétiches et aux astrologues fouleurs de jour, —eux,; 6: gens obsédés pur les \ azimba. , . RS M MOT RM À __ En colère sont les Vazimba quand ils ont été foulés ; et alors ils rendent malades les gens : aussi on leur sacrifie et on les prie. | ren Et quand ils se font immoler un mouton, on une poule où un bœuf: alors on sus- nd la tête de Panimal, l'emptoyant pour faire demande en vue de li guérison et du vavrement de la vigueur. Et c'est la tête seulement qne l'on met là aû Vazimba, et le sang de l’animal : mais le corps de la “chose” tuée, —bœuf, ruouton où _ - DR, ; : pes , r re ler rés”: les Vazinba eu tuut que pérsunages faisant l’objet. d'un culte érés comme lieux de leur sépulture. “5 uzimbu historiques, anciens habitants d’Imerina. RÉ REU vec les Vaz mba .—assimilés aux Vazimbn. 0 de laquelle le personnage Vazimba est UN C'IAPITRE DU TANTARA DU P. CALLET sl 4 poule. —n le remporte pour se le partager en famille chez soi : c’est là la coutume. Ce- 3 pendant, si c’est une poule qu'on tue, c’est bien sa tête et ses pattes qu'on met là ; et, % par ailleurs, si c'est un bœuf où un mouton qu'on tue, alors c’est son sang seulement au Fi à là, 1 tout son corps est en entier emporté pour être partagé et mangé par la fami Et les gen: obsédés par eux le voient : ce sont des persont:es comme tout le monde, les Vazimba qu'ils voient ; et ce que ceux: ei leur font Fes ils le font. C’ ee ainsi qu 'ont paru les Vazimba, tels qu'on puisse leur faire des dem et Se: sacritier des bœufs, ns ou des moutons ou des poules et qu’on puisse oimdre ne raiise leurs Deere tombales ; ST ar ce sont aussi des tombes-d’ancêtres. G Et les Vazimba,—c'est aux pierres lisses re bords de l’eau qu ‘ils demeurent, Il v en a dans l'eau ; il v en a aussi sur la berge. Alors, c'est cette pierre-à que l'on oint de graisse et sur laquelle [uu près de rs on inunole bœuf mouton et poule Et Andranoro, à l’ouest d’Ambohimanariva. (1) et le Tasy (2) de l'ouest, là-bas en Ma: mo 13), et Antanambola à l’est et au delà d’ AboRies inambola (4), au tord de Hiarn- my, et Ampanobe (Ampanibe) (5) à l’est d’Ambohipotsy ete. > cest en ces lieux que demeurert les vazimba célèbres d'ici, d’Imerina, uand le souverain va au Tasy, —aux vazimba qui sont là, le souverain immole des bœufs rolrrita (6) ; et c’est à une pierre dans l'eau ou à une eau coulan nt “à la tête d'une pierre” qu “E demeurent, là bas, au Tasy ; et cette pierre est l'endroit où on tue le boeuf volarita —D'autre part, quan le souverain va à Andranoro, c'est _ comme cela : : on sacrifie un boeuf volurita au vazimba que ‘on appelle du nom de Ra noro—sainte ; et la pierre sur laquelle «Île est montée et Peau dans laquelle elle s’est enfoncée, là au cud du bourg d'Andranoro,—c’est là qu’on fait le sacrifice. Ranoro vazimba gainte. Elle est une sanctification du peuple. Et l'histoire dit: Du temps où régnait Andrianjaka, Ranoro était une personne comme tout le monde, et mariée à Andriambodilova père qui eu dit-on, ceux d° Ambohimanarina ; ne la femme Re fut une ds obsé sy Et lorsqu un jour élle était ER Étiée en faite vers le fo e l’eau de cet en- au fond | de T eau et on ne la vit plus : alors elle fat vazim- ba, à Le on NA el le souverain soit,le peuple ; on pria à Sa : elle avait ed" plougé et à lu pierre où elle était mise delout pour + précipiter, — Le s Des des HR LA UER granss roscaux-ban. bous appelés bararata dans l'eau où i ee Rae P és ie » là. VE à - Et. Ranoro-sainte, à Andranoro, fut de loiu là plus ee é. + tous La Vazimba. Et voici le rite des attentions qu ‘on a pour elle: le sel, elle le gs on ne peut Fes l'approcher d'elle. Et le sel qu'ou porte, en passant à Andranoro, —i es le à le a a TE plus vraiment 3— ct le sel, «ira, ri peut ê KA une ue a, Quand on ne orte en passant à Andranoro, mais on Tappeile fardo ; € ad eee gas NE . Et de_ toutes les personnes une fois obsédées par elle, pas une ne +. : se aan ent dopsv si elles disent sira,— elles sont violemment ons par + rs Fe nl es personnes qu'elle obsède : c'est Fes elle tout-à-fuit tabou, le sira. — Et la » Vaz ziimn S e où il ù lice eù demeure cette vazimba, alors ner, si on la déprse à x Fe d: cine corbeilie où il v a du rs et le propriétaire de la corbeille e D. du consnt on la ses cest cela, qui bn tte foi et confiance 7” voi Pi Oo ns CE ” km.n: rd-onest de Ton: ive, ro tien pu mars 8 à Lie e 100 km. ouest de Tananarive. à de ou < sapee Le de , ve. au sul-es kiques bonehes: ni aniles. a, ce AA ancêtre cs Antchiroka. « 82 ÉN CHAPITRE DU TANTARA DU P. CALLET aux gens Alors vint le souverain: [pour prendre part au culte]; et-surtout Ranavalo- na Ï (La Petite-d'Andrianumpoinimerina) (1) sanctifia ce vazimba-là, Êt Ronoro vazimba sainte a encore d’autres tabous : ainsi Poignon et Pescargot et les” boeutf-de-fermeture des yeux-de-nort (rite à l'enterrement des morts) (2) sont tabous pour elle ; les gens qui viennent à elle chercher prière s'en abstiennent. - Etil y eut une personne qui viola le tabou, mangeunt.ce qui était taboué : alors ses yeux ne virent pas, et elle ferma les veux, et elle fut aveugle. Alors ses parents vinrent le dire ; ils allèrent à Antanjombato (5), se rendant près de la femme obsédée par Ha- noro- sainte, et ils dirent en leur langüge : “Les yeux d'Une Telle ne voïent pis, Mada- me! Nous arrivons venant à vous.” Et la femme toucha du valiha (guitare) (4),—car toucher du valiha était son rite, par où elle obtenait une obsessivi.-de-rêve de Ranoro ;— alors celle-ci arriva, faisant une obsession-de-rêve, et son obses-ion sur la feurme disait : © Vous autres, vous avez mangé de l'oignon, vous avez mangé des escargots, vous avez mangé de a viande-mauvaise venant des funérailles ; si vous n’aviez pas mangé de cela, elle ne serait pas aveugle. Ne venez pas ici chez moi’ —Et ls parents de laveugle dirent : “Nous en avous, de fait, mangé hier soir" —Et l’ebsédée dit: “Puisque vous dites avec vérité votré faute ameñez ici Chez moi Paveugle, pour que je demande à Ra- noro-sainte s’il y a une “ablation” (5) permettant que ses Yeux y voient de nouveau. ear lle a péché.” —C’était à Ambohipeno (6) que se trouvait le lieu de demeure de cette personne qui avait ses VEUX fermés ;—c'était une femme ; alors elle fnt portée, amenée à Antanjombato ; elle arriva Jà bas. — Et alors la femrue touch du vahha pour être obséde par la vazimba sainte, son “obsesseuse” ;—çcelle-ct arriva, faisant dire : GLavez ses yeux, carelle [l'aveugle] na pas su se tenir aux défenses faites, —à savoir, ne mangez pas d'oignon, né iwangez pus d’escargot, ne maugez pas de viinde mauvaise ve- nant des morts, —et elle n'a pu tenir ;—auss en at-elle mangé : et Cest prur cela que ses yeux se sont fermés. ?—# t alors, la vazimba fit prendre : Fherbe rimpante ‘“dent--de- 4 = pintade” (7), et la plante odorante hvozo (8) et le bois de fanrzava (9) : et l'on mit sur le feu, dans de Peau, la “dent-de pintade”, sans faire devenir bien chaude l'eau ; et lors- que ce fut seulement un peu chaud, l'obsédée mit dans cette eau Pharozo et le fanazara (ces deux sont des morecrux de bois) (10) : et alors on en lava les Yeux de l'avengle; et, une fois ses yeux lavés, l'aveugle sassit, iminobile, un peu @e temps—un* durée de euis- son de crevettes ;—et «lors s+ yeux y virent.— Et Ranoro-sainte dit [par l’obsédés] : “fRavenez chez vous, ne vous faites plus poretr, allez [imarchez]:e@1r vos veux, à présent, “voient ; et donc ne manzez pas d'escrrgots ui d'oignons, ni de viande-imanvaise venant morts ;—sans m'en demander là periniss on ici, à moi, ne mangez pa: de ce s choses- _ des morts ; Jh.7— Alors elle fut délivrée de son “al et tout étonnés étaient les gens. peuple en foule _ Et cette obsédée de Raroro-sainte était une eselave—d'autrui ; et le s’était rassemblé autour d elle pour lexaminer, et des gens disaient : ‘Ce n’est que men- - songe son affure ; le vrai ce est qu'elle est paresseuss à servir.” —EÆEt alors la reine Jui fit l} La reine Ranavalons IT, qu ré rain de 1828 à 1361, était apprlée souvait : Rabmona— ipoinimerine: La- Petité-d’Andriana npoisimeriun, Le roi Andriinnmooinimerina ( 787- it sou oncle et ka désigna comme héritière de 1 couronne après Ridama LE, Viande de bœuf taé aux funérailles, —apaelés encore * viande-mauvaise.”? tai to : à 5 kim. nu sud de Tananarive. . itare fuite «ee an bamboa dont l'écorce soulevée en bandes sur , un rite enlevant la coulpe et ses suites. : FÉ nanarive. du ie à UN CHAPITRE DU TANTARA DU P, CALLET. R3 E _. 3 subir l'épreuve du tanghen (1) (c'était du temps où régnait Ranavalona D), la reine vou- mA lant voir ce qui en était d'elle : “Voici les délégués royaux qui la soumettront au tan- ne ghen ; voici les grands-jnges qui 1ssisteront, quand elle boira le tanghen : voici Pexéceu- à teur des hautes ocuvies. Ét son maître, son muri et ses parents, eux, ne peuvent pas 4 assister à l'administration du tinghen”—dit la reine. - Et alors les envoyés de la reine seulement assistèrent près d'elle à l'épreuve du tinghen : et elle en sortit vivante [acquit- tée,].—Et lorsqu'ellé se tronva vivante, alors les officiers transmirent leur rapport à la reine : La personne à qui vous avez fait boire le tanghen est vivante ”—EÆEt alors la p. 242 reine donna.des soldats,—au nombre de 30 hommes—, pour la garder, là à l'ouest d’Am- # bohijanahary (2); là même, le reine la relégua.—“Et faites bien attention, dit-elle ; çar M elle est capable d':mporter sa part de chance (3).”'— Alors elle fut obsédée, de fait, par BU. la vazimba sainte, à ret endroit ; et c'était vraiment Ranoro-sainte qui l’ohséda ; et, de M vrai, elle ne disait point de mensonge.—".t lorsque vint (‘anoro-sainte pour l'obsèder, elle le ‘AVR sentit; alors elle le dit, evelle s’habilla proprement : “Car voici qne va venir Ranoro sainte, dit elle, je vais m'habiller et saluer la souveraine”, —Alors le peuple se rassembla, et'son _obseseeuse ‘arriva — ‘“ Elle ordonne de chanter et de danser, alors je chante et d anse,” dit-elle.-Et lorsqu'elle fut, restée quelque temps à chanter et à danser, alors elle s’en alla montant en haut dans la case ; et il y avait une ficelle à su. pendre le linge ; alors de ses mains elle la prit etelle y dansa, se déplaçant vers le sud et vers le nord. “Oh ! x de | Re #4. FH gare ! la ficeile va casser !? disaient crs gens qui étaient venus voir. Et elle dit: “Non, car ce n’est pas de moi-même que Je fais cela, mais c’est Ranoro-sainte qui me fait agir dit-elle. — Quand le peuple eut observé cela : “Eh bien, nous verrons”, dit le peuple.— Et lorsqu'elle fut fatiguée de danser à la ficelle, alors elle descendit douce- !" Et elle s’assit, c'était environ durant une . Et lorsqu'elle se fut assise, elle dit: “Je vais me coucher un appelant *, sons vous êtes fatigué à m'ap- elle [Ranoro-sainte! ne me relâche pas pour aller manger Dour me 7 alors les gens attendirent Ja, sur PR devant a: ratés A eEn es ds ras Né lorsque) Foxeilns: 7 Mol, MIL-FIIe,.-n0RS SOTORE ÉPOR JOUTS,-# tacle se SE LR LAN : « Où est-ce, l'eau où vous 1rez’ 7 ('ofte eau Fe TER ns ditelle, parlant de l'ikopa. là en aval du pont ces ‘, sato. c'est là que j'irai dit-elle, parlant de 1 pa. là grinde de FanjomEuto, Here ar la fenêtre — plus étroite qu’elle — qu’elle à 'E: a F _ CL ne à mere msrahe ss Eur OL ele RE en faisant boire daus de l’ean des râpures bonheur, e’est-a-lire, sans doute, ici son dépens du droit d'utrui. — ee y au service du souveraiu comme serf, était À quasi 84 UN CHAPITRE DU TANTARZ DU. P. CALEET. sortit : la fenêtre devint assez large, à sa taille, et elle sortit allant vers l’ouest, sur la jetée qui prend par le nord du village de Soamieja. — Alors elle alla courant et sautant ; et elle fut suivie par toutes les personnes, Et lorsqu'elle fut arrivée là au bord de l’eau grande qu’elle avait dite, elle se précipita an fond de l'eau ; cependant, ce qu'elle avait dit au sujet de sa remontée, — c'était quelle avait parlé de trois jou s : “ nous serons là-bas trois jours, avait elle dit ; Voici ce que révèle Ranoro-sainte : c'est pour trois jours qu’elle m'emporte là.” — Or le lamba et la chemise-tunrque et le pagne qu'elle avait eus pour danser, «Île les emporta tous dans Peaux. — E;, en vérité, ce fut le troisième jour qu’elle monta du fon de l’eau, Et les gens l’interrogèrent : # Qu’avez vous mangé Jà- “4 bas dans l’eau, -là bas avec Ranoro-suinte ? ”? .… Et elle dit : “ Des crabes erns, elle me “A donna ; et moi je ne les aime pas ; elle me donna des poissons £0ko, crus,et je n’en ai pas mangé ; Je ne les aime pas ; durant mon séjour de trois Jours là-bas, je n’ai rien mangé du tout ; et Ranoro-sainte di : voici, soyez remontée, Vous ne mangez pas ce que nous avons à manger ; soyez remontée en haut: et c’est ainsi [ou: e’est alors] qu'elle me fit monter, ? | E Et le peuple avait observé cette prole qu'elle avait dite, quand une année sera pas- sée, nous serons libérés de l’esclavage. ? — # Eh bien, nous verr ns,” aviut dit le ‘peu- le. Et, en vérité, lorsqu'une année fut passée, — elle, — avec son mari, — elle fut affranchie par son maître ; et lorsqu'elle fur affranchie, elle déseendit, se rendant chez p. 24 son père qui l’avait engendrée, là-bas, au sud, chez les Betsileo. Re . = 2, Raroro-sainte est une Vazimba sainte des Anteüiroka, et la plus célèbre dans cette tribu-là. | Les Vazimba saints à Tanambolo! 1] C’est à une pierre-lisse debout, sur le coteau, et où il pousse des jones herana(2), — que siègent les Vazimba de là-bas. [ n°v à pas d'eau, mais de la terre: ferme seule _ ment, et il pousse des jones herana, sur la terré sèche qui est là, près de la pierre : _ pour que les gens sachent que, là où ont poussé les herana, ce sont dés Vazimba, et pour que cela ne soit pas foulé par les gens, mais soit un lieu de prière, — Et les Va- zinba, là, sont fréquentés par le peuple : ceux qui veuient avoir des enfants, ceux qui veulent avoir des richesses ete, se rendent là ; et ils portent de la graisse pour oindre la pierre. — Æt les heraua ont poussé, ont poussé... ; c’est cela qui x donné confiance aux gens pour venir à eux [les Vazimba] : pour les sanctifier et *‘ chercher prière ? près DOS ue y : pos ; Et ce fat ainsi que les gens expérimentèrent leur présence : — Un jour deux hom- mes faisaient un euclos, pour une demeure à eux ; ét ils ne savaient pas que cette terre- Jà était habitée par les Vazimba. Et, à peine le terrain d'habitation pris par eux fut-it enclos, cs maitres de l'habitation (3) fureut pressés par les Vazimba. Et pourquoi, | _ dirent ceux-ci, nous avez-vous rejetés et mis hors de cette plice d'habitation que vous avez prise ?— Voici :-0e qui doit vous arriver va ve ir; car nous ‘sommes tristés, nous vons été mis dehors, hors de est emplacement d'habitation qe vous avez pris, dirent s Vazimba.—Et, lorsqu'il allèrent au Zoma [marché du Veudredi], ces denx hommes qui habitation, — oment passaient au nord de l'emplacement, là foudre es deux hommes qui faisaient Phabitation, diton ; —de Va Alors ils turent tués et la demeure avec enclos ne fut pas iSqu'à maintenant; et personne ne Et fit, ear morts furent ceux et les gens craignirent d’être emportés aussi par la foudre, É cu it bitation, — au moment où ils passaie ÿ-— eux, s pluie. d'Ambohimanunbola, village situé à 9 kim. Est de Tan. > : G k SUR à Ç FA UN CHAPITRE DU TANTARA DU P. CALLET S5 Le Vazimba à Ampanobe[1] __ Età Ampanobe aussi, par ailleurs, — il y a un sazimba, par lequel font des imprécations avec serment tous ceux qui se font du mal les uns aux autres ou se calom- nient ; et quand ils ont pris à témoin le vazimba, à cet endroit, et que l’un d’enx ne dit pas vrai, alors sa nuque se tord. — Eux, ces disputeurs, sont en procès, et l'affaire nest pas tranchée ; alors ils vont au Vazimba ; ec l’un, d'abord, dit: ‘“Sije n'ai pas raison, tuez-moi! Et si j'ai bel et bien raison, laissez-moi sain et sauf, si j'ai raison ! — Et alors, l’autre parle à son -tour. — Quand c’est fini: l’un des deux est “abimé 7; sa nuque est tordue. — Et «lors le peuple qui assiste là demande miséricorde : * Nous de- mandons miséricorde, vazimba saint ! — Ne tuez done pas la vie ! C’est un imsensé, lui ; mais il ne fera plus de sottise. Nous implorous humblement le pardon, nous, peuple : et vous, vous êtes vraiment saint.” — Et le peuple, s'adressant au fort [au vainqueur] lui fait faire miséricorde à l’autre : “ Voici que vous avez maintenant obtenu Justice, et nous venons de le voir, nous peuple ;—prenez pour vous la chose en litige, et ne faites pas le cœur à rancune profonde ”. Et vous, le vaincu, de votre côté, donnez lui ce qui lui revient ; — vous avez de la chance, même, de n'être pas mort ! — Ne vous disputez plus, vous, les deux parties.” — Et le fort dit: “ J'implore miséricorde, de vous Va- gin.ba saint ! Nous nous sommes disputés ; j'ai été le plus fort à présent ; et j'implore de vous miséricorde : ne le frappez pas car il me donne ma chose, —sur laquelle il y a eu dispute”. — Alors sa nuque revient en place, car, là, le peuple et le fort intercèdent ensemble : — le vazimba, on l’a prié en lui faisant des demandes ; =- le fort — le peuple a intercédé auprès de lui ; — et lui, le fort, a intercédé à son tour auprès du vazimba. — ît le vaincu en question faisait ensuite une réjouissance, quand sa nuque était re- venue en place ; il immolait alors un mouton : “ [one on vous fait un sacrifice de & chose-vivante” ! Car j'ai eu de la chance de n'être pas mort : Car j'ai recélé la chose d'autrui, et j'ai fait à mon tour le serment imprécatoire par VOUS 3 cependant cela a failli faire mourir ma vie, — Aussi je 2e récidiverai plus, car j'ai été vraiment en faute, ayant recélé la chose d'autrui”. Ainsi à © Cest la la coutume suivie là, au vazimba d’Ampanobe. — Quand on n’a pas raison, on n’ose s’y rendre; et celui quia la justice pour lui — il y conduit son adversaire, e Kotosarotra (2) à A __ à l'est d’Imerimandroso(3) ; c’est un vazimba - v EU s + . , . + éélidnt:r oh No Bent he) ouler, car il étrangle celui qui le foule ; car c’est un vazimba de 1 éch . ar L U Ce ee Fr 4 0 a L 4 mœurs violentes. — C'est pour cela qu'on ne le fonle pas : — CT ane de Pertone que race ” es des petits vers [du al de dent (4); ils invoquent ct te ( , F Kotonrotra : alors ils portent une poule à tuer là, près de lui, et ils portent de la SR re ndibes r lui, pour l'oindre à et les résidus de graisse qui restent après dates a tee D re” dans la dent malade des petits vers : “ Sauvez-moi ô vous moi! Guérissez et rendez bien saine cette dent là ! — vi ir.” : « dent va mieux 3; à “vous secourir.” — Et alors la ( ds , | à Ci ere and elle va mieux ; et elle immole, de nouveau, une poule, à. — P ar ailleurs, quand de r u 6 üle lé izinabi est secouru de son côte : le feu est tué, de peur qu'il ne . Je cotea rule, azumDi & SECUUL Patteigne.(5) \ Fc ; FT ou 6 , 'Lannnarive, au Sud-Lst. à nibe au Das de LaHANATITEs La garçon difficile. ne. ; rord de Fananarive. p'tits vers rongeant la dent. (1) Ampanobe ou £ SET D Kotosarotra:. lé Mot MERS ER 3) {merimandroso : bou'& à 24 huns GUVITU NS È She in (9) _ de dent provient de la présence de brousse, — qi ne + (4) On suppose que le mi (5) Il s'agit des feux de 91070 oit en question £ l'on arrête en conpart les hertes en avant de UN CHAPITRE DU TANVARA DU P CAT2E1T ee) Te Quand on brûle les coteaux ; — “ Coupez avec la bêche l'herbe qui est là-bas, au loin, de peur que le vazimba nñe soit brûlé, — et cela rend malade: si vous le brûlez. — vous serez malade”, dit celui qui fait br rüter. — Et parfois, l'herbe, sur le sommet du coteau, ne veut pas "brû er;etilyaune “chose” (1) ; c’est cela qui fait que le coteau ne veut pas brûler à, cet endroit, Silly a à un vazimba, il y a là un ranakandriana (2), et alors sa place est sacrée et ne veut pas brûler”, disent les gens, — Ceux qui veulent faire : des onctions de graisse, font des onctions ; ce sont les pierres qui se trouvent là par hasard que l'on oint ; il ne peut pas ne pas y avoir de pierres à cet endroit ; certaines se trouvent enfouies dans la terre. — Il y en a qui immolent une Loue quan [le vaziin- ba…] les favorise, et aussi un mouton, et même un bœuf, Vazimba à l’est d'Ambohitrombalahy (3) : Le vazimba, là: — c’est dans l’eau qu'il demeure ; il v a trois pt debout, là, dans l’eau DoédtE : : etilest là dans [entre] Ne ‘les trois pierres et l'eau. — ‘* le foulez pas, disent les wens en route, de peur d’ attraper du mal. — Si Le gens le foulent: alors ils RATE à et se Hans ; etsils ne le prient pas bien, et n ‘immolent pas une chose vivante, — soit un mouton soit une oule,.— alors, ils ne peuventguérir: muis ils sont malaues de paralysie. Et quand ils im molent une chose vivante, soit un mouton, soit une poule, alors ils le prient : ne vous prie, à vous vazimba saint d'ici: Je ne vous connais pas et ne vous vois pas ! — Et je vous demande pardon * — Et; je vais immoler cette chose-vivante que j emploie our vous prier. Mais si Je suis guéri et parfaitement bien, alors je vous immole de nouveau un mouton. Et une fois qu elle a été guérie, la personue immole un mouton. Ambobitrombalahy est à l'est d'Ambohipeno, à sôté de Ranovao. : ; Alltasy: «Et les Vazimba sont des “choses” qui se déplacentet S'en vont ici et là. RE H ya : des gens actuellement qui ont été obsédés par Ranoro vazimba sainte à An- SE diner autrefois, et qui ont ordonné. les exorcisrnes à faire ainsi que les sacrifices + | et qui cependant, à présent, evssent quelque peu d'être obsédés par elle ; ‘ nn ussi ils ont dit : “Ranoro vazimba s'est enfuie ; elle est partie, s'en allant à PEta- _sy, -bas en Free “Ranoro sainte : nous partons pour à-bas “et nous vous disons Le | adien, a dit Ranor NN Et alors les habitants de PItasy voieut des saints” se Hank: sur xne pierre gran ae" et: haut, au nord de lPItiéy(4), et ces saints Jà. sont deux, et il sont vêtus = de lambas rouges [bruns],—et, aussi, fréquemment ils sont assis, Se chauffant nu soleil, 1à PRE Lisp CE pierre où ils spparaiseent toujo ours ; eb voici Lor manière detre : vient-on A . pour les voir, On les voit ; vi nt-on pour | approcher, à ils s’en vont et on ne voit de pas où ils passent ; ils ne veule nt pas être vus des gens de près, mais one être : ë aperçus d'assez loin, car ils s'en vont allant dans Peau, dit-on, dès que les gns les. approchent ; ;. c'est cela, leur manière. Et à époque où Men à mère (5) alla se promener en Emaiuo pour voir Vtasy, c’est slrs que le. peuple vit cs per- ent et les habitants, de leur & ire : “Ce n’est. potes présent seules ment qu'ils ont apparu là, mais Con tinuellement, à chaque journée, ils apparai-sent bien là ; ; et “quand arrivent à peine ceux qui veulent les os der de ne. ns es personnes ge dit le peuple qui suivait CEE souveraine. ENG ée ne. personnes dir nt les habitants. Alors la souveraine env Leaucoup. r le ménsonge, et rs. enxoves de la reine partirent. “Allez, voyez t des. personnes ou si ce n’en est pas ; et nous ici, alors, nous vous vous et cette re ne dt ka reine. Are LES sur le côté si de quand eux, ils virent le sable, etils vont de ct, de là, ils n’ont pas de limb mais sont nus,—et 1ls sont P monde. Eh bien, il n’y na prs, là-bas, de perso"nes- UN CHAPITRE DU TANTARA DU P CALLET 8; ” ”. 3 ne n > 4 che m + à l'Itasy que campait la reine alors. Ainsi allèrent c+s gens envoyés par la reine, Et quand ils furent arrivés à, alors ils virent ces persounages-vazimba, et ce n'étaient pas des personnes du nombre'des ces hommes vivants—ei, celi ; enr, de fait, ils luüssèrent là les envoyés et on ne vit pas où ils étaient passés, aloté, en vérité, il n’y eut plus rien (quand on se trouva à l'endroit même). Et alors les en- vOyés repartirent, poriant leur témoignage vers la reine ; et quand ils furent arrivés là, devant la reine, il dirent : “Atteignez la vieillesse, vous Madame !—Ne soÿez pas malade !veillissez en compaguie de ceux qui-sont-sous-le-ciel !— Et ce pour quoi vous nous avez envoyés, —eh bien il n'y en a pas(1) ; ce n'est pas des personnes, cela.” —“ Et done je vous remercie, dit la reine—cur il n'y a pas eu de personnes, en vérité, —et, par ste, les habitants n’ont pas menti ;—alors c'est bien des saïnts ‘et on doit immoler un bœuf volarita(2), à la pierre où ils demeurent. — Allons, nous tous, immoler un bœuf rolurita à la pierre où 1ls se trouvent.” — Êt alors les habitants parlè- rent, disant “ Atteignez, la vieillesse, Madame! .… ce n’est pas d'aujourd'hui seulement qu'ils demeurent là, mais c'est là une pierre qui est leur aemeure continuelle. Mais dès ane vous, vous êtes venue ici, alors ils ont apparu là, — et nous de dire : c'est vrui- ment un présage ; il y a put êrre quelque malheur à crair dre, et done sanctifiez cela (cette apparition) et immolez lui un Lœuf volavita et faites les rites de vos ancêtres ;—0r, ce n’est point du tout un malheur, cela ;— mais c'est leur demeure continuelle, —et ne eraignez point, en vérité, Madame ”’ ‘Eh bien done, dit Ia reine, s’il en est ainsi, — cette pierre là, qu'on ne 1 souille pas Hit les habitants dirent ; ‘Comment ferait-on pour souil- ler cette pierre toute haute ?—_ Ce n'est pas uue pierre que l’on puisse escalader.— Bt ensuite, la reine n'immolr pas de bœuf volavita, et ce qu'elle fit faire, —-Venue de Dieu, — et -intreduite par les Vazinba (1). Les graines de fano (2) ont poussé aux Vazimba (près des Vazimba, sur les Vazimba), là, sûr des tombeaux.; car les fano de Vazimba n'ont pas été cultivés de main d'homme, mais ont poussé d'eux-mêmes aux tom - beaux de Vazimba.—Ex le devin-de-sikidy qui prend de ces graines de fano [pour sa devination| voit et voit bien,—s'il regarde simplément les tombeaux de vazimba où np des fano. Les ‘ choses ” qui sont là à côté des fontaines : | C’est un Vuzimba Sil y a une tombe à côté de la fontaine: mais s’il ny a pas de tombe, — alors, au contraire, c’est un ranakandriana en ce e1s, et Kelilivavolo (petit-aux-longs-cheveux). est le nom de celui-ci. Et les personnes qu'ils obsé- dent là-bas (aux fontaines) sont nombreuses. Etsi les sens qui vont à Ia fontaine sont malades, et s'ils veulent leur offrir uue of‘rande d honun: age,—1iors on prend le -mniel “dont la mère est vivante” (de ruche encore habitée), et on le met sur une jeune ousse ce feuille de bananier, dès que se lève et s'ouvre “loeil du A (le soleil). Alors où lapporte, dans la campagne, à cté de 1 fontaine pour le donner à Pesprit ;— cest Cela la manière de lui faire offrande et de l'honorcr —et de elbes de la. terre blinche sur un tête de eruche est un rite aussi, et son no:n c’est sanatry. : Pierre-à-l'amoncellement. [ Pierre à l'endroit où l'un amoncelle d'autres pierres ee L pierre sur laquelle on amoncelle..….] [1 y a parmi les gens, des cas d’obsession au sujet du rite de lamoncellement de pierres. Ïl y a des âmes de “choses” qui obsèdent là ; alors elles font rêver les gens : et elles font apporter des objets là-bas, au lieu dé l’amon: cellément ; c’est ainsi que les gens les Sanctifient, Là, il y a uue pierre que l’on _ int de graisse ; c’est cela qui est le sujet du rite de l’amoncellement : il n’y a point du tout dé personne enterrée à cet endroït ; mais Dieu est habile or donnateur, et Le Su y a une obsession de repos(3), pour qu'on pratique le rite consistant à ; tee es vo oyageurs, en passant, apportent leur part ; c'est cela qui fait que la __ pierre est dite “à amoncellement” avec obsession: de-repos. —Elle est là, sur le grand Ra chemin du peuple : les gens qui viennent à passer mettent une pierre, — chacune des # rs s qui font un. voeu à la pierre en, question, Car, de fait, aux” embranche- pne Er de : cheunins, soit qu'ane personne aille à: VEst, soit qu'elle aille à l'Ouest, soit qu ‘elle aille au Sud, soit qu'elle aille au nord,-—c’est dre qu’elle est porteuse d'ine pierre, là-bas, à “1 finement ?— Cependant: à cet amoncellemeat-à, il y a un nom, —selni de Ja personne qui Pa établi la première ;—alors done, il y a un no ui x n Tel: ii !— Puisséje doue arriver sain et sauf au bout de cs» rund. par- 5 que je da la bas ;—et pour cer, j’apporte cette pierre-ci.—Et alors Lu ‘Vous san tiferai, fais au noncellement, apportant une pierre, de nouveau, q and j à 5! Surtout,si je gagne un bos bénéfice en mon com- rafiq quer me je ne suis pas malade, —et w’ai pas de FFE sur et sauf, — alors j ’immolerai une re vous. orterai une richesse qui-ne: meurt : . e qu'on ne nomme pas”—S$Si ha e est par les gens. ‘à l'anoncellement d'un Tel +: Eh ! Vous, Re Ps posant person He vient s Re da voeu us le a a fait, — ct : R° p. 246 5 UN CHAPITRE DU TANTARA DU P. CALLET 89 tiennent les choses, qu'ils désirent, s'acquittent de la promesse-de-voeu qu'ils ont aite : soit de la graisse pour oindre, soit une poule à tuer, soit un mouton à tuer, soit un bœuf à tuer; et les non favorisés de la rhance,—ils ne font rien Cu tout,—car la seule raison d’être de cette pierre où on jette... est qu’on v vient cher- cher la faveur de la chance. — (Cependant les gens qui passent là, —il faut qu'ils jettent sur elle ; exr elle est sur le chemin public.—Cela, c'est une fois qu'il y a déjà eu des gens à jeter quelque-chose, —au nombre de 5 où de 10—; mais il ne convient pas qu’il nyait eu encore qu’une seule personne ; c’est done après cela qu'on jette. là [que le rite...s'établit] ; et, de fait, tout le peuple qui passe y jette...(1). à grande pierre du trépied-double du foyer(2),—quand elle est cassée, on ln met là-Uas à un embranchement de chemins : les gens y jettent du bozaka(3) ainsi qu'ane pierre ; alors elle devient pierre “à amoncellement” ; ceux qui viennent à passer y jettent... tous.— Et on remplace cette grande pierre de trépied ;—ulors on lui L immole un coq-rouge ; on met le sang du coq au sommet de la grande pierre î de trépied. € NE Pierre à tir-et-à-pari(4). La p'erre où l'on tire en ai faisantun vœu, — on ; EE 7e lance des pierres an nombre de deux fois 7 ; alors celui qui tire dit: “Je vous fais un Po: vœu: ét si j'ai un enfant, si j'obtiens un gain daus mon trafic ète. je tirerai ici sur vous !. EN: — Si vous, pierre où l'on tire, vous devez faire du bien, rendre bon, par Dieu : alors, Be. vous, cette pierre à lancer que voici, touchez juste ficilement(5) ! — Si je trouve grâce DAS et faveur de chance auprès de vous, — alors, entrez facilement, vous, cette pierreà D. 7e lincer que voici !? — Il ÿ a un petit trou dans la pierre sur laqu: Île on tire ; c’est CHA à pu É. qui fait qn'on l'appelle pierre-à-tir. — Et, quand la parole-de-vœu faite à Dieu avec a pierre-à-tir est agréée et favorisée de chance, —- alors la pierre lancée touche juste ; — et quand Dieu ajoute son secours — car alors là parole-de-vœu qui a été faite a reçu grâce ct chanes — cela fait qu'on a un enfant, — qu'on obtient un gain dans le trafic ete... Et alors on s’acquitte du vœu, soit qu'on ait à immoler une poule, soit qu'on aith - - inmoler mi mouton, — C'est, par ailleurs, pour cel encore qu'on a dit de cette pierre : s enga : Se qu'elle est une “pierre-à pari” ; on invoque Dieu et on parie avec la pierre en grantenvers eïle. Et il y à un proverbe pur lequel ceux d'autrefois disaient : “ La 2 Même, — quand elle donne de la chance, — est sanctifiée par lonction-de-graiss Sn Et quand les gens invoquent Dieu par la pierre à-tir-et-à-pari, qua s: deux fois, trois fois même, s'ils ne sont pas exaucés par Dieu(6), — a rien qui entre dans le trou; — et c’est à ce propos qu’on disait: “ une pierre, — et il n'y a rien par mnt. a Es faire les g € (1) C'est hquelie a jeté. (2) sag FES 18 90 EN: CHAPITRE: DU TANTARA DU P. CALLET é gue-" joureut” (1), soit un “ fouleur-du-jour (2) soit une personne obsédée-de-“chose” [d'Esprit], — voilà ecux qui firent de cette pierre une pierre à-tir : il y a eu des obses- sions-de-® choses ” qui la firent faire ; — alors elle fut le but-de tir de tous ceux qui faisaient route, — soit pour faire un vœu soit pour allér commercer ete. ; les { pro- phètes ” firent faire des pierres sur lesquelles on put tirer, pour que les gens s'acquitt:s- sent de-leurs vœux ; c’est une parole prononcée dans le cœur mais qui est perçue ; la pierre n’a pas de bouche pour répondre, mais Dieu, lui, saisit la parole-de- vœu. on marche, allant : p. 247 a tâfer ; et, si l’on on re recoit pas la chance, fait erreur au nord. — Et où cherche à tâtons une fois, et du coup on l’attrape : alors on embrasse contre sa pot corps dessus(4) ; et alors on fait un vœu : “Je fais vœu à if ‘er les gens, : , ë aines d’entre elles, on met un pieu de me suspension des choses immolées à | | voeu et que les “ choses” présentes Ja, ellement, les favorisent de la clunee, alorsia, coutume est de suspen= es des choses de sucrifice, là. Et, ensuite, les gens jettent du bois ; — © (1) Astrolegne-jéureur : qui fait métier dé deviner, d'interpréter le jour, le sort. du jour, es destinées du temps. RE dt RTS UN 2e (2) Fouleur-de-jour : qui foule le jonr on le sort, tion d'êt es surnaturels, devine et interprète. (les divisions du jour et, par là, sous npy : sortes de fétiches,—morceaux de bis entourés d’étrffe, souvent nm (isnpy) à une hampe. FR RE NT A TL RE PT | € tout son corps dessus : On se frotte tour le corps à li p'erre, w….. : litt. je voue” cette pierre sainte, —la pierre sainte est vouée sikidy : boïs rituel, divinatoire et protecteur; —ou bien, peut-être, iE animal (coq) —‘*coulenr-de-sikidy ” c.a.d, conste ée par le devine e de la phrase snivaute. Pour avoir lifier Br DO! AU ion fin èr NS tion, de imnn ère à on pour. UN CHAPITRE DU TANTARA DU P, CALLET 91 à ces morcenux de bois qu’on trouve sur les grands chemins, on en jette là, au pied de la perche. — Cela, c’est une coutume encore à certains ‘€ amoncellements””: il y : “2 des pierres, et il y a du bois jeté par les gens, là, aux pierres ; les gens pensent qu'il “4 y a une ‘chose ” qui les favorise de la chanes, là. Ils jettent toute chose propre, — ou un. des pierres ou du bois, ou de l'herbe même ; —le sale on ne lemploie pas. Tous ceux ne qui viennent à passer, noirs(L) hova(2) ou nobles, tous jettent... ; le souverain, seul, EUR ne jette pas... là. … Reise e” Là-bas à Analamainty(3) (A-la-forêt-noire), au delà de la forêt qui est à Vodi- ee vato —il y a du beis là en amoncellement, appelé. A-l’amoncellement-de-Tsitakona.” Fa jüt Tsitakona étrit un esclave-d'autrui, dont la demeure était ici à Ambatomainty(4) Re et son maître lui avait laissé en garde des bœnfs, là-bas, au delà de la forêt, à Vodiriana : alors Tsitakona montait et descendait, là, avec les bœufs laissés à en warde.— Alors, c’est pour celi qu'un * amoncellement” se fit à, au milieu de la- forêt-noire. — C’est lui qui opéra la chose le premier, alors il assembla des bois là sur le bord du chemin ; alors ce devint célèbre : eur toutes les personnes qui ; survinrent, sanctifièrent l'amoncellement, en apportant des bois gros comme Île à bras, les mettant ensemble là, et disant : je vais vers "Est faire commerce au dela de la forêt! Et si j'obtiens un gainde trafic, et sije puis vendre à bon | prix ces marchandises-là que je porte: alors, je reviens, apportant un hommage { à -cot. ‘ a noncellement-de-Psitakona,” disaient ils — Et lorsqu'ils avaient vendu à bon prix leurs marchandises, lh-bas, et avaient obtenu nn gain de trafic, alors ils arrivaient, revenant apporter des bétts de bois ronds, de nouveau. Je v tifie en hommage, ear voilà que jai. les marchanaises portées : et alofs je. 14 vous, ar vous êtes un ‘ amonce'lemeñt” A fait le monée qui vient à passer là, tout le” mort Aus FE V. Sous Andrianjak: on eut le Vonizongo, eb on eut l'Imer ina-du-sud : pierre commé-: rati es Andrianamboninolona à Ambohitsiroamanjaka. AL" : s gené de l'argent et ai vendu à bon prix ’acquitte de la parole-d--voen, ici, envers i m'avez favorisé de chance.” Ainsi és à 2 morative qu'il établit en faveur des nat ESRI RRS 19 C’est par Ardrianentearivo(à) qu'Andrianjaka trouva le Vonizongo. Et Andria- — alors il administyle tanghen(6) aux gens ; à force, , il ne fit pas Fépreuve sur la volaille auparavant, et beaucoup de morts Alors Andrianjaka ne le laissa plus administrer le tanghen.—Le là a paru le dicton : “Andrianjato Andrianarivo (Seigneur-de-2ent, Seigneur de-mille), ne faites, pis comme Andrianentoarivo jugeant sans compétence, jugeant avec la peau””.(7) Voyez p. 112—-115. À Pr de 2 C'est sous Andrianjaka qu'on tr'uva [qu'on rallia] PI verima-dn-sad,—et les à < :. mad. ; … Si ; . ‘« Re + ” \ ‘s fusils, ct la poudre ; eton ne sait pis d'où on a acquis cela. claves, les serfs rexanx d'origine plus ou moins africaine. ) classe des hommes libres du Centre : nom arbüurairemeut he bitarts du Centre (Imerina.) HS Noid-Est de Fanauarive : région iitermédiaire : (1) Vois : Les es ne (2) Hova : C'est le vom de Pere éterdu, par les Europteus, à tous les ou (3) Analumainty : À 80 km..environ, aû entre Imerina-nord et le Bezanozauo-nord, plus bas. ; (4) Ambatomuinty : à 45 kw. environ, au Nord-Est de Fanansrive. ; re ï Analamanga (Tanauarve), déplacé par Audrianjuka, Nord-timest dé l'Enerina, nlnrs encore iniépendante. indes de tanghen. L'épreuve devait : épreuve ord lique p* s pouvoir le ben faire, sans être à même de le faire avec Jus- gant avec la «peau, erûm la peau. de telle sorte que l'accusé y Le “ Lait F me Te : + je À UN CHAPITRE DU TANTARA DU P. CALLET: Ve) D Et Andrianjaka fit une grande réjouissance, une fête de tont le peuple, pour ce fait qu'il avait trouvé les fusils et la poudre : parce que cela fait du bien au royaume. Cepen- dant ce ne fut que e'nquante fusils et trois petits barils de poudre, seulement, qu'il eut alors. Et cela n'était pas tout à fait la première apparition du fusil chez les Merina : car, de fait, ce fut lors d’Andriandranandobe que parut le fusil. Quand en se battit contre Ralabo à à Ambohipeno,—alors Andri: indranandobe ff tirer des coups de fusil Pierre commémorative qu'Andrianjaka établit pour les Andrianamboninolonà (1) Ambohitsironmanjaka, Andrianamboninolona avait obtenu de Ralambo deux pierres- commémoratives : lune, cette pierre-dehout au petit-pare à boeufs sur le côté Esi d’Andohalo (2), l’autre Ambatondralambo (A la-pierre-de-Ralambo) à Ampahibe.(8) ors Andrianjaka ajouta, de nou eau, à cette pierre-commémorative d’Ampabibe, [celle Ambohitsiroau:anjaka (4) ],—"“car, vous autres, les Andrianamboninolona, vous avez régné en la personne d° un % vôs-enfrnts [d'un des membres de votre famille], puis- que, moi je suis né de vous”, (3) dit Andrianjaka, Depuis lors, les Andrianambonino- lona peuvent demeurer là ; et c’est en vertu des recommandations de Ralambo Le ’An- ni les plaça là. Voy: ezp. 150. I-—De Jui (Andriarjakx) du le rova- ne où ge ee les cases “sept-à- à :—et les cases royales Masoandrctsiroa et Besakan Il ya un rova sud et un rova nord ; le rova sud, c’est. eh là qui est ancien, —cù se trouvent les cases “sept-à la-file”(6). Là est la pluce, faite à l'ouest des eases-siintes 3 là sont les cases royales fai ites pa les rois d’autretois, et cest Andri: snjaka qui fut le pee roi à Antanannris % ue : Li sie ti à-la-flle. Et ce qu’ on su C: Rte file: ce sont les Le. er cases-saintes 3; il y a sept tombeaux ns sont rangés en file, là, à Fist de Manjn- RES kamiadana, à l'intérieur du Rova(S8) ; et y sont en errés ces sept souverains qui ont _ régné à à Antananarivo dans la suite : “depis Andrianjak: \ par qui a coarn encé le règne- _de-rois là, — et jusqu'à Andrian: ampoinin: erina qui à achevé l'Imerina à 6 provinces, car il conquit Antananarivo. Et voici les non s-des sept souverains enterrés Jà et qui font de. cela les Cases-se pt-en-file : AE est Andrianjaka et Andriantsitakatrandriana, et An- et Ar driamasinavalona, et Andrianjakamandimby, et mr Andrianampoinimerina, et ns ivalonibemihisatra. — Et, dans la suite,de nouveau, on ajouta deux cases saintes aux eases-sept-en-file : celle de Radama pèr (9) et celle de nu, és au MST fenêtre «coin, eôté Nord Ouest» de he Muison-d'ar- : @) Andrianämboninolona : Fils du frère d’Adriamanelo, et done oncle de Ralimbo (ef. Tnisra P. 66). C'est l'ancêtre du quatrième clnv noble de plus tard, les Andr iaamrboninolou n époque d’Andrianjka, il formait quatre familles. re "@) tite : Le sainte dans la pere Lo de l’arcienve Tananarive. se s Lou e Audohalo, tout près — a : de nème (cf. ant es P- 159, p. 512). —Pent être Andriinja- ri ner. te mémorial à *’Ampahibe, sans ériger une nouvelle pivrre, — avait pour mère, Ratsitohina, fille de Andrianamboni.o!o a. à file; Tombes Surmontées de petites cases funéraires, où sont enterrés 17e et: «Fes siècles. Elles se trouvaient à quelques mètres, à l’est fa 1 paie on le gkbaus r oyul. L 2 + vers le sud. — En 1897, elles ont .été transférées, telles ac jo qoi fait ler pe ee Est da Rova. — Les tombenux modernes en questiot . de-roi” (nant pas régné ou ne devant pas regret UN CHAPITRE DU TANTARA DU.P. CACLET 93 gent.(1) Aussi, ces cases sept-en-file sont bien des tombeaux de Souverains, Et à ces tom- beaux de rois. il y a une p'erre commémorative que l'on ne peut changer de place, à ja- mais : mais la case sainte qui tombe en ruines, on la remplace ; et aussi, les Souverains, yne les unit pas plusieurs ensemble dans un même tombeau, mais chacun repose de son côté, — même les époux. Case sainte et Case froide. Et le tombeau-de-Roi n'est pas appelé tombeau, mais cuse-sainte.— Et ce qui est appelé case-sainte : c'est la case où ilya une tombe dans laquelle est enterré Île Sou .erain, ou ses fils, ou les Zazamarolahy(2) : car ces trois ca- tégories-là obtiennent chacune des cases-snintes. — S'il s'agit de la case sainte du Sou- verain, alors “ son saint? €son corps-saint » est là, seul : car le Souverain ne s'unit pas à d'autres dans le tombeau ; mais cest lui seul qui est là, parce qu'il a régné seul ; aussi le met-on seul quand il tourne le-dos « trépasse » ; en même temps, ainsi, on Jui rend un hommage unique. — Et donc, s'il s'agit de case-sainte où soient enterrés les fls-de roi et les Zazamarolahy, alors ceux-ci sont unis à plasieurs dans un même tombean, comme le peuple. — Et c'est la case-en-bois mise debout sur le tombeau qui le fait être cuse : — et ce ui le fait être saint ; c'est que là est le eudavre du prince appelé saint ; c'est cela qui le fait être ease-sainte. Et donc le signe qu'un Souverain est enterré là, — où bien un fils-de roi et un Zazamarolahy.— c'est une ease sainte, — Et une coutume de la case-sainte aussi : celle du Prinee-qui-a-régné ; elle est là, dans la eapi- tale où ila régné et au dedans du rova où il était établi ; —et célle des fils-de-roi et des Zazan arolxhy, elle est là dans le fiet où ils sont établis, Ft ce qui est appelé case-froide(3) : c'est une case où il ya une tombe dans laquelle sont enterrées les classes de nobles appelés Andriamasinavalona(4) et Zanatompo(5) ; c'est là leur signe. Et la cuse-froide, c'est une case en madriers fichés debout, ou une «e dessus le tombeau. Ce sont ces cases qui diversifient les tombeaux de ces nobles d'avec ceux du peuple ; et ce sont des cases vides où il n’y a pas de feu ; c'est cela qui les fait être cases froides. À, _ Et pour ce qui est du peuple, ce sont des tombeaux purement et simplement : on ne peut x mettre de case. — Ft ce sont tous et chacun des tombeaux : soit ceux du Souverain soit ceux de ses Parents “ceux des nobles, (6) soit ceux du peuple ; mais la cuse-sainte et la case-froide, — signe Coutumes relatives aux tombeaux. Ft ce qu’on appelle tombeau : Cela consiste en des pierres de taille, ou nord deux, au sul deux, à l'est un ; et cel est, et de l'aïeule, ancôtres anciens ; et leurs petits-fils sont rangés sur ces autres quatre dits ; et les membres d’une même fan ille sont tous réunis dans un se:l tombeau Le et doncêtre unis à plusieurs dans un même tombeau (avoir même tombeau), c’est : a . . ut ’ CAN. l F du POSTS une coutume du peuple et des princes qui n ont pas régné; et quant aux Souve rains, is n’ont pas, à plusieurs, de tumbeau emmmun. (1) Maison-d'argent : Le Palais-u’argent bâti par Radama FE, dans la partie Est-Nord- : sont au Nord-Ouest du Palais-d'argent. (2 Zazamarolahy : La première caste, le premier clan noble, — qui vient apres “les fils (3) Cause froide: Trano-manaru. L: mot #anara, fro:d, est ici technique, rituel. È , * . : si 08 \ + x « nue: ÉE k Le " (4) Des Audriamasinavalonr revendiquent parfois le droit d'avoir des * cases saintes, eux aussi. —Par contre, certains récits n'attribueut que des cases-froides” aussi bien aux Zazamarolihx qu'aux Andrinmasinavalon…s (Tantaræ pe 256).— (5) Zanatompo où Anariantompokoindrindra : troisième clan noble. , (6) Les Nubles ou anériana sont les descendants, les parents des rois successifs depuis les D note lits de pierre, de lirges dalles, sur lesquels on couche les eorps. g4 UN CHAPITRE. DU : FANTXRL DU PA: CALEET .—Etil ya des tonbeaux qui n’ont pas de lits ; — alors c’est la grande “la ce de couchée (1) commune, telle quelle, pour tous. / s t l'usage pour les tombeaux, — c'est de Îles mettre la porte à l'ouest: cest parce que les anciens traitent les tombeaux comme ‘les maisons(2) ; — et le fait que les anciens ont fait les maisons la porte-à -lPouest, — s’il y a là une raison à chercher : c'est que la maison ne peut pas être éclairée si la porte ne corr espond pas(3) au so- leil ; c'est apparemment pour cela que les anciens ont mis la porte à l’ouest, car c’est rt coutume suivie par ceux d'autrefois ; ils sont tons orientés vers l'ouest ; et c’est pour cela quele Souverain, appelant aux palabres, dit: ‘Toute personne qui a sa porte à-l° a — il faut aussi qu’elle vierne entendre la palabre que je ferai.” quant à l'usage, là, pour le dedans du tombeau : les cadavres ont la féte à Vest És oûr. és oir au sud ou à l'ouest, cela ne se fait pas ; et on ne fait point “suivre” aux morts le soleil Don mais bien le soleil vivant ; aussi met-on tous les morts la tête à l'est. Cep ndant,— avee ces morts ayant la tête à l'est dans le tom- besu,—ilya le lit établi en, haut à l’est, etee sont les ancêtres d'autrefuis, grand- père el grand mère de tous les morts du tombeau, que lon fait eoucher là, — et ceux-là done ont la téte au nord : parée que c’est une manière de les honorer, et on les met à la tête, — et leurs descendants ont tous la tête à l'est. — C’est là Pusa- > 1 80 pour le de‘ans des tombeaux d'ancîtres, | — L'Action de prier 5) les Ancêtres, Et quant anx rites pratiqués aux tombeanx = d'ancétres eh bien les vivants « s'approchent là pour invoquer tous Les morts qui sont là 5 _awtombeau d ancétres. — Chaque maison (farnille), — quand il y a une chose qu’on dé- : __sire des aucêtres, — soit le prince, soit le peuple. — chacune invoque les siens: et les ancêtres, —on leur fait des aveux, ct on leur demande du bien, et on leur fait priè- . re: soit là-bas au tombeau, soit là an coin-sacré-de-la- -prière- rituelle(6) : et. ce sont Fa des devins de-sikidy et des gardiens-de fétiches, et des Ranakandriana qui ont fuit pa- AA EN PARTS" (ont institué, ou inspiré) ces sacrifices offerts là au tombeau, avec ces prières “ _ faites au coin-de-la- -prière-rituelle. Quelqu'un, par exemple, est malade, — où bien te un n'est pas malade mais doit partir pour quelque endroit, ou Ésibe. commerce ou se rendre à laffaire-de- -gouxernement du souverain ; et alors. donc .où fut nne " - divination sur ui: qu'il s'agisse d’un malade ou non ; — donc si on lui dit d’im- __ mmoler un mouton, d'immolerure poule, alors il immole là, à la pierre-debent, destinée à cela, là au tombeau ;—et si on ne dit pas de le faire, alors Les gens n'osent pas le faire, -— Et paree qu'il y a des ohsédés de“choses,” et qui disent : ‘“ïimmolez un mouton, en Fhonneur des ancôtres là au tombeau,” __aiérs les s gens font la chose. — Et parce qu” ne arrive qu'il y ait des ancêtres qui pressent et obsèdent leurs parents, — s'il y en a Sat font de la peine — alors les parents vont déposer de argent, Jà, à la tête du ap set si c’est du tubae qui ils demandent, alors on en met à la tête du torn- _ pour son valiha ; — alors on lui apporte : son valiha, là, à la tête du tombear ; — conle plante là à sa tête. — Et quand vient le fandroama(8), alors tous les gens ini des a et alors on porte de la via nde-de-bosse(9) (de bœuf), là- PSE couchés commune : : : lupa be, * place nul p'ace- nette sus séparations. "— l les tombeaux comme les maisons : Considèrent les tomberxux comme les pen- — font les te mbeaux à à limitation des maisons. prié see be. le. ue re nat Ga à au ReRAER de l' an mr: ilgache: | er ont les : de nes entre Les é ex \ beau : et si c’est une coiffure même qu’ils demandent, on en met tine Lel et bien à = du tombeau ; et si l'ancêtre mort là est un joueur de-valiha(7), alors il ob*, UX CHAPITRE DU TANTARA DU P CALLET 95 7 * ee. bas au tombeau pour l’y faire griller : on fait dégoutter la graisse sur la pierre-debout ; M à ; et ensuite on la oint des restes de la viande-ds-bosse, et on demande aux ancôtres de Dr la postérité qui succède [Voyez p. 93,— les vaches-sarrées-de sikidy du roi, — dont 20 on prend des v'ctiines à sacrifier aux ancêtres ; et il y en a dont on fait un sacrifi- ES ce-vivant, — et il y en a aussi qui sont pour tuer ;— voyez p. 158. 165, 171, les sacri- fices de bœufs (ou vaches) volarita qu'il est d'usage de faire au fandroana].(1) Et au sujet du tombeau des Princes-qui- ont-régné, — quand on doit entrer dans — quand on passe près des cases saintes des rois : alors on ôte su coiffure ; ; dit “ Atteignez-la-vieillesse, princes,” —en s'inclinant, — rendant suinsi les Et. honneurs aux princes morts qui ont-tourné-le-dos [trépassés.] — C'est Jh, la manière pour les princes morts, la coutume à leur sujet: bien qu'ils soient moits, il faut leur douner honneur et leur donner hommage. aa sujet des tombeaux des Zazamarolahy, des Andriamasinavalona, — eux por- L tent des cases-saintes, (2) là, en ville, au bourg où se trouvent leurs tombeaux. Alors Es: on ne “donne pas de coups de pied” (3) à la case-sainte : quand on couche en ville, les Pz- pieds ne donreut pus de coups dans la direction du tombeau,—même si lon est dans des maisons de diverses positions, dads le bourg où le tombeau se trouve ; c'est la tête qui est dans la diveetion de la case sainte.—Et les voyageurs qui viennent à coucher là, — le maître-de-maison leur dit : Ne donnez pas de coups de pied dans la direction de la case-sainte, vous autres voyageurs.”— Le sens de cela : c'est comme si on donnait des SG je pie ne PIRE Re a Êie SRE LS * Le Zomba à Majunga, —case-sainte des rois Sakalava.(4) . E ete, “(Yest au nord du Rova qu'est établi ce Zomba-là. C'est une case entourée d’une ë Se palissade, et la palissade qui l'entoure est appelée clôture-rouge, (valamena), et la case . quiest à l'in érieur, c’est elle qui est appelée Zombu. L'espace compris entre les piliers du milieu ct la partie est de la clôture est séparé par une bande de cotonnade. (5) Et là est suspendue [sur pilotis] dans le lieu” séparé, la case-cereueil où sont les morts.— Et i Fe - y a quitre petites boites, de la longueur d’un empan, et de la largeur d’un “poing”, où re 8e trouvent les ungles des morts avec leurs cheveux. (6) Ces quatre boîtes sont sur- montées chacune d’une coiffure d'argent [ou d'or}: une coiffure en argent-rouge Cort, et trois en argent-blanc [argent] ; et chacune de ces coiffures irait à une tête (7). Et tout autour dé ces quatre boites, ily en grand nombre. A ET TT 2 Et chaque vendredi les Sakalava et quelques Amboalambo (Hova) se rassemblent là, pour chanter et faire prière aux ancêtres rOYAUX;—C t c’est du nom de serrir (8) qu’on appelle Paction qu'ils font alors. PRE A a $ 47, *Ecil y a uno grande date de r: ndez-vous chaque année, dit-on, où les Sakalava se _, réunissent de tous les autres pays, pour servir là, et cest au lundi 22 juillet (9) que revint [dernièrement ?.] cette grande époque là, ct voici l'usage suivi à cette grande de Ur échéance-là. Toute personne qui pos et on l'amène à Majunga : alors on pours règle imposés, mais chacun mange ce qui rsait les bêtes et on court après, sans ordre ni | tue.—Et quand on va entrer dans le Zomba, dites psnsherreetesens es (1) Fe parenthèse est dans le texte malunche, rte | “E D : seases-froides,"” pour les Audrinmasinavalona. Cf plas hant. RE ut AC On ne donne pas de coups depied £ la esse sainte. RU 4 . . Uu culte dvnastiqne aveë évocation des mo " Paris. Picard. 1912. p. 65 sq., p. FOR fermé. Cf. Fantara p. 921: Trait fête : entrerait dans une tête” (omby lola). DR EE A p ei 5 : « Les cérémonies qui Onf eu Leu à Majnnga s de types a des sagdies et des couteaux, et des haches ete. sde des bœnfs doit payer un bœuf coupé, chacune ; 7 £ &. alors on ne laisse pas entrer? : rts chez Les A ré) . 66, F ; NE Sn “EE Poe. mesure : depuis le tout du pouce ouvert jusqu'à la 2me Fr (2) Cases-saintes : —où : y : È ) ; eds dans la direciion de at tnuis: de jaillet et . 96 UN CHAPITRE DU TANTARA DU P -CALIET — Rite de l'appel [invocation] des Ancêtres quand on fait l'h:mmag2-saint au sou in,= Ht maintenant la manière d'appeler les ancêtres, quand il y a palabre du souverain et que ceux-qu -sont-sous-le ciel (le peuple) font lhommage-saint au souve- < rain ; alors, de par la coutume ancienne, ils aprellent, disant: “Atteignez la vieillesse, - seigneur! Ne soyez pas malade ! Vieillissez avec ceux-qui-sont sous-le-ciel ! — Si vous À tes vigoureux et bien portant, vous, —alors nous sommes joyeux et ravis ; — et done nous allons vous faire l'hommage saint. — Kt ce hasina 1à(9) que nons faisons, nous = —ceux qui ont des maladies diverses ke —ceux qui sont habillés de lamba de percale fine, —ceux qui portent pantalons et souliers, _—les esclaves aussi, car ils sont affrinchis quan ils entrent. Eton dit d’eux qu'ils sont “morts s'ils entrent là. Le peuple, aussi, saut les nobles, —ne peut porter des anneaux aux chevilles. À Et là, dans l’enecinte-rouge (Valamena) et le Zomba, il y a, dans chacun, deux portes.—qui se font vis-à-vis : deux sont en face lune de l'autre à l’est, et deux à l’ouest. ù. Et, aussi, les nobles et les ésitrondahy [serfs royaux | porteurs de paquets, seuls, peuvent entrer par l'est ;—mais tout le peuple entre par l'ouest, tous: car ils sont morts bel et bien s'ils entrent par l’est. —Les choses qui sont à porter là, aussi: + sont de l’encens et de lPeau-de choses comme le miel, et de li terre blanche, —Et une fois qi'on les à à introduites là, alors voici maintenant ee qu'on fait : il y a un homme-noble qui conduit, es gens remercier les morts et il dit: “que nous fassions un hommage prineier ! (1) ;—Ce qui est comme @e dire : “que nous fassions prière !’— Er alors ils tendent en avant les deux mains, eux tous ; et chacun fait des supplications À ; et tous ensemble, d'un coup, cils se prosternent l1 face à terre, —et c’est alors comme s'ils disaient amer (2) Et lorsque -ecka est fini, alors ils font famer l'ancens dans un pot de terref5), et ils oignent les quatre boîtes avec cette chose qui resseinble à de l’eau-de-miel [du miel liquide] ;et les _ siguies et les couteaux et les haches sont oints de terre-blanche :; et on appelle cela _ procéder au méswika [action d’un instrument qui prend d’une substance: liqnide en + plongeant ](4).— Et lorsqne ces choses sont ointes, alors on souffle de la conque antsira et on bat du tambour kazolahy, et tous et chacun, d’une seale voix, chantent : et ils a RE si re de Fr Die LÆ Gex _ suitent, dansent, tons. —Alors tout le monde est en transpiration et dégontte de sueur. . Etil y en a, certains, qui se donnent comme des obsélés par kes ancêtres des princes _ etils se balancent et s'agitent de ci de là comme des gens ivres(5), ct, après un temps … nssez long, ils font des discou ss aux gens(6), et leur font faire des sacrifices. ©: Ainsi fait-on chaque année, Et à chaque ven.lredi, alors c’est plus simple ; car on 6" et danse seulement, quand c’est vendredi. F: os LRU TN at sd de S ne 2 ‘ S choses qu font du do‘nmag (7) aux gens à Mjunga > — _ eir les gens entrent à la réunions[dn temnp'eT, le dimanche, pour frire prière Dieu : et _ cependant, aussi, ils entrent au Zomba, le vendredi, pour frire prière aux morts. ses Dit R. et A. Teny Sor[8]: Sept DURE GIP TS ER EE 6 (1) Hommage princier : A ka isika hañundrinna. Le verb: hanandrian à faire, rendre un mage princier, est formé du mot andriuna, pince, souveraiu, s’igne tr. Le pendant français MÉBERCUTET NB Um, He 2 ei va “ei ne de PAR : le narrateur est un chrétien (pro‘estaut).— metipee Op 6it pe PE ET Te cit. p 73. de + € : k multiples manifestitions âes troubles” d'hypaose où d'h ystérie, à religi use, —apprlées frombu, oi bilo, où silamarga, vu nr: abe et...sui = 1 UN CHAPITRE DU TANTARA DU P. CALLET. l’augmentons d'actions de grâces, nous l'angmentons de prières. Eh Dieu ! Eh créateur !— Aussi cet hommage de vertu sacrée que nous faisons là: eh la vertu sacrée de la terre ! eh la: vertu sacrée du ciel ! eh la vertu sacrée du soleil! eh la vertu sacrée de la lune! ‘eh lés vertus sacrées de toutes les chosrs saintes sur la terre,'sous le ‘ciel! — Eh celle , d’Ampandrana(l), car la-bas sont Rafandrana et Rafandrandava et Rafandrampoby et : Ramasindohafandrana(2)! Eh celle de Merimanjaka(à) : car là-bas sant Rangita et Rafohy !— Eh celle d'Alasora(4): car la-bas est Andriamavelo !—Eh celle d'Ambohi- ©. trabiby CE) : car là-bas est Ralawbo, — car y demeure la vertu-sacrée des Merina! Eh celle d'Antananarivo-forêt sainte : ear y demeurent les cases sept-en-file, — car, là bas est Andrianjaka, et Andriamasinavalona qui a régné tout seul sur la terre [le pays ]* — 1e là-bas est Radama qui a porté un selaka à-courte-queue [a été brave de toutes ses for- à ces], pour ramasser [rallier] le pays qui est entouré des vagues de la mer, et pour EU AE donner aux Merina leur charte définitive ; — ù Eh celle d'Ambohimanga(6) villessainte : ear là-bas cst Andriantsimitoviaminan- driana et Andriambelomasina,(7) et Andrianampoinimerina qui à parfait lmerina aux 6 provinces et à donné une efficace bénédiction à Radama, — et Rabodonandrianam- poinimerina [Ranayalona 1] qui a bien tenu les recommandations léguées! — Eh c d'Ambohidratrimo ! Eh celle d'Ilafy(8) et celle de Namehan(9) et celle d’Ambohijoky(10) et célle d'Ambohimalaz(11) ! Eh les vertus sacrées des 12 montagnes(12)—KEh les ver- : | tus sacrées des 12 qui ont ‘régné! — Ce husina que nous faisons ici vous rendra saint, L pour que vous vieilliss.ez avec ceux qui sont sous le ciel.— C'est là, l'appel de ceux qui sont sous le ciel aux ancétres royaix enterrés aux bourgs où il out régné,— et où ils ont ité enterrés,—et qui sont aussi au nombre des 12 montagnes : car les souverains n'ont pas comme demeure un endroit bas ; — muüis, — serait-ce bas là où ils demeurent, — cela devient montagne. Û ; ©: Et Ampandranaet Merinanjaka et Alasora x ee sont cesendroits-là qui sont des souches, des villes-mères [ou : places-m ères] tout-à-fait, et, par suite, des noms d'inro- cation sacrée, aux jours «nciens. Et maintenant Ampandrana n’est point habité par des gens, mais c’est un grand bois qui pousse là, et les ancêtres royaux y demeurent bien. Et Merimanjaka, lui, a beaucoup de gens [d’habitants],— depuis les temps anciens jusqu à maintenant ; — et c'étaient toùs des nobles autrefois, et maintenant ce sont des hora % [bourgeois, hommes-libres], tous. Et Alasora, lui, a beaucoup de gens, — assez bien, — _* *On dit en entier les invocations d’actions-de-grâces des anciens(5), depuis pe commencement sans changer, — mais en augmeutant la histe re etes rois de croate f nant ; —.et on vient de changer lors de l'introduction officielle de ‘ce prier-ct (de la + religion chrétienn). — PR Audriana, — colline boisée à quel- : 1) Ampandrana : premier berceau de la royauté des ques km. au sud de Tananarive. ; ne: NA : : (2) Ces noms sont ceux des princes, ancetres des rois historiqnes. ETS (3) Merimanjaka : première capitule du royanme Andriana, à quelques km. au sud rie des rois entarrés à Tsnanarive. Le texte, ici, s'arréte à avoir omis les rois intermédiaires eutre lui et Audrian- I (1810-1828). d’Imerina, à 18 km. fs. : saut ntres capitales, — l'une au S.E. l'autre au N.E nord de Tunanurive.— ron au sud, sud-0 4 km. à l’est de Tananarive. Fu : se itagnes :. Celles qui visunent d'être n wrimées et plus'eurs autres, — SéJours Les nombre 12 est rituel. 08 TN CHAPITRE DU TANEFARA DU, P. CALEET. depuis les temps anciens jusqu’à maintenant ; et les uns sont des Andr namasinavalona(X) qui habitent là,—et les autres sont bien des “embaniandr ‘0(2) [hommes-libres ].— Cepen- dunt on ne peut faire vassaux de seigneurs les gens qui habitent Alasora où Meriman - jnka où toutes les 12 montagnes, —mais on es fait des sujets- direc‘s du souverain, eux : tous,—chez lesquels demeurent les Zazamarolahy — époux- de souverain,(3)—soit hoin- mes soit femmes. —Æt encore, ceuxeci, par le fait qu'ils sont établis en ces lieux, sort ap- es leus maîtres ; pourtant, c'est le Souverain seul qui est le maître de ces 12 mon- tignes d'invocation sacrée. Et c'est Ralambo, le prem'er que le lecteur ait trouvé faisant l'invoeition des ancê- p. 2 tres-royaux et des montagnes où ils ont régné et ont été enterrés, — à savoir ce qu il fit ; que il résolut de faire régner Andrianjal ka son fils cadet (Eos ez pige 148).—Et c’est à part ir d’Andrianampoinimerina qu'a commencé l'appel aux 12 montagnes et aux 12 qui ont régné. — — 12 i-ont-régné, 12 Montagnes.—Voici ce qu'a réglé Andrianampoinimeria au sujet des 12 qui-ont régné, et des 12 montagnes, et des 12 cases-saintes où sont enter- rés les anêtres FOYaux : lui garde le souvenir des ancêtres. e me souviens de mes ancètres, disait-1l,—car c’est noi qui suis le maître de ce qui est sur l'étendue de la terre ct sur l étendue du ciel. Et mes ancètres, je men sou- viens : ainsi pour Ampandrana, c’est Rafandrana qui est là ; ainsi pour Merimanjaka, ce sont Rafohy et Rangita qni sont là ; ainsi pour Alnsora, là est Andriamanelo ; ain- si pour Ambohitrabiby, là est Ralambo ; ainsi pour Ant: ann 1rivo, là est Andrianjiku, eb Andriantsitakatrandriana, et À (4) et Andriamasi navalona le grand et ndriamasimiralont son fils(5) — (Andria Re) qui à ri “ : miassé en un ce cœur de l'Imeri ina que oici ;—ainsi pour iei à Anbobimanga,—là es % des anbelomasina(6). — Alors moi, je Suis le succes se seur de tous ceux-là : c’est ot: see hérite maintenant, —imis à la place d'eux, les 12 qui entr 6,” dit Andrianampoinimerina, [il s'agit des 12 qui viennert d'être dits](7). — Alors, il ordonna de faire mémoire de ces 12 nee ete “ Ce sont mes an tres, dit-il ; ; — moi, je me souviens des ancêtres.” "Et les ‘vases-saintes où sont enterrés les ancôtres royaux à À Pantone et Ilafy et Namehana et Amboatany eic, illes fit arranger ; alors 11 les mit au nombre de ces montagnes où sont enterrés les 12 qni ont régné. Et il dit: “Quand vient l’année [la nouvelle année, le Fandroana | : : cn sacrifie des Lœufs Fon vaches] volarita et des bœufs Een (célèbres) à ces ancêtres qui sont miens, sur les 12 montagnes.” —Et ce e sonë ; “D Andriamasinavlona : Nubles de la 2e classe, dans en dns lu roi de ce nom qui n’ont ms régné. , (2) FA litt, ‘ sous-le.jour,” sons-le-soleil 3) Epous de souverain, Vadinundriana : Ce mot, le plis souvent, représ nte de vraies ês 5 de rois, par ex. les 12 épouses d'Andrianr a-inavalonn on d° db ahampoiaimerin®; cnme iei semble-t-il, il peut être un simple titre de pri c:—alors ce sont les “aux- -père- -et-mère viv a he inaugureni-en prémices Ja chose, et une fois que c'est inauguré-en prém ices, le peuple, lui, à son tour, fait la chose ; — l'apprentissage des rites d inauguration: rame (D. pour qu'ils [eux, les préposés...] puissent bien accomplir leur service ; et l'enseignement de ces rites, —c'est seulement quand le “jour monte” [de 8. font. qu’on le donne. t un lamba-rouge [rougeñtre, brun] de soie, dit de ver-à-soie-vivant”: c’est un rite des “aux-père-et- mère, vivants”, quand ils font une cérém nie royale. Les Tam ba- rouge et salaka(2) rouge Sont Ce: nme le fusil qui vous suit [vous est attaché], vous, “ru -père-et-mère- vivants” — quand vous faites une cérémonie à moi: alors donc c’est d'un lamba rouge que vous vous ceignez,” dit le souverain. - tils ne partent pas de morts ;—ils ne mangent pas de viande-mauvaise viande 5% ne aux funérailles |; ils n ‘entrent pas près dan mort.—“*A qui change cela, cest SRE la vie [e.h.d. la mort] qui s’en suit,” dit le souverain. Et les fétiches. on les a lnissés(3) ; ; mais moi, on ne m'a pas laissé, et c'est pour moi que l'on in: vugure-en-prémices ainsi, mais non pour les fétiches” dit le souverain [la reine] aujourd’hui. ux qui apprennent [font leur temps d'appentissage ] ici à Antananarivo : ce sont les RP REP Antehiroka, Zafintsoala (Anosizato) ete. > PR TR DA eu Ceux qui apprennent là à Ambohimanga, dans la nonrance ds T3 aka ot) + FT REA sont les Talasora, Zanamarofantsy (et Andriantsiravinandriana), Tehitany, Zunakandrin- nato ; ces derniers, seulement depuis Andrianaunpoinimerina. ( Ratsimi inohatra, XIIe onneur,” est chef-directeur de tous les “Aux-père-ét-mère-vivants” il est, talasora ; il n inaugure plus en prémices, lui, car il est “ vivant se soutenant lui même” ( n a plus ses | LE À père-et-mère ne Manière-de-prendre le baafos (A). Lait énux-père-eb-mère vivants” le vont MAS KES les | premiers : : c'est là- à Amboafotsy, là-bas à“Mananara,(5) au nord d’'Armbohimanga qu'on va le prendre. Ainbobfbtsin andriana. (An-voafotsy-du- -souverain) est le nom de l'endroit. Sept y vont. On prend 3 corbeilles : 3 les portent et 4 font écarter les gens. devant, Ils ne portent p pas de sagaie ; un lamba-rouge seulement est leur signalement. EE une fois qu'i ils sont see au n0Ëd du rova chez Raïinitsimba et Ratsin: inohatra,— ; une fois arrivés là,—alors ils partent, montant au dedans du rova, eux, les 7 ous, | L avec Rainitsimba et. Ratsimanobatra. Alors le souverain parle, leur té moïgnant LOT 1 PS ide + & Done, je vous remercie, Tsimahafotsy a aux -père-et-mère-viv rants ! Cela va | omme prémices. Encore que soient en: les sujets-sous-le-ci iel. c’est vous. a RS ifotsy, par qui on prend les prémices. —Uar appelés le jour, c'est le jour (que 2) ; appelés la se se la nuit (que vous venez)” Alors il prend *eux poignées wALS ces | les de voafotsv chieuue des trois corbeilles, et c'est pour en manger ça de 8 infnsions pour Horel. uen fait porter à à Mahitsx (6) le reste di es 4 ue ee un jour) il 7, eut 3 de ces hommes qui furent en fidte in détient pas. habit | ro t ne portaient pas de chemise-tunique de so eh; bien ! C’est” ainsi que doivent être des ‘ re es vivants ? 7 vdi le savent Alors, € est ee _ se & de. ce qui rentre dans. le “servie” des préposes ; vux-pire-e reet-mère ne Ce Ft à d + à des Rent Pen . î É ne à le mme 58 p P: 1 our des reins. a on m2. les sort va as s'ils nuit, et cute ofcil 9 eu ayant, 6 fai Les 1869 : nt Lee Sodkà servent à faire uue sorte le Fe one était un rite. Ex. roche d'Ambobi mana. I: ne S: # 06 UN CHAPITRE DU TANTARA DU P; CALEET. d’un lamba sale qu’on va s'habiller ? — “C’est malheureux pour vous Avaradrano(1).” Alors on amena ici, à Ambohimanga, les 3 hommes, là à Ambatomiantendro(2). “ Cor- = rigez-les,” dit le souverain, Alors on frappa ue dix coups chacun les 3 hommes qui avaient péché contre les rites : ils avaient employé des choses sales pour le service d'état.—Et le souverain fit prendre de nouveau le voafotsy ; cependant ce fut un voafo- tsy différent de celui qu’avaient pris ceux dela première fois, car il fallait de nouveau avoir de vraies prémices. —Car, sice ne sont pas les aux-père-et-mère-vivants ? qui vont en chercher, personne ne peut en prendre là, à Amboafotsy ; car le souverain à interdit le voafotsy de cet endroit(3). Le souverain fit augmenter le nombre des “aux-père-et-mère-vivants,” en ajoutant -_ Jes gens du clan des Zanakandrianato(4) : car il fallait défulquer ceux qui perdaient leur père, et ils devenai: nt peu nombreux ; et done on en a ajouté maintenant Et quand eu on prend les “aux-père-et mère-vivants” [nouveaux] pour en faire des préposés-aux- prémices(5) du souverain: “Rappelez-vous bien, dit le souverain, ceux qui sont de _ vrais Zanakandrianato: et ce sont des fils-de-femmes [de femmes zanakandr'anato qu'il faut prendre, dit-il; car les hommes changent, prenant femme par ci, prenant = femme par là : et donc ceux qui naissent-de-femmes [de femmes zanakandrianato], ce sont eux qu’on fait “aux père et-mère-vivants pour les prémices,” dit 1» Souverain. — # * Et les clans divers chez les Zinakandrianato : il y à les Zanakandrianato wrais- Zunaka.- 4 ndrianato, et les Zanamamba, et les Zanamanulona ; ces trois-la sont des catégories de : Zanakandrianato.—Et les Zainamamba ne peuveut étre faits préposés aux-prémices LATE eux et les Zanamanalona.— S'en aller tout niais etse mettre à nager dans le brouillard US comme les Zanamanalona,” dit le proverbe. Et ce qui lui donna lieu: cest que les Za- are, r« _amanaloua avaient trouvé du brouillard sur la vallée, —et ils s'étuient étendus pour y _ nager,—et s'étaient abattus tout de leur long : c'est cela qui a fait paraître ce proverbe, -08. (Fin de la note). x GER QUE LC A pré d C : . ; c'est là que le Vazimba est enseveli ; ct cette D l’autre, là, dans l'ex, est considétéé comme le du vazimba MA ei masses rite de la prière-chantée].—Le coin de la case qui est au nord- be nciens “lieu de demande à Dieu Créateur et aux ancêtres,” et aussi “eoin-à-prière-chantée”(7) ; et chacun d’eux fuit l là, à savoir : Dieu Créateur, —et les an té est ausei au sud, sud-est, for- Tantara p. 577, F18)..: À prémices de la eueil- UN CHAPITRE DU TANTARA DU P. C\LLET 107 oi - y à | Et la couture de ce qu'on appelle faire-la-prière-chantée solennelle [le mirary] : c'est quand le malheur arrive ici sur le pays,—quand vient la pluie avec de la grêle, —et E. qu'aussi le tonnerre est fort, et qu'anssi il ya des trombes. Alors le peuple prie Dieu SRE Créateur et les ancûtres ct en même ter ps fait des appels ainsi: “Protégez-nous ! Dieu ra Créateur et tous les ancêtres ! Protégez-nous ! Protéwez-nous pour le bien, protégez- me nous pour de bon !’—Et les faiseurs de charmes-contre-grèle, alors, sortent, de leur côté,—portant les charmes contre-grêle par tous les villages. Eux vont de ci de là, appelant et disant: “Protégez-nous, Dieu Créateur et tous les ancêtres !’—Et le peuple, de son côté, lui s’enferme dans les cases, pendant que sortent les faiseurs de- charipes * {a contre-grêle ;—et alors le peuple prie au coin-de la-prière-chantée, demandant à Dieu = Créateur et aux ancêtres ; —Cest là, la maniè-e accoutumée. 20, & Et voiei le vrai rite par excellence de ce qu'on appelle faire la-prière chantée [le pe mirary]. Quand les soldats se sont mis en route et vont en expédition, — une fois qu ils sont arrivés au lieu de la guerre et qu'ils s° hattent ; — alors ils font porter une lettre parlant au souverain en ces termes : “ Nous vous l’annonçons, Seigneur ; voici que nous Fès combattons ; et notre combat est assez rude ; et c'est cela que nous vous faisons savoir.” Less Et le souverain dit: “Done j'ai reçu votre message parlant du combat : et done, que _ z Dieu vous protège !” Et alors le souverain parle de son côté, disant : “Voici ee que _ vuos fais savoir à vous sous-le-ciel :—que chaque bourg fasse la prière-chantée,—car voil LE À que les sujets-sous le: ciel se battent.” — Et alors tout le peuple fait la prière-chantée;alorson | fit une prière-qui-chante, et ce sent les femmes qui font la chose ; c’est cela, qu'on appelle Dre. fuite la prière-chantée. Alors le peuple se rassemble en grard nombre aux grands vil: È lages: les petits bourgs, par toutes les campagnes se rendent aux grands bourys ; et les = femmes alors se ceignent des lambas, sautent, dansent chaque matin et chaque soir ; c'est ce qu’elles font tous les jo É Re s jours pour que forts [vaillants et vainqueurs] soient les RAR 7 hommes ; et'aüssl,.=— 51 Le n'est pas le souverain qui dit de cesser, alors on ne cesse #1 pas;et liprière-chantée dit : * Fe Es 0 — Forts au fusil, forts à la lance sent les nôtres ! ? 5 RES { + k EE LE Li Protés z-les, Dieu Créateur! + Que d'être forts au fusil, forts à la lance soit pour eux ! ae pe cet 2 Qu'ils ne soient pas atteints par ce qui est en main d'autrui, qu ils ne soins +. 1 : pas blessés par cé qui est en leprs propres mains $ Re APCE — Qu'ils n'aient pas le dessous devant autrai, les nôtres, qu'ils n'aient pas de: 2 demouplirier 12 sen tre HE ul Ce Lo ssi ayez défense pour eux, Dieu Créateur t S — Au ee LEE — Qu'ils scient bien en avonçant, qu'ils soient bien en revenant, eux! Four ils ne soient pas effetrés par la liane, — qu'ils ne soient pas pris par LES “ ronce grimpante ! D Eu ie on LP PNG RE vez protection pour quss Dee Oréelenr 1 n + 0 4 Ro Pen < ; ertus-saintes d'Andrianampoinimerina et at ". um s soient protégés par les ve à. ient protégés par les douze « Qui-ont-régné 17 RAT Feu RC : t protégés par la vertu sainte de la terre sainte D ni x & huntée, appel à Dieu et à Créateur et aux re: us saintes des. aux: quand les homes vont en guerre ; el ce sont les femmes, qui chantent Fe soldats se battent. À chaque village, toutes les femmes chantent : cnnnd les hommes se battent et que partent les coups de. es femmes en chantant-prière, on ne mêle rien ti où va soccupant seulement de ce qui concerne RAGE > CRT ET DRAP RAnE ae ROMANE AE LA tume, de ceux qui sont-sons-le-jour — depuis longtemps, ma À" RER 108 : UN CHAPITRE DU TANTARA DU P: CALLET la chose là au camp. Les hommes, de leur côte, se battent ; et elles de leur côté, prient, aussi, — Et done, c’est éela l'usage parmi les coutumes de ceux d ‘autrefois. —Et, pour términer,—il est donc biea vrai que “cette terre-ci a poussé une prière aux ancêtres, (1) depuis des temps anciens, et plus loin qu'on ne peut voir. Et ce en quoi ne se correspondent pas exactement la prière aux ancêtres et la prière cherchant faveur auprès des vazimha : aux ancètres le peuple n ‘’immole pas de bœuf quand il vient leur faire requête (2) : c’est un mouton où une poule qu’on leur immole, et eest la 9 graisse et la wiande-de- hs que l’on fait griller en leur honneur; mais le DRE régnant seule- ment, lui, immôle une vache volavita quand il fait-demande à ses ancêtres ; ; les Aova, eux, n osent pas. — Et aux vazimba, le peuple immolait des bœuf: ete.. . Etde nouveau, — les vaziimba ‘quand leur£ to nbeaux sont foulés : alors ils se met tent en colère : et +8 oi ma Nes à et nombreux sont ceux qu'ils blessent, nom- breux sont ceux qu’ils estropient, nombreux les boiteux, nombreux les males et qui ne s'en firent pas, nombreux les malades et qui meureni, — nombreux ceux qui meurent subitement étranglés par le vazimba . Aussi, avec-peur se fait la prière aux vazimbnr, — t les ancîtres ne font point peur aux gens, car ils sont des parents ; aussi, n'est-ce point avec-peur [qu'on les prie | japendant la demande est biea une , und même : différentes seulement les ma. mières de la formuler. Les ancêtres sont ini oqués ainsi : : Hé, vous ancêtres ! Nous vous lemandons ce qui fera du bien, fera du bon ete...” — Et pour les vazimba au con- traire, voici la manière de leur demander : % Oui, vous, vazimba Pè'e, vous, v: azimba Ps more | Vous vazimba saint d'ici ! Done, nous vous demandons là grâce et la bienfaisan- ee ! “HE le fait que les anciens faisaient sacrifices et prières continu-llement, — c'est qu ‘ils voulaient [ou aimaient à} demander à Dieu ; — pourtant ils augmentaient læ _ prière a ils faisaient du recours aux Vazünba et aux aneôtres et aux fétiches encore Er & rils o Hier Ronde euvie d'obtemir de Me choses de Dieu ; —et alors leur : n, sans doute, faire prière à mais 62 qui les fait se tromper [ce en iil font eur], € c'est qu ils mêlent le eur prière à à Dieu aux choses faites par Dieu. D'And “als ont para Cdatent} les coutumes en usage aux enterrements et Lorsque régna + lots: née rrannl + coutures en D aux terrements et “deuils des morts, ainsi que le fait de In dissembl. mc entre les tombeiux de pee et les Rs du peuple’ — Car, chez ceux des premiers temps, il n° ya poinë ce me. signalant que c'est le Roi qui est enterré à : une tombe simple à grosse à des a ue Ainsi pe à na rubis + : son tombeau est une se us à M ua $ x porte, pour dure « PRE — les petites pierres pétie étaient , alors Le _… à les maçonner ; tes les pierres étaient maçonnées et UN CHAPITRE DU TANTARA DU P. CALELET 109 Et le peuple traîna [charria à la traîne] les pierres,(1) au temps d’Andrinnampoi- Re P Fe | Ne RUE nimerina: car /e tombeau n'est point l'œuvre d'un seul, disait Andrianampoinimerina, Rs C'est sous lui que commença la coutume de tirer des pierres, à laquelle se joïgnait la “1 coutumedu bœuf ‘“d’action-de-grâces pour le travail des pierres ”(2), celle du bœuf L: horirika.(3). # Cependant, il n'y avait encore personne d'habile à brûler [à détacher par le feu | Per: des pierres, au temps d’Andrianampoinimerina. Ee. 1° Coutumes en usage au deuil du souverain qui tourne-le-dos [irépassé]. - le Jamba sur l'épaule, mais le portent serré sous les aisselles ; alors on ne couche pas sur le sommeil, et pour tant que le saint à chacun de ces jour-là. est par semblable à dE diton: cest cheveux. mien ou - 110 7 n CUNCCHAPITRE DU TANTARAS= DU P. CALLET piistres, ear elle était trop courte et il fallut la grandir) eo cette pirogue d'argent est ; comme les Iambas-rouges pour l'envelop jer,—car il est Roi.— Et c’est des hasina [arg sent donné en hommage >] du souverain qu'on prend ie de faire la pirogu: d'argent; ear le roi disuit autrefois : “Voici ; ce que vous apporterez pour me sanctifier [ine rendre É hoinmage-saint |, j je n’en détournerai rien du tout: mais j'en ferai une pirogue d'argent pour y demeurer quand j Je m'en irai ‘“‘découcher” [ Emourir}, cela devant être un héritage des enfants qui me succèderont au royaume. Si quelqu’ un, maintenant, prend de cet argent, et qu'il vole de mes hasina : abrs j je le frappe à à HQE je donne son corps aux chiens. LAC” est ainsi qu'a décidé lé roi, jadis, sur les Ron à fire Ja pirogue d'argent < ie . coupées, & soit de a petité monnaié coupée, PTE moment que cela cest donné à titre de . hasinu royal : cela done u ’est pas dépensé, mais où 16 met dans une grande cuisse, dans F.. Le la maison. du roi, qui ne s en sépare pas * “EG de cet arg gent je ne me séparer ai point: on en fera une pirogues-d’ argent où jeserai quand je serai parti ponr ‘découcher” [mourir]. “jot je fais de es un CO ommandement d'état : qui que ce soit qui règoe, qui que co soit es re ne,. à jam s,—les Lasina royaux on fera des pirogues «argent pour qu'y demeu- rent ceux qui & bte -le dos [me urent |, s'ils Sont d3s Princes régi ints. Et qui que ee soit qui soit : mé du roi, sil mange les Ausiaa royaux, et qu'on n'en fasse pas une -pirogue pour qu'y detnenre ere qui “tonrne-le dos,” mais qu'au contraire quel qu un - cacke et mange les fase l'OYAUX,—ne Sert mit, ce que “du poids: -d'un- grain -de- riz," alors - je le coupe comme en potites balles: etje l: donne eaux chiens #'ear il nv à, DES de hovu 4 puisse à avaler le hasina, dit le souverain, de nouveau, da ans | là suite, 7 RAT: en cela n’a pas été changé jusqu'à nr: aiatenant.- rs A ua A ee lieu. [la cavité] où Ton enterre le roi qui “tonrne fs. dos” 1 ‘un Éivémentde pier- e, Lie portant à même sur le sol (2) ;—le parement de ! Pier e une fois s fini, on place. Ambora, à o — now pas une caisse de ce bois, mais le s planches en couche ; > ée e F'Amb bora est faite, on. répand. du Free Le charbon une fois épandu, alo: "Je Je “saint” est enseveli ; et nae fois La pirogue d'argent placée, ad r couvre de be graude Sebya: ee tombale 3 et alors on revêt de chaux Frs angles extériours, aux arôtes s supé- aux autres. Et quand la chaux à été appliquée, les Zunatelitany cor dessus t les Hana DU Don. dé sépulture. —Et le hasina royal,—saoit de grosses pièces, soit des piastres- entières non- ne il reste à mettre sde essus, sur le @harboa, la pirogua d'argent. où | rie parois de pierre, pour que Rs parties de la maçonnerie (3) adhèrent bien les uë de la terre ronge ; et ce sont eux, les fouleurs de la & rre sur le” “saint” et les, rs de É sont les officants chargés de déposer le / UN CHaPITRE DU TANTARA DU P. CALLET 111 — Et quand la pirogue d’argent est forgée et que le tombeau avec la case-sainte est fait, — alors on va procéder à la “mise-en-cache” du saint. Et ce qu’on appelle “le cacher”, c'est l’action d'apporter le saint avec le catafalque et la pirogue d'argent à la case-sainte (1). Et on ne peut point cacher en plein jour le Roi, mais e’est au contraire à la nuit qu'on le cache ; car les Roïs de jadis disaient : “La journée a été donnée au peu- ple pour les enterrements, et la nuit au contraire est à nous. — Et si quelqu'un est enterré à la nuit, étant surpris par le soleil mort [avec ou après le coucher du soleil], je Jui fais perdre fernmes, je lui fais perdre enfants”, disaient-ils. + Et, depuis ls teinps anciens, — our le Roi, c’est à la nuit qu’on le cache ; et le jour, c’est pour les hova, pour tous les sujuts, soit noirs soit blancs (2). — Mais c’est à la nuit qu'on enterre les fils-de-roi et les Zazamarolahy ; c'est là une loi pour faire la chose, Et [auparavant ](3), on ‘enfonce’ Le saint dans la pirogue d'argent ; ce sontles Tala sora qui sont les ‘‘enfonceurs”, eur ils sont des aînés-de-tribus ; ét la pirogue d'argent est At: mise dans ane caisse en bois (4), et on achève de remplir la caisse de toutes les bonnes RP choses auxquelles on veut faire suivre le Roï qui a tourné-le-dos ; soit une draperie ronge (pourpre) dont on recouvre la pirogue d'argent, soit des lambas-rouges, soit de l'argent avec de l’or, soit des perles ete, que le défunt emporte {va emporter] en allant à la case-sainte (5) ; — et la caisse, elle, est mise dans le catafalque ; là autour, pleureat les ‘ sujets(6). | en ? lair,—on se met à cacher le roi LI nent à ce moment qu'il se trouve “caché”.—Et ensuite on jette à Ankazomasina, Est-du-Rova le catafalque et les matelas et-les coussins et tout ce sur quoi on l'a pla- ce avec quo F | mes enesenenesenmeereres enr » PE Cela, c'est le ler acte seulement de ls “ mise-en-cache.” Le 2e sera l'eufuuissement atom'e que recouvre la ease-sainte, tra ke. D Mai . Les hova ou hommes libres, par opposition aux esclaves et serfs royaux. transfert au tombeau. | à irogue et les draperies du catafalqne. Re ‘ease-sainte” est pris pour le tombeau entier. ansfert au tombeuu.—Cette mise-en-bière, dans la pirogue etc...est À tout le monument du catafalque, estrade et pavillon compris, anargpoinimerina à pirague contenant le t-être, on brise un côté de la caisse et on fait glisser la . eu le jour même où on eusevelit. Les jours précédents le corps, daus ;, objets, dans la cavité sépulcrale, La casse, plas on ès la pirogue, dans la tombe, — on bien reléguée avec LI e,.sans doute, n’est pas fermée d'un couvercle ; elle est tiers par les ea * Ii UN CHAPITRE DU TANTARA_ DU P CALLET à sa suite, —car voilà qu'il est parti, lui, leur maître. Et dans la case-sainte, il y a toutes _les bonnes choses à lui : soit de l’étoffe-rouge [de pourpre], soit des sabres, soit des sagaics, soit des fusils, soit des Lonnets d'argent, soit des montres ete... tout ce qui est à u , on le met tout là. Et les ‘aux-père-et mère vivauts” prennent de la terre-rouge. pour en couvrir la tombe, là, dans la ease-sainte. Ceux qui la prennent, on les appelle Tahia= manangoana(1) ; et c’est une tribu de gens qui viennent du sud ; 1ls sont là-bas au nord e Alatsinainiaimbazaha. — Alors est achevée la mise-en-cache{2). — Et c'est le ‘bou-“ chage de soleil ?, [l'occlusion-de-soleil] que l’on tait, après quoi le peuple se dispersera. On # cache ” aujourd'hui, — et dès demaïu on fait le “ houchage-de-soleil?. 2 > Et ce qu'on appelle “houchage-de-soleil”: on s'en va tous. — les fils de-roi ctles > : _parents-de-roi [nobles], et les officiers et tous les sujets. C'est à Tsimbazaza, là au sud d'Ambobhijanahary(3), aux bords de l'étang, qu'on procëd: au rite. 1 e souverain Qui sue- = cède et, qui commence teulement à régner n'y va pas, parce qu'il a pas encore ‘paru ?” solennellement devant les sujets sous le ciel ; il ne sort pas, Ini, tant qu'il n'aura pas _ . paru devant les sujets sous-le-ciel, — quand les sujets seront quittes du deuil, — Alors On iunole un bœuf tout noir, rieur, aux cornes retournées, à ppelé [en Ja circonstance] un Re “ bouchage-de-soieil ” ; et l’idée en est Pabandonnement [la prise de congé] qu'on fait 2. du Roi parti. Alors les sujets v:rsent varidüniventy(4) [4 centimes] par case, et on se | Se iaet de la graisse à la nuque pour verser cet argent, — c’est de la graisse de bœuf qu'ort se met à la nuque ; — c'est cela qu’on appelle touche-de-graisse [ou .Lont-de doi gt-graissé } et cela c'est un signe de sortie de denil(f): dès lors on pourra se oindre de graisse les cheveux. Alors tous les soldats font des décharges de salve : alors les coups de canon * _éclatent ; alors on joue de la n usique. — Et lorsque le bœuf noir est par terre, ce sont = 0 les talasora qui le tuent ; alors les talasora en portent le bout supé ieur de ka bosse am à Pruceégnant, qni se tient au dedans du Rova ; et cela est au roi un “enlève tabou 4 cste de Ja bosse, les talisora qui: ont ciché le saint se le partagent ; c’estun abou pour eux, — pour le fait qu'ils ont caché le saint : le partage est fuit entre se:trouvént là ; chacun en prend uu peu comme enlève-tabou. LE + Vie bœufs d’xbandonnement ” [de prise de congé dn roi défunt} ar CRÉENT RSC k ) Ft \ L A or Et ane distribution de | ahiamanangoana : Le nom de Tahinimanansoïna, — à peine différent, — est donné habitants d'Ambobipeuo, à 7 km. Est de Tanonarive, e à, M ris en géuéral ne concorde p s exactement avec a à : la éié fait par des Enropéens, entre antres par dont une traduetion frang ise a paru dans La Tribu ntara lui-n ême (p. 1123), — Le corps de Radama, tel rs &û Pal is-d'argeut, lieu dé In mort survenue le 26 juillet, 2 alahasuty, lundi, il fut porié eu: pr. cession au Palais al fat me à lé de neuf, et mis daus un cereucil en bois LS mardi, 1} fut, ,d'ins le cercueil, porté en procession | y êt.e introduit. Il fut hissé sur L: éranovorona | d’; eut, sûr la place Là, scèes de pleurs é dt pe TISSU ec à de terre, au N, b de 1 Re UN CHAPITRE DU TANTARA DU P. CALLET: 113 L | est faite à tout le puple ; car le souverain donne beaucoup de bœufs en cette circonsta nce, Alors on distribue aux sujets tous les bœufs, faisant d'eux un abandonnement du oi passé-ancêtre ; alors « “hacun emmène le sien aû vill: age qu'il habite ; € ’est là qu'on le tue, Et une fois que les bœufs sont distribués tout le peuple s’en va à l'eau se laver, Et e ‘qu'on appelle ici se laver : quand on est à l'eau courante, on pre ent le tsirir y(1) et | ‘ahibita(2) [hertes servant à se défaire du % mavuais ”, depuis les ses anciens ](3) ; ; et. avec cela on se lave les me coins du Jamba, eñ disant : “ Parti le mauvais, parti le pas beau Lou: pas bon], à la suite du passé, à la suite du pas sh — Em porté PE l'ean grande dévalant vers Farihantsana [Dernière-chute],(4) allant à 1 Ikopa ! Et fini est le “ bouchage- de-soleil”, rite accoutumé pour le souverain qui tourné-le-dos ”. Et quant à l’idée qu'il y a là, en cela, —eh bien, c'e:t comme l'action de cacher Je soleil à la vue, dit-on, pour que le peuple ne le voie pas ; car les sujets ont pris de tristesse ; car il est put tournant -le-dos le Roi que les anciens appelaient soleil des sujets-sous de ciel, — Et c'est à l'occasion d’un chant en usage pour les sorties dn roi que les anciens disaient cela. Qué le Prince-régnant sort, les chanteuses officielles le Che tent ainsi : Notre prince e e e !— Nous avons un. es prince e e € Notre prince e e e!—Nôtre soleil e e e ! Se nn | 4 Notre prince e e e!— Notre créateur “Tlieu] eee! : De C’est là l'hommage rendu au Roi autrefois, jusqu à maiñtenant=Il ne peut ‘être see à n v OS, car il est Roi,...pas plus que le soieil, mort à l’ouest et apparaissant à Pest ;— e FA aussi on s’en sou\ient [on en fait mémoire], chaque fois qu’on reud grâces ; ; car # ne SE a eut pas être oublié ;— et cest pour cela que le peuple a dit du Roi : qa il est comme le LéMn re ‘soleil qui ne pent être oublié, il meurt à l'ouest et] ourtant apparaît à à l'est ; or done on bee ne peut cesser de lui rendre grâces ; ae car l'usage de lui rendre grâces a été porté par _ ceux d'autrefois, et aussi à été suivi par ceux denis LL ae, Etquimd L le Roi a été caché,— jusqu'à la fin du deuil. —alors les Merina tant qu'ils sont font tour à tour [par provinces et par clans] offrande- des larmes”(5}, soit une semaine, soït un demi-mois tour à tour; et cela, dès que cessent de partir les canons et L ls fusils : car ce qui reste à faire, c ‘est al'offrande-des lairines "1— Et alors le PRÈS dis-. “tribu en séries pour apporter l’offrande-des larmes. ; % Et les ouvrages {aboué: [prohibés ]( 6) :—on fait tout de suite l'annonce en palabre ' | detentes les œuvres qui ne sont pas à faire : soit [œuvres] S ‘façon’ ee ra façonne on A us pas : ; soit cons de levées Fr3 murs en terre,—on n'élève pas des mottes en mur, 0n ne fait pas de boue à bâtir ; soit celles de flage—on ne file pas de soie, on ne _ file pas de coton ; soitcelles de éhant—sont tabonés par dessus tout les chants et les. sons di instrinents(7) : le fuxecu nine, on ne lé fait pas “danser” A à car il. : un bruit de murmure, Tels sont les rites usités au dll du Roi qui tourne-le-dos. ro Et le nobles des 6 classes t— chaque classe “ycrse” ce ee est de sa coutume 8). Les. EUR Sendo SE RE Hat dra. Fe Far. : ÿ ne lgache. RU ah antso ana : : deruiers rapides ou dernière chute de Ia rivière Zkopa, —à près de s-larn ns remarqué plus Fée tie prouière et solennelle offrande-des- es Re di mêine. . vu plus haut que dus les trois Jours q i suivent r annonce officielle de " mort lus e Chômage éta t rave * Eci, pour le long SE da _. on ee ee sont : x qui , 4 : li it. voix-de-c tions Érpatie ‘es dhsses nobles éme sement a aux « funérailles | Ms 114 ù UN CHAPITRE DU TANTARA DU. P. CALLET Zazamarolah y etles Andriamasinavalona tressent les grandes nattes qui servent comme nat- tes saintes 3 ils les apportent là oùse placeront les gens à là maison o à se trouve le “saint.” s Andriamasimnvalonn, eux, sont kes faiseurs de la ease-sainte. Et alors aussi : ils vont “tâter” [ visiter, examiner] les cases: sept-en-file”, et ils arrangent fries qui sont endommagées : on secoue et on nettoie ce qu'il y a dans tontes ces cases: on v re- | Ruelle les nattes-saintes ; ou même on fait des ajoutages [des répar: ations} aux cases saintes ; alors donc on Ôte ce qui est mauvais et on y met ce qui est bon. les Zanadralambo, et Andriandranando, et Zanakambony [ou +: Andrianamboni- Does ant eux, sont les ‘preneur s-de bois” pour faire les cases-sai.tes, Done 1 font cel chaque fois quele souverain tourne-le-dos [meurt]. Et les Antehiroka ont été établis par Audriamasinavalona associés des parents-du- rot_[ des nobles] (1); alors ils “versent” un lunba ronge, chaque fois que le souverain tonrne-le-dos, ete —Et quand on va sortir de deuil, le souverain qui succède dit, faisant annoncer : #iDoné. sortez des nuages [de la tristesse], car on n'est plas en deuil, — voici que les brouillards se sont dispersés et donc reprenez toutes vos habitudes et les coutumes des gens qui ne sort pas en deuil,”—Fr alors les gens sont quittes s du deuil, t c'est le bon plaisir du souverain qui détermine 1 échéance de “ sortie de-deuil.— _ Lorsque de TP teurna-le dos, le peuple se coupa les cheveux quatre fois ; et iln'y ent pas [d: souverain | qui le dépassa [pour le temps du deuil] en cela, dans la suite. Lors de La-Petite-d'Andri: anampoini rerina (Ranavalona [), ce fut quatre . coupes que l’on annonça en Abes royale, —cependant on ne se coupa qu'une fois, et, = au bout de trois mois et demi, le peuple fut quitte du deuil ; et lors de Rasoherina, on se coupa une fois ; et, après trois mois, les sujets-sous-le-ciel sortirent de deuil, Et ensuite, lorsque le peu le est quitte du deuil, — alors seulement on annonce le Jour où le Prince-qui-vient de-commencer-à-régner ‘fera son apparition solennelle, — aux ee © Coutumes en usage dans le peuple pour ! entree t le deuil des morts, D abord, quand on enterre, on n'enterre point le jeudi “ Fa peur qu'iln’y ait un é É Re . paper [2] mais e Me rer crets que l’on enterre, quand on le peut faire ; © ont on appelle le mercredi est “ mercredi qui ne revient as(3) — Et, aw . Tr 4 nee on n’enterre pas, car on l’appelait “ violent ; ” mais, avant d’en- terrer, c on laisse le soleil pencher [baisser]. — On peut le fire pourtant au matin assez au petit matin,..….apres le petit jour]; et s’il arrive qu'on n'a pas enterré au matin La tant que le jour n’a Spas commencé à décliner. on n’enterre pas | aussi, — quand il y a un mort, alors on l'annonce à la ‘ eommu- Re parenté, à ravie je va Fee ue mort, — et sons vous AU , résent: as ui-bouébe le s-de-farnil s ne sense et poules et rie blanc. ( é Asseiée ne ER RS Li compagnons. —assoés aux ne pour la manière putribuer aux funérailles royales he ) tee et jee de mok entre ve alatuniey. jeudi, ct misy il ; ja # pas ke jeadi, de penr (Gi Sorte se PRES ee et astrologique te Peel: ie re m ereredi “ne revenant on à ie ch: nces te me ne oir de si tôt un uonvean pre dans _ fumi lle monta environ n de 7 on 8 h. Re n le folos ë UN CHAPITRE DU TANTARA DU P. CALLET 115 DZ. Et quand ona les lambus et les bœufs ete. alors on enveloppe le corps, puis on x l'expose. Et la case où on expose le mort, on y met des tentures selon ce qu'on a. Ki 4 c'est aujourd’hui qu'a eu lieu la mort, e est demain qu'on expose le corps ; — la nuit, p. 263 h gardiens du corps soutiennent-la- veillée ; et le lendemain de ce jour-là on enterre : Pourtant, aussi, il n’y a pas de laps de temps déterminé, —soit deux jours, soit trois jours, soit quatre, soit une semaine même, pour l’enter rement. Alors on fait des distri- bations de viande, à parts égales, au moment de cette exposition du mort, — Et les lambas dont on enveloppe le corps sont un ou deux etc... ; les riches sont enveloppés de trois lambas, de dis, de vingt, où plus encore, même; et ce sont tous des lamba 1s-rouges, sr on en fait une gloire et on les fait suivre le mort, leur maître. Pour les s indigents, c'est un seul lamba-rouge ; et il y a des pauvres qui ne sont pas du tout enveloppés de AT ronge, pas même d'un, mais c'est de lamba de toile qu'ils sont enveloppés, ou issu Er a. de rofia. — Et on lave le corps ; ensuite seulement, on l’envelcppe ; s il arrive qu “1 y ait PE M des parties du corps contractées, on les détend ; s’il arrive que les cils des paupières ne We soient pas couchés et rabattus, on les ribat et on “té couche. Et alors toute la famille et s la parenté proche se met les cheveux en désordre ; alors les hommes quittent leurs coif- ur.s ;— etles hommes et les femmes quittent _ chemises-tuniques jusqu'à ce que Fe le deuil soit passé ; — alors donc on expose le corf de. UE Alors le peuple garde le corps et fait la LATE : et les femmes pleurent sans FN s'arrêter, JUSqUAU matin, Car elles ont un parent mort. On ne peut dire ici “faire-l'of- à £ frande-des larmes,” eur c’est pour le roi, cela — Alors on dit : “tâter La tmistesse à quel- qu'un” [consoler] ; ce que l'on fait en disant : “ Tuisez-vous [cessez de vous lamenter]. Messieurs, — car les morts ne reviendront pas. — Allez vous donc croire que ce qu'a pu faire le mort, les vivants ne le peuvent pas !”’(1) C’est à la faille qui pleure que le | - peuple dit cela. “ie Alors la cotanaté d'habitants verse de l’: argent à titre d’essuyage-de pleurs, et à ; _ franges-de-lamba et lien ; et le peuple apporte le cadeuu de virres des hôtes ou ner . “tion des hôtes [étrangers] ; et cela, c’est du riz blanc pour Îles hôtes étrangers que le maître-de-tristesse [chef du deail] a invités. Alors on paie raridimirenty [4 centimes environ] d'argent, par personne ; — et la famille, par personne, paie roamena [20 cen- k ._ times] ou ce dont elle est capable, &titre de “lien” qui suivra le mort, — Et la commu" 2 cnauté d'habitants apporte cet argent ; ef ceux qui le portent parlent en disant : Nous = apportons de “J'argent-lien” à suivre le mort ; car voilà qu'il est parti notre parent.” — ë Et le maître-de tristesse à qui on l' apporte dit: “Eh bie en, soyez exempts de alhour et de calamité ! — Que le “ mauvais ” ne retombe pas sur vos ! Mais vivez, soyez bel et bien ; car vous venez enterrer le mort et tâter | consoler] les vivants. Et one, le mort, lui, est enterré, mais nous vous avons, VOUS, no: parents.” Et ce lien argent-là fs De | fait suivre le mort, et c'est te à l'argent servant à acheter les lumbas auxquels on fa rh sé Aa ques appelé “lien. du mort,” où encore présent “bouchant-les frais-de fa- ni Eee rte.” Dre Aiors fait RE ui à parts égales, donnant soit un mouton, Soit des canards, soit des sb et on tue le bœuf appelé êde-fermeture-d’y eax de-mort” , pour soutenir=. | la-veillée, là près du mort. — C’est pour ecux qui soutiennent la veillée près du mort qu’ on le tue, et on le f ait cuire pour en m nger ; eb aussi on en donne aux parents du mort * our communauté 5 d'habitants qui a apporté l'essuyage-de-larmes ; alors on distribue ,et le muître de tristesse dit en donnant de la viande à la eommunanté d'habi- Que nous soyons sans rep che devant vous! — Mais er votre enlève-tabou 3; tous soyons sans reproche devant sous ! ” — Etles gens à qui an donné de Le DAME UN An eme En modifiant In LA ” eruation du texte rlgiche, on pourrait RS isdaire ainsi : go: LE — Car, ee ailleurs, de ce que le mort est ôté, il ne suit Fr que . t NS » 99 ri confusion ou amphibologie ne vient que de la . — l'ans notre pren ier sens, On écrirait nee Jatoy ny mat ..cvee 1:6 UN CHAPITRE DU TANTARA DU P. CALLET vi de disent : “Soyez saufs de malheur ! Que l’épreuve ne vous env ahisse plus !? — on donne de la viande aussi aux gens qui ne versent pas d’argent.—C'est cela, la rému- _nération que donne le maître-de- tristesse pour l’argent donné par . famille ct la com- munauté d'habitants. Et à la nuit, ies gardiens du corps font la veillé t quand cela est fait, — le lenil emain, on enterre le mort. A Te on ouvre à la _ pioche le tombeau d’ancôtres sut quand le tombeau est mis à jour, alors la famille porte É . le mort. Ceux qui ont une caisse pour porter le mort s’en servent, ceux qui n'en ont pas FU CAE porte avec des nattes fines : On enroule le mort dans la n: tte et on le porte sur les épaules en manière de filanjana(1), et la famille des quatre hommes qu portent fait escorte. : Et les parents suivent, pleurant,— ainsi que Î1, communauté d d'habitants, pour faire - l'enterrement — Et quand on est arrivé au tombeau, on enterre le mort, le mettant la “tête à l’est, là sur le lit de pierre ; et alors toute la parenté pleure poussant des cris, jus- - qu'à ce que soit bien fermée la porte du tombeau. — Et quind le corps a été enterré, on A ae la tranchée faite an tombeau. Quand le tombeau a été recouvert, ;alors le maître- Fes - de-mort [le chef de la famille du mort, le chef du deuil] fait palabre, disant : Nous vous _ somm des reconnaissants à vous peuple qui êtes venu enterrer le mort et tâter [consoler] Îles vivants ; donc nous vous sommes reconnaissants, vous messieurs et mesdames ! — Or 3 done, Er le mauvais, lui, ne vous retombe pas dessus FRE le peuple, de son côté, - - dit : “Alors soyez saufs de malheur er de calamité 1” — Et le maître de-mort dt: % Eh p. 264 FRE ne au Coteau à ns FA car nous y ferons laban lonnement [la prise de-con- 33 . 86 du défunt]. _ Sic’est un homme qui est te son fils fait palabre donnant sa parole d’ engage- rince et au peuple avee lequel il doit demeurer, parce qu il va succéder à son age dit : “ Je donne ma parole au prince ! ct à vous, peuple, avec lequel OI jar succélé à mon ee C7? — Lt cest } par là qu al de nhe Sa parole re. un ne a qui re an able. là, se o. remer- ciement d'usage, en ce cas. x met en marche pour Sbor: au coteau à la via est cekr, lab: andonne- ten fait de disant: Pa Rare alla nt à ct, par suite, les vivants se défont st cela qui doit être r idée avec lique tite, c'est fini, et les. gens s'en retournent ch: e, dit ce HUE [ect autre Rangahy un A7, ak rent 6 e Vest, on os là. en fe à l'est, da ‘d ue , en. a Vi ul, lé vens qui. Fe = ER He Et se le isiriry et. Î es sont - chose qu UN CHAPITRE DU TANTARA DU -P. CALLET 117 faisnient les ancêtres autrefois : dès après l'enterrement, ils employaient le tsiriry et l'hahibita et l’eau pour enlever le mauvais. Et le maître de-tristesse et la famille s’abstiennent de ‘certaines œ@:vres: filer de la soie, et filer du coton, et faire retentir des instruments de musique, ils ne le font pas : er et eux, de Ia famille, ne se font pas d’ablutions(1), ne dansent pas, ne se tressent pas, ne LEE s'oignent pas de graisse ; mais ils se mettent les cheveux en désordre : et, à pare cela, us font toute chose, quoi que ce soit. = Et le deuil, — il y en à qui le soutiennent longtemps ; ; il yena, certains, qui très tôt sortent de deuil, — Ceux qui ont un mort, — s'ils gardent longtemps leurs cs FN: en désordre, c’est qu'ils sont bien encore en. deuil : É une fois qu ils se tressent, alors ils sont [c? est qu'ils sont] quittes du deuil: c’est à eula à qu'on reconnait les deuils longs CS et les courts. Quand le maître-de-tristesse est % difficile sur le fait de la tristesse” [ineon- ” solable], alors on Jui dit [on parlant du défunt] : À lui nos souhaits d'efficace-sainte, paies petits, pee au revoir(2). x fois seulement on tue des bœufs: l'un appelé “de fermeture-d’yeux- de mort”, et “J'autre “ purification sainte”, on encore de “sortie” (de départ) ou encore ““d'acquittement ” : c'est celui-ci même qui est bœuf-d'abandonnement,. | til y a des boufs-franchis [“ enjambés”], Ets aguons du bœuf d' ahaonnement. re Quand ce sont les riches qui meurent, alors on e des bœnfs en quantité ; alors on met là-bas sur le grand-chemin. Et lorsque nee “le mort que l'on n va RE a alors ce sont ces bœufs. IE que franchissent les porteurs du corps : c'est ce qu'on appelle enjamber RS Are des boufs. Et cela, test pour les nie ; beaucoup en tuent dix, ou vingt, on trente ete. ; ; et ces bœufs sont associés aux boeufs ‘abandonnement. Il y a des corps de riches qui {© attendent là, soit quatre jours, soit “a semaine même, —ponr qui on tue des bœufs en RTE - les gardant. Quand les rites dé l'enterrement sont finis, doube parmi le peuple s'en ‘retonrne chez soi ; et plus tard, dans la suite, la parenté vient visiter les maitres-de-tristesse, disant: “ Voici ce qu'on vous dit, vous n'irez point après le mort, …. car la tristesse est 1 comme le nuage, et. quasd il heurte il tombe du coup. Ne pensez done pas trop à ristesse, mais portez votre réflexion sur votre subsistance(3), — car vous ne suivrez int du t ; comme l'aliment des bœufs: ce qui est à la bouche bronte, ce qui est au cœur [au 4 ne ie la bouche le boeuf broute, tout en songeunt dans son cœur].(4) Mais e votre attention et vos soins que sur la tristesse, prenez garde que vous rh et ne ee vous procurer des vivres à manger ; done avez force et. - Telles sont les ENS portées par les sujets depuis les temps anciens jusqu’à oe _ Et la contume des gens d'ici, qua les gens sont morts : : on. pre. ps ; même s'ils n'ont guère été honorés pendant leur vie, P honneur qu’ on ne fois qu'ils sont morts ; c’est cela la condition des ee ils sont ts sont plus honorés même que les vivants, parce que c’est la dernière onorer, jusqu’à ce que le corps soit arrivé là dans le trou : et alors r de leurs parents | por eux, une fois _ ils sont var Ainsi oe ne ne mort, dont A bé. nos hat d d'acte, n08 ue méme, jusqu’ au revoir ! — Carils savent que leur personne o que e c'est _— chair seulement qui nn | > tandis RS ra se “ us Join en ls commentant. coeur nat lis # UN CHAPITRE DU TANTARA DU. PJ) CALLET est prise par Dieu, et c'est pour cela qu'ils disent : Sowhaits d'effcace-sainte.…. jusqu'au revoir / — et qu ‘ils honorent le corps là au tombeau Ce qui conserne les bœufs tués pour les morts. Les beufs nour les veillées sont les : pee Premiers : soit 2, soit 3, sont tués quand les gens gardent le corps, ici, au village. Et * l’intérieur du bœuf est donné à l'occasion de la petite corbeille, mesure de riz : chaque / case verse deux ou trois poignées de riz ; et alors on distribhe à chaque case un lot de l'intérieur de bœuf, appelé“ re: du bœuf”(L). Et la bosse et la graisse du ven- tre près des pattes de Retrière, —les deux tiers en sont pour les notables, et t le dernier tiers EUR est pour le maître-de-tristesse.—Et QUE à la viande, les deux tiers reviennent aux HE femmes, et un tiers aux hommes, car béanconp d’entre les hommes rentrent chez eux ; Ter aies femmes reçoivent beanconp : c’est qu’elles demeurent près du corps, et elles pleu- 7 -' rent. Et les hôtes qui sont parents,—on leur réserve aussi leur part.—Et la poitrine de = + bœuf, on la réserve aux chanteurs du sasy(2) et aux fuiseurs des démonstrations de joie y ape funérai ire(8). Quand le mort est un vieux, on donne le sary, faisant un chant : les uns ARE A à premier chœnr chantent : //e quelle bite e !... Et les. autres répondent : Croéoitsle es Se tt rouge ! Ca Hi or in Cela, ik le font retentir, au loin. “ Se © 0 2. à Ef on tueun bœuf,—à PRE —dont on fait une purification, —à la fois pur & Se er: Hiniion et prise-de congé du défunt. Si on tue trois bœufs : alors l’un est dit : sortie. de-richesse, et un autre est dit viande du peuple, et un autre est dit, pour une moitié, honneur de son maître,—pour une moitié, aux parents invités ; et ka viande de la culotte est aux maîtres--destristesse [la famille propretñent dite du défunt] ; et l'intérieur anx ARS fossoyeurs [qui ont ouvert le tombeau], et aux porteurs du corps ;——et les aloyaux de : ' VF. ce 0enfà ceux qui descendent le corps duns Je tombean, et 1x viande. grasse due ventre à ceux Sont [les lambas autour dn corps ?] c'est cela lusage eonsacré pour le euf.—Et autrefois, le sammet de la tête et les cornes de bœufs étaient suspendus à une e 14 s'ators la longue perche où sont les cornes de s et les têtes de re ke là à côté du tombeau ; Dee parce qu'on veut q ne les Le See que L cela. mort a emporté. de her P'— disent ceux Qeur vVorent'la ch ss Ein dans à dant, il y en avait qui tuaient Quaran- te boen ufs.…. ait à la lo ongus perche leurs têtes et leurs ere chez _les Antsttaiaka (4). ôn : suspend pa de bœufs jusqu'à mainte “ 2. À CS encore e beaucoup les cornes de ARR AN | tsileo on suspend de cette manière aussi les cornes et Lé. iêtes de bœufs : “ e chez z les Au-delà de-la- forêt et les Bezano L Ds mo] (5) a ausi, on les suspend, vos. Br a me cela aussi, sur les grands-chemins célèbres comme lieux de suspensio on des têtes et _ cornes É 1 les met sur les] s longues pe pour, que les S passants soient dus admiration. n + LAGUUE L3 vi De quand le souverain acte. alors on ne bee de grand chemin les taie de ix,—à savoir depuis la porte du Ron er ant (6)...a ee ge era res Alors om enterré sur le grand-chemin s bœufs, et le ‘ ” Jesf dit. : nnés à manger au peuple, mais “ile. se trouvent D, er enterré ae tourna-le- dos, on observa cela dans le convoi funèbr LR on arriva près d'Ambohimanga, de nouveau. ne. en ville, on tua aussi des boeufs sur le grand- chemin, ar intervalles ils ne furent pas enterrés, mais les gens les prirent pour Ambohfra ‘anga, on distribua trois nie “boeufs entre CN CHAPITRE DU TAANTRA DU P. CALLET. 119 on : tous les sujets-sous-le- -ciel présents là: il y en eut qui se précipitèrent pour se disputer js la viande, et qui moururent ; il y eut ceux qui recurent des coupures à la cuisse, au bras, LE de cornes de boeufs furent nombreux. La dbérrbutioes à-parts-égales des boeufs fut Ha faite à Amboara(1).—C'était là-bas à l'ouest d' Ambohimandroso(2) que demeuraient tous RS les boeufs provenant de tous ces troupeaux qui sont au delà Qu pays [au NE, de l'Ime- rina |. Tous ces boeufs royaux furent “nontés” [à Amlchimanga et Tananarive], soit re les coupés, soit les taureaux, soit les vaches mères ; on les amena pour servir au convoi PER. du ‘ saint”. — # Et lors de Raïniharo, 3), quand son heure vint de s'en aller découcher Ctrépasser], | alors on lui tu” beaucoup de boeufs, — sans doute, jusquà 500, }à en ville ; rt lorsqu’on ie” l'enterra, depuis le haut d'Andohalo fau 1sotry(4). on Jui tua des boeufs : ; on les Céposait de distance en distance sur le grand chemin.— Il y eut 5 hommes qui portèrent HET à eux seuls un boeuf,—des esclaves de Ratsarahoby,— ni à la porte d’Ambodinando- rs halo,—à la grande ndibisution de toute la foule sous-le ciel ; et, à sr cela des groupes de 20 homines, de 30 hommes portaient un boeuf ; en desotidrit depuis Ambatovinakv DE jusqu'à Anjomä(5), les intervalles où on ne mettait pas-de boeufs tués étaient environ de oo: cinq brasses. “ke peuple se dispata en tumulte les Loeufs tués ; les plus forts s'en ren- daient maîtres; parmi les blessés, les ccupés au couteau, les frappés à che, il y eut beaucoup de morts, à cause de la dispute tumultneuse sur la viande. Et rot fut enterré Rainiharo, la reine fit en commandewent : “S'il y en a qui se disputent en tu- multe sur la viande,—s’il y a un mort,—alors je leur fais perdre femmes-et enfants, et JR je tue Ke vie : car ils font mourir mes gens, dit-elle ;—car la viande ne fait pas qu’on soit grand [qu’on soit chef] ; et s’il y en a qui alors se a en tumulte sur la viande, ete + JE A ns 7 dit la Bouveraine. Et depuis lors, il n’y en eut plus qui se disputèrent en tu- multe sur la viande aux enterrements des morts ; car due est Ja loi #— mais, alors, on fait bienle partage, personne par personne, quand on partage de la viande au sujet des morts —Cependant quand elle [ Ranavalona 1], maîtresse et auteur de la loi, tourna-le- dos [mourut], on se disputa en tumulte de nouveau : car les gens ne purent se retenir donnée au sujet de son “saint” qui avait tourné-le-dos. - Et dit ce l’angahy [cet autre Rangahy Un Tel] : - Et de tuer ces bœufs aux morts : c'est _pour que les personnes mortes aien victimes des lofo(6) immolées en leur honneur aient des honneurs d’ Sr a Vois — suivant sa fortune, soit beaucoup ; soit peu 38 ’il a beaucoup, on en tue beau- l'a pou, on en tue peu seulement, — Cependant les bœufs coupés, où les femel- vaches qui nourrissent un petit, tout cela est tout de même bon à tuer pour le- ation. — Et voici comme l’on tue les bœufs à faire les honneurs d'im- les uns sont tués et placés sur le chemin où passe le corps ; alors le corps ‘anchit ; et les autres sont distribués vivants atx gens qui assistent à à l'enterrement ; cependant ils sont tués dans le en seulement où il y a le mort. _ F Hate de km. N. E. d'Ambobimanga. stre d reines. le T'ananarive,— autrefois faubourg. artiers de Taua warive, le long et au had de la pente nord- e À pare on, — et encore les victimes 4 Ge au dos ; nombreux furent les blessés sans être trés ; et les gens qui reçurent des coups: devait la grande quantité de boeufs ; ; mais le peuple se dispata en tumulte la viande urquoi on tue les bœufs ; pour qu’on ait des honveuers d’ immolation. — Si " ’est un ù > ét. qui est riche, alors ce sont les taureaux que l’on tue pour les honneurs d immo > Ranavalona À mourut en février 1852 ; Ÿ sue de Rt Es once d'avoir des victimes fs re Le àses 120. | UN CHAPITRE DU. TASTARA DU P,. CÂLEET LUN RUE orimos RE formes peuvent être traifés de cette manière à leur mort ; mais souvent les taureaux sont tués comme honneurs—d’immolation des homimes ; ; et le vu -ches, souvent, sont tuées comme honnours— l'in nolation des femmes, Et de tuer ces boeufs en honneurs d’im nolrtion : C’est pour que l'ombre du mort ‘4e pousse devant elle vers Le lieu où be e ss morts. Or, si ce sont des moutons que le ort a-eamme victimes d'honneur ;il est à plaindre car son ombre pousse devant elle “te moutons. [ls sont pau nomreux Fa qui tuent des moutons aux morts, er les mou- ‘tons sont difficiles à mener ; et aussi |:s8 ombres-revénants détestent les moutons. C’est Le. pour cela que les parents ANS n'en veulent pas pour ces immolations ; ils on ‘ont aucune envie de gêner les morts ; — alors ce sont des boeufs qu'ils tuent. ST it les boeufs immolés (ou les moutons iminolés) ;:—-les ombres des boeufs et des mon- .. tonss’en vont: avec l'ombre de la personne, la suivant [suivant la direction ] où elle va. Et de’ . _ tuer des boeufs pour que leurs ombres soient emportées avec le mort, c'est cela rendre les _ honneurs—d'immolation de boeufs ; — si on tue des moutoas, on fait les honneurs — _d mmolation de moutons. Et l'ombre de la personne à qui on fait des honneurs =d'immo- ation de 19 boeufs i ici, en haut [sur la terre, en ce monde] : : eh bien, ce sort 10 boeufs ef pci, c'est bien le mouton qui est à elle là-bas, et elle a honte. Soit des vaches, soit des tiureaux, soit des bêtes coupées, — ce dont on a, — c’est ce qu'on tue aux morts, — ha vache pleine, même, les riches la tuent ; mais on he sait quelle est sa condition là- bas. ’argent, ‘encore, — on le fait aller après le mort ; il ÿen a qui mettent un écu se ka RS du mort. Pour les riches, on net beaucoup d'argent dans les Jainbas, sous le: l mettent. 50, piastres (1) ; ik y en a qui mettent 100 piasires > 5207, c’est kirobo [L fr, 25]. n aux mo orts : a personne “mourait, Labs : _les gens EN sa handle: ns , tout élu fa une fois réunté, le père [le chef} de la- Famille ent ! ” Alors d’aucuns, dit-on; parlèrent, disant : “Puis- 5 sous. li terre, ? — Et on mangéa alors, dit-on, les ne aa point. de-carps des gens, s d’autres nobl nt les corps | pue “homr 1 étaier qui sontäelle, Jà-bas où vont les morts — 1 boeuf i ici, c'est un boeuf Là bas ;-1 mouton s, le Agen qui Roane ce qui concerne-ces bœufs servant. olati aimé est mort! Et. ‘que faire de ui ? Car notre parent que ns! Ner enterrons pas, nus allons le-manger : car cela | les “comme eux, ils n à | p. 267 : UN CITAPITRE DU. TANTARA DU P. CALELET 121 d’un fils, c’est une fois [ aujourd’hui], revanche pour la perte d'un bien-aimé, cliacun en a [et il arrive à tout le monde d’en avoir besojn |(1) ; aussi ça ne fait rien si vous subs: tituez des bœufs même à votre fils.—(Cependant la viande de la culotte-de-breuf, nous ne la donnerons pas à notre Maitre [au Roi, au Seigneur du fief] : mais pour nos fils des meurant dans des fiefs, nous donnerons à notre seigneur la redevance d'hommage qu'il est de couture de lui donner à cette occasion,” dit la famille. — Là-dessus le père substi- tua des boeufs en grand nombre au corps de son fils, car il était riche. Et alors les gens RE: mangèrent les boeufs, “remplaçants” de lenfant mort. Et le nom de cette viande-là 4 fut dit : riande mauvaise : car c'était le corps de la personne, autrefois, que Fon man. goait, et c'est mauvais cela ; —et aussi viande pour les honneurs-d'immolation à ren- “%# dre an mort,—ce qui est de la viande mauvaise : car elle a té faite remplaçant du corps et aussi riande-de-clôture de-dléfense : car on en fit une défense empêchant les corps des gens d’être mangés';—et aussi viande-d'Lerbe de [hozaka] :— car il répugnait de la for- muler “viande échange de corps humain ;” aussi l’a-ton-appelée viande de bosaka: car on ne la découpe pas sur la natte, mais sur le bosaka, car elle a été faite “rermplacant” de corps mort ; — cette viande—là n'est point découpée sur la natte ; les boeufs bons [tués en dehors des funérailles] sont tous découpés sur la natte, et lt culotte de ces Fœufs bons est pour le prince, —qu ils soient tnés au fandroana, ou que ce soient des boeufs morts ait bourg ete.…; et pour les boeufs “remplaçants” de corps mort, la culotte n’est pas au prin- ce mais au peuple, car ce sont des bœufs faits “remplaçants” de corps, et c'est pour cela qu'on les découpe sar le bozaka, ear ce sont des bœufs faits “remplacants * de corps, des- tinés à être mangés par le peuple. Aussi est-ce pôur cela que le prince n'en mange pas ; car C’est un échange-de-corps-mort, cela. — Et quand on le mange, alors c'est vraiment comme si on mangeait le corps de la personne —Ft les nobles qui n'ont pas de NASSaUx de [fief] en mangent, dit-on, car ils n'ont pas à manger autant que les nobles qui ré sident sur des fiefs.—Æt cet usage-là se répandit parmi tous les gens ; et le prince me- me donna des oeufs en échange du corps mort [du roi défunt, son prédécesseur] ; mais la viande venant du Roi n’est pas appelée viande-maurvaise ; car si on la traite de mau- n question, — Jèt d'aucuns, encore, disent: Un n’a pas entendu parler de. cela [de cette histoire 4 anga - Rangahy Un Tel] + Personne ne fait aux morts d’immolations humaines d’honneur( 2). mu Le Roi même, quand il tourne-le-dos, n'a pas d'immolations humaines d'honneur. Mais c’est avec des boeufs qu’on fait le “bouchage-de-soleil. es : . Et maintenant depuis ie temps de ce prier €ï [la prière chrétienne, ] la reine a fait, un commandement d'état :“OQn ne tue pas de boenfs en immolations d'honneur aux p Le a À ; . : ENT EN 5 : , ps ‘e _ moits; mais c'est avec de la viande qu'on achète au marché.” dit la reine: car j'appuie br Var À à nf ut vu À boeufs ; car malheureux sont alors les orphelins et les indigents [lesquels ne peuvent RU de TR Re se | | : Faire des pierres-debout 3 pierre levées | — La raison de faire des pierres-debout, — _ ponrquoi. on it: En Pol eat mort,et ‘SO C0rpS. BAFTIVE PAS au tom- nUX 2 LM [de familleT, car on ne sait pas où : : be en “emplacement de-tombeuu, car on ne le res ae arte eds Ep hs RER à ierre-debout un l'est lü-bas dans le trou ; et niors, "de Cote "pire Geo" REP st-à-dire tout le monde P F = ffré “hui, = ét doi ce. il y nur», pou: tous. même poss DIE! * “% ; La nnmsteneemmesent ones tent EE LR ST TE sw DE avoir à eubir Ja perte d’un bieu=imé, sinon d'un fils tout le moide et dès lors iln° ya point d'irjust ce à vous permettre la naines. : immclations de perso nes, sacr fices humains. nor ie et dans l'intenti le changemert 1 . 1 i f PRE vise, on fait injure au corps du roi, mais on l'appelle seulement viande; dit le Rangahv_ RAP. Mr re de çodavie remplacé par les boeufs ].—#t, dit, pur ailleurs, ce Rangahy [cet autre sur Dieu(3) mon royaume ;jene permets pas qu'on ait des immolations-d'honneur de il est mort set alors ses parents ont fait le compensation ; ce sera où de la reine, a un sens chrétien. seligiux opéré par linroduction r PA ‘ UN CHAPITRE DU TANTARA DU P: CALLET [A qui fait-on cette pierre-debout ? Vous avez sans doute un parent mort ? ”—jtt a réponse est : “Oui ; et c’est parce que son corps n'est pas arrivé que l'on fait cette pier- re-debout.” — C’est bien pour cela qu’on la fait et elle est un méinorial et un abandon- nement [une prise-de-congé | du mort. ; L Et c’est ainsi qu’on l’érige : la communauté d'habitants et la famille se réunissent + ponr tuer un bœuf (ou des bœufs) ; alors ils tuent le bœuf et ils érigent une pierre- s debout, par laquelle ils prénnent congé du défunt ; — alors un eôté du bœuf est fait je e ri 7” —.et les gens versent de l'argent et on leur donne de Ja viande : remplaçant-de-trou d’ensevelissement. — Aussi quand les gens interrogent, disant : “sortie de richesse, et l’autre côté, c'est la “part d’enterrement”’ pour chaque personne qui est venue là ; et la culotte, elle, est au maître-de-tristesse, — C'est donc ainsi pour eeux dont le corps est perdu(l). Et alors la pierre-debout est mise au nombre des tombes, quand on fête le fandroana ; et on la barbouille de graisse en y faisant griller de la viande- Ê de-bosse, et on invoque les ancêtres là, suivant toutes les invocations en usage pour les ancêtres. S Q È = = LS SA ES S à ë RQ È =. Q >= © & he 7 œ = D S- —s À Lt Q x 3 _ a+ % Le RQ Z ns. Se LS S dy me ” $ ms me un 1 bd « ee 21 © ss + [er [qe] mn © (2) © un = el Ê Lol me 2 © en LL ! 19es des gens pour porter le corps et le “ monter ” transporter en Îmerina, au ge PS à Ré 3:% . village natal] ; et s'ils ne trouvent pas de gens à prendre à gages, alors ils enterrent _ devant lui. Mais ce qui les remplit de chagrin surtout, encore : le corps du parent n’est point arrivé pour se méler en ses os avec ceux de sa famille ; et cest cela qui fait croître ne sont pas assez forts fera de lui, pour que le 2 u é ils ont un mort. — Et ce nee DONNE) t se mêle en ses os avec eux ; — et se réjouissent en étant tristes, ear & les pareuts quand un des leurs ne seule une fois qne sa chair est ôtée, — Et quant à sa chair, on lPenve- _ nauté dit : # quand est-ce qu'on € arge UN CHAPITRE DU TANTARA DY P. CALLET 123 i . À ; : ‘ est mort, c’est que les os puissent arriver là au tombeau-d’Ancîtres ; c’est bien cela sur- tout qu’ils désirent. Et si son corps n’est pas arrivé et qu’il ait son corps perdu, alors : croît par trop la tristesse de toute la famille, mais surtout celle de la Mère et de son épouse {l'épouse du défunt ]{1). — Ef, par ailleurs, quand le mort est un officier, et que son corps est perdu sans qu'on l'aiteu, — alors on lui fait une Pierre-debout, dont on fait un “ remplacant-de-tombeau’", et par laquelle ses parents pratiquent l’abandonne- ment à son égard. nterrer provisoirement. Et pour certains morts, on fait la chose provisoire- ment(2). Et ce qu'on appelle “au provisoire”: c’est-qu'en ce cas on ne peut dire au peuple où au Roi: Un tel est mort, et alors la famille cache de quelque façon le corps ; et una fois qu'est arrivé le jour où l’on peut l’enterrer, alors on annonce la mort au Roi et à la communauté d’habitants, après quoi sont faits les rites de son enterrement au tom- beau d’ancêtres. é | . Et les morts traités ainsi au provisoire ”, ce sont : les morts près du fandroana : alors le peupie ne peut en parler, mais on les fait” au provisoire [à la dérobée]: car proche est la grâce de la fête ; es morts en terre lointaine ; alors on les “fait” au provisoire, là-bas jusqu'à ce qu'on vienne prendre lear corps ; les morts n'ayant pas encore de tombeau : alors on les ‘-fait” au provisoire, jusqu'à ce que soit fini le tombeau ;et quand le tombeau est achevé, on les les y transfère ; et aussi, es morts de-petiw-vérole : on leur fait une tombe à part, c'est- à-dire : on ne les met pas au tombeau-d'ancêtres. Si ce n’est pas le “mot” du roi qui les fait prendre, ils ne peuvert être mis au tombeau, parce que c'est une maladie contagieuse. Lors de Laïdauna et lors de Ranavalona-mère et lors de Radama IE, il y eut un “mot ” fusant transférer tous les morts-de-petite-vérole d'autrefois, et c'est pour cela que les parents prirent les corps des morts-de-petite-vérole pour les réunir là au tombeau d’ancêtres : © ee [ (ee) "es Œ le» + ë œ + Sr Es © Le] Fur] + © 5 Te ©. & S. F5 & (=) ê cr — © A 1 ® a Ca] © S « & [er Le Œ © ve = [er x re œ +. =: LS pr D + La x œ ee L4 œ- La confection de tombeau. D'abord on “écorche” par plaques [on clive] les pierres et quand on elive les pierres, on prend de la bouse, et on prend le coq-rouge (ou un mou- tan) que l'on tue sur la pierre, et on en fait dégoutter lesang sur la pierre. Et aussi, Guard clr èst fait, où tâte la pierre à détacher, et } on - cherche à voir son endroit faible pour le point de chauffe : et puis, quand on a trouvé son point de chauffe, alors on pese “le fen, et on prend la bouse, et on dresse sur la pierre le feu et la bouse pour la brûler, pour que la pierre se elive ; et, une fois que la place en place le feu ; alors la pierre se clive. ; ie Se Etquand la pierre est détachée, alors on l'annonce au peuple, disant : Nous vous annonçous, à vous peuple, que nous allons char se : 9% __ Et alors le maitre-de-la-pierre annonce te jour où il la chargera. Et ensuite, le imaître-de-la-pierre p rend le. bœut cite bœuf orimka [arawr] ; on le fait cuire ; on prend du riz, que l'on fait cuire, pour en faire le repas des chargeurs de-la-pierre. — Et uon appelle char ra la PERS RENE des cordes dé chiendent et de fibres de hafotra (3} on lie la pirrre; ainst que ee ES SE PEN TI ; ; : 1 D ÿ _ (1) Son épouse : ou 8es épruses. à È ‘ + . 0 (2) Le not provisoire, provisoirement, ne rend pas le sens complexe du mot re ie qui peut comprendre les nuances de : à In dérobée, la lé ie re cachette, — en ou couvrant à peine, — en faisant plonger et en dérobant à la vue. — Hafotra : Dombeya cunuubiua ; Sreculisceu. pierre est brûlante, on fait marcher de rier à la traîne la pierre. ?” Et la commu- - { j 124 UN CHAPITRE DU TANTARA DU P. CALLET [des traverses formant traîneau] au-dessous, y attachant la pierre ; c'est cela qu'ou appel- le charger la pierre. — Et quand la pierre est chargée, alors les gens s'en vont, et ils mangent la nourriture servie ; et quand le peuple a mangé, il revient, disant : “Demain, nous serons [à, de hon matin, pour charrier la pierre ; el nous prendrons les enfants avec les femmes. ” Et le maître-de- la-pierre, lui, garde la pierre. it au lendemain de ce jour-là, arrivent le peuple et les enfants avec les femmes pour charrier la pierre. Et ce qu’on appelle charrier la pierre à la traîne : on y met de grosses cordes et du chiendent tressé et de l’herbe horom-potsy (1) tordue : et ‘ce sont ces liens que tiennent des gens en quantité, pour tirer fortement la pierre ;et les hoinmes sont au bas des liens [des cordes pour tirer |, et ies enfants avec les femmes sont en tête des liens ; c’est cela qu'on appelle charrier à la traine la pierre. Alors les wens traînent. Et celui qui tient le pavillon [le petit drapeau], où autrement dit coryphée, ou encore * faiseur-d'appels-avec-le-lamba, ou encore commandeur des-mouvements, — celui-là, done, est sur la pierre, excitant les gens ; alors il saute et dit des mots de commandement au peuple qui tire la pierre, disant : Soulèvement de celle-ci ! — Jille se soulève ! (2) etite plaque, celle-ci ! — Petite plaque celle: ci ! On arrache [enlève] e! — On arrache : « _. Odrè ! Odrè ! a ! — Ebha ! ee Prenez garde de ne pas pouvoir ! — Nous peuvons ! c y en a-t-il ? — Éhilyen'a bien! C’est étonnant, oui ! eposent, e ; alors ln & : LME & quand on va faire un tombeau, au moinent où on est sur le point de cliver lx _.' Pierre, et, pour cela, de faire brûler du £ nier eu, — alors ceux qui sont charués d'ôter la mt . = » "a es _ pierre disent : “ Eh! 6 vous, pierre Sainte qua voici! Roc grand que voici ! Je f: saints !” — Al ts on allume du fe Et quand on va charger la pierre sur les trarer par lesquels on Inaugure-en-prémices l’opération. Alors on fait une cuisson de met: : _trois grandes mesures de riz blane, et , pour la on met une action de grâces à Pinauguration- | vous _ faisons demande, — Pour que puisse arriver cette. pierre-ci ! = pour qu'elle aille a bellement et bien, elle ! — pour qu'elle arrive vite, —et qu'elle Soit légère à porter ! Celui qui est le prière d'inauguration-prémicielle. p. 270 UN CHAPITRE DU TANTAKA DU P, GALLET 125 Et quand toutes les pierres sont arrivées le maître-des-pierres, de nouveau, donne des boeufs dits ‘‘d'actions-de grâces pour pierres” ; c’est la coutume en usage; alors on tue des boeufs qui sont bien gras, soit jusqu’à 2, soit jusqu’à 3..., et puis on prend la graisse ; le maître-de-la-pierre la prend : et les pierres de toinbeau en sont ointes, quand le tombeau est fini, et on distribue la viande en lots au peuple, à chaque personne ; c’est cela qui est dit : “boeuf-d’uctions-de-grâces-pour-pierres.” : Et les pierres en tout sont onZe : quatre parois, et cinq lits, et une porte, et une grande dalle en couvercle par-dessus ; c'est cela la coutume du tombeau. Et chacune des parois est un gros roc, mais surtout la grande dalle de dessus.—Æt aussi, on tue des boeufs au peuple, tant ou tant, —ce dont on est convenu avec le peuple. Deux sortes de boeufs, tel est l’usage : l’une est appelée boeufs horirika [arum |, à tuer pour faire cuire c'est ponr la charge-sur-traverses de la pierre qu'ils tueut des boeufs horirika ; —et Pautre sorte est appelée boeufs d’actions-de-grâces pour-pierres, et ils sont tués quand sont arrivées toutes les pierres ; et le reste, en plus de ceux là, ce sont tous des boeufs d’actions-de-grâces-pour-pierres. : pierres va ouvrir l1 terre, alors on fait prendre lastrologue, lui disant : “Quel est le | jour pour faire le tombeau ?”—Et alors Fastrologue déclare, disant : “Faites votre tom- Le 27I beau à la fin d'usorotany [du mois, de la destinée. .asorotany] (1) ; et aussi, faites un “4 É ,° = exorcisme d’une noule jaune,” (une poule de telle ou telle couleur, —celle qu’il ordonne, et qui peut être de plumage bon, suivant la destinée du maitre de tombeau)... Alors, quand arrive la fin d'asorotany [ou: le deinier asorotany ], le maître de tombeau s’en va ouvrir la terre ; alors il ôte à la terre le mal qu’ il doit exorciser [il fait un exorcisme à la terre] ; et il fait aussi un sacrifice de poule, et invoque Dieu Créateur et les ancêtres. Alors on prend le tout dernier des hommes [le plus jeune], et on prend la vieille-bêche- quoi les gens creusent. — Et, la terre une fois creusée, on fait tomber [on descend les = pierres dans la cavité : on descend les quatre parois d abord, puis on arrange les cinq hts,et l’on recouvre de la grande dalle, et l'on met à | ouest la porte. Et lorsque c’est fini, on fait le transfert de ces morts eusevelis provisoirement. ses | _Et de faire un tombeau, cela fait dépenser beaucoup : 30 piastres, où 80, ou 100, où plus encore même ; de là paraît [parut] le dicton ; Bonne est la richesse, par. quoi l'on trouve [on acquiert, on se fait] un tombeau : or on a pu faire une be le et bonne maison où demeure la chair, mais l'âme est partie ‘s’en allant découcher”.—Donc c'est une gloire pour les gens que le toinbeau bien fini. Et c'est au sujet du tombeau, par dessus tout, que paraît l'honneur où Ja honte: [la honte], e est, pour les corps des ancê - tres, quand ils ne sont pas enveloppés de Tambas-rouges et qu'il n’y a pas de : pour les y enterrer; et c'est ponr cela qn'on fait des travaux(2). Et si vous avez beau- coup de richesse, vous qui êtes vêta de lamba-ronge,—et que votre parent ne soit pas ente ré là au tombeau, mais provisoirement, —alors c'est une grande honte, cela. : ente: re là au tom anges le lieu où l’on conser- Ft quant aux tombeaux d'autrefois, —on faisait du tombeau . Heu où lon. | © vait l'argent et les richesses : les bouteilles, —les chaines d'argent, les grandes chaines en :rgent, cs bracelets ete... Quand venait la gène, alors on faisait demande aux ancêtres : © leur disint qu'on allait prendre l'argent a \ec-les- HIER déposés là chez eux.—Et alors, en ce cas, quand on ouvre le tombeau, —s'il y a un mort [si c'est à P a d'un ue Fr ] La fin d’ asorotany : la fi du mos lunaire asorotany,—ou mieux : le dernier des trois rs que porte, à chacun des wo : de l'auné’, x-destti és asorotany. Ci. Pre me d de ju «St an si conçu : “Commencer à creuser le tombeun en usorotany cela tes re » mamaky tany aso-otany mahatratra autitra. Cf. Bull. de — Mal. za travaux : litt. des choses ; on s’ingénie, on s’éertue, on Bi — à ; (2) On fait des | L aix HU. et donner à manger au peup'e, quand il traîne la grande dulle de dessus ;—et d'aucuns, : Et lorsque toutes les pierres sont arrivées, on ouvre la terre ; quand le maïitre-des- ER usée, et on creuse la terre : c'est le dermier-homme seul qui creuse d’abord, —après tombeau e RAT æ DNS EE eat UN CHAPITRE DU TANTARA DU P. CALLET,. nouveau |, —c'est à ce moment qu’on peut en prendre ;—et même, s’il n'y a pas de mort, et qu’on réunisse la parenté, alors on peut en prendre. _ Et lorsque les tombeaux furent pillés avec effraction par les gens,—üès lors il n’y eut plus persoune qui conserva [de l’argent] au tombeau ; maïs aux morts on mit de l'argent dans la bouche : les riches mettent des écus, et les pauvres mettent de l'argent coupé, en menus morceaux, aux morts, dans la bouche : c’est là an hommage aux morts, — quil faut leur rendre ; dès qu’on les a euveloppés de lambas, on leur met de Pargent dans la bonche.—C'est cela, la manière de traiter les morts. Les anciens ont inis de l'argent dans la bouche des morts, aux jours d'autrefois, —et jusqu’à aujourd'hui encore, les gens font bien ainsi. * Et l'argent au tombeau, —le roi dit d'y faire bien attention “de peur qu'il n'arrive ici à moi, comme hasina royal, et de cela je fais une chose qui rend coupable, ”—dit- il. — Les pierres-de-tombeau même, le.roï en fit un commandement, à savoir: “qu’elles n'entreraient pas au dedans du Rova ; mais si quelqu'un fait entrer des pierres de-tom- eau dans le Rova, alors je fais de cela une chose qui rend coupable et rend délinquant,” it-il | Et les richesses qui sont an tombeau, ce sont le maître du tombeau ét les fils des morts qui sont là dans le tombeau,—qui en sont les propriétaires ; car cela n’est point _äu souverain ; “car ce sont des richesses de morts qui se tronvent déjà en compagnie des morts ÿ’ et c’est pour cela que le souverain ne les veut pas. Et toutes ces choses [ces êtres] qui se meuvent sur la terre et sous le ciel, s’il y en a de coupables, elles sont an souverain, Car le souverain est ie Maître de ee qu’il y a par la terre et par le ciel Et Quant aux choses qui sont dans les tombeaux, elles sont aux souverains morts : car elles ont déjà été attachées anx morts, et ellés suvent les souverains morts. Car les morts suivent les maîtres des morts : les morts sont à ceux des princes-régnants qui sont morts ; etles vivants sont à ceux des princes réguants qui sont vivants. Et les morts, ou les richesses qui suivent les morts, sont à Andrianampoinimerina et Laïdama défunts, s richesses qui suivent les morts Car les souverains défunts sont suivis par les _. “R ma ‘ «es r c es _gens morts, sont suivis par les richesses qui vont après les morts. A __ Quand vient la gêne, le maître-da tombeau peut prendre les richesses qui sont au tombeau. Car on y a mis un commandement : “ On n'ira pas là à volonté, à t-il été dit, mais on en fait comme un trésor profond, au tombean : et tant qu’on à de quoi souffler son feu, on ne peut en prendre”. — Et, le inalheur et l'indigence venus, aloës les fils de morts penvent prendre les richesses là bas au tombeau. — C’est là le commandement posé par les ancêtres. — Et au tombeau de Raïniharo (c'est Noahivony qui est son vrai nom), là, à Isotry, on a enterré de Pargent de la contenance d'une cnise vata(l}, et les houteilles et les “ gobelets”? et la vaisselle en faïence, et les caisses en fer blanc, et ceux des ustensiles de la maison qui peuvent être enterrés au torrbeau ; on mit tout cela au … fombeau ; et on fit à ce snjet un commandement : # S'il y a des malheureux et qui sont de rien, et qui ont perdu richesse, alors ils peuvent prendre les richesses 1à, au tombeau, — eux, les gens de la race de Raïniharo. Et le commandement d'état sur ceux qui fouillent les tombeaux ‘pour voler : “ Car diffament et violent les ancêtres des gens ; alors on les frappe à mort ; c'est là le com mandement, dit Ranavalona mère ; je vous le dis, à vous, sujets-sous-le ciel ; Gar c'est une chose tout-à-fait mauvaise de fouiller les tombeaux”. — Et du temps de ceux d'au- ois, il n’y avait personne qui fouillât les tombeaux pour voler ; mais ils mettaient esses, là, les enterrant au tombeau ; et c’est pour cela qne les voleurs ont l Fa RQ : soit la vata proprement d'te ou grande vata qui con- ry, ©. À. d. euviron de 17 à 20 htres ; — soit la vatambury NE Ji se é À les tombeaux ; et alors le souverain fit là-dessus un commandement He CE À Ses À > ie,” qui était Ja quatorzième partie de la grade 4 KE “ UN CHAPITRE DU TANTARA DIT P. CALILET Transférer les morts(1) ensevelis provisoirement —Quant au transfert des morts : si le tombeau n’est pas encore fini, — alors on enterre provisoirement; et une fois que le tombeau est fait, alors on transfère le mort, le portant au tombeau qui vient d’être fait. Et à l’ensevelissement provisoire, on fait aux morts l'immolation- de-bœuf en usage et tous les rites d'usage à l'enterrement. Les morts pour Îles- quell:s on ne peut tuer de bœufs: ce sont celles qui sont proches du fandroana, les cinq jours d'avant, les cinq jours d’après. Et quand on transfère, on fait au corps une immolation-de-bœuf selon les rites, Je nouveau ; et on l'enveloppe de lambas, de nouveau, ajoutant à ceux d’anparavant, — Et les corps en nombre sont pris au tombeau d’ancêtres fait par ceux d'autrefois, et leurs descendants ont pu en faire un autre [plus beau] dans la suite : alors donc on les y transfère, on en met trois dans un suel jamba, ou en met quatre dans un seul lamba ; et on les emporte au toubeau nou- veau où il y a des lits. Pour les tombeauux des anciens, il n’y avait point de lits, mais depuis les tombeaux récents, il y a des lits. Ec aux morts transférés qui sont riches, on fait une immolation de-bœufs, et on fait des jeux, on fait des chants, on joue du flageo- let, on fait de la musique même ; car la musique, c’est avec de l'argent qu’on se la procure. Et les riches, quand ils ouvrent le tombeau, — alors les purents et les enfants enveloppent de lambas les corps de leurs morts, pour jusqu'à une échéance de 4 5 ans ; car ils savent que vont se gâter, alors, les lambas dont on les a enveloppés. — Et les morts se trouvent tous couchés sur le dos ; ils ne sont point sur le côté ; ils ne sont point étendus le visage vers terre, mais sont sur le dos, tous, —les morts au tombeau. S'il y a des lits, on les met sur ceux d'en bas d’abord, et une fois qu'ils sont à peu près secs, on les monte sur les lits [supérieurs]. — Et personne ne les fait coucher sur le côté gauche ou sur le côté droit.(2 Quand on opère le transfert, la parenté est réunie : alors on verse de l'argent bénédiction de-grâces-aux-ancétres, soit voamend [20 centimes], soit kirobo [1 fr. 20] ete. par meibre de la famille, pour qu'on en achète des luinbas-rouges et des boeufs. — Et puis on tue des boeufs, appelés alors bœufs-de-transfert et-bœufs d'actions-de grâces ; et puis on enveloppe de lambas les morts, soit un Inmba, soit deux ete., selon ce qu'on pos- sède ; — alors on les emporte tous au tombeau nouvellement achevé. ce Et s’il s’agit d’indigents, les parents font réjouissance aussi, maigré cela, en cette circonstance. — it c’est une bénéuietion-de-grâces qui est la [portée] rituelle de ces boeufs tués. Le bœuf-remerciement-d’ancêtres, — on le considère comme étant de la viande bonne(3) et or remercie, on invoque les morts, et on crie au peuple : “ Un des boeufs est dit remer- ciement-d’ancêtres.”. — Alors on le distribue en lots aux gens qui ont versé de l'argent ; où leur donne de la viande, «t on dit: “Voici votre remerciement — d’ancôtres [le re- inerciement que vous adressent les ancêtres en retour des remerciements et “bénédictions recus de ous par votre argent et votre sacrifice |”. — Ceux qui à leur donne aussi de la viande, mais on en met assez u;ctsil y a des gens de côtés-de-pays [gens de frontières, gens d'à côté], étrangers -[à la parenté], on leur donne de la viande aussi. — Car opposer un refus boudeur(Æ) sur estun proverbe, cela. Et le hœuf de transfert ss (1) Transférer les morts: mamadika ny maty, et "on point ‘ retourner les morts” là où 11. sont. Les Eu opéens on abusé du terme * M _ gsches autorisés n'hésitent ps à dire q d'auteurs européens le décrivent est une “invention” de leur esprit, — ou, du moins, un rite tout moderne. Fax | | | (2) Done, d’après ces données, _ de place, dans un même tombeau, — il n'y. s'agit ici, bien enténdu, que de l'Imerins- © 2 : (3) Viañde donne: par opposition à la ‘viande-mauvaise”, cclle des funéraï — sil y a renouvellement de lambas et, parfois. mutation ; a point de retournement proprement dit. — sé - é Cu Fe ue Se ” 4) Refus boudeur il s'agit ici du refus de donner, no : d’: cce [r r + 128 UN CHATITRE DU TANTARA DU P. CALLET et le boeuf de remerciement-d’ancêtres sont différents : l'ua est de transfert, pour trans- -férer le corps, et l’autre de remerciement d’ancêtres ; Pour sacrifier aux ancêtres, pour leur . : donner de Phonneur, en même temps que pour leur demander : l'argent et les richesses, Feet postérité et les successenrs… : c’est par là qu’on les inv oque. — Et alors le peuple fait voir sa gratitude, d'avoir des fs [les fils des : aïeux ] Cap: ables, faisant bien les choses. qui n ‘oublient pas les ancêtres. Bien que les rites aient été déjà accomplis pour ceux-ci auparavant, à leur mort, on se souvient bien encore d’ eux, et le penple dit: “Alors, nous, peuple, nous vous remercions, vous les maîtres-des. cc rps [la famille à qui est le ae | puisque vous offrez le Hol-remércicreent d’ancêtres, et offrez le bœuf de transfert, ? Êt si ’agit de auvres, c’est un seul bœuf :un côté est fait “de transfert”, ct l’ nt côté est fait, “remercieinent d’ancêtres”: car on ne peut les séparer et ils sont nnis ; pour- tant cbiean d'eux compte poar un et a sa signification : Pun remerciement, l’autre de transfert, ; rs quand un Corps nouveau | par une nouvellé mort survenue ] s’ajonte aux morts Rs enterrés provisoirement, alors le boeuf tué est appelé viande-mauraise : parce que tristes à “A sont ceux qui ont les morts ; c’est pour cela qu'on dit “viande mauv aise”, Car cest un Re: Lea _ nouveau mort qui se mêle aux autres dans j’infortune (1). Fe Le t les esélaves-d'autrui , quand ïls ont des parents qui ont pu faire un tombeau, — ils à < ne sont enterrés Jà, à leur tombeau d’aucètres ; mais s'ils n’ont pas de tombeuu, — alors on F2 me Fr. leur ni une tombe là-bas, quelque part sur les coteaux bn importe où | dar Rial s'il y a une terre [un pays où habitent les gens à clans nombreux, et qu'ils s’en Ë din se séparant par clans pour se transporter en terre étrangère, — alors ilsemportent RER re es corps-d’ ancêtres pour les avoir avec eux, à où ils vont demeurer— fussent-ils devenus er poussière, on les emporte quand même — ; et on les enveloppe de lambas, de nou- : ABS me nee quoi on leur : . un heat, Jà où on demeure, et le nom de ce tombeau. er ton mbeau-d'+ ancètr que l'on ne peut : LA mettre au tombeau-d'ancêtres, Les sorciers réf nocturnes, —de dis au tombeau-d ‘ancêtres, . mnatis on les enterr. p dans la terre (rie fleur de terre le trou où on les enterre, eton ne les quant on les enterre, mais l'usage est deles traîner avce s sorciers, encore, sont mis la tête au sud, parce qu'ils sont de ma kr vaise condition [de vie mauvaise], et alors on ne de, a point ressembler au à peuple [aux autres personnes]. *-" Les morts SE l'épreuve-dutanghen sont 0e à aux “sorciers Ensocis, assimilés aux sorciers] (2) he ui ne peuvent être mis au FN ancêtres, cire 2 S aûnt to Le “condamnés à à mort (3). Si ce n'est pas le “mot” [lo dre] du sou erain qui le leur ouvre disant : “Entgrrez ces coupables-1à”, on ne peut les ten u tombeau: c “ancêtres ;— mais L ion met au tombeau, ces coupable s- h, alors on perd ses femmes, on pent : ses enfents(4) = t puis on a la tête tranchée : et cest pa” un commandement d'étit qu ‘on ne e peut le ettre au, tombeau, — car dur est le commandement d'état à leur sujet. — Ainsi « ut fair on re ctrer” les personnes coupables [et tuées pour leur crime] au tombeau, —. mot” du a souverain qui les y “laisse tomber”. — Ainsi les décapités et. et les brälés vifs et les morts décédés- duns-les -ers, et les tués ane fon done les-marais etc. ne sont SR 8 MIS au tombeau d'ancètres, le leur ouvre pas ee « ne OUT MAUR EPA ee ur mélent à l tune, — doublant ainsi hi table et de tristesse. A rt as %e nombre des. CR qu ment second enjèt de tristesse PE PL y UN CHAPITRE DU TANTARA DU P. CALLET 129 # ä Les ‘“parents-du souverain” [les Nobles] et les gens nantis du privilège de n’avoir- + pas-à mourir-pour-leurs-délits”, s'ils manquent aux grandes lois d'état et que cela doive 4 faire mourir leur vie (1), — alors on ne leur fait pas eoulerlesang, mais on les jette 4 i \ dans un marais, c'est-à-dire au dedans de la boue prenante et profonde. Et le nœud- LE coulant [à l1 gorge] est pour les fils-de roi(2) coupables contre les lois d’état.—Et les soldats qui se sont évadés de leurs engagements sont brûlés.—ÆEt ceux qui comptent parmi les coupables et qui sont tués, —soit décapités, soit sagayés, soit lapidés ete...s’ils sont morts dans leur crime, alors ils ne sont pas enterrés au tombeau-d’ancêtres, Les vens de mauvaise âme, quand il ÿ en a qu’on tue, sont “abandonnés” à avoir leur corps déshonoré et à être mangés par les milans et auütres oïseaux où à être dévorés par les chiens, là-bas... Et les gens qu’on lapide,—ce sont tous ceux qui surviennent, qui leur tirent dessus, — Et les gens qui volent au marehé,—soit qu’ils coupent le pan de lamba noué [qui sert de bourse], soit qu'ils volent autre chose, —sont poursuivis par tout le MS * monde,—et quand on les a, on les tue. Et pour les gens décapités et les gens brûlés, ce 3 sont les Douze hornmes qui font la chose. E: au sujet des Douze hommes : Ce sont les “traneheurs de-tète” des gens coupables ; c’est là, la part de service que le souverain leur a donnée, Alors les gens-eoupables sont amenés aux grands-juges ; et l’on fait “monter” [à la Cour] la teneur du jugement ;— _ eau !7](3) C’est pour cela qu’ils lèchent le sang. Mais e ne peivent omettre la chose [l'exécution]. ! ; Re Et une d. s coutumes pour les coupables, autrefois, encore:—quand il s'agissait d’une personne puissante en sortilèges violents, alor. on ui coupait la tête et-on la # suspendait près de l’endroit où elle habitait, —jnsqu'à ce qu’elle tombât,—Et ainsi on Se: À } ir MIRE Et tilèges qu’ils mouraient. dit le roi, mais ils ont été assassinés véritablement ; car c'es a , “ à ' . 5 Pr ô . :$ ; OP. ; AS É ë l’eau de riz [de l'éprenve du tanghen], qui les a fait mourir [et non le fait seul qu'ils étaient sorciers de maléfice] ; et donc transférez-les, les portant au tombeau-d’ancètres, Ro fert,” disaieut ils —Alors on les enveloppa de lambas, car ce n'était déjà que des os, Je corps des sorciers, car on ne les avait pas enveloppés de lambas, mais une natte avait servi à les envelopper.—Chez les Zanakandrianato(s), personne ne transféra les à U GO à. d. dans les eus que la coutume exelut du privilège en question: pas (2) Fils-de-roi : princes de la famille royale, — “famille” eutendu au sens strict (frères.…s ss. ju * ps re gaches isout friands. — Lei, il est cité comme une exeus - suspend [les têtes de] tous les décapités, là-bas, à Ampanantonandoha, ou là bas, au nord _d'Ambatofotsy. Et c'est à Ambatotsimahasonolona et à Fiadanana,(4) qu’on leur coupe lors du règne de Radama IT, on fit transférer les morts-sorciers (et on fit trans- férer les morts-de-petite-vérole) aux tombeaux-d’ancêtres.—" Car ce n’était point pour sor- # t . dit-il; —pour qu'ils se mêlent en leurs corps à leurs parents.”—Et les uns ne transférè- rentpas les sorciers et les autres transférèrent les sorciers : Uar il n'y a rien de fort. comme la parole du Souverain, —ear c'est la parole du Maitre, et alors on fait le trans- F tous faits de la méme eau. litt. pour vous et nous, c’est bien de l'eau qui assez énigmatiqne,, — à interprétations mu tiples.. et baroques ; x 2 0. EN CHAPITRE DU TANTARA DU P. CALLET 44 + sed. do ia ñ é — - = «pa = à Ve Est RS re à sorciers, mais ils les laissèront seulement dans. leurs fosses.— Et quant aux morts de. __ vérole, ils les mirent auprès des ancêtres(1): ils firent à part leur tombeau, là, sur le. = côté du tombeau-d’ancètres, au nord (2). s ; {Fin du chapitre Li : MOUSTIQUES MOUCHES de ARAÎGNÉES LV SRE ee NOTE SUR UNE PROPHYLAXIE ce BIOLOGIQUE ie # AN ve _ du paludisme, des affections intestinales et de la trypanosomiase : Le Rev. P. CAMBOUÉ = Rire SAR RS A A A A RON A ANS ES OS ER CRC CCE MOUSTIQUES, MOUCHES, ARAIGNÉES Note sur une prophylaxie biclogique du paludisme, des affections intestinales et de la trypanosomiase, par le Rev. P. Camboué Il existe dans l'univers un certain équilibre général entre les êtres qui s'y meu- vent : et l'on a fait remarquer qu'il peut y avoir danger dans la rupture de cet équilibre auquel nous touchons parfois, plus ou moins inconsciemment, sans prévoir les consé- quences graves de notre intervention qui nous paraît insignifiante.( Une des fins de la note, que j'ai l'honneur de présenter aujourd’hui à l'Académie, est bien d'appuyer cette thèse. Néanmoins la fin p'us particulière que je m'y propose est de contribuer à la réalisation d’un vœu humanitaire présenté par le Docteur Kon- tovnont au Congrès d'Agriculture coloniale de 1918, à Paris ;et motivé par un rapport adressé à ce Congrès sur l’Hygiène des indigènes à Madagascar : “ Qu'une propagande | active soit fuite dans tous les milieux indigènes t surtout dans les écoles pour indiquer : les moyens prophylactiques destinés à enrayer les maladies causes de grande morbidité ou de grande mortalité.” Parmi ces causes néfastes, le paludisme est signalé au premier rang. Dans son Rapport, le Docteur Fontoynont fut observer que le paludisme est endé- mique eu tous les points de la Colonie. Il y sévit partout sévèrement, présentant de temps à autre des recrudescences de facon à constituer de véritables épidémies. Telles celles qui, de 1904 à 1906, ont séxi sur les hants plateaux malgaches. : e | Au sujet de ces épidémies de paludisme des années 1904, 1905 et 1906, le Docteur Fontoynont, dans une note publiée par la Revue de Médecine et d'Hygiène tropicales (N° 4. — 1905, Paris) exposa les causes qui lui semblaient avoir pa provoquer les dites épidémies. Il en signale deux, en particulier : “])’abord les déplacements considérables de gens qui, partis de leurs pays, dûrent émigrer vers les régions malsaines de la côte. Ils s’y impaludèrent, et une fois revenus dans leurs foyers, ils transmirent, par l’inter- médiaire des moastiques, leurs hématozoaires aux habitants restés sédentaires.” Le Dr. Bouet dans un article sur la doctrine anophélienne: en Emirne, étude publiée dans les Annates d'hygiène et de médecine coloniales, a partagé l'opinion du Dr. Fontoynont ; opinion partagée aussi par le Professeur Laveran qui, dans son magistral Traité de paludisme, dit “qu'à Madagascar, la recrudescence du paludisme et son extension sur le © > plateau central autrefuis indemne, s'expliquent bien par la contagion. Les Indigènes employés aux grands travaux de routes et régions insalubres se sont infectés, et, 1ls ont rapport l ‘paludisme ; et come les anophèles abondent pr'sque partout à Madagascar, la maladie s’est rapidement propagée, même dans des régions autrefois réputées salubres.(2 | ) | de dissémination des germes aurait été les “ gardes _ de nuit” qui consistaiens en ce que dans tous les villages, chaque nuit, un nombre . d'hommes valides proportionnel à la quantité des habitants, était obligé de passer la nuit en dehors Ces habitations, sous de simples auvents, pour veiller à la sécurité, publique et + “ Une seconde eause puissante sennrenngenet to tentnenentns sénas casse 1) Cfr: Etudes : Paris 1917.—La lutte contre les insectes nuisibles. 2) Dr. Luveran, = Traité de paludisme, — (2e éditioa), Paris, 1997. 154 MOUSTIQUES, MOUCHES, ARAIGNÉE3 empêcher les attaques des tontalely bandes armées). Ces hommes enveloppés dans leur “ Tamba” (pièce de toile servant de vêtement) éclairés par leur fanal, étaient la proie tont indiquée de légions de moustiques ; et comme la garde de nuit extrêmement pénible se trouvait répartie entre tous les habitants, chaque Malgache venait à son tour, s’offrir, victime résignée, aux anophèles et réaliser ainsi le moyen le plus pratique de propager le paludisme ”. x" A ces deux causes on pourrait, si je ne me trompe en ajouter une autre: La des - truction de quantités énormes des grandes araignées # Halabe ” (Epéira Madagascarien- sis, Vins) qui étaient recherchées en “ Imerina” pour des essais d'utilisation industrielle de la soie de cet aranéide ; essais entrepris sur une grande échelle à l'Ecole profession- nelle de Tananarive. | En un seul trimestre, un apport d'environ 30.000 “ Halabe ” femelles fut fourni par les indigènes, aux ateliers de tissage de l'Ecole. Plus exactement : En J uin, 11.708 ; en Juillet, 7.650 ; en Août 9.426. —Et dans nos chiffres ne sont pas compté2s les “ Ha- labe” exploitées sur place par des machines portatives à une seule broche, que l'on pouvait ainsi diriger vers les agulomérations considérables d'araignées qui étaient Siga- _lées quelque part sur un point de la campagne des environs de Tananarive ; agoloméra - . . _ tions où se produisaient, dès lors, de grands vides. — a icrs à LÉO e, araignée géante mesurant jusqu’à plus d’un décimètre de lon- en souveraine au centre de larges toiles aériennes dont les réseaux aux arbres ou aux édifices voisins par delongs et forts cordon- de Di où Bis No Heu t s RATS î CE Re LS Be a V0 ee (Rs PE A OR SN SA RE en EN el = 4: SEE 707 CPE + LL. 4 MOUSTIQUES, MOUCHES, ARAIGNÉES 155 “Elle est là, sans mouvement 0 3 Préparant de brusqnes attaques, À Au milieu du piège, étendant -# Ses huit pattes au ton de laque. # Elle détruit implacablement É De son dard aux traits infaillibles . Mille insectes, le plus souvent Er. Uinportuns où même nuisibles. C'est ainsi que dans ses garrots, Les très dangerenx anophèles Transpercés, ligottés, enclos, D'un seul coup, referment leurs ailes” (1) L'halabe mâle chétif prince consort ne mesure guère lui que deux à trois centimè- tres, de l'extrémité des pattes antérieures à l’extrémité des pattes postérieures. IL se tient sur les réseaux de la toile modestement et prudemment à distance respectueuse, semblant avoir conscience de son infériorité et du danger qu'il court d'être dévoré par sa puissante épouse répondant à ses avances par le cannibalisme, æ Sur la toile de “l'Halabe” femelle se trouvent parfois plusieurs mâles. Sur cette toile habitent en parasites de nombreuses petites araignées L'nyphies (Linyphia, Latreil- le) ; ainsi que quelques Tétragnathes (T'etragnatha, Latreille) ou genre voisin, à proxi- mité des eaux ou des lieux humides. En comptant les “ Halabe” mâles, les Linyphies et les Tétragnathes parasites qui furent victimes des opérations de la chasse aux “Halabe”’ femelles, on peut évaluer, si je ne me trompe, à un chiffre dix fois supérieur à 30.000 soit : 1.000 (trois cent mille) le nombre des prédateurs de moustiques qui furent supprimés, en un seul trimestre, dans les environs plus où moins éloignés de Tananarive. SAC PEU | Hs + a ._ Sil'on ne trouve pas ordinairement des moustiques sur les toiles d’ ‘Halabe, ” c'est que l’araignée et ses parasites les dévorent à mesure qu’ils viennent donner dans ses réseaux. D'ailleurs, l'“Halube”? très soigneuse de la bonne éconoinie de la toile, a coutume d’en rejeter les dépouilles de ses proies q uand celles-ci n’ont pas été entièrement dévorées. Piufois cependant diverses circonstances, le vent par exemple quan il est fort, poussent de grandes quantités de culicides dans les réseaux de la toile de 1Halabe”. J'en ai compté ainsi sur une seule toile des centaines que l’araignée et les Linyphies parasites _ n'avaieut pas encore dévorés ou rejetés. ES Le : | On dec peut-être que le petit moustique est une proie que dédaigne lV'Epéire géante. Voulant m’en assurer, j'ai jeté un culicide hématophage, de petite taille, à la toile d’une grosse “Halabe”. Elle s’est aussitôt précipitée sur lui et n’en a fait qu'une bouchée. De par ailleurs, dans mes chasses aux moustiques, j'ai eu l’occasion de voir : F“Halabe” faire sa proie de eulicides que, même, en plein jour, je faisais s'envoler et Qui allaient donner dans les réseaux de là toile de l’aranéide. | Prenant une moyenne de dix culicides supprimés journellement ou nuitamment par ./ F“Halabe” et ses parasites, au cours d’un trimestre, le nombre détruit s’éleverait à envi- __ ron 300.000,000 (trois cent millions), au moins. : # * __ porteurs de Sporozoïtes et ne Aou ne devons pas nous inquiéter par trop, quand nous entendons sonner prés de nous le clai- LL D inouterenorerinenrementtesnr int epeshas censée s malgavhes. — ‘L'araignée à soie” ; Rose D. Me HR > Se: $ : Se Il faut cependant tenir compte de ce que, parmi les culicides, beaucoup ne sont pas eS transmettent pas à l’homme l'infection paludéenne. Nous : n d'un moustique. On prétend même que les plus bruyants et les plus piquants sont #” 13G , s MOU3STIQUES, MOUCHES, ARAIGNÉES 5% ; ? les moins nocifs, C’est au genre Anophèles qu'appartiennent les hôtes intermédiaires où vecteurs de hématozoaire du paludisme. 1 Certains Anophèles font‘des piqûres très peu douloureuses si bien qu'on peut être piqué par eux pendant le sommeil sans en avoir connaisance et sans en garder. la trace. Bsaucoup de Culex Sont plus gênants, ils peuvent même par leurs piqûres provoquer des accidents inflammatoires, mais ils ne semblent pas transinettre l’hématozoaire palu- déen(1). je + és Cependant d’après l’éminent auteur du Traité des maladies des pays chauds, Sir Patrick Manson, bien que les Anophelinæ soient les seuls moustiques de jui connus qui paraissent être les hôtes intermédiaires de l’hématozoaire paludéen, étant donné que le: culex pipiens transmet plusieurs héimatozonires des oiseaux, très proches de ceux de __ Phomme, il serait téméraire d'affirmer que les Anophelinae sont les seuls moustiques pouvant transmettre le parasite de la “Malaria.”"(2) Quoi qu’il en soit, il semble bien avéré que dans le monde des Anophèles les stylets empoisonnés sont l'apanage du sexe faible. Lis femelles seules sont hématophages. Les . mâles Que l’on distingue à leurs antennes plu neuses, particulièrement fournies, n'ont qu'une existence éphémère pendant laquelle ils ne semblent piquer jamais. US Ce n'’est-pas ici Le lieu de donner les caractères qui distinguent les eulicides les ans _ des autres, Qu'il suffise d’en signaler deux, faciles à saisir, pour ne pas confondre les Culex avec les Anopheles : Les Culeæ ont les palpes maxillaires plus courts que la trom- pe ; les Anopheles les ont toujours à peu près de même longueur, D'autre part quand un moustique est posé sur une paroi verticale, il affecte suivant le genre auquel il appar- tient une pose caractéristique. £'axe du corps du Cuieæ serait parallèle à la paroi, l'axe ble. Cette règle néanmoins, ne s appliquant pas à toutes les espèces de Culicides, on ne ! : à pas lui attribuer la valeur d'un caractère générique(3) uel peut être le nombre des À ropheles femelles à comprendre dans les ehiffres don- Je ne saurais le préciser. Ce que je puis affirmer c'est que, dans mes chasses aux moustiques, je n’ai reconnu que peu d’Anopheles 1à où les araignées abon- . daient, et beaucoup là où clles étaient supprimées par la maia de l’homme, pour uñe raison où pour une autre. ee | | it Je dois dire cependant que mes chasses n'ayant pas été pratiquées partout à la méme époque, ce n'est que sous le bénéfice de plus amples observations que l’on pourrait . “imettre opinion que les ‘nopheles se rencontrent dans une région déterminée, en propor- LS Re FE PP TR tn be TPM ÉVATTE DEP M. € ) . Uow mrvéerse des, “Halabé”" "See re ee + PS ÿ U n fait, particulier et loc al, il est vrai, mais qui ; peut avoir quelque valeur cepen- dant, à Pappui de ma thèse ou hypothèse : — Aux étublissements que, à “Ambohipo.” situés sur les Lords du lac où étang de même nom, qui ayant une titue un milieu d'élection pour le paludisme, il ny avait que très pen Je déenne parmi le personnel enseignant et enseigné à Fépoqne où toute liberté de se multiplier naturellement était laissée aux “Halabe.” Elles y étaient si nombreus pare de l’établissemert fut un des points etoisis par l'Ecole professionnelle de Tan: #. Le rs une des machin:s portatives à une broche dont j'ai par : JA pa lé Notre cellègue le Rev. P. Ambroise Cadet qui dirige aujourd'hui eat établis isait dernièrement que parmi plus de cent élèves pensionnaires alors as de fièvre paludéenne étaient rares ; tandis qu'aujourd'hui cette fièvre. eZ les occupants des habitations où et près desquelles les araignées | AA LÉ nd du corps de l'Anophele formerait, au contraire, avec la paroi un angle d'ouverture varia- +. b e la Mission Catholi- queue, c’est-à-dire une partie alternativement submergée puis asséchée, et dès lors cons- à; traduit de l'Anzlais par le En: ne MOUSTIQUES MOUCHES, ARAIGNÉES 197 Pareille observation pourrait peut-être s ‘appliqner à d’autres régions de Tananarive et environs : mais là, mes vieux souvenirs arachnologiques ne me servent pas d’une façon assez précise, Je crois cependant me rappeler que lors de mon arrivée à Tanana- eu / rive, il y aura bientôt quarante ans, l’araignée “Halabe” étant pour une raison ou pour une autre généralement respectée, sauf par ‘juelques enfants friands de son abdomen et 1 se parant de sa toile aux réseaux dorés, l’aranéide pullulait, tant à la ville qu'aux envi- 4 rons où la fièvre paludéenne sévissuit fort peu alors. “4 o * * D'autres aranéides de Madagascar font aussi leur proie du moustique ; par exemple les Attides (Attus. Walknaer) petites araignées vives ct alertes s'emparant de leur proie -5 sur les parois des murs, les fenêtres des ‘appartements exposées au soleil, les plantes. On les voit partout faire une guerre incessante et acharnée aux mouches et moustiques. (1) Maisles Atrides et certains autres : aranéides dé petite taille, parcourant normale- £ ment, Ce semble, le cvele de leur existence selon les lois naturelles, j je ne signalerai ici Da que des espèces plus exposées, de par leur taille ou leur habitat, à ce que leur évolution pere normale soit contrariée par la main de l'homme et à être ainsi prématurément ou démesuré- LS ment supprimées : — L'Epéire livide (Epeira livid 1. Vins), ge aranéide qui tisse des couloirs soyeux au bord des, toits, dans les encoignures et sous les grosses branches d'arbres. Durant le jour l'araignée se tient au fond de ce rare mais le soir elle descend ” sur le réseaux de sa toile attenante au couloir et elle y reste toute la nuit. La toile de l'Epéire livide est habitée Remi celle de Pa Flabe” par des Linyphies parasites, des LÉ aranéides prédateurs de moustiques. J’ai observé sur les ane de lEpéire livide des culicides divers et en grand nombre. | — Les Gastéracanthides ( Gusteracanthidoïdes Vinson ; Plectanoïdes de Walkenaer), e l’on aperçoit, le soir, au crépuscule, tissant une assez ‘large toile circulaire, de fils très menus où durant la nuit, viennent donner et se prendre les moustiques. — Les Opuntides (Opuntiaca. Vins) qui vivent en très pad no.nbre sur les À gaves et autres végétaux divers. — Les Tégénaire ou Agélènes (Tegenaria. Agelena ee ou genre Voisin : ‘Elles étalent leur tanière ie Dans le palais, dans la chaumière”(2). | Elles Häsenf ces tniles à réseaux qu'argente, sous les rayons du soleil levant, la rosée , | du matin et que l'on voit recouvrir comme d’une bl: Less m: tntille de gaze, les graminées k des “Tanety” de nos hauteurs centrales de la grande ile 7 l'a Este El CS C'ERÉSANNE 2e. RL D. ES et GS Hs À CSN rai TE 23606 3 LÉ ; # É K ) Qui saurait dire les hécatombes que faisaient et font nn encore de ces prédateurs ie de moustiques les feux de brousse ; et aussi le...baluis des... LS Eabe citadins ! Rens e signale seulement ici, pour aujourd'hui, ne l’ayant pas encore suffisament - observée une araignée sociale douts je n'ai pas, pour le moment, détermination: exacte. Elle : Fin" habite de grandes poches soyeuses fixées aux branches des arbres et t prolongées par de larges toiles, PR meurtriers pour divers insectes. — # S son: 4 é : x * Le Hi FroRe dans le dite de son Traité du paludisme (3) consacré à Ja | he antipaludéenne, : a signalé la prophylaxie indirecte ou destruction des moustiques À les ara ‘gnées ; rervoyant ne Pie ample | Herr a une note publiée dans les à Me” , par k le Dr. Vinson,- La Paris " $ à Paris. RS” AT ea 138 MOUSITIQUES, MOUCHES, ARAJIGNÉES : Actes de l’Institut royal d'encouragement de Naples par le Professeur Fr. Sav. Monti- celli, sous ce titre : La prophylaxie biologique dans la lutte eontre la Malaria” (E). e Proffesseur Monticelli, aujourd'hui à la Direction de l'Znstitut zoologique de l Uni- versité royale de Naples, a eu l’obligeance de me communiquer un tiré à part de cette Note. Il y fait observer que dans la lutte contre le paludisme toutes les méthodes de prophylaxie, hygiénique, spécifique, défensive, agraire, doivent être étudiées sans exception et appli- quée avec ensemble. | La prophylaxie défensive contre les moustiques constitue un des facteurs de cette lutte, qu’elle soit directe, ou indirecte. s rapports biologiques entre les moustiqnes et leurs ennemis, parasites et préda.. teurs, les araignées entre autres, peuvent fournir un élément ix:portant de cette prophy- lax'e défensive que l'éminent professeur propose de désigner sous le nom de “prophy- laxie”” et qui ne serait d'ailleurs qu'une application à la lutte contre les Anophéles vecteurs des germes du paludisme et aux autres insectes nuisibles à l’homme, de méthodes emp- loyées avec succès dans la lutte contre les insectes nuisibles à l’agriculture. Entre autres mesures à prendre, dans ce but, celles tendant à la multiplication des ennemis des moustiques s'imposent ; et tout ce qui peut avoir trait à cette prophylaxie biologique est à encourager. — | va sans dire que c'estsans préjudice des autres miesures prophylactiques énumérées et observées magistralement par le Dr. Laveran dans la chapitre douzième de son traité du paludisme. a . Il 5 2 Parmi les causes particulièrement néfastes de morbidité et de mortalité chez les Mal- $ : gaches, le Docteur Fontoynont, dans son Rapport sur l'hygiène des indigènes à Mada- gascar signale avec le paludisme, les affections intestinales ; et il recommande ane campa- gne systématique de destruction de la mouche verte” (Calhphorà vomitoria) (2) ‘un des agents les plus actifs de dissémination des germes de ces affections. En cffet, dit-il, c’est depuis l'apparition de cette mouche, vers 1903 où 1904, que les dyssenterie a fait des progrès inquiétants, Cette grosse mouche d’une couleur verte, recherche les matières _ fécales, s’en nourritet dissémine les germes de la dyssenterie sans compter ceux de nom- = breuses autres infections intestinales, d’abord avec ses pattes, ensuite et surtout par ses _ déjections. — ie Fa P se Fire ‘e ia à ; £ Le.) . . ’ à © Qui na vu et entendu ces muches homicides pullulant en certains endroits, gorgées SP … s, ivres de chaleur et de lumière, ronflant des ailes, aux rayons du soleil et mûris- 1 leurs émissions nociv ; s poches, nids et une de dépouilles de cadavres Lo no ie lativement récent: MOUSTIQUES, MOUI:S, ARAIUXÉ ES 139 s 7 , . . . À \ L7 = de celui du Mexique (1), établit ses pièges sur un seul jeune chêne près de Ja Cathédrale ne | de PImmaculée d'‘‘Andohalo ”, au centre de la Capitale. Mais j'ai trouvé aussi des pièges 5 pareils sur d’autres végétaux bien différents du chêne qui n’est pas, dès lors; l'unique * >? habitat de l’aranéide prédateur de la “ mouche verte. E. Est-ce à dire qu’il faudrait inviter les Malgaches à se prémunir contre la “mouche à verte ” et autres muscidés, par ce procédé de suspension de poches soyeuses dans leurs habitations ? Je ne serai pas de cet avis, les indigènes n'étant pas susceptibles de discer- nement approprié, détruiraient saus grande utilité beaucoup de poches avec leurs . habitints-tranéides qui finiraient par disparaître. Mieux vaudrait ure sage précaution et distribution des nids on poclies à prédateurs de la “ mouche verte ” sur des végétaux croissant près des endroits fréqnentés par ce muscidé. J'ai trouvé aussi In mouche verte prise à la toile d’une Epéire nocturne très répan- à due à Madagascar, l'Æpeire mitrale de Vinson où espèce voisine. a mouche verte ” va se poser aussi sur les Nopals où l’EÆpeira opuntiae de Léon + Dufour tend ses pièges multiples, l a Lei encore il va sans dire que les autres mesurés indiquées pour détruire la mouche se ; verte ou bleue, et diminuer son activité doivént être recommandées(2). L'un des procé- © dés qui semblerait plus pratique à Madagascar pour lutter contre la mouche verte serait, semble-t-il eeiui qui fut proposé par G, Noël contre la mouche bleue(3). Il con- 7 siste à placer près des endroits fréquentés par le museidé nocif un large entonnoir où l'on met les déchets de viande, Un baquet contenant de l'eau est placé à l'orifice de sortie de l’entonnoir et reçoit les larves qni y tombent. : ee & \ \ nb 3 PR iv IL. J’ajouterai iei quelques mets sur un essai de prophylaxie biologique, de la Trypa- nose ou Trypanosomiase humaine (Maladie du sommeil) ; essai entrepris par le Gouver- _ nement Belge afin d'introduire et d’acelimater aw Congo la grande Epéire ou Nepbhile de Madagascar l’“Halabe”, pour la lutte contre 1 mouche “Tsetsé” ((Glossina palpalis) ‘agent propagateur du Trypanosoma Gambiense et ainsi convoyeuse de L1 terrible “mali - die du somireil”. EU à CRE re Snr les initiatives de M. Mutel Professeur à Anvers, et sur ses instances près du - Ministre des Colonics à Bruxelles, afin d'entreprendre cet essai de prophylaxie biologique, Je Miuistre conseilla à M. le Professeur Mutel de me demander une Note ou Rapport SUP PO Ne Te Dre ner s . Nov Après que le Ministre des Colonies et le roi Albert Tui même, eurent pris connais - ” + sance de ce Rappor*, j> fus prié d'envoyer au Congo Belge les cocons on coques OvI- pères de l'“Halabe” avec œufs fécondés. L'envoi de plusieurs de ces coques ovigères est parvenu heureusement au Directeur du Jardin d'essais de “Kisantu” qui ma anuon cé l'éclosion des œufs et la naissance de nombreuses jeunes “Halabe” mâles ‘et femelles dont il prenait grand soin. Re mr ee Sir = J'avenir dira si cette introduction de l'“Halabe” au Congo a été suivie ou non d'une - “acclimatation utile à la lutte contre la Tryprinosominse bovins 7 7. : # + ss RARES UE Pet re bles amples informations u Directeur du Jardin d'Essais de he ntu”, j'en ferai part à l’Académie, si elles sont de nature à l'intéresser. FAR De he invasion de la mouche ‘“Tsetsé” à Madagascar est-elle à redouter ? Dieu nous nè le pas chimérique d’en envisager l'éventualité ou asio é ne seimb éjà y porter remède. 4 D Fabre : La mouche bleue.—Insecta. Les mon — Comptes-rendus des séances de l'Academie des: Sciences. Pour tions” Note de MM. C. Galaine et C. Houlbert. (31 juillet. habita Re ke - # - ditionnaire, vers l'époque des repressions de k révolte des “Fabavalo” où “Menalamba “ < _ complètement développée, nourrie jusque là dans l’oviduete de la inère par la secrétion +40 MOUSTIQUES, MOUËHES, ARAIGNÉES La puce “Chique” (Dermatophilus penetrans), autrefois confinée dans Îles régions tropicales de PAmérique et des Antilles, apparut pour là première fois sur 11 côte occi- dentale de l'Afrique vers l’année 1872 (1). Depuis eette époque elle s'est répandue sur toutes les régions tropicales de ce continent ; et, depuis que lques années seulement dans la grande île de Madagasear. | La “mouche verte”, nous l'avons dit, qui est un des agents les plus actifs de la dissé- mination de la Dvsenterie et autres affections intestinales, semble être aussi d’intro- duction récente sur nos bauteurs centrales de Pile(2). -Géographiquement la mouehe “Fsetsé” est distribuée en Afrique, du Sénéoal au le Vietoria Nyanza. Manson pense que le Trypanosoma Gamhiense à dû être introduit ré. eemment dans le bassin du Congo et dans l'Ouganda, sans doute vers la fin du XIXe siècle..….‘“[1 y a toutes raisons de craindre que la maladie du sommeil n'ait point atteint ses limites définitives, et que, dans la suite, la distribution de la Trypanosomiase ne s’étende conjointement à celle des mouches “Tsetsé””.(3) rypanosomiise humaine fat diagnostiquée par les médeeins militaires de THô-- pr de “Soavinandriana” (Tananarive) parmi les Tirailleurs africains du Corps expé, Mais il ne semble pas qu'il y eut alors danger de contagion ; la mouche “lsetsé” à gent propaguteur du Trypanosoma Gambiense ne paraissant pas habiter Madagaseur, à € tte ate.— Une enquête que j'ai faite près de l'Administration des provinces -côtières du Nord Ouest de l’Ile semble indiquer que cette mouche n’est pas connue dans ces régions . Et d'autre part la Glossuna palpalis ne se trouvant guère à plus de 909 mètres d'altitude dans son aire de distribution en Afrique, nos hauteurs centrales de Madagascar semble- raient lui devoir être inaccessibles. An ie 0 # ges ee + *% * La Glossina palpalis, à la différence de la majorité des Diptères, ne’ pond pas d'œufs : elle est vivipare. Un mois après la féco#dation, elle donne une p'emière larve andes spéciales. Huit ou dix larves peuvent naître d'une seule Glossine. Dès que la es ; 6 centimètres sous le sable où la terre frai- tri rehant un abri dans niers, etc...où après Si le try ié le pouvoir infectant de la mouche de quelques j volution du parasite s'est pro- duite par pe, 1 mouehe peut rester infectante selon les expériences plus récentes Manson : loc. c't Tr panosomoiase humaine. Fi LL : du soneil dans l’Afrique éqtoriale pur Joseph Gregrio. Ætudes MOUSTIQUES, MOUCIIES, ARAIGNÉES 141 Or, étant données aujourd'hui la fréquence et ia rapidité des communications entre les grands Lacs et le littoral oriental de l’Afrique, l'éventualité de la pénétration de la Glossina palpalis et du Trypanosoma Gainbiense à “Madagascar et Dépendances” ne semble pas chose tout à-fait chimérique ; et dès lors la grande Epeire où Nephile de Madagascar pourraît avoir une action prophylaetique efficace contre l’envahisseur ; la distribution topographique de P“Halabe” à M ide gaseur se nblant devoir bien s'adapter à celle de la “Tsetsé” en Afrique où elle abonde dans la brousse, dans les endroits boisés à proximité des eaux, tandis qu’elle n’habite pas les grandes plaines ou les endroits non boisés et qu’on l’observe rarement dans les endroits cultivés. Jem’arrête. Peut être ai-je déjà tendu de la largeur de ma langue le pré d'Asclépios.… Arachné ne voudrait pas frire tort aux oracles d’Epidaure...Et je conclus en — = É le] ‘2 © Pa © "s + [a] LA @ | T 3 LA [e) = a msg e [er (e) ua je) je S [es © [4 Al Ce] an "S @- Q œ 7 a "3 = nn œ A "TS © a &- ee) a = (a./3 =. Le”) tm = a T = CE 5 œ- œ am ÊE er] tion ; cette règlementation cependant ne serait utile que si elle n'était pas vexatoire. C’est donc surtout en attirant l'attention du public, en l instruisant par des articles de _ presse, des tracts ou Imprimés de vulgarisation avec illustrations évocatrices, par exemple des films cinématographiqres, qu'il faudrait tout d’abord, rendre populaires les mesures à prendre. L'arrêté municipal concernant l’échenillige, arrêté paru au Journal officiel de la Cobsnie da 31 Août 1918, et portant injonction de “brûler les bourses ettoiles des arbres, haies et huissons sur les terrains de 1 Com nune de Tananarive” serait à appliquer avec discernement, de façon à ne pas détruire des insectes ntiles en faisant la guerre aux nui- sibles. DA En Europe on recommande aux enfants des écoles de ne pas détruire les petites so- ciétés d'araignées si communes dans les jardins ; © nine aussi, en respectant toiles où _ pièges de chasse, de ne pas compromettre l'existence des aranéides adultes éminémment utiles à l'homine en raison de leurs moeurs carnassières qui le délivrent d'un grand nombre d'insectes nuisibles. : ; Les mêmes recommandations ne pourraient-elles pas être faites aux enfants des tre bon aussi d'attirer l'attention des écoliers afin d’en détruire le plus possible ; ces hymé- « "NT. “ 112 MOUSTIQUE:, MOUCITEZ, ARAIGÉES “ —————_—— Fa été dit sonvent que dans la lutte pour la vie, les plus petits Ce nos ennemis sont à craindre davantage que les grands, Pour quelques personnes victimes des vertébrés, du Bon, du tigre ou de l'éléphant, c'est par milliers qu’il faut compter les victimes des «rti- culés !........... pour lutter contre eux; aucun moyen défensif où offensif, n'est à dédai- &ner ; ne S'appuierait-il que sur les réseaux ténus d’une... toile d'araipnée 1... 1 * F " Æ. VU 12 F. 4 e à , ; s : 4 : : Er ñ < ? % 5 * - k ; j 3 € ETS oh : e $ . ; o EÈ k pe Mes % : ; i ee : ne PRE CAVE de Vo 4 ; [2 ä “ce £ pas M- A ET ANNOT ASTIE JOURNAL DE JAMES H TRADUIT PAR = M. CHAPUS à de ÉÉRE PRÉFACE Le Journal de Jaînes Hastie conservé en manuscrit aux archives coloniales de l'ile Maurice a été traduit en Français et publié dans le Bulletin de l'Académie Malgache (année 1903) pour la période allant du 10 Juillet 1817 au 21 Octobre 1817. L'Académie a reçu du Consul de France à Maurice une nouvelle copie de ce journal ; 26 Mai 1218, la deuxième allant du mois de Rs au 28 Octobre 1823, la troisième Fe res du 26 Mai et finissant le 2 Novembre 1824 : On remarque que de 1818 à 1823 l'auteur n’a pas dû noter ses impressions, En 1820 ce] pendant nous savons qu'il accompagna Radama dans sa deuxième expédition au Mena- tave. Pent-être retronvera-t-on un jour la partie du journal afférente à cette période? passages cités dans quelques ouvrages, est dans son ensemble inedite et, à ce titre, elle offre un réel intérêt. L’Acidémie en a done décidé ro son rs et a prié nofre collègue M. Aujas de rédiger quelques notes pour le lecteu ai . Chapus, prefesseur d'anglais au lycée res à Tananarive a bien voulu que possible le texte pour lui conserver son originalité et sa saveur. Le lecteur se rendra compte qu'il a pleinement rénssi. Le document qui lui est présenté donne des spores curieux suyr l’histoire de Madagascar au début du XIXS siècle, il renferme des scèn la côte orientale à cette époque. à la Grande n sait = rôle important que joua, auprès de la Cour d° Lies l'agent ut Uastie, de 1817 à 1826 (2) c'est-à- dire pendant une grande parie du règne de Radama der, I participa aux grandes expéditions guerr ières de ce roi contre les peuplades Betsimi- Saraka et Sakalava. C'ést grâce à lui et à son compatriote Brady que le scuverain hova es réussir dans ses Stress de conquê'e. Nous rappelons 1 ici que c'est de Radama sergents de l'armée anglaise à Hair ne de l'instruction de ses troupes. Ils réussirent à former d’abord un noyau de quelques centaines de soldats ; puis peu à peu le chiffre des Ne nr . recrues ti et RS Fa milliers. eo En: ré. salité Ja ee du Journal envoyée à l’Aculémie 8 'ur.ête au 11 Juillet 1824 — astle a certain nement :Ccoutinué sa relation jusqu'au 2 Novembre : Car le récit à la date du Het laisse imp on se achevé, Tar cette copie embrasse trois autres périodes : la première qui va du 14 Novembre 1817au be en 1822, il dirigea la campagne entreprise contre les Betsimisaraka du Nord de Tama- ; Quoi qu il en soit, la publiration de cette nouvelle relation de voyage, à part certains accepter la charge de cette traduction. Le traducteur s’est efforcé de serrer d'aussi près s de la vie malga che.....prises sur le vif ;1il note quelques détails sur les chefs de “ribus de A ces le journal d° Hastie méritait d'e être connu de tous ceux Gui s'intéressent “ r, que date l’organisation d’une armée hova disciplinée. Ce roi chargea Brady et Carrey, ve les Octobre 1826. Radama Jai f de grandes fuuérailles. 146 FRÉFACE Grâce à eux, Radama put réunir, dans sa troisième expédition contre les Sakalava, en 1822, une troupe de 14.000 hommes ; la même année, il put envoyer sur la côte : orientale un corps de 3.000 soldats; en 1821, l’expédition du Boina fut entreprise avee 14.210 hommes. La relation d’Hastie qui est reproduite ici donne des détails sur ces deux dernières campagnes. ; Pour faciliter la lecture de noms géographiques et historiques, nous avons adopté. Porthographe actuelle des noms de lieux, de pays et de personnes. Ainsi, l’auteur écrit dans son manuserit Jabon que nous transcrivons Jabo, Vouhimbouhitra, Ecoupa que nous traduisons Vohimbohitra et Ikopa ete... Beaucoup de localités de rivières, n’ont pu. A . eur à . n ’ 3 être identifiées. Cela tient en grande partie, nux changements de noms apportés par les, indigènes, aux diverses époques. Reste rteseeses: I Rentetettitess À MTV. TT JOURNAL DE JAMES HASTIE D'APRÈS SON MANUSCRIT CONSERVÉ AUX vel COLONIALES DE MAURICE Vol. F. 10 — Madagascar PARTIE I Du 14 Nov. 1817 au 26 Mai IS18 14 NovemBre 1817 + Recu du trésor sur l’ordre du Gouverneur : 200 dollars. J'ai donné iminédintement à Ratsalica et à Ramalaza, ministres de Radama 60 dollars M mreu à Rahazara minis- + tre de Jean René 30 dollars — comme présents de Son Ep > jai payes à Zeddie ds. l'interprète 40 dollars pour deux mois de services. Au total 90 dollars 15 NoveuBre 1817 | | . : Reçu Pordre de partir pour Madagascar. a 6 | Du 16 an 18. à = AS oo Employé. à me procurer des présents et marchandises, - _ Rega du trésor se ie dollars pour dépenses d'intérêt public —, . ; : ne ge Reçu du pnees Len pour Radama : : ? es + _ 2 miroirs” ï ; ee RTS Re ie L es : é en 1 ride … vise brodé d'o ra re ais 1 paire d’épaulettes Se : ; ‘1: L'épée u crintaron, 1 ceintu | À SU &” boite + Lines régétales Dares ie . 12 livres de pâin a + Ste RS _8 mètres de soie rou $ u douzgine de He de Ets 4 plats en verre ta : ie com E 2 FE JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUSCRIT he ARTICLES DE PAP&TERIE 2 rames de papier 400 plumes 2 douzaines de crayons . 2 bâtons de cire à cacheter = 2 livres en blane ne 1 boite en étain pour papier. ie es ee | 19 NovemBre 1817 + ubaique Sur le “Jean-Adolphe” avec deux ministres de Radauma, un ministre de Jean René et 12 Ds constituant notre suite. nt rtes 20 NovemBre 1917 Parti à 4 heures de Paprès midi. 24 Novemprx 1817 à Arrivé à Pad 7 h de l’après-midi.—Loué une maison DORE là somme de 2 oliars., # K PR Es 95 NoveuBre 1817 er. J'ai donné à. ean René un baril de rhum et je lui ai remis une copie de l'ordre du LG ui accordant 0 une Pa de 50 dollars par mois it équiv ivalente es nie il s’emporta v iolemment _— esclave que on. embnrquai : JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUSCRIT 149 2 Décempre — Violentes pluies. Embarqué à 9heures. On a traîné les canots jusqu'au-delà de Tanifots — Nous sommes arrivés à un nouveau village (20 huttes) en face d’ Antseranana, à à6h ieures. k: 8 DEecEMBRE — Pluies Violentes, Se Nous sommes pores. d’Antseranana à 5 heures et arrivés à à Awborombonÿ à 11 heures. 4 DECEMBRE — Arrivés à Vavony à 5 heures, k. 6 DeceMBre — Matin sec. ‘ 4 Partis de Vavony à 6 heures. — On a trainé les canots à Moisa où le passage vers Nr la mer a maint nant ouver ë Ér. és à FOR A (L) à 4 heures et arrivés à Maromandia à 6 heures. Fr die FAI * 7 Décembre. — Matinée brumeuse. Partis de Maromandia à 7 heures. Passés à Vohitsura à à 10 heures et arrivés à Manambonitra à 1 heure de l après-midi. 8 Décembre. — Arrivés à Ranomafana. - Du 9 au 13. Pluie, éclairs et tonnerre. Arrivés à Maman 15 Décembre — Partis d’ Ambonitrony à 6 heures. Avons perdu un bourjune en traversant le Mangoro. Avec beaucoup de difficultés nous sommes montés Jusqu'à An- gavo à 7 heures, 6 Déinniie — Plaie très violente. Partis de Angavo à 5 sen ; tout le pays a un air de printemps et les récoltes sont très belles. 17 Décembre. Nous avons eu beaucoup de mal à be une petite vise et, vrrivant à Ambofrin(2) à midi, j'ai constaté que les eaux de l’Ikopa couvrent toute % région située entre cette localité et la capitale. Le roi n'avait pas entendu parler de mon -airivée ; aussi lui ai-je envoyé un message du bas de la colline pour Pinformer de ma Je l'ai trouvé malade de ia petite vérole, et il m'a. dit avoir été vacciné sur sa prop demande par M. Brown, étant donné que la maladie règne ieï à présent. Quand il m Put raconté ceci 1l ajouta qu'il espérait que J'avais apporté du vaccin conformément à la ra soumis la requête à Son Excellence, mais que la courte durée du séjour du . chanibrt consulter un docteur pour doser l’antidote dans le vaccin. — Radama enr ma réponse ne lui donnait à à comprendre que le Gouverneur ne l'était de se conformer au sien. Je linvitai alors à se rapp ler qu'il n'avait mentionné son désir d'obtenir du son Le . me prit alors la main, me déclara que l'erreur provenait de lui et m'invita ne p ns à ce qu'il avait dit. Ensuite il me e demanda de ne pas faire connaître à re ‘uple qu ait contracté Ja ue | te ee ts pr du vornge côtier a été frite hs en détail dans la Ire puce. du ntes de M. Jully au bas du ss ne ee ce non venue Il n'a reçu avec une joie sans borne et m'a déclaré qu’il était étonné de me sus demande qu'il m avait chargé de faire au Gouverneur Farquhar. Je lui dis he j avais nine à Maurice, après mon arrivée, l'avait empêché de prendre une décision. Je su se qu'il .qu'il se moutrerait plus soigneux de satisfaire au désir du Gouverneur Farquhar, que vaccin qu'incidemiment, et qu'il ne m'avait jamais dit que la petite vérole régnait dans 1 Bullesin de l’Académie cr Se. 1903-26 ts Vol II No 2) me > LA 150 JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUSCRIT 18 Décembre. — Pluie toute la journée. À 11 heures je rendis visite au roi et le tronvai très malade. Il me déclara qu'environ une centaine des principaux de son peuple avaient été vaccinés et m'invita à aller les voir. Je lui ai obéi e6 n'ai jamais constaté de vaccination aussi réussie. [l n’y avait qu’un cas d'apparence douteuse : celui d'une de ses sœurs, Ilexprima une grande surprise quand je le lui dis et déclara qu'il espérait qu’elle ne mourrait pas ; je lui répondis qu'elle ne vivrait pas. — Je lui déclarai ensuite que la plupart des malades se tenaient trop chaudement, près de grands feux, Il fit appeler quelques-uns de ses gens et leur donna l’ordre de faire savoir à tous les m .lades + qu’ils devaient se conformer implicitement à toutes mes pres. riptions. Je commençai par lui-même, retirant une couverture de son lit que je fis éloigner à un mètre 30 du feu ; puis je lui conseillai de boire une grande quantité d’eau de riz et de ne manger aucune viande. Je le quittai à 4 heures pour faire arranger ma maison. Grand bruit de tonnerre et violente pluie pendant la soirée. . Brown, très malade, est soigné par une personne qui sera exécutée si elle ne le + guérit pas en dix jours. - 23 Décembre. — Le roi m'a fait appeler da bonne heure et n'a déclaré qu’il voulait des médicaents. Je lui ai donné une once de sels et il m'a dit que sa sœur était morte. 24 Décembre. — Deux chevaux que le roi avait fait acheter à Tamatave sont RS: arrivés 1ci aujourd’hui 25 Décembre. — J'ai conseillé à M. Brown de renvoyer le docteur qui devait le TR guérir en dix jours parce qu'il ignore tout de la nature de sa maladie ; puis de prendre _ ensuite des remèdes et de commencer un traitement par l'écorce. J'ai passé la journée . avec le roi. 26 Décembre. — En me promenant, j'ai remarqué une jeune fille hova et. je lui ai qu'elle pourrait me rendre visite si elle désirait. Elle a déclaré qu'elle ne voulait pas eta continué ué son ae À midi, j'ai appris qu’elle avait été mise aux fers ; on m'a informé « qu'une des personnes de la suite du roi iui ayant rapporté le refus de a jeune fille, Radama avait donné l'ordre de l'emprisonner,- ajoutant. qu’elle aurait la tête tran- chés pour mm avoir désobéi, Je me suis rendu auprès du roi et, au prix de beaucoup de difficultés, j'ai obtenu qu'on mit la rs fille en liberté ; mais ceci n'a été effectué que ” _ sur sa promesse qu’elle me rendrait . Je _. reconnaitre qu elle à eu Pair très ” He si orsque je l’ai renvoyé: avec un eus 27 Décembre — Le roi est un peu miens. Rte 107, | \ à 28 Décembre — Les cas de petite vérole Rob sérieux “de fa plupart des gens qui ont été inoculés. Ceux qui sont atteints sont naturellement vite Pr Le roi ne veut ue qu'on inocule à présent. J'ai passé l1 journée avee lui. 29 Décembre. — La roi va mieux. Son bras droit lui fait té mal 4 à F endroit où dans sa jeunesse, il a sai tailler dans la chair quelques bu 4 Janvier 181$. — Le roi m'a envoyé chercher pour me dire qu'il vosinit. voir es présents que lai a envoyés le Gouverneur Farquhar. Je me suis rendu auprès de lu és rter les présents et les montres qu'il m'avait chargé de faire réparer. Na a Sfar fait du tout et a déclaré qu’il était en train de devenir monarque anglais. sr es onze ministres et des six capitaines que étaient avec lai le rap blanc. ns ve présente une . d” Fe. ave ne dr m'a | fait remarquer que était M les ves vendus ici ps Fauiomine et Phiver auraient Le embar- ; MC à Onde. +5 AT TT NT OS ST NV E D à LA Î JOURNAL DE M. HASTIR D'APRÈS SON MANUSCRIT 1h Il a exprimé l'espoir que le Gouverneur Farquhar en était informé de peur qu'il ne supposât qu'il en partait encore à présent, ce qui lui causerait beaucoup d'inquiétude. J'ai promis d'expliquer la chose au Gouverneur Hall et il a été satisfait. 9 Janvier 1818. Une grande fouie s’est réunie en dehors de la cour du Palais, on l'a aspergée d’un peu d'eau envoyée par le roi et on a suspendu un bâtonnet aux cheveux de chacun comme autidote contre la petite vérole. Le nombre des décès s’accroit chaque jour ; des centaines de malades sont déposés dans les fossés qui entourent les vieux villages avec très peu de vêtements et on les laisse périr là. Le roi a informé son peuple que tous les délits punis jusqu'à ce jour par la vente du coupable seraieut à l'avenir punis de mort. 1) Janvier. — Grandes pluies toute la journée. Tonnerre et-éclairs. J'ai appris que tous les capitaines qui sont morts de la petite vérole étaient apparentés à Ja famille royale ; deux sœurs dn roi et treize personnes de rang sont mortes depuis le 5 courabt. Le roi est très affligé de ses deuils. 11 Janvier. Sur la demande du roi, j'ai pansé son bras qui lui fait mal depuis sa visite à Tama- tave, et comme il s’est trouvé presque guéri, il m'a fait dire que je devais l'accompagner demain à un viilage situé à quinze milles environ de Tananarive(1) où son père est enterré. Il a l'intention d’exprimer des reconnaissances publiques pour les faveurs qu'il a rèçues au cours de cette année dernière, et il m'a demandé de l'accompagner en uniforme avec quatre de scs capitaines qui seront montés ainsi que moi-même; il doit nous envoyer des costumes. -12 Janvier. . à = Bien qu’il ne fût pas encore jour, les villageois ont remarqué la sortie du roi et sont venus le saluer, offrant des cadeaux en argent. Je crois qu’il y a soixante villages entre la capitale et Ambohimanga, et ne crois pas qu'une seule personne capable de. marcher se soit abstenue de sortir: les vieux dansaient, les jeunes chantaient, la joie était générale. Sur l'ordre du roi, j'ai marché derrière lui et les capitaines nous suivatent en file indienne. Le sentier était très mauvais et glissant ; nous avons marché vite et la jument du roi était la seule bête capable de se tenir sur ses jambes ; à un certain endroit mon cheval est tombé et a glissé à un mètre devant le roi ; avant que je ne me fusse relevé, il ina invite à conserver mon rang. À 7 heures nous sommes arrivés à la porte extérieure où nous avons attendu jusqu’à 11 heures et demie pendant qu’on accomplissait certaines formalités de planche à sable(2) le roi et sa suite étaient mouillés : on ma invité à retirer mes chaussures de peur que de la peau de chèvre ne fût entrée dans leur fabrica- tion.(3) Radama et ses capitaines ont revêtu des étoffes du pays. Lorsqu'on fut monté à environ un mille il m’a demandé de me découvrir, disant qu'il n’y avait pas de danger que la pluie me fausse du mal. En arrivant aüx tombeaux situés à environ deux milles et _ demi de la porte extérieure, nous avons trouvé deux jeunes génisses ; après que le roi eût adressé un discours aux restes de son père en des termes nobles et recherchés, une des (t) H s'agit d’Ambohimanga, village distant de 20 kilomètres de Tananarive; le père de , qui étrit A: drianampoinimerina, le graud roi hova, était, à cette épcque enterré à d’ terprétation difficile : il peut s’agir d’une p'anche enduite de graisse ir laquelle on traçnit avec le do'gt des signes correspondant à l’écritu- us avancés, — Il s’agit peu'-être aussi dn sikidy fnsina ? ei Le vra (osy) était, en effet, “fady.” A Ambobhimanga d'ailleurs, une des principales rina, il étuit également interdit nux Européens de pénétrer. (V. Gautier. à “et explorat. ler. Mars 1897: L'interdit ju ” = À ; \ 152 (JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUSCRIT génisses à été couchée sur le sol et a en F sorge tranchée avec un couteau acheté dans ce but. On a détaché un morceau de la hosse(1 L} et le roi l’a porté à sa langue puis ila donné l’ordre’ de le faire rôtir. Les habitants sont restés enfermés dans leurs maisons sur l'ordre du souverain jusqu'après la cérémonie ; ensuite ils se sont présentés en grand nombre ; cent Lau femmes portant chacune un enfant incirconcis se sont mises à chanter et se e honmes ont fait retentir des coquillages. À midi j'étais fatigué et J'avais faim ; + NS Siren de demander la permission de me retirer lorsque le roi se tournant - vers moi me dit qu il fallait que je Paccompagne dans sa visite au village qui était très 5 Joli ; c'est ee que j'ai fait, mais je n'y ai pas trouvé la moindre vue agréable. La bosse étant rôtie à trois heures j j'ai pris un médioere repas. 13 Janvi Nous avons s été de retour à la capitale-A midi, et le roi, se faisant envoyer le dernier costume que lui avait expédié le Grouver neur Farquhar, a changé de rêtement au pied de la colline et a défilé solennellement ; jusqu’à la eour du château. 14 Janvier. Le roi, très fatigui, déclare en termes décidés qu'il vase mettre tout de suite à faire ‘Me de bonnes routes. 15 Janvier. Le roi m’a fait savoir qu'une neue des Sakalaves étaïi venue lui rendre visite et qu'il voulait que j J'accompagne son régiment à l'endroit où il se propose de montrer qu'il a des alliés anglais. Il a fait ajouter que c’était tout près de la capitale et qu’il donncrait ordre de faire défiler son dus de bonne heure le lendemain. io Fed A févri Rx, C0 M Re que le roi a envoyé chercaer son interprète et six personnes de sa BÈÈr je subir l me habituel He, (2)en vue de déterminer s'ils ont contribué RESTE | séparées dE Do à ne tint e riz Vouill q qui ils nan en nee ; puis on Ten on a remis trois morceaux de la peau, d'un poulet, qu'ils ont dû avaler sans mé . ; ensuite nur _on leur a donné à chacun une tasse de poison :; après Favoir pris on leur a permis de boire autant d'eau chaude contenant de la farine de riz quils le de L'interprète | et cinq personnes de : ke ont prouvé Jeur innocence en vomissant les trois morceaux à de a Sixi e personne va en rendre. que deux avant de-tomber la tête vers. n l’a éuilerée nes et ou l’a rise à mort nent en la arts | du haut d'u un Fsbèr. ai + s 18 février es ; : J'apprends que +. fre de roi, son doctenr en chef et sept personnes + la uite ont subi la même épreuve ce matin. Le docteu r, qui était très âgé cet jouissait d’une ude in és tuprès du roi, a étéle seul à en souffrir, et Sa Majesté, en racontant la primé une très grande ; joie à la pensée que le viens coupable avait été décou- ue sa chute à son manque de furce, étant donné qu'il était. malade depuis ue - Le roi ma déclaré ensuite qu'ilavait donné l'ordre aujourd'hui de f à tête à tro faire ro: is personnes de rang pour des. _ propos... ie séditieux tenus au smile tra fon-kenn,” e est À dir ire portait à à sa sprl Fi bosse du boeuf : . e, lors des céremonies mu fond Onna où lors des es > 3 boeuf à tait généraleme nt, en deux: rs . Ja: Cour. et se . JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS 80N MANUSCRIT 153 sujet de-la conduite du souverain à l’occasion de la suppression du trafic des esclaves : ‘ce sont le père et le frère de l'homme qui vit avec la plus jeune sœur du roi et eot hom- me lui-même. 19 Fevrier Je me suis cel auprès du roi portant le traité et lui demandant de le ratifier (1), cequ'ila fait. ‘ai remis au roi uille dollars. Re 22 Féxrier BTS Pari pour Tamatave avec M. Brown. 11 Mars ; Arrivé à Tamatave, — Pluie continu:lle pendant tout le voyage. J'ai loué une maison-au prix de 15 dollars par mois, | : re 4 Avril RE. J'ai reçu del Ile de France par “le Jeune Olympe” une lettre émanant du bureau a “u ler Secrétaire en date du 11 pie m FRE à m'y rendre à La pee DCÉASIOE LS ee 25 Avril Embarqué à bord de “T Tndüstrie” qui est parti à cinq henres. ï suis arrivé. WP S St Pau (Bourbon) le s. pt Mai. Nous avons jeté lanere à Sc ds 7 Lonrss et nous avons informé le Major Hall (2) de notre arrivée. 26 Mai I81S Arrivés à Port-Louis à bord de la | goëlette #P Espérance” James Hastie é: a ; |: Sons-Agent Coraiee er F Madagascar, Saptembre À 1823 CE (L) I ne Roue s'e agir ici que du traité HS dé 93 C iiéiches 1817 entre les. délégués Ç Rain et le repré-entant de l'Angleterre, relatif à l'abol ton du commerce es esclave — ar prudenre, Hustie demandait la ratification royale et il Le a Me sa dem & d” hu qui dev ait être fort apprée ié — F Fe Re es Le G uv erneur Farquhar était à à ce montnt. en Angleterre — Le major Hall faisait #3 Lars r d + £ intérim : de a eue ur de 1 HE te Ï semble u'avoir pa cotinnt « Hébue Le à r ve, ji _ psreçu “At ion de la _ seseng gements — Hasti parlers aboutirent à k la convertion Est JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUSCRIE + Sur la demande du roi R............(1) J'ai décidé de l'accompagner dans le Nord de l’Ile ; j'ai loué 24 bourjanes au prix de quatre dollars chacun. Nons sommes partis. — de Foulpointe (2) à midi ; nous avons traversé l'embouchure de l'Onibe et nous avons marché à une petite distance de la plage ; après avoir parcouru environ 16 milles, nous nous sommes arrêtés peu après le coucher du soleil à Morafeno où les habitants étaient tous réunis et ont reçu Radama avec des démonstrations de joie. Nous sommes partis à huit heures et nous avons traversé à environ trois lieues de la côte un pays en partie boisé : les hauteurs assez nombreuses sont couvertes de ban bous et les régions inférieures de grandes herbes ; nous avons traversé un beau cours d’eau appelé Mosarevo(3) et, aprés avoir parcouru environ 15 milles, nous sommes arrivés à Fénérive(4). Le dernier Chef de Fénérive venait de mourir quelques jours auparavant d'une épidémie d’influenza qui régnait le long de la eôte et qui a emporté plusieurs personnes, Mosamanera était le plus ancien Chef des Masasovo(3) (tribu qui descend d’un matelot anglais) — Pendant la vie de Zakavola (fils de Rafierenanana qu'on appelait Hiavy et qui gouvernait à Foulpointe), il a placé son fils d'adoption Sasy (qui n'est pas Malat) comme Chef de Fénérive et, à la mort de Zakavoia, il a déciaé que Ére Tos Somao son fils légitime lui succéderait à Foulpointe et que Sasy resterait à Fénérive — s __ Sasy, mécontent de cetarrangement, a chassé Somao par la force ét a pris possession .. MN Edge Éd + 1e pm emo ee TO COPIES CE LU ns En Juin 1823, nouvelle expédition de Radania contre les Betsimisaraka du Nord de Tamatave. Mr Hastie était revenn de Maurice, En Juillet 1823 le roi est à Foulpcinte, Nous voyons qu’en Septembre 1823, Hastie, qui est aussi à Foulpointe, décide d’accompaguer le roi dans ses voyages. ; -_ En 1824, Hastie est à Tamatave et il va saivre le roi dans son expédition contre les Suka- _ Jhves du Boina. | om de Radama. Le roi hiva était arrivé à Fonlpointe au mois — Une purtie de celles-ci s'était rendne anssitôr à Pointe à dr. s ; ” . LI + . érent deux villages et pillèrent tout sur letir passrge — Sylvain » était mort depuis le 2 Avril 1823. M. Blévec qui Pavait ren un : Proteststion solennelle le 15 ‘Aout 1895, contre de pareilles RS W aus récis sur ls Etrblisse ents Français à Madagasear, rédigé par le Minis- Où Lt. : qui suit ; ‘(Vers le milieu du mois de Septembre, Radama ec ui manifeste rédigé le iteste rétligé dus le sens de ce qui précède (toat en roi de Madagascar) sembla un moment vouloir. attaquer St-Marie, mais il wexécutn lessein et se diriger bientôt vers le Nord de l'Ile avec 1 090 homm Es 0 hommes | Pour aller châtier, disait-il, les nntr \Tnlent levé léte ndurd de la révolte, 11 Inissa Néanmoins des détachements bovas plus cu moins forts sur divers points de la rlé: à ces époques Un assez grand centre de pirateri u'âtres, descendants des pirates européens qui aux. 17e des et vécu avec des femmes i: digènes. De ces inions tres Analambolo des voyageurs du 17° s'éele, 'Aibiniviks a 16, } e ‘ ÿ; NT ra de = Enfin en 1825, pour réprimer uu nouvenn soulèvement des Betsim's:raka, Hastie débarque à PET, 3 Te s à , ti Pointe Larrée à la tête d’une troup: de hovas et replace Je pays sous l’obé ssince de Radams. r Ste Marie, Ra _$e justifiait de prendre le titre Lai matelyt auginis JOURNAL DE M. HASJIE L'APRÈS SON MANUSCRIT 1595 \ de sa, place à Foulpointe ; Béotuces è disputes en ont résulté qui se sont terminées momentanément par le fait que [zimaralaza, malat et légitime, a été revêtu du pouvoir. L'influence de Ezimaralaza (qui était aimé en général) et de sa parenté auprès des chefs inuigèenes et des étrangers qui visitent la côte, a retardé pendant un certain temps les manœuvres hostiles de Sasy, wais elles n’ont rien changé à sa façon de voir. Il a persuadé TER un g'and nomb:e de mécontents descendants des chefs, hommes dont les droits de nais- sance ont été usurpés par des erfants d'adoption ou des prétendants, à se joindre à lui. Il «x dressé son camp à Beloha, localité située à moins de quatre NULS de F oulpointe heurensement déjouées par l'arrivée de ae françaises dont des détachements ont pris parti pour Izimaralaza, ont attaqué S Sasy et lui ont infiigé une déroute complète. Pen. dant ces huttes intestines, un fils dé F2:maralnza nomu 8 Chéraousa (maintenant atteint de la lèpre) a été installé à Fénérive que Sasy a été obligé de lui abandonner ; ces guerres civiles se sont prolongées avce des alternatives diverses et, finalement Mousamunera, un véritable Malat, a été "désigné par le peuple comme cbef dé Fénérive. Ce choix à donné _éguleiment tenu aux indigènes et aux étrangers qui visitent la côte peur faire du commerce : Tous ceux quil'ont connu regrettent sa perte. Le désir de Radama de choisir des personnes convenables pour. He -ces AUS à était l'homme auquel le peupie accepterait de remettre lautorité : Lesi ndigènes on ! unanimes à choisir Rabelahy, le frère du chef précédent, dont le dernier désir avait été 4 u ER :Somèmne genre que celui de Radarma. Le souverain à procluné Rabelahy chef de ‘énériye et lui a remis un drapeau et un a pour l’assurer de sa PTIOCNRRE aussi longtemps qu il ARR à observer ses lois. _assez vob mais exposé. — Au nord de la bande de terre, un cours d’eau appelé Elesambon certain nombre d’os de baleine dispersés de côté et d'autre RE Dr considérablement à la saleté générale, et les gens ont été Si occupés par leurs pêches heureuses an cours prépsens et dont ils se:f aire de 20 à 23 pieds re sue M. ‘ATROUZE, et les a de van aux ges de son escorte. | - ne 4 ie 0 Septen Ans ee de deux cocotiers baie est montueux et bien arrosé ; nous remarquâmes quelques huttes mi: alpropres près midi et fut reçu par le roi qui, sans faire allusion à sa conduite, exprima er termes généraux son n mécontentement Rss en présence de tous les vols, de tous les propos RE OPEN ERE MU TES té Dane: et ns les Énitle ports de la côte étaient à cette éprque” ‘des centres floris-. & ae eine. de rivière dont l'embouchurs est à e K eviron a x. de Fénérive. et il a fait des préparatifs immédiats pour attaquer cet endroit. es intentions ont été différentes tribus }’ a amené à rechercher tout de. suite Me son arrivée à énérive guet 1 | se jette dans la mer en formant une baie où quelques rochers sont apparents. Il y a dans ie AS trois emplacements occupés par des commerçants et enclos par des palissades de bambou. Les hûttes des indigènes sont d'un ordre très inférieur et malp propres; un = dééthnollen ils ont amené à terre dix-huit baleines à moins de deux ee qu’ils se ablent. avoir négligé touts autre occupation AR côté là. Les balei es(1) ee ind igènes À ntre Fénérive et la rivière Mibingorr se trouvent des DANS DA de ae grasse Her à Sn opre à AE de salines. Le pays qu'on aperçoit tout autour de la du rivage. Ctie dohièné à aux vrdres de Radama, Sasy avait visité le camp dans laprès-. nérive est un petit village sifué dE une étroite bande de terre ; le tulle est Radama à acheté quinze an sacs de riz à un A ar La de + bal de Traversé 'lesaboa et ae petits. cours #. eau qe se jettent dans la baie 3: se nous avons parcouru environ 14 milles le long du rivage et sommes arrivés à la rivière “ES _ appelée Maningory( Fe à du côté sud de läquelle ane hatt s ont été construites par : à Peau et de toutes les intrigues. Sasy,avec son habileté habituelle, it air d'e fapproy- r tout < ce Le disait Sage et. rs en termes sévères contre toute. pe qui 156 JOURNAL DE M. HASTIFR D'APRÈS SON MANUSCRIT aurait l'audace de désobéir aux lois da souverain. Ceci donna au roi Poccasion de faire des remarques piquantes et il renvoya Sasy en lui proposant de lui donner un drapeau et un certificat comme ceux qu'il avait remis au chef de Fénérive. 11 Septembre. Après le discours dans lequel on délivra à Sasy un drapeau et un certificat, l'escorte a consacré trois heures à traverser la rivière Maningory dont Pembouchure a environ deux cents mètres de largeur. Hovas avaient construit pl usicurs radeaux de bambau et de jone et montrèrent beaucoup d’énergie et de persévérance à transporter leurs armes et leurs fardeaux de l'autre côté de l'embouchure. Beaucoup de radeaux furent emportés par la force du eou- rant jusqu’au point où arrivent les brisants, et, bien que le ressie fit souvent chavirer ces frêles moyens de transport, il n'en résulta aucune perte de vie. ientôt après avoir quitté les bords du Maningory, on arrivait en vue de l'ile de Sainte-Marie : le chemin le long de la mer est assez bon ; le pays es: bien arrosé et bien boisé ; il y a de riches pâturages mais sans grande ét’ndue. Nous parcourümes environ 8 milles et campâmes près de la rivière Manantsatrana(l) que je remontai en canot sur ©2 - une distance d'environ six milles ; je remarquai quel herve et les petits bambous poussent abondamment sur ses bords qui sont toujours narécageux parce que la mer empêche le libre écoulement de la rivière et que les indigènes n’ont pas défriché les lieux nour la culture. Sur Ja rive nord du Manantsatrana se tr: uve le village d'Isimaravola, qui se compo- se d'environ une centaine d'habitations, Le désir de Radama de trouver une occasion dé clure des arrangements à l'amiable avec les populations de la côte la arnené à envoyer un message à asy, en vue d'obtenir des renseignements sur le heu où elles se retirent et de les Eviter à une rencontre à la Pointe à Larrée HS: _ Les: Septembre. | ue envoyés à Sasy sont revenus ones d’une personne qui co ce eu aite de nomb ‘de gens de la coalition des Sanibay: cette personne F avait été chargée ue ces gens d'observer lés monveménts de Radama. Cet homme exprima son regret que ses compatriotes eussent été amenés à ‘observer une ligne de conduite désagréable au roi. Il fit remarquer qu'à son retour—sil était seul—il ne lui serait peut-être pas possible des ue ancre les siens de se conformer an désir du roi ; il demanda par conséquent que Radama personnes, sous sa conduite, pour ie ven les intentions du souverain, Radama accepta tissiéb et une délégation fut ée pour offrir la protection du roi à tous ceux qui seraient disposés à Pa accepter et pes re en même temps que tout in dividu fait prisonnier au cours des combats livrés contre Je parmis envoyé pair Radama en juillet pren serait immédiate- ment libéré Il ajoutait que toute personne libre pr'se léger à à la main serait aussi rendue à ln ris paiement de six dollars où la remise de trois têtes de bétail à titre de udi 18 courant, et qu’elle était par nr chargée d'inviter toutes les popula- de la côte à se rendre à la Pointe à Larr embouchure de la rivière Three est large d’environ 60 mètres. Quand traversée nous longeâmes le bord de la mer et nous franchimes plusieurs d’une eru excellente ; ; nous fimos ensuite eaviron dix milles avant de eam- ei ee hnakcx: Des hauteurs situées à ane liene de 11 mer on voit a ot, pee situis dans des endroi-s fertiles qui produisent le manioc, la ane à sucre, l’ananas, la aangue, ln ne rer mes la poRe e maïs... ; pres de ces te délégation ee. aussi l'ordre de proclamer que le roi prononcerait un discours J'en ai visité certains d'où lon peut entendre le bruit du ressac # | À 54 Le LE | #4 “4 mt 4 Ë E JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUSCRIT 157 LTRSÉRERRET \ k villages, quelques endroits Loïsés oat été défrichés pour la calture du riz d’après le sys- tème “tavy””.(L) k 15 Septembre. S Nous avons franchi des collines abruptes situées à moins d’un mille du rivage. On a remarqué qu'iques villages et des habitations isolées sur des emplacements élevés ; ’une certaine hauteur, nous avons eu une belle vue sur une région montueuse du eôté de l'intérieur ; tout le pays est couvert de grands arbres ou de bambous et de broussuilles et nous n'avons trouvé que peu d’emplacements défrichés. Nous passâämes le Marembo où À nous avons aperçu quelques huites et une modeste demeure appartenant à un Français nommé Forton qui était auparavant petit commerçant à Tamatave, Après avoir franchi environ douze milles, nous avons eampé sur là rive sud du Soamianina(2) dans un village appelé Evansa qui avait été détruit par un groupe de partisans de Sefanina à la - nouvelle que le chef Ekena avait manifesté son intention de recvnnaître la souveraineté de Radama. Le roi fut reçu par quatre eents indigènes parmi lesquels on remarquait : plusieurs vieillards, à Paspcet très respectable, qui exprimèrent leur satisfaction de voir k le roi. Ce sentiment s’accrut manifestement lorsque Radama annonça sa décistou relative- 5 ment an discours ainsi que son intention de rendre les prisonniers contre rançon. Le roi De apprit par Ekena qu’un petit nombre des:gens de Sefanina était venu le voir en appre- a nant que Raduma se trouvait à Foulpointe. Lorsque les visiteurs constatèrent que les gens de Vonga étaient bien disposés envers le souverain, ils eavoyèrent immédiatement contre eux nne force armée dirigée par un Français. SRE ! Le village et les provisions furent complètement détruits ; six vieux canons furent encloués ; les culasses et les axes furent brisés. x A l'approche des partisans de Sefanina, Ekena et les gens de sa suite essayèrent de _s’acheminer vers le Manangoro pour se rendre à Foulpointe ; mais ils furent atrétés par = Tsimaravola et obligés de se réfugier dansle bois jusqu'à l'arrivée du détachement en- FAT __ voyé par | adama en juillet, époque à laquelle ils revinrent à l'emplacement de leur 2 premier village et se mrirert à construire des habitations. Le voisinage de Vonga est . très peuplé. Le Soamianina arrose de grands champs d2 riz ; de nomlreuses pêcheries É S = fouraissent abondammi nt de quoi vivre aux indigènes qui ont été très heureux en par- LE ticulier dans la pêche à la baleine. Un chef âgé, nommé Reim, européen par ses traits, gon- _verne un village de 50 maisons situé sur la rive nord ; de la plage on peut voir un grand nombre de villages. Les gens de Vonga s’offrirent à envoyer des messagers à ceux de leurs parents qui étaient passés dans l'ile Saint-Marie pour les inviter à écouter le grand discours que Radama se proposait de faire le jeudi suivant, À . 14 Septembre. ee 73 Le chemin est assez bon au bord de la mer et même excellent pour ceux qui voya- gent à pied jusqu'à demi-mille du rivage. On n’aperçoit aucun terrain cultivé. us avons parcouru dix milles et avons campé à la Pointe à Larrée (3) dont le voisinage est tout à fait stérile et ne porte aucune trace de culture. 2 © 18 S-ptembre. eu : © Nons avons vu chaque jour un grand nombre de baleines près du rivage ; quelques jeunes ont passé an milieu du ressac. Un certain nombre de ces bêtes ont été éperonnées par les Hovas qui ont réussi à en prendre une sans embar. ation. ; 0 (8) Vary tavy par opposiion au vary horaka : le vary tary est le riz de montagne, cultivé pur simple défriciement ou débroussaillement : ce systène est désastreux pour les forêts, à (2) Riv'ère qui se jerte dans l'Océan” Indien à quelque distince au nord de Soanierana. ; Re (3) La Pointe à Lurrée est à l'extrémité du promontoire qui fait face à l'Ile Sainte Marie, e Soumierana ét Fandrarazana ; Port très fréquenté par les pirates aux XVileet XVILFe Jeux-ei avaient denommé ce port : Clarnock Point, et les naturels, Antsiraka. 58 JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUSCRIT = Les gens envoyés pourinviter les perdonnes qui avaient abandonné leurs villages sont revenus accompagnés d'environ trois cents hommes conduits par Tsimaravola. Plu- sieurs groupes sont arrivés de l’intéricur (Ambangola) ei du côté du nord. Ainsi qn'il a vait été décidé, le discoursa eu lieu à midi et a été écouté par un nombreux auditoire. e Radama a amnoncé que $ s intentions étuient paisibles et s'est déclaré prêt à remettre - où à libérer contre rançon les personnes rebelles prises par le détachement qu'il-avait envoyé: pour réchuner leur soumission. Par la même occasion; il a exprimé sa décision d’effectuer X parmi ses sujets une union telle que les petites guerres intestines seraient à Jamais | empêchées ; il leur a conseillé de poursuivre des oecupations de nature à eontribner à leur- . tranquillité et à leur progrès, il leur a formelierent interdit de dispos r de toute partie Æ de leur héritage en faveur d'étrangers sans sa permission expresse. Le discours de Radama na été accueilli par d'évidents témoignages d'approbation + toutes les persinnes présentes ont prêté serment de fidélité ; des dra peaux et des certificats: e proeetion ont été aecordés à eette occasion à Ekena, Reim et l'simaravola. Le roi à offert des présents à chaeun de ces chefs et à prescrit, comme la faveur la plus grande de sa part, qu’un détachement soit installé à Vonga pour assurer la tranquillité du voisinage. la, a raconté qu'à son arrivée près de l'Ile, il avait étérecu à coups de leu ainsi que ses compagnons et qu'un des hommes d’Ekena avait été blessé ; ils durent pourtant débar- quer étant donné qu’un petit bateau se tronvait au large et sur le point d'appareiller. | pour les empêcher de revenir. Ils passèrent | AE * ouest en Saivant:-le rivage à TS Een de Faudrarazana où un chef n prê- __ ter serment de fidélité. Les em be Le contrée, sur une étendue d’enviror rivié air bien située pour l'agriculture ; quelques empl s6s é mis en calture ; pourtant les quelques habitants que nous vins Pair d'avoir jumais éu assez même | __ pour satisfaire les besoins de la nature. … 20 Septembre. “ -. Nous avons marché Ie long Cu rivage ei de la Pointe Itin a où le port ne peut nr . ” * SR ne TA SP Ka se w ié d’un accès sur pour les navires. Nous avons dépassé plusie rs peti ni un certain nombre d’endroits où des rochers’ couverts d'arbres s'avancent dans la sn n certain 1 | vancent durs la mer. Nous avons parcouru environ 14 milles et avons campé sar la rive nord d’une rivière n ée Anvoé{1) près de laqu lle il n°v a que pen d’endroits préparés pour la culture :: ette daus la mer avec une telle rapidité qu'elle ne forme que peu de terrains. : new Ke) RTS RL UNS OU 4 I UMETP ME 00 À TOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS 809 MAXUSCPIT \ 159 d'Ambarivatry,(1),de manioc, de patate, de canne à sucre et d'inanas. Le pays est bien - arrosé ; l’aspect de l’intérieur est plutôt montagneux que boisé ; les habitations que nous L … vimes là sur le rivage sont en général supérieures à celles qu'on trouve plus au sud quoiqu'on y. rencontre les mêmes oljets: des récipients en terre pour la cuisine, des à bambous percés de bout en bout pour recevoir l'ean, des nattes grossières en vakoa(2) À qu’on étend sur l'écorce du “ Braba (3) (espèce de palmier) disposée elleemême sur le he: plancher, des nattes en jone(4) pour le coucher et des oreillers du même tissu rerplis - de feuilles de “Ravintsara”(5) (qui ont l'odeur d’un mélange d'épices) de petites nattes Fra pour servir la nourriture aux repas, plusieurs paniers de Karaté (une espèce de S ph jonc) doublés de vakoa (destinés à recevoir leurs vêtements et leurs colifichets, des feuil- É RRS les, des écorces et des racines qu'ils emploient pour la peinture), tn métier d’un modèle très simple et des paquets de rafia (une espèce de palmier) dans différents états de préparation pour le tissage, un mortier et un pilon en bois, un van pour lappropriage du - SR riz, uue hâche grosse ou petite destinée à fendre le bois, une ou plusieurs lances munies A de crochets pour l pêche, des sagaies ou des lances employées à la guerre et souvent un “4 vieux fusil qui aurait besoin d’une nouvelle platine et d’un nouveau canon, et toujours un petit gimplacement tapissé de nattes, destiné à recevoir les charmes et les remèdes € qu'on leur vend à très grand prix etauxquels ils prêtent plus de vertus que n’en ont tons Pi: les remèdes brevetés. Mais il fant se conformer à tant de formalités en les employant 4 ” que leur insuccès n’est attribuable qu'à la négligence de l'acheteur. Dans quelques 4 maisons on peut voir un petit couteau, qui n'est que rarement employé si ce-n'est pour fendre les f'uilles de rafia, étant donné que la coutume courante est de servir le riz on les autres aliments, tels que le manioc, les patates ou les gouets(6), sur de grandes feuilles | de ravinula(7) (arbre du voyageur) et de prendre la viande bouillie, les poissons, les | légumes, les pois et les haricots avec les doigts en se servant en guise de cuillers de parties à = oite née feuille. Dans la cuisine ils emploient le “sakay” on poivre nègre, un petit ut grain appelé Vomouh(8), le gingembre(9), le safran(10) et les feuilles de ravintsara; 0 et r nourriture est généralement bien préparée et quoique l'extérieur des maisons soit rendu platôt malpropre par le changement fréquent des feuilles qui font fonction d’as- sicttes, de plats et de cuillers, cette coutume est particulièrement agréable. Près de la si côte, ils se servent généralement d'eau salée pour la cuisine. Dans les localités où il est he difficile de se prucurer soit cette eau soit le sel importé, on emploie une cendre qu'on obtient en brûlant différentes espèces de palmiers et qu'on appelle “sirahazo”(11). Dans hs certaines maisons on peut voir des sièges formés par des nattes remplies de feuilles. Le chef de chaque village a généralement une grosse caisse(12) fabriquée avec des tronés AN creusés et couverts d'ane peau à chaque extrêmité. Certains ont de. grands _coquilla- < … gés(13) en forme de casque qui leur servent de trompettes. u MU ven LE se RAP ME CN Favre DRE A LEA à a Ambarivatry : ambrevade — Cijunus indiens, Spreng. DR ne Du ne à Vakon : Pandanus utilis. Les fibres de ce palmier sont utilisées p r les indigènes à faire s feuil es servent aussi à eonvrir les-toits des enses Er ( ka” qu'il faut lire : les planchers des cases sont faits en rapaka à cet usage. PTE F. VHORUIN Pan m aromaticum ; la feuille a le parfum du Hiurier. : : nrum esculentum. : ar voyageur : urania speciosa. L'habitat de cetarbre va jusqn à ut en pays betsimisar ka. Tout dans cet arbre, sert aux indi- "À om. en 169 JOURNAL DE M. HASTIR D'APRÈS SON MANUSCRIT a Le bétail est rarement nombreux sur la côte. Dans la plupart des villages on ren- - Contre un grand nombre de chiens molosses dont beaucoup sont remarquibles pour leur finesse et leur‘ruse à la poursuite de sangliers, race de bêtes qui trompe souvent toutes les précautions du planteur et détrait en une nuit ses récoltes les plus prospères. Las makies où singes à queue touffue n° sont pas nombreux ici ; pourtant nous nous sommes parfois régalés de leur chair et nous avons ea en quantité des pintides, des faisins et un: sorte de poule d’eau. e voyage, ce jour (à, a été plutôt fatigant ; nous avons parcouru environ 12 “milles en neuf heures et campé pris d'un vilige appelé Lohatrozina (tête de baleine). 22 Septembre — Notre itinéraire à franchi plusieurs collines abruptes dont les | rochers s’avançaient jusque dans la mer, obstruant le pissage le long de H côte. Le pays a été très boisé près du rivage, et toutes les hauteurs qu'on aperçoit du chemin sont couver- tes de grands arbres ; quelques emplacements ont été déboisés et ent l'air bien appropriés au mode de culture pratiqué par les indigènes ; mais nous ne remarquâmes ‘que peu de pâturages, quoique de riches bas fonds bien arrosés fournissent nue herbe assez abon- dante pour de nombreux troupeaux de bétail, Traversant un joli cours d’eauappelé Vonto- ko, après avoir parcouru environ 12 milles, nous cumpâmes près d'un village dont les habitants, à la nouvelte de approche des Hovas, s’étuient retirés dans les bois ;ils se décidèrent, quand on leur eut rapporté les intentions pacifiques de Radam, à revenir tout de suite après son arrivée poar lui offrir leur fidélité. entre les chefs ont été tranchés à la satisfaction de tous ; les chefs on et des drapeaux et certificats ur ont été remis par Radaima. tembre — Un d'scours à été prononcé à Mananara, et les différends qui t ensuite Embarqué avec le roi à bord du vaisseau de Sa Majesté Arindne”? 2 6. se 7-2 ère du même nom. à * Iaho (voir reuvoi u* 3 nu bas de | 16 né. ce ea ce riid JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUSCRIT 161 210 après une traversée qui a procuré à Radama beaucoup de plaisir mous avons mouillé #4 près de Maroantsetra (1) (Port Choiseul). 1 28 Septembre — Le débarquement ayant été affectué de très bonne heure, le petit(2) L a campé dans un emplacement situé vis-à vis du villige de Maroantsetra appelé ; autrefois Sarakavetika et habité par le chef Ratora. Radama a annoncé son intention de prononcer un discours à l’arrivée de son escorte s qui, venant par terre en contournant la baie, arrivera probablement le deux du mois D ! pronchain. ee” x | mt Le) = Le © pes] [ae] re r<« © Z 42 7 Ex æ er - à + (a) ” = œ ua [e) 2 & = el ® Le) 4») [æ| Œ © = d F 2 er re] 2 _ TT =) ui z È 5 Las presque effacé toute trace des travaux des Européens ; pourtant quelques manguiers ont conservé l'ordre dans lequel ils ont été plantés et permettent d'indiquer où furent situés les train de pourrir et que la végétation constante favorise la putréfaction ils ne peuvent être bons. Parmi les autres produits du pays Sakalava, l’Adoub{3), figue géante, très P atteint des dimensions considérables et porte une grande quantité de fruits ; on le trouve ! . lent et à peu près régulier ; elle forme de nombreuses îles marécageuses qui, ainsi que les bords de la rivière, présentent des produits en abondance : manioc, maïs, songe (gouet) et des bananiers de différentes espèces qu'on peut voir aux bords de toutes les habitations. Et pourtant il n’y a aucun air de bien-être et peu de marques d'activité ; les habitati inféri etouvertes. Les gens sont pour la plupart vétus d’étoftes impor- tées, pour l’achat desquelles — et plus souvent pour l'achat de l'arrack — ils (4) vendent: leur moisson et leur bétail aussitôt qu'ils sont prêts pour le marché ; puis, après avoir ainsi disposé du produit d'un lateur qui mouille rarement leur front, ils végétent dans un état qui touche à l'indifférence absolue, se nourrissant des produits inférieurs de leurs ils ne manquent pas d’être victimes du premier commerçant vent, aussitôt que les récoltes suivantes sont müres : les marchands invitent quelques ‘indigènes à goûter au © contenu du tonneau qu'ils viennent de mettre en broche, excitant ainsi leur désir d’obte- nir la boisson enivrante et les amenant à se montrer hospitaliers : Il en résulte une _ grande scène de désordre à laquelle ‘arrachent, jusqu'à ce que la fête soit interrompue uand ils n’ont plus de gerbes à échanger pour une autre bouteille ; il arrive même ‘équemment que la partie reservée à la semence est ainsi gaspillée(5). grois. baron de Benvow ski avait fon sont appelés les geus de Maroa. Près de la source du ruisseau, ily à eu plusieurs "résidences appartenant à des personnes de la suite du baron ; on trouve dans le voisina ge un certain nombre de imanguiers qui n'ont pas l air d’avoir été plantés avee aneun souci de la bonne disposition. population est très peu dense et les morts qui ont résulté de longues guerres civiles entre les chefs du voisinage ont, en même temps que la paresse des indigènes, empêché toute manifestation d'activité. s Les facilités des communications avee l’intérieur, la fertilité du sol, le fait que la région se trouve à proximité des pâtur ages très éteudus de la contrée nord des Sakalaves, Ÿ l'abondance des mouillages et lu facilité avec laquelle les vaisseaux peuvent être approvi= | sionnés en eau contribuent à faire de cette partie de la baie un très avantageux errplacement pour les relations commerciales ; mais l'étendue des terrains bas et muréc: ageux entourés FH | de régions boisées qu'il ne sera probablement pas possible de défricher,' étant donné le mode de culture pratiqué a les indigènes, en rend le ciimat très insulubre pour les | ‘Européens. ne | - 30 S Radama nt invité ste Capitaine ou et les Officiers de l‘Ariidné” à manger . un jeune cune bœuf, sur les bords de la rivière, on prépara des canots pour nous transporter | | » | | à l'endroit choisi ; le roi accepta de ‘prendre place dans le bateau du Capitain+ Moorsom ; | es ( sr désirant se distraire par la chasse continuèrent sur une distance d'environ 6 mill 8 à remonter k pue et, après avoir laissé leurs canots, fnrent conduits jasqu’à | un lac situé à cinq milles plus au nord, Note guide déclara qu’il avait eu de nombreuses | entrevues avec le baron Benyowsky et raconta que le baron c’est le seul non par lequel à Benyowsky est connu de la population), s'empara d'une partie des terres appartenant aux habitants de Maroa et, dans la suite, se querella avec eux ; mais leur vigilance leur permit de déjouer ses attaques. l 1! poursuivit néanmoins cas d' entre-eux ja aux bords du lac que les indig versèrent dar ue du nord, | sissant 4 jues person nes pour le tromper et surveiller ses n baron crat le: dant plusieurs jours, leur envoya des prés r p acceptèrent ; mais ils furent Es de au moment de l’ac: beaucoup furent faits prisonniers pour le moindre “prétexte | et dans ï je comme esclaves. Ce qui état autrefois un lie étendu ne mérite maintenant que en nom v rer plusieurs espèces ; nous retournâmes à une heure très avancée au festin du roi : le repas : se composa des meilleurs morceaux d'un taureau gras, bouillis, séchés, rôtis ow le tout préparé avec un peu de riz et ne nécessitant aucune sance. Le io tab à e pond tant la j journée qui précéde \ notre retour au Camp. été bbére de l’approche de lavant-garde de son escorte rt ones s pour ediscoars qu'il devait faire et après avoir tran- aient entre deux sœurs Volumanana et Volauesa, qui : Marox ‘a JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUS"RIT 163 acquise dans leurs entreprises et manifesta un très vif mécontentement de voir la contrée environnante inculte et les villages en train de disparaître. Il Jeur dit que son amitié était une chos: toute naturelle et sincère étant donné qu'il étuit de son devoir de veiller RES à leur bien-être et d'assurer le succés de son entrep'ise personnelle, I feur fit remarquer TER les préjudiees qu’ils sabissaient par le fait que la population da pays allait en diminuant # alors qu'il y a du travail pour un beaucoup plus grand nombre de p Ji qui sont actuellement occupées à cultiver la terre. Il leur enjoignit de se tonformer de M « la frçon la plus stricte aux ordres qu'il avait donnés relativement à la suppression du pi trafic des esclaves pour l'exportation ; les invita à le considérer comme un père et, au lieu de chercher à se venger de griefs imaginaires, à s'abstenir de tonte démarche hostile Jusqu'à ce qu'ils lui aient rapporté les motifs des dfférends qui pourraient malheurense- 2 ment survenir, faisant remarquer qu'il était le seul qui pouvait sans parti-pris examiner : CRT L'urs sujets de querelle. Il leur fit savoir qu'il désirait établir des commanications plus à ; fréquentes avec eux et que, dans ce but, il désirait que quelques-uns de leurs enfants fussent envoyés à la capitale pour y être instruits, ajoutant qu'il payerait tous les frais qui en résulteraient. Les chefs du peuple se déclarèrent très contents du discoars de Ra dama et avaient l'air de l'être. [ls promirent de se conformer absolument à ‘ses ordres, ersonnes que celles avaient été faits prisonniers par son détachement ils dur seraient rendus immédiatement S'il n'avaient pas été pris les armes à la main et, au cas où ils auraient été trouvés combat. [RES tant, qu’ils seraient remis en liberté contre une rançon de six dollars. A cvci, les persen- > , nes présentes répondirent que s'étant déclarées soumises à Radaman à lPapproche de son xsE détachement elles n'avaient pas Subt la moindre perte et qu'on ne leur avant fait en au- Port cune façon violence. | es CR SR CNY drapeaux et des certificats de protection furent remis à Volamauana, à sa re Sœur Volanesa et au ehef Ratora. PUR | # + SEEN 88 NF PERS . Lorsqu'on desserra les voiles, la garde du roi se trouvait assemblée pour le départ et, d du navire fut considérée comme une matière intéressante Elles commeneè- IE t de la puissance et : 2.777 des tés précieuses du navire, de l'habileté et de l’autorit ; du capitaine et des officiers - proclimant leur douleur à la pensée du départ du navire. Pendant à rb RER en PE ë RaGama alors leur déclara que si, par hosurd, quelques uns de leurs parents où amis in de sa Majesté ‘ Ariadné ” appareilla (lorsque ë R: lappellent # Rabemaivana? le grand objet léger). Hi 164 JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUSCRIT 4 Octobre À l'approche du jour, nous commeuçâmes l'ascension des collines, et dans trois heures nous etmes atteint l'endroit le plus ‘élevé que franchit le chemin. Le bois qui s: trouve dans les vallées et sur Les pentes est certainement très beau, de très grandes dimension et variété ; il me serait pas difficile de déboiser un espace et de constiuire une voie ferrée Jusqu'au pied des collines en partant de Fotobotra, ou de Nava, petit village situé près du rivage, dans une délicieuse petite baie à P'Est de h chaine des mon- tagnes. Ces circonstances en font un endroit très favorable pour l’exploitatiou forestière, bisn que la baie de Nava ne soit pus accessible aux grandes embarcations. Du sommet d’un rocher qui se trouve près du sentier en descendant la colline, que les indigènes appellent Fetrambato(1) et qui a été dénommée Jedge(2} par Radama, on à une très “belle vue sur la baie, les îles qui y sont situées, et les hautes régions ‘de Pintérieur. Quittant le village de Nava et les” quelques RÉFARSE détichées situées tout autour, nous entrâmes dans une grande et riche plaine où l’on peut se livrer à toutes sortes de travaux agricoles ; on y remarque poste Se d'abres d'importation, mélangées à d’autres arbres très nombreux dans la région sakalava. Plusieurs rours d’eau arrosent hi contrée environnante, et leurs confluents forment une rivière qui est navigable aux nots ; on m'a rapporté que des commerçants y avaient établi des entrepôts en vue d’ opérer des échanges et s’y étaient proeuré de grandes quantités de riz. Cette plaine contient plusieurs petits villages: Nous campâmes à proxinnté d'u qu'ou appelle Marsandrè — la plaine est dénommée Maromandia et la- rivière Mahalavona, Nous parcourûmes environ dix milles dans : direetion nord-est Nous sommes entrés dans la forêt et avons suivi nn chemin très difficile, à proxi- mité d'un cours d’eau appelé Sahana ; nous avons franchi plusieurs collines abruptes sans avoir des vues très étendues. Le Sahana reçoit plusieurs petits cours d’eau et dé- Me bouche dans le plaine de Maromasdia,(3). Nous avous eu une grande pluie ininterrompue endant toute la j journée, et je pense que nous n'avons pas parcouru plus de neuf milles gne droite en six heures. Nous Gumpâmes dars un emplacement découvert am en a du un = Das , Le chemin a franchi de us eollines mrapu dont la plus haute est appelée Tee ‘Amtobrsdies ; c'est une montagne allongée située entre les cours d'eau qui se diri- Ses QE vers la plaine de Mons et ceux qui coment dns la direction de l'Est vers be rand Mananara. Le le principal 11 rs d’e eau dans la direction de la Ma- _romandia, et le Sahafetra pr < plus import tin _s'orientent dar i opposée. Nous avons franchi environ huit milles | sen et nous avons débonché duns une. Lë journée.” 7 Oetobre. LR à . Nous nous sommes Bientôt te de ne cie Snéa sue + he etra ; les principaux sont : Antenatombi et l'Andrambalà ; ; la contrée environnante à Firde démner daboridontes récoltes ; tons les endroits cultivés produisent considérable- les produits naturels sont inême plus abon-lants que ceux qui sont favorisés par le rail de |” omme. Parini les deruiers, les banamiers et le manioc sont très riches ; le mais, Je: patates et et la canne à sucre ne, manquent pas; pourtant c'est le gouet sauvage et S POS Aie ou igname qui sont le plus abomdants. Nous avons traver- sé la rivière in fois pondiat le cours de la Jin et passé au des JOURNAL DE M. HASTIE D'AFRÈS SON MANUSCRIT \ 165 d’emplacements, déboisés pour le “Ta AS ” qui donnent maintenant une récolte de manioc et d’ambrevade, Nous avons franchi environ onze milles en ligne droite et campé près d’un village appelé Amba, d’où Radama a expédié des courriers pour faire rassembler les indigènes en vue d’un discours qu'il prononcera à son arrivée au village d'un chéf nomimeé Manampady à 8 Octobre, Nous avons traversé un grand village appelé Fandiamana et nous nous sommes rapprochés de la rivière qui s ‘appelle i ici Mananara Ankavanana [droite](1) pour la dis- tinguer de l’autre bras qui s'appelle Mananara. Ankavia [gauche]. Sur les bords de la rivière, s'étend une suite pres jue ininterrompue d’enclos renfermant des masses de PL PE bananiers, de cannes à sucre, de papayers appelés par les indigènes “mapaze"(2), de | manioc, de patates, de gouets, d'ignames et de plontes à tabac. I: va de beiux emplace- ments pour la culture du riz ; la région est montueuse et non montagneuse ; le pâtu- rage est riche et la vue des environs proclame que la nature a choisi ce site pour y déployer toutes ses ressources. Û D'une petite hauteur que nous franchimes au cours des huit milles parcourus en descendant la rivière, nous vimes plusieurs pese villages. 9. Octobre. Nous avons franchi de petites collines dans un pays beau et fertile. et ravie la rivière Mananara Ankavanana à cinq reprises. Nous avons passé à proximité de plu- sieurs villages dont les principaux sont Nantsutiendn, Mandramboka, Mahateta et Dilanambo ; le dernier est le lieu de résidence de Manampa, chef que les principaux des .". «villages environnants considèrent comme leur supérieur. Il est venu avec un grand 2 Lt Palo bre: d’ autres à la rencontre du roi et a invité les solgats à prendre autant de fruits Eee se ‘ils en voudraient. Ra Partant de Dilanambo, nous avons iraversé encore la rivière en nous rendant à RE 2E Pésndavs a,et parcouru environ neuf milles avant de camper ; Radama a annoncé son “intention de prononcer son discours le jour suivant, demandant qu'il fût écouté par tous es in igènes des environs. | e 10 Octobre — L'assemblée des indigènes était nombreuse. Beauconp de vic illards étaient présents ainsi que Sinaravo Lu ’on considère comine le chef le plus M stage de Cape Matahitasomata(3 Radama a parlé lorpnetent et avec beaucoup de détails du but de sa visite à là côte. nl a signalé les malheurs de In guerre, les se qui en résultaient pour les gens qui s'y “livraient, Re pertes qu'ils avaient dû éprouver dans leurs exeursious de marau- dage ; il a traçé un tableau très vivant des avantages d'ane vie paisible et leur a promis de les Encourager et de leur assurer Lx possession de leurs biens s'ils voulaient se conformer à ses lois, Il les à ensuite invités à ne pas chercher à se faire justice dans les petites querelles qui surgissaient entre eux ou à consulter ss surciers et avoir recours à des épreuves dans les cas douteux :Ils doivent s’en rapporter à ses représentants pour Lee es rs UE et l'informer de tous leurs besoins. I a déclaré qu'il considérerait comme n devoi ir à y remédier et même de pourvoir à ces besoins : [la répété en leur ri gens de Mr ieutes et leur a déclaré qu'il était prêt à se charger us en 4 LS hr PT 0 nfants qui seraient instruits conformément à ses” directions ” enterait ainsi les liens d'amitié existant entrelui et ses sujets. Puis, ainsi qu'il t'annoncé son nn de rendre à la liberté, contre ou sans rançon, er le Poe as du pays. Les gens À & EC? .. RES He LA rendre par petites marches au grand Mananara, et nous sommes partis pour Oungalahy 165 JOURNAL DE: M. HASTIE D'APRÈS SOY MANUSCRIT out remercié Radama d’une façon très vive : Ils ont été très surpris de la discipline dont ils étaient les témoins étant donné que les soldats du détachement un de l'escorte du roi ne s'étaient jamais permis de toucher à aucun de leurs fruits ou de leurs biens, Ils . ont déclaré qu’ils étaient prêts à se conformer aux ordres du roi et se sont montrés tout disposés à prêter serment ; après quoi Radama leur a offert des présents en bétail et en étotfes ; puis il a déclaré aux personnes de sa suite qu’ils pourraient user, mais avec discrétion, de l'hospitalité qu’ou leur offrait, Les gensde eette localité a’ant pas la chance d’avoir des physionomies agréables ; J'indolence est marqnée sur tous leurs traits ainsi qu'une nuinee d'insouciance; leurs habitations sont d’une nature très inférieure : ils possèdent des troupeaux de bétail et un eu de basse cour ; ils ne sont ni propres ni bien vêtus. S'ils sont heareux c’est parce qu'ils sont tellement iudolents qu’il n'éprouvent pas de besoinset ne sen créent aucun : les produits abondants de ka nature contribuent, pour une grande part, à les entre- tenir dans cette apathic sans borne et constituent une grosse barrière à tout changement rés susceptible de s'effectuer dans leur condition. Li Octobre — Radama désirant visiter Angosy(l) a ordonné à son escorte de sa avec une garde, Q : s + Te 2 {4 Traversant plusieurs villages et de beaux terrains de culture nous sommes arrivés ol à la côte dans une-localité appelée Ambotakakaro : nous avons continaié + long du rivage KES beaucoup de terres cultivées pour pourvoir aux besoins de la population qni, d’après le Le 12 Octobre — Le chemin suit le rivage alors recouvert par la mer étant donné que €était le moment de la marée haute ; nous avons parcouru environ quitre milles dans 3 ° ke hu © he; PA \ + , . & ne k Peau salée et traversé le Marambon en canot. Nous avons passé par quelques petits vil- . nee FES mnERS DE OPERA EP ue È - ' ; | L 3 ages : [vavao, A vantimilaza, Fafunbov et Suhasali. Sur les pierres et roches du rivao * LR Lane he — nl £ Ta cc = A Œ Le #4. D F = pi = _ er &, Re œ ë Lee 1 CA ë 2 © Fe) ÉA ©” = _ 3. Œ 4 de ë % ” PA nn 4 &- découvert de grandes étendues de boue et de sable ; pourtant il ne semble pas que les pêcheries. Nous ne 5 mais, en approcuant d'An- A y était jnstement 3 Tambhohom-baz: remarquât auc person I Gore * %* EUR! : 1 e A U ik x € Le Ge a É ug » $ É : ï LÉ ri Eu JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MAY\USCRIT 167 Les officiers de Radama, après avoir réuni les indigènes et Sêtre informés de la situation, conformément aux ordres reçus, signalèrent que les différends qui avaient surgi parmi les chefs et la crainte qu'inspirait l’armée de ‘Radama avaient déterminé beaucoup d’indigènes à se retirer dans le bois sans qu'ils aient eu à souffrir par le fait de son détachement. Un Français nommé Dupont dit qu'il était resté presque seul dans | À le village, qu'il avait été maltraité et qu'il avait perdu quatre pièces d: drap ainsi que | PE quelques menus uticles de vêtement ; il reconnut en même temps qu'il s'était armé à | + l'approche des Hovas et avait été fait prisonnier cherchant à se défendre, Radama toute- EE fois, considérant que le motif de sa plainte provenait de ce que M. Dupont ne connaissait | 3 ; pas la langue et se trouvait dans l'impossibilité d'expliquer le motif de sa résistance | ; ordonna qu'on lui payât son drap; le Français se montra alors entièrement satisfait et | _ déclara qu'il s'était décidé à s'armer à lapproche de l'officier de Radama parce qu'il JR ses était seul et sans protection dans un village désert. La sécurité des individus étant la À base fondamentale du développement du commerce à Madagascar, js signalai à l'attention È de Radaina les circonstances relatives à la mort d'un individu nominé Lemoine dans ce | k même endroit l'année précédente. Les officiers hovas furent chargés de diriger une enquê- rs te à ce sujet ; elle n’amena qu'une déclaration de la part des gens, d'après laquelle Le- \ moine avait été mis à mort par ses propres esclaves. D'autres recherches tendirent à | Les prouver qu'un parent du chef Mauric: était dans le canot lorsque le meurtre fut commis | es et que Maurice ainsi que Sinivala, un autre chef, avaient refusé de permettre des recher- ches lorsque l'autorisation avait été sollicitée. Un jeune garçon, esclave du défunt, té- moigna à la fois du meurtre et du refus du chef d'encourager lenquête. Ridama deman- da que les personnes accusées du crime lui soient remises ; mais on manœavra pour évi- ter de se conformer à son injonction : les chefs déclarèrent que les personnes suspectes s'étaient toutes cachécs ; pourtant on rapporta que l’une d’entr’elles, un neveu de Maurice. _ avait été vu dans le village le jour précédent. Radama décida que les 2 chefs seraient privés de leurs pouvoirs parce qu’ils avaient négligé de soumettre à la Justice les person nes inerininées, conformément aux lois reconnues: Maurice et Sinivala ainsi que leur hy furent désignés comme chefs ainsi qu'un vieillard nommé Lebao connu sous le nom de Mon Ami” par quelques marchands européens qui visitent la côte, parce qu'il leur a fréquemment rendu des services dans leurs transactions grâce à sa connaissance 48867 baron de se rendre populaire et d'effectuer des conquêtes par les armes platôt que par des contributions aux vaisseaux qui visitaient la côts : Tout ceci fit que les indigènes en vinrent à le considérer avec méfiance et que le Gouvernement qu'il avait autrefois servi chercha à le faire mourir. + Far Dm tes Es Un vieillard du nom de Manova fut désigné comme chef du village situé à proximi- cé démolie RES Re AE NS RUN CARE Pr an Vs re en bons termes avec les des mesures de copéiliatipn. Le vieillard regrette que le désir de so: ancien maître de se faire un nom l'ait amené à pratiquer des moyens de combat aussi illégitimes et à imposer e son mécontentement de la conduite : d M famille farent chassés du village ; sur la recommandation du peuple, Zaka et Siranohi- complète de la langue françrise. “ \on Ami” était autrefois au service du Baron Ben- vowsky et traca un portrait favorable de ce noble entreprenant. Pourtant ses remarques furent caractérisées par une certune aversion qu'il témoigna pour le grand désir du 168 JOURNAL DE M. HA.TIE D'APRÈS SON MANUSCRIT les eaux peu profondes le long du rivage, dans la direction de plusieurs villages et de l'embouchure d’autres rivières. Le mouillage est sûr et bon ; le poisson y est abondant : l'emplacement méritera toujours un examen particulier. 14 Ortobre. Nous avons traversé à nouveau l’'Ongabay, et le roi a ee la satisfaction de constater que les habitants de plusieurs vill agès situés le long de la côte étaient rentrés dans leurs demeures, en arrivant à Evarone. “Radama a fait procéder à une enquête sur le rapport qu'on lui fit relativement à un magasin de riz, appartenant à un marchand européen, qui aurait été incendié. L'accusation ne fut pas repoussée, mais on tâcha d'y échapper et, comme il n’y avait aucun témoin du fait, le roi dut se contenter d° exprimer son mécontentement et d'avertir la population que les pertes LV résulteraient d’autres faits de ce genre seraient mises à la charge des habitants de la localité cù lincident aurait eu heu. 15 Oct Giiiibant notre route le long de la mer nous sommes arrivés à l'embouchure an Mananara et avons fait l’ascension ‘d’une colline située sur la rive sud du cours d'eau ; nous avons eu, de là, une vue très étendue sur une région montueuse à l'intérieur et sur les nombreux méandres de la rivière dont les bords portent en abondance des bananiers, des papayers, du manioc, du gouet, des patates, du maïs et du tabac, auxquels se mêlent quelques cocotiers. La distance qui sépare l’Angosy de l'embouchure du gran 1 Mananara est d'environ 30 milles. Nous avons traversé le’ bras droit de la rivière à l’endroit où il rejoint le bras gauche près d’un village appelé Nosindrano et nous avons cumpé tout près du bras gauche de la rivière à Sintsimivisaka. x ; fa à 16 Ooctobre, jen de voir que RE nr FRE pie Pavait déterminé } à Fa donner son village, et exprima encore son désir de lui faire un accueil favorable et de Pinstaller à ue dans ses possessions s'il était disposé à se soumettre aux lois des Hovas. IL 7" nclut en promettant la sécurité au peuple, Ft ÉrEA opositions de rendre les FRS RES NE à la liberté contre rançon ; il demanda que le sujet de toute querelle qui : pourrait surgir parmi les habitants de ce distriet fût Fapporté à l'officier commandant à eu pour recevoir sa décision. NÉE dE . PAS 17 Octobre. : dé 0 Nous traversämes la rivière et passâmes bientôt après à proximité de as : ment du village de Matahitasomata. On ne voit maintenant qu'un tas de cendres ; le _spectaelé à fait beaucoup de peine à Radauna ; il a déploré que le chef ait persisté dans une attitude qui a amené ses officiers à avoir ‘recours à un châtiment aussi sévère ; il _ meput s ‘empêcher de blâämer des mesures consistant à détruire les demeures de tant de: … gens et àles rendre, par suit», peu disposés à quitter les abris qu ‘ils ont Jugé bon d'aller Æ la ; " 2 met à ‘hercher dans les lieux sauvages et déserts du voisinage. La région située à proximité de. a eôte n'est pas riche, et une : toute petite partie seule nent en est cultivée ; en certain _ endruits les forèts viennent jusqu'au rivage, le bois n’est pus très beau. Les Ron _ tirent les produi bot ils ont besoin des vords. de la rivière et des plaines situées à l'intée. rieur des “pire i sées. Lu population n'est pas aussi nombreuse que dans le + voisinage d' un ordre inférieur et il ne s° css one ns Le dt SA JOURNAL DE M. HA:TIE D'APRÈ:; SON MANUSCRIT 169 jamais eu là aucun bien-être. Nous pareourû nes environ 13 milles, suivant, pendant les quatre derniers, un sentier dirigé vers le nord. Noûs campâmes à proximité d'un village # appelé Fampolo dont le chef est Siveran lano, mais nous ne vimes aucun habitant. 14 15 Octobre. D: Nous avons traversé un village appelé Moromakotra et l'embouchure d’une petite ne rivière appelée Lohatrozona, ainsi qu'une autre nommée Sahala, après quoi nous sommes entrés dans une grande plaine qui constitue un.bon terrain pou” pâturages quoique sans être riche ; l'horizon est limité par les collines du côté de l’ouest et par une crête de forêts à proximité du rivage , on ne constate aucune trace de culture. Six milles plus loin nous avons traversé nne rivière appelée Andeampo et deux milles encore au-delà dans la direc- tion du nord un cours d’eau appelé Fanambanitrato près duquel nous remarquâmes quel- ques enclos où l’on avait cultivé du manioc et du maïs. A une distance de onze milles au nord nous avons campé à Lohakoho. 19 Octobre. Le sentier est dirigé dans la direction du nord et nous nous écartâmes un peu de la côte ; nous traversâmes l'Ambohibay dont les bords sont très riches. À une certaine dis- tance à l’ouest nous remarquâmes quelques habitations mais peu de traces de eulture. Nous îmes deux petits troupeaux de bétail sauvage et réussimes à en chasser une parte dans un ravin où nous tuâmes 23 bêtes. Les pintades sont le seul gibier que nous avons rencontré depuis notre départ de Mananara, et elles sont en si grand nombre dans le voi- sinage qu'on peut en tuer plusieurs d'un seul coup de feu. Avant quitté les bords de la rivière nous franchîmes de petites collines et passâmes près d'un petit village appelé Bemavo ; nous avons traversé dans la suite une région très pauvre, et huit milles au PER nord nous avons remarqué deux grands lacs et une assez grande étendue de terrains ma- _ récageux s'étendant entre nous et la côte. Après avoir franchi onze milles nous campâmes Ni Un Sue CRT sd HR DE Une fu EE RP FRERE. IDE s ne eau is en PU Cd RS OR CRE Re an SAS g : £ JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS 80% MANUSCRIT 173 petit bambou y croit avec abondance et le pays où il pousse est en général considéré comme un excellent pâturage : On pouvait voir du sentier un certain nombre de petits villages, tous construits sur des hauteurs et dépourvus de protection ou d'abris. Une belle rivière appelée l’Antsahampano traverse la pluine et des nombreux troupeaux de bétail paissent sur ses bords ; nous avons parcouru envhon 9 milles vers le nord. 27 Octobre. A la sortie de la plaine : Nous avons franchi un certain nombre de petites collines au pied desquelles se trouvent des terrains marécageux couverts d'arbres parmi lesquels on remarque surtout les palmiers: qui donnent le raphia : Beau-oup d’emplace- ments sout bien appropriés à l’agriculture et le pâturage est excellent. Notre itinéraire s'est trouvé à l’ouest d’une chaîne de collines située à proximité de la eôte. Nous avons parcouru environ 8 milles dans la direction nord Nord-Est. 28 Octobre. Traversant une chaîne de collines situées à l’est et du sommet desquelles on a ane Lelle vue sur la baie de Vohémar(1}) et de toute la région montueuse vers l'intérieur, nous avons pareoueu environ six milles dans la direction de la baie. Près du mouillage nous avons rejoint l’armée, cominandée par le prince Ratafika, et se composant de mille hommes de troupe. Elle était rangée sur deux lignes pour recevoir le roi roi. à e premier soin de Radama a été de s'informer des détails de la marche de Ratafñka depuis son départ de la capitale. L'armée fut disposée en colonnes serrées ; les indigènes qui s'étaient rassemblés pour assister an défilé du roi et des Européens descendus de leur vaisseau, furent invités à les aéco : pagner. Ratañika a déclaré qu'à la tête de son armée il avait parcouru le district des Antsiana- : accueil auprès des habitants. Les populations de la région nord de cette province s’étrient montrées disposées à reconnaitre l’autorité des hovas. Dans toutes ces localités, Ratafika avait annoncé les ordres du roi et avait promis aux habitants la protection du-souverain. À 60 milles environ plus au nord du district des Antsianaka les guides etles quelques hommes qui les accompagnaient ont rencontré de la résistance dans un grand village appelé Anosy (ou l'ile), à cause de la force qu'on lui prête. Les habitants ayant refusé d'entendre le discours de Ratafika furent attaqués et la plupart faits prisonniers sans qu'il y ait eu de sang versé. EC) L'expédition de Radama s'arrête à Vohémar. Les deux colonnes de soldats, celle de ln vôte et celle de l'intérieur, s’y rencontrent. Le retour demanda plus de deux mois : le 2 Janvier 1824 R'adama rentrait à Tanaparive He ir UE é JOURNAL DE M. HASTIE : PARTIE : II. du 26 mai 1824 au 2 novembre 1824, Archives coloniales —Volume X. F. Madagascar j 39 CoNTENU AVEC LA DÉPÊOHE N° == 29 f er Les Hovas étaient occupés à se conformer aux rites de la fête annuelle (D) et, bien que toutes les fermalités que j'ai décrites ci-dessus aient été remplies, la cérémonie a été dirigée avec plus de vigueur et d’entrain. On n'a pas massacré un grand nombre de têtes de bétail ; ceci provient de ce que Radama a profité d'une occasion pour faire remarquer que le fait de tuer un grand nombre d'animaux, lorsque l’armée n'avait ni moyen de sé- cher ni de transporter la viande, était préjudiciable au service. _ Mai 1824. Radama ayant imploré l’aide divine pour ses entreprises sur le tombeau de ses ancé- tres, est parti de la capitale à 8 heures. A cette époque de l’année toute In végétation est _ arrêtée et la route du côté du nord dans la direction d'Ambohimanga(2} ne présentait que peu de verdure. La brigade du roi se eompose de quatre bataillons des Voroma- hery,(3) qui tous habitent dans la capitale où dans les environs. La différence entre l'aspect de l'armée cette fois et celui qu’elle présentait auparavant en pareille occasion, quand on aurait pu la qualifier sans injustice de foule lourdement chargée, répartie de tous les côtés et appartenant à tous les âges, est tont-à-fait remarquable : Les soldats avaient l'air en bon ordre et n'étaient accompagnés que d’une tonte petite suite, la plu- pe des gens de cette dernière catégorie étant occupés à conduire des troupeaux pour ’approvisionnement de l’armée, . En arrivant à proximité du village d'Ambohimangi, Radama visita le tombean de son père et y offrit des intercessions. 6 quelques heures. 29 Mai. AI n campa à Andranovelona après wne marche de = Le thermmètre au point da jour, à six heures et quart, riarquait 54° Farenheit sous la tente. La route franchit une région montigneuse pendant cinq milles avant d’arriver : sur les bords de la branche principale de li rivière Jabo. Nous continuâmes en Température à 10 heures sous la tente 90°. : 1% Juin. 5 4 î Température au jour 52°. pe Eu ge $ : ; Nous avons franchie plusieurs col'ines ; la vue de la région environnante n’est pas = facile à décrire : elle ressemble à ce qu'on verrait, dans une puissante lunette à longue ph” vue dirigée vers un tas de grands objets de poterie, bruns et plus où moins brisés. Radama possède de nombreux troupeaux de bétail dans ce voisinage. Tous sont très beaux ; les habitations des indigènes sont très légères et très fragiles : on n'emploie que peu de bois à la charpente ; les murs se composent de jones disposés en triangles ; elles sont convertes d’une minee épaisseur de papyrus et d'herbes et sont en général construites sur des hauteurs. Les champs de coton produisent de bonnes récoltes et com - me le fruit est mûr, une grande partie est maintenant tombée sur le sol. On trouve le manrwe. et la cinne à sucre en abondance ; les terrains propices à la , Hate ‘ ; £ cu : LRO à Cr : ne Rte À culture du riz sont très éten.lus et, bien qu'il n’y en ait qu'une petite partie de cultivée, PRES DE A mes | A mie LT ils produisent une récolte plus que suffisante pour là population qui est peu nombreuse. ‘150 Les habitants étaient en général réunis pour saluer Îe roi et lui offrir d * beaux taureaux ii et les plus remarquables des produits de leur sol. Nous avons parcouru six milles dans la La = direction nord nord-ouest et nous avons campé sur une colline appelée Vohitrandriana(1) à proximité de Vouclear(?) Se NE Température à 3 h. sous la tente 90°. dre . + ut CRAN Poe enr Ur pes ee 1 < fn A Température au jour 55°. AR ou 0 ee te » RE en : Fe L'iti Late Pianolit des sofa s élevées qui méritent peut-être le terme de mon ag (1) Au n.rd d’Antsahaflo et au sud d'A mbatent 176 JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUSCRIT Peu de localités offrent des précipices plus abrupts; nous traversâmes un cours d’eau appelé Mananta(1) ; la région ne présente que peu de bécasses, perdrix et cailles. Température à 2 heures sous la tente 92° Nous avons campé sur une hauteur appelée Ampambay après avoir parcouru sept milles. Les gens de cette contrée sont es-laves du roi. Le Mananara(2) est situé à une demi-lieue à l'ouest et coule entre dés sommets abru. pts. Dans les régions élevées. l’herbe est grossière et pleine de roseaux, de telle sorte qu'elle est peu appropriée au bétail. Mais l'herba ge des régions basses au milieu de petits bambous peut nourrir de nombreux troupeaux. Température à 4 heures 78°. Distance parcourue 7 milles. 3 Juin. Température au point du jour 54 . Nous avons parcouru un pays montagneux où l’on ne remarque de la route aucune trace d’activité : l'itinéraire suit à des distances, variables, mais toujonrs à moins d’une lieue, les méandres du Mananara ; il n’y a que peu de terrains hamides ou marécageu x dans le voisinage, et les ravins profonds formés par les pluies torrentielles sur le Aanc des montagnes font faire bexucoup de détours au chemin : à certains endroits le sol, qui est friable, a été à tel point labouré par les pluies qu'il ne reste qu'une petite étendue utilisable pour le bétail : le tout est si xbrupt et si raviné qu'il faudrait beaucoup d'efforts et d’habileté à un homme pour parvenir au sommet sans cesse désagrégé des montagnes. Le voisinage n’est pas habité ; l’herbe est en général trop dure pour donner d> bons fourrages, et nous ne vimes que peu de troupeaux. Nous parcourumes cinq miiles au nord daus la direction d'Antsihandrano. su Température sous la tente à 4 heures 800. 3 Plusieurs petits ruisseaux se jettent dans le Jabo ; cette rivière prend sa source à(3) rejoint le Mananara dont elle emprunte le nom à Ampasika 3 le Mananara reçoit le . Mananta près le Antsahandrano et s'appelle alors Betsiboka (li grande rivière qui ne fait pas de mal) ; c'est sous ce nom qu’il se jette dans 1 baie de Bonbetoka. Le fleuve Ikopa prend sa source au sud sud-est de T'ananarive et est détourné par l'activité humaine sur des champs de riz très étendus appartenant aux hovas. Après avoir dépassé la capitale, il s’infléchit vers le nord- ouest sur les confins de la Province Vonizongo, puis se jette dans la Be:siboka quelques milles avant d'arriver à la baie. & 4 Juin. : Température au jour, sur une colliue où nous campons 51°. Le pays est toujours montagneux ; la distance qui nous sépare de la rivière varic de 1 demi-milie à une lieue, le in fleuve s'incline un peu vers l’ouest pour contourner une mon tugne sur laquelle se trouve re De un village appelé Vohimbohitra, le dernier village près duquel nous canpâmes, ayant Éd parcouru aujourd’hui six milles. Le So En Température à midi sous la tente 88° . Température au jour sous la tente 56° et en Rs ne L’Itinéraire sur une distance de cinq milles était un peu orienté vers le nord il passe à l’est de la chaîne de montagnes sur laquelle est situé V. ohimbohitra. Les £ens dt US Fes ; r AUS SAT É ‘qui résident sur cette montagne se sont retirés dans des eavernes où ils ont pu se cacher qu'on y trouve de l’eau ; d'étroits passages souterrains qu’il ont taillés dans le So! marneux leur permettent d'entrer à la dérbée et de se sauver selon les circonstances. Température à 3 heures sous la tente 820, ro { j # PRE La Manan inta, , affluent de la Betsiboka vient de la région d’Anjozorobe. ère qui est aussi un affluent de la Betsibok di, Sie 5 iboka et qui P'end sa source dâisin ae MR Sr SET ve sf ls rh Ex LE Ge JOURNAL DE M. HAÏTIE D'APRÈS SN MANUSCRIT 177 L 2 Les gens de Vohimbohitra ont établi un campement ou pied de la montagne près du sentier où nous avons passé ; ils ont Pair de vouloir mériter l'approbation de Rada- ina, possèdent de grandes quantités de manioc et de canne à sucre et cultivent un peu le coton ; ils ont du riz en abondance et fabriquent une certaine quantité de spiritueux avec la canne à sucre. Au cours de notre petite marche, nous avons traversé un beau cours d'eau, le Betsilonga et campé auprès d'un second appelé Andrenifasina, 6 Juin — Température.au jour 57° : Aujourd'hui le chemin se trouvait à environ cinq milles an nord, dans de petites collines, et à une demi-lieue à l’est de la rivière, Nous remarquâines quelques terrains - bas et marécageux où pousse le petit bambou et nous y vimes quelques têtes de bétail Sauvage ; la localité ne présente aucane trace de l’activité humaine ; un chaîne de mon- tagnes dénudées s'allonge du nord au sud à environ une lieus à l'ouest de la rivière, et une autre chaîne toute pareille se trouve située à environ trois lieues à l'est du sentier que nous avons suivi. Nos avons cunpé près d’un potit ruisssau à Ambohimanamory Température à midi 94°, T Juin — Température au jour 58°. 3€ La route franchit des collines situées à trois milles de l'Andrenifasina dont les eaux lentes ont à cet endroit cinquante mètres environ de largeur et se jettent dans la Betsi- boka. À 2 milles au-dessous de l'endroit où nous avons traversé la rivière, nous avons grimpé une montée abrupte d’une longueur de 2 milles et traversé une seconde rivière | de la même importance que la précédente, nommée Andriantany ; les deux coulent dans la direct:on du nord-ouest. Ou à campé dans une localité appelé Mahatsara après avoir parcouru cinq milles. nme l’armée approche maintenant de l'endroit du rendez-vous les soldats ont Pair _ très contents ; par les nuits de pleine lune qu'on a, la plupart des hommes se groupent au dehors des tentes et imp-ovisent des chants dans lesquels ils mentionnent toutes les” “4 __: Conséquences probables de la guerre et ce qu’ils en attendent ‘sous la forme de butin et de prisonmers. 8 Juin— Température au jour 54°. r une distance d'environ six milles là route est dirigée vers le nord nord-est et franchit des collines abruptes qui sont rec. uvertes d'une herbe très abondante et très grossière. Nous avons franchi un beau cours d'eau appelé Ambarata et canwpé à proxi- mité de l’endro:t où les troupes sont assemblées. | FE Température à midi 86°, Re Latitude reconnue d’après le sextant et le faux horizon. “40e ÉT'ae 49 Re Re SAR AR | Grreur de sextant_ RES rs A Si en CU 48 tone È LCR A 24 - 15 Tananarive 18° 56’ Demi.-diam. ie TS s | 17. 28 «Bee 749 ERNEST Miss “28 - Réfraction SL 42 on en milles 88 | te se à x Er cree 49 ; 39 KE 4 35 w Déclinaison 2% ur ee Fe : 4 = : : se FRET TRES 28 27 : sd F © 9 Juin — Température au jour 53°. LÉ PAL AT | e revue générale des troupes a eu lieu aujourd'hui ; l'herbe est si loigue qu'elles 2 pas évoluer ; on dut par suite les, ranger sur deux lignes, en vis à-vis, à une à 178 | JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUSCRIT- distance de 60 mètres. Radama a défilé entre les lignes et à été salué par les drapeaux des régiments. Les pres réunies ge composaieat des. brigades du roi, où L' et 2me hri. | _gade, 4529 hommes À AftileRo 600 hommes "1 _ Génie 650 hom Re | À varadrano où Bmé Brigade 2160 hommes. e Vakinisisaony ow 4me brigade 2 160 hommes. 4 arovatana 5me brigade 2160 hommes é Ambodirano (1) Gime Brigade 2160 homnres. : $ : FoTAr its PA 9 $ Le soleil était très chaud à midi et des c:ntaines d'hommes durent sortir des 1 rangs. 4 Température à 2 heures : 94. ; ! 10 Juin. — Halte. Température an jour 53°, A midi 88° — Vent assez fort. 3 11 Juin : Halte. Température au jour 53° ; nrit très froide. ÿ Température à midi 82°. Grand vent ; temps légèrement brumeux. 1 Observation 98. 45 erreur LE 15 Fe 98. 44. 45 ERP | 49. 21. D? : | Er | Demi-diam. x SA nimes 49. 37. 52 Capitale 18 - 56 À RP ner ter-: MÉtaGUOE | RE 42 14 17 | a SE rai 49 De 10 Ex 89 à a de ARE ee ane 40. 22. 50 ou em milles — 99 2 a Aiiraon 2 à ue 4 Se ie 1 d 15. 50 à Nous avons parcourir environ dix milles dans là direction du nord, escaladant des a : collines abruptes sur le flane desquelles il y a por belles ADR : le sol de la régior es a l’air d'être ferrugineux. Nous vimes plusi urs_tronpeaux de bétail Sanvage ; les sol- a. : dats tuèrent un grand nombre de bêtes après qu'on un dressé le camp à ous d'un Ne eours d’eau appelé : Ravainafo, 12 Juin. Nuit extrémement froide et matinée Un. Température aw jour 25°. Nous avons parcouru environ cinq milles dans la direction du nord : estant duns des __ Jocalités élevées. Nous vîmes plusieurs têtes de bétail sauvage, singliers, ainsi que des __ perdrix ; les petits emplacements boisés 4 proximité des sources contiemment ur grand! nombre de makis. Nous campämes à Analavory, la localité où Radama avait fait donner ns is aux gens de Boina de le rencontrer porteurs du drapeaw qu'Andri: rasoli _ chef avait recu du cormnodore 3 ourse . Température à midi 70°, 13 Juin. Température + aw jour 51° 1/2. LAS Comme le six jours que Radama a accordés aux gens de Boïna pour verir à sx 2 _ rencontre ici même ne sont pas écoulés, le roi considère qu'il convient de faire halte _. Jusqu'à lex expiration du délai fixé. Il a envoyé des détacheiments qui doivent être postés a rs se le pr da habituels da désert afin d’être averti # temps de leur. venué. Jen pEa ions terr tie ls sue rapore és de Tan anarive_ aretrn qui, aveu les 41 et Sr + rment pe je eontirgent.. | fs Le) JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUS'RIT 1; 14 Juin. mn : Q Cd Ù \ ° 1: » Température au jour 51° ; à midi sous la tente 64°. L Observation 9862. 95. 30. ë erreur 5 19: 95. 2. LS 49. 16, 1. Demi-diam. 16. | ME TE 52. 1. Capitale 18. 56. réfraction” i2. FE UDE D LE 49, HMS S 23. à “La 45. 28. 35. déclinaison 23. 17. on en milles 105. Ar 11. 32. et 15 Jun. Témpérature au-jour 51°. On à permis hier à une grande partie de lParmée d'aller à la poursuite des bêtes 19 Juin — Température au jour 30° Fe $ te Nou ir dans la direction du nord ; le région est très mon-- ssent de hautes montagnes orientées du nord au sud aux confins ion de Boina qu’on voit du sommet des plis hautes élévations et qui ignames sauvages. .….(1) et de bambous qui ont été extraits dans rtent des arbres ; ces derniers n'atteignent pas de grandes rh #5 4 iL'eèt impossible de vérifier le sens et marqué d'un? en marge du 159 — JOURNAT DE M. HA-TIE D'APRÈS SON M \NUSCRIT 20 juin.—Température au jour 64° Après avoir quitté le campement, nous traversâmes un cours d’eau appelé Androtra, et 4 milles plus loin une rivière ; nons parcourûmes environ 7 milles dans la direction du nord, dans une contrée généralement en pente, stérile et pierreuse qui ne présente que quelqu s arbres rabougris ; nous arriväm sà un cours d'eau appelé Ambolose ; les ra vins sont profonds du rs es du sentier et, bien qu’ils contiennent quelques sources, On nv remarque pas de y Température à LL etes 42° # juin.—Ter pérature au point du jour 65° ous avons franchi environ 10 milles dans la direction du nord, traversant de petites che recouvertes d'herbe grossière et de broussailles : quatre iles plus loin nous avons traversé une belle rivière, le Sahalalana, et 6 milles au delà, PAmbatoharanana, pus un awre cours d’eau, Armbosara, près duquel nous cunrpâines. Température à midi 95° Près du lieu du crmpement, je remarquai quelques palmiers qui produisent du ra phia, et quelques petits tumarins, Comme nous étinns à moins d’un jour de marche de la partie habitée de I région et que j'éprouvais un vif désir de mener à bonne fin les négociations eugagées par le Cum pe nrodore Nourse(1} avec sRar anne je sollicitai de Radama la permission de le pré: céder, accompagné d’un petit nombre d'hommes pour faire connaître ses bienveillantes intentions. Radama ne voulut ie me lisser aller devant ; il déchira que les gens de Boina étaient conn@s pour leur traîtrise et que je ne serais pas en sureté avec un petit | groupe d’hommes ; l'approche d’une nombreuse troupe amènerait par contre.les indigè _nes à senfuir ; pourtant je réussis à obtenir la DES on du roi de prendre les devants ES ee Fa ‘3 NE Ru Fe 50 ne cs L ° pe ; ; 22- Jin Ep % * r 4 Je quitta le camp à 3 E hoüres ss après avoir Horse dé région stérile et escarpée, Des 2, arrivai auprès d’un beau cours d’eau nommé Raimolava ; après l'avoir franchi nous. AG reourûmes une région médiocrement boisée et couverte d'une herbe très haute. Nous RE rivorsines ensuite 2 cours d’eau dont les rives Sont convertes d’une profusion de petits bambous qui poussent dans ce terrain humide; puis nous murchâmes sur les bords d’une région marécageuse sur une distance d’environ 5 milles, et à 10 milles du ; camp nous vimes quelques têtes de bétail. Arrivé à proximité je remarquai plusieurs vaches qu'on venait de traire; les tronperux de taureaux derinrent ensuite plus 5e Alors les officiers de Radama levèrent les mains an ciel et bénirent le roi oir amenés dans un pays aussi riche. Nous fûmes bientôt à proximité d'un en oiseaux sauvages ; enfin nous parvinms à une petite hauteur _—. nous apereûmes de grands tamarins sous Pre 5 notre g gu ‘de nous dit qu il y avait petits villages. De retour au camp dans k soirée. aire ia Notre itinéraire à partir d’ Ce à Ë& oriènté + vers de norton onest sur envirot milles dans la direction de oimaabunn. ee ei 23 juin. — Température an point du jou : Radama m'a informé qu'il avait Te Fe |aujou'hut d Le 0 Ja itôt qu’on pouvait voir le sentier ; la distance qui nous sépariit de cette tait d'environ 11 milles, et pendant les 7d erniers le sentier était fréquemment __ encombré par du bétail J'ai envoyé ris exc: tes de plus de 100 horumes pour faire prêter & serment ( de fidélité au roi ; du Boimakambana au Kamora la région est plate sauf sur un. point ; LES a « plusieurs lacs à = He ET re les pâturages : sont Poe : le we it l ‘agent du Arde, a A à Nage: ; C'est lui _ pi tn le à à Rd men 1822 ea vue de POUIRRERE JOURNAL DE M. HASTIE D'AERËS SON. MANUSCRIT -..181 figuier sauvage À le tainarin offrent un abri excellent, Il y a plusieurs huttes à p'oxi- mit du sentier ; les indigènes çuitivent un pen de riz aux bords de quelques-uns des laes ; leur ameublement se compose de queîiques naêtes très grossières, de paniers et : de quelques trones d'arbres creux dans lesquels 1 tiennent leur miel, leur 1iz et d'antres “7 objets ; Wais j® ND'ai vu encore aucun outil entre leurs mains. J'ai traversé le Kamora à un Advor où il a environ 70 mètres de largeur et 50 centimètres de profondeur ; : les bords de la rivière sont cou ‘erts de bananiers s, On trouve aussi un pen de manioe et de 4 canne à sucre, cultivés dans des enclos entourés de branches de pignons d'Inde (Tanan- ; tanana). Nous avons franchi environ 3 milles au nord ouest de ia rivière ; pendant ce ; trajet le sentier a été encombré par du bétail : plusieurs familles rentraient paree qu’elles Ps avaient été rejointes par des gens qui les av went assurés de la elémence de Kama après En LI : avoir eux Mêu: es juré fidélité au roi. Te Distance 14 milles-Direetion Nord-onest. ty 24 Juin — Température au point du ] jour 64°. _ Radama reste à Kamora et m'invite à continuer ma route encore un peu afin de me permitre de rencontrer quelques familles dans leurs petits villages ; nous avons traversé environ 3 milles de terrains marécageux et sommes arrivés à Kalefasina où: 2 setrouvent un certain nombre de huttes : nous constatâimes qu tous les Pabitenèl crier: partis pour Kamora. Ç : HS GA dirre 25 Juin — Température au jonr 66°. Après être partis de Kalefas sina, nous avons traversé ‘une région Assez boisée dans la direction d'un cours d’eau appelé Ambararata (petits bambous,) et avons passé à proxi- mité de quelques habitations dispersées et mal arrangées. Je remarque quelques emplace- a ST fients aménagés pour la culture du riz ainsi que quelqu ues petits carrés contenant du mani À $ _ Les citronniers se trouvemt en abondonee et il y a même un peu de canne à sucre. Nouë © ‘ch vimes un grand nombre dé poules d'eau, de pintades, de perdrix, et de eailles; le pays abonde en sources d’eau de bonne qualité ; nous franchimes eaviron 10 Rue vers _ le nord dans la direction de’ Belaingo. Les huttes des pese son en général sin _sur vides hauteurs et abritées par ( des timarins. Re ee ss ns 26 Juin — Température ad jour FR As Au Reçu une lettre de Radama ; avons treversé u un cours | fmcep elé “Set avons marché dans la direction du Fe abtu un lac à les que séala- = dâmes une colline abrupte et sablonnense ; + da suite, 1 nas es À + médiocrement boisée, sur une distance de 4 1 r Le. . eee jusqu'à une rivière appelée. yaun pra Ponbe de c rime dé tamari x : re 3 Etant i moins. de ai ee jte FA a Ares accompagné de 10 soklats et de * tu in es au lever du er et sommes pit rvenus à À 182 JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS S:N MANUSCRIT qu'Andriantsola était parti avec deux Ngaramaso(l) ( c'est le nom que les Boina donnent aux Blancs). Ceci se passait hier à midi. Jai décidé quelques-uns des hommes qui portaient la poudre à me promettre de se mettre à la recherche du chef fugitif(2} a dit-on, dans la direction de Majunga. Le nombre des maisons à Andonany est environ 730. Elle sont surtout construites avec du bois de raphia dont les branches, faciles à fendre où à couper, sont utilisées s de différentes façons. Sur ces entrefaites, Radama est arrivé, et Jai proposé d'aller de Favant et de faire donner l'assurance aux Habitants de Majanga que leurs biens seraient respectés ; Radama n'a pas hésits à accepter, Nous sommes partis à 4 heures, avons cheminé dans k irec- tion du nord-ouest, dans mme région assez plate et fait halte près d'un cours d’eau appelé l’Arongaronga. 28 Juin — Température au jour 67°. Nous sommes partis au point du jour et, après avoir parcouru environ 10 milles. nous avons aperçu plusieurs petites habitations ; nous n’avons éprouvé aucune difficulté à décider les indigènes à écouter les ordres du roi leur enjoignant de vivre en paix et da se livrer à leurs professions diverses. Nous avons passé à proximité de plusieurs lacs ee là plupart desquels le niveau et l'étendue de l’eau diminuent à cette saison (Juin)— s ont l’air d’être alimentés par des sources intérieures, et les pâturages sont excellents sur. joies bords, Nous avons traversé un beau cottrs d'eau, le Mayoimena, un second, le Mi- vamahetsaka (eau bonne), un troisième, le Mivajofa, un quatrième, le Sil: 1kony, et fait halte à proximité d’un cinquième, le Ma tibiby ou Bebiby, après avoir parcouru environ 16; milles ; nous avons envoyé plus de 40 hommes au camp du roi pour qu’on leur fit prêter le serment de fidélité. 29 Juin — Température au jour 68°, +. SNS guide s’est ess pendant la nuit ; nous avons parcouru plusieurs collines _ couvertes de | trrivés près de quelques misérables habitations situées en terrain Durs ù | 1 s troupeaux de bétail. Après être partis de “re qui i est une région riche nous avons traversé une plaine. également | fertile LS où nous vimes quelques huttes comme il yen à à Ema- uareza et à Ringalova: près de ee dernier vill age passe un Cours d’eau rapide qui forme un lac nommé ihetsakabory ments pour le nombre d'alligators qu’il contient. Nous fimes halte près. de ce lae au r du soleil après avoir parcouru environ 18 «milles vers Fome J'ai envoyé une note au Commandant. de Majunga(3) dont voici la co és x Fan Mo nsieur Hastie, Agent Britannique, a “honnéor de présenter ses M at Commandant en Chef de ! Mijanga et de linformer qu'il est chargé par le roi Radama … d’une mission pacifique. En conséquence, M. Hastie sollicite respectueusement une inter-- + “view du Commandant à son arrivée à Majunga dans la journée de demain et aux environs de midi. M. Hastie sera heureux de rüre la connaissance es Pneus ee Ben Rachid Mahatsakabory, le 29 Juin 1824. ue Lé din e $ O Juin — Température au jour 64. à ous avons pareouru une région pauvre et pierreuse, dans la direction du sud, aprés. lac. La contrée a Tair presque plate et offre un grand noinbre et une almiers ; à six milles nous trouvâ nes une petite source. L Sd LA A une se esnile note à Hussein ainsi het 5 x: Lee à JOURNAL DE. M. HASTIE D'APRÈS SON MAXUSCRIT 183 Monsieur Hastie, Agent Britannique, réitère ses hommages au Commandant en €hef de Majunga et linforme qu'il est arrivé maintenant (10 heures) à moins d’une demi-heure de la ville ; il demande que son entrée soit sanctionnée pur la présence de quelques Officiers. Près de Majunga 30 Juin 1821. Après avoir envoyé la Note ci-dessus, j'ai été informé que nous nous trouvions à proximité de la résidence de campagne d’Hussein ; j'ai donné l’ordre de faire dresser nos tentes et, comme je ne recevais aucune réponse à mes Notes, je suis parti à midi ; j'ai rencontré Hussein suivi de quelques personnes sous un arbre, à proximité de son enclos. J'étais accompagné de deux officiers et de 50 hommes. Après les salutations d'usage Hussein m'a proposé d’entrer dans sa conr et nous avons bientôt été entourés par plus de 400 hommes armés dont beaucoup étaient porteurs d’ares et de flèches, et dan- saient au bruit de tambours grossiers où de timbales en tournant autour de la cour. Hussein, sur un ton insolent et en un langage grossier, m'a interrompu, exprimant sa décision bien arrétée de résister à Radama dont il a parlé avee mépris. Je lui ai de- mandé s'il n'avait pas reçu un drapeau de Radama et ne Ini avait pas rendu les hon- Il mâchait des feuilles d’Andareka et de chinam (1) et s’emporta très fort. Je m’effor- - telle sorte que je ne pus m'empêcher de lui faire des remontrances, disant que ceci n'était pas conforme à son caractère : Il ent l'air de me menacer et, sur un ton impoli, me de- _ mañda de retarder de cinq jours l'approche de Radama. Je Ini promis d'exposer sa de- _ Mane au roi, mais lui déclarai en même temps que je ne pouvais guère lui permettre _ d'espérer, étant donné que l’armée hova, vu son nombre, ne pouvait perdre un temps précieux ; Puis, je pris congé de lui. A notre retour au camp, j'appris par deux métis arabes du Mozambique, trafiquants d'esclaves, qui nous avaient suivis afin d’essayer d’en acheter, qu'une petite goëlette française était partie hier à trois heures avec une cargaison # “S 5 . et déclara que le roi trouverait en lui toutes les forces réunies de la région boina, ainsi Fc : 4 k Y avait trois bricks américains dans le port, j'ai envoyé une Note à leur Capitaine l’infor- mant de l’approche de Radama et l’assurant que les biens de ses concitoyens seraient respectés, En même temps Jai demandé qu’on m’envoyât an créole américain nommé ment reconnu comme ayant appartenu à l'équipage du “ Coureur ” pendant la traversée qui se termina par l’incendie de ce navire près de Flaeq en 1821. [ m'informa que plu- sienrs des résidents et commerçants de la localité avaient traversé la baie ainsi que leurs familles et les biens qu'ils pouvaient emporter : ils n’étiient pas disposés à se Joindre à . tion des quelques uns qui restaient. 11 attribua le fait qu’on avait cessé d’arborer le dra- _ pean de Radama à des ordres émanant d’Andriantsolt et donnés au moment où les nseillé à Hussein de ne pas opposer de la résistance à Radama. s trafiquants manures et arabes de Majunga ont tant d'influence rofit du chef sont presque exclusivement limités à son titre : s: I dit qi il ne s'occupe que de petites transactions et nie avoir ÉS ii: rels mangent avec l'arec. J'ai commençé par expliquer au chef les intentions pacifiques de Radama. Mais De neurs ;1l a répondu qu'il avait en effet reçu le drapeau mais qu'il avait cessé de l’arborer. £ai de le calmer, mais sans résultat : il vociférait sa décision de résister à Radarma _que celles de Rataraha et d'Andriantsoli ; vers la fin il se montra tout-à-fait insolent, de de 40 esclaves, J'ai reçu des lettres vià Tamatave et transmises par les Hovas : une provient du Commodore Nourse, en date du 11 décembre 1823, en mer, Apprenant qu'il ARS CR Lones résidant à Majunga. Lones est arrivé à ma tente à minuit et je l’ai immédiate- - Andriantsoli ou à Hussein : Il ajouta que des moyens de transport étaient à la disposi- | revinrent de chez les Hovas en avril : il déclara que les capitai- très réservé pour ce qui concerne les renseignements relatifs quitté le port avec une carguisos d'esclaves ces jours de palmiers — chinam ? le sens nous en ’ 184 JOURNAÏË DE M. HASTIE B'APRÈS SON MANUSCRIT ter Juillet. Température de bonne heure au jour 382. . J'ai envoyé un message à Hussein pour lui demander s'il mavait pas d’autres com- _munications à faire parvenir à Radama. Après avoir informé par lettre le roi des évène- ments de la journée d'hier, j’avais l'intention de retourner auprès d'Hussein dans le but d’avoir une nouvelle entrevue avec lui. chef me fit dire qu'il s'en tenait strictement aux déclarations qu'il m'avait faites et ajouta qu'il se considérait à tous égards comme légal de Radama. Au reçu de ce message, je pris deux officiers et me reudis auprès de Jui ; il n'avait à ce moment autour de sa personne qu'une cinquantaine d'hommes, à mon avis, tous de ses esclaves : Je lui dis que j'étais venu pour lui offtir de nouveau les dis- positions bienveiilantes de Radama, s’il voulait se conformer aux termes du traité conclu avec le Coimodore Nourse, et exprimer son regret d'avoir empêché de hisser le drapeau u'il avait accepté et lui-même demandé, Îl traita mon intervention de ridicule Mie priai alors en termes très respectueux de me permettre de lui donner un seil d'ami et, profitant de ce que j'avais une plus grande connaissance que lui _ des moyens dont disposait Radama et du caractère du souverain, je l’engageai à se soumettre pendant qu'il était encore temps : Cela ne pouvait, dis-je, que lu assurer la clémence que Radama était tout disposé à lui témoigner. Il mâchait avec rapidité des. feuiiles de bétel.….: pendant que je parlais, et, les rejetant tout d’un coup à une certaine distance, il s'écria, en faisant une grimace tout-à-fait impolie, qu'il ne changerait rien à sa décision, Je lui fis remarquer qu'il n’était pas en mesure de se mesurer à Radaima. I me répondit que j'ignorais tous ses moyens, le nombre de ses partisans et l'importance de ses magasins d'armes ainsi que ses moyens de communication. Pendant qu'il parlait il était assis sur un tabouret lutôt élevé et taillé dans un seul morceau de bois ; il combat et poussr mes effort ns rOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈ: S2N MAYXUSCRIT” ® 185 LA leurs familles étaient déjà emlarquées et qu'il leur était impossible de prendre également la mer en un instant. Je leur demandai alors pourquoi ils avaient cessé d’arborer le dra- peau de Radama, car je savais que Messadbuy était capitain: du port. Ils répondirent que Messadbuy était obliué de se conformer #ux ordres. d’Andriantsoli. Je dis alors à mon interlocuteur que j'avais été à Ja tête de l'avant-garde et que j'avais trouvé le drapeau de Radama flottant sur la maison même d’Andriantsoli à Dôouane : ils essayèrent de biaiser et de blämer Hussein, mais je pus voir facil ment que Hussein était 11 dupe de ces manres rusés et je le leur dis en propres termes, [ls essavèrent SEE aussi de me tromper, maïs je vis bien leur intention. Je partis à 10 heures et renconsrai Ke s Radama à neuf milles environ de la résidence d'Hussein. Le roi me dit alors que jétais beaucoup trop doux et qu’ issein s'enfairait ; puis, il donna l'ordre à un groupe d'hommes de prendre les devants et de se rendre imaîtres de lui s’il e refusait à prêter ser- < ment sans condition. Ceci me donna l’oceassion d'expliquer à Radama que j'avais promis de retourner en personne auprès d'Hussein ; il me dit tout de suite qu'il y consentait et je parcourus la route à une très vive allare, Quand j'arrivai près de mon camp à 400 mètres de l’enclos du chef, on tira un coup de canon; je m'avançai seul et fis déclarer à Hussein que le roi approchait ; il-répondit qu'il était prêt à le recevoir et donna l'ordre de tirer également du canon. L'armée approchait ; deux officiers-du roi vinrent deman- der à Hussein quelle était sa décision ; il déclara qu’il la ferait connaître dans cinq - Jours, ses territoires étant trop étendus pour lui permettre de donner une réponse avant cette date:, 1l ajouta que sa réponse serait. alors conforme à celle d’Andriantsoli et de. Ratarata, muis il lui fallait du temps. Me rangeant de son coté, je demandai alors aux _ officiers du roi « “entendre tout ce qu'il avait à dire ; il tint des propos diseourtois et _ n’eut en aucune façon l’air de rechercher leur bienveillance. Les officiers retournèrent. : vers le roi et je coutinuai à m’efforcer de décider le vicillard à se soumettre, ‘mais son. = entêtement ne fit qu'augmenter, Le roi in’envoya chercher à la hâte et, au moment où je Quittai l'enclos d'Hussein, les soldats approchaient. Je prévis quels allaient être les résul- TR tats : on lui démanda dé nouveau sl voulait se soumettre: il répoudit non. Les homn 1 ê venas à sa rencontre, plusieurs de ses of ciers pour visiter Majun- rapportèrent qu'ils avaient été bien accueillis par une partie de ln vmanotaka 8t ut été arbor den 9 È nt les assembl t les intentions du roi et annoncérent q qui se livraient à un commerce légal et à ait à Madagascar. sa sollicitude, mais en sé à mettre ndrait pas au nt de commett TI fallait que les résiden même temps il dé 186 » JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUSCRIT Des dd. Tiscgurs des généraux, les indigènes et les résidents s’éerièrent : “Nous sommes des . Hovas, nous sommes sujets de Radama”. Les chefs et les mrincipaux des différentes 7 tribus, qui avaient été rassemblés prêtèrent alors serment et il fut déclaré à l’assembiée <,. - que toute personne qui se conformeraté aux lois de Radama aurait un titre à si protec- = tion et à sa sollicitude, Après avoir ainsi exécuté les ordres du roi, les généraux étaient sur le point de se AL lorsque quelques Maures mal vêtus, dont aucun ne pouvait posséder la valeur d’un bateau, se mirent à s'écrier qu ‘ils avaient des vaisseaux en mer apportant des ere et qu "ils espéraient que la loi qu’on venait de promalguer ue s’appli- querait pas à eux. Ramanetaka déclara alors que le commerce des esclaves était sous toutes ses formes contraire aux lois établies par Radama, et demanda que tons les habi- à tants fussent réunis dans l'après-midi pour be niet le roi. Il quitta la ville et les cs généraux informèrent le roi de la réception favorable dont ils avaient été l'objet. A : trois heures les troupes furent arrangées dans uue position favorable, à nromixité de la à _ ville, et environ un millier d'habitants vinrent se présenter au roi, Baden les ‘invita à Ë 4 À exprimer leurs souhaits. [ls répondirent en criant : “Nous. sommes Hovas.” Ensuite _ les chefs des tribus firent individuellement nn discours au roi dans le même sens, promet- sr tant de be “conformer à à ses lois. Je remarquai que les principaux orateurs étaient eeux-làx . même, qui s'étaient montrés les plus actifs dans l'entourage d’'Hussein deux jours aupara - vant, et je fus convaincu que leurs mauvais conseils av: ient étécause de sa chute. Radam: sdrésen alors à l’Assemblée, faisant le récit des circonstances qui lavaient amené à se pre à Majunga, I rétira les promesses déjà exprimées suivant lesquelles tous ceux ses ordres seraient autorisés à compter sur son entière protection De #, clara qu il ferait toujours tout son possible pour faire développer le ecommerce . : hote et qu'en particulier toute infraction relative à ses lois sur l'esclavage exposeralt ae + délinquant aux punitions les plus sévères : Il invita tous ceux qui avaient confiance - en lui à s'adonner à une vie active, et encouragea tous. ls commerçants honnêt tes, de - quelque pays qu'ils fussent, à visiter ses riv ages. À ‘ir fin de ja harangue du roi, l ben ee blée exprima brayamment” ses remercieme ats, souhaitant à Radama une longue gs 24 : Puis les mêmes personnes qui avaient parlé à Ramanetaka le matin même essayèrent c reposer la question qu'ils avaient soulevée. Mais Radama leur dit : “Je ne suis pas venn “es lei pour discuter avec vous ; c: vente à ines lois et rentrez dirs vos foyers ; Je . ne veux être accompugré que de quelques personnes dans le. re en ville que j: ie propose de diriger. ‘ Les soldats retournèrent vers le camp et, accompagné d’une escor- , Radama se rendit vers la ville ; ; puis une danse toute pareille à à celle qui avait été tée mercredi eut lieu ait lui, avec exactement les mêmes mamie stations de. Îles dont on avait donné preuve la fois précédente. En plus des trois bricks ren avait dans le port un provenant de Surat, ainsi que 22 embareations éricains ss des armes, des munitions, du fer, du verre, de là ameublement et des jouets ; ils sont CHU porteurs de ne ] e leur cargaison aux, arabes qui, d’après ce qu’on r ae four d'ordinaire la baie vers le milieu d'août peur se rendre te à Fate ce 3 F Hivr it au commerce. Certaines des ss arabes. nee ic ne RE les époques de Pan éléphants aux Arabes au SE de deux dol- es peaux et embalient la graisse dans nes Fe aus ’elles sont PP e3à 4 mille + de “üh A. os és. à r ie FENEE HAE Is achi ètent ie de ne a É . dont ils Ra ment leur cale car ils ne ar p: s JOURNAL. DE M. HASTIE D'AFRË; SON MANUSCRIT 187 construit en vue du trafie des esclaves avec le Mozambique ; il Y à un certain temps qu'on l'emploie et il est consigné à Messadbuy. La ville de Mijuoga est tout à fait mal- saine et sale parce que les entrailles de tous les animaux qu'on tue sont ramenées par la marée et déposées presque à la porte des ma'sons, Îl n'y a pas de rue : les ruelles sonb-tortueuses et étroites ; les murs sont générilement faits de houe ou de boue et de pierres ; Les maisons sont très légèrement couvertes de bombous et de feuilles de pal- miers ; il n’y en à que quelques-unes de construites en chavx ou en corail et en pierres “vec des toitures plates sur le modèle de büngalows indiens, La superficie de la ville est peut-être environ la moitié de celle de Port-Louis de l'He Maurice et la population en est environ les deux tiers : 22.000 habitants : il yade grandes chapelles où mosquées et plu- sieurs écoles. 3 Juillet. Apprevant que Radama avait fait quelques enquêtes an sujet des petites embarea- tions qui se trouvent dans le port de Majungn et du trafic auquel ces navires se livrent d'ordinaire, je profitai de la première occasion pour faire remarquer au souverain tout le mal qui en résulterait si de quelque façon il autorisait le trafic illicite des marchands d’esclaves, Je lui fis remarquer que les gens de Majunga avaient été mis au courant par Le, le Commodore Nourse, en décembre dernier, de la loi qui interdisait ce cominerce, ct 7 qu'il avant répété lui-même le texte de ces lois aux ambassadeurs qu'Andriantsoli avait vel envoyés aux Hovas en Avril derniér, dès les premiers mois de l’année ; de telle sorte 4 Qu'il était peu probable que les bateaux qui étaient partis de Ja rade de Majunga pour se ivrer à ce négore aient en aneune façon droit à son indulgence. Le Pas que ce la fût possible parce qu'il dépendait cor plètement :u point FRS = Torrr Le 4 by . cr bat ra . : | “ Ha se é ce Mi as : dans l'applien le trafie des es _prétendez éprou ; tra avec sclaves ? ” Je jui répondis que, quoique l'Angleterre désirât considérer que, si on débarquait les csclaves qui ve- uants, ils se trouveraient, par suite de leur ignorance et du jets à être de nouveau rédaits à la même condition. fait de leur permettre de passer un certain temps dans rd 3 S * 01 cipes qui assureront leur liberté à Jeu: dro es de avage. Radama répondit qu'il e contribuer à la civilisation de 5 188 JOTRNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SoN MANUSCRIT avait Top entendu parler des différentes. catégories d'esclaves à Maurice et qu'il était au courant de la condition antérieure et de l'avenir de la plupart de nos deux classes de gens : les eselaves et les apprentis. Il ajouta qu 1 n'ignorait pas que la situation actuelie d'un grand nombre d’entre eux est préférable à celle qui aurait pu leur échoir dans leur | propre pays. “Pourtant ce sont tous des esclaves, dit-il, soit que vous les ayez capturés Æ soit que vous les ayez autrefois achetés léwalement. Cependant, ajonta-t-il ,Je vois mainte- nant que le Gouvernement britaunique désire qu n’y ait ni exportation ni importation ns A À esclaves mais que tout homme soit employé à cultiver le sol de son pays natal ou libre = d'aller de son plein gré séjourner dans un autre pays, et je puis facilement mettre un RE. terme @t importation comme je ai fait pour l'exportation. Une simple saisie y suffra. _ Jefis remarquer qu'il avait donné nssez d'avertissements pour être autorisé à procéder : Ensuite je lui fis remarquer que l'Emam de Mascate avait interdit le trafie des esclaves ne à Re pie des peines très sévères. Radama me fit remarquer que lmam de Mascate faisait sas propres lois ainsi que les Anglais ef les Fi r'ançais — “Pourtant, fis je remsrquer, vous . dévez savoir que les arabes sont toujours disposés à acheter et que des personnes se mon de trent également résolues à faire du trafic sous pavillon étranger et vous devez veiller à sr #": daire respecter les engagements pris. Après cela il se retira pour rentrer près de ses offi- eie Dans l'après-midi Radama me dit qu'il avait donné l’ordre que tôus les biens AE ee Hussein et d'Andriantsoli fussent vendus au profit de son trésor et qu'il avait offert "hp ne récompen se de cinq cents dollars à tout individu qui ménerait un groupe de soldats re Fe la retraite d'Andriantsoli. Je lui fis remarquer quil était de mon devoir de lui signaler qu'il n'était pas conforme à sa haute sittation d’offeir de pareilles récompenses PL lui ai s ne ensuite discrètement quelle satisfaction 1l retirerait du fait qu'on le considére- un chef meurtrier (ce qui seraient probablement les termes par lesquels 6m * 6 ésignerait dans ces régions éloignées s'il faisait mettre à mort Lie “4 nant que ba plus. gra ande partie de Boina Jui avait juré fidélité). J1 dit que la De tranquillité ue régnerait jamais dans le pays aussi longtemps qu PE _ rfuserait de prêter le serment, étant donné que ses partisans pilleraient ceux qui ë avaient juré fidélité aux Hovaset qu'il en résulterait d’incessantes guerres civiles. Je lui montrai alors qu'Andriantsoli can récemment un peuple sur lequel lui, Radama, 5 posséda ucun «( Iroit pere et qu'An driantso!i n'avait jamais été son sujet. bien fic la façon ni m'avait ee prê êté le serment ce fidélité à < e lai ôter son territoire et sa cra DRE \nd aite oiné ses sujets, , il reçut ün sil une s'il n'était qu Aire ASS: 1 M ae ame de la sorte et qu'il ne serait pas conforme à son bon renom de laisser une bande de com- merçants. sans aveu provenant d'autres pays se livrer dans ses ports à un trafic illicite : me . 1 était Sven s- D Wa Re à mn AaTs pire *% ne L du si je pouvais * rép JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUSCRIT 189 . qu'il aurait la vie sauve, je ne doutais pas qu'il ne fût bientôt facile d'amener Je chef à accepter les conditions qu’on lui proposerait, Radama déclara qu'il se refusait à traiter, mais qu'il annulerait l'offre d’une récompense faite à celui qui le Jui livrerait, et qu'il voulait essayer ce qu'il obtiendrait en offrant à Andriantsoli la vie. 4 Juillet. Teripérature au jour : 70° ; à midi : 88° € 1! Observation 102 5 . Erreur | 1. 15 102 l3 45 , ® 51 6 52 Demi diam 16 18. 56 Ji 2% 53 15 45 Réfraction ; è 46 8 11 Ex 22 E 88 FRE E 54 ou en milles Déclin 22 D3 15 44 D4 ? \ j k QE En Lorsque l’armée de Radama est entrée dans la région de Boina le roi a proclamé que le moindie vol exposerait la délinquant à la peine de mort, et jusqu'à hier il n’y avait pas eu de plainte. Trois hommes ont été accusés hier de vol commis en ville causant un préjudice d’un quart de dollar ; le jugement a eu lieu en présence des officiers généraux et un soldat a été accusé d’avoir conduic le groupe ou d’avoir invité d’autres hommes à l'accompagner au cours de son larcin, Il a tout avoué et a été condamné à mort :on l'a fusillé sur la plage, à une petite distance de la ville. An retour d’une visite que fis à un des capitaines des bricks américains, atteint de la fièvre, j'ai rencontré Abdallah-b4drue et, d’une demi-heure d’entretien avec lui, J'ai retiré la conviction qu’il était au courant de la politique du pays : Je lui ai fait comprendre que j'étais également bien informé des dispositions de Radama et que, dans le but de protéger le commerce et la propriété personnelle ainsi que d'assurer la tranquilhté du pays, il était indispensable de conclure des arrangements de nature à empècher les partisans d’Andriantsoli de commettre des actes d'hostilité contre les gens qui avaient promis fidélité à Radama. (Car si cela se produisait ja pays serait ravagé, de milliers de personnes réduites en esclavage, et le _ Commerce se trouverait par conséquent suspendu, Je lui représentai de mon mieux les . Maux qui en résulteraient et lui déclarai que je savais fort bien qu'il lui était possible de Prévenir des conséquences aussi désastreuses em profitant de son influence pour amener Andriantsoli, dont la retraite à ce que je savais lui était connue, à s’en remettre à la Miséricorde de Radan:a. Il a déclaré qu'il m’était pa Ÿ s du tout au courant des affaires du chef et qu'il ne désirait ps gusner k1 somme promise par Radama. Je lui dis que trauma avait annulé l'offre qu'il avait faite et qu’il avait promis à Andriantsoli qu'on ne toucherait point à sa vie ; d’ailleurs s’il ne voulait pas essayer de sauver le pays de la ruine on trouverait bien quelqu'un autre qui serait disposi à le faire, wais il perdrait alors occasion la plus favorable qui se Fat. jamais présentée à lui d'accomplir une action noble et de gagner la faveur et la confiance de Radama qui pourrait peut-être le faire remettre, à demeure , dans la haute situation qu'il avait si longtemps occupée et dont il avait été récemment destitué. Cette perspective le rendit radieux, Il me fit mille cou.pliments sur la façon dont j'avais gagné la eonhance de tadama, puis il me deman- i is lui garantir qu'on lui rendrait sa charge de capitaine de port. J’évitai de ‘ondre d'une facon directe déclarant que Radama se montrerait large, mais que je ne et iwn Rp RE : ë nt tout des affaires maritimes aurait certainement besoin des services come lui qui possédait parfaitement lu connaissance des questions, | 190 JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUSCRIT augmenterait ses resources et contribuerait à affermir son autorité. Abdallah fut charmé par ces vues et déclara qu'il ferait à Radama des propositions très larges ; il mentionna ensuite la possibilité que Radama viendrait à punir Andriantsoli comme il avait fait pour Hussein au cas où il se saisirait de ui ; mais je lui donnai la promesse la plus solennelle que la personne du chef serait respectée et que, s'il était nécessaire, je me _- constituerais otage afin qu’il n'ait pas à souffrir. Il déclara alors qu'il examinerait la chose et que s’il pouvait savoir où se trouvait la retraite d° Andriantsoli il me mettrait au courant. Je le pressai d'agir vite et, après Pavoir quitté, je vins rejoindre le roi qui æ rentrait en ville, Au moment où il arriva sous son drapeau un .des bricks américains, tira 21 coups de canon auxquels répondiren: ls pièces de campagne de la garde du roi ; ne quoi Radama entra dans la demeure de Messadbuy, la première maison en pierre ct couverte qu'il ait jamais vue ; il a été tout-à-fait charmé par l'air de solidité et de sécurité qui l’a frappé de alement. La nouveauté de la chose l'avait amené à la visiter. i + Juillet. Pa empérature au jour : 68° La 5° brigade de l’armée, sous les ordres du Géuéral Ramena,a reçu l'ordre de- s'ayancer vers le nord dans le but de s'informer les dispositions des indigènes de eo eôté- là, et de ramener à l'ordre les réfractaires ; la 6° brigade sous les ordres de Raimanalonx acété dirigée vers le sud près de la Betsiboka pour aller à la rencontre de tous ceux qui passent du côté ouest de la rivière, dans la partie de la contrée qui à reclamr [a proteetion de Radama ; le reste de l'armée a été envoyé par détachements à la recherche du bois nécessaire à la construction des casernes de M: ijunga où Radama a décidé de laisser . nine garnison de onze cents hommes sous le commant deuent du prince Raunanetaka qu'il _adési ésigné ConimeE rer eur. ; h m'a fait demander d ratio: le voir chez lai, étant donné qu'aucun 2 om qu'il venait de s'entretenir avec: les amis d’Andriantsoli et qu'il voyait uele ue possibilité d' arrauger les affaires de façon satisfaisante. Une des personnes qui sont au service du sn et jouissent de sa confiance a été mandée et doit arriver à sa y rencontrer à 9 heures du soir : J'aurai se de plus amples reuseigne- | ments. “De es je l'ai engagé à agir rapidement étant donné que la rareté et la sit que je l'ai € uitté ila court pour me rattraper cet n'a demandé si je savais quelle ne is aux po du Boïna que leurs propriétés privées seraient respectées. et qu'il avait . he crs quel serait le résérvé à ceux qui désubéissaient à déclar aré que les me n'avaient pas grande valeur, pas plus n + ‘étaient très étonnés et très cffravés. ï ee e effrayés étant donné que Radana con ai 0 ke _cherté des vivrés pressent Radauin ana de partir. J'ai convenu de le rencontrer à 9 heures. ute de l’homme qu'on avait fusillé hier, Je lui. répondis que Radama avait Le ue est au cas RE us el c'était un rn 1ogb RARES dans les lignes de l’armée. Je me suis donc ren lu auprès de lui et F Ï ? JOURNAL DE M. HATSIE D'APRÈS SON MANUSCRIT < 191 à péndant 3 jours étant donné qu'il lui faudrait ce temps-là pour finir les casernes, En même temps il me mit en garde contre les risques que je courais en allant parmi les Maures de nuit: il ne pensait pas ie ils pouvaient être animés de bonnes intentions pour moi. Dans la seconde moitié de la journée plusieurs groupes de soldats ont été antorisés à se bi rendre dans la ville pour acheter des marchandises, et beaucoup d'argent a été dépensé | Des PER CEME pour des objets de très peu de valeur. À 9 heures je me suis rendu à li maison d' Abdallah é RAS te et J'y ai trouvé quelques-uns des chefs des différentes tribus établies à Majunga, j'ai nu reconnu un homme pauvrement habillé comme étant l'un des nrembres de tra pos Re, se qu'Andriantsoli avait envoyée chez les Hovas au mois d'Avril dernier : il était alors magnifiquement revêtu d’un manteau de drap ronge. Abdallah a commencé à nous pes à tenir de la question en racontant une partie de ce qui s'était passé avec lui ; puis il ajouta 27 que j'avais promis qu'Andriantsoli serait rétabli dans ses pouvoirs. Je fus obligé de le | _ contredire én termes sévères c6 en lui déclarant pour la seconde fais que Ja senle chose qu'il m'était possible de garantir c'était que le chef aurait la vie sauve : Et, étant données = les circonstances actuelles, c'était tont ce qu’on pouvait demander de Radama. Je Pni montrai tous les manx qui allaient suivre si un accord ne pouvait être conclu entre le roi et le chef, et lui répétai les arguments que j'avais précédemment donnés à Abdallah.” Il s’entr étinrent pendant quelques instants dans une langue qui m'est inconnue ; puis dé- à clarèrent qu’ils viendraient voir Radama et essayer de conclure un arrangement pour ke” fes compte d’Andriantsoli. Je leur expliquai qe toute tentative de ce genre sernit co complè “ Fur tement inutile et ne ferait que lès exposer à des reproches sévères de la part du roi. Ils exprinèrent quelques craintes au sujet de la sécurité d’Andriantsoli et je m'efforçai de les écarter répétant que je me constituerais volonti-rs Ôtage ; ;1ls hésitèrent un moment et s’en- tretinrert en mure. Je leur déclarai alors qu’il était encore en leurs peuvoirs d'épargner au pays la dévastation, car en cas G’hostilités les fugitifs seraient poursuivis dans toutes 7 Jes directions et on cesserait avoir égard à la propriété privée ; d'où il résulterait certai- re nement la ruine de tout commerce. J' ujoutai que si je n'étais pas convaincu qu'Andrian- tsoli s serait traité avec égard je ne ménerais pas Paffaire : mais } avais la plus complète confiance en la promesse de Radama ; je ne doutai pas que le chef ne fût traité de façon très large, Lis persistèrent dans leurs hésitations ‘et déclarèrent qu il faudrait quelque _ temps pour se mettre en rapport a avec Andriantsoli qui se trouvait à une certaine dis- tance. Je leur déclarai alors qu il me fallait sa réponse dans les trois j jours ou il me serait impossible dans la suite de rien faire pour Ini. Ils s’adressèrent alors à Bakary l’homme _pauvrement vêtu et. en avoir entendu sa réponse, me demandèrent ce LA # fallait pro- di e leur Rates que les prob to. étaient à In fois d’une na- étendue: à savoir qu'Andriantsoli devait Drélée. rte t de à ses dé ets où se considérer AE ons hors la loi ; ils c'était là tout. Je leur déclarai qu'ils devaient erait pas que le chef jouissait Pr ess nt d'u ue LR RSS 4 ete #-È roche confident d’ Auriantsoli et. qui il recevait pee séquent r et de revenir dans le détar de trois jours que j avais Gr Au Abda ah me demanda encore si j'avais parlé à ie du port : je lui répondis que c'était beaucoup trop 12 roi; puis, après avoir pris congé de lui, je me que je fus grandement surpris de voir Radama rs s qui d'ordinaire me suivent. Aueun des maures ne 1s arrivâmes À “84 tente, il me déclara qu'il avait ob Da 3 Maures e et ue il avait vonlu entendre et voir ce qui se ë Ses pour le cas où elle aurait été 192 JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS 8 ,NX MANUSCRIT . Tous les bateaux et tous les enots qui se trouvent à Majunga ont été réquisition nés ce matin pour transporter les trois où are brigades de l’armée de l'autre eôté de la baie ; les officiers ont reçu Pordre formel de respecter toutes les propriété privées et d'employer tous les moyens en lear pouvoir pour amener Andriantsôli à prèter serment ù Radama, et sans qu’on eût recours à des mesures hostiles, au cas où ils viendraient à rencontrer quelque personne au courant de la retraite du chef. ne grande embarcation Arabe est arrivée avec du bois de Sambirano. Radama a acheté deux cents armes modèles marquées Y, A. W. R. aa ons Bates, du brick américain Thetis au prix de deux taureaux pour chaque mousquet, une escopette de six livres et un fusil lourd au prix de cent vingt dollars. Les droits récents sur le bétail tué par les commerçants étaient d'un quart de “dollar par animal et les indi-- gènes payaient en outre au chef une somme de 4 dollars pour 10 têtes de bétail qu'ils vendaient. | Fe Le droit de mouillage était fixé à 70 dollars et les bâtiments qui se livraient au ° commerce de la viande de bœuf séché devaient prendre deux cents têtes au chef au prix ; _de cinq dollars chacune, 50 à Hussein et le mêne nombre au eap'taine du port à quatrs … déllars chacune. Or le prix le plus élevé qu'on payait aux indigènes ne dépassait pas deux dollars ; bien qu’ à ces condition, les marchands aient été : autorisés à constraire les hangars ve & néasaires et à se inettre au travail ils ont dû, daus là suite, preudre encore le même LUE nombre de têtes à un prix également estravagant. LE ET *Juiltee | Matin : 69° à midi : 92 EE Bientôt après le coucher du soleil un feu a éclaté dans le quartier de la ville situé du RE côts. d'où venait le vent et a brûlé avec une très grande violence pendant près de 3 heu- RCE HR eites dévorant. environ un tiers des maisons et une grande quantité d2 bois abattus ne. Ar -Mou-R service du port : Frs tar déclarent que les accidents de ce genre sont TR du Q D ARR assez fréquents et que les dégâts qui en résultent sont en général réparés dans trente ous Se quarante jours : les matériaux dont sont faites les toitures étant faciles à transporter : Fe < _se trouvant à proximité du lieu où on s’est aperçu de l'incendie, tonte la partie de l'a: mée qui restait auprès du roi était passée en revue et sous les armes : Après avoir augmenté __ toutes les gardes Rabama a fait demar.der si les gens de la ville avaient bes in du | _ concours de l’armée ; sur la rép nse positive qui a été faite, les soldats ont transporté Je Le rapidement les toits de certaines maisous dans la mer, de façon à produire un vide de Eu cinquan nte pe de lreni? la marche des flammes à été arrêtée Le là sans accident 1 Age Xe. à \ n Juillet. “pete su | SAN ature le ma | 68 à midi : 93. casernes Dre ee terminées Rdrios;à exprimé le désir Fe ne pas rester Sphehif sil a déclaré qu'il ne trouverait pas Andriantsoli sans se mettre à sa recherche ct exprimé le désir de retirer aux geus u Boira leues armes. D’après sa conversation, enr était emburrassé pour trouver un prétexte valible pour exiger leurs l'intention de demander à la région de fournir un certain nombre de recrues | ER. é et pourtant il ne désirait pas les avoir comme soldats et s'attendait à ce qu'lis "4 livrer leurs : arues plutôt qu'entrer dins sesrangs Ia anssi eonstaté que les “ rait a Jes à armes seraient, Aa considérables pour a ‘on pie sans smmager ie. mesure des frais ais Svnit Vite pont son € ressources de la région de Boina, j'étais convaineu qu'une i permettr ttrait. de se frire” one ie Je armes à JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUSCRIT 193 , la même proportion du capital actuel de cette région qui venait de lui occasionner de grandes wire en l’obligeant à y amener une armée. Cette contribution servirait de de base à l'évaluation des armes. Je lui rappelai aussi les conditions Fan gt il avait icheté ses nouvelles armes au capitaine américain ; cette proposition reçut son entière < approbation et, après l'avoir longuement examinés, il dit ‘qu il adopterait ies plans que je “4 Hs | propo : Il attendrait le retour du messager envoyé à Andriantsoli pour s'éloigner 2e. de Majunga. Au coucher du soleil Bakamy me fit savoir qu'Andriantsoli se ES ES rait à tout ce qu'on demanderait de lui et qu'il enverrait ses ministres rendre visite à roi 9. Juillet. : Te: npérature matin : 69° à midi : 92 Peu après midi les troupes de Radama ont été passées en revne ds un endroit découvert, situé derrière la ville, et qui se trouve parfois sous l'eau de la mer aa moment de là h: nute marée. Les différentes classes de gens établies à Mijunga étaiènt assemblées j> par groupes et se sont mises à exécuter des semblants de combats et des danses indigènes à l'approche du roi ; elles ont continué à se livrer à ces exvrcices violents jasqu’au coucher du soleil, à pirt un intervalle pendant lequel les troupes ont, sur leur demande, fait quelques manœuvres. Radama n'a fuit remarquer que les A rxbes montraient le plus : de force musculaire et de décision, que les Indiens témoignaient de l'adresse mais d'un manque de confiance en enx-mêmes ue prouvait qu'iis comptaient plussur les ps évoe que sur la force ; les gens des iles Comores faisaient preuve d'une régularité monoton qui montrait qu als étaient passés ibtres dans Pactivité à laquelle ils se livraient à moment, mais re marifestaient aucun trait suxcep'ible de développer leur Sole ; Il a exprimé sa « PE de la Heun de faire des Antalaotra qui déployaient dans leurs # mouvements une rariété, une yrâce, une agilité et un _respect pour le souverain a qu'il avait besucoup admirés, Je Pinvitai à deux un trois reprises à considérer les combats + FEU au bâton, mais cela ne interessait pas, J'imagine que les Antalaotra, qui sent les premiers Lie. qui se soient ét.blis à Majunga et se trouvent par droit de conquête: possesseurs d'une partie de la terre, ont introëmt dans leurs danses quelques-uns des anciens pas de Mada: gascar. Les gens des Comores, accompagnés de l'héritier présomptif du titre de chef de Ex Mobhéli, se sont avancés d’un allare fer ‘ect égale, puis ont reculé à petits pas. Le Jeune 7: er prince après avoir déposé devant nues le tribut hommage (manasina) a fait former un crrcle et commencer une danse : ils ont exée uté un pas en arrière et un pas en. = avant, le visage tourné vers l’intérieur # groupe, et ainsi à plusieurs reprises ; puis on M Pa-fait un demi tour et on à exécuté les mêmes mouvements et, enfin, de nonveau face Se 7 intérieur du cercle. Leur mas! que est une trompette grossière ét nne eymbale sur 2 laquelle deux hommes se penchent et frappent avec deux bâtons chacun, et cela a duré ir pendant 4 heures Ils n'ont pas varié le moins du monde depuis le début, et je ne. Saurais trop dire combien de temps ils auraient continué si Radama_ n'avait pas envoyé 1U prince un cadeau consistant en une chaîne en argent et fait aux groupes un Cu AN ment sur la façon irréprochable dont ils observaient 1 mesure dan leurs ki tombée de la nuitle roi cest rentré at eump et je me suis rendu à à la. maison n Abdallah où Jai trouvé les ministres d'Andriantsoli attendant son arrivée, Fe Après se Di donné l'assurance de mes égards pour eux et les avoir invités à : ce con- ee | Sidérer arbitres du destin réservé à leur région je les ai ïi amenés devant ne # à +: es troupes sous les armes pour les re cevoir ; après les salutations . à lesa invités à expiquer | le but de leur. _—. Us étaient au sr arie surnommé Boapa, Buddalluboin Buddalla A EE en près l’antre j 3 DE 4 - ‘ D HE qu'ils avaient reçu pe de promettre à à Radatia exprimer les regrets du chef de l'erreur qu'il avait. com- »ler roi dans + a res va région, et son nait aetuel de # 194 JOCRNAL DE M. HASrIE D'APRES S:N MANUSCRIT réclamer maintenant la froléction de Radama : Radama a énuméré avec beaucoup de détails quels étaient les évènements qui avaient amené à venir à la tête d'une armée dans la région boina, et a insisté sur les vexations dont lui-même et ses sujets avaient été l’objet da la part du chef de la rézion boinx, parce que ë dernier of.ait un asile à ceux qui désertaient la région des Hovas et les encourageait à piller les sujets du roi. Il a aussi fait allusion aux tributs que le ch f du Boina imposait autrefois aux Hovas et à des menaces récentes d'envahir ses territoires ‘ Pourtant, ajouta-til, ous devons nous. ; ere de tirer des évènements du passé une leçon utile pour notre condui- te à l'avenir ; j'ai l'intention d’être roi de Madagascar et je me refuse à ce que l'autorité. dans cette île soit paragée. Si les den que vous venez de faire en présences de | eette assemblée qui se compose de gens appartenant à toutes les parties du pays eb _ même de nowbreux étrangers sout vraies, alles avee mes officiers +t prètez le serment d2 _ fidélité au nom de votre chef et pour votre propre compte, puis revenez pour recevoir mes ordres”. Au retour des ministres d’Andriantsoli, Rad: ama leur a promis sa protection -__ pour ce qui concerne leur propre personne ct leur a déclaré qu’il était nécessaire qu'il # ‘envorât une personne jouissant de sa confiance pour s'assurer qu ls raconteraient en détail à Andriantsoli ce qui s'était passé, et aussi pour recevoir du chef la promesse qu'il était décidé à observer les engagements contrastés en son nom, en présence des . ministres. Radama m'a demandé de les accomprgner chez Aodéastolt puis on les Here invtés a se retirer et à se tenir prêts à partir dès que la marée sera ut propice le lende- si He main matin. Après que les troupes enrent éié renvoyées, Radauma m'a demandé de com- = bien d’hontmes il était nécessaire que je fusse acompagné ; je Jui répondis que sichant RE La _gwAndriantsoli craignait acore pour sa personue et errait d’une île à l’autre dans des. Fo roits isés au milieu de la baie, il me paraissait prudent de ne m? faire és6Orter que de quelques personnes, trois au plus, car, si le ch:f était informé de Fappre oche une _ force armée, il est probable qu'il chercsrait à nous éviter ou, tout au moins, s4 défiance en serait éveillée. Le roi a dit alors qu il comprenait la valeur de nes raisons mails que les gens du Boina étaient traîtres par nature, que la façon par laquelle les ancêtres du chef étaient arrivés au pouvoir était la plus basse trahison ct qu'on ne pouvait absolu- ment pas compter sur eux pour ce qui Coacernait sa sécurité personnelle toutes les fois que la perte d’un individu pouvait contribuer à les agrandir. [l me recomimanda «le . prendre une garde forte d'au moins uue compagnie avec ee il enverrait au moins un officier ; toutefois quand il apprit que l’escorte devait se rendre par vcie fluviale et qu’il LE que quelques canots disponibles il ne fit plus d' chjection. + Je me suis rendu auprès du-roi. de bonne béére pour lai demander sil avait des instructions spéciales à me donner ; il m'a. répondu qu'il avait expriué tout t ce qu'il désirait dire dans son discours et qu “L voulait seulement se rendre coupte qu'Adrian- - tsoli Fennec parfaitement la nature du serment de fidélité que ses ministres avaient à pre en son nom. Je lui demandai sil n'avait pas d'ordre à faire donner au chf et sl ne voulait pas fixer un endroit où il devrait demeurer, ou bien ‘encore linviter à se présenter. “Oh ! dit Radama, il ne me verra jamais de plein gré, et ce gserit agir COn- trairenient aux usa gs da pays que d'exiger la visite d’un chef soumis.” Je de:randai à. adama s’il n’a: “eeptorait' pos une rencontre. Il répondit que si, mais qu'il prévoyait e rait jamais lieu. marée étant favorable je me suis embarqué avec les Rriantsols, trois officiers du roi etun jeune frère d'Abdailih Badrme. Le ? nous _avons avancé à une assez bonne allure et avons débarqué Île - pour iatoruer les officiers qui Cominan lent les différents détichements “ qui s'était passé, à he laissârnes le vieux village de Bembatoka à notre äroite (à l'ouest) et nous sommes. entrés : dans la partie large de la rivière au coucher du soleil ; vons dépas urs iles couvertes de broussuilles. À 1L heures, là marrée et le ns plus pu copbones et ily 4 avait tant de boue estre ible de débarq Not ce buteur s’est lutins ue JOURNAL DE M. HASTIE D'APRÈS SON MANUSCRIT 195 à fond et est resté dans cette position jusqu'à2 heures du matin ; puis, avec le retour de la marée, nous avons continué à avaneer et, au jour, nous étions à l'estn: aire de la rivière au | Marovoay (beaucoup d’alligators). 11 Juillet Au tioment du débarquement les ministres d’Andriantsoli ont vu un troupeau de bétail et immédiatement ils ont tiré sur deux des plus beaux taureaux, coutume prati- quée par toutes les personnes employées par ie chef du Boina. Bonamarie m'a demandé de l'attendre à Marovoay et de lui permettre d'aller à la recherche de son maître qui, dit- il, pour plus de sécurité, n’était accompagné que d’une seule personne et se déplaçait fréquemment d’un endroit à l’autre ;il m'a promis de revenir sans reta ne grosse partie de la viande du bœuf a été di, posée sur des feux et aussitôt les Sakalaves se sont mis à prendre un bon repas ;ils magent fréquemmant les parties les plus grasses et même des parties de la peau ; ils étaient sans cesse occupés à faire cuire et à manger jusqu'à.fort avant dans la journée, Je me suis montré mécontent d'avoir à passer tout ce temps sans Fe recevoir d’Andriantsoli, et j'ai demandé qu'un des ministres qui res- tient se mît à la recherche de Bonamarie et retournât au crépuscule, sinon je partirais et retournerais à Majunga. Buddalla Amand est alors parti, mais il n’était pas de retour au moment fixé, Je suis done monté dans un canot et me suis mis à redescendre la ri- vière. Sur ces entrefaies nous avons rencontré Bonamarie qui nous a appris que les bruits de la présence des Hovas avaient décidé Andriantsoii à deseendre la rivière en ca- not et qu'il se trouvait dans une île boisée où on n'avait pu découvrir le lieu de sa retrai- te ; mais nous pouvions d’un moment à l'autre nous attendre à recevoir quelque chose de LE Ceci m'a décidé à remonter la rivière, et à midi nous sommes parvenus à quel- ques huttes désertes. Nous étions en train d'arranger un emplacement pour nous repo- ser quand deux hommes sont arrivés de la part d'Andriautsoli et m'ont intormé que le chef viendrait me voir le lendemain à midi à l'endroit où ils l'avaient quitté, à une distance d'environ deux milles. J'ai donné aux messagers l'ordre de retourner et de faire savoir à leur maître que je désirais le voir au point du jour, sinon que je rentrerais sans l'avoir rencontré. Je me suis alors retiré pour me reposer, mais J'ai été bientôt éveillé par des - pour me faire savoir qu PE PAT ONE se présenterait à moi quand j Je voue dr: : on NS - ——SRRE RUE PE NE “QE (1) Le Journal 8 RG) ici. Par Guillain (Docu nents sur la partie occidentale de Madagascar) nous savons qu'A ndriantsoli fut trouvé à Nossi-Kib uadrou, petite île de la baie de Bombet oke : il était entouré de quelques centaines de perse armés, M. Hastie lui expliqua In situation ot réussit à l’amener a auprès de Radama, qui le reçut avec politesse. La souinission d'Andri nr : eut lieu solennellement à Marovoay. Andrinntsoli conservait son titre d'Ampanjakabe. Mais ne lui laissait plus qu’une autorité nominale sur ses sujets. Il était placé sous la tutelle d Ramunétika, gouverneur hova. Il ne tarda pas d’uilleurs, à se révolter et à entraîner une insur- rection. Mais il ne réussit p.s dans ses tentatives et s'enfuit à re per L'expéditio u de Radama était terminée: lParmée se mit en route le 15 Août 1824 pour revenir eu Enibtfr: ». Hastie fit de nouveaux séjours à Mudigascar en 1825 et 1826. Au début ‘de l’anuée 1826, d’après Ellis, Hastie, ie, qu ni était à Mau urice, revint à Timatave où il trouva Jean René malade, Celui-ci mournt que après désignant _n “ngluis comme son exécu- mentire. Hastie resta à Tamntave j jusqu'aa 19 mai 1826. Il retourna à Port-Louis et Tamatave. Au mois d'Août 1326 on reçut encore Se ses nouvelles à Maurice. 3 maladie conséer ative à des accidents il mourut à Tara- sie À RER MIRE NÉLNRÉÉÉÉES Ne EE DR SUR LA MORFHOGENIE DE LA BAIE DE DIEGO-SUAREZ pan M. R, DECARY De forme très irrégulière, l'immense baie de Diégo-Suarez, dont le développement de côtes n'est pas moindre de-156 kilomètres, est réanie à la l'océan par une passe large de deux mille mètres, entre le Cap Tanifotsy au nord, et le Cap Andranomody où Cap Miné au sud. Cette passe est divisée en deux parties par un ilot, Nosy Volana, et, seuie, la partie sud de l’ilot forme un chenal praticable anx navires, même de faible tonnage. La baie de Diégo-Suarez comprend quatre grandes divisions principales, séparées par des presqu’iles : | u nord-est, la baie du Tonnerre, entre la presqu'ile Tanifotsy terminée par le Cap Tanifotsy, et la presqu’ile Anoritabe, terminée par le Cap Vatomainty(1) : u nordouest, la baie-des Cailloux blanes, entre cette presqu'île et celle de Cap Diégo ; cette baie, aux échanerures multiples, se sub tivise elle-mêine en anse Farafakobe, baie Tsiala, anse des Rafales, et anse Andohazampo, ces deux dernières séparées par la presqu'île Ankorombe. Au sud-ouest, le Cul de sac Gallois, entre la presqu'ile de Cap Diégo (Pointe des Mapous) et la pointe Tendrofanihy(2}, forme, dans sa partie nord, les anses Antsahazo et Ampañolahana ; il est réuni au reste de la baie par le port de la Nivière, détroit lon & de 5 kilomètres 500, et large de L à 2 kilomètres, situ entre les presqu'iles de Cap Diégo et d’Antsirana. Dans la partie est du port de la Nièvre, se creuse, près d’Antsirana, la petite baie des Amis. . Au sud,enfin, entre la presqu'ile d'Antsirana et ceile d'Oronjia(3), la baie des Français, de forme circulaire. é % + + Une description succincte des formations géologiqnes des bords immédiats de la baie de Dié ro est nécessaire pour perme:tre d'en comprenire la morphogénie. Nous la donnerous, tant d'après nos recherches personnelles qne d’après celles effectuées par M. moine(4) La presqu’ile Tanifotsy est formée à la base d'argile bleue cénomanienne, avec, en - bordure de la mer, sur sa rive ouesf, une étroite zône de calcaires pléistocènes. Sur cette Assise cénomanienne reposent des marnes et argiles aturiennes, elles-mêmes surmontées _de calcaires et sable. aquitaniens. Le pendage de ces couches est sud ouest — nord-est. Au point de vue topographique, cette presqu'île s’abaisse résülièrement du nord au sud, _ depuis la cote 70 vers le nord d'Ambadronga, jusqu'à li la cote 20, au soinmet de la friaise qui forure le Cap Tanifotsy. | si ; mens innnnn 5€ D — Ou Cap + mbatomeinty. ” (2) — On pointe des Chauves-Souris. ad (3) — L'orthogra phe primitive de ce nom serait Moronjin (au bord. in asbl). ee ie : ne _ (&) — Paul Lemoine, — E ades géologiques sur le,nord de Madagascar. Paris 1906. resqu'îile Ankorokorobe, qni limite au nord l’anse Andohazampo, est formée par un mamelon de conglomérat phonolitique culminant à 70 mètres, au milieu de l'argile bleue cénomanienne. : | lus à l'ouest, et présentant l’aspect l’une inmense muraille, se dressent sur uae base crétacée, les escarpements nummulitiques du Babaomby Vatobe (265 mètres), du , ; Dower (astle(1) (292 mètres), et du Windsor Castle(2) (393 mètres). : T4 198 ; LA MORIHOGENIE DE LA BAIE DE:DIEGO-SUAREZ 4 « ÊR: La presqu'île Anoritabe est constituée par un soubassement cénomanien que surmon- + tent les calcaires aturiens ; elle est réunie au Cap Vatomainty par une bande sableuse : ge aquitanienne, dont la surface est parsemée de blocs de basalte. Le Cap lui-même, d’une 2 altitude de 75 mètres, est formé de calcaires aquitaniens sur le flanc desquels sont plaqués À des basaltes et tufs basaltiques. 1 L'anse Farafakobe est limitée à est par la-presqu’ile Anoritabe, et, à l’ouest, par um es. mamelon haut de 30 mètres, formé de tufs basaltiques. La baie Tsiala est bordée, sur À sa rive ouest, par l'argile cénomanienne, sur une faible épaisseur, que surmonte l’aturien. ? L’emschérien semble en pas y être représenté. s La presqu'île triangulaire de Cap-Diégo, réunie à la terre par l'étroit isthm> D d'Andrakaka, se compose d’un substratun cénomanien, recouvert d’une coulée Le 2 ÈS basalte latéritisé en grande partie. Le cénomanien affleure partout en bordure dela mr >; “S _ilest traversé près d'Andrakaka par un important filon de tinguuite. é Cap-Diégo’proprement dit(3) est un énorme bloe de caleaire vummulitique, haut de 69 mètres: 4), qui plonge directement dans la mer et dont la base est en contact x latéral avec le cénomanien. [1 est entamé par une vaste grotte en partie écroulée. A 150 LE SUR mètres au nord du Cap, on observe, au-dessus du cénomanien, les trests démenté!és d’un banc de calcaire tendre très caverneux renfermant des coquilles marines vivant 4 encore actuellemenñt : huîtres, moules internes de gastropodes, où même eoquilles ayant : conservé leurscouleurs, polypiers, ete. Ce bane se trouve à 7 mètres au dessus du niveau Mec a née, vos | Le Cul de sac Gallois, dominé à l’ouest par la masse nammulitique de lAmbongo Abo (altitude 850 mètres) est bordé sur tont son pourtour par les argiles du cénomanien qui prennent, vers le sud, une grande extension. D: nombreuses rivières les ont entaillées de leur vallée : rivière des Tortues(5), rivière Antsahalalina, rivière des Maques(6} rivière de la Main(7), rivière des Caïmans, ces trois dernières provenant du massif de: Ÿ la Montagne d'Ambre. Toute cette côte sud du Cul de sac Gallois, basse et maréca- geuse, est bordée de palétuviers. > . presqu'ile Antsirana- est fornée, comme le plateau de Cap-Diégo qui en est le prolongement naturel, d'une base d’urgile bleue recouverte d’une coulée basaltique ne F My entre le cénomanien et les basaltes dans les pentes est de la baie des Amis. Nous avons _ retrouvé ce niveau sur les pentes ouest de 1 même baie, où il se trouve à 2 mètres _ d’altrtude, ainsi qu'aux environs de la pointe du Corail où ilest à 1 mètre an-dessus “. : 3) — On Ampanilahana. se (4) — 64 m. seulement d’après la carte au 1/50.000° . .(# &. p. 329, en note , 1) € ri 4 5 eZ LA MORPSOGENIE DB LA BAIE DE DIEGJ-SUARTZ 199 + HO A à 351 mètres dans la partie nord du massif d’Autanalatsaka), dont le sommet, constitué par un plateau nummaulitique, forma le pendant du Windsor ‘Chstle et du Dower Castle ; entre la montagne et la mer, le substratnm cénominien qui atteint une altitude de 126 mètres sur lé flanc de la vallée de la Betaïtr: 1(1},est recouvert en de nombreux endroits ar d'énormes éboulis de calcaire nur ninulitique , où par un placage épais de terrains remaniés appartenant aux formations supérieures (eoéciet aturien Me a presqu'ile d’Oronjia est formée dans toute sa partie ouest jusqu’ an (ap An- & dhénrod y d’une base d'argile cénomanienne que surmontent des calcaires récifaux en - banes épais, semblables à ceux signalés non loin du Cap-Diégo, et arrivant à l'altitude À F1 de 20 mètres aa Cap Andranomody et 40 mètres à Ra nena près, d’Ankoriko. Au-dessus de ces calcaires vient une argile sablense rouge provenart ban£ de la Es de la TES roche sous-jacente sous l'influence des agents atmosphériques, que d’un apport eolien NA CUS issu des dunes situées en bordure de l'Océan Indien(2). M. Lemoine : iii en outre, à la surface de cette argile des blocs de basalte. * + * Les Iles. Un certain nombre d’iles et d’ilots de nature variée parsèment la baie. C« sont : A l'entrée de la baie du Tonnerre, près du Cap Conti inty : Nosy Laingoro, où [ot des De rocher corallien soulevé, Altitude : : 10 mètres. Das la baie des Cailloux Blan 1 Nosy Koba, ou [le de Ia Coque, formé de tafs basaltiques. Altitude : 15 mètres. Nosy Fano(3). Altitude : 7 inètres Nosy Loapasana, où Fot du Res rocher formé de calcaires nummulitiques. Altitude 100 mètres. Dans la baie des Français : Altitude 122 mètres. Eafin. dans la passe elle-mêine, l'ilot Diioh de Nosy Volana, de l'altitude de ; de 30 mètres. < sa presqne totalité de cette partie de la baie présente un fond de vase de 1 à 3 mètres entre le Cap Diéco et Antsirana lances à une profondeur moyenne de 35 mètres ; le sol y est en AU ns surtout de vase ; la baie du Tonnerre 40 rase avec un sol tantôt sableux et tantôt vaseux. on: er M. Lemoine et orientée est : ouest, existe RE MARNE et. Nosy L aine de mèt atteînt de prafo ain, une fosse GC $ Nosy Longo ou Pain de Sucre, rocher nummulitique comme l'ilot du Se aline : nn. nds. — pe profondeurs les plus faibles s’observent dans le Cul de Sac re an maximum, parsemé de pâtés de coraux isolés. En entrant dans le te détroit du port de la _Nièv vre, la profondeur augmente d’une. f: 1çon remarquablement ras: atteindre 20 ide vase ; quelqus h: ne fonds attestent la présence | de hu: ‘à -ns ; le fond de la baie des Français ‘qui ne dépasse pas une og Er us R terr a = ous »s' tion est. à en re Fr. ee ne Cap Sainte-Marie et a etes HR lenom de] cote mc 1 e de la baie est notablement plus profond que le cal de Sac Gallois ; la baie 4 20 à 200 MORPHOGENIE DE LA BAIE DE DIEGO-SUAREZ en ou sable, suivant les Sndroit Elle ne se continue pas à l’ se de la pusse, où les profon. deurs ne dépassent pas 30 à 40 mètres. Entre Nosy-lava {Île Diégo) et Nosy Antaly (Lle Suarez), ilots coralliens qui atteignent 12 mètres de % auteur, et la presqu île Tani- fotsy, se trouve uu vaste haut fond de sable et de corail, déconvert en partie à marée: basse. taux polypiers, ils ont édifié, en de nombreux endroits en bordure du rivage. d la Fe une plateforme de largeur appréciable, à sec au moinent des plu: basses mers ; et d'autre part, dans le milieu de a baie, ils sont disséminés Sans rézularité apparente, ‘vivant tantôt s ur les fonds de sable, tantôt «ur les fonds de vase(1 La carte bathymétrique, jointe à €’ travail, à été dressé : d’ après la carte dun service hydrographique de la Marine, feuille N° 4695, élition de 1904; d’autre part, les trois profils pris à travers la baie dans des directions différentes donnent une idée nette de ses variations de profondeur. x *X. x Morphogénie.—Les plus anciens sédiments connus dams les environs de l bare de Diégo-Suarez sont les argiles bleues cénontaniennes. Le crétacé intérieur, rercontri plus au sud, dans la v: allée ‘du. Rodo et dans la jte d’Ampombiantombe, ne se retrouve pas ‘dans tont le ROUE de la baie. supracrétacé offre la succession des couches suivantes, qui se sont superposées normalement, sans discordance appréciavle. 4 PARTIE NORD MASSIF RIVE NORD TERRAIN de la mentrgne du ‘ de la DES FRANÇAIS DOWER CASTLE BAIE DE DIKGO-SUAREZ Re à Marnes blanches à Marnes rouges et Mürnes blauehes à | Atu rien Le échinides inoceramns,_ ? ha ces ‘à inoteramus inoceramus visibles seu- terebratul: * e € dus À et terebratu — ne eæ - lement par imbeanx a. | , Ge et twin filies + Grès et marnes Sa Argile blene sus Inoceramus À ostreidue et empr en bn à Pachydiseis RE Nr (d’après P. Le- : tes végétales indétern.i- +Jineboi Ne cie moine) nables sr Piece Fa Argile bleue très fe g- } Aro Le oué: à Gstren | | Argile bleue à peer | Céiominier sil{ère, à ostrea Foir- : Foiss- LM Ue For . Eu > PRRESER seyl, gastropod, s €: pa He Rue “les varié: é C6 | ne de: ces douches diminue d'une Le icon géné rale à mesure quon se dirigs nord ; U autre Re on rs Ro ces chaïgements de faciès se nets. Le MORPHOGENIE DE LA BAIE DE DIÉGO-SUAREFZ 201 grés emschériens à végétaux de la montagne des Français qui indiquent un rivage ou le voisinage d’un estuaire, sont remplacés “dans la région de la baie du Tonnerre par des argiles bleues à aspect cénomanien indiquant une mer notablement plus profonde. Rien ne correspond, aux environs immédiats de la baie de Diégo- Suarez aux étages supérieurs du supracrétacé, danien et montien Toutes ces formations crétacées marines, qui recouvraient autrefois la surface de la baie, sont surmontées par des couches de calcaire plus ou moins gréseux, nummuliti- que, constituant dans " tobogräpire un accident de org et formant les escarpe” ments de la Montagne des Français, du Windsor Castle, ete. Leur âge correspond à l’évcène moyen (luétien et bartonien). Leur épaisseur, e atteint dans ces endroits 60 à 50 mètres, diminue, comme c:Hle des couches crétacées, vers le nord de la baie, A Ank-riko, ces calcaires sont ARE PRE un lambeau de quelques mètres seulement, exploité pour la fabrication de la chaux ; dans la baie du Tonnerre et à Antsikazo, ils sont également réduits(1). Tout en considérant qu’une partie de ces couches tertiaires a certainement été enlevée par l'érosion, on peut estimer qu'elles n'ont jamais dépassé beaucoup la limite nord actuelle de la baie de Diégo(2). a imer numniulitique recouvrait donc toute la baie ; À dessus les calcaires qu’elle avait déposés, s'établit ensuite la mer aquitanienne qui fut nettemeut transgressive, De faible profondeur, ainsi que M. Lemoine l'a déduit de l'abondance des Lithotham- mium qu’elle renfermait, cette mer prenait surtout son extension vers le nord et le Cap d’Ambre. Les dépôts qu’elle forma consistent en effet en calcaires sur toutes les _ rives nord de la baie, tandis qu», dans la région du Windsor Castle. l'étage est représen- té par un niveau peu épais de sable à galets de quartz roulés représentant un faciès de rivage. C’est pourquoi, tout en tonant compte de ce que l’érosion a pu enlever, il est probable que la mer aquitanienne n'avait qu'une faible étendue vers le sud, mais recouvrait eependant à à peu près s la totalité de la baie. D'autre part, à li même époque, les volcans qui ont été reconnus dans tont l'extrè- me nord de Madagiseur rejetaieut cendres et basaltes dont on retrouve aujourd’hui les couches alternantiavee ls calcaires aquitaniens. Les cendres volcan niques, tombant en mer, englobaient de nombreux fossiles, notamment des polypiers. L'ile de Nosy Koba “représente le bord nord d’'an de ces anciens cratères aujourd ‘hui demantelé, — ‘Elle est coustituée par deux séries de tufs basaltiques séparés par une coulée de basalte. Je pe de baisaite.…... se présente en plan incliné vers le nord, suivant une pente de 25 30 7" (8). Deux autres cratères, 2 ie do disparus, devient également se trouver à : & né: ne époque sur l'emplacement de la partie nor: de la baie de Diégo, ou dans son Voisinngs immédiat. L'un a produit les épanchements basaltiques qu’on observe aujourd? hui à Vato: nainty, adossés au calcaire aquitanien(4) ; Ce l’autre, qui était Dane CUS SIN a CT} Lemoine, Op. ci 2) — Nons verrons en QE plus loin qu, dans le nord de la baie, le vammulique est reconvert parJ’aquitanien eme (3) — Lemoine. O». cit. p. 270. de. ) — On pourrait Favire supposer que les dépôts de Nosy Kob1 et ceux de Vatomain- ty proviennent d'un seul et mê ne critère. Nons nous sommes ralliés à l'hypothèse de deu voleans distincts pour les MÔUÉS suivants : s'il n’y avait eu qu'un seu! cratè », il ent fallu qu'il soit énorme, ces deux loc: ilités se’trouvant séparées l’une de l’autre par une distance de plus de 5 Kilomètres ; on rebrouverait des tufs ou des matériaux de projection sur la bordure nord du plateau de Cip Di égo ; or, il n’en ex'ste ps. autre part, on ne trouve pas, dans le LB baom by d'appareil aquitr inien très: uettement reconnaissable ; tous out été détruits en grande partie, pes même totilement, ce qui laisse présumer qu'ils étaient de taille relati- _ vement petite. Enfin, dans toute cette région, on rencontre notablement plus de tufs que de Ne no les volcans aquitaniens semblent avoir été des volcans de projection plutôt que des ans he inverse de ceux de la Montagne « or dant il va être parlé, + 202 MORPHOGENIE DE LA BAIE DE DIÉGO-SUARKEZ po situé É plox à l'est, proviennent les basaltes et les tafs basaltiques qu’on ‘ue vers 60 Rs :_ mètres d altitude, aux environs du Mamelon Vert ne reste pas ( e traces matér'elles de dépôts qui se seraient REA ctués à l’époque SERIE période, ou, en tout cas, s'il s’est formé des sédiments, ceux- ci, de faible épaisseur, ont été totalement enlevés par l'érosion dès le début du pliocène.+ Vers le milieu du pliocène, tout le terrain est émergé ; une intense circulation > eau s’est établie peut être depuis longtemps déjà et ravine le calcaire nummulitique dans lequel des fissures commencent à se produire ; des ru'sseaux: souterrains, Am 0 — gorrodgnt peu à peu ces fentes, finissent par former des grottes dans la Montagne des NE Français, au Windsor Castle, au Cap Diégo. Superficiellement, les vallées se creusent, if les rivières approfondissent leur ht, détruisant successivement les terrains’ tertiaires, 7! puis les terrains supracrétrcés et atbeignent l. cénomanien qu'en certains endroits elles . * , ravinent profondément, Sur les He ouest de a Montagne des Fr raDÇais, KES Massif du Windsor Castle, d'importants éboulements se produisent, les__caloaires 0 nummulitiques se détachent par blocs énorm2s qui couvrent les pentes, et ces montagnes Rae, _ commencent à prendre l'aspect abrupt que des éboulements qui se produisent encor EN \ aujourd’ huï continuent à leur donner. D'autre e part, les rivières pliocènes ont laissé subsister de place en place des blocs(1), témoins de l’ancienne extension du nammutitr- que et qui sont descendus sur place de l'altitude de 309 où 350 mètres à laquelle ils se: “trouvaient, j Jusqu'à l'altitude Q, écrasant sons leur masse, les couches sous-jacentes. Cus SAS 1locs subsistent au nombre de trois : lilot du Sépalcre, le rocher dn Cap 7e et le / Pain de Sucre(2). Jes fosses profondes, bte ravins à profil en travers très raide, se creusont tre l'argile blene ; dans la boie des Amis, sons la vase, le cénomanien, est entamé . jusqu’ et est du Q e est- nest, creusée probablement anssi dans le eénomanien, atteint — 70 tre né que, la. mer dans Hiquelle se jetrient toutes ces rivières devait se _. trouver vers l’est : assez ibaroahde. et là passe actuelle se ee ainsi ouverte dre nr in méement de Ja deuxième des fosses ci-dessus. + ESA _£e qui se sera la aie ne communique tre avce la mer ie par la vallée immédiatés ete ment. au nord de Cap Andre ; dun e époque que nous situons nu commence- ment du pleistocè cène,. ouvemeñt. positif. de la mer détermine alors lenvahis- sement de tout. jp RE t ocenpé : jour urd’hui par la baie du Tonnerre, la baie des 1,1 Caïloux blancs, la biie des Françai “appelle MORPTOGHNIE DE LA BAIE LE DIEGO SUAREZ 203 la formation du massif d'Ambre. Dans un espace très restreint s'ouvrent une multitude de cratères : cratère Giraud, cratère Landais, Puy Noir, Pic Badens, cratère du grand et du petit lac, cratère du la mm À au Sakaramy, le plus au nord du massif, ete.(1 De ces appareils volcaniques, des coulées de basalte rayonnent dans toutes les directions autour de la montigne d'Ambre ; les pre ttes principales, indépendantes l’une de l'autre qui £e dirigent vers le aopd, sont : . La coulée d’ Antsirana (2), qui s'épancha sur le cénomanien, limitée à l’est par la moutagne des Français, dont elle longea les pentes, dépassent nn peu à louest lemplacement occupé aujourd’hui par la rivière das caïmans. Elle couvrit tout le pla- teau d’Antsirans, contourna le rocher du cap Diéso, et s'arrêta aux environs de lilot du Sépuicre. Vers le nordest, cette eoulée ne s’avança pas sur l'emplacement de la baie des Français. (3) En cet endroit, elle s’est arrêtée normalement legèrement au sud du rivage actuel de la baie. En effet, en suivant la route a’Antsirana aux salines on peut coustater, un peu avant d’ atteindre la vallée de la Betaïtra, que la face progres- sante de la coulée se termine par une pente beracoup plus douce que partout ailleurs, et, d'autre part, les blocs de basalte roulé sont très rares dans le fond de la baie des Français. 2° La coulée du Mahatsinjo, moins importante, mais atteignant une altitude supé- rieure, entre Mn eee des vallées des Caïnans < de la Main, et se terminant au sud du coude de la route d'Antsirana à Anamakia. Cette coulée qui repose à l’ouest direc- tement snr le cénomanien, repose, dans sa partie est, sur tu lambeau emschérien épar- gné par l'érosion. La coupe suivante peut être observée à 200 mètres au sud de la cone cession Bruelle à Anamakia, en remontant vers le sud la rive draite de la rivière de la Main : (6) Roches basaltiques. (5) Argile bleu foncé sans fossiles. (4) Grès tendre à cailloux quartzeux passant par places an poudingne. (3) Banc de grès fin, dur, à nodules ferrugineux (2) Argile bleu elair à (slt rares, fra. rments d osbte a Foissayi, quelques turrilit:s pyriteuses, rares serpules, plaquettes de gypse. Ce niveau est recoavert de ges éboulés provenant de la couche N° 5. (1) Argile dis jaunâtre sans fossiles * - x Les couches 1 et 2 appartiennent an cénomanien, et les couches 8, 4, et 5, dont | l'épaisseur totale est de 12 mètres, réprésentent l’emschérien. S s deux coulées, d’ FER SE et du ir sont parties d'uu des Volcans infé- si riurs du Massif d’Ambre, peut-être du Cratère = Il est impossible de préciser l'âge des tinguattse l'An drakaka ; on ie seulement _ dire que ce filon éraptif qui traverse les argiles bleues a PR SReRS Le Postérieurement à à ces éruptions, se produisit un nouveau mouvement “positif + la mer qui revint dans les baies du l'onnerre et des ( rie Blancs et des Français per- Gent « passe du Cap Andramody que les récifs coralliens avaient comblée, et n'y laissant subsister que Filot de Nosy Volina(4) ; elle Eu tas aussi le Cal d e Sac Gallois qni = était primitivement un as-fond, r'ayant comme écoulement qu’ une ire au lit creusé : dans les pois et dont les eaux se mébioEs avec celles de la rivière e de la Main et de la Cnooe men COU RON ds (1) —M. 1 _ mons qu’ils sont pre stocènes. (2) — Ou coulée de se sense Tunisienne. D: apr ès M. Le e, . se pre Me trait Fe ancienne vale, à . a ..@). Es fe dan le nom de Prebutit nOnOÏS rie en Fn Cet dar a est us [nettement vis! A 204 MOXRPHOGENIE DE LA BAIE DE DIESO-SUAREZ _ rivière des Caïmans ; elle élargit et spprofondit le Port de la Nièvre, et donna ainsi sa forme définitive à la presqu'ile de Ca Diég: Pendant ce temps, le Betaïtra, succédant à la Prebet- aîtra, se Creusa Un nouveau lit à la limite des terrains sédimentaires et éruptifs, c'est-à-dire à l’endroit où le sol préseu- tait une ligne de moindre résistance. * * * Actuellement, la baie FA Diégo-Suarez subit les modifications es : les côtes sont rongées en nombre d’ endroits : la latérite provenant de la décomposition des basal- tes est désagrégée facilement et se résoud en vase ; les blocs qu'elle contient encore, tombant dans la mer, sont transformés peu à pan en galets qui, très fréquemment, sont aussitôt cuuentés par l’eau en un poudingue renfer. Dit des coquilles actuelles ; en outre les îlots’ et rochers de la baie sont rapideinont abtaqués par la vagus. M. Lemoine à si- _gnalé le recul du Cap Añdranomody ; le rocher du Cap Diégo, de nent, est destiné un jour à un écroulement total, Mais si la mer ronge ses côtes, et a, par suite, une tendance à Cure légèrement la baie, par suite, les rivières qui s’y jettent lui fumé des apports vaseux considérables. Le Cul de sie Galloisest en voie de comblement ; les emboûchures des rivières de la Main, des Maques et des Caïmans, sont encombrées de bancs de vase que recouvrent des palétuviers, et dont l'importance ne pourra aller qu'en augmentant ; pour le même wotif, la profondeur déjà faible de la baie des Françis diminuera peu à peu pir suite des apports e la Betaïtra(1) ; enfin, les formations coralliennes qui, en un certain nombre pue constituent en bordure du rivage une ceiature dont la largeur atteint parfois 50 ou 0 mètres, et est. découverte à marée basse, vont toujours en ro de l'ex É Le à k FE à e = ee LS no. 6 aide Diégo-Suarez : à dôuo até constituée en plusieurs temps(2) : Sa ne eut se résumer en “deax mouveinents positifs de la mer que sépare 4n mou-- vement négatif ayant amené l'émergence des calcaires coralliens formés au débat du … pléistocène. Tous s ‘Houvunents À furent probablement de longue durée. Le dernier Re positi ‘se continue-t-il cos de nos jours ?: C est ce qu'il est i: npossible de. ire, Un mouven _ positif” semble 8 produire à Majunga où la mer ronge nctte- ment la côte(1) ; le même mouvement a Re lieu Fe mais en Jton6 = AL est si tent qu'il échippe : Li l'observation ae ‘ etes Der nes de la RE sera extrè nement lent, cette les plaies, et ses afilients n'étant que des. ruisseaux peu ao ) Erndit les iodhediiones du sysène. hrdrographique + eur les be Re. a baie de ez, M. Lemoine résume manière suivante, pe ordre de sr ss Vies me relauif de des phénomènes qu'il a es rés: ir res ayant déterminé l'invasion des vallées Vases. ) s du massif d’Ambre et de Se Be. ss ire du régime de ln Prel sp at Fe l'Antson.. E re she à liens | nu à : x se D RRUrE ronologie que nous avons établie pour le baie “de Diégo seu interne de. phique des Dh oae 1 jrs se érne ner ‘aus she * CARTE | Bathymétrique de la BAIE de DIEGO - SUAREZ | d'après la carte du service hydrographique de la Marine _——È-— Echelle : {60.000 | D © 20 à 30 j. 30440 , 608000 Ne 20a60 , - 60à70 LA _—_ . ee. CPR Le ———* Lilhir dt 4 G.de Madao. | restes de dinosanrient: ; is Has siques et Le la presqu'i:e d’Ampasimena et du Cap St André — a Douvillé. QC vie vs is LES TERRAINS POSTÉRIEURS AU CRÉTACEÉ MOYEN DE LA RÉGION DE MAJUNGA CCEPPECEELES POLICE EPPET EEE M: H. PERRIER DE LA BATHIE La couvergence des fleuves actuels vers une ligne axiale qui est, en même temps, la zone où tous les terrains acquièrent leur plus grande épaisseur, et la. isposition en are de cercle de ces terrains eux-mêmes, établissent nettement que la région géologique du N. 0. (1) a eu, dès les temps secondaires, une histoire particulière, assez différente de celles des régions. À :N. où .—Ces différences sont sensibles jusque dans les terme les plus récents et c’est pour les mettre en évidence, pour permettre de comparer cette histoire du N. O. à celles des autres régions, que Je réunis iei les données suivantes sur les - terrains postérieurs au crétacé de la région de Majunga ; Au-dessus des grès du cénomanienlbien, dans + zone axide dont il est ques- — tion ci-dessus, c’est-à dire re les chutes de Zony, sur la sant Core ee at Majunga, on Sins nee : stone 1° — Des coulées de Jabradorite(2) et de basalte(2) intércalées dans le crétacé ; 2° __ Des argiles, des sables, et des grès SR nu “ss l'abondance | de ne Jes balètires aturiens ; / — Des calcaires de l’éocène iiférieut | Sears A = Des calenires à Magilus gran ndis 4 £ ne 5 S E% Des sables ét des allnvions à galets de quartz; : | D Enfin recouvrent presque tous ces termes, des traces d'une transgres- mr sion uiteroniré LE our étudier ces différenis niveaux, je procèderai du plus récent un plus ancien. RS . TRANSGRESSION QUATERNAIRE — Cette transgression a laissé des traces jusqu à + ne . faliude de 30 1m. et à la distance de 70 km. de la mer actuelle. Rues. “Les gisements de fossiles observés sont les uns situés aux environs {d'Ambotimoty, F (1): — Ce ei dire tons les teriins s post-linsiques quise trouvent entre tic rar + Frs 414. 1911 et Bul. Ec. de. Magie 21910 P 231 et suivantes. pee mination de M. Radio à | : 206 TERRAINS PO3TRRIEURS AU CuRÉIACÉ MOYEN D® LA RÉGION D MAJUNGX sur les bords Sud et S. E, de la plaine de Marovoay, les autres sur le Mihavavy, entre Le lc Kinkony et l'embouchure de ee fleuve. Dans les gisements des environs d’Ambo- limoty (Amboboka, Anjobajoba, Ambohimena) on ne trouve que des coquilies de deux espèces d’'Ostrea, dont l'une appartient au groupe d’O. cucullatu(1) et dont l’autre n’a pu encore être déterminée. À Aimboboka, à 4 km. à l'Est d’ Ambolimoty, à 25 m. d’altitu- de environ, ces huîtres sont entassées en petites éminences que j'ai pris tout d'abord pour des “ débris de cuisine,” mais qu'un exarnen plus approfondi m’à montré n'être que de simples restes de blocs de grès couverts d'huîtres et désagrégés en place. mbohimena et à Madirokely on ne voit ces coquilles qu’au aiveau dela plaine, c’est-à-dire à 10 m. environ au-dessus des basses mers. À Anjobajoba, on les observe à cs nouveau jusqu’à 22 m. d'altitude, et elles sont là fixées, les unes sur des galets de xt quartz d’alluvions plus anciennes, les autres sur les fossiles (bois et ossements) des ar- giles et grès à dinosauriens et même parfois sur des fragments de basalte, Ceux de la Mahavavy montrent une faune marine bien plus variée, bien plus riche pe ee Ë D È Lie et ce = ke 7 É Es dont les espèces, d'après M. Per:T(2), vivent encore presque toutes sur les récifs de la $ côte occidentale, au-dessous du niveau des plus basses mers. On tronve en abondance ces à coquilles dans tont le delta de la Mahavavy jusqu'à l'altitude de 10 m, mais le gise - Rs ment leplus remarquable, aussi bien par sa situation que par sa richess:, est situé à à : 500 m. environ en aval d’Antaboka (en amont d’Ambato) sur la rive droite du fleuve. =. Ou voit là, à environ 30 im. d'altitude à 25 km. des rivages actuels, un véritable amas , D» ; dence qne ces 3 baies, conne les estuires actnels du Mahajamba, de la Betsi- : boka et de la Mahavavy, sont des vallées pliocènes submergées, qui n’ont pu se creu— ser que lorsque le niveau de base état beançoup plus bas qu'il ne. Pest actuellement, c’est-à-dire au cours d’une reyression antérieure, SRE ALLUVIONS À GALETS DE UARTZ. — Sar tout le versant occidental de l'alti= É tude 800 à l'altitude 59 près de la mer, on observe des lambeaux plus ow moins étendus ; de sédiments alluvionnaires, généralement aurifères, à galets de quartz, accompa silicifié, reposant sur tous les au- quet Ÿ: veau de re Ê cu Le u SE PEn à : ; TEÉRRALNS POSTÉRISURS AU CRÉIACÉ MOTEX DE L\ RÉGION FE MAJOUNGA. 297 > probablement d'âge très divers. Ils sont souvent, surtout sur les grès grossiers du lias-trias, F qui contiennent aussi des galets tout semblables et des bois silicifiés, très difficilement dis- tinguables des alluvions ou éluvions provenant des terrains sous-jacents, Aussi, pour : rester sur un terrain plus sûr, ne m’occuperai-je ici que de ceux de ces sédiments situés à près de la mer, relativement bien datés e-ux-Rà, puisqu'ils reposent sur des terrains $ Au NS & n'e ‘ à nn d'origine nettement fluviatile. Les couches de galets. y sont fréquentes. Ces:gnlets,- d'une :. grosseur assez uniforme, approchant colle du poing, sont uniqueraeni constitués par : quartz, qui est très souvent du quartz de quutzite, purfois-même de quartzite à -. l'action, je crois, de la chaleur et du refroidissement nocturne. Les caleédoines (d'origine R icifié y, existent parfois, mais je crois qu'ils sont ici, an même titre que Îles galets, de: simple matériaux durs Bufin l'or, très plat, très léger,-très fin que Von y observe . toujours, est disséminé dans toute la mass” en quantité infime, ne épassant jamais, dans les endroits les plus enrichis par voie élüvionnaire, li teneur de 10 à 31 centigrammes à . à 4 ee CR Ya 208 TEKRAINS POSIÉRIEURS AU CRÉTACÉ MOYEN DE LA RÊGION DE MAJUNGA COUCHES À MAGILUS GRANDIS — Au-dessous des dépôts terrestres et fluvia- e. iles dont il vient d'être question, on observe, à Majunga, à l'ile Maimba et an ca : Tanjona (voir coupes de l’île Makamba et du eap Tanjona), des marnes où des calcaires plus on moins gréseux, épais d’une vingtaine de mètres (22 mètre : : Makamba, 20 : mètres au cap Fanjona), assez fossilifères, dont les fossiles(1) les plus fréqnents et les à plus caractéristiques pour la région sont Magilus grandis T ornq ©. _chizaster Hova Tornqg. Ces couches sont parfois assez riches en ossements {Ile Makamba, cap Tanjona} | et leur fouille méthodique permettra sans donte d’intéressantes découvertes. nes À base de ces couches à Magilus grandis est, À Tanjona, à l'altitude 35 mètres : à je: ; Makamba, à l’altitude 7 ; et, à Majunga, au niveau de la mer, Ces dépôts sont plus FES gréseux au Sud(Tanjona) qu'au nord (Majunga) où ils sont franchement calcaires, La | distribution géographique de leurs affleurements montre qu'ils sont strictement à _ localisés dans la partie axiale de a région. Enfin ils reposent en concordance parfaite LR _ sur des grès a ciment calcaire et à intercalations marneuses que l’on voit au cap Tan- 1 Jona sur 35 mètres de puissance. Quelle est l'épaisseur de ces grès inférieurs 2 Réposent-ils à leur tonr sur les câleaires que l’on voit affleurer à l'Est de Majunga, à Amparangidro, entre les couches à nnmmulites et celles à Magilus ? L'absence de relief topographique et de eoupes natu- Res relles, et surtout les lambeaux alluvionnaires latéritisés qui recouvrent partout le sol, Er, ne ont pas permis de voir avec certitude les relations de ces divers niveaux, mais je “Te crois néamoins que ces grés du Tanjona et ces calcaires d’Amparangidre sont bien He intercalés entre les couches à Magilus et celles dont il va être question. k on à Le - 4 à EU SL» LITIQUE.— Les calcaires d'Amparangidro — dans lesquels on ne voit que “| des débris de coquilles indéterminables ont une épaisseur minimum de 20 mètres, autant F = que permet d’en juger l'état de ruine de leurs affleurements. [ls re posent à Belobaka DE . et à Mangatsoa sur des roches siliceuses très compactes, véritables meulières qui contien- Lee _ \ nent des restes de nombreuses nummulites(1) et constituent nn niveau très distinct : _ que j'ai observé seulement à Belobaka, mais aussi beaucoup plus au nord, sur l’Antsha- SSSR lava et la Mariarano, ou au sud, à Ambato, sur In Mahavavy et à Bedango, à l'Est de Soalala. Ces meulières, qui constituent des blocs épars au milieu d'argile de décalcifica- tion, grises, très stériles, ont sans doute pour origine des calcaires décalcifiés, où la silice dissoute dans les couches supérieures, pendant leur transformation en argile Jatéritique, . s’est concentrée. A Ambato, sur la Mahavavy meulières et argile reposent sur des cal- aires crayeux, qui apparaissent à peine au-dessus du niveau hydrostatique, et qui sont = probablement un témoin de ce qu'étaient les couches de ce niveau, avant leur transfor- Re ae (2) que l’on trouve immédiat d : à JE AAC | -dessous des meu- lières, forent une bande assez continue que lon peut suivre assez facilement (bien qu'elle soit souvent cachée sous les alluvions pliocènes} de Ia baie de Mahajamba à la baie de Buly. J'ignore leur épaisseur exacte, Gas ils n'apparaissent le. plus souvent qu'à l’état de blocs épars au milieu d' argiles de décaleification, qui provien- rent sans doute de leur attaque par les eaux pluviales, D’après la largeur des afflenre- ments de ces calcaires, qni comme tous les autres sédiments de la région, plongent très légèrement vers la mer où plns exactement vers le N.0, j'estime leur puissance minimum à une cinquantaine de mètres. : PR ee Ce PRE 20 ai cru longtemps à l'existence d’une faille, comme dans la région sud, entre les. aturiens et éocènes. J'en ai cherché vainement la preuve évidente et je Cros ec intenant à la superposition normale des deux terrains. La dépression + ++ H | | Tonvqursr. V. Pace Lemoine. Géole gie du N. de Madn asc VILLE Ga itt) qui a eu l'obligeance d'examiner ces fossiles, es , avec espèces ayant des affinités avec celles d'Egypte. LFS TERRAINS TO-TÉRIEURS AU CKÉTACÉ MOYEN DE LA RÉGION DE MAJUNGA 209 topographique que l'on voit presque toujours sur leur ligne de contact n'est, en effet, : qu’une conséquence très probable de la solubilité plus grande des calcaires nummu- liriques, moins argileux que ceux de l’Aturien. CALCAIRES ATURJENS. — Ces calcaires constituent de grands plateaux assez plats, avec quelques petites cuvettes d’absorption, analogues aux causses jurassiques, assez stériles, et manquent d'eau. Leurs couches les plus supérieures (celles sur lesquelles re- pose le nummulitique si les deux terrains ne sont pas séparés par des failles) sont des calcaires argileux ne contenant qu’un seul fossile, un petit oursin du genre Wicraster, très abondant et qui caractérise nettement ce niveau, dans la région tout au moins. Au- dessous de ces couches à oursins, épaisses peut-être d'une aizaine de mètres, on voit. 35 ‘ à 45 m. de calcaires, à fossiles rares où manquant même tout-à-fait, reposant sur 3 à 4 : ? été rongée par le Betsiboka et dont le chapeau calcaire avait glissé jusque sur les bords d du fleuve, à 150 m., environ plus bas que sa position normale. +. A sa limite S. E. le plateau aturien, comme tous les plateaux sédimentaires(2) de SU L la région, constitue en effet une longue “côte”, très découpée par érosion, haute de > conglomérat de base et la transgression s’est faite coup plus puissanto que les précèdentes en trois sous étages : HT Mevarano ; 2° Grès grossiers de Marovoay ; 3° An ee mrnremesen serons mmpaneni LE ewion rappo 4 le à An ÉRR Ambohi tr (E i : es: 210 LES TERRAINS PO-TÉRIEURS AU € ÉTACÉ MOYEN DE LA KÉGEIN DE MAJUNGA TN RO, Les sables ct grès fins de Mevarano ont environ 130 m. de puissance et sont très. bien représentés tout le long de la “côte” formée par les limites S. E. de l'aturien. Tout au Sommet, ce sont d’abord des sables ou des grès tendres, fins, blancs, bien lités, puis ensuite des grés en lits bien plus épais, parfois même plus où moins grossiers, contenant Souvent de petites c1lcédoines roulées avee de nombreuses intercalitions d’argiles. Ces argiles sont généralement brunâtres et les grés et sables de couleur claire, souvent même d'un blane éelatant dans les parties nouvellement érosées. Dans les lieux, où l'érosion moins active a laissé à ces sédiments le temps de se latéritiser, ils sont au contraire plus ou moins colorés et d'autant plus rouges que plus voisins de la surface, EURE Les ossements de Dinosiuriens (1) recusillis aux environs de Miadaino et de Meva- LA a FAR par Basrarp et Dicorse et étudiés par DePerer(2) et THEVENIN(3), ont été re- 0 eueïllis dans les couches de base de ©: sous-étrge, is de tout le ressaut de Mahazamba à la Mhavavy, mais ils sont mal conservés. Le niveau le plus supérieur où j'ai observé ces os . 40 m. au-dessous des marnes atufennes. Dans toute l'éy Megalosaurus., Une série de collines: Ant indiquent les limites S. E des grès de cette série, Dans les grès et argiles d’Ankazomihal oka et d’ Andranomena pus. Dans une nême couche, es grès sont fins, bien lités et. tlcaires), quelques coquilles mal conservées appartenant aux genres Panopaea et Gonomya, et des dents de Ceratodus (1 ). En somme, les fossi les, ciment Une origine lacustre ou lagunaire, ; its de Dinosa ni surtout fréquents, dans cette série, sur les bords S. E. de la plaine de Marovoay (Anjobajoba, Ankazomiaboka) et au sud de Mahabo.L'épais- __ seur de ces couches est diffigile à évaluer. D'après le plongement général des couches. DRE largeur des affleurements, je l'évalne à 40 M. AU minimur Re à | 35%. Dans l'ensemble ces couches ÉD 2 m de 240 m. au. et vi s-0: b e, sur des basaltes et d graphique, ces couches S Où turonienne: tvVantioe 7" -— Îl n’est pas facile d'observer égion du N.W. la superposition directe de ces coulées et des sédiments nn sn nnrs SR Te nn nn srn es ere rs ess ve dosne. irus Maldagascariensis Dererer. Megalosaurus crenatissimus Des RET. XIV: P. 175 (1896) et C. R. EX XII. p. 483 (1806: He e Paléontologie, t. LE. (1907). LES TERRAINS POSTÉRIEURS AU CRÉTACÉ MOYEN DE LA RÉGION DE MAJUKGA 211 . qui les surmontent pourtant manifestement. Le contact de roches dures et de sédi- Dr ments très meubles a, en cffet, pour conséquence de créer, sur cette zône, une sorte de ie dépression périphérique encombrée d’alluvions et de sables, les coupes naturelles FM re manquent. Néanmoins la position stratigraphique de ces coulées me semble bien établie PCENSS pour les raisons suivantes : 1°-les affleurements de basalte et de labradorite sont toujours < situés à l'Est ou au $. E. des affleurements des couches à Dinosauriens et toujours pla- ne cés entre ces derniers et les gisements de Cézomanien — Albien, dont la position au- dessous des coulées est d’ailleurs manifeste sur la rive droite (1) de la Mahavavy à ty STE Zony ; 2°-les lits à éléments grossiers, de Mevarano et de Marovoay, contiennent en LLC quantité de petites caleédoines roulées, qui ne peuvent provenir que des labradorites et > des basaltes situés en amont, et des petits galets de labradorite même; 3°-ces coulées Fire sont tout à fait analogues, au point de vue pétrographique comme au point de vue de Rite la position au milieu de la série séd'mentaire, à celles du Menabe et du Sakondry-Oni- gps lihy, qui sont, elles, bien manifestement recouvertes par du crétacé supérieur (2). « Certaines irrégularités de la ligne de cmtiet me font d'ailleurs groire que la surface de ces basaltes était fortement érosée au moment où se sont déposées les couches à Dino- hs — ’ pire ntenant parfois da cuivre natif, localisé au contact de 2 coulées superposées. éruptions fissurales, contemporaines d’une regression, comime cette } ; P “ss D e] ; ‘ogénique, Ni, suite, être _ . ut de eette — M. Grraup, prof de mission p. 60, in Rd MR TENUE CN 0e ien débute pa villensis) et au “i se é bh SE ts se RE pot ti s es s visible Sur essous iles LES TEBRAINS POSTÉRIEURS AU CRÉIACËÉ MUYEN DE L\ RÉGION D MAJUNGA de labradorite ob de basalte. Plus tard, pendant le Turohien: el VPEmschérien, s’ s'accumu- lent lentement une masse énorme de sédiments fluviatiles ou lagunaires, où abondent cles restes de Dinosnrins gigantesques. : ae x 2 MAISSFOINR aturienne (campanienne ?) nettement transgressive sur “les sables à Dinosanriens y, qui ra mène La mer à 100 kilomètres environ à l'Est de son li: act ctuel. ” es : ; 3° | rie regressive qui reporte successivement le littoral, d’abord, Re a. randis, presque sur l’emplacement du rivage ériodes suivantes, au cours avoir été très reduit, sinon supprimé. e, Quaternaire, une transgression qui atteint lalti- he ion antérieure. ne lente ge qui se continue Frs nos jours. . ; 4 c ! » EE ee 5 vs ne vin Abe e de kilomètres à l'Est de la côte atuelle, ms bee see l'intérieur des terres, grâce aux vallées crensées W.. a TT. S << ee SKK Ses KR | _Nwcau. des busses_ mere /_ TASSE Mist À ” sr. © veus d. Pense mens CRC: \3asses rue Coupe sur les limites ©.E. du pla l' 174 1_ Limon de > plus en plus rouge ei 4) prochant de la sur face Jo 1. Sables de plus en plus rouges en apprechané du JrosSiu"s avec Galets de quart et calcédoines . 1. | 2. int latéritiques (yrès ferrugineuæ en conc Jet8"_ Subles fins blanes ou roses, sans Jossiles _ 82 4_ Couche argile-caloaire à Ostrea 2%. 5-Marnes bonches sans fésoiles 10% 2. Subles maculés de rouge , avec quelques concrétions 4e Hauteur : , auteur : / grès férrugiieux au sorrunet 15%, 3_ Calcaires gréseux durs avec intercalutions de calcaire cragoux Ê ‘ ‘ 27 r +1 avec Magibss g''andis, Setixaster Aota, osserrerts CL Êch.1 fanjona N°3) . Calcaire aturier - Marnes à Ostrea A 4- Cucatres gréseux tendres à Magilus grandis et Ostreaféch TanjoraiV®2)*1 B C_ Marnes sans fossiles D E Ÿ- Gres Lendres avec intercalations marneuées et rodules calcaires » # Tr . ra + p _ À 7 Chess ” agilus ardis s ; Li avec moules de bivalies cé de gastérepoues [ech. Tançon NL 1) sd 6.-Marnes lan & Me 4" 068 _ Grès fr ; en X premier 7 Fbite couche de calcaire tendre riche en 0ss Grès et sables avec inter L Ë- Calcaires gréseux à Magilus grandis et SchitasterÆle, Le Zmny 87 | ! +1 envoyés au Museurn de Paris en 194 * ; TN né hot - doya Jo 9_ Grès à ciment calcaire sans fossiles . Légende __ ESQUISSE GÉOLOGIQUE Fret | | de la | nee | RÉGION de MAJUNGA Limite de la transgression qual#naire Abe A bite Echelle : //500.000 Couches à Magiluws grandis Locènre ps Eu Alurier CH Grès et argiles à Dinosauriens k | "A Pusaltes et labradorites Cretace inférieur lurassique superieur VA “he RS æ Mg étés ; ? 7) fe e/epy A Beneky eee Liho. du SG. de Maca She da sh che da she of cfate de de Se TE SE SE List r restes Va Se Na Ne che che Se de che Sa de AU SUJET DES COUCHES LES PLUS ANCIEN. NES DE LA SÉRIE SEDIMENTAIRE DU VERSANT OCCIDENTAI; PAR We H. PERRIER DE LA BATHIE | ps sédiments les plus inférieurs de la série sédimentaire de l'Ouest, au Nord de Ranohira, ont été attribués au Trias par Zeiller(1) et Douvillé(2) et, au Sud de Rano- hira, au Permien par Boul e(3) et même à POuralien (houiller supérieur) par M. Giraud(4), qui assimile le conglomérat à blocs anguleux de la base de ces terrains aux “ tillites”? des formations glaciaires d'âge primaire de ” Afrique du Sud, de l'Australie et de l’Inde. Au nord de Ranohira, il y a bien certitude que les empreintes végétales trouvées par moi sur la limite orientale des terrains sédimentaires sont d'âge triasique, mais Giraud, dans son rapport de mission 1912-1913, conteste que ces fossiles aient été réellement récoltés À la base des terrains sédientaires.* Il dit, en effet, dans ce rapport page 104 : Je dois signaler une erreur assez grave commise par "M. RE de la . Bathie qu: dans les fossilles communiqués à Zeiller, indique notamment q Le s schistes gris foncés compacts, couches à cp au. S. E. de Bano- hira, Res 5 m. seulement de la base de la série sédimentai ni “28 — Les schistes argileux des bords de la Mona près de l'embouchare de EE la Sakave sont à 60 m. au-dessus de la base. sont des grès et schistes gris qui, à mon estimation, sont à 500. m.au moins au- -dessus de a base, “e | qui butent contre la faille”. es gisements dont arle M. Gisel sont. les bus à ue la rivière Saka- maninga) et B (embouchure de la Sakave, sur le Menamat y) de la note de Zeiller : (C. RL 158. P, 230). — Je ne puis ici qu'affirmer Se “BP RE à nouveau que ces fossiles proviennent bien de couches situées, en superposition sar Le métamorphique, Ja ne _ unes à à m., les autres à 60 m. au-dessus de la base, de pour expliquer nos divergence Es o ce sujet, j je me bornerai à indiquer : 19 — que les schistes Le du gisement x. m'ont Ltd Fier 2-50 on (m=c. R. 153 p. 230 (1911 s dif) — — B. 8. G. Fr. ae (910) a C1 R: 158. p (8) —C.R. 16. p. 50 502 — 504 (1908). (4) ee de mission 1ous- 1 44 ann. ie | 214 LES COUCHES PLUS ANCIENNES DE LA SERIE SEDIMENTAIRE DU VERSANAT OCCIDENTAL. ee $ 7 aucun rapport avec les grès à reptiles(1) de Ranoh ira cave constituent deux niveaux 7 très différents que M. Giraud semble confondre 2 e M. Giraud n'a certainement - pas pu descendre dans les superbes gorges sn a creusées la Menamaty, au-dessous du e | gisement B près de l’embouchure de la Sakave, car il aurait pu voir à cet endroit - situé à plus de S km. de la limite orientale des bruns sédimentaires, Kx rivière couler sur un bed-rock de gneiss et d’antres roches métamorphiques et nontrant sur le pr des gorges, en superposition verticale, avec une netteté parfaite, plus de 65 m. des: 7 couches les plus inférieures, Ce fait, facilement vérifiable(2), prouve nettement que es les failles dont parle M. Giraud n'ont pas Pampleur qu'il leur assigne et n’empêchent _pas l'observation des couches de base, dans cette localité tout aa moins, ene songe d’aill urs nullement à contester l'existence. de failles sur la bordure des terrains métamorphiques, mais ces failles constituent plutôt, ainsi que je Pai dit. en 1910(3) : “ une zône de fracture qni m'est plus ane faille unique, mais un faisceau de : bar failles plus ow moins parallèles, interroi mpix es quelquefois, reliées entre elles par de _ petites fentes, et ayant parfois des directions très diverses, l’ensemble seul ayant une direction générale” et elles n'empêchent nullement de voir, soit sur leurs lèvres - orientales, soit sur des compartiments surélevés par ra pport aux compartiments voisins, Les cou uches -de-base avec toute la netteté désirable. Cette zônie de fracture n'est rectiligne ee et continue — et ne fait disparaitre les couel es de base—-qu'entre Mandronarivo et kavandra, à la base du Bongolava, mais, même dans e tte région, de nombreux lambeaux È sont restés in situ sur Ja lèvre Est de la Hülle, En fait, la ligne de contzet des terrains Se sédimentaires et métamorphiques, d'accès assez d fcile et que M. Giraud n'a sans doute- ne pas pu suivre pas à pas comme jel: i frit, montre très souvent les couches de base en superposi ition directe, sans faille, sur le métamorphique. Aussi, comme M. Giraud déclare “a ao apercex oir cette bise qu'en trois endroit: seulement({4), donnerui je, À tout d’abo rd en guise de référence, l’énu aération des lieux où J'ai pa Pobserver _ nettement. Ces points, disséininés tout le long de la limite des terrains sédimentaires, ET seront énumérés du _… au Sud, : avec indication, de me en haut, des couches observées positior +, œuE ". Entre l'extrême Nord et ne re simena To Entre Ambodimanga et Andon nguza, bassin de d Nes da Nord ee 5 2—3 mm. conglomérat à gros al ets et blocs anguleux ; 6 Im. Es 4—5 m. schistes à poissons ; 3L in. grès ; schistes à à Aonites et à RP (rinsh. cs ue 2 B. — Entre la presqu'île d Ampasimena et Ankavandra : ne Re Cu EU . 11.20 — Maevatauana, flancs W. de la butte de Pancien Maevatamana : nero e;lm. gros galets de quartz et blocs anguleux ; silex en masses irén m. | fes ben: gross siers ; 4 ms argiles violacées ; 20— 30: 1 in. grès grossiers | avec intercniations schistes à à non , 3° — Au Nor nk ira, en e Ambatovato | et Marotseve d à Mroteète: : LE Re ne ue aux couches à empéeintes végé- F- “par Zalle. ie les lentilles caleaires que contiennent aussi les grès psam- ne Énhase pas d’ailleurs un niveau met. x effet, on trouve des restes de repti- l'épaisseur des grès psammites ch: Év fois que les grès deviennent localement es grès à reptiles ne sont en somme qu'un des multiples faciès qu aff ctenttrès its tour à tour torrentiels, fhnatils et littoraux. en Cu ja est pas difficile, muis etre excursion doit être faite à | pied. LS ; s résultats pue lorsqu'il s'agit de recherches en ter- à la somnolence ...... Les porteurs arrivent presque toujours à n Le ainsi, sans. les. voir, à à coté. de ch oses- eo EP PE avec ossemen 14° blues, remplissant les cavités du mét umorphique ; grès rerdâtres gages schistes avec re (gisemerts B de Lriller, le, soi) frisiques. ë morphique entre parois verticales montrent au-de n | gréseux, sans blocs, des on du esp pe ne ne presque en “place des roches sir ee et, vers #e sommet, +. a se d’autres roches ; ; grès. à 7°—Même me rivière, 1.500 LES COUCHES PLCS ANCIENNES DE LA SERIE SEDIMENT:IRE DU VERSANT OCCIDENTAL 215 ra D ; conglomérat très irrégulier, manquent souvent ; grès violacés; grès gross SA Entre Ankavandra et Miandriva —AÀ Amboriky, E. d’ Emme elite lambeaux minces et isolés sur métamor- da : 197 Jambear : granite, arkose, grès ; 2e lambeau : achistes eristallophyiliens, schis- tes argileux (2 m. à peine) avec empreintes triasiques (Grisement E, de Zeiller, loc. cit.) 59—Entre Befotaka et l Itondy, Lambeau sur la métamorphique : Métamerphique ; schistes argileux ; grès blancs ou violacés. 6®—$Sur le torrent d’Amboloandro, au N. de Miandrivazo : De ri congiomérat à blocs aiguleux ; grès grossiers avec plongement r, de 25 : Entre Miandrivazo et le Man LA 8° oky : pes nord de Tsikida, Sud de Miandrivazo : A tt tamorphique ; conglomérat à blocs anguieux ; grès verdât ue — Près du Km. 14 etau Km. 18 de la route de Minxadétvaso à à A nait ; conglomérat à blocs anguleux de la roche sous-jacente ; grès. Er 9°—Sur la colline Ankararaka au N. d'Ainbo limanga : Ni RO re Granite ; arkose, calcaires avec empreintes et fragments de Branites inléMeurs : ES grès ; schistes. 10°— Entre Ækipusa et En lèvre Est de la faille du Bongolava : Métamorphique ; grès gros 11°—Est du Mont Ambohible. petit lambeau pincé par failles : Métamorphique : grès stratifiés de la base ; schistes argileux. 12°— Entre la rivière Mahasoa et la FY SRE: : Métamorphique ; grès stratifiés dès la Lase. E.—Entre le Mangoky et l'Onilahy: Se 13°— A 2 km. Est d Ifiolea et du conflueut du Zomandao et du Mangoky, sur a ne rive droite du Zomandao Fe Métamorphique Clptyaite) lit de ga lets de 0,80 cm grès psammites: Fe grossiers en dalles : rès psam rites. ; Etàalkmar Pat du point précé: Rank, Tambeau FR sur le métamorph 1e FE Le je Lepiynite ; lit mince de galets ; grès ; schistes Ligues Ses puisses" en dalles Raboueturé de la Sukave sur le Mébamits à | ne Métamorphique ; sédiments informes de base, argile et + Penfites > pr ‘sans siers, grès fissiles avee deux lits de galets, en sosbte 30 à r un petit afuent de droite de la Saka ARS 3 La ses sources, ce petit torrent coule pendant 2 k.s en an bed- ock de n fit rss 70 m. grès grossiers, a rs le sominet, quelques inter 16 16°- —Sur In Vatanibe, afluent de droite da Menamnaty à à Er 216 LES COUCILES PLUS ANCIENNES DE LA SERIE SEDIMENTAIRE DU VERSAN!T OCCIDENTAL 182-—$Sur la Sakamaninga, à l'Est légèrement Sud de Ranobira : _ Métamornhique : conglomérat de base, mince où manquant souvent ; schiste, grès. se 19°--Sur la Sakamalo, non loin de l'embouchure de la Sakamal’o : Métamorphique ; cong'omérat de‘base dans ses anfr ne à ciment beaucoup plus gréseux que d ‘ordinaire ; ; 10m grès parfois fissiles ; 5 m. schistes argileux ; 15 m. grès ; 45 m. schistes et grès fissiles. 200 — Sur ka Rent, versant droit de l'Imaloto : Gneiss (décomposé sur 20 _em.) ; ; conglomérat de base ; schistes argileux ; grès verdâtres ; argiles bleuâtres ; grès grossiers avec lits de g: nets. 22° —Entre Bena et l Andemby , versant droit del Jimaloto, en trois points diffé- rents UE ee ir Mbnnorni due : grès grossiers avee interealations schisteuses, sans songlomérat es é + —$ur le Behera, petit affluent de PAndemby : RUE M que SHEren très irrégulier; grès grossiers avee quelques lits à Her fragments anguleux de gneiss. ee 232 Sur l’ Imaloto, à l’embouchure de lAnkitoboka : Métainorphique ; eonglomérat de base, plus on moins épais, re mplissant les anfractuosités du métamorphique : ; argiles bleuâtres ; ; schistes argileux sg" ès grossiers, 24° ?Imaloto, en aval d’ Ampasindrason : ; Métamorphique ; CANRIAmÉEAS à à gros blocs ee ou anguleux ; grès grossiers. ® —Confluent de l’Imaloto et de FOnila . Métamorphique 3 Na ee à gros Des pl lus épais dans les anfractuosités des grossiers. 260 -Sur VOnilahy ; ex amont du confluent a avec l'Imaloto : Comme précédemment. | “ amont du village d’Ibeandry Ambany : Métamorphique ; :conglomérat de bad très irrégulier parfois réduit ? x rien, comblent les eavités du métamorphique: schistes argileux on charbonnent à Hope ; grès grossiers. ï | 28°—Sur la riv. Andranokira, an N.de Bevary, dite Benenitra et Ces: RP ARR Métamorphique, 0 0.50 cm. conglor rat de buse ; ; argiles rouges : grès. HN, 29, SR la riv. re ant Sad de Bevary : Mét ; le 0,50 em, à Lim. ; schistes charbonneux 0.20 cm. ; ar- ‘ae rouge . Hinapera, à l'embouchure d’un petit rarin : Se : Métænorphique ; lit de galets de 0.60 : 7 m. grès grossiers ; 6m. charbon et schis- tes charbonneux ; ;7 m.grès à stratification entrecroisée, 7-10 m. schistes argilenx ; 40 m. ees lits grès fissiles à Gamgamopteris 2} ; S0 m. grès et argiles rongeâtres. — Sur l ndrohiboalava a, rive droite de l’Amborompotsy : ne (x me) ; 120 m. grès avec interealations probables. ë ) de e charbo ct de a te OAFA NO : # ” avec fi ragments presque. en les ébonlis) ; 2m _ F—Del'Onilahy à la Sakame ni | | 279 Kur l'Ibemdry et sur AR à afHuent de droite . lbeandry, enr 30°--Sur Ï en avaleié L embonchare de la riv. . Betioky( 1),rive gauche dæ stratifieation entrecroisée ; mince couche grès Verdâtres ; argiles bran rougeñtre Ris N “ rs m eux à . 3 im. La à pre F.. an H. PERRIER DE LA BATHIE Au sujet des couches les plus anciennes de la série sedimentaire du versant occidental s en ET — Le] x Ÿ sr au ES : nn —— Grès bien shatifies Sert A = 7 F == Schistes argileux |/11// 9 a , f 2 o Cnglomerat de b 214 Métamorphique à s : , » Désposition des sediments de base sur la surface melamorphique f Schema ) Coupe schemalique des couches de base (supposée sans faille) 24 nord du Mangoky 1 Lias superieur 2 Gres grossiers ow bigarres 3 Gres psamnutes » Metamorphique CP. TS LU HAL: É ri È EE ‘7 à ff a! $ SL RS . H 7 #7 Te GA BCE, LEA TU! ES D £Ss quiss e geolo gique de /2 region de Penenitra % per 1. Perrier de /2 Bathie Zerrair mélainorphique Couches à Olossopteris ès Psammites ( keaper 1?) l'aile, Crés grossiers (Grès bégarres(et lias(?)) | \ “ \ \ ww; 14 . 100 | » »“ + sk \ NLEN \ - \ \ Da Eh \ -à s \ "a s s CN L sÉ STouvambana s & e. . & < pra LT “ \ s“ \ PE en a ns Le dé dr ES “ Ancbiurar à “ 2Malsndy a Ambaekake ! ! Ko \ ? \ di \ \ \ MS | < alohiposa } 7 (l ï ! ! _ aBemalimaÿra Le \ ae \ ! FoY 1 ms PT | !, Abokibavy \ \ en _ À _ LES COUCHES PLUS ANCIENNES DE LA SERIE SÉEDIMENIAIRE DU VERSANT OCCIDENTAT, 217 33° Sur l’Ankazondringa, rive gauche, affluent de gauche du Janapera : Métamorphique ; lit de petits galets ; grès avec intercalations probables de schistes et de charbon (cachées par les éboulis). 349—Sur l’Andranomena, W. Mt du Vohibory : Métamorphique (schistes amphiboliques et cipolins) ; conglomérat de base 1 m.: schistes argileux 2 m.; 7 m. grès fins bleuâtres ; 45 m. intercalations grès et schistes’; 70 m. grès grossiers ; plus de 100 m. grès d’argiles rougeñtres. L'observation des couches de base est done possible en de nombreux points de la bordure du massif métamorphique et permet de se faire nne idée assez nette de la succession - des couches entre le métamorphique et les sédiments liasiques. L'énorme épaisseur de sédiments que l'on observe entre ces deux niveaux, dont la sédimentation m'a paru continue(1) est néanmoins susceptible d’être divisée en trois séries, soit de haut en bas : 1°——les grès grossiers ou bigarrés supérieurs ; 29e grès psammites à inter- calations schisteuses : 3°—les couches à Gangamopteris(2) . Je vais résumer ici rapide- ment les données que je possède sur ces trois séries et sur Île conglomérat de base que l'on voit souvent entre le métamorphique et les couches les plus inférieures. Grès grossiers ou bigarrés supérieurs. — Cette série d'épaisseur variable, maïs tou- jours grande, 400 à 800m., est surtout caractérisée par des grès grossiers,en bancs très épais, mulhcolores entre la presqu’ile d’Ampasimena et le Mangoky blancs au contraire à l’ex- trême Nord et à l'extrême Sud. Ils constituent généralement un ressant très accusé à l'Ouest de la dépression triasique. Les localités où ces grès se présentent le plns nette- ment sont : dens la région Nord, la chaîne d’Andavakoera-Kalabenono ; dans la région N La . . . “ RE Br eù °1L . W. les ressauts qui limitent à l'Est et au Sud les causses Jurassiques de l'Ikavo et de - . “ à : Ai ds: ; rieures, recouvertes par des schistes argileux et des calcaires du lias supérieur, sont d’âge liasique, Cette série repose sur la suivante dont l'âge triasique ne peut faire aueua doute. . — Dans la région Nord, c’est- Grès ps schisteu: ) . à dire entre l'embouchure de la Loky et la. presqu'île d’Ampasimena, les couches L de base n’apparaissent que très rarement et je ne les ai observées qu une fois, entre. mêmes caractères que plus au sud, reposent des grès grossiers, MICACes et des schistes argileux à septarin, avec ammonites et poissons du Trias marin, sarmontés eux-mêmes « L Dans la région N. W. c'es -à-dire entre la presqu'île d'Ampasimena et le cap St . al . É Es PE Le , RS Pr PT ss Shoe San à André, les sédiments les plus inférieurs sont constitués par. des grès psammites rares, avec empreintes végétales non caractéristiques, intercalés entre de puissantes couches surmontés eu snnnn sé em ent > 1913) : term nation erm nation de M. Fritel. *) Demillé C. R. 153 p. 414 (19) : } 218 LES COUCHES PLUS ANCIENNES DE LA SERIE SEDLIMENTAIRE DU VERSANT OCCIDENTAL psammites à intercalations de schistes argileux, avec parfois quelques amas de calcaire lenticulaire et quelques bancs de grès grossiers vers la base — niveau très net, à em- preintes triasiques, que l'on peut suivre facilement du Nord au Sud de la région, bien que parfois il disparaîsse en partie pur faille à la b£se du Bongolava. usqu’à l'embouchure de l’Andemba, sur l'Imaloto, au Nord de Benenitra, ce ni- veau des grès psammites repose manifestement sar les terrains métamorphiques, et cons- titae nettement, au Nord de ce point, la base de la série sédimentaire—[l débute parfois _ par un eonglomérat à blocs anguleux ou arrondis (Tillites de M. cr parfois simple- inent par des argiles bleuâtres, sans blocs, sédiments informes de base qui remplissent les creux du métamo:phique sous Jacent et qui manquent souvent, au contraire, sur les aspérités de ce même terrain. Au-dessus, dans les 20 ou 30 premiers mètres, ce sont d’abord des sédiments très variables — schistes argileux, grès plus ou moins hssiles, ! grès, plus ou moins grossiers, suivant es lieux — puis ë; “plus aniformément, quelques mètres de : grès à structure entrecroiséé, et enfin les grès psammites à intercalations schistetises, qui constituent le reste de la série(l ; Fr Au Sud, ce niveau continue trés net jusqu'à la Sakamera; mais à partir de l’éembou- + + + .thure dé l'Andemba, il ne repose plus sur le métaraorphique, mais sur les couches x = Glossopteris, qui, dans le Sud de la région viennent HuNOrpAres entre les grès psammi-. tes et le métamorphique. Couches à Gangamopteris — A partir de P umihouéhure. de F A debii, en se dirigeant vers le Sud, on voit pe: entre les Arte psammites et le métamor phique, des. grès grossiers à int 1 es avec reintes de Gangamopteris. Les cou “3 hes à opens qui sont, au Nord de oiehirs très réduites; «allures lenticulaires, 2 isé du métamorphique sous. jacent, et toujours de très. 2 faible | Épisoaur à épaississent beaucoup au Sud de l’ Onilahy et sont surtout bien repré- APE sentées dans le bassin du Fanapera, affluent de la rive gauche de POnilahy. — Dans ce bassin, où ces couches sont multifaillées, ce qui permet souvent d'en voir réapparaître la base, ces couches ont de 159m. (minimum) à 275 m. (maximum) d’épais- seur, On y peut distiguer deux étages, l'un inférieur plus gréseux, où le charbon observé jusqu à ce jour est localisé, l'autre supérieur. intercalé entre le niveau précédent et les. grès psanmitss, constitué ent.èrament par des grès rougeâtres et des ne bien rouge. ’aspect très particulier, niveau que, pour ce motif, ] ’appellerai la série rouge, Voici, de- has en haut, la succession approximative de ces coaches. Je dis approximative parce que, surtout dans les couches inférieures, les seules intéressantes au point de vue charbon, _ les sédiments sont lenticulaires, très ‘irréguliers, le même horizon pouvant être, suivant “ lieu, constitué par des grès, des schistes argileux, des schistes charbonueux ou dæ arbon : tr _Conglométat de base, manquant’ très souvent, toujours raince, br ex ste, _ dans le bassin du Fanapera, parfois remplacé par An lit de galets, où même par des schis- tes argileux on des grès stratifiés dès Ja base. ; ‘*; 2-Schistes argileux. ou Spmees le à | Ganga a dé ler niveuu à charbon Te : bee eme Épe SES a des. dar vus 2 à 4 m- — Grès grossiers à st siielure Sato gingamopteris RL l PR Lie ristes charbonneux ou charbon, 2e niveau à cbarbon ui ISERE CO ME . entrecroisée “street des me as ON 10 M. Schistes argileux, parfois RARES Eesti: …, “,. 1 à 10m in. S Structure CHHPRGRDISEO de . 40 à 85 m. ntercalation le schistes pee ai Par à éi conge-hran Smet la base et au sommet. + 80 à 150 m. E x 5 125 m. de puissance, représentent Pétcs inferieur à très homogènes, de 80 à 150 m. de puissance, la sé- Île constitue an niveau de. De ne me très e - les a recouverts, ct tout à Fait “m à ceux qu que Sos voit ou lestorrent: : de hr phiq enlatérite. re AN cvs; EDaissant au ee le soin de c conciure, Je vais. “Gaplehant énamérer + qui 7 -confirment ou iufirment l’une ou l° s deux thèses | me de blocs anguleux, ou plus ou COUCHES LES PLiS8 ANCIENNES DK LA SkRIE SEDIMENTAIRE DU 219 VERSANT OCCIDENTAL Ces couches à Gangamopteris n'afflsurent donc que dans le Sal de la bordure du massif mé tamorphique. Jamais, en efftt, il n'a été encore trouvé de Gangamopteris ct de Glossopteris(1) au Nord de T Onilahy $ et les charbons de B: ne nitra, si particulters, n’ont us été signt alés au Nord de l embouchure de l’Andemba, sauf dans la région du cap . André, à Ampoza, où des failles font sans doute affleurer ce même niveau. Il est d'ailleurs fort probable que ces ri os à Gangamopteris sons représentés dans tout l'Ouest de Madagaseur, à une certaine distance de la bordure, sous les sédiments secondai- res. Siellesn ’affleurent qu'au Sud, c’est sans doute simplement par suite de la basse alti- tude, dans cette région, des terrains métamorphiques, déjà abrasés en pénéplaine au mo- ment du dépôt de ces sédimen L'étude des empreintes que J'ai envoyées au Muséum a permis à M. PH. Fritel(2) d'attribuer ces couches à à Gangamopteris au permien inférieur. 11 y a reconnu (rangamopteris mojor, Ron Re + ‘ yclopteroides et Schizoneura. M, Giraud a bien attribué aie de mission 1912 113, p. 106) l'étage inférieur à lits charbonneux à lOuralien (carbonifère supérieur) ee a série rouge au Permien, mais sang en donner dé preuve autre que l’analogie, peut-être discutable qui existerait entre les terrains de Madagascar et ceux du Sud-Afrique. En effet, en Afrique du Sud, les couches nettement inférieures au Trias (étage de Beaufort, dont base est déjà rmienne sont infiniment plus puissantes et je ne vois pas du tout ce qu'on pourrait prendre pare des analogues, à Madagseur, des séries ’Ecca et de Dwyka, qui, ensemble, ont paisseu Quel que soit d’ailleurs l’âge des couches qui les contiennent, les Sharbune#t sur- tout les schises charbonnenx ou bitumineux qui les accompagnent—se présentent, sur l'Janapera en quantité telle que l'on ne peut que regretter que ces gisements, connus de- puis 10 ans, n'aient pas encore été prospectés et étudiés. Les afHleurements reconnus, à eux seuls, bien qu'ils soient d’alluie lenticulaire, justifient LA de grosses dépenses de recherches et d'aménagement, Au surplus, ces recherc s feront vite décousr des gisements nouveaux ; car les seuls « connus re jour on ceux qu' ane rivière . Datiaiies dé base. — Ce do Final se présente avec des Mraeliréé identi-_ ques au Nord de Ranohira comme au Sud de lOnilahy. € l’est toujours | un mélange infor- ui peur > pli En À 11 pins 2 seules, à ciment blenâtre. Il est trés localisé, remplit les anf et manque au contraire sar les aspérités de ce terrain, qui sont recouvertes seulement | 1Q par des RS ma stratifiés. - Pour M. G a base sont " a Tillitess d ine Auvio-glaciaire et * contraire, qu'ils réprésén tent” simplement des éboulis du métam vium torrentiel, cimentés par la pression et le temps, HE da roches mers 0 tritsfoniènt, _A—En faveur de l’origine “Ses mer opens a tous les plus de 1.200 m. dé. ventexistér phique see de mission 1910 — -1911et 1912—1913). ces conglomérats es 10 nifère. Je crois, morphique, ou du diluz # âge (variable) duc dé épôt que? rAvVins k mn À UE 220 LES COUCHES PLUS ANCIENNES; DE LA S2RIE SEDIMENTAIRE DU VER3ANT OCCIDENTAL gros blocs anguleux ou plus on moins arrondis, placés sans ordre au milieu de matières plus fines. 2°—Il est absolument semblable, er: tant qu'aspect, à celui de la Dwika (Afrique du Sud)—à tel point que deux échantillons de l’une ou l’autre provenance sont difficilement discernables. 3—D’après M. Giraud, il n’existerait que sous l’Ouralien, ce qui ie rend absolu- ment assimilable à celui d'Afrique du Sud. ‘—Si à Madagascar, on ne trouve ni galets striés, ni roches moutonnées ou polies, c’est toujours d’après M. Giraud, parce que la nature des roches métamsorphiques de la région Sud ne s’y prête pas. 5°—Fai observé, sur la rive Anka 1o, au Sud de Bevary, entre Benenitra et Calen- map(Ll) au dessous des sédiments, trois cannelures très nettes sur là surfice des gneiss 2). B.— Contre l’origine ffuvio-glaciaire : 1:—Il existe, sur tous les terrains métarnorphiques de la région Sud, où les roches fréquent dans la région, conglomérat récent que M. Giraud à observé (rapport 1912—1913—page 59) et dont il sigaale la ressemblance avec le conglomérat de base. . 2°— Le conglomérat que l’on voit à la base des terrains sédimentaires n’a pas le même âge à Ranohira qu'au Sud de l'Onilahy. Il est immédiatement recouvert par les grès psammites, au Nord, et par les couches à Glossopteris, plus anciennes, au Sud. 3° — Ce conglomérat montre très fréquemment de gros fragments des roches métamorphiques sous-jacente: presque en place, n'ayant par conséquent subi auctm trans-- port et aussi peu erratiques que. possible — La grande var'été des roches méte morphi- — Les formes d’érosion de la surface métamorphique au-dessous des sédi ments, qu'on voit admirablement en de très nombreux points, n’ont rien de glaciaire. Aïnsi or voit sur la rive gauche de la Sakave (paroï verticale des gorges), non loin du conflnent dé. cette rivière avec la Menamaty, en coupe très nette, une eolline métamorphique recouverte Une action glaciaire n’aurait pas donné à cette colline une forme absolument iden- _ @ Enipheement facile à retrour tique (versant en pente douce dans le sens du plongement de roches et versant abrupt du côté opposé) à celle de toutes les collines de la surface actuelle des terrains ‘métamor- ___ phiques, modelée par l’érosion ordinaire. Free Ne Le métamorphique est constitué, dans la région Sud, par des cipolins, des : sebistes amphiboliques, des quartzites, des gmeiss et des leptynites. Dans toute la région __ eharbon du $ ud—nu centre futur d'exploitation des mines du Jana ï : à donné le nom du regretté géologue—qui, le prenier,a signalé le: } Em | rer, et situé surtont à 100 im. en amont de l'eadroit où læ - a à LES COUCHES PLUS ANCIENNES DE LA SERIE SEDIMENYAIRE DU YERSANT OCCIDENTAL 21 Eu ces roches, surtout les cipolins, les gneiss et les leptynites, sont très nettement polies et creusées par les eaux des torrents et les sables qu’elles charrient (3). Les A Live de la rive Ankado, qui sont très localisées sur une surface réduite et qui ont le sens des lits de gneïss, n’ont vraisemblablement pas d’autre origine. Dans ces conditions, je ne m'explique pas, s’il y a eu réellement des phénomènes glaciaires, pourquoi le congloméra- e base ne contient pas de galets striés et pourquoi la surface du métamorphique consti- tuée par les mêmes roches au-dessous de ce conglomérat, n’est jamais ni striée, ni polie ni moutonnée. Résumé. — Les sédiments les plus inférieurs que l’on observe en superposition normale au-dessus du métamorphique sont, de l’embouchure de l’Andemba (Nord de Benenitra) à l’extrème Nord, triasiques et constitués par l'étage que j'appelle ici les grès psammites. Au Sud de ce point, au contraire, les sédiments de base sont constitués par la série que j’ai appelée eouches à Gangamopteris, série inférieure à la précédente et ar conséquent plus ancienne. J’explique ce fait simplement par les différences d’alti- tude du substratum métamorphique au moment du dépôt de ces sédiments, ees couches dont la sédimentation a été continue, ayant commencé (couches à Gangamopteris) par recouvrir La pénéplaine du Sud, pour atteindre plus tard, à l’époque ds grès psam- mites, un niveau supérieur sur les terrains métamorphiques. F Le remplissage de base est de l’âge des grès psammites au Nord de Benenitra, de l’âge au contraire des couches à Gangamopteris plus au Sud. Il n'existe aucune preuve de l’origine fluvio-glaciaire de ce remplissage de base. Je ne pnis y voir que du diluvium torrentiel ou des éboulis éluvivnnaires du métamorphique, cimentés par la pression et le temps. bdhbdhehp hd dddhhbhdddhshedhshshdade. RD RÉEL ARR TN NA RER TRE ER RS DES MODIFICATIONS QUE SUBIT LE N PLACÉ AU COMMENCEMENT DES MOTS , OU ENTRE LES VOYELLES : ET ", DE QUELQUES OBSERVATIONS Le. ‘AU SUJET DES DIALECTES MALGACHES PAR M. HE AUSILLON © Ta-guerre, dont l'influence s'étend à tant de choses, en fretalle: une sur | V'étymologie de certains mots malgachés ? pourrait le croire, si devaient se généralt- ser les vues d'un re he assermenté, sur des mots tels que—ia —, qu’au reste, il con- vient d’écrire—# Er Pour lui, il s "agit À ê he germanisation et il tire ses conclusions F* fait. que LA PE : mot n'est employé : r côte, dans les lienx où ù nr le commerce alle. mand, les senls qu'il re Qi se illeurs 11 i gnorait : (a) même dns on cherche à E Pinot s ; da que ue dans A Sears régions on ture le-iha- en question, et jusque dans le Betsiléo ; (ce que le phénomène de Le rie tion atteint d’autres mots que celui qu'il avait en vue; d) qué le mot est connn is longtemps. Dans un ancien ‘dictionnaire, trouvé- au hasard des voyages, œuvre d’un religieux de Nosy-Be, probab blement (les pa ge de garde manquent), il est écrit—hia—avec Le 2 _entre parenthèses (ia) suivi d’un point d'in jéerse Sy de Pindication : : $ d’iza—. Fo HE L'auteur avait bien vu l’origine du mot mais orthographe ; il indique aussi Ro a © —ialahy—ihalahy) qui à proprement parler est rs ges ne le mot de Pan ae Se 1 avec son sens originaire rm, Los _. pl | st cet indi-, rt éme de Es 224 - OBSERVATIONS AU SUJET DES DIALECTES MALGACHES : déformation, fruit d'ane impression acoustique fantive, ou de l'appréciation erronée des éléments d’un mot, on passe insensiblement à une graphie irrationnelle. C'est ainsi qu’on s’habitue à écrire (ia) tont simplement, alors qu’il conviendrait d'écrire grarm mati- calement (ika), même si par un affaiblissement progressif, un défaut d’artieulation ow une sorte de paresse du larynx le (4) n’oceupait plus dans la chaîne des sons une place: . cependant, il convient de faire de sérieuses réserves, un grand nombre d'individus . accentuant fortement le /A). Les graphies occasionnelles doivent être soigneusement examinées, car l'écriture. n'ayant pas fixé un dialecte, ou son orthographe étant ineonnue de la généralité, on arri- - ve à des hésitations nombreuses et des erreurs regrettables. Il faut avoir lu beaucoup: _ de lettres indigènes pour se renlre compte de ce que représentent les sons pour les _Sakalava, les Betsiléo, les Antaimoro, etc, et de la diversité des graphies. Chaque indi- -vidu, à part lui, considére la sienne comme vrale, et le comble, c'est qu'au point de v..e. PE oyages, une les modifications observées ici sont observables BR, et: qui phe d'un mot, c’est moins Cette ernière n'est pas varier que dans un cercle d’où il ne s’échappera pas. Il peut être remplacé, oublié, absor- bé, il ne sera Jamais si transformé qu'on ne puisse le snivré Jusqu'au jour où il cesse d'être employé, ou cesse d’avoir son seus prinitif et dans ce dernier ças ik est devenu un autre mot—un mot nouveau. A Le ee ; Quand nous disons que (ia) n’est pas d'origine germanique et que son orthographe Lies doit être. (ha), - précisément parce qu'il a trouvé son origine Jans—1z4—, nous n’émet- tons aucune idée nouvelle, Ily à des nuances d’acoustique, ais les sons se transfor- ment dans la chaîne parlie Suivant un ordre qu'on retrouve dans nombr, de | Sa prononciation, que toute son autre que celle de ses modifications, car il ne peut 1, grec (s) a disparu entre deux vovelles : (esc) aboutit à (eo) et (geresie ke E malgache dialectal, le (2), dentale. de valeur similaire, disparait entre deux velles, mais comme une aspiration explosive sa produit entre le (à} et le («}, un (4 vient s'intercaler naturelle: Lee Je (5) 6618 Gun (4) ement et se substituer an (+; : Frot ES gache dialectal ce qu'on trouve en grec: “Que le (s) ini- r'Sôûss s mots commençan le ho ; prépondérante, Le cas se retrouve en français, inutile de donner des exemples. Tei : : Septu (latin Septem) devient (hepta)… Ps dE De ocre) qu'on serait tenté Ova lui-même on GBSERVATIONS AU SUJET DES DIALECTES MALGACIES 225 “€ Dia izy avy”, hova, devient : dziaby, sak. Trois voyelles ont disparu, mais là sonorité Rae spéciale de la phra.e demeure, — — jaby, sak. Offre l'avantage de garder l'idéë-de dia, mais , 7 s deux — à — ont dispe iru, Z — _— thaby, sak. 4 bets. est à la fois une contraction et la transformation naturelle ge a dentaie en gutturale explosive. Enfin — — naby sak. et quelque peu bets. est la donère © transfor. - mation, logique elle aussi d'ailleur Kaaza, devient : ns sak. de l’Ambongo et du Nord, il se change en ’aha, sak. du Sud et bets. et pourrait s’écrire : aa, sion tient à respecter laffaiblissement pro- gressif de la gutturale aspirée ayant précé- demment rempleé le — z— A écrire : 5 NN k avec ou sans accent le mot perd son vrai sens ge à Me et une confusion est possible avec le ka FA pau an de restriction (1). For Aza, devient Aka, sak. et bets: Le — 2 — s'est mu en une senle fois en — Es dre ep rière : il a suivi une marche naturelle. Ÿ we Ka Aiza, à Aka Es À Bewncoup d'individus disent a-ïha séparant Mankaiza ,, ,, Ma ete SE. à Le j le a-du à À Le à et. dre an Les substantifs peuvent être affectés de la même façon HS tar Le 'ahaizand devient : fahaïhana. 3e LS RU ee ue E FHRAMELARRE y rire + fah'maihinant. de à Fahaferinaizana 2 BRUNES. S HT el. ete. C'est le pronom personnel — y — Me offre ges de plus nombrenses transfor Ç mations ou réductions : ay = ihy, ihe, et iha, qui sont tour à tour sak., be's. ou : Mr ere On se d sil éd “dans la bouche d’nn même individu, les trois modifications. On renc souvené le vocable répété dans ee Las bien qne dans la nee 186 ; mê miara-mandiha nine “tha 2° 7 sk. = oui, em rs € & ce FE ; Se vi on ErEnét par : naéalisation jh ré SACRÉ ei a Se Fr Re. ee * EE édle cer | Sin ree E a ; 24 5 . 4 Sue “a Cl id Se dans le Sud 226 OBSERVATIONS AU SUJET DES PIALEOIES MALGACHES La Séle aibpfessie de la dentale est plus appliquée qu'on ne le croirait aw premier abord. On entend les Betsileo dire Zafihafy, les sakalava ne pensent pas Fa 4 lingne avec Nanahury pour “Zanaka, est très fré Fe nt pro Thanaka soit à cause de l’i de ay”, soit par suite de li dnétidh de la une de respect. La. ie hypothèse est plus probable car nous avons entendu aus The nG “rene °? Quel est ton ve. ? (Malais : Te Héron. laquelle). Is semblerait done vrai de dire qu'ily a un 4 inutile quoique fortement accentné. (1) mmba, + s'écrit parfois somba devient #komba — ny ihomba — et's'accen- “tue débtant plus qu'en Kisouheli, le même mot avec le sens de maison s'écrit riwmba. > sakalava ou le Makoa ne font que transformer la première syllbe en un article. Z anahary. HS r) Tout ee qui précède et un certain nombre d? observations phonétiques, ont _romené notre attention sur la série des pronoms. C'est avec une léuère surprise qu” ayant fait une supposition autorisée par la mentalité et surtout la manière de parler des in li- gènes, soit qu'il s'agisse d'eux-mêmes, soit qu'il s'agisse d’au nous avons constaté Funité générale de « ces pronoms. [I] était facile de PS prévoir d ailleurs, elle a déjà été signalée, mais il est bon de la souligner. En partant d’un premier tableau. moins sché- matique, peut-être, qu'il ne parait, nous arrivons à repasser par toutes Îles modifications. ÈS subissent les pronoms et même à voir x racine sriginelle de ee subst: antfs. (1zÿ) aho,. (1zy) ahay, _ ({zy) anao, ( Le Le, (ay) : coton est à ns le sens des A Souvem il. y a là à De. ve das inntile i ici de citer des ae QE sonore aspirée) et à la fiçon fréquemment employé par les Bets. ee centres où Ho v.-détruit les Dre actulle € A leur tour ces sn donnent, par suite ce ee tramsoration de rale À ocelu de ss ÿ me, ar les is del” imbongo . du Sud, est < 1 , reçoit a OB:*EKVATIONS AU SUJET DES DIALECTE» MALGACHES 227 Thahay , Sak. et Bets. Ihanhareo , Sak. et Bets. Déjà s’introduit par suite d'une demi nasalisation un — n— euphorique destiné a éviter le heurt des — u —. Ihireo , D seulement, Lireo et ireo —I— étant le dernier vestige de izy. Mais Î lui-même disparaît quand la dentale est devenue une gutturale, et nous 6 aVORS : STE Laho , Sak.et Bets, Le premier 4 très accentué (exp. d’explosive et d'implosive). 2. Ha , de ‘ka Sak.et Bets. der y : Bots, et Zha Sak. par Fe de l'infixe an dans à izy=izany, mais ce dernier ete k sens de Hahay : Are et Bet Hanks k Ilireo , Général, pé Avec la disparition d’un des À par suite de son affriblissdinènt dans la Prononsiätion, une erreur d'acoustique, ou la transformation définitive de l’aspirée en occlutive sonore nasulisée, uous avons : $ Aho , qui devient 40 ; ; COMP. avec :_le Malais : Akoe = je, moi. Hand - . , par nasalisation devient #7 A et pronom. Hanay , n prend décidément de l’avance. RS Hanareo , le deuxième 4 à di isparu par MATE A définitive. Æ > un affaiblissement de prononciation fixe la graphie du mot. Sous cette forme, le tableau explique une anomalie apparente dans le dialecte ! ika. a. Boiïina côtier r. La deuxième personne au FRERE et au phasel semble être mise à “ ’accusa if : _ Ak6r anao ? où Akér” areo ? Faly mô anao ? Manome sakafo azy anao. Nauka aka _anakahy anareo.. Le rétablissement du À change celà, remet le ésjet à sa a ph Le I AE pie sont: Es _a disparu et d’une remarque de psychologie, Dee nasalisation définitive de la première gutturale, son affaiblissement pro : sif cé 6 ce que re ne ne ane la sas à : ia ne se our qu nu nsfor qu d'hui q que les éléments Fort k Les pronoms poses ex ca nakahy _Sak. et Bots. Malais : ‘Ale = je moi, mon. an nakao SU : Angkau, =tu, toi, tien. La mème toc te an Se ; fe ee Here sr dd & indentique i ici, j, avec uno autre ir ar nakaz # : es + À vrai dire ces for: ue ee : Nes Lee ne pote au ne. et an et k: 20 OBSERVATIONS AË SUJET DES DHALECTES MALGAGHES : an? nanahy , nana et nahy SK. an nandao > » an nanuzy , NAN * nazy et ray nazy. _;; La dernière forme employée surtout par les Antalaotsy. 8 : an’ nanüy ,; nana “ re Re an nanareo ,; nunureo 5 SE ren ; nanazyet nazy et ny naz ÿ Eee "e ea © La ière des formes “an’ ananahy, an anunao, etc., est surtout le Gi de k eeux qui n out pas été en commmnication avec des Hova où des lettrés. Quant à sa simplification : nanahy, nanuo, les Hova aiment beaucoup à l’adopter, soit qu’elle soit plus facile, soit qu’elle les amuse, car il y à ehez eux, en effet, devant ces transformations une curiosité amnsée. Ils font parfois des r spprochewents. Par exemple, de tous ces pos- sessifs en “nana” ils tirent le mot jananana eu ses | TRE En Le n vélaire n'a point été indiqué dans ce nt comme n’entrant pas dans le = œadre-des observations présentes. Il est cependant d'un usage constant. D’une manière . générale, les indigènes ne voient en ae une différence de boat et now une mo— _dification de la langue. SAR n’est jamais possible de dire qu’une langue soit fixée. L'écriture, erpen- Fes at lui sert de bride et 1 he ras d'être soumise à une Foro trop rapide. la,(1} sa _elle est encore en pleine agita mn tont, l'unité nice des divers Sera éclate dès que l’on essaye d'exa- rences à à la lumière des lois de la linguistique. metre . Les fantais.es “pu inoins Men qu'on serait tenté de le croi noms des divers dialectes et un certain nombre d’adverbes. Enfin, il nous paraît qu’ aurait avantage à écrire dorénavant (ainsi que cela a déjà été demandé}, les pronoms sui- vant leur véritable phonème : Izaho , aho. I:y . Thanareo . Der _ Thanao , Lzahay. Izy n tenant compte des affaiblissements survenns avec le temps, mais qui n’atteisgnent ie leur à sit _ unité. On retrouverait ainsi une idée de respect qu’il n’y a pas leu d’affaiblir. RE se D'autres pinerriions pores être faites sur : rotagisation du a. comme les transformati RS oh yllabes finales, Dé ns e, du. era +. les divers avatars de die devenu : ie ce ee fs le, &&. Et AN ER .. FRE “22 1 Lot D une Engue HC LAFPIILILEDIURS Un grand no mbre ‘une, modifiée seulement suivant Fer aus hi Are mb) ou les ignorane®s de dialectes de l’île, réclamée Fr par r quelque es-un par suite de nt fixes. Celles-ci en assureront la Hp relative. RS Pit Up Au point de vue pratique, il nous parait que les aps is ruinent une RO À opinion toute occasionnelle et démontrent la parenté étroite qui existe entre tous les Re i ws Ve ne ceux qui s’en s:rvent. Le dialecte Hova apparaît bien comine la synthèse de tous les lation naturelle de la langue qui va “Séunchiné tout en amenant les formes se ee. “2 2 | dau lus ds SR Un ‘ic fe noise is MTL) OBSERVATIONS AU SUJET DES DIALECTES MALGAHES 229 bL< MALAIS Le & CS Ja la: oui, dont la forme noble est: seha- Be. a. “Se”: est PaRsege satoe Ave. qui veut dire “un ” (œ se pronon- TE ce ou”) Cse-haja” put done 12 le mot malgache employé pour £ “ respect. 1k Tang : Lequel, Laquelle. > Troisième personne pronom per- sonnel à la forme de : dia, ja, et nja.” (nj=gn, français comme dans campagne,nja —=gn«a el se prononce nia)._ Devient aussi pronom pos- sessif suffixe. __Akoe:— Je, moi, mon. - koe : — (œ—ou français) | Angkau : Tu, te, toi. en :— Toi, ton. 4 plus rude que les autres - abord. On y trouve la règle du z ou s changé en EL 11 y à trop de causes Exemp. : ay ai QE er ur. bu ue y Ja TABLEAU COMPARATIF, MAL GACRE. — Îha, pour “ oui” de izany. = ha, de isa — Quel. Jha, de izany, pronom démonstratif _ remplace souvent io Sert de pronom interr rogatif, ] Aho et ko. LAON hova. Une nasale (x) parait parfois le précéder. I ‘du aux seules Le = données de Ja es ne et ns du s son Lo Lo es le melleuc. “ertéion ep x F: Anao, prononcé très souvent “ she É nakao ; , sak. Rs BARA.— Le observations qué précédont peuvent aussi s'appliquer au dialecte bara mais pas aussi pere qu'i peut le paraître au ie h ou disparaissant par suite de l':#faiblis- ae de la Lo eanei beaucoup anoins observable, cependant, is dans d’autres ial { Hu Sue = Fran, avec € l'introduction d ui choque. _ fon he = fano: mehan FA SoRÉ TS graphie — à Eh avec a : Na d'arrière re guttura ; EE a Due curieuse est celle qui fait du Z'un nu : un son entre le DZ et le se transformant lui-même en DR un pet nous en sommes r _ OBSERYAYIONS AU SUJET DES DIALECTES MAIGACHES y ireo _. ndreo et tout s simplement drea, cette modification est aussi faite par E Sabu On rencontre re quelques irrégularités qe ae plus apparentes que ré:lles : Fahatsiaro vana prend la forme de fühatiahia. La dernière syllabe de a racine est bas ainsi que le suffixe. Le S de la es ie a disparu, cela conformément à de Ja PC habituelle et, à la réduplication, le 7° dentale comme le Set le Z se transforme # un À : Nous s nous s trouvons done bien en face de la même racine. PS En. TNA l’ordre indiqué plus haut nu la ini tnatss du Z on retrouve racine do Antandroy, qu'il y a lieu d'écrire Antandroh ne Les gens des cavernes—et c’est. ou indication c conforme à la réalité réceate — tandis que Roy serait une abréviation—car il s ‘agit na ns rare dans le pays. — ts0y— Famoizam-boina : « [ha ia É est. une formule du Sud, lorsque étitosaé deux indigèn:s se rencontrent. Si “eelni qui l'a À or os pas de pre ilee met s sur la défensive — où s'enfuit. est-tu ee. —. an Sas voyage beauconp, les facilités de communications y aident encore, : aussi En eis du bétail et ehaque année il reparaîs à époques fixes. DAS AN ie de de 4e a de de Qi A 2 ae 8 A ON 2 ae de on ea a EU oi ee ERA ANR TR RS TENTE NS TR RTS TRS EST DE QUELQUES DIFFERENCES ENTRE LA LANGUE HOVA ET LE DIALECTE SAKALAVA par. H. RUSILLON pays où les frontières des. régions habitées par les diverses tribns sont. Dan aussi flottantes que les différents dialectes parlés et dont pourtant le fond demeure tou rai dire les différences ne sont pis : aussi considérables qu'on Dot le croire. Si les He ont quelquefois un peu de peine à comprendre dans les débuts, c’est bien plutôt le manque d'habitude qui surprend leur oreille, que gue. On les voit, du reste, se mettre à parler le dialecte avec rapidité quand ils veulent en be peine, ce qui est trop rarement le cas. Leur nonchalance est seco ar celle des dits Sakalaves. On pourrait croire que ces derniers éprouvent une certaine confusion à te autrément que les gens des plateaux et leur effort constant est de dimir.uer la distance qui les sépare du Hova: Non seulement ils souple, aux tons cadensés, beaucoup plus riche que la leur, mais ils ne 1 une occasion de lapprendre. Il est facile de prévoir que l'unité profonde de la linge malgache ne tardera pas à se manifester. Le dialecte Hova est déjà vainque 2 LS irconstances facilitent cette marche vers Panité La séparation entre ‘tribus, trés marquée, il y a quelques années encore, tend de plus en plus à à s'effacer. ( recherche de nouveaux débouchés pour. son commerce et ses petites industries. pi vient n outre Ja serre ER est toute faite en langue Hova, les petits journaux | itale it des x nt Hova ; Fintraction, ind S dal à elle se Rés se fait en dialecte s plat: au: es une des grandes _ jours le même, il est nécessaire de dire que nos observations visent surtout le langage parlé dans tout le Nord-Ouest. la difficulté même de la lan- ? admirent une ere | Le surtout le Hova est à à ta ee en Hova , les fonction-. . : È ‘ _ # = = 232 DE QUELQUES DIFFERENCES ENTRE LA LANGUE HOVA ET LE DIALECTE SAKALAVE x = # - G + RME D'autre part il est bien évident que le dialecte Hova en se perfectionnant, s’enri- E. are ehissant, s'est éloigné considérablement de son type primitif. Telle expression qu’on. SRE pourrait croire sakalave est Hova (1}, mais date de quelques décades. Des modifications nr _ dans la Construction /des mots qu'on serait tenté d’app.ler sakalaves, se retrouvent 5e dans la formation de czrtains mots Hova. Sans douts un assez grand nombre de mots #4 : * paraissent ne pas être hova mais après un assez long examen, il semble bien qu’il en % faille venir à l'idée déjà exprimée plusieurs fois mais toujours repoussée sans motifs 4 Re _ décisifs, que la langue hova s'appuie sur la langue dite sikalave. Cela apparaît vrai, non * seulement parce qu’il est naturel qu'une langue aille en se développant —le sakalave est de resté bien loin derrière te hova—muis parce que tous les éléments distinctifs dn hova se SR retrouvent dans le sakalave, Les formes sont plus simples, mais on voit encore 3 en Merina de semblables, et telles habitudes de langage, telles formations demeurent . #* encore conune le témoignage qu'on ne peut se défaire complétement du passé, même _ quand en croit lavoir laissé bien loin derrière soi. : Incomplet, le travail ci-dessous Pourra pourtant donner qmelques indications, celles qu'on peut recueillir quand on voyage habituellement dans une région et qu’on a besoin de comprendre et d’être compris. TS D Fe | 7 = , lets k { oi , ss ae | ne | 0 dé L" -_ E Le 4 se prononce généralement comne en hova. Il est souvent ajouté conne . amarain@ pou rahampitso marainr, aomby pour omby. ue Po Dre GE empanjaka mpanjaka. | RCA | . abili ,, esclave de vidy et e net est souvent remplacé à la fin des mots par à voyelle semi- $ More me LE ne fi Le Fe : s : Le Ë x : Ë ci ». Le à RCA 4 #..-ahna L ge cape Re | © tokotré D SFr dora, | : te. "ete, gto.ti Ait ee Le Rs Re On voit le préfixe À prendre la place de-Z. To are pour © eg Généralement dans le mot lui-même le À se prononce &la française et le À #- ke senti. (Inffuence RE es eb makon rent ilest si fortement ac- vil ne Con ‘d'y ajouter un x 3 D drame -hütoire + h—yamjatans pu'on trouve en Merina FRS Lis 13 a— lieu à I même observation, DK QUELQUES DIFFERENCES ENTRE LA LANGUE HOVA ET LE DIALECTE SAKA TAVA 233 / ATetE à Les sons A7 et E sont souvent confondus, il semble pourtant que le Æ triomphe dans beaucoup de cas : manaiky =. manehi, mihaino = maheno, tœkataika = tekateka. aina — end, aizand = ezana, | ainga = enga.. : ak = #S saiky = tsehi, baiko = beko. a raika WE ete. etc, e a conséquence Es tte transformation est la disparition du 7 euphonique derrière le X et le G ce qui donne quelque chose h. pis dur et de plus guttural aux mots dont FRS il s'agit. Le B est souvent remplacé par une autre labiale. On le trouve aussi intercalé après un Y, ou encore s’ajoutant à W, pour modifier complètement la figure d'unmot. Du F devient mbola = mpola, pala, pôla | ï bee SO RU B ajouté scny = ms ue EN ht é Fe : LEA amy == RPM Te Cette amitié a subsisté en Aova car on retrouve “ amb y” * fé “4 numération. ne. e Même observation pou ur avo” qui a donné canton” par suite de l'in troduction d’un W. HEC NAT ee M Bet M associés avela SsgA Et Fe : Un. à en [4 vintsy _ bin che victvety = hriabetik (ci apparaît bia l'inter- Fe chan geabilité des ce es) NSP - avo = a es : aty Nr i = bp en DR = ankaboa (le mot subit de plus oute une série de transfor- for- Fe _ 234 DA QUELQUES DIFFERENCES ENTRE LA LANGUE HOYA ET LE DIALECTE SAKALAVA Mn ou Fe Le 7 qui précède un grand nombre de mots hova disparaît : Les D NE ho = zaho zany = Er | ianareo raikæ Æ iraika sion entraine l'observation que hïanao et hianareo et souvent ihany sont ‘en hova. M. M. Baron et Berthier ont déjà constaté le f: 2. La prononciation fait que très souvent on hésite à écrire Æ à la fn Se certains mots. Ailleurs c’est le Z qui est très accentué, Pur 3. Parfois c” est dans intérieur du a qu'on trouve le Æ et même le A remplacés pu du | .. ineny — RE Jfanjaitra = finjtitsa - tanteraka = _ dinteraka _ emboka — imbéka __. mandeha = mandiha tendry = lindri Me avela … — ambila ; && “4: Lé Ze. Fi ae pius fort qu’en hova. exp: mainti, maït > main bo, Hibai, APRpEe RER où DE QUELQUES DIFFERENCES ENTRE LA LANGUE HOVA KT LE DIALECTE SAKALAVA 229" mare — mahare ladi = alahady refa = rehefa. salanatri —= sahala miratra = mihiratra matombo —= mahatombo, CR - -4. le ses qui devient ee K° passe aussi par Gr. — hoho nkofo ngofo. harama = karama + ngarame. Ankara ken et Angarafasi. Du reste ce dernier mot se prononce : Ankarafasi, ankarafantsika, Angarafasi, Angarafansi. Il s'agit ici du nom d’un plateau peu élevé où se retrouve une forme MEtate _ pour indiquer la comparaison : ka raha. Le Æ devient G, le raha perd son ha, on suppri- me me l’une on l’autre lettre à fantsika et c'est amsi que le mot poursuit sa fortune SOUS divers avatars. | Aa N » L Fr M ÿ n 1. Un certain nombre de mots ont un # préfixe, muis ils ne os que le retrouver et jpoiouinent à leur origine Souheli. PR RE 1 = zaza,bebe ngoi = hoditra. ngon ie kit tapo > Re ce à qe AE 177. CONTE nkofo = chaine. ngoma = qui regrette besuconpe PS RATE D a | miantra ngoa = apanapant, nov = hergs:::« y à ae ee nt T Le Quelques Fes perdent le N qui dev: ent T! ESS < RES à - à nes (< manif y + natif . manifini mubftify. * Re 3 … fanao — fatao.. (ici c':st seulement l'euphonie qui est offèusée). Ou bien on ne le Moro te onée plus du tout. A la fin de certains mots il est fortement nusalisé ‘eomme RARE TPE 5 aravoana qui donne aravoan, l'a final ayant été enlevé. LT . Le NS nee dans le langage courant à différents mots pour + former. üne sorte we de er Las RENS Les p onoms _. srnt nffoctés & la ES : manière, mais He se it “e FN Fa n y ait à “ane contraction, ? ‘idée de passé étant exelue, on er itend : M “anaki, an naki et nahi. anuzi an na et ie Fons |. an anào, an nakao Les re Ses nakaë . et nakai. de 4 ue rès souvent on jaterénle un #7 anus les imots où UE n'a à qu Li parte ne ra exagérée des labiales B et P.. ee _ tampaka ne - tapaka_ tam, tra —= api tdabg CARE : Babo + Me ; sites e Ifaut ajouter que cæ ne Le pas onfneuties sakalaves Ed S'antorsent ectte + se À , mais aussi en Betsileo pence moits ns a A nee à “es +R Le différence | seile + ne (9 ne chacun Jeur prononciation. = bôla, _é6kotr 0. Témpo. ete. ee - 236 DE QUELQUES DIFFERENCE3 ENTRE LA LANGUE HOVA El LE DIALECLE SAKALAVA “PE > s T e T, marque dn passé joue un rôle plus ri qu’en Imerina, et n’est pas néces- ait marque du passé. [1 y a souvent contraction. loha talo tafara et par la EPP Aon de fa on a tara tambony. tambany tanabo tankat tanila taorina tavela taroso taro. re tatsimo sine . tavaratra tandrefuna tandrimo, de ÆRimo. &A 2. Dans la lutte pour l'existence T remplace” et se trouve remplacé par S. : Quelquefois même T et S disparaissent. À : Æ imo —= atsimo Tinana = atsinanina fiipika = fitsipika _ mahity = mahitsy mataro — matsiaro vitéka = witsika rue =. tsinjaka sèly à j sajoa et Siny — tsihi Sarasara = tsaratsara ; É re sc 2 FE & on retrouve. cette forme de tsra en Imerina ve une es ancienne. j Au moins dans un casle S fuit place à un N ; sasany de sasaka devient sanakany. Un Test introduit dans anio et en change nées la caractère pour l'œil et l'oreille : anito. Souvent on ne dit plus que 540. : T prend la place de V' : awivitra — atititra. Le T prend la place de N : manify = matify. s À Z A disparait dans s quelques cas, mais en hova on peut aussi observer Ë fit : aiza ; nankuïa + Dé à dzany, L tebhrties est plus grande : ny tombe, le z tombe, il reste à ob. ” soit. ïa, employé comm e affirmation et remplace oui, Zanala fait souvent zanaka. Re On remarque dans S Un Cas, au moins, que ?% devient Z , c’est le Z de tumba, maison, re + devient : zomba. Zamahary son Z' sil ya contraction : £ Fed Ranahary. ne A coté de ces différences de détail, il y a toute une série de particularités qui contri- buent a donner à la langue son aspect au u peu rude et primitif. «es préfixes où articles arabes disparaissent dans les mons des ; jours de la semaine : Frs y, Jandrava h. pour falata, de coma, sabotsy et CR op ou re ou encore * mahamas maheri (na hamas vent très souvent dire: jour Me aussi bien que soleil.) ee HAE numération se fait comme en français | roe arivo sy sivy folo sy telo amby. Parfois on cntroits à ha pes ds sy un mot ayant le même séns née où ndra ka. $ LE » ee ce et ed . 6 — ie : ‘; 3 = - PU PE LP Mo 3 = RES Pr He Le 6. 2%: ab. É— en nu CE. Le Ey < £ 5 — lim rt | paipo 10 = 0 final à assez région a hot bien qu al Soi à ane ou rs KA Li Deere que les hova DE QUEIQUES DIFFERENCES ENTRE LA LANGUE HOYA ET LE DIALECTE SAKALAVA 237 vetiveti — hetabetiki ; fohi = fohiki maind = nai + ala-maina — ala-maoiki balancier LT far o betiki : | maine = Mmarzili ; éhance — risili etc. ete. etc. À LT | KA MATRA NA Tes trois syllabes ka fra na sont généralement bus os et ee sont surtout les mots accentués sur la première syllabe qui sont affect Très souvent ces syllabes sont prises les unes pour SL autres. Il y a une transformation fréquente de tra en tri et surtout en si | | a. 1. fasi = fasika ; fasa = fasana; tana = tänana | Le tanà = fanûüna ; marai — marina; molo = molotra ; : Lala = laläna ; enta = entana ; ranao —= ranaotra nie : “ee = Lütsakiéen bn: mangala = mangalatr a PR ru = laoka (ici appaarañt un fi préfixe) S : .. Mob = mpanakaren : 2. milelaka — milelatra'; tipoltes = tsipolika ; lalatra = lalitri < mivalo — milaro ; maiz = maistli ; ohitra = fohitsi tokon —= tokotri ; tsy se — tsy erika ; mihilana = muhilatri lavenona — lavenoka; “aruratra —= araraka ; tampina = tampika fasika = fasina ; &&. : : 3. lalitra — lalitsi ; fanjaitra = pers ; minitra —= manitsi & henatra — henatsi; manordtra = manorutsi ; vohitra = cohitei ne miditra = milits ; antalaotra = méibratst : ; mitifitra = use * ge ‘hoditra = à hoditsi &&X ER Pere Un crtnin ouh ei mots ont une particularité difficile à rendre : le res mou. act ke. On essaye de rendre le son par un WG quiest trop fort pour le sakalave. Les ‘originaires du Sud accentuent divantage Je NG. Le N doit être prononcé d'a srl, Puis G, mais légèrement. Quelquefois on perçoit nettement un GA, c'est qu'alors 0 : ‘franchi la frontière sakalave ; on est en pays Tsimihety, ce ur erreur, ce Dose, que d'en vouloir faire une règle. effet, le Tsimihety a aussi ie son MG, mi d’une manière générale il est plus sifflant et pourrait se rendre | par ns NGIH. nr A manghiri= mahiry. Chez les sakalaves, il s'agit bien un NG. Une telle modification ns la ONON- dE Par 2 cation suffirait à elle sono .à changer le rs de la langue et la rend ru ninta Are Nigible à à cenx qui ne sont pas habitués à une sorte de Le pi p inte Jectuelle RU, … En enlevant le & à certains mots ils rt t étre DEL Ge, ds mon ét 2 ete. ne te ST au contraire, on ut js €. on arrive Bana mot mr (ras Banga mot hox DE QUELQUES DIFFBRENCES ENTRE LA LANGUE HOVA ET LE DIALECTE SAKALAVA, Quand le réduplicatif est employé il a généralement un sens dé renforcement : roe roe = efatra marikemarike = Q.15, environ. tsara tsara : = très bon ; maf mafi = très fort etc. etc. etc. On peut observer une réduplication curieuse dé la syllabe première comme dans . totoka = tokanas lalahky = lahy gagaka = gaka opt rs neue = futratra ete. etc. etc. 4 EURS 7e RO M en. Comparaison. — ee fèms un adverhe de comparaison avec AA et RAITA, qui dans la prononciation | devicnment “kara “leilaï lava La raha kakazo. un ses grand comme un arbre. an-jery maeva ka raha Zanahary. avoir l’esprit bon comme celui de “Dieu. bariha tsy afaka ka raha marary. un matelot incapable comme s’il étrit malade. An-ka-raha- -fantsika. à “endroit où la terre est comme Fe clous. Sapertatif — = j da serai spécial. est obtenu avec le mot : HA - fax Me aètre Maty à davitra itra maly LHere Revue ces mati KA ete. ete. e on oré ce ie Bébpist, das les occasions es et fréquent. Boaka, de la racine res, marque la sonie Le le eh à indique aussi l’a ction. ne à 17 boaka navy, à arriver de... “abon ha. (im ce ati. Souvent le mot boaka devient touka. ou tk : av forme le mot Fin def de V'éni e fl est He de deux mots kisoahe ) ee “vondiait ne. dire: . DE QUELQUES DIFFERENCES ENTRE LA LANGUE HOYA ET LE DIALECTE SAKALAVA 239 Dia ae ne se Dee plus dans le langage actuel, ce qui prouve ane évolution Ée) as pide. Il y ques années on l’entena si sous la forme de “DE”. Il n'existe plus À . dans la Sr JIABY = DIA AVFY=tons. ÿ | Infixes. “4 : ni Les infixes se rencontrént dans le lang»ge courant beaucoup plus qu'en Imerina, ne ‘13 _sinarona = sarond vinaky = vaky vinidiny = vidiny. à ; anginamba = angamba sinakany = sasany salovana — alona 2 anito = amo renginy = ren) ginudrana = gadra. antsovina = antsoina salakady — Sady sakad, = sady. saläkana = lakana salampy = sampy. etc. etc. ete. Contractions- ERREUR ES Un foule de contractions see à donner à la langue : un air peste On en recon- Au presque toujours l'ori gin : sv dm ne pie marc raha ina. ‘ + QE re Marat re Hobi demi aloës: que les coqs n'auront pas re cessé nter. On rencontre la racine “siaka,” froid, ; employée Son: le même sens. hénareo manao ahoana. hianareo. tsisy = tsy hisy, mais ‘cela : Kôrareo akory hianaréo 1 2 vent tours dire : ty misy. ou | | anne 5, Mende "sie TR me 1 SL ir ndra drndrtks rompt Le re mb 7 avg. io réa ER : ce diet ARR © jé jé CFSNORRENEIE NIET NT : 840 DE QUELQUES DIFFERENCES ENTRE LA LANGUE HOVA ET LE DIALECTE SAKALAVA fandrôaka = alika mizavatra —. Mias@ st mangala : à : reraka — miato fandatsalea —- atody - lio == ra. funtsi où fansi — tsilo 7 Jeri = fanahy maramara = . volo tsotra — mamela . makihitræ — hendry _ambohonÿ : — _wvelany : ‘* zaka — zavatra in Ness - masoandro etc ete. ete. Se 2} On rencontre un noribre } important de mots ayant la même racine que le mot hovæ nue ais ayant un seus différent | | janga + — guérir Hal lascif, fituka — s'asseoir, demeurer p. tromper. hihitre — sagesse ,, — avarice, mahumay = = “ES ho. qui brule. faire toucher, rejoin regard, fketrahana, Re ke: découragement. augmenter, ngolè = tromper n engourdir. _paka, mpake depuis 5 pi confiance, zaina — onc le ». herbe aquat. 1 fusil et “+ — assez dans un sens FA mécontentement. » — manquer le but. » —= aboïiement, mitsabo = cultiver Ar. soigner. » — viande qu’on donne en cadeau aux jours de fête, » = Violence, course rapide. Mb = 80" ceindre, faneva = ebevelnre, Av. bei he,, — dodu ; maharelo = merci, kr. accoucher. $ \ branchement de rivière hr. habileté, intelligence, he = long; CE forme un superlatif, ko. = mort, Prés: hv. = mdu ire. LAN I Le face À He RE æ d’au RE . té de mots plus ou moins dérares En leur effort pour les retrouver “dônko ds “e us des s ph pour souligner, ms ARE probiblément, ont laissé quant ss nr leur figure. Il faut Prix UE mn CR Fed 2 de = tard, retard he na et re A on "désigne ainsi r ancre où se En dus anta pe ns nsive és q nant à moi jasmin ci Eh! 14 Par àlatôte =. ge pes de ue L : mn DE QUELQUES nier E3 ENTRE LA LANGUE HOVA ET LE DIALECTE SAKALAVE 241 tsiforisé employé à tort et à travers = forcé gôraigy désigre tout marchand étrang — Grec banany en passe de devenir “ banane” Et suite des : décorations du jour de l’an faites avec des bananiers — bonne année | Fa lera ou leire indique un espace de temps écoulé, et la + vision du temps — l'heure As Kidramadrama et Sen EE à ï ndramandrama en passe de devenir “ jour de fête ” = Ramadan : 2 RES Les mots kisoaheli sont assez nombreux pour qu’on puisse en faire une liste spécia- + SEE le, sans, du reste, vouloir dire qu’elle est complète. l FAP LPS ARR = vie ana. =" qualité. a , = pintade kanga ? Nes |, = associé, réuni kamba = corde LE Ut UE — volaille kuku | RP = étonnant _azima = létes: ‘contre. > prit — camarade uma = semblable | .— Chieit mbua ae = chat sauvage paka = 1'ObAt =. bœu | ngombe | 5 = âne pundo = | ] à Pintérieur < :. s l'éclat, le Me «> Î # » 2 g à mini ju s St RE ee és à 2 DE QUELQUES DIFFÉRENCES ENTRE LA LANGUE HUVA ET LE DIALUOTE SAKALAVA x | ody, 6 +, escalie LE Si DE agri charpentier cheval DR 2S r tion pour vente dukani boutiqrie ni: dund, Be daoua médecine n à aradija RES Euanza et de ganga convalescence | E ER : x ulimbo et ernboe encens, glu. * A eee fundi maître de travail # … furaha favorisé de la fortune Boo | | É Aao mpira g: um DE QUELQURS DIFFERENCES ENLRE LA LANGUE HOVA ET LE DIALKCTE SAKALAVA 243 pi koroso kosu kitoatoa kongona konokono kozy et koezy UE NU: f . noix contraire hasard rs bouton NE je la rame 1/4 de pia punaise pomme cannelle racine de refuser cependant aujourd” hui bois noir, ébène es citrons re mée ae e rose, odeur forte korosho makosa manière vicieuse de parler, VER contre sens dans une traduction enfantin kelete fiche à A robo kunguni kunikunt L rar lukini leo NO; x NES laza volupté demba turban D pe Mi ba P nanazt \ RE 1 i intention de SP TE ; (lès Sa RREENOS \disent souvent “a” non”). (au pluriel mananaz) a salutation Bose le sultan, bouton d’ha à rame F4 SL DE QUELQUES DIFF£RENCES ENTRE LA LANGUE HOVA ET LE DIALEUTE SAKALAVA sy "do noro lumière, clarté : ntotor — garçonnet et bébé kitoto enfant Lx. 0 | it ody — charme 1 bois d 'aloës, remèd 2, comby + =. bœuf ngombe (xisoaheli bAntouisé) 20 | » | à poizy — Pr , puza eontre-sens. papanga — fauco kipangæ pata — gond (dérive aussi du fr.) pata de E vefyr — mesure marefu longueur S { se pb — pot de cuivre skabæ cuivre safary — voyage safary : __ sambo — bateau chambo sahany — assiette ; ahany plat rond pu, sahidy — témoignage usahidi je à aky = # "an ot nn à . ER _ sandaloæ — tente : Le dre andarud tente de canot. Pre “2 — boîte kisandoka sokay — chaux okaa | = be à ne M sms salpète é DE QUELQUES DIFFERENCÉKS ENTRE LA LANGUE FOUVA ET LE DIALEGTÉ SAKALAVA 245 MBOLA est des mots qui ont eu une curieuse fortune, tel mbola dont les diverses transformations ne changent pas le sens. On peut observer les formes que nous 4 indiquons sans changer de pee Elles disent combien les dialectes du nord ou du sud agissent les uns sur les au 1. Très souvent la éiième cylabs tombe, il reste DRE Au RS MBO xp. salutation : K6r areo ? réponse : Wb6 soa rao. E. : 2. I arrive que seul le Z, tombe, il reste : WBUA , “+ 3. Ou c’est le O de la première svllabe qui disparaît en faveur d’un 4: M BALA 43 4. La négation ‘sy prononcée elle-même “sa” aide à la suppression du m etle B mueen P pour don TSA-PALA” comme dans l'expression | Amarai am-pala kiaka ou fstaka. 5. On entend aussi “TSA-POLA”, le O prononcé à la française. 6. Le € de la première syllabe devient £. =MBELA. : Kr anao ? réponse : Mbela mueva=mbola tsà 7. Tey Eos est hovaet MBA si souvent employé té 7e Merina comme futur est sans doute le reste de mbola sous une dernière forme, rencontrée quelque- fois . les sakalaves. | hole FARANTSA n autre mot déformé c'est farantsa qui devient : farasa, parata, farata, barate, etils ee ps de la pièce de cinq francs. 1. {ôr _ ? Mer, kôr anao? » kôr anao ? & Tsara pe” est très ue par les aires 2) 29 en né HE qu'on peut se tPmer. Si c'est le ne Le a subi Lu sg | re 2 Akôr ali? Maeva, kôr ali? ou Mare tsara, ce qui est. une À PSE AS (akory ny alina) _ On ajoute parfois ahavelo soit 5 Le mot ak est équivoque, il re 4 one ane dans l'emploi fait ordinairement. ae 3 Akôr aby ou jiaby (à toute la société) | ae ini 4. Koezy Tompo? Seulement pour les gens élevés La 101 » rares nr ns bei : “ tompo ” con sn aussi : séparant, les æ# 4 DE QUELQUES DIFFERENCES ENTRE LA LANGUE HOVA ET LE D'ALECTE SAKALAVA Aer 21 "T'ANDRAMANTTRA | a A Sabele: AUS EE à EVE EE ie Se RON drnamtonents Andrianafotreha, Ranalary. K a hs Dese STE est le nom don . Fami du roi, par extension on applique le nom à Li cle manifestation de la divinité. Beaucoup de gens parlent de leur _ puisse süremeut distinguer s'ils appliquent le. ñom.à une - Lésvit qu’elle personne. ne re Sa TE Pt nus ‘étant pas fixée, il est difficile d' avoir un texte, ou même d'en traduire un. À Btre d'essai nous aonnons [8 Pater : Rs ù : : Babanaka, y anhiboka, Ru | TERRES Anazary ny AnOnORan Go; AR A De = Atombo ny Ta ARENGAGO, SEE Der Avità ny sitruky y ny Manafonao, UE Lu , es Aty an tany Mira ny any an abo. c Ets LA Re De stone: CENT nakay anito ay hany by F RS Rite . AE un IT, Ar MODE 10 tinyna aka ay î Po, ds Nes te 18 amitsoranay 2 zay misyÿ Enr aminay Fx FR RAA j' : É ANR HE Ka: 24. manday y nAaRAY hisy En ss : “> , FR a me red ne den ny rat en , FA Dent Er : Fa unjakal ; Fe Sex A h is ny. anne ndra ny voñinahits, " rangoz rangoza Va ; AS Amina. oyé 5 da us eu prières : aux ancêtres, Enandraheng enoe” ue re par :* rakizay” 27 Éompositon du Barbare ie Dash es Chsses ANA Re een de Qt AT 3 1 Liste des Membres … RUE be MST PEL UT OP LR ME ru E d Procès-verbaux : . Année 1918 .… … …. . . … .… … ... …. Séthes. du 29: Avril: ue US PR RS NUe RARE Séanee-du: 23 : Mai: 8" BE ENS Re Re SO Ce A rer ee Séance du-27 Jai. Le RL CR TRS Mn IN tree LE re nee du 25: Jnillebt 25. 4 vie dpt RSR nent Rene een ET An pr CaLLer, trdüction as le Rév. P. Canoe S par M. CHaeus 4 “Diégo, par M. ven . k BULLETIN de ACADÉMIE MALGACHE LE MTS, DA, + Lou Pme PRE Sn mer COLONIE DE MADAGASCAR ET DÉPENDANCES NOUVELLE SÉRIE — TOME V 1920 - 1921 BULLETIN DE L'ACADENIE MALGACHE CE UN Fondée le 23 Janvier 1902 à Tananarive par M. Ie Gouverneur Général GALLIENI ef reconnue d'utilité publique par décret en date du 28 Octobre 1926 DEUXIÈME ÉDITION TANANARIVE IMPRIMERIE MODERNE DE L’EMYRNE PITOT de la BEAUJARDIÈRE ee ru mg 1934 VE eue #7 à LISTE DES MEMBRES DE L'ACADÉMIE MALGACHE BUREAU MM. le Dr FONTOYNONT. |. . |. . . Président. PNR CTIRRETTR Loir 0 à cs Vice-président. MONDIALE Vice-président. LAMHÉRTON Lu re Secrétaire. Membres honoraires MM. AuJAs, administrateur en chef des colonies. BÉNÉVENT, gouverneur des colonies. BENSCH, gouverneur des colonies. BERTHIER, gouverneur des colonies. BOULE, professeur au Museum. BRUNET, gouverneur des colonies. CHASE S. OSBORN, Sault de Sainte Marie, Michigan. COUSINS, missionnaire, DE GUISE, gouverneur des colonies. DAHLE, missionnaire. ESTÈBE, gouverneur des colonies. FONTOYNoNT (G.), administrateur des colonies. FERRAND, ministre plénipotentiaire. GARBIT, gouverneur général des colonies. GAUTIER, professeur de faculté, Alger. GERBINIS, gouverneur des colonies. ; GUÉDÈS, gouverneur des colonies en retraite. GRANDMOUGIN, vétérinaire principal. J.-M. GUYoN, gouverneur des colonies. GUYON, ingénieur en chef des travaux publics des colonies. HESLING, gouverneur des colonies. JULIEN, gouverneur des colonies en retraite. LACROIX, professeur au Muséum, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences. ERLIN, gouverneur général des colonies. MOUNEYRES, inspecteur général des travaux publics de l’Afrique Occidentale. a (1) À la date de la publication de ce Bulletin. MM. PIOLET, missionnaire. RICHARDSON, missionnaire. SALVAT, pharmacien. STANDING, missionnaire, docteur ès-sciences, R. SIBREE, missionnaire. G. CH. TOUSSAINT, avocat-général. VERGNES, gouverneur des colonies. Membres titulaires : MM. Dr BÉRÉNI, Seti en chef des colonies. FE CAMBOUÉ, missionn % CAMO, conseiller à la Gite d'appel de Madagascar. ‘4 Fr, CADET, missionnaire. ‘ | CHAZEL, id. : COLANÇON, Publiciste. DANDpouAU, directeur d'école. à P. DuBoïis, missionnaire. Dr FONTOYNONT, directeur de l’école de médecine. LAMBERTON, professeur au lycée de Tananarive. D' MONNIER, médecin des eaux thermales d’Antsirabe. P. MUTHUON, missionnaire. PERRIER DE LA BATHIE, explorateur. RADLEY, missionnaire. RENEL, directeur Shine RUSSILLON, missionnaire : SAVARON, (Calixte), dnstiiet + SHARMAN, missionnaire. à VERNIER, id. Dr VILLETTE, directeur de la maternité d’Isoraka. Membres sociétaires MM. P. AURAND, directeur de l'Observatoire de Tananarive. BONNEFOND, chef du service des mines, BouREAU, planteur. P. DuBoïs, missionnaire. CARLE, industriel. Mgr CROUZET, vicaire RÉ DEcaRY, fonctionnaire colon P. DELON, missionnaire. DEVAUX, inspecteur de l’enseignement. DROUHARD, agent de D : FouILLOUX, pharmacie FRAUD, administrateur Ft colonies. MM ET . GROS, négociant. GIROD, directeur des travaux publics. JoLy, publiciste. LouvEL, chef du service des eaux et forêts. Dr Moss, médecin à Tananarive. Dr RANAIVO, médecin à Tananarive. Dr RASAMIMANANA, id. SIMS, missionnaire. RENÉ TOUSSAINT, administrateur des colonies. ViG, missionnaire. VivALDI, administrateur des colonies. Membres correspondants + ARDANT DU PIcQ, Lieutenant-Colonel d'infanterie coloniale. G. ANTELME, Président de l'Alliance française à Maurice. BASSET, doyen de la Faculté des Lettres d'Alger. BOURDARIAT, négociant. LAGDEN, Membre du conseil à la Royal Asiatic Sociely. BOYER, directeur de l'école des langues orientales. BOUDILLON, inspecteur des domaines. BRANDSTETTER, publiciste. CABATON, professeur à l’école des langues orientales. CARLE, (Mme), CARLOS EVEREST CONAN, professeur à l’Université de Chicago. CASTAN, missionnaire. DE CESPÉDÈS, directeur d'école, CHAPUS, professeur au lycée de Tananarive. D° CLoiTRE, médecin à Fianarantsoa. CoNTY, ambassadeur de la R.F. à Rio-de Janeiro. DARUTY DE GRANDPRÉ, secrétaire de Ja Société Royale des Arts et Sciences de Maurice. DESCARPENTERIES, géomètre. Dumas, chef du service des Mines (Madagascar). . D'ÉMMEREZ DE CHARMOY, agent du Département d'Agriculture à Maurice. FAVRE, avocat-défenseur. FORGET, pasteur. DE FROBERVILLE, propriétaire. DE LA DEVÈZE, missionnaire. FINOT, directeur de l’école française d'Extrême-Orient. FROIDEVAUX, docteur ès-lettres. GAILLARD, directeur du Museum de Lyon. Dr GAUBERT, D' GIRARD, directeur de l’Institut Pasteur. GRANDJEAN, pharmacien, HERMANN, notaire à la Réunion. HODGxIN, (Mme), missionnaire. PTS | Gr MM. JANSENIUS, missionnaire. Dr JourDRAN, médecin principal des troupes coloniales. JourDRAN, P. Fr., administrateur des colonies. LACAILLE, avocat-défenseur. LÉON, missionnaire. Le BARBIER, administrateur des colonies. MATHIAUX, Ingénieur topographe. - MERLE, ingénieur des mines. MILLOT, planteur. MOUREN, colon. OBERTHUR, er éditeur. OBERTHUR (René i PAGES, trobte des AT PAULHAN, publiciste. PETIT, préparateur au Muséum. PIERMÉ, administrateur en chef des colonies. Poisson, vétérinaire, docteur ès-sciences. RABATÉ, professeur au Lycée de Tananarive. RABARY, pasteur. RAJAONA, Inspecteur de l'enseignement indigène. D' RAJAOBELINA, médecin-résident à l'Ecole de médecine. RAMAROHETRA, £ncien inspecteur de l’enseignement, RANDZAVOLA, pasteur. RANZORO, lettré Sr . RASAMOELINA, minéralogiste. < . 2 a directeur du laboratoire de phonétique à la Sorbonne. Rou Dr re Montréel nai). P. SACLEUX, missionnaire. VALLY, dote en chef des colonies en retraite. VAN SPREEKEN, missionnaire. VIGUIER, directeur de l'Institut bétons de Ge VoYRoN, administrateur en chef des colonies. Dr S. Von RONKEL, secrétaire général de l’Académie des Arts et Sciences de Batavia. WATERLOT, directeur de l’Imprimerie Officielle. WILKINSON, secrétaire de l’Oifice colonial de Singapour. NE © CD one sr nas (D O A: œ en és © © PROCÈS VERBAUX Séance du 22 Janvier 1920 Présidence de M. le D" Fontoynont. Étaient présents : MM. Dr Villette, Carle, Rév. Radley, Rasamimanana, G. Fontoynont, Lamberton, Savaron. Le procès-verbal de la dernière séance est lu et approuvé. Le président donne lecture de la correspondance comprenant ; 1) une lettre de M. Hodgking, nous informant de sa rentrée en Europe : 2) une lettre de M. l'administrateur Toussaint, nous faisant part de son retour dans la Colonie ; 3) une lettre de M. G. Grandidier nous faisant connaître qu'il partage notre ma- nière de voir au sujet d'une coopération éventuelle de la Société de Géographie de Paris et de l'Académie malgache en vue d'une exploration complète de quelques régions de l'Île encore mal connues ; 4) une lettre de M. Lacroix, donnant des renseignements sur des minéraux envoyés ; 5) une lettre du professeur chargé de l'anthropologie au Muséum national d'histoire naturelle demandant de lui faire le service de notre Bulletin : 6) une lettre de M. le professeur Vayssière, directeur du Muséum de Marseille, accusant réception de divers documents envoyés et annonçant l'expédition de matériel et objets de collection : 7) une lettre de M. le Gouverneur Général demandant des notes de paléontologie en vue de la rédaction du prochain < Guide-Annuaire ». L'Académie charge son secré- taire de donner satisfaction : 8) une autre lettre du Gouverneur Général informant l'Académie du renouvelle- ment de la subvention accordée au prince Rakotomanga, dit « l'historien. > M. Rüussillon, continuant les patientes et érudites recherches qu'il consacre depuis plusieurs années à l’histoire du Menabe et du Boina a fait parvenir un fableau, bien plus complet que les précédents, de la Généalogie des Maroseranana et des Zafinivolamena. VIII PROCÈS-VERBAUX Ce travail est accompagné de notes pour éclairer le sens de certains mots et de leur origine. Il indique notamment, pour les divers souverains, les noms posthumes et les noms portés par le vivant. Le travail de M. Russillon se présente donc comme une con- tribution très remarquable à l'histoire si embrouillée des roitelets sakalava. Le Président dépose sur le bureau un manuscrit de M. Dandouau : Dialogues français-sakalava qui rendra de grands services à tous ceux, européens ef indigènes, qui vivent en pays sakalava et il est à souhaiter qu'il soit publié aussitôt que possible et qu'il en soit fait un tirage à part de quelques milliers d'exemplaires pour êfre mis dans le com- merce. L'édition des Dialogues français-fsimihety, tirée à 500 exemplaires a été épuisée en quelques années. Le Président dépose aussi le < Graphique >» indiquant les divers étiages des eaux de l'Ikopa pendant l'année 1919, communiqué par la province de Tananarive, ainsi qu'une note de M. l'administrateur Sylvie au sujet de quelques araignées réputées venimeuses dans la région de Miarinarivo et des traitements que les indigènes appliquent en cas de morsure de ces animaux. M. l'administrateur G. Fontoynont présente une pierre sculptée trouvée à Ste-Marie et lit, à cette occasion, une notice très documentée sur les premiers établissements de la France dans cette petite île. Il montre qu'à première vue les sculptures fracées sur la pierre semblent être une . reproduction de l'effigie des pièces de 5 fr. dites /es frois personnes debout, mais qu'à son sens c'est plutôt la représentation d'un serment du sang, et il indique à quelle occasion aurait eu lieu cette cérémonie. M. Fontoynont rappelle que l'ile de Ste-Marie fut cédée en 1750 par la reine Bety, sa souveraine, à la Compagnie des Indes, et qu'en 1752 un soulèvement des indigènes amena le massacre des Européens. En 1774, la Compagnie des Indes reprit possession de l'île et érigea une pyramide commémorative, démolie depuis. Pendant les guerres de la Révolution et de l'Empire, Ste-Marie fut abandonnée à nouveau, et ce nest que le 15 octobre 1818 que Sylvain Roux en prit possession au nom de la France et y installa une colonie européenne en 1822. Il y mourut le 2 avril 1823. M. Fontoynont pense que c'est à l'occasion de cette reprise de Ste-Marie en 1818 que Sylvain Roux aurait pratiqué avec les chefs indigènes le serment du sang, et il appuie son hypothèse sur l'état de conservation des sculptures taillées dans un bloc de corail, et sur le fait qu'il y a une trentaine d'années elle était encore encastrée dans un mur de pierres sèches de l'ancien fort de < La Possession >. M. Fontoynont attire l'attention de l'Académie sur l'état de délabrement où est laissé le fombeau du grand français que fut Sylvain Roux et propose d'exprimer le vœu que l'Administration érige un petit mausolée commémoratif, L'assemblée partage cette manière de voir et charge son bureau d'en entretenir le Gouvernement Général. M. C. Savaron informe l'Académie que M. le Gouverneur Général l'a chargé d'élaborer un projet de Musée d'Art Industriel pouvant répondre aux desiderata de M. le Re Te CR & PROCÈS-VERBAUX IX Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts et visant à l'amélioration des industries féminines à Madagascar, Il indique qu'à son avis, il y aurait d'abord lieu d'organiser une exposition rétros- pective de fout ce qu'on trouverait intéressant dans l'ancien art malgache. Des expositions partielles devraient être organisées à Majunga, Fianarantsoa et peut-être à Morondava. Ces expositions permettraient à l'Administration d'effectuer des achats judicieux. de faire exécuter des copies, des photos, des dessins, des empreintes, etc. On pourrait alors juger des diverses industries locales et envisager la formation d'un style original malgache, Trois catégories d'industries féminines pourraient surtout en bénéficier : 1° tissage : 2° sparterie : 3° dentel'es et broderies. Peut-être, les ciseleurs de bijoux et les fabricants de meubles pourraient-ils aussi s'en inspirer. C'est pourquoi il serait nécessaire de rassembler dans un Musée Industriel tous les objets de fabrication indigène ayant un cachet artistique, et pour ceux qui ne pourraient être acquis, d'en avoir au moins une reproduction. On pourrait, d'ailleurs, puiser dans ce Musée pour les expositions coloniales, comme pour celle qui va s'ouvrir prochainement à Marseille. M. Savaron ne se dissimule pas les difficultés que rencontrera la réalisation de ce projet ef aussi serait-il très désireux de pouvoir compter sur le concours de l'Académie Malgache. Le Président l'en assure d'autant plus que les collections qu'il s’agit de former, outre leur intérêt artistique, auraient un intérêt ethnographique indiscutable. 2 + + M. Decary signale une note que M. de Grossouvre a consacré à l'hydrologie des ferrains calcaires dans le Bulletin de la Société Géologique de France, année 1916 PP. 65-81 et montre l'intérêt pratique qu'elle peut avoir pour les recherches d'eau dans notre colonie. D'après ce travail, dans les calcaires à fissures rares : 1) il ny a pas une relation nécessaire d'altitude entre les niveaux de l'eau dans le puits et ceux des cours d'eau voisins. 2) il peut exister des différences d'altitude considérables, c'est-à-dire de plusieurs mètres, entre le niveau de l'eau dans deux puits voisins. 3) ilny a aucune relation entre les oscillations des niveaux d'eau ce puits voisins, Dans les calcaires très fissurés, au contraire, l'eau circule sans difficulté et forme des nappes assimilables à celles des terrains perméables. Mais la fissuration des calcaires diminuant à mesure qu'on descend, il s'ensuit que les chances de rencontrer des veines aqui- fères décroissent à mesure que les recherches gagnent en profondeur. D'autre part, les nappes aquifères éprouvent une dépression quand elles passent sous une vallée sèche. “ x PROCÈS-VERBAEUX L) e + M. Perrier de la Bathie, dans une note sur les couches les plus anciennes de la série sédimentaire du versant occidental de l'Île, rectifie quelques opinions émises par M. Giraud dans son rapport de 1911-1912 et expose quelques vues nouvelles d'un grand intérêt pratique. L'auteur indique d'abord que M. Giraud ayant contesté l'origine des fossiles remis à M. Zeiller pour la simple raison qu'il n'avait pu les retrouver, cela provient tout simple- ment de ce que M. Giraud n'a pas visité les gisements signalés qui sont à nouveau indiqués avec une grande précision. D'autre part, M. Giraud signale que, par suite d'une grande faille qui fait buter les ferrains sédimentaires de l'ouest contre le métamorphique, la base de la série sédimentaire est très difficile à observer en place et il indique trois endroits seulement où cette observa- tion est possible. M. Perrier fait observer qu'il n'y a pas une faille unique mais une zone multifaillée et qu'il a pu observer la base de la série sédimentaire en trente-quatre endroits au moins, échelonnés du nord au sud de l'île et qu'il indique avec une grande précision. M. Perrier de la Bathie ayant pu étudier ces couches de base en de nombreux points, les divise en trois séries : 1° grès grossiers ou bigarrés supérieurs ; 2° grès psammites à infercalations schisteuses ; 3° couches à glossopteris ; et donne les indications suivantes sur chacune : 1° Grès grossiers ou bigarrés supérieurs. — Cette série épaisse de 400 à 800 mètres est caractérisée par des grès multicolores entre le Mangoky et la presqu'île d'Am- pasimena, et blancs au nord et au sud de l'île. 2° Grès psammites avec intercalations schisteuses. — Cette série est rapportée au frias avec facies marin au nord et facies fluviaux et litéraux au sud. Au nord, entre Am” bohimanga et Andongoza, on observe, sur un conglomérat de base, des grès grossiers micacés, des schistes argileux à septana, des alternances de schistes argileux et de grès mir cacés, avec ammonites et poissons du frias marin, le fout d'environ 100 mètres d'épaisseur’ Entre la presqu'île d'Ampasimena et le Cap St-André, les sédiments sont constitués par des grès psammites rares, intercalés entre de puissantes couches d'argiles brunes et de grès ou sables grossiers. Entre le Cap St-André et le Sakomena, les couches inférieures aux grès grossiers sont constituées par 100 à 200 mètres de grès psammites avec intercalations de grès argi- leux à empreintes triasiques. Jusqu'à l'embouchure de l'Andremba, ces grès psammites reposent sur le métamorphique ; au sud de ce point ils reposent sur les couches à glossopteris, 3° Couches à glossopteris. — Ces couches très réduites, minces, d’allure lenti- culaire et localisées au nord de Benenitra, s'épaisissent beaucoup au nord de l'Onilahy PRNE t De PROCÈS-VERBAUX XI (150 à 275 mètres). C'est dans l'étage inférieur de ces couches que le charbon observé jus- qu'à ce jour est localisé. L'étage supérieur, constitué par des grès rougeâtres et des argiles frès rouges, forme un ensemble bien déterminé que M. Perrier de la Bathie appelle la série rouge et dont il signale l'importance comme repère dans la recherche des couches de charbon. L'étage charbonneux aurait de 70 à 125 mètres de puissance et la série rouge de 80 à 150 metres. Ces couches à glossopteris n'affleurent qu'au sud du bassin méfamorphique, mais il est probable qu'elles existent dans tout l'ouest sous les sédiments secondaires, bien qu'il paraisse frès difficile de déterminer l'âge de ces formations, les couches qui contiennent les charbons, et surtout les schistes bitimineux et charbonneux qui les accompagnent se pré- sentent sur l'Ianapera en quantités telles qu'elles justifient amplement de grosses dépenses de recherches et d'aménagement. Au surplus, ces recherches, feront vite découvrir des gisements nouveaux car les seuls connus jusqu'à ce jour son ceux qu'une rivière ou un tor- rent a mis fortuitement en évidence. Congloméraf de base. — À la base de la série sédimentaire, au sud de Rano- hira comme au sud de l'Onilahy, on trouve un mélange de blocs anguleux et des matières plus fines, remplissant les anfractuosités du métamorphique. M. Giraud a exprimé l'opi- nion que ces conglomérats de base sont des « tillites » d'origine fluviol-glaciaire et d'âge permocarbonifère. M. Perrier de la Bathie se fondant sur ce qui se passe encore de nos jours, pense que ce sont simplement des éboulis du métamorphique, cimentés par la pres- sion ef le femps, ayant l'âge (variable) du dépôt qui les a recouverts. Des coupes et une carte géologique illustrent ce mémoire intéressant qui sera imprimé in-extenso dans le prochain Bulletin. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 18 heures. XII | PROCÈS-VERBAUX Séance du 26 Février 1920 Présidence de M. le Docteur Fontoynont Éfaient présents: MM. Dr. Villette, P. Muthuon, Savaron, Gros, Ranaivo, Lamberton, Maisonneuve. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Le président donne lecture de la correspondance comprenant : 1° Une lettre de M. le garde principal Pernot dans laquelle il donne d'inté- ressants détails sur les guerres civiles qui eurent lieu dans le Boéni vers 1730 et 1770. M. Pernot envoie également un échantillon des ardoises qu'on trouve à Sangadgira, près d'Anorofsangara. 2° Une lettre de M. Joleaud, maître de conférence à la Sorbonne, nous remer- ciant de l'offre d'un squelette complet de l'hippopotame subfossile de Madagascar. 5° Une lettre de M. Hans Vollenhoven, secrétaire du Conseil de la Fondation pour le droit indonésien, professeur de droit à l'Université de Leyde, demandant le concours de l'Académie Malgache pour collectionner des données concernant les us et coutumes des indigènes, en lui signalant notamment des rapports inédits de fonctionnaires coloniaux ou de missionnaires, des recueils de lois ou de sentences, des livres d'ethnologie, etc. L'Académie charge son secrétaire de donner satisfaction à M. Vollenhoven dans la mesure du possible. Le président signale que M. Lacroix a composé un grand ouvrage sur la minéra- légie de Madagascar et que ce travail possède à la fois une grande valeur scientifique et un grand intérêt pratique. M. Lacroix se trouve mis dans l'impossibilité de faire paraître son livre à cause du renchérissement des travaux d'impression. Étant donné les grands services que ce fraité rendrait à fous ceux qui s'occupent d'affaires minières dans la grande île, il serait désirable que la Colonie prit à sa charge les frais d'édition, le produit des exemplaires vendus venant en déduction des dépenses faites. Le président propose alors de présenter à M. le Gouverneur Général le vœu suivant, ce qui est accepté par l'unanimité des membres présents : < L'Académie Malgache, considérant que M. Lacroix, professeur de minéralogie au Muséum, secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, a composé sur la minéra- logie de Madagascar un grand ouvrage qui est à la fois un véritable monument scientifique et un précieux recueil de renseignements pratiques ; Qu'il est hautement désirable, non seulement dans l'intérêt de la science fran- çaise, mais. aussi pour l'utilité de fous ceux qui s'occupent ou peuvent être amenés à PROCÈS-VERBAUX XII s'occuper d'affaires minières dans la Colonie, que le travail du savant éminent qu'est M. Lacroix, voie le jour le plus tôt possible : Que la publication d'un tel ouvrage entraîne une dépense hors de proportion avec la situation que l'Etat fait à nos savants ; Exprime le vœu que la Colonie de Madagascar prenne à sa charge la publication du livre de M. Lacroix. M. Savaron, développant le projet d'un Musée d'art industriel, exposé à la séance précédente, indique qu'il devrait comprendre les grandes sections suivantes : 1. — Art rétrospectif 1° Lambas brodés anciens, ou imités de l'ancien: 2° Naîtes anciennes ayant une valeur artistique ; 3° Ustensiles anciens décorés, gravés ou sculptés: 4° Meubles : 5° Dessins ou photos de monuments ou parties de monuments pags ou gravés, de pierres funéraires, de colonnes sculptées. ÎL. — Art industriel actuel 1° Lambas ou tissus divers, brodés, ornementés, tissus de raphia; 2° Nattes, produits de sparterie divers ayant un cachet artistique; 3° Dentelles, broderies diverses : 4° Objets en bois, corne, ustensiles et objets ornementés, sculptés ou gravés, bijoux, parures. 5° Dessins, photos, reproductions d'objets divers. Sur la proposition du président, il est décidé que ce projet sera communiqué à fous les membres présents à Tananarive et qu'il sera discuté à fond à la séance mensuelle du mois de mars. = L'Académie examinera également les divers moyens à utiliser pour se procurer les documents à exposer, le montant des dépenses à effectuer, le fonctionnement du futur Musée, etc. L'ordre du jour éfant épuisé, la séance est levée à 18 heures. XIV PROCÈS-VERBAUX Séance du 26 Mars 1020 Présidence de M. le Dr Fontoynont Étaient présents : MM. D* Villette, P. Muthuon, Radley, Pagès. Excusés : MM. Garbit, Grise. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Le président donne lecture d'un programme-type élaboré par l'Union syndicale des Sociétés françaises d'artistes en vue d'éviter les contestations fréquentes auxquelles donnent lieu les concours publics du fait de l'inexpérience de leurs rédacteurs. a diffu- sion de ce programme-type peut être utile au moment où la glorification de la victoire française et des héros de la guerre va donner lieu à l'ouverture d'un grand nombre de concours. Re Au nom du P. Camboué, empêché d'assister à la séance. le président donne lecture d'une note sur une prophylaxie biologique du paludisme, des affections intestinales et de la frypanosomiase. L'auteur rappelle d'abord que d'après l'opinion du docteur Fontoynont, du doc- teur Bouet, du professeur Laveran, la propagation du paludisme dans toutes les régions de l'île est due principalement aux déplacements de population nécessités par les grands tra- vaux, nofamment la construction du chemin de fer de la côte est, et aussi par les facilités que renconfraient les anophèles pour piquer les personnes qui, pendant la nuit, gardaient les villages des attaques des brigands. À ces deux causes, le P. Camboué croit pouvoir en ajouter une troisième, la des- truction de quantités énormes des grandes araignées à soie pour les essais industriels tentés à l'école professionnelle de Tananarive en 1904. L'auteur évalue à 30.000 le nombre : des araignées livrées aux ateliers en un seul trimestre et à ce nombre il faudrait ajouter celles qui furent utilisées sur place et celles qui furent détruites au cours des chasses, aussi bien que les autres petites espèces d'araignées qui vivent en commensales sur la toile de l'< halabe >. On pourrait bien arriver ainsi à une destruction totale de près de 300.000 araignées, en un seul trimestre, dans les environs de la capitale. Or, si l'on suppose que chacune de ces araignées détruisait seulement 10 moustiques par jour, la destruction de 300.000 araignées indiquée plus haut aurait donc sauvé la vie à 3.000.000 de moustiques, au cours d'un seul frimestre. Sans doute, dans ce nombre, toutes les espèces ne sont pas nuisibles. On sait que les anophèles sont surtout à redouter. Or, l'auteur croit avoir remarqué que les ano- _ phèles sont généralement en nombre inverse de celui des araignées. né u Ces _ Pés nerir he de RE dt DOS So Hfdins : de. +. Cd défis >. PROCÈS-VERBAUX xY Outre la grosse araignée « halabe >, un grand nombre d'autres de tailles variables. détruisent aussi de nombreux moustiques, et toutes les mesures de protection à l'égard de ces espèces peuvent avoir un intérêt dans la lutte contre le paludisme. Le P. Camboué rappelant ensuite le rôle de la mouche verte dans la propagation de la dysenferie, signale qu'il existe une araignée qui s'attaque à cette mouche. II s'agit d'un aranéide social, de petite faille, qui tisse des nids soyeux, notamment sur les chênes, sans que ce végétal soif cependant son seul habitat. Quelques autres araignées détrui- senf aussi la mouche verte. Il y aurait évidemment intérêt à faire connaître et protéger ces espèces d'araignées. L'auteur indique que les Belges essaient d’acclimater nos « halabe » au Congo pour tenter de lutter contre la mouche « fsetse >, propagatrice de la maladie du sommeil. Cet essai est d'autant plus intéressant que, si Madagascar a été jusqu'ici à l'abri des atteintes de la maladie du sommeil, il ne s'ensuit pas qu'elle en soit définitive- ment à l'abri. Comme conclusion de son étude, le P. Camboué insiste sur l'utilité qu'il y aurait de vulgariser dans le public cette prophylaxie biologique de façon à éviter que, par ignorance ou préjugé, nous défruisions nos meilleures alliées. Des mesures excellentes dans leur principe peuvent devenir nuisibles si elles sont appliquées sans discernement. Tel serait, par exemple, l'arrêté du 31 août 1919 portant injonction de brûler les bourses et toiles des arbres, haies et buissons sur les terrains de la commune de Tananarive, mesure excellente en tant que destruction de chenilles, mais nuisible si l'on détruit aussi les araignées. - L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix-huit heures. XVI PROCÈS-VERBAUX Séance du 22 Avril 1020 Présidence de M. le D' Fontoynont. Étaient présents : MM. le Dr Villette, P. Camboué, Fouilloux, Andriamifidy, Lamberton. Excusés : MM. Garbit, Grise, Renel. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Le président donne lecture d'une note de M. Decary sur la haute vallée de la Betaitra. Le versant ouest de la monfagre des Français, constitué par une masse de cal- caires nummulitiques reposant sur un soubassement crétacé, est bordé par la vallée de la Betaitra, rivière qui a creusé son lit au contact des terrains sédimentaires et de coulée basal- tique descendue de la montagne d'Ambre vers Antsirane. La Befaitra a une longueur totale de dix kilomètres : elle naît au pied du massif d'Ambararata sur le terrain aturien. À peu près sans eau à la saison sèche, son débit s’enfle frès considérablement à la saison des pluies. Sa haute vallée entame les couches du crétacé supérieur. Nous les étudie- rons successivement en commençant par les plus anciennes. Cénomanien — La partie supérieure du cénomanien est remarquablement bien développée et facile à étudier dans les flancs de la vallée à l'est d'Antanamitarana. Elle est constituée par des alfernances d'argiles bleues tendres et de bancs gréseux, visibles sur une épaisseur d'une soixantaine de mètres. M. Lemoine les signale comme non fos- silifères ; j'y ai frouvé, dans les couches supérieures, quelques beaux échantillons de grands Inoceramus sp. Elles sont surmontées par deux mètres d'argile bleu foncé, dure. Tout l'ensemble a un pendage général de 15 degrés vers l'est. Ces argiles et les grés ont présenté à l'érosion une résistance inégale, et ont déterminé, dans le lif de la rivière, une suite de cascades de faible hauteur, sauf la dernière du côté de l'amontf, qui atfeint quinze mètres. Ces argiles supportent un niveau de pyrite de fer particulièrement intéressant (1). Le minerai se présente en masse extrêmement dure. gris verdâtre ; il forme un banc d'une épaisseur moyenne d'une vingtaine de centimètres, dont l’affleurement est facile à suivre grâce à la ligne jaunâtre qu'il forme en surface par suite de sa décomposition à l'air. Il suit toutes les inflexions du cénomanien, et une étude détaillée de ce niveau de minerai, faite fant en surface que dans les galeries d'exploitation, permet de constater que, si le A (1) La pyrite est exploitée actuellement pour l'extraction du soufre et la fabrication du sulfate de fer. Elle contient de 37 à 40 o/, de soufre PROCÈS-VERBAUX XVII pendage d'ensemble est d'environ 15 degrés vers l'est, la surface du cénomanien présente en certains endroits, notamment sur le versant ouest de la vallée, une inflexion locale en sens inverse. En cet endroit, la pyrite s'incline brusquement à 45° vers l'ouest pour se relever lentement ensuite. Dans le travers-banc, on voit que le niveau pyriteux s'épaissit notable. ment à mesure qu'il se relève ; il affeint 40 centimètres et esf surmonté d'une épaisseur à peu près égale de minerai de même couleur, mais pulvérulent et inutilisable (1). Sur fout ce versant, le banc est à une altitude variant entre 102 et 120 mètres. Sur le flanc est du petit ravin qui se dirige vers le village malgache on retrouve à la cote 133 le minerai qui n'atteint plus guère qu'une quinzaine de centimètres ; l'argile rouge signa- lée plus haut est également réduite à quelques centimètres. La pyrite ne semble pas se retrouver sur le flanc ouest de ce ravin. Sur le versant est de la vallée, elle affleure à l'altitude bien constante de 120 mètres : elle n'a également que 15 centimètres environ de puissance, ef on la voit netfement s'abaisser vers l'est, et diminuer d'épaisseur: finalement, elle disparaît. Il est intéressant de rechercher l'extension de ce banc de minerai. La rareté des sondages ne permet pas encore de donner une réponse absolument précise. Il dispa- raît vers l'est, perd de son importance, et peut-être même disparaît également vers le sud. Vers le nord, il a été retrouvé avec une épaisseur de 20 centimètres sur le versant est de la vallée de la Betaitra, à hauteur du village du même nom; il existeraif aussi de l'autre côté de la vallée, sur le versant ouest, au-dessous de la Fontaine Tunisienne. Il ne se refrouve pas dans le massif d'Anosiravo, qui constitue l'extrémité nord de la montagne des Français ; enfin, on le rencontrerait (2) beaucoup plus à l'ouest, sur la rive droite de la ri- vière de la Main en amont d'Anamakia. Sans doute, devait-il se continuer autrefois de la région occupée aujourd'hui par la Betaitra jusqu à celle de la rivière de la Main; il a été détruit par les érosions qui ont fait disparaître foutes les couches supérieures aux argiles cénomaniennes enfre ces deux points, et ont permis l'écoulement des basaltes du massif d'Ambre, Ce niveau de pyrite de fer présente donc l'aspect d'un banc bien régulier avec une épaisseur un peu augmentée immédiatement à l'ouest de la vallée de la Betaitra. L'épaississement doit être attribué à une dissolution de la pyrite, postérieure à son dépôt, suivie d'une remise en mouvement sous l'influence des eaux souterraines, et de précipitations dans les parties les plus basses du niveau. La pyrite, qui repose sur les argiles imper- méables, se frouve, en effet, supporter le niveau piézométrique. D'autre part, de l'eau, en très faible quantité, circule parfois dans les argiles su- bordonnées ; elle a entraîné également de la pyrite qui s'est recristallisée dans les fentes de l'argile en masses du système cubique. em (1) Du minerai pulvérulent du même genre se retrouve à la surface des couches de pyri- tes de fer de certaines mines d'Espagne. (2) Renseignement communiqué par M. Sandoz. XVIII PROCÈS-VERBAUX Enfin, dans les galeries de mines, on rencontre très fréquemment des cristallisa- tions naturelles de sulfate de fer et de sulfate d'alumine ( A . L'origine sédimentaire du minerai ne peut être mise en doute : elle a déjà été signalée par M. Lemoine qui a fait remarquer l'analogie existant entre ce gisement et celui de Soyons (Ardèche) (2). Sa position présente également une grande ressemblance avec celle du banc de pyrite de cuivre intercalé dans les terrains permiens de Mansfeld (Saxe), avec une remarquable constance, mais avec une épaisseur qui ne dépasse pas 10 centimè- tres (3). La formation des pyrites de la Betaitra s'explique par les réactions suivantes : des cours d'eau se déversaient en cet endroit dans la mer, entraînant des masses d'oxydes à l'état d'extrême division ; ces oxydes se sont déposés à l'embouchure, et leur réduction en sulfures s'est formée sous l'influence de l'acide sulfhydrique dégagé a des matières organiques en décomposition. Éseer. — La pyrite de fer est inferstratifiée entre les argiles bleues du céno- manien et les sables friables ou gréseux qui constituent la base de l'emschérien. Ces der- niers sont fréquemment fachés de grandes plaques de rouille (galeries du versant ouest), ou maculés de très nombreuses petites mouches pyriteuses (galeries du sud) : plus rarement ils sont purs (galeries du versant est). Au-dessus viennent des alternances de grès et de sable ; ces derniers renferment d'innombrables plaquettes ferrugineuses et manganésiféres : le manganèse s’est parfois déposé à leur surface en enduits mamelonnés (4). Sur la rive ouest, une petite faille locale a abaissé l'emschérien et les pyrites qu'il surmonte presque au niveau de la rivière; en cet endroit, il est représenté par un banc de grès très dur à em- preintes végétales charbonneuses et indéterminables, exploité pour la construction. Immédiatement en amont de la plus grande des cascades, la Betaitra s'infléchit légèrement vers le sud-est et enfame, dans un ravin très éfroit, toute l'épaisseur des couches emschériennes. Les sables blancs, gréseux de la base, montrent dans leur é épaisseur des suintements d'eau très ferrugineuse indiquant la présence d'un petit dépôt local de minerai indépendant du niveau que nous avons étudié précédemment. Dans les couches gréseuses du dessus se trouvent des débris d'ossements et des fragments de lignite. Puis, viennent, sur une épaisseur de 40 mètres environ, des alfernances de grès tendres, souvent mouchetés de pyrife, équivalent des couches sableuses à plaquettes de limonite manganésifères citées plus haut, et de calcaires lumachelles extrêmement durs, renfermant d'innombrables coquilles d'huîtres mêlées à quelques autres lamellibranches et à des débris charbonneux (5). (1) On sait que, pour transformer industriellement les es inertes, en sulfates solu- bles, on ES ss les pyrites à l'air et à l'humidité sous la double influence des. squels le rar u mi- nerai f se i oxygène, de l'acide sulfurique qui REG son tour sur ocre de fe fer qu'il ue en sulfate. tte combinaison See mique se produit Abiatibasut dans les galeries où les venues d’ . sont abondantes. En outre, l'acide sulfuri rique ainsi mis en liberté se combine avec er de l'argile pour former du hifété à alumine, qui cristallise sous forme de fibres soyeuses (appelées parfois « alun de plume »). 2) Etudes géologiques dans le nord de Madagascar p. 216. < (3} HAUG. Traité de géologie, p. 123. : (4) L'analyse y a en outre décélé des traces d’or ä J'y ai trouvé un morceau de bois épigénisé en limonite, et couvert de tubes de litho- omus, PROCÈS-VERBAUX XIX Le pendage de ces couches étant le même que celui du cénomanien sur lequel elles reposent en concordance, il en résulte que la Betaitra a dû creuser son lit presque en sens inverse du plongementf; les couches dures ont mieux résisté à l'érosion que les cou- ches tendres qui ont été notablement plus entamées, et il s'est formé à la rencontre de cha- que niveau moins résistant un bassin profond d'un à deux mètres qui, aujourd'hui, barré presque complètement le fond du ravin. Le bassin supérieur est le plus grand de tous : il présente un escarpement de cinq à six mètres à la partie supérieure duquel sont des mar- nes argileuses rougeâtres et violacées renfermant des débris de fossiles, turritella sp., et in- jectées de quelques veinules pyriteuses (!). Afurien. — Après quelques mètres d'argiles marneuses bleuâtres sans fossiles (2), on rencontre les marnes aturiennes blanches que la Betaitra n'a que légèrement ravinées. Elles sont caractérisées par la présence de nombreux échinides parmi lesquels les plus abondants sont Lampadaster Gautieri-Lamb., Gueltardia Rocardi-Lamb. Menuthiaster Cotteaui. Lamb., et /nfulasker Boulei. Lamb. On y rencontre également des fragments du grand /noceramus Crispi, Mantell. Le magnifique Lampadaster Grandidieri. Lamb. existe aussi, mais il est peu commun et souvent déformé (3). Les Basalles. — Sur la rive droite de la vallée, se trouvent disséminés sur le sol, des fragments de basalte provenant du filon-couche intercalé dans les marnes aturiennes dans la région du massif de l'Embrasure. A l'ouest de la rivière, à hauteur d'Antanamita- rana, l'emschérien a disparu (1), enlevé par l'érosion: la Prébétaitra, rivière du régime hydrographique antérieur à celui de la Betaitra (°) s'était frayé un passage qui a été ensuite comblé par les coulées basaltiques, et la Betaitra a dû alors se creuser le lit qu'elle occupe actuellement. En aval du village de Betaitra existent encore, dans la vallée, trois monticules basaltiques qui ont résisté à l'érosion et témoignent de l'ancienne extension de la coulée. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix-huit heures. (1) Des Fa ans calcaires actuelles, mousses pétrifiées, etc. sont plaquées contre l'escarpement du bassi rate, par Lemoine, op. cit p. 217, (3) Il est ane t dans un FL situé beaucoup plus en aval à 1590 mètres au nord du village de Betaitra. En endroit recueilli, en outre de nombreuses autres espèces, un certain nombre d'échantillons de + échinide, apte ement conservés. () Il ne . retrouve que vers l’ouest, et considérablement diminué, sur la rive droite de la rivière de la Mai (5) Op. ne. p. 332. _ XX PROCÈS-VERBAUX Séance du 27 Mai 1920 La séance est ouverte à quatre heures du soir, sous la présidence du Dr Fon- toynont, président. Présents : Dr Villette, KR. P. Muthuon, R. P. Camboué, M. Gros, Rev. Radley Dr KRanaivo, Dr Rasamimanana, Pagès. Communication est donnée de la correspondance et des remerciements de M. Pagès nommé membre correspondant. Lecture est donnée d'un travail de notre collègue, le R. P. Brandstetter, intitulé : < Architektonische Sprachverwandchoft in allen Erdtrilen >. Le P. Camboué, pour confirmer la note remise précédemment dans laquelle il montrait l'action destructive très considérable des araignées à l'encontre des culicides, fait connaître qu'il a trouvé une toile d'araignée abandonnée dans laquelle il a pu compter 110 cadavres de culicides parmi lesquels 60 d'anophèles femelles. M. Pagès remet à l'Académie un manuscrit concernant l’histoire des Andriana d'Ambohijanaka-ouest, de leur origine jusqu'à nos jours, ainsi que les clichés de photogra- phies contenues dans ce travail. Le président remercie M. Pagès de son don, les clichés seront précieusement conservés et le manuscrit déposé à la bibliothèque. M. Pagès présente des graines de < Nongo > (pignon d'Inde) et montre la manière ingénieuse dont les Sihanaka s'en servent pour s'éclairer. Les graines sont percées par une petite baguette pointue formant ainsi un chapelet rigide qui, une fois allumé, constitue une bougie d'un pouvoir éclairant suffisant, non fumeux et non odorant. Chaque graine se consume assez lentement ef en s'éfeignant enflamme spontanément la graine suivante, M. Pagès offre ensuite une bague en argent pour le Musée. Cette bague paraît être de style arabico-malgache et provient de la côte ouest. Elle fut trouvée en pays sihanaka. L'ordre du jour étant épuisé, la séance a été levée à 17 heures. PROCÈS-VERBAUX xYI Séance du 24 Juin 1920 La séance est ouverte à 4 heures, sous la présidence du Dr. Fontoynont. Sont présents: Dr. Villette, R. P. Muthuon, R. P. Camboué, Rev. Radley. Dr. Ranaivo, Dr. Rasamimanana. Excusés : MM. Gros, Pagès. Le procès-verbal de la dernière séance est approuvé. Le président donne communication de la correspondance. Lecture est donnée : 1° D'une lettre de M. Junot de Maroantsetra annonçant l'envoi d'une peau de aye-aye. 2° Une lettre de M. Herschelle Chauvin faisant connaître qu'il accepte de fournir les animaux demandés à M. le Gouverneur Général par une compagnie anglaise. 3° Une lettre de notre collègue M. Millot de Nossi-Bé envoyant la photographie d'une intéressante pièce recueillie dans les ruines de Sada. Cette photographie représente une pierre de 0.065" de diamètre et de 0.025 mm d'épaisseur formée de ce même grès qui a servi à fabriquer les poteries souvent décrites et dont nous possédons des échantillons (poteries de Vohémar et de la côte est), mais celte pierre est pourvue d'une inscription arabe. L'Académie charge son président de vouloir bien prier M. Millot de nous adresser pour le Musée son intéressante trouvaille. Le président donne ensuite lecture d'une notice nécrologique de notre collègue R. P. Sourry-Lavergne, notice qui sera insérée en tête du dernier article, publié par notre collègue, depuis mort au champ d'honneur. La séance a été levée à 17 heures un quart. XXII = PROCÈS-VERBAUX Séance du 22 Juillet 1920 La séance est ouverte à 4 heures, sous la présidence du Dr. Fontoynont, président. Etaient présents : MM. le Dr. Villette, P. Muthuon, Radley, Gros. Lecture est donnée des pièces suivantes : Procès-verbal de la dernière séance qui est adopté à l'unanimité. Une lettre de M. Huckett demandant des araignées de Madagascar. Réponse du président. Une lettre de M. Albert annonçant l'envoi d'Andilamena d’une caissette d'insectes et de papilons qui est bien parvenue à l'Académie. Une lettre de M. Herschelle Chauvin annonçant la réception d'un chèque de L 100. O. O pour envoi en Angleterre de divers animaux. Une lettre du consul britannique transmissible d'une lettre de M. Chas. H. Steward — Manager O Kayti Tea Estate demandant des papillons. Une brochure et une thèse du Dr Félix Gérard de Tunis sur les Chloenacées. Une brochure de M. À. Dandouau sur les coutumes sakalaves. Un travail intitulé: Notes historiques sur les sakalaves Zafy volamena d'Am- bavatobe, par M. Pernot, garde principal de la garde indigène, chef du poste administratif d'Anorotfsangana. Le président dépose sur le bureau de l'Académie le Tome Ill du volume IV de l'Histoire de l'ethnographie de Madagascar constituant partie de l'ouvrage de MM. Alfred et Guillaume Grandidier: Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar dont MM. Grandidier père et fils font hommage à l'Académie. Des remerciements seront adressés à nos collègues. Lecture est donnée par le KR. P. I. Muthuon de la note suivante : Sur une ancienne porte d'enfrée de l'Ikopa dans le bassin de Tananarive < J'ai exposé ici, il y a quelques mois, comment l'Ikopa, à une date déjà ancienne, < coulait jadis en droite ligne, de la région aval d'Antelomita jusqu'au pied d'Ambohima- « nambola et au marais d'Anosy, et comment, plus tard, par un phénomène de capture, «ce cours d'eau fut amené à décrire vers le sud, ce grand coude qui lui fait tourner < le grand massif d'Ambohidralambo ef passer au pied d'Ambohimirakitra pour rejoindre < l'ancien parcours au même marais d'Anosy, Or, il semble bien que, pendant cette < évolution qui a abouti à faire décrire par l'Ikopa, une double boucle en forme de v ren- _ + versée, il y a eu au moins deux phases ou stades intermédiaires pendant lesquelles le | É PROCÈS-VERBAUX XXIII cours d'eau, (lIkopa ou bien, si la capture n'a eu lieu que postérieurement, un autre cours d'eau draînant toutes les eaux de la région de Masomboay) se déversait dans le bassin lacustre de Tananarive par deux cols surbaissés situés, l'un au nord, l’autre au sud du village culminant de Samboranto, au sud d'Alasora. Le premier passage est à l'altitude de 1,315 mètres environ, 70 m. environ au-dessus du niveau actuel de l'Ikopa ; le 2° déversoir n'est qu'à 1.278 m. quelques 30 à 33m. au-dessus du même niveau actuel. Ces eaux venues du sud d'Ambohimirakitra étaient alors retenues vraisemblable- ment dans un petit lac d'Antsahavory, par un barrage joignant les hauteurs d'Ambato et d'Ambohitrandriananahary. Cet afflux d'eaux abondantes dans la région nord d'Am- bohijanaka permet d'expliquer la grande étendue des terrains bas, lacs, rizières et marais qui se développent autour d'Imerimanjaka. De ces deux déversoirs, celui du sud est le principal et a probablement fonctionné le dernier et le plus longtemps, vu son altitude inférieure ; il s'ouvre du reste en face de terrains bas plus étendus et plus largement noyés. >» Le président propose l'admission de M. Joly, à titre de membre correspondant. Accepté à l'unanimité. La séance est levée à 17 h. 15. XXIV PROCÈS-VERBAUX Séance du 24 Août 1920 La séance est ouverte à 4 heures du soir, sous la présidence du Dr Villette, remplaçant le Dr Fontoynont, président, absent de Tananarive. Présents : MM. Mondain, Sharman, P. Muthuon, Rev. Radley, Joly. Excusés : MM. le Dr. Fontoynont, Garbit, Gros, Girod. Lecture est donnée de lettres de provenances différentes. Lettre de Justin Rainizanabololona, au sujet de la modification survenue dans l'orthographe de certains mots malgaches. Letfre de M. le Gouverneur Général accordant une subvention supplémentaire pour l'impression du Bulletin de l'Académie, tout l’arriéré devant être imprimé. Une lettre d'un indigène de Fenoarivo demandant une augmentation de subvention au profit des enfants de l’école, ramasseurs d'insectés. Le même document précise que les frais de boîtes destinées à recevoir les insectes rares resteront à la charge de l'Académie. Lettre de M. Mason, de Londres, 29 Park Walk, Chelsea S, W.. Londres, deman- dant des duplicata d'œufs d'œpiormi. Îl est décidé d'attendre le retour du président pour solution à intervenir. Lettre du bibliothécaire de l'Institut colonial d'Amsterdam, demandant l'envoi du Bulletin de l'Académie pour 1914 et années suivantes. Lettre de M. Decary, faisant part de sa rentrée à Madagascar et de la reprise de ses fravaux. Lettre de M. Pagès, signalant l'intérêt qu'il y auraif, en vue de leur conservation, de faire recueillir dans le district de Manja, des portes et objets anciens découverts dans la région, Lettre de M, Perrier de la Bathie au sujet du livre de M. Lacroix, de son im- pression. Etude du même sur quelques gisements de roches éruptives sur le versant occidental. Il est donné lecture de cet intéressant document. M. Mondain dépose sur le bureau de l'Académie une brochure, dont il est l'auteur, sur « Nos indigènes mobilisés >. Le Rev. Radley rend compte qu'il fit récemment l'ascension du Tsiafajavona. II trouva, au cours de ses excursions, des portes rondes bien conservées telles qu'on en renconfrait encore, il y a quelques années, à Tananarive. La séance est levée à 5 h. 30. - PERS EREERRERENEUE | k PRE RQ ira éE FE. —————————— PROCSÈ-VERBAUX XXV Séance du 24 Septembre 1920 La séance est ouverte à 4 heures du soir, sous la présidence du Dr. Fontoynont, président. Présents : MM. Dr. Villette, Carle, Rev. Radley, Dr. Rasamimanana, Mondain, Joly. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. M. Joly, sur la proposition du président, est chargé des fonctions de secrétaire jusqu'au retour du titulaire en congé. Communication est donnée de la correspondance. Le président lif, fout d'abord, une lettre de M. Heuvrard, bibliothécaire du prince Rolland Bonaparte, de l'Institut, adressant à l'Académie, au nom du prince, cinq exem- plaires du dernier fascicule des < Notes Ptéridologiques » entièrement consacré à l'étude et à la détermination des fougères de Madagascar récoltées par M. Perrier de la Bathie. Lettre de M. Descarpentries, géomètre, annonçant l'envoi de quelques < Anthri- bidés » qui lui avaient été confiés pour détermination. Une lettre du professeur Sergio Sergi, directeur de l'Institut anthropologique de Rome, demandant à l'Académie de lui envoyer du matériel anthropologique accompagné de données explicatives. Des dispositions seront prises pour donner satisfaction à la demande formulée. Lecture est donnée d'une lettre accompagnant l'envoi des derniers fascicules parus, des auteurs anciens. El g + M. Pagès lit une note sur la Cascade de l'Andriamanarana. Ce cours d'eau, sous-affluent du Kafsaoka, coule à l'extrémité orientale du district d'Arivonimamo, au sud du centre administratif d'Ambohimandry. Là, au bas et au nord du village d'Ambohipandrano, l'Andriamanarana rencontre un affleurement volcanique, du haut duquel il précipite ses eaux dans une chute de 10 à 12 mètres. Ce trou, dans lequel tombe tout ce petit cours d'eau, est circulaire et a des parois basaltiques verticales : sa profondeur, au-dessous du riveau de l'eau, assez difficile à mesurer, ne semble pas inférieure à 40 mètres. En sortant de cette sorte de marmite, les eaux s'engagent dans un couloir creusé dans la roche vive, à 15 mètres de profondeur, sur 30 mètres de largeur et plus de 100 mètres de longueur. Tels sont les faits exposés par M. Pagès. Quelle est l'origine de cette curieuse excavation ? Serait-ce la cheminée d'un volcan aujourd'hui ruiné par l'érosion ? Ou bien, faut-il attribuer à une autre cause cet accident qui coupe si étrangement le cours normal de l'Andriamanara- _ na ? Seule une étude soigneuse et détaillée du terrain à l'endroit de la chute et dans le voi- sinage pourra permettre de donner une réponse valable à cette question. PROCÈS-VERBAUX M. l'agent indi- étude sur les noms verbaux préfixe: On à 17 heures 15. savante sur le pronom ce fut levée # æ très et. séan on exprin . é, la æ te ensuite une , . acti épui ra prés ondain complissant | ac L'ordre du jour étant quant Laine et fnen. dé : HÉrimevanennRr | à Rs de à rat ie déc né ame … . id PROCÈS-VERBAUX XXVII Séance du Jeudi 28 Octobre 1920 La séance est ouverte à 16 heures, sous la présidence du Dr. Fontoynont, président. Sont présents : MM. le Dr. Villette, Mondain, Girod, R. P. Muthuon, Rev. Radley, R. P. Camboué, vétérinaire Grandmougin, Dr. Ranaivo, Boureau, Maisonneuve, Dr. Rasamimanana, R. P. Cadet, R. P. Colin. Joly. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. Le président donne lecture d'une lettre de M. Lacroix relative à la publication de son livre sur la minéralogie de Madagascar que doit éditer l’/mprimerie Officielle de Tananarive: une partie du manuscrit a été remise à M. Waterlot, directeur de l'Imprimerie, avant son départ de France. Communication est donnée d'une lettre du Ministre relative à un appareil sis- mologique du coût de 16.000 francs dont l'acquisition devrait être faite le plus rapidement possible. Les observations recueillies à Madagascar seraient transmises en France où se trouveront concentrés des renseignements de provenance mondiale en vue de la publication d'un fravail d'ensemble. C'est une affaire d'ordre international. L'acquisition de l'appa- reil sera effectuée soit par l'Etat soit par la Colonie. Lecture est donnée d'une lettre de M. Decary, qui se plaint du dir apporté dans la publication du Bulletin de l'Académie. À l'avenir, il n'en sera plus ainsi, la . publication du bulletin devant, nous l'espérons bien, reprendre son cours normal d'avant- guerre. Le Président lit une note au sujet de Rainindraoto, _ centenaire à Tananarive il y a quelques mois. Rainindraoto avait fourni à ses enfants les renseignements sévit : [l'avait 17 ans sur la fin du règne de Radama I, en 1828. Il assista au règne de Ranavalona I, 30 ans: de Radama Il, 1 an 1/2; de Rasoaherina, 17 ans : de Ranavalona II, 15 ans: de Ranavalona III, 14 ans. Enfin, sous l'occupation française, il vécut 24 ans, décéda en 1920 dans sa 110" année. Il est donné lecture d’une rio de M. le garde principal Pernot sur les Mahabo de Lavaloalika. Ce document est appuyé d'un schéma annoté. L'auteur a pu visiter en détail les Mahabo de Lavaloalika, qui comprennent deux parties distinctes : 1° le Mahabo proprement dit qui donne son nom au village qu'il XX VIII PROCÈS-VERBAUX occupe ; 2° la grotte dite Maroantsiva, ainsi dénommée à cause des bruits souterrains que l'on y entend et qui rappellent ceux des Antsiva. Cette grotte est située à environ trois kilomètres à l’est du village. On accède au village soit par la piste d'Ambohimalavy soit par celle d'Ambohibonary. Le Mahabo se trouve dans une petite forêt vierge qui a échappé à l'incendie et à la hache des Sakalaves à cause de son caractère sacré. La végétation y est luxuriante et on y frouve de très nom- breux blocs de quartz d'un aspect pittoresque. M. L. Pernot est le sixième Européen seu- lement qui ait pu pénétrer dans le village dont les habitants ont conservé les habitudes pri- mitives de la race sakalava. Ce village est rempli d'une quantité innombrable de makis d'une familiarité extrême, considérés comme les descendants d'ancêtres vénérés. Le Mahabo contient les fombeaux de Taossi et de Ouantiti. Les gardiens de ce Mahabo se recrutent de père en fils parmi: 1° les Sambarivo, esclaves attachés à la per- sonne du Mpanjaka ; 2° les Dzigoa, dont certains étaient anciennement mis à mort dès que le décès du roi éfait connu de la population ; 3° les Manoromby, s'occupant de toutes les affaires concernant la race et en particulier chargés de désigner et d'accepter les Mpanijaka. La grotte Maroandivo a été visitée pour la première fois par un Européen, l'auteur de cette note, le 17 juillet 1920. Dès les abords de la grotte, les guides se découvrirent ef invitèrent le visiteur à en faire autant, puis les gardiens firent des prières et des invocations aux ancêtres. Enfin, on entra après avoir laissé les coiffures à un gardien qui attendit au dehors. La grotte s'ouvre sous un amoncellement de blocs de quartz. Après avoir suivi un couloir d'une soixantaine de mètres, on tombe dans une immense salle haute, claire, avec deux ouvertures. Dès l'entrée, un énorme pilier, d'où pendent des stalactites et auprès duquel montent des stalagmites, évoque l'idée des voûtes sombres et des arceaux de cathé- drales gothiques. Sur le mur du fond, tout de quartz blanc, on remarque des ouvertures donnant sur d'immenses salles noires où il se produit constamment des bruits souterrains: On raconte qu'au cours des invasions successives et en particulier pendant l'ex- pédition hova contre les Zafifotsy, un grand nombre de ceux-ci se seraient réfugiés dans Maroantsiva et se seraient suicidés en masse pour éviter l'esclavage en ce précipitant dans les gouffres qui doivent s'ouvrir dans les salles noires, gouffres qui sont peut-être en com- munication avec la mer, d'où les bruits entendus. Le P. Camboué fait connaître à l'Académie qu'il reçut une lettre de Morondava signée d'un métis sakalava. Ce correspondant fait connaître qu'il aurait entre les mains une documentation importante susceptible d'intéresser l'Académie Malgache. Il sera invité à présenter ses documents. L'Académie, dans la suite, examinera s’il y a lieu de donner suite à la demande formulée par le correspondant de notre collègue, le R. P. Camboué. Le R.P. Colin présente une Note sur le magnétisme terrestre à Madagascar. Dans une première partie, il étudie les perturbations locales physiques et cosmiques, et dans une deuxième les mouvements annuels, mensuels et diurnes des boussoles. po fun Fais SEA NTE ae mn me TT < han — > RÉ née ons. | PROCÈS-VERBAUX XXIX I. — Perturbations locales, physiques et cosmiques Dans tout un ensemble de remarques exposées par l'auteur et confirmées par des faits, l'on peut présumer que les perturbations magnétiques observées sur plusieurs points des côtes de Madagascar, sont causées ou par des débris volcaniques, parfois sous-jacents, ou par des pyrites de fer, ou par des accidents géologiques. Dans le plateau central, toute anomalie observée loin des monts volcaniques et granitiques, loin d'une agglomération extérieure de fer oxydulé, suppose que l'opérateur se trouve ou bien sur le prolongement d'un alignement granifique souterrain, ou bien, au voisinage de quelque amas ferrugineux enfoui dans le sous-sol, ou bien au-dessus de quelque faille et dislocation terrestre, de couches géologiques mauvaises conductrices des courants magnétiques et telluriques. À ces troubles permanents causés par la constitution du terrain et des roches primitives ou éruplives, viennent s'adjoindre d'autres facteurs accidentels, cosmiques et phy- siques qui contribuent périodiquement ou soudainement à modifier le champ magnétique terrestre. Nous en relèverons six : 1° Les équipes des équinoxes ef solstices. — Aux équinoxes, les variations de la boussole s'étendent sur tout le globe : en effet, l'action solaire se répartit uniformément sur les différents parallèles de la surface terrestre, toutefois avec une intensité qui s'accroît de l'équateur aux pôles. Les courants magnétiques, probablement d'origine thermo-électrique, se superposent à ceux du champ solaire, dès lors, le magnétisme augmente en mars et septembre. Au solstice de juin, le soleil, parvenu à sa plus basse déclinaison boréale, occa- sionne, sous nos latitudes, une décroissance de température dont les effets amoindrissent l'onde diurne et l'intensité. Au solstice de décembre, intervient une autre cause de diminu- tion, d'origine absolument différente. Le champ magnétique terrestre qui traverse nos parages, d'est à l'ouest, se trouve influencé par ces nuages supérieurs électrisés, dévoilés couramment au moyen des appareils de T.SF, allant du N.W. au SE. direction sensiblement opposée à la première. Sous l'action de deux courants aérien et terrestre, non entièrement contraires et presque parallèles, dont l'un est mobile, l'autre fixe, ce système de forces électriques et magnétiques tend à prendre un état sfafique, particularité qui atténue l'intensité du champ normal, pendant le mois de décembre. 2° Le passage du soleil ef de la lune au zénith de la station. — L'examen des observations magnétiques de Maurice et de Tananarive permet de conclure que lorsque le soleil ou la lune culminent au zénith du lieu, ces deux astres exercent sur l'aiguille aimantée une action diminutive de la déclinaison. 3° Les périodes de faches solaires. — À une intensité d'activité solaire corres- pond, comme on le sait, une intensité des mouvements de la boussole. La comparaison de l'année 1905, époque d'un maximum de taches, avec 1906, année relativement calme, présente les traits caractéristiques suivants : Aux solstices, équinoxes et passages du soleil au zénith, les oscillations se produisent aux mêmes dates qu'en 1906, mais donnent une valeur moindre. En dehors de ces époques, c'est-à-dire la majeure partie de l'année, l'amplitude moyenne 6’, 5 surpasse celle de 1906, 6,1. Cette augmentation ne fut point spéciale à Tananarive: on ‘observa également à Paris. XXX PROCÈS-VERBAUX 4° Les orages — Les orages qui éclatent sur le plateau central ont la proprieté d'affaiblir l'amplitude diurne de la boussole. Ces phénomènes accidentels et d'ordre phy- sique n'embrassent pas une vaste étendue ; aussi, leur influence sur les courants magnétiques: se borne à un faible rayon d'action. 5° Les cyclones — D'un grand nombre de constatations à Maurice et à Tana- narive, il résulte que presque toujours un maximum de déclinaison précède la dépression, et qu'un minimum accompagne d'ordinaire le voisinage du centre. Ces deux phases réunies paraissent même constituer un pronostic de tempête aussi certain que la hausse barométrique temporaire appelée anneau de Galton et la baisse qui suit. 6° Les courants {elluriques — Comme on le sait, le 31 octobre 1903 fut une journée de perturbation magnétique d'une intensité remarquable dans toute l'Europe: elle ftroubla même les communications téléphoniques et télégraphiques. Nous en ressentimes les effets à Madagascar. Ce jour-là nous avons déterminé les trois éléments absolus et obtenu les résultats suivants : (a) la valeur de la déclinaison diminua de 20° au moment de l'obser- vation ; (b) la valeur de la composante horizontale diminua de 0,0050 unités C.G.S.: (c) la valeur de l'inclinaison a surpassé la normale de 30° environ. Mêmes résultats à Paris. Aux six causes précédentes, on en pourrait joindre quelques autres instructives : par exemple, les variations annuelles qui diffèrent suivant la constitution de certains terrains et roches, effets possibles de changements dans les courants terrestres et les couches internes du globe; les tremblements de terre presque hebdomadaires ressentis au lac Itasy, qui peuvent agir sur les boussoles soit par la vibration du sol, soit par une cause magnétique : les fortes éruptions volcaniques de la Réunion, distante de 840 km. ESE. les aurores australes, etc. Analyser chacun de ces phénomènes dépasserait les limites de cette note. Deux conclusions découlent de cette première partie : 1° par suite du bouleverse- ment intérieur ef extérieur, de la nature du sol, il n'est pas possible à Madagascar de tracer une carte exacte des isogones, isodynamiques et isoclines ; 2° même dans les stations régu- lières, les éléments subissent de nombreuses perturbations locales. II. — Mouvements annuels, mensuels et diurnes des aimants L'étude d'un phénomène physique serait incomplète si elle se bornait à exposer uniquement les accidents généraux et particuliers qui surviennent dans son mouvement à _fravers l'espace. Lorsque l'esprit humain ne réussit pas à pénétrer la nature des forces agissanles, il tâche du moins d'analyser leurs effets, de les comparer avec ceux des autres stations et d'édifier ainsi une théorie nécessairement imparfaite. D'après ces principes méthodiques, nous allons suivre pas à pas la vie intime et journalière des aiguilles aimantées, nous préciserons leurs mouvements annuels, mensuels, et diurnes aussi bien en un lieu déterminé que sur le globe terrestre et essaierons de compléter, d'éclairer la théorie du magnétisme ferrestre, obscure à cause de l'insuffisance de documents. Dans un tableau, l'auteur indique les moyennes absolues et annuelles de la déclinaison, de la composante horizontale, et de l'inclinaison déterminées pendant 21 ans à PAUL Re RERO + ON NET = - PROCÈS-VERBAUX XXXI l'Observatoire de Tananarive. Il en résulte que la variation de la déclinaison oscille entre un maximum de 127 et un minimum de 48; la composante horizontale présente un maxi- mum de 0,00107 unités C.G.S. et un minimum de 0,00011; l'inclinaison s'étend depuis — 12 jusqu'à — 61. D'une manière générale, à Tananarive, la boussole de déclinaison enregistre chaque jour une onde principale composée d'un maximum et d'un minimum, variables suivant les saisons. ; Enfin, l'auteur termine par l'examen des variations de l'onde diurne du bifilaire pendant les années 1905 et 1906 et conclut en montrant la difficulté des multiples questions physiques, géologiques ou cosmiques qui se rattachent à l'étude du magnétisme. Le président remercie le P. Colin pour sa belle étude qui apporte une importante confribution à la science météréologique. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix-huit heures. XXXII PROCÈS-VERBAUX Séance du 25 Novembre 1920 Présidence de M. le Dr Fontoynont, Président. Etaient présents : MM. le Dr Villette, Mondain, Pagès, Dr Rasamimanana, Vally, Lamberton. Excusés: MM. Garbit, Girod, Renel. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et approuvé. Le président donne lecture de la correspondance comprenant: 1° Une lettre de M. Vally, une de M. Crise, une de M. Voyron, remerciant de leur nomination de membres correspondants de l'Académie Malgache. 2° Une lettre de M. Colançon, informant qu'il a retrouvé la localité où Mayeur rencontra le 2 août 1777 à la fois le mpanjaka de l’Andrantsay et le roi hova Andrianam- boatsimarofy. Ce serait le village d'Ifandana situé à 5 ou 6 kilom. au nord-ouest de Soavina (district de Betafo). M. Colançon suggère qu'on élève en cet endroit, une pierre commé- morative portant une inscription. L'Académie s'associe à ce vœu. - M. Vally offre, pour les collections du Musée historique, une paire d'épaulettes ainsi qu'un plumet ayant appartenu au roi Radama. M. Mondain dépose sur le bureau et cffre pour la Bibliothèque de l'Académie un exemplaire de son ouvrage intitulé : < Vingt ans de mission à Madagascar ». M. Lamberton informe l'Académie qu'il a profité de son voyage en France pour soumettre à l'examen de M. Boule, le savant professeur de paléontologie du Muséum, un crâne d'Archaæolemur qui présentait la particularité d'avoir, à la mâchoire supérieure, deux molaires de plus que l'espèce-type, et qui, à cause de ce fait, pouvait sembler une espèce nouvelle. M. Boule, se basant sur ce que le nombre de dents n’est pas foujours fixe chez plusieurs sortes d'animaux sauvages, n'est pas d'avis que le crâne soumis à son examen soit rapporté à une nouvelle espèce d'Archaæolemur. Il faudrait pour cela que la découverte d'un squelette entier révélât quelques autres particularités notables. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à 17 heures. PROCÈS-VERBAUX XXXIHII Séance du 23 Décembre 1920 Présidence de M. le Dr. Fontoynont, président. Etaient présents : MM. Sharman, Dr. Rasamimanana, Rev. Radley, P. Muthuon, P. Camboué, Pagès, Girod, Renel, Camo, Maisonneuve, Decary, Lamberton. Excusés : MM. Garbit, Voyron. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Le président donne lecture de la correspondance comprenant : 1° Une lettre de M. Estèbe, gouverneur de la Réunion, exprimant fout son regret que les circonstances ne lui aient pas permis d'assister à une des séances de l'Académie Mal- gache, dont il fut le premier Secrétaire Général. 2° Une lettre de M. Lesne, assistant au Muséum d'histoire naturelle, accusant ré- ception d'insectes. 3° Une lettre de M. Birkeli informant l'Académie qu'il a composé un ouvrage sur le Folk-lore sakalava, contenant des contes, chants, proverbes, traditions historiques, etc. —et demandant à notre Société si elle pourrait en assurer la publication. Il est décidé que réponse sera donnée à l'auteur après examen du manuscrit. 4° Une lettre de M. le Chef du district d'Ifanadiana, transmise par le Gouverneur Général, informant qu'il fut témoin le 15 octobre dernier d'un phénomène céleste intéres- sant. Îl observa en effet une étoile filante, prenant la forme d'une fusée extrêmement lumi- neuse, s'enflant progressivement jusqu'à la grosseur de la pleine lune et se terminant en pluie d'étincelles avec forte détonation. 5° Une lettre de M. Lanson, de Londres, demandant à être mis en rapport avec une personne susceptible de lui procurer quelques spécimens de la plante appelée Oviranda fenestralis. Le Secrétaire est chargé de faire le nécessaire. 6° Une lettre de M. l'administrateur en chef des colonies, chef de la province et maire de Tananarive, informant l'Académie qu'il a été saisi d'une requête du nommé Ran- joanina, d'Antsahadinta, tendant à faire déclarer comme monument historique le tombeau du roi Andrianamboatfsimarofy. L'Assemblée émet un avis favorable. À ce propos, le président propose de nommer une commission dont le but serait de poursuivre le classement et la conservation de tous les vestiges historiques qui restent encore ça etlà. MM. Renel, Camo, Pagès, Dr Fontoynont, sont désignés pour faire partie de cette commission. M. Decary présente une note sur les Echinides de Madagascar. Il a recueilli 21 espèces différentes d'oursins et donne des détails sur les mœurs de plusieurs d'entre elles. XXXIV PROCÈS-VERBAUX L'auteur a récolté 11 espèces d'étoiles de mer. À propos d'une de ces espèces, M. Decary fait remarquer qu'il a souvent trouvé des individus formés d'un bras normal et de quatre petits bras rudimentaires. Il pense que dans certaines circonstances un bras peut se déta- cher d'une étoile de mer et regénérer un nouvel individu. Le Secrétaire présente deux tableaux que M. Vidal a composé d'après les documents qu'il a recueillis au cours de la mission photographique dont l'Académie l'avait chargé pendant les vacances de Pâques. L'un représente une vue du Tritriva et l'autre un panorama des Vavato. Il n'y a pas de doute que des documents de cette nature, surtout ceux concer- nant les parties les moins connues de la grande Ile ne présentent un très grand intérêt. Aussi le président se fait-il l'interprête de l'Assemblée en adressant à M. Vidal tous ses remerciements. Le Secrétaire dépose sur le bureau un lot de fossiles, une peau de Galidictis elegans (Vontsira) et quelques autres documents adressés de Fianarantsoa par M. le Dr Cloître ; ce dernier ayant déjà fait plusieurs envois à l'Académie, le Président propose de le nommer membre correspondant, ce qui est décédé à l'unanimité. Le Secrétaire dépose aussi sur le bureau un vieil Atlas offert à la Bibliothèque par M. Dandouau. Par un texte copieux, par des vues panoramiques, par de nombreuses cartes, cef important ouvrage indique le chemin que suivaient les anciens navigateurs se rendant à Madagascar et aux Indes : l'Académie adresse à M. Dandouau ses sincères remerciements. Le Secrétaire dépose également sur le bureau un certain nombre de grands ouvrages qu'il a achetés d'occasion pendant son séjour en France. Il dépose enfin les publications reçues et fait remarquer que plusieurs d'entre elles renferment des articles composés par des membres de l'Académie, ou d'après des matériaux récoltés par eux. Le grand retard apporté à la publication de nos Bulletins —le dernier paru porte la date 1915 — oblige ceux de nos membres qui veulent faire connaître leurs travaux à s adresser ailleurs sous peine de se voir ravir l'honneur de leurs découvertes. Après un échange de vues, et pour essayer de remédier à cette situation déplo- rable, il est décidé d'instifuer une commission du Bulletin, chargée d'examiner la copie reçue, ef d'en assurer la publication le plus rapidement possible. Sont désignés pour faire partie de cette commission: MM. Fontoynont, président : Lamberton, secrétaire : Renel, Mondain, Berthier, Dr Rasamimanane. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix-sept heures et demie. PROCÈS-VERBAUX XXXxV Séance du 27 Janvier 1921 Présidence de M. le D' Fontoynont, président. Etaient présents: MM. Dr Villette, Maisonneuve, Pagès, Andriamifidy. D" Ra- samimanaaa, D' Ranaivo, Decary, Gros, Sharman, Lamberton, Camo, R. P. Camboué. Excusés : MM. Garbit, Rév. Radley, Vally. Joly. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Le président donne lecture de la correspondance comprenant : Une lettre de M. Thériot, accompagnant l'envoi d'un tiré à part consacré à la description de Muscinées de Madagascar récoltées par M. Perrier de la Bathie. M. Thé- riot se met à la disposition des collectionneurs qui s'intéressent à ce groupe de plantes et s'offre à déterminer les mousses qui lui seront envoyées. M. Pagès signale qu'à l'est d'Ambohimanarina, village situé en face du mont Lohavohitra, et ax pied du mont Amboanana, se trouve un de ces alignements de gros blocs rocheux désignés sous le nom d'Ambatomiranty. À cent mètres environ de ce village se frouvent deux pierres curieuses. La plus grosse pèse environ vingt tonnes, et l'autre un peu moins de la moitié de ce poids. Ces pierres reposent sur leur support par une très faible surface, si bien qu'on peut les ébranler sans effort, ce qui leur a fait donner par les indigènes le nom de < Ambatomihozongozona > ou pierres qui remuent. Elles constituent des curiosités naturelles qu'il y aurait intérêt à conserver et l'Académie Malgache les signa- lera à l'attention d: l'Administration. M. Pagès dépose sur le bureau des échantillons d'une formation qui lui paraît répondre à la < cuirasse latéritique » signalée dans la plupart des pays tropicaux. Ces échantillons ont ét prélevés au-dessus d'un gisement de graphite, à l'est du village d'An- drefanambohitra, près du lac Bevomanga. (Cette formation paraît peu étendue. Bien qu'il doive s'agir plutôt du *< chapeau de fer * qui recouvre si souvent les divers gisements minéraux, les échantillons recueillis par M. Pagès seront adressés à M. La- croix pour études. | M. Lamberton présente une nouvelle espèce de cétoine (coléoptères). Les cé- foines comptent parmi les plus beaux insectes de la colonie, et dans ce groupe, les Euchrœæa sont surtout recherchés pour l'éclat de leurs couleurs et la délicatesse de leur dessin. La nouvelle espèce, que l'auteur nomme Æuchrœæa nigrostellafa est de faille relativement grande et présente sur toute sa face supérieure une belle teinte jaune d'or. Quatre grosses faches noires ornent chaque élytre : la première dans la région des épaules, la suivante sur le bord de l'élytre : la troisième part de la suture et s'allonge transversalement en forme de coin ; la dernière, souvent très large, couvre la partie postérieure de l'élytre. KXXVI PROCÈS-VERBAUX La face inférieure est également jaune, mais d'une teinte plus claire que celle du dessus : une bande médiane, d'un noir brillant, s'étend d'un bout à l'autre du corps. Dans le genre Fuchrœæa, la plupart des espèces se ressemblent deux à deux. La nouvelle espèce rappelle Euchrœa auripigmentfa, mais ne saurait cependant se confondre avec elle ; sa faille plus grande, sa teinte plus foncée, le nombre et la disposition de ses faches noires, les teintes de sa face inférieure en font une espèce bien distincte et bien ca- ractérisée. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix-sept heures et demie. PROCÈS-VERBAUX XXxXVIT Séance du 24 Mars 1021 Présidence de M. le Dr Fontoynont, président. Étaient présents : MM. Pagès, Colançon, P. Muthuon, Decary, Lamberton, D" Villette, Camo. Excusés : MM. Garbit, Vally, Gros, Grise, Joly, Voyron, Sharman. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. M. Pagès dépose sur le bureau le graphique des étiages de l'Ikopa durant l'an- née 1920. Cette pièce est versée au dossier concernant le grand fleuve tananarivien. Il dépose également un bel exemplaire de « l'Histoire des Plantes » de Baillon et de la “ Botanique médicale * du même auteur. Ces grands ouvrages sont offerts à la Biblio- thèque de l'Académie malgache par M. Lanfrey, le sympathique industriel, bien connu à Tananarive. Le Président se fait l'interprète de ses collègues en offrant au généreux dona- teur les bien sincères remerciements de notre Société. [l'est donné lecture de la correspondance comprenant : a) une lettre de M. le professeur Bouvier, du Muséum, exprimant le désir de re- cevoir des Safurnides malgaches, groupe de papillons, auquel il s'intéresse particulièrement. L'Académie fera son possible pour lui donner satisfaction. b) une lettre de M. Fage, assistant au Muséum, accusant réception d'un envoi de Scorpions. c) une lettre de l'Association générale des étudiants demandant le service de notre Bulletin. Le P. Muthuon présente une note du P. Spreeken sur les anciennes relations de Java avec Madagascar, au cours du XVII: siècle, d'après un Diaire (sorte de journal) écrit à Batavia, à partir de l'année 1624, et dont la Société des Arts et Sciences de Batavia a entre- pris la publication, non encore achevée. La Bibliothèque de l'Académie malgache possède huit volumes de ce « Diaire » etle P, Spreeken, d'origine hollandaise, a bien voulu les ana- lyser et en extraire ce qui concerne Madagascar. Il a trouvé 18 références concernant la Colonie et voici qu'elles sont les plus intéressantes : Année 1677. — Retour d'un bateau néerlandais ayant à bord 254 esclaves malgaches. Année 1681. — Plusieurs achats d'esclaves. De ces renseignements, il semble donc résulter que les Hollandais établis aux Indes néerlandaises se sont très souvent approvisionnés d'esclaves à Madagascar. XXXVIII PROCÉS-VERBAUX L'Académie malgache fera son possible pour essayer de compléter la collection de ces « Diaires >» et peut-être l'étude de l'ensemble de ces documents apportera-t-elle quel. ques faits intéressant l’ancienne histoire malgache, encore si obscure. + EF + Le Président lit une note de M. Perrier de la Bathie au sujet de la création d'une station biologique sur l'Ankaratra, en connexion avec des essais de restruction des pâturages. L'auteur indique d'abord que le remplacement des herbes dures qui couvrent actuellement les montagnes de l'Ankaratra, par de vrais pâturages, serait un progrès haute- ment désirable. Or, si changer la végétation d'une contrée, ne paraît pas, à priori, im- possible, il est très probable que la détermination de méthodes pratiques conduisant à ce résultat demandera vraisemblablement de longs essais. Il faudra donc pouvoir les entre- prendre sur un domaine assez étendu, et dans des conditions qui en assurent la continuité, même si le résultat cherché n'est pas évident aux yeux de tous, ce qui arrivera probable. ment les premières années. D'autre part, en même femps que ces essais de reconstitution de pâturages, il pourrait être envisagé la création d'un jardin refuge pour un grand nombre de plantes fores- tières de hautes altitudes, en voie d'extinction. Le vallon d'Ampitabe, surmonté du plateau de Tavolotara, paraît propre à ces essais, et M. Perrier de la Bathie propose à l'Académie malgache d'en demander la con- cession à M. le Gouverneur Général. Un pavillon et quelques logements y seraient édifiés pour un gardien jardinier et son aide. Le pavillon serait mis à la disposition des savants qui voudraient venir étudier la végétation si particulière de ces montagnes. Il pourrait également constituer éventuellement un abri pour les touristes désirant faire l'ascension du Tsiafajavona. En somme, il s'agirait de créer un établissement semblable à ceux que certaines Universités françaises ont créés dans la métropole, et notamment l'Université de Montpellier dans les Pyrénées. Sur la proposition de son Président, l'Académie malgache décide de s'associer à l'initiative de M. Perrier de la Bathie, initiative dont la réalisation présenterait un grand in- térêt à la fois scientifique et économique. La concession indiquée sera demandée, et notre société, en collaboration avec le service d'Agriculture, fera tout ce qui dépendra d'elle pour aboutir aux résultats visés. + : L 2 f M. Colançon rappelle qu'il y a plusieurs années déjà, il a envoyé la traduction d'un vieux manuscrit arabico-malgache et qu'il désirerait vivement le voir publier. Il ajoute qu'il ne peut entreprendre la traduction des autres manuscrits dont il a adressé des copies à l'Académie et se demande si quelqu'un, parmi les membres de la Société, aidé par de vieux Antaimoro que l'on ferait venir de la région de Farafangana, ne ses pas se charger de ce travail. XXXIX 1 PROCÈS-VERBAUX + il Aca- estime qu tré indigène, payé par | le Tantaran' ny Andriana, M. Colançon ion et suggère qu'un ction du pour la tradu De même nf d'en entreprendre la traduct est urge dém argé ordre du n soit ch re . { heures ix-hui t levée à d é, la séance es ra étant épuisé, jour L' Dei Lire Û 3 É PAU : j k N À + , d'a > æ “a . . r L ‘w “ ‘a LOUEN Pr, q h re . à + C2 { 71 Pa - Le %, ü dy: 2 à 0 : "h : 4 * * : « ï L J j j [ RP à | « Pres D . ARE A ar À ra » à il ai TEE 3 ‘ ) \ “ n à - r id + HORPOURALR d « Ex è à C L ( ” j . L “ 0 ” " k . FA CS RE ’ ONE 1 A GE 1 \ \ VA RU EN qe sq RE Re U 2 we * . LU re en per | 1 = \ È ï L n y] in] { } f " 1 { À À Lire à | J / i L , ( , = p 1 F1 MST x ) f A AN 5 nr } rA # RAGE FA “ts pay RICE Dr ; nue PAR: Ur. ee l Ni XL PROCÈS-VERBAUX Séance du 28 Avril 1021 Présidence de M. le Docteur Fontoynont, président. Éfaient présents: MM. Berthier, Camo, Perrier de la Bathie, P. Muthuon, Pagès, Dr. Andriamanana, Andriamifidy, Colançon, Decary, Lamberton, Gros, Grise, Maisonneuve. Excusés : MM. Vally, Waterlot, Carougeau, Voyron, Dr. Villette, Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Le Président donne lecture de la correspondance comprenant : — Une lettre de la Société neuchâteloise de Géographie demandant nos der- niers Bulletins. Satisfaction sera donnée dans la mesure du possible et il sera répondu que le grand retard dans la publication explique le retard dans les envois. 2° — Une lettre de M. Allemand-Martin accusant réception d'un colis d'éponges envoyées pour détermination. 3 — Une lettre de M. le professeur Brumpt donnant la détermination d'un parasite frouvé sur une chauve-souris. 4° — Une lettre de M. Lesne donnant la détermination d'une belle série de Curcu- lionides qui lui avait été envoyée pour étude. 5° — Une lettre de M.le professeur Gravier accusant réception d'un envoi de scorpions et demandant l'envoi d'araignées conservées dans l'alcool. 6° — Une lettre de M. Lestage, de la Station biologique d'Uccle (Belgique) deman- dant des Névroptères et spécialement des Ephémères, Trichoptères et Perlides. Satisfaction lui sera donnée d'autant plus volontiers que jusqu'à ces dernières années il n'y avait guère que les savants d'outre-Rhin qui s'occupaient de ce genre d'insectes. 7° — Une lettre de M. Broleman acceptant d'étudier les Myriapodes malgaches et donnant des indications sur le mode de conservation de ces animaux. + 9% — Une lettre de. M. E. Baudin accompagnant l'envoi d'un nid de guêpes re- marquable es sa grosseur. armi les pièces imprimées de la correspondance, le Mhie signale une bro- chure de ñ Waterlot intitulée < Contribution à l'étude du poids encéphalique des animaux >». P. Muthuon informe l'Académie qu'il a eu l’occasion de visiter la cascade d'Andriamanarana, près d'Imerinfsiatosika, signalée il y a quelques mois par M. Pagès. Il ne pense pas que la cheminée dans laquelle elle se précipite soit celle d’un volcan. L'exiguïté de ses dimensions est déjà une sérieuse objection, et d'autre part il na pas été Les de | | PROCÈS-VERBAUX XLI recueillir une seule projection d'origine volcanique aux environs. Îl semble que le puits dans lequel se précipite la cascade soit tout simplement une marmite de géants profondément creusée. Le Secrétaire présente un fragment de maxillaire d'hippopotame subfossile envoyé par le médecin de colonisation Razafindramanana, d'Ankazoambo (province de Tuléar). Ce document n'a pas grand intérêt par lui-même, mais il est l'indice d'un gisement où pourraient se trouver d'autres subfossiles, et peut-être des lémuriens. Il est décidé que l'Académie tentera de faire quelques travaux préliminaires dans ce gisement, et si l'intérêt des documents trouvés le justifie, des fouilles sérieuses pourront être envisagées. M. Pagès commence l'analyse d'un ancien manuscrit malgache contenant notam- ment les invocations prononcées au moment de la circoncision des enfants de rois. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix-sept heures. XLII PROCÈS-VERBAUX Séance du 28 Mai 1921 Présidence de M. le Dr Villette, vice-président. Etaient présents : MM. Colançon, Decary, Rasoamanana, Pagès, P. Muthuon, Lamberton, Grise, Vally, Dr. Villette, Dr. Fontoynont, Mondain. Excusés : MM. Berthier, Girod, Chazel. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Il est donné lecture d'une lettre de M. Joleaud, professeur à la Sorbonne, accom- pagnant l'envoi d'une note consacrée à l'étude de l’hippopotame subfossile de Madagascar. Tout d'abord, l'auteur indique qu'en raison des règles de priorité admises pour la nomenclature zoologique, le nom Hippopotfamus Lemerlei, À. Grandidier, doit être remplacé par le nom de Hippopotamus madagascariensis, Guldberg. L'auteur ayant étudié de très jeunes mandibules envoyées par l'Académie Malgache a reconnu que l'hippo- potame malgache passait par un sfade à deux incisives fonctionnelles avant de posséder les quatre incisives de l'état adulte. Or, il existe encore une espèce naine d’hippopotame qui vit dans les fleuves côtiers du petit état de Libéria et qui, même à l'état adulte, ne possède que deux incisives fonctionnelles. Il appartiendrait donc au même rameau phylogénique que l'ancien hippopotame malgache. / : Là + * M. G. Grandidier, à l'examen duquel avait été soumis un specimen de Zeptepte- rus Chabert (oiseau de l'ordre des Passereaux) présentant un collier vert autour du cou, signale que bien que remarquable, cette particularité ne saurait constituer un caractère spécifique. + + + Au cours d’un récent voyage, M. Radley a eu l'occasion de visiter la région de l'Ankaratra où M. Perrier de la Bathie a proposé d'établir une station biologique. Il con- firme l'heureux choix de notre collègue et signale que grâce au concours de M. Montagné, chef du district d'Ambatolampy, les constructions indispensables à la mise en train de cette station seront promptement édifiées. M. Radley rend compte aussi qu'entre Ampahimanga et Imerifsiatosika, à 7 kilo- mètres de ce dernier village, existe une belle chute se précipitant du haut d'une falaise d'orgues de basaltes en pendentif. Le P. Muthuon dépose sur le ‘bureau des grenats pierreux trouvés près du mont Ambatomalaza, au nord-ouest du mont Ambohimanoa. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix-sept heures. PAe EE s Ne) CRUE. Red E er PROCÈS-VERBAUX XLIIT Séance du 21 Juin 19021 Présidence de M. le Dr Fonfoynont, président. Etaient présents : MM. Renel, P. Camboué, P. Muthuon, D' Rasamimanana, Radley, Lamberton, Colançon, Maisonneuve, D Villette, Piermé. Excusés : MM. Garbit, Grise, Berthier, Savaron. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Le P. Muthuon lit une note sur des fufs multicolores. Il rappelle que le Vonto. voronkely se dresse à une quinzaine de kilomètres, comme une sentinelle avancée de l'Ankaratra, au sud-ouest de Tananarive. Les fufs comptent comme les plus abondantes projections de ce volcan. Si, partant du sommet du cône, on se dirige vers le Sud-Est, on rencontre une gorge enfaillant les tufs sur une douzaine de mètres de profondeur. Les talus de cette coupure offrent des couches de couleurs aussi brillantes que variées. La roche est formée par une sorte de cendre fine rendue compacte par la pression. Le ruisselet qui coule au fond de la gorge ne délaie ni ne dissout ces tufs. C'est donc une jolie petite curiosité qu’on peut signaler aux touristes. + Le P. Camboué donne lecture de la première partie d’une note biologique sur des Lépidoptères de Madagascar. L'auteur indique d'abord l'importance des observations et des expérimentations enfomologiques pour les études biologiques, en général. Il rappelle aussi que le général naturaliste J.-H. Fabre l'avait encouragé autrefois à répéter à Madagascar les expériences qu'il avait lui-même réalisées en France. Ce sont ces expérimentations, que les circonstances ne lui avaient pas permis de faire autrefois, que le P. Camboué peut entreprendre maintenant que : l'âge et les infirmités lui laissent des loisirs ». Fabre, opérant avec le bombyx du mürier, observa que, au moment de sa naissance, ce papillon dégorge un liquide qui dissout la gomme maintenant les fils ; il n'a plus alors qu'à pousser du front pour élargir les mailles du filet et sortir de sa prison. Si on change la position de la nymphe dans son cocon, c'est foujours là où se trouve la tête que la sortie se produira. Le P. Camboué opéra sur le bombyx du mürier élevé à Madagascar et sur le landibe vivant à l’état sauvage. Il put faire les mêmes constatations que Fabre. Quelle que soit la position où on place la nymphe, même si la coque est largement fendue ou tronquée, foujours le papillon, à sa naissance, dégorgera son dissolvant libérateur. XLIV PROCÈS-VERBAUX Fabre opéra aussi sur le grand paon, le plus gros des papillons de France. La chenille tisse un cocon composé d'une partie à peu près cylindrique et d'une partie conique. Cette dernière partie est formée de petites baguettes disposées en plusieurs cônes de plus en plus surbaissés à mesure qu'on va de l'extérieur vers l'intérieur. (Cette disposition ne gêne en rien la sortie du jeune papillon, mais s'oppose parfaitement à l'entrée des intrus en quête de pâture. On serait tout d'abord porté à admirer l'intelligence de la bête, mais voici qui va diminuer cette bonne opinion. Si on coupe avec des ciseaux les premiers cônes déjà édifiés, la chenille ne les répare pas et continue à épaissir le reste du cocon comme si rien d'anormal ne s'était produit. Inhabile à prévoir ce qu'aura de périlleux une palissade in- complète, la chenille, après chaque troncature du cocon, reprend son ouvrage au point où elle l'avait laissé avant l'accident. Le P. Camboué expérimenta avec le Saturnia suraka, qui rappelle le grand paon de France, et il fit les mêmes constatations que son illustre devancier. De toutes ces observations, il semble résulter que l'insecte est inconscient. Ses actes se succèdent en vertu d'un mécanisme réglé à l'avance, et qu'il n'est pas en son pouvoir de modifier. À ne considérer que l'ouvrage terminé, on serait émerveillé du génie prévoyant de l'ouvrier, tant foutes les parties du travail semblent bien combinées pour leur fin: mais, à suivre le travail, on ne tarde pas à se rendre compte que la chenille est aussi inconsciente de ses talents que de la savante chimie de ses glandes à soie. + + + M. Lamberton présente des cartons à insectes préparés comme le seront ceux qui doivent figurer à l'exposition de Marseille. Les espèces intéressantes sont mises en valeur dans des encadrements formés par des espèces communes mais d'un brillant coloris ou de formes pittoresques. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix-huit heures. PROCÈS-VERBAUX XLV Séance du 28 Juillet 1921 Présidence de M. le D" Fontoynont, président. Etaient présents : MM. Colançon, Petit, P. Camboué, D' Rasamimanana, Andria- mifidy, Lamberton, Girod, P. Muthuon, Radley, D' Villette, Camo, Piermé. Excusés : MM. Garbit, Voyron. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. -_ Le Président donne lecture de la correspondance comprenant : 1° — deux lettres de M. Roule, professeur au Muséum national d'histoire natu- relle, envoyant la détermination d'un lot de caméléons : 2° — une lettre de M. le professeur Vayssière, directeur du Muséum de Marseille, au sujef de la préparation de la partie scientifique de l'exposition intercoloniale qui aura lieu à Marseille, l'année prochaine : 3° — une lettre de Razafindramanana, médecin de l'Assistance médicale à Anka- zoabo, donnant quelques précisions sur un gisement de subfossiles de son voisinage. 4° — une letfre de M. Wilson offrant pour la Bibliothèque de l'Académie mal- gache un exemplaire imprimé du Kabary fait par l'ex-Premier Ministre, le 30 octobre 1894, au peuple hova au nom de Ranavalona III L'Académie remercie M. Wilson pour ce document intéressant. | M. Petit, préparateur au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, fait une communication sur une mission qu'il vient d'accomplir dans le nord-ouest de l'île en vue de la reconnaissance et de l'étude de bancs d'huîtres perlières, Les caractères de ces bancs se montrent dans le nord-ouest avec une constance remarquable ; plages de sable assez clair : baies avec fond de vase ou de sable vasard, sur lesquels se trouvent des plantes vertes, à souche rampante qui appartiennent au genre Cymodocea. Ces « herbiers > s'étendent au-dessous des basses mers de grandes marées jusqu'à des profondeurs de 6 à 10 mètres. C'est dans ce milieu que vivent les huîtres perlières. Elles s'attachent aux débris de madré- pores, aux Cymodocées, aux valves des Pinna (jambonneaux) : elles se relient les unes aux autres, en formant parfois de véritables guirlandes, par les filaments dont le rôle biologique est très important, car s'ils sont arrachés l'animal meurt, tandis que s'ils sont détachés avec soin du support, l'huître s'en débarasse et en régénère d'autres pour se fixer à nouveau. Les huîtres perlières, ou Méléagrines, sont à sexes séparés. Leur activité repro- ductrice se manifeste, dans la région de Nossy-Be, de novembre ou décembre jusqu'à février ou mars. En outre, les Méléagrines acquièrent de bonne heure la maturité sexuelle et leur XLVI PROCÈS-VERBAUX croissance est rapide. Des huîtres de 3 c/m ont déjà des œufs, et doivent être âgées d'un an environ. Trois espèces d'huïîtres perlières se rencontrent dans le N.-O. /a Maleagrina margaritefera exploitée à la fois pour sa nacre et ses perles ; la M. occa et la M. irra- dians dont la nacre est trop mince pour être utilisée. Ces deux dernières espèces, qui sont considérées le plus souvent comme les espèces des bancs de surface, ont été trouvées fréquemment par des fonds de 15 à 17 mètres. M. Petit fait part, en outre, de quelques-unes de ses observations sur la formation des perles ainsi que sur la pêche des huîtres perlières par les indigènes, La protection des bancs de Méléagrines s'impose. La réglementation de leur exploitation, comme celle de toute pêche en général, doit découler, pour être rationnelle et profitable, d'études sur la biologie des espèces. Li) È + M. Colançon donne lecture du compte-rendu d'une excursion qu'il a faite dans la vallée de l'Andratsay. Le Dr. Monnier lui ayant signalé l'intérêt que présentait la re- cherche du village de Fanovana dans lequel eut lieu la rencontre inattendue de notre compatriote Mayeur avec le roi de Tananarive Andrianamboatsimarofy, en 1777, M. Co- lançon a profité de son passage à Soavina, au nord-ouest de Betafo, pour recueillir des ren- seignements sur le village précité. Il en résulte que Fanovana est une corruption du mot Fandane, ou mieux Fandanana, dûe à une erreur de lecture dans le manuscrit de Mayeur. Fandanana est un ancien village abandonné depuis plus de 100 ans. Son emplacement est nettement marqué entre les deux hameaux actuels de Tsarahafatra et de Fiherenana, à 5 ou 6 Km. environ au nord-ouest de Soavina, par deux grands fossés concentriques et par quatre fombeaux volumineux. Fandanana ou Fandananarivo était, avec Fivavahana et Faliarivo (près Inanato- nana) l'une des trois résidences royales du roi Andriamanalinibetsileo. M. Colançon fournit en même temps quelques détails inédits sur la conquête de l'Andratsay par Andrianampoinimerina et la soumission d'Andriamanalinibetsileo à ce dernier. En terminant, il appelle l'attention de l'Académie sur la nécessité de recueillir les objets qui peuvent se trouver encore dans les anciens tombeaux abandonnés et dont la découverte peut offrir un grand intérêt pour les recherches historiques et ethnographiques des peuples de Madagascar. Il était en effet d'usage autretois chez les indigènes de joindre aux cadavres inhumés les objets auxquels le défunt tenait particulièrement de son vivant. Ces recherches faites sous la surveillance immédiate de l'Administration ef avec les concours des fokon’ olona, ne soulèveront certainement aucune objection de la part des indigènes et pourront aboutir à des résultats très intéressants. Le KR. P. Camboué continue l'exposé de ses notes sur la biologie de quelques Lépidoptères malgaches. PROCÈS-VERBAUX XLVII Il rappelle que Fabre a indiqué que si l'on retourne la chrysalide de Safurnia pavonia major dans sa coque, le papillon qui en éclot meurt toujours. Le P. Cam- boué, expérimentant sur Safurnia Suraka de Madagascar, observa qu'à plusieurs reprises le papillon arrivait à sortir par le gros bout de la chrysalide. Continuant ses expériences en faisant varier le plus possible les conditions, le P. Camboué constate que s'il retourne la chrysalide dans le cocon et s'il pratique une brêche dans la soie, le papillon ne profite généralement pas de cette brèche et meurt en s obstinant à pousser de la tête contre les murs de sa prison. Cependant il est arrivé plusieurs fois que des papillons ont fini par trouver l'issue libératrice et l'ont utilisée pour sortir. D Si l'on ôte de la coque commencée une chenille prête à se métamorphoser, il n'est pas rare qu'elle retourne à celte coque et qu'elle la continue. Si on la re- couvre de feuilles et de brindilles, tantôt elle se métamorphose simplement sous cet abri. tantôt elle file un cocon au préalable. Il semble donc que si certaines des observations du P. Camboué s'accordent avec celles de Fabre et confirment les conclusions de ce savant, d'autres viendraient plutôt à l'appui des opinions de MM. E. Blanchard et Bouvier pour qui l'insecte n'agit pas exclusivement à la manière d'une machine mais qu'il peut se rendre compte de certaines circonstances, et peut parfois tourner un obstacle imprévu, ou parer à un accident inattendu, S'il est vrai que l'insecte est doué de discernement, pour le P. Camboué, ce discernement n'est pas infelligent dans le sens précis du mot, mais sensafioniste, cest-à-dire inclinant l'insecte à la poursuite ou à la fuite de ce qui impressionne ses sens d'une façon agréable ou désagréable. M. Lamberton montre un lot important d'oiseaux et de mammifères devant figurer à l'Exposition de Marseille. Il montre aussi des bibelots dont la décoration utilise des ailes de papillons malgaches. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix-huit heures. XLVIII PROCÈS-VERBAUX Séance du 25 Août 1921 ; Présidence de M. le D' Fontoynont, président. Etaient présents: MM. Dr Villette, Carougeau, Colançon, Chazel, Andriamifidy, D* Rasamimanana, Berthier, Decary, Lamberton, Savaron, Mondain. Excusés : MM. Grise, Vally, Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. Le président donne lecture de la correspondance comprenant : 1° une lettre de M. Depuis, chef du district d'Ankazoabo, rendant compte qu'il a fait effectuer des recherches à l'endroit indiqué par le médecin Razafindramanana et que plusieurs crânes d'hippopotames ont déjà été trouvés. L'Académie remercie M. Depuis pour son obligeance et il est décidé qu'on lui demandera de poursuivre encore les recher- ches et de prévenir d'urgence si des ossements autres que ceux d'hippopotames sont mis au jour. 2° une lettre de M. Le Cerf, préparateur au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, informant qu'il a trouvé plusieurs espèces nouvelles dans un lot de Lépidoptères qui lui avaient été envoyés pour étude. M. Decary offre un squelette complet de crocodile qu'il a rapporté du lac Alaotra et qu'il a pu se procurer grâce au concours du chef du district, auquel l'Académie malga- che adresse ses bien sincères remerciements. M. Decary dépose sur le bureau une carte géologique en couleurs et à grande échelle de la région de Tsihombe, extrême sud de Madagascar. M. Perrier de la Bathie verse, dans les archives de l'Académie, une carte géologi- que en couleurs de la région nord de l'Onilahy dressée par le capitaine Colcanap, ainsi qu'une notice géologique, manuscrite de la région d'Analalava. Il est décidé que tous les documents de cette nature seront groupés et soigneuse- ment conservés. Le Secrétaire expose que l'Académie a déjà livré cinq caisses de spécimens d'his- foire naturelle pour l'Exposition de Marseille. Il propose que des fouilles soient entrepri- ses pour procurer des subfossiles, car des objets de cette nature ne manqueraient pas d'exci- ter un grand intérêt. Une discussion s'engage alors sur le point où devront porter les fouilles. Secrétaire, rappelant les beaux documents qui ont été trouvés déjà à Ampa- sambazimba, appelle l'attention de ses collègues sur cette région, d'autant plus que l'Acadé- LA ANE PROCÈS-VERBAUX XLIX mie possède quelques ossements d'un Lémurien gigantesque en provenant et non encore identifié. Il est décidé que M. Lamberton se rendra à Ampasambazimba et, après étude sur place de l'état actuel du gisement, présentera, à la prochaine séance, un rapport sur la possi- bilité et l'opportunité d'y reprendre des fouilles. Le président informe ses collègues que la croix de la Légion d'honneur vient d'être décernée au KR. P. Colin. L'Académie tout entière offre ses bien sincères félicitations au nouveau promu dont elle est heureuse et fière de voir proclamer le mérite. Il informe aussi l'Assemblée que devant incessamment rentrer en congé en France, il y a lieu de nommer un nouveau président. Le Docteur Villette est nommé président à l'unanimité. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix-huit heures. L PROCÈS-VERBAUX Séance du 29 Septembre 1921 en nes pe Présidence de M. le Dr. Villette. Étaient présents : MM. Colançon, Fouilloux, Pagès, P. Muthuon, P. Camboué, Rasamimanana, Lamberton, Chazel, Camo. Excusés ; MM, Garbit, Decary, Radley, Voyron. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté, M. Lamberton rend compte que conformément à ce qui avait été décidé à la séance précédente, il s'est rendu à Ampasambazimba pour étudier sur place la possibilité d'y reprendre des fouilles. Accompagné de Ramamonjy qui fut plusieurs années durant chargé de conduire les travaux sous la direction de M. Standing et de M. le Dr Monnier, il visita fous les chantiers qui ont été ouverts et se fit rendre compte des raisons qui les avaient fait abandonner. Ces raisons sont de plusieurs sortes: stérilité de l'endroit travaillé, gêne apportée par les eaux souterraines, insuffisance de fonds. - L'examen de ces diverses circonstances conduisit M. Lamberton à porter son choix sur un chantier ouvert en 1914 et que l'épuisement des crédits obligea à abandonner. Des ossements intéressants, dont trois crânes de Lémuriens y ont été trouvés. Cet endroit se trouve situé près de la bordure ouest du marais, les déblais seront faciles à évacuer et le creusement d'un drain permettra l'écoulement des eaux souterraines. Le fravail pourra être commencé immédiatement, et étant donné que les pluies obligeront à le cesser vers le 15 novembre, M. Lamberton propose d'y employer une tren- taine d'ouvriers. L'année prochaine les travaux pourront être entrepris beaucoup plus tôt. Étant donné d'ailleurs que la découverte des subfossiles et leur étude ont grandement con- tribué à la notoriété de l'Académie malgache, M. Lamberton propose de réduire ou sup- primer les autres recherches et d'utiliser chaque année les crédits dont dispose l'Académie à effectuer des fouilles paléontologiques dans les diverses régions de l'Ile. Il en est ainsi écidé. » se + M. Chazel appelle l'attention de ses collègues sur l'utilité qu'il y aurait à réunir le plus grand nombre possible d'anciennes photographies présentant un caractère documen- faire et permettant soit d'évoquer d'anciennes cérémonies maintenant disparues, soit de juger des changements survenus depuis l'occupation française. Le président indique que l'Aca- . démie possède déjà une collection étendue de photographies ;: mais que, néanmoins, l'idée de M. Chazel est intéressante et que notre Société est toujours disposée à recevoir ou à acheter les photographies documentaires qui pourraient lui être proposées. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix-sept heures et demie. alert à 1: |) Mate rAcEié Met He Nas ESC RU NÉS NES TRES x RER € es . : PROCÈS-VERBAUX Li Séance du 27 Octobre 1921 Étaient présents: MM. Grise, Colançon, Bonnefond, P. Muthuon, Kadley, D" Rasamimanana, Andriamifidy, Lamberton. Excusés : MM. Garbit, D' Villette, Maisonneuve, Joly. Le président et les vice-présidents étant empêchés d'assister à la séance, M. Bon- nefond est élu président de la séance. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. . M. Radley donne lecture de la traduction en français du kabary prononcé par Rainilaiarivony, au nom de Ranavalona III, en 1894, à la veille de la guerre qui amena la conquête de Madagascar. Il est décidé que ce document intéressant sera publié dans un prochain Bulletin. Le secrétaire présente une note de M. Perrier de la Bathie sur les terrains pos- térieurs au crétacé moyen dans la région de Majunga. L'auteur montre que cette région du nord-ouest a eu, dès les temps secondaires, une histoire particulière assez différente de celles des régions nord ou sud-ouest. Cette histoire peut être esquissée ainsi : 1° — Une série regressive allant de l'A/bien au Campanien. Au début de cette série, des éruptions fissurales recouvrent les sédiments du crétacé inférieur d'une mer de la bradorite et de basalte. Plus tard, pendant le Turonien et l'Emschérien, s'accumule len- tement une masse énorme de sédiments fluviatiles ou lagunaires, où abondent les restes de Dinosauriens gigantesques. 2° — Une transgression aturienne (campanienne ?) nettement transgressive sur les sables à dinosauriens, qui ramène la mer à 100 km. environ à l'est de son litforal actuel. 3° — Une lente série regressive qui reporte successivement le lifforal d'abord _ pendant l'éocène inférieur à une vingtaine de km. de la côte actuelle, puis à l'âge de couches à Magilus grandis, presque sur l'emplacement du rivage actuel, et enfin beaucoup plus à l'ouest au cours des périodes suivantes, au cours desquelles le canal de Mozambique semble avoir été frès réduit, sinon supprimé. 4°— À une époque frès récente, quaternaire, une fransgression qui affeint l'alti- fude 30 et s'infroduit fort loin dans l'intérieur des terres, grâce aux vallées creusées pendant la grande regression antérieure. 5° — Une lente regression qui se continue de nos jours. Cette importante contribution à l'histoire géologique de notre grande Ile est ac- compagnée de coupes et d'une carte. Elle sera publiée aussitôt que possible. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix-sept heures et demie. LIT PROCÈS-VERBAUX Séance du 24 Novembre 1921 Présidence de M. le D" Villette. Etaient présents : MM. Colançon, Camo, P. Muthuon, Renel, Radley, Lamberton. Excusés : MM. Garbit, Grise, Joly. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. M. Renel présente une monographie manuscrite consacrée à Mantasoa par M"< Gérard, Institutrice à l'Ecole régionale de l'Imerina centrale. Ce travail contient des renseignements sur Jean Laborde, dont quelques-uns sont inédits, ou fouf au moins peu connus et, à ce titre, ils intéressent l'Académie malgache. Après une petite biographie de Jean Laborde, l'auteur indique dans quelles conditions fut créée l'installation de Mantasoa, comment fut organisée l'usine, la manière dont fut recrutée et encadrée la main-d'œuvre. Pour le fonctionnement de son usine, Jean Laborde dut établir des réservoirs, construire des digues, creuser des canalisations, fous, travaux pénibles et difficiles. Il fallut aussi aménager des voies de communication pour apporter le combustible et le minerai, On alla jusque dans la région d’Antsirabe chercher de la pierre à chaux: et l'on fit venir par Vatomandry quelques machines-outils et certains produits d'importation. La construction des bâtiments, et notamment celle du haut-fourneau n'alla pas non plus sans de grandes difficultés. Jean Laborde fit un peu de tout à Mantasoa : des sabres, des fusils, des canons, de la poudre, des fusées, des grenades, du cuir, du verre, de la porcelaine, etc. Il ne négligea pas non plus l'agriculture : il essaya d'acclimater les légumes et les arbres fruitiers de France et importa des bœufs de Normandie qu'il métissa avec la race locale. Enfin, pour compléter son œuvre, il créa près de son usine une école et une église. La Reine, avec sa cour, vint plusieurs fois visiter Jean Laborde qui s'efforçait alors d'organiser les distractions les plus diverses. Les travaux entrepris par Laborde à Mantasoa, ainsi que se dure discipline avec laquelle ils étaient conduits, ne pouvaient manquer de faire une profonde impression sur les Malgaches et de nombreux proverbes y font allusion: < A#aire de Mantasoa, ceux qui s'excusent d'y aller en sont pour 80 centimes d'amende : ceux qui n'y vonf pas en sont pour 2 fr. 50 d'amende ; ceux qui restent à la tâche usent jusqu'au dernier lamba ef au dernier salaka. Des cartes et des dessins complètent cette intéressante monographie, dont quelques chapitres pourront être publiés au Bulletin de l'Académie Malgache. Lt Qu D PROCÈS-VERBAUX Lu M. Kenel présente aussi : 1° — une carte ethnographique en relief, indiquant les principales peuplades, 2° — une deuxième carte ethnographique, à plus grande échelle, où les principaux clans sont aussi indiqués. 3 + M. Lamberton rend compte que les fouilles entreprises à Ampasambazimba ont été arrêtées et indique quels ont été les principaux résultats obtenus. Un premier fait assez inattendu et difficilement explicable, c'est qu'il n'a pas été trouvé un seul os d'Æpyornis alors, qu'à 106 m. environ dans la partie nord de l'ancien marais, ces ossements sont extrêmement abondants. On peut, à ce sujet, hasarder deux hypothèses : Etant donné que la cuvette d'Ampasambazimba est entièrement fermée au sud, peut-être les Æpyornis sont-ils venus du nord, chassés soit pas les hommes, soit par quelque catastrophe naturelle, et se sont-ils enlizés dans les boues de la bordure du marais. Peut-être aussi y a-t-il eu diverses cuvettes formées les unes après les autres, et les plus récentes ont pu être formées à une époque où les Æpyornis avaient déjà disparu. Quoiqu'il en soit, cest un point à élucider et les fouilles de l'année prochaine apporteront peut-être quelques renseignements à ce sujet. Les ossements d'hippopotames et de crocodiles furent, comme d'habifude, abon- dants, et ne présentèrent aucunes particularités. En ce qui concerne les Lémuriens, les trouvailles furent peu abondantes. Les plus intéressantes furent des côtes de grande taille ef un beau crâne d'Archæolemur. Ce dernier mérite d'être signalé parce que la mâchoire supérieure, ainsi que la mandibule, pré- sente deux dents de plus que dans la dentition typique de ces animaux: notre fossile possède donc 38 dents au lieu de 34. La dent supplémentaire que présente le maxillaire supérieur est d'assez petite faille, mais celle de la mandibule est aussi développée que celle qui la précède. Dans leur ensemble, les dents des spécimens d'Archæolemur à 38 dents sont plus petites que celles des spécimens à 34 dents. (Cette constatation est surtout frappante quand on compare les mandibules. Nous avons déjà, en 1918, trouvé à Morarano, près de Betafo, un crâne présentant la même dentition, mais sans la mandibule. Ce crâne isolé, examiné par M. le professeur Boule, ne parut pas devoir justifier la création d'une espèce nouvelle, mais peut-être n'en serait-il plus ainsi, si les fouilles que nous nous proposons d'effectuer l'année prochaine nous permettaient de constituer toute une série, L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix-huit heures. LIV PROCÈS-VERBAUX Séance du 22 Décembre 1921 Présidence de M. le Dr Villette. Etaient présents: MM. Rév. Radley, Pagès, Waterlot, Mondain, Lamberton, P. Muthuon, Fouilloux, Camo. Excusés : MM. Garbit, Grise. Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. À propos de l'étude de Mm° Gérard concernant Mantasoa, M. Pagès rappelle qu'il y avait autrefois au centre du village créé par Laborde un gros bloc de fer octogonal qui servait de « pierre de la reine >. Il serait intéressant de retrouver ce bloc. Il est décidé que cette question sera soumise à la bienveillante attention de M. le directeur du Service de l'Enseignement. Il est décidé en même temps qu'il sera demandé à l'Adminis- fration de vouloir bien classer comme monuments historiques ce qui reste du Mantasoa de Jean Laborde. Le président donne lecture de la correspondance comprenant ; 1° Une lettre de M. le directeur du Muséum nafional d'histoire naturelle de Paris, informant l'Académie malgache que le fosa vivant envoyé est arrivé en excellente santé et remerciant notre Compagnie pour ce don. 2° Une lettre de M. André Théry offant de déterminer les Buprestides (Coléopte- res) recueillis par les soins de l'Académie malgache. Le secrétaire rappelle que M. À. Théry a publié une savante monographie sur les Buprestes de l'Île, et propose d'accepter l'offre de ce spécialiste, ce qui est adopté. 3° Une lettre de M. le directeur de la Condition des Soies de Lyon exprimant le désir de recevoir quelques spécimens de la grande araignée à soie de Madagascar : satisfac- tion lui sera donnée. 4° Une lettre de M. le directeur des Travaux Publics, transmise par M. Jaëglé, accompagnant l'envoi d'une carapace d'une très grande crevelte rose, pêchée à Manakara. 5° Une lettre du médecin Razafindramanana, informant que les fouilles qu'il a faites aux environs d'Ankazoabo n'ont donné que des ossements d'hippopotames. 6° — Une lettre de M. le capitaine Sébelin, accompagnant frois cartes de la région Mahafaly, et annonçant l'envoi de notes et d'observations recueillies pendant les trois années pendant lesquelles l'auteur a été chef du district d'Ampanihy. Les cartes envoyées concernent: 1° l'ethnographie, 2° Les sols incultes, cultivables, cultivés, les pâturages; 3° esquisses géologiques. L'Académie malgache remercie M. Sébelin pour les docu- ments envoyés ef recevra avec intérêt les documents annoncés. | PROCÈS-VERBAUX LV Le P. Muthuon donne lecture d'une note du P. Colin expliquant que le temps pluvieux des deux premières décades de décembre est attribuable à la rencontre sous forme de V majuscule, dans le plateau central, de vents équaforiaux chargés d'humidité. Le secrétaire présente : 1°— un caméléon offert par M. Chauvin, et dont la belle couleur bleue a persisté dans le liquide conservateur. 2° — de beaux échantillons minéralogiques (mica et diopside) offerts par MM. Abel Louys et Bornand. À tous, l'Académie malgache exprime ses vifs et sincères remerciements. L'ordre du jour étant épuisé, la séance est levée à dix-huit heures. ES SE ere ANCÊTRES ET DIEUX par Ch. RENEL Professeur-Adjoint à la Faculté des Lettres de Lyon Directeur de l'Enseignement à Madagascar Lasako Andriamanitra. Il s'en est allé pour devenir dieu 9 TAMATAVE \eO Co ZAFISORO: Ù ANTAIFASY MADAGASCAR | CARTE ETHNOGRAPHIQUE | SOMMAIRE | Echelle : 1/7.500.000 POPULATION DE MADAGASCAR Répartition des DIVERSES TRIBUS Re | 961.294 Merina 502.432 Betsileo 59.876 Sihanaka 76.758 Mahañfaly 140.783 Tsimihety 111.162 Comoriens 165.224 Antandroy Antambolo 199.629 Bara 221.919 Sakalava Antankarana 429.450 390.391 267.193 Antaisaka Antanosy Sahafatra Antavaratra Antatsimo Population totale de Madagascar : 3.630.081 52.489 Makoa 25113 9.558 Bezanozano Antambahoaka Ranomena 14.023 Européens der aobt mont ti mammmettes. d'Mtbene mene net PT TT EL Œ le “te met Lou - LE : 4 PRÉFACE ; L'auteur de ce livre a vécu seize ans à Madagascar comme fonctionnaire colonial. Avant d'aller aux colonies, il avait publié des volumes d'érudition con- cernant l’histoire des Religions. Il avait étudié d'abord l’évolution d'un mythe védique et d'un mythe grec aux lumières un peu troubles et déconcertantes de la Philologie comparée, et il avait été prés de croire à l’axiome: numina nomina. Puis, séduit par des théories anthropologiques plus récentes, il avait recherché les survivances du totémisme dans l’ancienne religion romaïîne. Enfin, se méfiant des hypothèses, il avait essayé de donner un aperçu générat et aussi objectif que possible des religions de la Gaule avant le christianisme, en utilisant les seuls documents archéologiques. Mais combien ces documents sont rares, quand on re- monte à une époque reculée, et comme on risque, parce qu ils existent seuls, de à leur vraie place! Pourrait-on se faire une idée exacte du Christianisme, si on ne connaissait celle religion que par une église du XX siècle intégralement conservée ? Etudier des phénomènes religieux actuels, voir des demi-civilisés, vivre leur vie ordinaire, observer sur place leurs croyances et leurs rites, n'est-ce pas la véritable préparation d'un historien des Religions ? J'ai donc fini par où J'aurais dû commencer, et j'ai choisi Madagascar comme champ d'études. Mais je me suis vite aperçu qu'il était difficile, sinon impossible, d'observer avec fruit la vie des indigènes, si on ne comprend pas leur langue. On risque, en ce cas, d'attribuer une importance excessive aux rites, et de négliger les croyances qui leur servent de substrat. J'ai donc appris le Malgache, et je crois avoir fait, pendant toute la deuxième partie de mon sé- Jour, des observations sincères et exactes. Je me suis dépouillé de toute idée pré- conçue, je n'ai pas cherché à vérifier une hypothèse quelconque en collectionnant tous les faits concordant avec elle, mais je me suis attaché à recueillir des do- uments, en tächant de leur laisser l'importance et la valeur relative qu'ils avaient dans la réalité. On ne cherchera donc dans ce livre ni une théorie sur l'origine des re- ligions de Madagascar, ni une comparaison des croyances et des cultes Malga- ches avec les phénomènes religieux analogues chez d'autres demi-civilisés. J'ai voulu simplement présenter un tableau aussi exact que possible des croyances et des cultes par lesquels ces croyances se manifestent d'ordinaire. Ce que j'ai tenté de décrire, c'est, dans leurs traits essentiels, les rites les plus fréquents, ceux de tous les jours, communs à la majeure partie des Malgaches, — surtout non pas seulement ceux que voient les étrangers ou les voyageurs 5 ire plus ou moins rapidement tel ou tel district de l'île, mais aussi les rites plus intimes, ue Du plus cachés, qu'on célèbre dans l'ombre des cases ou duns l'obscurité des grottes, — et les gestes rituels les plus humbles, qui ont parfois dans la vie des indigènes une importance capitale, mais que le passant ne voit guère. - # L'observation des phénomènes religieux n'est pas difficile à Madagascar, parce qu'il y a peu de rites secrets. D'autre part les Européens sont l’objet quelquefois de la vénération ou tout au moins du respect des Indigènes. Ceux-ci les considèrent comme étant d'une caste supérieure, et les admetlent assez facile- ment à toutes les cérémonies. Les réticences de leur part proviennent de deux causes: la crainte de asser pour sorcier ou adonné à des pratiques de sorcellerie, — la pudeur de ma- nifester ou de révéler des rites ou des croyances qu'on sait en général que l’Eu- ropéen considère comme ridicules et inférieures. Les missionnaires ont montré une telle haine pour toutes les manifestations du paganisme, et les administra- teurs une telle hostilité contre toutes les formes de la sorcellerie, que les M lgaches se méfient à bon droit, lorsqu'on fait une enquête sur ces matières. Interrogez un passant sur une amulelte qu'il porte au cou ou au poignet : il répondra neuf fois sur dix que c'est une simple parure. Combien souvent aije trouvé dans un village un bœuf attaché au piquet pour un sacrifice imminent, qu'on remettait après mon départ ! Mais cette dissimulation est surtout fréquente en Imerina et dans le Betsiléo, régions plus ou moins teintées de christianisme. A la côte et en général dans les districts restés païens, les indigènes ne cachent guére leurs croyances, et célèbrent la plupart de leurs rites même devant des étrangers. Tou- tefois rites et croyances ne sont compréhensibles que quand ceux qui les prati- quent consentent à les expliquer par des commentaires nombreux. Il faut donc que l'observateur parle et entende le malgache, car, en ce domaine plus encore qu'en tout autre, les interprètes risquent de trahir la pensée qu’ils traduisent. * AE Les sources utilisées pour ce travail sont très diverses. Je me suis servi tout d'abord de mes notes et enquêtes personnelles, j'ai puisé très largement aussi à une autre source de renseignements, colligés à mon intention et sur mes indi- cations par des indigènes instruits, particulièrement par des instituteurs. Je pro- fite de l'occasion qui m'est offerte ici pour remercier tous mes collaborateurs : ce livre est en partie leur œuvre; s'ils eussent été moins nombreux, j'aurais eu plaisir à donner leurs noms chaque fois que jutilisais leurs notes. Je dois aussi exprimer toute ma gratitude aux amis européens qui m'ont fourni des renseignements précieux, l'administrateur Colançon, le Capitaine Sébelin, et enfin à Louis Maisonneuve, conservateur des Musées de Tananarive, _.. à qui l'illustration de ce volume a pu être menée à bien. : | | | > | INTRODUCTION I LES MALGACHES A quelle race appartiennent les indigènes de Madagascar? Descendent-ils d’Africains venus de l’ouest, ou de négritos de l'Océan Indien poussés par les vents et les courants réguliers des mers australes vers la côte orientale de la Grande Ile? MM. Grandidier résument ainsi les hypothèses présentées par eux au sujet de l'ori- gine des Malgaches dans leur importante étude sur l'Ethnographie de Madagas- car (1). «Ils proviennent du mélange de races très diverses, d'autant plus difficiles à déterminer et à classer qu'il n'existe de traditions Paie à leur arrivée dans l'île que pour trois petits groupes ethniques, les Andriana de l’Imerina, les Zafy- Raminia et les Antaimorona d’origine arabe, qui ab ke côte sud-est, les An- talaotra de la côte nord ouest. Ainsi n'y a-t-il pas lieu de s'étonner que les opi- nions les plus diverses aient été émises sur leur origine... L'ile de Madagascar a été peuplée, selon moi, par des immigrations successives, remontant à des temps fort éloignés, de nègres indo-océaniens ou orientaux, que je désignerai sous le nom gé- néral d’indo-Mélanésiens pour rappeler que la branche orientale du tronc nègre existe non seulement dans les îles de l'Asie et de l'Océanie, mais aussi sur le con- tinent ». Ces populations primitives ont été métissées dans de notables proportions par des groupes d’immigrants de races très diverses, Malais, Sémites, Africains et, à partir du XVIe siècle, Européens. Tous ces éléments étrangers ont été absorbés facilement, non sans laisser des traces évidentes de leur influence, aussi bien dans les mœurs que dans l'aspect physique des Indigènes. On s'accorde à fixer vers le milieu du VIlIe siècle la date probable de la première apparition des Arabes dans les pirages de Madagascar, aux îles Comores. Les nègres d'Afrique, venus à une époque relativement récente, se réduisent sans doute à quelques colonies de Makoas, importés presque tous comme esclaves par les Arabes, et qui ont fait souche dans l'Ouest. Les Imériniens à teint clair seraient la dernière vague des migrations Malayo-Polynésiennes: leurs traditions légendai- res permettent de remonter, par des généalogies royales, jusqu’au XIVe siècle, mais (1) Histoire physique, naturelle et politique de Madagascar, Vol. VI, ethnographie, p. 2, 3. À INTRODUCTION il est probable que leur origine n’est pas très différente de celle des Vazimba, - qui les avaient précédés sur les hauts plateaux, où ils avaient fondé sur les bords des marais de l’Ikopa, de la Sisaony et de la Mamba, une sorte de civilisation lacustre. Les religions de Madagascar se sont développées dans des conditions par- ticulièrement favorables à la liberté de leur évolution naturelle. Elles ont peu subi l'influence de l'extérieur, à cause de la situation géographique d’une île isolée, découverte assez tard, rarement explorée par les Européens, sans relations faciles avec les peuples voisins, à cause aussi des circonstances historiques : les Malgaches de l’intérieur, les Imériniens appelés improprement Jouves ont été à peu près sans communications directes avec les étrangers jusqu’au XIX° siècle. L'apport des Européens est resté extrêmement minime jusque vers 1869, date de la conversion de la reine de Tananarive au christianisme. Eacore peut-on dire que l'Imerina n’a été réellement ouverte à la civilisation occidentale qu'à l'extrême fia du XIX® siè- cle, à partir de la conquête française (1895). Il y a là des circonstances tout à fait particulières, qui ne se sont guère rencontrées, pour d’autres peuples et une autre civilisation, qu’au Népal et au Thibet Donc les cultes de Madagascar, pour l'ethnographe et l'historien des re- ligions, constituent un sujet d'études fort intéressant, comme par exemple ceux de l'Australie, ou de la Nouvelle-Calédonie, ou de Sumatra et de Bornéo, mais com- bien plus facile que dans ces derniers pays, parce que les Malgaches, plus civili- sés et plus pacifiques, se laissent mieux aborder et pénétrer. * * + Les influences subies au cours des siècles par les Malgaches et qui ont pu, dans une certaine mesure, modifier chez eux l’évolution des phénomènes religieux, sont de deux sortes: influences arabes, influences européennes. {INFLUENCES ARABES Elles s’exercèrent à partir du VIII siècle sur plusieurs régions de Mada- gasCar, en particulier sur les îles Comores et sur les côtes nord-ouest et sud-est de la grande ile. D'après le géographe arabe Maçoudi, l'île d’Ajouan aurait été colo- nisée par des Arabes vers le milieu du VILle siècle. M. Ferrand admet que les Arabes seraient partis de là pour fonder de nombreux établissements, à la façon des Phéoi- ciens, sur divers points des côtes Malgaches, entre le IXe et le XIe siècle. « L'isla- « misation des Malgaches des côtes nord-ouest et sud-est est certaine. Ils ont été « convertis à l'Islam par des Arabes, ou, si l'indication parait trop précise et insuffi- «samment justifiée, par des musulmans de langue arabe. L'itinéraire que j'ai fait « suivre à la migration arabe, et que M. Grandidier considère comme probable, ne F4 INTRODUCTION 5 PORC me paraît pas douteux. Les Arabes, établis sur la côte orientale de l'Afrique avant le VIIe siècle, devinrent dès le VIIIe des apôtres de l'Islam dans la mer des Zendys Anjouan, conquis par les Musulmans en l’an 750, n’est qu'à 60 milles de Mayotte e 950 milles de la baie de Bombétoc. Majunga fut occupé ensuite; l'arrivée à Matitanana (sud-est de l’île) n’est plus désormais qu’une question de temps » (1). M. Ferrand estime d’autre part que le nombre des migrations arabes demeure in- certain, que leur date est également fort douteuse. Les précisions données à ce sujet par Flacourt ne reposent sur aucune base historique sérieuse et ne sauraient être retenues. Les Antaimorona des rives de la Matitanana, surtout les clans Anakara, Anteiony et Onjatsy, ainsi que les Antambahoaka établis près de l'embouchure du Sakaleona et jusqu'à Mavanjary, se vantent de descendre d'émigrants arabes. Des faits historiques précis et intéressants nous ont été conservés par eux dans des manuscrits assez anciens en dialecte antaimorona et en écriture arabe, connus sou- le nom de manuscrits arabico-malgaches. «A la côte nord-ouest, au contraire, les Antankarana, les Sakalava de l'Iboina, de l’'Ambongo et du Menabe n’ont rien retenu. Leurs primitives traditions font à peine mention de leurs ancêtres musulmans. » Nous sommes Silamo (musulmans) et descendons de gens venus d’au-delà de la mer. Un tel est notre premier roi. Il engendra un tel, puis un tel.... dont descend notre roi actuel.» La Légende est identique dans toutes les tribus de cette région : une liste plus cu moins longue de noms propres accompagnée de contes populaires et d’une minutieuse description des choses et animaux prohibés (2). Qu'apporta de nouveau l'élément arabe dans le développement religieux des Malgaches ? Il est difficile de répondre avec certitude et précision. La seule chose sûre, c’est que cette influence a été extrêmement faible. M. Ferrand lui-même in- siste sur cepoint. Les Malgaches convertis à une religion nouvelle conservent tou- jours leurs ‘anciennes croyances et continuent à rendre un culle aux dieux natio- naux .... Comme les Antaimorona, les gens de l’ouest n’ont adopté de l'Islam que les dogmes ou les prescriptions en rapport avec leurs mœurs et leurs usages . lis auraient certainement repoussé le missionnaire intolérant qui aurait voulu eur imposer l'observation stricte du Coran. Ce sont au contraire les musulmans étran- gers qui se plient aux exigences de la vie malgache . ... Les tribus de Madagascar sans exception aucune, — Antimerinà et Betsiléo du centre, Betsimisaraka et Sihana- ka de l’est, Antaimorona et Antambahoaka du sud-est, Antiboina et Sakalava de PAmbongo et du Menabe, Bara du sud, Vorimo de l'est, Masikoro, Mahafaly, An- tandroy, Antanosy, et Antaisaka du sud, pour ne citer que les principales —ont toujours été, si je puis dire, inconvertissables » (3). L'influence arabe s'exerça probablement sur le développement de la magie, l'usage et la diffusion des amulettes, mais ce serait une erreur de considérer les talismans, les ody el les sampy malgaches, comme une importation purement arabe. Seulement les peuplades imprégnées de l'influence musulmane, comme les Anta- laotra et les Antaimorona, se sont particulièrement adonnés à la fabrication des (1) _. Musulmans à rest Leroux éditeur, Tome III, p.137; cf. p. 67. G. FERRAND, 0p. cit., p. 138, 1 (3) FEERAND. 0p. cit, p. 68, 81. 6 INTRODUCTION amulettes, si bien que les Malgaches eux-mêmes ont pu plus tard leur en attribuer l'invention. Au contraire, la divination malgache, au moins sous sa forme la plus habi- tuelle du sikidy (1), semble être d’origine arabe. Les jours bons et mauvais, les mois dans leurs rapports :vec la destinée et les sorts, toute l’astrologie malgache est sans doute arabe, comme d'ailleurs les noms des jours, des mois, et la plupart des termes du sikidy (2). Enfin, on retrouve les conceptions arabes dans certaines croyances mal- gaches relatives à la cosmogonie : il y est question souvent de l’existence de deux principes, l’un bon, l’autre mauvais, l’un bienfaisant, l’autre malfaisant, de deux Zanahary ou dieux, l’un inférieur, l’autre supérieur. D'ailleurs ces idées demeurent assez confuses dans la tradition des divers peuples de l’île, et elles ne se rencon- trent que dans des contes restés en somme sans influence sur la religion propre- ment dite, Il faut donc les citer, mais seulement pour mémoire. ‘“ En résumé l'influence arabe s'est manifestée surtout dans la divination, et un peu dans le culte des amulettes qu'elle a contribué à intensifier. INFLUENCES EUROPÉENNES Elles furent nulles, peut-on dire, jusqu’au commencement du XIXe siècle, et s’exercèrent pour la première fois à l'arrivée en Imerina des missionnaires pro- testants et catholiques. Elles aboutirent, dans la deuxième partie de ce siècle, à une conversion au christianisme, plus ou moins sincère et profonde, d’une partie des habitants des Hauts Plateaux. On verra plus loin ce qu'il en faut penser. D'autre part, dans le paganisme malgache, y a-t-il eu des apports chrétiens, et quelle en a été l'importance ? Sûrement assez faible. Les scapulaires et les médail- les ont pris rang au nombre des amulettes. En Imerina, les ody ou talismans, pros- crits en 1869, ou du moins très mal vus par une reine convertie officiellement au protestantisme, sont devenus cultes secrets. Dans les croyances, la conception d'un dieu supérieur, unique et tout puissant, a pris naissance, mais ce dieu n’a jamais eu aucune importance pour les Malgaches restés païens; il est demeuré toujours plus nominal que réel, et n’a été nulle part l’objet d’un culte véritable. En réalité les croyances et les culles d'autrefois se sont souvent cachés de- vant les nouvelles religions apportées par les Européens, mais ne se sont jamais transformés à leur contact. ‘ @) Du mot arabe chikel « figure », et la forme diolectale sikily. (2) Voir, pour plus amples détails, FERRAND op. cit., t. I, p. 73 à 101. ne Er a SE D Siren pe es + + + She a à in ACL : 32 A io dcr musee tee à en ed nd ON de dont à finite Le pu À 4 à VF se AAATEIUR LE 3 fy + ; À °° Le ‘ INTRODUCTION 7 II LA RÉPARATION GÉOGRAPHIQUE des DIVERSES PEUPLADES Madagascar compte 3.630.009 habitants. Si on met à part une vingtaine de millhers d'Européens et assimilés, et 50.000 Makoas environ, d'origine africaine, on constate que toute cette population est formée d'hommes de même race, offrant beaucoup de caractères généraux communs, différenciés par des trails secondaires, et plus ou moins métissés entre eux ou par des apports étrangers. Il ne sera pas inutile d’'énumérer iei les principales peuplades. Les Merina, improprement appelés Hovas, sont établis dans la partie cen- trale du Haut pays. Ils ont essaimé depuis un siècle, et surtout depuis la conquêle française, dans toutes les parties de l'île, ont fondé un peu partout des colonies agricoles et cominerciales, souvent très prospères. Parmi eux les hommes libres et les nobles (Hova et Andriana), divisés d’ailleurs en nombreuses castes, se distin- guent par leurs cheveux plats, leur teint clair, leurs traits assez réguliers (1). Quant aux noirs ou anciens esclaves, ils ont les cheveux crépus, leur pigmenta- tion est beaucoup plus foncée et leurs descendants actuels témoignent de nombreux métissages. Les Merina sont au nombre de 961.000, plus du quart de la population totale. 850.CC0 sont groupés dans la région appelée de leur nom Imerina. Les Betsiléo sont 500.000 environ. Leur habitat est aussi sur les Hauts Pla- teaux, au sud de celui des Merina. Ils ont le teint brun foncé, presque cuivré, tirant sur le noir pour les esclaves. Ils sont plus robustes, mieux charpentés, mais plus lourds que les Merina. Ce sont des agriculteurs patients et travailleurs; ils émigrent assez volontiers dans les autres régions, et plus de 100.000 d’entre eux sont allés s'établir dans les provinces côtières de l’est et de l’ouest, et jusque dans le Nord de l'ile. Dans la région des Hauts Plateaux, à l'Est de l’Imerina et dans la région intermédiaire, on trouve les Sihanaka (60.000) et les PBezanozano (25.000), installés les premiers autour du lac Alaotra, les seconds dans la vallée du fleuve Mangoro. Ces deux peuplades, entre côtes et plateaux, sont très métissées de Merina et de Betsimisaraka, | k Les Betsimisaraka, au nombre de près de 400.000, en y comprenant les Sainte- Mariens, habitent le long de la côte orientale, depuis la petite rivière Loky au nord, jusqu’au fleuve Sakaleona ; à l’ouest, ils ont à peu près comme limite la lisière inférieure de la grande forêt. De taille movenne, un peu lourds, ils ont le teint généralement foncé, les cheveux crépus, les yeux légèrement bridés. Ils sont très proches parents des Tanala (267.000) qu’on pourrait appeler les Betsimisaraka de la forêt, et dont les principales tribus habitent la région inter- médiaire, couverte de sylve, jusqu’au pays des Betsiléo. Il serait excessif d'attribuer aux Tanala et aux Betsimisaraka des caractères (1) Planches II et II, 8 INTRODUCTION ethniques assez nettement tranchés, comme ceux des Merina ou des Betsiléo. En réalité les Betsimisaraka, par exemple, sont formés d’un grand nombre de tribus très diverses, qui ont été réunies artificiellement au commencement du XVIIe siècle par un roi conquérant sous le nom de Betsimisaraka (les Nombreux-qui-ne- se-séparent-point). Au contraire, les Sakalava, sur la côte occidentale (200.000 environ), re se différencient qu’assez peu d’une tribu à l'autre. Leurs groupements sont éta- blis dans tout l'ouest, depuis la rivière Mahavavy jusqu’au delà du fleuve Man- goky. Les Sakalava sont grands et bien faits, de pigmentation très foncée, les cheveux un peu laineux. Ils sont vraisemblablement le peuple le plus métissé d’Africains, sans doute d'esclaves Makoa, importés par les Arabes. Les 22.800 Antakarana, qui sont disséminés par petits groupes, encore presque nomades, dans l'extrême nord de l'ile, sont très proches parents des Sa- kalava (1). Les Tsimihety (140000) leur sont apparentés de beaucoup plus loin, avec fort métissage de Betsimisaraka et d’Européens. Ils sont originaires des hautes vallées montagneuses entre la baie d’Antongil et la baie de Radama. Depuis la conquête française, un mouvement de migration les porte lentement à l’est et à l’ouest vers les côtes, dans la direction d’Analalava et de Maroantsetra. Les Bara (190.000) occupent la partie montagneuse au sud du Belsiléo. Ils se rapprocheraient des Sakalava beaucoup plus que de toute autre peuplade de l'île. Divisés en plusieurs grandes tribus, naguère très guerrières, ils se plient assez difficilement à notre civilisation. Quant aux Mahafaly (2) (77.000) et aux Antandroy (150.000), dans l’extré- me-sud, on pourrait presque les appeler des sauvages, et jusqu’à ces derniers temps ils sont restés complètement fermés à toute influence étrangère. Restent les peuples du sud-est (3), à partir du Sakaleona; tous sont plus ou moins métissés d’Arabes, surtout les Antaimorona (90.000), établis sur les rives de la rivière de Matitanana. Ce sont les véritables dépositaires des traditions des Arabes, dont ils ont conservé l'écriture pour la transcription de leur dialecte malgache. Les Antaisaka (150.000) sont la plus importante et aussi la plus intéressante de ces peuplades. Beaucoup d'hommes parmi eux ont pris l'habitude d'aller travailler un peu partout, jusque dans l'extrême nord de l'île, mais ils reviennent toujours dans leur pays, lorsqu'ils ont amassé un pécule suffisant. | Les Antanosy (76.000) sont les descendants des peuples auxquels eurent affaire les Français lors de leur premier établissement dans l’île, à Fort-Dauphin. * ++ Au point de vue religieux, Merina et Betsiléo sont nominalement con- vertis au christianisme. Les autres peuples, sauf dans un certain nombre de villages où s'est exercée depuis une époque relativement récente la propagande () Planche I. à (2) Planche VV. À = (3) Planche IV. E PRET RE EE RE RS TEE HR t: ets pe genes Es 27 d £ + + x s INTRODUCTION 9 chrétienne, sont restés païens. Sont en général chrétiens, dans les régions Sa- kalava et Betsimisaraka, les îlots de population Merina ou Betsiléo. Ces deux derniers peuples peuvent être considérés comme les véhicules du christianisme à Madagascar. Quelques familles d'émigrants des Hauts Plateaux, installées dans un village côtier, demandent l'autorisation de construire un local cultuel; d’autres familles viennent s’agréger à celles-là; quelques-unes s'unissent par des mariages aux gens du pays, dont certains sont ainsi attirés peu à peu au temple ou à l'église; et voilà créé un nouveau centre de propagande chrétienne. J'ai dressé un tableau où l’on trouvera, au total et par circonscriptions administratives le nombre des édifices cultuels chrétiens et musulmans, le chif- re de la population, et le rapport du nombre des temples ou églises à celui des habitants, ce qui donne sensiblement l'indice de la propagande chrétienne. Madagascar, pour 3.630.081 habitants a 4.136 temples ou églises, c’est-à- dire un édifice cultuel chrétien pour 877 habitants en moyenne. Encore ces chiffres sont-ils au dessous de la réalité, car ce tablean ne comprend pas les mai- sons particulières où sont autorisées les réunions cultuelles. Le nombre exact de ces centres d'évangélisation m'est inconnu; d’après les renseignements qui m'ont été fournis, il ne serait pas inférieur à deux ou trois cents. Mais, si les chiffres cités plus haut témoignent de l'effort considérable et tenace des diverses Missions dans la Grande Ile, on se tromperait singu- lièrement en concluant du nombre des édifices cultuels à la christianisation des indigènes. Comme l'a dit excellemment M. G. Ferrand, la majorité des Mal- gaches, du moins en leur état actuel, est presque inconvertissable. NOMBRE D'ÉDIFICES CULTUELS CIRCONSCRIPTIONS PAR PROVINCE PAR RÉGION Chrétiens Musulmans Chrétiens Musulmans Fianarantsoa 915 » Ankazobe 107 » Vakiosnkaratra 506 » Ambositra 489 » Tananarive 4.031 » Itasy » 3.845 Diégo-Suarez 22 Moramanga 102 9 Maevatarana 66 » Betroka 97 6 À 287 15 Ambilobe 14 1 Fort-Dauphin 92 » Tamatave 66 1 Vatomandry : 60 » Majurga 42 29 : Morondava A 9 Vohémar 29 4 Tuléar 62 4 Mavenjary 30 1 Farafangana 75 » Sainte-Marie 4 ; Maroantsetra - 44 » Analalava 43 > 599 | 56 : Nossi-Bé 4 14 Comores 1 670 2 5 684 Total à Mada- | Total à Mada- gascar 4136 | gascar 755 * 4.891 ; . Ce tableau est établi d’après les statistiques cultuelles de 1921. Depuis quelques HABITANTS UN ÉDIFICE CULTUEL CHRÉTIEN PAR PROVINCE PAR RÉGION PAR PROVINCE PAR RÉGION 297. 723 par 325 habitants 37. 079 301 188. 904 373 190. 229 388 492, 070 477. 145. 045 543 ECECEEEPPEEREECEEEEEEEE 1. 351. 550 par 409 habitants 20.195 918 101.625 994 68. 581 1.039 162. 977 CEDDPEECEEC EEE 1. 680 mnnennar nos nseerpnessenenss ess ues 353. 378 ‘ par 1.157 habitants 27. 007 1.929 218. 415 2, 374 162. 387 2. 460 147. 822 2, 463 . 469 ë 2, 606 114. 282 2. 787 . 020 2, 955 231. 697 3. 720 113. 380 3. 719 433. 393 9. 781 6. 487 6. 487 6. 496 87.414 6. 724 ART ets 1. 788. 443 par 3.889 habitants 33. 415 8. 353 | 103. 295 103. 295 | 136. 710 Total à Mada- A Madagascar gascar…. 3, 630. O81 par 877 habitants années l'augmentation moyenne du nombre des édifices cultuels chrétiens est d’un [peu plus de 100 par an. D] 49 INTRODUCTION Dans le tableau qui précède, les circonscriptions administratives sont classées d’après le nombre des temples ou églises (édifices cultuels chrétiens) relativement au chiffre de la population. Le Betsiléo et l’Imérina tiennent la tête avec un édifice religieux par 409 habitants. Le record appartient à la province de Fianarantsoa avec 215 temples ou églises pour 297.723 habitants: un édifice par 325 habitants. La province de Tananarive occupe le 5° rang sur six, avec 1031 édifices cultuels pour 492.070 habitants, soit un pour 477. Puis vient un groupe formé par les quatre provinces suivantes: Diégo- Suarez, Moramanga, Maevatanana, Betroka. Mettons à part Diégo-Suarez, qui n'a qu’une vingtaine de mille habitants et qui compte une nombreuse colonie créole et européenne. Les trois autres provinces sont précisément celles qui entourent l'Imérina et le Betsiléo, et dans lesquelles l’immigration des gens des Hauts Plateaux est la plus intense. Dans ces quatre circonscriptions, il y a un édifice cultuel chrétien par 1157 habitants en moyenne. Toutes les circonscriptions qui suivent sont côtières. Les 13 provinces de Tamatave, Vatomandry, Fort-Dauphin, Morondava, Majunga, Tuléar, Manan- jarv, Xibbiobe. Vohémar, Sainte-Marie, Maroantsetra, Analalava, Farafangana, complent dans l’ensemble un édifice cultuel par 3889 habitants. ; Enfin un dernier groupe est constitué par les deux provinces de Nossi- Bé et des îles Comores, où l'on ne trouve en tout que cinq églises dont deux pour les Européens et les créoles des chefs-lieux. Or, il est à remarquer que la propagande chrétienne est en raison in- verse de la propagande islamique, et nous n’aurions qu'à renverser l’ordre des circonscriptions administratives dans le tableau ci-dessus pour les trouver à peu de près rangées selon leur degré d'’islamisation. Les Comores ont 670 mosquées pour une église, Nossi-Bé 14 mosquées pour une église, et ce sont les seules provinces où le chiffre des mosquées dépasse, et de beaucoup, celui des édifices cultuels chrétiens. La province de Farafangana, qui vient ensuite, n’a pas de mosquées, il est vrai, mais c’est celle où l'influence arabe s'est exercée avec le plus de persistance sur les populations indigènes, Antaimorona, Antai- saka, Antanosy. Au contraire le groupe des six provinces du centre ne comporte pas une seule mosquée en regard de ses 3.181 églises ou temples. Les Imériniens et les Betsiléo qui forment un peu plus du tiers de la population de l'île ont pour eux plus des 4}; des édifices cultuels chrétiens. Du christianisme même des Merina et des Betsiléo que faut-il penser ? Question délicate, à laquelle des missionnaires eux-mêmes seraient embarrassés de répondre. Chez la plupart des convertis, il est encore mêlé et comme saturé de paganisme. En réalité, la plus grande partie des gens de l'Imérina pratiquent ouvertement le christianisme, mais dans leur for intéri rieur, ils ont simplement surajouté cette croyance nouvelle à leurs superstitions anciennes. Beaucoup n'ont renoncé presque à aucun des rites anciens du paganisme, auxquels ils s’adon- nent encore en secret. Des sanctuaires païens où les cérémonies d'autrefois continuent d'être célébrées, existent dans toute l’Imérina, même à quelques pin ET Mr En LENS A Le (Fe Fe INTRODUCTION 143 kilomètres de Tananarive. Le paganisme persiste à plus forle raison dans toutes les campagnes reculées, à peu près comme il s'était maintenu en Gaule dans les premiers siècles. Seuls, un certain nombre de Malgaches des aggloméra- tions importantes, en rapports fréquents avec les missionnaires, ou subissant continuellement leur influence, peuvent être considérés comme de vrais chrétiens. Le carte religieuse de Madagascar peut donc être dressée comme suit : Tananarive et ses environs sont christianisés, ainsi que la plus grande partie du Betsiléo. Cependant des îlots presque païens sont constitués, même dans la province de Tananarive, par une partie des clans des Antairoka et des Zanakantitra à l'ouest, des Tantsaha, à l’est. On ne saurait trop insister sur ce fait que toute cette région des Hauts Plateaux, convertie nominxlement au chris- tianisme, est restée baaucoup plus profondémeat païenne qu'il n'apparaît au premier abord. Chez les Sihanaka la propagande chrétienne ne s'est guère exer- cée que depuis la conquête française, et chez les Bezanoz:no depuis une quinzaine d'années, En 1908, au cours d’une tournée dans la haute vallée du Br j'ai trouvé partout les cultes païens très vivaces et ouvertement pratiqués On rencontre aussi des taches assez denses de propagande chrétienne dans les vallées de l’Ikopa et de la Betsiboka jusqu'à la mer, dans les provinces orientales de Mananjary, Vatomandry et Tamatave. Enfin des îlots de christianisme, presque sans influence sur le reste du pays, existent dans presque toutes les colonies hova, et dans les cheïfs-lieux de districts et de provinces. Les missions opens ont cherché à créer des centres de propagande à Fort-Dauphin dans le sud-est (mission luthérienne d'Amérique), à Mahanoro sur la côte orientale (mission anglicane) et à Tamatave (mission protes‘ante française), enfin sur la côte occidentale, à Ambilobe (mission anglicane) et à Marovoay (mission ere française). La mission catholique, de son côté, s’est installée à Diégo et Vohémar dans le nord, à Tamatave dans l’est, à Majuoga dans l'ouest. Mais, dans E nr les populations côtières eee païennes. C'est plus de la moitié des habitants de l'île qui échappent entièrement à toute influence chrélienne, et beaucoup plus des deux tiers, pourrait-on dire, si on tient compte de la con- version purement nominale d'une partie des peuples des Hauts Plateaux. Mais les tribus païennes de Madagascar pratiquent-elles une seule et même religion, identique dans toutes les parties de l'Ile? Différertes par leur de- gré de civilisation, leurs see leurs mœurs, ne le sont-elles pas aussi par leurs rites et leurs croyances? De même que la langue, malgré les différences dialec- tales, se retrouve partout la même de Diégo à Fort-Dauphin, et de Morondava à Maroantsetra, de même les phénomènes religieux, malgré des variantes locales, offrent une unité assez grande, pour qu’on en puisse tracer une esquisse géné” . Ce sont les croyances et les riles communs à tous les Malgaches qui font l'objet de la présente étude. On s’efforcera de montrer leur pérennité et leurs concordances chez les peuples de la côle et des Hauts Plateaux, chez les Imé- riniens déjà civilisés et chez les Bara, les Mahafaly et les Antandroy, presque sauvages. 8, es) 14 INTRODUCTION III LA MENTALITÉ INDIGÈNE Nous commettons deux graves erreurs, quand nous étudions les idées ou les croyances de peuples tels que les Malgaches : le plus souvent nous ne réussis- sons pas à faire abstraction de notre mentalité d’Européens et de civilisés ; nous apportons dans l’examen notre conception de la cause et de l'effet, du temps et de l’espace, de la distinction entre le vrai et le faux, le réel et l’irréel, le naturel et le surnaturel. De plus nous avons tendance à classer et à compa- rer entre elles les croyances des demi-civilisés, comme nous faisons pour nos propres idées; nous considérons facilement chaque croyance particulière com- me faisant partie dun corps de doctrines, et nous nous figurons volontiers que ces croyances doivent s’accorder entre elles, qu’elles découlent logiquement d’idées générales, que d'ailleurs nous déduisons, si nous ne les trouvons pas exprimées. Or le Malgache, je veux dire le Malgache demi-civilisé d'avant la con- quête, n’ayant ni science, pi observation raisonnée et réfléchie, ne possède pas un système de croyances cohérent dans ses différentes parties ; il a peu d'idées géné- rales ; il ne cherche pas à comparer entre elles et à réunir en groupes ses concepts. Il procède plutôt par association de mots ou d'images, passe rapidement d’une idée à l'autre, néglige les incohérences et les contradictions. Autant sa vue est netle, son œil attentif, sa vision des choses claire et précise, autant il est capable de sagacilé et de persévérance dans l'observation matérielle des objets ou des êtres, autant au contraire son esprit est mobile et sautillant, incapable d’atten- tion prolongée et de suite dans !cs idées, Hi n’a pas le goût et le sens de la logique, telle que nous l’entendons ; sa pensée procède par images et impres- sions successives, de même que sa langue utilise au point de vue syntaxique la juxtaposition beaucoup plus souvent que la coordination ou la subordination. Le Malgache ne connaît pas la précision, dont nous autres civilisés nous avons pris l'habitude, grâce aux sciences, grâce surtout à l'écriture et à limpri- merie, qui fixent les idées en mêmne temps que les mots. L'esprit du demi-civilisé est extrêmement confus. Les rites constituent la partie solide et essentielle de sa re- ligion, beaucoup plus que les croyances. Autour d'eux flottent quelques idées vagues, incousistantes, et que chacun exprime au gré de ses impressions person- nelles. L'erreur est d'essayer de faire avec tout cela un système cohérent. Il y à vraiment un abime entre notre façon de penser et celle des Malgaches antérieurs à la conquête. Ce n’est pas à dire que la qualité de leur intelligence ait été fort au dessous de la nôtre, mais les concepts géaéraux sous lesquels se classent leurs idées différent de nos concepts. Quelques exemples illustreront cette thèse. On sait l'importance que jouent dans l'ordon- nancement de nos idées à nous autres civilisés les concepts d'espaces et de temps. Or les notions des Malgaches à ce sujet étaient tout à fait rudimentaires. Les mesures de l’espace et du temps n’existaient pour ainsi dire pas chez eux. Un Maigache de la brousse connaît vaguement la révolution de l'année par le INTRODUCTION 45 retour périodique de certains travaux, mais il ne distingue pas les années les nes des autres, il remonte peu dans le passé, ne descend guère dans l’avenir, ignore son âge, n’a pas consience du recul des évènements, Il en résulte que la fuite du temps, l’approche de la vieillesse, la menace de la mort ne sont pas pour lui une hantise. Il ne s’en occupe point, parce qu'il ne les mesure pas. Il vit, comme l'animal, dans le présent, et la vie par conséquent lui est le plus souvent douce. Il est lent, paresseux et puéril, parce qu’il ne sent pas la fuite des heures. D’ailleurs il ne mesure les journées que par la naissance et la mort du soleil. Les temps intermédiaires sont marqués par des images sans grande précision, surtout sans utilité pratique : le moment «où les bœufs sor- tent du parc», «où le soleil effleure les pierres du foyer», «où on allume le feu pour faire cuire le repas du soir», etc. La durée se mesure de façon analogue : le temps qu'il faut pour faire cuire du riz, que met une femme pour cher- hé CRE S PES PR RCE GE UN SR Te 4e db À LA L'AME ET SES DIVERS ASPECTS À CHAPITRE I L'AME ET SES DIVERS ASPECTS D'après les Malgaches, le culte des ancêtres est justifié par la croyance à l'existence d’une âme qui porte différents noms et revêt des formes diverses, et par la persuasion que cette âme survit à la mort et à la destruction du cadavre. J'ai démandé maintes fois à des indigènes de la brousse, non influen- cés par les idées chrétiennes, de me donner les raisons de leur croyance à cette survie. La plupart s'étonnaient de ma question, la jugeaient fort sotte assuré- ment, et n'essayaient aucune explication d’une conception léguée par les ancêtres et qui leur paraissait très naturelle. Quelques-uns répondaient qu'ils avaient rencontré eux-mêmes des âmes la nuit dans la forêt ou aux environs des tom- beaux, et racontaient à ce sujet des aventures plus ou moins merveilleuses. Les parents ou les grands parents morts étaient mas en rêve à d’autres pour leur demander des offrandes ou les prévenir de calimités imminentes. (Certains m'af- firmaient être parvenus, dans un état Von roro provoqué par des danses ou des gestes rituels, à voir des fantômes ou des Esprits, et à être possédés ou plutôt oppressés ou obsédés par eux, selon l’expression malgache (1). J’ai d’ailleurs pu moi-même assister assez souvent à des cérémonies de ce genre et entendre les révélations ou les a e ces enthousiastes. Enfin les indigènes croient tous que de nombreux sorciers nt évoquer les âmes soit des gens morts naguère, soit de défunts te dattes Pour les Malgaches, comme pour les anciens habitants de l'Europe, la vie résulte de l'union de l’âme et du corps, la mort est due à leur séparation. La vie est conçue comme un souffle. Les contes populaires s'accordent à dire que le premier homme ou les premiers hommes, façonnés soit avec de l'argile, soit avec du bois, ont été très difficiles à animer ; le plus souvent celui qui les a fabriqués n’y parvient pas à lui tout seul, même en leur infusant le sang, et il est obligé de recourir à un autre Etre qui détient le souffle ou la vie. Celui- ci l’insuffle aux statues qu’il rend vivantes ainsi (2). D'autre part, les petits tour- billons de vent tout locaux qui se produisent par temps caline et ne durent qu'une ou deux secondes, passent pour être une des manifestations les plus habituelles des âmes ou des Etres. Cependant le mot aina, qui signifie souffle et en même temps vie, ne désigne jamais l'âme. Celui-ci porte des appellations assez diverses : fanahy, ave- lo, mat a ou matoatoa, angatra, ambiroa, lolo, etc. (1) Tsindriana, ou Tsindrianjavatra. (2) Voir Textes et Documents, Nos 20, 21, 22, 93, 95. sq. 99 L’AME ET SÉS DIVERS ASPECTS Beaucoup de Malgaches, interrogés sur ces apellations, prétendent qu'elles sont équivalentes, et, de fait, il règne à cet égard une grande confusion dans les idées des mieux informés d’entre eux (1). Il est pourtant assez facile, en y regardant d’un peu près, et en comparant les témoignages, d'établir des distinc- tions, à condition de ne pas rechercher une précision excessive, qui n'existe pas en ces matières. Tout d’abord ces noms se peuvent classer en deux groupes répondant à deux aspects ou deux vicissitudes de l’âme (2), selon qu’elle est plus ou moins intimement liée au corps vivant ou au cadavre, ou bien qu’elle se trouve com- plètement dissociée d'avec lui. Au premier groupe appartiennent les mots fanahy, avelo, ambiroa, au deuxième les mots matoatoa, angatra, lolo. Les Malgaches se figurent que l’âme se sépare assez facilement du corps, même pendant la vie, et peut, après une absence plus ou moins prolongée, re- venir ou être rappelée. Après la mort, elle reste longtemps attachée au cadavre, ne peut s'arracher au tombeau ou à ses alentours, et il semble en quelque sorte qu'il survient à un moment donné une seconde mort qui dégage complètement l'âme et en fait un être nouveau. Un ancien proverbe malgache, dont se souviennent encore quelques vieux Imériniens, disait que seule la seconde mort est pénible. Sur cette seconde mort il n’y a que des traditions obscures: chez les Sihanaka, à Antokazo, district d'Ambatondrazaka, on croit que les angatra ou âmes des défunts sont en réalité des êtres vivants, et qu'ils peuvent mourir en Let A qu'angatra, lorsqu'ils sont tués soit par d’autres êtres de même nature qu'eux, soit par des sorciers. Îls deviennent alors des souffles de vent, ou dans l'eau des lolondrano, ou bien ils se transforment en animaux, dont les angatra à leur tour peuvent nuire à ceux qui les tuent. D'après ce qui précède, on peut donc distinguer plusieurs espèces d’âmes, au moins trois, l’une liée à l'homme vivant, l’autre attachée au cadavre et de- meurant aux abords ou à l’intérieur du tombeau, la troisième entièrement libé- rée du cadavre et devenant une sorte d’être divin. Mais nulle part les Indigènes n’ont codifié ces croyances en un corps de doctrines, et on risquerait d'être inexact en les précisant plus qu’il ne convient. Je me contenterai de passer en revue quelques opinions malgaches au sujet des diverses formes de l’âme. ._. (1 Plusieurs indigènes instruits de Tananarive ont émis devant moi l'avis que les divers mots désignant l'âme constituent des variantes dialectales. Ces mots, disaient-ils, sont alert aussi bien que amboa et alika (chien), voay et mamba (caïman), omby, jamoka, et baria ( Je ne partage pas celte opinion. Ilest à remarquer d'ailleurs que chez les Imériniens d'aujourd'hti les traditions anciennes sur l’âme sont à peu près perdues. Les païens eux-mêmes ont été influencés par les conceptions chrétiennes sur l'âme et le corps. Les vieillards seuls ont gardé quelque souve- s anciennes croyances, en particulier de la double mort à _. Chez . de eee , Soit parmi les non c civilisés ou = es modernes, parmi les anciens, on trouve cette croyance Fe plusieurs âmes, fon lement sur les loca- lisations diverses delà Ft ts je sang, le vf, l'ombre, etc., ou sur AS ouralon de l’âme liée au Corps, puis séparée d'avec lui. LOUE CRE RS PEN OMEN D 7 © VAUT PR CS LITE RS NAME ne A lun, RS. * L'AME ET SES DIVERS ASPECTS 93 FANAHY Fanahy n’est pas à proprement parler un nom de l'âme, mais exprime plutôt les manifestations de l’âme en tant que liée au corps : ce mot désigne la vie psychique. C'est le terme le plus général, le plus banal de la langue pour ren- dre cette idée, et il s'applique toujours à l’âme de l'homme vivant. AMBIROA L'ambiroa désigne l’âme en tant que liée soit au corps de l’homme vi- vant, soit au cadavre. Cette âme peut sortir du corps, sans que la mort s’ensuive, et y entrer (!). D'autre part, il semble qu'on ne donne plus le nom d’ambiroa aux esprits des hommes morts depuis longtemps. Les ambiroa des trépassés se manifestent fréquemment sous la forme de feux follets (2). D'après les Betsiléo de la région d’Ambositra, quand on rève la nuit qu'on cause avec ses parents défunts, c'est l’embiroa de la personne vivante qui est en communication avec les morts, Quand il y a un mort récent dans un village, son ambiroa revient visiter ses parents, et s’entretient avec eux comme si le mort était encore vivant. En Imerina, on raconte que, si on passe le soir dans l'obscurité auprès d’une sépulture récente, l'ambiroa nouveau suit le passant, s'accroche désespé- rément à lui. La même chose arrive auprès des tombeaux de sorciers ou de devins même morts depuis longtemps. Les Tsimihety de Mandritsara croient qu’à la mort d’un homme, c’est l'ambiroa qui quitte le corps le premier, le souffle et par conséquent la vie ne s’en va qu'ensuite. Aussi, quand quelqu'un est gravement malade, on fait venir un sorcier pour savoir si l’ambiroa est déjà parti ou non. Tous les Malgaches disent qu'il faut se méfier beaucoup des ambiroa de ceux qui sont morts récemment: ils viennent solliciter et même entrainer les ambiroa des vivants ; ceux-ci alors maigrissent et leur santé décline. AVELO Le terme d’avelo (3) est employé surtout par les populations des hauts plateaux. D’après les renseignements que j'ai pu recueillir en Imerina, il semble que lavelo est surtout une âme de l’homme vivant et ne survit pas très long- temps à la mort. 11 se manifeste quelquefois comme l’ambiroa par la deuxième (@) Voir T. D. N°1. (2) Ambiroa (de ambi + roa) si ignifie étymologiquement « en plus de deux ». Est-ce là une fa- Con d'exprimer une âme troisième, c’est-à-dire un principe distinct à la fois du corps et du souffle ou vie, et qui survit à tous deux après la mort ? Ou bien désigne-t- Re par ambiroa cette deuxième ombre qui apparaît près de l'ombre ss PAS en certaines are et qui constituerait la troisième chose en plus du corps et de so n dit qu RE dans le Betsiléo roso aloka {dont l'ombre est partie) au er de roso es (dont l'ambiroa (äme) est partie) pour exprimer un homme (3) Avelo rt être considéré comme une autre graphie de avelona, forme de participe à pré- fixe a. pe désigne donc le principe de vie 94 L'AME ET SES DIVERS ASPECTS ombre que projette le corps dans certaines circonstances. Quand on se regarde dans l’eau au crépuscule, on voit toujours deux ombres. Le soir, dans :es Cases, deux ombres se profilent également sur la paroi, à la lueur du foyer ; l'une d'elles la plus grande, est l’avelo. La plus petite est la véritable ombre du corps et doit mourir en même temps que lui, tandis que l’autre, l’avelo, s’en va à Am- bondrombe, séjour des morts. L'avelo et l’ambiroa (1) peuvent pendant la vie quitter le corps de l’hom- me, puis revenir l'habiter de nouveau. Cette absence de l’âme est mauvais signe” On la considère comme une maladie particulière à laquelle il: importe de porter remède. e est due à une peur subite, ou à une très grande tristesse, ou à l'influence ue mort, ou à l’action malfaisante d'un sorcier. Les signes de cette maladie sont des indispositions fréquentes, des malaises et surtout un amaigris- sement progressif. On a recours à des procédés divinatoires pour bien préciser la nature de la maladie, puis, à l’aide de divers rites magiques, on essaie de faire revenir l’âme ainsi partie. Voici à titre d'exemple comment on opère dans le district de Betafo (Imerina). «Pour faire rentrer l’âme de la deuxième ombre nommée la cadette, on couche le malade sur un bon lit, dans une chambre bien chaude, pendant sept jours au moins, et on le suralimente en même temps qu’on engraisse uve poule placée à côté de iui. Au jour de la cérémonie, le sorcier à qui incombe la gué- rison, fait boire au patient certaines drogues, puis lui frappe doucement la tête à plusieurs reprises avec des amulettes appropriées en s'adressant à l’âme partie et en lui disant : — «Reviens ! Reviens avec ton aînée! car tu as froid! Re- viens, soit qu’on t'ait mise dans un rocher, ou dans un trou, ou dans une vallée, ou dans un tombeau, ou dans un silo à riz! Reviens ! Rapproche-toi de ton aînée car tu as froid (2). MATOATOA Le Matoa ou Matoatoa (3) ere assez bien à ce qu'on appelle dans la tradition européenne le revenant. Il a une forme visible, se manifeste fréquemment sous l'apparence de feu follets, art la nuit, et se tient dans le voisinage des tombeaux. D’après les Bezanozano (4), quand la vie a quitté le corps de l’homme, le matoatoa ne va pas bien loin, mais suit le cadavre. Lorsque celui-ci est enter- ré, le matoatoa ne s'éloigne guère du tombeau. Ces doubles du mort sont visibles, (1) Les autres noms de l’âme ne sont jamais employés en parlant de cette éventualité. (2) Recueilli à Inanatonana (Vakinankaratra). Cf. T. et D, G) La forme simple mator est celle toujours usitée chez jné Sakalava, la sa redoublée maloatoa est employée par les habitants des Hauts-Plateaux. Dans la lan ue ordina ere dé- signe le fils ou la fille aînée (Andriamatoa, Ramatoa) ; on s'en sert aussi pou Fer es er isedt 2” sement aux gens âgés (Ikaki-ou Ineni-matoa, Ingahi-matoa : On peut de y voir une sppellation respectueuse donnée aux morts considérés comme des aîn (4) Ces renseignements m'ont été fournis à tte, district de Moramanga. d a RE HUE RÉ EMER ES he 7 1 1 4 À —. + ». » L'AME ET SES DIVERS ASPECTS 95 mais dès qu’on s'approche d'eux, ils se sauvent, en flottant dans l'air comme des souffles. Certains disent cependant que les matoatoa se mettent quelquefois en tra- vers du chemin des vivants pour les empêcher de passer. Si on leur jette une pierre et qu’on les atteigne, ils disparaissent. Mais il est préférable, en ce cas, de les frapper avec une branche d'ambiaty: ce rite fait fuir infailliblement le matoatoa; le len- demain matin, l'emplacement est tout mouillé et on y trouve en peu de moisissure. Si un vivant passe de nuit près d’un tombeau, il entend parfois une voix nasillarde lui dire: «Où vas-tu?» C'est le matoatoa qui parle. Il demande aussi au passant de la viande ou du rhum. Si celui-ci en porte, il coupe un petit mor- ceau de viande et le jette derrière lui sans se retourner, ou bien il verse à terre quelques gouttes de rhum. Quand les ombres du soir sont venues, on entend aussi dans la forêt les matoatoa piler le riz, ou s’entr'appeler. Souvent ils font du feu sur les collines ou dans l’épaisseur des taillis. Ces feux qu'on voit se déplacer sans distinguer qui les porte (feux follets) sont appelés « feux de matoatoay». Ils sont signe de malheur et annoncent généralement une mort prochaine dans le village. Quelquefois on entend dans le lointain jouer de l’amponga (gros tambour), mais le bruit cesse dès qu’on s'approche. Ce sont les revenants qui font de la musique. Les matoatoa cherchent à s'attirer le plus grand nombre possible de com- pagnons. Ils invitent souvent les personnes vivantes à les rejoindre, en leur di- sant: «Venez chez nous, car vous êtes bien pauvres icil» Dès l’angonie d'un mala- a. les matoatoa s'entretiennent déjà avec lui; leur arrivée est considérée comme n signe de mort infaillible, et on es ieuse à ce moment à se préoccuper de den et du nombre de suaires en soie qu'on doit offrir au défunt. Quand quelqu'un doit mourir bientôt, les matoatoa préviennent aussi les habitants par un de leurs émissaires (1), soit l’oiseau takatra, qui vient se percher sur le toit de la mai- son où le malade succombera, soit l’oiseau toloho, l'oiseau vorondreo, qui volent au-dessus de la case menacée, en jetant leur cri, soit un serpent, particulièrement un menarana, qui pénètre la nuit dans le village, soit enfin un de ces papillons aux ailes noires et grises surnommés «papillons des morts». La présence dans une case d’un dintanala (sangsue de forêt) ou d’une sorte d’insecte analogue au bousier a la même signification. : En Imerina, on croit aussi que les matoatoa errent le soir autour Fe tom- beaux. S'ils rencontrent un vivant portant quelque chose à manger, ils réclament leur part avec insistance et suivent l’homme jusqu à ce qu’il soit entré dans une case où il y a du feu. Alors seulement ils s'enfuient. Les feux follets sont appelés par les Imériniens comme par les Bezanozano « feux du matoatoa » ; ces feux sont les torches que portent les âmes pour se diriger dans la nuit. Selon les Betsiléo, quand une personne meurt, son motoatoa se sépare du cadavre, mais ne quitte qu’à regret la case mortuaire. Pour la lui faire abandon- ner définitivement, on célèbre une ou deux semaines après l'enterrement, et de préférence un vendredi, une cérémonie spéciale sen fitsiofambolo. Le rite prin- Cipal consiste à asperger d'eau la maison en disa — Va-t-en volontairement et ne rôde de par ici; ta place n’est plus dans le village des vivants, mais à Ambondromadinika ! (2). (1) En malgache alideka « envoyé », mot tiré du français aide-de-camp. (2) Village des morts, appelé aussi Ambondrombe. 26 L’'AME ET SES DIVERS ASPECTS On fait en même temps des offrandes au matoatoa pour l'inciter à partir de bon gré: c'est ce qu’on appelle lui donner sa part de richesse, ANGATRA L'Angatra est l'esprit du mort, dégagé du cadavre, mais non détaché ni du tombeau, ni surtout des lieux hantés jadis par les vivants; souvent il est anonyme et on ne saurait préciser le mort proche ou lointain, à qui il correspond. Par exem- ple chez les Antaimorona (1), quand un homme tombe malade après avoir défriché un terrain inculte, le devin consulté déclare souvent qu’il y a des angatra à l'en- droit cultivé, et que ces Esprits, mécontents d’avoir été dérangés, ont envoyé une maladie. Pour les apaiser, il faut leur immoler une poule et leur offrir un peu de riz. De même dans les régions du centre la plupart des sorciers savent évoquer les Angabe (2), c’est-à-dire les Ames puissantes. On considère généralement ces Es-. prits comme très redoutables et les Malgaches n’oseraient recourir à eux sans l'in- termédiare d’un devin qui est chargé de les réveiller (3). Tous les êtres vivants ont un angatra, aussi bien les animaux que Îles hommes. Les âmes des animaux, lorsqu'elles sont libérées par la mort peuvent devenir dangereuses même pour les hommes. Quand les Betsimisaraka sacrifient un bœuf pour la guérison d’un malade, ils s’excusent parfois auprès de la vic- time et la prient de ne pas se venger. Voici comment s'exprime le Maître-du- sacrifice : — Te voilà! bœuf! Tu as été façonné par le Zanahary, qui, après t'avoir modelé de ses mains, ta donné le souffle faina/, puis t'a placé sur la terre. Il ta accordé un délai “de vie et a donné à l’homme toute jouissance sur toi, car il a dit: «Pour vous, les hommes, voici les bœufs! Si quelque chose vous embarrasse, si vous avez à racheter quelque faute, sacrifiez les bœufs. » Ainsi donc on va te tuer, mais que ton âme /angatra)/ ne se venge pas sur nous... () Les angatra des animaux sont diversement redoutables ; tandis que cer- tains passent pour inoffensifs, d’autres peuvent devenir la cause des plus grands malheurs, ' particulièrement les angatra des animaux rampants et de certains lémuriens. De là sont nées de nombreuses croyances. Les gens des Hauts Pla- teaux se figurent qu’on courrait risque de mort à tuer un aye-aye, sorte de rongeur nocturne. S'ils rencontrent un de ces animaux blessé ou malade, ils lui donnent des soins; s’ils trouvent son cadavre, ils l’enterrent ou le couvrent au moins d’un lambeau d’étoffe. Un certain nombre de fady ou interdiction repo- sent sur cette idée. Les Bezanozano croient que les serpents en général et surtout les menarana ont un angatra capable d'attaquer et de faire mourir la personne qui a tué l'animal. Le plus «saint» {masina/, c’est-à-dire le plus redoutable des angatra est celui du Ramilahelvka (5). Si un homme marche sur le ramilaheloka (1) Ilakatra, district de im et (2) Angatra be, «grande e angatra G) Ce rite de l'éveil des Ames s pee famohazan’ angatra (4) Formule nu à Antanambao, province de Vatomandry, et prononcée au cours du sacrifice cvpers isikafar Mulsheoht est une sort e de petit caméléon à grosse crête. Les Bezanozano ajoutent à son nom le pééfice moe ee A, 27 & ( L ss En PUS CR NE ARE | | - L’AME ET SES DIVERS ASPECTS 97 et que celui-ci soit seulement malade, il ne fait que rendre l’homme ma- lade , si les pattes du milaheloka sont écrasées, l'homme aura les jambes ou les pieds cassés ; si ses organes intérieurs sont écrasés, l'homme souffrira d’une ma- ladie interne ; s’il meurt, la personne mourra » (1). Les Betsimisaraka attribuent beaucoup de maladies à des vangeances d’angatra. Voici le procédé qu’on emploie pour savoir à quel genre d'esprit on a affaire. On cherche dans la brousse un certain arbrisseau servant à faire des ody angatra (amulettes contre les angatra), et on lui adresse la prière suivante: — Tu es bois d'amulette sacré (2). Un tel est attaqué par un angatra! Révèle-nous la nature de l'angatra qui le rend malade, (car) tu es un bois d'amu- lette sacrée ! » Puis on arrache l’arbrisseau, dont on examine les racines : si celles-ci se redressent et se hérissent, c'est l'angatra d’un animal rampant qui attaque le malade. Au contraire, si elles s’enroulent sur elles-mêmes, c’est l'Esprit d'un être non rampant. Les angatra des animaux sont toujours redoutables ; les angatra d'hom- mes apparaissent tantôt comme bienfaisants, tantôt comme malfaisants. Il semble bien pourtant que certaines peuplades malgaches réservent plutôt cette appella- tion d'angatra aux âmes malveillantes, aux Esprits méchants. Les Bara d’Ivongo nomment fahasivy les esprits ancestraux bienfaisants, qui donnent des enfants et de la richesse. «Quant aux ungatra, nombreux dans le pays, ils demeurent dans la forêt, particulièrement dans les endroits humides. Quiconque passe par là risque de tomber gravement malade, En ce cas, si l’an- gatra veut guérir la personne, il indique (en rêve) les amulettes à employer, sinon la personne meurt fatalement » (3). Les Zafimarozaka, Bara de la région Midongÿ-du-Sud, évitent de passer près des tombeaux, par peur des Angatra ; ceux-ci poursuivent les vivants en leur lançant des pierres ; ils les appellent aussi, et, si on a le malheur de leur répondre, on tombe malade et souvent on meurt Chez les Betsimisaraka, la dénomination d’Angatra appliquée aux âmes des morts est tout à fait banale : selon que les hommes de leur vivant se sont montrés bons ou méchants, leurs angatra sont bienfaisants ou malfaisants. Ils ne quittent guère le voisinage des tombeaux. Les bons apparaissent aux vivants en rêve : si ceux-Ci n’exécutent pas ce qui leur est ordonné, ils tombent malades, Les mauvais poursuivent les passants le soir, ou leur barrent le chemin. En Imerina les angatra sont toujours des esprils anonymes et ils pas- sent plutôt pour malfaisants. Dans le district d'Andramasina, on attribue aux Angatra des Manisotra, anciens habitants du pays, les incendies fortuits de Ja brousse ou des villages, et on appelle «pierre d'angutra », un caiilou lancé mys- térieusement sans qu'on sache d'où il vient. Les feux follets, dans toute l'ile, sont appelés indifféremment soit «feux de Mutoatoa», soit «feux d'angatra », soit «feux de Zanahasy», () Recueilli à Ampasimpotsy. (2) Hazon’ ody masina. (3) Région d'ivouge, district d'Ivohibe, 98 L'AME ET SES DIVERS ASPECTS LOLO _ Le lolo (1) est l’objet de croyances extrêmement diverses parmi les dif- férentes peuplades de l’île ; tantôt âme étroitement attachée au cadavre, tantôt au contraire esprit point d'un mort ancien, ou esprit malfaisant habitant les eaux, il apparaît aussi comme la manifestation des morts sous forme de papil- lons. D'une manière générale, il semble que chez les Sakalava ce pre le nom le plus banal des esprits morts, comme angatra chez les Betsimisaraka. Les gens de la région de Maevatanana croient que les lolo, c'est-à-dire les âmes des anciens rois sakaiava, sont encore puissants dans le pays. Ces es- prits, disent-ils, étant les maîtres de la terre sakalava, peuvent donner ou refuser la richesse à ceux qui les invoquent. Les travailleurs de l'or surtout s'adressent à eux. On les prie auprès des doany, c'est-à-dire des tombeaux sacrés de chefs ou de devins. Il y a deux de ces doany à Maevatanana, l’un au sud de la ville, et l'autre au sud du village d’Ambatofotsy. Les cérémonies ont lieu surtout dans les jours fastes des mois Asombola, Adimizana et Alahamady. Les offrandes con- sistent en graisse de bœuf, miel contenu dans une tige de roseau bararata, ou toaka. Les lolo sont invoqués sous le nom de «Esprit de la Terre», ou «Es- prits saints de la Terre », ou « Maître de la Terre ». On les appelle aussi « dieux » ou «grands mères et grands pères saints » (2). Les Betsimisaraka du nord, dans la région de Sri disent que, lorsqu'une personne meurt, son lolo ne meurt pas, mais continue de vivre dans la forêt ou dans un endroit désert non loin du village. Si un décès doit avoir lieu dans le pays, ilest annoncé par un feu mobile qui apparaît sur une col- line et qu'on nomme «feu du lolo». Les lolo se promènent la nuit dans les villages ; les jeunes mères doivent se méfier d'eux particulièrement et éviter de sortir après le coucher du soleil, car si elles venaient à être touchées par le lolo, leur enfant mourrait, Exceptionnellement, les lolo pénètrent dans les cases des gens endormis ; s’ils leur lèchent la tête, ceux-ci deviennent chauves. Les Betsimisaraka distinguent des espèces de «lolo», ceux de la terre et ceux de l'eau. Les lolo de terre ont une forme fluante et imprécise, «sem- lable à un souffle de vent » et leur voix est «comme celle de la poule qui glousse ». On trouve quelquelois de leurs excréments qui sont «pourris et fé- tides ». Ces esprits se montrent surtout à l'époque où le riz de montagne est mür ; ils viennent alors manger le son près des mortiers où on pile le riz. Aussi faut-il éviter de laisser les mortiers dehors après la nuit tombée, et, si on est forcé de piler avant l’aube ou au crépuscule, il est bon d’allumer un peu de feu à côté du mortier pour éloigner les lolo. Lls aiment aussi à s’attaquer aux bœufs dans la brousse et en font mourir un grand nombre. Les «lolo » des eaux sont très redoutables et toujours malfaisants. Les (a Le mot lolo signifie « âme ou esprit d’un mort », et aussi, par extension, sans doute, « papillon », parce que les âmes des morts sont censées appa araître sous la forme de papillons. Les sens étymologique es ss . obscur; il est impossible d’expliquer lolo comme un redoublement de « lo » (pourrir n de l’accentuation. @) buis lolontany masina, tompon-tany, Andriananahary, nenimasy, babamasy. ur. L'AME ET SES DIVERS ASPECTS 99 Betsimisaraka se les figurent sous l'aspect de petits êtres à grosse tête et à lon- gues mains griffues, avec des cheveux d’algues. Ils vivent dans la profondeur des eaux, font chavirer les pirogues et noient ceux qui les montent pour sucer leur sang. On reconnaît le cadavre d’un homme ou d’un animal tué par un lolo à ce que le sang sort par le nez et la bouche, et le foie devient tout de suite vert. On s'aperçoit de la présence d’un lolo au tourbillon qui se produit soudain à la surface de l'eau, puis s’efface. Pour les écarter, il faut porter au bras un bracelet de cuivre. Ces croyances sont également très répandues chez les Imériniens, les Bezanozano et les Betsiléo. En passant près de l’eau hantée par les lolo, on peut être pris par eux (1) et tomber malade. Voici le rite qu'emploient en ce cas les Betsiléo (2). Le ma- lade se rend au lieu hanté en portant avec lui une angady usée et il dit: 4 — J'ai été pris en ce lieu par l’Etre; aussi je vais chauffer et refroidir l'angady, car le lolo me tient et je vais me servir de l’amulette contre le lolo. Puis il fait rougir au feu l’angady, la pose sur un van et verse de l’eau dessus. Il se penche ensuite au-dessus des vapeurs dégagées. Si l’angady chauf- fée éclate au contact de l’eau, c’est un signe certain que l'Esprit s'en est allé. Les Antaimorona des bords de la Matitanana ont confondu les croyan- ces ancestrales relatives au lolo avec les conceptions nouvelles apportées par les Arabes et ils ont fait des lolo des espèces de génies malfaisants qui viennent tourmenter les humains et leur apporter des maladies. Cette catégorie d’esprits est analogue aux Djinns arabes, et d'ailleurs dans les manuscrits Ataimorona lolo et djinns (jiny en malgache) apparaissent unis comme les razana et les Za- nahary. La formule jiny ama lolo revient fréquemment dans les incantations et dans les recettes des sorciers. Un grand nombre d’amulettes décrites dans les formulaires antaimorona sont destinées à chasser les mauvais si causes d’in- firmités ou de maladies (3), Les Mahafaly croient qu’à la mort, le souffle s'en va pour devenir un Zanahary (dieu), tandis que le «lolo» reste avec le cadavre. D'après les Sa- kalava du nord, après le décès, le lolo n'abandonne pas les abords de la case, tant que le cadavre y est laissé. {1 suit le cercueil, le jour de l'enterrement. A ce moment là, les assistants, pour le voir, n'auraient qu'à se baisser et à regarder entre ours jambes, mais il n’osent pas le faire, car le «lolo» pour- rait les tuer en les frappant sur la tête. Après l'enterrement, si on revient au lieu de la sépulture, on entend le «lolo» pleurer dans le tombeau et se plain- dre qu’on l’abandonne. Puis, pendant sept jours, il revient à la tombée de la nuit gratter à la porte de la case et demande à entrer. On met des amulettes par la vertu desquelles il est contraint de s'en aller. Ensuite il ne revient plus que pour faire du mal, à moins que les gens de sa famille ne l'évoquent nommément pour lui demander quelque faveur. Enfin les Sakalava du sud distinguent une espèce particulière de « lolo » qu'ils appellent «tsiboko » ou « lolo vokatra» et qui correspondeït aux vampi- res de notre folk’lore. D'après les gens ‘de la région de Betioky, ces vampires (1) Azon-javatra, pris par un rit ou azon-dolo, pris par un lolo. (2) Fandriana, province d’Ambosi (3) T, et D. 68. 30 L'AME ET SES DIVERS ASPECTS sont des gens morts seulement en apparence et qui se réveillent une fois en- terrés; sortis du tombeau, ils ont honte de revenir au village et errent dans la brousse. Dans la région de Morondava, on croit que l'homme ainsi ressucité, quoique conservant sa forme, est devenu une espèce d'animal(l); voici ce qu'on doit faire, s’il se présente chez ses anciens parents. On lui donne à choisir en- tre deux assiettes de riz, l’une avec de la viande cuite, l’autre avec de la viande crue; s'il prend la seconde, ce n’est plus un homme, on le tue dorc et on l’enterre de nouveau. Les Sakalava des bords du Mangoky croient fermement à l'existence de ces êtres. En Imerina, on croit que le lolo» ou âme d’un mort ou d’un ancètre apparaît fréquemment sous la forme d’un papillon, particulièrement d’un assez gros papillon nocturne et noirâtre. Quand on en trouve un dans une case, ce qui arrive souvent, on n’est guère rassuré, car il annonce aussi bien l’infortune que le bonheur. C'est peut-être un ancêtre qui apporte un enfant pour enrichir la fa- mille, ou un mort qui vient chercher un compagnon nouveau, et prédire un décès. Il est bon d’oindre légèrement et en toute hâte la tête de ce papillon avec un peu de graisse de bœuf. Si par malheur il se brûle à une lumière ou se jette dans le feu, c'est signe d'une mort prochaine pour quelqu'un de la maison. YF + En résumé, il ne faut pas chercher dans les croyances malgaches sur l’âme beaucoup de cohérence ni de précision. Les mots avelo, ambiroa, matoatoa, anga- tra, lolo, ont tous à peu près la même signification. Tout au plus pourrait-on dire que les deux premiers désignent plutôt l’âme en tant qu’elle reste atlachée soit à l'homme vivant soit au cadavre, et que les trois derniers s’appliquent aux Esprits, personnels ou anonymes, complètement dégagés du corps. Cette distinction se vé- rifie par le fait qu’on n’appelle pas ancêtre (razana) l’avelo ni l’ambiroa, tandis que continuellement, dans la conversation ou dans les formules rituelles, les matoatoa» les angatra et les lolo sont confondus avec les ancêtres. Il n’est pas inutile d’en donner quelques exemples. Constatons d’abord qu’aussitôt après la mort le défunt est considéré comme un ancêtre: dans la langue banale « mourir» peut s'exprimer par cette périphrase « partir pour devenir ancêtre » (2) L'identité des matoatoa avec les ancêtres est nettement marquée par des formules rituelles comme la suivante empruntée à une prière Betsiléo(3): C’est vous, razana, que nous appelons; vous êtes ici, vous razana, vous matoatoa.…. ; nous venons vous remercier, à vous razana |! à vous matoatoa!...» De même dans les formules sakalava, on invoque souvent ensemble les razana et les matoa qui appa- raissent comme deux variétés d'une même espèce. Voici, entre beaucoup d’autres, un (1) Bibiolona, c'est-à-dire une bête-homme. (2) Lasan-ko razana. ; (3) Prière dans un sacrifice aux Ancêtres recueillie à F iadanana, province et district d’Am- bositra &e L'AME ET SES DIVERS ASPECTS 31 texte recueilli dans la région de Morondava (1): « Et lorsque le riz est dis- posé de cette façon, il appelle les matoatoa ou lolo ; et voici la manière de les appeler: Hoko! Hoko! Venez, les razana...….. » De même, la confusion des angatra et des lolo avec les razana résulte de l'échange continuel de ces termes aussi bien dans le langage banal que dans les formules rituelles. (1) A Beria, province et district de Morondava.. 32 LA MORT ET LA VIE FUTURE CHAPITRE ll LA MORT ET LA VIE FUTURE Ainsi l’homme, d'après les conceptions des primitifs, est formé de deux éléments, le corps et l’esprit ou l'âme. La dissociation définitive de ces deux élé- ments s'appelle la mort. L'origine de la Mort est très souvent expliquée dans les contes populaires malgaches et attribuée à une querelle entre deux Etres créa- teurs. : D'après les Tanala (1), Raondiana, le premier homme, sortit de la terre. Il modela des figures en argile et en bois que le fils d’un dieu (Zanajanaharyÿ) anima par le souffle. Mais plus tardils s’en disputèrent la possession ; le Zana- janahary reprit la vie et Paondiana le corps D’après les Betsimisaraka (2), Ratany, la Terre, fabriqua au commence- ment une image d'homme avec le bois halampona, et elle demanda à Ralanitra, le Ciel, de donner la vie à cette image. Longtemps après, Ralanitra envoya un fils de dieu, (Zanajanahary) pour réclamer l’homme à Ratany. Celle-ci ne voulut pas le céder, arguant qu’elle avait façonné son corps, et consentit seulement à ce que chacun reprit en lui sa part, .Ralanitra la vie et elle-même le corps. 11 y a de nombreuses variantes du même conte (3): le gr couple main, habitant la terre, façconne des figures à son image avec du bois et de l'argile, mais n'arrive pas à les animer. Passe le fils du Zanahary qui best moyennant une récompense en argent, à leur donner le sang et la vie. Toutes ces figures deviennent donc vivantes, mais, malgré ses réclamations, le fils du Zanahary ne peut obtenir du couple primordial le paiement de sa dette ; il se venge en faisant mourir les hommes, et reprend alors la vie qui est son bien propre, tandis qu'il laisse le vadavre à ceux qui ont façonné le corps. Dans d’autres récits, la fille d'un Zanahary d’en haut épouse soit un Zanahary d'en bas, soit le premier homme. Celui-ci a modelé des statues, que sa femme anime. Dre tard, ils se brouillent et même divorcent; chacun alors reprend sa part (4). Une explication plus naïve de la mort est la suivante: un jour Zana- haribe, le Grand-dieu, dit à Ratanimasina, la Terre-Sacrée : — À quoi veux-tu que l’homme ressemble à la fin, au serpent, ou à l'arbre ? (1) Conte recueilli à Ampasinambo, province de Mananjary : cf. T.D. 22 59. (2) Conte ee à Andonabe, province de Vatomandry. TL: 30. (4) ee D attribuerais pas à ces récits une très haute sea il est douteux qu'ils appar- tiennent au vi fonds des croyances apportées par les premiers immigrants malayo- PRE és possible Pis constituent un mélange d'éléments mNlGEREE avec des idées arabes et mêm LA MORT ET LA VI FUTURE 33 — Je ne veux pas que l'homme devienne semblable au serpent, il est trop laid. Je préfère qu’il soit comme l'arbre — Eh bien! dit le Zanzhary, tu as tort. Quand le serpent est vieux, il change de pesu et redevient jeune; quand l'arbre est vieux, il perd ses feuilles et meurt. L'homme mourra donc comme les arbres (1). Une autre version Sakalava dit que l'homme meurt comme les arbres, parce qu'il a été fsçonné avec leur bois. L'explication de la mort par une devinelte est très répandue dans le folklore malgache. Je l'ai trouvée à peu près dans toute l'île sous la forme sui- Le dieu, au commencement, dit à l'homme : « Comment préfères-tu finir, comme la lune ou comme le bananier ?» L'homme, après avoir longuement ré- fléchi, choisit la fin du bananier. A pertir de ce moment, les hommes moururent et furent remplacés par leurs enfants, comme les rejetons du bananier se subs- tuent au pied mort. En choisissant l’autre alternative, ils se seraient assuré limmortalité, car ils auraient disparu tous les jours, mais pour ressusciter le len- demain, comme la lune (2). Telle est l’origine lointaine de la mort. Pour chaque cas particulier et actuel, la mort est attribuée soit à une reprise effectuée par le Zanahary ou à un appel des ancêtres, soit à l'action nocive d’un sorcier. Dans le premier cas on peut dire que la mort est considérée comme naturelle, dans le second cas, elle doit être vengée sur celui qui en est la cause et qu'on cherche à découvrir par divers rites. Ces idées sont exprimées nettement dans les discours traditionnels pro- poncés à l’occasion des funérailles. «On n’a pas regardé à la dépense, dit un pe Betsiléo (3); et on a acheté des remèdes chez le médecin. Mais c'est com- f qu'on pousse sur une pente rapide : le côté supérieur est le plus ie Poe (dieu) ne sait pas faire trois choses, mais deux seulement, tuer et faire vivre. Les remèdes sont entrés par la porte, et Andriamagnitsa est venu par le faîte dutoit. Ce qui vient du faîte du toit était le plus fort, et notre parent est mort ! » (4) La conjuration (5) employée par les Antaimorona, au moment du départ pour l'enterrement, mérite d’être citée tout entière. « Ho! Ho ! Ho! Nous vous appelons, Zanahary qui avez fait les hom- mes, qui avez fait les yeux qui voient, les oreilles qui entendent, la tête, les pieds pour marcher, soit que vous soyez au sud ou au nord, à l'est ou à l'ouest | Voici pourquoi nous vous appelons! X. est mort: peut-être il n’a pas été erlevé par vous les Zanahary, mais perdu se un faiseur de sortilèges. Nous avons es (1) ee recueilli à Zangoa, province de Nossi-Be. (2) T. . 46. (3) Éd à Ambohimahazo, district et province d'Ambosi (4) Dans le kabary Sihanaka, on dit de même que le ra a ‘a emporté par l'Andriamanitra qui l'a fait — lasan' ny Andriamanitra nanao azy. : à (5) Tsitsika anina laha hanary faty, recuelli à Ambila, district de Vohipeno, province de Farafangana # 34 LA MORT ET LA VIE FUTURE de l'inquiétude là-dessus? Si c'est un faiseur de sortitèges qui a causé la mort, qu’il meure aussi, celui qui l’a ensorcelé! Prenez-le! Ne lui laissez pas de repos! Tourmentez-le la nuit, tourmentez-le le jour, parce qu'il a fait mal! Si au con- traire c'est vous, Zanahary, qui en étiez fatigué, c’est vous qui l’avez séparé de nous, sans que nous l'ayons voulu. La vie de l'homme est un grand chemin unique, où on ne voit pas d’endroit où se cacher, parce que c’est une chose surveillée par les Zanahary, et il n'y a pas à entrer en lutte avec eux. Donc, va-t-en dans la terre de tes ancêtres, chez tes ancêtres, chez tes pères! Ne t'ap- proche (plus) ni de ton père, ni de ta mère, ni de tes enfants, ni de ta femme, ni de ton cadet, mais suis le droit chemin ! » Une formule équivalente est en usage dans le Betsiléo. Quand le corps est enterré, le maître du deuil se place à la tête du tombeau, prend un roseau ou une tige de longoza avec laquelle il frappe la terre, et dit: — Celui qui t'a ensorcelé, quand tu pourriras, qu'il pourrisse à son tour; quand ta chair tombera, que la sienne tombe aussi. Au contraire, si c’est un Zana- hary qui t'a enlevé, bénis-nous, car nous avons fait en sorte que ton cadavre ne soit pas abandonné aux chiens ! ». Enfin les Betsimisaraka du sud font aussitôt après l'enterrement la con- juration suivante: (1) on prend une petite branche d'arbre fraîchement cueillie, on frappe la terre amoncelée sur le tombeau et on prie les « Zanahary qui ont fait la vie» de faire mourir le sorcier, s’il y a eu sortilège, avant que la branche d'arbre soit flétrie. La branche est abandonnée sur la tombe. « Q plus ou moins long aux rites funéraires. eux-ci consistent essentiellement à se débarrasser aussi bien du cadavre que de l'esprit du mort. uand le souffle de vie est sorti du corps, on procède après un temps CG Tout d’abord cet esprit, quoique dissocié du cadavre, ne s’en éloigne guère. Le se lui sert de maison, et dans la forêt ou la lande voisine, l'âme erre avec ses compagnes, menant une pâle existence analogue à celle d'autrefois, et regrettant te: douce vie, promenant sa nostalgie autour du village et des cases. Le mort, comme disent les Malgaches, «est sorti par la porte de bois pour entrer par la porte de pierre chez Ratsimanatimindrana (Celui qui ne rend pas ce qu'il a emprunté) parmi la grande jonchée (tatarobe) où chacun est drapé dans ses lambas, où l’on se couvre la tête, quoi qu’on n’aille mulle part, là «ù on se couche à deux sans se rien dire, à trois sans causer ensemble, là où il ve fait pas clair le jour, et si sombre la nuit. Ce n’est point parce qu’on a choisi cela qu'on l’obtient, ni parce qu’on l’a demandé que c’est arrivé, mais c’est chose bien partagée que le trépas, et parmi les vivants chacun en a sa part » (2). Les morts ou les ancêtres mènent donc tristement leur ombre de vie, se promènent la nuit dans les lieux déserts, causent entre eux ou interpellent les vivants qui passent; on entend parfois dans la forêt le martèlement de leurs pitons écrasant le riz dans les mortiers, le bruit de leurs flûtes ou de leurs tam- bours, on voit les lueurs des torches dont ils éclairent leurs allées et venues. Telle est la tradition malgache la plus répandue, la plus populaire. Il (t) A RS fre (Mananjary). (2) Recu à Ambohitrimanjaka, non loin de Tananarive, ‘ LA MORT ET LA VIE FUTURÉ 35 en est une autre qui assigne un village spécial, un royaume dus Morts, à tous les trépassés. Ils n’en sortent pas et aucun vivant n’y peut entrer. Cette con- ception est évidemment en contradiction avec la précédente, ce dont il ne faut pas s'étonner. Ne cherchons en ces matières ni cohérence ni suite dans les idées. D'ailleurs, nos ancêtres n'ont-ils pas concilié l'existence des revenants et des vampires avec la croyance à un paradis fermé et à une prison infernale? Les Grecs n'ont-ils pas cru en même temps à l’irrévocable Hadès, au Styx que nulle ombre ne peut passer deux fois, et aussi à la présence des ancêtres morts dans le tombeau et autour de la maison des descendants. Je me suis amusé souvent à signaler cette contradiction à des Malgaches ; ils n’y avaient jamais pensé, mais ne s’en embarrassaient guère : beaucoup me ré- pondaient que quelques morts seulement se rendaient dans le lointain royaume, tandis que la plupart restaient dans les tombeaux ou aux environs. D'après un vieux Bezanozano, seuls les morts qui tenaient à avoir un roi s’en allaient à Am- bondrombe, ceux qui se contentaient comme les Bezanozano d'aujourd'hui d’un chef de village, restaient chez eux. Le royaume des morts s'appelle généralement Ambondrombe, quelquefois Ambondromadinika (1). Son nom apparaît dans les formules rituelles, et très sou- vent dans les contes populaires. Il semble qu’on ait affaire à une légende locale, répandue peu à peu dans presque toute l'ile, car, lorsqu'on monte du massif de l’Ikongo dans le pays Betsileo, on vous montre, non loin du chemin, au milieu des monts dénudés, une grande montagne boisée qui s'appelle Ambondrombe et qui est le lieu des morts. Le village est invisible. D'ailleurs, aucun indigène ne se risquerait à s’en approcher. On m'a raconté dans le pays qu’une fois un Monpère, c’est-à-dire un prêtre catholiqus, violant l'interdiction, pénétra dans la région doutable et essaya de mettre le feu à la forêt pour extirper cette superstition. 1l ne réussit qu’à brüler quelques arbres, mais les lolo d’Ambondrombe, effrayés et in- quiets, se sauvèrent dans toutes les directions et se répandirent dans l’île entière, où ils exercèrent force représailles contre les hommes pour se venger d’avoir été troublés dans leur repos. Au cours d’une tournée, je passai moi-même une fois à quelques kilomè- tres de la montagne fameuse. Tous mes porteurs ne parlaient que d'Ambondrombe et contemplaient avec une crainte respectueuse son sommet boisé. Je proposai de faire un crochet dans cette direction, mais personne ne crut que je parlais sé- rieusement. : On verra plus loin que D ancêtres et les a sont censés quelque- fois descendre du ciel ou y monter par une échelle d’or. Cette croyance suppose que leur demeure est le ciel, rue considéré comme solide. Mais je ne connais cette tradition que par quelques allusions des formules rituelles ou des contes populaires, et je n’ai jamais pu ea avoir confirmation dans mes entretiens avec les indigènes (2). t -le-petit. (1) Ambondrona-le-grand, ou Ambondrona-le-pe ( = Ë eu tradition est ste _. r ka croyan nce à l'âme qui souffle, après la mort, remonte dan Je n u’elle soit une déformation des idées chrétiennes, car on la es ai rencontre sb des peuplades qui n'ont Pi subit n influence du christianisme. 36 LA MORT ET LA VIE FUTURE L'idée d'une vaste demeure souterraine où habiteraient tous les morts, analogue aux enfers des Grecs et des Romains, n’est pas non plus familière aux Malgaches. Pourtant certaines peuplades ont imaginé des conceptions analogues à celle-là. Tant il est vrai que le cerveau humain arrive à se forger sous toutes les latitudes les mêmes ji'lusions. Mais ces ébauches mythologiques sont demeu- rées fort vagues et n'o:t eu nulle part le caractère d’une véritable croyance (1). On peut citer comme exemple une tradition assez répandue sur toute la côte orien- tale. Les morts, disent ies Betsimisaraka, s’en vout chez Ratsivalanorano (2), roi qui habite sous terre et dont la téte décharnée n’a pas de mâcaoire inférieure. L'idée de sanction dans la vie future n’existe pas, peut-on dire, chez les Malgaches, sauf en ce qui concerne les faiseurs de maléfices. Encore n'est-il dit nulle part expressément qu’ils sont particulièrement malheureux après leur mort. Mais on peut l'induire de ce fait qu’on les exclut du tombeau ancestral et qu’on les enfouit sans honneur. Quaad on est mort, disent les Sakalava du Sambirano, on va par une grande échelle trouver le Zanahary et on se présente à sa porte. Il dit à ceux qui sont ampamorika {sorciers) d'aller d'un côté et de vivre avec leurs semblables, et à ceux qui ne sont pis ampamorika d’aller d’un autre côté. (Cer les lolo des sorciers ne peuvent pas se mêler aux lolo ordinaires. Mais les deux ca- tégories d’âmes continuent d’avoir les mêmes occupations, approximativement, que pendant leur vie. Tout au plus peut-on dire que le commun des morts jouit du grand avantsge d'être débarrassé des sorciers. Les Mailgaches considèrent la vie future à un point de vue immédiat et égoïste, c’est-à-dire d’après les répercussions qu’elle peut avoir sur les vivants de la part de ceux qui sont morts. Ils se désintéressent en somme de ce qu’elle sera pour eux, lorsqu'ils mourront, et ils ne chercheait pas à se la figurer autrement que dans ses rapporis avec leur propre vie actuelle. C’est pourquoi il n’y a, en principe, aucune idée de peine ou de récompense, ni de jugement. Les morts per- sistent simplement, avec leur caractère, leurs amitiés et leurs inimitiés, leurs qualités el leurs défauts. Ils tiennent par dessus tout à avoir une maison, c'est-à- dire un tombeau, où ils puissent demeurer avec ceux de leur race, de même que les hommes du clan vivent réunis dans leurs cases ou leurs villages. lis veulent aussi que leurs descendants s'acquittent envers eux des rites traditionnels, invo- quent leur secours, leur apportent des offrandes. reste les Malgaches n'essaient guère de se représenter les faits et gestes des morts ou dés ancêtres, et on ne saurait trop répéter que leurs idées à ce sujet sont tout à fait confuses. Réfléchir à ces choses est considéré par cer- tains comme dangereux; les ancêtres n’aiment pas qu'on s'occupe d'eux inutile- ment; penser à eux, c’est déjà presque les évoquer, et leur présence n’est soubai- tée qu’en cas de besoin. 11 serait donc ridicule et périlleux de chercher à savoir (@) Ilest - il y ait là un exemple de mythe verbal: une phrase comme celle . je cite un peu plus hau ort est sorti par ja porte de bois pour entrer par la porte de pierre chez ss tonsnatidnns D eut éveiller l'idée d'un roi régnant sur une Ambondrombe parer idée autour de quelle se cristallisera aisément tout un mythe. C'est là sans doute l'origine du Ratsivalanorona des Betsimisaraka. pins hoaoriique, tsy négation, reg "ano maxillaire inférieur: «Celui qui n’a pas de mâchoire inféri », idée suggérée sans aucun doute par la vue de crânes trouvés dans d'anciennes sépultures el privés de leur mâchoire férioure ATOS MENES MER AN ET LA MORT ET LA VIE FUTURE 37 [ES ce que font les Ancêtres. Ils errent aux alentours des lieux qu'ils habitent, tom- beaux, pierres levées, rochers, forêts, lagons bordés de roseaux. Ils viennent pen- dant la nuit jusque dans les villages gratter aux portes des cases, ou bien ils se manifestent en songe à leurs parents, et réclament des dons ou des offrandes, Ils apparaissent quelquefois, même dans le jour, sous forme d'animaux, papillons, ser- pents, lémuriens. La ligne de démarcation tracée quelquefois entre les sorciers et les non sorciers, et que je sigualais tout à l'heure, est d'ordre social et correspond en somme à ce qui se passe chez les hommes vivants. La seule croyance relative à une véritable distinction morale entre les morts, que jai rencontrée chez les Mal- gaches, appartient aux Merina. Elle mérite d'être examinée d'un peu près. Cons- tatons d'abord qu’elle est née précisément chez le peuple le moins barbare de l'île, mais aussi celui dont les croyances anciennes sont les plus difficiles à étudier à cause de son apparente ou part'elle conversion au christianisme. Jadis en Îme- rina centrale on se figurait —et plus d’un vieillard conserve encore le souvenir de cette tradition —que les morts dont la vie avait été boune ne pourrissaient pas ; au contraire les corps de ceux qui avaient mal vécu se décomposaient vite (1). Ces derniers sont appelés maimbo, les puants, et deviennent des esprits malfaisants, tandis que les ancètres incorruptibles restent les protecteurs et les dieux de leurs descendants. Cette conception, qui peut paraître extraordinaire au premier abord, est assez naturelle dans un pays où la terre conserve les cadavres. Dans les tombeaux imériniens, les corps se dessèchent, se momifient, et finisseut par tomber en pous- sière, beaucoup plutôt qu’ils ne pourrissent,. Mon ami le Docteur Fontoynont me racontait à ce sujet qu’il avait assisté à plusieurs exhumations d'Européens au ci- metière de Tananarive et il me citait en particulier le cas d'un officier, dont le corps était si bien conservé dans les débris de son uniforme, que ses proches auraient pu le reconnaître au bout de 15 ans. J'ai visité moi-même sur la côte est, à Anosy, non loin de Farafangana, une grande case cimetière, où des cen- taines de cadavres, roulés dans de simples étoffes, étaient eatassés à même le sol, depuis des générations. Aucune précaution particulière n’était prise, les cadavres n’avaient subi aucun embaumement, et j'ai pu entrer dans cette étrange nécro- pole, y circuler: la puanteur était supportable et la plupart des corps étaient mo- mifiés, (1) Cette sms ge sera plus D exposée à propos a principal nom que les Malgaches Fe aux dieux: Andriama . 38 LES ANCÊTRES ET LES DIEUX; LEURS DIVERSES APPELLATIONS CHAPITRE lil LES ANCÉTRES ET LES DIEUX leurs diverses appellations Les ancêtres, considérés au point de vue d’un individu quelconque, peuvent se ranger dans trois es es: les ancêtres directs ensevelis dans Les tombeaux de la famille, les ancêtres des autres individus du clan ou de la tribu, à qui des descendants connus et encore un culte, et les Esprits de tous les au- tres morts passés, de tous les morts anonymes ou inconnus, qu’on ne rattache à aucun descendant vivant, mais qui toutefois peuvent être redoutables ou bien- faisants pour les hommes d’aujourd'hui. D'une manière générale, les Esprits des morts de qui on ne sait rien, dont on ignore le nom et la lignée, s'appellent Êtres (Zavatra ou raha); au contraire les morts, dont la descendance est vivante et connue, sont désignés sous le nom d’ancêtres (razana). Il importe de bien préciser sur ce point les conceptions des Malgaches, et peut-être ne sera-t-il pas inutile de donner d'abord quelques détails sur Îles rites funéraires. En principe, chaque famille malgache possède un ou plusieurs tombeaux où tous les morts sont déposés, d'après certaines règles, jusqu’à ce qu'il n’y ait plus de place. A ce moment, un nouveau tombeau est préparé, et, S'il est suffisamment grand, on y transporte quelquefois tous les morts de l'ancien tombeau, ou bien seulement quelques-uns des plus récents. Dans ce dernier cas, le tombeau abandonné est fermé pour toujours. Certains kibory ou cimetières du sud peuvent contenir jusqu’à cent ou deux cents cadavres. D’autre part les tombeaux merina sont en général suffisants pour dix à cinquante corps. La règle observée partout est la suivante: sont enterrés dans le tombeau du père les fils, et, parmi les filles, celles qui ne sont pas mariées, ou celles qui, mariées, n’ont pas eu d'enfants. Les femmes mariées devenues mè- res sont ensevelies avec leur mari et les ascendants de celui-ci. On voit que de ce fait tout Malgache a plusieurs tombeaux d’ancêtres, il en a d'autant plus qu'il lui est possible de remonter plus loin dans le passé de sa famille. Quelques exem- ples ne seront pas de trop pour illustrer ce qui précède. Ramarohetra, hova de Tananarive, appartient à Ja tribu des Marovatana. Le tombeau de ses ancêtres paternels immédiats, où lui-même sera inhumé, se trou- ve à Ambohidratrimo. Le tombeau de ses aïeux paternels plus éloignés est à Am- bohitsimeloka, à six kilomètres de là. Les tombeaux de ses ascendants maternels se trouvent à Ambohitsimeloka et dans un autre village du nom d’Ampananina, à une quinzaine de kilomètres d'Ambohidratrimo. Autre exemple. Ramanohara est un andriana, c’est-à-dire un noble, de la caste des An- driamasinavalona. Il sera enseveli dans le tombeau de sa mère Razafindrasoa et de ses grands parents maternels Rampanana et Raseheno, et non dans le tombeau LES ANCÊTRES ET LES DIEUX; LEURS DIVERSES APPELLATIONS 39 de son père Ravoivy et de ses ascendants paternels. En effet, sa mère a divorcé, emmeunant avec elle ses enfants. Le tombeau de sa mère est au village de Soavina, celui de son père est à Itasy. De plus son arrière grand-mère maternelle Razakarasoa et les ascendants de celle-ci sont enterrés à Ambohimanga, et d'autres ancêtres d'une autre branche à Imerimandroso. Mais, comme il appartient à la famille des anciens rois de l’Imerina, Ramanohara a aussi parmi ses ancêtres toute la lignée royale depuis Andriamasinavalona, l'ancêtre éponyme de sa cas'e, jusqu’au légendaire Andrianerinerina, qui aurait regné à Anerinerina, au XIVe siècle, en passant par Andriamanelo, dont on montre encore le tombeau dans le village d'Alasora, à quelques kilomètres de Tananarive. Andriamasinavalona est le cin- quième descendant de celui-ci: il règna à la fin du XVII siècle à Tananarive, et sa Case funéraire est encore debout parmi les sept maisons sacrées conservées dans l'enceinte royale. Il avait eu douze épouses, dont quatre moururent sans pos- térité, quatre autres furent mères des quatre rois qui se partagèrent ensuite | Ime- rina, et quatre enfin eurent des enfants qui formèrent la caste des Andriamasina- valona. rtains clans Hova remontent aussi assez loin dans le temps, grâce à des traditions orales léguées de père en fils, et quelques-uns ont conservé les noms d’ancêtres très anciens, qu'ils considèrent comme des têtes de lignées. Ainsi les Tanisaha, tribu Hova de la région de Manjakandriana, descendent des trois servi- teurs qui délivrèrent le roi Andriamisinavalona, prisonnier de son fils à Ambohi- dratrimo (XVIe siècle). Les Antairoka à l’ouest de Tananarive sont les descendants d'anciens rois dépossédés par la dynastie Merina à laquelle appartenait Andrianam- poinimerina et les reines du XIXe siècle; ils citent avec orgueil les noms des Vazimba qui sont à la tête de leurs lignées et vécurent au XVIIe siècle. Les Zanakantitra font remonter leur généalogie jusqu’à nu certain An- driantsihanika (XVIe siècle). Ils prétendent que leur clan comprend aujourd'hui plusieurs dizaines de mille personnes, chiffre sans doute très exagéré. Il n’en est pas moins vrai qu'au mois de Juillet 1918 j'ai vu moi-même plusieurs milliers de Zanakantitra assister à une grande cérémonie en l’honneur de leur ancêtre. driantsihanika est enterré sur une colline portant le nom d’Analanakoho (la Forêt- du-coq). On procéda à la cérémonie du fumadihana qui consiste à «retourner » le corps de l'ancêtre et à l’envelopper de nouveaux linceuls de soie: il s'agissait de demander à ce dieu des Zanakantitra la cessation d’une épidémie de méningite cérébro-spinale qui sévissait à ce moment sur le pays. Tous les ancêtres, c’est-à-dire tous les morts, sont des Esprits, désignés sous l'appellation générique d’Êtres (zavatra ou raha) (1) et rangés sous un certain nombre de catégories: ancêtres proprement dits, vazimba, ne de € gatra, Lolo, Angalampona, Andriamanitra, Zanahary. etc. L'idée d'une espèce d’étr différents de l'homme et correspondant à la conception des dieux, telle que re imaginée les peuples de l'Europe, n'existe pas chez les Malgaches païens. Il est facile de l'ét:blir en étudiant d'un peu près les diverses catégories de zavatra (êtres) et de razana (ancêtres), et en montrant que ces deux mots sont toujours interchangeables. (1) Zavatra et raha ont exactement la même acception : le premier de ces mots est orseR en usage chez les Merina et les Betsileo, le second chez les peuples de la côte 40 LES ANCÊTRES ET LES DIEUX : LEURS DIVERSES APPELLATIONS RAZANA nom générique de razana (ancêtre) est appliqué aux esprits des morts par tous les peuples de l'île (1. Chez certains peuples du sud et du sud-est, en particulier chez les Bara et les Tanala, où trouve employé dans le même sens Île mot fahasivy, qui signifie proprement «neuvième » ; il désigne les Ancêtres, parce que c’est à eux que s'applique, dans la pratique de la divination, la neuvième figu- re formée par les graines fatidiques. De même la huitième figure correspond aux brigands et aux gens malintentionnés: c’est pourquoi le mot fahavalo (huitième) a pris dans toute l’île l’acception de «ennemi». £ es Raz naet les fahasivy sont des dieux: en Imérina, quand quelqu'un mourait, on disait jadis qu'il «s’en était allé pour être dieu » (2. ‘Les Betsimisaraka u sud, dans les prières, invoquent souvent les «ancêtres morts devenus tous des Zanahary (3)». Dans les formules des Antambahoaka, le mort est appelé par son nom qu’on fait suivre des mots: «toi qui es devenu Andriamanitra. » Les sorciers réputés, les rois illustres sont évidemment des ancêtres plus puissants, plus redoutés que les autres et deviennent l'objet d’un culte tout par- ticulier. Les Bara croient que les fahasivy font concevoir les femmes et les rendent mères. Le fahasivy qui veut donner un nouveau rejeton à sa race, choisit une femme de sa descendance et, pendant le sommeil de celle-ci, il vient la secouer et peser fortement sur elle, de sorte qu’elle se réveille, alors l'ancêtre lui an- nonce qu’elle aura un enfant. Si ultérieurement la femme est malade, le même fahasivy lui apparaît de nouveau en songe pour lui révéler le amulettes qui la guériront ou la feront accoucher. VAZIMBA Les Vazimba sont des ancêtres d’une facon évidente: souvent leur lignée est connue, ils ont un nom et une histoire. Ainsi les vazimba les plus célèbres de lImerina, dont le culte est encore pratiqué aujourd'hui, dans les environ im- médiats de Tananarive, Andriambodilova et Andriantsimandafika, étaient les fils d’un ancien roi de Tananarive, et vivaient au temps d'Andrianjaka (XVIIe siècle). Les deux reines vazimba Rangita et Rafohy régnèrent dans le village d’Imeriman- jaka, vers le XVIe siècle : elles sont les ancêtres des rois Merina. Les tombeaux abandonnés et très anciens, contenant des morts inconnus, sur lesquels les gens du pays ne possèdent plus aucun renseignement, et même les renflements du sol parsemé de grosses pierres ou les petits monticules offrant (1) Les Sakalava du Boeni disent souvent kaza au lieu de razana. Ce mot haza a été aussi employé jadis en Imerina, sb si les gens d'aujourd'hui ne le comprennent plus, on le trouve EmM- ployé deux fois dans le Tantara ny Andriana du P. Callet, sous la forme kazabe — razabe, les grands ancêtres, c'est-à-dire A souche originelle Lasanko Andriamanitra (lasa ho 0 Andriamanitra) l'expression lasan* Andriamanitra, équivalente à rte formule pur Va rappellé à lui», est d'emploi relativement récent, elle a été accept ment par les Malaches convertis au christianisme, à cause de sa ressemblance avec la formule Eire ne lasanko Andriamanitra Razana maty j Zanahary. LES ANCÊTRES ET LES DIEUX; LEURS DIVERSES APPELLATIONS ai quelque ressemblance avec une sépulture sont appelés communément tombeaux de Vazimba et deviennent souvent l’objet d’un culte. Par analogie les lieux déserts où il y avait une vasque d'eau, les rochers ou les pierres disposés d'une façon anormale étaient facilement considérés com- me habités par des vazimba, qu'on disait alors être les Esprits des anciens posses- seurs du sol, hantant les endroits où jadis ils avaient vécu. Une légende a fini par se former. On a fait des Vazimba une tribu spé- ciale, antérieure aux Merina. Ils seraient venus de l'ouest, comme l'indique ce dicton populaire: «Vazimba qui s’enfuient vers l’ouest: ils ne s'en vont pas, mais retournent dans la terre de leurs ancêtres ({)» Ils restèrent longtemps éta- blis dans le haut pays, alors très peu peuplé. C’étaient, dit la légende, des hom- mes de petite taille, à la tête pointue, au système pileux développé, vivant au bord des marais ou des lacs, se nourrissant surtout de poissons et de crustacés, et ne connaissant pas le fer, mais ne possédant d’autres armes que des roseaux taillés en pointe ou des épieux durcis au feu. En raison probablement de leur antiquité et du culte rendu à leurs tombeaux, on a fait des Vazimbas un peuple de sorciers, de devins, de faiseurs d’amulettes. D’après de nombreuses traditions populaires, c'est eux qui auraient fait connaître aux habitants de l'Imerina les ody et le sikidy (2). Les Imériniens s'infiltrèrent au milieu d'eux, puis, quand ils eurent la supériorité du nombre, ils les firent partir, soit par persuasion, soit par force, ou ien ils se mélèrent à eux et finirent par les absorber. Mais il semble bien que ces Imériniens n'étaient eux-mêmes qu’un des innombrables clans vazimba, celui du village d'Imerimanjaka : il conquit l'hégémonie en apprenant à fabriquer le fer et en forgeant des sagaies à pointes de métal; avec ces armes nouvelles, les su- jets du roitelet Andriamanelo, fils de la reine vazimba Rangita, attaquèrent et mirent en fuite tous les Vazimba leurs voisins: ceux-ci fuyaient en criant: «Sau- vons-nous, Car voici qu'Andriamanelo a fabriqué du fer qui vole et quituel». Au bout de trois générations, les Vazimba furent absorbés ou chassés du pays. Beau- coup senfuirent vers l'ouest, d’abord dans la région de l’Itasy, puis plus loin vers la côte dans les région du Boina et du Betsiriry. On prétend qu'on ÿ trouve encore leurs descendants. On ne parle plus guère des Vazimba sur les hauts plateaux après le règne d’Andrianjaka (première moitié du XVIIe siècle (3).) En réalité il n’y a pas lieu de faire aucune distinction ethnique entre les Merina et les Vazimba ; dans la plupart des cas, ceux qu’on appelle Vazimba sont simplement les plus lointains ancêtres du clan établi dans le pays; parfois un clan ancien a été chassé à une époque connue par un clan plus nouvellemen? ar- rivé, et dans l'histoire postérieure, on n'a pas manqué de désigner le premier par l'appellation de Vazimba. A l’époque de la protohistoire, malgache, c'est-à-dire vers le commencement du XVIIe siècle, plusieurs tombeaux de Vazimba célèbres acqui- rent une réputation de sainteté et furent l’objet d'un véritable culte de Ja part même des souverains de l'Imerina qui avaient intérêt à ménager et à se concilier les manes de ceux qu'ils avaient dépossédés. Partout où existaient des tombeaux (4) Vazimba nandositra niankandrefana : tsy lasa fa nody an-lanindrazany. (2) T. et D., 60, 61. 65. (3) Voir T. et 2 À 42 LES ANCÊTRES ET LES DIEUX ; LEURS DIVERSES APPELLATIONS dits de Vazimba, et pour les mêmes raisons, des cultes analogues se créèrent, 1 # kg ; Le: Er * Li + a (2 à 4 . u à PARC E A CE + à » æ … n à , É EE 4 LÉ FN | 44 L ne Ar A ù és 1 d'a HER T Fer ] LE? È { Wu u { LA YA , UE au Co ae 7 Fe TIRE nl - à Er be Mnr (6 F2 ent Ge ES sa ue A Pr rs ? * à E Ne CURE ro ! LE Dent ne de 0 ' * h PE CET À LE 5 L'ANSRRTE nie ST : 4 ‘ ja M AU ee NE œ -* de AREA à Da } i . LOS PT LE ms : . : pr ÿ = # Ci Re. + cp ( EPRS L Li te 2 er ; L É en « EAN EN 54 : eh | : sh " ro … Ÿ L 7 RE Dee Et Mo te o 5 AT LL à € f dE AD 2 Ch , ET ne À LS : . De out de Se EE 2 SRE Fate t L “ 7) nas PS «he Rs AE te * ë ” h Æ x mare À Lis » ER acer NRA ER k # ‘ : * 6 7. POS | 4 | Lie un F0 ; F1 Ar, dre de . | Rd où à (RAT | À 38 Erin à VE ; b ; E pr \ 5 : Les ‘ "a wi p 3 + + a f ® + : Es « ‘ M z [1 ; ' PTE" ” * . 7 : + ” VHS LV ee Fate ee © re TEXTES ET DOCUMENTS 1 RAPPEL DE L’AME ABSENTE (Fampodianambiroa) MERINA ET BETSILEO L'âme, pendant la vie, peut quitter le corps de l’homme, généralement par l'effet des maléfices ou des amulettes d’un sorcier. C'est le plus souvent l’ambiroa (1) ou l’aloka (ombre) (2) qui est ainsi enlevée à un homme vivant. Le sorcier auteur du maléfice cache l’âme volée soit dans une vallée écartée, soit dans un rocher, un trou, ou même dans un tombeau. La personne privée d’âme(#) maigrit, devient maladive et souffreteuse. Le devin consulté révèle par le sikidy si l'âme est partie et quel jour il convient de la faire revenir, de la reprendre (#) Le malade est couché dans un bon lit, dans une chambre chaude et on le suralimente un certain nombre de jours. Le moment de la cérémonie arrivé, le sorcier frappe doucement la tête du malade avec une amulette préparée pour la circonstance, lui fait boire un remède sanctifié par la même amulette, et prononce la formule rituelle : — Reviens, reviens, reviens avec ton aînée, car tu as froid; reviens, soit qu’on t’ait mise dans un rocher, ou dans une vallée, ou dans un tombeau, ou dans un trou à riz. Reviens, approche-toi de ton aînée, car tu as froid ! On répète cette cérémonie jusqu’à ce que le malade engraisse et redevienne bien portant. On dit alors que son ombre cadette est revenue. Le sorcier reçoit en paiement la poule élevée près du malade, un lamba, une assiette blanche et une somme d'argent (5). Les rites varient selon les régions et les clans. Aux environs de Tananarive, on prend de l'eau à une source qui ne se tarit jamais, du bois mampody (6), une feuille de nénuphar, une jeune pousse non encore éclatée de bananier, un mouton () P: À n bone la deuxième ombre appelée zandry (cadette). (3) Lasa aloka ou roso re (4) maka ambiroa, fakan (5) Recueilli à tnanatonana, à sir de Betafo. (6) Mampody signifié : « faire revenir ». 176 TEXTES ET DOCUMENTS noir taché de blanc (ondry vandana), une bêche usée, un grand fuseau et un miroir. Le sorcier tourne le fuseau, en prononçant les paroles suivantes : — Reviens, reviens, Ambiroa d’un tel, quand même tu aurais été foulé dans la boue ou enfermé dans un tombeau, ou entraîné au fil de l’eau, on t'appelle pour te faire revenir, car tes parents et tes amis n’acceptent pas d'être abandonnés par toi; reviens, Ambiroa; nous t’appelons avec le bois mampody, nous t’appelons avec le mouton tacheté, avec l’eau, de la source qui ne tarit jamais, avec la feuille de nénu- phar, avec le miroir Le miroir est a dans une assiette en terre rouge et le malade s’y regarde. Le sorcier dit : — Un tel est-il revenu ! Les assistants répondent : — Oui, il est revenu. Le malade boit alors de l’eau contenu dans l'assiette en terre rouge et qui a été préalablement sanctifiée avec le bois mampody. On immole le moutcn tacheté : [a moitié de la victime (côté gauche) est mangée par la famille, l’autre moitié (côté droit) est donnée au sorcier, ainsi que la bêche usée et une somme de 1 fr. 40. Chez les Betsileo, la cérémonie de la reprise de l’âme (fakan’ ambiroa) ne se fait que la nuit. On plante un tronc de bananier au coin des ancêtres, puis on baigne le malade dans de l'eau prise à une source vive ne tarissant jamais, on l’orne de perles et de colliers, et on le fait asseoir au pied du bananier. Dans une grande as- siette en terre, on place de l’eau mêlée de toaka et on racle au dessus, pour la sanctifier, Pody hazomanga. On fait beaucoup de vacarme autour du malade, musique, chants, battements de mains : il boit l’eau contenue dans l'assiette en terre. L'âme est alors censée revenir en lui (1). 2 ANDRIANJAKA CONQUIERT TANANARIVE SUR LES VAZIMBA « Andrianjaka se dirigea vers le sud pour prendre Alamanga (3) la Sainte, afin de s’y installer, et pour combattre les Vazimba qui y étaient établis... Il l’aborda et y monta par le coin correspondant au destin Alahamady de la terre(#); il y campa, car il y avait des Vazimba daps la ville d'Alamanga. Lorsqu'ils virent la fumée de feux pombreux, ils s’enfuirent abandonnant (la ville). Andrianjaka monta par le coin de prière de la montagne et il dit: FA (1) Recveilli à Soatanana, région de Fanjakana, province de Fianarantsoa. (2) Tantara ny Andriana, p. 237 sq. (3) Alamanga on la Forèt-bleue, ancien nom de Tananarive. (4) Le coin nord-est. TEXTES ET DOCUMENTS 177 — Îl n’y en aura pas deux, mais je serai seul! Et ce (lieu) de la montagne reçut le nom d’Ambohitsiroamanjaka (1). Easuite, lorsqu'il arriva à Ambatobe, il dit la formule du souhait, parce qu’il allait entrer dans la ville. Et c'est pourquoi ce lieu fut appelé Fidirana (2). Puis il vit le maître de la Forêt, Zanamahazomby, quand il fut à l'endroit où se trouve le tombeau d’Andriampirokana ; et, prenant Antsahondra, il parvint au sommet d’Alamanga. Il coupa la forêt, fit faire des maisons et un Rova (3), puis fit la formule du souhait « pour être mille dans la vitle »!(4).. Quand Andrianjaka ar- riva à Tananarive, Andriampirokana était déjà mort et enterré, et ses deux fils se trou- vaient encore à Fidirana : c'était Ratsimandafika et Andriambodilova, et aussi Zana- mahazombv. Et Andrianjaka dit : — J'habiterai ici; prenez ce que je vous donne là-bas au nord, jusqu'à Manjakaray, Amboniloha et Anosiarivo ; le nord, là-bas, est à toi, Ratsimandañfka ! Et il fit choisir Andriambodilova, qui prit Ambohimanarina : — Là, au bord de l'eau, c’est ce que je veux pour faire vivre femme et enfants. À Zanamahazo, il donna Ambohimanoro et Ambohitsorohitra... Andrianjaka s’empara de la montagne pour l’habiter : c’est pourquoi il les fit aller ailleurs. Quant au tombeau d’'Andriampirokana, il ne fut pas déplacé ». PRIÈRE ADRESSÉE AUX VAZIMBA, LORSQU'ON FAIT UN VŒU (Vava atao amin’ ny Vazimba raha mivoady) MERINA, RÉGION DE TANANARIVE S'il y a par exemple un malade, on met une offrande dans une assiette bien propre qu’on place daus le coin des Ancêtres, et on fait l’invocalion suivante : — Entendez! Entendez! Entendez ! Andriamanitra! Andriananahary ! Enten- dez, tous les Vazimba sacrés! On vous appelle, Andriamanitra! On vous appelle, Andriananahary! Et vous, Andriamanitra masculins, Andriamanitra féminins, Zana- hary sacrés! Le fils de l’homme est malade; il vous supplie et vous demande pardon. T1 y a beaucoup de sots, il y a nombre d’insensés. Ne vous attachez pas à la parole des (1) La montagne où il n’y en a pas deux qui règnent. (2) L'entrée. (3) Palissade d'enceinte. : nes EE () Ho arivo antanäna ; jeu de mots sur le nom de Tananarive, qui signifie précisément « la ville des mille ». 478 TEXTES ET DOCUMENTS sots, n’écoutez pas les dires des insensés, mais quiconque est coupable envers vous de faute ou de manquement, pardonnez-lui! Nous vous présentons l'hommage, venez en face de nous, venez manger ensemble, venez prendre ici votre part, petite ou grande. « On t’'appelle, Dame Ramiaramasoandro, maîtresse des eaux de l’'Ankaratra, sur la montagne de l’Ankaratra! O les (Vazimba) au bord de l'Itasy, les (Vazimba) d’Ambohitrondrana, et tous vos compagnons qui n’ont pas été nommés, car c’est vous qui êtes les seconds après les Andriamanitra! C’est vous l’eau qui devient des person- nes ! « Le fils de l'homme est malade, il vous supplie et vous demande pardon. I y a beaucoup de sots, il y a nombre d’insensés. Ne vous attachez pas à la parole des sots, n'écoutez pas les dires des insensés, mais quiconque est coupable envers vous de faute ou de manquement, pardonnez-lui! Nous vous présentons l'hommage, venez en face de nous, venez manger ensemble, venez prendre ici votre part, petite ou grande. « On vous appelle, Rafohy et Rangita, à Imerimanjaka! Et toi, Andrianjaka au sommet de l’Andringitra! et toi, Andrianerinerina à Manerinerina! Et toi, An- driampandrana à Ampandrana, et tous vos compagnons qui n’ont pas élé nommés, car c’est vous qui êtes les troisièmes après les Andriamanitra! (C’est vous les maîtres du fanjakana ! « Le fils de l’homme est malade ; il vous supplie et vous demande pardon. Il y a beaucoup de sots, il y a nombre d'insensés. Ne vous attachez pas à la parole des sots, n’écoutez pas les dires des insensés, mais quiconque est coupable envers vous de faute ou de manquement, pardonnez-lui! Nous vous présentons l'hommage, venez en face de nous, venez manger ensemble, venez prendre ici votre part, petite ou grande! « On t'appelle, Andriambodilova, au sommet d’Anosisoa, et toi, Dame Ranoro la Sainte, à Andranoro, et toi Andriäntsiméndafikarivo, à Ambohitriniarivo, et toi le Ranakandriana à Andranovato, et ceux qui sont à Ambatondradama, et tous vos com- agnons qui n’ont pas été nommés, car C’est vous qui êtes les quatrièmes après les Andriamanitra! C’est vous les maîtres de la sanctification ! € Il y a beaucoup d’imbéciles, il y nombre d’insensés. Ne vous attachez pas à la parole des sots, n'écoutez pas les dires des insensés, mais quiconque est coupable envers vous de faute ou de manquement, pardonnez-lui! Nous vous présentons l’hom- mage, venez en face de nous, venez manger ensemble, venez prendre ici votre part, petite ou grande. | « On l'appelle, Dame Rasoabe, et toi, Dame Rasoamasay, vous les maîtresses de l'Orient, et toi, Andriamanalinarivo, maître du aud, et toi, Andriandahifotsy, à Mo- janga, maître du Boina et du Menabe, et tous vos compagnons qui n’ont pas été nom- més, car c’est vous qui êtes les as après les Andriamanitra, c’est vous les maîtres des pays environnants ! : « Le fils de l’homme est malade, il s’adresse à vous, il vous demande pardon | Il y à beaucoup d’imbéciles, il y a nombre d'insensés. Ne vous attachez pas à la parole des sots, n’écoutez pas les dires des insensés, mais quiconque est coupable envers vous de faute ou de manquement, pardonnez-lui! Nous vous présentons l'hommage, venez en face de nous, venez manger ensemble, venez prendre ici votre part, petite ou grande. « Voici ce qui est à la disposition du fils de l’homme! Il vous l’apporte pour vous sanctifier tous. _ TEXTES ET DOCUMENTS 179 Mandrenesa ! mandrenesa, mandrenesa, Andriamanitra, Andriananahary, mandrenesa, ry vazimba masina rehetra ! Antsoina hianao, Andriamanitra, hianao Andriananahary, hianareo Andria- manidahy, hianareo Andriamanibavy, hianareo Zanahary masina, fa marary ny zanak'’ olombelona ka mangataka sy mifona aminareo. Be ny bado, maro ny adala, ka aza maka ny vavan’ ny bado, aza mihaino ny tenin’ ny adala, fa mamela izay meloka sy diso tami- nareo. Ary manatitra ny haja izahay, ka avia manatrika, avia miaraka homana, avia maka ny anjara na kely na be. Antsoina hianao, Ramatoa Ramiaramasoandro, tompon’ ny rano any Ankaratra, any antampon’ Ankaratra, ny any amoron’ Itasy, ny anv Am- bohitrondrana, sy ny namanareo tsy voatonona, fa izany hianareo no faharoa amin' Andriamanitra, izay rano no mody olona. Marary ny zanak’ olombelona, ka mangataka sy mifona aminareo. Be ny bado, maro ny adala, fa mamelà izay meloka sy diso taminareo. Ary manatitra ny haja izahay, ka avia manatrika, avia miaraka homana, avia maka ny anjara na kely na be. Antsoina hianareo, Rafohy sy Rangita any Meriman- jaka, hianao Andrianjaka any antampon’ Andringitra, hianao Andrianerinerina any Manerinerina, hianao Andriampandrana any Ampandrana, sy ny namanareo rehetra tsy voatonona, fa izany hianareo no fahatelo amin’ Andriamanitra, izay tompon’ ny fanjakana. j Marary ny zanak’ olombelona, ka mangataka sy mifona aminareo. Be ny bado, maro ny adala, ka aza maka ny vavan’ ny bado, aza mihaino ny tenin’ ny adala, fa .mamela izay meloka sy diso taminareo. Ary manatitra ny haja izahay, ka avia manatrika, avia miaraka homana, avia maka ny anjara na kely eto na be. Antsoina hianao Andriambodilova ao antampon” Anosisoa, hianao Ramatoa Ranoromasina any Andranoro, hianao Andriantsimanda- fikarivo ao Ambohitriniarivo, hianao Ranakandriana ao Andranovato, ny any Amba- tondradama, sy ny namanareo rehetra tsy voatonona, fa izany hianareo no fahefatra amin’ Andriamanitra, izay tompon’ ny fahamasinana. Marary ny zanak’ olombelona, ka mangataka sy mifona aminareo. Be ny bado, maro ny adala, ka aza maka ny vavan’ ny bado, aza mihaino ny tenin” ny adala,-fa ma- melà izay meloka sv diso taminareo. Manatitra ny haja izahay, ka avia manatrika, avia miaraka _homana, avia maka ny anjara na kely na be. Antsoina hianao Ramnatoa Rasoabe, sy hianao Ramatoa Rasoanasy, izay tompon’ ny tapany atsinanana, hianao Andriamanalinarivo, tompon ny ilany atsimo, sy ny namanareo rehetra tsÿy voatonona eto, fa izany hianareo no fahadimy amin’ Andriamanitra, izay tompon’ ny manodidina. Marary ny zanak’ olombelona, ka mangataka sy mifona Ne Be ny bado, maro ny adala, ka aza maka ny vavan’ ny bado, aza mihaino ny tenin’ ny adala, fa ma- melà izay meloka sy diso taminareo. ï Ary manatitra ny haja izahay, ka avia manatrika, avia miaraka homana, avia, maka ny anjara na kely eto na be. ' Ireo no vato eran-tanan’ ny zanak’ olombelona, ka entina manasina anareo mianakavy. 180 TEXTES ET DOCUMENTS 1 IX VOCATION AUX VAZIMBA MERINA.— SOAVINIMERINA, DISTRICT D’'AMBOHIDRATRIMO Nous vous appelons, Vazimba de père, Vazimba de mère, vous qui êtes les maîtres de la terre, les maîtres du ciel, vous les maîtres de l’eau, les maîtres de la forêt verte, vous les Vazimba, qui êtes les maîtres des pierres plates, et les Razakandriana _ maîtres de la brousse touffue, à Razaizay, Rakelilavavolo, Rahiaka, Raboriboaka, Rama- nitranala, venez en courant, venez vite, venez en face de nous pour que nous vous adressions nos prières jour et nuit, car nous sommes venus avec notre famille pour vous sanctifier. Aussi la prière que nous faisons ici nous apportera bien et propitiation, Andriamanitra, Andriananahary, Ô sainteté des Vazimba et des Ranakandriana. Antsoina hianao, Vazimba ray, Vazimba reny, izay tompon’ ny tany tom- pon’ ny lanitra, izay tompon’ ny rano, tompon’ ny alamaitso ; izay Vazimba tompon’ nv vato fisaka sy Ranakandriana tompon’ ny lobolobo ; ry Razaizay, Rakelilavavolo, Rahiaka, Raboriboaka, Ramanitranala, avia mihazakazaka sy midodododo, avia fa tonga izahay mianakavy hanasina anareo. Ka dia vavaka ataonay etoana dia hahasoa hahatsara, e Andriamanitra, e Andriananahary, e hasin’ ny Vazimba sy ny Ranakan- driana. 5 INVOCATION AUX VAZIMBA MERINA. — AMPAHIMANGA, DISTRICT D’AMBOHIDRATRIMO C’est à vous que nous adresserons nos prières, à vous qui êtes vazimba de père, vazimba de mère, Ô sainteté de la Terre, saintelé du ciel, à sainteté des 12 montagnes ! Rakalampona, Rakelilavayolo, Ramaitsoakanjo, Rahalozavalra, Ra- tsihitavatana, Ratsaramanoloana, ceux de l’Ankaratra, ceux de l’Andringitra, Ceux d’Ikavontahy, ceux de Bongolava, ceux d’Andrarakasina. Nous vous demandons d'être en bonne santé, 6 terre, Ô Andriamanitra mesculins, Andriamanitra féminins ! Ecoulez, sainteté, Ô quatre points cardinaux de la terre, à huit angles de la terre, TEXTES ET DOCUMENTS 181 Ô Vazimba de père, vazimba de mère, ceux d'Ambohimirandrana, ceux de Felambato, ceux de Midongy, ceux d'Ambohitrakoholahy, ceux de Tsiafajavona, ceux de Tsiafa- kafo, ceux de Votovorona ! Nous appelons Ratrehatrehavola, Ratsotsorabolamena, Randriamisezavola, qui habitent la maison de pierre, la maison de falafa, car c'est vous les ancêtres des Vazimba, les Zanahary qui marchent au dessus de notre tête. ” Je viens faire pour vous le sanatry, j’apporte le doux, j'apporte le miel, j’ap- porte le bon, j’apporte le propice, j'apporte le coq rouge, j'apporte la graisse odorante accep'ez pour la femme, acceptez pour l'enfant, qu'il n’y ait ni maladie ni malaise, ceux d'ici seront guéris aujourd’hui, ceux de là-bas seront guéris deinain : venez, Ra- halozavatra et Ralofatofa, venez en notre présence, car nous apportons pour vous les offrandes. Hivavahana hianareo, ry vazimba ray, ry vazimba reny, sy hasintany, hasin- danitra, ry hasin’ ny tendrombohitra ror ambin’ ny folo, Rakalampona, Rakelilavavolo, Ramaïtsoakanjo, Rahalozavatra, Ratsihitavatana, Ratsaramanolana, ny any Ankaratra, ny any Andringitra, ny any Ikavontahy, ny any Bongolava, ny any Andrarakasina. Maugataka izahay mba ho salama, ry tany masina, ry Andriamanidahy, Andriamani- bavy, mandrenesa ry lafintany efatra, ry zorontany valo, ry vazimba ray, vazimba reny, uy any Ambohimirandrana, ny any Felambato, ny any Midongy, ny any Am- bohitrakolahy, ny any Tsiafajavona, ny any Tsiafakafo, ny any Votovorona. Miantso au-dRatrehatrehavola, Ratsotsorabolamena, Randriamisezavola, monina andrano vato, andranofalafa, fa hianareo no razambazimba, Zanahary mitety ambony loha. Avy ma- natry anareo, mitondra ny mamy, mitondra ny tanlely, mitondra ny tsara, mitondra ny s0a, mitondra ny akoholahy mena, mitondra ny jabora manitra, Ka raiso ho am- bady, raiso ho an-janaka, ka aza mankarary, aza mampahory ny aty ho sitrana anio, ny any ho sitrana ampitso, avia Rahalozavatra sy Katofatofa, avia manatrika, fa mi- tondra ny fauatitra ho anareo izahay. DEMANDE D'ENFANTS (Fangatahan-jaza) MERINA. — MIANTSO, DISTRICT D'ANKAZOBE O Vazimba saint, je suis venue à cette pierre sainte où tu es, pour te deman- der un eafant : si j'ai un descendant, je t'apporterai ce que je voue (mouton, coq, graisse, etc.) Ecoutez de votre ouïe, écoulez de vos oreilles, Vazimba de pères, Vazim- ba de mères, qui habitez dans les contrées lointaines, sur les peutes des collines, sur les versants des hauts lieux, venez en notre présence, venez devant nous, à Andria- 182 TEXTES ET DOCUMENTS manitra, Ô Andriananahary, Ô les ancêtres, Ô la sainteté d’Ambohimanga et de Tana- narive, Ô la sainteté des 12 collines qui ont sanctifié les Rois, Ô la sainteté d’Am- bohimanambola, la sainteté d’Ambondrombe, la saintelé d'Andriambodilova, la sainteté de Ranoro, et ceux qui sont à Farahantsana! Que votre ouïe entende : que vos oreilles écoutent ! C’est ma bouche qui parle, ce sont mes oreilles qui entendent, ce sont mes yeux qui voieat et mes mains qui te palpent, Ô pierre sainte! (La femme qui demande un enfant passe à ce moment ses mains sur la pierre et les porte ensuite sur son ventre, puis elle dit encore): — Je te demande, toi qui es vazimba de père, vézimba de mère, d’avoir un garçon, d'avoir une fille. O vazimba de père, vazimba de mère, toi qui es un saint Andriamanitra, qui es maître de la terre, puisse ma demande être exaucée, puissé-je avoir un garçon et une fille ! » Ry Vazimba masina, tonga amin’ity vatomasinao ïity aho, mba hangata- ‘jaza aminao, ka raha manan-janaka aho dia hanatitra voady. Koa dia mihainoa sofina, mandrenesa tadiny izay vazimba ray, vazimba reny, monina any lavitra any, any am- badiky ny bonga, any ankoatry ny avo, avia manatrika, avia manoloana izao. Eny Andriamanitra, eny Andriananahary, eny ry razana, eny ry hasin Ambohimanga sy Atsaderiro: sy nv hasin’ ny bonga roa ambin’ ny folo, izay nahamasina ny An- driamanjaka, ny hasin’ Ambohimanambola, ny hasin’ Ambondrombe, ny hasin’ An- driambodilova, ny hasin’ Andranoro, ary ny eny Farahantsara, mandrenesa sofina, mitania tadiny, ny vavako no mitenv, ny sofiko no mihaino, ny masoko no mijery ny tanako no misafo anao, vato masina ity ! (Dia safoiny ny vato amin’ izayÿ asafony ny kibony ny tanany). Mangataka anao, Vazimba ray, Vazimba reny, aho, mba hanan-jazalahy, hanan-jazavavy, ry vazimba reny, izaÿ Andriamanitra masina, izay tompon’ ny tany, enga anie ka mba hotanteraka ny fangatahako ka hanan-jazalahy sy zazavavy aho. 7 INVOCATION AUX ZANAHARY ET AUX ANCÈTRES SIHANAKA.— ANKAZOTSARAVOLO, DISTRICT D'AMBATONDRAZAKA Je t'appelle, Andriamanitra, je t’appelle, Zanahary, ainsi que les branches des deux côtés de la parenté (1), pour demander le propice, pour demander le bien, (j'ap- pel'e tous) ceux à qui convient le même sacrifice, le même riz à manger, ceux des (1) C'est-à-dire les ancêtres du côté du père et les ancêtres du côté de la mére. Jos ee Let Ent nn UC 440 TEXTES ET DOCUMENTS 183 bords de la Sasarotra, ceux des bords de la Mananamontana. Ce sont gens qui ont les mêmes affaires, le même sacrifice. On t'appelle, Radrianady : si on t'offre le cuit, tu ne peux venir à bout de le manger; si on t'offre le cru, tu ne peux le faire cuire ; viens voir (notre fête), viens y assister! Viens, Rambarakoinona, on entend le frôle- ment de ta marche, mais quand on se retourne, on ne te voit pas ; viens pour le propice, viens pour le bien, approche-toi de notre sacrifice! Viens, Ratomarafefy, nous protéger contre le malheur: nous protéger contre l'infortune, viens assister à notre sacrifice! Viens, Ratomoeramanana! Voilà pour avoir de l'argent, voilà pour avoir la richesse: le seuil de sa porte est haut, le pilier qui soutient sa case est couvert de suie, le lattis de son toit est tout noir, son riz au nord de la case (emplit un grenier) de cinq mètres, ses vaches à traire n’ont pas les pattes entravées, ses enfants se pres- sent nombreux autour du foyer, on en appelle un, il en vient dix. Puissent ce sacrifice et ce joro apporter le propice, apporter le bien ! Frappez des mains! Frappez des mains ! » Miantso anao Andriamanitra, miantso anao Zanahary, ny lafy nihaviana, an- gatahana ny soa, angatahana ny tsara ; izay mety ho iray saotra, iray tendry vary, ny antsalovan’ i Sasarotra, ny antsalovan’ Faites Izany no iray raharaha, izany no iray saotra. Antsovina hianao, Randrianady: omena ny masaka, tsy mahalany ; omena ny manta, tsy mahamasaka ; avia hanatrika, avia anoloana. Avia hianao, Ram- barakoinona, mikasokasoka dia re, todibina tsy hita, avia soa, avia tsara hanatona ny saotra. Avia bianao, Ratomarafefy, hamefy ny loza, hamefy ny antambo, avia hanatrika ny saotra. Avia Ratomoeramanana, izany no hananambola, hananan-karena, izany no ambotokonana, molalinandry, mainty fitoroka, vary fahadimy avaratrano, omby fitery tsy aroy tôrigotrz. zaza maro manodidim-patana, tokana no antsoina, ka folo no ma- noina. Jzao saotra sy joro atao izao anie dia hahasoa, hahatsara! Tefa! Tefa el» * 8 PIERRE VAZIMBA (Pierre sacrée d'Amboniloaka) MERINA.— AMBOHIDRATRIMO, PROVINCE DE TANANARIVE Cette pierre et celles qui passent pour ses enfants ont été décrites plus haut (1). Voici le principal rite qu’on accomplit en leur honneur, quand le Vazimba qui les hante demande quelque chose ou lorsqu'on vient s’acquitter d'un vœu exaucé par lui. On choisit pour la cérémonie la partie du mois où la lune grandit (miakabola- na), principalement dans le mois d'Alakaosy, ou, si possible, au jour Alakaosy d'un autre mois On commence par saluer le Vazimba, puis on danse et on chante aux sons de la valiha ou de l'accordéon, pour le rappeler, si par hasard il était absent. Un des as- sistants, olon-javatra, fait l’invocation : (1) Voir p. 106. 184 TEXTES ET DOCUMENTS — O toi quies Vazimba de père, Vazimba de mère, et qui descends de Dame Ranoro la sainte, je t'appelle en ce jour. Reviens à ta demeure, si tu es parti! Nous voici, nous sommes tes obéissants serviteurs. Viens en face de nous! Je m'excuse au- près de toi, car je vais prononcer les noms de tes ancêtres et les invoquer! Cependant ne me fais pas mourir prématurément et à la fleur de l'âge! O Sainteté de l’Andrin- gitra, de l'Ankaratra, des douze montagnes ! O Dame Ranoro la sainte, Andriambodilo- va, Andriantsimandafika, Ô vous les Ranakandriana, et toi notre protecteur, conser- vateur de notre vie, voici Ra . . . .. qui a recouvré grâce à toi la santé, et qui vient s'acquitter de son vœu! Puisse sa maladie ne pas revenir, puisse-t-il vivre longtemps! » L’olon-javatra se met ensuite à genoux sur la pierre et oint successivement de miel et de graisse les six yeux du rocher sacré (on appelle : ainsi des protubérances de la pierre). Il dit en même temps: — Voici du miel et de la graisse. Ce sont les aliments que tu aimes. Reçois- les, accepte-les, et répands sur nous tes grâces ». Il présente ensuite un coq rouge vivant. — Voici le coq rouge que tu as l’habitude de manger et dont tu aimes à boire le sang ». On tue le coq en disant : — Qu'il porte bonheur! Qu'il donne la santé! Qu'il fasse atteindre la vieil- lesse ! Qu'il rende nombreux tes decendants! Qu'il fasse grandir les enfants jusqu’à ce qu’ils soient des hommes! © Andriamanitra! O Andriananehary ! » On coupe la tête et les pattes du poulet et on les abandonne sur la pierre. On exprime ainsi symboliquement que le Vazimba est maître du commencement et de la terminaison de la vie. - L'olon-javatra oïint également de miel et de graisse les pointes des autres pierres. Ensuite il puise de l’eau dans la vasque sacrée et en asperge tous les assistants. Ceux-ci vont à la vasque remplir des bouteilles qu’ils emportent pour conserver chez eux l’eau sainte et guérisseuse. Ils emportent également sept jeunes pousses (vololona) de roseaux. En saison des pluies, quand l’eau monte, le ruisseau recouvre parfois la pierre, et envahit la vasque sacrée, troublant les eaux de la source. Le Vazimba apparaît alors en songe à l’olon-javatra et lui ordonne de remettre la source en état. On raconte qu’au moment de la construction de la route de Tananarive à Maevatanana, qui passe non loin de là, un ouvrier, sur l’ordre de son chef blanc, vint avec son marteau pour transformer en caillasse la pierre sacrée, sans tenir compte des objurations des habitants. Il montasur le rocher, se moqua des croyances ancien- nes des Malgaches et pronouça des paroles outrageantes pour le Vazimba. Puis il donna un premier coup de marteau. Aussitôt son corps se couvrit d’une abondante sueur et il se sentit les bras lourds. Au second coup, un morceau de pierre se détacha, mais l’homme eut un vertige et tomba évanoui. On le transporta au village voisin. Le lendemain, il retourna chez lui, mais il mourut dans la nuit sans avoir pu prononcer une parole. On montre encore aujourd'hui l’éclat de pierre détaché par le blasphémateur. ” $ i $ # NT RE TPE SE à 25 PCT SR qe NE ca 4 né pe Cane 2 LS EN RO ne de Es. Aa he VS AN SN Be 5 sq PACE NS SELS L'ides AP AT R 2 2 A ess ere ME ne 1 da . 3 2 ; “| Fe | 4 4 gg TEXTES ET DOCUMENTS "008 PP EE PME RE PE un Pr ” ERRECTION D'UN TSANGAMBATO (Pierre levée) TSIMIHETY. — PORT-BERGÉ, DISTRICT DE PORT-BERGÉ a cérémonie du tsangambato ou pierre érigée en commémoration d'un mort disparu, a beaucoup de rapports avec celle de l'enterrement. . On prévient les habitants du voisinage et on fixe le jour de la fête. La vielle, le tompondraharaha (maître de la cérémonie) et les invités se rendent au tombeau du clan, pendant que quelques hommes vont chercher la pierre prépaprée d'avance et destinée au tsangambato. On couche cette pierre, comme un cadavre, sur une natte neuve, et on la recouvre d’un linceul blanc. Cependant, les gens boivent du toaka, et on sacrifie un ou plusieurs bœufs appelés omby ratsy (bœufs mauvais, bœufs néfastes). Tous les hommes se tiennent à l’ouest de la pierre ; tout près du {sangam- bato, un groupe chante le chant du mort appelé Baheza. Les chanteurs sont assis en cercle autour d’un vase en bois rempli de bouillon de viande et dans lequel il y a un bol renversé. Chaque chanteur, avec deux bâtonnets, frappe le vase en chantant le baheza. Le chef du chœur se tient debout, la tête couverte d’un chapeau en jonc tressé recouvert d’un morceau d'’étoffe pris au linceul dont on a enveloppé la pierre. Voici le texte du baheza : O Talevana a! O (oiseau) talevana ! Vorondahy maïitso ! Tu es un oiseau vert, O talevana a ! O talevana ! Otsiriry a! O (oiseau) tsiriry ! (1) Voromahay mandro! Tu es un oiseau qui sait nager ! O tsiriry a ! O tsiriry ! E ny mpamosavy Eh ! le sorcier Namono ny maty. Qui a tué le mort, Ho faty an-drano ! Qu'il meure dans l'eau, Tsy ho velona an-tanety ! Que sur terre il ne soit plus vivant ! E! maty izahao izany e! Eh ! me voilà comme mort Ny mpamosavy Que le sorcier Obirobiro any Précipité du Antampon’i Manjola Sommet de Marjola Tatazan’ ny fototr’ i Soit reçu sur les bois pointus (2) de . Marovantaza Marovantaza ! (1) Canard sauv age- (2) Il s’agit des troncs-d’arbres charriés par un cours d’eau et qui hérissent leurs branches comme des pals. 186 TEXTES ET DOCUMENTS E! maty izaho izany e ! Eh ! me voilà comme mort! Tsy velona izaho izany e! Voilà que je ne suis plus en vie! Le lendemain, le maître de la cérémonie fait une libation d’eau à l’endroit choisi pour dresser la pierre en disant: — Angatsiatsiaka, hanaranara! (Que rotre famille soit saine et sauve). Puis on érige la pierre, après avoir pris dessous l'extrémité d’un long fil de raphia appelé fanitofalafa. Les membres de la famille du mort tiennent avec la main droite le fil et l’un d’eux fait l’imprécation du fanitofalafa en ces termes : — O R.....…. (1), tu es mort dans un pays éloigné et ton cadavre est perdu ou dévoré par les bêtes. Alors nous dressons à ta mémoire une pierre levée (tsangam- bato)! mais ne rends plus malades tes parents! Fais ce que font les autres. morts comme toi! Désormais nous ne serons plus parents, ne viens jamais chez nous et ne te montre pas à nous en songe ! » Dès que l’imprécation est terminée, on coupe le fanitofalafa pour rompre la. communication entre le mort et les vivants. Puis on frappe le tsangambato à plusieurs reprises avec le manche d’une angady, en prononçant les paroles suivantes : — Vous tous qui êtes morts et enterrés ici, écoutez ma prière! Nous dressons à côté de vous une pierre en mémoire de R....……. , votre parent, qui est mort dans un pays éloigné et dont le cadavre est perdu. Et toi, R....…. , réunis-toi avec les morts tes parents, qui sont ici. Ce n'est pas nous qui de notre opte volonté t’avons enlevé la vie ; mais ce sont les (mpamosavy) sorciers et les (Zanahary Kafiry) mauvais Esprits qui t'ont ensorcelé. Garde-toi de réveiller les vivants dans leur sommeil et ne les rends pas malades. Protège les vivants, car tu es notre (razana) ancêtre ». On attache ensuite autour du tsangambato un morceau d’étoffe blanche, et on fixe à des pieux plantés autour de la pierre les têtes des bœufs tués pendant la cérémonie. 10 LA PIERRE DE MASINDRANO () ANTAMBAHOAKA A MANANJARY Jadis, on faisait des vœux à cette pierre sacrée dans toute espèce de circons- tances, et aujourd'hui encore beaucoup de gens recourent à elle, car en elle réside l'esprit et la sainteté des anciens rois Zafiraminia. _ Par exemple, en cas d’épidémie, le gardien accomplit les rites nécessaires (1) On prononce le nom du mort. @) Nom d’un des villages formant l’agglomération de Mananjary. HET Mie demie Q 0 SEEN : A UNE in SL EN RS Ve | 4 TEXTES ET DOCUMENTS 187 pour la conjurer. Si un incendie se déclare, le feu s'éteint one quand on verse de l’eau sur la pierre en prononçant la formule rituelle appropriée Les jours fastes pour adresser des vœux sont le Vendredi, le Samedi, le Di- manche, le Lundi et le Mercredi ; le Vendredi est le jour le plus favorable, surtout le matin, pendant tout le temps que le soleil monte sur l'horizon. Pour demander la fin d'une épidémie, les prières auront lieu par exception l'après-midi, la diminution et la disparition de la maladie devant suivre le déclin et le coucher du soleil, Le Jeudi et le Mardi sont des jours néfastes, pendant lesquels on ne fait ni vœux ni sacrifice ; du reste, on s'abstient aussi de travailler, ou de commencer une entreprise quélcénque. Supposons qu’une femme demande un enfant. Elle vient prononcer solennel- lement son vœu devant la pierre et indique l’offrande ou le sacrifice qu’elle fera en cas d’exaucement. Le jour de l'accomplissement est fixé par un mpisikidy. Elle en avise tous les membres de sa famille et le roi de la tribu qui servira de prêtre. Si la femme a promis un bœuf et du toaka, le bœuf est sacrifié devant la pierre : on prend un morceau de la bosse, de la croupe, du foie, du poitrail et des entrailles. On grille le tout, puis on place cette viande et un nœud de bambou plein de toaka sur une feuille de ravinala au pied de la pierre. Ensuite, le roi prononce la formule rituelle de remerciement. — Je vous appelle tous, Zanahary, maîtres de la terre, et vous, étoiles, lune, soleil, venez ici. Et vous aussi, Zanahary masculins, Zanahary féminins, qui avez fait les pieds et les mains, Ramadiovantsakoho, Rahanikovary, Randriodriôtra, Ran- . tranofalafa ! Vous êtes les Zanahary, Zariühary qui ne mangent pas longtemps ; vous descendez sur le lit d’or et vous montez par les fils d’araignée tissés d’or. Et je vous appelle, vous tous les ancêtres, Ramialaza, Rafandaharana, Ramasindia, Andriamasi- nony, Satrokefa, écoutez tous vos descendants qui sont ici. Vous êtes les ancêtres et nous sommes les -enfants nés pendant le crépuscule ; lorsque nous voulons ouvrir les yeux, il fait déjà nuit. Et paroles de boisson, c'est coup au faile du toit (1), que ceux qui sont invités viennent, que ceux qui ne sont pas invités viennent aussi. Et vous, les Esprits qui habitez les champs de culture, les pentes des collines, les berges des rivières ou dans les feuilles mortes, nous vous invitons tous sans exception. Voici le toaka à point qui vient de la Mecque (2), voici un bœuf à grosse bosse, de la viande parfumée, nourritures des rois. Vous qui êtes venus, rassasiez-vous et buvez, et portez la part de ceux qui ne sont pas venus ». La prière finie, enfants et adolescents s'écrient que les Zanahary mangent vite, et, au bout de très peu de temps, ils se précipitent pour manger la viande. Jamais ils ne touchent au toaka. Magnantso anareo Zagnahary (3) aby, tompon’ gny tany, ary anareo Kintana, f (1) Prérérhé betsimisaraka ; le sens est : quand on fait kabary en buvant le toaka, on ne s’ad e pas à une personne en particulier, mais à tous les principaux membres du clan, désignés ns ici par l'expression faite du toit. à s’agit ici de la tribu _. Zafiraminia, qui étaient métissés d Arabes et mm subi fortement loflaense arabe. Le nom de la Mecque revient souvent dans les manuscrits (3) Zanahary s'écrit Zagnahary chez les Betsimisaraka du Sud, et Jagnahary er oi Be tsimisaraka du Nord. 188 TEXTES ET DOCUMENTS Volana, Masoandro ho tonga. Ary hianareo koa Zagnahary lahy, Zagnahary vavy mpa- goano hongotra amintagnana, Ramadiovantsakoho, Rahanikovary, Randriodriotra, Randragnofalafa. Izany hianareo Zagnahary, hianareo Zagnahary tsy ela homana, mandrorogua amin’ gny farafara volamena, miakatra amin’ gny farora-bolamena. Ary magnantso anareo razagna aby, koa Ramialaza, Rafandaharana, Ramasindia, Andria- masinony, Satrokefa, heuoy aby gny zafinanareo tonga izao. Izagny hianareo razagna, izahay dia zaza teraka andro harivariva, tama hibigna gny maso alina gny andro. Ka teny an-toaka vely vovognana, naharenv, tonga, tsy nahareny tonga. Ary hianareo raha amin” gny tany iasana, amporinga, au-tsantsan’ amborovoka, tsy ifidianana, fa tongava aby. Indro gny toa-masaka avy Anaka, indrogny aomby maty voatono magnitra, fihinan’ gny mpanjaka. Anareo tonga homana voky ary minoma, izay {sy tonga tondrao. Les offrandes qu’on fait à cette pierre sacrée consistent en morceaux d’étoffes dont on l’enveloppe, en perles qu’on dépose à ses pieds, en argent qu’on enterre, en miel dont on l'oint, en rhum ou toaka contenu dans des bouteilles ou des nœuds de bambou, en victimes qu’on sacrifie : coqs, bœufs. Les cochons, les moutons, les chèvres, certaines espèces de bœufs (bœufs sans cornes, bœufs borgnes, etc.) ne sont pas admises. I] paraîtrait que l'interdiction du cochon ne serait pas très ancienne. Si on viole un des nombreux fady de la pierre et qu’à la suite de cette violation on tombe malade, il faut pour se rétablir sacrifier un bœuf. #1 PIERRE DE SOUHAIT (Vato fisaofana) ANTAIMORONA. — AMBILA, DISTRICT DE VOHIPENO Le rite pour consacrer une pierre d’offrande est le suivant : on garde le mort très longtemps, et on recueille le pus qui découle du cadavre ; on le verse dans le trou préparé pour ériger la pierre. Plus tard, quand un vivant a quelque chose à demander à l'ancêtre, il consulte un ombiasy pour connaître le jour favorable, sauf dans le cas de maladie, quand il y a urgence. Il prononce son vœu en se tenant à l’ouest de la pierre ; et, s’il est exaucé, il vient avec sa famille faire le remerciement, (saotra) dû, c’est-à-dire déposer l’offrande promise ou accomplir le sacrifice. Le jour de la céré- monie est fixé après consultation du sikidy. On dispose sur la pierre une plate forme en branchages entrelacés qu’on appelle farafara (lit). On oint la pierre avec le pre- mier sang de l’animal sacrifié, puis on fait cuire certaines parties de la viande et on les élale sur une feuille de ravinala disposée sur la plate-forme d’offrande. Le sacrt- fiant à pris soin aussi de confectionner deux petits vases en feuilles de repandra (plante marécageuse à feuilles assez charnues et épineuses) qu'on appelle lakalaka. PORN Las A à eat 2 ANNÉES SE “ee PROC E FEEN] }iirs FA PME ME EEE | TEXTES ET DOCUMENTS 189 Dans l’un on met du toaka et dans l’autre du miel. Le sacrifiant se tient debout et appelle les Ancêtres : à — Hou! Hou! Hou! Zanahary de l’est, Zanahary de l'ouest ! Zanahary du nord, Zanahary du sud! Zanahary du centre! Et vous, tous les Fahasivy (ancêtres), et toi, le Fahasivy de cette pierre d'offrande ! Venez! Hâtez-vous ! Ou bien envoyez vos esclaves pour prendre votre part. Nous sommes ici pour accomplir un vœu, et nous apportons tout ce que nous avons promis. Venez tous pour participer à notre joie ! » Ensuite, on fait ripaille jusqu’au soir. S'il ya un chemin se dirigeant vers l'est près du vato fisaofana, on doit faire attention que pendant la cérémonie aucun passant ne circule dans cette direction ; car il pourrait rencontrer les Zanahary et les Fahasivy se rendant à la fête, et il lui en adviendrait malheur. 42 PIERRE DE LIEN (Vato fatora) ANTAIMORONA. — AMBILA, DISTRICT DE VOHIPENO Pour dresser une pierre dite fatora, les habitants d’un village demandent à un ombiasy de leur indiquer à l’aide du sikidy un jour favorable. Pour consacrer la pierre, on tue un ou plusieurs bœufs dont la couleur est désignée par le sorcier et le chef fait un kabary, dont le thème est à peu près le suivant : — Ecoutez, peuples! Voici pourquoi nous consacrons cette pierre. C’est pour partager le village en deux (ou plusieurs) parties, afin qu’il n’y ait pas de dispute entre nous. Ceux que nous désignerons pour construire leur case dans l'une des parties, devront toujours s’y enfermer, ceux de l’autre partie également, et il en sera ainsi jusqu'à la fin des générations. De plus, cette pierre nous sera toujours un témoin dans toute dispute : tous ceux qui voudront mal agir, seront domptés par la sainteté de cette pierre. Et aussi cette pierre nous servira publiquement de pierre d'offrandes (vato fisaofana) : ceux qui voudront construire une Case, avoir des enfants ou des bœufs, ceux qui seront malades, ceux qui iront dans des pays éloignés vien- dront y faire des vœux. Au village d'Ambila, la pierre fatora a 0,50 de haut et 0",40 de diamètre environ. Elle fut érigée, il y a deux cents ans environ, par deux frères, Ibe et Rasolo- hony, fils d’un certaia Ratranitraniteza qui habitait un autre village sur les bords de la Matitanana. Les deux frères furent les fondateurs du village d’Ambila, et dres- sèrent une pierre fatora pour partager le village en deux parties, réservées l'une aux descendants de Rasolohony, et l’autre aux descendants d'Ibe. Les Antehihony et les Antehibe sé sont répandus depuis dans le pays et ont fondé de nouveaux villages ; 190 TEXTES ET DOCUMENTS mais toujours le partage en deux parties a lieu et est consacré par une pierre fatora, comme à Ambila. 13 PIERRE DE SOUHAIT (Vato fisaofa) ANTAISAKA.— MATANGA, DISTRICT DE VAINGANDRANO Souvent ces vato-fisaofa se trouvent sur la place du village devant la case du chef, appelée lonaka. Elles sont formées en général d’un cercle de pierres brutes, de la grosseur à peu près due tête d'homme ; au milieu, se dresse un poteau pointu sur lequel on fiche les offrandes. On accomplit devant le valo-fisaofa les deux cérémonies du velatra et du misoro. A. Velatra (1). Si par exemple un ombiasy (sorcier) ou un mpanjaka (roi) a eu ua rêve par lequel les fahasivy ou les Zanahary sont venus lui réclamer un sacrifice, il annonce aussitôt leur volonté, et on se préoccupe de les satisfaire, en offrant un bœuf selon les rites habituels. Le maître de la cérémonie s’appelle le mpamelatra. Avant de se séparer, il faut avoir grand soin de prier les Zanahary et les Fahasivy de se reti- rer, Sans quoi ils restent au vato-fisaofa et peuvent rendre malades les vivants ; on est obligé alors de leur offrir un autre sacrifice. . Misoro (2). Le fisoro se fait habituellement à la suite de la Cabas d'un malade. Et offre un bœuf, et le maître de la cérémonie fait la prière suivante — O Zanahary sacrés! Zanahary masculins ! Zanahary féminins ! Nous vous appelons ! Un tel qui a été malade est guéri et vient accomplir son vœu. Voici un bœuf pour vous : mangez à votre faim. Que la maladie ne revienne plus ! Que la vie de ce bœuf remplace la vie du malade, et puisse-t-il vivre longtemps ! La part des Zanahary est donnée. Maintenant, Ô Fakiasivy, c’est vous que nous appelons. Un tel qui a été malade est guéri et vient accomplir son vœu. Voici un bœuf pour vous : mangez à votre faim. Que la maladie ne revienne plus ! Que la vie de ce bœuf remplace la vie du malade, et puisse-t-il vivre longtemps. » Quand le bœuf est tué, on enlève la part des Zanahary et des Fahasivy, et on la fixe en haut du pieu pointu, car on croit que les Esprits ne mangent que dans les airs. On n'oublie pas de les renvoyer à la fin de la cérémonie. () Ici velatra a le sens de prière, (2) Sacrifier. se sa MERDE APTE RS AN RO GO A on 2 PAU E DRE MR TEXTES ET DOCUMENTS 191 14 PIERRE D'OFFRANDE (Vato fisorona) BETSIMISARAKA. — SAHAVATO, DISTRICT DE NOSI-VARIKA Chez les Betsimisaraka, on conserve le cadavre assez longtemps après la mort ; quand beaucoup de sanie (nanam-paty) a coulé dans le cercueil en bois ou en écorce, et que le jour de l'entrrement est arrivé, tous les hommes partent en portant le corps jusqu’au lieu où l’on doit dresser le ésangambato. Le petit fils ou le fils du mort creuse un trou assez profond, dans lequel on verse les sanies; puis on y jette une pièce de Ofr.20 en argent. Ensuite on comble en partie et on dresse la pierre levée, qu’on soutient à l’aide de pierres plus petites qu’on tasse dans le trou avec de laterre. Quand le tsangambato est en place, un vieillard qui connaît les rites s’avance tenant à la main un longoza (plante à tige droite) et fait la prière suivante : « Les Zanahary qui résident à l’est, qu'ils se tournent vers l’ouest, les Zana- harÿ qui résident à l’ouest, qu'ils se tournent vers l'est, les Zanahary du nord, qu'ils regardent le sud, les Zanahary du sud, qu'ils regardent le nord. Qu'ils acquiescent pleinement aux formules que je vais dire. « Cet homme est mort sans doute enlevé par vous, Zanahary masculins, fémi- nins, qui avez fait le ciel et la terre. Gny Jagnahary mitoetra atsinanana mitodiha andrafana, Gny Jagnahary any avaratra mitsinjova miagnatsimo, gny Jagnahary any atsimo mijaha miagnavaratra. Hinoy tsara gny hilajeko ijao. Maty nalainareo Jagnahary lahy, Jagnahary vavy ity lelahy ity, anareo nagna. no gny tany sy gny lanitra. «Nous ne savons pas ce qui l’a fait mourir, s’il a été ensorcelé, ou si c'est vous-mêmes qui l'avez pris. Je tiens ce longoza : s’il y a quelqu'un parmi nous qui l’a ensorcelé par des paroles ou des amulettes, prenez-le et que son pus coule sous cette pierre que je frappe. « Et toi, Rangahy, tu es mort sans que nous le voulions. Si tu connais la per- sonne qui t'a ensorcelé, prends-la, tue-la, de façon que son sang coule avec le tien. «Un! Deux! Trois! Quatre! Cinq! Six! Sept! Qu'il ait sept foies ! Qu'il ait sept fois de la bile (1). Celui qui t'a ensorcelé par des paroles ou des amulettes, que par la pierre que voici, il ne puisse pas faire de (vœux suivis de) tsikafara. S'il est sur une colline, qu’il soit foudroyé, s’il est dans une vallée, qu'il soit tué par les lolo (Esprits malfaisants), qu'une partie de ses entrailles soit au Mangoro, et l’autre à la Matitanana ! « Un ! Deux! Trois ! Quatre! Cinq ! Six saintetés ! Six vies ! Celui qui ne t'a pas ensorcelé, puisse-tu exaucer complètement ses vœux, et qu’il soit aimé de ses chefs! (1) C'est-à-dire que tous ses organes soient troublés. 192 TEXTES ET DOCUMENTS Tsy fantanay gny nahafaty an’ajy laha novorehina laha anareo my gny nan- galaka an’azy. Tanako aketo ity longoza ity ka mamosavy an’ ajy dia alay ijy, mba ho latsaka akato amban’ ity vato sabohiko ity gny nanany. Anao, Rangahy, maty tsy nianay anao, ka raha lalanao ny namosavy anao de alay koja ijy ka vonoy, mba ho latsaka akato miaraka amin’ gny gny anao akato gny rany. Raika! Roe! Telo! Efatra! Dimy! Enina! Fito! Fito gny aty, fito gny afero. fjay namosavy ka namorika anao tsy hahajo hanagno tsikafara amin’ity vatonao ity ijy. Antavirana ijy, vangoimbaratra, an’ dohasaha ijy, vangoindolo. Tapak'i tsinainy agny Mangoro ary gny ilany agny Matatagnana. Raika! Roe! Telo! Efatra! Dimy! Enina! Evin-trasina, enina travilomana, jjay tsy namosavy anao dia managnoa mahajo valagnambava tsarabe, arÿ de tiam- bazaña ! Ensuite, il prend un couteau, coupe le longoza en quatre parties, qu’il jette daus quatre directions différentes. Il indique par là que le corps du sorcier serait de même coupé en quatre et jeté aux quatre vents. Puis, on emporte le corps vers le lieu de la sépulture, on procède aux rites ordinaires, et quand ils sont finis, on répète encore une fois les malédictions énoncées plus haut, avant de s’oindre de terre blanche pour écarter les malheurs. 15 INTERMÉDIAIRE (Aloalo) PROVINCE DE FARAFANGANA La pierre est rare à la côte; aussi les habitants de la région de Farafangana, au lieu d'élever des pierres commémoratives, dressent-ils souvent des poteaux qu’ils appellent aloalo. Cest le plus souvent le bois d’ébène qui est choisi pour cet usage- . Ces a'oalo ont en général 1 m. 50 de hauteur, et sont souvent taillés en pointe à leur extrémité. Ils commémorent soit des gens morts au loin et dont le corps n'a pu être retrouvé, soit des personnages influents ou riches qui ont demandé à leurs en- fants de leur rendre cet honneur posthume, ou encore ils sont érigés à proximité des villages pour permettre de rendre facilement un culte à des ancêtres dont le tombeau est trop éloigné. - | Voici un exemple pour le premier cas. Vers 1835, sous le règne de Ranavalo- na I, il y eut une expédition merina dans la région de Farafangana. Les habitants effraçés se réfugièrent dans une île située au confluent de la Manambato et de l’Antai- bako. Mais ils allumèrent un feu, et la fumée décela leur présence. A l'approche des TEXTES ET DOCUMENTS 193 ennemis, et tandis que les femmes et les enfants s’enfuyaient, un chef nommé Andria- mihaza lutta avec courage pour protéger leur retraite. 11 fut tué et on ne retrouva pas son cadavre. En souvenir, ses enfants élevèrent un aloalo qui est resté depuis l'objet d’un culte pour tous les gens de ce clan. On lui sacrifie quelquefois un bœuf et on lui fait de fréquentes offrandes de toaka ou de riz. Les kibory (cimetières) sont en général dissimulés dans l’épaisseur des forêts et souvent assez éloignés des villages. Pour faciliter les vœux et les prières aux ancé- tres, on consacre souvent, tout près des cases, un aloalo qui représente tous les morts ensevelis dans le kibory. MAHAFALY Le tombeau Mahafaly, parallèlipipède à base carrée, en pierres sèches, a ordi- nairement en son milieu une dépression, où croissent des broussailles ou des roy, Tout autour on place les aloalo, ou bois sculptés, décrits plus haut. Ils sont toujours taillés dans du bois de l’arbre mandrorovy. Leur nombre varie selon la richesse du défunt, mais en principe ne peut pas dépasser huit. Cependant, sur le tombeau du grand roi Tsiampody, mort en 1911, et pour les funérailles de qui on tua plus de mille bœufs, les aloalo furent au nombre de quarante. Tous les clans Mahafaly ne jouissent pas du privilège de mettre des aloalo sur leurs tombeaux. Ce droit est réservé d’abord aux familles régnantes Maroserana et Mandriarivo, puis aux six tribus Falaomba, Tankiota, Antambolatsy, Antantsiroroka, Antetsivalotsa et Antsilarefa. De plus deux tribus Antandroy, les Antehadoetles An- tandrefa ont acheté aux rois Mahafaly le droit d'élever des aloalo. Quand un Mahafaly meurt loin de son pays d'origine et que la famille lui construit un tombeau, elle ne peut y placer qu’un seul aloalo (1). BETSILEO Comme exemple des aloalo betsileo décrits ci-dessus, je citerai celui qui surmonte un tombeau situé à Ambohimahazo, district d'Ambositra. Toute l’'armature de bois encadrant le parallèlipipède en pierres sèches est ornée de sculptures (dessins géométriques). Les quatre poteaux d'angle rappellent tout à fait, sauf la F'AReeRL les poteaux d'offrande si fréquents dans cette partie du Betsileo @). (1) Renseignements fournis par M. le Capitaine Sébelin. (2) Voir pl. IX. 194 TEXTES ET DOCUMENTS 16 SACRIFICE A UN CONFLUENT (Fijoroana vavarano) TSIMIHETY. — RÉGION DE PORT BERGÉ Le premier lundi d’un mois quelconque est le jour faste pour le sacrifice à un confluent. On commence par se cotiser, et tous les habitants donnent chacun une minime contribution (0 fr. 05 par exemple). On achète une vache à tête blanche (ombivavy mazavaloha), et on l’attache à un pieu au milieu de la place du village. Le lendemain, au point du jour, a lieu la consécration ou la sanctification (fanamasinana) de la victime. On enduit de terre blarche le frontal de la vache. Puis, les enfants dont les parents sont tous vivants (1) apportent deux grands mor- ceaux d’étoffe, l’un blanc, l’autre rouge. Ces enfants sont ordinairement au nombre de quatre; en tous cas, leur nombre est toujours pair. Ils tournent autour de la victime, accompagnés dans leurs évolutions par les chants et les battements de mains de l'assistance. Ensuite, la vache est menée au confluent et couchée sur une espèce de large table très basse. Les zazatsara lient les pattes de devant avec l’étoffe rouge et celles de derrière avec l'étoffe blanche. Puis, l’un d’eux fait la prière suivante : — O Zanahary, qui avait fait la terre, Rajarobe, Ratomoimbe, Rameloka- tovoana ! O Zanaharyÿ créateur de la vie, Ratoahaniaina! Oles ancêtres des rois de ce pays, Zafinimena! Zafinifotsy ! Vous tous, venez en ce lieu ! Secourez-nous, protégez- nous ! Donnez-nous de Ja pluie ! ». Il coupe alors la gorge de la victime, en laissant le sang couler dans la rivière, et en recueillant un peu dans un sahany (assiette blanche), tandis que dans un autre sahany on a apporté de la terre blanche (ravoravo). Pendant que ces rites s’accomplissent, les assistants tournent tous le dos, car il est formellement interdit de regarder. Puis les zazatsara coupent la cuisse gauche et la font rôtir. Deux d’entre eux prennent les deux sahany et chacun d’eux trace une raie sur le front des assistants depuis la naissance des cheveux jusqu’à la racine du nez; l'un trace de bas en haut avec la terre blanche, l’autre de haut en bas avec le sang. à Quand la cuisse de la victime est cuite, on la découpe en tout petits morceaux qu'on met dans un panier. Les zazatsara offrent à la ronde les morceaux de la chair consacrée qu’ils placent eux-mêmes dans la bouche des assistants, en prononçant cette formule : | — Puisse-tu vivre longtemps! Ensuite, on vase laver dans l’eau du confluent, après quoi on fait cuire le reste de la viande sans ajouter de sel, et surtout sans enlever la peau. Les deux sahany LA (1) Littéralement les enfants qui portent un beau nom (Zaza tsaranarana). = TEXTES ET DOCUMENTS 195 sont jetés dans la rivière. Puis on emporte au village la viande cuite et aussi de l’eau puisée au confluent dans des récipients tels que des bouteilles. En arrivant au village, l'un des Zazatsara va trouver les gens malades qui n’ont pas pu assister à la cérémonie et leur trace sur le front les raies rituelles, puis “les asperge avec l’eau sacrée. Le lundi qui suit la cérémonie, c’est-à-dire huit jours après, on ne doit se servir d'aucune cuiller, mais prendre les aliments et les porter à la bouche avec la main. Les parcelles d'aliments qui tombent sur les nattes doivent être laissées en place. Autour du poignet droit on porte six perles blanches enfilées dans une cordelette, et autour du cou une amulette formée de morceaux du bois fanasina al- ternant avec de petits paquets d'herbe ahidrano. 17 VŒU (Voady) BETSIMISARAKA. — SAHAVATO, DISTRICT DE NOSI-VARIKA Les Betsimisaraka ont l’habitude de prononcer un vœu, soit pour écarter le mal, soit pour s’attirer du bonheur. C’est le cas des malades qui veulent la santé, des femmes qui désirent être mères, des hommes qui souhaitent de faire un heureux voyage, exempt de périls, des pauvres qui espèrent devenir riches. Quand le vœu est exaucé, on s’acquitte par un tsikafara, c'est-à-dire par le sacrifice d’un bœuf offert aux Zanahary et aux Ancêtres. Le vœu se fait ordinairement d'une façon solennelle. On le prononce debout au milieu de la case, entouré d’une partie de sa famille et après s'être aspergé avec de l’eau. Voici, par exemple, comment s'exprime un malade demandant la guérison : « Que je sois rétabli, à Zanahary, Ô Lune, Ôô Soleil, et vous, Ancêtres, si je recouvre la santé, que je marche (de nouveau) sur ce sol, et que je ne meure pas, je donnerai un bœuf pour vous Zanahary ! Magnonoa tsarabe! Zagnahary, Volana, Masoandro; ery anareo razagna, fa laha velona my-aho ka mandia ity bilady (1), fa tsy maty, dia omeko aomby anareo Zagnahary ! (4) Bilady est un terme de sikidy qui désigne la terre. 196 TEXTES ET DOCUMENTS 18 CORVÉE FROIDE (Fanompoa-mangatsiaka( (1) SAKALAVA DU BOÉNI « Celui qui aide» (2) apparait en songe aux mpibohy ou gardiens du doany et il leur dit: — Enlevez-nous la poussière, car, si vous ne nous l’enlevez pas, c’est nous qui vous enleverons, pour que vous soyez sales avec nous ». Etencore: ” — Apportez un bœuf à tête claire, si vous cherchez le bien-être, si vous cher- chez le bonheur, apportez un bœuf choisi d’une seule couleur. Amenez-le pour recher- cher le bonheur et le bien-être. » Puis le mpanjaka dit aux chefs de rassembler le peuple et d'amener les bœufs. — Rassemblez-vous, rassemblez-vous, les enfants avec les fernmes, petits ou grands, car je vais faire une demande à mes ancêtres. » — ÂAlao vovoka izahay, fa raha 1syÿ alanareo vovoka izahay, dia mba alainay koa hianareo, mba hiaraka aminay ; Mindaisa omby mazava loha hianareo, raha mba mitady izay hahatsara, mikatsaka izay hahasoa, mindaisa omby jobo tsy vaky volo. Indeso izy hikatsaka izay mahasoa sy mahatsara. Mivoria, mivoria ny zaza amim-behivavy, na kely na lehibe, fa izaho hita- kitaky amin’ ny razako Puis il fait préparer de la betsabetsa mélée de miel, et choisit un jour faste correspondant à la pleine lune. Le moment venu, on procède au bain des ancêtres ; pour cela, les Ne ou gardiens de doany portent jusqu’à une rivière profonde et claire ou jusqu’au bord de la mer, le moharavola, c’est-à-dire la Corne-d’argent, reliquaire contenant les ongles des ancêtres. Les mpibohy montent dans une pirogue et plongent les reliques en eau profonde ; ensuite on les frotte avec des feuilles de madiro et on revient à terre. On sacrifie des bœufs qu’on partage entre les assistants, et on passe toute la nuit dehors à chanter et à se réjouir. Au matin, on reporte les dieux (8) dans la case qui leur est réservée, on tue encore un bœuf, et on tire des coups de fusil. Puis on refait la palissade (bako) qui entoure la case sacrée, soit avec (1) La Corvée-Froide, c’est-à-dire facile, décrite ici, s’oppose à la Corvée-Chaude (fanom-= ne peer c'est-à-dire pénible, difficile, qui a lieu au moment de l'enterrement d'un roi et comporte es rites répugnants ou cruels (onctions ‘avec les sanies du cadavre, sacrifice humai (2) Nymilahy : c’est l'ancêtre qui réclame la Corvée-Froide. (3) Les ie ares 5. cest = ne ou SR qques Le frérem celui de razana ou encore celui de mitahy (ceux DL 2 TEXTES ET DOCUMENTS 197 du bois, soit avec des nervures de rafia Pendant que les mpibohy remettent en place et adorent les dieux (Andriananahary), les esclaves brûlent de l’encens (1) autour de la case, Le maître de la cérémonie prononce alors cette prière : — Nous vous faisons une demande, à Andriananahary, Ô Terre sacrée, et vous Andrianakatsakatsa, Andriambolisy, Andriatomoa, Andrianiaina, Andriamisara, Andriandahifotsy! Nous vous dernandons le bien-être! Nous vous demandons le bonheur ! » On immole ensuite le bœuf à tête claire (omby mazava loha), dont on partage la chair entre les assistants. — Mitakitaky aminao izahay, Andriananahary, sy ny tany masina, aminao Andrianakatsakatsa, Andriambolisy, Andriantomoa, Andriamisara, Andriandahifotsy ! Mitakitaky ny hahatsara izahay, mitakitaky ny hahasoa izahay. 19 SACRIFICE AUX ANCÈTRES APRÈS UN VŒU ACCOMPLI TSIKAFARA TSIMIHETY, RÉGION DE PORT-BERGÉ Le Tsikafara a lieu dans un endroit indiqué par le sikidy, soit au tombeau des ancêtres, soit auprès d’une pierre sacrée, soit au pied d'un arbre sacré. Le malade se fait cHNMpOreE ou va jusqu’à l’arbre sacré par exemple et pro- nonce le vœu suivant : — Tues un arbre sacré! Tu es notre Zanahary puissant ! Je te demamde ta pro- tection et ta bénédiction, en même temps que celle desancêtres. Si mon vœu est exau- cé, je verserai à ton pied une bouteille de toaka et le sang d’un bœuf coupé, que je sacrifierai pour toi et pour les ancêtres! Quand le malade est guéri, la famille prévient les gens du village et des villa- ges voisins et les prie d'assister au Tsikafara qui aura lieu tel jour. La veille on se réunit au village du maitre de la fête (tompondraharaha) et on se rend le soir à l'endroit où le malade a prononcé son vœu. On y fait ripaille, on boit du toaka et on se divertit jusqu’au matin de la cérémonie. oint du jour, tous mettent leurs plus beaux habits, les femmes s’ornent de colliers et de perles de couleur, Les hommes vont au parc à bœufs pour faire sortir le bœuf à sacrifier (omby joroy. Il est interdit de sacrifier un animal sans cornes (omby bory) ou un bœuf moucheté de rouge (vandamenàa). (t) Stern Cet encens est fait avec de la moëlle de herana (roseau) pilée, mélangée à du miel et séchée au soleil 198 TEXTÉS ET DOCUMENTS Quand les femmes voient les hommes arriver avec le bœuf, elles marchent à leur rencontre en chantant le chant du bœuf (firarian’omby joro). O lehilahy e! O hommes ! Mahery el! Vous êtes forts ! Izay tsy anambo, Quiconque ne dominera pas le (bœuf), Tsy lehilahy e ! N'est pas un homme ! O lehilahy e! O hommes ! Mahery e! Vous êtes forts ! Izay tsy anambo, Quiconque ne dominera pas le (bœuf), Tsy lehilahy ! N'est pas un homme ! Ensuite, a lieu une sorte de course de taureau, au cours de laquelle les jeunes gens s'efforcent de prouver leur force et leur courage en affrontant le bœuf, en le sai- sissant par les cornes ou la bosse, en montant sur son dos. Enfin, on amène la victime à l’ouest du lieu sacré. La famille qui fait le tsika- fara s'asseoit sur des nattes neuves au sud du bœuf. Le chef de la famille (tompondra- haraha) prend la parole en ces termes : ; — Messieurs et Mesdames (Tompokolahy ! Tompokovavy !). Nous vous réunis- sons aujourd'hui, parce que R. . . . , de notre famille, étant malade, avait fait un vœu au pied de cet arbre sacré en lui promettant, en cas de guérison, de lui apporter du toaka et de sacrifier un bœuf. Aujourd'hui R. . . . .est bien portant, nous célébrons le tsikafara et nous offrons un bœuf coupé avec deux dames-jeannes de toaka. Réjouissons-nous Ce discours (kabary) peut être plus ou moins amplifié selon la verve de l’ora- teur. Un assistant répond ensuite et remercie le Maître de la cérémonie. Puis on sanctifie l’'omby joro. D’abord on le couche par terre à l’ouest de l'arbre sacré, sur le flanc gauche, la tête dirigée vers l’est, les quatre pattes réunies et attachées ensemble. Entre le bœuf et l’arbre, on étend une natte neuve, sur laquelle on place deux plats ou assiettes en faïence ou en porcelaine blanche (sahany). Entre les deux sahany, on met un vase en argile du pays appelé fanembohana (encensoir). Le fanembohana contient de la résine odorante (ramy) avec un morceau de charbon enflammé pour faire dégager la fumée. Le premier sahany renferme de l’eau, le second une pièce de cinq francs en argent et du miel ou de l’hydromel. Une femme âgée de la famille prend l’encensoir, tourne autour du bœuf et approche le vase de façon à ce que les fumées de l’encens touchent successivement les naseaux, le poitrail, la queue et la bosse de la victime. Elle replace le fanembohasa, puis procède au rite de lavage du bœuf (manasa omby); pour cela, elle prend une grande louche (zinga) pleine d'eau et asperge d’abord le ventre et la queue, puis tout le pourtour du corps. Enfin, elle frappe fortement avec sa main droite sur le ventre du bœuf et dit : ser Le mort d'aujourd'hui aura un remplaçant demain, (maty ny any misolo maraina). = Alors, la personne qui a faitle vœu, tenant dans sa main la queue de la victime, prononce l'invocation suivante : — Omby joro! Couche-toi bien! Tu es une bénédiction pour nous! Mon to = faire ici pour moi une prière au Zanahary de ce lieu sacré et à mes ancêtres, Car j'avais fait un vœu au pied de cet arbre et aujourd'hui je viens pour l'accomplir ! TEXTES ET DOCUMENTS 199 Les assistants chantent alors le chant de la sanctification (hira fanamasinana ny joro). E! manoro Ô! Que le bien vienne |! Ho tonga laza aminay e ! Que nous soyons célébrés ! Ny aminay manondroarsosona ! -Nos ancêtres marchent sur 2 fils, Telo fihaviana ! Venant de 3 directions! {1) Avy noro! Avy noro ! Le bien vienne ! Le bien vienne ! e chant fini, le chef de la famille prend un bâton, en appuie le bout sur l'oreille du bœuf et fait cette prière : — O omby joro! voici ce que j'ai à te dire : ton nom est bœuf, tu descends d’une vache et d’un taureau ; couche-toi bien, si notre prière doit être favorable, car c'est toi, omby joro, que nous sacrifions pour demander la faveur de nos Ancêtres, des Zanahary et de cet arbre sacré «Zanahary d’en haut ! Zan1hary d'en bas ! Arbre sacré à qui R....avait fait un vœu |! Zafinimena et Zafinifotsy (2)! Venez tous à cet endroit | Réunisséé: -vous pour écouter nos prières ! Bénissez-nous pour que nous soyons heureux et exempts de toute maladie. «O vous, les ancêtres de la famiile de mon père ! O vous, les ancêtres de la famille de ma mère ! (ici on invoque nommément tous les ancêtres connus des deux familles, au moins en indiquant le lieu de leurs tombeaux), venez tous à cet endroit ! Réunissez-vous pour écouter nos prières ! Car nous sommes vos descendants et c’est vous qui nous avez mis au monde ! » Ce rite terminé, une femme mariée de la famille prend le sahany contenant le miel et la pièce de 5 francs, elle arrache quelques poils au front, au poitrail, à la queue et à la bosse de la victime, elle met ces poils dans les sahany qu’elle reporte à sa place. Alors, quelques notables parmi les invités reprennent ces mêmes poils qu'ils placent dans l'autre récipient contenant de l’eau, et ils aspergent celui qui a fait le vœu et les personnes de sa famille, en disant : . — Que le Zanahary, les Ancêtres et la Sainteté de cet arbre vous protègent, et puissiez-vous être exempts de maladie ! » A ce moment, on tranche avec un couteau la gorge de la victime et on re- cueille le premier sang dans l'assiette contenant de l’eau. Celui qui a prononcé le vœu jette sur lui-même une partie du sang et verse le reste au pied de l'arbre sacré. On dépèce ensuite la victime. Quand c’est fait, on prend quelques morceaux de viande de la bosse, du poitrail, du foie, de l'intestin et de la panse. On les fait cuire dans une marmite ou un pot qui n’a jamais servi et dans une autre marmite on fait cuire le riz. Ces aliments s'appellent Hanimbelambana (3). Il est interdit (fady) de mettre du sel dans ces aliments, ou, pendant la cuisson, de les remuer avec une cuiller. ë On édifie avec des pieux et des branchages une élagère à trois étages super- posés, à l'endroit où le malade a prononcé son vœu. Sur l'étage supérieur, on place (1) Les deux Le d'ancêtres sont ceux de la lignée paternelle et de la lignée maternelle, souvent nommés dans les prières. Les # ne sont les De directions re favorables. @ Cartes pee de la région . de Madagas (3) aliments avec beaucoup 4% feuilles servant d’ ee ttes. A la côte, on se sert comme ue de ne feuilles d'arbres. Hanibelambana signifie donc la De pour beaucoup de gonvi < 900 TEXTES ET DOCUMENTS les aliments pour les Zanahary et les ancêtres des Zafinimena et des Zafinifotsy. Sur le 2 étage, on met la part destinée aux Esprits des morts les plus notables. Sur l'étage inférieur, on dispose la nourriture de tous les morts sans exception. A côte de l’étagère des hanimbelambana, on plante trois tiges de roseau avec eurs feuilles. Au Sud de l'étagère, on place la tête du bœuf sacrifié. Sur la tête,on met plusieurs morceaux de viande boucauée (41) qui servent à faire durer le bonheur (mampitohy ny hasoavana). On s’asseoit ensuite en cercle autour du lieu sacré et on chante le chant d’offrande des hanimbelambana : 0 lahye: O hommes ! 0 lahye! O hommes! Ny andriana manesy arivo ! Les nobles amènent mille bœufs ! Avy noro! Avy noro ! Le bien vienne 1 Le bien vienne! Un notable, choisi dans la caste des Antandrona, fait ensuite l'offre aux an- cêtres : — On Zanahary d’en haut 1 Zanahary d’en bas ! O les Zafinimena et les Zafini- fotsy ! Et vous, ancêtres (suit une énumération de noms ou d’emplacements de tom- . beaux), et vous, tous les ancêtres, nous vous offrons vos parts, rassasiez-vous et partez. Bénissez-nous, pour que nous soyons heureux et exempts de maladies. O arbre sacré ! nous t’adressons des prières ! Ne rends plus R.... malade ! » Après quoi, on verse encore du rhum et du sang au pied de l’arbre, et on suspend à une branche la tête de l’omby joro. Puis on attend quelques instants, pendant que les ancêtres sont censés man- ger leur part. Les notables mangent ensuite quelques parcelles des hanimbelambava et donnent le reste aux enfants. Puis, ont lieu les réjouissances et les ripailles. Chaque ‘chef de famille a sa part de la viande du bœuf sacrifié. Quand c'est fini, le maître de la cérémonie fait un dernier discours de remerciement et l’on se sépare. 20 TSIKAFARA BETSIMISARAKA — 1FASINA, DISTRICT D’ANIVORANO Lorsqu'une personne est malade ou demande un enfant ou veut devenir riche, elle prononce un vœu, en proportionnant, l’offrande à sa fortune, et, si son vœu est exaucé, elle s’acquitte du sacrifice promis. On couche le bœuf par terre, sur le côté gauche, et on l’attache en laissant libre seulement la patte droite de devant. Un jeune garçon dont le père et la mère memes (1) Kitoza. 2j dat TSENUARS ET MESS te r TEXTES ET DOCUMENTS 201 sont encore vivants, verse avec un bambou de l’eau sur la victime depuis la tête jusqu’à la queue. Puis le maître du sacrifice se place devant le bœuf et dit : — Je me tiendrai debout devant l'assemblée pour échapper à votre blâme, vous les pères et les mères. Que les feuilles des cultures ne soient pas rouges, que les produits des vaches ne dépérissent pas, que le pilier à dresser ne se brise pas, pour que prennent place (dans la case) la postérité avec les femmes. « La terre d’où tu es sorti, c’est la terre sakalava. Le nom de tes ancêtres, c’est « bœuf». Tu es monté chez les Hovas, puis {tu es arrivé chez les descendants des Betanimens. Quand on piétine la rizière, tu peux la terminer, quand on te trait, tu donnes hkeaucoup de lait, àte vendre, on est content, à te mettre en avant, on fait tomber la rosée (1). Ton nom, c’est bœuf (2), tu peux donner la sainteté, tu peux donner la vie. Tué maintenant, tu auras un remplaçant aussitôt. » Hitsangana alohan’ gny olo maro aho, hiala gny tsininareo, ray aman-dreny |! Tsy ho mena ravimboly, tsy halemy terak’ aomby, tsy ho folaka andry antitre, ha- metran’ gny razanao ka aombyÿ. Niakatra tany amin’ i Hova, tonga amin’ gny zanaky Betanimena. Hanosiana mahefa horaka, terena beronono, amidy maharavoravo, atao aloha mahafakando. Aomby gny anaranao: mahomby hasina, mahombhy have- lomana. Vonoina iniany misolo amarena. « Descendez ! Descendez ! Vous, les Zanahary ! Vous qui êtes invoqués, Rago- dongcdena, Ratohaniranto, Madiovanzakoho, Beeronerona, Bevolontratra, Ramalemi- tahonana, Rahanikovavy, les Zanahary féminins et les Zanaharÿ masculins, et Ran- gidiva pour faire descendre les enfants, pour faire descendre le principe de la vie. « Descendez par les fils d'araignée tissés d'or pour vous asseoir sur les lits d’or et entendre les motifs pour lesquels vous invoquent vos enfants qui vivent sur la terre. Le malade est en bonne santé, et on vous donne un bœuf à vous Zanahary. Puissiez-vous empêcher la maladie de revenir au malade ! «Et! vous tous les Zanahary d'en haut, ceux qui sont venus, qu'ils se ras- sasient, ceux qui ne sont pas venus, qu'on leur porte (à manger) ! O Zanahary ! vous n'êtes pas longs à manger, les restes des Zanahary ne doivent pas être jetés, mais mangés par les enfants de ceux qui vivent sur la Terre. « Retournez chez vous doucement. Le fil d’araignée tissé d’or, ni fragile, ni cassant, par lequel vous êtes descendus, utilisez-le pour remonter. L’œil droit qui (voyait) en avant, qu'il regarde pareillement en avant, la main droite qui venait la première, qu’elle soit aussi en avant, le pied droit qui venait le premier, qu’il soit aussi en avant, c'est sur la fesse droite qu’on s’asseoit. Apportez un résumé de ces excellentes paroles jusqu’au Grand-Zanahary qui vous a envoyés, et donnez-nous un bon cadeau-de-sacrifice (3). 4 C'est-à-dire on exécute ce qu'il y a de plus difficile, on n’a pas honte de te présenter. (2) Jeu de mots Sera sur ones y, le nom du bœuf, et sur mahomby, ç« pouvoir ». (3) Asiodrano ou vola asiodrano, c’est le cadeau en argent. propo ortionné à leur ras que font au maître-du-Sacrifi = ben ps sntarts. Ce cadeau leur est rendu sous forme d'une part des chairs de la victime, part SP LES à leur offrande. 11 va sans dire que le Fr trs des Zana- hary consiste en biens de cs ortes 202 | RITES ET DOCUMENTS Lotso ! Lotso! Andrio Jagnahary ! Andrio Jagnahary antsovana Ragodon- godona, Ratohaniranto, Madiovanzakoho, Beeronerona, Bevolontratra, Ramalemi- tahonana, Rahanikovary, sy gny Jagnaharivavy sy Jagnaharilahy arÿ Rangidina, hanidina gny zaza hanidina gny havelomana. Mandrorona amin’ gny farofabolamena hipetraka amin’ gnyÿ zavatra anan- tsoavan’ gny zanak’ antambonitany. Velona gny marary ka manome aomby andrio Jagnahary | ka aza asaina hiverenan’ aretina kosa gny marary. E ! Andrio Jagnahary agnambo akao aby gny tonga homàna voky, gny tsy lasa itondray. Andrio Jagnahary tsy ela homana, faralambanjanahary tsy azo ariana, hinanan’ gny zanaka gny anatambonitany koza. Modia malemilemy andrio. Gny faroraholamena tsy mito tsy malia nan- drorognona koa no iakarana. Maso havanana taloha koa aloha, tanan’ havanana avy taloha koa aloha, tongotra havanana avy taloha koa aloha, vody havanana no mipe- traka. Ento gny ventilabaro tsara izany ho tonga amin’ gny Jagnabaribe nanilaka, ka omeo anay gny asiodrano tsara. « Les parties de ce bœuf que vous allez manger, Zanahary, sont celles-ci; le poitrail, la bosse, les tripes, les côtes, le foie et le derrière. Voilà les excellentes choses que vous avez à manger, Zanahary. Dès que vous aurez mangé, viendront aussi prendre leur repas les morts qui ont changé de peau. Maintenant ce sont les Razana qu’on appelle. » Guy hohaninareo, Jagnahary amin’ ity aomby ity dia indreo : gny trafony, guy falafany, guy atiny, sy gny vodihenany. Izany gny zavatra tsara hohaninareo, Jagnahary { Rahefa avy mihinana andreo Jagnahary, dia hihinana koza gny maty niovahoditra. 1z10 no antsoavana gny Razana..…… » 21 LE SOLEIL, LA LUNE ET LE NUAGE (Conte Betsimisaraka) VAVATENINA, DISTRICT ET PROVINCE DE TAMATAVE Le Zanahary d'en haut avait, dit-on, trois enfants. L'ainé s'appelait Rama- _Soandro (Soleil), le second Ravolana (Lune) et le dernier Rarahona (Nuage). Ils pas- sèrent tranquillement leur enfance dans le ciel auprès de leur père ; devenus grands, ils se marièrent et eurent des enfants. Or, un jour, le Zanahary leur distribua des | bœufs ; ilen donna trois à l’aîné, deux au cadet et un seul au dernier-né. Chacun fit de son m'eux pour multiplier ses bœufs ; bientôt Ramasoandro en eut dix, Ravo- lana six, el Rahona trois. Sur ces entrefaites, leur père tomba gravement malade ; il fit venir un ombiasy et celui ci déclara que le malade ne se rétablirait que si on sacrifiait un bœuf. Le père envoya vers son fils ainé un messager avec ces paroles : GET: Sa RUE Fe AE CPR AR = RE dE € î } 2 TEXTES ET DOCUMENTS 203 — Ramasoandro, ton père est gravement malade ; il faut qu’on sacrifie un bœuf pour guérir. Donne une bête de ton troupeau. — Dis à mon père que je n'ai que dix bœufs ; si j'en donne un, leur nombre deviendra impair. Qu'il s’adresse à mon cadet. Mais Ravolana fit une réponse analogue à celle de son frère. Le messager s’en fut donc trouver Rahona le dernier-né. — Ton père est gravement malade ; il guérira si tu lui donnes le plus gras de tes trois bœufs. Sans hésiter, Rahona alla choisir le plus beau de ses bœufs et le donna pour être emmené par l’envoyé de son père. Le Zanahary sacrifia le bœuf, et bientôt il fut rétabli. Alors, il fit appeler ses trois enfants et leur dit ; — Je suis maintenant guéri et je vais vous donner, moi votre père, un ordre auquel vous devrez toujours vous conformer. Vous deux, les aînés, vous avez reçu une plus grosse part, el cependant vous m'avez refusé un bœuf. Toi, au contraire, Rahona, parce que tu es le dernier né, tu as eu une plus petite part que les autres, mais tu m'as donné de bon cœur le plus beau de tes trois bœufs, à cause de ton amour pour moi. Aussi, dorénavant, quelle que soit ta lumière, Ramasoandro, et quelle que soit ta clarté, Ranavalona, usnd Rahona, le dernier venu, passera, vous devrez tous deux disparaître devant Gé: Voilà pourquoi, dit-on, le Soleil et la Lune se cachent quand passe le nuage, et tous les trois sont les enfants du Zanahary. RAHOROHORO (Conte Antaimorona) MAROFODY, DISTRICT DE MANANJARY La terre a été faite par Rahorohoro, qui aujourd’hui encore montre souvent sa puissance en faisant trembler le sol. Un jour, dit-on, il se promenait au bord d’une rivière; sur la berge, il prit de l'argile et s’amusa à modeler des images pareilles à lui-même. Il exposa ensuite ces images sur le sable pour les faire sécher, et s'en re- tourna dans sa case. Or, la fille du Zanahary d'en haut vint à passer par là; elle vit les images, les admira beaucoup, et, passant devant la case de Rahorohoro, elle lui demanda : — Rahorohoro ! Qui a fait ces images, que j'ai vues là-bas sécher sur le sable? — Fille du Zanahary, c’est moi. — Pourquoi ne leur as-tu pas donné le sang et la vie. — C'est que je ne sais pas faire le sang et la vie ? Mais que ne le fais-tu, toi ? La fille du Zanahary consentit. Aussitôt, il y eut un orage et un grand vent, 904 TEXTES ET DOCUMENTS qui bouleversèrent toute la terre. Lorsque le temps se calma, les images remuaient et parlaient, car la pluie s'était changée en sang, et le vent était devenu la vie. L'homme et la femme s’unirent et ils eurent de nombreux enfants. Lorsque la fille du Zanahary vit que les hommes se multipliaient, elle retourna chez le maître de la terre. — Rahorohoro, dit-elle, nous allons goûter un des hommes que nous avons faits, pour voir si sa chair est bonne. — Fille du Zanahary, laisce-'es encore s’accroitre en nombre. Reviens d'ici quelque temps, et je t'en donnerai un, si tu veux. Les hommes con!tinuèrent de se multiplier et ils devinrent innombrables. La fille du Zanahary revint encore chez Rahorohoro et réclama un homme pour en faire son repas. Mais le Maître de la terre ne voulut pas ÿ consentir, et il dit aux hommes : — Voici la fille du Zanahary, qui exige un de vos enfants pour lui servir de nourriture ; voulez-vous le donner ? Un homme répondit : — Cest toi, Rahorohoro, et ce sont les autres Zanahary qui nous ont faits ; vous êtes les maîtres de nous laisser vivre, ou de nous tuer. Mais la fille du Zanahary, pleine de colère, s’écria : — Rahorohoro, puisque tu ne veux pas me donner un des hommes, je vais reprendre ce que j'ai fait en eux. Alors elle se mit à tuer çà et {à les hommes, et, reprenant la vie, elle laissait les corps pour Rahorohoro, maître de la terre. C’est pourquoi, dit-on, au moment de la mort, la vie est pour le Zanaharvy et le corps pour Rahorohoro : à chacun sa part. 23 RATOVOANA (Conte Betsimisaraka) SOAVINA, PROVINCE DE MAROANTSETRA Un jour, dit-on, Ratovoana, le Zanahary noir, abattit des arbres auprès de sa case, et avec le bois il sculpta des figures d'hommes et d'animaux, mais il ne Savait pas leur donner la vie. Le Zanahary blanc envoya son fils pour s’enquérir de ce que faisait Ratovoana ; le Zanahary noir raconta comment, pour se désennuyer, il. fabriquait des corps d'animaux, mais qu’il se trouvait fort embarrassé pour leur donner la vie. Le Zanahary blanc descendit de son ciel et, frottant avec de la terre blanche les statues de bois, il les rendit vivantes. Il stipula seulement qu'après la mort, leurs âmes devaient s’en retourner vers lui. — Soit, consentit Ratovoana. Après la mort, tu prendras ce qui t’appartient, et je garderai ce qui est à moi. se C'est pourquoi, dit-on, les cadavres restent dans la terre du Zanahery noir, tandis que les souffles de vie s’en vont dans le ciel du Zanahary blanc. ' TRS SE TD A RS EN ES EE NE DT de RER LE Re LU Nu ni ns ESS à TEXTES ET DOCUMENTS : 905 2% IHETSY (Conte Antaimorona) VOHILAVA, DISTRICT DE LOHOLOKA Andriamitomboana était roi, dit-on, du Ciel et de la Terre. Il eut trois fils Zanahary, Andriamanitra et fhetsy. Les deux premiers habitaient le Ciel, et le troi- sième la Terre. Chacun avait des pouvoirs spéciaux : Re était le maître du sang, Andriamanitra de la vie, et Ihetsy avait le don de l'imitation - Un jour, dit-on, Ihetsy modela une belle jeune fille en argile. Vint à passer Zanahary. — Cette statue est belle, s’écria-t-il, mais il lui manque le sang. » Comme il le possédait, il le lui donna. Vint à passer Andriamanitra. — Cette image est bien faite, cependant elle est privée de vie. » Et il la lui donna. Alors l’image d'argile devint une belle fille vivante que Ihetsy épousa. Leurs enfants se multiplièrent sur la terre : ce furent les hommes. Lorsque l’un d'eux meurt, chaque Zanaharyÿ reprend son bien : Ihetsy le corps, Zanahary le sang, et Andriamanitra la vie. Quand on éternue, on lève d’abord la tête pour regarder vers Zanahary et Andriamanitra, puis on la baisse en disant : « Ihetsy ! », parce qu'Ihetsy réside dans la terre. Lorsqu'Ihetsy se vit père de nombreux enfants, il voulut faire la guerre à ses frères aînés qui habitaient le ciel, et il ordonna aux terres, ses domaines, de s'élever. Au jour dit, les terres commencèrent donc à monter, et les montagnes s’élevèrent vite, tandis que les vallées s’attardaient. Sur ces entrefaites, les trois frères firent la paix ; Ihetsy aussitôt interrompit l’ascension des terres, qui restèrent toutes là où elles étaient arrivées, les montagnes plus ou moins hautes, les vallées au-dessous d'elles, et les plaines en bas. 23 ZANAHARY ET IHOETSY (Conte Betsimisaraka) ANDEVORANTO, DISTRICT D'ANDEVORANTO Zanahary, le maître du Ciel, et Ihoetsy, le maître de la Terre, étaient amis, dit-on. Un jour, Zanahary vint rendre visite à Ihoetsy. Après les salutations d’usage, ils causèrent, puis, ne sachant que faire, ils inventèrent un jeu. Jhoetsy modela en 206 TEXTES ET DOCUMENTS argile deux figures d'homme et de femme, et Zanahary, quand elles furent terminées, - y mitla vie. Telle fut l’origine du premier couple humain. Depuis, lorsque quel- qu’un meurt, Ihoetsy reprend le corps qui lui appartient, et Zanahary la vie. 26 LES ZANAHARY (Conte Antaimorona) VOHIMASINA, DISTRICT DE LOHOLOKA Au commencement, dit-on, Andriamitomoana était roi du Ciel, de l'Air et de la Terre. Avec un morceau du Ciel, il façonna trois figures qui s’animèrent et se transformèrent en trois Êtres : Andriamaleka était le premier né, Andriamanitra le second, Zanaharÿ le troisième. Lorsque ses trois enfants furent grands, leur père leur ordonna de s'établir chacun de son côté, mais avant de les laisser partir il voulut leur faire un cadeau, et leur dit de choisir celle qu’ils préféreraient des quatre choses suivantes : l’imitation, le mouvement, le sang, la vie. Ensuite Andriamitomoana, ne sachant que faire de l’imitation, qu'aucun de ses fils n’avait voulue, prit un bloc d'argile et façonna une figure qu’il anima et métamorphosa en un Être. Il reçut le nom de Ihoetsy, et Andriamitomoana lui donna l’imitation laissée par ses frères, Les trois fils d’Andriamitomoana qui habitaient le ciel étaient presque aussi intelligents et aussi habiles que leur père. Ils formèrent trois êtres pour devenir leurs serviteurs ; Jatovotsota, Bodisy, Vorombetsivaza. Quand il vit cela, Ihoetsy, jaloux, voulut avoir, lui aussi, un serviteur. Il prit de l’argile, modela, grâce à l'Imitation, une belle statue et la fit sécher au soleil. Mais elle ne remuait ni ne vivait. Fort embarrassé, Ihoetsy pria la Lune d’aller chercher ses frères. Andriamaleka arriva le premier et, sur les instances de Ibetsy, il mit le sang dans la statue. Andriamanitra vint ensuite et donna le mouvement. Zanahary, en dernier lieu, consentit à ajouter la vie. Alors la statue devint une femme que [hetsy épousa, et leurs enfants donnèrent paissance aux peuples de la terre. : C'est en souvenir de cette origine que, quand on éternue, on lève la tête vers ceux qui ont donné le sang, le mouvement et la vie, puis on la baisse aussitôt en se rappelant Ihetsy, qu’on évoque en disant : «lhetsy el! » (1). (1) Calembour sur l’onomatopée de l’éternuement. mn TEXTES ET DOCUMENTS 207 27 é RANAIVOTOVOANA ET JAOBINONOKA (Conte Betsimisaraka) MANGILY, DISTRICT DE VOHÉMAR Au commencement, dit-on, il n’y avait pas d'êtres vivants sur la terre. Or, les deux maîtres du monde, Ranaivotovoana et Jaobinonoka, firent un jour une con- vention pour fabriquer des êtres humains. Il fut entendu que Ranaivotovoana ferait les os et la chair et que Jaobinonoka ajouterait le sang et la vie. Ranaivotovoana coupa done un tronc d'arbre, y tailla deux formes humaines qu’il termina en y ajou- tant de l'argile. De son côté, Jaobinonoka fit du seng avec de l'eau, l’introduisit dans les deux figures, puis il ajouta la vie, et ainsi elles devinrent des êtres humains, l'un mâle, l’autre femelle. Quand ce fut terminé, les deux créateurs, dit-on, donnèrent à ces prem'ers hommes le nom de Monka (homme). Ce premier couple eut des enfants, qui eux-mêmes se multiptièrent. Mais ils se battirent entre eux : les vainqueurs restèrent hommes, tandis que les vaincus, forcés de se réfugier dans les bois, se trans- formèrent en lémuriens. Voilà pourquoi, dit-on, les lémuriens ont des doigts pareils à ceux des hommes, et, lorsqu'ils crient, ils se rappellent encore leur ancienne con- dition, car ils ne cessent de dire : « Monka ! Monka ! (Hommes ! Hommes !) » Aujourd’hui encore les humains rendent un culte aux arbres ; ils leur adres- sent des vœux et ils y suspendent des offrandes. C’est parce que les deux premiers hommes sont sortis des arbres. Et les enfants, dans leurs jeux, fabriquent encore de petites figurines humai- nes en argile, en souvenir du premier couple créé au commencement avec du bois et de la terre par Ranaivotovoana et Jaobinonoka. RATAVOANTANY (Conte Sakalava) ANTSAKABARY, PROVINCE D'ANALALAVA Après avoir fait la terre, le Zanahary la laissa déserte et remonta dans le ciel. Alors sortit de la terre un être nommé Ratovoantany ; il ramassa du bois mort et fit un grand feu. La fumée montait dans le ciel et étouffait l'enfant du Zanahary. Celui-ci fut fort étonné, car il avait laissé la terre déserte. Il envoya l'être ailé Rako- 208 TEXTES ET DOCUMENTS bonkobona pour voir ce qui se passait. Rakobonkobona trouva un être vivant assis près du feu qui brûlait sur laterre, et il lui demanda qui l'avait mis là et d’où il venait. — Personne ne m'a placé ici, mais je suis sorti tout seul de la terre. C'est moi qui ai fait ce feu pour me chauffer. — Alors tu n’a pas été créé par le Zanahary ? — En aucune façon ; je te répète que je suis sorti tout seul de la terre. — Quel est ton nom — Je m'appelle Ratovoantany (1). Quand le Zanahary sut tout cela, il fit tomber la pluie pour noyer le feu de Ratovoantany et forcer celui-ci à s’en aller. Mais Ratovoantany savait d'avance ce que projetait le Zanahary ; il fit des montagnes avec des grottes pour se mettre à l’abri de la pluie, et l’eau que versait le Zanahary emplit les parties basses et creuses. C'est l’origine des lacs, des marais et de la mer. Ratovoantany, quand il eut fait les mon- tagnes, s’installa sur la plus haute de toutes, y construisit une case, à l’intérieur de laquelle il alluma du feu. Le Zanabary fit encore tomber de la pluie en telle quan- tité qu’il inonda toutes les parties basses de la terre. Puis ilrenvoya Rakobonkobona voir ce qu'était devenu Ratovoantany. Le feu était éteint et l’étre avait disparu. Rakobonkobona regarda de tous côtés et finit par voir de la fumée au sommet de la plus haute montagne. Il s'y rendit. — Le Zanahary a voulu me noyer, mais il n'a même pas pu m'empêcher de faire du feu. Ce n’est pas lui qui m'a créé, et je suis sorti tout seul de la terre. Rakobonkobona rapporta ces paroles au Zanahary. Celui-ci fit porter à l'Être une canne bien droite en lui demandant d'indiquer de quel côté était le pied et de quel côté la tête de l’arbuste. Et Ratovoantany nese trompa point. Il lui fit amener une vache et sa génisse, de même couleur et de même taille, en lui demandant de désigner la mère et la fille. Ratovoantany les sépara ; la vache meugla et la génisse alla vers elle, et ainsi Ratovoantany put les reconnaître. Alors le Zanahary se décida à venir voir lui même l’être qu’il n’avait pas créé. Ratovoantany était en train de faire sécher au soleil des images d'hommes et d'ani- maux qu’il avait modelées avec de l'argile. Le Zanahary les admira fort, mais s’étonna que le modeleur ne leur eût pas donné la vie. — C’est une chose que je ne sais pas faire. — Je vais donc les animer, mais je les emmenerai toutes avec moi dans le ciel. — Tu veux les emmener, et que me restera-t-il à moi qui ai fait leur corps. Ils discutèrent longtemps et finirent par s'entendre. Il fut convenu que le Zsnahary donnerait la vie aux statues, mais chaque fois que l’une d’elles mourrait, le Zanahary reprendrait le souffle de vie ; de son côté, Ratovoantany conserverait le corps avec lui dans la terre. Telle est l’origine des hommes, et voilà pourquoi on enterre les cadavres quand le souïfle de vie est retourné chez le Zanahary d'en haut. (} « Celui qui a jailli de la terre comme une plante. TEXTES ET DOCUMENTS 209 29 MATIAHO ET IRIRA (Conte Antaimorona) MANANJARY, PROVINCE DE MANANJARY Il y a très longtemps, dit-on, la terre et le ciel existaient déjà, mais n'avaient pas les mêmes Zanahary. Ceux de la terre s’appelaient Matiaho etIrira. Un jour, le fils du Zanahary du ciel, se promenant sur la terre, vit les deux Zanahary d'en bas qui sculptaient des pièces de bois. Quand ils eurent donné à ces bois la forme humaine, ils essayèrent de les faire mouvoir et marcher, mais ils n’y purent réussir. — Il faut leur donner le sang et la vie, dit le fils du Zanahary d’en haut, si- non ils ne seront jamais des hommes... je veux bien les animer, à condition que vous m'en cédiez la moitié. : — Soit. Le fils du Zanahary retourna chez lui, demanda le sang et la vie à son père, et, redescendant sur la terre, anima les bois qui devinrent vivants. Leur nombre ne tarda pas à s’accroître, parce que les femmes enfantaient ; voyant les hommes si nom- breux, le fils du Zanahary vint réclamer sa part. Matiaho s’excusa en disant : — Reviens demain. Irira est absent. Le lendemain, le fils du Zanahary revint comme il était convenu, mais il ne trouva aucun des deux Zanahary de la terre. Ils’en fut, irrité et pleurant, trouver son père. — Pourquoi pleures-tu, mon fils ? — Matiaho et {rira m'ont trompé, et ile se moquent de moi. Il était convenu qu'ils devaient partager avec moi les hommes. Maintenant, ils veulent les garder tous, et je ne sais où ils se sont cachés. — Cesse de te plaindre, dit le Zanahary. Reprends successivement le sang et la vie que tu as donnés aux hommes, jusqu’à ce que Matiaho et Irira te rendent ta part. Le fils du Zanahary prit alors le sang et la vie d’un homme, puis d’un autre, et ceux-ci moururent. Les autres hommes pleuraient, ils appelaient Matiaho et cher- Chaient Irira, mais jamais plus ils ne les revirent. En cas de maladie grave ou de danger de mort, on se souvient encore, dit-on, de Matiaho, et c’est pourquoi on dit: — Maty aho! (je meurs, je suis mort). Et, si les hommes continuent à mourir, c’est, dit-on, parce que Matiaho et Irira ne veulent pas céder au fils du Zanahary la part due. 210 TEXTES ET DOCUMENTS 30 KALALAONTANY (Conte Betsimisaraka) TANJONAMBO, PROVINCE DE VATOMANDRY Kalalaontany était, dit-on, le premier et le seul habitant de la terre. Isolé, il s’enouyait et il se mit un jour à la recherche d'un semblable. Il alla successivement dans toutes les directions, au nord et à l’ouest, au sud et à l’est, mais en vain. Alors il se décida à monter au ciel pour voir sil trouverait là son pareil, mais il n’y put réussir. Triste et las, il cherchait à distraire son ennui en sculptant dans les troncs d’arbre des statues de bois à son image. Tous les jours il y travaillait, tant et si bien qu’au bout d’une année il en possédait plusieurs dizaines. Or, en ce temps-là, il ne sa- vait même pas se construire de case pour s’abriter contre le froid et la pluie, Une fois pendant la saison fraiche, il fit un grand feu de bois vert. Une fumée intense montait jusqu'au Zanahary d’en haut, qui s’en trouva incommodé. Il dépêcha un messager pour ordonner à Kalalaontany d’éteindre son feu. _Kalalaontany, stupéfait à la vue d’un être semblable à lui, répondit : — Je suis seul toujours et je n’ai rien pour me défendre contre le froid et la pluie. Dis à ton maître que je n’éteindrai pas mon feu, à moins qu'il ne consente à donner la vie aux images en bois que j'ai fabriquées. Le Zanahary, dit-on, descendit alors sur la terre et se fit montrer les statues en bois. Comme elles étaient très nombreuses, il ne consentit à les animer toutes que si Kalalaontany les partageait avec lui. Cette condition acceptée, les images de bois, par le souffle du Zanahary, devinrent vivantes et se mirent à marcher et à parler. — Que chacun de nous, ajouta le Zanahary, conserve la propriété de ce qui lui appartient, la vie pour moi, le corps pour toi. C’est pourquoi, dit-on, quand un homme meurt, son souffle s’en va vers le ciel, demeure du Zanahary d'en haut, tandis que son corpe est placé dans les profon- deurs de la terre, où habite Kalalaontany. EL 4 | 3 mere ue ARE A ASE FA < RU FER AUS. Ÿ: TEXTES ET DOCUMENTS 211 31 RADISOMIANKONJY ET ANDRIANTOMOA (Conte Sakalava) SITAMPIKY, PROVINCE DE MAEVATANANA Andrianakatsakatsa le Zanahary créa d’abord le ciel, les astres et la terre. Quand il eut fait ces trois choses, il façonna uue femme qu'il appela Andrianabolisy pour lui tenir compagnie, et un homme qu’il nomma Radisomiankonjy pour habiter sur la terre. Andrianakatsakatsa eut de Andrianabolisy une fille qui reçut le nom de Andriantomoa. Quand elle fut grande, elle demanda un jour à ses parents la permis- sion d'aller se promener sur la terre pour voir les êtres créés par son père. Elle rencontra Radisomiankonjy et ils lièrent conversation. L'homme, ému par la beauté de la fille du Zanahary, lui demanda d'être sa femme etelleaccepta. Elle resta donc avec lui, mais au bout d’un certain temps elle était un parce que Radisomiankonjy n'avait à manger que du manioc, des patates et du m — Mon cher mari, je n'ai pas encore mangé de riz, depuis que je demeure avec vous. Je ne peux plus me passer de cette nourriture, dovt j'ai l'habitude. Je vous prie donc de venir avec moi, Car je retourne chez mes parents. Radisomiankonjy partit avec sa femme, car il tenait beaucoup à elle. Lors- qu'ils arrivèrent dans le ciel, le Zanahary se fâcha fort contre sa fille. — Ma fille, tu nous a menti en disant que tu allais te promener sur la terre. Te voilà mariée avec un être que j'ai fait moi-même pour être mon esclave. Je ne veux plus de toi pour ma fille. Je ne veux pas non plus que tu demeures dans mon ciel. Pars avec ton mari et ne reviens plus jamais ici. Andriantomoa s’en alla donc, tout aitristée par ces dures paroles, mais, en traversant la cour, elle ramassi sur une natte un peu de paddy ({) qu’elle cacha dans un coin de son lamba. Arrivée sur la terre, elle le sema et en enseigna la cul{ure à son mari. 32 RAVARATRA ET RAHOROHORO (Conte Antaimorona) MANANJARY, DISTRICT ET PROVINCE DU MÊME NOM * Il y a très longtemps, dit-on, un Zanaharilahy et une Zanaharibavy descen- dirent sur la terre pour se promener. Ils sy plurent, et, pour se distraire, se mirent à façonner avec de l'argile des images d'êtres de toutes sortes, auxquels ils donnaient ensuite la vie. Or, un jour, au bord du fleuve Matitanaaa, la Zanaharivavy vit dans un livre couvert d'écriture que tous devaient retourner au ciel dans un délai très court. (4) Riz non décortiqué. 219 MEXTES ET DOCUMENTS — Hâtons-nous, dit-elle à son mari. Il est écrit que nous devons rentrer aujourd'hui. Ne nous mettons pas en retard. — Attends un peu, répondit le Zanaharilahy. Je suis en train d'achever le caïman. Il se hâta et prit à peine le temps d’ébaucher cet animal. Voilà pourquoi le caïman est laid et informe. Peu après, le Zanehary envoya Ravaratra (1) et Rahorohoro (2) sa femme pour voir comment se comportaient les êtres créés par eux. Il leur ordonna de revenir au bout de peu detemps. Mais, à peine arrivés sur la terre, Ravaratra et Rahorohoro se montrèrent pleins de méchanceté et d’arrogance, grondant et tuant les gens et les bêtes. Ils ne songeaient plus à revenir ; et le Zanahary, s'irritant contre eux, dé- pêcha Rangidimola pour les ramener. Celui-ci s’aperçut que les habitants de la terre étaient très malheureux à cause des maux qu'ils enduraient; lorsqu'il rencontra Ravahatra et Rahorohoro, il leur dit: — Le Zanahary est fâché contre vous; il m'a envoyé pour voir ce que vous faites et pour vous dire de rentrer immédiatement. — Dis au Zanahary que nous ne reviendrons plus chez es Nous voulons rester toujours sur la terre. Rangidimola porta leur réponse au Zanahary et lui raconta aussi comment Ravaratra et sa femme se conduisaient mal sur la terre. — Retourne de suite, dit le Zanahary. Tu prendras de force le talisman que j'ai mis dans la bouche de Rävahatra : toute sa force réside dans ce talisman. Dès que Ravahatra aperçut Rangidimol:, de retour sur la terre, il s’avança _vers lui pour le combattre, et recommanda à sa femme de se cacher sous la terre pendant le combat. haugitinole, après une lutte longue et pénible, parvint à s'emparer de l'amulette qui était dans la bouche de Ravahatra. Aussitôt celui-ci vaincu demanda grâce. Rangidimola le lia d’une corde et l’amena devant le Zanahary. — Je ne te ferai pas mourir, bien que tu le mérites par tes crimes, mais, en punition du mal que tu as fait, tu n'auras plus d’honneurs, tu ne seras plus gardien de l’amulette qui te donnait ta force, et tu demeureras ici, tandis que ta femme restera dans l'intérieur de la terre, là où tu l’a cachée, Si tu la regrettes, tu pourras passer avec elle quelques mois tous les ans. x Voilà pourquoi, dit-on, le tonnerre gronde et la foudre tombe sur la terre durant une des saisons de l’année, lorsque Ravahatra vient visiter sa femme. Quantà Rahorohoro, cachée dans les profondeurs du sol, c’est elle qui, de temps en temps, fait trembler la terre. (1) La foudre. (2) Le tremblement de terre. natal un 2 à à - MU ESS LCR TEXTES ET DOCUMENTS 13 33 L'ORIGINE DES HOMMES (Conte Tanala) SAHASINAKA, DISTRICT DE L'IKONGO Zanabharibe et Raoetsy étaient d’abord, dit-on, les seuls babitants du ciel et de la terre. Zanaharibe, qui était un homme, habitait au ciel, et Raoelsy, qui était une femme, demeurait sur la terre. Raoetey avait peur et s'ennuyait, parce qu'elle était solitaire. Elle désirait des compagnons : pour en avoir, elle se résolut à sculpter à sa propre image des statues en bois. Mais, en travaillant, elle faisait du bruit, ce qui incom- modait Zanahary et troublait son repos. Il envoya son fils pour voir ce qui se passait et faire cesser le tapage. Le fils du Zanaharibe trouva Raoetsy et lui dit : — Le bruit que tu fais en travaillant gène le Zanaharibe! II t’'ordonne de cesser. — Dis-lui que je ne cesserai pas mon travail: je vis trop seule sur la terre et il faut que je me prépare des compagnons. L'envoyé, s'en retournant, répéta ces paroles à son père. Le bruit continuant, Zanabaribe s’impatienta de plùs en plus et descendit lui-même chez Raoetsy. Après les salutations d'usage, Raoetsy dit : — J'ai reçu ton envoyé qui m'ordonnait de ta part de cesser de faire du bruit, Pardonne-moi si je ne t'ai pas obéi. Si je fabrique des statues, c’est pour avoir des compagnons, et je te prie instamment, si tu le peux, de leur donner la vie. (Car c'est une chose à quoi je n’ai pu réussir, malgré tous mes efforts. — Je veux bien, répondit Zanaharibe. Je vais venir à ton aide. Il construisit alors une petite case, dans laquelle il enferma les statues qu’avaient façonnées Raoetsy. Puis il ferma la porte et dit: — Je vais rentrer chez moi et reviendrai quand il en sera temps. Je te recom- mande de ne pas ouvrir la porte de cette case, avant que six jours soient Complètement écoulés. Or le cinquième jour, les statues commencèrent à remuer. Raoetsy s’appro- cha et entendit des bruits à l’intérieur de la case. Elle ne put résister à la curiosité, ni attendre le retour du Zanaharibe. Elle entrouvrit donc doucement la porte. Mais aussitôt les statues, qui s'étaient métamorphosées en animaux vivants, prirent la fuite dans toutes les directions. Ua mâle et une femelle se sauvèrent dans la forêt, où ils vécurent sans parler, en mangeant les fruits des arbres; et leurs descendants sont les varika, les sarizatsy, les simpona (1). Un autre couple s’enfonça davantage dans les profondeurs de la forêt inhabitée, et donna naissance aux kokolampo, aux kinoly et aux autres êtres du même genre. Un troisième, qui se plongea dans les eaux, fut l'origine des êtres vivant dans l’eau et qu’on appelle d'ordinaire les zazavavindrano. (1) Trois espèces de lémuriens. 914 TEXTES ET DOCUMENTS Raoetsy fut consternée en voyant ses statues s'enfuir, et se repentit bien de n'avoir pas su résister à sa curiosité. Le sixième jour, Zanaharibe revint la voir, et elle lui raconta tout ce qui était arrivé. En voyant son chagrin, Zanaharibe eut pitié d’elle. — Aie confiance! Je te donnerai quand même des compagnons, qui devien- dront pour toi une source de joie. Mais la manière dont ils seront faits te demeurera inconnue. Peu après, le ventre de Raoetsy commença à grossir. Puis elle accoucha suc- cessivement d’un certain nombre d'enfants. Elle eut d’abord deux jumeaux, un garçon et une fille, qui étaient blancs. Puis, elle en eut deux autres de teint moins clair, et encore deux autres et deux autres, de teint de plus en plus foncé ; enfin, à sa cinquiè- me couche, elle eut de nombreux enfants qui vinrent au monde tous ensemble. Les sorts de tous ces enfants se contrarièrent et presque tous tombèrent malades. Zanaha- ribe, appelé par Raoetsy, descendit du ciel et visita les enfants malades. — Pour chasser, dit-il, les mauvais sorts de ces enfants qui sont malades, je vais procéder au faditra. Il prit une herbe appelée fsivazavazaha pour guérir les deux premiers ju- meaux, et il leur donna pour cela le nom de vazaha, toujours employé pour désigner leurs descendants. Il guérit les deuxièmes jumeaux avec les morceaux qui tombent d’un bois qu'on coupe (avanovana), et pour cette raison les appela Hova. - Les troisièmes jumeaux revinrent à la santé grâce à des remèdes pris dans la forêt (an’ ala) : aussi furent-ils nommés Tanala. Avec une plante du nom de tsioromorona, il put sauver les quatrièmes jumeaux, d’où leur appellation de Taimorona. Quant aux nombreux enfants nés ensemble, il les nomma Betsimisaraka, pour bien marquer qu’ils avaient vu le jour ensemble et non séparément. Telle est, dit-on, l’origine du nom de chacune des tribus qui peuplent la terre. Raoetsy, à la suite de ces nombreux accouchements, s’affaiblit et mourut bien- tôt. Quand il le sut, Zanaharibe descendit encore sur la terre, il dépouilla le corps de Raoetsy, enterra les chairs, et mit à part les os qu'il pila soigneusement. Puis, il mit la poussière ainsi obtenue dans le nez de chacun des fils de Raoetsy et leur dit: es — Voici que Raoetsy votre mère est morte. J'ai enfoui sa chair dans la terre et j'emporte son souffle avec moi. Mais je vous donne la poussière de ses os. Quand Vous vous souviendrez d'elle, vous éleverez vos yeux vers le ciel et vous regarderez dans la direction de ma demeure: vous verrez ainsi le chemin où a passé votre mère Raoetsy. Puis vous abaisserez vos regards vers la terre où sa chair est ensevelie et vous direz : « Oetse ê! oetseël» Ainsi vous vous rappellerez=Raoetsy votre mère, après avoir tourné vos yeux vers moi qui suis votre père ». Voilà pourquoi, dit-on, les hommes, en éternuant, font: Oetse ê ! Me LEE: #ER VIEN TEXTES ET DOCUMENTS 215 34 TRATRAMBY (Conte Betsimisaraka) AMPASIMAZAVA, DISTRICT D'ANDEVORANTO Le premier homme, dit-on, s'appelait Tratramby. Il était descendu du Ciel par une longue chaîne d’argent, jusque sur une montagne appelée Ambohiniharana, au Sud de Mahanoro. Cette montagne était peuplée d’être qui devinrent les compagnons de Tratramby. n jour, le premier homme, péchant dans une rivière, retira une énorme an- guille ; sitôt qu'elle fut hors de l’eau, elle se changea en une belle jeune fille que Tratramby prit pour femme. Ils vécurent longtemps ensemble et eurent beaucoup d'enfants. Mais ils eurent une fois une grande querelle, parce que l'homme avait repro- ché à sa femme d’avoir été autrefois une grosse anguillé vivant dans l’eau, et ils décidèrent de se séparer en se partageant leurs enfants. L'homme, avec ceux qui lui échurent, alla s'établir au nord : ses descendants portent le nom de Zafinavaratra. La femme s'installa au sud : ses descendants s'appellent Zafinantandrano. Les Zafinavaratra et les Zafinantandrano, descendants de Tratramby, s’abs- tiennent de pêcher et de manger des anguilles. 35 LES FILS DU ZANAHARY (Conte Antaimorona) MANANJARY, DISTRICT ET PROVINCE DU MEME NOM Un jour, le fils du Zanahary et sa femme descendirent, dit-on, du ciel pour se promener sur la terre. Ils s’y trouvèrent si bien qu’ils ne voulurent plus retourner chez le Zanaharv. Celui-ci, plein de tristesse, envoya un esclave pour les rappeler, mais ils refusèrent de revenir, car la terre leur plaisait et ils s’amusaient beaucoup parmi les hommes. Alors le Zanahary convoqua tous ses peuples et leur dit: — Mon fils avec sa femme s’en est allé sur la terre et ne veut plus revenir ici, bien que j'aie envoyé un de mes esclaves pour le chercher. Je les laisserai donc, quelque peine que cela puisse me causer. Ils vivront avec les hommes, mais, Comme ce sont mes enfants, je leur donnerai le pouvoir de faire tout, excepté la vie. Les Européens, dit-on, sont les descendants du fils du Zanahary. 216 TEXTES ET DOCUMENTS 36 LES DEUX FILS DE ZANAHARY (Conte Betsimisaraka) : ANDEVORANTO, DISTRICT D'ANDEVORANTO Zanahary avait deux fils: l’aîné s'appelait Andriambahoakampovoantany, et le second Razanandranorivo. Il leur dit un jour : — J'ai dans ma case un récipient en cuivre et un bol en argent. Je vous en fais cadeau. Vous pouvez les emporter. Ils les prirent donc; mais en sortant, ils les laissèrent tomber du haut du ciel, et les deux vases, fracassés, laissèrent échapper leur contenu; or, dans l’un, il y avait de la lerre sèche et, dans l’autre, de l’eau. Cest ainsi que fut formée la terre, avec les lagunes et la mer. 37 LA DÉCOUVERTE DU RIZ (Conte Antaimorona) MANANJARY, DISTRICT DE MANANJARY Un jour, dit-on, des grains de riz tombèrent avec la pluie sur la terre et poussèrent dans un marécage. Les gens, étonnés de voir une plante nouvelle, se de- mandaient d'où elle pouvait venir. Soudain, la porte du ciel s’ouvrit, et Rabekidona (la ee en sortit avec Rangidina pour faire un Kabary ; il convoqua donc les hom- mes et dit: — Je m'appelle Rabekidona, je viens du ciel, et je me suis rendu parmi vous, parce que j'ai quelque chose d’important à vous dire. ÆEcoutez-moi. Une plante est tombée du ciel avec la pluie, et elle pousse maintenant dans le marais. Les grains de cette plante vous nourriront. Semez-les, quand vous entendrez gronder mon mes- sager, qui prendra le même nom que moi, Rabekidona. Dès que Rabekidona grondera, la pluie se mettra à tomber et fera croître la plante, Enfin, si vous avez besoin de quelque chose, adressez-moi vos prières, ainsi qu'aux autres Zanahary célestes, Ran- iomoa, Madiovantsakoho, Ravarabe. Nous sommes vos maîtres. C’est nous qui vous avons donné le Soleil et la Lune, qui avons permis que le riz pousse eur la terre... Voilà ce que j'avais à vous dire. Je vais rentrer dans le Ciel et je ne reviendrai plus TEXTES ET DOCUMENTS 217 jamais sur la terre. Seulement, en souvenir de mon voyage d'aujourd'hui, je mettrai mon image sur la face de la Lune... Regardez-la, et chaque fois vous vous rappellerez ma visite ». COSMOGONIE (Conte Antaimorona) LOHOLOKA, DISTRICT DE LOHOLOKA Le ciel et la terre, dit-on, sont deux frères. Au commencement, ils s’enten- daient bien et avaient la Lune comme conseiller. Mais, un jour, ils se brouillèrent et décidèrent de se battre pour savoir qui des deux aurait la suprématie, La terre, irritée, commença de s'élever vers le ciel et elle fit sortir sur toute sa surface de gros rochers qu'elle comptait lancer contre le ciel. Celui-ci, de son côté, prépara des projectiles qui sont les étoiles. Mais, ceux des sujets du Ciel et de la Terre qui ne voulaient pas se battre, pleuraient abondamment et leurs larmes formèrent toutes les eaux, la pluie, les rivières, la mer. A la fin, ils se réconcilièrent, grâce à l’inter- vention de la Lune, mais la Terre resta inégale par les montagnes et les plaines, et hérissée de rochers. LA GUERRE DE LA TERRE ET DU CIEL (Conte Antaimorona) VOHIMASINA, DISTRICT DE LOHOLOKA Autrefois, le ciel et la terre, qui étaient très rapprochés l’un de l’autre, se disputèrent, dit-on, la suprématie et fixèrent un jour pour se battre. Le matin de ce jour, les Terres s’élevèrent en désordre et avec force vers le Ciel. Elles pondaient de grosses roches pour servir de balles, le ciel de son côté accumulait les étoiles comme projectiles et faisait retentir le tonnerre, son canon. Mais les Terres mon- taient toujours. Le ciel effrayé s’écarta le plus qu'il put et demanda la paix par l’intermédaire du soleil et de la lune. La Terre ne voulait rien entendre et s'élevait toujours ; en vain, le Ciel fit tomber des torrents d'eau pour détruire les montagnes : il n’y put parvenir. 218 TEXTES ET DOCUMENTS Depuis ce temps, les deux ennemis ne se sont jamais réconciliés. Les monts ne voulurent plus s’abaisser et restèrent à leur place pour empêcher le ciel de descendre. Le ciel, de son côté, continue à faire tomber la pluie pour entamer les montagnes. Et ces pluies forment les cours d’eau. 40 LES MONTS ET LES VALLÉES (Conte Betsimisaraka) ANTANAMBAO, DISTRICT DE VATOMANDRY Ur jour, le Grand-Zanahary dit à la Terre-sacrée : — Mesurons nos royaumes pour savoir lequel est le plus grand. Il étendit les bras pour mesurer la Terre, mais il la trouva plus grande qu’il ne s’y attendait, si bien que les bouts de ses doigts ne touchaient pas les deux extrémités. Alors, il tira à lui, pour rendre la Terre plus petite, elle se plissa comme une étoffe, et il y eut des hauts et des bas qui formèrent les montagnes et les vallées. A1 LE CIEL ET LA TERRE (Conte Betsimisaraka) ANDONABE, DISTRICT DE VATOMANDRY Ratany (la Terre) fabriqua au commencement une image d'homme avec le bois halampona, et elle demanda à Ralanitra (le Ciel) de donner la vie à sa statue. Plus tard, Ralanitra envoya son fils pour réclamer l’homme. Mais Ratany ne voulut pas le céder, arguant qu'elle avait faconné son corps. Elle consentit seulement à ce que chacun reprît sa part, Ralanitra la vie, elle-même le cadavre. C'est l’origine de la mort. TEXTES ET DOCUMENTS 9219 42 LA MORT (Conte Bezanozano) MAROVOAY, DISTRICT DE MORAMANGA Ratanimasina modela des hommes en argile, et Zanaharibe leur donna la vie. Puis, il dit à Ratanimasina : — À quoi veux-tu que l’homme ressemble à la fin, au serpent ou à l'arbre ? e veux pas que l'homme ressemble au serpent : il est trop laid. Je préfère qu'il ressemble à l’arbre. — Et bien, dit le Zanahary, quand le serpent est vieux, il change de peau et redevient jeune. Quand l'arbre est vieux, il perd ses feuilles et meurt. L'homme mourra donc comme les arbres, Après la mort, la vie retourne à Zanaharibe et le corps à Ratanimasina, 43 LE CIEL ET LA TERRE (Conte Merina) INANATONANA, DISTRICT D'ANTSIRABE Le Ciel et la Terre étaient, dit-on, deux époux : la Terre était mâle et le Ciel femelle. Comme ils étaient plongés dans l'obscurité, Andriamanitra leur donna les lumières, le soleil et la lune. Ils eurent des enfants qui sont les êtres vivant sur la terre. Un jour, ils se fâchèrent l'un contre l’autre et se disputèrent. Le Ciel, épouse, voulait se séparer d'avec son mari la Terre : — Nous ne nous mettrons jamais d'accord, disait le Ciel, et le mieux est de nous séparer. - Je ressemble au piment et toi aux yeux : Or, tu sais que le piment et les yeux ne doivent jamais se toucher. Laisse-moi partir. En vain, la Terre supplia son épouse de rester: le Ciel partit vers les hauteurs, emportant le soleil, la lune et les étoiles. La Terre restée seule se dit. ; e mon épouse est orgueilleuse et sotte ! Nous nous sommes disputés et injuriés : notre faute à tous deux est égale. Je lui ai demandé pardon et j'ai eu bien tort. Je vais la poursuivre et la tuer à coups de pierres. 990 TEXTES ET DOCUMENTS Et la Terre s’éleva pour rejoindre le Ciel : mais, à mi-chemin, elle fut arrêtée par Andriamanitra qui dit : — Que chacun reste désormais à la place où il est, car il y a divorce entre vous deux. Je vous avais mariés, mais voici que vous n'êtes plus d'accord, aujour- d'hui je vous sépare. Alors, les différentes parties de la terre furent stabilisées chacun dans le lieu où elle se trouvait, les montagnes en haut et les plaines en bas ; et sur le sommet des montagnes étaient les pierres et les rochers que ta Terre s’apprètait à lancer contre le Ciel. Et la Terre, de rage, pleura, et ses larmes formèrent les sources. Et le Ciel, se rappelant les mauvais traitements de son époux, cracha sur lui à plusieurs reprises, et ainsi furent formés les lacs. C'est parce que le mâle est la Terre, que toutes choses restent sur elle et dépen- dent d’elle. Et le Ciel qui est femelle n’a emporté avec lui que ses parures, le Soleil, la Lune et les Étoiles (1). LL ORIGINE DES VAZAHA (Conte Antankarana) ANTSIRANE, PROVINCE DE DIÉGO Raolombelona avait, dit-on, une fille unique qui était très belle. Elle s’ap- pelait Rasoanivonitany et se promenait tous les jours aux environs de la demeure de son père. Zanahary, lui, avait uu fils d’une grande beauté, nommé Ratokananivoni- rahona. Un jour, il aperçut la fille de Raolombelona et en devint éperdûment amou- reux, Ilse confia à sa mère et lui demanda la permission de descendre sur la terre pour demander cette jeune fille en mariage. Mais la mère le gronda fort. | Un jour, en l'absence de ses parents, le fils du Zanahary prit l'anjaby, la longue chaîne d'argent qui pouvait a!teindre la terre ; il l’attacha par un bout et se laissa glisser; mais à peine eut-il mis le pied sur la terre que l’anjaby se rompit. Ratokananivonirahona s'en alla vers Rasoanivonitany, lia conversation avec elle et la supplia de devenir sa femme. Elle consentit volontiers. Mais quand il voulut remonter au ciel avec son épouse, il ne put y parvenir à cause de la chaîne rompue, et Zanahary ne consentit pas à le rappeler, malgré les supplications de Zanahary vavy, sa femme : celle-ci regrettait son fils et versait d’abondantes larmes, ce qui donna naissance à la pluie. … () Ces deux dernières remarques ont sans doute été ajoutées par le narrateur au conte TEXTES ET DOCUMENTS 991 Quant à Ratokananivonirahona, il se résigna à vivre sur la terre et il em- ploya toutes les connaissances apprises de son père pour embellir sa demeure et la rendre plus agréable. Ses descendants sont les Vazaha, intelligents et avisés comme lui (1). 45 ORIGINE DU CHIEN (Conte Antalaotra) AMPOMBIATOMBO, PROVINCE DE DIÉGO-SUAREZ Zanahary avait, dit-on, une fille d'une grande beauté, et Raolombelona trois fils, Andriamatoa, Andrianaivo et Faralahy. Ces trois frères s’en allèrent au ciel de- mander en mariage la fille du Zanahary. Or, les deux aînés étaient hâbleurs et vani- teux, tandis que le dernier était timide et modeste. N IIS arrivèrent devant la porte du Ciel, Andriamatoa frappa, et on leur ouvrit aussitôt. À peine entrés, les deux aînés s’assirent sur des sièges en or, tandis que Fara- Jahy se tint humblement derrière la porte, près du balai ; Zanahary le pria de s'avancer un peu, mais il s’y refusa. Après les salutations d'usage, Andriamatoa dit au Zanahary qu'ils venaient lui demander sa fille en mariage pour l’un d’entre eux. Le Zanahary ne répondit pas directement, mais leur recommanda d’aller prendré un bain tous les jours dans les deux bassins qui se trouvaient à l’extrêmité de son champ: le neuvième jour, ils re- viendraient le voir. Les trois frères partirent donc et arrivèrent aux bassins ; l’un contenait de l’eau très pure, l’autre de l’eau un peu trouble. Les deux aînés se précipitèrent dans le bassin limpide, Faralahy, après quelque hésitation, se baigna dans le bassin le moins propre. Ses deux frères se moquèrent de lui, disant qu'il ne voulait rien faire comme eux. Mais Faralahy avait bien raison, car le bassin propre était celui du Zana- hary et de sa femme, tandis que l’eau trouble appartenait à leur fille. Quelques jours après, les deux aînés éprouvèrent des démangeaisons sur tout le corps, puis des poils leur poussèrent partout, leur bouche s’allongeà, il leur poussa une longue queue, leurs mains et leurs pieds se changèrent en pattes, et leurs oreilles devinrent longues et velues ! c’étaient des chiens. Faralahy, au contraire, resta un homme et obtint en mariage la fille du Zana- hary. Les deux aînés, furieux, voulurent insulter le Zanahary, mais il ne sortit de leur bouche que des aboiements inarticulés. Zanahary les maudit et les condamna à vivre en servitude auprès de l’homme (?). (1) Conte recueilli à Antsirane, Droriits de Diégo-S (2) Conte Antalaotra, recueilli dans la région de Heu Soir. 999 TEXTES ET DOCUMENTS AG ORIGINE DE LA MORT (Conte Bara) IAKORA, PROVINCE DE BETROKA Quand le Zanahary eut fait les hommes, il leur dit : — Vous avez le souffle, vous le perdrez un jour et vous mourrez : que préfé- rez-vous de ces deux genres de mort : Mourir comme un bananier ou mourir comme la lune ? Les hommes répondirent qu'ils préféraient mourir comme le bananier, car ils se figuraient que les bananiers repoussaient continuellement par la base, sans que le pied fût renouvelé, au lieu qu’ils croyaient que la lune, morte pour tout de bon, était remplacée tous les jours par une autre. Les hommes, ayant choisi de fiuir comme le bananier, meurent véritablement, et ce sont leurs rejetons, c’est-à-dire leurs enfants, qui les remplacent. Voyant la mort faire des ravages parmi eux, les hommes envoyèrent des mes- sagers chez le Zanahary pour lui demander des ody. Celui-ci dit : — J'ai bien les ody de vie, mais leurs fady sont difficiles à observer. — Dites tout de même; quoique les fady soient difficiles, nous les obser- verons. : — Les voici donc, je vous les donne; et observez bien ceci, car ce sont leurs fady : ne coupez pas d'arbres, si vous passez dans une forêt, et ne dites à personne en chemin que vous avez des ody. Si vous violez ces fadv, les ody de vie se sauveront, et vous ne verrez pas où ils s’enfuiront ; au contraire, si vous pouvez observer les fady, personne ne mourra plus. » Les envoyés partirent avec les ody de vie. Mais, arrivés dans une forêt, ils coupèrent du bois, et les ody disparurent et se dispersèrent dans la forêt. Les envoyés retournèrent chez le Zanahary pour lui demander d’autres ody de vie. Mais il leur dit : — Voici le alanana (sikidy), à qui vous demanderez les bois où sont appliqués ces ody ; vous prendrez les arbres que vous dira le sikidy et vous vous en servirez pour guérir les malades, car je n’ai pas d’autres ody de vie à vous donner. » Voilà pourquoi on consulte le sikidy quand on est malade. On apprend ainsi quels sont les ody qui conviennent pour la maladie. Quand les malades sont guéris par les fanafody, c’est qu'ils ont trouvé les arbres où se sont appliqués les ody de vie ; ceux qui meurent au contraire, n’ont pas réussi à trouver ces arbres. TEXTES EN DOCUMENTS 293 47 ANDRIAMANITRA ET ANDRIANANAHARY (Conte Merina) ANOSIVOLA, DISTRICT DE MANJAKANDRIANA Au temps où la terre n'existait pas encore, le ciel était habité par Andria- manitra et Andriananahary. Andriamanitra, l'aîné, était doux et bienfaisant, tandis que son Cadet Andriananahary était violent et malveillant. Comme ils s'ennuyaient d’être toujours au même endroit, ils résolurent de faire une autre demeure et à eux deux ils créèrent la terre dont Andriamanitra fournit la matière et la première assise et qu'Andriananahary façonna. — Voici que la terre (c'est ainsi que je l’appelle) est créée, dit Andriamanitra ; cependant, elle reste déserte ; il n’y a ni animaux ni personnes pour l’habiter ; créons des êtres semblables à nous-mêmes, pour y demeurer. Chacun d'eux fit une image en bois et lui ajouta la vie: ainsi furent formés un homme et une femme. Ensuite, Andriamanitra dit à son frère : — Ne travaillons plus ensemble, mais chacun fera son possible pour inventer des choses différentes — Soit, dit Adriahatslrr. Alors Andriamanitra fit le bœuf domestique, le cochon, le chien, la poule, le canard et le dindon. Andriananahary fit le bœuf sauvage, le sanglier, le fosa, le pa_ pango, le tsipoy. Andriamanitra fit le bananier, le manioc. Andriananahary fit le tsilo et le tanguin. È Andriamanitra dit : — Tu t'inclineras devant moi comme mon aide, d'abord parce que tu es mon cadet, et ensuite parce que tu n’as fait qu’imiter les choses que je créais. Mais Andriananahary ne voulut pas y consentir, prétendant qu’il pouvait faire tout aussi bien que son aîné. — Je vais donc exécuter un dernier ouvrage, dit Andriamanitra, et si tu en peux faire autant, je serai ton inférieur, quoique ton aîné. Et Andriamanitra s’en fut dans uné caverne où il fabriqua une ruche avec ses rayons de miel. Il la montra à son frère qui entra dans la caverne, y travailla longuement, mais sans succès ; il ne réussit qu’à fabriquer un nid de guêpes, et fut contraint de se soumettre à son aîné. = Alors Andriamanitra dit à l’homme et à la femme : — Quand vous nous adresserez des prières et que vous nous ferez des offran- des, invoquez-moi le premier et ensuite Andriananahary, car je suis le chef et An- driananahary est mon second : il a rivalisé avec moi et n’a pas pu faire le miel que j'avais fait. 994 TEXTES ET DOCUMENTS Voilà pourquoi dans les prières on appelle Andriamanitra le premier et An- driananahary le second. Alors Andriananahary furieux s’écria : — Tues le premier et je ne suis que lesecond. Mais je donnerai plus de force aux choses que j'ai faites et elles gâteront les tiennes. Mes mpamosavy tueront tes hommes, mes animaux seront sauvages et malfaisants, mes arbres et mes plantes ser- viront aux maléfices, elles porteront le nom de vorika (sortilèges). Quand Andriamanitra entendit cela, il fil pousser d’autres arbres et d'autres plantes comme odifitsaboana (ody de guérison). 48 AUTRE VERSION DU MÈME CONTE RECUEILLI À MANOLAHY, DISTRICT DE MANJAKANDRIANA Les deux frères Andriamanitra et Andriananahary se disputaient la préé- minence, et c'était à qui produirait quelque chose de mieux que l’autre. L'un créait le bœuf domestique, l'autre le bœuf sauvage ; l’un créait le cochon, l’autre le sangjlier. Andriamanitra mitau défi son frère de faire une ruche avec son miel; en effet, Andriananahary ne produisit qu’un nid de guêpes. Cependant, comme il ne voulait pas se soumettre, la guerre éclata entre eux. Andriananahary, vaincu, se cacha dans une pierre, mais Andriamanitra la brisa avec sa foudre. Alors, Andriananahary défioiti- vement vaincu se soumit, mais, plein de confusion, il alla se cacher dans un tronc d'arbres et n'en voulut plus sortir. C’est pour cela, dit-on, que certains arbres qui servent à fabriquer des amulettes ont une gravde puissance et sont sacrés (masina). Et c’est pour cela aussi que lorsqu'on consacre les sampy, on invoque en premier lieu Andriamanitra et en second lieu Andriananahary. TEXTES ET DOCUMENTS 295 49 LES PREMIERS HOMMES (Conte Tanala) ANKARIMBELO, PROVINCE DE FARAFANGANA Le premier couple humain était Andriambalorefy et Ravalorefy, qui avaient huit brasses de hauteur. Ils mirent au monde trois garçons. De leur temps les pierres étaient vivantes et avaient des petits. Quand ces deux (premiers êtres) eurent mille ans, se sentant mourir, il dirent à leurs enfants : — Nous allons mourir, mais nous vous laissons le hazomampanenina (le bois qui donne du regret) dont le Zanahary nous a fait cadeau ; grâce à ce bois, vous pourrez obtenir tout ce qui vous sera nécessaire. Mais nous emporterons avec nous dans notre tombeau la chair de toutes les pierres. | Voilà pourquoi il ne reste plus que les os de toutes les pierres: maintenant, elles sont mortes et n’ont plus d'enfants. Les trois garçons eurent donc en héritage le hazomampanenina ; ils se par- tagèrent par petits morceaux ce bois, qui était très long; l’un en eut peu, l’autre moyennnement, le troisième beaucoup. Chacun d’eux, arrivé dans sa case, disposa partout les morceaux du bois, les uns à l’est, les autres à l’ouest, les uns au nord, les autres au sud, ceux-ci dans la cour, ou aux parois de la case, ceux-là dans la campagne. Les morceaux de bois de la case devinrent des ustensiles et des objets, ceux de la cour se muèrent en animaux domestiques, ceux des champs en source. et en plantes. 50 L'AMULETTE DE VIE — Odifiainana (Conte Betsimisaraka) MANAMBOLO, PROVINCE DE TAMATAVE Autrefois, dit-on, les oies habitaient dass le ciel. Mais, un jour, le Zanahary les envoya sur la terre pour rester avec les hommes. Or, une fois, un homme mourut. Les survivants demandèrent à l’oie de leur procurer des amulettes de vie (ody aina) pour ranimer le mort. Elle accepta et consentit à aller trouver le Zavahary dans le ciel qui naguères avait été sa demeure. Arrivée devant le Zanahary, elle dit : — Tu m’as envoyée pour habiter avec l'homme sur la terre, et je me conforme 296 TEXTES ET DOCUMENTS à tes volontés. Mais, aujourd’hui, les hommes ont bien lieu de se plaindre. Un des leurs est mort, et les survivants voudraient que tu leur donnes des ody aina. — Comme tu as exécuté mes ordres, dit le Zanahary, je ne veux pas te refu- ser les ody aina. Et il les lui. donna. Mais le trajet est long du ciel jusqu’à la terre. L'oie n’était pas encore à mi-chemin, que les hommes restés auprès du cadavre chantaient et dansaient. Le Zanahary, les entendant, se mit fort en colère contre l'oie : — Cet oiseau m'a trompé. Il me disait que les hommes sont plongés dans la tristesse ; au contraire, ils sont très-contents ; la preuve, c’est qu'ils dansent, chantent, rient et font la fête. Je continuerai donc à faire mourir de temps en temps quelqu'un d’entre eux. De plus, je ne veux pas qu'ils aient l’odyÿ aina. Pour empêcher l’oie de l’apporter aux hommes, le Zanahary la fit tomber dans l’eau, et l'ody aina avec elle. En vain, l'oie s’efforça de retrouver les remèdes perdus. Elle appela les hommes pour l'aider. Quelques-uns tressèrent des tandroho, d’autres jetèrent des filets, mais ils ne prirent que des poissons, qu’ils mangèrent d’ailleurs et trouvèrent excellents. Depuis ce temps, ils continuèrent de se livrer à la pêche, mais ils durent renoncer aux ody aina. Pourtant, lorsqu'il y a un moribond, on cherche de l’eau pour l’asperger, parce que c'est dans l’eau que jadis tombèrent les ody aina. 51 ORIGINE DES ODY BONS ET DES ODY MAUVAIS (Conte Merina) - ANTOBY, DISTRICT DE BETAFO Un jour, le fils du Zanahäry se promenait sur la terre pour voir ce que fai- saient tous les êtres. Il s’aperçut que les plus sages et les plus expérimentés étaient les hommes ; après eux venaient les Angalampona({) et les Vazimba. Or, le fils du Zanaha- ry tenait dans ses deux mains deux choses très-différentes, l’une dans la droite, l’autre dans la gauche. Aux êtres qui existent sur la terre, il ne faisait pas connaître les noms de ces objets, mais il les leur montrait tout simplement: l’un, dans la main droite, était très noir ; l’autre, dans la main gauche, était rouge et transparent. Et le fils du Zanahary disait : : — Maintenant, je suis très content de ce que j'ai vu surla terre. De tous les êtres, les hommes sont les plus sages. Or, voici deux choses très différentes que je _ (1) Sorte d’Étre, analogue aux Vazimba et vi i habi s les dus d'au. gu aux Zazavavindrano, et qui habitent dan: TEXTES ET DOCUMENTS 997 tiens dans chacune de mes mains : choisissez celle que vous voudrez ; celle que vous ne prendrez pas, je la donnerai aux Angalampona et aux Vazimba. Une bonne partie des hommes se refusa à choisir, à cause de la peur inspirée par le fils du Zanahary ; ceux qui se décidèrent prirent tous la chose rouge, transpa- rente et merveilleuse ; aucun ne voulut de la noire. Alors le fils du Zanahary dit encore : — Puisque vous n'aimez pas la chose noire, je vais la donner à l'Angalampona. En même temps, il la rejeta dans l’eau profonde de la rivière, et il ajouta : Vous autres hommes, vous n'aimez pas les choses qui-donnent-la-vie hit: vous mourrez donc: car vous avez choisi les choses qui donnent la mort, Et parmi vous il y aura des sorciers (mpamosavy) et des non sorciers, puisque les uns ont choisi et que les autres s’y sont réfusés. L’Angalampona au contraire, qui vous est inférieur en sagesse, a obtenu ce que vous ne vouliez pas. Il aura donc une longue, très longue vie; mais aussi il ne mangera pas les viandes mauvaises (1), telles que la chair de porc, ou les animaux tués aux funérailles ; s'il en mangeait, il mourrait aussi, Voilà la raison pour laquelle les olonjavatra (2) s'abstiennent du porc et de la viande des funérailles, Et si un homme qui n’est pas olonjavatra en a mangé, et en- suite va se laver les mains dans une rivière où il y a des Angalampona, il tombe malade et ne peut guérir qu’en apportant à cette eau une offrande PATIFOSEIUR (3) en expiation de l’eau souillée. Les hommes, sachant que les Angalampona avaient obtenu les ody-qui-don- nent-la-vie, allèrent leur en demander, et ceux-ci en donnèrent à ceux qui promet- taient de s'abstenir des choses défendues. Ceux-là, avec les amulettes de la vie des Angalampona, pouvaient guérir les maladies données par les amulettes des sorciers. Telle est l'orgine des deux sortes d'ody, les ody de vie et les ody de mort. 52 LES AMULETTES PROTECTRICES DU RIZ (Conte Merina) AMBOHIBAO -SUD, PROVINCE DE TANANARIVE Jadis, dit-on, un des enfants d’Andriananahary se lia d'amitié avec les hom- mes. Un jour, il les invita à un repas chez lui et leur servit du riz, qui à ce temps-là ne croissait qu’au ciel. Les hommes trouvèrent le riz bon et ne purent s ro RER demander à leur ami. (1) L'angalampona, d'après la tradition, se nourrit de poisson ( cru (2) ne possédées par les Êtres et que ceux-ci font participer à leur science divinaloire, (G) Sa 298 TEXTES ET DOCUMENTS L'enfant d’Andriananahary consentit à leur en donner et leur ph ce qu'ils devaient en faire : préparation de la rizière, semis, soins à donner au riz. Le repas terminé, les hommes s’en retournèrent chez eux et se conformèrent à toutes les indications données par leur ami. Bientôt le riz sortit de terre el se mit à pousser. Mais, quand les autres enfants d’Andriananahary s’aperçurent que les hommes cultivaient le riz, ils en furent jaloux et irrités, et ils jetèrent des pierres (c'est la grêle) sur la rizière des hommes pour détruire le riz nouveau ; en même temps ils envoyèrent des sauterelles pour le dévaster. Voyant leur riz presque entièrement détruit, les hom- mes allèrent se plaindre à leur ami l'enfant d’Andriananahary. Celui-ci eut pitié d’eux et leur donna deux morceaux de bois, en disant : — Quand mes frères lanceront la grêle sur votre riz, vous dresserez en face, au bout d’un bâton, l'un de ces morceaux de bois, et la grêle tombera-sur les tanety non cultivés ou sur la forêt. Et quand viendront les sauterelles, vous dirigerez contre elles l’autre morceau de bois, et les mangeuses de choses vertes s’en iront dans les régions où ne pousse pas le riz. Dès lors, les plantations des hommes ne furent plus ruinées par la grêle el par les sauterelles, et le riz poussa avec abondance. Telle est l'origine du riz, de la grêle, des sauterelles, de l’odihavandra et de l'odivalala. Un proverbe malgache dit : le riz est un Andriananahary ; cela signifie que les hommes ont reçu le riz d’un enfant d’Andriananahary. 53 RANGIDIMAOLA (Conte Antambahoaka) AMBOHITSARA, PROVINCE DE MANANJARY Zanahary, roi du Ciel, et sa femme Andriamanitra eurent un enfant Razana- janahary. Comme celui-ci $’epnuyait, Zanahary fit venir, pour s'amuser avec lui, un être nommé Rangidimaola. Ea arrivant, celui-ci s’écria : — Je m'appelle Rangidimaola, je n’ai été fait ni par le Zanahary, ni par qui que Ce soit. Il devint le compagnon de Razanajanahary, et, pendant son séjour au ciel; il acquit une foule de connaissances variées. Malheureusement, son orgueil s’accrut en même temps que sa science et il se montra si insupportable, que le Zanahary finit par ouvrir la porte du ciel et par faire dégringoler jusque sur la terre Raugidimaola, TEXTES ET DOCUMENTS 9299 Celui-ci utilisa aussitôt son savoir, pour aménager son nouveau séjour. Il coupa des arbres dans la forêt pour se construire une case, fit croître des plantes qui portaient des fruits. Mais il s’'ennuyait parce qu’il était seul. Cependant, son ancien camarade Razanajanahary ne l’oubliait pas, et un jour il vint le visiter sur la terre. Touché de la solitude où vivait son ami, il remonta au ciel pour demander à son père le Zanaharyÿ de pardonner à Rangidimaola. Celui-ci n’y voulut point consentir, mais il chargea son fils de porter à Rangidimaola trois petits morceaux de bois et de lui dire en même temps de sculpler trois troncs d'arbre à sa propre image. Rangidimaola fabriqua deux statues humaines, mais, quand elles furent finies, il se trouva em- barrassé, parce qu’elles demeuraient muettes et immobiles. Alors Razansjanahery lui présenta les trois morceaux de bois donnés par son père et lui dit d'en jeter deux sur les statues sculptées par lui et de planter le troisième non loin de sa case, Dès qu'il eut lancé les deux morceaux de bois, les statues se transformèrent en un homme et une femme. Ces êtres se multiplièrent et tous les hommes d'aujourd'hui sont leurs descendants. Le troisième morceau de bois, planté dans la terre, devint un arbre ; quand cet arbre eut poussé, il produisit du riz au nord, des fruits au sud, diverses espèces d'animaux à l’est, mais à l’ouest il ne se trouva que du papier couvert de signes d’éc- riture. Rangidimaola avait pris pour femmes les premières filles des deux statues vivantes ; quand les hommes furent nombreux, ils apprirent par l'écriture du papier comment on devait procéder pour cultiver le riz, pour se servir des bœufs et des autres animaux, et, la place leur manquant, ils allèrent s'établir les uns au nord et les autres au sud. 54 LES ODIFIAINANA — Amulettes de vie (Conte Merina) TANTARA NY ANDRIANA, T.L., P. 180, 181 (NOTE) Andriananahary est l’origiue de tous les sampy. 11 existait très anciennement, lui, Andriamanitra sa première femme, et Zanahary sa seconde femme. Andriamani- tra enfant et Zanahary devint épouse défendue (vady fady). Les premiers fils d'An- driananahary furent Jaomanery, homme sage et Ramosa, son cadet. Jaomanery restait bien tranquille au ciel, et obéissait à son père ; mais Ramosa, étourdi, se promenait partout. Par hasard il vit Zanahary qui avait une maison à l'écart et lui demanda d'être sa femme. Zanahary ne consentit pas et lui dit : — Je suis la femme de ton père. Ce refus ne découragea pas Ramosa, etilila sollicita avec d'autant plus de force : = — Arrête, dit-elle, de crainte que je ne le dise à ton père. Au bout d’un certain temps, comme il ne voulait pas mettre fin à ses assidui- tés, elle le dénonça en effet. 930 TEXTES ET DOCUMENTS Andriananahary, irrité, l’appela et Ramosa vint. Quand il fut là, son père ne l’'admonesta pas, ne parla pas. Mais il perça le ciel et fit dégrirgoler son fils sur la terre, Ramosa tomba en roulant avec le vent, et arriva sur la terre. Toutes choses étaient déjà créées, Andrisnanaharvy les avait faites en manière de jeu. Et Ramosa connsissait les choses, parce qu'il avait vu son père les faire dans le ciel. Voici ce qu'il fit d’abord : il coupa des arbres, construisit une maison et une palissade tout autour. Il connaissait les fruits et les plantes, et il planta toutes celles qui lui faisaient plaisir... Andriamanitra, sa mère, n’oubliait pas son fils, et elle était malheureuse. Un jour que par hasard Andriananahary était parti au loin pour ses affaires, elle appela Rajaomanery et lui dit : < — Va voir un peu ton cadet, de crainte qu'il ne soit malheureux, car c’est ton sang. - Il y alla et rapporta à sa mère ce qu’il avait vu. Tous deux supplièrent An- driananahary de rappeler son fils, mais celui-ci refusa. Cependant il envoya Rajaomanery pour aider Ramosa à travailler, pour mettre en boules la boue qui était au bord de l'étang. Ramosa travailla à mettre en boules la boue et fit deux animaux qui ne parlaient pas: Rajaomanery remonta au ciel, et son père lui dit : — Voici deux morceaux de bois, à lancer sur les animaux qu'il a faits. Rajao retourna vers Ramosa et lui donna les bois venant de leur père. — Pourquoi faire ? dit Ramosa. — Lance-les contre tes animaux. Ramosa lança l’un, et un des animaux se dressa: c'était un mâle, il se mit à sauter ; Ramosa étonné Get que c'était un gidro (maki noir et blanc). — Non, dit Rajao. Mais jette aussi l’autre. Il lança le bois, l’autre animal fut touché, le bois se sépara en éclats et tomba dans l’eau. L'animal se dressa : c'était une femelle. — Qu'est-ce que c'est ? dit Ramosa. — Un homme et une femme, dit Rajao. Lorsqu'ils se furent multipliés, Mosa prit une tñise q qui enfanta ; et son fils fut le vazaha, appelé Ramose. Et les descendants de ces animaux dotinrent tous des hommes. Plus tard, Ramosa fut malade et demanda à son père des ody, son père lui donna les morceaux de bois odifiainana (amulettes de vie). — Voici, dit son père, les odifiainana ; conserve-les ! Et quand 13 ans seront écoulés, rends-les moi avec leur prix. Les 13 ans écoulés, Ramosa rendit à son père les odifiainana, après les avoir à clés avec la pointe d’un fer — Voici, dit-il en re son père, les odifiainana ; mais il n’y a point de RE Andriananahary fut en colère, et près d’exterminer tous les hommes ; mais An- driamanitra intercéda ne eux et il les laissa, TEXTES ET DOCUMENTS 231 Et Ram osa fit des ody avec les morceaux de bois qu'il avait volés ; les vazaha le connaissent. Ramosa apprit ensuite aux Antaimorona à choisir les bois des odifiainana : c'est pourquoi, jusqu'ici, il n’y a personne comme les Antaimorona pour connaître la divination et les amulettes, IKOTOTSINAMBOARINANDRIAMANITRA (Conte Imerina) MANOBHILAHY, PROVINCE DE TANANARIVE. Il y avait une fois, dit-on, deux époux qui se lamentaient parce qu'ils n'avaient pas de fils. Or, voici qu’un jour, la femme mit au monde un enfant extraordinaire, sans pareil pour la force et la beauté. à peine né, il était déjà grand comme un nour- risson de 10 mois, aussi on l’appela (le-petit-non- formé-par-dieu). ce parents se rendirent chez le devin Ranokombe pour connaître la destinée de leur enfant, et Ranokombe ayant consulté les sorts, dit à la mère : — Ton enfant a un sort re n’aie aucune inquiétude sur lui ! Or, un jour, Ikototsi l Iri itra dit à ses parents : — Je veux me marier avec la fille de dieu. Permetiez-moi de me rendre chez lui pour la demander. Grâce aux conseils du devin Ranokombe, il put obtenir en mariage la fille de dieu. Après la fête du mariage, Andriamanitra, le dieu, donna aux nouveaux époux un couple d'oies pour les élever chez eux sur la terre. Mais l’une des oies mourut sitôt qu’ils furent arrivés dans leur case. Alors, la fille de dieu la découpa en morceaux pour la faire cuire et la manger. Mais, dans le jabot, elle trouva du riz que l’oie avait avalé dans le ciel. Elle sema aussitôt ce riz qui leva et grandit. Un jour que la femme de dieu se promenait sur la terre, elle vit-avec éton- nement cette rizière et, en rentrant, raconta à son mari comment le riz poussait maintenant sur la terre. Or, Andriamanitra entra dans of grande colère, car il ne voulait pas donner le riz à Ik , ét pour détruire la rizière, il fit tomber la grêle. Sa fille désolée vint le trouver et lui demanda le moyen de se protéger contre ce fléau. Andriamanitra, toujours en colère, refusa d’abord ; puis, apaisé par les supplicatious et les caresses de sa fille, il finit par lui indiquer l'arbre qui donne l’amulette contre la grêle (odihavandra). — Prends un morceau de cet arbre, et, toutes les fois qu'apparaîtront les signes avant-coureurs de l'orage, dresse ce bois vers le ciel, contre le vent ! Ainsi, fit la jeune femme, chaque fois que la grèle menaçait, et dès lors le riz poussa sur la terre. Telle est l’origine du riz et de l'amulette contre la grèle. 939 TEXTES ET DOCUMENTS 56 LA GUERRE DES ZANAHARY (Conte Bezanozano) AMBOASARY, DISTRICT D’'AMBATONDRAZAKA Il y avait, dit-on, un Zanahary des arbres qui avait tous les arbres sous son pouvoir ; tous lui obéissaient et il les employait à sa guise, et leur donnait à chacun un emploi particulier : il y avait les arbres donneurs de remèdes (fanafody), mita, voarafy, hazombola, les arbres qui tuent, comme ceux qui renferment du poison, les arbres qui servent à faire le toaka, comme le fatraina, le ripatra, le havozo, ceux qu'on utilise pour alléger les fardeaux, dofoana, bevody, ceux qui jugent, comme le tangena, ceux qui donnent des aliments, comme le manguier et le goyavier, et les soldats qui étaient les bois durs, volombodipony, fandemy, fanazava, tsivakimbara- tra, tsianihimposa. Il y avait aussi, dit-on, un Zanahary des vents, qui n'était pas en bons termes avec l’autre, car il était d’une vanité et d’une fierté excessives : il renversait et brûlait les arbres. Quand le dieu des arbres voyait ses sujets par terre, il se mettait en colère et voulait préparer une armée pour attaquer son ennemi. Pourtant, il commença par monter en haut chez le grand Zanabary, pour le prier d'être juge dans sa querelle avec le Zanahary des vents. Le Zanaharibe envoya son messager Kotomalady chercher le Zanahary des vents et lui demanda : — Voici le Zanahary des arbres qui se plaint, car tu as envoyé ton peuple pour tuer le sien. — Je n’ai pas tué ses sujets, seigneur, mais ils barraient tous les passages dans les vallées et sur les montagnes, et quand mes sujets demandaient la permission de passer, eux répondaient : «La terre n’est pas à vous, elle nous a été léguée par le Zanaharibe, et pourquoi venez-vous nous déranger ?» Furieux, j'ordonnai à mes sujets de se frayer à tout prix un passage. — Je vous comprends, dit le Zanaharibe, vous êtes jaloux l’un de l’autre. Or, voici ma décision : celui qui fera le mal, je le verrai, je le punirai et je le tuerai ; au contraire, je récompenserai celui qui fera le bien. Cependant la dispute ne cessa pas entre les deux rivaux et ils se querellaient tous les jours. Un jour, Ja guerre éclata de nouveau. Le Zanahary des vents et ses sujets arrivèrent du sud avec de grands souffles, ils attaquèrent les arbres qu'ils déracinaient et renversaient ; la bataille dura tout un mois et la terre en souffrait beaucoup, jusque dans ses profondeurs ; aussi elle envoya un messager pour se plain- dre au Zanaharibe, Celui-ci entra dans une grande colère et il envoya des canonniers avec les canons du ciel, et il les fit tonner contre les deux rivaux, pendant qu'ils se battaient. Beaucoup d'arbres furent renversés, et les vents s'enfuirent, sans qu'on püt les rallier. Pendant une année, le Zanahary des vents et celui des arbres cessèrent leurs querelles et la Terre contente se figurait qu'ils se tiendraient tranquilles. Pourtant, ils préparaient de nouveau la guerre. Le Zanahary des arbres réunissait CR TEXTES ET DOCUMENTS 933 ses sujets appelés Ratsivakimbaratra, Ratsianihimposa, Rafandemy et Rafanazaka (1) pour faire taire les gros canons du Zanaharibe; il fit aussi avec les pierres de gros murs pour arrêter les vents dans les détours des vallées. La guerre éclata de nouveau. Le Zanahary des vents fut arrêté par les pré. paratifs qu’avait faits le Zanahary des arbres, et il se retira vaincu. Mais, il recom- mença la lutte dans la plaine. Alors, le Zanaharibe fit, de nouveau tonner, contre eux ses gros canons. Le Zanahary des arbres ordonna aussitôt à Ratsivakimbaratra et aux autres de faire agir leurs ody, et bientôt les canons se turent, les arbres purent ainsi remporter la victoire. Mais les vents soufflaient toujours, voulaient se battre encore. Alors, le Zanaharibe fit tomber la pluie en abondance et les vents furent obligés de se retirer. Maïs le Zanahary des vents envoya les plus forts de ses sujets pour chasser les nuages ét empêcher la pluie. Et, les grands vents soufflant toujours, il ne tombait plus de pluie. La Terre devint sèche, et, souffrant jusque dans ses profondeurs, elle se plaignit au Zanaharibe parce que le Zanahary des vents em- pêchait la pluie de tomber. Le Zanaharibe envoya son messager Kotomalady chercher le Zanahary des vents et il lui dit : — Pourquoi empêches-tu la pluie que j'envoie pour vous tous, en bas ; j'ai bien vu que les eaux que je versais ne tombaient pas sur la terre. Qu'est-ce que cela veut dire ? — C'est que je préparais mes cultures, seigneur. J'ai semé mon riz, et les canaux d'écoulement n'étaient pas encore terminés. C'est pourquoi j'ai empêché la pluie, car elle aurait abimé ma rizière et l’aurait inondée. Voilà ce que j'ai fait, je vous en demande pardon, soit que vous décidiez de me perdre ou de m'accorder la vie. — Tu as donc fait de grandes cultures ? — Oui assurément, seigneur. Voici donc comment jugea le Zanaharibe : — La guerre est mauvaise et désastreuse pour vous deux, vous le voyez bien. J'ai donc à vous dire ceci et à vous donner un conseil. Le suivrez-vous ou non ? Tous deux répondirent : — Nous le suivrons, seigneur. Comment pourrions-nous faire autrement ? — Ce que je veux surtout que vous fassiez, c’est cultiver la terre. Celui donc de vous deux qui fera le plus de cultures, je lui donnerai en mariage ma fille Ra- zanakanivonilanitra. Alors, il n’y eut plus de guerre et les deux Zanahary rivalisèrent à qui ferait le plus de cultures pour obtenir Razanakanivolanitra. Et, quand le Zanaharibe versait les eaux, aucun des deux ne les empêchait de tomber, et la terre, toute trempée, était heureuse. Au bout d’un certain temps, Zanaharibe envoya ses messagers Kotomalady et Andriamadio pour examiner de près les cultures des deux Zanabary et de leurs sujets. Lorsqu'ils revinrent, les envoyés proclamèrent que le Zanahary des arbres et ses sujets possédaient les plus belles cultures et les plus nombreuses, et le Zana- haribe dit : er — J'ai envoyé Kotomalady et Andriamadio, en qui j'ai confiance, et voici ce (1) Ce sont les arbres employés dans la fabrication des ody contre la foudre. 934 TEXTES ET DOCUMENTS qu’ils m'ont rapporté: «Ce sont les cultures du Zanahary des arbres qui sont les plus nombreuses et les plus belles, Comme j'ai promis ma fille en mariage à celui d’entre vous qui travaillerait et cultiverait le mieux, je suis tenu par ma parole : c'est toi, Zanahary des arbres, qui auras pour femme ma fille D SR ERA Il fit ensuite appeler Razauakanivonilanitra et lui dit : — Voici le Zanahary des arbres, c’est un bon cultivateur, ainsi que son peuple ; il est droit et suit mes paroles. Cest lui que tu épouseras, ma fille. Occupe- toi bien de ce qu’il fait, car les produits que vous retirerez de la terre vous rendront heureux. — Je ne puis pas ne pas suivre ta parole, mon père. Parti bien qu’il soit un bon cultivateur, s’il n’y a pas beaucoup de pluie, il n'aura pas de belles récoltes. - Le Zanaharibe répondit : — Quant à la pluie, tu peux y compter, ma fille, elle ne te fera pas défaut, -elle tombera en abondance pour nourrir ton riz. Je donnerai des ordres à Andria- miriaka qui est chargé de faire sortir les eaux, et vos récoltes seront belles. ' Le Zanaharibe, dit-on, organisa une grande fête pour faire sortir de sa maison sa fille ; on servit un grand festin, et, comme la jeune femme s’apprêtait à partir avec son mari, le Zauaharibe lui remit un vètement et un lamba tissés en or, et Razanaka- nivonilanitra brillait à tel point que nul ne pouvait la regarder ; elle était suivie de douze belles esclaves qui portaient des vêtements d'argent et étaient parées de perles. Les deux époux avaient des filanzanes avec cent porteurs chacun. Une foule innom- brable suivait le cortège et faisait trembler la terre. Mais le Zanahary des vents ne pouvait se consoler de n’avoir pas obtenu en mariage la belle Razanakanivonilanitra, et il voulait se venger du Zanahary des arbres, son rival heureux. Il fit le fatidra (1) avec Andriamirika, le gouverneur des eaux d'en haut, et aussi avec Ratsivakimbaratra et Rafandemy, a sujets du Zanahary des ar- bres, qu’il fit tout son possible pour exciter contre leur roi. Tous quatre devinrent amis inséparables et voici ce qu’ils complotèrent : Andriamirika devait abimer les cultures du Zanahary des arbres en mêlant une multitude de petits cailloux (2) à la pluie qu’il ferait tomber d'en haut. Et, si le Zanaharibe faisait tonner ses canons contre le dieu des vents, Ratsivakimbaratra et Rafandemy se chargeaient de les faire taire. Donc, quand la pluie tomba, elle fut si mêlée de grêle, que toutes les cultures du Zanahary des arbres se trouvèrent perdues. Razanakanivonilanitra courut aussitôt chez son père : — Mon père, ce n’est plus de la pluie qu'Andriamirika nous envoie pour ar- roser nos Cultures, mais il fait tomber des cailloux qui détruisent nos cultures. — Non, ma fille, c’est de la pluie. Qui oserait donc faire pleuvoir sur vous des cailloux ? Razanakanivonilanitra se mit alors à pleurer ; le Zanaharibe envoya chercher Andriamirika et lui dit : — Pourquoi as-tu mêlé à la pluie des cailloux qui ont abimé les cultures du Zanahary des forêts et de sa femme ? (1) Alliance de deux hommes qui se lient indissolublement par l'échange du sang, suivie d'un serment solennel. (2) La L TEXTES ET DOCUMENTS 235 Ce n’est pas vrai, Seigneur ; il n’y avait pas de cailloux. D'ailleurs, des cail- loux ne pourraient pas passer par les trous à travers lesquels sortent les eaux. Le Zanaharibe approuva la réponse de Andriamirika. — Ma fille, j'ai vu les trous où passent les eaux qui se déversent sur la terre. Ils sont si petits que rien d'autre n’y pourreit passer. Razarahanivosilanilra retourna chez elle, etelle pleurait tous les jours, car la grêle continuait d'abimer les cultures. Bientôt la jeune femme tomba gravement malade de chagrin. Avant de mourir, elle recommanda bien à son mari de l’ensevelir dans le tronc de l’arbre appelé Fanoha, pour qu'elle put empêcher la grèle de ravager le riz. Quand Razanakanivonilanitra fut morte, le Zasahary des arbres dit à son peuple d'aller chercher le plus grand des fanoha de la région. Quand on l’eut trouvé, o le sépara en deux et on le creusa, puis on ensevelit le corps dans le tronc de l'arbre, et on continua de dire que c'était un arbre et non un tombeau. Et l'arbre continua de pousser merveilleusement. Lorequ'il grêle, les feuilles du fanoha s'agitent, et la grêle cesse. Cest pourquoi on emploie le fanoha pour fabriquer les ody contre la grêle. On en prerd un morceau qu’on consacre pour empêcher la grêle de tomber. Quelque temps après la mort de sa femme, le Zanahary des arbres mourut aussi, Car la mort de Razanakanivonilanitra l’avait plongé dans une profonde douleur. Avant de mourir, il dit à ses enfants : — Vous ensevelirez mon corps dans le tronc de ce gros arbre qui est là-bas près de la maison. Vous ouvrirez le flanc de cetarbre, vous me déposerez dedans, puis vous le relermerez, l'arbre continuera de pousser et de donner feuilles et rejetons ; vous en couperez un morceau que vous garderez dans une boîte avec du miel et des perles, et je ferai tout ce que vous désirez, je vous protégerai en toutes choses; vous m'ornerez avec des perles et de l'argent ; je viendrai trouver l’homme à qui vous con- fierez la garde de mon émanation, je lui parlerai et je lui dirai ce qu’il faut faire. Telle est l’origine des ody; ce sont des morceaux d’un arbre connu qu'on garde dans une boîte avec du miel ou de l'huile de ricin ; on les orne de perles et de morceaux d'argent, et le Zanahary des arbres vient obséder, dit-on, la nuit la personne qui garde l’ody, et il lui fait savoir s’il y aura un malheur ou un grand bien. 57 ORIGINE DU RIZ (Conte Sihanaka) AMBOHIPIHAONANA, DISTRICT D'AMBATONDRAZAKA Un jour, le Zanahary d’en bas, qui était seul sur la terre, monta au ciel chez le Zanahary d’en haut qui était marié et avait une fille. Le Zanahary d’en bas, trou- vant cette fille jolie, demanda sa main, mais le père refusa. Cependant la jeune fille, poussée par l'amour, consentit à descendre sur la terre, malgré ses parents. Or, en ce temps-là, il n’y avait sur la terre que du manioc (vatrazo) et du maïs (tsakotsako) ; leriz (voanahitra) ne croissait qu’au ciel. La fille du Zanahary, habituée à 936 TEXTES ET DOCUMENTS la nourriture d’en haut, ne voulut ni manioc, ni maïs, et elle retourna au ciel avec son mari pour demander le riz à son père. Il refusa. Mais la mère eut pitié de sa fille, qui souffrait de la faim, et eut recours à une ruse. Elle fit manger beaucoup de riz non décortiqué à un coq et à une poule, et donna les deux bêtes en présent à son gendre, puis elle dit tout bas à sa fille: — Quand vous serez sur la terre, vous tuerez le coq et la poule; dans leur jabot vous trouverez du riz que vous semerez. Les deux époux rentrés chez eux firent ce qu’on leur avait dit et semèrent les graines qui poussèrent très bien. Or, le Zanahary d’en haut, à quelque temps de là, regardant ce qui se passait en bas, vit le mur autour de la maison de sa fille. Furieux, il fit aussitot tomber la grêle, et la récolte fut ravagée. Le Zanahary d’en bas recueillit le peu qui restait et le sema de nouveau, mais il craignit que son beau-père fit de nouveau tomber la grêle. Sa femme lui conseilla d'aller dans la forêt et de demander à la terre et aux arbres de protéger le riz. Le Zanahary d’en bas prit donc du ramy (1), une natie neuve el un bol noir d'argile, et se rendit dans la forêt. Arrivé là, il déploya la natte, posa le bol dessus et y fit brûler la résine odorante, en prononçant ces paroles: — O Sainteté de la terre! O les arbres saints de cette forêt, puissez-vous me donner des choses-saintes (zavamasina) pour défendre le voanahitra (riz) contre la grêle du Zanahary d’en haut Puis il rentra chez lui, et la nuit suivante, pendant que les deux époux dor- maient un être (zavatra) posa près d’eux l’odihavandra (2), et en même temps il obsédait la pensée de l’homme eadormi. Celui-ci se réveilla tout agité et dit à sa femme : — Je fais des rêves, rallume donc le feu. La femme se leva, remua les cendres et fit jaillir la flamme. Alors, au bord de la natte sur laquelle ils étaient couchés, ils virent l’odihavandra. Dès que le jour fut venu, Razanajanahary mit l’ody dans sa rizière. Le Za- nahary d'en haut regardant de nouveau sur la terre, vit que son riz croissait encore autour de la maison de sa fille, et, irrité, il fit retomber la grêle, mais les grêlons tombèrent autour de la rizière sans la toucher. Les autres ody vinrent tous, dit-on, de l’odihavandra. (Dans une autre version de ce conte, le terme générique d’odihavandra est remplacé par Ramahavaly qui était précisément un sampy protégeant contre la grêle). (1) Résine odoriférante qu'on brüle en l'honneur des amulettes. (2) Amulette contre la grêle, M TEXTES ET DOCUMENTS 937 58 LA FILLE DU ZANAHARY (Conte Merina) AMBOHITROMBY, DISTRICT D'ANKAZOBE Le Zanahary et sa femme habitaient le ciel; la terre à ce moment là était déserte. Un jour, le Zanahary eut l'idée de faire deux images en bois semblables à lui-même et à sa femme et de leur donner la vie. Ce couple eut un fils. Quand il fut grand, ses parents lui cherchaient une femme. Alors l'oiseau tsintsina leur parla de la fille du Zanahary qui vivait dans le ciel et il alla demander pour leur fils cette Jeune lille en Mariage. Mais la fille du Zanahary ne put s’habituer à la nourriture de son Mari, qui vivait de racines ; elle regrettait le riz, nourrilure des Zanaharÿ. Un jour qu'elle rendait visite à ses parents, elle cacha des grains de paddy dans sa che- velure, et, une fois revenue sur la terre, les donna à son mari pour les semer. Quand le Zanahary vit le champ de riz de l'homme, il fut fort en colère et fil tomber la grêle pour dévaster la plantation. Mais la fille alla tout en larmes chez sa mère et lui dit : | — Voici que mon père a détruit notre riz avec sa grêle! Comment vais-je faire pour vivre, moi qui ne peux manger que du riz! La femme du Zanahary eut pitié de sa fille et lui donna l’odihavandra pour écarter la grêle. 59 LE FILS DU VAZIMBA ET LA FILLE DU ZANAHARY (Conte Merina) AMBOHIJANAHARY, PROVINCE DE TANANARIVE Un jour, dit-on, la fille du Zanahary descendit du ciel sur la terre; elle ren- contra le fils du Vazimba : ils se plurent et vécurent ensemble. Cependant, le Zanahary s’étonnait et s’inquiétait de ne pas voir revenir sa fille: il envoya son Grand Oiseau pour la chercher. Arrivé sur la terre, celui-ci trouva bientôt la jeunè fille et il vit que c'était le fils du Vazimba qui l'avait retenue. Le Gran Oiseau emmena donc au ciel l'enfant du Vazimba pour qu'il s’expliquât avec le Zana- 938 TEXTÉS ET DOCUMENTS hary ; mais, avant qu'il partit, la fille du Zanahary lui donna un morceau de bois qu'elle avait apporté de chez son père, et dit: — Sur le chemin qui mène au Ciel, tu auras à passer trois portes d'enceinte : la porte de la Grêle, la porte du Tonnerre et la porte du Cyclône ; ce morceau de bois te servira de guide et t'indiquera ce qu'il faut faire. Le Grand Oiseau et le Vazimba partirent ensemble pour se rendre au ciel. Chemin faisant, le morceau de bois dit au Vazimba : — En passant à la porte de la Grêle, tu me mangeras avec tes dents et tu jet- teras quelques parcelles de mon bois sur le seuil, avant de le franchir. Tu en feras autant aux portes du Tonnerre et du Cyctône. Le Vazimba se corforma à ces recommandations et franchit les 3 portes sans encombre. En le voyant arrivé dans son ciel, le Zanahary fut bien surpris et lui de- manda qui il était : — Je suis le fils d’un Vazimba ; c'est moi qui empêche ta fille de revenir chez toi, car nous vivons ensemble sur la terre et je veux l'épouser. Le Zanahary consentit et envoya chercher sa fille par le Grand Oiseau pour lui apprendre la nouvelle. Quand le couple retourna sur la terre, le Zanahary donna à sa fille des poules, des canards et des oies. Avant de quitter le ciel, la jeune femme fit manger du paddy à sa volaille, et, sitôt arrivée sur la terre, elle se hâta de tuer une poule et une oie, prit le paddy dans leur ventre et le sema. Le fils du vazimba eut de nombreux enfants et c’est d’eux que descendent les peuples de la terre. Grâc: à leurs premiers ancêtres, les peuples ont le riz pour se pourrir, et, pour protéger le riz contre la grêle et les orages, ils possèdent des ody faits de morceaux de bois comme celui donré par la fille du Zanahary à son mari, pour franchir les portes du Ciel. RABODAY (Conte Merina) ANTANIFOTSY, PROVINCE DU VAKINANKARATRA Andrianonimanjakatany, venu du nord-est avec ses compagnons à la recher- che d’une bonne terre, arriva auprès du lac Andraikiba. Il aperçut des sujets de Raboday, occupés à chercher des feuilles de saonjo, et il les suivit jusqu’à la case de leur maitre. Il s'émerveilla en voyant cette case, qui était toute couverte de plumes, et il demanda à Raboday comment on avait pu se procurer assez d'oiseaux pour couvrir de plumes une maison entière. (1) Raboday, originaire du pays de l’Ankaratra, est un roi vazimba, tandis qu'Andrianony; venu du N.-E., est un merina. Te TEXTES ET DOCUMENTS 939 — C'est, dit Raboday, que je sais l’art de lancer des fantaka (pieux) sur les oiseaux. — Peut-on en faire antant avec n'importe quel fantaka ? dit Andrianony. — Non, répliqua Raboday, c’est un secret, Dès ce moment, Andrianony résolut d'obtenir de Raboday cette chose mer- veilleuse qu’il convoitait. Raboday consentit, mais remit à un autre jour cette affaire qui ne devait pas se conclure à la hâte. Enfin, le serment du sang fut fait entre eux deux, et aussitôt Andrianony exigea la révélation des secrets. — L'ody fantaka, dit Raboday, se trouve dans l’Ankaratra ; mais, pour l’obtenir, il faut donner en échange la vie d’un homme-et immoler celui-ci au pied de l'arbre. Andrianosy, après quelques hésitations, s’engagea à remplir cette condition : Raboday continua : — Va donc, muni du fantaka. Arrivé au bord de la forêt, lance le au hasard ; l'arbre qu’il frappera porte le nom de Itariorio ; près de Tsinjoarivo, lance-le encore : immanquablement, il s’enfoncera dans le tronc de l'arbre appelé Imahazomamakizaha (qui peut fendre le zahana). Andrianony suivit ponctuellement ces instructions. Le fantaka frappa suc- cessivement les arbres Itariorio et Imahazomamakizaha et, au pied de chacun d’eux, le roi immola un esclave, puis il prit du bois de chacun des arbres et retourna chez Raboday à Andraikiba. Celui-ci le conduisit aussitôt à Anosv, et là les serviteurs réunirent autant de fantaka qu'ils en purent porter. Tous ces fantaka furent oints avec les ody qui leur communiquèrent une force merveilleuse. Andrianony et Ra- boday commencèrent aussitôt la chasse et tous deux tuèrent autant d'oiseaux qu'ils voulurent. Andrianony, ravi, appela lalatsara (Belle-forêt) la forêt voisine de Tsinjoa- rivo. Ils prirent un repas ensemble et on décida de se séparer. Andrianony choisit l’ody fitorahana (l’ody à lancer) et les gens qui l’accom- pagnaient obtinrent également les ody qu’ils demandèrent, ody pour ompêcher la grêle, écarter la foudre, pour éloigner les sauterelles, etc. Andrianony continua son voyage, mais il réfléchit bientôt que beaucoup de personnes entreraient probablement en relations avec Raboday et en obtiendraient des ody. Il décida donc de faire mourir son frère de sang, sans répandre le sang de celui-ci, en l’étouffant dans des lambas de soie. Plusieurs de ses gens retournèrent sur leurs pas, ils allèrent trouver Raboday et lui dirent : — Ta conduite à notre égard nous a pleinement satisfaits ; nous venons te préparer un grand festin et t'apporter de la part d’Andrianony plusieurs lambas de soie. Après le diner, ils étendirent par terre les lambas et, en enveloppant Ra- boday, ils le serrèrent jusqu’à ce qu’il périt étouffé. 11 fut enterré à Anosy. Andrianony et ses compagnons s’établirent à Amboniazy, à l’est d’Antanifotsy, et étendirent leur domination sur tout le pays, grâce à la puissance des ody que leur avait donnés Raboday. 240 TEXTES ET DOCUMENTS 61 LES ODY DONNÉS PAR LES VAZIMBA (Conte Merina) AMBOHIJANAKA, PROVINCE, DE TANANARIVE Selon la tradition, les ody avaient été donnés par trois Vazimba renommés dans la région du Kitsamby: Andrianantsoranatia, Andrianasoarahanatia son père, et Rakelilavavolo. Voici comment la chose eut lieu : Les Vazimba, injustes et cruels, avaient été chassés et s'étaient réfugiés aux environs de Miandrarivo. Deux Chefs de viilage, appelés Andriampitovoarivo et Andrianjakarivo amenèrent leurs hommes au sommet de la montagne de Vavavato. Comme les Vazimba étaient occupés à traire leurs vaches, les soldats lancèrent leurs flèches de fantaka et tous les voatavo furent ‘brisés. Le plus vieux des Vazimba dit alors aux autres : « Mes frères, éloignons-nous vers l’ouest, où nous trouverons une hospita- lité plus généreuse. Comme les gens d'ici sont méchants et ingrats, nous emporterons avec nous nos odv.» Ils s’'acheminèrent ensuite du côté de l’ouest, vers une nouvelle patrie. Les habitants de Miandrarivo regrettèrent alors leur violence et dépêchèrent Andriampitoarivo auprès des Vazimba, pour demander leur ody. Satisfaction fut donnée à Andriampitoarivo et de là viennent toutes les amulettes. 62 ORIGINE DU SIKIDY ET DES ODY (Conte Betsileo) FIADANANA, PROVINCE DE FIANARANTSOA Sur le sable blanc des bords d'un lac, avait coutume de s'amuser Andriam- bavinosy, la Fille d’eau. Elle jouait avec de petites graines qu’elle rargeait en lignes de diverses manières. Dès qu’on s’approchait d’elle, elle se jetait à l’eau et disparais- sait dans le lac. Un jour, on fit un trou dans le sable, et un homme s'y cacha. Il en sortit brusquement, au moment où Andriambavinosy s’amusait ; il s’empara d'elle et l'amena au village avec ses jeux. Lorsqu'on l'interrogea, elle répondit : — Mes jeux ne donnent la mort à personne ; ce sont simplement des observa- tions que je fais pour deviner ce qui arrivera. — L'homme qui s'était emparé d’elle en fit sa femme et la força de lui révéler TEXTES ET DOCUMENTS 241 ses jeux. C'est ainsi que les hommes apprirent à feire le sikidy et à se servir des ody (révélés par le sikidy). Plus tard, Andriambavinosy eut quatre enfants: le premier était une fille, barbue comme un homme : on l’appelait Somorotsilahy (barbue-sans- être-un-homme). Le deuxième était un garçon qui s'habillait comme une femme : on l'appelait Mitafiatsiampela (s’habille-comme-une-femme-sans-l’être). Le troisième était une fille qui n'avait qu'une mamelle : on la nommait Ampelatokanono (la-femme- à-un-seul-sein). La quatrième, une fille encore, avait nom Ikelilavavolo (la-petite-aux- longs-cheveux). Ces quatre enfants apprireat à faire le sikidy et à trouver lés ody. Quand ils furent grands, ils s'en allèrent respectivement au sud, à l’est, à l’ouest et au nord, et répandirent leur science parmi les hommes. Ils leur enseignèrent les ody mauvais qui sont : RO PE A DES ee cd à Kazavinakimbaratra Sohihimorodrano Tazalava Langoroatratra Lambampaty Botomena Hazontsambovaky Tangirikatany Fahindranotoa Tovovavimitohakasondry Tehinanosinolona Tovolahirerakolitra Lavabiby roambifolo Botrikaty Tsanorava Fodimitsiaka Ahitratsindriambato Ranoandangananana Gagamanoaka Maika Tsitrabadimatsaka Tolohoreraka Varitsaikoka Varireraka Tsinjovofahihoatra Harandohandangora Tetomaly Baka Ils leur enseignèrent aussi les ody bons qui sont : Ramandriona Sagnatry Nanto Mandravasarotra Andandemy Tsindriambelo Tsividitory Tsient i Tsimanandrafiantanana - Arivotohombelona somorogna afa Malemimanina Ankohomainty Tsianananampo Hazomanga Masondranonandroana Tsifady Tsimanorodahiafo Alaketona Taolanamboafoka Ambilazona Begege Hazomafaitra Ranoandriana Kiniavandy Fanina (1) (1) Il est à remarquer que dans chacune de ces deux séries sont ds ne 28 Te Ces 28 ody, en rapport avec le sikidy, correspondent sans doute aux 28 jours du mois lun i 249 TEXTES ET DOCUMENTS 63 ORIGINE DES ODY (Conte Merina) TSISANGAINA, DISTRICT D'ANKAZOBE Résumé du début du conte : Le premier homme, qui s'appelait Andriananahary, hab'tait, dit-on, le ciel : il avait plusieurs enfants qui, un jour, s’égarèrent en se promenant et, sans s’en aper- cevoir, descendirent jusqu'à la terre. Là, ils ne retrouvèrent pas leur chemin pour remonter au ciel. Jls sétablirent donc sur la terre et, ensuite, s’y trouvant bien, ils ne voulurent plus rentrer chez leur père, quand celui-ci les rappela. Ils se multipliè- rent et devinrent les olombelona (hommes). Le conte dit ensuite comment les animaux parurent sur la terre, puis com- ment les hommes i's'ituèrent pour la première fois un roi, enfin comment on cons- truisit des cases et on fabriqua des outils. « Cependant, les hommes arrachaient les fruits des arbres pour les manger et cassaient les branches pour faire du feu ; les arbres irrités entrèrent en lutte avec les hormmes. Ceux-ci fabriquè-ent des haches, avec lesquelles ils coupaient et fendaient les arbres ; beaucoup furent abattus, tous ceux qui étaient près des villages ; mais les autres se vengèrent en envoyant aux hommes toutes espèces de mauvaises chances et de maladies. Les hommes, effrayés et malades, voyant mourir beaucoup des leurs, s’'avouèrent vaincus, et supplièrent les arbres de les épargner; les arbres répondirent : — Si vous vous soumeltez à nous et que vous reconraissiez notre puissance, nous vous guérirons. | Les hommes se soumirent et les arbres leur indiquèrent quelles racines, quel- les feuilles et quels bois on devait prerdre dans la forêt pour servir de remèdes. C’est depuis ce temp+ que les hommes cherchent dans la forêt différentes parties d’arbres pour fabriquer les ody et qu’ils tailent certains bols en forme de sampy. El c’est de celte époque que date la puissance et la sainteté des sampy et la confiance qu'ont mise en eux les hommes. » : Une autre version, un peu plus brève, mais tout à fait conforme, a été re- cueillie à Antanifotsy). | | | | ; - TEXTES ET DOCUMENTS 943 6% LES ANTAKARANA OBTIENNENT LES ODY D'UN ESCLAVE (Conte Antakarana) AMBAVAHIBE, PROVINCE DE DIÉGO Autrefois, dit-on, vivait un esclave nommé Tsimatahodrafy (qui-n’a-pas-peur- de-rivaux). Quand son maître l’envoyait couper à la forêt du bois à brüler, le bois qu'il rapportait repoussait avec des feuilles vertes. Son maître, voyant cela, fut très mé- content et punit sévèrement son esclave. Un jour, ils allèrent tous deux ; et le bois repoussa, bien qu’il fut sec et mort. Le maître pensa donc que son esclave avait des ody forts et en parla au roi. L'’esclave dit alors: — Je demande à être enterré vivant, pour que tout le monde puisse constater que je suis saint. On mit l’esclave dans un cercueil ea bois et on l’enterra dans une fosse de 2 mètres de profondeur. Mais, pendant qu’on comblait la fosse, l’homme élait de retour au village. Sitôt qu’il y fut arrivé, il appela à grands cris les fosso: eurs et tout le monde fut stupéfait. C'est cet esc'ave qui donna aux Antakarana leurs premières amuleltes, 65 ORIGINE DES ODY CONTRE LA GRÈLE (Conte Merina) VINANINONY, PROVINCE DE VAKINANKARATRA Un jour, dit-on, deux époux Vazimba chassaient des oiseaux de marais au bord du lac Andraikiba. Or, Andrianonivolanatry, le premier homme arrivé dans le Vakinankaratra, et ses compagnons les virent de loin, et, admirant leur habileté à abattre les oiseaux, se mirent à lessuivre. Soudain, tomba une pluieabondante accom- pagnée de grèle: les hommes se trouvèrent trémpés par la pluie et fouetiés par la grête, tandis que les deux époux Vazimba marchaient tranquiilement sous un ciel Clair. Quand l'orage fut apaisé, Andrianonivolanatry s’approcha d'eux et les supplia 24% TEXTES ET DOCUMENTS humblement de lui donner leur ody protecteur de la grêle; ils consentirent et lui remirent les morceaux de bois enveloppés dans une étoffe noire crée de perles, en lui indiquant aussi les fady à observer et les rites à accomplir. Telle est l’origine du sampy Manjakalanitra, 66 ORIGINE DES SERPENTS (Conte Betsimisaraka) ‘AMPASIMAZAVA, DISTRICT D’ANIVORANO Il y a très longtemps, dit-on, une femme nommée Rafotsy, qui habitait le village d’'Andavamenarana ({), mit au monde deux jumeaux, dont l'un était un petit garçon et l’autre un serpent menarana. La famille voulait qu’on tuàt le serpent, parce qu’un tel présige ne pouvait annoncer que des malheurs, mais la mère s’y opposa de toutes ses forces. Or, quelques semaines plus tard, des ennemis attaquèrent le village: Les habitants s’enfuirent, mais ne vouiurent pas que Rafotsy prit le même chemin qu'eux, craignant qu'elle ne leur apportât la malchance. Elle prit donc une direction différente, avec ses deux enfants. Bientôt, épuisée de fatigue, elle se cacha dans un buisson non loin du village. Mais des ennemis s'en approchèrent, car ils avaient vu les herbes s’agiter. Arrivés tout près, ils aperçurent le serpent menarana, qui dressait sa tête dans leur direction, et, persuadés qu'il n'y avait là aucun être humain, ils s’en retournèrent. dants à venir. Et les enfants du fils humain de Rafotsy, qui portent le nom de Zafira- La femme, sauvée par son fils le serpent, le bénit, ainsi que tous ses descen- fotsy, vénérent aujourd'hui encore leurs frères les serpents. 67 ORIGINE DES BABAKOTO (Conte Betsimisaraka) AMPASIMAZAVA, DISTRICT D’ANIVORANO Ceux des Zafindianambo, qui habitent le village d’Ambohitrakoho!lahy, sont _les parents des babakoto. L'origine des petits grands-pères de la forêt est la suivante : un jour, deux époux se querellaient dans le village. Après qu'ils se furent adressés de mutuelles injures, la femme, exaspérée, finit par saisir une oudrika, sorte de grande - () :« Au-trou-du-serpent-menarana ». Ce village existe en pays Betsimisaraka. Li TEXTES ET DOCUMENTS 945 cuiller en bois et en frappa à plusieurs reprises son mari : aussitôt, celui-ci se changea en babakoto, et, sortant de la case, s'accroupit sur la place du village et se mit à pous- ser des cris plaintifs. Les habitants, étonnés, se demandaient quel était ce nouvel être qu'ils n'avaient jamais vu, et la femme était bien attris'ée de l'événement ; elle raconta, tout en pleurant, ce qui s'était passé, et ses parents la condamnèrent à être frappée avec la même « ondrika » dont elle s'était servi contre son mari. Ainsielle fut changée, elle aussi, en babakoto. Les deux êtres quitlèrent ensemble le village, s’en allèrent dans la forêt, et furent la souche de tous les babakoto, Les Zafindianambo se souviennent de cette origine : ils respectent les babakoto, s’abstiennent de les tuer ou de les faire souffrir, et de manger leur chair. 68 FANALA JINY AMA LOLO (Enlèvement des Jiny et des Lolo) (0) ANTAIMORONA DE LA MATITANANA Pour l'enlèvement des jiny et des lolo, faire onojo, (2) faire maliza (2), faire fatsihy (2), faire tsarasalama (2), faire zasv, faire kolohija, faire mabizosy, faire ja- manasara avec l'herbe-des-jiny, faire maribotsy, faire salobojcratsv, faire jaradra avec l'herbe-des-jiny, faire l’invocation (tibo) pour l'enlèvement de tous les jiny, les dessins magiques (matsaraba), les grimoires (talasimo) pour l'enlèvement des jiny, faire bahafito pour l’uindre (le malade), et après cela l’amulette (hirizy) pour l'eulè- vement des jiny, à nouer avec des perles et à Poe au cou. Fanala jiny ama lolo: ataovy ono0j0, ataovy maliza, ataovy fatsihy, ataovy tsasalama, ataovy zasy, ataovy kolohija, ataovy mabizosy, ataovy jamanasara ahijiny, ataovy maribotsy, ataovy sabotobijoratsy, ataovy zaradra ahijiny, ataovy tibo fanala jiny totolo, matsaraba, talasimo fanala jiny, ataovy bahafito mifihy azy, afara izany koa hirizy fanala jiny ivakana ivozono olon. . Faire solokodra (sorapotsy ou grimoire) pour enlever les jiny à la face du peuple : hé l'invocation (tibo) pour enlever tous les jiny ; faire zahafito à utiliser (1) és eh à un manuscrit antaimorona, contenant un formulaire de sorcier, ms. B., de la collection de l’auteu Tous ces mots constituent des sorapotsy, c'est-à-dire des mots magiques que ne com- prennent plus les sorciers qui les utilisent. 946 TEXTES ET DOCUMENTS en orctions ; et, ensuite, après cela (l'amulette) pour enlever les jiny et les lolo à uti- liser en potion (1) . Ataovy solokodra fana!a atry baho1ka ny jins, at:ovy tibo fanala jiny totolo, ste zahafito h'fhy, afatrs izans koa fanala jiny ana lélo hinominy. Je pourr'is citer encore la formule pour exorciser les jiny qui attaquent les personnes (p. 6), les jiny mauvais qui appellent les gens et cherchent des victimes (p. 10), les jiny et les lolo qui donnent le vertige (p.11). Les remèdes consistent ordi- nairement à réciter des grimoires (sorapotsy), et fabriquer des amulettes faites avec des formules inscrites sur du papier ou sur une feuille d'arbre, ou avec des plantes (herbe dite des jiny ou plante appelée tonono), amulettes ineinsés souveat dans un ee sachet qu’on porte au cou ou sur la poitrine, NZ (4) Même manuscrit, pi TABLE DES TEXTES ET DOCUMENTS 4. — Fampodian’ ambiroa, rappel de l'âme absente. 2. — Andrianjaka conquiert Tananarive sur les Vazimba. 3. — Vavaka amin’ ny Vazimba, invocation aux Vazimba. — id. 5. — — 6. — Fangalahan-jaza, demande d'enfants. 7. — Vavaka atao amin’ ny Zansharyÿ sy ny razana, invocation aux Zanahary et aux ancêtres. 8. — Sorona aminay Vazimba, sacrifice aux Vazimba. 9, — Cérémonie pour l'érection d’un tsangambato. 10. — Vatomasina any Masindrano, la Pierre sacrée de Mananjary. 11. — Vaio fisaofara, la Pierre de remerciement. 49. — Vato fatora, la Pierre de lien. 43. — Velatra sy fisoro ho an’ ny Vato fisaofana, prière et sacrifice à la Pierre de remerciement. 14. — Vato fisoronana, la Pierre d'offrande. 15. — Aloalo, l'intermédiaire. 16. — Fijoroana res sacrifice à un confluent. 17. — Voady, væ 18. — Rad onmenents tas, la Corvée froide. 19. — Sikafara, sacrifice aux Ancêtres après un vœu accompli. .— —i 21. — Le Soleil, la Lune et le Nuage, conte betsimisaraka. 22, — Rahorohoro, le tremblement de terre, conte antaimorona. 23, — Ratovoana, le Zanahary noir, mythe betsimisaraka sur l'origine de la vie et de Ja mor 2%, — Ihetsv, le Zanahary de la terre, conte antaimorora sur l'origire de la vie. 95, — Zanahary et Ihoe!sv, conte betsimisaraka sur l'origine du premier couple humain. 96. — Les Zanahary, conte antaimorona sur l'origine des premiers êtres. 27. — Ranaivotovoana et Jaobinonoka, conte betsimisaraka et mythe dualiste sur l’origine des hommes et des lémuriens. 98. — Ratovoantany, le Zanahary terrestre, conte sakalava. 29, — Matiaho et Irira, les deux Zanaharv de la terre, cente antaimorona. 30. — Kala'aontanv, le Zanahary terrestre, conle betsimisaraka sur l'origine des honmies. . 31. — Le premier homme et la fille du Zanshary, conte sakalava sur l’origine du riz. 39. — Ravaratra, et Rahorohoro, la foudre et le tremb'ement de terre, conte antai- morona, 33. — L'origire des hommes et des peuples, conte tarala. 34. — Tratramby, conte betsimisareka, sur l'origine de deux clans malgaches. 35. — Le fils du Zanahary, conte antaimorona sur l’origine des Européens. 9248 TABLE DES TEXTES ET DOCUMENTS 86. — Les deux fils du Zanahary, conte betsimisaraka sur l’origine de la Terre. 37. — La découverte du riz, conte antaimorona. 38. — Cosmogonie antaimorona. ; 39. — La guerre de la terre et du ciel, mythe antaimorona. 40. — Les monts et les vallées, conte Rte 41. — Le ciel et la terre, mythe cosmogonique merina. 42. — La Mort, conte bezanozano. 43. — Le ciel et la terre, mythe cosmogonique merina. 44, — Origine des Européens, conte antankarana. 45. — Origine du chien, conte antalaotra. 46. — Origine de la mort, conte bara: 47. — Andriamanitra et Andriananahary, mythe dualiste merina. 48. — Autre version du même conte. 49. — Les premiers hommes, conte tanala. 50. — Odifiainana, l’amulette de vie, conte betsimisaraka. 51. — Origine des ody bons et des ody mauvais, conte merina. 02, — Les amulettes protectrices du riz, conte merina. 93. — Rangidimaola, origire des êtres et des plantes, conte antambahoaka. D4. — Origine des amulet tes, conte merina. D9. — itra et l’origine du riz, conte merina. 56. — La guerre des Zanahary, conte bezanozano. 97. — Origine du riz, conte sihanaka. 58. — La fille du Zanahary, conte merina. 99. — Le fils du Vazimba, et la fille du Zanahary, conte merina. | 60. — Raboday le Vazimba, conte merina. | 61. — Les ody donnés par les Vazimba, conte merina. | 62. — Origine du sikidy et des ody, conte betsileo. TS 63. - - Origine des ody, conte merina. | 64. — — id. — , conte antankarana. | 65. — Origire des ody contre la grêle, conte merina. 66. — Origine des serpents, conte betsimisaraka. 67. — Origine des babakoto, conte betsimisaraka. 68. -- Fanala jiny ama lolo : enlèvement des jiny et des lolo. à Car el AT PEU ÉONE DE TE 1 de) MA - 0 tee INDEX ALPHABÉTIQUE DES MOTS ET DES NOMS MALGACHES AFONANGATRA, page 26 AFONDOLO, 28 AFONJANAHARY, 26 AHIDRANA, 195 AJAY, 138 AINA, M 26 AKOMBA, 139 Fée 59, 193, 126, 183 ALAMANGA, 175 sq. ALOALO, 96, 192, 194 ALOKA, 22, 93, 174 AMHARAKOINONA. 77, 182, 183 AMBIATY, 25 AMBIROA, 93, 24, 30, 174, 175 AMBOHITSIROAMANJAKA, 175 35, 36, 146, 147 AMPAMORIKA, MPAMORIKA, 163, 168 AMPATRANGE AMPIRARAZANA, 119 AMPONGA, 25 ANAKANDRIANA, RANAKANDRIANA, ZA- NAKANDRIANA, 39, 59, 60, 111, 180, 184 ANAKARA, ANANTSINDRAVOLA, 83 ANDRARAMEVA, 161 ANDRIAMADIO, 80, 85, 233 ANDRIAMAHAFAY, 43, 46, 47 > ANDRIAMAMILAZA, 125 NDRIAMANALINARIVO, 161, 168 ANDRIAMANAMBOAHANGY, 43, 58, 59 ANDRIAMANDISOARIVO, 161 ANDRIAMANELO, 39, 41, 44, 52, 112 ANDRIAMANINDRIANJAEA, 10€ ANDRIAMANITRA 933, 937, 99, ‘40, 09, 63 67, 69. sq., 109, 118, 124, 146, 158, 170, 176, 177, 179, 180, 182, 205, 206, 219, 220, 293, 224, 228, 230 ANDRIAMANITRANALA, 43 ANDRIAMANJAVONA, 43 Le une 44 ANDRIAM AND RLAMAROMBY, 47 ANDRIAMASINAVALONA, 39, 1192, 133 ANDRIAMBAHOAKA, 47, 48, 71, 134, 135 ANDRIAMBALOREFY, 224,995 ANDRIAMBARATRA, ANDRIAMBASINA, 44 ANDRIAMBATAMENA, 43 ANDRIAMBAVINDRANO, 43, 61, 64 ANDRIAMBAVINOSY, 61, 64, 240, voir ZAZAVAVINDRANO ANDRIAMBELOMASINA, 112, 128 ANDRIAMBODILOVA, 40, 43, 54, sq., 114, 132, 175, sq., 1 ANDRIAMBOEISY, 81, 83, 197, 211 ANDRIAMBONIARIVO, 161 ANDRIAMIAMIAMY, 80, 83 ANDRIAMIRIKA, 83, 234, 235 (1) Les mots que cé r par les préfixes 1— ou Ra — doivent être cherchés en faisant abstraction des syllabes 1 — ou Ra — ; ngodongodona pour Ra-ngodongodona, matsatso pour amatsalso, hetsy pour Fr 250 INDEX ALPHABÉTIQUE DES MOTS ET DES NOMS MALGACHES ANDRIAMISARA, 197 ANDRIAMISAZOSAZO, 79 ANDRIAMISEZAVOLA, 82, 83 ANDRIAMITETIARIVO, 43 ANDRIAMITOMOANA, 81, 206 ANDRIAMITOVOANA, 77 ANDRIAMIZAHA, 193 ANDRIAMOCSANJA, 43 ANDRIAMPANAMBOATROLONA, 74, 83 ÀNDRIAMPANAZAVA, ANDRIAMPANDRAMANENITRA, 44, 51 ANDRIAMPANDRANA, 44, 45, 51, 178 ANDRIAMPENITRA, 44 45, 124 ANDRIAMPIANINA, 123, 124 ANDRIAMPIROKANA, 43, 175, 176, 177 ANDRIANA, 3, ANDRIANABOABO, 79, 83 ANDRIANADY, 76, 182, 183 ANDRIANAFOTRA, 81, 83 ANDRIANAKANJO, 124 ANDAIANAKATSAKA, 78, 83, 197, 210 ANDRIANAMPBOATENA, 79 ANDRIANAMBOATRA, 79 ANDRIANAMBOL9, 43 ANDRIANAMBONIRAVINA, 44, 51 ANDRIANAMBONITRIMO, 43 ANDRIANAMPIMANJAEA, ANDRIANAMPOINIMERINA, D 103, 104 111, 112, 198, 132, 133, 155 se AMPONGA, 44, de ANDRIANANAHARY, 28, 69, 71, 118, . 158, 176, 177, 180, 196, 9 296, 994, 99 297 298, 929, 249 ANDRIANANANA, 81 ANDRIANANIZORO, 44, 45 ANDRIANANJAVONANA, 51 ANDRIANANTSO, 43 ANDRIANANTSORANATIA, 44, 57, 240 ANDRIANDAILFOTSY, 1061, 178, 197 ANDRIANDAHIMAFY, 124 ANDRIANDOHAFANDRANA, 44, 51 ANDPRIANDRANOALA, 43 ANDRIANDRANOALINA, 44, 45 A ORERDRA ND NRS. 43 ANDRIANDROKAROKABE, 43 ANDRIANENTOARIVO, 43 AXD! HANERINERINA, 99, 44, 51, 178 ANDRIANGODONGODONA, 79, 80 ANDRIANIAVIANA, À ANDRIANJAKA, 40, 41, 47, 51, 53, 54, 112, 198, 159, 176, 177, 240 ANDRIANJOKOTANORA, 43 À NDRIANKAZOBE, 44 À NDRIANONILAPA, 44, 50 ANDRIANONIVOLANATRY, 244 ANDRIANONY, 46, 958, 239 ANDRIANORANORANA, 43 ANDRIANTALO, ANDRIANTOMOA, 77, 83, 197, 211 ANDRIANTOMPOKOINDRINDRA, 132 ANDRIANTOVOANA, 77, 80, 91 ANDRIANTSIA, “ ANDRIANTSIBABO, 44 ANDRIANTSIDONINA, 43 ANDRIANTSIHANIKA, 29, 198, 129 ANDRIANTSIMATOANDRIAMANITRA, 43 ANDRIANTSIMAMITAKA, 43, ANDRIANTSIMANDAFIKA OU ANDRIANTSI- MANDAFIKARIVO, 40, 43, D4, 57, Sq., 95, 131, 175, 176, 178, 184 ANDRIANTSIMITOVIAMINANDRIANDEHIBE, 102, 112, 128 ANDRIANTSIRA, 54, 55 ANDRIANTSITIAVITSIKA, #1 ANDRIANTSONGOINS, 43 ANGABE, ANGALAMPONA, 39, 61,68, 82, 121, 296, 9297 ANGATRA, 29, 96, 97, 98, 30, 39, 69, 66 - R-ANGIDIKELY, 77 re rs 78, 212, 228, 22) R-ANGIDiINA, 74, 78, 83. 201 ANJAKAMANENGA, 168 ANJOATY, 139 ANKOMA, 196 ANTAIFASY, 95 ANTAIMAHAZO, 140 ANTAIMORONA, 3, D, 8, 26, 33, 85, €6, 100, 106, 113, 166, etc. 214, 231 ANTAIONY, 0 ANTAIROKA, 939, ve 08 ANTAISAKA, 8, -ANTAIVATO, 139 ANTALAOTRA, 3, 168 PARUS ous RS 27 ES SN ME INDEX ALPHABÉTIQUE DES MOTS ET NOMS MALGACHES 251 ANTAMBAHOAKA, 5, 95, 106 ANTAMBONGO, 168, 169 ANTANDROY, 8, 143 SNTANKARANA, 8 ANTANOSY, 8, 151, 152 PR £0I AVELO, 923, 24 50 ÉiGpoLe, 20 AZONJAVATRA, 29 AZONTSORATRA, 117 BABAKOTO, 137, 138, 140, 245 BAHEZA, 185 Bako, 196 BaRa, 8, 76, 83, 86, 102, 138, 152, 164, : 166 BARARATRA, 28 BEERONERONA, 74, 79, 8), 83, 201 BEHAZA ou RABEHAZA, 124 BEKODONA, 80 BETSABETSA, 145, 196 BETsiLEo, 7, 95 sq., 146, 147, 164 sq., 193 BETSIMISARAKA, 7, 83, 85, 87, 88, 103, 117, 120, 121, 138, 152, 195, 196, 214 BEVOLOTRATRA, 78, 83, 201 BEZANOZANO, 7, 85, 103, 150 A RA-BODAY, 44, 46, 239, 240 Ra-Bopisy ou Bozisy, 81, 206 RA-BOLOBOLO, 43 BoRIBOAKA, 43, 180 DamaA, Rs 103, 105 DINTANALA, 25 ue 82, 210, 211 Do, 135, 136 DoanY, 28, 121, 199, 161 sq., 196, 197 DRIATRA, 136 RAN-DRIODRIOTRA, 78, 83, 187 EuBoka, 96 ENDRINA, 137, 138 FADiTRA, 214 any, 54, 55, 56, 61, 63, 91, 188, 189 es , 148 FaAHasivy, 40, 121, 147, 189, 190 FAHAVALO, 40 FAKANAMBIROA, 174 FAMADIHANA, 39, 127, 129, 144, 148, 149 FAMATO, 125 FAMPODIANAMBIROA, 175, 176 FANAHY, 23 RA FANAKAITRA, 78 FANALABE, 168 RA-FANAMBOATRA, 75, 87 FANOMPOAMAFANA, 130, 196 FANOMPOAMANGATSIAKA, 130, 196, FANOMPOANA, 130, 159, 160, 196 F'ANANIMPITOLOHA, 134, 135 FANANINA, 134 FANASINA, 195 FANATAOVANA, 101 FANATITRA, 144 FANDATSAHAMBARATRA, 46 RA-FANDRAFOHY, 44, 5 RA-FANDRANDAVA, 44, o1 pare 148, 157, 158, 159 A-FANEKETRA, 181 een ee 153, 162, 198 FANITOFALAFA. 186 RA-FARAKETA, 84 RAFARALAHINATAONTANY, 43 FARAMAHERY, FASAMBAZIMBA, 107, 108 FASANANIRITRA, 50 Farora, 106, 121, 189 RA-FENITRA, 44, 45 FIJOROANA VAVARANO, 194, 195 FIRARIANA OMBWORO, 198 l FISAOFA, FISAOFANA, 106, 188 sq. FisAORANA, 151, 159, 153 FiSIFOTROMBY, 150, 153 FISORO, FISORONA, 152, 190, 191 FITOMIANDALANA, 128, 133 FiTsiO FAMBOLO, 25 FIVAVAHANA, 19 RA-FOHIBELAVAVOLO, 43 RA-FOHITANANA, 43 197 9259 INDEX ALPHABÉTIQUE DES MOTS ET DES NOMS MALGACHES RaronyY, 40, 44, 51, 111, 112, 116, 176, 178 FOMBANDRAZANA, 19 RA-FOTSIZOKINANDRIANA, 43 RAHAINGO, 44 RA-HALOZAVATRA, 43, 180, 181 RA-HANIKOVARY, 74, 78, 81, 83, 187, 201 HANIMBELAMBANA, 199, 200 HAsINA (sainteté), 60, 65, 94, 119, 180 — les Kinaoly . Er RES MT $ ; ; Zanahary, honda Andriamanitra Eléments de mythologie : les principaux Zanahary des Betsimisara- Ka, des Sakalava et des Tsimihety. — ee ps ES ques et mythes cosmogoniques . ; Chapitre IV.— Lieux où résident les ancêtres et les esprits . CULTE DES PIERRES ; — Tsangambato, aloalo, vatolahy, tatao, va- tomasina, orimbato.— Culte des grottes, des ni et de la terre Rite : : RE CULTE DES EAUX. — Lolondrano, zazavavindrano ; — lac sacrés, culte des confluents et des eaux vives . CULTE DES ARBRES. — Les amulettes empruntées aux arbres et aux plantes ; — arbres magiques ; — arbres sacrés . CULTE DES RELIQUES. — Sainteté des ancêtres en général : le fama- dihana. — Reliques royales : leur culte chez les Sakalava, les Tanala et les Imériniens : . : : . . . ; CULTE DES ANIMAUX. — Le fananina et les actne: ; 108 . serpents; les anguilles, les caïmans, les lémuriens, les oiseaux, les bœufs. — Légendes explicatives Es Chapitre V.—Rites en l'honneur des ancêtres L'origine des rites ; — le lieu et l’accomplissement des rites ; — Sacrifices : offrandes et victimes ; — rites au coin des ancêtres, rites au tombeau ; — famadihana, taharazana, zavavolo ; — le hazomanga et les fisaorana ; — Sikafara . . . . . . . . Rites des Ancêtres royaux. — Culte des Douze-qui-ont-régné en Imerina ; — le Fandroana : — Culte des Ancêtres royaux chez a 8 PAGES 32 38 39 69 94 95 113 es | \ à TABLE DES MATIÈRES 261 PAGES La possession par les Ancêtres ; — Salamanga ; — Tromba ; — Rama- RS LOS NT a ut 4 ve Dante Vi 08 SUN ie NT TR CONCLUSIONS . . . RTE TE US DS D UE DE 0 Se CE 7 Te TEXTES ET DOCUMENTS . . . . Lun re RO CU STE Pa 0 NI LR INDEX DES TEXTES ET DOCUMENTS ,. . . . RE On AE INDEX ALPHABÉTIQUE des mots et des noms aie PR LP TRE MT EUR | PORC NT SR VUS NE à À D'ou A due) a AU CU TEE 57 NOR PR MAIRE 3 LL + /aithie JoU de eue ls Re O © Rs RATE. + LL PR SRE MIS FLAT LE 0 COPIES NO O eTS one ET ven PE UE arr TE eu D . pe ni) , ee 6 F DJ D nd Er “a Le CRE “ | ii QUE ELLE es F ss F PAGE 127, note (1) _» 137, note (3) » 149, note(l) ERRATA — au lieu de ce mot barbare est lire ce mot est » 167 5: 01%... » ce barbarisme constitue » ce mot rarement em- Bulletin de l'Académie Malgache PLANCHE I Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 Tombeau avec Maison-Froide à Ambohijanaka (région de Tananarive) Tombeau avec Maison-Froide à Ambohimalaza (région de Tananarive) Bulletin de l’Académie Malgache PLANCHE II Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 Groupe d’Antankarana — Malgaches islamisés Au centre le roi Tsialana et son fils. Bulletin de l’Académie Malgache PLANCHE Hi Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 Types Merina Bulletin de l'Académie Malgache PLANCHE IV Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 Types Betsimisaraka Types Antaimorona Bulletin de l'Académie Malgache PLANCHER Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 Type Mahafaly Bulletin de l’Académie Malgache Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 Tombeau du Vazimba Andriambodilova à Anosisoa (près Tananarive) PLANCHE VI Bulletin de l'Académie Malgache PLANCHE VII Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 Pierre commémorative en granit à Antseva Tombeau Merina moderne, environs d’Ilafy Tombeau Merina ancien, près d’Antsahadinta Bulletin de l'Académie Malgache PLANCHE VIII Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 * Aloalo Mahafaly Aloalo Betsileo HAN 1}4 HAL fit 4 ILULE " N? Fi Cimetière Betsimisaraka Case à reliques des rois Sakalava (près Foulpointe) (près Majunga) Bulletin de l'Académie Malgache P £ LANCHE IX Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 de + Toys: #2 CNE el ir ss A Tombeau de Rainiasimbola à Ambohimanana (district de Betafo) PLANCHE X mie Malgache r » ade Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 Û Bulletin de l'A andaniarivo ive de Rainim (marché de Betafo) . ierre commémorat P Bullelin de l'Académie Malgache Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 PLANCHE XI reg ne FE 10 As Per ir | FRA NOT MS se AUYLATOL F Je | Ty FA My | he ALALAUAD “a 7 Fa 88) Var jé A Ra Mi À 71 0 V4." 27 el 2 Pierre commémorative de Rainizafiniarivo (marché de Betafo) Bullelin de l'Académie Malgache PLANCHE XII Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 Ancien tombeau Betsileo Tombeau Merina à étage f iQ A. 4 # “ à Ô cs Vatolahy du Betsileo Pierres sacrées et table d’offrandes Tanala Bulletin de l'Académie Malgache PLANCHE XIII Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 Kibory ou cimetière Antaimorona (District de Vohipeno) Bulletin de l’Académie Malgache PLANCHE XIV Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 Vieux tombeau Merina près du lac Itasy Rochers sacrés avec tombeau en Imerina Bulletin de l’Académie Malgache PLANCHE XV Nouvell e Série. Tome V. Années 1920-1921 Arbre sacré, près de Vatomandry Bulletin de l’Académie Malgache PLANCHE XVI Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 Pierres commémoratives Poteaux d’offrandes (environ d'Ambositra) (chez les Betsileo) Poteau d’offrandes (fisoarana) Pierre plantée (orimbato) P \ / Betsimisaraka Imerina Bulletin de l’Académie Malgache PRE gr PLANCHE XVII Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 Poteau d’offrandes et tombeau Betsileo Vatolahy-Betsileo Vatolahy-Betsileo PLANCHE XVII Bulletin de l’Académie Malgache Tome V. Années 1920-1921 €. ouvelle Séri ? £ moratives chez les Antanosy £ omme Pierres c ) ion de Fort-Dauphin [e4 5 , (Ré Bulletin de l'Acadëmie Malgache PLANCHE XIX Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 Famadihana-Imerina Bulletin de l'Académie Malgache PLANCHE XX Nouvelle Série. Tome V. Années 1920:1921 Sikafara chez les Tanala (environs d’Ifanadiana) Bulletin de l’Académie Malgache PLANCHE XXI Nouvelle Série. Tome V. Années 1920-1921 Tranomasina Tombeaux des rois Imériniens — Tananarive Trano-manara — Tombeaux des nobles des premières castes {environs de Tananarive)