SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 — — TOME VINGT-CINQUIÉME PARIS | AU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ RJE DE GRENELLE, 84 — «e _ 4818 CE Ra NEA n DUREE SM E SE , o = s$ MX o. € o ge H E i ` NS ps xt -— o Vu r C-TOYY. quo AY F TX i 3 4 3 & à j A 1 SOCIETÉ BOTANIQUE DE FRANCE SÉANCE DU 44 JANVIER 1878. PRÉSIDENCE DE M. CHATIN. M. Chatin, en prenant place au fauteuil, remercie la Société du nouveau témoignage de confiance qu'elle lui a donné en l'appelant aux fonctions de Président pour l'année 1878. M. Bonnet, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la derniére séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce la mort de M. Bourgault-Ducoudray et exprime, àu nom de la Société, les regrets que lui cause cette perte. Dons faits à la Société : L'abbé Boulay, Études sur la distribution géographique des Mousses en France. 1 vol. grand in-8°. Paris, 1817. É. de Vieq et Ch. Wignier, Catalogue raisonné des Mousses de l'arron- dissement d Abbeville. In-8°, 44 pages. Paris, 1877. V. Hayden, Report of the United States geological Survey of the terri- tories. Vol. XI, in-4° cart, Washington, 1877. Catalogue des livres composant la bibliothèque de feu G. Vigineix. M. Eug. Fournier présente à la Société, de la part de M. Éd. Morren, les Actes du Congrés de bolanique horticole réuni à Bruxelles en 1876. En faisant cette présentation, M. Fournier exprime un regret, c'est que M. Morren n'ait pas cru devoir, suivant l'usage généralement adopté, communiquer une épreuve des procès-verbaux . aux membres du Congrès dont les paroles sont rapportées dans cette publication. Faute de cette précaution, qui aurait amené, dit-il, des atténuations nécessaires, on peut lire dans l’œuvre du secrétaire de cette publication des affirmations beaucoup plus absolues que ne le T. XXV. (SÉANCES) 1 0 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. comporte l'état de lascience, et des opinions que leur auteur n’aurait pas laisséesse produire sous la forme tranchée qu'on leur a donnée. Lecture est ensuite donnée de la communication suivante : MODIFICATIONS SURVENUES DANS LA FLORE D'ALSACE, par M. BUCHINGER. Par suite de la rectification du Rhin entreprise depuis prés de vingt ans, en conformité d'une convention internationale, le lit de ce fleuve a - été abaissé de 1 à 2 mètres. Les conséquences de l'abaissement du niveau souterrain des eaux d'infiltration n'ont pas tardé à se faire sentir, sur une largeur d'environ 15 kilomètres, sur la flore des prairies marécageuses en amont de Strasbourg. Bon nombre d'espéces végétales ont disparu : là, par exemple, où, avec M. Duval-Jouve, en face de la colonie agricole d'Ost- wald, nous avions centurié pour M. Billot le Scirpus Duvalii, dont nous avions lavé les racines dans des flaques d’eau environnantes, nous avons trouvé, six ans aprés, un champ de blé. Tous les terrains de la colonie d'Ostwald, fondée par la municipalité de Strasbourg pour y recevoir les jeunes détenus, ont été considérablement améliorés par suite de ce chan- gement du lit du Rhin. La valeur des prairies du Ried et de la plaine ma- récageuse de Benfeld a doublé et méme triplé de prix dans l'espace de quelques années. Dans les excursions faites en 1868 et 1869, avec la Faculté des sciences, et en 1871 et 1872, avec la Faculté de médecine et l'École supérieure de pharmacie, je n'ai plus revu un bon nombre d'espéces autrefois trés-répan- dues. Maintenant, sur les glacis de Strasbourg foisonne le Hirschfeldia adpressa. L’ Erucastrum obtusangulum, qui autrefois ne se voyait qu'isolé aux alentours de la citadelle, s'y présente aujourd'hui en grand nombre. À la Robertsau, j'ai trouvé le Campanula patula, qui auparavant n'exis- lait que dans deux localités restreintes des Vosges. Dans le bois d'Eckbols- heim, à 2 kilométres O. de la ville, j'ai cueilli le Sedum Fabaria, qui doit nous avoir échappé depuis quelque cinquante ans. A l’île des Épis, entre Strasbourg et Kehl, à côté de l’Epilobium rosmarinifolium, j'ai cueilli l'OEnothera muricata et l Arabis arenosa. Près du pont du Petit- Rhin, nous voyons, depuis plusieurs années, revenir le Xanthium spino- sum, cette célébrité médicale de l'année dernière, dont la réputation n’a pas tardé à s'éclipser. Antérieurement, cette plante méridionale ne se présentait que sporadiquement sur divers poinls de l'Alsace. La seule des plantes étrangères amenées par la guerre de 1870, qui semble s'être conservée en Alsace, est le Lepidium perfoliatum, qu'un de mes élèves m'a rapporté de Mundolsheim, village situé à 6 kilomètres N. de Strasbourg, ou, pendant le bombardement de la ville, se trouvait le quartier général allemand. On continue à signaler également la pré- sence de cette plante orientale aux environs de Colmar. D'aprés ce que SÉANCE DU 14 JANVIER 1878. 1 m a écrit M. le docteur Ripart, elle s'est également conservée aux environs de Bourges, tandis que là, comme aux environs de Paris et dans la Sologne, l'immense majorité des plantes étrangères n'ont duré que ce que durent les Roses. M. Chatin rappelle à ce sujet quela patriotique et féconde Asso- ciation Vogéso-rhénane, aujourd'hui scindée en deux fractions, n'en continue pas moins ses explorations fructueuses ; une partie des anciens membres explore le versant des Vosges resté francais, l'autre le cóté du Rhin. Il espére qu'un jour les deux troncons, maintenant séparés, pourront reprendre leurs cominuns travaux. En attendant, il enregistre une importante découverte que viennent de faire MM. Chapellier et Berher d'Epinal. Ces zélés explorateurs ont trouvé, dans une excursion aux étangs des Breuillots, le Carex cyperoides, jusque-là inconnu en Lorraine, et le Scirpus mucronatus, qu'on croyait étranger à la Lorraine et à l'Alsace. Puisque l'occasion se présente de faire des citations intéressant les flores locales, M. Chatin annonce qu'il vient de trouver l Erica ciliaris aux Essarts-le-Roi, dans le bois Saint-Pierre, au milieu d'une lande où abonde l’Erica tetralix. C'est donc pour la flore parisienne une seconde localité de cette plante, qu'on ne connaissait encore qu'à Saint-Léger, sur le plateau de la Butte-à-l'Ane. Placée à environ 46 kilomètres N. de ce dernier point, la station des Essarts-le-Roi est pour cette Bruyère, surtout commune dans l'Ouest, la plus avancée au N. E. De méme d'autres espéces : Lobelia wrens, Ranunculus hedera- ceus, etc., trouvent à Rambouillet, Montfort, les Essarts, leur limite septentrionale. M. de Seynes dépose sur le bureau quelques exemplaires de l'ar- ticle qu'il a publié sur les Saccharomyces dans le Dictionnaire ency- clopédique des sciences médicales ; puis il ajoute de courtes obser- vations sur la coloration de la paroi des anciennes cellules des Saccharomyces. M. Duchartre demande à M. le Président la permission d'appeler l'attention de la Société sur une question qui lui semble offrir beau- coup d'intérét, et au sujet de laquelle il serait heureux d'obtenir de quelqu'un de ses collégues, présents à la séance, ou des renseigne- ments, ou surtout une explication. Le cahier pour septembre 1877 du Bulletin de la Société royale toscane d'horticulture renferme, dit-il, un article intéressant de M. F. Cazzuola, qui a pour objet de 8 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. signaler les résultats d'expériences faites en vue de déterminer la durée de la faculté germinative dans les graines. Entre autres obser- vations intéressantes, l'auteur de cet article dit avoir constaté que les pieds de Melon venus de graines récoltées récemment portent beaucoup de fleurs mâles et extrémement peu de fleurs femelles, tandis que, au contraire, ceux qui proviennent de graines vieilles portent plus de fleurs femelles que de máles. Il ajoute que, d'aprés un rapport « transmis par la Société d'horticulture d'Allemagne », les pieds de Melon nés de graines fraiches produisent cent fois plus de fleurs máles que de fleurs femelles; que les pieds issus de graines de trois ans ont à peu prés le méme nombre de fleurs des deux sexes; enfin, qu'un pied venu d'une graine de cinq ans n'a produit que des fleurs femelles, de sorte que, pour féconder celles-ci, on a dà emprunter le pollen à un autre individu. — M. Duchartre rapporte que, ayant posé cette question à la Société d'horticulture de France, dans sa séance d'hier, et ayant demandé aux horticul- teurs qui étaient présents s'ils avaient observé des faits qui vinssent soit confirmer, soit contredire les assertions de M. Cazzuola, il a obtenu une réponse précise de la part d'un trés-habile jardinier, : M. Millet fils, de Bourg-la-Reine, qui a dit avoir fait des observa- tions conformes à celles de l’horticulteur italien. M. Millet a même ajouté que, une année, son pére, ayant semé de la graine fraiche, n'avait vu que des fleurs máles se développer sur les pieds de Melon qu'il avail obtenus. Il semblerait donc établi par ces observations faites en Italie, en Allemagne et en France, que les fleurs des deux sexes sont produites, sur le Melon, en proportions inégales selon l’âge des graines qui ont servi au semis. Mais, se demande M. Duchartre, comment expliquer ce fait? Sans doute tous les pieds de Melon, dans le cours de leur végétation, commencent par développer des fleurs máles et ne pro- duisent généralement des fleurs femelles que plus tard, sur des ramifications d'un degré plus élevé ; mais il n'est guére possible de comparer un embryon vieillissant dans une graine non confiée au sol à une plante qui, dans son développement rapide, émet une série de ramifications successives. Il ne parait donc guére possible de chercher là une explication du fait observé chez le Melon. D'un autre cóté, on sait qu'il existe quelques espéces chez lesquelles la graine, offrant tous les caractères apparents d'une complète maturité, ne renferme cependant qu'un embryon extrêmement jeune et rudi- SÉANCE DU 11 JANVIER 1878. 9 mentaire ; un trés-bon mémoire publié récemment par M. Warming prouve que tel est notamment le cas de certains Zamia. C'est aprés l'ensemencement que l'embryon de ces graines se développe réelle- ment et arrive à l'état qui lui permet de devenir, sans interruption dans sa croissance, une plante compléte. Mais, dans le cas du Melon, il en est tout autrement, et la graine contenue dans un fruit mûr renferme un embryon très-bien formé. Il n'y a donc aucune parité dans les deux cas; il n'y a pas la moindre explication à tirer d'un rapprochement qui est inadmissible. En somme, dit en terminant M. Duchartre, si le fait du Melon est positif, et il paraît l'étre, il est au moins difficile à expliquer d'une manière admissible dans l'état actuel de la science ; il lui semble, d'ailleurs, que ce serait se payer uniquement de mots que de dire, avec M. F. Cazzuola, « que les graines passent par différents degrés de maturité, aprés lesquels elles finissent par perdre la faculté de germer ». En quoi consisteraient en effet ces différents degrés de maturité, et quelles relations auraient-ils avec la production de fleurs máles et femelles en proportions trés-différentes ? M. Chatin fait remarquer à ce sujet qu'ayant semé au printemps dernier des graines de Melon de l'année précédente, il a obtenu fort peu de fleurs femelles. Il rappelle cette opinion accréditée parmi les cultivateurs, que, pour obtenir du Blé précoce, il faut se servir de graine qui ait été récoltée un peu avant la maturité compléte. M. Duchartre fait remarquer que, suivant M. Cohn, la maturité germinative ne correspondrait pas à la maturité de la graine. Ce qui se conçoit, par suite de la dessiccation et de la dureté qu'ac- quiérent les graines en mürissant. Aussi a-t-on l'habitude d'user certaines graines pour en activer la germination. Une graine, en germant, revient à un état un peu antérieur à celui qu'elle avait au moment de sa maturité. M. Chatin rappelle avoir dit, dans l'une des derniéres séances, qu'un éléve de son laboratoire, M. Dalloz, était conduit, par les recherches auxquelles il se livrait depuis quelques mois, en vue d'une thése dont il réunissait les matériaux, à considérer la question de la gymnospermie des Coniféres comme ne pouvant plus donner lieu à discussion. Les études de M. Dalloz, étendues à un grand nombre de ces plantes, confirment pleinement ses premiers aper- cus. Il n'a jamais observé qu'un ovule nu, réduit au nucelle et à une membrane unique. Àu sommet du nucelle se produit une déchi- m 10 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rure des tissus, origine de la chambre pollinique. Quant à là mem- brane ovulaire, d'abord homogéne, elle donne lieu, pendant la maturation de la graine et par différenciation de ses tissus, à trois membranes distinctes, savoir, à deux membranes épidermiques, l'une externe, l'autre interne, et à une membrane moyenne. . Les assises épidermiques sont formées chacune d'une seule assise de cellules tabulaires età parois minces, contenant, surtout l'externe, des matiéres colorées. La membrane moyenne est constituée par un tissu à plusieurs assises de cellules scléreuses ; ce sont celles-ci qui rendent le spermoderme dur et cassant. M. Dalloz n'a jamais rien vu qui püt étre comparé à un péricarpe, el il ne saurait s'expliquer ce qui a pu faire croire à l'angiospermie des Coniféres; car il trouve que l'organogénie et l'anatomie s'ac- cordent pour établir la fausseté de ce point de vue. ADDITIONS AU COMPTE RENDU DE LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877 (1). M. Poisson, vice-secrétaire, donne lecture de la communication suivante adressée à la Société par M. Timbal-Lagrave, en son nom personnel et au nom de MM. Gautier et Jeanbernat : DU LIGULARIA SIBIRICA Cass. DANS LES PYRÉNÉES. Le Ligularia sibirica Cass. est une des espéces les plus intéressantes de la flore francaise. Toujours rare et comme cantonnée dans certaines régions privilégiées, elle n'a encore été signalée que daus le plateau cen- tral (Cantal, Puy-de-Dôme et Cóte-d'Or), et aussi dans la partie orientale de la chaine des Pyrénées. Mais, si les indicalions fournies par les floristes du centre de la France sont hors de toute contestation, il n'en est plus de méme pour celles qui ont trait aux localités pyrénéennes, ainsi qu'il est facile de s'en convaincre par le petit résumé historique suivant. C'est à Gouan (Jllustr., 69) que revient l'honneur d'avoir le premier, en 1711, indiqué le Ligularia dans les Pyrénées au lieu dit : la Quillane, prés Montlouis (Pyrénées-Orientales). La Quillane, ou col du Casteillou, située au nord de Montlouis, est une large dépression creusée, à 1725 métres d'altitude, dans le chainon qui sépare le bassin de la Tet de celui (1). Voyez, pour l'explication de ce renvoi, la note placée au bas de la page 388 du toiue XXIV. | ADDITIONS A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 41 de l'Aude. C'est le passage le plus court et le plus facile pour se rendre du Capsir au col de la Perche, et de là en Cerdagne. Quelques années aprés, Pourret (Timbal-Lagr., Reliq. Pourr., p. 48) indique notre plante à Salvanaire, vaste forêt qui recouvre le versant nord de la montagne Rase(1845 métres), à l'origine du vallon de la Boulzanne, affluent de l'Agly. Elle fait partie du territoire de la commune de Montfort (Aude). En 1797, Lapeyrouse, dans sa grande Flore iconographique des Pyré- nées restée inachevée, reproduit la localité de Gouan, la Quillane prés Montlouis, néglige ou supprime, peut-étre à dessein, la station signalée par Pourret, la forét de Salvanaire, et ajoute les deux nouvelles localités suivantes : « les abords du lac de las Rabassolés, près le port de Pailléres, et la plaine du Capsir à Réal », la première située dans un des recoins les plus sauvages de l'ancien Donnezan, aujourd'hui canton de Quérigut (Ariége), région plus connue des botanistes sous le nom de massif du Llaurenti ; la seconde, où l'Aude prend sa source, dépendant du dépar- tement des Pyrénées-Orientales. Nous verrons plus loin que cette dernière indication est due à Coder. Huit années aprés, De Candolle (Fl. Fr., IV, p. 164) se borne à repro- duire sans modifications les localités signalées par Lapeyrouse. Celui-ci, en 1811, publie sa Flore abrégée des Pyrénées, et, à l’article CINERARIA SIBIRICA L., revenant sur ses précédentes déclarations concer- nant l'habitat de cette espéce, supprime la station du lac de las Rabassolés, maintient celle du col de la Quillane, et, circonscrivant d'une facon plus précise celle du Capsir, la modifie de la maniére suivante : « Entre Réal et Puy-Valador dans la plaine du Capsir, le long de la riviére d'Aude parmi les Saules ». De 1811 à 1851, quarante années s'écoulent sans qu'il soit fait de nou- veau mention dans les livres de la présence de notre espèce dans les Pyré- nées. Mais alors parait la Flore de France de MM. Grenier et Godron, et nous y lisons la seule mention de « Puy-Valador dans le Capsir » comme seule localité reconnue véridique. Enfin, en 1864, Companyo, dans son Histoire naturelle du départe- ment des Pyrénées-Orientales, t. II, p. 353, signale les stations suivantes : « le Capsir aux environs de Puy-Valador et au pont de l'Aude avant d'ar- river à Formiguéres, dans une ile formée par cette rivière. Commune à la butte de la Groseille dans le bois de Salvanaire. » Le pont de l'Aude in- diqué ici est le pont dit de Conangles; quant à la butte de la Groseille, c'est la montagne Rase. Ainsi, on le voit, le Ligularia sibirica Cass. a été indiqué aux Pyré- nées dans cinq localités assez rapprochées les unes des autres : la Quillane (Gouan), le lac de Rabassolés (Lapeyrouse), Salvanaire (Pourret), Réal et Puy-Valador (Coder), enfin le pont de Conangles (Companyo), localités 19 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tour à tour mentionnées, supprimées ou rétablies par les divers auteurs qui ont eu à s'occuper de cette espéce. La question en était là et l'indigénat de notre plante dans les Pyrénées n'était l'objet d'aucune contestation sérieuse, quoique depuis Lapeyrouse personne ne l'eüt signalée à nouveau dans cette chaine de montagnes, quand, en 1870, M. Bubani, dans un article intitulé : Doctoris P. Bubani in Willkomm et Lange Prodrom. Flor. hispan. Note, article inséré dans une Société scientifique italienne, vient déclarer nettement que le Ligu- laria sibirica Cass. n'existait pas dans les Pyrénées. Nous citons textuel- lement : « LIGULARIA SIBIRICA Cass. ; eis n° 1470. Dubium mihi supererat, num revera, Coder speciem in Capsir indigenam reperierit, neu potius, novi- tatis amore, plantam ex horto eductam ceu indigenam venditaverit. Mox, eo defuncto, specimen hujus stirpis mihi dedit filius; quod dum remisso vultu, protensa manu excepi, me ipsum albis dentibus irrisi, quia, una et altera vice, secus flumen Aude, ad salices, inter Réal et Puy-Valador, Pyr. or., opportuno tempore, Jul.-Aug. stirpem incassum perquisiverim. Insuper, pro certo habeo, numquam ab ullo repertam fuisse Ammanni speciem in Pyrenæis meridionalibus, nec alibi per Hispaniam ; quamobrem opinor non attendendum esse nec Colmeiro, nec Costa, qui eam Catalauniæ indigenam predicaverunt ; aut Willk. et Lange, qui eis fidentes receperunt ; ut incaute locum illum jocosum Pyr. orient. susceperunt Godron cum Grenier Fl. Fr., t. II, p. 125. » En présence de négations aussi catégoriques, émanant d'un botaniste aussi autorisé, qui pendant de longues années a exploré la majeure partie de la chaine des Pyrénées, le doute ne semblait plus permis, et il ne nous restait plus qu'à rayer définitivement et à regret le Ligularia sibirica Cass. de la liste des raretés pyrénéennes. Et cette suppression nous paraissait d'autant mieux nécessaire, que l’opi- nion émise par M. Bubani que Coder avait introduit la plante dans son jardin, pour la publier comme indigène, était singulièrement corroborée par le passage suivant d'une lettre inédite de Lapeyrouse récemment pu- bliée par M. C. Roumeguére et adressée à ce méme Coder, à la date du 27 aoüt 1811. « La deuxième est l' Aster des jardins de Montlouis, ou Aster novi Bel- gii L.? c’est le fameux Aster pyrenaus qui a donné tant de tablature au pauvre Barrera, qui n'a jamais pu le reconnaitre. Je l'ai pris dans les broussailles autour de Montlouis, et je ne me rappelle pas l'endroit précis : je n'avais pas tort, il y a trente-cinq ans! Je suis sür de ce fait, on l'aura trouvé joli, on l'aura transporté dans les jardins de Montlouis, Barrera lui-même, comme il avait fait du Cineraria sibirica et autres, etc..... » ADDITIONS A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 13 Ainsi tout semblait s'accorder pour venir à l'appui des idées de M. Bu- bani ; cependant nous hésitions encore à lui donner gain de cause. Il nous paraissait difficile d'admettre que Gouan, Pourret et Lapeyrouse eussent pu se laisser tromper par Barrera et Coder, et, d'un autre cóté, il nous répugnait encore davantage de supposer que les deux modestes botanistes de Prades eussent pu avoir la pensée déloyale de chercher à en imposer à leurs maîtres vénérés. Aussi, avant de prendre une détermination défi- nitive, élions-nous résolus, dés que l'occasion se présenterait, à nous transporter sur les lieux pour y faire une consciencieuse enquéte. Depuis trois ans, avec nos collégues et amis MM. Gaston Gautier et doc- teur E. Jeanbernat, nous avons pris à tàche de dresser le catalogue des espèces qui croissent dans les bassins de l'Aude et de l’Agly. Les travaux de ce genre, on le sait, n'ont de valeur que par la rigoureuse exactitude des indications qu'ils contiennent; aussi avions-nous décidé de n'y faire figurer que les plantes récoltées par nous ou celles dont la provenance serait établie d'une facon certaine. Pour exécuter un tel programme à la lettre, il nous fallait donc explorer minutieusement les moindres recoins de cette région, aussi intéressante que peu connue. Et comme le massif du Llaurenti, la forét de Salvanaire et le Capsir font partie intégrante de nos deux bassins, le moment était venu d'y rechercher avec tout le soin possible le Ligularia sibirica Cass. C'est par le massif du Llaurenti que nous avons débuté. Le lac de Ra- bassolés, cité par Lapeyrouse, y occupe, en compagnie de ses deux congé- néres les lacs « Bleu » et « Noir », le fond d'un vaste cirque d'une alti- tude de 2000 métres, au-dessus duquel se dressent les escarpements du pic de Tarbézou (2366 mètres). Les abords du lac ne sont point maréca- geux ; mais, tout auprés, on rencontre un autre étang aujourd'hui comblé, dont le sol, formé d'épaisses couches de tourbe imbibée d'eàu, parait émi- nemment propre à favoriser la végétation du Ligularia. Toutefois, malgré ces apparences pleines de promesses, nos recherches, renouvelées à trois reprises différentes, en juin, juillet et août, ont été infructueuses, et cette espéce, tout comme dans le reste du massif, qui présente en de nombreux endroits des stations analogues, a échappé à nos regards. A Salvanaire, où nous nous rendimes ensuite, il existe aussi de nom- breuses tourbiéres, principalement à la base du mamelon terminal de la montagne Rase, qui porte dans le pays le nom de la montagne de la Gro- seille, parce que le Ribes rubrum L. y abonde ; nos investigations répétées en temps utile n'eurent pas plus de succés. Restait le Capsir, notre derniére ressource, et il faut avouer que notre confiance était bien ébranlée par nos deux échecs antérieurs, quand nous y pénétràmes en aoüt dernier. Le Capsir, cette région singuliére et sans ana- logue dans toute la chaine, n'est en réalité qu'un vaste lac de l'époque glaciaire maintenant desséché ; on peut se le représenter comme une sorte 14 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de cuvette ovale à fond sensiblement plat, d'une altitude minima de 1500 mètres, où l'Aude naissant décrit de nombreux méandres à travers de grasses prairies tourbeuses. Les bords, en pente rapide, sont couverts d'épaisses foréts constituées, à de rares exceptions prés, par une seule essence, le Pinus uncinata Ram. De hautes montagnes circonscrivent cette vaste dépression, et sur leurs plateaux superposés s'étagent de nombreux lacs, dont les eaux limpides reflètent les neiges persistantes des grands pics qui les dominent. Notre premiére exploration fut pour les larges croupes herbeuses du col de la Quillane, par lequel on pénétre dans la région du cóté de Montlouis, et nous pümes facilement nous convaincre que, si le Ligularia y existait du temps de Gouan, il n'en restait plus vestiges aujourd'hui. Descendus ensuite au pont de Conangles, nous cherchàmes en vain l'ile que l'Aude y devait former, d’après Companyo : ile et Ligularia avaient disparu; décidément nos débuts n'étaient pas heureux ! Quittant alors les prairies, nous visitàmes minutieusement la majestueuse forét de la Matte qui s'étend sur la rive gauche de la riviére et forme comme une splendide oasis au centre de l'ancien lac ; mais le succés ne vint pas récompenser nos efforts. Nous regagnons de nouveau l'Aude, dont les rives marécageuses sont bordées d'une large ceinture de Saules (Salix daphnoides) : c'était. bien la localité indiquée par Coder, secus flumen Aude, ad salices. Pourtant nous fouillàmes dans tous les sens, et sur un parcours de plus de3 kilo- métres, ces taillis envahis par une végétation luxuriante, sans que le plus mince exemplaire de la plante tant cherchée vint charmer nos regards. Évidemment M. Bubani avait raison, pensions-nous, et, de guerre lasse, nous allions peut-étre abandonner la partie, quand tout à coup, au tournant d'un promontoire qui nous masquait le débouché d'un petit vallon latéral, tributaire de l'Aude, d'innombrables touffes de Ligularia, en pleine floraison, nous apparaissent, élevant leurs grappes de fleurs dorées au-dessus des humbles Glumacées d'une prairie tourbeuse où l'eau ruis- selle de toutes parts. Toutes nos fatigues sont à l'instant oubliées, et c'est avec une satisfaction indicible que nous bourrons nos boites d'exemplaires de choix, prix de notre persévérance. Gouan el Lapeyrouse, Barrera et Coder étaient désormais réhabilités, et les Pyrénées comptaient, cette fois sans conteste, une belle espèce de plus! Informations prises touchant le nom de ce petit ruisseau privilégié, nous pouvons, jusqu'à plus ample informé, formuler de la maniére suivante la seule localité certaine où le Ligularia sibirica Cass. croit dans les Pyré- nées : « Le Capsir, à l'embouchure du ruisseau de Fontfroide, sur la rive gauche de l'Aude, entre les villages de Matemale et de Villeneuve. » Nous disons jusqu'à plus ample informé, car il est probable que cette plante doit exister ailleurs dans la région, notamment entre Réal et Puy-Valador, où Barrera et Coder l'ont pour la première fois signalée. C'est ce dont ADDITIONS. A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 15 nóus espérons, au reste, pouvoir nous assurer dans la prochaine cam- pagne, quand nous compléterons l'étude, à peine ébauchée encore, de ce coin si remarquable de la chaine. On est en droit maintenant de se demander, uon sans surprise, com- ment une plante de la taille du Ligularia a pu rester inaperçue d'un botaniste aussi perspicace que M. Bübani, alors surtout qu'il s'était donné la mission spéciale de la rechercher. Au premier abord, la chose parait inexplicable ; mais, pour qui connait la climatologie du Capsir, rien n'est plus facile à interpréter. Dans cette vaste plaine, en effet, dont lal- titude est considérable et dont le sol gorgé d'eau ne se réchauffe qu'avec une grande lenteur, la végétation est toujours retardée, et les espéces à floraison tardive, telles que celle dont il est ici question, n'y donnent leurs fleurs, en temps ordinaire, qu'à la fin d’août. Or, à cetle époque les prés sont en majeure partie fauchés. Il suit de là que, si l'on n'a pas l'heu- reuse chance de rencontrer une prairie encore intacte, toute trace de Ligu- laria a disparu, et aussi que cette espéce, sauf dans les années chaudes et séches comme celle que nous traversons, doit étre fauchée avant d'avoir pu fleurir. Voilà pourquoi M. Bubani n'a pu la retrouver entre Réal et Puy- Valador, où peut-être elle est trés-commune, et de méme pourquoi nous n'avons pas été plus heureux que lui à la Quillane et au pont de Conangles, où les foins étaient déjà coupés sur tous les points le 3 août dernier. Mais, en ce qui regarde lelac de Rabassoles et la forét de Salvanaire, dont les prairies alpines sont toujours respectées par la faux, la méme explication ne saurait être admise. Évidemment Pourret et Lapeyrouse ont commis ici une erreur de détermination. Et en essayant de rechercher quelles peuvent être les espèces qui les ont mis en faute, nous sommes arrivés à cette conclusion que ces deux botanistes ont pris pour le Ligu- laria des pieds non encore fleuris du Doronicum austriacum L., dont les feuilles radicales et caulinaires, examinées superficiellement, ont la plus grande ressemblance avec celles de cette espèce. Cette opinion acquiert d’ailleurs un grand degré de probabilité de ce fait que le Doronicum austriacum n’a pas élé indiqué par eux dans ces deux localités, où pourtant il abonde. Peut-être l'ont-ils aussi confondue avec le Caltha palustris L. ou l Adenostyles albifrons Cass. ' Quoi qu'il en soit, le lac de Rabassolés et la forêt de Salvanaire doivent disparaitre définitivement de la liste des stations pyrénéennes du Ligu- laria sibirica Cass. M. Bonnet donne ensuite lecture de la communication suivante : SUR UNE NOUVELLE ESPÈCE DE VERONICA, par M. TOWNSEND. J'ai récemment découvert une nouvelle espèce de Veronica, qui a été probablement jusqu'ici confondue avec le Veronica bellidioides L., 16 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mais qui me semble en être trés-distincte ; car les caractères qui diffé- rencient l'une de l'autre ces deux plantes sont fort nombreux. La Société voudra bien me permettre de placer d'abord sous ses yeux la diagnose du Veronica bellidioides L. et celle de la plante nouvelle, suivie d'une description étendue de cette derniére, pour laquelle je propose le nom de Veronica lilacina. Veronica bellidioides L. Sp. édit. 2, p. 15, n. 11 et herb.! Herb. ; Richt. Codex Linneanus, n° 1, p. 21. Foliis obovatis cuneatis obtusissimis superne minute subcrenatis, infe- rioribus majoribus subrosulatis, pilis glandulosis eglandulosisque intermix- tis aut totis eglandulosis, foliis caulinis oppositis 3 paribus remotis obo- valis cuneatis, racemo terminali glanduloso-villoso ; calycis laciniis 4 subæ- qualibus oblongis sub apice intus glanduloso-villosis ; coroll: limbo luride cæruleo quadrifido, laciniis subrotundis integerrimis ; stylo tereti ; ovario non sulcato ; capsula obovato-rotunda sæpe emarginata. Perennis. — In gra- minosis Alpium. Jul.-Aug. Antheræ pallide purpureæ. Stolones tenues. Veronica lilacina, sp. nov. Tota planta pilis articulatis glanduloso-villosa; foliis elliptico-oblongis obtusis irregulariter serratis, inferioribus majoribus subrosulatis, foliis caulinis oppositis 3-4 paribus remotis elliptico-oblongis, superioribus brac- teiformibus, racemo terminali ; calyce inequaliter 4-6 partito laciniis ellip- tico-oblongis vel linearibus intus glabris ; coroll: limbo quadri-vel quinque- fido, pallide roseo-violaceo, laciniis ovatis emarginatis vel erosis ; stylo ad basin lateraliter compresso; ovario sulcato; capsula oblonga vel ovato- oblonga truncata emarginata. Perennis. — In graminosis dumosis sicciori- bus alpium, ineunte Julio. Bel- Alp et Riederhorn, dans le canton du Valais; Dauphiné?; Cambredases, etc., dans les Pyrénées. — Antheræ alb». Stolones grandes, dense foliati. Color corollæ exsiccatæ atropurpureus. Le rhizome est couché, radicant, assez épais, rameux, couvert d’anneaux relevés produits par les restes des feuilles flétries ; les rameaux sont feuillés, se terminant en rosette lâche, souvent stérile; l'axe des rosettes fertiles devient arqué-ascendant, puis dressé, formant une tige cylindrique de 15 à 25 centimètres, plus épaisse dans sa partie supérieure, portant environ trois paires de feuilles qui sont beaucoup plus courtes que les entre-nœuds, et se terminant en grappe dressée courte et serrée. Des aisselles des feuilles radicales naissent des stolons (jets rampants) très- feuillés, qui atteignent une longueur de 3 à 7 centimètres. Avant que les capsules aient müri, ces jets s'allongent pendant l'été et l'automne, et avant l'été suivant la plupart des feuilles ont péri, à l'exception de celles de la rosette terminale, de l'axe de laquelle s'éléve la tige florale. Les entre-nœuds des feuilles du rhizome sont très-courts. Les feuilles sont . sessiles, opposées, un peu connées, oblongues, obtuses, un peu rétrécies ADDITIONS A LA SÉANCE DU 23 NOVEMDRE 1877. 17 en bas, la moitié ou les deux tiers supérieurs inégalement dentés en scie. Elles sont environ deux fois et demie plus longues que larges, ondulées et creusées en gouttière. Les feuilles inférieures de la tige florale sont presque semblables à celles du rhizome; les feuilles moyennes sont plus petites, oblongues ou oblongues-lancéolées ; les feuilles supérieures sont encore plus petites, plus étroites, et bractéiformes. La grappe, d'abord courte, s'allonge pendant la floraison, et chaque fleur est pourvue d'une bractée elliptique-oblongue, spatulée, presque deux fois plus longue que le pédieelle de la fleur et toujours plus longue que celui du fruit. Les fleurs sont opposées ou imparfaitement verticillées, les pédicelles courts, courbés en dehors pendant la floraison, enfin dressés. Le calice est plus long que les pédicelles; les divisions sont au nombre de quatre à sept, dont l'une est souvent rudimentaire, les autres sontelliptiques, elliptiques- linéaires ou linéaires, obtuses, glabres en dedans, dressées aprés la florai- son. La corolle est environ deux fois plus longue que le calice, d'un lilas, pâle, teintée de rouge, la gorge blanche; les divisions de la corolle sont au nombre de quatre, souvent de cinq et méme de six, la division supé- rieure est un peu rétrécie à son extrémité ; toutes les divisions sont plus ou moins échancrées ou denticulées. Les anthéres sont ovales-cordiformes, d'un blanc éclatant, un peu plus courtes que le style. Le style est long, cylindrique, latéralement comprimé au-dessus de l'ovaire, et quand la corolle vient de tomber, il se montre plus long de moitié que le calice. Le stigmate est pourpre. L'ovaire est couvert de poils glanduleux, appliqués les uns sur les autres daus ses trois quarts supérieurs ; il est parcouru sur chaque cóté par un sillon étroit perpendiculaire. La capsule est ovale ou ovale-elliptique, tronquée, le plus souvent émarginée, plus longue que large du tiers de sa longueur, et presque deux fois plus longue que le calice; elle est renflée, mais un peu comprimée latéralement et en dessus, marquée d'un sillon profond sur chaque face, et couverte de poils glan- duleux qui diminuent en longueur de haut en bas. Les graines sont nom- breuses, suborbiculaires, fauves, ou concaves-convexes, trés-minces, d'un jaune terne trés-pàle. La plante est vivace. Toute la plante est couverte de poils courts, articulés et glanduleux. Elle fleurit depuis le commencement jusqu'au milieu de juillet. Les stolons sont robustes, et ils portent des feuilles grandes et nom- breuses avant que le fruit soit mür. La préfoliaison des feuilles est visi- blement demi-équitante. L'axe de la rosette du stolon et méme les feuilles sont dirigés horizontalement. Les terminaisons des segments du calice et des dents des feuilles sont distinctement jaünes et calleuses (ces callosités, bien qu'elles existent dans le V. bellidioides, n'y sont pas si prononcées). La couleur des feuilles est d'un vert jaune un peu pâle. La plante se trouve assez abondamment sur le Bel-Alp, dans le canton du Valais. Elle habite les coteaux qui sont secs, boisés et exposés au soleil, T. XXV. (SÉANCES) 2 48 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. à une altitude de 4920 à 2300 mètres, où elle se trouve associée à Arcto- staphylos alpina, Vaccinium Myrtillus et Uva-ursi, Luzula lutea, etc. Je l'ai trouvée aussi au sommet du Riederhorn, qui s'élève à environ 2410 mètres, vis-à-vis du Bel-Alp, mais à l'est du glacier d'Aletsch. Il me reste maintenant à indiquer, au moyen d'une comparaison plus étendue, en quoi V. bellidioides differe de V. lilacina. V. bellidioides est ordinairement plus petit, avec la tige plus grêle, les feuilles plus petites, les capsules plus grandes et d'une forme diffé- rente. Les feuilles sont moins dentées ; celles de la tige sont plus &ourtes, obovales-cunéiformes, le plus souvent tronquées, entiéres ou faiblement crénelées-dentées ; les poils des feuilles ne sont pas tous glanduleux, car il existe toujours des poils sans glandes, et il arrive souvent que les poils sont tous sans glandes. Les divisions du calice sont plus larges, subégales, au nombre de quatre, et il existe des poils glanduleux sur la partie supé- rieure et intérieure des divisions. Les divisions de la corolle sont plus larges, suborbiculaires ; la couleur de la fleur est bleu foncé. Les étamines sont d'un pourpre pàle. Le style est plus court que les étamines, et ordi- nairement il ne dépasse pas les divisions du calice au moment où la corolle vient de tomber. La grappe est plus làche; les fleurs sont pour la plupart solitaires et opposées, la premiére paire souvent écartée des fleurs supé- rieures ; les bractées sont souvent plus courtes que les pédicelles. Le calice est courbé en dehors sur le fruit. L'ovaire n'est pas sillonné. La capsule est obovale-orbiculaire, plus ou moins rétrécie du bas; les poils sur les capsules sont plus longs et plus égaux. Les graines sont plus grandes. Les jeunes stolons sont plus petits, avec les feuilles plus petites, moins nom- breuses, plus en rosette et plus dressées. Dans la préfoliaison, les bords d'une feuille sont simplement appliqués aux bords de la feuille opposée. Sur quelques centaines de plantes que j'ai examinées, je n'ai trouvé que deux ou trois exemplaires qui n'avaient aucune apparence de demi-équita- tion. En tout cas, on devrait examiner les feuilles dans leur première jeu- nesse. Bien qu'on trouve cette plante dans la zone des Buissons, elle em- brasse une aire bien plus grande, et s'éléve méme jusqu'à 2720 mètres. Je n'ai pu trouver, ni dans les Flores générales, ni dans les Flores locales, aucune description qui donne à croire que les botanistes aient reconnu deux formes de Veronica bellidioides L. Il n'existe qu'un exemplaire de Veronica bellidioides dans l'herbier de Linné. Sous l'exemplaire se trouve, de l'éeriture même de Linné, le mot « Allione », etau bas de la feuille, « bellidioides 11 » de la méme écriture. La plante est un vrai « bellidioides ». Le texte de Linné dans le Codex botanicus Linnæanus de Richter (p. 27), me semble favoriser l'opinion qu'il ne connaissait pas la plante que je nomme Veronica lilacina. Les mots « foliis... crenatis » et ceux de Haller, « foliis ovatis subasperis », qui sont cités par Linné, donnent à ADDITIONS A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 19 croire que c'était la plante la plus répandue et que je décris comme Vero- nica bellidioides, que Linné avait en vue ; de plus, dans la description originale de Haller, se trouvent les mots : « Flores... colore ceruleo... fructus... maximus », mots qui se rapportent à Veronica bellidioides, et non pas à Veronica lilacina. Gaudin, dans la Flore Helv., t. I, p. 31, dit : « In montibus valesiacis », mais sa description est celle du V. bellidioides et non pas du V. lilacina ; le V. bellidioides se trouve en abondance dans le canton du Valais. Villars, dans son Hist. des pl. de Dauph. (t. IL, p. 11), dit de V. bellidioides qu'elle se termine par un épi de fleurs rougeâtres, rap- prochées, obscures, assez petites, auxquelles succèdent autant de capsules velues plus allongées dans cette espéce. Dans cette description, les mots fleurs rougeûtres et capsules allongées s'appliquent avec beaucoup plus d'exactitude au V. lilacina qu'au V. bellidioides. Serait-il possible que le V. bellidioides L. füt remplacé dans le Dauphiné par le V. lilacina, et que Villars n'eüt connu que cette forme? J'ai consulté l'herbier de Kew, et, parmi les nombreux exemplaires qui portent le nom de V. bellidioides dans cet herbier, je trouve plusieurs exemplaires de V. lilacina. Je trouve deux exemplaires dans l'herbier Bentham, l'un avec une étiquette de l'écriture de M. Bentham, ainsi concu : « Veronica bellidioides, Cambredases, 30. 6. 26 (1105)», etle second, d'une autre écriture, ainsi concu : « V. bellidioides, Cambredases, Arn. et Benth. (1105)». Ce dernier exemplaire était autrefois dans l'herbier de sir J. Hoo- ker; il est probable que ces exemplaires viennent tous les deux de la méme station et de la méme source, et que le second fut donné à sir J. Hooker par M. Arnott, qui a accompagné M. Bentham dans son voyage dans les Pyrénées en 1825. Dans le Cat. des pl. indig.des Pyr., etc., pu- blié par M. Bentham, il n'existe que le nom de V. bellidioides, sans station désignée pour la plante. Enfin, dans l'herbier méme de Bentham, il y a encore quatre exemplaires du V. lilacina, dont trois sont du Pic du Midi, 15-71-59, et un du port de Paillières, 20-71-25 (1316). Dans l'herbier de J. Gay à Kew se trouvent en manuscrit, de sa propre écriture, des indications très-intéressantes sur le V. bellidioides, mais il n'y a rienqui montre que M. J. Gay connüt le Veronica lilacina. Tous les exemplaires de son herbier sont du vrai Veronica bellidioides. M. J. Gay écrit : « Le Veronica bellidioides est très-répandu dans toute la chaine des Alpes, et sur les deux versants, depuis Nice jusqu'à la Styrie. » Ainsi que dans les Pyrénées, au sommet de Comalade, prés Prats de Mollo (Xatart!), entre le port d'Oo et Esquierry!, au pic du Midi de Bigorre (Des Moul.), au cirque de Gavarnie (Des Moul.), sans compter plu- sieurs autres localités indiquées par Lapeyrouse. » Se retrouve trés-loin de la chaîne des Alpes et des Pyrénées : 4° sur le Schneekopf, montagne du Riesengebirge, qui s'éléve à 4500 pieds et plus au-dessus du niveau de la mer (d'aprés toutes les flores de Silésie et 90 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de Bohème); 2 dans les pics de la Macédoine et de la Thrace (Griseb., Spicil., 15, 10, 27); 3° dans les montagnes du Banat (Roch. PI. Banat. rar., p. 61); » Manque dans tout le reste du monde, notamment en Espagne, dans l'Apennin, en Sicile, en Sardaigne et en Corse, en Gréce, en Dalmatie, dans la Carniole, dans les Carpathes, au mont Baldo, dans les montagnes de la Forét-Noire, dans les Vosges, dans le Jura, dans les montagnes du plateau central de la France, en Corse, en Laponie, dans le Caucase et dans tout l'empire russe, tant européen qu'asiatique..... » La grappe terminale et la nature des poils des feuilles (composés de trois ou quatre cellules, non de cinq, six ou sept) distinguent le V. belli- dioides du V. aphylla, avec lequel Vaillant l'a confondu dans son herbier. 3 septembre 1848. » Ilen existe aussi dans l'herbier de Kew deux exemplaires étiquetés, « Ve- ronica bellidifolia L., Juin, au-dessus de Bagnères, Pyrénées » ; tous deux appartiennent au V. lilacina. Il y a aussi un exemplaire de V. lilacina parmi plusieurs de V. bellidioides collés sur une feuille de papier qui vient de l'herbier de Sir Jos. Banks à Kew. M. le professeur C. C. Babington a eu l'obligeance de chercher dans l'herbier de Cambridge, où il a trouvé deux exemplaires qui sont probable- ment le V.lilacina, Yun dans les plantes pyrénéennes de Spruce, « Esquier- ry, 3 sept. 1848 » ; l'autre, un exemplaire trés-pauvre, dans l'herbier de Léman, provenant du « Galibier, Dauphiné, Aug. 40, S. Haden ». La planche de Reichenbach, dans ses Icon. Fl. germ. et helv. tab. MDCCXVI. IV et V, représente sans doute le V. bellidioides L. La tab. 2A du Flora silesiaca de A. J. Krocker, Vratislaviæ, 1181, représente aussi le V. bellidioides L. Quant aux planches de Haller et de Sturm, je n'en puis parler avec certitude; il est possible que les artistes aient eu sous les yeux les deux espéces. Je communiquerai avec grand plaisir des exemplaires de V. lilacina aux botanistes qui désireront les posséder, s'ils veulent bien m'écrire à mon adresse: F. Townsend Esq., Honington Hall, Shipston on Stour, An- gleterre. Explication des figures de la planche 1 de ce volume. Fic. 1. Veronica lilacina Nob. — Plante de grandeur naturelle. Fic. 2. La méme, en fruits. Fic. 3. Veronica bellidioides L. — En fruits. Fic. 4 et 5. Calice. Fic. 6. Corolle. Fic. 7. Capsules du V. lilacina. Fic. 8. Calice. Fic. 9. Corolle. Fic. 10. Capsules du V. bellidioides. ADDITIONS A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 91 Fic, 11 et 12. Rejets rampants du même. Fic. 13. Rejet rampant du V. lilacina. Fic. 14 et 15. Bourgeons des rejets rampants du V. bellidioides, grossis 20 fois. Fic. 16 et 17. Bourgeons des rejets du V. lilacina, grossis 20 fois. M. Petit donne lecture du travail suivant : CATALOGUE DES DIATOMÉES MARINES DE LA BAIE DE SAINT-BRIEUC ET DU LITTORAL DES COTES-DU-NORD, par M. LEUDUGER-FORTMOREL. Dans la séance du 12 janvier 1877, mon ami M. Paul Petit, en présen- tant la liste des Diatomées observées par lui dans les environs de Paris, a fait une promesse que Je ne veux pas laisser protester. Je viens donc soumettre à la Société un modeste travail : c'est le Catalogue des Diato- mées marines que j'ai recueillies sur le littoral du département des Cótes- du-Nord et dans les iles ou sur les rochers de la baie de Saint-Brieuc. Cette étude a nécessité plusieurs années d'observations, et cependant je n'ai pas la prétention d'apporter une liste compléte, la réalisation d'un semblable projet est impossible ; d'un autre cóté, j'ai abandonné pour un travail ultérieur les espéces, les variétés douteuses et celles qui m'ont présenté un caractère indéterminé. J'ai l'espoir que l'observation si intéressante de ces organismes infé- rieurs va susciter dans notre compagnie de nouveaux et ardents chercheurs; le champ est ouvert aux plus curieuses découvertes. Pour grouper tous les efforts individuels qui doivent concourir vers un but commun, il est nécessaire, indispeusable, d'obéir aux mémes lois. Jusqu'à ce jour les divers systémes de classification proposés sont tellement arlificiels, qu'en fin de compte nous voyons les observateurs adopter la forme alphabétique; rien n'est moins scientifique. Je n'hésite pas à faire concorder mon travail avec le remarquable essai de classification qui a élé proposé par M. Paul Petit. Il est basé sur des observations patientes, les déductions sont parfaitement logiques, et si, de l'aveu méme de son savant auteur, il contient des lacunes, c'est à chacun de nous qu'il appartient d'en faire une œuvre plus parfaite par le travail et l'observation des phénomènes anatomiques et physiologiques qui se passent au sein de la cellule. Les récoltes qui ont amené la détermination des Diatomées dont la liste est ci-jointe ont été faites sur différents points du littoral des Cótes-du- Nord et de la baie de Saint-Brieuc : N. O. Sept-Iles. — N. Ile de Bréhat, rochers de Saint-Quay. — N. E. Rocher de Verdelet, huitriéres de Tré- guier, dont j'ai distrait les espéces d'eau douce, et enfin bassin à flot de Saint-Brieuc. Ce bassin, construit depuis plus de vingt ans, n'a pas encore de portes; 99 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. : il n’a donc jamais servi. La mer y entre et en sort à chaque marée par une valve automatique étroite ; la profondeur de l'eau est d'environ 1",50. Diatomées marines des Côtes-du-Nord. Sous-famille I. — PLACOCHROMATICÉES. 1* Tribu. — ACHNANTHÉES. Genre I. — COCCONEIS Ehrenberg, 1835. t. Disque lisse et ligne longitudinale médiane (Ralfs in Pritchard). Coeconeis diaphana W. Smith, Synops. of Brit. Diat. Y, p. 22, pl. 30, fig. 254. — Sept-Iles, Saint-Quay, Verdelet, Bréhat. — — var. f. — Sept-Iles, Verdelet, Bréhat. — dirupta Gregory, Diatom. of the Clyde, p. 19, pl. 4, fig. 25. — Tréguier, Bréhat. * tt. Disque avec stries radiées ou transverses. Cocconeis transversalis Gregory, Quarterly Microsc. Journal, TIT, pl. å, fig. 7. — Tréguier. — major Gregory, Diat. of the Clyde, p. 21, pl. 4, fig. 28. — Tréguier. — Seutellum Ehrenberg, Die Infusionsthierchen, p. 194, pl. 14, fig. 8; W. Smith, Syn. of the Brit. Diat. I, p. 22, pl. 3, fig. 34. — Toute la baie. — — var. B. W. Sm. loc. cit. pl. 30, fig. 34. — Toute la baie. — binotata Roper, Quarterly Micr. Journ. VI, pl. 3, fig. 9. — Sept Iles, Rocher-Martin, Tréguier, Bréhat. Cette espéce curieuse vit sur les Algues immergées profondément et se récolte par conséquent lors des grandes marées. Ce nom lui a été donné par Grünow. Roper en fait une variété y du Cocconeis Scutellum. Cocconeis arraniensis Greville, Quart. Micr. Journ. VIL, p. 80, pl. 6, fig. 2. — Bréhat. — peruviana Kützing, Bacillarien, p. 13, pl. 5-6, fig. 7. — Sept- Iles. — distans Gregory, Diat. of the Clyde, p. 18, pl. 1, fig. 23. — Sept- Iles, Verdelet, Bréhat. — punctatissima Greville, Quart. Micr. Journ. V, p. 8, pl. 3, fig. 1. — Bréhat. — Grevillii W. Sm., Syn. of Brit. Diat. I, p. 22, pl. 3, fig. 35. — Sept-Îles, Bréhat. — Plusieurs variétés. — pinnata Greg., Quart. Micr. Journ. VII, p. 79, pl. 6, fig. 1. — Bréhat. ADDITIONS A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 93 Cocconeis ornata Greg., Diat. of Clyde, p. 19, pl. 1, fig. 24. — Bréhat, Tréguier. — nitida Greg., Diat. of Clyde, p. 20, pl. 4, fig. 26. —Verdelet, Bréhat. — splendida Greg., Diat. of Clyde, p. 24, pl. 4, fig. 29. — Tréguier. — Trés-rare. ttt. Stries transverses, séparées en deux séries de chaque côté de la ligne médiane par une bande lisse longitudinale. Cocconeis pseudo-marginata Greg., Diat. of Clyde, p. 20,pl. 1, fig. 27. — Tréguier, Bréhat. tttt. Disque présentant des stries longitudinales interrompues par des côtes radiées. Cocconeis costata Greg., Trans. Quart. Micr. Journ. V, p. 68, pl. 1, fig. 27. — Verdelet (abondant), Bréhat. Genre II. — RHAPHONEIS Ehrenberg, 1844. Rhaphoneis amphiceros Ehr., Reports of Berlin Acad. 1844, p. 81; Mikrog. t. xin, fig. 82. — Cocconeis amphiceros Ehr. 1840; Doryphora amphiceros, Kütz, Bacill. p. 14; W. Sm. Syn. of Brit. Diat. I, pl. 24, fig. 224. — Verdelet. — Rhombus Ehr., Rep. of B. Acad. 1844, p. 81 ; Mikrog. pl. 33-13, fig. 19. — Bassin à flot, Verdelet. — seutelloides Grünow, Die ósterreich. Diat. p. 69, pl. 7, f. 34. — Verdelet. — Loremziama Grün., Die österreich. Diat. p. 61, pl. 1, fig. 5. — Verdelet. — fasciolata Roper, Trans. Microsc. Journ. 1854. — Verdelet. — Rare. Genre Ill. — ACHNANTHES Bory de Saint-Vincent, 1822. Achnanthes longipes Agardh, Syst. Alg. p. 1; — Kütz, Bac. p. 11, pl. 20, fig. 1; W. Sm. Brit. Diat. II, p. 26, fig. 300. — Con- ferva stipitata Engl. Bot. t. 2488; A. Carmichaelii Grev. in Br. Fl. M, p. 404. — brevipes Agardh, Conspect. Diat. p. 59; W. Sm. Brit. Diat. I], p. 27, pl. 37, fig. 301. — subsessilis Kütz., Bacill. p. 76,t. 20, fig. 4; W. Sm. Brit. Diat. II, p. 28, pl. 31, fig. 302. — Sont tous très-abondants dans la baie. 2* Tribu. — GOMPHONÉMÉES. Genre IV. — RHOICOSPHENIA Grünow, 1860. Rhoicosphenia marina Grünow, Ueber neue oder ungenügend gekannte Algen. 1860. — Bassin à flot, Verdelet, Saint-Quay, Bréhat. 94 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ge Tribu. — CYMBELLÉES. Genre V. — AMPHORA Ehrenberg, 1831. t. Frustules vus sur la zone, étranglés au milieu (Ralfs in Pritchard). Amphora binodis Greg., Diat. of Cl. p. 38, pl. 4, fig. 67. — Verdelet. — lyrata Greg., Diat. of Cl. p. 48, pl. 5, fig. 82; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 7, t. 26, fig. 1-2. — Verdelet. — briocensis, n. Sp. Cette espéce, trouvée pour la premiére fois, en 1874, dans l'écume du bassin à flot soulevée par une tempéte, a été décrite et figurée dans les Annales de la Société belge de microscopie, année 1876. Je l'ai ensuite trouvée dans la vase de ce bassin, mais nulle part ailleurs. Amphora bigibba Grünow, Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 7, t. 25, fig. 69-15. — Verdelet. — sarniensis Greville, Quart. microsc. Journ. 1862 ; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Melt 7, t. 25, fig. 80. — Bréhat. — Très-rare. t. Frustules non panduriformes et dont le nodule est dilaté en forme de barre. Amphora membranacea W. Sm., Syn. of Br. Diat. Y, p. 20, pl. 2, fig. 29; Roper, Quart. Microsc. Journ. VI, p. 24, pl. 3, fig. 8.— Bassin à flot. — Vevissima Greg., Diat. of Cl. p. 41, pl. 4, fig. 42; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 7, t. 26, fig. 37, 13-14. — Verdelet, Bréhat. — levis Greg., Diat. of Cl. p. 42, pl. 4, fig. 74; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 7, t. 26, fig. 840. — Verdelet, Bréhat, Sept-Iles. — — var. 8 Greg., Diat. of Cl. p. 42, pl. 4, fig. 74 d. — Verdelet. — acuta Greg., Diat. of Cl. p. 52, pl. 5-6, fig. 93; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 7, t. 26, fig. 19-20. — Sept-Iles, Bréhat. ttt. Frustules aux extrémités proéminentes ou aiguës et nodules arrondis. Amphora lineata Greg., Diat. of Cl. p. 40, pl. 4, fig. 70 ; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 7, t. 26, fig. 59, 84-86. — Sept-Iles, Saint-Quay. — ergadensis Greg., Diat. of Cl. p. 40, pl. 4, fig. 71. — Bassin à flot. exigua Greg., Diat. of Cl. p. 42, pl. 4, fig. 75. — Verdelet, Bréhat. salina W. Smith, Syn. of Brit. Diat. I, p. 19, pl. 30, fig. 251. — Bassin à flot, Bréhat. — turgida Greg., Diat. of Cl. p. 38, pl. 4, fig. 63; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 7, t. 25, fig. 31. — Bréhat. eymbifera Greg., Diat. of Cl. p. 54, pl. 6, fig. 97; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 7, t. 26, fig. 33. — Sept-Iles, Bréhat. || ADDITIONS A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 95 Amphora costata W. Smith, Syn. of Brit. Diat. I, p. 20, pl. 30, fig. 253. Verdelet, Bréhat. — Abondant. granulata Greg., Diat. of Cl. p. 53, pl. 6, fig. 96. — Verdelet, Bréhat. ventricosa Greg., Diat. of. Cl. p. 39, pl. 4, fig. 68. -— Bassin à flot, Sept-Iles, Verdelet, Bréhat. tttt. Frustules non étranglés au milieu, aux extrémités non proéminentes ni aigués, nodules arrondis. Amphora pellucida Greg., Diat. of Cl. p. 44, pl. 4, fig. 13.— Verdelet, Bréhat. Grevilliana Greg., Diat. of Cl. p. 50, pl. 5, fig. 89; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 7, t. 25, fig. 41. — Tréguier, Bréhat. — var.? — Tréguier. complexa Greg., Diat. of Cl. p. 51, pl. 5, fig. 90. — Bréhat. sulcata Drébisson, Diat. de Cherb. p. 10, fig. 8. — Verdelet. robusta Greg., Diat. of Cl. p. 44, pl. 5, fig. 79; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 71, t. 27, fig. 40. — Verdelet. — var.? — Verdelet. Proteus Greg., Diat. of Cl. p. 46, pl. 5, fig. 81; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 7, t. 27, fig. 2-6. — Sept-Iles, Verdelet, Bréhat. affinis Kützing, Bacillar., p. 107, t. 30, fig. 66. — Bassin à flot. marina W. Sm., Ann. And Mag. of nat. Hist. 1857, XIX, p. 7, pl. 1, fig. 2; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 7, t. 27, fig. 14. — Bassin à flot, Saint-Quay. dubia Greg., Diat. of Cl. p. 42, pl. 5, fig. 76. — Verdelet, Bréhat. elongata Greg., Diat. of Cl. p. 49, pl. 5, fig. 84. — Verdelet. quadrata Greg., Diat. of Cl. p. 49, pl. 5, fig. 85. — Bréhat. crassa Greg., Diat. of Cl. p. 52, pl. 6, fig. 94. — Tréguier. — var. punctata Grünow, Ad. Schm., Atlas der Diat. Heft 7, t. 28, fig. 33. — Tréguier, Bréhat. spectabilis Grez., Diat. of Cl. p. 44, pl. 5, fig. 80; Ad. Schmidt, Atlas.der Diat. Heft 10, t. 40, fig. 23. — Sept-Iles, Bréhat. — var. minor Greg., Diat. of Cl. p. 44, pl. 5, fig. 80. — Sept- Iles. excelsa Greg., Diat. of Cl. p. 40, pl.5, fig. 86. — Verdelet, Bréhat. Genre VI. — EPITHEMIA de Brébisson, 1838. Epithemia constricta de Bréb., W. Sm. Syn. of Brit. Diat. Y, p. 14, — —— . pl. 30, fig. 248. — Bassin à flot. Westermannt Kütz., Bacill. p. 23, t. 30, fig. 4. Musculus Kütz., Bacill. p. 33, t. 30, fig. 6; W. Sm., Syn. of 26 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Brit. Diat. pl. 4, fig. 10. — Tous les deux abondants sur la cóte et dans la baie. 4e Tribu. — NAVICULÉES. Genre VII. — NAVICULA Bory de Saint-Vincent, 1822. NOBILÉES. Stries en forme de côtes n’atteignant pas la ligne médiane, laissant entre elles un large espace longitudinal, lisse, qui se dilate autour du nodule central de manière à atteindre parfois les bords de la valve (O'Meara). Navicula distans W., Sm., Syn. of Brit. Diat. Y, p. 56, pl. 18, fig. 169. — Sept-Iles, Verdelet, Bréhat. — rectangulata Greg., Diat. of Cl. p. 479, pl. 9, fig. 1; Donkin, Brit. Diat. p. 66, pl. 10, fig. 5. — Verdelet. — longa Greg., Quart. Micr. Journ. IV, 1856 ; p. 41, pl. 5, fig. 18; Donkin, Brit. Diat. p. 55, pl. 8, fig. 3. — Sept-Iles, Verdelet. GIBBOSÉES. .Semblables aux Nobilées ; stries plus fines; espace intermédiaire lisse plus étroit, se dilatant autour du nodule central et atteignant parfois les bords de la valve en bande stauriforme. Navicula Clepsydra Donkin, Brit. Diat. p. 63, pl. 10, fig. 2. — Bréhat. — Rare. — apiculata Drébisson, Diat. de Cherb. p.16, pl. 4, fig. 5; Donkin, Brit. Diat. p. 56, pl. 8, fig. 6. — Verdelet, Bréhat. — retusa Brébisson, Diat. de Cherb. p. 16, fig. 6; Donkin, Brit. Diat. p. 64, pl. 10, fig. 3. — Verdelet, Tréguier. CUSPIDATÉES. Valves plus ou moins lancéolées; extrémités quelquefois proéminentes; ligne médiane distincte ; espace intermédiaire lisse étroit, limité par deux arêtes longitudinales bien définies, une de chaque côté de la ligne médiane. Navicula rhombica Greg., Quart. Micr. Journ. 1856, p. 38, pl. 5, fig. 1; Ralfs, in Pritchard, p. 903. — Tréguier. — plicata Donkin, Brit. Diat. p. 59, pl. 9, fig. 2 a, 2b. — Tréguier. LATIUSCULÉES. Valves ordinairement elliptiques; extrémités quelquefois proéminentes; stries fines espace intermédiaire lisse généralement large, dilaté au milieu; de chaque côté un sillon intramarginal plus ou moins distinct. Navicula palpebralis de Bréb., W. Smith, Syn. of Brit. Diat. I, p. 50, pl. 31, fig. 273; Donkin, Brit. Diat. p. 25, pl. 4, fig. 3. — Sept-Iles; Tréguier, Bréhat. ADDITIONS A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 97 Navicula angulosa Greg., Quart. Micr. Journ. 1856, p. 42, pl. 5, fig. 8; Donkin, Brit. Diat. p. 26, pl. 4, fig. 4. — Verdelet. — semiplena Greg., Quart. Micr. Journ. 1856, p. 42, pl. 5, fig. 8; Donkin, Brit. Diat. p. 26, pl. 4, fig. 5. — Sept-Iles, Verdelet, Bréhat. — neata Donkin, Brit. Diat.-p. 8, pl. 1, fig.8.— Sep-Iles, Tréguier. — Liber W. Smith, Syn. of Brit. Diat. I, p. 48, pl. 16, fig. 133; Donkin, Brit. Diat. p. 62, pl. 9, fig. 5. — Bassin à flot, Saint- Quay, Verdelet. LIMOSÉES. Sillons longitudinaux plus nombreux que dans l'espèce précédente, plus accusés; espace intermédiaire lisse étroit. Navicula maxima Gregory, Quart. Micr. Journ. 1855, p. 44, pl. 4, fig. 10; Donkin, Brit. Diat. p. 60, pl. 9, fig. 4. — Tréguier. — — Var. umbilicata Grünow, Ad. Schm. Atlas der Diat. Heft 13, t. 50, fig. 32-33. — Bréhat. — Wmearis Grünow, Verhand. der K. K. zool.-bot. Gesells. 1860, p. 946, t. 11, fig. 2; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 13, t. 50, fig. 38. — Verdelet. — . excentrica Grünow, Verhand. der K. K. zool.-bot. Gesells. 1860, p. 545, t. m, fig. 1; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 13, t. 90, fig. 6. — Bréhat. — bicuneata Grünow, Verhand. der K. K. zool.-bot. Gesells. 1860, p. 546, t. II, fig. 4; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 13, t. 50, fig. 37. . — Sohasonit var. 8. W. Sm. Syn. of Brit. Diat. Y, p. 98, pl. 19, fig. 179; Donkin, Brit. Diat. p. 13, pl. 12, fig. 5. — Verdelet. MONILIFÉRÉES. Valves plus ou moins lancéolées ; stries évidemment moniliformes, n'atteignant pas la ligne médiane ; espace intermédiaire lisse étroit, excepté au milieu, où il s’élargit plus ou moins. Navicula granulata de Brébisson, Donkin, Brit. Diat. p. 17, pl. 3, fig. 1. — Bassin à flot, Verdelet, Bréhat. — humerosa de Brébisson, W. Sm. Syn. of Brit. Diat. Il, p. 94; Donk., Brit. Diat. p. 18, pl. 3, fig. 3. — Verdelet, Bréhat. — marina Ralís, Donk., Brit. Diat. p. 19, pl. 3, fig. 3; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 2, t. 6, fig. 9. — Bréhat. — fuscata Schumann, Die Preussische Diat. p. 91, t. 2, fig. 43. — Verdelet. — quadrata Greg., Quart. Micr. Journ. 1856, p. 44, pl. 5, fig. 5. — Verdelet, Bréhat. 98 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Navicula brevis Gregory, Diat. of Cl. p. 6. pl. 1. fig. 4. — Tréguier. — Rare. — latissima Greg., Quart. Micr. Journ. 1856, p. 40, pl. 5, fig. 4; Donk., Brit. Diat. p. 17. pl. 3, fig. 2. — Sept-Iles, Tréguier. — eluthensis Greg., Diat. of Cl. p. 6, pl. 1, fig. 2. — Verdelet, Tréguier. — pusilla W. Smith, Syn. of Brit. Diat. I, p. 52, pl. 17, fig. 145; Donk., Brit. Diat. p. 20, pl. 3, fig. 6. — Bassin à flot. — pulchra Greg., Quart. Micr. Journ. Trans. 1856, p. 42, pl. 5, fig. 7. — Tréguier. FUSCATÉES. Valves plus ou moins elliptiques ; stries divisées en deux parties de chaque côté de la ligne médiane par deux sillons longitudinaux qui interceptent un espace assez large de forme rhomboidale. Navieula fusca Gregory, Diat. of Cl. p. 14, pl. 1, fig. 15; Donkin, Brit. Diat. p. 9, pl. 1, fig. 5. — Bassin à flot, Verdelet, Bréhat. — Smithii de Brébisson, Donk., Brit. Diat. p. 6. pl. 1, fig. 4; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. t. 1, fig. 16. — Bassin à flot, Saint- Quay, Bréhat. — sesiva Donkin, Brit. Diat. p. 6, pl. 1, fig. 3. — Tréguier, Bréhat. — elliptica Kützing. W. Smith, Syn. of Brit. Diat If, p. 92; Doukin, Brit. Diat. p. 1, pl. 4, fig. 6; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. V. 1, fig. 31-32. — Sept-lles, Bréhat. — Trés-aboudant. CLAVATÉES. Valves elliptiques; stries séparées en deux bandes distinctes, l'une marginale, l'autre linitée par la ligne médiane, en laissant entre elles un espace vide elliptique. Le bord interne de la bande marginale est semi-lunaire. Navicula clavata Greg., Quart. Micr. Journ. Trans. 1856, p. 46, pl. 5, fig. 17; Donkin, Brit. Diat. p. 15, pl. 2, fig. 8. — Verdelet, Bréhat. — Kennedyi W. Smith, Donkin, Brit. Diat. p. 11, pl. 2, fig. 3; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. t. 3, tig. 17-18. — Sept-Îles, Verdelet, Tréguier, Bréhat. — nebulosa Greg., Diat. of Cl. p. 8, pl. 1, fig. 8; Doukin, Brit. Diat. p. 11, pl. 2, fig. 2; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. t. 3, fig. 14. — Verdelet, Tréguier, Bréhat. — prætexta Ehrenb., Greg., Diat. of Cl. p. 9. pl. 4, fig. 11; Don- kin, Brit. Diat. p. 10, pl. 2, fig. 4; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. t. 3, fig. 31. — Bassin à flot, Verdelet, Bréhat. — Ssndriana Grünow, Verhand. der K. K. zool.-bot. Gesells. 1863, p- 193, t. 4, fig. 5; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. t. 3, fig. 10. — Tréguier. — Rare. ADDITIONS A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 29 LYRATÉES. Mémes formes que les précédentes. Elles s'en distinguent cn ce que la bande margi- nale de stries présente de chaque cóté une double courbure falciforme. L'espace inter-. médiaire lisse est plus ou moins lyré. Navicula Lyra Ehrenberg, Donkin, Brit. Diat. p. 14, pl. 2, fig. 7; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. 1. 2, fig. 16. — Sept-Iles, Ver- delet, Tréguier, Bréhat. — Variétés trés-nombreuses. — Grunowii O'Meara, Proceed. of roy. Ir. Acad. p. 392, pl. 33, fig. 3. — Tréguier. — spectabilis Greg., Diat. of Cl. p. 9, pl. 1, fig. 10; Donkin, Brit. Diat. p. 12, pl. 2, fig. 5. — Tréguier. — Rare. — forcipata Greville, Quart. Micr. Journ. 1859, p. 83, pl. 6, fig. 10- 11; Donk., Brit. Diat. p. 12, pl. 2, fig. 4. — Sept-Iles, Ver- delet, Bréhat. — abrupta Greg., Diat. of Cl. p. 14, pl. 1, fig. 44; Donkin, Brit. Diat. p. 13, pl. 2, fig. 6. — Bassin à flot, Saint-Quay, Verdelet. — pygmæa Donk., Brit. Diat. p. 10, pl. 1, fig. 10 (Kützing) ; W. Smith, Syn. of Brit. Diat. I, p. 48, pl. 31, fig. 274. — Verde- let, Tréguier. TRIFASCIATÉES. L'espace compris entre les bords internes des stries marginales présente trois oandes longitudinales; l'une contient la ligne médiane, les deux autres de chaque cóté de celle-ci. 1. Valves non étranglées. Navicula suborbicularis Gregory, Diat. of Cl. p. 15, pl. 1, fig. 17 ; Donkin, Brit. Diat. p. 9, pl. 1, fig. 9; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. t. 8, fig. 5. — Verdelet, Tréguier. tt. Valves étranglées au milieu. Navleula incurvata Gregory, Quart. Micr. Journ. 1856, p. 44, pl. 5,fig.13; Donkin, Brit. Diat. p. 49, pl. 7, fig. 4. — Verdelet, Saint-Quay. — Masca Gregory, Diat. of Cl. p. 1, pl. 1, fig. 6. — Bassin à flot, Sept-Iles, Saint-Quay. — Apis Ehrenberg, Donkin, Brit. Diat. p. 48, pl. 7, fig. 35 Kützing, Bacill. p. 400, t. 28, fig. 76. — Sept-Iles. — Bombus Ehrenberg, Gregory, Diat. of Cl. p. 12, pl. 1, fig. 12; Donkin, Brit. Diat. p. 50, pl. 1, fig. 7. — Bassin à flot, Verde- let, Bréhat. — Weissflogii Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 3, t. 12, fig. 25- 31. — Bassin à flot, — didyma Ehrenberg, W. Sm. Syn. of Brit. Diat. p. 53, pl. 17, 30 SOCIÉTÉ. BOTANIQUE DE FRANCE.: fig. 54; Donkin, Brit. Diat. p. 51, pl. 1, fig. 8. — Bassin à flot, Saint-Quay, Sept-Iles, Verdelet, Bréhat. Navieula didyma var. Gregory, Quart. Micr. Journ. Trans. 1856, p. 45, pl. 5, fig. 15. — Verdelet, Bréhat. — splendida Greg., Quart. Micr. Journ. Trans. 1856, p. 44, pl. 5, fig. 14. — Tréguier, Verdelet. — nitida Greg., Quart. Micr. Journ. Trans. 1856, p. 44, pl. 5, fig. 12. — Tréguier. — Pandura de Drébisson, Diat. de Cherb. p. 15, fig. 4; Gregory, Quart. Micr. Journ. Trans. 1856, p. 43, pl. 5, fig. 11. — Sept- Iles, Verdelet. — Crabro Ehrenberg, W. Smith, Syn. of Brit. Diat. II, p. 94; Donkin, Brit. Diat. p. 46, pl. 7, fig. 1. — Sept-Iles, Saint- Quay, Verdelet, Bréhat. PERSTRIATÉES. — Stries atteignant la ligne médiane. t. DIRECTÉES. — Stries parallèles. Navicula directa W. Smith, Syn. of Brit. Diat. I, p. 56, pl. 18, fig. 172. — Verdelet. — subtilis Gregory, Diat. of Cl. p. 16, pl. 1, fig. 19. — Verdelet, Tréguier. tt. RADIOSÉES. — Stries radiées. Navicula acutiuscula Greg., Quart. Micr. Journ. Trans. 1856, p. 48, pl.5, fig. 21. — Verdelet, Bréhat. — peregrina Ehrenberg, Kützing, Bacill. p. 97, t. 28, fig. 59; W. Sm., Syn. of Brit. Diat. Y, p. 56, pl.18, fig. 170. — Bréhat. — fortis Gregory, Trans. Quart. Micr. Journ. 1856, p. 47, pl. 5, fig. 19; Donkin, Brit. Diat. p. 57, pl. 8, fig. 8. — Sept- Iles. — minor Gregory, Diat. of Cl. p. 5, pl. 1, fig. 1 ; Donkin, Brit. Drat. p. 91, pl. 8, fig. 7. — Bréhat. — arenaria Donkin, Brit. Diat. p. 56, pl. 8, fig. 5. — Verdelet. — eaneellata Donkin, Brit. Diat. p. 55, pl. 8, fig. 4. — Bréhat. — inflexa Gregory, Quart. Micr. Journ. Trans. 1856, p. 48, pl. 5, fig. 20; Donkin, Brit. Diat. p. 54, pl. 8, fig. 2. — Tréguier, Bréhat. — Trés-abondant. —. morthumbrica Donkin, Brit. Diat. p. 54, pl. 8, fig. 1. — Ver- delet, Dréhat. DIAPHANÉES. — Stries non définies. Navicula hyalina Donkin, Brit. Diat., p. 5, pl. 1, fig. 4. — Verdelet. ADDITIONS A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 31 FLEXUOSÉES. — Ligne médiane flexueuse. Navleula Jennerit W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 49, pl. 16, fig. 134. — Bassin à flot, Verdelet, Bréhat. — Trés-abondant. — Westii W. Sm., l. c. p. 49, pl. 16, fig. 135. — Tréguier. — convexa W. Sm. l. c. p. 49, pl. 16, fig. 136. — Bréhat. — Très- abondant. Genre VIII. — SCHIZONEMA Agardh, 1824. 1. Nodule central stauriforme (Rabenhorst). Schizonema cruciger W. Sm., l. c. p- 14, pl. 56-57, fig. 354-356. — Bassin à flot, Tréguier, Bréhat. tt. Nodule central arrondi. — Stries transversales distinctes. Schizonema comoides W. Sm., l.c. p. 19, pl. 57, fig. 358. — Dassin à flot. — Smithii W. Sm., l. c. p. 15, pl. 57, fig. 362. — Bassin à flot. — torquatum W. Sm., l. c. p. 16, pl. 57, fig. 361.— Bassin à flot. — Grevituii W. Sm., l. c. p. 71, pl. 58, fig. 364. — Bassin à flot. ttt. Nodule central arrondi. — Stries trés-fines ou indistinctes. Schizonema implicatum W. Sm., l. c. p. 18, pl. 59, fig. 367. — Saint- Brieuc. — Dillwynii W. Sm., l. c. p. 11, pl. 58, fig. 366. — Saint-Brieuc. — obtusum W. Sm., l. c. p. 18, pl. 58, fig. 368. — Saint-Brieuc. — parasiticum W. Sm., l. c. p. 19, pl. 59, fig. 371. — Saint-Brieuc. Genre IX. — MASTOGLOIA Thwaites, 1848. Mastogloia apiculata W. Sm., l. c. p. 65, pl. 62, fig. 387. — Sept-Iles, Verdelet, Bréhat. — Smithii W. Sm., l. c. p. 65, pl. 54, fig. 341. — Bréhat. — Rare. Genre X. — DICKIEIA Berkeley, 1844. Dickieia ulvoides W.Sm., l.c. p. 66, pl. 54, fig. 342. — Dassin à flot. — Rare. — pinnata W. Sm., l. c. p. 66, pl. 54, fig. 343. — Bassin à flot. — Rare. Genre XI. — STAURONEIS Ehrenberg, 1843. Stauroneis pulchella W. Sm., l. c. p. 64, pl. 19, fig. 194, — Toute la baie. 39 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Stauroneis pulchella var. 8. W. Sm. l. c. p. 61, pl. 19, fig. 194 8. — Toute la baie. — salina W. Sm., l. c. p. 60, pl. 19, fig. 188. — Toule la baie. — Crucicula W. Sm., l. c. p. 60, pl. 18, fig. 192. — Verdelet. — amphioxys Greg., Quart. Micr. Journ. Trans. 1856, p. 48, pl. 5, fig. 23. — Verdelet, Bréhat. — Vertebra Greg., Quart. Micr. Journ. 1855, p. 41, pl. 4, fig. 22. — Verdelet. — biformis Grünow, Verhandl. der K. K. zool-.bot. Gesells. 1863, p. 194, t. 13, fig. 7. — Bréhat. Genre XII. — PLEUROSIGMA Wm. Smith, 1853. i. Frustules à longs prolongements recourbés (Rabenhorst). Pleurosigma Faseiola W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 61, pl. 29, fig. 211. — Bassin à flot, Tréguier, Bréhat. — prolongatum W. Sm., l. c. p. 67, pl. 22, fig. 212. — Tréguier. tt. Frustules sans prolongements, quelquefois acuminés. Stries croisées, extrémités obtuses. Pleurosigma formosum W. Sm., l. c. p. 63, pl. 20, fig. 195. — Bassin à flot, Verdelet, Bréhat. — rigidum W. Sm., l. c. p. 64, pl. 20, fig. 198. — Verdelet, Bréhat. — decorum W. Sm., l. c. p. 63, pl. 21, fig. 196. — Bréhat. — speciosum W. Sm., l. c. p. 63, pl. 20, fig. 197. — Bréhat. — strigosum W. Sm., l. c. p. 67, pl. 21, fig. 203. — Sept-Iles, Verdelet, Bréhat. — obscuram W. Sm., l.c.p. 65, pl. 20, fig. 206. — Verdelet. marinum Donkin, Quart. Micr. Journ. Trans. 1858, p. 22, pl. 3, fig. 3. — Bréhat. — transversale W. Sm., l. c. II, p. 97. — Sept-Iles, Bréhat. Stries croisées, extrémités aiguës. Pleurosigma lanceolatum Donkin, Quart. Micr. Journ. Trans. 1858, p. 22, pl. 3, fig. 4. — Tréguier. — elongatum W. Sm., Syn. of Brit. Diat. p. 04, pl. 20, fig. 199. — Bassin à flot, Bréhat. intermedium W. Sm., l. c. p. 64, pl. 21, fig. 200. — Bassin à flot, Verdelet. quadratum W. Sm., l. c. p. 65, pl. 20, fig. 204. — Bassin à flot, Bréhat. — delicatalam W. Sm., l. c. p. 64, pl. 21, fig. 202. — Sept-Iles, Verdelet, Bréhat. ADDITIONS A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 33 Stries transverses et longitudinales. Pleurosigma balticum W. Smith, /. c. p. 6, pl. 22, fig. 207. — Toute la baie. — — var. fid. ibid. fig. 207 8. — Toute la baie. — — var. y id. ibid. fig. 207 y. — Toute la baie. — giganteum Grünow, Verhandl. der K. K. zool.-bot. Gesells. 1860, p. 558, pl. 4, fig. 1. — Verdelet. — Trés-rare. — distortum W. Sm., Syn. of Brit. Diat. p. 61, pl. 20, fig. 210. — Verdelet, Tréguier. — Hippocampus W. Sm., l. c. p. 68, pl. 22, fig. 215. — Bréhat. ttt. Valves dont les sommets sont aigus et prolongés. , Pleurosigma tenuissimum W. Sm., l. c. p. 67, pl. 22, fig. 213. — Dassin à flot. ttti. Valves dont les sommets sont plus ou moins aigus, sans prolongements. Pleurosigma Strigilis W. Sm., l. c. p. 66, pl. 22, fig. 208. — Bassin à flot, Sept-Iles, Verdelet. — littorale W. Sm., l. c. p. 67, pl. 22, fig. 214. — Bassin à flot, Tréguier, Bréhat. — Wansbeckii Donkin, Quart. Micr. Journ. Trans. 1858, p. 24, pl. 3, fig. 7. — Sept-Iles, Tréguier, Bréhat. 5° Tribu. — AMPHIPRORÉES. Genre XIII. — AMPHIPRORA Ehrenberg, 1843. Amphiprora vitrea W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 44, pl. 31, fig. 270. — Bassin à flot, Verdelet, Bréhat. — constricta W. Sm., l. c. p. 44, pl. 15, fig. 126. — Bassin à flot, Tréguier. — alata W.Sm., l. c. p. 44, pl. 15, fig. 124. — Bassin à flot, Bréhat. — pusilla Gregory, Diat. of Cl. p. 32, pl. 4, fig. 56, 56 b. — Ver- delet, Bréhat. | — plicata Greg., Diat. of Cl. p. 33, pl. 12, fig. 37. — Sept-Iles, Verdelet, Bréhat. — elegans Greg., Diat. of Cl. p. 33, pl. 4, fig. 68,58 b. — Tréguier, Bréhat. — lepidoptera Greg., Diat. of Cl. p. 33, pl. 4, fig. 59, 59 b, 59 c, — Bassin à flot, Sept-Iles, Bréhat. — eomplexa Greg. Diat. of Cl. p. 36, fig. 62, 62 b, 62c, 62 d. — Tréguier, Bréhat. T. XXV. | (SÉANCES) 3 34 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Amphiprora Gregoriana Greg., Quart. Micr. Journ. Trans. 1851, p. 84, pl.1, fig. 51. Gregory donne la description et le dessin de cette Diatomée sans lui assigner de nom (not named). Elle est commune à Verdelet, et je propose de lui donner le nom de celui qui l'a décrite. Amphiprora duplex Donkin, Quart. Micr. Journ. Trans. 1858, p. 28, pl. 3, fig. 13. — Bassin à flot. — mediterranea Grünow, Verhandl. der K. K. zool.-bot. Gesells. 1860, p. 569, pl. 5, fig. 3. — Tréguier. Genre XIV. — AMPHIPLEURA Kützing, 1844. Amphipleura sigmoidea W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 45, pl. 15, fig. 128. — Bassin à flot, Verdelet. 6* Tribu. — NITZSCHIÉES. Genre XV. — NITZSCHIA Hassall, 1845. Nitzschia Sigma W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 39, pl. 13, fig. 108. — Bassin à flot, Verdelet, Bréhat. — angularis W. Sm., l. c. p. 40, pl. 13, fig. 117.— Bassin à flot, Verdelet, Bréhat. — birostrata W. Sm., l. c. p. 42, pl. 14, fig. 119. — Bassin à flot, Verdelet, Bréhat. — dubia W. Sm., l. c. p. 44, pl. 13, fig. 112. — — var. W. Sm., l. c. p. 42, pl. 31, fig. 112 8. — Sept-Iles. — parvula W. Sm., l. c. p. 41, pl. 13, fig. 106. — Bassin à flot, Verdelet. — reversa W. Sm., l c. p. 43, pl. 15, fig. 121. — Bassin à flot, Verdelet. — Closterium W. Sm., L. c. p. 42, pl. 15, fig. 120. — Bassin à flot, Tréguier, Bréhat. — spectabilis W.Sm., L. c. p. 39, pl. 14, fig. 1416.— Sept-Iles, Bréhat. — plana W.Sm,, l. c. p. 42, pl. 15, fig. 114. — Sept-Iles, Tréguier, Dréhat. | — lanceolata W. Sm., l. c. p. 40, pl. 14, fig. 118. — Sept-Îles. — scalaris W. Sm., l. c. p. 39, pl. 14, fig. 115. — Sept-Iles, Saint- Quay, Verdelet, Bréhat. — bilobata W. Sm., l. c. p. 42, pl. 15, fig. 113. — Verdelet, Tréguier. — vivax W. Sm., l. c. p. 44, pl. 31, fig. 261.— Verdelet, Tréguier. — Tænia W. Sm., l. c. p. 43, pl. 15, fig. 123. — Dassin à flot. — socialis Gregory, Quart. Micr. Journ. Trans. 1851, p. 80, pl. 1, fig. 45. — Sept-Iles, Saint-Quay, Verdelet, Bréhat. ADDITIONS A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 35 Nitzschia insignis Greg., Quart. Micr. Journ. Trans. 1851, p. 80, pl. 1 fig. 46. — Sept-Iles, Verdelet. — distans Greg., Diat. of Cl. p. 58, pl. 6, fig. 103. — Tréguier. — hyalina Greg., Diat. of Cl. p. 58, pl. 6, fig. 104. — Verdelet. — Sigmatella Greg., Quart. Micr. Journ. 1855, p. 38, pl. 4, tig. 2. Verdelet, Bréhat. — macilenta Greg., Greville, Quart. Micr. Journ. 1869, p. 83, pl. 6, fig. 8-9. — Verdelet, Bréhat. — spathbulata W. Sm., Syn. of Brit. Diat. p. 40, pl. 31, fig. 263. — Sept-Iles, Verdelet, Bréhat. — Jelineckii var. Grünow, Verhandl. der K. K. zool.-bot. Gesells. 1863, p. 114, pl. 14, fig. 4. — Bréhat. Elle diffère de celle figurée par Grünow en ce que les stries, au lieu d’être seulement transversales, sont de deux ordres et croisées. Genre XVI. — RAPHIDOGLŒA Kützing, 1844. Raphidoglea micans Kützing, Bacillarien, p. 110, pl. 22, fig. 8. — Dassin à flot. Genre XVII. — HOMŒOCLADIA Agardh, 1827. Homæocladia sigmoidea W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 81, pl. 55, fig. 349. — Bassin à flot. — filiformis W. Sm., l. c. p. 80, pl. 55, fig. 348. — Bassin à flot, Saint-Brieuc. Genre XVIII. — BACILLARIA Gmelin, 1788. Bacillaria paradoxa W. Sm., Syn. of Brit. Diat. p. 10, pl. 32, (ig. 279. — Verdelet, Bréhat. Je crois que le Bacill. cursoria, décrit et figuré par Donkin in Quart. Micr. Journ., n'est autre que Bacill. paradoxa. Genre XIX. — TRYDLIONELLA W. Smith, 1853. Tryblionella constricta W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 89; Gre- gory, Quart. Micr. Journ. 1855, p. 40, pl. 4, fig. 13. — Dassin à flot, Verdelet, Bréhat, Tréguier. — punctata W. Sm., Syn. of Brit. Diat. p. 36, pl. 10, fig. 76 et pl. 30, fig. 201. — Bassin à flot, Tréguier, Bréhat. — acuminata W. Sm., l. c. p. 36, pl. 10, fig. 77. — Bassin à flot, Dréhat. — marginata W. Sm., l. c. p. 35, pl. 10, fig. 76. — Verdelet. — Seutellum W. Sm., l. c. p. 35, pl. 10. fig. 74. — Tréguier. — Trés-rare. un piegob nt jc 36 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. T* Tribu. — SURIRELLEES. Genre XX. — SURIRELLA Turpin, 1827. Surirella fastuosa W. Sm., Syn. of Brit. Diat. p. 32, pl. 9, fig. 66; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 2, pl. 5, fig. 7-11. — Bassin à flot, Sept-Iles, Verdelet, Bréhat. Cette espéce est trés-abondante et présente un grand nombre de variétés en formes et en dimensions. Surirella ovata W. Smith, l. c. p. 33, pl. 9, fig. 70; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 6, pl. 23, fig. 49-53. — Bassin à flot, Sept-Iles, Bréhat. — nobilis W. Sm., l. c. p. 32, pl. 8, fig. 63. — Bassin à flot. — Gemma W.Sm., l. c. p. 32, pl. 9, fig. 65; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 6, pl. 23, fig. 26. — Saint-Brieuc, Tréguier, Bréhat. . — opulenta Grünow, Verhandl. der K. K. zool.-bot. Gesells. 1862, p. 141, pl. 11, fig. 10; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 5, pl. 20, fig. 1. — Sept-Iles, Verdelet, Tréguier. — (Variété de S. fastuosa.) — lepida Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 1, pl. 4, fig. 3. — Bassin à flot. — patens Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 1, pl. 4, fig. 16-17. — Bréhat. — lata W. Sm., l. c. p. 31, pl. 9, fig. 61; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 2, pl. 5, fig. 1. — Verdelet, Tréguier, Bréhat. — «quarnerensis Grünow, Verhandl. der K. K. 200l.-bot. Gesells. 1862, pl. 9, fig. 10. — Tréguier. Genre XXI. — CAMPYLODISCUS Ehrenberg, 1841. Campylodiseus Hodgsonii W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 29, pl. 6, fig. 53. — Bassin à flot, Tréguier. — Rare. — parvulus W. Sm., l. c. p. 30, pl. 6, fig. 56. — Saint-Quay, Saint- Brieuc. J'ai trouvé dans les rochers de cette derniére localité, sur des tiges d'Algues, des échantillons du C. parvulus d'une petitesse extréme, et qui exigent, pour être déterminés, l'emploi de trés-forts objectifs. Campylodiscus erlbrosus W. Sm., Syn. of Brit. Diat. p. 29, pl. 7, fig. 59. — Verdelet. — Trés-rare. — simulans Greg., Quart. Micr. Journ. Trans. 1851, p. 77, pl. 1, fig. 41. — Sept-Iles, Verdelet, Tréguier, Bréhat. Très-abondant, trés-nombreuses variétés, C'est le Cam } j Iré ant, tés, pylodiscus Thureti de Brébisson, Diat. de Cherbourg ; le dessin qu'il en donne est mauvais. ADDITIONS A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 37 Campylodiscus simulans var. ? Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 5, pl. 17, fig. 12-14. — Bréhat. — Lorenzianus Àd. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 5, pl. 18, fig. 4; Grünow, Verhandl. der K. K. Gesells. 1862, p. 128, pl. 11, fig. 1-2. — Sept-Iles, Tréguier, Bréhat. — angularis Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 5, pl. 18, fig. 7; Gregory, Diat. of Cl. p. 30, pl. 3, fig. 53. — Tréguier, Dréhat. — Ralfsii Greg., Diat. of Cl. p. 30, pl. 3, fig. 52; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Hett 4, pl. 14, fig. 1. — Sept-Iles, Verdelet, Tréguier, Bréhat. — eximius Greg., Diat. of Cl. p. 31, fig. 54, 54 b; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 4, pl. 15, fig. 8.— Tréguier, Bréhat, Sept-Iles. — — var. Grünow. Verhandl. der K. K. Gesells. 1862, p. 127, pl. 11, fig. 5. — Bréhat. — — VAr. Briocensis Gründler, Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 13, pl. 52, fig. 1-2). — Sept-Iles, Tréguier. — limbatus de Brébisson, Diatomées de Cherbourg, p. 12, fig. 1 ; Greg. Diat. of Cl. p. 32, pl. 3, fig. 55. — Tréguier. — decorus de Brébisson, Diat. de Cherb. p. 13, fig. 2; Grünow, Verhandl. der K.*K. zool.-bot. Gesells. 1862, p. 129, pl. 9, fig. 7. — Bréhat. 8° Tribu. — SYNÉDRÉES. Genre XXII. — SYNEDRA Ehrenberg, 1831. Valves droites avec nodule central circulaire bien défini (Ralfs in Pritchard). Synedra gracilis W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 70, pl. 11, fig. 85. — Tréguier, Verdelet. — — VAr. genuina Grünow, Verhandl. der K. K. zool.-bot. Gesells. 1862, pl. 7, fig. 17. — Verdelet. Valves à longs prolongements recourbés, nodule mal défini. Synedra undulata Gregory, Diat. of Cl. p. 59, pl. 6, fig. 107. — Saint- Quay, Bréhat. — Trés-abondant. — Kennedyana Greg., Diat. of Cl. p. 60, pl. 6, fig. 108. — Tréguier, Bréhat. Frustules adhérents, agrégés ou divergents, pseudo-nodule mal défini. Synedra salina W. Sm., Syn. of Brit. Diat. p. 74, pl. 11, fig. 88. — Bassin à flot. 38 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Frustules groupés en éventail sur un stipe court. Synedra Gallionii W. Sm., Syn. of Brit. Diat. p. 14, pl. 30, fig. 265. — Verdelet. l Frustules sur des stipes longs et souvent ramifiés. Synedra fulgens W. Sm., Syn. of Brit. Diat. p. 14, pl. 12, fig. 103. — Sept-Îles, Saint-Quay, Bréhat. — erystallina W. Sm., Syn. of Brit. Diat. p. 14, pl. 12, fig. 101. — Bassin à flot, Verdelet. — superba W. Sm., Syn. of Brit. Diat. p. 14, pl. 12, fig. 102. — Tréguier, Bréhat. — dalmatica Grünow, Verhandl. der K. K. zool.-bot. Gesells. 1862, pl. 9, fig. 2. — Bassin à flot. — Baculus Gregory, Quart. Micr. Journ. Trans. 1851, p. 83, pl. 1, fig. 54. — Verdelet, Bréhat. Genre XXIII. — ODONTIDIUM Kützing, 1844. Odontidium marinum Grünow, Verhandl. der K. K. zool.-bot. Gesells. 1862, p. 44, pl. 8, fig. 23. — Bassin à flot. Sous-famille II. — COCCOCHROMATICÉES. 10° Tribu. — FRAGILARIÉES. Genre XXIV. — DIATOMA de Candolle, 1805. Diatoma hyalinum W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 41, pl. £M, fig. 312. — Saint-Brieuc, Saint-Quay, Sept-Iles. — minimam Ralfs, W. Sm., l. c. p. 44, pl. 44, fig. 313. — Saint- Brieuc. — elongatum W. Sm., l. c. p. 40, pl. 40-44, fig. 311. — Verdelet. Genre XXV. — DIMEREGRAMMA Pritchard, 1861. ll règne dans ce genre une grande confusion. Gregory groupe les diverses espéces dans le genre Denticula et Diadesmis, tandis que W. Smith les range dans les Odontidium et Himantidium. À l'exemple de Ralfs in Pritchard, je crois qu'il est plus simple et plus logique de réunir les espéces suivantes dans le genre Dimeregramma ; c'est aussi l'avis de Grünow. Dimeregramma minus Gregory, Diat. of Cl. pl. 2, fig. 35; Grünow, Verhandl. der K. K. zool.-bot. Gesells. 1862, pl. 7, fig. 29. — Saint-Brieuc, Verdelet, Bréhat. — nanum Greg., Diat. of Cl. pl. 2, fig. 34; Grünow, Verhandl. der K. K. 1862, pl. 7, fig. 21. — Sept-Iles, Verdelet, Bréhat. ADDITIONS A LA SÉANCE DU 23 NovEMBRE 1877. 39 Dimeregramma distans Greg. Diat. of Cl. pl. 2, fig. 36. — Sept-Iles, Dréhat. — marinum Greg., Diat. of Cl. pl. 2, fig. 39. — Verdelet. — Williamsonii W. Sm., Syn. of Brit. Diat. pl. 33, fig. 287; Greg. Diat. of Cl. pl. 2, fig. 40. — Verdelet, Bréhat, bouée de la Manche. Genre XXVI. — PLAGIOGRAMMA Greville, 1859. Plagiogramma Gregorianum Greville, Quart. Micr. Journ. 1859, p. 208, pl. 10, fig. 4. — Bassin à flot. — imsequale Grev., Quart. Micr. Journ. 1859, p. 210, pl. 10, fig. 10. — Dassin à flot, Verdelet, Bréhat. 11* Tribu. — MÉRIDIÉES. Genre XXVII. — MERIDION Agardh, 1827. Meridion marinum Gregory, Diat. of the Cl. p. 25, pl. 2, fig. 44. — Verdelet. 12 Tribu. — LICMOPHORÉES. Genre XXVIII. — PODOSPHENIA Ehrenberg, 1838. Frustules sessiles ou à stipes trés-courts : Podosphenia (Rabenhorst). Podosphenia Lyngbyi W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 83, pl. 24, fig. 227. — Sept-Îles. — Ehrenbergii W. Smith, l. c. p. 82, pl. 24, fig. 225. — Sept-Iles, Rocher-Martin, Tréguier, Bréhat. — Trés-abondant. — angustata Grünow, Verhandl. der K. K. z00l.-bot. Gesells. 1862, p. 33, pl. 6, fig. 20. — Tréguier. Frustules sur des stipes plus ou moins longs, le plus souvent ramifiés : Rhipidophora. Podosphenia elongata W. Sm., Syn. of Brit. Diat. pl. 35, fig. 232. — Sept-Iles, Saint-Quay, Verdelet, Bréhat, Saint-Drieuc. — dalmatica W. Sm., l. c. pl. 35, fig. 230. — Sept-Iles, Saint-Quay, Verdelet, Bréhat, Saint-Brieuc. — paradoxa W. Sm., l. c. pl. 35, fig. 231. — Sept-Iles, Saint-Quay, Verdelet, Bréhat, Saint-Brieuc. — Jurgensii W. Sm., l. c. pl. 35, fig. 228. — Sept-Iles, Saint-Quay, Verdelet, Bréhat, Saint-Brieuc. Genre XXIX. — LICMOPHORA Agardh, 1827. Liemophora splendida W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 85, pl. 26, fig. 233; pl. 32, fig. 233. — Saint-Quay, Bréhat. 40 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Eicmophora flabellata W. Sm., l. c. p. 85, pl. 26, fig. 234; pl. 32, fig. 234. — Saint-Quay. 13* Tribu. — TABELLARIÉES. Premiére section. Genre XXX. — GRAMMATOPHORA Ehrenberg, 1840. Grammatopbora marina W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 42, pl. 42, fig. 314. — Trés-abondant dans toute la baie. — serpentina W. Sm., l. c. p. 43, pl. 42, fig. 315. — Trés-abondant dans toute la baie. — macilenta W. Sm., l. c. p. 43, pl. 4, suppl. fig. 382. — Verde- let, Bréhat. — gibberula Grünow, Verhandl. der K. K. zool. bot. 1862, p. 101. — Sept-Îles, Tréguier, Bréhat. Deuxième section. Genre XXXI. — TESSELLA Ehrenberg, Tessella interrupta Kützing, Bacillarien, p.125, pl. 18, fig. 4. — Saint- Quay, Bréhat. — Abondant. Malgré des recherches patientes sur des individus frais et vivants, il m'a été impossible de découvrir un stipe. J'ai toujours trouvé cette Diatomée enche- vétrée dans d'autres Algues marines. Genre XXXII. — RHABDONEMA Kützing, 1844, Rhabdonema areuatum W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 35, pl. 38, fig. 305. — minutum W. Sm., l. C. p. 39, pl. 38, fig. 306. — Trés-abondants dans toute la baie. Genre XXXIII. — STRIATELLA Agardh, 1832. Strlatella unipunetata W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 37, pl. 39, fig. 307. — Abondant dans toute la baie. 14* Tribu. — BIDDULPHIÉES. Genre XXXIV. — ISTHMIA Agardh, 1830. Isthmia enervis W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 52, pl. 48. — Sept- Iles, Bréhat. — Trés-rare. ADDITIONS A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 41 Genre XXXV. — BIDDULPHIA Gray, 1831. Biddulphia pulchella W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 48, pl. 44, 45, 46, fig. 321. — Partout trés-abondant. — aurita de Brébisson, W. Smith, /. c. p. 49, pl. 45, fig. 319. — Verdelet. — Rhombus W. Sm., l. c. p. 49, pl. 45, fig. 320. — Bassin à flot, Sept-Iles, Bréhat. — Baileyi W. Sm., l. c. p. 50, pl. 45-47, fig. 322. — Bassin à flot, Saint-Quay, Sept-Iles. — turgida W. Sm., l. c. p. 50, pl. 62, fig. 384. — Bréhat. — Très- rare. — Regina W. Sm., l. c. p. 50, pl. 46, fig. 323. — Bréhat. — obtusa Ralfs in Pritchard, p. 848, pl. 13, fig. 30-32. — Verde- let, Tréguier. — radiata Roper, Quart. Micr. Journ. Trans. 1859, p. 19, pl. 2, fig. 27, 28, 29. — Bréhat, Verdelet. Trés-abondant dans cette derniére localité. Je suis de l'avis de Roper dans sa discussion sur cette espèce, et je considère l’Eupodiscus radiatus comme étant le Biddulphia radiata vu par le sommet. Genre XXXVI. — AMPHITETRAS Ehrenberg, 1840. Amphitetras antediluviana W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p.41, pl. 44, fig. 318. — Saint-Brieuc, bassin à flot, Verdelet, Bréhat. Genre XXXVII. — TRICERATIUM Ehrenberg, 1840. Triceratium Favus W. Sm., Syn. of Brit. Diat. p. 26, pl. 5, fig. 44; pl. 30, fig. 44. — Bassin à flot, Tréguier. — Assez rare. — alternans W. Sm., l.c. p. 26, pl. 5, fig. 45; pl. 30, fig. 45. — Bassin à flot, Verdelet, Tréguier, Bréhat. — punctatum Brightwell, Quart. Micr. Journ. p.215, pl. 17, fig. 18. — Sept-Iles. — Rare. 15° Tribu. — COSCINODISCÉES. Genre XXXVIII. — AULISCUS Bailey, 1854. Auliscus sculptus W. Sm., Syn. of Brit. Diat. p. 25, pl. 4, fig. 42; Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 8, pl. 32, fig. 21-22. — Par- tout trés-abondant. — eselatus Var. latecostata Ad. Schm., Atlas der Diat. Heft8, pl. 32, fig. 16-20. — Bréhat. 49 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Genre XXXIX. — EUPODISCUS Ehrenberg, 1844. Eupodiscus radiatus W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p.24, pl. 30, fig. 255. — Bassin à flot, Verdelet, Bréhat. Ralísii Gregory, Quart. Micr. Journ. 1855, p. 39, pl. 4, fig. 11. — Sept-Iles, Tréguier, Bréhat. tenellux de Brébisson, Diat. de Cherb. p. 19, fig. 9. — Verdelet, Bréhat. Argus W. Sm., Syn. of Brit. Diat. p. 24, pl. 4, fig. 39. — Ver- delet. fulvus W. Sm., l. c. p. 24, pl. 4, fig. 40. — Tréguier. subtilis Gregory, Diat. of Cl. p. 29, pl. 3, fig. 50. — Tréguier, Bréhat. sparsus Gregory, Quart. Micr. Journ. Trans. 1891, p. 81, pl. 4, fig. 41. — Verdelet. Genre XL. — ACTINOPTYCHUS Ehrenberg, 1838. Actinoptychus undulatus Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 1, pl. 1, fig. 1. — Toute la baie. senarius Ehrenberg, Mikrogeologie, pl. 18, fig. 21. — Bassin à flot, Verdelet, octonarius Ehr., Mikr. pl. 48, fig. 22. — Bassin à flot, Verdelet. sedenarius Ehr., Mikr. pl. 18, fig. 26. — Verdelet. denarius Ehr., Mikr. pl. 18, fig. 23. — Verdelet. octodenarius Ehr., Mikr. pl. 18, fig. 27. — Verdelet, Saint-Quay, Bréhat. quatuordenarius Ehr., Mikr. pl. 18, fig. 25. — Verdelet, Bréhat. duodenarius Ehr., Mikr. pl. 18, fig. 24. — Verdelet, Bréhat. vicenarius Ehr., Mikr. pl. 18, fig. 28. — Verdelet. areolatus Ad. Schmidt, Atlas der Diat. Heft 8, pl. 29, fig. 4. — Verdelet, Bréhat. Je considère ces différents Actinoptychus comme étant des dérivés, des va- riétés de Actin. undulatus ; pendant le développement du frustule, le nombre des raies augmente suivant les conditions de l'habitat. Genre XLI. — COSCINODISCUS Ehrenberg, 1838. Coscinodiscus excentricus W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 23, pl. 3, fig. 38. — Bassin à flot, Sept-Iles, Bréhat, Verdelet. — limeatus Ehrenberg, Mikrogeologie, pl. 18, fig. 33. — Bassin à flot, Verdelet. — radiolatus Ehr., Mikr. pl. 18, fig. 36. — Verdelet. perforatus ? Ehr., Mikr. pl. 18, fig. 46. — Bréhat. ADDITIONS A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 43 Coscinodiscus minor W. Sm., l. c. p. 23, pl. 3, fig. 36. — Bassin à flot, Verdelet, Bréhat. — radiatus W. Sm., l. c. p. 23, pl. 3, fig. 37. — Sept-Iles, Verde- let, Bréhat. — nitidus Gregory, Diat. of Cl. p. 271, pl. 2, fig. 45. — Sept-Iles, Bréhat, Verdelet. — eoncavus Greg., Diat. of Cl. p. 28, pl. 2, fig. 47. — Tréguier, Bréhat. — punctulatus Greg., Diat. of Cl. pl. 2, fig. 46. — Tréguier. — centralis Greg., Diat. of Cl. p. 29, pl. 3, fig. 49. — Tréguier. 16° Tribu. — MÉLOSIRÉES. Genre XLII. — CYCLOTELLA Kützing, 1833. Cyclotella Kützingiana W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 21, pl. 5, fig. 47. — Verdelet, Tréguier. — Ballasiana W. Sm., l. c. p. 81, tome II, suppl. — Verdelet Genre XLIII. — PODOSIRA Ehrenb., 1840. — Hyalodiscus Cléves Podosira hormoides W. Sm., Syn. of Brit. Diat. p. 53, pl. 49, fig. 321. — Bassin à flot, Verdelet, Sept-Iles. — maculata W. Sm., l. c. p. 54, pl. 49, fig. 328. — Bassin à flot, Sept-Iles, Verdelet, Bréhat. Genre XLIV. — MELOSIRA Ehrenberg, 1824. Melosira nummuloides W. Smith, Syn. of Brit. Diat. p. 55, pl. 49, fig. 329. — Bassin à flot, Verdelet, Sept-Iles. — Borreri W. Sm., l. c. p. 56, pl. 50, fig. 330. — Tréguier. — Westii W. Sm., l. c. p. 59, pl. 52, fig. 333. — Sept-Iles, Verde- let, Tréguier, Bréhat. — marina W. Sm. (Orthosira), l. c. p. 59, pl. 43, fig. 338. — Toute la baie. — Montagnei W. Sm. (Podosira), l. c. p. 53, pl. 49, fig. 325. — Bas- sin à flot. — sulcata Kützing, Bacillarien, p. 55, pl. 2, fig. 7. — Bassin à flot, Saint-Quay, Bréhat. — angulata Gregory, Diat. of Cl. p. 26, pl. 2, fig. 43. — Sept-Iles, Verdelet. 44 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ESPÈCES NON CLASSÉES. Genre XLV. — CHÆTOCEROS Ehrenberg, 1844. Chretoceros Wighamii Brightwell, Quart. Micr. Journ. 1856, p. 105, pl. 7, fig. 19-36. — Verdelet. — Lauderi Ralts, Quart. Micr. Journ. 1864, p. 77, pl. 8, fig. 3-4. Pendant longtemps je n'ai trouvé qu'une partie de cette Diatomée dans le bassin à flot, Tréguier, Bréhat ; j'étais mis en défaut pour la détermination exacte, car les flagellums sont très-fragiles et le cylindre peu siliceux. J'ai enfin eu la bonne fortune de trouver dans Bréhat cylindre et flagellum unis, et je ne doute pas aujourd'hui que le Chætoceros Lauderi vive sur nos côtes, ou du moins une espéce ou variété trés-voisine. Genre XLVI. — CERATAULUS Ralfs in Pritchard, 1861. Cerataulus? Reichardti ? (Grünow, Verhandl. der K. K. zool.-bot. Gesells. 1863, p. 158, pl. 13, fig. 22. — Bassin à flot, Verdelet. Je n'inseris ce genre qu'avec un point dubitatif; j'avoue qu'il nécessite une étude plus compléte. M. Fournier céde le fauteuil de la présidence à M. Chatin, pre- mier vice-président, et fait la communication suivante : SUR QUELQUES GENRES D'AGROSTIDÉES, par M. Eug. FOURNIER. Michaux a établi dans son Flora boreali-americana (t. Y, p. 41), un genre de Graminées de la tribu des Agrostidées, nommé par lui Tricho- dium à cause de ses pédicelles capillaires, et qui differe des Agrostis par l'absence de la glumelle supérieure, ce que Michaux caractérise en ces termes : « Gluma interior univalvis. » La plupart des agrostographes ont fait rentrer ce genre dans le genre Agrostis, mais en le conservant comme section. Quelques-uns d'entre eux ont eu soin cependant de noter, dans leur diagnose de la section Trichodium, « valvula superiore nulla v. nana », ce qui est déjà moins absolu. En soumettant à un classement préalable les Agrostis du Mexique, ja commencé par les répartir en deux catégories, placant d'un cóté les échan- tillons où la glumelle supérieure existait, dans un autre ceux où elle man- quait. Aprés ce premier travail, je ne fus pas peu surpris de constater que j'avais ainsi rompu toutes les affinités naturelles, et que, autant qu’on en pouvait juger à première vue dans l'examen d'un genre aussi difficile, j'avais même plusieurs fois dissocié des individus appartenant à une même espèce. Je reconnus ainsi que le méme Agrostis peut présenter toutes les variations entre l’absence de la glumelle supérieure et le déve- ADDITIONS ‘A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 45 loppement qu'elle atteint dans les espèces où ce développement est le plus prononcé. Une courte excursion bibliographique m'a prouvé que ce résultat n'était pas neuf. Pour me borner à un petit nombre d'exemples, Kunth, en reprenant avec détail la description de certaines Graminées dans le Supplément au premier volume de son Enumeratio, dit (p. 175) pour l' Agrostis tolucensis (1), décrit d'abord avec la glumelle supérieure déve- loppée : « in iisdem speciminibus serius examinatis palea superior plane deerat », et (p. 176) pour lA. virescens, décrit d'abord de méme : « in iisdem speciminibus serius examinatis paleam superiorem plane oblite- ratam inveni ». En remontant plus haut que le vieux Kunth, on lit dans la thèse d'Hartimann : Genera. Graminum in Scandinavia incognitorum recognita, soutenue à Upsal le 27 novembre 1819, sous la présidence de Thunberg (p. 5) : « Agrostidem alpinam et caninam (observante Gaudino) corolla uni et bivalvi variare, Trichodii igitur genus (sic) nimis vagum affinibus iterum adjungendum putavi. » En recourant à l'Agrostologia hel- vetica de Gaudin, l'observateur exact qui eut entre autres mérites celui de diriger dans la botanique feu notre savant confrére M. J. Gay, on y lit (I, p. 64) pour l'Agrostis alpina : « Gluma interior angustissima linearis truncata exteriore paulum (sic) brevior, plerumque deficit. » — Et plus loin, presque les mêmes termes dans la description de son Agrostis hybrida. Ces considérations suffisent à montrer que le genre Trichodium ne saurait être conservé méme comme moyen de sectionner le genre Agrostis. Un autre genre d'Agroslidées mexicaines m'a donné aussi beaucoup de peine dans son classement, le genre Vilfa Adanson (2) (Sporobolus R. Br.). J'ai vite remarqué que chez plusieurs espéces bien connues du genre, et notamment chez le Vilfa pilifera Trin. et le V. purpurascens Beauv., autour desquelles se groupent un certain nombre de types, la paillette ou glumelle supérieure est remplacée en apparence par deux pièces dis- posées à angle droit avec la glumelle inférieure, et constituant ou parais- sant composer avec elle un verticille interne de trois pièces ; dans ce cas, la glumelle supérieure ou les deux piéces qui en tiennent lieu sont parfaite- ment transparentes, hyalines ; et de plus la glume supérieure égale environ la longueur de l'épillet. Dans une autre catégorie de Vilfa, la glumelle supérieure est unique, entière, virescente, et de plus la glume supérieure est loin d'atteindre la hauteur de l'épillet, ce qui donne à celui-ci un aspect tout différent. Au premier aspect, il semblait qu'il y eût là les éléments d'une distinc- tion générique trés-nette à établir dans les Sporobolus de R. Brown. J'ai (1) On écrit souvent toluccensis, mais le nom espagnol est Toluca. (2) Je suis Steudel en adoptant cette synonymie, et pour ne pas innover sans raison. Jesais fort bien qu'il ne s'agit pas ici du genre Vilfa tel que l'a compris Palisot de Beauvois, dont les Vilfa ne sont guère qu'une subdivision des Agrostis. A6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dû chercher s'il y en avait quelque trace dans les livres, et j'ai vu bientôt que le nouveau genre qui paraissait se lever sur l'horizon de ma table de travail avait déjà été établi deux fois, et non sans contestation. M. Hochstetter a distribué il y a longtemps dans les collections de l'Unio itineraria (pl. abyss. n. 81), le Triachyrum adoense, et plus tard dans l'Iter nubicum de Kotschy, n. 30, le T. cordofanum. Ces Tria- chyrum sont des Sporobolus à épillet très-court et à verticille interne tri- mére. Dans l'année qui suivit la distribution du Triachyrum adoense, parut un ouvrage imporlant de Nees d'Esenbeck sur les Graminées de l'Afrique australe (Flore Africe australioris Illustrationes monogra- phice, Gramineæ), où il dit de son Sporobolus discosporus, qui est la méme plante : « maturescente fructu valvula superior in duas partes findi- tur, quo fit ut flosculus triphyllus ab incauto observatore dici possit » (1). Le terme d’incautus a quelque peu irrité M. Hochstetter, qui a répondu à Nees dans le Würtembergische naturhistorische Jahreshefte, 3° année, p. 57. C'est là, pour le dire en passant, que se trouve l'indication biblio- graphique de la fondation du genre Triachyrum. M. Hochstetter soutient que la division de la glumelle supérieure existe de fort bonne heure; et, malgré sa contestation, il me semble donner quelque peu raison aux cri- tiques de Nees, quand il a dit : « Es mag zwar seyn die scheibenfürmige » Gestalt der Frucht... zum Zerfallen der palea superior in zwei Hälften » beiträgt, aber nicht erst maturescente fructu, sondern schonin der Blü- » thenknospe. » Il va jusqu'à conclure de son observation que la glumelle supérieure se compose de deux folioles libres, et qui se soudent habituel- lement. Je n'ai point à discuter ici la nature de la glumelle supérieure, ce qui m'entrainerait bien au delà et en dehors de mon sujet. Je me bornerai à rappeler que dans les Bambous, où la fleur des Graminées est le plus développée, la glumelle supérieure, bicarénée, loin de \se développer en deux folioles libres, affirme davantage sa constitution ordinaire (autour des fleurs complétes), en envoyant deux ailes qui partent chacune de l'une des deux nervures de la glumelle, et qui entourent les organes sexuels, en augmentant les organes de protection que leur accorde la nature. Par contre, les Agrostidées dans lesquelles la glumelle supérieure apparait fendue en deux pièces appartiennent aux types les plus réduits, les plus rudimentaires de la famille. Je ferai observer en outre que, sur chacune des pièces remplaçant la glumelle supérieure, il est facile de voir que la nervure est très-rapprochée du bord supérieur de ces organes, c'est-à-dire de la nervure de la pièce congénére, et que, si ces pièces étaient des or- ganes indépendants et primitivement libres, elles auraient leur nervure dans leur milieu comme la glumelle inférieure. Pour moi, ce sont deux moitiés (1) Cette opinion de Nees est confirmée par le témoign , 1877, n° 27). p gnage de M. Behrens (Bot. Zeit. ' SÉANCE DU 25 JANVIER 1878. 41 de la glumelle supérieure résultant de la disjonction de cet organe, et cette disjonction se fait à des époques différentes, selon l'espéce, dans la vie de la fleur, ainsi que j'ai pu n'en assurer en examinant un certain nombre d'espéces. Il y a des Sporobolus dont la glumelle supérieure, virescente et non hyaline, est simplement fendue (bidentée, comme on la” dit dans le style descriptif) à son extrémité supérieure. Ces différentes gradations m'ont engagé à ne voir dans la longue fente de la glumelle supérieure, tantôt presque complète, tantôt prolongée seulement jusqu'à la moitié, tantót à peine indiquée, qu'un moyen de classement des espéces, autrement dit, à n'adopter qu'à titre de section le genre Triachyrum Hochst. (Diachyrum Griseb.). Ce dernier a été établi par M. Grisebach, il y a peu d'années, dans ses Plante Lorentziana, p. 209. Il lui donne pour caractères : « Glumz 3, fertilis conformis. Paleæ 2 distincts laterales, i. e. respectuglumarum trans- vers. » Pour se reconnaitre dans ce langage bizarre, il faut comprendre que dans les trois glumes de M. Grisebach, il en est seulement deux qui sont les glumes des auteurs modernes, et une (la troisième, fertilis conformis) qui est la glumelle intérieure. Ainsi expliquée, la description de M. Grisebach ne différe plus génériquement des indications données par M. Hochstetter. SÉANCE DU 25 JANVIER 1878. PRÉSIDENCE DE M. CHATIN. M. Mer, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la derniére séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président fait connaitre deux nouvelles présentations. Dons faits à la Société : D" Louis Bouvier, Flore des Alpes de la Suisse et de la Savoie. A. Magnin, Les Lichens utiles, broch. 27 pages. . L. Debat, Feuilles des Fissidentiacées, broch. 10 pages. Chabaud, Flore des jardins, numéro spécimen. À. Ernst, Vargas considerado como botanico, broch. 24 pages. Ch. Martins, Index seminum horti monspeliensis, broch. 13 pages M. Poisson fait à la Société la communication suivante : DU SIÈGE DES MATIÈRES COLORÉES DANS LA GRAINE (suite). AI par M. J. POISSON. Au nombre des familles de plantes où la structure du gynécée et les caractères tirés de la graine sont d’une imp^wtance capitale pour la dis- 48 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tinction des genres et des espèces, les Euphorbiacées tiennent le premier rang. On sait les formes variées que revêtent les semences appartenant à cette famille, et qui font distinguer à première vue le Ricin, les Jatropha, le Pignon d'Inde, les Euphorbes, etc. Dans ce dernier genre méme on n'ignore pas de quelle valeur sont ees organes reproducteurs, indispen- sables souvent pour confirmer la détermination. Gærtner (1) (1788) décrit et figure les graines de la Mercuriale, du Ti- thymalus et de l'Emblica avec d'excellentes observations. A. de Jussieu (2) (1823-24) publia des Considérations sur la famille des Euphorbiacées, et, à titre de thèse, la première monographie de ce groupe difficile, accompagnée de nombreuses figures de chacun des genres. Rœper, dans son mémoire, Enum. Euphorb. que in Germ. et Pannon. gignuntur (1824), donne quelques détails sur la structure de la graine des espèces qu'il y mentionne, mais son travail est plutôt morphologique qu'a- natomique. Ad. Brongniart (3) (1827), dans son mémoire Sur la génération et le développement de l'embryon, a le premier signalé la structure du tégument de la graine du Ricin comme faisant exception à la régle générale. Dans ses Nouvelles Recherches sur le développement de l'ovule végétal, Mirbel (4) (1828) figure en détail le développement et l'organisation de l'ovule de l'Euphorhia Lathyris. Schleiden (5) (1831) donne une bonne figure de la coupe longitudinale de l Euphorbia pallida, et mentionne dans l'explication des planches la nature testacée de l’épiderme du tégument interne qu' Ad. Brongniart avait indiquée. Payer (6) (1851) décrit et figure l'organogénie complète de la fleur de P Eu- phorbia Lathyris, du Ricin, du Crgzophora tinctoria et dela Mercuriale. L'ouvrage le plus important qui ait été publié sur l'organisation et l'étude des genres des Euphorbiacées est celui de M. H. Baillon (7) (1858). Dans ce travail accompagné de plus de 900 figures, l’auteur donne d'excellents détails sur la structure des ovules et des graines de la plupart des genres, et notamment du Ricin, de l'Euphorbe, des Phyllanthus, etc., etc. Le méme savant, dans l'Adansonia, signale plusieurs exemples intéres- sants de structure d'ovules ou de graines appartenant aux Euphorbiacées. A. Gris (8), par deux notes publiées dans de nombreux recueils sur le . Développement de la graine du Ricin, rappelle la structure des téguments de cette graine telle que l'avait décrite Ad. Brongniart. (1) De fruct. et sem. pl. Il, p. 114 et seq. t. 107, 108. (2) Mém. du Mus. d'hist. nal. t. X, De Euph. gener. Tentam. (3) Ann. sc. nat. 1'* sér. vol. XII. (4) Mém. de l'Acad. roy. de Paris, IX, 1828-30. (5) Ueber Bild. des Eich. und Entst. des Emb. b. der Phan (6) Organ. comp. de la fleur, p. 521, t. 107, 108 et 110. (TON (à Etude gén. du groupe des Euphorbiacées. ompt. rend. (1861). — L'Institut, n* 1645. — Soc. philom.... — A 4r sér. XV, 5, t. 2, et XVII, 312, t. 15. — Bull. Soc. bot. IX, 433; XII, 13; XVI, 81, eie. SÉANCE DU 25 JaNviER 1878. 49 L. Ch. Treviranus (1) (1863), dans un article où il passe en revue plu- sieurs travaux publiés sur la structure de l'ovule et de la graine, réclame la priorité des observations faites par lui sur l'Euph. Lathyris en 1815 (2), et plus tard en 1831 (3) sur le Ricinus. 7 M. Van Tieghem (4) (1871), en s'occupant des divers modes de nerva- tion de l'ovule et de la graine, cite, parmi les exemples ayant servi à ses recherches, la Mercuriale et l'Euphorbe. Cette note est immédiatement suivie de l'important mémoire de M. Le Monnier sur la Nervation de la graine (5). Ce travail contient des renseignements sur la structure d'un certain nombre de graines d'Euphorbiacées ; mais cette étude, entreprise à un point de vue théorique, ne vise que des détails favorables à la thése soutenue par son auteur. Mercurialis. — Le M. annua contient dans chacun de ses deux carpelles un ovule ana- trope. Un jeune ovule se montre avec un nucelle saillant, puis deux tégu- ments ; mais l'interne, pendant l'évolution, reste en arriére et est prompte- ment dépassé par l'externe, qui enveloppe lâchement son contenu. Bientôt la base interne de cet ovule épaissitson tégument externe, ce qui lui donne une sorte d'inéquilatéralité. En méme temps le tégument interne a recou- vert le nucelle, dont le sommet aminci s'engage dans l'endostome. De son cóté, le tégument externe s'est augmenté en longueur et en épaisseur à l'exostome (origine de la caroncule), et s'est manifestement courbé vers l'axe pour s'aboucher avec un petit obturateur. Les vaisseaux du raphé se montrent tardivement. Une section transversale de l'ovule montre un nucelle formé d'un grand nombre de cellules, et à son centre une cavité, le sac embryonnaire. Le tégument interne est composé de quatre rangées de cellules et quelquefois de six avec l’âge, en comptant les deux épidermes, qui alors commencent à devenir dissemblables. Des nucléus occupent toutes les cellules de ce tissu, mais ils sont plus apparents dans les cellules épider- miques qui doivent se diviser ou augmenter de volume. Le tégument externe est, vers le milieu de l'ovule, composé de quatre à six rangs de cellules, épiderme compris. Sur une graine à moitié développée, l'albumen est en partie formé et refoule les grandes cellules du nucelle. Les cellules externes du tégument interne sont déjà trois ou quatre fois plus longues que larges dans le sens (4) Sitzungsb. der K. bayer. Acad. der Wiss. zu München. (2) Von der Entwick. des Embryo, etc. p. 65, tab. 6. (3) Symbol. phytolog., etc. fasc. I, p. 68, tab. 2. (4) Compt. rend. 1871. — Ann. sc. nat. 5° sér. XVI, p. 223. (5) Ann. sc. nat. 5° sér. XVI, p. 233, tab. 9-12. T. XXV. (SÉANCES) 4 50 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. du rayon, etleurs parois sont sensiblement et uniformément épaissies. Dés lors leur volume augmentera rapidement, et bientót l'épaississement coloré commencera à se former dans chacune d'elles. Ce dépót semble se faire trés-rapidement et bien avant l’âge adulte de la graine ; il parait coincider avec la formation de l'albumen. Sur une graine müre et fraiche, la teinte générale est grisàtre. La caroncule, d'une forme particulière à cause de l'incurvation prématurée du micropyle, se détache en blanc, et simule un petit capuchon, dont l'ouver- ture regarde l'axe. A l'air, cette caroncule délicate s'affaisse et se déforme, tandis que la surface de la graine prend une teinte plus foncée et devient légerement rugueuse. Les apophyses qu'on remarque à la surface sont brunes et saillantes avec des intervalles plus clairs. La base de la graine est surbaissée, et au point central de la chalaze est un petit apicule muni d'un trou imperceptible, mais suffisant pour livrer passage aux vaisseaux du raphé (1). E La coupe transversale. montre que les cellules: rayonnantes du tégu- ment interne, parfois légérement flexueuses à leur limite externe, sont renforcées d'un épaississement secondaire d'un jaune brunátre, et qui, par- tant de la base de chaque cellule, se dirige vers le sommet. Cet épaississe- ment suit une marche sinueuse, c'est-à-dire qu'il n'atteint pas le méme niveau dans toutes les cellules, mais il semble se faire trés-rapidement. Il n'y a pas de transition insensible entre la portion épaissie de la cellule et celle qui ne l'est pas. La solidification se fait au moyen d'une sorte d'em- boitement interne qui rend cette portion cellulaire résistante, tandis que la moindre traction déchire le sommet des cellules que l'épaississement n'a pas encore atteint ou qu'il n'atteindra pas. Il suit de là que ces sommets de cellules non solidifiées s'affaissent sur les portions résistantes, et quainsi apparaissent les rugosités qu'on re- marque sur la graine de Mercuriale (2). Les réactifs n'ont point d'action sensible sur la coloration de ces cellules. Le tégument externe tapisse étroitement la surface du tégument interne; il ne contient pas de matière colorée, et les cellules dont il est composé ne renferment bientôt plus que de l'air et réfractent la lumière, d’où la teinte blanchâtre de la graine quand elle est sèche. Le M. perennis diffère quelque peu du précédent par un tégument externe plus épais, et quelques légères différences dans la gaîne des poils épidermiques qui sont à la surface des carpelles, etc. (1) ll est facile de séparer les deux téguments de la graine en plongeant celle-ci quelques heures dans l'eau; au moyen des aiguilles, on peut alors enlever d'une seule pièce le tégument externe, et laisser à nu la surface rugueuse du tégument interne. D'ail- leurs le Ricin et la plupart des Euphorbes se conduisent de méme. | l G) Les graines d’Elæococca verrucosa, qui se rencontrent fréquemment dans les col- ections, sont couvertes d'aspérités probablement dues à i "é du développement seule pourrait confirmer. Ma même cansa, mais gue l'étude SÉANCE DU 25 JANVIER 1878. 51 Euphorbia. Un jeune ovule anatrope d'E. Lathyris est pourvu d'un nucelle et de deux téguments: m L'externe s'hypertrophie rapidement vers le micropyle (origine de la caroncule), qui regarde un peu en dedans et qui est coiffé d'un obtura- teur fimbrillé. Les trachées du raphé n'apparaissent que tardivement (1). Une coupe transversale montre un nucelle entouré d'un tégument in- terne formé de dix à douze assises de cellules. Les deux épidermes sont déjà un peu différents du tissu intermédiaire, et déjà l'externe semble diviser et allonger ses cellules dans le sens radial. Le tégument externe est composé de trois à cinq rangs de cellules; les épidermiques sont un peu différentes des autres. Bientót les cellules épidermiques du tégument interne s'allongent radia- lement, tout en épaississant uniformément leur paroi, et la zone qu'elles forment devient quelque peu ondulée, en dehors principalement. En d'autres termes, leur longueur réciproque est variable du cóté externe, en sorte qu'elles forment des parties rentrantes et des éminences, légères toutefois. A maturité, les cellules épidermiques du tégument externe épaississent leur paroi du cóté externe seulement. Ces cellules se boursouflent ou s'étirent, suivant la position qu'elles occupent à la surface sinueuse de la graine. Ce sont elles qui contiennent une matiére résinoide, brune, là seulement où la graine est maculée de taches plus foncées ; ailleurs cette matière fait défaut. Les deux ou trois rangs de cellules sous-jacentes sont quelque peu résistantes, elles ont leur paroi, ponctuée; mais le rang le plus interne (épiderme interne) a des cellules plus petites et presque cubiques. Ici l'ensemble des cellules du tégument externe concourt en partie à la forma- tion des crêtes sinueuses qu’on voit sur la graine, et qui, vues au moment de la déhiscence, ressemblent à de petites chaînes de montagnes en minia- ture. C'est en effet là où les cellules scléreuses du tégument interne proé- minent, que le tégument externe se reléve. Ces cellules consolidantes du tégument interne sont, sur la graine müre, tapissées d'un épaississement secondaire d'une teinte plus foncée que la paroi propre, et qui emplit bientót la cellule. Il se produit simultanément dans toute son étendue, et sur une coupe transversale on ne voit plus qu'un petit canal lenticulaire au centre. Aprés macération ou ébullition de (1) Je n'ai point vu de ramifications vasculaires s'étendre « sur une notable portion de l'albumen », conime le dit M. Le Monnier (loc. cit. P. 267), dans les espèces que j'ai observées, mais seulement des laticifères. 52 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. la graine, sur une section trés-mince, on peut détruire la coloration de l'épaississement par l'acide chlorhydrique concentré (1). L'E. Peplus est un type différent du précédent. On observe sur l'ovule un épaississement caronculaire de l'exostome qui forme ici un bourrelet circulaire trés-saillant, particulier d'ailleurs à beaucoup d'autres espéces de ce genre ; il est légèrement incliné vers le point d'attache et est sur- monté d'un obturateur ayant la forme d'une petite épaulette. Sur une coupe transversale, on constate un nucelle à grandes cellules, occupé au centre par le sac embryonnaire ; un tégument interne formé alors de cinq ou six rangées de cellules, et un tégument externe de deux rangées seule- ment de cellules un peu moins grandes. On voit déjà sur l'ensemble de la section, que six angles sont ébauchés et qu'ils seront bientôt plus évidents. Sur une jeune graine, on voit l'albumen envahissant le nucelle, puis le tissu du tégument interne étiré radialement, seulement en face des six angles déjà trés-accusés. Ou constate alors qu'une multiplication cellulaire importante s'est faite dans la couche épidermique externe de ce tégu- ment interne, dont les cellules se sont déjà allongées en palissade et nota- blement épaissies. C'està cette multiplication cellulaire qu'il faut attribuer la configuration sinueuse de cette partie du tégument ; car le nombre de ses cellules n'est plus en rapport avec celui des cellules voisines. Quel que soit, dans leur marche tortueuse, le plan de ces cellules consolidantes, leur grand axe regarde invariablement le centre de la graine. Elles se con- duisent d'ailleurs, quant à leur épaississement et à leur coloration, comme les mêmes éléments dans l'E. Lathyris. A l’état adulte, la graine ne dépasse pas 2 millimètres en longueur ; elle est brune lorsqu'elle est fraîche ; mais peu de temps après la déhiscence, elle devient d'un ton gris clair par suite du desséchement du tégument externe. Son sommet est surmonté d'une caroncule oblique et échancrée du cóté interne. Cette graine est bien connue et caractérise tout de suite l'espèce à laquelle elle appartient, par les deux sillons longitudinaux qui sont placés de chaque côté du raphé, et les petites fossettes symétriquement distribuées sur les parties latéro-antérieures de cette graine. En sorte que la coupe, dans quelque sens qu'on la pratique, si ce n'est une section per- (4) Le tégument interne, qui déjà dans la jeune graine a une certaine résistance, ne subit pas l'entrainement vers le point d'attache dont le sommet du tégument externe est susceptible. La caroncule, en effet, devient peu à peu latérale; tandis que le sommet micropylaire du tégument interne est resté dans laxe de la chalaze, et s'est prolongé plus loin que l'exostome. M. Baillon cite ce fait pour l'Épurge notamment, en parlant des migrations dela caroncule (loc. cit. p. 194). Cela tient, il me semble, à ce que les cel- lules scléreuses du tégument interne ont pris un développement plus grand comme nombre et comme dimensions, et enfin à ce que le tissu mou de la caroncule et des por- tions voisines du tégument externe, ne pouvant pas résister à la poussée interne qui se fait, la caroncule se réfugie dans la seule partie libre de la loge au voisinage du hile. Cette. Euphorbe est un bon exemple pour voir la formation de l'albumen commençant par le fond du sac embryonnaire. SÉANCE DU 25 JANVIER 1878. 53 pendiculaire antéro-postérieure, se trouvera toujours avec six angles et six parties rentrantes. Les alvéoles qu'on remarque sur les graines des Suregada sont proba- blement de méme nature. Sur le tégument interne, trés-épais à cause de la couche de cellules en palissade, on voit en blanc des dépôts calcaires, vraisemblablement formés par le tégument externe, et qui font efferves- cence avec l'acide chlorhydrique. Ce dépôt est encore plus manifeste sur les grosses graines des Aleurites. Ricinus. Un ovule de Ricin (1), à l'époque de l'anthése, présente, sur une coupe longitudinale, un nucelle avec une cavité embryonnaire au centre ; un tégu- ment interne épais, composé de dix à douze assises de cellules, les épi- dermiques, d'une teinte différente, déjà divisées radialement et riches en plasma; un tégument externe mince, composé de quatre rangées de cellules en moyenne, dont les externes cubiques et plus développées. La caroncule est déjà un peu inclinée en dedans. Le faisceau vasculaire du raphé chemine, comme toujours, dans le tégu- ment externe et arrive à la chalaze, dont il traverse toute l'épaisseur ; puis il se ramifie, et ses divisions entourent, à la facon d'un entonnoir, la partie basilaire du nucelle (2). Bientót les trachées semblent gagner les portions supérieures et ramperau point de jonction du nucelle et du tégu- ment interne, jusqu'aux deux tiers de leur hauteur (3). (1) Les ovules du Ricin ct d'autres Euphorbiacées s'accroissent surtout par leur portion basilaire; les dessins de Payer et de M. Baillon le prouvent suffisamment. L'anatropie ne se fait pas ici par une demi-révolution du nucelle ; mais celui-ci est ascendant au début et son sommet ne change pas de direction. Ce cas d'ailleurs est fréquent et se retrouve dans beaucoup d'autres familles. Déjà Mirbel avait observé le fait dans l'ovule du Quer- cus, du Corylus et de l'Alnus (loc. cit. p. 44), et M. Miers (the Ann. and Magas. of Nat. Hist., 1858) attire l'attention sur ce caractère dans l'ovule de l'Amandier notamment. (2) Treviranus, en 1831, avait déjà vu et figuré d'une façon rudimentaire, mais suffi- sante, l'expansion vasculaire du raphé sur le nucelle (loc. cit., tab. 2). (3) Les arguments avancés par Miquel (Adansonia, VIII, 369) et par A. Gris (l’Institut, n° 1615, et Bull. Soc. bot. XII, 13; XVI, 81), relativement à la structure de l'ovule du Ricin comparée à celle de l'ovule des Conifères et des Cycadées, ne me semblent pas Justifiés. En effet, dans ces dernières, l'adhérence du nucelle avec l'enveloppe ne se fait pas à l'instigation d'un tissu vasculaire, tandis que dans le Ricin, la coalescence semble bien étre déterminée par la présence des vaisseaux qui sont situés à la jonction de ces deux organes. M. Le Monnier assure que c'est bien à la « secondine » que ces vaisseaux appartiennent. Je ne les ai jamais vus franchir la limite de l'adhérence du nucelle au tégument pour continuer leur course dans cet organe devenu libre, comme il le dit. Les trachées qui parcourent cette portion de l'ovule sont accompagnées d'un tissu fibreux conjonctif, ce qui donne lieu à un certain nombre de petits faisceaux complets, lesquels atteignent le nucelle un peu plus haut du côté postérieur que du côté antérieur de l'ovule. Là où les faisceaux s'arrêtent, le nucelle redevient libre, comme il l'est dans la Mercuriale et l'Euphorbe. M. Baillon signale et figure un autre exemple de faisceaux vasculaires dans le tégu- ment interne du Siphonia elastica, qui d'ailleurs a la plus grande analogie avec le Ricin. M. Le Monnier en cite également dans quelques autres genres (Dalechampia, Aleu- rites, Curcas). 54 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La section transversale d'une jeune graine montre un nucelle en partie résorbé par l'albumen. Les cellules en palissade du tégument interne sont déjà considérablement allongées dans le sens radial, et le tégument externe a ses deux couches épidermiques trés-distinctes des cellules in- termédiaires. Le nombre de ces cellules est augmenté autour. du raphé et aussi à la partie ventrale de la graine; en sorte que là le tégument est plus épais. Sur la graine müre, des macules irréguliéres d'une teinte brune, beau- coup plus foncée que l'ensemble, donnent une certaine élégance à cette graine. Elles sont dues à une matiére résineuse, jaune plus ou moins foncé, suivant les variétés de Ricin, contenue dans les cellules épider- miques externes et localisée là seulement oü la graine est maculée. La potasse dissout parfaitement cette matiére colorante, étudiée récemunent par M. Portes. Si l'on enléve par le frottement le tégument externe, les taches disparaissent ainsi que le fond blanchátre formé par les cellules incolores du méme tégument. On voit paraitre alors un fond d'une teinte brunátre et uniforme: c'est la couche épidermique du tégument interne et qui forme, comme on sait, la partie testacée et résistante de la graine. Ces cellules sont souvent courbes, surtout sur les côtés de la graine; leur longueur est devenue considérable. Un épaississement secondaire s'est formé et les comble presque uniformément, en ne laissant qu'un trés- petit vide au centre de chaque cellule. Sur une section fortement grossie on distingue l'épaississement un peu moins clair que la membrane cellu- laire. Dans des conditions favorables, l'acide chlorhydrique enléveà cet épaississement sa coloration. Curcas, Buræava. A L'enveloppe dela graine du C. purgans est formée d'un tégument interne assez semblable à celui du Ricin, ayant également les cellules épider- miques de la couche externe en palissade, mais la taille de ces cellules est un peu différente et leur coloration plus accentuée. Le tégument externe présente aussi quelques différences. Il est com- posé de six ou huit assises de cellules; celles de l'épiderme interne sont, comme dans le Ricin et l'Euphorbe, étroitement appliquées sur le tégument interne, mais les autres forment un tissu làche et spongieux. L'épiderme extérieur est tout spécial. Les cellules qui le composent procédent bien du tissu sous-jacent, mais elles sont allongées radialement et en palissade. Leurs parois sont assez épaisses et elles contiennent une matière résineuse, disposée en chapelet sur le sec, et d'une teinte jaune brun, dont l'inten- sité sur la graine müre est due à ce que la lumiére frappe ces cellules verticalement, c’est-à-dire dans le sens de leur longueur, et qu'aucune réfraction n'est possible. C'est pourquoi ces graines paraissent noires, et SÉANCE DU 25 JANVIER 1878. 55 les craquelures que l'on constate à leur surface, notamment à la chalaze et le long du raphé, sont produites par des fissures de l'épiderme, dont les cellules ne sont pas toutes d'égale résistance et cédent en certains points par l'effet de la dessiccation, de manière à laisser voir le tissu situé au-dessous. On voit bien dans cette graine le système vasculaire de la secondine signalé par M. Le Monnier (1). Le système tégumentaire de la graine du Buræava carunculata rentre, avec quelques variantes, dans celui des genres précités. L'épiderme du tégument externe est fortement et uniformément coloré. La couche de cellules en palissade du tégument interne est moins importante; ces cel- lules sont lâches, aussi la graine est peu résistante. Les cellules de lépi- derme interne de ce tégument sont remplies d'une matiére colorée brune, qui se distend beaucoup par-la glycérine. La caroncule, considérablement développée en franges élégantes, occupe une grande portion de la graine et présente par ce fait le meilleur exemple de ce que M. Planchon a nommé arillode. Les cellules de l'albumen et des cotylédons contiennent de beaux grains d'aleurone. La teinte claire de l'albumen au voisinage des cotylédons tient à ce que les cellules sont en ce point privées de granules aleuriques. La graine orbiculaire de lH. crepitans est pourvue d'un tégument externe trés-épais et qui, dans la Jeunesse, déborde en une aile courte autour de la graine. Il est formé d'un tissu d'apparence clathreuse, due aux grandes ponctuations de ses cellules. C'est dans les cellules épidermiques super- ficielles de ce tégument, que de petits noyaux de matiére résineuse rouge brun sont situés, et donnent à la graine une teinte marron presque noire. Çà et là, dans l'épaisseur du tissu, quelques cellules contiennent aussi des noyaux de matiére colorante. Le raphé, qui est plongé dans ce tégument, parcourt circulairement toute la circonférence de la graine. Les cellules de l'épiderme interne, de méme que dans le Ricin et l'Euphorbe, se dis- tinguent sur la section par leur forme carrée et leurs parois épaisses. Au-dessous est située la couche solide des cellules en palissade du tégument interne, uniformément épaissies comme dans le Ricin, mais avec des canaux de ponctuation bien plus évidents. La longueur radiale de ces cellules est, toute proportion gardée, beaucoup moindre que dans les genres précédemment étudiés; mais, par contre aussi, le tégument externe est résistant et beaucoup plus épais que partout ailleurs. A la suite des cellules en palissade, on ne trouve plus qu'un tissu mou, étiré de cellules vides, les restes du tégument interne. (t) Loc. cit. p. 267. 56 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'albumen, important, forme « deux lames presque entièrement séparées l'une de l'autre par l'embryon (1) ». Celui-ci a deux cotylédonstrès-minces, arrondis, auriculés et manifestement nerviés. Phyllanthus. Dans chaque loge du P. Niruri, on trouve deux ovules ascendants, presque orthotropes, et qui, au lieu de se développer par leur base comme dans le Ricin et les Euphorbes, s'éléveront, pour devenir graine, vers le sommet de la loge. Bientôt les deux enveloppes arrivent au sommet du nucelle ; le tégument interne s'arréte et forme au micropyle une sorte de collier, tandis que le tégument externe le dépasse ; mais ce collier est assez large pour laisser passer le sommet celluleux du nucelle, qui bientót fait saillie et s'incline vers l'angle interne de la loge. Peu de temps aprés, le tégument externe gagne et recouvre le prolongement nucellaire. A ce moment, l'exostome est manifestement tourné en dedans. M. Baillon a signalé ce fait curieux de nucelles exserts dans les Phyllanthus, Xylo- phylla, et avec des formes plus accentuées encore dans les Codicum, Cro- ton, Manihot, Crozophora, etc. (2). Il considère avec beaucoup de raison ce phénoméne comme étant lié aux besoins de la fécondation. Sur une section transversale d'ovule, on trouve un nucelle à éléments délicats, un tégument interne de deux rangs de cellules, mais auxquels un troisième vient bientôt s'intercaler par dédoublement d'un des deux autres. Le tégument externe est simplement formé de deux rangs de cel- lules d'un plus grand diamètre. A peine l'ovaire a-t-il un millimètre et demi de diamétre, que déjà les téguments sont modifiés. Les cellules épi- dermiques du tégument interne ont épaissi leur paroi, qui est manifeste- ment ponctuée; mais ces cellules ne se développent pas radialement, comme dans les exemples précédents, elles s'étirent un peu dans le sens de la longueur de la graine. Quant aux autres rangs de cellules, ils ten- dent à disparaitre, refoulés qu'ils sont par le rang de cellules scléreuses. Du tégument externe il ne reste d'appréciables que les cellules externes ; elles sont à parois minces et deviennent comme bullées. Ce sont ces cellules épidermiques qui, dans certaines espéces de Phyllanthus du groupe Xylophylla notamment, contiennent un suc coloré jaune ou orangé, et qui simulent une sorte d'arille à la surface des graines. La structure des graines du P. (Xylophylla) latifolia est trés-analogue à celle du P. Niruri, avec de légères différences de détail. Les cellules périphériques du nucelle sont beaucoup plus petites que les centrales, etles cellules internes du tégument sont trés-distendues et contiennent aussi (1) H. Baillon, loc. cit. 542. 16) Loc. cit. P 165 et 166. — Léon Marchand, Thèse sur le Croton Tiglium, année e SÉANCE DU 95 JANVIER 1878. 57 un pigment jaunátre qui contribue en partie à la coloration du tégu- ment (1). Hyoenanche . La graine de PH. globosa est lisse, d'une couleur marron foncé et surmontée d'une petite caroncule (2). Le tégument externe, qu'on peut déterminer avec certitude sur la graine, puisqu'il contient le raphé, est d'une épaisseur notable et forme presque à lui seul la totalité de l'enve- loppe. Les cellules épidermiques externes sont radiales et en palissade, à paroi externe très-épaissie ; mais leur base réciproque est inégale. Elles contiennent une matiére colorante rouge brun, abondante également dans les rangs de cellules polygonales sous-jacentes, mais décroissant peu à peu en gagnant l'intérieur du tégument. L'épiderme interne de celui-ci est formé de cellules larges, d'apparence cubique, et contenant aussi de la matiére colorante qui se dissout d'ailleurs facilement par la potasse. Une série de petites cellules en chapelet .forme l'épiderme externe du tégument interne. Celui-ci est composé de cinq ou six rangs de cellules trés- délicates, trés-comprimées dans la graine et bleuissant par le chloro- iodure de zinc. La limite interne est marquée par un rang de petites cellules carrées, riches en plasma et à parois jaunes. Cette structure spéciale du tégument interne ne ressemble en rien aux autres types d'Euphorbiacées que j'ai eu l'occasion d'examiner. En dedans du tégument interne, on voit encore des vestiges du nucelle résorbé par l’albumen. Cet albumen n'est pas d'une teinte uniforme (ce cas d'ailleurs est fréquent pour beaucoup d'autres albumens) ; dans le voisi- nage des cotylédons, la lumiére n'est pas réfractée comme elle l'est à la périphérie. En y regardant de prés, on constate que les cellules les plus externes sont d'un moindre diamétre que les centrales, qu'elles renferment de nombreux grains d'aleurone, assez semblable à celle du Ricin; tandis qu'en allant vers le centre, on voit l'aleurone diminuer, et les cellules les plus internes en sont totalement dépourvues. Le suc cellulaire qui tient en suspension l'aleurone se contracte vers le centre de la cellule sous l'influence de la glycérine, ce qui n'a pas lieu dans les cellules des cotylédons. Ceux-ci sont situés dans une direction variable ; ils présentent. cette particularité d’être d'un beau vert, surtout quand les graines sont fraiches: en sorte que ces cotylédons tranchent par leur teinte spéciale sur le fond blanchâtre de l'albumen, et, aprés vingt ans de récolte, cette couleur verte est encore trés-appréciable. Elle est pro- (1) J'ai dit antérieurement (Bull. Soc. bot. sess. de Corse, p. XVII), qu'il semblait que toutes les cellules du tégument interne s'épaississaient dans les Phyllanthus. Quoique je n'aie pu suivre le développement des P. longifolius et P. Emblica, onservés seulement à l'état adulte, je suis à peu prés convaincu que les nombreuses cellules épaissies qu’on y observe appartiennent toutes à la même zone d'épáississement que les espèces précédentes. (2) H. Baillon, loc. cit. 194, 566, pl. XXIII. \ 58 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. duite par les grains d'aleurone contenus dans les cellules de l'embryon. Chaque cellule contient un nombre variable de grains de grosseurs diverses; mais généralement, au milieu de petits grains, on trouve un ou deux grains appelés solitaires, d'une taille exceptionnelle et d'une forme assez parti- culiére. Le plus souvent c'est un petit disque à bord échancré ou lobé, avec un point central correspondant au globoide. L'eau sucrée n'a qu'une action lente sur ces grains; si on la dilue davantage, le grain devient hérissé et le globoide résiste longtemps à ce réactif (1). Le fruit drupacé et monosperme par avortement de l'Hemicyclia Sepia- ria (2) contient une graine fusiforme, creusée d’un sillon profond du côté du raphé. Son système tégumentaire est fort réduit, et, comme presque tou- jours, on ne peut déterminer avec certitude le róle des téguments sur la graine adulte. Ce que celle-ci présente de particulier, c’est le réseau vascu- laire résultant de la ramification du raphé, dont toute la surface de la graine est recouverte. Ce réseau parcourt le tégument externe. Dans les cellules externes superficielles, on remarque cà et là des dépôts de matière résineuse; puis une couche de cellules trés-épaisses, mais courtes, est située en dessous ; elle forme une petite muraille protectrice et appartient probablement au tégument interne, fort réduit dans cet exemple. RÉSUMÉ. Les ovules des Euphorbiacées sont anatropes ou hémitropes. Ils sont pourvus de deux enveloppes qui subiront des modifications plus ou moins profondes pendant la formation de la graine. Le tégument externe est composé de deux rangs de cellules (Euphorbia Peplus, Phyllanthus), ou de plusieurs (4 à 6) (Euphorbia Lathyris, Mercurialis, Ricinus, etc.), ou d'un plus grand nombre (Curcas, Hyæ- nanche, Hura). T = A l'exostome, ce tégument multiplie ses cellules pour produire la caroncule, dont la forme est variable suivant les genres ou les espéces. Sur la graine müre, ce tégument peut étre incolore et étroitement appliqué sur le tégument interne (Mercurialis, Euphorbia Peplus), ou bien les cellules vides de ce tégument peuvent réfracter la lumière, et alors la surface de la graine est d'un blanc mat (Euph. Characias, Para- lias, etc.). Ce tégument peut contenir dans ses cellules externes une matière colorante localisée (Ricinus, Siphonia, Euph. Lathyris, certains (1) Hartig (Entwick. des Pflanz. 1858), le premier, remarqua que l'aleurone n'est pas toujours incolore et qu'elle est susceptible de prendre les couleurs les plus variées. M. Trécul (Ann. sc. nat. 4° sér. X, 354) considère la coloration comme ne faisant pas partie du grain lui-méme : « la couleur est en quelque sorte surajoutée aux prin- cipes ordinaires de l'aleurone ». M. Mussat (in Bull. Soc. Linn.) a isolé l'aleurone verte de la Pistache, (yoy. Rafinesque, in Dict. de Bot. de H. Baill. I 95). (2) H. Baillon, loc. cit. 562, t. XXVII. £i SÉANCE DU 25 JANVIER 1878. 59 Phyllanthus et Jatropha); ou bien toutes les cellules épidermiques en contiennent (Curcas, Hura, Hyænanche, Buræava, certains Xylophylla). En général, ces matiéres sont résineuses ou grasses et elles se dissolvent par la potasse ou l'éther ; leur dissolution devient difficile quand les graines sont vieilles. Le tégument interne, mince au début, augmente rapidement en épais- seur. Au moment de l'anthése, il est formé de cinq ou six rangs de cel- lules (Euph. Peplus, Mercurialis), ou d'un plus grand nombre (Euph. Lathyris, Ricinus, Hura), et prend par conséquent plus d'importance encore dans Ta graine. Les cellules de l'épiderme externe de ce tégument s'allongent de bonne heure radialement en palissade, pour former la portion résistante de len- veloppe de la graine. Tantót leur longueur réciproque est la méme, et la surface de la graine est lisse (Ricinus, Jatropha, beaucoup d'Euphorbia); ou bien cette longueur est variable, et les inégalités de la surface de la ‘graine sont en partie dues à cette cause (Euph. Lathyris). Les inégalités de la surface dela graine peuvent résulter de phéno- mènes différents. L'épaississement secondaire des cellules en palissade peut se faire de bas en haut et atteindre des niveaux dissemblables pour chaque cellule, d’où les inégalités (Mercurialis) ; ou bien, par une multiplication radiale de la couche de cellules en palissade, cette couche est obligée de devenir sinueuse pour occuper plus d'espace, et alors les parties rentrantes ou petites fossettes qu'on remarque sur la graine en sont la conséquence (Euph. Peplus, peploides). L'épaississement secondaire de ces cellules en palissade (excepté dans Mercurialis) semble être général et simultané pour chaque cellule. On peut arriver à décolorer cet épaississement, plus teinté que la paroi, par l'acide chlorhydrique. L'importance de cette couche en palissade est variable. Relativement épaisse dans Ricinus, Jatropha, Phyllanthus et plusieurs Euphorbia, elle peutatteindre une épaisseur considérable dans l Aleurites triloba. Mais par des raisons de balancement organique, cette couche de cellules peut étre réduite et le tégument externe prendre plus d'impor- tance (Hura). Enfin le tégument externe peut étre tout, etl'interne ne plus étre représenté dans la graine que par un tissu d'une délicatesse extréme (Hyænanche). l Le nucelle est ordinairement résorbé rapidement par l’albumen. Ce nucelle peut recevoir à sa base des ramifications vasculaires du raphé qui s'épanouissent circulairement à la chalaze. Au fur et à mesure que les vaisseaux se développent, l'adhérence du nucelle avec le tégument interne s'effectue (Ricinus). Il en est probablement de méme dans les genres Si- phonia, Curcas, Aleurites, Dalechampia. B L'albumen et l'embryon des Éuphorbiacées riches en aleurone, contien- 60 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nent dans certains cas des grains spéciaux dits solitaires. La coloration verte ou verdátre de certains embryons paraît être due à la teinte propre des granules aleuriques que leurs cellules contiennent. Beaucoup d'autres genres présenteraient des modifications plus ou moins profondes des types signalés ci-dessus, mais ces considérations ne me semblent pas devoir prendre place dans ce travail. Il importe que les caractères les plus saillants soient exposés, afin de faire voir, s'il est pos- sible, leur constance ou leur variabilité dans une méme famille de plantes et de constater le siége des matières colorées. Lecture est ensuite donnée d'un extrait du compte rendu de la séance de la Société des sciences physiques et naturelles de Toulouse, dans laquelle M. Timbal-Lagrave fait connaitre, tant en son nom qu'en celui de M. G. Gautier, l'existence : 1* de quelques plantes inconnues jusqu'ici dans les Pyrénées et les Corbières : Serratula nudicaulis, Genista pulchella, Herniaria cinerea, Orobanche olbiensis ; 2° de quelques plantes nouvelles pour la flore française, parmi lesquelles il cite : Thymus Herba-Barona et Cirsium odon- lolepis, récoltés récemment dans les Corbières ; 3° de deux plantes nouvelles pour la science : Euphorbia Loiseleurii et Leucanthe- mum fissum, provenant également de la mème région. M. Prillieux fait la communication suivante : SUR LES TAVELURES ET LES CREVASSES DES POIRES, par MI. PRILLIEUX. On voit souvent, dans les jardins, des poires qui sont couvertes de taches noires, ont une forme irrégulière, et, quand le mal prend une plus grande extension, se crevassent profondément. Les jardiniers désignent sous le nom de tavelures les taches noires qui sont le caractére le plus ordinaire de la maladie. Au moment de la maturité, quand les fruits ne sont pas crevassés et plus tôt déjà, les tavelures sont formées par le tissu de la peau de la poire qui est mort et desséché en ces places, et dont les cellules sont remplies d'une matière amorphe d'un brun foncé. Ce sont alors des taches d'un noir brunâtre, lisses et couvrant une étendue souvent assez grande. Mais si l'on observe les fruits au moment où se manifestent les premiers Symptômes du mal, ces taches noirâtres présentent un aspect tout diffé- rent: elles sont petites, nombreuses et arrondies, soit isolées, soit trés- souvent réunies les unes aux autres de facon à former à la surface du fruit des dessins sinueux qui ressemblent à des arborisations ; en outre, au lieu d'étre lisses, elles ont un aspect velouté et semblent couvertes d'une poudre d’un brun olivâtre très-foncé. SÉANCE DU 25 JANVIER 1878. 61 Les tavelures ne se produisent pas seulement sur les fruits, mais encore sur les feuilles et les scions du Poirier. Sur les feuilles, on voit de trés-nombreuses taches qui d'ordinaire ne se confondent pas et restent arrondies : il n'est pas rare d'en compter vingt à trente sur une feuille. Ces taches veloutées sont dues à un petit Champignon qui produit à la surface des organes tavelés de nombreuses touffes de filaments fructifères d'un noir olivâtre, dressés, qui laissent tomber successivement de leur sommet de très-nombreuses spores. Ce Champignon, découvert d'abord par M'* Libert (Crypt. Arden.), a été bien décrit par Desmazières, sous le nom d'Helminthosporium Pirorum Lib. (Ann. sc. nat. 2° série, t. XIV, p. 9). Plus tard, il l'a rapporté au Cladosporium dendriticum Wallr., et l'a figuré sous ce nom dans ses ezsiccata et dans ceux de Rabenhorst. Mais, d'autre part, M. Bonorden, examinantla méme plante, en a fait le type d'un genre nouveau auquel il a donné le nom de Fusicladium (Handb. der allgem. Mycologie, 1851), et il ne parait guére douteux que ce soit bien le Cladosporium dendriticum Wallr. qu'il figure sous le nom de Fusicla- dium virescens. Le genre Fusicladium étant admis, le Champignon des tavelures devrait être nommé Fusicladium dendriticum. Mais il résulte des observations de M. Fückel, que j'ai pu contrôler à mon tour, que sous le nom de Cladosporium dendriticum Wallr., deux espèces distinctes ont été confondues : Le Cladosporium dendriticum publié par Rabenhorst dans son Herba- rium mycologicum, édit. 2, est différent du Cladosporium dendriticum des Fungi europei (n. 1168); il ya donc lieu, tout en rapportant ces plantes au genre Fusicladium de Bonorden, de les distinguer comme espéces par- ticulières : c’est ce qu'a fait M. Fückel (Symbola mycol. 1869-1870, p. 357), qui a donné au Cladosporium de l'herbier mycologique de Ra- benhorst le nom de Fusicladium dendriticum, et à celui des Fungi europæi le nom de F. pirinum. Le premier vient de préférence sur les Pommiers, le second sur les Poiriers. C'est sur les feuilles que ces Champignons ont été observés par les précédents auteurs, mais ils se développent aussi sur les fruits, l'un et l'autre. Le F. pirinum, le Champignon des tavelures des poires, cause bien plus de préjudice que ne lefaitle F. dendriticum quand il attaque les pommes. Les altérations tout à fait superficielles que produit ce dernier parasite ont été décrites et figurées par M. Sorauer (Monatsb. des Vereins z. Beford. d. Gartenbaues, XVIII, 1875, p. 5 et suiv.) : ce sont des taches rousses qui se forment sous la peau de la pomme. Dans les poires, le F. pirinum, en tuant les couches superficielles du jeune fruit, qui continue de croitre dans les parties profondes et sur tous 69 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les points non tavelés de la surface, produit non-seulement des déforma- tions, mais encore des crevasses. Aprés que la peau tavelée, qui ne peut suivre le développement du fruit, en a entravé la croissance régulière, il arrive souvent un moment oü elle ne peut plus contenir la pression des tissus qu'elle recouvre, et qui, bien que génés, ne cessent de s'accroitre. A force d'être tendue, elle finit par craquer et se déchirer. Il se produit alors des crevasses qui pénètrent profondément à l'intérieur du fruit, à moins qu'une cicatrisation trés-rapide n’en arrête l'extension. Le F. pirinum Lib. se développe à l'intérieur des tissus superficiels des organes (feuilles, fruits et jeunes pousses) et fructifie au dehors. Il forme à la surface des organes des touffes de petites tiges sporiféres ayant l'apparence de petits troncs noueux d'un noir olivâtre, portant à leur surface des points saillants qui marquent la place oü ont été attachées les spores tombées. Ces filaments ne portent qu'une spore à la fois. La spore nait prés du sommet par oü le filament sporifére continue de pousser; elle forme d'abord une petite saillie à peu prés globuleuse, puis s'allonge, grossit surtout par le sommet et devient piriforme. Quand elle atteint sa forme définitive, elle se montre ovale-oblongue et terminée en pointe. Quand une spore est müre, elle se détache, et il s'en forme une nouvelle au sommet du tronc sporifére, qui en peut ainsi porter, en s'allongeant toujours, vingt à trente. Les spores germent avec une grande facilité. Si l'on en met quelques- unes dans l'eau sur une plaque de verre, on les voit, au bout de quelques heures, produire chacune un tube qui sort d'un point de la spore situé sur le cóté et ordinairement assez voisin de la base. Ce tube se ramifie en rampant à la surface des corps. Si les spores ger- ment sur une feuille ou un jeune fruit de Poirier, le tube qu'elles émettent, aprés avoir rampé quelque temps sur l'épiderme, perce une de ses cel- lules et pénétre dans son intérieur, puis continue de croitre sous forme de mycélium, tant dans l'épiderme que dans les autres tissus voisins de la surface. Toutes les parties du Champignon qui se montrent en dehors sont noi- ràtres, mais à des degrés divers ; les troncs sporiféres sont d'une couleur bien plus foncée que les cellules du mycélium, et surtout que les spores etles tubes de germination qui en émanent et qui forment souvent un lacis à la surface des organes. M. Duchartre cite le fait suivant bien propre à mettre en évidence l'influencede l'exposition des arbres sur les tavelures des fruits : le côté d'un Poirier garanti de la pluie par des échalas fut beaucoup moins atteint que celui qui y était exposé. M. Duchartre ajoute que les poires taveléesont la réputation d'avoir meilleur goût que les autres. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1878. 63 M. Chatin a aussi constaté que les poires atteintes de tavelures sont moins aqueuses et plus sucrées : ce qui peut s'expliquer par la diminution de leur volume. Il est notoire que les Poiriers en plein vent sont les plus exposés aux tavelures. C'est ainsi que dans la plaine de Trappes, où les vents d'ouest se font sentir d'une manière si violente, on ne récolte jamais de poires saines sur les arbres non abrités appartenant aux variétés Doyenné d' hiver, Bon-chrétien d'été et quelques autres. M. Duchartre fait remarquer que les observations de plus en plus nombreuses qui rattachent les altérations des fruits à la présence de Champignons parasites viennent à l'encontre de la théorie de Neith. D'aprés cette théorie, les horticulteurs, voyant dans les altérations des variétés fruitiéres des symptômes de dégénérescence dus à la reproduction exclusive par greffes, pensent que ces variétés sont fatalement condamnées à périr par vieillesse et épuisement. M. Chatin informe la Société qu'à la suite de la coupe d'un bois de Châtaigniers situé aux Essarts, l’ Epilobium spicatum a fait son apparition en grande abondance autour d'une place à charbon. Or on sait que cette plante, assez commune au N. O. de Paris, est au contraire trés-rare au S. O. A ce sujet, M. Duchartre rappelle que M. Cosson a cité autrefois une forét des environs de Paris, dans laquelle chaque coupe était suivie de l'apparition du Vicia narbonensis. M. Poisson rapporte avoir entendu dire à M. de Brutelette que, aux environs d'Abbeville (Somme), lorsqu'on se propose d'assécher des prairies inondées par les pluies persistantes, et que pour cela on pratique des fossés provisoires pour l'écoulement des eaux, on voit aussitót les talus formés par la terre rejetée sur les cótés se couvrir de germinations d'Aulne. Cependant M. de Brutelette ne se souvient pas d'avoir entendu dire qu'on ait jamais vu d'Aulnes depuis plus d'un demi-siécle dans sa propriété ,ni aux environs. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1878. PRÉSIDENCE DE M, CHATIN. M. Bonnet, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la derniére séance, dont la rédaction est adoptée. M. Duchartre demande.la parole et annonce à la Société que son 64 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. président, M. Chatin, a été promu récemment au grade d'officier de la Légion d'honneur ; il se fait l'interpréte de la Société en félicitant M. Chatin de la distinction dont il vient d'étre l'objet. M. le Président remercie M. Duchartre et la Société de la sympa- thie qui lui est témoignée ; il fait des vœux sincères pour l'exten- sion et la prospérité de la Société. Par suite des présentations faites dans la séance précédente, M. le Président proclame membres de la Société : MM. Foucaup (Julien), instituteur à Saint-Christophe (Charente- Inférieure), présenté par MM. Genevier et Messine. CoLoMBEL, employé à la direction des douanes à Brest, pré- senté par MM. Ramond et Bureau. Dons faits à la Société : Chalon, Structure de la cellule végétale. Catalogue des graines du jardin botanique de Lyon, n° 21 (1877). Lloyd, Flore de l'ouest de la France, herborisations de 1876-1871. Maugras, Sur une cloche à aération. H. Hoffmann, Areale von Culturpflanzen als Freilandpflanzen. Annual Report of the depart. of Mines, New-South- Wales, for 1816. Ch. Robinson, The Progress and resources of New-South-Wales. C. Russel, Climate of New-South-Wales. Catalogus seminum horti botan. Valentini (1811). À. Ernst, Estudios sobre la flora y fauna de Venezuela. Dietz, Nouveau Dictionnaire allemand-français et francais-allemand (don de M. l'abbé Chaboisseau). Nuñez de Taboada, Dictionnaire espagnol-français (don de M. l'abbé Chaboisseau). M. Bescherelle fait ensuite la communication suivante : NOTE SUR TROIS NOUVELLES ESPÈCES DE MOUSSES DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE APPARTENANT AU GENRE PTERODRYELLA C. Müll., par M. Em. BESCHE- RELLE. A l'époque où j'ai publié la Florule bryologique de la Nouvelle-Calédonie, je n'avais eu connaissance des récoltes faites par M. Vieillard à Balade et à Kanala que par les échantillons distribués dans le temps, soit à M. le comte Jaubert, soit au Muséum. Tout récemment, M. Vieillard, actuellement directeur du Jardin bota- nique de Caen, a bien voulu me communiquer la collection compléte de ses Mousses néo-calédoniennes, et j'ai été assez heureux d'y rencontrer SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1878. 65 un certain nombre d'espéces nouvelles, spéciales pour la plupartà Wagap ou Ouagape, localité orientale de l'ile non explorée par M. Balansa. Ces espéces feront ultérieurement l'objet d'une note particuliére, mais je signa- lerai dés à présent à la Société deux ou trois d'entre elles qui, par leur port gigantesque, m'avaient paru se rapprocher des Pterobryella des Philip- pines. M. Charles Müller, à qui je les avais communiquées, a bien voulu m'adresser à leur sujet la lettre suivante, que je crois devoir reproduire en entier : « Halle sur Saale, 1* février 1878. » Merci de vos deux belles Mousses de la Nouvelle-Calédonie ; elles » m'ont vivement intéressé, et, quoiqu'elles soient stériles, je n'hésite pas » à les placer dans le groupe fondé par moi dans fe genre Hypnum, sous » le nom de Pterobryella. Elles viennent ainsi augmenter le groupe de » deux espèces : je nommerai la première P. Vieillardi et la deuxième » P. Vagapensis. » Une troisième espèce est le P. (Dendro-Hypnum) prenitens (1) Hpe, » de l'ile de Lord Howe, à l'est de la Nouvelle-Hollande méridionale. Une » quatrième espèce est le P. (Hypnum) speciosissima (2) Sulliv., des iles » Fidji. Une cinquième espèce, la première découverte, est constituée par » le P. longifrons (3) C. Müll., des Philippines, où Cumming et G. Wallis l'ont recueillie. Vos deux nouvelles espèces forment dans le genre Ptero- » bryella une seclion toute particulière, propre à la Nouvelle-Calédonie, » qui se distingue par des tiges frondiformes élancées, allongées, finement » ramifiées, et dont les feuilles sont les plus petites de toutes. L'espéce de » l'ile de Lord Howe ressemble davantage au Climacium dendroides pro- » lifère, à rameaux épaissis ; elle forme à son tour une deuxième section » à part. Quant aux deux autres espèces, elles sont trés-voisines l'une de » l'autre, et sont remarquables par des tiges frondiformes robustes, larges » bi-tripinnées, et par des feuilles larges, munies de cellules plus allongées; » elles constituent une troisiéme section. Ainsi les cinq espéces dont il » s'agit peuvent se classer de la manière suivante : ux Sectio Eupterobryella. 1. Pterobryella longifrons, des iles Philippines. 2. Pterobryella speciosissima, de l'ile Fidji. Sectio Climacio-Pterobryella. 3. Pterobryella prenitens, de l'ile de Lord Howe. (1) In Linn. 1874, p. 671. (2) In Proceed. of the Amer. Acad. vol. III, p. 75. (3) In Linn. 1872, p. 180. T. XXV. (SÉANCES) 5 66 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Seclio Leptobryella. 4. Pterobryella Vieillardi, de la Nouvelle-Calédonie. 5. Pterobryella Vagapensis, dela Nouvelle-Calédonie. « Le P. Vagapensis se rapproche de la section Eupterobryella par des » feuilles allongées et làchement disposées. C'est le P. Vieillardi qui s'en » éloigne le plus, tant par le port, qui rappelle celui des Leptodon, que par » les feuilles imbriquées trés-serrées et en général trés-petites. » Ces cinq espéces appartiennent au groupe de Mousses indo-australien » et occupent la méme aire d'extension que les Spiridens ; car, dans les » Philippines on rencontre le Spiridens longifolius Ldbg, à l'ile de Lord » Howe le Sp. Mülleri Hpe, aux Fidji le Sp. flagellosus Ldbg, et à la » Nouvelle-Calédonie le Sp. Vieillardi. » A cette lettre, j'ai pensé qu'il conviendrait de joindre la diagnose des deux espéces nouvelles et d'une troisiéme que je n'avais pas communiquée à M. Ch. Müller : PTEROBRYELLA C. Müll., in Linnæa, Bd. XXXVII, S. 182. Surculus secundarius. Frons dendroideus pteroideo vel climacioideo vel leptodonti-plumosus, basi dilatatus, apice plus minus attenuatus, stipite elongato squamato angulato foliisque setaceis horridis rigidis (loc. cit.). 1. PTEROBRYELLA VAGAPENSIS C. Müll. (in litt.). Dioica. Caulis secundarius infima basi curvatus, erectus, rigidus, robus- tus : in planta mascula, rufus, sulcatus, pterobryoides, plumosus, interdum supra basin pinnatim ramosus frondem ovalem simulans, senior 40-30 cent. longus, plerumque ob ramos destructos longe denudatus ; in planta fœminea, longior, superne flabellatim ramosissimus et ramulosus, proli- ferus, rufescens, ramis gracilibus obtusis erecto patentibus remotis, 3-8 cent. longis, laxe foliosis, simplicibus, vel pinnatis iterum proliferis. Folia caulina inferiora scariosa, plerumque destructa, superiora appressa, basi lata rotundata, oblongo-ovata, sensim in acumen breviusculum semi- tortum producta, concaviuscula, margine inferne denticulata, superne serrulata; costa callosa continua, dorso apice serrata; cellulis obscuris angustis lineari-hexagonis. Flores masculi copiosissimi, ovati, foliis externis oblongis acuminatis, internis 2-3-plo longioribus lateovatis, subito in cuspidem longam erectam denticulatam productis, antheridiis crassissimis longis paucis, archegoniis numerosis æquilongis. Flores feminei rari, gemmam crassiusculam fin- gentes, foliis basi late ovatis sensim ovato-lanceolatis cuspidatis integris rufescentibus, costa aristam longissimam flexuosam siccitate crispulam parum denticulatam productis ; cellulis marginalibus majoribus quadratis SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1878. 67 hyalinis, cæteris opacis angustis lineari-hexagonis ; archegoniis et para- physibus numerosis. Cetera. ignota. Nova-Caledonia, Vagap, ad truncos silvarum (Vieillard). 2. PTEROBRYELLA BREVIACUMINATA Besch. Pt. Vagapensi affinis, dioica. Surculi secundarii dense congesti, 10-15 cent. longi. Caulis rigidus, badius, plicatus, inferne nudus vel in juventute squamiger, dein plumosus, ramosus, ramis frondem plus minusve ovatum simulantibus, plerumque simplicibus uncialibus vel mi- noribus, obscure fuscescentibus. Folia caulina squamiformia, scariosa, ramea erecta anguste ovato-lanceolata acuminata, margine e basi crenu- lata ; costa lata continua haud excedente. Folia perichætialia (juniora) late ovata, concava, subito in cuspidem flexuosam longissimam producta, mar- gine infra partem angustam irregulariter angulato-serrata. Archegonia et paraphyses numerosi. Cætera ignota. In Nova-Caledonia, Vagap (Vieillard). Espèce très-voisine par le port des individus måles de la précédente, mais différente par les feuilles caulinaires plus courtes non cuspidées, et par les feuilles périchétiales beaucoup plus larges et irrégulièrement dentées vers la partie rétrécie. 3. PTEROBRYELLA VIEILLARDI C. Müll. (in litt.). Habitu gen. sed valde robustior. Caulis secundarius, basi arcuatus, dein erectus, plicatus, badius, longe denudatus, tantum foliis squa- mosis arcte appressis scariosis obtectus, elongatus, robustus, 5-20 cent. longus, ramis parum decrescentibus erecto-patentibus remotis, ramulosis vel proliferis frondem oblongam, ovatam vel triangularem erectam vel subito uno latere dejectam simulantibus. Folia caulina superiora patula vix contracta, longe cuspidata; folia ramea basi ovata, concava, decur- rentia, ovato-lanceolata, sensim cuspidata, obscura, rufa, sicca ut in gen. Leptodonte contracta, integra; costa valida in aristam lævem producta, dorso serrata ; folia ramulina valde minora, angustiora, apice crenulata ; cellulis superioribus quadrato-puuctatis, inferioribus elongatioribus ellip- ticis, basilaribus ad margines rotundato-ovatis pellucentibus. Perigynia maxima foliis pluries profunde plicatis, erectis, longissime cuspidatis, archegoniis et paraphysibus numerosissimis, Cætera ignota. Nova-Caledonia, Kanala, in silvis montosis (Vieillard). Cette espéce remarquable, qui rappelle par son port les grandes espéces du genre Leptodon, différe des précédentes par ses tiges nues dans la moitié de leur longueur, par ses frondes ovales ou triangulaires, par ses feuilles raméales contractées à cellules petites, rondes ou ovales elliptiques, et par les feuilles périchétiales plissées longitudinalement. Il est probable que, lorsque la fructification en sera connue, cette espèce devra être placée dans un genre différent. M. Balansa dit qu'il serait à désirer que les futurs explorateurs 68 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de la Nouvelle-Calédonie visitassent surtout les parties élevées de l'île, au point de vue des récoltes bryologiques; au-dessus de 1900 mètres, la végétation revêt un caractère tout spécial. M. Cornu fait observer que les récoltes de MM. Balansa et Vieil- lard aux environs de Nouméa ont procuré une assez grande quantité d'Algues trés-rares et à peine connues avant cette époque. M. Ramond, trésorier, fait la communication suivante : NOTE SUR LA SITUATION FINANCIERE A LA FIN DE L'ANNÉE 1877, ET PROPOSITIONS POUR LE BUDGET DE 1878. fr. c. La Société avait en caisse à la fin de l'année 1876............ ... 16,744 81 Elle a recu pendant l'année 1877......................,.. 15,007 95 C'est un total de............................. 31,752 76 Les dépenses ont été de...............................,.. 16,495 67 Excédant des recettes................,............ 15,257 09 Il y a eu, en outre, à porter à l'actif, pour conversions de valeurs..........................,...., 11,000 » Et, au passif, une somme égale, ci............. 11,000 » (Balance.) L'excédant des recettes est représenté par les valeurs ci-après : Rente de 600 francssur l’État (2 titres nominatifs n° 114,335, 8* série, et n°140,506, 2° série, et un titre au porteur, n° 189,859): Capital, d’après le prix d’achat. 13,863 26 Dépôt au Comptoir d'escompte............. 1,098 50 Numéraire......................,........ 295 33 Total (comme ci-dessus) ........ 15,257 09 Les recettes et les dépenses se décomposent comme suit : RECETTES. Solde en caisse à la fin de 1876..... MEME 16,744 81 310 cotisations annuelles, à 30 francs... 9,300 » 2 soldes de cotisations annuelles....... 30 »$ 9,330 » 3 cotisations à vie, à 300 francs.............,...... 900 » 14 diplômes, à 2 francs. .......,...,.............. 28 » Vente du Bulletin. .............,.....,........... 2,426 » Remboursements pour excédants de pages et frais de gravures . ...................,.,....,.,..,.. - 106 25) 15,007 95 Subvention du Ministère de l'Agriculture et du Com- MEFCE....... ses nes ee ee all . 600 » Subvention du Ministére de l'Instruction publique (1).. 1,000 » Rente sur l'État. ....................,..,....,... 600 » Intérêts du dépôt au Comptoir d'escompte........... 15 45 Recettes accidentelles.. ...................,...... 2 25 Total..............,.,....,..,....... 31,752 76 (1) Pour les deux exercices 1876 et 1877. SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1878. 69 DÉPENSES. Impression du Bulletin (1012 fr. 70 pour 1875, 4951 fr. 90 pour 1876 et 1959 fr. pour 1877). ....... 7,923 60 Revue bibliograph. et Table (rédaction). 1,280 60 Frais de gravures................... 711 10 Brochage lu Bulletin. ..... TOPPED 941 32 12,060 89 | Port du Bulletin..................... 699 17 Circulaires et impressions diverses..... 905 10 Loyer. ............................. 1,100 » Abonnement pour chauffage et éclairage. 200 » | Menus frais, ports de lettres et de pa- j 16,495 67 quet... ee ene eme e enne e. 18 85 3,084 78 | Bibliothèque, herbier et mobilier...... 467 95 Dépenses extraordinaires............. 597 98 Honoraires du conservateur de l'herbier. 500 » Traitement de l'agent comptable....... 500 1 1,250 » Gages du garcon de bureau............ 390 ^» Excédant des recettes (comme ci-dessus, page 68). ........... 15,257 09 Quant aux conversions de valeurs, elles ont donné les résultats ci-après : Rente sur l'État....... Encaisse à la fin de 1876.............. 13,863 26 Encaisse actuel (comme ci-dessus, page 68)...................... 15 863 26 Comptoir d'escompte... Encaisse à la fin de 1876.............. 2,183 05 Remboursements à deduire............ 1,100 » esvesooosossetos 1,085 05 A ajouter pour intéréts............... 15 45 Encaisse actuel (comme ci-dessus, page 68)...................... 1,098 50 CLASSEMENT PAR EXERCICES, ET RÉSERVE. J'ai mis sous les yeux du Conseil un tableau qui présente le classement des recettes et des dépenses de 1877, d’après l'exercice auquel elles se rapportent. Je dresse aussi, chaque année, un tableau analogue pour la totalité de nos recettes et de nos dépenses depuis la fondation de la So- ciété. L'un de ces tableaux: a été imprimé dans le tome XVI de notre Bulletin (page 88), avec la note que j'ai lue alors à la Société sur la situation financiére de 1868. Le Conseil a pensé qu'une publication de méme nature pourrait utilement étre faite cette année. Le nouveau tableau que j'annexe, en conséquence, à ma note actuelle forme deux divisions, qui comprennent : la première, les vingt exercices 1854 à 1873, dont les chiffres sont définitifs ; et la deuxiéme, les exercices postérieurs à 1873, qui sont encore en cours d'apurement, en raison, surtout, des réclama- 70 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tions que nous avons à faire pour les cotisations arriérées. Voici le résumé général de ce tableau : Recettes depuis la fondation de la Société... ..... 279,240 63 Dépenses............... e hn e e hn 263,983 54 Excédant des recettes (comme ci-dessus, p. 68). 15,257 09 La Société aura remarqué que notre encaisse est inférieur aujourd'hui à celui qui existait à la fin de 1876. Nos dépenses ont en effet dépassé en 1877 nos recettes, parce qu'en méme temps que nos frais d'impression se sont élevés au-dessus de la moyenne habituelle par suite de l'impul- sion donnée à la publication du Bulletin, un trop grand nombre de nos collégues ont ajourné l'envoi de leurs cotisations. Dans la prévision d'une insuffisance de fonds, j'avais méme entretenu le Conseil de l'obligation où je pourrais être de demander à la Société l'autorisation d'aliéner une partie de nos rentes sur l'État. Un appel adressé aux retardataires a fourni les ressources nécessaires à ce moment, et nous avons pu, tem- porairement au moins, ne pas toucher à nos rentes. Toutefois, je le constate avec regret, cet appel n'a que bien incomplétement répondu à notre attente. Il reste dà, tant pour 1877 que pour les années antérieures, 160 coti- sations représentant une somme de 4800 francs. Nous aurons en outre, il est vrai, à disposer d'une recette de 670 francs, faite depuis la clóture du compte de 1877 et qui se rapporte à cet exercice. Mais la totalité de ces ressources forme à peine l'équivalent de ce que nous aurons à solder à l'époque trés-prochaine où la publication du Bulletin de 1877 sera ter- minée. Pour que notre capital n'ait pas à étre entamé, il faut donc que le versement des cotisations arriérées n'éprouve pas de nouveaux ajourne- ments. Il appartiendra à la Société d'apprécier les mesures qui pourront étre prises dans ce but. Budget de 1819. J'ai maintenant à soumettre à la Société le projet de budget de 1879. Voici les prévisions pour les recettes : 300 cotisations annuelles à 30 fr.......................... (Le nombre des membres de la Société est de...... 400 Il faut déduire 86 membres à vie................. 86 Il resterait donc pour les cotisations annuelles. 324 Toutefois, pour tenir compte des retards de paye- ment qui pourraient encore se produire, on limite les prévisions à 300 cotisations.) SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1878. 71 3 cotisations à vie, à 300 fr..............................,... 900 » 10 diplômes à 2fr..................,....,................. 20 » Vente du Bulletin.................................,..,....., 1,500 » Remboursements pour excédants de pages et frais de gravures. ... 100 » Subvention du Ministère de l’Agriculture.............,......... 600 » Subvention du Ministère de l'Instruction publique............ ... 500 » Rente sur l'Etat ....................... TOPPED 600 » Intérêts du dépôt au Comptoir d’escompte...................... 20 » Total....................,..,,...,.... 13,245 > Quant aux dépenses, elles pourraient être évaluées comme suit : ! Impression du Bulletin....... ehm 5,900 »' EA Séances... ..... 22 feuilles. .2 Revue ......... 15 feuilles. z À Session et Table. 8 feuilles. zE- 45 e- - , poa , 8,410 > = ‘o jRevue bibliographique et Table (rédaction).. 1,160 » A Š [Frais de gravures........................ 200 » 3 | Brochage du Bulletin................. 490 » z | Port du Bulletin......................... 650 » Circulaires et impressions diverses.......... 350 »; Loyer............................. 1,100 » Loyer et frais | Chauffage et éclairage.............. 200 » | du Ports de lettres et menus frais. ...... 500 » 2,250 » matériel. f Bibliothèque, herbier et mobilier..... 150 » | Dépenses extraordinaires. ........... 300 »;, Conservateur de l'herbier........... 500 » Personnel. j Agent comptable................... 500 » | 1,350 > Garçon de bureau.................. 350 » Total pour les dépenses................. 12,310 ». En résumé : La recette serait de..............................,.... ..... 13,245 >» La dépense de..............................,............... 12,310 Et l'exercice se solderait par un excédant de................ 935 » Cet excédant représenterait les versements pour cotisations à vie, et viendrait en accroissement de notre capital. J'ai l'honneur de proposer à la Société : 1° D'ordonner le renvoi de ce compte à la Commission de compta- bilité ; 2» D'approuver le projet de budget ci-dessus pour 1879. Classement, par exercices, des recettes et des dépenses W Exercices apurés. 1864 1865 1866 1867 1868 1'* Période décennale (1854-1863). — Voyez tome XVI, page 88....................1.........1.,.......1.........1.42..2. 2 Période décennale (1864-1873). RE Cotisations à vie (300 fr.)................ 900 »] 1,200 »| 900 » 900 »] 5,200 Cotisations annuelles (30 fr.)............. 9,360 »| 8,850 »| 8,890 »| 8,590 »| 8/75. Diplômes............................... 8 » 6 » À » 86 » 2 Vente du Bulletin....................... AM » 1,075 » 602 » 1,449 » 988 Remboursements pour excédants de pages et frais de gravures................... 32 50 2 50 » 202 50] 80 Subventions du Ministère de l'Agriculture. . 600 » 600 » 600 » 500 »| 600 — du Ministère de l'Instruction publique. » » » 500 »| 500 Rente sur l'État........................ » » » » , Intérêt des bons du Trésor............... 325 » 319 » 100 » 50 » D Intérêt du dépôt à la Caisse des consigna- tions et au Comptoir d'escompte....... 90 » 90 » 90 » 10 » 5 Recettes accidentelles ................... 100 » 100 » 110 » 110 70| 24: Total par exercice............. 11,856 50| 12,238 50|11,296 »| 12,418 20 16,419 DÉ! Impression du Bulletin................... 5,938 55| 5,748 85] 7,750 65] 6,267 90| 4,029? Revue bibliographique et Table........... 1,48 95| 1,155 »| 1,151 25| 1,198 75| 1,145. Frais de gravure........................ 362 40 81 »| 373 20| 491 50| 907 Brochage du Bulletin.................... 464 » 420 41 598 52| 491 90| 2654 Port du Bulletin........................ 548 36| 547 40| 739 42] 587 93] 49 Circulaires et impressions diverses........ 309 »| 156 50| 322 80| 526 20] 23045 Loyer............................... 1,000 »| 1,000 »| 1,000 »| 1,000 »| 1,000 : Chauffage et éclairage. .................. 900 » 900 » 900 » 900 » 200 ^ Ports de lettres et menus frais............ 335 90| . 308 65| 359 95| 486 35| 45% Bibliothèque, herbier et mobilier.......... 544 45 454 70 343 75 65 08 » | Dépenses extraordinaires............ LLL. 194 66 49 50| 346 55| 384 15 » Honoraires du conservateur de l'herbier.... 500 » 500 » 500 » 500 »| 500 : Traitement de l'agent comptable.......... 500 »| 500 »| 500 »| 500 »| 90: Gages du garçon de bureau.............. 350 »| 375 »| 350 5| 375 » 390 Total par exercice............. 12,395 57| 11,497 01| 14,465 39| 12,933 36, 9,909? Exercices en tt 1874 1875 1876 3° Période décennale (1874-1883). net Cotisations à vie (300 fr.)................ 600 » 2,400 » 600 » Cotisations annuelles (30 fr.)............. 7,950 » 8,096 » 7,880 » Diplômes............................... 34 » © 40 » 30 » Vente du Bulletin........................ 1,160 » 1,471 » 1,229 » Remboursements pour excédants de pages et frais de gravures................... 146 » 40 » » Subventions du Ministère de l'Agriculture.. 600 » 600 » 600 » — du Ministére de l'Instruction publique. » 500 » 500 » Rente sur l'État........................, 600 » 600 » 600 » Intérêt des bons du Trésor............... » » » Intérét du dépót à la Caisse des consigna- tions et au Comptoir d'escompte......... 80 20 A 60 53 05 Recettes accidentelles ....,......,,...... » » n ——_ Total par exercice. ............ 11,170 20 13,718 60 11,492 05 pE! Impression du Bulletin...... ............ 6,339 » 5,491 70 7,098 30 Revue bibliographique et Table....... PED 1,180 » 1,180 » 1,180 » Frais de gravure....................,... 205 25 230 90 587 10 Brochage du Bulletin.................... 460 26 483 03 697 45 Port du Bulletin. ....................... 679 92 638 26 560 47 Circulaire et impressions diverses, ........ 530 40 468 50 460 99 Loyer......,.,,,.,....,. er een 1,000 » 1,000 » 1,025 » Chauffage et éclairage. .................. 900 » 2900 » 200 » Ports de lettres et menus frais............ 492 05 486 70 597 69 Bibliothèque, herbier et mobilier......... 124 45 405 60 A10 90 Dépenses extraordinaires. ................ 384 45 312 50 321 » Honoraires du conservateur de l'herbier... 600 » 500 » 500 » Traitement de l'agent comptable. ......... 500 » 500 » 500 » Gages du garcon de bureau .............. 350 » 350 » 350 » Total par exercice... 13,045 78 12,246 49 14,488 32 Excédant des recettes sur les dépenses...... TOPPED so Société Botanique, depuis sa fondation jusqu'à la fin de 1877. 1869 1870 1871 1872 1873 TOTAL DES RECETTES. TOTAL DES DÉPENSES. ES PS PS PS ES PE 105,737 77 92,851 23 TES ese 1,500 »| 1,100 »| 1,500 »| 1,200 » 900 » ee 8,040 »| 7,982 »| 8,060 »| 8,040 »| 7,960 » een 12 » 924 » 6 -» 30 » 40 » sos 866 50! 1,140 » 698 » 767 »| 1,171 50 eee 72 » 35 75 » » » een 600 600 ; 600 » 600 » 600 » Qt pre tr el 500 »| >» | 500 »| 500 »| 500 » 125,055 56 oo. 500 » 540 » 580 » 580 » 600 » eere 42 50 » 108 » 45 » 90 » ees 44 40 46 60 25 95 70 70 83 75 ee 1,854 91 » » 50 101 » ees 14,032 31|11,468 35|12,077 25] 11,833 20 12,016 25/ SES, ee 6,063 75| 5,566 70| 6,096 » 6,467 90| 6,212 » eas 1,158 75 939 »| 1,021 50! 1,164 »} 1,148 50 TN 312 50 364 » 479 35 669 50 984 » T AM 50 347 75 389 60 435 52 445 53 sers 135 19 619 03 543 37 580 49 790 35 eee 546 15 309 95 314 » 396 40 249 30, SLE 000 »| 1,000 » 1,000 »| 1,000 »| 1,000 » teres 200 » 200 » 200 » 200 » 212 50\........... etin 129,817 85 THEN 908 55 278 15 220 40 440 05 404 5. Ue 18 » 22 » 15 65 43 95 363 95 IE 1,505 60| 190 » 10 »| 461 70| 276 90 eene 500 » 500 » 195 » 950 » 600 » tens 500 » 500 » 500 » 500 » 500 » tes 390 » 350 » 350 » 350 » 350 » Ue 13,846 52| 11,109 58| 11,264 87| 12,958 74| 12,837 51] d'apurement. 1877 1878 TES Utt. 900 » » Un 6,422 50 510 » Ute 98 » 98 » Ute 1,754 » » » Ute 106 95 » Ute 600 I 500 , > 47,84 30 TUE 600 » » TN » » » SU 15 45 » UU 2 25 » Ute 10,998 45 538 » i SES ` UU 1,959 » » | elt 864 60 » eu 193 40 » ex 354 10 » es 334 89 » ns 443 10 » "a ,100 » » "a 200 » » P eree est cessne 48,314 46 nul 718 85 » "n 467 95 » T" 267 15 280 83 "A 500 » » "uu 500 » » i 350 » » UU 8,253 04 280 83 | 279,240 63 263,983 54 t., tresen, . 15,257 fr. 09 74 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. le Président remercie M. Ramond pour le zéle qu'il déploie dans l'administration des finances de la Société. M. Bonnet donne ensuite lecture de la lettre suivante adressée par M. Duval-Jouve : J'ai l'honneur de soumettre à l'examen de la Société un jeune pied de Delphinium Staphisagria, que M. E. Dubrueil, directeur de la Revue des sciences naturelles, a trouvé dans son jardin le 27 de ce mois, et qu'il a bien voulu me donner. Ce sujet porte trois feuilles cotylédonaires sensiblement égales; deux sont rigoureusement opposées, et la troisiéme se place à angle droit par rapport aux deux autres. Au lieu de s'isoler sur le méme plan et de for- mer avec elles un seul verticille, elle s'isole de la tigelle un peu en dessous, et sa région atténuée en pétiole est placée en dehors des deux autres et en recouvrement sur leur bord. A l'opposé, on ne remarque aucune trace de l'avortement d'une feuille correspondante. Les autres jeunes pieds de la méme espéce étaient entiérement nor- maux. M. Cornu dit qu'il a trouvé à Fontainebleau une germination de Chéne qui présentait trois cotylédons parfaitement conformés. M. Bonnet annonce que le secrétariat a reçu de M. Leclére une note ayant pour titre : Quelques propositions sur les anomalies de l'inflorescence. M. P. Duchartre entretient la Société d'expériences qui ont été faites l'été dernier par M. Francis Darwin, et dans lesquelles cet ingénieux expé- rimentateur voit une preuve péremptoire de l'absorption par les feuilles du Drosera rotundifolia dela matière animale qui résulte de l'action exercée sur la viande par le liquide qu'excrétent les glandes foliaires de cette plante. Ayant planté dans des terrines remplies de mousse un grand nombre de pieds de ce Drosera, il a divisé chacune de ces terrines, par une petite planchette, en deux moitiés. Sur les feuilles des Drosera qui occupaient une moitié, il a posé de petits morceaux de viande, tandis qu'il n'a rien mis sur les feuilles des pieds qui occupaient l'autre moitié. La viande a subi de la part du suc des glandes cette action qu'on a regardée comme une vraie digestion, et qui ressemble à l'effet qu'éprouve aussi la viande de la part du latex du Papayer, qui n'est pourtant pas un vé- gétal carnivore. Bientót les pieds qui ont été ainsi nourris, comme le dit le savant anglais, n'ont pas tardé à prendre l'avance pour le dévelop- pement, pour la floraison, pour le nombre des fruits et graines, etc., sur ceux qui n'avaient pas été traités de méme, et qui, selon l'expression ingénieuse de M. Fr. Darwin, avaient été soumis à la faim. Il semble SÉANCE DU 8 FÉVRIER 1878. 75 naturel de conclure de là que la nourriture animale fournie à la moitié des Drosera a été absorbée par les feuilles de ces plantes et a été la seule cause de leur augmentation de vigueur ; c'est en effet la conclusion à laquelle arrive le savant physiologiste anglais. Mais avant d'admettre cette conclusion comme rigoureuse, il resterait peut-étre à prouver que c'est par les feuilles qu'a été opérée cette absorption, et qu'il n'y a pas eu, pour une cause qui ait pu échapper à l'attention de l'expérimentateur, arrivée du résultat de la digestion jusqu'à la mousse dans laquelle les Drosera étaient plantés, puis de là jusqu'aux racines ; en d'autres termes, il fau- drait établir que la viande a pu agir comme un aliment pris directement et non comme un pur et simple engrais azoté. M. P. Duchartre dit que, désirant s'éclairer à cet égard, il s'est mis en mesure de provoquer des expériences semblables à celles de M. Francis Darwin, mais dans le cours desquelles l'expérimentateur tàchera de reconnaitre si l'absorption se fait par les feuilles ou par la voie normale des racines. M. Prillieux présente à la Société de trés-volumineux broussins nés sur les racines de jeunes Vernis du Japon plantés, il y a quelques années, au bois de Vincennes, dans des terres rapportées provenant du creusement des lacs. Tous les arbres d'un massif présentént de semblables déforma- tions, qui ne paraissent pas devoir étre attribuées à des piqüres d'insectes. M. Prillieux se propose d'étudier ces singulières productions et d'en faire l'objet d'une communication ultérieure. — M. Cornu dit qu'en cherchant des Champignons hypogés, il n'est pas rare de rencontrer, principalement sur les racines de l'Orme, des productions assez semblables aux Truffes et contenant Jes larves dans leur intérieur ; ces larves, élevées par M. Tulasne, lui ont donné des Coléoptéres bruns à antennes allongées. M. Cornu ajoute que, lannée dernière, dans une excursion faite à l'Isle-Adam avec M. Mer, il a recueilli et montré à M. le Président un trés-grand nombre de ces galles tubériformes. M. Duchartre demande si les racines présentées par M. Prillieux étaient situées à peu de profondeur dans le sol. M. Prillieux répond que les racines couvertes ‘de broussins n'étaient pas en effet à une trés-grande profondeur et que les arbres porteurs de ces productions paraissaient souffrir. M. Chatin annonce qu'il a recu de M. Condamy des Truffes entou- rées d'un feutrage spécial de filaments qu'il considére comme devant servir à leur nutrition. 76 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. de Seynes fait observer que cet état feutré dont parle M. le Président n'est pas rare, et qu'il se retrouve autour du mycélium de plusieurs Champignons, notamment des Morilles. M. Cornu ajoute qu'il est facile de constater cette particularité chez plusieurs Agaries, mais aucun ne la présente à un degré aussi élevé que l'A. ammophilus, espèce africaine que l'on récolte aussi dans les sables maritimes de Montpellier. SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1878. PRÉSIDENCE DE M. CHATIN. M. Mer, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la derniére séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce à la Société la mort d'Elias Magnus Fries, décédé à Upsal le 8 février dernier; il fait en outre con- naitre cinq nouvelles présentations. Dons faits à la Société : Th. Brisson, Les Lichens, examen critique de la théorie de M. Schwen- dener. | D" X. Gillot, Notes sur le Geum intermedium et l'Orobanche Scabiosæ var. Cirsii. 0.-J. Richard, Catalogue des Lichens des Deux-Sèvres. Masters, Morphology of the Primulaceæ. Fr. Ambrosi, Cenni per una storia del progresso delle scienze naturali in Italia. Fr. Ambrosi, La Valle di Fesino. Lecture est donnée de la lettre suivante : Monsieur le Secrétaire général, En parcourant le Compte rendu des séances de la Société, distribué il y a peu de jours, je constate une petite erreur, qui est sans doute reconnue à l'heure présente, mais qui eüt fait bondir le docleur F. Schultz, s'il était encore de ce monde. Le Symphytum bulbosum, qu'un correspondant de M. Buchinger lui a transmis, au mois de mai dernier, avait été découvert depuis au moins six SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1878. 11 ans et publié en 1872, sous le n° 110 de la nouvelle série de l'Herbarium normale. La plante a été récoltée par M. Schultz lui-méme, les 25 avril et 19 juin 1871, dans les Vignes des cótes tertiaires et du muschelkalk, prés de Wissembourg. Les échantillons distribués appartiennent bien au S. bulbosum, si reconnaissable : fornicibus longe exsertis. Je vous prie, etc. P. BovriGNY. M. Chatin met sous les yeux de la Société des échantillons des différents Erica qui appartiennent à la flore parisienne : toutes ces plantes croissent au bois des Essarts (Seine-et-Oise) ; quelques espéces rarissimes ont été naturalisées par lui dans cette localité. Il donne ensuite l'énumération de quelques plantes qui ont été trouvées cette année aux environs de l'Isle-Adam (Seine-et-Oise) et qui n'y avaient pas encore été signalées. La liste suivante lui a été communiquée par M. de Saint-Avit : Polygala austriaca Crantz. Arenaria setacea Thuill. Dianthus deltoides L. Gentiana cruciata L. Bupleurum aristatum Bartl. — germanica Willd. Limosyris vulgaris Cass. Barkhausia setosa DC. Fumana vulgaris Spach. M. Petit fait la communication suivante : OBSERVATIONS SUR LA VIE VÉGÉTALE DES DIATOMÉES, par M. IP. PETIT. J'ai communiqué à la Société, à la fin de l’année dernière, les résultats de quelques expériences qui tendent à démontrer que la dessiccation ne fait pas périr les Diatomées, quand elle se produit lentement et dans cerlaines conditions. Tous les phénoménes de la vie végétale de ces curieux organismes sont loin d'étre connus, et il faut en rejeter la faute sur les diatomophiles qui (à quelques rares exceptions prés) ont mieux aimé chercher à créer des espéces nouvelles, ou à compter le nombre exact des stries qui se voient sur les valves, que de se livrer à des recherches phy- siologiques. L'impossibilité dans laquelle on se trouve de pouvoir cultiver les Diatomées en cellules ou en aquarium, comme on le fait pour les Algues ou les Champignons inférieurs, met l'observateur dans la nécessité de noter tous les phénomènes qu'il peut rencontrer dans la nature. Tót ou tard on arrivera ainsi à connaitre l'ensemble des phases par lesquelles passent les Diatomées pendant leur existence. Les observations que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui à la 78 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Société ne me sont pas personnelles; elles ont été recueillies par mon honorable confrère et correspondant, M. le professeur Brun, de Genève, qui m'a envoyé les matériaux et m'a autorisé à communiquer les faits aprés les avoir vérifiés. La première observation a été faite en France, dans la vallée de Cha- monix. Du 5au 7 janvier dernier, M. Brun a récolté de la boue qui cou- vrait les rochers à la partie inférieure de la Mer de glace. Une couche épaisse de neige couvrait la vallée et les montagnes, le thermométre mar- quait 18 degrés au-dessous de zéro; mais comme la glace fond au contact du rocher, méme en hiver, celui-ci se trouve ainsi arrosé par de l'eau à 0 degré. La boue contenait une grande quantité de Diatomées et quel- ques Desmidiées, toutes en parfait état de végétation. On sait que la source de l’Arveyron est à 1150 mètres d'altitude. Un peu plus bas dans la vallée, un petit filet d'eau couvert deglace, dont l'eau marquait 0 degré, était envahi par le Melosira varians en pleine végétation. Des échantillons me furent gracieusement envoyés par M. Brun; la poste me les apporta en trés-bon état, et j'ai pu constater que toutes les espéces contenues dans la boue des rochers de la source de l'Arveyron avaient leur endochrome en parfait état et que les Navicules possédaient leur mouvement, ainsi que l'avait constaté M. Brun sur le lieu méme de la récolte. Quelques Navicules venant de se multiplier par déduplication se trouvalent encore réunies l'une à l'autre; enfin des Himantidium commencaient à se diviser. La deuxième observation fut faite dans le Valais suisse, à 2600 mètres d'altitude, lors d'une ascension à la Bella Tola, les 19 et 20 janvier der- niers. La température était de 9 degrés au-dessous de zéro et la neige était épaisse de la base de la montagne au sommet (3090 mètres d'alti- tude). M. Brun a constaté, comme à Chamonix, que les Algues et les Diatomées vivaient partout où la neige fondait au contact du rocher plus chaud qu'elle et où la lumière arrivait. Les Diatomées que j'ai reçues avaient été grattées sur un rocher à 2600 mètres arrosé par un faible filet d'eau à zéro provenant de la neige fondante; cette récolte renfermait le Melosira arenaria presque pur, ne contenant que quelques frustules du Surirella spiralis et de l'Epithemia helvetica. Il était facile de constater, au premier examen microscopique, que la vie était en pleine activité. Il en était de méme pour une autre récolte, faite le méme jour près de Sierre, sur les bords d'un lagon formé par les moraines du grand glacier du Rhône. Les espèces provenant de cette localité étaient principalement le Cymbella Ehrenbergii, les Epithemia gibba et turgida, et le Cyclotella Kutzin- giana, ce dernier en grande quantité. Ainsi, d’après ces observations, les Diatomées peuvent continuer à vivre et méme à se développer dans l'eau à 0 degré, avec une température am- SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1878. 19 biante de 9 à 18 degrés au-dessous de zéro, pourvu toutefois qu'elles reçoivent quelques rayons de lumière. À cóté de ce fait déjà trés-intéressant, il s'en présente un qui touche à la dispersion des espéces. Il est extrémement curieux de rencontrer à de trés-grandes altitudes des espéces qui se retrouvent dans les pays de plaines. Le Melosira arenaria, qui vit à 2600 mètres sur la Bella Tola, se rencontre aux environs de Paris dans l'Yvette, au moulin de Maincourt, et dans les fontaines de l'Abbaye du Val, prés de Mériel. Le Cyclotella Ehrenbergii, les Epithemia turgida et gibba, et le Cyclotella Kutzingiana, habitent Ja plupart des mares de nos environs, aussi bien que le voisi- nage du glacier du Rhône; j'ajouterai qu'il n'est méme pas possible de remarquer aucune différence entre les espéces alpines et les nótres. M. Cornu dit avoir vu plusieurs Chlorophycées, et notamment l'Hydrodictyon, pris pendant un certain temps dans la glace, sans périr; le Palmella hyalina a produit des milliers de zoospores dans un vase renfermant de la glace fondante. Enfin, on sait que l'Hematococcus lacustris végéte à de trés-basses températures: M. Rostafinsky est parvenu à le cultiver dans l'eau glacée. M. Duchartre rappelle que le Soldanella alpina a été trouvé en fleur sous une voûte de neige. M. Chatin dit avoir rencontré, sur les bords du lac de Saint-Ber- nard, plusieurs espéces de Gentiana, de Primula et de Ranuncu- lus en fleur ; ces plantes végétent sous une température moyenne très-basse, car si le soleil parait pendant quelques heures de la jour- née, il géle toutes les nuits. M. Mer fait la communication suivante : DES EFFETS DE LA SUBMERSION SUR LES FEUILLES AÉRIENNES (suite) (1), par M. E. MER. Mes premiéres recherches sur cette question, en prenant comme sujels d'expérience les feuilles de Lierre, Haricot et Capucine, m'avaient donné les résultats suivants : 4° Pendant toute la durée de la submersion, les feuilles ne peuvent créer d'amidon, et elles ne tardent pas à perdre celui qu'elles renfermaient. 2^ Elles sont trés-ralenties dans leur développement el n'acquiérent jamais leurs dimensions normales. 3° Elles meurent plus ou moins rapidement, suivant les espèces. Le dépérissement est généralement précédé de l'inflltration du limbe. (1) Voyez Bull. de la Soc. bot. de France, t. XXIII, p. 243. 80 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Dans ce nouveau travail, je me propose d'examiner quelles sont les causes de ce dépérissement et de cette infiltration. I M. Emery, ayant remarqué que la germination des plantes aériennes ne peut s'effectuer sous l'eau que lorsque celle-ci est aérée, et encore pour certaines espèces seulement, puis s'arréte quand elles ont épuisé la pro- vision de matières nutritives contenues dans la graine, attribuait à l'as- phyxie et à l'inanition leur dépérissement dans ce milieu. A cette époque, les connaissances sur l'amylogenése dans les feuilles étaient encore peu avancées. Le principal rôle attribué à ces organes dans la nutrition était désigné par l'expression assez vague d'élaboration de la séve. Yl était donc naturel que M. Emery regardàt les troubles apportés par la submersion dans les fonctions nutritives comme dus à une élaboration incomplète de ce liquide. Mais il est possible aujourd'hui d'expliquer ces effets d'une manière plus précise. On sait qu'en général une feuille mise dans l'im- possibilité de créer de l'amidon ne peut non-seulement acquérir ses dimensions normales, mais que son existence méme est compromise, car ses tissus ne conservent plus assez de vitalité pour attirer en quantité suf- fisante l'eau et les matériaux contenus dans la tige (1). On conçoit alors qu'une feuille aérienne, qui ne peut créer d'amidon sous l'eau, dépérisse comme elle le ferait, soit à l'obscurité, soit dans un milieu privé d'acide carbonique ou dont la température serait trop basse. On peut donc dire avecM. Emery, que l'inanition est une des conséquences de la submersion, mais en attachant à ce mot une signification plus précise qu'il ne pouvail le faire alors. Restait à savoir si la feuille souffre en outre de l'insuffisance d'oxygéne dissous dans l'eau. Il était nécessaire, pour cela, de choisir ‘une feuille qui consommàt assez peu activement sa provision de matière amylacée el se laissàt assez difficilement infiltrer pour que le dépérissement ne püt être attribué ni à l'inanition, ni à l'infiltration (2). Les feuilles de Lierre m'ont paru remplir ces conditions. J'en cueillis quelques-unes, afin (1) L'expérience suivante montre que, dans ce cas, elle est souvent impuissante à réparer les pertes dues à une transpiration quelque peu active. On détache en hiver trois feuilles de Lierre qu'on maintient dans lair sec d'une chambre chauffée, aprés avoir immergé l'extrémité des pétioles. On enveloppe d'étoffe noire le limbe de l'une; on place une autre sous une cloche obscure, à parois humides ; la dernière est exposée au jour. La première se fane peu à peu ct se dessèche au bout de un à deux mois, tout en restant verte; la seconde ne dépérit que plus tard et jaunit, parfois méme elle est encore vivante six mois après ; enfin la troisième continue à végéter. (2) Non-seulement la durée nécessaire à la disparition de l'amidon dans une feuille varie beaucoup suivant les espéces, mais il en est encore de méme de l'intervalle de temps compris entre le moment où toute trace de cette substance a disparu et celui oü se montrent les premiers signes de dépérissement. SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1878. 84 qu'elles ne pussent recevoir de l'air par le rameau, et je les immergeai entiérement à l'obscurité, sauf l'extrémité du pétiole : position dans laquelle l'infiltration ne se produit généralement pas. Je parvins à les maintenir ainsi en bon état, depuis le 15 décembre jusqu'au 15 mai, sans que l'eau eüt perdu sa limpidité. Elles ne tardérent pas à former de nouveau de l'amidon, lorsqu'elles furent exposées au soleil et redressées de maniére à ne plus recevoir d'eau que par le pétiole. L'extrémité de cet organe qui émergeait sur un centimétre de longueur s'était des- séchée pendant l'expérience. Il n'est guère probable que l'air ait pu pénétrer par cette vole, en assez grande quantité du moins pour alimenter le limbe. Cependant, pour plus d’exactitude, dans une autre expérience, la surface de section fut enduite de cire, afin d'empécher l'entrée de l'air, sans que le résultat ait varié. Il semble donc que l'inanition soit, plutót que l'asphyxie, la cause immé- diate du dépérissement des feuilles aériennes qu'on submerge, en ayant soin de les préserver de l’infiltration. Cette manière de voir repose prin- cipalement sur ce fait que, sous l'eau, la vitalité de ces organes est en géuéral d'autant plus courte qu'ils cousomment plus rapidement leurs matières nutritives ou qu'ils en ont moins à leur disposition. Mais l'ina- nition elle-même est souvent le résultat de la pauvreté de l'eau en oxy- gène, les matières nutritives ne pouvant, faute d'une combustion suffi- sante, subir les modifications nécessaires à leur passage des tissus de réserve dans les jeunes organes et à leur assimilation. C'est ce qui arrive lorsqu'on essaye de faire germer des graines et développer des plantes bulbeuses sous l'eau. Au contraire, quand le bulbe est à l'air, les feuilles prennent un grand développement, sans paraitre souffrir de l'ummersion, ainsi, du reste, qu'elles le font à l'obscurité. Ayant à leur portée, dansles deux cas, une grande quantité de nourriture facilement assimilable, elles peuvent se dispenser d'en fabriquer elles-mémes. Si l'on émerge les feuilles en immergeant le bulbe, ce dernier entre souvent en putréfaction el les feuilles dépérissent; ce qui montre que l'asphyxie n'agit qu'en entravant la nutrition. Peut-être méme l'impossibilité où sont les feuilles aériennes de faire de l'amidon sous l’eau est-elle due à l'insuffisance de ce liquide en oxygène. Toutefois, ayant fait végéter des Algues à côté de feuilles de Cissus quinquefolia, afin de mettre à la disposition de celles-ci une plus grande quantité de gaz, je n'ai pu y constater la production d'amidon. Il Le dépérissement sous l’eau des feuilles aériennes est singuliérement activé par l'infiltration de leurs tissus. Pour bien comprendre la cause de ce phénomène, il est nécessaire de ne pas perdre de vue les conditions T. XXV. (SÉANCES) 6 82 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. diverses dans lesquelles il se produit. Je les résumerai en prenant pour exemple les feuilles de Lierre : 4° Immergées, tandis qu'elles tiennent encore au rameau, elles s'in- filtrent beaucoup moins facilement que lorsqu'elles en ont été séparées auparavant. 9» Détachées et plongées dans l'eau par le limbe ou le pétiole seule- ment, elles peuvent y séjourner plusieurs mois sans s'infiltrer. 3° Si l'on maintient hors de l'eau une portion suffisante du limbe d'une feuille détachée, l'autre portion ainsi que le pétiole se trouvant immergés, l'infiltration ne se produit pas. Il en est de méme si l'une des faces est en contact avec l'air. 4» L'infiltration est d'autant moins rapide que les feuilles sont plus jeunes et plus vigoureuses et que la température est moins élevée. 5° Immergée en totalité, aprés qu'on l’a détachée et laissée se flétrir légérement, une feuille de Lierre reprend bientót sa turgescence et s'in- filtre. Émerge-t-on ensuite le limbe, l'infiltration disparaît, mais la tur- gescence persiste. Si l'on n'immerge au contraire que le limbe ou le pétiole, il faut un temps bien plus long pour que la turgescence reparaisse et il ne se produit pas d'infiltration. Il en est de méme si l'on n'immerge que le pétiole en méme temps qu'une partie seulement du limbe. 6" Lorsque le degré de fanaison est plus avancé, le parenchyme meurt sur plusieurs places. Celles-ci s'infiltrent rapidement sous l'eau, même quand le limbe seul est immergé, pour se dessécher, si on le sort du liquide ou pourrir si on l'y laisse. 1° Immerge-t-on un limbe, aprés y avoir pratiqué des incisions ou bien enlevé quelques lambeaux d'épiderme, les régions oü ont été faites ces opérations ne tardent pas à s'infiltrer. Par l'ensemble de ces faits, on voit que, pour que l'infiltration se pro- duise sur un point du limbe, il faut que la vitalité des cellules de cette région soit affaiblie et qu'en outre l'eau puisse y parvenir en excés. C'est parce que la premiére de ces conditions n'est pas remplie dés le début, qu'une feuille, méme entiérement immergée, s'infiltre seulement au bout d'un certain temps, et c'est pour le second motif que l'infiltration apparait bien plus rapidement, lorsque l'eau peut pénétrer par les nervures, à la suite d'incisions ou surtout par le pétiole. Il résulte d'expériences faites à l'aide des matières colorantes que les solutions se répandent d'abord dans les parois des cellules qu'elles imbi- bent. Le protoplasma se trouve ainsi enveloppé d'une atmosphére liquide, dans laquelle il puise plus ou moins, prenant beaucoup d'eau quand il fonctionne avec énergie, en prenant moins quand la transpiration se ra- lentit, mais ne dépassant jamais la limite de ses besoins. Une-fois ceux-ci satisfaits, il parait étre en mesure de s'opposer à une pénétration exces- sive de l'eau. Mais lorsque sa vitalitó est diminuée, cette propriété de SÉANCE DU 22 FÉVRIER 1878. 83 résistance semble affaiblie. Par suite de quel mécanisme en est-il ainsi ? L'utricule primordial étroitement appliqué jusque-là contre la paroi de la cellule s'en détache-t-il, et l’eau qui imbibait cette paroi pénètre-t-elle entre celle-ci et l'utricule, de telle sorte que, n'étant plus retenue entre les particules de cellulose, elle peut s'introduire plus facilement dans le protoplasma ? C'est ce que je ne saurais préciser, car au début de l'infil- tration, on ne remarque dans la cellule aucune modification appréciable. Le tissu infiltré pendant cette première période ne se desséche pas après l'émersion et continue à fonctionner. Ce n'est que lorsque l'infiltration s’est produite depuis un certain temps, que les altérations du contenu cel- lulaire deviennent apparentes. Les grains chlorophylliens se déforment et S'amassent au centre de la cellule. Le tissu infiltré entre alors dans la période de dépérissement, car il se desséche aprés l'émersion (1). Il est dés lors possible d'expliquer les diverses particularités que pré- sente l'infiltration. Si, dans le cas où le limbe seul est immergé, il ne s'infiltre point, cela ne tient pas, comme on pourrait le croire, à ce qu'il ne pénétre par cette voie qu'une trop faible quantité d'eau, puisque, dans cette méme situation, il s’infiltre lorsqu'il est fané, mais bien à ce que l'eau n'y arrive qu'avec une trop faible impulsion pour pouvoir s'intro- duire dans des cellules en pleine activité végétative. C'est seulement lorsque le dépérissement commence à survenir que la pénétration s'effec- tue. Quand une portion du limbe est hors de l'eau, bien que l’autre portion et le pétiole y soient plongés, l'infiltration n'a pas lieu parce que la transpiration incessante, qui se produit par la première, empêche l’accu- mulation d'eau dans la seconde. Il en est de méme, lorsque l'une des faces ou le pétiole seulement sont immergés. C'est parce qu'elles ont une grande vitalité que les feuilles s'infiltrent moins facilement quand elles sont jeunes, de méme que lorsqu'elles sont fixées au rameau. Si l'infiltration est plus rapide en été, c'est parce que, en cette saison, les tissus con- somment plus activement leurs matières nutritives et, par suite, que leur vitalité s'affaiblit plus vite. Puisque l'infiltration est due au dépérissement destissus, on conçoit que ce phénomène se produise plus rapidement dans les feuilles qui, en raison de la consommation rapide qu'elles font de leurs matiéres nutritives, se trouvent bientót à l'état d'inanition. Aussi les feuilles de Haricot et de Capucine s'infiltrent-elles, au bout de quelques jours, méme quand un fragment du limbe est seul immergé : ce qui n'arrive à celles de Lierre (1) En voyant que l'infiltration se produit d'autant plus vite que la feuille est plus fanée, on serait disposé à l'attribuer à une diminution dans la turgescence des cellules ; il faut plutót, me semble-t-il, en chercher la cause dans l'état maladif des tissus, qui est toujours la conséquence du flétrissement : car on ne saurait comprendre comment une feuille immergée par le limbe et le pétiole, situation dans laquelle elle s'infiltre le plus facilement, pourrait perdre sa turgescence. 84 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. qu'aprés une immersion compléte et prolongée. Lorsque sur ces der- niéres on enléve des lambeaux d'épiderme, lesrégions voisines s'infiltrent rapidement, parce que l'eau se trouve alors directement, en contact avec des cellules déjà atteintes dans leur vitalité par l'opération. L'infiltration d'un limbe doit donc étre considérée comme un phéno- mène. morbide, dont les effets se font sentir d'autant moins promptement que ce limbe a plus de matiéres nutritives à sa disposition, qu'il les con- somme moins rapidement ou qu'il est doué d'une plus grande vitalité. On comprend alors que les feuilles des plantes bulbeuses souffrent peu d'un séjour méme prolongé sous l'eau, car le bulbe enraciné en terre leur envoie sans cesse de la nourriture. C'est ce qui leur permet également de vivre trés-longtemps à l'obscurité. Ce n'est que lorsque les feuilles âgées des plantes bulbeuses commencent à dépérir qu'elles s'infiltrent sous l'eau. Mais les jeunes continuent à s'y développer. L'infiltration, quand elle se produit sur les feuilles à parenchyme hété- rogène, est surtout apparente à la face inférieure et l'aspect est le méme qu'après le dégel : ce qui prouve que c'est principalement entre les cellules du tissu lacuneux que l'eau s'accumule. Mais, pour y parvenir, elle a déjà dû traverser l'épiderme. Elle pénètre donc également dans les cellules et l'on doit supposer que celles-ci en sont remplies; ce qui semble ressortir du reste des altérations consécutives. Toutefois, comme l'eau n'est pas visible dans ces éléments, on ne peut en avoir la preuve directe, telle qu'on l'obtient avec l'huile. Si l'on immerge une feuille de Lierre dans ce liquide, soit en totalité, soit par le pétiole, soit par le limbe ou méme par l'une ou l'autre de ses faces seulement, ce dernier devient bientót trans- lucide. Si l'on y pratique alors des coupes, on aperçoit des gouttelettes d'huile de grosseurs diverses dans toutes les cellules, mais surtout dans les lacunes du parenchyme inférieur. Non-seulement l'intervalle de temps qui s'écoule entre le début de l'im mersion et le moment où l'infiltration apparait, varie beaucoup suivant les plantes, mais encore la durée comprise entre le commencement de l'in- filtration et la mort du tissu. Tandis qu'une feuille de Haricot ou de Capu- cine entre en décomposition deux ou trois jours aprés que l'infiltration a commencé, une feuille de Lierre peut rester infiltrée plus de quinze jours sans étre sensiblement altérée. Cette différence provient sans doute de la résistance plus grande que présente le protoplasma aux effets de l'eau, résistance dont on peut entrevoir la cause dans la consommation moins rapide qu'il fait de ses matières nutritives. De méme la période qui s'étend entre l'émersion d'une feuille infiltrée et la disparition de toute trace d'infiltration est aussi bien variable suivant les espèces. Très-longue dans le Lierre, elle est au contraire trés-courte dans le Haricot, par suite pro- bablement de différences notables dans l'activité de la transpiration. En général, l'infiltration n'apparait que lorsque l'amidon a entièrement SÉANCE DU 92 FÉVRIER 1878. 85 disparu. J'ai observé cependant, à cet égard, quelques exceptions que je crois devoir attribuer à l'état de souffrance dans lequel se trouve une feuille immergée, par suite de l'impossibilité où elle est de produire de Ja matière amylacée. La migration ou la consommation de cette substance se trouvant alors trés-ralentie, il peut arriver que, avant sa complète dis- parition, l’eau pénètre en quantité suffisante dans la feuille pour l'in- filtrer. M. Chatin rappelle que si l'eau et certaines substances dissoutes peuvent traverser les tissus vivants, il n'en est pas deméme d'autres corps, et en particulier des matiéres colorantes. M. Mer fait observer qu'il ne faudrait pas généraliser ce dernier fait ; car il résulte des expériences qu'ila entreprises avec M. Cornu, et qui seront prochainement publiées, que si les extraits d'orseille, de campéche, de carmin, d'indigo, tels qu'on les obtient dans le commerce et dissous dans l'eau, ne peuvent traverser les tissus vivants des racines, il n'en est pas de méme d'autres solutions telles que celles de fuchsine. Cette substance non-seulement peut pénétrer dans les cellules vivantes, mais encore colorer, sans le tuer, le protoplasma de certaines d'entre elles, tout en épar- gnant souvent le noyau. En examinant son action sur les racines des plantes bulbeuses, on constate que le protoplasma des cel- lules de l'épiderme et de la couche sous-jacente se colore ; -qu'il en est de méme des épaississements des parois trachéennes, de ceux des cellules de la gaine protectrice et souvent méme du proto- plasma contenu dans ces éléments; tout le parenchyme intermé- diaire restant incolore. Ce qui démontre que les protoplasmas de cellules en apparence identiques jouissent de propriétés diffé- rentes. M. Chatin fait observer que les expériences d'Eusébe et d'Arthur Gris, relatives au verdissement des feuilles chlorosées, par les sels de fer, constituent des preuves de l'absorption de l'eau par ces organes. Les déductions qu'en avaient tirées ces auteurs ne sont cependant pas exactes. Il est reconnu maintenant que la coloration verte dueà l'absorption des sels de fer provient de l'action de ceux-ci sur le quercitrin que renferment les feuilles, et non de la régéné- ration de la chlorophylle. 86 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. SÉANCE DU 8 MARS 1878. PRÉSIDENCE DE M. CHATIN. M. Bonnet, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la derniére séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. LErEBvnE (Louis-Valére), au Rancy (Seine), présenté par MM. Decaisne et Verlot ; FINANCE (Justin), pharmacien à Paris, présenté par MM. Mar- chand et Poisson ; D'PaucmoN, professeur suppléant à l'École de médecine et de pharmacie de Marseille, présenté par MM. Chatin et Heckel; Gomoxp (Maurice-Augustin), artiste peintre à Paris, présenté par. MM. Bornet et Cornu ; CHABERT (André), à Montpellier, présenté par MM. J.-E. et G. Planchon. M. le Président fait connaitre en outre une nouvelle présenta- tion. Dons faits à la, Société : Carte géologique de France, cartonnée et entoilée, et son explication par MM. Dufrénoy et Elie de Beaumont, 3 vol. in-4*. E. de Vieq, Les plantes intéressantes de la vallée de la Bresle. C. C. Scheffer, Annales du Jardin botanique de Buitenzorg. À vol. M. T. Masters, Structure of Composites. Catalogue of the collections in the Museum of the Pharmaceutical Society of Great Britain. F. Cohn, Beitrüge zur Biologie der Pflanzen. M. Malinvaud, bibliothécaire, appelle l'attention de la Société sur l'importance du premier don mentionné sur cette liste et qui est dà à la libéralité du Ministére des travaux publics. M. le Président décide qu'une lettre de remerciment sera à cet effet adressée à M. le Ministre. M. Petit dépose sur le bureau un exemplaire du catalogue des Diatomées de l'ile Campbell et de la Nouvelle-Zélande qu'il vient de publier, et donne quelques détails sur cet opuscule. | SÉANCE DU 8 MARS 1878, 87 M. de Seynes dépose sur le bureau un exemplaire du travail qu'il vient de publier à l'art. CHAMPIGNONS, dans le Dictionnaire de Botanique et fait la communication suivante : SUR UN NOUVEAU GENRE DE SPHÉRIACÉS, par M. DE SEY NES. Il y a plusieurs années, dans un jardin des environs de Montpellier, je recueillis au mois de janvier une brindille de bois assez informe et diffi- cile à déterminer, mais qui me parut se rapporter à un Fusain. De petites éminences noirâtres parsemées cà et là annoncaient la présence d'une espèce de Sphériacés; je l'examinai en ayant la précaution de dessiner à la chambre claire les principaux détails. L'observation ainsi faite fut laissée de cóté pour d'autres travaux; mais plus tard l'impossibilité de donner un nom à ce Champignon me fit regretter d'avoir sacrifié l'échan- tillon ; dans l'espoir de trouver d’autres spécimens, je retardai d'en publier la description: je ne veux cependant pas attendre plus longtemps, car si les caractères sont incomplets sur quelques points, ils sont en l'état suffisants pour motiver la création d'un genre nouveau et pour appeler sur lui la critique des botanistes. En regardant avec attention le petit fragment dont j'ai parlé plus haut, on voyait l'écorce mince déchirée en certains endroits, livrant passage à de petits corps noirs, solides, peu proéminents, étroits et allongés, d'une longueur de 4 à 2 millimètres, qui offraient une surface rugueuse sans trace d'ostiole. Une coupe pratiquée sur ces petites excroissances dans le sens du plus long diamétre, observée à un grossissement de 80 à 100 diamétres, laissait voir un stroma assez dense, brun, analogue à celui des Dothidea et creusé de lacunes ou logettes arrondies, disposées en une série horizontale et irréguliérement espacées. Le stroma consistait en un tissu serré de cellules scléreuses à parois brunes irréguliérement isodiamétriques. La cavité de chaque logette était assez exac- tement remplie par une théque, dontles caractères appelèrent mon attention. Un point que mes dessins ne me permettent pas d'élucider, c'est l'étendue exacte de chaque logette. J'ai dit que le calibre en était rempli par la cir- conférence d'une théque ; mais peut-étre chaque logette se prolongeait-elle assez dans le tissu du stroma pour offrir une série de théques disposées côte à côte comme des disques empilés dans un cylindre ayant le méme diamètre que ces disques. Que les théquessoient isolées dans une lacune comme chez les Myriangium et disséminées ainsi dans le stroma, ou qu'elles soient en petit nombre, rangées cóte à cóte, elles ne présentent pas une disposition en hymenium et ne sont pas accompagnées de paraphyses. Cette disposi- tion rappelle certains Tubéracés : la forme des théques confirme encore un tel rapprochement. Les théques sont sphériques allongées, à parois trans- 88 SOGIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. parentes ; elles mesurent en moyenne 07,040 sur 07,055. Dans le pre- mier àge, elles sont plus étroites, d'une forme un peu conique, qu'elles conservent quelquefois; elles sont remplies d'un protoplasma dense, riche en granules huileux, réfringents, aux dépens duquel se forment les spores. Celles-ci sont grandes, en nombre variable dans chaque théque : 4, 5, 1, 8, irrégularité fréquente aussi chez les Tuber ; elles sont allon- Eurytheca monspeliensis. a. Thèque jeune. — b. Thèque à maturité contenant les spores. — c. Une spore isolée, gées, arrondies et atténuées aux deux extrémités, ou vers une seule, me- surant de 07,025 à 07,030 de longueur; elles présentent trois ou quatre cloisons transversales. Ces spores ressemblent à celles des Melanconis, des Massaria et de plusieurs autres genres voisins; le périthéce et l'ab- sence de paraphyses rappellent les Dothidea. Mais l'intérét principal de ce nouveau Champignon m'a paru résider dans ceux des caractères cités plus haut qui lui sont communs avec les Tubéracés et en font comme un intermédiaire entre cette famille et celle des Sphériacés, à laquelle notre genre appartient, l'absence d'apothécies ne permettant pas de le placer dans les Myriangiés. Je donne à ce genre le nom d'Eurytheca, qui rap- pelle la largeur des thèques. Quant à l’espèce qui a été le sujet de cette observation, il est naturel de lui attribuer le nom de la localité ou elle a été trouvée, et de l'appeler monspeliensis, afin de provoquer dans cette méme localité des recherches qui en améneront une connaissance plus complète. i M. Mer présente à la Société un pied fleuri de Jacinthe qu'il a fait développer en immergeant d'abord le sommet du bulbe, puis les feuilles seulement, aprés l'apparition de celles-ci. L'inflorescence n'a pas tardé à se montrer avec ses dimensions normales, et les fleurs se SÉANCE DU 8 MARS 1878. 89 sont épanouies sans qu'aucune racine se soit développée. Peut- être doit-on voir dans ce résultat une nouvelle preuve de l'absorp- tion. d'eau par les feuilles. MM. Cornu et Duchartre émettent l'avis que cette expérience n'est pas concluante, car il faudrait démontrer qu'un développement semblable n'aurait pu se produire aux dépens de l'eau contenue dans le bulbe, si les feuilles, aprés leur apparition, avaient été maintenues à l'abri de toute transpiration. M. Mer ne pense pas qu'il en eût été ainsi, parce que le bulbe, restant à l'air, aurait continué à perdre une trop grande quantité d'eau; toutefois il reconnait que des expériences directes sont indispensables pour établir si, dans cette circonstance , les feuilles absorbent de l'eau, et il se propose de les instituer incessamment. Il fait ensuite la communication suivante : DES EFFETS DE L'EAU SUR LES FEUILLES AQUATIQUES, par M. E. MER. Les plantes aquatiques, probablement parce qu'elles sont moins exi- geantes en oxygène que les plantes terrestres, peuvent développer sous l'eau leurs graines et leurs bourgeons. Mais, tandis que chez les unes, les feuilles restent toujours submergées, elles ne le sont qu'au début chez les autres et ne tardent pasà s'élever dans l'air ou à s'étaler à la surface du liquide ; ce qui semble indiquer qu'à partir d'un certain moment, leurs fonctions ne sont plus les mêmes. Il m'a paru intéressant de rechercher en quoi consistent ces différences, notamment pour les feuilles nageantes. J'ai pris pour sujets d'étude le Nuphar pumilum et le Potamogeton natans. J'avais déjà remarqué que les feuilles adultes de ces plantes ne renferment d'amidon que lorsqu'elles nagent, mais n'en contiennent plus quand elles sont immergées depuis quelque temps. Ce fait a été le point de départ des observations qui suivent : Nuphar pumilum. — Avant d'arriver à la surface, les feuilles de cette plante, s'insérant sur un rhizome toujours enfoncé dans le sol, restent immergées pendant un certain temps, variable avec l'épaisseur de la couche d'eau à traverser, laquelle atteint parfois 4 et 5 mètres. Le plus souvent les limbes ne se déroulent et n'achévent de se développer qu'aprés étre parvenus à la surface. Mais dans les endroits profonds, c'est sous l'eau qu'ils s'étalent et qu'ils acquièrent leurs dimensions définitives. Lorsqu'ils sont arrivés à l'air, les pétioles parfois ne s'allongent plus et conservent alors une station verticale ; le plus souvent leur croissance se poursuit quelque temps encore : ce qui leur permet de s'incliner pendant 90 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les basses eaux, pour se redresser au moment des crues et protéger ainsi les limbes contre une submersion compléte. Ceux-ci renferment dés les premiers temps de leur développement une assezgrande quantité d'amidon fournie parle rhizome. S'ils parviennent à la surface avant d'étre adultes, l'apparition de cette substance ne subit pas d'arrét; car au contact de l'air, ils se mettent à en produire. Mais dans le cas oü ils deviennent adultes, avant d'arriver à la surface, on ne rencontre plus d'amidon que dans les stomates, jusqu'au moment où, se trouvant en présence de l'at- mosphére, ils commencent à en former. Les maintient-on immergés, la production d'amidon est suspendue et ils pourrissent en s'infiltrant quand la submersion se prolonge trop. Si on les détache de la tige, tout en les laissant nager, ils continuent à produire de l'amidon qui s'accumule dans les pétioles. En général, le róle de la face inférieure des feuilles, moins important que celui de la face supérieure dans l'amylogenése, n'est pas cependant nul. Or, puisque les limbes de N. pumilum ne peuvent produire d'amidon quand ils sont submergés, cela prouve que leur face inférieure, malgré sa structure aquatique, est impuissante à en créer sous l'eau. On doit en conclure que lorsque cette face s'étale à la surface du liquide, cette impuissance persiste, et qu'alors i'amidon qui s'y trouve provient de la face supérieure, ou bien qu'elle peut en créer seulement au moyen de l'acide carbonique de l'air qui lui arriverait à travers cette tace, et non à l'aide de celui que l'eau tient en dissolution. Potamogeton natans. — Depuis le moment où les tiges de cette plante s'élévent du fond de l'eau jusqu'à celui où elles se couchent à sa surface, les feuilles qui apparaissent successivement ont à parcourir des distances de moins en moins considérables pour arriver à l'air. Or, comme à partir de ce moment les pétioles ne s'allongent presque plus, ils sont d'autant plus courts qu'ils se trouvent insérés plus haut sur la tige. Quant à ceux qui naissent sur la partie flottante de cette dernière, ils sont à peu prés d'é- gale dimension. Dés lors on concoit pourquoi, dans les eaux peu pro- fondes, tous les pétioles d'une tige de P. natans ont presque la même longueur, tandis que dans les endroits profonds ils sont d'autant plus longs qu'ils sont plus âgés. Mais probablement par suite d’un balancement organique, les limbes sont d'autant moins développés que les pétioles sont plus longs : c'est ce qui arrive à ceux qui apparaissent les premiers au printemps. Cet effet pourrait être dà à ce que le pétiole, forcé de s'allonger pour arriver à la surface, consomme une partie de la nourriture destinée au limbe, ou bien à ce que celui-ci ne peut acquérir sous l'eau ses dimen- sions normales, ainsi que cela a lieu pour les feuilles aériennes. Afin de m assurer si cette derniére hypothèse est exacte, j'ai maintenu submer- gées de Jeunes feuilles rousses, enroulées, qui n'avaient pas encore paru à l'air, et j'ai constaté qu'elles se déroulaient sous l'eau, qu'elles y ver- SÉANCE DU 8 MARS 1878. 91 dissaient et y atteignaient leurs dimensions ordinaires (1). Reste donc la première supposition ; mais elle ne saurait recevoir une application géné- rale, car les limbes de N. pumilum insérés à l'extrémité des longs pétioles qui se dressent dans les eaux profondes sont aussi développés que les autres. Les dimensions de ces organes varient du reste beaucoup dans cette plante. Ce qui vient d'étre dit relativement à l'amylogenése dans les feuilles du N. pumilum, s'applique aussi à celles du P. natans, du Ranunculus aquatilis, et probablement à la plupart des feuilles nageantes. Si donc celles-ci se distinguent des feuilles aériennes, en ce qu'elles peuvent se développer entiérement sous l'eau, elles s'en rapprochent en ce qu'elles sont incapables d'y produire de l'amidon, fonction indispensable à leur existence. Aussi est-ce probablement pour ce motif qu'elles s'étalent à la surface et deviennent souvent dans ce but le siége d'accroissements déme- surés. J'en ai déjà cité quelques exemples se produisant normalement. En voici d'autres provoqués par l'expérimentation : Lorsqu'on maintient sous l'eau, à l'aide d'un fil lesté par un poids, une jeune feuille de P. natans, le pétiole s'allonge et parvient à la surface s'il n'est pas attaché au fil tout à fait par l'extrémité, car c'est surtout cette région qui est le siége de la croissance, et si la profondeur à laquelle on l'a enfoncé n'est pas trop grande. Immerge-t-on au fond d'une longue éprou- vette un rameau de R. aquatilis, on voit bientôt les plus jeunes pétioles elles pédoncules floraux s’accroître et acquérir une longueur souvent double de leur longueur ordinaire. Si la distance qui les sépare de l'air est trop grande, ils s'arrétent en chemin faute de nourriture, et les limbes en tar- dent pas à périr. Cet accroissement anormal ne se montre pas seulement sur les pédoncules et les pétioles en voie d'allongement au moment de l'expérience, mais aussi sur ceux qui depuis quelque temps étaient sta- tionnaires. A partir d'un certain âge cependant, ils ne peuvent plus grandir et pourrissent rapidement au niveau où on les a placés. L'eau exerce donc une action toute particuliére sur ces organes, en provoquant l'aecroissement de leurs parties jeunes, tant qu'ils ne sont pas arrivés à (4) Les feuilles de P. natans ont encore une teinte brun roux quand elles parviennent à l'état adulte, puis elles verdissent ; mais avant de dépérir, elles reprennent une teinte analogue à celle qu'elles avaient d'abord, plus pàle cependant. Dans les deux cas, cet aspect est dà à la coloration rousse des grains de chlorophylle. Pendant la jeunesse, ces grains sont trés-abondants et se trouvent répartis dans toute l'épaisseur du limbe. Plus tard ils verdissent dans les régions profondes, tandis que dans l'épiderme et les assises sous-jacentes, ils conservent plus longtemps la teinte primitive. A un certain moment, ils sont presque tous verts, puis ils rougissent de nouveau, mais en suivant cette fois un ordre inverse de celui qu'ils avaient suivi pour verdir. C'est en effet dans l'épiderme et les cellules voisines que cette transformation s'effectue en premier lieu. En méme temps les grains sont résorbés en partie. La coloration rousse finit par envahir le limbe dans toute son épaisseur, et si on l'exatnine à ce moment, on n'y aperçoit plus que quelques grains d'un brun-rouge pále, disséminés dans les cellules. 93 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'air. On dirait qu'ils ont conscience de l'impossibilité où se trouveront les limbes auxquels ils s'insérent, de vivre sous l'eau à l'état adulte, et qu'ils se hàtent de profiter du moment où ils peuvent encore grandir, pour atteindre la surface. Les feuilles nageantes comme les feuilles aériennes périssent donc d'ina- nition, quand elles sont submergées. Si généralement elles ne peuvent vivre à l'air, ce n'est pas par suite d'une impossibilité physiologique, mais parce que leur face inférieure, mal protégée contre la transpiration, s'y desséche rapidement. Les exceptions assez nombreuses (Nuphar adve- num, Nymphæa alba) qu'on rencontre à cette règle montrent que cette impuissance est due uniquement à un défaut de consistance des tissus. L'amylogenése étant la plus importante des fonctions qu'aient à remplir les feuilles, il est juste de regarder celles qui nagent comme ayant un régime aérien, puisqu'elles ne peuvent accomplir cette fonction qu'en . présence de l'air. M. Prillieux se demande si l'allongement des pétioles et des pédoncules pour arriver à la surface de l'eau ne serait pas produit par une cause analogue à l'étiolement. Dans les deux cas, en effet, la chlorophylle est impuissante à créer de l'amidon. M. Mer ne pense pas qu'on puisse assimiler complétement le séjour des feuilles dans l'eau à celui dans l'obscurité. Si, dans ce dernier cas, les limbes des feuilles sont arrêtés dans leur dévelop- pement, c'est parce que les cellules à chlorophylle ne semblent pouvoir atteindre leurs dimensions normales que sous l'action de la lumiére. Les cellules du pétiole au contraire, sur lesquelles l'obs- curité n'agit pas de la méme maniére, se développent méme plus qu'elles ne le feraient au jour, grâce précisément à l'excédant des matériaux restés disponibles, par suite de l'arrét de croissance qu'éprouve le limbe. Sous l'eau éclairée, les limbes ne sont pasfrappés d'un semblable arrêt de développement, et lorsqu'ils n'y acquièrent pas leurs dimen- sions ordinaires, c'est surtout par manque de nourriture; car lorsque celle-ci ne fait pas défaut, comme dans les plantes bul- beuses, ils grandissent comme à l'air. SÉANCE DU 22 MARS 1878. 93 SÉANCE DU 22 MARS 1878. PRÉSIDENCE DE M. CHATIN. M. Mer, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der- nière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la dernière séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. Gorry-BouTEau (Pierre), à Belleville, prés Thouars (Deux- Sévres), présenté par MM. Chatin et Mer. M. le Président fait connaitre en outre deux nouvelles présenta- tions. Dons faits à la Société : Bulletin des travaux de la Société murithienne du Valais, fasc. 1 à 6 avec le Guide du botaniste sur le grand Saint-Bernard, par Tissière) ; ensemble 4 vol. Caminhoa, Botanica geral e medica, fasc. 1 à 4. Alph. de Candolle, Des races physiologiques dans les espècts végé- tales. P. Parlatore, Etudes sur la géographie botanique de l'Italie. Paul Petit, Catalogue des Diatomées de l'ile Campbell. — Diatomées de l'ile de Ré. De Seynes, article CHAMPIGNONS (extrait du Dictionnaire de bota- nique de M. Baillon). D' H. Van Heurck, le Microscope, 3° édit. Al. Fischer de Waldheim, les Ustilaginées. M. P. Duchartre offre à la Société, pour sa bibliothèque, le premier fasci- cule d'un ouvrage intitulé : Ensaio de indice geral das madeiras do Brazil (Essai d'un catalogue général des bois du Brésil, 1 vol. in-8° de xLv et 435 pages, Rio-de-Janeiro, 1877). Ce travail, qui parait devoir être étendu, est publié par le gouvernement brésilien; il a pour auteurs deux ingé- nieurs, MM. André et Joseph Rebouças. Il doit comprendre toutes les espéces ligneuses du Brésil dont le bois peut étre utilisé. Ces espéces sont rangées selon l'ordre alphabétique des noms vulgaires qu'elles portent au Brésil. L'article relatif à chacune comprend huit alinéas, sous les rubri- ques suivantes : 1° Synonymie ; 2° Classification botanique; 3’ Aspect du bois ; 4° Son appréciation ; 5° Poids spécifique ; 6° Dimensions du tronc; 1° Habitat; 8° Propriétés diverses. Les renseignements font souvent défaut, les alinéas sont indiqués seulement par leur titre. On peut juger 94 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de la richesse du Brésil en végétaux ligneux, par ce fait que le premier volume de cet ouvrage ne correspond qu'aux trois lettres A, D, C, et ren- ferme néanmoins 435 espèces. M. P. Duchartre appelle surtout l'attention de la Société sur l'introduc- tion placée en tête de l'ouvrage de MM. André et Joseph Rebouças. Elle renferme une série de tableaux formés du relevé des poids spécifiques de bois de divers pays, et en premier lieu la liste des 213 principaux bois du Brésil, avec l'indication de leur densité. Ce tableau peut donner lieu aux observations suivantes : 4° Parmi les bois brésiliens, il en est de trés-remarquables, les uns par leur légéreté, les autres par leur pesanteur. M. P. Duchartre cite quelques exemples des uns et des autres, en ajoutant dans plusieurs cas, au nom vulgaire local, la détermination botanique de l'espéce, quand elle a été donnée par M. Saldanha da Gama dans ses divers mémoires. — Le bois le plusléger parmi les 213 estle Louro pardo (Cordia excelsa, Cordiacée), dont la densité va de 0,353 à 0,401. Au second rang se trouve le Peroba (Aspidospermum Peroba, Apocynée), dont la densité est de 0,423. Au troisième rang viennent le Vinhatico flor de algodao((Enterolobium lutes- cens, Mimosée), dontle bois pèse 0,460 ; le Pindahiba, espèce non déter- minée botaniquement, dont le bois a pour poids spécifique 0,453; le Rabugem (Légumineuse-Papilionacée du genre Platymiscium?), qui pèse 0,494 ; etc. La liste offre au contraire plusieurs bois trés-denses; en voici les exemples les plus remarquables. Le Guarabü (Peltogyne Guarabù, Légu- mineuse-Césalpiniée), dont la densité va de 1,017 à 1,284; le Páo ferro (Cæsalpinia ferrea), qui va de 1,086 à 1,297; le Murapinima (Bro- simum Aubletii, Bois de lettres moucheté, Artocarpée), qui pèse 1,358 ; le Páo santo (Guaiacum officinale, Zygophyllée), dont la densité est indi- quée comme allant de 1,123 jusqu'à 1,649 ; le Pequia laranja, espéce non déterminée, qui pése 1,400; enfin un bois nommé Mussutahiba, qui atteint la densité considérable de 1,754. 2° Une particularité trés-remarquable consiste dans les grandes varia- tions de densité que le tableau attribue à plusieurs bois. Ainsi on vient de voir que le bois du Guaiacum officinale est donné comme variant sous ce rapport de 1,123 à 1,649; de méme le Mussaranduba (Mimusops elata , Sapotacée) va de 1,029 à 1,454; enfin un bois indéterminé, du nom de Murapiranga, varie de 0,909 à 4,454, c'est-à-dire qu'il peut être plus léger que l'eau ou presque de moitié plus dense que ce liquide. M. P. Duchartre fait observer que, en l'absence de tout renseignement, il semble impos- sible de savoir à quelle cause peuvent étre attribuées de si grandes et si étranges variations. Aurait-on pesé, dans certains cas, le bois d'arbres encore assez jeunes pour n'avoir que de l'aubier, tandis que, dans d'autres cas, ce serail précisément le seul bois de cœur dont la densité aurait été SÉANCE DU 22 Mans 1878. 95 déterminée? Les différents échantillons examinés proviendraient-ils d'ar- bres venus dans des conditions de sol, d'humidité, d'alütude, etc., très- dissemblables? On ne peut former, à cet égard, que des conjectures trés-vagues. Il y alàune question qui mériterait d’être examinée de prés et avec un soin particulier. M. Bureau fait observer que ce travail pourrait étre soumis à une certaine vérification, car le Muséum possède toute la collection de bois de ce pays qui a figuré à l'Exposition de 1867. M. Duchartre pense que cette vérification ne serait pas facile, car, de màme qu'en France, les noms vulgaires varient beaucoup, sui- vant les provinces. M. Bureau répond qu'il suffirait alors de connaitre la province d’où sortent les bois qui ont servi aux expériences en question. M. Chatin invite M. Bureau à procéder à cette vérification, car les densités que M. Duchartre vient de citer varient dans des limites vraiment surprenantes. M. Bureau donne ensuite quelques détails sur la flore du Brésil et du Paraguay, d'aprés les collections rapportées par M. Balansa. M. de Seynes fait la communication suivante : NOTE SUR LES CELLULES EN BOUCLE, par M. J. DE SEYNES. On sait qu'il existe chez un grand nombre de Champignons filamenteux ou charnus des cellules qui ont recule nom de cellules en boucle (Schnal- lenzellen) et qui ont été décrites avec détail par MM. Hoffmann et de Dary. Elles sont remarquables par la présence d'un appendice arrondi appliqué de distance en distance sur leur paroi extérieure. En examinant avec atten- tion, on reconnait que cet appendice est uneformation cellulaire cylin- drique, très-courte, d'un petit diamètre, qui est issue de la cellule au- dessous d'une cloison et s’est soudée avec elle, soit sur toute sa longueur, soit par son sommet seulement. La cavité de la petite excroissance cellu- laire reste en communication avec celle de la cellule dont elle émane ; d'autres fois une cloison se forme et l'en sépare. Les cellules du mycélium et du réceptacle des Champignons se multiplient le plus souvent par uue ramification latérale, les cellules s'allongeant par le sommet, qui ne pré- sente que rarement des bifurcations; il était donc naturel d'attribuer le petit appendice des cellules en boucle à ce phénomène de ramification latérale produisant un petit rameau cellulaire, qui, au lieu de s'allonger, reste trés-court et s'applique contre le filament cellulaire dont il émane. On a souvent l'occasion d'observer des cellules en boucle ; je les ai men- tionnées dans le pseudo-parenchyme du réceptacle de la Fistuline, en 96 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. adoptant l'explication classique émise ci-dessus. Cette explication inter- prète le fait, mais elle ne satisfait pas complétement ; il reste à savoir la cause qui empêche le développement du rameau latéral, qui reste atro- phié sous forme de boucle. Cet avortement est trés-fréquent chez certaines espèces, et quelquefois régulièrement répété presque à chaque cloison. L'observation du Ptychogaster albus Cda, chez lequel M. Cornu a signalé la fréquence des cellules en boucle, m'a montré que cette forme de cel- lule peut avoir, au moins chez ce Champignon, une autre origine que l'avor- tement d'une ramification latérale. En observant à un grossissement suffisant (500 à 600 fois) les filaments cellulaires qui forment le tissu du réceptacle du P. albus, on en ren- contre beaucoup qui se terminent d'une maniére abrupte au niveau d'une cloison horizontale ; le petit appendice dit boucle, situé latéralement, s'éléve au-dessus de la cloison, comme une tourelle appliquée à une tour dont elle dépasse la plate-forme. Il est facile de reconnaitre qu'il ne s'agit point ici de la terminaison réelle d'une cellule : c'est le fait que M. Cornu a signalé, en disant que les filaments sont « tronqués comme s'ils étaient désarliculés »; c'est la suite de la destruction de la partie supérieure et terminale de la cellule, dans laquelle se sont organisées les spores. En dehors de ces filaments, on en rencontre souvent d'autres, dont la dispo- sition a une lointaine ressemblance avec celle-là, mais que l'on distingue avec un peu d'attention et qui peut se décrire ainsi : Ja cellule se termine par une extrémité convexe saillante, qui, au lieu d’être simple et régu- lière, présente un sillon et une seconde convexité souvent plus petite et légèrement déjelée sur le côté. C'est le premier état d'une bifurcation, qui en se poursuivant réguliérement, donne naissance à des cellules en forme de fourche à deux branches ; chez celles-ci, chacun des sommets ou l'un des deux seulement présente la méme disposition. Dans bien des cas l'une des deux proéminences du sommet reste stationnaire, tandis que l'autre, continuant sa croissance longitudinale, absorbant le protoplasma disponible, laisse en chemin la seconde branche, qui ne s'allonge pas et reste à l'état d'une petite tubérosité appliquée contre la branche la plus forte, Il suit de là qu'au lieu d'avoir des divisions dichotomiques régu- lières, le filament cellulaire se présente sous forme d'une cellule rectiligne cloisonnée, portant au niveau des cloisons la petite cellule atrophiée en boucle, vestige d'une usurpation assez analogue à celle qui produit chez les Phanérogames la disposition des axes qu'on appelle un sympode. | Je ne serais pas étonné que dans le tissu de la Fistuline les cellules en boucle eussent quelquefois cette origine. Les réservoirs à suc propre none une tendance à se bifurquer par le sommet et à reproduire des dispositions analogues à celles que je viens de décrire us; j'en ai figuré quelques types (Des Fistulines, 1874, pl. nm i a n fig. 12). Si la théorie que je viens de présenter est confirmée par l'obser- SÉANCE DU 22 Mars 1878. 97 vatiou des sujets à l'état jeune, si elle s'étend à d'autres Champignons, on sera amené à reconnaitre que les cellules fongiques ont plus souvent qu'on ne le croit la tendance à se bifurquer par le sommet, tendance qui est dissi- mulée par l'usurpation répétée d'une des deux branches de la bifurcation. M. Cornu dit avoir vu des cas de ramifications analogues, mais beaucoup plus compliquées, dans le mycélium du Sphæria Rober- liani venant sur le Geranium Robertianum. Certaines cellules pré- sentent dans leur intérieur des prolongements labyrinthiformes, qui sont produits en réalité par la soudure de ramifications spéciales. M. Bainier fait la communication suivante : NOTE SUR LE CHÆNOCARPUS llYPOTRICHOIDES Lév., par M. BAINIER. La plante dont je désire entretenir la Société a déjà été décrite par Bulliard, qui en a fait Hypoxylon loculiferum, et par Léveillé, qui lui a donné le nom de Chenocarpus hypotrichoides. Je demande simplement la permission d'ajouter quelques observations personnelles. Il y a six mois, je trouvai ce Champignon sur la couverture d'un livre que j'avais mis à la cave pour y laisser développer des moisissures. Je fus surpris de voir des filaments noirs semblables à du crin trés-épais, porter irrégulièrement des périthéces en forme de poire. Sous le microscope, certains périthéces projettent leurs thèques au dehors. Celles-ci sortent l'une aprés l'autre et renferment huit spores brunes ovales, amincies aux extrémités, avec des cótés inégaux. Dans l'intérieur des périthéces qui n'ont pas atteint la parfaite maturité, les spores sont vertes ; dans d'autres plus récents, elles sont encore incolores. La tige est recouverte d'appendices que je pris tout d'abord pour des poils irréguliers. Ce sont des cellules qui se séparent àangle droit et dont les ramifications ont la forme de tire-bouchons à un, deux ou trois tours de spire. J'ai pu observer les parties les plus jeunes de ce Champignon, qui tranchent par leur couleur blanche et se trouvent à l'extrémité de chaque tige. Dans ces endroits il est facile de constater que ces cellules ne sont pas autre chose que le support des conidies. ùn effet, à l'extrémité de leurs ramifications, on remarque une conidie ronde et trés-petite. La présence de ces conidies n'a pas été, je crois, signalée dans cette plante, qui n'a été décrite qu'à l'aide de matériaux déjà desséchés. Je termine cette note en indiquant dans le mycélium, au milieu de cel- lules régulières, la présence de séries de cellules renflées à leur extrémité la plus rapprochée de la tige, ce qui leur donne une forme d'ampoule. Je continue à cultiver cette plante, qui ne pousse que trés-lentement et qui n'a encore donné qu'une fois ses périthéces depuis six mois. T. NXV. (SÉANCES) 7 98 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Chatin présente des échantillons de Funaria hygrometrica qu'il a trouvés sur une place à charbon. Il ne fait part de ce fait bien connu que parce qu'il avait été nié jadis par un membre de la Société. M. Prillieux fait la communication suivante : ACTION DES VAPEURS DE SULFURE DE CARBONE SUR LES GRAINS, par M. Ed. PRILLIEUX. L'action vénéneuse du sulfure de carbone surles plantes est bien connue, et dans l'emploi que l'on fait si souvent de cette substance pour détruire le Phylloxera, on sait qu'on risque, si l'on ne prend des précautions suf- fisantes, de tuer la Vigne aussi bien que les insectes qui l'attaquent. On a proposé d'employer les vapeurs vénéneuses du sulfure de carbone à détruire divers autres insectes nuisibles, et tout particulièrement les cha- rancons, qui dévorent dans les greniers des quantités considérables de grain, et causent ainsi parfois de trés-grands dommages aux cultivateurs. L'usage dans ce but du sulfure de carbone peut-il altérer les graines comme les plantes vivantes? Les grains exposés plus ou moins longtemps aux vapeurs de sulfure de carbone perdent-ils leur faculté germinative ? Telle estla question que je me suis proposé de résoudre expérimentalemeut. Pour cela, j'ai mis des grains de blé de mars dans un espace limité et toujours saturé de vapeurs de sulfure de carbone. Les grains étaient étendus sur le fond du vase en une seule couche, de facon à être tous également exposés aux vapeurs qu'émettait une capsule contenant toujours du sulfure de carbone liquide. Tous les deux jours, à partir du 3: jour, je retirais 50 grains, qui étaient semés dans de la terre assez légère et mis à germer dans la serre d'expé- rimentation de mon laboratoire. Je ne semais que les grains qui paraissaient sains et bien développés. Cette expérience me donna les résultats suivants : Durée Nombre 2. de l'exposition le 0 omre Nombre — Nombre total à la vapeur du sulfure | |, grains leves de grains levés de de carbone. an bout de 6 jours. au bout de Y jours. grains Jevés, 1 "^. D ~ U Jours. i2 50 30 b 24 40 49 5 19 31 2 T . 13 25 26 9 IE 25 2 11 14 23 25 2 0 6 13 SÉANCE bU 22 Mans 1878. 99 On voit, d'après ce tableau, que les grains exposés aux vapeurs du sul- fure de carbone ont perdu dans une proportion considérable leur pro- priété germinalive : au bout d'une semaine, le nombre de grains capables de se développer ne dépassait guère 50 pour 100; au bout de 15 jours, 10 pour 100; au bout de 21 jours, il était inférieur à 30 pour 100. La levée s'est faite en outre de plus en plus lentement : tandis que pour le blé normal, au bout de 6 jours degermination, 84 grains pour 100 étaient levés, .après 9 jours d'exposition au sulfure de carbone, 48 pour 100 seu- lement étaient germés, aprés 15 jours d'action des vapeurs de sulfure du carbone, 3 seulement étaient levés, au bout du méme tempsaprès 17 jours, pas un n'était développé avant le 7* jour. L'influence nuisible des vapeurs de sulfure du carbone sur les grains est donc incontestable. Quelle est l’altération produite par ces vapeurs ? Quand on compare les grains qui ont subi l'action du sulfure de car- bone aux grains intacts, on remarque souvent une légère modification dans la couleur du grain, qui est moins claire, plus terne et un peu brunátre. Si l'on fait une coupe d'un grain qui présente plus particulièrement cette nuance foncée, on voit que l'assise la plus extérieure de l'endosperme, celte couche toute particulière qui est entièrement dépourvue d'amidon et que l'on a désignée sous le nom de couche à gluten, est un peu altérée et qu'elle présente une coloration brunàtre. Mais cette couche est trop peu active dans la germination pour que cette altération puisse être regardée comme la cause du non-développement des grains. Le reste de l'endo- sperme, amidon et gluten, parait tout à fait inaltéré; le gluten s'étire en fils comme dans le grain tout à fait normal. | C'est donc l'embryon lui-même qui doit ressentir les effets délétéres du sulfure de carbone. S'il y a quelque lésion anatomique, c'est en lui qu'elle doit se produire. Si l'on compare une coupe fine de l'embryon d'un grain normal à celle d'un grain qui s'est formé dans une atmosphére de sulfure de carbone, on voit que les jeunes cellules du premier contiennent de gros noyaux très-réfringents, très-gros, entourés d'un plasma finement granuleux, tandis que les mêmes tissus de l'embryon altéré par le sulfure de carbone ne contiennent la plupart du temps que des noyaux moins réfringents, moins nettement limités, ou méme ne renferment plus qu'une matière finement granuleuse et point de noyau. C'est là le seul caractère que m'ont présenté les tissus de l'embryon altéré par lesulfure de carbone. L'altération des cellules caractérisée par la disparition du noyau n'est jamais absolument générale; il n'y a qu'une partie seulement d'entre elles qui semblent atteintes. Cela du reste est bien d'accord avec l'expé- rience, qui montre une destruction progressive de la faculté germinative des grains. 100 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Cornu rappelle que, dans ses expériences sur les remédes à employer contre le Phylloxera, il a eu souvent l'occasion de consta- ter l'action pernicieuse du sulfure de carbone sur les plantes. Mais il se demande si, dans les expériences précédentes, les grains de blé sont bien tués avant la germination, ainsi que le pense M. Pril- lieux, ou s'ils ne le seraient pas plutót pendant la germination, par la substance toxique accumulée dans leurs tissus. Il serait du reste facile de s'assurer si cette opinion est vraie, en maintenant pendant quelque temps les graines dans le vide, avant la germination, ou en les aérant, afin de chasser le sulfure de carbone qu'elles auraient emmagasiné. | M. Duchartre fait remarquer qu'en comparant la première colonne du tableau de M. Prillieux à la seconde, il semble que l'action du sulfure de carbone produise surtout un ralentissement dans la germination, une sorte d'engourdissement dont la graine sort ensuite. Lecture est donnée de la communication suivante : ADDITIONS AU TABLEAU DE LA VÉGÉTATION DES ENVIRONS D'AUBIN (Aveyron), par M. G. CHASTAINGT (|). N'ayaut pu fournir en temps utile, à M. le docteur A. Bras, les résultats d'une partie de mes recherches et de mes observations relatives à la flo- rule des environs d'Aubin, pour qu'ils aient pu étre compris dans son Catalogue des plantes vasculaires de l' Aveyron, qui vient de paraitre, je me suis décidé à publier les renseignements qui suivent (2). En plus des neuf formes ou espéces nouvelles pour la flore de l'Aveyron, qui figurent dans la liste ci-aprés (3), treize autres nouvelles pour cette flore ont déjà pris place dans le catalogue précité ou dans le tableau de la végétation des environs d'Aubin. En voici les noms : Delphinium Ajacis ; Viola Foudrasi; Rubus cœsius, 8 vestitus, argentatus; Rosa bibrac- tea, urbica, frutetorum ; Epilobium Larambergianum ; Knautia arven- sis var. praticola ; Mentha silvestris (var. à feuilles pétiolées) ; Brunella grandiflora, y pyrenaica; Anthoxanthum villosum ; Asplenium Fori- siense. (1) Voyez Bulletin, t. XXIV, p. 244. (2) Les désignations de localités, pour les plantes faisant l'objet de la liste suivante, ne sont mentionnées au catalogue de M. A. Bras pour aucune des plantes respectives de cette liste. . (3) Les noms précédés d'un astérisque sont ceux des plantes nouvelles pour la flore dc l'Aveyron. SÉANCE DU 922 mars 1878. 101 En sorte que, sans mettre en ligne de compte les huit formes que j'ai indiquées au tableau de la végétation des environs d'Aubin, comme les croyant nouvelles pour la science et dont je laisse l'appréciation de la validité aux botanistes plus érudits que moi, j'ai donc fourni un contin- gent de vingt-deux formes ou espèces nouvelles pour la flore de l'Aveyron. Ranunculus hederaceus L. — Fossés de la route, entre Viviez et Penchot, A. C. Eruca sativa L. — Aubin, C.; Penchot, A. C. Barbarea patula Fries. — Penchot, C. C. ; Aubin, C. Saponaria ocymoides L. — Dans la vallée du Lot, commune de Grandvabre, sur les terrains de cristallisation ! R. Geranium nodosum L. — Commun dans toute notre région, sauf sur les forma- tions calcaires, où je ne l'ai pas rencontré. Impatiens noli-tangere L. — Le Destrech et Grandvabre, au bord du Dour- on, AR. Oxalis stricta L. — Vallée du Lot, à Port-d'Agrés, A. R., Bouillac, A.C. Oss. — A Port-d'Agrés, cette plante croît dans les lieux herbeux et a la tige rampante sur la moitié de sa longueur. Osalis corniculata L. — Conques ; Grandvabre; Aubin, C., prés de ees trois localités. , Vicia Fosteri Jord. — Puech des Guillos et puech d'Alfau, prés d'Aubin, A. C. — Bithynica L. — Saint-Christophe, A. R. ; Aubin, R. Potentilla opaca L. — Puech d'Alfau, prés d'Aubin, sur les terrains siliceux, au bord des chemins découverts (alt. 450 métres environ), A. C. Fragaria collina Ehrh. — Vallon du ruisseau de Combe, prés du vieux chemin d'Aubin à Decazeville, A. R. Rosa gallica L. R. — En épais buisson, à 300 métres environ, à droite de la route de Viviez, à la sortie d'Aubin, au bord d'un ravin. * Rosa amblyphylla Ripart! — Haies, broussailles ; Aubin, A. R. Oss. — Mes échantillons de ces deux Rosa ont été vus et nommés par un savant botaniste, M. le docteur Ripart, à la sagacité duquel, on doit la connaissance d'un grand nombre de Rosiers. Aux environs d'Auzits, de Saint-Christophe et de Marcillac, sur le trias, on trouve une grande abondance de Rosiers de la section du Rosa rubi- ginosa ; parmi lesquels j'ai distingué les formes suivantes : Rosa rubigi- nosa L., R. sepium Thuil, R. agrestis Savi, R. nemorosa Libert, et R. umbellata Libert. Sedum anglicum Huds. — Marcillac, sur les murs de grès du trias, R. Sempervivum arachnoideum L. — Rochers et terrains porphyriques, à 300 métres environ à l'aval du pont d'Agrés, età 500 métres environ de la rive droite du Lot, A. C. Oes. — Dans notre région, cette espèce me parait n'habiter que les rochers porphyriques et les terrains contenant des désagrégats de ces rochers. 409 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Umbilieus pendulinus DC. — Commun, mais seulement sur les terrains de cris- tallisation : le Destrech, Conques, Grandvabre, Laspélies. Knautia arvensis L. var. praticola L. Giraudias ! (Enum. des plant. phanér. et des Foug. observées dans le canton de Limogne (Lot), p. 18). — Talus de la route, entre Marcillac et Saint-Cyprien sur les marnes rouges du trias, A. R. * Senecio aquaticus Huds. — Lieux herbeux et humides ; Penchot, au bord du Lot, C. * Anthemis montana L. var. linnœæana 6G. (6. — Lieux arides des terrains de cris- tallisation. Sommet du puech situé au sud de Conques (alt. de 400 métres environ), R. * Centaurea rufescens Jord. — Lieux arides, rochers des terrains de cristallisa- tion, Conques, A. C. ; Grandvabre, A. C.; Saint-Parthem, A. R. Ops. — M. Bras indique, d’après l'abbé Vaissier (Catal. des plantes vas- culaires de l'Aveyron, p. 262), le Centaurea pectinata L. à Grandvabre, et n'indique pas le C. rufescens dans cette localité. Je n'y ai pas trouvé l'espéce qui y est indiquée au catalogue, tandis que j'y ai fait copieuses récoltes de C. rufescens: aussi je pense que l'abbé Vaissier a pris le Centaurea rufescens pour le Centaurea pectinata. Hieracium amplexicaule L. —- Penchot, A. R. Symphytum tuberosum L. — Le Contrat, près de Montbazens, C.; Aubin, A. R. Lithospermum purpureo-cæruleum L. — Marcillac, A. R; Montbazens, A. C. Cynoglossum pictum L. — Penchot, R. . * Solanum moschatum Pred. — Sables de la rive droite du Lot, Bouillac, R. Scrofularia canina L. — Saint-Christophe, A. R. Anarrhinum bellidifolium L. — Commun dans toute notre région, sauf sur les terrains calcaires, où je n'ai pas constaté sa présence. Antirrhinum Asarina L. — Sur les rochers de la rive gauche du Lot, au nord de la commune de Grandvabre, A. h. Veronica persica Poir. — Trés-fréquent autour d'Aubin; Decazeville, A. M. ; Eu ruisseau de Combe, auprés du vieux chemin d'Aubin à Decaze- ville, C. Clandestina rectiflora Lam. — Aubin, C. C. ; Cransac, C.; Conques, A. C. Mentha silvestris G. G. — Rive droite du Lot, d'Agrés à Penchot, A. C. — candicans Crantz. — Rive droite du Lot, Port-d'Agrés, C. — * rotundifolio-nemorosa F. Schultz(Exsice. F. Schultz, H. N. nov. ser., ter. ad 334, H. N.). — Sables de la rive droite du Lot, à Port-d'Agrés, C. C. * Mentha arvensis var. Marrubiastrum F. Schultz, H. N., n» 195. — Lieux sablonneux. Rive droite du Lot à Port-d'Agrés, R. * Origanum vulgare L. var. b. virens (Bor. Fl. du centre, édit. 1, t. H, p.321). — Sables de la rive droite du Lot, à Bouillac, A. R. | Calamintha ascendens Jord. — A. C. à Saint-Cyprien, Conques, Grandvabre, Marcenac. Lamium hirsutum Lam. — Voisinage des habitations, Conques, R. Betonica hirta Koch. — Saint-Christophe, C. C. ; Aubin, C. Brunella grandiflora Mench. a. genuina Godr. Bois, champs incultes, bords des chemins des terrains cal- caires, des terrains houillers, de ceux du trias! et de ceux de cristallisation , SÉANCE DU 22 MARS 1878. 103 Montbazens ; Valzergues ; Aubin; Marcillac; Cambelon, prés de Conques. C.! gues; » P q près de toutes ces localités. 8 pennatifida Koch. et Ziz. — Champs arides des terrains de cristallisation. Cambelon, près de Conques, A.C. y pyrenaica G. G. — Bois, broussailles et lieux découverts des terrains argilo- gréseux, du bassin houiller d'Aubin, A.C.; commune de Saint-Roch, sur le coteau de la rive gauche du Lot; Aubin; Valzergues. Ons. — Les caractères tirés de la forme des feuilles ou du plus ou moins grand nombre de celles-ci, pour la distinction de ces variétés, ont peu de fixité. Ainsi, pendant les mois de mai et de juin 1875, j'ai observé à Cam- belon une grande quantité d'individus de cette espéce : les uns à feuilles dentées, d'autres à feuilles pennatifides, enfin un bon nombre à feuilles franchement hastées. J'avais d'abord présumé que la plante de cette localité était la variété y, erreur de laquelle j'ai été désabusé par les avis de MM. Lamy de la Cha- pelle et A. Le Grand, qui tous deux ont rapporté la plante de Cambelon , d'après des échantillons que je leur avais communiqués, à la variété a, en me faisant remarquer que les caractères de sa corolle l'éloignaient de la variété 7, observation que j'ai parfaitement appréciée. Toutefois, d'aprés les exemplaires récoltés prés de ladite localité et ceux d'antres provenances, que je possède dans mon herbier, j'ai été amené à conclure que les variétés z et 5 sont loin d'être bien caractéri- sées. En effet, j'ai pu constater assez fréquemment, sur un méme pied de Brunella grandiflora, des feuilles faiblement dentées et des feuilles pen- natifides. Quant aux caractères tirés du nombre plus ou moins grand des feuilles ou de la grandeur et de la direction de la tige, ils n'ont pas plus de constance que ceux tirés de la forme des feuilles. J'ai des échantillons de la variété +, récoltés à Aubin ou à Valzergues, à tiges aussi grandes et aussi droites et à feuilles aussi peu nombreuses que dans les plus beaux pieds de la variété y, de provenance des Hautes-Pyrénées. Ce que j'ai observé pour les feuilles des variétés z et 8, je l'ai également constaté pour celles de la variété y. A Aubin et à Valzergues croissent pêle-mêle des pieds de cette dernière variété à feuilles nettement hastées ; d'autres à feuilles hastées et pennatifides; d'autres à feuilles pennati- fides et non hastées ; d'autres en cœur à la base, dentées ou non dentées; d'autres à feuilles deltoides, larges de 2 centimètres à 2 centimètres et demi à la base, longues de 6 à 7 centimètres, hastées ou non hastées, à bords bien rectilignes, entiers, dentés ou pennatifides. La grandeur et la direc- tion de la tige varie, pour cette variété, comme pour les précédentes; comprise entre 8 et 30 centimètres, elle est néanmoins généralement plus grande que dans les variétés z et B. Une remarque que j'ai faite et qui me parait importante, c'est que si la forme des feuilles varie beaucoup, et qu'on trouve un grand nombre d'in- 104 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. termédiaires entre les ‘rois variétés du Brunella grandiflora Monch, sous le rapport des feuilles, je n'ai observé aucun intermédiaire entre la corolle de la variété y et celle des deux autres variétés de cette espèce : argument à l'appui de l'opinion des auteurs qui ont élevé la forme y au rang d'espéce. Chenopodium rubrum L. — Lieux gras, fumiers, R.; Saint-Roch, près de Decaze- ville, R. R. Allium fallax Don. — Rochers schisteux, à Penchot, A.R. — — var. flore albo Nob. — Mème localité, R. Iris germanica L. — Se trouve assez rarement, mais dans toutes les parties de notre région. Narcissus poeticus L. — Abonde dans quelques prairies du plateau de Mont- bazens. — — var. biflorus. — Même lieu que le type, mais R. Arum italicum Mill. — Vallée du Lot, prés de Livinhac-le-Haut. Carex maxima Scop. — Saint-Roch, prés de Decazeville, R. Arundo Donax L. —- Rive gauche du Lot, au pont de Limou, A. C. Notochlæna Marantæ R. Br. — Laspélies, sur les rochers schisteux, R. Cystopteris fragilis Bernh. — Murs de grès bigarré du trias, à Saint-Chris- tophe, R. Oss. — M. A. Le Grand, à qui j'ai communiqué cette plante, a reconnu que c'était une forme du Cystopteris fragilis, à segments des frondes moins découpés que d'ordinaire, et a inscrit cette observation sur mon étiquette. L'Asplenium lanceolatum Huds. est indiqué à Conques par Mazuc (in Bras, Catal. pl. vasc. de l'Aveyron, p. 533). J'ai fréquemment trouvé autour de cette localité PA. Forisiense A. Le Grand, mais jamais l'A. lan- ceolatum. Il me parait probable que Mazuc a pris VA. Forisiense pour PA. lanceolatum, d'autant plus que ces deux plantes se ressemblent beaucoup, et qu'aucune forme de YA. Halleri n'est indiquée à Conques dans le catalogue précité. Asplenium septentrionale Sw. R. — Le Destrech et la Roque-Bouillac. Blechnum Spicant Roth. — A. R. le Destrech, Grandvabre, la Roque-Bouillac. Adiantum Capillus-Veneris L. — Lieux humides et ombragés, R. R. Sur les parois des murs de quelques fontaines, aux environs d'Aubin et de Decazeville. M. Chatin fait observer que le Brunella grandiflora s'observe toujours sur les terrains calcaires, tandis que le B. vulgaris se ren- contre le plus souvent sur les sols siliceux. SÉANCE DU 12 aAvriL 1878. 105 SÉANCE DU 42 AVRIL 1878. PRÉSIDENCE DE M. PRILLIEUX, VICE-PRÉSIDENT. M. Bonnet, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président proclame membres de la Société : MM. BERTRAND (Charles-Eugéne), répétiteur de botanique à la Faculté des sciences, rue Candolle, 4, présenté par MM. Chatin et Duchartre ; VILMORIN (Maurice), demeurant à Paris, quai Voltaire, 11, présenté par MM. Duchartre et Henri Vilmorin. M. le Président fait connaitre en outre deux nouvelles présenta- tions et annonce à la Société la mort d'un de ses plus anciens membres : M. Durieu de Maisonneuve. Dons fails à la Sociélé : André e Jose Rebouças, Ensaio de indice geral das Madeiras do Brazil. D'Arbois de Jubainville et J. Vesque, Les maladies des plantes cul- tivées. (J.-G.) Baker, Report on the Liliacee, Iridacece, ete., of Welwitsch's Angolan Herbarium. Duval-Jouve, Notice sur ses titres et ouvrages scientifiques. (A.) Ernst, Estudios sobre las deformaciones, ete., del arbol de Café en Venezuela. (Don Maximo) Laguna, Coniferas y Amentaceas espanolas. (H.) Piccioni, Rapport sur les plantes de la famille des Hespéridées cul- tivées dans le département de la Corse. Rapport sur les insectes nuisibles aux produits du sol. Viaud-Grand-Marais et Ménier, Excursions botaniques à l'ile d'Yeu, en 1876 et 1871. M. Mer fait la communication suivante : DE L'ABSORPTION DE L'EAU PAR LE LIMBE DES FEUILLES, par M. E. MER. I L'absorption de l'eau par le limbe des feuilles pourvues d'une cuticule peu épaisse se démontre facilement au moyen des expériences suivantes : 106 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 1° Si l'on immerge le limbe d'une feuille de Haricot légèrement flétrie, on le voit bientôt reprendre sa turgescence, qui s'étend également au pé- tiole, Une partie seulement du limbe est-elle immergée, celle qui est hors de l’eau redevient turgide, si la surface de la première est suffisante. TI en est de méme pour les folioles d'une feuille de Cissus maintenues émer- gées, tandis que les autres plongent dans le liquide. 9» Si l'on fait reposer sur l'eau la face inférieure d'une feuille de Hari- eot, la face supérieure ainsi que le pétiole restant émergés à la lumiere diffuse, l'absorption est assez grande pour que ces derniéres parties. ne se fanent pas (1). De plus, l'extrémité du pétiole se couvre parfois d'un bour- relet, indice que la feuille, dans cette situation, a continué à absorber de l'eau et à fonctionner activement. On trouve en effet des grains d'amidon dans le limbe : ils sont plus gros et plus nombreux encore dans le pétiole. Le résultat est le méme, lorsque la face supérieure est au contaet du liquide ; l'absorption doit méme être assez active, puisque c'est la face par laquelle la transpiration s'exerce avec le plus d'énergie qui alors se trouve à l'air (2). 3° Lorsqu'on immerge les plus jeunes feuilles d'un Haricot ou d'une Féve, après avoir laissé se dessécher la terre dans laquelle ces plantes sont enracinées, la turgescence des entre-nœuds et des feuilles plus âgés dimi- nue légèrement pour se maintenir assez longtemps en cet état et même pendant plusieurs semaines, si l'expérience est faite à l'automne. Parfois les jeunes bourgeons qui se trouvent à l'air se développent un peu. Get effet est bien dû à l’eau absorbée par les feuilles immergées, car, si l'on sectionne le rameau qui les porte, la plante se flétrit rapidement, méme quand on recouvre de cire la section pour empêcher toute transpiration par cette voie. Les racines au contraire, longtemps avant la fin de l'expérience, sont entièrement desséchées : ce n'est done pas grâce à elles que s'est maintenue la demi-turgescence des organes aériens (3). Il est presque (1) L'expérience est disposée de la manière suivante : Une feuille à limbe aussi plat que possible repose par sa face inférieure sur une lame de liége percée d'une ouver- ture pour le passage du pétiole. Afin de permettre à l'eau de séjourner sur le liége, on bouche hermétiquement à la cire l'espace laissé vide autour du pétiole et l'on en- cadre la lame d'un rebord saillant, en avant soin de boucher tous les interstices. De cette maniere, la face inférieure de la feuille repose sur une mince couche d'eau. (2) Il est à remarquer que, dans ce cas, l'amidon contenu dans le parenchyme palis- sadiforme n'a pu se former que grâce à l'air qui lui arrive par la face émergée, puisque, ainsi que je l'ai montré, une feuille aérienne, de méme qu'une feuille flottante, ne peut en former lorsqu'elle est entièrement noyée. (3) Au début, elles leur fournissent de l’eau, et c'est ce qui active la dessiccation. Les racines, en effet, loin d'emprunter de l'eau aux autres organes, paraissent leur en céder toujours. Cest pour ce motif qu'elles se flétrissent rapidement dés qu'on les sort de terre et qu'elles se desséchent méme sous une cloche humide, surtout quand la tige est à l'extérieur. De plus il semble que pour se développer, elles aient besoin de plus Fean que les feuilles ou qu'elles l'attirent avec moins d'énergie : ear c'est à peine si elles SÉANCE DU 19 AVRIL 1878, 107 inutile d'ajouter que des pieds semblables placés dans les mêmes con- ditions, à cette seule différence près qu'aucune de leurs feuilles n'était immergée, ne tardaient pas à se faner, IT Mais, lorsqu'on s'adresse à desfeuilles munies d'une cuticule plus épaisse, telles que celles de Lierre (1), pour voir si le limbe absorbe de l'eau, les résultats sont bien moins nets. Ainsi le pétiole d'une feuille dont on n'immerge que le limbe perd peu à peu sa turgescence. Un limbe un peu fané ne reprend sa fraicheur sous l'eau que trés-lentement. Si l'on immerge une fraction seulement de cet organe, la portion émergée, bien que trés-réduite, finit par se flétrir. I] en est de méme quand on fait reposer sur l'eau la face supérieure. Dans ce cas, on voit, au bout d'un certain temps, les nervures de la face inférieure devenir plus saillantes, par suite de l'affaissement des cellules du parenchyme interposé (2). Pour mettre en évidence l'absorption d'eau par ces feuilles, il est nécessaire de faire usage de pesées. On peut employer pour cela deux procédés : Premier procédé. — I| consiste à peser une feuille un peu fanée, puis à immerger le limbe sous une cloche humide. soit entiérement, soit par nne face seulement, età constater l'augmentation de poids de la feuille. TABLEAU I. 19 MaRS. |20 u^ns.]21 mans. [22 wAn5,|]23 mAns.]25 MARS. |27 MARS OBSERVATIONS. Trois feuilles Le 23, on enlève légérement fa- une feuille sur la- nées pesant en- quelle quelques ta- semble ches d'infiltration 29,20 (3), sont | 2,90 2,95 2,30 2,38 2,40 1,50 1,50 | commencaient à ap- immergées en- paraître. Les deux tièrement, sanf autres ne pèsent l'extrémité du plus que 497,40. On Pétiole. les immerge de nouveau. Il y a donc eu absorption très-sensible mais comme le pétiole était apparaissent sur un bulbe abandonné à l'air, situation dans laquelle il n'est pas rare de voir des feuilles prendre naissance et atteindre méme de notables dimensions. Elles se développent au contraire rapidement, lorsque le bulbe est placé dans un milieu humide. (1) Toutes les expériences consignées dans ce second paragraphe s'appliquent unique- ment aux feuilles de Lierre. (2) Il y a cependant une légère absorption, car, si l'on fait deux expériences compara- tives, l'une sur l'huile, l'autre sur l'eau, on voit la turgescence de la face inférieure diminuer plus rapidement dans la première que dans la seconde. Mais la quantité de liquide ainsi absorbée est bien inférieure à celle qui est perdue par la transpiration, (3) L'unité de poids adoptée dans ce travail est le gramme. 108 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE presque entiérement immergé, on ne sail quellea pu étre la part du limbe dans cette absorption. Dans une autre série d'expériences, on n'immerge alors que le limbe. Y TABLEAU II . : 1 d : . . : E E E N N N — 2 a = £lazjlasjsjlzizizis3i2i2izisziszisz í < kar < > z Ed e e e > > > 5 zj z = j| z S 2 | = 21% z z z z « oo a s Gt bel 2 AIRIS ill mr lo | |T Al i | | I. | Deux feuilles | pèsent en- | semble 1,50. On les aban- donne à la dessiccation jusqu'à .54 95|[4,98| 1,28| 4,31| 1,33] » |11,37|4,40|. » |4,55| 4,445]. » » » ce que leur {° ' ids des- ` Ponde : à 1,95. On immerge alors les | limbes. qj. | Feuille pe- ' sant — 1,80. Qn la laisse | se faner. Son - poids retom- — » »|,48/| 1550] 4,501] » [4,52] 4,55|. » 14,58] » » 3 » be à 1,48,le 30 mars. Ón immerge le ' limbe. Feuille -\ n. sant 4 V apres flétris- b. sement le 7 avril. On \ immerge le limbe. » » » » » » » |4,10] 4,510] 4,471 14,501 4,70] 1,70 IV. | Feuille pesant Y le 2 avril 1,70, après flétrissement. » » » » 11,70] » » [1,77| » » » » » On immerge le limbe L'absorption par le limbe est manifeste. De plus, l'eau n'est pas restée seulement dans l'organe qui l'avait absorbée, mais s'est transportée aussi dans les pétioles, car ceux-ci ont repris leur turgescence. Reste à savoir dans quelle mesure chacune des faces l'absorbe. Pour cela, deux feuilles légèrement fanées sont placées sous cloche et reposent sur l'eau, l'une par la face inférieure, l'autre par la face supérieure (1). La première pèse le 2 avril 4,17, et le 1 du méme mois, 1,30. On l'émerge alors et on la laisse exposée à l'air. Le lendemain, elle pèse 1,10. On la (1) Pour la face supérieure, le dispositif est le méme que celui détaillé dans la note de la page 106. SÉANCE DU 12 AVRIL 1878. 109 remet sous cloche, et le 11 son poids est de 1,22. La seconde pese, le 2 avril, 1,32. Le 7 et le 11, son poids ne varie pas. Dans cet exemple, l'absorption s’est produite uniquement par la face inférieure. On verra cependant plus loin qu'elle peut s'opérer aussi par la face supérieure, quoique très-faiblement. . Le tableau II montre que l'absorption n'est pas assez grande pour que les feuilles puissent revenir au poids initial (1). Deuxième procédé. — On opère à l'air libre, mais on diminue la trans- piration en recouvrant de cire l'extrémité sectionnée du pétiole (2). De cette manière, une feuille dont le pétiole mesurant 0",12 de long fut maintenu hors de l'eau, tandis que le limbe était immergé, conserva le méme poids pendant cinq jours ; l'absorption par le limbe compensait donc la transpiration par le pétiole. Lorsqu'on veut évaluer l'absorption par l'une des faces seulement, on raccourcit le pétio'e en garnissant de cire la section ainsi pratiquée, et l'on enduit l'autre face d'un vernis (3), car la transpiration par cette face et par le pétiole, si l'on conservait à ce dernier toute sa longueur, serait supérieure à l'absorption par la face im- mergée. Le tableau suivant indique les variations de poids subies par trois feuilles vernies à la face inférieure, reposant sur l'eau par l'autre face, et (1) Ce poids peut au contraire être dépassé, quand le pétiole est immergé par la section. C'est ainsi que cinq feuilles pesant 10,50, au moment où on les cucille, lc 21 mars, par un temps humide, sont placées dans un vase, le bout du pétiole dans l'eau, ct pèsent 10,56 le 26. L'absorption est plus grande encore quand on immerge entière- ment lé pétiole. Les feuilles pesant 6,9 le 24 mars, immédiatement après avoir été détachées, atteignent ainsi 7,1 le 25, et se maintiennent à ce poids le 26. Immergées alors entièrement (limbes et pétioles), elles atteignent 7,21e 27. On voit done que les feuilles ne renferment généralement pas leur maximum d'eau. Il serait intéressant de rechercher à quel degré au-dessous de ce maximum elles se trouvent aux différentes époques de l'année. (2) L'évaporation qui se produit par la section du pétiole est en effet considérable. Ainsi une feuille pesant 1,40 le 23 mars ne pesait plus que 0,90 le 27, tandis que dans des conditions identiques, à cette différence prés que l'extrémité du pétiole était en- duite de cire, une autre feuille pesant 1 gramme n'avait perdu dans le méme temps que 0,35. La rapidité d'évaporation par la section du pétiole peut sc démontrer encore en abandonnant à la dessiccation deux de ces organes dépourvus de limbe, dont l'un est garni de circ à ses deux extréinités, ou bien en laissant libres les surfaces de sec- lion, mais en donnant aux pétioles des longueurs inégales. Dans le premier cas, c'est celui qui est garni de cire dont le poids diminue le plus lentement, et dans le deuxième Cas, c'est le plus long. (3) Je me suis servi d'un vernis formé de résine copale dissoute dans de l'essence dc térébenthine. Des feuilles enduites aiusi à plusieurs reprises sur leurs deux faces, puis exposées à la lumière, le pétiole immergé, ont pu végéter pendant plusieurs mois, sans que la fonction amylogénésique füt arrétée. La transpiration méme est loin d'étre sus- pendue. C'est ainsi qu'une feuille vernie des deux côtés. puis abandonnée à la dessicca- tion, aprés qu'on eut retranché le pétiole et recouvert de cire la section, perdit 0,60 en dix-aeuf jours. Ce procédé permet, en vernissant uae face seulement, de comparer la transpiration des deux faces. Une feuille vernie à la face supérieure et pesant 1,50 perdit en huit jours 0,65, soit 0,08 par jour; tandis qu'une autre vernie à la face infé- rieure et pesant 1,85 perdit en treize jours 0,40, soit 0,03 par jour. 110 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dont les pétioles enduits de cireà leur extrémilé avaient des longueurs différentes. Ceux des n° I et H étaient trop longs pour qu'il y eût aug- mentation de poids définitive. Le pétiole du n* III étant plus court, l'absorption a pu être constatée pendant toute la durée de l'expérience. TABLEAU IIl. Longueur | w &ù | & | & d X À À E : : dja 3 zilaelzszsiesaelieselisliesa&izaisesi2iziaiis&aicz des elzsizsisizsizsizsizizsiszjeseliszsiziziz ui x z z= z z z z E z > > > < < £ pétioles. | 2 |= | ar le le ls les | œ <<< |, | z [si] 61 61 61 [si] 61 G1 x & es e oc -— 61 "o — | — — I. | 6 cent. |4,10| 4,15| 1,121 4,10] 4,10! 4,12| 4,10! 1,08! 1,06! 1,00! 0,98! 0,98] 0,98} 0,90] 0,82 IL | 5 cent. | 1,50| 1,55| 1,561 1,50 | 4,52 | 1,45 1,524 1,48 1,48 [14,481 1,48] 1,58] 4,17] 4,12] 1,10 NI. | 4 cent. » » » » » » » [4,97| 4,38[ 4,38[ 4,50 | 1, 40] 1,40] 1,10 Si l'on vernit au contraire la face supérieure en mettant l'autre en con- laet avec l'eau, on peut laisser au pétiole plus de longueur, sans qu'il y ait diminution de poids, parce que l'absorption est alors bien plus forte et la transpiration plus faible. C'est ainsi qu'une feuille dont le pétiole mesurait 8 centimètres et qui le 28 mars, pesait 1,7, avait encore le méme poids le 5 avril. On peut encore parvenir à constater l'absorption d'eau par le limbe de la maniére suivante : On choisit trois feuilles aussi semblables que pos- sible ; on pose sur une couche d'huile la face supérieure de l'une d'entre elles. L'autre face est vernie et l'extrémité du pétiole garnie de cire. Une autre feuille est placée dans la méme situation, mais sur l'eau ; la troi- sième enfin est plongée dans l'huile par les deux faces du limbe. Le pétiole de la premiére perd bientót sa turgescence et l'angle qu'il forme avec le limbe s'ouvre de plus en plus. Celui de la deuxiéme ne se fane qu'ensuite, et celui de la troisième plus tard encore (1). La deuxième feuille absorbe donc de l'eau, et si le pétiole de la dernière veste turgide plus longtemps que les deux autres, c'est parce que l'eau. qui peut en transpirer est constamment remplacée par celle que lui envoie le limbe dont la transpi- ration est arrêtée (2). (1) H est impossible de comparer par des pesées les pertes de poids que subissent ces feuilles, dans le cours de l'expérience, car les gouttelettes d'huile y adhèrent fortement et l'on ne peut arriver à s'en débarrasser. (2) Pour mettre en évidence le transport de l'eau de la partie qui ne transpire pas à celle qui transpire, -je fis l'expérience suivante : Je choisis deux feuilles ménios de pé- SÉANCE DU 12 AvRIL 1878. 111 I Les expériences précédentes ont toutes été faites sur des feuilles qui, pour se maintenir turgescentes ou pour réparer les pertes dues, soit à une fanaison préalable, soit à la transpiration s’exerçant-par une partie de leur surface ou par les organes voisins, n'avaient à leur disposition que l'eau au contact de laquelle on les placait. Dans ces divers cas, l'absorption par les limbes a pu étre constatée. Mais il y avait lieu de rechercher si elle se produit encore quand dans leur voisinage se trouvent des tissus renfermant une notable provision d'eau, ainsi que cela se présente dans les plantes bulbeuses. On peut supposer en effet que c'est plutót à ceux-ci qu'au liquide ambiant que les feuilles fanées empruntent de préférence l'eau dont elles ont besoin. La série d'expériences suivantes fut entreprise pour éclairer ce cóté de la question. Deux Jacinthes dépouillées de leurs racines furent renversées sur le goulot d'un flacon contenant un peu d'eau, l'une à l'air libre, l'autre sous cloche : le bulbe se trouvait ainsi émergé et les feuilles étaient immergées à leur extrémité. Elles continuérent à grandir; mais en méme temps le poids des plantes diminua, méme de celle qui se trouvait sous cloche, probablement parce que l'air confiné, soumis à des variations de tempéra- lure, quelque légères qu’elles fussent, avait pu ne pas se maintenir à un état de saturation permanent (tableau IV). TABLEAU IV. 15 M^ns.|16 MARS. | 17 MARS. | 18 MARS. |19 MARS. |20 uans.|21 MARS. |22 MAnS.|23 MARS. Jacinthe `; à l'air 28,9 27,1 26,5 25,8 25,3 24,9 245 24,3 » libre. ! » Jacinthe: . -. -. " sous 25,6 25,9 25,4 25,4 25,3 95,3 25,3 35,3 » cloche. 4 Toutefois, comme la transpiration ne pouvait que s'étre exercée très- tioles sensiblement égaux. Le limbe de lune fut introduit sous une cloche reposant sur de l'eau : le pétiole traversait un orifice pratiqué à la partie supérieure de la cloche. Dans le méme orifice fut introduite l'extrémité du pétiole de l'autre feuille privée de son limbe. Les interstices furent soigneusement mastiqués, de manière à intercepter toute communication de la cloche avec l'extérieur par l'orifice. Le 29 mars, la feuille munie de son limbe pesait 1,95, et le 12 avril, 1,57 ; différence : 0,33. Celle qui était ré- duite à son pétiole pesait aux mêmes dates, 0,65 et 0,38; différence 0,22. Et cependant ce dernier était plus flétri que l’autre. Comme le limbe ne transpirait presque pas, car il se trouvait à une lumière diffuse faible, dans un air à peu près constamment saturé, on doit en conclure qu'il envoyait sans cesse de l'eau au pétiole, pour remplacer celle que perdait cet organe. 112 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. faib'ement, l'absorption devait avoir été presque nulle. Ce que j'étais en droit de conclure, c'est que les feuilles turgescentes d'une Jacinthe dont le bulbe n'est pas soumis à une évaporation sensible n’absorbent pas d'une manière appréciable l'eau en présence de laquelle elles se trouvent. Quant à l'autre plante, l'absorption pouvait avoir été masquée par la transpiration (1). L'expérience fut alors recommencée sous cloche sur deux Jacinthes légèrement fanées (tableau V). Le poids resta sensiblement le même; et cependant les feuilles reprirent leur turgescence. TABLEAU V. | | . Fl : | z|iiiid|Élfi iiid xxn | s|4|#| +) 42/5 | OBSERVATIONS. AIRIS IRIS 8 32) MEM | | « | Ll» 34,85 34,0, 218 34,7 |347| 32,2, 23,3, 33,3| 33,25, Le 29, ou sort de la cloche le | | | | | ne L Le lendemain, ilne pese | | plus que 33,3. On le remet en | | | | | | | | | I! | | | | | 11. | 19,1! "" 19,1: 19,1 19,05) 19 5 » | » | » » expérience. | | | | | I C'est done au bulbe que les feuilles ont pris l'eau, et non au liquide am- biant. Supposant qu'il en était peut-étre ainsi parce que le bulbe, en l'absence de transpiration, mettait plus d'eau à la disposition des feuilles, et ne pouvant, d'autre part, ainsi qu'on l'a vu par le tableau IV, constater à l'aide de pesées, l'absorption d'eau par ces derniers organes, lorsque le bulbe est exposé à l'air libre, j'essayai d'un moyen indirect pour mettre en évidence cette absorption. Si l'on abandonne à l'airune Jacinthe munie de feuilles, celles-ci ne tardeut pas à se dessécher, parce que l'eau qui leur arrive du bulbe ne suffit pas pour compenser celle qu'elles perdent par transpiration. Mais si l'on supprime un certain nombre d'eutre elles, en enduisant de cire les sections, celles qui subsistent reçoivent alors assez d'eau pour rester fraiches uu certain temps. Supposons, par exemple, pour fixer les idées, que, sur quatre feuilles que possede un bulbe, il faille en retrancher trois pour maintenir la quatriéme turgescente, il se pourrait que par l'immersion de deux seulement, on arrivàt à conserver les autres (1) Il convient de ne pas immerger les feuilles jusqu'au bulbe, de veiller à ce qu'elles soient intactes et à ce que leur extrémité ne présente aucune tracc de dessiccation, car je me suis assuré que, dans ces divers cas, l'absorption est assez considérable. Elles peuvent cependant, sans inconvénient, être un peu jaunes à la pointe. Il faut aussi éviter de trop les enfoncer, parce que, comme elles sc touchent jusqu'à une certaine distance de la base, l'eau pourrait s'élever entre elles par capillarité, et arriver ainsi jusqu'au bulbe. SÉANCE DU 12 AvRIL 1878. 113 dans le méme état. Dans ce cas, bien que le poids de la plante diminue, parce que le bulbe perd sans cesse de l'eau, on aurait une preuve indi- recte de l'absorption par les feuilles immergées. Or, j'ai toujours constaté que, à la limite minima oü la surface immergée permet à celle qui est émergée de rester turgescente, il en est de méme par la suppression de la surface immergée. Les recherches précédentes, que j'ai variées à dessein pour mieux me mettre à l'abri des erreurs d'expérimentation, conduisent aux résultats suivants : I. Les feuilles peuvent absorber de l'eau par le limbe, soit quand elles sont immergées entiérement, aprés avoir perdu de leur turgescence, soit quand elles ne sont mises en contact avec le liquide que par une partie de leur surface, l'autre partie restant exposée à la transpiration. II. L'absorption est plus active par la face inférieure que par la supé- rieure, plus active aussi dans les feuilles à mince cuticule que dans celles à cuticule épaisse. Dans les premiéres, elle est assez considérable pour suspendre la dessiccation dans les entre-nœuds et les autres feuilles émer- gées, alors que ces organes ne reçoivent d'eau d'aucune autre source; elle est cependant impuissante à conserver la turgescence des racines. Dans les secondes, celte absorption n'est pas assez forte pour les ramener au poids qu'elles avaient avant d'étre fanées. III. L'absorption n'est pas seulement locale, ainsi qu'on l'a pensé, car elle peut ramener la turgescence dans des organes voisins. Du reste tous les tissus . d'une plante sont plus ou moins solidaires par rapport à l'eau : on en rencontre des preuves fréquentes dans les expériences qui viennent d'étre décrites. IV. Les limbes n'absorbent pas l'eau : 1? quand ils ont conservé leur turgescence, à moins qu'il ne se trouve dans leur voisinage des organes transpirant activement; 2 quand ils ont à leur portée des tissus riches en eau. C'est à cette source alors qu'ils semblent puiser de préférence, lorsqu'ils sont légèrement flétris. À la suite de cette communication, M. Duchartre demande à M. Mer s'il a eu l'occasion de constater le fait avancé dernièrement à la Société d'horticulture, que la section des racines sur un pied de Jacinthe favorise le développement de l'inflorescence. M. Mer répond qu'il n'a pas cherché à vérifier cette obser- vation, qui lui était inconnue; mais qu'ayant coupé à quelque distance de l'extrémité les racines d'un Allium Cepa immergées dans l'eau d'un flacon, afin de s'assurer si la quantité de liquide qui parviendrait à la plante par la section suffirait à entretenir la T. XXV. (SÉANCES) 8 114 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. turgescence d'un feuillage assez abondant, il a remarqué qu'au bout d'une quinzaine de jours les feuilles commençaient à se flétrir. M. Mer ne mentionnerait pas cette expérience isolée, si elle ne semblait pouvoir expliquer dans une certaine mesure le fait rap- porté par M. Duchartre. Elle montre en effet que l'eau pénètre beaucoup moins facilement dans la plante par la surface de section des racines que par leur extrémité intacte. D'autre part, on sait que dans la culture des plantes bulbeuses, il convient de ne pas trop arroser celles-ci, dans la crainte que les feuilles ne s’accrois- sent trop aux dépens de l'inflorescence. Il est possible alors qu'en coupant les racines et en modérant ainsi la pénétration de l'eau dans le végétal, on favorise le développement des fleurs, par cela méme qu'on entrave celui des feuilles; il semble nécessaire cependant de pratiquer cette opération de bonne heure, afin que le feuillage se développe moins et que la transpiration devienne par suite moins active, ou bien de ne l’effectuer que partiellement. M. Mer se rappelle en effet qu'ayant retranché les racines sur des Jacinthes fleuries ou non fleuries, l'absorption d'eau par la surface inférieure du bulbe, s'est ensuite trouvée trop faible pour com- penser les pertes dues à la transpiration. Le poids de ces plantes diminuait sans cesse. M. Duchartre fait remarquer ensuite combien il est difficile de pouvoir obtenir un milieu constamment saturé de vapeur d'eau. ll serait nécessaire pour cela d'opérer à une température rigoureuse- ment constante. M. Cornu ajoute que le moyen le plus sür d'obtenir un air aussi complétement saturé que possible est de se servir d'une enceinte dans laquelle la paroi supérieure est à une distance trés-faible de la couche d'eau : sans quoi il y a toujours condensation. M. Mer répond que c'est pour réaliser à peu préscette condition, qu'il s'est servi de cloches aussi basses que possible, dont il avait toujours soin de maintenir les parois ruisselantes d'eau. Lecture est ensuite donnée de la communication suivante : RECHERCHE DES PLANTES TRES-VÉNÉNEUSES PAR L'ESSAI SUR LES TÉFARDS DES BATRACIENS, par M. P. SAGOT. Parmi lés procédés de pêche des peuples sauvages, figure presque par- out l'emploi des plantes narcotiques et vénéneuses, qui, projetées dans SÉANCE DU 12 AVRIL 1878. 115 l'eau, enivrent le poisson et le font flotter à la surface, soit engourdi, soit méme mort. J'ai eu l’occasion de voir employer à la Guyane ce procédé commode, que prohibent, avec raison, les réglements de péche des pays civilisés, parce qu'il détruit, avec le gros poisson, le jeune alevin, espoir des pêches futures. Quand on réfléchit à la minime quantité de suc véné- neux qui est jetée dans l'eau d'un ruisseau, ou d'une flaque d'eau douce ou salée, on est frappé de l'incroyable dilution à laquelle la substance vénéneuse agit sur le poisson, qui l'absorbe vraisemblablement par les branchies et peut-étre un peu aussi parla peau. Il m'a semblé que cette sensibilité extraordinaire pouvait fournir un procédé facile et prompt de recherche des poisons, et préter à des expériences intéressantes de phy- siologie. Pour opérer dans les conditions les plus commodes, j'ai substitué aux poissons des tétards de batraciens, que l'on peut partout se procurer sans peine, et que l'on conserve plus facilement. Je me suis assuré qu'ils éprou- vaient, à très-faible dose, l'influence du poison mêlé à l'eau. Je récolte au printemps les œufs de batraciens dans les flaques d'eau, où ils flottent sous forme d'un nuage gluant, au milieu duquel on distingue de petits points noiràtres. Je les fais éclore dans le laboratoire, ce qui s'opère de soi-méme en peu de jours, et je conserve les jeunes animaux tout l'été. On change l'eau de temps en temps, et l'on y place des Conferves, qui ser- vent de nourriture aux têtards, sans jamais éprouver de fermentation putride qui les fasse périr. Il faut maintenir le vase qui les contient à proximité de la lumière, mais il faut éviter qu'il recoive trop d'insolation directe. Daus les jours de grande chaleur, elle peut les faire périr. Dans mes premiers essais, j'avais cherché à donner la nourriture sous une autre forme: fragments de fruits, parcelles de mie de pain et de farine.....; mais la matière alimentaire superflue éprouvait une fermenta- lion putride, les télards devenaient malades, et périssaient promplement. J'aurais évité cet accident en entretenant un courant d'eau. continu, mais l'installation. serait devenue alors un peu plus compliquée. L'usage des Conferves, qui restent vivantes et ne fermentent pas, me semble le pro- cédé le plus simple et le plur sûr. Quand on a les télards en réserve, au fur et à mesure des expériences, on les place dans un verre d'eau où l'on verse une goutte de séve de la plante qu'on essaye, ou un peu d'eau dans laquelle on a trituré une parcelle de son tissu. On observe les petits ani- maux au bout de deux, de douze, de vingt-quatre heures, puis on les change d'eau, pour éviter l'influence d'une fermentation, et on les observe encore pendant quelques jours. Dés les premiers essais, j'ai vu les poisons agir énergiquement dans ces conditions. Une goutte de suc d'Euphorbia Esula, projetée dans un verre d'eüu, tuait un tétard en trois heures. Une goutte de suc laiteux 116 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tiré d'un jeune fruit vert de Pavot le faisait périr en dix ou douze heures. Une faible fraction de goutte de la séve laiteuse du Rhus typhina amenait la mort en douze heures. Au contraire, je n'observais pas d'effet nuisible d'une ou plusieurs gouttes de séve laiteuse de Laitue, de Figuier cultivé, d’Asclepias Cornuti, de Periploca greca. Quelques plantes à odeur trés-forte, ou à amertume trés-prononcée, n'avaient pas d'action vénéneuse, au moins à la faible dose oü je les essayais. Ex. : Togetes indica, Diplotaxis tenuifolia, Coriandrum sativum, Salvia Sclarea, Absinthe, feuilles d'Abies, très-petit copeau de bois de Quassia amara (que, par parenthèse, je suppose devoir provenir du Sima- rouba). J'ai vu, au contraire, la mort amenée par le Tanacetum vulgare, le Chenopodium Botrys. Parmi les narcotiques, le Pavot et le Datura m'ont paru les plus vénéneux. La Belladone, le Tabac, et divers nartico-àcres, l'Aconit, la Staphysaigre, nele sont pasautant. J'ai vu, par exemple, avec le Ruta graveolens, la dose exercer une influence manifeste. Là où un trés-petit fragment de jeune fruit trituré dans l'eau n'avait pas agi, un ou deux fruits amenaient la mort. Rien n'est du reste plus difficile que de préciser les doses en pareil cas ; car, si l'on peut savoir ce que l'eau con- tient de poison, comment se faire une idée de la quantité que le petit ani- mal a pu en abserber ? J'ai vu plusieurs fois les tétards, enlevés de l'eau vénéneuse où ils commençaient à souffrir, reprendre leur état normal dans de l'eau pure. De petits animaux aussi peu élevés eu orgauisation, et encore si peu avancés dans leur développement, ne peuvent pas pré- senter de symptómes variés dans l'intoxication. L'engourdissement des mouvements est celui qui est le plus apparent. Cependant j'ai observé aussi le détachement, ou peut-être le rejet, de lambeaux d'épithélium autour de la bouche. Le nombre des plantes employées en divers pays pour enivrer le pois- son est considérable et, en parcourant la liste, on y voit des espèces évi- demment trés-vénéneuses mélées à d'autres qui le semblent peu ou point, et qui parailraient alors n'avoir une action trés-vive que sur certains animaux. Voici celles qui me reviennent à la mémoire : Anamirta cocculus (Ménispermacées), vulg. Coque du levant ; quelques Paul- linia et Serjania du Brésil (Sapindacées). Dans la famille des Légumineuses: Piscidia erylhrina, Barbieria poly- phylla, Tephrosia toxicaria, Lonchocarpus Nicou, Cassia venenifera Rodsch. (syn. C. hirsuta L.). Dans la famille des Myrtées : Barringtonia speciosa. Dans la famille des Pangiées : Hydnocarpus inebrians, H. venenata, Pan- gium edule. On dit que le poisson pris par le moyen de l'Hydnocarpus peut quelquefois exercer une action malfaisante. SÉANCE DU 12 AVRIL 1878. 117 Jacquinia armillaris (Téophrastées), vulg. Barbasco; Colombie et Pérou. Clibadium terebinthaceum et quelques autres Clibadium (Composées), em- ployés dans l'Amérique du Sud. Plusieurs Euphorbiacées : Euphorbia cotinoides à la Guyane, et divers Phyl- lanthus frutescents ou arborescents ; Euphorbia canariensis. Quelques Zanthozylon. Walsura piscidia (Méliacée). Dans la famille des Cruciféres : Lepidium piscidium Forster (employé en Océanie). La série si nombreuse des plantes vermifuges nous en présente qui agissent aussi à trés-faible dose sur les animaux inférieurs, sans nuire à l'homme dont elles traversent l'intestin. On y trouve à la fois un singulier mélange de plantes évidemment vénéneuses et d'espéces qui ne le sont pas. Parmi les premières, je citerai : la Gratiole, diverses Euphorbiacées, le Juniperus sabina, le Bryonia epigæa de l'Inde, l'Helleborus fotidus, le Ruta graveolens, le Lobelia cardinalis, le Spigelia anthelminthica. Dans les secondes, je rencontre: le jus du fruit vert d'Ananas, les akénes de fruit de Rosier, le Crithmum maritimum, les racines et l'écoree de plusieurs Morus, le Cochlearia Armoracia, le Sisimbrium Sophia, la Valériane, la Mousse de Corse (Gigartina helminthochorton) et la Coralline. Les vermifuges les plus sürs, sans étre vénéneux, renferment cepen- dant le plus souvent un principe qui agit sur l'homme, et qui, à dose un peu élevée, pourrait lui faire du mal. Ce serait le cas des Armoises, des Santolineset de la Tanaisie, de l'écorce de racine de Grenadier, de la séve de fruit vert de Papayer, des fruits de divers Andira. Ce sont en général les sauvages, ou tout au moins les habitants des campagnes, qui emploient les vermifuges vénéneux. Peut-étre les vermifuges tirés des plantes nullement vénéneuses sont-ils parfois d'une faible efficacité. Dans tous les vermifuges, il semble que l'absorption s'effectue trés-vite par la peau du ver, et que le principe absorbé agisse à dose très-minime. Les contractions stimulées de l'intestin sont aussi en partie cause de l'expulsion. Le procédé si expéditif d'essai des poisons que j'indique dans cette note peut servir à chercher de nouveaux exemples de cette action trés- inégabe des poisons sur les différents animaux, dont la physiologie pourra un jour tirer parli dans ses recherches. On peut substituer aux tétards, de jeunes poissons nouvellement éclos, de petits mollusques fluviatiles, des larves d’insectes, des infusoires, Phydre d'eau douce, etc. Il est, d'autre part, facile d'essayer la substance vénéneuse sur des animaux à sang chaud : oiseaux, rats, lapins ; mais là ce sera surtout par le canal intes- tinal que l'absorption s'opérera, à moins que l'on n'emploie l'injection 148 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. hypodermique. Mon procédé sera encore commode pour vérifier rapide- ment si un principe vénéneux est détruit par l'ébullition, la fermentation, la dessiccation ; s'il existe dans toutes les parties de la plante, ou s'il se détruit dans la pulpe du fruit mür, dans les tubercules souterrains, dans les pétales, etc. Quand on cherche à dresser une liste des plantes vénéneuses, on est surpris de voir comment, à côté de familles où toutes les espèces lesont, on en trouve d’autres renfermant à la fois des espèces vénéneuses et inoffen- sives ou même alimentaires, dans la méme tribu, dans le méme genre. Certaines variétés d'une plante alimentaire semblent parfois vénéneuses, et la culture en général atténue de plus en plus et tend à dissiper leur äcreté, leur amertume, ou leur principe narcotique ; qu'il me suffise de nommer pour exemples les Canavalia, Cerasus, Manioc, Figuier, Pa- payer, Solanum tuberosum et les espèces voisines, les Œnanthe, etc. Probablement la nature, dans laquelle rien n'est inutile, protége, dans une certaine mesure, contre les insectes et les mollusques, les plantes par un suc âcre à quelque degré. Peut-être cette àereté les protége aussi contre certaines fermentations putrides. J'ai remarqué dans les foréts de la Guyane que les inoffensives Mélastomacées sont plus rongées des insectes que toute autre famille. Dans les cultures d'Europe et dans les jardins bota- niques, les Crucifères, trop riches en matières azotées, trop tendres et trop dénuées de principes amers ou âcres, sont l'objet d’une attaque inces- sante des insectes. Les entomologistes, comme les jardiniers, ont remar- qué que la Cerise aigre échappe aux attaques des insectes qui piquent la Cerise douce, la Guigne et le Bigarreau. La chimie a retiré des plantes vénéneuses qu'elle étudiait un principe bien défini, pouvant eristalliser au moins dans certaines combinaisons, d'une composition atomique bien arrétée, et appartenant le plus ordinai- re nent au groupe des alcaloides organiques : mais il faudrait se garder de eroire qu'une plante vénéneuse ne contienne en général qu'un seul principe vénéneux. Elle en contient le plus souvent tout un groupe, et il faut toujours, à cóté de l'étude du principe vénéneux extrait, étudier la plante vénéneuse elle-méme. Ce serait sortir du cadre des études de la Société botanique que de parler de l’action des poisons minéraux. La plupart agissent évidemment avec beaucoup d'énergie. Je me bornerai à citer, dans cet ordre d'expé- riences, deux ou trois résultats remarquables: ['eau dans laquelle a trempé un morceau de phosphore et qui présente une odeur alliacée qu'elle ne perd à l'air qu'en douze ou vingt-quatre heures, est vénéneuse pour les tétards, méme étendue d'eau pure et exposée à l'air dans un vase SÉANCE DU 12 AvRIL 1878. 119 largement ouvert. [ls y périssent ordinairement en douze ou vingt- quatre heures. J'ai arrosé pendant assez longtemps de jeunes plantes avec cette eau phosphorée. Je n'ai pas vu qu'elles en souffrissent. Ce fait est sans doute déjà bien connu, car j'ai. vu dans des journaux d'horticulture recommander d'arroser avec de l'eau phosphorée certaines places envahies par des larves d'insectes ou d'autres petits animaux malfaisants. Une dose minime d'iodure de potassium, 027,4 ou 077,01 par exemple, dissoute dans un verre d'eau, n'empéche pas l'éclosion d'œufs de batraciens et laisse les jeunes animaux vivre et grandir. Une dose un peu plus élevée, 09,5, amène un engourdissement des mouvements qui, sı l'on prolongeait le séjour ou si l'on portait la dose un peu plus haut, conduirait à la mort. J'avais essayé ees expériences en vue de chercher si ce sel, auquel on préte une influence sur la nutrition, paraitrait retarder la croissance. Je n'ai pas vu cet effet se produire. Quand la dose était assez minime pour étre inoffensive, le petit animal prenait la méme croissance que dans l'eau pure. Une faible dose d'iodure de potassium, dissoute dans les eaux d'arrosement, tue les Haricots en germination et de jeunes pieds de Haricots. Une méme dose est supportée par des Conferves, et serait sans doute mieux supportée encore par des Fucus. Une dose minime de fluorure de potassium dissoute dans l'eau ne tue pas un tétard. Le sulfate de soude à la dose d'un gramme dans un verre d'eau fait périr un tétard en deux ou trois jours. On sait que beaucoup de sels qui n'ont pas d'àereté, ou qui semblent du moins ne pas avoir de caractére vénéneux, tuent les plantes à dose assez médiocre. Leur action se montre inégale d'une espéce à une autre. Les espéces rudérales et maritimes semblent les supporter plus facilement. Je présenterai,en terminant, un tableau résumé de résultats d'expé- riences. Plusieurs de ces expériences ont été répétées différentes fois ; d'autres n'ont été faites qu'une fois. Il y a toujours eu deux tétards mis dans le verre. Une gouttelette de séve laiteuse d' Euphorbia Esula fut mise dans un verre d'eau. La mort survint au bout de trois heures. Un petit fragment de tissu trituré avec un peu d'eau qui est ensuite mêlée dans le verre d'eau : . Ruta graveolens, Datura. Stramonium, Tanacetum vulgare, Chenopodium Botrys ; suc de Pavot, suc de Rhus typhina. Mort au bout de douze heures. Pétales de Coquelicot (Papaver Rhæas). e | Tabac, fragment de feuille verte, Belladone, Staphisaigre, Coriaria myrti- folia. 190 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Suc laiteux de Periploca greca, d'Asclepias Cornuti, de Ficus Carica, de Lactuca, une et souvent plusieurs gouttes. Séve incolore de Nerium Oleander. Fragment de feuilles trituré d'Artemisia Absinthium, de Tagetes indica, de Diplotaxis tenuifolia, d'Abies, d'Eucalyptus globulus. Fragment trituré de fruit d'Arum vulgare. Fruit trituré de Coriandre. Petit copeau de bois de Quassia amara des pharmacies. Les tétards vivent et, au bout de douze heures, placés dans de l'eau claire, sont conservés bien vivants pendant trois ou cinq jours. Ce résultat négatif doit certainement s'interpréter diversement. Je crois qu'à une dose un peu plus forte la Staphisaigre eüt amené la mort, ainsi que quelques autres des plantes vénéneuses essayées. Je crois aussi que l'Eucalyptus globulus l'eüt amenée ; car les petits animaux semblaient ressentir une impression quand on le mettait dans l'eau (1). M. Cornu s'étonne que l'iodure de potassium, employé méme à faible dose, n'ait produit aucun effet funeste sur les Conferves. Des observations déjà anciennes lui avaient paru démontrer le contraire. M. de Seynes fait la communication suivante : OBSERVATIONS SUR LE PEZIZA PHLEBOPHORA Berk. ET LE PTYCHOGASTER ALBUS Cda, par M. J. DE SEYNES. J'ai l'honneur de présenter à la Société une Pezize nouvelle pour la flore francaise, le Peziza phlebophora Berk., trouvée par M. Baillon sur le terreau d’un vase dans une serre du jardin botanique de la Faculté de médecine. Cette espèce a été découverte en Angleterre et nommée en 1866 par M. Berkeley. Au fond de sa cupule elle présente une sorte d'ombilic, qui s’accentue, à mesure qu'elle approche du moment de sa maturité; de cet ombilic partent des saillies en veinures irréguliérement sinueuses, aux- quelles cette Pezize doit son nom. La caractéristique de cette espéce trés- distincte a été donnée par M. Berkeley (Ann. Nat. Hist. t. II, n° 1153), par M. Cooke (Handb. p. 667, et Mycographia, 217) ; je signalerai seule- ment les facilités qu'elle présente pour l'étude de la déhiscence des (1) M. le professeur Vulpian a publié en 1858, dans le Bulletin de la Société de bio- logie, un mémoire sur l'action de diverses substances toxiques sur les embryons de Gre- nouille et de Triton. Ce mémoire n'était pas connu du docteur Sagot quand il a fait ses expériences. SÉANCE DU 12 AVRIL 1878. 194 thèques : il faut l'ajouter aux espèces signalées par divers auteurs, et en particulier par M. Boudier, comme laissant apercevoir facilement les traces de ce phénoméne. Il est du reste à présumer que s'il n'a pas été observé plus tót et plus généralement chez les Champignons de ce genre, c'est qu'on n'a pas fait porter l'examen sur des exemplaires assez mürs. Ici la thèque s'aplatit au sommet, se creuse, pendant qu'il se forme au-dessous une fente circulaire souvent en biais ; cette fente circonscrit une portion de la paroi, qui se souléve et reste attachée à la théque, mais laisse passer les spores ; les vestiges de cette petite soupape, plus ou moins réduils, persis- tent au sommet de la théque. D'autres fois il se produit des fentes longi- tudinales qui partent du sommet, s'arrétent bientôt, et donnent, à l'ouverture qui se produit dans la théque, l'apparence d'une bouche de poisson. Ces deux modes de déhiscence signalés par M. Boudier peuvent donc coexister sur une méme espèce, et ne sauraient être invoqués comme Caractères différentiels entre deux espèces. Enfin, les thèques du P. phlebophora Berk. partagent avec celles de beaucoup de Discomycètes la propriété de bleuir au contact d'un réactif iodé, surtout vers le sommet, qui doit être le siége d'une désorgauisation particulière en vue de la déhiscence. Dans un travail récemment présenté à l'Académie des sciences, j'ai eu l'occasion de faire allusion au lien qui semble exister entre le bleuissement dela cellulose fongique par l'iode et les dépla- cements fonctionnels qu'elle subit ; je viens appeler l'attention de la Société sur un des faits de cet ordre les plus curieux que j'aie pu observer : c'est le Ptychogaster albus Cda, qui a été le sujet de cette observation. Parmi les cellules allongées qui composent la trame de ce Champignon, et surtout à la périphérie, on en distingue dont la paroi assez mince jaunit, comme toutes les autres, au contact du chloroiodure de zinc ; mais elles présentent dans leur cavité des corps arrondis, allongés, qui bleuissent avec une grande intensité et se présentent comme des grains d'amidon. Leur forme pourrait aussi quelquefois les faire confondre avec les spores, dont M. Cornu a observé le développement endocellulaire ; mais ces corps sont homogènes, sans cavité, ni paroi, et d'ailleurs les spores ne prennent jamais avec l’iode la teinte bleue : celles-ci, examinées soi! pendant leur formation, soit à leur maturité, réagissent en jaune ou en brun tournant au rouge. Si l'on observe dans différents sens la cellule qui contient ces corps, il est facile de voir qu'ils n'en remplissent pas la cavité; ils sont fixés à la paroi et font une saillie qui ne dépasse pas la moitié du diamétre de la cellule ; en les examinant avant d'avoir fait agir le réactif iodé, on reconnait leur compléte continuité avec la paroi cellulaire, dont ils ont la teinte propre et la réfringence. Ils présentent parfois des irrégularités de forme et s'allongenten diminuant d'épaisseur: ce sont des excroissances de la paroi, des vestiges d'un épaississement que l'on retrouve encore dans certaines ] cellules, et qui se résorbait au profit de formations nouvelles. Le (ait que je viens de signaler me paraît se rapprocher beaucoup de celui qui est mentionné par M. de Bary dans Morphol. und Physiol. der Pilze, p. 8,et qu'il décrit ainsi : « Les filaments du réceptacle des Polystigma rubrum et fulvum développés sur les feuilles des Prunus se colorent rapidement en bleu foncé (sous l'influence d'un réactif iodé). Chez les exemplaires eomplétement formés, ou croirait les filaments remplis de grains d'amidon irréguliers, en forme de bâtonnets, presque de méme largeur que la cellule qui les renferme. Ces corps sont séparés l'un de l'autre par des zones transversales étroites qui ne prennent pas la teinte bleue. L'obser- vation du développement démontre que la réaction amylacée appartient à une masse homogène d'épaississement qui manque par zones transversales ; elle est appliquée intérieurement à la paroi extérieure mince, et remplit dans les filaments naissants tout le calibre des cellules. » Un point qui nous parait important à noter, c'est que chez les diverses espèces où nous avons pu constater la réaction bleue de la cellulose fongique, nous n'avons pu obtenir sa dissolution dans la liqueur de Schweizer. Ainsi, prise dans cette condition spéciale, la cellulose fongique se rapprocherait plutót de l'amidon que de la cellulose des plantes chloro- phylliennes, ou de la cellulose qu'on pourrait appeler normale, typique. Ce fait a sans doute échappé à M. de Bary, qui semble admettre l'identité de la cellulose fongique bleuissant par l'iode avec la cellulose typique, si l'on en juge par la phrase dont il fait précéder l'énumération des Champignons qui en offrent des exemples : « La forme ordinaire de la cellulose, dit ce savant, qui devient bleue ou violette par l'iode et l'acide sulfurique, ou le chloroiodure de zine, se trouve chez un nombre considérable de Champi- gnons. D'abord tous les Saprolegniés, toutes les espèces de Peronospora et Cystopus. ..... » (Morphol. und Physiol. der Pilze, p. 1.) t9 9 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. PRÉSENCE DU PODISOMA JUNIPERI-SABINÆ SUR LE JUNIPERUS VIRGINIANA ET SUR DIVERS AUTRES GENÉVRIERS, par M. Maxime CORNU i! Nous observons en France trois espéces de Podisoma faciles à distin- guer les unes des autres par leur forme et par leur couleur. Le P. clavariceforme présente des sortes de prolongements sortant hors de l'écorce sous forme de ligules, imitant une série de courtes Clavaires ; d'où le nom spécifique : la couleur est rouge orangé, méme à l'état où la substance n'est pas ramollie et dilatée par l'humidité. Le P. Juniperi-Sabinæ forme des prolongements courts, largement coniques etobtus, peu nombreux ; il ne produit pas une forte dilatation de (1) Communication faite à la séance du 25 mai 1877, et reportée ici, le manuscrit n'ayant pas été fourni en temps opportun pour l'impression. (Note du secrétariat.) SÉANCE DU 19 avnir, 1878. 193 la tige au point qu'il occupe, comme l'espèce précédente : il est brun noirâtre à l'état sec, à demi roux fauve, ou fauve rougeátre, quand il est distendu par l'eau. Le P. fuscum est complétement plat ; il fait saillie au dehors en écar- lant sur une surface assez large l'écorce du rameau ou de la tige, sans. avoir produit en ce point une dilatation trés-considérable ; il est d'un brun noirâtre comme le précédent. Le Podisoma Sabine se développe sur le Juniperus Sabina, où ilest vivace et où il se reproduit chaque année : cette plante emménagogue est souvent cultivée dans les vergers et cause ainsi fréquemment le développement du Rostelia cancellata des Poiriers, deuxième forme du Podisoma. Le Juniperus communis porte les deux premières espèces qui peuvent se rencontrer sur le inéme arbre et presque sur les mémes rameaux : la fin d'avril est la saison la plus favorable pour les rencontrer en bon état dans nos environs. Nous les récoltons chaque année à Fontainebleau vers cette époque, mon ami Roze et moi, depuis dix ans. Les caractères qui viennent d’être donnés suffisent pour reconnaitre facilement les espéces qui vivent en France, et ilsont permis de jeter un peu de lumiére sur certaines questions qui étaient quelque peu obscures. Dans un mémoire spécial sur les Trémellinées, M. Tulasne (1) s'oceupe des Podisoma dont les espéces avaient été considérées comme des Tré- melles, assimilation qui est moins lointaine qu'on ne pourrait. peut-étre le croire. Il cite dans ce passage une espèce qu'il a observée sur le Juniperus virginiana et qu'il a recu de M. l'abbé Questier; elle provenait du chàteau de Thury en Valois, et se développa, ainsi que cela résulte des échantillons de son herbier, plusieurs années sur les mémes arbres. Il assimila cette espéce au P. fuscum. En raugeant ces espèces dans l'herbier général du Muséum, il a été facile de remarquer que dans ce cas, la forme des pulvinules indique plutôt la disposition du P. Sabine, et, contrairement à l'opinion de Vil- lustre mycologue, c'est cette détermination que je proposai dans une note inserite sur l'étiquette. Mon ami le D' W. Farlow, professeur à l'Harvard University (Boston, Mass. U. S.), m'envoya l'année derniére un lot de huit Podisoma, en me priant de tàcher d'y retrouver nos espéces de France. Plusieurs espéces se trouvaient sur le Juniperus virginiana: c'étaient notamment le P. ma- cropus qui y détermine des productions si spéciale, et une espéce étiquetée P. fuscum. Cette dernière n'était autre chose que le P. Sabine, semblable à celui de Thury en Valois. | (1) Tul. Ann. sc. nat. 3° série, t. XIX, p. 205 (1853). 124 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Cette détermination avait été faite uniquement sur la forme et méritait d’être vérifiée expérimentalement ; un heureux concours de circonstances permit à ce vœu de se réaliser. Désirant cette année montrer aux élèves qui suivent le cours et les con- férences du cours de cryptogamie au Muséum, je désirai répéter les expé- riences relatives au Podisoma fuscum et clavarieforme qui produisent deux Ræstelia différents : le premier sur le Sorbier et l'Amelanchier, le second sur le Crategus oxyacantha. Cette année, je me rendis à Fon- tainebleau le 5 mai; mais les pluies torrentielles de la fin du mois précédent avaient complétement délayé les Podisoma; quelques Cratæqus montraient déjà des spermogonies de Ræstelia, ce qui permettait de fixer approximativement la date de l'ensemencement à huit ou dix jours au moins. N'ayant plus la possibilité d'exécuter ces deux semis, je priai M. Carriére de vouloir bien me procurer le Podisoma Sabine, comme il avait bien voulu le faire il y a trois ans; cette année-là les expériences avec le P. Sabina, et surtout avec le P. clavariæforme, avaient remarqua- blement réussi dans les pépiniéres du Jardin des plantes. M. Carriére m'apporta une belle provision de Podisoma ; mais, à mon grand étonnement, ce n'était pas sur la Sabine, mais bien sur les espéces suivantes : Juniperus virginiana, sphærica, japonica, et sur deux ou trois formes que M. Carrière, dont la compétence sur ces matières est bien connue, rapproche du J. communis et qui sont des variétés horticoles. Les sporidies furent recueillies en nombre considérable et répandues à la surface des feuilles de trois Poiriers trés-gracieusement envoyés pour ces études par la maison Leroy, d'Angers. Ce semis fut fait vers le 15 mai 1811. Le Poirier que j'ai l'honneur de mettre sous vos yeux montre sur la plupart de ses feuilles les taches rouge de feu couvertes par les exsuda- tions gommeuses des spermogonies. L'expérience a done confirmé la détermination fournie par la forme extérieure, détermination qui peut doncétre considérée comme exacte (1). On pent tirer de là diverses conclusions, qui font disparaitre quelques objectious présentées contre les générations alternantes du Rostelia. Le Juniperus virginiana peut, comme le J. communis, nourrir deux parasites spécifiquement distincts, le P. macropus en Amérique et le P. Sabine dans notre pays. C'est une plante d'ornement fréquente dans les pares et les jardins : on peut donc supposer quelle est dans certains cas l'origine du Reæstelia cancellata dans une région où la Sabine n'existe pas. (1) Note ajoutée pendant l'impression. — Au mois de septembre de l'année 1877, le Reæstelia s'est entièrement développé sur les trois Poiriers. Chaque feuille était couverte d'une ou de plusieurs pustules ; le bois lui-méme n'a pas été exempt des atteintes du para- site: la vérification est compléte. SÉANCE DU 20 AVRIL 1878. 195 La même conclusion peut être appliquée aux autres espèces qui sont aussi des arbustes d'ornement ; et si l'on remarque que la diffusion des sporidies par le vent peut être considérable, qu’un seul arbre peut infester toute une région, on s'expliquera ainsi aisément la fréquence du Ræstelia cancellata daus les vergers. SÉANCE DU 26 AVRIL 1878. PRÉSIDENCE DE M. CHATIN. M. Mer, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la der- nière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la dernière séance, M. le Président proclame membres de la Société : MM. Cazes (Alphonse), greffier du tribunal, à Bagnères-de- Bigorre (Hautes-Pyrénées), présenté par MM. Dulac et Laffitte ; FEUiLLEAUBOIs (Victor), lieutenant de la garde républi- caine, 52, rue Lhomond, à Paris, présenté par MM. Ed. Lefranc et Gaudefroy. Dons faits à la Société : Clos, Anomalies végétales. Delesse, Sur les gisements de chaux phosphatée de l'Estramadure. M. Fournier donne lecture de la lettre suivante : Dijon, 15 avril 1878. Voici la réponse à l'objection qui a été posée à la Société botanique. Les Conferves n'étaient pas tuées par l'iodure de potassium mis dans l'eau, parce qu'il n'y était mis qu'en trés-minime quantité. J'ai malheureuse- ment négligé de peser, mais je suis sür qu'il n'y en avait. souvent qu'un centigramme pour un verre d'eau. J'ignore si telle ou telle Conferve est plus vulnérable à ce sel ; si la paroi des cellules de telle ou telle est plus résistante à son absorption. Vous savez que certaines Conferves poussent dans l'eau salée. Donc il y a des Conferves peu vulnérables aux sels dis- sous dans l'eau. Il y a eu‘deux ou trois expériences où il y avait des Con- ferves dans l'eau additionnée d'un peu d'iodure de potassium où je mettais des tétards ; dans plusieurs autres il n'y en avait pas. SAGOT. 126 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Cornu répond que la quantité d'iodure de potassium dont parle M. le D' Sagot est relativement considérable, et que la plupart des plantes aquatiques ne résistent pas à l'immersion dans des solutions nutritives, composées à l'aide de sels méme ap- propriés et trés-utiles à la végétation, mais funestes dés que la teneur en sels dépasse un millième. M. J. Duval-Jouve fait la communication suivante : C'est à tort que, dans la séance du 27 avril 1877 (Bull. t. XXIV, p. 161), M. le docteur Cauvet m'a attribué l'opinion que les cladodes du Ruscus aculeatus « seraient à la fois un rameau par la base, une feuille par le sommet ». Je regrette fort que notre honorable con- frère, n'ayant pas conservé uu souvenir exact de ma communication du 6 avril, n'ait pas atteudu la publication du Bulletin des séances et mail ainsi prêté une interprétation trés-éloignée de ma manière de voir. Comme mou opinion est exprimée très-complétement dans le Bulletin de 1877, p. 143 et suiv., je ne la reproduirai pas ici et je me bornerai à prier notre honorable confrère, M. le docteur Cauvet, de vouloir bien s'y reporter. En 1870 je signalai sur les feuilles des Graminées la présence des cellules bulliformes (Agropyrum de l'Hérault, p. 320), et en 1876 je constatai les relations qui existent entre la position des bandes de ces cellules, le mode de vernation et les mouvements des mêmes feuilles (Ann. sc. nat. 6° série, Bor. I, p. 322). Or, en ces derniers jours, mon excellent ami M. E. Guinard me fit remarquer que, puisque les jeunes feuilles des Palmiers s'étalent aprés avoir été d'abord plissées longitudinalement, elles doivent étre munies sur leurs lignes de plica- ture de bandes de cellules bulliformes, si réellement ces cellules ser- vent à l'exécution des mouvements, et qu'il y aurait. intérét à l'examiner. Ce n'était qu'une observation bienveillante, mais qui se changea tout d'abord en objection sérieuse, lorsque je me dis que, si les jeunes feuilles de Palmier s'étalent à mesure qu’elles se développent, elles ne se replient plus aprés qu'elles se sont étalées; qu'il fallait en conséquence que ces mêmes lignes de cellules servissent à la fois d'organe d'expan- sion et d'organe de maintien définitif, ce qui me paraissait, sinon con- tradictoire, au moins peu facile à réaliser. Mais une simple coupe me fit voir que j'avais eu tort. de ne pas compter sur l'inépuisable fécondité des combinaisons organiques. Les cellules bulliformes y étaient au moins aussi grosses que sur les Graminées, et méme sur deux et trois rangs, d'abord trés-petites sur les feuilles en vernation, puis trés-déve- loppées sur les feuilles plus àgées et un peu étalées; mais au-dessus SÉANCE DU 26 AVRIL 1878. 127 d'elles se trouve une assise de cellules épidermiques dont la paroi externe, d’abord trés-mince, croit en épaisseur avec l’âge de la feuille, et, par sa résistance, maintient le limbe étalé. Ainsi se trouvaient constatées sur les Palmiers la présence des mêmes cellules, l'identité de leur fonction et une modification répondant aux besoins particuliers de ces végétaux. Le Quercus llex est l'essence qui domine dans les bois taillis des environs de Montpellier ; il fournit du tan et du bois de chauffage. D'ordi- naire c'est au mois de mai qu'on enléve l'écorce des tiges, et en octobre qu'on coupe ces mémes tiges pour les brüler. De mai à octobre, ces tiges décortiquées se revétent d'une couche de bois nouveau et d'écorce ; mais ce revêtement est toujours plus faible sur une moitié longitudinale que sur l'autre. Et la coupe transversale des tiges de cet arbre fait voir que le canal médullaire n'est jamais central, que les couches ligneuses sont plus épaisses du cóté qui regarde le nord, et que c'est toujours sur ce méme côté que le revêtement a été le plus considérable. M. C. De Candolle compte aussi la chaleur au nombre des causes qui amènent des différences d'épaisseur dans la formation du nouveau liégesur le Q. Suber (De la product. natur. et artific. du liége sur le Chéne-liége, p. 6 et 7). Si les couches décortiquées en mai sont abattues en octobre suivant, le revêtement demeure toujours trés-faible. Mais, comme la plupart des pro- priétaires veulent faire deux récoltes de tan, ils laissent souvent les tiges décortiquées se refaire une écorce, qu'ils enlévent aprés six ans, en abat- lant alors les tiges. Quand le revêtement cortical et ligneux a été complet, les nouvelles couches ligneuses semblent la continuation des anciennes et ne s'en dis- linguent que par une ligne plus foncée qui, sur quelques points où cesse l'adhérence, marque le temps d'arrét que la décortication a amené dans la croissance. Quand au contraire ce revêtement ne s’est fait que sur la moitié latérale exposée au nord, il forme alors un bourrelet qui, en s'épaississant sur ses bords et en s'élargissant chaque année, recouvre plus ou moins la tige primitive, qui se dessèche et meurt partiellement sur la région non recou- verte, ainsi que l'on peut le constater sur les sujets que je soumels à l'examen de la Société. Enfin, il arrive que le revétement partiel, au lieu de s'étendre sur toute la moitié septentrionale de la tige, se divise lui-méme en deux ou plusieurs bourrelets longitudinaux sur une étendue plus ou moins grande. Alors chacun de ces bourrelets étroits s'arrondit, se revêt sur tout son pourtour d'une écorce qui l'isole de la tige primitive, et l'on a ainsi l'aspectde trois tiges accolées, les deux plus récentes, vivantes etla plus ancienne dessé- 128 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. chée. Les tiges nouvelles ont leurs couches assez régulièrement concen- triques ; leurs rayons médullaires ne partent point d'un canal central, bien qu'assez réguliérement divergents, et l'aspect des coupes rappelle, à s'y méprendre, celui des tiges multiples de plusieurs Sapindacées. Je me propose de suivre sur le vivant le mode suivant lequel s'opére ce singulier revétement, dont les exemples sont placés sous les yeux de la Société, et je prie mes confréres de m'aider de leurs conseils. M. Bureau fait remarquer que le fait intéressant signalé par M. Duval-Jouveet, qui se produit anormalement dans le Chéne vert, est normal chez les Sapindacées et les Bignoniacées parve- nues à un certain âge. — — M. Mer ajoute que dans les expériences qu’il a faites autrefois sur les bourrelets se développant à la suite de décortications par- üelles ou annulaires, il a constaté que ces productions étaient d'autant plus étendues que la surface de la plaie était plus pro- tégée contre la dessiccation. Ainsi, ayant enveloppé de toile ou de mousse maintenue humide la partie décortiquée, il vit celle-ci presque entièrement recouverte, parfois au bout de deux ou trois mois, bien que les deux lévres de la plaie fussent séparées par une distance de 12 à 15 centimétres. Ces bourrelets se formaient surtout à la lèvre supérieure, et, s'accroissant peu à peu, finis- saient souvent par rejoindre, sous forme de stalactite, la lèvre inférieure, sur laquelle apparaissait aussi un jeune tissu, mais bien moins développé. En outre, il n'était pas rare de voir appa- raître, ainsi que vient de le faire remarquer M. Duval-Jouve, sur la surface dénudée, de nouvelles productions n'ayant aucune relation avec les bords de la plaie. Ce développement plus consi- dérable sous l'influence de l'humidité explique pourquoi, dans les observations de M. Duval-Jouve, les accroissements annuels sont bien plus considérables sur la région des arbres exposée au nord. Les expériences de M. Mer ont surtout été faites sur le Quercus pedunculata. Lecture est donnée de la lettre suivante : Angoulême, 16 avril 1878. J'ai l'honneur de vous adresser plusieurs Morilles blondes, (Morchella esculenta), assez communes dans nos environs, surtout dans les Vignes. SÉANCE DU 96 AVRIL 1878. 129 Vous remarquerez que le pédicule est implanté sur une souche pivotante, longue et grosse comme le doigt, formée d'un mycélium spécial, menu, feutré, mélé de beaucoup de terre. De cette souche partent beaucoup de radicelles de plantes étrangères, si bien séquestrées qu'elles semblent faire partie du Champignon. Depuis peu de jours seulement je suis édifié sur leur compte. J'ai été assez heureux pour trouver une vigne au sol sablon- neux, bien soignée par le propriétaire et où aucune herbe inutile ne vient méler son chevelu dans l'organe nourricier des Morilles. Quand on arrache une Morille avec précaution, on enléve avec elle une molte de terre souvent grosse comme le poing. Cette terre est main- tenue par un agent particulier que je nommerai nutritium : c'est le nom le plus convenable que je crois pouvoir lui donner ; il est formé par un réseau de fils longs, rameux, trés-ténus, incolores, adhérents à la terre. Ce nutritium me parait de méme nature que celui qui entoure la Truffe. Je le retrouve également au-dessous de plusieurs autres espéces de Cham- pignons. Ces filaments peuvent étre vus, à sec, en grande lumiere, à l'aide du microscope. La nature de ce tissu radiculaire diffère du mycélium mycogène en ce que celui-ci est blanc, opaque, comme résineux ; il se mouille difficile- ment. Au contraire, celui qui remplit les fonctions de spongioles est transparent comme du verre filé; il conduit l’eau avec une grande ra- pidité. Si je ne m'abuse, je crois qu'il y a là un fait très-intéressant à vérifier. CoNDAMY. M. Chatin dit qu'en effet il a toujours vu la partie inférieure des Morilles enveloppée dans un agrégat de terre. retenu par une sorte de mycélium particulier, différent du mycélium qui produit la fructification. C'est un mycélium qu'on doit considérer comme secondaire et qui prend naissance aprés le développement de la fructification. Il en est de méme dans la Truffe, et probablement dans beaucoup d'autres Champignons. M. Cornu fait la communication suivante : NOTE SUR QUELQUES CHAMPIGNONS PRINTANIERS (MORCHELLA, VERPA GYROMITRA), par M. Maxime CORNU. Mon ami M. Cintract, notre confrère, a fait ces jours-ci à Béville quel- ques récoltes qui méritent d'étre signalées à la Société. Béville est dans les environs de Chartres (Eure-et-Loir), en Beauce, dans un pays calcaire où les Morilles ne sont pas rares d'ordinaire: on les recherche, on T. XXV. (SÉANCES, 9 130 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les mange, et leur rareté ou leur fréquence alternatives sont bien connues. Dans cette région, déjà trés-éloignée dela capitale et surtout des prome- neurs parisiens si &pres dans leurs recherches le dimanche, dans la saison que nous traversons, les Morilles peuvent croitre et se développer plus librement que dans nos environs. On sait et l'on peut dire qu'elles se mon- trent tantôt abondamment, tantôt au contraire plus rares ; que cela est une conséquence de la température des mois précédents, trop froide par exemple, ou de la saison trop sèche : on n'a pas la crainte d'attribuer, comme à Meudon, Chaville ou Fontainebleau, l'absence de cette espéce à des chercheurs acharnés qui pillent une localité et finissent par l'anéanür. Il en est donc de la saison de printemps comme de la saison d'automne, les espéces y sont, suivant les années, abondantes ou au contraire plus rares. Cette année, en Beauce, les Morilles ont été rares, et l'on s'en est passé dans le pays ; à Paris, elles sont généralement chéres : elles se payentà la Halle un prix trés-élevé, et l'on s'en passe chaque année. Les Morilles récoltées à Béville appartiennent à deux espèces différentes. Les unes sont le Morchella esculenta ordinaire, ou du moins l'une des formes bien connues de ce Champignon : elle est globuleuse-conique, obtuse, d'un jaune grisàtre, à pied un peu renflé à la base ; elle est fort estimée, comme chacun sait. Les autres Morilles appartiennent à à une autre espéce infiniment r moins commune et que, pour ma part, je n'ai jamais observée dans nos environs. Elle se rencontre, à Béville, dans les jardins, et M. Cintract m'en a rapporté plus de trente échantillons, en fort bon état, trés-frais, dans d'excellentes conditions pour l'étude ; il en a donné bon nombre de méme à MM. Roze et Petit, nos confrères : il l’a donc récoltée en abondance. Elle se distingue très-aisément des autres par son pied très-long ayant jusqu'à 2 décimétres; par son chapeau très-réduit, de 3 à 4 centimè- tres, conique-tronqué, parcouru par des crêtes longitudinales peu rameu- ses, dessinant des alvéoles rhomboïdales allongées; il est à moitié libre, de couleur gris brunàtre ou gris jaunâtre, comme chez le Morchella escu- lenta. Le pied est couvert de côtes un peu ondulées ; le tout est parsemé de peluches particulières au dehors comme en dedans; ce pied est très- fistuleux ; il est muni de lacunes et contracté à la base. Quoique frais, ce Morchella a une odeur de moisi trés-désagréable, rappelant celle du bois pourri. Il semble que ce soit le M. rimosipes DC. Je ne l'avais jamais vu, et mon ami M. Roze, mon compagnon ordinaire, ne l'a pas non plus récolté. Il ne semble pas que ce soit une espèce comestible, ou du moins agréable au goüt, si elle n'est pas dangereuse. Nous devons regretter de ne pas avoir, autrement que dans les catalogues SÉANCE DU 26 AvRiL 1878. -1431 anciens, le M. deliciosa des forèts de Sapins, où on le recherche avec grand soin ; il y a des localités spéciales, bien connues des chasseurs de Morilles. Ces Champignons, assez fréquents dans les hauts plateaux du Jura, y sont fort estimés; la livre se vend 1 franc à 1 fr. 50, quand les Morilles sont fraiches. On les suspend enfilées en chapelet et on les fait sécher ; il faut sept à huit livres de Champignons frais pour faire une livre de ces chapelets, qui se vend alors l'été et l'automne à raison de 7 à 10 francs. Ces Morilles sont petites, allongées-coniques ; elles se rencontrent, au printemps, dans les clairiéres, sous les grands Sapins, à l'endroit où l'eau dégoutte des branches, et souvent sous lesarbres isolés ; elles sont parfois si bien cachées dans l'herbe, qu'il faut une véritable habileté pour les y déconvrir. On rencontre quelquefois aussi, à cette époque, le beau Gyromitra esculenta, qui porle des plis au lieu d'aréoles, ce qui le distingue des Mor- chella. J'ai été assez heureux pour en trouver un exemplaire, dans la tourbiére des Guinots, prés du Russey (Jura), au mois de septembre der- nier, en dehors de la saison ordinaire, bonne fortune pour un botaniste. M. Cintract a récolté aussi une autre espéce non moins rare dans nos environs que le Morchella rimosipes : c’est le Verpa digitaliformis, que J'ai bien des fois cherché sans succès. Les échantillons étaient au nombre de trois. Le pied porle de petites peluches brunes disposées suivant des lignes transversales ponctuées irréguliéres et courtes, Les spores ainsi que les paraphyses sont semblables à celles des Morchella esculenta et rimosipes. Les excursions mycologiques vernales sont trés-peu fructueuses autour de Paris; c'est avec un véritable plaisir qu'on peut enregistrer des récoltes comme celles-ci, quand méme elles ne portent pas sur des espéces nou- velles pour notre flore : elles doivent stimuler notre zéle et nos recherches. M. Bonnet donne lecture de la communication suivante : LISTE DES CRYPTOGAMES RÉCOLTÉS EN CORSE PENDANT LA SESSION EXTRAOR- DINAIRE DE 1877, par le B' X. GILLOT. La recherche des végétaux inférieurs a généralement été négligée pen- dant la session extraordinaire en Corse. La cause en est dans la rapidité et les difficultés du voyage, dans la richesse de la flore phanérogamique, et sans doule aussi dans l'absence presque totale de renseignements sur la eryptogamie de cette ile. Cette derniére considération est ma seule excuse à donner, tout insuffisante qu'elle est, la liste des quelques Cryp- logames que j'ai rapportés de Corse. La plupart des espéces, vulgaires 132 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'ailleurs sur le continent, n’offriront d'autre intérêt que celui d'une nouvelle indication géographique. La liste des Muscinées a déjà été publiée ailleurs en grande partie (1); je Pai complétée par l'énumération de quelques Mousses des environs de Corte, dont je dois la connaissance au zéle obligeant de M. Ch. Burnouf, directeur du collége Paoli, à Corte. M. l'abbé Boulay pour les Muscinées, M. Malbranche pour les Lichens, ont bien voulu revoir quelques espéces que j'ai soumises à leur savant contróle, et rectifier quelques-unes de mes déterminations. Je suis heureux de pouvoir leur en adresser tous mes remerciments. 1° Mousses. Weissia viridula Brid. — Sur la terre des talus, au pied des falaises, “entre Bastia et les étangs de Biguglia. — Environs de Corte. Didymodon luridus Hornsch. — Rochers au bord des ruisseaux, entre San-Martino di Lota et Santa-Maria di Lota. Barbula atrovirens Sch. (Desmatodon nervosus Br. et Sch., Trichosto- mum convolutum Brid.). — Route de la Corniche, au-dessus de Villefranche (Alpes-Maritimes). — Sur la terre à Corte, où cette espèce, très-rare en France, paraît assez répandue. — muralis Hedw. — Sur les vieux murs à Corte. — unguiculata Hedw. — Au pied des rochers au monte Rotondo. — Corte. — subulata Brid. — Talus des chemins à Orezza, Pie di Crocce, Corte. — levipila Brid. — Sur les troncs des vieux Oliviers, un peu au- dessous du village de Miomo, au cap Corse. — ruralis Hedw. — Corte. — Muelleri Br. et Sch. (B. princeps C. Müll.). — Corte. Grimmia conferta Funk. — Rochers à San-Martino di Lota, en montant au monte Fosco (cap Corse). — pulvinata Smith. — Sur les rochers à Corte. — leucophea Grev. — Sur les rochers granitiques à Corte. — apocarpa Hedw. — Sur les rochers à Corte. Orthotrichum rupestre Brid. — Sur les rochers à Corte. Encalypta vulgaris Hedw. — Sur la terre, talus des chemins ; San-Mar- tino di Lota, Corte. Funaria hygrometrica Hedw. — Sur la terre à Corte. — hibernica Hook. et Tayl. — Sur un tronc de Chéne vert, entre San- Martino di Lota et Santa-Maria di Lota, parmi d'autres Mousses. (4) Revue bryologique, 5* année (1878), n° 1, p. 8. SÉANCE DU 96 AVRIL 1878. 433 Webera nutans Hedw. — Sur la terre, forêt de Vizzavona. Bryum torquescens Br. et Sch. — Talus de la route et rochers en mon- tant de Bastia à Cardo. — Corte. — atropurpureum Br. et Sch. — Talus de la route, rochers dans les bois de Châtaigniers, en allant de Folelli à Orezza. — alpinum L. — Rochers humides au bord du Timozzo, monte Ro- tondo, vers 2000 métres. — Focce de Vizzavona, rochers humides au bord du torrent qui descend du monte d'Oro (1100 métres). — cespititium L. — var..... (B. badium Bruch. ?) — Fentes des rochers au monte Rotondo, vers 2200 métres, au bord du torrent du Timozzo. — capillare L. — Sur la terre à Miomo (cap Corse), Corte. Mnium undulatum Hedw.— Bords du ruisseau au-dessus de la marine de Miomo, lieux humides dans la vallée. Bartramia stricta Brid. — Sur la terre à Corte. — pomiformis Hedw. — Sur la terre, les rochers, dans la forét de Vizzavona. Philonotis montana Brid. — Bords du ruisseau d'Erbalunga (plante mâle en fleur). — Lieux humides, bords des fontaines au monte Santo-Pietro, au-dessus de Pie di Crocce (plantes mâles et femelles en fleur). Pogonatum aloides Pal. Beauv. — Bords des chemins, Cardo, prés Bastia. San-Martino di Lota. — alpinum Röhl. — Abondant au monte Rotondo, dans les lieux humides au bord du Timozzo, au-dessous du lac dell' Oriente, vers 2200 mètres. Leptodon Smithii Mohr. — Rochers exposés à l'est dans la vallée de l'Orta, prés Corte. Neckera crispa Hedw. — Monte Fosco (cap Corse); couvre les rochers et les vieilles souches de bois sur le revers occidental de la montagne, vers 1100 métres. Pterogonium gracile Swartz. — Commun sur les rochers et les troncs des Chênes verts à Miomo, San-Martino di Lota; sur les troncs des Hétres à la Focce de Vizzavona. Antitricha curtipendula Brid. — Sur les rochers dans la forét de Vizza- vona. Habrodon Notarisii Sch. — Sur les vieux troncs des Oliviers et des Chénes verts à Miomo, San-Martino di Lota. Pterigynandrum filiforme Hedw. — Sur les trones des Hétres dans la forét de Vizzavona. l Homalothecium sericeum Br. et Sch. — Rochers dans les vallées de Miomo, San-Martino di Lota, etc. 134 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Brachythecium rutabulum Br. et Sch. — Rochers humides au bord de la Gravona, entre la Focce de Vizzavona et Bocognano. Hypnum commutatum Hedw. — Bords des ruisseaux à San-Martino di Lota, Erbalunga, Pie di Crocce. — velutinum Hedw. — Sur la terre à Corte. 2" Hépatiques. Jungermannia albicans L. — Sur la terre sous les Hétres, dans la forét de Vizzavona. Scapania compacta Lind. — Sur la terre sous les Hétres, le long du sentier qui méne de la maison du cantonnier de la Focce de Vizza- vona au pied du monte d'Oro. — undulata N. ab Es. — Rochers humides de la Focce de Vizzavona, au bord du ruisseau qui descend du monte d'Oro. Frullania dilatata N. ab Es. — Sur les troncs des Chênes verts à San- Martino di Lota, Bastia. Madotheca levigata Dum. — Abonde sur les vieilles souches de Buis, presque au sommet du monte Fosco (cap Corse), revers occiden- tal, à 1000 métres. Reboulia hemisphærica Raddi. — Lieux humides et couverts, talus des chemins, à Cardo, prés Bastia, vallée de Miomo (en fructifi- cation). Fossombronia angulosa Raddi. — Sur la terre ombragée, au pied des Oliviers, un peu au-dessous de Miomo. Anthoceros punctatus L. — Talus humides des routes, bords des bois: Cardo, prés Bastia, forét d'Orezza. 3 Lichens. Collema nigrescens Ach. — Sur les troncs des Oliviers à Miomo, des Chênes verts à San-Martino di Lota. Usnea barbata DC. var. dasypoga Fries. — Sur les Hétres dans la forêt de Vizzavona. Physcia venusta Ach. — Sur les troncs des Hétres à la Focce de Vizzavona. Platysma glauca. Nyl. var. fallax Malb. (Cetraria fallax Ach.). — Sur les troncs des Hétres dans la forét de Vizzavona. Parmelia tiliacea Ach. — Sur les rochers à San-Martino di Lota. Squamaria crassa DC. — Rochers sur la route de la Corniche, au- dessus de Villefranche (Alpes-Maritimes). — Bastia. Lecidea geographica Scho. — Sur les rochers granitiques au monte Santo-Pietro, au-dessus de Pie di Crocce. SÉANCE DU 26 aAvriL 1878. 135 Lecidea morio var. testitudinacea Schor. — Sur les rochers granitiques au monte Santo-Pietro, au-dessus de Pie di Crocce. 4 Champignons. Phyllosticta microsticta DR. et M. (Thierry, in litt.) — Sur les feuilles de l'Arbutus Unedo, Bastia, vallée de la Gravona, etc. Septoria Anemones Desmz. — Sur les feuilles de l'Anemone stellata, à Corte. Septoria Mezerei Desm.? — Sur les feuilles du Daphne glandulum, aux environs de Corte. Dothidea Prostii Desm.? — Sur les tiges et les feuilles de l'Helleborus corsicus, à Gorte. Puccinia Smyrnii Cord. — Sur les feuilles du Smyrnium Olusatrum, à Erbalunga. | — Asphodeli Dub. — Sur les feuilles de l'Asphodelus microcarpus, dans la vallée de la Gravona. Uredo pustulata Pers. var. Caryophyllacearum Dub. — Sur le Cerastium triviale, à la Focce de Vizzavona. — Ornithogali Sch. — Sur les feuilles du Gagea Liottardi, au monte Rotondo. Peridermium Pini Wallr. (OEcidium Pini Pers.). — Sur les feuilles du Pinus Laricio, dans la vallée de la Restonica, au monte Rotondo. OEcidium Berberidis Gmel. — Sur les feuilles du Berberis ætnensis, au monte Rotondo. — Buni DC. (Ceoma buniatum Link). — Sur les pétioles des feuilles du Bunium alpinum, qu'il épaissit et déforme, au monte Rotondo. — brobi Pers. — Sur les feuilles de Vicia Oithynica, à Bastia. Erineum ilicinum DC. — Sur les feuilles du Quercus Ilex, à Bastia, Bocognano, etc. Je n'ai observé en Corse qu'un seul Champignon hyménomycéte. C'est une espéce de Polyporus (Fomes), trouvé dans le haut de la vallée de Miomo, prés Bastia, sur les vieilles souches de l'Arbutus Unedo. Ce Poly- pore m'avait paru trés-remarquable ; mais les fragments que j'en avais recueillis se sont perdus dans le voyage. Je ne puis que le signaler à des recherches ultérieures. 5° Algues. Euactis rivularis Neg. — Sur les pierres inondées dans le lit de l'Orta, prés Corte. 136 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Chetomorpha crassa Kütz. — Abondant dans les étangs salés de Biguglia, auprés de la Maison-Blanche. Cladophora flaccida Kütz. — Sur les rochers et les pierres dans le port de Bastia, à Lavezzina. Stypocaulon scoparium var. glomeratum Kütz. (Sphacelaria scoparia Lyngb.). — Ajaccio, rejeté par la mer. Cladostephus Myriophyllum Ag. — Sur les rochers maritimes à Lavez- zina. Phycoseris crispata Kütz. — Bastia, Erbalunga, Ajaccio : improprement appelé Laitue de mer. Enteromorpha intestinalis Link. — Étangs de Biguglia. Codium tomentosum Ag. — Ajaccio, rejeté par la mer. Acetabularia mediterranea Lamour. — Rochers maritimes à Lavezzina, Ajaccio. Liagora viscida Ag. — Rochers maritimes å Lavezzina. Zonaria pavonia Ag. (Fucus pavonius L.). — Abonde sur les rochers maritimes à Lavezzina, Ajaccio. Halerica amentacea Kütz. (Cystosira amentacea Bory). — Ajaccio. Cystosira barbata Ag. — Ajaccio. — abrotanifolia Ag. — Ajaccio. Echinoceras ciliatum Kütz. (Ceramium ciliatum Auch.). — Rochers ma- ritimes, port de Dastia, Lavezzina. Jania rubens Lamour. (Corallina rubens Ell.). — Rochers maritimes, à Lavezzina. Rhynchococcus coronopifolius var. capillaris Kütz. — Lavezzina, Ajaccio Sphærococcus confervoides Ag. — Lavezzina, Ajaccio. Rhytiphlæa tinctoria Ag. — Lavezzina, Erbalunga. Alsidium Helminthochorton Kg. (Helminthochorton officinale Link). — Rochers maritimes à Lavezzina. — Vulg. : Mousse de Corse. Gastroclonium Salicornia Kütz. (Chylocladia mediterranea Ag.). — Rochers maritimes à Bastia. M. Doûmet-Adanson donne quelques détails sur les récoltes bota- niques qu'il a faites dans son voyage de Tunisie. M. Chatin demande si la flore de Tunisie différe beaucoup de celle d'Algérie. M. Doûmet répond qu'elles sont fort semblables. Cepen- dant le Gommier existe en Tunisie et non en Algérie. En Tunisie, il a rencontré le Cyclamen persicum remplacant le C. africanum d'Algérie. Il se demande si cette plante est bien ori- ginaire de la Perse. Dans l'herbier du Muséum de Paris, il n'a trouvé aucun échantillon de cette plante venant de Perse. Peut-étre y a-t-il SÉANCE DU 26 AvRiL 1878. 137 eu confusion de mots; on aurait écrit punicum, mot qu'une erreur de lecture a transformé en persicum. M. Chatin met sous les yeux de la Société deux plantes rares aux environs de Paris, qu'il a récoltées derniérement aux environs de Poitiers, le Lathrea Squamaria, l Isopyrum thalictroides , auxquels il a trouvé associés l'Anemone nemorosa et l'Aconitum Lycocto- num, etc. Cette dernière espèce ne se rencontre aux environs de Poitiers que sur les collines d'une certaine élévation. M. Bonnet fait remarquer que dans plusieurs localités de la Cóte- d'Or, et notamment à Gevrey-Chambertin, on rencontre le L. Squa- maria associé à l'A. Lycoctonum, maisl I. thalictroides est absent. M. Fournier rappelle que l'on a signalé la Clandestine aux envi- rons de Meudon, il y a quelques années. M. Chatin dit qu'ayant fait planter des pieds de Clandestine dans le jardin de l'École de pharmacie, il les a vus fleurir pendant trois ans. Il ajoute que, dans son récent voyage à Poitiers, il a eu l'occa- sion de faire quelques remarques sur la répartition des Bruyères. Ainsi il a été tout d'abord fort surpris de rencontrer I Erica scoparia aux environs de Montmorillon et de Poitiers. Mais ayant recueilli la terre dans laquelle végélait cette plante, il a constaté à l'analyse qu'elle renfermait très-peu de calcaire, à peine zs. M. Chatin rap- pelle que l'E. ciliaris et Tetraliz sont spontanés aux environs de Paris, tandis qu'on n'y rencontre ni lE. vagans, ni l'E. scoparia. Ayant planté ces deux espéces dans le bois des Essarts, il a eu le plaisir de les voir prendre au bout de quelques années une grande extension et se naturaliser. M. Bureau confirme l'observation de M. Chatin, en disant qu'il n'a rencontré en Bretagne l'E. scoparia que sur les limites d'un bassin calcaire. On sait que les bords du plateau breton sont formés de granit, la partie centrale étant constituée par les schistes Silu- riens. De Nantes à Cháteaubriant, on traverse d'abord le granit, sans rencontrer de Bruyères ; puis dés qu'on arrive sur les schistes Siluriens, on voit ces plantes couvrir le sol. Ce sont les E. cinerea, -ciliaris et le calluna vulgaris. L'E. Tetralix est plus rare et ne se rencontre que dans les parties tourbeuses, tandis que lE. cilia- ris préfère les coteaux secs. Quant à l'E. vagans, il ne se rencontre qu'à Belle-Isle, 138 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Martin fait remarquer que lE. scoparia est commun en Sologne, sur les sables, mais toujours sur ceux qui recouvrent un fond calcaire. L'E. vagans existe dans les marniéres de Romo- rantin. M. Doûmet ajoute que l'E. multiflora se rencontre dans les cal- caires jurassiques de l'Hérault. SÉANCE DU 10 MAI 1878. PRÉSIDENCE DE M. CHATIN. M. Malinvaud, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce trois nouvelles présentations et proclame membre à vie M. le marquis d'Abzac de Ladouze, sur la déclaration de M. le trésorier, qu'il a rempli les conditions exigées pour l’ob- tention de ce titre. | M. le Président annonce que M. Joseph Thibesard, décédé le 93 mars dernier à Laon, a légué à la Société botanique de France, dont il était membre depuis l'année de sa fondation, 300 francs de rente sur l'État, 3 pour 100. Ce regrettable et dévoué confrére prenait un vif intérét à nos tra- vaux. Comme pour se dédommager de ne pouvoir assister à nos séances, il se rendait réguliérement à nos sessions extraordinaires ; on l'y retrouvait tous les ans, exact au rendez-vous donné, aussi bien au pied des Alpes que dans le chef-lieu de Maine-et-Loire (1); à un âge où généralement on n'aspire qu'au repos, il ne reculait devant aucune fatigue, et, avec un zèle qui méritait peut-être encore moins d'éloges que sa modestie, donnant l'exemple aux plus jeunes, il partait résolüment pour les courses les plus pénibles, (1) Il y a peu d'années encore, M. Thibesard parcourait les parties les plus difficiles de nos Alpes, et c'est sur une indication de lui, recueillie et transmise par M. le curé de la Chapelle en Valgaudemar (Hautes-Alpes), que MM. Faure, Arvet-Touvet et Cha- _ boisseau, ayant eu connaissance de son passage dans ces lieux abrupts, retrouvèrent le ^ rare Pleurospermum austriacum Hoffm., tout près d'une localité nouvelle du Potentilla delphinensis G. G., sur les pentes qui descendent presque à pic des montagnes de l'Ours et se terminent à la Combe du Bourg. (Note ajoutée pendant l'impression, d'après les renseignements fournis par M. l'abbé Chaboisseau.) í SÉANCE DU 10 Mar 1878. 139 sans jamais manifester un regret ni faire ostentation de son cou- rage. L'année derniére, s'étant fait inscrire pour la session de Corse, quoique déjà souffrant, il se mit en route pour ce long voyage; mais il dut s'arréter à Marseille, où pour la première fois ses forces trahirent son ardeur. M. le Président, se faisant l'interpréte des sentiments de recon- naissance de la Société, rend un légitime hommage à la mémoire de ce bienfaiteur qui a laissé par testament des sommes importantes aux diverses Sociétés dont il était membre, voulant ainsi continuer aprés sa mort l'appui bienveillant qu'il leur donnait de son vivant. M. le Président fait ensuite remarquer que depuis sa reconnais- sance comme établissement d'utilité publique, la Société botanique de France peut hériter, et que le legs qui vient de lui étre fait, en lui offrant une première occasion d'user de cette faculté, est d'un heureux augure pour son avenir financier. M. Duchartre fait hommage à la Société d'une brochure qui a pour titre : Notions sur l’organisation des fleurs doubles, et Des- cription de la fleur du Lilium tigrinum Gawl. flore pleno, par M. P. Duchartre. M. Malinvaud fait à la Société la communication suivante : SUR QUELQUES MENTHES DES HERBIERS DU JARDIN BOTANIQUE DE BRUXELLES, par M. Ernest MALINVAUD. Le jardin botanique de Bruxelles posséde, parmi ses herbiers, des collections de Menthes d'une grande valeur : indépendamment des types belges décrits par Lejeune dans sa Flore de Spa (1) ou dans le Compen- dium flore belgicæ (2), et plus récemment par M. l'abbé Ch. Strail dans sa Monographie des formes liégeoises (3), on y rencontre les Menthes de l’exsiccata classique de Reichenbach ; parmi celles de l'herbier de Martius (toutes revues par M. Bentham), des spécimens étiquetés par J. Becker, l'auteur de la Flore des environs de Francfort (4), et par Tenore; la troisième édition, peu commune, des Menthes rhénanes de Wirtgen (5) ; enfin un lot inespéré d'échantillons authentiques, représen- (1) Flore de Spa. Liége, 1811. — Revue de la Flore de Spa. Liége, 1824. (2) Compendium floræ belgicæ, par Lejeune et Courtois. 3 vol., 1828-1836. (3) Monographie des Menthes qui croissent dans les environs de Liége, par M. Ch.-A. Strail, in Bull. Soc. roy. de bot. de Belgique, t. M, p. 118-130. (4) Flora der Gegend um Frankfurt-am-Main. Frankf., 1828. (5) Herbarium Mentharum rhenanarum, édit. 3. Coblenz, 1864. ` 140 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tant avec certitude une grande partie des espèces créées dans ce genre litigieux par Host et par Opiz (1). Grâce à la bienveillante intervention de M. le professeur Edouard Bureau, auquel je suis heureux d'exprimer ici ma profonde gratitude, M. Crépin, Directeur du jardin botanique de Bruxelles, a bien voulu autoriser la communication de ces précieux matériaux ; l'envoi m'en a été fait et tous les renseignemoats à l'appui m'ont été fournis avec beaucoup de complai- sance par M. A. Cogniaux, conservateur des herbiers de cet établissement scientifique ; qu'il me soit permis de saisir cette occasion d'adresser à ces Messieurs mes plus vifs remerciments. Chacune de ces importantes collections mériterait d'élre examinée séparément. Sans renoncer à faire plus tard un travail plus complet, je me bornerai aujourd'hui à relever dans les vérifications que j'ai faites quelques erreurs d'interprétation ou de synonymie particulières à des auteurs français. l 1. Mentha velutina LEJ. herb. ! (2). — Cette belle Menthe est si bien caractérisée par ses larges feuilles elliptiques ou arrondies, en cœur à la base, fortement dentées, vertes en dessus, plus pâles ou un peu blan- châtres en dessous, qu'on ne s'explique guère comment M. Godron (3), et aprés lui beaucoup de botanistes francais, ont pu la rapporter en synonyme au Mentha silvestris linnéen, qui est le Menthastrum spi- catum folio. longiore candicante de Bauhin, et dont Linné dit expres- sément : « foliis oblongis tomentosis serratis » (4), et plus loin : « folia albida » (5). Cette erreur de synonymie n'est pas sans quelque rapport avec une notion assurément inexacte du M. silvestris L., auquel M. Godron attribue des « feuilles ridées en réseau et bosselées » (6) ; caractére appar- tenant en propre, non pas au Mentha silvestris, mais au M. rotundi- folia, qui le transmet souvent aux nombreuses formes hybrides provenant du croisement de ces deux espèces (7). Le Mentha velutina fait certai- (1) Ces échantillons sont extraits de l'herbier d'un botaniste belge, nommé de Cloet, qui avait habité Vienne pendant plusieurs années et y était entré en relations avec Host et Opiz. (2) Lejeune (voy. Compend. flor. belg. II, p. 224-225) a fort bien indiqué les carac- teres différentiels des Mentha silvestris et velutina. Il dit du premier : « foliis oblongo- lanceolatis acutis vel acuminatis, argute serratis, subtus imprimis tomentosis », ctc.; et du second : « foliis elliptico-cordatis, rugosis, obtuse serratis, subtus villosis », etc. (3) Flore de France, Vi, p. 649. Un grand nombre de nos flores locales ont reproduit cette synonymie. (4) Linn. Sp. 804. (5) Une forme rare, que j'ai rapportée, comme variété, au M. velutina (Menth. exsicc. n* 10), présente parfois un tomentum blanc à la face inférieure des feuilles, mais en cela elle s'éloigne du M. velutina type, et le réseau trés-net des nervures secondaires br cette meme face, en imprimant à la plante le cachet des hybrides des M. rotundi- olia et silvestris, ne permet pas de la confondre avec le type de ière: . (6) FL. de Fr. 1L p 649. l yp cette dernière espèce (7) « Sur les feuilles du M. silvestris pur, les anastomoses des nervures secondaires SÉANCE DU 10 mar 1878. 141 nement partie de ce groupe d'hybrides, et Lejeune lui-méme n'est pas éloigné de le reconnaitre, lorsque, aprés avoir donné la diagnose de son espèce, il a soin d'ajouter : « Hybrida forsan proles ex M. nemorosa et rotundifolia, qua duplo altior (1). » Koch, dans la dernière édition de son Synopsis, a classé le Mentha velutina Lej. parmi les variétés du M. silvestris (2), dans lequel il com- prend indistinctement toutes les Mentiiesà inflorescence en épi et à feuilles sessiles qui s'écarlent du type rotundifolia. S'il a ainsi méconnu l'origine d'un grand nombre de produits hybrides, cette erreur est assurément moins grave que celle qui consiste à séparer du M. silvestris ses formes légitimes (M. candicans, Brittingeri, etc.), pour les annexer, comme variété canescens, au M. viridis (3). Ce singulier groupement, emprunté à E. Fries (4), et trop facilement accepté par plusieurs floristes français, n'a pas peu contribué, dans les trente dernières années, à jeler une grande confusion sur l’étude des Menthes de cette section. Les M. velutina Lej. et dulcissima Dumortier sont une seule et même plante. Ces deux auteurs ont reconnu eux-mêmes cette synonymie, que les exsiccata belges établissent d’ailleurs d’une façon certaine. C'est donc à tort que M. Pérard (5), en créant dans sa section des Silvestres une subdivi- sion des Velutinæ avec les M. velutina Lej., dulcissima Dum. et gratis- sima Wirlg., considère les deux premiers comme deux « types » distincts. 2. Mentha candicans CRANTZ (herb. de Martius, etc.). — Les formes légitimes retranchées du Mentha silvestris L. par quelques floristes se sont ordinairement peu apparentes, et ne figurent pas, comme dans le M. rotundifolia, un réseau superficiel nettement dessiné. » (Malinvaud, Menth. exsicc. n° 8; voy. l'anno- talion au bas de l'étiquette.) (1) Lejeune, loc. cit. (2) Syn. flor. germ. et helv., édit. 3, p. 476. (3) Gren. et Godr. Fl. de Fr., IL, p. 649-050. (4) O8s. 1. « Mentha silvestris Scanica (Herb. Norm. I, n° 18) e descriptione manifeste est Linnœana planta ejusdem nominis, inter M. rotundifoliam et M. silvestrem Auc- torum medium tenens locum; spicis suis spissis, obtusis, contiguis, foliis cordato- oblongis rugosis obtusis, bracteis lanceolatis certe insignis est, et cum eisdem locis cum M. viridi genuina nascatur de earum unione cogitare vix licet. Est quasi M. ro- tundifolia grandiflora et elatior. » — Ors. 2. « Inter M. silvestrem L. et M. viridem v. canescentem (H. N. VII, no 9 b), que a viridi genuina nulla re differt preter. folia, subtus precipue, cano-villosa, medium locum tenet M. silvestris Auct. (H. N. IX, n* 11). » (E. Fries, Novitiæ flore Suecice, Mant. tert., p. 56-57. psal, 1842.) . (5) Pér., Classif. p. 42. — M. Alexandre Pérard est l'auteur de deux mémoires. sur le genre Mentha. Le premier a paru dans le Bulletin de la Société botanique de France, en 1870 (t. XVII, p. 331-347), sous ce titre : « Essai d'une classification des Menthes françaises », et fait partie d'un « Catalogue des plantes de l'arrondissement de Mont- Luçon » (p. 142-160 du tirage à part). Le second travail, intitulé D« Classification du genre Mentha », a été publié en 1877, dans le tome XIV, p. 457-516, du Bulletin de la Société d'émulation du département de l'Allier. Dans les citations que )aural occa- sion de faire de ces deux écrits, je me servirai des abréviations : Pér. Cat. Monll., Pér. Classif., et j'indiquerai pour chacun d'eux la pagination du tirage à part. TE TZ oT o. T oW 142 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. retrouvent dans leurs écrils sous différents noms, notamment sous celui de M. candicans, que chaque auteur réserve pour une variété particulière, à l'exclusion des autres. Le M. candicans de celui-ci devient M. mollis- sima pour celui-là, M. canescens, incana ou pallida pour un troisiéme, etc. Cependantles écrits de Crantz ne semblent guére autoriser ceux qui émiettent le M. silvestris en nombreuses espèces à l'associer à cette entreprise ; dans ses Stirpes austriacæ, il ne décrit que six espèces pour le genre Mentha : M. spicata, gentilis, verticillata, candicans, Pule- gium et aquatica ; et son M. candicans, comme on peut s'en assurer par un simple coup d'œil sur le texte (1), n'est ni plus ni moins que le M. silvestris L. Crantz, en créant ce nom nouveau, ne prévoyait proba- blement pas les applications variées qu'on en ferait aprés lui. 3. Mentha crispo-silvestris SPENN. (2) (herb. de Martius). — Cette Menthe à feuilles crispées est le M. Lamarckii Ten. (3), M. crispa de quelques auteurs et jardins botaniques; elle ne diffère que par sa pubes- cence du M. cordifolia Op. (in herb. Lejeune), qui est le M. crispa Koch et mult. auct. Elle a les bractées filiformes ciliées, les calices, en un mot l'épi trés-franc du M. silvestris; il est donc inadmissible d'en faire, à l'exemple de M. Pérard, une variété crispa du M. rotundifolia (4). 4. Mentha cordifolia Op. (herb. Lejeune), M. crispa Koch et mult. auct. — Celte forme a été rangée par M. Pérard (5), avec le M. crispata Schrad., au nombre des variétés du M. viridis, qui en présenterait ainsi deux avec des feuilles incisées erépues, tandis que le M. piperita n'en aurait aucune. Koch, avec plus de raison, attribue à ce dernier son M. crispa, qui estle M. cordifolia Op., et dit fort bien à ce sujet : « Struc- » tura et glabrities caulis, ramorum, spicarum, pedicellorum, calycum » florunque exacte ut varietatis antecedentis, M. piperitæ officinarum ; » sed folia ovata, bullato-rugosa, margine crispa et inciso-dentata, » dentibus lanceolatis acuminatis, spice maximam similitudinem cum » spicis M. piperitæ habent (6). » D'ailleurs le M. cordifolia, quoique moins pubescent que le M. Lamarckii, est loin d’être aussi glabre que les M. viridis et crispata, et ses feuilles sont visiblement pétiolées, méme sur la tige principale : autant d'objeclions sérieuses contre son attribution au M. viridis, méme si ce dernier n'était déjà pourvu, avec le M. crispata, de sa variété à feuilles crispées, sur laquelle tout le monde est d'accord. 5. Mentha hirta WILLD. (Wirtg. herb. Menth. rhen. ed. 3, n^ 45). — (1) Crantz, Stirp. austr. p. 330. (2) Malinvaud, Menth, exsicc. n° 190, (3) Tenore, Syll. p. 283. (4) Pér. Cat. Montl. p. 149. (5) Pér. loc. cit. (6) Syn. édit. 3, p. 477. SÉANCE DU 10 mar 1878. 143 La plante ainsi nommée par Wirtgen vient à l'appui de l'opinion de Koch, qui rapporte le M. hirta Willd., comme variété, au M. nepetoides Lej. (1). C'est donc à tort que le savant et regretté Boreau faisait entrer dans son M. hirta des formes intermédiaires entre les M. sativa et aquatica, à inflorescence simulant un épi par suite de la dégénérescence bractéi- forme des feuilles supérieures et du rapprochement de nombreux verti- cilles vers le sommet de la tige. Je désigne sous le nom de pseudostachya lexagération de cet état, généralement transitoire, offert par certaines variétés du M. sativa, faisant retour au type aquatica (2). Le groupement spiciforme des verticilles supérieurs peut bien donner lieu à une certaine ressemblance extérieure avec le type si connu des Spicate petiolate (M. nepetoides, pubescens, etċ.) mais, dans ces dernières, la face interne de la corolle est glabre, tandis qu'elle est toujours velue dans les Sativæ, méme se dissimulant le mieux sous l'apparence pseudostachya. Ce carac- tére, indépendamment de quelques autres différences qui ne sauraient échapper à un œil exercé, est ici particulièrement décisif. — Boreau faisait la méme erreur lorsqu'il réunissait au M. canescens Roth, qui est un silvestris, des formes ambigués, situées également sur les limites des M. sativa et aquatica. M. Lloyd, dans son excellente Flore de l'Ouest (3), a signalé parmi les variétés du M. aquatica les « M. hirta Willd. Bor. » et « canescens Roth ex Bor. », spécifiant avec raison qu'il se référait, pour les plantes ainsi nommées, aux déterminations de l'auteur de la Flore du centre. 6. Mentha Maximilianea F. Scu. (Wirlg. exsicc.) (4). — Largement distribué et successivement publié par Schultz dans ses exsiccata (5), dans ceux de Wirtgen et dans le nôtre (6), le Mentha Maximilianea, hybride des M. aquatica et rotundifolia, est une plante aujourd'hui bien connue. Sa variété exserta, recedens ad M. aqualicam, beau- coup plus rare que le type, s'en distingue par la briéveté des épis, qui manifeste un retour à l'inflorescence capitata; au contraire, la va- riété inclusa, qui est la forme ordinaire, est remarquable par le déve- loppement de ses épis, généralement plus robustes que ceux du M. Schultzii Bout., autre production hybride issue des mémes parents (4) « Mentha nepetoides variat foliis subtus laxius hirsutis et precipue in venis tan- tum pilosis : M. hirta Willd. En. h. berol. 2.608; alque foliis subtus densius pilosis, pilis crispulis : M. pubescens Willd ! l. c.; vidi specimina authentica collectionis regiæ berolinensis. » (Koch, Syn. édit. 3, p 476.) (2) Le n° 48 de nos Menthæ exsiccatæ pras. gall. offre un bon exemple de ce curieux état pseudostachya. (3) Édit. 3, p. 238. | (4) Menth. rhen. éd. 1, n. 77 et 78 ; édit. 2, n. 63; édit. 3, n. 82. (5) Herb. Norm., n” 115 et 116. (6) Menth. exsicc. pras. gall., n’ 27 et 28. 144 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et différant à peine de la précédente. Dans son dernier systéme (1), M. Pérard, méconnaissant l'étroite parenté qui unit ces deux plantes, les classe dans des sections différentes et les y associe à d'autres formes par- fois trés-diverses. Le Mentha Schultzii est rangé parmi les « types » de ses Pubescentes avec les M. pubescens, nepetoides, hirta, qui sont des hybrides des M. silvestris et aquatica. Quant au M. Maximilianea, qui, d'aprés M. Pérard, « établit le passage entre l'inflorescence en épi et celle en téte terminale », ce qui n'est vrai que pour la variété exserta, il est relégué au dernier rang des « types » de la section des Subcapitatæ, à la suite des M. adspersa, hispidula, Lloydii et Pimentum. Or, 1° le M. ad- spersa, synonyme du M. citrata Ehr., est justement placé par Mœnch (2), son auteur, dans la section « floribus capitatis »; 2° Nees (3) a classé son M. Pimentum parmi les Spicatæ ; 3* nous verrons bientôt que M. Lloydii Bor. appartient à un autre sous-genre, et 4^ M. hispidula Bor., simple forme du M. pubescens Willd., est bien différent des trois précédents. Séparer le M. Maximilianea du M. Schultzii pour le faire entrer dans cette réunion disparate, c'est ne tenir aucun compte des affinités natu- relles. 7. Mentha Pimentum NEEs(herb. Lejeune). — C.-G. Nees ah Esenbeck avait décrit sous ce nom, dans la première édition, publiée en 1825, du Compendium de Bluff et Fingerhuth (4), une forme à feuilles ovales- oblongues du. M. piperita Huds. (non L.), et l'avait placée dans les Spicatæ, en citant à tort comme synonyme le M. piperita L., qui est du groupe des Capitate (Sp. 805). Dans la seconde édition du méme ouvrage, qui parut en 1837, revisée avec le concours du méme C.-G. Nees ab Esenbeck, le genre Mentha fut complétement remanié ; on y chercherait vainement les M. Pimentum Nees et M. piperita L., justement rempla- cés par le M. piperita Huds. (5), qui est celui de tous les jardins et peut offrir dans ses feuilles el la longueur des épis de légères variations. M. Pérard, ignorant peut-être cette correction (6), ou désireux de reprendre pour son compte le nom successivement créé, puis abandonné (1) Pér. Classif. p. 45. (2) Mench, Method. p. 379. (3) Nees ab Esenb. in Bluff et Fingerh. Comp. fl. Germ. édit. À, t. II 13 (4) « Mentha Pimentum : foliis ovatis petiolatis remote serratis glabris margine et » caulis angulis scabris, spicis capitatis ovatis, calycibus antrorsum pedicellis retrorsum » pubescentibus. » (Nees, loc. cil.) ' (5) Bluff et Fing. Comp. édit. 2, curantibus J. Bluff, C.- . - Schauer, t. 1, pars 2, p. 320. , [T, C.-G. Nees ab Esenbeck et J.-C. (6) M. Pérard, dans son deuxième mémoire, se borne à fair. i n de tre . n- tum Nees » dans l'énumération des « types f de ses Subcapifalee, sans ner lou. vrage où ilen a trouvé la description; mais dans son précédent travail (Cat. Monil. p. 148), il avait cité le Compendium de Bluff et Fingerhuth, sans indiquer l'édition ; il est permis de conclure qu'il ne connaissait que la premiére. )J SÉANCE DU 10 Mar 1878. 145 par Nees, l'a donné, comme rous venous de le voir, à l'un des « types » de sa section des Subcapitatæ, dont les espèces seraient caractérisées, d'après lui, par : « Inflorescence en épi court-obtus ou en téte terminale ; feuilles ovales à base arrondie ou cordiforme (1). » Or on peut voir daus l'herbier de Lejeune un spécimen authentique du M. Pimentum Nees, présentant un épi allongé au sommet de l'axe primaire et des feuilles ovales-oblongues à base rétrécie et décurrente sur le pétiole; en un mot, on a sous les veux l'une des formes communes du M. piperita Huds., et l'on comprend la réduction opérée par Nees, dés qu'il eut connaissance de l'espéce de Hudson. M. Pérard, procédant en sens inverse, ne se borne pas à maintenir une distinction spécifique entre les M. Pimentum Nees et piperita Huds.; il les place dans des sections différentes de son dernier systéme (2), et attribue à l'espéce de Nees des caractéres qu'on ne retrouve pas sur les échantillons authentiques. Il est difficile de passer plus loin de la vérité. 8. Mentha Lloydii Bon. (Menthes de l'herbier d'Europe). — M. Pérard, tenant pour « embryonnaire » et surannée la division lin- néenne des Menthes en Spicate, .Capitate et Verticillatæ, d'après l'inflorescence (3), relégue ce caractére à l'arriére-plan, et empruntant à Wirtgen celui qui est la clef de voüte de son nouveau systéme, adopte les sous-genres Ewmentha et Trichomentha, basés sur l'absence ou lexis tence de poils à la face interne de la corolle. Conséquent avec ce principe, M. Pérard n'ayant aperçu aucun vestige de villosité à l'intérieur de la corolle du M. Lloydii, en a fait un Eumentha (3* sous-section de la 9* section, etc.) (4). Si l'on vérifie toutefois ce prétendu Euwmentha, en s'aidant d'une bonne loupe, on peut voir à la partie inférieure du tube dela corolle des poils courts et peu nombreux, mais constants, qui le font passer immédiatement dans le sous-genre Trichomentha. 9. Mentha palustris MŒNCH, M. crenata BECK. (herb. de Martius); M. atrovirens, origanifolia, pulchella et viridula Hosr (herb. de Cloet). — Ces divers Mentha, rangés par M. Pérard (5) dans les Arvenses, sont du groupe des Sativæ. 10. Mentha dentata MŒNCH (6). — Opiz en a faitson M. ciliata (herb. (1) Pér. loc. cit. 0. (2) M. Pérard classe le Mentha piperita Huds. dans ‘sa sous-section des Piperile (Classif. p. 44), à côté du M. balsamea W., variété du M. viridis (sec. Lejeune, Comp. et herb.). (3) « " nos jours plusieurs floristes français et belges, ne tenant pas comple de » l'état. actuel de la science, s'obstinent encore à conserver cette classification embryon- » naire, qui n'avail sa raison d'étre qu'à une époque où le nombre des Menthes connues » était tres-restreint. » (Pér. Classif. p. 10.) (4) « M. Lloydii Bor. corolle glabre à l'intérieur. » (Pér. Cat. Monil. p. 148, (5) Pér. Cat. Montl. p. 156-157. (6) Meth., p. 580. T. XXV. (SÉANCES) 10 146 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Lejeune). Quel que soit le nom préféré, ses feüilles crispées, subcordi- formes ou largement ovales, à bords laciniés, le distinguent au premier coup d'oeil du M. cardiaca Ger., dont les feuilles sont lancéolées, non crispées, rétrécies aux deux extrémités, réguliérement et finement dentées. L'opinion de M. Pérard, qui trouve ces deux plantes semblables (1), est nécessairement fondée, au moins pour l'uned'elles, surune erreur de déter- mination. Dans son premier travail, cet auteur faisait une assimilation non moins contestable entre les M. pratensis Sole et dentata Moench (2). 11. Mentha gentilis L. (herb. Lejeune, etc.). — Les Menthes du groupe Gentilis se distinguent nettement des autres Verticillate par la glabréité de la base du calice et de la face interne de la corolle. Tous les auteurs qui ont passé sous silence, dans leur diagnose du M. gentilis, ces deux caractéres précis et constants, ont complétement méconnu cette espéce linnéenne, avec laquelle ils ont confondu certaines variétés parviflores et glabrescentes des M. arvensis et sativa. Les savants auteurs de la Flore de France n'ont pas su éviter eux-mémes cette erreur, qui a été repro- duite dans un grand nombre de flores locales. On peut dire d'une manière générale que, sauf le M. rubra Sm., rencontré cà et là, mais toujours échappé des jardins, les autres variétés du M. gentilis sont excessivement rares dans la flore francaise: celles qu'ona découvertes en Savoie pourront se retrouver plus à l'ouest; partout où les M. arvensis et viridis croissent au voisinage l'un de l'autre, l'apparition du M. gentilis est possible, mais presque toutes les indications de localités qu'on lui aattribuées eu France jusqu'à ce jour reposent sur des erreurs de détermination (3). 12. Mentha Pauliana et Wirtgeniana F. Scu. (Wirtg. exsicc.). — J'ai divisé, en 1874, l'intéressant groupe Gentilis en deux sections, que j'ai désignées par les mots plus expressifs qu'euphoniques de Sativastrum et Arvensastrum, indiquant un rapport dans la forme générale du calice avec celui du Mentha sativa ou du M. arvensis. Dans le dernier mémoire de M. Pérard se retrouve la méme division sous des noms différents. Il attribue en effet à ses Gentiles vere (4) un « calice campanulé, à dents courtes » triangulaires-aigués, à base élargie; feuilles sessiles ow brièvement pétio- » lées v; et à la sous-section des Pseudo-gentiles un « calice tubuleux- (1) Pér. Classif. p. 56. (2) Pér. Cat. Montl., p. 159. — Les excellentes figures que Sole a données, dans scs Menthæ britannice, de son Mentha pratensis (tab. 17) et du M. cardiaca Ger. qui est son gentilis (tab. 15), font bien connaitre l'un et l'autre. ' (3) Au mois d'août dernier, notre confrère M. Gaudefroy a rapporté d'un voyage botanique en Auvergne un véritable Mentha gentilis, de la section Arvensastrum, récolté par lui pres du village de la Gravière, arrondissement de Murat (Cantal), à 1200 mètres environ d'altitude. Cette belle découverte est la première constatation authen- tique, à ma connaissance, de l'existence du M. gentilis dans le centre de la France. (Note ajoutée pendant l'impression, janvier 1879.) (4) Pér. Classif. p. 55. SÉANCE DU 10 Mar 1878. 147 » campanulé cylindrique ou oblong, à dents allongées ou subulées ; feuilles » souvent longuement pétiolées » . Mais les «types » qu'il range dansl'une et l'autre de ces subdivisions n'ont pas toujours les caractères qu'il leur assi- gne: ainsi le M. Wirtgeniana (1) Sch., qui figure dans les Gentiles vere, est un Pseudo-gentilis trés-net avec ses calices tubuleux à dents acumi- nées, ses feuilles assez longuement pétiolées, etc., et pourrait permuter avec le M. cardiaca Ger. placé dans le second groupe, où il introduit les caractères du premier : calice campanulé, feuilles subsessiles, etc. Le M. gracilis (2) est un autre Pseudo-gentilis égaré dans les Gentiles verc. M. Pérard fournit ainsi lui-méme un argument topique contre l'emploi de ces expressions appliquées à des formes qui offrent entre elles tous les passages et rentrent toutes au même titre dans le groupe Gentilis, dont les caractères généraux leur sont communs. Aussi je conserverai, quoique sans doute moins agréables à l'oreille, les mots Sativastrum et Arvensastrum, à la fois plus anciens (3) et moins compromettants. 13. Mentha stachyoides HosT. (herb. de Cloet). — M. Pérard, dans son premier travail (4), placait les Mentha mollis Sch. et stachyoides Host dans ses Arvenses ; puis tenant compte, dans son dernier mémoire (5), d'une de mes observations relative au M. mollis (6), il l'a réuni, dans sa section des Schultzæ, aux M. Wohlwerthiana et Mülleriana Sch., dont il est en effet trés-voisin. Le M. stachyoides, n'étant qu'une forme des M. mollis et Scordiastrum Sch., doit en suivre les vicissitudes et se classer aussi parmi les Schultzæ, nouvelle section récemment inaugurée par M. Pérard et qui reproduit sous un autre nom mes Arvenses spuria. 14. Mentha canadensis L. — L'herbier de Martius contient plusieurs spécimens de cette espèce, certifiés par M. Bentham. Sur quelques-uns on voit des calices fructifères arrondis à la base, parfaitement campanulés ou presque urcéolés, comme ceux du M. arvensis arrivés à maturité. M. Pérard pourrait donc réunir ces deux espéces dans sa subdivision des (1) F. Schultz décrit en ces termes les feuilles et les calices de son Mentha Wirtge- niana : « Foliis inferioribus majoribus longius petiolatis, supremis minoribus brevissime peliolatis...; calycibus tubuloso-campanulatis »; et pour son M. Pauliana : « Foliis longe petiolatis...; calycibus cylmdrico-campanulatis, etc. » (Jahresb. d. Pollichia, 1854, p. 40-43.) (2) Voy. Sole, Menth. britann. tab. 16. mu : (3) Voyez l'observation au bas de l'étiquette du Mentha rubra Sm., publié dans nos Menthe exsiccatæ, n. 61 (ann. 1874). (4) Cat. Montl. p. 156-157. (5) Classif. p. 56. (6) « Ce beau Mentha (M. mollis) a des affinités manifestes, non-seulement avec le » M. Scordiastrum F. Sch., dont il est peu distinct, mais avec les M. Wohlwerthiana, » Mülleriana, micrantha Sch. et quelques autres moins connus... je suis porté à ad- » mettre que ces diverses formes, également rares et qui s'écartent des types communs, » sont des hybrides des M. rotundifolia et arvensis.... » (Obs. au bas de l'étiquette du M. mollis, publié en 1874, sous le n° 71 de nos Menthæ exsiccatæ.) 148 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Arvenses, qui ont, d’après lui, un « calice campanulé, les fructiféres en grelot à base arrondie », tandis que les Subtubulosæ, parmi lesquels il place le M. canadensis, se distingueraient par un « calice tubuleux-cam- ». panulé, c'est-à-dire tubuleux à la partie inférieure et en cloche à la » partie supérieure » (1). Cette distinction repose sur une erreur d'ob- servation. Dans toutes les variétés du M. arvensis, la forme du calice est en corrélation nécessaire avec le développement des achaines : s'ils avortent, le calice, restant vide, est plus ou moins turbiné; mais dès que l'ovaire augmente de volume, ne pouvant plus tenir au fond de l'entonnoir dans lequel il est placé, il distend la base et la partie moyenne du calice, qui, de tubuleux-campanulé qu'il était d'abord, finit par devenir urcéolé. Les Arvenses de M. Pérard commencent par être des Subtubulosæ, et cessent d'appartenir à cette section lorsque les calices fructifères ont été gonflés par les achaines normalement développés. 15. Mentha Rothii Nees v. Eseng. (herb. Lejeune). — Nees, dans la description princeps de cette espéce, lui reconnait « des feuilles ovales » acuminées, en coin à la base, grossièrement dentées en scie, à dents » égales et écartées » (2). L'échantillon nommé Mentha Rothii par Opiz, dans l'herbier de Lejeune, présente des feuilles assez grandes, non bractéiformes au sommet de la tige, et des verticilles à peu près également espacés, le plus élevé non terminal. — Le Mentha Rothii de M. Pérard, au contraire, a des « feuilles petites, obscurément ou peu dentées » et des « glomérules supérieurs rapprochés en épi ou petit capitule parfois ter- » minal et mélangé de feuilles florales bractéiformes qui les dépassent » plus ou moins » (3). Ce signalement est trés-différent de celui donué par Nees, et l'on ne peut en trouver la raison, M. Pérard n'indiquant presque jamais les herbiers ou autres documents qu'il a consultés. 16. Mentha deflexa DUMORTIER (herb. Lejeune) (4). — Cette espèce serait, d'aprés M. Pérard (5), une forme du M. origanifolia Host « dont » la partie supérieure de la tige est plus ou moins inclinée, parfois » presque horizontalement ». D'après M. Dumortier lui-même, ce sont les rameaux, et non la tige principale, qui seraient parfois défléchis, « pilis caulinis ramisque deflexis Dum. Prodr., p. 49 ». M. Pérard s'est trompé plus gravement en rapportant le M. deflexa, simple variété du M. arvensis L., au M. origanifolia Host, qui est du groupe Sativa, ainsi que nous l'avons déjà dit. (1) Classif. p. 50-51, (2) « Foliis ovatis acuminatis basi. cuneatis remote grosse serratis, serraturis cequali- bus, eic. » (Nees, in Bluff et Fingerh. Comp. édit. 1, t. II, p. 18.) (3) Pér. Cat. Montl. p. 152. (4) Malinvaud, Menth. exsiec. n. 82. (5) Cat. Montl. p. 157. SÉANCE DU 10 mar 1878. 149 |. 11. Mentha fontana Opiz (Weihe in herb. Lejeune). — M. Pérard donne à cette espèce des pédicelles velus, et la place dans sa sous-section Pseudo- arvensis, caractérisée par des « bractées supérieures au moins aussi » longues que les glomérules fleuris de la tige, celles des glomérules infé- » rieurs généralement plus longues » (1). L'échantillon .de M. fontana que renferme l'herbier Lejeune ne vérifie pas ces indications ; il présente des pédicelles presque entiérement glabres et des bractées beaucoup plus courtes que les glomérules fleuris. Je n'aecorde assurément, pour ma part, qu'une trés-faible valeur à ces deux caractères, ainsi qu'au M. fontana ; mais il importe, si l'on mentionne ces pelites espéces, méme pour les discuter, de ne point les dénaturer. 18. Mentha gracilis R. BR., M. Cunninghamii BENTH. (herb. de Martius).— Ces deux espèces ne resteront pas dansle genre Mentha, surtout si l’on en exclut le M. Pulegium, qui y serait beaucoup moins déplacé. M. Pérard admet le genre Pulegium ; il aurait dù, à plus forte raison, rayer de sa classification ces deux espéces australes, ou du moins, pour étre con- séquentavec le système diviseur à outrance qu'il avait si largement pratiqué jusque-là, ne pas les réunir avec quelques autres exotiques dans 'son groupe Menthopsis (2), composé de types infiniment plus dissemblables entre eux que les simples formes, souvent à peine distinctes, distribuées par cet auteur dans des sections, parfois méme dans des sous-genres diffé rents. Les rapprochements forcés et les séparations arbitraires font égale- ment violence aux affinités naturelles. M. le Président invite M. Malinvaud à déposer pour quelque temps à la bibliothèque de la Société, où ceux qui prennent intérêt à l'étude des Menthes pourraient les examiner à loisir, les nombreux échantillons qu'il a présentés à l'appui de sa communication. M. Malinvaud répond qu'il s'empressera de déférer à ce désir, et que la plupart de ces échantillons font partie d'un exsiccata (3), consacré spécialement au genre Mentha, dont il se‘propose de dé- poser plus tard un exemplaire dans l'herbier de la Société. M. Cornu fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR QUELQUES CHAMPIGNONS DES- ENVIRONS DE PARIS, par M. Maxime CORNU. Dans une excursion publique, dirigée par M. Chatin à travers les col- lines calcaires de l'Isle-Adam, un élève de l'École de pharmacie trouva (1) Cat. Montl. p. 155. (2) Classif. p. 57-58. i3) Menthæ exsiccatæ presertim gallice, auctore Ernest Malinvaud. Voyez Bull. bibliographique, t. XXIV, p. 43. 150 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. il y a quelques 'jours une Amanite; assez grande, encore enveloppée dans sa volve, elle avait poussé au milieu d'une plantation de jeunes Pins. Placée dans des conditions convenables, cette Amanite se déve- loppa et put étre déterminée : c'est l'Amanita strangulata Fr., espéce trés-distinete par plusieurs caractères. C'est une Amanite sans anneau, voisine par conséquent del' A. vaginata ; mais le stipe présente une dispo- sition spéciale. Lisse et continu dans sa jeunesse, il se crevasse en s'allon- geant, comme si la partie extérieure, pour ainsi dire épidermique, ne pou- vait suivre l'allengement de la portion située au-dessous. Il en résulte des déchirures en zigzags transversaux qui détachent des portions annulaires de cet épiderme, entre lesquelles la portion sous-jacente se dilate : il y a cà et là des étranglements, d’où le nom d'Amanita strangulata. Au lieu de rester intacte et ample, la volve demeure en partie soudée au chapeau, où elle constitue des plaques anguleuses assez larges : ces deux caractères sont trés-faciles à saisir. Cette espèce, plus robuste que lA. vaginata, n'est pas rare dans les forêts des hauts plateaux du Jura, où elle atteint jusqu’à 3 décimétres de haut. Je l'ai trouvée à Maiche (Doubs), en compagnie de M. le D" Quélet, qui me la détermina; c’est elle que M. Doassans a reçue des Pyrénées et qu'on y mange sous le nom de Mousseron. Elle n'avait pas été signalée dans le rayon de notre flore (1). Ellese rencontre dans le «voisinage des Conifères. La constitution du stipe et la disposition qu'il présente permettent de considérer l'anneau comme la cause de ces modifications ; c'est la soudure de l'anneau au stipe qui produit ces étranglements : l Amanita vaginata lui-même présente des traces trés-reconnaissables de l'anneau, sous forme d'une sorte d'épiderme fendillé en zigzags trés-nombreux. Ces Ama- nites sans anneau seraient des espéces présentant un anneau soudé. Dans une excursion faite à Fontainebleau, le 1* novembre de l'année 1875, en compagnie de MM. Roze et Locré, je rencontrai non loin de la ville, dans l'herbe, sous les Pins, une Agaricinée assez singuliére. Elle présentait une disposition et une forme spéciales qui s'étendaient à une trentaine d'individus développés en groupe côte à côte sur une surface de 1 mètre environ. Ces échantillons furent dessinés ; ils sont conservés dans l'alcool au Muséum d'histoire naturelle. Ce Champignon, qui avait crû dans l'herbe, présentait un stipe haut de 1 décimétre à 1 décimétre et demi, qui se renflait insensiblement en un chapeau disposé en forme de cóne renversé : la partie supérieure du cha- peau, parfois assez irréguliére, à peu prés horizontale, présentait en géné- (4) Note ajoutée pendant l'impression. — Nous l'avons retrouvée cet automne, extrè- mement abondante, à Bézu-Saint-Éloi, prés Gisors (Eure), chez M. Ed. Brongniart ; elle est probablement commune, mais confondue généralement avec l'A. vaginata. SÉANCE DU 10 mar 1878. 151 ral un rebord circulaire et au centre une partie plus élevée. Le stipe allait du sommet à la base en se dilatant assez fortement, mais le renflement basilaire restant toujours très-inférieur à la dilatation déterminée par le chapeau. La couleur générale était d'un gris jaunâtre , le tissu hyménial étant plus clair que le reste, la teinte grise étant la méme. L'hyménium portait des lamelles très-étroites, trés-peu saillantes, affec- tant la forme de crêtes droites ou flexueuses, dressées ou diversement ondulées. Ces crêtes restaient tantôt simples sur une assez grande partie de leur longueur, tantôt au contraire étaient assez fréquemment bifur- quées ; elles se divisaient assez souvent dès leur base, mais la ramification était plus abondante à leur extrémité. A cette extrémité elles devenaient plus nombreuses, beaucoup plus gréles, et finissaient par se confondre avec le bord au point où il devenait horizontal ou se relevait quelque peu, de maniére à former un reph notable. Les basides à quatre spores paraissaient ne pas étre entremélées de cystides bien saillantes ; les spores étaient ovales, acuminées, un peu cour- bées, la partie acuminée marquant le point d'insertion de la spore. Le développement du chapeau, observé trés-jeune ou beaucoup moins complétement formé, semblait se faire par la dilatation terminale du stipe devenu déjà trés-grand ; les crêtes lamellaires formaient d'abord des lignes simples et ne tardaient pas à se bifurquer ou à se ramifier en s'allongeant. Une coupe longitudinale montrait le tissu interne gorgé d'eau et rappo- lant la consistance des Hygrophorus. D'autre part, le mode de développe- ment et la nature de l'hyménium semblaient ranger cette espéce trés-prés du genre Cantharellus. Il aurait été facile d'ériger ce Champignon en espèce nouvelle et même de le choisir comme type d'un genre nouveau. J'en parlai à notre ami M. le docteur Quélet et lui en montrai le dessin; il resta trés-perplexe et trés-embarrassé méme à la vue des échantillons conservés. J'ai eu enfin la bonne fortune de rencontrer un individu assez semblable, l'année derniére, dans une excursion à Fontainebleau dans une région semblable. Il y croit une espéce, l'Agaricus (Clitocybe) clavipes, assez rare dans nos environs, mais qui se récolte avec abondance, et, au milieu d'un groupe d'individus de cette espèce, j'en trouvai quelques-unes de forme peu altérée. L'altération était de méme ordre quoique, moins profonde, et je pus reconnaitrel'ana- logie réelle avec cette forme ambigué. L' Ag. (Clitocybe) clavipes présente un stipe caractéristique et une cou- eur spéciale; le chapeau, umboné au centre, peut se creuser et s'étaler en coupe peu profonde à bords presque horizontaux. Ces divers caractères 152 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. se retrouvent aussi dans l'altération décrite plus haut, quoique masqués par le développement irrégulier. Quant à la disposition des lames, elle s'expliquerait suffisamment par ce développement anormal. Faut-il y voir l'effet d'un parasite? Je n'en ai point trouvé rampant dans le tissu, ni fructifiant à la surface, comme cela se montre dansle Lactarius deliciosus déformé par l'Hypomyces lateritius, ou les Bolets déformés par l'Hypomyces chrysospermus. Ce n'est pas du reste le seul cas de déformations que j'aie pu observer. La méme année et dans la méme localité, avec les mémes compagnons, nous avons trouvé et observé, cette fois en plusieurs points, une altération de méme ordre portant sur l Agaricus (Tricholoma) albus. Le chapeau avait gardé à peu prés la méme forme; il était bombé et régulier, mais les bords, devenus trés-minces, s'étaientretournés en devenant un peu ondu- lés. Les lames, devenues trés-étroites, présentaieut exactement le genre d'altération signalé plus haut; elles étaient un peu plus larges, mais en revanche notablement crénelées. Cette variété se montra plusieurs fois cette année-là et les suivantes. On reconnaît aisément l Agaricus albus à sa couleur blanche un peu jaunâtre, à sa consistance un peu ferme, à la teinte jaune localisée au sommet du chapeau et à l'odeur spéciale et vireuse qu'il dégage ; les trois derniers caractéres, assez particuliers et assez distinc- tifs, permettent d'établir la détermination précédente avec assez de cer- titude. L'intérét de ces déformations, c'est qu'elles sont naturelles, qu'elles s'étendent à un certain nombre d'individus issus d'un mycélium commun, et que ce sont comme le point de départ de variétés nouvelles parfaite- ment caractérisées et assez fixes dans les individus observés. Ne seraient-ce pas des déformations de ce genre qui ont donné lieu à des distinctions de types spécifiques particuliers, s'éloignant beaucoup des autres, et qu'on n'a pu retrouver depuis (Phlebophora campanulata Lév.)? J'émets d'ailleurs cette opinion en faisant beaucoup de réserves. M. J.-E. Planchon, de Montpellier, m'a adressé il y a deux années un Aga- ricus campestris àlames presque indistinetes, quoique parfaitement recon- naissable ; il était insuffisamment modifié pour pouvoir faire naitre quelque embarras au premier coup d'œil. C'est un cas nouveau à ajouter aux deux autres. M. Duchartre rapporte ce fait que, à la date d'une quinzaine de jours, ila trouvé dans son jardin, à Meudon, cinq pieds de Morchella semilibera DC. , venus dans des conditions qui lui semblent fort sin- guliéres. Dans le coin d'un berceau dont le sol est formé de gravois SÉANCE DU 10 mar 1878. 153 recouverts de sable de riviére, il avait placé, à l'abri d'un mur de clôture, un groupe de sept pots de Ramondia pyrenaica. Des feuilles séches avaient été amassées, à la fin de l'automne, entre ces pots et autour du pelit groupe qu'ils formaient, pour leur assurer un abri contre les froids de l'hiver. Dans la seconde quinzaine d'avril dernier, il ne restait plus de ces feuilles qu'une faible quan- tité de débris, et c'est du sable que couvraient imparfaitement ces débris que sont sorties les quatre plus grosses Morilles. Quant à la cinquième, elle sortait de la terre de bruyère qui remplissait l'un des pots, et elle avait méme dà soulever d'un cóté la rosette de feuilles du Ramondia pour se montrer au dehors. Celle-ci était notablement plus petite que les quatre autres. M. Duchartre fait observer qu'il faudrait aller à une assez grande distance de ce jar- din, situé au milieu de Meudon, pour trouver des Morilles dans les bois voisins de cette petite ville, danslesquels ce Champignon parait n'avoir été rencontré que sur un trés-petit nombre de points, et toujours en faible quantité. Il rappelle que M. le docteur Boisduval, qui cultivait un grand nombre de plantes surtout alpines, dans un jardin situé dans Paris méme, rue de l'Estrapade, à côté du Panthéon, fut trés-étonné, il y a une vingtaine d'années, de voir des Morilles sortir de presque tous les pots dans lesquels se trouvaient les sujets de ses cultures. M. Duchartre présente à la Société un résumé d'une communica- tion relative à l'existence de la soude dans les plantes, qui vient d'étre faite à l'Académie des sciences par M. Contejean, professeur àla Faculté des sciences de Poitiers. D'aprés cette note, presque tous les végétaux renfermeraient une certaine proportion de soude, qui serait surtout notable dans les racines, mais irait en diminuant jusqu'à la partie supérieure de la tige; on n'en trouverait jamais dans les fleurs ni les fruits, méme sur les plantes des terrains salés. M. Contejean pense que les végétaux, aprés avoir absorbé la soude d'une maniére en quelque sorte inconsciente, cherchent à s'en débarrasser le plus tót possible. M. Duchartre ne s'explique pas bien par quelle voie se ferait cette élimination ; il ajoute que le róle et la présence méme de la soude dans les tissus des végétaux sont des points controversés, et que les conclusions qui ressortent du récent travail de M. Contejean sont loin de s'accorder avec les résul- tats auxquels était arrivé M. Peligot dans ses expériences sur cette question. 154 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Chatin admet que la soude qui accompagne les chlorures dans les eaux pluviales puisse pénétrer dans les plantes par leurs racines, et aussi un peu par les feuilles; mais ses propres expériences lui ont démontré que cet alcali, à dose un peu élevée, était nuisible à la végétation, à l'exception toutefois des plantes maritimes. Quant aux voies d'excrétion, M. Chatin, conservant sur ce point son ancienne opinion, n'en exclut pas les racines. M. Duchartre croit que les plantes éliminent principalement par la chute des feuilles et probablement aussi par les radicelles, qui, lorsqu'elles se détruisent, laissent dans le sol leur substance. Il dit éprouver beaucoup de peine à admettre la réalité d’excrétions opé- rées par les racines, au moins dans des proportions tant soit peu notables; son opinion à ce sujet est basée sur les expériences de Walser et H. Mohl, de Trachinetti, etc. Il rappelle à ce propos une remarquable expérience de Unger. Ce botaniste, ayant élevé des Lemna sur de l’eau dans laquelle il avait mis une faible quantité d'un sel de plomb, vit, au bout de quelque temps, ces plantes im- prégnées dans toutes leurs parties de ce sel que les réactifs déce- laient facilement. Il les transporta alors, aprés les avoir lavées avec soin, sur l'eau d'un autre vase à laquelle il n'avait rien ajouté, et il les laissa végéter longtemps dans ces nouvelles conditions. Jamais il ne put constater la présence du plomb dans l'eau de ce second vase. Il semble légitime de conclure de cette expérience que les racines des Lemna avaient pu absorber, mais non rejeter ensuite le sel de plomb. M. Chatin répond qu'aux expériences citées par M. Duchartre, à l'appui de sa maniére de voir, les partisans de l'opinion contraire peuvent en opposer d'autres qui leur sont favorables. ll a fait lui- méme la suivante : Aprés avoir arrosé pendant plusieurs jours un pied de Cheiranthus Cheiri avec une solution d'acide arsénieux, il constatait l'existence de l’arsenic dans les tissus de la plante; la changeant alors de pot aprés avoir soigneusement enlevé toute la terre du premier qui était adhérente aux racines, il l'arrosait avec de leau ordinaire; aprés avoir ainsi continué pendant quelques mois, il trouvait que l'arsenicavait disparu de ses tissus, et les réac- tifs chimiques lui en démontraient alors l'existence, sous forme d'arséniate de chaux, dans la terre prise au contact immédiat des racines. SÉANCE DU 10 mar 1878. 455 M. Prillieux fait à la Société la communication suivante : DE L'ACTION DES VAPEURS DE SULFURE DE CARBONE SUR LES GRAINES ET SUR LEUR DÉVELOPPEMENT, par M. PRILLIEUX. Dans une précédente séance (1), j'ai présenté à la Société le résultat d'expériences faites pour reconnaitre si l'action de la vapeur du sulfure de carbone sur les grains de Blé met obstacle à leur germination. J'ai montré que la quantité des grains qui ne germent pas augmente quand l’action du sulfure de carbone est prolongée durant un temps plus long. Aprés quinze jours d'exposition à la vapeur du sulfure de carbone, les grains ne germaient plus que dans la proportion de 30 à 40 pour 100. J'ai cherché à reconnaitre si les graines privées ainsi de leur faculté germinative présentaient dans leur organisation quelque trace d'altération, et j'ai remarqué que maintes fois alors les cellules de l'embryon ne con- tenaient pas de noyau nettement limité et bien visible, comme celaa lieu dans les graines saines. | La destruction des noyaux des cellules paraît le seul signe appréciable de l'altération des tissus par les vapeurs de sulfure de carbone ; mais comme les noyaux manquent à une partie seulement des cellules, ce carac- tère ne présente pas une bien grande netteté. Aussi quand M. Cornu, qui à eu mainte occasion, dans ses nombreuses recherches sur le Phylloxera, d'observer l'action du sulfure de carbone sur les plantes, m'a demandé si j'étais bien certain que l'embryon füt tué dans la graine avant le com- mencement de la germination, et non pas seulement lorsqu'il commence à germer, ou, en d'autres termes, quand, en pleine activité vitale, il se trouve exposé à l'action du sulfure de carbone qui se trouve emmagasiné dans les enveloppes du grain et qui peut se dissoudre dans l'eau et infec- ter le sol autour de la plante naissante, je n'ai pas cru pouvoir faire à cette question une réponse certaine sans recourir à l'expérience. J'ai exposé d'abord du Blé aux vapeurs du sulfure de carbone pendant vingt et un jours, comme dans la précédente expérience. J'ai fait de ces semences deux lots de 50 grains chacun. Le premier lot a été mis immé- diatement dans un appareil germinateur de Nobbe. Cet appareil consiste en un vase de terre poreuse, vernissé à sa partie inférieure et recouvert d'un couvercle également de terre; une gouttière que l'on remplit d'eau entretient une humidité constante à l'intérieur du vase où l'on met germer les graines. Quant au second, j'ai cherché à le débarrasser le plus com- (1) Voyez séance du 22 mars. 156 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. plétement possible du sulfure de carbone que les grains pouvaient avoir emmagasiné dans leurs téguments. Pour cela, j'ai exposé directement les grains au soleil par un temps trés-pur et trés-chaud, durant deux jours : les grains n'avaient plus alors la moindre odeur; mais quand je les mis dans l'eau, je remarquai qu'en s'imbibant ils exhalaient encore une odeur sensible de sulfure de carbone. Je jetai l'eau dans laquelle ils trempaient et la remplacai par de l'eau nouvelle, recommençant de même six ou huit fois, pendant que les grains se gonflaient peu à peu. Au bout de deux jours, ils étaient entiérement imbibés d'eau et n'émettaient plus la moindre odeur. Je les mis alor seulement dans l'appareil germinateur. Les 50 grains du premier lot germérent à peu prés dans la même pro- portion que dans l'expérience antérieure : 16 grains poussèrent, les autres périrent. Dans le lot de grains qui avait été exposé au soleil, puis lavé à plusieurs reprises, non-seulement la proportion des grains germants ne fut pas plus grande, elle fut méme contre toute attente infiniment plus petite : deux grains seulement se développérent bien, deux autres commencérent à germer, mais faiblement; tous les autres pourrirent sans montrer la moindre trace de germination. Dans une autre expérience, 6 de ces grains préalablement lavés se développérent, sur un lot de 50. Je chercherai plus tard à préciser les causes qui ont amené ce résultat, et je reprendrai l'expérience en faisant germer les grains dans le sol, comme je l'avais fait précédemment, pour mettre à l'abri les plantes saines de l'envahissement rapide des moisissures qui se développent sur les grains qui pourrissent. Néanmoins je n'hésite pas à tirer dés à présent de ces expériences cette conclusion, que ce n'est pas au moment où ils germent que les embryons des grains sont tués par le sulfure de carbone qui se dégage des enveloppes et se dissout dans l'eau, comme on avait pu le sup- poser, mais qu'en réalité les embryons sont tués dans les graines avant ge on les ait placés dans les conditions où la germination pourrait se aire. II J'ai pensé qu'il y aurait quelque intérêt à répéter sur d'autres graines l'expérience faite sur le Blé, et j'ai exposé à l’action du sulfure de carbone des graines de Colza, graines oléagineuses dont la structure et la compo- sition chimique sont fort différentes de celles des céréales. Ces graines furent placées sous une cloche remplie de vapeur de sulfure de carbone et y demeurérent durant des temps différents, variant depuis un jour jusqu'à vingl-deux. Puis je mis chacun des lots formés de 90 graines à germer dans un appareil germinateur. SÉANCE DU 10 Mar 1878. 157 Les résultats de cette expérience sont réunis dans letableau suivant : DURÉE NOMBRE d'action du sulfure , , de carbone. de grains germés au bout de Jours. 3 jours. 5 jours. 7 jours. 0 46 48 48 1 46 A6 46+ (3) 3 49 45 45+ (à) 5 44 45 45 + (3) 7 46 47 47 + (3) 11 46 47 47 14 46 47 474 (1) 18 37 44 44 + (3) 22 43 47 #14) Dans la dernière colonne de ce tableau est indiqué sous la formule 5 le nombre des graines dans lesquelles se montrait un commencement de germination, mais qui ne se développaient pas. Elles n'avaient pas été comptées parmi les graines germées dans les précédentes colonnes : j'at- tendais que leur germination füt plus compléte ; mais voyant qu'elle ne faisait aucun progrés et queles embryons, aprés avoir fait éclater les tégu- ments et montré au dehors parfois leurs cotylédons, n'émettaient pas de racines et ne sortaient pas de l'enveloppe, j'indiquai ces graines comme à demi-germées. J'examinai dans quel état elles se trouvaient, et je vis que chez toutes la radicule était morte, et que le reste du corps de l'embryon seul était encore vivant. Souvent la tigelle et la partie supérieure de la radicule prenaient un certain développement, mais toute la partie inférieure de celle-ci était brune et désorganisée ; dans les cas les plus favorables, la tigelle avait émis de petites racines latérales trés-gréles. Assez souvent l'axe, moins altéré par le côté externe que par le côté interne, se développait inégale- ment et se courbait en crochet, ou méme au point de former un tour complet. Si l'on néglige ces graines à demi germées, assez peu nombreuses, du reste, on doit admettre, ce me semble, d'aprés cette expérience, que les vapeurs de sulfure de carbone, si dommageables pour les grains de Dlé, sont à peu prés sans action sur les graines de Colza, ce qu'il me semble naturel d'expliquer en admettant que les téguments de ces graines sont impénétrables au sulfure de carbone. Quant au petit nombre de graines qui germent imparfaitement, on peut comprendre comment les vapeurs du sulfure de carbone les ont atteintes et altérées. Elles ont pénétré par le 158 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. micropyle et ont désorganisé la partie de l'embryon, l'extrémité de la radi- cule, qui est placée vis-à-vis de ce point. MM. Poisson et L. Marchand présentent des échantillons de Tar- gionia hypophylla et de Reboulia hemisphærica, qu'ils ont recueil- lis dans une herborisation faite par M. Marchand, avec quelques-uns de ses éléves, aux environs de Villeneuve-Saint-Georges. Les points visités ont été les bois de la Grange et la Butte-Griffon : c'est dans cette dernière localité qu'ils ont trouvé une belle station de ces deux rares Hépatiques, qui croissaient ensemble et semblaient être, à première vue, deux états différents d’une même espèce. Le Tar- gionia n’était connu, aux environs de Paris, que dans le chemin de Sceaux ; Mérat l'a bien indiqué à Meudon, Montmorency et Lardy, mais on ne l'y a pas retrouvé. M. Chatin fait remarquer que le bois de la Grange est une assez bonne localité ; on y trouve l’Asarum europæum et quelques autres plantes intéressantes. M. Drevault dit qu'il a récolté récemment le Targionia hypo- phylla prés de Sceaux, où il était trés-abondant. M. Roze fait remarquer que la localité de Sceaux a été indiquée depuis longtemps par M. Du Rieu, auquel revient le mérite d'avoir le premier découvert le Targionia hypophylla dans la flore pari- sienne. | M. Petit met sous les yeux de la Société une solution alcoolique saturée du pigment des Diatomées récoltées par lui dans un état de grande pureté. Cette solution, d'un brun olivâtre, présente une fluo- rescence rouge trés-marquée. Soumise à l'examen spectroscopique, elle montre les bandes d'absorption de la chlorophylle, ainsi que l'a indiqué M. H.-L. Smith, en 1869 (Silliman's Journal, 9* série, vol. XXXVIII, p. 83). Si l'on traite cette solution par un volume égal de benzine, les deux principes colorants découverts par Kraus et Millardet sont séparés. Le principe colorant vert, ou chlorophylle, est dissous par la benzine, et l'alcool retient le principe colorant jaune. ou phycoxanthine. M. Petit fait remarquer que dans ce cas la benzine se colore seulement en vert très-pâle, tandis que l'alcool reste coloré en brun foncé par la phycoxanthine. Il conclut de ce fait que les Diatomées doivent la couleur de leur endochrome à la phycoxanthine, qui par sa grande proportion masque complétement la chlorophylle. M. Petit pense que, si les Diatomées verdissent sous SÉANCE DU 24 Mai 1878. 159 l'action des acides, c'est à la phycoxanthine qu'elles doivent cette propriété ; carcette matiére colorante verdit, lorsqu'on traite sa solu- tion alcoolique par une petite quantité d'acide. M. Duchartre signale à l'attention de M. Petit les importants mémoires publiés par M. Pringsheim, depuis deux ou trois ans, sur l'étude spectroscopique de la chlorophylle et des autres matières colorantes, qu'il regarde comme en étant de simples modifications. SÉANCE DU 24 MAI 1878. PRÉSIDENCE DE M. CHATIN. M. Malinvaud, vice-secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 10 mai, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la derniére séance, M. le Président proclame l'admission de : MM. MoxwiER DE ViLLEPOIx,, ex-élève de l'École des hautes études, lauréat de l'École de pharmacie, pharmacien à Abbeville, présenté par MM. Chatin et Beauregard ; Cocarpas, étudiant en pharmacie, 30, rue du Pont, à Choisy- le-Roi (Seine), présenté par MM. Chatin et Poisson; ADOLF BEHREND et LÉoNARD SIMION, libraires, 5, Unter den Linden, à Berlin, présentés par MM. Ramond el Malinvaud. Dons faits à la Société : Asa Gray, Botanical Contributions. A. Franchet et Lud. Savatier, Enumeratio plantarum in Japonia sponte crescentium, vol. II, pars 2. M. Petit fait hommage à la Société d'une brochure qui a pour titre : Des gisements siliceux fossiles de l'Auvergne, par MM. Leu- duger-Fortmorel, docteur en médecine, et Paul Petit, pharmacien de première classe. M. Bonnet, vice-secrétaire, lit la communication suivante : NOTICE SUR LE MORCHELLA ELATA Fries, par M. Gaston GENEVIER. Le 6 avril dernier, M. le docteur Écorchard nous envoyait un très-beau Morchella, récollé au jardin des plantes de Nantes. Cette plante nous 160 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. étant inconnue, nous nous mimes immédiatement à l'étudier, et, grâce au Systema mycologicum de Fries, nous arrivàmes sans difficulté à Mor- chella elata. Cette détermination fut aussitót confirmée par l'examen des figures de Krombholz, tab. xvi, fig. 20 à 26 : la figure 22 surtout rappelait parfaitement notre échantillon, qui a cependant le chapeau plus aigu ; les figures 20, 21, 26, moins concluantes, pourraient presque aussi bien repré- senter le M. esculenta. Le M. elata ne figurant ni dans la Flore francaise de De Candolle, ni dans le Botanicon gallicum de Duby, ni dans la Flore des environs de Paris de Chevallier, ni dans les Champignons de France de Cordier, nous pen- sions avoir une espéce nouvelle pour la France, lorsque, dans les Cham- pignons du Jura et des Vosges du docteur Quélet, nous rencontràmes, page 381, le M. elata, avecle synonyme M. costata. Ce n'était donc plus une nouveauté, mais c'était encore une rareté digne de fixer l'attention, puisque cette Morille n'avait point été signalée dans l'ouest de la France; en plus, désirant savoir si les M. elata et costata étaient identiques, nous en continuàmes l'étude. . Cordier (Champ. de France, p. 188) admet, sans lui fixer de localités spéciales, le M. costata Pers., et cite Micheli, tab. 85, fig. 3 (que nous ne connaissons pas) ; Schæffer, tab. ccc, fig. 1 (qui ne représente que le cha- peau et le sommet du stipe, et est peu instructive) ; et enfin, Vittadini, tab. xut, fig. 6 et 7, et tab. xiv, fig. 6. La figure 6 et 7, tab. xiu, rappelle une plante bien voisine de la nôtre; la fig. 6, tab. xiv, représente, au con- traire une plante délicate, à pied mince, rétréci à la base, non sillonné de cótes, un peu ridé au sommet, à chapeau allongé, conique, plus long que le stipe, dont il parait neltement séparé à la base. Il n'y a rien là qui rappelle notre Morille, sinon les alvéoles étroits et allongés. Si, main- tenant, nous nous reportons au lexte, page 109, nous voyons que les M. elata et deliciosa Fr. ne sont que de simples synonymes du M. cos- tata Pers.; il est certain que la description très-exacte de Persoon (Syn. meth. Fung., p. 620) convient bien à notre M. elata, surtout dans la phrase : « Areolg longissime, venis transversis anastomosantes. » Syst. mycol. vol. 11, p. 9, Fries dit : « Boletus esculentus, elc. ; n? 5, Mich. Gen. p. 203, tab. 85, fig. 3 (figure citée par Cordier et qui nousest inconnue), quoad icones exactissime in nostrum Fungum quadrat. Vereor tamen ne aliam speciem esculentam, costis firmis, etc., intellexerit. Ex hac Michelii figura orta est Phallus anastomosis Batsch., Ph. costatus Vent., l. c., p. 510. M. costata Pers. Syn. p. 620. Nascitur in Italic agris. » L'illustre auteur du Syst. mycol. ne sépare donc qu'avec beau- coup d'hésitation son M. elata du costata de Pers., et ne parait méme pas éloigné de les considérer comme identiques. Mais, si nous continuons celte observation, elle se termine par cette phrase : « Ab utraque certe differt SÉANCE DU 2% Mar 1878. 161 M. costata Schmidt et Kunz, exs. n°195; secundum meum specimen incompletum M. deliciosæ varietatem brunneam sistere videtur. » Que conclure de ce qui précéde? C'est que, si les noms de elata et costata ont pu être donnés par certains auteurs à une méme plante, une autre espéce certainement différente, et sur laquelle Fries, vu l'échantillon incomplet qu'il posséde, ne peut se prononcer d'une maniére définitive, a recu ce méme nom de costata de Schmidt et Kunz, et, pour éviter toute confusion et une synonymie inutile, nous sommes d'avis, à l'exemple de M. Quélet, de conserver pour notre plante le nom d'elata, d'autant plus que le chapeau est plus court que le stipe, qui est presque dépourvu de cótes ou de sillons longitudinaux, ce qui ne s'accorde pas avec la diagnose du M. costata, et en rend le synonyme au moins douteux. Voici la description de notre plante : Morchella elata Fr. Syst. myc. vol. II, p. 8; Krombh. tab. xvi, fig. 20, 26; Vittad. (pro parte), tab. vni, fig. 6 et 7) (excl. tab. xiv, fig. 6); M. cos- tata Pers.? (non Schm. et Kunz.!). Plante de 20 centim. de hauteur. Stipe creux, gros, phalloide, de 4 centim. de diamétre, un peu aminci à la base, blanc blond, obscurément sillonné, à cótes nerveuses plus ou moins anastomosées, peu prononcées, finement hérissé de poils courts, obtus, unicellulaires, verruqueux. Chapeau en éteignoir subaigu ou presque obtus, d'un noir de fumée, adné sur le stipe. Alvéoles formés de lignes simples ou rameuses, presque paralléles, descendant du sommet à la base du chapeau et reliées entre elles par des lignes transversales qui forment de petits parallélogrammes ; souvent vers la base du chapeau les alvéoles sont ovoides ou oblongs. Spores blanches, ovales, obtuses, grosses. Sur la terre, jardin des plantes de Nantes. — Avril 1878. C'est une espéce nouvelle pour la Loire-Inférieure. Depuis quelques années, la flore mycologique de notre département s'est considérablement enrichie d'espéces rares, que nous nous proposons de faire ultérieure- ment connaitre. Nous nous contenterons, pour le moment, de signaler les: Amanita Porphyrius, Spissus, Godeyi, strangulata; les Lepiota rachodes et delicatus; le Clitocybe concavus et le dealbatus, que l'on apporte fréquemment à la halle en place de l'Auricula, mais ce dernier, bien plus grand, a une odeur prononcée qui ne permet pas de confusion ; le Pleurotus Pometi ; les Volraria bombycinus et speciosus; le Cor- tinarius callisteus; les Lentinus Dunalii et lepideus. Le Psilocybe ammophilus, signalé dans le Midi, est commun dans les sables maritimes de Saint-Nazaire; les Psilocybe cernuus et fenisecii sont communs. Le Flammula Carbonarius a été trouvé sur la terre dans des caisses d'Oran- ger. Les Cantharellus discolor et praticola Gast. Genev. (l'un et l'autre inédits); Sparassis laminosa, excellent à manger, assez rare à Nantes ; T. XXV. (SÉANCES) 11 162 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Morchella semitibera, aux Cléons; Helvella Ephippium, pare des Derval- lières, et Helv. Monachella, cette dernière découverte à Chéméré par M. Gadeceau. Nous terminons là ce léger aperçu de nos nouveautés, qui ne donne qu’une bien faible idée de nos richesses mycologiques. Avant de terminer cette notice, que l’on nous permette une simple observation à propos d’un Champignon dont notre collègue M. Gadeceau a envoyé une épreuve stéréoscopique à la session mycologique de 1871. La gravure ne parut pas suffisante aux mycologues chargés de l’examiner, pour le déterminer. Mais, le 23 novembre dernier, M. Gadeceau ayant fait parvenir au siége de la Société un échantillon vivant de ce même Champi- gnon, l'examen en fut confié à nos deux savants collègues MM. Roze et Cornu, qui n'y virent pas un Pleurotus, mais bien un Lentinus, et le considérèrent comme une forme monstrueuse de la variété Dunalii du L. tigrinus. Nous avons eu l’occasion d'étudier les premiers échantillons vivants de ce Champignon récoltés par M. Gadeceau, et nous croyons que c'est une forme, modifiée par le milieu dans lequel elle se développe, du Pleurotus ostreatus Vr. Hym. Eur. p. 113 ; Krombh, t. xui, fig. 5; Letell. tab. 695, fig. A. ; A. dimidiatus Bull. tab. 508. Plusieurs fois déjà ce Champignon s'est trouvé, à notre connaissance, sur de vieilles poutres dans des conditions presque analogues, et parfois il ressemble beaucoup alors à certains groupes de Polyporus umbellatus. Le Lentinus tigrinus est un des Champignons le plus promptement attaqués par les vers, et nous avons pu garder dans un tiroir, pendant plusieurs mois, le Pleu- rotus de M. Gadeceau, sans qu'il soit dévoré. Du reste, ce qui ne nous permet pas d'accepter cette plante comme un Lentinus, c'est que les Lentinus ont, dans leur jeunesse, un voile filamenteux très-prononcé ; or les plus jeunes échantillons de M. Gadeceau en sont complétement dépourvus. M. Malinvaud, vice-secrétaire, donne lecture des communica- Lions suivantes : g A CELLULES SPIRALÉES DANS LES RACINES DU NUPHAR ADVENUM, par M. PIHIER. M. Pihier signale dans les racines du Nuphar advenum la présence d'une couche de cellules spiralées analogues par leur aspect et leur situa- tion à celles qui ont été décrites par M. Chatin dans les racines aériennes des Orchidées épidendres ; ces cellules ne forment qu'une seule assise, tout à fait superficielle. Cette organisation, d'autant plus exceptionnelle qu'elle se retrouve ici SÉANCE DU 24 Mai 1878. 163 dans des racines plongées dans l'eau, établirait, entre les Nymphéacées et l'une des familles les mieux caractérisées et les plus élevées en organisa- tion des Monocotylédones, une analogie nouvelle, qui tendrait à justifier la place que quelques botanistes lui assignent à la téte des Monocotylédones. M. Pihier poursuit ce travail pour voir si ces cellules, par la généralité de leur existence chez les Nymphéacées et par leur origine, justifient ce rapprochement, encore un peu prématuré. Dés à présent il peut encore recommander les racines du Nuphar advenum comme particuliérement propres à l'étude de la couche protec- trice et de ses cellules à plissements latéraux échelonnés, qui y sont très- apparentes, ainsi que leur caractére spécifique. EXTRAIT D'UNE LETTRE ADRESSÉE A M. LE SECRÉTAIRE GÉNÉRAL, par M. Ch. THIÉBAUT. Monsieur le Secrétaire général, * J'ai l'honneur de porter à votre connaissance les faits suivants, sur lesquels je voudrais bien avoir l'avis de la Société, s'ils sont connus. Tous les ouvrages que j'ai consultés donnent le Papayer comme dioique, et pendant les longs séjours que j'ai faits dans les pays chauds, je n'ai jamais vu un seul individu portant à la fois des fleurs måles et femelles. L'année derniére, à la Martinique, un de mes amis, médecin de pre- miére classe de la marine, ayant planté de jeunes Papayers dans son jar- din, les vit se couvrir de fleurs mâles. Ce n'était pas son affaire : sur le conseil d'un habitant, il coupa la tête des Papayers mâles, jusqu'au-dessous des premières feuilles, ne laissant ainsi qu'une tige de 2 mètres environ, complétement nue; elle ne tarda pas à produire de nouvelles feuilles, mais plus de fleurs máles: elles étaient remplacées par des fleurs femelles qui, quand je les vis, étaient déjà transformées en fruits assez gros. Je n'ai pas assisté à cette évolution, mais je ne puis douter du fait qui m'est certifié par une personne honorable et instruite. Ce procédé, évidemment pratiqué aux Antilles, est-il connu ? Est-il employé ailleurs? S'il n'est pas connu, je pense qu'il pourra intéresser la Société, et c'est ce qui m'a décidé à vous envoyer celte petite note. DES CANAUX SÉCRÉTEURS DES OMBELLIFÈRES, par M. MOYNIER DE VILLEPOIX. De la racine jusqu'au fruit, tous les organes des Ombelliferes sont abondamment pourvus de canaux oléo-résineux. Ces canaux prennent naissance dans le parenchyme, par suite de la différenciation et de la seg- 164 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mentation de certaines cellules de ce tissu. Ces cellules, qui se remplissent de bonne heure de protoplasma granuleux, et dont les parois restent minces, se séparent avec les progrès de l’âge, de façon à déterminer par leur écartement un méat polygonal, dans lequel elles déversent les sucs qu'elles séerètent. Les canaux oléo-résineux occupent dans les diverses parties des plantes les tissus parenchymateux de la moelle et de l'écorce, aux dépens desquels ils se forment. On peut, au point de vue de la situation, les classer en trois groupes : les canaux du parenchyme, les canaux accompagnant le système fibro-vasculaire ; enfin, dans le fruit, les bandelettes; mais, à tout autre point de vue, toute distinction entre ces canaux est inutile, leur origine et leurs fonctions étant identiques. Dans la racine, la présence des canaux oléo-résineux en face des fais- ceaux vasculaires et libériens détermine la formation des radicelles entre ces deux sortes de faisceaux. | Enfin, dans la moelle de la plupart des racines et des tiges, on rencontre encore des canaux. Les canaux accompagnant le systéme fibro-vasculaire de la tige se ren- contrent à la partie interne des faisceaux de collenchyme, à la partie externe des faisceaux ligneux et libéro-ligneux, de méme qu'à leur partie | interne. Ges canaux peuvent être englobés dans les faisceaux (Eryngium), ou séparés de ceux-ci, ce qui est le cas le plüs fréquent, par quelques cellules. 2 Le parallélisme des canaux oléo-résineux et des faisceaux fibro-vascu- laires se continue régulièrement dans tous les organes de végétation et de reproduction de la plante, l'étamine exceptée. La gaine et le pétiole renferment des canaux de parenchyme et des canaux accompagnant les faisceaux, présentant la méme disposition que ceux de la tige. Il en est de méme de la feuille. Les pédoncules floráux continuent cette structure ainsi que les rayons des ombelles. Tous ces canaux communiquent entre eux par des anastomoses, au niveau des nœuds dans la tige, à la jonction des pédoncules primaires et secondaires dans les ombelles et les ombellules, et dans la feuille aux points d'insertion des pétioles primaires et secondaires. Les canaux passent de la tige dans le fruit, à la base de ce dernier, en suivant le trajet des faisceaux ; les uns dansles cótes primaires, les autres dans le carpophore ou columelle, tantôt au nombre de trois ou quatre, entourant le faisceau centra] du carpophore ou plus ou moins englobés dans ses éléments (Smyrnium), tantôt réduits à l'unité, et au milieu d'un parenchyme médullaire dont les éléments se lignifient. Le canal est alors accolé à des fibres à parois épaisses. Cette disposition, que l'on rencontre SÉANCE DU 9A MAI 1878. 165 dans le Myrrhis odorata, semble donner une preuve nouvelle de la nature axile du carpophore. De méme que les faisceaux des cótes envoient des ramifications dans les sépales et les pétales avant de s'incurver dans le stylopode, de méme les canaux des côtes se prolongent dans le tissu du parenchyme des pétales et des sépales, accompagnant toujours les faisceaux des nervures à leur partie externe. Quand la nervure est unique, on ne rencontre qu'un canal (Eryngium campestre). La genése des bandelettes est assez difficile à observer; néanmoins, sans pouvoir préciser exactement le moment de l'apparition de ces canaux, on peut dire qu'ils apparaissent dés que l'ovaire infére commence à se creuser (Smyrnium Olusatrum). Ces canaux, qui ne descendent pas jusqu'à la base du fruit, se soudent au sommet de celui-ci et dans le stylopode : 1° entre eux; 2 avec les canaux des côtes primaires, soit directement, soit par des anastomoses horizontales. Les bandelettes, comme les canaux des côtes, peuvent également passer directement dans le style, où ils s'anastomosent, de telle sorte que, dans l'un et l'autre cas, les bandelettes sont reliées avec le reste du systéme sécréteur. Le résultat de ces soudures vient se terminer au sommet du style dans lestigmate, à la partie externe duquel débouchent probablement les canaux. Dans l’Helosciadium nodi- florum, on peut voir les bandelettes déboucher à la surface du stylopode ; peut-étre ces organes jouent-ils le róle de nectaires, en versant à la surface du disque le produit de leur sécrétion : en tous cas, il y a làun rapproche- ment intéressant avec les canaux sécréteurs des Chicoracées, que M. Trécul à vus déboucher au-dessous de la cuticule. On voit donc que le systéme sécréteur est complet et non interrompu dans tous les organes de la plante. La présence des bandelettes parait être constante dans toutes les Omballifères. L’ Astrantia major et le Scan- dix Pecten-Veneris, qui avaient été signalés comme n'en possédant pas, en sont pourvus ; il en est de méme dela Ciguë (Conium maculatum): mais, à la maturité et par suite de la dessiccation, ces canaux, fort nombreux dans le fruit jeuue, disparaissent. On a signalé dans les bandelettes deux sortes de membranes, les unes transversales, les autres parallèles à l'axe du fruit; ces dernières semblent être le résultat de la soudure de deux bandelettes très-voisines dans le jeune àge, et dont les cellules de séparation (communes quelquefois aux deux bandelettes) (Carum Carvi) ne seraient pas résorbées. Quant aux membranes transversales, elles proviennent vraisemblablement d'un arrét dans la formation des canaux oléo-résineux, arrét qui laisserait persister de place en place les cloisons des cellules génératrices. 166 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOTE SUR LA STRUCTURE ANATOMIQUE DU FRUIT DU CONIUM MACULATUM, pr M. MOYNIER DE VILLEPOIX. La structure anatomique des fruits de Cigué n'a encoreété décrite d'une facon compléte dans aucun des ouvrages de botanique et de matiére médi- cale publiés jusqu'à ce jour. Cela tient sans doute à ce que l'examen ne s'est porté que sur des fruits secs, et par conséquent plus ou moins altérés, dans lesquels les tissus ne conservent point la forme et les dimensions qu'ils ont à l'état vert, et où certaines parties manquent méme compléte- ment. Nous avons examiné les fruits du Conium maculatum à tous les âges, depuis la formation de l'ovaire jusqu'à la maturité compléte de la graine et du fruit ; voici quelle est leur structure : Comme dans la plupart des Ombelliféres, chaque méricarpe présente cing côtes primaires et prend dès lors l'aspect d'un pentagone régulier. Dans l'intervalle des cótes, de légéres protubérances remplacent les cótes secondaires. L'examen microscopique montre du dedans au dehors : 1* Un albumen formé de cellules polygonales à parois peu épaisses, contenant des grains d'aleurone qui ont été signalés dans l'albumen de beaucoup d'Ombelliféres, et notamment du Conium. Cet albumen n'offre, du reste, rien de particulier. 2° Yl est limité extérieurement par deux zones de cellules fort caracté- ristiques et signalées depuis longtemps comme particulières au Conium maculatum. Ces cellules sont colorées en brun. L'assise la plus interne, immédiatement aecolée aux derniéres cellules de l'albumen, est composée d'une seule rangée de cellules tabulaires à parois minces, remplies de protoplasma granuleux. Ces cellules semblent étre la derniére assise appar- tenant à l'albumen. Immédiatement aprés, vient une couche de cellules plus grandes (les cellules cubiques de la Ciguë), dont la paroi latérale interne est trés-épaisse et colorée en brun. Cette coloration, de méme que celle des cellules précédentes, s'accentue quand on traite la préparation par la potasse ; les parois tranversales et latérales externes sont beaucoup plus minces. Ces cellules, toujours trés-grandes relativement aux autres élé- ments de la graine et du fruit, sont également remplies d'un protoplasma granuleux. Les cellules cubiques ónt été désignées comme contenant la conicine; nous avons pu le démontrer en traitant les préparations fraîches par le chlorure d'or. Dés l'application de ce réactif, lor, réduit par l’alcaloïde, colore immédiatement les cellules cubiques et leurs parois. Au bout d'un certain temps, la coloration violette envahit toute la prépa- ration, ce qui s'explique facilement, puisque le rasoir, en tranchant les tissus, a permis aux liquides de s'épancher par toute la coupe. Néanmoins SÉANCE DU 2% MAI 1878. 167 la zone dont nous parlons conserve toujours une intensité de ton beaucoup plus grande, tellement grande même, quand la préparation est un peu vieille, que, sous le microscope, l’œil ne peut y distinguer autre chose qu’une large bande d’un noir violet. C’est le cas d’une préparation que nous avons conservée. Avec l’azotate d'argent, nous avons obtenu le même résultat. | Il demeure donc parfaitement avéré, pour nous, que le plus grand em- magasinement de conicine a lieu dans les cellules cubiques, mais nous sommes loin de penser qu'il ne puisse s'en rencontrer dans les autres parties du fruit. Cette couche de cellules est séparée du péricarpe proprement dit par une zone de cellules tabulaires trés-allongées, à parois minces, à contenu gra- nuleux. | 3° Nous arrivons alors au péricarpe proprement dit, dansle tissu paren- chymateux duquel nous allons rencontrer des organes de sécrétion que l'on a toujours refusés au fruit du Conium maculatum : nous voulons parler des bandelettes (citta). . Immédiatement aprés les cellules tabulaires commence le parenchyme. Trois assises de cellules, quelquefois deux, et dont la premiére présente un développement un peu plus considérable que les autres, séparent les ban- delettes des cellules tabulaires. Ces bandelettes irréguliérement disposées forment une ceinture continue ; elles présentent le méme aspect que tous les canaux sécréteurs, savoir, quatre ou cinq cellules sécrétantes à contenu granuleux, que la potasse colore en jaune, limitant un méat polygonal. A la maturité, ces bandelettes ne prennent pas le développement qu'on est accoutumé à leur voir prendre dans les autres fruits d'Ombelliféres. Elles disparaissent lentement par suite du développement du parenchyme et des cellules cubiques. La zone presque continue des cellules qui les compo- sent, et qu'on pourrait appeler zone sécrétante, est aplatie entre ces deux tissus, les méats disparaissent, et les cellules sécrétantes elles-mêmes s'apla- tissent considérablement. A la maturité complète, le parenchyme péricar- pien a subi une telle traction dans tous les sens, que ses cellules ont perdu presque complétement leur forme primitive, et que, pour peu que la des- siccation soit venue hàter la dissociation de ces éléments, il est compléte- ment impossible de retrouver la moindre trace des bandelettes. Contrairement à ce qu'on a pensé jusqu'ici, le systéme sécréteur est complet dans la Ciguë, car non-seulement on y rencontre des bandelettes, mais encore des canaux accompagnant chaque faisceau vasculaire des cótes. Nous avons représenté ces canaux, ainsi que les bandelettes, en coupes transversales et longitudinales dansle dessin qui accompagne cette note. On y retrouvera également les trois couches de cellules spéciales dont nous avons parlé au commencement, ainsi que les cellules de l'épi- 168 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. derme, dont la forme et la dimension sont remarquables. Nous y avons également joint une photographie faite par nous avec l'objectif n* 3 de Chevalier, et représentant le canal sécréteur, le faisceau fibro-vasculaire et des bandelettes (moins visibles sur l'épreuve). | Toutes les cellules du parenchyme péricarpien du Conium maculatum ne contiennent pas indistinctement d'amidon. Les cellules amylifères occu- pent au contraire une zone parfaitement limitée. Cette zone se borne aux deux ou trois assises de cellules parenchymateuses qui viennent immédia- tement après la couche de bandelettes. Elle se continue en contournant extérieurement les faisceaux des côtes. La présence des canaux sécréteurs dans le fruit vert de la Cigüe cor- robore l'observation suivante de Manlius Smith, dont les observations sont confirmées par Harley, que « les fruits verts non mürs possèdent » plus que toute autre partie du végétal l'activité spéciale de la plante, et » qu'ils peuvent être desséchés sans perdre de leur activité. Un extrait » fluide médicinal d'une activité considérable a été fabriqué avec ces » fruits par Squibb de New-York. » M. Chatin fait remarquer que tous les auteurs qui décrivent le fruit de la Cigué le représentent à tort comme dépourvu de ban- delettes. M. Chatin donne quelques détails sur une herborisation qu'il a faite dans le bois des Essarts; il y a rencontré les Orchis ustulata, laxiflora, Morio, mascula, maculata, Gymnadenia viridis, etc. M. Chatin ajoute que si quelques Orchidées paraissent indifférentes à la nature du sol, le plus grand nombre est essentiellement calcicole. M. Malinvaud dit qu'il en a en effet observé une plus grande variété d'espéces sur les terrains jurassiques du département du Lot que dans ses herborisations aux environs de Limoges, où l'élé- ment calcaire fait entiérement défaut. Dans les prairies et les bois des bords dela Vienne, prés de Limoges, on rencontre en abondance un petit nombre d'Orchidées à peu prés indifférentes à la nature du terrain : Orchis ustulata, coriophora, Morio, mascula, laxiflora, maculata, bifolia, etc. Mais on n'y trouve jamais les Orchis hir- cina, pyramidalis, latifolia, Serapias Lingua, Epipactis pallens et rubra, etc., espéces communes dans les prairies et les bois cal- caires de l'arrondissement de Figeac. M. Duchartre rappelle un souvenir d'herborisation qui le rend un peu sceptique à l'égard de la préférence qu'auraient les Orchi- SÉANCE DU 24 MAI 1878. 169 dées pour le sol calcaire : le long de la Garonne, aux environs de Toulouse, il a observé de nombreuses Orchidées, dix-huit à vingt espéces environ, dont quelques-unes fort rares, Orchis papilio- nacea, etc., qui croissaient en abondance sur un terrain formé d'alluvions. M. Chatin ne doute pas que, si l'on faisait l'analyse de cette terre alluviale, on n'y trouvát l'élément calcaire en proportion notable. M. Cornu rapporte à ce sujet un fait qui l'a vivement frappé dans ses herborisations à Fontainebleau. Prés de la gare de cette ville, il a souvent récolté les Ophrys aranifera et apifera, sur un ilot cal- caire dont ils ne franchissent jamais les limites; on les cherche- rait en vain sur le terrain siliceux environnant. En Sologne, on peut rencontrer des Orchidées calcicoles sur un terrain qui est siliceux à la surface, mais le sous-sol est argilo-calcaire. M. Bonnet présente à la Société plusieurs échantillons d' Evong- mus europaus à l'appui de la communication suivante : DE LA DISJONCTION DES SEXES DANS L'EVONYMUS EUROPÆUS L., par M. Ed. BONNET. Un certain nombre de plantes vulgaires offrent dans la forme et la dis- position de leurs organes reproducteurs des anomalies remarquables et constantes, qui ont été fort bien décrites par M. Ch. Darwin dans son récentouvrage intitulé : The different forms of Flowers(1). Lesobservations du physiologiste anglais sont utiles à vérifier, en raison des conséquences qu'il en déduit au point de vue dela fécondation ; nous pensons donc qu'il ne sera pas sans intérêt de communiquer à la Société le résultat des recher- ches que nous avons faites récemment sur la forme et la disposition des verticilles floraux de l'Evonymus europœus L., recherches qui nous ont convaincu de l'exactitude des faits avancés par M. Darwin. Tous les auteurs décrivent l'Evonymus europeus L. comme herma- phrodite ; mais, si l'on observe un grand nombre de pieds, on ne tarde pas à remarquer qu'une moitié environ des individus offrent un gynécéeet un androcée qui paraissent bien conformés, tandis que dans l'autre moitié le gynécée a une prédominance incontestable sur l'androcée, qui n'est plus représenté que par des organes incapables de remplir leurs fonctions. (1) Depuis que cette communication a été faite à la Société, une excellente traduction de l'ouvrage de Darwina été éditée par la librairie Reinwald ; l'auteur est M. le docteur Heckel, professeur à la Faculté des sciences de Marseille. (Nofe ajoutée pendant l'im- pression.) 170 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Il existe du reste entre ces deux groupes d'individus une série de diffé- rences que nous allons brièvement énumérer : à l'époque de la floraison des Fusains, certains plants paraissent plus vigoureux, plus élancés que leurs voisins ; si alors on examine leurs fleurs, on voit que les lobes de la corolle sont écartés l'un del'autre à la base, de maniére à laisser entre chacun d'eux un espace libre du disque où vient précisément s'insérer le filet de l'étamine. Cet organe est parfaitement développé, les anthéres sont jaunâtres, gonflées de pollen et portées sur des filets qui égalent ou même dépassent la longueur du style; le gynécée est normal et les carpelles con- tiennent des ovules bien conformés. Les grains de pollen, portés sous le microscope, offrent la forme allongée et à un pli, et, si l'on ajoute une goutte d'eau sur le porte-objet, on les voit se gonfler, devenir sphériques, et émettre trés-rapidement leur boyau pollinique. On serait donc autorisé à regarder les individus ainsi constitués comme hermaphrodites ; il n'en est rien cependant, et un examen plus attentif ne tarde pas à convaincre l'observateur que ces individus, quoique. portant les attributs des deux sexes, jouent en réalité le rôle de mâles. On trouve en effet, sur les pieds hermaphrodites, quelques fleurs staminées, mais dont le style est si mal conformé par suite d'un avortement partiel, que la fécon- dation est tout à fait impossible : ces fleurs sont donc réellement et uni- quement måles. De plus, les fleurs hermaphrodites sont pour la plupart infécondes ; car peu de temps aprés la floraison, et bien que le style ait continué à s'accroitre au point méme de dépasser souvent les étamines, ces fleurs se désarticulent à l'endroit où leur pédicelle s’attache sur le pédoncule commun et tombent, en ne laissant comme témoin de leur exis- tence que le pédoncule principal qui les supportait et qui ne tarde pas lui- méme à se flétrir et à disparaitre. D'autres individus eroissant côte à cóte avec les premiers s'en distin- guent, de prime abord, par une taille moins élevée, une apparence plus grêle ; leurs fleurs ont une corolle plus petite et dont les lobes se touchent par leur base. Mais le caractére le plus important, c'est qu'ici l'organe femelle a une prédominance notable sur l'élément måle, à tel point que ces différences sont déjà trés-sensibles dans un jeune bouton. En effet, les étamines sont composées de filets très-courts, supportant des anthères rou- geàtres et dont les loges sont vides ou ne contiennent que des graines de pollen avortés ; par contre, le style prend un développement remarqua- ble et sa longueur est bien supérieure à celle des étamines. Après la flo- raison les fleurs perdentleur corolle, dont les lobes se détachent, mais la plus grande partie des ovaires persistent, et les fleurs seules qui n'ont pas été fécondées se désarticulent dela méme manière que dans la plante her- maphrodite. Ces individus doivent donc, en raison de leur constitution, étre considérés comme femelles, car on ne trouve jamais chez eux aucune SÉANCE DU 24 MAI 1878. 171 , trace d'élément mâle : nous avons examiné soigneusement un très-grand nombre de fleurs prises sur des pieds différents, et pas une seule ne nous a présenté des étamines polliniféres ; de méme, sur les pieds hermaphro- dites, il nous a été impossible de trouver des fleurs à étamines avortées, c'est-à-dire répondant au type femelle. En résumé, l'Evonymus europeus L. n'est pas hermaphrodite, comme on l'admet généralement ; on ne peut pas cependant le considérer comme dioique dans le sens que l'on attache communément à ce mot, puisqu'il n'existe pas d'individus dont toutes les fleurs soient uniquement staminées ou à pistils avortés ; mais il est trés-prohable que la présence des herma- phrodites dans le voisinage des individus femelles est nécessaire à la fécon- dation de ceux-ci, et que les insectes jouent, dans ce cas, un róle impor- lant comme agents de transport du pollen. M. Malinvaud dit que les particularités constatées par M. Bonnet sur les fleurs de l'Évonymus europœus se retrouvent dans les Menthes, dont toutes les espèces varient à fleurs plus grandes avec des étamines exsertes, ordinairement bien conformées (forme appe- lée submas par certains auteurs), ou à fleurs presque toujours plus petites, lorsque les étamines sont incluses dans la corolle (forme subfæmina), et dans ce cas plus ou moins atrophiées. Lorsqu'on Observe ces deux variétés de fleurs sur le méme pied, l'une d'elles prédomine, mais le plus souvent toutes les fleurs d'un individu sont uniformément pourvues d'étamines semblables, soit exsertes, nor- malement développées, ou toutes incluses et plus ou moins rudi- mentaires. On trouve aussi des pieds dont toutes les fleurs sont entièrement privées d'étamines, et présentent cependant des achaines arrivant à maturité. M. Malinvaud ajoute qu'il est convaincu que l'autofécondation est exceptionnelle dans les Menthes, et que le pollen y est fréquemment transporté par les insectes, d’un individu à l'autre ; ainsi s'explique- ait, selon lui, la production des très-nombreuses formes hybrides et métisses qui rendent l'étude de ce genre si difficile. M. Duchartre fait observer à M. Bonnet qu'il est fort possible que les pieds considérés comme máles portent quelques fruits, ce qui serait intéressant à vérifier; il fait remarquer, en outre, que les partisans de la fécondation croisée sont allés peut-être un peu trop loin dans l'application de leur théorie. Il est incontestable que la 172 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. fécondation croisée donne dans bien des cas de meilleurs résultats que l'autofécondation, mais elle n'est pas d'une nécessité absolue, et il existe un certain nombre de plantes qui, en raison méme de la forme.et de la disposition de leurs enveloppes florales, ne peuvent étre fécondées que par leur propre pollen. M. Bonnet répond qu'il partage entiérement l'avis de M. Duchartre en ce qui concerne la fécondation croisée; cette théorie ne lui parait pas devoir étre généralisée autant qu'elle l'a été par ses par- tisans. Quant aux pieds de Fusain qu'il considére comme máles, il ne doute pas qu'ils ne portent quelques fruits, M. Darwin lui-même l'ayant constaté ; il a simplement voulu dire, en se servant de cette expression, que ces pieds remplissaient le róle de máles à l'égard des individus femelles. M. Duchartre présente, au nom de M™ Récipon, un pot de M illet, en pleine végétation, semé de graines recueillies dans legésier d'un Pigeon. Il rappelle à ce propos un fait curieux rapporté par Gas- parin : d’après cet auteur, pour hâter la germination de l'Aubépine, il suffirait d'en faire manger le fruit par des Dindons, et d'en semer ensuite les graines avec les excréments de l'animal. M. Chatin dit qu'il a obtenu un résultat semblable en semant des faínes trouvées dansle jabot d'un Faisan ; elles germérent plus rapi- dement que celles qui avaient été semées dans les conditions ordi- naires. M. Cornu communique à la Société les détails suivants : M. Bouschet pére, viticulteur trés-habile, dont le nom est encore bien connu à Montpellier et dans tout le Midi, remarqua que, dans plusieurs expériences pour la production de variétés nouvelles de Vigne, les graines germaient mal quand elles étaient semées à la méthode ordinaire. Il eut l'idée, pour certaines expériences de métissage des variétés, de mettre à profit une observation qu'il avait faite. Les graines de raisins mangés, quand elles n'ont pas été altérées par la mastication, ne perdent pas leur propriété germinative dans l'intestin, germent à la suite plus aisément, et les jeunes plantes paraissent plus robustes. Il n'est pas inutile de dire, d'ailleurs, que ce viticulteur habile a, bien avant Darwin et A. Braun, le premier observé l'influence du pollen sur l'ovaire méme du sujet fécondé; il reconnut que le pollen du Muscat communique un goüt musqué à quel- ques grains de l'inflorescence fécondée, et c'est justement ces grains qu'il choisissait pour les manger, afin d'obtenir des variétés nouvelles. ADDITION A LA SÉANCE DU 25 Mar 1877. 173 M. Bouschet père réussit ainsi à produire deux variétés nouvelles issues de l'Aramon. On sait que ce merveilleux cépage, qui peut porter des raisins pesant une livre et à grains trés-gros, est la cause de la grande production du vin dans l'Hérault, mais le vin qu'il donne est peu coloré. M. Bouschet obtint deux variétés différentes avec le croisement du Tein- turier, le grand et le petit Bouschet. Le petit Bouschet est un cépage aujourd'hui assez répandu dans l'Hérault, où il rend de grands services et est plus utilisé que l'autre, qui n'a pas les mémes qualités. Je tiens ces détails de notre confrère M. J.-E. Planchon, directeur de l'École de pharmacie et professeur à la Faculté des sciences de Montpel- lier, qui s'occupe avec tant de compétence de toutes les questions relatives à la théorie ou à la pratique de la viticulture. M. Bras présente à la Société quelques plantes rares qu'il a récoltées dans le département de l'Aveyron, notamment les Sapo- naria bellidifolia et Specularia castellana, espèces nouvelles pour la flore francaise, dont on lui doit la découverte. M. Bonnet dit que le Specularia castellana a été trouvé il y a deux ans à la Font de la Canau, surle mont Ventoux, par M. Reverchon ; il le posséde en herbier venant de cette localité, et il a pu se con- vaincre par un examen attentif que la plante du Ventoux et celle de l'Aveyron étaient identiques. Il se plait du reste à reconnaitre que la découverte faite par M. Reverchon est bien postérieure à celle de M. Bras, et qu'à ce dernier revient sans aucun doute le mérite d'avoir inscrit le premier cette belle espéce dans la flore francaise. À la fin de la séance, M. Bras distribue aux personnes présentes les échantillons qu'il a apportés. ADDITION AU COMPTE RENDU DE LA SÉANCE u 25 mar 1877 (1). CHAMPIGNONS RARES OU NOUVEAUX POUR LA FLORE DES ENVIRONS DE PARIS, par M. Maxime CORNU. Les Sempervivum sont chaque année, au Muséum, attaqués par une Uré- dinée qui, par les printemps pluvieux, cause de réels dommages aux cul- (1) Le sujet de cette communication, dont le manuscrit n'est parvenu que dans ces derniers temps au Secrétariat, est indiqué au compte rendu de la séance du 25 mai 1877 (voyez t. XXIV, p. 198). 174 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tures de ces intéressants végétaux : l'Endophyllum Sempervivi Lév., forme œcidienne, se produit sans changement d'état d'une année à l'autre, ainsi que cela avait été établi par M. de Bary (1). C'est une espéce voisine qui vit et se développe sur diverses espéces de Sedum, où elle parait'peu commune, et qui a été considérée comme distincte sous le nom d'Endophyllum Sedi (DC). Printaniére comme la précédente espéce, elle présente un grand nombre de cupules, éparses de méme sur la feuille et au milieu desquelles sont disposées irrégu- lièrement des spermogonies plus ou moins nombreuses. DE. Sedi a été trouvé à la fin d'avril par M. Doassans sur le Sedum reflexum, aux environs de Sceaux ; j'ai été assez heureux pour le retrouver, le 5 mai dernier, à Fontainebleau, dans une pelouse calcaire séche, prés de la gare, probablement sur la méme plante. Cette Urédinée parait trés-rare dans notre flore. A. quelle forme peut-on la rattacher? Est-ce une forme autonome, comme l'E. Sempervivi, qui ne parait pas en rapport avec le Puccinia Umbilici, espèce dénuée d'Uredo? Faut-il la considérer comme alliée au Puccinia Rhodiolæ Beck., également dénué d'Uredo, qui a été rencontré autrefois dans nos environs sur le Sedum acre? On le récolte dans les montagnes sur le S. Rhodiola et le S. rupestre, qui n’est peut-être qu'une forme du Sed. reflexum. C'est une question que des expériences directes peuvent seules trancher. Dans une excursion publique dirigée récemment par M. Chatin aux environs de l'Isle-Adam, j'ai rencontré un grand nombre de touffes de Sherardia arvensis attaqués par un Peronospora, le P. calotheca de By. Cette espéce, commune sur les Galium de nos environs, et principalement sur le G. Aparine, y développe de nombreux oogones et oospores. Sur le Sherardia, d'aprés M. de Bary, les oospores n'auraient pas été trouvées (2). La tige des Galium présente cà et là des parties brunies et comme dessé- chées, dont la couleur foncée est due autant à l'altération des tissus qu'au nombre énorme d'oospores brunes qui s'y rencontrent. Le Sherardia était si fortement attaqué, les vigoureuses touffes présentaient des échantillons si nombreux, que la curiosité mevint de rechercher les oospores. La nature ella disposition de ces corps reproducteurs pouvant fournir des caractéres spécifiques, il était intéressant de reconnaitre si cette forme conidifére du Sherardiu a été réunie avec raison au parasite des Galium : c'est ce que l'observation démontra ultérieurement. En suivant Ia tige, il fut impossible d'y rencontrer aucune oospore ; les feuilles mémes en sont dépourvues : l'observation de M. de Bary est par- (1) Ann. des sc. nat., 4° série, t. XX (1863), p. 86, pl. xii, fig. 1-4 (2) Loc. cit., p. 111. ADDITION*A LA SÉANCE DU 25 MAI 1877. 175 faitement exacte et est vérifiée par l'examen d'échantillons en excellent état de développement et remarquablement abondants. Mais en essayant de faire une coupe longitudinale du sommet de la tige et de l'inflorescence qu'elle portait, inflorescence qui était encore fort jeune, les oospores apparurent à tous les états de développement. Les organes de la reproduction sexuée du Peronospora occupaient exclusi- vement les sommités florales, les sépales, la substance de l'ovaire, qui est infère, et jusqu'au filet des étamines. Ces diverses particularités ont été vérifiées à la conférence pratique de cryptogamie, au laboratoire du Muséum; elles l'ont été plusieurs fois depuis sur des échantillons recueillis dans des localités différentes. Il y a déjà plusieurs années que j'ai rencontré, sur les bractées florales de l Euphorbia silvatica, le Peronospora Euphorbic Fuck, à l'état de coni- dies et à l'état d'oogones qui n'avaient pas été signalés par M. de Bary (1): sur cette espèce l'oospore est assez semblable à celle du P. calotheca de By. Cette espéce parait étre trés-peu fréquente; elle est du reste peu visible et ne se trahit à l'extérieur que parla dessiccation d'une partie de la bractée. Sur l Euph. Cyparissias, au contraire, le P. Cyparissiæ (2) Fuck. produit une déformation générale, facile à reconnaitre, qui entraine la stérilité du rejet en l'empéchant de fleurir : celle espéce se retrouve tous les ans à Fontainebleau, prés du chemin de fer, au premier printemps; elle y est abondante. Le Taphrina alnitorqua se rencontre trés-abondamment pendant l'été sur les feuilles des Aulnes dans nos environs. Le Taphrina aurea est une espéce trés-commune sur le Peuplier noir; il faut se garder de confondre les effets qu'il détermine avec ceux que produisent les Pucerons. Sur le Bouleau on rencontre un Taphrina trés-analogue, mais qui parait très- rare aux environs de Paris; je ne l'y ai rencontré qu'une seule fois cette année, aux environs de Montfort-l'Amaury : c'est le T. Betule Magn., et encore les échantillons étaient-ils trés-peu nombreux. Cette espéce était fort commune au mois de juillet de l'année 1872, auprés de Clermont, à Royat, dans la vallée, tout auprès de la grotte dans le village. Cette forme n'est pas indiquée dans le mémoire de M. Tulasne sur les Taphrina (3); elle a été décrite postérieurement à ceite publication. Le T. bullata Berk., qui vit sur les Poiriers, est indiqué dans le mémoire comme trouvé uniquement dans les serres de l'Angleterre. Au mois d'avril et de mai de l'année 1874, près de Bordeaux, je rencontrai dans un jardin, (1) De Bary, Développement des Champignons parasites (Ann. sc. nül., Á* série, t. XX (1863), p. 118, n* 21). (2) Ibid., p. 124, n* 37. (3) Ann. sc. naturelles. 5* série, t. V (1866), p. 126. 176 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sur les bords de la Garonne, des Péchers attaqués par le T. deformans Berk. Cette espèce y présentait un développement extraordinaire. Les Poiriers paraissaient atteints d'une maladie semblable ; des feuilles recueil- lies sans aucune précaulion particulière furent étudiées rapidement, et j'y constatai la présence d'un Taphrina assez semblable au précédent. Les échantillons ne furent pas conservés, au milieu de préoccupations d'une autre nature et plus immédiates, relatives à la question de la maladie des Vignes, pour laquelle j'étais envoyé en mission. Plus tard seulement, en relisant le mémoire de M. Tulasne, je vis que cette espéce présentait un grand intérêt à cause de sa rareté : elle parait d'ailleurs fort voisine du T. deformans. Au mois de février de cette année, je reçus de la maison Leroy, d’An- gers, un petit lot d'arbustes qui devaient étre employés à des expériences diverses et qui me furent avec une trés-grande complaisance envoyés gra- tuitement. Deux Poiriers en bonne santé et bien vivants émirent leurs premières feuilles à la fin du mois d'avril ; sur ces deux individus je trou- vai quelques feuilles attaquées par ce Taphrina, qui doit avoir été apporté d'Angers et que je n'ai apercu en aucun point du jardin ou des pépiniéres du Muséum. Ce printemps, dans une excursion faite aux environs de Courtenay (Loiret), j'ai observé en assez grande abondance chez M. E. Vincent, pro- priétaire, des Poiriers attaqués du même Taphrina, Poiriers qui aller- naient avec des Péchers abondamment munis de feuilles hypertrophiées sous l'influence du Taphrina deformans. Le T. bullata est donc une espèce française; mais elle constitue une maladie heureusement assez rare. ADDITION AU COMPTE RENDU DE LA SÉANCÉ DU 23 NOVEMBRE 1877 (1). DU DÉVELOPPEMENT DE QUELQUES SCLÉROTES, par M. Maxime CORNU. Le Sclerotium complanatum n’est pas rare aux environs de Paris pen- dant la plus grande partie de l’année ; on le rencontre parmi les feuilles mortes, auxquelles il adhère par des filaments très-ténus. M. Leveillé (2) a obtenule développement du Champignon qui donne ce Sclérote, et il en vit naître une petite Clavaire trés-gréle qu'il identifia avec le Clavaria (1) Voyez la note placée au bas de la page 388, du tome XXIV. (2) Ann. des sciences naturelles, 2* série, t. XX (1843), fig. 1, p. 230. ADDITION A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 177 juncea. Le véritable Cl. juncea se développe dans des stations analogues à celles où se plait le Sclerotium, mais il est toujours dépourvu de Sclérote ; c'est ce type qui a été distribué par Desmazières (Cryptog. du nord de la France, n° 310), et qui a été figuré par lui (1). Cette Clavaire n'est pas très-rare dans nos environs ; quand on l'observe en un point, on peut en général faire une abondante récolte de cette petite espèce, délaissée parce qu'elle est peu visible; le nombre considérable des individus, souvent groupés en bataillons assez serrés, permet quelquefois de l'apercevoir faci- lement. La raison pour laquelle cette dernière espèce reste trés-souvent, comme la précédente d'ailleurs, inapercue, c'est qu'elle est fort gréle, blanchâtre, un peu translucide, et qu'elle ne sedétache pas facilement pour le regard, sur le fond gris ou foncé des feuilles séches. De plus, comme elles sont, quoique trés-gréles, exactement verticales, cette situation empéche qu'on ue les voie facilement. Quant au Sclérote, il se montre de nouveau de fort bonne heure, et pour ainsi dire dés que les petites Clavaires ont disparu ou méme ont apparu. Ou rencontre, entre les feuilles adhérant les unes aux autres, par suite de l'eau qui les mouille à la saison pluvieuse, de petits corps arrondis et déjà aplatis, fixés par un fin cordon au tissu de la feuille; ces petits corps élasti- ques et résistants sont d'un beau blanc: c'est lepremier état sous lequel on rencontre le Sclerotium complanatum. Quelques jours aprés, ils tournent au brun pâle, puis se foncent de plus en plus ; dès le mois de janvier, ils sont lenticulaires comprimés. En cherchant avec un peu de soin parmi les feuilles mortes d'un grand nombre d'essences d'arbres feuillus, on est presque toujours sür, pendant l'hiver, de rencontrer quelques-uns de ces Sclérotes. Nous connaissons des places, à Chaville, où ils ne font jamais défaut, et l'on peut dans certains cas, avec un peu de patience, en recueillir un nombre considérable. L'espèce qui croit parle développement du Sclérote est le Typhula pha- corrhiza Fr. (2), qui diffère du Clavaria juncea (3), par sa tige filiforme, non fistuleuse, beaucoup plus réduite, brunâtre à la base, reposant sur un Sclérote et non munie de fibrilles rampantes. Desmazières l'a décrit comme une variété gracilis du Cl. juncea (4), « parasite » sur le Sclérote, et con- Sidère comme une erreur grave l'opinion de ceux qui voudraient y voir le (1) Mém. de la Soc. roy. de Lille (1828), pl. vi, fig. 1. (2) Hymenomycetes europ., p. 683. (3) Loc. cit., p. 677. (4) Cryptogames de France, 1'* édition, n° 1309 ; 2* édition, n^ 109 : daus les deux eas il donne comme synonyme Typh. phacorrhiza; une note manuscrite datée de l'année 1858 indique qu'il faut supprimer cette synonymie. T. XXV. (SÉANCES) 12 178 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. développement de ce Sclérote. On sait que M. Bonorden a considéré de méme le Claviceps purpurea comme parasite sur l'Ergot des Graminées et . qu'il le comparait aux Torrubia parasite sur les Elaphomyces (T. ophio- glossoides et capitata). Quoique je ne misse point en doute l'opinion de Léveillé, confirmée par les expériences de M. Tulasne (1), j'ai voulu juger par moi-méme du déve- loppement de ce Sclérote afin de l'étudier, et il faut avouer que M. Tulasne a signalé trés-exactement, aprés Léveillé, ce que l'on peut observer dans cette culture. Des Sclérotes récoltés à Chaville dans les premiers jours du mois de janvier de l'année 1873, furent détachés des feuilles ou ils étaient fixés et placés sur du sable dans une soucoupe de terre dégourdie, maintenue humide. La soucoupe fut gardée dans une petite serre, non chauffée l'hiver et où des arrosages fréquents étaient faits en vue d'éviter la séche- resse. Après l'hiver aucun ‘développement n'eut lieu; l'été se passa, et malgré les arrosages, malgré une température élevée en apparence favo- rable à la croissance des Champignons, aucune modification des Sclérotes ne se montra. Ce fut seulement dans les derniers jours d'octobre que je vis commencer ce développement, et ensuite apparaitre deux Clavaires extrémement gréles ; elles demeurérent trés-petites ; il en poussa successi- vement de nouvelles, et ce fut vers le milieu du mois de novembre, le 12 de ce mois, que le développement parut atteindre son maximum. Le Typhula avait une hauteur de 7 à 10 centimètres; il était inséré latéralement sur le petit Sclérote devenu plus flasque; il présentait une villosité parfois très- fournie à la base. Mon ami M. Roze observa chez lui l'apparition du Ty- phula à la méme époque. Il est à signaler que cette époque coincide exactement avec celle de la nature ; l'arrosage spécial, la température plus élevée sous un vitrage exposé au soleil la moitié du jour, jointe à une humidité plus grande, non interrompue, n'ont en rien accéléré le dévelop- pement. Le point sur lequel je désire insister, c'est que les premiers individus furent et restérent gréles ; or, dans le geure Typhula, la distinction des espèces est rendue fort difficile par le petit nombre de caractères qui peu- vent être présentés par les différents individus. La forme de la clavule, qui est simple, ne peut beaucoup varier, car les dimensions ou la forme des spores, toujours trés-petiles, ne fournissent point de critérium facile à employer. La taille et la hauteur seules peuvent, dans beaucoup de cas, servir àétablir quelques distinctions. Quand le Typhula est adulte, tous les individus sont à peu prés de méme taille et semblables ; mais dans les pre- mierstemps du développement on pouvait voir des individus beaucoup (4) Carpologia, 1, p. 105, in nota 2. LI ADDITION A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 179 plus gréles, très-petits, qu'on aurait pu prendre pour une autre espèce. Cependant je n'avais récolté qu'une seule et unique espèce de Sclérote, trés-facile à distinguer par des caractéres précis. Ces petits individus, véritables avortons, peuvent faire commettre des erreurs ; on a vu que dans le développement de l Agaricus (Collybia) cir- ratus (1) les différences furent extrémement grandes entre les premiers et les derniers Agaries. La conclusion toute naturelle, c'est que, dans la nature, il faut craindre de s'attacher à l'étude, non-seulement des spécimens incomplets, mais encore des échantillons trop réduits. Il faut en général se garder de décrire comme espèces nouvelles des plantes dont on n'a trouvé qu’un ou deux échantillons en dehors de leur station naturelle ou en dehors de leur saison. Peut-être trouverait-on là une explication trés-simple de ce fait, qu'il ya des espéces de Champignons qui n'ont été trouvées qu'une fois et n'ont jamais été revues depuis. C'est une considération qui doit étre d'un grand poids quand on essaie de déterminer des espéces difficiles d'un genre riche en formes diverses. Un certain nombre d'échantillons du Sclerotium varium Pers. furent récoltés au milieu du mois d'octobre de l'année 1876, à Vincennes, dans le champ d'expériences de M. Georges Ville. Dans une culture très-flo- rissante et composée d'individus tous semblables et de méme hauteur, un pied unique se montra desséché ; je l'examinai et reconnus qu'il présentait un nombre assez considérable de Selérotes. Ces Sclérotes, de taille varia- ble, longs d'un demi-centimétre jusqu'à 4 et 5 centimètres, étaient noirs, convexes par leur partie supérieure, plans ou souvent concaves en dessous; ils formaient des masses isolées ou confluentes : c'est dans ce cas que les plus gros échantillons, en général formés de Sclérotes soudés en ligne, se montraient. La couleur extérieure est noire, le tissu interne est blanc et assez résis- tant. Cette espèce est désignée souvent sous unautre nom, à cause des for- mes diverses qu'elle présente : c'est le Sclerotium compactum. var. a He- lianthi DC., qui a été publié dans les Cryplogames de France de Desmazières, éd. 1, n° 2037. Aussitôt après leur récolte, les Sclérotes furent mis sur du sable, dans ma petite serre froide et maintenus humides par des arrosages fréquents. Au mois de janvier 1872, en examinant ces Sclérotes sur les deux faces, j'aperçus à la face concave, tournée vers le sol, un grand nombre de petites pointes coniques effilées, se recourbant pour atteindre la partie éclairée et devenir verticales. Elles étaient d’une couleur gris-hrunátre, trés-différente de celle de la partie corticale du Sclérote; ce développe- (4) Bull. Soc. bot.; séance du 9 novembre 1877. 180 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ment fut assez abondant pour qu'un Sclérote de 3 centimètres et demi de long sur 2 de large émit jusqu'à vingt-deux de ces petites produc- tions coniques : cela était d'autant plus remarquable qu'une gelée trés- forte venait de régner. Ces petits prolongements s ’allongèrent de plus en plus en se retournant verticalement, puis l'extrémité apparut manifestement renflée. Cette ex- trémité présenta ensuite l'apparence d'une sphérule offrant au sommet un renfoncement conique très-étroit, mais profond. Vers le mois de mars, l'extrémité prit une forme de plus en plus pezizoide, et le disque, creux d'abord, devint de plus en plus étalé ; enfin le disque lui-même se bomba légèrement, devint convexe, et les bords, au lieu de rester circulaires, s'ac- crurent inégalement en devenant à la fois un peu lobés et ondulés. La teinte générale de la Pezize complétement développée était d'un gris brunàtre un peu carné ; le stipe était fort long et prenait naissance en dessous du Sclé- rote. Le Sclérote était devenu de plus en plus mince et fragile, et toute sa substance interne avait peu à peu perdu de sa dureté pour se changer en un tissu trés-mou et trés-peu résistant. Cependant quelques Sclérotes avaient conservé encore un peu de fermeté et nes'étaient pas trop altérés, malgré la production de quelques Pezizes (1). La tendance au redressement et la courbure pour rechercher la lumière (géotropisme négatif et héliotropisme), ont déterminé parfois des allonge- ments spéciaux et des formes particulières du stipe, localement modifié d’une manière remarquable. Cette Pezize ressemble beaucoup à celle qui naît sur les Sclérotes vivant aux dépens des rhizomes de l'Anemone nemorosa, et qui a recu le nom de Peziza tuberosa; elle en diffère par sa taille plus réduite et sa couleur plus pâle. On trouvera de beaux dessins de la première dans le 3° volume du Selecta Fungorum Carpologia, dans la dernière planche de l'ouvrage. Elle ressemble aussi beaucoup à une autre espéce qui parait fort voisine et que j'ai récoltée plus d'une fois, près de Romorantin, sur les cotylédons noircis et ridés des glands demeurés sur le sol pendant une année. J'en ai déposé en 1872 quelques échantillons dans la collection cryptogamique de la Faculté des sciences : je lui donnaile nom qui m'avait été communiqué par M. Cordier (comme venant de Léveillé?), et l'avais étiquetée Peziza longipes ? J'ai récolté cette espéce au mois d'octobre 1877 en Angleterre, avec M. le D' Cooke, dans les bois de Downton, et il me l'a désignée sous le nom de Peziza pseudo-tuberosa. Quoi qu'il en soit de cette analo- (1) Quelques-uns d'entre eux ont donné naissance à quelques nouvelles Pezizes dont le développement a été le méme que l'année précédente. (Note ajoutée pendant l'im- pression, mars 1879.) NET "URSS ADDITION A LA SÉANCE DU 23 NOVEMBRE 1877. 481 gie, notre Pezize a été décrite avec soin et étudiée fort en détail dans un travail consciencieux de Coemans (Bulletin des séances de l' Acad. roy. des sciences de Bruxelles, série2, t. IX (1860), avec une planche), et désignée sous le nom de Peziza Sclerotiorum Lib. Cependant Fuckel l'a désignée sous un autre nom, probablement sans connaitre le travail de Coemans : c’est son Pez. Sclerotii obtenu par le développement du Sclerotium compactum recueilli aux environs d'(Estrich, où il habitait. M. Tulasne, auquel plusieurs de ces détails sont empruntés (1), a obtenu cette même espèce après une culture de seize mois; les Sclérotes avaient été récoltés au mois d'avril à Chaville, sur le Cirsium palustre. C'est dans ce méme ouvrage (2) que j'ai vule nom exact du Sclérote qui donne naissance à l'Agaricus cirratus, Sclérote dont j'ai obtenu le déve- loppement complet (3) : c'est le Sclerotium subterraneum 5 truncorum Tode, qui se rencontre sur les débris des Agaricus pulverulentus etfusipes. L'Isaria agaricicola se montre souvent sur les mémes espéces, sans que l'auteur y ait vu un lien absolument certain. Ilest extrêmement regrettable que M. Tulasne n'ait pas donné des détails plus nombreux et plus explicites sur ces cultures, détails qui sont toujours d'un trés-grand secours quand on entrepreud des études de ce genre ou qu'on recherche les matériaux qui sont destinés à étre utilisés. Le Sclerotium varium peut causer une véritable maladie assez à crain- dre dans les plantations de Topinambours: on voit comment lamaladie peut se propager et s'accroitre d'année en année dans les cultures par les Selé- roles qui demeurent sur le sol ; on voit aussi l'influence que les herbes environnantes peuvent avoir dans la conservation de l'espèce nuisible. La récolte des tiges malades et mortes, la destruction des Sclérotes, s'imposent immédiatement à l'esprit comme remède préventif. On voit par les détails qui sont donnés plus haut comment cette affec- lion peut se propager par une année humide, et se répandre encore davan- lage l'année suivante par le développement des Scelérotes. L'affeclion produite par le Sclerotium semen sur les Crucifères est une affection de méme ordre et qui donnerait lieu à des considérations sem- blables. On lira avec un très-grand intérêt le mémoire de M. Brefeld, où il s'oc- cupe du Peziza Sclerotiorum (4): je n'ai point observé les corps repro- ducteurs dent il donne la description. On verra surtout (5) les résultats 4) Carp. V, p. xxviii et 405. (2) Loc. cit. p. 112. (3) Voyez Bulletin de la Soc. séance, du 9 novembre 1877. (4) Bot. Zeitung, 2 février 1872. (5) Loc. cit. 22 avril 1875. 182 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. si importants qu'il a obtenus dans ses cultures artificielles : il a pu faire vivre le mycélium et l'amener à donner des Selérotes plus beaux que ceux de la nature. Ceci est d'une haute valeur au point de vue physiologique, et modifie considérablement les notions ordinaires admises sur le parasi- tisme. SÉANCE DU 14 JUIN 1878. PRÉSIBENCE DE M. CHATIN. M. Malinvaud, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 24 mai, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce deux nouvelles présentations. Dons faits à la Société : David, Foucaud et Vincent, Plantes vasculaires de la Charente-Infé- rieure. | Delesse et de Lapparent, Revue géologique pour les années 1875 et 1876. D.-A. Godron, Examen des feuilles cotylédonaires des Erodium. — Troisièmes mélanges de tératologie végétale. — Études sur les prolifications. — Nouvelles observations sur les Primula. — Des cultures d’Ægilops speltæformis. B. Noulet, Sur l’Anthracotherium hippoideum. C. Roumeguére, Notice nécrologique sur Ch. Durieu de Maisonneuve. P. Tillet, Excursions botaniques en Dauphiné : le Vercors. A. Fischer de Waldheim, les Ustilaginées et leurs plantes nourri- cières. | Alph. de Candolle, Feuillaison, défeuillaison, effeuillaison. J.-G. Baker, On the species of Hippeastrum. — À new Key to the genera of Amaryllidaceæ. M. Eug. Fournier met sous les yeux de la Société un Catalogue ma- nuscrit et méthodique des espéces du genre Hymenophyllum, compre- SÉANCE DU 14 JUIN 1878. 183 nant 245 espèces, plus quelques noms douteux, et accompagné d’une liste alphabétique des synonymes. Ce travail, trop volumineux pour être imprimé dans le Bulletin de la Société, sera déposé par lui à la biblio- thèque du laboratoire de botanique au Muséum, où il pourra être consulté par ceux qui voudraient s'en aider pour nommer quelqu’une des espèces de ce genre difficile. Ce catalogue est dressé suivant la méthode de Van den Bosch, qui a paru à l’auteur beaucoup plus naturelle que celle de Presl. M. Cocardas remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres, et fait une communication sur le siége de la matiére colorante jaune dans le Berberis vulgaris. M. Malinvaud, vice-secrétaire, donne lecture de la note sui- vante : NOTE SUR QUELQUES PALMIERS DE LA COLOMBIE. — OBSERVATIONS SUR LES GENRES ACROCOMIA 'ET MARTINEZIA, par M. A. POSADA-ARANGO. Il y a dans l'État d'Antioquia, en Colombie, un Palmier qu'on appelle Corozo, et des fruits duquel on extrait une matiére huileuse. Cette cir- constance, ajoutée à son nom vulgaire, m'avait fait penser que c'était la méme plante trouvée par Humboldt et Bonpland à l'embouchure du fleuve Sinu, appelée par eux Alfonsia oleifera et placée plus tard par Kunth parmi les Elæis, sous le nom d' E. melanococca. Mais, au premier examen, j'ai dü changer d'opinion. En effet, le Corozo du Sinu est un Palmier nain (4 à 6 pieds), inerme, à spadices unisexués, dont les fleurs femelles n'ont pas d'étamines avortées, et dont le fruit est ovoide et couronné par le style ; tandis quele Corozo d'Antioquia, comme on peut en juger par la description que je vais faire, est tout autre chose. Corozo d'Antioquia. — Caudex 18-30 pedalis, cylindricus, rectus, aculeatus, superne frondium basibus persistentibus obsitus ; aculeis subu- latis, tripollicaribus. Frondes 8-10 pedales, pinnatæ, suberispatæ ; petiolis aculeatis ; pinnis reduplicatis, lineari-lanceolatis, acutis, apice inæqua- liter bifidis, supra glabris, nervo medio crasso, subtus pubescentibus, subglaucis. Spadices inter frondes erumpentes, simpliciter ramosi, primum erecti, deinde penduli. Spatha monophylla, supera, lanceolata, lignescens, extus hirsutissima, intus glabra. Flores monceci in eodem spadice. Masculi in superiore ramorum parte densissimi, in foveolis sessiles, caduci. Calyx exterior parvus, 3-sepalus; sepalis ovatis vel oblongis, papyraceis; interior item 3-sepalus, prisma- tico-cylindrieus ; sepalis lanceolato-oblongis, erecto-conniventibus. Sta- 184 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mina 6, inclusa ; antheræ lineari-oblongæ, in medio affixæ. Ovarii rudimen- tum, stigmatibus tribus. Feminei in inferiore ramorum parte remotiusculi, sessiles, solitarii vel a duobus masculis stipati. Calyx exterior parvus, 3-sepalus ; sepalis ovatis, obtusis ; interior item 3-sepalus ; sepalis obova- tis, magnis, æslivatione imbricatis. Stamina rudimentaria in cupulam sexdentatam eoalita. Ovarium ovatum, hirsutum, 3-loculare. Stylus bre- vis, crassus. Stigmata 3, lanceolata, revoluta. Drupa globosa, sesquipol- licaris, pallide fuscidula, monosperma, epicarpio cartilagineo, mesocarpio mucilaginoso-fibroso, luteo, eduli. Putamine sphærico, nigro, crasso, durissimo, lateribus triporoso; poris disjunctis. Albumen æquabile, durum, cavum. Embryo intra porum lateralis. En présence de ces caractéres, on ne peut pas méconnaitre qu'il s'agit d'un Palmier du genre Acrocomia. Il parait, en outre, que c'est une espèce différente de l'A. sclerocarpa de Martius, puisque celle-ci a le noyau (putamen) lenticulaire et la spathe munie d'aiguillons. Ce sera donc une nouvelle espéce, pour laquelle je propose le nom de Acrocomia antio- quiensis. . : Des fruits de ce Palmier on extrait deux sortes d'huiles : l'une est fournie par la chair ou sarcocarpe, et l'autre par l'amande. Les folioles ou pin- nules donnent des fibres trés-tenaces, employées pour faire des cordes. Il fructifie depuis le mois de décembre jusqu'à plus de la moitié de l'année. Medellin, la capitale de l'État d'Antioquia, jouit d'une température moyenne de 209,5 cent.; mais le thermomètre y monte parfois jusqu'à 30°, sans descendre jamais au-dessous de 18°. Il y a ici les Palmiers suivants : Le Cocos nucifera, qui ne porte pas de fruits à cette température (il lui faut au moins 24° de température moyenne) ; le Cocos butyracea, le Phoenix dactylifera, VOreodoxa regia, l'Acrocomia antioquiensis et le Martinezia caryotifolia, qui fructifient abondamment. À propos de ce dernier, je vais profiter de l'occasion pour compléter la description du genre, qui présente des lacunes dans l'Enumeratio de Kunth (tome III, page 269). MARTINEZIA Humb. Kth, Posada-Arango. Flores monœci in eodem spadice ramoso, sessiles, subterni, ex his inferior masculus, superiores feminei. Spatha monophylla. Masc. : Calyx duplex : exterior parvus, triquetro-urceolatus, trilobus, lobis ovatis, acu- minato-subulatis; interior trisepalus, sepalis oblongis, subacuminatis, striatis. Stamina 6, brevia, calyci interiori adnata; filamenta subulata ; antherz lineares, subsagitiatæ, dorso supra basim affixæ. Ovarii rudimen- SÉANCE DU 14 JUIN 1878. 185 tum. Fem. : Calyx duplex, uterque trisepalus ; sepalis exterioribus latissi- mis, acutis, liberis ; interioribus oblongis, acutiusculis, basim versus ope staminum castratorum cohærentibus. Filamenta 6, castrata, calyei inte- riori adnata; pars libera squamiformis, ovata, subacuminata. Ovarium oblique ovatum, 3-loculare. Stigmata 3, sessilia, abbreviata, obtusa, con- niventia. Drupa globosa, monosperma, cortice carnoso ; putamine globoso, lateribus triporoso. Semen externe veno-striatum, bisulcatum. Albumen æquabile, cavum. Embryo intra porum lateralis. M. Poisson, secrétaire, donne lecture de la communication sui- vante : CONTRIBUTION A L'HISTOIRE DES RACINES ADVENTIVES, A PROPOS DES LEN- TICELLES DU CISSUS QUINQUEFOLIA, par M. d'ARBAUMONT. Quelques observations recueillies dans le courant de l'année dernière sur le développement des stomates et des lenticelles du Cissus quinque- folia, m'ont fourni, on s'en souvient peut-étre, la matiére d'un mémoire auquel la Société botanique de France a bien voulu donner place dans son Bulletin. Cette. marque d'estime était trop flatteuse pour ne pas m'engager à poursuivre l'étude d'une plante dont l'organisation me paraissait présen- ter, à divers points de vue, d'assez curieuses particularités. Je fis donc dans cette intention, au commencement de l'hiver, quelques boutures de Cissus qui furent placées et maintenues, comme l’avaient été celles de l'année précédente, dans des vases de verre, le pied baignant continuelle- ment dans l'eau, et il leur suffit de quelques semaines de cette culture aussi simple qu'économique, et pratiquée du reste dans un appartement habituellement chauffé, pour entrer en végétation. On vit leurs bourgeons se gonfler, tandis qu'apparaissait à la base une forte poussée de racines adventives. | Ce qui me frappa tout d'abord dans l'examen sommaire de ces racines, C'est que beaucoup d'entre elles semblaient sortir de l'écorce entre les lèvres des bourrelets subérifiés des lenticelles ; d’où me vint l'idée de rechercher s'il n'existait pas réellement, comme l'avait anciennement pre- tendu de Candolle, quelques rapports d'origine entre ces deux sortes d'organes. Mes observations, je me hàte de le dire, m'ont conduit à con- stater une fois de plus combien était erronée sur ce point l'opinion de l'illustre botaniste. J'ai reconnu que les racines adventives de mes boutures naissaient indifféremment sur tous les points de la tige, mais toutefois avec une tendance marquée à profiter des lenticelles, comme d'un passage 186 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. plus facile ou, qu'on me passele mot, d'une porte de sortie plus commode, pour s'échapper au dehors, et que de plus, en pareil cas, il se produit, dans le mode d'évolution de l'organe, certaines modifications, d'impor- tance secondaire assurément, mais qu'il sera néanmoins utile de signaler rapidement, quand le moment sera venu. Mon opinion sur les rapports organiques des lenticelles et des racines adventives demeura donc ce qu'elle était auparavant. Mais au cours de mes recherches, quelque bréves qu'elles eussent été, mon attention s'était tout naturellement portée sur la structure et le mode d'évolution des jeunes racines que j'avais d'abord étudiées à un tout autre point de vue. Je crus saisir au passage quelques faits, sinon absolument nouveaux, tout au moins interprétés jusqu'ici d'une facon insuffisante ou sujette à controverse. Dref, il me parut qu'il pourrait y avoir quelque utilité à entreprendre dans ce sens des observations suivies. Et en effet, quelques progrès qu'ait faits la science depuis le temps où de Candolle considérait les lenticelles comme les bourgeons normaux des racines adventives, on ne saurait contester que la somme de nos connais- sances, sur l'origine et le mode d'évolution de ces derniers organes, ne soit encore assez restreinte. Sur ce point, M. Duchartre s'exprime ainsi, dans la seconde édition de ses Éléments de botanique, p. 328 : « Malheu- reusement la science ne possède pas encore sur ce sujet beaucoup d'ob- servalions qui aient pu fournir des données correspondantes à celles qui sont maintenant acquises relativement à l'origine et au point de départ précis des racines secondaires. On n'a pas étudié, que je sache, — ajoute-t-il, — de quelle maniére, ni en quel point exact, les racines peu- vent naitre de feuilles, et ce n'est guére, dés lors, que pour l'enracinement des tiges que des études, peu nombreuses encore, ont été faites jusqu'à ce jour. » Ces paroles m'étaient présentes à l'esprit lorsque j'ai entrepris mes recherches ; elles m'encouragent aujourd'hui à en produire les résultats, sous les auspices de la Société botanique, comme une trés-modeste con- tribution à l'histoire des racines adventives. Etudier chez le Cissus l'évolution ds ces racines, depuis leur première origine jusqu'à leur état de complet développement; — établir la caracté- ristique différentielle des diverses parties dont elles se composent ; — faire enfin connaitre les modifications qui se produisent sous leur action plus ou moins prochaine, dans les tissus environnants : voilà tout le plan de ce nouveau mémoire. Un anatomiste allemand, bien connu par ses travaux sur les racines, M. Reinke, distingue, sous le rapport de l'origine des racines adventives SÉANCE DU 14 JUIN 1878. 187 en général, deux cas, dont l'un est beaucoup moins fréquent que l'autre. Ou bien ces racines tirent leur origine de la portion du cambium qui est située entre deux faisceaux fibro-vasculaires ; ou bien, ce qui arrive beau- coup plus souvent, la racine adventive nait d'un faisceau fibro-vasculaire, auquel cas ce sont les cellules les plus internes du liber mou de ce fais- ceau qui prennent et jouent le rôle de péricambium (1). Voyons un peu ce qui en est à cet égard, des racines adventives de notre Cissus,et s'il est possible ou non de les rattacher plus spécialement à l'un ou à l'autre des deux types signalés par M. Reinke. En observant ces racines à leur point d'origine, au moyen de coupes horizontales suffisamment étendues, on reconnait aisément qu'elles pren- nent toujours naissance au contact du cylindre ligneux, dans l'arc cam- bial compris entre deux faisceaux contigus, et conséquemment à l'extré- mité d'un rayon médullo-ligneux, dont elles forment en quelque sorte le prolongement. Le travail de différenciation d’où sortira la jeune racine se manifeste tout d'abord dans cette région avec des caractéres tellement accusés, qu'il est très-facile, sur une coupe horizontale intéressant toute la tige, de reconnaitre, parmi les ares cambiaux interfasciculaires, celui ou ceux dans lesquels il vient à peine de commencer. Observés directement à la loupe à cet endroit, les tissus paraissent plus sombres; vus par transpa- rence, ils s'éclaircissent au contraire trés-sensiblement ; leurs cellules sont gorgées de protoplasma, etl'on y voit des divisions, généralement assez irré- guliéres, avec écartement en éventail des séries contigués. Ce dernier carac- tére servirait à lui seul d'indication suffisante, la division normale des cellules du cambium s'opérant presque toujours ailleurs par une série de cloisonnements réguliers, dirigés dans le sens du rayon, et à sections assez sensiblement rectangulaires. Ce travail initial de division ou de prolifération n'intéresse pas seule- ment la région eambiale proprement dite. Il gagne promptement les assises du tissu parenchymateux situées plus en dehors dans le prolongement cortical du rayon médullaire, et qui servent en quelque sorte de trait d'union entre les cellules du liber mou de deux faisceaux libériens con- tigus. Parfois la prolifération primordiale parait s'arréter vers le milieu de ces assises, mais le plus souvent elle se propage plus avant, atteignant, sans le dépasser jamais, jusqu’au niveau des fibres libériennes disposées, comme on sait, dans le Cissus, en groupes compactes à l'extrémité des fais- ceaux libéro-ligneux. Si j'ai bien compris le système de M. Reinke, il résulte évidemment (1) Duchartre, Éléments de botanique, 2° édit. p. 328. — Sachs, Traité de botanique, trad. Van Tieghem, p. 196. — Bulletin de la Société botanique, t. XXI, Revue, p. 110, et t. XX, Revue, p. 169, etc. | 188 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pour moi, des observations qui précédent, que la racine adventive du Cissus se rattache, quant à son origine, au premier mode de formation signalé par lui, mais qu'elle en differe en ce sens que le massif cellulaire initial de cel organe, avant toute trace d'individualisation ou de différenciation tissulaire, se trouve définitivement constitué par des éléments de prolifé- ration empruntés, dans des proportions qui resteront à déterminer, les uns à la couche de cambium, les autres aux assises d'origine différente qui constituent le tissu interfasciculaire primordial. Le mode de multiplication des cellules de ce dernier tissu est assez curieux à étudier. Arrondissant d'abord leurs parois, avec une tendance marquée à s'allonger en direction tangentielle, elles ne tardent pas à subir une premiére division cruciale, bientót suivie de l'apparition de cloisons généralement rayonnantes autour d'un axe vertical, ou irréguliére- ment disposées sur des plans obliques par rapport à celles qui les ont pré- cédées. Les parois des cellules mères restent d'ailleurs assez longtemps visibles, ainsi qu'on l'observe généralement dans le cloisonnement des assises cellulaires déjà plus ou moins différenciées. Mais bientôt ce carac- tère disparait, el il devient dés lors très-difficile de suivre la marche de la division des cellules dans toute la région du tissu interfasciculaire primor- dial, tant elle s'y montre confuse et irrégulière. Aprés avoir atteint le niveau des fibres libériennes qui s’écartent depart et d'autre.sous.-sa pression latérale, la petite masse utriculaire, dans laquelle commencent déjà à se montrer quelques traces de différenciation tissulaire, s'individualise en quelque sorte en se séparant, par une rupture trés-accusée, du parenchyme cortical. Puis, accentuant de plus en plus son mouvement de progression excentrique, par rapport à son axe générateur, on la voit pénétrer dans ce méme parenchyme, dont les cellules s'étirent, se désagrégent et se flétrissent sur son passage. Enfin, aprés en avoir refoulé successivement les différentes assises, elle fait éclater avec déchi- rement les couches plus consistantes du collenchyme et du suber, entre lesquelles s’est formé un tissu de prolifération très-délicat, sur lequel je reviendrai tout à l'heure. Tant que la racine n'a pas franchi ces derniers obstacles pour se pro- duire au dehors, elle est comprimée et ramassée en quelque sorte sur elle- méme, ce qui la force à déborder de toutes parts, autour de son axe, en s'étalant dans la zone du parenchyme cortical. Observée alors, aussi bien en coupe longitudinale qu'horizontale, elle présente l'aspect, soit d'une ampoule à panse sensiblement renflée, soit d'un champignon à chapeau surbaissé, vu en coupe médiane, soit enfin d'un as de pique, eomme l'ont déjà fait observer M. Arloing pour les racines adventives des Cactées (1), et (1) S. Arloing, Recherches anatomiques sur le bouturage des Cactées (Ann. sc. nat., 6* série, t. IV, p. 46). SÉANCE DU 14 JUIN 1878. 189 bien avant lui M. Trécul, dans son mémoire classique sur l'origine des racines (1). Je ferai remarquer dés maintenant que la coiffe ou pilorhize est déjà entièrement formée, lorsque la jeune racine se dégage des dernières assises corticales; il m'a méme paru que la différenciation de cet ‘organe commence à se manifester dés que la masse utriculaire primordiale, jus- que-là de constitution homogene, a dépassé le niveau des fibres libériennes, en méme temps qu'on voit apparaitre, à la base de la racine, les premiers éléments des groupes vasculaires qui doivent la rattacher au système ligneux de la tige. Un peu plus tard l'allongement des cellules du cylindre central et l'accroissement en diamètre de celles qui l'entourent d'un épais manchon, montrent suffisamment que le travail primitif de différenciation est achevé, de telle sorte qu'on peut dés lors reconnaitre dans la jeune racine, encore renfermée dans l'écorce, les éléments de toutes ses parties essentiellement constitutives : pilorhize, péribléme et plérome. Le plérome, ou cylindre central, affecte la forme d'un cône allongé à extrémité assez brusquement atténuée ; il occupe, avec le péricambium ou zone génératrice, qui peut en étre considéré comme une simple dépen- dance, presque tout l'espace compris entre les deux faisceaux libériens, tandis que le péribléme, très-étranglé à sa naissance, ne se développe complétement en largeur qu'aprés avoir pénétré dans le parenchyme cortical. ‘ II L'évolution dela jeune racine adventive nous étant counue dans son ensemble, je passe à l'étude des différentes parties qui la constituent et à la caractéristique du développement différentiel des tissus qui leur cor- respondent. Trois choses seront à considérer dans cette étude: 1° l'origine des tissus; 2 leur mode de croissance; 3° et enfin leur état stable ou de plein développement. Je commence par le cylindre extérieur ou cortical, comprenant la pilorhize, le dermatogène et le périblème. CYLINDRE EXTERNE. — a. Pilorhize. — Les premières couches de la pilorhize se forment par segmentation immédiate et différenciation consé- culive des cellules externes du tissu interfasciculaire primordial, et consé- quemment au contact des cellules du liber mou. C'est au contraire dans les couches plus profondes de ce tissu, mais toujours en dehors du cambium proprement dit, que s'organisent, d'une part la couche calyptrogéne per- manente, qui doit régénérer la coiffe et servir d'initium au dermatogène, de (1) Trécul, Recherches sur l'origine des racines (Ann. sc. nat., 3 série, t. VI) LI 190 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l’autre le massif initial du péribléme, d'abord assez distinct, mais qui ne tarde pas à se confondre, ou à peu prés, avec le point végétatif du plérome. Les rapports organiques du cylindre extérieur ou cortical de la racine avec les-cellules du liber mou ne sont pas toujours trés-faciles à saisir, par suite de l'extréme délicatesse du tissu de prolifération qui leur sert d'in- termédiaire. Toutefois l'étude comparative de quelques préparations assez bien réussies m'empéche de conserver aucun doute à cet égard. Cette dif- ficulté est d'autant plus sérieuse, que la trame de ce tissu netarde pas à se rompre, m'a-t-il semblé, ou tout au moins à s'aplatirsous la double action de la pression périphérique du cylindre central en voie d’accroissement diamétral, et de l'allongement excentrique du dermatogéne el de ses annexes, de telle sorte qu'au bout d'un certain temps, celui-ci se montre complétement isolé du liber mou, avec lequel il n'est plus possible de constater directement sa connexion primitive. Ajoutons qu'à défaut de toute observation directe, la preuve des rapports organiques dont il vient d'étre question, en somme assez difficiles à saisir, résulterait suffisamment de ce fait qu'on rencontre souvent, englobées dans les assises extérieures de la jeune pilorhize, de grandes cellules à raphides, de formation évidemment ancienne, et qui appartenaient certai- nement au tissu interfasciculaire primordial. Sans participer en aucune sorle au travail de segmentation qui s'est produit dans cette région, ces cellules ont été en quelque sorte captées par le tissu de prolifération qui s'est formé autour d'elles, et qui conti- nue à les entrainer avec lui dans son mouvement de progression excentri- que, jusqu'à ce qu'elles soient rejetées au dehors, comme des corps étran- gers, par suite dela destruction des assises extérieures de la pilorhize où elles étaient primitivement engagées. La présence, dans ces assises, de grandes cellulesà raphides nese comprendrait pas si la pilorhize avait pris naissance dans la zone cambiale, où l'on ne rencontre jamais de raphides. Enfin, c'est dans ces mêmes assises, comme nous l'avons déjà dit, que s' observent les premières traces de différenciation tissulaire ; les cellules qui les composent ne tardent pas, eu effet, à s’arrondir en subissant assez souvent, dans leurs parois, une sorte d'épaississement collenchymateux, que leur développement ultérieur fait, du reste, bientôt disparaitre. En méme temps elles se colorent en brun et se remplissent de grains d'amidon el de tannin amorphe ou granuleux; ce dernier se présente souvent sous forme de granulations trés-ténues, disposées en groupes étoilés. On rencontre aussi du tannin dans le dermatogène et dans les couches sous-épidermiques, où il est mêlé à une substance vitreuse, colorée en vert pâle ou jaunátre, dans toute la partie de la racine que recouvre la pilorhize. ^ SÉANCE DU 14 JUIN 1878. 191 Cette abondante provision de tannin est évidemment destinée à entre- tenir l’activité génératrice du cône de végétation et de ses annexes. Sa présence explique la coloration très-intense, d'un noir bleuàtre, qui se manifeste dans les régions sus-indiquées, sous l'action des sels de fer. Cette coloration tourne trés-sensiblement au brun, si l'on agit au contraire sur le tannin contenu aussi assez abondamment dans le cylindre central, et notamment dans la couche rhizogène. Complétement. développée, la pilorhize présente, à l'œil nu ou à la loupe, l'aspect d'une petite calotte brune, appliquée à l'extrémité de la racine. Elle est essentiellement constituée par des files convergentes de cellules d'assez grande taille, définitivement cylindriques, médiocrement allongées, et dont la désorganisation s'opére de la façon ordinaire, en commençant par les couches les plus extérieures. Les parties ainsi désor- ganisées forment de petites masses floconneuses qui restent souvent adhé- rentes à la racine et forment à son pourtour des séries interrompues de cercles ou de réticulations brunâtres. Ajoutons enfin, pour terminer l'étude de la pilorhize, qu'elle se régé- nère par la division centripète des cellules aplaties ou horizontales, très- nettement caractérisées, de la couche calyptrogène, laquelle, aprés s'étre infléchie de chaque cóté du cóne de végétation, ne tarde pas à seconfondre avec les cellules initiales du dermatogène. b. Dermatogéne. — La caractéristique de ce tissu ne présente rien de bien intéressant .Il se forme par division interne des cellules dela couche calyp- trogène, puis ses propres cellules une fois différenciées, assez régulières, et de médiocre calibre, se recouvrent d'une cuticule mince el fugace, le tout légèrement coloré en brun ; mais elles se flétrissent très-promptement et on les voit bientôt, le plus souvent, s'affaisser en quelque sorte sur la couche sous-jacente. On doit reconnaitre évidemment, dans cette prompte désor- ganisation de l'épiderme, l'influence. du milieu anormal dans lequel les racines de nos boutures se trouvaient forcées de végéter. Cette influence néfaste se fait surtout sentir sur la production de l'appareil pileux. Beaucoup de nos racines adventives ne portaient point du tout de poils; quant à ceux qui s'étaient développés, parfois méme très-abondamment, sur quelques-unes d'entre elles, ils n'ont pas tardé à se flétrir, sans se renouveler sur les parties plus jeunes, comme il arrive d'ordinaire ; de sorte qu'aprés un certain allongement, toutes les racines sans exception étaient complétement dépourvues de poils à leur extrémité. Normalement destinés à la sélection alimentaire dans le sol, le róle physiologique des poils radicaux chez des boutures enracinées dans leau se trouve si profondément altéré, que la suppression de cette fonction entraine l'atrophie de l'organe ou de l'appareil qui y était spéciale- ment adapté. 199 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. c. Périblème. — Je passe au périblème. On se rappelle qu’il se forme au voisinage du cambium, dans les couches profondes du tissu interfasci- culaire primordial. Le développement de ses éléments est très-rapide; à l'état adulte, il est formé de grandes cellules cylindriques ou mollement hexagonales, médiocrement allongées et disposées ordinairement en files assez réguliéres, avec de grands méats, apparus de trés-bonne heure et pleins d'air. Comme ces cellules s'éclaircissent promptement, on n'y ren- contre jamais qu'un sucincolore, quelquefois mélangé d'un léger mucilage vaguement granuleux ou tenant en suspension de trés-pelits grains d'amidon. Parois cellulaires trés-minces, avec plissements paralléles sur toutes les faces ; — quelques grandes cellules à raphides. On sait que le cylindre extérieur ou cortical des racines, en général, est limité à l'intérieur par une couche unique de cellules, en contact immédiat avec le cylindre central et qu'on est convenu d'appeler la gaine protec- trice. Dans le Cissus quinquefolia, les plissements caractéristiques des cellules de cette gaine consistent en une série de fines et délicates ondula- tions, trés-visibles en coupe tangentielle. En coupe horizontale ou oblique, on constate aisément, par l'observation des points d'ombre qui y cor- respondent, que, le plus souvent, ces ondulalions n’occupent pas toute la largeur des parois latérales, mais ne s'accusent qu'à la partie interne de la paroi tout en se prolongeant en plissement simple jusqu'à la paroi externe. En coupe radiale, il m'a été impossible de les reconnaitre, si ce n'est au niveau des cloisons horizontales, où elles sont au contraire trés- visibles. Les cellules de la gaine protectrice sont d'ailleurs beaucoup moins volu- mineuses que celles du cylindre extérieur, et à section hexagonale, tirant souvent sur le rectangle. Leurs parois sont aussi plus épaisses et se colo- rent assez souvent en brun; enfin il n'est pas rare d'y rencontrer des amas granuleux d'un volume plus ou moins considérable. C’est derrière elles, et en quelque sorte à leur abri, que se développent les cellules plus allongées et longtemps cambiformes, du plérome ou cylindre central. CYLINDRE CENTRAL. — Le plérome, nous l'avons dit, se forme dans le cambium caulinaire ; il provient donc d'une prolifération plus abondante d'un tissu normalement générateur, tout au contraire du péribléme et de ses annexes, lesquels se forment un peu plus tard et plus en dehors, par le sectionnement des cellules, déjà complétement différenciées, du tissu interfasciculaire primordial. Cette distinetion me semble d'une haute impor- tance. On dirait qu'au contact de la prolifération cambiale, ces cellales ont tout à coup reconquis leur faculté génératrice déjà profondément atténuée, puisque, dans l'ordre naturel des choses, elles ne devaient plus subir que de rares cloisonnements, destinés à permettre aux couches libériennes de suivre le mouvement d'accroissement de la tige en diamètre. SÉANCE DU 14 JUIN 1878. 193 Constitué d'abord par un massif cellulaire homogène, le plérome se divise promptement en deux zones concentriques très-distinctes : en dehors une zone mince, péricambium ou zone rhizogène; à l'intérieur, massif central, ou corps axile de la racine, à la périphérie duquel vont bientót se développer les faisceaux vasculaires primaires. a. Corps axile et faisceaux vasculaires. — Ces faisceaux primaires sont reliés à leur base, comme nous allons le montrer tout à l'heure, par un anneau continu de cellules vasculaires, qui isolent complétement du cambium la partie interne du cylindre central, tandis que la couche rhizo- géne reste en communication directe avec lui. C'est par l'étude de ces faisceaux que nous commencerons ce que nous avons à dire du cylindre central. La premiére apparition de leurs éléments constitutifs est à peu prés contemporaine, comme nous l'avons déjà annoncé, de la différenciation initiale des cellules de la pilorhize, c'est-à-dire qu'il se forme simultané- ment, dans le jeune bourgeon radiculaire, non pas deux points végétatifs, comme l'a avancé M. Arloing, à propos des racines adventives des Cactées, mais bien deux centres distincts de différenciation, ce qui n'est pas abso- lument la méme chose, situés, l'un à la base, l'autre à l'extrémité du bourgeon. Il n'ya rien là d'ailleurs qui nous doive surprendre. Cet ordre de développement ou de différenciation est coordonné, par rapport au centre unique de végétation, toujours situé prés de l'extrémité de la racine et formé par un groupe cellulaire complexe qui comprend les initiales du plérome, du périblème et de la pilorhize, et d’où sortent, par segmenta- tion à la fois centripète et centrifuge, tous les éléments de la racine. Les éléments les plus anciens par rapport à ce point, sont donc toujours situés à la base et à l'extrémité de la racine, d’où cette conséquence que, là aussi, doivent apparaitre les premiéres traces de différenciation. On voit se former d'abord au contact du cylindre ligneux et sur les bords du rayon médullaire, en face duquel se développe la racine, des groupes de cellules vasculaires: ou vaisseaux contractés, à épaississements Spiraux ou réticulés, tels qu'on en rencontre trés-habituellement dans les végétaux ligneux, au point d'insertion des axes secondaires sur leur axe générateur, et dans les tissus de prolifération destinés à la cicatrisation des plaies. La localisation de ces cellules est en elle-méme un fait assez remarqua- ble. D'autre part, si Pon considère que leurs petites dimensions, leurs formes ramassées, leur disposition en groupes étroitement anastomosés, que tout, en un mot, concourt à donner aux tissus qui en sont formés une solidité exceptionnelle, non exempte toutefois d’une certaine souplesse. à la facon des os de jointure qui relient les membres entre eux, dans ie système osseux des vertébrés, ne reconnaitra-t-on pas dans ces tissus, en T. XXV. (SÉANCES) 13 194 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. se plaçant au double point de vue de leur disposition morphologique el du rôle qu'ils jouent dans l’économie de la plante, des caractères assez accusés pour permettre de les désiguer sous un nom spécial, sous celui par exemple de tissus de jonction ou de consolidation? Quoi qu'il en soit à cet égard, revenons à la racine adventive du Cissus. Je constate que les groupes vasculaires apparus les premiers à sa base sont doués d'une remarquable force d'expansion. Ils se répandent en tous sens autour du bourgeon radiculaire, en rampant, en quelque sorte, sur les parois du cylindre ligneux, contre lequel ils finissent par former un large épatement circulaire ou elliptique, qu'on ne saurait mieux comparer qu'à l'applique d'un lampadaire. Bientót, de ce massif initial, on voit se déta- cher, dessinant un cercle plus ou moins régulier autour de la partie cen- trale du mamelon radiculaire, d'autres groupes de constitution analogue, mais à progression excentrique, qui s'infléchissent les uns vers les autres, et finissent par s'anastomoser, de maniére à former, au-dessus du rayon médullaire et dans l'axe de la jeune racine, une sorte de cóne tronqué ou d'entonnoir renversé, muni d'une ouverture aunulaire à son extrémité supérieure. La charpeute de ce cóne est entiérement formée par les groupes de cel- lules vasculaires contractées dont il vient d'étre question, et c'est des bords de l'anneau qu'elles forment en se réunissant à l'extrémité du cône, que s'échappent les faisceaux primaires, répartis en nombre plus ou moins grand à la périphérie du cylindre central. Quant à l'intérieur méme du cône, il est entièrement rempli d'un tissu parenchymateux à cloisons rec- tangulaires, paralléles et perpendiculaires, ou à peu prés, à l'axe du rayon médullaire, ce qui doit évidemment le faire considérer comme un prolon- gement de ce dernier. Il se différencie, d'ailleurs, immédiatement au sortir du cóne vasculaire, en donnant naissance aux cellules cambiformes du cylindre axile de la racine. Cette derniére observation vient à l'appui de celles qui avaient permis à M. Trécul d'affirmer d'une maniére générale, dans son mémoire sur l'origine des racines, que «le cylindre central d'une racine est toujours de la méme nature que le tissu dela tige sur lequel il s'appuie, à la base de l'organe au moins » (1). La transition entre les groupes vasculaires primitifs et les faisceaux périphériques est facile à observer. On voit les éléments constitutifs de ces derniers s'allonger peu à peu et se transformer enfin en véritables vaisseaux annelés ou trachéiformes. Je comprends sous ce dernier nom les vaisseaux allongés et d'étroit calibre qui, trés-abondants dans les raci- nes en général et dans la tige d'un grand nombre de végétaux peu élevés (1) Trécul, Recherches sur l’origine des racines (Ann. sc. nat. BOTANIQUE, 3° série, t. VI, p. 326). SÉANCE DU 1^4 JUIN 1878. 105 dans la série, présentent le méme aspect que les trachées proprement dites, saus étre doués dela méme propriété d'extensibilité par rupture d'une spiricule déroulable interne. Il résulte de ces observations que le développement des faisceaux pri- maires de la racine est bien réellement centrifuge, ainsi que l'avait reconnu M. Trécul dés 1844, et que l'admettent le plus grand nombre des botanistes contemporains, et en dernier lieu M. Arloing, dans son remarquable travail sur le bouturage des Cartées. Je ne crois pas toutefois que ce soit là une régle absolue et sans exceptions, méme pour des végétaux de la méme espéce. J'ai pu m'assurer, en effet, au moyen de coupes assez bien réussies, que l'on rencontre quelquefois dans les trés-jeunes racines du Cissus, à une certaine distance de l'anneau basilaire, des groupes de vaisseaux contractés en voie de formation indépendante, c'est-à-dire qu'ils apparais- sent tout d'abord complétement isolés dans le cylindre cambialradiculaire, pour se développer ensuite en deux directions à la fois, se reliant d'une part, par une marche rétrograde, aux faisceaux directement sortis de l’anneau basilaire, et cheminant en méme temps, comme ceux-ci, vers l'extrémité de la racine. Que ce soient là des faits exceptionnels, je le veux bien admettre ; mais est-ce un motif suffisant pour n'en pas tenir compte dans l'étude du déve- loppement des faisceaux radiculaires et de la loi qui le régit? S'ils ont été bien observés, ne nous forceront-ils pas, une fois de plus, à convenir que les procédés de la nature sont multipliés à l'infini, et que bien souvent, dans ses opérations, l'unité du plan est profondément dissimulée sous la diversité des phénomènes ? Le nombre des faisceaux primaires est ordinairement de trois ou de quatre. Cependant on n’en rencontre quelquefois que deux, et d'autre part j'en ai trouvé cinq et jusqu'à six dans une racine dont le cylindre cen- tral affectait, en coupe horizontale, une forme elliptique trés-aecusée. Peut-étre, dans ce dernier cas, y avait-il eu soudure de deux bourgeons radiculaires, ce que je n'ai pu vérifier; s'il en était ainsi, le chiffre trois serait le chiffre normal. En tout cas, nous voilà assurément bien loin de la disposition binaire que Nægeli regardait comme constante chez les Ampé- lidées (1). Je n'ai point fait d'observations particulièrement intéressantes sur le développement ultérieur des faisceaux primaires ; il faut noter seulement : 4° qu'ils ne se rejoignent pas au centre de la racine, leur accroissement centripète s'arrétant de trés-bonne heure ; 2 que c'est toujours dans leur prolongement horizontal que se forment les rayons médullaires primaires. (1) Van Tieghem, Recherches sur la symetrie de siruclure des plantes vasculaires (Ann. $c. nat. 5* série, t. XIII, p. 41). 196 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La disposition des éléments du corps ligneux est du reste la mème dans la racine que dans la tige. Quant au liber, il prend un développement consi- dérable, eu égard et au nombre et à la grandeur relative de ses éléments con- stitutifs. On remarquera en outre, d’une part, que ses faisceaux s'insinuent en pointes flexueuses dans l'écorce parenchymateuse secondaire ; de l'autre, que le seul et unique groupe de fibres libériennes formé dans chaque faisceau — il n'y a aussi qu'un seul faisceau fibro-libérien dans la tige — , n'occupe pas l'extrémité du faisceau. Dans une racine munie de deux couches subéreuses très-distinctes, ce qui permettait d'en déterminer l’âge approximativement, les groupes fibreux étaient tous situés vers le milieu ou vers le tiers extérieur du faisceau. On sait que le développement centripète des faisceaux primaires résulte de la transformation en vaisseaux des cellules du tissu conjonctif qui les unissait à. l'état de. cambium dans la jeune racine. Dans le Cissus, la: partie axile de ce tissu persiste à l'état fibreux sans se transformer en vaisseaux, et sans rien présenter de particulier dans la structure de ses éléments. Elle se compose de longues cellules cambiformes, à section hexagonale et remplies de protoplasma, souvent mélangé de tannin dans les premiers temps. On se rappelle d'ailleurs que ce tissu se diffé- rencie tout de suite au sortir de l'anneau vasculaire dont il a été question plus haut. b. Couche rhizogéne. — Plus larges et moins allongées que les cellules du tissu conjonctif, celles de la couche rhizogéne ou péricambium, con- tiennent comme elles, dans le principe, du tannin et des substances proto- plasmatiques, dont la proportion diminue bientót, tandis qu'on y voit apparaitre de petits grains amylacés. Elles forment de quatre à six assises concentriques, extérieures au cercle des faisceaux primaires, et dans les- quelles prennent naissance, d'une part les radicelles, de l'autre les forma- tions secondaires, destinées àrecouvrir et à protéger le corps fibro-ligneux de la racine, aprés l'exfoliation de l'écorce primaire. J'ai peu de chose à dire de ces formations, qui naissent par cloisonnements tangentiels et d'abord centrifuges dans l'assise externe dela couche rhizogéne. Sur une coupe de racine adulte, on voit que ces cloisonnements finissent tôt ou tard par s'ordonner en direction centripéte, de maniére à entourer la racine, réduite alors au cylindre central, de couches subéreuses annuelles, ana- logues à celles qui recouvrent dans la tige le parenchyme cortical. Quant aux couches internes de la zone rhizogéne, elles conservent toujours à peu près la même épaisseur, deviennent très-amylifères dans le temps où l'amidon se produit également dans la tige, et se nuancent par des dégra- dations trés-peu sensibles avec le tissu parenchymateux des larges rayons corticaux médullaires qui s'interposent aux faisceaux libériens. c. Radicelles. — Relativement aux radicelles, il me suffira de. signaler SÉANCE DU 1A avin 1878. 197 le plus brièvement possible les caractères essentiels qui les différencient des racines adventives proprement dites, surtoutau point de vue organo- génique. 1* Dans le Cissus, les radicelles naissent toujours en face et au contact d'un faisceau primaire, tandis que les racines adventives naissent en face et au contact d'un rayon médullaire et des deux faisceaux ligneux con- tigus. Je ne parle, bien entendu, que des radicelles normales, et non pas des radicelles adventives qui peuvent se développer sur les vieilles racines et que je n'ai pas eu l'occasion d'étudier. 2» Dans la formation du massif utriculaire initial, l'évolution des cel- lules, dés l'origine, est franchement centrifuge par rapport à l'axe de la tige, s'il s'agit d'une racine adventive, tandis que, pour le bourgeon radicel- laire, c'est dans l'assise externe de la zone rhizogéne qu'apparaissent les premiéres traces de prolifération. Cette assise se divise tout d'abord par des cloisons tangentielles et radiales, aprés quoi le travail de segmentation gagne peu à peu les couches plus profondes, jusqu'au contact du faisceau primaire. C'est alors seulement que se conslituent les centres permanents de végétation qui détermineront l’évolution excentrique de la racine. Quant au développement des groupes vasculaires, il est absolument le méme dans l'un et dans l'autre cas. 3 La soudure de l'axe secondaire sur son axe générateur s'opère tou- jours, pour les racines adventives, au moyen d'un cône évidé, dont la sur- face de révolution est constituée par les groupes vasculaires contractés. Dans les radicelles, les faisceaux, trés-souvent au nombre de deux, quoi- qu'on en rencontre davantage, naissent dans le méme plan vertical ou à peu prés, au contact du faisceau primaire, et si rapprochés les uns des autres à la base, qu'ils n'y sont jamais séparés que par de minces lames de tissu conjonctif, sans se grouper jamais en forme de cône. Ils se séparent ensuite pour se porter à la périphérie du cylindre axile. 4 Les éléments figurés du bourgeon radicellaire sont généralement de plus fort calibre que ceux de la jeune racine adventive. 5^ La radicelle, n'ayant pasà écarter et à rompre, daus son mouvement de progression excentrique, des tissus aussi résistants que ceux qui retar- dent la marche de la racine adventive dans les couches corlicales exté- rieures, elle ne reste pas, comme celle-ci, avant son éruption, étranglée à sa base, et étalée à sa partie supérieure en forme d'ampoule ou d'as de pique, mais affecte au contraire, dés son origine, celle d'un cône plus ou moins allongé. 6^ Enfin, tandis que nous avons vu deux tissus de signification morpho- logique et physiologique différente, d'une part le cambium, de l'autre le tissu interfasciculaire primordial, participer l'un et l'autre à la forma- tion de la racine adventive, c'est au contraire dans la zone rhizogéne ou 198 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. péricambium, c'est-à-dire dans un tissu de constitution homogéne, que le bourgeon radicellaire prend tout entier naissance, jusques et y compris la couche calyptrogéne permanente, et à la seule exception de l'assise interne primitive de la pilorhize, dont je ferai tout à l'heure connaitre l'origine. On remarquera toutefois qu'ultérieurement les rapports organiques de la radicelle avec son axe générateur tendent à se rapprocher un peu du type observé chez les racines adventives. En effet, lorsque l'évolution des éléments primaires de l'axe générateur est terminée, ‘et que commencent à se différencier les tissus constitutifs du système libéro-ligneux secondaire, tandis que le cylindre cortical ou extérieur de la radicelle reste en com- munication directe avec la zone génératrice où il a pris naissance, on voit au contraire la zone génératrice de la radicelle se mettre en communi- cation immédiate, à sa partie externe, avec les éléments libériens de la racine mère, et à sa partie interne avec l’aire cambiale qui s’est constituée de chaque côté du faisceau primaire. Or, on se rappelle que le cambium permanent de la tige se conlinue également dans la couche rhizogène de la racine adventive qui en est issue. Je me hâte d'ajouter qu'une analyse plus intime nous montrerait peut- étre que cetétat de relation entre le péricambium de la radicelle et leliber de son axe générateur n'est pas le résultat d'une évolution d'ordre secon- daire, mais qu’au contraire il pourrait bien être, en réalité, contemporain de l'origine méme du bourgeon, quoique dissimulé à cette époque par la position qu'oceupent les éléments libériens dans une trés-jeune racine. En effet, quand une coupe vient à passer au point de formation d'un bourgeon radicellaire, on voit les séries cellulaires sublatérales, destinées à former le périeambium, s’arc-bouter, non pas sur la face externe, toujours trés- étroite, mais bien sur les deux côtés du faisceau primaire, c'est-à-dire qu elles ont leurs initiales dans la région où les éléments libériens existent déjà, mais en puissance seulement, et sans différenciation appréciable. De méme pour les rapports de l'axe cambial dela racine avec la partie interne du péricambium de la radicelle. S'il en était ainsi, notre sixième différence serait plus apparente que réelle. D'autre part, il est constant que, ni dans l'un, ni dans l'autre cas, — racine adventive ou radicelle, -— le cambium proprement dit, ou intra-libérien, de l'axe générateur ne peut être en rela- tion directe avec celui de l'axe dérivé. J'ai dit tout à l'heure que le bourgeon radicellaire sortait tout entier de la zone rhizogène, à l'exception de l'assise externe primitive de la piléo- rhize. Ceci m'amàne à terminer l'étude de la radicelle chez le Cissus par quelques remarques sur le rôle trés-secondaire que jouent, dans sa for- mation, les cellules de la gaine protectrice. Aussitót les premiéres divisions apparues dans les assises du péricam- SÉANCE bU 1^ JUIN 1878. 199 bium, on voit ces cellules s'allonger et s'infléchir au dehors, de manière à former une sorte de calotte hémisphérique coiffant le jeune organe en for- mation ; bientôt elles entrent elles-mêmes en prolifération assez abon- dante, mais sans qu’il s’y forme autre chose que des cloisons verticales et horizontales ; elles ne se divisent jamais tangentiellement, ce qui montre assez que l'assise unique à laquelle elles appartiennent, incapable de se régénérer à l'intérieur, ne parlicipe conséquemment en aucune facon à la formation de la couche calyptrogène. Celle-ci résulte de la division tangenlielle initiale de l'assise externe du péricambium, et c'est enfin dans lescouches plus profondes de ce dernier que se forment les points végé- tatifs du péribléme et du plérome. Quant à la gaine protectrice, elle recouvre, avons-nous dit, la jeune racine d'une enveloppe d'abord continue, mais qui ne tarde pas à s'isoler de l'assise qui lui a donné naissance, par le déchirement d’une rangée périphérique de cellules situées à la base de l'organe. Ainsi dégagée de toute entrave, comme un ballon qui a rompu ses amarres, cette sorte de coiffe provisoire continue à s'allonger par de nouvelles divisions radiales, et à suivre ainsi ie mouvement de progression de la jeune racine qu'elle est destinée à protéger tant que les assises de la véritable pilorhize ne se sont pas suffisamment épaissies et consolidées. Il n'y a done eu dans cette curieuse évolution des cellules de la gaine protectrice, qu'une simple mo- dification ou, pour parler plus exactement, qu'une extension spécialisée du rôle éminemment protecteur qui leur est attribué dans l'économie géné- rale de la plante. Les phénoménes que je viens d'analyser se rapprochent beaucoup de ceux qui ont été observés par M. de Janezewski, chez le Fagopyrum (1). Mes remarques viennent donc utilementà l'appui des siennes ; elles sont simplement un peu plus développées, ce qui ne m'a pas paru superflu en un sujet encore plein d'obscurités. Je ferai remarquer, er outre, que le fonc- tionnement de Ja couche calyptrogène paraît être égalementle méme dans les deux plantes. - D’après ce qui précède, la caractéristique différentielle des radicelles et des racines adventives se présente, semble-t-il, avec des traits assez accusés, pour qu'on soit en droit de s'étonner de ce que certains auteurs persistent à comprendre ces deux sortes d'organes sous l'appellation com- mune de racines adventives. Je crois de plus qu'il y aurait quelque utilité à distinguer, au moyen d'une épithète différentielle, parmi les racines adven- lives proprement dites, deux ordres d'organes différents : 1^ celles qui se forment normalement sur certains points spéciaux des axes caulinaires (1) Ed. de Janezewski, Développement des vadicelles dans les Phanérogames (Ann. sc. nat. 5° série, t, XX, p. 219). 200 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. aériens ou souterrains, chez un grand nombre de végétaux ligneux et sur- tout herbacés : ce sont celles qui ont surtout donné lieu jusqu'ici aux observations des anatomistes ; — 2° les racines anormales qui ne se forment qu’accidentellement sur des fragments de tiges ou autres organes axiles ou appendiculaires, détachés de la plante mére. Je n'insisterai pas davantage sur cet ordre de considérations. J'ai hâte de rentrer, pour n'en plus sortir, dans l'étude des racines adventives de notre Cissus. I Il me reste à faire connaitre les modifications plus ou moins profondes que subissent les tissus de la tige dans le voisinage de la jeune racine. Ce côté, pourtant fort intéressant de la question, parait avoir été négligé jus- qu'à ces derniers temps par la plupart des observateurs; c'est à M. Arloing que revient surtout l'honneur de l'avoir mis en évidence. | M. Arloing a montré en effet : | 1° Que les racines adventives des Cactées s entourent de très-bonne heure d’une double gaîne de cellules subéreuses, l'interne appartenant à la racine, l’externe adossée à la précédente et isolant le parenchyme, où elle a pris naissance, de la racine qui le traverse. 2° Que la pression exercée par la racine sur les téguments de la tige a pour effet d'en détacher un fragment plus ou moins circulaire, une sorte de plaque qui tombe tót ou tard, pour donner passage à la racine. 9" Enfin, que la gaine subéreuse de la racine, continuant de proliférer au contact de l'hypoderme, garnit d'un bourrelet continules bords de la plaie, puis s'évase cireulairement en s'insinuant jusqu'à une certaine distance entre l'épiderme proprement dit et les couches hypodermiques (1). . Dans le Cissus, les choses se passent d'une facon tout à fait différente. Ainsi je n'y ai jamais rencontré de gaine subéreuse interne ou externe autour de la racine, à aucune époque de son évolution. Aprés avoir écarté sur son passage les faisceaux compactes des fibres libériennes, le cóne radiculaire pénétre, avons-nous dit, dans le parenchyme cortical, dont les cellules s’étirent, s'atrophient et se désorganisent à son contact, sans qu'on y puisse constater aucune trace de prolifération subéreuse ; puis elle fait éclater les assises plus consistantes du collenchyme et du suber, qui s'écar- tent par simple déchirement, à la facon des lévres d'une plaie, sans jamais se détacher sous forme de plaque circulaire. Enfin, j'ai déjà laissé entendre qu'il s'était formé, pendant les premiers temps de l'évolution de la racine, non pas à son contact, mais simplement sous l'influence de plus A Arloing, Recherches anatomiques sur le bouturage des Cactées, p. 42 et suiv., ct pl. V et VIH. are SÉANCE DU 14 jurn 1878. 201 en plus prochaine de la poussée qu'elle fait subir aux couches corticales. extérieures, une masse assez considérable de tissu de prolifération, inter- posé entre le collenchyme et le suber. L'examen de ce tissu doit nous arrêter quelques instants. Tout en lui reconnaissant quelques analogies avec celui que M. Arloing a vu, chez les Cactées, s'insinuer entre l'épiderme et les couches hypodermiques, il m'est impossible de lui attribuer, ni la méme origine, puisque ce dernier tissu n'est qu'un simple prolongement de la gaine subéreuse externe, laquelle n'existe pas dans le Cissus, ni la méme valeur morphologique, puisque, au lieu de former simplement un bourrelet circulaire autour de la cicatrice destinée à donner passage à la racine, il recouvre provisoire- ment toute la surface de cette cicatrice, ni enfin, croyons-nous, le méme róle physiologique. L'étude attentive de ce tissu achévera de nous édifier sur ces différents points. Il forme une sorte de segment de sphére ou de calotte hémisphé- rique trés-surbaissée, d’un diamètre assez considérable, et dont la partie la plus épaisse, exactement superposée à l'extrémité méme de la racine, cor- respond d'autre part à un boursouflement déjà trés-accusé de la couche subéreuse. Il parait provenir d'un double travail de segmentation, à la fois centripéte et centrifuge, qui se produit simultanément dans la couche phellogène et dans les deux ou trois assises de cellules parenchymateuses à chlorophylle et à parois médiocrement épaissies, qu'on rencontre ordi- nairement dans l'écorce du Cissus, entre le suber et le collenchyme pro- prement dit. Les cellules de ces différentes couches, phellogéne et paren- chyme, se divisent d'abord tangentiellement en deux cellules filles, les- quelles subissentà leur tour un semblable dédoublement. Sur les bords de la calotte, le travail de cloisonnement s'arréte là le plus souvent ; mais plus on se rapproche du point central où se produit la plus forte poussée radiculaire, plus la division se complique, soit par la formation de nou- velles eloisons tangentielles alternantes, c'est-à-dire apparaissant tour à tour ou simultanément, en decà et au delà des cloisons déjà formées, soit par le fractionnement des cellules filles, en quadrants plus ou moins régu- liers. Enfin le cloisonnement, surtout à la partie centrale, devient absolu- ment confus, avec déformation et plissement ondulé des parois cellulaires, sans que celles-ci prennent la consistance ni la disposition propres aux élé- ments subéreux, sauf peut-étre sur les bords extérieurs de la calotte. Bref, dans son ensemble, celle-ci présente absolument l'aspect d'un tissu paren- chymateux peu consistant, fugace et promptement mortifié. | Ce curieux travail de prolifération doit probablement résulter de i'ac- tion de l'eau qui a pénétré plus abondamment dans la couche phellogène et dans les couches sous-jacentes, par suite des premiers déchirements provoqués dans les vieilles cellules de l'enveloppe subéreuse, par la pous- 202 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sée interne du jeune bourgeon radieulaire. Quant au rôle physiologique . de ce tissu, il consiste, non pas tant, sans doute, eu égard à son extrême délicatesse, à provoquer la rupture définitive des couches subéreuses qu'à préserver quelque temps la jeune racine, à laquelle il sert en quelque sorte de tampon, de l’action trop précipitée des agents extérieurs et du contact trop rude des cellules subéreuses elles-mêmes. Il ne faut pas perdre de vue que la tension des tissus corticaux est trés- considérable au-dessus dela jeune racine et témoigne de la nécessité d'un puissant effort pour arriver à les rompre. Quand, dans une coupe mé- diocrement mince, on vient à soulever, avec l'aiguille ou le rasoir, le cône radiculaire en dehors du plan de section, on voit aussitôt les assises exter- nes, déjà complétement refoulées au dehors, revenir par élasticité à la direction verticale, ou tout au moins tendre à s'en rapprocher. On remarquera que les cellules à parois épaisses du collenchyme ne par- ticipent pas, en raison méme de cet épaississement, au travail de proliféra- tion dont jeviens de donner une idée, et que méme, le plussouvent, elles font obstacle à sa propagation dans les couches plus profondes de l'écorce. Il peut arriver cependant qu'aprés la rupture des assises collenchymateuses, les cellules du parenchyme cortical sous-jacent se mettent elles-mémes à proliférer. Toutefois la prolifération ne se produit abondamment dans ce dernier tissu que lorsque la racine adventive s'est formée sous une lenti- celle, et l'on va en comprendre la cause. J'ai montré en effet, dans mon précédent mémoire, que la couche collen- chymateuse était toujours interrompue sous les lenticelles du Cissus ; on comprend donc qu'à cet endroit, l'afflux de l'eau se fasse plus facilement vers les régions profondes de l'écorce, et que, par suite, la prolifération y soit plus abondante. Elle l'est tellement quelquefois, qu'on voit alors letissu cicatriciel ainsi constitué, lâche, délicat, parenchymateux, souvent plein d'air, faire hernie hors des lévres de la cicatrice qui donne passage à la racine, et constituer ainsi à cette derniére une deuxiéme coléorhize ou coléorhize interne, l'externe étant formée par les bourrelets subérifiés de la lenticelle. Ce qui vient à l'appui de mon opinion sur la cause probable de cette prolifération abondante dans le parenchyme cortical, c’est qu'on voit sou- vent, sur des parties de tiges plongées dans l'eau, des lenticelles s'entr'ou- vrir et laisser échapper de leurs lévres béantes un tissu en tout semblable à celui dont je viens de parler, sans qu'il en sorte de racine. La formation d'une double coléorhize n'est pas absolument le seul caractère qui différencie l’évolution des racines adventives du Cissus, selon qu'elles se sont formées ou non sous une lenticelle. Il y en a encore un autre, mais moins important et quelquefois difficile à saisir. Il m'a. paru que, dans le cas où la racine se forme sous une lenticelle, elle s'étale r SÉANCE DU 14 Juin 1878. 203 moius autour de son axe, dans le parenchyme cortical, ce qui provient évi- demment de ce qu'elle n'est pas aussi comprimée par les assises exté- rieures que lorsqu'elle se développe sous une couche continue de suber doublée d'un épais collenchyme. Sa progression est donc naturellement plus rapide, et elle s'allonge immédiatement en cóne. Les racines adventives du Cissus ne se forment guère qu'à l'extrémité inférieure des fragments de tige plongés dans l'eau. Gelles qui apparais- sent parfois au-dessus du niveau de l'eau ne tardent pas à se flétrir, D'autre part, il importe que ce niveau ne soit pas trop élevé, que les liges, par exemple, ne plongent pas de plus de 3à 4 centimétres, sans quoi elles sont exposées à pourrir. Les racines peuvent se montrer sur une partie quel- conque de l'axe caulinaire ; toutefois leur lieu d'élection est bien certaine- ment à la hauteur des nœuds, observation du reste parfaitement concor- dante avec la pratique constante du jardinage. Cette localisation doit évidemment se rattacher à une cause naturelle. Né serait-ce pas tout simplement que l'emmagasinement hibernal dela matiére amylacée se fait aussi beaucoup plus abondamment au voisinage des nœuds que dans toute autre partie de la tige? Quand la tige a été coupée à la hauteur d'un nœud, c'est surtout sur les bords de la section qu'apparaissent les racines, souvent en trés-grand nombre. Je n'en ai trouvé qu'une seule qui ait fait son apparition sur la surface méme de section, et encore n'y avait-elle pas pris naissance. Elle s'était formée beaucoup plus haut et, comme toujours, aucontact du cylindre ligueux ; mais au lieu de sortir de la tige de la manière ordinaire, dans un plan horizontal ou légèrement oblique, elle avait cheminé vers le bas, dans l'épaisseur de la couche trés-développée du cambium, laissant der- rière elle une longue traînée de groupes vasculaires diversement agencés et indiquant trés-nettement la trace de son passage. Puis, arrivée jusqu'au niveau de la section, on la voyait se diviser presque à angle droit, dans un épais massif de tissu de prolifération, en deux axes d'égale puissance, dont l'un achevait son évolution horizontalement, tandis que l'autre con- tinuait de progresser de haut en bas, pour venir sortir sur la surface méme de section, et prés du cylindre ligneux complétement décomposé en cel endroit. Une fois sorti de la tige, ce second axe, rencontrant le fond du vase, avait dù s'infléchir à son tour, en coupant d'abord la surface de section dans son plus grand diamètre. Ce fait pourrait-il être rapproché de celui qu'a signalé M. Trécul, à propos des boutures du Maclura auran- liaca (1)? Quand l'extrémité de la tige ne se désorganise pas, il se produit très- habituellement sur la section, surtout lorsque celle-ci a été faite par le (1) Ann. se. nat. 1847, p. 15. 204 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. travers d’un nœud, une prolifération assez abondante de tous les tissus parenchymateux en contact avec l’eau, à l’exception toutefois de la moelle. — On voit ainsi se former assez promptement autour du cerele ligneux une couronne de petits mamelons cellulaires très-visibles à l'œil nu, séparés d'abord les uns des autres par l'intervalle correspondant à la largeur des faisceaux libériens. Ces mamelons grossissent sensiblement par la suite, jusqu'au point de devenir quelquefois confluents et de recouvrir presque toute la périphérie de la surface de section de leurs masses bourgeonnantes diversement accumulées. Ce tissu de prolifération est constitué par de grandes cellules à suc in- colore et à divisions irrégulières sauf, vers la surface des mamelons, où elles deviennent plus ou moins tabulaires, avec tendance ultérieure à la subéri- sation. Dans le principe, ce tissu renferme du tannin etl'on y trouve aussi des granulations trés-ténues que l'iode colore en jaune pàle. Enfin, dans les couches périphériques, les parois des cellules, avant de se colorer en brun, ont une teinte vert pàle assez accusée pour faire croire tout d'abord à la présence de la chlorophylle. En général, cette apparence est trompeuse. La chlorophylle ne se trouve que dans le voisinage de la section, mais elle s'y montre quelquefois assez abondamment. | J'ai vu, sur une tige dont la moelle était profondément désorganisée, avec altération trés-sensible et par endroits pourriture compléte du vieux bois, l'anneau cambial produire encore quelques assises ligneuses plongées dans un abondant tissu de prolifération, qui formait sur la section un large disque coloré en vertet dans lequel se différenciaient trés-nettement des éléments libériens de formation récente. Au moment où je mets la dernière main à ce travail, quelques-unes des racines de mes boutures ont acquis une trés-grande taille, il y en a qui mesurent jusqu’à 15 centimètres de longueur ; leur lignification est très- avancée à la base et elles ont presque toutes produit un grand nombre de radicelles. Je commence néanmoins à remarquer de nombreuses traces de dépérissement ; les rameaux, conservés jusqu'ici assez verts, commencent à pàlir et s'affadissent en quelque sorte; quelques semaines encore, et mes petites plantes quasi factices auront vécu. Quatre dessins sont joints à ce mémoire (Pl. II) ; je les produis dans l'ordre suivant, sans qu'il soit nécessaire, me semble-t-il, d'y joindre de plus longues explications : 1^ Racine adventive. — Coupe horizontale. 2» Racine adventive. — Coupe longitudinale. 3'Miacine adventive formée sous une lenticelle. — Coupe horizontale. 4 Radicelle. — Coupe horizontale. . J'ajoute enfin que l'étude sommaire des racines adventives de deux autres espèces de Cissus: Cissus aconitifolia, et Cissus heterophylla (RA amm t SÉANCE DU 28 JUIN 1878. 205 (Thgb.), m'a conduit à des résultats semblables à ceux qui sont consignés dans ce mémoire. M. Chatin met sous les yeux de la Société des pieds de Blé atteints de Charbon et dont toutes les feuilles sont attaquées par la Rouille ; cette double altération s'est développée sous l'influence de l'humi- dité excessive entretenue par les pluies persistantes des jours derniers. M. Chatin présente à la Société des fragments de tuiles et de pierres noircis par un Cryptogame qui couvre les toits et les murs des maisons de Cognac, dans le voisinage des distilleries d'eaux-de-vie. SÉANCE DU 28 JUIN 1878. PRÉSIDENCE DE M. DE SEYNES. En l'absence du Président et des Vice-Présidents, M. de Seynes, conformément à l’article 39 du Règlement et sur l'invitation qui lui en est faite, prend place au fauteuil. i M. Malinvaud, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 44 juin, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la séance précédente, M. le Président proclame membres de la Société : MM. Picuanpo (Gabriel), docteur en médecine, à la Mavane,. O’ Reilly, 31 ; DeLmas (Louis), docteur en médecine, à la Havane, présentés tous deux par MM. Lavallée et Mer. M. Fournier fait à la Société une communication sur la distribu- tion géographique des Graminées mexicaines (1). M. Bonnet fait à la Société la communication suivante : NÓTES SUR QUELQUES PLANTES DU MIDI DE LA FRANCE, par M. Ed. BONNET. Brassica fruticulosa Cir. PI. rar. regni. neap. Il, p. 7, tab. 1; DC. Syst. 1L, p. 604, Prodr. I, p.216; Boiss. Fl. orient. 1, p. 393. — Br. (1) M. Fournier ayant recu communication, pendant l'automne, de documents nouveaux qui modifient légèrement quelques-uns des résultats numériques exposés dans ce travail et communiqués par lui à l'Aeadémie des sciences, dans la séance du 10 juin 1878 (Comp. rend, , t. LXXXVI, p. 1441), se réserve de revenir ultérieurement sur ce sujet. 206 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rupestris Rafin. Alcun. caratt. nuov. gen. e spec. Sicil. p. 11, n° 191.— Sinapis radicata Sibth. Fl. grec. prodr. Yl, p. 32 (non Desf.). — Icon. Cup. Panph. sicul. éd. 1, tab. 124, éd. 2, tab. 71; Sibth. et Sm. Icon. Fl. grec. VII, tab. 648. — Exsicc. Bourgeau Pl. Pyren. esp., n° 590 (sub B. levigata Bourg. non Lag.), et Pl. d'Espagne, n° 1050. Plante de 3-5 déc. à racine vivace, cylindrique, allongée, blanchâtre. Tige sous-frutescente émettant des rameaux herbacés, dressés, hérissés dans le bas, glabres dans le haut. Feuilles toutes pétiolées, parsemées, surtout sur la surface inférieure, de poils raides qui peuvent quelquefois manquer presque complétement; les inférieures nombreuses, lyrées, à segments latéraux ovales obscurément dentés, le terminal très-large, ar- rondi ; feuilles supérieures 1-3, étroites ou presque linéaires, allongées, denticulées. Fleurs grandes, disposées en corymbes làches; sépales étalés, glabres, décidus, plus courts que les pédicelles ; pétales d’un beau jaune, à limbe obovale-arrondi, entier. Style conique, 4 fois plus court que la silique. Pédoncules fructiféres longs de 15-20 mill., filiformes, un peu étalés, plus courts que les siliques ; celles-ci redressées sur les pédoneules, glabres, toruleuses, à valves convexes surle dos, un peu carénées. Graines nombreuses, brunes, finement alvéolées. Har. — Dans les vignes aux environs de Perpignan. — Fl. avril, mat. Ors. — Cette plante, qui n'avait pas encore été signalée en France, nous a été communiquée par M. Ch. Naudin, de l'Institut, qui l'a décou- verle aux environs de Perpignan, et aprés l'avoir cultivée dans son jardin d'expériences de Collioure, en a adressé des échantillons vivants au Muséum de Paris. Tout récemment, notre confrére M. le docteur Warion, guidé par les indications de M. Naudin, a pu s'assurer que la plante crois- sait dans de telles conditions, qu'il était impossible de douter de sa spon- tanéité. Les recherches que nous avons faites dans l'herbier du Muséum pour nous assurer de la parfaite identité de notre plante avec l'espéce napolitaine, nous ont fait découvrir un échantillon de Brassica fruticu- losa Cir. provenant de l'herbier Maille et recueilli aux environs de Perpi- gnan par Xatard, à une époque déjà ancienne, mais qu'il est impossible de préciser, car l'étiquette autographe ne porte aucune indication de date. Il est assez étonnant que la découverte de Xatard ait passé inaperçue, et qu'aucun des botanistes qui ont écrit sur la végétation des Pyrénées-Orien- tales n'ait signalé l'existence de cette curieuse espèce. ` Ainsi que M. Boissier l'a fait remarquer (Fl. orient. I, p. 393), la plante d'Algérie nommée par Desfontaines Sinapis radicata (Fl. Atl. 1l, p. 98, tab. 167), et que tous les auteurs rapportent en synonyme au Bras- sica fruticulosa Cir., en est spécifiquement distincte. Nous avons pu nous convaincre, par l'examen de l'échantillon authentique de Desfon- taines, de la justesse des observations de M. Boissier ; cependant les dif- SÉANCE DU 28 JUIN 1878. 207 férences qui séparent la plante d'Algérie de lespèce de Cirillo sont si légères, qu'il serait nécessaire, à notre avis, de cultiver parallèlement les deux plantes pour s'assurer de la persistance de leurs caractéres distinc- tifs. Quant à la plante publiée par Bourgeau (PI. d'Espagne, 1852, n 1518) sous le nom de B. fruticulosa, ce n'est point l'espéce de Cirillo, et elle doit prendre le nom de B. Cossoneana Boiss. et Reut. ap. Boiss. Diagn. sér. 2, fasc. 4, p. 34. Bellis Bernardi Boiss. et Reut. Pug. plant. nov. Afric. bor. et Hispan., p. 56. Tous les botanistes qui se sont occupés de la flore de Corse savent que parmi les espéces intéressantes qui croissent au sommet du monte Rotondo, il faut signaler au premier rang le Bellium nivale Req. M. de Marsilly indique dans son Catalogue des plantes de Corse (page 79) une forme du Bellis perennis, à laquelle il ne donne pas de nom, qui croit mélangée au Bellium nivale et qui lui ressemble tellement, qu'il est très- facile à première vue de confondre les deux plantes. De plus, M. Mabille a constaté que, contrairement à l'opinion reçue, le Bellium nivale Req. était excessivement rare sur le monte Rotondo, tandis que cette forme du Bellis perennis y était au contraire trés-commune. L'abondance relative de ce dernier parait méme être assez grande pour que M. Mabille ait été amené à se demander si le Bellium du monte Rotondo n'avait pas échappé à Requien, et si, en décrivant son B. nivale, il n'avait pas en vue ce Bellis, qui, dans cette hypothèse, devrait porter le nom de „Bellis nivalis Req. (sub Bellio). Il n'en est rien cependant. On sait que la principale différence des genres Bellis et Bellium repose sur la forme de l'achaine, qui est muni d'une couronne écailleuse et de soies dans le genre Bellium, tandis qu'il est nu dansle genre Bellis. Or, en se reportant à la description princeps de Requien (Ann. sc. nat., sér. 1, tome V, p. 383), on peut se convaincre que cet auteur, en créant son Bellium nivale, a bien eu en vue une plante appartenant au genre Bellium, puisqu'il dit de son espéce: « Graines allongées, glabres, à + arétes et autant d'écailles ». De plus, il cite les échantillons de Solei- rol sur lesquels il a fait sa diagnose, et le Muséum possédant la rare collec- tion de Soleirol, il nous a été bien facile de nous assurer que la plante citée appartenait bien au genre Bellium. Mais alors quel nom donner à la plante de M. Mabille ? Nous cherchions à résoudre cette question, lorsque notre ami M. Gaudefroy signala à notre attention un Bellis Bernardi Boiss. et Reut. de Corse, à peu près complétement inconnu des botanistes, M. Boissier et Reuter ont créé leur espéce sur des échantillons qui leur avaient été envoyés du monte Rotondo par Bernard sous le nom de Bel- 208 | SUCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. lium nivale Req. Malheureusement nous ne possédions pas la plante de Bernard, mais la description du Bellis Bernardi convenait admirablement aux échantillons récoltés par M. Mabille et ne pouvait laisser aucun doute sur le nom qu'il convenait de leur donner. Il était dès lors bien simple de reconstituer l'histoire du Bellis Bernardi, et nous la résumons en quelques mots : Il existe au sommet du monte Rotondo deux plantes trés-faciles à confondre, si l'on n'y prend garde, l'une trés-rare, qui est le vrai Bellium nivale Req., l'autre beaucoup plus commune, qui doit porter le nom de Bellis Bernardi Boiss. et Reut. Cette derniere a été confondue, à tort, par Bernard avec l'espéce de Requien, et cette erreur a été partagée par plu- sieurs botanistes, notamment par M. Kralik, qui a publié dans ses Plantes corses, n° 539, sous le nom de Bellium nivale Req., une plante qui n'est autre que le Bellis Bernardi Boiss. et Reut. (1). Conyza Naudini, sp. nov. (sect. Dimorphanthes). Planta insignis e radice bienni plures caules agens. Caulis erectus,- bimetralis et ultra, dense foliatus, crassus (2 cent. diametr.), teres, striatus, totus pilis albidis patulisque obtectus. Folia omnia alterna, utrinque pilis rigentibus adpressis basique tuberculatis obsita, nervosa, nervis pilos lon- giores gerentibus ; inferiora petiolata, paululum decurrentia, oblongo-ova- lia, apice obtusa, remote dentata, dentibus profundis, amplis, obtusis, adjecto petiolo 12 cent. longa, 3 cent. lata; superiora lanceolato-acuta, angusta, petiolata, vix dentata. Corymbus terminalis, 50 cent. longus, den- sus, strictus, foliatus, ramosus, ramis alternis fastigiatis, piloso-hirtis. Anthodia subsemiglobosa, pedicellata, pedicellis 5 mill. et paulo longio- ribus, squamis viridibus 35 vel 38 inæqualibus, duplici aut triplici serie imbricatis, linearibus, villosis, apice acutis, margine scariosis.. Recepta- culum planiusculum, punctatum, nudum, glabrum. Flosculi albi, involu- crum æquantes, 130 circiter, quorum 15 centrales hermaphroditi, reliqui (1) Dans le but de faciliter les recherches de ceux de nos confrères qui ne possèdent pas le Pugillus, nous transcrivons ci-après la diagnose du Bellis Bernardi : BELLIS. BERNARDI Boiss. et Reut. (sect. Epapposæ) (loc. cit.). B. perennis nana, rhizomate brevi obliquo fibras radicales edenti ; foliis omnibus radi- calibus glabris vel margine sparsim ciliatulis, obovato-spathulatis, integris vel obtuse repandis, obtusissimis, uninerviis, in petiolum eis breviorem attenuatis; scapo foliis triplo longiori superne adpresse hirto; involucri phyllis nigris, glabris, oblongis vel ellipticis, obtusis; ligulis albis vel roseis involucro duplo longioribus ; achæniis com- pressis, glabris, epapposis. ; Has. in monte Rotondo insule Corsica (Cl. Bernard sub Bellio nivali). Habitus omnino B. annuc quæ radice annua, caule folioso, etc., longe differt, et Bellu nivalis involueri phyllis acutis et generice achæniis papposis diversissimi. Cum B. pe- rennis formis ob minutiem omnium partium, rhizoma obliquum nec rectum brevissi- mum glabratumque non confundi potest. SÉANCE DU 98 JUIN 1878. 200 feminei. Flosculi hermaphroditi corolla tubulosa, glabra, superne paulo ampliata, 5-dentata, dentibus oblongo-ovatis, acutis; antheræ incluse; stigma bipartitum inclusum. Flosculi foeminei corolla angustissima, tubu- losa, apice dentata nec ampliata; stigma bipartitum, inclusum. Achænia tam flosculis hermaphroditis quam feemineis insequentia, minuta, oblonga, basi vix attenuata, compressa, hispidula, flavescentia. Pappus corollam exæquans aut vix superans, achænio maturo bis et semis longior, pilis albo-luteolis scabriusculis, una serie dispositis. Germen oblongum. — Floret idibus augustis. ` Patria ignota. Planta, habitu C. floribundæ H.B.K. sed longe diversa, in horto Caucolliberitano cl. Naudin, cui hanc eximiam speciem dicatam volui, sponte derepenteque enata et ibi per aliquot annos culta, nunc circa urbem, sua sponte, frequens recrescit (1). Echium pyrenaicam L. Cette espéce, que la plupart des auteurs, et notamment M. Godron (Fl. Fr. II, p. 521). ont confondue à tort avec PE. italicum L., en est cependant bien distincte par une série de caractères qui permettent, lorsque les deux plantes croissent ensemble, de les distinguer à premiére vue. M. Naudin, ayant soumis l'E. pyrenaicum à une culture de plusieurs années, a pu s'assurer que cette plante conserve, avec une fixité remarquable, les carac- tères qui la séparent de sa congénére. Cette distinction avait du reste été faite autrefois par Linné, qui, après avoir confondu les deux plantes dans la 4"° édition du Species, les sépare dans le Mantissa. Aprés lui, Hudson, Murray, Desfontaines, Lapey- rouse, etc., ont maintenu cette espéce sans élever de doutes sur sa légiti- milé ; seulement l'auteur de l'Histoire abrégée des plantes des Pyrénées à compliqué inutilement la synonymie de PE. pyrenaicum en lui donnant les noms d'E. pyramidale et luteum, qui s'appliquent à la méme plante et qu'il substitue au nom plus ancien de Linné. (1) Nous n'avons pas cru devoir conserver à cette espèce le nom de C. altissima Ch. Naudin (manuscr. in herb. Mus. Paris), adopté par M. O. Debeaux dans ses Recherches sur la flore des Pyrén.-Orient. (1878), parce qu'il semble indiquer un caractère propre à cette plante, et qu'en réalité plusieurs espèces américaines le partagent avec. elle. Du reste, à l'époque oü nous avons fait cette communication à la Société botanique, le travail de M. Debeaux n'avait point encore paru, et ce n'est que par suite du retard apporté à la publication du Bulletin par la grève typographique, que le mémoire de : Debeaux a été imprimé avant le nôtre. Une autre considération sur laquelle nous croyons devoir insister, c'est que M. Debeaux n'a pas publié la description de l'espèce dont il revendique une partie de la paternité : il se contente de comparer sa plante au - ambigua et à l'Erigeron canadense, avec lesquels elle n'a que de vagues similitudes de port. Quant à l’Echium albereanum O. Debx. il nous paraît identique avec ce que nous appelons E. pyrenaicum, et nous ne voyons pas comment M. Debeaux peut distin- guer avec certitude son espèce du type de Linné et de Desfontaines. (Note ajoutée pen- dant l'impression.) T. XXV. (SÉANCES) 14 910 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Voici comment nous croyons devoir rétablir la synonymie de cette espèce : Echium pyrenaicum L. Mant. 334; Desf. Fl. Atl. I, p. 164; DC. FI. fr. VI, p. M8. — E. italicum var. 8 L. Sp. éd. 2, Append.,p. 1678 ; E. py- ramidale et luteum Lap. Abrég. pyr. 90 et 91 (non Desf.) ; E. italicum Godr. Gren. FI. Fr. II, p. 521 (pro parte, et excl. synon. mult.); exsicc. Bourgeau, Pl. de Fréjus, n° 285 ; Billot, n° 2325. Cette espéce se reconnait à ses tiges dressées, simples, tachées de pour- pre, couvertes de poils nombreux blancs ou jaunâtres, raides et piquants; à ses rameaux courts, étalés ou légèrement recourbés, s'allongeant peu après la floraison ; à ses fleurs réunies en cymes denses; à ses corolles carnées avec des veines plus foncées, infundibuliformes, à 5 divisions presque régulières; à ses étamines, toutes longuement exsertes, à anthères globuleuses bleuátres. L'E. italicum s'en distingue par sa tige moins hérissée, munie de poils moins apprimés, plus nombreux ; par ses rameaux trés-longs redressés, rameux et atteignant presque tous la méme hauteur, ce qui donne à la plante un aspect conique ; par ses fleurs blanchâtres à corolle munie de 9 dents irréguliéres, ce qui la fait paraitre bilabiée ; par ses étamines, dont deux sont plus courtes et à peine saillantes hors de la corolle. C'est à cette espèce qu'il faut rapporter les exsiccata suivants : Rchb. herb. germ., n° 995 ; Jamin, PI. Alger.,n° 184; Billot et Bavoux, n° 2325 bis et 2325 ter. Les deux plantes fleurissent à la méme époque et croissent communé- ment en société dans tous les lieux incultes, secs et pierreux du midi de la France; cependant, d'aprés les observations de notre ami M. Th. Dela- cour, l'E. italicum existe seul aux environs d'Avignon et dans la plus grande partie du département de Vaucluse. M. Godron réunit à l'E. italicum VE. altissimum de Jacquin. Nous n'avons pas vu d'échantillon authentique de cette derniére plante; mais si nous en jugeons d’après l'excellente figure des Icones Flore austriace (tome V, p. 35, tab. 16), elle nous parait devoir constituer une bonne espèce bien distincte del' E. italicum L., et à laquelle on ne peut rapporter aucune des nombreuses formes qui croissent en France. M. Gornu fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR QUELQUES CHAMPIGNONS DE LA FLORE DE FRANCE, par M. Maxime CORNU. J'ai eu l'honneur de signaler l'année derniére àla Société (1), l'existence de deux Taphrina fort rares prés de Paris, l'un sur le Bouleau, l'autre . (1) Bull. Soc. bot., séance du 25 mai 1877, (voy. addilion à cette séance, publiée ulté- rieurement, t.XXV, p. 175). SÉANCE DU 28 JUIN 1878. 911 sur le Poirier. Cette année, il y a peu de jours, j'ai pu en observer une autre espéce qui est également peu fréquente. Nous avons trouvé sur les hauteurs, prés de Mantes, un certain nombre de Prunus spinosa dont les fruits étaient déformés par le Taphrina Pruni (Exoascus Pruni). Je l'avais cherché bien des fois sans succés. M. Orevault, jardinier en chef de l'École de pharmacie, notre confrére, qui récolte avec ardeur les Crypto- games et en posséde un bon nombre, ne l'avait jamais observé jusqu'alors, et cependant il accompagne M. Chatin dans toutes ses excursions. M. Verlot, chef de l'École de botanique, qui herborise tout l'été, et M. Poisson, aide-naturaliste au Muséum, qui connait trés-bien la flore des environs de Paris, ont trouvé cette espéce le méme jour, prés de Grignon, et ne l'avaient pas récoltée auparavant. Le Polystigma rubrum, si commun dans les montagnes du Dauphiné et du Jura, mais non prés de Paris, se montra de méme sur les Prunus spinosa de Meudon, il y a une dizaine d'années, avec quelque abondance. Il semble qu'il y ait pour certaines espéces des conditions spéciales qui permettent leur apparition ou l'empéchent, suivant les années; on peut d'ailleurs rapprocher ce fait du suivant. La végétation des environs de Paris a présenté cette année un caractère singulier. Quoique les pluies n'aient pas été rares dansles premiers temps de l’année, les Peronospora, souvent si abondants, paraissent avoir « manqué ». Les Urédinées de méme ont été en général peu fréquentes. Tous les ans nous avons l'habitude, mon ami M. Roze et moi, d'en recueillir un certain nombre dans nos excursions printanières ; cette année il ne semble pas qu'il y en ait eu de nombreuses espéces. Il faut altribuer cette rareté, sans doute, à la basse température des premiers jours de printemps; l'eau n'a point fait défaut, mais elle est venue en temps inopportun. Peut-étre lierait-on ce fait, sans invraisemblance, avec le précédent; et l'on arriverait à cette conséquence, qui ne parait pas im- probable, que non-seulement il faut à certaines Cryptogames de l'eau et de la chaleur, mais qu'il les leur faut à une époque déterminée, faute de quoi leur abondance n'est plus si grande. L'existence de spores immobiles aide à comprendre ces exigences : elles ont besoin, pour germer à époque fixe, de rencontrer un ensemble de conditions spéciales ; la dissémination des premiéres spores qui en pro- viennent exige en outre que les plantes phanérogames soient à un certain état de développement. Il y a ainsi deux étapes à franchir successivement, et, suivant que le parasite est favorisé dans l'une ou dans l'autre, le résultat définitif peut-étre trés-différent. Les remarques de cette nature mériteraient d'étre faites pour chaque espéce de Cryptogame, principalement pour celles qui sont nuisibles à l'agriculture ; on y trouverait peut-étre d'utiles renseignements : on pour- 919 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rait peut-étre en tirer des conséquences importantes pour protéger les végétaux qu'elles dévastent. Certaines espéces qui paraissent vulgaires en Allemagne, sont des plus rares dans notre région, probablement parce que les pluies font souvent défaut et que les conditions sont mauvaises pour elles. L'une des plus curieuses sous ce rapport est certainement le Synchytrium Taraxaci, qui attaque le Taraxacum vulgare. On connaît le remarquable travail de MM. de Bary et Woronine (1) sur cette plante, qui est pourvue de deux modes de reproduction (sporanges en sores et spores immobiles). J'ai signalé, il y a déjà plusieurs années, l'existence du Synchytrium Stella- rie (2) en Sologne, où il n'est pas rare vers le mois de novembre et où on peut le récolter en abondance. Malgré des recherches suivies, nous n'avons trouvé, M. E. Roze et moi, aux environs de Paris, que le S. Ane- mones, qui d'ailleurs n'y est point commun ; le S. Taraxaci, qui vit aux dépens de l'une de nos plantes les plus vulgaires, n'a jamais été rencontré par nous. M. G. Bainier, cependant, parmi divers croquis, me montra le dessin de corpuscules rouges trouvés sur le Taraxacum dans des échantillons vendus comme salade à Belleville; il le considérait comme appartenant à une Urédinée ; il fut facile d'y reconnaitre un Synchytrium : le S. Ta- raxaci. L'année dernière, au mois d’août, dans des excursions mycologiques à Pontarlier, faites en compagnie de M. E. Roze, nous avons pu récoller un assez grand nombre d'espèces curieuses ; mais l'une d'elles, la première en date, nous frappa particuliérement. Surla promenade publique oü nous étions allés le matin méme de notre arrivée passer quelques minutes avant le premier déjeuner, nous remarquàmes que, dans l'herbe assez rare crois- sant sous les arbres, la plupart des Taraxacum étaient couverts de Syn- chytrium : nous pümes en faire une trés-abondante récolte en quelques minutes. Dans cette partie du Jura et dans celle du Val-Travers et des environs de Neuchâtel, ce Synchytrium n'est pas commun. M. le docteur Morthier, mycologue habile, souvent cité dans l'ouvrage de Fuckel, a fait un cata- logue des plantes de cette région; il n'est pas sans intérêt de citer que le S. Taraxaci y est considéré comme rare et n'est indiqué qu'à un seul endroit. Or, dans une visite que nous fimes au docteur Morthier, M. Quélet et moi, visite dans laquelle M. Morthier nous fit voir de belles et rares (1) Ann. des sc. nat. 5° série, t. III, p. 239. (2) Bull. de la Soc. bot. de France (1871), t. XVIII, p. 25. L'autre Synchytrium que j'avais signalé est l’un des Physoderma qui se développent sur les espèces du genre Ausma. SÉANCE DU 98 JUIN 1878. 913 espèces, j'ai rencontré prés de Courcelles le S. Taraxaci, cà et là dans les chemins. Je l'ai rencontré surtout en grande abondance dans les prai- ries situées près du point où le Doubs s'élargit en une sorte de lac avant sa chute, qui est célèbre, et de méme cà et là, à peu de distance, au Russey, en France cette fois. Nul doute que ce Synchytrium ne se retrouve ailleurs dans la région du Jura, abondant d'une maniére relative, tandis qu'il est ou parait tout à fait rare prés de Paris. Parmi les plantes qu'on rencontre dans le Jura suisse et qui se retrou- veront, sans nul doute, sur le territoire français qui est voisin et abso- lument de méme nature, on peut citer le Puccinia Veratri Niessl. Cette espèce couvre les feuilles du Veratrum album dans les pâturages élevés du Chasseron (prés de Fleuriers, Val-Travers). Je l'ai recueillie dans une excursion faite en compagnie du docteur Quélet et de M. Roze, sous la conduite de notre confrère M. le docteur Andre: de Fleuriers. Le Veratrum est trés-commun prés de Pontarlier, et il est certain qu'en recherchant cette Puccinie, on la retrouvera en France, à quelques kilométres du point où elle abondait en Suisse. Je ne veux point terminer cette communication sans citer quelques espéces trouvées dans nos environs et qui peuvent à bon droit étre con- sidérées comme fort rares. L'une est le Licea floriformis, Myxomycéte qui ressemble à un mi- nuscule Geaster, et que j'ai rencontré l'an dernier sur les feuilles du Peu- plier, au mois de mai, dans les environs de la gare de Fontainebleau, près d'un bouquet d'Epicea. C'est une des rares localités où nous trouvions des Sapins dans notre flore, aussi devons-nous observer avec soin tout ce qu'on rencontre sous leur ombre et sur leurs débris. Dans les environs, le long du chemin de fer, se trouvent aussi des haies d'Épicéa assez soigneusement taillées, au pied desquelles s'accumulent successivement les feuilles : ces feuilles pourrissent et finissent par consti- tuer un humus assez spécial. Sur cet humus j'ai trouvé, au mois de décembre 1875, de nombreux pieds du Mitrula cucullata, dont j'ai fait part à plu- Sieurs de nos confréres parisiens, charmante espéce qui a 2 à 3 cen- timètres de haut, et dont la présence n'avait pas été signalée prés de Paris. Elle est, paraît-il, assez commune dans les montagnes; on la trouve en Angleterre au niveau des plaines. Dans nos environs il faut probable- ment des conditions spéciales pour qu'elle se montre et puisse se déve- lopper. Cette petite plante a vivement intéressé notre confrére M. Boudier, l'habile et patient explorateur des environs de Montmorency, qui a décou- vert une charmante espéce munie d'un Selérote, espéce qu'il a décrite Sous le nom de Mitrula sclerotypus (Session mycologique 1872). M. Poisson montre à la Société des inflorescences de Fraisiers 214 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dont il a déjà parlé dans la séance du 13 juillet 1877. Sur cent pieds de Fraisiers qui, l'an dernier, n'avaient fourni aucun individu fer- tile, il s’en est trouvé deux qui, ce printemps, ont porté plusieurs fruits savoureux et parfumés, comme les membres présents à la séance peuvent le constater. Il n'est pas inutile de rappeler que, dans le jardin où se trouvaient primitivement ces Fraisiers, avant d'avoir été introduits chez M. L. Marchand, leur stérilité n'avait jamais été remarquée par le propriétaire; par conséquent, ces plantes auraient présenté des alternatives de fertilité et de stérilité dont les modifications seront suivies avec soin chaque année. Au nom de M. L. Marchand, M. Poisson met sous les yeux des membres de la Société une fasciation de Romaine dont le dévelop- pement est considérable, et qui cette année était fréquente sur ces sortes de salades. M. Malinvaud lit quelques passages d'une brochure qu'il a reçue pour la bibliothéque de la Société, et qui a pour titre: Note sur quelques plantes étrangères recueillies à Lodéve (Hérault), par M. A. Aubouy. Une partie de ces espèces appartiennent à la flore d'Algérie : Clypeola cyclodontea Del., Eryngiwm triquetrum Vahl., Ormenis aurea DR., Poa atrovirens Desf., etc. ; d'autres sont ori- ginaires de l'Orient (Lepidium perfoliatum L., Centaurea dij- fusa Lam., etc.), ou de l'Amérique méridionale (Sporobolus tena- cissimus P. Beauv., Eleusine oligostachya Link, etc.). La patrie de quelques-unes est inconnue : Sisyrinchium excisum Godr., Stipa intricata Godr., papposa Del. et tenella Godr., etc. M. Malinvaud dit, en terminant, que les recherches de M. Aubouy ajouteront un nouveau et intéressant chapitre à l'histoire des florules adventices de la France méridionale, dont quelques-unes ont déjà été l'objet de savants et importants travaux (1). M. Malinvaud fait ensuite la communication suivante : UN MOT SUR LA VÉGÉTATION BRYOLOGIQUE DE LA HAUTE-VIENNE ET DU MONT- DORE, D'APRES LES TRAVAUX RÉCENTS DE M. ÉDOUARD LAMY DE LA CHAPELLE, par M. Ernest MALINVAUD. Jai reçu pour la bibliothèque de notre Société une brochure inti- tulée: Mousses et Hépatiques du Mont-Dore et de la Haute-Vienne, par (1) On peut consulter sur ce sujet : Godron, Florula juvenalis, 1853; Cosson, Appen- dir Flor. juvenalis, 1860; Grenier, Florula massiliensis advena, 1857; G. Lespinasse et Theveneau, Plantes étrangères qui croissent aux environs d'Agde, 1859. SÉANCE DU 28 Jurn 4878. 915 M. E. Lamy de la Chapelle (2* et dernier Supplément). En présentant cette notice qui clôt la série des recherches (1), d'ailleurs si complètes, de l'auteur sur cet intéressant sujet, il m'a semblé opportun de résumer, dans un aperçu trés-succinct, les faits nouveaux mis en lumière par notre savant confrére. Les deux régions qu'il a explorées, malgré leur peu d'étendue et l’uni- formité relative de leur sol, ont une grande importance au point de vue de la géographie botanique. La premiére offre une transition et permet d'établir une comparaison avec les Alpes et les Pyrénées; la seconde doit à la fraicheur de ses profondes vallées et au grand nombre de ses cours d'eau une richesse et une variété qui offrent les plus curieux rappro- chements, d'une part avec la végétation des grandes montagnes, de l'autre avec celle des plaines limitrophes de la Vienne, de l'Indre et de la Charente. On ne sera pas surpris que les explorations bryologiques de M. Lamy de la Chapelle aient conduit à ce double résultat : un grand nombre d'espéces rares ou intéressantes, et un petit nombre d'espéces nouvelles pour la France. Cela prouve que les Muscinées ne sont guére moins con- nues aujourd'hui que n'importe quelle famille de Phanérogames, et que l'auteur a mis dans ses recherches le soin le plus minutieux. Il résulte en effet de l'ensemble, que le Mont-Dore nourrit 176 Mousses et 53 Hépa- tiques, et le département de la Haute-Vienne, 264 Mousses et 74 Hépa- tiques. Sur ce nombre, nous remarquons dans le Mont-Dore trois Mousses et trois Hépatiques nouvelles pour la France, ce sont : 1° Bryum leptosto- mum Schimp. Syn. 2* édit., p. 467, trouvé d'abord par l'abbé de Lacroix, qui l'envoya à Schimper sous le nom de Bryum sericeum, et pris par celui-ci pour un Bryum julaceum Smith, à péristome imparfait. C'est sur les bons et nombreux échantillons de M. Lamy de la Chapelle, que le célébre auteur reconnut plus tard une espéce nouvelle distincte par sa capsule oblique, presque dressée et non pendante, son petit opercule coni- que, son péristome interne trés-imparfait, etc. — 2° Didymodon Lamyi Schimp. (Trichostomum Lamyanum Boulay, Fl. crypt. de l'Est), espéce dioique, nouvelle pour la science, voisine du D. luridus Hornsch., mais trés-distincte (voy. Schimp. Syn. 2° édit., p. 163). — 3° Sphagnum rubellum Wils., ressemblant au Sph. acutifolium Erh., mais dioïque, et présentant d'autres caractères assez tranchés ; indiqué jusqu'ici seule- ment en Angleterre et en Allemagne. — 4 Gymnomitrium coralloides Nees ab Esenbeck, connu jusqu'ici seulement dans les Hautes-Alpes de Silésie et de Styrie; — Sarcoscyphus densifolius Nees ab Es., espéce (1) Voyez la Revue bibliographique, t. XXII, p. 94-95, et t. XXIII, p. 151. 216 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des Alpes allemandes; — Jungermannia julacea Ligh., qui se retrouve dans les Pyrénées espagnoles, avec sa variété glaucescens plus rare encore que le type. Dans la Haute-Vienne sont signalées quatre Mousses et deux Hépatiques nouvelles pour la France, sans compter plusieurs variétés. Ce sont : 4° Physcomitrium eurystomum Send., espèce voisine du Ph. sphericum Schwægr. (voy. Schimper, Syn:, édit. 2, p. 316) ; — 2° Philonotis capil- laris Lindb., qui n'est peut-être qu'une variété du Ph. fontana Bridel ; — 9» Bryum gemmiparum de Not., espèce dioique, voisine des Br. alpi- num et Mühlenbeckii (Schimper, Syn. édit. 2, p. 442, l'indique au mont Sainte-Victoire en Provence) ; — 4° Plagiothecium elegans Schimp. Syn. édit. 2, p. 697 (Hypnum elegans Wils.), voisin du PI. denticula- tum, mais dioique, etc ; — 5° Lepidozia tumidula Lindenb. et Gottsche (voy. Boulay, Fl. crypt. de l'Est, p. 825); — 6° Riccia Huebeneriana Lindenb. (Ricciella Dumortier, Hep. eur. p. 111). — Enfin le Fossom- bronia angulosa Raddi, Dumort. Hepat. europ. p. 15, indiqué en Corse, mais nouveau pour la France continentale, a été découvert, en trois endroits, aux environs d'Ambazac. Quant aux espéces véritablement rares, mentionnées par M. Lamy de la Chapelle, leur nombre ne permet pas de les citer ici. Nous n'en aurions pas moins d'une soixantaine à énumérer pour le Mont-Dore, et plus de cent pourla Haute-Vienne. Plusieurs sont rarissimes, par exemple : 1^ Au Mont-Dore, Mielichhoferia nitida Hornsch., déjà signalé au port de Venasque dans les Pyrénées frangaises, mais sura lisiére de l'Espagne : cette espéce est une de celles qui relient notre plateau central à la chaine pyrénéenne; Atrichum tenellum Br. Sch. Bryol. eur., très-rare dans les Vosges, d'aprés M. Boulay, Fl. crypt. de l'Est, p. 461; Tetrodontium repandum Schwægr., trouvé « à mi-cóte de la montagne qui domine le marais de la Croix-Morant » par M. Lamy dela Chapelle, et dans les Pyrénées par Philippe; Grimmia torquata Grev., dont les fruits sont inconnus ; Brachyodus trichodes Nees et Hornsch. ; Scapania nemorosa var. intermedia Husn. Hep. gall. p. 22, fig. 23, et exsicc. fasc. mi, n°65 : cette variété remarquable est peut-être une bonne espèce, se plaçant entre les Scapania nemorosa et umbrosa; Jungermannia pumila With., etc. — 9» Dans la Haute-Vienne, signalons : Cryphea heteromalla var. aquatilis (Daltonia Lamyana Montagne) ; Leptotrichum vaginans Sullivan, var. Lamyana, plante stérile, regardée par M. l'abbé Boulay (Fl. crypt. de PEst, p. 553) comme une espèce distincte (Angstremia Lamyi Boul.) (4); Dicranum crispum Hedw. ; Campylopus Schimperi Milde; Schistotega osmundacea W. et M. ; Jungermannia Dicksoni Hook., etc. (4) Aprés nouvel examen, M. Boulay a rapporté cette forme curieuse au Leptotri- chum vaginans (Trichostomum vaginans Milde). Voy. Lamy, 4* Suppl., p. 21. SÉANCE DU 12 JUILLET 1878. , 217 16 Mousses et 18 Hépatiques, presque toutes rares, ont été publiées par M. Lamy de la Chapelle dans les exsiccata de M. Husnot. Il importe de corriger une erreur qui s’est glissée à propos du Junger- mannia nigrella, indiqué dans le granit au Riz-Chauvron (Haute-Vienne), sur la foi de M. l'abbé Chaboisseau (voy. Mousses et Hépatiques de la Haute-Vienne, p. 40). Cette espéce, éminemment calcicole, n'est pas rare dans le département de la Vienne, à quelques lieues de la localité citée, mais ne se trouve pas à l'endroit indiqué. M. l'abbé Chaboisseau a depuis longtemps reconnu l'erreur involontaire qu'une confusion d'échan- tillons lui avait fait commettre, et m'a signalé lui-même cette rectification, en me priant de. lui donner place dans cet aperçu. Le Jungermannia nigrella doit donc être rayé, au moins provisoirement, de la liste des Hépatiques de la Haute-Vienne. En résumé, lorsque les Muscinées de toute la France auront été recher- chées avec le soin persévérant et déterminées avec le savoir compétent dont a fait preuve M. E. Lamy de la Chapelle dans le recensement de celles dela Haute-Vienne et du Mont-Dore, la connaissance de la flore bryolo- gique francaise sera presque arrivée à la perfection. Nous disons presque, parce que le champ de l'inconnu est infini : quels que soient les progrés réalisés par une science, il ne sera jamais donné à l'intelligence humaine d'atteindre sa dernière limite. J'ai le plaisir, en terminant, d'annoncer à la Société que notre zélé confrére, aussi bon lichénographe qu'expert bryologue, s'oceupe en ce moment d'inventorier les Lichens des deux contrées dont il a si bien étudié les Mousses. Ce nouveau travail, patronné par l'illustre M. Nylander, sera, comme le précédent, le fruit d'investigations patientes et de savantes analyses, conduisant à des déterminations aussi rigoureuses que délicates, et les espéces nouvelles y tiendront une plus grande place, parce que cette branche de la cryptogamie a été, jusqu'à ce jour, moins cultivée que les autres dans notre pays. SÉANCE DU 12 JUILLET 1878. PRÉSIDENCE DE M. FOURNIER. En l'absence du Président et des Vice-Présidents, M. E. Four- nier prend place au fauteuil. M. Malinvaud dit que M. Chatin l'a prié d'exprimer à la Société son vif regret de ne pouvoir se rendre à ses séances pendant le mois de juillet. 218 | SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Fournier présente les excuses de MM. Bureau et Poisson, retenus par leurs occupations. M. Malinvaud donne lecture du procés-verbal de la séance du 98 juin, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une nouvelle présentation. M. Malinvaud, secrétaire de service, en l'absence de M. le Secré- taire général, fait part à la Société de la triste nouvelle qu'il vient de recevoir, par une lettre adressée au secrétariat, de la mort de M. Barthélemy-Charles Dumortier, décédé à Tournai le 9 juillet dernier, dans sa quatre-vingt-deuxiéme année. M. Malinvaud dit que la perte de cet éminent homme d'État et savant belge, particu- liérement sensible à la Société de botanique de Belgique, dont il était le Président et partageait si activement les travaux, sera vive- ment ressentie par les botanistes francais, qui n'ont pas oublié avec quelle distinction et quel dévouement il présida plusieurs des séances du Congrès international de botanique tenu à Paris en 1867. M. le Président s’associe, au nom de la Société, aux regrets qui viennent d’être exprimés, et ajoute qu'il a pu apprécier personnelle- ment l'importance de l'active coopération apportéepar M. Dumortier à l’œuvre du Congrès de 1867. Lecture est donnée de la piéce suivante : PROCÈS-VERBAL DE VÉRIFICATION DES COMPTES DU TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE PAR LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ POUR L'AN- NÉE COMPTABLE 1877. Paris, le 29 juin 1878. La Commission de comptabilité a vérifié dans tous leurs détails les comptes présentés par M. Ramond, trésorier de la Société. Les dits comptes se soldent par un excédant de recettes, au 31 décembre 1877, de 15,257 fr. 9 cent., dûment représenté par les valeurs détaillées dans la note sur la situation financiére, que M. le trésorier a soumise à la Société dans la séance du 26 avril dernier. La Commission a reconnu la compléte régularité de ces comptes. Elle propose, en conséquence, à la Société, de les déclarer approuvés, et de reconnaitre de nouveau le zéle et le consciencieux dévouement de M. Ramond, en lui votant d'unanimes remerciments. Pour les membres de la Commission : Le rapporteur, E. Rozk. SÉANCE DU 12 JUILLET 1878. 219 Les conclusions de ce rapport, mises aux voix par M. le Prési- dent, sont adoptées à l’unanimité des membres présents. M. Bonnet, vice-secrétaire, donne lecture de la communication suivante : SUR LA PRÉSENCE DE L'HELIOTROPIUM CURASSAVICUM L. ET DU PARO- NYCHIA ECHINATA Lamk. DANS L'ILE DE LA SIDRIÈRE DE FITOU (Aude), par M. G. ROUY. Dans la séance du 10 décembre 1875, mon excellent correspondant, notre savant collègue, M. G. Gautier, a fait connaître à la Société bota- nique de France la flore si remarquable des îles de la Sidrière de Leu- cate et de la Sidrière de Fitou (Aude), jusqu'alors presque inexplorées au point de vue botanique. Ayant eu la possibilité, le mois dernier, d'aller herboriser pendant quelques jours en Catalogne et dans les Pyrénées-Orientales, je n'ai pas voulu passer à Fitou, sans visiter la petite ile de la Sidriére, située au pied méme de la gare. Là, sur un espace restreint, où en moins d'une heure on peut récolter tant de rares espéces signalées par M. Gautier, et parmi lesquelles je rap- pellerai particulièrement : Scorzonera crispatula Boiss., Convolvulus linearis DC., Cachrys levigata Pourr., Lotus decumbens Poir., Polycar- pon alsinæfolium DC., Sideritis littoralis Timb. (Sideritis hirsuta L. part.), Iris graminea L., Cichorium divaricatum Schousb., etc. ; là, dis-je, j'ai eu la satisfaction de découvrir, grâce peut-être à la saison un peu tardive, encore deux bonnes espéces nouvelles pour cette localité déjà si riche: je veux parler des Heliotropium curassavicum L. et Paro- nychia echinata Lamk, cette dernière nouvelle méme, je crois, pour les environs de Narbonne et de Perpignan. Quant à l’Heliotropium curassavicum que l’on trouve si abondamment à la Vieille-Nouvelle (ile Sainte-Lucie), je crois devoir mentionner égale- ment sa présence, avec Polygonum Roberti Loisel., dans les sables mari- times, prés de la gare à Cette (Hérault), où j'ai récolté ces deux plantes pour la premiére fois en 1875. L'Heliotropium curassavicum L. se trouve donc avoir maintenant, à ma connaissance, quatre localités certaines en France : Palavas, Cette, ile Sainte-Lucie, ile de la Sidriére de Fitou. Au sujet de cette note, M. Gaston Gautier, de Narbonne, pré- sente les observations suivantes : Je suis heureux que l'occasion me permette de confirmer l'exactitude des renseignements fournis par notre collégue M. G. Rouy, sur la flore 2320 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de Leucate. L’Heliotropium curassavicum L. m'avait en effet échappé quand j'ai publié (1) le résultat de mes herborisations aux iles de Leu- cate, de la Sidriére de Leucate et de Fitou. J'ai revu depuis lors, et souvent, celte riche localité, et j'ai pu y constater la présence, non-seule- ment de l'Heliotropium curassavicum L., mais d'une série de plantes trés-intéressantes, qui n'avaient pas été encore rencontrées sur notre littoral. L'une d'elles estle Medicago secundiflora DR., espéce algérienne qu'on n'avait pas jusqu'à présent vue en Europe. Il est difficile d'expliquer que le M. secundiflora DR. existe ici sans supposer une série de stations intermédiaires entre Leucate et l'Algérie ; je ne crois pas cependant que la plante ait été signalée encore en Espagne, aux iles Baléares, en Corse ou en Italie, mais il me parait probable que cette espèce délicate y existe, quoiqu'elle y soit restée jusqu'à celte heure inapercue. Le M. secun- diflora est trés-abondant à Leucate en diverses localités, et j'ai pu cette année, sans crainte de destruction, y récolter et y faire récolter des centaines d'échantillons. On rencontre à Leucate un certain nombre d'autres espéces qui me semblent étre nouvelles pour la science. Citons spécialement parmi ces dernières le Statice narbonensis Legr. et Gaut. J'avais communiqué, sousun nom provisoire, cette plante, vue l'an- née derniére sur la plage de Vendres, et cette année sur celle de Leucate, à notre correspondant et savant collègue M. Legrand. Celui-ci y reconnut aussitôt son Statice narbonensis, espèce jusqu'ici inédite. MM. Grenier et Boreau, à qui M. Legrand avait fait don du Statice narbonensis, n'avaient pas hésité à y voir une nouvelle acquisition pour la flore fran- caise. Leucate et ses environs me paraissent présenter des formes trés- remarquables de Staticées, qui n'existent pas du reste à Sainte-Lucie. Elles se rapprochent des St. delicatula Gir., virgata Willd., caspia Willd., et serotina G. et G., mais on ne saurait cependant les confondre avec celles-ci. Ces espéces sont à l'étude et devront fournir ultérieurement le sujet d'une nouvelle communication. D'autres espéces de Leucate, sans étre nouvelles pour la France, n'avaient jamais élé signalées aux environs de Narbonne; je me bornerai à citer : Cracca Bertolonii G. et G., Heliotropium supinum Lin., Cir- sium ferox DC., Anthyllis cytisoides L., Ferula glauca DC. La découverte de cette derniére que j'avais jusqu'ici méconnue, revient entièrement à M. Timbal-Lagrave. Je terminerai en signalant à Leucate des plantes déjà indiquées aux environs de Narbonne, mais dont il sera toujours bon, vu leurrareté rela- (1) Voyez Bull. de la Soc. bot. t. XXII, p. 300, SÉANCE DU 12 juiLLET 1878. 991 tive, de faire connaitre les nouveaux habitats; ce sont : Viola arbores- cens L., Euphorbia taurinensis All., Romulea Columna Seb., et rami- flora Ten., Hyoscyamus major Mill., Pancratium maritimum L., Son- chus glaucescens Jord., Agrostis olivetarum G. G., etc. Je dirai enfin que, malgré les recherches de Pourret, de Delort et des nombreux botanistes qui viennent tous les ans faire connaissance avec la flore de Narbonne, celle-ci réservera longtemps encore d'intéressantes surprises à ceux qui sauront fouiller ses garrigues et ses plages. Dans un rayon fort étroit, j'ai pu constater cette année, aux environs de Narbonne, la présence de l’Orobanche fuliginosa Reut., Linaria rubrifolia DC., Plantago lusitanica L., etc., et, si je voulais étendre ce rayon aux Corbières, jaurais alors à dérouler une liste merveilleuse de plantes, ce qui pour le moment m'entrainerait trop loin. Je ne voudrais pas du reste déflorer le travail que M. Timbal-Lagrave prépare sur cette riche région, et dont, sous sa savante direction, M. Jeambernat et moi-même réunissons en ce moment les nombreux matériaux. M. Malinvaud donne lecture d'une note sur le dimorphisme du fruit du Jubelina riparia, par MM. Poisson et Sagot (1). M. Malinvaud met sous les yeux des membres présents, pour étre distribué, vers la fin de la séance, un lot de plantes rares ou critiques de l'Ouest et particulièrement de la Loire-Inférieure : Thlaspi alliaceum, Bupleurum affine, Herniaria ciliata, ete. 11 indique leur distribution géographique et leurs principaux caractères spé- cifiques. M. Cocardas fait une communication sur le siége et la composi- tion des matières colorantes dans les végétaux. M. Fournier signale à M. Cocardas certaines espèces des genres Esholizia et Zinnia, comme pouvant lui fournir un intéressant sujet d'étude, au point de vue de la recherche de leurs matières colorantes. M. Cornu fait la communication suivante : NOTES ET REMARQUES SUR LES URÉDINÉES : RŒSTELIA se montrant en dehors de la saison ordinaire, par M. Maxime CORNU. Le Genévrier oxycédre de la région méditerranéenne est souvent atta- qué par des Podisoma. Notre confrère M. Mouillefert, que des travaux de viticulture amènent souvent dans le Midi, voulut bien cette année, dès la (1) Le manuscrit de cette communication a été retiré du secrétariat. 999 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. fin du mois de mars et au commencement d'avril, recueillir pour moi quel- ques échantillons de ces plantes attaquées. Il me remit quelques rameaux portant des ligules rouges trés-semblables à celles du Podisoma clavariæ- forme, récoltées à Launac, prés de Montpellier, dans une garrigue faisant partie du domaine de M. H. Marés, de l'Institut. Ces ligules, desséchées depuis une quinzaine de jours quand elles me furent remises, étaient encore d'un rouge assez vif, les spores n'en n'avaient point été altérées, et mises dansl'eau quelques minutes, elles ne tardérent pas à se gonfler comme si elles eussent été entiérement fraiches. Maintenues dans un air humide, elles se couvrirent de nombreuses sporidies émises par les spores, et en délayant ces sporidies dans l'eau, il fut facile de répandre le Cham- pignon sur des Crategus oxyacantha cultivés dans des vases à fleurs en vue de ces études. Les feuilles des Cratægus avaient été mouillées à l'avance ; aprés avoir été arrosées par l'eau chargée de spores, les plantes furent enveloppées de papier buvard humide et maintenues ainsi une journée. Le semis réussit trés-bien et la plupart des feuilles se mon- trérent attaquées. Nous faisons de cette maniére, presquetous lesans, mon ami M. E. Roze et moi, des expériences qui réussissent invariablement. Les spermogonies apparurent abondamment au bout de quinze jours environ et méme un peu plus tót, attestant par là la réussite de l'expé- rience. Ce développement est une preuve que le Podisoma du Genévrier oxy- cédre, qui ressemble extérieurement au Podisoma du Genévrier commun, est bien constitué par la méme espéce : la forme rend bien compte de la valeur spécifique dans ce cas spécial. Des vérifications de cette nature sont utiles à faire dans les formes urédi- néennes: il est bien probable que beaucoup d'OEcidium qui paraissent identiques ne le sont pas; des expériences directes le montreraient sans doute. L'habitat sur des plantes voisines les unes des autres dans la méme famille ne prouve pas l'identité de deux espéces. M. de Bary n'a-t-il pas montré que l’Œcidium du Haricot et de la Féve, si semblables extérieure- ment, ne sont pas identiques, et qu'ils différent entre eux d'une manière notable, comme l'Uromyces Fabe etl Ur. Phaseolorum, dont ils procèdent respectivement. C'est peut-être à cause de cette ressemblance extrême qu'on a distingué beaucoup moins d'OEcidium que de formes téleutospo- riques. Le nombre des Puccinies est beaucoup plus considérable que celui des OEcidium ; ce nombre reste encore trés-supérieur, méme après avoir rayé les espéces à germination immédiate, qui, comme les Puccinia Dianthi et P. Malvacearum, se reproduisent sans Uredo ni Œcidium et ne présentent pas une alternance de générations. C'est probablement la coexistence d'espéces voisines sur des plantes voisines, qui rend difficile la SÉANCE DU 12 JUILLET 1878. 993 recherche des formes œcidiennes, correspondant aux formes téleutospori- ques. C'est du moins ainsi que je l'expliquerais. Il n'était donc pas inutile de montrer que le Podisoma du Juniperus Oxycedrus appartient bien en réalité à la méme espéce que celui du J. com- munis, et qu'il se transporte sur le Crategus oxyacantha sous forme de Ræstelia, de méme que le P. clavariæforme. Cette culture permit de faire d'autres remarques qui ne sont pas sans importance. Les deux pieds de Crategus oxyacantha qui avaient donné lieu au développement du Ræstelia lacerata deux ans auparavant (l'un d'eux surtout en avait été fortement chargé), n'en présentèrent plus l'année suivante. Cela s'est montré toujours dans mes cultures : le Rostelia est annuel ; quand un fragment de tige est atteint par les pustules, ce frag- ment meurt à l'automne avec tous les organes qu'il porte, ou bien il pré- sente une excoriation locale ; le Champignon disparait complétement. Ces deux pieds de Cratægus présentèrent un trés-beau développement de spermogonies jusqu'au mois de mai, où, par suite d'un déménagement, ils furent retirés de la petite serre à expériences, dans laquelle ils sont maintenus d'ordinaire et furent abandonnés à la sécheresse et à la pous- siére d'une chambre, pendant un mois. Toutes les feuilles attaquées tombèrent, et l'un des Crategus perdit entiè- rement son parasite en méme temps qu'il s'affaiblit outre mesure : l'autre paraissait devoir présenter le méme fait, mais une pustule de Ræstelia qui S'était montrée sur un rameau donna naissance à un développement spé- cial. Ce rameau ne mourut pas tout entier; quand la plante fut remise dans la serre nouvelle, la végétation reprit un peu de vigueur et le Crata- gus ne mourut pas. À la place où s'était montrée la pustule, se développa un bourrelet ligneux incomplet et assez considérable, qui devint gros comme une noisette et qui, à sa base, donna naissance, à un bourgeon. Ce bourgeon se développa lentement, mais il présentà un fait absolument particulier : il émit des feuilles assez nombreuses presque sessiles ei un peu courtes, il produisit quelques rameaux secondaires; tout le système axillaire, et la base des feuilles ainsi qu'une partie du parenchyme foliaire, se trouva occupé par le Rostelia. Ce Rostelia émit trés-peu de spermo- gonies : il ne colora pas les portées en rouge vif; il demeura pâle, quoique les péridiums fussent rapprochés les uns des autres et fort nombreux, comme dans le Peridermium elatinum des Sapins. Aujourd'hui (1) il n'est pas mùr, et les péridiums se montrent comme des (1) Note ajoutée pendant l'impression (février 1879). — Les péridiums se sont con- servés sans mürir jusqu'à l'entrée de l'hiver. Le rameau malade, qui a la plus grande ressemblance avec le « balai de sorcière » des Peridermium, n'est pas mort; les feuilles ne sont pas tombées ; une gelée de 6 à 8 degrés au-dessous de zéro, à laquelle il a été soumis, ne l'a pas endommagé complétement. 994 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. points blanes entiérement différents de l'aspect qu'ils présentent quand ils apparaissent sur le fond rouge des pulvinules ordinaires. En dehors de la différence de forme que présente le Rostelia dans ces conditions, différence sur laquelleje compte revenir ultérieurement, on peut remarquer combien il est singulier de voir continuer à vivre hors de sa saison une espéce qui, d'ordinaire, est rigoureusement limitée entre cer- taines dates. Le Champignon entophyte, interrompu au milieu de son développement (les péridiums étaient déjà en partie formés), a pu émettre de nouveaux filaments fructiféres qui se sont répandus dans un rameau en voie d'accroissement, et, fait curieux, les péridiums n'ont pas l'air d'avoir une avance extréme dans la partie la plus ancienne comparativement à la partie plus jeune voisine de l'extrémité, qui, munie d'un bourgeon non éteint S'accroit toujours. Le mycélium peut donc, dans certains cas, conserver sa vitalité dans la plante hospitaliére. Si l'on avait récolté ce rameau dans la nature, en dehors des conditions de l'expérience, on aurait probablement été conduit à attri- buer cette réapparition du Reæstelia, soit à un nouveau développement de ligules de Podisoma, sorte de repousse en dehors de sa saison ; soità une germination nouvelle des spores de Podisoma dont les ligules desséchées, mais nonatteintes par les pluies, n'auraient pas encore perdu leur vitalité. C'est cette derniére hypothése qui eüt paru la plus vraisemblable. J'ai observé une fois la réapparition par un temps trés-doux, en hiver, de spermogonies du Ræstelia cancellata sur les écailles du bourgeon d'un Poirier au Muséum (Bull. Soc. bot. p. 33-34, 13 février 1874), et j'en donnai deux explications : l'une relative à l'apparition hâtive du Podisoma eu janvier, « ce qui n'est guére vraisemblable », ajoutai-je, et l'autre à la con- servation du Ræstelia d'une année à la suivante. Nous voyons donc que cette explication, bien plus probable, est appuyée maintenant sur un fait d'expérience, et que le Champignon parasite, annuel, dont l'évolution est terminée en quelques semaines, peut, dans des cas très-restreints, il est vrai, par une prolifération particulière, analogue à celle des espèces radicantes, se conserver en dehors de la saison et dans des conditions peu ordinaires. Ce fait est rare heureusement, car sans cela les espèces présenteraient un polymorphisme véritablement décourageant. SÉANCE DU 20 JUILLET 1878. 995 SÉANCE DU 26 JUILLET 1878. PRÉSIDENCE DE M. PRILLIEUX, VICE-PRÉSIDENT. M. Malinvaud, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 12 juillet, dont la rédaction est adoptée. Par suite d'une présentation faite dans la dernière séance, M. le Président proclame membre de la Société : M. REVERCHON, naturaliste voyageur, à Bollène (Vaucluse), pré- senté par MM. Poisson et Gaudefroy. Dons faits à la Société : Abbé Boulay, Flore carbonifére du département de la Loire et du centre de la France, par M. Cyrille Grand'Eury (extrait de la Revue des questions scientifiques de Bruxelles). Sereno Watson, Bibliographical Index to North American Botany, part I. Atti della Società crittogamologica italiana, vol. primo. J.-B.-H. Martinet, l'Agriculture au Pérou. René Moynier de Villepoix, Recherches sur les canaux sécréteurs du fruit des Ombellifères. Fr. Bouteiller et Ch. Contejean, Observations relatives à certains phé- nomènes périodiques effectués dans le pays de Montbéliard. Francesco Ardissone, le Floridee italiche, vol. IT, fase. 1. Agostino Todaro, Prodromus monographie generis Gossypii. M. le Président présente à la Société l'ouvrage intitulé : Mono- graphiæ Phanerogamarum : Prodromi nunc continuatio, nunc revisio, auct. A. et C. de Candolle, tome I", et donne lecture de la lettre suivante de M. Duchartre, qui accompagne l'envoi de ce volume : Monsieur le Président, M. Alph. de Candolle m'a fait l'honneur de me charger de présenter en son nom, à la Société botanique de France, le premier volume du grand et important ouvrage que lui et son fils, M. Casimir de Candolle, com- mencent de publier à titre de complément et continuation du Prodromus. Je regrette vivement qu'une occupation fonctionnelle me mette dans T. XXV. | (SÉANCES) 15 296 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'impossibilité de me rendre, demain soir, à la séance, pour faire moi- - méme le dépót de ce volume sur le bureau. Le grand ouvrage que se proposent de publier MM. de Candolle, doit se composer de monographies dans lesquelles la partie descriptive sera accompagnée d'un texte français renfermant un examen de l'organisation, des discussions sur la structure et la symétrie de la fleur, etc. Des planches analytiques sont jointes au texte et représentent avec une remarquable netteté les principaux caractères génériques, toutes les fois que la seule description pourrait laisser un peu de vague dans l'esprit. En outre, le nouvel ouvrage s'étend à l'ensemble des Phanérogames, tandis que le Prodromus ne comprend que les Dicotylédones; et déjà le premier volume, qui vient de paraitre, il y a seulement quelques jours, traite de deux familles de Monocotylédones pour une de Dicotylédones. On peut donc dire que ce grand travail complétera non-seulement le Prodromus, mais encore l'Enumeratio de Kunth. Une particularité qui faeilitera d'une maniére notable la publication de cet ouvrage, c'est qu'il n'est assujelti à aucun ordre méthodique, et que dés lors, à mesure que MM. de Candolle et leurs collaborateurs auront terminé des monographies pouvant faire la matiére d'un volume, ce volume sera publié sans retard. On peut espérer que la vaste série des Phanérogames pourra étre ainsi épuisée dans un nombre d'années rela- tivement peu considérable. I} reste seulement à souhaiter que nos deux ilustres collègues de Genève trouvent un concours empressé dans les botanistes, auxquels ils font appel dans l'intérêt de la science. M. Malinvaud donne lecture de la note suivante adressée à la Société par M. Eugène Fournier : M. Marie, sous-commissaire dela marine à la Basse-Terre (Guadeloupe), qui a fourni déjà à diverses reprises des Mousses intéressantes à l'examen de notre confrère M. Bescherelke, a bien voulu recueillir dernièrement pour moi, au mois d'avril, un paquet de Graminées. Il a fait seulement une courte promenade aux environs de l'endroit qu'il habite, et sur les 35 espèces qu'il m'a adressées (33 Graminées et deux Cypéracées), il à élé assez heureux pour recueillir une espèce nouvelle, ce qui prouve quel intérét la flore de nos colonies des Antilles réserve encore aux natu- ralistes. | E Andropogon Marie est une espèce gazounante à épis courts et peu apparents, ce qui explique parfaitement pourquoi elle avait jusqu'à pré- sent échappé aux recherches. ll est assez embarrassant d'indiquer à quelle section du genre elle appartient, parce que ses épis, ordinairement solitaires à l'extrémité des rameaux sur les deux échantillons que. j'ai SÉANCE DU 26 JUILLET 1878. 227 recus, se montrent une fois agglomérés par trois et formant une petite panicule, d'ailleurs presque glabre. Voici la diagnose de l'espéce, qui manque non-seulement aux diverses publications de M. Grisebach sur la flore des Antilles, mais encore à l'herbier du Muséum. ANDROPOGON ManLE, n. sp. — Planta diffusa, culmis ascendentibus infra radicantibus gracilibus, vaginis striatis glabrescentibus ; foliis bre- vibus ovato-lanceolatis longe albo-pilosis ; spicis brevibus nudis pauciflo- ris terminalibus solitariis vel 3-fasciculatis rhaehi glabrescente gracili ; flore sterili fere sessili, scabriore, basi parce ciliata, supra claviformi et demum aristata ; glumis scabris æqualibus, palea inferiore fissa usque ad basim unde emergit arista valide torta, spiculam paulo plus quam duplam æquante. Basse- Terre, Guadeloupe (M. Marie), Aprili fructifera. M. Max. Cornu fait la communication suivante : L] ANATOMIE DES LÉSIONS DÉTERMINÉES SUR LA VIGNE PAR L'ANTHRACNOSE, - par Bi. Maxime CORNU. Notre confrère M. Gautier, de Narbonne, a eu l'extrême obligeance de me procurer un certain nombre d'échantillons de Raisins atteints d'an- thraenose. J'ai eu l'honneur entretenir plusieurs fois la Société de cette maladie, plus désastreuse qu'ón ne se l'imaginerait au premier abord. M. Fabbé Prax, président du comice agricole de Narbonne, m'avait éerit peu de temps auparavant pour avoir quelques détails sur le traitement à suivre en vue de lutter contre cette maladie < il n'avait pu réussir à voir, à l'aide du microscope, le mycélium et les spores ; comme beaucoup de botanistes, il ne croyait pas que le parasite fût aussi ténu. FH semble en effet qu'on soit disposé à trouver une sorte de proportionnalité entre les dimensions d'un parasite et les dégàts qu'il détermine. Quant à celui qui cause l'anthracnose, dix fois plus réduit que F Oidium de la Vigne, il produit des dégâts bien plus redoutables. La particularité qui domine ces altérations, c'est que le Champignon est annuel, et doit être semé à nouveau chaque année. Son action s'exerce pendant la belle saison et débute sur les organes verts; elle doit se terminer sur le bois mort par la formation d'organes porteurs de théques au printemps suivant, quoiqu'on manque de données à cet égard. Les altérations déterminées par l'anthraenose sur les divers organes de là Vigne sont trés-variées, bien que la cause soit la méme ; il y aurait une difficulté réelle à tenter de les réunir sous le méme chef. Je vais essayer de signaler rapidement les principales, en montrant le point de départ com- mun : la mort des parties extérieures occupées en premier lieu. 998 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Feuilles. — Sur les feuilles l'anthracnose produit des taches plus ou moins nombreuses ; sous son action, le tissu meurt, brunit, se desséche et devient friable comme sur la plupart des taches produites par les Septoria, Depazea et genres voisins. Tiges. — Les tiges de la Vigne commencent par être herbacées; elles sont alors vertes et tendres ; le bois est eucore peu important, l'écorce con- tient une série d'ilots de fibres libériennes à contour périphérique semi- circulaire et à contour intérieur rectiligne ; bientôt au-dessous de ces îlots s'en forment d'autres, qui sont étroits et à peu prés rectilignes ; l'ensemble de ces faisceaux décrit un cercle autour du bois. A la saison chaude, et successivement à partir dela base du rameau de l'année, se forme, d'un entre-nœud au suivant, une couche de périderme qui exfolie la partie située à l'extérieur du premier faisceau libérien. Cette partie se dessèche et prend une teinte jaune rougeâtre, brune ou cannelle, suivant les cépages. Le parasite attaque l'écorce jeune; il s'y développe, formant une tache d'abord entierement brune, puis brune à la périphérie, avec un centre blanc ou grisàtre. Une coupe transversale montre des variations extrêmes dans la disposition générale des parties corticales et centrales, mais voici ce qui peut étre donné comme général : Le Champignon frappe de mort une certaine place du tissu le plus exté- rieur de l'écorce ; cette place brunit et s'affaisse; le mycélium gagne de proche en proche en s'étendant en long et en large ; et cette altération se propage ensuite successivement : elle détermine une sorte de carie. Tandis que cette action se produit, la tige grossit en épaisseur par for- mations d'éléments libériens et surtout d'éléments ligneux. Il y a alors deux cas à disünguer, réunis par de nombreux intermédiaires. Dans le premier cas, la moelle n'est pas atteinte ; elle l’est dans le second, et l'altéra- tion est alors plus profonde et peut produirele dépérissement du rameau. Aux points où s'est fixé le Champignon, quand la partie corticale, puis la zone génératrice ont été successivement frappées de mort, on conçoit alors que la production d'éléments nouveaux n'y soit plus possible : il en résulte que, tandis que la tige grossit, la blessure déterminée par la mort locale du tissu s'élargit de plus en plus, et cela proportionnellement à l'ac- croissement du diamètre de la branche. En outre, comme cet accroissement détermine des tractions et des tensions de la part du tissu mort qui ne suit pas le déplacement du tissu vivant, il en résulte des actions mécaniques dont l'effet est double : les éléments, sollicités par des forces diverses, s'ac- croissent en dimension dans le sens où ils sont sollicités, d'autre part ils se segmentent. Cette double action, assez semblable comme origine à celle qui détermine un grand nombre de galles, et notamment les productions analogues produites sur la Vigne par le Phylloxera, s'observe trés-aisément sur des coupes transversales. SÉANCE DU 26 JUILLET 1878. 299 Il ne faut pas oublier que le brunissement et la carie paraissent gagner de plus en plus; une couche subéreuse tend cependant à circonscrire ces places brunies ; les rayons médullaires formés d'éléments minces et plus élastiques s'étalent en éventail, tandis que le bois demeure moins sensible à cette action et se modifie bien moins. Aux points où la zone génératrice est intéressée directement, la production des éléments nouveaux subit de grandes modifications : les éléments ligneux sont inégalement épaissis et le contour du cambium devient irrégulier ; on voit, méme au milieu d'élé- ments restés minces, des ilots plus ou moins compactes d'éléments ligni- fiés, fibres ou vaisseaux d'ailleurs trés-altérés. Il n'est pas jusqu'aux fibres libériennes elles-mémes et méme aux fibres libériennes primitives qui ne puissent s'altérer. . Lorsque l'action se double par le rapprochement de deux taches anthra- cnosiques, on voit apparaitre, à la suite des tensions fortement accrues, des bosselures diverses qui, sur la coupe transversale, présentent une altéra- tion considérable du type primitif. La carie peut se propager sous lépi- derme sain en apparence, le long de files de cellules qui sont brunies et s’entourent d'un anneau subéreux. Dans les environs de ces files, toute l'écorce est comme disloquée et la régularité primitive disparaît. Quand l'altération gagne la moelle, les parties latérales restant sur les branches un peu âgées se recourbent et forment des sortes de rebords où l'action des tensions est trés-facile à voir. Lorsque l’exfoliation de l'écorce se produit, le périderme serpente au milieu d'un tissu considérablement modifié et concourt encore à l'altérer. Pétioles.— Dans les pétioles l'action est à peu prés laméme, mais le peu d'énergie de la zone génératrice rend cette action beaucoup plus faible et beaucoup plus limitée dans un sens ; d'autre part, le diamétre plus réduit, l'état constamment herbacé de cette région, permettent au Champignon de proliférer dans tous les sens : il ya des pétioles qui peuvent étre presque entiérement corrodés. Raisins. — Sur les grains, l'altération purement anatomique n'est pas trés-considérable relativement à ce que nous venons de voir; il y a des- séchement de l'épiderme et des couches situées en dessous, couches consis- tantes et nombreuses qui deviennent brunes et méme noires. L'absence de zone génératrice, la présence d'éléments cellulaires nombreux, font que les désordres anatomiques ne sont pas extrémes ; mais on remarque aussi ce que nous avons signalé plus haut, c'est-à-dire l'existence d'une couene subéreuse sous la partie brunie et des segmentations nombreuses dans le tissu encore incolore situé dans les environs: c'est le point de départ, c’est la partie fondamentale de toutes les altérations produites sur les organes, dont les conséquences sont variables avec chacun d'eux. Au point de vue de la maturation du grain et des substances qu'il est 230 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. destiné à élaborer, il y a du reste un trouble profond et une modification eonsidérable. Il est facile de voir sur les grappes à grains un peu pressés que les taches se groupent fréquemment par deux et trois, seregardant et comme primitivement en contact. On remarque aisément que ces taches corres- pondent à une goutte d'eau primitive qui aurait séjourné entre ces grains, retenue par capillarité, et qui aurait été l'origine des taches. Le grossisse- ment des grains a ensuite écarté les taches d'abord réunies. Geci montre que l'origine de la maladie attribuée aux brouillards et aux rosées n'est pas absurde ; mais on doit considérer l'eau, non pas comme la cause pri- mitive réelle, mais eomme le véhicule des spores maintenues sur les grains ou protégées contre la dessiccation . Des études ultérieures, dont les résultats seront développés devant la Société, compléteront ce qu'il y a d'insuffisant dans la communication que j'ai l'honneur de présenter aujourd'hui. SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1878, PRÉSIDENCE DE M, CHATIN, M. Bonnet, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 26 juillet, dont la rédaction est adoptée. M. le docteur Louis Trabut, ayant rempli les conditions prescrites par le règlement, est proclamé membre à vie. M. le Président annonce en outre plusieurs présentations. M. le Secrétaire général donne lecture des lettres annoncant les décès de M. le marquis de Vibraye,et de MM. les docteurs Lebel (de Valognes), Titon (de Châlons), et Ripart (de Bourges), tous quatre membres de la Société. Dons faits à la Société : Annales de l'Institut national agronomique, 1° année, 1876-77 (don du Ministère de l'agriculture et du commerce). Catalogue des végétaux ligneux existant sur le domaine forestier des Barres-Vilmorin (Loiret) (Administration des forêts). J. D'Arbaumont, Quelques réflexions sur la faculté germinative des graines de Melon. M.-G. Bleicher, Les Fécules. SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1878. 931 P. Fliche et L. Grandeau, Recherches chimiques sur la végétation forestière. J.-A. Battandier et L. Trabut, Contributions à la florule des environs d'Alger. Abbé Boulay, Révision de la flore des départements du Nord de la France. O. Debeaux, Recherches sur la flore des Pyrénées-Orientales, fase. 1. — Matériaux pour servir à l'étude monographique des Rosiers, fasc. 1. X. Gillot, Note sur la flore du plateau d' Antully. C. Roumeguère, Léon Dufour, botaniste. A. Magnin, Les Bactéries (thèse présentée au concours pour l'agré- gation). Delesse et de Lapparent, Extraits de géologie pour les années 1816 et 1871. Raimondi, Minéraux du Pérou, trad. par Martinet. André De Vos, Énumération des plantes nouvelles ou intéressantes signalées en 1871. Ch. Darwin, Des différentes formes de fleurs dans les plantes de la méme espèce, trad. de l'anglais par Ed. Heckel. C.-Fr. Nyman, Conspectus flore europææ, fasc. 1. M.-F. Cohn, Kryptogamen-Flora von Schlesien : Algen. A. Jatta, Lichenes Italie meridionalis, manip. 1 et 2. — Ricordo botanico del gran Sasso d'Italia. M. Malinvaud appelle spécialement l'attention sur le livre donné par M. Nyman, intitulé : Conspectus [lore europeo, qui est une. seconde édition du Sylloge, quoique d'un autre format et concu sur un plan différent. M. l'abbé Chaboisseau donne quelques détails sur cet ouvrage. L'auteur a adopté avec raison l'ordre du Prodromus qu'il n'avait pas sulvi dans le Sylloge ; le premier fascicule va des Renonculacées aux Pomacées. Pour toutes les espèces indiquées dans le Sylloge, le Conspectus n'indique que le nom de l'auteur, sans la pagination, ni le titre de l'ouvrage ; les deux éditions sont donc indispensables et se complètent mutuellement. Une heureuse innovation consiste dans la citation des herbiers et des exsiccata principaux. M. l'abbé Chaboisseau présente ensuite un rapport sur Ja biblio- théque de la Société, d’après l'inventaire dressé par ses soins et par ceux de M. Malinvaud, bibliothécaire. 232 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. RAPPORT SUR LA BIBLIOTHÈQUE DE LA SOCIÉTÉ, par M. 'abbé CHABOISSEAU, archiviste. La bibliothèque de la Société botanique de France a pour éléments constitutifs : 1° Les collections du Bulletin. 2» Les publications périodiques que nous recevons à titre d'échange. 3 Les unités, c'est-à-dire les ouvrages non périodiques offerts par les auteurs et analysés dans la Revue bibliographique, auxquels se joignent les volumes dus à quelques générosités particuliéres. I. Le Bulletin terminera, avec l'année 1878, sa premiére série, formée de 25 années ou volumes. — Une deuxiéme série sera établie à partir du 1" janvier 1879, mais toutefois en conservant la tomaison générale, pour ne pas compliquer les citations. — Nous possédons de cette première série cinquante-deux exemplaires complets, ne pouvant être vendus que dans leur entier. Deux autres exemplaires sont presque complets : à l'un il ne manque que le n° 1 du tome IV; à l'autre il manque ce méme numéro, plus la Revue A du tome XV. Il reste également en réserve un certain nombre d'exemplaires de chaque volume pouvant étre vendus séparément, moins les tomes IV et XV totalement épuisés. Les personnes qui. pourraient procurer quelque exemplaire de ces deux tomes IV et XV, ou les numéros séparés IV 1 et XV A, sont priées d'en informer l'archiviste. II. Les périodiques forment un nombre déjà respectable de plus de quatorze cents volumes ; la liste des principaux est donnée en tête de la liste des membres, tome XXV (1878). Ils représentent déjà une grande valeur : certains recueils n'existent, à Paris, si ce n'est en France, que dans notre bibliothéque. III. Les unités comprennent plus de 2000 brochures (de 400 pages ou au-dessous) et environ 700 volumes de plus de 100 pages. Un catalogue alphabétique par noms d'auteurs ou titres de recueils est aujourd'hui complétement à jour. — Nous sommes obligés d'avouer que, dans notre inventaire, nous avons constaté l'absence d'une trentaine de brochures, et, ce qui est encore plus fâcheux, de quelques volumes - de nos périodiques. Il importe donc de rappeler à l'attention de tous les sages dispositions du réglement, dont l'observance rendia impossible le retour de ces pertes regrettables. 1^ La bibliothèque est ouverte aux membres de la Société, le lundi, le mercredi et le vendredi de chaque semaine, de une heure à quatre heures. SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1878. 233 2° Nul ne peut y être admis hors de la présence de l'archiviste ou du bibliothécaire, ni tirer les volumes des rayons, ni extraire les fiches mobiles du catalogue : le bibliothécaire seul est chargé du soin de fournir les volumes et de les remettre en place. | 3 Les livres prétés devront être rendus dans le délai maximum de trois mois. Celui qui emprunte quelque ouvrage, sous sa responsabilité, s'inscrit sur un registre ad hoc, et signe. En rendant l'ouvrage emprunté, il s'as- surera par lui-même de son émargement, lequel se fait par la contre- signature de l’archiviste ou du bibliothécaire. Indépendamment de la bibliothèque, la Société possède un herbier important, provenant de dons particuliers ; le détail en a été présenté dans le Rapport du 10 décembre 1869 (tome XVI, p. 356 et suiv.). Jus- qu'ici la réorganisation de la bibliothèque avait retardé le classement définitif de cet herbier. Quoiqu'un semblable travail exige un temps con- sidérable, nous aurons soin qu'il s'exécute le plus rapidement possible. Dés maintenant l'herbier peut étre, en grande partie, consulté sur place. Nous ferons en sorte d'en assurer la conservation et de réparer les dégâts partiels, sans demander autre chose qu'une caisse à sulfure de carbone et une minime subvention annuelle. M. Duchartre fait la communication suivante : NOTE SUR DEUX MONSTRUOSITÉS DE CROCUS, par M. P. DUCHARTRE J'ai l'honneur de mettre sous les yeux de la Société un pied vivant de Crocus sativus All., dont les fleurs présentent une double monstruosité d'un genre peu commun et d'un intérét assez grand, ce me semble, pour que je croie devoir en donner une description. Cette plante m'a été remise, en méme temps que des échantillons secs, par M. P. Chappellier, qui étudie et cultive avec soin le plus grand nombre possible d'espéces du genre Crocus, et qui, à force de persévérance, est parvenu à en former chez lui une collection certainement sans égale en France, probablement aussi égale en importance aux plus nombreuses d'entre celles que possè- dent quelques amateurs anglais. D'aprés les renseignements qu'a bien voulu me donner M. P. Chappel- lier, la monstruosité que la Société a sous les yeux ne s'est pas présentée, ainsi que le font la plupart des transformations tératologiques, comme un fait isolé, se montrant une fois pour ne plus reparaitre : observée en pre- mier lieu à la date de cinq ou six ans, elle s'est reproduite annuellement, depuis cette époque, sur tous les pieds venus de la multiplication de celui sur lequel elle était apparue à l'origine. Il n'y a donc pas lieu d’être 934 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. surpris que cette permanence à la suite de la multiplication par caieux ait fait naitre, dans l'esprit de M. P. Chappellier, l'espoir d'arriver à fixer cette forme monstrueuse, du moins pour la multiplication artificielle, de l'obtenir méme avec un caractère de plus en plus accusé, et de parvenir ainsi à doter la culture favorite de notre Gâtinais d'un Safran plus produc- tif que celui qui maintenant occupe une surface étendue de terres, dans cette partie de la France. La monstruosité dont il s'agit est une transformation des segments du périanthe de la fleur en tout autant d'organes de la reproduction. Il n'en a été signalé jusqu'à ce jour, à ma connaissance, qu'un seul cas, dans lequel méme l'altération tératologique avait été bien moins avancée et seulement partielle. En effet, Moquin-Tandon rapporte (Élém. de tératol., p. 220) que J. Gay a trouvé en 1824, dans le Jardin du Luxembourg, une fleur de Crocus nudiflorus daus laquelle le périanthe avait ses « lobes » fendus, laciniés, fimbriés; en méme temps les extrémités, découpées, » avaient pris des caractéres et une apparence tout à fait stigmatiques ». Il est à regretter que Moquin-Tandon n'ait pas dit en termes plus précis ce qu'étaient en réalité ces « caractères et cet aspect tout à fait stigma- tiques ». Les recherches bibliographiques que j'ai pu faire ne m'ontfourni aucune autre indication de faits du méme ordre. M. M.-T. Masters, en particulier, dans un paragraphe de son excellent ouvrage général (4), sous le titre de : Pistillody of the perianth (p. 302), se horne à citer le fait observé par J. Gay, et à ajouter que le passage des segments du périanthe à l'état de carpelles a été souvent observé chez le Tulipa Gesneriana. Dans le para- graphe intitulé : Fission of the petals (p. 67), qui fait partie du premier chapitre de la deuxième partie de son livre, il dit encore : « J'ai signalé » les segments du périanthe, dans des Crocus et Colchicum, comme » divisés profondément, quelquefois méme au point d'égaler, sous ce rap- » port, les stigmates ». Cette comparaison avec des stigmates ne repose, comme on le voit, que sur la simple division des segments périanthiques, et il me parait vraisemblable qu'elle est basée, quant aux Crocus, sur le fait observé par J. Gay. D'un autre cóté, le méme savant, dans son para- graphe intitulé : Staminody of the sepals and petals (p. 298), ne fait pas mention de Crocus dont on ait vu le périanthe transformé en étamines. En somme, la seule monstruosité florale qui, du moins à ma connais- sance, ait été signalée dans les Crocus, est celle qui a donné à des seg- ments du périanthe, chez le C. nudiflorus, une apparence stigmatique. Quant à celle dont je dois la communication à M. P. Chappellier, elle constitue une altération beaucoup plus profonde de l'état normal de la (1) Vegetable Teratology. Londres, 1869. SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1878. 235 fleur ; en effet, comme on le voit sur le pied vivant de Crocus sativus que je dépose sur le bureau, dans cette fleur monstrueuse les trois segments externes du périanthe, ou les sépales, sont devenus tout autant de stig- mates (1), tandis queles trois segments internes, ou les pétales, se sont transformés en étamines. L'androcée et le gynécée normaux n'ont subi aucune déviation de leur état naturel. Tl en résulte qu'il existe dans cette fleur, de dehors en dedans : 4* trois stigmates ; 2 trois étamines d'origine anormale surmontant le tube du périanthe ; 3° les trois étamines normales ; + au centre, le pistil normal. Examinons maintenant de plus prés les deux sortes d'organes anor- maux qui proviennent d'une transformation des segments du périanthe. Les trois divisions externes ou calycinales de ce périanthe se sont transformées, au méme degré, en tout autant d'organes stigmatiformes. En effet, chacune d'elles est devenue une languette linéaire, longue de 4 ou 3 centimètres, blanche à sa base, mais se colorant plus haut en un jaune orangé clair qui devient graduellement et de bas en haut plus intense, pour arriver finalement au minium non loin de l'extrémité de cet organe. Cette extrémité est largement tronquée, et le bord de sa tronca- ture est chargé de papilles stigmatiques de couleur orangée. Ce méme bord est visiblement rejeté en dehors, comme l'est, de son côté, celui du stig- mate normal. Si l'on compare ce pseudo-stigmate avec les vrais stigmates, on voit que sa coloration est moins vive et s'étend sur une bien moindre longueur, puisqu'elle arrive au plus à 07,01 de l'extrémité, tandis que la riche couleur minium intense occupe les 0",02 ou 0",025 supérieurs des branches stigmatifères normales ; de plus, dans celles-ci, toute cette por- lion vivement colorée, pour la récolte de laquelle on cultive le Safran, est charnue et notablement épaisse, tandis que l'extrémité seule des seg- ments stigmatiformes du périanthe se montre un peu épaissie, dans la fleur monstrueuse. Enfin, dans l'état normal, chaque branche stigmatifère du style infléchit ses deux bords pour former, à sa face supérieure ou interne, une gouttière qui se ferme en canal dans sa portion terminale; l'ouverture terminale de ce canal s'évase en un petit entonnoir dont le pourtour, qui seul porte les papilles, offre comme deux lévres, l'une supé- rieure ou interne, l'autre inférieure ou externe, celle-ci plus longue que l'autre. Le pseudo-stigmate infléchit aussi ses deux bords ; mais la gout- tière qu'il forme ainsi, à sa face supérieure, ne se ferme pas en canal, et, par suite, les deux saillies ou lèvres de son bord terminal restent latérales, l'une à droite, l'autre à gauche. En somme, la transformation des divisions externes du périanthe en (1) J'emploie ici le mot stigmate comme on le fait habituellement dans la description des Crocus, c'est-à-dire en désignant sous ce nom chacune des trois branehes du style avec les papilles stigmatiques qui la terminent, et qui sont en réalité le vrai stigmate. 236 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. stigmates est ici trés-avancée, mais non absolument complète, et il est per- mis de se demander si la continuation de la culture et la sélection pour- ront faire franchir à cette remarquable monstruosité le faible intervalle qui la sépare encore de l'état caractéristique des stigmates du Safran. J'ai déjà dit que, dans la fleur monstrueuse de Crocus sativus dont il s'agit iei, les trois divisions internes ou corollines du périanthe ont subi la transformation staminale ; voici à quel degré s'est opéré ce changement. Chacune de ces divisions forme une longue languette pétaloide, large de 2 à3millimétres dans sa portion supérieure, qui est passée à l'état d'anthére plus ou moins parfaite, et où elle est colorée en violet clair, rétrécie en méme temps qu'épaissie dans sa portion inférieure qui est blanche et qui ressemble entiérement au filet des étamines normales. Pour constituer cette anthére, les deux bords de la languette se sont renflés et creusés chacun en une loge anthérale étroite et longue, pourvue de pollen, qui peut méme s'isoler en divergeant, dans le bas, mais qui, vers le haut, va s'éteignant en quelque sorte graduellement. Entre ces deux longues loges paralléles, la portion médiane de la languette forme un connectif pétaloide, en ruban d'autant plus étroit que les loges sont plus complétement formées, et réciproquement. Au-dessus de la terminaison supérieure de ces deux loges anthérales, la languette se prolonge longue- ment à l'état pétaloide. Les deux sortes de transformations qui viennent d'étre décrites s'étaient opérées à des degrés différents dans deux fleurs desséchées de Crocus sativus que M. P. Chappellier a bien voulu me remettre. L'une n'offre qu'une légére ébauche de cette monstruosité, car une seule des divisions externes de son périanthe est devenue, dans l'une de ses moitiés longitu- dinales, un pseudo-sligmate rouge, tronqué et papilleux au sommet, tandis que son autre moitié, restée pétaloide et violette, forme à la première une large bordure qui s'arréte à 1 centimétre au-dessous de la troncature papillifére. Les deux autres divisions calycinales sont restées pétaloides, mais se sont bilobées à leur extrémité, et, de leur cóté, les trois divisions corollines ont conservé à fort peu prés leur état normal. L'autre fleur est au contraire plus complétement transformée que celle qui a été décrite ci-dessus, d'aprés une plante vivante. Ses trois pseudo- stigmates sont colorés en rouge plus vif ; seulement l'un d'eux offre une étroite bordure pétaline violette, el son extrémité se divise en deux branches un peu inégales, mais l'une et l'autre papillifères. Quant aux étamines qui sont dues à la transformation staminale des trois segments corollins du périanthe, elles sont conformées comme celles qui ont été décrites plus haut ; mais leurs loges sont plus jaunes, plus renflées et plus riches en pollen. En résumé, ces monstruosités du Crocus sativus sont très-remarquables SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1878. 237 comme ayant donné lieu au changement des deux verticilles du périanthe en deux verticilles d'organes de la reproduction, situés méme dans un ordre inverse de celui qu'établit habituellement la nature, et céla sans que l'état naturel des étamines et des carpelles normaux ait été altéré. Tou- tefois on a vu que, parmi ces organes supplémentaires, dus à une trans- formation du périanthe, les uns sont incomplets, et se réduisent à un style terminé en stigmate, les autres au contraire sont complets, en ce sens qu'ils présentent un filet avec une anthère qui renferme du pollen. Dans des différents cas, ce sont des verticilles distinets qui ont revétu les caractères, l'un d'étamines, l'autre de styles stigmatifères ; mais il me semble plus curieux de voir le méme organe amené tératologiquement à réunir ces deux caractères : or, c'est ce qui a eu lieu dans une fleur sèche de Crocus graecus (1) qu'a bien voulu me remettre M. P. Chappellier. Ici le périanthe et le gynécée ont conservé leur état naturel ; méme l'une des trois étamines normales ne présente rien de particulier, si ce n'est que son connectif se termine, au niveau du sommet des loges, par un petit bouton ou mamelon coloré en rouge vif ; mais sur les deux autres, le connectif s'est prolongé, au delà des loges non modifiées, eu un pro- cessus long de 4 ou 5 millimétres, charnu et assez épais, coloré en trés- beau rouge vif, que termine un entonnoir à bord évasé et chargé de. papilles, c'est-à-dire en un stigmate. Cette monstruosité offre ainsi deux exemples d'étamines devenues stigmatiféres sans que leur constitution propre ait été altérée. Les faits de ce genre paraissent étre rares, tandis que la transformation plus ou moins compléte d'étamines en pistils s'ob- serve fréquemment ct sur des plantes très-diverses, notamment sur les Sempervivum tectorum et montanum, des Pavots, le Cheiranthus Cheiri, des Saules, etc.; toutefois on en voit un exemple cité par Moquin-Tandon (loc. cit., p. 222), dans la phrase suivante : « D’après M. Spach, le con- » nectif de l'anthére, dans le Thalictrum minus, s'allonge quelquefois et » revét les caractéres et l'aspect du stigmate. » Cette méme observation est simplement mentionnée, sans indication de source, par M. M.-T. Mas- ters (loc. cit., p. 307), qui ajoute que Munro a vu « le passage des » sommets des anthéres à l'état de styles imparfaits, chez quelques espéces (1) Je rappellerai que M. P. Chappellier nomme Crocus gracus Heldr. (Buil. de la Soc. bot., XX, 1873, p. 192), un Safran qui lui avait été d'abord envoyé de Grèce, ct dont plus tard il a recu des bulbes en trés-grande quantité. Cette plante, que M. J.-G. Baker regarde comme rentrant dans le Crocus Gartwrightianus Herb. (voy. Bull. de la Soc. bot. de Fr., XXI, 1874, p. 128), offre cette particularité remarquable que son pollen féconde aisément le pistil du C. sativus, qui, sans cela et livré à lui-méme, reste constamment stérile. De là M. P. Chappellier pense que le C. sativus pourrait bien être un hybride issu du C. græcus et d'une autre espèce automnale, à stigmate tronqué et odorant, qu'il croit pouvoir être le C. Haussknechtii Boiss., espèce récoltée en 1865, dans la Cataonie, par M. Haussknecht. M. Cosson pense, d’un autre côté, quele C. græ- cus: peut être le type sauvage du C. sativus: 238 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. » de Bambous ». En somme, cette union d'organes appartenant aux deux sexes en une formation unique m'a semblé étre assez intéressante pour mériter d'étre signalée. M. Malinvaud présente à la Société des échantillons desséchés des espèces décrites dans la note suivante, dont il donne lecture : ADDITIONS A LA FLORE DE MINORQUE, par M. RODRIGUEZ. Paris, le 25 juillet 1878. J'ai l'honneur d'adresser à la Société les descriptions de quelques espèces rares ou nouvelles de la flore de Minorque, que j'ai récoltées moi-même, et soigneusement étudiées pendant mon dernier séjour à Paris, en les comparant avec les plantes qui s'en rapprochaient le plus dans les herbiers du Muséum. Viola stolonifera (sect. Nomimium) Rodr., sp. nova? — Rhizome court, épais, écailleux, produisant des tiges latérales, longues, couchées, herbacées, radicantes Feuilles à limbe ovale ou subarrondi, erénelé, obtus ou subaigu, profondément en cœur ; stipules laneéolées, acuminées, faiblement ciliées. Sépales oblongs, subaigus. Pétales à peine émarginés, les deux latéraux très-faiblement barbus. Style aigu et courbé au sommet en forme de tête d'oiseau. Pédoneules fructifères étalés à terre. Capsule velue. — Plante pubescente, à fleurs violaeées, odorantes, les vernales munies de corolle et stériles, les tardives apétales et fertiles. Has. — Lieux frais et ombragés du barraneo de Algendar. — Fl. Février- mars. Espèce voisine du Viola hirta L., dont elle diffère par son rhizome stolonifère, par ses fleurs odorantes, ses pétales latéraux à peine bar- bus, etc. Genista linifolia L. var. leueoearpa Rodr. ined. — Calice à lèvres dressées non divariquées. Corolle à caréne droite, obtuse, non réfléchie à la fin. Gousse lanugineuse à fomentum blanc. — Arbuste atteignant 3 mètres de hauteur. Has. — Canum, rare. — FI. Mars. Gnenis mitissima L. var. eampanulata Rodr. ined. — Calice à tube large, strié, fortement comprimé latéralement, trés-évasé à la maturité à divisions ovales-acuminées, dépassant peu la gousse. | ent incules : son Blanc, Binisequi, Rafal rotj. — Fi. Mai- M. Godron, dans la Flore de France, divise la sect, Bugrana du genre SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1878. 230 Ononis en plantes à calice campanulé et plantes à calice tubuleux, et place FO. mitissima dans la deuxième division. Sur des échantillons provenant d'Algérie, qui se trouvent dans l'herbier du Muséum, j'ai pu observer que le calice devient presque campanulé à la fructification, quoi- que tubuleux au moment de la floraison ; mais les nombreux échantillons de Minorque que j'ai examinés présentent toujours le calice subcampanulé dés la floraison et trés-évasé àla fruclification ; en outre, les divisions ealicinales sont bien pluslarges et le légume atteint presque leur sommet, Par ses autres caractères la plante de Minorque ne paraît pas différer de la forme type à calice tubuleux, qui se trouve en Corse et dans le midi de la France. l Vicia bifoliolata (sub Ervum) Rodr. ined. — Racine annuelle, munie de petits tubercules allongés, donnant naissance à plusieurs tiges filiformes, grimpantes, quadrangulaires, à angles aigus (done deux plus saillants), età faces concaves. Feuilles àune paire de folioles linéaires-aigués, mucronées ; vrille simple; stipules petites, les inférieures sagittées, les supérieures lancéolées. Pédoncules biflores, plus rarement uniflores, filiformes sans aréte ou munis d'une courte arête, plus longs que le pétiole ; pédicelles courts, réfléchis aprés l'anthése. Calice à dents inégales, plus courtes que le tube, les trois inférieures lancéolées, les deux supérieures plus courtes, triangulaires un peu conniventes. Corolle petite (7-8 millim.), deux fois et demie aussi longue que le calice. Style non comprimé, cylindrique, pubescent tout autour dans sa moitié supérieure, mais non barbu. Gousse de 10-20 millim., rousse, glabre, subeyliudrique, non bosselée, pendante, fauve à la maturité, veinée en réseau sur les faces, 1-5-sperme. Graines glo- buleuses, d'un vert foncé, couvertes de petits points noirs ; hile égalant le sixième de la eirconférenee. — Plante entièrement glabre de 2-8 décim.; la corolle, d'abord violacée, devient verdâtre en se flétrissant. Has. — Binisarmeña, dans les lieux maritimes, entrelacée avec les Cistes et les Lentisques. — Fl. Avril-mai. Lathyrus trachyspermus Webb. mss.?; Bourg. Pi. balear. exsice. n° 783. — Plante annuelle, glabre, de 3-8 décimétres. Tiges ailées, simples ou rameuses, flexueuses, grimpantes. Feuilles à pétiole ailé, eaualiculé en dessus, terminé par une pointe molle et subulée dans le bas de la plante, par une vrille simple dans le milieu, et par une vrille rameuse dans le haut de la tige ; à une paire de folioles linéaires- aiguës, fortement nerviées ; stipules non maculées, semi-sagittées, étroites, uninerviées, bien plus courtes que le pétiole. Pédoncules 2-A-flores rarement uniflores, plus courts que la feuille et plus longs que le pétiole, anguleux-sillonnés, non aristés. Calice 5-nervié à tube campanulé, à dents lancéelées, séparées par des sinus arrondis, un peu plus courtes que le tube; les deux supérieures étroites, non cons 940 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. vergentes, un peu plus larges que les trois inférieures, qui deviennent arquées-réfléchies à la fructification. Corolle rouge jaunáàtre : étendard sans bosses calleuses à la base, dépassant les ailes et trois fois plus longs que le calice, à limbe étalé, plan, émarginé, large de 16-17 millim., par- couru de veines anastomosées rouge foncé. Anthères oblongues. Style genouillé à la base, faiblement canaliculé en dessous, droit, comprimé d'avant en arrière au sommet, pubescent sur la face inférieure, glabre sur la supérieure, et tordu sur son axe (ce qui le fait paraître comprimé laté- ralement). Gousse sillonnée sur le dos, glabre, réticulée, subcylindrique, fauve à la maturité, longue de 50-70 millim. sur 8-10 de large. Graines globuleuses, noirâtres, fortement tuberculeuses ; hile oblong, égalant le dixième de la circonférence. Ha». — Biniaixa, dans des terres cultivées, où il pourrait avoir été introduit. — Fl. Avril-mai. Lysimachia minoricensis Rodr. ined. — Plante vivace? à tiges dres- sées de 3-6 décim., striées sillonnées, simples ou rameuses à la base. Feuilles entières, glabres, atténuées à leur base, opposées ou alternes : les inférieures elliptiques, obtuses ou subaigués, parcourues en dessus de veines blanchâtres qui correspondent aux nervures de la face inférieure, et couvertes en dessous de points ferrugineux ; les supérieures lancéo- lées aiguës. Fleurs trés-petites subsessiles, solitaires à l'aisselle des feuilles supérieures; pédoncules épais, plus courts que lecalice. Bractées nulles. Calice glabre à divisions ovales-lancéolées, obtuses, d'un vert obscur et violacé. Corolle subcampanulée, glabre, longue de 4 millim., dépassant faiblement le calice (environ 4 millim.), blanche violacée à la base, jaune verdátre au sommet, à segments oblongs, trés-obtus ou sub- tronqués, entiers. Etamines 5, égales, à peine plus courtes que la corolle ; filets brièvement connés à leur base et soudés au tube de la corolle, gla- bres, n’enveloppant pas l'ovaire ; filets stériles nuls. Capsule globuleuse, longitudinalement striée, pluriovulée, s'ouvrant au sommet par 5, rare- ment 6-7 dents triangulaires, arquées en dehors. Graines noires, ovoides wiangulaires. Has. — Lieux frais du barranco de se Vall. — Fl. Juin. Linaria fragilis (sect. Cymbalaria) Rodr. ined. — L. œquitriloba Rodr. Cat. Men. non Dub. — Plante vivace, velue. Tiges filiformes, se divisant dés la base en plusieurs rameaux pendants. Feuilles pétiolées, presque toutes alternes, les inférieures opposées ; pétiole velu, plus court ou plus long que le limbe, grossissant graduellement de la base au som- met ; limbe réniforme en cœur, de 1-2 centim. de diamètre, entier ou à 3, rarement $ lobes courts, arrondis, mucronés, à face supérieure verte et velue ; l'inférieure luisante, pubescente, ordinairement rougeatre. Fleurs longues de 12-15 millim., axillaires, solitaires ; pédoneules arqués sub- SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1878. 241 refléchis vers leur base, pubescents, plus courts ou plus longs que les feuilles. Calice velu à divisions oblongues linéaires-aigués. Corolle gla- bre, blanche ou faiblement lavée de violet avec des lignes rougeátres ; éperon 2-3 fois plus court que le tube de la corolle. Capsule petite, globu- leuse, égale ou à peine plus longue que le calice. Graines globuleuses, noires, très-finement alvéolées. — Plante trés-fragile, à fleurs devenant vio- lacées par la dessiccation. Has. — Rochers humides et ombragés du barranco de Algendar. — Fl. mai-juillet ; fructifie dés mi-juillet. Ors. — Le L. equitriloba Dub., qui se trouve aussi à Minorque, se dis- tingue nettement de notre plante par ses tiges bien plus gréles, quoique moins fragiles ; fleurs plus petites (11 millim. au plus), calice glabrescent ; capsule deux fois aussi longue, et graines globuleuses anguleuses, couver- tes de fortes crêtes irrégulières. En outre le L. equitriloba fleurit dés le mois d'avril et commence à mürir ses graines en mai, tandis que le L. fra- gilis ne les mürit qu'à mi-juillet. M. Malinvaud dit ensuite que M. Marés, empéché par l'état de sa santé de venir lui-méme à la séance, l'a prié d'exprimer ses regrets à la Société et de lui présenter les 10 premières feuilles (p. 4 à 160) d'un ouvrage intitulé : Catalogue raisonné des plantes vasculaires des îles Baléares, par MM. Marés et Vigineix. Ce dernier et regretté confrére avait pris une part considérable à la préparation de cet ouvrage. Dans cette première partie, qui va des Renonculacées aux Synanthérées, l'ordre suivi étant celui du Prodrome, on remarque la description de trois espéces nouvelles : Ranunculus Veyleri, . Viola Jaubertiana, et GenistaPomeli. M. Malinvaud fait observer que le Viola Jaubertiana est voisin du V. stolonifera Rodr. dont il a été question dans la communication précédente, et n'en est peut- être qu'une variété à feuilles glabres, ou vice versa. Toutefois on peut noter entre ces deux formes quelques autres différences dont le plus ou moins de fixité permettra de juger la valeur. M. Malinvaud ajoute qu'indépendamment des espéces inédites, plusieurs de celles qui sont énumérées dans ce Catalogue ont été découvertes par M. Marès, dans les iles Baléares: tel est le rare Genista acantho- clados DC., qui n'est mentionné dans aucun des écrits antérieurs relatifs à cette flore insulaire. M. Franchet fait une communication sur quelques plantes rares ou nouvelles de la Chine et du Japon (1). (1) Le manuscrit de cette communication a été retiré du Secrétariat par l'auteur. T. XXV. (SÉANCES) 16 949 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Cornu présente à la Société quelques espéces de Champignons récoltés par lui récemment aux environs de Romorantin (Loir-et- Cher), et fait passer des spécimens de Rhizina undulata et de Lac- tarius deliciosus (déformé par l'Hypomyces lateritius présentant de jeunes conceptacles ascophores). Il cite à ce sujet diverses espèces d’'Hypomyces qu'il a pu, cette année, observer à l'état de fructification ascophore, notamment PH. lateritius mûr, Y H. Linkii, fort curieux par ses spores noires; une autre espèce qui parait nouvelle sur l'Agaricus nebularis. ll mentionne aussi une curieuse espéce orangée, munie de sclérotes trés-gros, Hyp. tuberosus Tul. H rappelle l'analogie des Hypo- myces (qu'il a développée plusieurs fois devant la Société) avec les Penicillium. Les Hypomyces forment de même de petits sclérotes : PH. ochraceus est dans ce cas; mais celui qu'il convient le mieux de citer est PH. miliarus Tul., trouvé cette année à Fontainebleau, et qui parait fort rare. M. Cornu présente ensuite des échantillons de Rhizopogon lu- teolus et de Lenzites sæpiaria provenant de Romorantin, et fait à ce sujet la communication suivante : ° NOTE SUR LE RHIZOPOGON LUTEOLUS ET LE LENZITES SÆPIARIA, par M, Maxime CORNU. Le Rhizopogon luteolus est un Champignon hypogé parfois trés-abon- dant en Sologne, le long des jeunes plantations de Pins. Il y a deux ans, je l'ai trouvé en certains endroits si abondant, que j'ai pu en moins d'une demi-heure en récolter plus de soixante ; le diamètre variait de la grosseur d’un doigt à celle de quatre doigts, et j'ai pu en offrir ainsi à un certain nombre de nos confrères. Il semblait qu'on fit une récolte de tubercules de Pomme de terre. Cette espèce est, soit franchement hypogée, soit partiel- lement enfouie. Elle nait sous le sol, mais le développement fait fendiller la terre et la soulève légèrement; les Mousses qui poussent à la surface retiennent le sable friable et d'ordinaire pulvérulent, de sorte qu'on peut avec un peu d'habitude reconnaitre les fissures et chercher avec quelque succès. Les lapins ne se gênent pas pour faire aussi leur profit de ces indications ; on trouve souvent ces espèces mangées presque entièrement : la peau est par eux laissée de côté, la partie plus solide et noirâtre est préférée. Ils se nourrissent de ces Champignons tant que leur maturité n'est pas complète. Ces Rhizopogon étaient particulièrement abondants en 1876, au milieu SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1878. 243 du mois de novembre. Cette année, au premier novembre, il y avait bien quelques Rhizopogon, mais assez clair-semés ; dans les localités si favora- bles aux récoltes, j'en ai trouvé quelques-uns de mürs, mais rares, et un plus grand nombre de trés-jeunes, blancs, assez solides, avec de courtes marbrures dans l'intérieur. Une coupe du tissu montre à cet instant les basides trés-nets, mürs, portant les spores à peine teintées de jaune et dont un grand nombre sont, comme dans les Lycoperdon, déjà tombées de leurs stérigmates ; ces dernières sont allongées, fusiformes, et rappellent celles des Bolets. On sait que dansles Rhizopogon le tissu central subit un ramollissement général et tombe en déliquium ; les spores sont alors devenues trés-foncées, quoique avec leur faible diamètre elles se montrent peu colorées au micro- scope. C'est leur grande masse qui permet de juger cette coloration ulté- rieure. La spore subit dans les Gastromycétes une modification considérable, aprés avoir été détachée de son support (Lycoperdon, Bovista, Rhizo-' pogon, elc.). Elle a d'abord acquis sa forme et son volume, mais demeure incolore : l'hématoxyline se fixe énergiquement sur la membrane. C'est à cet instant que la spore se détache et demeure dans les cavités du tissu, qui peu à peu passe du blanc au noir : la coloration est due uniquement à la transformation qui s'opére dans les spores. Le Lenzites abietina Fr. est une espéce qu'on rencontre quelquefois aux environs de Paris ; elle est commune dans les montagnes, où elle forme de longs rubans grisàtres, sortant des fentes de trones couchés des Sapins. Dans nos environs il vient uniquement sur les bois de charpente, sur les Sapins apportés des montagnes, sur le bois de Suède et de Norvége, qui arrive en assez grande quantité et qu'on appelle «bois du Nord ». Au bord de la Seine, aux endroits où se construisent lesbarques et les bateaux, près d’Asnières, Argenteuil, ete., on peut trouver le Lenzites abietina, et je Vy ài rencontré plusieurs fois. Le Lenzites sæpiaria Fr. se présente dans des conditions à peu prés semblables. Vaillant, dans son Botanicon parisiense, dit p. 8: « Vay trouvé cette plante à Saint-Cloud sur des planches de bateau (1). J'ay fait dessi- ner cette plante tab. 1, fig. 1 par le dessus, et fig. 2 par le dessous. » Ces deux dessins sont remarquables de fidélité et d'exactitude. Vaillant donne à son espèce le nom d'Agaric de Saint-Clou (sic !), et la figure 3 de la planche 1 représente la forme noircie de cette espèce. E Quand il est très-jeune, il se présente avec une belle couleur mélangée de brun, de jaune d’or et de jaune orangé; le L. sæpiaria passe ensuite (4) C'est à tort que Mérat, citant Vaillant, parle de pieux pourris (3° édition, p. 154, Dedalea sepiaria) ; le nom du genre Dædalea est omis dans la table alphabétique. 244 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. au brun, puis au noir foncé, en se desséchant : le n* 3 a donc été récolté, desséché déjà, par Vaillant. Pourquoi n'a-t-on pas adopté le nom donné par Vaillant, nom qui s'ac- commoderait si bien avec la nomenclature linnéenne? C'est que, par une exceplion singulière, la première plante figurée porte un nom moitié latin, moitié francais : « 1. Agaricus deSaint-Clou (1), parte supina visus; 2. Agaricus de Saint-Clou, parte prona spectatus ; 3. Agaricus de Saint-Clou, nigerrimus. » Fries (Hym. europ. p. 494) indique la synonymie du L. sæ- piaria et cite les figures de Vaillant, qui représentent la forme résupinée à stipe central, moins commune que la forme à chapeau dimidié. L'indigénat réel de cette espèce est donc, d’après celà, assez douteux; elle semble, comme le L. abietina, apportée par les piéces de bois. Pour ce dernier, la chose n'est pas douteuse, car il ne se développe que sur les Sapins, et les Sapins ne poussent pas naturellement dans nos plaines ; il est donc forcément au moins subspontané, sinon apporté sous forme de spores ou à l'état de mycélium. J'ai pu il y a quelques jours faire avancer un peu cette question qui intéresse la flore locale, et qui n'est pas sans intéresser aussi ceux qui s'occupent de la conservation des bois et de leurs altérations. Prés de Romorantin, dans une propriété de ma famille, j'ai trouvé le L. sæpia- ria sur une barrière bordant une grange et une étable : ce Champignon corrompt le bois formant la partie inférieure et horizontale de cette barrière, sur une assez longue étendue. On me dit que ce Champignon, plusieurs fois arraché parce qu'il carie et détruit manifestement le bois, repousse sans cesse. Il attire les yeux par sa couleur jaune et orangée ; il est bien connu depuis assez longtemps qu'il a commencé ses ravages à cette méme place, malgré la peinture. Or, en Sologne le bois n'est pas rare ; dans une propriété qui compte plusieurs hectares de bois de Chénes et de Conifères, il aurait été singulier de faire venir du bois étranger. Mais il y a plús : l'époque de la construction est trés-présente à l'esprit de ceux qui l'ont fait élever il y a quelques années; le bois est du Pin ma- ritime abattu dans la propriété, Il est donc certain que le mycélium n'a pas été apporté des montagnes ou du Nord avec le bois, puisque le bois est indigène. Il ne reste plus qu'une hypothèse, c'est que les spores soient venues de ces régions, trans- portées par le vent ; on peut en dire autant de toutes nos espéces de Cham- pignons, et il parait qu'on peut considérer notre Lenzites comme appar- tenant aux plaines. Il est cependant à noter que le chemin de fer, construit depuis peu, qui passe à quelque distance (6 à 8 kilométres), a dà apporter (1) L'orthographe est différente pour Saint-Cloud, suiv 'i ité comme vi °° H . ant ou qu'il fait partie du nom scientifique. TUB rtc Somme THS, SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1878. 245 dans la région des bois de provenances diverses ; sur ces bois ont pu se développer des Champignons, qui ont à leur tour servi ainsi à des natu- ralisations nouvelles. Quoi qu’il en soit, le L. sæpiaria est une espèce fort rare dans la région des plaines; elle semble telle au moins, et il était bon de signaler un cas où elle a été recueillie d'une manière authentique sur les bois d'une plante du pays. M. Chaboisseau dit qu'il a rencontré fréquemment le Spheria lateritia, dans le département de la Vienne, croissant sur le Lacta- rius deliciosus, qui est commun dans cette région ; il demande à M. Cornu si cette Sphérie est commune aux environs de Paris. M. Cornu répond qu'elle y est peu commune ; ce qui tient évi- demment à la rareté des Pins aux environs de Paris, dans le rayon de la flore parisienne. M. Prillieux dit qu'il a recu plusieurs fois de divers propriétaires de la Sologne des échantillons de Rhizina undulata, qui passe dans ce pays pour étre la cause de la maladie des piniéres connue sous le nom vulgaire de rond ; il demande à M. Cornu s'il pense qu'il existe réellement un rapport entre la présence de ce Crypto- game et la maladie des Pins. M. Cornu répond qu'il a récolté trés-souvent le Rhizina undu- lata, qui est connu en Sologne, mais ce Champignon n'est nullement la cause de la maladie du rond, ainsi qu'ila pu s'en convaincre par des observations suivies. M. Bainier fait ensuite la communication suivante : NOTE SUR DEUX VARIÉTÉS D'ASCHOTRICHA, par M. BAINIER. Pendant l'hiver dernier j'ai cultivé deux variétés d'Aschotricha sur du linge humide. J'ai pu voir leur mode de formation depuis le filament sim- ple jusqu'aux théques et aux conidies. Ces plantes se rencontrent par colo- nies composées d'un grand nombre d'individus entassés sans ordre appa- rent les uns sur les autres, plutót à l'intérieur qu'à la surface d'un paquet de linge ou de papier; elles forment un ifeutrage épais et d'une couleur grisâtre. J'ai trouvé la première espèce en grande abondance, vers le mois de juin 1877, sur un lambeau d’étoffe de coton qui avait séjourné sur le sol. Cette plante se présente sous une forme gracieuse et élégante. Au centre sont les théques nues, d’abord allongées, puis rondes, et si minces qu'il devient difficile de les distinguer. Chacune contient huit spores lisses, 946 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. oblongues et jaunes à leur maturité. Dispersés parmi les théques en guise de paraphyses, se dressent des filaments noirs dont l'extrémité se trans- forme à la fin en une crosse cloisonnée. Ces filaments portent, dans le pre- mier tiers de leur longueur, des rameaux secondaires qui se ramifient à leur tour et sans ordre, s'anastomosant quelquefois, mais demeurant tou- jours moins longs que les crosses ; de sorte quela plante ressemble à un buisson taillé en boule et hérissé de crochets arrondis. Les conidies n'ont pas de supports particuliers; elles naissent à l'extrémité de n'importe quelle ramification secondaire et prennent la disposition irréguliére d'une grappe de raisin. Telle est la plante dans son état parfait. Au début, le mycélium émet un filament incolore qui se dresse, se courbe, forme une spirale dont les tours d'abord écartés se rapprochent. L'extrémité supérieure et libre du filament s'infléchit en se dirigeant vers la partie inférieure, puis remonte. Aprés ces contournements, les différentes parties se resserrent, se rejoignent et se soudent sans se cloisonner. Les portions inférieures envoient, soit avant, soit aprés qu'elles se sont soudées les unes aux autres, des prolonge- ments filiformes, incolores, qui se ramifient et formentles paraphyses. Du reste de la spirale sortent les théques portées plusieurs sur de trés-courts pédicelles. Bientôt les filaments se colorent et la plante atteint son état de perfection. La seconde espèce, moins commune et souvent beaucoup plus petite que la précédente, se distingue à premiére vue par l'absence de crosses aux filaments les plus longs. En outre, on remarque que les branches secon- daires naissent généralement trois ensemble et ne portent pas d'autre ramification, ce qui donne à cette plante un aspect tout à fait différent de la précédente. Enfin les conidies ne sont pas rondes; elles ont la forme de petits tire- bouchons réunis en forme de grappe. Pour les théques et les spores, je n'ai constaté de différence ni dans la forme, ni dans la couleur ou la disposition. J'ai spécialement étudié les débuts de la premiére de ces deux plantes ; toutefois je ne doute pas qu'elles n'aient toutes deux la méme origine. Pour bien observer les filaments du mycélium, j'ai employé de la glycérine légè- rement teintée avec de l'iode. Cette substance, se fixant sur la matiére végétale qu'elle colore en brun, rend plus facile l'étude des différents contours. M. Chatin offre aux membres présents des échantillons parfaite- ment fructifiés de Dicranum glaucum qu'il a récolté dans le bois des Essarts (Seine-et-Oise). | : M. Bonnet donne lecture des communications suivantes : SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1878. 247 NOTE SUR L'EUPIIORBIA MACULATA L., par M. G. GENEVIER. Un capitaine au long cours a rapporté à Nantes derniérement, de Sierra- Leone, côtes d’Afrique, une plante qui dans ce pays est employée par les indigènes pour combattre la fièvre jaune, et par les Européens surtout comme moyen prophylactique contre la même maladie. Cette plante est très-abondante dans ces parages. Elle s'emploie en entier : racines, tiges, feuilles et fleurs, en infusion, dont on avale trois ou quatre tasses par jour, pure ou mêlée avec la Menthe poivrée et additionnée de genièvre. On la dit trés-diurétique, et les indigénes prétendent qu'elle débarrasse le corps de la bile en excès. Cette plante, en paquets, rappelle assez exactement le port du Frankenia levis où méme du Thymus Serpyllum, tel que les droguistes le fournissent ; mais le plus léger examen suffit pour démontrer qu'elle appartient aux Euphorbiacées. Elle est humifuse à l'instar de notre joli Euphorbia Peplis ; sa racine est ligneuse, assez dure, fauve rougeâtre et légèrement chagrinée à l'extérieur, blanche à l'intérieur, douce et un peu sucrée. Les tiges sont étalées en tous sens, subtétragones, poilues. Feuilles brièvement pétiolées, oblongues, à base oblique, obtuses, peu poilues, opposées, marquées au centre d'une tache brun violacé terne, et parsemées de petits points translucides. La capsule est courte, trigone, obtuse, à poils trés-apprimés. Les graines sont rougeàtres, quandrangu- laires, prismatiques, striées ou ponctuées en travers. Une coupe de la racine présente au microscope de nombreux vaisseaux fortement ponctués, à ponctuations en séries régulières. Ces caractères appartiennent à l Euphor- bia maculata L. que Steudel, dans son Nomenclator botanicus, indique en Italie, dans l'Amérique septentrionale, à Saint-Domingue, mais non en Afrique. Ne la voyant signalée comme plante médicinale, ni dans les Dro- gues simples de Guibourt, ni dans le Traité pratique des drogues simples de M. le professeur G. Planchon, ni dans l'Histoire des drogues d'origine végétale de Flückiger et Hanbury, j'ai pensé qu'il y avait peut-être inté- rét à la faire connaitre. Cette plante, qui jouit d'une grande réputation à Sierra-Leone, a paru depuis quelques années sur plusieurs points des quais de Nantes, apportée sans doute par les navires qui vont à la cóte d'Afrique chercher des graines de Sésame. LES PLANTES DE SAINT-JEAN-DE-LUZ, par M. D. CLOS. La connaissance de la végétation du sol français a dů ses plus notables progrès à la Société botanique de France, qui, depuis sa fondation, a pour- suivi ce but sans relâche. Bien des localités ont été déjà visitées par elle au grand bénéfice de la science ; mais combien n'en est-il pas qui atten- 248 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dent encore ses explorations? D'ailleurs chaque mois de l'année m'a-t-il pas sa floraison, ce qui doit rendre nécessairement incomplets tous les recensements de la végétation d'une contrée dressés pour une époque limitée. C'est pourquoi j'ai cru devoir communiquer à la Compagnie le relevé des plantes terrestres que j'ai observées à Saint-Jean-de-Luz et dans ses environs (villages de Ciboure, d'Urrugne, d'Ascain, d'Hendaye, de Guétary) pendant la seconde moitié du mois d’août 1877. J'ai vainement cherché dans la bibliographie botanique quelque document sur la flore de ce coin de la France (1), et les indications de cette note, tout imparfaites qu'elles sont, surtout au point de vue des espéces critiques, serviront de premiers jalons pour une étude plus compléte. Dans les sables dela plage croissent en abondance : Glaucium luteum Scop. Solidago minuta Vill. Cakile maritima Scop. Cichorium Intybus L. Silene Thorei Duf. Helminthia echioide. Ononis procurrens var. maritima. Polygonum maritimum L. Eryngium maritimum L. Salsola Tragus L. Convolvulus Soldanella L. Euphorbia Paralias L. Galium arenarium Lois. L'Eryngium campestre y vient à la rencontre de son congénére, et par- fois les deux croissent cóte à cóte. Sur les falaises, Crithmum maritimum, Plantago maritima. Prés de la plage encore : Hirschfeldia adpressa Mœnchi Rumex conglomeratus Murr. Malva ambigua Guss. Chenopodium murale L. Erodium moschatum L'Hérit. — Vulvaria L. Anagallis phænicea Lamk. Atriplex patula L. Xanthium spinosum L. — hastata L. Conyza ambigua Pourr. Amarantus silvestris Desf. Portulaca sativa L. —- retroflexus L. Polygonum aviculare L. Urtica dioica L. Sur les tertres sablonneux qui surmontent le grand établissement des bains, on peut cueillir en abondance : Alyssum arenarium Lois. Plantago arenaria W. et Kit. Diplotaxis muralis DC. — alpina L. Erodium cicutarium L'Hérit. ` [— lanceolata var. lanuginosa L. Dianthus gallicus Pers. Linaria maritima DC. Sedum acre L. Lamium amplexicaule L. Trifolium fragiferum L. Thymus Serpyllum L. var. albiflora. (1) Bautier, dans ses Flores partielles de la France comparées (1868), ne cite, en fait de plantes de Saint-Jean-de-Luz, que Dianthus gallicus et Scirpus parvulus. : SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1878. 949 Helichrysum Stechas DC. Asperula cynanchica L. Erigeron acris L. Herniaria latifolia Lap. Crepis virens Vill. Festuca glauca Schrad. Hieracium Pilosella L. Juncus acutus L. Un peu au delà se sont montrés trois ou quatre pieds nains d'un Poly- gala aux fleurs blanchátres, répondant au P. ciliata Leb. Puis, dans une haie de Tamarix gallica, des pieds hauts de plus d'un mètre et munis de leurs épis terminaux, de l’Equisetum ramosum, et le long des chemins voisins : Geranium columbinum L. Cynoglossum (en feuilles) pictum? Cistus salvifolius L. Datura Stramonium L. Reseda Luteola L. Verbascum Thapsus L. Potentilla Tormentilla Nest. Linaria Elatine Desf.(abondant partout). Prunus spinosa L. — spuria Mill.(trouvé deux seuls pieds). Lotus corniculatus L. Campanula glomerata L. Trifolium scabrum L. Erigeron canadensis L. Medicago littoralis Rhod. Bellis perennis L. Ulex nanus Sm. Leucanthemum vulgare Lamk. Lathyrus Aphaca L. Centaureá Calcitrapa L. Daucus maritimus Lamk. Cirsium lanceolatum Scop. Seseli montanum L. Sonchus oleraceus L. Chlora perfoliata L. Scabiosa Columbaria L. Verbena officinalis L. Euphorbia Peplus L. Ballota fætida Lamk. — Helioscopia L. Satureia hortensis L. — platyphylla L. Salvia horminoides Pourr. Smilax aspera L. Partout croissent les Erica cinerea et vagans ; le Calluna vulgaris est beaucoup plus rare, bien qu'il se rencontre en pieds isolés, soit dans les terrains vagues qui s'étendent dans la direction de Guétary, soit sur la route d'Ascain. Mais j'ai eu la bonne fortune de découvrir dans une seule localité, et sur un espace de quelques mètres seulement, dans un pâtu- rage peu éloigné de l'établissement des bains et longeant la mer, l'Erica ciliaris, qui, en compagnie de la Bruyére cendrée et du Molinia cerulea, était en pleine floraison et d'un merveilleux effet. Par contre on voit à chaque pas dans la campagneles fleurs d'un si beau bleu du Lithospermum prostratum. De Ciboure (village, faubourg de Saint-Jean-de-Luz) à Urrugne : Senebiera pinnatifida DC. Veronica didyma Ten. Hypericum perforatum L. Stachys arvensis L. Androsæmum officinale All. Campanula glomerata L. Epilobium molle L. — patula L. Circæa lutetiana L. Cirsium palustre Scop. Verbascum Blattaria L. Senecio erucæfolius L. Veronica Chamedrys L. Scabiosa Succisa L. 950 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Scabiosa maritima L. Euphorbia Peplus L. Urtica dioica L. Alisma Plantago L. De Saint-Jean-de-Luz à Guétary : Senebiera Coronopus Poir. Papaver Rhæas L. Linum catharticum L. — gallicum L. Sagina procumbens L. Potentilla splendens Ram. — Anserina L. (Enothera biennis L. Vincetoxicum officinale Meench. Verbascum Blattaria L. Scrofularia aquatica L. Holcus lanatus L. Scolopendrium officinale Sm. Asplenium Trichomanes L. Blechnum Spicant Roth. Mentha aquatica L. — Pulegium L. — rotundifolia L. Betonica officinalis L. Cirsium palustre Scop. Anthemis nobilis L. Alisma Plantago L. Potamogeton densus L. Asplenium Adiantum-nigrum L. — Ruta-muraria L. La Nivelle vient se jeter dans la mer à Saint-Jean-de-Luz, et une des herborisations les plus fructueuses consiste à suivre le chemin de halage le long de cette riviére jusqu'au village d'Ascain (6 kilométres environ). Sur les bords d'un bassin qui recoit les eaux dela Nivelle avant leur entrée dans la mer, on voit l'Obione portulacoides et l'Inula crithmoides ; puis, en remontant la riviére, se montrent successivement : Althæa officinalis L. Spergularia media Pers. Frankenia levis L. Apium graveolens L. Armeria maritima W. Statice pseudo-Limonium Rchb. Plantago maritima L. Glaux maritima L. Tripolium vulgare Nees. Kochia prostrata Schrad. Triglochin maritimum L. Scirpus maritimus L. Cyperus fuscus L. Asparagus officinalis A. — maritimus L. En s’éloignant des bords de la Nivelle, on rencontre dans la campagne voisine une foule d’espèces vulgaires : Oxalis corniculata L. Linum gallicum L. — alpinum L. — catharticum L. Spiræa Ulmaria L. Potentilla reptans L. Agrimonia Eupatorium L. Lathyrus pratensis L. Vicia Cracca L. Ervum tetraspermum L. Lotus uliginosus Schk. Lythrum Salicaria L. Epilobium molle L. Angelica silvestris L. (flore rubente). Daucus Carota L. Sambucus Ebulus L. Galium uliginosum L. Carlina vulgaris L. Inula dysenterica L. Senecio erraticus Bert. Senecio vulgaris L. Eupatorium cannabinum L, SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1878, 251 Gnaphalium luteo-album L. Lycopus europæus L. Cirsium anglicum Lob. Mentha aquatica L. Leontodon hispidum L. Betonica officinalis L. Calystegia sepium R. Br. Zannichellia palustris L. Solanum nigrum L. Oplismenus Crus-galli Kth. — Dulcamara L. - Phragmites communis Trin. (en fleur). Lysimachia vulgaris L. Setaria glauca P. Beauv. Odontites serotina Rchb. |— viridis P. Beauv. Brunella vulgaris L. Au voisinage du village d'Ascain : Epilobium molle L. Solidago Virga-aurea L. Samolus Valerandi L. Lappa minor DC. Glechoma hederacea L. Cirsium arvense Scop. Stachys silvatica L. — palustre Scop. — palustris L. | Humulus Lupulus L. (R. R). Scrofularia nodosa L. Sur les murs mémes du village : Chelidonium majus L. Linaria vulgaris Mœnch. Fumaria officinalis L. , Cetérach officinarum W. Dans la Haute-Garonne, dansle Tarn, on voit souvent, à côté les uns des autres, des pieds à fleur rouge et à fleur bleue, soit de Polygala vulgaris, soit d’ Anagallis arvensis. Ces deux espèces ne sont pas rares à Saint-Jean- de-Luz, mais tous les pieds de la première, soit au voisinage de la mer, soit dans la campagne, avaient les fleurs d'un bleu violacé (à l'exception d'un spécimen oi elles étaient d'un bleu purpurin), et au contraire tous ceux dela seconde les avaient rouges, mais parfois d'un rouge pàle. Parcourant les champs qui bordent la rive gauche de la Nivelle, j'ai été frappé de la variation de couleur de deux Ombelliféres, l Angelica silvestris et le Daucus Carota. On y voyait mêlés aux nombreux pieds à fleurs blan- ches de ces plantes d'autres pieds à fleurs toutes purpurines. Cette variation étaitsurtout notable pour la Carotte, dont les individus ainsi colorés avaient d'autres caractères spéciaux, des tiges divisées en un faisceau de branches gréles effilées, des feuilles moins développées, des ombelles et des fleurs plus petites. Plusieurs botanistes, et encore à la date de quelques années M. Timbal-Lagrave (1), ont fait remarquer les étranges modifications dont cette espéce est susceptible. Je n'y insisterai pas davantage. | Au-dessus de l'établissement de bains, je cueillis trois ou quatre très- petits pieds d’un Polygala annuel, aux fleurs blanchâtres, que je crus devoir rapporter au P. ciliata. Leb. (indiqué aussi au cap Féret prés d'Ar- «{1) In. Mém. de l'Acad. des sc. de Toulouse, 6 série, t. IV, p. 285-292. 953 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cachon). Malheureusement ces échantillons, que je me proposais d'étudier avec plus de soin, se sont égarés, sans que j'aie pu les remplacer. M. Dubalen écrivait naguère du Lepidium majus Darracq (L. virgini- cum L.) : « On le rencontre sur toutes les lignes ferrées de Bayonne à Bordeaux, de Morcenz à Vic-Bigorre et de Pau à Bayonne » (in Bull. Soc. bot. de France, t. XXIV, p. 16). Or, dans une visite que j'ai faite à Hen- daye, pendant mon séjour à Saint-Jean-de-Luz, la premiére plante qui s'offrit à moi, en sortant de la gare, fut une grande Siliculeuse (mêlée au Lactuca saligna) et qui me parut représenter une forme gigantesque du Lepidium virginicum. Depuis lors je la retrouvai à Ciboure, aux portes de Saint-Jean-de-Luz. M. Lesauvage, dans une liste des plantes des environs de Dayonne, com- muniquée à M. Verlot et insérée dans le Guide du botaniste de ce dernier, cite (p. 567) le Datura Tatula comme croissant àSaint-Jean-de-Luz. Je n'y ai observé que le D. Stramonium, et seulement prés des fermes qui sont au-dessus de l'établissement des bains, et j'ai encore constaté la présence de cette espèce, ainsi que de l'OEnothera biennis, sur les bords de la route qui mène d'Hendaye à sa plage. J'ai vainement cherché à Saint-Jean-de-Luzle Panicum vaginatum, le Lythrum Grefferi, Y Hieracium eriophorum que j'avais cueillis quelques années auparavant à Biarritz. L'Astragalus bajonnensis et l Euphorbia Peplis ne s'y sont pas montrés non plus. On a indiqué aussi la présence, dans les environs de Guétary ou de Saint-Jean-de-Luz et à Ciboure, de l’Eleusine indica (ibid.) ; je ne l'ai pas vu dans ces localités. L'Androsemum officinale est une des plantes les plus communes dans les lieux montagneux des environs, et notamment le long de la route de Ciboure à Urrugne. Les jonchées dans les rues, soit de Saint-Jean-de-Luz, soit de Ciboure, pour le passage des processions, étaient uniquement formées de Sparga- nium ramosum. M. Patouillard présente à la Société des échantillons de Gentiana lutea, dont quelques fleurs sont atteintes de prolification endocar- pique, et fait à ce sujet la communication suivante : SUR LES PROLIFICATIONS ENDOCARPIQUES DES FLEURS DU GENTIANA LUTEA L., par M. N. PATOUILLARD. M. Godron, dans une communication faite à la Société botanique dans la séance du 25 mai 1877, signale des prolifications médianes particu- lières, qui se présentent dans l'intérieur de l'ovaire et qu'il nomme endo- SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1878. 953 carpiques. Il les rapporte à trois types principaux et caractérise ainsi le premier : « l'ovaire ne montre aucune modification extérieure et ne laisse pas habituellement soupconner la monstruosité qu'il renferme. » C'est à ce premier groupe que se rattachent les monstruosités que j'ai pu observer dans le Jura, sur un trés-grand nombre de pieds de Gentiana . lutea L. Ces prolifications ne se trouvent que dans la fleur centrale du verti- cille supérieur de la tige: cette fleur, qui semble continuer l'axe, a le plus souvent un pédoncule double en longueur et en épaisseur de celui des autres fleurs ; quelquefois la longueur estla méme, mais alors le diamétre est trois ou quatre fois plus grand. L'ovaire de cette fleur terminale est souvent plus ventru que les autres ovaires, il renferme des graines bien développées. Au centre on ne trouve dans certains cas que deux carpelles stériles et filiformes ; d'autres fois on y trouve un ovaire bien développé renfermant des graines plus petites que l'ovaire normal; ces carpelles supplémentaires sont orientés comme ceux de l'ovaire externe : c'est-à-dire que les faces dorsales sont opposées aux faces dorsales et les sutures opposées aux sutures. Cet ovaire interne est porté sur un pédoncule long de 5 millim. environ, et son sommet est recourbé sur le dos d'un de ses carpelles. J'ai pu observer jusqu'à 5 ovaires supplémentaires ainsi renfermés les uns dans les autres, tous orientés de la méme maniére et ayant leurs sommets recourbés sur le dos des carpelles alternativement à droite et à gauche. Souvent les ovaires 2, 3, 4 et 5 sont encore verts, lorsque les graines des ovaires normaux sont déjà parfaitement müres et que la tige a l'air d'être desséchée. Je n'ai pas remarqué trace de calyce, corolle ou étamines autour de ces ovaires internes. L'ovaire de cette fleur terminale m'a présenté un autre genre de monstruosité : au lieu des deux carpelles habituels, j'ai rencontré des fleurs à trois, quatre et méme cinq carpelles sur le méme rang, plus ou moins bien développés, mais alors sans ovaire interne. DU DÉGAGEMENT DE CHALEUR QUI ACCOMPAGNE L'ÉPANOUISSEMENT DES INFLO- RESCENCES MALES DE DIOON EDULE, par M. J. POISSON. Dans le courant du mois de septembre dernier, on remit aux Galeries de botanique du Muséum une inflorescence mâle de Dioon edule, qui fleurit assez fréquemment dans les serres de cet établissement. Comme la plupart des inflorescences mâles des Cycadées, celle-ci répandait une odeur forte ^ 954 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et nauséeuse trés-pénétrante et paraissant bien coïncider avec la déhis- cence des anthéres. l Après avoir placé ce cône måle de Dioon dans un bocal laissé à décou- vert, je m'apercus le lendemain, vers la fin de la journée, que la paroi du vase qui le contenait était assez échauffée pour que la sensation fût très- appréciable au simple contact. Je me souvins que le soleil ne s'était pas montré de la journée, et que par conséquent il ne devait étre pour rien dans l'élévation de température constatée. Cependant l'inflorescence était sensiblement plus chaude, ainsi que le bocal, du cóté d'oü venait la lumiére que du cóté qui était dans l'ombre. Me rappelant alors les obser- vations faites depuis prés d'un siécle, sur le développement de la chaleur par les inflorescences d’Aroïdées, et quelques autres plus récentes sur les fleurs de Courge et de Victoria, je regrettai de ne pas m'étre aperçu plus tôt que l’inflorescence que j'avais sous les yeux pouvait bien présenter le méme phénomène: Je pris alors un bocal d'une dimension suffisante pour contenir tout àla fois le cône de Dioon, et un thermomètre, à l'aide duquel je constatai en trés-peu de temps une augmentation notable det empérature. A cinq heures du soir, le thermomètre du laboratoire de botanique marquait 19,*5', et à cinq heures et demie, ce méme instrument, au contact de l'in- florescence, montait à 29°. Le lendemain, vers une heure, l'expérience répétée ne donnait plus qu'une différence de 3° seulement; d'ailleurs toutes les anthères étaient entrouvertes, la floraison semblait être accomplie. En attendant que je puisse renouveler cette observation, l’occasion m'a été fournie d'enregistrer encore quelques renseignements à l'appui du phénoméne dont je parle. J'ai pu voir récemment dans les serres de Kew une de ces Cycadées en fleur, et elle m'a paru également dégager du calo- rique. Enfin je dois ajouter que je tiens du chef des serres au Muséum une autre confirmation de ce fait. M. Houllet m'a assuré avoir toujours remarqué un dégagement de chaleur par les inflorescences máles des Cycadées. Il ressortirait de cette observation toute fortuite pour moi, mais que je me propose de suivre sur d'autres exemplaires, que : 1° Une élévation de température d'au moins 10° se produit pendant l'épanouissement de l inflorescence du Dioon edule. 2" Le dégagement de chaleur est favorisé par la lumière; il est par conséquent plus marqué du côté éclairé que du côté qui est dans l'ombre. Si cette observation était nouvelle, ce que j ‘ignore, elle viendrait s'ajou- ter aux observations analogues faites sur d’autres plantes par différents naturalistes, et notamment Lamarck, Dutrochet, Hubert, de Saussure, Gœppert, Caspary, etc. © M. le Secrétaire général donne lecture d’une lettre par laquelle SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1878. 955 M. Hervier-Basson annonce à la Société que les collections de plantes corses rapportées par M. E. Reverchon de Bolléne (Vau- cluse), vont étre incessamment distribuées aux souscripteurs. . M. Bonnet lit ensuite les deux communications suivantes : DESCRIPTION D'UN THALICTRUM, par M. FOUCAUD. Thalictrum Savatieri Foucaud, Catalogue des plantes vasculaires du département de la Charente-Inférieure, 2* partie (plantes rares), p. 45, n° 2. — Souche plus épaisse que dans T. minus L., à rejets traçants jau- nâtres. Tige de 5-8 décim., peu anguleuse, flexueuse, sillonnée surtout sous les nœuds, qui sont renflés, très-feuillée à la base. Panicule làche et bien plus grande que celle de T. minus L. Feuilles grandes à la base, triangulaires, décroissantes, bipeunées; folioles un peu glauques en dessous, vertes en dessus, et généralement plus larges que longues, à 2-6 lobes obtus, apiculés, excepté dans les supérieures où les lobes latéraux sont aigus el ceux du milieu assez longuement acwminés ; folioles infé- rieures arrondies extérieurement à la base; rachis creusé en dessus jusqu'aux premiéres pennules, anguleux en dessous ; stipules arrondies, étalées, déchirées. Fleurs pendantes avant l'anthése, redressées aprés, plus grandes que dans T. minus L. ; calice grisâtre ; étamines longuement pendantes ; stigmates plus développés et plus foncés que ceux de T. mi- nus L. Carpelles 3-7, sessiles, ovales-oblongs, comprimés et arrondis extérieurement à la base, 4-6 fois plus longs que le pédicelle. Indépendamment des caractéres notés, cette plante se distingue de T. minus L. par son port, sa tige plus robuste ettrès-feuillée dés la base, et par sa panicule assez ample à rameaux divariqués. NOTE SUR LE VIOLA CRYANA (Violette de Cry Ravin), par le D' X. GILLOT. La Violette de Cry, qui parait connue d'un bien petit nombre de botanistes, n'a été indiquée et décrite que dans la 2* édition de la Flore de l Yonne de M. Ravin, qui lui a donné le nom de la localité où elle croit, la commune de Cry (Yonne) (1). Ce n’est point à cet auteur toutefois que revient le mérite de sa découverte, mais à M. Charles Royer, de Saint-Remy, bien connu par ses recherches Sur le système souterrain des végétaux et par ses longues et laborieuses - (1) E. Ravin, pharmacien, directeur du jardin botanique de là ville d'Auxerre : Flore de l'Yonne, Catalogue des plantes croissant naturellement où soumises à la grande cul- ture dans le département, 2* édit. Auxerre, 1866, p. 71; 956 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. études sur la flore de la Cóte-d'Or. C'est en mai 1860 que M. Ch. Royer trouva pour la première fois le Viola Cryana au Lary blanc. Quelques années plus tard il signala la richesse de cette localité à M. Ravin, le conduisit lui-même sur les lieux, et lui fit récolter cette intéressante Violette, que M. Royer ne regardait alors, comme aujourd'hui, que comme une variété glabre du Viola Rotomagensis Desf. M. Ravin n'ayant pas méme cité le nom de M. Ch. Royer dans son ouvrage, il m'a paru nécessaire de rétablir en faveur de qui de droit la priorité de la décou- verte. Suum cuique! Désireux d'étudier sur place le Viola Cryana et de le comparer au Viola Rothomagensis Desf., dont le zèle aimable d'un digne et savant correspon- dant, M. l'abbé Letendre, aumónier au Grand-Quevilly (Seine-Inférieure), venait de mettre à ma disposition de nombreux échantillons pour la Société Dauphinoise, je m'adressai à M. Ch. Royer. Celui-ci voulut bien m'offrir la plus gracieuse et la plus cordiale hospitalité dans sa belle propriété de Saint-Remy, prés Montbard, et s'empressa de me servir de guide pour une excursion au Lary blanc (1), le 15 juin dernier. Le coteau qui porte le nom de Lary blanc est entiérement composé de roches d'un calcaire oolithique d'une éclatante blancheur, et que l'on ex- ploite largement depuis quelques années, surtout pour les constructions de Paris. Il est orienté de l'E. à l'O., sur les bords du canal de Bour- gogne, entre Nuits-sous-Raviére et Cry (Yonne). C'est sur le versant sud du coteau, dans les éboulis mouvants, que croit le Viola Cryana. Malheu- ` reusement le développement de plus en plus considérable des carrières menace de le détruire, du moins pour un certain nombre d'années. La station où il croissait abondamment il y a quelques années est actuel- lement recouverte par plusieurs métres de remblais pierreux formés par les déchets de l'exploitation. Un moment nous avons pu croire que nos recherches seraient vaines, et c'est à l'extrémité de la colline seulement, dans un espace des plus restreints, que nous avons été assez heureux pour retrouver la précieuse plante, et en récolter un nombre d'échantil- lonsà peine suffisant pour me permettre de la distribuer à la Société Dauphinoise. Si l'exploitation. de la carrière est poussée de quelques mètres plus loin, tout le coteau disparaîtra sous l'amoncellement des débris de rochers, et la Violette deviendra à peu près introuvable. La description de M. Ravin étant incomplète sur plusieurs points, il m’a paru à propos de la donner de nouveau d’après l'étude sur le vif : Viola Cryana (VIOLETTE DE CRY Ravin, FI. de l Yonne, 2° éd. p. 11), V. Rothomagensis var. glabra, Ch. Royer, in herb. et in litt. (1) M. Ravin (Flore de l'Yonne, 2* édit., page 72) écrit Laris blanc. J'ai adopté l'or- thographe de Lary blanc admise par un des plus savants géologues de la Bourgogne, M. Collenot, de Semur (J.-J. Collenot, Description géologique de l'Auxois, p. 411, en note). SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1878. 957 Pédoncules droits, dépassant longuement les feuilles, d'abord dressés, puis étalés presque à angle droit. Bractéoles trés-petites, triangulaires, lan- céolées, placées au niveau méme de la courbure du pédoncule. Sépales étroitement lancéolés, aigus, entiers, non ciliés, à appendices courts. Fleurs grandes, d'un beau violet. Pétales deux à trois fois plus longs que les sé- pales : les deux supérieurs ovales-oblongs, obtus, contigus seulement à leur partie inférieure, puis écartés; les latéraux plus courts, étalés, obovés, à bord inférieur obliquement tronqué, munis au-dessus de l'onglet d'une touffe de poils blanchátres ou violacés, et parfois de quelques stries trés- courtes et d'un violet foncé ; l'inférieur largement triangulaire, peu ou pas émarginé, à onglet jaunâtre légèrement barbu et marqué d'une tache jaune plus foncée avec cinq stries violettes très-distinctes, parfois rameu- ses. Éperon d'un violet foncé, gros, obtus, dépassant les sépales de la lon- gueur des sépales mêmes. Anthères à loges parallèles, à appendices d’un jaune foncé, larges, d'une hauteur presque égale à celle de l’anthère. Style presque droit, à stigmate urcéolé, en massue, aussi long que le style lui- méme. Capsule arrondie, trés-obtuse, à cótes peu saillantes. Graines assez grosses, ovales-oblongues, d'un jaune. sale, lisses, au nombre. de 10-12 graines fertiles par capsule, avec d'autres graines avortées en nombre variable. Feuilles inférieures petites, échancrées en cœur à la base, arrondies ou briévement ovales, trés-obtuses, les supérieures plus allongées, ovales, toutes crénelées, d'un vert foncé et trés-luisant surtout à la face supé- rieure; nervures violacées, trés-glabres. Stipules profondément décou- pées en 3-7 lobes, le médian plus grand, foliacé, obtus, trés-entier; les latéraux linéaires, plus nombreux sur le cóté externe de la stipule, pro- gressivement décroissants vers la base, et plus ou moins recourbés en faux. Stipules décroissantes vers le bas de la plante et réduites à 2-4 lobes trés-étroits; toutes trés-glabres. Racine oblique, trés-longue- ment fibreuse, perennante, émettant un plus ou moins grand nombre de liges, à apparence cespiteuse chez les individus développés. Tiges parfois dénudées à la base, couchées, longues de 3 à 6 centimètres, plus rarement allongées de 10-15 centim., peu rameuses, anguleuses, violacées et très- glabres. « Quant à la durée », m'écrit M. Ch. Royer, qui Pa cultivée, « la Viola » Cryana me paraît perennante. Elle fleurit non-seulement une bonne » partie de l'année, mais trois ou quatre ans de suite dans les éboulis du » Lary blanc. En terre plus riche et plus compacte, dans mon jardin, elle » n'est plus que bisannuelle, ainsi qu'il arrive dureste à quantité de plantes » dont la vie se prolonge d'autant plus qu'elles sont à une exposition plus » chaude et dans un sol plus léger et sablonneux : Viola tricolor, Arabis » arenosa, Calamintha Acinos, etc. » (Ch. Royer, in litt.). Cette année en T. XXV. (SÉANCES) 17 958 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. effet, au 15 juin 1878, nous avons trouvé la Violette en parfait état de floraison, malgré sa rareté, quelques pieds étant complétement en fruits alors que d'autres n'étaient encore qu'en boutons. Le Viola Gryana est très-voisin du Viola Rothomagensis Desf. Cat. (1829), p. 153. Il en diffère par sa glabrescence absolue, la teinte violacée de toute la plante, la fleur plus petite et d'un violet plus foncé, le pétale inférieur non émarginé, l'éperon relativement plus allongé, la taille plus petite, le port plus trapu, ete. Mais la plupart de ces caracléres sont variables dans les autres espéces du genre Viola; et bien que le Viola Cryana se maintienne par la culture, peut-être ne faut-il, comme l'a fait M. Ch. Royer, le regarder que comme une variété glabre du V. Rothoma- gensis Desf. Il me semble néanmoins que c'est un fait de géographie botanique bien singulier et bien intéressant pour la flore de France que l'existence sur des points aussi éloignés et dans des localités aussi restreintes, à Rouen et à Cry, de ces deux Violettes, trés-stables du reste dans leurs caractéres distinctifs, quoique très-affines, et j'ai cru devoir, en appelant l'attention sur la Violette de Cry, lui conserver jusqu'à plus ample observation sa dénomination spécifique. La méme observation peut s'appliquer à deux autres espéces affines, l'Iberís intermedia Guers., qui croit sur la craie aux environs de Rouen, et l'Iberis Durandii Lor. et Dur., propre aux calcaires de la Bourgogne. Malgré des caractères différentiels permanents mais accessoires, ces deux plantes ne sont peut-être aussi que. deux variétés d'une méme espèce. Je serais trés-disposé à voir dans ces différentes formes des variétés ou races régionales; el à les rattacher ainsi à un même type spécifique. Je ne veux pas quitter l'intéressante station du Lary blanc sans rap- peler quelques-unes des plantes les.plus remarquables qu'on y peut re- cueillir, et dont la plupart du reste ont été citées par M. Ravin dans sa Flore de l'Yonne. C’est ainsi que dans le canal de Bourgogne on pourra pêcher les Helo- dea canadensis Michx et Vallisneria spiralis L., qui l'envahissent de plus en plus; en méme temps que Hippuris vulgaris L., Ranunculus tricho- phyllus Chaix, R. divaricatus Schranck, Potamogeton pectinatus L., etc. Le long du canal, sous les haies, croît le Valeriana sambucifolia Mik., dans lequel bien des botanistes ne voient qu'une variété remarquable du Valeriana officinalis L. Sur les coteaux herbeux, garnis de taillis, qui dominent le canal entre Nuits-sous-Ravière et le Lary blanc, on rencontrera la flore habituelle du calcaire jurassique, et notamment une riche collection d'Orchidées, Gepha- lanthera rubra Rich., Limodorum abortivum. Sw. , Aceras.anthropophora R. Br., Loroglossum hircinum Rich., Anacamptis pyramidalis. Rich., LI SÉANCE DU 8 NOVEMBRE 1878. 259 Orchis conopsea L., O. purpurea Huds., Ophrys arachnites Reich., 0. apifera Huds. Le printemps pluvieux avait été particulièrement favo- rable àla végétation de ces Orchidées que je n'ai jamais vues plus belles ni plus abondantes que cette année. Il en était de même pour les Orobanche Epithymum DC. et O. Galii Vauch. , qui pullulaient sur ces coteaux avec toutes sortes de variations dans la taille et la couleur. Enfin, sur les pentes escarpées et rocailleuses du Lary blanc, j'ai noté principalement : Coronilla montana Scop. Sagina patula Jord. — minima L. Linaria alpina L. (Linaria petræa Ptychotis heterophylla Koch. Jord.). Scutellaria alpina L. Phalangium Liliago Schr. Silene glareosa Jord. Leontondon hastile L. var. hyoserioides Koch, trés-remarquable par ses feuilles découpées jusqu'à la côte médiane en segments étroits, à pointe redressée, et dont on trouve péle-méle des formes velues et glabres, comme l'a déjà signalé M. Ravin (loc. cit. p. 110). Galium Fleuroti Jord. Ce Galium, trés-commun dans cette localité, a été indiqué par M. Ravin (loc. cit. p. 147) sous le nom de Galium commuta- tum Jord. Les tiges sont trés-nombreuses, entrelacées en gazons compacts, d'un vert foncé, et tout à fait couchées sur le sol. La forme de la panicule resserrée, les pédicelles gros, courts, dressés et rapprochés en corynibes denses, les feuilles verticillées par 7-8 et réfléchies surtout à la base des tiges, où elles sont de plus en plus décroissantes, les cils qui bordent les feuilles, mais qui sont souvent peu apparents par suite del'enroulement de leurs bords, etc., rattachent cette plante au G. Fleuroti Jord. (Cf. G.G. Fl. Fr. V, 31; Boreau, Fl. centre dela Fr. 3* éd. II, 304). Le Galium com- mutatum dord., Observ. sur plus. pl. nouv: 3* fragm. (1846), p. 149, se rap- proche beaucoup plus du G. silvestre Poll. et diffère du précédent par ses tiges diffuses, en gazons lâches, redressées au sommet, sa panicule plus étalée à pédicelles écartés, ses feuilles plus étroites dressées-étalées, ordi- nairement lisses sur les bords, à nervure large et non saillante. J'ai du reste pu voir dans l'herbier de M. Ch. Royer le Galium Fleuroti Jord. pro- venant de la localité classique d’Etalante (Côte-d'Or). Il m'a paru, malgré la taille plus petite des spécimens, identique avec celui de Cry. On trouve de nombreuses formes intermédiaires entre ces’ espèces affines, et l'on sera probablement ramené à les rattacher, comme variélés, à une seule et méme espèce, C'est ainsi que j'ai publié autrefois dans les Exsiccata de la Société Vogéso-rhénane (1874), sous la dénomination fautive de Galium FleurotiJord., une forme de Galium récoltée à Santénai (Gôte-d Or), qu'à la suite d'observations répétées et de changements de culture, j'ai vue varier 200 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. beaucoup, et que je ne puis plus séparer aujourd'hui du type G. silvestre Poll. M. G. Rouy ayant reproduit cette indication dans le Bulletin méme de la Société botanique de France (G. Rouy, Notes sur quelques localités françaises de plantes rares ou peu communes, in Bull. Soc. bot. Fr. XXII, 19), je saisis l’occasion de rectifier cette erreur. M. Malinvaud donne lecture de la note suivante : NOTES D'HERBORISATION POUR 1878, par M. MOUILLEFARINE. L'Helodea canadensis envahit les canaux et les rivières autour de Douai (Nord). J'ai constaté deux localités nouvelles d'Obione pedunculata Moq. : l'une au pied des dunes de Mardyck (Nord, entre Dunkerque et Gravelines) ; J autre au pied des dunes d'Oye (Pas-de-Calais), près de Gravelines. Cette dernière localité a plusieurs kilomètres d'étendue, et l'Obione y prend un développement inusité. Cette plante, qui avait été exclue des espéces fran- caises par MM. Grenier et Godron, s'est assurément répandue depuis la publication de leur Flore de France. L'Elymus arenarius, trés-abondant à Dunkerque, abondant à Grave- lines, se retrouve à Calais, mais plus clairsemé. Il parait s'arréter au cap Blanc-Nez. Depuis la guerre, les plantes méditerranéennes se sont répandues aux environs de Paris et se retrouvent cà et là, sans qu'il soit facile d'assigner un motif à leur apparition. C'est ainsi que j'ai constaté cette année à la Maladrerie de Poissy : Tri- folium elegans Savi, Trifolium hybridum L., Melilotus sulcata Dest. A Chambourcy : Berteroa incana DC. A Saint-Denis, station du chemin de fer : Trifolium maritimum Huds. Les friches d'Aigremont, prés de Poissy, sont, en attendant qu'un fort y soit construit, une des bonnes localités de la flore. J'y ai constaté cette année le Carum verticillatum. On y trouve en outre : Lobelia urens, Utricularia vulgaris, les deux Cicendia, Alisma natans, Scirpus flui- tans, etc. Tous les botanistes parisiens doivent remarquer combien le Barkhau- sia setosa, marqué d'un double R. dans la dernière édition dela Flore, s'est répandu dans toute la région. Aux environs de Gisors, il est accompagné dans les champs de Luzerne par le Centaurea solstitialis. On cultive à Gisors en grande culture le Calendula officinalis. Ses capitules sont employés à colorer le beurre. Aux environs de Mantes, les baies du Physalis Alkekengi servent, ou au moins servaient autrefois au méme usage. SÉANCE DU 99 NOVEMBRE 1878. 261 M. Malinvaud dit que le Trifolium elegans, signalé par M. Mouille- farine comme appartenant à la florule obsidionale, croît spontané- ment dans diverses localités des environs de Paris, et que, s'ila pu étre introduit dans quelques-unes, son existence de tout temps comme espèce indigène n'est pas douteuse. M. Chatin confirme cette observation, et ajoute que ce Tréfle est une bonne plante fourragére. M. Malinvaud dit ensuite que le Trifolium maritimum et le Me- lilotus sulcata, retrouvés par M. Mouillefarine, persistent encore à Sèvres, ainsi que dans la plupart des stations où ils étaient si abondants en 1872 et 1873. Ces deux espèces obsidionales seront peut-étre les derniéres à disparaitre. À propos de cette communication, M. Flahault fait observer que MM. Grenier et Godron ont considéré l'Obione pedunculata Moq. comme devant étre exclu de notre flore (Fl. Fr. III, p. 32), par suite d'une erreur qu'ils n'ont pas tardé à réparer (loc. cit. p. 658). La présence de cette espéce a été constatée sur les cótes de la Somme jusqu'au Tréport par M. de Vicq (Végét. sur le littoral du départ. de la Somme, 1876). M. l'abbé Boulay l'a trouvée trés- abondamment aux environs de Calais (Révis. flore du Nord, 1878), où M. Flahault a tout récemment constaté de nouveau sa présence. Il est donc établi définitivement depuis plusieurs années que cette plante intéressante par sa distribution géographique existe sur les rivages de nos départements du Nord. M. Bureau, secrétaire général, donne communication d'une lettre de M. Camus, pharmacien à Paris, contenant la description d'un nouvel appareil pour l'étude des excrétions des racines. SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1878. PRÉSIDENCE DE M. CHATIN. M. Bonnet, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance précédente, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites à la séance du 8 novembre, M. le Président proclame membres de la Société : 262 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. MM. Guermonprez (le docteur), 59, rue du faubourg de Tournai à Fives-Lille (Nord), présenté par MM. Boulay et Flahault. Rivière, professeur départemental d'agriculture à Laval, présenté par MM. Prillieux et Duchartre. BARBE père, propriétaire à Cannes, présenté par MM. Malin- vaud et Bureau. BATTANDIER, pharmacien en chef de l'hópital de Mustapha, prés Alger, présenté par MM. Duval-Jouve et J. Planchon. M. le Président annonce en outre une nouvelle présentation. Dons faits à la Société : G. Thuret, Études phycologiques. Analyses d' Algues marines, publiées par les soins de M. Édouard Bornet. Ch. Flahault, Recherches sur l'accroissement terminal de la tige chez les Phanérogames (thèse pour le doctorat és sciences). M. Malinvaud fait observer que, si le nombre des ouvrages pré- sentés aujourd'hui est peu considérable, leur mérite exceptionnel en rend l'acquisition précieuse pour la bibliothéque de la Société. Il signale particulièrement. à l'attention des membres présents le magnifique volume dans lequel on peut voir le testament scientifique de notre regretté confrére Gustave Thuret. Ce bel ouvrage est donné par M. Bornet, qui, aprés avoir étél'éléve et le dévoué collaborateur de M. Thuret, est aujourd'hui le savant continuateur de ses travaux. M. Bonnier fait la communication suivante ; ÉTUDE SUR L'ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE DES NECTAIRES, par M. Gaston BONNIER. Depuis plusieurs années, j'ai entrepris des recherches sur la physio- logie et l'anatomie des nectaires. Le travail que je suis en train de rédiger sur ce sujet comprend deux parties distinctes. L'une a pour objet la cri- tique expérimentale des opinions émises par plusieurs auteurs sur le róle des nectaires, l'autre est une étude anatomique et physiologique de ces organes. C'est un court résumé de cette derniére partie que je présente aujourd'hui à la Société botanique. 1° Anatomie des nectaires. On. ne peut pas donner une définition morphologique des nectaires. J'entends par nectaire, toute région de la plante, en contact avec l'extérieur, SÉANCE DU 99 NOVEMBRE 1878. 263 où il se fait une accumulation de matières sucrées avec proportions no- tables des glycoses et des saccharoses. Je me suis généralement servi pour l'analyse de ces sucres du tartrate cupro-potassique et de l'interversion par les acides; plus rarement j'ai pu avoir recours à l'analyse par la lumière polarisée ou parla fermentation. Ayant étudié la structure anatomique des nectaires dans un grand nombre de genres (1), je ne puis donner ici qu'un apercu trés-sommaire des différentes particularités que présente cette structure dans les divers cas. Le tissu nectarifère peut être plus ou moins différencié. S'il contient des faisceaux vasculaires, ces faisceaux peuvent se terminer dans le tissu du nectaire ou sé prolonger au delà. Le hois et le liber de chaque faisceau vasculaire peuvent être orientés comme ceux de l'organe dont il provient ou en sens inverse. Dans quelques cas, les faisceaux se recourbent sur eux-mêmes dans l'in- térieur du nectaire, qui correspond alors à un éperon, offrant en coupe transversale des faisceaux dont les bois se regardent. Enfin, le nectaire tout entier peut être constitué par un organe appendiculaire complet ou méme par plusieurs. L'épiderme des nectaires différe fréquemment de celui des parties voi- sines. Il est lisse, couvert de papilles de formes variées, ou le plus sou- vent muni de stomates. Ces stomates sont sans chambre sous-stomatique où n'en ont qu'une peu développée, contenant en général du liquide au lieu d'air. Les stomates des nectaires sont de formes trés-diverses ; ils peuvent étre enfoncés à la base d'un entonnoir creusé dansle tissu, comme chez les Amygdalées ; saillants, au contraire, au-dessus de l'épiderme sur les parties proéminentes du nectaire, comme chez beaucoup de Papiliona- cées, ou plus fréquemment au niveau des autres cellules de l'épiderme. Dans quelques cas, l'épiderme est cuticularisé. Quant aux cellulés du parenchyme dans lesquelles s'accumulent les substances sucrées, elles sont souvent plus petites que celles du paren- chyme environnant; mais, dans certains cas, elles n'en différent ni par leur dimension ni par leur forme, et l'on ne peut reconnaitre la présence des sueres que par des moyens chimiques, Ces cellules contiennent sou- vent de l'amidon à petits grains, des cristalloïdes, des cristaux, rarement des grains de chlorophylle; mais aucune de ces matiéres n'est spécialisée dans le tissu nectarifère ; on les retrouve dans le parenchyme des autres parties de Ja plante et elles ne peuvent jamais caractériser la différencia- tion du nectaire. En certains cas, le protoplasma de ges cellules se dis- tingue par une réfringence particuliére. (1) 312 genres. 964 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'aceumulation de: substances sucrées peut se localiser dans les parties les plus diverses de la plante : 4° Dans les cotylédons. — La différenciation du tissu nectarifère peut méme se voir dans l'embryon (Ricinus). 9» Dans les stipules (Vicia, Sambucus, etc.). 3 Dans les feuilles : 4. A la base (Apocynum, Vinca, Allamanda, ete.) ; 2. Dans le pétiole (Prunus, Passiflora, Cyathea, Hemithelia, etc.) ; 3. Dans le limbe (Hibiscus, Cratægus, etc.) ; 4. Dans les stipules (Sambucus Ebulus). 4° Dans les bractées (Plumbago, etc.). ° 5 Dans les sépales : 4. A la base (Fritillaria, Genista, etc.); 2. A la face externe (Malpighia, Hibiscus, etc.) ; 3. Éperon du sépale (Impatiens, Tropæolum, etc.). 6* Dans les pétales : 1. A la base: | a. Faisceaux orientés comme ceux des pétales (Fritillaria «mpe- rialis, etc.); b. Faisceaux orientés en sens inverse de ceux des pétales (Ranun- culus acris, etc.); `c. Faisceaux nombreux dont les bois se regardent, base du pétale - dont le limbe est contourné en cornet (Trollius, Hellebo- rus, etc.). ` 9. Éperon du pétale (Aconitum, Aquilegia, etc.). 1° Entre les sépales et les étamines. — Proéminences souvent vascu- laires. Les faisceaux du nectaire peuvent provenir de ceux du sépale ou de ceux de l'étamine (Cruciféres, Géraniacées, Xanthoceras, etc.). 8° Dans les étamines : 1. Dans le filet (Mirabilis, Stellaria, etc.) ; 2. Éperon du filet (Corydallis, Asclepias, etc.) ; 3. Dépendance du connectif (Viola). 4. Dans toute l'étamine (Collinsia, Anemone Pulsatilla). % Entre les étamines et les carpelles : 1. Entre la base commune des sépales, pétales, étamines et les car- pelles (Rosacées, Amygdalées, etc.); 2. Entre la base commune des pétales, étamines et les carpelles: a. proéminences spéciales à faisceaux trés-différenciés (Vinca, Apocynum, etc.) ; SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1878. 265 b. Proéminences peu accentuées, à faisceaux à peine indiqués ou nuls (Gentianées, Daphnoidées, etc.); ‘3. Entre les étamines et les carpelles (Papilionacées, Éricinées, etc.). 10° Dans les carpelles : 1. A la base. — Quand il y a des faisceaux vasculaires, ils sont orientés comme ceux du carpelle: a. Proéminences opposées à celles des carpelles (Borraginées, Sero- fulariacées, etc.) ; b. Proéminences alternes avec celles des s carpelles (Labiées, Verbé- nacées, etc.). . Éperon du carpelle (Scrofularia) ; - A la partie supérieure (Ombelliféres, Grossulariées, etc.); . Dans le parenchyme qui entoure les bords rapprochés de deux carpelles (Liliacées, Amaryllidées, etc.); . Ala base du style (Composées); . Dans le stigmate (Populus, Arum, etc.); . Dans toute la partie externe des carpelles, entre leurs faisceaux et leur face extérieure (Oléacées, Primulacées, etc.); . Dans tout l'ovaire (Ilex, Cornus, Viscum, etc.). - 2» Ct & C2 NO oo 11* Dans la base commune de tous les organes (Malvacées, Caltha, Thalictrum, Tulipa, Papaver, Avena, etc.), cas trés-nombreux. L'accu- mulation de matiéres sucrées à la base de la fleur se joint presque tou- jours aux localisations dont j'ai parlé plus haut. On voit par ce qui précéde que les nectaires, méme lorsqu'ils sont localisés dans un organe spécial, n'offrent aucun caractère morpholo- gique commun. Lorsqu'ils sont composés de tissus trés-différenciés, les faisceaux qu'ils contiennent peuvent se rattacher à un organe ou à un autre dans les plantes les plus voisines. J'ai examiné spécialement à ce sujet 45 genres de la famille des Crucifères et 20 espèces du genre Gera- nium. Le faisceau vasculaire du nectaire peut dépendre du faisceau du sépale, du faisceau de l'étamine, ou bien s'insérer exactement dans l'angle formé par ces deux faisceaux. Les faisceaux vasculaires offrent des dispositions encore plus différentes dans des genres voisins, chez les Asclépiadées, les Apocynacées, etc. D'une maniére générale, la forme et la structure des nectaires floraux sont liées à celles des organes qui les entourent. La différenciation plus ou moins grande du tissu nectarifère paraît en relation, d'une part avec le nombre des couches cellulaires qui le forment, d'autre part avec la quantité de matiéres sucrées qui s'y accumulent. Ajoutons que le développement des nectaires se fait d'une facon très- variable. Quelquefois la différenciation se produit aux dépens de l'épiderme seulement ; plus souvent le tissu sous-jacent y participe. 966 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 9» Physiologie des nectaires. 1. Variations dans l'accumulation des matières sucrées avec låge du nectaire. — Presque à tout âge le tissu nectarifère renferme de la glycose en plus ou moins grande proportion. A l'état trés-jeune, il renferme géné- ralement peu ou pas de saecharose, puis la saccharose s'aecumule en proportion plus ou moins forte ; la quantité de sucre de canne passe par un maximum, et enfin diminue quand le nectaire devient plus âgé. Le maximum de la proportion de saccharose parait coincider avec l'émission de liquide sucré au dehors de la plante, lorsque cette produc- tion externe a lieu. 2. Émission au dehors du trop-plein des liquides sucrés. — Dans beau- coup de nectaires, à une certaine période de leur développement, le trop-plein du liquide sucré peut étre rejeté au dehors. Cette exsudation du nectar, formée par l'eau qui dissout le sucre en traversant le tissu nectarifére, peut étre favorisée par diverses influences. J'ai d'abord étudié comment elle s' opère. Le plus souvent c'est par les stomates de l'épiderme que le trop-plein liquide sort à l'extérieur. Je l'ai prouvé par l'expérience pour quelques nectaires. J'ai isolé, par exemple, un fragment du nectaire d'Amygdalus Persica et j'ai enlevé complétement avec une pipette tout le nectar qui se trouvait au-dessus. Le nectaire a été placé ensnite entreles deux branches d'une petite pince à vis, ey j'ai examiné au microscope l'épiderme éclairé par réflexion, A un faible grossissement, on distingue trés-bien les pelits eratéres stomatiques dont j'ai parlé plus haut, Les ehoses étant ainsi dis- posées, si l'on serre un peu la vis de la pince, on voit perler une goutte- lette de nectar par chacun des petits entonnoirs de l'épiderme. Il ne s'en forme aucune en d'autres points de la surface nectarifère, J'ai observé le méme phénoméne sur un certain nombre de nectaires à stomates, soit en opérant de cetle manière, soit en provoquant artificiellement l'émission du liquide. Je dirai plus loin comment on peut arriver à ce résultat. La sortie du liquide peut avoir lieu entre deux parois cellulaires écar- tées, sans stomates (Helleborus), à travers les membranes amincies des cellules épidermiques (Fritillaria, Ranunculus, etc.), à travers des pro- longements de ces membranes en papilles (Muscari, Ribes, ete.), par des trichomes ou des poils pluricellulaires (Veronica, Malva, etc.); enfin elle peut se produire par le soulévement de la euticule avec transforma- tion en mucilage dela partie moyenne des parois cellulaires (Ricinus, ete.). Dans un assez grand nombre de cas, il n'y a jamais de liquide rejeté au dehors. 3. Variations de la quantité de liquide sucré émise au dehors, avec les conditions extérieures. — Avant d'isoler les diverses influençes qui peu- SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1878. 967 vent favoriser la production externe du liquide sucré, j'ai étudié les varia- tions qui se présentent dans les conditions naturelles. Je résume ici les résultats obtenus. Les mesures ont été faites avec des pipettes graduées terminées en cóne, dont le calibre est tel que, par suite des phénoménes capillaires, tout le liquide se réunit à l'extrémité, sans mélange de bulles d'air. Les plantes étaient protégées contre les insectes par du tulle tendu sur des cubes de bois. Les mesures, pour une méme espéce, étaient faites sur des fleurs de méme âge ; cet âge était défini par la déhiscence des anthéres chez un nombre déterminé d'étamines. Chaque mesure, faite à la méme heure, comprenait, pour chaque espéce, un nombre donné de fleurs de méme áge, et l'on inscrivait la moyenne des résultats obtenus, La tem- pérature à l'ombre et au soleil, l'état hygrométrique de l'air étaient déter- minés en méme temps. a. Variations en un méme lieu, J'ai fait trois séries d'observations sur huit espèces, dont les nectaires avaient les structures les plus différentes, à Louye (Eure), en 1878. Les mesures étaient faites de deux heures en deux henres pendant quatre ou cinq jours consécutifs, Par une journée de beau temps uniforme, les résultats, pour toutes les espèces, ont toujours été les mêmes, Le volume du nectar émis diminue, puis augmente dans la journée. Le minimum est toujours vers le com- mencement de l'aprés-midi. D'une maniére générale, on peut dire que, toutes les autres conditions étant les mémes : La courbe qui représente- rait les variations du volume de nectar émis offre une forme inverse de celle qui représente les variations de la quantité d'eau transpirée. Deux autres séries d'observations faites à la lumiére diffuse dans le jardin de l'École normale supérieure, sur six autres espéces de plantes, ont donné les mémes résultats. On peut mettre en évidence l'existence de ce minimum dans l'aprés- midi par d'autres procédés de recherches, Pendant les deux derniéres séries d'observations que j'ai faites à Louye, deux ruches ont été pesées aux heures mêmes où les mesures étaient faites sur les nectaires. Le poids de chaque ruche passait par un maximum dans l'après-midi, e’est- à-dire que le nombre des abeilles sorties pour récoller le nectar passait par un minimum. On comprend facilement que ce nombre soit minimum au moment où la production du nectar est elle-même la moins grande el Souvent presque nulle pour beaucoup d'espàces. Pour donner plus de sécurité à cette interprétation de la variation du poids, pendant la troisième série d'observations on a cempté loutes les deux heures le nombre des abeilles rentrant dans une ruche; on voit que ce nombre passe par un maximum dans l'aprés-midi en même temps que le poids de la ruche, 268 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Enfin, comme dernier moyen de vérification, des abeilles chargées de nectar rentrant le matin et des abeilles chargées de nectar rentrant dans l'aprés-midi ont été pesées. On trouve, en moyenne, un poids plus faible pour les secondes que pour les premiéres. Si l'on compare les observations faites à la méme heure pendant plusieurs jours consécutifs, on voit que le volume du nectar produit diminue peu à peu, lorsque des jours de beau temps se succédent en été. Aprés une pluie et un jour de soleil, ce volume augmente au contraire dans une trés-forte proportion. b. Variations avec la latitude. J'ai fait des observations analogues aux précédentes à Domaas (Nor- vége), à la fin d'aoüt, et à Louye (Eure), à la fin de juillet. Les observa- tions comparatives étaient faites sur les mémes espéces spontanées. Dans les deux cas, le jour avait la méme durée environ et les mesures ont été faites aprés de nombreux jours de beau temps, de maniére à éliminer l'influence de la pluie. Le volume de liquide sucré, recueilli aux mêmes heures sur des fleurs de méme âge des mêmes espèces, a toujours été plus grand en Scandinavie qu'en France. Ajoutons que certaines espèces, comme le Potentilla Tormentilla, dont les nectaires n'émettent pas de trop-plein liquide en France, rejettent au contraire abondamment leur liquide sucré au dehors en Norvége. Ainsi la production externe du nectar, dans une même espéce spontanée, parait augmenter avec la latitude. c. Variations avec l'altitude. j Il résulte d'observations que j'ai faites dans les Alpes (Oisans) et dans les Pyrénées-Orientales, en 1872 et 1873, que la quantité de nectar émise au dehors augmente assez réguliérement avec l'altitude. Isolons maintenant les conditions extérieures qui peuvent influer sur cette émission du liquide sucré. Influence de la quantité d'eau absorbée par la plante. — On peut conclure des expériences que j'ai faites, en comparant des individus de la méme espéce dont les parties aériennes étaient dans de l'air saturé et les parties souterraines en contact avec des quantités d'eau inégales, que : Toutes conditions égales d'ailleurs, la quantité de nectar émise aug- mente avec la quantité d'eau absorbée par les racines. Influence de l’état hygrométrique de l'air. — Si, au contraire, c'est l'état hygrométrique de l'air qu'on fait varier, en maintenant les parties souterraines dans de la terre submergée, l'expérience prouve que : Toutes conditions égales d'ailleurs, la quantité de nectar émise aug- mente avec l'état hygrométrique de l'air. C'est l'état hygrométrique qui influe, et non la quantité absolue de vapeur d'eau contenue dans l'air. Certaines plantes qui n'émettent pas de nectar ordinairement dans les SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1878. 269 conditions naturelles, peuvent ainsi devenir artificiellement nectarifères, si l'on plonge leurs parties souterraines dans l'eau et qu'on mette leurs parties aériennes dans l'air saturé (Ruta, Fragaria, Tulipa, etc.). Variations de la quantité de nectar émise par les nectaires, avec l'áge des parties voisines. — J'ai mesuré cette variation pour les nectaires floraux, par exemple, aux différents âges de la fleur. Ces âges étaient définis par les dimensions de la corolle, l'état des anthéres, des papilles stigmatiques, des ovules ; par la présence de tubes polliniques dans le style, la fécondation opérée, etc. Il résulte des mesures faites sur un certain . nombre d'espéces que la production externe du nectar passe par une pé- riode maximum coincidant avec l'époque qui sépare l'achévement de l'aecroissement ovarien de la fécondation des ovules. Ainsi, c'est surtout pendant cette période d'arrét, où les organes de la fleur ne se développent plus et où le fruit ne se développe pas encore, que le trop-plein des liquides sucrés est rejeté au dehors. Influence des forces intérieures de la plante sur l'émission du nec- tar. — Pour plusieurs espéces j'ai fait les expériences suivantes : La plante entiére avec ses racines plongées dans la terre saturée d'eau, la tige coupée plongée dans l'eau, le tissu nectarifére isolé et plongé dans l'eau par sa partie inférieure étaient examinés comparativement dans les mémes conditions extérieures de température et d'état hygrométrique. On mesurait le temps nécessaire pour reformer sur chacun de ces nectaires un volume donné de liquide. Dans ces conditions, du nectar a été rejeté au dehors par tous les nec- laires, même par le tissu nectarifére isolé, mais avec une vitesse inégale. La plante avec ses racines et ses vaisseaux rejetait le nectar plus vite qu'avec ses vaisseaux seulement, et cette derniére plus vite qu'avec le seul tissu nectarifére pompant l’eau directement par sa partie inférieure. Ainsi, la poussée osmotique des racines et la force capillaire des vaisseaux ne sont pas indispensables pour déterminer la sortie du liquide, mais elles l'aecélérent. Variations dans la composition chimique du nectar exsudé. — Le liquide émis au dehors peut contenir en petite quantité des gommes, des matières albuminoides, des sels et quelquefois de la mannite. Il ren- ferme toujours de l'eau, des saccharoses et des glycoses en proportions variables. La quantité de sucre que contient le nectar varie, dans la plu- part des cas, entre 2 et 30 pour 100; mais elle peut être presque nulle ou constituer quelquefois la plus grande partie de la matière. La quantité d'eau renfermée dans le nectar varie, du reste, beaucoup dans la journée. Il résulte de mes analyses qu'elle passe par un minimum qui correspond à celui de la production du nectar, ce qui s'explique faci- lement. Le nectar, aprés des jours de pluie, contient aussi plus d'eau que 270 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. celui qui est. émis aprés des jours de chaleur. Mais l'eau ne s'évapore pas proportionnellement à la diminution de l'état hygrométrique de l'air, car un liquide sucré perd son eau d'autant moins facilement qu'il est plus concentré, J'ai montré l'importance de cette considération en faisant évaporer comparativement des dissolutions de différents sucres, de miel et de nectar mélangés avec l'eau en diverses proportions. C’est une des raisons pour lesquelles l'eau non sucrée émise par les plantes (Alchimilla, Solanum, Colocasia, etc.) s'évapore beaucoup plus facilement que le liquide sucré des nectaires. Retour des liquides sucrés dans la plante. — Réabsorption du nectar. — Lorsque le nectaire a atteint son maximum de développement, qu'il ait ou non émis un trop-plein au dehors, les sucres qu'il a accumulés retournent en partie dans la plante, à mesure que le nectaire se détruit. Si le nectaire n'a pas rejeté à l'extérieur une partie de son contenu, par la dissolution du sucre dans l'eau qui l'a traversé, c’est la totalité du sucre accumulé qui relourne dans la plante. Pour les nectaires floraux, c’est probablement toujours dans le fruit en voie de développement que passent les liquides sucrés ; pour les nectaires extra-floraux, c'est surtout dans l'organe à la base duquelils se trouvent habituellement placés. Mais les liquides sucrés y passent en se modifiant. La saccharose non assimilable est intervertie en un mélange de glycose el de lévulose assimilables: Dans le cas où le nectar émis au dehors reste en contact avec le nectaire, il peut méme être réabsorbé, comme je l'ai observé dans plusieurs cas: On peut déduire des expériences et des observations qui précédent les conclusions suivantes : Les accumulatious de matiéres sucrées se produisent, en général, chez les plantes dans le voisinage d'organes en voie de développement (feuille, stipule), ou dans le voisinage d'organes qui doivent prendre ultérieure- ment un développement considérable (ovaire). Lorsque les réserves de matières sucrées émeltent au dehors un trop- plein liquide, c'est le plus souvent quand un arrét ou un ralentissement se produit dans le développement des organes voisins. Lorsque cette émission de liquide cesse, les matiéres sucrées contenues dans le nectaire retournent dans la plante et sont, selon toute vraisemblance, utilisées par les parties voisines en voie de développement. En somme, les nectaires, qu'ils soient floraux ou extra-floraux, qu'ils émettent ou non du liquide au dehors, ont une fonction de réserve nutri- tive spéciale qui est en relation directe avec la vie de la plante elle-même. M. Prillieux demande si les nectaires sont toüjours couverts SÉANGE DU 92 NOVEMBRE 1878. 971 d'une cuticule, s'ils présentent constamment des stomates, et si la composition du nectar varie suivant l'heure à laquelle on l'examine ? M. Bonnier répond que les nectaires ne sont pas toujours pour- vus d'une cuticule, et qu'alors les stomates manquent souvent ; quant au nectar, lorsque son volume diminüe, sa densité auginente, C'est- à-dire qu'il est plus sucré. M. Van Tieghem fait ensuite la commünicalion suivante : SUR L'ASCOCOCCUS MESENTEROIDES Cienk. ET LÀ TRANSFORMATION QUIL PROVOQUE DANS LE SUCRE DE CANNE, par Mi Ph. VAN TIEGIIEM (1). En 1817, M. Durin a publié (2) sur ce qu'il appelle la fermentation cel- lulosique du sucre de Canne un travail fort étendu, où il considère les corps gélatineux bien connus des fabricants de sucre sous le nom de gommes de sucrerie, comme un simple précipité de cellulose en grumeaux. Ce précipité prendrait naissance aux dépens du sucre de Canne par une fermentation spéciale dont la diastase serait l'agent, et qui consisterait dans le dédoublement du sucre en cellulose et glycose lévogyre, La lecture de ce mémoire m'ayant laissé bien des doutes, je désirais beaucoup en entreprendre la révision expérimentale. L'occasion s'en est offerte à moi cette année, et d'une maniére assez inattendue. Pendant que je poursuivais, sur la fermentation de la cellulose par le Bacillus Amylobacter, la série de recherches dont j'ai communiqué les premiers résultats à la Société botanique, dans la séance du 23 mars 1877, j'ai rencontré dans des macérations de fragments de Dattes et de Carottes (deux tissus qui renferment, comme on sait, du sucre de Ganne), un orga- nisme assez singulier. Il se compose de tubes gélatineux, pelotonnés sur eux-mêmes et qui forment peu à peu, en se développant et en se segmentant, des corps augmentant successivement de grosseur, vermiculés ou céré- broides; ceux-ci constituent des masses mamelonnées de plus en plus volumineuses, formées. de corpuscules polyédriques réunis eh une sorte de parenchyme. Chaque tube primitif a son axe occupé par un chapelet de très- (1) Le mémoire lù par l’auteur étant trop étendu pour trouver plácé dañs le Bulletin, sera imprimé dans un autre Recueil. Jl n'en est donné ici qu'un très=court aperçu. — Depuis cette lecture, l'auteur ayant reçu de M. Cienkowski, par l'intermédiaire de M. Bornet, quelques préparations de son Ascococcus mesenteroides, a pu constater l'iden- tité de l'espèce étudiéé par lul ávéc celle du botaniste russe. il à dà dès lors renoncer du nom d'Ascocoécus Mendesii, qu'il avait proposé dans son mémoire; pour adopter celui d'Ascócoccus mesenteroides Cienkowski. (Note ajoutée après la séance.) - (4) Durin, Sur là transformation du sucre éristallisable en produits cellulosiques et sur le róle probable du sucre dans la végétation (Annales des sciences naturelles, Bot. 6* sér., 1877, II, p. 266). 272 SOCIUTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. petits grains sphériques, en voie de bipartition active. De là, pour ces masses gélatineuses, une structure presque identique à celle d'un Nostoc, mais d'un Nostoc dépourvu de chlorophylle. Aprés en avoir ainsi étudié la structure et suivi le développement, j'ai rattaché cet organisme au genre Ascococcus, de la famille des Bactéries, établi par M. Cohn en 1875; il y constitue une espèce notablement différente de l'A. Billrothii observé par ce botaniste dans une dissolution de bitartrate d'ammoniaque longtemps traversée par un courant d'air (1). J'ai semé ensuite et cultivé cel Ascococcus, d'abord dans de nouvelles macérations de Dattes et de Carottes, puis dans des macérations de Bette- raves, enfin dans des solutions de sucre de Canne additionnées de nitrates et de phosphates. Ayant obtenu ainsi des corps gélatineux mamelonnés, composés de petits grumeaux polyédriques associés, tout à fait semblables à ceux qui sont décrits dans le mémoire de M. Durin, le seul que je con- nusse alors sur les gommes de sucrerie; ayant constaté, d'autre part, la disparition simultanée du sucre de Canne et sa transformation partielle en glycose lévogyre sans dégagement de gaz, j'ai saisi avec empressement l'occasion qui s'offrait à moi d'entreprendre le travail de vérification et de contróle que je désirais accomplir. Je n'ai pas tardé à me convaincre de l'inexactitude des faits qui servent de base au long mémoire de M. Durin. Ce qu'il appelle cellulose en gru- meaux, c'est en effet un être vivant composé, comme tousles êtres vivants, de principes ternaires, de substances albuminoides et de matières miné- rales : : c’est une plante qui se nourrit et se développe aux dépens du sucre et des autres aliments nécessaires. Ce qu'il appelle fermentation du sucre de Canne, c'est tout simplement l'interversion de ce sucre, opérée par la plante au moyen d'un principe soluble que, comme tant d'autres plantes, elle forme en elle et répand au dehors. De sorte que, contrairement à l'as- sertion formelle de M. Durin, c’est en définitive de glycose, non de sucre de Canne qu'elle se nourrit. Cette diastase enfin, qu'il regarde comme l'agent de la fermentation, n'existe pas. Ces résultats généraux une fois obtenus, et seulement alors, je me suis procuré des gommes de sucrerie provenant de diverses usines faisant usage de presses continues ou de dépulpeurs, et je mesuis mis au courant de tous les travaux publiés sur ces matiéres. En étudiant la structure et le développement de ces corps gélatineux, j'ai constaté tout d'abord leur identité générique et méme spécifique avec l'organisme né dans mon labo- ratoire ; puis, en les prenant pour point de départ d'une nouvelle série de cultures, je me suis convaincu que la transformation qu'ils provoquent dans le liquide sucré où ils se développent est identique à celle que mon (1) Cohn, Beiträge zur Biologie der Pflanzen, I, Heft 3, p. 151 (1875). SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1878. 973 Ascococcus y déterminait dans les mémes circonstances. Dés lors, et pour rendre hommage à M. Texeira Mendès, chimiste au Havre, qui a observé le premier au microscope et soigneusement décrit les traits essentiels de sa structure (1), je lui ai dédié l'espéce d'Ascococcus qui constitue ce que l'on appelle en France la gomme de sucrerie, en Allemagnele frai de gre- nouille, en la nommant dans mes notes Ascococcus Mendesii. Tout en poursuivant l'étude de quelques questions secondaires se rat- tachant à ce remarquable organisme, je me disposais à publier mes recher- ches, lorsque j'ai recu, il y a trés-peu de jours, de M. Cienkowski, profes- seur de botanique à l'université de Kharkow, un petit mémoire en langue russe, précédé fort heureusement d'un court résumé en allemand et inti- tulé : Sur les productions gélatineuses du jus de Betterave (2). M. Cienkowski est, comme chacun sait, habile micrographe. Aussi reconnaît-il la nature organisée de ces productions. 1l affirme que par leur structure etleur développement, elles offrent une grande analogie avec l As- cococcus Billrothii de M. Cohn, dont elles ne sont peut-étre, dit-il, qu'une simple variété. Cependant il croit devoir les en séparer sous le nom de Ascococcus mesenteroides. C'est aussi, comme on l'a. vu, à cette conclu- sion que j'étais arrivé de mon cóté par une voie différente, mais avec plus de certitude pourtant, au sujet de la distinction spécifique de ces deux organismes. Où je diffère du botaniste russe, c'est quand il déclare que les corps gélatineux renferment comme éléments constitutifs ou généra- teurs «les formes les plus diverses dela famille des Bactéries, toutes celles qu'on a distinguées sous les noms de Micrococcus, Torula, Bacte- rium, Bacillus et Vibrio » (loc. cit. p. 11). Ils peuvent méme prove- nir aussi, suivant lui, de Bactéries isolées, qui deviennent séparément gélatineuses, puis arrivent à se toucher et à se réunir en masses plus ôu moins grandes. Cette absence de généricité et de spécificité, qui n'a pour- tant pas empéché l'auteur de donner à cet organisme un nom générique et méme spécifique, est d'accord, il est vrai, avec l'ensemble des vues exposées par M. Cienkowski dans un autre mémoire (3), mais elle ne me parait pas conforme à la vérité. Quoi qu'il en soit, c'est la réception récente de ce travail qui m'a décidé à communiquer aujourd'hui à la Société botanique le résultat de mes pro- pres recherches. Par nos deux études, accomplies indépendamment et suivant une mar- che différente, la question tant discutée des gommes de sucrerie se trouve (1) Journal des fabricants de sucre, avril 1875. (2) Cienkowski, Ueber die Gallertbildungen des Zuckerraübensaftes. Kharkow, 1878, (3) Cienkowski, Zur Morphologie der Bacterien (Mémoires de l'Académie de Saint- Pétersbourg, 1° série, t. XXV). m T. XXV. (SÉANCES) 18 974 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, donc enfin résolue. La solution est conforme à l'opinion déjà énoncée par M, Jubert en 1874 et par M. Mendés en 1875, mais en opposition compléte avec les vues exprimées en 1874 par M. Scheibler, en 1876 par M. Bor- scow, et en 1877 par M. Durin. M. Bonnet fait la communication suivante : RÉVISION DES HYPERICUM DE LA SECTION HOLOSEPALUM Spach., par Mi. Ed. BONNET. Le genre Hypericum, à côté d'espóces parfaitement caractérisées, en présente quelques autres peu connues et dont la synonymie obscure a sou- vent été une cause d'erreur dela part des floristes de notre époque. Ces espèces litigieuses appartiennent principalement aux sections Milleporum Spach et Holosepalum Spach. La première comprend le H. perforatum L. et quelques espéces eréées aux dépens de ce type par Schrank, Petermann et M. Jordan. La seconde section renferme un plus grand nombre d'espèces mieux tranchées, mais cependant mal décrites et par cela même confondues entre elles; aussi ne m'occuperai-je, pour le moment, que de celles-ci, me réservant de compléter plus tard, s'il y a lieu, les études que j'ai commencées sur les autres groupes de ce vaste genre. HYPERICUM L. gen. 009, sect. Holosepalum Spach, Ann. sc. nat. AM 2 série, V, p. 357. Feuilles opposées, entiéres, Sépales entiers ou érodés au sommet, non imbriqués, dressés aprés l'anthése, Capsule papyracée, munie sur les valves de bandelettes longitudinales fines et nombreuses, HYPERICUM QUADRANGULUM L. Sp. éd. 1, p. 785, Amen, 8, p. 322; Fries Nov. 236; Rchb. Exc., n° 5178; Koch Syn. 146; Gren. et Godr, Fl. Fr. 1, p. 314; Godr. FI. Lorr., 2° éd., I, p. 153; Gren. Fl, jurass. 153; Boreau Fl. centre 3° éd. II, p. 123 (partim); Willk. et Lang. Prodr, IIl, p. 990; Lamotte Prodr. 164. — H. quadrangulum 8 dubium DC, Prodr. 1, p. 548; Dub. Bot. I, p. 96 (pro parte); H. tetragonum Fries Halland. 124; H. dubium Leers Herborn., n° 564; Sm, Brit. II, p. 802; DC, FI. fr. IV, p. 862 ; Babingt. Man. 67; H. maculatum Crantz Austr. 98 (non All. nec Walt.); H. Leersii Gmel. Bad. III, p. 352 ; H. delphinense Vill. Dauph. VIL, p. 497 ; H. obtusum Mœnch Meth. 129; H. fallaæ Grimm. in Nov. Act. Acad. nat. cur. I, p. 362, append, ; Holosepalum. dubium Fourreau Pi. Rhône, 53; H. asoyron dictum, caule" quadrangulo J, B. Hist. WI, p. 382 (ex herb. Vaillant). — Icon. : Engt, Bot, 4" éd. (ab. 206, SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1878, 979 3° éd. tab. 269; Vill. Dauph. tab. 44; Rem. Europ. fasc. 7, tab, 8; Rchb. VI, tab. 5178; Fl. dan. tab. 2836. — Exsicc. : Rehb. 1397 et 4500 ; Fries Herb. norm. fasc. 9, n° 37; Billot, 2035; Michal. Pl. Jura, fasc. 2, n° 67; Bourg. Pl. pyren. esp. 602; Godr. Herb. norm. 238 ; Reliq. Maill. 953 et 954. Racine rampante, émettant à la fin de la floraison de nombreux stolons flagelliformes, rougeâtres, munis de petites écailles. Tige de 2-4 déc. ordi- nairement simple, dressée, fistuleuse, parfaitement glabre, souvent tachée de gros points noirs et munie de 4 angles légèrement saillants, non ailés. Feuilles ovales-oblongues, obtuses, semi-embrassantes, à nervures secon- daires réticulées-anastomosées, à limbe dépourvu de perforations pellu- cides, mais muni sur le bord de gros points noirs. Inflorescence en panicule dense; pédoncules uniflores, dressés. Fleurs grandes (2 cent. diam.); sépales ovales-elliptiques, entiers, trés-obtus, tachés de points noirs, et 3 fois plus courts que la corolle ; pétales d'un beau jaune, ovales-oblongs, tachés en dehors de points et de linéoles noirs nombreux. Étamines 20-25 par androphore, du quart plus courtes que la corolle et à peu prés aussi longues que le pistil. Styles un peu plus longs que l'ovaire. Capsule 2 fois plus longue que le calice, ovoide, assez grosse, munie sur les valves de nombreuses bandelettes longitudinales. Graines petites, d'un brun clair finement scrobiculées. — x. Juin,- Sept, Haz. — Suède, Danemark ; Grande-Bretagne; Allemagne ; Suisse; France, dans les hautes montagnes : Vosges, Jura, Alpes, Géveunes, Bugey, mont Pilat, Lozère, Aveyron et Tarn, Pyrénées françaises et espagnoles. Ops, — La plaute des environs d'Upsal, qui représente pour moi le type linnéen, a les sépales trés-obtus et les feuilles non ponctuées-pellucides (teste Linn. Dissert. de Hyper. p. 9). Si plusieurs auteurs donnent à lH. quadrangulum des caractères différents, cela tient à ce qu'ils ont confondu cette espéce avec la suivante, ou plus souvent encere avec la var. a de l'H. Desetangsii Lamotte, Le type liunéen, qui se rencontre fré- quemment dans les parties basses de la Suède et du nord de l'Allemagne, ne se retrouve plus chez nous que sur les hautes montagnes, à une altitude qui le place dans des conditions de climat analogues à celles où il se trouve sous une latitude plus septentrionale. : Je rappellerai que les botanistes n'étaient pas bien d'accord il y a peu de temps encore sur le nom à donnerà la plante à sépales obtus : les uns pré- tendant avec Fries que cette espèce était bien IPH. guadrangulum de Linné; d’autres, au contraire, déclarant avec Babington que c'était la plante à sépales aigus qui devait porter ee nom, la dénomination de H. tetra- plerum Fries ne devant être mentionnée qu'en synonyme. Plus récemment Grenier (Fl. jurass, 153), en donnant un résumé de la question, a essayé d'accorder les parties adverses, en supposant que la phrase de l'Hortus 276 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Cliffortianus, cause du dissentiment, s'appliquait à la plante que le P. Bellynck a décrite sous le nom de H. intermedium. Je ne puis partager les idées du savant auteur de la Flore jurassique, et je me range complé- tement à l'avis de Fries, qui me parait le plus rationnel; car si l'on trouve dans l'herbier de Linné tout à la fois la plante à sépales obtus, à quatre angles peu prononcés (H. quadrangulum Auct., H. dubium Leers), et celle à sépales aigus et à quatre angles ailés (H. tetrapterum Fries), il est aujourd'hui reconnu que la premiére seule porte le nom de H. quadran- gulum écrit de la main de Linné. Ce méme nom, avec la mention Spec. éd. 1, inscrit à côté de la seconde, a été mis par Smith. HYPERICUM COMMUTATUM. Nolte Noc. Fl. holsat. 69; Rchb. exc. n° 5180; Lamotte Prodr. 164.— H.quadrangulum 8 hybridum Lec. et Lamot. Cat. pl. centr. 114. — Icon. Rchb. tom. VI, fig. 5180 c. Tige de 4-5 déc., dressée, munie de 4 angles peu saillants, un peu rameuse dans le haut, à rameaux gréles, allongés, dressés. Feuilles ovales- arrondies ou ovales-allongées, semi-embrassantes, maculées de quelques points noirs à nervures moins réticulées que dans PH. quadrangu- lum L , toutes ou au moinsles supérieures munies de ponctuations pellu- cides assez grosses. Sépales de forme variable, tantót semblables à ceux de FH. quadrangulum, tantôt plus allongés, toujours obtus au sommet et maculés de quelques points noirs ; pétales une fois 1/2 plus grands que les sépales, à ponctuations moins nombreuses que dans l'H. quadrangulum. Etamines 15-20 par androphore, toutes plus courtes que le pistil. Styles de moitié plus courts que l'ovaire, trés-divariqués. Capsule assez grosse, ovoide, à valves cartilagineuses munies de bandelettes longitudinales nombreuses, et, sur les bords, de quelques grosses vésicules semblables à celles qui caractérisent la capsule de IH. perforatum L. Graines peu nombreuses. — y. Juill.-Aoüt. Hag. — Bords du canal de Stecknitz, près de Büchen, dans le duché de Lauenbourg (Nolte!); ravin entre le grand et le petit puy de Dôme (Lamotte). Oss. — Je ne doute pas que cette espèce, qui présente une certaine inconstance dans ses caractères, ne soit un hybride des H. perforatum et quadrangulum ; elle est toutefois plus voisine de ce dernier, qui joue le róle de porte-graines. Les échantillons que j'ai eus sous les yeux et qui provenaient de Nolte lui-méme, n'étaient pas absolument identiques entre eux, et j'ai pu constater queles capsules ne contenaient qu'un petit nombre de graines fertiles. Le caractére des valves cartilagineuses munies de vési- cules allongées, qui rapproche cette plante du H. perforatum et qui pour- rait la faire placer dans la sect. Milleporum Spach, ne se montre pas avec la méme netteté sur tous les échantillons. Enfin, la plante est toujours uz SÉANCE DU 99 NOVEMBRE 1878. 971 très-rare et ne se rencontre que par individus isolés au milieu des H. qua- drangulum et perforatum. Je crois donc, en raison de tous ces faits, et bien que Nolte affirme qu'elle ne perd pas ses caractéres par la culture, qu'on ne peut conserver aucun doute sur l'origine hybride de cette espéce, qui, d'aprés la nomenclature de Schiede, devrait prendre le nom de H. perforato-quadrangulum. Hypericum Deserancsi Lamotte Bull. Soc. bot. XXI, p. 121; Prodr. 165 (seusu latiori). Racine stolonifére comme celle de l'H. quadrangu- lum. Tige 3-8 décim., dressée, fistuleuse, trés-rameuse dans le haut, à rameaux gréles allongés dressés, munie, soit dans toute sa longueur, soit seulement dans sa partie supérieure, de 4 angles peu saillants et non ailés. Feuilles ovales-oblongues, trés-obtuses, semi-embrassantes, à limbe tantót muni de gros points noirs et de ponctuations pellucides trés-fines, tantót dépourvu de glandes, etalors à nervures secondaires réticulées. Inflorescence en panicule lâche. Fleurs grandes (2 cent. diam.) d'un beau jaune ; sépales souvent inégaux, lancéolés-acuminés, subulés ou érodés au sommet, tachés de quelques points noirs ; pétales ovales-oblongs, striés et ponctués de noir. Étamines 15-20 par androphore, un peu plus courtes que la corolle et plus longue que le pistil. Styles de la longueur de l'ovaire. Capsule assez grosse, ovoïide-allongée, 2 fois plus longue que le calice, à valves munies de bandelettes longitudinales nombreuses. Graines noires très-finement scrobiculées. — 2. Juill.-Sept. « genuinum : feuilles à nervures non réticulées, criblées de ponctua- tions excessivement fines, trés-nombreuses sur les feuilles supérieures, moins fréquentes ou méme trés-rares sur les inférieures ; sépales étroits, lancéolés-aigus, subulés. — H. Desetangsii Lamotte, loc. cit.; H. interme- dium Bellynck Fl. namur. 31 (non Steud.); Gren. Fl. jur., 154; H. perforato-tetrapterum Michal. Mém. Soc. émul. Doubs (1854), p. 27 (ex specim. auct. !) ; Bor. Fl. centr. 3° éd. II, p. 123? H. quadrangulum Desetangs, Mém. Soc. agricult. Aube (1841), p. 24 (non L.) ; H. tetrapte- rum 3 intermedium Coss. et Germ. Fl. par. 1" éd., 64, 2° éd. 81; H. me- diumMart. Don. ? (non Peterm.) et H. commutatum Mart. Don. (non Nolte) (teste Lamotte), Fl. tarn., I, p. 132; H. Linneanum Callay olim in Gren. Fl. jurass., 154. B imperforatum : feuilles dépourvues de ponctuations pellucides, à ner- vures secondaires réticulées-transparentes ; sépales inégauz, souvent deux plus courts un peu obtus, entiers ou érodés au sommet, les trois autres plus étroits, acuminés, subulés ou denticulés. — H. dubium Dub. Bot. gall. I, p. 96, partim. (ex herb. DC. !) ; Mérat Fl. par. 1'* éd. 207; Lej. et Court. Comp. MI, p. 79; Bellynck, loc. cit.; H. perforatum var. B, Mérat, Fl. par. 3° éd., II, p. 434; H. dubium Coss. et Germ. Fl. par. 1™ éd. 278 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 64; H. quadrangulum Coss. et Germ. 2° éd. 80; Bréb. FI. Normand., 3° éd., 61 ; Lloyd, Fl. Ouest, 3° éd. 66; et Auct mult. (non L.). — Exsicc. : Lej. et Court., Choix, 491; Thiel. et Dev. Kickria 307; Soc. Dauph. n° 1998. Has. -— Bois et terrains humides, Belgique, France et probablement toute l'Europe centrale. Var. «: Belgique: Wepian (Bellynck!) ; France: Le Chesne, Ardennes (Callay!); forét de Retz, Aisne!; parc de Ren- tilly, Seine-et-Oise (Thuret!) ; environs de Troyes (Desetangs !). Chaussin, Jura (Michalet!), Saint-Remy, Cóte-d'Or (Royer!) ; bords de la Veauce, Allier (Lamotte). — Var. $, méme région, quelquefois mélangée avec la var. «, mais plus commune: Belgique, Champion (Bellynck!), Obourg (Martinis!); France: Alsace (Buchinger!), Nord (Cussac!), Calvados (Lenormand !), Eure-et-Loir!, Sarthe (Goupil !) Loire-Inférieure (Lloyd !); assez commun dans le rayon de la flore parisienne, Meudon, Versailles, Saint-Léger, forét de Retz, etc. Uss. — Cette espèce est intermédiaire entre la suivante et I'H.quadran- gulum. Elle se distingue nettement de ce dernier par sa tige plus élevée, par son inflorescence plus làche, à rameaux allongés, par ses sépales plus étroits et jamais ovales-obtus, par ses pétales moinsfortement striés de noir, par sa capsule plus allongée, par ses graines noirátres et non d'un brun clair. Elle se sépare, à première vue, de IH. tetrapterum Fries, par sa tige à 4 angles non ailés, par son inflorescence moins compacte, par ses fleurs bien plus grandes, d'un beau jaune et par ses sépales plus larges. Enfin la var. 8 s'en distingue en outre par ses feuillesnon ponctuées-pellucides. La var. « pourrait jusqu'à un certain point se confondre avec l'A. perfora- tum L. dont elle a le port; on l'en distinguera cependant trés-facilement à ses stolons flagelliformes, rougeâtres, à ses feuilles plus larges munies de ponctuations plus fines, à ses sépales plus larges, à sa capsule dont les valves sont munies de bandelettes longitudinales nombreuses et dépourvues de ces vésicules allongées, disposées obliquement par séries et qui caractérisent la sect. Milleporum Spach, à laquelle appartient l'H. perforatum L. C'est le P. Bellynck quia le premier élevé au rang d'espèce cette plante remarquable, sous le nom de H. intermedium (Fl. Namur., 1865) ; dix ans plus tard, M. Lamotte créait dans ce Bulletin son H. Desetangsii pour une espèce de l'Aube et de 1 Allier, que j'ai, par la comparaison d'échan- tillons authentiques, reconnue identique avec celle du P. Bellynek. Néan- moins c’est le nom de H. Desetangsii qui doit être conservé, attendu que dés 1842 Steudel avait donné le nom de H. intermedium à une espéce d'Abyssinie (Schimp. Iter, n°* 1062 et 1509 ; Rich. Tent. I, p. 95) (1). (1) J'avais d'abord considéré la plante de Belgique comme spécifiquement distincte de celle de l'Auvergne, à laquelle je conservais le nom de M. Lamotté, tandis que j'appeláis la premiere H. Bellynckii ; ma var. B. imperforatum m'avait également paru constituer une espèce, et je l'ai distribuée autrefois sous le nom de fT. Candollei Mihi. SÉANCE DU 99 NOVEMBRE 1878. 979 C’est la var. 8 que tous les floristes parisiens et que la plupart des au- teurs français ont prise pour VH. quadranguium L. Tl est à remarquer que c'est cette plante qui figure sous le nom de H. dubium. dans l'herbier du Botanicum gallicum de de Candolle. Je n'ai point vule véritable H. qua- drangulum de Belgique, et j'ai tout lieu de croire qu'il n'y existe pas, car les échantillons publiés sous ce nom par Lejeutie et ceux que j'ai reçus du P. Bellynek appartiennent à ma var. 5 de VH. Desetangsii. Quant à la var. «, qui correspond au type du P. Bellynck et de M. Lamotte, on peut voir, par la synonymie que j'en donne, qu'elle n'a pas moins embarrassé les botanistes que la var. 8$. Je n'entreprendrai pas la discussion de cha- cun des noms qui ont été donnés faussement à cette plante, je dirai seule- ment qu'elle n'a aucun rapport avec les H. commutatum Nolte et H. me- dium Peterm. : cé dernier, qui appartient à la sect. Milleporum, n'est trés-probablement qu'une forme de PH. perforatum. Quant à l'origine hybride de cette plante, je ne puis l'admettre, car cette variété ne pré- sente aucun des caractères prineipaux de l'A. perforatum ; il faudrait alors supposer qu'elle est un produit de croisement des H. tetrapterum et quadrangulwm : or cela est impossible, puisque les deux variétés de PH. Desetangsti croissent abondamment et souvent mélangées dans des sta- tions où il n'a jamais existé d'H. quadrangulum. Enfin, contrairement à ce qui arrive dans l'H. commutatum, les capsules de ces deux variétés sont toujours pleines de graines fertiles. HypERICUM TETRAPTERUM Fries Nov. 235; Rchb. Exc. n° 5179 ; Keh Syn. 141; Gren. et Godt. Fl. Fr. I, p. 344; Bellynck, Fl. Nam. 31; Babingt. Man. 67; Godr. Fl. Lorr. 2* édit., I, p. 153; Boiss. FI. Or. I, p. 805; Bor. Fl. centre, 3* éd. II, p. 193; Gren. Fl. jurass. 153; Lamotte, Prodr. 166 ; Willk. et Lang. Prodr. MI, p. 591.— H. quadrangu- lare L. Syst. 44° éd. 701 (excl. syn.); Willd. Sp. IT, p. 1459 (excl. syn. mult. et obs.) ; H. quadrangulum Sm. Brit. I, p. 801; DC. FI. fr. IV, p. 869, Prodr. Y, p. 166 ; Dub. Bot. 96 (ex herb. !); H. quadriala- tum, Wahlenb. Suec. 476 (excel. syn. Retz. test. Cl. Fries); H. acutum, Mœnch Meth. 198; Holosepalum quadrangulum, Fourreau, Cat. pl. Rhône, 59; Hypericum perforatum caule quadrangulo; H. in dumetis nascens Trag. 13 (ex herb. Vaill). — Icon. : Fl. Dan. IV, tab. 640; Curt. Lond. IV, fig. 52; Rchb. VI, tab. 5179; Engl. Bot. 1* éd. tab. 370, 3* éd. tab. 270. — Exsicc.: Fries, Herb. norm. fase. 7, n° 29; Rchb. n° 1398: Billot, n° 2036 et bis; Godr. Herb. norm. n° 259; Willk. Iter hisp. n* 358 ; Kotschy, Jf. syriac. n* 918. | Racine munie de stolons flagelliformes sémnblablés à ceux de l'H. qua- drangulum. Tige de 2 à 5 décimètres, dressée, à quatre angles saillants et ailés, ponctués de noir. Feuilles ovales-elliptiqites, rarement suborbi- 280 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. culaires, toujours trés-obtuses, toutes semi-embrassantes, à nervures secondaires non réticulées, à limbe criblé de nombreuses ponctuations pellucides et muni sur la marge de quelques points noirs. Panicule mul- tiflore, dense. Fleurs petites (1 cent. diam.) d'un jaune pâle ; sépales de moitié plus courts que la corolle, trés-entiers, lancéolés-acuminés, subulés, tachés de quelques points noirs ; pétales lancéolés veinés, munis sur leur bord de quelques rares points noirs. Étamines 10-20 par androphore, plus courtes que la corolle, presque aussi longues que le pistil. Styles de moitié plus courts que l'ovaire. Capsule plus petite que dans les espéces précédentes, conique, à peine deux fois aussi longue que le calice, à valves munies de nombreuses bandelettes longitudinales . Graines très- petites, d'un brun jaunâtre, finement alvéolées. — 2. Juill.-Sept. B. rotundifolium Willk. in Willk. et Lang. loc. cit. : plante moins élevée, plus gréle, à feuilles suborbiculaires, sessiles, mais non semi- embrassantes. Has. — Bords des ruisseaux et lieux humides de presque toute l'Europe; rare dans le Nord, surtout en Suéde ; devient commun en Allemagne, en France, en Italie, en Espagne; se retrouve, mais moins fréquemment, en Algérie et dans la Turquie d'Europe; la var. 8 dans la région alpine de la sierra Nevada, Espagne (Willkomm); Puerto del Pia (Bourgeau PI. Espagne, 1863, in Herb. Cosson !). HyPERICUM consicUM Steud. Nom. 787; Gren. et Godr. FI. Fr. I, p. 315; de Marsilly, Cat. pl. Corse, 36.— H. tenellum Tausch in Flora, 14 (1831), p. 211 (non Clark); H. tetrapterum y, corsicum Boiss. Fl. Or. I, p. 806. — Exsicc. : Soleirol, n° 442; Kralik, Pl. corses, n° 511. Han. — Corse, mont d'Oro (Soleirol !), montagnes de Bastelica (Reve- liére); Espagne, Créte (Boissier). Ogs. — Cette espèce, que les auteurs de la flore de France rapprochent de l'H. humifusum, n'a de commun avec cette plante que le port et ses androphores sub-10-andres. Elle s'en éloigne par sa racine rampante, par sa tige munie de quatre lignes saillantes; par ses feuilles ovales- arrondies, amplexicaules, couvertes de ponctuations plus fines; par ses sépales lancéolés aigus, longuement acuminés, non tachés de noir ; par ses pétales du double plus grands que le calice; par ses anthéres réunies à leuar sommet par une glande noire ; par sa capsule plus allongée. Tous ces caractères la rapprochent de lH. tetrapterum avec lequel elle a de nom- breuses affinités; je ne crois pas cependant qu'on puisse, ainsi que l'a fait M. Boissier, la réunir à cette dernière espéce en simple variété. En effet, le H. corsicum s'éloigne, à première vue, de PH. tetrapterum par son port tout différent, ses tiges grêles, décombantes, hautes à peine de 1 centimètres, 1-3-flores, par ses feuilles suborbiculaires, par ses sépales SÉANCE DU 22 NOVEMBRE 1878. 981 non maculés, par ses pétales veinés de pourpre, par ses androphores sub- 10-andres. HYPERICUM UNDULATUM Schousb. ap. Willd. Enum. 810; Link. Enum. Il, p. 275; Babingt. Man. 67; Willk. et Lang. Prodr. HI, p. 590. — H. dubium Desf. in herb. (non Leers); H. quadrangulum Colm. Gallic. 10 (non L.) ; H. quadrangulum à undulatum DC. Prodr. 1, p. 528 ; H. nea- politanum Ten. Hort. neap. Append. 1829, n° 13; Guss. Syn. II, p. 379; H. quadrangulum 8 neapolitanum Ten. Syllog. 385 ; H. bæticum Boiss. Voy. 144; H. decipiens Wats. in Hook. Journ. of Bot. 2° sér. Il, p. 588.— Icon. : Rchb. Exot. tab. 39; Boiss. Voy. tab. 34; Engl. Bot. 3° éd. tab. 120 bis. — Exsicc. : Todaro Fl. sicul. n° 4493; Willk. fter, n° 366 ; del Campo PI. Grenade, n° 24 ; Bourgeau, Pl. Esp. (1851), n° 1090. Cette plante est trés-voisine del'H. tetrapterum Fr. ; elle s'en distingue cependant facilement, par sa tige plus rameuse dans le haut, à rameaux allongés; par ses feuilles ondulées-denticulées, à bords roulés en dessous, munies de ponctuations pellucides plus grosses; par sa corolle plus grande (2 cent. diam.), d'un beau jaune, souvent striée de rouge exté- rieurement; par ses capsules plus grosses; par ses graines également plus grosses et plus foncées. — x. Juin-Sept. Has. — Angleterre : Devonshire et Cornwall; Espagne; Portugal; Italie méridionale; Sicile ; Maroc; Algérie (ex Desf.); Madère ; Açores. Ons. — Cette espéce, dont l'aire de dispersion est assez étendue, qui n'a pas encore été signalée en France et dont il existe cependant quelques stations en Angleterre, a recu différents noms suivant les localités où sa présence a été constatée. Je me suis assuré, par l'analyse d'échantillons authentiques, que la plante de Naples nommée par Tenore H. neapolita- num, et celle des Açores que M. Watson a décrite sous le nom de H. deci- piens, sont absolument identiques à l'H. beticum Boiss., qui lui-même, n'est pas spécifiquement distinct de l'H. undulatum Schousb. Le carac- tére le plus saillant qui peut servir à différencier’ ces deux dernières plantes est la forme des feuilles ondulées-denticulées, à bords fortement roulés en dessous ; mais ce caractére est trés-variable et se retrouve à des degrés différents, suivant les échantillons; il peut méme disparaitre presque complétement sous l'influence de la culture : aussi je ne pense pas qu'il soit possible de séparer, méme à titre de variété, l'H. bæticum Boiss. de l'H. undulatum Schousb. M. Lowe (Fl. of Madeira, 80 et 590) réunit méme ce dernier à I'H. tetrapterum : je crois que c'est pousser un peu trop loin la synthése botanique; cependant je dois faire remarquer que bien avant M. Lowe, Bertoloni (Flor. Ital. VIII, p. 312) avait déjà con- sidéré PH. neapolitanum Ten. comme un simple synonyme de H. tetra- pterum Fr. 289 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'Hypericum humifusum L., qui appartient également à la section Holosepalum, est une espèce parfaitement tranchée et sur la valeur de laquelle tous les botanistes sont d'accord ; je ne prendrai donc pas la peine de réfuter les erreurs de Pollini et de Bertoloni, qui ont écrit que PH. humifusum: L. n’était qu'un status junior de PH. perforatum L. En terminant, je ferai remarquer que l’H. maculatum All. (Fl. pedem. TI, p. 45, tab. 83, fig. 1), que DC. rapporte en var. y à PH. quadran- gulum (Prodr. I, p. 548), est une espèce toute différente : d’après la figure du Flora pedemontana et les synonymes cités, la plante d'Allioni doit être rapportée à l'une des variétés de l'H. Richeri Vill. Je rappel- lerai également que lH. tetraptero-perforatum Michalet n'est qu'une forme de lH. perforatum L., ainsi que cet auteur l'a reconnu lui-même (Bot. du Jura, 120). Quant aux deux espèces nommées par Reichenbach H. quadrangulo-tetrapterum et perforato-tetrapterum, ce botaniste n'en ayant pas donné de description, je ne les connais que par les figures 5178 et 5170 des Icones, qui sont insuffisantes pour pouvoir identifier ces espéces avec certitude ; toutefois, j'ai tout lieu de croire que l'un de ces prétendus hybrides n'est que la var. « de l'H. Desetangsii Lamotte (1). Ala suite de cette communication, M. Bonnet annonce à la Société que dans une herborisation faite le 15 septembre dernier à Fontai- nebleau, en compagnie de M. Th. Delacour, il a retrouvé le Murru- bium Vaillantii Goss. et Gerim., qui n'avait pas été signalé en France depuis la découverte de cette plante aux environs d'Etrechy par MM. Cosson et Germain. M. Bonnet ajoute que les sept échan- tillons de cette espèce trés-rare qu'il a récoltés, croissaient mélan- gés à des touffes de Marrubium vulgare; ils paraissaient provenir de semis de l'automne précédent; un seul portait quelques fleurs desséchées. Plusieurs pieds ont été confiés aux soins de M. B. Verlot, l'habile chef de culture du Muséum. M. Bonnet en cultive également un individu qui est trés-vigoureux, el il espére pouvoir à la saison prochaine compléter les observations qu'il a déjà commencées sur cette curieuse espèce. M. Cornu met sous les yeux de la Société des échantillons de Riccia natans qu’il a reçus de M. Ch. Brongniart. I] présente ensuite des échantillons de Bulgaria inquinans, remarquables par leur (1) Tai fecu récemment de M. Baenitz, sous le nom de H. quadrangulo X perforatum, une plante qui ne diffère pas de l'H. Desetangsii a genuinum, et dans laquelle je ne puis trouver aucune marque d'hybridité. (Note ajoutée pendant l'impression.) SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 1878. 983 grosseur, et donne quelques détails sur la structure de ce Champi- gnon. M. de Seynes demande si le nombre des spores noires contenues dans les théques du Bulgaria est bien constant et s’il n'existe. pas des intermédiaires. M. Cornu répond que ce nombre est trés-constant : on trouve toujours quatre spores noires dans chaque thèque du Bulgaria, avec un certain nombre de spores restées blanches par arrét de dévelop- pement. M. Chatin fait observer que dans la Truffe, on trouve souvent des spores blanches et des spores noires mélangées à d'autres .d'une couleur intermédiaire tirant sur le grisâtre; il ajoute que M. de Bullemont avait signalé, il y a plusieurs années, la présence du Riccia natans aux environs de l’Isle-Adam. M. Cornu fait la communication suivante : NOTE SUR DEUX USTILAGINÉES, par M. Maxime CORNU. Un des anciens éléves du laboratoire de botanique de la Sorbonne, M. A. Battandier, professeur à l'école de médecine d'Alger, bien connu pour ses recherches relatives à la flore de l'Algérie (1), m'a adressé la semaine dernière une Ustilaginée intéressante. Elle s'est développée dans les fleurs du Scilla fallax Steinh. Les fleurs sont restées à l'état de bouton et renferment une quantité considérable de spores noirâtres. La hampe avait, m'écrit M. Battandier, son développement normal; cependant ce n’est point là la forme habi- tuelle de ces boutons, et les pédoncules sont restés plus courts que d'ha- bitude ; l'ovaire est assez bien développé et les anthéres ont disparu. Les feuilles étaient plus développées qu'elles ne le sont normalement à cette époque. Le Champignon a pour siége les anthéres. C'est l'Ustilago Vaillantii Tul. (Ann. $c. nat. 3° sér., t. VIL, p. 90). M. Fischer de Waldh. (Ustilagi- nées, in Ann. sc. nat., 6° sér., t. IV, p. 215, n° 41) indique comme plantes nourricières les suivantes : Bellevalia Romana Reichb. ; Muscari botryoides DG., M. comosum Mill. Scilla anthericoides Poir., Sc. bi- folia L., Sc. maritima L. L'échantillon de M. Battandier est sur une autre espèce; cela donne une plante nourriciére de plus pour un parasite curieux et intéressant. (1) Voyez l'intéressant opuseule publié rééemment : Contribution à la florule des envi- rons d'Alger, par MM. Battandier et Trabnt. Alger, 1878. 984 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'Algérie contient un nombre de Scilla assez considérable, qui s'éléve jusqu'à douze ; le nombre des Muscari est de méme assez élevé et monte à six (Munby, Cat. Alg. p. 28, 2* éd.) : il ne sera pas sans intérét de recher- cher la méme espèce d’Ustilago sur d'autres plantes. Dans la Flore d' Algérie (Cryptogamie), M. Durieu signale comme atta- qués par l'Ustilago Vaillantii Tul., le Muscari comosum, les Urginea (Scilla) maritima et anthericoides. L'herbier du Muséum contient les spécimens de ces deux espéces récol- tées par M. Durieu : l'un des sachets porte écrit de la main de M. Tulasne : « Ustilago Vaillantii Tul. (!!) in antheris Scille maritime; Durieu, Alger » ; et en outre : « Nunc stamina 1-2 tantum investit, nunc omuia abbreviata, ovariumque. » L'autre échantillon porte les mentions suivantes : « Ustilago omnivora Dur. et Mont. in floribus Scille anthericoidis Poir. Durieu, Algérie (1) ; méme développement que dans l'Ust. Muscari Lév. (Ust. Vaillantii Tul.), spores fuligineuses verdâtres. » Dans cette dernière plante, les diverses parties constituant les organes reproducteurs sont extrêmement altérées. D'oà le nom donné par les auteurs, nom qui parait avoir été seulement provisoire. Les spores sont petites, brunes noirátres ; vues en grande masse dans la fleur, elles sont sphériques ou elliptiques, dyssymétriques, à épispore lisse. L'Ust. Vaillantii n'est pas trés-rare dans nos environs sur le Muscari comosum : on le trouve au printemps dans les points où le Muscari est commun ; dans les champs aux bords de la Loire, on le rencontre quelque- fois assez abondant. Cependant l'espéce de l'Algérie, telle au moins que je l'ai reçue, semble avoir les spores plus pâles et de couleur plus jaunátre. En terminant ces lignes, qu'il me soit permis de citer une espéce inté- ressante trouvée par nos confréres MM. Ed. Bonnet et Gaudefroy, à Meudon, où elle était, cette année, commune, àcequ'il parait : c’estle Thecaphora affinis Schneider in litt. ; Fischer de Waldh., loc. cit. 233,n^ 94, parasite sur l'Astragalus glycyphyllos. Cette espéce déforme complétement les fruits : au lieu d'étre allongés et recourbés, comme ils le sont d'ordinaire, ils demeurent trés-courts et larges; ils sont remplis d'une poussiére noire abondante. Cette espéce est fort rare en France, elle ne parait pasavoir été récoltée souvent; citons seulement la mention faite par M. Ripart, notre regretté confrère, dans la liste qu'il a donnée (Bull. de la Soc. bot.) sous un nom inexact. Cette espéce sera, parles soins de MM. Bonnet, B. Verlot et (1) Dans la Flore d'Algérie, citée déjà, nous trouvons la localité exacte (p. 301) : « prope la Calle, in pratis lacum Honbera circumdantibus, frequentem vidimus. » SÉANCE DU 99 NOVEMBRE 1878. 985 Delacour, publiée dans les exsiccata de la Société Dauphinoise; ce ne sera pas une des moins rares ni des moins curieuses. M. Bonnet donne lecture de la communication suivante : DES HERBORISATIONS EN PIROGUE DANS LES COURS D'EAU QUI TRAVERSENT LES FORÉTS ÉQUATORIALES, par M. P. SAGOT. Si les foréts équatoriales présentent la plus magnifique réunion de richesses végétales que puisse offrir la nature, elles sont, au point de vue de la difficulté de leur exploration, tout à fait désespérantes. La cime des grands arbres et les Lianes s'élévent à 25 mètres du sol. Le botaniste ne trouve à sa portée que les troncs des arbres, ainsi qu'une maigre collec- tion d'arbustes, de Fougères, et de plantes herbacées qui croissent sous le couvert. Dans de telles conditions, il est facile de comprendre les avantages de l'herborisation en pirogue. Si le bord du cours d'eau est coupé en terre ferme, et non formé de vases alluviales garnies toujours d'une végétation plus vulgaire, la forét arrive jusqu'au fleuve. Les arbres, trouvant au-dessus de l'eau plus d'air et de lumiére, se couvrent de ce cóté de plus fortes branches ; leur tronc supporte alors un poids mal équilibré. Aussi, quand, aprés les grandes pluies, les inondations ont détrempé le sol, l'arbre, mal soutenu, s'incline graduellement, conservant enterrées une partie de ses racines. Il prend peu à peu une direction presque horizontale et vit encore dans cette position quelques mois ou méme quelques années. Le botaniste peut alors trouver à sa portée les fleurs et les fruits des arbres, de méme que les fleurs des hautes Lianes qui ont envahi leur cime et les Épiphytes qui y végétent. La pirogue glisse rapidement, avec un minime tirant d'eau, poussée par les pagaies. Elle peut raser le bord, contourner les buissons épineux et les hautes herbes aquatiques, chercher les eaux à faible courant, passer au- dessus ou au-dessous des troncs tombés en travers. Elle peut avancer rapi- dement, si l'endroit n'est pas favorable, ou suivre lentement la rive, si la végétation y est belle et variée. La forét, alignée sur la berge, montre ses beaux arbres serrés les uns contre les autres, et de place en place on dis- tingue une cime couverte de fleurs. Là où l'œil est impuissant, en raison de la distance, l'emploi d'une petite lunette à quatre verres convexes permet de reconnaitre la forme des feuilles et de bien distinguer les fleurs. Sil'on reconnait ainsi une espéce qu'on n'ait pas encore récoltée, il est néces- saire d'aborder pour aller la chercher. Les Lianes qui, aprés s'étre éle- vées sur les arbres, descendent en festonssur larive, offrent assez souvent leurs fleurs à portée de la main. 286 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Pour ces herborisations, la saison sèche est la plus avantageuse, comme aussi celle où des averses d’une courte durée alternent avec des heures de soleil. Il est nécessaire que les eaux ne soient ni trop hautes ni trop basses, pour circuler en pirogue. Dans les basses eaux, on ne peut plus naviguer à la partie supérieure des fleuves. L'époque à laquelle fleurissent le plus grand nombre des grands arbres est celle du premier retour des pluies. Quels que soient les moyens d'exploration mis en usage, l'étude botani- que des foréts des pays chauds restera trés-difficile et très-lente. Le bota- niste n'y arrivera jamais à cette prompte et rigoureuse connaissance des espèces que l'on acquiert si vite dans les régions tempérées. SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1878. PRÉSIDENCE DE M. PRILLIEUX, VICE-PRÉSIDENT. M. Bonnet, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance précédente, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la séance précédente, M. le Président proclame membre de la Société : M. Gun (Ernest), sous-inspecteur des forêts, à Saint-Laurent du Pont (Isère), présenté par M. J.-B. Verlot et M. l'abbé Chaboisseau. ; M. Battandier, ayant rempli les conditions exigées par le règle- ment, est proclamé membre à vie. M. le Président annonce en outre une nouvelle présentation. Dons faits à la Sociélé : A. de Candolle, Sur un exemple de conservation remarquable de feuilles et de fruits verts dans de l'eau salée. Don Maximo Laguna, Cien helechos de Filipinas. W. Schimper, Untersuchungen über die Proteinkrystalloide der Pflanzen. Mittheilungen des uaturwissenschaftlichen Vereines für Steiermark (Jahrgang 1867). M. Roze, au nom de M. Quélet, donne lecture de la cómmunica- tion suivante : ` | SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1878. 987 QUELQUES ESPÈCES NOUVELLES DE CHAMPIGNONS, par ME. KL. QUÉLET. T 1. Pleurotus Rattarræ (Q), (Batt. t. XII, A). — Stipe excentri- que, flexueux, aminci vers le bas, villeux et blanc. Chapeau ombi- liqué puis cyathiforme (0",03-5), mou et blanc ; marge amincie, enroulée, souvent d'un gris pâle et ornée de trés-petites mèches bistres et cadu- ques, Chair tenace, fragile, blanche, exhalant une fine odeur de farine. Lamelles décurrentes, étroites, blanc créme. Spore cylindrico-ellipsoide (077.012), blanche. Eté-automne, — Cespiteux, lignicole (Peuplier, Saule). Confondu avec Lentinus Dunalii (DC:) Fr., variété probable du L. tigrinus. Cette nou- velle espéce a été récoltée par M. Gadeceau, de Nantes, sur un tonneau en cave. 2. Pleurotus pudens Q. — Cupuliforme (0",005-10), suspendu par un stipe court (1-2"") et central, charnu coriace, pubescent à la loupe, hygrophane, blanc puis rosé-incarnat. Lamelles radices, minces, flexueuses, blanches avec une légére teinte améthyste. Spore ellipsoide (077.01), étroite et blanche (pl. III, fig. 10). Printemps. — En troupe surles branches séches du Saule. Jura. — Voi- dsin es P. ringens et violaceo-fulvus. 3. Leptonia parasitica (. — Finement tomenteux-pubescent et blanc de neige. Stipe gréle, arqué, dilaté au sommet. Chapeau membraneux, translucide, convexe plan (5-7""), légèrement ombiliqué. Lamelles si- nuées, ventrues, blanches puis rosées. Spore pentagone (0"",012), guttu- lée et rosée (pl. ITE, fig. 6). Eté. — Sur le Cantharellus cibarius, que son mycélium revêt d'un fin réseau aranéeux. 4. Naucoria scutellina (. — Stipe arqué, filiforme, court (3-3""), villeux, concolore. Chapeau convexe plan (8-5""), avec une petite pointe au sommet, pellucide, aranéeux, striolé-ridé, blanchâtre puis ochracé. Lamelles étroites, adnées, denticulées, blanches puis bistróes ou rousses. Spore ellipsoïde (0v%,007), allongée et rousse (pl. HI, fig. 5). Eté. — Sur les tiges desséchées des Graminées dans les bois ombragés. Jura. 9. Crepidotus pallescens Q. — Stipe incurvé, aminci vers le bas, villeux et blane. Chapeau convexe ombiliqué (5""), membraneux, tomen- teux, blanc prenant une légère teinte citrine. Lamelles émarginées, dé- currentes par filet, bline crème puis bistrées. Spore pruniforme (0,007) fauve (pl. III, fig. 9). Eté. — Sur les branches tombées (Fréne) dans les bois humides du Jura. | c WX s E. 988 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCF. 6. Psalliota Bernardi (1) Q. — Compact, tomenteux à la loupe et blanc. Stipe plein, ovoide rapiforme (0",04-5), épais, strié au sommet; anneau membraneux, strié en dessus. Chapeau trés-épais, convexe (0",1-2), crevassé-aréolé, blanc grisonnant. Chair dure, nauséabonde, très-blanche et prenant à l'air une teinte purpurine puis brunâtre. La- melles libres, arrondies, gris incarnat puis bai bistre. Spore ellipsoide, subsphérique (077,008), ocellée (pl. III, fig. 12). Printemps. — En troupe dans les dunes de l'Océan. La Rochelle IG. Bernard). — Comestible. 1. Psathyra laureata (). — Stipe fistuleux, mou, pruineux en haut, floconneux et grisàtre. Chapeau convexe, mamelonné (0",01-2), glabre, à peine visqueux, gris bistre avec la marge ornée d’une double frange floconneuse et blanche. Lamelles adnées, subdécurrentes, larges, paille puis gris violacé. Spore (077,008) ovoide, lilacine (pl. TIT, fig. 8). Été. — Sur les feuilles mortes (Hétre), dans les foréts montueuses du Jura. 8. Cortinarius arenarius (. — Stipe fibro-spongieux, creux, radi- cant, satiné, citrin. Chapeau charnu, convexe (07,05), pruineux, chamois, voilé d'une cortine jaune. Chair molle, sulfurine, douce. Lamelles adnées- décurrentes, étroites, brun pâle avec l'aréte ochracée. Spore pruniforme (077,008), fauve. Automne. — Cespiteux sous les Pins maritimes, dans les dunes. Envi- rons de la Rochelle (G. Bernard). 9. Cortinarius Cookei (). — Petit, fauve jonquille, vétu d'un voile laineux plus clair et luisant. Stipe grêle, flexueux, plein, orné de bourre- lets floconneux et annulaires. Chapeau mamelonné-conique (0",01-2), fibrillo-laineux. Lamelles adnées, violacées rouillées. Spore pruniforme (077,007), brune. Été. — Cespiteux dans les foréts marécageuses des Vosges. 10. Cortinarius erocolitus (). — Stipe plein, puis creux et renflé à la base, fragile, fibrilleux, blanc puis citrin, satiné au sommet et orné de mèches ou de zones laineuses au-dessous d’un anneau membraneux très- ténu. Cortine blanche et fugace. Chapeau charnu, convexe (0",1), vis- queux, jonquille, moucheté, sur le disque, de légers tacons safranés. Chair mọlle, blanche puis citrine, amarescente. Lamelles uncinécs, ondu- lées, blanc lilacin puis argileuses (nankin), avec un liséré blanc. Spore pruniforme (077,012), grenelée, citrin fauve. Automne. — En troupe dans les bois de Bouleaux. Beaulieu prés Saint- (4) Dédié à mon ami M. 6. Bernard, pharmacien-major i à la Rochelle et auteur de belles et fidèles aquarelles de Champignons. SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1878. 289 Saens, dans la Seine-Inférieure (A. Le Breton). C'est un Telamonia vis- queux. 11. Cortinarius fallax (. — Stipe grêle, flexueux, fistuleux, soyeux, blanc crème, satiné et lilacin pâle au-dessus d'un anneau étroit, blanc et fugace. Chapeau submembraneux, campanulé convexe (0",01-15), ochracé jonquille pâlissant. Chair blanche. Lamelles adnées, ochracées pâles. Spore ellipsoïde (0"",008), pointillée, jaune. Automne. — En troupe, dans les bois des collines du Jura. 12. Coprinus tuberosus (). — Stipe subfiliforme, flexueux, villeux, blanc hyalin, naissant d'un tubercule brun noir. Chapeau membraneux, ellipsoïde (3-577), striolé, pulvérulent, blanc grisonnant. Voile formé de vésicules chagrinées-aciculées et hyalines. Lamelles étroites, violet noir, micacées sur l'aréte. Spore ellipsoïde (077,012), noire (pl. III, fig. 2). Été. — Détritus végétaux et fumier, dans les prés. Voisin de niveus et cineratus. 13. Russula serotina Q. — Stipe grêle, pubescent à la loupe et blanc. Chapeau globuleux puis aplani (0",02-3), purpurin bistre ou olive, recou- vert d'un voile pruineux-floconneux et blanc; marge d'un bleu lilacin tendre, bordée d'un liséré blanc. Chair tenace, blanche et poivrée. La- melles serrées, blanches, se tachant de jaune. Spore ovoide-sphérique (077,007), aculéolée, blanche à reflet citrin (pl. III, fig. 11). Hiver-été. — Dans les vieilles souches (Saule, Tremble, etc.) des foréts du Jura. C’est la plus petite espèce du genre. 14. Marasmius fioseulus (). — Stipe incurvé, capillaire, fistuleux, court (2-3""), subtilement hérissé à la base, brun bai, épaissi et blanc au sommet. Chapeau trés-ténu (4-5""), ombiliqué, cótelé, glabre, diaphane et d'un blanc brillant. Lamelles adnées, espacées, larges, épaisses et blanches. Spore larmeuse (0"*,01) (pl. HI, fig. 4). Été. — Sur les Graminées sèches (Poa et Festuca), dans les bois des collines du Jura. Voisin du M. limosus. 15. Boletus Boudieri Q. — Stipe tendre, blanc, lavé de citrin au sommet et parsemé de granulations couleur de sang. Chapeau convexe (0",1), glabre, glutineux, blanc, puis brunâtre avec la marge citrine. Chair humide, douce, blanche, puis citrine. Tubes courts (07,01), larges, sinueux, jaune-souci, puis chamois, enduits, ainsi que le stipe, d'un suc lactescent puis résineux et concolore. Spore ellipsoïde étroite (077,01), ocracée (pl. II, fig. 3). Au déclin de l'automne. — Sous les Pins d'Alep, aux environs de Men- ton (E. Boudier, 20 nov. 1877). « Nova insignis Boleti species, » Fries in litt. janv. 1878. 16. Polyporus tubarius Q. — Stipe grêle, fibreux, cotonneux, ocracé. Chapeau charnu, spongieux, mince, convexe (07,02), ombiliqué puis en T. XXV. (SÉANCES) 19 290 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. trompette, chamois sous un léger duvet grisâtre, avec la marge ciliée-fim- briée. Pores décurrents, très-ténus, polygones, denticulés, blancs, puis paille. Spore (0°",008-9) pruniforme, ponctuée et blanche. Automne. — Sur les racines de Bruyère, environs de Menton (E. Bou- dier). Voisin de P. lentus Berk. 47. Hyänum meltlotinum (. (Batsch. t. 223). — Subéreux sous un tomentum soyeux, très épais, gris puis olive, avec la marge lilacine ou blanche. Chair dure, gris violacé, noircissant dans le stipe, d’une odeur prononeée et persistante de Mélilot bleu. Aiguillons courts, gris avec la pointes blanche. Spore sphénique (0*,006), aculéolée et blane citrin. Été- automne. — Cespiteux ou'conné dans les forêts sablonneuses. Environs de Paris (G. Bernard, E. Boudier), Jura. L’odeur du graveolens serait plutôt celle de la Trigonelle fénu-grec (Morthier). 48. Odontia junquillen Q. — Étalé, mince, tomenteux, jonquille bordé de blanc. Hyménium formé de petites papilles fimbriées-eiliées par des soies hyalines. Spore ellipsoïde (0"",007) granulée, jaunâtre. Automne- printemps. — Sur les branches séches (Chêne, Érable). Jura. 19. Cyphelia villosa (Peziza Pers.?) C. et Q. Jochmiospora. Berk et Br.?— Cupule granuliforme (0"»,5-10), mince, hérissée-laineuse, blanche. Hyménium blanc puis hyalin ou crème. Spore pruniforme (0"",012), bossue à la base. Été. — Sur les tiges des grandes plantes (Verge-à-pasteur). Trés -voisiu de C. dubia [Jur. et Vosg. III, pl. 4, fig, 10] (pl. III, fig. 14). 20. Cyphella albo-earnea (). — Cupule membraneuse, urcéolée (1-27), laineuse, blanc de neige. Hyménium incarnat rosé. Spore pruni- forme allongée (0"",01), finement aculéolée (pl. III, fig. 13). Eté. — En troupe sur les branches sèehes du Tremble. Jura. 21. Gautieria villosa (). — Arrondi bosselé (0°,05), alvéolé-perforé, grénelé, tomenteux, fauve ou châtain; muni d'une racine peu rameuse et grisâtre. Glèbe chiffonnée, minee, coriaee-gélatineuse, glauque, creusée de cellulles (1-2"") sinueuses et anastomosées en labyrinthe ouvert à l'ex- térieur. Hyménium velouté à la loupe, brun safrané. Spore géminée, ellip- soide (0"",09), plissée, déprimée au sommet, mamelonnée à la base et fauve clair, Odeur vireuse (du Boletus luridus) (pl. III, fig. 7). Eté-automne. — À demi-caché dans l'humus des forêts de Conifères du Jura neuchätelois (Morthier) et de la Thuringe (Kunze). 22. Peziza Boltonii Q. (Bolt. Merkw. Pilze, t. 99, f. a). — Cupule hémisphérique puis conchoïdale (0",02-5), humide, fragile, violet pâlis- sant, parsemée de gros flocons granuleux violet foncé. Hyménium sou- vent veiné, violet purpurin ou brunâtre. Spore (95,018) ellipsoide, fine- ment pieotée; SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1878. 901 Été-automne. — Cespiteux sur les décombres mêlés de houille ou de charbon. | 23. Peziza olivaeea (1) (.— Cupule céracée (0,014), translucide, pulvé- rulente, bistre olive. Hyménium brun olive puis olive elair, Spore ellip- soïde allongée (0"",02), biocellée (Cooke, Peziz. f. 389). Été. — Surl'humus dans les bois des collines du Jura. 24. Humaria chartarum (). — Cupule ovoide puis plane (07,003-5), pulvérulente, brune, sessile sur un mycélium aranéeux et blanc. Hymé- nium ocracé-roux. Spore ellipsoïde (077,048), hyaline (Cooke, Peziz. f. 394.) Printemps. — Groupé sur du vieux carton. 25. Lachnea fimbriata (.— Cupule céracée, mince, fragile, hémisphé- rique puis étalée et festonnée (07,01), granulée, translucide, tomenteuse, hérissée au bord, chamois, brun. Hyménium glauque puis lilacin, incar- nat ou paille. Spore ellipsoïde (0"",045) (Cooke, Peziz. f. 405). Printemps. — Sur la terre. Confondu avec hemispherica. 26. kachnea hispida Q. — Cupule épaisse, globuleuse puis cyathi- forme (0",01) et stipitée, charnue, fragile, blanche puis jaune sale, hé- rissée de poils sétacés et rameux, souvent connés en écaille. Hyménium opalin. Spore ellipsoïde allongée (0"",015), hyaline. (Cooke, Peziz. f. 402.) Printemps. — Sur l'humus marécageux des forêts de la plaine. 27, Erinella aurorina (). — Cupule plane (177), pubescente et incar- nate, ainsi que le stipe filiforme (3-4""). Hyménium orangé incarnat. Spore fusiforme aciculaire (0"",008). Printemps. — Sur des brins d'herbe pourris. 28. Phialea ejliate Q, — Stipe filiforme (0",01-2), glabre, bistré. Cupule (2-4"") grisâtre, ciliée par des dents subulges et brunes. Spore fusiforme (0"",015), souvent incurvée. Automne. — Sur les tiges d'herbes. Jura. 29. Phialea strobilina (var. À. et 8.) Q. — Cyathiforme, céracé, fragile, diaphane, bistre elair. Stipe grêle (07,01-3), flexueux, atténué et noirâtre vers le bas. Cupule en entonnoir, puis étalée etfestonnée (0",01-2) , lurfuracée, Spore pruniforme allongée ((0"",01-12) et hyaline, Printemps. — Sur les écailles de cônes de Sapin, Jura. . 40. Mollisie hypriss Q, — Gupule céracée (1""), pruineuse, jon- quille påle, Hyménium plan, jonquille doré. Spore sphérique (0"7»,003-4), ocellée et subtilement aculéolée, Hiver. — Sur les Hypnes des bois du Jura. Jl. Ascophanus ametbystegs (. — Globuleux-lentiforme (0"»,3-4), (1) Le Patellaria olivacea Batsch n'a rien de commun avec cette Pezize. 999 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tendre, glabre, grenelé à la loupe, translucide, hyalin rosé. Spore ellip- soide (077,012), hyaline à reflet rosé. Printemps. — Sur la bouse dans les bois de Sapins. 32. Cordyceps larvicola (. — Capitule ellipsoïde allongé (07,005-6), charnu, brun safrané, ponctué de brun pourpre. Stipe flexueux, tendre, satiné, blanc, strié de rose. Perithéce ovoide, petit, brun pourpre. Spore moniliforme (0"",5), se séparant, en dehors de la thèque, par bouts ou sporules (0"",008), formés de trois globules (pl. II, fig. 1 : a. Cordy- ceps; b. thèque et paraphyses; c. sporules). Été. — Dans une souche, sur une larve indéterminée. Jura alsatique. LISTE DES ESPECES PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE. N* N° Ascophanus amethysteus....... 31 | Lachnea hispida.....,......... 26 Boletus Boudieri.............. 15 | Leptonia parasitica........... 4 3 Coprinus tuberosus............ 12 | Marasmius Flosculus .......... 14 Cordyceps larvicola............ 32 | Mollisia hypnina............... 30 Cortinarius arenarius.......... 8 | Naucoria scutellina............ 4 — Cookei................... + 9 | Odontia junquillea............. 18 — crocolitus..... enn 10 | Peziza Boltonii......... esses. 22 — falax............ et es. 11 | — olivacea..........,,.,..... 23 Crepidotus pallescens.......... 5 | Phialea ciliata................ 28 Cyphella albocarnea........... 20 | — strobilina...... evt rosoee 29 — villosa.................... 19 | Pleurotus Battarre............ 1 Erinella aurorina.............. 27 | — pudens..............,.... 2 Gautieria villosa.............. 21 | Polyporus tubarius............ 16 Humaria chartarum....... ss. 24 | Psalliota Bernardii............ 6 Hydnum melilotinum.. ... ...... 17 | Psathyra laureata............. 7 Lachnea fimbriata ............ . 25 | Russula serotina...,........ .. 13 M. Roze met ensuite sous les yeux de la Société un échantillon de Boletus parasiticus, espèce très-rare, trouvée par M. Mangeret, à Clamart, dans le mois de septembre dernier. M. Buffet dit qu'il a rencontré cette espèce, il y a quelques années, dans le bois de Chaville ; il ignorait alors qu'elle fût aussi rare, et c'est seulement en voyant l'échantillon récolté par M. Mangeret qu'il a reconnu son espèce. M. Buffet ajoute que les 20 ou 30 spé- cimens de Boletus parasiticus récoltés par lui sont aujourd'hui déposés au Muséum d'histoire naturelle de Reims. M. Cornu fait la communication suivante SÉANCE DU 123 DÉCEMBRE 1878. 293 ÉNUMÉRATION DES PÉRONOSPORÉES DE FRANCE, par M. Maxime CORNU. L'énumération que j'ai l'honneur de soumettre à la Société est le résul- tat d'une série d’excursions faites depuis une dizaine d'années, soit aux environs de Paris, soit dans les montagnes, en compagnie de mon ami M. Roze. : Nous avons parcouru ensemble un certain nombre de régions différentes, Jura.(de Pontarlier à Montbéliard, de Pontarlier aux Rousses), les Alpes du Dauphiné et les Hautes-Alpes, les Vosges, etc., par points isolés et rapidement; malgré cela nos récoltes n'ont pas été infructueuses. J'ai moi-méme, au cours de la mission qui m'avait été confiée par l'Académie des sciences pour la maladie des Vignes, été obligé de visiter un certain nombre de localités ; tout en parcourant les champs et les vignes, occupé d'un sujet bien différent, j'ai pu quelquefois mettre inopinément la main sur une herbe attaquée par un parasite, Urédinée ou Péronosporée. Une énumération des espéces observés en France présentera sans doute quelque intérét pour nos confréres et les engagerai peut-étre à observer eux-mémes des parasites de cette nature. Les Peronospora se montrent à l'œil nu comme des efflorescences blanches grisâtres ou violacées, situées en général à la face inférieure des feuilles, qu'elles contribuent à pålir. Au microscope on aperçoit, surtout à travers les stomates, des arbus- eules conidiophéres isolés ou réunis. Les spores dormantes, ou oospores, se rencontrent dans l'épaisseur des tissus. Parfois elles occupent la région méme où les stipes conidiophéres ont épuisé et desséché le tissu, parfois elles déterminent des taches spéciales ou des colorations parti- culières : un peu de recherche les fait trouver aisément dans certains cas; dans d'autres, au contraire, cette recherche est généralement infruc- tueuse. Les Cystopus si voisins des Peronospora ne sont pas moins dignes d'attention. L'un des plus communs et des plus faciles à observer sous ses deux formes est le C. Portulace ; le C. Bliti est de méme excellent pour l'étude, carles oospores s'y rencontrent en grande abondance ; mais ces deux espéces sont chez nous automnales. Pour les laboratoires d'ensei- gnement, l'espéce la plus commode et qui ne m'a jamais fait défaut est le P. calotheca des Galium, très-fréquent sous la forme conidifère et la forme sexuée. Il est à peine besoin de rappeler que M. de Bary a publié sur ce sujet un magnifique mémoire dans les Annales des sciences naturelles, 4* série, t. XX (1863). Ce travail, classique aujourd'hui, est le fondement et la base de toute étude sur les Péronosporées, et l'on ne saurait trop con- 394 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DË FRANCE, seiller de le relire souvent. On y trouvera un nombre considérable de renseignements sur l'óbsetvation et la culture de ces curietises espèces. PERONOSPORA. Sect. I, — Zoosporiporæ de Bary. Germination sous l'eau par l'émission de zoospores. Peronospora inféstáns Mont. — C. surla Solanum tuberosuin (Pomme de terre) pendatit l'été, à l'époque de la floraison, surtout dans les antiées humides : il détérmine une maladie bien connue. Sur le P; Lycopersicum il cause des dégâts non moins redoutables, et rend les cultures précaires où méine infrüctueuses sols nôtre climat. Peronospora nivea Utgét.— Très-rate aux envitóris de Paris, où je l'ai observé sür le Pastindca sativa à Bondy. M. Tuläsne l'a signalé sur le Conium maculatiüm (P. Conii Tul. Comptes rendus, 1854); on l'indique sur d'aütres éspèces dù notis pourrions le rencontrer, mais il est certai= nement fort peu abondant dans notre région. Dans les montagnes, au contraité, il paraît vulgaire ; nous l'avons; M. Roze et moi, trouvé remarquablement développé sur des Ombellifères diverses dans les Alpes du Dauphiné, et notamiment à la Moucherolle, prés de Grenoble, en compagnie de l'abbé Ravaud, notre confrère, bryo- logüe tràs-estimé; Je n'ai point observé les oospores près de Paris. Peronospora pusilla Unger. — Tfouvé plusieurs fois dans les montagnes sur les Geranium pratense et silvatiówm, près des Rousses (Jura francais), à lagratide Chartreuse, prés de Grenoble; à Longemer, dans les Vosges, etc: C'est peut-être cette espèce que j'ai observée à Paris, sur le G. Rober- tianum coniservé plusieurs jours dans ma boîte métallique, Ce Geranium moitta quelques täches d'un Peronospora différent du P. conglomerat (que nous trouvons sur le G. pusillum) ; c'est la seule fois que je l'aié observé; peut-étre est-ce le P. Erodii Fuck. (Symb. mycol. 1, p. 68)? Les oospores sont incornnues. Peronospora basidiophora (Rôze ët Cortiu). — Parasite sür les feuilles radicales de l'Erigeroti canadense, où je l'ai rencontré aux bords de la Loire en 1868. Il a été retrouvé depuis en divers endroits des environs de Paris, mais toujours tréssrare. M. Farlow me l'a envoyé cette année des envi- tons dé Boston (Massachusetts, États-Unis). Cette espèce est américairie comme la plante nourricière; elle mériterait de constituer un genre spécial, ear elle présente une disposition absolument particulière, Le stipe central, ad lieu d'être ramifié, dichotome, comime dans toutes les espèces, reste simple et présente des stérigmates nombreux sur son exttémité dilatée aü SÉANGE DU 13 DÉCEMDRE 1878. 295 Nous en avions fait le genre Basidiophora, M. Roze et moi (Ann, sc. nat. , 1870), qui pourrait aisément être conservé, Les oospores sontbrunes, munies de crêtes rares. Dans cette méme section nous devons craindre le P. sparsa Berk., qui attaque les pépinières de Roses en Angleterre (Berk.) et en Allemagne, ainsi que l’a récemment observé M. Wittmack. Nous devons craindre aussi le P. viticola, dont l'introduction peut être faite d'un instant à l'autre par les Vignes américaines. M. Farlow a étudié cette espèce, dont il a vü les zoospores, ct il a réussi à faire germer les spores dormäntes. Elle est redoutable pour les Vignes européennes aussi bien que pour les Vignés américaines: j'ai, depuis 1879, plusieurs fois insisté sür cé danger. Sect. Il. — Plasmatoporæ de Bary. Germination par l'émission entière du plasma sous la forme d'un globule sphérique, qui s'entoure d'une membrane et germe alors comme ùne conidie. Peronospora pygmæa Unger. — Hare, sur les feuilles de l'Anemone nemorosa au premier printemps. Chaville, Meudon, Bondy. Peronospora densa Rabenh. — Assez rare sur les Rhinanthus ; il forme de petites taches à la face inférieure des feuilles. Paris, Pontarlier, etc. Nous l'avons trouvé, M. Roze et moi, trés-abondamment dans une exeur- sion faite aux environs de Gisors par M. Chatin (30 mai 1869), sur les Rhinanthus et surtout sur l'Euphrasia odontites. Les phénoménes de germination sont absolument les mêmes; c’est sürement la mêmé espécé. M. de Bary conseillait d'étudier (loc. cit. p. 108) l'espéce qui vient stit l'Euphr. officinalis et qui est probablement celle-ci. Sect. III. — Acroblastæ de Bary. Germination par la papille terminale. Peronospora gangliiformis Berk. (1). — Commun sur les Sonchus, le Senecio vulgaris et les Artichauts. On l'observe, dit-on, sur la Chicorée ; il est trés-abondant sur les Laitues (Laitue et Romaine), oü il constitue une maladie spéciale nommée le meunier, redoutée des maraîchers. J'ai à ce propos présenté deux notes qui ont été publiées dans les Comptes rendus de l'Académie des sciences (séances des 18 novembre et 10 décembre 1878). (1) Il vaut mieux écrire gangliiformis que gangliformis, àu lieu de ganglioniformis, comme [le voulait M. Berkeley. 296 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Cette espèce se rencontre aussi, dit M. de Bary, sur le Lampsana com- munis et le Cirsium arvense. La grande quantité de mauvaises herbes dans les cultures et la présence des oospores, fréquentes sur les Senecons, suffisent à expliquer la diffusion extréme de la maladie dans les temps humides. Sect. IV. — Pleuroblasiæ de Bary. Germination par un point latéral de la conidie. Peronospora parasitica (Pers.) Tul. — Fréquent sur les tiges florifères du Capsella Bursa-pastoris, associé généralement au Cystopus candidus. Il se rencontre aussi sur bon nombre d’autres Crucifères : Draba verna, Cardamine hirsuta, Sisymbrium Alliaria ; sur le Chou, chez des marai- chers, il forme des taches larges de plusieurs centimètres et attaque prin- cipalement les feuilles inférieures des plus jeunes individus. Peronospora calotheca de Bary. — Commun sur le Galium Aparine chaque année dés le premier printemps et méme l'hiver. Il attaque les cotylédons et blanchit les plantes qu'il envahit ; il est trés-commun sur le Sherardia arvensis pendant l'été. Les oospores, que M. de Bary n'y a pas observées se montrent vers les organes floraux et jusque dans le filet des étamines. Sur le Galium Aparine, les oospores, connues depuis longtemps, se pré- sentent surtout dans la tige, qu'elles colorent en brun. Peronospora Myosotidis de Bary. — Feuilles inférieures du Myosotis intermedia (2); trouvé plusieurs fois, maistoujours fort rare (Chaville, prin- temps). Il est remarquable, comme les trois suivants, par les réticulations élégantes des oospores. Peronospora Alsinearum Caspary. — Commun sur le Stellaria media à l'état de conidies, beaucoup plus rare à l'état d'oospores : trouvé à cet état à Montpellier. — Commun sur les Cerastium et sur le Scleranthus annuus (Romorantin, Châteauneuf). Peronospora arenaria Berk. — Assez rare, sur l’Arenaria trinervia ; oospores trouvées par M. Roze (bois de Boulogne, printemps 1869, her- borisation dirigée par M. Decaisne); sur l’Ar. peploides de l'École de botanique du Muséum, M. le docteur Lelorain (1869). Peronospora Holostei Caspary. — Est trés-commun tous les ans à Chà- teauneuf-sur-Loire (Loiret), à l'état de conidies et d'oospores : sous ce dernier état, il fait gonfler la tige, qu'il remplit tout entiére et colore en brun; commun aussi prés de Romorantin. Dans les deux cas, au premier printemps. Peronospora Dianthi de Bary. — Commun à Romorantin sur l'Agros- temma Githago dans les moissons. Je n'ai pas observé les oospores. SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1878. 297 Peronospora Viciæ Berk.— Commun sur le Vicia sativa'et surtout l'Er- vum tetraspermum, où il est remarquablement abondant, mais toujours sans oospores. Peronospora effusa Grev. — Trés-commun l'été et l'automne sur les Chenopodium ; trouvé aussi sur le Spinacia oleracea. Les pulvinules sont d'un gris violet. Peronospora Urticæ Lib.— Assez rare sur l’ Urtica urens au printemps ; il pâlit les pousses et les feuilles extrêmes. Il ne faut pas le confondre avec le Stigmatea Urticeæ. Peronospora Ficariæ Tul. — Assez commun surlaFicaire et les Renon- cules ; il blanchit les feuilles, qu'il couvre entièrement. Observé à Paris et à Montpellier, sur les espéces vulgaires (R. repens, bulbosus, acris), aux Rousses (Jura francais) sur le R. platanifolius. Peronospora Trifoliorum de By. — Tréfles du bord de la Loire, près de Châteauneuf ; Medicago sativa à Trappes, Grignon (M. Mouillefert), Meu- don, etc. Il n'est pas rare. Peronospora affinis Rossm. — Assez rare sur les feuilles des Fumaria et notamment du F. officinalis; Fumaria micrantha (Chaumont, prés Gisors); commun à Cognac sur le F. officinalis. Muni d'oospores assez souvent. Peronospora Dipsaci Tul. — Assez commun sur les feuilles inférieures du Dipsacus silvestris, qu'il recouvre parfois entièrement en les pàlissant. Oospores, trés-rares, trouvées à Chaumont, prés Gisors, sur la nervure médiane de la feuille. Oospores vues par M. Tulasne, non observées par M. de Bary, à épispore brun présentant de nombreuses granulations. Peronospora Euphorbiæ Fuckel. — Observé une fois seulement sur les bractées florales de l'Euphorbia silvatica (de Ville-d’Avray à Saint-Cloud, 9 mai 1869). Les oospores, incomplétement décrites par M. de Bary (loc. cit., p. 118), sont globuleuses, anguleuses, à épispore épais et brun : il y avait plusieurs inflorescences atteintes au milieu d'une véritable moisson d'Euphorbes. Peronospora grisea. — Fréquent sur les Véroniques dés leur germina- tion. P. hederæfolia, arvensis, Beccabunga (E. Roze). Peronospora Linariæ Furk. — Forme robuste du précédent ou espèce distincte ; trouvé plusieurs fois à Romorantin, Châteauneuf-sur-Loire, l'automne et le printemps. Les oospores, non observées par M. de Bary, sont globuleuses, munies de crétes et de réticulations élevées; l'oogone, sensiblement coloré en brun, est assez épais. Peronospora arborescens Fuck.— Commun sur les feuilles radicales des Papaver : il occupe entièrement la touffe, qu'il blanchit et rend stérile. Commun également à Montpellier et à Cognac. Peronospora Valerianella Heckel. — Assez rare sur les Mâches, l'au- tomne et le printemps; Chäteauneuf-sur-Loire, Champigny, etc. 208 _SOCIÊTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, Peronospora Lamyi A. Br. — Trouvé une fois (Romorantin, novembre 1868) sur les feuilles du Lamium amplewicaule, il était muni d'oospores. Peronospora obovata Bonord. — Commun sur le Spergula arvensis près de Cháteauneuf-sur-Loiré et de Romorantin, printemps. Peronospora Radii de Bary. — Trouvé à Montmorency, sur les indicà- tions de M. Boudier (1872); rare : sur les demi-fleurons du Matricarid inodord. Peronospora leptosperma de By.— Assez commun àu printemps sur les pousses du Tanacetum vulgare, qu'il blanehit et frappé de stérilité ; il dispa- rait ensuite entièrement. Les oospores sont sphériques, à épispore mince. Perónospora Schleideniana Unger. — Espèce tardive, difficile à aper- cevoir ; elle forme des taches de tissu desséché sur les feuilles de l'Alltum Cepa. Je Fai trouvée à 800 mètres d'altitude aux Fontenils, près du Russey (Doubs), en septembre 1876; elle est commune chez les maraichers aux environs de Paris, Les oospores, que M. de Bary n’a pas vues, sont ovoides sphériques, à épispore assez mince, anguleux et peu coloré. Cette espèce est caractérisée par ses conidies allongées, piriformes, relativement très- grosses, caractère déjà signalé par M. de Bary (loc. cit. p. 122). Peronospora alta Fuckel. — Assez commun sur les feuilles radicales du Plantago major; il en recouvre la face inférieure d'un duvet gris violacé et les pâlit. Peronospora conglomerata Fuckel.… Rare, sur les feuilles du Geranium pusillum. Ne pas le confondre avec le Stigmatea Geranii : la forme des ramuscules conidiophères très-ramifiés est trés-différente de celle de P. pusilla des Geranium alpestres ; les conidies donnent d'ailleurs un fila- ment germe dans tous les cas. Je l'ai étudié spécialement et ai rencontré les oospores, non signalées par M. de Bary. Elles sont globuleuses-ovales, à épispore peu épais, coloré en brun foncé et lisse. Il. était abondant en décembre 1868, à la gare de Salbris (Loir-et-Cher); revu depuis à Meu- don, Chaville, etc. Peronospora Cyparissiæ de Bary. — Rare sur l'Euphorbia Gyparissias, dont il occupe presque toutes les feuilles ; il donne un aspect particulier à la touffe, qui se colore en gris. Fontainebleau, prés de la gare, tous les ans au printemps. Peronospora Potentille de By. — Sur le Potentilla Anserina, près de Trappes, mai 1869. - Peronospora Fragariæ Roze et Cornu (Bulletin de la Société botanique de France, 1816 [juillet ?]). — Trés-abondamment trouvé à Montmorency en 186, revu en 1877, et retrouvé à Meudon la méme année. Oospores inconnues. Peronospora Knautiæ Fuckel (?).— Cimetière de la grande Chartreuse au mois d'août 18775 abondant sur les feuilles d'un Knautia fleuri. SÉANCE bU 1:3 p£GEMDüE 1878. 299 CYSTOPUS. Cystopus candidus Lév. — Commun sur les Cruciféres, surtout le Cap- sella Bursd-pastoris ; sur la tige florifére, il est souvent associé au Pero- nospora parasitica. On l'observé aussi assez Sottvent sur les Lepidium sativum, Barbared vulgaris, Draba verna, ete. Je l'ai vu sur les plantes suivantes : Raphanus sativus (M. Roze), Brassica óleraced, Erysimum Cheiranthoides, Cardamine hirsuta, Arabis thaliand, alpina (Jura francais, les Rousses). Oospores sur le Capsella: Cystopus Pastinacæ Lév, — Commun sur le Pastinaca sativa, notam- ment chaque année au Muséum d'histoire-naturelle, et abondamment pourvu d'oospores visibles par transparence: Commun aussi, et dans les mêmes conditions, dans les endroits les plus divers : Châteauneuf-sur-Loire, Clermont-Ferrand (cour du palais académique et en plusieurs endroits), Montpellier, Cognac, Romotantin, ete. Cystopus Bliti Lèv. — Les conidies se trouvent sur les feuilles; les oospores occupent principalement la tige, qu’elles déforment et déterminent un renflement considérable, Cette partie renflée finit par sé rompre longi- tüdinalement et laisse voir un tissu complétement envahi par un nombre considérable d'oospores brunes, qui comtuniquent au tissu une couleur Spéciale grise, comparable à la cendre d'un cigare. Ces oospores peuvent se présenter alors sous forme de poussière et être disséminées par le vent. Ce parasite est fort eanimun aux environs de Romorantin à l'automne ; il est abondant de même aux environs de Cognac. Il ne s'observe que sur l'Amarantus Blitum. Cystopus cubicus Lév.— Communément à l’état de conidies sur les Scor- sonéres cultivées, sur les Tragopogon cultivés ou sauvages, mais je n'y ai jamais observé de fruits, Trouvé une fois sur le Senecio vulgaris, à Salbris (Loir-et-Cher). Je l'ai observé sur l'Artemisia maritima, prés de Mont- pellier ; il y est remarquablement commun et muni trés-fréquemment d'oo- spores sur le Pterotheca nemausensis, Chicoracée des plus vulgaires au premier printemps dans cette région. Cystopus spinulosus de By. — Commun sur le Cirsium oleraceum, où il a été observé, dés 1867, avec ses deux sortes de fructifications par M. E. Roze, à Malesherbes ; fréquent à Chaville sur la même plante, Jel'ai vu sut le C. arvénse, à Chaville et à Cognac. Cystopus Leptgoni de By. — Commun à Montpellier sur le Lepigonum medium, et probablement suf tout notre littoral maritime. M. Van Tieghern fait observer que le Peronospora basidiophora se relie aux autres Péronosporéés par des cáractéres de transition 300 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. qui semblent exclure l'idée de distinction générique émise par M. Cornu. M. Cornu fait observer qu'ila fait dans sa communication toutes ses réserves sur l'établissement d'un genre nouveau parmi les Péronosporées; il persiste néanmoins à croire que les caractères qu'il a signalés sont constants et suffisent pour autoriser la création d'un genre nouveau. M. Prillieux demande à M. Cornu s'il a observé des différences notables dans les sucoirs des différentes espèces de Péronosporées. M. Cornu répond qu'en effet la terminaison des sucoirs varie beaucoup suivant les espèces. : M. Flahault fait la communication suivante : SUR LES VARIATIONS QUI SE PRODUISENT AVEC LA LATITUDE DANS UNE MÉME ESPÈCE VÉGÉTALE, par MM. Gaston BONNIER et Ch. FLAHAULT. Il y a déjà longtemps que plusieurs botanistes ont signalé des diffé- rences d'aspect entre certaines plantes croissant sous les latitudes septen- trionales et les mémes plantes développées dans des contrées situées plus au sud. Les différences les plus apparentes que présentent dans beaucoup de cas les plantes d'une méme espéce sous des latitudes différentes portent principalement sur les dimensions, la coloration des feuilles, et sur l'éclat des fleurs. C'est ainsi qu'en 1842, M. Grisebach observait qu'en Norvége, par le 60* degré de latitude, les feuilles de beaucoup d'arbres, et notamment du Prunus Padus, du Populus Tremula, du Corylus, sont plus grandes qu'en Allemagne. Quelques années aprés, M. Martins faisait des observa- tions analogues sur les légumes cultivés en Laponie. M. de Baer obser- vait la grande dimension des feuilles de l’ Aconitum septentrionale sur les cótes de la mer Blanche. Enfin, dans un ouvrage trés-considérable, M. Schübeler a réuni un grand nombre d'observations de méme ordre. On y trouve aussi beaucoup de faits relatifs à l'éclat des fleurs, qui est plus grand à mesure qu'on s'avance vers le nord. L'auteur a fait sur ce point des expériences intéressantes: il a semé à Christiania et à Alten, en La- ponie, des graines de Rhodanthe maculata Thomps. A Alten, les plantes résultant de ces semis ont donné des fleurs colorées en rouge brun, tandis qu'à Christiania les fleurs furent roses ou presque blanches. Nous avons nous-mémes remarqué une grande vivacité de coloration chez beaucoup de plantes cultivées dans les jardins, par exemple chez : SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1878. Phlox Drummondi Hook. Aster chinensis L. Verbena chamædrifolia Juss. Linum grandiflorum Desf. Lobelia Erinus L. Tagetes erecta L. Potentilla nepalensis Hook. Lavendula Spica L. Phaseolus multiflorus Willd. Impatiens Balsamina L. Pelargonium inquinans Ait. Antirrhinum majus L. 301 ainsi que chez différentes espéces des genres Fuchsia, Cuphea, Malva, Papaver, Lilium, Monarda, Amarantus, etc. En méme temps que les fleurs sont plus colorées, que les feuilles sont plus grandes et plus vertes, il arrive ordinairement que les plantes des pays du nord produisent des graines plus volumineuses, plus riches en huiles essentielles. Ces faits ont fourni des résultats pratiques trés-consi- dérables, comme ceux qu'a obtenus M. Schübeler sur les graines de Mais, de Haricot, de Carum Carvi et de quelques autres plantes. Mais chacun sait que les caractéres des plantes cullivées sont souvent fort instables; les variations s'y produisent avec une facilité trop grande pour qu'on puisse en tirer des conclusions positives. Nous avons cherché à reconnaitre si des modifications aussi profondes se produisent ordinairement dans la nature. Nous n'avons pas tardé à constater que plus la latitude est septentrio- nale, plus l'éclat des fleurs est intense chez beaucoup de plantes sponta- nées. Citons par exemple : Erodium cicutarium L'Hér. Cirsium arvense Scop. Carduus crispus L. Calluna vulgaris Salisb. Trifolium pratense L. Rose éclatant ou presque pourpre. Origanum vulgare L. Fumaria officinalis L. Ranunculus glacialis. | Pourpre foncé. Campanula rotundifolia L. — persicifolia L. Polygala depressa Wend. Scabiosa Succisa L. Bleu trés-foncé. Cracca major Frank. Epilobium spicatum Lam. Viola tricolor L. Violet intense. Leontodon autumnalis L. Hieracium alpinum L. Linaria vulgaris Mœnch. Jaune foncé. Orangé presque rouge saturne au Saxifraga aizoides L. delà du 62° degré de latitude. 809 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ce fait se produit pour presque toutes les espèces ; il est bien entendu, toutefois, que toutes les fleurs d'une même espèce n’ont pas toujours la méme intensité de coloration ; on y trouve, par exemple, le Calluna vul- garis rose elair ou blang, Mais on peut dire que le maximum de teinte augmente avec la latitude, et que tous les pigments colorés, méme lors- qu'ils ne sont pas spécialement foncés, revétent un éclat trés-vif. La mêmé observation peut être faite à l'égard de quelques fruits. ` Ceux des Gotoneaster vulgaris Lindl. Fragaria vesca L, Rubus saxatilis L, Vaccinium Vitis-idæa L. ont une couleur rouge éclatante, qu'on ne leur voit jamais dans nos pays. B Il est donc bien positif que les plantes spontanées, aussi bien que les plantes cultivées, ont en Norvége des couleurs beaueoup plus vives qu'en France. Quant aux caractères des feuilles, on est frappé de voir les arbres de la Norvége fournir une ombre beaucoup plus épaisse que les mémes arbres sous nos latitudes. On remarque que les feuilles y sont notablement plus grandes en méme temps que plus vertes, et que les branches les plus om- bragées de l'arbre ne sont pas dégarnies par l'étiolement. Voici les dimensions des feuilles de quelques arbres : gentinetres gentimètres de longueur. de largeur. Cerasus Padus DC............ "E ET 8 Populus Tremula L........... m 18,5 18 Ulmus montana Sm. ............. 20 13 Salix Caprea L......,......,.... 15,5 7,9 Les arbrisseaux et les plantes présentent les mêmes différences. Les feuilles du Vaccinium Myrtillus L., du Vaccinium Vitis-idæa L., de l'Epilobium spicatum Lamk. ont souyent, en Scandinavie, une lon- gueur double de celle qu'elles atteignent en France. Nous avons récolté une forme de Viola tricolor qui s'élevait à plus de 90 centimètres de hauteur. Le Rubus idæus L. a aussi des feuilles trós-développées. Les dimensions sont, d'une facon générale, d'autant plus eonsidérables que la latitude est plus septentrionale. Nous avons eu l'occasion de remarquer les mémes relations entre la latitude et la proportion de liquide sucré émis au dehors par les plantes. | Beaucoup d'espèces, presque complétement dépourvues de nectar à Paris, en produisent une quantité notable en Norvége et y sont activement visi- SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1878. 803 tées par les Hyménoptères, qui les négligent complétement en France. Telles sont : Hieracium Pilosella L. Geum urbanum L, Campanula rotundifolia L, Potentilla Tormentilla Nestl. M. Bonnier a fait sur ce point quelques expériences précises, desquelles il résulte que lés plantes nectarifères le sont beaucoup plus en Norvége qu'en Normandie. Les modifications analogues à celles qui précédent sont bien moins saillantes, quand on se déplace en altitude que lorsqu'on s'avance vers les latitudes élevées. Il s'en produit cependant quelques-unes à un faible degré. . Ainsi, on remarque dans les Alpes des teintes un peu plus foncées ou un peu plus éclatantes chez un certain nombre d'espéces de plaine qui s'élèvent parfois à une grande hauteur, mais ces variations sont rarement très-nettes. On sait aussi que la production de liquide sucré est plus grande dans les hautes altitudes que dans les plaines; nous possédons sur ce point des données précises, qui révèlent un accroissement régulier dans cette pro- duction à mesure qu'on s'élève de 0 à 1500 mètres. On admet quelquefois que ces particularités sont dues à l'action prolon- gée de la lumiére solaire; c'est l'avis de M. Schübeler. Cependant quel- ques auteurs croient devoir en chercher la cause ailleurs. C'est ainsi que M. Grisebach (4) n'y voit qu’ « un exemple d'accommo- » dement aux eonditions extérieures de la vie... Pour ce qui est de » l'intensité et de la pureté des coloris propres aux fleurs des plantes al- » pines, dit-il, on a cru pouvoir se permettre la supposition que cette » particularité pourrait bien avoir une relation quelconque avec l'intensité » de la lumiére dont jouissent ces plantes à l'altitude où elles se trouvent ; » mais cette conjecture ne tient pas compte de ce que le méme phéno- » mène se reproduit dans les basses régions aretiques, où l'action de la » lumière se comporte en sens diamétralement opposé... Nous ne con- » naissons guère à la corolle coloriée, ajoute-t-il plus loin, d'autre desti- » nation que celle de servir aux insectes de lieu de débarquement et de » moyen d'orienter leur vol, lorsqu'ils transportent de fleur en fleur le » pollen adhérent à leur corps et qui s'attache aux organes femelles, au ? moment où, en vue de leur propre alimentation, ils pénètrent dans les » réduits les plus profonds de ia fleur, à la recherche des glandes neeta- » rifères. » fl termine en ces termes : « Nous voyons les fleurs devenir plus (1) Grisebach, la Végétation du globe, trad, frang, t. 1, p. 00. 304 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. » grandes et plus richement colorées, à mesure que, par suite de la durée croissante de l'hiver, les insectes deviennent plus rares, et que » leur coopération à l'acte de la fécondation se trouve exposée à des » chances plus incertaines. » S'il en était réellement ainsi, les insectes étant moins fréquents dans la région supérieure des Alpes que dans les plaines méridionales de la Suède et dela Norvége, les plantes alpines auraient nécessairement des fleurs plus éclatantes dans les Alpes qu'en Scandinavie ; or, c'est le contraire qui a lieu. En outre, si nous avions réellement affaire à « un accommodement aux conditions extérieures de la vie », comment pourrions-nous expliquer ce fait que les graines semées en Norvége donnent, dés la premiére année, des plantes dontles fleurs out une coloration beaucoup plus intense. On pourrait faire à cette maniére de voir beaucoup d'autres objections, que nous n'avons pas à exposer maintenant. Il nous semble qu'il suffit de répondre à ces hypothéses par cette phrase de M. Grisebach lui-méme : « Tant que les causes auxquelles se rattache » un phénomène de la manière la plus directe n'ont pas été prises en con- » sidération, on n'a pas le droit de recourir aux causes les plus éloignées. » Autrement, l’œuvre laborieusement édifiée courrait risque de paraître » infructueuse. » Du reste, parmi les nombreux travaux publiés depuis quelques années sur l'action de la lumière, quelques-uns ont mis au jour des faits qui pa- raissent contredire l'opinion défendue par M. Schübeler. M. Rauwenhoff, par exemple (1), a observé que des tiges de Fritillaria imperialis développées à l'obscurité portaient des fleurs à peine moins colorées que les fleurs développées à la lumière ; il en a conclu prudem- ment que la lumiére n'est pas nécessaire à la croissance et à l'épanouis- sement, lorsque les organes sont déjà ébauchés dans le bourgeon. En effet, si lon étudie des bulbes de différentes plantes, comme ceux de Jacinthe ou de Crocus, on peut observer que toutes les parties qui doivent venir au jour ultérieurement sont déjà complétement développées dans le bourgeon caché au centre du bulbe. Dans le Crocus vernus, notamment, les éta- mines et les stigmates possédent leur couleur caractéristique, trois mois avant que la fleur paraisse au dehors. Il peut donc se produire, dans le cas des plantes pourvues de matiéres nutritives, une élaboration consécutive de l'emmagasinement qui a lieu sous l'action de la lumiére ; cette élaboration se fera, dans ce cas, sans le concours immédiat de la lumiére. Le cas des plantes bulbeuses ne pourra (1) Rauwenhoff, Sur les causes des formes anormales des plantes qui croissent dans l'obscurité (Ann. sc. nat. Bot. 6° série, t. V, p. 275). SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1878. 305 donc pas être invoqué comme une objection contre l'hypothése de l’action de la lumiére. M. Sachs dit (1) que la lumière augmente l’accroissement en largeur des feuilles à nervures réticulées des Dicotylédones et d'un certain nombre de Fougères ; tandis que, d’après M. Rauwenhoff (2), les feuilles des Mono- cotylédones peuvent devenir moins larges sous l'action de la lumiére. Nous n'avons en effet constaté l'élargissement des feuilles que chez des Dicotylédones et des Fougères. On peut aussi tirer quelques arguments d'expériences faites sur l'action de l'humidité. Ainsi M. Sorauer a démontré expérimentalement que, dans l'air humide, la longueur des feuilles de l'Orge est plus grande que dans l'air sec (3). Mais ce fait n'est pas général : les conditions de lumiére et de température étant les mémes, on ne remarque pas de différence consi- dérable entre les plantes des régions humides et les mémes espéces dans des contrées séches ; du reste, les quelques différences qu'on peut remar- quer dans ce sens ne portent que sur les dimensions des feuilles ; elles n'intéressent aucunement la coloration des feuilles et des fleurs, ni les autres phénoménes particuliers dont nous venons de parler. Or, tous ces phénoménes peuvent s'expliquer par l'action de la lu- mière. On sait que le poids de carbone assimilé varie en raison directe de la lumière absorbée. Il importe done avant tout, pour arriver à une solution du problème, de connaître la quantité de lumière reçue par les organes verts. Or, on peut calculer la quantité de lumière reçue en un jour par les feuilles héliotropiques, qui se tournent toujours perpendiculairement aux rayons lumineux ; quant aux feuilles non héliotropiques et aux autres parties vertes, elles ont une orientation quelconque et reçoivent successi- vement la lumière sur toutes leurs faces. Le calcul qui s’applique aux feuilles héliotropiques peut donc être considéré comme fournissant une moyenne pour les autres parties vertes. Si l’on calcule de cette façon la durée de l'éclairement pendant les jours d'été (du 15 mai au 30 juillet), on trouve qu'elle présente, de 5 en 5 degrés de latitude, les différences exprimées par la courbe ci-aprés. On voit que du 40* au 50* degré la différence est trés-faible, et que la quantité de lumière reçue par les plantes augmente plus rapidement à mesure que la latitude s'accroit : ainsi, pour 5 degrés de plus entre Bor- deaux et Amiens, par exemple, la durée de l'éclairement augmente seule- ment de 50 minutes, tandis que pour le méme accroissement de latitude (1) J. Sachs, Traité de Bot. trad. franc. p. 885 et 989. (2) Rauwenhoff, loc. cit. p. 228. (3) Sorauer, Bot. Zeitung, 1872, n** 1-2. T. XXV. (SÉANCES) 20 306 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. en Scandinavie, elle s'accroit de 120 minutes. Pour un [aceroissement de moins de 4 degrés, la durée de l'éclairement en Laponie augmente de V» 450 50° 55° 60° 65° 68°30” Madrid. Bordeaux, Amiens. Copenhague. Christiana, Tornea. Laponie. près de cinq heures; au delà de 68° 30’, l'éclairement dure vingt-quatre heures. Or toutes les variations que nous avons signalées suivent une marche croissante analogue; elles sont précisément próportiónnelles à la durée de l'éclairement. M. Duchartre fait observer que, plus on s'élève sur les montagnes, plus la taille des végétaux ligneux diminue, sans que le système foliaire prenne un plus grand développement ; il demande à M. Flahault comment i! peut expliquer les faits qu'il a observés en Norvége. M, Flahault répond que les Suédois üttribueht le nanisme des végétaux sous les hautes latitudes à l'intensité et à la longueur des hivers ; tandis que les dimensions des feuilles s'expliqueraient par cé hit que la période de végétation, étant très-couité, doit être beaucoup plus active. M. Cornu fait remarquer qu'il existe sur les échantillons de Pru- nus Padus présentés påť M. Flahault un Cryptogame trésstare : le Melanospora areolata (Thecapsorus magnius), SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1878. 307 M. Ramond dit qu'il possède en herbier des échantillons de Salir Caprea récollés en Suède et en Norvège, qui ne présentent point le développement foliaire attribué par M. Flahault aux végé- taux de cette contrée ; il est à remarquer du reste que M. Anderson, dans sa monographie des Salices europe, ne fait pas mention de cette particularité. M. Ramond ajoute que les spécimens de M. Flahault lui paraissent avoir été prissur des individus récemment ététés. M. Bonnier donne ensuite lecture de la communication suivante qui lui a été adressée par M. Pellat. SUR QUELQUES VARIATIONS QUÉ PRÉSENTENT LES VÉGÉTAUX AVEC L'ALTITUDE, . par M. Adolphe PELLA'T. On a souvent remarqué, d'une manière générale, que l'éclat des corolles est plus vif dans les hautes prairies des montagnes que dans les plaines ; mais le plus grand nombre des espéces qui habitent les hautes prairies alpines ne se retrouvent pas dans les régions plus basses. La comparai- son des variations que présente une méme espèce est beaucoup plus inté- ressante ; elle est souvent peu sensible et difficile à suivre, Il n'est peut-étre pas sans intérét de signaler un certain nombre d'es- péces où la comparaison des teintes à diverses altitudes m'a paru donner lieu à des variations nettement accusées. Voici les observations que j'ai faites à ce sujet en Auvergne et dans les Alpes du Dauphiné : Les Campanula rotundifolia, rhomboidalis, linifolia, sont d'un bleu d'autant plus foncé que l’altitude est plus élevée. Les languettes du Bellis perennis, dans les hautes prairies, peuvent revêtir une teinte pourpre très-foncée jusqu'aux deux tiers de leur lon- gueur. Les Hieracium sabinum, Pilosella, Pelleterianum, Camerarii, entre autres, passent du jaune-citron au jaune-orangé à mesure qu'on s'élève. Les Myosotis silvatica et alpestris augmentent d'éclat dans une proportion notable. | L'Onobrychis sutiva passe par une série d'intermédiaires & la forme que M. Jordan appelle Qnobryehis montana, dont les fleurs sont d'un rose presque poutpre. ' Enfiti les fleurs et les bractées de l'Orchis [latifolia deviennent, dans lés prairies du Lautaret; d'un rouge très-foncé ou d’un violet presque noir. 308 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. On sait aussi qu'à mesure qu'on monte, les feuilles de toutes les espéces se recouvrent d'un duvet plus ou moins abondant. Ce fait est par- ticuliérement saillant sur les Scabieuses, le plus grand nombre des Compo- sées, des Papilionacées et des Saules. J'ai suivi aussi à ce point de vueles variations présentées par une méme espéce. Beaucoup d'espéces, à peu prés glabres dans les plaines, se couvrent plus ou moins d'un duvet laineux dans les prairies élevées ou sur les ro- chers des hautes montagnes. Je citerai les exemples suivants : Le Cirsium arvense arrive à avoir de larges feuilles blanches tomen- teuses sur les deux faces, comme je l'ai observé à la Grave et au Lau- taret. Le Vicia Cracca (que quelques auteurs regardent à tort, je crois, comme formant une espéce distincte sous le nom de Cracca Kitbelliana) acquiert aussi des feuilles trés-soyeuses sous les hautes altitudes. Le Ranunculus bulbosus passe progressivement à la forme érigée par M. Jordan en espèce sous le nom de R. albonævus. Les Artemisia campestris et camphorata, ainsi que le plus grand nombre des Saules, deviennent d'autant plus tomenteux, qu'on se trouve dans des stations plus élevées. Il en est de méme pour l'Oxytropis campestris. On pourrait répondre à ces remarques que les espéces observées sont en réalité des espéces distinctes; mais j'ai remarqué toutes les transitions possibles, et je crois qu'on ne peut soutenir cette opinion, au moins pour les espéces que je viens de citer. Quant à la variation. que présente la grandeur de la corolle, elle ne donne pas de résultats trés-nets. Les Erysimum, les Erucastrum Pollichi i, et obtusangulum offrent un accroissement de la corolle très-sensible avec altitude; mais souvent toutes les parties de la plante, devenant plus petites, la grandeur absolue de la corolle diminue avec l'altitude, comme dans l'Anemone alpina, que Delarbre avait pris pour l’A. bal- densis, au pic de Sancy, à cause de sa taille trés-réduite. Cependant on peut dire qu'en général le rapport de la grandeur de la corolle à celle de la plante auginente avec l'altitude. M. Cornu fait remarquer que les plantes qui croissent au sommet des contre-forts des hautes montagnes sont soumises à des influences lumineuses plus intenses que celles qui croissent au fond des vallées; il y a lieu, en outre, de tenir compte d'une foule d'autres circonstances qui peuvent influer sur la végétation, et notamment de l'humidité du sol. SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1878. 309 M. Bonnier répond qu'il ne faut tenir compte des variations de lumiére que toutes les autres conditions égales d'ailleurs, bien entendu. M. Duchartre fait observer que l'influence de la lumiére est bien différente suivant les espéces: certaines plantes ont leurs fleurs colorées de teintes trés-vives déjà dans le bouton; et par conséquent bien avant qu'elles aient subi l'influence de la lumiére. M. Bonnier ajoute que c'est précisément ce qui donne de l'intérét aux observations précédentes, car elles sont relatives aux variations qui se produisent dans une méme espéce. M. Van Tieghem fait ensuite la communication suivante : ANATOMIE DE LA ROSE, ET EN GÉNÉRAL CARACTÈRES ANATOMIQUES DES AXES INVAGINÉS, par M. Ph. VAN TIEGHEM. Pour bien comprendre les quelques observations anatomiques qui font l'objet de cette note, il faut d'abord se représenter clairement comment les choses se passent entre la tige et les feuilles aux nœuds végétatifs. I. — Il y a quatre manières d’être, faciles à grouper deux par deux : 1° Il n'y a pas de renflement externe. Alors, ou bien le système vascu- laire traverse le nœud en demeurant cylindrique, parce que l'écorce et la moelle s'accroissent au nœud exactement autant qu'au-dessus et au-des- sous [1]; ou bien le système vasculaire se renfleau nœud en un bourrelet, du milieu duquel se détachent les faisceaux foliaires, parce qu'au nœud la moelle s'est accrue plus et l'écorce moins qu'au-dessus et au-dessous [2]. 2 Ily aun renflement externe, situé soit tout entier au-dessus des feuilles, soit tout entier au-dessous, soit moitié au-dessus, moitié au-des- sous : ce dernier cas est le plus fréquent et je le considérerai seul ici. Alors de deux choses l’une : ou bien, comme dans les Caryophyllées, le Système vasculaire traverse le nœud en demeurant cylindrique, et le ren- flement nodal provient de l'accroissement prédominant de l'écorce [3] ; ou bien, comme dans les Galeopsis, par exemple, le système vasculaire se renfle au nœud en un bourrelet, du milieu duquel s'échappent les fais- ceaux foliaires, et le renflement nodal est produit par l'accroissement pré- dominant de la moelle [4]. Laissons de côté les cas [1] et [2]; les dispositions [3] et [4] sont les seules intéressantes pour l'objet que nous avons en vue. Que dans (3] le renflemen! cortical subisse tout autour un grand ac- croissement intercalaire transversal, nous aurons un disque si l'accrois- Sement est le méme sur les deux faces, une coupe si l'accroissement est prédominant sur la face inférieure. Ce disque, ou cette coupe, portera le 310 BOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. verticille de feuilles sur son bord et sera parcouru par les faisceaux qui relient ces feuilles au cylindre vasculaire. La question de savoir si ce pla- teau ou cette coupe est de nature axile ou appendiculaire est aisée à résoudre. Le cylindre vasculaire, corps essentiel de l'axe, étant étranger à la coupe, les faisceaux qui la traversent étant foliaires à partir du point où ils quittent le cylindre vasculaire, elle est hien certainement de nature appendiculaire. Si les feuilles qui prolongent ses bords sont frappées de dédoublement, elle pourra porter néanmoins sur sa face supérieure, ou méme sur sa face inférieure, plusieurs verticilles de feuilles surnumé- raires en apparence autonomes (1). Si dans [4] le renflement nodal subit aussi un grand accroissement intercalaire transversal, la chose peut avoir lieu de trois manières diffé- rentes. a. La zone d'accroissement est tout entière située dans l'écorce. Comme tout à l'heure [3], on obtient alors un plateau ou une coupe de nature ap- pendiculaire, à cette légére différence prés, qu'à l'insertion de cette coupe, le système vasculaire de l'axe forme un bourrelet, du milieu duquel se détachent les faisceaux foliaires. b. La zone d'accroissement traverse le renflement médullaire. Le pla- teau ou la cupule ainsi formée possède alors une tout autre structure. Les faisceaux de l'axe y pénétrent et s’y élèvent le long de la face inférieure ou externe ; arrivés non loin du bord, ils rebroussent chemin, redescendent le long de la face supérieure ou interne, en tournant leur hois en dehors et leur liber en dedans, pour reprendre, une fois revenus dans la tige, leur marche verticale et leur orientation ordinaire. Une section transversale dé la coupe y montre donc deux cercles de faisceaux orientés en sens inverse, dont les bois se regardent. C'est sur l'aréte circulaire de rebrous- sement que s'attachent les courts faisceaux des feuilles. Ce mode d'ac- croissement étant précisément, mutatis mutandis, celui qui produit les éperons foliaires (sépales des Tropæolum, etc.), on pourrait exprimer le phénoméne en disant que la tige est éperonnée au naud. Si l'on réfléchit d'autre part que les choses se passent comme dans un doigt de gant re- plié en lui-même, on dira que la tige est invaginée au nœud (2). Si les feuilles isolées ou verticillées sont trés-rapprochées, le renfle- ment et l'aceroissement dont nous venons de parler envahiront à la fois plusieurs nœuds successifs, y compris les intervalles qui les séparent, et (1) De pareils renflements corticaux, en forme de bourrelet ou de qupule, peuvent se produire aussi en dehors des nœuds, comme on le voit dans certaines fleurs (bourrelets nectarifères, cupule sous-ovarienne de certaines Euphorbes, etc.). (2) Qu'un pareil éperannement, une parejlle invagination puisse ge produire aussi en dehors des nœuds, cela est probable, mais sans intér ur l'objet que nous avons en vue dans ee travail, P es ntérét pour l'abjet que nous avo SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1878. 311 le plateau ou la coupe portera sur son bord, et sur sa surface supérieure ou interne, plusieurs verticilles de feuilles autonomes. c. Enfin, si la zone d’accroissement intercalaire intéresse à la fois l'écorce et la moelle, les deux phénomènes précédents se manifesteront à la fois. La coupe ainsi formée sera done mi-partie axile, mi-partie appen- diculaire : axile dans sa région inférieure depuis son insertion sur la tige jusqu'au cercle de rebroussement, appendiculaire dans sa région supé- rieure depuis l’arête de rebroussement jusqu’au bord. IT. — Ces considérations préliminaires une fois établies, approchons- nous maintenant de l'objet spécial de notre étude en nous rappelant la maniére bien connue dont les choses se passent dans la fleur des Rosa- cées autres que le Rosier, dans la fleur des Spirées, par exemple (1). Il y a une coupe, dite réceptaculaire, portant sur son bord les cinq sépales, les cinq pétales, les vingt étarnines, et au fond de laquelle sont attachés les cinq carpelles. Parvenus à l'insertion de cette coupe, les fais- ceaux du pédicelle se dilatent un peu; puis dix d'entre eux s'échappent, s'élèvent dans la coupe et s'y divisent comme on sait pour envoyer leurs branches dans les sépales, les pétales et les étamines; tandis que les autres, continuant l'axe, se rapprochent d'abord, puis se redressent verti- calement pour entrer enfin dans les carpelles. On voit que la fleur des Spirées réalise précisément la disposition [4, a] décrite il y a un instant; et il en est de méme des Amygdalées avec un seul carpelle, des Fragariées avec de nombreux earpelles portés sur un . prolongement de l'axe au-dessus de la coupe, des Pomacées enfin avec une soudure dorsale des carpelles à la coupe. Dans toutes les Rosacées autres que le Rosier, la coupe est donc de nature appendiculaire. IIT. — Il est temps maintenant d'aborder la Rose. Considérons d'abord une Rose simple, la fleur du Rosa canina, par exemple. Il y a une bouteille dont le col porte, attachées à la base du ver- sant externe de son bord épaissi, les sépales, les pétales et les étamines, et dont le ventre est tout garni de carpelles tournant le dos en haut et la suture en bas. Arrivé à l'insertion de cette bouteille, le cylindre vascu» laire du pédicelle se dilate, tous les faisceaux entrent dans la paroi de la bouteille et s'y élèvent le long de la face externe jusque vers le haut de la région ventrale ; puis, se recourbant brusquement, ils rebroussent chemin et redescendent le long de la face interne de cette région ventrale en tour- nant leur bois en dehors et leur liber en dedans, pour venir enfin, rares et amoindris, confluer et s'éteindre dans le faible mamelon qui occupe le fond de la bouteille. De l'aréte circulaire de rebroussement partent dix (1) Voy. Recherches sur la structure du pistil et l'anatomie comparée de la fleur (Mémoires des savants étrangers, 1872, t. XX, p. 37). 312 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. faisceaux qui, continuant leur marche ascendante, s'élèvent dans le col, s'y divisent, sauf le nombre plus grand des branches, comme dans les Spirées, et envoient leurs ramifications dans les sépales, les pétales et les étamines. Les faisceaux descendants, à orientation inverse, envoient, che- min faisant, des branches aux carpelles qui tapissent la face interne et qui ne s’y élèvent jamais plus haut que le cercle de rebroussement ; ils s'ap- pauvrissent ainsi de plus en plus et deviennent plus rares à mesure qu'ils descendent. On voit que la fleur du Rosier réalise précisément la disposition anato- mique [4, c] étudiée tout à l’heure. Il faut en conclure que la bouteille réceptaculaire y est mi-partie axile, mi-partie appendiculaire : axile le ventre, depuis le pédicelle jusqu'au cercle de rebroussement des fais- ceaux, c’est-à-dire dans toute la région qui porte les carpelles ; appendi- culaire le col, depuis le cercle de rebroussement jusqu’au sommet. Vis-à- vis des autres Rosacées, la ressemblance a lieu par le col, qui a la même structure et la méme valeur morphologique que la coupe tout entiére de ces plantes ; la différence, par le ventre, qui est de formation nouvelle. Mais cette différence diminue d'importance si l'on remarque que cette formation est représentée chezles autres Rosacées, faiblement il est vrai, par le petit bourrelet vasculaire caché dans le parenchyme du pédicelle au niveau d'in- sertion de la coupe. Tout intéressante qu'elle est, elle se réduit donc, en défi- nitive,à une localisation différente de l'accroissement intercalaire du nœud. . Il s'en faut d'ailleurs que la région ventrale axile soit, dans toutes les espéces de Rosier, aussi développée que dansle Rosa canina. Dans le R. pimpinellifolia, par exemple, le cercle de rebroussement s'abaisse vers le fond de la bouteille, et ce fond seul porte ici, comme on sait, les carpelles dressés. Il est seul axile; tout le reste de la coupe est appendi- culaire. Considérons maintenant les fleurs que la culture a doublées. Elles pré- sentent la méme structure essentielle, et les mémes conclusions s'y appliquent; mais en méme temps elles offrent quelques modifications instructives dont je me bornerai à indiquer les deux principales. La portion axile, le ventre, avec ses faisceaux descendants orientés en sens inverse et les carpelles qu'ils alimentent, n'est point altérée; c'est dans la région appendiculaire, dans le col, qu'ont lieu les deux modifica- tions dont je veux parler. La premiére consiste en un grand raccourcis- sement du col ; le cercle de rebroussement se trouve alors trés-rapproché du bord et toute la face interne de la coupe est tapissée de carpelles. Dans la seconde, le col a sa longueur ordinaire; les faisceaux qui s'y élèvent se ramifient énormément dans le sens radial, et, tandis que les branches externes et moyennes vont aux sépales, aux nombreux pétales et aux éta- mines qui garnissent le versant externe du bord renflé, les internes, qui SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1878. 313 ont souvent leurs vaisseaux tournés en dehors, se rendent à des carpelles surnuméraires plus ou moins nombreux qui occupent le versant interne du bord. Ces carpelles, s'incurvant fortement vers le bas, descendent plus ou moins loin daus l'intérieur du col, quelquefois jusqu'à venir toucher les carpelles normaux recourbés vers le haut. On dirait alors que toute la bouteille, col et ventre, est uniformément recouverte de carpelles iden- tiques. Mais il n'en est pas ainsi. Il y a toujours une zone libre, couverte de poils, qui sépare les carpelles surnuméraires du col des carpelles nor- maux du ventre; dans le bouton, les pétales recourbés viennent nicher leur sommet contre cette zone, séparant ainsi les carpelles du col qu'ils enveloppent de ceux du ventre qu'ils laissent au-dessous d'eux. En outre, les carpelles du col tournent généralement le dos en bas, la suture en bas; c'est toujours le contraire pour les carpelles du ventre (1). Comme point de comparaison avec ces divers cas tératologiques, je désirais depuis longtemps étudier la Rose verte. L'occasion m'en a été offerte tout récemment, et c'est cette circonstance qui m'a déterminé à publier aujourd'hui les observations anatomiques qui précédent; elles remontent à l'année 1874, et je les ai reprises et vérifiées en 1876. Ce n'est pas cependant que la Rose verte offre des caractéres anato- miques bien surprenants; mais on pourrait s'attendre à y trouver des singularités, et il est bon de savoir comment les choses s'y passent au point de vue qui nous occupe ici. La inodification anatomique qu'elle pré- sente, analogue à la premiére de celles que nous ont offertes les Roses doubles, consiste simplement en ceci, que le col est trés-court et le cercle de rebroussement des faisceaux de l'axe trés-rapproché du bord; la bou- teille réceptaculaire y est donc presque tout entière axile. Enfin, je ne puis pas quitter ces cas tératologiques sans dire comment les choses ont lieu dans les cas de prolifération. Si la prolifération est centrale, les faisceaux descendants inverses, arrivés au fond de la coupe, se relévent en reprenant leur orientation normale et passent dans l'axe qui prolonge le pédicelle. Si la prolifération est axillaire, c'est sur l'aréte circulaire de rebroussement que prennent naissance, en dedans des cinq faisceaux appendiculaires qui correspondent aux nervures médianes des sépales, autant de petits groupes de faisceaux disposés en cylindres axiles ; (1) Entre les étamines et les carpelles accessoires, qui ont la méme valeur morpholo- gique queles étamines et représentent comme elles autant de segments de feuilles, tandis que les carpelles normaux sont autant de feuilles autonomes, on observe souvent des transitions trés-intéressantes ; je n'en citerai qu'une seule. Certains de ces organes, carpelles par le haut, où ils se prolongent en un style terminé par un stigmate, carpelles par le bas, où ils se ferment en un tube qui porte sur son bord supérieur un et souven deux ovules anatropes externes, se dilatent dans leur région médiane en un large ,con- nectif qui porte de chaque côté deux sacs polliniques, et constitue ainsi une véritable anthére. Ce sont autant de stamino-carpelles. 944 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ils cheminent dans l'épaisseur du col et deviennent libres au bord, pour constituer les cinq rameaux axillaires des sépales. IV. — Telle est l'organisation anatomique de la Rose, La Figue pré- sente une disposition analogue, mais moins facile à mettre en évidence, à eause du faible développement des faisceaux internes, de leur marche irrégulière, et aussi de la grande abondance des cellules laticifères. Les faisceaux du pédicelle s'élévent le long de la face externe de la bouteille jusque prés de l'orifice. Là, tandis que quelques-uns pénètrent dans les feuilles de l'involucre et dans les bractées du col, les autres redescendent le long de la face interne en donnant des branches, d'abord aux bractées et aux rameaux floraux mâles quand il y en a, puis aux brac- tées et aux rameaux femelles. La paroi de la Figue est done, dans $a tota- lité axile, comparable à la région ventrale de la bouteille de la Rose, à la seule différence prés, qu'ici c'est un axe d'inflorescence, un axe d'avant- dernier ordre, et chez la Rose un axe floral, un axe de dernier ordre. V. — De tout ce qui précède, et c'est l'intérêt propre de cette étude, on tire les caractères anatomiques nécessaires et suffisants pour qu'un organe en forme de plateau, ou de coupe terminale ou Intercalaire, soit de nature axile, soit un axe éperonné ou invaginé. Ils sont au nombre de quatre : 1° deux systèmes de faisceaux vascu- laires ; 2 orientés en sens inverse, c'est-à-dire se regardant par le bois; 3° unis en haut sur un cercle de rebroussement de manière que le système interne ne soit autre chose que l'externe reployé et descendant ; 4° ceux du système interne confluents vers le bas, où ils se relèvent dans le pro- longement de l'axe si la coupe est intercalaire, ot ils se terminent en mou- rant dans un mamelon avorté si la coupe est terminale. Il est facile de voir que ces quatre caractéres sont nécessaires. Pour reconnaître jusqu'à quel point ils sont suffisants, il suffit de remarquer que pour les voir remplis, sans que l'organe fût pour cela de nature axile, il faudrait un axe terminé par un verticille de feuilles soudées, toutes éperonnées dés la base, et toutes réduites à leur éperon; circonstances qui, si elles sont jamais réalisées à la fois, doivent l'étre bien rarement. Les axes invaginés eux-mêmes sont trés-rares, puisque dans les plantes de nos régions le Rosier et le Figuier sont seuls à en posséder. Quoi qu'il en soit, aucun de ces caractéres n'étant réalisé dans les ovaires dits inféres, du moins dans aucun de ceux qui ont été étudiés jusqu'ici à ce point de vue, on en tire cette conclusion générale, à laquelle je suis parvenu depuis longtemps par une voie différente, que tous les ovaires inféres sont de nature appendiculaire, et non de nature axile. M. Duchartre fait observer que, d’après l'origine anatomique attribuée par M. Van Tieghem aux carpelles supplémentaires qui 86 SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1878. 945 développent à la partie supérieure de l'ovaire de la Rose cultivée, il faudrait considérer ces organes de nature appendiculaire comme ayant pris naissance non sur un axe, mais sur une partie appendi- culaire, interprétation qui pourrait souffrir quelques objectlons. M. Van Tieghem répond que ces carpelles supplémentalres sont produits par une sorte de dédoublement; ily a là quelque chose d'analogue à ce qui se produit dans une feuille composée, M. Bonnier fait la communication suivante : SUR LE ROLE ATTRIBUÉ AUX PARTIES COLORÉES DES ORGANES FLORAUX, par M. Gaston BONNIER. A l'occasion du travail dont j'ai donné le résumé à la Société botanique dans la séance du 22 novembre 1878, j'ai été amené à étudier le róle attribué par les auteurs modernes, MM. Darwin, H. Müller, Delpino, Lub- bock, ete, , aux diverses parties de la fleur, Pour ces auteurs, tontes les dis- positions florales ont pour but d'attirer les insectes en les forçant à opérer la fécondation croisée chez les plantes, par le transport du pollen d’une fleur à une autre. Les parfums et les couleurs des fleurs auraient pour rôle d'attirer l'at- tention des insectes ; les stries, de les guider vers le nectar ; la forme des pétales, des sépales et la position des organes floraux et des nectaires, de les forcer à opérer la fécondation croisée, Cette théorie téléologique sur le rôle des nectaires est devenue classique en Allemagne, en Angleterre, en Italie. J'ai eru nécessaire de l'examiner par l'observation et l'expérience. Les observations ont été faites de 1871 à 1878, dans les Alpes françaises, suisses, tyroliennes, en Auvergne, dans les Pyrénées-Orientales, aux environs de Paris, en Normandie, en Suède et en Norvège, Elles portent sur plus de 800 espèces de plantes et sur les insectes hyménoptéres, plus spécialement sur les Apideæ ou Melliféres. Les expériences ont été faites dans des ruchers à Huez (Oisans) et surtout à Louye (Eure), Je donnerai seulement aujourd'hui les conclusions des observations et des expériences relatives au rôle attribué à la couleur des fleurs (1). 4° Le développement des pigments colorés dans les fleurs des Phanéro- games n'est pas corrélatif de celui du nectar. Chez les espèces voisines d'un méme genre, les fleurs les plus visibles ne sont pas les plus visitées. (1) On trouvera le détail des observations et des expériences dans les Ann. des gc. naturelles, 6* série, t. VIII, p. 5. 316 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 9» Chez les plantes dioiques nectarifères, les insectes ne visitent pas d'abord les fleurs mâles et ensuite les fleurs femelles. La plus grande visibilité des premières est indifférente. 3° Les abeilles peuvent s'habituer aux couleurs, mais aussi bien à celles peu visibles qu'à celles qui sont brillantes. Pour le méme poids de miel, une surface verte sur fond vert est aussi visitée qu'une surface , verte sur fond rouge, etc. 4 Le développement des taches et des stries colorées sur les corolles n’est pas corrélatif de celui du nectar. — — M. Malinvaud fait à la Société la communication suivante : SUR UN ÉCHANTILLON A PÉDONCULES BRACTÉOLÉS DU TILIA GRANDI- FOLIA Ehrh., par M. Ernest MALINVAUD. On sait que, dans les espèces du genre Tilia, les fleurs sont portées sur un pédoncule commun qui paraît soudé, dans une grande partie de sa longueur, à une bractée en forme de languette trés-allongée. Générale- ment, au-dessus du point où le pédoneule cesse d’être adhérent à la brac- tée, on n’aperçoit pas de bractéoles. M. Spach (1) a soin de dire dans sa description du genre Tilleul : Pédicelles non bractéolés. L'échantillon de Tilia grandifolia Ehrh. que j'ai l'honneur de placer sous vos yeux fait exceplion à cette régle; vers le milieu de la portion libre du pédoncule, on voit une ou deux petites bractées qui tombentau moment de l'épanouis- sement des fleurs, ou un peu auparavant. M. Rostan de Perrero di Pinerola (Italie), de qui je tiens ces détails ainsi que l'échantillon, m’écrit qu'il ne s'agit point là d'une anomalie passagére, comme on pourrait le croire à priori, mais d'un fait qui se reproduit invariablement tous les ans sur deux grands Tilleuls (Tilia grandifolia Ehrh.), à proximité de sa résidence, les seuls de cette espèce qu'il ait l'occasion d'observer à l'époque où ils présentent cette particularité ; il ajoute qu'il n'a pas encore vu ces petits appendices sur les pédoncules du Tilia parvifolia Ehrh. Ces jours derniers, sur plus de cent exemplaires desséchés de divers Tilia que j'ai examinés dans les collections du Muséum et dans d'autres herbiers, j'ai vainement cherché les bractéoles en question. Il est vrai qu'elles avaient pu disparaitre avant la récolte de ces échantillons, qui à été généralement postérieure au début de l'épanouissement des fleurs. L'apparition de ces petites bractées caduques, non mentionnées dans (1) Phanérog., t. IV, p. 16. SÉANCE DU 13 DÉCEMBRE 1878. 317 les ouvrages descriptifs (1), en admettant qu’elle se renouvelle sans inter- ruption tous les ans, comme l’affirme notre confrère, est-elle particulière à une variété de Tilia grandifolia, que pour cette raison on pourrait appeler bracteolata, ou bien les retrouvera-t-on sur tous les individus de cette espèce, et méme sur ceux appartenant à d'autres Tilia, et n'ont-elles échappé jusqu'ici à l'attention des floristes que par leur précocité et leur extrême fugacité ? En attendant que ces divers points soient élucidés, je ne saurais mieux faire que de rapporter, à la suite de l'intéressante observation due à M. Rostan, les conclusions qu'en tire, au point de vue morphologique, un juge des plus compétents. M. le professeur Clos, de Toulouse, que j'avais prié de vouloir bien me donner son avis, m'écrit à ce sujet : « Si l'exis- » tence de ces petits appendices est constante sur les deux pieds de Tilia » grandifolia en question, le fait mérite d'autant plus d’être signalé que, » coincidant avec l'absence de bractées à la base des pédicelles, il con- » firme pleinement l'idée, depuis longtemps émise par moi, que ceux-ci » proviennent d'une partition. Je n'admets pas non plus la soudure de » l'axe primaire de l'inflorescence avec la bractée; je ne vois dans cette » prétendue soudure qu'un axe aplati, foliiforme (comme celui des » Ruscus) et se partageant à une certaine hauteur en deux branches, » l'une stérile, continuant sa direction, l'autre fertile, semblant se détacher » d'une bractée..... » (2). M. Ernest Malinvaud dépose sur le bureau, au nom de M. Edouard Lamy de la Chapelle, le manuscrit d'un travail inti- (1) Dans l’une des planches qui accompagnent le mémoire de Ch. Brunner, « Sur les bourgeons et l'inflorescence du Tilleul » (Ann. sc. nat., BOTANIQUE, 3° série, t. VIII, pl. 21), et représentent diverses monstruosités assez compliquées, observées par cet auteur prés de Cassel, sur un Tilleul dont il n'indique pas le nom spécifique, on voit des pédoncules portant de petites expansions foliacées vers le milieu de leur portion libre ou prés de la naissance des pédicelles. (2) l'avais communiqué le fait signalé dans cette note à M. Alfred Deséglise, observateur actif et consciencieux, bien connu par ses publications sur le genre Rosa. Ce savant botaniste, ayant bien voulu examiner le genre Tilia dans son riche herbier, m'écrit à ce sujet : « Je prends note de votre Tilia grandifolia bractéolé ; mais ces expansions » Scarieuses doivent se rencontrer sur d'autres espéces. Je trouve dans mon herbier : » 1* un échantillon de Tilia grandifolia Ehrh. récolté en Maine-et-Loire (5 juin 1860, » prés le bourg des Rosiers) avant l'épanouissement des fleurs, présentant sur quelques » pédoncules, mais non sur tous, 1 ou 2 petites bractéoles linéaires, situées à la base » du pédoncule ou dans son tiers inférieur ; 2° sur un spécimen de Tilia parvifolia Ehrh. » récolté dans le Cher (forêt d'Allogny, 23 juillet 1848), un pédoncule portant un tout » petit appendice; 3° enfin, un rameau de Tilia argentea Desf. cultivé, dont les fleurs » commencaient à s'ouvrir, m'offre 2 ou 3 pédicelles munis vers leur milieu d'une petite » bractéole. » (Note ajoutée pendant l'impression, juin 1879.) 518 SOUIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, tulé : Catalogue raisonné des Lichens du Mont-Dore et de la Haute- Vienne (4). En raison de l'heure avancée, M. le Président annonce que les autres communications inscrites à l'ordre du jour seront renvoyées à une autre séance. | SÉANCE DU 97 DÉCEMBRE 1878. PRÉSIDENCE DB M. PRILLIEUX. M, Bonnet, vice-secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la dernière séance, dont la rédaction est adoptée. Par suite de la présentation faite dans la séance précédente, M. le Président proclame membre de la Société : M. BnEviEnE (Pierre-Mary-Louis), receveur de l'enregistrement et des domaines, à Saint-Saulge (Niévre), présenté par MM. A. Pérard et E. Gaudefroy. On procéde à l'élection du président pour l'année 1879. M. PRILLIEUX, ayant obtenu 86 suffrages sur 108, est proclamé Président de la Société pour 1879. La Société nomme ensuite successivement : Premier vicesprésident : M. Cosson. Vice-présidents : MM. Beautemps-Beaupré, Bortet, Cornu. Membres du Gonseil : MM. Chatin, Gubler, Lavallée, Van Tieghem. ll résulte de ces nominations que le Bureau et le Conseil d'admi- fistration de la Soclêté sont composés, pour l'année 1879, de la manière suivante : (1) La Commission du Bulletin, à ia suite d'artangements pris avec l'auteur, a décidé que cet imiportañt travail serait publié en totalité dans lë tome XXV, après ie Uomple rendu de la dernière séante dé décembre (voy, plus loin, page bi): SÉANCE DU 27 DÉCEMBRE 1878. 319 Président. M. ÉD. PRILLIEUX. Vice-présidents. MM. Cosson. MM. Bornet. Beautemps-Beaupré. Max. Cornu. Secrétaire général. M. Éd. Bureau. Secrétaires. Vice-secrétaires. MM. Ém. Mer. MM. Ed. Bonnet. J. Poisson, E. Malinvaud. Trésorier. Archiviste. M. Ramond. M. l'abbé Chaboisseau. Membres du Conseil. MM. Bescherelle. MM. Gubler. Buffet. Lavallée. Chatin. G. Planchon. Duchartre. | Roze. Eug. Fournier. De Seynes. Gaudefroy. Van Tieghem. Avant de se séparer, la Société, sur la proposition de M. Duchartre, vote des remerciments unanimes à M. Chatin, pour le zèle et le dévouement avec lesquels il a bien voulu diriger ses travaux pen- dant l'année qui vient de finir. PARIS. — IMPRIMERIE ÉMILE MARTINET, RUE MIGNON, 2. CATALOGUE RAISONNÉ DES LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE PAR M. Édouard LAMY DE LA CHAPELLE. PRÉFACE Le 15 mai 1875, après avoir publié deux notices assez complètes sur la végétation bryologique du Mont-Dore et de la Haute-Vienne, je terminais l'une d'elles par ces mots : « Maintenant que les Mousses et les Hépatiques de ces deux localités > importantes sont connues, je vais m'occuper de coordonner les maté- » riaux nécessaires pour faire connaitre les Lichens trés variés de ces » deux points importants du Plateau central de la France. » Je me propose aujourd'hui de tenir la promesse que j'avais faite, mais préalablement quelques explications sont nécessaires, et avant tout je dois donner de courts détails sur l'état de la science lichénologique antérieurement à ce jour, dans les lieux que j'ai explorés ; malheureuse- ment ces détails occuperont peu de place. Delarbre, dans la seconde édition de sa Flore d'Auvergne, consacra quelques pages à la nombreuse famille des Lichens, et ses écrits consta- tent, sous les noms linnéens, la présence de 68 espèces dans les environs du Mont-Dore et dans tout le Cantal. C'était accuser une collection bien restreinte pour des pays si étendus, si variés au point de vue des roches dont se compose le sol, surtout si bien doués à tous égards pour favoriser le développement et la propagation des petits végétaux dont je m'occupe. Depuis la publication de cette Flore, bien des botanistes ont parcouru l'Auvergne dans tous les sens, et certainement parmi eux plusieurs se T. XXV. (SÉANCES) 21 399 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sont appliqués à la recherche des Lichens, notamment Lamarck, Lecoq, MM. Lamotte et Richard, mais je ne sache pas qu'aucun d'eux ait publié quoi que ce soit sur le résultat de ses découvertes. En 1856, la Société botanique de France, toujours disposée à prendre linitiative des études sérieuses, concut l'heureuse idée de consacrer sa Session extraordinaire annuelle à explorer le petit groupe des vallées et des cimes montdoriennes ; et un botaniste qui s'occupait plus spécialement des Lichens, accompagné de nombreux excursionnistes, vint s'installer au pied de ces montagnes. Là, grâce à son habitude de voir vite et bien, il sut, en trois jours, réunir les matériaux d'un important travail lichéno- logique, et bientôt le Bulletin de la susdite Société (t. IIT, p. 548 à 552) constata que ce savant, M. Nylander, avait heureusement récolté environ cent trente espèces, plusieurs très intéressantes, dont j'aurai plus tard l'occasion de dire un mot. Ne s'étant pas borné à collectionner pour lui seul, il avait recueilli assez d'échantillons pour publier deux fascicules, qui ensemble comprenaient 10 espèces. Voilà pour le Mont-Dore. En ce qui touche la Haute-Vienne, j'ai malheureusement bien peu de chose à dire. En 1808, une Statistique du département de la Haute-Vienne fut publiée à Limoges, sous le patronage du préfet de cette époque, M. Texier Olivier. Ce travail, d'une conception très remarquable à certains égards, présentait de grandes lacunes en tout ce qui concernait la végétation spon- tanée de notre pays; jadis j'ai signalé la pauvreté de ses renseignements sur les Mousses et les Hépatiques. Quant aux Lichens, on y lit que : « de grandes pièces de terre n'offrent que des expansions blanchâtres et grisàtres garnies de cupules roses ou rouges ». | Je me permettrai d'ajouter que les cupules roses appartiennent au Bæwomyces roseus Pers., et les cupules rouges au Cladonia cornuco- pioides Fr. On y lit encore : « qu'on trouve abondamment sur les rochers le Parellus, que les teinturiers appellent Orseille ou Parelle ». Il s'agi ici du Lecanora parella Ach. et de Lichens analogues. Voilà, selon les apparences qui ressortent du livre, tout ce que son auteur savait des Lichénées de la Haute-Vienne : c'est hien peu, ce n'est mème absolument rien. m Dès 1830, j'avais collectionné les plantes sporophytes (Agames) de ma localité, et des relations suivies avec MM. Montagne et Desmaziéres men avajent rendu l'étude agréable et facile ; je fournissais méme des maté- riaux pour les beaux fascicules de ce dernier, qui sont aujourd'hui très recherchés et d’un prix élevé. | Des circonstances imprévues inferrompirent mes études, qui rempn- LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 393 taient à quinze aunées, et dans un moment de désespoir, je dirais presque de dépit, je donnai mes livres et mes importantes collections à mon ami M. Duby, de Genéve, qui alors me promettait une seconde édition du Botanicon gallicum. Les admirables découvertes de M. Tulasne dérangérent sans doute les plans et les projets du savant génevois, et l'édition annoncée, presque promise, ne parut pas ; j'en suis aujourd'hui à vivement regretter d'étre complétement démuni de mes richesses d'autrefois, sans néanmoins conserver l'ombre d'une rancune envers M. Duby, que je suis allé voir, qui wa recu trés cordialement, et dont je conserve le meilleur souvenir. Enfin, les motifs qui m'avaieut mis dans la douloureuse nécessité de rompre avec mes goûts pendant vingt-cinq ans disparurent, et alors, pécheur endurci et relaps, je revins tout de suite à mes anciennes habi- tudes, c'est-à-dire à mes chères Cryptogames. M'inspirant des simples souvenirs du passé, je publiai en septembre 1859, à l'occasion des assises de la 20° session du Congrès scientifique de France, tenue à Limoges, une notice intitulée : Simple apercu sur les plantes cryptogames et agames de la Haute- Vienne. Cette notice, rédigée rapidement et d’après des notes puisées dans les lettres de mes anciens correspondants, était assez complète au sujet d'une partie des Champignons et surtout des Hypoxylés, mais elle n'en était pas moius trés au-dessous du niveau scientifique de l'époque, et je me promis de faire tôt ou tard mon possible pour la relever de cet état abaissement, Lorsque ce moment fut arrivé, je n'avais plus les avan- tages de la jeunesse, et je me vis forcé de restreindre considérablement le cercle de mes études. Alors je me remis avec ardeur à l'étude des familles qu'autrefois j'avais un peu négligées, c'est-à-dire aux Mousses, aux Hépatiques et aux Lichens; les deux premières n'ont plus rien à me demander, car j'ai fait pour elles ce que je pouvais dans la limite de mes forces, et pour les Lichens j'avais pris un engagement que je tenais à remplir. Je me mis donc à l’œuvre; mais dés les premiers pas je reconnus l'impos- sibilité d'aller plus loin sans le secours du microscope, dont la faiblesse de ma vue m'interdisait l'usage habituel. Je fis part de mes anxiétés à mon excellent et regretté amile docteur F. Schultz; il s'empressa de me mettre en relation avec M. Arnold, vaillant naturaliste, auteur de plusieurs publi- cations i impor tantes, l'un des pourvoyeurs habituels du Flora, et qui déjà à cette époque publiait des centuries de Lichens (Lichenes exsiccati) de la Franconie, des Alpes bavaroises, du Tyrol, elc. Ce savant me fit l'accueil le plus bienveillant ; tenant comple de mon âge et de mes infirmités, il eut la patience de m'adresser dans une cen- taine de lettres successives des détails microscopiques, tracés à la plume, 324 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. qui m'initiaient peu à peu à la connaissance d'organes cachés, intimes, pour l'examen desquels la simple vue et les plus fortes loupes sont tout à fait insuffisantes. S’apercevant un jour que mes découvertes s'aecroissaient jourmelle- ment et mettaient en évidence un grand nombre d'espéces d'une déter- mination difficile et plus ou moins litigieuses, il comprit pour moi l'utilité d'avoir des rapports directs avec M. Nylander, et cela se fit sous le patronage de sa bienveillante intervention. Là encore je recus le plus gracieux accueil, d'autant plus flatteur que celüi qui me l'accordait, recevant journellement des Lichens de toutes les parties du globe pour les étudier et les déterminer, se trouvait souvent par l'excés du travail dans l'obligation absolue de négliger et de laisser en souffrance ses meilleurs correspondants. Pour ma part, je n'éprouvai jamais de relards bien longs dans les réponses que j'attendais ; tenant compte sans doute de mon zéle, de mon activité, non exempte parfois d'une certaine impatience, il n'a cessé pendant plusieurs années de me témoigner de l'intérét et de m'étre utile: méme assez fréquemment il accompagnait ses observations de dessins qui mettaient exactement en relief diverses formes d'organes microscopiques qu'il jugeait nécessaire de me faire connaitre. Aussi, grâce à M. Nylander, je puis dire qu'aujour- d'hui ma collection se compose d'échantillons parfaitement nommés, en quelque sorte typiques, nombreux pour chaque espéce, choisis en divers lieux, en diverses saisons, à divers âges, et représentant dans leur ensemble la plupart des formes qu'il plait à la nature de donner. Un seul spécimen, en effet, suffit rarement en herbier pour donner l'idée complète d'un Lichen, surtout dans quelques genres et groupes polymorphes, tels que les Cladonia, Cladina, Usnea, Ramalina, les Lecanora murorum, sub- fusca et cinerea, les Lecidea parasema, contigua, etc. J'ajoulerai à cette occasion que certains caractères intimes, appréciables seulement au moyen du microscope, ne sont pas toujours d'une fixité rigoureuse, notamment en ce qui touche le nombre des spores dans les thèques et celui des cloisons dans les spores. Sous la vive impression des services rendus à la science par mon excellent maitre M. Nylander, je me permettrai de les résumer ici très- brièvement, et j'ose espérer que tous les lichénophiles m'en sauront gré. Sans parler de sa valeur bien connue comme érudit, comme linguiste et comme zoologiste, on lui doit : | 1° D'avoir le premier exposé une anatomie et une organographie des Lichens au niveau de la science actuelle. | Li D'avoir introduit dans la science une classification générale des Lichens, basée sur leurs caractéres anatomiques, tirés de la structure du thalle, des apothécies, et des spermogonies. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 325 9" D'avoir introduit dans la science descriptive une méthode simple, concise et claire, caractérisant les Lichens par de courtes définitions, permettant de les distinguer sürement Jes uns desautres, méthode perfec- tionnée par son importante découverte des réactifs, dont l'emploi permet d'établir avec une grande précision des distinctions spécifiques naguère difficiles et incertaines. 4^ D'avoir décrit prés de 2000 espèces sur le nombre total de 3500 connues aujourd'hui. 9° Enfin, d'avoir apporté les plus solides arguments contre les hypo- théses et, selon moi, les erreurs qui, dans ces derniéres années, ont été répandues relativement à la nature et à la structure des Lichens. De ces divers titres à la reconnaissance du monde savant, celui qui me séduit le plus, quoique peut-étre d'une importance scientifique relative- ment moindre, est la vulgarisation de ce procédé si simple, à la portée de tous, méme à celle d'un enfant de dix ans, procédé qui, reposant sur l'emploi des réactifs à l'égard des Lichens, donne souvent pour résultat immédiat la mise en relief des diverses nuances de leurs principes colo- rants: ce nouveau mode de diagnostic a déjà rendu de grands services, et son inventeur en fait chaque jour les plus heureuses applications. Je me propose d'en citer quelques exemples, mais préalablement il me semble utile de dire pour les simples commençants que les réactifs géné- ralement employés sont la potasse caustique, le chlorure de chaux et l'iode avec addition d'iodure de potassium; quels qu'ils soient, il est nécessaire de les conserver dans de petits flacons renfermés dans des étuis de bois, bouchés à l'émeri, le bouchon se prolongeant en bas par une tige qui plonge dans le liquide. M. Nylander recommande surtout les flacons à tige creuse. Celte tige plongeante, ne prenant jamais trop de réactif, ne risque pas d'inonder les échantillons et de les détériorer. On peut se procurer de ces flacons chez la plupart des pharmaciens. L'effet produit par les réactifs se traduit par certains signes abrévialifs ; sans les indiquer tous, je signalerai ceux qui sont le plus en usage : K signifie potasse. CaCl .. . chlorure de chaux. I..... iode. L'action négative des réactifs se traduit par un petit trait — ; leur action positive, par une croix +. Si donc la potasse (K) ne produit aucun effet, on écrit K —; si elle agit, c'est K+; si elle n’agit que sur l'épiderme du thalle, c'est K+ ; si au contraire son action se produit sur la médulle, c'est K +. 326 SOCIÈTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L'absence dé toute réaction, soit sür l'épiderme, soit sur la médulle, se mätiifesté par deux träits superposès : =; si au contrairé un effet quel- coüqué se produit en méme temps sur les deux, oi l'espritne par deux croix superposées : K t. Qu'il soit bien entendu que le signe supérieur se rapporte à la couche éofticale ; le signe inférieur, à la couché médullaire. Si une réaction ne se produit qu'au.moyen de la potasse à laquelle succède immédiatement le chlorure de chaux, dans ce cas la succession des réactifs employés s'exprime pár K (GaCl): Je n'ai cité que la potasse; mais lés divers signés qui précèdent s'ap- pliquent dans le méme sens aux autres réactifs : seulement, au lieu de K, on met CaCl óü I: Ges détails paraitrónt peut-étre fastidieux aux uis; superflus aux autres; mais l'expérience m'a appris qu'ils peuvent être utiles, qu'ils sont même nécessaires. En voici heureuse application dans certaitis tas : Le chlorure de chaux coloré en rouge érythrinique (vermillon) la médulle du Parmelia fuliginosa (CaCl +), cé qui permet de le distinguer iimédiatement du Parmelia prolixa, dont la médulle n'est aucunement colôtéé par cé réactif : (CaCl —). Aväñt la decoüverlé dés réactifs, faite par M. Nylander, on confondait généralement ces deux Lichéns ét d'autres éncore sous le nom collectif dé Parinelia olivaced. | Dañs d’autres cas, là colofalion à l'aidé du CaCl est plus pale, d’un rose orangé, par exemple sur le thalle du Lécanora lutescens, ou rose à la surface du thalle des Lecidea decoloráns, fumosa, grisella, ètc... : tacl +. Daüs d'autres cas éricore, ainsi que je l'ai déjà insinué, la réaction n'est visible qu'après une double application successive des réactifs K et CaCl; d'abord du K, ensuite du CaCl, réaction qui s'exprime ainsi : K (CaCl). C'est cette double réaction qui se voit sur la médulle du Par- melia cetrarioides, sur la partie extérieure du thalle du Lecidea para- sema, etc... Avec là potasse, la réaction, ainsi que je l'ai indiqué précédemment, est aussi, soit extérieure (K+), par exemple d'un jáune de citron chez le Physcia stellaris; soit à la fois extérieure et intérieure, et de la même nuance (x i) comme chez le Physcia aipolia. Uñe modifitätioñ pattitulièté de tes Péaetions est éellé du jauné qui passé rapidement (en quelques secondes) át rouge de sang óü rouge ferrugineux, cömmë dàns là médulle du Parméra perforatá ou du Parm. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTÉ-VIENNE. 397 satatilis (KF), ou bien encore dans la couche corticale du Lecanora cineréa (K+). Là réaetiot purpurine, obtenue avec le K, caractérise excellemment cers tains tlialles et certaines apothécies, quant à leurs parties superficielles : ditsi dans le Physcia parietina, le Lecanora aurdntiaca, ele. Un reti contré là méme réaction dans les parties intérieures du thalle ou dés apothéeles ehez certaines Lécidées, réactif qion ne peut, en ce cis, constater que sur des préparations micróscopiques. L'iodé, préparé ainsi que je l'ai déjà dit, &olore en bleu forcé ou en violet foncé la médulle de certaines Lécidées (par exemple celle dü Leci- déit gcographica). On obtient encore avec cé réactif diverses colorations, visiblés sous le microscope, de la gélätine hymëniale des äpothécies, coloration bleue, violette, rouge, vineüse ou brahgée, selôh lës espèces ; mais dans d'autres Lichens cette réaction est complètement tulle. Depuis longtemps l’industrie française sést appliquée aveè plus ou moins dë succès à tirer parti dés matières colorants des Lichetis, et datis cb but utile plusieurs fabriqués importantes önt été trédes sur divers poitits, notathmient à Paris, Lyon, Mulhousé (cë dériér noiü laissé sotis ma plume une profonde empreinte de tristésse). | Les principales nuances obtenues sont rouge (pourpre frcttise, disent lës fabricants), vivlacée, blèué ou jautie ? ellés sort extraites de nombreux Lichéns confondus mal à propos sous lé noti. spécial d'Orseille, tels que les Parmelia olivetorum (1), Parmelia revoluta, Roccella tinctoria, Lecanora parella et tartarea (2), Urceolaria scruposa, etc. | Tous ces thalles, les uns membraneux, les autres érustücés, sont recueil- lis péle-méle, sans discernement, sans distitittioti des espèces, avee mélange des bonnes, des mauvaises ou des inutiles : de là des variations constantes dañs la qualité et Ia valeür des matières obtenues, suivant que les groupés lichéniques mis en œuvre .se composent, par le simple effet du hasard, d'individus plus ou moiris homogènes, plus ou moins riches en principes colorants. Avec un peu de connaissance lichénologique, nos industriels feraient assurément de meilleure besogne. Du reste ils le comprennent si bien, qu’en général, négligeant les espèces indigènes, ils emploient de préférence le Roccella Montagnei (3), (1) On lit dans les Lichens des Pyrénées-Orientales par M. Nylander, page 16, que les Anglais font grand usage, pour teindre en pourpre, du Parmelia finclorum Despr. ; cette espécé croit abondamment dans les Canaries et autres contrées exotiques. Elle n'est guère moins fiche en matière colorante que les meilleurs Roccella. | (2) Le Lecanora tartarea ne denne qu'environ 2 pour 100 de matière colorante ; le ecanora parella en donne moins. —.. 0. + uL mE (3) Par la bienveillante intervention de MM. Lajudie, frères, dé Limoges, j'ai obtenu de MM. Henriet, Romann et Vignon, fabricants de produits chimiquesà Lyon, quelques 3928 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Lichen exotique importé en grande quantité en Angleterre et en France, et qui contient jusqu’à 13 pour 100 de matière orcinique (on appelle orcine le principe colorant, dont la présence est révélée par la réaction érythrinique : (CaCl+). Ce Roccella, suivant sa provenance, varie de qua- lité et par suite de prix. Celui des côtes de Mozambique, très-apprécié, rendu dans un port français, vaut 130 fr. les 100 kilogrammes ; celui des côtes de Zanzibar (premier choix) ne vaut que 125 francs; celui de Mada- gascar, 100 fr., et celui de Californie, 65 fr. A ces détails j'en ajouterai quelques autres d'un ordre différent, qui peuvent offrir un certain intérét. Le groupe du Cladina rangiferina Nyl., très largement représenté sur plusieurs points de notre Plateau central, forme en quelque sorte la base des prairies naturelles (1) dans les régions arctiques, où il sert de nour- riture aux Rennes pendant l'hiver. Les espéces et variétés assez nombreuses dont ce groupe est composé servent encore en Suède, en Norvége, en Finlande, en Russie, à la pro- duction d'un alcool lichénique dans des distilleries spécialement organi- sées pour cetle fabrication, dont M. Stenberg, professeur de chimie à Stockholm, est depuis 1868 l'habile inventeur. Un kilogramme de Lichen donne à peu prés un litre d'alcool. J'ai emprunté en grande partie ces détails à M. Richard, magistrat et botaniste, qui, comme moi, patronné et inspiré par M. Nylander, a publié renseignements qu'il me semble utile de reproduire en les résumant. Ces industriels emploient surtout le Roccella Montagnei et parfois seulement le Roccella tinctoria, ré- colté sur les côtes de Mozambique, de Zanzibar, de Madagascar, de Californie, du Congo, de Madère, et enfin à Lima. La différence de la matière colorante obtenue, soit en nuance bleuâtre, soit en nuance rougeâtre, tient, non pas à la nature des Lichens employés, mais au mode de traitement dans la fabrication, qui se modifie suivant la nuance qu'on veut obtenir. Dans la pratique, chaque fabricant a ses procédés spéciaux, dont le mérite consiste à faire rendre aux Lichens la plus forte quantité possible de colorant dans des conditions qui en rendent l'emploi avantageux aux consommateurs. Les industriels, pour ce genre de produit, ne se contentent pas de faire des teintes qu'ils obtiennent, par divers procédés chimiques, directement des Lichens ; ils créent encore plusieurs nuances en mélant d'autres matiéres (le carmin, l'indigo, le car- thame, etc.) à celles fournies par les Lichens. En sus des fabriques francaises, il en existe un certain nombre à l'étranger, surtout en Allemagne et én Angleterre. Les principaux entrepóts pour les Lichens exotiques sont Marseille, Nantes, Bordeaux, Hambourg, Liverpool et Londres. (1) On nomme tundra les déserts couverts de Lichens des pays arctiques. Les Rennes savent se chercher eux-mémes sous la neige les Cladina, qui forment leur unique nourriture en hiver, et sans lesquels ils ne pourraient pas vivre dans cette saison. En Norvége, surtout dans les Alpes de ce Pays, on fait une abondante récolte de ces Lichens, chaque été, pour les donner en nourriture aux vaches pendant lhiver; ces animaux s'en trouvent bien et les mangent avec avidité. ; À LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 329 un excellent Catalogue (1) des Lichens des Deux-Sèvres : la préface de sa notice, d'un style irréprochable, élégant et facile, fait connaitre divers faits curieux et à tous égards mérite d'étre recherchée et attentive- ment lue. | Cette lecture devra être précédée ou suivie de celle d’une très remar- quable introduction au Synopsis methodica Lichenum due à la plume de M. Nylander. On y trouvera des renseignements précieux sur toutes les parties constitutives des Lichens, sur le thalle et les diverses couches dont il se compose : couches corticale, gonidiale, médullaire, hypothalline. N'est-ce pas une chose admirable que l'existence d'un si grand nombre de couches dans un appareil thallin, qui le plus souvent n'a pas un demi- millimétre d'épaisseur! Mais je fais tréve à mon admiration pour ajouter que l'introduction dont je parle expose laconiquement et avec une clarté limpide tout ce qui se rapporte aux apothécies, aux théques, spores, paraphyses, spermaties, pycnides, enfin aux éléments anatomiques de ces petits végétaux, qui con- courent, avec les Mousses et les Hépatiques, à l'ornementation des grottes, des foréts, des rochers, des terrains arides, maigres, en grande partie presque complétement inhospitaliers pour toutes les plantes herbacées. Les Lichens, trés nombreux sur divers points de notre Plateau central, fréquentent de préférence les bois, les profondes vallées, les pics élevés, c'est-à-dire les lieux les mieux exposés pour leur procurer la fraicheur, une certajne humidité, un air vif et pur, circonstances atmosphériques qui leur donnent le nécessaire pour une vie confortable, pour un parfait déve- loppement ; car on sait qu'ils ne végétent que pendant les temps humides, qu'ils cessent de vivre en apparence si l'humidité leur manque: ils vivent longtemps, mais leur croissance a lieu lentement et avec intermittences. Si beaucoup d'entre eux recherchentles lieux peu accessibles, sauvages, inhabités, il en est d'autres de mœurs plus civilisées, auxquels on pourrait attribuer des habitudes presque domestiques : ceux-ci pullulent sur les arbres des jardins et des vergers, sur les toits des maisons, sur les murs des vieux bâtiments ruraux. Là où les Lichens sont très répandus, ils ont une heureuse signification au point de vue hygiénique, et M. Richard, que je me plais à citer, dit avec raison « qu'ils constituent, pour ainsi dire, le criterium de la salubrité d'une contrée ». M. Nylander avait déjà en 1866 (2) exprimé l'opinion qu'on peut en quelque sorte les considérer comme un hygiomètre, c'est-à-dire donnant (1) Catalogue des Lichens des Deux-Sèvres, par O.-J. Richard. Niort, 1878. (2) On pourrait consulter sur ce point la notice trés intéressante de M. Nylander, Sur les Lichens du jardin du Luxembourg à Paris, dans le Bulletin de la Société bota- nique de France, 1860, t. XIII, p. 365. 330 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DH FRANCE. la mesure de la salubrité d'un endroit; et M: Stizenberger (1), insistant béautoup sur cette faculté liygiométrique, découverte pat son savant ami; .s'ésl applique à démontrer qu'il convient de se servir des Lichens comimë guides, lorsqu'on est à la recherche d'une habitation dans les villes; puisque l'air est généraleinent bon et sain là où ils sont ombrer. Qu'il tne soit permis, en terminant, dé diré tin iiot dés affinités qui, à certains égards, semblent exister entre les Lithéhs et lës Algues; plu= siétits atiteürs les ont aütréfois présséntiés en appelant lës Lichens dés Alguüës terrestres. Je les nommerais aussi volontiers, avec quelques anciens auteurs, des Algues a&riennes (Algë aeree et Aerophycetæ), dans ce sens qu'ils vivent de l'air. äinbiañt et dé rosée; nullerietit dé leür substratum, qui est fréquemment une pierre nue, c'est-à-dire uit support inerte, itica= päblé pár lui-mêtiie de fournit des sucs noürriciérs. de né cilerai pas les Sipüsiphon, Ephebe, Lichina, dont ou pourrait peüt-être plus où molis discuter la place dans la classification des végétaux į üíais les Usnéés, 165 Raïnalinés, les Célrafiés, ete;, ne peuvent-ils pas se prêter à quelques rapprochéments avec des Fütacées ðu des espèces des tribus voisines ? Dans les deux catégories, Lichens et Algues; on rencontre fréquemment dés tiges plus ott möins allongées, pendantes, raimeuses, étroites où fili- formés, etifiti roides ou flexibles, suivant l'état see où huinide dans lequel on les voit. ' Les nes s'agitent dans les flots du gré dës vagues, les autres dans Pait áü gré des verts. d Les ünes et les autres sont pourvtes à leur base de fortes attaches qui leur pertnettent de lutter avec succès, soit cotite lës courants el les moti= tignes d'eaü qué souléve la mer, soit contre des courants d’un autre genre dañs les fégions de l'air, le verit furieux et la tempéte. De plus, les unes et lës aütres, dans l'état seé prolongé, dépérissent ou fne végétent plus; c’est-à-dire qu'il faut aux unes, pour vivre, un iilieu aquatique, aux autres des brouillards, üü milieu frais régulièrement entretenu, soit par le voisinage des rivières, soit pat l'umbrtagé des forêts, soil par tine certaine élévation au-dessus du hiveatt océanique. Cetle petite digression me conduit À parle trés brièvement de la théorie dlgo-lichénique, d'après laquelle les gonidies des Lichens, en réalité étrangères au thalle, constituent de véritables Algues, qui oht unë vie propre, et qui, dés leur enfatice, servent de süpport à ufi sorte de Chattipignon : par suite, l'aneien Lichen devient le eomposé d'une Algue et d'un Champignon. (1) Voyez sa brochüre, écrité en allemand, intitulée (dü imôiñs d'après mä etiói) : t : 4 > en lt près mä traduction) : Usages des Lichens ên économie domestique. Elle lit cormiübiquáe, 16 30 oétobré TU à la Société d'histoire naturelle de Saint-Gall (Suisse). LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 334 En présence de cette hypothèse, où se dématide d'abord pourquoi la nature, sortant exceptionnellément dé ses habitudes, ne respecterait pas r 'aütongitiie des Lichens, tout aussi bièn que celle des autres Sporophytes ? Ensuite il me seiüble difficile de niet te que l’on voit, é& que tout le monde peut voir, depuis que M. Bourgogne père, prépätäteur habile et biei éôlitiu, vend à üh prix modéré des préparatioiis rülbroscopiques du thalle de divers Lichens, lesquelles démontrent jusqu'à l'évidence que les &onidies naissent à l'intérieur des cellules thallines et s'y développent. J'ajouterai iei une simple réflexion, qui m'ést personnélle et n'est peut- étre pas sans valeur. On ne saurait refuser aux Lichens deux inoyéns de se réptoduire : l'un par la voie des spores, et c’est en méme temps le plüs rationnel et lé plus naturel, puisque c'est par là graiñe que se succèdent sans interruption les générations des plantes; l'autre, d'ün ordre inférieur, moins direct, qui vient en aide au précédent pour la propagation des espéces, leür eonser- vation, et dont la nécessité se fait surlout sentir pour les Lichens assez nombreux qui fructifient rarement, ôù ñe früctifient jamais. La question posée ainsi n'est-elle pàs d’une solution fâcilé? Voudra- t-on refuser à l'agent principal ce que l’on accorde à l’agént secondaire? Ne serait-il pas déraisonnable d'admettre que les spores des Lichens, comme celles des autres Sporophytes de toutes classes, n'ont pas la faculté de reproduction par elles-mémes, sans le concours, sans la présence simultanée des gonidies? Si cette faculté ne leur est pas refusée, n'est-il pas certain que les individus ainsi formés seront également pourvus de gonidies iout aussi bien que s'ils provenaient de celles-ci? et dés lors comment ne pas s'incliner devant l'évidence, comment he pas admettre queles deux organes, spores et gonidies, sont indépendants l'un de l'autre dans le sens indiqué, que chacun d'eux posséde réellement le privilége de reproduire l'espéce sans l'assistance de son voisin et par des voies diffé- rentes ? M. Bentham, l'un des plus illustres botanistes de notre époque, n'admet pas non plus la théorie de M. Schwendener, mais il fait usage pour la combattre d'un autre argument que le mien, etje me fais un devoir de le résumer en quelques mots, avec l'espoir de faciliter l'entente sur une question qui a été résolue en sens opposé par des savants de grande valeur et a parfois donné lieu à des discussions peut-être un peu vives. Le voici (1): « M. Schwendener prétend que les hyphes (le Lichen-Champigaon) se » nourrissent aux dépens des gonidiés qu'elles enveloppent. Mais qui (1) Discours annuel prononcé par M. Bentham, comme président de la Société Lin- néenne de Londres (1872). 339 SOCIÉTÉ -BOTANIQUE DE FRANCE. » nourrit les gonidies? où trouvent-elles leur nourriture? par quelle voie » leur arrive-t-elle, puisqu'elles sont enfermées dans les tissus lichéniques? » Cependant, comme êtres autonomes, ayant leur existence et leur vie à ^» elles, les gonidies doivent se nourrir d'une facon quelconque, car sans » nutrition pas de vie. » J'ignore si l'auteur de la théorie algo-lichénique a prévu cette objection. Un sentiment de vive gratitude me porte à nommer quelques amis qui, à divers titres, se sont empressés de me préter un bienveillant concours. M. Rougerie, ancien professeur de philosophie, aujourd'hui curé-doyen de Rochechouart, m'a obligeamment accompagné dans plusieurs courses prés du Dorat. M. André Lecler, curé de Marval, M. Deguillaume, curé de Beaumont (Haute-Vienne), et M. Vennat, curé de Millevaches (Corrèze), m'ont accordé pendant plusieurs jours l'hospitalité, tout en partageant les fatigues de mes excursions dans les environs de leurs presbytères. M. le docteur Ripart, de Bourges, cryptogamiste distingué, enlevé trop tôt à la science, a enrichi mon herbier d'espéces rares, et m'a donné quelques renseignements utiles sur la végétation lichénique de la com- mune de Bessines, qu'il avait eu l'occasion d'explorer avant moi. M. Richard, procureur de la République à la Roche-sur-Yon (Vendée), m'a fait don d'une partie de ses riches récoltes dans la Charente-Inférieure et dans les Deux-Sévres. M. Rupin m'a communiqué les Lichens de la Corréze, notamment ceux des grés el des roches calcaires de l'arrondissement de Brive. M. Lamotte, professeur éminent, directeur du Jardin des plantes de Clermont, m'a prété les rares et précieux fascicules des Lichens mont- doriens publiés par M. Nylander, et souvent il m'a fait participer à l'accueil cordial, à la généreuse hospitalité qu'il accorde toujours aux naturalistes étrangers qui viennent explorer les pentes et les cimes du Puy de Dóme et du Sancy. Enfin, M. Ernest Malinvaud, jeune et savant monographe du genre Mentha, m'a toujours donné de bons conseils et a bien voulu prendre le grand embarras de m'aider dans la correction des épreuves et de surveiller l'impression de mon manuscrit. Que tous ces Messieurs recoivent l'expression de ma vive reconnais- sance. Je ne répèle pas ici les noms de MM. Nylander et Arnold, les ayant déjà prononcés avec bonheur. Ces deux savants, par des services excep- tionnels, ont acquis le droit d'occuper le premier rang dans mes senti- ments d'estime et d'entier dévouement. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 333 Vonci l'explication de quelques signes abréviatifs employés fréquemment: * indique une sous-espèce, s’il n'y en a qu'une, ou la première s’il y en a plusieurs. ** désigne la seconde sous-espéce lorsqu'il y en a plus d'une, et en général le nombre des étoiles correspond à celui des sous-espéces pour chaque Lichen typique. Var....... Variété, M.-D...... Mont-Dore. H.-V...... Haute-Vienne. CC........ Très-commun. C......... Commun. AG....... . Assez commun, AR....... Assez rare. R....... . Rare. RR....... Trés-rare. F......... Fructifié. M... Stérile. Ces indications de fertilité et de stérilité, quoique sans intérêt dans beaucoup de cas, m'ont paru néanmoins nécessaires, attendu que quel- ques espèces ne fructifient nulle part, et que beaucoup d’autres ne fructi- fient qu’en certains lieux, là où elles rencontrent un ensemble de conditions suffisantes pour leur parfait développement ; dès lors il est bon, par des signes précis, d'éveiller l'attention sur des faits, ou plutôt sur des anoma- lies dont les causes peu connues méritent d’être recherchées et soigneu- sement étudiées. Je dois aussi donner la clef des abréviations dont je me suis servi pour désigner les noms des auteurs ou les exsiccata que j'ai consultés : 884 : — ^ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 4 LISTE DES AUTEURS ET DES OUVRAGES LE PLUS FRÉQUEMMENT CITÉS. AcH.— ......... Acharius, Synopsis methodica Lichenum, 1 vol. in-12, 1814. ARN.— coucuee Arnold, Lichenologische Ausflüge in Tirol, 4 brochures publiées en mai et juin 1876, juillet 1877 et avril 1878. DG. — .......... De Candolle, Flore française, 3* édit., 5 vol. in-8°, 1805- 1815. DELARB. — ...... Delarbre, Flore de l'Auvergne, 2* édit., 1 vol. in-8°, 1800. DUB. — ......... Duhy, Botanicon gallicum, 2 vol, in-8°, 1828-1820. DR. — .......... Burieu de Maisonneuve, Exploration scientifique de l'Algé- rie pendant les années 1840, 1841, 1842, 6° livr., 1846. FR. — .......... Fries (Elias), Lichenographia europea reformata, 1 vol. in-8°, 1831. | Tu. Fn. — ...... Th. M. Fries, Lichenographia scandinavica, 2 vol. in-8, 1874. HELLB. — ....... Hellbom, Om Nerikes Lafvegetation, 1 vol. in-4°, Stock- holm, 1871. HOFFM. — ...... Hoffmann, Descriptio et adumbratio plantarum e classe cryptogamica, 9 vol. in-49, Lipsiæ, 1790. KOERB. — ....... Koerber, Systema Lichenum Germanie, 1 vol, in-8, Bres- l lau, 1855. — Parerga lichenologica, 1 vol. in-8°, Breslau, 1865. NORRL.— . ..... Norrlin, Flora Karelie Onegensis (Lichenes), broch. in-12, Helsingfors, 1876. NYL. — ........ Nylander, Synopsis methodica Lichenum, 1 vol. in-8°, Paris, . 1858-1860. ^ — Prodromus lichenographiæ Gallie et Algerie, 1 vol. in-8°, Bordeaux, 1857. — Lichenes Scandinavia, 1 vol. in-8°, Helsingfors, 1861. — Lichenes Lapponiæ orientalis, 1 v. in-8°, Helsingfors, 1866. — Addenda nova ad lichenographiam europæam (in Flora, 1875 à 1879). -- Observata lichenologica in Pyrenæis orientalibus, 1 vol. jn-8°, Caen, 1873. — Diverses notices, notamment : {° sur les Lichens du jardin du Luxembourg ; 2 les Lichens sahariens; 3° sur les Pyrénocarpés, les Ramalinés, les Arthoniés, etc. RICH. — ........ Richard, Catalogue des Lichens des Deux-Sèvres, grand jn-8*, Niort, 1878. Rip, — ......... Ripart, Notice sur quelques espèces rares et nouvelles de lu Flore cryptogamique du centre de la France (in Bull. Soc. bot. Fr., t. XXIII, 1876). ScHER.— ....... Scherer, Enumeratio pritica Lichenum guropæorum, 1 vol. petit in-8°, Berne, 1850. Stat. H'*-Vienne. Statistique du département de la Haute-Vienne, 1 vol. in-4°, Limoges, 1808. ! STIZENB. — ...... Stizenberger, Index Lichenum hyperboreorum, broch. in-12, Sangallensi, 1876. WEDD.— ....... Weddell, Notice monographique sur les Amphiloma de la Flore française (in Bull. Soc. bot. de Fr., t. XXIII, 1876). LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. hs 2° EXSICCATA. ARN. Exs...... Arnold, Eichenes exsiccati, n^* 1 à 870; Eichstadt et Mün- chen, 1858 à 1878 (1). DESM. — ...... Desmazières, Plantes oryptogames de France, 44 fasc. de 50 espèces, ensemble 2200; Lille, 1836 à 1860 (2). Mar. — ...... Malbranche, Lichens de Normandie, 1 fasc. de 50 espéces, ensemble 350; Rouen, 1863 à 1873. NonnL. — ,,.... Norrlin, Herbarium Lichenum Fenniæ, 4 fasc., simul 200 species; Helsingforsiæ, 1875. ` NYL.. — ...... Nylander, Herbarium Lichenum parisiensiym, 3 fasc. de $0 espéces, ensemble 150; Paris, 1855. — Lichenes montdorienses, 2 fasc. de 35 espéces, ensemble 10; Paris, 1856, RABENH. — ..... Rabenhorst, Lichenes europæi exsiccati, 35 fasc. de 25 espèces lun; Neustadt-Dresden et Dresden, 1855 à 1814. SCHÆR, — ...... Scherer, Lichenes helvetici exsiccati, 26 fasc. de 25 espèces, soit 650; Berne, 1823 à 1852. Indépendamment des publications que je viens de mentionner, j'ai puisé dans mon active correspondance avec M. Nylander de nombreux renseignements eneore inédits, dont ce sayant a bien voulu m'autoriser à faire usage; celte source précieuse d'informations est indiquée dans le cours de ce travail par l'abréviation : Nyl. in litt. ad Lamy, ou plus simplement encore : Nyl. in litt. (1) Cette précieuse collection, qui comprend beaucoup d’espèces rares, est peu répandue en Europe ; elle existe en France au Muséum, chez MM. Nylander (à Paris) et Pelvet (de Vire), et chez les héritiers de feu Weddell, à Poitiers. J'ai aussi l'avantage de la posséder, mais je tiens de M. Arnold qu'elle ne serait tout à fait compléte que chez MM. Nylander et Weddell. (2) Ces beaux fascicules, que je possède aujourd'hui, ont appartenu au docteur Montagne. 336 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Enfin, rendant compte de mes explorations dans deux localités diffé- rentes et assez distantes l'une de l'autre, j'aurais rigoureusement été tenu de répéter à chaque instant les noms Mont-Dore et Haute-Vienne, au moins par des initiales : je l'ai fait trés-fréquemment; mais, afin d'éviter toute équivoque ou fausse application, je vais donner ici la liste compléte des localités du Mont-Dore signalées par moi : Aiguilles de Bozat. Bois du Capucin. Cascade de la Dore. — du Serpent. — du Queureilh. Grande Cascade du Mont-Dore. Montagne de Cacadogne. Murols. Pic du Sancy. — du Capucin. Plateau de Bozat. — dela Clergue. Puy Gros. — de Angle. — de la Tache. ` Rochers de la Croix-Morand. — dela Bourboule. — deRandane. — du Rigolet. Val d'Enfer. Vallée de Chaudefour. — de Dentbouche. — de La Cour. — du Mont-Dore. En dehors de ces noms, faciles à retenir, toutes les autres localités citées dans l’étendue de mon catalogue appartiennent à la Haute-Vienne. Si parfois j'ai admis quelques espèces de la Corrèze ou du Cantal, à cause de leur. proximité de la Haute-Vienne ou du Mont-Dore, j'ai pris soin d'éviter toute obscurité sur les lieux de résidence, en leur accolant l'étiquette départementale. CATALOGUE RAISONNÉ DES LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE Famille L — ÉPHÉBACÉS. 1'* Tribu. — SIROSIPRÉS. 1. SIROSIPHON Kız. 1. S. saxicola Næg. in Ktz. Spec. p. 316, n° 8. Cette sorte de Byssts est trés répandue sur les rochers dans la ms.-v. 2. S. compactus Kiz. in Rabenh. Fl. eur. Alg. II, p. 287. H.-V. -— Sur un rocher ombragé prés du viaduc du Palais. — RR. 3. S. pulvinatus Bréb, in Ktz. Spec. p. 317, n° 12; Desmaz. Exs. fasc. 3, n* 138. H.-V.— Rochers ombragés prés de Thiat, Pierre-Buffière et Aixe. — Beaucoup moins répandu que le S. saxicola. Il ne faut pas chercher à côté de ces Sirosiphon le Racodium ebenewm Dillw., publié par Rabenh. Exs. fasc. 31, n° 841, sous le nom de Cystocoleus rupestris Pers., dont les filaments sont plus allongés, plus ténus, et forment'une sorte de feutre serré, peu épais, à surface plane et trés unie (1). Je l'ai rencontré dans les cavités des rochers au M.-B. et dans la M.-V., mais rarement. 9e Tribu. — PYRENOPSES. ll. EUOPSIS Nyl. À. E. hœmalea Nyl. in Flora 1875, p. 363; Norrl. Egs. fasc. 3, n° 101. — Qollema hemaleum Sommerf. Suppl. Fl. Lap. p. 117. Sur un rocher trachytique entre la Cascade du Serpent et la Grande Cascade du m.-D. — RR. — F. Cette espèce est nouvelle pour la France ! (1) Les Chroolepus Ag., d'après Nylander (in litteris ad Lamy), pourraient être une Sorte de Léprariés ou thalles gonidiques stériles d'un type particulier ; cette remarque S'applique aussi aux Racodium, d'un. type tout à fait disparate par sa structure et n'of- frant, aucune analogie avec les Sirosiphon. Les Scytonema, au contraire, dont quelques formes existent dans la région centrale, appartiennent à la tribu des Sirosiphés (Lichens gonimiques à gonimies disposées en séries). T. XXV. . (SEANCES) 22 338 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 3e Tribu. — HOMOPSIDÉS. Ill. EPHEBE Fr.; Nyl. pro parte. 5. E. pubessens (1) Fr. ; Nyl. Lich. Scand. p. 24, Exs. Lich. paris. n° 1. Rochers granitiques de la M.-V., dans les lieux découverts trés exposés au vent et à la pluie. — CC. Je donne ici en abrégé la description de ce Lichen, afin d'en faciliter la com- paraison avec l'espéce suivante, selon moi nouvelle et inédite : Planta nigricans. Thallus filiformi-ramosus, humectatus colore non mutatus ; thalli ramuli filiformes, apice parce minute digitatim divisi, minus curoult. 6. E. intricata Lamy. À pubescente differt : ramulis magis intricatis, crassioribus, curva- tis, sepius apicibus et axillis digitatim divisis; planta humectata fusca, ramulis fusco-diaphanis. Structura interior apud ambas species non differt : thallus intus goni- miis magnis transversim stratosus, sed aliquando in intricata quaternis. H.-V. — Sur un rocher granitique de la rive gauche de la Vienne, vis-à-vis de Saint-Priest. — RR. — s. La simple immersion daus l'eau suffit pour faire ressortir la dissemblance marquée des deux espéces ; néanmoins je dois constater que leurs spermogonies, qui ont la forme d'une petite bosse, sont identiques, et cette parfaite identité dans un organe essentiel tend à les rapprocher l'une de l'autre. L'absence d'organes sporiféres ne m'a pas permis d'assigner avec certitude la place de ce Lichen, qui, j'en conviens, a des affinités avec les espéces du genre Ephebeia Nyl.; j'appelle sur lui les recherches et les observations des lichénologues. (1) On remarquera que les numéros d'ordre des espèces, se continuant d'un genre à l'autre, forment une série unique, du commencement à la fin de ce Catalogue; il en est de méme pour les genres, dont les numéros d'ordre sont marqués en chiffres romains et se suivent sans interruption d'une famille à l’autre, Cette double série de numéros d'ordre permettra de présenter, à la fin de ce travail, un index des espèces et des genres, indépendant de la pagination, de manière à pouvoir servir en même temps à ceux qui recoivent le Bulletin de la Société bolanique de France et à ceux qui auront les exemplaires du tirage à part, dont la pagination sera différente de celle du Bulletin. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 339 Famille Il. — COLLÉMACÉS. 4* Tribu, — COLLÉMES. IV. COLLEMA Ach. 1. — Groupe du Collema chalazanum. 7. €. ehalazaneilum Nyl. in Flora 1816, p. 231. H.-v.— Sur le mortier de chaux d'un vieux mur à Condadille, prés de Limoges. Voici la description de cette nouvelle espéce, extraite du Flora : « Est quasi C. chalazanum minus, sporis variabilibus ellipsoideis mi- noribus (longit. 0,019 - 19 millim., crassit. 0,006-0,010 millim.). Thallus frustuloso-effusus, frustulis difformibus swbcontiguis (latit. sepius 1-3 2. — Groupe du Collema pulposum. 8. €. microphyllum Àch. Syn. p. 310; Nyl. Exs. Lich. paris. n°3, H.-V. — A la base d'un tronc de Noyer prés de la gare de Saillat, sur la rive droite de la Gorre. — R. — F. (1). 9, €. ehellenm Ach. Syn. p. 310; Malbr, Exs. fasc. 4, n° 152. Trés répandu dans la Mi.-V., notamment sur les vieux crépis de chaux. — F. 10. C. eristatum Hoffm.; Ach. Syn. p. 312; Rabenh. Eus, fasc. 9, n° 252. 8.-V. — Sur la chaussée de l'étang de Murat, prés du Dorat; sur du mortier de chaux parmi les ruines extérieures des tours de Chalusset. — RR. — s. Nouveau pour la France ! 11. €. erispum Ach. Syn. p. 911 ; Nyl. Syn. p. 110 ; Malbr, Exs. fasc. 7T, n? 301. H.-v. — Sur la terre qui recouyraitla cime. d’un yieux mur à Rochechouart. — RR. — F. (1) Ce Lichen serait peut-étre mieux à $a. place dans le genre Collemodium. 340 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 12. Collema pulposum Ach. Syn. p. 311; Ny. Syn. pe 109; Arnold Exs. n° 154. H.-V. — Sur la terre el les petites Mousses qui recouvrent les vieux murs à Limoges, Chalus, Saint-Sulpice-Laurière, Parpaillat prés d'Isle. — AR. — F. Var. granulatum Sw.; Koerb. Par. Lich. p. 414; Rabenh. Exs. fasc. 25, n^ 618. H.-v. — Sur les rochers de serpentine de la Roche-l'Abeille et sur un plateau siliceux stérile, qui domine le pont-viaduc de Bersac. — RR. — F. 19. €. tenax Ach. Syn. p. 314; Nyl. Syn. p. 110. H.-V. — Sur un mur des jardins de l'évêché de Limoges et dans les cavités des vieux murs d'enceinte de Chalusset. — R. — F. Les spores de cette espéce et de la précédente différent essentiellement. 14. €. granuliferum Nyl. in Flora 1875, p. 103. H.-V. — Dans les cavités d'un vieux mur d'enceinte des tours de Chalusset, du côté qui fait face à la Ligoure. — R.— s. La plus grande partie du thalle est couverte de granules saillants, trés serrés les uns contre les autres. 45. €. auriculatum Hoffm.; ; Nyl. Syn. p. 106. M.-v. — Sur des pierres amoncelées, en mélange avec des Mousses, parmi les ruines des tours de Chalusset, dans un lieu très ombragé. Le thalle prend une teinte sanguine au contact de l’iode. Form. granosum Scher. Enum. Lich. p. 253; Rabenh. Exs. fasc. 12, n. 354. — Cette forme est remarquable par les nombreux granules qui cou- vrent le thalle. . 3. — Groupe du Colleme nigrescens. 16. €. conglomeratum Hoffm.; Nyl. Prodr. p. 24, Exs. Lich. par. n? 102. H.-V.— Sur un tronc de Pommier à la Chapelle, près de Saint- Léonard. — RR. .— 17. €. fiaecidum Ach. Syn. p. 322; Nyl. Syn. p. 107; Arnold Exs. n? 917. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 241 Rochers ombragés ou humides; rarement sur les troncs d'arbres. — AC.au M.-D. ; CC. dans la m.-v.— s. | 18. Collema aggregatum Ach. Syn. p. 317; Nyl. Prodr. p. 23; Malbr. Exs. fasc. 6, n^ 253. C. sur les troncs d'arbres au M.-p. et dans la W.-v. En temps humide, l'agglomération des apothécies donne au thalle une forme plus ou moins sphérique. 19. €. nigrescens Ach. Syn. p. 321; Nyl. Prodr. p. 23; Arnold Exs. n° 101. . Sur les vieilles écorces des arbres.:— AC. au M.-p.; CC. dans la Hi.-V. ; souvent stérile, mais parfois richement fructifié. On le rencontre exceptionnellement sur les parois des vieux murs. Var. papillosum Lamy. H.-V. — J'ai découvert cette belle et rare variété sur un tronc de Chéne à Dournazac; lethalle et le rebord des apothécies sont hérissés de nombreuses papilles trés saillantes. V. COLLEMODIUM Nyl. (1). 20. €. entaclystum Nyl. in litt. ad Lamy. — Collema cataclystum Koérb. Syst. Lich. (1855), p. 411. Cette espèce est voisine du Collema plicatile Ach. Syn. p. 314; elle ne diffère guère du C. rivulare Ach. Syn. p. 326. H.-V.— Son habitat constant sur des rochers baignés par des eaux courantes ne permet pas de la confondre avec tout autre Collémacé. — Le D" Ripart l'a découverte avant moi dans la Gartempe, près du viaduc de Bersac, où je l'ai aussi retrou- vée; plus tard je l'ai rencontrée assez abondamment dans le lit de la Glane, au moulin Brisse, prés de Saint-Junien. — R. — Presque toujours s. Elle est nouvelle pour la France! (1) Tout en établissant ce genre, M. Nylander m'écrit qu'il serait assez disposé à ne lé considérer que comme sóus-genre du Leptogium. Du reste, voici, d'aprés lui, comment ce genre et les deux genres voisins peuvent se distinguer analytiquement. : . Dans les Collemodium (déjà séparés comme sous-genre, dans le Flora 1875, p. 106), Je thalle présente une couche corticale de petites cellules confuses; la couche corticale des Leptogium n'est formée que par une seule rangée de cellules ; dans les Collema, il y à absence de tout stratum cortical distinct.: 342 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 21. Collemodium turgidum Nyl. in litt. — Collema turgidum Ach. Syn. p. 343; Schær. Enum. Lich. p. 258. Párois d'un mur à Rochechouart et à Saint-Amand, prés de Saint- Junien. — RR. — s. — Nouveau pour la France! Cette espèce diffère peu du Leptogium Schraderi Nyl. Syn. p. 133, qui doit exister sur tiotre Plateau central, mais que je n'ai pas encore su-distinguer. 22, €. albo-ciliatum Nyl. iu litt. — Leptogium albo-ciliatum Desmaz. Exs. fase. 5, n° 233. — Collema albo-ciliatum Nyl. Syn. p. 117. , Plus tard le méme auteur en fit un Leptogium (Lich. Scand. p. 35). Ces hési- tations de sa part semblent justifier la nécessité du nouveau genre Collemodium. HW.-V. — Sur des rochers parmi des Mousses, prés de Roche- chouart ; sur des rochers à fleur dé terre, prés dé Bòrt (Cor- réze). = RR. — s. Cette espèce est remarquable par les poils blancs qui bordent les lobes du thalle. VI. LEPTOGIUM Fr. 23. L. lacerum Fr. ; Nyl. Syn. p. 129. « Colléema lacérum Ach. Sur les trones d'arbres, les rochers et les vieux murs parmi des Mousses. — C. au M.-i». : CC. dans la if.-V. — Souvent s. Var. Iophseum Nyl. Syn. p. 122; Rabenh. Exs. fasc. 26, n° 741. — Collema scotinum var. lophœum Ach. Syn. p. 324. H.-v. — Bur un mur à Condadille prés de Limoges, — RR. — S. C’est une forme intermédiaire entre le type et la variété suivante. Var. pulvinatum Ach.; Nyl. Syn. p. 122. C. dans la m.-v., toujours sur les murs et les rochers. — S. 24. L, minutissimum Hepp Flecht: Europ. n° 212. — Collema minu- tissimum Schæt. Enum. Lich. p. 951; Rabenh. Æws. fasc. 21, n° 589. W.-v. — Mêlé à des Mousses sur tn vieut tronc de Noyér, près de l'émbouchure de la Gorre: — RR. — 8, LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 343 25. Leptogium bolacinum Nyl. in lilt. — Collema atro-cæruleum var. e. bolacinum Schær. Enum. Lich, p. 249. C'est le Lichen que Rabenhorst a publié fasc. 32, n*862, sous le nom de Cor- nicularia umhauensis Arnd. H.-V. — Troncs d'arbres et rochers prés de Dournarzae, à Saint- Just, Marval, Chigot prés de Saint-Léonard, Courbefix. — RR. — s. 20. b. sinuatum Nyl, in litt. — Lichen sinuatus Huds. — Collema sinuatum Schær. Enum. Lich. p. 250. M.-D. et H.-V. — Rochers et vieux murs, parfois mêlé à des Mousses. — CC. — F. Je n'ai pas réussi à découvrir le vrai Leptogium scotinum Fr., qui du reste ue croit guère en France, 27. L. palmatum Mont.; Nyl. Syn. p. 126; Malbr. Exs. fase. 2, n° 53. — Collema palmatum Ach. Syn, p. 319. Sur les rochers et parfois sur les chaumes des maisons. Assez répandu dans les parties montagneuses de la H.-w., à Amba- zac, Razés, Saint-Priest-Thaurion, Saint-Léonard, elc, D'après M. Nylander (in litt.), 'Obryzwm corniculatum Wallr. ne serait attre que cette espèce infestée d'un parasite. 28. L. myochroum Nyl. in litt, — Lichen myochrous Ehrh. — Collema myochroum Schær. Enum. Lichen. p, 256, Troncs d'arbres au M.-D. — AC. — Je ne l'ai rencontré qu'une seule fois dans la #.-v., sur un Peuplier, près du Dorat. -— F. Quelques-uns de mes échantillons ne différent presque pas de la variété tomen- tosum Hoffm., publiée par Rabenhorst, sous le n° 611. 20. L. muscicola Fr.; Nyl. Syn. p. 134; Malbr. Exs. fasc. 7, n° 324. — Lichen muscicola Sw. Troncs d'arbres etrochers au M.-D. et dans la H.-v.; il fructifie plus fréquemment dans la premiére localité, surtout prés de la Cascade du Queureilh et à la Bourboule, VII. COLLEMOPSIS Nyl. 30. €. furfureta Nyl. in litt. — Collema furfurellum Nyl. Lich. Scand. p. 28; Rip. in Bull. Soc. bot. Ff, t. XXIII, p. 270. 2344 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Ripart à le premier découveri ce Lichen, nouveau pour la France, sur dés rochers granitiques baignés par la Gartempe, prés de Bessines (#.-w.); aprés lui, je l'ai trouvé non-seulement dans la méme localité, mais encore prés du viaduc de Bersac, dans le lit de la Combade, dans celui de la Gorre, enfin daus le ruisseau du Palais. — AC., parfois F. — Il occupe constamment la partie des rochers qui fait saillie hors de l'eau; son thalle est noir, mince, plus ou moins granuleux ou tuberculeux. Les apothécies sont trés petites, globuleuses, et munies d'une ouverture trés étroite ; les spores sont ovoides et simples. M. Ripart en a donné une excellente description dans la notice sus-indiquée. Ce Lichen manque au M. -D. 31. Collemopsis coracodiza Nyl. in Flora 1818, p. 241. Rochers baignés par la Vienne, prés de Saint-Priest-Thau rion. — RR. — F. Ce Lichen, complétement nouveau, n'est encore connu que de cette seule localité. Nous en transcrivons ici la description, telle que l'a rédigée M. Nylander (loc. cit.) : « Thallus fuligineus tenuis sublevis, conferte rimosus. Apothecia nigra lecanorea plana (latit. 0,2-0,4 mill.), margine thallino integro cincta. Spore 8-ne incolores subglobosæ, longit. 0,010-0,014 millim., crassit. 0,009-0,014 millim., epithecium lutescens. Todo gelatina hyme- nialis dilute cærulescens, dein lutescens. Species facile distincta. Apothecia prominula. Thallo continuo mos differt a C. frustulosa Anzi Langob. n° 388. » Famille III. — LICHÉNACÉS. 5* Tribu. — CALICIES. VIII. TRACHYLIA Fr. 32. T. tympanella Fr.; Nyl. Syn. p. 166; Norrlin Exs. fasc. 4, n° 13. H.-V. — Sur les troncs d'arbres, à Limoges, Rochechouart, Saint- Priest-Thaurion, Saint-Sulpice-Lauriére, etc. — AR. — F. 33. T. stigonella Fr.; Nyl. Syn. p. 167; Malbr. Exs. fasc. 4, n° 4. H.-V. — Sur le thalle des Pertusaria aux Villettes, prés de Bonnefond; et au village de la Ribière, près de la gare de Champsiaux. — R. — F. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 345 IX. CALICIUM Ach. 1. — Groupe du Calicium paroicum. 94. €. paroieum Ach.; Nyl. Syn. p. 145, tab. V, f. 6. H.-v.— Surle thalle d'un Lepraria et celui du Lecanora hema- tomma, où il vit en parasite. — Parmi les ruines de Chalusset et prés des rives du ruisseau du Rigouraud, à Condat — RR. — F. Spores noirátres, ellipsoides, simples. 35. €. disseminatum Fr.; Nyl. Syn. p. 146, tab. V, f. 8-10. Sur les bois et les écorces de diverses essences, prés de Limoges. — RR. — F. Espéce trés petite, dont les spores sont noirátres, oblongues, simples. 36. €. arenarium Nyl. in litt. — Cyphelium arenarium Hampe.— Co- niocybe citrina Leight. — Calicium citrinum Nyl. Syn. p. 149, tab. VII, f. 5. Ce Lichen parait vivre sur la croûte pulvérulente du Lecidea lucida. H.-V. — Je l'ai récolté dans la cavité d'un Chéne carié à Saint- Victurnien. — RR. — F. Mon unique échantillon est identique à celui que Rabenhorst a publié (fasc. 13, n° 387) sous le nom de Cyphelium Pulverariæ Auersw., reposant sur un frag- ment de pierre. — Nouveau pour la France! I Spores noirâtres ou brunátres, oblongues, simples ou rarement divisées par une légère cloison. 2. — Groupe du Calicium trichiale (sous-genre Allogonium Nyl.). 37. €. trichiale Ach. Syn. p.62; Nyl. Syn. p. 149 ; Norrl. Exs. fasc. 1, n° 6. H.-V. — Sur les vieux troncs de Chéne et de Chàtaignier. — R. — F. 38. *€. stemoneum Ach.; Schær. Enum. Lich. p. 111; Calicium tri- | chiale var. stemoneum Nyl. Syn. p. 150, tab. V, f. 15; Exs. Lich. paris. fasc. 1, n° 12. 346 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Au M.-D., d’après M. Nylander. H.-V. — Trones de Chêne et de Chátaignier à Pierre-Buffière et dans la forêt de la Bastide. — AR. — F. 3. — Groupe du Calicium melanopheum. 39. Caliciam melanophæum Ach.; Nyl. Prodr. p. 30; Norrl. Exs. fasc. 1, n° 7. H.-v.— Sur le bois carié dans les cavités des vieux Châtai- eniers. — CC. — F. 40. *€. brunneolam Schær. Enum. Lich. p. 172; Nyl. Syn. p. 151, tab. V, f, 16; Norrl. Exs. fasc. 4, n^ 8. H.-V. — Bois carié des Châtaigniers à Courbefix, et près du moulin Brisse à Saint-Junien. 4. — Groupe du Calicium trachelinum. M. €. hyperellum Ach. Syn. p. 59; Nyl. Syn. p. 152, tab. V, f. 23; Malbr. Ers. fasc. 5, n° 202. M.-D. — Bois de Sapin, prés de la Cascade du Queureilh. W.-V. — Bois carié de Châtaignier, à Saint-Priest-Thaurion, Cour- befix, Saint-Yrieix, etc. — AC. Parfois fructifié, mais lé plus souvent sòn thalle jaunátre est stérile. 42. €. trachelinum Ach. Syn. p. 58; Nyl. Syn. p. 158, tab. V, f. 24; Lich. paris. fasc. 1, n° 16. M.-D. — Sur une souche de Sapin, près de la Cascade du Queu- reilh. H.-V. — Je l'ai trouvé, abondamment et en bon état, sur de vieilles souches de Châtaigniers à Saint-Sulpice-Laurière. Spores noirátres, ellipsoïdes, légèrement resserrées au milieu, 1-septées. Var. xylonellum Ach. Syn. p. 98; Nyl. Syn. p. 155. AC., dans le voisinage du type à Saint-Sulpice, 43. €. quereinum Pers. ; Nyl. Prodr. p. 34; Malbr. Egs. fasc. 1, n° 1. Au bas d'une vieille souche de Chêne dans la forêt de la Bastide, pres de Limoges. — RR. — F, Les spores sont, comme dans le précédent, noivâtres, mti, un peu resserrées au milieu, 1-septées. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 347 44. Calieium curtum Borr.; Nyl. Syn. p. 156, tab. V, f. 26; Norrl. Ess. fasc. 1, n? 9. H.-V. — Bois carié de Chátaignier à Saint-Yrieix, Saint-Sulpice- Laurière, Condat, Pierre-Buffiére, Chalusset. — C. — F. Les spores sont encore ici noirâtres, ellipsoides, 1-septées. 45. €. pusitium Flk.; Nyl. Syn. p. 157 ; Malbr. Exs. fasc. 3, n° 104. H.-V. — Trouvé en abondance, sur du bois de Chátaignier, entre Courbefix et Bussiére-Galant. — F. Sporés noirátres, ellipsotdes, 1-septées. 46. '€. albo-atrum Flk.; Schær. Enum. Lich. p. 110; Nyl. Lich. Scand. p. 42. Sur une vieille souche dé Chêné, près de Limoges, — RR. — F. M. Nylander a émis l'opinion qué le thalle de 6e Tächen pourrait être celui de l'Arthonia pruinosa Ach. à l'état lépreux. , 41. €. populneum de Brondeau; Nyl. Syn. Lich. p. 159; Malbr. Exs. fasc. 6, n* 203. Jeunes troncs et branches dé Peupliér. == CO. F. Les stipes et les capitules, très exigus, sont tellement fragiles, qu'il devient difficile de conserver ce petit Lichen en bon état. Spores noirátres, ellipsoides, 1-septées (1). (1) Je crois devoir ici dire tin mot du Calicium pictavianum Richard (Lich. des Deux-Sèvres, p. 74). . M. Richard a probablement créé cette espèce en s'appuyant sur les spoPes simples. attribuées au C. populneum par l'auteur du Synopsis, à la page 159; mais, à son insu, il aura pris pour base de sa création une erreur reconnue plus tard par notre savant mattre. Déjà divers auteurs avaient constaté chez ce Lichen, d'une très grande fragilité, des spores 1-septées; mais lorsque M. Nylander, préparant la publication de son Synopsis, voulut l'étudier plus soigrieusément, il neut å sa disposition quo des échantillons vieux, mutilés, absolument impropres à une analyse microscopique: . . . Obligé de renouveler ses recherches, il les appliqua cette fois à des échantillons mieux conservés que les premiers, mais trop jeunes, et dont chaque spore lui parut simple, parce que la cloison n'était pas encore formée : de là l'erreur qui prit place à la susdite page du Synopsis. . . Quelque temps aprés, M. Nylander, de qui je tiens ces détails, reçut de M. Richard des échantillons frais, très complets, qui lui permirent de reconnaître son erreur primi- tive * dès lors il faut admettre aujourd'hui, comme €hóse certaine, que les spôres du Calicium en question sont 1-septées, et non. simples. 348 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. X. STENOCYBE Nyl. 48. S. major Nyl. in Bot. Not. 1854, p. 84. — Calicium eusporum Nyl. Syn. p. 160, tab. V, f. 28; Exs. Lich. d'Auvergne, n° 2. Sur un vieux tronc de Sapin, près de Limoges. — RR. — F. M. Nylander l'a fréquemment vu au M.-D. sur l'écorce de l Abies pectinata ; on le reconnait à ses spores grosses, noirätres, fusi- formes, 3-septées. XI. CONIOCYBE Ach. 49. €. furfuracea Ach. ; Schær. Enum. Lich. p. 115; Malbr. Exs. fasc. 1, n° 3. W.-v. — Sur les Mousses qui couvrent les troncs d'arbres et les rochers ; sur les racines des arbustes qui font saillie le long des chemins creux et ombragés. Dans cette dernière station on le rencontre parfois mêlé au Lecidea lucida ; et, lorsque les deux thalles sont stériles, ce qui arrive assez souvent, il devient impossible de les distinguer l'un de l'autre, parce que leur couleur jaune a presque la méme nuance. 90. €. palida Fr. ; Nyl. Prodr. p. 33; Rabenh. Exs. n° 36. Troncs d'arbres prés de Limoges. — RR. — F. XII. SPHINCTRINA Fr. 91. S. turbinata Fr.; Nyl. Syn. p. 142, tab. V, f. 1; Schær. Exs. n° 6 H.-V. — Parasite sur le thalle de diverses Pertusaires corticoles. — AC., mais difficile à distinguer à cause de sa ténuité. 92. S. microcephala Nyl. Syn. p. 144, tab. V, f. 2; Exs. Lich. paris. n° 6. H.-V. — Je ne l'ai trouvé qu'une seule fois, prés du moulin de l'Aiguille à Isle, sur le thalle du Pertusaria leioplaca. Encore plus exigu que le précédent, dont il se distingue surtout par la forme des spores. — RR. 6* Tribu. — SPHÆROPHOREÉS. XIII. SPHÆROPHORON Pers. 53. S. fragile Pers.; Nyl. Syn. p. 172, Exs. Lich. d Auvergne, n° 4. Sur les rochers des hautes montagnes du M.-D. — AC. — s. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 349 94. Sphserophoron coralloides Pers.; Nyl. Syn. p. 171; Malbr. Exs. fasc. 3, n° 105. Sur les rochers (très rarement sur les troncs d’arbres), soit au M.-D., soit dans les parties montagneuses de la m.-v., de la Corrèze et de la Creuse. — C., presque toujours S.; mais je l'ai trouvé trés richement fructifié sur une vieille souche de Sapin dans les bois du Capucin : on le rencontre parfois avec des tiges presque complétement dénudées, c'est-à-dire dépourvues de rameaux secondaires. La médulle de ce Lichen prend une teinte bleuátre au contact de l'iode. Var. congestum Lamy. Cette forme est un amoindrissement du type, qui se produit sur les roches les plus dures et les plus exposées au vent du nord ; ses tiges sont courtes, serrées, d’une extraction difficile, par suite de leur forte adhérence au substratum. Elle a quelque ressemblance avec le S. fragile. — AC. — s. 7° Tribu. — BÆOMYCÉS. XIV. BÆOMYCES Pers. 99. B. rufus DC.; Nyl. Syn. p. 176 ; Malbr. Exs. fasc. 3, n° 106. Sur la terre et les rochers, surtout le long des fossés et des che- mins creux. — C. au M.-D. et dans la H.-V. — F. J'ai rencontré plusieurs fois la forme sessilis, dont les apothécies sont sessiles et plus petites que dans le type. Var. subsquamulosus Nyl. in Flora 18771, p. 462. M.-D. et H.-V. — Sur un rocher dans les bois du Capucin et sur de la terre stérile au sommet de la montagne des Roches près de Beaumont. — RR. — F. ll ne faut pas confondre cette variété avec le Beomyces carneus Flk., quoi- qu'elle Jui soit assez semblable extérieurement ; dans le B. carneus le thalle rougit par la potasse. 56. B. roseus Pers. ; Nyl. Syn. p. 179; Malbr. Exs. fasc. 4, n° 5. Terrains arides et découverts dans les landes; parfois dans les châtaigneraies. — CC. — F. Je n'ai pas vu cette espèce au M.-D. 300 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, Forme sessilis Lamy.— J'ai découvert cette forme sur la chaussée de l'étang de Cieux, prés du château de Bort, prés du moulin de Saint-Paul sur la Briance, au sommet d’un coteau, enfin sur un pic élevé près de Saint-Sylvestre. — AR. 57. Bæomyces femedophilus Nyl. Prodr. p. 135, Lich. d'Auvergne, fasc. 1, n* A4. | M,-D. — C. sur les troncs de Sapin à demi-pourris, parfois sur la terre fraîche et sur des groupes de Sphaignes desséchés, dans le marais de Bozat. 8° Tribu. — STÉRÉOCAULÉS. XV, STEREOGAULON Schreb. 58. S. tomentosum Fr.; Nyl. Syn. p. 243: Norrl. Exs. fasc. 2, n° 86. Sur la terre aride des plateaux élevés parmi les Bruyères. — C. dans la M.-v.; RR. dans les environs du M.-D., où je ne l'ai rencontré qu'à | Randane sur un rocher. — F. Ses tiges sont tomenteuses, plus grosses et plus longues que dans le suivant. Var. alpinum Th. Fr.; Nyl. Syn. p. 244; Rabenh. Egs. fasc. 32, n° 850. — Près de: (Baint-Bulpice-Lauribre et sur les pentes du Sancy, - RR. ~ +. 59. S. coralloides Fr. ; Nyl. Syn. p. 2M: ; Nyi. Egs. Lich. d'Auvergne, fase. 1, n^ 9. Sur la terre et les rochers au M.-p. — CC. — F. Trés rare et stérile dans la W.- V., où je ne l'ai rencontré qu'une fois, au sommet de la montagne des Roches près de Beaumont. — Ainsi le Ster. tomentosum n'existe qu'exceptionnellement dans le Puy-de-Dôme; et il en est de méme du Ster. coral- loides dans la W.-v. 60, #. curtulum Nyl. in Flora 1876, p. 232. M.-D. — Sur les rochers du Puy de la Tache, des montagues de l'Augle et de Cacadogne, — RR. — Espèce nouvelle! . Voici la description qu'en a faite M. Nylander : « Affine videtur Stereocaulo coralloidi, axi medullari intus K simi- liter flavente, crustaceo-stipulatwm (altit. 3-4 millim.), granulis subcon- LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 351 crescentibus absolete crenatis. Cephalodia livido-rufescentia. Apothecia ignota. » M. Nylander m'a indiqué le moyen facile de distinguer les Ster. coralloides et curtulum de leurs congénéres, par l'application de la potasse sur la médulle de leurs axes podétiaux, qui produit une réaction de couleur jaune, alors que dans les autres espéces elle n'agit pas sur la couche médullaire du méme organe, qui reste blanche. 61. Stereocaulon denudatum Fik.; Nyl. Sym. p. 247; Malb. Exs. fasc, 6, n° 494, Sur les rochers des plateaux élevés au M.-B., notamment dans la vallée de Dentbouche et dans les environs de la vallée dé Chau- defour. — C. Cette espèce parait ne pas prendre en Auvergne un développement parfait, car je l'y ai toujours vue stérile et souvent avec des tiges ou thalles appauvris ; suivant les localités, elle atteint la hauteur de 1 à 10 centimétres. 62. S. condensatum Hoffm. var. condyloideum Ach. Syn. p. 285; Nyl. Syn. p. 251 ; Norrl. Exs. fasc. 2, n° 87 (le type manque). H.-V. — Sur de la terre aride et graveleuse, parmi des Bruyères, au sommet de la montagne des Roches prés de Beaumont. — R, —F. 03. &. acauton Nyl. in Flora 1876, p. 232. M.-v. — Sur la terre stérile, au sommet des montagnes d'Am- bazae, Saint-Léger, Saint-Pierre, Saint-Sulpice, Bersac, Surdoux (au mont Gargan). — AC. M. Nylander a décrit cette nouvelle espèce, ainsi qu'il suit : « Subsimile Stereocaulo condensato, at apotheciis omnino sessi-" libus (podetiis nullis), sporis longioribus. Spore aciculari-bacillares 3-0-septatæ, long (0,034-0,048 millim.; crassit. 0,003 millim.). » 64. S. piteatum Ach. Syn. p. 285. Sur les rochers et les grosses pierres qui font saillie au-dessus du sol. M. Richard et moi l'avons trouvé au M.-D. — C. dans la m.-v. — F. Ses formes sont très variables : tantôt son thalle est représenté par une simple croüte granuleuse ; tantót il offre des tiges courtes, stériles, terminées par une poussiére blanchátre ; plus souvent les tiges, longues de 1 à 2 centimétres, sont chargées d'apothécies. 352 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. XVI. LEPROCAULON Nyl. 65. L. nanum Nyl. in Flora 1876, p. 518, et in litt. ad Lamy; Richard Lich. Deux-Sèvres, p. 1; Malb. Exs. fasc. 6, n° 263. — Ste- reocaulon nanum Ach. Syn. p. 285. Dans les petites cavités des murs et dans les fissures des rochers ombragés. — R. à la Bourboule, — C. dans la H.-v., partout et toujours S. Cette petite espèce, qui est le Stereocaulon nanum des auteurs, présente des tiges courtes, délicates, tantót simples, tantót ramifiées, parfois en partie dénu- dées, mais plus souvent couvertes de granules pulvérulents, d'un blanc verdátre. Le jaunissement du thalle par la potasse, caractére général du genre, lui fait complétement défaut : cette circonstance, jointe à son aspect lépreux, a porté M. Nylander à créer pour elle le genre Leprocaulon ; c'est en réalité une sorte de Lepra fruticulescent. 9e Tribu. — CLADONIÉS. XVII PYCNOTHELIA Ach. 66. P. papillaria Duf. — Cladonia papillaria Hoffm.; Nyl. Prodr. p. 40; Norrl, Exs. fasc. 2, n^ 54. Sur la terre aride des montagnes et dans les landes décou- vertes à Ambazac, Bersac, Saint-Yrieix, Saint-Sylvestre, Roche- chouart, Beaumont, ete, — AC. — Tantôt $., tantôt F. Var. molariformis Ach. Syn. p. 248; Exs. Norrl. fasc. 2, n° 55. Cette variété, à forme plus robuste, n'est pas trés rare dans la H.-V. — Je n'ai rencontré nile type, ni la variété au M.-D. XVII. CLADONIA Hoffm. Série A. — Apothécies d'un brun påle ou foncé. 07. €. cndiviæfolta Fr.; Nyl. Syn. p. 189, Egs. Lich. par. fasc. 3, n° 106. — Lichen endivifolius Dick. Cette espéce n'est pas rare au pont de Lathus (Vienne), sur la rive gauche de Ja Gartempe. — J'ai cru devoir la citer ici, quoiqu'elle soit un peu hors de nos limites; elle doit exister sur les coteaux arides qui relient Thiat à Cháteau- ponsac : j'y ai rencontré des formes élargies du Cladonia alcicornis, qui sont intermédiaires entre ces deux Cladonies. — s. 68. €. aleicornis Flk.; Nyl. Syn. p. 190; Malb. Eus. fasc. 5, n° 205. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 353 H.-V. — Sur les coteaux pierreux, à Eymoutiers, Magnac-Bourg, Rochechouart, la Roche-l'Abeille, Cháteauponsae, Condat, Saint-Léonard, etc. — C., le plus souvent s. RR. au M.-p., où je ne l'ai vu qu'une fois sur les pentes du Sancy. 69. Cladonia pyxidata Fr.; Nyl. Syn. p. 192; Malb. Exs. fasc. 2, n^ 57; Norrl. Exs. fasc. 2, n° 56. Sur la terre, les vieux troncs d'arbres, et parfois sur les rochers. — AC. au M.-Dp. — CC. dans la M.-v. La forme costata Fik., à apothécies pâles, s'éloignant peu du Cladonia chlorophea Fik., est aussi répandue que le type. La forme chlorophea Fik. (podetiis furfuraceis) n'est pas rare sur les vieilles souches de Châtaignier. Var. pocillum Nyl. Syn. p. 193; Malb. Exs. fasc. 4, n° 158. Plus rare que le type; elle est assez commune dans les landes qui avoisinent les roches de serpentine. 10. €. enriosn Flk.; Nyl. Syn. p. 194; Malb. Exs. fasc. 2, n° 58; Norrl. Exs. fasc. 2, n° 58. M.-». — Sur les rochers, à la Bourboule. H.-V. — Sur les pentes des coteaux et dans les landes arides, au chàteau de Bort, à Beauvais prés de Saint-Martial, Saint- Amand prés de Saint-Junien, Saint-Sylvestre. — AR., presque toujours $. Le thalle jaunit au contact de la potasse. 71. €. fimbriata Hoffm.; Nyl. Syn. p. 194; Malb. Exs. fasc. 2, n* 59. Sur la terre des fossés, sur les murs et les vieux troncs d'ar- bres. — CC. — F. Espéce trés variable, dont les diverses formes se rencontrent au M.-D. et dans la H.-V. La forme coniocræa Flk. n'existe que dans la première localité, et M. Nylander l'a publiée dans son premier fascicule des Lichens d'Auvergne, sous le n°5; les autres formes portent les noms suivants : ` Forme fibula Ach. ; Norrl. Es. fase. 2, n°* 59 et 60. — tubeformis Ach. ; Malb. Exs. fasc. 1, n° 305. — radiata Ach. Syn. p. 255; Malb. Ess. fasc. 1, n° 7. — memozyna Ach. Syn. p. 257. — RR. (Forêt de la Bastide). T. XXV. (SÉANCES) 23 354 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Je peux citer encore les formes prolifera, denticulata et sub- cornuta Ny. in litt. ad Lamy. 12. Cladonia acuminata Nyl. in Flora 1875, p. 447; Norrl. Exs. fasc. 2, n° 57. — Cenomyce pityrea var. acuminata Ach. Syn. p. 254; C. acuminata Delise in Dub. Bot. gall. p. 626. ^ H.-V. — Sur une vieille souche de Châtaignier et sur un tronc de Genévrier, prés de Magnac-Bourg. — R. —F. 13. €. Lamarekii Nyl. in Flora 18175, p. 441. — Cenomyce La- marckii Delise. | H.-V. — Sur un fossé, à la Chapelle prés de Saint-Léonard. — R. — s. La réaction jaune produite sur le thalle par la potasse est un peu plus vive dans cette espèce que dans la précédente. 14. €. gracilis Hoffm.; Nyl. Syn. p. 196; Malb. Exs. fasc. 1, n° 8. M.-D. et H.-V. — CC. — Souvent F. — Espèce trés polymorphe. J'ai distingué les formes suivantes: Forme elongata Ach. Syn. p. 263. — M.-p. + chordalis Flk.; Norrl. Exs. fasc. 2, n° 63 et 64. — C. — ,.exoncera Ach. ; Nyl. Exs. Lich. d Auvergne fasc. 1, n° 6. — AR. i — aspera Flk. ; Norrl. Exs. fase. 3, n° 65. — C. — cornuta Nyl. iu Flora 1874, p. 348. — AC. tenuis Lamy. — Cette dernière forme est trés gracieuse ; ses tiges courbes, simples, ténues, terminées en pointe acé- rée, forment de petits groupes trés élégants sur la terre, au sommet d'une montagne près de Bersac (m.-w.). ~ Ct e . verticillata Flk. ; Nyl. Syn. p. 197; Norrl. Exs. fasc. 2, n° 67. H.-V. — Sur la terre rocailleuse d’un coteau qui domine la Valouaine, vis-à-vis du moulin de la Garde, et au-dessous de Cintrat en face de Saint-Priest. - R. — F. 16. €. oehrochlora Flk.; Nyl. Syn. p. 198. M.-D. — Sur des troncs de Sapin à demi pourris, prés de la Cas- cade du Serpent.et de celle du Queureilh; la forme cera- todes Flk. était mêlée au type. — RR. =F. Les apothécies sont d'un brun pále. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 355 Ti. Cladonia sobolifera Nyl. in Flora 1875, p. 448. — Cenomyce cla- domorpha var. sobolifera Delise. H.-V. — Au sommet de la montagne des Roches près de Beau- mont, et sur les coteaux de la rive gauche de la Vienne, qui font face au bourg de Saint-Priest. — RR. —F. 18. €. eemoeyna Nyl. Lap. or. p. 116; Arn. Exs. n° 654. — Cenomyce ecmocyna Ach. Syn. p. 261. Sur les pentes du Puy-de-la-Tache, prés du m.-Þ. — RR. — F. 19. €. degenerans Flk.; Nyl. Syn. p. 199. — Forme foliolifera Lamy. H.-W.—J'ai récolté ce Lichen, d'une grande beauté, sur un coteau qui domine la Gartempe, prés de Cháteauponsac. — RR. — r.— Mes échantillons différent assez des trois formes ou variétés publiées par Norrlin sous les n° 70, 71 et 72. Le type nous manque. , 80. €. furcata Hoffm. ; Nyl. Syn. p. 206. Sur les fossés, les murs ; dans les bois et les landes découvertes. — C. au m.-p.— CC. dans la W.-v. —F. Suivant les lieux qu'il habite, ce Lichen prend des formes trés diverses, dont la plupart des auteurs ont fait des variétés ou des sous-espéces : Var. racemosa, Flk. ; Malb. Exs. fasc. 5, n° 207. — corymbosa Nyl. ; Malb. Exs. fasc. 1, n° 11. — recurva Ach. Syn. p. 342. — tenuissima FIk. : tiges allongées, à rameaux gréles et aigus. — Forêt de la Bastide. — R. 81. *C. pungens Flk. Clad. p. 156; Nyl. Syn. p. 207; Rabenh. Exs. fasc. 10, n° 217. — Cenomyce pungens Ach. Syn. p. 218. M-.D. et H.-V. — CC. sur les murs, les fossés et parmi les Bruyères. — Souvent s. 82. €. seabriuscula Nyl. Flora 1875, p. 441. — Cenomyce scabrius- cula Delise in Dub. Bot. gall. p. 623. — M. Malbranche a pu- blié ce Lichen (fasc. 6, n* 256) comme variété du CI. furcata ; M. Nylander est d'avis de le considérer comme une espéce autonome. W.-v. — Sur un rocher gneissique en décomposition, prés de Rancon. RR.— s. 356 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 83. Cladonia cenoten Schær. Enum. Lich. p. 198; Nyl. Syn. p. 208; Rabenh. Exs. fasc. 10, n°297.— Cenomyce cenotea Ach. Syn. p.271. M.-D. — Troncs de Sapin pourris, près de la Cascade du Serpent et du Queureilh. — R. —F. 84. €. squamosa Hoffm. ; Nyl. Syn. p. 209. Sur la terre, les rochers, les souches pourries et les vieux troncs. — C. au M.-D. — CC. dans la H.-V. — F. Les deux formes ventricosa Schær. et frondosa Delise sont trés répaudues sur nos montagnes. Var. squamosissima Nyl. Exs. Lich. d'Auvergne n° 1. Cette belle variété, dont les tiges élevées sont couvertes dans toute leur étendue de nombreuses folioles, en dessous d'un beau blanc, n'est pas rare dans les bois du Capucin ; elle existe aussi dans la H.-v. . 85. €. esespitieia Flk.; Nyl. Syn. p. 210 ; Malb. Exs. fasc. 3, n°109. H.-V. — Sur un fossé, dans la forêt de la Bastide ; sur des rochers de la rive gauche de la Vienne, au-dessous de Condat; surune vieille souche, prés de Saint-Priest-sous-Aixe. — R. — F. 86. €. delicata Fik. ; Nyl. Syn. p. 210 ; Norrl. Exs. fasc. 2, n° 74. H.-V. — Sur de vieilles souches dé Chêne dans la forêt de la Bastide, et dans la cavité d’un vieux Châtaignier près de Saint-Priest-Thaurion. — AR. — F. - €. dans la Corréze. Série B. — Apothécies plus ou moins rouges. 87. €. cornucopioides Fr. ; Nyl. Syn. p. 220 ; Norrl. Ezs. fasc. 2, n° 76 R. au M.-D. — CC. dans la M.-V., au sommet des montagnes et dans les landes arides, parmi les Bruyéres, rarement sur les rochers. La forme extensa Ach. (Syn. p. 269) est plus répandue que le type; c'est le Cl. extensa Scheer. Enum. Lich. p. 187. 88. C. digitata Hoffm.; Nyl. Syn. p. 222 ; Malb. Exs. fasc. 5, n° 211. M.-D. et H.-V. — AC. — F. J'ai distingué les formes suivantes signalées par Acharius comme variétés (Syn. p. 267 et 268) : LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 357 Forme brachytes. — m.-D. — Près de la Cascade du Queureilh. — denticulata. — M.- D. — Dans les bois du Capucin. — cerucha. — W.-v. — Dans le parc de l'Echoisier, prés de Bonnat. — cephalotes. — W.-V. — À Saint-Gilles, Bersac, Saint-Léonard, Courbefix. — monstrosa. — M.-V. — Sur les rochers des montagnes de Saint-Sulpice. 89. Cladonia macilenta Hoffm. ; Nyl. Syn. p. 223. Sur la terre, les murs, les rochers; parfois sur les vieilles sou- ches. — AC. et F. au M.-D. et dans la H.-v. J'ai rencontré les variétés ou formes suivantes : Forme clavata Ach. Syn. p. 267 ; Malb. Exs. fasc. 6, n°262. — scolecina Ach.; Nyl. Lich. Scand. p. 62. — m.-v. — Sur une roche de serpentine prés de Magnac-Bourg, et sur une souche pourrie prés de Saint-Martial. — R. — styracella Ach. Sym. p. 266; Nyl. in Flora 1873, p. 66; Desm. Egs. n° 1392. — m.-v. — Sur une vieille souche dans un chemin creux prés de Saint-Junien, et dans la cavité d'un Châtaignier à Condadille prés de Limoges. — RR. — polydactyla Flk.; Nyl. Syn. p. 224, et Exs. Lich. d'Auvergne fasc. 1, n° 8. — C. — carcata Ach. Syn. p. 206. — M.-D et H.-V. — Sur des rochers. — R. — scabrosa Mudd. —HW.-V.-— Murs et rochers, à Sauvagnac, Bes- sines, Saint-Sylvestre, Bersac, etc. — C. 90. €. bacillaris Nyl.;Norrl. Exs. fasc. 2, n° 15. — Cenomyce bacillaris Ach. ; Duby Bot. gall. p. 634. H.-v. — Sur la terre et les rochers des plus hauts pics de Sauva- gnac, Saint-Sulpice et Bersac. Cette espéce et la précédente ne peuvent se distinguer l'une de l'autre que par l'action dela potasse, qui jaunit les tiges de la première (K +), et ne produit aucune réaction sur les tiges de la seconde. Le Cladonia macilenta Hoffm. (Malbr. Exs. fasc. 1, n° 16) est un C. bacil- laris; il en est de méme pour les échantillons publiés par Rabenhorst, (Ezs. fase. 10, n° 306). — Jadis, ces deux noms étant généralement considérés comme synonymes, la confusion signalée était inévitable sans l'emploi des réactifs dont 9n se sert aujourd'hui. M, €. Fleerkeana Fr. ; Nyl.. Syn. p. 225; Malb. Exs. fasc. 4, n° 159; Arnold Ezs. n° 653. " i ' 358 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. H.-V.— Sur un rocher, dans les bois qui dominent la gare de Saint-Sulpice-Lauriére. — RR. — F. XIX. CLADINA Ny. Ce genre différe du précédent par l'absence compléte sur le thalle de squa- mules ou folioles. 92. €. rangiferina Nyl. — Cladonia rangiferina Hoffm. ;. Nyl. Syn. p. 211; Malb. Exs. fasc. 1, n° 111. CC. au M.-D..et dans la. H.-v.; souvent S. La forme gigantea (Ach. Syn. p. 217) n'est pasrare ; c'est la var. excelsa Malb. Exs. fasc. 3, n° 110. 93. €. silvatica Nyl. — Cenomyce silvatica Flk. — Cladonia rangi- ferina var. silvatica Hoffm. ; Nyl. Syn. p. 212. Tout aussi répandu que le précédent au M.-p. et dans la H.-V., mais plus variable dans ses formes, dont quelques-unes sont délicates et gracieusement ramifiées. Je citérài les suivantes : Forme aæillaris Nyl. — m.-v. — Bois de Saint-Sulpice-Lauriére. —- . Sphagnoides Flk,— m.-w.— Coteaux de Saint-Priest-Thaurion, la Roche-l'Abeille, Bersac, Bessines, Solignac, etc. — C. — pumila Ach. Syn. p. 278. — m.-v. — Châtaigneraies de Saint-Léonard. i — lacerata Delise. — m.-v. — Terrains amphiboliques de Saint- Hilaire-Bonneval et de Pierre-Buffiére. — R. — tenuis Lamy. — Tiges et rameaux trés entrecroisés et d'une grande ténuité. Elle se rapproche de la forme sphagnoides. — H.-v. — Dans la forêt de Crouzat prés de Beaumont. — RR. La var. tenuis Lamy ne ressemble pas à la forme tenuis du Cladonia rangi- ferina L., publiée par Rabenhorst (Exs. fasc. 10, n° 269). 94. €. uncialis Nyl. — Cladonia uncialis Hoffm.; Nyl. Syn. p. 215; Norrl. Exs. fasc. 2, n° 81. Sur la terre, au sommet des plateaux de la Clergue et de Bozat, au M.-D. —R.— s. J'ai trouvé le type, mais trés rarement fructifié, dans la lande de Gérmanet près de la gare de Saint-Priest ; sur” te montagne des Roches à Beaumont. — B.-w, — AR." ‘| LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 359 Une forme minor, à tiges très courtes, est très répandue au som- met des coteaux, à Beaumont, Saint-Priest, Bersac, Saint-Léger, Ambazac, Saint-Sylvestre. — Elle existe aussi à la Bourboule. Var. turgescens Fr.; Malb. Exs. fasc. 5, n° 261. W.-V. — Au-dessous de Cintrat, vis-à-vis de Saint-Priest. — RR. — pseudo-oxyceras Del.; Exs. Malb. fasc. 5, n° 210. Cette variété, qui a un peu l'aspect de l'espéce suivante, existe abondamment sur la montagne des Roches, prés de Beaumont (m.-v.), mais pas ailleurs. 95. Cladina amaurocrsæa 'destricta Nyl. Lich. Scand. p. 59. — Cette sous-espèce ou variété remplace dans nos contrées le vrai Cl. amaurocræa, que nous ne possédons pas. H.-V.—Sur les pics des montagnes, à Saint-Gilles, Surdoux, Eymoutiers, Blond, Saint-Sulpice, Beaumont, Chanteloube , Sauvagnac, où il forme des sortes de gazons serrés et étendus, d'un jaune-paille. Ses tiges ét rameaux, entrecroisés en divers sens, sont minces, plus où moins allongés, presque toujours aigus ; fréquemment ils sorit brisés parle piétinement des mou- tons et des lapins sauvages, et alors leurs débris jonchent le sol sur une assez grande surface. — C. — S. 10° Tribu. — SIPHULÉS. XX. THAMNOLIX Ach. ex Schær. 96. T. vermicularis Nyl. Syn. p. 264; Desmaz. Exs. fasc. 10, n° 493; Rabenh. Exs. fasc. 19, n°253. — Lichen vermicularis L. Sur la terre et les rochers, au sommet du pic qui domine les marais de la Croix-Morand, au wr.-D ; je rie l'ai vu que là. — S. — Dans cette localité les tiges n'atteignent pas la hauteur de celles du type, et à mes yeux elles constituent une forme nouvelle (forme minor Lamy). ` 11e Tribu. — MAMALINÉS. XXI. RAMALINA Ach. 97. R. ealiearis Fr. Lich. eur. p. 30; Nyl. Ramal. p. 38; Malb. Ers. fasc. 1, n° 19. — Lobaria calicaris Hoffm. Trones d'arbres, — C. au M.-D. et dans la H.-V. — F., 360 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 98. Ramalina fraxinen Ach. Syn. p. 296; Nyl. Ramal. p. 36 et Exs. Lich. d'Auvergne fasc. 1, n° 15. Divisions du thalle trés larges. — C. au M.-p. et dans la H.-V., notamment sur les Frénes. — F. C'est la variété ampliata Ach., publiée par Rabenhorst (Exs. fasc. 9, n° 248). 99. *R. fastigiata Ach. Syn. p. 296; Nyl. Ramal. p. 39; Malb. Exs. fasc. 2, n* 62. — Lichen fastigiatus Pers. M.-D. et H.-W. — CC. — Partout F. * Il se distingue à ses divisions courtes, obtuses, nivelées, couvertes d'apo- thécies. De nombreuses formes intermédiaires rattachent cette sous-espèce au type. 100. B. tarinacea Nyl. Ramal. p. 34; Malb. Exs. fasc. 1, n° 20. — Lichen farinaceus L. CC. au M.-D. et dans la H.-v. — Souvent F. — Divisions du thalle allongées, étroites, sorédiées; ces divisions prennent quelquefois un développement en longueur tout à fait anomal, surtout dans les bois montagneux et fourrés; alors elles sont $. La forme minutula Ach. est fort rare; elle tapisse la cavité d'un vieux Châtaignier près de la gare de Bersac (B.-V.).— S. 101. R. intermedia Delise ; ; Nyl. Ramal. p. 68; Arn. Exs. n° 578 ; Norrl. fasc. 1, n° 20. : Troncs d'arbres et rochers, au. M.-D..— AR.— s. — Sur un tronc de Peuplier, dans l'ile Dupeyrat, près de Saint-Junien (H.-v.). M. Nylander ne le considère que comme une sous-espèce. 102. R. polymorpha Ach. Syn. p. 295; Nyl. Ramal. p. 50 et Exs. Lich. d'Auvergne n° 16. Rochers des plateaux élevés. — C. au M.-D. — Je ne l'ai vu dans la m.-v. qu'à Beaumont et au sommet d'une montagne prés de la Crouzille.— F. Var. ligulata Ach. Syn. p. 295. —M.-p.— R. . — enpitata Ach. Lich. univ. p. 601. — C. au m.-p. — RR. dans la H.-V. M. Nylander serait assez disposé à considérer ces deux variétés comme des espèces, ou au moins des sous-espèces. 103. R. pollinaria Ach.; Nyl. Syn. p. 296, Ramal. p. 52; Malb. Exs. fasc. 2, n° 63. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 361 Rochers et vieux murs des bâtiments exposés au nord, au Rigolet près du M.-D. — RR. — s. Ce Lichen est trés répandu dans la H.-v., mais il s'y trouve rarement fructifié. Var. humilis Ach. ; Malb. Exs. fasc. 5, n° 218. H.-V. — Sur des rochers, à l'embouchure de la Séme. — RR. 12 Tribu. — vsNÉESs. XXII. USNEA Hoffm. 104. U. florida Hoffm. Deutsch. Fl. p. 133. — Lichen floridus L. R. au M.-p. — C. dans la m.-v. Ce beau Lichen, parfaitement fructifié, couvre fréquemment les troncs et branches des Ghà- taigniers. 105. U. hirta Hoffm. Deutsch. Fl. p. 133. — Lichen hirtus L.; Nyl. Exs. Lich. par. fasc. 1, n° AT. M.-D. et H.-V. — CC. — s. C'est l'espéce la plus répandue dans le nord de l'Europe ; elle est trés con- stante dans sa forme. 106. U. ceratina Ach. Syn: p. 304; Schær. Exs. n° 400. H.-V. — Sur les rochers, à Bersac, Saint-Sylvestre, Saint-Sulpice- Lauriére, Grammont, etc. — AC. — s. Espéce à forme trés constante. 107. U. dasypoga Nyl. in litt.; U. barbata var. dasopoga Ach. Syn. p. 306 ; U. barbata Hoffm. Deutsch. Fl. p. 132; Usnea bar- bata var. dasypoga Fr.; Malbr. Exs. fasc. 5, n° 216. H.-V. — Sur les arbres des plateaux élevés, à Sauvagnac, Saint- Léger-la-Montagne. — R, — Souvent s. ‘108. U. plicata Hoffm. Deutsch. Fl. p. 132. — Lichen plicatus L.; Nyl. Exs. Lich. d' Auvergne fasc. 1, n° 10. M.-D. — Troncs de Sapin. — C. — Souvent F. H.-v. — Forêt de Saint-Léger, et sur quelques autres points culminants. — AR. — Le plus souvent S. Ces diverses Usnées se présentent parfois avec des sorédies. plus ou moins abondantes, et dans cet état elles constituent la forme sorediüfera, publiée par M. Arnold sous le n^ 572 a. Dans ce genre, un caractére analytique important est la grosseur des spores, :qui différe pour les diverses espéces. 369 SOCIÉTÉ BOTANIQUÉ DE FRANCE. 13e Tribu. — CÉTRARIÉS. XXIII. CETRARIA Ach. ; Nyl. 109. €. islandica Ach. ; Nyl. Syn. p. 298; Rabenh. Exs. fasc. 2, n°52. C. au m.-p. — Sur les rochers et parmi les Bruyères des pla- teaux élevés. — S. J'en ai trouvé une forme à l'état jeune, sur un tronc de Sapin, dans les bois du Capucin, dont le thalle était d'un blanc terne. Var. platyna Ach. Sin. p. 344; Nyl. Syn. p. 299. — Parmi les Bruyères, au M.-$. — R. Divisions du thalle beaucoup plus larges que dans le type. C'est la forme lata publiée par Rabenhorst (fasc. 8, n° 208). 110. €. erispa Ach. Syn. p. 229 ; Schær. Lich. dr: p- 46. (Le type manque.) f à ë Forme subtubulosa Fr.; Norrl. Exs. fasc. 3, n° 105 et 106. Pies élevés du M.- b. — RR. — s. Forme ezpallida Norrl. Exs. fasc; 3, n° 107. M.-D. — Au sommet du Puy-de-la-Tache. — RR. — s. 111. C. aculeata Fr. ; Nyl. Syn. p. 300; Malb. Eus. fasc..1, n° 24. Ordinairement sur la terre stérile des montagnes, rarement sur les rochers. — C. au M.-p. et dans la m.-v. — Rarement fructifié. J'ai mis la main sur les väriétés suivantes : Var. campestris Schær. Enum; Lich, p. 16; Malb. Exs. fase. 4, n? 162. M.-D. et W.-V. — CC. — J'ai vu cette variété, sur les troncs de Pin, à Arcachon; elle ne se trouve cliez nous que sur la terre el les rochérs, notamment au sommet de la montagne des Roches, près dé Beaumont, où elle atteint de grandes dimen- sions. Var. _edentula Ach. Sýn. p. 300; Malb. Exs. fase. 4,n* 163. RR. au M.-D. — R. dans la B. v. mE ne l'ai vue quà Eymoutiers. Parfois les divisions du thalle, dans le type éomine dáiis sés —— on ké- LICHENS DU MONT-DORE ET DÉ LA HAUTE-VIENNE. 809 rissées d'aspérités aigués plus ou moins nombreuses ; mais le plüs souvent ces aspérités n'existent pas. En terminant ce genre, je crois utile de signaler que, dans les espéces qui le composent, les spermogonies sont spinuliformes. XXIV. PLATYSMA Nyl. (4). 112. P. cucullatum Hoffm. ; Nyl. Prodr. p. 49, Exs. Lich. d'Auvergne n° 17. M.-D. — Sommet des montagnes de la Croix-Morand, de la Tache, de l'Augle, du Sancy, du Val d'Enfer. — AR. — s. 113. P. ulophyllum Nyl. Lich. Scand. p. 82; Norrl. Exs. fasc. 3, n° 112. — Cetraria sepincola var. ulophylla Ach. Sur le Bouleau, le Pin et lé plus souvent sur des troncs de Châtaignier, au pied des montagnes. — C. dans la H.-w. — S. — Je ne l'ai pas vu au M.-D. 114. P. fahlunense Nyl. Syn. p. 309, Exs. Lich. d'Auvergne n° 98. — Lichen fahlunensis L. Rochers des pic$ élevés au Mi.-5., où je l'ai vu richement fruc- tifié, notamment dans, la vallée de Chaudefour, en face du lac Chambon. — C. Le Platysma commixtum Nyl. doit exister sur les montagnes du Puy-de- Dóme et du Cantal; toutefois, malgré mes recherches, je n'ai pas réussi à le découvrir. | 115. P. Pinastri Nyl. Syn. p. 312; Desmaz. Exs. fasc. 10, n° 500. — Lichen Pinastri Scop. Sur les troncs de Sapin et de Sorbier, dans les bois, près de la Cascade de la Dore et au pied du Puy-de-l'Angle. — RR. — 8. 116. P. glaucum Nyl. Syn. p. 343; Norrl. Exs. fasc. 3, n° 110. — Lichen glaucus L. | i Trones d'arbres, murs, rochers, au.M.-D. et dans la BM.-V. — CC. Ainsi que lc, constate M. Nylander, le thalle est parfois envahi par un petit parasite, l’Epithallia oxyspora Tul. &--. : ° IBC SB FIER f : (1) Ce genre se distingue facilement des Cetraria par ses spermogonies globuleuses. Le nom de Plätysma a d'abord été donné par Hill (1751), ensuite par Persoon, Hoffman et d'autres, à de nombreux Lichens trés divers, J'ai adopté la délimitation systématique $ Ra précise donnée à ce genre par M. Nylander. 364 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Forme fallax Ach. Syn. p. 228; Nyl. Exs. Lich. d Auvergne, n° 48. — m.-v. — Dans la forêt de Crouzat, prés de Beaumont. — Elle est trés répandue sur les troncs de Sapin au M.-D., où elle fructifie beaucoup plus fréquemment que le type. Forme coralloidea Wallr.; Rabenh. Exs. fasc. 24, n° 669 b. — AC., surtout au M.-D. ; la plupart des lobes du thalle sont comme découpés ou frangés. J'ai distingué aussi la forme fusca Fr.; Rabenh. Exs. fasc. 24, n°669 ; — et la forme bullata Schær. ; Koerb. Syst. p. 46; Rabenh. Exs. n° 669 c. 111. Platysma diffusum Nyl. in Flora 1872, p. 247; Norrl. Exs. fasc. 3, n° 114. — Imbricaria diffusa Web. W.-v. — Sur les vieilles souches et les bois cariés de Châtaignier, à la Jonchére, Courbefix, Saint-Léonard, Ambazac, Thouron, etc. — AC. — Rarement F. C'est le méme Lichen que Koerber (Syst. Lich. p. 73) nomme Imbricaria aleurites Ach. 14* Tribu. — ÉVERNIÉS. "XXV. ALECTORIA Ach. 118. A. chalyhoïformis Ach. Syn. p. 291; Schær. Exs. n° 396. — Li- chen chalybeiformis L. Rochers et arbustes rabougris, au M.-B. — AR. — s. 119. A. jubata Ach.; Nyl. Prodr. p. 45, et Exs. Lich. d'Auvergne fasc. 1, n° 11. — Lichen jubatus L. (c'est la variété prolixa des auteurs). C. au M.-D. et dans la Bi.-V. — Trés rarement fructifié, et seule- ment au M.-D. — Sur les troncs de Sapin. 120. A. implexa Nyl. Lich. Scand. p. 12. — Usnea implexa Hoffm. Rochers ettroncs d'arbres, au M.-p. — R. dans la H.-v. — S. Forme setacea Ach. Syn. p. 292. R. au m.-Ð. — Sur un rocher, près du Puy-de-la-Tache. RR. dans la m.-w. — Sur une vieille souche de Châtaignier, prés de la gare de Saint-Sulpice. — s. Forme cana Ach. Syn. p. 292; Rabenh. Exs. fasc. 8, n* 212. Sur les troncs de Sapin, dans les. bois du M.-B. ` LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 365 Cette derniére forme a des tiges d'un gris jaunátre ; assez fréquemment des nuances intermédiaires la rapprochent de la couleur du type. Une seule fois je l'ai vue fructifiée! — Rabenhorst l'a publiée sous le nom de Bryopogon jubatum * canum. 121. Alectoria bicolor Nyl. Prodr. 45; Arnold Exs. n° 400. Sur les rochers au M.-D., prés de la vallée de Chaudefour, au Puy-de-l'Angle, au Puy-de-la-Tache, dans les bois du Capucin. — C. — s. e Je ne l'ai rencontré qu'une seule fois dans la H.-W., sur des blocs de quartz, à la Roche-l'Abeille. XXVI. EVERNIA Ach.; Nyl. ‘122. E. furfuracea Mann. ; Nyl. Syn. p. 284, et Exs. Lich. d'Auvergne fasc. 1, n° 14. Troncs et branches d'arbres, au M.-B. — CC. — Souvent fruc- tifié sur l'un des points du bois du Capucin, à peu de distance du Rigolet. — Trones d'arbres, murs et rochers dans les régions montagneuses de la H.-W. — Toujours s. Ce Lichen couvre complétement les petites planches qui servent de couverture à l'ancienne chapelle de Saint-Gilles. Je signalerai les formes suivantes : Forme platyphylla Rabenh. Exs. fasc. 19, n° 251. — Divisions du thalle d'une grande largeur relativement à celles du type. — M.-D. et H.-V. — R. — ceratea Ach.; Nyl. Lich. Scand. p. 13. — Divisions du thalle très étroites et gréles. — Sur les branches du Sapin, au M.-D. — AC. intermedia Lamy. — Sur un tronc de Hêtre, à Millevaches (Corrèze), prés des sources de la Vienne. Cette forme, à thalle allongé comme celui d'un Ramalina, est remarquable par ses divisions dont les inférieures sont très larges et les supé- rieures trés étroites. scobicina Ach.; Nyl. Lich. Scand. p. 13. — Ici la surface du thalle est isidio-fibrilleuse. — AR. au m.-Ð. et dans la g.-v. — C'est le Lichen publié par ‘Rabenh. fasc. 9, n°250, sous le nom de E. furfuracea forme coralloidea Fr. 193. E. Prunastri Ach. ; Nyl. Syn. p. 285; Malb. Exs. fasc. 1, n° 18. — Lichen Prunastri L. 366 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. CC. au M.-D. et dans la H.-w. — Sur les troncs d'arbres, les murs et les rochers; je ne l'ai trouvé qu'une seule fois fructifié, dans les bois du Capucin; j'ai vu à Saint-Jouvent des individus chargés de sorédies. Forme nana Lamy. +:Gette forme est remarquable par son thalle à divisions courtes, très étroites, très rapprochées les unes des autres. Je l'ai trouvée, sur les troncs de Sapin, au M.-D., et sur un rocher à Randane. Dans les bois du M.-D., et dans la forêt de Crouzat, prés de Beaumont, on rencontre l'opposé de la forme précédente, c'est-à-dire des thalles à divisions allongées, pendantes et simulant un peu celles de l'espéce qui suit. 124. Evernia divaricata Ach.; Nyl. Syn. p. 285, et Exs. Lich. d'Au- vergne fasc. À, n° 14. Moins heureux que M. Nylandér, je ne l'ai pas rencontré fruc- - tifié ; il m'a paru rare, sur les troncs de Sapin, dans les bois " du Capucin, où je l'ai parfois récolté avec un thalle tellement allongé et à divisions supérieures si gréles et méme si ténues, que d'un peu loin il ressemblait à l’ Usnea plicata. 15° Tribu. — PARMÉLIÉS. XXVII. FABNELIA Ach. I. — Groupe du Parmelia caperata. 125. P. eaperata Ach. Syn. p. 196; Mitt. Eos. fase. 3, n°417.— Lichen caperatus L. "Trores- d'arbres, vieux murs et rochers. — W.-v. — CC. rare- ment früctifié. Je l'ai inutilement cherché au M.-D. II. — Groupe du Parmelia conspersa. 126. P. conspersa Ach. Syn. p. 209 ; Nyl. Syn. p. 391 ; Malb. Exs. fasc. l 6, n° 270. Sur les pierres des murs, les rochers et parfois parmi les Mousses. — AC. au M.-D. — CC. dans la m. SV. —F. Var. stenophylla Ach. Sym. p. 209; Desmaz, Exs. fasc. 12, 0b vont 987. — AC. ALS Lichen o présente aussi une forme isidiée, qui n "est pas rare dans la H.-V.; est fà variété isidiosa Nyl., signalée par Weddel dans l'ile d'Yeü-' treti it dns. i LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 367 IH. — Groupe du Parmelia perlata. 127. Parmelia olivetorum Nyl. in Flora 1812, p. 541, et Lich. Lap. or. p. 180; P. perlata var. olivelorum Ach. pro parte. W.-V. — Sur les rochers, au Puy-Laclide et dans la forêt de Crouzat, prés de Beaumont. — RR. — s. Ce Lichen, parfois mélé à celui qui suit, auquel il ressemble beaucoup, se distingue facilement à à la réaction érythrinique (vermillon) trés nette de la mé- dulle du thalle au contact du chlorure de chaux (CaCl F). 128. P. cetrarioides Delise; Nyl. in Flora 1872, p. 541: Arnold Exs. n° 582. H.-V. —Sur des rochers, dans la forêt de Crouzat et à Gouillet prés de Grammont. — RR. — s. C'est dans cette derniére localité qu ’ont été pris les échantillons publiés par M. Arnold. Avec le chlorure de chaux, la médulle n ne présente aucune réaction et reste blanche ; ce n'est que lorsqu'on la mouille préalablement avec la potasse qu'on obtient la réaction rose. i Les échantillons de la m.-v. différent complétement de celui qu'a publié M. Malbranche (fasc. 7, n° 315) sous le nom de Parmelia perlata var. cetra- rioides Del. ; ce dernier représente la variété ciliata de espèce qui suit. 129. P. perlata. Ach.; Nyl. Syn. p.319 ; Malbr. Es. fasc. 2, n° 65. Rochers et troncs d'arbres. — RR. au M.- P. — CC. dansla m.-w. — s8. La médulle du thalle jaunit au contact de la potasse (K F). La forme sore- diata Schær. n’est pas rare, notamment sur les arbres fruitiers. Var. ciliata DC.; Schær. Enum. Lich. p. 34. H.-V. — Cette variété plus ou moins munie de poils ou cils noirs, qui souvent débordent sur le dessus duthalle, se rencontre plus particuliérement sur les rochers moussus. Var. exerescens Arnold Exs. n° 655. Ici les divisions du thalle sont en partie finement découpées et coralloides. — H.-v. — Sur un rocher du coteau qui domine la Briance, prés du moulin de Saint-Paul. — RR. 130. IP. perforata Ach. Syn., P- 198; s, SERBE, Enum. Lich. p. 34; Nyl. Ped p. 3171. 368 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sur toutes sortes d'arbres, notamment dans les pares et les ver- gers; trés rarement saxicole. — Je ne l'ai pas vu au M.-D. — Il est C. dans la B.-v. — Toujours s. Cette espéce se distingue facilement de la précédente parla réaction rouge de la médulle du thalle sous l'action de la potasse; ses apothécies sont le plus souvent perforées d'un trou au milieu, mais ce caractére ne peut étre coustaté chez nous, puisque la plante y est privée des organes qui le présentent. 'á IV. — Groupe du Parmelia tiliacea. 1931. Parmelia scortea Ach. Syn. p. 197; Duby Bot. gall. p. 601. — Imbricariatiliacea Koerb. var. scortea Rabenh. Exs. n° 237. C. au M.-D. et dans la H.-W., sur les troncs.d'arbres et les rochers; ce Lichen est surtout répandu dans les pays monta- gneux. Le chlorure de chaux réagit en rouge vermillon sur la médulle. — Constamment s. Sur les roches de serpentine exposées au soleil, les lobes du contour du thalle deviennent luisants et d'une grande blancheur. 132. P. tiliacea Ach.; Nyl. Syn. p. 382; Malb. Exs. fasc. 5, n° 223. RR. au M.-D. et dans la M.-W. Je ne l'ai vu qu'une seule fois sur un tronc de Tilleul, à Rochechouart. — F. 433. P. carporhizans Tayl. ; Nyl. Syn. p. 384. Troncs d'arbres, notamment sur le Fréne. Je ne l'ai pas rencon- tré au M.-D. — CC. dans la B.-W. — P. Ce Lichen, pour beaucoup, de lichénologues, n'est qu'une forme du précé- dent, dont il se distingue par les nombreuses fibrilles noires qui garnissent le dessous des scutelles. 134. P. revoluta Flk. ; Schr. Enum. Lich. p. 44. H.-v.— Sur les rochers, parfois parmi des Mousses; au moulin de Lagarde, prés de Limoges; moulin de Richebourg, prés de Pierre- Buffière ; dans l'enceinte des Tours de Chalusset; au-dessous de Cintrat, vis-à-vis de Saint-Priest-Thaurion ; dans les landes de Duris et de la Flotte, près de Magnac-Bourg, etc. — C. — 8. R. au M.-D., sur les troncs de Hêtre, au pied du Puy-de-l'Angle. M. Nylander rapporte aujourd'hui à cette espéce un échantillon récolté au Puy-de-Dômé et jadis signalé par lui sous le nom de Parmelía sinuosa Ach. Le Parm. revoluta a les lobes du thalle plus découpés. que. dans. les quatre espéces précédentes. Rabenhorst l'a publié sous le n» 860, fasc. 32. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 369 135. Parmelia xanthomyela Nyl. in Flora 1874, p. 306. H.-V. — Sur les rochers des coteaux de la Briance prés du moulin de Saint-Paul, et de ceux de la Vienne vis-à-vis de Saint-Priest ; Saint-Sulpice, Bersac, etc. — AC. — s. J'ai trouvé au m.-p., dans les bois du Capucin, une forme du Parmelia sulcata, qui ressemble beaucoup à cette espéce, mais s'en éloigne par l'action différente des réactifs. V. — Groupe du Parmelia Borreri. 136. P. Borreri Turn. ; Nyl. Syn. p. 389; Malb. Egs. fasc. 6, n° 269. H.-V. — Parois d'un mur prés de Verneuil. — RR. — s. — Rochers, à Bort (Corréze). 137. *P. stietica Del.; Duby Bot. gall. p. 601; Nyl. Lich. Pyr. or. p. 17 ; Desmaz. Exs. fasc. 39, n° 1936. Rochers, à Aurillac (Cantal). — AR. — s Découvert par M. Rupin, de Brive. VI. — Groupe du ‘Parmelia saxatilis. 138. P. saxatitis Ach.; Ny. Syn. p. 388; Desmaz. Exs. fasc. 39, n° 1940; Rabenh. Exs. fasc. 15, n° 429 a et c. Troncs d'arbres et rochers. — C. au M.-D. et dans la H.-v. — Assez souvent F. Ce Lichen se distingue facilement du P. sulcata par ses nombreuses papilles isidiées ; lorsque ces papilles sont nombreuses, serrées, trés allóngées, elles constituent la var. furfuracea Schær., qui est C. au sommet du Puy-de-la- Tache (wi.-i»). M. Nylander a signalé sur le thalle du P. saxatilis deux para- sites, 'Abrothallus (1) parasiticus et le Sphæria Homostegia (Lich. d Auver- gne, in Bull. Soc. bot. Fr. t. III, p. 550). 139. P. sulcata Tayl.; Nyl. Syn. p. 389. Troncs d'arbres et rochers, au M.-D. et dans la H.-V. — C. Parfois bien fructifié. Thalle toujours plus ou moins sorédié, jamais isidioide comme dans le précédent; en dépérissant, il prend fréquemment sur place une teinte rougeâtre trés accentuée. Rabenhorst (fase. 15, n° 498 et 429 a) a publié cette espèce sous le nom d'Imbricaria saxatilis L.; ses échantillons sont simplement sorédiés et non isidiés. (1) Tout en conservant pour cé mot l'orthographe quia; prévalu, je reconnais avec M. Nylander (Prodr. p. 55, note 1) qu'il serait plus correct d'écrire Habrothallus. T. XXV. (SÉANCES) 24 370 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, 140. Parmelia emphaledes Ach, Syn. p. 202; Nyl.. Sym. p. 388; Desmaz. Exs. fasc. 39, n° 1939. Rochers moussus des pice éleyés, au MrR. — 6. — S. Je l'ai trouvé dans la. g.-V., où il est très rare, sur les hauteurs du Puy-de-Sauvagnac, au- dessus du domaine du Buisson. Var. pannitormis Ach. Sym. p. 303; Nyl. Sun: p. 388; Norrl. Exs. fasc. 1, n° 24. C. sur les rochers, au M.-R. — S, — Je na l'ai rencontrée qu'une seule fois dans la Bi.-V., à l'extrémité de l'étang de la Pêche- rie, à la Crousille. Cette variété se présente à la Bourboule avec un thalle à teinte bleuâtre (forme cæsio-pruinosa Nyl. in litt.). 144. P. Acetabulum Duby Bot, gall. p. 01 ; Nyl. Syn. p. 394; Malb. Exs. fasc. 1, n^ 22. Sur les troncs d'arbres, notamment sur les Frénes. — C. au M.-D. — CC. dans la H.-v. — F. VII. — Groupe du Parmelia olivacea. 142. P. éd sdlibbitith DN ; Nyl, Syn. p, 396; Rabenh. Exs. fasc. 22, n° 613. Troncs de Fréne, dans le parc du M.-D. H.-Y. Trones de Chêne, au bord de l'Étang del'Age, prés s de la gare de Fromental. — R. =F. 143. P, exasperatula Nyl. in Flora 1873, p. 209; Norrl. Eæs. fasc. 1, n° 29; Arnold Exs. n° 584 a. Je l'ai trouvé à l'état jeune sur du bois de Sapin, prés du Rigo- let, au M.-D.; je l'ai vu bien développé, mais stérile, sur des troncs de Chéne et de Hétre, à Bugeat et Millevaches (Corrèze). 144. P. prolixa Ach. ; Nyl. Syn. p- 396. Sur les rochers, au M.-B. et dans la M.-W. — Q, —F. Trés rarement corticole; une seule fois je l'ai trouvé sur un tronc rahougri de Sorbus Aria, au pied du Puy-de-l'Angle. Son thalle est parfois trés légérement isidié ou sorédié. Nous possédons les variétés suivantes : ARE LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 371 Var. Delisei Duby Bot. gall. p. 602; Malb. Egs. fasc. 6, n° 271. H.-V. — Sur un rocher, au Vigen. — RR. — pamnariiiormis Nyl. in litt. ad Lamy, Lich. Scand. p. 102. H.-W. — Sur un rocher de la rive gauche de la Glane, prés Saint-Junien. — RR. Cette variété est au P. proliza ce qu'est la var. panniformis au P. ompha- lodes; mais M. Nylander en a modifié le nom, parce qu'il convient peu, selon lui, d'avoir deux variétés de méme nom dans un genre. Je dois signaler une troisiéme forme assez répandue, dont le thalle de trés petite dimension est découpé en lanières courtes, excessivement étroites; je l'ai vue, dans la Wi.-v., sur des rochers, prés du château de Lagarde, au-dessus de la Valouaine; sur des blocs de quartz géodique à la Roche-l'Abeille, et ailleurs : je me permets de lui donner le nom de var. minor Lamy. 145. * Parmelia sorediata Nyl. Lich. Scand. p. 102; P. stygia var. so- rediata Ach.; Arnold Exs. n**530 b et 743. H.-V.— Sur les rochers des montagnes de Bersac, de Muret prés d'Ambazac, de Beaumont (au Puy-la-Roche). — R. — s. l ne diffère guère du précédent que par son thalle fortement sorédié ; au point de vue des caracféres microscopiques, il n'y a pas de différence entre les deux Lichens. 146. P. isidiotyla Nyl. in Flora 1875, p. 8; Norrl. Ews. fasc. 1, n° 30. M.-D. — Rochers de Dentbouche et de Bozat. — R. — s. H.-V. — Coteaux de Richebourg, prés de Pierre-Buffière; au moulin du Mas, à Bessines; au Puy-de-chez-Tardieu, près de Beaumont. — R. mais F. Je l'ai aussi trouvé abondamment et en parfait état à Mille- vaches (Corréze). Il est nouveau pour la France ! 147, P. fuliginoen Nyl. in Flora 1868, p. 946; Rabenh. Eys. fasc. 84, n* 902 et 902 b; P. olivacea var. fuliginosa Fries; Duby Bot, gall. p. 162. Trones d'arbres, notamment sur le Bouleau; rarement sur les rochers. — C. au M.-m. et dans la B.-V. — Très rarement F. La médulle rougit au contact du chlorure de chaux (aĉi F) Var. 1estévirens Fw. ; Koerb. Syst. Lich. p. 78. 379 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. AC. au M.-D. et dans la H.-V.; troncs d'arbres, rarement sur les rochers. — S. 148. Parmelia verruculifera Nyl. in Flora 1878, p. 247. H.-V. — Sur des rochers baignés par la Gartempe, prés du viaduc de Bersac. — RR. — s. Ce Lichen, nouveau pour la France, étant peu répandu et trés peu connu, crois utile de reproduire ici textuellement ce qu'en dit M. Nylander dans le Flora 1878, p. 247 : « Similis (et quoque reactione conveniens cum P. fuliginosa) sed isi- dio olivaceo tenuiter granulato-verrucoso conglomeralulo, centro plus minusve confluente, supra trito albescente. Spermatia subbifusifor- mia minutella, longit. 0"",0040 - 0"",0045, crassit. 0"",0005. — Sterilis super saxa, in Gallia occidentali, ad Fougères (Delise) et ad Limoges (Lamy). In P. fuliginosa isidium setuloso-papillosum et spermatia nonnihil majora. — In forsan ad P. verruculiferam pertinente specimine - ex Himalaya, isidio tamen magis diffuso et spermogoniis orbato, vidi apothecia sporis longit. 0"",010 -0"",012, crassit. 0"",006 -0"",008. » 149. P. subaurifera Nyl. in Flora 1873, p. 8; Norrl. Exs. fasc. 1, n° 31. Ce Lichen est C. au M.-p., sur les troncs de Hêtre et de Frêne, dans les bois du Capucin. — Je l'ai vu, dans la H.-v., sur divers troncs d'arbres, prés de l'Étang de la Pécherie à la Crouzille. — AR. — s. La médulle rougit au contact du chlorure de chaux (CaCl F). Le vrai P. olivacea L., dont ce groupe porte le nom, publié par Norrlin (Exs. fasc. 1, n° 28) parait ne pas exister en France. Plusieurs espèces, confon- dues jadis sous ce nom par Linné et la plupart des auteurs venus aprés lui, sont aujourd'hui considérées comme des espéces distinctes et parfaitement auto- nomes. C'est M. Nylander qui a eu le mérite de porter la lumiére dans ce chaos primitif, dont le désordre et l'obscurité étaient complets. 150. P. stygia Ach. Syn. p. 204; Desmaz. Exs. fasc. 39, n° 1942; Nyl. Lich. d'Auvergne n* 29. C. au M.-D., sur les rochers ; assez rarement fructifié. 151. P. tristis Nyl. Prodr. p. 58, Exs. Lich. d'Auvergne n° 30 C. au M..-D., sur les rochers et les pics élevés. M. Nylander (Syn. p. 307) avait placé ce Lichen dans le genre Platysma, mais ses affinités avec le Parmelia lanata doivent le maintenir à côté de cette espéce. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 313 152. Parmelia lanata Nyl. Syn. p. 398. — Lichen lanatus L. ; Rabenh. Exs. fasc. 25, n° 688. C. au M.-D. sur les rochers; souvent mêlé aux Platysma fah- lunense et Parmelia stygia. — Rarement F. Cette espèce, par son aspect général, se rapprocherait plutôt du genre Alec- toria que de celui où la maintiennent encore, sans doute avec raison, les plus savants lichénographes. VIII. — Groupe du Parmelia physodes. 153. P. physodes Ach. Syn. p. 218; Nyl. Syn. p. 400; Malb. Exs. fasc. 1 et 6, n° 23 et 272. Murs, rochers, troncs d'arbres, notamment sur le tranchant des vieilles souches de Châtaignier. — CC. au M.-p. et dans la H.-V. — Assez rarement F. Var. Iabrosa Ach. ; Nyl. Syn. p. 401. Sur les troncs de Sapin, dans les bois du MI.-D.; au pied des troncs de Bouleau et de Pin, à Gouillet prés de Grammont, Thouron, la Crouzille (H.-v.). — s. Cette variété présente une forme intéressante à laniéres du thalle étroites, tubuleuses, dont les extrémités sont obtuses, blanches, sorédiées. C'est la forme tubulosa Scheer. (Enum. Lich. p. 42), publiée par Arnold sous le n* 297, et par Rabenhorst (fasc. 29, n^ 793); elle n'est pas rare sur les branches de Sapin au M.-ib., mais je ne l'ai pas vue dans la mt.-v. 154. P. vittata Nyl. in Flora 1875, p. 106; Norrl. Exs. fasc. 1, n” 32 et 33; P. physodes var. vittata Ach. Sur les rochers, dans les bois du Capucin, au M.-p. — Dans la H.-v. sur le coteau qui domine la rive gauche de la Briance, prés du moulin de Saint-Paul ; je l'ai aussi trouvé, sur. des brindilles de Bruyère, au sommet de la montagne des Roches prés de Beaumont. — s. 155. P. eneausta Ach. Syn. p. 206.; Nyl. Syn. p. 401; Desmaz. Exs. fasc. 39, n° 1943. Sur les rochers du Sancy, de Chaudefour, de la Tache, de l'Angle, de Bozat, etc. — AC. au m.-D., parfois fructifié. J'ai trouvé dans les mêmes lieux les formes textilis, cande- facta Ach. Syn. p. 206, ainsi que la forme intestiniformis Nyl. Lich. Scand. p.104. 374 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRÁNCE. J'en ai rencontré wne quatrième forme, assez voisine du type, sur une roche trachytique à fleur du sol, près de Bort (Corrèze) (1). XXVIII. PARMELIOPSIS Nyl. 456. P. auibigün Ach. Syn. p. 208; Fr. Lich. eür. p. 11; Desnräz. Exs. fasc. 12, n° 593. Signalé par M. Nylander, sur le bois des Sapins, au m.-p.— R. — Je n'ai pas réussi à l'y trouver. 157. P. subséredtaus Nyl. in Flora 1816, p. 072, ét 1877, p. 561. M.-D. — Troncs des Sapins et des Sótbiers, sur le plateau situé au pied de la chaîne du Puy-de-l'Angle. — RR. = i. Éspáte rioüvellé pour là flore universelle! Je reproduis ici sa définition : « Similis Parmeliæ soredianti Nyl. in Flora 1872, p. 496, sed medulla (K—) absolute differt nec verisimiliter desunt alie differentie, at specimen modo sterile visum. » Plus tard je réussis à trouver ce béäu Lithen fruetifié; ët pat suite M. Ny- lander jugea à propos de le placer dans un autre genre et d'en faire le Parme- liopsis subsoredians F lora 1877; p. 567). Voici ce qu'il eti dit : « Parmeliopsis subsoredians dicehdà est ea, quo in Fiorä 1816, p. 519, nominalur Parmelia. Revera affinis est Parmeliopsi ambiguæ, sicut videre licuit e specimine fertili lecto etate preterlapsa a cl. Lamy. Differt laciniis subimbricatis non discretis, vulgo latioribus, inæqua- libus, rhizinis via: visibilibus. Apothecia latit. circiter À millim., mar- gite thallino viz promithtilo integro vel subintegrü. Sportb fusiformi- oblonge, sepius turbule, longit. 0,001-0,009 millim. , crassit. 0,0025- 0,0030 millim. 5 16* Tribu. — sachs. XXIX. STICTINA Ry. 158. s. fuliginosa Nyl. Syn. p. 347, et Ex&. Lich. par. fasc; 4, n° 30. — Lichen fuliginosus Ditks. (1) Les quatre tribus qui précèdent ont toütes des apáthédie$ dd mème type anato- mique ; dés lors on n'a pas le droit de les séparer, ainsi que le font quelques auteurs, en y intercalant la tribu des Ramalinés, qui óüt une tout autre organisation. LICHENS DU MONT-DORE Ef DE LA HAUTE-VIENNE. 375 Sur ün vieux tronc de Sapin, près de la Cascade du Queureilh, au M.-D. — RR. H.-v. — Vieilles souches, troncs de Chátaignier, rochers, dans la forét de Saint-Léger et de Sauvagnac, à la Grouzille prés de Saint-Sylvestre; à la Roche-l’Abeille, à la Geneytousé, à Saint- Sulpicé et Bérsae, aux Cros prés de Saint-Lébnard, ete. — AC. — s. 159. Stictina limbata Nyl. Syn. p. 346: — Lichen limbatus Sm.; — Sticta limbata Ach.; Malb. Exs. fasc. 5, n» 220. Hi-V. — Sur les vieüx troncs de Chàtaignier, trés rateméht slir les rochers, parmi des Mousses, à Sauvagnac; Roóchechouart, Pierre-Buffière, Dournazac, Saint-Sylvestre, Magnac-Bourg, Marval, etc. — R. — s. Manque au M.-D. 160. S. sylvatica Nyl: Syn. p. 348, et Exs. Lich. d'Auvergne n° 25. — Lichen sylvaticus L. Sur les rochers, les vieux murs et les troncs d'arbres dans les lieux couverts. — R. au M.-Bp. — C. dans la H.-v. — s. XXX. LOBARINA Ny. 161. u: serobieulata Nyl. in Flora 1871,p. 233, Ews. Lich. d Auvergne n° 24, — Lobaria scrobiculata DC. Fl. fr. t. II, p. 402. — Lichen scrobiculatus Scop. Rarement sur les rochers, parfois sur les tiges de Bruyére qui rasentle sol, plus souvent sur les vieux troncs d'arbres. — CC. au M.-b. et dais là i.-v. — s. M. Rupin, de Brive, a récolté dans une petite vallée, entre Jugeols et Noaillés (Corrèze), un petit échantillon qui porte de jeunes Patte M. Nylander a trouvè é& Lichen parfaiteniént früctilié dans la forêt dé Fotitditietiléau. XXXI. LOBARIA Ach. et Nyl. 162. L. pulmonacea Nyl. in Flora 1871, p. 233, et Exs. Lich. d'Au- berne n° 92. — Sticta pulmonacea Ach. Syn. p. 233. — Lichen pulmonarius L. Sur les vieux Sapins, au M.-B. ; sur les vieux Chátaigniers, dans 376 SOCIÉTÉ BOTANIQUE .DE FRANCE. la m.-v. C.— Souvent S. ; néanmoins on le trouve quelque- fois fructifié en Auvergne, dans la m.-w., la Corrèze et la Creuse. Ce Lichen est tantót attaqué par des insectes qui rongent la partie inférieure du thalle, tantôt par un parasite, le Celidium Stictarum Tul. ; Nyl. Exs. Lich. d'Auvergne n° 23. Ce petit Champignon se rencontre rarement dans la H.-v. et la Corréze. XXXII. RICASOLIA DN.; Nyl. 163. R. glomulifera DN. ; Nyl. Syn. p. 368, Exs. Lich. d Auvergne n? 26. . M.-D. — Troncs de Sapin, près de la Cascade du Serpent. W.-V.— Sur les troncs de Chátaignier, à Eybouleuf, Eymoutiers, Saint-Léonard, etc. — RR. — F. Ce Lichen avait été jadis indiqué en Auvergne par Lamarck et par Delarbre. 17e Tribu. — PELTIGÉRES. XXXIII. NEPHROMIUM Nyl. 164. N. Iusitanteum NjL/ in Flora 1870, p/ 38. — Nephroma lusitani- cum Schær. Enum. Lich. p. 323; Arnold Egs. n° 479. — Je ne l'ai vu qu'une seule fois au M.-»., dans les bois du Capucin. H.-V. — Sur les troncs d'arbres, rarement sur les rochers, à Saint-Léger, la Jonchére, Limoges, Dournazac, Courbefix, Bussiére-Galant, etc. — C. — F. | Cette espèce, facile à confondre avec la suivante, s’en distingue aisément par la réaction pourpre produite sur la médulle du thalle à l'aide d'une solution de potasse (K F). 165. N. Isevigatum Ach. Syn. p. 242; Nyl. Syn. p. 320; Arnold Exs. n° 320. M.-.D. — Troncs d'arbres et rochers, au Puy-de-l'Angle, dans la vallée de la Cour, dans les bois du Capucin. — AR. — F. — Dans la B.-V. ce Lichen est C. Var. parite Nyl. Syn. p. 320, et Exs. Lich. paris. fasc. 3, n° 109. — Nephroma parilis Ach. Plus répandue que le type. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 377 166. Nephromium subtomentellum Nyl. Lich. Lap. or. p. 116. Sur un tronc de Sapin, dans les bois du M.- D. — RR. — F. Nouveau pour la France! Le dessous du thalle est pourvu d'une trés légére pubescence. J'ai recu de M. Renauld, savant bryologue, un échantillon de cette espéce récolté dans les Pyrénées- Orientales. 167. N. tomentosum Nyl. Syn. p. 319, Exs. Lich. d'Auvergne n° 19. C'est l'espéce du genre la plus répandue au M.-p.; son thalle est en dessous velu, tomentéux ; elle manque dans la H.-V. Var. helveticum Nyl. Syn- p. 349. — Nephroma helvetica Ach. Syn. p. 242. Aussi répandue que le type ; son thalle est d'un brun très pâle ; ses apothé- cies, dans leur contour thallin, sont plus ou moins dentelées-frangées. XXXIV. PELTIDEA Ach. 168. P. aphthosa Ach. Syn. p. 238.— Peltigera aphthosa Hoffm. ; Nyl. Syn. p. 322; Desmaz. Exs. fasc. 25, n° 1244. Sur la terre et les pierres, dans les ravins des plateaux élevés ; souvent mêlé à des Mousses. — C. au M.-D. — Souvent F. Cette espéce appartient aux montagnes du premier et du second ordre; je l'ai vainement cherchée sur les modestes coteaux de la B.-V. Quelques botanistes l'ont indiquée dans le bassin de la Loire- Inférieure, mais certainement ils ont pris pour ce Lichen une forme anomale du Peltigera malacea Fr. 169. P. venosa Ach. Syn. p. 237. — Peltigera venosa Hoffm.; Nyl. Syn. p. 328, Lich. d'Auvergne n° 20; Norrl. Exs. fasc. 3, n? 115. M.-D.— AC. — Sur la terre et les rochers qui bordent les routes et les chemins; je l'ai vu aussi au sommet du Sancy, du cóté qui fait face au Cantal. Il manque dans la B.-v. XXXV. PELTIGERA Hoffm. 1170: P. malacea Fr.; Nyl. Syn. p. 323; Malb. Exs. fasc. 3, n° 113. — Peltidea malacea Ach. Syn. p. 240. 378 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. H.-V. — Sur un plateau aridé qui domine lé côté gauthe du viadüc dé Bérsác. — RR. —- 8. Var. mieroloba Nyl. in litteris ad Lamy. Cétte variété Fort rate a été pübliéà par Desmariéres dans le fasc; 25, n° 1243, sous le nom de Peltidea malacea Ach. Les échantillons qui la représentent avaient été récoltés par moi, il y a une trentáine d'ànnées; sur là terre qui rédóuvtait ün mir, le long du chemin qui de l'hospice de Limoges (du côté de l’église) conduit à la Vienne; je les avais considérés comme appartenant au Pelligeru canina var. crispa Ach.; Desma- zières, les ayant communiqués à Léon Dufour, él récut célt& réponse : « J'ai » confronté vos échantillons aveó €&ux que m'a donnés Acharius, et je les » trouve identiques; mais dans ses échantillons, pas plus que dans les vôtres, » je ne vois pas que le thallus soit supra subtomentosus. 5 Plus tard Desmazières obtint de Schleicher des échantillons qui lui permirent d'appfécier l'exactitude des réfnarqües dë Léon Düfoür, ét par sulié le Lithen de Limoges prit lé nom sous léquel il à été publié. À mon tour, et récemment, j'ai voulu avoir l'avis de M. Nylander, qui, tout en acceptant sans hésitation le méme nom spéeifique, a cru devoir créer la var. microloba, mot traduisant très bien la forme des divisions du thalle, qui sont serrées, crispées, courtes, étroites, souvent pourvues de nombreuses apo- thécies dresséés et en terips bët courbées èn dedäiis. | | Ce Lichen, de fobtné atnoindrié et ratnassée, diffère dü P. rufescens par un thalle plus épais et. verdâtre à l’état humide, par la confluence des nervures - pâles à la face iriférieure. 11. Peidgerà était Hoff: Nyl: Syn: p: 924; Rabenh. Êxs. fasc. 3, y^ 68. i C. au m.-p. ; CC. dans la H.-V. — J'ai distingué assez fréquem- niéfit là variété crisp Ach., publià& par Malb. sous le n° 267; la variété uloórrhizá Selber: Enum: Lich. p. 20, publiée par Rabernh: (fasc: 20; nè 560); enfin la varidté membra- nacea Ach. Syn. p. 239; Nyl. Syn. p. 324. — Cette dernière, commune dans les forêts de là m.-V., sur les rochers moussus et sur la terre dans les Châtaigneraies, a le thalle trés ample, mince, membraneux, à larges lobes arrondis. 172. ' P. vüfeiéens Hoffm, ; Nyl. Syn; p. 324; Rabenh, Rcs. fasc. 12, n? 352. C. au MI.-D. et dans la Bi.-v.j suftoüt ddns les terrdins amphi- boliques. Thalle lisse, uni, non inégal comme dans le précédent, et c'est plutót par ce caractère d'inégalité de la surface thalline que par.la couleur des nervures du déssoüs qué se distinguent les déüx espèces, qui sont dd resté füliées l'ühé à l'autre par la var. membrirfüce. ` pisi nobis LICHENS DÜ MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 340 Var. prætextata Flk.; Nyl. Syn. p. 325. J'ai trouvé cette forme, sür dés tóchérs hurmidés, au W.-b., dans les bois du Capucin. — Le thalle, notamment sur les bords, est plus ou moins pourvu de petits lobules, réunis en fais- ceaux, qui forment des sortes de sorédies frangées. 173. ** Peligera spuria DC. ; Nyl. Syn. p. 325; Norrl. Ézs. fasc. 3, n? 117. H.-V. — Sur la terre qui recouvre les murs, à Rochechouart, Saint-Sulpice-Lauriére, Saint-Yrieix, etc. — AR. J'ai aussi rencontré plusieurs fois une forme qui sert de transition entre ce Lichen et la sous-espèce précédente ; Norrlin l’a publiée (fase. 3, n° 118) avec cette note : « forma in P. rufescentem transiens. » 174. P. scabrosa Th. Fr.; Norrl. Exs. fasc. &, n° 116 ; Stizenb. Index Lich. hyperb. p. 21. H.-V. — Sur la terre qui recouvrait un vieux mur, à Saint- Aiänd prés de Saint-Junien. = RR: — 8. (7 Remarquable par les petites rugosités de la partie supérieure du thalle. ouvéau pouf la Frütice | 175, P. matai Dél; Nyl. Lich. Stand. p. 89; Nofrl. Exs. fasc. 3, n* 449. Sur les rochers, datis les bois du Capuein et prés de la Cascade du Serpétit, au M.-ip. — R. H.-V. — Sur la terre qui recouvre les vieux murs et sur les troncs de Châtaignier à Dournaaac, Saint-Priest-sous-Aixe, au moulin de Richebourg prés de Pierre-Buffiére. — R. — F. — Parfois s. Le plus souvent le thalle, notamment sur le bord des lobes, est muni d'un grand nombre de sorédies frangées, qui n'existent pas sur les échantillons pu- bliés par Norrlin : c'est alufs lé Péltigerd sorediata Del.; Scheer. Enum. Lich. p. 20. Les apothécies du P. limbata sont petites, d'un brun foncé passant au noir. Cette espèce, bien distincte, est intermédiaire entre les P. rufescens et polgdactyla . 116. P. polydactyis Hoffm. ; Nyl. Syn. p. 336; Desmaz. Egs. fasc. 15, n° 740. Trones d'arbfes et rochers, souvent mêlé à des grandes Mous- ses, datis les forêts et sur les coteaux ombragés. — C. dans la Bi.-V. — Fe ;: à R. au M.-D. 380 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Var. microcarpa Ach. Syn. p. 240. AC.— Apothécies trés petites. Nous possédons encore les formes collina et hymenina Ach. Lich. univ. p. 516; Nyl. Lich. Scand., p. 90. 171. Peltigera horizontalis Hoffm.; Nyl. Syn. p. 327, Exs. Lich. paris. n° 110. Sur la terre et les rochers, au m.-Ð. et dans la m.-v. — C. — F. J'ai trouvé au-dessous du cháteau de Rochechouart, soit sur le P. rufescens, soit sur le P. horizontalis (le thalle étant stérile, je n'ai pu préciser l'espéce), un petit parasite rare et curieux : c'est le Nectria Peziza Fr. , publié par Desma- zières (fasc. 8, n° 371). XXXVI. SOLORINA Ach. 178. S. eroeea Àch. ; Nyl. Syn. p. 329, Exs. Lich. d'Auvergne n° 21. Ce Lichen, d'une beauté remarquable, se trouve assez abondam- ment sur un seul point des pentes du Sancy qui font face à la ville du M.-P. M. Nylander l'y avait découvert avant moi, et ;:/déjà depuis longtemps: Delarbre l'avait signalé dans le Cantal. Ce Lichen me rappelle un souvenir qui ne s'effacera jamais de : ma mémoire; car, sans le bâton ferré de mon guide, qui me retint fort à propos, sa récolte. m'aurait coüté la vie. Je regrette de ne pouvoir signaler ici, comme appartenant à mes localités, le Solorina-saccata Ach., qni m'a été envoyé des environs de Brive par M. Rupin. 18° Tribu. — PHYSsCIÉS. XXXVII. PHYSCIA Nyl. 179. P. ehrysophthalma DC. ; Nyl. Syn. p. 410; Malb. Ess. fasc. 5, n° 226. ‘Sur le Prunellier, le Saule cendré, le Pin sylvestre, le Pom- mier, le Chátaignier. — Assez répandu dans la H.-v., mais partout en petite quantité. — F. — Il recherche les arbustes plutôt que les arbres forestiers. Je ne l'ai pas encore trouvé dans les contrées montagneuses du Plateàu ‘central ; il man- que au M.-D. ! LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 381 180. Physeia parietina DN.; Nyl. Syn. p. 410; Malb. Exs. fasc. 2, n? 67. Trones d'arbres, murs et rochers, au M.-D. et dans la H.-V. —- C. — F. — On le rencontre surtout dans les vergers et le voi- sinage des habitations. La couleur du thalle varie du jaune pâle au jaune vif. Var. aureola Nyl. Syn. p. 411; Rabenh. Exs. fasc. 28, n° 773. — Parmelia aureola Ach. Syn. p. 210. Thalle d'un jaune orangé. AC. — Cette variété parait rechercher les roches de serpentine et les vieux murs à l'exposition du midi. : 181. * P. ulophylla (Wallr.) (1) Nyl. in litt.; Ph. fallax Hepp; Ph. parietina var. sorediosa Nyl. Lich. Luxemb. in Bull. Soc. bot., 1866, t. XIII, p. 366. M.-D. — Sur les murs et les rochers prés du village du Queureilh, dans la vallée de Dentbouche et au sommet du Puy-Gros. — Ce Lichen est le P. parietina à thalle d'un jaune vif, plus réduit, et à bords sorédiés. — AR. — F. 182. ** P. polycarpa Nyl. Syn. p. 411; Malb. Exs. fasc. 2, n° 68. — Lichen polycarpus Ehrh. Sur un tronc de Sapin, au-dessus de la Grande Cascade du M-D.; je l'ai trouvé aussi, dans la H.-w., sur des troncs de Chêne, prés de Saint-Léonard et dans le voisinage du cháteau de Bort. — AR. — F. 183. P. Iyehnea Nyl. Syn. p. 441, Lich. Scand. p. 107; P. controversa var. lychnea Massal.; Rabenh. Ess. n° 372. Troncs d'arbres et rochers. —- CC. au M.-D., surtout au som- met des montagnes. — Plus rare dans la m.-w.; je l'ai vu à ` Blond, Beaumont, Magnac-Bourg, Surdoux, Saint-Gilles, Plai- nartige prés d'Eymoutiers. — Rarement F. (1) La plupart des lichénographes placent entre deux parenthèses le nom du premier auteur d’une espèce mise plus tard dans un autre genre. On a fait divers reproches à ce procédé, notamment celui de sacrifier, dans une certaine mesure, l'exactitude à la conci- sion, en n'indiquant pas le genre dans lequel le créateur de l'espéce la faisait entrer. Sans me permettre d'apprécier. cette méthode de notation, je dois dire qu'elle n'est pas acceptée par la commission de rédaction du Bulletin de la Société botanique. de France, et que dès lors j'ai dà en restreindre l'application aux cas où je nai pu l'éviter. 382 SOCIÉTÉ BOTANIQUE BE FRANCE. Var, pertuse Nyl, in litt. Sur les pics élevés, au M.-B. et dans la H.-W., notamment sur le crépi de chaux d'une vieille maison, près du pont de Saint- Léonard, vis-à-vis de l'usine Beiran, Cette variété, assez rare, simule une simple croûte granuleuse, mais en réalité elle se compose de trés petites divisions thallines fortement serrées les unes contre les autres : « Thallo minore, dense stipato, latissime expanso. » Var. leprasa Lamy. Dans les cavités des roches de serpentine, presque sans appa- rence de lobes thallins, et sous forme de croûte léproide. — H.-V. — AC. près de Magnac-Bourg, à Pierrebrune et dans les landes de la Ghapelle. — s. 184. Physcia eiianis DO: Nyl. Syn, p. 414; Malb. Exs. fasc. 1, n° 24. Sur les troncs d'arbres, parfois sur les rochers. — RR. au M.-D. — CC. dans la Hi.-v. — F. Lichen à formes très variables. — Je l'ai rencontré sur les roches de serpen- tine exposées au midi, avec un thalle d'un brun noirâtre : c'est la forme scopu- lorum Nyl., publiée par Norrlin (fasc. 2, n° 95); et, comme contraste extrême de cette forme, je l'ai vu une ou deux fois avec un thalle d'un gris blanchátre trés accentué. 185. IP. speciosa Ach. Syn. p. 211. — Lichen speciosus Wulf. — Par- melia speciosa Schær. ; Rabenh. Rws. n° 426. M.-V. — Sur des rochers de serpentine, à Lasrochas près de Sur- doux, à la Roche-l'Abeille, à la Roussille près de la Maize ; sur un rocher granitique, à Châteauponsac. — RR. — s. Les bords du thalle sont blanes et sorédiés en dessous, mais leur redresse- ment et leur courbure du côté de la face supérieure feraient croire, sans un examen attentif, que les sorédies en dépendent. 186. P. pulverulenta Nyl. Syn. p. 419. — Parmelia pulverulenta Fr. Lich. europ. p. 19; Rabenh. Exs. fasc. 4 et 7, n° 96 et 187. Sur les trançs d'arbres. — AC. au M,-D. — CC. dans la H.-V. On le rencontre parfois sur des rochers, mais alors il est stérile. La potasse ne produit aucune réaction sur le thalle, soit à l'extérieur, soit à l'intérieur (K =). Var. deterso Nyl. Lich. Scand. p. 440; Arnold Exs. n° 539. 8.-V. — Sur des rochers de serpentine, prés de Magnac-Bourg. -——R, — s. — J'en ai trouvé au sommet des montagnes de ». Plginartige, prés de la Celle, une forme d'un brun foncé, stérile, LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 283 et sans spermogonies, trés voisine en apparence du P. pifyreg, mais à thalle non sorédié comme dans ce dernier. C'est un Lichen à rechercher de nouveau et à étudier ; il est RR. 181. * Physcia pityren Nyl. Prodr. p. 62. — Parmelig pityrea Ach. Syn. p. 201; Malb. Exs. fasc. 2, n° 70. A la base des murs et des troncs d'arbres, dans la m.-y, — AR. La potasse n’exerce ayeune action sur |a mégulle dp (halle, et ne la jaunit pas comme dans le P. enteroxantha Nyl. Obs. lich. in Pyr: or. p. 50. L'un des principaux caractéres de ce Lichen est d'avoir le thalle sorédié. 188. ** P. venusta Nyl. Syn, p. 421. — Parmelia venusta Ach. Syn. p. 214; Malb. Exs. fasc. 3, n° 119. . Troncs d'arbres, au M.-D. et dans la B.-w. — AC. — Les lobes fo- liacés qui bordent les apothécies ne présentent pasun caractére bien solide; oar, par des nuances intermédiaires, le P. pulve- rulenta se relie intimement avec cette sous-espéce ou variété. 189. P. subdetersa Nyl. Lich. sahariens. in Flora 1878, p. 944. Sur un rocher, à Randane près du M.-p. H.-V.— À la base d’un vieux trong de (jhéne, au Vignaud, prés de la Jonchére ; sur des roches de serpentine, à Lasrochas, prés de Surdoux. — RR. — s. Ce Lichen, nouveau pour la Françe, se distingue facilement du P. detersa Nyl. par la nuance légèrement jaunâtre de la médulle duthalle et des sorédies, nuance qui passe à un jaune plus accentué sous l'action de la potasse. 190. P. aquila Fr. ; Nyl. Syn. p, 422; Malb. Es. fasc. 4, n° 172. Sur des roches de serpentine de la Flotte et de Ja Chapelle, prés de Magnac-Bourg. Assez abondant sur un point, mais on ne le trouve que là; parfois avec une teinte bleuâtre (cæsio- pruinosa). — s. Ce Lichen, sur notre Plateau central, n'est pas sans intérét au point de vue géographique, car il appartient surtout aux contrées riveraines de l'Océan ; je l'ai vu richement fructifié prés de Royan, à Pornic, Noirmoutier, etc. 191. P. stellaris Fr, ; Nyl. Syn, p- 424, Exs. Lich. d'Auvergne n° 31. — Parmelia stellaris Ach. : M.-. P et B.- V. — Sur les troncs d'arbres. — F. Var. leptalea Nyl. Syn. p. 425, — Parmelia leptaleq Ach.; Malb. fasc. 2, n° 71. Divisions du thalle plus étroites et plus longuement ciliées que dans le type. 384 | SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 192. * Physcia tenella Nyl. Syn. p. 426. — Lichen tenellus Scop.; Malb. . Exs. fasc. 4, n° 170. M.-D. et H.-W. — Sur les troncs d'arbres, notamment sur les arbres fruitiers. — CC. — Tantôt F., tantôt s. Le plus souvent les divisions du thalle, redressées, se terminent en une sorte de capuchon. 193. ** P. albinea Nyl. in Flora 1812, p. 426. — Parmelia albinea Ach. Syn. p. 207. . m.-v. — Roches de serpentine de la Roche-l'Abeille; murs et rochers, prés de Bessines et de Cháteauponsac. — R. — F. 194. P. aipolia Nyl. in Flora 1814, p. 16. — Parmelia aipolia Ach. Syn. p. 215. Troncs d'arbres, au M.-p. et dans la B.-v. — C. —F. L'échantillon publié par M. Malbranche (fasc. 7, n° 320), sous le nom de Ph. slellaris var. ambigua Schær., me parait rentrer dans cette espéce. Var. eercidia Nyl. Lich. Scand. p. 111. — Parmelia aipolia, var. cercidia Ach. Syn. p. 215. H.-V. — Sur un vieux tronc de Bouleau, prés de la gare de Fromental. Cette variété rare a été publiée par M. Malbranche, fasc. 7, n° 319. 195. P. tribaeia Nyl. in Flora 1874, p. 307. — Lecanora tribacia Ach. Syn. p. 194. — Parmelia tribacia Schær. Enum. Lich. p. 39. ` m.-v.— Sur les troncs d'arbres et les rochers; très fréquent sur les murs qui avoisinent les habitations, à Bessines, Saint- Sulpice-Lauriére, Magnac-Bourg, Isle, Saint-Léonard, la Roche- l'Abeille, Thouron, Saint-Bazile, etc.; il recherche aussi les roches de serpentine. — Les apothécies sont rares. 196. P. astroidea Nyl. Prodr. p. 62; Malb. Exs. fasc. 4, n° 11. — Parmelia astroidea Fr. Lich. eur. p. 81. H.-V. — Sur divers troncs d'arbres, notamment sur le Noyer, à Limoges, Isle, Saillat, Verneuil, Saint-Priest-Thaurion, etc. — AC. — Trés rarement F. C'est le Lichen publié par Desmaziéres (fasc. 19, n° 946), sous le nom de “Parmelia Clementiana Ach. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 385 197. Physeia eeesia Nyl. Syn. p. 426; Malb. Exs. fasc. 6, n° 273. — Lichen cesius Hoffm. H.-V. — Sur les rochers de serpentine de Saint-Basile, de la Roche-l'Abeille, de Magnac-Bourg ; sur les granits, à Chàteau- ponsac, la Croisille, Verneuil, prés du viaduc de Bersac, au moulin Corret prés d'Isle, etc. — AC. — Presque toujours S. Ce Lichen n'est pas rare au M.-D., sur les parois des vieux murs, le long des chemins. 198. P. obscura Fr. ; Nyl. Syn. p. 427, Exs. Lich. d'Auvergne n° 32. Troncs d'arbres; parfois sur les rochers. — AC. au m.-D. — CC. dans la H.-v. C'est le Parmelia cycloselis Ach. Syn. p. 216; Rabenh. Exs. fasc. 16, n° 461. Var. virella Nyl. Syn. p. 427. — Lecanora virella Ach. Syn. p. 191 ; Desmaz. Exs. fasc. 12, n° 592. Sur les Ormes, les Chénes, les vieilles souches. — AC. dans la H.-v. . 199. P. lithoten Nyl. in Flora 1877, p. 354. — Parmelia lithotea Ach. Syn. p. 217. H.-V. — Sur des roches baignées parla Gartempe, prés du viaduc de Bersac. — RR. — s. Ce Lichen, d'un cendré brunâtre, à lanières étroites, était jadis considéré comme simple variété du Ph. obscura, mais il mérite d'en être séparé par la texture de son thalle tout à fait différente. 200. P. ulothrix Nyl. Syn. p. 428, et in Flora 1875, p. 360 et 442. — Parmelia ulothriz Ach. Syn. p. 217; Desmaz. Exs. fasc. 39, n? 1945. Sur presque toutes les essences d'arbres, parfois sur les murs et les rochers. Je l'ai vuau M.-D. sur de jeunes Frénes. — C. dans la H.-V. — F. Le dessous des apothécies est muni de cils noirs, mais je dois dire qu'ils sont parfois peu nombreux ; trés rarement ils manquent tout à fait. 201. P. adglutinata Nyl. Syn. p. 428, Exs. Lich. paris. fasc. 1, n° 31. — Parmelia adglutinata Fik. Sur les troncs d'arbres et souvent sur les vieilles portes et les bois exposés à l'air. — AC. au M.-D. el dans la M.-V. — F. Cette espèce doit former un groupe à part, tout à fait distinct du groupe T. XXV. (SÉANCES) 25 386 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. obscura qui comprend les trois espéces précédentes. Les stérigmates sont de forme trés différente dans les deux groupes; il en est de méme des spermaties, qui dans le Ph. adglutinata sont aciculaires, courbes, et tout à fait di ;sembla- bles de celles du groupe obscura. 19 Tribu. — GYROPHORÉS. XXXVIII. UMBILICARIA Hoffm. 202. U. pustulata Hoffm. ; Nyl. Lich. Scand. p. 113 ; Norrl. Exs. fasc. 2, n? 88. Sur les rochers. — C. au M.-D. — CC. dans la H.-v. — s. Les dimensions de ce Lichen varient de 1 à 12 centimétres. 203. U. spodochroa Hoffm.; Nyl. Lich. Scand. p. 115; Norrl. Exs. fasc. 2, n° 89. Sur un rocher granitique, à la Bourboule. — R. — s. Le thalle est noir et trés velu ou fibrilleux en dessous. 204. U. erustulosa Nyl. in Flora 1872, p. 548; et 1875, p. 448.— Gyrophora crustulosa Ach. Syn. p. 68. M.-B. — Rochers de Dentbouche, du Val-d'Enfer, du Puy-de- l'Angle, etc. — AR. — F. 205. U. murina DC.; Nyl. Prodr. p. 65, Exs. Lich. paris. fasc. 9, n° 130. H.-V.— Croit abondamment sur un petit coteau de la rive droite de la Valouaine, prés du moulin de la Garde; au Buisson, prés de la Jonchére; sur la rive droite de la Gartempe, depuis le viaduc de Bersac jusqu'au delà de Rancon; il est trés rare dans la vallée de la Vienne. — s. RR. au M.-D.; je ne l'ai rencontré qu'une seule fois sur les rochers granitiques de la Bourboule. Le type à thalle noir en dessous est peu répandu. La forme grisea, qui est le Lichen griseus Sw., domine dans notre contrée : la partie inférieure du thalle est grisàtre, papilleuse et glabre, ou munie d'un petit nombre de rhizines. L'ampleur longitudinale du thalle mesure quelquefois 15 centimétres. 206. U. eylindriea Dub. Bot. gall. p. 595 ; Nyl. Exs. Lich. d'Auver- gne n° 33. — Lichen cylindricus L. Uo. Rochers du M.-D., notamment sur les plateaux élevés. — CC. — F. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 387 Var. fimbriata Nyl. Lich. Scand. p. 117. — Bords du thalle fran- gés; cette forme est aussi répandue que le type. — Delisei Desp. ; Nyl. Lich. Scand. p. 117. — Thalle couvert en dessous de fibrilles ou rhizines presque noires. — tornata Nyl. Lich. Scand. p. 111. — Thalle noirâtre, poly- phylle, compliqué avec des lobes dressés, serrés, glabres et à bords nullement frangés. M.-D.— Sur les rochers à fleur du sol, au Puy-de-la-Tache, au Puy- de-l'Angle, au Puy-Gros, à l'extrémité du lac Guéry, etc. Plus rare que le type et les variétés sus-énoncées. 207. Umbiliearia torrida Nyl.; Stizenb. Index Lich. hyperb. p. 23. — Gyrophora torrida Ach. Lich. univ. p. 224; Norrl. Exs. fasc. 2, n° 90. M.-D. — Sur les rochers, dans tout le pourtour du Puy-de-l'Angle ; AC. dans cette localité, mais rare ailleurs. — Il existe aussi au Rigolet. — F. Ce Lichen est voisin de l’U. erosa Hoffm. L'application immédiatement successive du chlorure de chaux à la potasse réagit sur la médulle du thalle en une couleur rouge. Cette réaction se traduit ainsi : K (CaCl) F rubesc. Nouveau pour la France ! 208. U. floccuiosa Hoffin.; Nyl. Lich Scand. p. 119; Norrl. Exs. fasc. 2, n° 91. M.-D. — Rochers du Puy-de-la-Tache, de Dentbouche, du Puy- de-l'Angle, du Puy-Gros, des environs du lac Guéry. — AC. — s. H.-V. -— C. sur la montagne du Petit-Grammont et syr le Puy- la-Roche prés de Deaumont. Je ne l'ai pas vu ailleurs. 209. U. polyphylia Nyl. Lich. Scand. p. 119: Norrl. Exs. fasc. 2, n° 92. — Lichen polyphyllus L. Rochers du M.-D. — C. — s. H.-v. — Je l'ai récolté sur les montagnes de Beaumont, de Bersac et de Saint-Sulpice. — AC. dans ces localités. La médulle de cette espéce, au contact de la potasse, prend une teinte rouge heaucoup moins vive que dans les espéces voisines. Forme complicata Norrl. Exs. fasc. 2, n° 93. — Au Puy-de-l'Angle, prés du M.-D.; el sur un pic élevé. prés de Bersac (Bi.-V.). * 388 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Forme anthracina Nyl. Lich. Scand. p. 119. — Gyrophora glabra Ach. Syn. p. 63; Malb. Exs. fasc. 5, n° 228. — M. D. et H.-v. — R. — Cette forme a le thalle plus ample et beaucoup moins polyphylle que dans le type. ` 210. Umbilicaria polyrrhiza Nyl. Lich. Scand. p. 120; Norrl. Exs. fasc. 2, n° 94. — Lichen polyrrhizus L. RR. au M.-D. — Il existe dans la H.-V., au sommet d'un pic élevé, à l'extrémité de l'étang de la Pécherie, prés de la Crouzille. On le rencontre fréquemment, parfois fructifié, dans la forêt de Crouzat, au Puy-la-Roche et au Puy-de-chez-Tardieu, prés :de Beaumont. 20° Tribu. — LÉCANORÉS. Sous-tribu I. — PANNARIES. XXXIX. PANNARIA Delise. 211. P. rubiginosa Delise; Nyl. Lich. Scand. p. 122; Malb. Exs. fasc. 5, n° 230. — Lichen rubiginosus Thunb. W.-V. — Sur les roches de serpentine, au Martoulet, à la Porche- rie, dans les landes du Cluzeau et de la Flotte prés de Magnac- Bourg. — AR. — F. Manque au M.-D. Var. eonoplea Nyl. (1) Syn. II, p. 30; Malb. Exs. fasc. 5, n° 231. — Parmelia conoplea Ach. Syn. p. 243; Parmelia rubiginosa var. conoplea Fr. Lich. eur. p. 88. M.- D. — Sur des rochers, prés du Pic de Sancy et prés du lac Guéry, — RR. — s. Cette variété est trés répandue dans la H.-V., toujours sur des troncs d'arbres, et notamment sur les Châtaigniers ; très rare- ment F. J'ai rencontré, prés de Courbefix, d'énormes troncs de Chátaignier compléte- ment envabis par ce Lichen, à tel point qu'ils en dépérissaient. Les divisions thallines avaient disparu et la croûte, non circonscrite, étendue dans tous les (1) Dans la liste des ouvrages consultés (voyez la Préface) je n'ai mentionné qu'un volume du Synopsis, le seul qui ait été publié. Je tiens de M. Nylander qu'il n'a fait imprimer que les premiéres feuilles et graver une planche du tome second de cet ouvrage, pour les distribuer à ses correspondants. Ne possédant pas ces fragments, je dois à l'obligeance de M. Nylander les citations qui s'y rapportent. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 389 sens sans solution de continuité, se composait uniquement, du moins à sa sur- face, de nombreux granules de nuance hleuàtre. Ces granules existent bien toujours, mais seulement au milieu de la rosette formée par les rayons thallins. 212. Pannaria brunnea Mass.; Nyl. Lich. Scand. p. 193, Exs. Lich. d'Auvergne n° 35. — Lichen brunneus Sw. M.-D. — Sur la terre fraiche qui recouvre les rochers dans les bois du Capucin; sur les bords de la Dogne; dans le ravin de la Cascade dela Dore; prés de la Cascade du Queureilh; prés de la Cascade de la Verniére (Richard). Je l'ai aussi trouvé sur un vieux tronc de Sapin, prés du parc du M.-D.— Toujours F. Manque dans la m.-v. 213. P. nebulosa Nyl. Prodr. p. 67; Exs. Lich. paris. fasc. 3, n° 144, — Psora nebulosa Hoffm. Sur le gneiss et les tufs durs, parfois sur la terre stérile le long des fossés et des chemins. — C. dans la B.-V. — F. Manque au M.-D. Var. eoronata Flk.; Nyl. Lich. Scand. p. 125. — Le bord des apothécies est; couronné par des granules du thalle. — Cette forme est presque aussi répandue que le type. 214. P. mierophylla Massal.; Nyl. Prodr. p. 68; Norrl. Exs. fasc. 3, n? 122. — Lichen microphyllus Sw. Sur un rocher trachytique humide, au bord de la route de Ran- dane, tout prés du M.-D. — RR. — F. Dans la m.-v. ce Lichen se rencontre assez fréquemment sur les roches de serpentine, à Lasrochas prés de Surdoux, à la Roche- l'Abeille, à Pierre-Brune et dans la lande de Duris prés de Magnac-Bourg. Je l'ai aussi remarqué sur une roche amphibo- lique, au moulin de Richebourg, prés de Pierre-Buffiére. — Il résulte de ces indications d'habilat que ce Lichen a peu de sympathies pour le gneiss, le granit et le quartz. — Parfois F. 215. P, triptophylla Nyl. Prodr. p. 67; Norrl. Exs. fasc. 3, n° 123. — Lecidea microphylla var. triptophylla Ach. Troncs d'arbres et rochers, au M.-D., notamment au Puy-Gros et prés de la Cascade du Serpent dans le ravin de la Dogne ; rarement F. Var. incrassata Nyl. Lich. Lap. or. p. 124. Thalle épais, d'un brun foncé presque noir. 390 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DÉ FRANCE. Sur un vieux tronc de Chêne, le long d'un chemin à la Croi- sille. — s. — Je n'ai pas encore rencontré le type dans la H.-V. 216. Panneria triptophylliza Nyl. in Flora 1819, p. 201. . Sur un rocher trachytique à fleur du sol, prés de la Cascade du Queureilh, au M.-D. — RR. — E. Espéce nouvelle! Voici sa description d'aprés M. Nylander : « Thallus pallide lurido-cinerascens, tenuis, adnatus, microphyl- linus, foliolis varie incisis, subimbricatis, hypothallo nigro tenuissimo instratis. Apothecia rufescenti-pallida (latit. 0,5-0,8 millim.), lecanorina marÿine thallino tenui subcrenulato cincta. Spore ellipsoideæ vel füsifor- mi-ellipsoideæ, longit. 0,017-0,020 millim. .crdssit. 0,008 -0,010 millim., Iodo gelatina hymenialis cerulescens, dein violascens (thece presertim tincta). » Species nulli alii affinis et notis datis satis dignota. » 217. P. nigra Nyl. Lich. Scand. p. 126; Malb. Exs: fasc. 4, n° 21. — Lichen niger Huds. H.-V. — Sur les rochers et le mortier de chaux des vieux murs, à Chalusset, Isle, Rochechouart, la Crouzille, Saint- Léonard, Solignac, etc. — AC. — F. Le plus souvent on distingue trés bien l'hypothalle bleuâtre qui déborde le thalle, l'entoure et le limite. 218. P. Muscorum Nyl. Lich. Scand. p. 197; Norrl. Exs. fasc. 3, n° 124. — Lecanora Muscorum Ach. M.-D. — Parmi des Mousses, sur les rochers de Dentbouche, de Büzat, dela Bourboule; — C. et F. dans cétte dérnière loca- lité, mais rare ailleurs. AC. dans la H.-W. — Je l'ai vu au Buisson et à Maléty prés dela Jonchère, à Gouillet près de Grammont, dans la forêt de Crou- zat près de Beaumont, à Bersac, Eymoutiers, au bord de l'Aixette prés d'Aixe. — Presque toujours F. XL. COCCOCARPIA Pers. 219. €. plumbea Nyl. Lich. Scand. p. 198. — Lichen plumbeus Lightf. m.-v. — Vieux troncs de Chêne et de Châtaignier, à Courbefix, Bussiére-Galand, Sussac, etc. — AR. — FF. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. « 494 J'en ai aussi récolté de beaux échantillons à Marval, er compa- gnie de M. l'abbé Lecler, curé de cette commune. XLI. HEPPIA Nyl. 220. H. Guepini Nyl. Lich. Pyr. or. p. 56. — Endocarpon Guepini Moug. ; Nyl. Prodr. p. 175; Desmaz. Exs. n° 1588. — Endo- carpisum Guepini Nyl. in Flora 1864, p. 487. H.-V. — Sur les rochers ombragés ou humides, à Saint-Amand près de Saint-Junien, Verneuil, Saint-Victurnien, Pierre-Buffière, Rochechouaft, ett. — AR. — $. Ce Lichen manque au M.-D.; il est endocarpoide, à thalle goni- mique, avec des apothécies urcéolées brunátres, ayant des théques polyspores (1). Sous-tribu If. — EULÉCANORÉS. XLII. AMPHILOMA Fr. fro parte; Nyl. 221. A; 1édugisiosdi Nyl. Prodr. p:69,et Exs: Lich: paris. fasc. 1, n° 37. — Parmelia lanuginosa Ach. Lich. univers. p. 465, Syn. p. 904 : Fr: Lich. europ. p: 88. M.-b. — Sur un vieux tronc de Sapir près dë la Cascade-du- Serpent, el sur des rochers à la Boüutboule. — RR: — s. CC. dans la H.-V. ; sur des rochers, très rarement sur de vieux troncs de Châtaignier. Thalle déterminé, orbiculaire, parfois blanchátre, presque toüjóurs couleur dé soufre, pulvérulent à tel point que les divisions du contour sont seules appa- rentes ; hypothalle noirátre. (1) Dans l'intérêt de la science lichénographique, je crois utile de reproduire ici, sous forme de note, un résumé des détails intéressants que m'a obligeamment transmis M. Nylander à l'occasion de l'Heppia Guepini. lU « Les Heppiés forment un groupe à part, à côté des Pannariés. | | » Les Heppia sont des Pannaria à spermogonies très différentes ; ily a là un signe distinctif, considérable et absolu, qui oblige de les séparer. Le genre Pannaria contient les éléments de deüx genres, dont l'ün serdit caractérisé par des apothécies biatorines ou lécidéines. Ainsi les Pan. triptophylla et nigra sont tout à fait analogues aux Léci- déés et doivent en former une sous-tribu, comme les Pannariés forment une sous- tribu des Lécafibré$ : donc deux sous-tribus symétriques dans les séries de ces wow vo y S Y Lichens. . 5 La sous-tribu ainsi placée au commencement des Lécidéés prendrait le nom de Pan- » nulariés et le genre celui de Pannularia. » M mE L'ensemble de ces observations formule une idée juste; tüi fefa son chemin. 392, SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Var. leprosa Lamy. — Cette variété ne présente aucune division thalline, pas méme dans son contour; elle apparait dans les ca- vités des rochers et des vieux arbres sous simple forme d'une croûte granuleuse ou pulvérulente, semblable à celle des espèces de l'ancien genre Lepra. En réalité, l’A. lanuginosum, par suite de son état général et permanent de stérilité, est encore à classer; nous ne savons rien de la place qu'il convient de lui donner dans la série méthodique des Lichens. XLIII. LECANORA Ach.; Nyl. I. — Groupe Psoroma. 222. L. Hypnorum Ach. Syn. p. 193.— Psoroma Hypnorum Nyl. Prodr. p. 66, Exs. Lich. d'Auvergne n° 34. Sur les rochers moussus, prés de la Cascade-du-Serpent; au bord de la Dordogne, prés de la ville du M.-Ð.; sur les Aiguilles de Bozat. — AC. — F. Je n'ai rencontré cette espèce qu'une seule fois dans la Hi.-W., mais abondamment ; elle occupait, sur la terre aride, le sommet d'un plateau qui, prés du viaduc de Bersac, domine la rive gauche de la Gartempe. Là, le thalle manque quelquefois, et alors les apothécies éparses sur le sol simulent une petite Pézize. - Var. deaurata Schær. Enum. Lich. Eur. p. 53. — Psora Hypno- rum var. deaurata Hoffm. M.-D. — Cette variété, remarquable par la couleur jaunátre du thalle et du bord des apothécies, est beaucoup plus rare que le lype ; je ne l'ai rencontrée qu'une seule fois, au bord du petit ruisseau formé par la Cascade de la Dore. II. — Groupe Squamaria. 223. L. saxicola Ach. Syn. p. 180. — Squamaria saxicola Nyl. Prodr. p. 70; Malb. Exs. fasc. 3, n* 123. Murs et rochers, AC. au M.-D.; CC. dans la B.-v. — F. Var. albomarginata Nyl. in Ferh. Societ. pro Fauna et Flora Fen- nica XI, p. 181. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 393 H.-V. — Sur des rochers ombragés de la rive droite de la Vienne, près de l'usine Corret; prés du pont Saint-Martial, à Limoges. — R. — F. Cette variété se distingue par ses squamules thallines bordées de blanc. Var. diffraeta Ach. Syn. p. 180. M.-D. — Sur des rochers, à la base et au sommet du Puy-de- l'Angle. H.-V. — Sur du gneiss, à Corgnac prés de Limoges; sur des roches de serpentine, dans les Landes de la Roche-l'Abeille, de Piautré, de Pierrebrune, de Duris, du Martoulet, prés de Magnac-Bourg. — AR. — F. à Thalle divisé en petites aréoles anguleuses, plus ou moins lobées, bordées e noir. III. — Groupe Placodium. 224. Lecanora elegans Ach. Syn. p. 182. — Placodium elegans DC. Fl. fr. 2, p. 319; Rabenh. Exs. fasc. 117, n° 481. Sur les pierres plates qui couvrent les maisons, au M.-D. — C. — F. — La forme orbicularis (Schær. sub Parmelia) domine. Var. tenuis Ach. Syn. p. 183. — Divisions du thalle plus étroites, plus ténues que dans le type, presque filiformes. Cette variété est R. au M.-D.; je l'ai trouvée dans les ravins qui avoisinent la Grande-Cascade et celle du Serpent; elle existe aussi sur les vieux murs du château de Murols (Richard). C'est cette variété que Desmaziéres a publiée (fasc. xit, n° 596) comme type du Lecanora elegans ; en cela il a fait erreur. 225. L. murorum Ach. Syn. p. 181; Nyl. Ezs. Lich. paris. n° 119. — Lichen murorum Hoffm. Surles murs et les rochers. — Le type me parait manquer au M.-D.; il est rare dans la H.-V.: je l'ai observé sur les murs de la cathédrale et des jardins de l'évéché de Limoges ; sur le pavé du passage pour les piétons, au-dessous du viaduc de Bersac ; sur un rocher, à l'embouchure de l'Aixette prés d'Aixe ; enfin sur des pierres calcaires servant à l'ornementation des parcs. — F. J'ai distingué les variétés suivantes : 394 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Var. lobuiata Weddell Amphil., not. p. 8. — Lecanora lobulata Sommert; Nyl. Exs: Lichens d Auvergne n° 36. Dans les ravins du M.-D., notamment près de la Grande-Cascade. — AC. — F. RR. dans la B.-v. Var. miniata Nyl. Lich. Scand. p. 136. -- Lichen miniatus Hoffm. Sur les murs d'une écurie, au Rigolet prés du M.-D. H.-V. — Sur des roches de serpentine, à la Roche-l'Abeille. — R. — F. Var. obliterata Ach.; Nyl. Lich. Scand. p. 136; Malb: Exs. fasc. 3, n? 126. Sur de vieux murs du M.-B. — GC. dans la W.-V., notamment sur les pierres des bàtiments ruraux. — F. Weddell considère cette variété cümme üne siinple forme dé celle qui pré- cède. Var. paša Weddell Aftiphil. not. p: 8. — Physcia pusilla Mass. — Amphiloma pusillum Koerb: Par. lich. p. 48. H:-v; — Rothers, au-dessous du château de Rochechouart; murs du jardid de l& cate dé Matval: — G. en ees deux éndroits. — F. (1). 226. Lecanora obiiterans Nyl. in Flótd 1874, p: 7. Sur un énorme rocher dans les bois du Capucin, et sur les parois du pont qui avoisine le tunnel de la route de Rändane, entre Cler- mont et le M.-B. — R. — $., inais C. dans ces deux localités. Ce Lichen est voisin du L: cirrochroa Ach., dont il ne diffère que par un thalle moins développé, comme la var. obliterata du L. murorum: İV. — Groupe dà Lecanora cerina. 221. L. eitrina. Ach. Syn. p. 176. — Placodium citrinum Nyl. Lich. Scaüd. p. 136. (ij Le Lecanor& decipieris Ach., publié par Rábetiborst (fasc. 34, n° 904), existe sur les tochers des enviróns de Larche (Cürrèze) : c’est du reste une espèce très répandue en France, et j'espère bien, tôt ou tard, la rencontrer dans la Haute-Vienne, surtout main- tenant que des blocs nombreux de nature calcaire sont journellement employés pour nos cófstüctións. Je dois même ajouter qué M. Nylándet a déjà ctu fa distinguer parmi mes échantillons des diverses variétés du Lecanora murorum, ayant le granit pour sub- stratum ; mais, faute d'une affirmation formelle de sa part, je me suis abstenu pour le moment de la comprendre parmi noë ëšþpëcës indigétél: LICHENS DU MONT-DORÉ ET DE LA HAUTÉ-VIENNE. 395 Sur de vieux troncs de Cerisier, à Rochechouart; presque toujours sur les murs et les rochers, à St-Amand près de St-Junien, à la Roche-l'Abeille, sur les piles du viaduc de la Gartempe pré de Bersac, à Aixe, la Crouzille, St-Yrieix, etc. — Assez sou- vent F. ; — je në ldi pás vu aü M:-B.— Parfois le thallé stérile ressemble à une croûte lépreuse. Les échantillons publiés par Rabenhorst (fasc. 22, n° 605) et par Desmaziéres (fasc. 8, n» 387) me semblent représenter assez mal l'espéce typique : aussi je ne les ài pas cités. Ce Lichen prend uñ admirable lévelóppemént sur des bancs de travertin (Corréze); si j'en juge par les beaux échantillons que m'a commu- niqués M. Rupin. 228. Lecanora aurantiaca Nyl. Prodr. p. 16; Rabenh. Exs. fasc. 32, n* 867. — Lichen aurantiacus Lightf. H.-V. — Troncs de Chêne, de Peuplier, de Noyer, au Gay-de- Verthamont, à Marval, St-Brice, St-Junien. R. — F. 229. L. ochracea Nyl. — Lecidea aurantiaca vår: ochracea Schær. Enum. Lich. p. 149. — Parmelia ochracea Fr. Lich. europ. p. 164. H.-V. — Sur une pierre calcaire dans le pare dela Bastide. — RR. — F. Cette espèce nous vient des départements voisins, car elle west rare ni à Larche Corrèze), ni dans la Dordogne ; elle se distingue du L. aurantiaca, sur- tout par des caractères extérieurs. Le thalle d'un jaune ochreux est continu, trés mince; les apothécies, d'un jaune orangé, ont un rebord obtus, trés sáil- lant, d'une nuance un peu moins foncée que le disque. 230. L. erythrelia Achi. Syn. p. 415; Nyl. Lich. Scand. p. 142; Málb. Exs. fase. 7, n° 323. C'est le L. flavo-virescens de quelques auteurs. H.-V.— Sur des roches de serpentine baignées far üh petit ruisseau qui les traversé; sur des pierres, au bord dé la Gorre à Saillat, et au sommet du coteau des tours de Chalusset; sur le tuf dur, à St- Victurnien et St-Junien. — AR. — F. Var. pseudo-parasitica Lamy. N.-v; — Sur des roches baignées par la Glane au moulin Brissé, et par la Vienne à l'üsine Vignerie, prés de St-Junien: Cette variété ne semble pas avoir de thalle qui lui soit propre ; ses riófiibrétlaés 396 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. apothécies, un peu plus grandes que celles du type, couvrent la surface thalline de divers Lichens semi-aquatiques: elles ont un rebord trés saillant, d'un jaune moins foncé que l'épithécium, qui devient pourpre au contact de la potasse (K +). 231. Lecanora Turneriana Nyl. in litteris ad Lamy. — Lecidea Tur- neriana Ach. Syn. p. 49. H.-V. — Croûte thalline d'un brun foncé, allant au noir ; apo- thécies d'abord planes, puis convexes, à bord bien accentué, entier, d'un jaune plus pàle que l'épithécium, qui est d'un jaune orangé. On pourrait, d'aprés son facies, le rapprocher du L. pyracea, s'il ne s'en écartait par des spores plus grosses, telles qu'on les voit dans les L. aurantiaca et ferruginea. Je l'ai rencontré sur un rocher de la rive droite de la Gartempe, prés de Châteauponsac ; sur les bords de la Vienne, à l'usine Corret prés d'Isle. — RR. — F. 232. L. steropea Ach. Syn. p. 115; Nyl. Lich. Scand. p. 136, et in lit- teris ad Lamy. H.-V. — Sur le ciment des murs de l'évéché de Limoges; sur des rochers baignés par la Roselle, au-dessous de St-Hilaire- Bonneval; sur des pierres, au-dessous de St-Amand, prés de St-Junien. — AC. — F. Acharius présente ce Lichen comme une simple variété du Lecanora vitel- ina. . Spores plus petites que celles des L. aurantiaca et erythrella. Dans mes échantillons, surtout dans ceux qui viennent de Saint-Amand, le thalle est tout autour sublobé (squamulis ambitus crenatis), caractère rapprochant ce Lichen du L. subsoluta Nyl. Lich. Pyr. or. p. 50, du reste encore peu connu, auque) il ressemble beaucoup. Dés lors on peut considérer le L. stero- pea comme une espéce un peu problématique : je ne l'ai point vu au Mt.-D., pas plus que le L. aurantiaca. 233. L. ferruginea Nyl. Prodr. p. 76; Malb. Exs. fasc. 1, n° 30.— Lichen ferrugineus Huds. M.-D. — Troncs de Sapin, dans les bois du Capucin. — AR. H.-V. — Troncs d'arbres, rochers, pierres des vieux murs. — CC. — F. Les apothécies, chez les individus saxicoles, ont parfois une teinte brune, presque noirâtre. Il ne faut pas les rapporter à la var. fusco-atra Nyl. Lich. Scand. p. 143, qui est un Lichen différent. Elles ne représentent, à mes yeux, qu'une simple déviation du type, et je propose d'en faire la forme fuscius- cula Lamy. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 397 Var. festiva Nyl.; Malb. Exs. fasc. 6, n° 275. — Lecidea cæsio-rufa var. festiva, Ach. Syn. p. 44; L. ferruginea var. festiva Schær. — R. au M.-D. — C. dans la H.-v. — subflavens Lamy. H.-V. — Sur un tronc de Chêne, à Sussac. — RR. — F. Thalle trés mince, blanc jaunâtre, presque semblable à celui du L. auran- liaca; les apothécies ressemblent à celles du L. ferruginea et n'en diffé- rent en rien. M. Nylander a eu probablement en vue un Lichen semblable, lorsqu'il a rédigé la petite note placée dans le Prodrome au bas de la page 77, note ainsi concue : « Ad Castaneas prope Parisios (Meudon) thallo lutescente tenui interdum observatur, qua forma egre distinguitur a Lecanora auran- liaca. » 234. Lecanora lamprocheïla Nyl. in litt. ad Lamy. — Patellaria lam- procheila DC. Fl. fr. II, p. 557. Rochers de Bozat, du Puy-Gros et du Puy-de-l'Angle. — AC. au M.-D. — F. Sur un mur, prés de Cháteauponsac. — RR. dans la B.-v. Les apothécies sont d'un roux orangé trés prononcé, avec un rebord un peu luisant ; elles offrent des spores oblongues, plus allongées et moins épaisses que celles du L. ferruginea. 235. L. scotoplaca Nyl. in Flora 1876, p. 232. Sur des rochers granitiques, au pont de Lathus, localité peu dis- tante des limites de la H.-w.; je l'ai rencontré aussi sur la rive droite de la Gorre, prés de la gare de Saillat (M.-v.). — RR. — F. Espèce nouvelle pour la flore universelle ! Voici ce qu’en a dit M. Nylander : « Forsan subspecies L. ferrugineæ (saxicole, cæsio-rufæ Ach. acce- dens), thallo autem umbrino-nigricante levigato tenui rimoso-diffracto continuo. Apothecia ochraceo-ferruginea biatoroidea (latit. 0,5 millim. vel minora). Spore longit. 0,009-0,011 millim., crassit. 0,005 - 0,006 millim. » 236. L. eerima Ach. Syn. p. 173; Malb. Exs. fasc. 1, n° 28. — Lichen cerinus Ehrh. Sur les troncs d'arbres, notamment sur le Sureau et d'autres arbrisseaux. — AC, au W.-D.; C. dans la B.-V. 398 931. 238. 239. 240. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Var. eyanolepra Dub. Bot. gall. p. 664 ; Rabenh. Egs. fasc. 12, n° 348. Trés répandue dans la H.-V., sur les troncs de Peuplier. Var. leprosa Lamy. Sur un tronc carié de Tilleul, au château de la Cosse, près de Vayrac. — Le thalle, quoique complétement léproide, est parfaitement fructifié. Lecanora hsematites Chaub. Fl. agen. p. 492; Malb. Exs. fasc. 2, n° 73. Troncs d'arbres, au Mi.-D., d’après M. Nylander. — RR. — F. Je ne l'ai vu qu'une seule fois dans la m.-w., à St-Priest-sous- Aixe, sur un tronc de Noyer; il est cependant trés répandu en France, notamment aux environs de Châteauroux (Indre), où il vit, en compagnie du L. cerina, sur les jeunes Peu- pliers. L. pyracea Nyl. Lich. Scand. p. 146, et Exs. Lich. paris. fasc. 3, n° 120. — Zecidea luteo-alba var. pyracea Ach. Sur un rocher, prés du parc du M.-B. — R.— F. CC. dans la M.-W. — Tantôt sur des rochers et les pierres des vieux murs, plus souvent sur divers troncs d'arbres, notamment sur le Peuplier d'Italie. Forme pyrithroma Ach. Lich. univer. p. 206; Nyl. Lich. Scand. p. 145. — Lichen saxicole végétant sur des rochers, dans le lit de la Combade prés de Châteauneuf, et dans la Briance au moulin de Richebourg. — R. — F. (souvent mélé à des espèces semi- aquatiques). — Sporis longit. 0,014-0,020 millim.; crassit. 0,006-0,009 millim. | Forme picta Tayl. C'est le Lecidea aurantiaca var. rubescens Schær. Enum. Lich. p. 149. — Sur des rochers, au M.-D.; et dans la H.-V., à Aixe, au vieux pont de Saint-Léonard. — AC. — F. L. Jungermannise Nyl. in lift; Norrl. Exs. fasc. 4, n° 155. — Li- chen Jungermanniæ Vahl. Espéce muscicole découverte par M. Nylander sur les plus hautes montagnes du M.-D. — AR. — F. Ellea pour synonyme le Biatora fusco-lutea Fries Summ. Veget. Scand. p. 112 (non Lich. fusco-luteus Dicks.). L. Iuseo-apo Nyl. — Lichen lufeo-albys Turn. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 399 Jindique sous ce nom le Gyalecta Persooniana Ach. Syn. p. 10; mes échantillons sont absolument identiques à ceux qu'a publiés Rabenhorst (fasc. 95, n° 694), sous le nom de Callopisma luteo-album var. Persoonianum. M. Mal- branche a publié le méme Lichen (fasc. 9, n° 324), sous le nom de L. luteo- alba var. saxicola. Les Lecanora luteo-alba et pyracea sont très répandus dans la mi.-v., mais il est impossible de les distinguer sans l'examen microsco- pique des spores, qui sont plus petites dans le premier et simplement 1-septées ; tandis que dans le pyracea elles sont placodiniques (telles que dans le Lecanora murorum), c'est-à-dire avec un locule à chaque bout et les deux locules conimu- niquant entre eux au moyen d'un fin tube axile. 241. Lecanora calva Nyl. Lich. Scand. p. 141. — Lichen calvus Dicks. — Lecanora cerina var. rupestris Nyl. Prodr. p. 15; Malb. Exs. fasc. 1, n° 29. Sur des pierres calcaires, dans le parc dela Bastide. Cette espéce, qui n'existe qu'accidentellement dans la H.-V., est trés répan- due dans les environs de Brive et de Thiviers. 242. L. phlogina Nyl. Prodr. p. 121; Malb. Z%xs. fasc. 2, n° 79. Il manque au M.-D.; il existe dans la M.-V., sur des troncs de Chéne, à Ambazac et à Chammin prés de Saint-Léonard. — RR. — EF. M. Nylander, dans une note insérée in Bull. Soc. bot. Fr., 1866, p. 241, dit que le Lichen publié par lui sous ce nom dans les Lich. par. fasc. 3, n° 121, est le Lecan. reflexa Nyl. A l'oeil nu, les deux espèces paraissent identiques, mais avec une forte loupe on constate bien vite des différences réelles. Dans le L. phlogina, les granules du thaile sont très ténus, parfois léproïdes, et les apothécies sont munies d'un rebord très saillant; de plus la croûte thalline rougit au contact d'une solution de potasse (K +). Dans le L. reflexa, les granules du thalle sont plus gros, méme parfois un peu ramifiés, et les bords des apothécies sont peu apparents ; enfin il est presque insensible à l'action du susdit réactif (K —). 243. L. nivalis Nyl. Lich. Lap. or. p. 129. — Gyalolechia nivalis Koerb. Syst. Lich. (1855), p. 129. M.-D. — Sur le thalle du £ecidea instrata Nyl., au sommet des Aiguilles de Bozat. — RR. — F. Cette espèce semble être un état appauvri du Lecanora pyracea, mais à l'examen mieroscopique la différence est énorme entre les deux, surtout au point de vue de la forme des spores. D. Ce Lichen n'a que les apparences du parasitisme, car M. Nylander m'a fait observer que ses apothécies ont un rebord thallin bien visible, et que les goni- dies de ce rebord ne ressemblent en rien à celles du Lecidea instrata. Sa pré- sence au m.-p. offre de l'intérêt, attendu qu'il ne se rencontre que dans les régions froides, où il est trés rare! Ce Lichen, signalé sur les plus hautes montagnes du nord de la Scandinavie et de l'Écosse, est nouveau pour la 400 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. France! Je dois à M. Nylander un dessin très exact de ses spores, qui sont au nombre de huit, cylindracées-oblongues, simples ou divisées par une très mince cloison. Longueur, 0,023-0,032 millim. ; épaisseur, 0,005 - 0,007 millim. 244. Lecanora refellens Nyl. in Flora 1877, p. 458. Hi.-V. — Sur un tronc d'Aune, au bord de la Vienne (rive droite), entre St-Léonard et le château de Brignac. — RR. — F. Ce Lichen, qui a passablement l'aspect du L. Sambuci, étant rare et nouveau pour la France, je creis utile de reproduire ici textuellement l'excellente des- cription qu'en a donnée M. Nylander dans le Flora. « Thallus cinerascens tenuis continuus inæqualis, passim minute vi- rescenti-sorediellus. Apothecia pallido-rufescentia plana (latit. 0,3-0,6 millim.), margine thallino tenui subpulverulento vel demum evanescente cincto. Spore 8-næ placodinæ variabiles, longit. 0,009-0,011 millim., crassit. 0,005-0,007 millim. Epithecium lutescens, paraphyses crassius- cule. Iodo gelatina hymenialis intensive cærulescens, thecæ prasertim tincta. » Super corticem Populi, prope Kylemore in Hibernia (Larbalestier). Species peculiaris, facie externa, Lecanoræ Sambuci. Apothecia subbia- torina, epithecio K non tincto, quod optimum sistit characterem. » 245. L. submergenda Nyl. in Flora 1877, p. 221. J'ai découvert cette nouvelle espéce d'abord sur des rochers, dans le lit de la Glane au moulin Brisse, prés de Saint-Junien ; plus tard je l'ai retrouvée dans la Vienne, àl'usine Vignerie, à peu de distance de la méme ville; enfin dans le voisinage des moulins à pâtes de MM. Corret et Parant, prés d'Isle et de Limoges. M. Arnold a publié dans sa riche collection, sous le n° 751, les échantillons nombreux que je lui avais envoyés. Ce Lichen est semi-aquatique et a tout à fait le modus vivendi du L. dy- phyodes, dont il se distingue, à simple vue, par la nuance roussátre de ses apothécies. Voici du reste la description qui en est donnée dans le Flora : « Thallus cinereus vel obscure cinereus, tenuis, levigatus, areolato- rimosus. Apothecia cerino-rufescentia superficialia subzeorina (latit. 1 millim. vel minora), margine thallino tenui integro cincta. Spore 8-ne ellipsoideæ vel oblongo-ellipsoidee, indistincte placodiomorphe, lon- git. 0,009-0,014 millim., crassit. 0,005-0,006 millim., paraphyses subcrassiusculæ articulate. » Species est jam minutie sporarum bene differens a comparandis L. diphyode et viridirufa. Spore apparent 1-septatæ et sunt sepe medio LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 401 subconstrictæ. Epithecium K purpurascens. Spermatia oblonga, longit. circiter 0,0035 millim., crassit. 0,0006 millim. » 246. * Lecanora nigrozonata Lamy. H.-V. — Sur des rochers granitiques complètement recouverts par + l'eau dans le lit de la Vienne, prés de Nedde. — RR. — F. Cette remarquable sous-espèce diffère du type par ses apothécies souvent concaves et toujours à disque moins bombé, d'un jaune terne, jamais roussâtre ; surtout par leur rebord beaucoup plus proéminent, noir, et non d'un gris blan- chàtre. Les autres caractéres, soit apparents, soit microscopiques, ressemblent à ceux du Lecanora submergenda. 241. L. diphyodes Nyl. iu Flora 1872, p. 353; Arnold Exs. n° 616. C'est encore la Haute-Vienne qui a enrichi la flore universelle de cette espéce. Le docteur Ripart l'a découverte le premier sur des roches granitiques baignées par la Gartempe, à Dessines ; aprés lui, je l'ai rencontrée dans la méme localité, et c'est là que j'ai pris les beaux échantillons publiés par M. Arnold. J'ai encore constaté sa présence dans la Gartempe, au-dessous du viaduc de Bersac ; dans la Vienne, au moulin Corret, à l'usine Vignerie, et à peu de distance de St-Priest-Thaurion. La des- cription qu'en a faite M. Nylander dans le Flora a été repro- duite par le docteur Ripart dans le Bulletin de la Société botanique de France, 1816, tome XXIII, p. 261. V. — Groupe du Lecanora vilellina. 248. L. concolor Lamy; L. candelaria Ach. — Physcia candelaria Nyl. Prodr. p. 60; Malbr. Exc. fasc. 5, n° 139. — Lichen con- color Dicks. Troncs d'arbres, dans le parc du wM.- m. — AC. Je l'ai aussi récolté, sur un rocher, au moulin de Dersac près de Rancon ; et sur des roches de serpentine, prés de Magnac- Bourg; mais, sauf ces deux exceptions, je l'ai toujours vu sur des troncs d'arbres, plus particulièrement sur les arbres fruitiers, à Saint-Martial, Ambazac, St-Priest-Thaurion, Azat- le-Riz, la Roche-l'Abeille, Surdoux, etc... — C. en certains lieux, mais non partout ; rarement F. Il ne faut pas le confondre avec le Lecanora concolor Ram., espèce bien dif- férente, à laquelle M. Nylander se propose de donner plus tard le nom de L. con- colorans, afin d'éviter l'inconvénient de deux noms semblables dans le même genre. T. XXV. (SÉANCES) 26 402 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. . C'est avec l’assentiment de ce savant que je fais revivre le nom donné par Dickson, lequel est le plus ancien. On a eu raison de ne pas imiter Acharius, qui avait rapproché de ce Lichen le Physcia lychnea des auteurs (Syn. p. 192). Sans parler des différences de couleur et d'autres caractères plus importants qui les séparent, il suffit d'une légère goutte dé potasse pour faire ressortir l'autonomie de chacun d'eux. En effet, ce réaëtif n'agit pas sur le thalle du L. concolor, tandis que sur» celui de l'autre espéce il produit instantanément une vive couleur d'un rouge pourpré. J'ai pris note, dans mes courses en Auvergne et dans là m.-w., que le L. con- color se maintient dans les plaines, surtout prés des habitations; l'autre, au contraire, sans toutefois déserter les vallées, s'élève aux plus hauts sommets des montagnes. 249. Lecanora vitellina Ach. Syn. p. 174; Nyl, Lich. Scand. pi 14; Rabenh. Exs. fasc. 3, n° 57. Sur les murs, les rochers, le vieux mortier, les planches des portes trés exposées à l'air; C. au M.-B.. et dans la H.-V. — F. — Il s'éléve des simples vallées jusqu'aux plus hauts pics des montagnes, et là son thalle prend un reflet brillant. Nous ` possédons les diverses formes coruscans, arcuata et au- rella Ach. Syn. p. 114 et Nyl. Lich. Scand. p. 141. Je crois utile de relater ici que M. Nylander, dans le Flora 1875, p. 15, a constaté que ce Lichen et le précédent doivent appartenir au méme groupe, parce qu'ils présentent le méme type d'organisation intime. 250. L. epixantha Nyl. Lich. Luxemb. in Bull. Soc. bot. Fr.(1866) tome XIII, p. 371. — Lecidea epicantha Ach. Syn. p. 48; Arn. Exs. n° 298. H.-V. — Sur les murs du jardin de l’évêché de Limoges, et sur les rochers qui dominent la Valouaine au moulin de Lagarde. — RR. — F. — Il manque au M.-D. De méme que dans le Lecanora vitellina, le thalle ne change pas sous l'action de la potasse ; chaque thèque contient huit spores. 251. L. xanthostigma Nyl. Lap. or. p. 130. — Lecidea citrina var. xanthostigma Ach. Syn. p. 176. Troncs d'Aune, de Chêne, d'Orme, vis-à-vis du moulin de Rou- manet au-dessous de Condadille, et près de l'étang de Jonas à Ambazac, — AR. — F. Il ressemble beaucoup au L. phiogina, mais son thalle ne rougit pas au contact de la potasse (1). ! © (4) Je n'ai pas eneore rencontré le Lecanora medians Nyl. (Bull. Soc. bot. Fr. 1866, p. 367), mais je le sais très répandu sur les parapets des jardins à Paris, sur les toits .BICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 408 VI. — Groupe du Lecanora sophodes. 252. L. sophodes Ach. Syn. p. 153; Nyl. Prodr. p. 94, et Lich. Lap. | or. p. 131. Découvert au M.-D. par M. Nylander sur le Prunus Padus; je l'ai trouvé aprés lui dans les bois du Capucin, sur un tronc de Hêtre, — RR. — F. — Manque dans la H.-v. 253. L. Isevigata Ach. Syn. p. 153; Nyl. Lich. Lap. or. p. 1315 Norrl. Exs. fasc. 4, n° 457. M.-D. — Sur une vieille souche de Sapin, au pied de la montagne de Cacadogne. — R. — F. 254. L. exigua Nyl. Lich. Scand. p. 150, Lich. Lap. or. p. 131: Lecanora periclea var. exigua Ach. Syn. p. 151. WH.-v. — Sur un rocher prés du Vigen, mêlé au Lecanora my- riocarpa, et sur un mür à Saint-Léonard à côté du Lec. albo-atra. — RR. — F. 259. L. immersata Nyl. Flora 1878, p. 242. H.-V. — Sur un rocher baigné par la Vienne, à l'usine Vignerie prés de St-Junien. — RR. — F. Ce Lichen, nouveau pour la flore universelle, a également été trouvé en Prusse, prés de Berent, par M. Ohlert; M. Nylander l'a décrit ainsi qu'il suit: « Esse possit status L. exiguæ, cui subsimilis, sed thallo cinereo tenui vel tenuissimo, continuo, apothecis subinnatis, margine thallino cin- gente tenui. Spore longit. 0,011 - 0,016 millim., crassit. 0,006 -0,008 millim. Todo gelatina hymenialis cerulescens, dein subvinose fulvescens (thecæ presertim tincta). » 256. L. Roboris Duf.; Nyl. in Flora 1869, p. 412; Malb. Exs. fasc. 33, n° 889. H.-v. — Troncs de Charme, de Chêne et de Ghátaignier, prés de Limoges, à Laugerie; à Gain prés d'Isle. — AR. — F. des maisons à Poitiers, et ailleurs: aussi j'espère bien le découvrir sur les pierres do taille calcaires déjà employées dans de nombreuses constructions. Dans ce cas il devra prendre place parmi les espèces de ce groupe dont, sans parler d'autres aflinités, il Partage la complète insensibilité à l'action de la potasse, 404 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 251. Lecanora confragosa Nyl.; L. atra var. confragosa Ach. Syn. p. 146 ; Arnold Egs. n° 68 b. H.-v. — Roches de serpentine, dans la lande de Duris prés de Magnac-Bourg ; sur des rochers granitiques, à Coussac-Bonne- val, au moulin d'Ardant prés de Rancon, au moulin de Riche- bourg prés de Pierre-Buffière, au sommet du Calvaire de Saint-Vaulry, au viaduc de Bers9e, à Condat, Saint-Juuien, Saint-Priest-Thaurion, etc. — C. &— F. Var. lecidotropa Nyl. in Flora 1877, p. 232. H.-v. — Lichen semi-aquatique assez répandu; au bord de l'étang de Sagnat, prés de Bessines ; daus le lit de la Gorre, à Saillat; dans la Vienne, à l'usine Vignerie, prés de Saint-Ju- nien ; dans la Combade, prés de Châteauneuf; dans la Briance, à Chalusset ; au moulin Corret, prés d'Isle. Cette forme est remarquable par ses apothécies plus ou tnoins dépourvues de rebords thallins; sous l'action de la potasse, son thalle jaunit comme dans le type (K +). Le L. discolorans Nyl. (Lecidea discolor Hepp Flecht. Eur. p. 319) appartient probablement à cette variété. | Var. amphitropa Nyl. in litt. H.-v. — Cette variété diffère peu de la précédente; elle s'en distingue à ses apothécies privées de rebord thallin, c'est-à- dire complètement lécidéines. — Sur des rochers de la rive droite de l’Isle, au Chalard ; dans le lit de la Glane, au moulin Brisse, prés de Saint-Junien; enfin au moulin de Richebourg, près de Pierre-Buffiére. — AR. — F. . Ces deux formes, lecidotropa et amphitropa, offrent un certain intérêt scien- tifique en ce sens qu'en démontrant les affinités des genres Lecanora et Le- cidea, elles prouvent qu'une espéce du premier genre peut facilement paraitre appartenir au second par le simple appauvrissement ou l'absence fortuite du rebord thallin. C'est en s'appuyant sur des faits pareils, du reste assez nom- breux, que M. Ohlert, un des meilleurs lichénologues de l'époque actuelle, réunissait les Lecanora aux Lecidea ; je signale son opinion, sans me permettre d'en émettre une qui me soit personnelle. sur un sujet aussi délicat, laissant ce soin aux lichénologues du premier rang. 258. L. subconfragosa Nyl. Lich. Pyr. or. p. 20. H.-V. — Sur des rochers granitiques, au sommet des Puy-la-Roche et Puy-Laclide, prés de Beaumont. — RR. — F. M. Nylander a aussi trouvé celte espèce dans les Alpes du Dau- phiné. La potasse n'agit pas sur le thalle (K —), qui est d'un gris foncé. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 405 259. Leeanora milvina Ach. Syn., p. 151. — Lichen milvinus Wahl. M.-D. — Rochers trachytiques, sur les pentes du Puy-de-l Angle. H.-V. — Rochers granitiques baignés par la Glane, au moulin Brisse, prés de Saint-Junien; et par la Vienne, aux moulins Corret et Parant, prés de Limoges. Je l'ai encore trouvé sur la borne d'un chemin, à Gain, prés d'Isle. — AR. — F. 260. L. atrocinerea Nyl., in Flora 1872, p. 247, et Exs. Lich. paris. fasc. 1, n° 43. — Lichen atrocinereus Dicks. H.-v. — Sur les rochers, à la Roche-l'Abeille, Limoges, Rancon, Bersac, Bessines, Sauvagnac, Saint-Just, Beaumont, etc. — C. — Très souvent F. Ce Lichen habite parfois des rochers submergés, et, dans ce cas, j'ai vu le rebord des apothécies s'appauvrir comme dans la variété lecidotropa du Leca- nora confragosa. Je n'ai pas rencontré cette espèce au M.-D. 261. L. teichophila Nyl. Lich. Luxemb. in Bull. Soc. bot. Fr. 1866, tome XIIT, p. 367. H.-V. — Sur les pierres d'un vieux mur, à Marval. — RR. — F. M. Nylander a le premier découvert cette rare espèce au jardin du Luxem- bourg à Paris. Thalle cendré, verruqueux-aréolé ; apothécies noires, planes, à rebord épais, trés peu proéminent, entier et parfois presque rugueux. Chaque théque contient huit spores. VII. — Groupe du Lecanora alphoplaca (1). 262. L. eircinata Ach. Syn. p. 184; Malbr. Exs. fasc. 7, n° 328. — Lichen circinatus Pers. H.-V. — Sur les pierres d'un vieux mur, dans le village de Cour- befix. — RR. — F. 263. ' L. subeircinata Nyl. in Flora 1813, Pp. 18. H.-V. — Parmi les ruines du château de Courbefix. Le thalle rougit par la potasse (K +); cette réaction le distingue surtout du précédent. Var. subfarinosa Nyl. in litt. ad Lamy. (4) Le Lecanora alphoplaca Ach., dont ce groupe porte le nom, n'a pas encore été trouvé dans les localités que j'ai explorées. 406 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sur du mortier de chaux dans la même localité que le type. Tous les deux sont R. et F.; ils représentent le Squamaria circi- nata var. farinosa Anzi Symbol. p. 1. 264. Lecanora liparina Nyl. in Flora 1816, p. 305 et 306. H.-V. — Ce beau Lichen, nouveau pour la flore universelle, que j'ai découvert depuis prés de quarante ans, réside constamment 'sur des roches de serpentine, auxquelles il adhére trés forte- ment; je l'ai remarqué dans les landes incultes de la Roche- l'Abeille et dans celles de Duris, du Cluzeau, de la. Chapelle, dela Flotte, prés de Magnac-Bourg. — AC. dans ces deux localités. — F. ll faut bien se garder de le confondre avec le Lecan. olivacea Nyl. (Lecidea olivacea Duf.), espèce tout à fait méridionale, Grâce à la générosité de M. Ny- lander, j'ai pu avec de beaux échantillons comparer les deux espéces, qui ne sauraient étre assimilées d'aucune facon ; des différences notables les séparent. Voici la description du L. liparina, telle qu'elle est présentée dans le Flora : « Thallus olivaceo-cinerascens adnatus firmus (erassit. 0,2 - 0,4 mill.), squamarioides, inequalis, versus ambitum. sublobato-imbricatus, ipso ambitu subcrenato. Apothecia livido-pallida vel fusca, margine thallino integro cincta, demum convexa et biatoroidea (latit. 0,5 - 0,9 millim.). Spore 8-næ incolores oblongæ 1-septatæ, long. 0,012-0,018 millim., crassit. circiter 0,004 millim. Paraphyses gracilescentes distinctæ apice clavatulo; epithecium granulosum, Todo gelatina hymenialis ceru- lescens, dein vinose-rubescens (thecæ presertim tincta). » Apothecia sepe albo-suffusa et ambitus thalli quoque subsuffusus. Spermatia arthrosterigmalibus (crassit. 0,0025 millim.) infixa, bre- viter bacillaria (utroque apice obsolete vel via crassiore), longit. 0,0025- 0,0085 millim., crassit, 0,0005 millim. Species est e stirpe Lecanorie candicantis (Dicks.) » VIII. — Groupe du Lecanora subfusca (1). Série A. — Thalle subeffiguré, K —. 205. L. galaetina Ach. Syn. p. 187; Koerb. Syst. Lich. p. 145; Norrl. Exs. fasc. 3, n° 139. C'est le L. albescens de divers auteurs. (1) Les espèces qui composent ce groupe étant nombreuses, j'ai cru utile de les dis- poser par séries suivant l'ordre naturel de leufs afflhités. Je dois à l'abligeande d de M. Nylander l'établissement de ces séries avec leurs caractères distinctifs. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. A07 H.-V. — Surles rochers granitiques, les pierres des murs, lés vieilles briques, le ciment, les crépis de chaux, à Condadille, prés de Condat ; prés du pont Saint-Martial, à Limoges ; à Aixe, au Vigen, à Courbefix parmi les ruines du château, à Verneuil. — AC., mais non partout. — F. Les échantillons publiés par M. Norrlin sont lignicoles. Ce Lichen est trés varia- ble pour la nuance du thalle et la forme des apothéciés; il a cela de commun avec le Lecanora saxicola, dont jadis beaucoup d'auteurs le rapprochaient, comme simple variété, sous le nom générique de Squamaria. Série B. — Thalle K 4-. 266. Lecanora subíusca Ach. Syn. p. 1 51; Nyl. Lich. Scand. p- 159. : Les variétés argentata et glabrata Ach. correspondent au type de cette espéce trés variable, dans laquelle les confusions sont faciles. Troncs d'arbres, murs et rochers, au M.-BD. et dans la M.-Yv. — Nous possédons la forme campestris Schær., qui est saxicole, publiée par Rabenhorst (fasc, 25, n° 691). 261. L. gangaleoides Nyl. in Flora 1872, p. 394. WH.-V. — Rochers des deux rives de la Gartempe, prés de l'ancien château de Ventenat, à Châteauponsac ; sur la roche dite de la Bréche, rive gauche du Thaurion, prés de Saint-Martin-Terres- $us. — AR. — Ë. Apothécies noirâtres et plus ou moins crénelées; l'ióde bleuit la gélatine hyméniale. 268. L. serupulosa Ach. Lich. univ. p. 315; Nyl. Lich. Scand. p. 162. H.-V. — Sur un tronc de Hêtre, à l'extrémité de l'étang de la Pécherie, près de la Crouzille. — RR. — F, Je l'ai trouvé assez abondamment sur les bords de la Mayenne, à Laval. Les spores, au nombre de huit dans chaque théque, sont ellipsoides et simples. 269. L. pseudistera Nyl. in Flora 1812, p. 354. H.-V. — Sur les rochers des bords de la Glane, à Saint-Junien ; sur le coteau qui s'étend de la Planche au château de Cha- lusset, rive droite de la Briance; sur la rive gauche de la Gar- tempe, près de Bessines. — R. — F. Au contact de l'iode, la gélatine hyméniale devient d'abord bleuâtre, puis d'un rouge vitiéux. 408 | SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 270. Lecnnora parisiensis Nyl. Lich. Luxemb. in Bull. Soc. bot. de France, 1866, t. XII, p. 368; Rabenh. Exs. fasc. 30, n° 802. M.-V. — Sur divers troncs d'arbres, à Isle, Limoges, Naugeat, Rochechouart, Magnac-Bourg, Aixe, etc. — AC. — F. M. Nylander en a donné une trés bonne description dans la notice sus- indiquée. M. Malbranche a publié, sous le nom de Lecanora subfusca var. allophana Ach., un Lichen auquel il donne pour synonyme le L. parisiensis Nyl. M. Ny- lander, que j'avais consulté à cet égard, m'a répondu que le L. allophana u'exis- tait pas en France. — Les échantillons de M. Malbranche représentent donc simplement le vrai L. parisiensis Nyl. 271. L. rugosa Nyl. Lich. Scand. p. 160, et Flora 1872, p. 250. — Lichen rugosus Pers. H.-Y. — Sur un vieux tronc de Tilleul, prés du Château de Ro- chechouart. — RR. — F. Ce Lichen n'est pas le Lecanora rugosa Ach.; mais il a pour synonyme le L. subfusca var. horiza du méme auteur, Syn. p. 157, du moins pro parte. 272. L. subrugosa Nyl. in Flora 1875, p. 15; Norrl. Exs. fasc. 3, n? 135. W.-V. — Sur un vieux tronc de Châtaignier, prés de la gare de Champsiaux, — RR. — F. Au contact de l'iode, la gélatine hyméniale prend une teinte vineuse brunátre. 273. L. ehlarona Nyl. in Flora 1872, p. 250 et 550, et 1875, p. 15; Lich. Scand. p. 160; Norr. Exs. fasc. 3, n° 133; L. subfusca var. chlarona Ach. Syn. p. 158. CC. dans la H.-v. et au M.-D. Sur les apothécies de ce Lichen et des espéces voisines on apercoit fréquem- ment une petite croûte noire, qui est le Sphæria epicymatia Wallr., décrit par M. Nylander dans le Prodr. p. 85 et 86; les ostioles de cette petite Hypoxylée sont trés apparents. 274. ' L. coilocarpa Ach. Syn. p. 157; Nyl. Lich. Scand. p. 160; Norrl. Exs. fasc. 3, n° 134. M.-V. — Sur un tronc de Hêtre, à Sussac, prés de Châteauneuf. — RR. — F. 275. L. ehtarotera Nyl. Lich. Pyr. or. p. 20. H.-V. — Sur un tronc de Chêne, dans la forêt d'Aixe. —RR. — F. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 409 Bords des apothécies épais et crénelés; par l'iode, la gélatine hyméniale devient d'un bleu foncé persistant. Cette espèce est commune dans les parcs des châteaux de Bellavilliers et de Blavou (Orne), sur les troncs de Pin et de Fréne. 210. Lecanora intumescens Rebentisch ; Koerb. Syst. Lich. p. 143; Hepp Flecht. n° 614; Arnold Exs. n° 273. Sur les troncs d'arbres, notamment sur le Hêtre. — C. au M.-D. et dans la H.-V. — F. 211. L. albella Ach. Syn. p. 168; Nyl. Prodr. p. 85; Desmaz. Exs. fasc. 8, n° 391. — Lichen albellus Pers. Troncs d'arbres, prés de Condat, au Puy-Jaubert, à Châteauponsac et à Beaumont. — R. — F. M. Nylander l'indique au m.-Ð.; M. Rupin l'a aussi trouvé dans le Cantal. 218. *L. subalbella Nyl. in Flora 1872, p. 365; Schær. Exs. n° 315. H.-V. — Sur des troncs d'arbres de toutes essences. Cette sous- espèce est beaucoup plus répandue que le type albella dont elle différe peu : sous l'influence de l'iode, la gélatine hyméniale devient d'un bleu persistant dans ce dernier, tandis que dans le subalbella le bleu disparaît promptement et les thèques seules restent teintées en jaune ou en bleu au sommet. 279. L. atrynea Nyl. in Flora 1872, p. 250,365, et Lich. Pyr. or. p. 20; Norrl. Exs. fasc. 3, n° 132; L. subfusca var. atrynea Ach. Syn. p. 158. H.-V. — Sur un tronc de Chéne, au bord du ruisseau des Villettes, au-dessous de Bonnefond. Là seulement j'ai trouvé la forme corticole publiée par Norrlin. — Ailleurs je wai vu que la forme saxicole, d'abord sur une roche porphyrique au bord de la Valouaine, prés de Limoges, puis sur des roches volcaniques de la rive gauche de la Graine vis-à-vis de la ville de Roche- chouart. — R. — F. Ce Lichen, toujours sous forme saxicole, est moins rare au M.-D., où je l'ai abondamment rencontré sur les pentes du Puy-de-l'Angle et sur le coteau secon- daire qui domine la ville, en face des bois du Capucin. Je crois que cette espéce peut étre considérée comme répulsive du granit, au point de vue de l'habitat. Var. eenisia Ach. Syn. p. 163. Sur des rochers du plateau de Bozat, et sur un mur prés du M.-B. MÓ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. — Thalle plus ou moins verruqueux ; disque des apothécies d'un brun cendré, un peu pruineux. Var. melacarpa Nyl. in litt. — Cette variété se distingue par des apothécies noires. Sur un rocher trachytique, à gauche dela ville en regardant le Pic du Sancy. 280. Lecanora Riparti Lamy in Flora 1879, p, 202. Rochers de Ja rive gauche de la Vienne, au-dessus de l'écluse de l'usine de M. de Veyvialle, entre Saint-Léonard et Larligè. Espèce nouvelle dont voici Ja description : « Thallus pallidus firmus tenuis subsquamulose-arealatus, areolis mi- autisplaniusculis difformibus contiguis aut subdispersis (K flavens), hypo- thallo nigricante tenuissimo. Apothecia badio-rufescentia subinnata (latit. 0,2-0,4 millim.), margine thallino integro cincta. Spore 8-n@ ellipsoideæ vel oblongo-ellipsoidee, longit. 0,010-0,015 millim , erassit. 0,004 - 0,006 millim. Paraphyses non bene discrete ; epithecium luteo-fus- cescens (e clavis paraphysum). Iodo gelatina hymenialis cærulescens, dein obscure vinose r'ubescens, Species est affinis L. subfuscæ (campestri Schær..), facie vero peculiari thalli fere ut in L. smaragdula. Spermatia arcuata longit. 0,014 «0,018 milim, crassit, 0,0005 millim. » 981. L. subecarnea Ath. Lich. unio. p. 365; Ny. Lich. Scand. P. 199, et Exs, Lich. paris. fasc. 4, n° 44. Sur les rochers ombragés. — RR. au M.-5., dans les bois du Capucin. — C. dans la H.-W., notamment sur les rochers volca- niques de la rive gauche de la Graine, qui font face au château de Rochechouart, — F, 282, L. angulosa Ach. Syn. p. 166; Nyl. Lich. Scand. p. 161; Norrl. Ems. fasc. 3, n° 137. Sur le Peuplier, le Noyer, les gros arbustes des jardins, etc... R. au M.-D., où je l'ai vu sur le Hêtre; AC. dans la m.-v.— F. 383. L. glaucoma Ach. Syn. p. 105; Nyl. Prodr. p. 87, et Eus. Lich. d'Auvergne fasc, 1, n° 27. — Murs et rochers. C. au M.-D. et dans la H.-V, -— F, Ses apothécies sont fréquemment noircies par la présence de Arthonia varians Dav. C'est le seul Lecanora saxicole dont l'épithécium devienne jaune ay contact du chlorure de chaux (CaCl 4-); celui du Lecanora subcarnea ne change pas de couleur sous l'action du méme réactif, ; iet LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. A1 Sur les rochers du Rigolet on rencontre assez fréquemment le Lecanora glau- coma avec un thalle traversé en divers sens par des lignes noires, qui sont de nature hypothalline (1). 284. * Lecanora bicincta Ram. ; Nyl. in Flora 1872, p» 549, et Lich. Scand. p. 159. Rochers des baraques de la Clergue, dans la vallée de la Cour, à la Bourboule, etc. — AC. au M.-D. — F, Je ne l'ai pas vu dans la H.-W, Cette sous-espéce différe du précédent surtout par les apothécies, dont la plu- part ont un rebord particulier ën sus du rebord thallin. | Les réactions sont les mêmes que dans le type (L. glaucoma). 285. L. subradiosa Nyl. in Flora 1872, p. 549. H.-V. — Sur un rocher volcanique dela rive gauche dela Graine, vis-à-vis de la ville de Rochechouart. — RR. — s. Le chlorure de chaux réagit en orangé allant au rouge sur le thalle, et ep jaune sur l'épithécium. Série C. Brad Thalie K =. 286. L. conferta Nyl. in Stizenb. L, subfusca, p. 4 (1868), et Prodr. p. 88. — Patellaria conferta Dub. Bot, gall, p. 654. H.-V. — Sur les pierres des vieux murs et les roehers gneissi- ques, à Condadille prés de Gondat, et au Vigen, — AR. — F. Spores simples comme dans les espéces qui font partie de cette série. (1) A l'occasion de ces lignes hypothallines, il me semble utile de donner ici quelques explications pour les personnes encorc peu versées dans l'étude des Lichens. L'Aypothalle, dans la plupart des thalles crustacés, ne vient pas sous le thalle, comme le nom semble l'indiquer, mais seulement à la périphérie; sous le thalle on n'en voit que des débris se confondant avec les éléments médullairos plus ou moins présents. Il ne faut pas le confondre avec le prothalle (d'autres disent protothalle), qui désigne les premiers filaments-germes sortant des spores et sur lesquels se forme le thalle (commencant par de petits amas celluleux dans lesquéls naissent ]es gonidies). Les lignes blanchâtres, bleuàtres, ordinairement plus ou moins noires, qui, suivant les espèces, circonscrivent le thalle, forment la limite d'un individu, d'un Lichen à part; mais sj plusieurs individus, de la méme espèce, trés voisins les uns des autres, vivent en quelque sorte cóte à cóte sur une écorce ou sur un rocher, on les voit se livrer une guerre fratricide ; c'est à qui l'emportera: efest le combat pour la place au soleil, the struggle for life des Darwinistes. Ils se repoussent les uns les autres, et par suite ces poussées réciproques de chaëun d'eux en sens opposé portent à la surface et mettent en saillie las lignes hypothallines ordinairement noirâtres qui forment sur l'épithalle des dessins variés, comme cela se voit fréquemment dans les Lecidea parasema et rivulosa, dans l'Arthonia decussata, ét dans d'autres ‘Lichens. 419 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 287. Lecanora Hageni Ach. Syn. p. 167 (pro parte); Nyl. in Flora 1812, p. 250, et Prodr. p. 86. H.-V. — Sur de jeunes troncs de Peuplier, prés de Pierre-Buf- fière et prés de Saint-Junien. — AC. — F. Les spermaties sont arquées et plus petites que dans le suivant. 288. L. umbrina Nyl. Lich. Scand. p. 162, et in Flora 1872, p. 250. — Lichen umbrinus Ehrh. H.-V. — Sur un tronc de Peuplier-Tremble, au bord du Thaurion, prés de Saint-Priest. — RR. — F. Les spermaties, en forme de demi-cercle, sont deux fois plus grandes que celles du L. Hageni. 289. L. 290. L. 291. L. 292. L. érie D. — Thalle jaunátre. sulphurea Ach. Lich. univ. p. 399; Nyl. Lich. Scand. p. 165, et Exs. Lich. d'Auvergne (fasc. 2, n° 38. Sur les rochers trachytiques du M.-D., dans la vallée, dans les bois du Capucin, au Rigolet, etc. — AC. — F. Je n'ai trouvé ce Lichen qu'une seule fois dans la M.-V., au som- met du Puy-la-Roche, près de Beaumont. — KRR. — F. — Il y est largementremplacé par le suivant. orosthea Ach. Lich. univ. p. 400; Nyl. Lich. Scand. p. 165. H.-V. — Rochers granitiques, prés de Chàteauponsac, au moulin de Lagarde sur la rive droite de la Valouaine, au-dessous de Cintrat vis-à-vis de Saint-Priest, etc. — AC. rarement F. Je ne l'ai pas vu au M.-D. symmietera Nyl. in Flora 1872, p. 249. Sur un tronc de Sapin, entre le château de Bort et la gare de Saint- Priest; il était mêlé au L. conizæu. conizsea Nyl. in Flora 1872, p. 249; L. expallens var. conizæa Ach. Syn. p.171; L. varia var. conizæa Nyl. Lich. Scand. p. 163; Arn. Exs. n° 344. Sur une souche de Saule, au M.-p. — RR. — F. Troncs de Pin, de Sapin et de Bouleau, dans le pare de l'Echoi- sier, prés de Bonnat ; dans la forêt de Bort, près de la gare de LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. M3 Saint-Priest ; à Lagarde et à Condadille, près de Limoges ; sur les bords de la Séme, prés de Fromental; à la Crouzille. — AC. — F. Le chlorure de chaux (CaCl) ne produit aucune réaction sur le thalle (4). 299. Lecanora conizella Nyl. in Flora 1815, p. 104. W.-V. — Sur des troncs de Mélèze, dans la forêt de Bort et dans le parc de l'Echoisier. — R. — F. Lichen nouveau pour la flore universelle. Voici sa description : « Thallus albido-flavidus, tenuiter granulatus, subindeterminatus. Apothecia lutescenti-rufella minuta (latit. 0,2-0,3 millim.), margine thallino subgranulato obsoleto cincta. Spore 8-ne ellipsoideæ, longit. 0,009 -0,011 millim.; crassit. 0,006 -0,007 millim. Epithecium lutescens (non inspersum), paraphyses fere mediocres. lodo gelatina hymenialis cerulescens, dein vinose vel violacee fulvescens, thecis obscurius tinctis. Species videtur distincta in stirpe Lecanorz vari». A L. conizæa com- paranda mox differt sporis turgidioribus. Distat quoque a L. sarcop- tella. Facie accedit ad L. piniperdam, sed jam spore alie. Thallus K flavescens. » 294. L. metaboliza Nyl. in Flora 1875, p. 360. H.-Y. — Sur un tronc carié de Châtaignier et sur une souche de Chêne, près de Châteauneuf-la-Forêt. — RR. — F. 295. L. anopta Nyl. Flora 1873, p. 292, et 1875, p. 15. M.-D. — Sur un tronc pourri de Sapin, entre le village du Queu- reilh et la Cascade de ce nom. — C. en cet endroit, mais là seulement. — F. La gélatine hyméniale rougit au contact de l'iode. Nouveau pour la France! Ce Lichen est peut-étre un Lecidea (Biatora). 296. L. polytropa Schær. Enum. Lich., p. 81; Nyl. in Flora 1872, p. 251 ; Arnold Exs. n° 531 b. — Lichen polytropus Ehrh. M.-D. — Sur les rochers. — C. — F. (1) J'ai vainement cherché dans ma localité les L. expallens Ach. et lutescens Nyl., qui, l'un et l'autre, se distinguent du conizæa par la réaction orangé-érythrinique sur la croûte thalline, sous l'action du chlorure de chaux. En usant de ce procédé, j'ai cru constater que les échantillons publiés par Malbranche (fasc. 1, n° 31), sous le nom de Lecanora varia var. lutescens, appartiennent plutôt au L. conisca. MA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. H.-V, — Sur un rocher de la rive gauche de la Gartempe, près de Bessines ; sur les bords de la Vienne, prés d'Eymoutiers. — RR. — L'échantillon publié par Arnold est lignicole. Forme alpigena Ach, Syn. p. 110; Arnold Egs. fasc. 11, n° 327. — AC. au M.-D. — illusoria Àch. Lich. univ. p. 380; Nyl. Lich. Scand. p. 164. — C. au M.-D.; RR. dans la H.-v., où chaque fuis on ne rencontre ce Lichen qu'en trés petite quantité. — aerustaceg Schar, Enum., Lich. p. 81, — W.-v. et M.-D.— Cette forme ne présente que des apothécies éparses sur la pierre, sans aucune apparence de croûte thalline; elle dif- fére peu de la précédente. 297, Keennora intrieata Ach. Syn. p. 154; Nyl. Flora 1872, p. 251 et Lich. Scand. p. 174. — Lichen intricatus Schrad. Rochers au M.-D. — C. — F. Var. eserulea Lamy. — Les apothécies sont bleuàtres, et parfois d'un. bleu-indigo trés prononcé. — Je l'ai rencontrée sur les rochers volcaniques des Aiguilles de Bozat ; et sur des rochers trachytiques, près de la Cascade de la Dore et dans la vallée traversée par la Dordogne. … Je wai pas encore vu le Lecanora intricata dans la m.-V. ; c'est, me parait- il, un habitué des hautes montagnes. Cependant une fois je l'ai rencontré, sur un point culminant, entre Bujeat et Millevaches (Corrèze). Série E. — Spermaties en forme de croissant. 298. L. effusa Ach. Syn. p. 159; Nyl. Lich. Scand. p. 165. — Lichen effusus Pers. Sur un tronc de Fréne dénudé, à Saint-Lazare prés de Limoges. — R. — F. M. Richard eite aussi celte espèce dans son Catalogue des Lichens des Deux-Sevres. Apothécies petites, à contour trés régulier, à disque plan, d'ün brun roux pâle, à bord mince, blanchätre, presque toujours persistant. 299. L. subintricans Nyl. in Flora 1879, p. 203. Sur une vieille souche de Hétre, prés du pare du M.-D. — RR. be F. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. M5 M. Nylander donne de cette nouvelle espèce la description suivante + « Thallus vix visibilis. Apothecia carneorufescenti-fusca vel obscure car- nco-rufescentia (latit. circiter 0,5 millim. vel minora), margine thallino flavido integro cincta. Spore 8-ne ellipsoidew, longit. 0,008-0,041 millim., crassit. 0,004-0,006 millim. Epithecium luteo-rufescens granu- losum ; paraphyses crasse articulate. Iodo gelatina hymenialis leviter cerulescens, dein vinose fulvo-rubescens (thecæ presertim tinctæ). Est species e stirpe L. sarcopeos, mox distinguenda paraphysibus bre- vioribus (altit. 0,05 millim.) crassioribusque, sporis minoribus, etc. Gonidia iodo non tincta. Facie accedit ad L. subintricatam. Série F. — Theques polyspores, spores simples. 300. Lecanora constans Nyl. Prodr. p. 89, Exs. Lich. paris. n° 124. Sur l'écorce des arbres, à la Bitarelle, prés de Tulle (Corrèze). C'est M. Rupin qui m'a communiqué cette espèce, et, quoiqu'elle sorte de mes limites, je la signale ici parce qu'elle est intéressante pour notre Plateau cen- tral; de plus, je suis perstadi qu'elle existe dans la mr.-w., sur la ligne de Plainartige à Beaumont. Les spermogonies manquaient au seul échantillon qui m'a été donné. ; | 301. L. Sambuei Nyl. Lich. Scand. p. 168; Arnold Exs. n° 300. — Lichen Sambuci Pers. Sur un tronc de Sureau, dans le parc du château de Bort, prés de la gare de Saint-Priest, — RR. — F. Série G. — Spores 1-3-septées. 302. L. Erysibe Nyl. Lich. Scand. p. 161. — Lecidea luteola var. Erysibe Ach. Syn. p. 41. M,-w. — Sur les rochers, les vieux murs, à Limoges, Saitit- Amand prés de Saint-Junien ; sur le mortier de chaux, à Con- dadille; sur les piles du pont qui traverse la Gartempe, entre Saint-Matthieu et Rochechouart, ete, — AC. — F. 303. L. syringea Nyl.; D. Hageni vat. syringea Ach. Syn. p. 108. Sur un tronc de Peuplier, dans la vallée de Champlas, près de Brive (Corréze) ; communiqué par M. Rupin. Ce Lichen est un peu en dehors de ma circonscription, mais d'un cóté il appartient au Pláteau central, et d'autre part j'ai la conviction qu'il existe dans la m.-v., où le L. Hageni; qui lui ressemble beaucoup, n est pas rare. A16 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 304. *Lecanora athroocarpa Dub. Bot. gall. p. 669; Nyl. Prodr. Lich. p. 88, et Exs. Lich. paris. fasc. 4, n° 39. H.-V. — Sur un rocher, près de Pierre-Buffiére. — RR. — F. 305. “L. metaboliea Ach. Syn. p. 153; Nyl. Prodr. Lich. p. 93. H.-V. — Rochers de la rive droite dela Gartempe, prés du viaduc de Bersac ; et dans le parc de l’Echoisier, prés de Bonnat. — RR. — F. Ce Lichen ne diffère guère du précédent que par ses apothécies biatorines, c'est-à-dire privées de rebord thallin. Série H. — Apothécies noirátres à l'intérieur; spermaties droites. 306. E. atra Ach. Syn. p. 146; Nyl. Prodr. p. 90, Lich. d Auvergne n° 39. Rochers et troncs d'arbres, au M.-D. et dans la B.-v. — C. — F. La forme corticole est moins répandue que celle qui croit sur la pierre. IX. — Groupe du Lecanora hœæmatomma. 307. L. hsematomma Ach. Syn. p. 178 ; Nyl. Prodr. p. 94, et Exs. Lich. par. fasc. 1, n° 45. M.-D. — Rochers trachytiques. — R. — F. W.-W. — Sur des rochers volcaniques, à Rochechouart; sur des roches de serpentine, à Pierrebrune et dans la lande de Duris, prés de Magnac-Bourg ; sur des rochers granitiques, au Mont- Gargan, à Peyrat-de-Bellac, au vieux pont de Saint-Léonard, au Palais, à Châteauponsac, etc. — AC. X. — Groupe du Lecanora ventosa. 308. L. ventosa Ach. Syn. p. 159; Nyl. Lich. Scand. p. 112, Exs. Lich. d'Auvergne n° 40. M.-D. — Sur les rochers des points culminants. H.-V. — Au sommet de la montagne de Chez-Tandrieux ; dans la forêt de Crouzat; au Puy-Labesse et au Puy-Laclide, prés de Beaumont. — C. dans ces diverses localités, mais je ne l'ai pas vu ailleurs. — F. Ce beau Lichen doit exister sur les montagnes de Royéres (Creuse), qui sont plus élevées que celles de Beaumont ; je l'ai vu sur la ligne de Millevaches à Tarnac (Corréze). LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 417 XI. — Groupe du Lecanora tartarea. 309. Lecanora tartarea Ach. Syn. p. 172; Nyl. Lich. Scand. p. 157; Malb. Exs. fasc. 6, n° 278. Rochers volcaniques des Aiguilles de Bozat. — RR. au m.-D. — F. Ce Lichen est plus répandu dans la Hi.-W. ; je l'ai vu prés de l'étang de la Pécherie, à la Crouzille; au-dessous de Cintrat, vis-à-vis de Saint-Priest-Thaurion ; au moulin de Lagarde, prés Limoges. — F. Assez souvent on le rencontre à l'état stérile, et dans ce cas il est peu facile de le déterminer avec certitude sans l'emploi du chlorure de chaux, qui produit une réaction érythrinique. 310. *E. pallescens Schr. Enum. Lich. p. 18; L. parella var. pal- lescens Ach. Syn. p. 169. — Lichen pallescens L. H.-V. — Sur un vieux tronc de Tilleul, à Rochechouart; sur un Cerisier, à Vilmazet, prés de Saint-Jouvent; sur un Prunier, près de l’étang de Jonas, à Ambazac; sur un tronc de Frène, à Salicroux, prés de Saint-Just, etc. — AR. — F. l 311. "E. subtartarea Nyl. in Flora 1872, p. 550. W.-V. — Sur un tronc de Chêne, prés de Saint-Gilles. — RR. — F. — Nouveau pour la France ! Forme leprosa Nyl. Lich. Lap. or. p. 135. Sur un tronc de Châtaignier, prés de Saint-Jouvent; et sur un vieux tronc de Tilleul, à Saint-Martial. — Rarement F. J'ai vu cette forme au M.-D., sur un rocher dans la vallée de Dent- bouche. J12. L. upsaliensis Ach. Syn. p. 169; Desmaz. Exs. fasc. 13, n° 647. — Lichen upsaliensis L. Sur une brindille de Sapin, dans la forét du Lioran (Cantal); communiqué par M. Rupin. — RR. — F. 313. L. parella Ach. Syn. p. 169; Nyl. Lich. Scand. p. 156, Exs. Lich. paris. n* 38. — Lichen parellus L. Sur .des rochers, au M.-p. — AR. — F. Ce Lichen est trés répandu dans la m.-W., parfois sur les troncs d'arbres, mais plus fréquemment sur les pierres des vieux T. XXV. (SÉANCES) 27 A18 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. murs et sur les rochers ; il présente des formes trés variables, dont je ne signalerar que deux : Forme arborea Scheer. Enum. Lich. p. 80. — Les apothécies sont presque aussi grandes que dans le L. tartarea. Ge Lichen nese rencontre guére que sur les troncs de Hétre, dans les parties montagneuses de la W.-W. — tumidula Schær. Enum. Lich. p. 19; Rabenh. Exs. fasc. 23, n° 639. — Lichen tumidulusPers. — L'échantillon publié par Rabenhorst ne me parait pas caractériser suffisamment ce Lichen dont les apothécies tuméfiées sont munies d'un rebord trés épais, qui parfois cache presque complètement le disque. J'ai rencontré sur un mur, à Marval, une troisiéme forme du type, à thalle tout à fait blanc. XII. — Groupe du Lecanora badia. 314. Lecanora nephæa Smrf. Suppl. Flora Lap. p. 103; Nyl. Lich. Scand. p. 169. — Parmelia nephrea Fr. Lich. europ. p. 151. — Le L. atriseda Nyl. Lich. Scand. p. 170 (Parmelia badia var. atriséda Fr. Lich. eur. p. 149) est synonyme de cette espèce ; si j'ai adopté le nom de nephæa, écrit par Fries ne- phræa, c'est parce qu'il est plus ancien. Ce Lichen, nouveau pour la France, n'avait été remarqué jusqu'à ce jour qu'en Norvége, en Suède et en Finlande. Je l'ai découvert, au sommet d'une haute montagne, entre Peyre- levade et Tarnac (Corréze), bourgs compris dans un groupe montagneux qui se relie à nos limites, prés de, Nedde et de Beaumont, et qu'il était utile d'explorerà partir des sources de la Vienne. * Cette rare espèce se distingue du L. badia par le rebord des apothécies qui est plus effacé, par ses spores ellipsoides et non fusiformes, par ses spermalies courbes ct non droites : le meilleur critérium est donné par ces corpuscules. 315. L. badia Ach. Syn. p. 154; Nyl. Prodr. p. 94; Rabenh. Exs. fasc. 6, n» 170. Rochers trachytiques, au M.-D. — CC. — F. J'ai rencontré parfois la forme cinerascens, signalée aussi par , M. Nylander. Le type de l'espéce existe dans la M.-W.; je l'ai rencontré sur LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. M9 la rive droite de la Gartempe, près du viaduc de Bersac, au sommet des montagnes de Saint-Sulpice-Laurière ; el au Puy- la-Roche, près de Beaumont. — RR. — F. Je l'ai vu aussi, mais en petite quantité, sur divers points entre Millevaches, Bujeat et Tarnac (Corrèze). XIII. — Groupe du Lecanora cinerea. 316. Lecanora Boekii Rodig; Th. Fr. Lich. Scand. p. 269. C'est le Lecidea dispersa Schær.; Nyl. Prodr. p. 112. C'est aussi le Lecanora sophodopsis Nyl. in Flora 1876, p. 233, et 1879, p. 204. M.-D. — Sur des rochers granitiques qui dominent le bourg de la Bourboule. — RR. — s. H.-V. — Je l'ai aussi trouvé dans la forêt de Ballerand, près de Marval. J'ai cru devoir adopter le nom de Rodig (collaborateur de G.-F.. Hoffman), qui est le plus ancien. | Comme ce Lichen, nouveau pour la France et d'une trés grande rareté; est trés peu connu, je crois utile de reproduire ici textuellement la description complète qu'en a faite M. Nylander dans le Flora 1876, p. 233, sous le nom de Lecanora sophodopsis : « Thallus olivaceo-fuscus vel fusco-cinerascens, sat minute granulo- sus, granulis subgloboso-variis aut varians planus areolato-diffractulus. Hypothallus niger tenuis passim visibilis. Apothecia nigricantia (latit 0,5 millim. vel minora), demum angulata vel compresso-linearia, mar- gine thallino integro cincta. Spore 8-næ incolores ellipsoideæ simplices, longit. 0,017 -0,025 millim., crassit. 0,011-0,015 millim. Paraphyses graciles, epitheciwm nonnihil fuscescens, hypothecium fuscescens, iodo gelatina hymenialis vinose fulro- rubescens. Supra saxa micaceo-schistosa in Tyroliæ alpibus, Rosskogel (Arnold). Thallus K (CaCl) erythrinosus, facile effricatus et tum. luteo-subvires- cens. Spermalia recta longit. 0,0045 millim., crassit. 0,0005 millim. Est species peculiaris estirpe Lecanoræ cinere, facie nonnihil accedens ad L. applanatam. » 317. L. oeutata Ach. Syn. p. 148; Nyl. Lich. Scand. p. 156; Rabenh. fasc. 29, n° 116. — Lichen oculatus Dicks. M.-v. — Sur un rocher trachytique, au sommet du Puy-Gros. — RR. — s. xg 420 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 318. Lecanora cinerea Sommrf.; Nyl. Lich. Scand. p. 153; Rabenh. Exs. fasc .34, n° 921. — Lichen cinereus L. M.-B. — Rochers trachyliques, sur les pentes du Puy-de-l'Angle, près des Aiguilles de Bozat, au Rigolet. — R. — F. Ce Lichen, très rare en France, est peu sympathique aux terrains calcaires ; on le confond presque toujours avec les Lecanora subdepressa et gibbosa, et c'est probablement à tort qu'il est signalé par quelques auteurs dans le bassin de la Loire-Inférieure, d'autant mieux qu'il est d'une excessive rareté dans la 8i.-v., dont la nature des roches et l'élévation du sol sont plus à sa convenance. Dans le type vrai, l'épithalle, avec la potasse, se colore en jaune et tourne vite au rouge de sang (K +). 319. L. gibbosa Nyl. Lich. Scand. p. 154; Rabenh. Exs. fasc. 14, n° 414. — Urceolaria gibbosa Ach. Syn. p. 139. Rochers du M.-D. et de la Bi.-v. — C. — F. Le principal caractére de cette espéce repose sur la forme des spermaties, laquelle ne peut étre constatée que par l'emploi du microscope. 320. "E. subdepressa Nyl. Lich. Pyr. or. p. 34. M.-D. et H.-V. — CC. Le thalle prend souvent une teinte blanchátre sur les rochers baignés par les eaux, et c’est alors la variété suivante : Var. submersa Lamy. — Les spores sont ici un peu plus grosses que dans le type, mais c'est la seule différence essentielle qui me sem- ble exister. — Cette variété se trouve dans la Vienne, prés de Saint-Victurnien, dans la Gartempe à Bessines et prés du viaduc de Bersac. 321. L. esesio-cinerea Nyl. Flora 1812, p. 364; Stizenb. Index Lich. hyperb. p. 32. Rochers trachytiques, au M.-D.; roches de porphyre, de serpen- tine et de granit, dans la H.-w. — C. — F. Var. eluta Nyl. in litt. ad Lamy. H.-v. — Sur des rochers presque constamment baignés par les eaux de la Glane, au moulin Brisse. Cette variété, par l'aspect général, s'éloigne complétement du type, et il a fallu toute l'expérience et toute la sagacité de M. Nylander pour avoir rap- proché mes échantillons de l'espéce typique. Le séjour dans l'eau donne au thalle une teinte trés pále et ne permet guére aux apothécies un parfait déve- loppement : je les ai vues rarement complétement épanouies, et dans ce cas elles sont pourvues d'un rebord trés épais. Cette variété est au L. cœæsio-cinerea ce que la variété submersa est au L. subdepressa. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 431 322. '*' Leeanora lusea Nyl. Lich. Pyr. or. p. 34. Sur les rochers de toute nature, au M.-D. et dans la H.-v. Ces trois sous-espéces adoptent généralement des formes assez variables, et l'on peut dire qu'il en est de méme pour la plupart des espèces de l’ancien groupe Aspicilia ; j'ajouterai que leurs caractères séparatifs sont peu saisis- sables, et que l'un des plus sérieux repose sur la plus ou moins grande lon- gueur des spermaties. 323. L. recedens Nyl. in litt. ad Lamy. — Lecidea recedens Taylor in Mackay Flora hibernica p. 111. — Lecanora subcinerea Nyl. in Flora 1869, p. 82. H.-v. — Sur un rocher amphibolique, prés de Saint-Hilaire-Bon- neval ; sur des rochers granitiques, à Aixe, et près du pont de l'Aiguille, rive droite de la Vienne. — RR. — F. Ce Lichen est bien distinct du L. cinerea; il se sépare aussi du Lecanora cinereo-rufescens Ach. par son thalle épais et ses spores subglobuleuses. M. Richard a le premier découvert en France cette espéce intéressante. 324. L. ealearea Smmrf.; Nyl. Lich. Scand. p. 154; Exs. Lich. paris. fasc. 3, n* 126. — Urceolaria calcaria Ach. Syn. p. 143. H.-V. — Sur un rocher gneissique, à Aixe; et sur du granit, au bord de la Glane, prés du moulin Brisse. — RR. — F., mais apothécies mal développées. Je ne l'ai pas rencontré au M.-D. Ce Lichen appartient spécialement aux terrains calcaires. Var. Hoffmanni Nyl. Lich. Pyr. or., p. 54. — Urceolaria calcaria var. Hoffmanni Ach. Syn. p. 143. Cette variété ne parait pas exister au M.-D.; elle est trés répan- due dans la H.-v., notamment sur les roches amphiboliques, où l'élément calcaire existe, quoique dans de faibles propor- tions. C’est surtout par les spermaties qu'elle diffère du L. gibbosa, avec lequel elle a de la ressemblance. — contorta Nyl. — Urceolaria contorta Flk.; Schær. Enum. Lich. p. 91. — Aspicilia contorta var. calcarea Rabenh. Exs. fasc. 24, n° 672. J'ai trouvé ce Lichen en parfait état, c'est-à-dire avec des apothé- cies trés ouvertes et bien développées, sur le mortier de chaux d'un mur, à Condadille, prés de Limoges. Je l'ai vu aussi sur une pierre calcaire dans le parc de la Bastide, mais avec des apothécies presque avortées. — RR. 499 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 325. Leennora lacustris Nyl. Lich. Scand. p. 155; Arnold Exs. n° 590. — Lichen lacustris With. H.-v. — Sur les rochers humides et le plus souvent dans le lit des cours d’eau, à l'Echoisier, prés de Bonnat; à l'usine Corret, prés d'Isle; au Puy-Malier, au pont de Solignac, au moulin Lagarde prés de Limoges, etc. — AC. — F. Forme ochracea Lamy. — W.-V. — Cette forme à couleur d’ocre est commune dans le lit du Bandia, prés de Marval ; on la trouve aussi, sur des roches de serpentine, dans la lande du Cluzeau, près de Magnac-Bourg. 326. L. glaucocarpa Ach. Syn. p. 189; Nyl. Lich. Scand. p. 115. — Lichen glaucocarpus Whlnb. H.-v. — Sur le mortier de chaux d'un vieux mur, à Coussac- Don- neval.— AC. en cet endroit, mais je ne l'ai vu que là, et encore dans un état stérile. 3271. L. cineracea Nyl. Lich. Pyr. or. p. 54. — Lecanora cervina forme cineracea Nyl. Prodr. p. 194. H.-V. — Sur un vieux mur, prés dela gare de Droux, et sur une pierre au sommét d'une montagne de Bersac. — RR. — s. Le thalle prend la teinte d'un fauve rosé au contact du chlorure de chaux (CaCl 4-) ; il devient rouge par le méme réactif succédant sans retard à la po- tasse, réaction exprimée par la formule K (CaCl +). Ce Lichen se rapproche du Lecanora fuscata Nyl. 328. L. fuscata Nyl. Lich. Scand. p. V15. — Lichen fuscatus Schrad. H.-V. — Murs et rochers, à Lagarde et Condadille, prés de Limo- ges; au Palais, aux Tours de Chalusset, au Vigen, au sommet de la montagne du Trapon prés de la Jonchére, à Sauvagnac, Saint-Sulpice, Bersac, etc. On le rencontre parfois sur les pierres des murs, méme sur le vieux mortier. — Je ne l'ai vu, au M.-D., qu'au sommet du Puy-de-l'Angle et au Rigolet. Ce Lichen se distingue facilement de celui qui suit par son épithalle, qui prend instantanément une couleur rouge par le contact de la potasse, auquel succède tout de suite celui du chlorure de chaux K (CaCl) +. 329. L. admissa Nyl. Lich. Pyr. or. p. 11. — Acarospora impressula Th. Fr. Lich. scand. p. 214. M.-D. — Rochers trachytiques du Capucin; du Puy-Gros, de la LICHENS DU MONT-DORE ET DE. LA IIAUTE-VIENNE. 493 Clergue, etc..— Je l'ai aussi rencontré à Bort (Corrèze), sur des roches de méme nature. — AC., mais peu abondant en chaque endroit. — F. Ce Lichen est trés rare dans la H.-W.; je l'ai vu au Vigen et à Deauvais, prés de Saint-Martial, sur des rochers gneissiques. Spores oblongues. Sous l’action de Piode, la gélatine hyméniale devient bleuâtre et passe ensuite à la nuance d'un orangé vineux. M. Nylander a signalé ce Lichen sur divers points des Pyrénées-Orientales; il en donne une description compléte dans la notice sus-indiquée. 330. Lecanora smaragdula Nyl. Lich. Pyr. or. p. 10. — Endocarpon smaragdulum Wahlnb. — (Le type manque dans nos contrées. Forme sinopica Nyl. Lich. Scand. p.173. — Endocarpon sinopicum Ach. Syn. p. 98. Cette forme du Lecanora smaragdula, et non du L. fuscata, comme l'ont cru quelques auteurs, est remarquable par la cou- leur de son thalle, qui est celle du fer fortement oxydé. Je ne l'ai rencontrée qu'une seule fois, mais en abondance, sur une roche granitique trés dure, prés du château de Chalusset, rive droite de la Briance. — F. XIV, — Groupe du Lecanora simplex (Sarcogyne). Les espéces de ce groupe se rattachent, par leurs caractéres généraux, à celui qui précède ; elles s'en distinguent parce qu'elles sont presque toujours complétement dépourvues de thalle, et que, par suite, leurs apothécies, man- quant de rebord thallin, ont tout à fait l'aspect lécidéoide. 331. L., pruinosa Nyl. Lich. Scand. p. 416. — Lichen pruinosus Sm. H.-v. — Sur le mortier d'un mur, à Aixe. — RR. — F. Il n'est pas rare sur les grès des environs de Brive. - Une pruine bleuátre, trés fine, couvre toute l'étendue’ des apo- thécies. Forme nuda Nyl. in litt. ad Lamy. — Cette forme est trés répandue dans la #.-v., sur les parois des murs, notammentsur les pierres de taille de granit des vieux bâtiments; ses apothécies, assez régulières, toujours trés ouvertes, dépourvues de pruine, mon- trent un beau disque d'un rouge brun vif. M. Nylander avait jadis rapporté cette forme à la var. illuta Ach.; mais plus tard il a reconnu que ce rapprochement n'était'pas exact : de là la forme nuda. A94 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 332. becanora privigna Nyl.; Ripart in Bull. Soc. bot. de Fr. t. XXIII (1876), p. 266. — Lecidea privigna Ach. Meth. p. 49. Dans la notice sus-relatée, le docteur Ripart donne une bonne des- cription de ce Lichen, qui est un peu moins répandu dans la H.-v. que la variété nuda du précédent et que le suivant. En temps humide, il étale sur les rochers ses apothécies plus ou moins irrégulières, d'un rouge de brique, à rebord noir ; en temps sec, leur disque se distingue à peine, tant le rebord est courbé en dedans. — Je l'ai vu à Châteauponsac, au moulin de Lagarde, à Coussac-Bonneval, Aixe, Bessines, Bersac, etc. 333. L. simplex Nyl.; Ripart in Bull. Soc. bot. de Fr. t. XXIII (1870), p. 265. — Lichen simplex Dav. AC. au M.-D., où je n'ai pas rencontré les deux espèces précé- dentes. CC. dans la M.-V., sur les rochers et notamment sur les pierres des vieux murs. Les apothécies sont noires, plus ou moins anguleuses, parfois allongées avec un rebord trés accentué, à disque peu apparent; souvent elles occupent les petites fissures des pierres, formant ainsi des dessins géographiques dans le sens des directions variées de ces fissures: leur disque reste toujours noir, méme aprés une longue immersion dans l'eau. Xe Tribu. — PERTUSAREES. XLIV. PERTUSARIA DC. 334. P. eommunis DC. Flore française t. II, p. 320; Desmaz. Exs. fasc. 8, n° 393. R. au M.-D. — CC. dans la H.-V., sur les troncs d'arbres. La forme saxicola (Porina areolata Ach. Syn. p. 109), récoltée au Puy-de-Dôme, a été publiée par M. Nylander (Lich. d'Au- vergne n° 41), et par Rabenhorst (fasc. 19, n° 545). J'ai rencontré la méme forme, sur des roches de serpentine, dans les landes de Pierrebrune et de Duris, prés de Magnac-Bourg H.-V. — RR. — F. 335. P. eoecodes Nyl. Lich. Scand. p. 118; Malbr. Exs. fasc. 7, n° 331. — ]sidium coccodes Ach. Syn. p. 283. Troncs de Hétre et de Châtaignier dans la forêt de Saint-Léger LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. A95 la Montagne, dans celle de Saint-Priest sous Aixe, et dans une châtaigneraie prés de la gare de Verneuil. L'épithalle, sous l’action de la potasse, passe promptement du jaune à un vif rouge-pourpre. Forme bacillosa Nyl. in litt. ad Lamy. — Ce Lichenest remarquable par les nombreuses et longues papilles isidioides, obtuses et ra- meuses, qui couvrent le thalle. 336. Pertusaria pustulata Nyl. Prodr. p. 195.— Porina pustulata Ach. Syn. p. 110. Sur des troncs de Hêtre, à Nedde, au Treuil prés de Saint-Mar- tial, à Muret prés d'Ambazac. — RR. — F. 331. P. multipuneta Nyl. Lich. Scand. p. 119. — Variolaria multi- puncta Turn. — C'est le Pertusaria communis var. sorediata Fr. Lich. europ. p. 422, pro parte; Malb. Exs. fasc. 3, n? 133. C. dans la m.-v. sur les troncs d'arbres; il existe au M.-D. C'est la plus vulgaire de toutes les Pertusaires. Il ne faut pas confondre cette espèce avec le P. amara, qui lui ressemble, mais qui en diffère par Ja dis- semblance d'action des réactifs. 338. “P. globulitera Nyl. Lich. Scand. p. 180. — Variolaria globuli- fera Turn. Sur les Mousses et les troncs de Sapin, au M-.p. — AR. — M. Re- nauld, officier de remonte, me l'a envoyé des environs de Guéret (Creuse). Thalle stérile, couvert de verrues sorédiées d'un beau blanc. Dans cette sous- espéce, comme dans le type, les réactifs n'agissent pas de la méme facon que dans l'espéce suivante. 339. P. amara Nyl. in Flora 1873, p. 22. — Variolaria amara Ach. Syn. p. 131 ; Norrl. Exs. fasc. 1, n° 44. Troncs d'arbres et rochers, au M.-D. et dans la M.-V. — C., mais stérile. M. Richard l'a trouvé fructifié dans les Deux-Sévres. Les sorédies, trés améres, prennent une teinte violette au contact de la potasse, lorsque à celle-ci succède immédiatement le chlorure de chaux K (CaCl) +. Un pareil phénomène ne se produit pas sur le Pertusaria mullipuncta. Les Chèvres se plaisent à lécher le thalle de ce Lichen, sans doute à cause de son amertume, 496 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 940. Pertusaria lactea Nyl. in litt. — Variolaria lactea Pers.; Ach. Syn. p. 132. AC. sur les rochers au M.-D., où je l'ai vu parfois fructifié. Je l'ai trouvé stérile, dans la H.-w , au-dessous de Cintrat, vis-à- vis de Saint-Priest-Thaurion, au cháteau de la Planche prés de Chalusset, sur les bords de la Gartempe à Châteauponsac. Il est facile de confondre ce Lichen avec certaines formes du Lecanora glau- coma à l'état stérile. 341. P. leucosora Nyl. in Flora 1877, p. 223. Espèce nouvelle que j'ai découverte sur divers points dela m.-W., notamment sut des rochers quartzeux et granitiques dominant la Glane au moulin Brisse, prés de Saint-Junien. Ce Pertusaria est fréquent, d’après M. Nylander, sur les grès de la forêt de Fontainebleau. M. Arnold a trouvé ce méme Lichen dans la Franconie supérieure, prés de Pottenstein, sur du grés. Voici sa description extraite du Flora : « Thallus obscure cinereus granulato-areolatus, mediocris crassitiei, granulis demum in soredia alba convexula abeuntibus. » Accedere videtur ad Pertusariam melanochloram, sed thallus non papillosus, intus sorediisque solis K flavens (nec CaCl reagens). Sterilis modo visa. » 342. P. dealbata Nyl. Lich. Scand. p. 180. — Lichen dealbatus Ach. M.-D. — Rochers de la vallée de Dentbouche. H.-V. — Sur la rive droite de la Gartempe, prés du viaduc de Bersac. — RR. — s. Thalle tantót un peu isidioide, tantót granuleux, parfois uni et lisse. 343. * P. corallina Th. Fr. Lich. scand. p. 319. — Lichen corallinus L. | — Isidium corallinum Ach. Syn. p.28; Arnold Exs. n° 204. M.-D. — Rochers du Rigolet et de la Bourboule. — R. — s. H.-V. — Sur les murs et les rochers. — CC. surtout dans les endroits montagneux ; je l'ai trouvé fructifié prés de Saint-Sul- pice-Laurière. Lorsque le thalle n’est pas isidiomorphe (chose assez rare), ce Lichen rentre dans le Pertusaria dealbata, nom en quelque sorte collectif. Quoiqu'il ne donne pas d'orcine, les chercheurs d’orseille raclent indifféremment cette espèce avec les thalles des Lecanora tartarea et parella et de l'Urceolaria scruposa, LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 427 soit dans le Cantal, soit dans la m.-vw. — Néanmoins il n'est pas privé de tout principe colorant. J'ai rencontré le Spiloma spherale Ach. sur le thalle des espéces qui appar- tiennent au groupe du P. dealbata; il y vit en vrai parasite. 944. Pertusaria Westringii Nyl. Lich. Pyr. 0r. p. 39. — Isidium Wes- tringii Ach. Syn. p. 282. ` M.-D. — Sur les rochers du Rigolet. — R. — s. H.-V. — Sur toutes sortes de roches, à Magnac-Bourg, Pierre-Buf- fière, Bersac, Saint-Sulpice, Saint-Léonard, etc. — s. Beaucoup plus rare que la sous-espèce précédente, dont il se distingue à simple vue par les papilles isidioides du thalle, qui sont brunes et non grises; il s'en distingue aussi par la différence d'action de la potasse sur l'épithalle. Ce réactif, appliqué au P. corallina, réagit simplement en jaune, tandis que chez le P. Westringii il fait assez rapidement succéder à la nuance jaune celle d'un pourpre foncé. 345. P. Wulfenit DC.: Fr. Lich. eur. p. 424; Nyl. Exs. Lich. paris. fasc. 1, n° 49. H.-V. — Troncs d'arbres dans la forét de la Bastide, dans un bois à Bersac, aux Billanges, à Rochechouart, Thouron, la Jon- chére, elc. — AC., mais beaucoup moins répandu que le Pertusaria communis. Je ne l'ai pas vu au M.-D. Var. rupieola Nyl. Lich. Pyr. or. p. 71; Pertusaria sulphurea var. rupicola Schr. Enum. Lich. p. 229. Excessivement rare dans la W.-v. — Son thalle est parfois flaves- cent, mais le plus souvent il ne diffère pas de celui du type. 346. P. lutescens Lamy. — Lepra lutescens Hoffm. — Pertusaria sul- phurea form. corticola Schær. Enum. Lich. p. 228. — C'est aussi le Pert. Wulfenii DC. var. lutescens Th. Fr. Lich. scand. p. 312. Ce Lichen est assez répandu dans la H.-W. sur les écorces du Chéne, du Hétre et du Cerisier, dans les contrées montagneuses. — Toujours $. Son thalle est parfois pülvérülent, et alors il semble appartenir à l'ancien genre Lepra. 347. P. flavicans Lamy. Thallus effusus, indeterminatus, üiffractus, sorediatus, sorediis 498 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. subgranulosis plus minusve confluentibus, constanter sulphureus, ste- rilis. Ad rupes saxaque. H.-V. — Je l'ai vu à Saint-Sulpice-Lauriére, prés du village des Combes; sur la rive droite de la Gartempe, près du viaduc de Bersac, en remontant le cours de la riviére ; sur un coteau qui domine la rive droite de la Glane, prés du moulin Brisse à Saint-Junien. — AR. Ce Lichen appartient aux localités montagneuses; il couvre parfois d'énor- mes blocs de granit. Je le crois différent de la forme rupicola du P. Wulfenii par sa couleur constamment d'un jaune-soufre, par son thalle sorédié, profondément et large- ment fendillé ou plutôt crevassé. Il diffère aussi du P. lutescens par son thalle plus épais, moins uni, largement fendillé et jamais lépreux. Je n’ai rencontré qu’une seule apothécie, mal développée, mais néanmoins suffisante pour établir qu'elle appartenait hien à une espèce du genre Pertu- saria. 948. Pertusaria Icioplaca Schær. Enum. Lich. p. 230; Nyl. Lich. Scand. p. 181; Malb. Exs. fasc. 4, n° 178. —. Porina leioplaca Ach. Syn. 110. Sur toutes sortes d'arbres, au M.-D. et dans la m.-v. — CC. — F. — Trés fréquent sur les troncs de Châtaignier d'un âge peu avancé, 349. P. inquinata Th. Fries Lich. scand. p. 311; Norrl. Exs. fasc. 1, n° 45. — Lecanora coarctata var. inquinata Ach. Syn. p. 150. Rochers trachytiques, au-dessus de la Grande-Cascade du M.-D. — RR. — F. H.-V.— Rochers amphiboliques, à Saint-Hilaire-Bonneval; roches de serpenline, à Magnac-Bourg ; roches siliceuses, au Pont- Rompu et à Pierre-Buffiere. — AR. — F. L'épithalle et les apothécies sont insensibles à l'action de la potasse. 22° Tribu. — THÉLOTREMENS. XLV. PHLYCTIS Wallr. 350. P. agelsæn Wallr.; Nyl. Lich. Scand. p. 184, et Exs. Lich. par. fasc. 2, n? 51. Trones d'arbres, — CC. dans la W.-v. — F. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 499 Je ne l'ai pas vu au M.-D. Var. dispersa Arnold Exs. n° 190. W.-V. — Sur un tronc d'Érable, prés du moulin de Saint-Paul, rive gauche de la Briance; sur l'écorce de jeunes Pins, dans le pare de Beauvais, prés de Saint-Martial. — RR. — F. Dans cette variété, les apothécies sont éparses et assez distantes les unes des autres. 391. Phiyctis argena Wallr.; Nyl. Lich. Scand. p. 184, et Exs. Lich. d'Auvergne n° 42. Troncs de Sapin, au M.-D. — C. — F. W.-V. — Sur un tronc de Chêne, dans la forêt de la Bastide, prés de Limoges. — RR. — F. Le thalle de ce Lichen est souvent envahi, dans les bois du m.-Ð., par le Peziza Neesii Flotow, dont M. Nylander a donné la description dans ses Lichens d'Auvergne p. 551. Je n'ai pas rencontré ce parasite dans la H.-v. XLVI. THELOTREMA Ach. 392. T. lepadinum Ach. Syn. p. 115; Nyl. Lich. Scand. p. 185, et Exs. Lich. par. fasc. 4, n° 50. H.-V. — Sur une roche porphyrique en état de décomposition, au bord de la route entre Limoges et le Pont-Rompu. — RR. — F. C'est la forme rupestre Turn. et Borr. que j'ai trouvée; je n'ai rencontré ni au M.-D., ni dans la H.-w., l'espèce typique, qui croît sur l'écorce des arbres. XLVI. URCEOLARIA Ach.; Nyl. 353. U. violaria Nyl. in Flora 1876, p. 577. — Pertusaria violaria Nyl. in Flora 1815, p. 299. Rochers granitiques, à la Bourboule, prés du M.-D. — RR. — F. Sur toutes sortes de roches dans la Mi.-V., à la Roche-l'Abeille, à la Flotte et à Pierrebrune, prés de Magnac-Bourg; à Sauvagnac, Saint-Priest sous Aixe, Pierre-Buffiére, Saint-Junien, Saint- Sulpice, Bersac, etc. — C. — F. Voici la description de ce Lichen donnée par M. Nylander, sous le nom pri- mitif de Pertusaria violaria : A30 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. « Thallus albido-cinerascens glebuloso-diffractus, supra subcerebri- formi-verrucosus, crassulus(crassit. circiter 4 millim.). Apothecia non visa. » Genus nonnihil incertum, nam esse possit hic Lichen Lecanora aut Urceolaria. Nota maxime peculiaris est chemica : thallus CaCl F, sci- licet extus intusque violacee tingitur, K nonnihil flavescit. » Plus tard, M. Nylander, ayant recu de moi des échantillons plus complets, put en étudier avec soin les apothécies et les spermogonies, et c'est alors qu'il leur donna le nom de Urceolaria violaria (Flora 1816, p. 571). L'absence de réaction, lorsqu'on applique l'iode sur la inédulle, distingue ce Lichen de PU. scruposa. M. Nylander fait remarquer (in Flora 1878, p. 450) que PU. violaria ne dif- fère guère de lU. cinereo-cæsia Swartz. 354. Urceolaria seruposa Ach. Syn. p. 142 ; Nyl. Lich. Scand. p. 176 ; Malbr. Exs. fasc. 3, n* 132, Rochers du M.-D. — RR. — Sur les rochers trachytiques ; plus commun, à la Bourboule, sur le granit. H.-V. — CC. — Sur les pierres des vieux murs et sur toutes sortes de rochers. — F. La médulle bleuit avec l'iode. Var. bryophila Ach.; Nyl. Prodr, p. 96; Rabenh. Exs. fasc. 23, n? 638. Sur les Mousses et sur le thalle de divers Lichens crustacés, à Magnac-Bourg, au Pont-Rompu, ete. — R. — arenariaSchær. Lich. eur. p. 90; Nyl. Exs. Lich. par. fasc. 1, n° 46. Sur de la terre sablonneuse, près de l'étang de la Pécherie, à la Crouzille. — RR. LU. scruposa se présente parfois sans thalle apparent, tantót sur la pierre nue, tantôt sur le Céadonia pyridata, et c'est une forme analogue qui a donné lieu au Sticlis lichenicola Mont. et Fr. (Ann, sc. nat. 1836, t. V, p. 281). 359. U. gypsacea Ach. Syn. p. 142; U. scruposa var. gypsacea Nyl. Lich. Seand: p. 177: Malbr. Exs. fasc. 2, n°80; Rabenh. Exs. fase. 23, n° 637 (sous le nom de cretacea). H.-V.— Crépis de chaux des vieux murs, rochers siliceux, au moulin de Lagarde sur la Valouaine, à Marval, Saint-Amand prés de Saint-Junien, prés du pont Saint-Martial à Limoges, à Gain près d'Isle, etc. — AC. — F. LICHENS U MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 431 Manque au M.-p. Dans cette espèce, le thalle est tantôt d'un gris blauchátre, tantôt d'un beau blanc. L'iode ne produit pas de réaction sur la médulle, 306. Urceolaria clausa Flot.; U. subsordida Nyl. Lich. Pyr. or. p. 55. H.-V. — Sur un rocher gneissique de la rive droite de la Vienne, près du château de Verthamont, à Isle. — RR. — F. Le nom de clausa, comme plus ancien, doit prévaloir sur celui de subsordida employé par M. Nylander, qui du reste en a donné une excellente description dans la notice sus-indiquée. La couleur érythrinique se manifeste sur le thalle au contact du chlorure de chaux (CaCl +). M. Arnold en à fait une variété de l'U. actinostoma Ach. 23 Tribu. — LÉCIDÉÉS. XLVIII. LECIDEA Ach. Section I. — Gyalecta Ach. 357. L. cupularis Ach.; Nyl. Lich. Scand. p. 189; Rabenh. Exs. fasc. 21, n° 750. Ce charmant Lichen, dont les apothécies sont enfoncées dans la pierre avec un rebord saillant, presque toujours crénelé, a été découvert dans l'Auvergne par feu Lecoq, savant de grand mérite, qui possédait l'estime et l'affection de tous ceux qui l'ont connu. Cette espèce appartient surtout aux roches calcaires, et j'en ai recu de beaux échantillons des environs de Brive et de Larche (Corrèze), récoltés par M. Rupin. 358. L. palida Nyl. Prodr. p. 102, Exs. Lich. d'Auvergne n° 48. — C'est le Stictis pallida Pers. M.-D. — Sur le bois de Sapin. — R. — F. Une simple tache blanche tient lieu de thalle. Les apothécies, pâles, sont con- caves, enchássées dans les fibres ligneuses, parfois presque arrondies, plus sou- vent elliptiques. Spores oblongues-fusiformes et 3-septées. o Cette espèce est probablement ‘un Champignon, selon M. Nylander (Lich. Scand. p. 192). 359. L. stigmatoides Nyl. Flora 1872, p. 354; Ripart in Bull. Soc. bot. Fr. 1876, t. XXIII, p. 264. 432 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. H.-V. — Découvert par M. Ripart, sur du kaolin, à Chanteloube. — RR. — F. Espèce trés petite, dont le thalle blanchâtre, presque farineux, porte des apothécies concaves, marginées, noires, intérieurement blanches. Ses spores, au nombre de huit, sont ellipsoides, murali-divises, incolores, longues de 07,014 -07,016 millim., épaisses de 07,008 mill. Gonidies simples, ordinaires, agglomérées dans des syngonidies (assemblages de gonidies) celluleuses (Nyl. in litteris ad Lamy). Section II. — Biatora Fr. I. — Groupe du Lecidea lurida. 360. Lecidea lurida Ach.; Schær. Lich. eur. p. 96; Malb. Exs. fasc. n° 333. H.-V. — Sur les parois d'un mur, à Bessines (Ripart). — RR. — F., — Cette espèce est rare dans les terrains granitiques ; elle est assez répandue dans les grés et les terrains calcaires. Je l'ai recue des environs de Brive par M. Rupin. 361. L. rubiformis Whlnb.; Ach. Syn. p. 52; Nyl. Exs. Lich. d’Au- vergne n° 43 (sous le nom de Lec. globifera Ach.). M.-D. — Rochers trachytiques, sur les pentes des ravins. — R. — r. II. — Groupe du Lecidea vernalis. 362. L. lueida Ach.; Nyl. Lich. Scand. p. 195. H.-V. — Sur les murs, les Mousses, les rochers et les racines saillantes, dans les chemins creux et ombragés. — CC. Je ne l'ai pas vu au M.-D. Ce Lichen se distingue facilement à son thalle de couleur citrine, trés étendu, finement granuleux ou plus souvent pulvérulent et léproide. Les apothécies, trés rares, se rencontrent notamment sur les petites pierres dans les cavités des vieux murs. 363. L. phæops Nyl. Lich. Scand. p. 196; Arn. Exs. n° 403. M.-D. — Sur des pierres humides, dans les bois du Capucin et au bord d'une petite rigole, prés du Rigolet. — RR. — 8. Les spores, au nombre de huit, sont simples, fusiformes-ellipsoides. Nouveau pour la France ! LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 483 964. Leeides eossttata Nyl, Prodr. p. 112; Rabenh. Exs. fasc. 3, n° 58. — Lecanora coarctata Ach. 8yn. p. 149. — Lichen coarctatus Sm. Engl. Bot. tab. 534. Sur les rochers et les petites pierres éparses, dans les champs in- cultes. — CC. dans la H.-V.; AR. au M.-D. Var. eotaria Ach. Meth. Lich. Suppl. p. 11 et Syn. p. 150, M.-V, — Rochers des bords de l'Aurence, prés des Courrières ; coteaux des bords de la Vienne, entre Aixe et Verneuil, à cóté de l'usine du Caillaud à Isle. 365. "E. oerinæta Nyl. — Lecanora ocrinæta Ach. Syn. p. 162. B.-V. — Sur le tuf dur, les rochers, les briques et les tuiles des viéüt bâtiments, à Limoges, Saint-Priest/Thaurion, Eymoutiers, Chàteauneuf-la-Forét. — AC. — F, 366. “L. ornata Smmrf. — Lecanora coarctata var. ornata Schær. Enum. Lich. p. 11; Nyl. Circa Lichenes corsicühos, in Flora 1878, p. 451. B.-v. — Sur des rochers, at thoulin dé Lagarde, prés de Limo- ges ; dans la forêt de Grouzat; près de Beaumont; suf la rive gauche de la Briance ; parmi les ruines du chàteau de Courbe- fix ; prés du viaduc de Bersac. — AC. — F, Forme surdior Nyl.in litteris ad Lamy. — Assez répandue ; remar- quable par l'épaisseur du thalle, dont la nuance est d’un gris trés foncé, non blanchâtre comme dans le type. — Souvent s. Ces deux sous-espéces ne doivent peut-étre étre considérées que comme de simples variétés du L. coarctata. 367. i. Watiroshit Fik. in lité.; Spreng. Neue Entdeckungen il, p. 96 (1821); L. Salweii Borr. in Engl. Bot. Suppl, tab. 2861 (1834); © L. globulosa Fr.; Schær. Enum. Lich. p. 100. — Biatora Wallrothii Koerb. H.-V. — Sur la terre qui recouvrait la cavité d'un rocher de la, rive droite de la Briance, près du château de Chalusset. — RR. — s. 368. E, decelerans Flk.; Nyl: Lich. Scand. p. 197, et Lich. &'Auvergne fase. 1, n° 46 ; Norri. Ems: fase. 4, n° 164. H.-V. — Sur de vieilles souches de Chefie ét de Châtaignier, à . -Saint-Priest et Sainj-Sulpice-Lauriére ; sur Ja terre de bruyère, ^ au sommet des montagnes, de Saint-Léger, Bersac, Chante- T. XXV. (SÉANCES) 38 434 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. loube, etc. — AC. — Ordinairement fructifié sur le bois, très souvent stérile sur la terre. 369. * Lecidea flexuosa Nyl. Prodr. p. 110, Exs. Lich. par. 53; Rabenh. Exs. fasc. 17, n° 480. — Biatora decolorans var. flexuosa Fr. Lich. eur. p. 268. H.-V. — Sur les vieilles souches, le long des haies et dans les bois, à Sauviat, Firbeix, Chalusset, Saint-Sulpice, Bersac, Am- bazac, etc. — AR. 310. L. uliginosa Ach. Syn. p. 25; Nyl. Lich. Scand. p. 198; Malbr. Exs. fasc. 2, n° 81. Sur la terre fraîche dans les châtaigneraies et dans les bois, à Bersac, Saint-Sulpice, Saint-Martial, etc. — AR. — F. lI faut se garder de confondre cette espèce avec la suivante. 311. L. fuliginea Ach. Syn. p. 35; Norrl. Exs. fasc. 4,n* 166; Arn. Exs. n? 649. | M.-D. — Sur le bois de Sapin. H.-V. — Sur les vieilles souches de Châtaignier, à Rochechouart, Saillat, Saint-Sulpice, Courbefix, etc. — AC. — F. 312. L. atrorufa Ach. Syn. p. 51; Nyl. Lich. Scand. p. 198, et Exs. Lich. d'Auvergne fasc. 1, n° 47. M.-D. — J'ai récolté mes échantillons sur les rochers des Aiguilles de Bozat. — R. — F. 313. L. botryocarpa Nyl. in Flora 1865, p. 603. M.-V. — Rochers de la rive gauche de la Vienne, prés de la pro- priété de M. de Veyvialle à Saint-Léonard. (Mes échantillons sont malheureusement dépourvus de spores). — RR. — F. Nouveau pour la France! 914. L. ealeivora Nyl. Prodr. p. 135; Malb. Exs. fasc. 2, n 81. — Lichen calcivorus Ehrh. W.-V. — Sur des roches calcaires, qui servent d'embellissement, dans les parcs de Limoges et des environs. — Ce Lichen est très répandu dans les parties calcaires de la Dordogne et du Bas-Limousin. 315. L. user Ach. Syn. p. 36; Nyl. Exs. Lich. d'Auvergne n? . LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. A35 M.-D. — Sur du bois de Sapin. — AR. d'aprés M. Nylander. — F. Ce Lichen doit exister dans les cavités des troncs de Châtaignier de la m.-v., mais je n'ai pas encore réussi à le découvrir. 376. Lecidea Lightiootii Ach. Syn. p. 34; Nyl. Prodr. p. 105; Malb. Exs. fasc. 6, n° 289. H.-V. — Sur l'écorce des vieux troncs de Cerisier, aux Gabies, prés de Verneuil ; au village des Combes, prés de Saint-Léger la Montagne ; à Saillat, près des rives de la Gorre. — AR. — F. 311. L. vernalis Ach. Syn. p. 36; Nyl. Prodr. p. 107; Malb. Exs. fasc. 6, n* 285. M.-D. — Sur les Mousses qui recouvrent la base des troncs de Sapin ; l'écorce méme des arbres porte parfois ce Lichen, mais c'est un fait exceptionnel. — AR. — F. 318. L. meiocarpa Nyl. in Flora 1876, p. 577. — C’est le Lecidea mi- nuta Nyl. Lich. Lap. or. p. 145. M.-D. — Troncs de Sapin. — RR. — F. Cette espéce est un. diminutif de la précédente. Son thalle, d'un gris blan- chátre, est mince, indéterminé; ses apothécies sont trés petites, de couleur roussátre ou d'un rouge de brique très pâle ; les spores, au nombre de huit, sont simples, plus petites que chez le L. vernalis. Lichen nouveau pour la France, mais peu rare en Europe. 319. L. sylvana Th. Fr. Lich. scand. p. 430; Arn. Exs. n° 47. — Bia- tora sylvana Koerb. W.-V. — Sur des troncs de Sureau, à Rancon, Juriol près du Palais, dans le parc du château de Bort (mêlé au Lecanora Sambuci). —AR. — F. Nouveau pour la France ! 380. L. tenebricosa Nyl. Lich. Scand. p. 204. — Lecanora anomala var. tenebricosa Ach. Lich. univ. p. 381 et 382. H.-V. — Sur l'écorce du Bouleau, dans la forêt de Bort ; sur l’Éra- ble champétre, prés du moulin de Saint-Paul, sur la Briance. | — AR. — F. — Parfois mêlé au L. effusa. 381. L. globularis Nyl. Lich. Scand. p. 213. M.-D. — Sur le bois du Sapin, près de la Cascade-du-Serpent; tout un tronc, complétement dénudé, était envahi par cette 436 =ne SOCIÉTÉ. BOTANIQUE DE FRANCE. Lécidée, nouvelle pour la France, où elle ést rare tout aussi bien qu’en Europe. ʻ Les spores, au nombre de huit, sont presque globuleuses. 382. Lecidea latens Tayl. in Mackay Fl. hibern. If, p. 259; L. sylvicola Koerb. Syst. Lich. Germ. p. 254. H.-v. — Rochers de la rive droite de la Gartempe, prés de Folles ; pierres baignées par la Drône, prés de Dourfiazac. — RR. — F. Disque des apothécies noir, à bord mince, finissant par disparaitre. Spores, au nombre de huit, ténues et 'ellipsoides. Nouveau pour la France! 383. L. conferenda Nyl. in Flora 1866, p. 418 et Lich. Lap. or, p. 160; c ` Arn. Exs. n° 438. M.-D. — Rochers trachytiques, dans les bois, — RR. — F. Les apothécies sont d'un noir violacé avec un rebord noir. Spores ténues, oblongues. Nouveau pour la France! 384, L. expansa Nyl. in Leight. (1) Lich. brit. exsicc. n° 180. — L. dis- = pansa Nyl. in Flora 1866, p. 86; Norrl. Exs. fasc. 4, n° 179. H.-V. — Sur un rocher gneissique, prés de l'embouchure de la Valouaine, à peu de distance de l'usine Alluaud. — RR. — F. Le L. expansa de Chevallier n'étant autre chose que le L. chalybeia Borr., M. Nylander m'a conseillé de reprendre le nom primitif qu'il avail donné à ce. Lichen, c'est-à-dire celui d'erpansa. Nouveau pour la France ! Cest la forme demarginata Nyl., qui a été publiée par Norrlin sous le n? 179. 385. L. infidula Nyl. in Flora 1868, p. 415. H.-v. — Sur du gneiss tendre, le long d'un chemin ombragé à Saint-Yrieix ; sur des pierres baignées par la Dróne, a au- dessous de Dournazac. — RR. — F. Nouveau pour la France ! Ce Lichen est voisin du L. latens. 386. L. neglecta Nyl. Lich. Scand. p. 244; Arn. Exs. n° 601 a. (1) Cet auteur a publié, indépendartment de l'ezsiccata que nous citons plus haut, dd important ouvrage dont voicile titre complet : The Lichen Flora of Great Britain, Ire- 18179. and: mw Islands, by thé rev. v. A. Leighton ; third eaiida, Shransbury, LICHENS DU -MONT-DORE ET. DE:LÀ. HAUTE-VIENNE. A37 : .M-n:-— Sur des Mousses et des Hépatiques recouvrant les rochers, dans la vallée de Dentbouche et presque au sommet du Sancy. — RR. — s. Nouveau pour la France! Cette espéce rare a été aussi découverte par mon savant ami, M. Arnóld, dans les Alpes Tiroliennes; ses échantillons sont, comme les miens, stériles, 387. Leciden ehalybelodes Nyl. in Flora 1815, p. 12 et 446; et 4876, p.239. | H.-V. — Sur un rocher granitique trés dur de la rive gauche du Rigouraud, prés de Condat. — RR. — F, . Malgré l'analogie du nom, ce Lichen est tout à fait distinct du Lecidea Chalybeia Borr., qui est compris plus loin dans un autre groupe; il en diffère d'abord par ses spores simples, puis par son épithécium bleuâtre, sans parler d'autres caractéres indiqués dans le Flora par M. Nylander. Nouveau pour la France ! 388. L. turgidula Fr.; Nyl. Lich. Scand. p. 201. Var. pityophila Nyl. Lich. Lap. or. p. 446; Lecidea asserculorum var. pityophila Sommerf. Suppl. Fl. Lap. p. 54. Ce n'est point le type, mais la variété que je signale ici. Lichen nouveau pour la France ! H.-V. — Je l'ai découvert sur des troncs de Chátaignier carié, près de Saint-Sulpice, de Bersae et de Courbefix. — RR. — F. — Un échantillon typique a été publié par Norrlin (fasc. 4, n? 172). 389. L. ebseurelin Nyl. Lich. Lap. or. p. 147; L. pellucidd var. obs- curella Smmrf. Suppl. Flore lapponice p, 161. — " heterella Nyl. Lich. Lap. or. p. 147, et in litt. ad Lamy. m.-v. — Sur du bois de Cliàtaignier, prés des rives de la Gorre, à Saillat. — RR. — F. Le vrai Lecidea obscurella nous manque, nous ne possédons que la sous- espéce heterella. . . , . Apothécies petites, d'un brun noir ou noires, d abord planes, puis convexes, munies dans leur jeunesse d'un trés léger rebord, qui bientót disparait complé- tement. Spores, au nombre de huit, de forme ellipsoide-oblongue, simples. Ce Lichen, précieux pour notre Plateau central, est nouveau pour la France ! Le type diffère peu de la sous-espèce et ne se rencontre, même dans le nord scandinave, que rarement, ut "e 438 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 390. Leeidea sapinea Th. Fr. (in litt. ad Falk), Falk Lich. de Blékinge (Suéde) p. 15. M.-D. — A la base d'untronc de Sapin, dansles bois du Cápucin. — RR. — F. Nouveau pour la France! Ce Lichen, trés intéressant par sa rareté, est voisin du L. obscurella et du L. Cadubrio. D’après M. Nylander (in litt. ad Lamy), ce n'est pas le L. gibberosa Ach., avec lequel ce Lichen est à tort réuni par Th. M. Fries, dans le Lichenogr. scand. p. 430. ` 391. L. albellula Nyl. in Fellm. Lich. arct. n° 129, Lich. Lap. or. p. 147. M.-V. — Sur une souche de Bouleau, près de Saint-Sulpice-Lau- rière. — RR. — F. ‘Thalle blanchâtre avec des granules trés ténus. Apothécies trés petites, d'une couleur brique pâle, d'abord planes, puis convexes; souvent, à l'état jeune, elles ont un rebord d'apparence lécanoroide, qui finit par complètement disparaître. Aussi ce Lichen, de même que le Lecid. cyrtella et d’autres analogues, pourrait être considéré comme un Lecanora, car il n'existe pas de limite suffisamment tranchée entre les deux genres Lecanora et Lecidea. M. Nylander me l'a affirmé souvent, et ce qu'il dit du L. albellula, dans ses Lich. Lap. or. p. 147, corrobore son opinion à cet égard. Le L. albellula, nouveau pour la France, continue la longue série des espéces rarissimes de l'Europe qui doivent contribuer à l'illustration lichénologique de notre Plateau central. IIl. — Groupe du Lecidea globulosa. 302. L. submersula Nyl. in Flora 1879, p. 207. H.-V. — Sur les pierres d'un mur baignées par le ruisseau du Palais, près d'une petite cascade. — RR. — F. Espéce nouvelle, décrite ainsi qu'il suit par M. Nylander : « Thallus obscure cinereo-virens, tenuissimus, inægualis vel evane- scens. Apothecia luteo-albida minuta (latit. 0,2-0,3 millim.), planius- cula, immarginata (humido statu pellucida). Spore 8-næ fusiformi- oblongæ simplices, longit. 0,008-0,012 millim., crassit. 0,001 - 0,002 millim.; paraphyses non bene discrete, hypothecium incolor. Iodo gela- tina hymenialis cerulescens, dein sordide vinose rubescens (thect presertim tincta). » Sit e stirpe Lecideæ globulosæ. Spermatia oblonga minutula. Facies fere Lecanoræ polytropæ diminutæ et ecrustaceæ. » LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-YIENNE. 439 393. Lecidea globulosa Flk.; Norrl. Exs. fasc. 4, n°176.— Biatora glo- bulosa Koerb. Syst. Lich. p. 191. M.-D. — Sur un tronc de Sapin, dansles bois du Capucin, au pied du Pic de ce nom. — RR. — F. Apothécies petites, d'abord brunes, puis noires, à disque convexe, presque globuleux, muni à l'etat jeune d'un léger rebord qui finit bientôt par dispa- raitre. Spores, au nombre de huit, trés petites, étroitement oblongues ou oblongo- fusiformes, uniseptées, à cloison souvent peu visible. 394. L. den:grata Fr. Lich. europ. p. 210 (sous le nom de Biatora de- nigrata); Norrl. Exs. fasc. 4, n° 177. M.-D. — Sur un vieux tronc de Sapin dénudé, prés de la Cascade- du-Serpent. — RR. — F. Les apothécies, nombreuses, reposaient sur un thalle peu apparent, qui méme parfois manquait tout à fait. Le thalle, d'un gris brunâtre, est fortement granuleux; les apothécies, d'abord d'un brun noirátre, deviennent en vieillissant complétement noires. J'ai aussi rencontré cette rare espèce sur du bois de Chátaignier, prés de Chalusset, à l'état stérile, mais largement pourvue de spermogonies noires, remplies d'une matiére blanche, qui s'apercoit à leur extrémité par une sorte ‘d’ostiole. 395. L. glomerella Nyl. Lich. Scand. p. 203. H.-V. — Sur les troncs de Châtaignier cariés, à Saint-Léonard, aux Billanges, prés du château de Bort, à Saint-Priest-Thaurion, Saint-Sulpice, Bersac, etc. — AC. — F. Je l'ai rencontré au M.-D. sur du bois de Sapin, mais il y est trés rare. Les apothécies, d'un brun noirâtre, sont souvent agglomérées par groupes formant des glomérules distincts. Nouveau pour la France! 396. L. subglomerella Nyl. in Flora 1875, p. 105 Norrl. Exs. fasc. 4, n? 178. H.-V. — Dans les cavités des vieux trones de Châtaignier, à Am- bazac, Courbefix, prés des ruines de Chalusset. Je l'ai trouvé aussi entre Nedde et Tarnac (Corréze). Plus rare que le précédent avec lequel ila beaucoup de ressemblance. Spores fusiformes-ellipsoides, simples. L'iode bleuit la gélatine hyméniale. 397. L. prasiniza Nyl. in Flora 1874; p. 146, et 4874, p. 312. 440 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. H.-V. — Sur de vieilles souches de Chêne et de Châtaignier, près des ruines du chàteau de Courbefix, prés de Dournazac et de Châteauneuf-la-Forêt. — AR. — F. 398. Lecidea spodiza Nyl. in Flora 1874, p. 9; Richard Lich. des Deux- Sèvres p. 33. Forme ecrustacea Lamy. M.-D. — J'ai trouvé cette forme sur du bois de Sapin, près de la Cascade du Queureilh. Dans mes échantillons le thalle fait complètement défaut, mais les apothécies sont nombreuses, éparses, noires, convexes, sans rebord. Spores oblongues, assez souvent un peu courbes et parfois pourvues d’une cloison peu accentuée. Jé me suis vainement appliqué à découvrir chez nous le type indiqué à Bressuire par M. Richard. 999, L, eyrtella Ach. Syn, p. 39; Nyl Lich. Scand. p. 106; Arn. Eas. n° 504. H.-V. — Sur un tronc de Sureau, dans la forêt de la Bastide; sur la jeune écorce du Peuplier, prés de Pierre-Buffière. — AR. — F. Apothécies planes ou convexes, à peine marginées à l’état jeune, de couleur roussâtre, blanchâtres à l’intérieur. Les spores, oblongues, sont, au nombre va- riable de huit à seize, uniseptéés. IV. — Groupe du Lecidea sabuletorum. 400. L. sabuletorum Flk; Nyl. Lich. Scand, p. 204. Sur un vieux Fréne, prés de Saint-Hilaire-Bonneval, mais trés rarement sur les troncs d'arbres ; il préfère, comme habitat, la terre nue et les Mousses qui couvrent les parois des murs. — C. — F. 401. L. syncomista Nyl.; L. sabuletorum var. syncomista Flk,; Nyl. Lich. Scand. p. 205. Sur du mortier de chaux, dans les fissures d'un vieux mur de l'an- cien château de Gourhefix. — RR. — P. Thalle granuleux-squamuleux, d'une couleur glauque cendrée, à petites écailles plus ou moins fortement crénelées, 402. L. milliaria Fr. Lich. eur. p. 342 (pro minima parte); Nyl. Lich. Sand, p. 205 (pro parte); Rabenh. Exs,fase-44; nt 322. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 44 M.-D. et H.-V. — Sur les petites Mousses qui recouvrent les mars et les rochers. — C. — F. Il croit parfois à de grandes élévations, notamment au Puy de la Croix-Morand, où le Gymnomitrium concinnatum lui sert de substratum. Je n'ai jamais ren- contré la forme lignicole. Elias Fries a confondu, sous le nom de L. milliaria, plusieurs espèces diffé- rentes les unes des autres, mais l'échantillon qu'il a publié (Lich. Sueciæ n° 29) en représente bien le type. M. Nylander, dans ses Lichens scandinaves, Yavait d'abord classé comme simple variété du L. sabuletorum, mais depuis il le considère, je crois avec raison, comme une espéce autonome. Var. triseptata Nyl. in Flora 1878, p. 248. H.-V. — Sur un rocher gneissique, entre le Chalard et Saint- Yrieix, — RR. Cette variété remarquable, tout à fait nouvelle, différe surtout du type par des spores moins allongées, non à cinq claisans, mais 3-septées, longues de 0,016-0,022 millim., épaisses de 0,005-0,006 millim. Il ne faut pas toutefois la confondre avec le L. trisepta indiqué pap M. Nylander dans le Flora 1877, p. 232 ; ce dernier est un Lichen différent. Dans le Lecidea milliaria et dans sa variété (risepiata, l'lode colore les théques (ainsi que le thalamium) en bleu persistant. 403. Leciden ternaria Nyl. Lich. Lap. or. p. 151; in Flora 1811, p. 232, et 1878, p. 248. M.-D. — Rochers trachytiques, — RR. — F. H.-v. — Rochers gneissiques, prés de Dournazac. — RR. — F. Extérieurement, cette espèce diffère peu de la variété triseptata, dont je viens de parler. Ses spores sont aussi triseptées, mais plus petites et longues. seule- ment de 0,010-0,016 millim., épaisses de 0,004 millim. — La réaction iodique n'est pas la méme dans les deux Lichens, puisqu'elle colore en bleu les théques du triseptata, et en rouge celles du L. ternaria. Ce dernier existe sur les grés rouges des environs de Brive (Rupin). 404. L. melsena Nyl. in Bot. Notis. (1853), p. 182, et Lich. Scand. p. 205; Norrl. Exs. fasc. 4, n° 180. H.-v. — Sur les vieilles souches de divers arbres et dans les cre- vasses des Châtaigniers, prés du château de Bort, à Saint-Sul- pite, Bersac, Saint-Martial, Courbefix, Dournazac, etc. — AC. — F: M. Renauld, officier de remonta, m'a envoyé cette espèce des en- virops de Guérat (Gteuse). 422 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 405. Lecidea trachona Nyl. — Verrucaria trachona Ach. Syn. p. 96. — Biatora trachona Koerb. Syst. Lich. p. 197. ° Rochers ombragés, à Folles, Saint-Priest, Aixe, Pierre-Buffière, Rancon, au Palais. — AC. — Presque toujours s. La forme de ses spermogonies le fait prendre souvent pour une Verrucaire ; il semble rechercher le voisinage des cours d'eaux V. — Groupe du Lecidea luteola. 406. L. luteola Ach. Syn. p. 44; Nyl Prodr. p. 214, et Exs. Lich. paris. fasc. 2, n* 55. H.-V. — Sur les vieilles écorces et quelquefois sur le bois carié, à Naugeat, prés de Limoges; Solignac, le Vigen; dans la cour du château de la Cosse, prés de Veyrac, etc. — R. — F. 407. L. carneo-glauca Nyl. in Flora 1873, p. 295. H.-W. — Sur les rochers à proximité des cours d'eau, prés de Saint-Léonard, du Palais, d'Aixe, des Courriéres; Folles, Saint-Junien, Eymontiers. — R. Ce Lichen, qui manque au 9M.-»., fructifie rarement; je nel'ai rencontré que deux fois avec des apothécies. Ses spermogonies sont nombreuses, saillantes, pézizoides, c'est-à-dire en forme de cupules rosées, à parois minces et fragiles. Ses spores, au nombre de huit, sont atténuées-fusiformes, 1-5-septées. Au contact de l'iode, la gélatine hyméniale devient d'abord bleue, puis jaune rougeûtre. 408. L. endoteuen Nyl. in Flora 1872, p. 356. — Bacidia endoleuca Th. Fr. Lich. scand. p. 341; Arn. Exs. n^ 327. — Lecidea luteola f. endoleuca Nyl. Bot. Notis. 1853, p. 98. H.-V. — Sur l'Erable champêtre, dans les bois de la rive gaucae dela Briance, prés du moulin de Saint-Paul. — R. — F. M.-D. — M. Nylander a récolté cette espèce sur le Sapin et l'a publiée sous le n* 49. 409. L. effusa Nyl.; Arn. in Flora 1898, p. 505, et Exs. n^ 231; Leighton Lich. Great Brit. p. 370. — Lichen effusus Sm. Engl. Botan. tab. 1863. M. Nylander, dans ses Lich. paris., a publié ce Lichen au n°135, sous le nom de L. luteola var. fuscella Fr. W.-W. — Sur divers arbustes, notamment sur l'Érable, dans les bois qui s'étendent du viaduc de l’Aiguille jusqu’au moulin de LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 443 Saint-Paul. — AC. en cet endroit. — F. — Il est parfois mêlé au L. tenebricosa. 410. Leeidea inundata Nyl. in Flora 1815, p. 106. — Biatora vernalis var. inundata Fr. Lich. europ. p. 261 (pro parte). H.-V. — Sur les pierres et les rochers baignés par les eaux, dans les lits des ruisseaux, des riviéres et dans le voisinage des sources, au Treuil prés de Saint-Martial, au Palais, au viaduc de Bersac, prés de Châteauneuf, à Arliquet, Folles, Bessines, Nedde. — AC. — F. 441. L. Larbalestieri Crombie in Grevillea, juin 1879. — Bacidia Ar- noldiana Koerb. Par. lich. (1865), p. 134. H.-V. — Sur les rochers baignés par la Graine, prés de Roche- chouart. — RR. — F., Théques étroitement subulées. Spores gréles, aciculaires ; hypothécium bru~ nâtre. Espèce nouvelle pour la France! 412. L. egenula Nyl. in Flora 1865, p. 147. m.-v. — Rochers baignés par la Dróne, au village d'Arrivaud, prés de Dournazac. — RR. — F. Thalle mince, cendré blanchátre, granuleux, non contigu. Apothécies petites, planes ou convexes, marginées seulement à l'état jeune, noirátres, mais prenant une teinte purpurine par l'immersion dans l'eau. Spores aciculaires, longues de 0,020-0,038 millimètres, épaisses de prés de 0,002 millim. 413. L. Norrlini Lamy. — Biatora Friesiana var. cærulea Hepp. — Bacidia cærulea Koerb. Par. lich. p. 134 (1865). — Lecidea cerulea Rich. Lich. des Deux-Sèvres p. 35. H.-V. — Troncs d'Érable et de Sureau, dans les bois de Salvanet, de Saint-Hilaire-Bonneval, et du Boucheron sur la rive gauche de la Briance. — R. — F. J'ai dédié ce Lichen à M. Norrlin qui, par ses importantes publications, a beaucoup contribué à la connaissance des produits lichéniques de la Finlande. ll y avait aujourd'hui nécessité de donner un nom nouveau à l'ancien Bacidia caerulea Koerb., afin d'éviter des confusions toujours regrettables. Dès 1857, M. von Krempelhuber avait créé un Lecidea cærulea ; en 1860, Hepp publia un autre Lichen comme var. cærulea du Biatora Friesiana, variété qui devint plus tard (1865) le Bacidia cærulea Koerb. Maintenant que la plupart des lichénographes concentrent dans le seul genre Lecidea les Biatora, Lecidella, Bacidia, et autres genres mal définis qui ne sont plus généralement acceptés, il devenait urgent de faire disparaitre l'un des AMA 2 [SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. deux Lecidea cœrulea, et naturellement c'était le plus ancien qui devait être conservé. , Le L. Norrlini est parfois mêlé aux L. cyrtellu, effusa et sylvana ; il est assez souvent privé de thalle, mais on le reconnait aisément, à la teinte bleuâtre de ses apothécies, Néanmoins je crois utile de reproduire ici la défi- nition trés exacte qu'en a donnée M. Nylander dans ses Lich. Lap. or. p. 184, sous le nom de L. luteola var. cerulea. « In cærulea thallus evanescens. Apothecia obscura, pallido-fusces- .eentia vel nigricantia, statu humido dilutiora et margine tum persis- tente obscuro. Spore aciculares, longit. 0,034-0,046 millim., crassit. 0,015-0,020 millim. (septulis indistinctis). Epithecium subincolor (vel wage, hinc inde, leviter obscuratum); paraphyses gracilescentes, hypo- thecium incolor. Gelatina hyménea iodo: vinose rubens (precedente "emrulescentia)..» ; 414. kecidea bacillifera Nyl. Lich. Scand. p. 210, Lich. Lap. or. p. 154 et Exs. Lich. par. n° 186. H.-V. — Sur un tronc de Charme, dans la forêt de Ballerand, prés de Marval. — RR. — F. Thalle d'un blane cendré, trés mince, parfois tout à fait nul. Apothécies variables de grandeur, d'un brun noir ou tout à fait noires, légè- rement marginées, d'un blané cendré à l'intérieur. Spores bacilliformes, 3-septées. 45. L. Mascoram Sw. ; Nyl. Lich. Scand. p. 210; Norrl. Exs. fasc. #, n°188; Th. Fr. Lich. scand. (sub Bacidia) p. 354. M.-D. — Sur des Mousses, à l'extrémité des Aiguilles de Bozat, sd RR. — y. 416, L. acervulans Nyl. in Flora 1875, p. 300. H.-V. — Sur la terre noire qui recouvrait une roche de serpen- tine, parmi de trés petites Mousses, à Pierrebrune, prés de Magnac-Bourg. — RR. — F. Voici la description de cette espéce nouvelle : « Apotheciis fere sicut in L, bacillari (epithecio nigricante, perithe- cio etiam nigricante, hypothecio saltem infra violaceo-fusco), sed thallo : granulato-squamuloso, globuloso-diffracto. » Thallus e squamulis supra planiusculis fuscescentibus et sepe quasi albido-marginatulis concretis compositus. Apothecig plana marginata (latit. 0,6-1,5 millim.), sepe difformia,. Spore bacillares, tangit. 0,034-0,036 -millim., crassit, 0,0025. millim, Paraphyses mediocres, LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 44. dpiee inerassato nigricante (K obsolete violacee mutato vel subimmutato). Faciem Lecideæ cinereo-virescentis fere in memoriam revocat, sed acce- dit ad Lecideam Muscorum. » VI. — Groupe du Lecidea vermifera. +47. Lecidea pelidna Ach. Lich. univ. p. 158; Nyt. Lich. Pyr. or. y. 11 ; L.umbrina Ach.; Nyl. Lich. Scand. p. 209; Norrl. Exs. fasc. 4, n° 182. | M.-D. — Sur le trachyte, au bord du ruisseau qui forme lä Grande- Cascade. W.-V. — Sur du gneiss, dans ua chemin creux, prés du Palais ; bords de la Vienne, prés d'Eymoutiers. — R. — F. Je l'ai aussi récolté prés de Tarnac (Corrèze). À18. *L, pelidniza Nyl. in Flora 1874, p. 318 ; Nortl. Éxs. fasc. 4, ne 483. ^ Wb-V. — Sur un rocher, au bord de la route d'Aixe, près de Par- paillat. — Je l'ai aussi rencontré entre Peyrelevade € et Tarnac (Corrèze). | S. -.Les échantillons publiés par Norrlin reposent sur l'écorce de l'Aune. 449. £. vermifera Nyl: Bot. Not. 1853, p. 98. — Bacidia vermifera Th. Fr. Lich. scand. p. 363. H.-W. — Sur un tronc de Chêne, à Ambazac. — RR. — F. — Dans les trois espéces comprises dans ce groupe, les spores sont vermifortties et plus ou moins contournées en spirale. Section Itf; — Eulecidea Stizenb, L — Groupe du Lecidea canescens. 120. L. éaneseens Ách. Syn. p. 54; Nyl. Prodr. p. 149. H.-V. — Sur les pierres des vieux murs et à la base des troncs d'arbres, surtout des Saules. — C. — Presque toujours 8; Je ne l'ai pas vu au M.-D. If. — Groupe du Lecided pardséfria. D. Série ^ T Spores paciiformess veptées. "T L. squalida Ach. Syni p.: TS Esa Lich: d'Auvergne a 50 446 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sur les rochers, au M.-B. et à la Bourboule; parfois mêlé à des Mousses. — AC. — F. Série B. — Thalle granuleux ou oblitéré. Spores ellipsoides simples. 422. Leeidea fuliginosa Tayl.in Mack. FI. hibern. II, p.131. — L. con- fusa Nyl. Lich. Scand. p. 126 ; Ripart in Bull. Soc. bot. Fr. 1816, t. XXIII, p. 263. M. Nylander le dit avec raison rare au M.-D.; je l'ai trouvé assez abondamment sur les rochers de la Bourboule. Dans la m.-vw., je l'ai rencontré au moulin de Lagarde, prés de Limoges; à côté du viaduc de Bersac ; sur les pentes du grand Grammont, près de Beaumont ; à Eymontiers. — R. — F. Les apothécies, noires, convexes, à rebord peu apparent, reposent au sommet de glomérules saillants et irréguliers formés par le thalle, qui est tantôt d'un brun roux, tantót d'un brun cendré. Spores simples, ovales ou ellipsoides. 423. L. viridans Flot. in Flora 1828, p. 697. — Lecidella viridans Koerb. Syst. Lich. Germ. p. 242. H.-V. — Sur les murs et les rochers, prés de Bersac, à Gain et Parpaillat prés d'Isle, Verneuil, Auzillat prés de Cháteau- ponsac, Eymoutiers. — AR. Ce Lichen est trés voisin du L. elæochroma, mais son thalle non contigu, tantôt gris, tantôt un peu jaunâtre, est finement granuleux, à réaction K(CaCl) +, nuance orangée. 424. L. seabra Tayl. in Mack. Flora hibernica IL, p. 121. M.-V. — Sur des rochers de la rive droite de la Vienne, prés de Saint-Priest-Thaurion. — RR. — F. M. Rupin me l'a envoyé des environs de Brive, sur du grés rouge. — M. Richard l'indique dans les Deux-Sévres. Thalle d'un gris citrin, peu contigu, méme par places tout à fait nul, couvert de sorédies nombreuses, réunies en verrues pulvérulentes. Apothécies d'abord un peu brunátres, puis noires, planes ou convexes, avec un léger rebord qui souvent s'évanouit. Elles sont parfois d'un brun roux: c'est alors le L. meiococca Nyl., qui différe du L. scabra, de méme que le L. elgochroma, par ses apothé- cies le plus souvent brunàtres dans l'état jeune, diffère du parasema, qui les a constamment noires. 495. L. parasema Ach. Syn. p. 11; Nyl. Exs. Lich. d Auvergne n° 51. 2.-p. et n.-v. — Sur les troncs d'arbres. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 447 Espéce trés polymorphe, caractérisée particuliérement par les réactions sui- vantes : la potasse seule produit une teinte jaune (K +); le chlorure de chaux succédant tout de suite àla potasse donne la nuance orangée(aurantiaco-rubes- , cens). Je ne citerai que les principales variétés : Var. elzeochroma Ach. Syn. p. 18; Malb. Exs. fasc. 2, n° 84. — CC. — F. — Apothécies d'un gris blanchâtre à l'intérieur. — flavens Nyl. Lich. Scand. p. 217; Malb. Exs. fasc. 7, n° 340. H.-V. — Arbres et arbustes, à Beauvais prés de Saint-Martial, dans la forêt de Labastide et prés de la gare de Saillat. — R. — F. Thalle de couleur jaunâtre ou tout à fait jaune ; il ne faut pas confondre cette variété avec la forme olivacea du L. elæochroma, qui est très répandue dans la m.-v. — exigua Chaubard ; Nyl. Prodr. p. 124; Malb. Exs. fasc. 6, n° 284. Remarquable par la ténuité du thalle et l'exiguité des apothécies, dont la couleur passe du roux pâle à la nuance noirâtre. Ainsi que dans le type, les réactifs K (CaCl) donnent au thalle une nuance orangée (aurantiaco-fulvescens). Cette variété se rencontre généralement sur les arbustes et les jeunes arbres, à Cintrat prés de Safnt-Just, Saint-Victurnien ; dans le parc de l'Echoisier ; daus les bois voisins du moulin de Saint-Paul, sur la Briance. — AR. — F. 426. *Leeidea Iatypea Ach. Syn. p. 14; Nyl. Lich. Pyr. or. p. 51. M.-D. et m.-v. — Sur les rochers. — C. — F. — La plupart des auteurs ne font de ce Lichen qu'une variété ou une sous- espéce du L. parasema, dont il differe surtout par son habitat constamment saxicole et par son thalle beaucoup plus granuleux. 427. **L. Iatypiza Nyl. in Flora 1813, p. 201, et 1874, p. 12; Lich. Pyr. or. p. 91. Sur les rochers, au M.-D. et dans la m.-v. — C. Le L. latypiza ne diffère du latypea qu'en ce que le thalle avec la potasse prend une teinte jaune qui disparait si l'on ajoute immédiatement aprés le chlorure de chaux K + (CaCl) — ; mais la teinte devient alors d'un orangé vif ou rouge, s'il s'agit du latypea. 498. L. glomerulosa Nyl. in Flora 1872, p. 356, et Lich. Scand. p. 211. — Patellaria glomerulosa DC.; Norrl. Exs. fasc. 4, n° 192. M.-D. — Sur les troncs de Sapin et les tiges de Bruyère. 448 u SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. WH.-V. — Sur un trone de Noyer, à Rochechouart et à Saillat ; sur le Charme, à Laugerie, prés de Limoges. — R. — F. Ce Lichen aussi diffère peu du L. parasema, mais la réaction du thalle n'est | pas la méme ; elle se traduit ainsi K + fl. (CaCI) —. Var. subfaseo-rubens Nyl. in litt. ad Lamy. Ce Lichen est celui que M. Nylander a récolté, au M.-p., sur l'écorce du Hêtre, et qu'il avait à tort, selon lui, signalé comme variété du L. sanguineo-atra, soit dans le Prodr. p. 106 et 107, soit dans ses Lichens d'Auvergne, in Bull. Soc. bot. Fr. t. III, p. 551. 429. Leciden enteroleuca Ach. Syn. p. 19; Nyl. Lich, Scand. p. 211, et Exs. Lich. par. fasc. 2, n° 57. m.-v.— Lichen saxicole, trés voisin du précédent, trouvé à . Aixe, Verneuil, Pierre-Buffière, Saint-Yrieix, Saint-Junien, Saint- Victurnien, etc. — AC. ; mais non partout. Ses apothécies sont blanchâtres à l'intérieur; il a pour synonyme le Lec. goniophila Koerb. Syst. Lich. Germ. p. 210. Ici les réactifs agissent comme dans le glomerulosa, e'est-à-dire que la potasse jaunit le thalle; mais si le chlo- rure de chaux lui succède, la réaction est nulle, K + fl. (CaCl) —. 430. L. goniophits Flk. (non Koerb.); Schær. Enum. Lich. p. 1271 et Exs. Lich. helv: v» 531. H.-v.Sur le vieux mortier d'un mur, à Condadilfe, pres de Limoges. — RR. — F., Thalle cendré verdátre, léproide, peu consistant. Apofhéttes noires, blanches à l'intérieur, le plus souvent concaves avec un rebord épais. Ce Lichen diffère peu du Lecidea enteroleuca et n’en est guère qu'une variété. Je n'ai rencontré ni l'un ni l'autre au M.-p. 431, L, pungens Nyl, in Flora 1874, p. 11, et 1878, p. 218. — Biatora pungens Koerb. Par. lich. 1865, p. 161. M.-D. — Rochers trachytiques. — AR. — F. M.-v. — Rochers gneissiques et amphiboliques, au Chalard près de Saint-Yrieix, au Vigen, à Solignac, Pierre-Buffiére, Cha- lusset, Bersac, Saint-Léonard, Eymoutiers. — AC. — F. Thalle d'un blanc cendré, parfois obfitéré ou méme nul. Apothécies petites, nives, gfisâtres à l'intérieur, à disque plan, plus.pàle que le rebord, qui est épais, luisant, trés obtus. Le disque, par Fimmersion dansl'eaü, prend ane legere teinte sanguine. Spores ovoides-ellipsotdes. | i Ce Lichen est nouveau ppur la France! . T" LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 449 432. Leeiden vitellinaria Nyl. in Bot. Notis. 1852, p. 177; Arn. Exs. n°193 a et b. M.-D. — Sur le thalle du Lecanora vitellina, au Rigolet. — C.en cet endroit. H.-v. — Sur les pentes du Grand-Grammont, prés de Beau- mont. — R. lla toutes les apparences du parasitisme, puisqu'il parait privé d'un thalle qui lui soit propre, mais ses apothécies et ses spores ne différant pas de celles du L. parasema, M. Nylander juge à propos de le placer dans le groupe qui porte le nom de ce dernier. Série C. — Thalle aréolé; spores ellipsoides, simples. 433. t. aglaeiza Nyl. in Flora 1815, p. 301. M.-D. — Sur le trachyte, dans une vallée au-dessous de celle de Chaudefour. — RR. — F. Espéce nouvelle, décrite ainsi par M. Nylander : « Subsimilis Lecideæ aglaeæ, at thallo nitidiusculo, sporis minori- bus (longit. 0,009-0,011 millim., crassit. 0,005-0,006 millim.), et gela- tina hymeniali iodo viz tincta (thecis fere solis tum cerulescentibus et dein vinose-violaceis vel violaceo-rubescentibus). » Species sine dubio distincta, sed spermogonia nondum visa. Forsan ad stirpem Lecideæ parasemæ pertineat. Thallus crassit. 1 millim. vel sepius crassior et fere usque 2 millim. attingens, areolis convexiusculis inœqualibus sursum circumcirca nigris (nigredine ex hypothallo ascen- dente). — Stratum corticale K non tinctum vellente nonnihil lutescens. — Apothecia inæqualia immarginata (lal. 0,71-1,5 millim.), intus ob- scura; paraphyses mediocres, apice incrassalo smaragdulo-cerule- scente. » 434. L. inserena Nyl. in Flora 1869, p. 84; Arn. Egs. n° 757. M. D. — Sur les rochers, notamment au Rigolet. H.v. — Sur la rive droite de la Gartempe, prés du viaduc de Bersac. — RR. — F. Nouveau pour la France! 435. L. Iulensis Hellb. in Vet. Akad. Foerh. 1865, p. 1863; L. leuco- phaoides Nyl. in Flora 1810, p. 35. M.-D. — Sur des rochers trachytiques, daus la vallée des Bains et dans celle de La Cour. — RR. — F. T. XXV. (SÉANCES) 29 450 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Le thalle, d'abord jaune au contact de la potasse, prend promptement une forte teinte rouge (K F). Cette espéce est nouvelle pour la France! 436. Lecidea leucophæa Flk.; Nyl. in Flora 1870, p. 35. — Biatora leucophæa Koerb. Syst. Lich. Germ. p. 148. M.-5. — Sur les rochers des Aiguilles de Bozat, au Rigolet, dans la vallée des Bains, et au-dessus de la Grande-Cascade près du ruisseau qui la produit. — AR. — F. Ce Lichen et le précédent sont en apparence absolument semblables et ne peuvent se distinguer l'un de l'autre que par l'action de la potasse, qui, je l'ai déjà dit, donne dans le lulensis la couleur jaune tournant vite au rouge, alors qu'elle n'exerce aucune réaction sur le leucophea. 431. L. tenebrescens Nyl. in Flora 1819, p. 207. H.-V. — Sur un rocher, au Puy-Laclide; et sur une pierre baignée par le petit ruisseau qui traverse la forét de Crouzat, prés de Beaumont. — RR. — Parfois s. Espéce nouvelle, que M. Nylander a décrite ainsi : « Thallus cinereus, minute granulatus, sat tenuis, granulis subde- pressis in hypothallo continuo nigro. Apothecia nigra convexiuscula im- marginata (latit. 0,5-0,8 millim.), juniora submarginata, intus alba. Spore 8-nœ ellipsoideæ simplices, longit. 0,010-0,014 millim., crassit. 0,0045 millim.; epithecium dilute fusco-nigrescens, paraphyses discrete gracilescentes, hypothecium incolor. Iodo gelatina hymenialis intensive et persistenter cærulescens. » Species faciei obscure, forsan e stirpe Lecideæ instratæ, sed sper- miógonia non visa. Granula thalli cineracea subrugulosa (latit. vix 0,2 millim.), K flaventia. Epithecium acido nitrico dilute violascens. » 438. L. instrata Nyl. in Flora 1871, p. 224. — Biatora instrata Arnold Lichenol. Ausflüge in Tirol XX, p. 22, et Exs. n° 756. M.-D. — Sur des rochers trachytiques, prés de la Cascade-du- Serpent, aux Baraques et aux Aiguilles de Bozat. Espéce nouvelle! Plus tard M. Arnold l'a découverte sur les montagnes du Tyrol. Voici sa description extraite du Flora : 4 Thallus fusco-nigricans ruguloso-levigatus, subareolatim rimoso- diffractus, mediocris crassitiei (crassit. 0,4-0,7 millim.), hypothallo mgro sectione visibili. Apothecia nigra plana immersa (instrata), super LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 451 thallum non emergentia, immarginata (latit. 0,5 millim. vel minora), terdum quasi margine thallino tenui cincta, rotundato-difformia, intus cornea. Spore 8-ntb incolores ellipsoideæ | simplices, longit. 0,010-0,012 millim., crassit. 0,005-0,007 millim.: epithecium fuscum, paraphyses mediocres non bene discrete (apice incrassato fuscescente), hypothecium incolor. Iodo gelatina hymenialis cerulescens (dein thecæ lutescentes). » Species videtur e stirpe Lecideæ rivulosæ, sed spermogonia ignota. Facies peculiaris ob apothecia in thallo insita (opaca) et sic non mox visibilia. Nec K nec I reactio ulla thalli manifestatur: » Var. emínescens Nyl. in litt. ad Lamy. Cette variété se distingue du type par des apothécies convexes et plus sail- lantes. 439. Lecidea planula Nyl. in Flora 1811, p. 224. M.-D. — Sur un rocher trachytique, dans les bois situés entre la Grande-Cascade et celle du Serpent. — RR. — F. Espéce nouvelle ainsi décrite par M. Nylander : « Thallus obscure cinereus tenuis (crassit. circiter 0,2 millim.), levigatus, areolato-diffractus, areolis planis anguloso-variis; hypo- thallus niger etiam passim inter areolas visibilis. Apothecia nigra in- nata (latit. 0,3-0,4 millim.), plana, immarginata, tenuia, intus inco- loria. Spore 8-ne ellipsoideæ simplices (longit. circiter 0,010 millim., crassit. 0,005 millim.); epithecium fuscum, paraphyses subcrassiuscule (apice incrassato fusco), hypothecium incolor. todo gelatina hyme- nialis cerulescens, dein thecæ luteo-violacee tincte. » Affinis Leeide:w instratæ, sed facile distincta thailo tenui plano, areolis in hypothallo nigro instratis. Apothecid interdum margine thallino obsoletissimo cincta, ita facies quodam modo Lecanoræ e Stirpe L. cinerem. » Série D. — Thalle peu développé; spores oblongues, légerement courbées. 440. L. aectinoides Nyl. in Flora 1876, p. 235. J.-v. — Je ne l'ai trouvé que deux fois, en petite quantité, sur des roches gneissiques, dans les bois entre le viaduc de TAi- guille et le moulin de Saint-Paul. — RR. — F. Espéce nouvelle dont M. Nylander a fait la description suivante : « Similis L. acclint èt forstn ejus forma, thallo sordide cinereo, 452 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. | tenui, inæquali, rimuloso, apotheciis concexulis immarginatis (lati. 0,3-0,5 millim.), intus albicantibus. Spore plus minusre curvule, longit. 0,042-0,018 millim., crassit. 0,004 millim. Todo gelatina hyme- nialis cærulescens, dein vinose rubens. » Nous devons aussi posséder le L. acclinis Flot., mais je wai pas encore su le distinguer. HI. — Groupe du Lecidea contigua. 441. Lecidea panzeola Ach. Syn. p. 33; Nyl. Lich. Scand. p. 223. M.-D. — Sur un rocher trachytique, dans les bois du Capucin. — RR. — F. | Apothécies déprimées, planes-concaves, marginées, noires ou d’un brun- noirâtre. 442. `L. prsecontigua Nyl. in Flora 1875, p. 300, et 1877, p. 232. M.-D. — Rochers trachytiques. — R. — F. Sous-espèce nouvelle! M. Nylander avait d'abord créé le L. precontigua comme espèce autonome; plus tard il le considéra comme une simple forme du panæola. Après ces deux opinions successivement émises dans le Flora, il crut devoir les modifier, en s'appuyant sur une certaine rareté des céphalodies, organes qui chez l'espèce typique sont trés fréquents et constants (Nyl. in litteris ad Lamy); par suite, il m'a donné le conseil d'admettre l'ancien Lecidea præcontigua comme sous- espèce, et c’est ce que j'ai fait. 443. L. consentiens Nyl. in Flora 1866, p. 371; Th. Fr. Lich. scand, p. 904. M.-D. — Sur un rocher trachytique, prés de la Cascade-du-Ser- pent. — RR. — F. Nouveau pour la France! La croûte thalline se compose d'aréoles plus serrées, plus contigués que dans le panaola : ses apothécies sont aussi plus concaves, Le thalle du L. panæola réagit avec CaCl (réaction érythrinique), tandis que celui du L. consentiens ne réagit pas (CaCl ——). 444. L. contigua Fr. Lich. eur. p. 298; Nyl. Prodr. p. 130, Lich. Scand. p. 224. ` M.-D. et H.-V. — Sur les rochers de toutes sortes. — CC. — F. Lichen trés variable, dont je ne citerai que les variétés suivantes : Var. flavicunda Nyl. Lich. Scand. p. 994; L. flavicunda Ach. S jn. p. 22. — Thalle ferrugineux. — AC. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 453 Var. phæa Nyl. — Biatora phea Koerb. Par. (1865) p. 150. — Rochers, dans les bois qui entourent la vallée du M.-D.; cette forme existe aussi dans la m.-v. — R. — convexa Fr.; Th. Fr. Lich. scand. p. 507 ; Arn. Exs. n° 192. — Cette forme, commune au M.-D., se rencontre parfois daus la H.-v. 445. * Leeidea platycarpa Ach. Syn. p- 11; Nyl. in Flora 1812, p. 0902; Lich. Pyr. or. p. 23, et Exs. Lich. paris. fasc. 3, n° 141. M.-D. et H.-V. — C. — F. Ce Lichen ne mérite guére d'étre considéré que comme une variété, attendu qu'il diffère peu du type contigua ; son thalle est appauvri ou presque nul (1). 446. L. meiospora Nyl. in Flora 18713, p. 12; Lich. Pyr. or. p. 38 ; L. contigua var. meiospora Nyl. Lich. Scand. p. 225. H.-V. — Rochers, au moulin de Richebourg, à Solignac, Vertha- mont, Saint-Priest-sous-Aixe. — AR. — F. J'en ai trouvé, au Pont-Rompu et dans la lande de Laforie, prés de Marval, une forme mal caractérisée, qui passe à la sous-espéce suivante. 441. ' L. erustulata Nyl. Lich. Pyr. or. p. 38; Lich. Scand. p. 225 (ut forma meiosporæ); L. parasema var. crustulata Ach. Syn. p. 18. M.-D. et H.-V. — Sur les rochers. — C. — F. Quelques auteurs n'admettent cette sous-espéce que comme simple variété du L. meiospora; cependant son facies général me parait en différer, et en outre, au lieu d'éire rare, elle est trés répandue sur tout notre Plateau central. Son thalle mince est parfois traversé en divers sens par des lignes noiràtres hypo- thallines ; parfois aussi il est oblitéré et presque nul, ce qui m'autorise à dire que ce Lichen est au précédent ce qu'est le L. platycarpa au L. contigua. 418. L. speirea Ach. Syn. p. 31; Arn. Exs. n° 677. M.-D. — Sur les rochers. — R. — F. Le type parait maiquer dins la m. V.; mais j'y ai découvert là forme subculcarea Nyl. Lich. Scand. p. 225; cette forme rentre dans le L. speirea, et non dans le L. confluens. — RR. — F. (1) Il me semb'e utile de dire ici que, malgré les affinités incontestables du L. conti- gua et du L. platycarpa, ces deux Lichens ne se suivent pas toujows; le promier est parfois trés rare là où le second est abondant: c'est ce qui a lieu aotaminent dans ies envirous de Paris. 454 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 449. Lecidea albuginosa Nyl. in Flora 1877, p. 227. H.-v. — Rochers, sur les bords du Rigouraud, prés de Condat ; et sur la rive gauche de la Vienne, vis-à-vis de Saint-Priest. — RR. — F. Espéce nouvelle! M. Nylander l'a décrite ainsi : « Thallus albidus, sat tenuis (crassit. 0,2-0,4 millim.), rimulosus, sparse tenuiter albo-sorediosus, tenuiter nigro-limitatus. Apothecia nigra marginata (latit. 4 millim. vel minora), margine firmo, epithecio glauco-albido-suffuso plano, intus centro infra nigricante. Spore 8-n®, longiuscule ellipsoideæ, longit. 0,018 - 0,024 mill., crassit. 0,009-0,010 millim.; epithecium sordide lutescens, paraphyses mediocres, perithecium emtus nigro-corticatum, hypothecium centro nigrum (vel fusco-nigrum). Iodo gelatina hymenialis (cum ihecis) bene cerulescens. » Species bene distincta, accedens ad Lecideam turgidam Scher. Thallus nec K, nec CaCl, nec T reagens. Spermatia bacillaria recta, longit. 0,009 - 0,016 millim., crassit. 0,0007 millim. » D’après M. Arnold, ce Lichen serait le méme que le L. albo-cærulescens var. alpina Scher. — M. Nylander (in liti. ad Lamy) n'admet pas complètement ce rapprochement; i| reconnait néanmoins quelque affinité entre ces deux Lichens. 450. L. sorediza Nyl. Lich. Pyr. or. p. 38; Flora 1815, p. 104. H.-V. — Rochers, à Eymoutiers, Condat, Saint-Léonard, et vis- à-vis de Saint-Priest, au-dessous de Cintrat. — R. — F. Ce Lichen ressemble beaucoup à certaines formes du L. contigua, dont il diffère notamment par un thalle légèrement sorédié, par des paraphyses plus grosses, par la nuance bleuátre persistante de la gélatine hyméniale sous l'action de Piode. L'hypothalle noirâtre déborde parfois, et alors circonscrit la croûte thalline. Forme esorediza Nyl. in litt. ad Lamy. H.-V. — Cette forme se rencontre entre Saint-Léonard et Saint- Priest ; son thalle est complétement privé de sorédies. 451. L. confluens Ach. Syn. p. 16; Nyl. Lich. Seand. p.225; Th. Fr. Lich. scand. p. 484: Desmaz. Exs. fase. 5, n° 944. M.-D.— Sur les rochers, notamment sur les pics élevés. — C. — F. Var. leueitica Schær. Enum. Lich. p. 118. — Remarquable par son thalle blanchátre, presque lacté; beaucoup plus rare que le LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 45) type, qui, tout aussi bien que la variété, paraît manquer à la H.-V. Parfois son thalle stérile présente une grande quantité de spermogonies ; il est trés voisin du L. contigua, dont il différe surtout par un thalle beaucoup plus uni, plus complétement contigu, et par des spores plus petites. Son carac- tére essentiel est que la médulle réagit avec l'iode (I F) en nuance bleuátre foncée. 452. Leciden declinaseens Nyl. in Flora 1818, p. 243. M.-D. — Sur un rocher, au sommet du Sancy. — R. — F. W.-v.— Sur les pierres d'un mur, à Beauvais, prés de Saint-Mar- tial, — RR. Ce Lichen, trouvé en Hongrie par M. Lojka et dans les Alpes Tiroliennes par M. Arnold, n'est guére qu'une sous-espéce du L. declinans Nyl., dont il diffère surtout par des paraphyses articulées. | 453. L. polycarpa Flk.; Fr. Lich. eur. p.305 ; Nyl. Lich. Scand. p. 226. M.-D. — Sur les rochers. — RR. — F. Ce Lichen n'est en réalité que le L. lactea à hypothécium incolore. Par la potasse, le thalle passe promptement du jaune au rouge vif (K +) et s} mé- dulle réagit avec l'iode en nuance bleuâtre foncée (I). 494. L, 1fthophila Ach. Syn. p. 14; Nyl. Lich. Scand. p. 226. M.-D. et H.-V. — AC. — F. Var. ochracea Nyl. Lich. Scand. p. 221; Ach. Syn. p. 337; Malb. Exs. fasc. 7, n° 341. — AR. — eyanea Nyl.; L. contigua var. cyanea Schær. Enum. Lich. p. 120. Thalle bleuátre cendré. Apothécies Je plus souvent pruineuses; au contact de l'eau, elles prennent une teinte légèrement rougeûtre. Cette variété est plus répandue que le type. 455. L. Ieptoboloides Nyl. in Flora 1874, p. 314. H.-V. — Sur les pierres d'un mur, à Condadille, prés de Limoges. — RR. Mes échantillons sont stériles et presque dépourvus de thalle. La présence du Lecidea s'y manifeste surtout par de petites verrues blanches isolées ou agglo- mérées, qui s'ouvrent irrégulièrement par le sommet pour laisser apparaitre les spermogonies noires qui y sont enchássées. Ces verrues sont entourées de petites apothécies, qui appartiennent au L. lenticularis. Les spores, au nombre + 456 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de huit, sont petites, oblongues ; par l'iode, la gélatine hyméniale prend une teinte bleue intense. Nouveau pour la France ! 456. Leeidea plana Lahm.; Nyl. Lich. Pyr. or. p. 24; Th. Fr. Lich. scand. p. 497 ; Arn. Lichenol. Ausfl. XVII, p. 3. H.-V. — Roches granitiques à gros grains, sur les montagnes de Beaumont, notamment dans la forét de Crouzat; sur celles de Sauvagnac, de Bersac et de Saint-Sulpice. — R. — F. Thalle blanc grisátre, mince, souvent peu apparent ou méme nul. Apothécies trés rapprochées, parfois contigués, concaves ou planes, anguleuses, d'un beau noir mat, avec un rebord plus ou moins luisant, blanches à l'intérieur. 451. L. promiscens Nyl. in Flora 1872, p. 358, et Lich. Pyr. or. p. 24; Arn. Exs. n° 718. Rochers du M.-». — RR. — F. Au contact de Piode, l'épithalle prend une teinte violette (I +). M. Nylander a découvert cette espèce dans les Pyrénées-Orientales, à une altitude de 2000 métres ; je suis heureux de l'avoir rencontrée en Auvergne. 458. L. Iaetea Flk.; Schær. Enum. Lich. eur. p. 144; Arn. Exs. n° 410 et 676. | C'est le L. pantherina Th. Fr. Lich. scand. p. 491 (pro parte). M.-D. — Ce beau Lichen n'est pas rare sur le trachyte, notam- ment sur les plateaux élevés. Son thalle est d'un beau blanc ; ses spores sont simples, ovales-oblongues, arrondies aux deux extrémités. La potasse produit sur l'épithalle une réaction jaune, passant vite au rouge-vif (K 4-). Ce Lichen parait ne pas exister dans la m.-w., où il est remplacé par le L. spuria. C'est à ce dernier qu'il faut rapporter quelques échantillons récoltés prés du moulin Corret, à Isle, et que jadisle docteur Montagne avait nommés L. pantherina (Ach.). Var. sublaetea Lamy. M.-D. — Thalle mince, d’un blanc cendré. Apothécies légère- ment bleuâtres, pruineuses (cæsio-pruinosa), munies d'un rebord plus prononcé que dans le type. Suivant l'avis d* M. Nylander, je me suis abstenu d'élever cette variété à la dignité d'espéce autonome. — RR. 459. L. sarcogynoides Koerb. Syst. Lich. p.252; Nyl. Lich. Armor. in Bull. Soc. bot. Fr. 1. VIII, p. 158, et Lich. Pyr. or. p. 51. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 457 Croüte granuleuse et grisátre. Apothécies nombreuses, à rebord assez sail- lant, à disque noir, parfois glauque, et presque pruineux. Spores trés petites, simples, ovales-linéaires ou fusitormes. H.-V. — Je l'ai trouvé, sur des pierres éparses, à Rochechouart, et sur les parois d'un mur à Condadille, prés de Limoges. — RR. — r. Le docteur Ripart l'a aussi récolté à Néris (Allier); il en a donné une bonne description dans le Bull. Soc. bot. Fr. (1876), t. XXIII, p. 263. 460. Lecidea ineoneinna Nyl. in Flora 1872, p. 357; Ripart in Bull. Soc. bot. Fr. (1816), t. XXIII, p. 264. H.-V. — Sur des rochers granitiques, à Saint-Sulpice et Bersac, prés du moulin de Saint-Paul sur la Briance, au village de Dan prés de Cháteauponsac, au moulin Alluaud près de Limoges, sur la rive gauche de la Vienne vis-à-vis de l'usine Corret. Avant moi, le docteur Ripart l'avait trouvé à Bessines. Le thalle, mince, d'un gris brun, porte des apothécies noires, irréguliéres, rugueuses, marginées, parfois un peu semblables à celles du Lecanora simplex. Spores simples, ellipsoides, au nombre de huit dans chaque théque. 461. 'L. trochodes Tayl. in Mack. Fl. hibern. II, p. 259; L. subgy- rosa Nyl.; Stizenb. Index Lich. hyperb. p. 46. H.-v. — Sur des rochers, à Bersac ; et à Cintrat, près de Saint- Just. Ce Lichen se distingue par un thalle noirâtre, continu, et des apothécies sub- gyriformes, c'est-à-dire s'approchant de la forme gyrophorine. li est nouveau pour la France! 462. "L. limborina Lamy. — Rimularia limborina Nyl. in Flora 1868, p. 346. H.-V. — Sur des rochers, prés du viaduc de Bersac, au Vigen sur la rive gauche de la Briance, prés de Rochechouart sur la rive droite de la Graine. Le docteur Ripart l'avait découvert avant moi daus les environs de Bessines. C'est avec l’assentimeut de M. Nylander que je me suis permis de rapprocher le Rimularia limborina du L. inconcinna, à titre de sous-espéce. | Déjà M. Richard. sous l'inspiration de notre savant maitre, avait émis l'idée de rejeter cette petite végétation dans le genre Lecidea. Plus tard M. Nylander m'écrivait qu'elle pouvait étre considérée comme un état anamorphique du L. inconcinna ; et jadis, dans ses définitions des deux 458 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Lichens, dont les apothécies sont si dissemblables (1), il avait constaté qu'il existait entre eux une similitude d'aspect remarquable, laquelle s'étendait aussi à la structure intérieure des apothécies. Ses diverses appréciations ont été judicieusement confirmées par M. Ripart, qui a publié sur ce Lichen des détails intéressants (Bull. Soc. bot. France (1876), t. XXIII, p. 259 et 260). 463. Lecidea chrysoteichiza Nyl. in Flora 1878, p. 244. m.-v. — Rochers siliceux, à Fraut, près de Saint-Martial ; Saint- Priest, sur la rive droite du Thaurion; Lartige, prés de Saint- Léonard. — RR, — F. Espèce nouvelle ! Jen donne ici la description extraite du Flora : « Thallus murinus tenuissinus opacus continuus. Apothecia nigra plana, crasse marginata (latit. circiter 0,7 millim.), intus concoloria solum strato hymeniali albicante. Spore 8-ne ellipsoideæ, longit. 0,012-0,015 millim., crassit. 0,007-0,008 millim.; epithecium fuscum, paraphyses graciles, hypothecium crassum luteo-fuscum, parte subhyme- niali fusca. lodo gelatina hymenialis intensive cerulescens. » Affinis est L. chrysoteichæ, hypothecto etiam K violacee purpura- scente, sed sporis majoribus jam distat. Hymenium altit. 0,4 millim. » IV. == Groupe du Leëides fumosa. 464. L. Brunneri Schær. Spicil. p. 136; Nyl. Exs. Lich. d'Auvergne n° 99 (mais à tort, selon lui, sous le nom de L. lapicida Fr. varietas). — Lecidella Brunneri Arn. Lichenol. Ausfl. XVII, p. 40, et Exs. n° 113. M.-D. — Rochers trachytiques, aux Aiguilles de Bozat, au Rigolet, aux baraques de la Clergue, au sommet du Puy-Gros. — AR. — F. Gette espèce est voisine du L. aglæa, mais non identique. 465. L. armeniaca Nyl. Lich. Delph. in Bull, Soc. bot, Fr. 1863, t. X, p. 265. M.-D. — Sur un rocher, près du Pic du Sancy. — RR. — s. C'est une bonne espéce, et l'une des notabilités lichéniques des hautes montagnes, en Europe et en Asie. ` (1) Les apothécies du Rimularia limborina, à leur surface, imitent- assez bien en mi- niature les quatre angles aigus du dessous d'une enveloppe de lettre non cachetée, et dont Jes bords ne surchappent pas. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 459 Var, aglseoides Nyl. Lich. Delph, in Bull, Soc, bot. Fr. 1863, t. X, p- 265, et Lich, Pyr. or. p. 24 et 25, M.-D. — Sur les rochers de Bozat et de la Clergue. — RR. — s. La couleur du thalle semble changer en herbjer, et de jaune devenir avec le temps couleur du noyau de l'Abricot ; c'est dire que parfois la nuance de couleur est un caractére de trés faible valeur. 466. Lecidea atro-brunnea Schær. Enum. Lich. p. 109; Nyl. Prodr. p. 133. — Rhizocarpon atro-brunneum DC. Fl. Fr. II, p. 367. — Lichen atro-brunneus Ramond. M.-D. — Sur la ligne des roches trachytiques qui fait suite au Pic du Capucin, roches qui dominent la vallée de la ville. — RR. — F. — Je n'ai vu cette rare espèce qu'en cet endroit; M. Nylander la signale dans les Pyrénées orientales. 467. L. fumosa Whlnb.; Ach. Syn. p. 12 ; Schær. Enum. Lich. p. 109. M.-D. — Rochers, au sommet du Puy-de-l'Angle. — AR. — F. H.-V. — À Panazol, prés de l'étang, de Cordelas; la Crouzille, prés de l'étang de la Pêcherie; Pierre-Buftiére ; sur la mon- tagne des Roches, prés de Deaumont, Ce qui est principalement caractéristique pour cette espéce est que son thalle se colore en rouge orangé ou orangé rose à l'aide du chlorure de chaux (CaCl +). Var. fusco-atra Ach. Syn. p. 12; Nyl. Lich. Scand. p. 229. R, au M.-p. — AC. dans la m.-v. Cette variété se distingue par son hypothalle noir, plus visible que dans le type. Elle est très abondante sur un coteau qui domine la rive droite de la Garlempe, en remontant son cours, prés du viaduc de Bersac. 468. L. grisella Flk.; Nyl. Lich. Lap. or. p. 160; Malb. Exs. fasc. 6, n° 291. M..D. — Sur les rochers, les murs, les toits des maisons. — C. — F. M.-V.— CC. — J'en ai trouvé, à Marval, une forme à thalle d'un beau blanc; je dois signaler une autre forme trouvée près d'Am- bazac, remarquable par de larges apothécies bien arrondies, les- quelles se composent de 90 à 40 petites apothécies secondaires, pressées les unes contre les autres, de facon à n'en simuler qu'une seule de grande dimension. Le même fait se produit par- 460 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. fois dans les Lecidea contigua et fumosa, mais dans des condi- tions plus restreintes et moins accentuées. 469. Leciden paupercula Th. Fr. Lich. scand. p. 482. M.-D. — Sur un rocher à fleur de terre, dans la vallée des Bains. — Rh. Hypothalle noir comme dans le L. fusco-atra Spores ellipsoides; aréoles du thalle insensibles à l'action des réactifs K et CaCl. 410. L. athroocarpa Ach.; Th. Fr. Lich. scand. p- 483. H.-V. — Sur des roches granitiques du coteau qui domine le pont ' de l'Aiguille; prés de la gare de Coussac-Bonneval. — RR. — F. Ce Lichen a un peu l'aspect du L. fumosa, mais le chlorure de chaux n'agit pas sur son thalle; la médulle avec l'iode devient immédiatement noire ou d'un bleu noiráàtre (I F). Ses aréoles sont un peu déprimées, et non planes comme dans le fumosa. 411. L. badio-paliens Nyl. in Flora 1878, p. 242. M.-D. — Rochers trachvytiques, au Rigolet et prés des Aiguilles de Bozat. — RR. — F. Espéce nouvelle, dont voici la description : « Thallus badio-pallidus areolato-diffractus, sublevigatus (crassit. circiter 0,5 millim.). Apothecia innata subangulosa (latit. 0,5 millim.), marginalula. intus pallida. Spore 8-ne ellipsoideæ, longit. 0,013 - 0,016 millim., crassit. 0,008 millim.: paraphyss gracilescentes, epithrcium fuscum, hypothecium incolor. lodo gelatina hymenialis cerulescens, dein vinose-rub^scens. » Species affinis L. a'‘hroocarpæ Ach. et L. a'ro-fuscesce iti Nyl., reac- tione medullie | F conveniente, sed differens presertim thallo et magni- tudine sporarum. » 412. L. batio palieseens Nyl. ii Flora 1519, p. 220. M, — Sur aa rocha eus do tree, prés de la Ciscale du Queureiih. H.-V. — Au sommet du Puy-Laclide, prés de Beaumont, en compagnie du L. geminata. — RR. — F. Voici la description de cette espéce nouvelle, extraite du Flora : « Thallus badio-pallidus areolutus, areolis tenuibus contiguis vel di- spersis, planiusculis (latit. 0,3-0,5 millim.). Apothecia nigra (subcæsio- LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 461 pruinosa vel nuda), plana, marginata (latit. 0,5-0,9 millim.), intus obscura. Spore 8-næ ellipsoideæ, longit. 0,010-0,012 millim., crassit. 0,004 - 0,006 millim.; epithecium et hypothecium fusca (hoc strato medio dilutiore), paraphyses discrete apice dilute fusco-nigrescente. lodo gela- tina hymenialis cerulescens, dein vinose rubescens. » Species propria videtur e stirpe L. fumosæ. Nec I, nec CaCl ulla obvenit reactio thallina. Spermogonia vulgo extus lineoliformia (quasi ` stigmatidium. minutulum simulantia). Spermalia acicularia recta, longit. 0,008 -0,011 millim., crassit. 0,0005 millim. » 413. Lecidea instratuia Nyl. in Flora 1878, p. 242 et 243. M.-D. — Sur les rochers granitiquesde la Bourboule. — RR. — F. Espéce nouvelle ! J'extrais du Flora sa description due à M. Nylander : « Thallus fuscus vel fusco-niger, subnitidiusculus, levigatus, tenuis, areolato-diffractulus, hypothallo nigro instratus. Apothecia nigra innata plana (latit. 0,2-0,4 millim.), immarginata. Spore 8-næ elli- psoideæ, longit. 0,008- 0,0014 millim., crassit. 0,004-0,005 millim.; epithecium obscure cærulescens, paraphyses mediocres, hypothecium n- color. lodo gelatina hymenialis cerulescens, dein vinose rubens. » Est species e stirpe L. fusco-atræ, prope L. fusco-atratam (Flora 1875, p. 301) locum habens. Thallus CaCl non reagens, nec iodo medulla. Apo- thecium singulum in fere quavis areola thallina. Thece piriformes. Spermogonia non visa. » 474. L. segregula Nyl. in Flora 18771, p. 226 et 221. H.-V. — Rochers des bords de la Vige, prés de Sauviat; et sur le coteau qui domine le pont de l'Aiguille prés d'Isle. — RR. — F. Lichen nouveau, dont je donne icila description d'aprés le Flora : « Thallus albidus granulatus, egranulis convexulis (latit. 0,9 millim. vel minoribus) subareoliformibus (sparsis vel passim contiguis) consti- tutus. Apothecia nigra plana marginata (latit. fere 1 millim. vel sepius minora), pruinosa (vel subnuda), intus albicantia, strato infero nigro. Spore 8-næ ellipsoideæ simplices, longit. 0,010-0,012 millim., crassit. 0,004-0,006 millim.; paraphyses mediocres articulate, epithecium dilute nigrescens, hypothecium cum perithecio nigrum. lodo gelatina hymenialis cærulescens, dein presertim. thecæ vinose rubescentes. — Comparari possit analysi apotheciorum cum L. crustulata Ach., sed jam distat paraphysibus articulatis et sporis minoribus, atque differt etiam magis thallus, qui ceteroquin K (CaCl) erythrinose tingitur. » 462 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 415. *Kecidea pauperrima Nyl. in Flora 1819, p. 220. H.-v. Rochers granitiques et quartzeux, prés des Tours de Cha- lusset, à Sauviat, au moulin de Richebourg prés de Pierre- Buffière, sur les montagnes des Roches et de Labesse prés de Beaumont. — AR. — F. Je l'ai vu aussi à Bugeat, Millevaches, Peyrelevade (Corrèze). Le thalle manque presque toujours. Les apothécies, uoires et parfois prui- . neuses, sont concaves, marginées, anguleuses, trés rapprochées les unes des autres. M. Nylander a décrit cette sous-espèce nouvelle ainsi qu'il suit : « Thallus vix ullus tel albido-cinereus opacus tenuis, minute gra- nulatus in hypothallo nigro tenuissimo (passim punctato-discontinuo). Apothecia nigra (leviter cibsio-prwinosa), plana, marginata (latit. 0,5-0,8 millim.), sepe pressione mutua angulosa vel difformia, intus sübcontoloria. Spore 8-næ ellipsoideæ, longit. 0,008 20,012 millim., crassit. 0,004-0,006 millim.; epithecium cwrulésceñti-nigrescens, para- physes mediocres subarticulate, hypothecium fuscum. Iodo gelatina hyméñialis bene ci&rulescens, dein saltem thecis vinosé rubescentibus. » Vir nisivarietas Lecide: segregulæ Nyl. in Flora 1877, p: 220, thallo depauperüto vel evanescente: arcte accedit tid L. grisellam. Thallus K (CaCl) aurantiaco-erylhrinice reagens, epithecium variat. fuscum Spermógonia in ÿränulis thalli; spermatit dciculüria récta, longit 0,008 -0,014 millim., trassit. 0,0005 millim. » V. — Groupe du Lecidea rivulosa. 416. L. rivuiosa Ach. Syn. p. 28; Nyl. Prodr. p. 145, et Exs. Lich paris. n° 59. | M.-D; — Rochers trachytiques, au-dessus de la Grande-Cascade. et dans la vallée de La Cour. — AR. — F. lr.-v. — Rochers granitiques et duartzeux, au Mont-Gargan, Bersac, Saint-Sulpice, Saint-Just, là Roche-l'Abeille, Saint- Sylvestre, Chàteaupornsaé, Dotitnaac, ete. — AC. dans | localités monligneuses. — F. J'ai trouvé dans les bois, entre Bersac et Saint-Sulpice, la forme corticola Sch:er. Enum. Lich. p. 144. — RE. — F. Son thalle estle plus souvent limité par des lignes hypothallines d'un brun noirâtre, qui ont donné lieu au nom de rivulosa. £1. L. Mocbiaha Hepp; Nyl. Lich. Séand. p. 923, ét Exs. Lich. d'Au- derÿhé n° 56: È. rivulosa vát. Kothiüna Sclimr. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 463 M.-D. — Rochers trachytiques du Puy-de-l'Angle, du Rigolet, de Bozat. — AR. — F. Voisin du précédent, mais ses apothécies, planes ou convexes, plus noires, presque sans rebord, engagées dans le thalle et à peu prés de niveau avec lui, le font distinguer facilement. VI. — Groupe du Lecidea intumescens. 418. Leeidea intumescens Flot.; Nyl. in Prodr. p- 121, Lich. Scand. p.231. H.-V. — Sur du granit, à Bessines, où il a été découvert par le docteur Ripart: — RR. — F. Thallé d'un brun foncé, verruqueux, dont les aréoles sont plus ou moins séparées. Apothécies noires, marginées. Spores àu nombre de huit, ovales; incolores. 419. L. tenebrosa Flot.; Nyl. in Prodr. p. 127, et Lich. Scand. p. 231; Rabenh. Exs. fasc. 21, n° 595, et fase. 27, n° 746. M.-D. — Ce Lichen est trés répandu sur les trachyles. H.-V. — Je l'ai fencontré sur le granit, au sommet du Puy-la- Roche et sur les pentes du Grand-Grammont, près de Beau- mont. — RR. — F. J'ai aussi constaté sa présence sur divers points du groupe mon- tagneux qui s'étend de Peyrelevade (Corrèze) à Nedde (Haute- Vienne). La forme des apothécies varie beaucoup en Auvergne : tantôt elles sont bien développées et saillantes, souvent elles sotit concaves et enforicées dans le thalle comme dans l'ancien genre Aspicilia; parfois elles sont avortées et à peine apparentes. 480. L. gyrizans Nyl. in Flora 1863, p. 307, et Lich. Scand. p. 231 ; Norrl. Exs. fase. 4, n° 200. H.-v. — Le type manque dans nos contrées, où je n'ai rencontré que la variélé suivante, sur la montagne des Roches, près de Beaumont. Var. opegraphiza Nyl. in litf. dd Lamy. Ce Lichen nouveau est très curieux. Le thalle, d'un gris foncé, parfois presque noirâtre, se compose d'aréoles proéminentes,; peu contigués, couvertes d'apo- thécies irrégulières, plus ou moins allongées, imitant assez bien les lirelles de certaines Opégraphes: ll est une des raretés de notre Plateau central. J'ai aussi découvert cette variété, Sur la rive gauche de la Vienne, près de Tarnac (Corrézé), avec quelques apothécies, qui représentent bien celles de l'espéce typique. 464 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 481. Lecidea umbriformis Nyl. in Flora 1877, p. 221. m.-Ð. — Rochers trachytiques du coteau secondaire qui fait face au bois du Capucin. — RR. — F. M. Nylander a donné de cette espèce nouvelle la description suivante : « Thallus cinerascenti-umbrinus tenuis areolato-diffractus sub- effusus. Apothecia nigra minuta (latit. 0,25 millim. vel sepius minora et difformia, oblonga vel subangulosa aut linearia), innata, a thallo non marginata. Spore 8-ne incolores ellipsoidee simplices, longit. 0,011-0,017 millim., crassit. 0,008-0,011 millim.; epithecium fusce- scens, paraphyses graciles non conferta, hypothecium incolor (interdum infra vage fuscescens). Iodo gelatina hymenialis vinose fulvescens (præ- cedente cerulescentia obsoleta). » Spermogonia ignota. Thallus obscurus, CaCl nonnihil et presertim K (CaCl) distincte erythrinose tinctus. Apothecia subimpressa, sape 2-4 in singulis areolis thallinis planiusculis, varie angulosis. Arcte affinis est Lecideæ umbonatulæ Nyl. in Flora 1872, p. 365, quacum reactione thalli convenit et similiter in L. umbriformi vidi, ni fallor, Endococcum triphractum parasitulam (Flora 18®, p. 364), sed L. umbri- formis Aypothallum non habet nigrum visibile, apothe cia non umbonata et sporas paulo minores. » 482. L. furvuta Nyl. in Flora 1866, p. 418. m.-v. — Rochers granitiques, le long de la route d'Aixe, prés du pont de l'Aiguille; roches de serpentine, dans la lande de la Chapelle, prés de Magnac-Bourg. — R. — s. Je l'ai rencontré aussi prés de Peyrelevade et de Tarnac (Corrèze), Nouveau pour la France! Th. Fries, Lich. scand. p. 530, donne le L. furvula comme synonyme du L. furvella. M. Nylander, qui a créé les deux noms, n'accepte pas cette syno- nymie comme exacte ; selon lui, chacun d'eux représente une espéce distincte. Ces espèces, de méme apparence sont très voisines l'une de l'autre, et, pour les séparer, l'analyse des apothécies est nécessaire. Le L. furvella a Vépithé- cium noirâtre ; le L. furvula Va d'un bleuâtre clair ou pâle, et, la stérilité com- pléte de mes échantillons ne me permettant pas d'apprécier ces nuances, e conserve un certain doute sur le vrai nom qui leur convient. En tout cas, les deux Lichens sont rares et nouveaux pour la France! VII. — Groupe du Lecidea petræa. 483. L. eoracina Ach. Syn. p. 11; Nyl. Lich. Scand. p. 232. M.-D. — Sur desrochers granitiques qui dominent le bourg de la Bourboule. — RR. — F. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 465 Thalle noir avec une légère teinte grisâtre. Apothécies également noires, de la même couleur intérieurement, disposées entre les aréoles thallines d’abord planes, puis convexes, avec un rebord qui finit par disparaître. Gélatine hymé- niale devenant bleue sous l'impression de l'iode. 181. Lecidea Montagnei Flot.; Nyl. Lich. Scand. p. 235. — Rhizocarpon Montagnei Koerb, Syst. Lich. Germ. p. 958; Rabenh. Ems. fasc. 11, n* 329. H.-V. — Rochers quartzeux, au sommet de la montagne du Tra- pon, prés de la Jonchére; rochers amphiboliques, vis-à-vis du moulin de Richebourg, prés de Pierre-Buffiére ; rochers grani- tiques à fleur de terre, à Dort (Corrèze). — RR. — F. ll me parait impossible de distinguer à l'eeil nu cette espèce de la suivante, dont elle différe par des théques monospores. 485. L. geminata Flot.; Nyl. Prodr. p. 129; Lich. Scand. p. 234. H.-V. — Rochers de toutes sortes, au moulin Brisse prés de Saint-Junien, aux châteaux de la Planche et de Chalusset, à Saint-Hilaire-Bonneval, Coussac-Bonneval, etc. — AC. — F. M.-D. — Je l'ai rencontré plusieurs fois sur les trachytes. Ainsi que l'indique son nom, il a des théques bispores. Var. albescens Lamy. Cette variété se distingue du type par la nuance blanchâtre de son thalle. Je l'ai vue dansle lit de la Glane au moulin Brisse, prés de Saint-Junien ; sur la rive gauche de la Gartempe, prés de Bersac. Elle paraît rechercher les rochers à fleur d'eau dans nos rivières. — RR. — F. Var. emarcescens Nyl. in litt. ad Lamy. Rochers de la Grande-Cascade du M.-D., sur les pentes du ravin. H.-V. —- Au bord de la petite Boucheuse, prés de Coussac-Bonne- ` val; au sommet des montagnes de Lagarde et du Puy -Laclide, près de Beaumont. — R. — F. 486. L. Richardi Lamy in Flora 1875, p. 446; Rich. Lich. des Deux- Sèvres p. 31. Ce souvenir de ma part adressé à M. Richard est bien naturel, puisqu'il a publié un Catalogue trés intéressant des Lichens des Deux-Sévres, et m'a fait don de plusieurs espéces récoltées par lui et plus ou moins rares; enfin, l'un et l'autre, nous avons appris la plus grande partie de ce que nous savons en lichénologie sous le patronage du méme maitre, M. Nylander. T. XXV. (SÉANCES) 30 466 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 85.-D. — J'ai trouvé ce Lichen sur des trachyles du plateau de Bozat. — RR. — F. H.-V. — Sur les roches de serpentine de la lande de Duris, prés de Magnac-Bourg ; sur des rochers granitiques et quartzeux au moulin Brisse prés de Saint-Junien, à Verneuil, dans la Lande de Lafaurie prés de Marval, au Petit-Grammont prés de Beau- mont. — R. — F. Voici sa description : « Thallus cinereus areolato-diffractus, areolis planiusculis, hypo- thallo nigro passim visibili. Apothecia non prominula, plana (latit. 0,5-0,7 millim.) subangulosa, margine tenui. Spore nigricantes 1-sep- tate, longit. 0,023 -0,033 millim., crassit. 0,012 -0,016 millim.; para- physes molles gracilescentes apice subincrassato nigricante (inde epithe- cium nigricans). » Thallus I +, quo jam differt a L. colludente. » Ainsi le L. Richardi peut surtout se comparer au L. colludens, dont toutefois il diffère nettement par la réaction bleu noirâtre de sa médulle au contact de l'iode ; cette réaction fait aussi défaut dans l'espéce qui suit. 487. Leeidea atro-alba Flot.; Nyl. Prodr. p. 129; Lich. Scand. 232. Sur les trachytes du M.-D. et les granits de la Bourboule. — C. — F. Je l'ai trouvé dans la H.-V., au moulin de Lagarde, prés de Li- moges ; au Puy-Laclide, prés de Beaumont ; à Cháteauponsac, Sauvagnac, Magnac-Bourg, etc. — AC. — F. Les théques contiennent huit spores foncées, ellipsoides, uniseptées, c'est-à- dire à deux loges. . J'ai aussi récolté cette espéce à Vergnout, prés de Bourganeuf (Creuse), et J'en avais donné un échantillon au docteur Ripart, qui le mentionna dans sa notice (Bull. Soc. bot. France [1876], t. XXIII, p. 262). Je suis obligé de dire que mon savant ami a fait erreur en rapportant ma plante au L. badio-atra, qui fréquente les pics élevés de l'Auvergne et des Pyrénées; je ne pense pas qu'elle existe sur les chaines secoudaires de la Creuse, de la Corréze et de la Haute-Vienne. Sans parler d'autres caractéres, la nuance de couleur du thalle et la forme des aréoles ne sont pas identiques dans les deux espèces. 488. L. badio-atra Flk.; Scheer. Enum. Lich. p. 141 ; Nyl. Lich. Scand. p. 233 et Exs. Lich. d'Auvergne n° 53. M.-D. — Sur les plateaux élevés, au Pic du Sancy et aux Aiguilles de Bozat. — R. — F. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 467 Ainsi que dans le précédent, les thèques renferment huit spores ellipsoïdes et 1-septées. 189. Lecidea colludens Nyl. in Flora 1870, p. 38, et 1873, p. 296 et 299. M.-D. — Rochers des baraques de la Clergue, des Aiguilles de Bozat, et des environs de la Cascade-du-Serpent. — AR. — F. H.-V. — Je l'ai rencontré sur les bords du Rigouraud, prés de Condat ; sur les rives de la Vienne au-dessous de Cintrat, vis-à- vis de Saint-Priest, au moulin d'Ardant prés de Rancon. — RR. — F. 490. L. reducta Nyl. — Rhizocarpon reductum Th. Fr. Lich. scand. p. 633. H.-v. — Sur les rochers de Saint-Sulpice et de Bersac. — RR. — F. Cette espèce west peut-être qwune variété du L. lavata, lequel est très polymorphe. M. Th. Fries, qui en a fait la description, se sert de termes vagues qui dénotent assez son embarras pour lui trouver des caractères suffisamment séparatifs des Lécidées voisines. Nouveau pour la France! 491. L. eupetræoides Nyl. in Flora 1815, p. 12. M.-D. — Sur un rocher, dans les bois voisins de la Cascade-du- Serpent, au bord de la Dordogne. — RR. — r. Nouveau pour la France ! Espèce intermédiaire entre les L. colludens et petræa. Aréoles du thalle grisàtres, rarement parfaitement contigués, souvent disséminées sur un hypo- thalle noir. Apothécies petites, noires, légérement concaves ou planes, avec un rebord peu accentué, qui parfois finit par disparaitre. Le caractére essentiel est offert par la réaction sanguine du thalle avec la potasse K + (sanguineo-rubens). 492. L. petrzea Flot.; Nyl. Prodr. p. 128; Nyl. Lich. Scand. p. 233. Forme atro-cæsia Nyl. in Flora 1876, p. 239. m.-v. — D’après M. Nyiander, in litt. ad Lamy, le vrai L. petræa existe à peine en France; peut-être méme n'y est-il pas? Ce que l'on prend généralement pour cette espéce appar- tient à la suivante, ou encore à la forme dontil est ici question, et méme cette forme est d'une grande rareté. La description qui en a été faite dans le Flora s'applique à des échantillons venus de la Finlande. Ceux que je posséde ont été pris sur le coteau qui domine la rive gauche de la Glane, au moulin Brisse, près de Saint-Junien ; je n'en ai rencontré nulle part ailleurs. 468 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, Le thalle de cette forme n’est nullement contigu ; il se compose de petites aréoles grises, qui ressemblent à de forts granules épars sur un hypothalle noir trés apparent. Apothécies petites, noires, peu saillantes, d'abord planes, puis convexes, avec un rebord presque imperceptible, et qui plus tard s'efface com- plétement. La réaction subérythrinique du thalle s'obtient par la potasse à laquelle succède le contact du chlorure de chaux K (CaCl) +. 493. Lecidea lavata Nyl. in Flora 1813, p. 23; L. petræa var. lavata Nyl. Lich. Scand. p. 234. Très répandu sur les rochers au M.-D. et dans la m.-v. Il figure dans les exsiccata de divers auteurs sous le faux nom de L. petraa. Son thalle, trés variable, revét, suivant leslocalités, toutes les nuances du gris au blanc cendré ou gris noirátre : cette derniére nuance constitue le L. obscu- rala Schær. Lorsque l'hypothalle rayonne autour du thalle en filaments noirs élégamment ramifiés et comme frangés, c'est le Rhizocarpon confervoides DC. : cette forme est propre surtout aux rochers quartzeux et aux petits cailloux épars dans les champs. Le thalle, ordinairement contigu, est parfois granuleux ou presque nul : de là les formes granulosa et ecrustacea Lamy, que je me borne à signaler. Dans cette espèce, les apothécies noires sont saillantes et constamment pour- vues d'un rebord obtus, trés prononcé. ` 494. *L. excentrica Nyl. Lich. Scand. p. 234; L. petrea var. excen- trica Ach. Meth. p. 31. AC. au M.-D. et dans la B.-w. — F. Scientifiquement, ce Lichen ne peut pas se séparer du précédent, et j'ai eu l'occasion de suivre et de comparer toutes les formes qui graduellement con- duisent de l'un à l'autre. Aussi M. Nylander a-t-il eu raison de ne l'admettre qu'au rang de sous-espéce du L. lavata. Son thalle est généralement d'un blanc assez net, ct c'est en cet état que je l'ai rencontré sur les vieilles ruines du château de Courbefix, sur un rocher à Solignac, et sur un mur à Marval. 495. ''L. umbiticata Ram.; Des Moul. Act. Soc. Linn. Bord. 1844, p. 105. — L. petrea var. umbilicata Nyl. Prodr. p. 128. H.-v. — Sur un rocher granitique, à Solignac ; sur des murs en ruine, prés des tours de Chalusset : là ce Lichen vit en compa- gnie du Lecanora altra. — R. — F. Sur mes échantillons, le thalle, d'un beau blanc, est couvert d 'apothécies irré- guliéres, plus ou moins ombiliquées, avec un double rebord : l'un noir, qui leur est propre ; l'autre plus prononcé, blanchátre, produit par un renflement circu- laire du thalle. C'est un Lichen calcicole, qui recherche le mortier de chaux des vieux murs, LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA (HAUTE-VIENNE, 469 YIII. — Groupe du Lecidea disciformis. 496. Lecidea spuria Schær. Enum. Lich. p. 114; Ripart in Bull. Soc. bot. Fr. 1876, t. XXIIT, p. 262. H.-V. — Sur des rochers, prés du viaduc de Bersac; dans le lit de la Vienne, prés des moulins Alluaud et Corret; dansle lit dela Gartempe, à Bessines; au moulin de Lagarde, prés de Limoges; prés du pont de l'Aiguille; prés de Saint-Priest-Thau- rion; au bord du ruisseau du Palais; prés des cháteaux de la Planche et de Chalusset. — AC. mais non partout. — F. Ce Lichen remplace chez nous le L. lactea, qui est trés commun au M.- i. — Les deux espéces extérieurement se ressemblent beaucoup, quoique en réalité trés différentes ; l'une et l'autre ont des théques à huit spores, mais de formes nullement identiques. Dans le lactea, le thalle, au contact de la potasse, passe vite du jaune au rouge vif; tandis que dans le spuría le thalle, sous l'action du méme réactif, reste jaune. Le Buellia lactea Mass.; Koerb. Syst. Lich. p. 183,ne diffère pas scientifique- ment du L. spuria. 497. L. atro-albelia Nyl. in Bot. Notis. 1853, p. 197, et Prodr. p. 129. M.-D. — Sur les Aiguilles de Bozat, prés de la Cascade-du- Serpent, dans la vallée de La Cour. — AR. W.-v. — Sur les bords dela Graine, à Rochechouart; au château de Ventenat, prés de Châteauponsac ; à Lagarde, prés de Limo- ges; au viaduc de Dersac, ete. — AC. — F. Ce Lichen n'est guére qu'un diminutif du précédent; ses apothécies, trés petites, sont planes ou concaves. Var. sethalea Nyl. — Gyalecta æthalea Ach. Syn. p. 10. — Buel- lia œthalea Th. Fr. Lich. scand. p. 604. H.-v. — Le thalle est d'un gris fumé; ses apothécies, plus petites que dans le type, trés ombiliquées, enfoncées dans le thalle, res- semblent à celles d'un Aspicilia (ancien genre). Je l'ai vu à Bes- sines, Surdoux, Sauvagnae, Isle, et au Petit-Grammont près de Beaumont. — AC. 408. L. minutula Nyl. in litt. — L. spuria var. minutula Hepp Flecht. Europ. n° 313. m,-v. — Sur les rochers du Beuf, au-dessous de Rochechouart ; sur un mur à Verneuil ; sur le coteau qui domine le pont de l'Aiguille; à Chanteloube; enfin, prés de nos limites, au pont de Lathus (Vienne). — RR. — F. 470 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Son thalle mince, aréolé, blanchátre, porte des apothécies trés petites, presque immarginées, enchássées dans le thalle. Spores trés ténues. Ce Lichen, de peu d'importance, se rapproche beaucoup du L. stellulata, dont il se distingue par les signes K —, I —, qui signifient son insensibilité sous l'action de la potasse comme sous celle de l'iode. 499. Leeidea stellulata Tayl.; Nyl. iu Flora 1872, p. 430, et Lich. Pyr. or. p. 12. — Buellia stellulata Th. Fr. Lich. scand. p. 603 (pro parte). . H.-V. — Sur les coteaux voisins du pont de l'Aiguille ; pentes abruptes de la rive droite de la Briance, entre les chàteaux de la Planche et de Chalusset; bords de l'Aixette, prés d'Aixe ; au moulin de Lagarde, prés de Limoges; rochers volcaniques de Rochechouart. — AR. — F, Thalle mince, aréolé, blanchâtre avec l’hypothalle noir. Apothécies petites, noires, peu saillantes, planes, légérement convexes avec un rebord peu distinct, qui parfois s'évanouit tout à fait. Spores au nombre de huit, ellipsoides, obtuses aux deux extrémités. La potasse ne produit qu'une nuance jaunátre sur les aréoles thallines (K 4-). 900. L. olivaezo-fasca Nyl. in Flora 1875, p. 302. — Buellia olivaceo- fusca Anz. H.-V. — Sur un rocher du coteau qui domine le pont de l'Ai- guille, entre Limoges et Aixe. — RR. — F. Ce Lecidea a l'épithécium bleuâtre, tandis que le L. stellulata l'a noirâtre, sur une coupe mince vue sous le microscope. Ce caractére analytique suffit pour les distinguer absolument. Extérieurement ils sont tout à fait semblables. Ce Lichen est nouveau pour la France ! 901. L. modiea Nyl. in Flora 1875, p. 301. — Buellia modica Arn. Lichenol. Ausfl. in Tirol. XX, p. 5. H.-V. — Sur un rocher fortement micacé, presque au sommet du mont Gargan prés de Surdoux. — RR. — F. M. Nylander a décrit ainsi cette nouvelle espéce : € Thallus cinerascenti-albidus tenuis depresso-subgranulatus, parcus rel evanescens. Apothecia nigra plana marginatula vel cito convexius- cula, immarginata (latit. 0,5-0,7 millim.), intus albida. Spore 8-nc€ nigrescentes ellipsoideæ 1-septatæ, longit. 0,012-0,017 millim., crassit. 0,006 -0,008 millim.; paraphyses fere mediocres apice incrassato sma- ragdescente (inde epithecium ejus coloris); hypothecium incolor solum strato infero et perithecio subviolascenti-fuscis. Gelatina hymenialis iodo cœærulescens, thecæ dein vinose fulvescentes vel subrubescentes. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 411 » Species distincta e stirpe Lecideæ olivaceo-fuscæ (Anzi). Thallus K —,I intus +. Epithecium acido nitrico roseo-purpurascens (precedente cerulescenlia) : K non tinctum. » 902. Lecidea ocellata Flk.; Nyl. Lich. Pyr. or. p. 59. — Buellia ocellata Koerb. Syst. Lich. Germ. p. 224; Arn. Exs. n° 163. M.-D. — Sur un rocher. — RR. — F. H.-v. — Sur un mur, à Chäteauponsac et à Beauvais, prés de Saint-Martial ; sur une roche amphibolique, à Saint-Hilaire- Bonneval; sur du porphyre, à l'étang de Cordelas, prés de Panazol'; sur des rochers quartzeux, à Aixe et Saint-Priest-sous- Aixe. — AC. La couleur typique du thalle est jaune, mais avec tendance à s'altérer; aussi passe-t-elle fréquemment au gris plus ou moins pâle, et parfois les deux nuances se rencontrent en méme temps l'une à côté de l'autre. Assez souvent la proéminence circulaire de la croûte thalline prés des apothécies leur donne une forme lécanorine; cette croûte au contact du chlorure de chaux prend une forte teinte orangée subérythrinique, mais la potasse et l'iode n'exercent sur elle aucune action. 903. L. albo-atra Schr. Enum. Lich. p. 122; Nyl. Prodr. p. 14, et Exs. Lich. paris. fasc. 2, n* 65 (forme corticole). — Patella- ria leucoplaca DC. Fl. fr. Il, p. 341. Cette forme corticole, qu'a publiée M. Nylander, n'est pas rare dans la m-. v. à la base des vieux troncs d'arbres et d'arbrisseaux. La forme saæicole y est assez répandue; elle se rencontre aussi au M.-D. et à la Bourboule. Dans les deux formes le thalle, blanchâtre, parfois d'un beau blanc, est cou- vert d'apothécies noires ou pruineuses. Nous possédons les variétés suivantes : . Var. athroa Nyl. Lich. Scand. p. 235 ; L. parasema var. athroa Ach. Meth. p. 36, Lich. univ. p. 175. H.-v.— Sur le Charme, à Laugerie; et sur le Chêne, à la Roche, près de Limoges. — RR. — F. — phareidia Ach. Syn. p. 147. H.-v. — Ici les apothécies sont sublécanorines. — AC. — F. — epipolia Schær. Lich. europ. p. 122; Nyl. Exs. Lich. paris. fase.2,n 64. — H.-V. — Sur des murs en ruine de Courbefix construits jadis avec du mortier de chaux. Thalle tout à fait blanc et un peu pulvé- rulent, — RR. — F, 419 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Var. latnea Nyl. Lich. Pyr. or. p. 52. — Lecanora lainea Ach, Syn. p. 141. M.-D. — Sur un rocher, prés de la Grande-Cascade. H.-V. — Sur un mur du boulevard de Saint-Léonard. — AR. — F. — ambigua Ach. Syn. p. 14. M.-D. — Sur les pierres et les briques des vieux murs, surtout prés du village du Queureilh. H.-V. — J'ai vu aussi cette variété à Coussac-Bonneval, Verneuil ; au Treuil près de Saint-Martial. — AC. — F. 504. Leeidea discitormis Fr. ; Nyl. Prodr. p. 140 et Lich. Pyr. or. p. 25; Norrl. Exs. fasc. 4, n° 196. M.-D. — Sur les troncs de Sapin et plus souvent sur le Sorbus Aria. — AC. — F. H.-v. — Sur toutes sortes d'arbres et d'arbrisseaux, dans les parties montagneuses. — C. — F. Spores noirâtres, oblongues, uniseptées ; thalle devenant jaune au contact de la potasse. M. Nylander a publié dans ses Lich. d'Auvergne la forme ecrustacea sur du bois de Sapin. Var. leptocliniza Nyl. Cette variété, qui n'a été décrite nulle part, a été publiée par Norrlin (fasc. 4, n° 407). — Je l'ai trouvée dans la H.-V. et au M.-D. — R. — F. Son thalle est parfois circonserit par des lignes brunes d'apparence hypo- thalline. Elle croit de préférence sur le Saule et les arbustes, au pied des montagnes et à la queue des étangs. Elle ne diffère essentiellement du type que par des spores plus petites. 505. L. thiopholiza Nyl. in Flora 1878, p. 244. M.-D. — Sur la terre et les petites Mousses qui recouvrent les rochers granitiques, à la Bourboule. — R. — F. Espéce nouvelle dont voici la description : « Thallus sulphureus granulosus (crassit. 0,2 millim.), vel subsqua- muloso-granulosus, firmus, subimbricatus; ambitu nonnihil crenato- effigurato. Apothecia nigra opaca (latit. 0,8-4,3 millim.), margine demum evanescente, intus obscura. Spore 8-nœ fusce oblonga 1-septatæ, longit. 0,020-0,028 millim., crassit. 0,006-0,009 millim., interdum LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 473 curvule ; epithecium fuscum, paraphyses mediocres discrete, hypothe- cium nigricans. Todo gelatina hymenialis cœrulescens, deinde cum thecis vinose rubescens. » Species e stirpe Lecideæ disciformis insignis. Thallus CaCl erythri- nose reagens. Thallus forma fere ut in L. syncomista. » 906. Lecidea griseo-nigra Nyl. in Flora 1871, p. 461. H.-Y. — Rochers granitiques, quartzeux, amphiboliques, dans les bois du Vigen et de Solignac, au moulin de Richebourg, tou- jours sur les coteaux de la rive gauche de la Briance. — RR. — EF. Espèce encore nouvelle et décrite ainsi dans le Flora : « Thallus sordide virescenti-cinereus vel cinereo-umbrinus, tenuis, opacus, passim areolato-rimulosus. Apothecia nigra plana marginata (latit. 0,5 millim. vel minora), intus albida. Spore 8-næ fusce 1-sep- tate, longit. 0,015-0,025 millim., crassit. 0,001-0,011 millim.; para- physes mediocres, epithecium fuscum, perithecium nigrum, hypothe- cium incolor. Iodo gelatina hymenialis cerulescens, dein sublutescens tel thecæ vinose fulvescentes. » Comparetur, quoad faciem, Lecanora griseo-fusca Nyl. in Flora 1875, p. 360, que vero differt perithecio incolore. Spermogonia non visa. Esse possit Lecanora accedens ad L. confragosam var. lecidotropam Nyl. in Flora 1877, p. 232. Thallus K flavescens. Occurrit ibidem L. griseo-nigra rar. internigricans, Aypothallo nigro plus minusve visibili (areolis thalli cinerascentibus). » 507. L. enteroleucoides Nyl. in Flora 1869, p. 298, et 1877, p. 232. W.-v. — Rochers, sur les montagnes de Saint-Sulpice et de Ber- sac. — RR. — F. Ce Lichen, quoique n'ayant rien de remarquable dans sa forme extérieure, est l'une des raretés de notre Plateau central ; il est nouveau pour la France! 508. L. saxatilis Nyl. Lich. Scand. p. 237, — Buellia saxatilis Koerb. Syst. Lich. Germ. p. 228. H.-V. — Sur une roche amphibolique de la rive gauche de la Briance, prés du moulin de Richebourg. — RR. Ses apothécies noires, munies d'un petit rebord, vivaient en parasites sur les aréoles du thalle d'un Lichen stérile, qu'il m'a été impossible de déterminer. Ses spores, au nombre de huit dans chaque théque, sont ellipsoides et à deux loges. Ce Lichen semblerait devoir faire partie du groupe des espéces parasites, 474 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mais les auteurs ne l'y ont pas compris, parce que ses apothécies sont tout à fait du type des Lecidea disciformis, myriocarpa, etc. Le docteur Ripart a aussi trouvé cette rare espèce à Néry (Allier), sur les thalles des Lecanora parella, L. sophodes et Verrucaria nigrescens. 509. Lecidea erepera Nyl. in Flora 1817, p. 460. H.-v. — Rochers granitiques, au sommet du Puy-la-Roche et du Puy-Laclide, prés de Beaumont ; sur le coteau de la rive gauche de la Briance, prés de Pierre-Buffiére. — RR. — F. Je l'ai vu aussi au Puy de Murat, près de Tarnac (Corrèze). Espéce nouvelle dont je donne la description d'aprés le Flora : « Thallusobscurecinereus,granulato-verrucosus, diffractus (crassit. 0,3-0,5 millim.), passim subdispersus. Apothecia nigra plana margi- natula (latit. 0,5 millim. vel minora), intus obscura. Spore 8-ne fusce ellipsoideæ 1-septatæ, longit. 0,010-0,017 millim., crassit. 0,006-0,009 millim.; paraphyses fere mediocres, molles, clava fusca, hypothecium fuscum. lodo gelatina hymenialis cerulescens, dein vinose fulvescens vel fulvo-rubens. » Facie accedit ad L. coniopem, sed color thalli alius, etc. Atque sit vera affinitas prope L. badiam Flot. Spermogonia non visa rite evoluta. » 910. L. badia Flot.; Nyl. Prodr. p. 139, Lich. Scand. p. 238. M.-D. — Sur des rochers granitiques, à la Bourboule, où il est beaucoup plus rare que le Lecidea fuliginosa Tayl. ou L. con- fusa Nyl. (L. badia Fries Lich. europ. p. 289), avec lequel il a une certaine ressemblance extérieure. Qu'il soit donc bien compris que le Lecidea badia Flot. n'est pas le méme Lichen que le Lecidea badia Fr. 211. L. occulta Flot. — Buellia occulta Koerb. Parerg. lichen. p. 186; Arn. Exs. p. 763. H.-V. — Rochers de la rive droite de la Briance, entre les chà- teaux de Chalusset et de la Planche ; dans lelit du petit ruisseau du Palais, prés de la Cascade; dans le parc de l'Echoisier, près de Bonnat; sur la rive gauche de la Combade, prés de Château- neuf; aux Roches et au moulin de Richebourg, prés de Pierre- Buffière. — AC. — F. Le thalle se compose de petites aréoles blanchátres, rugueuses, tantót trés ontiguës, tantôt disséminées et éparses sur un hypothalle noir. Apothécies LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 475 très petites, noires, presque sans rebord, ayant souvent une apparence plus. ou moins lécanorine par un léger renflement du thalle qui les entoure. Thèques à huit spores ellipsoïdes, foncées, obtuses, 1-septées ; hypothécium incolore. IX. — Groupe du Lecidea myriocarpa. 512. Lecidea myriocarpa Nyl. Prodr. p.141, Lich. Scand. p. 231, Exs. Lich. d'Auvergne n° 58. — Patellaria myriocarpa DC. Fl. fr. II, p. 346. M.-D. — Sur les rochers. — R. — F. H.-V. — Sur divers trones d'arbres, et parfois sur le bois de Pru- nier. La forme saxicole se rencontre assez fréquemment, mais plus particulièrement sur les pierres amphiboliques éparses dans les champs incultes de Saint-Hilaire-Bonneval, de Pierre-Buf- fière et de Saint-Jean-Ligoure. Var. punetiformis Schær. Enum. Lich. p. 129. — Verrucaria punctata var. punctiformis Hffm. Deutschl. Flora II, p. 193. H.-v. — Sur un rocher granitique dont la base était baignée par la Gartempe, prés de Folles. — RR. — F. Apothécies d'une grande exiguité. 913. L. conioptiza Nyl. in Flora 1878, p. 244. M.-V. — Sur une pierre qui traverse un petit ruisseau et sert de Pont, à peu de distance des ruines de Chalusset, dans la direc- lion du Vigen. — RR. — F. Espéce nouvelle, ainsi décrite dans le Flora : « Vix differt a L. coniopsi, nisi thalli granulis planiusculis (saltem planioribus) et subconcrescentibus. Spore longit. 0,010-0,015 millim., crassit. 0,006 - 0,009 millim. » Forsan subspecies L. myriocarpæ. Thallus diffractus. » 014. L. sequax Nyl. in Flora 1875, p. 302. H.-v. — Sur un rocher quartzeux du coteau qui domine le poni de l'Aiguille, entre Aixe et Limoges. — RR. — F. Encore espéce nouvelle ! | Ainsi que l'indique la description suivante, les apothécies s’établissent sou- vent par séries plus ou moins allongées dans les petites fentes du rocher, mais alors le thalle blanchàtre fait complètement défaut. 416 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. « Forsan varietas Lecideæ myriocarpæ fhallo albido evanescente; apotheciis in rimis lapidis seriatis convexis (latit. 0,5-0,6 millim.), Spore longit. 0,011-0,012 millim., crassit. 0,006 millim, Gelatina hymenialis iodo cerulescens, dein thecæ vinose tincta. » X. — Groupe du Lecidea nigritula. [4 515. Leeidea nigritula Nyl. Prodr. p. 141, Lich. Scand. p. 238 et Exs, Lich. paris. fasc. 2, n° 62; Norrl. Exs. fasc. 4, n° 105. H.-V. — Je ne l'ai jamais vu sur l'écorce des arbres; il parait avoir une préférence marquée pour les bois cariés, et sa rési- dence habituelle est dans les cavités des troncs de ChátaigRier, à Verneuil, Saint-Priest-Thaurion, Rochechouart, Juriol prés du Palais, etc. — AC. — F. Le docteur Ripart l'a également trouvé à Bessines. Le thalle, d'un blanc grisátre, parfois tout à fait blanc, est mince, granuleux, tantót contigu, tantót à fragments éparpillés, parfois peu apparent ou presque nul. Les apothécies sont petites, noires, trés saillantes. Spores d'une grande exiguité, ovales-oblongues, biloculaires. XI. — Groupe du Lecidea grossa. 516. L. grossa Pers.; Nyl. Prodr. p. 139, Lich. Scand. p. 239; Rabenh. Exs. fasc. 32, n° 869. H.-V. — Sur un tronc de Chéne de la rive droite de la Dróne, prés de Dournazac. — RR. — F. Cette espéce, assez semblable au L. parasema, a des spores incolores, ellipsoides, distinctement 1-septées, Au contact de l'iode, la gélatine hyméniale passe de la nuance bleuátre à la couleur d'un rouge vineux. XII. — Groupe du Lecidea premnea. 917. L. premnea Ach. Syn. p. 17; Nyl. Lich. Scand. p. 241; Malbr. Exs. fasc. 1, n° 343, H.-V. — Sur la terre qui recouvrait un rocher de la rive droite de l'Aixette, prés d'Aixe, — RR. — F. Dans tous mes échantillons, du reste peu nombreux, les apothécies, noires à l'extérieur, présentent des disques d'un vert glauque, tels que les décrit très exactement M. Nylander (Lich. Scand..p. 241), par ces mots : Apothecia sepe pruina levi virescenti-glauca suffusa. Tis différent par là de ceux qu'a publiés M. Malbranche. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA liAUTE-VIENNE. 477 XIII. — Groupe du Lecidea lenticularis. 918. Lecidea nigro-clavata Nyl. in Bot. Notis. 1855, p. 160. H.-V. — Sur un tronc de Peuplier-Tremble, au bord de la rive gauche du Thaurion, près de Saint-Priest. — RR. — F. .. Spores oblongues, simples. — Très voisin du L. lenticularis, dont peut-être il n'est qu'une variété à spores simples. 919. L. lenticularis Ach. Syn. p. 28; Nyl. Lich. Scand. p. 242. H.-V. — Sur les pierres d'un mur, à Condadille, prés de Limoges ; sur un rocher en partie baigné par la Gartempe, prés du viaduc de Bersac. -— R. — F. Spores à deux loges, séparées par une trés mince cloison. 020. L. ehalybeia Borr.; Nyl. Prodr. p. 136, et Exs. Lich. paris. fasc. 3, n° 139. H.-V. — Sur les rochers, les pierres et les tuiles des vieux murs, à Limoges, Condat, Solignac, Saint-Victurnien, Chalusset, Ver- neuil, Saint-Priest-Thaurion, Marval, Dournazac, Saint-Ju- nien, Saint-Sulpice. Cette longue énumération de localités indique suffisamment que l'espèce n'est pas rare dans la H.-v., mais généralement on ne la trouve en chaque endroit qu'en petite quantité. Les spores, oblongues, sont uniseptées, mais à cloison très mince. Ce Lichen diffère peu du précédent, mais en deux mots voici leur principal caractère dis- tinctif : dans le L. lenticularis, 'hypothécium est incolore; dans le L. chaly- beia, il est brunátre. Forme melastigma Nyl.; L. melastigma Tayl. in Mack. Fl. hibern. Il, p. 115. — m.-v. — Sur des rochers de la rive droite de la Vienne, prés de Saint-Priest-Thaurion. — R. — F. Dans cette forme le thalle est réduit à une mince couche noirátre, continue. 521. L. spodoplaca Nyl. in Flora 1811, p. 561. H.-V. — Sur les rochers baignés par les eaux de nos rivières, dans la Glane, la Dróne, la Vienne, la Vige, la Combade; on le trouve aussi dans les ruisseaux du Palais etdu Treuil, prés de Saint-Martial. Davs le Flora 1876, p. 308, M. Nylander a donné le nom de Lecidea baliola 478 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. à un Lichen qui n’est en réalité qu’une forme à thalle ferrugineux du L. spodo- placa. Cette rectification a été faite par le susdit auteur dans le Flora, année 1877, p. 567. Forme viridicascens Nyl. — Cette forme, à thalle plus ou moins verdâtre, est chez nous beaucoup plus répandue que le type ; ses apothécies ont fréquemment une teinte brunâtre, ou du moins sont d'un noir moins prononcé que dans le type. XIV. — Groupe du Lecidea ostreata. 522. Lecidea ostreata Schær. Enum. Lich. p. 97; Nyl. Prodr. p. 137; Desmaz. Exs. fasc. 15, n° 146. — Psora ostreata Hoffm. I.-V. — Sur de vieilles souches de Chátaignier, prés de la gare de Saint-Sulpice-Lauriére. — RR. — s. Le thalle est tantót brun, tantót d'un vert grisàtre. Lorsque ses écailles réni- formes, à bords pulvérulents, ont cette dernière nuance, il est facile de le prendre pour celui de la variété ostreata du Cladonia macilenta, dont il se distingue par sa couleur d'un rose vif au contact du chlorure de chaux (CaCl t). 223. L. Friestt Ach. ; Nyl. Lich. Scand. p. 243. H.-v. — Cavités des vieux Châtaigniers, à Saint-Sulpice-Lauriére, Saint-Léger la Montagne, Juriol prés du Palais. — R. — F. Les écailles du thalle sont convexes, beaucoup plus petites que dans le pré- cédent; ses apothécies sont noires, marginées, irrégulières, flexueuses, parfois comme plissées. XV. — Groupe du Lecidea geographica (1). 924. L. alpicola Nyl. Prodr. p.142; Rabenh. Ems. fasc. 22, n° 018. M.-D. — Rochers trachytiques, sur les pics élevés. — AC. — F. H.-V. — Une seule fois je l'ai découvert sur les montagnes de Saint-Sulpice et de Bersac: c'est dire que ce Lichen est trés rare chez nous en dehors des plateaux élevés de l'Auvergne; les aréoles de son thalle sont constamment plus grandes que dans l'espéce qui suit, 925. L. geographica Schær. Enum. Lich. p. 105; Nyl. Prodr. p. 143, Exs. Lich. d' Auverg. p. 59. — Lichen geographicus L. Spec. 1607; Ach. Prodr. p. 33. (1) Dans les espéces de ce groupe, la couleur du thalle est plus ou moins citrine. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 479 Sur les rochers, au M.-D. et dans la H.-v. — CC. — F. Forme ochracea Lamy. — J'ai découvert cette forme à thalle un peu ferrugineux, prés du Pic de la Tache, au M.-D. Var. contigua Schær.— M.-D. et HW.-V. — Dans cette variété, que M. Nylander, in litt. ad Lamy, considère comme le type même de l'espéce, les aréoles du thalle sont d’un beau jaune et tout à fait contigués. Je l'ai trouvée à la Bourboule et au chàteau de Verthamont, prés de Chàteauponsac. — atro-virens Schær. — Thalle d'un jaune verdâtre avec des aréoles trés distinctes et séparées par de nombreuses apothécies trés minces. — Cette variété n'est pas rare. Généralement les nuances du thalle sont assez variables dans le L. geogra- phica. Sa médulle se colore en bleu noirâtre avec l'iode (I F). 926. Lecidea viridi-atra Flk. — Rhizocarpon viridi-atrum Koerb. Syst. Lich. Germ. p. 262. | H.-v. — Rochers schisteux, près du Vigen ; rochers gneissiques, près de Parpaillat , à Isle; roches de serpentine, à l’Abbaye, près du Martoulet. Ce Lichen diffère déjà de la susdite variété atro-virens par sa médulle insensible à Piode (I). 521. L. seabrosa Ach. Meth. p. 48; Nyl. Lich. Scand. p. 241. — Leci- dea citrinella var. scabrosa Ach. Syn. p. 25. H.-v. — Rochers de la rive droite de la Vienne, prés du pont de l'Aiguille. — RR. — F. Thalle de couleur citrine ou d'un jaune verdâtre; les aréoles sont parfois trés petites et comme granuleuses. Apothécies noires, convexes. Spores uni- septées, de forme ellipsoide (1). XVI. — Groupe du -Lecidea citrinella. 528. L. citrinella Ach. Syn. p. 25; Nyl. Lich. Scand. p. 247. — Ra- phiospora flavo-virescens Massal.; Rabenh. Eus. fase. 14, n? 440. H.V. — Sur la terre et les petites Mousses qui couvrent les rochers, au sommet du mont Gargan, à l'embouchure de la (4) Selon M. Branth, auteur d'une Lichénographie danoise, le Lecidea scabrosa serait toujours parasite sur le Bæomyces rufus. 480 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Séme, à la Varache près du pont de Saint-Léonard ; à Comprei- gnac, la Crouzille, Saint-Sylvestre, etc. — AC. — trés rare- ment F. Les apothécies sont noires; la vive couleur citrine de son thalle, léproide ou finement granuleux, permet de le distinguer d'assez loin. M. Th. M. Fries a émis l'idée, ce me semble un peu hasardée, que cette végé- tation devrait prendre.place dans la famille des Champignons. XVII. — Groupe du Lecidea sociella (1). 529. Keeidea parasitica l'lk. ; Schær. Enum. Lich. p. 136 ; Nyl. Prodr. p. 144. H.-V. — Sur les vieux troncs de Tilleul, de Chêne et de Chátai- . gnier, à Rochechouart, Coussac-Donneval, etc. — R. — F. Ses apothécies noires sont éparses sur le thalle de diverses Pertusaures. 930. L. Gymnomitrii Nyl. in Flora 1811, p. 229 et 230. M.-D. — Sur les tiges desséchées des Gymnomitrium concinna- tum et coralloides, au pied des Aiguilles de Bozat et au sommet du pic qui domine le marais de la Croix-Morand. Je l'ai aussi trouvé dans les mémes localités, sur les tiges desséchées de quelques petites Mousses, en compagnie du L. milliaria. — RR. — r. Espéce nouvelle, dont M. Nylander a donné la description suivante : « Thallus vix ullus. Apothecia nigra concaviuscula marginata mi- nuta (latit. circiter 0,2 millim.). Spore 8-næ fusce oblongo-fusiformes 3-septate, longit. 0,018-0,036 millim., crassit. 0,007-0,011 millim.; paraphyses graciles non regulares, epithecium parum fuscescens, hypo- thecium cum perithecio violascenti-fuscum vel fuscescens. Todo gelatina hymenialis intensive cerulescens, dein vinose rubens. » Species est e stirpe L. socielle. Spore interdum 5-1 septate. Com- paretur L. scapanaria Carringt. » 991. L. Parmeliarum Sommrf.; Ripart in Bull. Soc. Bot. Fr. 1876, t. XXIII, p. 260 ; Arn. Exs. n° 780. M.-D. — Sur le thalle du Parmelia omphalodes, à la Bourboule. H.-Y. — Sur le Parmelia carporhizans, à Rochechouart. (1) Ce groupe se compose d'espèces vraiment parasites. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 481 Le docteur Ripart l'a trouvé à Bessines, sur le méme Parmelia ; il en a donné une bonne description dans sa notice comprise daus le susdit Bulletin. L'échantillon publié par M. Arnold, sous le n* 780, est présenté comme variété de cette espéce; mais l'ayant comparé avec les divers échantillons que je posséde, je n'ai pas constaté entre eux de différence sensible. M. Arnold le donne sous le nom de Abrothallus Parmeliarum var. Peyritschii, sur le thalle du Platysma Pinastri. 932. Lecidea glaucomaria Nyl. Prodr. p. 144, Lich. Scand. p. 245. M.-D. — M. Richard, en juillet 1871, a su distinguer cette espèce au Puy-Gros et prés du lac Pavin. Moins heureux que lui, et malgré mes recherches, jen'ai pas réussi à la découvrir. Dans les échantillons que m'a donnés M. Richard, toutes les spores sont 3-septées, ainsi que le dit M. Nylander dans ses Lichens scandinaves. Ce Lichen doit aussi exister dans la H.-V., mais jusqu'à ce jour il m'a échappé. 933. L. oxyspora Nyl. Prodr. p. 145, Lich. Scand. p. 246. — Abro- -thallus oxysporus Tul. M.-D. et H.-v. — Sur les thalles du Platysma glauca, de V Ever- nia furfuracea, des Parmelia saxatilis, sulcata, omphalodes el physodes. ' Avant moi, M. Nylander l'avait signalé au M.-D. Aprés avoir terminé ce genre, si riche en espéces intéressantes, je dois men- tionner ici un petit Lichen trés répandu dans la m.-w. à la base des vieux troncs d'arbres, publié par M. Malbranche (fasc. 3, n° 150) sous le nom de Pyrenothea vermicellifera Kuntz. Son thalle est mince, d'un gris blanchâtre, trés étendu et nullement circonscrit. Ses apothécies sont jusqu'à ce jour in- connues. Ses spermogonies, nombreuses, proéminentes, arrondies, obtuses, recouvertes par une poussiére blanche, sont terminées par un ostiole trés court, noirâtre, d’où s'échappe une matière blanche. M. Nylander, qui a vu mes échantillons, les rapporte au Pyrenothea fuscella Fr. Lich. eur. p. 452, qui constitue, selon lui, les spermogonies d’une espèce du groupe Lecidea luteola (voy. Nyl. Prodr. p. 114, note). 94* Tribu. — GRAPHIDES. XLIX. XYLOGRAPHA Fr. 094. X. parallela Fr. ; Nyl. Prodr. p. 147, Lich. Scand. p. 250, et - Ems. Lich. d'Auverg. n° 69. — Lichen parallelus Ach. Prodr. p. 23. — Opegrapha parallela Ach. Meth. p. 20. M.-D. — M. Nylander a trouvé cette espéce sur les troncs de Sapin; aprés lui, je l'ai rencontrée sur une vieille souche de Saliz caprea, près du parc. — AR. — F. T. XXV. (SÉANCES) 31 482 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Var. pallens Nyl. Prodr. p. 441. — J'ai vu cette variété à cóté de l'espéce typique. 535. Xylographa fiexella Nyl. Prodr. p. 148 ; Xylographa hysterella Nyl. Classif. 2, p. 200, et Exs. Lich. d'Auverg. n° 61 (1). M.-D. — Sur des bois de Sapin. H.-V. — Sur un tronc carié de Chéne, au bord de la Combade, près de Châteauneuf. — R. — F. L. AGYRIUM Ny. 536. A. rufum Fr. ; Nyl. Prodr. p. 158, Exs. Lich. d'Auverg. n° 62. M.-D. — Sur du bois de Sapin. — AC. — F. C'est la forme rubida Nyl. Lich. Scand. p. 251, dont la gélatine hyméniale rougit avec l'iode. Ll. GRAPHIS Ach., Nyl. 537. €. scripta Ach. Syn. p. 84; Nyl. Prodr. p. 149. — Lichen scriptus L. M.-D. et H-V. — Espéce trés répandue partout; je me bornerai à citer les variétés suivantes: Var. Hmitata Ach. Syn. p. 81; Malbr. Exs. fasc. 4, n° 189. — Thalle entouré d'une ligne d'un brun noiràtre. — AC. sur l'écorce de l'Aune et du Noisetier. — pulverulenta Ach. Syn. p. 82; Nyl. Lich. Scand. p. 232; Rabenh. Exs. fasc. 7, n° 173. C. sur toutes sortes d'arbres, notamment sur le Hétre. — serpentina Nyl. Lich. Scand. p. 252; Desmaz. Ems. fasc. 13, n° 640 ; Graphis serpentina Ach. Syn. p. 83. C. — F. — recta Hepp; Nyl. Prodr. p. 149: Malbr. Exs. fasc. 2, n° 90. — Cette variété, dont les apothécies plus ou moins droites sont disposées parallélement, se rencontre parfois sur l'Aune, le Prunellier, mais le plus souvent sur l'écorce du Cerisier. (1) M. C. Roumeguere à compris cette espèce, comme Champignon, dans ses Fungi selecti Galliæ, sous le n° 333. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 483 538. Graphis elegans Ach. Syn. p. 85; Nyl. Prodr. p. 151, et Exs. Lich. paris. n° 69. H.-V. — Sur divers arbustes, notamment sur le Houx dans les bois de Saint-Sulpice et de Bersac ; sur le Chêne, à Proximart, près de Limoges, — RR. Ce Lichen est trés commun sur le Houx, prés du pont de Lathus (Vienne), mais cette localité sort un peu de nos limites (1). LI. OPEGRAPHA Ach., Nyl. 539. ©. notha Ach. Syn. p. 76; Nyl. Prodr. p. 155; Nyl. in Flora 1813, p. 205, et Exs. Lich. paris. n* 15. H.-V. — Sur divers troncs d'arbres, à Limoges, Naugeat, Roche- chouart, Saint-Junien, Dournazac, Saint-Léonard, etc. 940. ©. pulicaris Nyl. Lich. Pyr. or. p. 40 et 65 .— Lichen pulicaris Hoffm. — Opegrapha varia var. pulicaris Fr.; Malb. Exs. fasc. 3, n° 143. H.-V. — Sur divers troncs d'arbres. — CC. M.-D.— Sur le Sapin et le Sorbus Aria, au val d'Enfer et à la Cascade du Queureilh. — RR. Spores oviformes-oblongues ou fusiformes, à cinq cloisons. 941. ©. diaphora Ach. Syn. p. 11; Nyl. Lich. Pyr. or. p. 65 ; Norrl. Exs. fasc. 1, n° 49. H.-V. — Troncs d'arbres, à Parpaillat prés d'Isle, Saint-Victur- nien, Saint-Junien, Saillat, enfin sur toute la ligne qui s'étend de la commune d'Isle jusqu'à Chabanais (Charente), sur la rive droite de la Vienne; rare ailleurs. Cette espèce ne manque pas absolument au M.-D., et je l'ai trouvée, sur le Sapin, à la Cascade du Queureilh et prés des bois du Capucin, mais sous une forme anomale. Les apothé- cies sont éparses sur le bois dénudé sans nulle apparence de thalle ; l'identité des spermogonies avec celles du type ne permet pas de l'en séparer. 512. ©. anomea Nyl. Lich. d'Auvergne, in Bull. Soc. bot. Fr. t. III, 1856, p. 552. (1) Les diverses espèces de ce genre et du genre suivant sont assez souvent envahies par le Chroolepus umbrinum Ktz., qui n'est pas un parasite, mais une production cor- ticole tres envahissante et recouvrant parfois le thalle des Lichens crustacés. 484 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Nylander en a donné une excellente description dans le Bul- letin précité, d’après des échantillons récoltés par lui-même ; je n'ai pas eu la chance de le rencontrer. — R. — F. 543. Opegrapha zonata Koerb. Syst. Lich. p. 219; Rabenh. Eas. fasc. 18, p. 547. . M.-D. — Rochers trachytiques de Bozat. — R. H.-v. — Sur le granit et le gneiss, prés d'Aixe, au moulin de Saint-Paul sur la Briance, au Palais, à Condat, Corgnac, Pierre-Buffiére, au vieux pont de Saint-Léonard. — AC. — parfois F. Ce Lichen fréquente les endroits montagneux et ombragés; ses apothécies sont rarement bieu développées. 544. ©. betulina Smith, in Engl. Bot. tab. 2281 (année 1811); Ope- grapha herbarum Mont. ; Desmaz. Exs. fasc. 88, n° 885.. H.-V. — Sur des stipes de Pteris aquilina, prés du vieux pont de Saint-Léonard. C'est dans cette localité et dans l'ile de Noirmoutier que j'avais jadis récolté les nombreux échantillons qui ont été publiés par Desmaziéres sous le nom de Opegrapha herbarum. ` Ce Lichen n'est pas rare en France sur l'écorce des arbres; il végéte parfois sur des tiges herbacées sèches. 545. ©. atra Pers. ; Nyl. Prodr. p. 151; Malbr. Ezs. fasc. 4, n° 43. M.-D. — H.-V. — Sur toutes sortes d'arbres, mais plus spéciale- ment sur le Chêne et le Noyer. — CC. -— F., Var. denigrata Ach.; Nyl. Lich. Scand. p. 254, et Exs. Lich. paris. fasc. 3, n° 143. Sur l'écorce des jeunes Hétres, au M.-D.; sur le Fréne et le Peuplier, dans la m.-v. — AC. — F. — hapalea Nyl. Prodr. p. 158; Malbr. Exs. fasc. 1, n° 42; 0. hapalea Ach. Syn. p. 79. M.-V. — Sur le Charme, le Frêne et le Noyer, à Limoges, Isle, Rochechouart, etc. — AC. — F. 946. ©. hapaleoides Nyl. in Flora 1869, p. 296. Sur le Hétre, dans un bois de la rive gauche de la Vienne, pres de Saint-Victurnien, — RR. — F. — Nouveau pour la France ! LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 485 Spores aciculaires-fusiformes, obscurément 5-septées (obsolete 5-septate). Cette espèce est presque identique à la suivante. 047. Opegrapha lithyrga Ach. Syn. p. 12. H.-V. — Sur les roches de la rive droite de la Gartempe près de Folles, de la rive droite de l'Aixette prés d'Aixe, de la rive droite de la Vienne entre Brignac et Saint-Priest, — R. — F. 948. ©. vulgata Ach. Syn. p. 73: Nyl. Prodr. p. 158; Malbr. Ers. fasc. 2, n° 91. H.-V. — Sur le Chêne, le Frêne, le Peuplier Tremble, le Charme, au moulin de Saint-Paul sur la Briance, à Parpaillat prés d'Isle; dans les bois de Salvanet, à Saint-Martin-Terresus ; au château de Beaune, prés d'Eymoutiers. — AC. — F. 949. ©. lithyrgodes Nyl. in Flora 1875, p. 106; Arn. Exs. n° 418. H.-V. — Sur le quartz etle granit, prés de Saint-Priest-Thau- rion, au Vigen, à Solignac, Dournazac sur les bords de la Dróne. — AR. Cette espèce est parfois mêlée à l'O. zonata ; trés semblable à VO. lithyrga, elle n'en différe que par la forme des spermaties. 990. ©. cinerea Chev. Flore env. Par. p. 528; O. difficilis Duf. H.-V. — Sur un tronc de Chéne, dans un bois de la rive gauche de la Vienne prés de Saint-Victurnien, à côté de l'O. hapa- leoides ; sur un tronc de Chêne, prés de la gare de Thiat. — RR. — F. Pour apprécier cette espèce, il ne faut pas s'en rapporter à la description de Chevalier, qui est peu exacte. Thalle blanchâtre, contigu ; lirelles nombreuses, noires, peu allongées, mar- quées d'un sillon trés apparent, tantót droites, tantót sinuées, paraissant parfois rameuses ou étoilées par le rapprochement de leurs extrémités sur le méme point. Ce Lichen est surtout caractérisé par les spermaties presque courbées en arc et aiguës aux deux extrémités. La surface thalline reste insensible à la potasse et au chlorure de chaux. 991. ©. subsiderella Nyl. Lich. Scand. p. 255; Lich. paris. n° 18. — C'est un Lichen semblable que M. Malbranche a publié fasc. 1, n° 44, sous le nom de O. vulgata var. siderella Nyl. W.-V. — Surun vieux tronc de Chéne, au bord du Vincou, prés de Bellac; surle Hétre, au sommet des montagnes de Saint- Sulpice-Lauriére et dans le jardin anglais du Treuil, près de Saint-Martial. —R. — F. A486 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. J'ai rencontré cette méme espéce sur le Fréne, à Dan prés de Châteauponsac, et au Puy-Jaubert près de Limoges, mais au lieu d'apothécies, le thalle était pourvu de nombreuses spermo- gonies. 552. Opegrapha rufescens Pers.; Nyl. in Flora 1873, p. 299 ; 0. her- petica var. rufescens Nyl. Lich. Scand. p. 256. H.-V. — Sur le Chêne, l'Aune, le Frêne, au-dessous du Bou- cheron près des bords de la Briance, à Chàteauponsace, Condat, dans la forêt d'Aixe, etc. — AR. — F. Cette espéce se distingue surtout, par des spermaties droites, de l'espéce suivante, qui les a courbes. Var. subocellata Ach.; Schær. Enum. Lich. p. 156; Nyl. Ess. Lich. paris. n° 82. La partie qui entoure les lirelles est un peu proéminente et blanchátre. 553. ©. herpetica Ach. Syn. p. 72; Nyl. Prodr. p. 160; Malbr. Exs. fasc. 1, n? 45. M.-D. et H.-V. — Sur divers arbres, notamment sur le Frêne. — C. — r. J'ai constaté dans la m.-w. les formes et variétés suivantes: Forme diminuta Nyl. Exs. Lich. paris. n* 81. Sur un tronc de Hétre, dans la forét de la Bastide. Var. fuscata Scheer. Enum. Lich. p. 156; Nyl. Exs. Lich. paris. n? 79. — albicans Nyl. Prodr. p. 160. Sur M tronc de Poirier, au Treuil prés de Saint-Martial. — . —F. Cette variété, rare et belle, a le thalle d’un blanc farineux, avec des apothécies d'un noir prononcé trés saillantes. L'Opegrapha rugosa Schær., qui est l'O. macularis Ach., est trés répandu partout, sur les troncs de Chéne et de Hétre. Depuis longtemps exclu de la famille des Lichens, il est devenu l'Hysterium rugosum Fr. LIII. PLATYGRAPHA Nyl. 994. IP. periclea Nyl. Prodr. p. 162. — Lecanora periclea Ach. Syn. p. 150, gu LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 487 M.-D. — Sur un vieux Sapin, dans les bois du Capucin. — RR. — F. Les apothécies, noires, arrondies ou parfois un peu oblongues, pourraient faire supposer à simple vue que ce Lichen appartient aux genres Lecanora ou Lecidea. Les spores sont étroites, fusiformes, souvent courbes, 3-septées. LIV. STIGMATIDIUM Mey.; Nyl. 999. S. Hutchinsise Nyl. Enum. gén. des Lichens p. 132. — Platy- gramma Hutchinsiæ Leight. — Enterographa Hutchinsiee Koerb. Par. lich. p. 259; Rabenh. Exs. fasc. 25, n° 681. H.-v. — Sur un rocher ombragé dela rive gauche du Rigouraud, prés de Condat. — RR. — F. Les apothécies ou lirelles, excessivement petites, noirâtres, sont comme enchâssées dans le thalle, qui est uni, cendré, légèrement vernissé. Les apothé- cies, au nombre de six à huit daus chaque théque, sont fusiformes, 5-7-septées. Ce Lichen est nouveau pour la France! LV. ARTHONIA Ach. 996. A. Iobata Flk. — Pachnolepia lobata Koerb. Par. lich. p. 213. H.-V. — Sur des rochers, au bord de la Combade, prés de Chà- teauneuf; au bord de la Vienne, prés d'Aixe et d’Eymoutiers ; au bord de la Gartempe, prés de Rancon. Son thalle forme de larges plaques blanchâtres, parfois un peu farineuses ; il est presque toujours stérile, mais j'ai rencontré cependant quelques échantil- lons pourvus d'apothécies nombreuses qui, peu développées, semblent étre à l'état jeune ; leur accroissement reste stalionnaire, et jusqu'à ce jour on ne les a pas vues dans un développement parfait. | Leur état incomplet fait dire à M. Nylander (in litteris ad Lamy) que ce Lichen encore peu connu est certainement un Graphidé, mais qu'il est moins peut-être un Arthonia qu'un Chiodecton, ou le type d'un nouveau genre qui pourra plus tard étre créé. 557. A. cinnabarina Wallr. ; Nyl. Prodr. p. 163; Exs. Lich. paris. n? 146. H.-V. — Sur diverses écorces, mais plus particulièrement sur celles du Peuplier et du Frêne. — AC. — F. Var. pruinata Delise; Nyl. Prodr. p. 164. Sur un tronc de Chéne, prés de la gare de Thiat. — RR. — r. (1). (1) J'ai découvert, sur de jeunes troncs de Pin, dans le parc du château de Blavou, prés de Mortagne (Orne), un Lichen intéressant, nouveau, mais qui, sortant tout à fait 488 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les àpothécies, de couleur rouge, sont couvertes d'une pruine blanchátre trés accentuée. 558. Arthonia pruinosa Ach. Syn. p. 1; Nyl. Prodr. p. 165, et Exs. Lich. paris. fasc. 2, n* 83. W.-V. — Sur les vieilles écorces du Tilleul et du Chêne, à Roche- chouart et à la Chapelle, près de Saint-Léonard. — R. — F. On trouve aussi dans ces deux localités la forme suivante : Forme subfusea Nyl. Prodr. p. 165. Dans cette forme, la plupart desapothécies sont d'un brun clair; je l'ai rencontrée dans les mémes localités que le type (1). 559. A. astroidea Ach. Syn. p. 6; Nyl. Prodr. p. 166, Exs. Lich. d'Au- vergne n° 63. M.-D. eL B.-V. — Toutes les essences d'arbres paraissent con- venir à ce Lichen, qui toutefois se rencontre plus fréquem- ment sur les trones d'Aune et de Chêne. — CC. — F. Var. obseura Schær. Enum. Lich. p. 155; A. obscura Ach, Syn. p. 9. H.-V. — À Limoges, Saint-Sulpice-Lauriére, au bord du Rigou- raud prés de Condat. — R. — F. Thalle d'un brun olivåtre. Apothécies plus petites, moins en étoile que dans le type. Ce n'est pas l'Arth. obscura Arnold, qui est, d’après M. Nylander, l'Arth. reniformis Ach. Var. Swartziana Nyl. Prodr. p. 166; A. Swartziana Ach. Syn. p. 9; Rabenh. Exs. fasc. 23, n° 631. de mes limites, ne peut prendre place régulièrement dans ce Catalogue. Je le considère comme une sous-espéce de l'Arthonia cinnabarina, et je ne l'introduis ici que sous orme de note en lui donnant un nom, et de plus en l'accompagnant d'une description trés exacte. * A. parastroidea Lamy. — Thalle mince, fendillé, d'un rouge de cinabre pâle. Apothécies, noires, déprimées, dendroides ou stelliformes (comme dans l'A. as{roidea). Spores incolores (ou un peu foncées), oviformi-oblongues, 3-4-septées, longues de 0,015-0,016 millim., épaisses de 0,006-0,007 millim.; thalamium d'un brun rougeâtre pâle. — J'ajouterai que ce Lichen a les spores plus petites que l'A. cinnabarina, et que dés lors il pourrait bien constituer une espèce tout à fait distincte. . (4) Il. ne faut pas confondre avec l'Arth. pruinosa Ach. l'Arth. ramosula Nyl. Lich. Algér. p. 335, Prodr. Lich. p. 167, qui lui ressemble un peu, et que j'ai découvert en avril 1876, sur un tronc de Hêtre, dans le parc de Bellavilliers (Orne). . C'est une espèce d'une trés grande rareté et nouvelle pour la France! M. Durieu à compris ce Lichen dans sa Flore algérienne, page 281, sous le nom d'Opegrapha scripta, mais ce rapprochement n'était pas fondé. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 489 H..v. — Sur le Hétre, le Pin et le Frêne, à Muret prés d'Am- bazac, Beauvais prés de Saint-Martial; au Puy-Marlier près d'Aixe, au Puy-Jaubert prés de Limoges, à Dan prés de Cháteau- ponsac. Cette variété différe du type par ses apothécies arrondies, plus convexes, souvent irréguliéres, mais non stelliformes. L'Endococcus haplotellus Nyl. vit parfois en parasite sur le thalle de cette variété. Var. epipastoides Nyl. Lich. Scand. p. 259, Lich. Pyr. or. p. 60. M.-D. — Sur le Sorbus Aria et le Sapin. H.-V. — Sur le Bouleau, à Gain, près d’ Isle. — RR. — r. Thalle blanchátre. Apothécies trés petites, presque arrondies, à peine stel- lulées. 960. Arthonia dispersa Duf.; DC. FI. fr. II, p. 308; Nyl. Syn. Arth. p. 93; Norrl. Exs. fasc. 1; n° 47. H.-V. — Cette petite espèce croit sur les jeunes écorces de Pin ' et de Peuplier, à Pierre-Buffiére, au cimetiére de Louyat, et dans les jardins de l'évéché de Limoges. — R. — F. M. Nylander en donne une excellente description dans sa monographie du genre Arthonia. Le thalle est blanchátre, trés mince, déterminé ou presque nul. Voici textuel- lement ce que le susdit auteur dit des spores : « Sporæ 8»2- 4n» murali-divisæ, longit. 0,016-0,020 millim., erassit. 0,010-0,014 millim. » Ces spores sont incolores. La gélatine hyméniale, sous l'impression de l'iode, passe dela couleur bleuátre à la nuance du rouge vineux. 561. A. galaetites Duf.; Nyl. Syn. Arth. p. 101; Lich. Pyr. or. p. 65. — Verrucaria galactites DC. FI. franc. II, p. 315; Nyl. Exs. Lich. paris. n* 85. H.-V. — Sur les jeunes troncs de Peuplier d'Italie. — AC. — F. Ce Lichen se distingue facilement à son thalle mince et d'un beau blanc. Ses spermalies sont courbées en arc. 562. A. punctiformis Ach. Syn. p. 4. ; Nyl. Syn. Arth. p. 99, et Exs. Lich. d'Auverg. n° 64. M.-D. — Aprés M. Nylander, j'ai rencontré cette espéce sur un tronc de Peuplier Tremble, au-dessous de la Grande-Cascade ; assurément elle existe aussi dans la Mi.-V., mais je n'ai pas encore réussi à la distinguer sürement des pelites espéces qui l'avoisinent. A90 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 563. Arthonia varians Nyl. Lich. Scand. p. 260; A. parasemoides Nyl. Lich. Algér. p. 330, et Exs. Lich. d’Auverg. fasc. 2, n° 65. — Lichen varians Dav. M.-D. et H.-V. — Cette espéce parasite envahit fréquemment les apothécies de divers Lichens crustacés, notamment celles du Lecanora glaucoma. D'aprés M. Nylander (Lich. Scand. p. 261), les Arth. glaucomaria et parasemoides Nyl. (Syn. Arth. p. 98) sont synonymes de l'A. varians, ou n'en sont séparés que par des caractères insignifiants. Spores ovoides et 3-septées. 564. A. subvarians Nyl. in Flora 1868, p. 345, et Lich. Pyr. or. p. 60. H.-v. — Cette espèce vit en parasite sur les Lecanora galac- tina et conferta, à Condadille prés de Limoges et parmi les ruines de l'ancien château de Courbefix; elle est beaucoup plus rare quela précédente, dont elle se sépare notamment par des spores 1-septées. 565. A. eonvexella Nyl. in Bull. Soc. bot. de France, t. III (1856), p. 932, et Exs. Lich. d'Auvergne n° 66. M.-D. — Sur du bois de Sapin. — RR. — F. Spores, au nombre de huit dans chaque théque, oblongues, un peu épaissies aux deux extrémités, 1-septées . Gélatine hyméniale devenant d'un rouge vineux au contact de l'iode. LVI. MELASPILEA Nyl. 566. M. arthonioides Nyl. Prodr. p. 170. W.-V. — Sur un vieux tronc de Chêne, à Condadille prés de Limoges. — RR. — F. Ailleurs que dans la Haute-Vienne, j'ai trouvé cette espéce assez fréquemment sur les vieux Ormes, notamment au cháteau de la Gaubertie (Dordogne). — Ses spores, au nombre de huit, sont ovoides et 1-septées. Lorsque les apothécies sont jeunes, il est facile de prendre ce Lichen pour un Lecidea. 567. M. deviella Ny). in Flora 18719, p. 222. Sur un tronc de Chêne, à Millevaches. — RR. — F. Cette localité appartient à la Corréze, mais à vol d'oiseau elle touche presque à nos limites, et sans nul doute ce Lichen existe dans les environs de Nedde et de Beaumont. Espèce nouvelle pour la flore universelle. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 491 Voici sa description d’après M. Nylander :- « Thallus albidus tenuis inœqualis rimuloso-diffractus subpulvereus, passim tenuissimus, chroolepoides-gonidiosus, K flavens (an proprius?). Apothecia nigra rugulosa rotundata plana (latit. 0,2-0,3 millim.). immarginata, intus sectione concoloria. Spore 8-næ incolores oblongæ 3-o-septate, longit. 0,018-0,025 millim., crassit. 0,006-0,007 millim. (vetustate fusce); paraphyses submediocres molles; epithecium et hypothecium (peridioidee continua) fusco-nigra. lodo gelatina hyme- nialis vinose fulvescens (precedente cerulescentia saltem levi). » Species lecideiformis, facile notis datis dignota. Thalamium non- nihil flavo-tinctum. » 968. Melaspilea peltigeræ Nyl. Pez. Fenn. p. 65; Stizenb. Lich. hyperb. p. 91; Arn. Exs. n° 100. H.-V. — Sur le thalle appauvri de diverses Peltigères, prés de Beaumont à Solignac, Pierre-Buffiére. — R. — F. Dans les temps de pluie, ce Lichen ressemble à une Pezize ; ses spores sont 3-septées. Ce serait ici la place du Pseudographis elatina (Hysterium elatinum Pers.), publié par M. Nylander dans ses Lichens d'Auvergne fasc. 2, n° 67; mais je n’ai pas cru devoir l’admettre, parce qu’il est aujourd’hui généralement consi- déré comme un Champignon. On le rencontre au M.-D., sur les troncs de Sa- pin ; ses spores sont 3-5-septées, à cloisons minces irrégulières. 25e Tribu. — PYRÉNOCARPÉS. LVII. NORMANDINA Nyl. 569. N. pulchella Nyl. Lich. de Port-Natal p. 14. — Verrucaria pul- chella Borr. in Engl. Bot. Supplem. t. 2602, p. 4 (1825). — Lenormandia Jungermanniæ Delise. — Normandina Junger- manniæ Nyl. Prodr. p. 113, Lich. paris. n° 89; Desmaz. Exs. fasc. 23, n° 1144. H.-V. — Parasite sur lethalle du Pannaria triptophylla, à la Croisille près de Linards; sur les tiges des Frullania Tama- risci et dilatata, à Saint-Victurnien ; au Treuil, près de Saint- Martial, etc. — Assez répandu, mais peu abondant en chaque endroit. — s. | M. Nylander l’a rencontré à Fontainebleau avec des apothécies. 499 l - SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. LVII. ENDOCARPON Hedw. 570. E. miniatum Ach. ; Nyl. Prodr. p. 174; Malbr. Exs. fasc. 4, n? 195. RR. au M.-D. — Assez C. dans la H.-v. Sur les rochers granitiques, à Limoges, Isle, Eymoutiers, Chà- teauponsac, Saint-Junien. Forme minus Lamy. Cette forme ne dépasse pas la grandeur d'une pièce de 50 centimes, et par- fois elle est d'une excessive petitesse ; je l'ai vue en divers endroits, notam- ment sur une pierre milliaire placée derrière le chevet de la cathédrale de Limoges. Var. compactum Lamy. Ce Lichen intéressant vit sur quelques roches de serpentine de la Roche-l'Abeille; son thalle, au lieu d’être mince et uni comme dans le type, se compose de divisions épaisses, trés serrées les unes contre les autres, arrondies, convexes, bos- selées. — "panniforme Lamy. Mes échantillons, pris dans un lieu sec, à peu de distance de la variété pré- cédente, appartiennent bien au méme type ; ils présentent un thalle trés poly- phylle, dont les divisions minces, sinueuses, trés rapprochées, parfois pliées en divers sens, donnent à l'ensemble de ce Lichen l'aspect g général de la variété panniformis du Parmelia omphalodes. L Endocarpon manitense Tuck. a beaucoup d'analogie avec ma plante ; peut-étre méme n'en différe-t-il pas, d'aprés M. Nylander (in litteris ad Lamy). 911. E. fluviatile DC.; Nyl. Prodr. p. 175; Malbr. Exs. fasc. 3, n° 148. H.-V. — Sur les roches humides, prés des sources et dans le lit des ruisseaux et des riviéres. — CC. Je ne l'ai pas vu au M.-D. La forme du thalle varie beaucoup, mais moins cependant que dans PE. mi- nialum. . 912. E. leptophyllum Ach. Syn. p. 102; E. miniatum var. leptophyl- lum Nyl. Prodr. p. 174; Malbr. Exs. fasc. 7, n° 341. W.-V. — Sur des rochers, au bord de la Vienne, prés de l'usine Corret, à Isle; prés d’Eymoutiers. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 493 Ce Lichen, bien distinct du précédent, a un peu l'aspect des formes naines de l'Endocarpon miniatum, avec lequel il a des affinités. 913. Endocarpon leptophyllodes Nyl. in Flora 1876, p. 916. H.-V. — Le docleur Ripart et moi avons découvert celte nouvelle espèce à Bessines, sur les bords de la Gartempe ; plus tard je l'ai rencontrée au bord de la Boucheuse, près de Coussac-Bon- neval; dans la Glane, au moulin Brisse prés de Saint-Junien ; enfin au bord de la Gartempe, au-dessous de Chàteauponsac. Ce Lichen ne saurait être pris pour l'Endocarpon fluviatile ; car, sans parler de caractères plus intimes, il conserve partout et toujours ses proportions lilli- putiennes. Voici sa description : « Analogum est E. fluviatili sicut E. leptophyllum est E. miniati, thallo cinerascente deminuto, fere adnato, subeffuso (non vero diffracto, ut in E. trachytico Hazsl.), subtus fusco. Spore longit. 0,015—0,018 millim., crassit. 0,006-0,007 millim. » | 914. E. rufescens Ach. Syn. p. 100 ; Nyl. Prodr. p. 115; Rabenh. Exs. fasc. 1, n° 5. | M.-D. — Fissures des rochers trachytiques qui dominent la ville, vis-à-vis des bois du Capucin. — RR. 515. E. hepatieum Ach. Lich. univ. p. 208 ; Nyl. Prodr. p. 116, et Exs. Lich. paris. fasc. 2, n° 87. H.-V. — Sur de la terre mêlée à du mortier de chaux, parmi les ruines de l'ancien château de la Roche-l'Abeille. — RR. LIX. VERRUCARIA Pers.; Nyl. I. — Groupe du Verrucaria tephroides (1). 576. V. erustulosa Nyl. in litteris ad Lamy. — C'est l'Endocarpon crassum Anzi Symbole p. 231, mais ce nom ne parait pas à M. Nylander devoir étre maintenu, l'espéce n'ayant rieu de crassum. Plus tard M. Arnold a reçu de moi un nombre considérable d'échantillons de cette espéce, et il les a publiés, n* 770, sous le nom de Lithoicea crustulosa. (1) Le Verrucaria tephroides (Endocarpon tephroides Ach.) doit exister sur les nion* tagnes du Plateau central, mais je n'ai pas encore réussi à le découvrir. 494 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. H.-V. — Ce joli Lichen occupe des rochers baignés par le petit ruisseau du Palais, et par la Glane au moulin Brisse, près de Saint-Junien. — R. — F. 577. Verrucaria crenulata Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 18 (1). M.-D. — J'ai trouvé cette espèce fructifiée, au pied des roches tra- chytiques, dans la vallée de Dentbouche. M.-v. — Sur des roches porphyriques décomposées, à fleur de terre, à moitié chemin de la route de Limoges au Pont-Rompu. — RR. Spores oblongues-ovoides, souvent 1-septées. Hl. — Groupe du Verrucaria umbrina. 518. V. umbrina Whlnb.; Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 21, et Lich. Scand. p. 269. H.-V. — Sur des rochers baignés par la Vienne, à Saint-Priest- Thaurion ; dans la Combade près de Masléon. — R. — F. 919. V. elopima Whinb.; Nyl. Lich. Scand. p. 269. — Pyrenula clo- pima Ach. Syn. p. 120. M.-V. — Sur des rochers plus ou moins baignés par l'eau dans la Vienne, la Glane, la Gartempe, la Vige, le ruisseau du Palais, etc. — AC. — F. Les gonidimies hyméniales sont globuleuses comme dans le V. umbrina. HI. — Groupe du Verrucaria rupestris. 080. V. nigrescens Pers.; Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 23, et Lich. Scand. p. 271. — Malbr. Exs. fasc. 2, n° 94. H.-V. — Murs et rochers. — AC. Je ne l'ai pas vu sur les trachytes au M.-B., mais on le rencontre sur les granits de la Bourboule. Cette espèce est plus abondante dans les milieux calcaires et y fructifie bien; sur nos roches granitiques, elle prend souvent des formes incomplètes qui rendent sa détermination difficile. (1) Expositio synoptica Pyrenocarpeorum, quam conscripsit W. Nylander (1858). LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 495 Var. tusea Pers. ; Nyl. Lich. Scand. p. 271, et Lich. Pyr. or. p. 60. — AC. — Meviuscula Nyl. in litteris ad Lamy. H.-V. — Sur des roches humides de la rive gauche de la Briance, prés du Vigen; dans un petit ruisseau entre les chà- teaux de la Planche et de Chàlussct. — AR. — F. M. Nylander m'en a donné la description suivante, que je reproduis textuel- lement : « Thallus fuscus minute areolato-rimulosus, tenuis. Apothecia parum prominula, solum parte supera nudiuscula. Spore longit. 0,017- 0,021 millim., crassit. 0,008-0,011 millim. » 981. Verrucaria fusco-nigrescens Nyl. in Flora 1873, p. 203, et Lich. Pyr. or. p. 60. H.-V. — Murs etrochers, à l'usine Corret prés d'Isle, au moulin de Richebourg prés de Pierre-Buffiére, à l'usine Vignerie prés de Saint-Junien, au Chalard sur le bord de l'Isle. — AR. — F. Spores oblongues, long. 0,018-0,024 millim., épaisseur 0,007 -0,009 millim. A l'oeil nu, il est facile de confondre cette espèce avec la forme fusca de la variété nigrescens. 582. v. polysticta Borr.; Schwer. Enum. Lich. p. 216. — Lithoicea glaucina Massal.; Rabenh. Exs. fasc. 16, n° 466 (il faut écrire Lithoecia). H.-W. — Sur lesroches de serpentine de la Roche-l'Abeille, de Pierrebrune et de Duris, prés de Magnac-Bourg. — R. — F. Thalle épais, trés fendillé, aréolé, déterminé, bigarré de blanc et de noir. Apothécies coniques, enchássées dans les aréoles du thalle ; ostioles rarement perforés. 583. V. viridula Ach. ; Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 23; Lich. Scand. p. 271, et Exs. Lich. paris. fasc. 2, n° 95. g. v. — Rochers baignés par la Vienne à Saint-Léonard, par l'Aurence prés des Courriéres, et par la Valouaine prés de Limoges. — AR. — F. 584. V. macrostoma Duf. ; Schær. Enum. Lichen. p. 214; Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 24, et Exs. Lich. paris. fasc. 2, n° 94. H.-V. — Sur les parois d'un mur et sur du vieux ciment, dans les jardins de l'évéché de Limoges. — RR. — F. 496 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 585. Verrucaria plumbea Ach. Syn. p. 94; Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 24; Malbr. Exs. fasc. 7, n° 348. H.-v. — Rochers granitiques des coteaux qui dominent la rive droite de la Vienne, prés de Saint-Priest et prés du pont de l'Ai- guille. C’est une rareté pour la M.-V., car ce Lichen appartient spécialement aux roches calcaires. 586. V. sæthiobola Whlnb.; Nyl. Exs. Pyrenoc. p. 25. — Pyrenula æthiobola Ach. Syn. p. 125. H.-V. — Trés répandu sur les rochers humides, dans les ruis- seaux et les rivières. — F. 587. V. aerotella Ach. ; Nyl. Lich. Scand. p. 293; Arn. Exs. n° 102. #.-v. — Sous ce nom, quelque peu singulier, s'abritent un certain nombre de Verrucaires mal développées, indéterminables, et qui semblent se rapprocher plus ou moins de l'espéce précé- dente. 988. V. hydrela Ach. Syn. p. 94; Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 26; Desmaz. Exs. fasc. 39, n° 1934. H.-V. — Sur des pierres baignées par un petil ruisseau peu distant du pont viaduc de l'Aiguille. — AR. — F. Ce Lichen diffère peu du V. ethiobola. 980. V. eataleptoides Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 25, Lich. Scand. p. 272. H.-V. — Roches de serpentine de la Roche-l'Abeille, baignées par un petit ruisseau qui les traverse. — RR. — F. J'ai distingué au méme endroit, à côté du type, la forme ferrugi- nosa Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 26. 590. V. mauroides Schær, Enum. Lich. p. 215. W.-W, — Sur des roches qui dominent les cours de la Vienne et de l'Aixette, prés de Saint-Priest, au pont de l'Aiguille, et à Aixe. — R. — F. 991. V. devergescens Nyl. in Flora 1877, p. 462. M.-D. — Roches trachytiques, dans un petit ruisseau du Rigolet. H.-V. — Roches granitiques et quartzeuses, dans le ruisseau du Treuil prés de Saint-Martial, dans le lit de la Vienne prés de Saint-Priest. -— RR. — F. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 497 Cette espéce, nouvelle pour la France, a des spores linéaires-oblongues qui la rapprochent du V. latebrosa Koerb.; elle a aussi des affinités avec le V. æthio- bola Whlnb. 292. Verrucaria truncatula Nyl. Lich. Pyr. or. p.27. H.-V. — Sur des pierres calcaires servant à l'embellissement du parc du cháteau de la Bastide, prés de Limoges. — RR. Thalle blanchâtre. Huit spores incolores, oblongues, simples, long. 0,015- 0,018 millim., épaisseur 0,007 millim. Cette espèce nous vient sans nul doute de la Dordogne. 993. V. rupestris Schrad. ; Nyl. Ezp. Pyrenoc. p. 30; Lich. Scand. p. 275; Malbr. Exs. fasc. 2, n° 96. : K.-V. — Rochers calcaires, venus de la Dordogne et formant des massifs dans les parcs etjardins des environs de Limoges. — C. — F. (1). 994. * V. ealciseda DC. Flore française, II, p. 317; Schær. Enum. Lich. p. 217; Nyl. Prodr. p. 183; Arn. Eas. n° 309. H.-V. — Pierres calcaires dans le jardin de M. Petit, rue des Argentiers, à Limoges. — RR. — F. Nous possédons aussi la forme cæsia, pübliée par M. Arnold sous le n° 311. Cette sous-espéce du V. rupestris est remarquable par l'exiguité des apo- thécies. 595. V. maralis Ach. Syn. p. 95; Nyl. Lich. Scand. p. 275; Arn. Exs. n° 174. H.-V. — Sur les rochers, les vieilles briques et les pierres des murs; parfois sur le mortier de chaux. — AR. — F. 596. V. integra Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 31, Prodr. p. 183; Malbr. Exs. fasc. 5, n° 218. (1) M. Nylander, dans son Exp. Pyrenocarpeorum p. 62, et dans ses Lichens scandi- naves p. 283, a émis la pensée que le Limboria sphinctrina Duf. pourrait bien n'étre qu'une forme anomale du V. rupestris. J'ai à signaler un fait qui me parait confirmer es prévisions de ce savant. | | uU | M. Rupin, de Brive, m'a communiqué un échantillon de cette Verrucaire (var. calci- seda), qui présentait des apothécies de deux sortes, les unes à périthécium simplement ostiolé, les autres à périthécium un peu moins saillant avec un ostiole légèrement affaissé, d’où partaient trois ou quatre petites fentes, plus ou moins accentuées, qui sem- blaient diviser l'apothécie en autant de parties presque régulières. - Ne pourrait-on pas tirer de ce fait l'induction formelle que le Limboria sphinctrina n'est qu'une forme amoindrie des V. rupestris et calciseda, et qu'il est à ces Pyréno- carpés à peu prés ce qu'est le Rimularia limborina au Lecidea inconcinna Nyl.? T. XXV. (SÉANCES) 32 A498 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. H.-v. — Sur un mur, à Coussac-Bonneval. — R. — F. 597. Verrucaria mortarii Arnold in litteris ad Lamy ; Nyl. in Flora 1878, p. 344. H.-V. — Sur du vieux mortier de chaux, à Saint-Priest-Thaurion, Limoges, Isle, au Treuil prés de Saint-Martial. — AC. — F. Ce Lichen est nouveau! M. Nylander l'a décrit, dans le Flora, de la facon suivante : « Thallus sordide albidus, tenuis, minutiuscule areolato-rimosus, fir- inus, inequalis. Apothecia immersa, pyrenia (latit. fere 0,9 millim.) ostiolo supra parum prominulo. Spore longit. 0,027-0,042 millim., crassit. 0,017-0,018 millim. — Supra lapides (in. Gallia thallo sepius magis albicante). » IV. -- Groupe du Verrucaria epigæa. 908. V. epigsea Ach.; Fr. Lich. europ, p. 431; Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 35; Malbr. Exs. fasc. 4, n° 198. H.-V. — Sur le mortier sans chaux des vieux murs. Espèce peu répandue chez nous. V. — Groupe du Verrucaria pyrenophora. 599. V. pyrenophora Ach. Syn. p. 94; Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 26. M.-D. — Rochers trachytiques, dans les bois du Capucin. — AC. — F. Spores ellipsoides, 1-septées, long. 0,018 -0,040, épaisseur 0,009 - 0,015. .000. * V. eotaeea. Stenh. ; Nyl. Prodr. p. 182. — Pyrenula verrucosa Ach. Syn. p. 119. M.-D. — liochers à fleur de terre, dans les bois. — AC. — F. Thalle tés-münce, d'un blauc-grisàtre olivàtre. Apothécies très petites, éparses, saillantes, d'un noir un peu luisant, à spores 1-septées, plus exigués que dans le type. VI. — Groupe du Verrucaria chlorotica. 601. V. olivacea Pers. ; Borr. Engl. Bot. Supplem. tab. 2597. M.-W. — Sur des branches de Hêtre, au bord de la Briance, entre le viaduc de l'Aiguille et le moulin de Saint-Paul. — RR. — F. | LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 499 Thalle indéterminé et occupant sans interruption une grande surface d'un gris olivâtre. Apothécies petites, saillantes, à spores fusiformes, 3-7-septées. J'ai eu l'occasion de constater que des lirelles de l'Opegrapha pulicaris vivaient en parasites sur le thalle de cette Verrucaire; un thalle propre leur manquait complétement. 602. Verrucaria chlorotiea Ach. Syn. p. 94; Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 36. | H.-V. — Sur les rochers baignés par la Vienne, la Briance, la Glane, l'Aurence, le ruisseau du Palais, etc. — C. — F. Ce Lichen a les spores oblongo-fusiformes, 3-septées. 603. * V. earpinea Ach. Syn. p. 88; Schr. Enum. Lich. p. 221; Malbr. Exs. fasc. 4, n° 200. | H.-V. — Sur des troncs de Charme, à Laugerie prés de Limoges ; au Vigen, prés du moulin de Saint-Paul sur la Briance. — AR. J'honore peut-être trop cette Verrucaire en l'accueillant ici comme sous- espéce, car à mes yeux elle n'est en réalité qu'une forme corticole du type auquel je la rattache. 604. V. chlorotella Nyl. in Flora 1871, p. 462. H.-V. — Sur des granits de la rive droite de la Gartempe, prés de Rancon , en compagnie du Lecidea trachona ; sur des roches quartzeuses, au sommet des coteaux échelonnés entre Saint- Sulpice et Bersac, en société du Lecidea rivulosa. — RR. —F. Espéce nouvelle, dont M. Nylander a publié la description qui suit : « Subecrustacea. Thallus macula pallide olivaceo-fuscescente indicatus. Apothecia latit. vix 0,2 millim. vel minora. Spore oblongo-fusiformes 3-septatæ, longit. 0,012-0,016 millim., crassit 0,0035-0,0010 millim. » Forsan varietas V. chloroticæ, thallo evanescente et sporis non- nihil tenuioribus dignota. » 605. * v. viridatula Nyl. in Flora 1879, p. 222. u.-v. — Sur un rocher, dans un bois de la rive droite de la Gar- tempe, près de Folles. — RR. — F. Espéce nouvelle décrite en peu de mots par M. Nylander : « Forsan subspecies V. chlorotelle (Flora 1877, p. 462), sed thallo virente opaco tenui continuo. Apothecia pyrenio integre nigro. » En présence du doute manifesté par M. Nylander, j'ai eru ne devoir admettre ce Lichen que comme sous-espéce. 500 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 600. Verrucaria lectissima Nyl. Prodr. p. 187, et Exp. Pyrenoc. p. 31 — Segestrella lectissima Fr. Lich. europ. p. 430.; Rabenh Ess. fasc. 23, n° 650. H.-v. — Roches dures et abritées, sur les coteaux de la Briance près du moulin de Saint-Paul, du Rigouraud près de Condat, de la Gartempe prés de Châteauponsac : on le trouve aussi sur les montagnes de Saint-Sulpice et de Bersac. — AR. — F. Cette espéce se distingue facilement par son thalle pàle cendré, mince, trés contigu, couvert d'apothécies petites, saillantes, roussàátres. Spores fusiformes, 3-septées. VII. — Groupe du Verrucaria nitida. 607. V. nitida Schrad. ; Nyl. Prodr. p. 187, et Exp. Pyrenoc. p. 45. — Pyrenula nitida Schær. ; Rabenh. Exs. fasc. 1, n° 2. H.-V. — Sur la partie inférieure des troncs de Fréne, à Par- paillat prés d'[sle, à Salieroux prés de Saint-Just, — RR. — F. 608. ' V. nitidella FIk.; Nyl. Prodr. p. 188. — Pyrenula nitida var. nitidella Schær. ; Rabenh. Es. fasc. 16, n° 451. H.-V. — Troncs de Frêne, dans les bois qui s'étendent du viaduc de l'Aiguille au moulin de Saint-Paul. — RR. — F. VIII. — Groupe du Verrucaria epidermidis. 609. V. gemmata Ach. Syn. p. 90; Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 53, et Exs. Lich. paris. n° 93. g.-v. — Sur le Chátaignier, le Frêne, le Peuplier, dans la forêt dela Bastide, à Saint-Hilaire-Bonneval, au moulin de Saint- Paul (rive gauche de la Briance). — AC. 610. ' V. conoidea Fr. Lich. eur. p. 432; Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 53. H.-V. — Sur des pierres calcaires, autour d'un massif de plantes dans le parc de la Bastide. — RR. — F. Celui-ci est au V. gemmata absolun ent comme le V. chlorotica au carpinca ; y a toutefois cette différence que le corticole gemmata est plus commun que le saxicole conoidea, tandis que le saxicole chlorotica est plus répandu que le corticole carpinea. 611. V. biformis Borr. ; Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 54, et Exs. Lich. paris. fasc. 2, n* 91. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 501 H.-W. — Sur un tronc de Chêne, près de la gare de Thiat, en compagnie d'un Opegrapha. — RR. — F. o récolté cette espèce sur un tronc de Pin dans le parc de Bellavilliers (Orne). 612. Verruearia Cerasi Schrad. ; Ach. Syn. p. 89; Nyl. Lich. Pyr. or, p. 41; V. epidermidis var. Cerasi Nyl. Lich. Scand. p. 281. — Arthopyrenia Cerasi Massal. ; Rabenh. Egs., fasc. 6, n° 145. H.-V. — Cette espèce, qui mérite d’être maintenue, se distingue facilement à l’œil nu par la forme presque elliptique de ses apothécies. — AR. — F. Forme pinicola Lamy. — Sur l'écorce d'un jeune Pin, dans le parc de l'Echoisier, prés de Bonnat. -- - RR. 613. V. fallax Nyl. Prodr. p. 190; Exp. Pyrenoc. p. 59. Sur les jeunes écorces, et plus spécialement sur celle du Peu- plier. — C. dans la m.-v. — Je l'ai vu au M.-D. Cette espéce se distingue facilement de la suivante à ses paraphyses, mais il y a bien d'autres différences. 014. V. epidermidis Ach. Syn. p. 89 ; Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 58, Exs. Lich. d Auvergne n° 69, et Lich. paris. fasc. 3, n° 148. Sur toutes sortes d'arbres, au M..-D. et dans la H.-V., notamment sur les jeunes écorces. Cette espéce, qui manque de paraphyses, a pour synonyme le V. analepta Ach. et Schær. (1). 615. V. antecellens Nyl. in Flora 1866, p. 86, et 1873, p. 74. H.-V. — Sur le Hétre, dans lesterrains montagneux, au Breuil- Lavergne, prés de Saint-Just; au Mas del'Age, prés de Limoges ; à Saint-Gilles, prés de Surdoux; Bersac, Saint-Sul- pice, Ambazac, etc. — C. Je l'ai remarqué exceptionnellement sur le Peuplier d'Italie, au bord de l'Aurence. , Spores oblongo-oviformes, 1-septées, beaucoup plus grosses que dans l'espéce précédente. 616. v. faginella Nyl. in Flora 1876, p. 571. (1) Les Verrucaria epidermidis, punctiformis, rhyponta, et quelques autres espèces voisines, ne sont peut-être que des SPHÉRIACÉS, car on ne leur trouve guére aucun thalle lichénique. 509 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. H.-V. — Sur un tronc de Hétre, dans la forét de la Bastide, prés de Limoges. — RR. Espéce nouvelle, dont voici la description : « Forsan varietas Verrucariæ epidermidis, sed apothecia minora subaggregata et spore nonnihil majores (longit. 0,011-0,022 millim., crassit. 0,007-0,008 millim. » 617. Verrucaria punctiformis Ach. Syn. p. 87; Schær. Enum. Lich. p. 220. H.-V. — Sur les écorces de l'Aune, du Peuplier, du Pin, du Coudrier, ete. — CC. Forme atomariaSchær. Enum. Lich. p. 220; Desmaz. Exs. fasc. 12, n? 599. H.-V. — Sur la jeune écorce du Hêtre et du Frêne. Le V. punctiformis est plus petit que le V. epidermidis et a les spores plus exigués, 618. V. rhyponta Ach. Syn. p. 89; Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 60.— Artho- pyrenia rhyponta Koerb.; Arn. Exs. n° 244. M.-D. — Sur le Peuplier Tremble, prés du ravin de la Grande- Cascade. — RR. — F. Cette espéce présente, sur les jeunes écorces, de larges taches fuligineuses morioloides (1) de forme ovale-oblongue, et circonscrites; elles sont couvertes d'apothécies trés petites, noires, saillantes, conoides. 619. w. cinerella Flot. ; Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 60. H.-V. — Sur un tronc de Chéne, à la Chapelle, prés de Saint- Léonard. — RR. — F. Thalle trés mince, non limité, blanchâtre, parfois presque nul. Apothécies un peu plus grosses que dans l'espéce précédente. Spores d'un brun noirâtre, ellipsoides ou oblongues, 1-septées, longues de 0,010 -0,012 millim., épaisses de 0,004-0,005 millim. Espéce bien distincte du V. epidermidis, dont les spores sont incolores. 620. v. xylina Nyl. Prodr. p. 191. Découvert au M.-D. par M. Nylander, sur du bois de Sapin. — RR. — F, (1) M. Norman, botaniste norvégien, appelle Moriolés un groupe de petits Champi- gnons dont le principal genre se nomme Moriola Norm. — 1l les rapporte aux Lichens; ce que M. Nylander n'accepte pas. Leur présence sur l'écorce des arbres produit des taches noires. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 905 Les thèques renferment huit spores incolores, oblongues, un peu plus étroites aux deux extrémités, à trois cloisons minces ou peu accentuées. M. Nylander a décrit cette espèce dans Ses Lichens d'Auvergne, in Bull. Soc. bot. Fr. 1856, t. IH, p. 552. 621. Verrucaria oxyspora Nyl. Prodr. p. 191, Exp. Pyrenoc. p. 61, et Exs. Lich. paris. (asc. 3, n° 149. H.-V. — Sur les troncs de Bouleau. — CC. LX. THELENELLA Nyl. 622. T. modesta Nyl. Prodr. p. 192, Exp. Pyrenoc. p. 63, et Ezs. Lich. paris. fasc. 2, n° 97. M.-D. — Sur l'écorce du Hêtre, dans les bois du Capucin. — RR. — F. M. Nylander, dans son Exposition des Pyrénocarpés, p. 63, émet l'opinion que le Thelenella modesta pourrait ne former qu'un groupe du genre Verru- caria; alors ce groupe aurait sa place prés de celui du chlorotica. 26° Tribu. — PÉRIDIÉS. LXI. ENDOCOCCUS Nyl. 693. E. erraticus Nyl, Lich. Scand. p. 283, et Exp. Pyrenoc. p. 61. — Tichotecium erraticum Mass. ; Koerb. Par. lich. p. 468; Arn. Exs. n° 241. Parasite sur le thalle de divers Lichens, notamment sur celui des Lecidea confluens et contigua. — AC. au M.-D. et dans la H.-V. Apothécies noires, trés exigués, un peu saillantes, quoique plus ou moins enfoncées dansle thalle. Spores, au nombre d'environ 100 dans chaque théque, brunes, uniseptées, ellipsoides, long. 0,007 - 0,011, épaiss. 0,004 -0,006 millim. Gélatine hyméniale d'un rouge vineux au contact de l'iode. 624. E. gemmiterus. Nyl. Exp. Pyrenoc. p. 64; Norrl. Exs. fasc. 2, n° 400. — Verrucaria gemmifera Tayl. in Mack. Fl. hibern. I, p. 95. — Tichothecium gemmiferum Koerb. Par. lich. p. 468. H.-V. — Sur le thalle de diverses espèces des genres Lecanora et Lecidea, dans le lit de la Vienne prés d'Isle, dans le Rigou- raud prés de Condat, dans la Briance à Solignac, dans la Glane prés de Saint-Junien. — AC. 904 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Je ne l'ai pas vu au M.-D., mais il doit s'y trouver. Apothécies punctiformes, à demi-enfoncées dans le thalle. Spores, au nombre de huit dans chaque théque, brunes, fusiformes, leng. 0,010 -0,011 millim., épaiss. 0,007 millim. L'iode réagit en rouge vineux sur la gélatine hyméniale. 625. Endococeus m poras Nyl. — Tichothecium macrosporum Hepp; Arn. in Flora 1871, p. 146, et Exs. n° 178. Sur le thalle du Lecidea geographica, au M.-D. et dans la H.-v. — AC. Spores, au nombre de huit dans chaque théque, d'un brun foncé, oblongues ou ellipsoides, 1-septées, longues de 0,014-0,020 millim., épaisses de 0,007 millim. 626. E. haplotellus Nyl. in Flora 1867, p. 180. H.-v. — Sur le thalle de Arthonia Swartziana Ach., au village de Dan, prés de Chàteauponsac. — RR. Espéce facile à reconnaitre à ses spores simples, contenues dans des théques polyspores. Ces spores sont noirätres, longues de 0,0040-0,0070 millim., épaisses de 0,0025 - 0,0030 millim. 627. E. triphraetus Nyl. in Flora 1872, p. 364. H.-V. — Parasite sur le thalle du Lecanora atra et du Lecidea umbilicata, parmi les ruines de Chalusset. — RR. Spores d'un brun foncé, au nombre de huit dans chaque théque, oblongo- fusiformes, 3-septées, longues de 0,011 - 0,016 millim., épaisses de 0,004 - 0,006 millim. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 505 ADDENDA (Indépendamment de localités nouvelles pour quelques espéces de mon Catalogue, je mentionne dans ces Addenda quatre Lichens que je n'ai pas encore nommés : pour l'un d'eux, le Lecidea distincta, je répave une omission; les trois autres ont été découverts postérieurement à la rédaction de mon tra- vail : ce sont les Lecanora obscurella, chlorina et vitellinula.) ——— 225. Lecanora murorum Ath. Var. pusilla Weddell. H.-V.— Sur des rochers de la rive gauche de la Combade, prés de Masléon. 234 bis. L. obseurella Nyl. (sub Blastenia). — Blastenia obscurella Lahm. in Koerb. Parerg. lichenol. p. 130. H.-V. — Sur une poutre servant de pont pour traverser la Com- bade, prés de Saint-Denis des Murs. — RR. — F. Ce Lichen, nouveau pour la France, est voisin du L. ferruginea ; il se dis- tingue facilement par un thalle cendré peu apparent, et par des apothécies bru- nâtres, subbiatorines, éparses, dont le rebord grisátre, d'abord trés accentué, finit peu à peu par disparaitre presque complétement. 236 bis. * L. chlorina Flot. Lich. Flore Siles. p. 126. H.-V. — Sur un rocher dont la base est baignée par un petit ruis- seau qui se jette dans la Vienne, entre Saint-Denis des Murs et Saint-Léonard. — RR. — F. Ce Lichen, nouveau pour la France, est une sous-espèce très intéressante du L. cerina, dont il se distingue à première vue par un thalle verdátre, trés épais, fortement fendillé en divers sens. 238 bis. L. vitellinula Nyl. in Flora 1863, p. 305; et Lich. Lap. or. p. 127. Hi.-V. — Sur un rocher quartzeux de la rive gauche de la Com- bade, prés de Masléon. — RR. — F. Ce Lichen, voisin du L. pyracea, a le thalle jaune, trés mince, parfois presque nul. Les apothécies, trés exigués, de la couleur du thalle, sont munies d'un rebord peu apparent, plus pâle que le disque. Les théques contiennent 8 spores, dont voici la mesure d’après M. Nylander : longit. 0,009-0,012 millim., crassit. 0,0045 -0,0065 millim. » 506 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 259. Lecanora milvina Ach. H.-v. — Rochers baignés par la Vienne et la Combade, à Nedde et Masléon. 269. L. pseudistera Nyl. H.-v. — Rochers de la rive gauche de la Combade, prés de Mas- léon. 280. L. Riparti Lamy. W.-v. — Rochers des bords de la Combade, prés de Masléon et de Saint-Denis des Murs. — AC. dans ces localités. 302. L. Erysibe Nyl. H.-v. — Sur un rocher des bords de la Vienne, prés d'Eymou- tiers. 305. '* L. metaboliea Ach. H.-V. — Sur un tronc de Chêne de la rive gauche de la Combade, prés de Masléon. 322. ''' L. lusca Nyl. H.-V. — Rochers entre Tarnac et Nedde. 364. Leciden coarctata Nyl. Var. eotaria Ach. H.-V. — Rochers de la rive droite dela Vienne, prés de Nedde. — rosea Lamy. H.-V. — Bords de la Vienne, près de Nedde. — RR. Cette jolie variété présente des apothécies d'une belle couleur rose, avec une sorte de rebord blanchátre, plus ou moins crénelé, qui leur donne une appa- rence lécanorine. 366. ** L. ornata Sommrt. H.-V. — Rochers des bords de la Vienne, prés d'Eymoutiers. 401. L. carneo-glauca Nyl. W.-v. — Bords de la Vienne, près d'Eymoutiers. 422. L. fuliginosa Tayl. H.-V. — Rochers de la rive gauche de la Vienne, prés d'Eymou- tiers. 423. L. viridans Flot. W.-V. — Rochers voisins du cimetière d'Eymoutiers. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 507 431. Lecidea pungens Nyl. H.-V. — Rochers, à Masléon et à Saint-Denis-des-Murs. 446. L. meiospora Nyl. _H.-V. — Sur des rochers, prés d'Eymoutiers. 460. L. inconcinna Nyl. H.-V. — Sur la rive gauche dela Vienne, prés d'Eymoutiers. Dans les échantillons que j'ai recueillis, une apothécie semblait confirmer les appréciations de M. Nylander au sujet du Rimularia limborina ; son disque * et surtout son rebord complètement affaissés tendaient à prendre la forme rimularine, et, quoique ce fait soit limité à une seule apothécie, je n'ai pas eru devoir le passer sous silence. 414. L. segregula Nyl. H.-V. — Sur des rochers, entre Bugeat et Eymoutiers. 485. L. geminata Flot. . WH.-V. — Sur des rochers, entre Tarnac et Nedde. 405 bis. L. distineta Stizenb. Index Lich. hyperb. p. T; Richard, Catal. des Deux-Sèvres p. 31. — Rhizocarpon distinctum Th. Fr. Lich. scand. p. 625 ; Arnold. Egs. n° 635. Sur les rochers au M.-D. et dans la m.-w. (1). Forme subalbicans Nyl. in litt. — Thalle blanchátre. Sur un mur à Rochechouart, et sur un rocher baigné par la Briance, prés du Vigen. — subobscurata Nyl. in litt. — Prés de Saint-Junien et à Champ- siaux. (Thalle d'un brun foncé.) 573. Endocarpon leptophyllodes Nyl. Rochers des bords de la Vienne, prés d'Eymoutiers. Je donne ci-aprés le tableau méthodique des familles, tribus et genres, compris dans ce Catalogue, avec l'indication du nombre des espéces et sous-espéces mentionnées dans chacun de ces groupes. : (1) C'est par inadvertance que je n'ai pas déjà signalé ce Lichen à la place qu'il me semble devoir occuper dans le groupe du Lecidea petræa, car je lai découvert depuis longtemps dans les localités que j'ai explorées. 908 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. y N 9, o. ao 2 a.o © Fa s E cg FAMILLES. TRIBUS. 2 5 GENRES. z ^9 Z n 3 Z.E o À © À a] Bl l. Sirosiphés........ 3 I. Sirosiphon. 3 Éphébaecés ) II. Pyrénopsés corses 1 I. Euopsis. 1 (6 espèces). l II. Ephébés ......... 9 ui. Ephebe. 2 | IV. Collema. 13 Collémacés IV. Collémés es ) v. Collemodium. 3 (25 espèces). , ES EEELEL vi. Leptogium. T vir. Collemopsis 9 vil. Trachylia. 2 IX. Calicium. 44 V. Caliciés.......... 21 X. Stenocybe. 1 XI. Coniocybe. 9 XII. Sphinctrina. 9 VI. Sphærophorés .... 9 xti. Sphærophoron 9 VII. Beomycés........ 3 xiv. Bæomyces. 3 XV. Stereocaulon. VIII. Stéréocaulés...... 8 XVI. Leprocaulon. 1 xvit. Pycnothelia. 1 IX. Cladoniés...... " 30 xviir. Cladonia. 25 XIX. Cladina. 4 X. Siphulés ......... 1 XX. Thamnolia. 1 XI. Ramalinés.. ...... 7 XXI. Ramalina. 1 XII. Usnéés........... 5 XXII. Usnea. 3 > . XXIII. Cetraria. XIII. Cétrariés......... 9 XXIV. Platysma. 6 " ^ "a XXV. Alectoria. XIV. Éverniés....... e 7 XXVI. Evernia. k u XXVII. Parmelia. XV. Parméliés........ 33 1 xxvin. Parmeliopsis 9 XXIX. Stictina. 1 z $e XXX. Lobarina. XVI. Stictés........... 6 | XXXI. Lobaria. 1 XXXII. Ricasolia. 1 XXXIII. Nephromium. H iori XXXIV. Peltidea. 9 Lichénacés XVII. Peltigérés........ 15 XXXV. Peltigera. 8 bees XXXVI. Solorina (600 espèces). XVIII. Physciés......... 23 |xxxvir. Physcia. 23 XIX. Gyrophorés ....... 9 |xxxvin. Umbilicaria. 9 XXXIX. Pannaria. 8 XL. Coccocarpia. 1 XX. Lécanorés........ 196 XLI. Heppia. 1 XLII. Amphiloma. 1 XLIII. Lecanora. 115 XXI. Pertusariés....... 16 XLIV. Pertusaria. 16 XLV. Phlyctis. 9 XXII. Thélotrémés...... 1 XLVI. Thelotrema 1 XLVII. Urceolaria. 4 XNIII. Lécidéés......... 118 | xtv. Lecidea. 178 XLIX. Xylographa. 2 L. Agyrium. 1 LI. Graphis. i z sag LII. Opegrapha. XXIV. Graphidés........ 35 Li Pat grap ha. 1 LIV. Sti matidium. 1 Lv. Arthonia. 10 LVI» Melaspilea. 3 LVII Normandina. 1 d t t LVIII. Éndocarpon. ) XXV. Pyrénocarpés..... 54 Mx. Verrucalia. 46 . Thelenella. 4 XXVI. Péridiés..... ... 5 " Endococcus. $ , 631 631 LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 509 , Aprés avoir exposé, dans un ordre méthodique, la végétation liché- nique du Mont-Dore et de la Haute-Vienne, qu'il me soit permis de pré- senter quelques rapprochements qui mettront plus en relief les produits spéciaux à chacune de ces contrées; en effet, bien qu'appartenant au méme Plateau central, elles sont néanmoins assez distantes l'une de l'autre et différent notablement, au triple point de vue de l'aspect général, des éléments constitutifs du sol, et de l'altitude. Le Mont-Dore, ou groupe montdorien, se compose en partie d'une her- beuse vallée de médiocre étendue, que traverse dans sa longueur une sorte de torrent, qui prend déjà le nom, un peu prématuré, de Dordogne. Cette vallée, d'une élévation de 1044 métres au-dessus du niveau de la mer, est comme encaissée dans des contre-forts qui servent d'assises à de hautes chaines dont les points culminants ont une altitude variant de 1371 (pic du Capucin) à 1886 mètres (pic de Sancy). Les roches en saillie sont à peu prés partout d'une grande uniformité el trachytiques. Les arbres forestiers échelonnés sur les escarpements inférieurs, égale- ment peu variés, sont en général des Hétres et des Sapins. Voilà pour le Mont-Dore. . La Haute-Vienne présente une surface plus étendue et plus variée: presque partout des ruisseaux, des riviéres, des gorges étroites, des forêts, des châtaigneraies, des arbres de diverses essences dans le voisi- nage des cours d'eaux et des habitations rurales. La nature des roches y est aussi trés diverse : le gneiss et le granit, sous toutes leurs formes ou variétés, dominent en beaucoup d'endroits, mais sur plusieurs points se trouvent en quantité le quartz pur, le kaolin, l'amphibole (terrains de ligourite), le porphyre, la serpentine. L'altitude y est également trés inégale, puisque ses cotes extrémes sont 157 et 711 mètres (1). (1) Je dois à cette occasion relever certaines erreurs de la Statistique de la Haute- Vienne, et de l'Apercu géologique et minéralogique de M. Alluaud. 00 D'après la première, le Puy-de-Vieux, prés de Sauvagnac, et le mont Gargan, près de Surdoux auraient une altitude de 975 et 950 mètres. Cette affirmation repose sur une double inexactitude; car, en premier lieu, le mont Gargan est plus élevé que le Puy- de-Vieux, ensuite les cotes indiquées offrent une excessive et inexplicable exagération. D'après l'aperçu de M. Alluaud, les deux pics susnommés représenteraient les points culminants de la Haute-Vienne, avec l'altitude de 701 mètres pour le Puy-de-Vieux ct de 731 métres pour le mont Gargan. . Ces deux cotes sont exactes, mais elles sont inférieures à celles que donnent les meil- leures cartes pour les environs de Beaumont, bourg séparé par la Maude de Royère (Creuse). On y rencontre au moins deux pics, dont l'un me parait être le Puy-Laclide, atteignant l'altitude de 777 mètres. 2n Du reste, le groupe des montagnes de Beaumont présente un aspect particulier qui laisse pressentir son importance, et la végétation des vastes marais à surface mobile, qui s’y trouvent encaissés, indique le voisinage des hautes cimes dont ils sont dominés . 510 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ces deux aperçus rapides sur les lieux que j'ai plus particulièrement explorés font déjà prévoir des dissemblances au point de vue de la végéta- tion lichénique, puisqu'il existe d'un cóté une altitude beaucoup plus élevée, et de l'autre des supports, pouvant servir de substratum, plus nombreux et plus variés. En effet, sur le nombre total de 631 espéces ou sous-espéces, auquel s'éléve l'ensemble de mon Catalogue en y comprenant les quatre Lichens cités pour la premiére fois dans les addenda, 204 appartiennent en méme temps aux deux contrées ; 109 sont spécialement montdoriennes, 318 sont propres à la Haute-Vienne. Ce qui revient à dire quele Mont-Dore posséde 313 Lichens, et la Haute- Vienne 522. Les 109 espéces propres au Mont-Dore en comprennent 14 qui sont entiérement nouvelles pour la Flore universelle! En voici les noms : Stereocaulon curtulum, acaulon; Parmeliopsis subsoredians; Panna- ria triptophylliza; Lecanora subintricans ; Lecidea aglaeiza, instrata, planula, precontigua, badio-pallens, badio-pallescens, instratula, um- briformis, thiopholiza. Sur ces mémes 109 espéces, 17 sont nouvelles seulement pour la : France ! Euopsis hæmalea ; Nephromium subtomentellum ; Umbilicaria torrida ; Lecanora nivalis, anopta ; Lecidea phæops, meiocarpa, globu- laris, conferenda, neglecta, sapinea, glomerella, pungens, inserena, lulensis, consentiens, eupetræoides. A côté de ces espèces nouvelles, je ‘citerai quelques raretés dont la découverte est due en partie à M. Nylander : Leptogium myochroum ; Bæomyces icmadophilus ; Stereocaulon denudatum; Cladonia ochro- chlora, ecmocyna, cenotea; Evernia divaricata ; Parmelia exaspera- tula; Umbilicaria polyrrhiza ; Lecanora Hypnorum, elegans, obliterans, Jungermannit, tartarea, upsaliensis, levigata, bicincta, cinerea ; Le- cidea rubiformis, globulosa, denigrata, spodiza, ternaria, Muscorum, leucophæa, lactea, paupercula ; Xylographa parallela ; Opegrapha anomea ; Platygrapha periclea ; Arthonia convexella ; Verrucaria cre- nulata, pyrenophora, rhyponta, xylina ; Thelenella modesta, etc. Aprés avoir prélevé sur les 109 espèces spécialement montdoriennes les trois catégories qui précédent, je pourrais longuement énumérer celles qui représentent la végétation lichénique dans les Alpes, les Vosges et les Pyrénées. Je n'en nommerai qu'un petit nombre : Sphærophoron fragile; Thamnolia vermicularis; Cetraria islandica, crispa; Pla- tysma cucullatum, fahlunense, Pinastri ; Alectoria implexa var. cana ; Parmelia stictica, encausta, stygia, tristis, lanata; Nephromium tomen- tosum ; Peltidea aphthosa; Solorina crocea; Umbilicaria spodochroa, LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 511 crustulosa, cylindrica; Pannaria brunnea; Lecanora polytropa, in- tricata, ventosa; Lecidea squalida, panæola, atro-rufa, polycarpa, promiscens, Brunneri, armeniaca, atro-brunnea, Kochiana, coracina, badio-atra, alpicola, etc. Je n'ai pas rencontré au Mont-Dore d'espèces véritablement calcicoles ; J'y ai vu seulement cinq ou six Lichens qui, quoique assez répandus dans les terrains siliceux, ne sont nullement considérés comme calcifuges. Des Lichens du Mont-Dore, je passe à ceux de la Haute-Vienne, qui me sont plus particulièrement chers ! J'ai déjà dit qu'ils étaient au nombre de 522, dont 318 semblaient com- plétement étrangers au groupe des monts élevés que domine le Sancy. Il s’agit de donner quelque relief au moins à une partie de ces 318 espèces, en les disposant par ordre de mérite. Voici d'abord les nouvelles, au nombre de 36: Ephebe intricata ; Collema chalazanellum ; Collemopsis coracodiza; Stereocaulon acau- lon ; Lecanora scotoplaca, nigrozonata, submergenda, immersata, lipa- rina, Riparti, conizella ; Pertusaria leucosora, flavicans; Urceolaria violaria; Lecidea submersula, acervulans, tenebrescens, acclinoides, albuginosa, chrysoteichiza, segregula, pauperrima, gyrizans var. ope- graphiza, Richardi, conioptiza, modica, crepera, griseo-nigra, sequaz, Gymnomitrii ; Melaspilea deviella ; Endocarpon leptophyllodes ; Verru- caria mortarii, chlorotella, viridatula, faginella. Des Lichens tout à fait nouveaux je passe à ceux, au nombre de 35, qui le sont seulement pour la France : Collema cristatum ; Collemodium tur- gidum ; Calicium arenarium; Parmelia verruculifera ; Peltigera sca- brosa ; Physcia subdetersa ; Lecanora obscurella, chlorina, refellens, subtartarea, Bockii ; Lecidea botryocarpa, sylvana, latens, expansa, infidula, chalybeiodes, turgidula, heterella, albellula, glomerella, Lar- balestieri, pungens, inserena, leptoboloides, trochodes, furvula, reducta, olivaceo-fusca, enteroleucoides, spodoplaca var. viridicascens ; Opegra- pha hapaleoides ; Stigmatidium Hutchinsie ; Verrucaria crustulosa, devergescens. Par une transition naturelle j'arrive à l'indication des Lichens rares au point de vue général de la flore francaise ; j'en omettrai beaucoup, afin de ne pas être trop long: Sirosiphon compactus; Collema granuliferum ; Collemodium | cataclystum, albo-ciliatum ; Collemopsis furfurella ; Leptogium bolacinum ; Calicium paroicum ; Cladonia acuminata, Lamarckii, scabriuscula ; Parmelia cetrarioides ; Peltigera limbata ; Physcia lithotea; Heppia Guepini ; Lecanora vitellinula, subconfragosa, teichophila, scrupulosa, coilocarpa, recedens, cineracea; Pertusaria inquinata ; Urceolaria clausa ; Lecidea stigmatoides, Wallrothii, tene- 512 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. bricosa, denigrata, syncomista, ternaria, carneo-glauca, egenula , Norrlini, bacillifera, fuliginosa, sarcogynoides, inconcinna, lim- borina, intumescens, Montagnei, petræa forme atrocæsia, stellulata, saxatilis, nigritula, nigro-clavata, ostreata, Friesii, scabrosa ; Xylo- grapha flexella; Opegrapha cinerea, subsiderella; Arthonia lobata ; Melaspilea Peltigere ; Verrucaria crustulosa, crenulata, polysticta, cataleptoides, olivacea ; Endococcus haplotellus, triphractus, etc. Il me semble utile de dire que le département de la Haute-Vienne, quoique essentiellement composé de roches granitiques, posséde néan- moins un certain nombre de Lichens calcicoles, qu'il faut chercherle plus souvent, soit sur les vieux crépis de chaux, soit sur les pierres calcaires employées aujourd'hui fréquemment pour les constructions et pour l'em- bellissement des jardins et des parcs. Je n'en cilerai qu'une partie : Collema cheileum, cristatum, tenax; Lecanora calva, ochracea, circi- natu, subcircinata, calcarea, glaucocarpa; Lecidea lurida, calcivora, umbilicata ; Endocarpon hepaticum ; Verrucaria plumbea, truncatula, rupestris, calciseda, integra, mortarii, conoidea, etc. J'ai pris le Verrucaria plumbea, éminemment calcicole, sur le gneiss et le granit. L'importance de cette catégorie de Lichens tend à beaucoup s'accroitre par suite des emprunts journaliers que fait chez nous l'industrie du båti- ment aux carriéres de la Dordogne et de la Charente. Les sortes d'ilots de serpentine, échelonnés depuis Surdoux jusqu'au delà de Saint-Brice dans l'arrondissement de Rochechouart, méritent ici une mention particulière ; ils présentent, surtout en Phanérogames, une végétation alpestre assez accentuée, etles ayant à peu prés tous explorés avec le plus grand soin, j'ai pu constater que si les Lichens y sont géné- ralement clair-semés, du moins leur qualité semble dédommager de leur petit nombre. On rencontre là les Cladonia acuminata et Lamarckii ; Physcia lychnea, speciosa, aquila, albinea ; Pannaria rubiginosa et microphylla (typiques et fructifiés) ; Lecanora confragosa, liparina, hæwmatomma, cœæsio-cine- rea, tous en parfait état; Pertusaria communis var. saxicola ; Urceolaria violaria ; Lecidea acervulans, Richardi, atroalba, geminata ; Endocar- pon miniatum, variétés compactum. et panniforme ; Verrucaria cata- leptoides et polysticta. J'appelle surtout l'attention des botanistes sur le Physcia aquila, qui fré- quente habituellement les côtes de l'Océan ; sa présence sur notre Plateau central est un fait remarquable au point de vue dela géographie botanique. Le Lecidea stigmatoides est le seul Lichen rare qui, jusqu'à ce jour, ait. été trouvé sur nos kaolins; ils servent souvent de substratum aux Lecidea crustulata et lavata. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 513 Nos roches amphiboliques m'ont offert les Lecanora recedens, calcarea var. Hoffmanni ; Pertusaria inquinata ; Thelotrema lepadinum ; Lecideu atro-alba, geminata, myriocarpa. La terre formée par leur facile désagrégation (la ligourite) parait favo- rable au développement du Peltigera rufescens. Nos porphyres sont envahis par divers Lichens de nulle valeur, sauf le Lecanora lusca et le Verrucaria crenulata. Des masses quartzeuses assez étendues existent sur divers points; mais, constamment d’une grande stérilité pour toutes sortes de plantes, elles n'offrent que peu de Lichens intéressants. Tels sont: Lecidea pauperrima, rivulosa, Montagnei, Richardi, griseo-nigra, sequax, surtout lavata (Rhizocarpon confervoides DC.) ; Opegrapha lithyrgodes; Verrucaria devergescens. Les roches pyrogénes (dites brèche primitive) qui dominent le cours de la Graine, au-dessous de Rochechouart, ne sont pas dépourvues de Lichens; j'y ai récolté les Lecanora subcarnea, subradiosa, hema- tomma, les Lecidea Larbalestieri, limborina, sarcogynoides, atro- albella, minutula, stellulata, etc. | A la suite de ces détails, que j'ai restreints autant que possible, il con- vient d'ajouter que, du moins en ce qui concerne la Haute-Vienne, la nature de la pierre servant de substratum exerce peu d'action sur la végé- tation lichénique, puisque tous nos rochers, quels qu'ils soient, présentent à peu prés les mémes espéces. Je ne vois d'exception notable à cet égard que pour l'élément calcaire, qui du reste ne se manifeste chez nous qu'ac- cidentellement. Si nos roches de serpentine ont la spécialité de quelques Lichens d'une grande rareté, elles me semblent le devoir surtout à leur élévation généra- lement supérieure à celle des terrains environnants, à leur défaut d'abri par suite de l'absence complète de toute vie arborescente, enfin à leur aspect véritablement alpestre ; la composition chimique de leurs principes élémentaires (1), si elle y entre pour quelque chose, n'y joue probable- ment qu'un róle trés secondaire. Il me parait en être du substratum cortical comme de celui qui est pierreux, (4) M. Contejean, savant professeur de la Faculté des sciences de Poitiers, m'ayant un jour prié de lui faire connaître nos roches de serpentine, Je le conduisis à la Roche- l'Abeille; là, en ma présence, il opéra, sur un grand nombre de points, des essais à l'acide qui ne produisirent jamais la moindre effervescence, d'où il conclut que la ser- pentine devait bien, ainsi que l'affirme M. Alluaud dans son Aperçu minéralogique, page 33, contenir une certaine quantité de chaux, mais seulement à l'état de silicate, état dans lequel elle n'influe en rien sur la végétation. En effet, la flore de nos divers massifs de serpentine est bien généralement celle de la silice, ct, en ce qui touche les Lichens, je n’en ai pas remarqué un seul y révélant Ja présence de la chaux carbonatée. T. XXV. (SÉANCES) 33 914 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sur 313 Lichens que posséde le Mont-Dore, 100 environ sont corticoles ou lignicoles ; sur les 522 dela Haute-Vienne, 193 sont dans le méme cas (1). Du rapprochement et de la comparaison de ces chiffres ressort une petite différence en faveur de cette dernière, mais celte différence perd toute valeur démonstrative, si l’on considère que dans la première localité es terrains explorés sont moins étendus, généralement moins boisés et pourvus d’essences forestières très peu variées; je puis ajouter que les arbres fruitiers de toutes sortes y manquent complètement. On sait que plusieurs infimes Lichens recherchent les jeunes écorces et même ne peuvent prospérer que là : un mince épiderme leur suffit, mais ce fait n'infirme en rien la conclusion qui précéde. Dés lors il ne faut pas chercher dans la diversité des substratums saxi- coles ou corticoles les principales causes des variations qui se manifestent dans la dissémination des Lichens; sauf quelques exceptions, on les trouverait plutôt dans la constitution géologique du sol, dans la multipli- cité des sources, des cours d'eau, des foréts, des saillies de rochers, des inégalités de terrain qui donnent lieu à des ravins et à des élévations dont le degré d'altitude agit notablement sur la végétation lichénique. Je l'ai déjà indiqué. pour le Mont-Dore; en ce qui concerne la Haute- Vienne, il suffit de signaler quelques-unes des espéces qui mettent en relief le cachet montagnard des lieux qu'elles habitent. Tels sont : Sphærophoron coralloides; Stereocaulon tomentosum ; Cladonia digi- tata, macilenta, bacillaris ; Cladina uncialis, destricta; Ramalina poly- morpha; Usnea plicata; Cetraria aculeata; Platysma ulophyllum, glaucum, diffusum; Alectoria jubata, bicolor ; Evernia furfuracea; Parmelia cetrarioides, scortea, omphalodes, isidiotyla, vittata; Stictina fuliginosa, scrobiculata; Sticta pulmonacea ; Ricasolia glomulifera ; Nephromium levigatum; Umbilicaria flocculosa, polyphylla, polyrrhiza ; Lecanora tartarea, fuscata ; Pertusaria corallina ; Lecidea inconcinna, rivulosa, colludens, reducta, spuria, nigritula; Opegrapha zonata ; Verrucaria lectissima et antecellens. Je pourrais, mais sans grande utilité, augmenter beaucoup cette énu- mération de Lichens croissant et prospérant, dans la Haute-Vienne, à une altitude qui varie d'environ 350 à 777 mètres. On y rencontre aussi, mais rarement, un très petit nombre d’espèces qui appartiennent généralement à des plateaux plus élevés: Leptogium myochroum ; Stereocaulon coralloides; Lecanora Hypnorum, subradiosa, glaucocarpa, cineracea, admissa, polytropa, ventosa, badia; Lecidea dnt oq inserena, declinascens, leptoboloides, intumescens, tenebrosa, alpicola. (1) Dans mes évaluations j'ai compris çà et là, comme corticoles, une certaine quan- tité de Lichens mixtes, c'est-à-dire en même temps saxicoles, ' 1 LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 515 En disséquant en quelque sorte mon Catalogue, pour en faire ressortir les détails comparatifs qui précédent, j'ai saisi certains faits qu'il me semble bon d'indiquer. Ainsi, des espéces communes dans la Haute-Vienne n'existent pas au Mont-Dore, ou du moins ne s'y trouvent qu'en trés petite quantité. Tels sont: Bæomyces roseus ; Stereocaulon tomentosum ; Leprocaulon nanum ; Pycnothelia papillaria ; Cladina destricta ; Platysma ulophyllum ; Par- melia caperata (1), perlata, perforata, carporhizans, revoluta; Stictina fuliginosa ; Nephromium lusitanicum; Umbilicaria murina; Pannaria nebulosa, nigra; Amphiloma lanuginosum ; Lecanora citrina, auran- tiaca, luteo-alba, confragosa, atrocinerea, galactina, lacustris, fuscata ; Pertusaria lutescens ; Phlyctis agelæa; Urceolaria scruposa, gypsacea ; Lecidea lucida, sabuletorum, canescens, geminata, spuria, citrinella. D'autres espéces qui, je crois, pourraient se contenter d'une altitude moyenne, sont répandues au Mont-Dore et manquent à la Haute-Vienne, ou du moins ne s'y rencontrent qu'exceptionnellement. Je citerai: Stereo- caulon denudatum ; Peltidea venosa; Parmelia elegans ; Lecanora sul- phurea, admissa; Phlyctis argena; Lecidea squalida, confluens et lactea. J'ai encore noté que la famille des Ephébacés, largement représentée dans la Haute-Vienne, ne l’est au Mont-Dore que par l'Euopsis hæmalea, Lichen trés rare en Europe. Le genre Collema, composé dans la Haute-Vienne de nombreuses espéces, n'en posséde que trois au Mont-Dore: Collema flaccidum, aggre- gatum, nigrescens. — La différence de température dans ces deux loca- lités me parait en étre la principale cause. Les espéces du genre Calicium sont trés peu nombreuses au Mont- Dore, et j'en attribue le motif à ce que les essences forestiéres y étant de nature trés uniforme, des substratums variés font défaut à ces Lichens, presque tous corticoles et lignicoles. Aucune espéce des groupes du Lecidea lenticularis et du Lecidea ostreata n'existe au Mont-Dore. Enfin les Pyrénocarpés y sont aussi trés mal représentés. Les seuls Endocarpon miniatum et rufescens s'y rencontrent, mais seulement à titre de grande rareté. Je n'y ai vu que sept Verrucaires, alors que j'en ai récolté quarante et une dans la Haute-Vienne. Cette lacune peut étre attribuée à des causes différentes : d'abord, d'une façon générale, au peu de dureté des rochers, en ce qui touche les espèces (1) M. Nylander avait fait avant moi pareille remarque pour ce Lichen, en général Commun partout. 516 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. saxicoles; en second lieu, au nombre trés restreint des essences d'arbres, en ce qui concerne les espéces corticoles; enfin à la froideur des eaux, relativement aux espéces aquatiques. Comme cette basse température priveles lacs de l'Auvergne d'un grand nombre de Phanérogames, il est permis d'admettre qu'elle explique aussi l'absence de certains Pyrénocarpés qui pullulent dans les eaux de la Haute-Vienne, dont la température est généralement plus élevée. J'arrive à la fin de cette étude lichénique qui, dans son ensemble, grâce au concours de M. Nylander, m'a permis de faire connaitre 50 Lichens nouveaux pour la Flore universelle et 52 nouveaux pour la Flore de France. J'y ai aussi indiqué beaucoup d'espéces rares et généralement trés peu connues, Enfin, j'y ai constaté la découverte d'une vingtaine de formes ou variétés nouvelles, qui ont été baptisées, soit par M. Nylander, soit par moi-méme. En présence de tels résultats, on peut avoir le désir de savoir par quels moyens j'ai réussi à les obtenir. La réponse est facile. Sachant que les Lichens ont besoin de fraicheur et d'humidité pour bien végéter, je conçus l'idée d'aller à leur recherche là où ils devaient trouver les éléments nécessaires à une vie confortable; et alors, toujours muni de bons outils, j'ai mis à profit chaque année les sécheresses de l'été pour explorer avec soin les ravins du Mont-Dore et les rochers nombreux qui font saillie soit sur les bords, soit dans le lit des riviéres et des ruisseaux de la Haute-Vienne. C'estlà que j'ai rencontré des richesses inattendues ; c'est là aussi que j'ai vu, dans la catégorie des Lichens crustacés, l'instal- lation de beaucoup d'espéces plus ou moins communes, qui d'ordinaire fréquentent les pentes et les cimes des montagnes. Beaucoup de Lichens, à l'exemple des Mousses, fuient les vents et les tempétes des hauts sommets et recherchent de préférence les lieux calmes, abrités et humides. J'ai divulgué le secret de mes petits succés; il appartient aux jeunes lichénophiles d'en profiter, et leur àge leur permettra de faire beaucoup mieux que moi, puisqu'ils n'auront à redouter ni la fatigue, ni la fré- quence des bains de pieds. Enfin j'ajouterai que, pour attaquer avec succés les Lichens crustacés, qui reposent souvent sur des roches trés dures, il faut surtout du coup d'œil et de l'adresse. On recherche d'abord les angles et les saillies du support, d'un accés plus facile ; mais il arrive fréquemment que les petits êtres dont on veut s'emparer, aimant aussi à prendre leurs aises, à s'éta- blir sans gêne et coquettement, se sont installés sur des surfaces planes, trés unies, qu'il est difficile d'entamer. Dans ce cas on est tenu, pour les LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 517 prendre, d'en faire en quelque sorte le siège régulier, en pratiquant autour d'eux une entaille verticale, dans laquelle on introduit le ciseau de biais, autant que possible dans le sens de la stratification de la pierre ; par ce procédé, au moyen de quelques coups de marteauappliqués avec précaution pour ne pas briser l'objet convoité, on obtient le Lichen sur un fragment mince et uni, d'une introduction facile en herbier. Ce que je viens de dire s'applique surtout au gneiss et au granit ; car s'il s'agissait de quartz et de serpentine, il conviendrait de modifier un peu les moyens à prendre pour les entamer avec succés. NOTE RECTIFICATIVE CONCERNANT LE LECIDEA PRASINIZA, n? 397 de mon Catalogue. M. Nylander a reconnu récemment, à la suite d'une révision attentive de mes espéces du genre Lecidea, que, sous le nom de Lecidea prasinisa Nyl. (n° 397 de ce Catalogue), des espèces distinctes se trouvaient confondues : les échantillons récoltés prés de Cour- befix représentent le Lecidea symmictisa Nyl. (Flora, 1873, p. 293), primitivement découvert sur du vieux bois de Pin en Finlande. Son thalle parait nul. Apothécies rous- sátres ou d'un brun pále, plus ou moins convexes, immarginées, intérieurement blan- châtres. Spores, huit dans chaque thèque, oblongues ou ellipsoides, longues de 0,008 à 0,014 millim. Trés voisin du L. obscurella Nyl., il en diffère par ses apothécies rous- sâtres et ses spores souvent uniseptées. Quant aux échantillons récoltés prés de Dournazac, et réunis à tort aux précédents sous le nom de L. prasiniza, ils se rapportent au L. denigrata Fries. — Enfin, sous le méme nom fautif de L. prasinisa j'ai compris des échantillons provenant de Chateauneuf- la-Forêt et qui appartiennent sans nul doute au L. sordidescens Nyl. in Flora, 1874, p. 312; L. prasina Schær., Hepp Flecht. Europ. n° 278 (le nom prasina ne saurait étre conservé, puisque Fries l'a donné à une Lécidée bien différente). Le L. sordidescens a un thalle lépreux d’un jaune verdâtre ; le L. prasiniza l'a granulo-lépreux, verdâtre foncé. Du reste, les deux espèces sont trés voisines et méritent à peine d'être séparées. — En résumé, le L. prasinisa doit étre supprimé de mon Catalogue, puisque j'avais appliqué ce nom par erreur à trois espèces différentes, dont la confusion était facile, du moins pour les deux premières, en raison de la présence d'un Protococcus jaune verdátre qui donnait une fausse apparence au thalle lichénique. Par suite de cette rectification, qui remplace le Lecidea prasiniza par les L. symmic- tisa et sordidescens, le nombre des Lichens de la Haute-Vienne est porté de 522 à 523, et le total général des espèces de mon Catalogue, de 631 à 632. (Note ajoutée pendant l'impression.) 518 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. EXPLICATION SOMMAIRE DE QUELQUES MOTS TECHNIQUES FRÉQUEMMENT USITÉS EN LICHÉNOGRAPHIE. APOTHÉCIE, appareil fructifère affectant diverses formes sur le thalle des Lichens et contenant les thèques et les spores. BIATORINE. D’après M. Nylander (1), on appelle biatorines les apo- thécies patelliformes qui ne sont pas noires. CÉPnaLoDrES, renflements globuleux, tuberculeux ou difformes qu'on observe sur le thalle des espéces de certains genres, notamment des Stereocaulon. Elles se distinguent de la couche corticale, soit par une texture différente, soit par une coloration partieuliére; de plus elles ont l'aspect d’excroissances hétérogènes. (Si l'on veut sur les céphalodies des détails plus précis, il faut lire là remarquable notice publiée par M. Nylander dans le Dictionnaire de botanique de M. Baillon, 9° fascicule, page 69.) CHRYSOGONIDIES. Ce mot date de Wallroth (1831) et signifie : gonidie à contenu doré ou orangé. Les thalles à chrysogonies s'appellent chryso- gonidiques. Les gonidies ordinaires, dont le contenu est vert, sont trés communes ; celles à contenu orangé (chrysogonidies) sont au contraire rares, et se rencontrent seulement dans certains thalles blancs qu'un simple frottement fait jaunir : tel est le thalle, par exemple, de l'Artho- nia pruinosa. Les mots chrysogonidies et gonidies chroolépoides sont synonymes. Drminié. Ce mot, souvent employé, se dit des pyrénies ou apothécies des Verrucaires, qui, au lieu d'étre entiérement noires (pyrenia integra nigra), ne le sont qu'à leur partie supérieure ou périthéciale. ErFIGURÉ, mot ancien dans la lichénographie. Indique un thalle crus- tacé déterminé quelconque, dont le contour est crénelé ou lobulé. ÉPITHALLE, surface du thalle. ÉPITHÉCIUM, une des trois couches dont se compose l'apothécie (hypo- thécium, thécium, épithécium), et correspond à la couche épithalline du thalle. Ce mot sert aussi à désigner les sommets des paraphyses qui, le plus souvent, sont colorés. GÉLATINE HYMÉNIALE, substance gommeuse ou amyloide, dont est (1) Diction. Baillon, fasc. 6, p. 415. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 519 pénétré le thécium ; incolore, trés avide d'eau, elle est formée par de la lichénine. L'absence de cette substance indique l'état de décrépitude des apothécies. Goninres. De nature celluleuse, elles composent la couche gonidiale du thalle ; de méme que les spores, mais par des voies différentes, elles semblent jouir de l'importante faculté de la reproduction (4). Goninimres. Ce sont de petites gonidies dépourvues de membrane cellulaire distincte. Les thalles de beaucoup de Lichens ne possédent que cette sorte de gonidies. Daus certaines apothécies des Pyrénocarpés, les gonidies hyméniales sont des gonidimies. GONIMIES, appelées jadis par M. Nylander grains gonidiauz, sont d es gonidies phycochromiques (c'est-à-dire ordinairement bleuâtres) dépour- vues de cellule enveloppante; elles constituent les gonidies des Collé- macés, Éphébacés, Pannariés, etc. HyprorHALLE. La couche hypothalline est la plus inférieure du thalle des Lichens crustacés, dont elle occupe presque exclusivement le contour ou la périphérie; elle n'est pas toujours apparente, et dans certaines espèces elle manque complètement; sa couleur est souvent noirâtre, par- fois bleuâtre, ou blanche. HvPorHÉcIUM, organe conceptaculaire des fruits thécasporés ; il forme l'une des trois parties constitutives des apothécies. Isé, signifie que le thalle est muni d’isidium. IsrptoipE, ressemblant à un isidium. Isum. On indique sous ce nom de petites excroissances dressées, stipitées, coralloïdes, parfois rameuses, éparses ou souvent très rappro- chées sur le thalle. LIRELLES. On nomme ainsi les apothécies des Graphidés; elles sont généralement irrégulières, étroites, plus ou moins allongées, simples ou rameuses, parfois très variables dans la même espèce. MÉDULLE. Ce mot exprime une partie essentielle du thalle des Lichens, la couche médullaire, qui vient aprés celle des gonidies. La médulle, naturellement filamenteuse et molle, se modifie néanmoins sensiblement suivant les diverses espéces dont elle fait partie. PARAPHYSES, filaments de hauteur égale, incolores, assez souvent arti- culés, rapprochés entre eux ou agglutinés à leur sommet ; ils constituent (1) J'ai reproduit ici l'opinion assez généralement adoptée par les lichénographes sur le rôle attribué aux gonidies dans l'économie végétale ; mais j'ai appris tout récem- ment que M. Nylander n'admet pas cette opinion. D'après lui, ce ne sont pas les goni- dies, mais les syngonidies et les syngonimies, ou les fragments de thalle détachés des sorédies ou des isidium, qui possèdent la faculté de produire de nouveaux thalles, de nouvelles plantes lichéniques, à la maniére des bulbilles chez les Phanérogames, les Mousses, etc. 590 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'ordinaire le thalamum, l'un des organes importants des apothécies ; leur sommet, ordinairement claviforme, est souvent coloré. PénIDIUM, apothécie à conceptacle clos et dépourvu d'ostiole. : PéRIDIOÏDE, qui est formé comme un péridium ou qui ressemble à un péridium. - PÉRITHÉCIUM. On a désigné ainsi l’hypothécium ou le conceptacle des fruits nucléaires ou pyrénocarpés; mais M. Nylander les désigne mainte- nant sous le nom de pyrénium. Le mot périthécium est réservé pour le pourtour des apothécies, et tel est le sens de ce mot chez Acharius. PopETIUM. On appelle de la sorte les thalles dressés, cylindriques, à fruits terminaux, de certains Lichens, notamment des Cladoniés, dont le podetium est constitué par un axe thallin creux. PROTHALLE. Il est constitué par les premiers filaments-germes sortant des spores ; en se développant davantage, il devient l’hypothalle sur lequel se forme le thalle, qui commence par de petits amas celluleux dans les- quels naissent les gonidies. PycwIDES, ressemblent aux spermogonies par leur forme extérieure, par leur conceptacle et par le mode d'insertion des stylospores, qui sont leur produit ; mais elles en différent en ce que ces mémes produits, plus volumineux, moins nombreux, jouissent de la propriété germinative. RumiNES, appendices fibrilleux, radiciformes, propres surtout aux Lichens foliacés, tels que : Gyrophorés, Stictés, Peltigérés, Parméliés, Physciés ; ils servent à fixer le thalle sur le point qu'il occupe, mais on ne les considére pas comme des organes de nutrition. SonÉpiEs. Signifient un. point ou un endroit du thalle qui est pulvé- rulent. La poussière qui constitue les sorédies est formée d'éléments gonidiaux et médullaires, mis à nu par des discontinuités de la couche corticale, c'est-à-dire de la surface du thalle. La forme des sorédies varie selon les espèces ; les unes sont de forme déterminée, les autres diffuses. Ces organes veulent étre étudiés dans la nature sur le frais. SPERMATIES. Petites, incolores, aciculaires ou ellipsoides, droites ou plus ou moins courbes, dépourvues de toute propriété germinative, elles reposent sur le stérigmate et font avec lui partie intégrante des spermo- gonies. M. Nylander a su les utiliser pour la détermination exacte des Lichens. SPERMOGONIES. Se composent d'un conceptacle qui renferme les sté- rigmales et les spermaties. Le plus souvent enchâssées dans les couches superficielles du thalle, elles se manifestent au dehors par de petits points, ordinairement noirs, trés nombreux, simulant les apothécies de certaines Verrucaires, et affectant des formes diverses. M. Nylander a su, comme pour les spermaties, en tirer un! excellent parti dans la distinction des espéces. Tl m'a écrit souvent que, pour arriver à des déterminations sûres, LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 921 la vue des spermogonies ne lui était pas moins utile que celle des apo- thécies. Les spermogonies sont assez généralement considérées comme les organes mâles des Lichens. SPORES. Constituent l'organe essentiel de la reproduction chez les Lichens. Tantót simples, tantót diversement cloisonnées, le plus souvent au nombre de huit dans chaque étui ou thèque, elles fournissent plu- sieurs bons caractères pour la distinction des espèces. Leur définition détaillée pourrait donner lieu à de longs développements, qu'il faut rechercher dans la savante introduction du Synopsis de M. Nylander. STÉRIGMATES, cellules allongées, à parois minces, incolores. Placés à la surface interne du conceptacle, ils servent de support aux sperma- ties : les spermogonies sont intérieurement hérissées de ces sortes d'or- ganes, dont la conformation est généralement trés simple. Les arthro- stérigmates, qui forment un groupe particulier de stérigmates, se com- posent de filaments articulés supportant, au sommet des articulations, de petites spermaties cylindriques et droites. SUBSTRATUM. M. Nylander donne ce nom au point de support de l'en- semble d'un Lichen, qu’il soit corticole, saxicole ou terricole ; il l'a substitué à celui, moins significatif, de matrice, qu'adoptaient jadis Elias Fries et Montagne. Les Lichens passent généralement pour étre assez indifférents à la nature du substratum ; cependant on ne saurait discon- venir que les roches calcaires, par exemple, présentent un support qui convient à certains Lichens et déplait à certains autres : de là les espéces dites calcicoles et caleifuges. SYNGONIDIES, c'est ainsi qu'on appelle une agglomération, un assem- blage de gonidies. SYNGONIMIES, assemblage de gonimies. THALAMIUM, un des organes intérieurs de l'apothécie ; il se compose généralement de filaments incolores, rapprochés entre eux ou agglutinés à leur sommet, qui prennent le nom de paraphyses. | Taéciux. C'est l'ensemble des paraphyses et des thèques, qui constitue ce qu'on appelle thécium ou hyménium. Tu&ouEs. Cellules isolées, incolores, allongées, cylindriques ou oblon- gues, placées verticalement entre les paraphyses ; elles contiennent et protègent les spores. TABLE Cette table est disposée, sans recourir à la pagination, à l'aide des numéros d'ordre : ceux deg genres en chiffres romains, ceux des espèces en chiffres arabes (1). Les noms des genres sont imprimés en petites capitales, les noms d'espèces en carac- tères romains ordinaires, ceux des formes et variétés en petit-texte, les synonymes en italique. Les noms des genres mentionnés seulement dans la synonymie ou dans los notes ne sont pas suivis de numéro d'ordre. L'abréviation (add.) placée en avant du numéro d'ordre s'applique aux espéces signa- lées pour la première fois dans les addenda ; et le mot note, placé de la même façon entre deux crochets, aux espèces citées dans les observations à la suite ou à propos de l’espèce dont le numéro d'ordre est indiqué. ABROTHALLUS. oæœysporus Tul............... 533 Parmeliarum var. Peyritschii. 531 ACAROSPORA. impressula Th. Fr........... 329 AGYRIUM, L. rufum Fr.................... 536 rubida Nyl. 536 ALECTORIA, XXV. bicolor Nyl..........,....... 191 chalybeiformis Ach........... 118 implexa Nyl......,....,...., 120 cana Ach. 120 setacea Ach. 120 jubata Ach............ ODER 119 prolixa auct. 119 AMPHILOMA, XLII. lanuginosum Nyl............. 221 leprosum Lamy, 221 pusillum Koerb.............. 225 ARTHONIA, LV. astroidea Ach...... ......... 959 epipastoides Nyl. 559 obscura Scheer. 559 Swartaiana Nyl. 959 cinnabarina Wallr...,.,...... 607 pruinata Del, 557 . convexella Nyl............... 565 dispersa Duf................. 560 galactites Duf................ 561 glaucomaria Ny........ eo 563 lobata FIk........,.......... 556 obscura Ach................. 559 parasemoides Nyl............ 568 * parastroidea Lamy [note].. . .. 557 pruinosa Ach.....,.,,.,..... 558 subfusca Nyl, 558 punctiformis Ach. ............ 562 ramosula Nyl. [note]. .. ... TE. subvarians Nyl............... 564 Swartziana Ach............. 559 varians Nyl.................. 563 ARTHOPYRENIA. Cerasi Massal............... 612 rhyponta Koerb.............. 618 1) Voyez la note placée au bas de la seconde page de ce Catalogue. LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 593 ASPICILIA. contorta var. calcarea Rabenh. 394 BACIDIA. Arnoldiana Koerb........... 411 caerulea Koerb........ co... 413 endoleuca Th. Fr............. 408 vermifera Th. Fr......... ... 419 Bæomyces, XIV. icmadophilus Nyl............. 57 roseus Pers.................. 56 sessilis Lamy, 56 rufus DC.................... 55 subsquamulosus Nyl. 55 BIATORA. decolorans var. flexuosa Fr.... 369 denigrata Fr........,.,..,.. 394 Friesiana var. cerulea Hepp. - 413 fusco-lutea Fr............... 239 globulosa Koerb......... .... 393 instrata Arn................ 438 leucophea Koerb............. 436 phea Koerb................. 444 pungens Koerb.............. 431 sylvana Koerb............... 319 trachona Koerb............. 405 vernalis var. inundata Fr..... 410 Wallrothii Koërb............ 367 BnvoPocoN. jubatum * canum Rabenh..... 120 BUELLIA. æthalea Th. Fr.............. 497 occulta Koerb............... 511 ocellata Koerb........... .... 502 olivaceo-fusca Anzi.......... 500 saxatilis Koerb.........,.... 508 stellulata Th. Fr............ 499 Cazicium, IX. *albo-atrum Flk............. 46 arenarium Nyl:.............. 36 *brunneolum Schær.......... 40 citrinum Nyl:...... TI... 36 curtum Borr................. 44 disseminatum Fr...... els . 35 eusporum Nyl: ..... PST 48 hyperellum Ach...... TOPPES . 4 melanophæum Ach........... 39 CALICIUM paroicum Ach........ 34 piclavicum Rich............. 4T populneum de Brondeau....... 47 pusillum Flk...... pnosesmssee 45 quercinum Pers....,......... 43 *stemoneum Ach............. 38 trachelinum Ach............. 42 xylonellum Ach. 42 trichiale Ach...…............. 37 stemoneum Nyl. 38 CALLOPISMA, | luteo-album var. Persoonianum Kplhbr............,...,.. . 240 CENOMYCE. acuminata Del...... T s 72 bacillaris Ach.............., 90 cenotea Ach................. 83 cladomorpha var. sobolifera Del. 77 ecmocyna Ach......,......,. 18 Lamarckii Del....... esse. 18 pilyrea var. acuminata Ach... 7 pungens Ach.. ees 81 scabriuscula Del.. eet ta 82 silvatica Flk.........,...... 93 CETRARIA, XXIII. aculeata Fr...,.:,........... 1114 campestris Schær. 111 edentula Ach. 111 crispa Ach. ....... sosie 110 expallida Ach. 110 subtubulosa Fr. 110 islandica Ach...... e» opteves d 109 platyna Ach. 109 sepincola var. ulophylla Ach... 113 CLADINA, XIX. amaurocræa Nyl.............. 95 *destricta Nyl................ 95 rangiferina Nyl.............. 92 gigantea Ach. 92 silvatica Nyl.......,......,.. 93 axillaris Nyl. 93 . lacerata Del. 93 pumila Ach. 93 sphagnoides Flk. 93 tenuis Lamy, 98. 924 CLADINA uncialis Nyl........... pseudo-oxyceras Del. 94 turgescens Fr. 94 CLADONIA, XVIII. acuminata Nyl............,., alcicornis Flk................ amaurocræa Flk...... VERE bacillaris Nyl................ cariosa Flk,................. cenotea Schær............... cœspiticia Flk............... cornucopioides Fr............ extensa Ach. 87 degenerans Flk.............. foliolifera Lamy, 79 delicata Flk................. digitata Hoffm............... brachytes Ach. 88 cephalotes Ach. 88 cerucha Ach. 88 denticulata Ach. 88 monstrosa Ach. 88 ecmocyna Nyl.............,., endiviæfolia Fr......,....... extensa Schær............... fimbriata Hoffm.............. coniocræa Flk. 71 denticulata Nyl. 71 fibula Ach. 71 nemoxyna Ach. 71 prolifera Nyl. 71 radiata Ach. 71 subcornuta Nyl. 71 tubæformis Ach. 71 Flerkeana Fr......... TEM furcata Hoffm..... ...... T corymbosa Nyl. 80 racemosa Flik. 80 recurva Ach. 80 scabriuscula Malb. 82 tenuissima Flk. 80 gracilis Hoffm............... aspera Flk. 74 chordalis Flk. 74 cornuta Nyl. 74 elongata Ach. 74 exoncera Ach. 74 tenuis Lamy, 74 Lamarckii Nyl............... 94 74 79 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. CLADONIA macilenta Hoffm....... 89 carcata Ach. 89 clavata Ach. 89 polydactyla Fik. 89 scabrosa Mudd. 89 scolecina Ach. 89 styracella Ach. 89 ochrochlora Flk.............. 16 ceratodes Flk. 76 papillaria Hoffm........ es. 66 *pungens Flk.......... es. 81 pyxidata Fr............,.... 69 clorophæa Flk. 69 costata Flk. 69 excelsa Malb. 92 pocillum Nyl. 69 rangiferina Hoffm. 92 silvatica Hoffm. 93 scabriuscula Nyl........ e. 82 sobolifera Nyl......... RTE Ti squamosa Hoffm............. 84 frondosa Del. 84 squamosissima Nyl. 84 ventricosa Schær. 84 uncialis Hoffm............... 94 verticillata Flk.............. 15 CoccocarriA, XL. plumbea Nyl................. 219 COLLEMA, IV. aggregatum Ach............. 18 albo-ciliatum Nyl............ 22 atro-cœruleum var. bolacinum Schær ......... eere. 25 auriculatum Hoffm........... 15 granosum Schær. 15 cataclystum Koerb........... 20 chalazanellum Nyl............ 7 cheileum Ach................ 9 conglomeratum Hoffm......... 16 crispum Ach.............,.. 11 cristatum Hoffm.............. 10 flaccidum Ach............... 17 furfurellum Nyl............. 30 granuliferum Nyl............. 14 hemaleum Sommerf.......... 4 lacerum Ach................ 23 microphyllum Ach........... 18 minutissimum Scher..... ess 24 LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 595 COLLEMA myochroum Scher.... nigrescens Ach............... papillosum Lamy, 19 palmatum Ach............... 27 pulposum Ach............... 12 granulatum Sw. 12 $colinum var. lophœum Ach.... 23 sinuatum Schær ......... ee. 26 tenax Ach.............. es. 13 turgidum Ach........... 21 COLLEMODIUM, V. albo-ciliatum Nyl............ 22 cataclystum Nyl.............. 20 turgidum Nyl................ 21 CoLLEMoPsis, VII. coracodiza Nyl............... 31 furfurella Nyl.............,.. 30 CoNIOCYBE, XI. citrina Leïight................ 36 furfuracea Ach....,.......... 49 pallida Fr......... eerte 50 CORNICULARIA. Umhauensis Auersw.......... 25 CYPHELIUM. arenarium Hampe........... 36 pulverariæ Auersw........... 36 ENDOCARPISUM. Guepini Nyl................. 220 Enpocarron, LVIII. crassum Anzi....... TT" 57 fluviatile DC................. 571 Guepini Moug....... T 220 hepaticum Ach........ eere DIO leptophyllodes Nyl...... T 573 leptophyllum Ach............. 572 miniatum Ach........... 570 compactum Lamy, 570 leptophyllum Nyl. 572 minus Lamy, 570 panniforme Lamy, 570 rufescens Ach.........+.:...: 574 sinopicum Ach.............. 330 smaragdulum Whlnb......... 32 Enpococcus, LXI. erraticus Nyl...,....,*.+.... 623 ENpococcus gemmiferus Nyl.... 694 haplotellus Nyl............... 626 macrosporus Nyl.......... .. 625 triphractus Nyl............... 627 ENTEROGRAPHA. Hutchinsie Koerb............ 555 EPHEBE, III. intricata Lamy............... 6 pubescens Fr................ 5 EvoPsis, Il. hæmalea Nyl................. 4 EVERNIA, XXVI. divaricata Ach............... 194 furfuracea Mann............. 122 ceratea Ach. 122 coralloidea Fr. 122 intermedia Lamy, 122 platyphylla Rabenh. 122 . scobicina Ach. 122 Prunastri Ach................ 123 nana Lamy, 123 GRAPHIS, LI. elegans Ach................. 538 scripta Ach................., 537 limitata Ach. 537 pulverulenta Ach. 537 recta Hepp, 537 serpentina Nyl. 537 serpentina Ach.............. 537 GYALECTA. ethalea Ach..... éononseorees 497 Persooniana Ach............. 240 GYALOLECHIA. nivalis Koerb......... ess 243 GYROPHORA. crustulosa Ach............... 204 glabra Ach.................. 209 torrida Ach............... .. 207 Heppia, XLI. Guepini Nyl................. 220 INBRICARIA. aleurites Ach................ 117 diffusa Web................. 117 596 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. IMBRICARIA tiliacea Koerb. var. scortea Rabenh..,.,....... 191 IsibIUM. coccodes Ach................ 335 corallinum Ach.............. 343 Westringii Ach........ ..... 344 Lecanora, XLII. admissa Nyl................. 329 albella Ach.................. 77 albescens auct ............... 265 angulosa Ach..............., 282 anomala var. tenebricosa Ach.. 380 anopta Nyl.........:........ 295 *athroocarpa Dub....,,...... 304 atra Ach......... mnn 306 confragosa Ach. 257 atriseda Nyl. ............... 314 atrocinerea Nyl.............. 260 atrynea Nyl.............. ... 279 cenisia Ach. 279 melacarpa Nyl. 279 aurantiaca Nyl............... 298 badia Ach........... node 315 cinerascens Nyl. 315 *bicineta Ram............... 284 Bockii Rodig.....:..::........ 316 “cæsio-cinerea Nyl............ 321 calcarea Sommrf............. 324 calva Nyl.............,..... 241 candelaria Ach. ............ 248 cerina Ach.................. 236 cyanolepra Duby, 236 leprosa Lamy, 236 rupestris Nyl. 241 cervina f. cineracea Nyl...... 327 chlarona Nyl ........... ..... 918 chlarotera Nyl............... 275 *chlorina Flot. [add.]..... 236 bis cineracea Nyl......,......... 327 cinerea Sommrf........ ..... 318 ciréinata Ach..... "PED 262 citrina Ach.. ... . Vere 227 coarctata Ach.............., 364 ` inquinata Ach. 349 ornata Schær. 366 ‘coilocarpa Ach.....,....,.. . 274 concolor Lamy.. R ce. Ps 248 Lecanora conferta Nyl......... 286 confragosa Nyl............... 257 amphitropa Nyl. 257 lecidotropa Nyl. 257 conizæa Nyl................. 292 conizella Nyl................. 293 constans Nyl.............. .. 300 diphyodes Nyl............... 247 effusa Ach................... 298 elegans Ach...... .......... 224 orbicularis Schær. 224 tenuis Ach. 224 epixantha Nyl................ 250 Erysibe Nyl................. 302 erythrella Ach....... eran 230 pseudo-parasitica Lamy, 230 exigua Nyl................ .. 254 expallens var. conizæa Ach.... 292 ferruginea................... 233 festiva Nyl. 233 fusciuscula Lamy, 233 subflavens Lamy, 233 flavo-virescens auct.......... 230 fuscata Nyl.................. 328 galactina Ach................ 265 gangaleoides Nyl............. 267 gibbosa Nyl................. 319 glaucocarpa Ach............. 326 hærmatites Chaub...... .. .. 231 hematomma Ach..... ...... 307 Hageni Ach.............. .. 287 syringea Ach. 303 Hypnorum Ach.............. 222 deaurata Schær. 222 immersata Nyl............... 225 intricata Ach....,........... 297 intumescens Rebent.......... 276 Jungermanniæ Nyl........... 239 lacustris Nyl....... ......... 325 levigata Ach.... ........... 253 lainea Ach.......,.......... 503 lamprocheila Nyl............ 234 liparina Nyl................. 264 lobulata Sommrf............. 225 *lusca. Nyl..... Dx 322 luteo-alba Sommrf. .......... 240 *metabolica Ach..,,......... 305 metaboliza Nyl............... 294 LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. LECANORA milvina Ach......... 259 murorum Ach...... ........ 925 lobulata Weddell, 225 miniata Nyl. 925 ` obliterata Ach. 225 pusilla Weddell, 225 Muscorum Ach....... esr 218 nephrea Sommrf............ 314 "nigrozonata Lamy........... 246 nivalis Nyl............ ..... 243 obliterans Nyl............... 226 obscurella Nyl. [add.].... 234 bis ochracea Nyl................ 229 Ocrinæta Ach............... 365 oculata Ach.................. 317 orosthea Ach................ 290 “pallescens Schær..... ..... 310 parella Ach.................. 313 arborea Schær. 313 pallescens Ach. 310 tumidula Schær. 313 parisiensis Nyl....... ....... 270 periclea Ach.......... ...... 554 exigua Ach. 254 phlogina Nyl................ 242 polytropa Scheer... ...... .. 296 acrustacea Schær. 296 alpigena Ach. 296 ' illusoria Ach. 296 privigna Nyl...... .. .. . .. 932 pruinosa Nyl.... ........... 231 nuda Nyl. 331 pseudistera Nyl.............. 269 pyracea Nyl................. 238 picta Tayl. 238 pyrithroma Ach. 238 recedens Nyl.......... e. 923 refellens Nyl......... +...... 244 Riparti Lamy............... 280 Roboris Duf......,...,. +... 256 rugosa Nyl..... ..-......... 271 Sambuci Nyl.........-......- 301 saxicola Ach..,...,.... et 223 albomarginata Nyl 223 diffracta Ach. 223 scotoplaca Nyl.............. . 235 scrupulosa Ach.. .......-... 268 simplex Nyl.....--.. T 333 LECANORA smaragdula Nyl...... 330 sinopica Nyl. 330 sophodes Ach............,... 252 sophodopsis Nyl.............. 316 steropea Ach......,...... ... 232 "subalbella Nyl........ ..... 278 subcarnea Ach......... ..... 281 subcinerea Nyl.............. 323 “subcircinata Nyl............. 263 subfarinosa Nyl. 263 subconfragosa Nyl............ 258 *subdepressa. Nyl......... .. 320 submersa Lamy, 390 subfusca Ach........,,.,.,,., 266 argentata Ach. 266 atrynea Ach. 279 campestris Scheer. 266 chlarona Ach. 273 horiza Ach. 271 glabrata Ach. 266 subintricans Nyl.............. 299 submergenda Nyl............. 245 subradiosa Nyl............... 285 subrugosa Nyl............... 272 “subtartarea Nyl............. 311 leprosa Nyl. 311 sulphurea Ach.......... .... 289 symmictera Nyl......... .... 291 syringea Nyl................. 303 tartarea Ach................. 309 teichophila Nyl.............. 261 tribacia Ach................ 195 Turneriana Nyl.............. 231 umbrina Nyl................. 288 upsaliensis Ach.............. 312 varia var. conizæa Nyl....... 292 ventosa Ach................. 308 virella Ath................... 198 vitellina Ach................. 249 arcuata Hoffm. 249 aurella Ach. 249 coruscans Ach. 249 vitellinula Nyl. [add.]..... 238 bis xanthostigma Nyl............. 251 LecipEA, XLVIII. acclinoides Nyl............. . 440 acervulans Nyl...........,.. . M6 aglaeiza Nyl................. 433 528 LECIDEA albellula Nyl........... 391 albo-atra Schær.............. 508 ambigua Ach. 503 athroa Nyl. 503 epipolia Scheer. 503 lainea Nyl. 503 pharcidia Ach. 503 albuginosa Nyl............... 449 alpicola Nyl................. 924 armeniaca Nyl............... 465 aglæoides Nyl. 465 asserculorum var. pilyophila Sommrf................... 388 athroocarpa Ach............. 470 atro-alba Flot............... 487 atroalbella Nyl............... 497 æthalea Nyl. 497 atro-brunnea Schær.......... 466 atrorufa Ach................. 372 aurantiaca var. ochracea Scheer. 229 — var. rubescens Schær..... 238 bacillifera Nyl............... A14 badia Flot................... 510 badio-atra Fik............... 488 badio-pallens Nyl............ 471 badio-pallescens Nyl.......... 472 baliola Nyl....... eet 521 botryocarpa Nyl........ NH 373 Brunneri Scher.............. 464 cerulea Rich............,... 413 cæsio-rufa var. festiva Ach.... 233 calcivora Nyl..... TOPPED 374 canescens Ach............... 420 carneo-glauca Nyl............. 407 chalybeia Borr..... "PERDRE 520 melastigma Nyl. 520 chalybeiodes Nyl............. 387 chrysoteichiza Nyl............ 463 citrina var. zanthostigma Nyl. 251 citrinella Ach...... eter 528 scabrosa Ach. 527 coarctata Nyl......... iens 364 cotaria Ach. 364 colludens Nyl................ 489 conferenda Nyl............... 383 confluens Ach................ 451 leucitica Schær.. 451 confusa Nyl................. 422 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. LECIDEA conioptiza Nyl......... 013 consentiens Nyl.............. 443 contigua Fr............. ... 444 convexa Fr. 444 cyanea Schær. 454 flavicunda Nyl. 444 meiospora Nyl. 446 phæa Nyl. 444 coracina Ach................ f 183 crepera Nyl........... ...... 509 “crustulata Nyl............... 447 cupularis Ach................ 397 cyrtella Ach................. 399 declinascens Nyl............. 452 decolorans Flk............... 368 denigrata Fr................. 394 disciformis Fr............... 504 ecrustacea Nyl. 504 leptocliniza Nyl. 504 dispansa Nyl................ 384 dispersa Schær.............. 316 distincta Stizenb. [add.]... 495 bis effusa Nyl................... 409 egenula Nyl................. 412 elæochroma Ach. v. olivacea Fr. 425 endoleuca Nyl................ 408 enteroleuca Ach.............. 429 enteroleucoides Nyl........... 507 epizantha Ach............... 250 eupetreoides Nyl............. 491 "excentrica Nyl............... 494 expansa Nyl................. 384 ferruginea var. fesliva Schær.. 233 flavicunda Ach.............. 444 "flexuosa Nyl................ 369 Friesii Ach.................. 523 fuliginea Ach................ 371 fuliginosa Tayl............... 422 famosa Whinb............... 467 fusco-atra Ach. 467 furvula Nyl.................. 482 geminata Flot................ 485 albescens Lamy, 485 emarcescens Nyl. 485 geographica Schær........... 525 atro-virens Schær. 525 contigua Schær. 525 ochracea Lamy, 525 glaucomaria Nyl...::......... 532 LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 529 LECIDEA globifera Ach........ . 961 globularis Nyl................ 391 globulosa Flk............ ... 393 globulosa Fr........ ........ 367 glomerella Nyl............... 395 glomerulosa Nyl.............. 428 subfusco-rubens Nyl. 428 goniophila Flk............... 430 goniophila Koerb............ 429 grisella Flk................. 468 griseo-nigra Nyl............. 506 grossa Pers.................. 516 Gymnomitrii Nyl............. 530 gyrizans Nyl................. 480 opegraphiza Nyl. 480 *heterella Nyl................ 389 inconcinna Nyl............... 460 infidula Nyl.................: 385 inserena Nyl................. 434 instrata Nyl................. 438 eminescens Nyl. 433 instratula Nyl................ 413 intumescens Flot............. 4T8 inundata Nyl................. 410 Kochiana Hepp............... ATI lactea Fik................... 498 sublactea Lamy, 458 Larbalestieri Crombie......... 411 latens Tayl.................. 382 *latypea Ach................. 426 *latypiza Nyl................. 427 lavata Nyl................... 493 lenticularis Ach.............. 519 leptoboloides Nyl............. 455 leucophæa Fik............... 456 leucophæoides Nyl..........-- 435 Lightfootii Ach............... 376 *limborina Lamy............. 462 lithophila Ach............... 454 cyana Nyl. 454 ochracea Nyl. 454 lucida Ach................... 362 lulensis Hellb................ 435 lurida Ach................... 360 luteo-alba var. pyracea Ach... 238 luteola Ach................,. 406 cerulea Rich. 415 endoleuca Nyl. 408 T. XXV. Erysibe Ach. 302. fuscella Fr. 409 LECIDEA meiocarpa Nyl......... 378 meiococca Nyl............... 424 meiospora Nyl................ 446 melæna Nyl................. 404 melastigma Tayl...... ...... 520 microphylla v. triptophylla Ach. 215 milliaria Fr................ 402 triseptata Nyl. 402 minuta Nyl.................. 378 minutula Nyl....... . ....... 478 modica Nyl...........,... .. 501 Montagnei Flot............... 484 Muscorum Sw................ 415 myriocarpa Nyl.......... .... 912 punctiformis Scheer. 512 neglecta Nyl................. 386 nigritula Nyl................. 515 nigro-clavata Nyl............. 918 Norrlini Lamy. .............. 113 obscurella Nyl................ 389 occulta Flot............. .... 511 ocellata FIk...,.............. 502 “ocrinæta Nyl......... ..... 365 olivaceo-fusca Nyl............ 500 *ornata Sommrf......... .... 366 surdior Nyl. 366 ostreata Schær............... 522 oxyspora Nyl................ 233 pallida Nyl... ........... .. 358 panæola Ach................. 441 pantherina Th. Fr............ 458 parasema Ach...... ......... 425 athroa Ach. 503 crustulata Ach. 447 elæochroma Ach. 425 exigua Chaub. 425 flavens Nyl. 425 parasitica Flk................ 529 Parmeliarum Sommrf......... 531 paupercula Th. Fr............ 469 *pauperrima Nyl............. 475 pelidna Ach............ .... 417 *pelidniza Nyl...... Nelle es M8 pellucida var. obscurella Somu. 389 petræa Flot................. 492 atro-cæsia Nyl. 1J2 excentrica Ach. 494 (SÉANCES) 935 990 lavata Nyl. 493 umbilicata Nyl. 495 LECIDEA phaops Nyl... .. To plena. Lahm.. iiis. lanula Nyl...:.... platycarpa Ach... .. lycarpa Fik....:.... præcontigua Nyl..... oe prasiniga Nyl iios. 997 CCC premnea Ach.:.:...... aso BAT privigna ACh...sversveusriivs 092 promiscens Nyl.. svesssss 457 püngens Nyl... eoe, 191 recedens Tayl.......... ess 922 reducta Nyl......... vssssssss 490 Richardi Lamy. . eese. 486 rivulosa Ach. ...... Luteseusss 476 corticola Schær. 476 Kochiana Schær. 477 rubiformis Whlnb....,,..... . 961 sabuletorum FIk.......:...... 400 syncomista Flik. 401 Salweii Borr........ vois 967 sapinea Th. Fr........ ess 890 &arcogynoides Koerh.........« 459 Saxatilis Nyl so... CES EU SE: 608 Scabra Tayl he visdssssssss 492! Sabrosa Ac... casas sss 027 segregula Nyl ... sos s 474 sequax Nyl... .......... ... 51; sordidescens Nyl. (Voy. pot 5 sorediza Nyl........ ....... esorediza Nyl. 450 speirea Ach.. ..... &ubcalcarea Nyl. 448 kel > 054.005 % 443 spodiza Ny... QR NAA d eS 903 ecrustacea Lamy, 308 spodoplaca Nyl... «sius , 621 viridicascens Nyl. 521 spuria Schwer. DEN vs 4906 minulula Hepp. 498 squalida Ach.......,.,...,.,. 491 Suübglomerella Nyl..... T + 396 Subgyrosa Nvl,... ..... ..,, 461 submersula Nyl.......... vos. 392 stellulata Tayl....... .. s... 499 Stigmatoides Nyl. EM 59 sylvana Th. Fr. . 9.9 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. L&cipEA sylvicola Koerb........ 382 symmictisa (Voy. page 517) syncomista Nyl....... T 401 tenebrescens Nyl...... T 491 tenebricosa Nyl......... eoo. 880 tenebrosa Flot............... 479 ternaria Nyl..... TOPPED s. 403 thiopholiza Nyl............... 505 trachona Nyl........... ss... 405 - *trochodes Tayl...... eoo s 461 turgidula Fr.......... .. va 388 pityophila Nyl. 388 Turneriana Ach............. 231 uliginosa Ach... ............ 310 *umbilicata Ram...... ...... 495 umbriformis Nyl.... ... ..... 481 unmbrina Ach............ 20 AMT vermifera Nyl. .............. 419 vernalis Ach.. .... ........ : 377 viridans Flet........... . ... 423 viridescens Ach.............. 315 viridi-atra Flk....... ...... . 526 vitellinaria Nyl... ... ...... . 432 Wallrothii Flk.............. . 367 LECIDELLA. i Brunneri Arn....... “+ vue . 464 viridans Koerb.. ........... . 423 LENORMANDIA. Jungermanniæ Del.......... . 569 LEPRA. i lutescens Hoffm. ........ ... 846 LEPROCAULON, XVI. | nanum Nyl................. . 65 LePTociUM, VI. albo-ciliatum Desmat......... 92 bolacinum Nyl............,.. 25 lacerum Fr........ esos 23 lophæum Nyl. 23 pulvinatum Ach. 23 minutissimum Hepp.......... 24 muscicola Fr............... 29 myochroum Nyl.... ... ... .. 28 palmatum Mort.............. 27 sinuatum Nyl......... ..... . 26 LICHEN. albellus Pers. ....... eese 277 atro-brunneus Ramond....... 466 LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. LicHEN atro-cinereus Dicks ..... aurantiacus Lightf..,.,,,,,., brunneus Sw..... ...,.,,... cæsius Hoffm.............. m calcivorus Ehrh...,......... calvus Dicks...,,,.,,.,.,,,.: caperatus Le. ......,....:.. cerinus Ehrh....... "ET AM , Chalybeiformis L.,.,..... v cinereus L...... cotisation circinatus Pers..... vices coarctatus Sm..... TU ver concolor Dicks.:.,..... ei t corallinus L.. cylindricus Duby., T dealbatus Ach...,,,.,,,,,,,, testigo] t d effusus Pers... eee 2 effusus Sm...,,..,,,,..,,,,, endivifolius Dicks... fahlunensis L.,,,,.,, ,,.,,., farinaceus L..,,,.,,,,,,,,., fastigiatus Pers,,,,,,,,,,,,14 ferrugineus Huds.,.,,.,,,,... floridus L....... enroserenees fuliginosus Dicks,, . . fuscatus Schrad.,,,.,,.,.,.:. "tet tg nto geographicus L............,. glaucocarpus Whnb........ glaucus L........ nnn nn griseus Sw..... TEPPPPPE hirtus L..,,.,,,,,,,,,,,,,,, intricatus Schrad .,,,.,.,,,. jubatus L........,...., VERE Jungermannie Vuühl,, .,,,.., lacustris With. ecce» [2 LÀ M lanatus L.......:.........,. limbatus Sm..... TT" luteo-albus Turn. .,... sr microphyllus Sw.....,.,,,.,., milvinus Wahl..,.,..,..,,,,, miniatus Hoffm.......,. .... murorum Hoffm.. ........ muscicola Sw....... arret myochrous Ehrh...,,,.,.,.., niger Huds......... TP oculatus Dicks....,,.... e, pallescens L.... . sovtrroeres parallelus Ach. ............. parellus L.. PANNE TL ES LE Pinastri Scop. iuo Tu. plicatus L...... o enr rnm LICHEN plumbeus Lightf. enn dl polycarpus Ehrh.,,. polyphyllus L.... canos polyrrhizus L..,,,,..,.,,..,, polytropus Ehrh. ien pruinosus Sm.....,,,,..,.,3. Prunastri L............. "T . pulicaris Hoffu, . ces pulmonarius 1... c., sisii rubiginosus Thunb, ssssressvs . rugosus Pers...... TT Sambuci Pers... "t scriptus L. ee sterererereterse scrobiculatus So0pe s v.s ient simplex Dav.......,,,...,,,: sinuatus Huds. .... eee speciosus Wulf. ... sylvaticus L-.... eee eoo rre tenellus Scop. ..... ITI tumidulus Pers...... 5. veo umbrinus. Ehrh,.,.. oes LÀ upsaliensis L.--... eser "warians Dav... eer eoo eot ` vermicularis L, . ourencesunce IEZEZILIAL eo ttttet 9 f: t*teorw*tto 099 LITHOICEA. crustulosa Arnoesee ooo oor glaucina Mass. c , torrorsssus LoBARIA, XXXI. calicaris Hoffm...... err: pulmonacea Nyl. scrobiculata DC. . LoBARINA, XXX, scrobiculata Nyl,,,. eere MELASPILEA, LVI. arthonioides Nyl.. deviella Nyl..:...:,..,..,... Peltigeræ Nylon nnn ng NEPHROMA. "reoppootu ve pgteevwstoot(, t espere. helvelica Ach» 2er serre lusitanicum Schgr sss: parilis Ach.......... rere Neraromius, XXXIII lævigatum Ach,..s,v.,v, 19 parile Nyl. 165 lusitanicum Nyl............-- subtomentellum Ny...soros 540 162 dit 971 301 537 161 333 96 185 160 199 313 988 319 563 96 164 166 532 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NEPHROMIUM tomeutosum Nyl.... 167 helveticum Nyl. 167 NonMANDINA, LVII. Jungermanniæ Nyl........... 569 pulchella Nyl........ “aderen 569 OBRIZUN. corniculatum Wallr,......... 27 OPEGRAPHA, Lil. anomea Nyl................. 542 atra Pers........... TED 545 denigrata Ach. 545 hapalea Nyl. 545 “betulina Smith... .......... 544 cinerea Chev..... eseo eesse.. 550 diaphora Ach.......... "POPE 541 difficilis Duf................. 550 hapalea Ach................. 545 hapaleoïdes Nyl.............. 546 herbarum Mont....... TEPEPEETT! herpetica Ach......... eres 053 albicans Nyl. 553 diminuta Nyl. 553 fuscata Schwer. 553 rufescens Nyl. 592 lithyrga Ach. ............... . 547 lithyrgodes Nyl...... THREE 549 notha Ach...... PRET TETE 539 parallela Ach................ 534 pulicaris Nyl................. 540 rufescens Pers. ...... su... 552 subocellata Ach. 552 subsiderella Nyl........... e. 5514 varia var. pulicaris Fr....... 540 vulgata Ach............ cure 548 siderella Nyl. 551 zonata Koerb.............. .…. 543 PACHNOLEPIA. lobata Koerb.....,.......... 556 PANNARIA, XXXIX. brunnea Mass................ 212 microphylla Mass............. 214 Muscorum Nyl....... vossssus 218 nebulosa Nyl.......... "T" 213 coronata Flk. 213 nigra Nyl. eei. eeeee eee ces 247 PANNARIA rubiginosa Del....... 211 conoplea Nyl. 211 triptophylla Nyl.............. 215 incrassata Nyl. 215 triptophylliza Nyl............. 216 PARMELIA, XXVI acetabulum Duby........... . 141 adglutinata Flk.............. 201 aipolia Ach....... .....,... 194 cercidia Ach. 194 albinea Ach. ....... ... .... 193 astroidea Fr................. 196 aureola Ach................. 180 badia var. atriseda Fr........ 314 Borreri Turn......... .. ... 136 caperata Ach.............. S. 125 carporhizans Tayl.......... . 133 cetrarioides Del... .......... 128 Clementiana Ach............. 196 conoplea Ach.... ........... 211 conspersa Ach............... 126 isidiosa Nyl. 126 stenophylla Ach. 126 cycloselis Ach................ 198 encausta Ach...... ess.. e... 155 candefacta Ach. 155 intestiniformis Nyl. 155 textilis Ach. 155 exasperata DN............... 142 exasperatula Nyl............. 143 fuliginosa Nyl................ 147 lætevirens Fw. 147 isidiotyla Nyl................ 146 lanata Nyl........ TOPPED 152 lanuginosa Ach.............. 921 leptalea Ach. .... .......... 191 lithotea Ach................. 199 nephræa Fr.. . .. .... so... 914 ochracea Fr............... . 229 olivacea Fr. var. fuliginosa Fr. 147 olivetorum Nyl...... ........ 127 omphalodes Ach......... Sos. 140 cæsio-pruinosa Nyl. 140 panniformis Ach. 140 perforata Ach......: vd edere 130 LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 533 PARMELIA perlata Ach........ .. 129 ciliata DC. 129 excrescens Arnold, 129 olivetorum Ach. 127 sorediata Scheer. 129 physodes Ach............,... 153 labrosa Ach. 153 tubulosa Schær. 153 vittata Ach. 154 pilyrea Ach................. 187 prolixa Ach.................. 144 Delisei Duby, 144 pannariiformis Nyl. 144 pulverulenta Fr.........,.... 186 revoluta Flk................. 134 rubiginosa var. conoplea Fr... 211 saxatilis Ach.........,..,..., 138 furfuracea Schær. 138 scortea Ach.................. 131 “sorediata Nyl............... 145 speciosa Schær.......... se... 185 stellaris Ach..... P" 191 *stictica Del.........,...,... 131 stygia Ach.......... ....... 150 subaurifera Nyl.............. 149 subsoredians Nyl............. 157 sulcata Tayl................. 139 tiliacea Ach.................. 132 tribacia Schær............ .. 195 tristis Nyl................... 151 ulothrix Ach................ 200 venusta Ach................. 188 verruculifera Nyl............. 148 vittata Nyl................... 154 xanthomyela Nyl............. 135 PARMELIOPSIS, XXVIII. ambigua Ach... ............ 156 subsoredians Nyl........ .... 157 PATELLARIA. conferta Dub.............. . 986 glomerulosa DG.............. 428 lamprocheila DG............. 234 leucoplaca DC................ 503 myriocarpa DC....... $e 512 PELTIDEA, XXXIV. aphthosa Ach................ 168 malacea Ach....... biski .. 170 venosa Ach. ..... ees 169 PELTIGERA, XXXV. aphthosa Woffm.............. 168 canina Hoffm................ + 171 crispa Ach. 171 membranacea Ach. 171 ulorrhiza Scheer. 171 horizontalis Hoffm............ 177 limbata Del................. 175 malacea Fr.................. 170 microloba Nyl. 170 polydactyla Hoffm........... . 176 collina Ach. 176 hymenina Ach. 176 microcarpa Ach. 176 “rufescens Hoffm............ . 172 pretextata Flk. 172 scabrosa Th. Fr.,............ 114 sorediata Del....... esee 175 *spuria DC................... 173 venosa Hoffm................ 169 PERTUSARIA, XLIV. amara Nyl........... T . 339 coccodes Nyl.............. ... 335 bacillosa Nyl. 335 communis DC................ 334 sorediata Fr. 337 *corallina Th. Fr........ vs. 343 dealbata Nyl................. 342 flavicans Lamy............... 347 *glohulifera Nyl.............. 338 inquinata Th. Fr............. 349 lactea Nyl.......... ........ 346 leioplaca Scher........ eu... 348 leucosora Nyl......... css. 341 lutescens Lamy............... 346 multipuncta Nyl.............. 337 pustulata Nyl................ 336 sulphurea for. corticola Schær. 346 — var. rupicola Schær...... 345 violaria Nyl................. 353 Westringii Nyl............... 344 Wulfenii DC............... . 345 lutescens Th. Fr. 946 rupicola Nyl. 345 PuLycris, XLV. agelea Wallr................ 350 dispersa Arnold, 350 :584 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. PHLycTIs argena Wallr.......... 351 Payscia, XXXVII. adglutinata Nyl..,........... 201 aipolia Nyl......:........... 194 cercidia Nyl. 494 -- *albinea Nyl....,.:....... ... 193 aquila Fr......... ehe ntn 190 astroidea Fr...... "rei ens e.. 196 cæsia Nyl................... 197 . candelaria Nyl........... . .. 248 chrysophthalma DC........... 119 ciliaris DC......... DTP PP 184 scopulorum Nyl. 184 controversa var. lychnea Massal. 183 fallax Hepp................. 181} lithotea Nyl.................. 199 . lychnea Nyl........,,,....,.. 183 ` leprosa Lamy, 183 perfusa Nyl. 183 obscura Fr............. esse 198 virella Nyl. 198 ` parietina DN....... TP" 180 aureola Nyl. 180 sorediosa Nyl. 181 *pityrea Nyl......., TP 187 * polycarpa Nyl.....,........ 182 pulverulenta Nyl............. 186 pusilla Massal................ 925 ` speciosa Ach... ............. 185 stellaris Fr. ................. 191 — leptalea Nyi. 191 subdetersa Nyl............... 189 *tenella Nyl................. 192 tribacia Nyl................. 195 *ulophylla (Wallr.)....... s. 181 ulothrix Nyl................. 200 "venusta Nvl................. 188 PLACODIUM. citrinum Nyl...... eerta. 227 elegans DC. ...... PAPE .. 224 . PLATYGRAMMA. ; Hutchinsiæ Leight............ 555 PLATYGRAPHA, LIII. periclea Nyl....... snossere 554 PLATYSMA, XXIV. cucullatum Hoffm. :........... 119 PLATYSMA diffusum Nyl......... 117 fahlunense Nyl..............: 114 glaucum Nyÿl................. 116 bullata Schær. 116 coralloidea Wallr. 116 fallax Ach. 116 fusca Fr. 116 | Pinastri Nyl.. ees 115 ulophyllum Ni. TIPP 113 PORINA. : areolata Ach................ 334 leioplaca Ach................ 348 pustulata Ach............ ... 996 PSora. | Hypnorum var. deaurata Hoffm. 222 nebulosa Hoffm..... BEEN 913 ostreata Hoffm............... 522 ` | PsoromA. E Hypnorum Nyl..... pouces 922 PYCNOTHELIA, XVII. papillaria Duf. .. . . no 66 molariformis Ach. 66 PYRENOTHEA, | fuscella Fr. [note].........., 533 vermicellifera . [note]. Tr s. 533 PYRENULA. æthiobola Ach............... 586 clopima Ach............ re... 579 nitida Scher............... e. 607 nitidelia Schær. 608 verrucosa Ach............... 600 RAMALINA, XXI. calicaris Fr.................. 97 farinacea Nyl................ 100 minutula Ach. 100 “fastigiata Ach............... 99 fraxinea Ach........,........ 98 intermedia Del...... eerta 101 pollinaria Ach............. .. 103 humilis Ach. 103 polymorpha Ach.............. 102 capitata Ach. 102 ligulata Ach. 102. RAPHIOSPORA. flavo-virescens Massal.. i. nasse 528 LICHENS DU MONT-DORE ET DE LA HAUTE-VIENNE. 035 RHIZOCARPON. ^ atro-brunneum DG........... 466 Montagnei Koerb:........,... 484 reductum Th. Fr.......,..,., 490 viridi-atrum Koerb...... se... 926 RICASOLIA, XXXII. glomulifera DN............... 163 RIMULARIA. limborina Nyl.. ........... .. 462 SEGESTRELLA. lectissima Fr............ ...+ 606 SIROSIPHON, I. compactus Ktz............... 2 pulvinatus Bréb.............. 3 saxicola Naeg.............., «4 SOLORINA, XXXVI. crocea Ach......,..:........ 178 SPHÆROPHORON, XIII. coralloides Pers............ ES. congestum Lamy, 54 fragile Pers................ . $3 SPHINCTRINA, XII. microcephala Nyl........ ese 62 turbinata Fr .............,, . 6! SQUAMARIA. circinata var. farinosa Anzi.. 263 saxicola Nyl................. 223 STENOCYBE, X. major Nyl................... 48 STEREOCAULON, XV. acaulon Nyl............... .. 63 condensatum Hoffin........... 62 condyloideum Ach. 62 l coralloides Fr................ 59 curtulum Nyl................ 60 denudatum Fik ........ TON 61 manum Ach................. 65 pileatum .,Ach..............:. 64 | tomentosum Fr...... vecchi 58 alpinum Th. Fr. 58 STICTA. limbata Ach................. 159 puimonacea Ach.. "ms... 162 STICTINA, XXIX. fuliginosa Nyl.......... sess. 158 limbata Nyl... sse sssesssssce 159 sylvatica Nyl..... TEPPEREPEP .« 160 STIGMATIDIUM, LIV. —- | Hutchinsiæ Nyl............ ... 555 THAMNOLIA, XX. vermicularis Nyl............. 96 minor Lamy, 96: | THÉLENELLA, LX. modesta Nyl..... emet 622 THELOTREMA, XLVI. lepadinum Ach........, «ss. 982 rupestre Turn. et Borr. 359 TicHOTECIUM. ` erraticum Mass.............. 623. gemmiferum Tayl...... perce 624 macrosporum Hepp........... 625 TRacHYLIA, VIII. stigonella Fr. ............ es 83 tympanella Fr............... 32: UnsicicariA, XXXVIII. crustulosa Nyl.............. . 204 eylindrica Dub.... .. TT . 206 Delisei Desf. 206 fimbriata Nyl. 206 tornata Nyl. 206 flocculosa Hoffm............. . 908 murina DC.......... sss. 205 grisea Hoffm. 205 polyphylla Nyl.......... . sv. 209 anthracina Nyl: 209: complicata Norrl. 209 polyrrhiza Nyl..........:....+ 940 pustulata Hoffm... e.. se usses 202 spodochroa Hoffin............ 203 torrida Nyl..............is. 297 calcaria Ach................ 324 Hoffmanni Nyl. 324 clausa Flot........... ...... 356 contorta Fik................. 324 cretacea Rabenh............. 355 gibbosa Ach. ....... NPE 319 536 URCEOLARIA gypsacea Ach....... 355 scruposa Ach................ 394 arenaria Scheer. 354 bryophila Ach. 354 gypsacea Nyl. 355 subsordida Nyl..... TEMPE 356 violaria Nyl.................. 353 Usnea, XXII. barbata Hoffm. var. dasopoga Ach.............,...,.,.. 107 — dasypoga Fr.............. 107 ceratina Ach................. 106 dasypoga Nyl................ 107 florida Hoffm................ 104 hirta Hoffm.................. 105 implexa Hoffin............... 120 plicata Hoffm. .............. 108 VARIOLARIA. amara Ach.................. 339 globulifera Turn............. 338 lactea Pers.................. 340 multipuncta Turn............ 337 VERRUCARIA, LIX. - acrotella Ach................ 587 æthiobola Whlnb............. 586 analepta Ach................ 614 antecellens Nyl............... 615 biformis Borr................ 611 *caleiseda DC. ............... 594 cæsia Árn. 594 — *carpinea Ach................ 603 cataleptoides Nyl............. 589 ferruginosa Nyl. 589 Cerasi Schrad................ 612 pinicola Lamy, 612 chlorotella Nyl........... e. 604 chlorotica Ach............ ... 602 cinerella Flot................ 619 clopima Whlnb.............. 579 *conoidea Fr................. 610 ."cotacea Stenh......... "PEU 600 crenulata Nyl......... ens 577 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. VERRUCARIA crustulosa Nyl...... 576 devergescens Nyl............. 991 epidermidis Ach.............. 614 Cerasi Nyl. 612 epigæa Ach.................. 598 faginella Nyl................. 616 fallax Nyl.......... ........ 613 fusco-nigrescens Nyl.......... 581 galactites DG................ 561 gemmata Ach................ 609 hydrela Ach.............. .. 588 integra Nyl.................. 596 lectissima Nyl................ 606 macrostoma Duf.............. 584 mauroides Schær............. 590 *mortarii Arn.....,:........ 597 muralis Ach................. 595 nigrescens Pers.............. 580 fusca Pers. 580 læviuscula Nyl. 580 nitida Schrad................ 607 *nitidella Fik.....,.......... 608 olivacea Pers........,....... 601 oxyspora Nyl................. 621 plumbea Ach................ 585 polysticta Borr............... 582 pulchella Borr............... 569 punctata v. puncliformisHoffin. 512 punctiformis Ach............. 617 atomaria Schær. 617 pyrenophora Ach............. 599 rhyponta Ach................ 618 rupestris Schrad.............. 593 trachona Ach................ 405 truncatula Nyl............... 592 umbrina Whlnb.............. 578 *viridatula Nyl............... 605 viridula Ach................. 583 xylina Nyl................... 620 XYLOGRAPHA, XLIX. flexella Nyl.............. n. 535 hysterella Nyl................ 535 parallela Fr................. 534 pallens Nyl. 534 PARIS. — IMPRIMERIE E. MARTINET, RUE MIGNON, HOTEL MIGNON, 9. Bull. de la Soc.bot de France. Tome XXV. PL.I. F. Townsend del. dmp.becquet faris. Cuisin lith Tome XXV.PL.II. Bull. de la Soc.bot. de France. Mercier lith. Zmp Becquet, Paris. d'Arbaumont del. Bull.dela Soc.bot.de France. Tome XXN. PL 1. LL GEL NA RRS Quelet del. Zmp Becquet Paris Mercier lith 1. Cord ceps larvata._2. Coprinus tuberosus. 3. Boletus Boudieri. 4. Marasmius flosuclus. 5. Naucoria scutellina _ 6. Leptonia 9 parasitica._7 Gautiera villosa..8. Psathyra laureata. Crepidotus pallescens . .10. Pleurotus pudens. IE Russula serotina 12. Psalliota Bernardi. 13 Cyphella albo-carnea. 14 Cyphella villosa. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (JANVIER-MARS 1878.) N. D. — On peut se procurer les ouvrages analysés dans cette Revue chez M. Savy, libraire de la Société botanique de France, boulevard Saint-Germaiu, 77, à Paris. Die Pflanzenreste des ægyptischen Museums in Berlin; par M. Al. Braun. MM. Ascherson et Magnus ont trouvé, dans les manuscrits de leur dé- funt maitre, M. Al. Braun, le compte rendu sténographique d'un rapport qu'il avait présenté à la Société anthropologique de Berlin le 15 avril 1871, et viennent de le publier dans le rx° volume du Zeitschrift für Ethno- logie, avec des additions qu'ils ont été à méme d'y faire. Voici un extrait aussi condensé que possible de ce mémoire sur les restes végétaux de l'ancienne Égypte. M. Heer a pu constater que le Lin retrouvé dans les habitations lacustres provient non du Linum usitatissimum L., mais du L. angustifolium Huds. ; il est d'avis que les habitants de ces constructions étaient origi- naires del'Afrique. Parmi les graines de Lin trouvées en Égypte, les unes appartiennent au L. angustifolium, les autres au L. humile Mill., qui maintenant encore est la seule espéce cultivée en Abyssinie, non à la vé- rité pour fournir de la filasse ou de l'huile, mais pour constituer, par ses graines, un comestible pour les jours maigres. Dans l'incertitude où l'on est de savoir quelle est l'espéce cultivée anciennement en Égypte, il s'agit d'examiner les graines conservées dans le musée de Bulaq, d'aprés la notice publiée par M. Mariette. Il n'est pas moins constant que de nom- breux restes d'étoffes de Lin se retrouvent sur les momies ég gypliennes. Aprés avoir indiqué les diverses sources où il a puisé les renseigne- ments sur les plantes d' Égypte d'il y a cinq mille ans, l'auteur fait remar- quer que l'examen comparatif fait par Kunth (1) et Unger (2) a permis de constater l'identité entre ces espéces et celles que produit l'Égypte des temps modernes. Un bon nombre des plantes de l’ancienne Égypte n'existent plus maintenant dans ce pays, où l'on en trouve d'autres qui (4) Ann. sc. nat., 1826, t. vint, p. 418. (2) Sitaungsber ichte der K. Akad. der Wissenschaften, math. -naturw. Classe,t. CLXXXv,p.69, T. XXV. (REVUE) 1 9 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. autrefois ne s'y rencontraient pas. Des nombreux végétaux qu'on y cultive aujourd'hui pour leurs fruits, les seuls qui aient existé dans l'antiquité sont le Dattier, le Sycomore, le Figuier, la Vigne, le Grenadier et la Pas- téque. — Parmiles plantes qui en sont disparues aujourd'hui, il faut citer en particulier le Papyrus etle Nelumbium. Dans l'appréciation des végé- taux qui se retrouvent dans les reliques des temps anciens, il importe d'ail- leurs d'user d'une extréme prudence, la fabrication des antiquités se faisant en Égypte comme dans d'autres pays ; ainsi on ne saurait admeltre, quoi qu'en dise M. Rifaud, que le Mais se soit trouvé d'ancienne date en Égypte. Passant aux plantes dont les restes se trouvent dans le musée de Berlin, l'auteur signale le Froment entremélé de quelques graines d'Orge. D’après Unger, les Froments cultivés étaient les Triticum vulgare, turgidum, Spelta et (peut-étre) monococcum ; l'Orge était représentée par l'Hordeum hexastichum. L'auteur conteste que des graines de Froment retirées d'une momie aient germé en Europe. Nous nous permettrons à cette occasion de rappeler qu'en 1829 le comte de Sternberg nous a montré du Froment levé de graines retirées, à Vienne, d'une momie de Passalacqua. Qu'il n'y ait pas eu là supercherie du jardinier chargé de cette cullure, cela nous semble résulter de ce que les deux seules graines qu'on ait fini par faire germer représentaient une variété absolument inconnue en Bohème, où se trouvait le jardin en question, puisque c'était le Froment de Talavera de la Reina. Le Papyrus de Sicile, dont Parlatore a fait une espéce particuliére, n'est que la plante telle qu'elle existait autrefois en Égypte ; elle avait été intro- duite en Sicile et dans l'Asie Mineure pendant le moyen àge. Le Cyperus esculentus se cultive encore aujourd'hui en Égypte sous le nom de Habb-el- Asis, pour ses tubercules renfermant une huile grasse et du sucre. Cette espèce est identique avec le C. aureus Ten. et le C. melanorrhizus Del. Outre les Dattes, les fruits de l'Hyphene thebaica Mart., le Doum des Arabes, se trouvent fort nombreux dans les tombeaux. Un troisième Pal- mier, qui maintenant ne se cultive plus en Égypte, est l'Hyphene Argun Mart., appelé par Kunth Arec Passalacque et qui se trouve encore mainte- nant dans la basse Nubie.— De nombreux restes de l'Olea europea, fruits et rameaux, ceux-ci en une espèce de balai, se rencontrent également. Les fruits de ce Genévrier, que Kunth, dans ses Recherches sur les plantes de Passalacqua (Annales des sciences naturelles, t. viu, p. 418), rapporte au Juniperus phœnicea L., semblent plutôt revenir au J. excelsa M. B., qui existe encore en Abyssinie. — Il est probable que les fruits de Balsa- modendron de la collection Passalacqua ont été apportés des bords dela mer Rouge. — Le Ficus Sycomorus était déjà fort répandu dans l'ancienne Égypte. La plupart des bois ouvrés conservés dans les musées sont fournis par cet arbre, dont les fruits, moins grands et moins savoureux que la Figue ordinaire, se retrouvent dans les nécropoles. On devra rapporter aussi à ce Figuier le fruit que Kunth a considéré comme une Orange, ainsi REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 3 que cela fut constaté par l'analyse faite d'un échantillon apporté par Lepsius. C'est au moyen àge seulement que le Citrus Aurantium a été in- troduit dans le bassin de la Méditerranée. Le Ficus Carica, lui aussi, était cultivé par les anciens Égyptiens. Il en était de méme du Ricinus communis. Les fruits d'un arbre que certains auteurs considérent comme le Cordia Myxa L., que Unger rapporte à tort au Mimusops Elengi L., semblent plutôt revenir au M. Kummel Hochst. Kunth y voyait un Diospyros. Les feuilles de cet arbre servaient à la confection de couronnes mortuaires ; la présence de ces feuilles dans les nécropoles permet de croire que dans l'antiquité cet arbre était cultivé en Égypte. Les couronnes en question offrent en outre des fleurs de l'Acacia nilotica, du Chrysanthemum coro- narium et d'un Centaurea indéchiffrable. D'autres couronnes sont ornées de feuilles du Nymphea cærulea Sav. Une graine de Cucurbitacée, que Kunth n'osait pas déterminer, revient sans aucun doute à la Pastéque ou Melon d'eau, le Citrullus vulgaris Schrad., que les recherches modernes ont constaté étre d'origine afri- caine. Les Arabes l'appellent maintenant Battich, nom conforme à celui sous lequel il en est fait mention dans le Pentateuque, Habattichim. Une seconde Cucurbitacée mentionnée par Moïse sous le nom de Kischüim, le Chate de Prosper Alpin, dont Linné a fait son Cucumis Chate, semble devoir être rapportée au Cucumis Melo L. | Le Lotos a joué un grand rôle chez les anciens Égyptiens. Selon la tra- dition, dès les temps les plus anciens, ceux du. premier roi d'Égypte, Ménès, les graines et les rhizomes des Nymphæa Lotus et cærulea ser- vaient de comestibles. Maintenant, d’après les renseignements fournis par M. Schweinfurth, ce n’est que dans la région du haut Nil qu’on tire parti de cet aliment. Les deux espèces se retrouvent fréquemment comme dé- coration des monuments antiques, celle à fleur bleue moins fréquemment que le N. Lotus.—Si le Nelumbium speciosum, dont Strabon nous donne une description pittoresque, ne se trouve plus en Egypte, où Hérodote le mentionne et le décrit fort correctement, il n'en est pas moins vrai que nous le trouvons fréquemment représenté sur les monuments an- tiques. Il résulte d'ailleurs des recherches d'Ernest Meyer que cette plante, d'origine asiatique, ne semble avoir existé en Egypte qu'à l'état cultivé. Évidemment le Balanites ægyptiaca Del. était plus répandu autrefois en Égypte, où maintenant on n'en rencontre que de loin en loin des pieds cultivés. Ses graines se trouvent fréquemment dans les tombes. — Dès la plus haute antiquité, la Vigne se cultivait en Égypte. Les baies qu'on en a retrouvées ressemblent au ràisin de Corinthe, sont bleues et renferment généralement trois graines, ce qui vient contredire l'assertion de Kunth, dont le Vitis vinifera monopyrena est fondé sur ces baies. — Les fruits du Grenadier sont fréquemment représentés sur les anciens monuments ; à en juger d'aprés ceux de la collection Passalacqua, ils étaient moins gros 4 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. que ceux du monde actuel. — Les « fruits inconnus » de la collection Passalacqua, étudiés par M. Radlkofer, le monographe des Sapindacées, doivent étre rapportés au Sapindus emarginatus Vahl, qui, de méme que le S. laurifolius Vahl, est d'ailleurs identique avec le S. trifoliatus L. Ainsi que maintenant encore dans les Indes, ces fruits servaient déjà dans l'antiquité de savon pour laver la téte et les étoffes de soie. Nous feront remarquer à celte occasion que, dés 1868, M. Al. Braun avait reconnu que les fruits de Passalacqua proviennent d'un Sapindus, et les faisait dériver avec doute du S. senegalensis Poir., qui se retrouve en Abys- sinie. Sur la demande du célébre professeur de Berlin, nous nous sommes fait envoyer du Sénégal des fruits de l'arbre en question, que les indigénes mangent sous le nom de Cerises du Sénégal. Examen fait, M. Al. Braun, dont la science déplore la mort récente, a reconnu que les fruits de la momie Passalacqua ne provenaient pas de l'arbre sénégalais. L'Acacia nilotica Del. était aussi répandu dans l'antiquité qu'il l'est maintenant encore et servait comme seul bois de construction navale, malgré les défectuosités qu'il présente et qui exigent un travail tout parti- culier d'agencement. Ses légumes, riches en tannin, sont employés en médecine ainsi qu'à la préparation du cuir. Dans l'écriture hiérogly- phique, ils servent à représenter l'arbre qui les produit. - MM. Ascherson et Magnus ont examiné de leur cóté un petit tas de feuilles graminoides, dans lequel ils ont trouvé trois bulbilles de 8 milli- métres de long et de 4 de large, et l'examen microscopique leur a fait reconnaitre dans les feuilles en question quelques espéces d' Allium. Ils rappellent que Moise mentionne trois espéces de ce genre de plantes, dont deux portent encore maintenant, chez les Arabes, le nom hébraique. Ces espèces sont les Allium Porrum, A. Cepa et A. sativum. Hérodote, de son côté, mentionne l'usage fréquent que les Égyptiens faisaient de ces plantes, dont les habitants actuels de l'Égypte continuent à se servir; on les re- trouve méme dans les oasis du désert libyque. — Enfin, M. Ascherson rappelle que, dans un tombeau de l'oasis Dachel de la Libye, il a trouvé des tiges du Calotropis procera R. Br., qui maintenant encore offrent un goüt assez amer, ce qui nous apprend que les graisses et les substances amères sont de conservation bien plus durable que les huiles éthérées et le sucre. Le musée de Florence renferme des fruits de cette Asclépiadée, dont la laine sert encore maintenant dans le Soudan à rembourrer les coussins. DUCHINGER. Ofversigt af Sverges och Norges Rosa-Arter (Revue des Roses de Suède et de Norvége); par M. N.-J. Scheutz. In-8° de 20 pages. Lund, 1817. M. Scheutz, qui étudie depuis longtemps ce genre difficile, n'y admet dans sa région que 19 espéces, ainsi distribuées : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 5 1. Cour E : R. canina L., R. Reuteri Godr., R. dumetorum Thuill., R. coriifolia Fries, R. abietina Gren., R. tomentella Lem., R. sclerophylla Scheutz. 2. RuBiGINOSE : R. rubiginosa L., R. inodora Fr. 3. VizLosÆ: R. pomifera Herrm. R. mollissima Fr., R. fallas A. Blytt, R. venusta Scheutz, R. Scheutzii Christ, R. tomentosa Sm., R. Friesii Scheutz, R. umbelliflora Sw., R. commutata Scheutz. 4. CINNAMOMEE : R. cinnamomea L., R. carelica Fr. 9. PIMPINELLIFOLIÆ : R. pimpinellifolia L. Phytographische Beiträge; par M. L. Čelakovsky (OEsterreichische botanische Zeitschrift, octobre 1876). Cet article est relatif au Silene candicans, n. sp. Cette plante est, dans le Flora orientalis de M. Boissier, réunie au S. physocalyx Led. et au S. sinaica Boiss. Diagn. sous le nom de S. odontopetala Fenzl. L'auteur discute et définit les caractères de ces diverses espèces. Icones selectæ Hymenomycetum nondum delineatorum, sub auspiciis regiæ Academiæ scientiarum holmiensis, edit» ab Elia Fries. Voluminis secundi fasciculus primus. Upsaliæ, 1877. — Prix : 17 fr. 50 cent. Ce fascicule est consacré à l'illustration de quelques Agarics du groupe des Dermini, savoir : — (sect. Pholiota) : A. aureus Mattusch., A. specta- bilis Fr., A. terrigenus Fr., A. ombrophilus Fr., A. tegularis Bull., A. subsquarrosus Fr., A. flammans Fr., A. curvipes Alb.et Schw., A. tu- berculosus Schæff., A. phaleratus Fr., A. confugosus Fr., A. pumilus Fr. — (sect. Inocybe) : A. hystrix Fr., A. calamistratus Fr., A. obscurus Pers., A. Bongardii Weinm., A. capucinus Fr., A. fastigiatus Scheeff., A. des- trictus Fr., A. muticus Fr., A. sambucinus Fr., A. cesariatus Fr., A. scabellus Fr., A. viscosissimus Fr. n. sp., d'Upsal sous les Pins, A. valricosus Fr., A. eriocephalus Fr. — (sect. Hebeloma) : A. mussi- vus Fr., A. fastibilis Fr., A. glutinosus Lindgr. Monographie des Myrtacées, Hypéricacées, Clusiacées, Lythraria- cées, Onagrariacées et Balanophoracées; par M. H. Baillon (suite du tome vi de l'Histoire des plantes). Paris, Hachette, 1877. M. Daillon comprend dans les Myrtacées, comme séries spéciales, les Barringtoniées et Lécythidées, les Napoléonées (1) etles Punicées ou Gra- natées. Nous avons indiqué, dans le dernier article consacré ici à cet ouvrage (2), (1) Voyez, sur la structure de ces deux groupes, les travaux de M. Miers, analysés t. xxiv, p. 25 et antérieurement. Les derniers mémoires du botaniste anglais n'ont été connus de M. Baillon qu'après la rédaction de sa monographie. (2) Voyez tome xxiv, p. 8. 6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'affinité des Rhizophoracées avec les Myrtacées. Ces derniéres ont quel- quefois la méme fleur que les Combrétacées à feuilles opposées, lesquelles en sont séparées facilement par leur ovaire uniloculaire et leurs placentas à peine saillants dans sa cavité. Les Grenadiers ont des pétales qu'on a comparés avec raison à ceux des Lythrariacées, lesquelles ont aussi un tube réceptaculaire d'organisation spéciale et un calice à préfloraison le plus ordinairement valvaire, mais leur ovaire est généralement libre au fond du tube réceptaculaire. Les Mélastomacées se distinguent des Myrta- cées ou par la nervation de leurs feuilles, ou par l'organisation de leurs anthéres, ou par la maniére dont s'agence leur ovaire dans la cavité récep- taculaire, ou encore par tous ces caractéres réunis. Les Mélastomacées ont d'ailleurs presque toujours les étamines en nombre défini. On ne les compare généralement qu'à des familles à ovaire infère, bien que plusieurs Tristania et Metrosideros aient cet organe presque complétement supère. Les Hypéricacées pourraient étre définies des Myrtacées à ovaire supére (1) et à réceptacle convexe, et l'on doit en dire, par suite, presque autant des Clusiacées, qu'il est très-difficile de séparer d'une facon absolue des Hy- péricacées. M. Baillon place donc les Myrtacées à égale distance à peu prés des Rhizophoracées, des Combrétacées, des Lythrariacées, des Mélastoma- cées et des Hypéricacées. Sur les affinités de ces derniéres, nous n'avons presque rien à ajouter, si ce n'est qu'elles en offrent aussi avec les Cislinées dont les avait jadis rapprochées Adanson. Elles ne se distinguent des Clusiacées que d'une facon tout à fait artificielle, savoir : par leur port herbacé, dans la plupart des cas, les feuilles moins épaisses et moins coriaces, les fleurs herma- phrodites et les divisions stylaires filiformes. Ayant à la foisle latex coloré des Clusiacées et les réservoirs d'essence des Myrtacées, les Hypéricacées servent par là d'intermédiaires aux unes et aux autres. Les Clusiacées sont d'ordinaire placées tout à côté des Ternstræmiacées ; on distingue celles-ci par leurs feuilles alternes, ou bien, dans les types exceptionnels qui ont des feuilles opposées, par des fleurs en grappe, à pédicelles alternes, ordinairement hermaphrodites et très-souvent tétra- méres; de plus, les Ternstroemiacées n'ont pas un latex coloré, et leur embryon, souvent arqué, a des cotylédons distincts et indépendants, alors méme qu'ils ne prennent pas un trés-grand développement. Les Lythrariacées comprennent, dans l' Histoire des plantes, trois séries : les Lythrées, les Cryptéroniées et les Ammanniées (2). Les caractères abso- lument constants dans cette famille sont bien peu nombreux. Il n'y a guère à citer que la concavité de leur réceptacle peu épais et souvent trés-pro- fond, l'insertion périgynique de leur coro!le, quand elle existe, et surtout (1) Voyez la thèse de M. Tison, analysée ici, tome xxm, p. 87. (2) Voyez tome xxiv (Revue), p. 61. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 7 l'indépendance de leur gynécée situé au fond de la cavité du réceptacle. Les Rhizophoracées à*ovaire libre, c'est-à-dire les Macarisiées, sont sous ce rapport plus voisines des Lythrariacées, avec lesquelles plusieurs d'entre elles ont été confondues, notamment le Symmetria Bl., qui est un Barraldeia, et le Tomostylis Montrouz. qui parait être un Crossostylis. Mais les Macarisiées se caractérisent par leurs ovules en nombre indéfini dans chaque loge, et par leurs slipules intra-axillaires. Les Mélastomacées sont aussi trés-voisines des Lythrariacées, mais restent distinguées par leurs anthères. MM. Bentham et Hooker avaient admis dans les Lythrariées les Punica, les Axinandra (qui sont pour M. Baillon des Mélastomacées anomales à feuilles alternes), les Heteropyxis (dont la notion repose sur une figure insuffisante d'Harvey) et les Olinia (dont M. Baillon forme une série à la famille des Rhamnacées) (1). Ces derniers ont un réceptacle creux, tubu- leux, au fond duquel l'ovaire est adné, à l'orifice duquel s'insérent les grands sépales colorés et de petits pétales alternes munis d'étamines superposées ; les loges de l'ovaire infère, au nombre de trois à cinq, ren- ferment chacune 2-3 ovules que M. Baillon dit ascendants, à micropyle extérieur et inférieur, traitant de grave erreur l'indication donnée par M. Decaisne, qui les a, dit-il, figurés dans son Traité général de botanique comme suspendus. Les cotylédons sont inégalement convolutés dans une graine dépourvue d'albumen. Les écailles qui forment une collerette à côté des pétales sont une production tardive du réceptacle (2). Les Onagrariacées sont divisées par M. Baillon en sept séries : (Eno- thérées, Gaurées, Circées, Trapées, Haloragées, Gunnérées et Hippuri- dées. On pourrait, dit-il, définir les Onagrariacées des Lythrariacées à ovaire infére. Par ce caractére, elles se séparent aussi des Mélastoma- cées ou du moins de la plupart d'entre elles. Par ce caractére aussi elles ressemblent beaucoup aux Myrtacées et aux Rhizophoracées inférovariées ; mais elles n'ont pas les glandes à essence odorante des premiéres, et quand les derniéres ont les ovules en nombre défini, ces ovules sont descendants avec le micropyle tourné en haut et en dehors. La cloison de séparation des loges venant à manquer plus ou moins complétement dans les Ona- grariacées, elles se rapprochent par là des Combrétacées auxquelles À.-L. de Jussieu les avait partiellement réunies. Mais les ovules descendants des Combrétacées ont aussi le micropyle extérieur. Il en est de méme de celles des Araliacées qui pourraient, par la fleur, ressembler aux Onagra- riacées. Quant aux Cornacées, dont les ovules, en nombre défini, ont le micropyle tourné comme celui des Haloragées, elles n'en ont pas le style (1) C'était déjà à peu près l'opinion d'A.-P. De Candolle (Prodromus, t. 11, p. 41). (2) M. Baillon avait publié d'abord ses opinions sur la structure et les aflinités des Olinia, dans le Bulletin de la Société Linnéenne de Paris, 1876, p. 90, oà il a accentué davantage encore le caractère, de sa polémique contre M. Decaisne, 8 | SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. divisé, et elles sont à peu près toutes ligneuses, avec des fleurs isosté- mones. ' . Les Balanophoracées sont restreintes par M. Baillon aux genres Bala- nophora, Sarcophyte, Mystropetalon, Cynomoriwm; il y admet encore, quoique avec doute, les Dactylanthus, Langsdorffia et Thónningia. Y insiste surtout sur l'affinité des Balanophora avec les Hippuris. Les types qu'on a désignés sousles noms de Lophophytées, Hélosidées et Scybaliées, qui ont avec les Balanophoracées un cerlain nombre de caractéres com- muns principalement dans les organes de végétation, se rapprochent bien plus des Loranthacées par leur ovaire uniloculaire, dicarpellé, et par leur placenta central libre. | Sur les caractères et les affinités des Oliniées ; par M. J. Decaisne. Broch. in-8° de 15 pages, avec une planche gravée, Paris, Martinet, 1877. M Decaisne retrace d'abord tout ce qui concerne l'historique du genre Olinia. Puis il reproduit en la discutant la note publiée par M. Baillon dans le Bulletin de la Société Linnéenne de Paris. En lui répondant, il résume d'abord les erreurs qu'il a relevées dans l'étude faite des Pomactes par M. Baillon. Il fait remarquer qu'il n'a pas attribué aux Olinia un ovule suspendu, mais un ovule pendant. Il affirme de la manière la plus absolue que les ovules des Olinia ne sont ni ascendants, ni à micropyle dirigé en dehors. De plus les organes floraux des Oliniées ne sont pas disposés en préfloraison valvaire, méme dans le bouton, mais sont au contraire manifestement imbriqués, contrairement à la description faite par M. Bail- lon, ce qui éloigne ces plantes des Rhamnées. ll en est de méme des écailles cuculliformes. Le tube ealicinal des Olinia se coupe circulaire- ment au-dessus de l'ovaire après la fécondation, etsi les organes regardés par M. Baillon comme des sépales appartenaient réellement au calice, ce calice offrirait ainsi une double scission. Les étamines des Olinia ressem- blent à celles de plusieurs plantes du groupe des Myrtoïdées-Chamælau- ciées. Leur pollen, de forme triangulaire, tend encore à rapprocher les Olinia des Myrtoidées plutót que des Rhamnées, chez lesquelles les gra- nules polliniques sont ovoides. Relativement au développement de l'ovaire infère de l'Olinia, M. Decaisnea fait voir depuis longtemps que les choses ne se passent. pas comme le dit M. Baillon, qui reproduit mot pour mot les idées exprimées dans l'Organogénie de Payer. M. Decaisne reconnait une identité parfaite entre l'organisation florale des Olinia et celle de plusieurs plantes du groupe des Mélastomacées- Miconiées, et en particulier avec celle d'un genre décrit par M. Hooker, sous le nom d'Acanthella. D'ailleurs, dit-il, dans les vraies Rhamnées, les loges ovariennes ne renferment jamais qu’un seul ovule, lequel est basi- laire et ascendant, tandis que chez les Oliniées les ovules sont superposés REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 9 à l'angle interne et vers le milieu des loges. Il termine en tracant les caractères de cinq espèces d'Olinia. Beitrage zur Anatomie und Morphologie der Knos- pendecken dikotyler Holzgewæchse; par M. Karl Mikosch (Sitzungsberichte der Kais. Akademie der Wissenschaften, 4876, math.-naturwissenschaftliche Classe, séance du 20 juillet). L'auteur s'est proposé d'étudier la structure et le développement des tissus qui servent. de revétement au bourgeon. Les écailles qui les enve- loppent et les préservent sont formées dans un cas tantót de la partie vagi- nale (Acer, Sambucus), tantôt de la partie limbaire (Cornus), tantôt par la partie stipulaire (Quercus), de la foliole qu'elles représentent, et cela à l'exclusion des autres parties de la foliole. Dans d'autres cas ces écailles sont les restes (Philadelphus) de feuilles complétes et partiellement déta- chées. Sur la texture anatomique de ces organes de revétement, le mémoire de M. Mikosch ne présente que des idées générales. Floræ. Dalmaticæ Supplementum alterum, adjectis plantis in Bosnia, Hercegovina et Montenegro crescentibus. Pars prima ; auctore Roberto de Visiani. Venetiis, 1877. In-4° de 103 pages, avec 1 planche. Ce livre est surtout fondé sur les résultats des explorations de MM. Pan- tocsek et Pantit, ainsi que sur les recherches publiées en 1875 par M. Tommasini dans sa Flora de Veglia. Une seule espéce nouvelle y est signalée, l'Ornithogalum Visianicum, de l'ile de Pelagosa, qui est figuré ainsi que l'Orchis Grisebachii Pantocs. Symbolæ ad floram mycologicam austriacam ; auctore F. de Thümen (OEsterreichische botanische Zeitschrift, août 1877). Le genre nouveau Ræsleria, dédié à Léonard Rosler, savant cenologue de Klosternenburg, appartient aux Helvellacées; voisin des Vibrissea de Fries, il s'en distingue par le défaut de paraphyses et par ses spores glo- buleuses. Le Resleria hypogæa Thm. et Pass. a été découvert sur les radicelles de la Vigne. — Le Sporidesmium sicynum a été observé sur les ramuscules morts du Figuier, le Macrosporium diversisporum sur les feuilles tombantes et décolorées du Mais, le Cryptosporium ampelinum sur les sarments à demi putréfiés de la Vigne, le Phoma ailantinum sur les ramuscules morts de l'Ailantus, le Coniothyrium Gleditschie sur ceux du Gleditschia triacanthos, le Glæosporium exsiccans sur les feuilles encore vivantes du Hétre, le Ramularia microspora sur celles du Teu- crium Chamædrys, le Fusisporium putaminum sur les noyaux pourris des prunes, le Diplodia radiciperda sur les racines de jeunes Poiriers morts, le Sclerotium sarmenticolum sur les sarments pourris de la Vigne, le Septoria cydoniæcola sur les feuilles du Cognassier, et le Phyllosticta sycophila sur celles du Figuier. 10 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Bellevalia Hackeli, n. sp., auctore J. Freyn (OEsterreichische bota- nische Zeitschrift, septembre 1877). Cette espèce nouvelle a été recueillie en Portugal dans les Algarves par M. E. Hackel, de Saint-Polten, dont nous avons fait connaitre ici quelques études sur les Graminées d'Espagne et de Portugal. Elle est voisine surtout du Bellevalia dubia Rchb., qui se distingue par son périgone extérieur blanc, non d'un bleu noirâtre, à dents blanches ovales-arrondies et non lancéolées. Nove biline i rozjasjenja o njekojih dvojbenih (Nouvelles plantes et éclaircissements sur quelques plantes douteuses) ; par M. L. Vukotinovié (extrait du Rad, t. xxxix). Agram, 1877. Ce mémoire doit être regardé comme une addition à la flore de la Croatie de l'auteur. Il y décrit plusieurs espèces déjà connues, mais nou- velles pour le rayon oü il observe depuis longues années. Il signale aussi quelques nouveautés : Erigeron acris var. flexuosus, Carduus ensiformis, intermédiaire entre le Carduus alpestris W.K.etle C. arctioides W. K., et Martagon albiflorum. WV figure l'Anthriscus rivularis Doll., qu'il tient pour une forme glabre du Chærophyllum hirsutum L. Il s'est par- ticulièrement occupé du genre Hieracium, dans lequel il décrit un hybride nouveau, H. Rackii (H. Pilosella >< piloselloides), et VH. abruptifolium (H. corymbuliferum et H. croaticum Schloss. olim). Adatok Arbe és Veglia szigetek nyari floraja kózzelebbi ismeretéhez (Recherches sur la flore estivale des iles d Arbe et de Veglia) ; par M. Vincent Borbás (extrait des Communications de mathé- matique et d'histoire naturelle faites à l'Académie hongroise) ; tirage à part en broch. in-8^ de 72 pages. Si l'ile de Veglia était connue des botanistes par le travail spécial de M. Tommasini, il n'existait en revanche, sur la flore de l'ile d'Arbe, qu'un seul document, l'exsiccata de M. de Noé, si peu répandu qu'il n'a pas été connu de l'auteur. L'introduction deson mémoire est en langue hongroise, la partie systématique en latin. Plusieurs espéces ou variétés nouvelles y sont signalées pour la flore de la Dalmatie. Il faut distinguer ses observa- tions sur le Stachys subcrenata, qui diffère du S. ramosissima Rochel, et le genre Onosma, traité par M. le professeur Kerner. Les trois planches qui devaient accompagner le mémoire seront publiées ultérieurement. Eine neue €Esterreichische Tilia; par M. F. de Thümen (OEs- terreichische botanische Zeitschrift, octobre 1877). Cet arbre, observé dans une allée d'un parc de Vienne, est caractérisé par la forme particulière de ses feuilles et surtout de leurs dentelures. Selon M. Karl Koch de Berlin, il appartient au ‘Tilia tomentosa Mœnch, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 11 et M. de Thümen lui donne le nom de var. obliqua Thüm. Peut-étre est-il identique au Tilia petiolaris DC. du jardin d'Odessa, ce que l'on ne pourrait établir, dit l'auteur, que par la comparaison des exemplaires authentiques de ce dernier, conservés dans l'herbier du Muséum de Paris. Le Tilia tomentosa, nouveau pour la flore d'Autriche, était connu jusqu'à présent en Hongrie, dans la Turquie d'Europe, à l'Olympe de Bithynie, el peut-étre méme dans l'extréme Orient; il conviendrait en effet de l'identifier avec le Tilia mandshurica Maxim. Coniocybe Oweanii, n. sp., auctore G. Körber (Œsterreichische botanische Zeitschrift, novembre 1877). Cette espèce nouvelle, observée sur l'écorce des arbres au cap de Bonne- Espérance, est voisine du Coniocybe bæomycioides Massal. (Lotos, 1856, p. 83), qui diffère par « apotheciis carneis planiusculis, stipitibus disco pallidioribus et statione ad truncos Abietum ». Colchicum Jankæ, n. sp., auctore J. Freyn (OEsterreichische botanische Zeitschrift, novembre 1877). Cette espéce, observée en Dalmatie au voisinage de la mer, est voisine du C. parnassicum Sart., du C. longifolium Cast. (C. arenarium G. G. non W. K.), et du C. Kochii Parl. (C. arenarium Koch non W. K.). L'auteur indique les différences. En voici du reste la diagnose : « C. bulbo mediocri plurifloro, tunicis firmis duris subcorticosis nigri- cantibus longe supra bulbum productis; foliis 4, hysteranthiis patulis, e basi lata longe acuminatis; stylis apice uncinatis, stigmatibus unilatera- libus. » Sur le climat des environs de Paris à l'époque du di- luvium gris, à propos de la découverte du Laurier dans les tufs quaternaires de la Celle; par M. le comte G. de Saporta (Association francaise pour l'avancement des sciences, congrés de Clermont-Ferrand, 1876); tirage à part en broch. in-8° de 14 pages, avec une planche). La localité de la Celle dont il est question ici est située prés de Moret (Seine-et-Marne). Les tufs de cette localité, dont la situation stratigraphique a donné lieu à de nombreuses contestations, sont placés par l'auteur en plein quaternaire, au-dessus de Saint-Prest, mais au-dessous de l'àge du Renne proprement dit, vers le temps où les Éléphants et les Rhinocéros peuplaient encore en grand nombre les bords de la Seine, où entin la plus ancienne des races humaines dont la paléontologie ait reconnu les carac- téres anatomiques, la race dite de Saint-Acheul, s'était multipliée dans la région qui va de la Loire à la Somme et de l'Océan à la vallée du Rhin. Pour l'appréciation de l’âge exact de ces tufs, la flore fossile a fourni des documents importants. M. de Saporta donne une liste de dix-sept espèces 12 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. recueillies par M. Chouquet dans les tufs de la Celle. Parmi ces dix-sept espèces, il en est cinq: Laurus nobilis, Ficus Carica, Buxus sempervi- rens, Evonymus latifolius, Cercis Siliquastrum, qui ne sont plus spon- tanées auprès de Paris. Leur existence à Moret prouve qu'il y avait alors combinaison d'une température hivernale clémente avec l'humidité pro- noncée du climat, surtout si l'on tient compte de la présence dans les tufs de l'Acer Pseudoplatanus, et d'autres qui ne s'accommodent de nos jours ni de la chaleur estivale ni du ciel constamment serein du midi de la France. M. de Saporta a méme constaté en Provence, aux abords de. la grande source nommée Fontaine-l'Évéque et située prés de Montmeillan (Var), sur la rive gauche du Verdon, une association actuelle d'espéces qui rappelle d'une maniére surprenante celle des tufs de la Celle. La présence du Laurier, et méme (car c'est plutót le Laurus nobilis var. cana- riensis, L. canariensis Webb) d'une forme de Laurier plus sensible au froid que l'espéce ordinaire, plaide en faveur des hivers doux de l'époque quaternaire ancienne, et prouve que le thermomètre, au moment des plus grands froids, ne serait pas descendu à la Celle, au moment du diluvium gris, au-dessous de 8? centig. La France centrale dés lors n'offrait done point, comme on l'a cru, les conditions climatériques du Groenland et du Spitzberg. | Les Palmiers; par Oswald de Kerchove de Denterghem. Un volume grand in-8° de vi1-348 pages, avec 298 figures intercalées dans le texte et 40 planches coloriées. Paris, Rothschild, 1878. Ce livre est un des traités illustrés que l'éditeur Rothschild publie à grands frais et avec un goût incontestable, et qui ont pour résultat de vulgariser la connaissance des végétaux parmi le public lettré. L'auteur, qui possède à Gand les serres admirées de tous les voyageurs, était des mieux choisis pour un travail où il apportait une compétence toute spé- ciale. Dans les six premiers chapitres de son livre, il nous fait parcourir toutes les régions tropicales où s'élévent les Palmiers; leur distribution géographique y est traitée de main de maitre. Le chapitre vit embrasse l'histoire des Palmiers fossiles. Dans le chapitre vri, il fait l'histoire du Palmier au triple point de vue littéraire, artistique et historique. Il. nous montre quel róle le Palmier a joué depuis l'antiquité jusqu'à nos jours, nous raconte les légendes, les superstitions, les peintures auxquelles il a donné lieu, nous trace le tableau des introductions successives de Pal- miers; il consacre enfin quelques pages aux botanistes et aux hardis voyageurs qui se sont illustrés en les découvrant ou en les étudiant. Le chapitre 1x renferme une exposition claire et méthodique de l'organo- graphie, de l'anatomie et de la physiologie des Palmiers. Ce chapitre est terminé par quelques considérations sur leur classification et par deux tableaux qui reproduisent l'un, celle de M. de Martius, l'autre celle de REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 13 M. Wendland. Le nombre des espéces reconnues par ce dernier natura- liste s'éléve à plus de mille. Le chapitre x est consacré aux usages auxquels servent les différentes parties des Palmiers. Le chapitre xı traite de leur culture. Enfin le cha- pitre x11 renferme la description de quarante Palmiers que représentent autant de belles chromolithographies dessinées par M. de Pannemaker. Au point de vue scientifique, ce livre de M. de Kerchove ne doit être considéré que comme une brillante introduction à une monographie magistrale pour laquelle le savant palmologue de Gand rassemble depuis longtemps des matériaux de tout genre. Vergleichende Untersuchungen über die morphologi- schen Verhältnisse der Araceæ (Recherches comparées sur les caractéres morphologiques des Aracées) ; par M. Ad. Engler (extrait des Nova Acta der Kais. Leopold.-Carol.-Deutschen Akademie der Naturforscher, t. xxxix, n° 3 et 4) ; tirage à part en broch. in-4° de 16 pages, avec 7 planches coloriées. Dresde, 1877. Dans sa préface, l'auteur entre dans quelques considérations générales sur les principes qui doivent guider le naturaliste dans la délimitation des familles. Il fait remarquer que la taxinomie entre peu à peu dans une nouvelle voie, en ne tenant plus un compte aussi exclusif des organes floraux, mais en s'appuyant beaucoup sur les caractères morphologiques et anatomiques des organes de végétation. | Pour l'étude et la révision du groupe des Aracées (1), M. Engler a fait entrer en ligne de compte ces deux catégories d'organes, et, par leur secours, il est arrivé à un nouvel arrangement de ces plantes. Pour cha- cune des sous-familles établies par lui, et divisées chacune en un certain nombre de tribus, les affinités de ces tribus sont ingénieusement signalées par une disposition graphique qui permet de saisir d'un seul coup d'oeil les relations des tribus entre elles. La seconde partie du mémoire renferme le résultat de recherches ap- profondies et trés-savantes sur la phyllotaxie et sur l'évolulion des axes. M. Engler a ainsi brillamment préparé la grande monographie des Aracées qu'il doit publier prochainement dans la vaste collection mono- graphique éditée par M. Alph. de Candolle. Relazione sui cotoni coltivati nel reale orto botanico di Palermo nell anno 1876; par M. Agostino Todaro. In-fol. de 13 pages, avec une planche coloriée. Palerme, 1871. Les essais que M. Todaro a faits pour reconnaitre quelles sont les espèces de cotons qu'il est le plus avantageux de cultiver en Italie lui ont (1) Le terme d'Aroidées, que les botanistes francais donnent depuis longtemps à l'en- semble de Ja famille, est pris par M. Engler dans un sens beaucoup plus restreint. 14 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. permis de rectifier d'assez nombreuses erreurs de synonymie dans certains travaux antérieurs concernant le genre Gossypium. ll a pu s'appuyer en partie sur le mémoire bien connu de M. Parlatore, le Specie dei coloni, qui contient de fort belles planches. Il décrit longuement une nouvelle espèce originaire du Mexique, le Gossypium microcarpum, dont la variété luxurians serait précieüse à cultiver en Italie (1). Ueber Botrydium granulatum ; par MM. J. Rostafinsky et M. Woronin. In-4° de 18 pages et 5 planches. Leipzig, 1877 (2). Le Botrydium granulatum, qui habite le limon argileux au bord des étangs, se compose d'une partie aérienne, globuleuse, verte, de la grosseur d'une téte d'épingle, et d'une partie souterraine, rhizoidique, qui n'est qu'un prolongement aminci et ramifié par dichotomie de la cellule globu- leuse aérienne. Cette derniére seule renferme la chlorophylle. Transportée dans une goutte d'eau, elle donne naissance à de nombreuses zoospores asexuées, pourvues à leur extrémité d'un seul cil vibratile, et susceptibles de germination immédiate. Mais au contraire, lorsque l’atmosphère est sèche, ce sporange se rata- line, se vide ; son protoplasma passe dans l'appareil radiciforme, où il se rassemble en petites masses qui s'entourent chacune d'une membrane, et c'est alors dans ces cellules de formation accidentelle (zoosporanges sou- terrains) que se forment les zoospores. Dans un autre cas, il nait sur un point du systéme radiciforme une vésicule qui s'éléve au-dessus de la sur- face du sol, et qui est susceptible de vivre toute l'année et de subir méme une période de desséchement, avant de produire ces zoospores. Cette vé- sicule (hypnosporange) est arrondie ; c'est à elle que l'on a donné le nom de Botrydium Wallrothii. Sous d'autres influences, et surtout sous celle de l'insolation directe, le contenu de l'organe aérien du Botrydium peut se fragmenter en un certain nombre de cellules munies de membranes (3), et dont la couleur, verte d'abord, peut se transformer plus tard en un beau rouge. Ces cellules, mises en liberté, donnent naissance à de nombreuses zoospores biciliées ; ces derniéres ne peuvent reproduire l'individu qu'aprés une copulation semblable à celle que M. Pringsheim a décrite chez le Pandorina Morum et aprés s'étre fondues deux à deux en isospores. (4) Nous saisissons cette occasion pour faire remarquer que le Cotonnier Bahmieh, dé- couvert récemment en Égypte, qui a fort préoccupé le monde agricole, et sur l'origine duquel il avait été émis quelques hypothèses assez hasardées, n'est, d'après M. Naudin qui l'a cultivé, que le Gossypium barbadense L. (2) Une communication préalable a été faite dans le Botanische Zeitung en octo- bre 1877. (3) Ce sont ces cellules qui ont été décrites sous les noms de Protococcus Coccoma, P. palustris, P. botrydioides. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. l5 Flora of Mauritius and the Seychelles; par M. J.-G. Baker. . Un vol. in-8° de 600 pages. Londres, chez Lovell Reeve, 1877. Publiée sous les auspices du gouvernement colonial de Maurice, cette flore est préparée sur le modéle des grandes Flores des colonies anglaises déjà publiées par les botanistes de Kew. L'introduction notamment est calquée sur le méme modèle. Dans la partie descriptive (rédigée en anglais) la classification adoptée est celle du Prodromus ; seulement, dans la dis- position des genres, M. Baker a ordinairement pris pour guide le Genera de MM. Bentham et Hooker. Les Orchidées ont été décrites par M. S. Moore; les Palmiers et les Pan- danées par M. I.-B. Balfour; tout le reste de l'ouvrage est l’œuvre de M. Baker, qui y a compris les plantes de l'ile Rodriguez. M. Balfour aura ainsi le plaisir de voir utiliser immédiatement les résultats de son voyage, jouissance rare pour un naturaliste. Cinq genres nouveaux sont établis dans le Flora of Mauritius «nd the Seychelles : Hornea (Sapindacées), de Maurice ; Medusagyne (Terns- træmiacées), des Seychelles; Mathurina (voy. t. xxiv, p. 228); Scypho- chlamys (Rubiacées) et Tanulepis (Asclépiadées) de Rodriguez. Les données recueillies par M. Baker sur la distribution géographique des espéces ont suggéré à M. Marchal (1) des réflexious intéressantes. La flore des pays qui sont le sujet de ce livre n'est plus ce qu'elle a été; la culture des plantes économiques en a fait disparaître en grande partie la végétation ligneuse indigène. Ainsi, à l'ile Maurice (2), où elle présente un caractére franchement tropical (puisque c'est seulement sur le sommet de quelques pics élevés qu'elle possède un petit nombre de représentants de la végétation des régions méridionales tempérées), cette végétation compte seulement 869 espèces indigènes et 269 espèces introduites. Dans le groupe des Seychelles, où la configuration morcelée et la nature physique des terres sont en bien des endroits fort peu favorables à la culture, on con- slate cependant que la flore a subi presque les mêmes vicissitudes qu'à l'ile Maurice : on n'y indique que 338 espèces indigènes. L'ile Rodriguez nourrit 202 espèces, dont 36 sont endémiques. Les 1058 espèces crois- sant à l’état sauvage dans ces trois îles appartiennent à 110 familles ; 225 sont communes à l'ancien et au nouveau monde ; 145 le sont à l'Asie et à l'Afrique ; 66 sont africaines et n'existent pas en Asie. Enfin, ce qui est vraiment trés-remarquable, 76 de leurs espéces sont asiatiques et ne (1) Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, t. xv, n° 2, p. 135, (2) Il n'est pas hors de propos de faire observer que c'est à un voyageur francais, à Aublet, qui résida neuf années à l'île Maurice, que sont dus les premiers documents sérieux recueillis sur la flore de cette ile. M. Baker n'en parle aucunement dans sa pré- face, non plus que de Boivin. On nous assure cependant que les collections faites à Maurice par Aublet sont représentées au British Museum, et il serait surprenant que M. le comte Jaubert eût oublié le jardin de Kew dans la répartition de celles de Boivin. 16 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. croissent pas en Afrique. L’affinité entre ces flores insulaires et celle de l'Asie ne saurait étre expliquée par les causes ordinaires de transport. Faudrait-il voir dans ces iles, avec M. Marchal, des lambeaux du conti- nent asiatique, séparés de celui-ci, depuis l'existence des espéces actuelles, par l'immersion de la partie que recouvre actuellement la mer des Indes? Flora of tropical Africa; par M. D. Oliver, avec la collaboration de plusieurs botanistes, tome rir. 1 vol. in-8° de vrr et 544 pages. Londres, 1817. Ce volume traite des familles suivantes : Ombelliféres, Araliacées, Ru- biacées, Valérianées, Dipsacées, Goodenoviées, Ébénacées (toutes décrites par M. Hiern), Composées (par MM. Oliver et Hiern), Campanulacées (inclus. Lobéliacées, par M. Hemsley), Éricacées, Plombaginées, Primu- lacées (par M. Oliver), Myrsinées et Sapotacées (par M. Baker). Trois genres nouveaux sont à signaler dans ce volume, appartenant tous trois à la famille des Rubiacées, savoir : Enterospermum Hiern, voisin du Tarenna Gærtn., dont il diffère par les ovules collatéraux, le placenta indistinct et l'albumen ruminé. — Zy- godon Hiern, qui a le port de l'Empogona Hook. f., mais en diffère par l'absence de branches au style et par l'arrangement des ovules. — Lam- prothamnus Hiern, voisin du geure Rhabdostigma Hook. f. dont il se dis- tingue principalement par sa corolle infundibuliforme et non subrotacée, et par ses fleurs disposées en corymbe dense, subterminal et pédonculé, et non en panicule lâche et axillaire. Ces trois genres sontjusqu'ici mono- types. En rendant compte de cet ouvrage dans le Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique (1), M. Cogniaux fait observer que l'on y a géné- ralement pris pour régle d'attribuer à l'auteur qui aurait proposé de fusionner plusieurs genres en un seul nom tous les nouveaux noms spéci- fiques nécessités par cette fusion. Il y a lieu de consulter sur ce sujet encore controversé les judicieuses considérations émises par M. Alph. de Candolle (2). Recherches sur les graines originaires des hautes latie tudes ; par M. A. Petermann (extrait des Mémoires couronnés, elc., publiés par l'Académie royale de Belgique, t. xxvi, 1877); tirage à part en broch. in-8° de 50 pages. Aprés un intéressant résumé historique, l'auteur entre dans le détail des expériences qu'il a entreprises. Il a voulu apprécier : 1? la pureté des graines ; 2° le poids spécifique des semences ; 3° le pouvoir germinatif de graines de diverses espéces provenant de régions plus ou moins boréales. (1) T. xvi, p. 142. (2) Voyez le Bulletin, tome xxiv (Revue), p. 78. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 17 Ses recherches ont porté principalement sur le Trifolium pratense, le T. hybridum, le Phleum pratense, le Pinus silvestris et le Picea vul- garis. De nombreux tableaux résument ses expériences, dont il tire les conclusions suivantes : I. Les graines de Tréfle, de Phléole, de Pin et de Sapin recueillies en Suède entre 55° 20' et 60° 40' de latitude se distinguent des graines de méme espèce recueillies dans des pays plus méridionaux : 4° par leur pouvoir germinatif élevé, qui trouve son expression non-seulement dans le nombre des graines aptes à germer, mais aussi dans l'énergie avec laquelle la germination s'engage ; 2° par leur haut degré de pureté ; 3° par leur poids absolu moyen élevé. II. Concernant spécialement le Trifolium pratense etle T. hybridum, on a constaté ce fait important que les échantillons suédois étaient dépour- vus de Cuscute, ce qui provient moins d'une préparation soignée de la graine que de la rareté des Cuscutes dans les cultures du Nord. III. La grande énergie de la germination des graines du Nord et l'éléva- tion de leur poids absolu expliquent la précocité et le fort rendement que l'on obtient d'aprés M. Schübeler et d'autres expérimentateurs, lorsqu'on transporte ces graines vers le Sud, et qu'on les cultive sous une contrée plus méridionale comparativement avec des graines de méme espéce indi- génes de ce dernier pays. The wild Flowers of America, illustrated by Isaac Sprague. Text by George I. Goodzie, M. D. Boston. H.-O. Houghton and Co. Les renseignements qui nous parviennent sur cet ouvrage sont unanimes - pour louer la beauté des planches et la convenance du texte. L'auteur, M. Goodale, est professeur adjoint de physiologie végétale à l'université Harvard, de Cambridge (États-Unis), où professe déjà M. Asa Gray. Il ne S'y trouve guére figuré jusqu'à présent que des plantes de la partie orien- tale de l'Amérique du Nord, si ce n'est le Rudbeckia columnaris, qui croit au delà du Mississippi. Catalogus plantarum in Nova Cæsarea reperítarum. Cata- logue of plants growing without cultivation in the State of New Jersey, with a specific Description of all the species of Violets found therein; Di- rections for collecting, drying, labelling and preserving botanical spe- cimens, and a Description of suitable apparatus therefore; with Sugges- tions to teachers prosecuting the study of Botany; also a Directory of living Botanists of North America and the West Indies ; par M. Oliver R. Willis. In-8° de 88 pages ; New-York, chez A.-S. Barnes et C*. Sans date, mais probablement nouveau. Le titre fort développé de ce Catalogue des plantes de la Nouvelle- Jersey, un des États de la Confédération américaine, tiendra lieu à nos lec- T. XXV. (REVUE) 2 18 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. teurs d'une analyse détaillée. Ce n'est d'ailleurs qu'une seconde édition, trés-développée. Les Phanérogames y sont au nombre de 1603, y compris les espéces introduites. Le Catalogue se termine par les Lycopodiacées, mais un supplément, dû à M. Samuel Ashmead, concerne les Algues marines. Notes on Botrychium simplex Witchc.; par M. George E. Davenport. In-4° de 22 pages, avec 2 planches. Salem (Etats-Unis), 1811. ` Le Botrychium simplex est une petite Fougère figurée et décrite pour la première fois en 1833, dans The American Journal (t. vr, p. 103), par Hitchcock, et de nouveau étudiée par Milde, dans les Nova Acta Acad. Leop.-Car. naturæ curiosorum, t. xxvi. M. Davenport a étudié soigneu- sement cette espèce, en la distinguant des formes voisines et en indiquant les localités déjà assez nombreuses où elle a été trouvée méme en Prusse et en Silésie. Le Botrychium simplex se distingue du B. matricariæ- folium par l'existence d'une ramification souterraine et stérile de la fronde. Mais il n'est pas bien établi qu'Hitchcock n'ait pas confondu les deux espèces. La publication de cette notice est due à l'initiative libérale de M. Robinson. Handbuch der physiologischen Botanik, t. irr. Vergleichende Anatomie der Vegetationsorgane der Phanerogamen und Farne; par M. A. de Bary.: Un volume in-8° de 663 pages, avec 241 gravures sur bois intercalées dans le texte. Leipzig, 1877, typogr. Engelmann. — "Prix : 18 francs 75 cent. Cet ouvrage fait partie de l'Encyclopédie commencée par M. W. Hof- meister, élaborée de concert avec lui et continuée aprés lui par MM. les professeurs J. Sachs et A. de Bary, et laquelle comprend déjà : Théorie de la cellule végétale et Morphologie générale des végétaux, dues à M. Hof- meister ; Morphologie et physiologie des Champignons, Lichens et Myxo- mycétes, par M. de Bary ; Physiologie expérimentale, par M. J. Sachs. Le volume que. nous annonçons parait clore cette série scientifique, pour des raisons données par MM. J. Sachs et de Bary dans une courte intro- duction. D'après une seconde préface de M. de Bary seul, ce livre mériterait plutôt le titre de Prodrome d une anatomie comparée, parce que l'auteur laisse au lecteur le soin de rechercher dans les ouvrages de Sachs, Treviranus, Meyen, certains détails purement historiques, parce qu'il a tenu surtout à condenser ce qu'il y a de mieux établi comme résultant des travaux récents, et principalement de ceux de MM. de Mohl, Nægeli, Sanio, Hartig et Van Tieghem, et parce que bien des points réclament encore de ncuvelles recherches. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 19 Le livre de M. de Bary est divisé en deux parties, qui traitent, la pre- miére des espéces de tissu, la seconde de la disposition de ces divers tissus. On trouvera dans les rubriques de chacune de ces deux parties la preuve du soin et de la spécialisation avec lesquels l'auteur a traité son sujet. La premiére parlie renferme sept chapitres : « Tissu cellulaire (épiderme, liége et parenchyme), Sclérenchyme, Réservoirs de sécré- tions, Trachées, Tubes cribreux, Laticiféres et Tissu intercellulaire. » La deuxiéme partie est partagée en deux divisions, entre lesquelles l'auteur a réparti l'étude de la disposition primaire et celle de la disposilion secon- daire des faisceaux. Les formations primaires, considérées chez les priu- cipaux groupes de végétaux, offrent une étude importante de la constitu- tion du faisceau vasculaire. Les formations secondaires sont étudiées d'abord dans l’accroissement normal des tiges et des racines des Dicotylédones, puis en dehors de la zone d'accroissement. Il faut noter dans l'étude générale de l'accroisse- ment normal celle des différences qui distinguent chaque couche ligneuse consécutive, celle des variations individuelles, etc. ; puis, en dehors de la zone d'accroissement, l'étude de la sclérose consécutive, celle des phénoménes de désorganisation du périderme, etc. Un chapitre spécial est consacré à l'étude des anomalies de la croissance chez les Dicotylé- dones et les Gymnospermes, et poursuivie chez les différentes familles qui offrent des exemples de ces anomalies. Enfin la deuxiéme partie de l'ouvrage se termine par l'étude de l'accroissement normal de la tige et de la racine chez les Monocotylédones et les Cryptogames : les Dracena, les Dioscorea et les Isoëtes sont considérés d'une manière spéciale. Bien que l'étroitesse de notre cadre nous empéche de faire réssortir les détails où s'est empreinte la marque particulière du talent et des opinions de l'auteur, ce que nous en disons suffira pour faire apprécier l'extréme importance de cette publication, dont la place est marquée dans la biblio- théque de tous les botanistes auxquels la langue allemande n'est pas étrangère. Ferns of North America; par M. Daniel C. Eaton. Part. 1, 20 pages in-4, avec 3 planches. Salem, 1877. Il sera publié tous les deux mois un fascicule de cette publication à un dollar chacun. L'auteur s'y est proposé de figurer toutes les espèces des États-Unis. Nous remarquons parmi les quatre espéces figurées dans cette première livraison le Cheilanthes Cooperæ, n. sp., découvert en Californie par M™ Elwood Cooper, et l'Asplenium serratum, nouvellement constaté dans la Floride, qui n'était guére signalé jusqu'ici que dans la zone inter- tropicale ; un certain nombre de végétaux de cette zone sont déjà connus d'ailleurs pour s'étendre jusque dans la partie la plus méridionale des États orientaux de la grande République américaine. 20 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Cryptogamen-Flora, enthaltend die Abbildung und Beschreibung der vorzüglichsten Cryptogamen Deutschlands. III Band : Die Moose. 1 Ab- theilung : Lebermoose, mit circa 500 Abbildungen auf 8 Tafel in Farben- und Schwarzdruck ; par M. G. Pabst, avec dessins de MM. W.-O. Müller et G. Pabst. Gera, chez C.-B. Grisebach, 1877. — Prix : 12 fr. Ce nouveau fascicule du Cryptogamen-Flora est consacré aux Hépa- tiques. Il comprend 34 pages de texte in-4° et 8 planches qui contiennent un grand nombre de gravures. 21 genres sont décrits, ainsi qu'un grand nombre d'espéces, le tout en allemand. C'est le cas de faire remarquer aux lecteurs francais que le titre ne comprend que l'iconographie et la description des principaux Cryptogames d'Allemagne. Ueber ein Gras mit mehrgestaltiger Deckspelze (Sur une Graminée à enveloppes polymorphes) ; par M. E. Hackel (Œster- reichische botanische Zeitschrift, décembre 1877). M. Hackel avait, dans un travail antérieur (1), établi comme espèce nou- velle l Agrostis tricuspidata, distingué par lui de VA. castellana Boiss. et Reut. Mais, aprés avoir examiné un grand nombre d'échantillons de localités différentes, l'auteur s'est convaincu que l'Agrostis désigné sous ces noms et sous d'autres encore se rencontre indifféremment mutique ou aristé, avec la glumelle inférieure glabre ou pubescente sur le dos ou sur l'aréte. Il en résulte qu'il faut définitivement, d'aprés lui, réunir l'Agrostis hispanica Boiss. et Reut., l’A. castellana Boiss. et Reut. ct PA. tricuspidata. Puccinia Thümeniana, n. sp.; par M. W. Voss (Œsterrei- chische botanische Zeitschrift, décembre 1877). Cette espèce donne sur le Myricaria germanica un OEcidium qui a été décrit par le méme auteur sous le nom d'OE. involvens. Elle est très-fré- quente. L'OEcidium s'observe en aoüt, le Puccinia en septembre. New Diatoms from Honduras, described by A. Grunow, with Notes by F. Kitton (The monthly Microscopical Journal, octobre 1811). ' Ce mémoire a été publié en allemand par M. Grunow, dans l'Hedwigia, en 1867. Il a été lu l'année dernière devant la Société microscopique de Londres avec quelques corrections relatives aux coupes génériques ou spé- cifiques admises maintenant par l'auteur, et des notes duesà M. Kitton, notes intéressantes pour le spécialiste, dans lesquelles nous voyons, par exemple, que le genre Stictodesmis, conservé par M. Smith pour le Suri- rella craticula, devrait céder le pas, suivant les droits de l'antériorité au (1) Voyez tome xxiv, Revue, p. 130 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 91 Climaconeis Grun. ; que le Plagiodiscus Grun. et Eulenstein est proba blement fondé sur une monstruosité du genre Surirella, connue depuis longtemps des diatomistes sous le nom de S. reniformis, etc. Ajoutons que les nombreuses figures de Diatomées remplissant quatre planches aunexées à ce mémoire sont absolument nouvelles, et que le texte est loin de concerner seulement les Diatomées du Honduras recueillies par L. Lindig. L'extréme largeur de l'aire occupée par ces végétaux inférieurs rend solidaires l'une de l'autre, à leur sujet, les flores les plus éloignées. C'est ainsi, parmi les Diatomées du Honduras, que le Synedra levigata se retrouve à Maurice et aux iles Samoa ; le S. andosa à Caracas et dans la mer Adriatique ; le Plagiodiscus nervatus à Caracas, à Constantinople et aux Samoa; le Mastogloia undulata dans lAdriatique, la mer Rouge, les Seychelles, et méme sur les côtes de l'Australie. List of plants which afford Raphides, Sphæroraphides, long crystal Prisms, and short prismatic Crystals ; par M. George Gulliver (The monthly Microscopical Journal, septembre 1877). On sait que M. Gulliver étudie depuis une vingtaine d'années les cris- taux des cellules végétales; il a publié sur ce sujet plusieurs mémoires dans les Annals and Magazine of natural History (1). Celui-ci est un court résumé de tous les travaux de l'auteur, résumé qui sera utile aux professeurs de botanique, car il renferme les éléments d'une lecon toute faite sur le sujet. Il n'y a pas de planches, mais les figures nécessaires se trouvent dans le numéro du méme Journal pour décembre 1813, lequel est également à notre bibliothéque. Pollen ; par M. M. Pakenham Edgeworth. In-8* de 92 pages, avec 24 pl. et 446 figures. Londres, chez Hardwicke et Boyne. De méme que le résumé précédent, ce grand mémoire sera utile aux professeurs qui sauront y choisir des exemples, en ayant soin de ne pas s'en laisser imposer par les nombreuses fautes typographiques qui y défi- gurent complétement maint nom de plante et d'auteur. Le mémoire com- mence par un résumé de l'état de nos connaissances sur la structure des grains polliniques; vient ensuite une liste des espèces dans lesquelles la forme du grain pollinique est connue; un signe particulier indique celles qui ont été observées par l'auteur. Cette liste, disposée suivaut l'ordre de la classification naturelle, n'occupe pas moins de soixante pages; l'auteur a cité en note les documents bibliographiques qui étaient à sa connais- sance. On trouvera dans son mémoire quelques faits curieux sur les cristaux contenus dans les grains de pollen, à joindre à ceux dont la connaissance (1) On trouvera la liste de ces travaux dans le Catalogue of scientific Papers, publié par les soins de la Société royale de Londres. 99 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. est due à M. Gulliver. On remarquera les cristaux des Hortensia, d'autant plus que les'Saxifragées, parmi lesquelles on place ces derniers, sont dépourvues de raphides. Les Trapa, qui sont ordinairement placés parmi les Onagrariées cristallifères, ne contiennent pas non plus de cris- taux, non plus que les Haloragées. Le pollen des Trapa différe aussi beau- coup de celui des Onagres et des genres voisins. Alabastra diversa; auctore S. Le M. Moore (The Journal of Botany, octobre 1877). Ce mémoire contient la description d'espéces nouvelles constatées au jardin de Kew dans des collections d'origine assez diverses, et dans les genres Uvaria, Reaumuria, Tristellateia, Ormocarpum, Galactia, Pi- thecolobium, Rhododendron, Blepharis, Strobilanthes et Pedicularis. Citons en outre un nouveau genre de Labiées, Cormanthosphace, qui renferme quatre espéces japonaises, attribuées jadis par Miquel au genre Elsholtzia et plus récemment par M. Bentham au genre Pogostemon, dont elles s'éloignent par l'irrégularité de leur calice et par leur corolle nettement bilabiée et à cinq lobes. Le mémoire de M. Moore renferme encore l'étude d'une collection inté- ressante formée dans l'intérieur du Japon par M. Bisset, et à laquelle appartiennent quelques-unes des nouveautés précédemment décrites. Cette étude a été faite à l'aide de communications obligeamment four- nies par M. Franchet. Flore de la Suisse et de la Savoie; par M. le docteur Louis Bouvier. Petit in-8° de 789 pages. Paris, Alph. Picard, 1878. ` On sait qu'il n'existe pas de livre envisageant dans un cadre commode pour les touristes la végétation de la Suisse et de la Savoie, et l'on saura gré à M. Bouvier d'avoir comblé cette lacune, d'autant plus qu'il élargit encore des limites déjà bien étendues géographiquement, en y admettant cà et là des localités du Jura francais. Aprés avoir longtemps résidé à Annecy, où il avait pris une part im- portante, comme vice-président, à notre session de 1866, M. Bouvier habite maintenant les environs de Genéve, oü il préside actuellement la nouvelle Société botanique de cette ville, et d'oà il a pu faire de nouvelles explorations, tout en puisant de nombreuses indications de localités, pour les points de la Suisse étrangers à ses propres recherches, dans les herbiers de ses confréres. Sa Flore, construite sur un plan particulier, est écrite surtout pour faire reconnaitre les espèces ; la description des genres y est réduite à des phrases diagnostiques placées en tableau à la suite de la caractéristique des familles. Des détails de médecine ou . d'hygiène domestique suivent celle des espèces. L'auteur a donné un soin particulier à la distinction des espèces REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 23 dans certains genres difficiles, tels que les suivants: Polygala, Potentilla, Rosa, Hieracium, dont l'étude publiée par lui lui appartient en propre. Ancien éléve d'Adrien de Jussieu, M. Bouvier n'est pas partisan du mor- cellement des types spécifiques, et recherche les faits de passage qui lui permettent de rattacher plusieurs variétés à une même espèce. IL s'en est d'ailleurs scrupuleusement tenu à la phanérogamie ; les Cryplogames vas- culaires ne figurent pas dans son livre. Études sur la Géographie botanique de Pitalie ; par Ph. Parlatore. Broch. in-8° de 76 pages. Paris, J.-B. Bailliére et fils, 1878. Ce mémoire, qui parait posthume, devait entrer à titre. d'appendice dans la traduction francaise de l'ouvrage de M. Grisebach, lu Végétation du globe, due à M. de Tchihatchef. La maladie de M. Parlatore avait forcé d'ajourner la publication de cette addition qu'il ne terminait pas, et la mort de ce savant, survenue au mois de septembre dernier, a obligé l'éditeur de faire paraître la brochure incomplète. Telle qu'elle est, elle offre encore cependant un réel intérêt. On peut la considérer comme l'extrait d'un. grand travail que M. Parlatore avait préparé sur la géogra- phie botanique de l'Europe, et pour lequel il avait recueilli des matériaux consjdérables dans ses voyages. Sur les différentes catégories de plantes qui constituent la flore de l'Ita- lie, M. Parlatore considére seulement les plantes alpines et les plantes du nord et du centre de l'Europe. Il s'attache surtout à indiquer à quelle limite méridionale et à quelle altitude ces plantes parviennent en Italie et jusqu'en Sicile. Il étend cette étude, à un point de vue plus général, aux diverses relations géographiques qu'affeetent les plantes de la zone arcti- que et indique, dans autant de listes séparées celles qui lui demeurent propres et celles qui sont communes, d'une part au Spitzberg, d'autre part à la Laponie, aux Alpes centrales de la péninsule scandinave, aux montagnes de la Grande-Bretagne, etc. Vient enfin l'indication des espèces alpines spéciales aux Alpes italiennes el qui sont encore au nombre de 49. Plus considérable est le nombre de celles qui habitent exclusivement les Apennins. L'auteur énumère aussi celles de la Corse et celles de l'Etna. Il insiste sur ce fait qu'on observe souvent des plantes alpines dans des régions où l'on ne s'attendait guère à les rencontrer, même au bord de la mer, et se montre disposé à en conclure qu'il n'y a pas de région alpine, ni méme de région botanique naturelle dans le sens strict de ce mot. Sous le nom de plantes du nord et du centre de l'Europe, M. Parlatore a étudié dans leur distribution géographique les végétaux qui croissent en Italie au-dessous de la zone alpine, entre celle-ci et la région de l'Oli- vier, dans les régions qu'on a l'habi'ude de nommer régions des Pins, du Sapin, de l'Épicéa, du Mélèze, du Hétre, du Chène et du Châtaigaier. Dans ce mémoire, M. Parlatore s'est montré opposé à la doctrine des 94 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. centres de végétation qui était celle de M. Grisebach. Il pense que la dis- tribution actuelle des plantes alpines prouve seulement que ces plantes, plus répandues à l'époque où les conditions physiques et climatologiques leur étaient plus favorables, ont continué à bien végéter dans les pays oü ces conditions se sont conservées telles, et se sont limitées, dans d'autres pays, seulement aux lieux où elles leur ont permis de vivrej(1). Beitrüge zur Theorie des Wurzeldrucks (Recherches sur la théorie de la poussée radiculaire); par M. W. Detmer (Sammlung phy- siologischer Abhandlungen, hersgg. von W. Preyer, 1" série, 8° livr.). Broch. in-8° de 66 pages, avec 1 pl. Iéna, chez Hermann Dufft, 1871. Prix : 2 fr. 75 cent. Ce mémoire est divisé en cinq parties. L'auteur examine successivement l'absorption d'eau opérée par les parties végétales placées au-dessus de la surface du sol, les causes de la poussée radiculaire, l'influence des cir- constances extérieures sur l'écoulement de la séve, la marche générale de celle-ci, et la périodicité de son écoulement. Nous regrettons qu'il n'ait tracé de ses résultats aucun résumé que nous puissions reproduire. La Vie végétale. Histoire des plantes à l'usage des gens du monde. Un vol. grand in-8° de 807 pages, illustré de 420 gravures sur bois et de 10 planches en chromolithographie; par M. Henry Émery. Paris, Hachette, 1878. « Faire connaitre et estimer parmi les gens du monde la Botanique, cette initiatrice de tout progrés horticole, tel est, dit l'auteur dans sa pré- face, le but de la Vie végétale, livre qui réunit sous une forme simple et concise, dans un cadre trés-restreint, les notions premiéres sur l'organi- sation et la vie des végétaux, applique ces données à l'interprétation des lois de la géographie des plantes, discute les problémes de l'acclimatation et de la naturalisation, démontre l'inanité du premier, prouve la fécondité du second en racontant l'histoire des principaux triomphes de la natura- lisation, celle du Caféier et des plantes à épices au siècle dernier, celle des Arbres à quinquina à notre époque, asseoit sur des bases rationnelles les principes de la culture, et résume en terminant les discussions soulevées de notre temps à propos de la longévité végétale, des plantes irritables et des plantes carnivores. » Ce peu de mots suffira à nos lecteurs pour se faire une idée de la na- ture du texte, dont l'exactitude est garantie par la position scientifique de l'auteur. Il a donné un plus grand développement à la partie physiolo- gique, ce qui était en rapport avec le plan de son ouvrage ; et relativement (1) Voyez dans les Comptes rendus, séance du 17 juin 1878, une note de M. Cosson sur cette publication. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 25 | plus encore à la géographie botanique, qui n'a encore été traitée avec ce luxe de détails dans aucun ouvrage élémentaire ; on trouvera méme dans les 280 pages environ qui lui sont consacrées, des opinions propres à M. Emery, et présentées d'une maniére fort intéressante, notamment l'idée de la culture de serre chaude sous le climat alpin, à l'aide de la lumière intense des hautes régions. Il fait connaitre les principales stations et les » principaux types de la flore arctique, de la zone tempérée, de la région méditerranéenne et enfin de la flore tropicale, le tout richement illustré par des bois représentant le port des plantes dont il est question, des paysa- ges des différentes contrées, choisis avec une grande justesse d'appro- priation. Probablement les nombreux abonnés du Tour du monde en recon- naitraient quelques-uns, et nous pourrions signaler dans les nombreuses vignettes plusieurs des bois de l'Histoire des plantes; on sait qu'ils sont de là main de M. Faguet, ce qui augmente la valeur de l'ouvrage qu'ils accompagnent. Quant aux ehromolithographies, tout en accordant les éloges mérités à leur valeur artistique, si nous en parlons, c'est surtout pour avertir nos lecteurs de ne pas confondre, à cause de ces belles images, le livre de M. Émery avec un de ces Livres d'étrennes, auxquels il est si supérieur par la valeur scientifique du texte. Adiantum æmulum Moore, sp. n. (Gardeners’ Chronicle, 10 no- vembre 1877). Cette espèce est originaire du Brésil, d’où elle a été introduite par MM. Veitch. A première vue, il nous semble difficile de la distinguer, d’après le dessin qu'en renferme le Gardeners’ Chronicle, de l'Adiantum glauco- phyllum et d'autres formes voisines de l'A. cuneatum qui se rencon- trent également au Brésil et au Mexique. Nous attendrons, pour étre définitivement informé à ce sujet, la 3* édition du Synopsis Filicum de M. Baker, pour laquelle tant d'additions sont déjà enregistrées depuis la deuxiéme. Révision de la nomenclature des Troënes cultivés; par M. J. Decaisne (Flore des serres et jardins de l'Europe, t. xxu, p. 4); tirage à part en broch. in-8° de 4 pages. M. Decaisne a fait ce travail sur le vivant, dans Ia pépiniére du Muséum. Pour donner à ses déterminations toute la certitude désirable, il s'est adressé à M. le professeur de Visiani, auquel on doit la description de plusieurs espéces cultivées dans le jardin de l'université de Padoue, à M. Todaro à Palerme, et à M. Max Kolb pour les types de Zuccarini con- servés à Munich. L'herbier du Muséum posséde d'ailleurs les espéces décrites par Blume et celles de M. Maximowicz. Toutes celles qui sont cultivées au Muséum ont été analysées par M. Decaisne pendant deux années consécutives. A l'exemple de MM. Bentham et Hooker, M. Decaisne réunit les Visiania 26 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCF. aux Ligustrum, mais en conservant le premier de ces deux genres comme une section dans laquelle il range toutes les espéces chez lesquelles le tube de la corolle ne dépasse pas le calice. Il décrit quatorze espèces, parmi lesquelles deux nouvelles : Ligustrum insulense (L. Stauntoni hort. non DC.) et L. Hookeri (L. Wallichii Vis. non Bl., L. nepalense Hook. var.). Quelques espéces sont exclues par M. Decaisne comme appartenant au genre Lippia ou au genre Linociera. La synonymie est considérable, notamment la synonymie horticole. On a collection of Ferns made by miss Helen Gilpin in the interior of Madagascar ; par M. J.-G. Baker (extrait du Journal of the Linnean Society, vol. xv1) ; tirage à part en broch. in-8° de 10 pages). La collection de miss Gilpin, recueillie dans le voisinage d'Antanana- rivo, contenait environ 150 espèces de Fougères et autres Cryptogames vasculaires, sur lesquelles M. Baker décrit 18 espèces nouvelles : Dickso- nia hypolepidoides, qui a le port et la consistance du Davallia strigosa ; Lindsaya madagascariensis, qui a le port du L. flabellulata, mais avec le sore marginal et les deux valves de l'involucre de même largeur ; Chei- lanthes madagascariensis, très-voisin du Ch. chlorophylla Sw., lequel est américain; Pteris remotifolia, mentionné déjà par M. Baker dans l'étude de la collection de M. Pool comme intermédiaire entre le P. qua- driaurita et le P. madagascarica; Asplenium Gilpinæ, qui a les pin- nules semblables à celles de l'A. obtusifolium par leur contour et à celles de TA. horridum par leurs découpures ; À. herpetopteris, dont les frondes s'enracinent à leur extrémité comme plusieurs espéces du groupe Darea, notamment comme Y'A. affine, dont il s'éloigne par son rhizome longue- ment tracant; À. brevipes, qui est un Diplazium voisin du D. Shepherdi ; Nephrodium trichophlebium, qui porterait le n^ 10 bis dans le Synopsis Filicum ; N. subcrenulatum, qui rappelle le N. chrysolobum et de petites formes du N. caripense; N. anateinophlebium, voisin du N. contermi- num; N. longicuspe, voisin du N. prolixum; N. costulare, voisin du N. pennigerum ; Polypodium fragile, qui rappelle le Nephrodium flacci- dum par sa texture et son. mode de division, et qui appartient d'ailleurs au genre Phegopteris ; Polypodium synsorum, P. Gilpinæ, P. perludens et P. torulosum, tous vrais Polypodium, qui porteraient dans le Synopsis Filicum les n°* 91 bis, 91 ter, 149 et 212; et Nothochlæna Streetie, qui a le port des petites formes de l' Hypolepis Bergiana. La brochure contient encore la description de l'Asparagus madagasca- riensis Baker et de l'Angrecum Gilpinæ Rchb. f. et S. Moore. Tentamen Hosarum Monographiæ, auctore E. Regel (extrait des Travaux du Jardin botanique impérial de Saint-Péters-. bourg, 1811, t. v); tirage à part en broch. in-8° de 44 pages. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 27 Aprés quelques mots de préface, l'auteur expose une sorte de classifica- tion basée, pour les divisions principales, d'une part sur le nombre des fleurs de l'inflorescence, et de l'autresur les aiguillons. Il donne cet arran- gement sans aucun commentaire, et y comprend seulement 57 espéces de Roses; la synonymie est trés-considérable. Il avoue qu'il a réduit beau- coup le nombre des formes spécifiques admises dans le genre, et croit qu'il aurait dû le réduire plus encore. Il ne craint pas non plus d'avouer « qu'il a jeté par-dessus le bord, comme un bagage inutile, les travaux de botanistes français qui sont presque arrivés à établir une espèce sur chaque échantillon ». Il ne faudrait pas d'ailleurs oublier, en appréciant le mé- moire de M. Regel, qu'il est surtout destiné à l'étude des Roses de l'Asie centrale. On trouvera dans le Bulletin de la Société royale de botanique de Bel- gique, t. xvi, n° 1, une critique de cette classification, due à M. Crépin. Conspectus ordinum Prothallophytarum, auctore V. Trevisan (Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, t. xvi, n°1, pp. 4-14). Ce mémoire renferme l'exposé de la classification que M. le comte Tre- visan adopte pour les Cryptogames supérieurs, en s'aidant des travaux publiés sur eux par divers auteurs, et surtout pour réformer les degrés supérieurs de cette classification, non sans en compliquer quelque peu l'intelligence. Cette tentative, qui n'est pas nouvelle aujourd'hui, consiste principalement à placer sur le méme plan, sous le titre d'Ordo ou de Famille, les Salviniées, Marsiliacées, Isoétées, Sélaginellées, Équisétacées et Lycopodiacées d'une part, et de l'autre les principales divisions bien connues des Fougéres, des Mousses, des Hépatiques, et les Characées. Note sur la tribu des Platystomées de la famille des Hypoxylacées; par M. le comte Victor Trevisan de Saint-Léon (Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, t. xvi, n° 1, pp. 14-20). Cette tribu a été établie par M. Du Mortier (Commentationes botanice, p. 87) dés 1822, en méme temps que le genre Platysphæra, pour lequel deux autres dénominations ont été depuis proposées à tort, celle de Platystoma par M. Bonorden, et celle de Lophiostoma par MM. Cesati et De Notaris. M. Trevisan reconnait que parmi les plantes comprises sous ces dénominations diverses et appartenant au même type, il y a cependant trois caractères différents de spores : tantôt celles-ci sont cloisonnées dans toute leur longueur (mérenchymatiques), tantôt elles le sont dans toute leur largeur (murales), tantót elles ne présentent qu'une seule cloison transver- sale. Il y a donc, dansla tribu des Platystomées, lieu d'établir trois genres, 28 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. que l'auteur caractérise sous les noms de Platystomum (6 espèces), Platysphæra Du Mort. (44 espèces), et Lophiosphera (4 espèces). Note sur Hieracium Lavernellei Timb., et de l’hybridité dans le genre Hieracium; par M. Éd. Timbal-Lagrave (extrait des Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse) ; tirage à part en broch. in-8° de 8 pages. L'auteur ne s'occupe ici que des croisements observés par lui entre l'Hieracium eriophorum Saint-Am. et VH. jacobææfolium Fro]. , aux environs d'Arcachon. [l commence par décrire ces deux plantes, ainsi que VH. prostratum DC., variété du premier. Les nombreux hybrides, sur lesquels M. de Lavernelle avait d'abord appelé l'attention, sont désignés par M. Timbal-Lagrave sous le nom d'H. Lavernellei. On sait qu'en se fondant sur ces intermédiaires, feu J. Gay n'avait vu dans l'H. eriopho- rum et dans lH. jacobææfolium que les deux formes extrêmes d'une seule espéce, la premiére laineuse, la seconde glabre. M. Timbal-Lagrave maintient que ce sont des types parfaitement tranchés. La feuille florale et le filet staminal; par M. D. Clos (extrait des Mémoires de l'Académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, T° série, t. 1x) ; tirage à part en broch. in-8° de 30 pages. M. Clos avait déjà cherché à montrer, dans un travail intitulé : La feuille florale et l'anthére, que lanthére est un organe distinct, et, dans la plu- part des cas au moins, sans analogie avec le limbe de la feuille. Dans le mémoire actuel, aprés avoir comparé entre eux, d'une maniére générale, le pétale ct l'étamine, envisagée surtout quant au filet, et discuté les cas d'anthéres sessiles, il fait ressortir les rapports des filets avec les pétales chez les Polypétales polystémones et polyadelphes, et les piéces de la corolle chez les Monopétales. Il discute ensuite la signification du connectif, et il invoque la tératologie à l'appui des résultats de cet examen. Un chapitre spécial est employé par lui à montrer l'inanité d'une compa- raison entre les filets et les feuilles caulinaires. Il résume comme il suit les résultats de ses recherches : Dans la trés-grande majorité des cas, le filet ne doit pas étre comparé à la feuille, mais bien au pétale ou, à défaut, au sépale; il représente la nervure médiane du pétale sessile, l'onglet et la nervure médiane de la lame qui termine le pétale stipité, quelquefois aussi l'onglet seul. Il n'est pas rare de retrouver au sommet du filet ou du connectif quel- que particularité d'organisation (poils, crêtes ou processus divers) repro- duisant celle du pétale ou de la corolle. Dans de nombreuses plantes polystémones, un faisceau d'étamines équi- vaut au pétale sessile et rectinerve ou curvinerve. L'anthére, en tant qu'organe indépendant et dont les conformations REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 99 variées n'ont d'ordinaire aucun rapport avec celles des pétales, n'a d'autre représentant dans le pétale que le connectif, lorsque le filet est continu à ce dernier. Ce connectif entre parfois pour beaucoup dans cette compa- raison, représentant presque à lui seul tout le pétale chez les plantes pourvues de longues anthéres subsessiles, adnées et à loges séparées (Anonacées, Magnolia). Si la nature des loges de l'anthére exclut en général toute comparaison entre elles et le pétale ou la feuille considérée en totalité ou en partie, rien n'autorise à voir dans le filet le pétiole de la feuille caulinaire, car : 1° dans les plantes où ce pétiole est le plus distinct, tantôt la feuille dis- parait au voisinage de l'inflorescence, comme c'est le cas pour la plupart de celles à feuilles palminerves ou digitées, tantót la feuille est sessile (plusieurs Aroidées) ; 2° le filet est long et parfois très-long dans nombre de plantes à feuilles sessiles ou trés-briévement pétiolées (Caryophyllées, Chèvrefeuille commun, Càprier, etc.). Catalogue des Mousses de l'arrondissement d'Abbeville; par MM. É. de Vieq et Ch. Wignier (extrait des Mémoires de la Société d'émulation d'Abbeville); tirage à part en broch. in-8° de 44 pages. Paris, F. Savy, 1877. On avait déjà des documents sur la bryologie des environs d'Abbeville dans l'Extrait de la Flore d'Abbeville de Boucher de Crèvecœur (Paris, 1803) et dans la Topographie physique et médicale de la ville d’ Abbeville, par le docteur A. Hecquet (Amiens, 1857). Dans ce dernier ouvrage figu- rait une liste de Mousses communiquée par feu notre confrère M. Tillette, de Clermont-Tonnerre, dont les auteurs ont pu compulser l'herbier. Ils ont beaucoup ajouté à ces documents par leurs propres recherches. Ils sont arrivés ainsi à énumérer 124 Mousses, classées par eux dans l'ordre du Synopsis de M. Schimper. Ils ont été aidés par M. Bescherelle dans la détermination d’espèces litigieuses. Supplement to the Jamaican Ferns recorded in Grisebach's Flora of the British West Indies (1); par M. G.-S. Jenman (The Journal of Botany, septembre 1877). Ce mémoire est fondé sur l'étude des espéces recueillies par l'auteur lui-méme à la Jamaique ; il nous parait avoir voulu seulement indiquerles espèces non signalées dans cette ile par M. Grisebach, ou relever certaines confusions commises selon lui par ce dernier auteur. Il signale quelques nouveautés qui portent le nom de M. Baker, avec le numéro qu'elles devront garder dans le Synopsis Filicum. Ces nouveautés appartiennent aux genres Nephrodium, Polypodium, Gymnogramme et Vittaria. Les originaux de la collection sont déposés au musée de Kew. (4) Le titre exact est Flora of the British West Indian Islands. 30 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Thorelia, genus novum, propositum ab Henr. F. Hance (The Journal of Botany, septembre 1877). Ce nouveau genre, que l'auteur regarde comme une Lythrariée anomale, a été recueilli à 2900 pieds de hauteur par M. Pierre en Cochinchine ; il est dédié à M. le docteur Thorel, qui s'est occupé avec zéle de la flore de ce pays. Nous en transcrivons les caractères en les abrégeant : « Calycis tubus campanulatus... ; lobis 5 tubo æquilongis, valvatis. Petala 9-1, fauci inserta, imbricata. Stamina indefinita, basi calycinorum lobo- rum inserta, filamentis æqualibus ; antheris introrsis, basifixis. Ovarium inferum, 3-loculare; stylus simplex, stigmate inconscipuo. Ovula com- pressa, rugosula, in singulo loculo circ. 12, placentis axillaribus unise- riatim affixa. — Arbor v. frutex, cortice nigricante, facile solubili, foliis alternis, paniculis ramos terminantibus, floribus parvis, bibracteolatis. » Corona Pierreana, sive stirpium Cambodianarum à cl. I. Pierre, horti bot. Saigonensis præposito, lectarum Eclogæ, auctore H.-F. Hance. Pugillus alter (The Journal of Botany, novembre 1871). M. Hance décrit dans ce mémoire 70 espèces de la collection de M. Pierre, et il établit des espèces nouvelles dans les genres Unona, Melo- dorum, Xylopia, Pterospermum, Triumfetta, Eleocarpus, Aspidopteris, Epicharus, Aglaia, Buchanania, Parinarium, Terminalia, Decasper- mum, Memecylon, Heptapleurum, Ophiorrhiza, Linociera, Mitrasacme, Villarsia, Cinnamomum, Tetranthera, Bridelia, Cleistanthus, Eria et Fimbristylis. On Pierrea, a genus of Samydaceæ ; par M. H.-F. Hance (ibid.). Le genre nouveau Pierrea se place parmi les Homaliées à ovaire libre, dans la tribu des Calanticées de M. Baillon, dont tous les types connus jusqu'à présent étaient africains. Il se distingue du Calantica par ses éta- mines beaucoup plus nombreuses que les sépales et les pétales, du Bivi- nia par l'existence de pétales, du Dissomeria par l'isomérie du calice et de la corolle, enfin de tous les trois par l'insertion distincte des étamines à la base et le long de la nervure moyenne des pétales. On the Classification of the vegetable Kingdom; par M. W. R. Mac Nab (The Journal of Botany, novembre 1877). Cette classification a formé le sujet d’une’ communication lue à la session annuelle de l'Association scientifique anglaise, le 21 aoüt dernier. Le règne végétal y est partagé en quatre embranchements : Thallophyta, Bryophyta, Pteridophyta et Phanerogama, ce qui n'étonnera pas ceux qui sont au courant des tentatives faites déjà en Allemagne par MM. Cohn, Sachs, Prantl et Luerssen (1). (1) Les Pteridophyta sont les Cryptogames vasculaires, et les Bryophyta, comme on le pense bien, les Muscinées. . REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 34 Il n'en est pas moins singulier de voir réunir dans une méme classe des Thallophyta, celle des Carposporées, les ordres suivants : Coléochétées, Floridées, Characées, Ascomycètes (où sont compris les Lichens), (Ecidio- mycétes, Ustilaginées et Basidiomycètes. Quant aux Phanérogames, la seule innovation consiste à répartir les Apétales parmi les deux autres groupes de Dicotylédones; et nous ne devrions méme pas employer le terme d'innovation, car, bien que l'auteur dise avoir puisé l'idée de cette modification dans un récent travail de M. Luerssen, peu de botanistes igno- rent qu'elle remonte à l'époque où M. Ad. Brongniart a replanté l'école de botanique du Muséum de Paris (1843). Quantàla maniére dont M. Mac Nab a opéré la répartition des Apétales, et sur laquelle on est encore loin de s'entendre, nous ne voyons que peu de combinaisons qui lui soient particuliéres, et nous ne pouvons guére signaler comme telles que son ordre 53 des Hydrobryinées, comprenant les Podostémacées, Callitrichi- nées, Hippuridées et Cératophyllées ; son ordre 59 des Guttiféres où sont admises les Salicinées et les Tamariscinées, et son ordre 71 des Myrtiflo- rées comprenant les Combrétacées. La série finit d'ailleurs par les Gamo- pétales. Contribuciones a la flora del Paraguay; par M. D. Parodi. In-8° de 32 pages. Buenos-Ayres, 1877. Cet opuscule, donné par l'auteur comme un premier fascicule seule- ment, se compose de notes sur les Convolvulacées, comprenant la descrip- tion de plusieurs espéces nouvelles. Annales du Jardin botanique de Buitenzorg, publiées par M. le docteur R.-H.-C.-C. Scheffer, directeur de ce jardin. Vol. 1, in-8° de 182 pages, avec 30 pl. Batavia, van Dorp et C'*, 1876. Malgré Ja date d'octobre 1876, portée par cet ouvrage, il n'est guère arrivé en Europe, et par conséquent parvenu à la publicité qu'à la fin de l'année 1877, ce qui causera dans la nomenclature certaines difficultés de priorité. Le principal des mémoires qui y sont contenus est en effet un mémoire de M. Scheffer sur les Palmiers du groupe des Arécinées, lequel parait avoir été écrit en 1875, et renferme la description de nouveaux genres sous les noms de Miscophlœus, Gronophyllum, Rhopaloblaste, Ptychandra et Heterospathe. Il est probable qu'il y aura de doubles em- plois entre cette terminologie et celle que M. Beccari a mise en ceuvre dans son Malesia. Le travail de M. Scheffer conservera toujours un grand intérét à cause des descriptions faites par lui sur le vivant dans le jardin qu'il dirige, des trente planches qui lui sont jointes, et dont plusieurs contiennent la représentation héliographique des arbres. Les autres travaux contenus dans ce volume sont : 1* une énumération des plantes de la Nouvelle-Guinée (écrite avant celle de M. le baron de 32 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Müller, mais paraissant aprés); 2° une note sur le genre Gonocaryum ; 3 un récit des voyages de M. Teijsmann dans la Nouvelle-Guinée ; 4 des notes de M. Binnendijk sur les arbres d'ornement cultivés à Buitenzorg. Tous ces mémoires sont en latin ou en francais. Beiträge zur Entwickelungsgeschichte der Flechten, par M. E. Stahl ; 2* partie. Leipzig, A. Felix, 1878. Nous avons rendu compte l'année dernière du premier fascicule de celte publication. Le deuxième traite de la nature des gonidies hymé- niales. On trouve dans l'hyménium du Dermatocarpon Schæreri, crois- sant librement entre les théques, des gonidies globuleuses qui différent de celles du thalle par leur petitesse plus grande, et qui sont chassées du périthécium en méme temps que les spores müres. Quand celte émission simultanée se fait sur une substance convenable, les spores germent, et les tubes issus de leur germination entourent les gonidies hyméniales qui atteignent bientôt les dimensions de celles du thalle. On assiste alors en peu de temps à la reproduction du Dermatocarpon Schæreri muni de son thalle caractéristique. Les gonidies hyméniales baculiformes du Polyblastia rugulosa, qui concordent par leurs caractéres avec les Algues libres du genre Sticho- coccus, ont donné à l'observateur des phénoménes identiques à celles du Dermatocarpon. Une petite espéce de Thelidium, non encore décrite, accompagne trés-souvent le Dermatocarpon, et les gonidies de ces Li- chens sont spécifiquement identiques. Si l'on s'arrange dans une expé- rience de culture pour mettre en contact les spores du Thelidium avec les gonidies hyméniales du Dermatocarpon parfaitement pures de tout mé- lange, on obtient comme résultat de l'expérience le thalle du Thelidium avec sa fructification caractéristique. La méme Algue qui donne ces goni- dies et qui est, suivant l'auteur, une espèce de Protococcus, peut par conséquent se mettre en relation avec deux Ascomycètes différents pour constituer deux Lichens également différents. Acetabularia mediterranea, par MM. A. de Bary et E. Stras- burger (Botanische Zeitung, 1811, pp. 45-47, avec une planche). L'Acetabularia fournit un nouvel exemple de la conjugaison entre zoospores, intéressant par la terminologie qu'il donne occasion aux au- teurs de proposer. Les anthérozoides biciliés et sexués qui sont suscep- tibles de se copuler reçoivent d'eux le nom de gametes, et les produits de leur copulation celui de zygote, au lieu d'isospore ou de zygospore. Ils tiennent à enlever de ce nom le radical spore, réservant ceterme pour le corps reproducteur qui ne résulte pas d'une fécondation. Les plantes intéressantes de la vallée de la Bresle ct de ses deux versants, par M. E. de Vicq (extrait des Mémoires REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 33 de la Société Linnéenne du nord de la France) ; tirage à part en bro- chure in-8° de 16 pages. La rivière de la Bresle traverse des terrains très-variés, sépare les dé- partements de la Somme et de la Seine-inférieure, longe la forét d'Eu et se jette dans la mer au Tréport. Se trouvant sur les confins de la Nor- mandie comme sur ceux de la Picardie, à l'extrémité de chacune des deux circonscriptions, elle avait été peu visitée par les botanistes d'Amiens comme par ceux de Rouen. Aprés avoir dépouillé les curieuses notes de feu du Maisniel de Belleval et recu les renseignements tout récemment recueillis par MM. E. Gonse, F. Debray et R. Vion, M. de Vicq a composé des listes d'un intérêt quelquefois archéologique (car, depuisle siècle der- nier, bon nombre de plantes ont disparu des stations où il les cite), grou- pées par calégories de stations, dans lesquelles nous trouvons à citer : Geum rivale, Polygonum Bistorta, Fritillaria Meleagris, Silybum Marianum, Epilobium spicatum, Allium ursinum, Luzula maxima, Carex binervis, Geranium silvaticum, Arenaria macrocarpa Lloyd et Lepturus filiformis. Recherches sur les organes de la végétation du Selagi- nella Martensii Spring, par M. Treub. In-4° de 26 pages avec 9 planches gravées. — Prix : 7 fr. 75. L'auteur étudie successivement l'accroissement terminal des branches, l'histozénie de la tige, les porte-racine, les racines et les feuilles. Les observations que renferme ce mémoire affectent surtout des points de détail, et ont pour but de confirmer, réfuter ou critiquer celles qu'ont publiées MM. Nægeli, Leitgeb, Russow et Pfeffer. Le fait principal qui s'en dégage est la constatation intéressante d'une variabilité assez remar- quable. On sait que les histologistes allemands insistent depuis longtemps sur l'importance de la division de la cellule terminale, importance qu'ils regardent méme comme taxinomique. On admet notamment pour la plu- part des Selaginella, et en particulier pour le S. Martensii, qu'il existe au sommet des branches une cellule terminale produisant par divisions inlérieures deux séries de segments. M. Treub a trés-souvent, il est vrai, constaté une cellule terminale en forme de cóne aplati ; mais tout aussi nombreux sont les cas où il a vu la branche terminée par une cellule en pyramide triangulaire (1). Untersuchungen über die Aetiologie pelorischer Blü- thenbildungen (Hecherches sur les causes des pélories florales); par M. J. Peyritsch. Extrait des Denkschriften der math.-naturi. e (1) Il est bon de rappeler que M. Hofmeister (Beitr. sur Kenntniss der Gefüsscrypt., u, 652) assignait aux tiges du Polypodium vulgare et du Phegopteris Dryopteris tantót deux séries, tantót trois séries de segments. Dl T. XXV. (REVUE) 3 34 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Classe der Kais. Akad. der Wissenschaften, t. xxxvi); tirage à part en brochure in-4 de 52 pages, avec 8 planches lithographiées. — Prix: 7 fr. 50. Les pélories étudiées par M. Peyritsch ont été observées sur les genres Galeobdolon, Lamium, Leonurus, Nepeta (et d'autres Labiées), Delphi- nium, Aconitum, Polygala et Corydallis. Le principal intérét de ses recherches consiste dans les essais de culture qu'il a faits pour détermi- ner ces monstruosités ; théoriquement parlant, et proportions gardées, cet intérét est de méme nature que celui des expériences poursuivies avec succès par M. Dareste sur les œufs des Gallinacés. Malheureusement la botanique ne comporte pas autant de précision. Les expériences de M. Peyritsch ont consisté à placer violemment les plantes dans des conditions contraires à celles où elles avaient coutume de vivre, notamment dans des conditions de grande insolation. Le trouble profond apporté ainsi à la nutrition, sans détruire la vie de l'espéce, altére assez celle de l'individu pour en empécher la floraison, ou pour rendre anomales la plupart des fleurs qui apparaissent. La pélorie, ce « retour au type », est ainsi indiquée comme le symptóme d'une maladie, d'un dé- rangement dans les fonctions, d'une acclimatation insuffisante. D'autres expériences de l'auteur sont relatives à la transmission héréditaire de cette monstruosité. Toutes les graines provenant de fleurs péloriées ont entre ses mains reproduit la pélorie; et celles qui provenaient de fleurs zygomorphes (1) portées sur les mémes axes que les fleurs terminales péloriées ont donné environ 14 pour 100 de pélories. Ces observations concernent spécialement les Labiées étudiées par l'au- leur. Pour les Renonculacées et les autres plantes, il s'est borné à la description et à l'iconographie de quelques faits tératologiques. Il nous semble que l'on n'avait pas; encore décrit de fleur régularisée ou actino- morphe (2) chez les Polygala. Celle que l'auteur a observée chez le Poly- gala amara se trouvait à l'extrémité de l'axe, à l'ordinaire des fleurs péloriées, et était pentamére ; sur les cinq pétales, l'un était presque libre, les quatre autres soudés à la base avec le tube staminal, tous ressemblant au pétale antérieur de la fleur normale de l'espéce. Le tube staminal por- tait dix anthères, dont quelques-unes plus petites ; l'ovaire était unilocu- laire et uniovulé. Die Familiendiagramme der RKhoadinem. Ein Beitrag zur vergleichenden Morphologie der Phanerogamen; par M. Friedrich Schmitz (extrait des Abhandlungen der naturforschenden Gesellschaft * (1) C'est-à-dire à symétrie binaire. (2) C'est-à-dire à symétrie rayonnée. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 35 zu Halle, t. xiv); tirage à part en brochure in-4° de 140 pages avec une planche. — Prix : 10 fr. 75. Nous n'avons pas à apprendre à nos lecteurs que sous le nom de Rhoa- dinées il s’agit ici des Rhæades d'Endlicher, c'est-à-dire des Cruciféres, Fumariacées, Papavéracées et Résédacées, familles dont la structure flo- rale a déjà été soumise à de nombreuses investigations. Il ne semble pas à l'auteur que ces investigations aient été couronnées de succés, ni méme — remarquons-le bien — qu'elles aient pu l'étre. Par exemple, pour expliquer la structure de l'androcée des Crucifères, deux théories sont depuis longtemps en présence, celle de l'avortement de deux éléments du verticille extérieur, et celle du dédoublement de deux étamines antéro- postérieures. Or l'auteur soutient qu'aucune des méthodes employées jus- qu'à ce jour dans les recherches dites morphologiques ne fournit de preuves en faveur de l'une plutót qu'en faveur de l'autre de ces deux théories. Il en vient à ce point de scepticisme qu'il se demande méme s'il est possible qu'il existe une preuve de ce genre. Ses conclusions géné- rales sont empreintes d'un caractére négatif encore plus général. Il résulte pour lui, de ses études organogéniques comme de ses études bibliogra- phiques, que les diagrammes ne donnent jamais qu'une construction sché- matique, idéale, susceptible d'un degré d'approximation plus ou moins grand, et non-seulement les diagrammes de famille ou de genre, mais méme les diagrammes d’espèce : il ne leur reconnait de valeur intrin- séque qu'une valeur subjective, dépendant de celle du savant qui les construit. Nous demandons pardon au lecteur français de ces subtilités. M. Schmitz va d'ailleurs encore plus loin: non content de jeter par-dessus bord la théorie de la descendance, ce que nous lui pardonnerions volontiers, il sacrifie avec la « théorie des diagrammes » la théorie dite « des méta- morphoses » et presque toute la « morphologie comparée des Phanéro- games ». Il ne s'agit guére pour lui, dans tout ceci, que de constructions schématiques. Somme toute, son mémoire n'est qu'un mémoire de philo- sophie botanique, et l'on voit que sa philosophie ne s'arréte méme pas à l'éclectisme. A travers champs. Dotanique pour tous. Histoire des principales familles végétales; par M™ J. Le Breton, ornée de 588 illustrations. Un vol. in-8° de 484 p. Paris, J. Rothschild, 1858. L'auteur s'est servi d'un cadre attrayant pour les jeunes intelligences, dans le goùt de celui que M"* Cora Millet a mis en œuvre dans sa Maison rustique. Il fait donner à des enfants sur le terrain des leçons d'histoire naturelle et surtout de botanique, amenées autant que possible par les accidents de leur vie. Il se vante avec raison d'avoir obtenu pour son ou- vrage la révision de M. Decaisne, et de fait il nous semble reconnaitre parmi les. nombreuses figures de l'ouvrage un certain nombre d'analyses 30 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. que nous avons déjà vues dans le Traité général de botanique. Les grands faits de la physiologie végétale et les caractères des principales familles européennes sont exposés avec clarté dans son livre avec de nombreuses applications. Ein neues japanisches Pflanzengenus, par M. Ahlburg (Bota- nische Zeitung, 1878, n° 8). Ce nouveau genre, qui provient des iles Liou-Kieou, porte au Japon le nom d' Aoki, de méme que l'Aucuba japonica Thunb., avec lequel il a des ressemblances extérieures. L'auteur, qui est professeur de botanique à Tokio au Japon, lui donne le nom d'Aucubephyllum. Nous extrayons de sa description de l'Aucubephyllum Lioukiense les documents suivants : « Frutex sempervirens. Folia opposita, integerrima. Flores paniculosi hermaphroditi ; calyx monophyllus truncatus; corolla 5-petala, petalis caducis ; filamenta 4, inter petala receptaculo convexo inserta. Oovarium biloculare ; stylus crassus, stigma flavum 5-partitum. Bacca 2-sperma. Sur la cellule terminale de lépi des Eeqwuisetumn, par M. G. Dutailly (Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris séance du 5 décembre 1871). M. Dutailly s'est assuré d'un fait histologique qui n'avait pas encore été reconnu : C'est que les ramifications stériles des Equisetum (il a étudié principalement PE. arvense) conservent leur cellule terminale (celle aux dépens de laquelle s'engendrent les tissus par segmentation) jusqu'aux gelées, et autant qu'on peut le dire, indéfiniment, tandis que sur l'axe de l'épi cetle cellule se partage à un moment déterminé et de trés-bonne heure par une cloison horizontale, et perd sa faculté de continuer l'axe pour se remplir d'un tissu spécial à peu prés de méme nature que celui qui fait passer le sommet végétatif du prothalle des Fougéres à l'état de tissu permanent. Recherches au sujet des influences que les changements de climat exercent sur les plantes, par MM. Ch. Naudin et Radlkofer (Ann. sc. nat., 6, 1v, pp. 19-88). On se rappelle les expériences publiées dans notre Bulletin en 1872 (1) par M. Alph. de Candolle. M. Naudin a poursuivi un but analogue à Col- lioure, avec le concours de M. Radlkofer, directeur du jardin botanique de Munich. Des graines de six espéces spontanées, recueillies dans chacun de ces deux pays, ont été semées simultanément à Collioure par M. Naudin, le 15 février, à Munich par M. Radlkofer, le 4 mai. Chacun des deux observateurs comparait ainsi dans son propre jardin, en double série, des (1) Tome xix, pi 477. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 37 semis faits avec des graines de même espèce et d’origine différente. On connait d'ailleurs la différence des deux climats de Collioure et de Munich. Sur les six espèces semées, on n’a guère eu de résultats que pour le Ca- lendula arvensis et le Sonchus oleraceus. Le principal résultat qu'on doive déduire de ces expériences, c’est que la provenance relativement septentrionale n’entraîne pas nécessairement pour la plante qui en sortira - plus de précocité que pour celle qui aura müri sous un climat plus chaud, et que par conséquent il serait prématuré de généraliser certains faits observés sur les Céréales. Sur l'existence des races physiologiques dans les espèces végétales à l’état spontané, par M. Alph. de Candolle (Archives des sciences physiques et naturelles, janvier 1878); tirage à part en bro- chure in-8° de 11 pages. M. de Candolle compare les résultats de ses expériences de 1872 et de celles que viennent de faire MM. Naudin et Radlkofer. Tous ces faits pré- sentent encore évidemment des obscurités et des contradictions. Malgré cela, il est visible, dit M. de Candolle, que : 1° Des graines d'une méme espèce venant de pays éloignés, semées les unes à cóté des autres, sous les mémes influences, ne donnent pas des individus qui végétent d'une maniére absolument semblable. 2° Que dans certaines espèces, malgré la similitude des formes exté- rieures, la diversité de végétation suivant les origines est plus caractérisée que dans les autres. Il est à remarquer d'ailleurs que les diversités selon l'origine des graines qui ressortent de ces expériences accusent des modes divers de développement, saus offrir des formes spécifiques nouvelles ou méme des variétés. Ce sont des modifications de la nature de celles qu'on désigne comme physiologiques. Pour ce qui concerne les diversités physiologiques, dit M. de Candolle, une seule chose est posilive, c'est qu'elles se sont succédé dans la série des temps. Les espéces de nos régions froides ont eu des ancétres vivant sous des températures élevées que ces espéces ne supportent pas aujourd'hui. Sans doute la succession des formes une fois recounue, le mode d'évolution et ses causes restent dans le domaine des hypothèses. Mais, malgré l'absence de preuves directes, il suffit de réflé- chir à la variation graduelle des flores et des faunes dans toutes les parties de la terre pour s’écrier, en parlant de l’espèce : E pur si muove! Sur l'absorption de l'eau dans ses rapports avec la transpiration, par M. J. Vesque (Ann. sc. nat., 6, ix, pp. 89- 131). Aprés les travaux de M. Wiesner (1), il n'est plus possible de voir dans (1) Voy. tome xxiv, Revue, p. 136. 38 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. la transpiration proprement dite autre chose qu'un phénoméne purement physique. D'autre pàrt, ses relations avec l'absorption radiculaire sont évidentes. M. Vesque a voulu. déterminer les quantités d'eau absorbée alors qu'il faisait varier l'intensité de la transpiration, et rechercher si l'ab- sorption augmente dans la méme mesure que la transpiration, et si les courbes de ces deux fonctions différent. Il a conclu de la manière sui- vante : 1* L'absorption de l'eau par les racines n'est pas proportionnelle à la température des feuilles, quand celles-ci baignent dans une atmosphére non saturée. À basse température, elle n'augmente que faiblement, à me- sure que la température s'éléve ; mais, à un certain degré fixe pour chaque plante, l'absorption augmente rapidement et redevient stationnaire à un maximum de température qui varie d'une espéce à l'autre. 2% L'absorption de l'eau par les racines est indépendante de la tempé- rature des feuilles, quand celles-ci baignent dans une atmosphére satu- rée, obscure et à l'abri des rayonnements calorifiques. 3° Les rayons calorifiques obscurs agissent d'une manière très-éner- gique sur la transpiration dans l'air saturé, et produisent sur l'absorption le méme effet qu'une élévation de température, les feuilles étant dans l'air sec. Observations sur le mémoire de M. Wiesner, par M. P.-P. Dehérain (Ann. sc. nat., 6, iv, pp. 176-178). Ges observations suivent la traduction du mémoire du physiologiste de Vienne. M. Dehérain rappelle le travail de M. Timiriaseff. Ce physiolo- giste distingué a montré que les rayons qui effectuent avec le plus d'ef- ficacité la décomposition de l'acide carbonique, sont les rayons qui pos- sédent cette double qualité d’être riches en radiations et en méme temps d'étre absorbés par la chlorophylle. Ainsi, d'aprés M. Wiesner, les rayons absorbés par la chlorophylle sont ceux qui déterminent l'évaporation ; d'aprés M. Timiriaseff, ce sont ceux-là mémes qui déterminent la décom- position de l'aeide carbonique. M. Dehérain disait déjà, en 1869 : Il est vraisemblable qu'il existe entre les deux fonctions capitales des végétaux, évaporation et décomposition de l'acide carbonique, une liaison dont il reste à déterminer la nature. Flora brasiliensis. Gramineæ. Un vol. in-fol., 1871-1877. Ce volume est l’œuvre de M. Doll, de Carlsruhe. Il contient les tribus des Oryzées et des Phalaridées, qui ont paru en 1871, et celle des Pani- cées, publiée en 1877, et dont pour cette raison l'analyse actuelle doit seule S'occuper. M. Dell caractérise les Panicées d'une manière trés-large et un peu vague, leur accordant « glumæ rarius dus », pour y faire entrer les REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 39 Olyra (1), et « valvulæ coriaceæ vel papyraceæ », pour y comprendre les Hymenachne. On remarquera l'expression ancienne de valvulæ remise en honneur, ainsi que celle de squamulæ, à la place de celles de glu- melle et de glumellulæ, lesquelles du reste ouvrent la porte à bien des erreurs de copie ou de typographie. M. Dœll va plus loin encore dans une interprétation qui lui est commune avec M. Grisebach : la troisième piéce de la fleur des Panicum est pour lui non une fleur neutre, mais une troisième glume. Il refuse d'ailleurs à la fleur hermaphrodite et à glumes cartilagineuses le nom de fleur terminale, parce qu'il a vu dans certaines espèces, comme le Panicum Aristella, l'axe se continuer au- dessus de cette fleur par un rudiment stérile (ainsi que cela arrive chez les Deyeuxia), et méme dans d'autres (P. stagninum, P. parvifolium, P. pilosum, P. loreum, P. trachystachys, etc.) par une fleur hermaphro- dite à enveloppes membraneuses. Les genres Arundinella (lequel est fondé sur l'Ischemum hispidum de Kunth) (2) et Manisuris sont admis par lui parmi les Panicées. Le genre nouveau Tylothrasya, fondé sur le Panicum petrosum Trin., estle Thra- sya de Kunth moins le callus basilaire de la fleur. Un autre genre nou- veau, Eremitis Doell, est fondé sur le Pariana parviflora Trin. Quant aux espéces, il s'en rencontre, comme on le pense bien, un certain nombre de nouvelles dans ce grand travail, où sont énumérés les exsiccata de tant de collecteurs différents (3). Le genre Paspalum atteint 105 espèces; le genre Panicum 156. M. Doll a pris quelques soins pour indiquer la distribution géographique de chaque espéce, mais il ne parait pas étre Souvent monté pour cela plus haut que les Indes occidentales. Causes qui déterminent la mise en liberté des corps agiles (zoospores, anthérozoides) chez les végétaux inférieurs, par M. Maxime Cornu (Comptes rendus, séance du 5 novembre 1877). M. Cornu a pu produire à volonté l'émission des anthérozoides du Polytrichum Filiz Mas (4), dont les prothalles avaient été maintenus à la température ambiante pendant la saison froide. Au mois de mars, un des prothalles ayant été enlevé et placé dans une goutte du liquide méme du flacon pour étre examiné sous le microscope, émit un grand nombre d'an- thérozoides agiles; il en fut de méme au mois de juin. Rien n'était (1) M. Dæll reconnaît bien que par le nombre ternaire de leurs squamules périgo- niales, les Olyra se rapprochent des Stipacées, T (2) « Flosculi hermaphroditi fabrica ad Andropogoneas accedens », dit lui-même M. Dœll (p. 298). | M Nous n'avons pas, en parcourant le livre, constaté une seule fois, parmi les noms de ces collecteurs, celui de M. Weddell. Il en est d'ailleurs généralement ainsi dans le Flora brasiliensis, dont la plupart des auteurs ont négligé de visiter l'herbier du Muséum de Paris. (4) Voy. notre Bulletin, séance du 23 décembre 1870, p. 329. AQ SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. changé, pour obtenir l'émission des anthérozoides, dans les conditions d'existence des anthéridies : milieu, lumiére, température; une seule influence nouvelle a pu s'exercer sur elles : celle de l'air. M. Cornu a constaté, il y a plusieurs années, un fait analogue (1) chez les Champi- gnons aquatiques. Il résulte de ses observations que les conditions suffi- santes pour permettre le développement complet et définitif des anthé- ridies et des sporanges peuvent étre insuffisantes pour en permettre la déhiscence. Cette déhiscence n'est pas un résultat brutal de l'endosmose, puisqu'elle reste suspendue pendant de longs intervalles, le prothalle étant plongé dans un liquide ; elle n'est pas déterminée par les variations de la température ou de l'intensité lumineuse, puisque aucun changement de cette nature n'est produit dans l'expérience. Si les zoospores des Algues sortent aux premiéres heures des journées claires du printemps et de l'été, c'est parce que l'eau qui les contient devient, sous l’action de la chloróphylle éclairée, plus riche en oxygéne. On est ainsi amené à conclure que l'aération de l'eau donne aux cor- puscules agiles déjà formés une énergie suffisante pour se mettre en liberté. La chaleur produit des effets analogues. Des OEdogonium qui, placés dans une chambre à 7 ou 8 degrés, n'émettent pas leurs zoospores, en produisent abondamment quand on les a transportés daus une atmo- sphère à 16 ou 18 degrés. M. Cornu pense que l'air ou la chaleur agit en accroissant l'activité des mouvements plasmatiques, et que c'est par suite d'une activité propre du protoplasma, dépourvu de membrane et malgré cela capable d'utiliser l'oxygène, que la paroi du zoosporange est perforée. De l'ordre d'apparition des premiers vaisseaux dans les bourgeons de quelques Légumineuses, par M. Trécul (Comptes rendus, séance du 22 octobre, du 42 novembre et du 17 dé- cembre 1877). Le point principal touché par M. Trécul dans ces communications, point fort controversé, est l'ordre de formation de la foliole terminale. Précède-t-elle toutes les autres parties de la feuille? comme le croient quelques botanistes. M. Trécul répond négativement. Il avait d'abord décrit dans les Comptes rendus (méme année, p. 597) l'ordre d'apparition des vaisseaux dans les bourgeons des Ruta. Dans la premiére de ces trois nouvelles notes, il s'occupe des Lupinus. Les feuilles de ceux-ci appartiennent au type basipète, mais, chez les diverses espéces étudiées, le premier vaisseau ne commence pas au méme endroit : 1* dans les unes, l'auteur a trouvé ce vaisseau débutant dans la partie libre de l'axe ou dans la partie adhérente du bourgeon axillaire, plus ou (1) Voy. sa Monographie des Saprolegniées (Ann. sc. nat., 1872, t. xv. p. 117). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. M moins loin de la base de la feuille à laquelle il doit appartenir (L. albus, L. varius, L. nanus, L. pubescens) ; 2* dans les autres espéces, il l'a vu commencer tantôt dans le pétiole, tantôt dans l'axe libre ou adhérent (L. mutabilis, L. Hartwegii, L. arboreus, L. hirsutus, L. succulentus). Le Galega et les Astragalus ont au contraire le type basifuge. Déjà l'auteur avait montré, en 1853, que sur la feuille du Galega officinalis et autres feuilles composées à formation basifuge, ce n'est pas la foliole ter- minale qui naît la première ; que c'est le rachis, sur lequel les folioles apparaissent ensuite de bas en haut. Ce jeune rachis étant creusé longitu- dinalement à sa face supérieure avant l'apparition des rudiments des folioles, a été pris pour la foliole terminale. Si celle-ci naissait la pre- miére, elle formerait à l'extrémité de la jeune feuille une lame qui aurait une dimension minimum à peu prés constante, toujours plus petite évi- demment que la foliole terminale de la feuille plus âgée précédente et inférieure. Mais il n'en est point ainsi. Le sommet entier qui surmonte les folioles latérales en voie de multiplication, et mieux encore l'organe entier qui précède les folioles latérales, s'est trouvé, pris à un âge assez avancé, beaucoup plus long que la foliole terminale de la feuille plus âgée voisine et possédant toutes ses folioles, laquelle foliole terminale s'est déjà accrue. Ce sommet entier de Ia trés-jeune feuille, pas plus que cet organe entier déprimé ou creusé en gouttiére à sa face supérieure, n'est donc pas la foliole terminale, c'est le rachis qui, à tous les âges, reste canaliculé. M. Tréeul confirme ces assertions par des mesures prises sur l'Astra- galus vimineus Pall. Les dimensions des folioles d'une méme feuille étant souvent fort diverses, on se demande, dit M. Trécul, si l'ordre de naissance de ces : folioles est lui-méme bien constant ; si ce n'est pas, au contraire, cet ordre qui change et détermine les dimensions variées des folioles, les premiéres produites restant toujours plus grandes que celles qui sont nées aprés elles. Les études qu'il a faites à cet égard en 1877 lui ont constamment fait voir, comme en 1853, que les premières.folioles apparaissent prés de la base du jeune rachis, et que les autres se succédent ensuite de bas en haut. Mais l'inégalité de leur accroissement est trés-considérable ; elle dé- bute dans la jeunesse méme des bourgeons, et ne peut étre attribuée qu'à une cause interne, inconnue. D'ailleurs, si l'ordre d'extension des folioles ne suit pas nécessairement l'ordre de leur apparition, M. Trécul a constaté que l'ordre de naissance des premiers vaisseaux dans les nervures laté- rales pinnées suit l'ordre d'extension des folioles. Il donne encore dans ses trois mémoires de nombreux détails d'anatomie que neus regrettons de ne pouvoir reproduire ici faute de place (1). (1) De nouveaux faits anatomiques, observés sur les bourgeons des Feniculum dulce et F. vulgare, ont été décrits par M. Trécul dans la séance du 31 décembre suivant. A9, SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. NOUVELLES. (0 aoüt 1878.) —L'Académie dessciences vient de nommer deux membres correspon- dants nouveaux dans la section de botanique : M. Asa Gray, en remplace- ment de M. Al. Braun, dans la séance du 29 juillet; et M. Ch. Darwin, en remplacement de M. H.-A. Weddell, dans la séance du 5 aoüt. — Le 27 avril a eu lieu à la Sorbonne la séance de clóture de la réu- nion générale des délégués des sociétés savantes des départements, et la distribution des prix. Une médaille d'or a été décernée à M. le docteur Harmand, médecin de la marine, pour ses recherches sur le Cambodge, dont ses découvertes ont enrichi la flore. Une médaille d'argent a été décernée à M. Timbal-Lagrave pour ses travaux sur la flore francaise. — Nous annoncions dans notre dernier numéro, page 2306, que la villa Thuret, d'Antibes, allait devenir le siége d'un établissement scientifique de recherches botaniques et horticoles, rattaché comme annexe à l'ensei- gnement des chaires de botanique et de culture des Facultés et du Muséum d'histoire naturelle de Paris. - Nos lecteurs savent sans doute depuis plusieurs mois que M. Naudin, membre de l'Institut, a accepté la direction de cet établissement, et se sont réjouis comme nous d'un choix aussi profitable aux intéréts de la science. — M. le professeur Decaisne a été nommé récemment membre de la Société royale de Londres. — M. Barthélemy, docteur és sciences, est chargé du cours de bota- nique à la Faculté des sciences de Rennes. — M. Musset, docteur és sciences, est chargé du cours de botanique à la Faculté des sciences de Grenoble. — M. Ch.-Eugène Bertrand, docteur és sciences, est chargé du cours de botanique à la Faculté des sciences de Lille. — M. Flahault, licencié és sciences naturelles, a été nommé prépara- teur au laboratoire de botanique de la Faculté des sciences, en remplace- ment de M. Bertrand. — M. Eichler, qui a pris possession au printemps dernier de ses nou- velles fonctions à Berlin, comme successeur de M. Alex. Braun, est lui- méme remplacé à Klel par M. Engler, auparavant conservateur de l'her- bier royal à Munich. — M. Pedicino, professeur à Portici, a été nommé professeur de bota- nique à l'université de Rome en remplacement de M. De Notaris. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 43 — Depuis la publication de notre dernier numéro (1), nous avons appris successivement des perles bien douloureuses éprouvées par la bo- tanique. Nous les enregistrons par ordre de date. Le 6 janvier est mort à Delagoa-bay (Afrique australe), M. Joachim Monteiro, qui avait jadis formé des collections précieuses dans le pays d'Angola. C'est à lui que l'Angleterre avait dû les premiers spécimens de Welwitschia. M. André Murray, qui s'est surtout occupé d'entomologie et qui n'est guére connu des botanistes que par ses travaux sur les Coniféres, est mort à Londres le 10 janvier de cette année. Il était né à Édimbourg en 1812. M. Sulpiz Kurz, conservateur de l'herbier de Calcutta, est mort le 15 janvier dernier, âgé seulement de quarante-quatre ans. Né à Munich et éléve de Martius, ce botaniste, aprés étre demeuré quelques années à Java, comme employé au jardin botanique et à l'herbier de Buitenzorg, avait passé en 1864 au jardin de Caleutta. On lui doit l'exploration de diffé- rentes parties du Burmah et du Pégu. En 1869, il visita les iles Andaman, et il était occupé à une exploration botanique des rives du détroit de Ma- lacca, lorsque la mort vint le frapper à Pulo-Penang. Ses publications, presque toutes relatives à la flore de l'Inde, sont relatées dans le n* 11 du Flora pour 1878. Le Révérend Andrew Bloxam, mort à l’âge de soixante-seize ans, le 2 février dernier, sur la paroisse de Harborough, comté de Warwick, dont il était recteur, avait étudié avec prédilection la flore de son pays, sur laquelle il avait publié quelques mémoires dans le Phytologist et dans le Journal of Botany. Sa collection de Champignons avait été acquise il y à quelques années par le British Museum. M. Fries (Elias Magnus), le Nestor des botanistes européens, est mort à Upsal le 8 février dernier. Il était né le 15 aoüt 1794 dans la province de Smäland, en Suéde. Nos lecteurs n'ont pas besoin que nous rappelions ici les titres considérables que M. Fries avait acquis à l'estime et à la reconnaissance des naturalistes, non-seulement par ses grands travaux sur les Champignons, couronnés en 1874 par la publication de la seconde édition de l'Epicrisis, mais encore par l'élaboration de ses Symbole, où il a étudié l'un des genres de Phanérogames les plus difficiles de la flore européenne, le genre Hieracium. La géographie botanique doit aussi beaucoup à M. Fries pour ses recherches sur la flore suédoise, celle où observait Linné, recherches résumées dans la Summa vegetabilium Scan- dinavie. M. Durieu de Maisonneuve, capitaine d'infanterie en retraite, direc- (1) Nous croyons devoir rappeler à nos lecteurs que les Nouvelles du dernier cahier (E de 1877) portent la date du 15 février, date réelle de l'impression, bien que ce cahier n'ait été distribué que le 30 avril suivant. C'est la grève des typographes parisiens qui a causé le long délai écoulé entre le dernier cahier et la publication de celui-ci. 44 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. teur honoraire des jardins et squares de la ville de Bordeaux, est décédé à Bordeaux le 20 février dernier, dans sa quatre-vingt-deuxième année. M. Durieu était membre fondateur de notre Société, pour laquelle il a toujours montré un dévouement des plus aclifs, comme pour ceux de nos confréres qui avaient recours à ses conseils. C'est pendant l'expédition d'Espagne, en 1823, que s'était développé son goüt pour la botanique, qui ne fit que s'accroitre lors d'un voyage aux Asturies, dont le récit fut pu- blié en latin par J. Gay dans les Annales des sciences naturelles. Mtaché ensuite à l'expédition de Morée, puis nommé membre de la commission scientifique de l'Algérie dés l'origine de cette commission en 1859, il y fit des exploralions dont l'importance est connue de tous nos confrères, et c'est à lui quel'on dut principalement la publication de la Cryptogamie algérienne, 1841-49. Il avait apporté en outre à M. Cosson, par la com- munication de ses récoltes, un concours dévoué pour la préparation de la partie phanérogamique, dont une premiére partie, le groupe des Gluma- cées, a paru en 1857, signée des deux auteurs, bien que la part de Durieu y füt la plus modeste (1). Un long paragraphe de l'introduction de cet ouvrage y relate avec détail tout ce qui était dà principalement à Durieu. Une fois appelé à la direction du magnifique jardin des plantes de Bor- deaux, Durieu en profita pour y cultiver les végétaux d'Algérie et perfec- tionner la connaissance de la flore du sud-ouest, de concert avec notre regretté confrére M. Ch. Des Moulins, et celle de quelques végétaux encore mal connus, tels que les Marsilia, les Pilularia et les Isoëtes. M. Durieu s'était en outre occupé avec une prédilection spéciale de la famille des Characées, et non content d'avoir vulgarisé par une publication francaise le Synopsis de Wallmann, il laisse un Atlas des Characées dont la publi- cation sera vivement désirée. Le chevalier Joseph-Claudius Pitton de Dannenfeldt est décédé le 2 avril dernier, à Goritz, à l’âge de quatre-vingt et un ans. Il laisse un herbier des plus importants pour l'étude de la flore européenne, entretenu par d'actives correspondances avec la plupart des botanistes européens pen- dant une cinquantaine d'années, M. le docteur Moritz Seubert, professeur de botanique à l'École poly- technique de Carlsruhe, est mort le 6 avril dernier. I] était né dans cette ville le 2 juin 1818. On lui doit des publicalions toujours citées dans les travaux de géographie botanique, le Flora azorica (1844) et la Flore du grand-duché de Bade (en allemand, Stuttgart, 1863). Son Traité de bota- nique, qui a paru en allemand sous diverses formes, et qui a été réim- primé nombre de fois, a eu l'honneur d'étre traduit en hollandais par M. Oudemans et quelque peu imité en frangais par feu l'abbé Bellynck. . (4) C'est ce qui résulte d'une note signée par Durieu lui-même, p. xut de l'Introduction à la Flore d'Algérie, Phanérogamie. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 45 Outre la monographie des Élatinées, qui parut en 1845 dans les Actes des curieux de la nature, on lui doit celle d’un grand nombre de familles dans le Flora brasiliensis, savoir: les Alismacées, Amaryllidées, Dutomées, Commélynées, Hémodoracées, Hydrocharidées, Hypoxidées, Taccacées, Liliacées, Mayacées, Pontédériacées, Rapatéacées, Styracées, Velloziées et Xyridées. Le 18 avril dernier est mort à Londres, dans sa résidence de Horbury Crescent, M. T. Thomson, qui avait exploré l'Inde septentrionale avec Sir Joseph Hooker, et commencé avec lui la publication du Flora Indica. M. Thomson était né à Glascow le 4 décembre 1817. Il avait été pendant quelques années directeur: du jardin botanique de Calcutta, qu'il avait quitté pour retourner en Angleterre en 1860. M. Giovanni Zanardini, bien connu par ses travaux sur les Algues de la mer Adriatique, est décédé le 24 avril 1878. Il était né à Venise en 1804 et occupait une chaire à Padoue. M. D. Nardo lui avait dédié le genre Zanardinia, qui, d'aprés plusieurs algologues, doit rentrer dans le genre Padina. M. Robert de Visiani, né en 1801 à Sebenico, en Dalmatie, est mort le 4 mai dernier à Padoue, où il exercait les fonctions de professeur de botanique et de directeur du jardin. La botanique perd en lui un explo- rateur zélé qui avait consacré sa vie entière à l'étude de la flore de la Dalmatie. Son premier travail sur cette flore, Stirpium dalmaticarum Specimen, date de 1846, et son Flora dalmatica, commencé en 1842, aprés un premier Supplément publié en 1872 dans le vol. xvr des Memorie del R. Istituto Veneto, en recevait encore un second l'année dernière dans le méme recueil, consacré à la végétation de la Bosnie, de l'Herzé- govine et du Montenegro (1). M. de Visiani s'était aussi occupé de la flore de la haute Égypte, en étudiant les collections recueillies par ses compa- triotes Acerbi et Brocchi ; et, en publiant à diverses reprises des plantes nouvelles du jardin de Padoue, il avait eu l'occasion de toucher à quel- ques familles exotiques (Araliacées, Gesnériacées, Droméliacées ). Il s'était depuis quelques années occupé des plantes fossiles de l'Italie sep- tentrionale, et en avait réuni de nombreux spécimens dans un musée spé- cial fondé par lui à Padoue. Le numéro de mai du Journal de botanique hongrois de M. Aug. Kanitz contient une liste de ses travaux, beaucoup plus complète que celle que renferme la dernière édition du Thesaur us Literature botanica. M. le docteur El. Bor$tow (prononcez Borschtschoff), professeur ordinaire de botanique à l'université de Kiew, est mort du typhus à l’âge de quarante-quatre ans, le 12 mai (30 avril). On lui doit quelques études (1) Voyez plus haut, page 9. 46 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sur les Champignons et les Mousses des environs de Saint-Pétersbourg, et surtout des études, à la fois botaniques et médicales, sur les Salicor- niées et les Ombellifères des steppes du Turkestan. Il était l'éléve de Ruprecht. M. Johann-Ferdinand Schur, né le 18 février 1799 à Kœnigsberg, est mort dans les derniers jours du mois de mai dernier. On sait qu'il avait publié sur la flore de Transylvanie un grand nombre de mémoires, résu- més par lui dans son Enumeratio plantarum Transsiloaniæ, 1866, et établi un assez grand nombre d'espéces d'une valeur contestée. Comme les types de cet auteur sont pour cette raison importants à consulter, on apprendra avec intérét que M. E. Cosson s'est rendu acquéreur d'une portion importante des collections de Schur, comprenant précisément les types des espéces critiques de cet auteur, et qu'il a pu en offrir des doubles à la galerie de botanique du Muséum. Le numéro de juin du journal de botanique hongrois de M. Aug. Kanitz contient une biographie de Schur, ainsi que l'énumération de ses travaux. M. le docteur Bernouilli, de Bàle, qui s'était fait connaitre par quel- ques études sur les plantes de l'Amérique centrale, notamment sur les Theobroma, est mort récemment à San-Francisco. M. Barthélemy-Charles Du Mortier, président de la Société royale de botanique de Belgique, ministre d'État, est décédé à Tournai le 9 juillet dernier, dans sa quatre-vingt-deuxiéme année. Il serait superflu de redire à nos confréres les titres scientifiques de ce vétéran de la botanique con- temporaine, dont le premier travail, les Commentaliones botanice, date de 1822, et qui, distrait de ses travaux par les luttes politiques de son pays, les reprit avec un nouveau zèle en 1862, lors de la fondation de la Société royale de botanique de Belgique. C'est d'ailleurs à nos confréres de Bruxelles qu'il appartient de dire tout ce que M. Du Mortier a fait pour notre science, notamment en profitant de ses hautes relations pour constituer, par l'acquisition de l'herbier Martius, le magnifique établisse- ment d'étude que renferme aujourd'hui le jardin botanique de l'État. Pour nous, nous ne ferons que remplir un devoir en rappelant avec quelle autorité, empruntée à l'habitude des débats parlementaires, M. Du Mortier avait en 1867 dirigé à Paris, comme vice-président du Congrès inter- national de botanique, la discussion des lois de la nomenclature, et avee quel dévouement il avait préparé et conduit en 1873 notre session extraor- dinaire de Belgique. — Nous devons signaler à nos confréres, parmi les questions mises au concours par l'Académie royale de Belgique, les suivantes, qui les inté- ressent plus particuliérement : 1° Etablir, par des observations et des expériences directes, les fonc- tons des divers éléments anatomiques des tiges des Dicotylédones, spé- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 47 cialement en ce qui concerne la circulation des substances nutritives et l'usage des fibres du liber. 2» On demande l'étude du cycle d'évolution d'un groupe de la classe des Algues. Le prix sera une médaille d'or de la valeur de 800 francs pour la pre- miére de ces questions, et une médaille d'or de la valeur de 600 francs pour la seconde. Les mémoires, rédigés en français, en flamand ou en latin, devront être adressés, francs de port, à M. Liagre, secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences de Belgique, avant le 1** août 1879. — Le Jardin fruitier du Muséum vient d’être terminé par la 129* li- vraison. Cet ouvrage magistral, dont la publication, due presque en tota- lité à M. Decaisne, a duré pendant plus de vingt ans, et qui constitue, au point de vue descriptif, la base de nos connaissances en fait d'arboricul- ture fruitière, forme neuf volumes in-4°, accompagnés chacun d'environ cinquante planches. — M. J.-F.-M. Réguis a entrepris la publication d'un ouvrage considé- rable, intitulé Essai sur l'histoire naturelle de la Provence, qui doit com- prendre l'ensemble de trois régnes de la nature, en seize volumes. Le premier volume, consacré aux poissons, vient de paraitre à Paris, à la librairie J.-B. Bailliére et fils. — On annonce la mise en vente d'un herbier de France assez complet et d'un réel intérêt. — S'adresser à M"* Defrance, née Evrard, rue de Sévres, 94, à Paris. — M. J.-L. Thomas, à Devens prés Bex (Suisse), offre en vente, au prix de 5000 francs, un herbier de plantes suisses bien conservé et complet, contenant environ 3000 espéces et trois ou quatre exemplaires de chaque espéce. — M. le docteur Massalongo, de Padoue, met en vente par décades, au prix de 2 francs la décade, des Hepatice italiane venetæ exsiccateæ. — M. le professeur Ardissone, de Milan, a reconstitué la Société crypto- gamique italienne, dont les Atti seront mis en vente avec les fascicules de Erbario crittogamico italiano à la librairie Dumolard, corso Vittorio Emanuele, 21, à Milan, au prix de 10 francs chaque fascicule. — Le troisième fascicule des Menthe exsiccatæ præsertim gallice (1) de M. Malinvaud vient de paraître. On y remarque le rarissime Mentha Ayassei Mlvd avec sa variété recedens ad Mentham aquaticam, et les (1) Voyez, pour plus amples détails sur cette publication, l’article qui lui a été consacré dans cette Revue, t. XXIV, p. 42. A8 SOCIÉTÉ DOTANIQUE DE FRANCE. Mentha Calamintha Timb., rotundella Timb., rolundifolio-nemorosa Wirtg., sapida Tausch, Nouletiana Timb., cærulescens Op., pubescens Lloyd, Maximilianea F. Sch. f. inclusa, Schultzii Bout. var. exserta, Lloydii Bor., rubro-hirta Lej., Weidenhofferi Op., obtuse-serrata Op., arvensi-rotundifolia Wirtg., divaricata Host, deflexa Dum., badensis Gmel., ete. Le quatrième fascicule sera prochainement terminé. Cette collection, avec les étiquettes détaillées qui accompagnent les plantes et la série d'ar- ticles (1) où la nomenclature et la synonymie de chaque forme sont minu- tieusement établies, formera une monographie trés-étendue de ce genre critique, dont l'étude présentait jusqu'à ce jour des difficultés presque insurmontables. — L'Helodea canadensis a été trouvé récemment aux environs de Nancy, dans le canal de la Marne au Rhin, par M. Le Monnier, professeur de botanique à la Faculté des sciences de Nancy. — L'Octhodium ægyptiacum, Crucifère orientale de la tribu des Bras- sicées, a été trouvé aux environs de Lucques dans les champs cultivés en céréales sur les bords du Vorno. — L'herbier cryptogamique de M. De Notaris a été acquis par le mi- nistre de l'instruction publique en Italie pour le jardin botanique de Rome. — Ceux de nos confrères qui tiennent à posséder les portraits des hommes qui ont illustré notre science, nous seront reconnaissants de leur indiquer une occasion unique. 1l s'agit d'un portrait d'Alexandre de Hum- boldt, fait en 1826, à une époque pour laquelle il n'existe pas d'autres représentations du grand naturaliste. Ce portrait, à l'huile et de grandeur naturelle, est l'oeuvre du célèbre peintre russe Steuben, dont quelques œuvres sont au musée du Louvre. Des artistes compétents assignent à ce portrait une grande valeur. Pour les renseignements, s'adresser à M"* de Schænefeld, 19, rue Va- neau, à Paris. (1) Le premier de ces articles a paru dans le tome xxiv. de ce Bulletin, pp. 232 ct suiv.; le second sera publié dans le compte rendu de la séance du 10 mai dernier. Le Rédacteur de la Revue, :Dr EUGÈNE FOURNIER. Le Secrétarie général de la Société, gérant du Bulletin, ÉD. BUREAU. PARIS. — IMPRIMERIE DE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (AVRIL-JUILLET 1878.) N. B. — On peut se procurer les ouvrages analysés dans cette Revue chez M. Savy, libraire de la Société botanique de France, boulevard Saint-Germain, 77, à Paris. Hedwigia. Ein Notizblatt für kryptogamische Studien, nebst Reperto- rium für kryptogamische, Literatur. Redigirt von Dr. L. Rabenhorst. Dresde, 1871. Voici la seiziéme année de son recueil que M. Rabenhorst mue à bonne lin. Dans la seconde section, le Répertoire des publications "cryptoga- miques, l'éditeur a reproduit une foule de diagnoses des espèces nou- velles qui ont paru dans les divers travaux qu'il a analysés. L'étroi- tesse de notre cadre noüs empêche d'en parler ici. Nous ne ferons exceplion que pour une notice renfermée dans la livraison de juillet sur les deux premières livraisons des Algues, principalement d'eau douce, de la Scandinavie, par MM. Cleve et Kjellmann. Parmi les nouveautés de cette collection, nous signalerons cinq OEdogonium et plusieurs Spheconiscu. Notre compte rendu doit se borner à indiquer sommairement les mé- moires originaux publiés par l’Hedwigia. M. Kórnicke donne, dans les trois premières livraisons, la suite de ses Matériaux mycologiques, offrant d'assez nonibreuses espèces ou variétés nouvelles et quelques rectifications. — M. Magnus écrit quelques óbserva- tions sur les Ürédinées en réponse aux recherches de M. Kôrnicke. Il con- state que les Puccinia Oreoselini et Peucedani Kke, observés sur le Peuce- danum Oreoselinum Mœnch, ne sont que deux états d'ime même espèce et d'un développement différent de celui du P. Oréoselini Fuckel. L' Uromyces lœæris Kke, observé sur quelques Euphorbes, ‘correspond exactement à l'Uredo excavata DC., et l'auteur fait voir que l'Uromyces excavata et PU. Pisi offrent des. phénomènes de développement fort différents dans leurs couches urédinées, sur les diverses plantes cultivées où on les'a observés. — M. Sauter décrit, sur des échantillons frais, :sôn Polyporus alpinus, observé antérieurement sur le sec seulement, et-fait connaître encore trois autres nouveautés : Merulius « giganteus’ : Hyduum nanum et Pezizu schistarenaria. — M. Schiedermayr conslate la: découverte en Autriche du Puccinia Malvacearum. Rendu attentif. à ta présence de ce parasite. Y ' (REVUE) 4 ; T. xxv. 50 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dans presque toutes les parties de l'Europe, l'auteur n'a pas tardé à le retrouver sur toutes les Malvacées sauvages et cultivées prés de Linz en Autriche. La récolte des feuilles de Guimauve, dans le jardin d'un pharma- cien, s'est trouvée réduite à moitié en 1876 par suite de la présence du parasite, qui, d'aprés une observation de M. Magnus, semble s'étre pro- pagé par le commerce des fleuristes. — M. George Winter, de son cóté, signale cette plante aussi en Suisse, où elle a détruit particulièrement l' Alcea rosea. Il mentionne en outre la découverte de quelques autres Champignons récemment décrits, entre autres l'OEcidium Laricis Hartig. — M. J. Schræter a fait connaitre à l'Association scientifique de Silésie le Peronospora obducens, trouvé, dans ces derniéres années, sur les coty- lédons de l'Tmpatiens noli-tangere, en assez grand nombre pour pouvoir paraitre dans les Fungi de M. Rabenhorst. L'auteur nous apprend que sur un certain nombre de Péronosporées, dont les oospores étaient restées inconnues à M. de Bary, il a trouvé ces organes, et il lui semble probable que certaines espéces, dont les oospores n'ont pas été observées, se pro- pagent par le mycélium vivace. La question concernant la propagation des Peronospora est exposée avec de nombreux détails qui ne se prétent point à une analyse. — M. Sorokin décrit et figure sur une planche lithogra- phiée deux nouvelles Péronosporées : le Prophytroma tubularis et le Saccopodium gracile ; ce dernier genre présente de l'affinité avec le Pol- typhina publié dans les Annales des sciences naturelles, série 6, vol. 1v. Le méme auteur décrit le Syntrichium punctatum, parasite sur le Plan- lago media, dans un pré humide prés de Casan. Les feuilles du Plantain étaient desséchées, jaunies et couvertes de petites nodosités noires, les globules protoplasmatiques du nouveau parasite. — M. Rabenhorst donne le relevé, avec une foule de détails, des nouveautés renfermées dans la 23* centurie de ses Fungi europei. M. Rob. Wollny a retrouvé sur divers Vaucheria la galle décrite par M. Magnus sous le nom de Notomonate Wernecki et donne des détails sur sa structure. L'origine de ces galles, qu'on a supposées provenir de quelque Rotifere, reste encore douteuse. Il appartient aux Zoologistes de décider si ce sont diverses espèces de Rotifères qui sont ici en jeu. Le mème auteur décrit, accompagné d'une figure, un Spirogyra margaritatd; cueilli dans les bassins du jardin botanique de Dresde. Il termine sa notice par la description de son Spirogyra elegans. M. George Winter décrit, accompagné d'une platiche lithographique, in nouvedu Lichen, le Sporodictyon turicense. A l'occasion de la plante publiée par M. Arnold sous le n° 698, M. Winter s'est livré à de lon- gues recherches sur trois espèces du geñre Spórodíctyon qu'il à réussi à se procurer. Le résultat de ses études anatomiques, fort détaillées, est que ces trois espèces (Sp. turicense, Schærerianum ét Hegetscluceileri) ne différent pas génériquement des Polyblastia, et doivent donc étre ran- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 51 gées daiis ce dernier genre. Il n'est pas sûr non plus que les trois espèces éludiées par l'auteur sur des matériaux en partie insuffisants, constituent effectivement des espéces distinctes, à en juger du moins par la configu- ration de leurs spores, représentées sous un grossissement de 500 dia- mètres. M. Limpricht fait connaitre ses recherches sur les Hépatiques du Tatra, groupe des Carpathes atteignant 2664 mètres d'altitude. Wahlen- berg, dans son Flora Carpatorum, énumère, en 1814, 34 espèces d'Hépatiques. Cinquante années aprés, M. Hazslinszky en signalé 71. Quelques autres ont été trouvées dans les dernières années, en partie par M. Limpricht, et de la sorte le nombre des espèces se trouve porté à 100, dont la plupart vivent à une altitude de 950 mètres. Après l'énumération dé ces plantes, l’auteur signale les différences qu'of- frent les Hépatiques du Tatra comparées à celles des Sudétes, et ceci grâce ati. terrain calcaire que présentent le côté N. et le côté N. O. du Tatra. M. Sorokin offre le relevé de la flore cryptogamique de l'Oural, d’après les récoltes faites en 1872; Il signale dans la partie dé cette chaine qu'il a ekplurée : + Lycopudiavées, 2 Équisétücéés, 5 Fougères, une Ophio- glossée, 16 Muscinées, 28 Lichens et 81 Chatipignons. BUCHINGER. Untersuchüngén über das Blattwachsthum (Recherches sur le développement des feuilles); par M. F.-G. Stebler (Pringsheim'a Jahrbuecher, 4811, t. xi, pp. 41-123, avec 2 planches). Nous traüscrifous l'exposé des principaux résultats dontiés par ldu- teur : La feuille commente, s'accroît, ättéint dans sa marthe un magi- lium dé rapidité au delà duquel elle ne croît que lentement, jusqu'à ce que cette marche s'arrête: La feuille se comporte à cé point de vue tottitné les autres ürgaités dés végétaux. La croissance des féuilles linéaires des Mônototylés est basipèté, c'est-à-dire qu'elles exécitetit leur dévelop- pement de haut en bas. Chaque zone successive de la feuille à ses phases successives de croissance comme la feuille elle-même dans sa totalité. Les feuilles des Monocotylés, exposées aux alternatives réguliéres de jour et de nuit; font reconnaitre une autre loi de périodicité, l'existence d’un liia&inium de croissance qui coïncide avec la plus grarde intensité de lumière diurne, et d'un minimum situé au moment de l'aurore. La cause prochaine de cés différences de croissance ést dans les variations de l'as- similation.. Chez les Dicotylédones, là période de l'accroissement diurne subit une modification: au maximum, qui apparait dans l'aprés-midi, suc- téde une période décroissante qui dure jusque un peu avant l'aurore j. avec telle-ci la croissance s'éléve brusquement pour atteindre avant midi 52 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. un nouveau maximum, qui se montre d'autant plus tôt que la lumière est plus intense. Sur les tavelures et les crevasses des Poires; par M. Éd. Prillieux (Comptes rendus, séance du 12 novembre 1877). Les tavelures, ou taches noires, qui précèdent la formation des crevasses sont dues à l'altération des couches superficielles du fruit, dont les cel- lules sont tuées et contiennent alors une matière brunàtre. Ces taches noirâtres sont d'abord pulvérulentes et dues au développement d'un méme Champignon parasite, dont les filaments fructifères et les spores nom- breuses produisent cet aspect pulvérulent. Ce Champignon, que décrit M. Prillieux, a déjà été observé sur les feuilles des Pommiers et des Poi- riers : c’est le Cladosporium denticulatum Wallr. Sur tous les organes où il se développe, ce Cladosporium tue les tissus superficiels dans lesquels s'étend son mycélium. Sur les feuilles, les places tuées se dessèchent; mais, comme elles sont peu étendues et que tout autour le tissu reste vivant el sain, la vie de ces feuilles n'en est que peu altérée. Sur les fruits, au conlraire, la croissance est arrétée dans les couches superficielles, landis que l'intérieur continue de se développer; dés lors le fruit se dé- forme; ses parties mortes, fortement distendues, craquent et laissent se produire des fentes qui pénétrent jusqu'aux parties saines. Quand ces fentes ne sont pas trés-grandes, elles peuvent se cicatriser et se combler par une formation de périderme ; alors le fruit n'est que galeux ; sinon les crevasses s'étendent, se creusent, et lé fruit est perdu. L'existence du Cladosporium dendriticum sur les rameaux explique - pourquoi certains arbres donnent tous les ans des fruits tavelés ; elle pourrait.aussi expliquer que la tavelure se propage souvent par la greffe chez les pépiniéristes, quand les arbres sur lesquels on prend les scions. destinés à à être greffés sont atteints par le Cladosporium denticulatum. Sur la signification des. diverses parties de l'ovule vé- gétal et sur l'origine de, celles de la graine; par M. H. Daillon (Comptes rendus, séance du 17 décembre 1877). Quelques ovules, comme ceux dé PAcanthe, ont été depuis longtemps considérés comme dépourvus de téguments. Adulte, le nucelle présente à son sommet organique une légère dépression, point où accède l'agent fécondateur. C'est une fossette à bords plus ou moins proéminents, comme dans le nucelle des Conifères, de la plupart des Ombelliféres, des Rubia- cées et d'un grand nombre d'autres Monopétales. “Si cependant le bourrelet marginal de ces nucelles se trouve séparé de la surface de Paréole par'ün léger sillon circulaire, on le décrit comme une. lrès-courte secondine, où bien òn à donné à tort le reste de celle-ci REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ` |... 58 comme soudé avec la base du nucelle. Il n'y a dans tout cela, selon M. Baillon, que des nuances. En effet, ajoute-t-il, il y a cà et là, parmi les Ombellifères et les Rubia- cées, des espèces où le bourrelet se produit plus ou moins loin du sommet du nucelle et qu'on regarderait comme munies d'un court tégument ovu- laire. De là on passe, par tous les degrés intermédiaires et souvent dans un méme groupe naturel, à des ovules dont le nucelle est enveloppé d'un sac complet. Ce rebord, ce bourrelet, cet anneau court, cette cupule par- tielle et ce sac complet sont de méme nature. Ce sont des expansions cir- culaires et consécutives du nucelle déformé, et non un organe différent de lui, mais un organe constitué par le méme parenchyme, et n'ayant pas de. système libéro-vasculaire qui lui soit propre. Quant à la primine, elle débute souvent, comme la secondine, par un bourrelet circulaire, et par- fois ne se développe pas au delà. Souvent elle se vascularise, mais son systéme libéro-vasculaire ne se comporte pas comme celui d'une feuille auquel on l'a assimilé. Rien ne prouve, d'aprés l'auteur, que cette enve- loppe plus ou moins prononcée soit de nature foliaire, pas plus par son origine que par son tissu. Tout ce que M. Trécul a dit de la non-identité de la fleur ou du gynécée avec les branches ou les feuilles s'applique au sys- téme ovulaire qui est un systéme sui generis, de nature parenchymateuse où l'état vasculaire ne semble qu'accessoire et non accidentel. La portion indispensable de l'ovule, le nucelle, n'est qu'un parenchyme adapté pour servir de support au sac embryonnaire, le véritable organe femelle, qui, parfois multiple (et méme à l'origine plus souvent qu'on ne le croit), re- présente seul l'ovule chez certains végétaux phanérogames. M. Baillon fait ensuite observer que les enveloppes de la graine pro- viennent de manière trés-diverse des enveloppes de l'ovule, et qu'il existe dans leur formation de telles variations de détail, que, dans deux genres rapportés à une méme tribu d'une méme famille, on pourra voir les en- veloppes séminales provenir dans l'un toutes de la primine, dans l'autre toutes de la secondine. Il insiste surtout sur ce que, dans beaucoup de Mo- nopétales, la présence de téguments ne prouve pas celle d'enveloppes ovu- laires qui n'existaient pas sur l'ovule au méme niveau; ces téguments sont seulement, dans un grand nombre de cas, le résultat de la transformation des couches extérieures du nucelle. Ceci est bien plus vrai encore du cas où le sac embryonnaire, sortant plus ou moins du nucelle, développe loin de celui-ci, dans sa portion spéciale, un embryon et un albumen ; autour d'eux, les parois modifiées du sac constituent plus tard des téguments séminaux auxquels n'a certes pas pu contribuer une enveloppe ovulaire qui n'a jamais existé à ce niveau. Catalogue des Diatomées de l'ile Campbell et de la Nou- velle-Zélande; par M. Paul Petit (extrait des Fonds de la mer, D4 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. vol. rrt, pp. 164-108, 1877) ; tirage à part en broch. in-8° de 40 pages, avec 2 planches. Paris, Al. Coccoz, 1877. L'ile Campbell, qui a été le séjour de l'une des expéditions envoyées pour l'observation du passage de Vénus sur le disque du soleil, se trouve, comme on sait, par 51° 45' de latitude S., et à 167 degrés de longitude E. de Paris, directement au midi de la Nouvelle-Zélande. Cette île a été exa- minée avec un soin extrême par M. le docteur Filhol, naturaliste de l'ex- pédition, qui, bien que zoologiste de profession, n'a laissé de cóté aucune des branches de l'histoire naturelle. Ce sont les résultats des draguages opérés par lui autour de l'ile Campbell, puis sur les cótes de la Nouvelle- Zélande, qui ont fourni les matériaux examinés par M. Paul Petit. Le catalogue qu'il en a dressé contient 181 types différents, parmi lesquels 17 espèces nouvelles. L'une de ces dernières constitue un genre nouveau, Trachysphenia P. Petit, genre qui, par ses valves cunéiformes, établit le passage des Fragilariées aux Méridiées. Cette énumération est disposée systématiquement suivant la méthode déjà établie par M. Petit dans sa Liste des Diatomées (1). D’après ce système et d’après une observation nouvelle de l'auteur, l'Hyalodiscus hormoides (Podosira hormoides Kütz.) diffère beaucoup des Podosira par la conformation de son endochrome, et appartient à la tribu des Achnanthées, dans laquelle devront probable- ment passer toutes les espéces d'Hyalodiscus. D'aprés une autre obser- vation fort curieuse de M. Petit, qui offre un intérêt général, la valve inférieure du genre Campyloneis Grünow est formée de deux lames diffé- rentes de silice appliquées l'une sur l'autre, et qu'il est parvenu à disso- cier. Ces deux lames ont chacune leur striation particulière. Au point de vue géographique, le mémoire de M. Petit fournit des faits nouveaux à l'appui de l'extrême extension des types spécifiques de Diato- mées. C'est ainsi que nous voyons dans les eaux de l'ile Campbell des Diatomées qui habitent la rivière de la Clyde, le Cocconeis adriatica, l'Amphora mexicana, etc. Notons cependant que d’après M. Léon Périer, auteur d'une introduc- tion géologique qui précéde le mémoire de M. Petit, les restes animaux dragués par M. Filhol dans les parages méridionaux de la Nouvelle-Zé- lande n'appartiennent pas aux mêmes espéces que ceux de l'ile Campbell. Des gisements fossiles de l'Auvergne employés à la prépara- tion de la dynamite. Leur origine végétale. Liste des espéces de Diato- mées qu'ils renferment; par MM. Leuduger Fortmorel et Paul Petit (extrait du Journal de micrographie, mars-avril 1878) ; tirage à part en broch. in-8° de 16 pages, avec une pl. Paris, 1878. Les auteurs donnent d'abord quelques considérations générales sur les 1) Bull. Soc. Bot. Fr., t. xxu, p. 372. REVUE RIBLIOGRAPHIQUE. 55 dépôts siliceux d'Auvergne, dont les particules peuvent s'imprégner de liquides et retenir ceux-ci comme le ferait une éponge. Cette propriété tient à la structure des valves de Diatomées qui constituent ces dépôts si puissants. On sait en effet que ces valves sont formées par de la cellulose incrustée de silice, exactement comme les os des vertébrés sont formés par une matière gélatineuse incrustée de phosphate de chaux. Or dans les terrains observés par MM. Petit et Leuduger Fortmorel, la cellulose ayant disparu, la silice reste à l'état poreux, et l'art militaire les a utilisés pour former avec cette silice poreuse et la nilro-glycérine une variété de dyna- mite. Il est à remarquer que les gisements divers ne sont pas également bons pour la fabrication de la dynamite. Les valves des Diatomées, en effet, varient d'épaisseur suivant les espèces, et naturellement ce sont les plus épaisses qui sont aussi les plus poreuses et les plus absorbantes. Les auteurs ont eu à leur disposition des échantillons de quatre loca- lités différentes, savoir : Randanne(1), Ceyssat, Rouillat et Saint-Saturnin. Aprés s'être partagé le travail, ils donnent la liste des Diatomées observées dans chacun d'eux. Toutes les espéces reconnues par eux sont encore vivantes aujourd'hui, ce qui prouve que ces dépôts appartiennent à une époque relativement moderne, Notes sur le Geum intermedium et V Orobanche Sea- viosæ var, Crati; par M. X. Gillot (extrait des Annales de la Société botanique de Lyon, séances du 25 janvier et du 8 février 1877); tirage à part en broch, in-8° de 8 pages. Lyon, Association typogra- phique, 1878, Ces deux notes forment comme un appendice à la session extraordi- naire tenue à Lyon par la Société en 1876. Le Geum intermedium Ehrh, avait été rencontré pendant cette session prés de la chapelle de Mazières, au-dessus de Hauteville (Ain). M. Gillot, en étudiant ce type sur le terrain, dans les herbiers et dans les livres, en a précisé les localités, et a constaté qu'il se rencontre avec le G. rivale et le G. intermedium. A l'exemple de plusieurs auteurs, il en reconnaît définitivement l'origine hybride. Il montre que comme hybride cette forme présente des caractères mixtes et variables qui la rapprochent davantage, tantót de l'un, tantót de l'autre de ses deux parents, ce qui explique comment ellea pu étre confondue avec eux. Quant à l'Orobanche, c’est un type intéressant que M. Gillot décrit sous le nom d'O. Scabiosæ Koch var. Cirsii, et qui a été recueilli dans la méme herborisation que le Geum intermedium, sur la route de Tenay à Hauteville, parasite sur le Cirsium bulbosum. (1) Les dépôts siliceux fossiles du département du Puy-de-Dôme ont reçu le nom quelque peu barbare de Randannite, parce que l'un de leurs principaux gisements se trouve sur la commune de Randanne, 56 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ueber Fruchístande der fossilen Equisetineen (Sur l'état fructifére des Équisétinées fossiles); par M. Schenk (Botanische Zei- tung, 6 octobre 1876). ' Ce mémoire est consacré à l'étude de l'organisation et des affinités du genre Sphenophyllum. D'aprés la structure de leurs sporanges et la place de ces organes, il est évident, d'aprés M. Schenk, que les Sphenophyllum ne peuvent appartenir ni aux Conifères, ni aux Marsiliacées. La question, d'aprés lui, se réduit donc à celle-ci : Doit-on laisser les Sphenophyllum dans les Calamariées, parmi les- quelles on les a de préférence classés jusqu'ici, ou reconnaitre qu'ils appartiennent à un autre groupe?... Or, les Sphenophyllum se rattachent étroitement aux Lycopodes. Chez les uns comme chez les autres, les spo- ranges sont situés à la base de la feuille fertile ; chez les uns comme chez les autres, les feuilles qui portent les sporanges différent par la forme des feuilles caulinaires inférieures, et les feuilles fertiles sont également dis- posées en épis à l'extrémité d'axes terminaux ou latéraux. Chez les Sphe- nophyllum, les sporanges se trouvent sur les feuilles ou dans l'aisselle de ces feuilles : tout cela milite en faveur des Lycopodiacées, parmi lesquelles il faut, selon l'auteur, ranger les Sphenophyllum, opinion pour laquelle se sont également prononcés M. Dawson en 1865 (1) et tout récemment M. Strasburger, en appréciant les recherches de M. Renault. Au sujet de ces dernières, telles que M. Renault les avait publiées à cette époque, l'auteur allemand parait en suspecter la conclusion, car il écrit que « l'identité des fragments de tiges étudiés par Renault avec celles des Sphenophyllum n’est pas établie d'une manière indubitable ». Nouvelles Recherches sur la structure des Spheno- phyllum et sur leurs affinités botaniques; par M. D. Re- nault (Ann. sc. nat., 6, 1v,); tirage à part en broch. in-8* de 35 pages, avec 3 planches. Dans ce nouveau mémoire (2), M. Renault répond de manière à lever tous les doutes de M. Schenk par une description plus étendue des maté- riaux qu'il a eus à sa disposition dans les végétaux silicifiés d'Autun. Il entre dans de nombreux détails sur la structure intérieure de ces végé- taux, dont pendant longtemps on n'avait connu que les empreintes. Il insiste principalement sur l'état plein et vasculaire deleur axe, carac- tére qui les éloigne des Calamariées, c'est-à-dire de l'ensemble qui com- prend les Calamites, les Equisetites, les Annularia et les Asterophyl- lites. On sait que ces derniers se divisent en deux groupes; mais ceux (1) Quarterly Journal of the Geolog. Soc., 1865, vol. XXII, p. 136, et Acadian Geology, 1868, pp. 445 et 480. (2) Voyez le Bulletin, t. xxi, Revue, p. 68. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 27 des Asterophyllites qui naissent en verticilles de tiges calamitoides ont des rameaux distiques, tandis que Faxe des Sphenophyllum est triangu- laire ; et quant à ceux qui ne sont que des rameaux détachés de Calamo- dendron ou d'Arthropitys, ils étaient munis d'une moelle volumineuse, tandis que l'axe des Sphenophyllum est plein. l M. Renault a constaté chez les Sphenophyllum des épis composés d'une série de bractées disposées en verticilles; ces bractées portaient alternativement des macrosporanges à leur aisselle, et des microsporanges sur leur limbe à une certaine distance de l'axe. L'existence de ces deux sortes d'organes forcerait à restreindre l'affinité des Sphenophyllum, dans la classe des Lycopodiacées, aux Lycopodiacées hétérosporées, com- prenant les genres Selaginella et Isoëtes. Mais la structure de la tige de ces deux genres n'offre aucun rapport avec celle de la tige des Spheno- phyllum. Parmi les Marsiliacées, les Pilularia et les Marsilia ont les microsporanges et les macrosporanges réunis en une enveloppe commune, au rebours de ce qui existe chez les Sphenophyllum. Reste la tribu des Salviniées, avec laquelle M. C.-E. Bertrand a fait remarquer à l'auteur que les Sphenophyllum pouvaient présenter des analogies. En effet, la tige des Salvinia offre une série de verticilles ternaires alternants ; l'axe ligneux s'y compose de trois faisceaux vasculaires; le cylindre ligneux y est entouré d'une couche de grandes cellules à section sensiblement rectangulaire, comme les jeunes rameaux du genre fossile; enfin les organes reproducteurs des deux sortes y sont distincts et séparés. Remarks on the superposed arrangement of flowers; par M. Maxwell T. Masters (The Journal of the Linnean Society, vol. xv, 1876, pp. 456-477). Les auteurs qui ont voulu expliquer les cas où les verticilles floraux sont superposés (1), sont arrivés à des hypothèses assez diverses et sou- vent contradictoires, comme il arrive quand on veut justifier une dévia- tion suivie par la nature en dehors de ses lois ou du moins de ses habi- tudes. M. Masters distingue les cas de fausse superposition de ceux de rraie superposition. Les premiers sont signalés par lui dans une variété de Camellia dite Queen Victoria, où les verticilles sont ternaires et très- rapprochés, de sorle que les éléments paraissent au nombre de six par verticille et superposés d'un verticille à l'autre. Il existe de méme une superposition apparente entre les parties de la fleur chez les Aquilegia, quelques Berbéridées, Guttiféres, Ménispermées, Laurinées, etc. La véritable superposition se présente dans des situations fort diverses (4) On les nomme encore généralement opposés , suivant un usage assez ancien. M. Masters a suivi, en adoptant la dénomination que nous reproduisons, l'exemple de Steinheil et de Payer (voy. Payer, £lém. de bot., p. 141, en note). . 58 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et dépend de causes différentes. M. Masters en caractérise neuf cas diffé- rents. Quant aux causes, il distingue : 1° la superposition réelle ; 2^ Var- rangement spiral des parties, dans lequel les éléments de la corolle suivent le eycle commencé par ceux du calice; 3" l'énation, dans laquelle les organes respectivement superposés de deux verticilles en apparence dis- tinets étaient connexes à l'origine, comme les pétales et les étamines des Primula, d'aprés M. Pfeffer (1), de certaines Hypéricinées et Plombagi- nées, les styles et les étamines des Aristoloches, d’après Payer, les appen- dices des anthéres chez les Asclépiadées ; 4^ l'avortement, qui, suppri- mant un verticille, fait paraître le verticille suivant superposé au précédent, comme il est probable que cela existe en effet chez les Primulacées, et comme M. Masters l'admet pour les Amarantacées, les Chénopodiées, les Urticées, les Santalacées, ete. ; 5° la pléomérie, cas fréquent, dans lequel le verticille staminaloffre plus d'éléments que celui qui le précède immé- diatement, par la chorise de chacune des étamines primordiales; 6^ Vin- terposition, dans laquelle, aprés la formation des étamines primordiales, on observe une production secondaire d'étamines analogues et addition- nelles, comme dans beaucoup de membres de la classe des Geraniales, les Obdiplostémones de M. Chatin; T° la substitution d'un organe à un autre, comme celle des ovaires aux étamines dans la fleur femelle des Xanthoæylum ; 8° enfin la torsion de l'axe. Il paraîtra sans doute à nos lecteurs que quelques-uns des exemples de ces huit cas sont plutót des exemples de superposition apparente. M. Masters termine son mémoire par une étude spéciale de la position relative des éléments du périanthe et de l'androcée dàns divers genres de Tiliacées et d'Olacinées. Les Maladies des plantes cultivées, des arbres forestiers et fruitiers, par MM. A. d'Arbois de Jubainville et J. Vesque. In-16 de 328 pages, avec gravures intercalées dans le texte et 7 planches en couleur. Paris, J. Rothschild, 1878. Les auteur sont classé les maladies des végétaux, d'aprés leurs eauses pré- dominantes, en six classes. Elles sont déterminées : 1° par le sol; 2° par l'atmosphère ; 3° par des blessures ; 4° par des causes diverses autres que des parasites ; 5° par des parasites phanérogames; 6° par des parasites cryptogames. Le quatrième chapitre renferme principalement l'étude des accidents de liquéfaction et de torsion. On conçoit d'ailleurs facilement que ce soit l'influence du sol, de l'atmosphére et surtout des parasites (4) On sait que le Samolus a des écailles pétaloides alternes avec les lobes de la co- rolle, et situées en dehors du verticille staminal. Cela contrarie singulièrement les idées de M. Pfeffer. Il en est de méme chez le Monotheca parmi les Myrsinées (voy. le. Traité général de botanique de MM. Le Maout et Decaisne), ainsi que du dacquinia et du ` Clavija (voy. plus loin l'analyse d'un mémoire de M. Hartog). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 30 qui ait fourni le plus graud nombre des matériaux mis à contribution par les auteurs. Chaque paragraphe est pour eux l'occasion de développe- ments sobres et exacts, empruntés parfois aux meilleures sources et sou- vent puisés dans l'expérience des auteurs et dans la lecture des travaux les plus récents. M. d’Arbois de Jubainville, sous-inspecteur des forêts, à souvent invoqué les observations faites par lui dans les domaines de l'État, et M. Vesque, attaché au laboratoire de M. Prillieux, les résultats de ses travaux histologiques. Un certain nombre des sujets sont traités par eux d'une manière neuve, et leur livre offrira souvent au cultivateur des moyens. utiles de rectifier la végétation de son terrain. Anomalies végétales, par M. D. Clos (extrait de la Revue des sciences naturelles, janvier 1877) ; tirage à part en broch. in-8° de 18 pages, avec une planche. | Les faits rapportés par M. Clos dans ce nouveau mémoire sont : des faits de torsion, la lobation d'une feuille de Laurier-rose, l'avortement d'une moitié latérale d'une fronde de Fougère mâle; des exemples de partition et de soudure, de connation entre le calice et la corolle, de mul- tiplication des parties de la fleur; les variations florales du Symphytum echinatum, variations dont quelques-unes confirment l'affinité depuis longtemps sentie des Borraginées avec les Nolanées ; une réduction dans le nombre des parties florales chez l'Antirrhinum majus, plusieurs exemples de pélorie, des bractées colorées ou sous-sépales ; diverses va- riations de types floraux chez les Monocotylés, une fleur double de Galan- thus, des anomalies florales chez les Orchidées ; des styles dressés chez un Papaver orientale, ce qui reproduit l'état normal d’autres espèces du méme genre ; l'avortement des graines; une coloration singuliére de l'Iris florentina et d'une feuille de Richardia æthionica. Troisièmes Mélanges de tératologie végétale; par M. D.-A. Godron (extrait des Mémoires de la Société nationale des sciences natu- relles de Cherbourg, 4811, t. xxi). La plupart des nouvelles observations de M. Godron ont été faites dans les cultures de M. Bertier, horticulteur à Nancy, et petit-neveu du colla- borateur de Mathieu de Dombasle, Il classe les faits qu'il a recueillis sous les rubriques suivantes : | 1* Soudures : Entre les fleurs des Papaver apulum, Pelargonium zonale, Fuchsia coccinea, F. globosa, Petunia nyctaginiflora, Digitalis purpureo-grandiflora, Gladiolus psittacinus, Gleditschia triacanthos, G. sinensis. — Entre deux inflorescences différentes, sur le Dahlia et sur le Pyrethrum roseun. — Entre deux feuilles des Begonia Rex, B. tube- rosa, Pelargonium zonale, Tradescantia discolor. 2 Disjonctions : Primula elatior, Penistemon gentianoides. 60 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 3 Partitions des axes végétaux : Rosa rubrifolia, Agrimonia Eupa- toria, Rubus idœus. Æ Fascies : Delphinium Requienii, Erodium cicutarium, Cucumis Colocynthis, Saxifraga umbrosa, Carlina vulgaris, Convolvulus mau- ritanicus, Daphne Laureola, Asparagus officinalis, Fritillaria impe- rialis, Hyacinthus orientalis. 5° Pélories : Dictamnus albus, Pentstemon gentianoides, Linaria Cymbalaria, Gladiolus psittacinus. 6° Pétalomanie. M. Godron nomme ainsi la production de pétales sur- numéraires et disposés en spirales, accompagnée de l'élongation du récep- tacle. Il l'a observée chez plusieurs Cruciféres, un Bignonia. 7° Métamorphoses. Transformation des sépales en feuilles, observée sur les Trifolium repens, Fragaria vesca, Primula grandiflora: — Trans- formation des étamines en pétales, et vice versa, observée sur les Sapo- naria officinalis, Fuchsia coccinea, Petunia, Trifolium repens, T. pra- tense, Medicago Lupulina et Melilotus officinalis. 8° Transformation totale ou partielle d'une inflorescence en feuilles. Faits observés sur les Centaurea Jacea, Dipsacus silvestris, Dianthus barbatus et Coix Lacryma. On sait que les fleurs de cette Graminée sor- tent d'un organe creux de consistance trés-dure et dont la nature n'est pas certaine. M. Godron l'a vu porter sur un de ses bords une feuille; par conséquent cet organe, dit involucre, représente la gaine d'une feuille. 9^ Torsions, observées sur les Primula japonica et Gleditschia tria- canthos. 10^ Avortement des rameaux verticillés d'un Sapin. 11* Anomalies physiologiques. Il s'agit de la floraison anticipée d'un Lilas, observée le 15 octobre 1876. L'automne avait été trés-chaud et les pieds fleuris, abrités du cóté du nord, recevaient le soleil en plein midi. Notice sur quelques faits tératologiques; par M. A. Gravis (Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, t. xvi, n° 3, pp. 185-197, avec 2 pl.). L'auteur a observé la virescence du calice ou de la corolle sur des boutons de Poiriers, ainsi que la formation, dans le centre de certains de ces boutons, d'un gynophore semblable à celui du Fraisier. Dans une autre anomalie les carpelles s'étaient dégagés entiérement du réceptacle ordinaire et avaient la forme de petits pistils distinets, avec l'ovaire renflé et sillonné latéralement, et le style effilé terminal. L'auteur pense que l'ovaire infére est dà à ce que normalement l'axe s'arréte de bonne heure dans son développement. Si au contraire, dit-il, cet axe vient à se conti- nuer au-dessus des sépales, par une sorte de prolification, il y a formation d'un réceptacle conique, sorte de gynophore, qui peut renfermer l'ovaire REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 01 ou bien se terminer simplement par des pistils libres. Au-dessous des sépales, là où l'axe des Pomacées se creuse en coupe, pour constituer l'ovaire, ce n'est pas le calice qui existe, c'est la partie supérieure du pédoncule, en partie devenue charnue. Il ne faut donc pas voir chez ces Rosacées un calice gamosépale dont le tube serait soudé à l'ovaire, ainsi qu'on l'a dit pendant longtemps, mais bien un calice dialysépale, comme dans les autres tribus de la méme famille. Le pédoncule de l Anacardium. occidentale offre un renflement charnu et comestible analogue par là à celui de la Poire, mais inférieur à l'ovaire libre de cette Légumineuse. L'auteur a observé encore la virescence des carpelles du Selinum Car- vifolia. Il a observé ici tous les passages entre la liberté et la cohérence normale des carpelles. Ces faits tendent à lui faire admettre que l'ovaire infére des Ombelliféres peut s'expliquer, comme celui des Pomacées, par le développement circulaire de l'axe autour des carpelles, de façon à former une coupe dont les parois se soudent à l'ovaire, qui devient ainsi infére. Un fait curieux observé sur l’Iris Pseudacorus montre la formation d'une quatriéme loge à l'ovaire. L'axe placentaire et médian, unique dans le bas du fruit comme il l'est toujours dans l'état normal de cette Iridée, se divise plus haut en deux branches qui écartent deux des loges latérales l'une de l'autre; les deux loges antéro-postérieures demeurent ouvertes l'une vers l'autre intérieurement et parcourues de chaque cólé par un pla- centa formant une des branches de la bifurcation. Dans tout l'ensemble la placentation semble et peut étre dite pariétale (1). On the glandular Bodies on Acacia sphærocephal and Cecropia pellata, serving as food for Ants; with an Appendix on the Nectar-glands of the common Brake Fern (Sur les corps glan- duleux qui $e présentent sur l'Acacia sphærocephala et le: Cecropia pel- tata, où ils servent de nourriture aux fourmis ; avec un Appendice sur les glandes nectarifères du Pteris Aquilina) ; par M. Fr. Darwin (The . Journal of the-Linnean Society, vol. xv, 1876, pp. 398-409). | M. Thomas Belt, dans son livre sur le Nicaragua (2), a donné des dé- lails trés-intéressants sur la manière dont les fourmis (Pseudomyrma bicolor Guer.) attaquent « un Acacia appartenant à la section des Gom- miers ». Ces insectes percent la base des épines connées et en rongen* (4) Des modifications analogues se présentent: normalement dans le genre Saxifraga, d'une espèce à l'autre du genre, et d'un point à l'autre du fruit de la même espèce. Dans certains cas intermédiaires où là- soudure des deux follicules qui constituent ce fruit est incomplète, l'ovaire est dit dans sa portion inférieure, à deux loges complètes avec un placenta axile, et dans sa portion supérieure, uniloculaire avec deux placentas pariétaux. | :(8) The Naturalist in Nicaragua, pp. H8-422. + 62 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'intérieur pour sortir vers leur extrémité. Ils en sortent dès qu'on touche aux feuilles de l'arbre, et constituent pour l'agresseur, souvent innocent, un désagrément qui fait ressembler, sous ce rapport, les Acacias en ques- tion aux Triplaris également américains (1). Ces fourmis sont attirées sur l'Acacia au moment du développement de ses feuilles pour sucer le nectar que sécréte une glandule située à la base de chaque paire de folioles sur la nervure médiane, et de plus par l'appàt que constitue une autre glande fort complexe, située, dit M. Belt, à l'extrémité de chacune des petites divisions de la feuille composée, au moment où elles viennent de s'épanouir. Cette glande, vue au microscope, représente comme une poire dorée. Les fourmis, pour l'attaquer, attendent que la poire soit mûre. Alors elles la coupent et l'emportent triomphalement à leur nid. Ces moyens sont mis en œuvre par la nature pour préserver l'Acacia contre les attaques des animaux qui en détruiraient les feuilles. Les indi- vidus de la mémé espèce cultivés par lui dans son jardin, où le Pseudo- myrma bicolor ne se rencontrait pas comme dans les savanes, étaient littéralement dévorés. M. Belt cite ce fait comme un exemple d'adaptation qu'il invoque eu faveur des hypothèses darwiniennes. M. Francis Darwin a étendu la connaissance de ces faits curieux en étudiant sur le vivant l'Acucia sphærocephala dont M. Hooker a mis des exemplaires vivants à sa disposition (2). Il a observé au microscope la constitutioii de ces « poires dorées », et les a trouvées constituées par un protoplasma creusé de cavernules renfermant un liquide huileux. Les Cecropia, d'après M. Belt et M. Fritz Müller (3), sont aussi envaliis par les fourmis. Ces insectes y recherchent des corps singuliers qui appa- raissent dans les coussinets à l'aisselle des feuilles,- et. qui, à leur état parfait de développement, s'en échappent spontanément. Les fourmis les emportent à leur nid, M, Fr. Darwin a étudié sur le frais la structure de (1) Voy. Weddell; Ann. Se: nal., 3* série, t. xil, p. 262 et suiv. (2) Rien ne prouve que cette espèce soit celle qu'a observée M. Belt j nois re croyons pas d'ailleurs que ce naturaliste ait rapporté en Angleterre aucune collection de plantes. l'exsiécata de M. Lévy renferme (Plantit hicürdguetises n° 79) l'Acacia spadiciflord Cham. et Schlecht. in Linn. v, 594; Walp. Hep. 1, 912; Benth. Bot. Herald, 114 ; Trans. of. the Linn. Soc: xx&, 514, recueilli dux environs de Grenade, dont il dit ce qui suit darts ses notes : « Cet arbüiste (Guürrion des indigènes), quelquefois fort beat, est le fléau des voyageurs. Les lides les plus épineuses s'y accrochent dé préférence; les kuêpes les plus malignes y susperiderit leurs nids de carton ; une fourmi jdune, dont la pigüre est trés-douloufeuse, habite en nómbre immense l'intérieur de ses grosses ¿pines qu'élle vide et où elle élève ses larves. Il est tare enfin qu'à son pied, s'il y a wi trone du une plerfe, un sétpent ne soil pds déssous, Leš enfants mangent le fruit quand ll est à léuf portée. s — Les échantillons de M; Lévy ont tdutes leuts folioles rongées à l'extfémité. Sur ure d'éntie elles séulenient; áppartenant à l'extrérhité supérieure de la feuille, nous atori$ vi une glande. Au contraire, l'Acacia spherocéphala, d'aptés M; Dar- Win, ne porte de glandes que sur les folioles inférieures de là feuille. (3) Cé natutaliste habite Sainté-Catherine au Brésil; les documents dont il est ici question dnt été publiés par lui dans le journal Nature du 17 févtier 1876. REVUE BIBLIOGHAPHIQUE. 63 ces corpuscules sur le Cecropia peltata ; il les regarde comme de nature glanduleuse. Le méme auteur s'est aussi occupé des glandes situées à la base de la fronde chez le Pteris Aquilina, et qui attirent des Myrmica et d'autres insectes à cause du produit de leur sécrétion. Îl s'est convaincu que ce liquide, dans les époques favorables, se reproduit très-promptement à la surface de ces glandes. Notes on the Flora of Marion Island, par M. H.-N. Moseley (The Journal of the Linn. Soc. xv, n° 88, 4811, pp. 481-485). Ce court mémoire doit être joint pat la pensée à ses compléments na- turels, publiés antérieurement dais le méme recueil par MM. D. Oliver, Dickie, Berkeley, W. Mitten et O. Meara, et comprenant la totalité des récoltes, tant phanérogamiques que cryptogamiques, faites à l'ile Marion et à la terre de Kerguelen par les naturalistes attachés au voyage du Challenger, c'est-à-dire principalement par M. Moseley. L'ile Marion est située dans l'océan Indien par 46^ 57' de latitude aus- trale et 37° 45' E. de longitude de Greenwich, et ses sonimets volcaniques s'élévent à 4250 pieds. Dans l'Océan austral, elle correspond donc à peu prés, sur ses quatre lieues de longueur, à ce que donnerait dans notre pays un morceau de la Limagne supportant le puy de Dóme. Or dans ces conditions, le 26 décembre, jour auquel la visita M. Moseley, c'est-à-dire en plein été de l'hémisphére austral, les neiges commençaient à 800 pieds et interrompaient complétement la végétation à une altitude d'environ 2000 pieds. Les plantes vasculaires trouvées ne sorit qu'au nombre de seize. L'ex- ploration ayant été rapide, on a pu en manquer quelques-unes, Un ré- sultat trés-important se dégage de cette exploration, au point de vue géo- graphique. Marion et Kerguelen sotit situées environ sous le même paral- léle, à 10 degrés au-dessous de celui qui passe par Tristan da Cunha et le groupe d'Amsterdam ét Saint-Paul (1). Or si l'on se borne à considérer les Phanérogames, la plus étroite affinité se révèle en latitude; malgré les tspates considérables qui les séparent, entre Marion et Ker guelen, comme entre Tristan da Cunha, Amsterdam et Saint-Paul. Mtis l'affinité n'est pas la méme suivaut lá longitude : pár exemple, le Phylica ét le Spartind arundinaced, si reniatquables à Tristan comme dans le groupe éxploré par M. de l'Isle, mariquént à Marion, qui possède én revanche le fameux Pringled antiscorbutica: mE Au contraire, si l'on admet diris là Eünipdraisón les Cryptogames vas- tulaires, l'affinité se révêle non-seulémént sélon la latitude, mais encore suivant la longitude, par l’existerice commune entré ces divers groupes di Voy. le Bulletin, t. xxit (Revue), p. 919. 64 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'iles de plantes telles que Lomaria alpina, Aspidium mohrioides, Ly- copodium clavatum, etc. L'affinité géographique de la végétation de Marion s'étend en latitude sur un espace bien plus considérable encore, car elle se révèle non-seule- ment à l'est avec Kerguelen, mais encore à l'ouest avec les iles Falkland et la Terre de Feu, par la présence des Fougères citées plus haut et de genres andins tels que Acena et Azorella. M. Moseley cherche dans les agents naturels de dispersion la cause d'affinités aussi remarquables par la largeur de la zone à travers laquelle elles s'exercent. Il la trouve en partie dans l'action combinée des vents et des courants qui partent de la Terre de Feu pour se diriger vers l'est, ainsi que dans les habitudes voya- geuses des oiseaux marins qui viennent nicher dans les hautes herbes formées à Marion par le Festuca Cookii Hook. Mais aucun de ces agents ne parait rendre compte de la présence du Pringlea, dont on sait que les graines s'altérent trés-promptement. Ceci conduit à admettre d'anciennes relations par des continents aujourd'hui submergés. Le Pringlea habite non-seulement Marion et Kerguelen, mais encore les iles Crozet, situées entre ces deux groupes, et se rencontre d'ailleurs encore plus près idu pôle austral. | Ajoutons que la flore européenne est représentée dans l'ile Marion par le Montia fontana, le Stellaria media, et les genres Tillea, Callitriche et Ranunculus. The tropical Ferns collected by professor Steere in the yeärs 1870-75, par M. W. Harrington (The Journal of the Lin- nean Society, vol. xvi, n° 89, 1877, pp. 25-38). Les Fougères examinées ici proviennent, les unes de l'ile Formose et des Philippines, les autres du Pérou et de l'Équateur. Parmi les espèces insulsires de l'Asie tropicale, on rencontre douze moüveaulés, savoir : Hymenoph yllum Thuidium, voisin de lH. crispum HBK., et” H. pater- num, voisin de l'H. tortuosum; Davallia (Microlepia) philippinensis, voisin du D. amboynensis Baker; Lomaria areolaris, qui offre la nerva- tion des Doodya, et dont Presl et M. Fée auraient fait certainement un genre parliculier ; Asplenium Steerei, voisin“ de PA. lunulatum Sw.; Ne- phrodium Luersseni, voisin du N. prolixum Baker ; N. Bakeri, voisin du N. scolopendrioides d'Amérique; N: subpedatum , qui ressemble trait pour trait au N. ternatum Baker, mais qui est privé d' indusium, et qui pourrait bien appartenir au genre Dryomenis J. Sm., si, comme il est à supposer, celle espèce se présentait tantôt pourvue, tantôt dépourvue d'in- dusiu: n, de méme que l’ancien Aspidium plantagineum. Citons encore ici le Polypodium Schenkii et le P. craterisorum, voisins du P. ble- nae Hook., le P. hammatisorum et le P. Steerei, qui sont des ‘Phy- matodes. | REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 05 Les espèces de l'Équateur et du Pérou offrent les nouveautés suivantes : Adiantum Steerei, qui n'est peut-être pas distinct de l'A. grossum Met. ; Polypodium xantholepis, qui se rapproche du P. incanum Sw., mais qui a les écailles de la face inférieure d'un brun jaunâtre au lieu d'être argen- tées, et les segments plus larges que le P. incanum. Nephrolepis Plumn Th. Moore (Gardeners Chronicle, 11 mai 1818). Cette espéce a été introduite de Madagascar chez MM. Veitch. Elle rentre dans le type général du genre par le port de ses frondes isolées ; mais celles-ci sont pendantes, de sorte que la plante doit étre cultivée sur une suspension. Les pinnules dentées sont arquées en haut et cordées à la base. L'indusium est arqué et construit comme celui du Nephrolepis exaltata, sans fissure médiane comme dans les Lepidodendron de M. Fée. La racine est tuberculeuse comme celle du N. tuberosa, et les feuilles tombent à l'entrée de l'hiver. Nephrolepés Duffii Th. Moore (Gardeners Chronicle, 17 mai 1878). Cette espèce, figurée pour la première fois dans le C'utalogque illustré, n° 143, publié par l'établissement horticole de M. William Bull en 1878, vient de l'ile du Duc d'York (1), où elle a été recueillie par M. Duff, atta- ché au Jardin botanique de Sydney. Le Nephrolepis Duffii (dont le prix chez M. Bull est de 18 fr. 75 à 26 fr. 25 l'échanüllon, selon la force du sujet, et qu'on a pu admirer à Versailles dans l'exposition de la Société d'horticulture de Seine-et-Oise et dans le splendide apport de M. Veitch), a un port flabelliforme tout à fait spécial dans le genre Nephrolepis, port qui le fait ressembler à certaines variétés multifides de l’Athyrium Filix femina. Les segments sont petits, arrondis, avec la nervation flabelli- forme; les sores n'ont pas encore été observés. N'y aurait-il pas erreur dans l'attribution générique ? On the Peculiarities and Distribution of Rubiaceæw in tropical Africa, par M. W.-P. Hiern (The Journal of the Linnean Society, vol. xvi, n° 92, pp. 248-280, avec 2 planches). Ce mémoire est un appendice à la monographie des Rubiacées publiée par M. Hiern dans le Flora of tropical Africa. L'auteur y examine d'abord les caractères de ces plantes, surtout ceux qui leur sont parti- culiers ; il trace ensuite des tableaux de géographie botanique d'où l'on peut tirer quelques résultats intéressants relativement à l'aire étendue que (1) Sans doute située à la pointe septentrionale de la Nouvelle-Hollande, et qu'il faudrait se garder d? confondre avec unc localité de mème nom située près de l'ile Van- couver. T. XXV. (REVUR) 5 66 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. prennent les plantes dans l’Afrique tropicale, fait déjà connu du reste dans sa généralité. Ainsi les Rubiacées signalées dans l'Afrique intérieure étant au nombre de 482, il s'en trouve 433 d'endémiques, et sur celles-ci 41 connues depuis la Guinée jusque dans la vallée du Nil, dont quelques- unes ont méme été trouvées aux iles du Cap-Vert. D'autres sont com- munes à la Guinée et à la côte de Mozambique. Et cependant l'Afrique n'est pas encore si bien explorée qu'on ne puisse prévoir pour l'avenir une augmentation notable de la proportion d'espéces régnant de l'ouest à l'est de ce vaste continent. Il est à remarquer encore que sur le chiffre de 482, sept Rubiacées africaines seulement ont été retrouvées en Amérique, dont deux sont marquées par l'auteur d'un signe de doute. Faisons encore observer que celles qui ne sont pas spéciales à l'Afrique appartien- nent presque exclusivement aux tribus des Hédyotidées et des Sperma- cocées. Les planches représentent deux espèces nouvelles : Pentas parviflora Hn. et Trichostachys vaginalis Hn. Die Plastiden der niederen Pflanzen, ihre selbständige Ent- wickelung, ihr Eindringen in die Gewebe, und ihre verheerende Wir- kung: par M. E. Hallier. In-8° de 92 pages, avec 4 planches gravées. Leipzig, 1878. Il ne s'agit dans cette brochure que de maladies parasitaires qui atta- quent la Pomme de terre et le Papillon du Chou. L'auteur s'étend longue- ment sur le Peronospora, qui pour lui n'est pas un vrai parasite, mais un saprophyte. Il affirme qu'il a vu des Bactéries et des Vibrions naitre des plastides du Peronospora. Il donne le nom de plastides aux accumula- tions de protoplasma qui se forment non-seulement dans les conidies, mais encore dans l'intérieur du mycélium de ce Cryptogame. Pour lui le caractère contagieux de la maladie et la cause des altérations sont dans l'existence de ces agents de putréfaction, Bactéries ou Vibrions. Il a étudié aussi une autre maladie de la Pomme de terre, celle de la frisure, qu'il croit due au Pleospora polytricha Tul., bien qu'il n'ait pas constaté par l'expérience directe que ce soit en effet ce Pleospora, parasite sur le chaume des Graminées et d'ailleurs rare en Allemagne, qui pénétre dans le sol et de là dans les tubercules de la Pomme de terre pour y déterminer cette maladie. Un Lépidoptère fort commun, le Pieris Brassicæ, est atteint de deux maladies, une sorte de muscardine et une sorte de gattine. La première esi contagieuse et se reproduit vraisemblablement par les coni- dies nées à l'extrémité des filaments qui ont traversé le corps de Pin- secte. La seconde est causée par une Torulacée, et l'auteur pense que cette fois encore la contagion et les désordres ne sont pas dus directe- ment aux articles de l'Arthrococcus, mais aux micrococcus développés dans les plastides de cet Arthrococcus. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 07 L'auteur a fait pendant le cours de ces travaux, pour en éclaircir et en faire mieux connaitre les sujets spéciaux, des séries de préparations mi- croscopiques qu'il met en vente au prix de 20 marks (25 fr.) envoyés franco, pour une collection de trente préparations. The Salmon Disease (la Maladie du Saumon) ; par M. Worthington G. Smith (Gardeners' Chronicle, 4 mai 1878). Cette nouvelle maladie est encore due à un Champignon, le Saprolegnia ferax. Elle avait causé beaucoup de bruit dans la presse anglaise, à cause de la soudaineté et de la généralité avec lesquelles elle s'était montrée dans plusieurs riviéres du nord de l'Angleterre, et avait été naturellement attribuée à des causes bien différentes de sa cause réelle, vulgaire pour des naturalistes. Cette maladie se développe principalement sur la partie antérieure du poisson, sinon primitivement, du moins quand elle apparait au dehors. Elle donne aux animaux attaqués une apparence si variable que, dit M. Smith, un fabricateur d'espéces pourrait faire autant d'espéces de Champignons qu'il aurait sous les yeux de spécimens attaqués. Il a figuré les filaments ouverts à leur sommet pour l'émission des zoospores et les téleutospores. La fréquence extréme de la maladie lui parait due à la douceur du dernier hiver. Il pense que le Cryptogame n'attaque que le poisson vivant. Suplemento al Catalogo razonado de plantas fanero- gamas de Cataluña; par M. Antonio Cipriano Costa. In-8° de 96 pages. Barcelone, 1877. L'Introduccion a la Flora de Cataluña de M. Costa est de 1864 (1); depuis cette époque, l'auteur a commencé en 1873 à publier des additions à son livre, sous le titre d'Ampliacion al Catálogo razonado de las plantas fanerógamas de la flora catalana, dans les Anales de la Sociedad española de Historia natural. Diverses circonstances ayant arrêté la publication de l'Ampliacion dans ce recueil, M. Costa s’est décidé à publier ce Suplemento dans les premières pages duquel se trouve repro- duit en substance ce qui avait paru dans l'Ampliacion. Les 96 pages de cette brochure contiennent un grand nombre d'addi- tions, des indications nouvelles de localités, et la description de quelques espèces inédites, savoir : Delphinium Loscosii Costa Ampl. p. 8 ; Poly- gala Vayredæ Costa, de la section Chamebuxus ; Rosa catalaunica, voi- sin du R. innocua Rip.; Saussurea Pujolica Costa, intermédiaire entre le S. macrophylla Saut. et le S. depressa Gren., la première espèce du genre qui soit citée en Espagne; Thymus ilerdensis Gonzalez (2), qui (1) Il en a été rendu compte dans notre Bulletin, t. xt, Revue, p. 228. (2) M. Gonzalez (Francisco), est un chanoine de la cathédrale de Pampelune, qui réside actuellement à Lérida. 68 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. diffère du Th. Zygis, par : « foliis basi non cilialis, floralibus flores non superantibus, spica breviore non interrupta » ; Fritillaria Boissieri Costa (F. Meleagris Pourr., Costa antea non L., F. hispanica Boiss. ex visu non Diagn.); Eragrostis brizoides Costa; Allium pyrenaicum Costa et Vayr., de la section Porrum ; et Orchis ecalcarata Costa et Vayr., qui est un Gymnadenia. La brochure se termine par des notes dues personnellement à M. Vay- reda. Fragmenta Phytographiæ Australis, contulit liber baro Ferdi- nandus de Mueller. Vol. x, in-8° de 145 pages. M. de Müller continue avec la méme persévérance et le méme succès ses études qui embrassent l'universalité de la flore australienne. Comme les précédents, le dixiéme volume (1876-1877) contient un grand nombre d'indications nouvelles de localités pour des plantes déjà connues, la description d'un grand nombre d'espéces nouvelles, et méme de quelques genres nouveaux, savoir : Wrixonia, arbuste de la famille des Labiées, qui diffère des Prostan - thera par la suppression d'une des deux paires d'anthéres. — Wehlia (Myrtacées), que l'auteur caractérise par : « Foliis sparsis ; staminibus cir- citer 20, liberis, antheris versatilibus ; germine uniloculari, bigemmato, capsula evalvi ; seminibus erectis, basifixis. » — Leichhardtia (1) (Méni- spermacées), dioique, dont le sexe mâle est seul connu, et présente : « Petala 3, carnulenta ; stamina 3 in columnam perbrevem omnino connata, antheræ capitato-confertæ, longitudinaliter dehiscentes ». — Fawcettia (Ménispermacées), déjà indiqué dans le tome 1x, p. 83 des Fragmenta, très-voisin du Fibraurea, dont il diffère par : « sepalis 6, petalis paulo lon- gioribus quam sepala; endocarpio valde turgente extus undique scaber- rimo, condylo haud longitudinaliter pliciformi ». Bien que nous ne puissions, faute d'espace, relever tous les faits inté- ressants que présente ce volume pour les études de géographie botanique, nous tenons à signaler l'un des plus curieux, la découverte faite en Aus- tralie d'un Balanops, genre qui jusqu'aujourd'hui n'était connu que de la Nouvelle-Calédonie. Le B. australiana F. Müll. a été découvert sur la côte orientale, le long de la baie Rockingham, par le 18° degré de latitude australe, c'est-à-dire sous un parallèle qui s'écarte peu de la partie supérieure de la Nouvelle-Calédonic. Die Alpenpflanzen nach der Natur gemalt (Les plantes des Alpes dessinées d'aprés nature) ; par M. Jos. Seboth, avec un texte par (1) L'ancien. Leichhardtia de Robert Brown a été fondu par M. de Müller lui-même dans le genre Marsdenia (Asclépiadées). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 69 M. F. Graf, et une Introduction concernant la culture des plantes alpines dans la plaine, due à M. Joh. Petrasch, jardinier en chef au Jardin botanique de Gratz. Prag, 1878, chez F. Tempsky. Ce petit ouvrage doit contenir cent gravures coloriées, destinées à l'il- lustration des plantes alpines les plus remarquables par leur taille ou le coloris de leurs fleurs, et paraître en 12 livraisons, dont la première est sous nos yeux, au prix de 1 mark la livraison. Le texte devant paraitre avec la derniére livraison, nous ne pouvons apprécier que les planches, qui répondront certainement au désir de tout amateur curieux de conserver en portefeuille la représentation des fleurs qu'il aura admirées et peut-étre cueillies dans ses excursions. Simple aperçu sur les Mousses et les Hépatiques du Mont-Dore et de la Haute-Vienne; par M. Édouard Lamy de la Chapelle. Second et dernier Supplément (extrait de la Revue bryologique, 5° année, n° 3); tirage à part en broch. in-8° de 41 pages. Condé-sur-Noireau, impr. Eugène L'Enfant, 1878. Ce second Supplément porte les Mousses du Mont-Dore à 176, celles de la Haute-Vienne à 264; les Hépatiques du Mont-Dore à 53, celles de la Haute-Vienne à 74. M. Lamy ajoute après son énumération, où figurent bon nombre d'espèces dignes d'intérêt, les découvertes faites à Montbrison par M. A. Le Grand, dans la Creuse par M. Renauld, aux environs de Bourges par M. Ripart, enfin sur les trachytes du Cantal, les granites des environs de Tulle, les grès et lés rochers calcaires du bas Limousin, par M. Rupin de Brive, assisté de M. de Bellefon, magistrat, et de M. Dumas, ingénieur. M. Lamy insiste en terminant sur l'importance des explorations qui se font pour la recherche des Lichens dans les Deux-Sèvres, la Vienne, le Cher, le Puy-de-Dôme, le Cantal, la Corrèze et la Haute-Vienne ; nous nous joignons volontiers à lui pour désirer qu'avec ces matériaux et ceux qu'ont réunis d'autres observateurs, notamment M. Malbranche, on arrive à publier une Flore lichénographique. Excursions botaniques en Dauphiné; par M. P. Tillet (extrait de la Feuille des jeunes naturalistes, 8° année, n°% 91-92) ; tirage à part en broch. in-8° de 8 pages. Il s'agit dans ces notes d'une herborisation faite au sud du Dauphiné, sur les limites des départements de l'Isére et de la Dróme, dans la région du Vercors, par des routes qui, certes, au point de vue pittoresque, ne le cèdent qu'à bien peu de localités françaises. L'auteur est parti de Saint- Marcellin pour y revenir et y terminer à la fois son excursion et son récif. Il a soigneusement noté toutes les plantes rencontrées par lui. 10 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Florula genevensis advena; par M. Alfred Déséglise (Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, t. xvi, n° 3, pp. 235-244) ; tirage à part en broch. in-8° de 10 pages. Le travail de M. Déséglise comprend 89 espéces, presque toutes recueil- lies par lui aux environs immédiats de (Genève, notamment aux Päquis, prés de l’Hôtel nationalet au Moulin-sous-Terre. Tous les botanistes con- naissent l'utilité de ces études de détermination patiente dont MM. Gre- nier et Godron ont donné l'exemple et le modèle pour les environs de Mar- seille et de Montpellier, et l'importance qu'elles présentent pour les travaux de géographie botanique générale. Les plantes de la région méditerra- néenne forment la majeure partie des adventiees de M. Déséglise; il s'y joint quelques plantes orientales, comme l'Euclidium syriacum, V Hor- deum. leporinum, et quelques américaines, comme le Panicum capillare, le Stenactis annua, etc. Le Lepidium sativum, le L. ruderale, le Calepina Corvini, le Xanthium, sont comptés par M. Déséglise parmi les adventices. Étude morphologique sur les Thalictrum; par M. C. Lecoyer (Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, t. xvi, n°3, pp. 198-235, avec 6 pl.). M. Lecoyer, qui, comme on le sait, n'en est plus à ses débuts dans l'étude du genre Thalictrum, publie d'abord dans ce mémoire des obser- vations nombreuses et détaillées sur la forme des organes des Thalictrum et sur les caractéres de leur pubescence. Ensuite l'auteur décrit quelques nouveautés : Th. lanatum, du Mexique (Gal. n. 4575); Th. rufum, du Khasia; Th. squamiferum, de l'Himalaya (Royle n. 13). Nonnulla Algæ aque dulcis brasilienses, auctore O. Nordstedt (Ofversigt af Kongl. Vetenskaps-Akademiens Förhandlingar, 4877, n° 3) ; tirage à part en broch. in-8°, pp. 15-28, avec une pl. Ces Algues ont été trouvées dans des plantes aquatiques récoltées au Brésil par divers collecteurs. M. Nordstedt décrit des espèces nouvelles dans les genres Closterium, Pleurotenium, Cosmarium, Euastrum et Staurastrum. Signalons en outre le genre nouveau de Desmidiées nommé par lui Phymatodocis, ainsi caractérisé : « Cellulæ in fila nuda, non torta, arcte connexie, subquadratæ, medio sinu lineari angusto constrictæ. Se- micellulæ (quadri-) radiatæ, latere uno radiorum tuberculo ornato, latere altero nudo, quo fit ut pars dextra lateris frontalis cellularum superiorum cum parte sinistra semicellulæ superioris prorsus congruat, partes autem dextro et sinistræ ejusdem cellulæ a fronte visæ dissimiles sint; margine dextro semicellulæ superioris protuberantia ornato, sinistro recto tuberculo infra marginem sito ad spectantem vertente. Zygosporæ magnæ, canalem copulationis et magnam partem cellalarum copulatarum occupantes. » REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 71 Bohusläns Œdogonieer; par M. O. Nordstedt (ibid., 1877, n° 4). Ces Algues ont été recueillies dans la province maritime de Güteborg. Elles renferment 33 OEdogonium et 19 Bulbochæte, avec des espèces nou- velles dans chacun de ces deux genres. Nomenclature franco-provençale des plantes qui croissent spon- tanément dans notre pays ou qui y sont l'objet de grandes cultures ; par M. J.-F.-M. Réguis. Un vol. in-8° de 186 pages. Aix, Marius Illy, 1811. Ce livre, publié dans les Mémoires de l’Académie d'Aix, est dédié à M. le professeur Derbés. Il est précédé d'une introduction, puis d'une Notice sur les ouvrages de synonymie antérieurs à la Nomenclature franco-provencale. Nous sommes étonné de n’y voir pas même citée l'Histoire naturelle de la Provence, de Darluc, où se trouvent de nom- breux renseignements sur les noms patois des végétaux. Le livre de M. Réguis est conçu sous la forme d'un Dictionnaire, où l'on trouve à son ordre alphabétique chacun des noms vulgaires, expliqué par sa synonymie latine ; l'auteur y a ajouté l'indication du mode de végétation et de la famille naturelle. Resterait, pourle philologue étranger à la littérature provencale, à étre renseigné sur le sens et l'étymologie de beaucoup de ces termes vulgaires qui ne paraissent pas s'expliquer d'eux- mémes ou qui ne sont pas calqués sur le terme francais correspondant. Une table alphabétique donne les noms latins, avec des renvois, Note on the disarticulation of branches, par M. R. Irwin Lynch (The Journal of the Linnean Society, vol. xvi, n^ 91, 1877, pp. 180-183, avec une planche). Il s'agit ici de la chute spontanée des rameaux, chute qui se produit par désarticulation naturelle, et qui est suivie d'une. cicatrice de méme que la chute des feuilles. Ce phénoméne a déjà été signalé par quelques observateurs, notamment chez les Coniféres (1) (Taxodium distichum, Dammara robusta). L'auteur le décrit d'aprés des observations qu'il a faites à Kew sur le vivant, sur le Vitis macropus, sur le V. cirrosa, sur le Castilloa elastica, Y Antiaris toxicaria, quelques Phyllanthus ei des Euphorbiacées analogues. Chez ces derniéres, à cause de la forme spéciale de leurs rameaux (cladodes), le phénomène ne diffère guère de ce qu'offre la désarticulation de Ja plupart des feuilles. On aurait pu penser que chez des végétaux tels que le Castilloa, la chute des rameaux tenait à leur culture en serre. Il n'en est rien cepen- dant. M. Lynch a recu de M. R. Cross, qui a étudié sur place dans le nou- (1) Voy. J. Sachs, Traité de hotanique, p. 587 de la traduction francaise. 12 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. veau monde les arbres à caoutchouc (1), des informations d'oü il résulte que la désartieulation spontanée des rameaux feuillés inférieurs du Cas- tilloa s'observe sur une grande échelle dans les forêls américaines. Les jeunes rameaux de cet arbre qui tombent ainsi ne portent jamais ni fleurs ni fruits, mais il wen est pas de méme chez les Vitis. Systema Iridacearum, par M. J.-G. Baker (The Journal of the Linnean Society, vol. xvi). On saura gré à M. Baker d'étendre aux Iridées les consciencieux tra- vaux qu'il a déjà publiés sur les Liliacées, d'autant plus que pour les Iridées, omises dans l'Enumeratio de Kunth, on en était réduit; quant à un Systema d'ensemble, au synopsis de Dietrich, qui date de 1839, les travaux de M. Klatt étant épars dans plusieurs volumes du Linnæa. M. Baker a voulu réaliser pour l'époque actuelle ce qu'avait fait en 1827 Gawler (alias Bellenden Ker). Mais en 1827 Ker ne connaissait de cette famille que 300 espéces environ, réparties entre 30 genres. M. Baker en signale 700 réparties entre 65 genres. De ceux-ci, quatre seulement sont nouveaux : Cardiostigma, du Mexique (Gelasine longispatha Herbert in Benth. PI. Hartw. 53, Calydorea longispatha Baker antea); Klaltea, du Cap, établi pour le Witsemia partita Ker ; Sphenostigma, du Brésil mé- ridional, établi pour l'Alophia Sellowiana Klatt; et Hesperoxiphon, de l'Amérique méridionale, qui comprend le Ferraria pusilla Link et Otto Ic. tab. 59 et le Cypella peruviana Baker Bot. Mag. tab. 6213. M. Baker se borne dans ce travail, d'ailleurs considérable, à la des- cription des genres et à celle des espèces nouvelles ; pour les espèces déjà connues, il n'indique que la synonymie et le pays d'origine. On remar- quera son synopsis des genres, concu sur le plan suivi par MM. Bentham el Hooker dans leur Genera plantarum. On consultera en outre avec intérét un tableau de géographie botanique, qui montre la répartition des genres et espèces d'Iridées. Celles du Cap montent au total de 312, et, mal- gré cette grande proportion, nous ne voyons aucun genre du Cap qui ait un seul représentant en Amérique. Un certain nombre d'affinités se révèlent au contraire entre la flore du Cap et celle de l'Afrique tropicale. Notice sur les arbres forestiers du Portugal; par M. D. Barros Gomes (Jornal de sciencias, etc., 1878); tirage à part en broch. in-8° de 20 pages. Cet article, rédigé en francais dans le Journal des sciences de Lisbonne, est un résumé, accompagné d'une carte coloriée de la distribution des dix espéces ligneuses les plus importantes du Portugal. Le pays se divise, (1) Voy. le Gardeners’ Chronicle du 19 août 1876. I s'agissait de recueillir dans l'isthme de Panama des graines de Castillon destinées à acclimater cet arbre précieux dans l'Inde anglaise. REVUE BIDLIOGRAPIIIQUE. 73 à ce point de vue, en trois régions forestières : celle du Pin maritime, qui occupe le pays au nord du Tage depuis la côte jusqu'aux premiers contre- forts des-montagnes ; celle des Chénes à feuilles caduques, qui habitent principalement la région montagneuse au nord du fleuve; enfin celle des Chénes verts à feuilles persistantes, qui remplit à elle seule presque tout le territoire situé au sud du Tage. Le Pin Pignon occupe et dépasse vers le sud la limite du Pin maritime, laquelle est déterminée par la sécheresse croissante de l'atmosphére. Cette sécheresse existe aussi au nord-est du pays, dans l'étroite vallée du Douro, soustraite à l'influence des vents maritimes, et l'on y voit reparaitre le boisement caractéristique des régions sèches situées au sud du Tage. Le Qu'rcus Robur, qui demande plus d'humidité que les autres essences du méme genre, se trouve entre la mer et la chaîne cóliére qui borne à l’est la province de Minho ; le Q. Tozza au contraire, de l'autre cóté de cette chaine : il est souvent accompagné par le Châtaignier. Il s'éléve jusqu'à 1500 mètres el ne disparait que sur les hautes cimes de l'Estrella, qui atteignent prés de 2000 mètres. Ces deux Chénes s'arrétent au Tage, au sud duquel le pays est trop sec pour le Rouvre et trop peu élevé pour le Tauzin. Cette barriére est dépassée par le Quercus lusitanica, qui embrasse le haut Douro, schisteux et grani- tique, les hauteurs calcaires de la rive droite du Tage, les plaines et col- lines tertiaires au sud de ce fleuve et jusqu'aux montagnes de l'Algarve. L'auteur fait remarquer que le Q. lusitanica, géographiquement intermé- diaire entre le Rouvre et le Tauzin d'une part, et d'autre part entre le Chéne-liége et l'Yeuse qui habitent au sud du Tage, est aussi intermé- diaire par ses caractères entre ces deux groupes d'espéces. L'auteur rap- porte au Q. lusitanica tout ce qui a été appelé Q. hispanica en Espagne et méme en Provence. Le Betula alba couronne encore quelques sommilés boisées dans le nord du pays. Enfin dans le midi, sur les montagnes de l'Algarve, au sud de la zone occupée par le Chéne-liége et par l'Yeuse, la présence du Caroubier forme une derniere variante dans la végétation forestiére. L'Olivier s'unit au Caroubier sur les terrains calcaires qui longent la mer. Ces espèces, bien qu'elles soient indigènes, ont été souvent plantées ou semées. Les Portugais sont moins disposés que les Espagnols, les Arabes et les Grecs, à détruire les arbres. Il paraît méme que la plantation. d'Oliviers, de Chénes-liéges et de Caroubiers est entrée depuis longiemps dans leur pratique agricole. Beitrüge zur Pilzflora Sibiriens ; par M. F. de Thümen (Bul- letin de la Soc. impér. des natur. de Moscou, 1871, n° 1, pp. 128-152). Les Champignons examinés dans ce mémoire ont été recueillis par M. Nic. Martianoff, à Minussinsk, dans le gouvernement de Ienisseisk. On 74 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. remarque parmi eux quelques espèces nouvelles : Cryptococcus Senna ; Œcidium Asteris, sur l'Aster alpinus, OE. Galatellæ, sur le Galatella dahurica, OE. Martianoffianum, sur l Artemisia glauca, OE. Phlomi- dis, sur le Phlomis tuberosa; Puccinia Cicutæ, sur le Cicuta virosa, P. crassivertex, sur VIris ruthenica, P. Martianoffiana, sur le Peonia anomala ; Uredo Thermopsidis, sur le Thermopsis lanceolata ; Coleospo- rium Ligularie, sur le Ligularia sibirica ; Melampsora Cynanchi, sur le Cynanchum sibiricum; Agaricus (Lepiota) hapalopus Kalchbr., A. (Tricholoma) holoianthinus Kalchbr., Polyporus mirus Kalchbr., à ori- fices d'un blanc de neige; Septoria sublineolata, sur le Veratrum nigrum, S. Martianoffiana, sur le Pæonia anomala, S. Gentianæ, sur le Gen- tiana ascendens; et Melasmia Caraganæ, sur le Caragana arbores- cens (1). Guide du botaniste en Belgique (plantes vivantes et fossiles) ; par M. F. Crépin. In-12 de 495 pages. Bruxelles, Mayolez; Paris, J.-B. Baillière et fils, 1878. M. Crépin annonce dans son introduction qu'il a tenté de faire pour la Belgique, en publiant ce Guide, ce qu'avaient fait pour la France M. Ger- main de Saint-Pierre et plus tard M. B. Verlot. Notre devoir est de faire remarquer à nos lecteurs que M. Crépin a concu un plan plus général et porte plus loin ses instructions. Aux considérations sur l'étude de la bota- nique, sur la maniére de faire un herbier et de se servir d'un microscope, M. Crépin a joint des conseils qui méritent d'étre vivement recommandés aux débutants, quant à la direction de leurs études et méme de leurs tra- vaux monographiques. Ils ne pourront que gagner « à résister quelque temps àl'envie d'étre auteur et d'avoir des opuscules à distribuer », à rendre leurs descriptions « complétes et en méme temps concises », à « passer sous silence des caractères secondaires communs à toutes les espèces d'un méme genre et d'une méme tribu », à ne pas se presser de juger de la valeur d'une espèce en présence de spécimens peu nombreux ou incom- plets, et méme à préparer correctement leur manuscrit au point de vue typographique. Le Guide de M. Crépin contient des parties neuves au point de vue général comme au point de vue local. On lira avec intérét ses considéra- tions sur l'utilité et la difficulté d'établir l'aire de dispersion de chaque espéce, et surtout le chapitre qu'il consacre à l'étude de la paléontologie végétale, et qui résume son expérience personnelle. M. Crépin s'occupe actuellement à réunir les matériaux d'une Flore fossile de la Belgique ; en attendant, il a placé dans son Guide le catalogue, dressé par ordre de (1) Les espéces dont la mention n'est suivie dans cette énumération d'aucun nom d'auteur doiyent porter celui de M. de Thümen. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 75 terrains, des fossiles végétaux de la Belgique. Nous devons encore citer parmi les documents locaux, un chapitre sur la Géographie botanique de la Belgique, reproduit en grande partie d'un article remarqué qu'il avait publié en 1873 dans le Patria belgica, et sa Bibliographie générale de la botanique en Belgique, laquelle est dressée par ordre alphabétique de noms d'auteurs. Supplément au Catalogue des plantes vasculaires des environs de Luæeuil; par M. Valentin Humnicki, pages 11-92. Orléans, 11 octobre 1877. Ce Supplément continue la pagination du Catalogue que nous avons signalé l'an dernier dans cette Revue (p. 160). L'auteur y ajoute plus de quarante espèces à sa liste antérieure, entre autres le Wahlenbergia he- deracea, dont l'aire est si intéressante, puisqu'elle saute de l'Ouest par- dessus la vallée de la Seine, pour se retrouver dans l'Est. La plupart des rectifications et additions contenues dans ce Supplément sont dues aux herborisations et aux travaux de MM. Vendrely et Burlet, Contributions à la connaissance de la flore argentine; par M. Schnyder, professeur à Buenos-Ayres (Archives des sciences physiques et naturelles, novembre 1877). Cet intéressant mémoire prouve à la fois combien les naturalistes du nouveau monde ont peine à connaitre les richesses du pays méme qu'ils habitent, et combien sont utiles les documents qu'ils peuvent nous fournir de visu. Sur la flore argentine en elle-méme, il ne contient en effet qu'un petit nombre d'indications précises, souvent réduites à la mention d'un nom générique. M. Schnyder ne connait pas la flore de la province de Corrientes, et cite A. d'Orbigny parmi les voyageurs qui se sont à peine occupés de la végétation dece pays. Il ne pouvait pas savoir que l'herbier du Muséum de Paris renferme un grand nombre de plantes de la province de Corrientes, recueillies précisément par A. d'Orbigny (1). Les Plante Lorentziane, publiées par M. Grisebach, dont le savant naturaliste de Gœttingue n'avait pu se servir encore dans sa Végétation du globe, four- niraient un résumé intéressant que M. Lorentz publiera sans doute quand il aura suffisamment poursuivi ses explorations. En attendant, M. Schnyder caractérise dans la république Argentine (comprenant la Patagonie), 6 ré- (1) On a pu voir tout l'été au Champ de Mars, dans l'exposition de la République Argentine, des herbiers importants présentés, l'un par l'université de la province de Corrientes, l'autre par M. Ch. Fava. Le Catalogue général de cette exposition contient la liste détaillée des plantes qui les composent, malheureusement avec des fautes si nombreuses qu'il faudrait la réimprimer à nouveau. Cela serait d'autant plus intéres- sant que cette liste renferme de précieuses indications de localité et de thérapeutique. 70 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. gions : la région patagonique, la région pampéenne, la région du littoral, la région des épiniers, la région subtropicale et la région fluviale. Il carac- térise fort bien la Pampa, qu'il a vue, et que nous sommes trop portés à nous représenter comme une savane uniquement composée de Graminées. Figu- rez-vous, dit-il, une table couverte de miettes de pain toutes plus ou moins de la méme grandeur, et sur chacune de ces mieltes une touffe d'herbes séche et dure, et vous aurez le caractére général de la Pampa. Son sol argileux et sablonneux est recouvert de miettes de terre végétale qui pro- duisent des herbes semblables à nos Typha, Phalaris, etc., et une espèce de Gynerium. Au milieu de cette mer de Graminées qui atteignent sou- vent quatre et cinq pieds de haut se trouvent des colonies de plantes d'autres familles, formées parfois d'une seule espéce. Ce sont des Verbena, des Portulaca, des Carex, des Erodium, des Sisyrinchium, des Eryn- gium à feuilles parallélinerves, l’Oxalis Commersonii, le Medicago denti- culata, les Xanthium italicum et spinosum, le Cynara Scolymus et le Silybum Marianum. — La région du littoral doit sa végétation arbores- cente à l'humidité du vent du sud-est, qui a passé sur l'Atlantique et déverse plus loin la pluie en partie sur la Sierra de Cordova, et surtout sur les massifs élevés de la Sierra Aconquija (1). — La région des épi- niers, qui forme le nord-ouest du pays, au-dessus d'une ligne étendue depuis l'angle formé par les Andes et l'origine du rio Negro jusqu'à l'embouchure du rio Vermejo dans le Parana, emprunte son nom aux espinares, c'est-à-direà la physionomie spéciale de ses végétaux, à feuilles, à stipules ou à rameaux épineux, quelle que soit la famille à laquelle ils appartiennent, ce qui tient à la sécheresse du climat. La région tropicale, limitée pour le moment par l'auteur aux massifs des provinces septentrionales de Tucuman et de Salta, devra sans doute étre réunie à la province de Corrientes et à la région fluviale, c'est-à-dire à la zone qu'arrose le Parana, et qui présente le méme caractére botanique que le lit des vallées de tous les grands fleuves de l'Amérique, celui de posséder les plantes qui ont l'aire la plus étendue. M. Schnyder termine en indiquant les noms vulgaires des végétaux les plus importants de la flore argentine. Sur les principes généraux de classification des Pha- nérogames ; par M. J. Müller Arg. (Archives des sciences physiques et naturelles, octobre 1877). Ce mémoire a été lu à la 60° session de la Société helvétique des sciences naturelles à Bex, au mois d'aoüt 1877. Il présente un signe (1) Qu'il ne faut pas confondre avec le massif d'Aconcagua, situé beaucoup plus au sud. Des fautes typographiques commises dans l'impression du mémoire y conduiraient facilement le lecteur. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. - 77 intéressant à noter des changements qui s’opèrent peu à peu dans la manière de concevoir la méthode naturelle parmi les botanistes européens. M. Müller, qui a depuis longtemps entre les mains l'herbier de Candolle et qui est maintenant conservateur de l'herbier Delessert, à Genéve, recon- nait la nécessité d'introduire quelques modifications dans les groupes primordiaux de Jussieu et d'A.-P. de Candolle, et notamment de faire dis- paraitre les Monochlamydées. Un certain nombre d'auteurs sont du méme avis, on le sait, mais on nes'estgu?re entendu jusqu'ici sur la manière de répartir entre les Polypétales les familles des Apétales de Jussieu, si ce n'est pour celles des anciennes Urticées qu'on a rapprochées des Rosacées, el pour les familles du groupe des Cyclospermées. M. Müller ajoute aux Thalamiflores les Monochlamydées : a) à fleur her- maphrodite, ovaire supère et étamines hypogynes ; b) à fleurs diclines et étamines hypogynes ; c) à fleurs apérianthées. Il ajoute aux Calyciflores les Monochlainydées : a) à ovaire supere et étamines périgynes; b) à ovaire infére ; c) à fleurs diclines et ovaire infére. Quant aux Corolliflores de de Candolle, on sait qu'elles ne peuvent recevoir aucune addition prove- nant des Monochlamydées. M. Müller les augmente seulement en v ajou- tant les Calyciflores à corolle gamopétale et étamines épipétales. Si l'on recherche, dit-il, les caractères de ces trois groupes, on verra que tous ceux qu'on pourrait tirer de la corolle gamopétale, dialypétale ou nulle, de l'ovaire supère ou infère, etc., sont variables dans la méme classe ou communs à deux classes différentes, de telle sorte qu'il ne reste comme caractères fixes et absolus que ceux qui sont tirés des étamines, Savoir : Thalamiftores : Étamines insérées sar l'axe. Calyciflores : Étamines insérées sur le calyce. Corolliftores : Étamines insérées sur la corolle. Pour rendre ce systéme parfaitement complet, il conviendra, ajoute M. Müller, si l'on persiste à énumérer le règne végétal en commençant par les formes les plus compliquées pour finir par les organismes simples, de mettre les Corolliflores en tête, puis les Calvciflores, enfin les Thalami- flores. Notes et observations sur quelques plantes rares liti- gieuses, nouvelles ou peu connues du sud-ouest de la France; par M. l'abbé Revel. In-8" de 64 pages. Rodez, V* E. Carrère, 1877. Ce mémoire, que nous avons indiqué l'année dernière dans cette Revue (p. 927), est extrait d'un grand travail inédit qui a pour titre : Recherches botaniques faites dans le sud-ouest de la France. Il comprend uue préface où l'auteur expose sur l'espéce des considérations philosophiques ana- logues à celles qu'a déjà présentées autrefois M. Jordan. Il étudie ensuite, 78 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'aprés son herbier et ses herborisations, certaines espéces critiques des genres Thalictrum, Anemone, Batrachium, Ranunculus, Delphinium, Aconitum (4), Fumaria, Barbarea, Arabis, Cardamine (2), Sisymbrium, Erysimum, Alyssum, Draba, Thlaspi, Iberis, Biscutella, Lepidium, Hutchinsia, Capsella, Helianthemum et Viola. Une seule espèce est ici à mentionner d'une manière particulière, comme à peu près nouvelle pour la science : le Biscutella sclerocarpa Revel (nomen) in Massabuan Vue stéréoscopique de l'Auvergne, p. 16 (septembre 1874). Elle parait se rapprocher du B. pinnatifida Jord., mais elle en différe complétement par ses fruits plus petits, par l'allongement de ses grappes fructiféres, par ses feuilles radicales plus petites, sinuées- lobées et non longuement pinnatifides. Beiträge zur Entwickelungsgeschichte der Fibrovasal- massen im Stengel und in der Hauptwurzel (Recherches sur le développement des masses fibro-vasculaires dans la tige et dans la racine principale) ; par M™ Sophie Goldsmith. Dissertation inaugu- rale présentée à la Faculté de philosophie de l'université de Zurich, pour l'obtention du grade de docteur en philosophie. In-4° de 48 pages, avec 6 planches gravées. Zurich, 1876, chez César Schmidt. L'auteur a étudié principalement le Vicia sativa, et accessoirement l Asperula taurina, le Capsicum annuum, un Ulmus, le Crategus Oxya- cantha, le Prunus domestica, Y Acer platanoides, l'Æsculus Hippocasta- num et le Fagus silvatica. L'auteur exprime lui-méme les résultats de ses recherches sous la forme suivante. La formation des vaisseaux commence chez les Dicotylédones que j'ai examinées au lieu d'insertion des cotylédons et s'étend de là dans l'axe hypocotylé d'une part, d'autre part dans le cotylédon. — Chaque cotylé- don envoie un nombre parfaitement régulier de faisceaux fibro-vasculaires dans laxe hypocotylé. — Les traces de cette communication consistent en cordons fibro-vasculaires toujours disposés par paires, et à direction (1) Il est d'autant. plus intéressant de scruter les Aconits de nos montagnes, que la pharmacie a constaté des différences curieuses et méme terribles entre les propriétés des principes extraits de différentes espèces d'Aconits. Il paraitrait que l'aconitine cristal- lisée provenant de l'Aconit Napel (?) des Pyrénées, et celle qui provient de la même espèce (?) récoltée dans les Vosges ou en Suisse, ne possèdent pas précisément les mémes effets thérapeutiques. A la dose d'un milligramme, l'une de ces aconitines est curative, et l'autre tue le malade! Nul doute que ces différences observées chez un pro- duit encore mal connu ne proviennent de la diversité des espèces récoltées sous un méme nom par des herboristes locaux. (2) M. Revel rapporte décidément au Cardamine silvatica son G. duraniensis (voyez notre Bulletin, t. vt, p. 687). | (es REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 79 centrifuge, qui souvent pénètrent profondément dans la partie basilaire de la tige. — Chaque paire de ces cordons s’unit en passant de l’axe hypo- cotylé dans la racine principale à un faisceau primordial unique et cen- tripète, pour y former la première origine ‘du corps fibro-vasculaire de la racine. — La racine principale des Dicotylédones que j'ai examinées ne posséde par conséquent que la moitié des faisceaux fibro-vasculaires pri- mordiaux de la tige. — Par la fusion de deux des cordons de l'axe liypo- cotylé en un seul cordon dans la racine, il se réalise une torsion des élé- ments qui concourent à la formation de ces cordons, de telle sorte que les mémes vaisseaux disposés dans la tige en ordre centrifuge adoptent dans la racine un ordre de développement centripéte. — Les éléments primordiaux du liber se comportent d'une manière correspondante. Les deux cordons libériens primaires situés en dehors des cordons vasculaires primaires et centrifuges de l'axe hypocotylé et appartenant à une seule et méme paire s'éloignent en passant dans la racine priucipale, de telle sorte que l'un des deux s'unit à son homologue de la paire voisine pour former un seul cordon libérien dans la racine. — Chez la plupart des Dicotylé- dones, ce sont seulement les appendices fibro-vasculaires issus des coty- lédons qui s'accroissent de haut en bas dans le tissu radiculaire. Tel est du moins le cas chez toutes les Dicotylédones munies de deux, quatre et huit cordons vasculaires primaires, qui aient été examinées jusqu'à présent. Les cotylédons, dans ces cas, sont toujours exactement opposés. — ll est rare qu'il y ait aussi des cordons émanés des feuilles primordiales situées au-dessus des cotylédons, qui pénétrent dans l'axe hypocotylé et jusque dans la racine pour y prendre le méme développement que les appendices vasculaires des cotylédons. Ce cas se présente, d'aprés nos recherches, dans le Vicia et le Sambucus, mais seulement quand les cor- dons primordiaux de la racine sont au nombre de trois ou de six. — Lorsque ce nombre est de trois cordons, l'un de ces cordons peut devoir son origine à la première feuille située au-dessus des cotylédons, tandis que les deux autres cordons primordiaux de la racine descendent des cotylédons. Il en est ainsi, comme dans le Vicia sativa, lorsque les coty- lédons ne sont pas exactemeut à l'opposite l'un de l'autre, mais séparés seulement par une divergence de $. — Lorsque le nombre des cordons primordiaux de la racine est de six, deux d'entre eux peuvent naitre des feuilles primordiales situées au-dessus des colylédons, tandis que les quatre autres doivent leur existence (Sambucus nigra) aux coty- lédons opposés, à moins qu'ils ne dérivent tous les six des cotylédons (Æsculus), lesquels dans l'un comme dans l'autre cas sont exaclement opposés. — S'il existe réellement des Dicotylédones possédant cinq cor- dons primordiaux dans le corps principal de la racine, on peut présumer par analogie avec certains phénomènes offerts par le Vicia saliva, que l'un de ces cinq cordons doit son origine à la première feuille sus-cotylédo- SU SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. naire, tandis que les quatre autres cordons appartiennent aux appendices des cotylédons, lesquels dans ce cas offrent une divergence de z. — La transition anatomique de la tige au pivot radiculaire, chez les Dicotylé- dones, s'aecomplit chez la plupart d'entre elles dans l'axe de l'em- hryon au-dessous des cotylédons. Chez les plantes dont la tige ne contient point de moelle dans ses entre-nœuds les plus inférieurs, il se peut cepen- dant, comme on le remarque chez le Vicia sativa, que le développement des cordons vasculaires primordiaux tienne le milieu entre le développe- ment strictement centripéte de la racine et le développement centrifuge de la tige. D'ailleurs ni la grandeur des cotylédons, ni leur róle dans la germination (selon qu'ils sont verts et foliacés ou bien charnus et dépourvus de chlorophylle), ni l'épaisseur absolue de l'axe hypocotylé et du pivot radiculaire, ni la puissance du cylindre médullaire dans la tige ou du cóne médullaire dans la partie supérieure de la racine, ne laissent concevoir aucun moyen d'établir une relation numérique quelconque entre les cordons vasculaires primordiaux de l'axe hypocotylé et ceux de la racine principale. Ueber eine neue Reaction des Chlorophylls ; par M. R. Sachsse (Sitzungsberichte der naturforschenden Gesellschaft zu Leip- zig, 1811, pp. 15-82). Il y a déjà quelque temps que l'auteur a émis une hypothése sur le róle de la chlorophylle. Suivant lui, cette substance ne serait point, comme on l'admet généralement, la cause, mais bien plutót l'un des premiers résul- tats de l'assimilation ; en d'autres termes, la chlorophylle serait le premier produit des forces agissant chimiquement dans le travail physiologique opéré en présence de l'air, de l'eau et de la lumière à l'intérieur du tissu végétal, et de ce premier produit dériveraient, par transformations succes- sives, l'amidon ou bien le sucre (1). Il est évident, comme l'auteur le fait observer, que cette hypothése serait appuyée si l'on parvenait à obtenir artificiellement un hydrate de carbone avec la chlorophylle. Or l'objet principal de ce mémoire est d'établir que : 1* en faisant agir la soude sur une solution de chlorophylle dans la benzine, on obtient un corps vert soluble dans l'eau, qui, bien qu'il se tienne près de la chloro- phylle par ses propriétés optiques et chimiques, constitue cependant une modification de ce corps; 2^ qu'en traitant cette substance par l'acide chlorhydrique, on obtient, outre une substance colorante insoluble dans - l'eau, un produit soluble dans l'eau, de la nature des glycosides, qui, par une ébullition ultérieure avec le méme acide, donne une substance ana- logue par beaucoup de ses caractères à la dextrose. (1) Voyez le livre de l'auteur : Chemie und Physiologie der Farbstoffe, etc., p. 54. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 81 Les Lichens doivení-ils cesser de former une classe distincte des autres Cryptogames ? Examen critique de la théorie de M. Schwendener ; par M. Th. Brisson. In-8* de 43 pages et 2 planches. Châlons-sur-Marne, chez l'auteur, 1877. Typ. F. Thouille. M. Brisson expose d'abord la théorie de M. Schwendener; ensuite il résume les mémoires auxquels elle a donné lieu et qui l'ont, soit fortifiée, soit combattue. Ensuite il se range parmi les adversaires de cette théorie et reproduit une partie des critiques qui ont été dirigées contre elle, avec des observations qui lui sont propres. Les Lichens ont un mode de reproduction spécial, la multiplication par papilles isidioides, qui n'appartient ni aux Algues ni aux Champignons. La sécheresse, soit hivernale, soit estivale, arréte seulement la végétation des Lichens sans les tuer, comme elle ferait des Algues. Le réceptacle des Lichens peut vivre des centaines d'années, tandis que méme chez les Polyporés, qui semblent étendre leur vie jusqu'à quatorze et quinze ans, la mort a lieu chaque année, le Champignon mort persistant pour servir de support et quelquefois de nourriture à l'ancien. M. Brisson affirme que les gonidies se forment dans les cellules parenchymateuses corticales des jeunes thalles. Ces cellules parenchymateuses naissent sur les premiers filaments hypothalliens, aprés que la spore s'est complétement vidé», et jouent ensuite le rôle de cellules-méres. 11 existe d'ailleurs dans la couche corlicale du thalle d'autres cellules plus légères, qui leur sont superposées et constituent comme un épiderme ; elles sont formées par les rudiments des hyphes en général. Structure de la cellule végétale. Sur quelques fails qui vien- nent à l'appui de la croissance cellulaire par intussusception ; par M. J. Chalon. In-8° de 21 pages, avec 2 planches. Sans lieu ni date. Les faits que cite l'auteur ont été observés par lui dans les tuniques de la graine, pendant qu'il suivait les transformations qui s'accomplissent dans ces tuniques pendant la maturation. Il répartit en six groupes ceux qu'il invoque en faveur de l’intussusception, savoir : l'extension. des parois cellulaires, le changement de composition chimique dans leur inté- rieur, l'existence de canaux et de lacunes dans leur épaisseur, les excrois- sances externes de la cellule, enfin les complications de forme et de composition chimique. Chemin faisant, M. Chalon signale beaucoup de faits nouveaux, observés par lui dans la graine de diverses Crucifères, Composées, Labiées, Cucurbitacées, Verbascum, Plantago, etc. Les cel- lules rameuses qui se présentent si souvent dans l'enveloppe des graines ont été primitivement globuleuses. Il en est de méme des poils d Alyssum saxatile, de certaines Desmidiées. Les formes ramifiées que prennent ces organismes ou ces organites sont dues à l'irrégulari!é de leur croissance, | T. XXY. 6 (n*VUE) 82 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. irrégularité qui est, suivant l'auteur, la preuve méme de l'intussusception. M. Chalon, dans ses investigations, a rencontré à chaque instant des preuves nouvelles de ce fait aujourd'hui universellement reconnu: c'est que les groupes naturels des plantes sont caractérisés aussi bien par la structure anatomique des espèces que par leurs caractères extérieurs. Botanique. Sur l’antagonisme des deux axes, le mode d'accroissement des Endogénes et la théorie de la sexualité; par M. François Leclerc (extrait des Mémoires de la Société d'émulation du Jura); ürage à part en broch. in-8° de 17 pages. Le terme d’antagonisme des deux axes pourrait induire le lecteur en erreur, et nous ne savons pas s’il n'a pas trompé l’auteur lui-même. Il désigne en effet par là, avec Turpin, « l’ordre des organes centraux ou axiles et celui des organes latéraux ou appendiculaires ». Mais il est visible, par la suite de son mémoire, que M. Leclerc place dans la seconde caté- gorie des organes latéraux ou appendiculaires les axes nés de bourgeons latéraux dont l'accroissement, comme la taille des arbres fruitiers le prouve chaque année, est en opposition avec celui du bourgeon terminal. L'auteur ne fait d'ailleurs que résumer dans la plus grande parlie de son nouveau mémoire les idées qu'il avait déjà émises dans sa Théorie de l'anaphytose. La formation des branches, chez les végétaux endogènes, n'est pas sen- siblement différente de ce qu'elle est chez les exogènes ; si les branches sont plus rares chez les premiers, cela vient de ce que la masse de leurs fibres étant dirigée vers le sommet de leur axe, leur bourgeon terminal est plus gros et plus puissant, et attire à lui la plus grande partie de la séve au détriment des bourgeons latéraux. Ce que l'auteur qualifie dans son titre de : Théorie de la sexualité, ce sont des considérations sur les modifications qui affectent le bourgeon quand il est destiné à porter des organes sexuels. Il reconnait dans le bourgeon floral le type de structure des endogènes, et s'est cru en consé- quence autorisé à dire sans paradoxe : N'est-ce pas le pédoncule monoco- tylé qui a importé la sexualité parmi les dicotylés? H incline à cette opinion, que le pouvoir fécondant fut d'abord attribué aux monocotylés, les dicotylés n'étant pas encore formés. Report of the Flora of Inish-Bofin, Galway; par M. A.-G. More (Proceedings of the Royal Irish Academy, 2* série, vol. 11) ; tirage à part en broch. in-8°. Dublin, 1876. L'ile de Bofin (1) est une petite ile située à l'ouest de l'Irlande, à peu (1) En irlandais, /nis-Bo-fInne, Vile de la Vache blanche, ainsi nommée en conformité avec une légende locale selon laquelle on voit à certaines époques une vache se dresser au-dessus des eaux du petit lac de Bofin, situé dans l'intérieur de l'ilc. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 83 près vers la jonction des comtés de Galway et de Mayo, et au nord de l'ile d'Aran, dont la flore a été étudiée par M. le professeur E. Perceval Wright (1) et par M. H.-C. Hart (2). L'ile de Bofin est formée par les schistes siluriens inférieurs, tandis que l'ile d'Aran est en général cal- caire. De là une grande différence entre la végétation des deux iles, qui permet d'étudier à la fois l'influence de la constitution géologique et celle du climat occidental. Les plantes les plus intéressantes de l'ile de Bofin sont les suivantes : 1° Saxifraga umbrosa, Eriocaulon septangulare, Senebiera didyma (3), Helianthemum guttatum, Raphanus maritimus, Sedum anglicum, Crith- mum maritimum, Pinguicula lusitanica, Scirpus Savii, Lastrea emula. — Végétaux appartenant au type atlantique de M. Watson. 2° Juniperus nana, Isoëtes echinospora, Sagina subulata, Lobelia Dortmanna, Pinguicula vulgaris, Empetrum nigrum, Sparganium affine et Callitriche hamulata, lesquels appartiennent au type septen- trional de M. Watson. M. More donne la liste complète des plantes trouvées à Bofin par lui et M. Barrington, qui l'accompagnait, au nombre de 303. Il compare avec grand soin la flore de cette ile avec celle de l'ile d'Aran, indiquant quelles sont les espéces de chacune de ces deux iles qui manquent à l'autre (4). Excursions botaniques à lile d'Yeu en août 1876 et mai 1811; par MM. Viaud-Grand-Marais et Ménier. Broch. in-8° de 92 pages. Le 3° cahier de notre Compte rendu des séances pour 1877, renfermant l'énumération des plantes trouvées à l'ile d'Yeu par MM. Viaud-Grand- Marais et Ménier, nous n'avons ici qu'à signaler cette importante notice, où se trouvent, avec les récits toujours attrayants d’un voyage botanique, d'intéressants détails sur l'histoire, la statistique et les mœurs de l'ile. Elle a sa bibliographie spéciale, que les auteurs relatent dans un appen- dice. (1) Dublin natural History Society Proceedings, 1866. | ] (2) A List of plants found in the islands of Aran, Galway-bay. Dublin, 1815. | (3) H s'agit ici d'un fait de naturalisation. Cette Crucifère exotique a été trouvée jusque sur les bords de la Seine, près de Rouen. | (4) Parmi les Fougères trouvées à Bofin, M. More signale une variété de l'Athyrium Filiz femina à frondes plus larges que le type, avec des pinnules largement ovales. Ne s'agirait-il pas là de l'Athyrium alpestre Nyl. ? espèce que plusieurs membres de notre Société ont recueillie sur la Dóle, pendant la session extraordinaire de 1869, et qui, bien qu'abondante sur le versant suisse comme sur le versant français du Jura, n’a pas encore été indiquée dans les flores. Ce serait à l'ile de Bofin une plante du type septen- trional, tandis que le Lastrea æmula Brack. ou plutôt l'Aspidium emulum Sw., des Canaries, y représente le type occidental. Ajoutons que cette dernière espèce, trouvée jadis en Bretagne, serait probablement connue de plusieurs localités sur notre cont i nent, si elle ne ressemblait pas tant à lA. dilatatum, avec lequel elle a été confondue dans les exsiccata de plusicurs collecteurs. Elle s'en distingue notamment par les écailles du stipe concolores et non noires dans leur milieu. 84 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Excursions botaniques aux étangs des Breuilloís et des Aulnouses ; par M. J.-Ch. Chapellier. Broch. in-8° de 11 pages. Épinal, sans date, typogr. V. Collot. M. Chapellier, trésorier-archiviste de la Société d'émulation des Vosges, représente avec M. Berher ce qu'on peut nommer les restes de l'Associa- lion vogéso-rhénane, anéantie par la guerre. Parti d Épinal, il s'arréia à la gare de Bains pour se diriger sur le hameau des Trémeurs, et de là d'étang en étang, sur celui des Breuillots ou Burillots, où il découvrit le Carex cyperoides, encore inconnu dans les Vosges et en Lorraine, si abondant là, que le bétail le pâturait. Près du déchargeoir croissait le Scirpus mucronatus, autre découverte fort intéressante pour la flore lorraine. Dans une autre herborisation, MM. Berher et Chapellier ont trouvé sur les étangs des Aulnouses, aujourd'hui convertis en vastes tourbiéres, non- seulement le Rhynchospora alba, mais encore le Rh. fusca, plante à ajouter à la flore vosgienne, déjà récoltée par M. l'abbé Boulay sur les hauteurs entre la Chapelle-aux-Bois et Plombiéres. Catalogue des plantes vasculaires qui croissent spon- tanément dans le département des Vosges; rédigé par M. E. Berher. Un vol. in-8° de 260 pages. Ce Catalogue, extrait des Annales de la Société d'émulation des Vosges, est l'œuvre des élèves de M. le D" J.-B. Mougeot; c'est à eux qu'il appartenait de continuer l'euvre commencée dés 1795, par l'émi- nent botaniste qui apporta en 1858 aux membres de la Société réunis à Gérardmer pendant l'une de nos sessions extraordinaires les souvenirs d'un autre âge et comme l'écho affaibli de l'enseignement puissamment vulgarisateur d'À.-P. de Candolle. Réunis en corps dans le sein de la Société d'émulation des Vosges, qui a toujours pris dans ce départeraent l'initiative des progrès utiles, ils ont d'abord créé à Épinal, au musée des Vosges, un herbier dont les plantes, déterminées par M. Mougeot pour la plupart, sont accompagnées d'étiquettes éerites de sa propre main ou par ses plus habiles collaborateurs. Aidés parles travaux de M. Godron, et combinant des efforts multipliés aux explorations de Kirschleger ct des deux Marlin, de M. l'abbé Boulay, de M. le D* A. Mougeot fils, l'un de nos collégues les plus aimés, ils ont réuni des documents assez nom- breux et assez importants pour que deux des principaux membres de leur phalange, M. le D" Berher et M. Chapellier, aient entrepris la préparation du présent Catalogue, dont la rédaction même est due à M. Berher et dont la préface est signée de M. Chapellier. On y trouve compris le dépar- tement des Vosges avec ses anciennes limites, et méme la superficie entière de montagnes dont une partie s'avance sur les territoires voisins. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 85 Ils n'y ont pas admis les plantes naturalisées aux environs des filatures, ou aprés la guerre autour de la gare d'Épinal où avaient campé les troupes allemandes (1). Nous ne dirons iei que peu de chose sur le fond méme du Catalogue des Vosges, leur flore étant assez connue pour que personne ne s'étonne d y voir représentés le genre Polygala par 6 espèces, le genre Potentilla par 24 (incl. P. leucopolitana Ph.-J. Müll. et P. saxatilis Boulay), le genre Rosa par 31, le genre Epilobium par 13, le genre Senecio par 12, le genre Hieracium par 24 (dont plusieurs ont été établies pour la première fois sur des échantillons d'origine vosgienne), le genre Luzula par 8, le genre Lycopodium par 6, etc. Die Parthenogenesis der Cæœlebogyne ilicifolia, par M. Joannes Hanstein (Botanische Abhandlungen herausg. von J. Han- stein; t. 111, 3° livr.). Bonn, 1871. Voici une question qui a soulevé jadis des discussions passionnées et que l'on pouvait croire résolue depuis longtemps. M. Hanstein la reprend sur des observations personnelles, et au rebours de la conviction faite aujour- d'hui, il affirme la réalité dela parthénogenése du Cælebogyne, après avoir pris toutes les précautions possibles pour isoler les fleurs observées, el s'être mis à l'abri de l'influence d'une anthére égarée dans l'inflorescence. Sur trente fleurs vierges, il a obtenu dix-sept fruits, et l'époque où l'ovaire à commencé à présenter des signes de maturation a varié de quatre jours à trente-neuf jours. Les embryons ont été examinés el tous figurés par l'auteur; ils ont présenté de grandes variations dans leur forme et leur grandeur relative. Ces observations ont élé faites conjointement avec Alex. Braun, lequel revenait ainsi, sur la fin de sa carrière, à un sujet étudié par lui antrefois avec un vif intérét. Parthenogenesis einer angiospermen Pflanze; par M. A. Kerner (Sitzungsberichte der Kais. Akad. der Wissenschaften, math.- naturw. Classe, novembre 1876); tirage à part en broch. in-8° de 8 pages. l s'agit dans cette note de l'Antennaría alpina R. Dr. non Gærtn. (2), espèce dioique comme plusieurs de ses congénères. Déjà Linné (Sp. pl. 1199) l'avait recueillie et cultivée sans en avoir jamais vu les fleurs mâles. Læstadius est le seul qui en ait rencontré une fois un échantillon mâle. (1) Parmi ces dernières se trouvaient les espèces suivantes : Bunias orientalis, Lava- tera silvestris, Tetragonolobus purpureus, Trifolium resupinatum, Melilotus sulcata, Medicago sphærocarpa, M. pentacycla, M. Echinus, Bupleurum protractum, Verbascum phœniceum, etc. (2) L'Antennarie alpina figuré sous ce nom par Gærtner est IA. carpatica BI. et Fing. 86 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Kerner l'a élevée au jardin botanique d'Inspruck, et a semé les graines de la plante femelle, müries sans le concours du sexe mâle; il en a obtenu une postérité parfaitement semblable à son unique parent. Les graines obtenues ne pouvaient avoir été dues à l'influence fécondante d'une autre espèce d'Antennaria, parce que l Antennaria carpatica était uniquement femelle au jardin d'Inspruck, et que les fleurs måles de l'A. dioica s'y sont ouvertes dix-huit jours plus tard que les fleurs femelles de PA. alpina. Cependant l'auteur reconnait que dans la nature la fécon- dation par hybridation doit se produire, et il rappelle que lui-méme a dénommé (en l'honneur d'un naturaliste auquel il doit beaucoup de plantes du Groenland et du Labrador) Antennaria Hansii un type qu'il regarde comme l'hybride de lA. alpina et de PA. dioica. Il est à remarquer que dans le Prodromus, A.-P. de Candolle a ajouté à la description de l Antennaria leontopodina « feminea tantum vidi ». Tous les échantillons d Antennaria monocephala possédés en herbier par M. Kerner sont aussi uniquement femelles. Il serait donc possible que la parthénogenése appartint à plusieurs espéces de ce genre. Untersuchungen über Variation; par M. H. Hoffmann (extrait du 16* Bericht der oberhessischen Gesellschaft für Natur- und Heil- kunde, 1811); tirage à part en broch. in-8° de 37 pages. M. Hoffmann a eu la bonne pensée de réunir dans une seule publica- tion l'indication bibliographique et alphabétique des faits déjà trés-nom- breux qu'il a publiés concernant la tératologie végétale et la question de l'espèce. En méme temps il formule sur cette dernière question sa ma- nière de voir d'une facon qui a, à tout le moins, le mérite d'une grande précision. Il y a, dit M. Hoffmann, un grand nombre de raisons qui nous portent à considérer les végétaux actuellement vivants comme les descendants, soit modifiés, soit non modifiés, de ceux qui les ont précédés, et ainsi de suile en remontant jusqu'aux époques géologiques les plus reculées. Le mode d'aprés lequel cette évolution s'est produite et se produit encore, c'est le progrès (Fortschritt), qui s'accomplit en marchant du simple au composé, suivant le principe de la division du travail, limité dans son action par la concurrence ; ou, pour le définir autrement, dans des direc- tions parfaitement (et non arbitrairement) déterminées, qui s'harmonisent dans leurs relations réciproques et concordantes, dans des développements qui se complètent Pun l'autre, et dont le but final échappe à nos regards. L'expression empirique de ce système est l'Aarmonie préétablie de Leib- nitz, ou pour parler d'une manière plus spéciale à l'histoire naturelle, le plan d'organisation. M. Hoffmann ne distingue comme espèces que ces formes, reliées pro- chainement à un tronc commun, qui se distinguent des plus analogues par REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. . 87 un groupe de caractères communs (1), sur la valeur relative desquels les expériences de culture peuvent seules décider. On peut, dit-il, pour des raisons d'analogie, considérer l'espéce comme le chainon terminal d'une série de générations dont le fil d'attache a été rompu, dont le trone originaire est inconnu, c'est-à-dire disparu, tandis que la variété peut encore, dans l'ordre actuel de la création, étre rattachée par l'observation au tronc spécifique d’où elle dérive. Tout dépend par conséquent, dans les idées de l'auteur, pour décider entre l'admission d'une espéce ou d'une variété, de la fixation du point d'attache. Pratiquement, la maniére de constater ces relations git dans une culture bien disposée et surtout scientifiquement suivie. Par la culture on déci- dera si une forme supposée variété se maintient ou se transforme, si elle revient de l'état cultivé ou luxurieusement anomal au type sauvage et plus réduit de l'espéce. Quant aux passages que l'on croit observer spon- tanément dans la nature entre deux espéces voisines, mais différentes, comme entre le Lactuca sativa et le L. Scariola, ils ne prouvent rien par eux-mémes, puisque dans ce cas particulier les expériences de culture montrent que ces types se conservent par la suite des générations et sans modifications. La faculté de produire ensemble des produits fertiles eux- mémes, si souvent invoquée pour prouver la consanguinité de deux formes, et la nécessité de les englober dans une méme entité spécifique, n'est pas acceptée non plus par M. Hoffmann comme un critérium. Il rap- pelle que le Mimulus cardinalis et le M. luteus, par exemple, peuvent produire des hybrides fertiles pendant une longue suite de générations, et que cependant il n'est pas possible de ramener par la culture l'une de ces deux formes à l'autre. Enfin la distribution géographique fortifiela concep- tion de l'espèce, en montrant que deux types voisins, comme nos Primula à fleurs jaunes, comme l'Anagallis phenicea e Y'A. cerulea, s'ils se mélent dans une grande partie de leur aire, sortent cependantsur certains points chacun de celle qui leur est commune, assez pour qu'on puisse en conclure qu'ils obéissent chacun à des lois climatériques différentes. Sul nuovo genere Scorodocarpus e sul genere Ximenia L. della famiglia delle Olacineæ; par M. O. Beccari (Nuovo Giornale botanico italiano, fasc. 4, octobre 1877). Le genre nouveau Scorodocarpus est fondé sur le Ximenia borneensis H. Bn (Adans. xr, 271). Ce genre se distingue du genre Ximenia non- seulement par le port, mais encore par les étamines insérées deux par deux sur les cótés des pétales assez loin de leur base, et non pas libres, par les carpelles ouverts à leur extrémité supérieure, et par le noyau (4) M. Hoffmann reconnait que cette somme de caractères peut être réduite à un scul par exemple dans le cas de l'Avena orientalis. 88 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. complétement ligneux de la drupe. Le nom de Scorodocarpus est emprunté à l'odeur d'ail propre à ce fruit, odeur qui existe chez beaucoup de Mélia- cées. L'auteur reconnait une affinité entre le Scorodocarpus et plusieurs genres de Rutacées. ` Il étudie avec soin le Ximenia americana, et fait observer que les échan- tillons de cette plante recueillis par lui en Abyssinie et dans la Nouvelle- Guinée offrent entre eux, d'un pays à l'autre, des différences assez sen- sibles. N'y aurait-il pas là deux espèces à tort confondues en une seule? Adiantum Williesnsii Th. Moore (Gardeners' Chronicle, 13 juil- let 1878). Cet Adiantum a été rapporté des hautes montagnes du Pérou, par M. B.-S. Wiliams; il a le port de lA. chilense et les pinnules de l'A Veitchianum, mais ses sores sont réniformes, oblongs au lieu.d'étre cir- eulaires comme chez ce dernier. Veber die Anordnung der Zellen in jüngsten Pflanzen- theilen (De la disposition des cellules dans les jeunes tissus végé- taux); par M. J. Sachs (Verhandlungen der physikalisch-medicini- schen Gesellschaft, t. x1) ; tirage à part en broch. in-8° de 26 pages, avec une planche. Wurzbourg, impr. et libr. Stahel, 1877. Les contradictions fréquentes des histologistes prouvent suffisamment que la théorie de la cellule apicale et de ses développements n’est pas faile. M. Sachs, qui avait déjà indiqué les principaux de ces développements dans la 4* édition de son Lehrbuch der Botanik, a essayé de tracer cette théo- rie pour la 5* édition de ce livre. De là le petit mémoire que nous avons sous les yeux, important parce qu'il résume les principaux résultats obtenus par l'école de M. Nägeli. L'auteur reconnait parfaitement que des déve- loppements cellulaires réglés dans l'espace et dans le temps se trouvent souvent là où il n'existe aucune cellule apicale, par exemple dans le plateau embryonnaire de certaines Algues, les sporogones des Mousses, les archégones et les anthéridies, les embryons et les poils des Phanéro- games. Il reconnait également que chez ces derniers, le point végétant présente un tissu à petites cellules ordonné en séries de manière à faire croire à la préexistence d'une cellule apicale. Enfin il admet que quand cette derniére existe, les premiéres divisions sont habituellement les seules qui soient réguliérement déterminées. Il nous semble que tout cela est de nature à réduire l'importance qui a été attribuée au rôle de cette cellule, bien qu'on ait été jusqu'à faire de son existence un caractère général des Cryptogames, servant à les séparer des Phanérogames. M. Sachs a spécifié quatre modes de segmentation principaux de la cel- lule apicale. Les termes qu'il emploie pour les désigner, et qui probable- ment resteront dans la science, sont importants à connaitre. La cellule se REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 89 partage par des cloisons droites ou courbes. Dans le premier cas, les cloi- sons sont dites radiales, si elles comprennent dans leur intérieur ou dans leur direction l'axe de croissance de la cellule ; transversales, quand elles sont perpendiculaires à cette direction. Dansle second eas, elles sont dites périclines, quand leur courbure est de méme sens comme celle de la cel- lule ; anticlines, quand cette courbure est de sens contraire. Zwei neue Pflanzenarten von den Jonischen Inseln (Deux espèces nouvelles des iles Toniennes); par M. Th. de Heldreich (OEsterreichische botanische Zeitschrift, février 1878). Ces deux espèces nouvelles sont le Ranunculus Spreitzenhoferi, voisin du R. peloponesiacus Boiss., etle Muscari Mordoanum, dédié à la mémoire d'un médecin de Corcyre, le docteur Lazaro de Mordo, qui publia en 1808 un mémoire aujourd'hui fort rare, intitulé : Notizie miscellanee intorno a Corcira, où se trouvent de nombreuses indications sur la flore de cette ile. Icones plantarum, 3° série, vol. 11, 1876. Ce volume est en grande partie destiné à l'illustration des genres nou- veaux publiés par MM. Hooker et Bentham dans la derniére partie parue de leur Genera plantarum, c'est-à-dire dans les familles des Rubiacées, Composées, Apocynées et Asclépiadées. Ce sont surtout des Composées du Mexique, des plantes de l'Afrique tropicale, de la Nouvelle-Calédonie, de la Nouvelle-Hollande et de la Nouvelle-Zélande, qui y sont figurées. Nous devons une mention spéciale aux genres appartenant à d'autres familles qui sont publiés dans ce volume, savoir : Camptostemon Mast., Malvacée voisine du Neesia ; Notopora Hook. f., Vacciniée de la Guyane (Schomb. n 566, 567, 1038) ; Guthriea Bolus, Passiflorée-Achariée du Cap, et trés-voisine de l'Acharia Thunb., mais se rapprochant par quel- ques points de structure d'une Gentianée, le Villarsia; Plagiocarpus Benth., Légumineuse-Génistée de l'Australie tropicale; Bolusia Benth., Légumineuse-Galégée du Cap, dont la carène rappelle celle des Phaseolus ; Krompassia Maingay, Césalpiniée de Malacca, voisin des Dialium ; Ber- nouillia Oliv., Sterculiacée du Guatemala dont l'inflorescence rappelle les Cordiacées. Notons encore un synopsis du genre Monopyle (Gesnéracées) tracé par M. Bentham. Studij sulla sessualità degli Ascomiceti; par M. A. Borzi (Nuovo Giornale botanico italiano, janvier 1818, pp. 43-18, avec une planche). On sait que M. Van Tieghem et plusieurs autres savants nient aujour- d'hui la sexualité de plusieurs groupes de Champignons, notamment des Ascomycètes (1). M. Borzi soutient une opinion directement contraire, (1) Voyez le Bulletin, t. xxin (Revue), p. 202. 90 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mais fondée plutôt sur des raisonnements et des analogies que sur l'obser- vation. Il faut cependant citer comme un résultat de ses recherches l'or- ganisation attribuée par lui aux scolécites des Ascobolus. Ces scolécites se composent de trois parties. L'inférieure, formée de cellules courtes, constitue un substratum, un organe de protection pour le développement futur des théques. La moyenne est une grande cellule qui doit donner origine à ces théques aprés avoir recu l'influence fécondante : c'est l'asco- gone. La troisiéme et derniére est la cellule terminale, assez courte, à laquelle l'auteur attribue les fonctions d'un trichogyne. L'organe mâle n'est pas cherché par lui, comme par M. de Bary, dans le rameau latéral qui part de la base du scolécite. Il a observé dans des cultures d'Ascobo- lus pilosus de petits corps baculiformes attachés à des ramifications qui devaient probablement se rattacher au mycélium du méme Ascobolus (1). Il voit dans ces corpuscules (fort analogues, ce nous semble, à ceux qu'avaient d'abord signalés M. Van Tieghem et M. Reess sur le mycélium des Coprins) des spermaties, c'est-à-dire des organes mâles. M. Borzi ne pouvait pas ignorer que M. Cornu a tout derniérement obtenu la germination d'un nombre assez notable de spermaties. Jl s'est préoccupé de ces observations et en a fait d'analogues qui ont eu des résultats assez divers. Cependant lui aussi a obtenu la germination des spermaties du RAytisma acerinum, du Quaternaria Persooni, du Dothi- dea ribesia, etc. Comment concilie-t-il ces faits avec sa théorie? En répon- dant que ces spermaties prétendues n'en sont pas, que ce sont de simples conidies, prouvées telles par l'expérience méme qui en obtient la germi- nation. Les cryptogamistes français ne seront pas embarrassés pour faire ressortir ces contradictions. Nous ferons remarquer cependant, au point de vue analogique, que les interprétations de l'auteur italien trouvent un certain appui dans les obser- vations faites par M. Stahl (2) sur les Collémacés. Enumerazionc delle Alghe di Liguria ; par MM. F. Ardissone et J. Strafforello. In-4^ de 238 pages. Milan, 1877. Cet important mémoire se compose de deux parties. La premiére est une introduction géographique où les Algues marines d'abord, puis celles d’eau douce de la Ligurie, sont rangées suivant les localités ou les stations qu'elles habitent. La seconde est une énumération systématique accom- pagnée des indications bibliographiques nécessaires. Les auteurs ont eu le soin d'y indiquer les caractères des genres. (1) L'Ascobolus pilosus se trouvait toujours associé dans ces cultures au Sordaria fimicola Winter. | (2) Voyez t. xxiv, Revue, p. 102. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 01 II mal di cenere, od una nuova Crittogama negli Agrumi ; par M. G. Briosi. In-8° de 6 pages. Un nouveau Cryptogame vient de se manifester sur les Citrus dans les environs de Palerme. Les plantes qui en sont attaquées semblent cou- vertes de cendre, aspect dû au mycélium de ce parasite. MM. Briosi et Passerini ont reconnu que ce Champignon appartient au groupe des Péro- nosporées ; ils lui ont donné le nom d'Apiosporium Citri. Sopra alcune monstrosità del fiore della Viola odo- rata L. e V. silvestris Lam., e sulla teoria della peloria in generale (extrait du Rendiconto della Reale Accademia delle scienze fisiche e matematiche di Napoli, 1811); tirage à part en broch. in-4° de 4 pages, avec une planche. L'un de ces cas de pélorie consiste dans le manque d'éperon et des glandes staminales, le second dans la régularité complète de la fleur. L'auteur aborde ensuite les généralités du sujet, et,aprés avoir passé en revue les définitions de la pélorie proposées par les auteurs et les avoir reconnues inexactes, il propose la sienne. Il considère la pélorie comme une tentative accidentelle essayée par la fleur irrégulière pour atteindre en partie ou en tout le type régulier, et l'irrégularité comme un arrêt de développement habituel des parties florales. Di una nuova specie di carbone nel Grano turco; pir M. G. Passerini (extrait du Bollettino del Comizio agrario Parmense, novembre 1871); tirage à part en broch. in-8° de 3 pages. M. Passerini a observé sur le Mais un nouveau parasite qui attaque le rachis de l'épi. C'est un Ustilago qu'il a nommé U. Fischeri, en souvenir des travaux que M. Fischer de Waldheim consacre aux Ustilaginées. En voici la diagnose : , « U. Fischeri : Massa sporarum violaceo-nigra. Sporæ globos», viola- ceo-griseo-purpurascentes, 4-6 millim. crassæ, episporio papillis minu- tissimis plus minus prominulis consperso. » Studij sulla natura e sulla maniera di accrescersi di alcuni fusti di piante dicotiledoni ; par M. N.-A. Pedicino (extrait de l'Annuario della R. Scuola superiore d'agricoltura. di Portici, anno 1876); tirage à part en broch. in-8° de 23 pages, avec une planche). L'auteur confirme les observations histologiques déjà faites par M. Nägeli sur la structure de la tige du Pircunia dioica, et auxquelles il ajoute les faits suivants, qui résultent de ses études : 1. A l'aisselle de beaucoup de feuilles il se produit deux bourgeons, l'un supérieur à l'autre, qui donnent deux rameaux. 92 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 2, Le liber se produit sur le bord extérieur de la première zone de pro- cambium, alors que la partie la plus interne du faisceau ligneux a déjà commencé de se développer. 3. Chaque faisceau ligneux, méme aprés la formation de la couche cambiforme, continue à s'accroitre aux dépens d'éléments régénérateurs situés entre la partie la plus externe du faisceau et les éléments du tissu cambiforme. 4. Les couches cellulaires interposées aux zones ligneuses continuent, entre certaines limites, à s’accroître méme après qu'une autre zone ligneuse s'est formée à leur cóté externe. 5. Le premier développement des éléments vasculaires dans chaque cordon foliaire est indépendant du développement des cordons voisins ; et dans chaque cordon les premiéres trachées apparaissent simultanément dans toute la longueur du méme cordon sur sa face la plus interne. 6. A l'intérieur du premier anneau du cordon foliaire il s'en engendre un second. 1. Quelques-uns des faisceaux de la seconde zone ligneuse peuvent se disposer en cordons d'une maniére inverse de celle que suivent ordinai- rement les faisceaux des cordons foliaires. 8. Enfin, il peut se former un bourgeon aux dépens d'une couche cel- lulaire interposée entre deux zones ligneuses, et indépendamment d'une zone régénératrice commune. Aprés l'étude de la tige du Pircunia se trouvent dans ce mémoire des observations sur l'excentricité de la moelle dans les plantes qui vivent maintenues sur un support. I Funghi parassiti dci vitigni (Les Champignons parasites des vignobles); par M. R. Pirotta (extrait de l Archivo triennale del labora- torio di Botanica crittogamica di Pavia); tirage à part en broch. in-8° de 96 pages, avec une planche. L'auteur décrit dans ce mémoire un grand nombre d'espéces de Cham- pignons qui allaquent les Vignes, et dont quelques-uns leur causent de grands dommages. Ces parasites appartiennent à 56 genres différents, parmi lesquels nous ne voyous pas le genre Erysiphe. Chaque espéce est, dans cette énumération, munie d'une phrase diagnostique et d'une descrip- tion détaillée. Michelia. Commentarium Mycologiæ italicse; par M. P.-A. Saccardo. In-8° de 115 pages. Padoue, 1877. L'auteur cite dans ce mémoire 258 espéces de Champignons et indique pour chacun d'eux la localité où il l'a récolté, l'indication de sa station ; souvent il ajoute des phrases diagnostiques et des observations. Ce travail peut étre regardé comme le commentaire d'une autre publication du méme REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 93 auteur, les Funghi italici autographice delineati, dont quarante planches ont paru l'an dernier, chaque planche comprenant la représentation de quatre espèces. Fhyceæ papuanæ novie vel minus cogniti a cl. O. Beccari in itinere ad Novam Guineam annis 1872-75 collectæ ; par M. G. Zanar- dini (Nuovo Giornale botanico italiano, janvier 1878). Plusieurs genres nouveaux (ainsi qu'un certain nombre d'espéces nou- velles) sont signalés dans cette publication, savoir : Endosiphonia (Rhodomélées). — Frons filiformis teretiuscula decom- posite ramosa, quoquoversum minule ramuloso-spinulosa, immerse arli- culato-polysiphonia, fere triplici strato. cellularum constituta; interiore cellulis amplioribus elongatis inanibus, eirca tubum centralem angustio- rem in orbem dispositis æquilongis, exterioribus minoribus in corticales minutas rotundato-angulosas abeuntibus. Ceramidia ?... Stichidia axil- laria, ramulorum omnino dissimilia, mollissima, brevissime pedicellata, pedicello monosiphonio suffulta, e cellulis hyalinis sphzeroidalibus compo- sita, sphærosporas paucas triangule divisas nidulantia. Ceratodictyon (Gélidiées). — Frons teretiuscula rigidissima subcornea, spongiiformis, vageque ramosa, e filis gelidiaceis horizontaliler ramosis in reticulum densissimum anastomosantibus formata. Fila duplici strato cellularum constituta, interiore fibris elongatis longitudinaliter intertextis constante, exteriore cellulis rotundatis minutis formato.... Spongodendron (Siphonées). — Frous teres vel tereti-compressa, vel vage ramosa, e filis Vaucheriaceis composita. Fila cartilagineo-membra- nacea rigidissima, huc illuc articulata, ramosa et anastomosantia, succo viridi farcta, in corpus spongiosum implicato-intertexta. Coniocystæ (?) globosæ in apicibus ramorum (an semper ?) strangulato-constrictis incluse. Monstruosité de la Chicoréc; par M. A. Dékétoff (Mémoires de la Société des sciences naturelles de Cherbourg, t. xxt, 1871) ; tirage à part en broch. in-8°, pp. 183-201, avec une planche). n sait que la structure des ovules en général, et surtout de celui des q D , Composées, préte à des divergences assez notables. Les auteurs francais, pour la plupart, tiennent pour la théorie de M. Brongniart, selon lequel l'ovule végétal est un organe de la nature des feuilles. La plupart des auteurs allemands, jusqu'à ces derniers temps, croyaient avec M. Schleiden que l'ovule est un bourgeon, et que sa partie principale, le nucelle, est de nature axile. En 1864, M. Cramer revint aux idées soutenues jadis avec tant d'éclat par M. Brongniart; il voulut prouver de nouveau que l'ovule végétal n'est qu'une feuille métamorphosée, et que le nucelle est une for- mation nouvelle (Neubildung), une émergence née sur la partie intérieure ou supérieure de la feuille ovulaire. 04 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Sachs, dans la dernière édition de son Manuel, a adopté franche- ment les idées de M. Cramer. Et cependant M. Luerssen, dans ses Eléments (Grundzüge der Botanik), publiés en 1811, assigne encore aux Composées un ovule axile. Les monstruosités que M. Békétoff a observées l'engagent à se ranger à l'opinion de M. Cramer, avec cette différence toutefois, que le nucléus lui parait être non pas une formation nouvelle de la feuille ovu- laire, mais bien le lobe médian de cette feuille. Sulla struttura florale e le affinità di varie famiglie monocotiledoni; par M. T. Caruel (Nuovo Giornale botanico ita- liano, avril 1878). M. Caruel rappelle avec raison que la classification des familles. natu- relles en est un peu maintenant où en était celle des genres avant la publi- cation du Genera plantarum d'A.-L. de Jussieu. Les groupes supérieurs aux familles, et formés dela réunion de plusieurs d'entre elles, sont con- slitués à tàtons et arbitrairement par chaque auteur en l'absence de tout critérium généralement admis et heureusement appliqué, et ces groupes n'ont pas aux yeux des botanistes plus de valeur que n'en avaient vers 1710 les familles de Linné ou celles d'Adanson. M. Caruel estime qu'on s'approchera du but cherché, qui est un grou- pement généralement accepté des familles en classes, en perfectionnant la connaissance de certains groupes dont la position est incerlaine. Il s'occupe dans ce mémoire, consacré aux Monocotylédones, des groupes suivants : Philydracées, Hémodoracées, Hypoxidées, Stémonacées (qui sont les Roxburghiées des auteurs), Gilliésiées, Ériocaulonées et Centrolépidées. Pour M. Caruel, les Philydracées ne se séparent guère des Orchidées que par leur ovaire supère, et l’on sait que ce caractère est loin d’avoir chez les Monocotylédones la même valeur que chez les Dicotylédones, témoin l'affinité des Amaryllidées et des Liliacées, témoin encore la famille des Droméliacées, qui réunit des ovaires adhérents et non adhérents. M. Caruel admet le genre Narthecium parmi les Hémodoracées et pense que dail- leurs cette famille devrait disparaitre, les genres à ovaire libre faisant retour aux Liliacées, et les genres à ovaire adhérent aux Amaryllidées. Les Hypoxidées appartiennent aussi sans doute aux Amaryllidées d’après l’auteur. Le bec des graines signalé comme existant au voisinage du hile n'est que le funicule qui reste attaché à ces graines. Les Roxburghices forment un anneau de la chaine continue qui unit les Coronariées les plus complètes aux Aracées les plus simples. Les Gilliésiées ont des fleurs triandres, mais ne se rapprochent pas pour cela des genres triandres des Liliacées, car chez les premières la triandrie tient à l'avortement de tout un cóté de l'androcée et chez les seconds elle tient à l'avortement de tout un verticille staminal. Les Gilliésiées, par ce mode d'irrégularité de leur androcée, se rapprochent bien plutôt du type des Orchidées, de cerlaines REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 05 Commélynées, des Musacées, ete. Les Ériocaulonées, sur lesquelles l'au- teur a déjà publié il y a longtemps un mémoire important (1), sont inter- médiaires entre les Restiacées et les Xyridées. Quant aux Centrolépidées (auxquelles n'appartient pasle Gaimardia, qui est une Restiacée), elles se rapprochent des Graminées et doivent constituer avec elles et les Cypéra- cées un ordre des Glumiferæ, réduit à ces trois familles et caractérisé par l'existence d’épillets, par la suppression plus ou moins complète du périanthe et la diminution du nombre des parties florales. Ueber die Liliaceen-Gattung Leopoldia uud ihre Arten ; par M. Th. de Heldreich (Bulletin de la Société des naturalistes de Moscou, 1818) ; tirage à part en broch. in-8° de 20 pages. M. de Heldreich commence par donner sous forme de tableau les carac- téres des genres de Liliacées établis aux dépens del'ancien Hyacinthus de Linné, parmi lesquels le genre Leopoldia Parl. Un autre tableau dichoto- mique sert ensuite à classer les 15 espéces du geure Leopoldia et à con- duire à leur détermination. De ces 15 espèces, 6 sont nouvelles et portent le nom de M. de Heldreich ; d'autres sont rattachées pour la premiére fois à ce genre. L'une d'elles appartient à notre flore, ou du moins à celle de la Corse, le L. pyramidalis (Muscari pyramidatum Tausch). Révision de la flore des départements du nord de la France; par M. l'abbé Boulay. 1° fascicule : Bibliographie et infor- mations (1877). Broch. in-12 de 65 pages. Paris, F. Savy, 1878. M. l'abbé Boulay, professeur de botanique à l'Institut. catholique de Lille, inaugure son enseignement en établissant pour ses élèves le cata- logue de la flore des environs de cette ville. Il embrasse dans son cadre les deux départements du Nord et du Pas- de-Calais, se repérant ainsi aux travaux publiés sur la flore de la Somme d'un cóté, et de l'autre cóté à ceux de nos confréres de Delgique. Sa nou- velle publication comprend d'une part un résumé bibliographique dont le plus ancien document est le Botanotrophium de P. Ricart, le premier catalogue du jardin botanique de Lille, et qui s'appuie principalement sur la bibliothèque de feu Desmazières (2) ; d'autre part, une étude de géogra- phie botanique, dans laquelle M. l'abbé Boulay distingue la végétation du littoral dans la région des dunes, celle des terrains arénacés siliceux, celle des plaines de la Flandre, et enfin les Muscinées. Toute cette flore est pauvre ; il est intéressant cependant d'y relever, en dehors des Salsolacées maritimes bien connues : Hippophaë rhamnoides (qui ne fructifie plus guère dans cette région septentrionale), Erythrea linarifolia, Equise- tum variegatum (dont les tiges couchées n'ont que de 10à 15 centimètres), (1) Mémoires de la Société des sciences naturelles de Cherbourg, V. xiv. (2) On sait que Desmasières a légué ses livres à la bibliothèque de Lille. 96 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Carex arenaria, Senebiera pinnatifida, Triglochin maritimum et T. pa- lustre, Juncus Gerardi, Rumex sanguineus, Scilla nutans, Maianthe- mum bifolium, Carex elongata, C. binervis, Trifolium micranthum, Senecio Fuchsii, Polystichum Oreopteris, Equisetum hyemale, Vaccinium Vitis Idea, Lysimachia nemorum, Poa sudetica, Asarum europæum, soit quelques plantes maritimes et quelques plantes des basses montagnes dont la présence est due à la latitude. Les marais offrent les Sparganium, des Potamogeton, Y Helodea canadensis, le Stratiotes et le Lemna arrhiza. Sulle colorazioni dei fiori d'Hydraungea Hortensia, di una materia colorante da essi ricavata, edi una esperienza che prova se la clorofilla si sviluppi al oscuro in atmosfere speciali; par M. Pasquale Freda (extrait de l’ Annuario della R. Scuola superiore di agricoltura di Portici); tirage à part en broch. in-8° de 12 pages. L'auteur croit pouvoir établir, sans nous donner à cet égard d'autre preuve que son affirmation méme, que chez les organes colorés de la fleur des Hortensia, il existe deux substances colorantes, l'une rose et l'autre bleue, et que la coloration apparente d'une fleur donnée est seulement la résultante des quantités relatives de chacune de ces deux matières colo- rantes existant dans la fleur au moment de l'observation. Les sépales bleus, traités par l'acide acétique, deviennent roses, et la solution offre les mêmes caractères que si elle avait été obtenue directement de fleurs roses. L'auteur s'est occupé principalement des caractères chimiques de cette solution. Dans la seconde partie de son mémoire, il rappelle que les Fougères et les Coniféres peuvent se colorer en vert dans l'obscurité, bien que d’après M. Kraus la chlorophylle soit identique dans tous les végétaux. Il a fait quelques expériences dans des conditions diverses, où il n'a obtenu que l'étiolement, soit à la lumière, soit dans l'obscurité. Personne ne s’étonnera que cet étiolement ait eu lieu à l'abri de la lumière, ni que des graines aient produit des organes étiolés à la lumière, mais sous une cloche contenant & de gaz acide carbonique, alors que les jeunes tissus des végétaux ont besoin surtout d'oxygène, qu'ils transforment en acide carbonique. Cours élémentaire de botanique à l'usage de Pensei- gnement secondaire; par M. J. Gosselet. In-12 de 323 pages. Paris, Eug. Delin, 1878. Ce petit livre est divisé en deux parties. La première embrasse la des- cription des familles ct des espèces utiles, en commençant par les notions générales nécessaires et suivant la méthode d'Adr. de Jussieu prise à rebours. L'autre, plus réduite, est un traité d'organographie et de physio- logie végétales. REVUE BIBLIOGRAPITIQUE. 97 Etudes sur la distribution géographique des Mousses en France, au point de vue des principes et des faits; par M. l'abbé + Boulay. In-8° de 259 pages. Paris, F. Savy, 1877. La première partie de cegrand mémoire est la reproduction de la thèse de doctorat de M. l'abbé Boulay, thèse que nous avons analysée ici (t. xxiv, p. 83). La suite, qui commence à la page 55, traite des régions bryologiques de la France. L'auteur en distingue trois principales : la région méditerra- néenne, la région des foréts et la région alpine. Nous n'avons pas besoin de transcrire les limites de la région méditer- ranéenne. Elle ne saurait s'étendre le long des Pyrénées, sous forme de région méridionale. En effet, malgré la haute température de l'été, on trouve dans les plaines de la Gascogne les Mousses de la région des forêts, ce qui tient aux pluies fréquentes amenées dans le bassin girondin par les vapeurs que condensent les pics glacés des Pyrénées. En récapitulant les résultats de toutes les recherches faites par l'auteur ou par d'autres boia- nistes, on arrive à un total de 250 espéces de Mousses constatées jusque aujourd'hui dans la région des Oliviers et qui se réparlissent d'ailleurs eu plusieurs catégories. Cette région s'éléve sur certains points jusqu'à 800 mètr. et confine alors à la région suivante. Elle admet par conséquent, la température moyenne étant de 15° sur les bords de la Méditerranée, et le décroissement étant de 1^ par 180 métres d'élévation, une moyenne de 10°,6 sur ses limites. C'est pour cela que dans toute la France, à de bonnes expositions el dans les vallées basses, on constate des associations d'espéces dont le caractére méridional est reconnu de tous les bota- nistes (1). Ceci est particulièrement vrai en bryologie. Les Mousses de la région méditerranéenne montent à l'ouest, de Saint-Sever vers le nord, pour disparaitre une à une comme les Phanérogames du littoral. Elles reparaissent en abondance dans la portion inférieure du bassin de la Loire, où la moyenne annuelle dépasse 12°, et où le Laurus nobilis, V Ar- butus Unedo et le Grenadier mürissent leurs fruits. Le Leptodon Smi- thii vient mourir à Boulogne-sur-mer ; enfin l'Habrodon Notarisii a été retrouvé en Irlande et en Écosse. M. Boulay cite, d'après la Flore des Mousses du Nord-Ouest, de M. Husnot, 15 espèces de Mousses remar- quables du Midi qui se retrouvent autour de Paris. Quelques-unes se ren- contrent à Fontainebleau, comme le Trichostomum flaro-virens (Bes- cherelle), et à Malesherbes ou Lardy, mais beaucoup dans des localités où nous ne chercherions point des plantes de la région chaude, telles que Gentilly, Verrières, Meudon, Saint-Cloud, Montmorency, Compiègne, etc. (4) Nous citerons un exemple bien connu des botanistes parisiens, celui des coteaux qui s'étendent de Mantes à la Roche-Guyon, caractérisés par le Stipa pennata, V.Astra- galus monspessulanus, l'Helianthemum canum, et situés vis-à-vis des coteaux de Jeu- fosse, où croissent à l'exposition du nord l’Hepalica triloba ct l'Arabis arenosa. T. XXV. (REVUE) 7 98 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DÉ FRANCE. A l'est, les Mousses du Midi ont des colonies importantes à Grenoble, autour d'Annecy (Puget), à Besancon (Paillot) et sur les collines de cal- caire jurassique qui bordent le flanc oriental des Vosges. . La région des forêts suil immédiatement la région méditerranéenne. Le contact est immédiat entre elles sur des points étudiés, à Mende par Prost, dans les vallées humides rayonnant au-dessus du Vigan par M. Tuezkiewicz. L'auteur distingue dans la région des forêts trois zones : la zone infé- rieure ou de transition, zone du Chêne et du Hêtre, qui admet encore quelques plantes de la région précédente; la zone moyenne, représentée par les grandes forêts de Conifères des montagnes; enfin la zone supé- rieure ou subalpine, réduite à la lisiére supérieure des foréts au contact de la région alpine. Ces régions varient d'ailleurs d'altitude absolue selon les circonstances locales. Elles se correspondent parfaitement entre elles sur des localités géographiquement éloignées: par exemple des foréts de la Lorraine à celles des Cévennes, de la montagne de Lure (1) et de la Sainte-Baume aux parties élevées du Jura. M. Renauld a constaté dans les Hautes-Pyrénées, prés d'Ossun, à 450 mètres, sur une tourbiére en voie d'exploitation, les Mousses ordinaires de nos tourbières de l'Est. Cependant, en entrant dans les détails, on voit des divergences se pro- duire, témoin la zone spéciale de l'Hypnum confertum, dans le centre de la France, et l'absence, aux environs d'Angers, d'environ 25 espèces plus ou moins répandues dans les contrées basses de l'Est. En Bretagne et en Normandie, l'augmentation de la pluie trouve un écho dans l'apparition de 25 à 30 Mousses nouvelles, inconnues dans la vallée de la Loire, et l'au- teur ne craint pas d'affirmer que la flore bryologique de Vire ou de Falaise diffère plus de celle des environs d'Angers que les flores bryologiques respectives de la Gascogne et de la Lorraine ne différent l'une de l'autre. La végétation du littoral breton et du littoral normand, qui se reproduit partiellement dans les iles Britanniques, n'a d'analogie véritable, au point de vue de l'auteur, qu'avec celle de la région des Sapins dans la chaine des Vosges (2), qui caractérise parfaitement la zone moyenne de M. Bou- lay (3), et qu'il està même de bien décrire, ayant longtemps habité Saint-Dić. Jl fait remarquer que, sur certains points, la zone inférieure et la zone moyenne de la région forestière fusionnent, notamment dans les Ardennes, où les recherches de M. Gravet ont montré aussi des espèces à tendances méridionales, et que ces zones sont au moins très- appro- chées dans la Haute-Vienne, dont M. Lamy a si bien fait connaitre la (1) Voyez Revue, t. xxiv, p. 84, l'analyse d'un mémoire important de M. F. Renauld. (2) On comparerait avec intérét à cette dispersion des Mousses celle du Wahlenbergia hederacea et de quelques autres Phanérogames de la région occidentale qui reparaissent dans l'Est. (3) On retrouve dans les listes vosgiennes de cette zonc moyenne Hombre de Mousses communes aux environs de Paris. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 99 bryologie. D'autre part, le cours impétueux de certains petits torrents de montagne et la déclivité extrême des escarpements favorisent la descente des espèces subalpines ou méme de celles de la région alpine, qui viennent ainsi se méler à celles de la zone moyenne des foréts. La zone subalpine n'a pas d'importance par elle-méme. Dans les Vosges et le plateau central elle trace une ligne régulière sur le contour des montagnes; il n'en est plus de méme dans les Alpes et les Pyrénées, lorsque d'une part les Pinus Cembro, uncinata et Pumilio s'élévent à l'abri des grands massifs jusqu'à 2400 mètres, tandis que d'autre part les eaux des glaciers abaissent la région des pàturages jusqu'à 1400 métres. La région alpine est caractérisée par la cessation des forêts même à une altitude relativement peu élevée, comme sur le Hohneck, ou à 1700 mètres sur la montagne de Lure. Elle se développe d'une façon continue, des limites supérieures de la région des foréts jusqu'à celles de toute végéta- tion. Les faits ne permettent done pas à l'auteur d'admettre avec M. Schim- per une région supra-alpiue de méme valeur que la région alpine. ll faut reconnaitre avec lui qu'un assez grand nombre d’espèces qui ont leur station normale dans la région des forêts pénètrent cependant dans la région alpine, ou l'on trouve méme quelques-unes de ces Mousses com- munes, déjà inscrites par lui dans les listes de la région méditerranéenne. Si notre cadre nous avait permis de reproduire ces listes, on aurait vu l'importance et le nombre des éléments qui caractérisent les régions de M. Boulay, malgré les faits de mélange que nous avons indiqués d’après lui. Ces listes sont considérables, retracant le tableau réel de la bryologie française à l'époque actuelle, gràce aux nombreuses études de l'auteur, des bryologues que nous avons cités, et d'autres tels que M. Le Dantec, auteur d'un catalogue manuscrit des Mousses du Finistère, M. l'abbé Ravaud, M. Jeanbernat, M. Roumeguére, M. Bouvet, frère Pacóme. A côté d'elles se trouvent les indications des végétaux phanérogames les plus marquants qui accompagnent les associations bryologiques. Ajoutons que les tableaux météorologiques, empruntés par l'auteur à des sources süres, parfois inédites, permettent d'apprécier en toute connaissance de cause l'action d'un facteur des plus importants sur la distribution géogra- phique des Mousses, l'humidité. Ajoutons encore que M. l'abbé Boulay a accordé la plus grande attention à l'influence minéralogique du sol, el que ses observations, comme celles de M. Contejean, sont contraires à la théorie de Thurmann. Note sur la flore du plateau d'Antully; par M. le docteur X. Gillot, d'Autun. In-4 de 19 pages. Chalon-sur-Saône, typogr. Dejus- sieu, 1818. Le plateau dont Antully occupe le centre, entre Épinac et le Creuzot (Saône-et-Loire), atteint 550 mètres d'altitude. Tl est constitué par un 100 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. plateau de grés vosgien recouvrant le granite et recouvert lui-même par les marnes irisées et les différentes assises du lias. Les dénudations pro- duites par les ravins et les exploitations y amènent, comme on le pense bien, un mélange assez remarquable de la flore du calcaireet de la flore des terrains siliceux. Les plantes les plus importantes sont, après le Cra- tegus oxyacantho-germanica Gillot (1), Anemone ranunculoides, Ra- nunculus aconitifolius, Isopyrum, Aconitum Lycoctonum, Nasturtium pyrenaicum, Dentaria pinnata, Thlaspi silvestre Jord., Viola per- mixta Jord., Androsæmum officinale, Hypericum linearifolium (rare en France en dehors de la région occidentale), Lathyrus angula- tus, Geum rivale, Epilobium obscurum (qui remplace aux environs d'Autun lE. tetragonum propre aux terrains calcaires), Galium commu- tatum Jord., Jasione Carioni Bor., Phyteuma spicatum L. var. ceruleum (Ph. nigrum Schm.), Campanula patula, Anarrhinum bellidifolium, Salvia pratensis L. var. parviflora Lec. et Lam. (S. dumetorum Andrz.), Polygonum Bistorta, Lilium Martagon, Poa sudetica, Polystichum Oreopteris, etc. Somme toute, la flore des basses montagnes à une alti- tude assez faible, et sur un point placé au sud de Paris, et où, dans les grandes forêts de Hétres et de Chênes, il existe certainement une humi- dité considérable. Note sur les Mousses du Paraguay récoltées par M. Balansa de 1874 à 1877 ; par M. Ém. Bescherelle (extrait des Mémoires de la Société nationale des sciences naturelles de Cherbourg, t. xxi, 1871) ; tirage à part en broch. in-8°, pp. 257-272. En dehors de quelques Mousses recueillies par M. d'Orbigny dans la province de Corrientes, les bryologues ne connaissaient guére la flore des régions de l'Amérique australe. M. Balansa vient de combler une partie de cette lacune, et quoiqu'il n'ait exploré qu'une faible étendue du pays, celle qui s'étend de l'Assomption à Villa-Rica, on ne lui doit pas moins de la reconnaissance pourles Mousses qu'il a rapportées de son voyage au Paraguay. Ces récoltes, dont une collection se trouve dépo- séc au Muséum, comprennent une centaine d'échantillons de localités di- verses, qui se rapportent à 46 espéces sur lesquelles 36 sont nouvelles. Quelques-unes sont communes entre le Paraguay et la région tropicale, d'autres trés-rapprochées d'espèces que M. Lorentz a envoyées de l'Uru- guay (2). M. Bescherelle donne l'énumération des Mousses rapportées par M. Balansa, et une courte diagnose des espéces nouvelles. (1) Voyez le Bulletin, 1876, session de Lyon, p. xiv. (2) M. Ch. Müller a reçu récemment de l'Uruguay plus de 400 espéces de Mousses, parmi lesquelles on trouve près de 300 espèces nouvelles. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 101 Die ersten Zelliheilungen im Embryo von Cepsella Bursa-pastoris (Les premières partitions cellulaires dans lem- bryon du Capsella) ; par M. Max Westermaier (Flora, nov.-déc. 1876). M. Westermaier appartient à l'école de M. Nägeli. Il a cependant ap- porté quelques modifications personnelles à la manière dont plusieurs botanistes de la méme école ont considéré les premiers développements de la cellule. La cellule mére de l'embryon du Capsella se partage d'abord en quatre quadrants par le moyen de deux cloisons longitudinales qui se coupent à angle droit. Des cloisons transversales ultérieures, une dans chacun de ces quadrants longitudinaux, aménent la formation de huit octants, La production des enveloppes commence dans la partie inférieure de l'embryon, eta lieu dans tous les octants, mais non sans exception, par la séparation de l'octant en une cellule intérieure et une cellule d'enve- loppe. L'auteur diffère quelque peu de M. Hanstein, quant au mode de division de la cellule interne. M. Hanstein avait écrit que la première division méridienne séparait embryon en deux parties dont chacune devait devenir un des deux coty- lédons. M. Westermaier admet seulement que les deux lévres de lem- bryon déjà développé correspondent à deux octants situés à l'opposite l'un de l'autre. Des cultures d'gilops speltæ formis faites par M. Durieu de Maisonneuve et de leurs résultats; par M. D.-A. Godron (extrait des Mémoires de l'Académie de Stanislas pour 1877); tirage à part en broch. in-8° de 7 pages. Il résulte des documents inédits consignés dans cette note que M. Durieu a cultivé à Paris l'ZEgilops de Fabre chaque année à partir de 1844, c'est-à-dire neuf années avant la publication des mémoires de Fabre et de Dunal. Au bout de peu d'années, l'Zgilops triticoudes devint sous les yeux de M. Durieu le parfait Ægilops spelteformis Jord. En 1866, M. Durieu avait obtenu la vingt-deuxiéme génération non interrompue de l'hybride. Plus tard, en 1874 et 1875, il a vu apparaitre sur certains indi- vidus des épis continus. Gette modification importante, déjà observée par Esprit Fabre, s'est produite aussi à Nancy sur des Ægilops fertiles dans les cultures de M. Godron. Nouvelles Observations sur les Primula de la. section Primultastrum; par M. D.-A. Godron (extrait des Mémoires de l'Académie de Stanislas pour 1817); tirage à part en broch. in-8° de 29 pages. Nancy, 1878. M. Godron examine les caractères du Primula officinalis et des espèces de la méme section. Le P. suaveolens Bertol. ne diffère du précédent que 109 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. par la face inférieure des feuilles blanche-tomenteuse, et n'appartient pas exclusivement à la flore méridionale, puisque M. Godron l'a rencontré dans les jeunes taillis jurassiques des environs de Nancy, mais à l'expo- sition du midi; il ne regarde pas comme une espèce légitime cette forme, dont le P. Tommasinii serait un synonyme. — Le P. intricata Gren. est une forme alpine du P. elatior. — M. Godron décrit quelques formes du P. variabilis Goup. ou P. officinali-grandiflora (1), et d'autres hybrides entre le P. grandiflora et le P. elatior, observées par MM. Loret, Éloy de Vicq, l'abbé Letendre, et jadis par Durand- Duquesnay. Par contre, il ne parait pas, dit M. Godron, qu'on ait jamais observé d'hybrides enr le P. officinalis et le P. elatior. Études sur les prolifications ; par M. D.-A. Godron (extrait des Mémoires de l'Académie . de. Stanislas pour 1871) ; tirage à part en broch. in-8° de 69 pages. Nancy, 1878. M. Godron a réuni dans ce mémoire un trés-grand nombre de faits soit observés par lui, soit recueillis par lui dans les publications de divers botanistes. M. Godron a fait à cet égard, et depuis longtemps, des recher- ches étendues. Il a divisé son sujet en trois parlies, étudiant la prolifica- lion suecessivement sur les fleurs, sur les inflorescences et sur les feuilles. Dans l'impossibilité. où, nous. place. notre cadre de suivre le détail de ses études, nous devons à regret. nous borner à en reproduire les conclusions, qui sont les suivantes : 1^ Les prolifications, de quelque genre qu'elles soient, se montrent assez rarement sur les plantes sauvages, sont peu fréquentes dans nos jardins maraichers, mais se rencontrent en bien plus grand nombre dans les cultures intensives ou forcées de nos horticulteurs. 2 Les prolifieations floripares médianes sont toujours stériles par la métamorphose des organes reproducteurs. 3° Les prolifications d'inflorescences sont au contraire très-souvent fer- tiles par production de graines. 4 Les prolifications gemmipares des feuilles peuvent multiplier abon- damment la plante et en reproduire les variétés, comme feraient des powturos de rameaux. * S'il est généralement vrai que le système appendiculaire procède m systéme axile, il est démontré, néanmoins, par les faits que nous avons exposés, que des organes axiles naissent quelquefois du systéme appendiculaire. (1) Le P. grandifloro-officinalis se distingue nettement du précédent dés la première génération. (Voy. Godron, Nouvelles Etudes” sur les AH ybrides des Primula grandiflora et officinalis. Nancy, 1874:) REYUE BIBLIOGRAPHIQUE. 103 Etymologisches Fremdwórterbuch der Pflanzenkunde, mit besonderer Berücksichtigung der deutschen Flora (Dictionnaire étymologique des termes étrangers employés en botanique); par M. Karl Jürgens. [n-8° de 120 pages. Braunschweig, 1878. Ce Dictionnaire est restreint aux termes latins qui sont généralement d'usage en botanique et aux noms génériques des plantes, mais surtout de celles de la flore d'Allemagne. Nous devons faire remarquer que le livre est écrit pour des Allemands, et pour des Allemands érudits, à cause de la forme abréviative sous laquelle les renseignements y sont donnés. L'auteur a sulvi certaines formes orthographiques usuelles, tout en démon- trant par l'étymologie donnée que ces formes sont mauvaises : comme Cory- dalis (que notre Bulletin écrit Corydallis), du grec xopuðahsts, alouette huppée ; Cypripedium (que notre Bulletin écrit Cypripedilon, de Kozpis, Vénus, et zi30«», chaussure) (1). Il y a certains noms génériques dont l'orthographe est contestée, comme Neslea (2), Aétheonema (3), que nous avons vainement cherchés dans son livre. Il est probable qu'il n'a pas admis la cryptogamie dans son index, car nous n'y trouvons pas non plus Marsilia (4) ni OEcidium (5). Les fautes. typographiques n'en sont pas malheureusement exclues, puisque nous y lisons Butamus au lieu de Butomus. En véritable Allemand, il n'a pas manqué d'écrire correc- tement Büttnériacées (et non Byttnériacées), le genre Büttneria étant dédié à Bütiner ou Buettner. Certaines étymologies pourront lui être d'ailleurs contestées, comme celle d Asphodelus, qu'il tire de z, particule copulative, et de spodsos, ardent (6). Ueber die jährliche Periode der Knospen (Sur la période annuelle des bourgeons) ; par M. Askenasy (Botanische Zeitung, 1817, n^: 50-52). M. de Geleznow, dont la science regrette la perte encore récente, avail (1) Héôroy signifie entrave, et meXov, plaine. Cypripedium n'a donc aucun sens rai- sonnable. (2) On écrit généralement Neslia paniculata. M. de Schenefeld avait pris pour règle d'écrire Neslea panniculata, le genre ayant été dédié par Desvaux à J.-A.-N. de Nesle, et ses fruits, disposés en grappe et non en panicule, ayant le péricarpe villeux à l'extérieur, comme le lambeau d'étoff: que les Romains nommaient panniculus. (3) De « priv., $0oc, coutume (07e, insolite), et vaux, fil ou filet, par allusion à la conformation anomale des étamines. On doit écrire Aëtheonema comme Aëthéogames (Scheenefeld). (4) Dédié à l'Italien L.-F. de Marsigli. Il n'y a donc aucune raison de maintenir l'or- thographe ancienne Marsilea. Quelques botanistes écrivent aujourd'hui Marsiglia et Marsigliacées. Mais le botaniste parrain du genre se fût en latin appelé Marsilius. (5) De otxiĉiov, petite maison. ; | (6) M. Burnouf, directeur de l'École d’Athènes, fait dériver le grec asz6ûeroc du san- scrit açvadala, feuille (ou plante) que mange le cheval. Rien ne prouve, on le sait, que l'acpbèe)s soit l'un de nos Asphodèles. Malgré cela, l'opinion de M. Burnouf n’est pas sans objection, puisque le sanscrit açva, cheval (zend agpa), est devenu en grec ixus ou troc. 104 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. publié en 4854, dans le Bulletin. de la. Société des naturalistes de Mos cou (1), des observations d'ou il résultait que les bourgeons des arbres conti- nuent de croître pendant l'hiver. Il est à noter que ces observations avaient été faites sous le climat de Moscou, mais dans un hiver relativement doux pour cette ville, la moyenne de janvier s'y étant maintenue à — 14^ C. Cependant M. Askenasy, ayant grand’ peine à y ajouter foi, a supposé dans les recherches du savant russe une cause d'erreur tenant à l'observation de bourgeons naturellement inégaux. Pour se soustraire à cette cause d'erreur, M. Askenasy, en reprenant des études analogues, a eu soin de choisir sur le méme arbre les bourgeons pris par lui pour objets d'épreuve, de faire porter son examen sur cent bourgeons à la fois, et de les peser frais d'abord, puis desséchés. Il a mesuré en outre les différentes parties de la fleur (il opérait sur des bourgeons à fleur du Cerisier), et a poussé l'amour de l'exactitude jusqu'à user d'une formule mathématique pour apprécier l'erreur commise. Des tableaux rassemblés par lui, il résulte que le développement du bourgeon, depuis sa premiére apparition à l'ais- selle de la jeune feuille jusqu'à l'épanouissement de la fleur, se divise en trois phases bien caractérisées : 1^ une phase de développement lent et graduel pendant les mois d'été et jusqu'à la fin d'octobre; 2° une phase de repos durant trois mois environ de novembre à janvier ; 3° une phase de développement trés-actif qui va toujours s'accélérant pour atteindre son maximum dans les derniers jours avant l'épanouissement. Ce qui prouve bien l'existence (et la nécessité) du repos hivernal, c’est que des bour- geons mis en serre à la fin d'octobre ne se sont pas développés du tout ensuite; que ceux qu'on y a placés le 14 décembre se sont épa- nouis au bout de vingt-sept jours, et le 14 janvier au bout de quatorze jours. Plus le temps de repos a été prolongé, plus l'épanouissement a été rapide. M. Micheli, en rendant compte de ce mémoire (2), fait observer que le mode de développement constaté par M. Askenasy correspond tout à fait à la grande période de croissance de M. Sachs; la correspondance sera d'autant plus exacte que l'on considérerala vie du bourgeon comme coupée en deux par le repos hivernal, et chacune des deux moitiés comme offrant isolément un exemple de la grande période. M. Askenasy a porté spécialement son attention sur le rôle de la température dans ces phénoménes. Dans la premiére moitié du déve- loppement, la température n'a paru exercer aucune influence : quelles qu'aient été les conditions climatériques de l'été, le poids et la longueur des bourgeons se sont trouvés les mémes à l'entrée de l'automne. Dans la seconde moitié, au contraire, il a été trés-évident que la tempéra- (1) Voyez aussi Flora, 1853, 11, p. 480; et Botanische Zeitung, 1853, t. XI, p. 26. (2) Archives des sciences physiques et naturelles, mai 1878. . : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 405 ture agit trés-directement sur la rapidité du développement et sur l'épo- que d'épanouissement des fleurs. Ceci est d'ailleurs une vérité presque banale. M. Askenasy s'est en outre occupé de la seconde floraison de certains arbres, qu'on a nommée plus d'une fois, dans ce Bulletin, floraison automnale, intempestive ou anticipée (1), et qu'il faut soigneusement distinguer des faits de floraison prolongée (2). Il rapporte l'opinion de M. Bouché, inspecteur du Jardin de Berlin, d'aprés lequel les faits de floraison ou de foliation anticipée sont dus au repos de la végétation causé par la sécheresse, lequel a agi comme le repos hivernal (3), tout en recon- naissant que ce sujet réclame de nouvelles recherches. Die Schutzmittel der Pflanzen gegen Thiere und Wet- terungunst, und die Frage vom salzfreien Urmeer. Studien über Phytophylaxis und Phytogeogenesis (Les moyens que possèdent les plantes pour se protéger contre les animaux et contre les intempéries, et la question de la mer primitive d'eau douce ; études de phytophylaxie et de phytogéogenése); par M. Otto Kuntze. In-8° de 151 pages. Leipzig, Arthur Félix, 1877. On a pu lire dans la Revue, t. xxiv, p. 162, l'analyse d’un mémoire de M. Kerner qui a inspiré celui-ci. M. Kuntze a cependant élargi le sujet. Il ne s'est pas borné, comme M. Kerner, à élucider un point de la phy- siologie de la fécondation ; il a embrassé tout l'ensemble de la vie de relation de la plante, mise au milieu du monde exlérieur et obligée de se garantir des accidents pour vivre et surtout pour se perpétuer, ce qui est la fin principale de la nature. Il ne s'est pas contenté de mettre en lumiére le róle des épines et des revétements cireux. Comme les résultats obtenus par la plante dans sa lutte contre les intempéries du climat ou les attaques de certains animaux réglent en définitive sa distribution géogra- phique, puisqu'elle disparaît là où elle succombe, le travail de M. Kuntze intéresse principalement la géographie botanique. Il traite surtout du rap- port qui lie les plantes aux insectes dans le transport du pollen, et des dif- férentes dispositions que présentent les organes sexuels relativement à la fécondation directe ou croisée (4) ; puis de l'action des vents, des courants, des animaux sur la dispersion des graines ; de la facilité qu'apportent les (1) Voyez le Bulletin, t. 1v, p. 620 ; t. v, pp. 704-706 ; t. vr, pp. 37, 468. (2) Voyez dans le Bulletin, t. vt, p. 470, un exemple de floraison prolongée constatée sur le Poirier. Aujourd'hui 7 septembre, dans un jardin d'Auteuil, on peut observer un Catalpa qui porte encore quelques fleurs et qui n'a pas cessé d'en porter sur la méme branche depuis le moment de sa floraison première. (3) L'une des citations précédentés montre que cette opinion a déjà été émise il y a longtemps devant notre Société. (4) Voyez le Bulletin, t. xxt (Revue), p. 208. 106 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. stolons à la propagation des plantes, etc. L'auteur va au delà de ces con- sidérations un peu banales en recherchant l'origine des végétaux aujour- d'hui généralement cultivés dans la région intertropicale, tels que le Mais, le Manioc, le Capsicum annuum, la Tomate, le Bambusa arundina- cea, le Cocotier, le Bananier, la Patate, etc. Il rappelle que la race amé- ricaine, si uniforme (1), est voisine de la race mongole ; que c'est dans ces races qu'il faut voir les propagateurs de végétaux si utiles à la vie de l'homme, propagateurs qui ont pu agir à une époque trés-ancienne où le nord de l'Asie et l'Amérique du Nord jouissaient encore d'un climat tropical. M. Kuntze remonte encore plus haut dans ses investigations, qui pren- nent un caractére d'autant plus hypothétique. La terre ayant été à l'ori- gine recouverte d'eau, les premiers végétaux ont été des Algues. Les autres végétaux sont done dérivés des Algues. Les plantes aquatiques étant les plus anciennes de la création, et la mer d'aujourd'hui, consti- tuée comme on la connaît, n'ayant presque aucune végétation, l'auteur est amené à conclure que les mers ont dû être à l'origine des mers d'eau douce. Ainsi nait la question que l'auteur traite dans la seconde partie de son mémoire, dans lequel il s'inspire des théories darwiniennes, et croit à son tour fournir un contingent important pour le soutien de ces théories. Il emprunte un grand nombre de ses arguments à la géologie (2). Feuillaison, défeuillaison, effeuillaison; par M. Alph. de Caudolle (Archives des sciences physiques et naturelles, mai 1818). La feuillaison est la sortie des feuilles; la défeuillaison, leur chute naturelle; l’efeuilluison, leur ablation artificielle. M. de Candolle s'est proposé d'examiner, d'aprés certains documents connus, et aussi par la voie tantôt de l'observation et tantôt de l'expérience, s'il existe des rap- ports entre ces trois faits ou phénomènes. ll a été aidé par des observa- tions faites à son instigation par M. Ch. Martins et par M. H. Vilmorin. Malgré la somme de documents rassemblés, et peut-être méme à cause de cette quantité méme, il ne semble pas qu'il se soit dégagé des comparai- sons de M. de Candolle une loi d'une netteté suffisante exprimant les rap- ports de ces trois phénoménes. Il a cependant remarqué comme constant que leffeuillaison totale d'une plante ligneuse, en automne, cause un retard dans l'évolution printaniére suivante des feuilles de l'individu ainsi maltraité. L'influence ne saurait étre aussi constante, quand l'effeuillaison est partielle, quant à l'évolution printanière des bourgeons de la branche opérée. (1) Il va sans dire que nous reproduisons simplement le texte de l'auteur. (2) Le mémoire de M. Kuntze a été distribué avec le Botanische Zeitung de 1877, et a pu entrer ainsi dans la bibliothèque des abonnés qui auront été assez soigneux pour en mettre successivement à part les diverses feuilles. ^ REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 107 Description d'un Rosier nouveau pour la flore fran: çaise; par M. A. Deséglise (extrait du Bulletin de la Société d'études scientifiques d'Angers); tirage à part en broch. in-8" de 5 pages. Angers, 1878. Le Rosa alpinoides n. sp., du Saléve, a tout l'aspect du R. alpina, dont il differe par ses folioles glauques comme celles du R. glauca, plus petites, simplement dentées; par les aiguillons rares des tiges et des rameaux ; par les pédoneules solitaires ou réunis 2-3 sur le méme point ; par les divisions calieinales extérieures portant 2-3 petits appendices courts filiformes ; enfin par les styles velus. M. Deséglise décrit ensuite le Rosa subinermis Besser inéd. in herb. DC. non Chabert, espéce également voisine du R. alpina. Notes et Observations sur quelques plantes de France et de Suisse; par M. A. Deséglise(Feuilles des jeunes naturalistes, 8° année, n* 85 et 86) ; tirage à part en broch. in-8° de 11 pages. M. Deséglise étudie successivement les espéces suivantes : 1. Anemone Burseriana Scop. Fl. carn. 1, 385 (A. baldensis Lam., A. myrrhidifolia Vill. var. À, A. alpina DC. var. 8; Pulsatilla Burse- riana Rchb. Exc. excl. var. B.), qui se distingue de l'A. alpina par les feuilles moins fermes et à lobes moins divergents; par la fleur blanche à l'intérieur, légèrement teinte de violet en dehors; par les pétales ovales- oblcngs, plus larges et plus rapprochés. 2. Ranunculus rectus J. Bauh. Hist. m, 416, f. 4, qui diffère du Ra- nunculus acris des auteurs par la tige à poils appliqués, les feuilles profondément. découpées, à lobes ne se recouvrant pas par leurs bords, les carpelles ovales-arrondis, petits, étroitement bordés, à bec assez long, aigu, légérement arqué. 3. Le Ranunculus reptabundus Jord. Diagn. 83; Jord. et Fourr. Icon. 1, tab. xxv, f. 44, diffère du R. repens L. par le port plus grêle, les feuilles très-découpées à divisions cunéiformes, à dents plus étroites, plus aiguës, les carpelles moins nombreux, à bec plus allongé, assez for- tement courbé. 4. L'auteur expose les caractères du H. spretus Jord. 5 à 1. L'auteur établit les caractères qui permettent de séparer du Ranun- culus bulbosus, le R. albonævus Jord., le R. brachiatus Schleich. Cat. 4815 (R. bulbosus Gaud. var. 6, R. bulbosus var. macrorrhizus Godr. Fl. lorr. 1, 23) et le R. sparsipilus Jord., lequel est le R. bulbosus des flores des environs de Paris (Bulliard Herb. franc. tab. 27, Rœmer Fl. d' Eur. fasc. xt). Les paragraphes 8 et 9 concernent le Caltha Guerangerii Bor. et le Fumaria pallidiflora Jord. Les paragraphes 10-14 renferment la description de quatre espèces du 108 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. groupe de l' Arabis sagittata. Le n° 15 donne la distribution géographique du Lepidium Draba. Le n° 16 nous apprend que le Viola Steveni Fauconnet non Besser, du bas Valais, est le V. Beraudii Bor. (V. suavis Béraud non Bieb.). Le n° 17 décrit deux variétés du V. canina, et les deux numéros sui- vants insistent sur les caractères du V. vicina de Martr. et du V. Pro- vostii Bor. Le n° 20 étudie le Dianthus congestus Bor. (D. Carthusianorum G. G. var. 5.; le n° 21, Ononis mitis Gmel. Fl. bad.-alsat. (O. spinosa var. mitis L. Sp. 4006, O. hircina Gaud. non Jacq., O. altissima Rapin non Lam.). Le n^ 22 est consacré au Pirus nivalis Jacq. (P. salvifolia DC.) ; le n°23, au Sorbus arioides Michalet exs. n° 16, qui diffère principalement du S. Aria Crantz par les feuilles en coin à la base et non arrondies; le n* 24, au Crupina brachypappa Jord. (C. vulgaris Fauconnet). Dans le paragraphe 25, M. Deséglise insiste sur la multiplicité des espèces confondues sousle nom de Th. Serpyllum L. (Rel. Maill. n° 1553), lequel est probablement étranger à la France. Le n° 26 contient la description du Solidago valesiaca Bor. in herb. Deséglise, recueilli à Genéve, à Évian et dans le Valais ; le n^ 27, celle de l'U. hispidula Cariot (Étude des fl. 1, 505), du Montanvert, du Saléve, du canton de Fribourg et des Pyrénées. L'Astrantia minor des botanistes suisses est la variété macrodonta DC. an species propria ? (n° 28). Le Solanum melanocerasum Willd. Enum. 231 (S. nigrum var. ptero- caulon Gren. Fl. jurass. 544, S. pterocaulon Mut. non Dunal), se dis- tingue du S. nigrum. par le port plus robuste, la tige dressée, rameuse, les rameaux à angles saillants chargés d'aspérités ; les feuilles plus grandes, glabres ou presque glabres; les sertules plus fournis; les baies grosses, noires (n? 99). Dans le n° 30, l'auteur distingue du Luzula spadicea le L. parviflora Desv. qui est confondu avec cette espéce par presque tous les auteurs, bien que la largeur de ses feuilles, son port élevé et ses fleurs pédicellées len distinguent facilement. Description de quelques plantes rares et critiques de France et de Suisse; par M. Deséglise. Broch. in-8° de 12 pages, sans lieu ni date, mais récente. M. Deséglise s'est encore attaché dans ce mémoire à faire mieux con- naitre des types de Boreau ou de M. Jordan, qu'il a recueillis soit prés de Lisieux dans le Calvados, soit dans le Cher, soit dans les environs de Genéve ou dans la Haute-Savoie. Les principaux types étudiés par lui sont les différentes formes du Lythrum Salicaria, dont il sépare le L. B c - REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 109 coni n. sp. (Lysimachia trifolia spicata purpurea Boce., L. Salicaria var. verticillata Coss. Germ.) ; plusieurs espèces de Pulmonaria; 10 espèces de Mentha, entre autres le M. longistachya Timb.-Lagr. ap. Mlvd Menth. exsicc. n° 12, le M. cinerascens Timb.-Lagr. in litt.; le Molinia littoralis Host Fl. austr. 1, 148 (M. cerulea var. altissima Lec. et Lam. qui se distingue du M. cerulea par sa grande taille, ses feuilles de moitié plus larges, sa panicule rameuse très-allongée, ses glumes plus longues, ses caryopses moitié plus longs. Observations botaniques ; par M. J. Duval-Jouve (extrait de la Revue des sciences naturelles, juin 1878) ; tirage à part en broch. in-8° de 9 pages, avec une planche. M. Duval-Jouve a touché dans ces Observations trois points différents : 4° On sait depuis le mémoire de M. Trécul sur la structure du Nuphar luteum (4), que les Nymphéacées, autrefois considérées comme Monoco- tylédones, sont tout au moins étroitement rattachées à cet embranchement par certaines analogies de structure. M. Duval-Jouve ajoute à ces analogies la connaissance nouvelle des diaphragmes, observés déjà par lui sur les Monocotylédones aquatiques (2). Ils se trouvent dans les lacunes du tissu périphérique du rhizome chez le Nymphæa alba. Ils consistent le plus ordinairement en deux cellules irrégulièrement étoilées ou plutôt rameu- ses, et souvent aussi se réduisent à une seule. Comme ces diaphragmes se trouvent ici dans une région toute celluleuse, ils ne servent de support à aucun faisceau fibro-vasculaire. M. Duval-Jouve a encore étudié les rhizomes du Nelumbium speciosum, qui diffèrent grandement par leur structure de ceux des autres Nymphéacées et se rapprochent singuliére- ment de ceux de nos Graminées aquatiques, en particulier de ceux de l'Arundo Phragmites et du Glyceria aquatica, qui comme eux rampent profondément dans la vase, et comme eux portent à leurs nœuds des ver- ticilles de racines. 2» On se rappelle les cellules bulliformes signalées par M. Duval- Jouve sur les feuilles des Graminées et des Cypéracées (3). Ces cellules se trouvent aussi sur les feuilles des Palmiers, qui s'étalent à mesure qu'elles se développent, et elles y sont aussi fortes, et de plus sur deux ou trois rangs, d'abord trés-petites sur les feuilles en vernation, puis trés- développées sur les feuilles plus âgées et un peu étalées. En outre, au- dessus d'elles se trouve un épiderme dont la paroi externe, d'abord trés-mince, prend de l'épaisseur avec l’âge de la feuille, et par sa résistance maintient le limbe étalé. (4) Ann. sc. nat., 3, 1v, 314. (2) Voyez t. xix (Revue), pp. 181-182. | (3) Voyez le Bulletin, t. xx (Séances), p. 94; t. xxu (Séances). p. 116. 110 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 3 M. Duval-Jouve étudie certaines anomalies de développement du Quercus llex, anomalies qu'il a déjà exposées devant la Société (1). Recherches sur la composition chimique et les fonctions des feuilles des végétaux ; par M. D. Corenwinder (extrait des Annales agronomiques, t. 1v, n° 2) ; tirage à part en broch. in-8° de 16 pages. Paris, G. Masson, 1878. M. Corenwinder a fait de nouvelles expériences sur le double phénoméne d'endosmose dont les parties vertes des végétaux sont le siége selon les circonstances extérieures de température et d'insolation, et qu'on a long- temps nommé phénomène de respiration, qu'il s'agit d'émission d'oxygène ou d'émission d'acide carbonique. Plus tard, notamment aprés l'exposition de M. de Mohl (2), on a distingué la respiration diurne et la respiration nocturne. : M. Duchartre, dans ses Éléments (1"* édit. p. 744), a fait remarquer qu'il convient d'abandonner cette dernière dénomination, parce que tous les organes colorés et les feuilles vertes elles-mêmes possèdent ce mode de respiration pendant le jour. Il lui substituait avec raison celle de respira- tion générale. M. J. Sachs, dans sa Physiologie végétale (p. 312 de la tra- duction de M. Micheli), a désigné exclusivement sous le nom de respira- tion l'absorption d'oxygène atmosphérique et le dégagement d'acide carbonique, d'accord avec M. Garreau ; il réservait pour la respiration diurne le mot d'assimilation, déclarant incompréhensible qu'on désigne ces deux phénomènes opposés sous le même nom. Dans le Trailé de botanique du même auteur, traduction de M. Van Tieghem, nous lisons, page 845, que la respiration des plantes consiste dans une continuelle absorption de l'oxygéne atmosphérique, comme celle des animaux. M. Prantl, auteur d'un Lehrbuch der Botanik publié en 1874, après avoir briévement caractérisé la respiration comme M. Sachs, ajoute qu'il faut la distinguer expressément du phénomène tout contraire de l'assimilation. M. l'abbé Bellynck, dans son Cours élémentaire de botanique (2* édit., 1875, p. 200), aprés avoir établi que la respiration des végétaux est analo- gue à celle des animaux à sang froid, en distingue essentiellement la nutri- lion, qui résulte de la décomposition de l'acide carbonique. M. Duchartre, dans la deuxième édition de ses Eléments (p. 847), déclare en principe qu'il admet aujourd'hui cette distinction comme conforme à la réalité des faits. Nous voilà bien loin dela théorie des deux respirations, et M. Coren- winder aura droit. dorénavant, non plus d'espérer qu'on cessera bientót . (1) On trouvera dans une note de M. Meehan (On Excrescences and excentric wood Growths in the trunks of trees), publiée dans les Proceedings of the Academy of natural Sciences of Philadelphia, 19 décembre 1876, une étude d'anomalies analogues sur plu- sieurs essences différentes. (2) Wagnér's Handworterbuch, pp. 242-2 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 111 d'enseigner cette théorie, mais de s'applaudir que ses travaux, aprés ceux de M. Garreau, aient contribué à ce résultat. Il importe d’ailleurs de faire ressortir un fait que confirment ses nouvelles expériences : c'est que. les jeunes plantes, lorsqu'elles deviennent capables de réduire l'acide car- bonique, perdent progressivement la plus grande partie de leur proto- plasma azoté et du phosphore qui l'accompagne. A Synopsis of the known Species of Aquilegia; par M. J.-G. Baker (Gardeners Chronicle, juillet-août 1878). M. Baker divise les Ancolies en trois groupes, d'aprés la grandeur de la fleur; il obtient ainsi les Micranthe, les Mesanthæ et les Macranthe. Il est évident que cette division a un caractère surtout horticole. Chacun de ces groupes est représenté dans l’ancien comme dans le nouveau monde, mais les espéces sont différentes sur chacun des deux continents, à cette exception près que l Aquilegia formosa, de l'Amérique du Nord, s'étend jusqu'au. Kamtchatka. M. Baker admet 27 espèces d'Aquilegia, auxquelles il faudrait sans doute ajouter l'A. Kitaibelii Schott (A. viscosa Waldst. et Kit. tab. 169), qu'il ne connait pas. Il a généralement suivi Schott, dont le mémoire a paru dans les Verhandlungen dela Société zoo- logico-botanique de Vienne en 1853, quelques années après la publication du premier volume de la Flore de France. Aussi les travaux de MM. Schott et Baker modifient-ils celui de MM. Grenier et Godron, et d'une manière méme assez importante. L’ Aquilegia viscosa Gouan serait une excellente espèce autonome des Cévennes, qui a fleuri cet été à Kew. L'A. viscosa Rchb., dont Schott avait fait PA. Bauhinii, devient dans la monographie de M. Baker PA. Einseleana F. Schultz Fl. Gall et Germ. exs. n° 1003 (1847). Cette espèce est restreinte aux Alpes de Suisse, de Savoie, du Tyrol et de la Carinthie. Le Tyrol possède encore lA. thalictrifolia Schott. L'A. Sternbergii Rchb. et l'A. Bernardi G. G. ne sont pour M. Baker que des variétés de l'A. vulgaris. Enfin, le Dauphiné et les Alpes maritimes renferment abondammen l'A. Bertolonii Schott (A. Reuteri Boiss. Diagn. ser. 2, pars t, p. 10, A. pyrenaica Rchb. Ic. fl. germ. tab. 4132 non DC.), espèce surtout com- mune au col de Tende. L'A. nevadensis Boiss. et Reut. Cat. Genev. 1854, de la région alpine de la Sierra Nevada en Espagne, serait identique à PA. Amalie Heldr. (comme lA. Othonis Oph.), espèce qui a été retrou- vée sur le mont Magella dans les Abruzzes. Quelques réflexions sur la faculté germinative des graines de Melon; par M. J. d'Arbaumont (extrait du Bulletin d'horticulture de la Côte-d'Or); tirage à part en broch. iu-8^ de 15 pages. | Il s'agit de faits discutés à la Société d'horticulture dans sa séance du 112 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 10 janvier dernier, et que M. Duchartre a portés ensuite à la connaissance de nos confrères. M. d'Arbaumont nous apprend, d’après les observations d'un horticulteur de Dijon, M. Réfroignet, très-expert dans la culture du Melon, qu'en semant des graines jeunes de cette Cucurbitacée, on obtient le plus souvent des plautes extraordinairement vigoureuses qui se laissent emporter, et qu'il faut pincer impitoyablement. Au lieu d'un développe- ment régulier, on se trouve alors, par suite des pincements réitérés, en présence d'une abondante production d'axes de génération différente qui absorbent pour leur propre croissance les sucs séveux de la plante aux dépens des bourgeons floraux ultérieurs ou de seconde apparition, desti- nés à la production des fleurs femelles. Si la jeune plante de Melon est issue d'une graine d'áge moyen, sa force de croissance sera moyenne, son développement sera régulier, et les fleurs de chaque sexe apparaitront successivement dans l'ordre normal. Si l'on sème une vieille graine chez laquelle la faculté germinative n'est pas encore entièrement éteinte, la jeune plantule commence, il est vrai, son évolution, mais elle se développe mal; elle manque de vigueur. La chaleur de la couche, des arrosements fréquents, quelques pincements discrétement pratiqués, la font bientót sortir de son état de langueur, et contribuent puissamment à la formation des bourgeons femelles ou de seconde apparition. M. d'Arbaumont ne donne cette explication que comme une lentative. Elle place évidemment sous, un jour assez simple les faits observés par M. Cazzuola. On the floral Structure and Affinities of Sapolaceæ : par M. Mareus Al. Hartog (The Journal of Botany, mars 1878). M. Hartog a fait plusieurs de ses analyses sur le vivant, au Jardin botanique de Ceylan. Elles sont d'autant plus intéressantes que cette funille n'a été généralement étudiée que sur le sec, et que MM. Bentham et Hooker (Gen. Pl. 11, 651) ne donnent que sous réserve la constitution de plusieurs de ses genres. Les questions délicates de symétrie florale qu'elle présente sont. rendues plus claires par les observations de M. Hartog. Il a vu après l'apparition de l'androcée et du pistil, les vrais pétales étant déjà étroitement imbriqués, un épaississement horizontal apparaitre en. dehors et juste au-dessus de la base de chaque pétale. Grâce à des bombements latéraux, cet épaississement paraît bientôt dé- primé daus son centre. Chaque bombement alors s'élargit et dépasse pour un temps le pétale d'où il émane. Dans la fleur adulte, ges appendices paraissent se souder deux à deux, celui d'un pétale avec l'affpendice opposé du pétale voisin, de maniére à former avec lui l'un des faux pétales de la rangée en apparence intérieure. Mais les vrais pétales sont toujours alternes avec les sépales, ce qui avait été parfaitement vu par M. Eichler. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 113 Quant à l'androcée, dans tous les types examinés vivants par l'auteur, il est franchement diplostémoné. Les carpelles, d'abord hémisphériques, prennent bientót la forme. d'un croissant. Les cornes de ce croissant s'unissent entre elles et s'étendent vers l'intérieur, sans jamais atteindre le centre du réceptacle. Il en résulte des cloisons incomplétes plus ou moins effacées dans la partie supérieure du fruit. Les ovules, dont le micropyle est tourné en bas et en dehors, ont paru à l'auteur étre des bourgeons axillaires développés à la base des carpelles. L'auteur répartit les divers genres de la famille en trois groupes : I. IsoNANDRE&. — Pétales sans appendices ; étamines toutes fertiles . Isonandra, Dichopsis, Pycnandra, Bassia, Dasyaulus, Payena et La- bourdonnaisia. II. CHRYSOPHYLLEÆ. — Pétales sans appendices; étamines alternipé- tales stériles ou avortées : Chrysophyllum, Ecclinusa, Lucuma, Sarco- sperma, Sideroxylon, Argania, Labatia, Achras, Butyrospermum, Leptostylis, Cryptogyne?, Henoonia ?. HT. MimusoreÆ. — Pétales munis d’appendices latéraux ; étamines alternipétales fertiles seulement dans le genre Eichleria : Mimusops, Imbricaria, Eichleria, Labramia, Bumelia et Dipholis. M. Hartog examine spécialement les affinités des Sapotacées. En les regardant comme voisines des Myrsinées (1) et des Styracées, il n’émet pas une idée neuve. Mais par l'intermédiaire de ces dernières il les croit rapprochées des Ternstroemiacées, ce qui était moins attendu. Des. notes additionnelles concernent le genre Labourdonnaisia et -le genre nouveau Eichleria, fondé sur le Labourdonnaisia discolor Sonder, de Natal, et sur le Bassia albescens Griseb., de Cuba. Note sur le Checaltiera Veitchi ; par M. Éd. Morren (La Bel- gique horticole, 1878, pp. 171 et suiv.). On sait que Gaudichaud n’a jamais publié le texte de son atlas du Voyage de la Bonite. Parmi les plantes figurées par lui dans cet atlas et restées sans diagnose, se trouve le genre Chevalliera, dédié àla mémoire de François-Fulgis Chevallier, auteur de la Flore générale des environs de Paris. Sous ce nom, Gaudichaud avait figuré deux Broméliacées. M. Morren a reconnu dans une plante de la Nouvelle-Grenade, envoyée par G. Wallis (2) à MM. Veitch, une nouvelle espèce de Chevallier a qu'il nomme Ch. Veitchi. Il en a profité pour tracer une description de ce genre peu (1) Dans ses analyses de deux Ardisia, M. Hartog a constaté que les tubercules sta- minaux placés devant les pétales n'apparaissent que consécutivement au développement de ces pétales. | (2) On a annoncé récemment la mort de ce collecteur, qui depuis quelque temps vivait en Amérique dans une grande misère, et qui serait décédé le 21 juin de cette année. T. XXV. (REVUE) 8 114 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. connu, sur lequel Beer, M. Ch. Koch et M. Grisebach ont a peine émis quelques suppositions, et qu'il caractérise ainsi : « Sepala acuta iniequilateralia, convoluta, persistentia. Petala epigyna, ligulata, brevia, basi squamigera, ungui post anthesin indurato, marces- centia. Stamina 3 epigyna, 3 epipetala, filamentis complanatis, connectivo producto. Stigmata erecla, undulata. Ovula ab apice loculorum pendula, ad chalazim appendieulata. Folia spinescentia. Flores in spica strobili- formi congesti, bractea spinescente laxa longiore instructi. » Le Chevalliera Veitchi a un épi qui s'allonge pendant la floraison, et donne ainsi des fleurs pendant plus d'un an. C'est la plante que M. Baker a décrite l'année dernière sous le nom d’Æchmea Veitchi. Rubiaces brasilienses novae; auctore D" J. Müller (Flora, 1876, n^ 28-36). M. Müller donne dans ces notes, qui précédent une monographie spé- ciale destinée au Flora brasiliensis, un synopsis des espéces brésiliennes appartenant aux genres Declieuxia Kunth, Congdonia, Rudgea Salis., Mapouria Aubl. et Psychotria L. emend. M. Müller a trouvé dans les matériaux nombreux qui lui étaient confiés l'occasion de décrire un grand nombre d'espéces nouvelles. Le genre nouveau Congdonia diffère du genre voisin Declieuxia : « Calyce bipartito et ovulis funiculo elongato e basi loculi enato superne strumoso-incrassato (a dissepimento omnino libero) ope processus exigui media.altitudine lateraliter affixis. » Einige Beziehungen des Turgors zu den Wachsthums- erscheinungen (Quelques rapports entre la turgescence et les phé- noménes de développement); par M. Carl Kraus (Flora, 1871 ,n° 1-2). Dans l'étude de la turgescence et de son rôle dans l'aceroissement des cellules, trois points particuliers doivent, d’après M. Kraus, fixer l'atten- tion d'une maniére spéciale : 1^ Les pressions exercées dans une cellule isolée subissent des modifications dans un ensemble de cellules. 2 Lors- que deux organes sont liés ensemble, les phénomènes de croissance de l'un ne peuvent pas être compris, si l'on ne considère pas l'autre en méme temps. 4° La turgescence peut, suivant son intensité, exercer sur un méme organe, toutes choses égales d'ailleurs, des actions trés-diffé- rentes, et produire méme des phénomènes de croissance opposés. Après avoir établi ces trois propositions, M. Kraus en poursuit la démonstration en passant en revue différents cas de croissance, de courbure dans des conditions extérieures variables de lumiére, d'humidité, etc. Ueber den morphologischen Aufbau von Vincetoricum und Asclepias; par M. L. Celakovsky (Flora, 1871, n°* 1-3). Plusieurs théories ont été mises en avant pour expliquer la singulière situation de l'inflorescence extra-axillaire des Asclépiadées. En. France, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 115 on à accepté généralement la manière de voir exposée dans les Éléments de Payer, d’après laquelle les inflorescences sont produites par des rameaux latéraux et restent soudées avec l'axe principal jusqu’au nœud immédiatement supérieur à leur naissance. M. Celakovsky a étudié le Vincetoxicum et Y Asclepias. Il a reconnu chez ces deux genres que la tige des Asclépiadées est un sympode, comme l'avaient déjà pensé Aug. de Saint-Hilaire (Morphologie végétale, p. 249) et M. Wydler; mais que le pédoncule qui termine l'axe et porte l'inflorescence reste soudé avec le mérithalle suivant dela tige chez les Asclepias, tandis qu'il n'en est pas de méme chez les Vincetoxicum. Mycologisches ; par M. S. SchulzerdeMüggenburg (Flora, 1871, n° 4). L'auteur décrit le Micropeltis exilis, trouvé sur les rameaux desséchés du Bouleau et du Charme ; le genre nouveau Thyriascus, qui diffère du précédent par : « peritheciis corneis et astomis », et habite les rameaux du Chéne ; et le Balsamia? fusispora n. sp., Champiguon hypogé qui a la forme, la couleur d'un tubercule de Pomme de terre, et qui s'exhausse un peu au-dessus du sol. Ueber fleischfressende Pflanzen und über die Ernah- rung durch Annahme organischer Stoffe überhaupt (Sur lés plantes carnivores, et principalement sur la nutrition par l'intussusception d'éléments organisés) ; par M. W. Pfeffer (Landwirth- schaftliche Jahrbücher de Thiel et Nathasius, 1877). Pour M. Pfeffer, la capture des insectes serait un mode de nutrition non pas indispensable, mais facultatif. « Le mode d'absorption des ma- tières organiques est loin, dit-il, d’être expliqué chez les végétaux dans tous ses détails; néanmoins nous pouvons dans une foule de cas constater l'existence d'une action exercée par la plante absorbante sur les matiéres orgauiques pour les rendre solubles. Ce n'est que chez les plantes insecti- vores qu'on peut rapporter avec certitude ce phénomène à la sécrétion d'un ferment, d'un acide; tout porte à croire cependant que les cas ana- logues sont nombreux. Si nous n'envisageons que le but de la capture des insectes, et que nous pensions en méme temps aux Champignons qui vivent de matiéres animales, l'absorption de substances organiques opérée par les plantes carnivores ne nous frappera plus que comme un cas spécial dans une loi générale. Depuis longtemps on sait que des matières faisant partie intégrante de l'organisme animal peuvent passer directement daus l'organisme végétal des Champignons saprophytes, elc. » Mechanik der Bewegungen der insektenfressenden Pflanzen (Mécanique des mouvements des plantes insectivores) ; par M. A. Batalin (Flora, 1877, n* 3-10). Les explications qu'on peut donner de ces mouvetients, comme de la 116 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. plupart des phénomènes d'irritabilité dans le règne végétal, sont encore loin, comme le reconnait M. Micheli en rendant compte de ce mémoire, de reposer sur une base parfaitement solide; dans ces explications, il faut bien reconnaitre que l'hypothèse joue encore un grand rôle. D’après les observations de M. Batalin, la courbure des feuilles des Drosera et des Dionwa est accompagnée d'un raccourcissement de la face supérieure et d'un allongement de la face inférieure. Ce dernier est en partie perma- nent et se retrouve lorsque, après l'irritation, la feuille a repris sa posi- tion de repos, surtout chez les Drosera. Chez ceux-ci, le mouvement est plus lent, et par conséquent la nutrition a le temps d'intercaler de nouvelles molécules entre les anciennes, écartées par l'extension que le mouvement de plicature fait subir au côlé inférieur des feuilles. Ces observations ont été faites sur le Drosera longifolia, à l'aide d'un microscope donnant un grossissement de 50 fois, et d'un appareil à plu- sieurs articulations, lequel permettait d'observer les feuilles vivantes dans toutes les situations possibles. Les faces inférieures des feuilles observées avaient été marquées à l’encre de Chine de fines marques qui, suivies au micromètre, donnaient des points de repère pour mesurer l'allongement. Il a été remarqué que les feuilles les plus âgées ne se courbaient presque plus. L'incurvation des pédoncules glanduliféres de ces feuilles serait aussi liée à leur allongement, surtout à celui de leur tiers inférieur. Quant à la transmission de l'irritabilité, elle aurait lieu, d'aprés M. Batalin, principalement par les faisceaux fibro-vasculaires ; le parenchyme, dit-il, n'est pas complétement privé de cette propriété, mais la transmission se fait plus vite et plus directement par les faisceaux (1). Il est à remarquer qu'il existe de grandes différences entre les phéno- ménes de la motilité chez les plantes insectivores d'une part, et d'autre part chez les Mimosa, Oxalis, etc. Chez ces derniers, on a pu, pour les expliquer, admettre des modifications dans la turgescence de certaines cellules. M. Batalin n'y contredit pas, en faisant remarquer que chez eux les phénoménes sont trop subits et durent trop peu de temps pour que la paroi rendue convexe par le mouvement ait le temps de s'épaissir par l'interposition de molécules nouvelles. Somme toute, M. Datalin nous parait avoir prouvé que l'incurvation de la face supérieure de la feuille chez les plantes insectivores est accompa- gnée du raccourcissement de cette face et de l'allongement de la face inférieure ; mais nous ne voyons pas qu'il ait précisé la cause mécanique de cette incurvation. Il prononce bien, avec M. Darwin, le mot de con- traction (Zusammenziehung) des cellules de cette face; maisle terme de contraction, en l'absence de fibres pour la produire, ne semble guère plus que l'énonciation d'une hypothèse. L'auteur admet d'ailleurs lui-méme (1) Voyez la Revue, t. XXi, p. 47. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 4117 que l'essence de l'irritation, c'est-à-dire la force qui oblige certaines cel- lules à se contracter, reste inconnue. Untersuchungen über Drosophyllum lusilanicum ; par M. Otto Penzig. Breslau, 1877. La plus grande partie de cette dissertation inaugurale est occupée par des recherches anatomiques sur tous les organes de la plante. Deux points méritent d'étre relevés: les racines ont, contrairement à ce qu'on observe chez beaucoup de Droséraeées, un assez grand développement, et leurs tissus renferment de l'inuline dont la présence n'a été jusqu'à présent constatée que chez les Composées et chez les familles voisines. Quant aux feuilles, c’est surtout leur face inférieure qui est intéressante, celle qui possède des tentacules portés sur un pédicelle allongé, de structure ana- logue à celle des Drosera, et de petites glandes sessiles. D'aprés les expériences faites par l'auteur, expériences qui se rappro- chent beaucoup de celles de M. Darwin, les tubercules ne sont pas irri- tables comme ceux des Drosera, mais ils retiennent les petits insectes au moyen.de leur sécrétion fortement gluante. Cette sécrétion ne possède qu’à un très-faible degré la faculté de dissoudre les substances organiques ; cette fonction est dévolue aux glandes sessiles, qui, lorsqu'elles sont irri- tées, sécrétent un liquide doué de propriétés digestives énergiques. L'auteurn'a pas fait d'expériences comparatives sur l'utilité des substances azotées dans la nutrition végétale ; il admet cependant dans son résumé général que cette question n'est point résolue d'une maniére satisfaisante. Vegetationsversuche an Drosera rotundifolia mit nnd ohne Fleischfütterung (Expériences faites sur la végéta- tion du D. rotundifolia soumis ou non à une nourriture animale); par MM. Ch. Kellermann et E. von Raumer; communiqué par M. Reess (Botanische Zeitung, avril 1878, n° 14). La partie physiologique de ce travail a été instituée par M. Kellermann, la partie chimique par M. de Raumer. Les conclusions des auteurs sont conçues dans le même sens que celles de M. Fr. Darwin, qui suivent, mais leurs chiffres sont moins forts, parce que beaucoup des plantes trai- tées par eux sont devenues malades, étant sans doute dans des conditions moins favorables que celles de l'auteur anglais, et qu'alors l'expérience n'a pu étre poursuivie aussi loin, ni donner par conséquent des résultats aussi favorables à la théorie. Insectivorons Plants ; par M. Francis Darwin (Nature, 17 jan- vier 1878). M. Fr. Darwin a continué de chercher à prouver l'utilité que les Dro- sera retirent de leur diète animale. Il a opéré sur 200 plantes à la fois; il les disposait dans des soucoupes, et dans chacune il nourrissait avec de 118 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. petits morceaux de viande la moitié des plantes. Cet essai, poursuivi pendant les mois de juillet et aoüt 1877, a donné des résultats inté- ressants : les plantes nourries artificiellement étaient plus fortes et plus verles, et elles ont créé plus de matiére organique; elles ont eu un avan- tage notable dans tout ce qui tient à la floraison et à la production des graines. On the Proírusion of protoplasmic Filamenís from the glandular hairs on the leaves of Dipsacus silves- trés (Des filamentis protoplasmiques qui naissent des poils glanduleux sur les feuilles du Dipsacus silvestris); par M. Fr. Darwin (Quarterly Journal of Microscopical Science, xvii, 245). Sur les petites glandes éparses à la face supérieure des feuilles, M. Fr. Darwin a vu de petits filaments pouvant atteindre jusqu'à un demi-milli- mètre de longueur, toujours attachés à Ja cellule terminale de la glande. Ce ne sont point des organismes parasites, mais des productions normales émanées du trichome glanduleux de la feuille. Ces organes nagent dans l'eau qui s'aceumule à la surface des feuilles, dans le godet formé par la réunion de deux de ces organes opposés, et où viennent se noyer des insectes. Or ils peuvent, d’après l'auteur, absorber des matières azotées. Pendant la première année de la vie de la plante, lorsqu'il n'y a encore qu'une rosette de feuilles radicales, ils absorbent probablement l'ammo- niaque contenue dans l'eau de pluie; pendant la seconde année, ils s'adres- sent aux restes d'insectes décomposés dans l'eau des feuilles. On the digestive ferment of Nepenthes, par M. P.-H. Vines (The Journal of the Linnean Society, vol. xv, 1876, pp. 427-431). M. Lawson Tait, dans un mémoire lu à la Société d'histoire naturelle de Birmingham le 17 juin 1875 (1), avait annoncé qu'il avait extrait de la sécrétion du Drosera dichotoma une substance ressemblant beaucoup à de la pepsine; et, dans une communication ultérieure (2), qu'il avait réussi à extraire une substance analogue des urnes des Nepenthes. Mais il restait à obtenir la digestion artificielle. C'est ce que M. Vines, membre du Christ College à Cambridge, se flatte d'avoir obtenu. Il explique par quels pro- cédés chimiques il est parvenu à se procurer la pepsine végétale, tant des Drosera que du Nepenthes, et il insiste surtout sur ce point, que cette pep- sine n'opére la digestion des matiéres protéiques qu'en présence d'un acide, ce qui est, on le sait, le propre de la pepsine animale. Nous nous permettrons à cette occasion de demander si le liquide ren- fermé dans les urnes des Nepenthes est acide, et s'il en est de méme de la surface des feuilles des Drosera. (1) Voy. le journal anglais Nature du 29 juillet 1875. (2) Ibid. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. | 4149 Ueber den Querschnitt der Kapsel der deutschen Jun- cus-Arten (Sur la coupe transversale de la capsule des espèces allemandes de Juncus) ; par M. F. Buchenau (Flora, 1877, n° 6). M. Buchenau a porté ses observations sur un point trés-important dans la distinction des espéces de Juncus, la structure de la capsule, plus ou moins profondément partagée par les cloisons, parfois méme uniloculaire par suite de l'avortement total de ces cloisons. Le savant botaniste de Bréme divise le genre Juncus en groupes qui ont pour lui la valeur de sous-genres d'après la structure des feuilles, savoir : Junci genuini (J. effusus et aff.) ; J. subulati (ex. J. subulatus Forsk.) ; J. peophylli (1) (J. bufonius, compressus, squarrosus, tenuis et aff.); J. graminifolii (J. capitatus Weig., J. capensis Thunb. et aff.); J. alpini (J. triglumis et aff.) ; J. axillares (principalement américains, comme le J. Mandonii Bueh.); J. singulares (tous du Cap, comme le J. singularis Steud.) ; J. septati (J. lamprocarpus et aff., le groupe le plus difficile) ; enfin J. thalassici (J. acutus et aff.). Dans chacun de ces groupes, les carac- tères tirés de la forme tant intérieure qu'extérieure de la capsule’ ont la plus grande importance pour la distinction des espéces. M. Buchenau a appliqué ces principes à la classification spéciale des Juncus d'Allemagne, dont il donne le conspectus. Essai de classification des Algues de là Guadeloupe; par MM. H. Mazé et A. Schramm. Deuxième édition. Petit in-4 de 283 pages. Basse-Terre, Guadeloupe, 1870-1877. Bien que cette importante publication porte sur son titre : « deuxième édition », nous en rendrons compte, contrairement à notre usage, parce que la premiére n'était pas. parvenue à notre connaissance. Elle montre que la connaissance des Algues de la Guadeloupe est aujourd'hui fort avancée. L'initiative de ce progrès appartient à feu le docteur Duchassaing, qui, grâce à la collaboration de Walpers, de Steudel et de M. Grisebach, avait aussi fait beaucoup pour la phanérogamie des Antilles. Il avait déjà recueilli sur les plagés du Moule plus de 80 espèces ; ses recherches ont été continuées par feu le chef de bataillon Beau, M. le docteur Granger, A. Schramm et L. Conquérant, MM. Cassé et le docteur Mattei, et surtout par M. Mazé, qui reste seul aujourd'hui pour signer l’œuvre élaborée à deux. C'est surtout grâce aux conseils de feu MM. Crouan frères de Brest, que les deux collaborateurs avaient pu instituer le premier classement de leurs collections et parvenir à la détermination de certaines espèces cri- tiques. Aussi les nouveautés, dans leur travail, sont-elles, par un excès de modestie peut-être, signées seulement « Crn mser. ». Elles sont nom- (f) Du grec zoia, herbe. 190 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. breuses, et nous sommes surpris que leur mention ne soit suivie d'aucune description. L'énumération donnée par M. Mazé se borne en effet à une énumération systématique accompagnée de l'indication des localités. Elle est appuyée, il est vrai, sur un exsiecata étendu, publié par lui et par M. Schramm. Malheureusement quelques-unes des espèces, qui n'exis- taient que dans l'herbier de M. Schramm, ont disparu avec cet herbier dans l'incendie de la Pointe-à-Pitre. Les espéces énumérées dans cet ouvrage sont au nombre de 940, dont 102 espéces d'eau douce, 27 d'eau thermale, et 811 marines. Sur les premières, 50 sont spéciales à la Guadeloupe, 49 se retrouventen Europe, et 8 seulement dans les Antilles. Les affinités des espèces marines sont toutes différentes. Sur 811, 208 seulement sont spéciales à la Gua- deloupe ; 76 se retrouvent aux Antilles et 17 dans la mer du Nord. Quant aux Diatomées marines ou d'eau douce recueillies à la Guade- loupe, et dont le nombre ne dépasse pas encore le chiffre de trente et une espéces, un tiers de ces plantes se retrouve dans presque toutes les parties de l'Europe, l'autre tiers appartient exclusivement à la zone tro- picale ou subtropicale de l'Amérique; neuf espéces seulement sont spé- ciales à la localité. Agrostis tarda, n. sp. ; par M. O. Drude (Flora, 1877, n° 18). .Agrostis .(Trichodium). tarda : Panicula gracili pyramidata, ramis scabris; glumella inferiore mutica, superiore nulla ; glumis in carina scabris; foliis omnibus planis scaberrimis, ligula abbreviata truncata, eulmis ascendentibus. 24. — In Tirolia calidiore prope Bozen et Sig- mundskron, aug. (Bartling.) M. Drude a comparé cette espéce aux autres espéces du genre déjà connues en Allemagne ; il en a précisé el tiguré les différences. Elle pré- sente un rudiment de la deuxiéme fleur, et par conséquent appartient au genre Apera, dans lequel elle se distinguerait par la glumelle inférieure mutique. Ueber die Assimilationsthatigkeit von Strelitzia Regis næ ; par M. H.-G. Holle (Flora, 1817, n** 8-12). M. Briosi (1) avait établi que chez les Musacées les granules de chloro- phylle renferment non pas de l'amidon, mais une substance grasse. Ce fait avait été confirmé par les recherches de M. Kraus (2). Il était à présumer que cette substance grasse était un produit de l'assimilation ; et M; Briosi avait considéré ainsi le fait. M. Holle ne pense pas que cela soit aussi directement exact. (1) Botanische Zeitung, 1873, n° 34 et 35. (2) Société des naturalistes de Halle, séance du 9 février 1873. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 124 Pour lui, le corps formé primitivement dans les granules de chloro- phylle du. Strelitzia est un corps réduisant l'oxyde de cuivre, probable- ment de la glycose. Cette glycose ne tarde pas à subir des modifications, et c’est probablement à ses dépens que se forme, secondairement, l'huile renfermée dans ses granules. La respiration n'est peut-étre pas étrangere à ce phénomène. Il en serait à ce compte des Strelitzia comme de l' Allium Cepa, chez lequel M. J. Sachs a également constaté la formation de glycose. Ist das Assimilationsprodukt der Musaceen Oel oder Stärke ? (Le produit de l'assimilation des Musacées est-il de l'huile ou de l'amidon?) ; par M. Emile Godlewski (Flora, 1877, n° 14). M. Godlewski ne concorde point avec les observateurs précédents. Tl a d'abord recours au raisonnement. Si, dit-il, le produit de l'assimilation est une huile, il ya plus d'oxygène éliminé que d'acide carbonique décom- posé; par conséquent le volume de gaz ambiant, lequel ne change pas avec les plantes qui produisent de l'amidon, devrait augmenter quand on opére sur les Musacées. Or c'est ce que l'expérience n'a pas vérifié. D'ailleurs, par l'observation directe, M. Godlewski a reconnu chez diffé- rentes espéces de Musa et de Strelitzia que leurs grains de chlorophylle renferment de l'amidon. Il faut, pour le constater, choisir un beau soleil et une température élevée ; les résultats seront encore plus nets si l'atmos- phére est chargée en acide carbonique. Quant à l'huile découverte par M. Briosi, M. Godlewski n'en nie pas la réalité, Tl suppose seulement que c'est un produit de dégénérescence. Ueber Bilateralitiit der Prothallien; par M. H. Leitgeb (Flora, 1871, n° 41). On sait que chez les Fougéres les organes reproducteurs se développent toujours à la face inférieure du prothalle. M. Leitgeb a disposé des pro- thalles de maniére que leurs faces fussent verticales, et en les éclairant alternativement, il a vu que les organes sexuels se développaient du cóté le moins éclairé. Nul doute, par conséquent, que dans l'état normal leur présence à la face inférieure ne soit due à ce que cette face se trouve dans une obscurité relative. Untersuchungen über die Entwickelungsgeschichte der Laubmoos-Kapsel und die Embryo-Entwickelung eini- ger Polypodiaceen (Recherches organogéniques sur la capsule des Mousses et sur l'embryon de quelques Polypodiacées) ; par M. F. Kienitz-Gerloff (Botanische Zeitung, 1818, n° 3, 4, avec 3 pl.). L'auteur a examiné dans la première partie de ses recherches le 122 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Phascum cuspidatum, le Ceratodon purpureus, le Funaria hygrome- trica, le Barbula muralis, V Atrichum undulatum, etc. Il expose de la maniére suivante les résultats auxquels il est parvenu : 1. Le développement du sporogone de toutes les Bryacées, et méme de l'Andreea, commence après la partition transversale préalable de loo- gone, par la formation d'une cellule apicale; celle-ci nait de la segmen- tation produite par deux cloisons obliques en sens opposé. 2. La croissance du sommet de l'organe s’arrêle d'assez bonne heure, dés que la cellule apicale se partage par des cloisons périclines (1) ou longitudinales.... 3. Chaque segment se partage par une cloison radiale en deux qua- drants à l'intérieur desquels les premiéres partitions longitudinales don- nent un endothecium qui se sépare du tissu environnant ou amphithe- eium ; l'endothecium fournit la columelle etles cellules-méres des spores ; le perithecium fournit la paroi du sporange. 4. La couche des cellules-méres nait à l'intérieur de l'endothecium, par des partitions soit primaires, soit secondaires : dans le premier cas, le sac sporifère intérieur est formé aprés la couche des cellules-méres ; dans le second cas, en méme temps qu'elle. Les cellules de la columelle peuvent se transformer en un tissu fertile et produisant des spores. 9 et 6. La première partition longitudinale qui ait lieu dans l'amphi- thecium en sépare le sac sporifére extérieur, dont la disparition crée ensuite, entre le sac sporifère intérieur et la paroi du sporange, la cavité intérieure de l'urne, traversée par des filaments qui proviennent de la paroi. 7. Le péristome appartient par son origine à l'amphithecium. Le nombre primaire de ses dents est de 4, correspondant aux quatre qua- drants de la coupe transversale, dans lesquels les cloisons radiales. alter- nent réguliérement avec des cloisons périclines. 8. A l'intérieur de la soie et de la vaginule, les partitions cellulaires suivent à l'origine les mémes lois que les segments formés plus tard ; les partitions ultérieures deviennent irréguliéres, et tracent à l'intérieur du tissu la premiére ébauche du cordon central. Quant aux Fougères, l’auteur a étudié le Pteris serrulata, un Aspidium, l Adiantum cuneatum et le Gymnogramme chrysophylla. Il diffère de M. Hofmeister en ce qu'il regarde, dans le quadrant résultant de la divi- sion de l'oospore, la tigelle de l'embryon comme provenant d'une des cellules rapprochées du fond de l'archégone, et la racine comme éma- nant d'une des cellules rapprochées de l'orifice (2). Il suppose en outre (1) C'est-à-dire convexes dans le méme sens que la périphérie. (2) Ces différences tiennent peut-être à la diversité des sujets d'observation. M. Jonk- man, qui a publié cette année, dans le Botanische Zeitung, n* 9, une étude sur le pro- thalle des Marattiées, a figuré la racine comme sortant d’une des cellules inférieures de l'embryon. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 193 que malgré les différences fondamentales qui en caractérisent le dévelop- pement, l'embryon des Fougéres correspond à celui des Mousses. Sans doute la première cloison est horizontale dans l'oospore des Mousses, verticale ou à peu prés dans celle des Fougéres ; mais pour l'auteur cela tiendrait seulement à une torsion (Drehung) de l'embryon des Fougéres, II n'y a rien là de plus qu'une hypothèse. Ueber apogame Farne und die Erscheinung der Apo- gamie im Allgemeinen (Sur les Fougères apogames et sur le phénomène de l'apogamie en général); par M. A. de Bary (Botanische Zeitung, 1878, n* 29-31). Apogamie signifie reproduction qui s'écarte de la règle, reproduction anomale. M. de Bary désigne ainsi ce qu'on a appelé parthénogenèse chez les Fougères avec M. Farlow (1). Il fallait un nom nouveau, car il n'ya point là parthénogenése dans le sens oü les zoologistes ont inventé ce terme et où quelques botanistes l'ont pris pour l'appliquer au Celebogyne. Il n'y a méme pas développement de l'organe femelle. Sur le prothalle (2) du Pteris cretica, ce n'est point l'archégone non fécondé qui développe une fronde. Loin de là, il existe de nombreuses anthéridies sur la partie postérieure et inférieure de ce proembryon, selon la régle, mais il ne se développe pas d'archégones au devant de ces anthéridies, du moins dans l'immense majorité des cas. Quand ce fait se présente (et il parait extrê- mement rare pour le Pteris cretica de méme que pour sa variété albo- lineata), la fécondation a lieu et la reproduction normale s'effectue. D'autres fois les archégones qui ont commencé leur évolution brunissent sans la terminer et sans devenir propres à la fécondation. Dans ce cas, comme dans celui (infiniment plus commun pour cette espèce) où il n'en apparait point, la nature pare à cet avortement de l'organe femelle par un bourgeonnement. On connait déjà le bourgeonnement du prothalle des Fougéres, notam- ment chez les Hyménophyllées et les Osmunda. Mais, d'aprés ce qui a été (1) Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, vol. 1x. | (2) On a dit souvent, indifféremment, le prothalle ou le proembryon des Fougères. Même M. J. Sachs emploie l'une et l'autre de ces dénominations, appliquant la première au thalle élargi et cordiforme des Polypodiacées et autres familles, la seconde au thalle linéaire confervoide, qui souvent précède ce dernier, et par lequel commence alors la germination des Fougères. Ainsi, pour lui, l'Osmunda regalis est dépourvu de proem- bryon, mais possède un prothalle. Il nous semble que cette maniere de considérer les faits consacre, par une dénomination trop précise, une question encore en litige, et nous continuerons d'employer seulement le terme -de prothalle, qui exprime seulement une phase bien connue de la germination. D'ailleurs la classe des Hyménophyllées offre à elle seule diverses transitions entre le thalle linguiforme et le thalle confervoide, et le mot de proembryon, selon les cas où on l'a employé, offre déjà en botanique des sens assez divers pour qu'il vaille mieux ne pas s'en servir ici, de crainte d'augmenter la con- fusion. 194 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. décrit, ce bourgeonnement commence par la saillie d'une protubérance épidermique qui se cloisonne pour se séparer de sa base, et se segmente ensuite pour parvenir à un développement complet. Ici, c'est au contraire une cellule déjà partagée en plusieurs autres qui s'éléve au-dessus de l'épiderme en méme temps qu'elle se couvre de poils radicaux sur sa sur- face inférieure. Elle est située à la partie inférieure et antérieure du pro- thalle cordiforme, prés de son échancrure antérieure, sur le lieu méme où se développent d'ordinaire les archégones. Elle est l'origine de la pre- mière feuille ; entre elle et l'échancrure naît consécutivement un bourgeon qui sera l'origine de la tige. L'Aspidium Filix-mas var. cristatum et l'A. falcatum se reproduisent sans fécondation, comme le Pteris cretica. M. de Bary expose, en terminant, en quoi l’apogamie diffère de la par- thénogenèse, et cite de la première quelques exemples bien connus, tels que la reproduction par innovations, par bulbilles, etc. Platycerium Hillii Th. Moore (Gardeners Chronicle, 5 octobre 1878). Cette espèce appartient au sous-genre Platyceria de M. Fée (Gen. Fil. p. 62), que l'on pourrait diviser en deux groupes, suivant que les sores occupent l'extrémité ultime des divisions du limbe, comme chez le P. alcicorne et le P. Willinckii Th. Moore (1), ou le coussinet qui se trouve au-dessous de leur bifurcation, comme chez le P. ethiopicum, le P. grande et le P. Wallichii. Ycilessores forment une double et large macule de chaque cóté etun peu au-dessus du sinus. Les frondes affectent d'ailleurs une disposition flabelliforme propre à l'espéce. Le P. Hillii a été recueilli en Australie, dans le Queensland, par M. W., Hill, qui l'a fait parvenir vivant à MM. Veitch et fils à Londres. Léon Dufour botaniste; par M. C. Roumeguére (extrait des Bul- letins de la Société d'étude des sciences naturelles de Nimes, 6° année, 1818); tirage à part en broch. in-8* de 27 pages, avec un portrait photographié et un autographe de M. Dufour. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1878. Cette notice biographique avait été préparée pour la session extraordi- naire que notre Société a tenue à Gap en 1874. Si elle parait dans les Bul- letins de la Société d'études scientifiques du Gard, c'est parce que cette Société, qui honore la mémoire vénérée de Léon Dufour, est appelée à publier un manuscrit inédit de ce savant, qu'il avait fourni jadis à Pou- zols : le Catalogue des Lichens de la campagne de Nimes. En écrivant, M. Roumeguére a eu recours non-seulement à ses propres souvenirs et à (1) Voyez le Bulletin, t. xxu (Revue), p. 97. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 125 ses relations avec Léon Dufour, mais encore à la nombreuse collection d'autographes qu'il a rassemblée et qui lui a permis d'établir les relations de Léon Dufour avec Bose, Ramond et Lapeyrouse. Il nous fait remonter à l'époque où Bosc dirigeait les pépinières de Versailles, à celle plus ancienne où il s'exilait de France, sous le prétexte d'un consulat en Amé- rique, et nous fait connaitre, sur la vie intime du vertueux ami de M"* Rolland (1), une page inédite d'un grand intérét. La botanique a aussi à glaner dans cette notice d'intéressants détails qui concernent des espèces critiques de la flore pyrénéenne, extraits de la correspondance de Dufour avec Lapeyrouse, et qui font apprécier davantage encore aujourd'hui le lact du premier de ces deux savants. Notes sur la tératologie des Saules, etc. ; par M. A. Magnin (Annales de la Société botanique de Lyon, séances de juillet et août 1871) ; tirage à part en broch. in-8 de 14 pages. Ces notes concernent : 1° un chaton androgyne du Salix cinerea, à propos duquel M. Maguin compare cette monstruosité avec des faits ana- logues déjà publiés antérieurement; 2° l'habitat d’un Coprin trouvé sur les bandages qui entouraient un membre fracturé, et qui a été présenté par lui à notre Société (2) ; enfin une notice bibliographique. A mew Peziza; par M. W. Phillips (Gardeners’ Chronicle, 28 sep- tembre 1878). Cette Pezize a dà étre confondue par ceux qui l'ont vue dans le groupe du P. nivea. Elle se distingue notamment par les poils qui la revétent extérieurement et qui portent à leur extrémité de petits corps semblables à des lettres fermées, munies des deux diagonales qui se croisent. Dans cet état, ces corpuscules ressemblent aux cristaux d'oxalate de chaux qui se présentent si fréquemment dans les urines, lorsque la combustion respiratoire est incomplète ou aprés l'ingestion d'oseille. I] arrive aussi que ces corpuscules s'allongent à leurs angles en forme de croix de Malte. M. Berkeley, qui les a examinés, les considère en effet comme des cris- taux et a remarqué qu'ils sont cadues. L'analyse chimique les a trouvés composés d'oxalate de chaux. Nouvelles Observations sur les Olínéa; par M. Baillon. In-8° de 35 pages, avec une planche. Paris, impr. Martinet, 1818. Nous avons relaté dans le précédent numéro (pp. 7 et 8) le différend qui s'est élevé entre M. Baillon et M. Decaisne relativement à la struc- ture des Olinia, et surtout aux caractères de leurs ovules. Nous avons (1) Voy. l'éloge de Bosc par Cuvier (Recueil des éloges historiques, t. 111, pp. 97 et 98). (2) Voyez le Bulletin, t. XxIV, session mycologique, p. 342, 126 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. reproduit les termes employés par M. Decaisne. M. Baillon soutient de nouveau dans ce travail les opinions déjà exprimées par lui, et remettant de nouveau sous les yeux du lecteur la figure 426, t. vr, p. 444, de PHis- toire des plantes, il pense qu'on reconnaitra avec lui que l'ovule unique représenté sur cette planche, est ascendant, à raphé vertical intérieur ou central, à micropyle dirigé en bas et en dehors (1). Extrait des Actes du Congrès international de bota- mistes, etc., tenu à Amsterdam en 1877. Un vol. in-8? de 175 pages. Ce volume, imprimé en août 1878, parait l'avoir été pour être pré- senté au Congrès international d’horticulture et de botanique ouvert à Paris, le 16 août dernier ; mais les exemplaires adressés à Paris pour les membres du Congrès y sont arrivés trop tard pour pouvoir leur être dis- tribués. Ce volume renferme les mémoires suivants : le Sur les egagropiles de mer; par M. Weddell. — C'est au va-et- vient incessant des eaux de la Méditerranée, s'opérant sur un plan de sable uni et incliné, qu'est due la formation des pelotes marines, aux dépens des rhizomes du Posidonia Caulini (2). Lorsqu'un fragment de ces rhizomes vient à se trouver sur le bord de l'eau, celle-ci, en montant, le pousse vers la partie supérieure du plan incliné, et lorsqu'elle redescend, le même fragment redescend aussi en roulant sur le sable, et en agglo- mérant au milieu des fibres qui le hérissent les matières végétales qu'il rencontre. Ce procédé naturel se renouvelle constamment. La boule a d'abord la forme d'un cylindre, puis celle d'un fuseau ; elle ne devient ronde que plus tard, et atteint le volume d'une grosse orange. 2° Sur la morphologie des Aracées ; par M. Engler (3). 3 Sur los Cycadées, leur morphologie et la signification morphologique de leur ovule; par M. Warming. — L'auteur a reconnu que la fleur des Cycadées est réellement terminale. [| s'est convaincu, par l'examen du Cycas, du Zamia et du Ceratozamia, que l'ovule ne possède qu'un seul tégument ; et il pense que si M. de Bary s'est prononcé en sens contraire, c'est parce qu'il a pris pour un tégument intérieur les bords de la chambre pollinique de M. Brongniart. L'endosperme et les archégones se forment (1) Ou lit dans le Journal of Botany, juin 1878, p. 185, à propos du dernier mémoire de M. Decaisne sur les Olinia : « Pour compléter la synonymie de ce genre, il sera bon d'ajouter que le genre Plectronia de Linné, tel qu'il a été décrit originairement par lui en 1767, et qu'il est éclairci par l'échantillon encore existant dans son herbier au siége de la Société Linnéenne de Londres (excl. syn. Burmann), est identique avec le genre Olinia de Thunberg ; et que le Polyspheria Vatke, d'Abyssinie, mal à propos rapporté par cet auteur aux Rubiacées, est une espèce d’Olinia. » (2) Voyez les observations de M. Germain de Saint-Pierre dans le Bulletin, t. 1v, p. a i; (3) Voyez plus haut, page 13. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 197 chez les Cycadées tout à fait comme chez les Conifères ; un proembryon naît dans chaque archégone, comme on le sait déjà. Mais quand les graines sont müres (même conservées depuis deux ans), il n'existe encore chez elles que ce proembryon terminé par un petit groupe de cellules, premiére ébauche de l'embryon. Comme ces semences donnent cependant des plantules normales, il est évident pour l'auteur que leur embryon se forme pendant la germination. Déjà M. Strasburger avait observé que l'embryon du Ginkgo se forme dans les semences aprés leur séparation. Chez toutes les plantules de Ceratozamia que l'auteur a examinées, il n'a trouvé qu un seul cotylédon. Quant à la germination et à la constitution de la racine principale, les Cycadées se comportent comme les Conifères, surtout comme les Araucaria. Les feuilles se développent sans cellule apicale, et leurs folioles naissent sur le rachis de haut en bas. L'ovule, c'est-à-dire le nucelle des Cycadées, est comparé par l'auteur à un. ma- crosporange; comme tout autre sporange, il nait sur une feuille, el il a la valeur morphologique d'un trichome. Quant au tégument, l'auteur est porté à l'assimiler aux indusies de certaines Fougères (Cibotium, Balantium). Il en serait de méme, pour l'auteur, de l'ovule en géné- ral. C'est revenir à l'ancienne théorie de M. Brongniart, déjà fortifiée depuis quelques années par les recherches de M. Cramer et par celles de M. Celakovsky. Si l'ovule est un macrosporange, le sac pollinifére est un microsporange, porté comme le précédent par une feuille, l'étamine; il n'entre de caulome (c'est-à-dire d'axe) dans aucun des deux organes sexuels. 4* Sur les Sapindacées de l'Inde hollandaise : par M. Radlkofer. — Ces plantes n'ont été étudiées, depuis le travail publié par Blume dans le Rum- phia en 1847, que par Miquel, qui n'ya pas ajouté beaucoup. M. Radlkofer en a au contraire perfectionné beaucoup la connaissance en décrivant prés de quarante espèces nouvelles, dont la plupart ont été découvertes par M. Beccari, soit à Bornéo, soit à Célébes ou dans la Nouvelle-Guinée. Il a opéré en outre de nombreux changements dans la nomenclature. On lui doit encore quelques genres nouveaux : Thraulococcus, pour deux Nephelium de Thwaites transportés par M. Hiern dans le genre Sapindus ; Elattostachys, qui n'était pour Blume qu'une section du genre Cupania ; Hebecoccus, créé pour le Sapindus laurifolius Zoll. n. 3459 von Vahl; Sarcopteryx, pour le Sapindus squamosus Roxb. non Wall.; Eupho- riopsis, pour le Sapindus longifolius Roxb. non Willd.; Techima (de roïyos, paroi, et tua, revêtement), établi pour le Cupania erythrocarpa F. Müll.; Rhysostæchia, dans lequel entrent deux espèces nouvelles, de Bornéo et de Célèbes, et le Cupania Mortoniana ; Tristira (de crepa, caréne), fondé sur le Melicocca triptera Blanco. — Le mémoire de M. Radlkofer intéresse jusqu'aux flores de la Nouvelle-Calédonie et de l'Australie. 128 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 5° Sur les Ustilaginés ; par M. Fischer de Waldheim (1). — A la suite de cette communication, M. de Bary, qui présidait, a exposé son opinion sur les affinités des Ustilaginés. Suivant lui, les Chytridium formeraient le point de départ de deux différentes séries, l'une se terminant par les Ustilaginés l’autre comprenant entre autres les Mucorinés et les Péro- nosporés, d'ou dérivent les Ascoporés et les autres Champignons en général. On sait que chez les Chytridium il existe des zoospores produites tantôt par des sporanges, tantôt par des hypnospores. Il est probable (comme cela a été démontré pour d'autres typesanalogues) que les hypno- spores sont le produit de la copulation de zoospores sexuées. Suppo- sons, dit M. de Bary, que cette hypothèse soit vraie. Il y a d'autres plantes tout près des Chytridium, nommées Rhizidium; tout récemment M. Newakowsky, de Breslau, a découvert encore des organismes très- proches de ces Rhizidium, qu'il à nommés Cladochytriwm. Ces derniers sont munis de rhizoides qui peuvent se gonfler en formant des zoospo- ranges, lesquels ont été décrits sous le nom de Protomyces. Pour peu que l'hypothése soit vraie pour les Chytridium, elle s'étendra probablement aux Cladochytrium, auxquels se rattache immédiatement le Protomyces macrosporus. Ce Protomyces ressemble fort aux Cladochytriwm, seule- ment il porle de grandes hypnospores à membranes trés-épaisses. Ces hypnospores produisent en germant de petites spores qui copulent deux à deux; les produits de la copulation reproduisent en germant la plante- mère. Un ehainon ultérieur est constitué par les Entyloma. Il y a des Entyloma qui ressemblent tout à fait aux Protomyces ; seulement la ger- mination s'y fait comme dans les autres Ustilaginés. La différence de ces deux types ne tient qu'à la phase pendant laquelle se fait la copulation. — Quant à l'autre série de Champignons, dérivant des Chytridium, elle serait complétée par les Zygochytriwm, décrits par M. Sorokin, orga- nismes qui uniraient les Chytridium aux Mucorinés, et par suite aux autres Champignons. 6° Sur une collection de Phanérogames marines : par M. Ascherson, — C'est là pour l'auteur un groupe de valeur biologique plutôt que taxi- nomique. Ce groupe renferme des Hydrocharidées, des Potamées et le genre Halophila, qui se distingue des Potamées par son ovairemultiovulé, bien qu'il s'en tienne incomparablement plus rapproché que le genre Naias, habituellement et à tort rattaché à cette famille, et dont les affi- nités, comme celles de tous les types extrémement réduits: et notamment des Lemna, sont difficiles à découvrir. M. Ascherson ne croit pas conve- nable de séparer les Potamées marines de celles d'eau douce sous le nom de Zostéracées. T Sur une nouvelle variété de Cotonnier obtenue en Égypte: par (1) Voyez le Bulletin, t. xxiv (Revue), p 171 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 129 M. Delchevalerie. — On sait qu'il s'agit d'une variété qui s’est produite spontanément dans la basse Égypte, variété que l'on a cru résulter d'une hybridation de l’Hibiscus esculentus avec le Cotonnier cultivé en Égypte (Gossypium vitifolium). L' Hibiscus esculentus portant en Égypte le nom vulgaire de Bahmieh (1), le nouveau Cotonnier a été appelé Cotonnier Bahmieh ou Zotn Bahmieh. Son coton, fort estimé, a été classé sur le marché de Londres comme good fair. La supposition d'hybridation n'a pas été goütée par les membres présents au congrés (2). 8° Sur le noyau cellulaire ; par M. Treub. — L'auteur fixe l'attention sur l'emploi du picrocarminate d'ammoniaque comme réactif. Il com- mence par tuer les cellules par l'alcool absolu, suivant l'indication de M. Strasburger. Aprés avoir fait des coupes de tissus qui avaient séjourné dans ce liquide, il dépose les préparations obtenues, pendant un temps qui s'étend de quatre à vingt heures, dans une solution au centiéme de picrocarminate d'ammoniaque ; aprés avoir retiré ses préparations de cette solution, il les secoue dans l'eau distillée, afin de dissoudre l'acide picrique, puis il les place dans un mélange de glycérine et d'eau distillée, liquide qui est remplacé peu à peu par de la glycérine pure contenant 41; d'acide formique. Aprés ce traitement, les noyaux prennent presque tou- jours une belle couleur rouge, tandis que le protoplasma reste tout à fait incolore, ce qui permet de distinguer tout de suite les moindres changements qui se sont opérés dans les noyaux. 9» De la structure de la tige du Phytolacca dioica ; par M. Pedicino. — L'auteur rappelle d'abord le travail de M. Decaisne. Il donne quelques détails sur la direction suivie par les faisceaux destinés aux feuilles, sur les zones multiples de liber, etc., et fait remarquer que par les détails de leurs tissus, et surtout de leurs faisceaux vasculaires, les autres Phytolacca different du Ph. dioica. Ceci confirme la valeur du genre Pircunia, auquel on sait qu'appartient cette derniére espéce. 10° Sur la chlorophylle; par M. Timiriaseff. — Aprés quelques ré- flexions sur les diverses méthodes proposées pour traiter chimiquement la chlorophylle, l'auteur établit que celle-ci se compose de deux substances, l'une jaune, la xanthophylle, l'autre verte, la cyanophylle de M. Kraus, qu'il propose de nommer chlorophylline. Cette derniére, en se décom- posant spontanément, produit la chlorophylléine. La chlorophylline peut encore se décomposer par l'influence de la lumiére ou d'acides minéraux, en se changeant en ce que M. Fremy nommait la phylloxanthine. La chlo- rophylléine, en se décomposant, donne la phylloxanthine. 44° Sur le développement du prothalle des Marattiacées ; par M. Jonk- man (2). (1) Cf. Prosper Alpin, De plantis Ægypti, p. 44 : De Bammia (sic). (2) Voyez plus haut, p. 14. T. XXV. (REVUE) 9 130 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 12» Sur lu germination des Gleichéniacées ; par M. Rauwenhoff. — Les spores des Gleichéniacées sont, comme celles de plusieurs autres Filicinées, de deux formes différentes, bilatérales ou bien radiaires ; les dernieres sont en général plus grosses et ont l'enveloppe bien plus épaisse. Toutefois les deux formes ne se trouvent pas dans la méme espéce. Le Gleichenia hecistophylla, le G. Mendelli et le G. rupestris ont toujours des spores radiaires ; le G. flabellata et le G. dicarpa, des spores bila- térales. Les raies qui partent du sommet de la spore indiquent les fentes suivant lesquelles s'ouvrira la spore en germant. La spore a trois mem- branes d'enveloppe : la premiére assez épaisse, la seconde plus mince, la troisiéme extrémement mince. Quand l'enveloppe s'est fendue, on voit se montrer deux papilles, dont lá première est la première cellule du pro- thalle, tandis que l'autre produit le premier rhizoide. La forme du pro- thalle peut. différer essentiellement d’après la position et la quantité de lumiére que la spore recoit en germant. M. Rauwenhoff a vu se produire la régénération du prothalle : lorsqu'un lobe ou un prothalle commence à jaunir, il se développe, soit sur son sommet, soit latéralement, un nouveau lobe à cellules vertes qui continue la vie de la plante. The native Flowers and Ferns of the United States ; par M. Thomas Meehan. [n-8°, livr. 1 et ui, mai 1878. Boston, L. Prang et C^. Cet ouvrage, illustré par de belles chromolithographies, qui ne coüte qu'un demi-dollar la livraison de 16 pages avec 4 planches, parait avoir été concu pour vulgariser la connaissance des plantes de l'Amérique du Nord, ainsi qu'en témoigne le texte évidemment rédigé d'une maniére un peu rapide et pour l'enseignement populaire. Conspectus Floræ europææ, auctore Carolo Frider. Nyman. 1. Ra- nunculaceæ - Pomaceæ. In-8° de 240 pages. Örebro, typis officinæ Bohlinianæ, 1878. Cette importante publication, dont la première partie (1) sera bientôt suivie d'une seconde traitant des familles des Calyciflores, est en réalité, bien que sous un litre différent, une seconde édition du Sylloge de M. Nyman. Cet ouvrage, resté classique, était daté de 1854-1855. Pour préparer le Conspectus, M. Nyman a passé plusieurs années hors de son pays, dont quelques-unes à Paris méme. Il a suivi d'excellents conseils en abandonnant l’in-4° pour l'in-8*, la disposition sur deux colonnes et l'ordre d'Adrien de Jussieu, pour prendre la série Candollienne, aujour- | (1) Ellese vend 3 francs chez l'auteur, Brunkebergstorg, 2, à Stockliolin, contre l'envoi d'un mandat international. Pour chaque demande de cinq exemplaires, il ajoutera un exemplaire gratis. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 131 d'hui généralement suivie dans les flores européennes. La disposition typo- graphique, également améliorée, permet de se rendre compte bien plus facilement de la synonymie et de la distribution géographique de l’espèce. Les formes, que certains botanistes caractériseraient par le terme de sous-espèces sont indiquées en caractères plus fins. D'ailleurs on sait que l’auteur n'est pas enclin à diviser les anciennes espèces. Ajoutons que l'une des améliorations les plus utiles du Conspectus est la citation des exsiccata. Report on the Fossil Plants of the Auriferous gravel Deposits of the Sierra-Nevada ; par M. Leo Lesquereux (extrait des Memoirs of the Museum of comparative Zoology at Harvard College, vol. vi, n° 2); tirage à part en broch. in-4°, 1878. Ce mémoire a été fait sur les échantillons recueillis par M. Voy, d'Oak- land, Californie, collection acquise à l'Université de Californie par la libéralité de M. D.-O. Mille. Ces échantillons appartiennent à l'époque pliocène. Atlas des Fougères de l'Alsace et de la Lorraine; par M. René Ferry (Bulletin de la Société philomathique vosgienne, 3° année, 1877-78, pp. 28-31, avec 18 planches). Ce mémoire ne contient qu'une partie de l'Atlas, celle qui est relative aux Fougères des environs de Saint-Dié. L'auteur énumére (sans les décrire) les 19 Fougères connues sur ce point, et donne seulement quelques notes sur leurs caractéres ou leur station. Les noms de Polypodium Phegopteris et d'Asplenium Filiz-fe- mina (1) prouvent qu'il est resté fidéle à l'ancienne nomenclature. Les planches ont été obtenues à l’aide d’un procédé particulier, qui laisse eu blanc l’image de l’objet. (1) L'auteur s'est efforcé de trouver dans les caractères de la Fougère màle et de la Fougère femelle ceux qui leur ont fait supposer cette sexualité. Il faut remonter très- haut pour trouver la raison de ces dénominations, nées de l'ignorance de Pline. Les auteurs grecs qu'il a copiés et souvent mal traduits, Théophraste et Diosco- ride, parlent du nrepiç et du Gmluntepis. Ils les distinguent en ce que le premier est uovox}&v, c’est-à-dire pourvu d'une seule fronde, tandis que le second en a plusieurs. Il résulte de cet examen des textes que leur mcepíc est notre Pteris Aquilina, et que le second comprend tous les types désignés aujourd'hui sous les noms d'Aspidium Filix- mas, Athyrium Filiz-femina, Polustichum angulare, etc., qui en effet ne different pas considérablement pour une observation aussi superficielle que l'était celle des anciens. Quant à la plante que Linné a malheureusement dénommée Polypodium Thelypteris, d'après un synonyme de Ruppius, les anciens sans doute n'ont jamais distingué cette plante des marécages. Le terme de Hykuntepis a été traduit par Pline Filix femina, et par opposition il a imposé au rrepis le nom de Filix mas. Or, bien quc naus signifie ordinairement femelle, il a parfois le sens de fécond (85Xuc £épon, la roséc féconde), et doit avoir été donné au Onavnregis en raison de la pluralité de ses frondes, pour marquer la différence qui le séparait du zcsofc. 132 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Le Guide du botaniste herborisamt; par M. Bernard Verlot. Deuxiéme édition, revue et augmentée, avec une introduction par M. Naudin. Un vol. in-18 de 740 pages. Paris, J.-B. Baillière et fils, 1879. Tous les botanistes francais connaissent l'excellent Guide du botaniste de M. Verlot, dont la première édition, aujourd'hui épuisée, est de 1865. La deuxième renferme des améliorations importantes, et notamment une partie entiérement nouvelle consacrée à la paléontologie végétale, et rédi- gée par M. B. Renault. Le savant collaborateur d'Ad. Brongniart expose par ordre stratigraphique, en commengant par le terrain quaternaire, les dépôts les mieux connus en France et les fossiles végétaux quiles caracté- risent. ll énumère ensuite la bibliographie spéciale du paléobotaniste (1), et termine en traitant de la récolte et de la préparation des échantillons. On aura intérét à lire par quels procédés et à l'aide de quels appareils, encore trop peu connus en France, M. Renault est parvenu à réaliser ces coupes étonnantes de délicatesse, par lesquelles il a pu étudier desor- ganes tels que les verticilles floraux des Cordaites. La bibliographie a recu les compléments nécessités par les treize années qui se sont écoulées depuis la publication de la premiére édition, et la partie médicale a été revue à nouveau par M. le docteur Edm. Bonnet. L'étude des espéces ne devant plus consister seulement et toujours dans l'étude des organes extérieurs, M. Verlot a donné quelques détails sur l'importance des recherches histotaxiques d'aprés M. Duval-Jouve. Mais la plus nombreuse partie des additions faites concerne les herborisations. Un grand nombre de nos confrères ont tenu à faire profiter le Guide du botaniste de leurs connaissances spéciales sur tel ou tel point de la végé- tation française. Il a reçu ainsi de nouveaux et importants renseignements de M. J.-B. Verlot, sur la végétation du Dauphiné; de M. P. Mabille, sur celle du monte Rotondo et des environs de Bastia (2) ; de M. Paillot, sur celle des environs de Besancon ; de M. Mussat, professeur à Grignon, sur celle de la ferme-école et de ses environs immédiats (3) ; de M. le docteur Bonnet, (1) On nous permettra ce néologisme, fort clair pour tout le monde, bien qu'il ne signifie pas ce qu'indiquerait strictement l'étymologie. (2) Un travail important de M. Mabille a paru l'année derniere dans la Feuille des jeunes naturalistes, numéro du 1*' juillet 1877; ce travail, relatif à la flore de la Corse, contient la description de plusieurs espèces nouvelles. Nous avons eu le regret de n'en pas rendre compte, ce travail n'ayant pas été adressé à notre bibliothèque, où manque précisément ce numéro du 1*' juillet 1877. Heureusement nos confrères en retrouveront une notable partie dans le livre de M. Verlot, ainsi que dans les comptes rendus d'herborisations qui terminent le numéro spécial dela session de Corse (récem- ment distribué), et dont les auteurs ont mis à contribution le mémoire de M. Mabille. (3) La connaissance de la flore de Grignon est fondée sur un herbier recueilli en 1866 par M. A. Durand, répétiteur de silviculture et de botanique à la ferme-école, et déposé par lui à l'établissement. Cet herbier contient 570 espèces énumérées par M. Durand dans un travail spécial norumé Flore de Grignon et publié par lui en 1867 dans le recueil des travaux de l'école. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 133 sur celle des environs de Dijon. Plusieurs herborisations nouvelles sont décrites par M. Verlot, à Malesherbes, à Montfort-l'Amaury, à la Sainte- Baume, aux iles d'Hyères. M. Damiens, qui étudie les Menthes avec prédilection depuis plusieurs années, lui a fourni un chapitre spécial, intitulé : Courses menthologiques (1). De concert avec MM. Delacour et Gaudefroy, qui connaissent à fond la flore francaise, il a rectifié çà et là quelques-unes des déterminations admises dans la partie phanérogamique de la première édition. Mais c'est surtout la partie cryptogamique qui a profité des progrés réalisés dans la connaissance de notre flore. Un Menologium phycolepticum, ou Calendrier algologique, donne la liste, mois par mois, des principales Algues marines récoltées de 1852 à 1857, entre Cherbourg et la pointe de Graves, par MM. Thuret, Bornet et Le Jolis. M. Petit a communiqué les listes des Desmidiées et des Diatomées qu'il a observées aux environs de Paris. M. Roze a traité à nouveau les herborisations mycologiques, en distinguant les récoltes du printemps de celles de l'automne, répartissant les espèces indiquées dans les listes de Léveillé entre Jes divers genres de Fries, et augmentant ces listes des résultats de ses propres recherches ; les Champignons de Montmorency ont été traités par lui d'aprés un catalogue inédit de M. Boudier (2). Il a aussi commu- niqué quelques listes d'Hépatiques. M. Bescherelle s'est chargé de tout ce qui concerne les Mousses, en rectifiant et complétant les listes de la premiére édition. Les Lichens, qui avaient déjà été traités en 1865 par M. Nylander, sont enrichis de la liste des Lichens de Fontainebleau, empruntée au Bulletin de la Société Linnéenne de Paris. Les Vignes asiatiques et le Phylloaeres , résistance qu'elles peuvent offrir; par M. Alph. Lavallée (extrait du Bulletin des séances de la Société nationale d'agriculture de France, août 1878); tirage à part en broch. in-8° de 11 pages. Paris, impr. Bouchard-Huzard, 1878. Il a semblé à M. Lavallée que pour obtenir des porte-greffe à l'aide desquels on pût combattre les ravages du Phylloxera, il importerait de recourir à des Vignes qui ne fussent pas seulement, comme celles des États-Unis, capables de résister an parasite, mais qui ne fussent méme pas exposées à ses attaques. Les Vignes de l'Asie septentrionale sont nom- breuses, et la plupart présentent des caractères spécifiques qui les sépa- (1)L a rapidité d'exposition, nécessaire à un ouvrage dont la concision est l'un des mé- rites, n'a pas permis à M. Damiens d'indiquer les sources de son travail. C'est en augmenter la valeur que de signaler ici l'authenticité des exsiccafa sur lesquels s'ap- puient les déterminations spécifiques faites par lui dans un genre aussi difficile que le genre Mentha. 0l (2) La flore de Montmorency a été de la part de M. Boudier (pour sa partie phanéro- gamique et pour les plantes les moins vulgaires) l'objet d'un travail assez peu connu, imprimé dans le Bulletin des travaux de la Sociéte d'horticulture de Montmorency, 7e livraison (janvier-février-mars 1868), 134 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rent profondément de celles des États-Unis. On peut supposer avec quel- que vraisemblance, dit M. Lavallée, qu'une ou plusieurs de ces Vignes ne seraient pas attaquées. Il en dresse Je catalogue, dans lequel il comprend 6 Vitis, 2 Ampelopsis et méme un Cissus, le C. japonica Willd. Il ap- pelle aussi l'attention, au même point de vue, sur deux Ampelopsis des États-Unis, A. cordata Mich. et A. bipinnata Mich. Notice sur les produits de l'Algérie. Leur étendue, leurs essences, leurs produits; par M. Achille Fillias. Broch. in-8° de 48 pages. Alger, impr. Gojosso et C*, 1878. Cette brochure fait partie de celles que la commission chargée de l’expo- sition algérienne au Trocadéro a fait imprimer cet été. Nous y trouvons quelques détails historiques, une classification industrielle des essences ligneuses, des notes sur les principales d'entre elles, sur leur emploi et sur leur distribution géographique, notamment sur l Eucalyptus, dont on compte aujourd'hui près de quatre millions de jeunes plants en Al- gérie (1), et sur le Dattier. Un chapitre particulier est consacré aux bois de teinture, le Rhus pentaphyllum, le Grenadier, le Caroubier, l'Épine- vinette, le Fréne, le Noisetier, le Sureau (2). Vient ensuite l'étude des hois résineux. — Malgré ces ressources naturelles, l'Algérie est encore tributaire de l'étranger pour les bois de charpente. Diagnoses plantarum novarum, vel minus cognitarum mexica- narum et centrali-americanarum. Pars prima : POLYPETALÆ; auctore W.-B. Hemsley. Broch. in-8° de 16 pages. Londres, impr. Taylor et Francis, 1878. M. Hemsley, qui a passé au commencement de cette année une quin- zaine de jours à Paris, dans le but d'y examiner les collections provenant de l'Amérique centrale, a accepté la mission de préparer un catalogue des plantes de cette région pour la publication intitulée : Biology of central America, que MM. Salvin et Godman projettent, et qui doit paraitre avec un grand format et un grand luxe de planches. D’après ce que nous lisons dans le Gardeners Chronicle du 3 août dernier, cette publication devait être d'abord bornée à la zoologie, pour laquelle MM. Salvin etGodman ont recueilli d'immenses matériaux, depuis trois ans, au Mexique et dans l'Amérique centrale ; et ils ne se sont décidés que récemment à y com- prendre la botanique comme une partie accessoire, destinée à compléter l'étude de la distribution géographique, et pour que celle des plantes puisse étre comparée à celle des animaux de méme origine. En attendant la publication de la botanique de cet ouvrage, M. Hemsley (1) Voyez le Guide du planteur d'Eucalyptus, par M. Certaux. Alger, 1877. (2) Les essences ligneuses et les plantes tinctoriales herbacées de l'Algérie ont été spécialement étudiées dans les Annales de la colonisation, t. vi. REVUE PIBLIOGRAPHIQUE, 135 a cru ulile de publier avec de courtes diagnoses la description des nouveautés trouvées par lui dans l'herbier de Kew. Ces descriptions ne sont accompagnées d'aucune comparaison des espèces nouvellement éta- blies avec les espèces antérieurement existantes. Elles concernent les genres : Thalictrum, Guatteria, Anaxagorea, Thelypodium, Cardamine, Polygala, Drymaria, Clusia, Toromita, Marcgravia, Saurauja, Pelli- ciera (1), Gordonia, Bombax, Quararibea, Physodium, Ayenia, Has- seltia, Erythrochiton, Decatropis, Ptelea, Schæpfia, Ilex, Evonymus, Perrottetia, Wimmeria, Zizyphus, Rhamnus, Llavea (2), Dalea, Bron- gniartia, Pictetia, Dalbergia, Drepanocarpus, Pterocarpus, Cæsalpi- nia, Moquilea, Deutzia, Cotyledon, Gustavia, Blakea, Antherylium, Hauya, Lopezia, Microsechium, Asteriscium, Oreomyrrhis et Oreopanax. En outre M. Hemsley a dressé un synopsis des espèces de Sedum et de Fuchsia appartenant à la région qu'il a étudiée. Australian Orchids; par M. R.-D. Fitzgerald. Parts 4,2 et 3. In- folio avec planches coloriées. Sydney, Thomas Richards. Ces trois premières livraisons d'une œuvre importante contiennent 31 planches représentant 39 espéces ; et bien que cinq ans seulement se soient écoulés depuis que les Orchidées de l'Australie ont été monogra- phiées dans le Flora australiensis de M. Bentham, sur ces 39 espéces il y en a onze nouvelles. Parmi ces dernières se trouve l'Adenochilus Nor- (oni, d'un genre qui n'était encore connu que de la Nouvelle-Zélande. M. Fitzgerald a écrit son livre d'une manière qui le fera remarquer, en donnant en langage vulgaire de grands détails sur chaque espéce (notam- ment sur le mode de fécondation), sur la définition de l'espéce et de la variété. On lira notamment avec intérêt son introduction, où il a examiné d'une manière générale la fécondité des espèces et l’action des insectes sur l'imprégnation. Il insiste sur le petit nombre de fruits que produisent certaines espéces, et sur la rareté relative de leur reproduction par graines. La fécondation se produit, d’après ses observations, de manières trés-dif- férentes chez des espéces du méme genre. Un curieux exemple lui en est offert par le Spiranthes australis, contrairement au S. autumnalis, dont la fécondation a été suivie par M. Ch. Darwin. C'est du reste en entier au point de vue des théories darwiniennes que s'est placé l'auteur. The Distribution of the North American Flora; par M. J. Hooker. Ce mémoire a été lu par M. Hooker, président de la Société royale, devant les membres de cette société, le 12 avril dernier, et publié dans (1) M. Hemsley à cru devoir réformer ainsi l'orthographe Pelliceria, suivie par MM. Planchon et Triana. Voy. notre Bulletin, t. 1v, p. 562, et t. vm, p. 631. 136 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. le Gardeners Chronicle au mois d'aoüt suivant (n^ 240 et 242). M. Hooker y a résumé.les résultats de son dernier voyage dans l'Amé- rique du Nord, tout en se référant à d'anciennes publications. ll commence par le récit de certains faits de naturalisation déjà connus, mais toujours frappants. Il relate ensuite les divisions bien connues de la flore des États-Unis prise vers le 40° degré : région forestière étendue depuis le rivage atlantique jusqu'au delà du Missouri ; région herbeuse des prairies ; région des montagnes Rocheuses dans l’État de Colorado ; dépression rela- tive dans la région des déserts salés oü se trouvent l'Utah et le pays des Mormons; Sierra-Nevada ; vallée californienne ; chaine côtière qui borde presque l'océan Pacifique. La région boisée offre plus qu'aucune autre région tempérée du globe (1) des exemples de nombreuses associations d'espéces réunies sur un espace restreint. M. Hooker en a vu un, avec M. Asa Gray, à l'ile de Goat, qui divise la grande cataracte du Niagara, et qui, sur un espace moins étendu que celui des jardins de Kew, offrait 33 espèces d'arbres et environ 20 espéces buissonnantes; avec M. Engelmann, aux environs de Saint- Louis, il a constaté, en moins d'une demi-heure, sur moins d'un mille de chemin, 40 espèces de grands arbres, et une vingtaine d'espèces sous- ligneuses. M. Asa Gray a expliqué, il y a déjà plusieurs années (2), les relations que cette région présente par les types de sa flore avec l'Asie orientale, au moyen des phénomènes de l'époque glaciaire et des décou- vertes faites par M. Heer, qui avait trouvé pêle-mêle, dans les couches miocènes de la zone polaire du globe, des végétaux eroissant aujourd'hui, les uns en Asie, les autres dans les États-Unis orientaux. Chassés du nord par le froid de la période glaciaire, ces types se sont dirigés vers le midi, et lors du réchauffement, sont remontés vers le nord, comme en Europe ils ont monté sur les Alpes. Il est à remarquer qu'aujourd'hui les types qui ont conservé une grande importance dans la végétation de l'Asie orientale sont au contraire en décroissance à l'est du Mississippi. M. Hooker a étendu à la végétation des déserts salés des considérations analogues à celles que nous venons d'exposer et que la science devait à M. Asa Gray. Cette végétation est toute spéciale (3) et admet un grand nombre de types mexicains. Le pays qu'elle occupe s'éléve environ à un niveau de 4000 pieds d'altitude, avec des chaines qui atteignent 8000 pieds. Il a donc dù être délivré de la période glaciaire beaucoup plus tard que les contrées plus orientales et plus basses ; quand le réchauffement a eu (1) On sait que cela est beaucoup plus fréquent dans la région tropicale. Nous citerons spécialement, d’après le voyage de M. Lévy, comme offrant de nombreuses espèces sur un espace restreint, l'ile d'Omotepe, qui s'éléve au milieu du lac de Niearagua. (2) Memoirs of the American Academy of Sciences, vol. vt, p. 377. (3) On peut en voir la description dans le mémoire spécial de M, Elias Durand, The Vegetation of the Great Salt lake of Utah. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 137 lieu, les types analogues à ceux des États-Unis orientaux qui en avaient émigré lors du refroidissement n'avaient pu se conserver an sud de la région sous un climat alors trop chaud pour eux, et ils ont été remplacés - par des végétaux des terrains élevés du Mexique (1). La flore de la Sierra-Nevada a conservé de la période glaciaire les grands Coniféres, notamment les deux Sequoia, S. sempervirens et S. (Wellingtonia, Washingtonia) gigantea, que le hache des Califor- niens menace aujourd'hui de la destruction, et dont M. Hooker donne des mesures fort intéressantes (2). Ces arbres ou leurs analogues ont été en effet trouvés fossiles sur plusieurs points du globe à des latitudes éle- vées, et sont représentés dans les États-Unis orientaux par le Taxodium, dans l'Asie orientale par le Glyptostrobus. On rencontre encore dans quelques vallées de la Sierra-Nevada et des montagnes Rocheuses quelques types asiatiques. [l en reste qnelques-uns méme sur les hauts plateaux du Mexique : Boeconia, Meliosma, Photinia, Cotoneaster, Deutzia et Abelia. On the post-glacial History of Sequoia gigantea ; par M. John Muir (Proceedings of the American Academy for the advance- ment of Science, session de Buffalo, août 1876). M. Muir a étudié avec soin les « groves » (3) que forme le Sequoia, dans la Sierra-Nevada de Californie. Il en a déterminé avec soin l'étendue, el a fait connaitre les dimensions de quelques arbres. L'un de ces arbres, abattu en 1875, qui ne présentait aucun signe de décrépitude, avait 69 pieds (anglais) de circonférence en dedans de l'écorce, et le nombre de ses couches annuelles, évalué par trois personnes, a été trouvé de 2115 à 2139. Un autre avait 107 pieds de circonférence en dedans de l'écorce à 4 pieds au-dessus du sol; le calcul lui donne un áge d'envi- ron 3500 ans. A cause de la multitude de jeunes plantes qu'on rencontre, surtout dans le sud, M. Muir estime que le développement du Sequoia gigantea atteint à peine son maximum à notre époque. Un phénomène très-remarquable est la durée du bois de Sequoia même après la mort de l'arbre. Un tronc étendu à terre avait été éclaté en deux à une époque trés-ancienne, si bien qu'entre les deux troncons résultant de cet éclat il s'était développé un Sapin argenté. Ce Sapin abattu offrit sur la surface de section de son tronc le nombre de 380 couches annuelles. Or le bois du Sequoia ne présentait encore aucune trace d'altération. (1) Le transport de ceux-ci s'explique à merveille par la direction des vents. On peut: consulter sur ce sujet le travail de M. F.-F. Hébert, lu au printemps dernier à la Sor- bonne, lors du Congrès des Sociétés savantes. (2) D'après M. Muir et M. le professeur Whitney (Yosemite Guide-Book, 1874). (3) Ce terme, qui n'a guère de correspondant exact en francais, désigne une étendue boisée plus importante qu'un bosquet, moins importante qu'un bois. 738 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Allgemeine Botanik (Botanique générale) ; par M. Gustave-Adolphe Weiss. 1" volume : Anatomie des plantes. Un volume in-8°, avec 267 gravures sur bois et 2 planches chromolithographiées. Vienne, 1878, chez W. Braumüller. On trouvera dans ee livre un traité d'anatomie végétale, exposé d'une manière concise, mais plus méthodique et plus claire que les auteurs allemands n'ont coutume de le faire. La table des matiéres placée en téte, et trés-bien distribuée, permet d'ailleurs de trouver immédiatement le sujet sur lequel on désirerait se renseigner. Les planches, trés-nom- breuses, sont dessinées sous un grossissement supérieur à celui qui est habituellement employé. L'auteur, professeur de botanique et directeur de l'Institut de physiologie végétale à Prague, a résumé dans son ouvrage les matières d'un enseignement évidemment très-sérieux. Son second volume contiendra la physiologie. Addenda nova ad Lichenographiam europæam, continuatio 26? et sqq.; exponit W. Nylander (Flora, décembre 1876, pp. 571-578, mai 1877, pp. 220-233, octobre 1877, pp. 457-463, et décembre 1877, pp. 961-568). ~ Les espèces nouvelles signalées par M. Nylander dans ces mémoires sont les suivantes : Collemopsis assimulans, de la Finlande ; Cladonia fron- descens, Physcia tribaciza, d'Helsingfors; Parmelia subsoredians, du mont Dore, sur le Sorbus Aria (E. Lamy); Lecanora subluta, L. spodo- mela, L. arridens, L. paucula, L. thiospora, tous d'Irlande ; L. super- nula, d'Écosse ; L. alumnula, L. perluta, Graphis ramificans, tous de la partie occidentale de l Irlande ; Arthonia dispuncta, qui habite l'écorce des Sorbus en Finlande et celle des Acer en Hongrie ; Arthonia hypobela, sur le Pin silvestre à Brionne, département de lEure (Malbranche) ; Endocarpon leptophyllodes, de la Haute-Vienne (Ripart et Lamy); Fer- rucaria dissepta, de l'Irlande occidentale; V. faginella, de Limoges (Lamy). Collemopsis leptogiella, d'Irlande ; Pterygium lismorense Crombie, sur les pierres calcaires baignées par la mer à l'ile de Lismore (Écosse) ; Lecanora submergenda, sur les blocs granitiques souvent recouverts par l'eau daus la rivière de la Glane (Haute-Vienne, recueilli par M. Lamy); L. occidanea et L. rivularia, des environs de Rennes (Brin); L. atrius- cula, sur l'écorce du Bouleau en Finlande (Norrlin); Pertusaria leucosora, de Saint-Junien (Haute-Vienne, Lamy) ; Lecidea achristoteraet L. lepido- tella, de l'ile Hogland (Wainio) ; L. instráta et L. planula, sur les trachytes du mont Dore (Lamy); L. hoglandica et L. epueso, de. Hogland. (Wai- nio); L. epimarta, terricole, d'Écosse (Crombie); L . segregula et L. al- buginosa, saxicole sur le granite à Limoges (Lamy) ; L. wmbriformis, sur REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 139 le trachyte au mont Dore; L. subcinerascens, sur le granite à Hogland (Wainio) ; L. columnatula, L. rupicola, L. littorella, L. valentior, tous quatre d'Irlande (Larbalestier) ; L. rhedonensis, de Rennes (Brin); L. Gymnomitrii, sur le Gymnomitrium concinnatum au mont Dore (Lamy); Verrucaria versipellis, sur les tuiles, V. maculosa, sur les pierres granitiques au village de la Renaudière (Maine-et-Loire, Brin) ; V. submiserrima, sur l'écorce du Houx en Irlande (Larbalestier) ; V.spar- sula, saxicole à Dorking en Angleterre (Joshua); Mycoporum pineun, sur l’écorce du Pin en Finlande (Norrlin). Euopsis hœæmalella, Pannaria acutior et Lecanora pyraceella, de la Finlande ou de la Laponie (Silén), Lecanora refellens, d'Irlande; L. ta- naensis, de la Laponie (Silén); L. trabalis (L. sepincola var. trabalis Ach.) ; Lecidea glauco-carnea et L. albido-carnea, d'Irlande (Larbales- tier); L. discolorella, sur les écueils de Cornouailles (W. Curnow); L. subfleæuosa, de la Laponie (Silén); L. subimbricata et L. biloculata, d'Irlande ; L. crepera, sur le granite à la Roche(Lamy), et L. griseo-nigra, saxicole également dans la Haute-Vienne (Lamy); Lecidea particularis, sur le thalle du Bæomyces rufus en Irlande (Larbalestier) ; Verrucaria peloclita et V. devergescens, du méme pays ; V. sparsiuscula, de Viborg (Wainio) ; V. humicolor, sur le sol au milieu des Bruyères en Irlande (Larbalestier) ; V. chlorotella, sur le granite dans la Haute-Vienne ( Lamy). Ramalina armorica, des rochers maritimes de la Bretagne (Viaud- Grand-Marais) ; Platysma agnatum, dela région alpine du Tirol (F. Arnold) ; Lecanora glauco-carnea, Lecidea Henrica, L. indigula, L. her- bidula, L. chloroticula, tous de Kylemore en Irlande (Larbalestier) ; L. leucobæa, sur l'écorce du Bouleau, près du lac Ladoga (F. Elfving) ; L. subgrisella, sur le porphyre à Razzes, dans le Tirol méridional (Arnold); L. chloroscotina, Opegrapha atrula, Arthonia paralia, de Kyle- more; Graphis inustula, sur l'écorce des Houx à Westport (comté de Mayo); Verrucaria subviridicans et V. insiliens Larb., de Kylemore. Quelques-uns de ces types sont désignés par M. Nylander lui-même comme étant des sous-espèces de Lichens déjà bien connus. Chacune de ses notices est suivie d'observations sur des espéces de Lichens anté- rieurement publiées. On voit que les recherches de nos compatriotes sont chaque année con- ronnées, en France, par la découverte de quelques Lichens nouveaux. De gonidiis et eorum formis diversis animadversiones ; scripsit W. Nylander (Flora, 1877, n° 23). On sait que le thalle des Lichens est tantót continu, tantót interrompu dans sa partie corticale. C'est seulement dans le second de ces deux cas que les gonidies ont une assez grande facilité d'expansion pour pouvoir 140 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. se multiplier par des divisions répétées, comme elles le font dans les soré- dies. C'est seulement aussi dans ce second cas que les gonidies peuvent donner naissance à des zoospores, par exemple chez le Chroolepus, ce que M. Nylander n'a jamais observé et regarde méme comme impossible chez les gonidies enfermées dans le thalle. Il part de là pour formuler une fois de plus ses objections contre la théorie de Schwendener (quam nimirum non nisi tirones patrocinari possunt!). Il fait remarquer que méme au moment de la germination de leurs spores, les Lichens ne sau- raient étre pris pour des Champignons, à cause des caractéres que pré- sentent les filaments issus de ces spores (elastica, licheninosa, peren- nantia) ; — que là où croissent les Lichens dans les meilleures conditions, il n'existe aucune Algue ; — que les gonidies naissent dans les cellules du thalle; — que les Lichens parasites, réduits à des apothécies, man- quent complétement des hyphas sur lesquels insistent les partisans de la théorie algo-lichénique, etc. M. Nylander expose ensuite les différentes formes principales de goni- dies et de gonimies (1), entre lesquelles se place un type intermédiaire, les gonidimies, qu'il avait appelées leptogonidies en 1866, dans le Flora, : p. 116, à cause de leur forme. Parmi les gonidies, il distingue les haplogonidies, simples ou 2-3-divi- sées, qui sont les plus fréquentes et ressemblent à des Protococcus ; les platygonidies, déprimées et reliées les unes aux autres, telles qu'il s'en observe sur les thalles épiphylles; les chroolepogonidies, qui sont plus ou moins semblables à des Chroolepus et ont une odeur de Violette; enfin les conferrogonidies, qui imitent des Conferves et constituent le principal élément des Cenogonium. Parmi les gonimies, il distingue les haplogonimies, trés-caractérisées dans le genre Phylliscus ; les sirogonimies : les hormogonimies, dispo- sées en chapelet et contenues dans un syngonimium, qui est le thalle tout entier chez les Collema et qui est multiple dans celui des Hormosiphon ; enfin les speirogonimies, semblables aux précédentes par leur forme, mais ne constituant pas des séries moniliformes, et dont les syngonimies sont subglobuleuses. Lichenologische Notizen; par M. George Winter (Flora, 1871, n^ 12, 13 et 14). L'auteur a traité deux points, les céphalodies et le parasitisme chez les Lichens, deux points entre lesquels on pourrait supposer quelque affinité. D’après M. Nylander (Dict. de bot. 1, 698), ce qui caractérise surtout les céphalodies, c'est leur structure analogue à celle d'un thalle gonimique ; d’où il suit qu'elles ressemblent en quelque sorte à de très-petits Lichens (1) Pour la différence de ces deux termes, voy. Flora, 1866, p. 179. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 144 parasites, stériles, et le plus souvent à des Pannaria en miniature. M. Winter a étudié les céphalodies du Sticta linita et de deux Solorina. Chez le Sticta, elles apparaissent à la face supérieure aussi bien qu'à la face inférieure du thalle, et sur la première elles se développent entre la couche des gonidies et l'écorce supérieure. L'auteur, qui est partisan déclaré dela théorie de M. Schwendener, a vu les cellules vertes des céphalodies constituées par une Algue différente de celle du thalle. Chez le Sticta, cette dernière est d'un vert jaune, analogue à un Pleurococcus ; celle des céphalodies est d'un vert bleu : l'auteur hésite à la rapporter à une Rivulariée ou à une Scytonémée. Chez les Solorina, VAlgue des céphalodies serait une Nostochinée ; il figure en effet le développement d'une espéce de ce genre observée par lui dans le voisinage des apothé- cies du Solorina. Il parait disposé à croire que ces Algues parasites autour desquelles les hyphas se développent pour constituer les céphalo- dies ont émigré accidentellement d'un Lichen sur un autre; et il voit dans cette structure un nouvel argument en faveur de la théorie dont il s'est déclaré le partisan. Dans la seconde partie de son mémoire, M. Winter étudie le parasi- tisme d'un Leptorrhaphis sur un Lichen qu'il croit un Physma, le Ph. franconicum. I a suivi dans le thalle de ce Physma les filaments de mycé- lium du Leptorrhaphis, lequel, bien entendu, ne présentait aucune trace de gonidies. Ceci est une réponse de l'auteur à M. Minks, lequel a, suivant M. Win- ler, conslaté des gonidies chez plusieurs Ascomycètes parasites des Lichens, et a déclaré en conséquence que ces prétendus Ascomycétes ne sont eux-mémes que des Lichens. Zur Flechtenparasiten-Frage (Sur la question des Lichens para- sites); par M. Arthur Minks (Flora, 1877, n° 22). M. Minks a répondu à son tour à M. Winter. Les deux auteurs sont séparés par des différences considérables de détail dans l'appréciation des mêmes faits et la détermination des mêmes espèces, différences sur lesquelles nous ne pouvons insister ici. Par exemple, le support étudié par M. Winter sous le nom de Physma franconicum, est pour M. Minks le Leptogium saturninum Nyl. A un point de vue plus général, M. Minks se plaint d'avoir été mal compris ; il reconnait que plusieurs vrais Ascomy- cétes végétent au milieu des gonidies, sans pour cela étre des Lichens, niau point de vue des lichénographes, ni méme au point de vue de M. Schwendener. Il répond d'ailleurs à son contradicteur à l'aide de nombreuses relations de son mémoire antérieur (1). (4) Voy. le Bulletin, t. xxiv (Revue), p. 199. 142 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Catalogue des Lichens des Deux-Sèvres ; par M. O.-J. Richard (extrait des Mémoires de la Société de statistique, sciences et arts du département des Deux-Sèvres); tirage à part en broch. in-8° de 50 pages. Niort, L. Clouzot, 1878. Ce mémoire est dédié à M. Nylander, dont l’auteur se considère comme l'élève en lichénographie. Il se compose d’une préface, où M. Richard se range parmi les adversaires de la théorie algolichénique, et de l'énumé- ration. des 494 Licheus différents (quelques-uns constituant seulement des variétés) constatés par lui dansle département des Deux-Sévres. Nous y remarquons le Calicium pictavicum n. sp., qui diffère du C. popul- neum sporis 1-septatis ; le Lecanora Lamyi J. Rich., voisin du L. para- sitica et parasite sur le L. parisiensis ; VEndococcus microphorus Nyl. in litt. Nous ne devons pas omettre, d'ailleurs, de rappeler qu'un certain nombre des espèces recueillies en Poitou par M. J. Richard ont été déjà décrites dans le Flora par M. Nylander comme nouvelles. Algologische Mittheilungen; par M. J. Klein (Flora, 1877, n*19 et 20). Le méme auteur a déjà publié en 1871 (Flora, n° 11) un mémoire sur les cristalloides de quelques Floridées. Il perfectionne aujourd'hui par quelques observations nouvelles la connaissance de ces éléments, qu'il a observés non-seulement chez des Floridées, mais encore chez deux Zoo- sporées. Il traite ensuite de la structure des spores de l'Acetabularia, el émet quelques hypothèses sur l'acte fécondateur chez cette plante. |l s'occupe ensuite des tubes cribreux chez les Floridées ; puis des cristaux d'oxalate de chaux qui se rencontrent dans le tissu des Algues, Il a observé encore dans un Spirogyra, le Sp. striata, d'autres composés minéraux solubles dans l'acide chlorhydrique et même dans l'acide acétique sans développement de gaz, mais insolubles dans la solution de potasse, qui se comportent par conséquent comme les globoïdes del'aleurone, et qu'il est porté à regarder comme étant de la même nature. NOUVELLES. (G aoùt 1878.) — Le Journal officiel a publié le 25 octobre une série de décrets contenant des nominations faites dans la Légion d'honneur, à l'occasion de l'Exposition universelle. Notre confrére M. Dorvault, directeur. de la Pharmacie centrale. de France, a. été promu au grade d'officier, ainsi que MM. Bellanger, direc- teur du Jardin botanique de la Martinique, Corenwinder, directeur de la HEVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 143 station agronomique de Lille, et Grandeau, directeur de la station agrono- mique de l'Est à Nancy. Parmi les nouveaux chevaliers, nous remarquons le nom de notre confrére M. Martinet, imprimeur ; celui de M. Pierre, directeur du Jardin botanique de Saigon, qui poursuit actuellement à Paris la publication de ses travaux sur la flore de la Cochinchine ; et celui de M. Cordier, de la Maison-Carrée près Alger (frère de M. F.-S. Cordier, le cryptogamiste, ancien président de la Société), récompensé d'une médaille d'or pour les plantations d' Eucalyptus qu'il a faites en Algérie et pour l'assainissement qu'il a obtenu dans des pays hantés par les affections paludéenues. — La botanique francaise vient de faire encore deux nouvelles pertes. - M. le docteur Ripart (Jean-Baptiste-Marie-Joseph-Eugène), connu par ses études sur le genre Rosa et sur les Algues d'eau douce, est décédé à Bourges le 17 octobre dernier, à l’âge de soixante-quatre ans ; et M. le docteur Lebel (Jacques-Eugéne), à Valognes (Manche), le 17 novembre. On sait que M. Lebel avait contribué à perfectionner la connaissance de la flore de la Normandie et publié une monographie spéciale du genre Callitriche. — M. le D" Urban vient d'être nommé premier assistant au Jardin bota- nique de Berlin, en remplacement de M. K. Koch, et M. Kurtz, deuxiéme - assistant, en remplacement de M. Vatke. — M. Foucaud, instituteur à Saint-Christophe (Charente-Inférieure), a entrepris de réorganiser le Jardin botanique de la Rochelle, en y réunis- sant toutes les plantes naturelles au département, et son travail a été si fort apprécié par l'administration municipale, que, en décembre 1877, lors de la séance publique de l'Académie des belles-lettres, sciences et arts de la Rochelle, M. le maire lui a décerné une médaille d'argent au nom de la ville. — Nousapprenons la publication d'un nouveau journal de microscopie : The American quarterly Microscopical Journal, édité à New-York par M. le professeur Hitchcock. — M. G. Huberson vient d'entreprendre, sous le nom de Brebissonia, la publication d'une Revue mensuelle illustrée d'algologie et de micro- graphie botanique. Le premier numéro du Brebissonia est daté de juillet 1878. Le prix de l'abonnement annuel est de 10 francs pour la France el les pays compris dans l'Union postale; de 12 francs pour ceux qui sont en dehors de l'Union. — S'adresser à M. Noblet, administrateur du Bre- bissonia, 13, rue Cujas, à Paris. — M. C. Roumeguére va commencer, à dater du 1^ janvier 1879, une Revue mycologique qui paraîtra par cahier trimestriel. L'abonnement est fixé à 12 francs pour l’année, payables après la réception du premier tri- 144 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mestre. Parallèlement à cette Revue, M. Roumeguère publiera un exsic- cata de Champignons, qui en sera comme le complément. L'exsiccata paraitra en méme temps que la Revue, par centuries formant chacune un fort volume in-4°, au prix de 17 francs, rendu franco par la poste au domicile des souscripteurs, et payable aprés réception. — Les demandes peuvent être adressées à M. C. Roumeguére, rue Riquet, 87, à Toulouse, ou à MM. J.-B. Baillière et fils, libraires, rue Hautefeuille, 19, à Paris. — M. Curtiss (A.-H.) vient de mettre en vente un exsiccata de l'Amé- rique du Nord, sous le titre de : North American Plants, au prix de 20 dollars pour 250 espèces. — S'adresser au Curator, Harvard University Herbarium, Cambridge (Massachusetts), États-Unis. — M. Augustus Fendler, qui s'est fait déjà connaitre fort avantageuse- - ment comme collecteur, a commencé une publication importante. Il s'agit d'un exsiccata des Fougères de lile de la Trinité. La collection déjà recueillie, qui se monte à 78 espèces, nommées par M. le professeur D.-C. Eaton, est en vente au prix de 7 dollars 50 cents. — S'adresser au Curator, Harvard University Herbarium, Cambridge (Massachusetts), États-Unis. — M. Baker a publié dernièrement dans le Gardeners’ Chronicle, numéro du 26 octobre 1878, un synopsis des 29 espèces qu'il reconnait dans le genre Crocus, réparties en quatre sections. — M. Éd. Morren: vient de faire paraitre (septembre 1878) une sixième édition de sa Correspondance botanique. On sait que cette utile publication est un annuaire renfermant la liste des botanistes du monde entier et des fonctions qu'ils remplissent. Les botanistes sont instamment priés d’envoyer à M. le professeur Éd. Morren (1, Boverie, à Liége) tous les renseignements qui intéresseraient la Correspondance, dont la sep- tième édition doit paraître aussitôt que possible en 1879. — Nous lisons dans le Gardeners’ Chronicle que l'Ophioglossum lusi- tanicum, déjà connu dans l'ile de Guernesey, vient d’être trouvé en Irlande, dans le comté de Donegal. Cette. plante se joint par conséquent au petit groupe d'espéces occidentales qui atteignent, sous l'influence de l'humidité el du Gulf-stream, uu degré de latitude assez élevé (groupe atlantique de M. Watson). Le Rédacteur de la Revue, Dr EUGÈNE FOURNIER. Le Secrélaire général de la Société, gérant du Bulletin, Ép. BUREAU. PARIS. — IMPRIMERIE DB E. MARTINET, RUE MIGNON, 2, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (AOUT-OCTOBRE 1878.) | N. B. — On peut se procurer les ouvrages analysés dans cette Revue chez M. Savy, libraire de la Société botanique de France, boulevard Saint-Germain, 77, à Paris. Beobachtungen über Bau und Entwickelung epiphyti- scher Orchideen (Recherches sur la structure et le développement des Orchidées épiphytes) ; par M. E. Pfitzer (Flora, 1817, n° 16). Sous ce méme titre, M. Pfitzer a déjà publié diverses notes. Il. continue aujourd'hui par deux autres. La premiére traite de certaines cellules fibreuses du tissu des Aërides. Quand on déchire une feuille ou une racine fibreuse de l'Aérides odo- ratum Lour. ou de l'A. quinquevulnerum Lindl., on voit sortir de la surface de rupture des fibres extrémement fines, d'un brillant de soie, qui paraissent au premier aspect semblables à des fibres du liber. Mais sur une coupe transversale ces fibres forment des faisceaux au nombre de 9 à 30, répandus entre les cellules du tissu fondamental. Ces fibres (d'une longueur d'ailleurs considérable) sont solides, sans canal intérieur; le chloroiodure de zinc les colore au premier moment en jaune brun, aprés une action de quelques jours en violet. Cette action, en produisant le gon- flement des fibres, permet de reconnaitre plusieurs couches dans leur structure, couches qu'une solution étendue de potasse rend encore plus apparentes. La macération fait voir que chaque faisceau de ces fibres est entouré d'une membrane particulière, sur laquelle le chloroiodure de zinc agit comme sur les fibres elles-mémes. Ces fibres sont traversées par des stries noirâtres que le réactif rend plus foncées. Chacune d'elles reste fixée par un point de sa périphérie à la membrane d'enveloppe. M. Pfitzer les regarde comme des bandes d'accroissement détachées en partie de la paroi d'une cellule qui n'existe plus que sous la forme de la membrane d'enveloppe des fibres. Il rappelle que Meyen a observé sur l'Üncidium macimum.un fait analogue (1). Il y a là un paragraphe à ajouter à l'étude de l'accroissement cellulaire. (4) Pflansenphysiologie, 1, p. 61, pl. 18, fig. 8. T. XXV. (REVUE) 10 146 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La seconde est intitulée : De la présence des disques siliceux chez les Orchidées. Ces disques siliceux (Kieselscheiben) se remarquent sur la surface extérieure des faisceaux vasculaires, sous la forme de surfaces arrondies, plus foncées, faisant une saillie manifeste. Ils ont déjà été vus par Link (1). L'auteur les a constatés dans les tubercules ou les feuilles de l'Oncidium leucochilum Batem., du Thunia alba Rchb.,du Stanhopea oculata Lindl., et du Trichopilia tortilis Lindl. Ces apparences sont produites par des corps lenticulaires que l'auteur n'hésite pas à considérer comme de petites cellules dont l'intérieur a été complétement rempli par un dépót de silice, à l'instar de certaines concrétions d'oxalale de chaux si fréquentes à la surface extérieure des faisceaux vasculaires. Chez les trés-jeunes feuilles de Trichopilia tortilis, on apercoit, à l'aide de la macération, que les corps lenticulaires ne sont pas encore complétement remplis par le dépót siliceux qui a commencé dans leur intérieur. Examen des feuilles cotylédonaires des Erodium ; par M. D.-A. Godron (extrait de la Revue des sciences naturelles, septembre 1811) ; tirage à part en broch. in-8° de 9 pages avec une planche. Il y a longtemps que les découpures des cotylédons ont été indiquées chez diverses espèces d Erodium. M. Godron a étudié ce point d'organo- graphie chez toutes les espéces qu'il a pu étudier à ce point de vue, soit en les faisant germer, soit en extrayant les cotylédons de la graine. Ces espèces sont au nombre de 46, réparties par lui en quatre sections, selon que leurs cotylédons sont entiers, trilobés, pinnatifides ou pinnati- partits. Catalogue des plantes vasculaires qui croissent spon- tanément dans le département de la Charente-Infé- rieure, pour servir à l'étude de la carte botanique dressée par MM. Ph. David, J. Foucaud et P. Vincent. In-8° de 83 pages. La Rochelle, impr. A. Siret, place de la Mairie, 1878. — Prix : 2 fr. Ce travail, présenté à la Société des sciences naturelles de la Charente- Inférieure dans sa séance du 14 novembre 1877, porte sur le faux titre : Géographie botanique de la Charente-Inférieure. Il comprend deux par- ties distinctes, qui se complètent l'une l'autre, l'une graphique, qui est la carte: Vautre taxinomique, qui est le Catalogue. La carte, faite d’après celle de l'état-major et réduite au 1/120000* par M. le capitaine Paul Dyon, contient, outre les indications de géographie physique indispen- sables, et les indications routiéres, celledes hameaux ou méme des simples habitations aux environs desquelles se trouve une localité particulière de (4) Bemerkznaen «oer das Bau der Orchideen, besonders der Vandeen (Botanische Zeitung, 1847, o. 145) REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 147 plantes rares. Des teintes plates y indiquent la végétation des terrains sédimentaires secs, calcaires ; celle des landes et en général des terrains argilo-siliceux ; celle des sables et dunes; celles des prés, pâturages, marais desséchés; celle des marais proprement dits; enfin celle des marais salants. Une ancre rouge marque dans chaque cours d'eau le point jusqu'oü la marée s'y fait sentir. Des points colorés munis de numéros indiquent la Station des plantes rares. Cette carte, à laquelle a été accordée une men- tion honorable par le jury de l'Exposition de 1878, sera publiée dans quelque temps. ` | Le Catalogue est une énumération accompagnée des indications ordi- naires. Il est divisé en deux parties : la première consacrée à la nomen- clature des plantes communes, la deuxième à celle-des plantes rares. Nous yremarquons le Thalictrum Savatieri Foucaud, le Brassica oleronensis A. Savatier, le Viola Foucaudi A. Savatier, l'Érvum Terronii Ten., le Pisum Tuffetii Lesson, le Potentilla Chaubardiana Timb.-Lagr., le Bu- pleurum affine Sad., le Bellis pappulosa Boiss., le Senecio ruthenensis Mazuc et Timb.-Lagr. (1), l'Hieracium rupellense Maillard, le Linaria ochroleuca Bréb., le Salvia pallidiflora Chaub., le Ficus carica sur les rochers maritimes, l'Althenia filiformis Petit, qui a plusieurs localités dans l'ile d'Oléron, etc. Aucune de ces plantes n'est décrite. Flore de l'Ouest de la France; Herborisations de 1876, 1877 ; par M. J. Lloyd. Une feuille de 16 pages. Nantes, 30 décembre 1877, Chez Mad. Th. Veloppé. Impr. Merson. Cette brochure importante pour la connaissance de la flore francaise est un supplément à la dernière édition de la Flore de l'Ouest. M. Lloyd y apprécie les observations faites par MM. Savatier et Foucaud (2), celles que M. Godron a publiées dans les Mémoires de la Société des sciences natu- relles de Cherbourg en 1815 (3). Il regarde le Matthiola oyensis de MM. Viaud-Grand-Marais et Ménier comme un M. sinuata dépourvu de tomentum, à feuilles vertes et à fleurs blanches, bien qu'il ait vu cette forme se reproduire de semis. ll ajoute à la flore de Nantes le Conyza ambigua, à celle de la Charente-Inférieure le Rhagadiolus stellatus ; signale le Panicum vaginatum, qui forme des tapis au bord de la Sèvre et de plusieurs autres cours d'eau, le P. capillare trouvé prés du Terrier de Toulon en Saujon (Charente-Inférieure), l'Euphorbia polygonifolia, que (1) Voy. le Bulletin, t. XXIV (Revue), p. 227. | | (2) Ces observations ont été publiées par MM. Savatier et Foucaud, non-seulement dans le Catalogue précédent, mais encore dans les Annales de la Société des sciences natu- relles de la Charente-Inférieure, sous le titre de « Une semaine de vacances en 1877 ». nte la plus remarquable de ce travail est le Thalictrum Savatieri Foucaud (nomen), La pla ru 1 t auteur à la Société pour la séance du 8 novem- dont la description a été envoyée par l’ bre 1878. 3) Voy. le Bulletin, t. xxi (Revue), p. 123. 148 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Contejean a trouvé répandu sur les deux rives de l'embouchure de la Gironde, etc. La plante la plus intéressante de cette publication est l'Ela- tine inaperta Lloyd, n. sp., dont il doit la connaissance à M. le docteur Maupou. Cette plante, répandue depuis Trentemoult (Nantes) jusqu'à la Sèvre, et croissant sur la vase exposée à la marée, existe depuis une tren- taine d'années dans plusieurs herbiers de Nantes, oà elle était confondue avec PE. hexandra. Elle est cependant triandre, et se distingue de tous les Elatine de France par un caractère, l'occlusion de la fleur, qui ne s'étale jamais. Il en est de méme de PE. americana, mais la capsule de celle-ci ne contient que 6-8 graines, et celle de l'E. inaperta de 35 à 60 et au delà. Botanical Contributions ; par M. Asa Gray (Proceedings of the American Academy of Arts and Sciences, vol. xu) ; tirage à part en broch. in-8° datée du 5 avril 1878. Cette nouvelle publication de M. Asa Gray traite : 4° des Élatinées ; 2 de deux genres nouveaux d’Acanthacées ; 3° de nouveaux Astragalus ; 4 de sujets divers. Dans ses notes sur les Élatinées, M. Asa Gray suit la monographie de Seubert. Il signale quatre Elatine en Amérique, dont deux nouveaux, VE. brachysperma (E. Hall n. 37, Kellogg et Harford n° 257), qui a les feuilles intermédiaires par leur forme entre celles de VE. americana et celles de PE. triandra, avec les graines différentes de celles de chacune de ces deux espéces ; et l'E. californica, dela Sierra-Nevada, qui repré- sente en Amérique le type de notre E. Hydropiper. M fait remarquer que l'Elatine rapporté du Chili par Bertero a été classé par Seubert dans PE. triandra. Il ne pense pas que lE. inaperta de M. Lloyd constitue réellement une espéce nouvelle. Il à vu dans des échantillons provenant de Suède des spécimens de l'E. triandra à corolle également fermée, ce qui, d'aprés Seubert (Elat. Monogr. 54), peut se rencontrer aussi dans la forme submergée de l'E. hexandra. L'E. minima Fisch. et Mey. est un simple synonyme postérieur de l'E. americana, auquel revient aussi, d'aprés M. Peck lui-méme, son E. Clintoniana. Les genres nouveaux d’Acanthacées, Carlowrightia, dédié à M. Ch. Wright, bien connu pour ses récoltes à Cuba, au Texas et au Japon, et Gatesia, dédié à M. le docteur Hezekiah Gates, qui a distribué autrefois une grande collection de plantes de l'Alabama, appartiennent tous deux àlatribu des Justiciées. Le premier est fondé sur le Shaueria lineari- folia Torr., que MM. Bentham et Hooker ont ramené au genre Dianthera, et le second sur le Rhytiglossa lætevirens Bucki. M. Asa Gray ajoute 16 Astragalus nouveaux de l'Amérique du Nord à la liste déjà si longue des espéces de ce genre. Quant aux Miscellanées par lequelles se termine son mémoire, on y voit des éspèces nouvelles REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 149 dans les genres Boykinia, Galium, Aster, Erigeron, Laphamia, Actinella, Arnica et Eritrichium. Untersuchungen über die Struktur ciniger Arten von Elatine ; par M. Friedrich Müller, de Gœttingue (Flora, 1877, n°31, avec une planche). L auteur a étudié sur des matériaux conservés dans l'alcool les Elatine Alsinastrum, Hydropiper et hexandra, et le reste sur des échantillons d'herbier. Il a fait des observations sur la structure anatomique de la tige et sur l'organogénie florale. La tige reproduit assez bien celle de l'Hip- puris. Les stipules sont constituées par une seule couche de cellules. Les anthéres du verticille staminal extérieur de l'E. hexandra sont 3-4-locu- laires. La premiére origine de l'ovaire apparait par des fentes au sommet de l'axe, fentes qui s'élargiront pour constituer les loges. Les cloisons persistent. dés l'origine entre ces fentes pour unir congénitalement l'axe central aux carpelles. Les placentas sont des ramifications de l'axe cen- wal. La tige des Bergia n'offre pas exactement la méme structure que celle des Élatinées, et concorde au contraire avec celle des Dicotylédones en général. : Enfin l’auteur examine la situation des Élatinées, qu'il place entre les Caryophyllées et les Hypéricinées, ce qui était déjà l'opinion de Cam- bessèdes. Zur Verständigung über das « Hornprosenchym » (Éclair- cissements au sujet du prosenchyme corné); par M. A. Wigand (Flora, 1877, n° 24). Le type spécial de tissu signalé pour la première fois en 1855, par M. Oudemans, dans la canelle blanche et quelques autres écorces offici- nales, puis en 1859, par M. Rauwenhoff, chez le Robinia Pseudacacia, a été dés 1861 (Pringsheim's Jahrbuecher, ni, 119) et surtout en 1874 (Lehrbuch der Pharmacognosie, 2* édition, 1874) désigné par l'auteur sous le nom de prosenchyme ou méme de liber corné. Bien que M. Hartig, M. Sanio et M. Flückiger se soient aussi occupés de ce tissu, il est de- meuré, à ce qu'il semble, ignoré dela plupart des botanistes, à en juger par le silence des traités élémentaires. | Après avoir fait quelques remarques sur les opinions du petit nombre des auteurs qui en ont parlé, M. Wigand le caractérise comme il suit : c'est un tissu formé sans aucun interstice par des cellules allongées dont les parois sont fortement épaissies presque jusqu'à l'occlusion de leur cavité, et qui pourrait paraitre homogène à une observation quelque peu super- ficielle. Cette apparence d'homogénéité parait s'approcher encore plus de la réalité par la soudure qui s'opére entre les cellules voisines, el ne laisse que. rarement discerner la membrane primaire ou l'indice de plusieurs 150 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. couches (Robinia, Cinnamomum). L'épaississement est souvent trés- inégal, localisé en partie sur certains points de la périphérie de la cellule, ou irréguliérement interrompu sans que les interruptions présentent jamais le caractére de ponctuations spéciales. Les parois se montrent plus ou moins ondulées tant sur une coupe longitudinale que sur une coupe transversale. Dans quelques cas, par exemple chez le Robinia, les cel- lules contiennent dans leur jeune âge, comme les autres cellules de cam- bium, un plasma qui disparait, il est vrai, de bonne heure ; dans d'autres cas elles sont vides dés l'origine, ce qui les distingue des autres cellules de cambium. Dans la régle ordinaire, le tissu corné se fait reconnaitre dans la partie libérienne du cambium (du moins pendant la période hivernale), par le plissement particulier et l'épaississement de ses parois. Ces cellules sont séparées de leurs voisines par des cloisons transversales plissées, et leurs extrémités, au lieu de s'effacer, s'élargissent en manière de pied. Enfin le prosenchyme corné se distingue par sa cassure complétement nette, qui n'offre absolument rien de fibreux. Il diffère d'ailleurs du bois comme du liber non-seulement par les caractères précédents, mais encore par sa disposition. L'auteur indique en terminant dans quelles plantes il a observé le prosenchyme corné. Sa liste est assez longue. Évolution des feuilles chez les Fissidentiacées ; par M. L. Debat (extrait des Annales de la Société botanique de Lyon) ; tirage à part en broch. in-4° de 10 pages, avec une planche. Lyon, Association typographique, 1877. La présence, dans la partie inférieure des rameaux des Fissidens, de feuilles normales, la comparaison de ces feuilles normales et de l'appen- dice foliacé qui se dresse, perpendiculairement à leur direction, sur la partie médiane et inférieure des lames foliiformes, établit pour l'auteur, comme pour R. Brown et pour M. Schimper, qu'il faut voir dans ces lames foliiformes autre chose que la feuille véritable. En examinant le dévelop- pement, il a vu que dans les organes appendiculaires si compliqués des Fissidens, ce qui se montre d'abord, c'est la lame foliiforme; plus tard, quand elle a 25 à 30 centiémes de millimétre, cette lame se dédouble vers sa base pour former le commencement de l'appendice foliacé. Celui-ci seul est la feuille normale et présente la forme d’une carène ; il offre par conséquent deux ailes. A partir de l'instant où la lamelle devient reconnaissable, elle est nichée à l'intérieur de la caréne appartenant à la feuille normale qui la précéde immédiatement dans l'ordre de dévelop- pement. Puisque la lamelle foliiforme apparaît avant la feuille normale, elle n'en saurait étre une dépendance, comme l'a pensé M. Schimper. L'auteur REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 451 est donc conduit à voir, dans les organes appendiculaires des Fissidens, autre chose que des hypertrophies constantes de feuilles normales. Or chaque lamelle foliiforme, à son origine, naît sous forme de bourgeon de la lamelle qui la précède ; à un faible degré, elle offre une nervure trés-développée et se montre toujours comme une dépendance de la tige. Il semble à M. Debat que l'on pourrait assimiler trés-exactement l'évolution des lames foliacées de générations successives à celle de rameaux naissant les uns des autres par dichotomie. Les tiges à ailes latérales foliacées ne sont pas rares chez les Muscinées, et méme chez les Phanérogames on en trouve plusieurs exemples. On observe chez les Fissidens que la fructification est tantót acrocarpe, tantót pleurocarpe. Mais les organes latéraux étant des rameaux eux- mêmes, cette anomalie disparaît ; la fructification pleurocarpe est simple- ment cladocarpe. Le galle nella flora di alcune provincie napolitane ; par M. Gaetano Licopoli. In-4° de 64 pages, avec 5 planches lithographiées. Ce mémoire est divisé en deux parties. Dans la premiére, l'auteur s'occupe des galles au point de vue botanique ; dans la seconde, des in- secles qui les déterminent ou qui les habitent. Il a étudié principalement les bédégars, les galles produites sur le Chéne par des Cynips, sur le Salix Russelliana par un Tenthredo, le Pontania gallicola Costa; sur le Verbascum pulverulentum, le Scrofularia canina, etc., par des Cécido- myies ; sur des Peupliers et sur le Térébinthe par des Aphis et des Acarus, sur le Quercus Ilex et sur la Vigne par des Phytoptus ; sur l'Ürme et sur les Saules par d'autres Acariens. M. Licopoli s'est amplement servi, dans ces pages, des travaux de Léon Dufour, de M. Lacaze-Duthiers, de M. Passe- rini et d'autres entomologistes, en comparant leurs résultats avec ceux de ses observations personnelles. Il traite ensuite des galles produites par le Phylloxera d’après la monographie de M. Targioni-Tozzetti (1) et d'aprés les Etudes de M. Max Cornu. Puis il consacre un chapitre original aux galles déterminées sur les racines par des Anguillules. | M. Licopoli a tracé une classification des galles. Il les divise en trois catégories : les galles vraies, munies d'une cavité propre ; les galles fausses, avec une cavité demi-ouverte ou sans cavité ; enfin une catégorie qui par- ticipe des deux précédentes. Celles dela premiére catégorie sont externes ou internes, solitaires ou agrégées, uniloculaires ou pluriloculaires, etc. ; celles des deux autres catégories sont divisées d'aprés leur siége. (1) Un mémoire important sur les insectes galligènes, principalement sur les Cécido- myies, contenant la description de plusieurs espèces nouvelles, a été publié par M. Franz Lów ' dans les Verhandlungen de la Société zoologico-botanique de Vienne pour lan- , M née 1877. 152 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Uebcr die Periode der Wurzelbildung (Sur les périodes de croissance des racines) ; par M. F. Resa. Thése inaugurale, Bonn, 1811. M. F. Resa a observé dans la croissance des racines une périodicité qui ne coincide pas avec celle du développemeut des organes aériens. Chez les arbres à feuilles caduques examinés par l'auteur, il y a en automne, aprés la fin de la période de végétation, un développement par- ticulier des racines qui se continue plus ou moins longtemps et n'est que ralenti sans être interrompu par liver. Chez les Conifères, au con- traire, les mois d'hiver séparent nettement la croissance automnale de la croissance printaniére. Cette périodicité ne dépend pas exclusivement des circonstances atmosphériques, mais offre plutót les caractéres d'une fonc- tion inhérente à la plante elle-méme. Cardamine calabrica Arc. (Enumeratio seminum in horto bota- nico regii Musei florentini anno 1871 collectorum). Cette espéce nouvelle, signée par M. Arcangeli, directeur par intérim du Jardin botanique de Florence en 1877, a été trouvée à 1000 mètres d'altitude dans la Calabre ultérieure, et pourrait par conséquent se ren- contrer sur quelque autre point de la région méditerranéenne. Elle est voisine du C. Matthioli Moretti, dont elle diffère par ses feuilles radicales plus longuement. pétiolées, généralement à 4-5 paires de folioles, les caulinaires rarement sessiles, et les fleurs plus petites. En voici du reste la diagnose : « Radix perennis. Caulis erectus, angulato-striatus, 3-5 decim. altus, superne plerumque ramosus ramulis gracilibus arrectis. Folia impari- pinnata, radicalia petiolata foliolis 4-5-jugis ovatis subsessilibus, termi- nali majore subrotundo obsolete sinuato-crenato, caulina inferiora radicalibus similia, suprema foliolis lanceolatis 2-4 jugis breviter petio- lata raro sessilia. Corymbus terminalis passim compositus. Flores parvi. Foliola calycina parva, oblonga, albo-marginata, sæpe dorso purpura- scentia, 2^" longa. Petala membranacea, alba, obovato-oblonga, obtusa, calyce duplo longiora. Stamina petalis paulo breviora. Siliqua linearis 2-3 cent. longa, 1"" lata, pedicello longiusculo insidens, stylo brevi ter- minata. » Sul’ Acremonium Vitis, nuovo Fungo parassita dei vitigni ; par M. A. Cattaneo (extrait de l' Archivio triennale del laboratorio di Bota- nica crittogamica di Pavia, tome 11) ; tirage à part en broch. in-8° de 9 pages. Ce parasite vit sur l'écorce de la Vigne et des vieux échalas qui servent à la soutenir. En voici la diagnose : « Hyphis repentibus, varie ramosis, diaphanis, subtilissimis, obsolete REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 153 articulatis, in telam araneæ sepe longe lateque expansam laxe aggregatis. Ramulis sporidiferis subulatis, verticillatis plerumque quaternis, singulis quatuor sporidia referentibus. Sporis unilocularibus, ovalibus, diaphanis, tandem delabentibus, long. 3-4 mk. (1) ». Due nuovi Miceti parassiti delle Viti; par M. A. Cattaneo (extrait de l'Archivio triennale del laboratorio di Botanica crittoga- mica di Pavia); tirage à part en broch. in-8° de 6 pages, avec une planche. « Phoma Baccæ Catt. — Receptacula solitaria, atra, globosa, ostiolo punctiformi minuto pertusa, primum sub epidermide latitantia, tandem libera ; nucleus albidus gelatinosus; basidia radiatim posita, sporas binas ternasve gerentia ; sporæ ovoideæ, utrinque rotundatæ, uniloculares, 12 mk. longa. Sphærella fumagina Catt. — Thallus nigrescens, superficialis, libere evolulus, e floccis brevibus contortis moniliformibus ramosis, articulatis, fuscis, dense intricatis, compositus. — Fungus conidiophorus — Clado- sporium fasciculatum Corda. — Fungus ascophorus : Pyrenis atris glo- bosis, plus minus dense sparsis, 40-60 mk., ascis clavatis sessilibus, 8-sporis, 15-20 mk. longis; sporis biserialibus obovato-clavatis uniseptatis, versus sepimentum constrictis, loculo superiore crassiore, hyalinis, 5-6 mk, longis, 2 mk. crassis. » Contributo allo studio dei Miceti che nascono sulle pian- ^ ticelle di Riso ; par M. A. Cattaneo (extrait de l'Archivio, etc., t. 1); tirage à part en broch. in-8° de 24 pages, avec 2 planches. La maladie du noir, connue en Italie sous le nom de Bianchella ou de Brusone ayant suscité de la part de l'auteur des observations approfondies sur le Riz, il a reconnu sur les jeunes tiges de cette céréale, outre le Pleospora Oryzæ, un certain nombre de Cryptogames, dont plusieurs sont nouveaux, et décrits par lui sous les noms de Phoma vaginarum, Septo- ria Oryzæ, Ascochyte Oryzæ, Gymnosporium Oryze, Helminthosporium maculans, Sporotrichum angulatum, Leptosphæria Salvinii, L. Oryze et Sphærella Malinverniana. Le méme volume de l’Archivio triennale renferme encore un mémoire du méme auteur : Sui Microfiti, ete. (Sur les Microphytes qui produi- sent la maladie vulgairement connue sous le nom de Noir, Fumagine ou Morfée). Deux espèces nouvelles sont décrites dans ce mémoire, le Fumago Camelliæ etle F. Mori. (4) On sait que cette abréviation désigne le micromillimètre, qui est égal à un dix- millième- de millimètre. 154 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Specimen Desmidiacearum subalpinarum. Pars altera, auctore I.-B. Delponte. In-4° de 97 à 283 pages, avec 18 planches. Ce travail renferme la description générique d’un grand nombre de Desmidiées, parmi lesquelles nous devons signaler des espèces nouvelles dans les genres Cosmarium, Staurastrum, Xanthidium, Penium, Clo- sterium, Pleurotænium, Disphyntium et Spirotænia. Botanica geral e medica; par M. J.-M. Caminhoa. Rio-de-Janeiro, 1811-18. Le Traité de Botanique générale et médicale de M. le docteur Joaquim Monteiro Caminhoa, professeur de botanique et de zoologie médicale à la Faculté de médecine de Rio-de-Janeiro, est imprimé aux frais du gouvernement brésilien. En examinant les trois fascicules déjà publiés, on voit que l’auteur s’est proposé principalement de faire connaitre l'état de la science à ses compatriotes d’après les publications faites en France, en Belgique et en Angleterre, et notamment d'aprés les ouvrages de M. Duchartre, de M. l'abbé Bellynck, de M. Germain de Saint-Pierre, de M. Grimard, de M. Wood, etc. Il traite successivement de la cellule et de ses combinaisons, de la racine, de la tige, de la feuille, et des fonc- tions de nutrition. Il commence par un résumé historique dont il va chercher bien haut dans l'histoire, et méme au delà dela période histo- rique, les premiers linéaments, et qui se termine par une énumération intéressante et spéciale, celle des botanistes qui. ont visité le Brésil, et par une esquisse de leurs voyages. Ueber die Einwirkung hóherer Temperaturen auf die Erhaltung der Keimfühigkeit der Samen (De l'influence des températures élevées sur la conservation de la faculté germinative) ; par M. L. Just (Beiträge zur Biologie der Pflanzen de M. Cohn, t. 11, 3* livr., pp. 316-348, 1877). L'auteur résume de la maniére suivante les résultats de ses propres recherches et de celles d'autres auteurs : 1. Il n'existeaucun maximum de température parfaitement déterminé qui limite la germination des graines d'une espéce donnée. Il y a au con- traire des oscillations, selon les individus, autour d'une moyenne. 2. Les graines souffrent sous l'influence du maximum pendant leur germination, et leur souffrance se traduit par le prolongement de cet acte physiologique. 3. La germination des graines les plus saines est d'ailleurs fort inégale sous les circonstances méme les plus favorables... 4. Dans les circonstances ordinaires, la faculté germinative disparait plus ou moins vite selon l'espéce et selon les individus, et d'autant plus "n REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 155 promptement que la température est plus élevée; à 60° C. environ, il ne lui fant pour cela que quatorze heures, et méme à la température ordinaire certaines graines perdent trés-vite cette faculté dans l'airsaturé d'humidité. 9. Dans ce dernier cas, la germination n'a pas lieu, à moins que des oscillations de température ne déterminent la formation de rosée à la sur- face des graines. 6. Beaucoup de graines voient diminuer leur faculté germinative en séjournant sous l'eau, et cela plus ou moins vite selon l’espèce et l'indi- vidu. Si cela se produit à la température ordinaire, cela arrive d'autant plus rapidement quela température est plus élevée. Cependant les graines peuvent supporter sous l'eau pendant plusieurs heures une température qui n'est pas trop supérieure à leur maximum de germination. 7. Si elles sont échauffées sous l'eau, avec diminution de l'oxygéne dans l'atmosphére de cette eau, elles souffrent plus que quand ce gaz y peut pénétrer libremeut. 8. Les graines déjà mouillées et gonflées résistent à l'action nuisible des températures élevées plus énergiquement que les parties végétales pleines de séve, sans que cette proportion soit bien considérable. Cepen- dant il existe entre les deux catégories d'organes une différence, c'est que les graines résistent d'autant mieux qu'elles sont plus desséchées, tandis que les parties séveuses sont immédiatement tuéés par la dessiccation. 9. Il ne faudrait pas croire cependant que le desséchement, fût-il le plus parfait, mit les graines à l'abri de l'influence des températures élevées. 10. Les températures les plus élevées que puissent supporter certaines graines à l'état sec sont entre 120° et 125° C. 11. Quand les graines résistent à l'immersion dans l'eau bouillante, c'est qu'elles sont protégées contre la pénétration de cette eau dans leur tissu par quelque particularité d'organisation. 12. Les altérations supportées par les graines, sèches ou humides, sous l'influence des températures élevées, ont la plus grande ressemblance avec celles qu'elles éprouvent sous l'influence de l'àge, quant au commen- cement, à la durée, à la fréquence de la germination. 13. Les résultats de l'influence des températures élevées peuvent étre caractérisés comme il suit : le commencement de la germination est retardé; le temps pendant lequel elle s'exécute est prolongé ; enfin la proportion de graines qui germent est plus faible. 44. La mort des graines déterminée par l'action de la température n'a rien-à voir avec la coagulation de l'albumine. Orchidographische Beiträge; par M. H.-G. Reichenbach fils (Linnæa, 1816-11). M. Reichenbach a résumé dans ces notes, qui remplissent plus d'un 156 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. cahier du Linnæa, les déterminations et les descriptions d'un grand nombre d'Orchidées publiées cà et là par lui depuis plusieurs années dans le Gardeners Chronicle et ailleurs, en y ajoutant un grand nombre de nouveautés. Ces notes sont au nombre de trois. La premiére, Orchidee Rezliane, concerne les espèces recueillies par M. Rœzl dans l'Amérique centrale, depuis le Mexique jusqu'au Pérou, au nombre de 40. La deuxiéme concerne des collections d'origines très-différentes, rapportées par M. Mac Gillivray de la Polynésie ; par MM. Vieillard et Deplanche, de la Nouvelle- Calédonie ; par MM. Engel, Wagener, Bridges, Bruchmüller, Linden, de la Nouvelle-Grenade ou de l'Équateur ; par Lobb et Lechler, du Pérou ; par le prince de Neuwied, du Brésil ; par Jagor, des Philippines; par M. Horne, des Seychelles, etc. La troisième traite seulement des plantes recueillies par Wallis dans la Nouvelle-Grenade et l'Équateur. Die Pflanzenwelt Portugals ; par M. Edm. Gœze (Linnæa, 1817). M. Gœze, qui a été pendant quelque temps comme jardinier en chef à Ja téte d'un des jardins botaniques les plus importants du Portugal, a consigné dans ce long mémoire de nombreuses observations de détail sur la végétation de ce pays. Il lesa réparties sous les chefs suivants : 1° Obser- vations météorologiques ; 2? Observations géologiques ; 3" Observations géographiques ; 4 Flore indigène ; 5° Flore demi-indigéne, demi-exotique ; 6° Flore exotique. On trouvera dans les deux derniers chapitres des détails intéressants sur l'agrieulture et sur l'aceclimatation en Portugal. Mycologische Beiträge, par M. S. Schulzer v. Müggenburg ( Verhand- lungen der K.-K. z0ol.-bot. Gesellschaft in Wien, t. xxvii, année 1877, pp. 97-216). Ce mémoire, ainsi que plusieurs autres du méme auteur, contient la description d'espéces nouvelles. Ces espèces, toutes recueillies aux envi- rons de Vinkovce en Esclavonie, appartiennent aux sous-genres Psathy- rella, Psilocybe, Hypholoma, Chitonia, Naucoria, Leptonia, Entoloma, Pluteus, Omphalie, Mycena, Collybia, Clitocybe, Tricholoma, Armilla- ria et Lepiota. — Suivent quelques observations sur des points déjà traités antérieurement par Pauteur, entre autres sur son genre Pachyderma, qu'il fait rentrer dans le genre Mycenastrum Desv. sous le nom de M. clausum ; sur le genre Diploderma de Link, sur le Secotium acumi- natum Mont., etc. Ueber einige neue oder seltenere Pilze der œsterrei- chischen Flora (Sur quelques Champignons nouveaux ou rares de la flore autrichienne); par M. H.-W. Reichardt (ibid., pp. 841-845). Ces notes comprennent la description de deux espéces nouvelles, le Puccinia, Sesleriæ et V Uromyces Salsole, trouvé sur le Salsola. Soda. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 157 L'auteur signale encore, mais avec doute, le Cladosporium Polytricho- rum. Viennent ensuite des notes sur de nouvelles localités observées pour des Champignons rares des environs de Vienne. | Die Flora von Süd-Istrien ; par M. J. Freyn (Verhandlungen der K.-K. zool.-bot. Gesellschaft in Wien, V. xxvii, année 1877, pp. 241- 490). Ce grand mémoire, complet et consciencieusement élaboré, consacré à la flore d'un littoral: de l'Adriatique, intéresse par là celle de la région méditerranéenne tout entiére, et méme aussi, quoique moins directement, celle de l'Europe tempérée. La synonymie y a été l'objet de soins parti- culiers, et certaines espéces ont suggéré à l'auteur des notes étendues sur leurs caractères. Nous citerons particuliérement, comme ayant été étudiés par lui d'une facon spéciale, les genres Ranunculus, Cistus, Viola, Ono- nis, Vicia, Hieracium, Orobanche, Thymus, Quercus, Orchis, Ornitho- galum, Allium, Bromus, Agropyrum et Lolium. Un appendice, contenant la bryologie, est dà à M. le chevalier de Tom- masini. Observations sur la mature des végétaux réunis dans le groupe des Næggerathia ; par M. le comte G. de Saporta (Comptes rendus, t. LXXXVI, 1878, 1* semestre, n% 12, 13 et 14). Le genre Neggerathia Sternb. a été établi en 1823, sur une seule plante du carbonifère de Bohême, le N. foliosa. Ad. Brongniart, dans une note lue à l'Académie des sciences en décembre 1845, y engloba plusieurs types assez différents, entre autres les feuilles rubanées appelées alors Poacites, qui sont aujourd'hui les Cordaites de M. Grand'Eury. Il en est résulté une confusion qu'a fait ressortir non-seulement ce dernier paléontologiste, mais encore M. Schimper. Actuellement, on ne compte pas moins de quatre types distincts dans le groupe des Neggerathia : 1° le type du N. foliosa Sternb. ; 2* le type du N. flabellata Lindl. et Hutt.; 3 le type du N. cyclopteroides Geepp.; 4 le type des N. expansa et N. cuneifolia Ad. Br. M. R. de Visiani, dans un mémoire publié en 1875 (1), s'est appliqué à décrire les types qui se rattachent directement à celui du Næggerathia foliosa. Il a fait remarquer à quel point les végétaux signalés sous le nom générique commun de Nœggerathia sur divers points de l'Europe, et méme des régions arctiques, s'écartent en réalité du premier Næggera- thia connu, restreint au carbonifére moyen de la Bohéme et à la seule localité de Radnitz. (1) Ce mémoire a paru dans le tome xvit des Memorie dell Istituto veneto. Il ne nous a pas été possible d'en rendre compte ici, l'Institut vénitien adressant à notre bibliothèque seulement ses Actes, et non ses Mémoires. 158 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. de Saporta donne les caractères de ce type, auquel il réunit les N. Haidingeri Vis. et N. Senoneri Vis., et qui est voisin du N. rhom- boidalis Vis. Ce type, qui doit seul conserver le nom de Næggera- thia, est le représentant des vraies Cycadées dans l'étage carbonifère moyen. Le N. flabellata Lindl. et Hutt., comme l'a fait remarquer M. de Vi- siani, ressemble bien plus à un rameau garni de feuilles simples qu'à une fronde pinnée garnie de folioles. Cette opinion autorise pleinement à l'assimiler au groupe dont le Salisburia adiantifolia est aujourd'hui le seul représentant. C'est ce qu'a fait M. de Saporta en le joignant, sous le nom de Ginkgophyllum flabellatum, à un type qu'il a déjà publié sous le nom de G. Grasseti, et qui provient du permien de Lodève. On connait du reste, tant dans le carbonifère que dans le permien, d'autres genres alliés aux Salisburia, tels que le Dicranophyllum, le Trichopitys et le Baiera. Le type du Noggerathia cyclopteroides, fort rare, offre une nervation adiantoide, conforme à la fois à celle des Fougéres de l'ordre des Neuro- ptéridées et à celle des Salisburiées, sans trace de médiane. Heureuse- ment des bourgeons ont permis de compléter l'assimilation essayée par l'auteur, qui reconnait dans ce type un genre éteint de Gymnospermes paléozoiques, intermédiaire entre les Salisburiées et les Cordaitées. Il lui applique le nom de Dolerophyllum. Enfin le quatrième type, celui des Neggerathia cuneifolia et expansa, dont M. de Saporta a trouvé deux nouveaux représentants, et qui offre des nervures flabellées dichotomes, est celui que M. Schimper a appelé Psygmophyllum. Il existe dans le carbonifère d'Angleterre, et aussi dans le permien de Lodéve, un type de Fougéres trés-remarquable, séparé par M. Schimper des Sphenopteris proprement dits sous le nom d'Eremo- pteris, et qui a, avec des dimensions réduites, tous les caractéres de cespré- tendus Neggerathia de Russie. Il est trés-vraisemblable, dit l'auteur, que les trois espéces de la région ouralienne pour lesquelles a été proposée la dénomination générique de Psygmophyllum, ont fait partie d'un groupe allié d'assez prés aux Eremopteris, et constituent un type de Filicinées dont rien, il est vrai, ne donne plus aucune idée dans le monde actuel, sauf certains Asplenium de la section Tarachia et quelques Aneimia. Un autre type voisin de celui-là, et provenant de la mine de Malamosinskoi dans le gouvernement de Perm, est considéré par l'auteur comme appar- tenant aussi aux Filicinées. La nervation est encore dichotome, et le limbe se divise en segments faiblement inégaux. Les veinules latérales sont réunies entre elles par des anastomoses obliques ; il en résulte une ana- logie avec les Parkériacées. M. de Saporta, aidé en cette occasion par des dessins de M. J. Hooker, propose pour cette espéce le nom de Dichoneu- ron Hookeri. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 159 Sur le nouveau groupe paléozoique des Dolérophryllées ; par M. G. de Saporta (ibid., séance du 9 septembre 1878). Depuis les communications précédentes, M. de Saporta n'a cessé de poursuivre l'étude des Dolerophyllum, grâce à l'active coopération de M. Grand'Eury età la collaboration de M. Renault. Les Dolerophyllum, dit-il aujourd'hui, ne constituent pas seulement un genre, mais un véri- table groupe et probablement un ordre, celui des Dolérophyllées, égale- ment distinct des Salisburiées représentées dans le carbonifére par les Gingkophyllum, et des Cordaitées, auxquelles pourtant cet ordre se relie quelque peu, à l'aide de certaines formes observées récemment en Amé- rique par M. Lesquereux. Les feuilles des Dolérophyllées, confondues généralement jusqu'ici sous les divers noms de Cardiopteris, Cyclopteris, Nephropteris, Aphlebia, avec des folioles de Fougéres neuroptéroides, se séparent nettement de celles-ci par leur structure caractéristique. Simples, sessiles, largement ovales ou orbiculaires et auriculées à la base, de consistance épaisse, cernées à la périphérie par un rebord cartilagineux, elles présentent con- stamment un très-grand nombre de nervures flabellées-dichotomes, qui divergent du point d’attache pour rayonner vers la marge, en donnant lieu à des bifurcations plusieurs fois répétées. L'épiderme avait une notable épaisseur relative, et les canaux gommeux élaient extrémement abondants. Les feuilles des Dolérophyllées ont dà donner lieu, sur les tiges qui les portaient, à des cicatrices d'insertion arrondies ou transversalement ellipsoides. Les organes reproducteurs découverts par M. Renault, et que M. de Saporta serait porté à attribuer aux Dolérophyllées, sont assurément fort étranges au premier abord; mais, tout en s'écartant de ceux qu'on est ha- bitué à rencontrer chez les Phanérogames, ils n'en attestent pas moins l'existence d'une catégorie de plantes dans laquellela fécondation se serait opérée à l'aide de corpuscules différant peu, en dépit de leur dimension considérable et de leur structure compliquée, des grains de pollen observés . dans le micropyle ou dans la chambre pollinique de plusieurs Gymno- spermes paléozoiques. Structure comparée des tiges des Lépidodendrons et des Sigillaires ; par M. B. Renault (Comptes rendus, séances des 10 juin, 45 juillet et 9 septembre 1878). Deux faits importants, mais opposés par leurs conséquences, se pré- sentent dans l'histoire des Sigillaires : le premier est la description ana- tomique de la tige du Sigillaria elegans publiée par Ad. Brongniart en 1839, et qui établit que ces plantes, par leur organisation, se rapprochent des Dicotylédones gymnospermes et peuvent se ranger prés des Cycadées ; 160 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. le second est la découverte, signalée par Goldenberg, de strobiles associés à des débris de Sigillaires, et renfermant des macrospores. S'il était prouvé que ce fussent bien là des organes de reproduction des Sigillaires, la place de ces végétaux parmi les Cryptogames serait incontestable. La plupart des paléontologistes allemands et anglais, adoptant cette dernière. opinion, regardent les Sigillaires comme des Lepidodendron plus élevés en organisation, mais se reproduisant comme eux au moyen de deux sortes de spores. | Les faits nouveaux constatés par M. Renault, loin d’être favorables à celte manière de voir, augmentent encore plus l'intervalle qui sépare les Lépidodendrons des Sigillaires. Le Lepidodendron Harcourtii Witham, la première espèce du genre qui ait fourni sur la structure interne des Lepidodendron quelques notions exactes, offre un cylindre peu épais entourant une moelle centrale. Chez le L. Rhodumnense B. Ren., n. sp., dont les échantillons ont été trouvés par M. Grand'Eury à Combres (Loire), dans les bancs quartzeux du terrain anthraxifére, le cylindre ligneux est extrémement développé, puis- que, dans les jeunes rameaux et dans les tiges d'un certain diamètre, la moelle n'existe pas, sa place étant occupée par du bois formé de gros vaisseaux scalariformes. Enfin, dans un troisième type de Lepidodendron, le bois n'est plus représenté que par une couronne entourant la moelle, et résultant de la juxtaposition des faisceaux vasculaires, d’où partent les cordons foliaires. Dans ces trois types de Lépidodendrons, l'écorce pre- nait un accroissement considérable, soit dans la région subéreuse, soit dans la région parenchymateuse, et c'était seulement par le développe- ment de cette écorce que la tige augmentait en diamètre. Si le cylindre ligneux croissait en épaisseur, ce ne pouvait être que par un accroisse- ment centripète, mais de courte durée, car il n'y avait pas de zone géné- ratrice en dehors des points d'origine des cordons foliaires. La structure des Sigillaires a été suivie par M. Renäult sur de nou- veaux fragments de S. spinulosa et de S. elegans, tous provenant d'Autun, tant dans la tige que dans la feuille. La structure du faisceau vasculaire de ces feuilles rappelle jusqu'à un certain point celle du faisceau dans les - feuilles de Cycadées. D'ailleurs l'ordre des Sigillariées se divise en plu- sieurs familles, dont quatre ont été l'objet des observations de M. Renault, qui ont pour types, la première le Sigillaria vascularis Binney, la seconde les Diploxylon de Corda, la troisième les Sigillaires d'Ad. Brongniart (ce sont les vraies Sigillariées de l'auteur), la quatrième le Medullosa stellata de Cotta. Dans tous ces types, il existe un cylindre ligneux formé de fibres rayées ou ponctuées, disposées en séries rayon- nantes, séparées par des rayons médullaires. En outre, dans les deux premiers, on observe un cylindre plus intérieur, composé de vaisseaux scalariformes non disposés en série rayonnante et sans rayons médullaires. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 164 Le Sigillaria vascularis se distingue en outre parce qu'il a des faisceaux vasculaires plus ou moins nombreux dans l'intérieur de la moelle. Enfin le Medullosa stellata offre aussi des productions ligneuses secondaires rayon- nantes dans l'intérieur de la moelle, comme certaines Cycadées actuelles (Dioon, Encephalartos, etc.). En tout cas, toutes les Sigillaires ont des rayons médullaires dans leur tige, ce qui les placera parmi les Dicotylé- dones ; la composition de leur bois les range parmi les Gymnospermes, et la constitution de leurs faisceaux foliaires doubles dans toute leur longueur parmi les Cycadées. Au contraire les Lepidodendron privés de rayons médullaires sont bien des Cryptogames, et leurs fructifications (Lepido- strobus), qui renferment des macrospores et des microspores, les rappro- chent des Lycopodiacées hétérosporées. Structure et affinités botaniques des Cordaites ; par M. B. Renault (Comptes rendus, séance du 7 octobre 1878). . M. Renault a indiqué l'année dernière la structure des fleurs des Cor- daites (1). Aujourd'hui, il appelle l'attention sur le bois, l'écorce et les feuilles de ces plantes. Au centre du cylindre ligneux se trouve une moelle volumineuse, qui de trés-bonne heure se sépare en cloisons transver- sales dans sa partie médiane. C'est cette moelle qui a été le type du genre Artisia. Le bois offre deux zones distinctes : la plus interne est formée d'éléments spiralés, réticulés et rayés; la plus extérieure, de fibres ligneuses à ponctuations aréolées. Dans les jeunes rameaux, l'écorce se compose, à l'intérieur, d'une assise épaisse de parenchyme, assez làche ; à l'extérieur, d'une zone cellulaire à éléments plus serrés, traversée lon- gitudinalement par des bandes de cellules allongées à parois épaisses (pseudoliber) qui s'appuient d'un côté contre la région épidermique, de l'autre s'avancent plus ou moins profondément dans l'épaisseur de l'écorce, et sont accompagnées d'un ou de deux canaux résineux. Chez les tiges âgées, la partie extérieure a presque toujours disparu; on observe des produc- tions ligneuses isolées dans la masse du parenchyme cortical, ou disposées en zones concentriques. Les feuilles des Cordaites présentent entre la couche supérieure et la couche inférieure de la feuille de nombreuses lacunes que forment des lames de cellules perpendiculaires au limbe et parallèles entre elles, en s’anastomosant et se terminant à deux nervures voisines. Les faisceaux vasculaires de ces feuilles sont doubles comme ceux des Sigillaires. De cet exposé on peut conclure, dit l'auteur, que, par la composition du bois et de l'écorce, et surtout par l'organisation des feuilles, l'ordre des Cordaitées se rapproche plus des Cycadées que d'aucune autre famille (1) Voy. le Bulletin, t. xxiv (Revue), pp. 42 et 100. T. XXY. (REVUE) 11 162 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de Gymnospermes, et que les Cycadées, qui renferment déjà le groupe des Sigillarinées, avaient atteint, à l'époque houillére, un développement immense. Sur la composition du lait de l'arbre de la Vache; par M. Boussingault (Comptes rendus, séance du 12 août 1878). M. Boussingault a eu la bonne fortune de rencontrer, parmi les objets présentés à l'Exposition universelle par le gouvernement de Venezuela, plusieurs flacons de lait de l'Arbre à la vache (Palo de Leche, Brosimum Galactodendron), sur lesquels il a pu compléter des recherches commen- cées par lui autrefois en Amérique. Il résulte de ses nouvelles études que, sur 100 parties, le suc laiteux de cette Artocarpée, employé comme ali- mentaire dans plusieurs parties de l'Amérique du Sud, contient 42 pour 100 de matiére solide, et sur ces 42 parties, 35 de cire et matiéres sapo- nifiables, 2,8 de matiéres sucrées, 1,7 de caséum et albumine, etc. Le lait végétal se rapproche certainement, par sa constitution générale, du lait de vache, puisqu'il renferme un corps gras, des matiéres sucrées, du caséum et de l'albumine, ainsi que des phosphates. Mais la somme des matières fixes est trois fois plus forte que celle des matières qui entrent dans la composition du lait ; aussi est-ce à la crème qu'il convient plutôt de comparer le suc du Brosimum. De la part des stipules à l'inflorescence et dans la fleur; par M. D. Clos (Comptes rendus, 12 août 1878). M. Clos a déjà traité ce sujet il y a longtemps (1). Il y revient aujour- d'hui avec de nouveaux développements. L'étude comparée des stipules dans toutes les familles du règne végétal qui en sont pourvues, en confir- mant, dit-il, les résultats que j'avais obtenus en 1854 ef en 1858, touchant la nature stipulaire des sépales des Géraniacées et des Hélianthémes, m'a permis d'étendre beaucoup la liste des plantes dont le calice reconnait cette méme origine. A côté des Bégoniacées, dont le périanthea été déjà soupçonné ou reconnu de nature stipulaire, il peut citer les Bieberstei- niées, les Hugoniacées et les Oxalidées, puis les Nitrariées, plusieurs genres de Zygophyllées (Repera, Tribulus), d'Élatinées ,(Merimea et Bergia), de Violariées, Sauvagésiées, Mélianthées, Paronychiées, Polycarpées et Alsinées ; dansles Tiliacées, le Prockia Crucis, le Corchorus humilis, le ‘Triumfetta cordifolia ; dans les Rosacées, l Alchimilla, comme l'a reconnu Payer. M. Clos ajoute qu'on a décrit comme calyce, chez certaines espéces de Magnolia, une enveloppe florale manifestement formée par les stipules. (1) Voyez le Bulletin, t. 1, p. 298; t. 11, pp. 4 et suiv.; t. Vr, pp. 580 et suiv. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 163 Des stipules et de leur rôle à l'inflorescence et dans la fleur; par M. O. Clos (extrait des Mémoires de l'Académie des Sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, T° sér., t. x, pp 201- 317, 1878); tirage à part en broch. in-8° de 117 pages. Ce mémoire est le développement de celui que nous venons de signaler. Aprés un exposé historique, M. Clos y traite des stipules au point de vue laxinomique. Il passe en revue les familles naturelles, jusqu'aux Crypto- games (1). Il traite ensuite de la valeur des stipules en taxinomie, envisa- gée dans les divers degrés de la classification. Le nombre des familles où l'existence des stipules a été constatée ne dépasse pas 80, sur 300 à 320 Elles manquent à certains genres, dans des familles dont elles constituent cependant un caractére essentiel. Elles rendent de grands services dans la répartition en tribus des genres de certaines familles, par exemple de Urticées, et méme dans la division de grands genres tels que le genre As tragalus. Elles sont enfin d'un grand secours dans la caractéristique de s espéces. M. Clos examine avec soin les caractéres tirés en phytographie de la grandeur, de la forme, de la lobation, de la nervation, de la ciliaison, de la couleur, de la durée, de la consistance, de la direction, de la svu- dure réciproque ou connation de ces organes. Ce mémoire, non terminé par M. Clos, doit étre suivi d'une secondepartie. Sur les fonctions des feuilles; par M. Merget (Comptes rendus, séance du 12 aoüt 1878). Il s'agissait pour l'auteur de rendre apparents les résultats de l'exhala- tion des feuilles. Il a pour cela recouru au. papier hygrométrique dont la couclie sensible est formée par un mélange de protochlorure de fer et de chlorure de palladium. D'une teinte blanc jaunâtre tant qu'il reste sec, ce papier passe au noir par des tons de plus en plus foncés, à mesure quil devient de plus en plus humide, et, quand il a recu quelque empreinte hygrométrique, celle-ci se fixe facilement par un simple lavage dans une solution de perchlorure de fer. | Le papier ainsi appliqué sur des feuilles dont la structure anatomique était connue a donné des résultats concordant avec ce qu'on sait déjà sur l'évaporation dont les stomates sont le siége. Mais en méme temps il a été constaté que la surface, non munie de stomates et complétement recouverte par la cuticule, est cependant le siége d'une certaine perspiration. L'auteur conclut de la manière suivante : Les feuilles peuvent émettre des vapeurs aqueusés à la fois. par la cuticule et par les stomates; à mesure qu'elles avancent dans leur développement, le pouvoir exhalant de la cuticule, qui va toujours en diminuant, tend à devenir négligeable; lorsqu'elles sont (4) On sait que les pérules des Marattiacées et les amphigastres des Jungermannes ont été regardés comme des stipules par quelques auteurs. 164 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. complétement développées, c'est par la voie des orifices stomatiques qu'a lieu normalement l'exhalation foliaire. Enfin l'activité de l'exhalation croit avec la richesse chlorophyllienne des tissus (1). Application du borax aux recherches de physiologie végétale ; par M. Schnetzler (Comptes rendus, séance du 2 septembre 1818). Lorsqu'on plonge, dans une solulion de borax à 5 ou 6 pour 100, des organes végétaux renfermant différentes matières colorantes, les matières liquides rouges, bleues, pourpres, violettes, se diffusent rapidement dans la solution, tandis que le pigment vert des grains de chlorophylle ne se diffuse pas. Une petite Algue unicellulaire qui produit sur les voûtes humides des taches couleur de sang, le Porphyridium cruentum Næg., a été placée par Rabenhorst dans les Rhodophyceæ : or il suffit de plonger celte petite Algue pendant quelques heures seulement dans une solution de borax, pour voir disparaître toute la matière rouge; là plante devient alors complétement verte sous l'influence de la véritable chlorophylle fine- ment granuleuse. La solution de borax offre encore une autre application trés-utile. En plongeant des feuilles vertes de différentes plantes dans cette solution, on voit, au bout de deux ou trois jours, une matiére colorante jaune qui s'est diffusée dans le liquide ambiant. Lorsqu'on verse dans ce liquide jaune une solution de perchlorure de fer, il se produit un préci- pité qui varie du vert sale jusqu'au bleu noir; ce précipité ne peut pas être confondu avec le précipité orange produit par le perchlorure de fer dans la solution pure de borax. La matière précipitée dans le liquide jaune appartient évidemment au groupe du tannin : la solution de borax fournit done ainsi un moyen d'étudier la distribution relative dece principe. L'in- tensité de la coloration jaune n'est cependant pas proportionnelle à la quan- tité de tannin, car il y a là, outre celui-ci, une matière colorante jaune qui provient probablement de la xanthophylle des grains de chlorophylle. Il est méme probable que dans plusieurs expériences faites sur la xantho- phylle, on n'a pas songé que la coloration jaune obtenue provenait en partie dans certains cas du tannin. Il résulte en tout cas de ces observations que le tannin est plus répandu qu'on ne croyait dans le règne végétal. Comme il se trouve en solution dans de jeunes cellules, il pourrait fort bien jouer un róle dans la coagu- lation du protoplasma, sous forme de grains d'abord incolores ou jaunes, qui se colorent plus tard en vert, sous l'influence de la lumière (2). (1) M. Merget a reproduit cette communication avéc plus de détails au Congrès tenu à Paris par l'Association scientifique de France en aoùt 1878. (2) Ce mémoire a été publié in extenso dansles Archives des sciences physiques et na- turelles, cahier de oeptembre 1878. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 165 Sur la cause intime des mouvements périodiques des fleurs et des feuilles, et de l'héliotropisme; par M. P. Bert (Comptes rendus, séance du 16 septembre 1878). Les recherches poursuivies antérieurement par M. P. Bert sur les mou- vements de la Sensitive lui avaient montré que ces mouvements s'expliquent aisément en supposant qu'il se forme ou s'emmagasine dans le renfle- ment moteur, pour s'y détruire ou en disparaître ensuite, une matière d'un grand pouvoir endosmotique; de telle sorte que, s'y trouvant en trés-grande quantité vers la fin du jour, elle y attire de l'eau qui porte au maximum nocturne l'énergie du ressort en tension, tandis que sa diminu- tion graduelle laisse pendant le jour la pesantéur ou d'autres forces reprendre leurs droits. M. P. Bert a reconnu, dans de nouvelles recherches, que cette matière endosmotique n'est autre que la glycose. Il voit dans cette glycose la rai- son fondamentale du mouvement des végétaux. On sait que cette substance se forme sous l’action de la lumière solaire et qu'elle se détruit dans l'obseurité prolongée. On sait également qu'elle émigre pour s'emmaga- siner parfois en divers points de l'organisme végétal. Le renflement moteur de la Sensitiveest un de ces points, et il est bien évident, quoique les ana- lyses comparatives présentent de singuliéres difficultés, que sa quantité doit y varier aux divers moments de la végétation diurne. Préparée pendant le jour par les folioles que frappe le soleil, la gly- cose, dit M. Bert, doit s'accumuler vers le soir dans le renflement moteur et là attirer progressivement l'eau de la tige, d’où augmentation gra- duelle de la tension du ressort moteur, par une sorte d'érection due à une action endosmotique. La glycose cessant de se former pendant la nuit et se détruisant par les actes nutritifs, la tension. due à l'hydratation disparait avec elle, rapidement d'abord, puis plus lentement quand, en présence de la lumière, il commence à se reformer de la glycose nou- velle. L'étude du mouvement périodique conduit à celle de l'héliotropisme, qui s'explique fort aisément par l’action qu'exercent sur la glycose, ou tout au moins sur son hydratation, les rayons trés-réfringents du spectre. Leur influence diminuant la tension du cóté du renflement moteur qu'ils frappent, le côté opposé augmente relativement d'énergie, d’où un certain mouvement. Le soleil tournant alors, la feuille le suit, toujours parce que la tension diminue dans la région éclairée. Ainsi, d'aprés l'auteur, les mouvements périodiques aussi bien que les mouvements héliotropiques ont pour cause intime les variations de quan- tité delaglycose que contient le lieu du mouvement, variations qui y modifient parallèlement l’état d'hydratation, et par suite le degré de tension. 166 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sur les réservoirs hydrophores des Dipsacus ; par M. À. Barthélemy (Comptes rendus, séance du 22 octobre 1878). M. Ch. Royer a étudié il y a une quinzaine d'années les réservoirs d'eau des Dipsacus (1), et avait conclu de ses études que cette eau devait étre pour la plus grande partie attribuée à une sécrétion de la plante. M. Bar- thélemy dit être arrivé, par des observations et des expériences de plusieurs années, à des conclusions toutes contradictoires. Il estime à 300 ou 350 grammes la quantité d'eau que peut présenter un beau pied de Dipsacus fullonum, dans toutes circonstances favorables. Ce liquide est d'abord limpide et se trouble par la chute des insectes qui s'y décomposent. On s'étonne, dit l'auteur, que cette plante n'ait pas été rangée au nombre des plantes carnivores, d'autant plus que l'examen mi- croscopique lui a fait découvrir sur les parois du réservoir des glandes capitées, molles, auxquelles on pourrait attribuer un róle dans cette fonc- tion (2). Pour constater si la sécrétion joue un róle dans la sécrétion du liquide, M. Barthélemy a abrité dela pluie un pied qui avait végété spontanément, avec une guérite de planches percée de trous et ouverte du cóté de l'est, c'est-à-dire à l'opposé des vents pluvieux. Dans ces conditions, les réser- voirs hydrophores ne présentent aucune trace de liquide, et les plantes cessent d'étre connées, surtout celles du D. silvestris. En observant pen- dant une forte pluie un Dipsacus qui était d'abord à sec, on peut voir les réservoirs se remplir rapidement. Lorsque les réservoirs supérieurs sont pleins, l'eau s'écoule par la partie latérale étroite, et, grâce à la disposi- tion croisée des feuilles, tombe sur les feuilles inférieures disposées en canal, pour en remplir les réservoirs. Cette eau parait à M. Barthélemy nécessaire pour la végétation de la plante. Il a vu les Dipsacus abrités ne parvenir qu'au tiers ou au quart de leur développement normal, bien que largement arrosés à la base. De linfluence des acides salicylique, thymique, et de quelques essences sur la germination; par M. Éd. Heckel (Comptes rendus, séance du 22 octobre 1878). M. Heckel a constaté que 0,025 de phénol pur cristallisé sont capables de suspendre la germination dans les graines de Monocotylédones et de Dicotylédones placées dans les conditions que cet acte physiologique exige. L'expérience a porté sur des semences de Crucifères (Brassica, Napus, Lepidium, Sinapis) et de Graminées (Triticum, Hordeum, Secale). — L'acide salicylique, bien qu'il soit à peu près insoluble dans l'eau, possède (1) Voyez le Bulletin, t. x, p. 7 les Comples rendus, par suite d' (2) Voyez plus haut, page 118. 46. Notre confrére est appelé partout Ch. Boyer, dans une érreur typographique. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 167 à un haut degré le pouvoir d'arréter définitivement la germination. Tandis que l'acide phénique la suspend senlement, en attendant qu'il soit évaporé, l'acide salicylique l'empéche à tout jamais. Il en est de méme du salicy- late de soude. Bien que ce sel soit soluble dans l'eau, son action ne paraît pas plus prompte que celle de l'acide. — L'acide thymique suspend la germination et l’arrête méme dans quelques cas. Les essences de Thym et de Romarin sont également antigerminatives. Ces différents composés, dit M. Heckel, pourraient étre employés fruc- tueusement toutes les fois qu'on a intérét à rendre les semences capables de supporter impunément des conditions cosmiques propres à assurer leur faculté germinative. Il ne serait pas étonnant non plus que certaines graines de Coniféres, conservées intactes à travers les âges géologiques, n'aient résisté aux premières influences propres à faciliter leur germina- tion qu'à la faveur des oléorésines et des essences provenant des arbres qui les porlaient et qui se répandaient dans leur entourage (1). Recherches sur l'anatomie comparée et le développe- ment des tissus de la tige dans les Monocotylédones ; par M. A. Guillaud (Ann. sc. nat., t. v, 1877, pp. 1-176, avec 6 planches). Nous avons signalé il y a deux ans (2) (aprés en avoir seulement feuil- leté un exemplaire qui nous était momentanément prété) un mémoire important de M. Falkenberg, lequela traité à peu prés du méme sujet que M. Guillaud, et a souvent examiné les mémes espéces. Cependant M. Falkenberg avait surtout étudié les plantes dans tous leurs organes végétatifs, et dans leur tissu adulte; M. Guillaud, au contraire, s'est presque exclusivement borné à l'anatomie des tiges rhizomateuses, et a réservé une bonne moitié de ses recherches à l'histoire du développement des tissus de la tige. L'anatomiste francais a divisé l'exposé de ses recherches en trois parties : il donne d'abord des définitions, puis décrit les types différents, au nombre de six, observés par lui, et enfin étudie les systémes ou régions anatomiques et les tissus en particulier. Il aborde en divers points de sa thése, etsurtout dans sa troisiéme partie, des idées générales d'une grande importance en anatomie végétale. Aprés avoir fait ressortir combien peu les auteurs actuels sont d'accord dans leurs dénominations des mémes tissus ou des mêmes régions anatomiques, et quel tort on a eu d'isoler si complétement, comme on l'a fait, les Monocotylédones des Dicotylédones au point de vue anatomique, il nous fait le tableau des progrès de l’histo- i i ici M. Heckel a expéri- 1) C'est sur des graines de Brassica, de Blé et de Ricin que m et constaté e pouvoir antigerminatif de l'essence de térébenthine. Cette obser- vation nous parait surtout propre à expliquer pourquoi le sol est si généralement stérile au-dessous des forêts de Coniféres, et surtout dépourvu de plantes annuelles. (2) Voyez la Revue, t. XXIII, p. 21. 168 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. logie dans la connaissance des tiges. M. Guillaud n'est pas partisan des divisions en dermatogéne, péribléme et plérome ; elles ont, selon lui, le triple défaut de n'étre pas pratiques, de ne pas se préter à des limites précises et de ne pas tenir compte des méristèmes secondaires, lont lin- fluence est si grande dans le développement des tiges. Il ne parait pas non plus attacher beaucoup d'importance à savoir si le point végétatif se ter- mine par une seule cellule apicale ou par un groupe de cellules apicales : cette difficulté, qui a inspiré de nombreux mémoires aux élèves de M. Nægeli, est, selon lui, pour l'heure impossible à résoudre. Au-dessous du sommet ou point végétatif se place le phyllogéne (Mirbel). Dans les Monocotylédones, les feuilles ou les écailles apparaissent au début comme des bourrelets de méristéme primitif directement emboités les uns dans les autres, qui encapuchonnent le point végétatif, de méme que sur l'ovule la primine et la secondine enveloppent la moelle. Au-dessous du phyllo- gène est le méristéme primitif. Avant toute transformation de ce méris- tème primitif (Urmeristem Næg.), apparaissent dans son intérieur les faisceaux de procambium, ce qui se reconnait à la grosseur relative du début du faisceau procambial. La différenciation du méristème primitif en procambium n'est pas autre chose au fond que l'allongement d'un certain nombre de cellules qui ne subissent plus de divisions transversales, mais seulement des divisions longitudinales. Tout ce qui n'est pas employé ainsi en procambium passe successivement en un parenchyme fondamen- tal (Grundgewebe), d'abord jeune, qui conserve plus ou moins longtemps la faculté de se diviser. Cette transformation se révèle par l'agrandissement des cellules, un commencement d'épaississement des parois, la formation de cristaux et celle de méats intercellulaires. L'arrivée du propériméris- tème (1), qui divise la masse ou le système du tissu fondamental en deux portions, plus ou moins égales suivant les espèces, délimite en méme temps la zone corticale et la zone médullaire. C'est cette bande annulaire, d'un tissu trés-clair, progressant en dehors, qui apparait au niveau du cercle externe des faisceaux centraux et semble les réunir. Plus tard, dans les rhizomes arrivés à leur complet développement, elle englobe les fais- ceaux centraux les plus externes, ou bien reste située entre eux et un peu en dehors : zone intermédiaire bien connue de tous les anatomistes, qui l'ont désignée, M.Van Tieghem sous le nom de zone génératrice, M. Schacht sous le nom de Verdickungsring ou anneau d'accroissement, M. Karsten sous celui de Holzcylinder ou cylindre ligneux, M. Sanio sous celui de Scheidegewebe (tissu engainant), etc. Le principal intérêt du mémoire de M. Guillaud git dans l'étude de ce propériméristéme et de la zone intermé- (1) Ce nom indique une analogie avec le périméristème, ou zone d'accroissement, qui survient plus tard dans certaines tiges, comme celles des Dracæna, des Aloe, etc., et avec le péricambium des arbres dicotylédonés. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 169 diaire, qui ne joue, selon lui, comme zone d’accroissement, qu'un rôle insignifiant, et dont il a suivi les divers modes de structure et de variation. Cette zone est essentiellement un méristème secondaire, très-distinet du méristème primitif. L'apparition de cette zone intermédiaire permet de reconnaitre immé- diatement les trois systèmes de M. J. Sachs, le système cutané, le système fasciculaire (né dans le procambium) et le système fondamental. Le système cutané des Monocotylédones montre, au-dessous des couches épidermiques, encore un méristème secondaire, et comme les couches sous-épidermiques qui en dérivent sont assez souvent des couches de sclérenchyme, M. Guillaud désigne ce méristéme sous le nom de scléro- gène. Un autre méristéme secondaire est pour lui le centralméristème ; c'est celui qu'on rencontre au centre méme de la moelle. Les trois systèmes de M. Sachs, et le quatrième admis par l'auteur (sa zone intermédiaire), produisent, en se spécialisant par leur développement (ou, comme on dit aujourd'hui, par différenciation), des tissus divers. La zone intermédiaire a été surtout étudiée par l'auteurà ce point de vue. Ou elle revient en tout ou en parlie à l'état de tissu fondamental, produisant ainsi un tissu fondamental secondaire; ou elle donne naissance, dans sa partie externe, immédiatement en dehors des faisceaux communs rangés en cercles, à de nouveaux petits faisceaux, courts et anastomosés entre eux en tous sens, anastomosés également avec les faisceaux communs: ce sont les faisceaux caulinaires: ou elle se trouve remplacée par un tissu de petites cellules claires sans méats, le méristémiforme de l'auteur ; ou elle se transforme en éléments qui rappellent plus ou moins exactement les élé- ments libériens des faisceaux, c'estle pseudoliber ; enfin dans le plus grand nombre de rhizomes, une assise du propériméristéme, l'assise extérieure ou une des assises extérieures, se transforme en gaine protectrice (1). La formation des faisceaux a aussi occupé l’auteur, désireux de bien établir, par l'intelligence de cette formation, une comparaison exacle entre les Monocotylédones et les Dicotylédones. Dans les faisceaux des pre- mières, dit-il, la région du phloéme n'est pas tout à fait en avant, mais au milieu méme du faisceau ; la région du xyléme n'est pas seulement en arrière, mais tout autour; elle enveloppe complétement le phloème comme d'un anneau. En dehors de ces deux régions, sur un grand nombre de faisceaux tant des Dicotylédones (Ombellifères) que des Monocotylédones, il s'en trouve une troisième, un liber à parois épaisses, qui naît de la partie périphérique du procambium après l'installation du phloéme et du xylème. M. Guillaud le désigne sous le nom de stéréème. C'est le dickwan- diger Bast des auteurs allemands. (1) L'auteur l'appelle gaine fasciculaire, traduisant ainsi l'allemand. Strangscheide. Voyez le Bulletin, t. xxiv (Revue), p. 64. 170 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. De l'ovule; par M. Eug. Warming (Ann. sc. nat., 6° série, 1811-18, t. v, pp. 177-266, avec sept planches). Il s'agit dans ce mémoire de la nature de l'ovule et de la théorie d'Ad. Brongniart, qui, aprés avoir été souvent contestée, se trouve aujourd'hui généralement adoptée méme par ses anciens adversaires, M. Warming s'en déclare aussi le partisan trés-convaincu, àl'exemple de M. Celakovsky. Les carpelles et les placentas étant des phyllomes, il est difficile d'admettre que les ovules soient des bourgeons. En deuxième lieu, les cas tératologiques montrent toujours l'ovule (funicule et téguments) transformé en un lobe de feuille sur lequel le nucelle est une création nouvelle de la valeur des émergences. Troisiémement, le développement du nucelle est tellement semblable à celui du sac pollinique des Angiospermes, qu'on ne saurait douter de leur homologie : or ce sac pollinique lui-méme est l'homologue du sporange; donc le nucelle doit étre comparé au macrosporange. Les sporanges des Cryptogames naissent d'ailleurs tous sur des feuilles. Enfin l'insertion du nucelle sur une feuille est prouvée pour les Gymnospermes et une partie des Coniféres ; pour l'autre partie de cette famille on peut l'admettre aussi d'une maniére générale, bien que certains détails soient encore inconnus. Sur les causes des formes anomales des plantes qui croissent dans l'obscurité ; par M. N.-W.-P. Rauwenhoff (Ar- chives néerlandaises, t. xu, et Ann. sc. nat., 6* série, t.v, pp. 266-322, avec 2 planches). M. Sachs (1) et M. Kraus (2) ont déjà étudié chacun ce phénoméne, ur lequel M. Rauwenhoff a émis quelques idées originales. La posi- tion verticale des tiges étiolées résulte de l'absence d'un des facteurs qui déterminent la direction dans laquelle croissent les parties des plantes, la lumière. Ces tiges cessent d’être soumises à l'héliotropisme. La direction reste aussi verticale quand les plantes ne reçoivent que des rayons de faible réfrangibilité, lesquels ne possédent pas la force d'inflexion. Les anomalies que la tige présente dans l'obscurité doivent donc être regardées comme l'effet d'un géotropisme négatif, que favorise le faible épaississement des parois cellulaires. Le géotropisme négatif, agissant sur la tige en voie d’accroissement, la fait s'allonger verticale- ment. Les modifications des feuilles des Graminées et autres plantes, chez lesquelles ces organes deviennent plus longs et plus étroits dans l'obscu- rité, doivent être comparées à celles des tiges, tant à raison du développe- ment imparfait des faisceaux vasculaires qu'à raison de la direction ver- ticale. Il en est de méme encore, dit M. Rauwenhoff, des pétioles de beaucoup de plantes (Primula, Pelargonium, Polygonum et Rosa). (1) Voyez le Bulletin, t. xi (Revue), p. 58. (2) Voyez le Bulletin, t. xvi (Revue), p. 102. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 174 La feuille étiolée est, selon l'auteur, un produit pathologique, dû en partie au défaut d’assimilation, en partie à d’autres actions, tant chimiques que physiques, qui ont de l'influence sur l'accroissement. On a opposé avec raison la manière dont se comportent à l'obscurité, d'une part les feuilles qui s'allongent, d'autre part les cotylédons qui se flétrissent. M. Rauwenhoff pense que, si ces derniers organes encore remplis de substances nutritives meurent dans l'obscurité, cela tient à l'absence de certaines actions chimiques nécessaires à leur accroissement. Flora de la Republica Argentina y Paraguay; par M. Do- mingo Parodi. Un vol. in-8*. Buenos-Ayres, impr. Pablo E. Coni, 1877. Le volume qui porte ce titre inscrit sur sa couverture contient, reliés ensemble, chacun avec une pagination spéciale, trois mémoires. Le premier est intitulé : Notas sobre algunas plantas usuales del Para- guay, de Corrientes y de Misiones. Aprés quelques pages d'introduction, relatives aux espèces introduites, M. Parodi donne lénumération des plantes usuelles à lui connues. Elles sont disposées suivant l'ordre alpha- bétique de leurs noms indigènes. Il fait connaitre les propriétés de chacune d'elles et l'espéce à laquelle il les rattache. Ce mémoire a été publié par articles dans les Anales de la Sociedad cientifica argentina. Le second et le troisième forment le premier et le second fascicule des Contribuciones a la Flora del Paraguay de M. Parodi. Le premier, relatif à la famille des Convolvulacées, a paru en 1877 ; le deuxième, qui traite des familles suivantes : Urticées, Ulmacées, Aristolochiées, Kléagnées, Amentacées, Polygonées, Phytolaccées, Bégoniacées et Nyctaginées, en 1878. L'auteur a établi des espèces nouvelles dans les genres Ipomæa, Jacquemontia, Convolvulus, Evolvulus, Urtica, Urera, Morus, Celtis, Aristolochia, Elæagnus, Triplaris, Muhlenbeckia, Polygonum, Petive- ria, Rivina et Pisonia. Ueber den Einfluss der Bodenbeschaffenheit auf die erste Entwickelung der Schwarzfóhre (De l'influence de la constitution du sol sur le premier développement du Pin noir) ; par M. Joseph Moeller (Mittheilungen der K. K. fürstlichen Versuchsleitung für OEsterreich, 2* livraison) ; tirage à part en broch. in-4° de 9 pages. Feu le docteur W. Velten avait semé le 4 juillet 1875 deux cents graines de Pinus Laricio dans des sols artificiels, au nombre de quinze, ayant chacun une composition particuliére connue de l'expérimentateur. M. Mæl- ler commença, le 12 avril 1877, l'étude des plantules obtenues. Il fait con- naître le développement de chacun des quinze lots, et a tiré de cet examen quelques conclusions inattendues. La longueur des racines, dit-il, n'est point en rapport avec le développement total des plantes. Celui de la racine est réglé par la facilité de pénétration du sol; et d'ailleurs la lon- 172 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. gueur de cet organe ne saurait servir de mesure absolue à la perfection de son développement. Tl faut faire entrer ici en ligne de compte le diamétre transversal, la quantité et la force des racines accessoires. En général, les sols riches en humus produisent de fortes racines, les sols purement mi- néraux des racines faibles. Il est à remarquer que sous ce dernier rapport la chaux n'agit guére mieux que le sable pur, tandis que l'existence de la chaux dans un sol composé est trés- utile au développement radiculaire. La force de la racine coincide en général avec celle du cylindre ligneux, mais il n'ya pas là de rapport réellement proportionnel. Certaines va- riélés de sol paraissent favoriser le développement du bois, d'autres celui de l'écorce. Le rapport de l'un à l'autre de ces deux éléments est, selon l'auteur, exprimé par la proportion suivante : r [(r 4-4)? h]: rh, proportion dont on pourrait facilement simplifier les termes, et dans laquelle r désigne l'épaisseur de l'écorce et h le rayon du bois. C'est le sol tourbeux qui produit la plus grande proportion de ce dernier. Si dans la racine le diamétre du corps ligneux augmente avec celui de l'organe, il n'en est pas de méme pour la tige, où c'est la zone corticale qui prédomine. C'est dans la terre de bruyére que le corps ligneux de la plante prend le plus grand développement d'une maniére absolue. Si on le compare à celui de l'écorce, on trouve que la proportion la plus grande en faveur du corps ligneux est donnée par le sol gypseux. Versuche mit Schwarzfóhrensamen (Recherches faites avec les graines du Pin noir); par M. J. Mœller (ibid.); tirage à part en broch. in-4° de 5 pages. Un kilogramme contient 46 500 de ces graines, et le poids moyen de 1000 d'entre elles est de 21,3, ce qui donne 07,021 pour le poids moyen de chaque graine. L'auteur a fait des expériences sur le temps qu'elles mettent à germer, sur le poids des plantules obtenues selon les différents soins de culture qui leur étaient donnés, dans des conditions de tempé- rature différentes. L'élévation de la température, les abris placés au-dessus des plantes pendant la nuit, etc., ont naturellement accéléré la germina- tion. Mais l'auteur se demande si la rapidité de cet acte physiologique est utile pour le développement de la plante, et si une germination plus lente ne donnerait pas une racine plus forte. Recherches chimiques sur la composition des feuilles du Pin noir d'Autriche; par MM. P. Fliche et L. Grandeau (Annales de chimie et de physique, 5° série, t. xti, 1877); tirage à part en broch. in-8° de 21 pages. Les autéurs résument de la manière suivante leur travail, 1° De l’époque d'épanouissement des bourgeons au moment de leur REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 173 chute, les feuilles persistantes des Coniféres s'enrichissent en substance sèche. — 2^ Elles perdent une partie de leur azote, qui est résorbé; la proportion des cendres s'accroît. — 3° La proportion d'acide phospho- rique, d'acide sulfurique et de potasse diminue dans les cendres. — 4° Celle de la chaux, du fer et de la silice augmente. — 5° Il nous est im- possible d'établir une loi pour la magnésie, la soude et le fer. — 6^ L'as- similation, trés-active chez les feuilles persistantes des Coniféres pen- dant leur première année, se ralentit beauccup au début de leur seconde année, pour cesser ensuite à peu prés complétement. Les feuilles doivent alors. jouer un róle fort analogue à celui des tissus de réserve des axes aériens et souterrains. — 7° La nature chimique du sol a une influence considérable sur le taux des cendres des feuilles des Coni- féres ainsi que sur leur composition, mais dans une moindre mesure, lorsque ces arbres sont en bon état de végétation. — 8° Les feuilles per- sislantes des Coniféres se comportent à peu prés comme les feuilles cadu- ques des Angiospermes. Cependant elles sont toujours un peu plus sèches, moins riches en azote, au moins pendant leur période active, et beaucoup plus pauvres en cendres, la composition centésimale de celles-ci présen- tant en outre quelques différences. — 9° L'enlévement des feuilles mortes n'est pas moins nuisible dans les foréts de Coniféres que dans les autres. — 10° Les Coniféres sont supérieurs à tous autres arbres pour le boise- ment des sols pauvres; le Pin d'Autriche mérite la préférence lorsqu'il s'agit de boiser des terrains calcaires sous un climat qui permet seule- ment l'emploi des Pins parmi les Conifères. Ce mémoire peut étre considéré comme une seconde partie de celui que les mêmes auteurs ont publié un an auparavant sur la composition chimique des feuilles, étudiée alors uniquement par eux sur les arbres à feuillage caduc. Recherches sur la flore des Pyrénées-Orientales. Matí- riaux pour servir à l'étude monographiqne des Rosiers qui croissent dans les Pyrénées-Orientales ; par M. O. Debeaux. Fascicule 1 (extrait du xxur* Bulletin de la Société agricole, scientifique el littéraire des Pyrénées-Orientales) ; tirage à part en broch. in-8° de 32 pages. Paris, J.-B. Bailliére et fils, F. Savy, 1878. M. Debeaux indique d'abord, d'aprés la récente classification de M. Gan- doger (1), la liste sommaire des Hosa trouvés jusqu'à ce jour dans le Roussillon, et dont plusieurs sont encore inédits. Ensuite il trace des notes sur quelques espèces de Rosa des Pyrénées-Orientales ; plusieurs de celles-ci sont nouvelles, savoir : Rosa dichrocarpa (2), du groupe du (1) Voy. le Bulletin t. xxiv (Revue), p.176. 0 (2) Les espèces dont nous n'indiquons pas ici l'auteur sont signées de MM. Gandoger et 0. Debeaux 174 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. R. pimpinellifolia ; R. adenostephana Gand., voisin du R. myriocarpa ; R. detonsa, R. filispina O. Deb., R. aucuparioides Gand., tous trois du groupe du R. alpina ; R. patentiramea O. Deb. et R. Pelleti O. Deb., du groupe du R. Reuteri Godet; R.mervifolia, voisin du R. patentiramea et du R. salevensis Rip.; R. stephanocarpa Deséglise et Ripart, du groupe du R. rubrifolia; R. longituba et R. Timbaliana, tous deux de la sec- tion des Crepinig Gand.; R. nervulosa, voisin du R. nervosa Swartz; R. Debeauxii Gand. (R. Pouzini auct. ex parte); R. oscillans Gand., voisin des précédents ; R. Penchinati, voisin du R. hirtella Rip.; R. num- mularioides Gand., voisin du R. Gennarii Huet du Pavillon; R. didy- moxis, du groupe des Canine trichophylle ; R. accipitrina O. Deb., voisin de l'espéce précédente ; R. Companyoii O. Deb., de la méme sec- tion; R.perdurans et R. perpignanensis, de la section des Chaviniæ Gand. (Canine scabratæ Crépin) ; R. Galbanum, du groupe du R. Lemanii Bor. ; R. subsetosa Gand. (R. micrantha DC. ex parte); R. mutabilis O. Deb. (R. versicolor Timb.-Lagr. non Pourret) ; R. corbariensis O. Deb., du groupe des Hispanice de M. Christ; R. barbata Gand., voisin et distinct du R. farinosa Rau; R. mespiliformis O. Deb., voisin du R. Dicksoni Lindl. in Rchb. FI. excurs. n° 3190; R. leucoacantha O. Deb. (1). Le genre Rosa renferme environ 120 espèces répandues dans toutes les parties du département des Pyrénées-Orientales. M. Gandoger vient encore d'en faire le sujet d'un mémoire étendu publié par lui dans le Linnea en 1871. Recherches sur la flore des Pyrénées-Orientales ; par M. O. Debeaux. Fascicule 4%. Plaine et littoral du Roussillon (extrait du xxu Bulletin de la Société ay gricole, scientifique et littéraire des Pyrénées-Or ientales) ; tirage à part en broch. in-8° de 134 pages. Paris, J.-B. Baillière et fils, F. Savy, 1878. Aprés une courte introduction, où l'auteur expose les idées de M. Jor- dan sur les espéces affines, idées qui lui paraissent les plus conformes aux observations récentes, M. Debeaux entre dans la partie descriptive de son sujet. Îl avait à cœur de grouper les découvertes botaniques faites depuis douze ans dans les Pyrénées-Orientales, et qui complètent la Flore du docteur Companyo, dont l'insuffisance et l'inexactitude sont générale- ment reconnues. Afin de se prêter davantage aux desiderata de l'herbori- sation, il a divisé son travail en trois parties, lesquelles correspondent chacune à l'une des trois régions naturelles du département : 4° la plaine du Roussillon et la région littorale, depuis Leucate jusqu'à Port-Vendres (1) Cest celui que M. Timbal-Lagrave a signalé dans le Bulletin, t. XVI: p. €XXI. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 175 et Banyuls-sur-mer ; 2° la région des Basses-Corbières; 3° la région mon- tagneuse, depuis 500 mètres d'altitude jusqu'aux plus hautes sommités des Pyrénées. M. Debeaux publie cette fois la première partie de son travail; l'impor- tance qu'elle présente pour l'étude de la flore méridionale de la France nous engage à eu donner ici de longs extraits. Les espèces qui y sont signalées pour la premiére fois dans les Pyrénées-Orientales sont les suivantes : Thalictrum Coste Timb.-Lagr. msc. (Th. flavum v .a. exstipellum et 8. columnare Costa, Th. simplex Lap.).— Th. glaucum Desf., recueilli par M. l'abbé Garroute, et que l'on retrouve en Espagne et en Lombardie. — R. Boræanus Jord., R. Friesanus Jord. et R. valdepubens Jord. — Fi- caria grandiflora Robert (F. calthæfolia GG. non Rchb.). — Papaver modestum Jord., P. Dodonæi et P. Fuchsii Timb.-Lagr. — Fumaria va- gans Jord., F. major Bad., F. spectabilis Bischoff Delect. semin. hort. bot. Heidelb. [1849] (F. agraria Koch non Lag.), F. Gussonii Boiss. et F. speciosa Jord. — Barbarea affinis Gand. Fl. lyonn. p. 45. — Sisym- brium nanum DC. (S. binerve C.-A. Mey., Malcolmia parviflora Bill. exs: n. 3008 non DC.), sur les sables maritimes. — Erysimum ruscino- nense Jord. (E. australe Comp. ex parte). — Brassica fruticulosa Cyrillo (Sinapis radicata Desf., S. erucoides Ucria non L., Erucastrum fruti- culosum Presl), espèce nouvelle pour notre flore, découverte aux environs de Perpignan par M. Naudin. — Erophila brachycarpa Jord. et E. me- dioxima Jord. — Lepidium mixtum Jord. — Capsella virgata Jord. et C. precox Jord. — Cakile Bauhini Jord. (C. ægyptiaca Willd. part., C. latifolia Poir. part., C. maritima L. var. sinuatifolia Guss. FI. sic. Prod. 11, 490), dont les silicules sónt deux à trois fois plus grandes que celles du C. littoralis, avec les cornes des articles plus épaisses et plus larges. — Ledonia aprica et L. velutina Jord. et Fourr. — Dianthus cata- launicus Pourr. — Lychnis macrocarpa Boiss. et Reut. (L. dioica auct. hisp. non L., L. vespertina Boiss. non Sibth.). — Silene myeloptera Jord. et Fourr. et S. littoralis Jord., sur les sables maritimes de Sainte-Lucie et de Bastia. — Alsine conferta Jord., déjà signalé à Marseille et en Corse. — Hypericum microphyllum Jord. — Geranium Villarsianum Jord. (G. purpureum Vill. non GG.). — Erodium subtrilobum Jord., recueilli aussi en Aragon par M. Loscos (n* 26). — Oxalis Navieri Jord., qui se distingue de l'O. europea. Jord. (O. stricta auct. gall.), par ses pédon- cules fructifères réfléchis, de l'O. corniculata par ses bractées non atté- nuées au sommet. — O. cernua Thunb. (O. libyca Viv.), quise naturalise dans le Roussillon comme il l'a déjà fait en Provence, — Melilotus ele- gans Salzm. (M. collina Guss.). — Trifolium agrestinum Jord. et T. lit- torale Jord., ce dernier se retrouvant sur les côtes de l'Océan jusqu'à Saint-Nazaire. — Plusieurs Dorycnium distingués par MM. Jordan et Four- 176 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. reau dans leur Breviarium. — Lotus decumbens Poir. non Forst., le L. decumbens de Forster et des auteurs anglais n'étant que le L. tenuis, — Cracca Bertolonii GG. — Cratægus ruscinonensis Grenier, C. De- beauxii Gand. in Bull. Soc. Dauph. 1v, 414. — Scabiosa Loretiana Timb.- Lagr. — Conyza altissima Ch. Naudin et O. Deb. msc. 1875, qui se rapproche à la fois de l'Erigeron canadense et du Conyza ambigua, espéces dont cependant il n'est point un hybride. — Plusieurs des He- lichrysum distingués par MM. Jordan et Fourreau aux dépens de l'H. Stechas. — Calendula parviflora Raf. Caratt. di alc. piante di Sicilia (1820) non Thunb.; P. Mab. Herb. cors., constaté à Collioure (Debeaux), Saint-Antoine de Galamus (Timbal), Bastia (P. Mab., Debeaux), Marseille (Grenier), Béziers (Blanc): plante voisine du C. arvensis et du C. fulgida, dont elle se distingue par son habitat, la villosité de toutes ses parties, la petitesse de ses fleurs et les particularités remarquables de ses achaines. — Cirsium bulbosum DC., trouvé par M. Debeaux à une seule localité dans le Roussillon. — Carduus Martrini Timb.-Lagr., plante du Tarn retrouvée prés de Rivesaltes par M. G. Gautier. — Centaurea ruscino- nensis Boiss., C. obscura Jord. et C. involucrata Desf., ce dernier n'ayant eu qu'une apparition passagère. — Picris spinulosa Bertol. in Guss. Syn. (P. stricta Jord., P. hispidissima Lec. et Lam.). — Scorzo- nera crispatula Boiss., trouvé d'abord à Casas de Pena, puis aux iles de l'étang de Leucate par MM. Timbal-Lagrave et G. Gautier, et qui est probablement le type sauvage du S. hispanica. — Erica mediterranea L., qui se distingue de PE. carnea par ses anthéres soudées avec le filet et à peine saillantes, ainsi que par ses tiges élevées à rameaux dressés et non étalées-diffuses (1). — Echium pyramidale Lap. et E. albereanum Ch. Naud. et O. Deb., espèces confondues par Desfontaines, sous le nom CE. pyrenaicum, et par Linné avec son E. italicum. M. Debeaux a recueilli ces deux espèces, ainsi que l'E. italicum, en pleine floraison, et il assure qu'elles sont séparées par des caractéres positifs et invariables. M. Debeaux étudie spécialement le genre Antirrhinum, au sujet duquel il règne une grande confusion dans la flore de Companyo, et que d’ail- leurs il avait déjà antérieurement pris pour sujet d'une note. Il donne la liste des huit especes du genre constatées jusqu'aujourd'hui dans les Pyrénées-Orientales. Il s'occupe encore des genres Orobanche, Lavandula, Mentha, Salvia, Sideritis (ces derniers d'aprés M. Timbal-Lagrave), Salix et Quercus parmi les Dicotylédones. Le Quercus microcarpa Lap., qui paraît avoir une aire assez étendue dans le bassin sous-pyrénéen, dif- fere notablement, selon lui, du Q. sessiliflora, auquel l'ont réuni MM. Gre- nier et Godron. Le Q. ruscinonensis O. Deb. se distingue de toutes les formes du Q. sessiliflora par son port particulier, par ses feuilles étroites, (1) Voyez, au sujet des Erica, le Bulletin, t. xxu (Revue), p. 149. * REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 177 allongées, trés-peu sinuées-lobées, à tomentum court, serré et comme drapé en dessous, par ses glands gros, ovoides, subglobuleux, dépassant à peine les cupules, celles-ci velues-tomenteuses et fortement tubercu- leuses. Parmi les Monocotylédones, les notes de M. Debeaux concernent prin- cipalement les genres Iris, Hermione, Ornithogalum, Allium, Cyperus, Phalaris, Psamma, Phragmites, Avena, Triticum et Ægilops. Le Psamma australis P. Mab. parait identique au Ps. pallida Presl ; le nom de Phragmites giganteus J. Gay doit passer dans la synonymie après celui de Phr. altissimus Benth. Catalogue de la flore liégeoise ; par M. Th. Durand (Bulletin de la Fédération des Sociétés d'horticulture de Belgique, année 1877). Le nombre des espéces indigénes est dans ce Catalogue de 1012; l'auteur en a exclu 211 espèces admises par ses devanciers. Les indica- tions de localité, dont beaucoup sont inédites, sont réparties suivant les régions botaniques établies par M. F. Crépin. Dans ce nombre de 1012 ne sont pas comprises les races, dont les noms sont marqués en italique dans le Catalogue. Nous en relevons au hasard quelques-uns, tels que Thalictrum nigricans Jacq., Ranunculus nemorosus DC., Hypericum intermedium Bellynck, assez pour montrer que d’autres botanistes, sans pour cela pousser loin le morcellement des types linnéens, auraient pu facilement augmenter le Catalogue de M. Durand. Recherches organogéniques sur les formations axil- laires chez les Cucurbitacées ; par M. G. Dutailly (Association francaise pour l'avancement des sciences, Congrés du Havre, 1877); tirage à part en broch. in-8* de 13 pages, avec 2 planches). M. Dutailly a étudié les espéces suivantes : Ecballium Elaterium, Thla- diantha dubia, Cucurbita perennis, Bryonia dioica et Cyclanthera pedata. Les diverses formations axillaires des Cucurbitacées, dit-il en concluant, ne sont pas des productions séparées ; elles se relient les unes aux autres. Leurs rapports sont les mémes dans toutes les plantes de cette famille, et jamais ces organes ne sont disposés en cymes, comme le pen- sait M. A. Guillard. Il n'y a jamais trace de partitions, comme le croyait M. Warming. A l'aisselle de chaque feuille il n'existe, en réalité, qu'un bourgeon axillaire toujours feuillé. Les deux entre-nœuds inférieurs de ce bourgeon sont extrêmement courts, et les ramifications qui s insérent à ce niveau sont d'habitude des organes spéciaux. Au nœud le plus infé- rieur, c'est une vrille (sauf dans l’Ecballium, oü elle fait défaut) ; au second nœud, c'est une fleur ou une inflorescence, réduite souvent à une fleur (Cucurbita), mais parfois trés-complexe (Cyclanthera). Le troisième nœud du bourgeon axillaire est toujours normal c'est-à-dire qu'il porte une T. XXY. 12 (REVUE) 178 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. feuille ordinaire à l'aisselle de laquelle commencent à apparaitre les for- mations telles que le rameau feuillé, la vrille, les fleurs, etc. Sur an exemple de conservation remarquable de feuilles et de fruits verts dans de l’eau salée; par M. Alph. de Candolle (Archives des sciences physiques et naturelles, 15 octobre 1878). Il y a environ einquante-trois ans qu'un Francais, M. Mercier, lié avec A.-P. de Candolle, lui avait fait cadeau d'un bocal bien cacheté renfer- mant une branche de Caféier avec ses fruits encore verts, et rempli, disait-on, d'eau salée. La conservation du tout était encore parfaite au printemps dernier, lorsque le cachet commença à se fendiller. M. de Can- dolle fit alors analyser l'eau par un chimiste exact, M. Losser. Celui-ci constata que l'eau était bien une dissolution de sel ordinaire, privée de gaz, ce qui prouvait qu'elle avait été préalablement bouillie et méme versée encore chaude dans le verre. M. De Candolle engage les personnes com- pétentes à voir si les fleurs, les Champignons, etc., se conserveraient de méme dans l'eau salée et privée d'air. S'il en était ainsi, ce liquide rem- placerait avec une foule d'avantages le borax et l'alcool. Quarta relazione intorno alle Peregrinazioni botaniche fatti nella Provincia di Terra di Lavoro, per disposizione della deputazione provinciale; par M. N. Terracciano. In-4° de 133 et xvir pages. Caserta, typogr. Nobile et Ci, 1878. Chargé par le Conseil provincial d'étudier la flore de la Campanie, M. Terracciano a voulu faire profiter le lecteur des observations faites par lui sur les sommets qui bornent d'un cóté cette province, sayoir, les mon- tagnes d'Avella, de Frasso Telesino et du Taburno, déjà célébre au temps de Virgile. Il décrit donc son voyage botanique, rédigé dans le goût du Viaggio de Tenore. Vient ensuite, suivant l'ordre habituel, le catalogue des plantes recueillies sur certains points de la Terre de Labour pendant les années 1874-75, par M. Terracciano. Une seule espéce nouvelle est dé- crite dans ce mémoire, Te Rosa caudina (1). Il semble qu'elle constitue une forme du R. centifolia, ce qu'on ne pourra juger que quand on en connaitra les fruits. Notizie intorno a Giuseppe De Notaris; par M. N.-A. Pedi- cino (Rendiconto della Reale Accademia delle scienze fisiche e mate- matiche, fasc. 111, mars 1877) ; tirage à part en broch. in-4° de 4 pages). M. Pedicino, qui a suecédé à M. De Notaris dans la chaire de botanique de l'université de Rome, a eru de son devoir de consigner en quelques (1) C'est-à-dire près de.Forchia et de Caudio, dans cette vallée de l'ancien Samnium oü l'armée romaine passa jadis sous les Fourches Caudines. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 179 pages la biographie de son prédécesseur et les services rendus par ce savant à la science. M. De Notaris, né à Milan, le 5 avril 1805, avait pris le grade de docteur en médecine à la faculté de Pavie en 1830, puis bien- tót abandonné la pratique de la médecine pour l'étude de l'histoire natu- relle. Il devint le collaborateur de Balsamo dans la réorganisation du Musée de Milan et dans l'enseignement au lycée de la méme ville. En 1830 parut sa note De quibusdam | Chenopodii speciebus, et en 1833 le Synopsis Muscorum in agro Mediolanensi hucusque lectorum, signé de lui et de Balsamo, qui fut bientót suivi d'un exsiecata des Mousses mila- naises. Appelé en 1834 à l'université du Turin, comme assistant d'his- toire naturelle (et depuis attaché, en 1836, à la chaire de botanique de la méme université), il fut nommé en 1839 professeur de botanique à Gênes. Il avait publié, durant son séjour à Turin, le Mantissa Muscorum ad floram pedemontanam, etc., le Muscologie italice Spicilegium, le Syl- labus Muscorum Italie, le Specimen de Tortulis italicis et les Primitiæ Hepaticologiæ italice. Un voyage en Sardaigne et aux iles voisines Jui permit d'écrire en collaboration avec Moris le Florula Caprariæ. A Gênes, M. de Notaris continua ses études de bryologie; mais le voi- sinage de la mer l'entraina vers l'étude des Algues ; il en résulta le Pro- spetto della flora ligustica e dei zoofitidel mare ligustico, puis le mémoire intitulé : Algologie maris ligustici specimen. Ne restant étranger à aucune branche de la cryptogamie, il avait déjà commencé à Turin la publication de ses Micromycetes Italic novi vel minus cogniti, qu'il con- tinua pendant plusieurs années. La mycologie resta depuis l'un des objets de ses études, surtout au point de vue de la délimitation nouvelle des genres, rendue nécessaire par les progrés des recherches micrographiques. Elle lui dut Cenno sulla tribù dei Pirenomiceti ; Prime linee di una nuova disposizione dei Pirenomiceti hysterini. En 1863 parut son mémoire, rédigé en commun avec M. V. Cesati, intitulé : Schema di classificazione degli Sferiacei italici ascigéri, que suivit à la fin de la méme année une publication magistrale, les Sphæriacei italici, qui resta malheureusement bornée à la première centurie par défaut de fonds, bien que le manuscrit et les dessins aient été continués. Le Schema avait paru dans le Commen- tario de la Société eryptogamique italienne, fondée en 1861, aux travaux de laquelle M. De Notaris prit la plus grande part. La lichénographie lui dut l'étude du genre Habrothallus (1) et des observations sur les Sticta et sur les Parmélies. | Les Algues inférieures ont été abordées par lui dans ses Elementi per lo studio delle Desmidiacee italiche, oà sont figurées 90 espéces de Des- midiées. Mais'ses travaux de prédilection furent toujours les travaux de (t) Il faut évidemment écrire ainsi ce mot, du grec &6pòs, délicat, comme Habro- thamnus (Solanées) et Habrodictyon (Fougères). 180 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. bryologie, témoin son Epilogo della briologia italiana, qui reçut de l'Aca- démie des sciences de Paris le prix Desmazières, et qui avait été publié aux frais de la ville de Génes. L'Epilogo était un abrégé de la grande œuvre de Notaris, les Musci italici, dont le premier fascicule avait vu le jour en 1859, gràce aux secours fournis par Terenzio Mamiani, alors ministre de l'instruction publique en Piémont, et qui fut interrompu faute des moyens de publication. De Notaris avait toujours vécu pauvre et n'avait à Génes que le traitement des professeurs aux universités de seconde classe. Nommé en 1872 à l'université de Rome, il n'y trouva pas ce qu'il espérait ; il ne put obtenir, pendant quatre ans de durée, de disposer d'un métre du terrain destiné au nouveau jardin botanique, et ne put contem- pler qu'en réve les groupes de Palmiers et les autres végétaux exotiques qui devaient, rangés en série naturelle, décorer les plates-bandes de Panisperma. La Morfologia vegetale, esposta da T. Caruel. In-16 de 433 pages, avec de nombreuses figures sur bois intercalées dans le texte. Pise, avril 1878. On se tromperait si d'aprés le titre on s'attendait à trouver dans ce livre un traité de morphologie végétale comparable à celui d'Auguste de Saint-Hilaire, où il ne fut guère parlé que de la forme des organes. La forme au contraire à peu occupé M. Caruel ; les différentes variétés du limbe des feuilles sont indiquées par lui en dix lignes. Il a eu surtout pour but de présenter comme un résumé de la botanique théorique d'aprés l'état présent de la science, abstraction faite de toute application et des divisions secondaires. Dans les divisions du régne végétal, M. Caruel, en effet, ne va guère au delà des cing qu'il considère comme de première valeur, et qui sont les Phanérogames, les Schistogames (Characées), les Prothallogames (ou Cryptogames vasculaires des auteurs), les Bryogames ou Muscinées, et les Gymnogames ou Cryptogames cellulaires. Quant à l'expression de Cryptogames, il va jusqu'à la bannir de la science, dont les progrés rendent aujourd'hui cette dénomination absolument fausse. Le langage scientifique, dit-il, n'est que le reflet des idées d'une époque, et ne peut moins faire que de se modifier avec elles. Il ne s'en prend pas seulement au langage : les théories dont les générations actuelles de bota- nistes ont été bercées ne le satisfont plus. Pas plus que celle de Césalpin, qui faisait provenir tous les organes du végétal de trois origines : la moelle, le bois et l'écorce, celle de la métamorphose, annoncée simultané- ment par Wolff dans son Theoria generationis (1159) et par Linné dans son Prolepsis plantarum (1760), puis brillamment constituée en corps de doctrine par A.-P. de Candolle, ne tient un compte suffisant des thallo- phytes. M. Caruel ne cherche pas d'ailleurs à rien mettre à la place; il se sent peu de goût pour des spéculations qui ne valent ‘que par l'interpré- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 18 tation des faits connus à l'époque où elles sont émises; il préfère, en disciple convaincu de l'école expérimentale, s'en tenir à l'observation pure, dont les données individuelles converties en données générales composent, dit-il, la théorie la plus solide. Les chapitres de son livre sont au nombre de dix. Le premier est con- sacré à des généralités, à la description du thallus et du cormus, et dans celui-ci du stipe et des appendices, à l'énumération des divers modes de reproduction. Le deuxiéme chapitre est employéà la description du thalle, de ses modifications extérieures (car le plan de l'auteur ne comporte pas d'anatomie), de ses dimensions, de sa durée et des divers organes repro- ducteurs asexués qui en sortent. Le troisième chapitre traite du cormus, du stipe, des appendices, de la phyllotaxie, de l'inflorescence et des racines. Les trois chapitres suivants ont pour sujet l'étude des diverses sortes de cormus : tiges, rhizomes, tubercules, bulbes, bourgeons, etc. ; chatons mâles et femelles, réceptacle, verticilles floraux avec leur symé- trie, diverses sortes de fruits, etc.; ovules, graines, embryon, etc. Le chapitre vir envisage les productions émises parle thalle dans le but d'ar- river à une fécondation. On y trouve résumées, en cinquante pages, nos connaissances sur les organes”si divers des Algues, des Lichens et des Champignons. Le chapitre vir traite des mêmes organes chez les Musci- nées. Le chapitre 1x traite de l'espéce et des races, et le chapitre x de la classification. Dans son 1x° chapitre, M. Caruel est loin de se montrer franchement darwiniste. Prises séparément, dit-il, les idées de Lamarck et de Darwin suscitent des objections importantes. Bien que l'influence des agents exté- rieurs sur certains caractères de la plante soit indubitable, il lui semble qu'elle ne peut avoir qu'un effet transitoire, restreint aux individus sans s'étendre à toute leur race ; et d'ailleurs il ne comprend pas bien comment des organismes affines pourraient continuer de vivre à cóté les uns des autres sous les mémes influences sans finir par étre ramenés au méme type. Quand les partisans du darwinisme, auxquels on reproche le défaut de preuves expérimentales, objectent que l'expérience de l'homme est trop courte pour qu'il constate les variations, on peut leur répondre que ces varia- tions ne procèdent pas lentement et par degrés, pour s écarter peu à peu de la forme primitive, mais que, au contraire, une fois commencées, elles mar- chent rapidement jusqu’à ce qu’elles aient atteint leur limite. Un argument d’une grande puissance en faveur de la théorie transformiste serait plutôt l'impossibilité où se trouve notre esprit de concevoir autrement l'origine des étres organisés, sans sortir du champ oü s exerce l’action des lois naturelles. D'autre. part, cette théorie explique merveilleusement, grâce à la relation génésique, l'unité de structure du régne végétal (bien mieux qu'un plan préétabli par le Créateur, dont la notion se conçoit difficilement), ainsi que l'existence, si fréquente chez les plantes, de parties inutiles 182 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (argument dont ila été fait un si grand usage en zoologie). M. Caruel termine en reconnaissant que si le transformisme ne peut étre absolumen repoussé comme théorie générale, puisque l'on n'a rien à lui substituer; si l'exactitude en est démontrable dans certaines limites, il faut convenir cependant que les idées particuliéres de Darwin, comme celles de Lamarck, tout en expliquant quelques faits, sont insuffisantes à les expliquer tous ; et que l'origine du régne végétal reste encore un probléme enveloppé de beaucoup d’obscurités, dont la solution est bien loin d’être encore atteinte. Ueber den Vegetationspunkt der Angiospermen-Wur- zeln, insbesondere die Haubenbildung (Sur le point végé- tatif de la racine des Angiospermes, et particulièrement de la coiffe); par M. H.-G. Holle (Botanische Zeitung, 1816, n° 46 et 17, avec une planche). Il s'agit dans ee mémoire des modes suivant lesquels se différencie la coiffe à l'extrémité de la racine primaire ou des radicelles des Dicotylé- dones. On sait que ce sujet a déjà été traité par plusieurs auteurs : d'abord par MM. Hanstein et Reinke, qui regardaient la coiffe comme formée par les divisions tangentielles de l'épiderme ou dermatogéne ; puis par MM. de Janczewski (1) et Treub (2), dont les résultats, loin de cadrer avec la théorie exclusive de MM. Hanstein et Reinke, démontraient l'existence de plusieurs types différents dans l'origine et le développement de la coiffe. M. Holle a essayé de faire comprendre la diversité de ces résultats, et d'abord de ramener à un seul les deux types établis par M. de Jan- czewski dans les Dicotylédones. Il cite d'abord un certain nombre de familles passées sous silence par M. Reinke, et qui toutes appartiennent au type de l Helianthus, proposé par ce dernier savant comme l'exemple d'une structure commune aux Monocotylédones aussi bien qu'aux Dicoty- lédones. Le nombre des familles qui se rattachent à ce type est en effet trés-grand d'aprés M. Holle, si grand, qu'on doit le considérer comme trés- général dans les Dicotylédones. D'un autre côté, il existe des développe- ments anomaux ou des dégénérescences de ce type, déviations qui pour l’auteur constituent le quatrième type de M. de Janczewski. M. Holle appuie cette affirmation sur l'étude d'un certain nombre de plantes, chez lesquelles il trouve des différences assez notables entre la structure de la racine développée et celle de la radicule avant la germination. Il insiste particuliérement sur ces différences, que M. Russow avait déjà signalées, et montre que l'étude de la racine à divers états peut avoir une grande utilité pour résoudre la question. Chez plusieurs Papilionacées, l'auteur trouve la radicule de l'embryon construite sur le type de l'Helianthus, (1) Voy. le Bulletin, t. xxu (Revue), p. 126. (2) Voy. le Bulletin, t. xxm (Revue), p. 163. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 183 tandis que la racine développée des mémes plantes présente la dégrada- tion qui caractérise le quatrième type de M. de Janczewski. M. Holle fait aussi connaitre que dans plusieurs espèces d' Acacia, et dans le Juglans regia, le périblème prend part à la formation de la coiffe : ce n'est là aussi, selon lui, qu'une dégénérescence encore plus profonde du type. Il ne considère ni l’une ni l’autre de ces dégénérescences comme suffisam- ment caractérisées pour constituer des types spéciaux. Il est bien plus naturel, dit-il, d'admettre la présence des trois histogénes normaux, et de concevoir la production dela coiffe comme une fonction dévolue ordi- nairement au dermatogène, mais à laquelle le péribléme peut exception- nellement prendre part. Ueber den Vegetationspunkt der Dikotylen-Wurzeln (Sur le point végétant de la racine des Dicotylédones) ; par M. Jacob Eriks- son (Botanische Zeitung, 1816, n° 41). M. Eriksson établit pour le développement de la coiffe et de la racine des Dicotylédones quatre types de structure. Dans son premier type, il y a au sommet de la racine trois tissus dis- tincts : le plérome (Hanstein) ou cylindre central (Janezewski), duquel se développent le péricambium, les faisceaux vasculaires et la moglle; le périblème (Hanst.) ou écorce (Janez.), méristème d’où provient l'écorce primaire; enfin un méristéme commun à l’épiderme et à la coiffe, le dermato-calyptrogène (dermatogène Hanst., couche calyptrogène Jancz.). Le périblème provient, soit d’une série cellulaire unique sur une couche longitudinale, la série initiale de l Helianthus ; soit de deux séries initiales voisines l’une de l’autre. Dans le deuxième type, il n’existe plus au sommet de la racine que deux méristémes distincts : un plérome et un tissu commun à la fois à l'écorce primaire, à l'épiderme et à la coiffe. Dans le troisiéme type, tous les tissus primaires de la racine naissent d'un seul méristème commun. L'auteur rattache à ce type quelques plantes qui se distinguent par la prédominance du développement centrifuge du péribléme. of. . Dans le quatrième type, il existe au sommet radiculaire deux méri- stémes séparés : un plérome et un péribléme. Ce dernier s'accroit dans ses parties extérieures et produit la coiffe par des divisions tangentielles. Ce type est présenté notamment par les Gymnospermes. L'auteur ne trouve pas fondée l'interprétation que M. Holle fonde sur la dégénérescence de l'extrémité radiculaire. Ueber den Vegetationspunkt der Dicotylen-Wurzeln (Sur le point végétant de la racine des Dicotylédones); par M. H.-G. Holle (Botanische Zeitung, 18T1, n° 32). En revenant sur ce sujet, M. Holle a eu pour but d'affirmer la justesse 184 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de ses premiéres idées, à la suite de la communication préliminaire de M. Eriksson. L'auteur appelle aussi l'attention sur là formation de la « colonne », déjà signalée par M. Reinke, et constituée par les cellules de la coiffe situées dans l'axe de la racine. Les cellules médianes de la coiffe s'allon- gent dans la direction de cet axe au lieu de se diviser tangentiellement, comme le.font les cellules latérales. Quant au point végétatif des Monocotylédones, il se distingue essentiel- lement de celui des Dicotylédones par la présence d'un calyptrogéne spécial. Le premier type admis par M. de Janezewski pour le Pistia et l'Hydrocharis ne parait à l'auteur qu'une déviation sans importance. La racine de ces plantes présente en effet les caractéres généraux du deuxiéme type de M. de Janczewski, et M. Holle croit avoir trouvé dans le dévelop- pement des radicelles du Vallisneria spiralis un terme de passage entre le premier et le deuxiéme type. Ueber das Urmeristem der Dicotylen-Wurzeln (Sur le méristème primitif des racines des Dicotylédones); par M. Jakob Eriksson (Pringsheim's Jahrbücher, t. x1, 3° livr., 18711, pp. 380-436, avec dix planches). Ce travail, qu'a précédé la note abrégée citée plus haut, avait paru (avant d'étre publié dans les Jahrbücher) en langue suédoise dans les Archives de l'université de Lund, sous le titre de Om Meristems i diko- tyla växters rötter. L'auteur y développe les considérations que nous venons de présenter d'aprés lui, et qu'il fait précéder du résumé histo- rique habituel. Il compare ensuite les résultats qu'il a obtenus avec ceux de ses devanciers. Il examine, en terminant, la question de savoir de quelle importance sont les différences signalées par lui et d'autres auteurs dans la structure et les relations des divers méristémes. Il conclut que cette importance est trés-faible. M. Treub avait déclaré que les diversités relevées par lui dans le développement de l'extrémité radiculaire cadrent avec des variations de premier ordre dans les caractéres taxinomiques extérieurs. M. Eriksson s'inscrit contre cette affirmation. Il a souvent observé une structure radiculaire très-différente chez des plantes très- voisines. Il signale d'ailleurs de nombreux passages entre les types décrits: par les auteurs qui l'ont précédé, et en outre montre que certaines modi- fications étudiées par lui ne peuvent étre rapportées à aucun de ces types. Recherches sur l'accroissement terminal de la racine chez les Phanérogames ; par M. Ch. Flahault. Thése pour le doctorat és sciences naturelles (Ann. sc. nat., vi, 6, pp. 108, avec 8 planches). Si l'on jette un coup d'œil d'ensemble, dit M. Flahault, sur les travaux REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 185 publiés depuis que M. Reinke a exposé sa théorie, on voit que la confu- sion est devenue de plus en plus grande ; la comparaison la plus attentive de tant d'affirmations diverses, de contradictions si nombreuses, ne per- met pas de se former à priori, sur la structure de l'extrémité radiculaire, une idée nette et précise. Il lui a semblé qu'il était temps de chercher une solution à ces nombreuses difficultés. Il s'est efforcé de la trouver en appuyant son étude critique par l'examen d'un certain nombre de plantes qui n'avaient pas encore été étudiées. Déjà plusieurs des auteurs anté- rieurs avaient fait observer que la structure du sommet radiculaire diffère avec l’âge, que cette structure n'est pas toujours la méme dans l'embryon et dans la racine développée. On ne doit pas s'en étonner, dit-il, quand on réfléchit que l'embryon n'est pas soumis aux influences extérieures. Des caractéres d'adaptation se manifestent, il est vrai, jusque dans l'embryon (Gui, Cuscute), mais, d'une facon générale, tous les embryons ont été sou- mis dés la fécondation aux mémes conditions d'existence. La radicule, observée à l'état embryonnaire, doit donc présenter des caractéres tou- jours sensiblement identiques pour chaque espéce. Dans la racine déve- loppée, au contraire, les tissus, se divisant continuellement par suite du développement incéssant, peuvent avoir des caractéres plus confus, plus difficiles à saisir. C'est pourquoi M. Flahault a toujours étudié la radicule dans la graine müre. Il l'a fait sur prés de 350 espéces, apparienant à tous les principaux groupes des Phanérogames. C'est ainsi qu'il est arrivé à reconnaitre deux modes de structure, deux types principaux autour desquels viennent se grouper un certain nombre de modifications secon- daires. Chacun de ces deux types est propre à l'un des embranchements des Phanérogames. Dans les Monocotylédones, l'épiderme est ordinairement formé par l'une des premiéres segmentations des initiales de l'écorce; quelquefois il parait résulter de leur premiére division ; peut-étre en est-il séparé dés l'origine chez un petit nombre de plantes. — La coiffe parait, le plus sou- vent, avoir été formée par une division tangentielle de l'épiderme à une époque fort reculée du développement de l'embryon ; à partir de ce moment, elle reste absolument indépendante de l'épiderme et se régénére par l'activité de sa couche interne. Le fonctionnement de la coiffe est donc ici absolument indépendant de celui de l'épiderme. Dans les Dicotylédones, l'épiderme a des initiales indépendantes de celles de l'écorce, au moins dans tous les cas où l'écorce a des initiales distinctes. La coiffe est formée le plus souvent par les divisions tangen- tielles de l'épiderme, quelquefois par les divisions des assises de l'écorce ; elle ne devient jamais indépendante des couches qui la forment ; elle se régénére par la division tangentielle successive de la partie la plus jeune de ces couches. Dans les Gymnospermes, la coiffe est toujours formée par la division tangentielle des couches de l'écorce. Enfin le fonctionnement 186 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de la coiffe dépend toujours du fonctionnement de l'épiderme ou de l'écorce, chez les Dicotylédones et chez les Gymnospermes. Il résulte encore des faits observés par M. Flahault que les caractères du sommet de la racine ne peuvent pas nous servir pour apprécier les relations réciproques des familles de Phanérogames. Il ne peut accepter ce que M. Treub pense de l'importance taxinomique de ces caractéres. Lui aussi, comme M. Eriksson, a constaté que les plantes les plus voi- sines différent souvent beaucoup par la structure du sommet de leurs racines; et qu'au contraire des plantes appartenant à des familles trés- éloignées les unes des autres ont des caracléres radiculaires communs. La structure du sommet végétatif ne peut servir, au point de vue de la classification, que pour établir d'une façon positive si une plante est monocotylédone ou dicotylédone. Ajoutons que si la coiffe est un organe fort variable au point de vue morphologique, elle manque d'ailleurs sur certains organes qui ont in- contestablement le caractére de la racine, et que par conséquent elle ne peut être prise comme caractère absolu pour définir cet organe. Notons aussi que M. Flahault, ami, comme tout écrivain français, de la clarté et de la propriété des termes, ne voit aucune raison pour conserver les termes de plérome, de péribléme et de dermatogéne, inventés par M. Hanstein. Comment déterminer à quel moment le plérome devient cylindre central, le péribléme écorce, le dermatogène épiderme? Les dif- férenciations n'apparaissent que successivement. Pour'éviter toute erreur tenant à une appréciation erronée de la limite, la plupart des auteurs ont conservé aux tissus les dénominations de M. Hanstein, quel que soit leur âge. Dès lors ne paraît-il pas préférable de les rejeter et d'employer des noms connus de tout le monde ? Notice biographique sur Jean-Baptiste Cornet, de Saint- Bonnet en Bresse; et Notice sur la flore de la Bresse chalonnaise et louhannaise; par M. le docteur Gillot. In-4° de 13 pages. Chalon-sur- Saône, impr. Dejussieu, 1878. Une courte biographie de J.-D. Cornet, né à Saint-Bonnet en Bresse, le 22 septembre 1826, et décédé le 15 mars 1874, juge de paix à Saint- Léger-sous-Beuvray, nous fait connaitre ce botaniste, qui avait herborisé surtout dans le Dauphiné, dans la Bresse et dans le Morvan, et qui a col- laboré à l'Association rubologique de M. l'abbé Boulay par la publication de quelques espèces. M. Gillot, compagnon d'herborisations de Cornet et devenu possesseur de son herbier, a trouvé dans cet herbier des indica- tions précieuses et inédites sur la végétation d'une partie dela Bresse jusqu'ici peu parcourue. Le Catalogue des plantes vasculaires de Saône- et-Loire, de-M. le docteur Carion, ne renferme en effet que de rares ren- seignements sur les arrondissements de Louhans et de Charolles. D’autres REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 187 sources ont été puisées par M. Gillot dans ses propres constatations, dans des documents fournis par M. J. Paillot, M. Grognot et quelques autres botanistes. Il en a profité pour dresser des listes des plantes communes pour la région qui l'a occupé, et pour indiquer les stations des espéces rares, dont quelques-unes sont nouvelles pour le département. Cordyceps Menesteridis Berk. (Gardeners Chronicle, 21 dé- cembre 1878). Ce nouveau Cryptogame, envoyé à M. Berkeley par M. de Müller, a été découvert en Australie par M. C. French sur la chenille du Menesteris laticollis Boisd. M. Berkeley le caractérise ainsi : Stipe élancé, long de 3 de pouce, atténué au sommet, terminé par une tête elliptique et brune de 4 de pouce, présentant des ponctuations blanches qui sont les orifices des périthéciums. Beiträge zur genaueren Kenntniss der Cystolithen und einiger verwandten Bildungen im Pflanzenreiche (Re- cherches sur les cystolithes et sur quelques formations analogues dans le règne végétal) ; par M. Karl Richter (Sitzungsberichte der Kais. Akademie der Wissenschaften, t. Lxxvi, juin-juillet 1877, pp. 145- 178, avec 2 planches). L'auteur, aprés une introduction historique, étudie la morphologie des cystolithes développés, leur constitution chimique, leurs propriétés opti- ques, leur développement, les points où on les rencontre, et certaines for- mations qu'on pourrait confondre avec eux, telles que certains poils des Borraginées, et des glandes crystallines observées par M. Duchartre dans la moelle du Kerria japonica ei du Ricin. L'auteur conclut de la manière suivante : Les cystolithes peuvent étre répartis en deux groupes assez différents. Les uns sont limités à l'épiderme, apparaissent à une époque relative- ment tardive, ont toujours un pédoncule apparent, une structure dénon- cant des couches concentriques traversées par une striation perpendicu- laire à leur direction ; enfin dans leurs composés inorganiques, suivant toute apparence, outre du carbonate de chaux, ils admettent aussi de la silice. Ces formations, au point de vue morphologique, sont des dépen- dances, sous forme de saillies intérieures, de la membrane cellulaire des cellules épidermiques ; autrement dit, elles sont de la nature des trichomes ; on ne les trouve avec tous ces caractères que chez les Urticinées. Le second groupe comprend les eystolithes fusiformes ou claviformes. Ceux-ci se trouvent dans les feuilles, les tiges ou les racines, et, à l'excep- tion du bois, ne manquent guére à aucun tissu de ces organes. Ils ne présentent que rarement une tige apparente ; ils sont également formés de couches concentriques, que traversent non pas des stries, mais des espaces 188 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. creux disposés radialement et remplis de carbonate de chaux. Ces cysto- lithes se présentent comme dus à des saillies intérieures de la paroi cellu- laire, et de trés-bonne heure ; d'ailleurs, une fois développés, ils renfer- ment une proportion de matiére organique beaucoup plus faible que les précédents, et ne contiennent pas de silice. Ils sont surtout répandus dans la famille des Acanthacées, et se trouvent aussi parmi la famille des Urticées, dans les genres Pilea, Elatostemma et Myriocarpa. Il importe enfin de remarquer que les cystolithes, soumis à la lumiére polarisée, présentent tous la double réfraction ; tous, sans avoir été modi- fiés, et mieux encore après qu'on en a séparé le carbonate de chaux, offrent une croix de polarisation trés-apparente. Die Entwickelung des Embryo von Asplenium She- pherdi Spr.; par M. F. Vouk (Sitzungsber. der Kais. Akademie der Wissenschaften, t. Lxxvi, juin-juillet 1877, pp. 271-312, avec 3 pl.). La première cloison de embryon de l’Asplenium ou Diplazium She- pherdi, ou cloison basale, est, suivant l’auteur, verticale et dirigée vers le col de l'archégone, séparant cet embryon en deux moitiés, dont l'une est antérieure et l’autre postérieure par rapport à la direction du prothalle. L'antérieure est l'origine de la partie aérienne, et la postérieure celle de la partie souterraine. Chacune d'elles est partagée ensuite en quatre, par deux nouvelles cloisons perpendiculaires entre elles et à la précédente. De ces deux nouvelles cloisons, l’une forme avec la première un angle dièdre vertical, c'est la cloison médiane; l'autre un angle dièdre hori- zontal, c'est la eloison transversale. Cette derniére a plus de valeur mor- phologique ; en effet, dans la moitié antérieure elle sépare la feuille de la tige, et, dans la moitié postérieure, la racine du pied. La feuille prend ainsi origine à la fois par les deux cellules placées du cóté antérieur au-dessus de la cloison transversale. La racine prend origine au contraire d'une seule cellule, et n'est pas traversée dans son milieu par la cloison médiane comme la premiére feuille. L'auteur se livre ensuite à une série de comparaisons, fondées sur l'or- ganogénie, entre le développement des divers Cryptogames. Ueber Binnenzellen in der grossen Zelle (Antheridium- zelle) des Pollenkorns einiger Coniferen (Sur les cellules qui se développent dans le grain pollinique de certains Coniféres) ; par M. A. Tomaschek (Sitzungsberichte der Kais. Akademie der Wissen- schaften, t. LxxvI, juin-juillet 1877, pp. 313-320). Les observations consignées dans cette note ont une importance qui n'échappera à personne. L'auteur a recueilli sur le sol des agglomérations de grains polliniques provenant du Pinus silvestris et de l' Abies excelsa, et qu'une pluie doucé: avait-entrainés en balayant l'atmosphère: 1l les REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 189 sema dans l'eau le 31 mai, immédiatement après sa récolte, et les examina au microscope le 13 juin suivant. Il y constata des faits curieux. Le plus grand nombre de ces grains avaient été le siége d'un nouveau développe- ment. Leur cellule (Antheridiumzelle) laissait voir clairement plusieurs cellules dans son intérieur. Il a trouvé depuis deux jusqu'à seize cellules intérieures (Binnenzellen) dans un seul grain pollinique. Le contenu amylacé et granuleux du grain n'était alors plus perceptible. Les cellules intérieures ainsi formées étaient de deux sortes : les unes offrent un nucléus brillant, nettement limité, entouré d'une enveloppe protoplasmique granuleuse, qu'enveloppent deux membranes concentriques chacune à double contour, séparées par un espace vide ou rempli d'un liquide clair; les autres, dépourvues de noyau, ont une paroi cellulaire simple et contiennent un protoplasma granuleux qui les remplit complétement. Il existe des passages entre ces deux formes. Ensuite l'auteur a vu que beaucoup de grains de pollen, aprés avoir été le siége de cette génération endogéne, se dépouillent de leur exine et passent à l'état de vésicules. Enfin leur intine se déchire cà et là, et les cellules de nouvelle formation (et des deux sortes) deviennent libres. Celles de la deuxiéme forme permettent d'observer alors une nouvelle modification dans leur substance. Les grains de leur protoplasma semblent agités d'un mouvement rotatoire qui ensuite se précise davantage en se spécialisant, et que l'auteur ne saurait mieux comparer qu'au bouillonnement d'un liquide. Enfin on voit d'un point de la paroi sortir des zoospores ! qui s'échappent rapidement du champ du microscope. Ces zoospores sont munies d'un seul cil trés-long, et aprés l'avoir perdu, elles s'agglomérent en boulesanalogues à des Zooglæa. Dans d'autres cas, au lieu de donner issue à des zoospores distinctes, c'est le contenu protoplasmique de la méme cellule qui s'échappe tout entier de sa cavité ; alors il se meut à la maniére d'un amibe. L'auteur a observé encore la formation de cellules endogénes dans le grain pollinique non-seulement chez le Taxus baccata, un autre Conifére, mais encore chez le Lilium candidum. Au premier abord, ces faits sembleraient établir une liaison inattendue eutre les deux embranchements du régne végétal ; mais il est à craindre que M. Tomaschek, comme il le soupconne lui-méme, n'ait eu affaire à quelque Saprolegniée qui aurait pénétré dans les grains polliniques, et à laquelle il conviendrait de rapporter plusieurs des phénoménes observés, notamment l'émission des 200spores. Ueber die Entwickelung der Pollenpflänzchen des Col- chicum autumnale (Sur le développement de la plantule polli- hique du —) ; par M. A. Tomaschek (ibid., octobre 1877, pp. 489-495, avec une planche). M. Tomaschek n'a point retrouvé dans les grains de pollen du Colchique 190 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les zoospores que nous venons de mentionner d'aprés lui ; il a seulement constaté la facilité à végéter loin du stigmate, facilité bien connue pour beau- coup de grains polliniques. Ceux du Colchique ne s'allongent pas toujours en boyaux, dans les conditions anomales de la culture artificielle ; ils res- tent parfois presque globuleux, mais en perdant une partie de leur exine et en développant aux dépens de leur protoplasma des couches d'épaississement sur leur paroi ou des cloisons dans leur intérieur. Quand ils s’allongent, M. Tomaschek les a vus se fendre à leur extrémité, et leur protoplasma s'échapper en masse par cette fente. Ceci lui fournit une raison de plus de comparer le grain de pollen à la microspore, notam- ment à celle des Marsiliacées. NOUVELLES. (15 janvier 1879.) — Nous avons annoncé dans un de nos derniers numéros la nomina- tion de M. Barthélemy à la chaire de botanique de Rennes. M. Barthéleniy ayant refusé ce poste, M. L. Crié, licencié és sciences naturelles, a été chargé du cours de botanique à la Faeulté des sciences de Rennes. — M. le docteur Odoardo Beccari a été nommé l'an dernier directeur du jardin botanique de Florence. M. Beccari a aussi sous sa direction les collections botaniques du musée d'histoire naturelle. — M. A. Kerner a été nommé professeur de botanique systématique à Vienne (Autriche), en méme temps que directeur du Jardin botanique de la méme ville. — M. Johann Peyritsch a été nommé professeur ordinaire de bota- nique et directeur du jardin botanique à l'université d'Inspruck, en rem- placement de M. Kerner. — M. le docteur Pfeffer, de Bâle, a quitté la chaire de botanique de cette ville pour aller occuper celle de Tübingue ; et M. le docteur H. Vôchting, de Derne, a pris à Dàle la place de M. Pfeffer. — M. le docteur Wittrock, professeur à l'université d'Upsal, est promu en qualité de préfet-vicaire au Musée royal deStockholm, et de professeur àla nouvelle université libre de cette ville. — La Société a fait depuis la publication de notre dernier numéro (1) deux nouvelles pertes dans la personne de M. Blondin de Brutelette (Henri- (1) Par suite d'une erreur typographique, les nouvelles du numéro B-C portent la date du 6-uoût aw lieu dé celle-du 6 décembre. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 191 Léopold), décédé le 24 décembre 1878 à Abbeville, auquel on doit plu- sieurs publications sur la flore de cette ville, faites en commun avec M. de Vicq; et dans celle de M. de Boucheman, un des vétérans des herborisa- tions parisiennes, dont le nom est fréquemment cité dans la Flore de MM. Cosson et Germain, de Saint-Pierre, décédé le 27 décembre à Ver- sailles, dans un àge trés-avancé. — M. Jakob Juratzka, botaniste de Vienne, bien connu pour ses tra- vaux de bryologie, a succombé, le 22 novembre dernier, à une affection du cœur, à l’âge de cinquante-neuf ans. — On annonce la mort de M. le docteur Jean-Chrétien-Ferdinand Hofer, né à Doeschnitz (Thuringe), le 21 avril 1811, naturalisé Français en mars 1848. M. Hofer, d'abord destiné à l'état ecclésiastique, puis soldat à vingt ans, à l'époque où il prenait part à l'expédition de Morée, ensuite attaché à l'Université et secrétaire de M. Cousin, est surtout connu pour avoir dirigé la Nouvelle Biographie générale de MM. Didot, et pour les volumes qu'il a publiés sur diverses sciences, sous les titres de Dictionnaire ou d'Histoire. Nous avous signalé iei son Histoire de la botanique, qui laissait fort à désirer dans l'étude de la période moderne. : — M. Friedrich Haberlandt, professeur à l'École supérieure d'agricul- ture de Vienne, a succombé le 2 mai dernier aux suites d'une grave opéra- tion chirurgicale, à l’âge de cinquante-trois ans. — M. James Mac-Nab, le curator du jardin botanique d'Édimbourg, est décédé le 20 novembre dernier à l’âge de soixante-neuf ans. Il avait remplacé son pére dans la direction du jardin botanique d'Edimbourg. Son fils, M. W.-R. Mac-Nab, est professeur de botanique au Collége royal de Dublin. — M. Jean Roidot-Déléage, architecte et archéologue à Autun, est décédé le 22 septembre dernier dans cette ville. C'est lui qui avaitfourni à M. Boreau, pour la première édition de la Flore du centre, le Catalogue des plantes de l'Autunois et du Morvan. — M. Thomas Belt, naturaliste-voyageur, qui avait publié en 1874 un livre intéressant sur le Nicaragua, est décédé le 22 septembre dernier, à Denver (Colorado, États-Unis), dans sa quarante-sixiéme année. — On annonce encore la mort de M. Thozet, Français de naissance, qui habitait depuis une vingtaine d'années l'Australie, où il est décédé à Rockhampton le 31 mai dernier, intimement lié avec M. de Mueller, qui lui avait dédié un genre d’Asclépiadées ; — de M. Christian-Edward Lan- gethal, d'Iéna, auteur de plusieurs ouvrages de botanique agricole ; — et de M. Franz von Fleischer, professeur de botaniqueà l'Académie agricole et forestière de Hohenheim, décédé le 24 août dernier. 199 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. — Dans le programme des questions mises au concours par la Fédéra- tion des Sociétés d'horticulture de Belgique, nous croyons devoir relever les sujets suivants : 6* Écrire la monographie botanique et horticole d'un groupe naturel (genre ou famille) de plantes assez généralement cultivées en Belgique. Le choix du groupe est laissé aux concurrents, à l'exclusion de ceux qui ont déjà été traités dans le Bulletin de la Fédération. 9" Décrire les maladies auxquelles le Sapin est exposé en Belgique, spécialement celles qui sont provoquées par lesinsectes ou par des crypto- games, et faire connaitre les meilleurs moyens pour les combattre. 11* Écrire la monographie botanique et horticole des Fougères culti- vées en Belgique. 12 Écrire la monographie botanique et horticole des Coniféres suscep- tibles de constituer en Belgique des essences forestières. 17° Exposer les phénomènes de la nutrition des plantes, spécialement chez les arbres dicotylédonés qui se développent dans les conditions ordi- naires de notre climat. 18° Exposer l'influence de la lumière sur la végétation, spécialement dans ses rapports avec l'horticulture. — Influence de la latitude, de l'alti- tude, du verre et des couleurs. 19^ Exposer la structure, la végétation et les fonctions des racines. 20° Traiter de la transpiration des plantes. Rapports de la quantité d'eau évaporée avec les diverses circonstances de la végétation. 21° Exposer les rapports entre le sol et la végétation, spécialement en Belgique. Les mémoires, qui seront récompensés par des prix d'une valeur de 100 à 500 francs, doivent étre envoyés dans les formes académiques, avant le 15 octobre de chaque année, à M. le professeur Éd. Morren, secrétaire de la Fédération, à Liége. — Deux botanistes anglais, M. Joshua, à Cirencester, et M. Holmes, 30, Arthur-Road, à Holloway, sont dans l'intention de publier un exsiccata de Lichens, accompagné de préparations donnant des coupes d'apothé- cies, etc. [s sollicitent des souscripteurs. — La vente des livres d'histoire naturelle et de botanique laissés par feu M. Durieu de Maisonneuve aura lieu vers le 3 mars 1879 et jours suivants, à la salle Sylvestre, par les soins de MM. J.-B. Bailliére et fils. Le Rédacteur de la Revue, Dr EUGÈNE FOURNIER. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, ÉD. BUREAU. PARIS. — MPRIMERIE DB E. MARTINET, RUE MIGNON, 2, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (NOVEMBRE-DÉCEMBRE 1878.) N. B. — On peut se procurer les ouvrages analysés dans cette Revue chez M. Savy, libraire de la Société botanique de France, boulevard Saint-Germain, 77, à Paris. Études phycologiques. Analyses d’Algues marines; par M. Gustave Thuret, publiées par les soins de M. le docteur Édouard Bornet. In-folio de 105 pages, accompagné de cinquante et une planches gravées d’après les dessins de M. Alfred Riocreux. Paris, G. Masson, éditeur, 1878. Nous ne saurions mieux faire connaitre à nos lecteurs cette belle publi- calion de M. Bornet qu'en reproduisant le rapport que M. Van Tieghem a fait devant l'Académie des sciences, et sur lequel l'Académie vient de décerner aux Études phycologiques le prix Desmaziéres pour 1878. « La commission est unanime à décerner le prix Desmazières pour 1878 à M. le docteur Bornet pour le beau livre intitulé : Études phycologiques, qu'il vient de publier en son nom et au nom de notre regretté correspon- dant M. Thuret. » Ce grand ouvrage nous apporte enfin le développement si longtemps attendu et l'entier achèvement de deux découvertes, qui comptent à coup sür parmi les plus brillantes et les plus fécondes que l'on ait faites en botanique depuis un demi-siécle, et qui en méme temps intéressent au plus haut degré la science générale, je veux dire la fécondation avec formation d'un œuf dans les Algues brunes de la famille des Fucacées, et la fécon- dation avec formation d'un fruit sporifère dans les Algues rouges de la famille des Floridées. Il y a vingt-cinq ans, il est vrai, que la première de ces découvertes a été annoncée par M. Thuret, et la seconde a été faite en commun et publiée, il y a douze ans déjà, par MM. Bornet et Thuret. Mais c'est ici, dans ces cinquante et une magnifiques planches in-folio, dessinées d'aprés nature par M. Riocreux avec un talent incomparable et vraiment à la hauteur du sujet, que l'on en trouvera, aujourd'hui pour la première fois, toutes les preuves rassemblées et coordonnées. » Les seize planches consacrées aux Fucacées nous font assister, chez les divers genres de cette famille, et partout avec la plus merveilleuse clarté, au développement et à la mise en liberté des spermatozoides, au dévelop- T. XXV. (REVUE) 13 194 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pement et à la mise en liberté des oospheres, à ia rencontre des sperma- tozoïdes avec les oosphères auxquelles ils s'attachent, à la formation con- sécutive et instantanée des œufs et bientôt après à leur germination. » C'est de la méme manière, on le sait aujourd'hui, c'est-à-dire par la production d’un œuf à la suite de la pénétration mutuelle des deux corps protoplasmiques màle et femelle, que la reproduction. sexuée s'exprime chez les Algues vertes, chez les Champignons oü elle a pu étre constatée avec certitude, chez les Characées, les Muscinées, les Cryptogames vascu- laires et les Phanérogames ; enfin, chez tous les animaux. Il semble donc que la régle soit générale, et qu'on se trouve en présence d'une loi de la nature. Or c'est précisément à cette régle que les Algues du groupe des Floridées viennent faire exception. » Les vingt-deux planches qui leur sont attribuées nous montrent en effet que les choses s'y passent tout autrement. Il y a bien encore des corpus- cules màles mis en liberté, des sortes de spermatozoïdes, si l'on veut, mais immobiles. Il y a aussi un organe femelle, mais il est composé de plusieurs cellules dont une se prolonge en un poil, et il demeure fixé à la plante. A ce poil, le corpuseule måle vient s'attacher et s'anastomoser pour y déverser son contenu protoplasmique : c'est la fécondation. Aussitót il se fait dang les cellules voisines un développement nouveau, qui, variable selon les genres, aboutit toujours à la production d'un fruit sporifére plus ou moins compliqué, dont les spores, une fois disséminées, germent et repro- duisent directement la plante. Parfois méme (Dudresnaya, Polyides), il y a comme une fécondation à deux degrés. A la suite de la premiére copu- lation, les cellules voisines du poil récepteur, au lieu de produire directe- ment le fruit, développent de longs tubes qui vont cà et là s'anastomoser avec les rameaux voisins, et il naît un fruit à chaque anastomose. » On voit que la reproduction sexuée se présente chez les Floridées avec un ensemble de caractères qu'elle n'affecte nulle part ailleurs chez les êtres vivants. Aucune analogie, par conséquent, ne pouvait conduire à sa découverte ; bien plus, toutes les analogies en éloignaient. C'est ce qni explique que cette découverte soit venue si tard; Cest aussi ce qui en accroît singulièrement le mérite. » Dans ces vingt-trois dernières années de vie commune, d'étroite amitié et de constante collaboration, dont le présent ouvrage est comme le cou- ronnement, la part du maitre et de l'initiateur étaut hors de cause, ce serait une tàche difficile et délicate de chercher à préciser celle del'éléve et du collaborateur, et ce n'est pas l'exquise modestie de M. Bornet qui pourrait nous y aider. Nous ne l'avons pas essayé. Il nous suffit que cette part soil considérable, et nous n'en donnerons ici qu'une preuve. Pour divers motifs, une fois la publication du travail décidée, il y a de cela plus de vingt ans, la reproduction des dessins par la gravure se fit avec une REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 195 extrême lenteur, et dans les derniers temps, M. Thuret, renonçant presque à tout espoir de voir s'achever jamais un ouvrage dont l'intérêt d'actualité lui semblait avoir depuis longtemps disparu, avait à peu près cessé de s’en occuper. Aussi, quand une mort prématurée est venue l'enlever à la science, dix planches restaient à graver et pas une ligne du texte n'était écrite. » La belle découverte de la fécondation des Floridées a uni dans la science les noms de M. Bornet et de M. Thuret. Ne les séparons pas aujourd'hui, et, en décernant le prix Desmaziéres à M. Bornet, donnons un souvenir pieux et reconnaissant au savant et à l'homme de bien qui fut son maitre le plus dévoué et son ami le plus cher. » Zur Kenntniss einiger Meeresalgen (Recherches sur quelques Algues marines), par M. Karl Goebel (Botanische Zeitung, 1878, n° 12 et 13). Il y a déjà longtemps que M. Thuret avait reconnu, contrairement aux premiéres assertions de son mémoire de 1850, que les Ectocarpus possé- dent des sporanges uniloculaires (oosporanges) aussi bien que des spo- ranges multiloculaires (trichosporanges). Le méme savant a dit plus tard avoir constaté que les zoospores issues de l'une ou de l’autre forme de spo- ranges germent, sans aucun contact réciproque préalable. MM. de Jan- czewski et Rostafinski ont obtenu le méme résultat (Soc. des sc. nat. de Cherbourg, 1813) ; il n'y a pas de copulation, ont-ils dit, ni au moment de l'émission des zoospores, ni pendant leur mouvement, ni pendant leur germination (ibid., 1875, p. 9). Depuis, cependant, M. Reinke a constaté la sexualité chez des Ectocarpées, les Zanardinia et les Cutleria. M. Areschoug avait déjà antérieurement observé la copulation des Dict yo- siphron, mais d'aprés une méthode qui laissait place à quelques critiques. Chez l’ Acetabularia, M. Strasburger a observé que les spermatozoïdes ne copulent que quand ils proviennent de réservoirs différents. L'auteur a constaté des phénoménes analogues chez l'Ectocarpus pusillus, qui se rencontre fréquemment dans le golfe de Naples sur de grandes Algues, particulièrement sur le Codium tomentosum. Il a vu les zoospores de cette espéce se copuler, seulement quand deux sporanges voisins s'étaient ouverts en méme temps. Il en est de même chez les Ulothrix, d’après M. Dodel (voy. Revue, t. xxiv, p. 104). Il y a donc là, parmi des Crypto- games inférieures, une sorte de tendance à la fécondation croisée. Monographie Phanerogamarum. Prodromi nunc continuatio, nunc revisio; auctoribus Alphonso et Casimiro de Candolle, aliisque botanicis ultra memoratis. Vol. primum : SMILACEZ, RESTIACEE, ME- LIACEÆ, cum tabulis 1x. In-8* de 779 pages. Paris., sumptibus G. Masson, junio 1878, Tout le monde savant a applaudi à la décision que MM. Alphonse et 196 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Casimir de Candolle ont prise, quand ils se sont résolus à continuer le Prodromus. On sait que celte continuation a été conçue sous une forme simplifiée, quant au travail de direction, et améliorée en même temps, au point de vue des exigences actuelles de la science. Les Monographie Phanerogamarum constitueront une série de mono- graphies qui paraitront, par volume ou par demi-volume, à des époques variables, sans étre assujetties à un ordre déterminé comme celles du Prodro- mus. Les auteurs ne seront pas astreints non plus à la méme uniformité de lahgage ni d'exposition, et pourront donner quelques planches, consacrées surtout à des analyses ou à des détails anatomiques. Le premier volume, récemment publié, contient trois monographies importantes : celle des Smilacées, rédigée par M. Alphonse de Candolle ; celle des Restiacées, par M. Maxwell T. Masters, et celle des Méliacées, par M. Casimir de Candolle. M. de Candolle a résumé lui-méme, dans une note lue à notre Société le 25 mai 1877, les principaux résultats dé sa monographie des Smilacées, dans laquelle l'organographie tient une part très-importante. En traitant des Restiacées, M. Masters a marché dans la voie qu'il avait déjà frayée antérieurement, en publiant dans les Procee- dings de la Société Linnéenne de Londres des travaux analysés il y a plu- sieurs années dans cette Revue. Il a ajouté de nombreuses planches à son travail. Le genre le plus parfait de la famille est pour lui le genre Lepy- rodia, oà les fleurs, trés-souvent monoiques, sont parfois hermaphrodites ; l'ovaire y est formé de trois carpelles, dont le troisiéme est antérieur: tous les autres genres sont dioiques. L'avortement du troisiéme carpelle fait paraître le gynécée dimére chez de nombreuses espèces de Restio, d'Ecdeiocolwa, de Lyginia, etc. L'avortement d'un deuxième carpelle, un des deux latéraux, rend le méme gynécée monomére chez le Thamno- chortus, le Lepidobolus, etc. M. Casimir de Candolle a étudié avec des détails nouveaux l'organogra- phie des Méliacées. Il a constaté chez plusieurs d'entre elles, contraire- ment à l'assertion de certains auteurs, l'existence de glandes foliaires transparentes, analogues à celles qui abondent chez les Rutacées ou méme chez les Samydées. Les loges des carpelles sont tantôt superposées aux pétales, tantót alternes avec eux, et cela indépendamment de la présence ou de l'absence d'un disque intra-staminal. C'est là assurément un motif sérieux pour ne pas considérer ce dernier comme l'homologue d'un ver- licille ordinaire. Le disque intra-staminal revêt tantôt la forme d'un gynophore, tantótcelle d'une gaine ou d'un tube entourant l'ovaire en totalité ou partiellement, et quelquefois soudé avec sa base. Le disque tubuleux du Caralea polytricha résulte d’une expansion latérale et tardive des couches externes des parois de l'ovaire, qui est donc semi-infère par rapport à ce disque. Lorsque le disque est soudé avec la base de l'ovaire, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 197 la partie supérieure et libre de cet organe concourt seule à la formation du fruit. Chez les Munronia et Dysoxylum, le disque émane du récep- tacle méme et se trouve être tout à fait indépendant des autres verticilles. La classification ne présente rien de nouveau. On voit que l'auteur ne rattache qu'à regret aux Méliacées les Cédrélacées, que leurs étamines à ` filets libres et à anthéres versatiles, ainsi que leurs glandes foliaires, rap- prochent des Rutacées. L'arille, dont la véritable nature était pour Adrien de Jussieu fort dou- teuse chez les Méliacées, n'est pas, d’après M. C. de Candolle, fréquent dans la famille. Celui qu'on a décrit chez le Guarea trichilioides est constitué par le revêtement intérieur des loges, qui se sépare du péricarpe au moment de la déhiscence. La membrane qui entoure la graine des Trichilia est formée par les cloisons des loges dont les ovules ne sont pas développés. La distribution géographique, sommairement traitée ici par M. C. de Candolle, l'a été plus longuement par lui dans un mémoire spécial publié dans les Transactions de la Société Linnéenne de Londres. Les faits qu'il contient cadrent tous avec les lois de la géographie botanique ; on peut citer parmi eux l'existence de 18 espèces de Dysoxylon spéciaux à la Nouvelle- Calédonie, sur 19 que contient la flore de cette ile. Die Lichtlinie in den Prismenzellen der Samenschalen (La ligne lumineuse dans les cellules prismatiques de l'enveloppe des graines) ; par M. R. Junowiez (Sitzungsberichte der Kais. Akademie der Wissenschaften, t. Lxxv1, octobre 1877, pp. 335-352, avec deux planches). Mettenius, dans ses recherches sur les Rhizocarpées en 1866, a été le premier qui ait fait remarquer un phénomène intéressant sur les cellules prismatiques qui se trouvent dans la paroi du conceptacle des Marsilia- cées. Ces cellules présentent üne partie réfractant plus fortement la lu- miére. Des auteurs postérieurs, étudiant le méme phénoméne sur des cellules analogues des fruits ou des graines, ont nommé cette partie ligne lumineuse (Lichtlinie). M. Junowiez l'a observée dans les enveloppes séminales sur un certain nombre de plantes différentes. Il résulte de ses travaux et de ceux de ses devanciers qu'on en a aujourd'hui constaté l'existence chez les Cannées, les Convolvulacées, les Labiées, les Cucurbitacées, les Malvacées, les Mimosées et les Papilionacées.. Cette ligne lumineuse n'apparait d'après lui que sur les cellules prismatiques d'une structure spéciale. Elle ne se montre pas sur des coupes tangentielles. On avait pensé qu'elle était due à un système particulier de ponctuations. M. Junowicz déclare seulement que la réfraction plus forte de la ligne lumineuse est due à une disposition 198 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. moléculaire favorable ; il affirme en outre que la membrane cellulaire n'est pas modifiée chimiquement à son niveau. Die gehôften Tüpfel des Xylems der Laub- und Nadel- hólzer (Les ponctuations aréolées du bois des Dicotylédones angio- spermes et des Coniféres) ; par M. J. Kreuz (Sitzungsberichte der Kais. Akademie der Wissenschaften, t. Lxxvi, 3° livr., octobre 1877, pp. 353- 284, avec 4 planches). L'auteur admet, comme on le fait généraiement aujourd'hui, que les aréoles sont fermées. Quand le contraire se présente, cela est dà, d'aprés lui, à des défauts dans la préparation. On a pendant longtemps regardé l'aréole de deux. ponctuations voisines comme une cavité (lenticulaire) intercellulaire dans laquelle confluent les canalieules de chaque ponctua- tion. M. Kreuz affirme que c'est là une opinion erronée, et que la cavité lenticulaire est partagée par la membrane primaire en deux parties, dont chacune appartient à l'une des deux ponctuations. Il resterait, pour corro- borer la maniére de voir de l'auteur, à expliquer par quel mode de déve- loppement se produit l'apparence qui donne lieu à l'aréole. Il ne nous semble pas que M. Kreuz se soit préoccupé de ce point de vue. Il s'est sur- tout attaché à décrire les diverses formes qu'affectent les ponctuations simples ou isolées selon la nature des éléments prosenchymateux qui sont en contact pour la production de ces organes, vaisseaux, trachéides ou libriformes. Une conclusion importante ressort encore de son mémoire, c'est que les ponctuations sont simples sur les orgánes parenchymateux, aréolées sur les organes prosenchymateux. Beitrage zur Entwickelungsgeschichte der Harzgänge ciniger Coniferen (Recherches sur le développement des canaux résineux chez quelques Conifères) ; par M. Johann Kreuz (Sitzungsbe- richte der Kais. Akademie der Wissenschaften,t. uxxvr, 3° livr., octobre . 1877, pp. 411-480, avec une planche). M. Kreuz admet comme exacte l'opinion (du reste générale aujourd'hui) suivant laquelle le canal résineux des Conifères est constitué essentielle- ment par un méat intercellulaire. D'aprés M. Frank, ces méats naitraient de la partition en quatre d'une cellule-mére spéciale, dont les quatre cel- lules-filles s'écarteraient au niveau de leur point central d'union, pour former un vide qui serait l'origine du canal. M. Kreuz accepte bien cette manière de voir pour un certain nombre de canaux résineux, mais il croit que M. Frank a eu tort de l'étendre à ceux qui se forment dans le bois secondaire. . De méme que M. de Mohl, il admet que le développement ultérieur du canal résineux est dû au cloisonnement des cellules qui en forment la REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 199 paroi. Il examine suecessivement les canaux résineux dans l'écorce, dans les feuilles et au pourtour de la moelle. Beiträge zur Lehre von der Festigkeit und Elasticitat vegetabilischer Gewebe und Organe (Recherches sur la solidité et l'élasticité des tissus végétaux) ; par M. Théodore de Wein- zierl (Sitzungsherichte der Kais. Akad. der Wissenschaften, t. xxxvi, 3° livr., octobre 1877, pp. 385-461). Nous transerivons ici les conclusions de l'auteur : 1. La solidité absolue des tissus (feuilles) des végétaux et de leurs élé- ments mécaniques (1) est à l'état vivant plus faible qu'aprés leur mort, tandis qu'il en est tout autrement de l'élasticité des mémes organes et de leurs cellules. Dans certains eas, on peut aussi ranger les cellules épider- miques parmi les éléments mécaniques de la plante. 2. Il reste démontré que l'élasticité et la solidité d'un seul et méme tissu, tel que l'épiderme, peuvent étre différentes sur des points différents . d'un méme organe. Ainsi il a été prouvé que l'épiderme esl plus élastique dans le sens de la traction que dans celui de la pression, et que le côté obscur d'une tige a une élasticité plus grande que le cóté éclairé. Ces faits seront invoqués pour éclaircir l'intelligence de l'héliotropisme négatif. 3. La différence que l’on constate, quant à la solidité et à élasticité, entre les parties vivantes et les parties tuées par la dessiccation, ne tient pas seulement à la différence des quantités d'eau contenues dans les tissus, mais aussi à la différence de structure moléculaire des cellules mécaniques. 4. La solidité d'un organe augmente, en tout cas, avec la décroissance de la quantité d'eau qu'il contient, mais seulement jusqu'à une limite déterminée, à partir de laquelle elle diminue concurremment avec la con- linuation de la méme décroissance. Descripcion de las Maderas de la provincia de Cor- rientes para la Exposicion universal de Paris de 18758; par M. Federico Roibon. In-8° de 45 pages. Buenos-Ayres, 1818. Cette brochure a été écrite à l'occasion de la nombreuse et importante (1) M. Sehwendener, dans un mémoire infportant publié en 1874 et intitulé : Das mechanische Princip im anatomischen Baue der Monocotylen, a nommé organes méca- oit destinés uniquement à donner de la solidité aux tissus, tels que les cellules libériennes, les cellules de collenchyme, analogues aux précédentes, et les éléments du bois. Il faudrait évidemment en français trouver un équivalent qui rendit la pensée des auteurs allemands d’une manière plus approprite au génie d e notn e langue que le terme de cellules mécaniques, employé ici par respect pour la n littérale du texte. niques ceux quil cr 200 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. collection de bois qui a fait partie, au Champ de Mars, de l'exposition de la république Argentine, et spécialement de celle de l'État de Corrientes. Les échantillons représentent 109 essences différentes. Chacun d'eux est l'objet, de la part de l'auteur, d'une note qui fait connaitre son nom espagnol et son nom guarani, ainsi que ses propriétés ; quant à l'assimila- tion botanique, ce sera le soin d'études ultérieures, études que facili- teront les herbiers recueillis dans la province de Corrientes par M. Charles Fava et M. le professeur Hieronymus. Celui de M. Hieronymus est pourvu de toutes les indications habituelles et forme une œuvre scientifique véri- table. Il a été offert aprés l'esposition au Muséum, où il se trouve mainte- nant parmi les collections de la galerie de botanique. Saggio duna monografia del genere Sporormia; par M. R. Pirotta (Nuovo Giornale botanico italiano, avril 1878). Aprés avoir tracé l'histoire du genre, l'auteur abordel'étude anatomique et l'étude organogénique des plantes qui le composent. Il donne ensuite le conspectus des vingt espéces qu'il y admet. Il le divise en deux groupes, Sporormiella et Sporormia (proprement dit), selon que les spores se composent de quatre sporidioles ou d'un plus grand nombre de ces cor- puscules. Parmi ces vingt espéces, dout la plus ancienne cst le Spheria stercoris DC., il s'en trouve plusieurs qui sont à peine connues, n'ayant été signalées que dans des travaux tout récents, notamment cette année méme dans le Michelia, ou méme ayant paru sans diagnoses dans des ezsiccata. Une espèce nouvelle, le Sp. ticinensis, a été trouvée par lau- leur sur le bois de Peuplier prés de Pavie. Die Arten der Pyrenomycetengatinng Spororamia De Not.; par M. von Niessl (OEsterreichische botanische Zeitschrift, février, mars, avril et mai 1878). Comme M. Pirotta, M. von Niessl divise le genre Sporormia selon le nombre des cellules qui partagent les spores. Il reconnait dans le genre vingt et une espèces dont il trace successivement le conspectus et la des- cription. TI rappelle que la récension du genre publiée par M. Auerswald dans le tome vir de l'Hedwigia n'en comprenait que huit. Sur ces vingt et une espéces, cinq sont signées de l'auteur. Muscarë (Bellevalia, Leopoldiw) Weissiè, n. sp. ; auctore J. Freyn (OEsterreichische botanische Zeitschrift, mars 1818). Cette nouvelle espéce a été découverte par M. Emm. Weiss, le 7 avril 1867, dans l'ile de Syra. Elle se distingue de toutes les espèces voisines par sa capsule courtement acuminée, non bordée supérieurement. Elle est voisine du M. Hol zmanni (Bellevalia Holzmanni Heldr. Sert. pl. nov. p. 4), REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 204 qui s'en éloigne par ses fleurs en grappe làche, beaucoup plus longuement pédonculées, à la fin recourbées en arriére, et par les dents blanches du périgone. Le Muscari maritimum Desf. s'en distingue d’ailleurs par les feuilles subulées et la grappe atténuée supérieurement; le M. Gussonii Ces. Pass. et Gib. (Leopoldia' Gussonii Parl., Muscari maritimum Guss. non Desf.), par ses feuilles linéaires, beaucoup plus étroites et pliées, la grappe beaucoup plus courte, les fleurs fertiles jaunes et presque sessiles, les fleurs stériles seulement au nombre de 2 à 4. Ueber den Kork und verkorkte Gewebe überhaupt (Sur le liége et les tissus subérifiés); par M. Franz de Hóhnel (Sitzungs- berichte der Kais. Akademie der Wissenschaften, t. Lxxvi, 4 eti livr., nov.-déc. 1877, pp. 507-662, avec 2 planches). Nos lecteurs jugeront, méme par les courts extraits que permet notre cadre, de la grande importance de ce mémoire, écrit en conformité avec l'enseignement de M. de Dary, par un des éléves de ce savant, dans le but de modifier cerlains points des opinions généralement admises sur la constitution du liége, et d'en perfectionner la connaissance. Depuis les travaux de M. de Mohl, on a nommé avec lui périderme les couches de cellules tabulaires qui se trouvent au milieu des couches subéreuses. La différence était légère, à cause de l'alternance fréquente entre le liége ordinaire et le périderme, et parce que certains liéges sont formés unique- ment de cellules tabulaires. En outre bien des cellules subéreuses simple- ment allongées à l'origine dans le sens radial prenuent la forme tabulaire en vertu de la compression qu'elles subissent plus tard de la part de l'écorce. C'est pour cela que M. de Bary, rejetant cette distinction (et vou- lant cependant conserver le mot périderme pour éviter l'introduction d'une dénomination nouvelle), a nommé ainsi toutes les formations, quelles qu'elles soient, qui prennent leur origine dans cette partie du cambium d’où naissent les éléments du liége, c'est-à-dire dans le phellogène (Nägeli). Ce périderme (de Bary) comprend ainsi, de dedans en dehors, le phello- derme (Sanio), parenchyme vert né à la partie interne du phellogène, puis le liége et tous les tissus qu'il renferme. Pendant longtemps on a pu croire que tout ce qui se trouvait dans l'écorce, à partir et en dehors du phellogéne, était du tissu subéreux. Mais aujourd'hui, fondé sur ses recherches nouvelles, l'auteur déclare que cela est impossible. Il est obligé par conséquent de distinguer dans les anciennes couches subéreuses (ou phelléme) un tissu qu'il nomme phelloide. Dans certains cas le phelloide se développe en grands amas au milieu et à la place du phellème : c'est le phelloide de remplacement (Ersatzphelloide) ; dans d'autres cas il ne s'y développe que par lamelles comme pour faciliter la séparation du liége : c'est le phelloide de séparation (Trennungsphelloide). 202 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Le tissu vraiment subéreux est caractérisé pour l'auteur par des phé- nomènes microchimiques. Il renferme toujours de la subérine, en con- tact très-intime avec la cellulose dans la paroi cellulaire. La subérine se reconnait aux réactions qu'elle développe en présence de la potasse et de l'acide nitrique; entièrement dépourvue d'azote, elle renferme de 73 à 14 pour 100 de carbone et plus de 10 pour 100 d'hydrogène ; elle tient le milieu entre la cellulose etla cire végétale. La cellule subéreuse est formée de cinq membranes ; la moyenne et les deux extrêmes (formant, l'une le revétement interne, l'autre le revétement externe de la cellule) sont com- posées de cellulose parfois lignifiée, les deux intermédiaires de subérine. Dans la derniére partie de son mémoire, M. de Hóhnel étudie des tissus qui, en se développant, s'imprégnent de subérine et prennent les caractères du liége sans provenir cependant du phellogéne. Les principaux de ces tissus sont les diverses sortes d'endoderme. Aprés avoir rappelé que ce terme a été eréé par M. Oudemans (1), il nous fait savoir que M. de Bary en a étendu le sens de maniére à comprendre sous ce nom toutes les couches-limites qui ont été désignées sous le nom de couches génératrices (2). Ges différentes variétés d'endoderme ont pour caractére commun leur résistance à acide sulfurique, ce qu'elles doivent précisément à leur subé- rification. L'auteur entre dans de grands détails sur les modifications que subit l'endoderme dans les racines aériennes des Orchidées. Ici l'endo- derme, cessant d'étre régulier comme dans les racines terrestres des Monocotylédones, présente des cellules de deux sortes, alternant régu- lièrement, tantôt 1-2 fois plus longues que larges, hyalines et épaissies, tantót plus larges et en forme de cóne tronqué à base extérieure, à parois minces et remplies d'un protoplasma granuleux. L'auteur s'arréte encore quelque temps aux racines des Onagrariées (3). Histochemische Untersuchung über das Xylophilin und das Coniferin ; par M. de Hóhnel (ibid., pp. 663-716). Ce mémoire est une suite des recherches faites précédemment par l'auteur sur la subérine. La æylophiline, soluble dans l'eau et dans l'alcool, se rencontre chez un très-grand nombre de plantes ligneuses et aussi chez (1) Ueber den Sitz der Oberhaut bei den Luftwurzeln der Orchideen, in Verslaegen en Mededeelingen. Amsterdam, 1861. (2) Voy. le Bulletin t. xxiv (Revue), p. 64. Nos lecteurs trouveront à cette place l'in- dication de ce qui revient dans cette généralisation à M. Van Tieghem, lequel a d'ail- leurs déjà reconnu que par les progrès de l'âge, les cellules de l'endoderme acquièrent souvent des reflets irisés analogues à ceux qui caractérisent les assises subéreuses (Ann. sc. nat., 1872, t. xvi, p. 112). (3) Voyez le mémoire de M. Leitgeb : Zur Kenntniss der Hartwegia comosa, in Si- I zungsberichte der Kais. Akademie der Wissenschaften, 1864. ! REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 203 quelques plantes herbacées : c'est de ia xylophiline que dérive la colora- tion violette que prennent beaucoup de membranes sous l'influence de l'acide chlorhydrique. Le corps violet qu'elle produit avec cet acide dis- parait. quand l’action de l'acide est prolongée, ou se transforme en un autre corps. La xylophiline cause des colorations analogues avec d'autres acides, ce qui fait penser à l'auteur qu'il y a alors production de sels dont la xylophiline est la base, base si faible, que l’eau suffit pour détruire le composé. Ce composé, absorbé par la membrane liguifiée, s'y accumule en lui communiquant une coloration intense. Une fois absorbée par une membrane, elle y est retenue avec une grande énergie, et n'en peut étre séparée que difficilement et par les meilleurs réactifs. La xylophiline ‘peut par conséquent être considérée comme un réactif de la substance ligneuse. La coniférine est moins nouvelle. C’est le produit auquel M. Hartig donna, en 1861, le nom de laricine, aprés l'avoir découvert chez le Lario europea, puis aprés l'avoir constaté chez des Abies, celui d'abié- tine: La coniférine est, d’après l'auteur, bien plus répandue qu'on ne l'avait soupconné jusqu'à présent. Elle serait générale chez les Coniféres. On la reconnait à la coloration bleue qu'elle développe en présence de la lumiére solaire sous l'influence de l'acide chlorhydrique mélangé d'acide phénique. Note über das Verhalten des Phloroglucins und einiger ver- wandter Kórper zum verholzten Zellmembran (Note sur la manière dont se comportent la phloroglycine et quelques substances analogues par rapport à la membrane lignifiée des cellules); par M. Julius Wiesner (ibid., janvier-février 1878, pp. 60-66). Cette note a pour but d'établir que la xylophiline de M. de Hóhnel n'est autre que la phloroglycine étudiée auparavant par M. Th. de Weinzierl. Nous renverrons sur ce point à un passage de ia Revue de l'année précé- dente, page 202. Ueber die Formveranderung der Wurzel in Erde und Wasser (Des changements de forme que subit la racine dans la terre et dans l'eau) ; par M. K. Perseke. Thése inaugurale. Leipzig, 1871. Nous empruntons ici au résumé annuel de M. Micheli quelques détails d'analyse. M. Perseke a examiné les différentes modifications que subis- sent les racines suivant le milieu dans lequel elles se développent, modi- fications qui atteignent, soit leur forme extérieure, soit les différentes couches de tissus dont elles sont constituées. De ces recherches ressort la difficulté où se trouve la racine pour s'adapter à des conditions d'exis- 204 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tence différentes de celles au milieu desquelles elle s’est développée. C'est ainsi que des racines développées dans l'air saturé de vapeur ou dans le sol périssent lorsqu'on les submerge, à cause de l'excés de liquide qu'elles absorbent alors. Les racines qui, au contraire, ont crü dans l'eau, et dont l'organisation intérieure est destinée à lutter contre l'excés d'humidité, ne peuvent vivre dans le sol. Les mémes lois et les mémes différences peuvent étre constatées dans la comparaison des racines de plantes terrestres et de plantes aquatiques. Note sur le Schiumbergeríia Roezli; par M. Éd. Morren (La Belgique horticole, sept.-décemb. 1878, pp. 311-312). Le nouveau genre Schlumbergeria est dédié par l'auteur à M. P. Schlum-- berger, propriétaire au château des Anthieux, prés Rouen (4), chez lequel a fleuri pour la première fois cette Broméliacée dont les graines avaient été récoltées par Ræzl sur la Cordillére du Pérou, dans l'automne de 1873. Ce nouveau genre appartient à la tribu des Caraguatées, qui comprend déjà les genres Caraguata, Massangea et Guzmannia. Le calice a de singulières affinités avec celui des Tillandsia et de certains ZEchmea ; la corolle, gamopétale, a le tube allongé et le limbe étalé ; les étamines et le style sont longuement exserts. Le paquet de graines dont cette plante est issue avait été étiquelé par M. Rœzl : Tillandsia sp. du haut Maragnon. A Synopsis of the species of Diaphorveimntheine ; par M. J.-G. Baker (The Journal of Botany, aoüt 1878). Le vieux genre Tillandsia a été considérablement subdivisé depuis un certain nombre d'années. C'est à ses dépens qu'ont été établis les genres Catopsis Griseb. (Pogonospermum Ad. Br.), Anoplophytum, Diaphoran- thema, Allardtia, Platystachys, Phytarrhiza, Wallisia et Vriesea. Per- sonne ne s'étonnera, connaissant l'esprit de réunion qui régne parmi les botanistes de Kew, que M. Baker ne regarde la plupart de ces groupes que comme des sections du grand genre Tillandsia. Y ne fait d'exception que pour le Catopsis. Il reconnait cependant qu'un de ces groupes les mieux caractérisés est le Diaphoranthema Beer (Die Familie der Brome- liaceen, p. 153). Cet auteur en a donné un synopsis réduità huit espéces, que M. Baker trouve fort imparfait. L'auteur anglais, aidé par l'étude de M. Gillies (non publiée, mais dont les témoignages se trouvent manuscrits sur les étiquettes de l'herbier de Kew), fait connaitre de cette section des Tillandsia 44 espéces, qui sont les suivantes : (1) Qu'il ne faut pas confondre avec M. Henri Schlumberger, de Mulhouse, sur lequel une nolice biographique se trouve déjà dans la Revue. f REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 205 . Tillandsia bryoides Griseb. in Lorentz Pl. arg. exsice. n. 198 : Cordova (Lor. n. 128), Chili, Brésil mérid. (Glaziou n. 3124), Parana (Christie), qui a le port du Lycopodium Selago. — 2. T. tricholepis Baker, n. sp. : Bolivie (Mandon n. 1179), avec le port du précédent. — 3. T. pusilla. Gillies mse., n. sp. : Mendoza (Gillies).— 4. T. propinqua Cl. Gay : Chili (Cuming 167, Bridges 534), Cordoba (Lor. 129), Bolivie, 4000 mètres (Mandon 1181). — 5. T. rectangula Baker, n. sp. : Cor- doba (Lor. 126, 127), qui tient le milieu entre le T. propinqua et le T. rigida. — 6. T. capillaris R. et P. (T. virescens R. et P.) : Andes du Pérou (Pavon), Mendoza, Bolivie, 2700 métres (Mandon 1178). — 7. T. retorta Griseb. : Cordoba (Lor. 125). — 8. T. erecta Gill. msc., n. sp. : Mendoza (Gillies). — 9. T. recurvata L. (Diaphoranthema uni- flora Beer, Tillandsia Landbeckii Philippi), qui s'étend de la Floride et du Mexique jusqu'à Buenos-Ayres et au Chili. - - 10. T. andicola Gillies msc., n. sp. : Mendoza (Gillies). — 11. T. myosura Griseb. : Cordoba (Lor. 122), Sorata (Mandon 1180). — 12. T. fusca Baker, n. sp. : Obragillo (Wilkes), remarquable par son port suffrutescent et la base des feuilles dilatée-deltoide. — 13. T. Gilliesii Baker : Mendoza (Gillies), remarquable par ses feuilles coriaces et distiques. — 14. T. undulata Baker, n. sp. : Paraguay (Balansa 619), avec le calice et la capsule du T. recurvata, des feuilles courtes, des fleurs nombreuses, et le rachis de l'épi en zigzag. Zur Erklärung des Vorkommens coagulirtem Milch- saftes im Innern der Tracheen Milchsaft-führender Pflanzen (Etude des coagulations de latex qui se rencontrent dans l'intérieur des trachées chez les végétaux laticiféres) ; par M. Fr. de Hóhnel (OEsterreichische botanische Zeitschrift, janvier 1878, n° 1). Les coagulations de latex dont il est ici question ont été décrites: par M. de Barv dans son Anatomie végétale. On sait que M. Trécul a observé la communication, directe et à plein canal, entre certaines ramifications du système laticifére et les trachées, notamment chez le Lobelia laxiflora. Beaucoup d'autres auteurs font cependant de grandes réserves sur ce point. délicat d'anatomie. M. de Bary déclare que ces communications sont pour le moins très-rares ; el il fait observer que l'on à constaté des coagulums, formés de latex ou de résine, dans les vaisseaux de certaines plantes qui ne possèdent point de laticifères, mais seulement des réser- voirs de sécrétion parfaitement fermés et ne communiquant nulle part avec les vaisseaux. M. de Hóhnel ne nie pas les faits de communication signalés par M. Trécul, mais il incline à les regarder comme des faits pathologiques, et pense que la rupture des réservoirs de lalex peut étre expliquée par une différence de pression. 206 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Generis Zrés species novæ; par M. Victor de Janka (Természet- rajzi füzetek, 1877) ; tirage à part en broch. in-8° de 4 pages avec une planche coloriée. L'auteur décrit dans cette note quatre espèces nouvelles d’Iris : I. bal- kana, de Kalofer en Thrace; I. mellita (I. pumila Griseb. part.), de Phi- lippopoli); Z. Sintenisii, trouvé dans la Thrace par M. Frivaldsky et dans la Dobrudscha par M. Sintenis ; et 7. lorea, de la Terre d'Otrante. Kalocsa vidékének nóvénytenyészete (Caractères de la végéta- tion des environs de Kalocsa) ; par M. László Menyhárth. In-8° de 198 et 26 pages. Budapest, 1877. Aprés une introduction, l'auteur aborde l'énumération spéciale de 1059 numéros dont se compose son catalogue. Tl n'a pu atteindre un chiffre aussi élevé, pour l'étude d'une végétation aussi uniforme que celle des plaines de la basse Hongrie, que parce qu'il appartient à l'école multipli- catrice. Nous devons signaler dans son mémoire les nouveautés suivantes : Ranunculus Haynaldi, Roripa Kerneri, Trifolium Haynaldi, Medicago canescens, Lotus colocensis, Erythræa Szegzardensis et Veronica colo- censis. Le mémoire est fout entier écrit en hongrois. Descriptiones plantarum novarum ; auctore V. de Janka (Természetrajzi füzetek, t. 1, livr.); tirage à part en broch. in-8 de 4 pages, avec une planche. Budapest, 1878. Les quatre espéces nouvelles décrites par l'auteur dans ces notes sont les suivantes : Silene rhodopea, de Thrace; Seseli purpurascens, de Thrace également; Onopordon Ilex, de Macédoine ; et Podanthum anthe- ricoides, de Thrace et de Serbie. Einige Bemerkungen über botanische Nomenclatur; par M. F. de Thümen (6° Bericht des botanischen Vereins zu Landshut) ; tirage à part en brochure in-8° de 14 pages. L'auteur s'est proposé d'appliquer spécialement à la mycologie les Lois de la nomenclature botanique, d'accord avec M. Alph. de Candolle sur les questions de principe. Il examine successivement comment doivent ètre dénommés les genres et les espèces d’après les personnes et les loca- lités, comment doivent être faites les citations des auteurs en botanique descriptive, comment leurs noms doivent être abrégés, comment doivent être conçues les diagnoses ; enfin comment doivent être écrits les noms de localités dans les publications rédigées en latin, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 207 Ueber den Einfluss von Licht, Wärme uud Feuchtigkeit auf das Oeffnen und Schliessen der Antheren von Bulbocodium vernum L. (De l'influence de la lumière, de la chaleur et de l'humidité sur l'ouverture et la fermeture des anthères du Bulbocodium); par M. Karl Mikosch (Œsterreichische botanische Zeitschrift, juin 1818). Il y a dans cette note la premiére indication publiée d'un fait nouveau qui méritera l'honneur d'un paragraphe spécial dans les traités de bota- nique. M. le professeur Kerner a remarqué que pendant la floraison du Bulbocodium vernum, les anthéres de cetle Colchicacée s'ouvrent le matin et se ferment le soir. M. Mikosch a recherché quelle influence ont sur ce phénomène la lumière, la chaleur et l'humidité. Il l'attribue à l’action d'une couche spéciale observée par lui dans la paroi anthérale, couche qui la limite intérieurement, et qui n'existe pas chez les an- théres dépourvues de semblables mouvements. Celte couche est formée de trois ou quatre rangées de cellules dont les éléments sont comprimés de dehors en dedans, dont les parois sont minces el ne s’épaississent jamais. Zwei kritische Græser der griechischen Flora; par M. E. Hackel (OEsterreichische botanische Zeitschrift, juin 1818). 4° Le Schismus minutus R. et Sch. est un simple synonyme du Seh. calycinus, tandis que sous le nom de Sch. minutus, M. de Heldreich a distribué dans l'Herbarium grecum normale, n° 81, le Schismus ara- bicus Nees, non encore signalé en Europe. 2 Le Festuca dactyloides Sm. Prodr. Fl. qr. 1, 61 ; Fl. greca, tab. 81, est une variété du Dactylis hispanica Woth, et non le Dactylis pun- gens Desf., lequel n'a pas de localité en Europe. Noch einige Bemerkungen über die orientalischen Schismus-Formen und über Pflanzen der kleinen Oase; par M. P. Ascherson (ibid., août 1878). M. Ascherson ne pense pas, comme M. Hackel, que le Schismus minu- tus R. S. (Festuca minuta Steven) soit seulement une forme du S. caly- cinus. II rappelle que les différences des deux espèces ont été bien établies par M. Grisebach dans le Flora rossica de Ledebour. Il trace ensuite l'aire du Schismus arabicus Nees, qu'il signale jusque dans la Cyrénaïque (Rohlfs n. 200), et auquel il joint le S. spectabilis Fig. et De Not., du Sinaï. Il termine par quelques corrections à sa Flore de la petite Oasis, publiée dans le méme recueil en 1876. 98 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Descrizione dell isola di Pelagosa; par M. C. de Marchesetti (Bolletino delle scienze naturali, 1876, n° 3) ; tirage à part en broch. in-8° de 26 pages, avec 3 planches). La description générale de l'ile de Pelagosa, entreprise dans cette pu- blication au point de vue géologique, avec la représentation des anti- quités, etc., comprend environ huit pages sur la flore. A peu près à égale distance de l'Italie et de la Dalmatie, et d'une faible étendue, cette ile est relativement pauvre. Les arbres y manquent, les plantes annuelles y sont rares, et les plantes bulbeuses au contraire abondantes. On y a trouvé en tout 100 espéces de Phanérogames. Les espéces les plus intéressantes sont l Ornithogalum Visianianum Tommasini (1), le Centaurea Friderici Vis. et l'Alyssum leucadenum Guss. L'auteur s'est peu occupé de la crypto- gamie. Plan tas in itinere africano ab J.-M. Hildebrandt col- lectas determinare pergit W. Vatke (OEsterreichische botanische Zeitschrift, juin, juillet et août 1878). Il ne s'agit dans cette suite de notes que dela flore littorale de Massouah el de Zanzibar, et de la famille des Légumineuses, dont certains genres, notamment les genres Crotalaria et Indigofera, prennent dans l'Afrique orientale un développement considérable. Les espéces nouvelles décrites par M. Vatke sont les suivantes : Crotalaria pseuderiosema, C. emar- ginella, Indigofera palustris, I. somalensis, I. umbraticola, I. Sedge- wickiana, Tephrosia heterophylla, Millettia pirifolia, Æschynomene cristata, Clitoria zanzibarensis, Mucuna comorensis, Vigna Benthami, Dalbergia vaccinifolia et D. brevicaudata. Le plus grand nombre des espèces signalées dans ce mémoire ont été déjà décrites dans le Flora of tropical Africa de M. Oliver, par M. Baker. Leucanlhemtum platylepis, n. Sp.; auclore Vinc. de Borbás (OE'sterreichische botanische Zeitschrift, août 1818). Cette espèce est. distinguée par l'auteur du Leucanthemum vulgare. Il l'avait d'abord désignée sous le nom de L. nudicaule var. foliosum. M. de Borbás la caractérise ainsi : « Flores radiantes circa i2™ longi, albi; flores disci alato-compressi, iu medio constricti ; achæniorum (flo- rum radiantium) adhuc immaturorum pappus tubum corollæ subiequans v. duplo brevior, completus, apice lobulatus; achænium disci calvum. Tota herba glaberrima, parum carnosa et glaucescens. (1) Cette espèce a été décrite et figurée en 1877 dans le deuxième supplément au Flora dalmatica de M. de Visiani. ; REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 209 Cinchona-Arten, Hybriden und Kultur der Chininbäume. Monogra- phische Studien nach eigenen Beobachtungen in den Anpflanzungen auf Java und im Himalaya, par M. Karl Ernst Otto Kuntze; in-8 de 1v et 124 pages. Leipzig, H. Hàssel, 1878. On sait qu'il a été distingué environ 70 espèces de Cinchona. M. Weddell, dans un de ses derniers travaux, réduisait notablement ce nombre. M. Otto Kuntze, jeune botaniste qui a présenté ce travail pour dissertation inaugurale, et qui a fait ses études sur les Quinquinas dans les plantations de Java et de l'Himalaya, le diminue encore de beau- coup, car il n'admet plus que 4 espèces de Cinchona, plus onze hybrides. Selon lui, l'hybridation augmente la proportion de quinine dans les écorces, et cette proportion est d'autant plus considérable que l'hybride est plus compliqué. Vizsgalatok a hazai Arabisck és egyéb Cruciferak kórül (Étude sur les Arabis et sur quelques autres Crucifères de Hongrie) ; par M. Vincent de Borbás (extrait des Comptes rendus de l'Académie des sciences de Hongrie, t. xv); tirage i à part en broch. in-8° de 67 pages. Budapest, 1878. Les genres Arabis, Erysimum, Roripa et Thlaspi sont passés en revue par l'auteur ; la fin de sa brochure est occupée par des remarques sur les hybrides de Ver bascum ; il fait connaitre quatre nouveaux hybrides de ce genre. Festuca austriaca, n. sp. ; auctore E. Hackel (Oksterreichische botanische Zeitschrift, novembre 1878). Ce nom a été donné par l’auteur au Festuca heterophylla 8. mutica Neilr. Flora v. Niederæsterreich, p. 15. Il le décrit longuement. On voit qu'il fonde au moiris en partie les caractéres de cette nouvelle espéce sur les caractères que présente la coupe de sa feuille. I1 la compare, quant à ces caractères, au Festuca ovina et au F. duriuscula, chez lesquels ils différent réciproquement d'une manière assez notable. Le F. ovina offre sept faisceaux vasculaires ; le F. duriuscula et le F. austriaca chacun cinq; mais les faisceaux libériens ou hypodermiques forment sur le con- tour extérieur de la coupe de la feuille (observée jeune) une enveloppe continue chez le F. ovina; chez le F. duriuscula, ils forment trois ma- cules, l’une postérieure et deux antérieures ; chez le F. austriaca, il s'en joint aux trois précédentes quatre situées au dexant des faisceaux fibro- vasculaires latéraux. — L'espèce nouvelle a ‘été trouvée par l'auteur à Saint-Polten et dans d’autres localités de l’Autriche. T. XXV. (REVUE) 14 210 SOCHÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Trifolium Haynaldianum, n. sp.; auctore Jos. Pantocsek (QOEsterreichische botanische Zeitschrift, décembre 1878). Cette espèce, originaire de Hongrie, appartient à la section Eutriphyl- lum GG. Elle s'éloigne du Trifolium pratense L. par la forme des sti- pules, les inférieures linéaires-lancéolées, les supérieures involucriformes, largement lancéolées-aigües, par le calice muni d'un anneau de poils à la gorge, à dents plus longues que le tube ; du T. medium par la tige velue blanchàtre, les feuilles inférieures longuement pétiolées, les folioles émar- ginées, elc. Flora excursoria des Regierungsbezirkes Aaschen, etc. (Vade-mecum du botaniste aux environs d' Aix-la-Chapelle, étendu aux pays voisins, etc.) ; par M. le docteur Forster. In-8° de xxx et 468 pages. Aix-la-Chapelle, chez Rudolph Barth, 1878. : : Cette Flore étant conçue sur le. modèle: de tous les ouvrages analogues, nous n'avons besoin que de la citer pour la faire connaitre, en ajoutant qu'elle comprend les deux provinces du Limbourg belge et du Limbourg hollandais, et que l'auteur y a décrit 50 Rubus nouveaux. Der Einfluss der Luftfeuchtigkeit (L'influence de l'humidité atmosphérique); par M. Paul Sorauer (Botanische Zeitung, 1818, n° [| et 2). Des expériences faites sur Orge de mars, et soigneusement conduites par l'auteur, ont donné lieuà des résultats assez inattendus. Daus l'air sec, la ramification fut plus abondante que dans l'air humide, les cellules épi- dermiques des feuilles plus nombreuses et plus larges, les cellules inter- médiaires, qui séparentles uns des autres les stomates de la méme série linéaire, plus courtes, ainsi que les stomates eux-mémes. Dans l'air humide, d'autre part, la longueur des feuilles est plus grande ainsi que celle des gaines ; il en est de méme dela croissance de la tige principale et de celle de la racine. Enfin les feuilles développées dans une atmo- sphère humide ont comparativement moins de stomates par millimètre de longueur. On the Dipterocerpece o! New Guinea, with. Remarks on some other species; par M. W. T. Thiselton Dyer (The Journal of Botany, avril 1878). M. Grisebach avait présenté la flore de la Nouvelle-Guinée comme ana- logue à celle de Bornéo. M. Bentham, dans son adresse annuelle à la Société Linnéenne (1872, p. 13), a fait remarquer que cetle opinion ne cadre pas avec la répartition des faunes étudiée par Wallace, et que d'ail- REVUE BIBLIOGRAPIHQUE. 211 leurs aucune Diptérocarpée n'avait été trouvée à l'est de Bornéo. H fau- drait dire « à l'est de l'arehipel malais », car cette famille est bien repré- sentée dans les Philippines. De plus, pour la Nouvelle-Guinée, Blume a décrit antérieurement une espèce de cette ile, l Anisoptera polyandra, et M. Dyer en fait connaitre trois autres, rapportées par M. Beccari. Enfin le Vateria Seychellarum a été décrit par M. Dyer dans le Flora of Mau- ritius. Tout cela tend à élargir singuliérement l'aire d'une famille regar- dée jadis comme des plus restreintes. M. Dyer a saisi l'occasion pour rectifier la détermination de quelques espèces mal connues de cette famille, appartenant à la flore de l'Inde. Malesia ; par M. O. Beccari. 2° fascicule. Gênes, 1877. Ce deuxième fascicule (1) est principalement consacré à la description des Icacinacées et des Ménispermacées de l'archipel malais et de la Nou- velle-Guinée. La première de ces deux familles fournit à l’auteur 36 es- pèces réparties dans 14 genres, dont deux nouveaux, Rhyticarpum, dans la tribu des Mappiées, et Polyporandia, dans celle des Phytocré- nées. Les Ménispermacées présentent 44 espèces réparties entre 22 genres, dont trois nouveaux : Archangelisia, dédié au professeur Arcangeli, de Florence, et fondé sur l'Anamirta Temniscata Miers ; Albertisia, dédié au voyageur d'Albertis, qui a visité la Terre des Papous; Macrococculus et Bamia. Le reste du fascicule est employé à la description de plusieurs plantes rares ou nouvelles de la Terre des Papous ; il s'y rencontre encore quelques genres nouveaux : Abauria, dans les Césalpiniées; Gigliolia, dans les Palmiers ; Gestro« et Leviera dans les Monimiacées. Les planches représentent les nouveaux genres d'Icacinacées et une nouvelle espèce de Pteleocarpa, genre que l'auteur écarte des lcacinacées pour le placer dans les Ehrétiées. Conspectus Polygalarum europæarum; par M. Alfred W. Bennett (The Journal of Botany, août et septembre 1878). M. Bennett a monographié les Polygalées dans le Flora brasiliensis, et par conséquent apporté à l'étude des espèces européennes du genre Polygala une expérience acquise auparavant par lui sur la base d’une des flores exotiques les plus larges. Nous eroyons ulile de présenter ici le résumé de son travail. 1. P. vulgaris L. var. v. genuina (P. vulgaris var. parviflora Coss. Germ., floribus minoribus, P. dubia Bellynck, alis angustioribus) ; — var. B. depressa (P. serpyllacea Weihe, P. serpyllifolia Fischer Ooster non Poiret, P. mutabilis Dmtr., P. badensis Schimp., P. amara y. ces- (4) Voy. le Bulletin, t. xxiv (Revue), p. 196. 212 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pitosa DC. ; — var. y. ciliata ; — var. à. oxyptera (P. angustata. Schur. P. monspeliaca Willd. non DC., P. dunensis Dmtr.) ; — var. e. angusti- folia (P. angustifolia Lge), — var. &. grandiflora Bal.; — var. n. Car- neliana (P. Carneliana Burn.). 2. P. calcarea F. Schultz (P. amara L. Sp. ed. x, p. 1156 non L. Sp. ed. u, 987, P. amarella Coss. Germ.). 3. P. amara L. (P. austriaca Crantz, P. amarella Crantz non Coss. Germ., P. uliginosa Rchb., P. Lejeunii Bor., P.verviana Lej., P. myrti- folia Fries, P. decipiens Bess.; — var. 5. alpestris (P. Morrisiana Rchb., P. hybrida Koch); — var. y. uliginosa. 4. P. forojuliensis Kerner in OEst. bot. Zeitschr. 1874, p. 102. 9. P. nicæensis Risso (P. rosea Rchb.). 6. P. Preslii Spreng. (P. sicula Presl, P. elongata Presl). 1. P. comosa Schkuhr (P. vulgaris y. elata et n. grandiflora DC., P. hybrida DC., P. podolica DC., P. corsica Bor., P. pedemontana Per- rier et Verlot), dont le P. intermedia Schur. est une forme se rapprochant du P. vulgaris ; — var. 8. Garrodiana Jord. et Fourr. 8. P. flavescens DC. 9. P. venulosa Sibth. et Sm. (P. ascendens Clarke). 10. P. major Jacq. (P. niceensis Boiss. Fl. Or. 1, 415 non Risso; — var. B. Boissieri (P. rosea Boiss. Voy. Esp. u, 81, P. Boissieri Coss.) ; —var. y. betica (P. betica Willk. et Lge) ; — var. ô. tomentella (P.nicæen- sis var. tomentella Boiss., P. pruinosa Boiss. part.). 11. P. anatolica Boiss., connu de la Bosnie, de la Crimée, de l Armé- nie, de la Géorgie et de l'Asie Mineure. 12. P. rosea Desf. non G. G. 13. P. monspeliaca L. (P. glumacea Sibth. et Sm., P. straminea Presl, Tricholopus monspeliacus Spach). 14. P. supina Schreb. (P. andrachnoides Willd., P. Gundelsheimeri C. Koch, P. hospita Heuff.). 15. P. sibirica L. (P. japonica Houtt., P. vulgaris Thunb., P. elegans Wall., P. Loæreiri Gard. et Champ., P. myrsinites Royle, P. khasiana Hassk., P. monopetala Camb., P. Veronica Muell., ete.), espèce commune en Russie, dans l'Asie boréale et centrale, s'étendant jusque dans l'Asie tropicale, jusqu'à Ceylan, et méme en Australie, dans la région tempérée comme dans la région tropicale. 16. P. subuniflora Boiss. — 17. P. rupestris Pourr. (P. saxatilis Desf.), qui s'étend de la France méridionale par les Baléares et l'Espagne Jusqu'au Maroc. 18. P. exilis DC. (P. parviflora Lois. non Poir., P. linearis Lag. non Mook. f., P. nora Boiss., P. monspeliaca Rchb. non DC.). 19. P. Chamebuzus L. — 20. P. microphylla L. (P. juniperina Cav.). ` REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 213 Forest Flora of British Burma; par M. S. Kurz. 2 volumes, Caleutta, 1877. C'est aprés avoir annoncé la mort regrettable de l’auteur que nous signalons ce livre, parvenu en Europe il ya seulement quelques mois, bien qu'il porte le millésime de 1877 : livre qui témoigne en méme temps de l'activité seientifique et des voyages de M. Kurz, et de la belle organisation qu'il avait su donner aux collections botaniques du musée de Calcutta, digne aujourd'hui de faire envie à plus d'un musée européen. Le Burmah, ou du moins la partie que les Anglais en possédent, com- prend les territoires de Chittagong, de Prome, de Martaban et de Tenas- serim, auxquels on a joint administrativement les iles Andaman. Telle est l’immense étendue de pays dont la végétation forestière a été étudiée par M. Kurz. Son livre a été rédigé d'une maniére courante, en. anglais bien entendu, el sans aucune synonymie. Les seuls ouvrages auxquels il renvoie sont le Flora of India continué actuellement par M. Oliver et ses collaborateurs (du moins pour la partie publiée), le Flora silvatica de l'Inde méridionale, publié par M. Beddome, et le Forest Flora N. W. India, de M. Brandis. Le nombre des espéces décrites, tant arbres qu'ar- brisseaux, s'éléve à environ 2000, parmi lesquelles un certain nom- bre sont signalées pour la première fois par l'auteur. Cet ouvrage sera un résumé des plus utiles des travaux édités par l'auteur dans le Journal de la Société asiatique du Bengale, et qui étaient par cette raison peu acces- sibles à la majorité des botanistes. On the Apocynaceæ of South America, with some preliminary Remarks on the whole family ; par M. John Miers. In-4° de 278 pages, avec 35 planches. Londres, William et Norgate, 1878. Ce livre, dont le titre seul annonce l'importance, a été publié par l'au- teur sur le méme cadre typographique que ses l/lustrations of South American Plants et que ses Contributions to Botany, et offre la méme analyse, poussée jusqu'à l'extrême dans l'appréciation des caractères géné- riques. Dans l'introduction, M. Miers décrit la structure des organes reproduc- teurs dans un groupe de la famille, celui des Symphoranthémées ; il arrive à conclure que le travail de la fécondation est effectué sans le concours des insectes, et méme sans que ce concours soit possible. Il croit qu'il en est de méme des Asclépiadées, ce qui est contraire aux vues de Robert Brown. Le corps du livre se compose de la monographie détaillée des Apocy- nées rapportées par l'auteur de ses voyages dans l'Amérique méridionale, auxquelles il a joint naturellement la mention des espéces décrites anté- 244 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rieurement. Parmi celles-ci se trouvent notamment celles que M. J. Müller ` a comprises dans l'un des fascicules du Flora brasiliensis. Les deux principaux genres de ce travail sont les grands genres Tabernemon- Lana et Echites. M. Miers les regarde comme des associations quelque peu hétérogènes, et les démembre suivant un plan méthodique. Les principaux caractéres sur lesquels il fonde ses nouvelles divisions sont d'abord la forme de l'anthére (qui lui sert à partager en deux l'ensemble de la famille), puis la direction dans laquelle s'enroulent les segments de la corolle pendant l'estivation, les divisions du disque, la nature du fruit et le développement des graines. C'est en suivant ces principes qu'ilarrive à trouver parmi les Asclépiadées de l'Amérique du Sud la matière de soixante-six genres (parmi lesquels une vingtaine sont nouveaux). Le nom- bre d'espéces nouvelles est proportionné ; et cela est d'autant plus remar- quable, que l'auteur n'a pas consulté l'herbier de Kew, qui lui aurait fourni sans doute un supplément de matériaux, en sus de ceux qu'il a examinés au British Museum. Sur le dimorphisme floral ; par M. Alex. S. Wilson. Plusieurs communications ont été faites sur ce sujet par M. Wilson à l'Association anglaise pour l'avancement des sciences, dans son Congrès de Dublin en 1878, savoir : 1° De l'association d'une corolle rudimentaire (inconspicuous), avec la dichogamie protérogyne chez les fleurs que fécondent les insectes. — Les fleurs brillamment colorées dont la fécondation croisée dépend de ce qu'elles sont facilement apercues par les insectes sont en majorité proté- randres. Ces sortes de fleurs sont placées sur des inflorescences spici- formes et serrées, et sont par conséquent latérales, ce qui les rend plus apparentes (Erica, Digitalis, Linaria, Gladiolus, ete.). Les fleurs les plus âgées, étant placées?à la partie inférieure de lépi, ont accompli la pre- mière phase de leurjévolution sexuelle, et présentent déjà un gynécée impressionnable alors que les fleurs supérieures ne sont encore que mâles au point de vuefphysiologique. Dans le eas de dichogamie protérogyne avec une inflorescence indéfinie, les fleurs plus àgées sont au contraire màles quand les supérieures ne sont encore que femelles. Le Serofularia nodosa nous offre ce cas associé avec une corolle peu visible. Le stigmate, aprés la fécondation, est re- porté en dehorsfde la corolle par l'incurvation du style, tandis que les étamines développées arrivent à occuper la place du stigmate. L'odeur de la fleur et l'existence d'une glande nectarifére montrent que la plante est fécondéefpar les insectes et non par le vent. C'est la fleur du sommet qui est visitée la première par la Guépe, laquelle se porte ensuite irrégulière- ment de haut en-bas et de fleur en fleur, pour n'abandonner l'inflorescence REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 245 que par la dernière. L'insecte emporte ainsi le pollen des fleurs infé- rieures pour le transporter sur la fleur supérieure d'une autre inflores- cence. Quant aux Abeilles qui recherchent le miel, elles font juste le contraire, et commencent par la fleur inférieure pour monter et pour finir par celle d'en haut. Or la Guépe, qui agit ainsi plus utilement que l'Abeille pour la féconda- tion croisée du Scrofularia nodosa,est un insecte en partie carnivore, qui détruit des insectes plus petits que lui, tandis que l'Abeille se contente d'une diéte exclusivement végétale. L'auteur fait remarquer ici que daus le régne animal les carnivores sont doués d'une vue plus perçante que les herbivores; que l'acuité de la vision qui permet à la Guépe de discerner sa proie à distance, aidée pai la finesse de son olfaction, la rend fres-probablement capable d'apercevoir les fleurs obscures du Scrofularia en question. 2^ Notes sur les plantes dimorphes. — L'Erythrea Centaurium appar- tient. probablement à ce-groupe de plantes, car il a deux sortes de styles, et aussi de grains polliniques. Le Silene acaulis a trois sortes de fleurs, l'une mâle, l'autre femelle et l'autre hermaphrodite, ce qui le fait ressembler au S. inflata. 3 Étude de quelques dispositions mécaniques qui favorisent l'action des insectes dans la fécondation croisée. — Les plantes considérées ici par l'auteur sont le Vinca minor, le Pinguicula vulgaris et la Digitale. L'auteur décrit au point de vue qui l'occupe la structure de leurs fleurs. 4 Sur la proportion de sucre contenue. dans le nectar de diverses fleurs. — Cette proportion s'est montrée extrêmement faible. L'auteur a trouvé, en milligrammes, 7,59 de sucre dans des fleurs de Fuchsia, dont 1,69 à l’état de sucre de fruit, et 5,9 à l'état de suere de Canne. Chaque téte de Tréfle incarnat a donné un total de 7,93, dont 5,95 à l'état de sucre de fruit. Chacun de ces capitules contenait environ dix fleurs. Com- bien de fleurs l'Abeille doit-elle donc visiter pour obtenir un kilo de sucre ! C'est un fait curieux que d'avoir constaté du suere de Canne dans le nec- ar, alors qu'il n'en existe plus dans le miel. Comme le nectar est acide, il est possible que l'inversion du sucre de Canne ait lieu spontanément. On a new species of Isoëtes from Ireland; par M. D. Moore (The Journal of Botany, décembre 1878). Cette nouvelle espéce a été découverte en Irlande, dans le comté de Wicklow et dans le haut lac Bray, dans lequel elle vit constamment sub- mergée. C'est l’Isoëtes Morei, dédié par l'auteur à M. A.-G. More. Cette espèce se rapproche de l'Jsoètes setacea Bosc et surtout de lT. lacustris, dont elle diffère : 4° par les feuilles plus nombreuses, de trois à quatre fois 216 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. plus longues qu'elles ne le sont dans l'état normal de ce dernier, mais avec un diamètre de moitié moindre, des lacunes plus longues et un tissu plus lâche ; 2° par les gaines des feuilles beaucoup plus larges, plus infléchies sur leurs bords ; 3° par les dimensions du voile qui recouvre les macro- sporanges, qui est moitié plus long, et ne laisse qu'un tiers des spores à découvert ; 4 parce que les macrosporanges se trouvent dans des cavités plus sacciformes, et en nombre plus petit ; 5° parce que les microspo- ranges sont plus pelits et presque enveloppés par la base engainante de la feuille. Anthophyta quæ in Japonia legit beat. Emanuel Weiss, M.-D., et que Museo hungarico procuravit Joannes Xanthus, enumerat Au- gustus Kanitz. Budapest, 1878. On ne trouvera dans cet ouvrage qu'une simple énumération, accom- pagnée de l'indication de leurs localités, des plantes recueillies par l'expé- dition austro-hongroise au Japon. Il ne renferme d'ailleurs aucune nou- veauté; mais l'auteur annonce une publication ultérieure sur le méme sujet. Otia botanica Hamburgensia ; par M. H.-G. Reichenbach. Fas- ciculus primus. Hambourg, 1878. Ce fascicule renferme cinq mémoires, savoir l'énumération : 1^ des Orchidées recueillies dans la république de l'Équateur, par M. F.-C. Lehmann ; 2* de celles que M. Godefroy-Lebœuf a rapportées de la Cochin- chine ; 3° de celles qu'a rassemblées l'expédition du capitaine Wilkes en 1838-42; 4 de celles que M. Sehweinfurth a envoyées d'Éthiopie ; 5° enfin de celles qui ont été plus récemment trouvées par M. Parish à Moulmein, comme supplément à la monographie publiée antérieurement par M. Reichenbach dans les Transactions of the Linnean Society. Le premier de ces cinq mémoires contient la description de quelques espèces nouvelles dont les genres Masdevallia, Stelis, Epidendrum, Odontoglossum, etc. Dans le second, nous trouvons à signaler le Gymna- denia galeandra Rchb. f., espèce connue maintenant de l'Assam, du Khasia, de la Chine et de Hong-Kong. Le mémoire écrit sur les Orchidées de M. Schweinfurth renferme aussi des notes descriptives sur d'autres Orchidées d'Afrique ; on y trouve le nouveau genre Pteroglossaspis, voisin du Cyrtopera. M. Schweinfurth a trouvé dans la région explorée par lui l'Habenaria cirrata Rchb. f., qui n'était encore connu que de Madagascar, découverte à laquelle il faut joindre celle de l'Angrecum eburneum Pet.-Th., récemment recueilli par M. Wakefield dans la contrée des grands laes. f REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 217 Bildungsabweichungen der Blüthe von Tropæolum majus (Anomalies de la fleur de la Capucine): par M. Franz Buche- nau (Abhandlungen hersgg. vom naturwissenschaftlichen Vereine zu Bremen, 1818). Les anomalies décrites par M. Buchenau ont été rassemblées par l'au- teur lui-méme sous les chefs suivants : fleurs sans éperon; fleurs à un seul éperon avec une faible excroissance latérale du calice; fleurs à deux éperons ; fleurs à trois éperons ; formation d'une oreille (1); fleurs à six éléments et à deux éperons; fleurs à deux éperons et à cinq étamines ; fleurs tétraméres à un seul éperon; anomalies de l'éperon lui-méme ; anomalies des étamines; fleurs avec un pistil tétramére; fleurs résu- pinées. M. Buchenau examine dans un paragraphe distinct la nature de l'éperon, qu'il regarde comme constitué par une excavation latérale de l'axe. La nature de l'éperon se révéle d'une maniére bien plus évidente chez les Pelargonium, chez lesquels cet organe n'est pas distinct de l'axe. M. Buchenau fait suivre ce mémoire de la description d'une pélorie du Linaria vulgaris. Sur une particularité du Lemna trisulca ; par M. Armand Clavaud (Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, 1877, 3° livrai- son, pp. 309 et suiv.). Le Lemna trisulca (qui se comporte autrement que ses congénères, auxquels il ressemble si peu), ne monte que lentement et par degrés au-dessus de l'eau, et ne s'y maintient que pendant la courte période de sa floraison. La plantule s'enfonce ensuite avec une lenteur extréme, reste longtemps suspendue à diverses hauteurs et regagne le fond, demeurant ainsi submergée pendant la plus grande partie de sa vie. Or si, en février et méme en mars, on examine au microscope une des frondes au moment où elle repose encore sur la vase, on y voit dispersées dans la masse du tissu un grand nombre de cellules plus développées que celles qui les entourent, et dont la cavité est remplie par un faisceau de fines aiguilles cristallines, qui sont des raphides. Si l'on soumet au méme examen les frondes qui atteignent en avril la surface de l'eau, on voit avec étonnement que ces raphides ont complétement disparu. Ces cristaux sont constitués par une substance plus lourde que l'eau, l'oxalate de chaux : tant qu'ils existent, ils maintiennent les frondes submergées; mais dés qu'ils sont résorbés, le Lemna, devenu plus léger, flotte en liberté. Comme cette (1) H s'agit de l'organe produit par la soudure d'une foliole calicinale avec une des bractées situées devant elle, et qui a la forme du pavillon de l'oreille humaine. 218 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE, résorption ne se fait que peu à peu, d'une facon presque insensible et peut-être avec intermittence, dans des couches liquides d'inégale den- sité, les frondes ne s'élévent qu'avec une extréme lenteur et demeurent longtemps suspendues à des hauteurs diverses. Aprés l'époque de la flo- raison, il se reforme graduellement de nombreux raphides, et la plante reprend en sens inverse sa lente et insensible progression. Ueber Pflanzenmetamorphosen; par M. Gœppert (54° Compte rendu annuel de la Société silésienne pour la culture nationale, 1877, pp. 222-221). Les principales monstruosités étudiées par l'auteur, sont : 4° des modi- fications de l'axe (Pinus Abies, Taxus hibernica Loudon); 2^ des méta- morphoses des feuilles (chlorose partielle ou générale, lobation anomale, exagérée sur le Quercus heterophylla hort.); 8° des transformations diverses observées sur les fleurs et les parties de la fleur (prolification sur l'Agave, du Scabiosa purpurea, bifurcation ou trifurcation du réceptacle chez le Myosurus, virescence du Reseda Luteola, du Lonicera grata, de l'Erysimum Alliaria, du Turritis glabra, etc., transformation des sépales en feuilles chez le Spiræa chamedryfolia) ; ^ des cas de déve- loppement inusité du systéme radiculaire, tels qu'il s'en observe notam- ment chez divers arbres. Catalogus systematicus Herbarii Theodori G. Orphanidis, profes- soris botanices, nunc munificentia clarissimi Theodori P. Rhodoca- nakés in Museo botanico Universitatis Athenarum ; auctore Theodoro de Heldreich, Musei botanici Atheniensis custode, Fasciculus primus : Leguminosæ. In-8° de 79 pages. Une introduction écrite en français et signée de M. de Heldreich nous apprend que l'herbier de M. Orphanidès a été acheté par M. Théodore P. Rhodocanakès d'Odessa, qui en a fait don à l'université nationale, et a enrichi ainsi le musée botanique nouvellement fondé. Grâce à la muni- licence de M. Rhodocanakès, cet herbier fait donc maintenant partie des collections du musée botanique de l'université. D'aprés le désir du dona- teur, il en sera publié un catalogue systématique et détaillé. Cet herbier, commencé à Paris par M. Orphanidés en 1847, s'est considérablement accru par les voyages exécutés par son possesseur en Grèce ou aux iles de l'Archipel (1). Aussi ce catalogue donne-t-il comme un aperçu plus ou | moins complet de la flore grecque. (1) M. Orphanidès a publié lui-même un exposé sommaire de son herbier, intercalé dans le discours de la Prytanée en 1873. En outre, M. Boissier a rendu compte des voyages de ce botaniste dans la préface de son Flora orientalis. : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 219 Il est dressé suivant l'ordre du Genera d'Endlicher. La mention de chaque espéce est suivie de l'abrégé de sou étiquette. Plantas Sibiriæ borealis ab A. Czekanowski et F. Mueller annis 1874 et 1875 leetas enumeravit E.-R. a Trautvetter (Acta horti Petro- politani, t. v, fase. 4, pp. 1-146). Les plantes énumérées dans ce mémoire ont été recueillies par les naturalistes susnommés dans la région qui s'étend entre le fleuve Olenek et le fleuve Lena, à la limite de la végétation forestiére et sur la Tundra. Quelques espéces nouvelles ont été découvertes parmi elles, savoir; Arte- misia Gzekanowskiana, voisin de l'A. norvegica Fries, Eritrichium Cze- kanoskii, voisin de PE. villosum. Bunge; Juncus Muelleri, qui se rap- proche des Juncus filiformis Kunth et J. brachyspathus Masim.; Scirpus uniflorus, voisin du Sc. cæspitosus L. et du Sc. Mayeri Trautv.; Carex ebracteata, voisin du C. alba Scop. et du C. pediformis C.-A. Mey. ; Asprella sibirica, culmo versus apicem cum spica dense puberulo, spi- culis plerumque solitariis, rarissime geminis, arista dimidium glumellæ vix æquante. Descriptiones plantarum novarum et minus cogni- tarum, auctore E. Regel (ibid., pp. 211-272). Ce mémoire traite principalement des plantes du Turkestan et de l'Asie centrale. Il est divisé en deux parties. La premiére, signée de MM. Regel et Schmalhausen, traite des plantes sèches conservées dans les herbiers; la deuxiéme, signée de M. Regel seul, des plantes cultivées au Jardin botanique de Saint-Pétersbourg. Les espéces nouvelles décrites dans ces travaux appartiennent aux genres Ranunculus, Delphinium, Chorispora, Sisymbrium, Braya, Lepidium, Stroganowia, Crambe, Dianthus, Saponaria, Silene, Acan- thophyllum, Peucedanum, Tanacetum, Echinops, Cousinia, Statice, Iris, Orithyia, Sedum, Tulipa et Torenia. Un genre nouveau est décrit par M. Regel dans les Campanulacées, Cylindrocarpa, habitu Campanule, corolla Phyteumatis, capsula Specu- larie. L'auteur donne en outre des notes approfondies sur les genres Eranthis, Diptychocarpus, Parrya, Chorispora et Homalonema Schott Meletem. 20, qu'il divise en Euhomealonema Regel et Curmeria Lind, et André. Plusieurs de ces espèces ont été publiées déjà dans le Gartenflora ou dans d'autres journaux horticulture, entre autres le Begonia metallica (Floral Mag. 1816, tab. 197), voisin du B. (Gireoudia) sericoneura Liebm. Le Torenia exappendiculata Regel vient du Jardin des plantes de Paris, d’où il avait été envoyé sous le nom de T. ciliata. 290 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Notes on medicinal Plants of Liberia; par M. Holmes (Phar- maceutical Journal, 11 janvier 1878). Ces notes ont été rédigées par le zélé curator du Musée de la Société pharmaceutique de Londres sur les notes que lui a fournies M. le docteur / Roberts. L'Ocimum viride Willd. est employé comme fébrifuge sur la côte de Liberia comme sur celle de Sierra-Leone. On le donneen infusion, et cette infusion est sudorifique. L'odeur de la plante fait penser que ses pro- priétés sont dues à un corps de la nature du thymol, et l'on sait que le docteur Lewin, dans les Archives de Virchow, a derniérement établi que le thymol est capable, dans la proportion de 1 pour 100, d'arréter la fer- mentation. Il en serait du thymol comme des phénols, au groupe desquels il appartient en vertu de sa constitution chimique. L’ Aspilia latifolia O. et H. est vanté par M. Roberts comme doué de propriétés hémostatiques merveilleuses, capable d'arréter le sang qui s'écoule d'une artère ouverte. Il est usité dans le pays contre l'hémoptysie. Le Cassia occidentalis L. (Petit Séné) est employé comme purgatif, de méme que le sont, sous le nom de Grand Séné, les feuilles d'un Croton qui n'a pu encore étre déterminé. Duboisia myoporoides ; par M. E. Holmes (ibid., 9 mars 1878). Le Duboisia, qui vient d'entrer dans la thérapeutique oculaire, et qu'a décrit M. de Lanessan dans le Bulletin général de thérapeutique, en avril 1878 (cum icone), est un petit arbre, de20 pieds de hauteur, originaire de l'Australie, où on l'a rencontré dans plusieurs localités. Il a été aussi constaté dans la Noüvelle-Calédonie et dans la Nouvelle-Guinée. Cette espèce avait élé placée parmi les Scrofulariées à cause de ses étamines didynames. Cepen- dant sa corolle à peu prés régulière la rapproche des Solanées, où elle est classée par MM. Bentham et Hooker dans le groupe des Salpiglossidées. Ceci se trouve confirmé par l'examen de ses propriétés, analogues à celles de la Belladonne, comme celles de l Anthocercis viscosa, admis aussi parmi les Salpiglossidées. Il n'est méme pas certain que certaines espèces placées par M. de Müller dans le genre Duboisia n'appartiennent pas au genre Anthocercis. Quoi qu'il en soit, l'extrait de Duboisia a élé reconnu aussi actif que l'atropine. Cependant les effets physiologiques ne paraissent pas absolument les mêmes, puisque le Duboisia accélère le pouls, et au bout de quelques jours produit le tétanos chez certains animaux. Les feuilles des Duboisia (1) sont connues dans le commerce australien (1) On sait que M. de Müller a décrit dernièrement plusieurs espéces nouvelles de ce genre. La principale au point de vue médical serait, d’après lui, le D. Hopwoodii. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 221 sous le nom de Pituri. M. le docteur Bancroft a lu, l'an dernier (1877), un mémoire sur le Pituri à la Société philosophique de Brisbane (Queensland). M. Gerrard a depuis étudié chimiquement le Duboisia myoporoides (Pharmaceutical Journal, 6 avril 1878), aprés le mémoire purement médical de MM. Ringer et Tweedie paru dans The Lancet, le 2 mars pré- cédent. Les caractères qui, d’après lui, permettent de séparer de l'atropine l'alealoide du Duboisia sont assurément trés-faibles. La discussion ouverte à ce sujet devant la Société pharmaceutique de Londres a eu lieu en pré- sence de M. le docteur Bancroft, qui avait découvert en Australie les pro- priétés du Duboisia. Il y a pris une part importante, et rapporté qu'une goutte d'extrait de Pituri fait périr un chat dans des convulsions tétaniques, en une minute de temps. Piptospatha insignis, anew Bornean Avoid; par M. N.-E. Brown (Gardeners' Chronicle, 1° février 1879). Cette remarquable petite Aroïdée a été découverte dans la partie septen- trionale de l'ile de Bornéo par M. Burbidge, et introduite vivante par lui dans les serres de MM. Veitch. Cette plante constitue un genre nouveau dans la famille des Aroidées et dans la petite tribu des Schismatoglotti- dinées, confinée à la presqu'ile de Malacca et à l'archipel malais. Ce genre nouveau différe des trois autres genres déjà connus de la méme tribu par le défaut des organes neutres qui terminent le spadice dans chacun d'eux. Il en est de méme chez une autre Aroidée également dé- couverte par M. Burbidge. Le caractère le plus remarquable peut-être du Piptospatha réside dans l'anthére, qui a le connectif une fois plus long que les loges et creusé lui-méme de deux cavités. Fragmenta Phytographiæ Australis, fasc. LXXXIX; auctore F. de Müller. L'auteur établit des espèces nouvelles dans les genres Capsella, Lepi- dium, Zygophyllum, Hibiscus, Sesbania, Acacia, Eucalyptus, Pime- lea, Helichrysum, Helipterum, Goodenia, Eremophila et Livistona. Il s'occupe aussi de quelques autres genres d'Orchidées et de Palmiers. On remarque aussi dans ce fascicule le genre nouveau Phacellothrix, créé pour PHelichrysum cladochetum F. Müll. Fragm. v, 199, et différent du genre Helichrysum : « antheris ecaudatis sicut stigmatibus acutissi- mis » ; et du genre Quinetia, dont ses stigmates le rapprochent, « invo- lucris plurifloris alius formæ et dispositionis, pappi setis fasciculatis atque achæniorum figura ». Flora brasiliensis, fasc. LXXIX. GRAMINEEÆ, lIl; auctore Doell. In-fol. 1878. Ce nouveau fascicule fait suite à celui que nous avons analysé précé- 222 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. demment (1). Il comprend les tribus des Stipacées, Agrostidées, Arun- dinacées, Pappophorées, Chloridées (parmi lesquelles l'auteur comprend le genre Uralepis) et Avénacées. Un seul genre nouveau est décrit par M. Doell : Monochete (Chloridées), lequel se distingue du genre Gymno- pogon par le défaut de processus stérile au rachis de l'épillet. Le fascicule est accompagné de 43 planches. Botany of Kerguelen island. [n-4 de 86 pages et 5 planches. Ce fascicule, sans titre, est un extrait de la publication, faite par le gouvernement anglais, des résultats scientifiques de l'expédition envoyée par lui pour étudier le passage de Vénus. Ce fascicule contient : 1° des observations sur la flore de l'ile Kerguelen, par M. J.-D. Hooker, c'est-à- dire un supplément intéressant à d'anciennes discussions de géographie botanique, qui fortifie l'idée déjà émise, à savoir, que la florule de cette ile a recu ses éléments du continent sud-américain par l'intermédiaire de terres aujourd'hui submergées ; — 2° l'énumération des plantes recueillies jusqu'aujourd'hui à Kerguelen, par le méme auteur (à l'exception de la cryptogamie inférieure). Viennent eusuite les Mousses et les Hépatiques élaborées par M. Mitten, les Lichens par le révérend J.-M. Crombie, les Algues marines par M. le professeur Dickie, les Algues d'eau douce par M. le professeur Reinsch, et quelques Champignons étudiés par M. Ber- keley. Forest Geography and Archæology ; par M. Asa Gray (The Ame- rican Journal, août et septembre 1878). Ce mémoire est la reproduction d'une conférence faite par M. Asa Gray au mois d'avril. 1878 devant la Société d'histoire naturelle établie à l'université. Harvard. Il nous amène à étudier les mêmes régions que M. J. Hooker l'a fait devant l'Association anglaise pour l'avaneement des sciences (2). L'auteur commence par une description générale des trois groupes forestiers de l'Amérique du Nord, legroupe Atlantique, le groupe des montagnes Rocheuses et le groupe Pacifique. I étudie leur situation tant orographique que géologique, leurs li- mites, elc. Il trace ensuite les différentes zones de sécheresse et d'humi- dité qui existent dans l'Amérique tropicale et dans l'Amérique du Nord. Les deux régions qui reçoivent la plus grande quantité de pluie dans les États-Unis sont la côte Pacifique au nord du 45° parallèle, et la côte qui borde au nord-est le golfe du Mexique. C'est la seconde qui l'emporte, notamment dans les mois d'été. M. Asa Gray s'attache à justifier la distri- (1) Voy. plus haut, page 38. (2) Voy. plus haut, page 135. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 333 bution actuelle des foréts nord-américaines au moyen de considérations tirées du climat et surtout de l'humidité de chaque région. Les différentes régions forestières des États-Unis sont peuplées d'essences voisines les unes des autres: entre elles l'identité spécifique absolue est rare; mais sous toutes les longitudes on rencontre des Pins, des Sapins, des Mélézes, des Cyprés, des Genévriers, des Chénes, des Bouleaux, des Saules, des Peupliers, des Érables, etc. Chaque région présente néanmoins des caractères particuliers qui per- mettent de la reconnaitre au premier coup d'œil. Ainsi le versant Paci- fique est bien plus pauvre que le versant Atlantique. On ne trouve dans le premier ni Magnolia, ni Tulipier, ni Tilleul, ni Houx, ni Sassafras, ni Catalpa, ni Maclura, tous genres répandus sur le versant atlantique. Le premier offre d'ailleurs bien plus d'espéces dans les genres Acer, Fra- winus, Populus, Juglans, Betula et Quercus. En résumé, dans la forêt Atlantique on compte: 66 genres et 155 espèces ; dans la forêt Pacifique, 31 genres et 78 espèces seulement. II importe aussi de constater combien est considérable dans la forét Pacifique la proportion des Coniféres, com- parée à celle des arbres à feuilles caduques. Étendant cette étude au reste de l'hémisphére boréal, M. Asa Gray ren- contre deux autres régions forestières trés-importantes sur lesquelles il se livre à un travail analogue : l'une dans la portion nord-est du continent asiatique (Japon et Mandchourie), et l'autre en Europe. La première de ces régions rappelle tout à fait par sa richesse l'Amérique Atlantique, avec 66 genres ; la seconde ressemble plutôt à l'Amérique Pacifique. M. Asa Gray pense que le Japon, d'une part, et les Etats-Unis orientaux, d'autre part, représentent l'état normal des foréts de la zone tempérée, et que ce que l'on doit chercher à expliquer, c’est plutôt l'absence des formes nombreuses qui manquent, soit à l'Europe, soit à l'Orégon et à la Californie. On sait que dans un autre travail, M. Asa Gray a établi l'extréme analogie des types forestiers de l'extréme Orient avec ceux des Etats-Unis Atlantiques. Il étend cette comparaison aux arbustes et aux plantes her- bacées, et trouve qu'elle se maintient toujours. La paléontologie nous montre que la forét miocène de l'Europe devait ressembler beaucoup à la forét de nos Etats Atlantiques. Depuis cette époque, la période glaciaire a entrainé la disparition de beaucoup de types qui n'ont pas reparu. Mais comment se faisait-il que les types de 1 Amérique existassent en Europe? C’est que ces continents si éloignés en latitude se rapprochent tous d’un centre commun, le pòle et les régions les plus voi- sines du pôle, centre qui, favorisé à une certaine période géologique d un climat tempéré, possédait alors toutes les espèces d'arbres. réparties aujourd'hui entre des régions aussi séparées respectivement que le Japon et les États Atlantiques. Les foréts du Groenland renfermaient la plupart 224 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. des arbres américains qui ont été signalés dans les dépôts fossiles eu- ropéens, savoir, les Magnolia, les Sassafras, les Carya, les Cyprés, plu- sieurs espèces de Sequoia, et trois espèces de Ginkgo, dont l’une iden- tique avec celle qui vit actuellement au Japon. L'aggravation du climat a chassé ces espéces des régions polaires dans les régions actuellement tempérées, où elles n'ont persisté que sur certains points. Mais pourquoi les espéces américaines ont-elles disparu de l'Europe ? Parce que nos principales chaines montagneuses, dirigées de l'ouest à l'est, et formant une barrière à peu près continue des Pyrénées par les Alpes et les Carpathes au Caucase, étaient évidemment pourvues sur leur flanc septentrional de glaciers; que ces glaciers sont descendus dans la plaine, dont les foréts étaient déjà minées par la grande invasion des glaces du Nord : attaquées des deux côtés à la fois, ces forêts ont dů périr sur place, sans compter que la Méditerranée coupait leur ligne de retraite. Quelques arbres particulièrement rustiques ont pu peut-être per- sister sur la rive septentrionale (1) ou le long de l'océan Atlantique. Le Groenland, aujourd'hui privé d'arbres, et qui cependant pourrait en pos- séder, puisque son extrémité dépasse de 6 degrés le cercle polaire, a perdu sa flore primitive d'une manière encore bien plus complète : à cause de la rupture de l'isthme qui le joignait à l'Europe (2), cette flore n'a jamais pu lui revenir. Au contraire, dans l'Amérique septentrionale, toutes les chaines de montagnes courent du nord au sud jusqu'à la région chaude. Leur exten- sion plus grande en latitude méridionale leur donnait un nouvel avantage sur l’Europe. La pauvreté actuelle des États Pacifiques est beaucoup plus difficile à expliquer. Les différents facteurs auxquels on doit peut-être faire appel , sont une invasion tardive des glaces, les masses énormes de lave qui, immédiatement avant la période froide, ont couvert une grande partie des foréts, l'étroitesse méme de cette bande de foréts, enfin la quantité rela- tivement faible et l'irrégularité de la pluie. Synoptical Flora of North America; par M. Asa Gray. Un vol. in-8° de 400 pages. New-York, Ivison, Blakeman, Taylor et C^, 1818. Cette publication commence par le second volume, dont le fascicule publié représente seulement la premiére partie, et continue le Flora of (1) On sait que jusqu'à une époque récente, la Méditerranée s'est prolongée vers la mer Caspienne et de là vers la Sibérie. (2) Si cet isthme était aujourd'hui rétabli, cela suffirait, suivant certains auteurs, pour replonger l'Europe dans la période glaciaire, en empêchant le Gulf-stream de pénétrer dans la mer polaire. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 295 North America de MM. Torrey et Gray au point où cet ouvrage en était resté il y a trente-cinq ans. Ce second volume comprend toutes les Gamo- pétales qui font suite aux Composées. Il sera envoyé aux souscripteurs contre la somme de 6 dollars (le port en sus), adressée au curator de l'université Harvard, Cambridge, Massachusetts, États-Unis. List of Fungi found in the vicinity of Boston, part 11, and Remarks, etc. ; par M. Farlow (Bulletin of the Bussy Institution, vol. 11, pp. 224-252). Le principal intérét de ce mémoire est dans les Remarques, qui sont des études critiques sur le développement, la synonymie, etc., de divers petits Champignons. L'auteur commence par les Chytridinés. Il montre qu'un parasite fort commun sur l'Amphicarpea, qui a jusqu'ici été pris pour un Uredo, n'est autre que le Synchytrium fulgens, connu sur l'OEno- thera biennis. L'auteur ramène à l'Exobasidium Vaccinii, VE. Azalee, PE. Andromedæ de Peck et VE. discoideum d'Ellis. Il étudie la synony- mie de diverses espèces d’ Uromyces, et propose dans ce genre quelques espéces nouvelles fondées sur les échantillons de Schweinitz. Fungorum americanorum triginta species nove; auclore F. de Thümen (Flora, 1818, n° 12). Les Champignons décrits dans ce mémoire appartiennent aux genres Hydnum, Diaporthe, Cryptosporium, Spheropsis, Phoma, Coniothy- rium, Septoria, Phyllosticta, Centhospora, Morthiera, Depazea, Torula, Septosporium, Sporidesmium, Cylindrium, Trimmatostroma, Fusidium, Cladosporium, Sclerotium, et au genre nouveau Thuemenia Rehm., voi- sin de l'Otthia de M. Fuckel, avec « sporidia disticha octo obtusa rhom- boidea 1-3-magninucleata, 1-cellulares ». Tous ces Champignons sont de l'Amérique du Nord. Cours élémentaire de botanique ; par M. D. Cauvet. In-12 de 667 pages. Paris, J.-B. Bailliére et fils, 1879. Ce livre est le résumé du cours de botanique fait par M. Cauvet à la nouvelle Faculté de médecine et de pharmacie de Lyon. La premiére partie, consacrée à l'étude des organes et de leurs fonctions, est, à peu de chose prés, un résumé des Éléments de botanique de M. Duchartre. M. Cauvet y a seulement ajouté quelques faits résultant de ses observations ou de ses recherches. Enfin, M. E. Marchand (de Fécamp), savant agro- nome et chimiste distingué, a traité en quelques pages de l'assimilation chez les végétaux. | La seconde partie renferme un court examen des flores qui se sont succédé pendant les périodes géologiques, ainsi qu'un rapide énoncé des T. XXV. (REVUE) 15 226 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. causes qui ont présidé à l'évolution et à la distribution des plantes à la surface du globe. M. Cauvet expose la théorie de la descendance, et com- ment il semble que les divers types soient nés les uns des autres. « L'étude » de l'évolution des animaux tend à montrer, dit-il, que ces étres résul- » tent de l'incessante modification d'un certain nombre de types succes- » sivement dérivés les uns des autres, et tous issus d'un type primitif » trés-simple. On peut supposer qu'il doit en étre de méme pour les » végétaux. » Dans la troisième partie, qui comprend l'étude des familles, l'auteur a exposé les principales classifications et fait connaitre celle qu'il a adoptée, et qui est une combinaison des méthodes d'Adrien de Jussieu et d'Achille Richard. Lui-méme fait remarquer que cette classification, suivie pour rendre l’enseignement clair et facile, est peut-être moins savante que d’autres. Les Gymnospermes y sont rangés parmi les Apétales diclines, au lieu de former une section du groupe des Phanérogames, etc. D'ail- leurs, dans la sériation des familles, il a cru devoir moins se préoccuper de leurs relations que de leurs caractères différentiels: il en est résulté que les nombreux et utiles tableaux qu'il a dressés doivent être consi- dérés surtout comme des tableaux dichotomiques. Il a suivi pour guide principal, dans l'exposition des caractères des familles, le Traité général de botanique de MM. Decaisne et Le Maout. Il a fait dessiner, pour accom- pagner et éclaircirle texte, ungrand nombre de diagrammes qui viennent se joindre à des figures reproduites du Dictionnaire de M. Germain de Saint-Pierre et de la Botanique médicale de Moquin-Tandon. Ueber die morphologische Bedeutung der sog. Sporen- sprôsschen der Characeen; par M. Lad. Celakovsky (Flora, 1818, n* 4 et 5). Ce que l'on appelle en Allemagne Sporensprósschen, c'est-à-dire ra- muscule sporifére, chez les Characées, avec Al. Braun et M. J. Sachs, est simplement le sporange ou carpogone des Characées, que ces auteurs ont regardé comme un rameau métamorphosé, à cause des cellules spiralées qui l'entourent. M. Celakovsky n'est pas dans le méme sentiment, et il préfère appeler cet organe behüllte Oogonium, oogone enveloppé; il le considère comme une portion de feuille métamorphosée, et par conséquent comme l'homologue de l'ovaire des Phanérogames. On the Structure and Affinities of Characeeæ: par M. Alfred W. Bennett (The Journal of Botany, juillet 1818). On sait combien a été discutée la place des Cha 'acées, mises par A.-L. de Jussieu parmi les Naiades, par Robert Brown lui-méme parmi les Hydrocharidées, et aujourd'hui ballottées d'une classe à l'autre parmi les REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 227 Cryptogames. Après de nombreuses citations, M. Bennett se rattache prin- cipalement à un travail de M. Pringsheim, analysé par nous il y a long- temps dans cette Revue (1), et relatif au proembryon des Characées, pour en établir les affinités. Toutefois il fait remarquer avec beaucoup de jus- tesse que le terme de proembryon a été détourné de son sens pour étre appliqué à l'organe qui nait de la spore des Characées, et qui est, à pro- prement parler, un protonema comme celui des Mousses, le terme de proembryon devant étre réservé à cette formation intermédiaire entre l'organe fécondé et l'embryon, qui est le suspenseur chez les Phanéro- games, et qui prend un si grand développement dans l'urne des Mousses et dans les cellules carpogénes des Floridées. Ce protonema est l'analogue du prothalle des Filicinées, qui, lui aussi, a été à tort dénommé proembryon ; mais méme dans les Characées, on a voulu croire que l'existence d'un proembryon ou protonema impliquait une alternance de générations. Assurément il n'en est rien. C’est méme par le défaut absolu d'aueune alternance de ce genre queles Characées se distinguent parmi les Crypto- games supérieures. L'auteur est disposé à regarder les Characées comme une forme anomale de Muscinées, dans lesquelles la génération non sexuée a été supprimée. The proembryo of Chara : an Essay in Morphology; par M. Syd- ney-H. Vines (The Journal of Botany, décembre 1878). L'auteur n'est pas du méme avis que M. Bennett, dont l'opinion avait déjà été émise par M. le comte Trevisan (2). Il regarde les Characées comme formant un groupe indépendant, situé entre les Carposporées et les Muscinées, réunissant les Thallophytes aux Cormophytes. On the Homology of the suspensors; par M. S.-H. Vines (Quarterly Journal of Microscopical Science, 1878, p. 58 et suiv.). Il s'agit encore ici des comparaisons proposées entre le suspenseur des Phanérogames et certains organes de la reproduction des Uryptogames. L'auteur cherche à établir que la soie et le pied des Mousses et des Hépati- ques, le pied des Cryptogames vasculaires (à l'exclusion des Equisétacées), le suspenseur des Sélaginelles et des Phanérogames, sont dérivés de la méme cellule, de celle que produit la division de l'oospore, à Jaquelle, pour plus de clarté, il donne le nom d'embryophore. Dans certains cas le suspenseur ou le pied ne dérivent que d'une partie de l embryophore. Ce dernier terme s'applique à la cellule d'ou naît le tissu établissant une con- (4) Voyez le Bulletin, t. x, p. 435. (2) Voyez plus haut, page 27. 228 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nexion temporaire entre l'embryon et les organes voisins. Ce tissu cor- respond évidemment, au point de vue morphologique, à ce qu'est le placenta dans le régne animal. Decas Muscorum indicorum novorum ; par M. C. Müller (Flora, 1818, n° 6). Les espéces nouvelles décrites dans ce mémoire appartiennent aux genres Catharinea, Calymperes, Barbula, Hedwigia, Neckera, Meteo- rium, Hypnum (Aptychus et Abietinella). Toutes ces Mousses sont ori- ginaires des Indes orientales. | Exocarya C. Moore, nov. genus Cyperacearum (Flora, 1878, p. 142). Ce genre est décrit par M. Beeckeler, dans une des notes additionnelles qu'il continue toujours de faire à sa monographie des Cypéracées, de la manière suivante : « Spiculæ minutæ peduneulatæ plurifloræ, squamis persistentibus laxe imbricatis florem unicum foventibus. Paleæ du: squamis parallelæ liberæ subæquales membranaceæ planiuseulæ florem tardiusque fructum obte- gentes. Carvopsis majuscula obovata biconvexa, styli basi remanente mu- cronata. Stylus brevis basi æqualis, stigmatibus duobus capillaribus lon- giusculis. » Ce nouveau genre prend rang daus la tribu des Hypolytrées à cóté du genre Platylepis. Il est établi pour le Cladium scleroides F. Müll. Fragm. LXXII. Ein letztes Wort über das sogennante Horngewebe (Un dernier mot sur le prosenchyme corné); par M. N.-W.-P. Rauwenhoff (Flora, 1818, n° 9). i Ce mémoire doit ètre rapproché de celui que nous avons analysé pré- cédemment (p. 149). M. Rauwenhoff, qui a déjà étudié le prosenchyme corné, ne partage pas les opinions de M. Wigand. Il croit pouvoir affirmer que ce tissu n'est ni un tissu primaire, ni un tissu formé directement du cambium, mais bien un tissu secondaire, comme il l'a soutenu auparavant, appuyé depuis par M. Vesque (1) et par M. de Bary (2). Le prosenchyme corné nait chez quelques plantes plus tôt, chez d'autres plus tard, mais toujours en direction centripète, de la manière suivante. Les tubes cri- breux (et souvent aussi les cellules avoisinantes du liber mou, Weichbast), sous l'influence combinée d'une pression dépendant de la résistance de la (1) Ann. sc. nat., 6* sér., t. II, p. 180. p Eat ox e Anatomie der Vegetationsorgane der Phanerogamen und. Farne, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 220 surface el d'une modification chimique et physique du contenu et des parois cellulaires, se trouvent comprimés jusqu'à l'effacement de leur calibre, de sorte que leur structure devient de moins en moius distincte. Les membranes comprimées prennent sur le sec l'aspect jaune et corné qui les caractérise, on peut méme dire cartilagineux. C'est la méme modi- fication des tubes cribreux que M. de Bary a désignée sous le nom d'obli- tération, Culturversuche der Lupinensclerotien; par M. Eidam (Be- richt über die Thätigkeit der botanischen Section der Schlesischen Gesellschaft im Jahre 1877, pp. 43-49). M. Eidam, qui s'est déjà occupé de la sexualité et de la fécondation des Champignons, a traité dans ce mémoire d'une Mucédinée qui se rencontre fréquemment (en méme temps que plusieurs Sphériacées) sur la tige des Lupins, le Botrytis cinerea. Les spores de ce Botrytis donnent un mycé- lium qui porte de nombreux organes, entre autres des spermaties que M. Eidam regarde comme des organes máles, à l'instar de ceux des Collé- macés (1) et des Floridées, des sclérotes stériles et des sclérotes parfaits. Les sclérotes stériles ou imparfaits sont remarquables par les lacunes de leur tissu. Les sclérotes parfaits coexistent toujours, sur un méme mycé- lium, avec des ramifications spéciales de ce mycélium quise terminent par des proéminences filiformes et serrées, ou par de petits capitules sphé- riques, et qui sont remplis de protoplasma. M. Eidam est disposé à voir dans ces proéminences, d'aspect assez divers, des organes femelles, qui, fécondés par les spermaties, produiraient des sclérotes parfaits. D'autre part, fondé sur des expériences de cullure, il annonce que les spores du Botrytis cinerea proviennent vraisemblablement d'une forme ascoporée, le Peziza Fuckeliana. Il manque cependant à ces opinions la sanction irréfutable d'une observation précise. La Tlatlancuaya de Izucar de Matamoros; par M. Joa- quin Ibaüez (la Naturaleza, t. 1v, n* 5 et 6, 1877). On sait que la Naturaleza est l'organe périodique de la Société d'liis- toire naturelle de Mexico. M. Joaquin Ibañez, de Puebla, y a étudié et figuré une plante connue dans l'État de Puebla et dans le district d'Izucar de Matamoros sous les noms de Tlatlancuaya, de Yerba del tabardillo et de Yerba de la calentura (2) : c'est un Achyranthes qu'il eroit nouveau (1) Voy. le Bulletin, t. xxiv (Revue), page 102. | | (2) Le nom mexicain Tlatlancuaya est composé de la particule réduplicative Tla, qui indique le grand nombre, et de Tlancuaitl, rotule. Le correspondant latin (quant au sens étymologique, bien entendu) serait Polygonatum, plante pourvue de nombreuses 230 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et auquel il donne le nom d'A. Galea, en le dédiant à la mémoire d'un botaniste local, Mariano Cal. Cette Amarantacée, extrémement commune dans les lieux humides, fleurit en octobre. Elle est employée contre les fievres continues, en boissons et en lavement. L'analyse chimique y a trouvé des sels de potasse et de magnésie qui en expliquent les propriétés purgatives. Leguminosas indigenas medicinales. Thèse présentée au con- cours pour une place de professeur adjoint à la chaire de thérapeu- tique dans l'École nationale de médecine de Mexico, par M. le docteur Fernando Altamiro (la Naturaleza, t. ww, n* 6-9, 1878). L'auteur a donné dans ce mémoire des documents sur un certain nombre de Légumineuses, dont il décrit les caractéres botaniques et les propriétés médicales. Les principales de ces plantes sont, d'aprés l'auteur (qui ne parait pas toujours sûr de leurs noms) : Andira excelsa HR., Rhyncho- sia precatoria HB., Mimosa Catechu L., Dolichos tuberosus DC., Vibor- quia polystachya Ortega, Eysenhardtia amorphoides HB., Dolichos pal- matilobus DC., Piscidia erythrina L., Cesalpinia echinata L., Poinciana pulcherrima L., Cassia brasiliana Lam., C. esculenta L., Hematoxylon campechianum L., Myrospermum Pereire Royle, Mimosa cornigera L., M. Unguis-cati L., Mucuna pruriens DC., Arachis hypogea L., etc. Ce mémoire comprend 54 espèces dont plusieurs ne sont connues botanique- ment de l'auteur que par leur genre, et encore parfois d'une maniére douteuse. C'est cette incertitude qui nous empéche de reproduire les données médicales, malgré leur intérét évident. Le genre Erythrina (abstraction faite des déterminations spécifiques) nous parait un de ceux qui ont le plus gagné aux études de l'auteur et des autres naturalistes du Mexique. M. Rio de la Loza y a constaté Vérythrocoralloidine, un alealoide particulier. Ce poison attaque le sys- téme nerveux moteur par ses extrémités, en respectant les centres. Ge principe existe non-seulement dans les graines, mais probablement aussi dans les fleurs et dans l'écorce : au point de vue physiologique, ce principe, qui paralyse le systéme moteur de la vie de relation sans atta- quer la sensibilité ni la vie, ni le grand sympathique, parait trés-précieux à l'auteur pour réaliser certaines expériences de viviseclion sans qu'il soit nécessaire de contenir l'animal. articulations. Ajoutons qu'il importe, là comme ailleurs, de se défier des noms vulgaires, " nM Hernandez, le méme terme mexicain indique une Pipéracée; et d’après M. Ibañez lui-même, les habitants de Chietla désignent sous ce nom une Gentianée ; enfin, aux environs de Puebla et d'Orizaba, l'herbe appelée Yerba del tabardillo ne i » " " . e è serait antre qu'une Composée, le Piqueria trinervia Cav REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 231 Observations relatives à certains phénomènes pério- diques effectuées dans le pays de Montbéliard; par MM. Fr. Bouteiller et Ch. Contejean (extrait des Mémoires de la So- ciété d'émulation de Montbéliard); tirage à part en broch. in-8 de 38 pages. Montbéliard, 1878. Si nous mentionnons ici ce travail de météorologie, c'est parce qu'il contient des tableaux où les auteurs ont relaté pendant plusieurs années consécutives les dates de fioraison d'un certain nombre d'espèces sponta- nées ou cultivées dans deux localités différentes du méme pays, à Mont- béliard et à Mandeure, localité rurale située au pied des premiers gradins du Jura, et partant plus exposée aux intempéries, mais jouissant d'ailleurs d'un sol plus chaud. Prodromus Monographiæ generis Gossypii; auctore Agos- lino Todaro. In-8° de 11 pages, sans lieu ni date, mais récent. L'auteur a réuni au Gossypium, avec MM. Bentham et Hooker, le genre Thurberia Asa Gray, parce que la capsule triloculaire s'observe chez plusieurs Gossypium, et que la présence de cloisons verticales incom- plétes, divisant chaque loge en deux compartiments, n'est pas non plus spéciale au Thurberia, mais se rencontre aussi chez le Gossypium ano- malum Wawra et Peyritsch. M. Todaro a encore distrait son genre Cienfuegosia (ou plus simplement Fuegosia) des espéces australiennes qui constituent dans son mémoire la section Hibiscoidea, mais qui devront sans doute, de son propre aveu, former plus tard le noyau d'une nouvelle unité générique. Il admet aussi le genre Sturtia R. Br. dans son genre Gossypium, qui comprend ainsi 4 sections et 52 espèces. Il donne le conspectus de tout cet ensemble, que suivra ultérieurement une mono- graphie plus détaillée. Ueber Sapindus und damit in Zusammenhang stehende Pflanzen (Sur le genre Sapindus et les plantes qui en sont voisines) ; par M. L. Radlkofer (Sitzungsberichte der K. bayer. Akademie der Wissen- schaften, 1818) ; tirage à part en broch. in-8*, pp. 221-408). Nous avons déjà signalé en leur temps (4) des travaux de M. Radi- kofer consacrés à la méme famille, qu'il étudie depuis plusieurs années avec une prédilection justifiée par le succès. son nouveau mémoire, qui traite plus particulièrement du genre Sapindus, n’est pas cependant une monographie de ce genre. C'est plutôt une réunion de notes qui en con- cernent la synonymie. M. Radlkofer a examine dans deux catégories sé- (t) Voy. le Bulletin, t. xxi (Revue), p. 996, et t. xxv (Revue), p. 127. 232 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. parées les espèces attribuées à ce genre : les unes qui doivent y rester, en prenant bien entendu le nom qui leur est imposé par les lois de l'anté- riorité ; et les autres qui doivent sortir du genre, et méme de la famille. A ce dernier point de vue, rien n'est plus curieux que les erreurs dont l'auteur a tracé le relevé, et de constater qu'on a placé dans le genre Sapindus le Tapiria d'Aublet (Anacardiées), le Canarium de Linné (Burséracées), le Gouania domingensis (Rhamnées), le Picrena excelsa Lindl. (Sapindus surinamensis Poiret), un Zanthoxylum (Sapindus spinosus L.), un Dialium, un Engelhardtia, des Méliacées, etc. On trouverait sans doute bien des confüsions analogues en feuilletant les grands herbiers. M. Radlkofer ne s'est pas seulement occupé dans ce mémoire du genre Sapindus. Yl a apprécié les classifications nouvelles de la famille des Sa- pindacées, et n'approuve pas certaines modifications que M. Baillon a adoptées dans sa récente monographie de cette famille, entre autres la réunion des genres Erioglossum et Pancovia, Vétablissement des genres Pseudatalaya Baill. et Melicopsidium Ball. M. Radlkofer a profité de locca- sion qui lui était fournie pour tracer en bas de pages le synopsis de quelques genres de Sapindacées : Cardiospermum, Urvillea, Thouinia, Thinonia, Atalaya, Talisia, Toulicia et Wimmeria. Il décrit en outre dans celte famille quelques genres nouveaux : Smelophyllum, fondé sur le Sapindus capensis Sonder ; Placodiscus et Lychnodiscus, recueillis dans l'Afrique tropicale par G. Mann ; Cotylodiscus, le Langhare de Madagascar, décrit d'aprés un échantillon de Flacourt conservé au Muséum de Paris dans l'herbier de Vaillant; Plagioscyphus, également de Madagascar (Boivin n. 1872) ; Haplocælum, de Zanzibar (Boivin) ; Aporrhiza, du pays des Niam-Niam (Schweinfurth n. 3041); Porocystis, du Brésil (Spr. n. 1100, 1175, 1784, Schomburgk n. 986); et Dilodendron, rapporté du Brésil par plusieurs collecteurs. Ueber schwingende Faden an den Drüsenkópfchen der Dipsacusblatter (Sur les filaments vibratiles des glandes capitées des feuilles de Dipsacus) ; par M. F. Cohn (Bericht über die Thätigkeit der botanischen Section der Schlesischen Gesellschaft im Jahre 1811, pp. 90-53). Ge mémoire a été communiqué à la Société silésienne dans sa séance du 29 novembre 1877; il vient donc chronologiquement aprés celui de M. F. Darwin (1), et nous regrettons de n'en avoir pas eu connaissance plus tôt, avant d'analyser celui de M. Barthélemy (2). (1) Voy. plus haut, page 118. (2) Voy. plus haut, page 166. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 233 Les glandes de la face supérieure du limbe des feuilles de Dipsacus Fullonum sont constituées par une cellule basilaire enfoncée dans l'épi- derme, une longue cellule pédonculaire cylindrique et une dilatation piri- forme où l'on distingue trois étages formés, l'inférieur de deux, le moyen de quatre cellules en croix, le dernier de huit qui se rencontrent sur la ligne médiane. Le tissu de la base et du pédoncule se colore en bleu par Piode, celui du sommet en jaune. La culicule passe sur toute la glande, et elle parait, au niveau de la dilatation terminale, séparée des cellules sous- jacentes par une substance gélatineuse. Si l'on met la préparation sous l'eau, on voit se détacher de la surface capitée de petits prolongements qui s'allongent, flottent et oscillent dans l'eau, et qu'on pourrait comparer à des filaments d'un mycélium, aux pseudopodes des Rhizopodes ou des Myxomycètes, et dont l'auteur décrit avec soin les apparences et les réac- tions. On y pourrait voir des organes d'absorption, en suivant les opi- nions de M. Fr. Darwin. M. Cohn pense que ces filaments ne sont pas des organes spéciaux, mais des prolongements d'un tissu protoplasmique qui se sont fait jour à travers des ouvertures ou des fentes de la cuticule : prolongéments susceptibles de.se dilater dans l'eau, ce qui explique une partie des phénomènes qu'ils présentent. Ce sont des filaments protoplasmiques analogues que M. H. Hoffmann (de Giessen) a décrits jadis dans le Botanische Zeitung, en 1853 et 1856, sur le stipe de l'Amanita muscaria et de plusieurs autres Agaricinés. Des formations analogues ont été signalées par les zoolo- gistes. Untersuchungen über die Proteinkrystalloide der Pflan- zen; par M. A.-F.-W. Schimper. Thèse inaugurale présentée à Puni- versité de Strasbourg. In-8° de 67 pages. Strasbourg, J. Trübner, 1879. Après une introduction historique, l’auteur expose le but de son travail, qu'il divise en cinq parties. La première est consacrée à l'étude cristal- lographique et à celle des réactions chimiques; la deuxième, aux phéno- mènes de dilatation ; la troisième, à la structure interne ; la quatrième, à la comparaison des plaques vitellines du Scythium Canicula avec les cris- talloïdes végétaux ; la cinquième, à la description des cristalloïdes artifi- ciels construits d’après la méthode du professeur Schmiedeberg. Les plantes étudiées par l'auteur sont la Pomme de terre, le Solanum americanum, le Lathrea Squamaria, une Fougère, le Microsorium irioides, des Mucorinées et des Algues Floridées. Nous reproduirons ses conclusions : 1. Les propriétés géométriques des cristalloides sont soumises aux mêmes lois essentielles que celles des cristaux, à cette différence prés que 234 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les angles des cristalloides manquent un peu de fixité. Leurs propriétés optiques concordent avec celles des vrais cristaux. Il en est vraisembla- blement de méme de leurs propriétés thermiques, magnétiques et élec- triques. 2. Les cristalloides sont organisés, c'est-à-dire qu'ils se composent de très-petites particules cristallines qui, à l'état sec, s’adaptent immédiate- ment les unes contre les autres sans espaces intermédiaires, et dans le cas contraire s'enveloppent d'une atmosphére aqueuse en dilatant l'en- semble. C'est là une propriété qu'ils partagent avec les grains d'amidon et la membrane cellulaire. 8. .... L'intensité de la dilatation dépend chez les cristalloïdes de leur forme cristalline. Les cristalloïdes réguliers restent après la dilatation semblables à eux-mêmes, tandis que les cristalloïdes à un seul axe de symétrie éprouvent quelque changement dans la direction de leurs faces. Quand la dilatation n’est accompagnée d’aucune décomposition chimique, elle détermine cependant quelques modifications des propriétés optiques. 4. La dilatation n’est pas la même sur tous les points du eristalloïde, du moins quand elle est relativement faible. Aprés l’imbibition, le cor- puscule se différeneie en couches d'inégale humidité : la proportion d'eau augmente en effet de la périphérie au centre ; quand la différence est subitement considérable (Ricinus), la soustraction complète de l'eau, consécutive à la dilatation, peut donner lieu à la formation d’une lacune et d'une fente. Avec l'augmentation de la proportion d'eau croissent la solu- bilité et la dissociabilité du eristalloide, et souvent aussi se produit ou s'aeeroit la distinction des couches, les plus molles étant alors modifiées ou méme dissoutes. La structure interne du corpuscule est toujours en relation étroite avec sa forme extérieure; les couches sont paralléles aux faces cristallines, et le noyau également éloigné des faces de méme valeur ; le cristalloïde se trouve par conséquent partagé en deux par un plan de symétrie au point de vue de sa structure interne. La formation de couches, la direction dans laquelle s'accroit la propor- tion d'eau, assimilent encore davantage le cristalloide au grain d'amidon ; il est à peine une propriété de structure qui ne soit commune à ces deux formations. La gomme du Quebracho colorado, par M. Pedro N. Arata (Anales de la Sociedad cientifica argentina, juillet 1878). Il existe plusieurs arbres nommés Quebracho (4). Celui dont il est ici question est le Loxopterygium Lorentzii Griseb., une Anacardiacée dont la gomme, ou plus exactement le suc épaissi se rassemble dans des cavi- (1) Voy. Grisebaeh, lä Végétation du globe, t. 1, p. 687. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 239 tés du bois en conerétions d'un rouge brillant, qui donnent une poudre d'un rouge-brique, d'un goüt assez astringent. L'auteur fait connaitre les propriétés chimiques de cette substance, ainsi queses propriétés optiques, Adiantum bellum Th. Moore, nov. spec. (Gardeners Chronicle, 8 février 1879). Gette Fougère nouvelle, récemment introduite dans l'établissement de M. W. Bull, provient des Bermudes, et pourrait être confondue avec l'Adiantum. fragile, si ses pinnules étaient caduques, ce qu'elles ne sont pas, Cien Helechos de Filipinas, dispuestos con arreglo à la ultima edicion (1874) de la Synopsis Filicum de Hooker y Baker ; par M. Max Laguna (Anales de la Sociedad española de Historia natural, t. vu, 1878) ; tirage à part en broch. in-8° de 19 pages. Madrid, 1878. Ge travail contient la détermination des Fougères recueillies en 1842 aux Philippines par M. Hidro Saniz de Baranda, qui en avait fait don à l'Escuela de ingenieros de Montes. Bien que cette collection ne soit pas considé- rable et ne contienne aucune espéce nouvelle, elle offre un intérét relatif, puisque la deuxiéme édition de la Flora de Filipinas, de Blanco, publiée en 1845, n'en contient que 25, auxquelles le P. Llanos, dans ses Frag- mentas de algunas plantas de Filipinas (Manille, 1851), en a ajouté 3 seulement. Il nous semble cependant que la seule énumération des Fou- gères de Cuming, publiée jadis dans le Journal of Botany par M. J. Smith, arrive à un total plus élevé, abstraction faite des plantes recueillies dans la péninsule de Malaeca. List of Balansa's Ferns of Paraguay, with Descriptions of the new Species ; par M. J.-G. Baker (The Journal of Botany, octobre 1818). Cinq espèces nouvelles sont décrites par M. Baker dans ce mémoire, savoir : Cheilanthes recurvata (Bal. n° 358), voisin du Ch. Regnelliana Mett., mais à (rondes beaucoup plus composées ; Polypodium paraguayense (Bal. n° 388), voisin du P. recurvatum Kaulf., dont il se distingue à pre- miére vue par ses veinules distinctement piunées ; Nothochlena Balansæ (Bal. n° 336), qui a le port du Cheilanthes micromera ; Gymnogramme longipes (Bal. n* 333), du groupe Ceropteris, que M. Baker dit voisin de la variété ochracea du G. calomelanos ; Acrostichum tenerum (Bal. n^ 390), que l'auteur place entre lA. simplex et V A. Burchellii. M. Baker donne d'ailleurs, suivant l'ordre du Synopsis Filicum, la détermination des Fougéres recueillies au Paraguay par M. Balansa, mais sans reproduire les indications consignées sur ses étiquettes par le voyageur. La collection qu'il a eue entre les mains était malheurensement incom- 236 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. plète, car celle du Muséum (la première distribuée) contient un certain nombre de plantes et de numéros que M. Baker ne mentionne pas. Il faut ajouter que les numéros ne concordent pas toujours entre la colleclion du Muséum et celle de l'herbier de Kew. Floridee italiche descritte ed illustrate; par M. Francisco Ardissone (extrait du 1° volume des Atti della Società crittogamolo- gica italiana) ; 2 vol. grand in-8* avec 36 planches. Milan, typogr. Lombarde, 1872-78. Cet ouvrage, publié successivement en huit fascicules, de 1872 à 1878, est aujourd'hui complet. Des tableaux synoptiques originaux en facilitent l'usage et conduisent aisément le lecteur aux familles, aux genres et aux espéces quand elles sont nombreuses. Les diagnoses latines sont suivies, d'une synonymie assez étendue et de remarques oü sont consignés en italien divers renseignements descriplifs, critiques ou géographiques. Des planches assez nombreuses et bien exécutées accompagnent le texte et l'éclaircissent. NOUVELLES. (6 avril 1879.) — L'Académie des sciences a tenu, le lundi 10 mars 1870, sa séance publique annuelle, sous la présidence de M. Fizeau. Le prix Barbier pour 1878 a été décerné à M. Ch. Tanret, pharmacien à Troyes, pour son mémoire Sur l'ergotinine, alcaloide de l'ergot de Seigle, et sur la pelletiérine, alcaloide de l'écorce de Grenadier. E Aca- démie a accordé en outre, sur les reliquats de la fondation de ce prix, deux encouragements, de 500 franes chacun, l'un à M. Cauvet, pour son livre intitulé : Nouveaux Éléments d'histoire naturelle médicale (4) ; l'autre à M. E. Heckel, pour son travail : De quelques phénomènes de localisation minérale et organique dans les tissus animaux, et de leur importance au point de vue biologique, travail dans lequel la commission a relevé, comme intéressant les applications de la botanique à la théra- peutique, les études de l'auteur sur la localisation de la silice dans les Graminées et celle des alcaloïdes dans les semences d'un grand nombre de plantes (2). . Le prix Desmazières pour 1878 a été décerné à M. le docteur Éd. Bornet (3). (1) Voyez plus haut, page 225. (2) Ce mémoire a paru dans le Journal de l'anatomie et de la physiologie de M. Ch. Robin, en septembre 1875. (3) Voyez plus haut, page 193. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 237 Le prix Thore a. été décerné à M. Ardissone, professeur à l'École supé- rieure d'agriculture de Milan, pour ses Floridee italiche (1). Le prix Barbier, le prix Desmaziéres, le prix de la Fons Mélicoeq, le prix Gegner et le prix Dellaande-Guérineau seront décernés en 1880, dans les conditions ordinaires. Le prix Alhumbert pour 1878 était l'étude du mode de nutrition des Champignons. Ce prix n'ayant pas été décerné, l'Académie admettra à concourir, en 1880, tout mémoire qui éclaircira quelque point important de la physiologie des Champignons. Le prix consistera en une médaille de la valeur de 2500 francs. Le prix Bordin proposé par l'Académie pour être décerné dans la séance publique de l'année 1879 est ainsi. concu : — « Faire connaitre, par des observations direcles et des expériences, l'influence qu'exerce le milieu sur [a structure des organes végétatifs (racines, tige, feuilles); étudier les variations que subissent les plantes terrestres élevées daus l'eau, et celles qu'éprouvent les plantes aquatiques forcées de vivre dans l'air. Expliquer par des expériences directes les formes spéciales de quelques espéces maritimes. » — La Société vient de faire une perte regrettable dans la personne de M. Dorvault, directeur de la Pharmacie centrale de France. — M. le D" Hermann Itzigsohn, né en 1814 à Neudamm, prés Custrin, est décédé le 4 janvier dernier à Schöneberg, près de Berlin. Il s'était prin- cipalement occupé de cryptogamie ; on a surtout cité de lui des observa- lions sur la mobilité des corps reproducteurs des végétaux inférieurs, intéressantes pour l’époque où elles se sont produites. — On annonce la mort de M. Louis Bouton, curator du Musée colonial de Maurice et secrétaire de la Société Royale de Maurice. On sait quelle part importante M. Bouton a prise depuis trente années aux travaux de botanique publiés sur la flore de cette ile. — On annonce encore la mort de M. Jacob Bigelow, de Boston, auteur d'un. Flora Bostoniensis, dont la première édition est de 1814 ; et celle de M. James Watson Robbins, auteur de la Monographie du genre Pota- mogeton dans le Manuel de M. Asa Gray. — La direction de l'herbier au Cabinet royal d'histoire naturelle de Vienne est maintenant confiée, depuis la retraite de M. Fenzl, à M. le professeur H.-W. Reichardt. M. le D' Gunther Beck lui estattaché comme adjoint (assistent). (1) Voyez plus haut, page 236. 238 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. — Feu M. le professeur Borszezow a été remplacé à l'université. de Kiew par M. le docteur J. Schmalhausen. — M. le D" Odoardo Beccari a été nommé directeur du Jardin bota- nique et du Musée de Florence. — M. le professeur Balfour a pris récemment sa retraite à l'université d'Édimbourg, où il avait occupé pendant trente-quatre ans la chaire de botanique. — M. Delponte s'est démis également de sa chaire de botanique à l'uni- versité de Turin. — Depuis le commencement de l’année 1879, la rédaction du Bota- nische Zeitung a été concentrée entre les mains de M. de Bary. — M. Rabenhorst, qui dirigeait depuis vingt-six ans le journal de eryptogamie fondé par lui, l’Hedwigia, vient d'en céder la direction, à cause de son âge et de l'affaiblissement de sa santé, à M. le D'G. Winter, déjà connu par plusieurs travaux de cryptogamie. — Aprés la mort de M. Al. Braun, quelques amis du célèbre professeur de Berlin ont proposé d'ouvrir une souscription afin de lui élever un monument au Jardin botanique de Berlin. La première liste de souscrip- tion, publiée au mois d'aoüt dernier, présente le relevé des sommes reu- trées jusqu'alors, montant à 5535 marks, soit 6918 francs 75 cent. — M. Félix Müller a été nommé président de la Société royale de bola- nique de Belgique en remplacement de feu M. Du Mortier. — Une nouvelle Société botanique vient d’être fondée à Munich. Le président de cette société est M. Robert Hartig, le vice-président M. F. Arnold. — L'administration mexicaine, aprés avoir pris l'avis de la Société d'histoire naturelle de Mexico, a décidé de faire planter le long des che- mins, dans la vallée de Mexico, l'Arbol del Peru, c'est-à-dire le Schinus Molle, connu de nos horticulteurs sous le nom de Poivrier d'Amérique, et cela à cause des propriétés de cet arbre. ` I fournit un grand nombre de produits à la médecine, à l'ébénisterie el aux arts. Son bois est employé à cause de sa résistance et de son élas- ticité, pour de nombreuses fabrications; son écorce est astriugente et balsamique, ses feuilles résolutives; la résine qui exsude de son tronc sert à la guérison des cataractes. Ses fruits contiennent une notable quan- lité de sucre, et soumis à la fermentation, ils produisent une boisson agréable ; ils sont en outre employés pour la nourriture des oiseaux chan- teurs. Sur les rameaux de l'arbre vit un insecte du genre Coccus, dont les REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 270 femelles, aprés la fécondation, se couvrent d'une matiére cireuse analogue à la cire des abeilles. — M. Wittmack a entrepris des expériences sur un sujet que nous avons déjà signalé il y a deux ans à l'attention des lecteurs de la Revue. Il s'agis- sait alors de l'extrait de l'écorce du Carica Papaya, qui, d’après des obser- vations crues nouvelles, était regardé comme jouant dans la digestion des matiéres azotées un róle analogue à celui de la pepsine. Il s'agit aujour- d'hui du jus retiré du fruit (lequel atteint, comme on sait, la forme d'un Melon un peu allongé), et M. Wittmack montre par des citations que les propriétés digestives de ce jus étaient connues de Griffith Hughes en 1750 daus son History of Barbadoes, et plus tard de P. Browne. M. Karsten a raconté qu'à Quito, l'usage du jus de Carica est général pour faire bouillir et attendrir la viande. Un auteur peu connu, Chunder Roy, a obtenu de l'évaporation de 28 centim. cubes du suc laiteux du fruit un extrait qui, redissous ensuite dans l'eau, avait la propriété remarquable de dissoudre les matiéres albuminoides, tout en laissant l'amidon inaltéré. Le colonel Drury, dans ses Useful Plants of India (2* éd., p. 143), adonnéaussi quel- ques détails sur le suc de Papaya (1). M. Wittmack a fait lui-méme quel- ques expériences avec ce suc, et y a reconnu un ferment qui exerce une trés-grande influence sur les substances azotées. Il diffère de la pepsine eu ce qu'il agit sans l'addition d'un acide. L'auteur en a étudié certaines pro- priétés chimiques. Il parait certain que la thérapeutique aurait de grands avantages à retirer de l'extrait de Papaya. — M. Charles H. Cressler, pharmacien aux États-Unis, a communiqué, l'été dernier, au Collége de pharmacie de Philadelphie, des documents et des observations desquels il résulte que l Aspidium marginale Sw., assez commun en Pennsylvanie, jouit de la méme vertu anthelminthique que l'Aspidium Filix-mas. — Le volume v des Proceedings of the Zoological and Acclimatisation Society of Victoria (1818) contient un troisiéme supplément à la liste des végétaux qui peuvent s'adapter aux cultures industrielles dans l'État de Victoria (Australie), par M. le baron F. de Müller. — L'Académie royale des sciences de Belgique vient de mettre au concours les questions suivantes : 1^ Établir, par des observations et des expériences directes, les fonc- tions des divers éléments anatomiques des tiges des Dicotylédones, spécia- lement en ce qui concerne la circulation des substances nutritives et (1) Voyez encore Pharmaceutical Journal, 2° série, v, 1029. 240 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. l'usage des fibres du liber. — Le prix est une médaille d'or de la valeur de 800 francs. 2» On demande l'étude du cycle d'évolution d'un groupe de la classe des Algues. — Le prix sera une médaille d'or de la valeur de 600 (rancs. Les travaux, écrits en francais, en flamand ou en latin, doivent être adressés franco à M. Liagre; secrétaire perpétuel de l'Académie, avant le 1** août 1879. — M. H. Jäger, Knóbelstrasse, à Munich (Bavière), offre en vente quelques exemplaires du Flora brasiliensis, comprenant les livraisons I-LXXIX, c’est-à-dire tout ce qui a paru de ce grand ouvrage depuis le commencement de sà publication jusqu'àla fin de l'année 1878, à un rabais considérable, soit 1700 marks pour l'ensemble (2125 francs). M. Jäger pourrait aussi céder certaines livraisons de l'ouvrage au gré de l'acheteur, et également avec une diminution de prix. — M. F. Savy, libraire de la Société, 77, boulevard Saint-Germain, à Paris, nous prie d'annoncer qu'on trouvera à sa librairie, pour le prix de 20 francs, un livre important, les Études sur la formation et la divi- sion des cellules, de M. Strasburger, professeur à l'université d'Téna, tra- duit en francais par M. J.-J. Kickx, professeur à l'université de Gand. Cet ouvrage a été signalé dans cette Revue, t. xxu, p. 49. — M. Bordére, instituteur à Gédre par Luz (Hautes-Pyrénées), offre au prix de 200 francs un herbier de 2000 plantes des Pyrénées. On peut en outre lui demander, au prix de 10 francs la centurie, telle plante de sa région qu'on désirera, sur un catalogue qu'il adresse franco aux botanistes. M. Bordére envoie aussi des plantes vivantes aux jardins de botanique. Le prix de ces dernières est proportionné aux courses qu'elles néces- sitent. — On annonce la mise en vente de l'herbier de M. le baron Hausmann, de Bautzen, auteur d'une Flore du Tirol. — S'adresser à M. B. Stein, ins- pecteur du Jardin botanique à Inspruck. — On offre un exemplaire de la Flore de France de MM. Grenier et Godron, broché, au prix de 80 francs. — S'adresser à M. Gandolfe, con- servateur du Musée d'histoire naturelle à Marseille. Le Rédacteur de la Revue, Dr EUGÈNE FOURNIER. Le Secrétaire général de Ja Société, gérant du Bulletin, | ÉD. BUREAU. PARIS. — IMPRIMERIE DE E. MARTINET, RUE MIGNON, 2, E TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME VINGT-CINQUIÈME, N. B. — Tous les noms de genre ou d'espèce rangés par ordre alphabétique sont les noms latins des plantes. Ainsi, pour trouver Canne à sucre, cherchez Saccharum, ctc. Les chiffres arabes se rapportent aux Comptes rendus des séances de la Société, — Les chiffres arabes entro crochets [ ] désignent la pagination de la Revue bibliographique. À Abauria (Césalpinées) Becc. nov. gen. 211 Absorption (De 1) de l'eau par le limbe des feuilles, 105. ABzaG DE Lapouze (le marquis d’). Membre à vie, 138. Acacia spherocephala [64]. Acetabularia mediterranea |32 |. Acremonium Vitis Cattaneo nov. sp.[152]. Acrocomia (Observations sur les genres) et Martinezia, 183. Acrostichum tenerum Bak. nov. sp. [235]. Action des vapeurs de sulfure de carbone sur les grains, 98, — (De l’) des vapeurs de sulfure de carbone sur les graines et sur leur développement, 155. Additions au tableau de la végétation des environs d'Aubin (Aveyron), 100. — à la Flore de l'ile Minorque, 238. Adiantum amulum Th. Moore nov. sp. [25]. — bellum Th. Moore nov. sp. [235]. — Williamsi? Th. Moore nov. sp. [88]. 4Egitops speltæformis [101]. Agaricus (Clitocybe) clavipes, 151. Agrostidées (Sur quelques genres d'), 44. Agrostis (Trichodium) tarda Drude nov. sp. [120]. Albertisia (Ménispermucées) Becc. nov. gen. [211]. | | Algues, 4135 [70] [90] [119] [142] [193] 195]. Alien ] koditontioss survenues dans la Flore d"), 6. : . Altitude (Sur quelques variations que pre- .gentent.le$ végétaux avec F), 307. Amanita strangulata Fr., 150. T. XXV. Anatomie des lésions déterminées sur la Vigne par l’anthracnose, 227. — (Etude sur l’) et la physiologie des nectaires, 262. — de la Rose, et en général ca- ractéres anatomiques des axes invaginés, 309. Andropogon Marie Eug. Fourn. nov. sp., 226. Anemone Burseriana Scop. [107]. Annonces, voy. Nouvelles. Anomalies, voy. Monstruosités. Antennaria alpina R. Br. [85]. Anthracnose (Anatomie des lésions déter- minées sur la Vigne parl’), 227. Apocynées [213]. Aquilegia [111 |. Arabis [209]. Aracées [13] [126]. ARBAUMOXT (J. d'). Contribution à l'histoire des racines adventives, à propos des lenticelles du C?ssus quinquefolia, 185. Archangelisia (Ménispermacées) Becc. nov. gen. [211]. Artemisia Czekanowsktana F. Müll. nov. sp. [219]. Aschotricha (Sur deux variétés d’), 245. Asclepias [114]. Ascococcus mesenteroides Cienk. (Sur!) et la transformation qu'il provoque dans le sucre de Canne, 271. Ascophanus amethysteus Q. nov. sp., 294. Asplenium brevipes, Gilpinæ et herpeto- pteris Bak. nov. sp. [26]. — Shepherdi Spr. [188]. — Steere: Harringt. nov. sp. [64]. Asprella sibirica Czekan. nov. sp. [219]. Aubin (Aveyron) (Additions au tableau de la végétation des environs d'), 100. Axes invaginés. (Caractères .anatomiques des), 309. 16 242 B Barnier (G.). Note sur le Chenocarpus hypotrichoides Lév., 97. — Note sur deux variétés d'Aschotricha, 245. Balanophoracées [5]. BaLaxsA (B.). Obs., 67. Batraciens (Recherches des plantes trés vénéneuses par l'essai sur les tétards des), 114. BarraNDigzR. Membre à vie, 286. Bellevalia Hackeli Freyn nov. sp. [10]. Bellis Bernardi Boiss. et Reut., 207. Belt (Th.). Sa mort [191]. Brnnzn. Voy. Chapellier. Bernouilli (le D"). Sa mort [46]. Bernouillia (Sterculiacées) Oliv. nov. gen. 89]. A ate ERR (Em.). Note sur trois nou- velles espèces de Mousses de la Nouvelle- Calédonie, appartenant au genre Ptero- . bryella C. Müll., 64. Bibliothèque (Rapport sur la) de la Société, 232. Bigelow (J.). Sa mort [237]. Biscutella sclerocarpa Revel nov. sp. (78]. Bloxam (le Rév. A.). Sa mort [43]. Boletus Boudieri Q. nov. sp., 289, — pa- rasiticus .Q. trouvé à Glamart (Seine- et-Oise), 292. Bolusia (Légumineuses-Galégées) Benth, nov. gen. (89]. Bonnet (Edm.). De la disjonction des sexes dans l'Evonymus europæus L., 169. — Notes sur quelques plantes du midi de la France, 205, — Révision des Hyperi- cum de la section Holosepalum Spach, 274. — Obs., 137, 169, 172, 173. — et DELacour (Th.) ont touvé le Marru- bium Vaillantii Coss, et Germ. à Fon- tainebleau (Seine-et-Marne), 282. Bonver (G.). Étude sur l'anatomie et la physiologie des nectaires, 262. — Sur le róle attribué aux parties colorées des organes floraux, 315. —Obs., 271, 309. — et FLAHAULT (Ch.). Sur les variations qui se produisent avec la latitude dans une même espèce végétale, 300. Borscow (El.). Sa mort [45]. Botrychium simplex Hitchc. |18]. Botrydium granulatum |14]. Boucheman (E. dc). Sa mort [191]. Boucle (Sur les cellules en), 95. Bouneatir-Ducoupray (À.). Sa mort, 5. Bounenx (P.). Lettre, 76. Bouton (L.). $a mort [237]. | SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Bras présente quelques plantes rares ré- coltéesdans le département de l'Aveyron, notamment les Saponaria bellidifolia et Specularia castellana, 173. Brassica fruticulosa Cir., 205 [175]. Brutelette (B. de). Sa mort [490]. Bruxelles (Sur quelques Menthes des her- biers du Jardin botanique de), 139. Bryum gemmiparum de Not., 216. — leptostomum Schimp., 215. BocniNGER. Modifications survenues dans la Flore d'Alsace, 6. Bulbocodium vernum L. [207]. Bureau de la Société pour 1879, 318. Bureau (Ed.). Obs., 95, 128, 137. C Calédonie (Sur trois nouvelles espéces de Mousses de la Nouvelle-) appartenant au genre Pterobryella C. Müll., 64. Calicium arenarium Nyl., 345. . Camptostemon (Malvacées) Mast. nov. gen. [89]. Carus (F-). Lettre sur un nouvel appareil pour l'étude des excrétions des racines, 261. Canaux sécréteurs (Des) des Ombellifères, 163. CANDOLLE (A. et C. de) font don de leur ou- vrage: Monographie Phanerogamarum, tom. I, 225. Capsella Bursa-pastoris [101]. Cardamine calabrica Arc. nov. sp. [152]. Cardiostigma (lridées) Bak. nov. gen. [72 uw ensiformis Vukotinovic nov. sp. 10]. Carex cyperoides découvert en Lorraine, 7. — ebracteata Czekan. nov. sp. [219]. Carlowrightia(Acanthacées) Asa Gray nov. gen.. [148]. Catalogue des Diatomées marines de la baie de Saint-Brieuc et du littoral des Cótes-du-Nord, 24. — raisonné des Li- chens du Mont-Dore et de la Haute- Vienne, 321. Cecropia peltata [61]. Cellules (Sur les) en boucle, 95. — spi- ralées dans les racines du Nuphar ad- venum, 162. Pos] etg (Gélidiées) Zanard. nov. gen. 93 23]. CnaBoissEAU (l'abbé). Rapport sur la biblio- théque de la Société, 232. — Obs., 234, 245. | Chenocarpus hypotrichoides Lév. (Sur le), 97. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÉRES. Chaleur (Du dégagement de) qui accom- pagne l'épanouissement des inflores- cences mâles de Dioon edule, 253. Champignons , 87, 95, 97, 120, 422, 198, 129, 435, 149, 152, 159, 173, 176, 210, 221, 242, 245, 282, 283, 293 [5] [20] [49] [52] [67] (73] [89] [01] [92] [115] [125] [152] [156] [187] [200] [225] [229]. — nouveaux, 287. CnaruLLiER et Bearer ont découvert en Lorraine les Carex cyperoides et Seir- pus mucronutus, 7. Characées [226] [227]. CHASTAINGT (G.). Additions au tableau de la végétation des environsd'Aubin (Avey- ron), 100. Cuarix (Ad.) a trouvé l'Erica ciliaris aux Essarts-le-Roi (Seine-et-Oise), 7; — et les Lathræa Squamaria et Isopy- rum thalictroides aux environs de Poi- tiers, 137. — Obs., 7, 9, 63, 64, 75, 77, 79, 85, 86,95, 98, 104, 136, 139, 149, 154, 158, 168, 169, 172, 205, 246, 261, 283. Cheilanthes Cooperæ Eaton nov. sp. [19]. -— madagascariensis Bak. nov. sp. [26]. — recurvata Bak. nov. sp. [235]. Chevailiera Veitchi Mrn nov. sp. [113]. Cinchona |209]. Cirsium odontotepis, 60. Cissus quinquefolia (Contribution à l'his- toire des racines adventives, à propos des lenticelles du), 185. Ciamart (Seine-et-Oise) (Le Boletus para- séticus trouvé à), 292, Cros (D.). Les plantes de Saint-Jean-de- Luz (Basses-Pyrénées), 247. Clusiacées [5]. Cocanpas. Sur le siége et la composition des matières colorantes dans les végé- taux, 224. — Obs. , 183. Cælebogyne ilicifolia [85]. Colchicum autumnale [189], — Janke Freyn nov. sp. [14]. Coliema chalazanellum Nyi. nov. sp., 339. — cristatum Hoffm., 339. Collemodium cataciystum Nyl., 344. — turgidum Nyl., 342. Collemopsis coracodiza Nyl. nov. sp., 344. — furfurella Nyl., 343. Colombie (Sur quelques Palmiers de la), 183. Cowpawy (A.). Lettre sur des Morilles, 128. x Congdonia (Rubiacées) J; Müll. uov. gen. {4164 Couifères [188] [198] [202]. ' 248 Coniocybe Owanii Körber nov. sp. [11]. Conium maculatum (Sur la structure ana- tomique du fruit du), 166. Conseil d'administration de la Société pour 1879, 318. Contribution à l'histoire des racines adven- tives, à propos des lenticelles du Cissus quinquefolia, 185. Conyza Naudini Edm. Bonn. nov. sp., 208. Coprinus tuberosus Q. nov, sp., 289, Cordaites (foss.) [161]. Cordyceps larvicola Q. nov. sp., 292. — Menesteridis Berk. nov. sp. [187]. Cormanthosphace (Labiées) Le M. Moore nov. gen. [22]. Corns (M.). Présence du Podisoma Juni- peri Sabine sur le Juniperus virgi- niana et sur divers autres Genévriers, 122. — Note sur quelques Champignons printaniers (Morchella, Verpa, Gyromi- tra), 129. — Note sur quelques Cham- pignons des environs de Paris, 149. — Champignons rares ou nouveaux pour la Flore des environs de Paris, 173. — Du développement de quelques Sclérotes, 176.— Note sur quelques Champignons de la Flore de France, 210. — Notes et remarques sur les Urédinés, 221. — Anatomie des lésions déterminées sur la Vigne par l'anthracnose, 227. — Note sur le Hhizopogon luteolus et le Lenzites sæpiaria, 242. — Note sur deux Usti- laginés, 283. — Enumération des Pé- ronosporés de France, 293. — Obs., 68, 74, 75, 79, 89, 97, 100, 114, 120, 126, 129, 169, 172, 242, 245, 282, 283, 300, 306, 308. Corse (Liste des Cryptogames récoltés en) pendant la session extraordinaire de 1877, 431. Cortinarius arenarius, Cooket, crocolitus et fallar Q. nov. sp., 288, 289. Cótes-du-Nord (Catalogue des Diatomées marines de la baiede Saint-Brieuc et du littoral des), 21. Cours d'eau (Des herborisations en piro- gue dans les) qui traversent les foréts équatoriales, 285. Crepidotus pallescens Q. nov. sp., 287. Crevasses (Sur les tavelures et les) des Poires, 60. Crocus (Sur deux monstruosités de), 233. Crucifères [209]. Cryptogames [91] [153]. — (Liste des) récoltés en Corse pendant la session extraordinaire de 1877, 484. 244 Cucurbitacées [177]. Cycadées [126]. Cylindrocarpa (Campanulacées) Rgl. nov. gen. [249]. Cyphella albo-carnea et villosa Q. nov. sp., 290. D Davallia (Microlopea) philippinensis Har- ringt. nov. sp. [64]. Dégagement (Du) de chaleur qui accom- pagne l'épanouissement des inflores- cences mâles de Dioon edule, 253. Decacoun (Th.). Voy. Bonnet. Desmidiées [154]. Développement (De l'action des vapeurs de sulfure de carbone sur les graines et sur leur), 159. — alpes de. quelques Sclérotes, 176: Diaphoranthema [204]. Diatomées [20] [53]. — (Catalogue des) marines de la baie de Saint-Brieuc et du littoral des Cótes-du- Nord, 21. —- (Observations sur la vie végétale des), 77. DEN ia hypolepidoides Bak. nov. sp. Dicotylédoses [183] [184] [198]. Didymodon Lamyi Schimp., 215. Dioon edule (Du dégagement de. chaleur qui accompagne l'épanouissement. des inflorescences mâles de), 253. Dipsacus [1661] [232]. — silvestris [118]. Diptérocarpées [210]. Disjonction (De la) des sexes dans l' Evony- mus europaeus L., 169. Dolérophyllées (foss. ) [159]. Dons, 5, 47, 64, 76, 86, 93, 105, 125, 139, 159, 182, 225, 230, 262, 286. Dore (Un mot sur la végétation bryolo- gique de la Haute-Vienne et du Mont-), 214. — (Catalogue raisonné dés Lichens du Mont-) et de la Haute-Vienne, 321. Dorvault. Sa mort [237]. DouMET-ADANSON (N.). Obs., 136, 138. DREVAULT a récolté le Targioniu hypophylla près de Sceaux (Seine), 458. Drosera rotundifolia (417. Drosophyllum lusitanicum [1417]. Duboisia myoporoides [220]. DvcnanTRE (P.) fait don d'un ouvrage in- titulé : Essai d'un catalogue général des bois du Brésil, 93. — Note sur deux monstruosités de Crocus, 238, — Lettre sur: un ouvrage: de MM. de Candolle, 225. — Obi.,. 7, 9, 62, .63,.74,: 75, SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 79, 89, 95, 100, 443, 114, 139, 152, 153, 154, 159, 168, 171, 172, 306, 309, 314. Dumortier (B.-Ch.). Sa mort, 218 [46]. Durieu de Maisonneuve. Sa mort, 105 43]. D Jours (J.). Lettre, 74.— Obs., 126. E Eau (Des effets de l’) sur les feuilles aqua- tiques, 89. — (De l'absorption de l') par le limbe des feuilles, 105. Echium pyrenaicum L., 209. Effets (Des) de la submersion sur les feuilles aériennes, 79. — (Des) de l'eau sur les feuilles aquatiques, 89. Elatine [449]. Elattostachys (Sapindacées) Radlk. nov. gen. [127]. Elections pour 1879, 318. Endocarpon leptophyllodes Nyl. nov. sp., 493. Endosiphonia (Rhodomélées) Zanard. nov. gen. [93]. Enterospermum (Rubiacées) Hiern nov. gen. (16]. Epanouissement (Du dégagement de cha- leur qui accompagne l’) des inflores- cences mâles de Dioon edule, 253. Ephebe intricata Lamy nov. sp., 338. Equisétinées (foss.) [56]. Equisetum [36]. Eremitis (Graminées) Dœll nov. gen. [39]. Erica ciliaris trouvé aux Essarts-le-Roi (Seine-et-Oise), 7 Erigeron acris var. flexuosus Vukotinovic nov. sp. (10]. Erinella aurorina Q. nov. sp., 294. Erodium [146]. Espèce végétale (Sur les variations qui se produisent avec la latitude dans une méme), 300. Essai (Recherches des plantes trés véné- neuses par l’) sur les tétards des batra- ciens, 114. Essarts-le-Roi (Seine-et-Oise) (L'Erica ci- liaris trouvé aux), 7. Euopsis hæmalea Nyl., 337. Euphorbia Loiseleurii T.-L. nov. sp., 60. — maculata L. (Sur l’), 247. Euphoriopsis (Sapindacées) Radlk. nov. gen. [127]. Evonymus europeus L. (De la disjonction des sexes dans 1), 169. Exocarya (Cypéracées) C. Moois nov. gen. [228], TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. F Fawcettia (Ménispermacées) F. Müll. nov. gen. [68]. Festuca austriaca Hackel nov. sp. [209]. Feuilles aériennes (Des effets de la sub- mersion sur les) 79. — aquatiques (Des effets de l'eau sur les), 89. — (De l'absorption de l'eau par le limbe des), 105. Fissidentiacées [150]. FLAHAULT (Ch.). Obs., 261, 306. — Voy. Bonnier. ; Fleischer (F. von), Sa mort [191]. Fleurs (Sur les prolifications endocarpiques des) du Gentiana lutea L., 252, Flore d'Alsace (Modifications survenues dans la), 6. — de l'ile Minorque (Addi- tions à la), 238. Flore de l'Afrique tropicale, voy. (dans la table de la Revue bibl.) Oliver. — eryptogamique d'Allemagne, voy. (dans la méme table) Pabst. — d'Amérique, voy. (dans la méme table) Goodale, — de l'Amérique septentrionale, voy. (dans la méme table) Asa Gray, J. Hooker. — du plateau d'Antully (Saóne-et- Loire), voy. (dans la méme table) Gillot. — des iles d'Arbe et de Veglia, voy. (dans la méme table) Borbas. — de la république Argentine, voy. (dans la mème table) Parodi, Schnyder. — cryp- togamique d'Autriche, voy. (dans la méme table) Reichardt. — mycologique d'Autriche, voy, (dans la méme table) de Thümen. — de l'ile de Bofin (Ir- lande), voy. (dans la méme table) More. — du Brésil, voy. (dans la méme table) Dell. — de la Bresse, voy. (dans la même table) Gillot, — forestière du Burmah auglais (Indes), voy. (dans la méme table) Kurz. — de Catalogne, voy. (dans la méme table) Costa. — de Dalmatie, voy. (dans la méme table) Visiani. — d'Europe, voy. (dans la méme table) Nyman. — de France, voy. France et (dans la table de la Revue bibl.) Bou- lay, Lloyd. — de Genéve, voy. (dans la mémetable) Déséglise. — de Gréce, voy. (dans la méme table) Hackel. — du sud de l'istrie, voy. (dans la même table) Freyn. — de Liége, voy. (dans la même table) Th. Duraud. — de l'ile Marion, voy. (dans ia même table) Moseley. — des iles Maurice et Seychelles, voy. (dans da. méme table) Baker. — de Na- 245 ples, voy. (dans la méme table) Lico- poli. — du Paraguay, voy. (dans la même table) Parodi. — de Paris, voy. Paris. — des Pyrénées-Orientales, voy. (dans la table de la Revue bibl.) Debeaux. — de Savoie, voy. (dans la méme table) Bouvier. — cryptogamique de Sibérie, voy. (dans la méme table) de Thümen. — de la Suisse, voy. (dans la méme table) Bouvier. Floridées [236]. Fontainebleau (Seine-et-Marne) (Le Mar- rubium Vaillantii Coss. et Germ. trouvé à), 282. l Forêts équatoriales (Des herborisations en pirogue dans les cours d'eau qui traver- versent les), 285. Fossiles, voy. (dans la table de la Revne bibl.) Crépin, Lesquereux, Leuduger- Fortmorel, Petit, Renault, de Saporta, Schenk, Fossombronia angulosa Raddi, 216. Foucaup (J.). Description d'un Thalic- trum nouveau (TA. Savatieri), 255. Fougères [18] [19] [26] [29] [61] [123] [130] [131] [235]. Fournier (Eug.) présente un Catalogae des Hymenophyllum, 182. — Sur quel- ques genres d'Agrostidées, 44. — Note sur l'Andropogon Marie nov. sp., 226. — Obs., 5, 137, 205, 218, 221. France (Sur quelques plantes du midi de la), 205. — (Enumération des Péro- nosporés de), 293. France (Flore de). Du Ligularia sibirica Cass. dans les Pyrénées, 10. — Catu- logue des Diatomées marines de la baie de Saint-Brieuc ct du littoral des Cótes- du-Nord, 21. — Additions au tableau de la végétation des environs d'Aubin (Aveyron), 100. — Sur quelques Cham- pignons printaniers, 129. — Liste des Cryptogames récoltés én Corse pendant la session extraordinaire de 1877, 131. — Sur quelques Champignons des cnvi- rons de Paris, 149. — Notice sur le Morchella elata Fr., 159. — Champi- gnons rares ou nouveaux pour la Fiore. des environs de Paris, 173. — Sur quelques plantes du midi de la France, 205. — Notes sur quelques Champi- guons de la Flore de France, 210. — Un mot sur la végétation bryologique de la Haute-Vienne et du Mont-Dore, 214. -— Sur la présence de l’Heliotro- pium curassavicum L. et du Paronychia echinata Lmk dans l'ile de la Sidrière de 246 Fitou (Aude), 219. — Sur le Rhizopo- gon luteolus et le Lenzites sæpiaria, 242. — Les plantes de Saint-Jean-de- Luz (Basses-Pyrénées), 247. — Notes d'herborisations pour 1878, 260. — Révision des Hypericum de la section Holosepalum Spach, 274. — Quelques espèces nouvelles de Champignons, 287. — Enumération des Péronosporés de France, 293. — Catalogue raisonné des Lichens du Mont-Dore et de la Haute- Vienne, 321. Espéces décrites ou signalées : Agaricus (Clitocybe) clavipes, 454. — Amanita strangulata Fr., 150. — Ane- mone Burseriana Scop. [107]. — Asco- phanus amethysteus Q. nov. sp., 294. Beilis Bernardi Boiss. et Reut., 207. — Biscutella sclerocarpa Revel nov. sp. [78]. — Boletus Boudieri Q. nov. sp., 939. — B. parasiticus Q. nov. sp., 299.— Brassica fruticulosa Cyril., 205 [175]. — Bryum gemmiparum de Not. n, S., 216. — Br. leptostomum Schimp. n, $., 215. Calicium arenarum Nyl. n. s. (4), 345. — Carex cyperoides, 7. — Cirsium odontolepis n. S., 60,— Collema chala- zanellum Nyl. nov. sp., 339. — C. cris- tatum Hoffm. n.s., 339.—- Collemodium cataclystum Nyl. n. s., 341. — C. tur- gidum Nyl. n. s., 342. — Collemopsis coracodizaNyl. nov. sp., 344. — C. fur- furella Nyl. n. s., 343. — Conyza Nau- dini Edm. Bonn. nov. sp., 208, — Copri- nus tuberosus Q. nov. sp., 289. — Cor- dyceps larvicola Q. nov. sp., 292. — Cortinarius arenarius Q. nov. sp., 288. — C. Cookei Q. nov. sp., 288. — C. crocolitus Q. nov. sp., 288. — C. fallax Q. nov, spe, 289.— Crepidotus pallescens Q. nov. sp., 287. — Cyphella villosa Q. nov. sp., 290. — C. albo-carnea Q. nov. sp., 290. Didymodon Lamy Schimp. n, s., 215, Echium pyrenaicum L., 209. — Endocar- pon leptophyllodes Nyl. nov. sp., 493, — Ephebe intricata Lamy now. sp.,| 338. — Erica ciliaris, 7. — Erinella aurorina Q. nov. sp., 294. — Euopsis hemalea Nyl. n. s., 337. — Euphor- bia Loiseleurii T.-L. nov. sp., 60. Fossombronia angulosa Raddi n. $,, 246. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Gautieria villosa Q. nov. sp., 290. — Geum intermedium Ehrh. [55]. — Gym- nomitrium coralloides Nees ab Esbck n. s., 245.. Humaria chartarum Q. nov. sp., 294. — Hydnum melilotinum Q. nov. sp., 290. — Hypericum commutatum Nolte, 276. — H. corsicum Steud., 280. — H. Dese- tangsii Lamotte, 277. — H. quadrangu- lum L., 274. — H. tetrapterum Fries, 279. — H. undulatum Schousb., 281, Isopyrum thalictroides, 437. Jungermannia julacea Ligh., 216. Lachnea fimbriata Q. nov. sp., 291, — L. hispida Q. nov. sp., 291. — La- thræa Squamaria, 437. — Lecanora anopta Nyl. n. Se, 443. — L. Bockii Rodig n. $., 449. — L. chlorina Flot, n. Sey 505. — L. conizella Nyl. nov. sp., 443. — L. immersala Nyl. nov. sp., 403. — L. liperina Nyl. nov. sy., 406. — L. nephæa Swrf. n. s., 448. — L. nigrozonata Lamy mov. sp., 401. — L. nivalis Nyl. n. s., 399. — L. ob- scurella Nyl. n. s., 509. — L. refellens Nyl. n. s., 400. — L. Riparti Lamy nov, Sp., 410. — L. scotoplaca Nyl. nov. sp., 397. — L. subintricans Nyl, nov. Sp., 444, — L. submergenda Nyl. nov. Sp., 400. — L. subtartarea Nyl.n. Ses 447.— Lecidea acclinoides Ny. nov. Sp.,. 451. —- L. acervulans Nyl. nev. sp., 444, — L. aglaeiza Nyl. nov. sp., 449. — L. aibellula Nyl. n. $., 438. — L- albuginosa Ny mov. sp., h54. — L, badio-pailens Nyl. nov. sp., 460. — L. badio-pallescens Nyl. nov. sp., 460. — L, botryocarpa Nyl. n.s., 434. — L. chalybeiodes Nyl. n. s.y 437. — L. chrysoteichiza Nyl. nov. sp., 458. — L. conferenda. Nyl. n. s., 436. — L. co- niopliza Nyl. nov. $p., 479. — L. con- sentiens Nyl. n. s., 452. — L. crepera Nyl. nov. sp., 474. — E. enteroleu- coides Nyl. n. s., 473. — E. ewpe- træoides Nyl. n. s., 467. — E. expansa Nyl. n. s., 436. — L. furvula Nyl. n. $., 464, — L. globularis Nyl. n. s., 435. — L. glomerella Nyl. n. $., 439. ~ L. griseo-nigra Ny}. nov. sp., 473. — L. Gymnomitrüi Nyl. nov. sp., 480. — L. gyrizans var. opegraphiza Nyl. nov. Sp., 463. — L. infidula Nyl: n. Sey 436. — Le inserena Nyl. n. S., 449, — L. instrata Nyl. nov. sp., 450. (1) L'abréviation n. s. signifie : espèce nouvelle seulement pour Ia Flore deF ranee. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÉRES. — L. instratula Nyl. nov. sp., 461. — L. Larbalestieri Crombie n. s., 443. — L, latens Tayl. n. s., 436, — L. lepto- boloides Nyl. n. s., 455. — L, lulensis Nyl. n.s., 449. — L, meiocarpa Nyl. n. s., 439. — L. modica Nyl. nov. sp., 470. — L. neglecta Nyl. n. s., 436. — L. Norrlini Lamy nov. sp., 443. — L. obscurella var. heterella Nyl. n. s., 437. — L. olivaceo-fusca Nyl. n.s., 470. — L, pauperrima Nyl, nov, sp., 462. — L. phæops Nyl. n. S., 432. — L. planula Nyl, nov. sp., 451. — L. præcontigua Nyl. nov. sp., 492. — L. pungens Nyl. n. s., 448.— L. reducta Nyl. n, s., 467. — L. Ri- chardi Lamy nov. sp., 465. — L, sa- pinea Th. Fr. n. s., 438. — L. segre- gula Nyl. nov. sp., 464. — L. sequax Nyl. nov. sp., 475. — L. sodoplaca var. viridicascens Nyl. n. s., 477. — L. sub- mersula Nyl. nov. sp., 438. -— L. syl- vana Th. Fr. n. s., 435, — L. tene- brescens Nyl. nov. sp., 450. — L. thio- pholíza Nyl. nov, sp., 472. — L: tro- chodes Tayl. n, 8,, 457. — L. turgidula Fr. n. 8., 437. — L. umbriformis Nyl. nov. sp., 464. — Lepidozia tumidula Lindenb. et Gottsche n. s., 216. — Leptonia parasitica Q. nov. sp., 287.— Leucanthemum fissum T.-L. nov. sp., 60. Marasmius flosculus Q. nov. sp., 289, — Marrubium Vaillantii Coss. et Germ., 282. — Melaspilea deviella Nyl. nov. sp., 490. — Mollisia hypnina Q. nov. sp., 294.— Morchella, 129. — M. elata Fr., 461. Naucoria scutellina Q. nov. sp., 287. — Nephromium subtomentellum Nyl. n. S., 977. Obione pedunculata Moq.-T., 260. — Odontia junquillea Q. nov. sp., 290. — Opegrapha hapaleoides Nyl. n. s., 484. — Orobanche Scabiosæ var... Cir- sii [55]. 247 Philonotis capillaris Lindb, n.s.,216.— Physcia subdetersa Nyl. n. s., 383. — Physcomitrium eurystomum Send. n. s., 216. — Plagiothecium elegans Schimp. n. S., 216. — Pleurotus Baturræ Q. nov. sp., 287. — PI. pudens Q. nov. sp., 287. — Polyporus tubarius Q. nov. sp., 289, — Psalliota Bernardi Q. nov. sp., 288. — Psathyra laureata Q. nov. sp., 288. Ranunculus rectus J. Bauh. [107]. R. reptabundus Jord, [107]. — Rebou- dia hemispherica, 458. — Riccia Hue- beneriana Lindenb,, 216, — Rosa at- pinoides Déségl. nov. sp. [107] — Russula serotina Q. nov, sp., 288. Saponaria bellidifolia n. s., 173. — Sar- coscyphus densifolius Nees ab Esbck,215. — Scirpus mucronatus, 7. — Solanum melanocerasum Willd, [108], — Spha- gnum rubellum Wils. n. s., 245, — Specularia castellana n, s., 173.— Ste- reocaulon acaulon Nyl, nov, sp., 351.— St, curtulum Nyl. nov. sp., 350 .— Stig- matidium Hutchinsiæ Nyl. n. s., 487. Targionia hypophylla, 458, — Thalictrum Savatieri Fouc, nov, sp., 255, — Thy- mus Herba-Barona n. s., 60, Umbilicaria torrida Nyl. n. s., 387, — Urceolaria violaria Nyl. nov. sp., 420. Verpa Gyromitra, 429. — Verrucaria chlorotella Nyl. nov. sp., 499, — V. crustulosa Nyl, n. 8., 493. — V. de- vergescens Nyl. n. s., 496. — V. fagi- nella Nyl. nov. sp., 504. — V. mortari Arnold nov. sp., 498. — V. viridatula Nyl. nov. sp., 499. — Viola Cryana, 255. Wahlenbergia hederacea [75]. Voy. (dans la table de la Revue bibl.) ; Berher, l'abbé Boulay, Bouteiller, Bou- vier, Chapellier, Contejean, David, De- beaux, Déséglise, Eloy de Vicq, Ferry, Foucaud, Gillot, Humnicki, Lamy de La Chapelle, Lloyd, Ménier, Nylander, Réguis, Renault, l'abbé Revel, Richard, Schenk, l'abbé Tillet, Viaud-Grand- Marais, Vincent, Wignier, Parmelia isidiotyla Nyl. n. s., 371. — P. verruculifera Nyl. n. s., 372. — Par- meliopsis subsoredians Nyl. nov. sp., 374. — Pannaria iriptophylliza Nyl, nov. sp., 390. — Peltigera scabrosa Th. Fr. n. s., 379. — Pertusaria flavicans Lamy nov. sp., 427.— P. leucosora Nyl. nov. sp., 426.— Peziza Boitonii Q. nov. sp., 290. — P. olivacea Q. nov. sp., 991. — P. phlebophora Berk. nov. sp., 420. — Phialea ciliata Q. nov. sp., 291. — Ph. strobilina Q. nov. $p., 294, — FrancuET(A.). Sur quelques plantes rares ou nouvelles de la Chine et du Japon, 241. Fries (E.-M.). Sa mort, 76 [43]. Fruit (Sur la structure anatomique du) du Conium maculatum, 166, G. Gatesia (Acanthacées) Asa Gray nov, gen. [148]. Gautier (G.). Obs., 219. 248 Gautieria villosa Q. nov. sp., 290. GENEVIER (G.). Notice sur le Morchella elata Fr., 459. -— Note sur l' Euphorbia maculata L., 247. Genista linifolia L. var. leucocarpa Rodr. ined., 238. Gentiana lutea L. (Sur les prolifications endocarpiques des fleurs du), 252. Gestroa (Monimiacées) Bece. nov. gen. [211]. Geum intermedium Ehrh. [55]. Gigliolia (Palmiers) Becc. nov. gen. [214 |. GiLLOT (X.). Liste des Cryptogames récoi- tés en Corse pendant la session extraor- dinaire de 1877, 131. — Note sur le Viola Cryana, 255. Gleichéniacées [130]. Gossypium [231]. Graine (Du siége des matières colorées dans la), 47.— (De l’action des vapeurs de sulfure de carbone sur les) et sur leur développement, 155. Grains (Action des vapcurs de sulfure de carbone sur les), 98. Graminées [20] [38] [207] [221]. Gronophyllum | (Palmiers) Scheffer nov. gen. [31]. Guthriea | (Passiflorées-Achariées) Bolus nov. gen. (89]. Gymnogramme longipes Bak. nov. ep. [235]. M, Gymnomitrium coralloides Nees ab Esbck, 215. H Haberlandt (Fr.). Sa mort [191 ]. Hebecoccus (Sapindacées) Radik. nov. gen. [127]. Heliotropium curassavicum L. (Sur la pré- sence de l’) et du Paronychia echinata Lmk dans l'ile de la Sidrière de Fitou (Aude), 219. Hépatiques, 134, 158 [69]. Herbiers (Sur quelques Menthes des) du Jardin botanique de Bruxelles, 439. Herborisation (Notes d") pour 1878, 260. | — (Des) en pirogue dans les cours d'eau qui traversent les foréts équato- riales, 285. Hznvign- Bassox (l'abbé). Lettre, 254. Hesperoxiphon (Iridées) Bak. nov. gen. 2 Heterospathe gen. [31]. Hieracium Lavernellei T.-L. kii (hybride) [40]. (Palmiers) Scheffer nov. [28]. — Rac- ` SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Histoire (Contribution à 1’) des racines adventives, à propos des lenticelles du Cissus quinquefolia, 185. Hofer (J.-C. -Fr.). Sa mort [191]. Holosepalum Spach (Révision des Hyperi- cum de la section), 274. Hornea (Sapindacées) Bak. nov. gen.[45]. Humaria chartarum Q. nov. sp., 294. Hybrides [10] [28] [4104] [4102] [209]. Hydnum molilotinum Q. nov. sp., 290. Hydrangea Hortensia |96]. Hymenophyllum paternum et Thuidium Harringt. nov. sp. [64]. Hypéricacées [5]. Hypericum (Révision des) de la section Holosepalum Spach, 274. — commuta- tum Nolte, 276. — corsicum Steud., 280. — Desetangsii Lamotte, 277. — quadrangulum L., 274. — tetrapterum Fries, 279. — undulatum Schousb., 281. I Inflorescences mâles (Du dégagement de chaleur qui accompagne l'épanouisse- ment des) de Dioon edule, 253. Iridées [72]. Iris balkana, lorea, mellita et Sintenisii de Jka nov. sp. [206]. Isoetes Morei Th. Moore nov. sp. (215]. Isopyrum thalictroides trouvé aux envi- rons de Poitiers, 137. J Jardin botanique (Sur quelques Menthes des herbiers du) de Bruxelles, 439. Juncus [449]. — Muelleri Czekan. nov. sp. [249]. Jungermannia julacea Ligh., 216. Juniperus virginiana (Présence du Podi- soma Juniperi Sabine sur le) et sur divers autres Genévriers, 122. Juratzka (J.). Sa mort [494]. K Klattea (Iridées) Bak. nov. gen. [72]. Kurz (S.). Sa mort [43]. L Lachnea fimbriata et hispida Q. nov. sp., 291. Lamprothamnus (Rubiacées) Hiern mov. gen. [16]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Lamy DE La CHaprLLE (Éd.). Catalogue raisonné des Lichens du Mont-Dore et de la Haute-Vienne, 321. Lamy de La Chapelle (Un mot sur la vé- gétation bryologique de la Haute-Vienne et du Mont-Dore, d'aprés les travaux récents de M.), 214. Langethal (C.-E.). Sa mort [191]. Lathrea Squamaria trouvé aux envi- rons de Poitiers, 137. Lathyrus trachyspermus Webb., 239. Latitude (Sur les variations qui se pro- duisent avec la) dans une méme espèce végétale, 300. Lebel (J.-E.). Sa mort, 230 [143]. Lecanora anopta Nyl., 418. — Bockii Ro- dig, 419. — chlorina Flot., 505. — conizella Nyl. nov. sp., 413. — immer- sata Nyl. nov. sp., 403. — liparina Nyl. nov. sp., 406. — nephea Smrf., 418. — nigrozonata Lamy nov. sp., 401. — nivalis Nyl., 399. — obscu- rella Nyl., 505. — refellens Nyl., 400. — Riparti Lamy nov. sp., 410. — sco- toplaca Nyl. nov. sp., 397. — subin- tricans Nyl. nov. sp., 414. — submer- genda Nyl. nov. sp., 400.— subtartarea Nyl., 417. Lecidea acclinoides Nyl. nov. sp., 4514. — aceovulans Nyl. nov. sp., 444. — aglaeiza Nyl. nov. sp., 449. — aibel- lula Nyl., 438. — albuginosa Nyl. nov. sp., A54. — badio-pallens Nyl. nov. sp., 460. — badio-pallescens Nyl. nov. sp., 460. — botryocarpa Nyl., 434. — chalybeiodes Nyl., 437. — chrysotei- chiza Nyl. nov. sp., 458. — conferenda Nyl., 436. — conioptiza Nyl. nov. sp., 475.— consentiens Nyl., 452.— crepera Nyl. nov. sp., 474. — enteroleucoides Nyl., 473. — eupetræoides Nyl., 467. — expansa Nyl., 436. — furvula Nyl., 464. — globularis Nyl., 435. — glo- merella Nyl., 439. — griseo-nigra Nyl. nov. sp., 473. -— Gymnomitlrii Nyl. nov, sp., 480. — gyrizans var, opegra- phiza Nyl., 463. — infidula Nyl., 436. — inserena Nyl., 449. — instrata Nyl. nov. sp., 450. —- énstratula Nyl. nov. sp., 464. — Larbalestieri Crombie, 543. — latens Tayi., 436. — leptobo- loides Nyl., 455. — lulensis Nyl., 449. — meiocarpa Nyl., 435. — modica Nyl. nov, sp., 470. — neglecta Nyl., 436: — Norrlini Lamy nov. sp., 443. — obscurella var. heretella Nyl., 437. — olivaceo-fusca Nyl., 470, — pau- 249 perrima Nyl. nov. sp., 462. — phæops Nyl., 432. — planula Nyl. nov. sp., 454. — præcontigua Nyi, nov. sp., 452. — pungens Nyl., 448. — reducta Nyl., 467. — Richardi Lamy nov. sp., 465. — sapinea Th. Fr., 438. — se- gregula Nyl. nov. sp., 461. — sequax Nyl. nov. sp., 475. — sodoplaca var. viridicascens Nyl., 477. — submersula Nyl. nov. sp., 438.— sylvana Th. Fr., 435.— tenebrescens Nyl. nov. sp., 450. — thiopholiza Nyl. nov. sp., 472. — trochodes Tayl., 457. — turgidula Fr., 437. — umbriformis Nyl nov. sp., 464. Légumineuses [40] [230]. Leichhardtia (Ménispermacées) F. Müll. nov. gen. [68]. Lemna trisuica [217]. Lenticelles (Contribution à l’histoire des racines adventives, à propos des) du Cissus quinquefolia, 185. Lenzites sæpiaria (Sur le Rhizopogon teolus et le), 242. Leopoldia (Liliacées) Pari: [95]. Lépidodendrons (foss.) [159]. Lepidozia tumidula Lindenb. et Gottsche, 216. Leptonia parasitica Q. nov. sp., 287. Lésions (Anatomie des) déterminées sur la Vigne par l'anthraenose, 227. Lettres de MM. Boutigny, Camus, Con- damy, Duchartre, Duval-Jouve, Her- vier-Basson, Sagot, Thiébaut, voy. ces noms. Leucanthemum fissum T.-L. nov. sp., 60. — platylepis de Borbas nov. sp. [208]. L&nupUGER-FORTMOREL. Catalogue des Dia- tomées marines de la baie de Saint- Brieuc et du littoral des Cótes-du-Nord, 21. Leviera (Monimiacées) Becc. nov. gen. [211]. Lichens, 134 [32] [81] [138-142]. — (Catalogue raisonné des) du Mont-Dore et de la Haute-Vienne, 321. Ligularia sibirica Cass. (Du) dans les Py- rénées, 10. Ligustrum Hookert et insulense Dene nov. sp. [26]. Liliacées [95]. Limbe (De l'absorption de l'eau par le) des feuilles, 105. Linaria fragilis Rodr. ined., 240. Lindsaya madagascariensis Bak. nov. sp. 26]. tale le Gryptogames récoltés en Corse lu- 250 pendant la session extraordinaire de 4877, 131. Lomaria areolaris Harringt, nov. sp, [64]. Lysimachia minoricensis Rodr. ined,, 240. Lythrariacées [5]. M Mac-Nab (J.). Sa mort [191]. Macrococculus (Ménispermacées) Becc, nov. gen. [211]. Maumvavp (E.). Sur quelques Menthes des herbiers du Jardin botanique de Bruxelles, 139. — Un mot sur la végé- tation bryologique de la Haute-Vienne et du Mont-Dore d'après les travaux récents de M. Lamy de La Chapelle, 214. — Sur un échantillon à pédon- cules bractéolés du Tilia grandiflora Ehrh., 316. —.Obs,, 86, 149, 168, 171, 214,218, 221, 231, 244, 261, 262. Marasmius flosculus Q. nov. sp., 289. Marattiacées [129]. MancuaND (L.). Voy. Poisson. Marrubium Vailiantii Coss. et Germ. trouvé à Fontainebleau (Seine-et-Marne), 282. Martagon albiflorum Vukotinovic nov, sp. [10]. Manrix (E.), Obs., 488, Martinezia, 104. — (Observations sur les genres Acrocomia et), 183, Mathurina (Turnériacées) [15]. Matières colorées (Du siége des) dans la graine, 47. Mavcznzr, Voy. Roze. Medusagyne (Ternstræmiacées) Bak. nov. gen. [15]. Mélanges, voy. Nouvelles, Melaspilea deviella Nyl. nov. sp., 490, Méliacées [195]. Mentha (Sur quelques Menthes des her- biers du Jardin botanique de Bruxelles), 139. — atrovirens Host, canadensis L., candicans Crantz, cordifolia Op., crenata Beck, , crispo-silvestris Spenn., Cunninghamii Benth., deflexa Dum., dentata Mænch, fontana Op., gentilis L., gracilis R. Br., hirta Willd., Lloy- dii Bor., Maximilianea F. Sch., origa- nifolia Host, palustris Mench, Pau- liana F. Sch., Pimentum Nees, pulchella Host, Rot^ii Nees ab Esbck, stachyoides Host, velutina Lej., viridula Host et Wirtgeniana F. Sch., 140-149. Men (E.). Des effets de la submersion sur SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les feuilles aériennes, 79, — Des effets de l'eau sur les feuilles aquatiques, 89. — De l'absorption de l'eau par le limbe des feuilles, 105, — Obs., 85, 88, 89, 93, 113, 114, 128. Midi (Sur quelques plantes du) de la France, 205. Minorque (Additions à la Flore de l'ile), 238. Miscophleus (Palmiers) Scheffer nov. gen. 31]. "mu hypnina Q. nov. sp., 291. Monocotylédones [94] [167]. Monstruosités et Anomalies, 244. — Rœs- telia se montrant en dehors de la saison ordinaire, 224. — (Sur deux) de Cro- cus, 233. — Sur les prolifications en- docarpiques des fleurs du .Gentiana lutea L., 252, — Sur un échantillon à pédoncules bractéolés du Tilia grandi- folia. Ehrh., +316, — Viola odorata L. et silvestris Lam. [91]. — Voy. (dans la table de la Revue: bibl.) de Bary, Békétoff, Buchenau, Glos,. Godron, Gæppert, Pasquale, Rauwenhoff, Monteiro (J.). Sa mort [43]. Morchella (Sur quelques Champignons printaniers) : Verpa, Gyromitra, 129. — elata Fries (Sur le), 159. Morphologie végétale. Voy. (dans la table de la Revue bibl.) Caruel, Cela- kovsky. Mouiiceraning (Ed.). Notes d'herborisa- ' tions pour 1878, 260. Mousses, 64, 132, 214 [29] [69] [97] [100] [121] [153] (228]. Musacées [121]. Muscari Mordoanum Held. nov. sp. [89]. — (Bellevalia, Leopoldia). Weissii Freyn nov. sp. [200]. Murray (A.). Sa mort [43]. Mycologie, voy. Champignons. Myrtacées [5]. N Naucoria scutellina Q. nov. sp., 287. Nécrologie, 5, 76, 105, 218, 230 [43-46] [143] [190] [191] [237]. Nectaires (Etude sur l'anatomie et la phy- siologie des), 262. Nepenthes [118]. Nephrodium anateinophlebium, costulare, longicuspe, subcrenulatum et tricho- phiebium Bak, nov. sp. [26]. — Bakeri, Luersseni et subpedatum Harringt. nov. - sp. [64]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÉRES. . Nephrolepis Duffii et Pluma Th. Moore 65]. Nephromium subtomentellum Nyl., 377. Neggerathia (foss.) [157]. Nothochlena Streetie Bak. nov. sp. [26]. — Balansæ Bak. nov. sp. [235]. Nu (Vacciniées) Hook. f, nov. gen. Nouvelle-Calédonie, voy. Calédonie. Nouvelles [42] [142] [190] [236]. Nuphar advenum (Cellules apiralées dans les racines du), 162. o Obione pedunculata Moq.-T., 260. Odontia junquillea Q. nov. sp., 290. Œdogoniées [71]. Olacinées [87]. Olinia [125]. | Ombellifères (Des canaux sécréteurs des), 163. Onagrariacées [5]. Ononis mitissima L. var. campanulata Rodr. ined., 238. Onopordon Ilex dè Jka nov. sp. [206]. Opegrapha hapalecides Nyl., 484. Orchidées [135] [145] [155]. Organes floraux (Sur le róle attribué aux parties colorées des), 315. Ornithogalum Visianicum Visiani nov. sp. [9]. rebatur Scabiosæ var. Cirsii [55]. . P Palmiers [12]. — (Sur quelques) de la Colombie, 183. Pannaria triptophylliza Nyl. nov. sp., 890. Paris (Sur quelques Champignons rares des environs de), 449. — (Champignons rares ou nouveaux pour la Flore des environs de), 173. — (Flore de) : Erica ciliaris, 7. — Reboulia hemispherica, 158. — Targiona hypophylla, 158. — Voy. Clamart, Essarts-le-Roi, Fontaine- bleau, Montmorency, Sceaux, Ville- neuve-Saint-Georges. Parmelia isidiotyla Nyl., 874. — verru- eulifera Nyl., 372. Parmelivpsis subsoredians Nyl, nov. sp., 874. Paronychia echinata Lmk (Sur la présence de l'Heliotropium curassavicum L. et du) dans lile de la Sidrière de Fitou (Aude), 219. ParoviLLARD (N.). Sur les prolifications 251 endocarpiques des fleurs du Gentiana lutea L., 952. Pédoneules bractéolés (Sur un écbantil- lon à du Tilia grandifolia Ehrh., 316. PzLLAT (Ad.). Sur quelques variations que présentent les végétaux avec l'altitude, Peltigera scabrosa Th. Fr., 379. Pentas parviflora Hn nov. sp. [66]. Pérenosporés (Enumération des) de France, Pertusaria flavicans Lamy nov. sp., 427. — leucosora Nyl. nov. sp., 496. Perrr (P.) fait don de son Catalogue des Diatomées de l'ile Campbell et de la Nouvelle-Zélande, 86 ; — présente une solution alceolique de Diatomées, 158. — Observations sur la vie végétale des Diatomées, 77. — Obs., 159. Peziza [125]. — Boltonii Q. nov, sp., 290. — olivacea Q. nov. sp., 294. — phlebophora Berk. (Observations sur le) et le Ptychogaster albus Cda, 120. Phacellothriz (Composées) F. Müll. nov. gen. [221]. Phanérogames [76] [128] [184]. Phialea ciliata et strobilina Q. nov. sp., 294. Philonotis capillaris Lindb., 216. Phoma Baccæ Catt. nov. sp. [153]. Phymatodocis (Desmidiées) Nordstedt nov. gen. [70]. Physcia subdetersa Nyl., 383. Physcomitrium eurystomum Steud., 216. Physiologie (Etude sur l'anatomie et la) des nectaires, 262. Phytolacca dioica [129]. Pierrea (Samydacées) Hance nov. gen. [30]. Praga. Cellules spiralées dans les racines du Nuphar advenum, 162. Piptospatha insignis N.-E. Brown nov. sp. [224]. Pirogue (Des herborisations en) dans les cours d'eau qui traversent les foréts équatoriales, 285. Pitton de Dannenfeldt (J.-C.). Sa mort 44). loue ( Légumineuses - Génistées) Benth. nov. gen. [89]. Plagiothecium elegans Schimp., 216. Plantes (Les) de Saint-Jean-de-Luz (Basses- Pyrénées), 247. Platycerium Rilli Th. Moore nov. sp. [124]. Platystomés (Hypoxylacés) [27]. 352 Pleurotus Battarre et pudens Q. nov, sp., 287. Podanthum anthericoides de Jka nov. sp. [206]. Podisoma Juniperi-Sabinz (Présence du) sur le Juniperus virginiana et sur divers autres Genévriers, 122. Poires (Sur les tavelures et les crevasses des), 60. Poissox (J.). Du siége des matières colo- rées dans la graine, 47. — Du dégage- ment de chaleur qui accompagne l’épa- nouissement des inflorescences mâles de Dioon edule, 253. — Obs., 63, 213, 214. — et MarcnanD (L.) présentent les Targiona hypophylla et Reboulia hemisphærica récoltés aux environs de Villeneuve-Saint - Georges (Seine -et- | Oise), 158. — .et.-Sacor (P.). Sur le dimorpbisme du:fruit.dü Jubelina ripa- ria, 221. Poitiers ( Vienne) (Les Lathrea Squamaria et Isopyrum thalictroides trouvés aux environs de), 137. Polygala [211]. Polypadiacées [424]. Polypodium fragile, Gilpinæ, perludens, synsorum et torulosum Bak. nov. sp. [26]. — craterisorum, hammatisorum, Schenki : et. Steerei Harringt. nov. sp. [64].' — paraguayense Bak, nov. sp. 235 Polyporandia (Phytocrénées) Becc. nov. gen. [211]. Polyporus tubarius Q. nov. sp., 289. Posapa-Anax6o (A.). Note sur quelques Palmiers de la Colombie ; observations sur les genres Acroconua et Martinezia, 183. Présence du Podisoma Juniperi-Sabine et sur Juniperus virginiana et sur divers autres Genévriers, 122. — (Sur la) de l'Heliotropium curassavicum L. et du Paronychia echinata Lwmk dans l'ile de la Sidrière de Fitou (Aude), 219. PRiLLIEUX (Ed.). Sur les tavelures et les crevasses des Poires, 60. — Action des vapeurs de sulfure de carbone sur les grains, 98, — De l'action des vapeurs de sulfure de carbone sur les graines et sur leur développement, 155. — Obs., 75, 92, 245, 270, 300. Primula sect. Primulastrum (401]. Prolifications endocarpiques (Sur les) des fleurs du Gentiana lutea L., 252. Psalliota Bernardi Q. nov. sp., 288. Psathyra laureata Q. nov. sp. ,.288. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Pteris aquilina |61]. — remotifolia Bak. nov, sp. [26]. Pterobryella G. Müll. (Sur trois nouvelles espèces de Mousses de la Nouvelle-Calé- donie appartenant au genre), 64. — breviacuminata Besch., 67. — Vaga- pensis C. Müll., 66. — Vieillardi C. Müll., 67. Ptychandra (Palmiers) Scheffer nov. gen. 31 . Phjchigaster albus Cda (Oservations sur le Peziza phlebophora Berk. et le), 120. Puccinia Thümeniana Voss nov. sp. [20]. Pyrénées (Du Ligularia sibirica dans les), 10. . Q QvéLET (L.). Quelques espèces nouvelles de Champignons, 287. R Racines (Cellules spiralées dans les) du Nuphar advenum, 162. — adventives (Contribution à l'histoire des), à propos des lenticelles du Cissus quinquefolia, 185. RawoND (A.). Rapport sur la situation fi- nanciere de la Société à la fin de 1877, 68. — Obs., 307. Ranunculus rectus }. Bauh. et reptabundus Jord. [107]. — Spreitzenhoferi Held. nov. sp. [89]. , Rapport sur la situation financière de 1 Société à la fin de 1877, 68. — sur la bibliotheque de la Société, 232. Reboulia hemisphærica trouvé. à Ville- neuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise) et à Sceaux (Seine), 158. Remerciments à M. Ramond, 74; — à M. Cbatin, 319. Restiacées [195]. Révision des Hypericum de la section Holosepalum Spach, 274. Rhizopogon luteolus (Sur le) etle Lenzites sæpiaria, 242. Rheadinées [34]. Rhopaloblaste (Palmiers) Scheffer nov. gen. [31]. RAyticarpum (Mappiées) Becc. nov. gen. [211]. Riccia Huebeneriana Lindb., 216. Ripart (J.-B.); Sa mort, 230 [143]. RopRiGUEZ (J.). Additions à la Flore de . , File Minorque, 238. TABLE ALPHABÉTIQUE. DES MATIÈRES. Rœsleria (Helvellacées) de Thüm. nov. gen. [9]. Ræstelia se montrant en dehors de la sai- son ordinaire (Notes et remarques sur les Urédinés), 221. Roidot-Déléage (J.). Sa mort [194]. Rôle (Sur le) attribué aux parties colorées des organes floraux, 315. Rosa [4] [26] [107] [473]. — (Anatomie de la Rose), 309. — aipinoides Déségl. nov, sp. [107]. Rouy (G.). Sur la présence de l'Heliotro- pium curassavicum L. et du Paronychia echinata Lmk, dans l'ile de la Sidrière de Fitou (Aude), 219. - Roze (E.) présente le Boletus parasiticus trouvé par. M. Maugeret à Clamart (Seine-et-Oise), 292. — Procès-verbal de vérification des comptes du trésorier de la Société, 218. Rubiacées [65] [114]. Russula serotina Q. nov. sp., 289. S Saccharum officinarum (Sur Y Ascococcus mesenteroides Cienk. et la transforma- tion qu'il provoque dans le sucre de Canne), 271, Sacor (P.). Recherche des plantes trés vénéneuses par l'essai sur les tétards des batraciens, 144.— Des herborisations en pirogue dans les cours d'eau qui tra- versent les foréts équatoriales, 285. — Lettre, 125. — Voy. Poisson. Saint-Brieuc (Catalogue des Diatomées ma- rines de la baie de) et du littoral des Cótes-du-Nord, 21. Saint-Jean-de-Luz (Basses-Pyrénées) (Les plantes “Li 247. Sapindacées [127]. Sapindus [231]. Saponaria bellidifolia. découvert — dans l'Aveyron, 173. Sapotacées [112]. . Sarcopteryx (Sapindacées) Radl. nov. gen. [127]. Sarcoscyphus densifolius Nees ab Esbck, 215. Sceaux (Seine) (Les Targionia hypophylla et Reboulia hemisphærica récoltés à), 158. Schlumbergeria (Caraguatées) Roezli Morr. nov. gen. [204]. Schür (J.-F.). Sa mort [46]. Scirpus-mucronatus découvert en Lor- raine, 7. == uniflorus Czekan. nov. sp. [219]. - 253 Sclérotes (Du développement de quelques), 176. Scorodocarpus (Olacinées) Becc. nov. gen. 87 Scyphochlamys(Rubiacées) Bak. nov. gen. 15]. Selaginella Martensii Spring. [33]. Sequoia gigantea [137]. Seseli purpurascens de Jka nov. sp. [206]. Seubert (M.). Sa mort [44]. Sexes (De la disjonction des) dans l'Evo- nymus europeus L., 169. SEYNES (J. de). Sur un nouveau genre de Sphériacés, 87. — Note sur les cel- lules en boucle, 95. — Observations sur le Peziza phlebophora Berk. et le Ptychogaster albus Cda, 120. — Obs., 7, 76, 283. Sidrière de Fitou (Aude) (Sur la présence de l’Heliotropium curassavicum L. et du Paronychia echinata Lmk dans l'ile de la), 219. Siége (Du) des matiéres colorées dans la graine, 47, Sigillaires (foss.) [159]. Silene candicans Celakovsky nov. sp. [5]. — rhodopea de Jka nov. sp. [206]. Smilacées [195]. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Composition du Bureau et du Conseil pour 1879, 319. — Situation financière à la fin de : 4877, 68. — Procès-verbal de vérifica- tion des comptes du trésorier, 218. — Legs de M. Thibesard, 138. — Rapport sur sa bibliothèque, 232. Solanum melanocerasum Willd. [108]. Specularia castellana découvert dans PA= veyron, 173. Sphærella fumagina Catt. nov. sp. [153]. Sphagnum rubellum Wils., 215. Sphenophyllum (foss.) [56]. Sphenostigma (Iridées) Bak. nov. gen. [72]. Sphériacés (Sur un nouveau genre de), 87. Spongodendron (Siphonées) Zanard. nov. gen. [93]. Sporormia [200]. Stereocaulon acaulon Nyl. nov. sp., 351. — curtulum Nyl. nov. sp., 350. Stigmatidium Hutchinsiæ Nyl., 487. Strelitzia Regine [120]. Structure anatomique (Sur la) du fruit du Contum maculatum, 166. Submersion (Des effets de la) sur les feuilles aériennes, 79. Sucre de Canne (Sur l'Ascococcus mesen- teroides Cienk. et la transformation qu'il provoque dans le), 271. 954 Sulfure de carbone (Action des vapeurs de) sur les grains, 98. — (De l'action des va- peurs de) sur les graines et sur leur développement, 155. T Tableau (Additions au) de la végétation des environs d'Aubin (Aveyron), 100. Tanulepis (Asclépiadées) Bak. nov. gen. Targionia hypophylla trouvé à Ville- neuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise) et à Sceaux (Seine), 158. Tavelures (Sur les) et les crevasses des Poires, 60. Tératologie végétale, voy. (dans la table de la Revue bibl.) Godron, Gravis, Magnin. - Tétards (Recherches des plantes trés vé- néneuses par l'essai sur les) des batra- ciens, 114. Thalictrum Savatieri Fouc. nov, sp., 255. — lanatum, rufum et squamiferum Lecoyer nov. sp. [70]. Thibesard (J.) légue une rente de 309 fr. à la Société, 138. TaiésauT (L.). Lettre sur un Papayer, 163. Thomson (T.). Sa mort [45]. DL (Lythrariées) Hance mov, gen. 30 ) Radlk; nov. gen. Thuemenia (Champignons) Rehm, nov. gen. [225]. Thymus Herba-Barona, 60, Tilia grandifolia Ehbrh. (Sur un échan- tillon à pédoncules bractéolés du), 316. — tomentosa Mænch var. obliqua de Thüm. [10]. Tillandsia andicola, fusca, pusilla, rectan- gula, tricholepis et undulata Bak, nov. sp. [205]. Titon (le D'). Sa 1hort, 230. Tœæchima (Sapindacées) Radik, nov, gen. [127]. TowssExp (Fr.). Sur une nouvelle espèce de Veronica, 15. Transformation (Sur l'Ascococcus mesente- roides Cienk. et Ja) qu’il provoque dans dans le sucre de Canne, 274. riae], one vaginalis Hn nov. sp. 66 * Trifolium Haynaldianum Pantocsek nov, sp. [210]. Tristira (Sapindacées) Radlk, nov gen. (127]. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Tropæolum majus (monst.) [217]. U Umbilicaria torrida Nyl., 387. Urceolaria violaria Nyl. nov. sp., 429. Urédinés (Notes et remarques sur les), 221. Ustilaginés [128]. — (Note sur deux), 283. Ustilago Fischeri Passerini nov. sp. (91]. v Van Tiecnem (Ph.). Sur l’ Ascococcus mesen- teroides Cienk. et la transformation qu'il provoque dans le sucre de Canne, 274. — Anatomie de là Rose, et en général, caractères anatomiques des axes invagi- nés, 309. — Obs., 299, 315. Vapeurs (Action des) de sulfure de carbone sur les grains, 98, — (De l’action des)de sulfure de carbone sur les graines et sur leur développement, 155. Variations (Sur les) qui se produisent avec la latitude dans une méme espéce végétale, 300.— (Sur quelques) que présententles végétaux avec l'altitude, 307. Végétation (Additions au tableau de la) des environs d'Aubin (Aveyron), 400. — bryologique (Un mot sur la) dela Haute- Vienne et du Mont-Dore, 214. Végétaux (Sur quelques varíations que pré- sentent les) avec l'altitude, 307, Vénéneuses (Recherches des plantes trés) par l'essai sur les tétards des batraciens, 114. Veronica (Sur une nouvelle espèce de), 15. — bellidioides L. et lilacina Tourn, nov. sp., 46, Verpa (Sur quelques Champignons prin- taniers : ), Gyromitra, Morchella, 129. Verrucaria chlorotella Nyl, nov. sp., 499. — crustulosa Nyl., 493. — devergescens Nyl., 496. — faginella Nyl. nov. sp., 501.— mortarit Arnold nov. sp., 498. — viridatula Nyl, nov. sp., 499. Vibraye (le marquis de). Sa mort, 230, Vicia bifoliolata Rodr. ined., 239. Vie végétale (Observations sur la) des Dia- tomées, 77. Vienne (Un mot sur la végétation bryolo- gique de la Haute-) et du Mont-Dore, 214. — (Catalogue raisonné des Lichens du Mont-Dore et de la Haute-), 324. Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise) (Les Targionia hypophylla et Rebowlia hemisphærica récoltés à), 158. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. ViLLEPOIX (R. Movnier de). Des canaux Sécréteurs des Ombelliféres, 163. — Note sur la structure anatomique du Conium maculatum, 166. Vincetoxicum [414]. Viola Cryana (Sur le), 255. — odorata L. et silvestris Lam. (monstr.) [91]. — sto- lontfera Rodr. nov. sp., 238. Visiani (R. de). Sa mort [45]. Vitis (Anatomie des lésions déterminées sur la Vigne par l'anthracnose), 227. W Wahlenbergia hederacea [75]. 255 Wehlia (Myrtacées) F. Müll. nov. gen. Wizi (Labiées) F, Müll. nov, gen.[68]. X Ximenia L. [87]. Z Zanardini (G.). Sa mort [45]. Zygodon (Rubiacées\ Hiern nov. gen. [16]. TABLE PAR ORDRE ALPHABÉTIQUE DES NOMS D'AUTEURS DES PUBLICATIONS ANALYSÉES DANS LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. (TOME VINGT-CINQUIÈME) N. B. — Cette table ne contient que les titres des onvrages analysés et les noms de leurs auteurs, Tous les noms de plantes, dont les descriptions ou les diagnoses se trouvent reproduites dans la Revue bibliographique, ainsi que les articles nécrologiques, etc., doivent être cherchés dans Ja table générale qui précède celle-ci. AnLBURG. Un nouveau genre de plante du Japon [36]. ArraAwiRO (F.). Légumineuses médicinales du Mexique [230]. ARATA (P.-N.). La gomme du. Quebracho colorado [234]. ARBAUMONT (J...d'). Quelques réflexions sur la faculté germinative des graines de Melon [111]. ARBOIS DE JUBAINVILLE (A. d") et VESQUE (J.). Les maladies des plantes cultivées, des arbres forestiers ct fruitiers [58]. AncawcELI. Cardamine calabrica nov. sp. [152]. AnDissone. (F.). Floridées d'Italie décrites et illustrées [236]. — et STRAFFORELLO (J.). Enumération des Algues de la Ligurie [90]. Asa Gray. Contributions botaniques [148]. — Géographie et archéologie fores- tières [222]. — Flore synoptique de l'Amérique septentrionale [224]. AscnersoN (P.) Sur une collection de Phanérogames marines [128]. — Encore quelques observations sur les formes du Schismus d'Orient et sur les plantes de la petite Oasis [207]. AskENASY. Sur la période annuelle des bourgeons [103]. | BaiLLos (H.). Monographie des Myrtacées, Hypéricacées, Clusiacées, Lythrariacées, Onagrariacées et Balanophoracées [5]. — Sur la signification des diverses parties de l'ovule végétal et sur l'origine de celles de la graine.[52]. — Nouvelles observations sur les O/inia [125]. Baxen(J.-G.): Flore des iles Maurice et T. XXV. Seychelles [15]. — Sur une collec- tion de Fougéres faite par Miss H. Gil- pin dans l'intérieur de l'ile de Mada- gasear [26]. — Systema Iridacearum [72]. — Synopsis des especes connues d'Aquilegia [111]. — Synopsis des es- pèces de Diaphoranthema [204]. — Liste des Fougères récoltées par M. Ba- lansa au Paraguay [235]. Barros Gomes (B.). Notice sur les arbres forestiers du Portugal (72]. BARTHÉLEMY (A.). Sur les réservoirs by- drophores des Dipsacus [166]. Bary (A. de). Traité de physiologie végé- tale [18]. — Sur les Fougères apogames et sur le phénomène de l'apogamie en général (123]. — et SrRAsBURGER (E.). Acetabularia mediterranea [32]. BATALIN (A.). Mécanique des mouvements des plantes insectivores [415]. Beccari (0.). Sur le nouveau genre Scoro- docarpus et sur le genre Ximenia L. de la famille des Olacinées [87]. — Male- sia ; 2e fasc. [211]. Bék&rorr (A.). Monstruosité de la Chico- rée [93]. Bennerr (A. -W.). Conspectus Polygalarum europæarum [211]. — Sur la structure et les affinités des Characées [226]. BERRER (E.). Catalogue des plantes vascu- laires qui croissent spontanément dans le département des Vosges [84]. BEnkELEY. Cordyceps Menesteridis nov. sp. [187]. Bert (P.). Sur la cause intime des mou- vements périodiques des fleurs et des feuilles, et de l'héliotropisme [165]. 17 258 BESCHERELLE (Em.). Note sur les Mousses du Paraguay récoltées par M. Balansa de 1874 à 1877 [100]. BoEckELER. Exocarya C. Moore, nouveau genre de Cypéracées [228]. Borsas (V. de). Recherches sur là Flore estivale des iles d'Arbe et de Veglia [10]. — Leucanthemum platylepis nov. sp. 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Note sur la manière dont se comportent la phloroglycine et quel- ques substances analogues par rapport à la membrane lignifiée des cellules [203]. Wiçanp (A.). Eclaircissements au sujet du . prosenchyme corné [149]. WicNIER (Ch.). Voy. Eloy de Vicq. Wirus (O.-R.). Catalogus plantarum in Nova Caesarea repertarum [A7]. WiLsoN (A.-S.). Sur le dimorphisme flo- ral [244]... . Winter (G.). Notes lichénographiques [140]. Woronin (M.). Voy. Rostafinsky. WoRTAINGTON. La wialadie du saumon [67]. ZANARDINL(G.)..Phycee papuanæ nova vel minus-cognite, a cl...O.. Beccari in. iti- nere: ad. Novam. Guineam annis 1872- 75 collecte [93]. TIN. DU TOME VINGT-CINQUIÈME. dtes CEROS =. ERRATA. Courres renpus, page 63, ligne 44, au lieu de Neith, lisez Knight. — REVUE page 66, lignes 4 et 2 (en remontant), au lieu de costa aristam... productis, lisez costa in aristam... producta. page 67, ligne 21, au lieu de Habitu gen., lisez Habitus gen. Leptodontis. page 250, ligne 16 (en remontant), au lieu de Statice pseudo-limo- nium Rchb., Zisez Statice serotina Reichb. page 343, ligne 4, au lieu de Arnd., lisez Auersw, vage 347, lignes 1 et 2 de la note 1, au lieu de Calicium pictavia- num Richard p. 74, lisez Calicium pictavicum Richard p. 4, page 350, dernière ligne, au lieu de crustaceo-stipulatum, lisez crus taceo-stipatum. page 388, ligue 10, au lieu de Puy-de-chez-Tardieu, /isez Puy-de- chez-Tandrieu, page 392, ligne 1, au lieu de LxprosA, lisez LEPROSUM. page 395, ligne 8 (en remontant), aprés roches de serpentine, ajoutez de la Roche-l'Abeille. page 397, ligne 14, au lieu de p. 557, lisez p. 537. page 403, ligne 8 (en remontant), au lieu de Malb., lisez Rabenh. : page 410, ligne 11, au lieu de subsquamulose, lisez subsquamuloso. page 423, ligne 12, au (ieu de p. 173, lisez p. 175. page 433, ligne 10 (en remontant), au lieu de globulosa, lisez gle- bulosa. page 436, ligne 2 (en remontant), au lieu de Shransbury, lisez Schrewsbury. page 439, ligne 4, au lieu de Biatora, lisez Biatorina. vage 484, ligne 5 (en remontant), au lieu de n° 69, lisez n° 60. page 498, ligne 2, ajoutez le signe de la sous-espèce et lisez * VERRUCARIA MORTARII. page 503, ligne 8 (en remontant), au lieu de GEMMIFERUS, lisez GEMMIFER. page 518, ligne 11 (en remontant), au lieu de integra, lisez integre. page 534, 2° colonne, ligne 16 (en remontant), au lieu de nitidelia, lisez nitidella. BIBLIOGRAPHIQUE, page 144, ligne 21, au lieu de Crocus, lisez Colchicum. Comptes RENDUS, page 20, à rétablir comme il suit la légende de la planche I : Fic. 4. Veronica lilacina Nob. Plante de grandeur naturelle. Fic. 2. La méme, en fruits. 266 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Fic. 3. Veronica bellidioides L., en fruits. Fic. 4 et 5. Calice Fic. 6. Corolle du V, lilacina. Fic. 7. Capsule Fic, 8. Calice du V. bellidioides (ce calice n'a que 4 segments, le dessin indi- que à tort le rudiment d’uñ cinquième). Fic. 9. Corolle du V. bellidioides. Fic. 10. Capsules du méme (celle qui est au-dessus du chiffre est représentée trop étroite dans sa partie supérieure, le dessin de la seconde est exact). MM. les auteurs des articles publiés dans le Bulletin sont priés de vouloir bien signaler au Secrétariat de: là Société les fautes d'iinpression qui auraient échappé à la correction des épreuves. AVIS AU RELIEUR, Planches. — La planche I doit prendre place en regard de la page 20 des séances.— La planche ll, en regard de la page 204. — La planche lil, en regard de ia page 287. Classement du texte, — Comptes rendus des séances et Catalogue des Lichens, 536 pages. — Revue bibliographique, tables et errata, 266 pages. zs PARIS. — IMPAIMARIZ ÉMILE MARTIXET, RUE MIGNON, 2