BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME TRENTE-NEUVIÈME (weuxième série. — TOME XIVe) 1892 Première partie : COMPTES RENDUS DES SÉANCES. Deuxième partie : SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN ALGÉRIE. Troisième partie : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ET TABLE DU VOLUME. (Chacune de ces parties a une pagination spéciale.) Mo. Bot. Garden, 1894 PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 @ SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heuresdu soir,habituellementles deuxième et quatrième vendredis de chaque mois. ————————J S9. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livrai- sons mensuelles. Ce Dulletiu est délivré gratuitement à chaque mem- bre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé, 22 fr. par abonnement. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques périodiques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des tomes IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les volumes suivants (2* série) au. prix de 15 fr. l'un (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les feront retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B. — Les tomes [V et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de botanique tenu à Paris au mois d'août 1889: le prix de ce volume est de 40 francs pour les personnes étrangères à la Société et de 20 francs pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numéros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes ou communications manuscriles adressées au Secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique on aux sciences qui s'y rat- tachent, sont lues en séance, et publiées, en eutier ou par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou Mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés dans l’année méme de leur publication pourront être analvsés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qut Æ se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire connaître fi leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il west donné suite, dans aucun cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. Il en résulte que, pour se procurer une partie . quelconque du tome XXXVI (1889) ou d'une année antérieure, on doit faire l'acqui- A sition du volume entier. — Aucune réclamation n’est admise, de la part des abonnés, : pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. : Adresser les lettres, communications, notes, manuscrits, livres, demandes de rem seignements, réclamations, etc., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de | Grenelle, 84, à Paris. AVIS. — Voyez, page 2, les détails relatifs à la réunion à Gênes, au mois de septembre de cette année, d'un Congrés international de Botanique. = BULLETIN SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 92 AYRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME TRENTE-NEUVIEME (Deuxième Série. — TOME XIV°) 1892 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 1 PARIS AU SIEGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Um A "uU ( M EAS + Publié le 1* juin 1892. A] n raison des vacances de la Pentecôte, la Société ne tiendra qu'une séance à Paris, celle du 24, pendant le mois de juin 1892. À 1 I AVIS Nous avons reçu une circulaire annonçant qu’à l’occasion du quatrième centenaire de la découverte de l'Amérique, il sera tenu à Génes, ville natale de Christophe Colomb, dans la premiére quin- zaine du mois de septembre prochain, sous les auspices de la Société botanique italienne, un CONGRÈS BOTANIQUE INTERNATIONAL, dont le programme détaillé, ainsi que celui des fétes publiques données à cette occasion parla Municipalité de Génes, sera adressé, en temps opportun, à tous les botanistes connus, en méme temps qu'une formule d'adhésion qu'il suffira de renvoyer aprés l'avoir signée. La Société botanique italienne s'engage, dés à présent, à organiser des excursions botaniques sur le littoral de la Ligurie et dans les Alpes maritimes. « Les botanistes italiens, dit la circulaire, font appel à leurs » collègues du monde entier, afin qu'ils veuillent bien par leur » présence rendre plus solennelle cette fête d'un caractère essen- » tiellement pacifique et universel, dont l'effet sera de resserrer les v liens de la fraternité scientifique entre les diverses nations. » Toutes les communications et les demandes relatives à ce Congrès doivent être adressées à M. O. Penzig, professeur à l'Uni- versité de Génes. SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE 9110. — Libr.-Impr. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MOTTEROZ, directeurs. BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE E IEN NESE FRE S ae DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1590 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME TRENTE-NEU VIÈME (Deuxième série. — Tome XIV) PARIS AU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 1892 LISTE DES MEMBRES ADMIS DANS LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE PENDANT L'ANNÉE 1891. ADVENIER (ÉMILE), professeur au petit séminaire de Montpellier. ALIAS (ALBERT), contrôleur des contributions directes, rue Mareschal, 6, à Montpellier. BAZILLE (Manc), banquier, Grande-Rue, 21, à Montpellier. BONAFONS (Vicron), docteur en médecine, boulevard du Pont-Vieux, 1, à Nice. CALAS (JULLIEN), garde général des forêts, à Prades (Pyrénées-Orien- tales). COSTE (ALFRED), étudiant en pharmacie, rue Henri-Guinier, 4, à Mont- pellier. GERBER (CHARLES), licencié és sciences, interne en pharmacie des hópitaux, rue Linné, 33, à Paris. HEIM (Frépéric), licencié és sciences, préparateur à l'École des Hautes- Etudes, rue de Rivoli, 15, à Paris. HOLLANDE (D'), directeur de l'Ecole préparatoire à l'enseignement supérieur des sciences et des lettres, rue de Boigne, 19, à Cham- béry (Savoie). JACZEWSKI (ARTHUR DE), maison Brémond, à Montreux, canton de Vaud (Suisse). LANDEL (GEORGES), licencié és sciences, rue Nicole, 24, à Paris. LEGRÉ (Lupovic), avocat, ancien bàtonnier, rue Venture, 11, à Mar- seille. MACMILLAN (CoNwAY), professeur à l'Université, Minneapolis (Min ne- sota), Etats-Unis. MALO (CHARLES), rédacteur au Journal des Débats, à Poissy (Seine-et- Oise). : 6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ORZESZKO (NIKODEM), rue Galléau, villa Fortunée, à Nice. REYNÈS (ALFRED), avocat. rue de la Vieille-Intendance, 9, à Mont- pellier. ROUX (FRANÇOIS), avocat, rue de l'Ancien-Courrier, 5, à Montpellier. SADA, administrateur des Jardins coloniaux, à Pondichéry (Inde francaise). SAINZ-GUTTIEREZ (DON Prpno), Jacometreso, 26 v 28, à Madrid. TEMPIÉ (LÉON), propriétaire, rue Maguelone, 3, à Montpellier. ANCIEN MEMBRE DÉMISSIONNAIRE, ADMIS SUR SA DEMANDE A FAIRE DE NOUVEAU PARTIE DE LA SOCIÉTÉ. CAMUS (FERNAND), docteur en médecine, avenue des Gobelins, 1, à Paris. ADMIS COMME MEMBRES A VIE. ARBOST (Joseph). BaziLLE (Marc). Hua (Henri). LISTE DES MEMBRES DÉCÉDÉS EN 1891. MEMBRES DÉCÉDÉS EN 1891. Amé (Georges). BALANSA. CARBONNAT (Prosper de). Cauver (Eugène), DuTEYEUL (abbé), FnANQUEVILLE (Albert de). HÉnINCOQ. LEGUAY (baron). Paizcor (Justin). PuivEnT (de). SAVATIER (D* Ludovic). 8 . SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. RAYÉS, EN VERTU DE L'ARTICLE 73 DU REGLEMENT, POUR DÉFAUT DE PAYEMENT DE COTISATIONS ARRIÉRÉES. Ramirez (Dr José). SZYSZYLOWICZ (Ignace de). SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE SÉANCE DU 8 JANVIER 18992. PRÉSIDENCE DE M. PRILLIEUX. M. Prillieux, en prenant place au fauteuil, remereie la Société de l'avoir appelé pour la seconde fois à l'honneur de la présider. M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 18 décembre dernier, dont la rédaction est adoptée. Dons faits à la Société : Gomont, Faut-il dire Oscillatoria ou Oscillaria ? M. Hovelacque, Sur la structure du système libéro-ligneux pri- maire et sur la disposition des traces foliaires dans les rameaux du Lepidodendron selaginoides. — Sur la forme du coussinet foliaire chez le Lepidodendron sela- ginoides. — Structure du coussinet foliaire et de la ligule chez le Lepido- dendron selaginoides. — Structure de la trace foliaire du Lepidodendron selaginoides à l'intérieur du stipe. Magnin, Nouvelles observations sur la sexualité des Lychnis. — Effet du parasitisme chez les végétaux. — Notes de botanique. F. Sahut, Les végétaux considérés comme des thermométres enre- gistreurs. Buser, Notes sur quelques Alchimilles. T. XXN. (SÉANCES) 1 10 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. Jatta, Materiali per un censimento generale dei Licheni italiani. Annual Report of the Board of Regents of the Smithsonian Institu- tion, 1886 à 1889. M. Malinvaud donne lecture de la communication suivante (1) : NOUVELLE CONTRIBUTION A L'HISTOIRE BOTANIQUE DE LA TRUFFE: KAMÉS (2) DE BAGDAD (TERFEZIA HAFIZI, T. METAXASI) ET DE SMYRNE(T. LEONIS); — PARALLÈLE ENTRE LES TERFAZ OU KAMÉS D'AFRIQUE ET D'ASIE ET LES TRUFFES DE FRANCE; par M. A. CHATIN. La présente Note a pour objet des Truffes (je devrais dire des Terfàz), qui, congénéres de celles de Damas que j'ai fait connaitre dans une Note précédente, sont apportées en notable quantité, comme ces der- niéres, par les caravanes sur les marchés de Bagdad et de Smyrne. Elles appartiennent, comme je vais le dire, au genre Terfezia, mais sont bien distinctes, spécifiquement, du Kamé de Damas (Terfezia Cla- veryi). A. Kamés pe BacDAp. — Le 15 mai 1891, je recevais de M. Grisard, agent général de la Société nationale d'acclimatation, la lettre dont voici l'extrait : € ... M. Pailleux, vice-président de notre section des végétaux, nous a der- niérement présenté des échantillons de Truffes blanches et noires, qui lui avaient été envoyées de Bagdad par M. Métaxas. » La section a pensé que ces produits pouvaient offrir pour vous quelque intérét et elle m'a chargé de vous les remettre... » La lettre de M. Grisard était accompagnée de deux petites boites, contenant des Truffes dites, les unes (n° 1), Truffes blanches, les autres (n° 2), Truffes noires. Mélées à de la sciure de bois, toutes sont arrivées bien saines, mais (1) Cette communieation était parvenue au Secrétariat le 14 déc. 1891. (Ern. M.) (2) Les noms de Kema, Khama, Tamer, Thama, qu’on trouve dans les médecins arabes, sont l'origine du mot Kamé, donné dans l'Asie occidentale aux Truffes con- nues en Algérie, Tunisie et Maroc sous les noms de Terfàz, Torfaz, Terfex, Terfez (et aussi sous celui de Kamha, ex J. Leoni), ainsi que de celui de Turmas, sous lequel les Espagnols connaissent le Terfàz, nommant méme Turmera les plantes (He- lianthemum Tuberaria, halimifolium, salicifolium?) prés desquelles viennent les Turmas. J'ajoute que les Italiens ont présenté celte année, au mois de septembre, à la douane française, sous le nom de Champiznon-Kamé, des tubercules blancs, à péri- dium noir verruqueux. Ces Kamés, qui étaient coupés en tranches minces, n'étaient qu'un mélange de Tuber eslivum, mesentericum et uncinatum non encore mûrs. CHATIN. — TERFEZIA HAFIZI ET METAXASI A. CHATIN. 14 sèches et déformées, comme ralatinées. Elles me parurent, à première vue, être les analogues des Kamés de Damas et des Terfàz d'Algérie, ce qu'a confirmé l'examen microscopique. Toutes deux, en effet, appar- tiennent au genre Terfezia, qui comptera peut-être bientôt autant d'espèces dans les régions sahariennes d'Afrique et d'Asie que nolre Tuber en compte dans les pays plus tempérés de l'Europe, oà d'ail- leurs se mêlent aux Tuber, dans la partie austro-occidentale, avec le Terfezia Leonis, quelques autres espéces, rares et minuscules. Les deux spécimens de Bagdad sont, en réalité, fort peu différents (à l'état sec du moins) par la coloration, le n? 2, à peine un peu plus gris, ne justifiant pas le nom de « Truffe noire » qui lui est attribué dans l'envoi. Toutefois, ces deux Kamés diffèrent trop, au fond, pour ne pas faire chacun l'objet d'un examen spécial. N° 1. Les tubercules, assez petits, el du poids, à l'état sec, de 5 à 7 grammes, devaient peser, frais, de 30 à 40 grammes. Leur forme, comme celle des Kamés de Damas, n'est pas sans analogie avec celle des Figues blanches d'Argenteuil. Le péridium, presque incolore et à surface unie, présente de nom- breuses rentrées, dues sans doute, pour la plupart du moins, à la dessiceation. Comme le péridium, la chair ou gleba est presque blanche. Les sporanges sont, en général, arrondis, avec une sorte de court pédicule. Les spores, au nombre de huit dans chaque sporange, sont rondes et assez petites, leur diamètre ne dépassant pas 20 millièmes de milli- mètre, et à réseau bien plus fin que dans le Terfezia Boudieri et sa variété arabica, chez lesquels les spores ont d’ailleurs 22 millimètres de diamètre. Nul doute qu'il n'y ait, dans le n° 1 de Bagdad, non une variété du Terfezia Boudieri, mais une bonne et authentique espéce, à laquelle je donne le nom de Terfezia Hafizi, heureux de la dédier au pharmacien distingué Ben Hafiz, de Biskra, mon zélé correspondant (et aussi celui du Muséum), à qui la science est redevable, outre de nombreux animaux du désert, de la découverte du Terfezia Boudieri, du Tirmania afri- cana et de celle, si inattendue, du Terfezia Claveryi de Damas, à 400 kilométres au sud de Biskra. Le Terfezia Hafizi formait la plus grosse part des Kamés de Bagdad, le reste appartenant au n° 2, lequel constitue, lui aussi, une espèce nouvelle. N° 2. Le Kamé n° 2 de Bagdad, envoyé sous le nom de Truffe noire, n'est que teinté de gris jaunâtre. 12 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892 Les tubercules secs, du poids de 5 à 7 grammes comme ceux du n° 1, sont plutôt arrondis qu’en forme de figure. Le péridium est à surface unie. La chair, un peu plus teintée de jaune que le péridium, se présente assez homogène. Les spores, au nombre de six seulement, ou moins, dans chaque thèque, jamais (?) de huit comme dans le Terfezia Hafizi, sont volumi- neuses; leur diamètre, qui atteint 30-32 millièmes de millimètre, n’est égalé, dans les Terfezia, que par ceux du T. oligosperma, lequel ne compte d'ailleurs que deux spores par thèque (1). Ces spores, qui donnent à la chair une teinte d'un gris jaunâtre, por- tent de grosses verrues tronquées qui rappellent, comme celles du Ter- fezia Leonis, la forme de dents d'engrenage ; mais, caractères essentiels, ces verrues, sensiblement moins allongées et moins larges, moins tra- pues que dans le Leonis, sont plus ou moins entremélées de verrues plus effilées ou méme papilloides : c'est dans ce revétement de la spore et son grand diamètre que se trouvent les caractères essentiels de l'espéce. Le nom de Terfezia Metaxasi, que je propose pour celle-ci, est celui du naturaliste distingué, auteur d'une intéressante Monographie (2) des Chameaux, Chévres, Moutons, etc., de la Mésopotamie, qui a envoyé les Truffes de Bagdad à la Société d'aeclimatalion. Le Terfezia Metaxasi touche, par les grosses verrues de ses spores, au Terfezia Leonis, mais ces spores présentent toutefois les caractères différentiels précités, et dans celui-ci elles sont d'ailleurs bien plus petites (24-25, au lieu de 30-32, millièmes de millimètre) et sont parfois au nombre de 8 dans les thèques, celle du Metaxasi étant au maximum de 6, assez souvent 5-4. Le Terfezia oligosperma a des spores aussi grosses (29-32 millièmes de millimétre d'aprés Tulasne), mais réduites à deux par théque et alvéolées au lieu d'étre à verrues. On pourrait trouver encore quelques analogies avec le Terfezia lep- toderma, mais ici les verrues sont uniformément fines et le diamètre des spores est réduit à 16-19 millièmes de millimètre : B. KAMÉ DE SMYRNE. — Au mois de juin dernier, M. G. Heuzé, inspecteur général honoraire de l'Agriculture, voulut bien me confier l'examen d'une Truffe envoyée de Smyrne, où elle est l'objet d'apports (1) Ce petit nombre des spores peut ici expliquer leur gros volume. (2) Publiée dans la Revue des sciences naturelles appliquées (Bull. de la Soc. nat- d'acclimatation, 38° année). eph Sosa de ance o dia i CHATIN. — KAMÉ DE SMYRNE. 18 importants sur le marché, au prix modique de 20 à 30 centimes le kilo- gramme (1). L'expéditeur serait disposé à fournir de cette Truffe, trés abondante, dit-il, dans quelques villayets des environs, le marché de Paris. Atten- dons-nous donc à voir les Kamés d'Asie nous arriver en avril-mai quand la Truffe de Périgord aura fini sa saison. Tout serait au mieux si le Tirmania, Terfàz d'octobre, nous arrivait avant la Truffe de Bourgogne, dont la pleine maturation est en novembre-décembre. A peu prés du volume d'un cuf, de forme généralement arrondie et de couleur presque blanche, les tubercules de Smyrne ne sont pas, comme ceux de Damas et de Bagdad, chose nouvelle pour les botanistes. Mais, si leur étude n'a pas offert l'attrait des espéces inédites, elle n'a pas été sans intérêt pour la géographie botanique et l'histoire du déve- loppement de celui des Terfàz que Tulasne regardait comme la seule espéce d'Afrique, et peut-étre d'Asie (2). En effet, la Truffe si commune à Smyrne n'est autre que le Terfezia Leonis d'Algérie, où il serait assez rare toutefois, au moins dans le centre et la région sud, pour ne s'étre trouvé dans aucun des envois de Terfaz qui m'ont été faits depuis deux ans, à ce point qu'on eüt pu y douler de son existence, sans la juste confiance qui s'attache aux observations de Tulasne (3). Le Kamé de Smyrne est bien, et trés sürement, le Terfezia Leonis, à spores d'un diamètre de 22-26 millièmes de millimètre, relevées de grosses verrues tronquées, le plus souvent toutes semblables, sans mé- lange de verrues plus ténues. Sa présence, au nord de l'Asie Mineure, est en accord d'ailleurs avec ce qu'on sait de sa présence au nord de l'Algérie et dans le royaume des Deux-Siciles, en Corse et jusque dans les sables des Landes et ceux des environs de Nérac (?). La Truffe de Smyrne présente ainsi un réel intérét pour la géogra- phie botanique. Mais ce n'est pas tout. Un certain nombre des tubercules qui m'avaient été remis se trou- vaient plus ou moins éloignés de leur maturation. Dans quelques-uns, (1) Comme les Terfàz d'Algérie, les Kamés de Damas et de Bagdad, ainsi que celui de Smyrne, se consomment cuits seuls, au beurre ou à l'huile, souvent mélés aux viandes et aux œufs. (2) Tulasne dit (Fungi Hypogæi, p. 174) : « En Algérie, c’est le Terfex (Terfezia Leonis), qui parait remplacer seul toutes les Truffes de l'Europe occidentale» . Il ajoute que les Truffes de Bagdad, de Damas et de la Cyrénaique, dont parlent Olivier, Chabrée et Pline, sont sans doute le méme Terfex. (3) Pai pu d'ailleurs constater la présence, dans les collections du Muséum, d'un fragment de tubercule qui paraît avoir servi aux observations de Tulasne et avait été récolté par Durieu de Maisonneuve. Je wai vu que des thèques à six spores, non à huit. 14 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. les thèques, de formation récente, étaient encore vides de spores; en d'autres, des spores se montrent, mais leur surface est lisse; dans quelques-unes les verrues apparaissent, eneore trés courtes, mais déjà aussi larges que sur les spores complètement formées, et ne rappellent en rien les fines verrues du Terfezia Boudieri, bien vues par Tulasne, qui les prit à tort pour l'état jeune du Terfezia Leonis. C'est là un point complètement élucidé par une série d'observations suivie sur les tuber- eules de divers àges composant l'envoi venu de Smyrne. Voici d'ailleurs ce que m'éerivait à ce sujet notre confrère M. Boudier, dont le nom fait autorité en mycologie, en m'adressant les admirables dessins, toujours faits à la chambre claire, que je mets sous les yeux de la Société botanique : € ... J'ai bien reçu vos spécimens A et B de Terfàz de Smyrne; ils appar- tiennent manifestement à la méme espéce, le Terfezia Leonis. L'un, trés jeune encore, a les spores à peine formées, la plupart des thèques étant encore vides; c'est votre n? B. L'autre, plus gros et adulte, les a toutes en bon état de maturation, c'est votre n° A; mais les jeunes spores ne ressem- » blent en rien à celles que Tulasne figure comme des jeunes et dont vous avez » fait votre Boudieri. J'ai pu suivre la spore depuis son premier aspect com- » plétement lisse jusqu'à celui où elle présente ces grosses verrues qui lui » donnent un contour en dents d'engrenage, suivant votre expression assez > juste, et dans aucun cas je n'ai vu la forme que présentent celles du Ter- » fezia Boudieri... » ww wo N Ww Si maintenant, donnant ici une simple mention aux Terfezia berbe- ridiodora, leptoderma, olbiensis, oligosperma Tul., et au T. castanea Quél., pelites espéces (sans applications alimentaires, qu'on a obser- vées dans le sud-ouest de la France, excepté le T. castanea trouvé en Franche-Comté), nous récapitulons l'état présent de nos connaissances sur les Terfàz ou Kamés d'Afrique et de l'Asieoccidentale, nous arrivons à la série suivante : I. Terfezia Leonis Tul.; du nord de l'Afrique et du sud de l'Europe; commun en Asie aux environs de Smyrne ; II. Terfezia Boudieri Ghat. ; commun en Algérie ; HI. Terfezia Boudieri B. arabica; de Damas; IV. Terfezia Claveryi Chat.; de la région de Damas et du sud de l'Algérie; V. Terfezia Hafizi Chat.; parait étre le plus commun des Kamés de Bagdad ; VI. Terfezia Metaxasi Chat.; vendu, à Bagdad, sous le nom impropre de Kamé noir; CHATIN. — PARALLÈLE ENTRE LES TERFAZ ET LES TRUFFES. 15 VH. Tirmania africana Chat.; c'est le gros Terfaz blanc, d'automne, du centre et-du sud de l'Algérie ; VII. Tirmania Cambonii, nouvelle espèce du sud de l'Algérie. On voit que plusieurs espèces de Terfàz ou Kamés se trouvent à la fois des deux cótés de la mer Rouge et de l'isthme de Suez, qui la con- tinue ; tels sont les Terfezia Leonis, Boudieri, Claveryi, et il n'est pas téméraire de conjeclurer que de nouvelles observations montreront que toute la florule des Terfàz ou Kamés est, commune à toutes les régions sahariennes, autrefois continues, du nord-est de l'Afrique et du nord- ouest de l'Asie. Bien que, suivant toutes probabilités, l'ére des découvertes de nou- veaux Terfàz ou Kamés d'Afrique ne soit pas close, le nombre de leurs espéces aujourd'hui connues suffit à autoriser quelques comparaisons entre eux et nos Trulffes d'Europe, parmi lesquelles nous viserions tout spécialement, comme les plus imporlantes par leurs qualités, le com- merce dont elles sont l'objet et l'étendue de leur aire géographique, la Truffe de Périgord (Tuber melanosporum) et celle de Bourgogne-Cham- pagne (Tuber uncinatum). Parallèle entre les Terfàz ou Kamés d'Afrique et d'Asie et les Truffes d'Europe. La comparaison portera sur les points suivants, sommairement con- sidérés : Distribution géographique, — climats, — sol, — plantes nour- riciéres, — époques de maturation, — profondeur dans le sol, — modes de récolte, — culture, — couleur, odeur, saveur, — péridium, — chair ou gleba, — sporanges, — spores, — composition chimique, — valeur et importance alimentaire, — commerce. Une notable opposition existe dans la distribution géographique, des Terfàz ou Kamés d'une part, de nos Truffes d'autre part. Les premiers, à peine représentés au midi de l'Europe, sont essentiellement espéces d'Afrique et d'Asie, où leur aire de dispersion, pour quelques-uns du moins, est immense. C'est ainsi. que le Tirmania, non encore trouvé en Asie, s'étend de Biskra au sud vers Tougourt, Ouargla, El Golea, etc.; que le Terfezia Boudieri, à qui il faut rapporter à peu prés tout ce qui a été dit du Terfezia Leonis comme croissant dans les régions centre-sud de l'Algérie, est commun vers Barika, Saada, tout le Hodna, et est représenté en Asie par sa variété arabica; que le Terfezia Leonis, qui occupe le nord de l'Afrique, passe en Asie où il est fort répandu dans quelques villayets des environs de Smyrne, et envoie une petite colonie en Espagne et dans les Deux-Siciles (1). (1) Requien l'a récolté en France, prés de Tarascon. 16 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. Le Terfezia Claveryi, dont les caravanes arabes alimentent les mar- chés de Damas, se récolte en Algérie, à plus de 380 kilométres sud de Biskra (1), en attendant qu'on y découvre les Terfezia Hafizi et Metaxasi de Bagdad. En somme, on peut estimer que l’aire de dispersion des Terfàz et Kamés s'étend des Deux-Siciles et d'Espagne en Asie et en Afrique, soit du 40° au 28° degré de latitude, sur au moins 15 degrés de longitude, le Terfezia Leonis étant à la limite nord, les Terfezia Claveryi, Hafizi et Metaxasi vers les limites sud (en attendant, la découverte d'espéces encore plus méridionales), le Terfezia Boudieri et le Tirmania dans la zone moyenne du centre-sud, passant par Diskra, le Hodna, Ouargla, El Golea, etc. Bien moins étendues, quoique encore assez vastes, sont les aires de la Truffe de Périgord et de celle de Bourgogne. La Truffe de Périgord (Tuber melanosporum) a son véritable centre d’aire en Provence, dans les départements de Vaucluse et des Basses-Alpes, d’où elle remonte en Dauphiné, envoie une petite colonie en Italie, et s'étend largement, vers le nord, en Périgord et Poitou, pour s'arréter entre Orléans et Paris, où elle se montre vers Étampes et Corbeil (2). La Truffe de Bourgogne-Champagne (Tuber uncinatum), loin d’être limitée aux provinces de ces noms, a une aire plus étendue que la Truffe de Périgord, accompagnant celle-ci partout où elle croit, en Périgord, Dauphiné, Poitou et Provence, et s'avangant au nord plus loin qu'elle, notamment en Bourgogne-Champagne et Lorraine ; je l'ai recue du Puy- de-Dóme, et reconnue dans un envoi de Truffes de Piémont coupées en rondelles. En somme, quoique notable, l'aire de dispersion de la Truffe de Bourgogne, et surtout celle dela Truffe de Périgord, restent beaucoup au-dessous de celle des Terfàz ou Kamés, qui du sud de l'Europe s'éten- dent à la fois en Afrique et en Asie. Au point de vue des climats lYopposition est très nette; nos Truffes, généralement confinées entre le 44* et le 47° degré de latitude, appar- tiennent aux climats tempérés ; les Terfàz ou Kamés, au contraire, ne croissent que sous le climat chaud, du 40* au 28* degré. La pluie est indispensable à tous, aux Terfezia et Tirmania comme à nos Tuber, mais seulement en certaines saisons, déterminées pour `% chacun d’eux. (1) Récolté par M. Ben-Hafiz, le 15 avril 1890. (2) 11 est douteux que la Truffe de Magny-en-Vexin, rapportée par Bouteille et Léveillé au Tuber melanosporum, appartienne à cette espèce. Je suls informé en effet par M. Moreau, pharmacien à Magny, qu’on ne la trouve plus en hiver, mais seulement en octobre-novembre, d’où l'on peut induire que c’est l'uncinatum. CHATIN. — PARALLÈLE ENTRE LES TERFAZ ET LES TRUFFES. 17 Aux Terfezia, qui mürissent leurs tubercules en mars-avril, il faut des pluies d'hiver; à nos Tuber, qui mürissent de novembre en mars, c'est en juillet-août que la pluie est nécessaire. Des Arabes ont dé- claré à M. le professeur Battandier qu'une espéce de Terfàz se montre aussitót aprés les premiéres pluies d'automne. C'est dés la fin des pluies d'hiver que se ferait aussi, en réalité, la récolte des Tirma- nia. . : Il est d'observation que la Truffe de Périgord ne donne que maigre récolte à la suite des étés secs. Les Terfàz ont été nuls ou trés petits en Algérie dans l'année 1890, les pluies d'hiver ayant manqué; il en a été de méme à Damas. non seulement en 1890, mais aussi, suivant M. le consul de France Guillois, en 1889 et 1888. On ne saurait douter qu'il existe une relation entre les pluies et le développement des Truffes. Or, si l'on considère le grand intervalle qui sépare, pour les Truffes de France, les pluies de juillet-août, qu'on s'accorde à dire leur être favorables, de leur maturation hivernale, tandis que la récolte des Terfezia et Tirmania suit presque immé- diatement les pluies d'hiver ou celles d'automue, on est conduit à pen- ser que le développement des Terfàz se fait en un temps plus court que celui des Truffes proprement dites. Ce développement rapide des Terfàz ou Kamés étant donné, il apparait comme une nécessité, conséquence de ce fait, que les plantes qui les abritent — et les nourrissent — seraient le plus ordinairement, non pas méme des Cistus vivaces, mais des Helianthemum (H. halimifolium, salicifolium, guttatum ?), à vie trés courte. Le sol où croissent les Terfàz diffère en général beaucoup, par ses qualités physiques, de celui où viennent nos Truffes. Les Terfàz se ren- contrent dans les terres le plus souvent légères, dites sables du désert; les Truffes se plaisent surtout dans les terres fortes. Toutefois, quelques rapports importants existent entre ces terres au point de vue chimique. Les prétendus sables, comme les terres argi- leuses de nos truffières, renferment une proportion notable de chaux et d'oxyde de fer, ainsi que d'acide phosphorique et de potasse, sans compter la magnésie, l'acide sulfurique, le chlore, l'iode, etc. De là la certitude de créer de fertiles oasis partout ou l'on fait jaillir des sources artésiennes. La profondeur dans le sol à laquelle se trouvent nos Truffes est assez notable, le plus souvent elle est de 10 à 15 centimétres en moyenne, mais peut aller à 40-50 centimètres, ou méme plus; rarement ces tuber- cules sont assez superficiels pour soulever la terre en petites taupi- nières ; dernier cas qui est au contraire ordinaire chez les Terfàz, qu'on trouve méme, vers leur maturité, émergeant du sol ou seulement T. XXXIX. (SÉANCES) 2 18 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. recouverts de feuilles, ce qui permet d’en faire la récolte directement à la main ou avec une sorte de petit râteau : pratique expéditive bien à la portée des Arabes. Grands arbres généralement pour les Truffes, petites herbes pour les Terfàz, Chênes pour celles-là, Hélianthémes ou Cistes pour ceux-ci, les plantes nourriciéres des deux groupes de Tubéracées ne sauraient, on le voit, différer plus entre elles. La culture, pratiquée avec succés depuis prés d'un siécle pour la Truffe en Provence, Bas-Dauphiné, Périgord et Poitou, n'a pas été encore appliquée aux Terfäz; nul doute cependant, qu'on ne pùt multiplier les Terfáziéres par des semis de Cistes, aux déserts voisins des localités à Terfàz, comme chez nous on crée des Truffiéres par simples semis ou plantations de Chénes dans les zones à Truffes. Les époques de maturation sont loin d’être les mêmes. Tous les Terfàz connus d'Afrique et d'Asie, à l'exception du Tirmania africana qui, dit-on, mürirait en octobre, arrivent à maturation en mars-avril. Nos Truffes ont leur plein développement en d'autres saisons : la Périgord tout l'hiver, de décembre à mars; la Bourgogne, de novembre à décembre. C'est en octobre que mürit la Truffe à l'ail (Tuber magnatum) du Piémont, trait d'union entre les Tuber et les Terfàz (1), dont elle a le périderme lisse, la coloration blanche, et aussi, jusqu'à un certain point, l'assez faible consistance; le gros volume des tubercules rapproche plus spécialement la Trutfe de Piémont des Tirmania. Ajoutons qu'en été mürissent les Tuber aestivum et mesentericum, qui croissent en France, comme en Italie, associés au Tuber uncinatum. Les modes de récolte les meilleurs, pour les Truffes de France, repo- sent sur l'instinct et l'odorat du chien et du porc, animaux qui mettent à découvert les tubercules qui, enfoncés dans le sol, ne révélent par aucun signe extérieur le point précis où ils sont enfouis. Les Terfàz, au contraire, signalent ordinairement leur présence par leur émergence du sol, ce qui en permet la récolte au ràteau, ou méme directement à la main. La coloration des Terfàz ou Kamés et des Truffes doit être notée séparément pour le péridium et pour la chair ou gleba. Les Terfàz ont tous la peau du péridium à peu prés incolore et lisse. Les Truffes ont, pour la plupart, ce méme péridium noir et fortement verruqueux. La chair, blanche ou à peine colorée dans les Terfàz, est plus ou | (1) Je tiens du général Février, qu'il a trouvé à des Terfáz d'Algérie un petit goüt d'ail. CHATIN. — TERFAZ ET TRUFFES. 19 moins noire dans nos principales espèces de Truffes (Tuber melano- sporum, montanum, brumale, uncinatum, mesentericum). Les Tuber hiemale et cstivum ont la chair peu colorée, quoique leur péridium soit noir et verruqueux. La chair des Terfàz, moins ferme et moins homogène que celle des Truffes, perd davantage à la dessiccatiou. L'arome et la saveur des Terfàz, agréables mais faibles, ne peuvent étre comparés à ceux du groupe des Périgord (Tuber melanosporum, gulonum, montanum et brumale), ni à ceux du Tuber uncinatum. Jai dit que le général Février leur avait trouvé en Algérie quelque chose d'alliacé, ce qui les rapprocherait du Tuber magnatum d'Italie, d'ail- leurs comme eux à peine coloré. Les sporanges, vus dans l'ensemble des deux groupes (et sous réserves d'exceptions) Terfäz et Trufles, présentent cette opposition, qu'octo- spores dans les premiers, ils sont tétraspores chez celles-ci. Signalons toutefois, parmi les notables exceptions, le Terfezia Claveryi, hexaspore (ce qui souvent est le cas du Leons, dit par Tulasne octospore), et surtout le Terfezia oligosperma, seulement dispore; et dans les Tuber, le Tuber macrosporum, qui n'a que 1-2 ou 3 spores (1), ce qui se présente parfois chez les espèces normalement tétraspores. Les spores ne différent pas seulement chez les Terfàz et les Truffes par leur nombre dans les sporanges, elles différent encore : par la colo- ration, qui n'est autre que celle de la chair; par la forme, ronde dans les Terfezia, elliptique chez les Tuber (aussi dans les Tirmania, qui se distinguent d'ailleurs par les spores lisses). On constate au contraire un certain parallélisme dans le relief. C'est ainsi qu'il existe des Terfezia à spores alvéolées (Terfezia Claveryi et T. oligosperma), d'autres relevés de verrues (Terfezia Leonis, T. Me- taxasi, ete.), comme il y a des Truffes à spores alvéolées (Tuber æsti- vum, T. magnatum et T. mesentericum), et d'autres relevés d'échinules (Tuber melanosporum, T. montanum et T. brumale, etc.) ; avec cette différence toutefois dans les échinules, que celles des Terfezia, grosses, courtes et tronquées, peuvent être dites des verrues, tandis que celles des Tuber, fines et allongées en pointes, se présentent sous forme de papilles. Dans le Tuber uncinatum, et c'est à ce caractère que j'ai emprunté le nom de l'espéce, les échinules, assez épaisses, sont re- courbées en une sorte de crochet. (1) J'ai déjà fait la remarque que le seul Terfezia (oligosperma) dont les spores égalent en volume (30-32 millièmes de millimètre) celles du Terfezia Claveryi n'a que deux spores. Dans les Tuber, c'est aussi une espèce (Tuber macrosporum) n'ayant que 1-2, rarement 3 spores, qui de tout le genre a les spores les plus grosses (32-39 mil- lièmes de millimètre de large sur 55-65 de long). 20 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. La composition chimique des Terfàz et des Truffes proprement dites differe sous plusieurs points, notamment en ce qui concerne le phos- phore et la potasse, en proportion au moins double dans les Truffes. Pour l'azote, une distinetion est à faire. Si l'on compare les tuber- cules frais, on trouve que les Truffes sont plus azotées, à peu prés dans la proportion de cinq à quatre, ou de quatre à trois. Mais, si la compa- raison porte sur les tubercules secs, la richesse en azote se montre sensiblement égale chez les Terfàz et les Truffes. Or, tout s'explique en considérant que les Terfàz, plus aqueux, sont précisément moins riches en matières fixes dans la proportion de cinq à quatre ou de quatre à trois. Ce qui revient à dire que les Terfàz, conservés par les Arabes à l'état sec, sont aussi azotés qu'un poids égal de Truffes séches. Quelque distinction doit étre faite entre la valeur et l'importance alimentaires. Comparés aux Truffes à l'état frais, les Terfàz, plus aqueux et de ce chef moins azotés sous un poids donné, seront tenus pour moins riches en aliment plastique; sila comparaison porte sur Terfàz et Truffes à l'état sec, l'infériorité des premiers disparait quant à l'azote, mais persiste par rapport au phosphore. Mais l'importance, comme masse alimentaire, est incontestablement du côté des Terfàz, qui couvrent d'immenses espaces et sont, pour les populations arabes qui les conservent par la dessiccation (le procédé d'Appert n'est pas encore entré dans la pratique arabe), ce qu'est la Pomme de terre au paysan d'Irlande, avec cette différence que les Terfàz, fortement azotés et encore notablement phosphorés, sont un véritable aliment plastique ou animalisé, tandis que la Pomme de terre, riche en fécule ou substance hydrocarbonée, est surtout aliment respiratoire. Quant à la Truffe, elle est aliment de luxe. Les Terfàzou Kamés, consommés dans les lieux mémes de production, ne donnent lieu qu'à un petit commerce (dont l'importance est encore limitée par le bas prix dela matiére premiére : 20 à 30 centimes le kilog. sur les marchés de Smyrne!) fait par les Arabes du désert avec les prin- cipaux centres de population, dansl'Afrique du Nord et l'Asie occidentale. La seule Truffe de Périgord, sur les lieux de production, à 45 francs le kilogramme, donne une récolte de 20 millions, laquelle est portée par le commerce à une valeur de 50 millions. M. le Secrétaire général donne lecture ou un résumé des com- munications suivantes (1) : : (1) Les communications de MM. Gandoger, Bazot, Battandier et frère Héribaud, insérées au compte rendu de cette séance, avaient été présentées dans la séance du 27 novembre 1891. [Voy. le Bulletin, t. XXXVIII (1891), p. 373.] GANDOGER. — NOTE SUR LE MAILLEA URVILLEI PARL. 24 NOTE SUR LE MAILLEA URVILLEI Parl., par M. Michel GANDOGER. Cette plante, découverte vers 1820 par Dumont d'Urville sur les rivages de l'Attique vers le rocher de Raphti, avait été décrite sous le nom de Phalaris crypsoides par cet auteur (1). Pendant de longues années elle resta inconnue de tous les botanistes et n'était mentionnée que par les compilateurs qui la laissaient parmi les Phalaris sans s'inquiéler si elle en était bien un ou une autre plante. Vingt ans plus tard, Parlatore (PI. nov., p. 32) (2), ayant eu occasion d'étudier cette Graminée, y vit un genre nouveau qu'il dédia à Maille, le collectionneur bien connu, et la classa dans la tribu des Phalaridées Nees. Bourgeau la récoltait dans l'ile de Rhodes en 1870; puis M. Re- verchon en Sardaigne en 1881, et M. Haussknecht dans le Péloponése en 1885 ; elle est aussi indiquée dans l'ile de Chio (Olivier). Ayant recu moi-même de trés beaux échantillons du prétendu Mail- lea, j'avais intercalé sous ce nom cette plante dans mon herbier et depuis dix ans les choses en étaient restées là. Mais, en 1890, lorsque j'entrepris l'étude des Graminées de mes col- lections pour mon Flora Europe terrarumque adjacentium, j'arrivai an fameux Maillea distribué par M. Reverchon et, de prime abord, je fus frappé de son extréme ressemblance avec certaines formes de Phleum arenarium L. Cette ressemblance devint l'évidence méme lorsque je comparai non seulement les exemplaires sardes, mais encore ceux que je dois à l'obligeance de M. le professeur Haussknecht (récoltés à Corinthe), avec de trés nombreux échantillons de Phleum arenarium. Bien plus, en ouvrant le Compendium Flore sardoæ de M. W. Barbey, gendre de feu Boissier, je vis décrite et figurée la plante de M. Reverchon sous le nom de Maillea Urvillei var. sardoa Hackel. J’écrivis immédiatement à mon éminent ami M. Hackel, le célèbre agrostographe, pour lui exposer ma manière de voir et lui demander ce qu'il pensait encore des échantillons distribués par MM. Reverchon et Haussknecht sous le nom de Maillea. Sa réponse est datée du 19 no- vembre 1890; il me confirme absolument ce qu'il a dit de cette plante dans le Compendium de M. Barbey, en ajoutant toutefois que les échan- tillons de M. Reverchon appartenaient à ce que l'on peut appeler Mail- lea, mais que la plante dece nom est excessivement voisine des Phleum et en particulier du Phleum arenarium. (1) 3. Dumont d'Urville, Enumeratio plantarum quas in insulis Archipelagi aut littoribus Ponti Euxini, annis 1819 et 1820 collegit atque detexit. Parisiis, 1822, in-8° (in Mém. Soc. Linn. de Paris. Pars I). (2) Ph. Parlatore, Plantæ nove vel minus nota. Parisiis, 1842, in-8°. a9 , SÉANCE DU $ JANVIER 1892. Fort de cette assertion, je fis de nouvelles études et je suis arrivé à ce résultat que le Maillea Urvillei n'est qu'une forme du Phleum arena- rium L., forme trapue à épi court, à gaines très larges el glauques. Quant aux caractères morphologiques et anatomiques, identité absolue des glumes, des glumelles, des épillets, des étamines, des anthères, du style, du caryopse: port et faciès similaires. Or ces caractères, observés sur les échantillons sardes et grecs, se retrouvent également sur d'autres exemplaires de Phleum arenarium récoltés dans divers pays d'Europe, exemplaires qu'on pourrait absolu- ment nommer Maillea Urvillei. Ainsi, aux pages 149-151 de mon Flora Europe, j'énumére 26 localités d’où je possède, dans mon herbier, le Phleum arenarium. Eh bien, sur ces 26 localités, 10 se rapportent au prétendu Maillea. Les voici : Sardaigne : Santa Tresa Gallure (Reverchon, PI. de Sard., 1881, n° 149); Grèce, Novo-Corinthe (Haussknecht); Gironde, cap Ferret (Motelay, Gandoger); Finistére, Dinan (Thiébaut) ; Gréce, Attique, Er- gastiria Laurii (De Heldreich); Espagne, Asturies, Gijon (Durieu, PI. Astur. n° 165); Seine-et-Oise, Argenteuil (Reliq. Maill. n° 1836); Danemark, Jutland, ile Romóe (Poulsen); Suède, Bohus, Nouv. Koster (Bergendal). Jajouterai qu'en 1890, dans un voyage (1) exécuté au cap Ferret, prés Arcachon (Gironde), j'ai eu occasion d'étudier longuement sur le vif le Phleum arenarium qui y croit en abondance sur les sables mari- times de l'Océan; c'était méme l'un des buts principaux de ce long voyage. Malgré la saison quelque peu avancée, j'ai pu voir et récolter en bon état ladite plante. Elle cadre exactement avec les échantillons que m'a envoyés dela méme localité M. Motelay, il y a une quinzaine d'années, échantillons aussi de tous points semblables à ceux récoltés par MM. Haussknecht et Reverchon. D'autre part, M. Hackel, qui a étudié les échantillons authentiques du prétendu Maillea, a été amené à conclure, comme je l'ai dit plus haut, que ce genre rentre dans les Phleum et ressemble au Phleum arenarium. On peut objecter que les échantillons sardes de M. Reverchon, par exemple, different des échantillons distribués par Durieu, Pl. Astur. n° 165 et de ceux du Reliquie Mailleanæ, n° 1836, par leur aspect glauque, leurs gaines plus larges, mais je ferai remarquer que ces échantillons de Durieu et des Reliquie Mailleanæ différent, eux aussi, de ceux du Finistère, par exemple, par leurs glumes seulement mucro- nées et non aristées, ce qui constitue un caractère plus important que (4) Voy. Bulletin, XXXVII (1890), p. 248. HÉRIBAUD. — ADDITIONS A LA FLORE D'AUVERGNE. 23 le glauque ou la largeur des gaines; qu'en outre, ceux de Danemark et de Suéde s'éloignent de ces derniers par leur épi plus large, leurs chaumes plus denses, ete., qu'enfin ceux du cap Ferret ont l'épi plus court et plus élargi. Toutes ces nuances sont donc paralléles, mais n'af- fectent en rien les véritables caractéres morphologiques du PAleum arenarium tirés de la structure florale, les seuls vraiment importants. Or, dans les exsiccalas cités, on verra sans difficulté que ces notes ana- tomiques y sont rigoureusement semblables. L'identification du Maillea Urvillei avee le Phleum arenarium est donc, à mon avis, incontestable. M. Malinvaud fait remarquer que Boissier, dans le Flora Orien- lalis, a signalé le rapport de son Maillea crypsoides, synonyme de M. Urvillei Parl., avec le Phleum arenarium (1). ADDITIONS A LA FLORE D'AUVERGNE; par HÉRIBAUD-JOSEPH. Sous ce litre, je me propose de résumer le résultal des herborisations faites sur les divers points de l'Auvergne de 1884 à 1892. Depuis la publication de la Flore d'Auvergne, bien des localités, peu ou mal connues, ont été explorées par les botanistes de la province ; gràce à l'activité de tous, notre flore locale s'estenrichie d'une trentaine d'espèces jusqu'ici inconnues chez nous, et d'un grand nombre de loca- lités nouvelles de plantes rares. Je remercie les botanistes de ma région pour l'empressement désinté- ressé avec lequel ils ont bien voulu me communiquer le résultat de leurs recherches, et je les prieen méme temps de vouloir bien me continuer leur concours, en vue d'une prochaine édition de la Flore d'Auvergne. Thalictrum aquilezifolium L. Puy-pE-Dówr. Bois de Crinzoux, prés d'Orbeil (Bareire). — CANTAL. Bois des environs de Saint-Urcize (F. Portes). Adonis autumnalis [.. CaNTAL. Loubeyrac, prés de Carlat (Jordan de Puyfol). Ranunculus divaricatus L. Puy-»E-DówE. Médagues (F. Héribaud); Chàtelguyon (Léon Legué). — CANTAL. Mares à Montassous, près d'Ydes (M*' Brun). (1) Boissier s'exprime comme il suit, dans son Flora Orientalis, V, 478 (ann. 1884) au sujet du genre Maillea : « une seule espèce : M. crypsoides Boiss. — M. Urvillei Parl. « Herba pumila, facie"Crypsidis, Scirpi Micheliani, vel speciminum minorum Phlei arenarii... Ex cl. Hackel Maillea Phleo valde affinis est etab eo generice forsan non sat distineta, differt tamen giumella et palea hyalinis subenerviis, superiore uni- nervi nec binervi... » 24 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. Isopyrum thalictroides L. Puy-ne-Dôue. Bords de la Durolle, au-dessus de Thiers (Arbost). — CanTaL. Ravin de Chavagnac, près de Sauvat (M* Brun). Eranthis hyemalis Salisb. Puy-pe-Dôue. Sur les flancs d'un petit ravin, entre la base du puy de la Perdrix et le cirque de Chaudefour, au Mont-Dore (Layé). Meconopsis cambriea Vig. Puy-ne-Dôme. Cette belle espèce descend parfois dans les vallées inférieures, à une altitude de 600 métres. Bois prés de la Char- treuse de Pontgibaud (Montel); vallée de Rentière, prés d'Ardes, vers la limite supérieure de la Vigne (F. Héribaud). Corydalis claviculata DC. Pvy-pE-DóuwE. Bords de la Credogne, à la base du Montoncelle (Ber- thon). — CANTAL. Bois de Brezons, au-dessous de la Percée-de- Grand-Val (Jordan de Puyfol). Arabis Turrita L. Puy-pe-DôuE. Vallées de Saint-Alyre et de Rentiére (F. Héribaud). Cardamine amara L. Puy-pE-Dówr. Vallée de la Sioule, vers les mines de Pranal (F. Hé- ribaud); Pagnat, prés de Saint-Saturnin (F. Gennardien). Dentaria digitata Lamk. CANTAL. Bois des environs de Saint-Urcize (F. Portes). Hesperis matronalis L. Pov-pE-DówE. Vallée de la Dordogne, sous Singles (Gonod d'Arte- mare); bois à Saint-Priest-des-Champs (Montel). Erysimum virgatum Roth. CanraL. Sur les vieilles murailles, à Saint-Urcize (F. Portes). Sinapis nigra L. Pvy-nE-Dówr. Vignes, entre Coudes et Saint-Yvoine (F. Héribaud et F. Hermand). Sinapis alba L. Puy-pE-Dówr. Prairies artificielles, à la base sud du puy de Var, prés de Clermont (F. Héribaud). — CawTAL. Montmurat (F. Héribaud). Erucastrum obtusangulum Rchb. x Puy-pE-Dôme. — Talus de la route, entre le Cendre et le pont de Cournon (F. Hermand). HÉRIBAUD. — ADDITIONS A LA FLORE D'AUVERGNE. Z5 Eruca sativa Lamk. Puy-ne-DômE. Montaigut-le-Blanc (F. Héribaud); la Roche-Blanche (F. Grégorien). Alyssum campestre L. Puy-pe-DômE. Rabanesse, près de Clermont (F. Héribaud). Cochlearia pyrenaica DC. Puy-pe-Dôue. Vallée de Rentiére, près d'Ardes (Gonod d'Artemare). La découverte de cette espèce, dans la vallée de Rentière, à une altitude de 600 mètres, est un fait intéressant au point de vue général de la géographie botanique. Capsella rubella heut. Puy-pE-DôuE. Bords de la route du Cordon, à Thiers (Arbost). Lepidium Smithii Hook. Puy-pE-DômE. Trés commun au pont du Boucheix (Dumas): bords du Sioulet et de la Sioule, à Pontaumur, Sauret-Besserve (Montel). Reseda Phyteuma i Puy-pe-DôueE. Jussat (Dumas); Aubiére, rochers volcaniques entre Beaumont et le pont de Boisséjour (F. Héribaud); puy de la Poix, prés de Clermont (F. Alphonse). Silene Armeria L. Puy-ne-DôuE. Vallées de Saurier, de Valbeleix (Gonod d'Artemare); vallée de Saint-Alyre (F. Héribaud et Biélawski); lieux pierreux, près de Pontaumur et de Miremont (Montel). — CANTAL. Bois, au- dessus de Polminhac (F. Hermylus). Silene gallica L. CANTAL. Cros-de-Ronesque (Jordan de Puyfol). Silene Saxifraga L. CANTAL. Rochers de la Peyrade, à Salers (F. Héribaud). Lychnis coronaria Gmel. CaNTAL. Bois de Branzac, prés de Saint-Christophe (M*' Brun). Saponaria ocymoides L. Puy-pe-Dôue. Vallée de Rentiére, près d’ Ardes (Gonod d'Artemare). Dianthus granitieus Jord. CANTAL. Rochers des bords de la Truyére, sous le pont de Garabit ; vallée du Lander, sous Saint-Flour (F. Héribaud). 26 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. Dianthus superbus L. Puy-pr-Dôue. Bois, entre Lezoux et Orléal (Arbost) ; bois de Randan (F. Hardouin). Spergularia segetalis Fenzl. Puy-pE-DômE. Champs des environs de Ségonzat (F. Lambert). Cerastium alpinum L. vàr. squalidum (C. squalidum ham.). Puy-pe-DôwE. Sommet de la vallée de Chaudefour, au Mont-Dore (Gonod d'Artemare). Elatine hexandra DC. Pvy-»re-Dówt. Étang de Riol, prés de Marsac (Brévière) ; bords va- seux de l'étang de Chancelade (Montel). Elatine Alsinastrum L. CANTAL. Mares et fossés, prés de Mauriac (F. Adelminien). Linum limanense Lamot. Puv-pE-DówE. Coteaux, prés de Saint-Nectaire-les-Dains (Gonod d'Artemare). Linum angustifolium Huds. Puy-pe-Dôme. Prairies des environs de Sermentison (Dumas). Radiola linoides Gmel. : Puy-bEe-DômE. Saint-Jean-d'Heurs (Dumas); Lamothe, près de Pont- gibaud (F. Hilarin) ; Charensat, Villossange (Montel). — CANTAL. Bruyères à Ydes, Madic, Champagnac (M*' Brun). Hypericum Helodes L. Puy-nEe-Dôme. Marécages, près d'Ambert (F. Gézelin) ; Biollet, Gha- rensat (Montel). Hypericum linarifolium Vahl. Puy-pE-DówE. Broussailles des bords du Sioulet, prés de Miremont (Montel). Hypericum pulchrum L. Puy-nE-DówE. Montmorin, prés de Dillom(F. Héribaud); bords de la route entre le lac de Laspialade et le lac de la Crégut, à 1200 mè- tres d'altitude (Gonod d'Artemare et Biélawski). Androssemum officinale All. CanraL. Ravin du Gourgassou, près de Saint-Constans (F. Héribaud). Acer monspessulanum L. CaNTAL. Vallée de la Dordogne, près de Val-Benette (Gonod d'Arte- mare). HÉRIBAUD. — ADDITIONS A LA FLORE D'AUVERGNE. 21 Geranium nodosum L. Puy-bpE-DômE. Bois du château de Pontgibaud (F. Hilarin); vallée de la Forie, prés d'Ambert (Brévière). — CawTAL, Ravin du Gour- gassou, près de Saint-Constans (F. Héribaud). Oxalis corniculata L. CANTAL. Champs à Clamoux, prés de Pleaux (Ms Brun). Spartium junceum L. Puy-pE-Dôue. Les Côtes, près de Clermont (F. Héribaud). Genista germanica L. Pvy-nk-Dówr. Ce Genista est trés commun dans les bois taillis, der- riére le domaine de Beaupré, prés de Lezoux, associé au rarissime Gladiolus illyricus. Adenocarpus complicatus Gay. CANTAL. Abonde sur les coteaux entre Maurs et Quézac, et aussi entre Bagnac et Maurs (F. Héribaud). Lupinus reticulatus Desv. Puy-nE-Dôue. Sables de la Dore, sous Thiers (Arbost). Medicago minima Lamk forma glandulosa. Pvy-nE-Dóug. Pelouses sèches, au voisinage des sources minérales de Saint-Nectaire-les-Bains (Dumas). Trigonella monspeliaca L. CANTAL. Causse de Gratacap et puy de Saint-Santin-de-Maurs (F. Hé- ribaud). Melilotus parviflora Desf. Puy-pE-Dôme. Lieux incultes arrosés par les eaux minérales de la fon- taine de Saint Alyre, à Clermont (F. Gasilide). Trifolium subterraneum L. Puy-pE-DôME. Chaumont, près d'Ambert (F. Gasilien). — CANTAL. Pelouses à Jouane, près d'Ydes (M** Brun); Carbonnat, prés d'Ar- pajon (F. Hermylus). Trifolium hybridum L. Pvv-nE-Dówg. Beaupré, près de Lezoux (F. Héribaud). Trifolium montanum L. CANTAL. Prairies des environs de Saint-Flour (F. Gasilien). Trifolium alpestre L. CaNTAL. Lieux pierreux, prés de Saint-Flour (F. Gasilien). 28 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. Trifolium filiforme L. Puv-pE-DówE. Versant nord de la vallée de Villars, prés de Clermont (F. Gasilien). Tetragonolobus siliquosus hoth. Puy-pE-DówE. Marais de Surat (Berriat Saint-Prix). Vicia varia Host. CANTAL. Moissons des environs de Saint-Flour (F. Gasilien) ; Ruines (F. Héribaud). Vicia peregrina L. Puy-pe-Dôme. Puy Long, prés de Clermont (Dumas). Vicia villosa Roth. Puy-nEe-DômE. Chanturgues, près de Clermont (Dumas). Vicia onobrychioides L. Pvy-pE-DówE. Champs cultivés, à Dauzat (F. Héribaud). Vicia serratifolia Jacq. Puy-pE-Dôue. Bois de Bussière, prés d'Aigueperse (Berriat Saint- Prix). O9robus vernus L. à CANTAL. Bois des environs de Saint-Urcize (F. Portes). Geum rivale X montanum Gillot — G. inclinatum Schl. in G. G. CANTAL. Pentes au sud-est du Plomb, lieux humides, parmi les ro- cailles et les blocs trachytiques détachés (Dumas). Geum montanum X rivale Rchb. Puy-pE-Dôme. Base du pie de Sancy (Billiet et Ozanon). Dryas octopetala L. Puy-pE-Dówx. Rochers vers la cascade de la Dore, au Mont-Dore (Sanitas). — CANTAL. Rochers à la base est du puy Mary (abbé Ménard). Potentilla mierantha ham. Puy-pE-Dówt. Ravin, au-dessus du pont de Ceyrat (Billiet) ; bords des chemins rocailleux, prés du cimetiére de Royat (Prunet) ; ravin de Champeaux (Dumas). Potentilla collina Wib. Puy-ne-Dôme. Coteau granitique sous la tour Rognon, prés de Mon- taigut-le-Blanc (F. Héribaud). HÉRIBAUD. — ADDITIONS A LA FLORE D'AUVERGNE. 29 Rosa Pouzini Tratt. CANTAL. Coteaux calcaires, à Montmurat (abbé Boullu). Agrimonia odorata Mill. Puv-pnE-Dówr. Haies, prés d'Orcival (F. Héribaud). Sorbus hybrida 5 Puy-ne-DôuE. Ravin de Margeride, prés de Thiers (Arbost). Myriophyllum alterniflorum DC. Pvyv-pE-Dówr. Bords du Sioulet, à Pontaumur (Montel); étang de Riol, prés d'Ambert (Bréviére). Sempervivum arachnoideum L. var. piliferum Jord. Puy-pEe-DôuE. Rochers basaltiques, près de la Sioule, sous Pranal et Chalusset (Dumas). Hydrocotyle vulgaris L. Pvy-»E-Dówr. Bords des étangs et marais tourbeux des environs de Charensat et de Villossange (Montel). Cicuta virosa L. Puy-pr-DômeE. Bords vaseux du lac inférieur de la Godivelle (Dumas). Helosciadium inundatum Koch. Puy-pE-DômE. Étang de Biolet; bords d'un ruisseau, près de Bladeix, commune de Saint-Priest-des-Champs (Montel). Falcaria Rivini Host. CANTAL. Champs calcaires, prés d'Aurillae (Malvezin). Sium latifolium L. Puv-pE-Dów&. Bords du lac Chambon (Dumas). Bupleurum ranunculoides L. Puy-pe-DômE. Banne d'Ordenche, près de Laqueuille (Duchasseint). Œnanthe Phellandrium Lamk. Poy-ne-DówE. Étang de la Ramade (Montel). Seseli annuum L. Puy-pE-DówE. Bois de Lezoux, près du domaine de Beanpré (F. Hé- ribaud). Silaus virescens Boiss. CANTAL. Coteaux rocailleux à Roffiac, près de Saint-Flour (F. Gasi- lien). 30 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. Selinum Carvitolia L. Puy-pr-Dôme. Bois, entre Lezoux et Beaupré (F. Héribaud). — Can- TAL. Bois des environs de Saint-Urcize (F. Portes). Tordylium maximum L. CANTAL. Dans les haies à Chaudesaigues (F. Héribaud). Orlaya grandiflora Hoffm. CANTAL. Moissons, à Roffiac et à Neuvialle, prés de Saint-Flour (F. Gasilien). Caucalis leptophylla L. Puy-nE-Dôme. Dans les blés, au sud du plateau de Gergovia (Dumas). Myrrhis odorata Scop. Puy-pE-Dôme. Vallée de la Durande, sous Singles (Gonod d Arte- mare). — CanTAL. Bords du Goul, à Basaigues (F. Hermylus). Conium maculatum L. : Puy-nE-DówE. La Godivelle (F. Héribaud et Biélawski). Sambucus nigras L. var. leucocarpa Bor. Puy-pEe-DôMe. Base du puy Saint-Romain (F. Héribaud); Tallende (F. Gennardien). - Lonicera alpigena L. Puy-pr-Dôme. Col de Ceyssat, à la base sud du puy de Dôme; roche Sanadoire, prés du lac de Guéry (F. Héribaud). Rubia tinctorum L, Puy-pe-Dôme. Rochers deSaint-Yvoine(F. Héribaud et F. Hermand). Rubia peregrina L. C*NTAL. Rochers et rocailles du bois de Chenuscle, prés de Cham- pagnac (Ms Brun). Galium anglicum Huds. Pvy-pE-DówE. Coteaux secs à Teilhet, prés de Miremont (Montel).— CANTAL. Montmurat (F. Héribaud). Galium rotundifolium L. Puy-nE Dôme. Bois de la Bourlhonne, prés d'Ambert (F. Gasilien). Crucianella angustifolia L. í CanraL. Sables de la Truyère et du Lander (F. Héribaud). Petasites fragrans Presl, Puy-DE-DôME. Source de Saint-Vincent, prés de Blanzat, Chama- HÉRIBAUD. — ADDITIONS A LA FLORE D'AUVERGNE. 31 lières (Gonod d'Artemare) ; Saint-Amant-Tallende; le long des rues peu fréquentées, à Lezoux (F. Héribaud). Senecio silvaticus L. Puv-pE-Dówg. Bois taillis, derrière le domaine de Beaupré, près de Lezoux (F. Héribaud). Artemisia camphorata Vill. CANTAL. Coteaux calcaires, prés de Polminhac (F. Hermylus). Anthemis collina Jord. CaNTAL. Rochers des bords de la Truyère et du Lander (F. Héribaud). Achillea pyrenaica Sibth. Puy-pEe-DôuE. Pente nord du puy de la Perdrix, dominant les contreforts du cirque de Chaudefour, au Mont-Dore (Dumas). Inula montana L. Puy-pE-DômEe. Coteaux secs, près de Saint-Floret (F. Héribaud). — CANTAL. Coteaux des environs de Maurs (F. Hermylus). Inula Helenium L. CANTAL. Ravin de Poux, prés de Sauvat; cascade des Salins, près de Mauriac (M** Brun). Micropus erectus L. CANTAL. Causse de Gratacap, Montmurat (F. Héribaud). Silybum Marianum Gærtn. CANTAL. Bords des chemins, sous le chàteau de Messillac, prés de Raulhac (Jordan de Puyfol). Onopordon Acanthium L. CaNTAL. Bords de la route, à Carlat (F. Héribaud). Cirsium anglicum Lob. Puy-pE-Dôme. Bords tourbeux du lac de la Landie (Dumas); prairies humides, à Pontaumur, Saint-Gervais-d'Auvergne (Montel). — CANTAL. Prairies marécageuses de Madic, de Montassous, de Jouane et de la Laiterie, prés d'Ydes (M* Brun). Cirsium palustre X Erisithales Næg. CANTAL. Vallée du Lander, sous Saint-Flour (F. Héribaud). Cirsium rivulare Link. Puy-pE-DóME. Prairies marécageuses, à Dauzat, à Brion et à la Godi- velle (F. Héribaud). Carduus crispus L. Puy-ne-DômE. Valbeleix (F. Héribaud et Gonod d'Artemare). 32 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. Centaurea pectinata l.. Puy-pEe-DówE. Rochers de Four-la-Brouque, prés de Saint-Yvoine (Dumas). Centaurea solstitialis L. CaNTAL. Mauriac (F. Lambert). Kentrophyllum lanatum DC. CANTAL. Saint-Santin, base du causse de Gratacap (F. Héribaud). Xeranthemum cylindraceum Sibth. CaNTAL. Massiac (F. Héribaud); ruines du château de Mardogne, près de Neussargues (Malvezin). Leontodon pyrenaicus L. forma oligocephala. Variation à tige rameuse, portant deux ou trois axes secondaires. Pentes du puy de Dôme, Mont-Dore (Dumas). Tragopogon crocifolius L. Puy-ve-Dôue. Monton (F. Héribaud). Crepis agrestis W. et Kit. CaNTAL. Chaudesaigues (F. Héribaud). Hieracium aurantiacum L. CANTAL. Pentes herbeuses, près du sommet du Plomb, exposition est (F. Héribaud). Hieracium piliferum Hoppe. CanTaL. Puy de l'Arche, versant ouest (F. Héribaud). Hieracium glanduliferum Hoppe. : Puv-pE-Dôue. Val d'Enfer, au Mont-Dore (Dumas). Bieraeium lividum Arv.-Touvet. Puy-pE-Dówr. Roche Sanadoire, pentes de la vallée de la Cour (F. Héribaud); rampes et plateau du puy de Pailleret, au Mont- Dore (Dumas). — CANTAL. Sommet du ravin de la Croix, pentes du Plomb, etc. (F. Héribaud). Hieracium amplexicaule L. Puy-pE-Dówg. Vallée de Rentière (F. Héribaud); Mauriat (F. Lam- bert). Hieracium cantalicum Arv.-Touv. Puy-nE-DówE. Sommet de la vallée de la Cour, au Mont-Dore (F. Héribaud). — Cantar. Sommet du puy Mary (Dumas). HÉRIBAUD. — ADDITIONS A LA FLORE D'AUVERGNE. J3 Hieracium Planchonianum Loret et Timb. Puy-pE-DówE. Roche Sanadoire (F. Héribaud). Phyteuma hemisphæricum L. Pcy-oe-DômeE. M. Dumas a trouvé la forme à fleurs blanches sur la pente méridionale du puy Ferrand, au Mont-Dore., Phyteuma betonicifolium Vill. CANTAL. Sommet des rochers du Pas-de-Roland (F. Héribaud). Phyteuma spicatum E. vat nigrum. Puy-pe-DôuE. Tauves, Bagnols (Billiet). Wahlenbergia hederacea Rchb. Puy-pE-DówE. Prairies, au-dessus de Thiers (Arbost); sous les Chà- taigniers, au Salet, prés de Courpiére (F. Héribaud). — CANTAL. Chaudesaigues (F. Héribaud). Oxycoccos palustris Pers. CaNTAL. La Monselie, près de Champs (M*' Brun). Erica tetralix L. CANTAL. La forme à fleurs d'un blanc pur est assez commune dans. les landes humides des environs de Pleaux (M* Brun). Andromeda polifolia L. Puy-pE-DôME. Marécages à l'ouest du lac de Monteineire et autour du lac de Laspialade, tourbiéres de la Rue, de la Chamoure et de la Barthe, prés de Vassivière (Dumas). Utricularia minor L. Puy-ve-DôuE. Bords du lac de Chancelade (Montel). Anagallis tenella L. Puoy-nE-DOwr. Prairies marécageuses des environs d'Ambert (F. Ga- silien). — CANTAL. Chaudesaigues (F. Héribaud). Centunculus minimus L. Puy-nEk-Dówr. Prairies de Biollet (Montel). Hottonia palustris L. Pvy-nE-DówE. Laisses de la Dore, prés de Courty (Arbost). Gentiana €ruciata L. CawTAL. Pâturages, prés de Saint-Flour, les Ternes (F. Héribaud). Swertia perennis L. CANTAL. Saiut-Urcize (F. Portes). T. XXXIX- (SEANCES) 3 34 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. Polemonium cæruleum L. CANTAL. Bords du ruisseau d'Aleuze, prés de Saint-Flour (F. Gast- lien); ravin sous les Ternes (F. Portes). Collomia coccinea Lehm. Cette Polémoniacée, originaire du Chili, est aujourd’hui naturalisée sur les bords de la Truyère, dans les départements du Cantal et de l Aveyron, ainsi que sur les bords du Lander, sous Saint-Flour ; on la trouve abondante sur un grand nombre de points éloignés de plu- sieurs heures de toute habitation. Symphytum tuberosum L. Puy-pE-DówE. La Chartreuse de Pontgibaud (Montel). — CANTAL. Albepierre (F. Hermylus); Vic-sur-Cère (F. Lambert). Symphytum officinale L. Puy-pE-Dówr. La forme à fleurs rougeàtres a élé trouvée à Tallende (F. Héribaud) et dans plusieurs prairies des environs d'Ambert (F. Gasilien). Myosotis palustris With. var. aspera Lamotle. Puy-pE-Dówr. Vallée de la Cour, au Mont-Dore (F. Héribaud). Lappula Myosotis Monch. Puy-nE-DówrE. Dans les vignes, entre Coudes et Saint-Yvoine (F. Hé- ribaud et F. Hermand); Solignat (F. Héribaud). Datura Stramonium L, CaNTAL. Broussoles, Sauvat (abbé Rouchy). Atropa Belladona L. CANTAL. Abonde à la hauteur du Pont-de-Riom, près de la route de Condat (M? Brun). Verbascum Blattaria L. Puy-pE-DômE. Environs d'Ambert (Brévière); sables des bords de la Dore, sous Barante (F. Héribaud). Scrofularia canina L. Cara. Sables des bords de la Truyére, en aval du pont de Garabit (F. Héribaud) ; Arpajon, prés d'Aurillac (F. Hermylus). Gratiola officinalis L. Puy-pz-Dówr. Laisses de la Dore, sous Barante (F. Héribaud). Limosella aquatica L. Puy-»E-Dówr. Bords de l'étang de Chancelade (Montel); mares, à Moullet (Quittard). HÉRIBAUD. — ADDITIONS A LA FLORE D'AUVERGNE. 39 Linaria Cymbalaria Mill. Puy-pE-Dówg. Sur les vieux murs, aux Martres-de-Veyre (F. Héri- baud); Ambert (Bréviére) ; Thiers (Arbost). Linaria striata X vulgaris Lamotle. Puy-pE-DówE. Sur le talus d'un chemin creux, entre Royat et la vallée de Villars (F. Héribaud). Veronica Teucrium L. Puy-DE-Dôme. Le long d'un sentier, à Gondolle, prés du Cendre (F. Héribaud et F. Hermanda). Veronica prostrata L. CANTAL. Coteaux basaltiques, prés de Saint-Flour (F. Gasilien). Veronica montana L. Puy-pe-DômE. Bois de la Chastreix, à l’est de Saint-Jacques-d’ Ambur (Dumas); Saint-Jacques-d'Ambur (Montel). Veronica saxatilis Jacq. Puy-p£-DôuE. Rochers en contre-bas, à l’ouest du pic de Sancy; ro- chers escarpés, à l'est du puy de la Tàche, en face du puy de la Croix-Morand (Dumas). Veronica urticifolia L. CANTAL. Petit bois de Hétres, prés du hameau de la Gandillon, sous les rochers de Badabec (F. Héribaud et F. Hermand). Orobanche minor Sull. Puv-nE-DówE. Puy de Var, prés de Clermont, sur Trifolium sati- vum (F. Héribaud); environs de Pontgibaud (F. Hilarin). Orobanche czerulea Borkh. Puy-pe-Dôme. Saint-Sandoux (G. Gennardien). — CANTAL. Rochers sous le château de la Voile, sur Achillea Millefolium (Roche). Lathræa S«quamaria L. Puy-pe-Dôue. Bois des Tâches, près de Pontgibaud, sur les racines de PUlmus campestris (F. Hilarin); sur les racines du Tilleul, au pont du Bouchet (Montel). Mentha crispa L. Puv-nE-DówE. Royat, Fontanat (F. Héribaud). Origanum vulgare L. var. prismaticum Gaud. Puy-pe-Dôue. Les Rentiers, prés de Riom (Gonod d'Artemare). 36 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. Calamintha Srnaditiorn Monch. Pvy-nE-Dóur. Bois, au-dessus de Job (Arbost). Calamintha ascendens Jord. Puy-pE-Dówr. Butte de Saint-Roch, prés de Thiers (Arbost). — CAN- TAL. Montmurat (F. Héribaud). Calamintha officinalis L. CaNTAL. Champagnac (M*' Brun). Melissa officinalis L. Puy-pnE-DówE. Dans les haies, à Dorat (F. Héribaud); Thiers (Ar- bost). — CanraL. Neussargues (Malvezin). Salvia Verbenaca L. Puy-pe-Dôve. Talus de la route, entre Veyre et Tallende (F. Héri- baud). Nepeta Cataria L. CaNTAL. Ruines du château de Chalus, prés de Saignes (M* Brun). Lamium hybridum Vill. Puy-pE-Dówr. Jardins et champs cultivés à Biollet (Montel). — Can- TAL. Jardins et lieux cultivés, à Pleaux, à Montassous et à Ydes (M=! Brun). Leonurus Cardiaca L. Puy-»E-DówE. Dans les haies, entre Lezoux et Ligonnes; Solignat (F. Héribaud). — CANTAL. Chavagnac, prés de Sauvat (M*' Brun). Stachys arvensis L. Puy-ne-Dôme. Vignes et champs cultivés, à Courpière (F. Héribaud); Pontaumur, Saint-Gervais-d' Auvergne (Montel). Stachys palustris L. Puy-ps-Dôwe. Bords de la Dore, sous Barante (F. Héribaud). — CANTAL. Bords de la Cère, à Arpajon (F. Gustave). Stachys palustris X silvatica Schiede. Pvy-nE-Dówr. Médagues (F. Héribaud). Seutellaria minor L. CaNTAL. Montassous, Madie, Ydes (Hs Brun). Hyssopus officinalis L. CaNTAL. Ruines du château de Miremont (Gonod d'Artemare). Teucrium Scordium L. Puoy-pE-DóuE. Marais de Surat (Berriat Saint-Prix). HÉRIBAUD. — ADDITIONS A LA FLORE D'AUVERGNE. 91 Amarantus deflexus L. Puy-pE-DôuE. Clermont, bords des chemins à Bien-Assis (Dumas); Lezoux (F. Gomélie). Chenopodium Botrys L. Puy-pnE-DówE. Terrains vagues, près de la gare de Clermont (F. Hé- ribaud). — CANTAL. Montmurat (F. Héribaud). Callitriche hamulata Kütz. Puy-pE-DôuE. Narse d Espinasse (F. Héribaud); Biollet (Montel). Euphorbia pilosa L. Puy-nE-Dówr. Bords du Sioulet à Pontaumur (Montel). — CANTAL. Forêt de Castellane, sur la rive gauche de la Rue (M*' Brun). Populus canescens Smith. Puv-pE-Dówr. Près de la voie romaine, vers le milieu de la vallée de Villars (Dumas). Salix cinerea X purpurea Wimm. Puv-pE-Dówr. Environs de Tauves (Billiet). Salix caprea X cinerea. Wimm. Puy-pE-Dówr. Le Pont-Vieux, prés de Tauves (Billiet). Pinus Abies L. CANTAL. Bois du Lioran, bois Noir (F. Héribaud). C'est par oubli que cette espéce a été omise dans notre Flore d'Auvergne. Alisma natans L. Puy-pnE-DówE. Étang, sous Bourg-Lastic (Gonod d'Artemare). — Cay- TAL. Etang de Fleurac (M*' Brun); Saint-Urcize (F. Héribaud). Sagittaria sagittifolia L. Puy-pE-DówE. Étang de Riol, prés de Marsac (Brévière); étang, prés de Saint-Jean-d'Heurs (Arbost). Scheuchzeria palustris L. Puy-pnE-DówE. Bords de l'étang de Cheix, près de Biollet (Montel) ; tourbières de la Barthe, près de Vassivière (Dumas); bords du lac de Laspialade (Biélawski, Gonod d'Artemare et F. Héribaud). — CANTAL. Lac de la Cousteix, près de la Trémouille (M* Brun). Fritillaria Melcagris L. CANTAL. Prairies à Saint-Urcize (F. Portes). Allium fallax Don. Pvy-pE-Dówr. Banne d'Ordenche, prés de Laqueuille (Duchasseint). 38 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. — Cantar. Rochers de la vallée du Don (abbé Lavernhe); cascade du Saillant, près de Saint-Flour (F. Héribaud). Allium Sehoenoprasum L. CaNTAL. Rochers humides et prairies, vers la cascade du Saillant (F. Gasilien). Erythronium Bens-eanis L. Puy-ne-Dôme. Cette belle Liliacée est particulièrement commune prés de la gare de Bourgheade et sur les flancs de tous les ravins des environs du village (F. Héribaud et F. Hermand); Saint-Gulmier (F. Galmier). Phalangium Liliago Schreb. CANTAL. Pont du Cap-Long, prés de Saint-Santin-Cantalés (Malve- zin); bois de Cabrières, prés d'Aurillae (F. Hermylus). Narthecium ossifragum Huds. Puy-ne-Dôue. Bords du lac de Laspialade, prairies tourbeuses situées au sud-est de la Baraque de Vassivière (Dumas). — CANTAL. Landes humides, entre Parlan et Roumégoux (F. Hermylus). Spiranthes æstivalis Rich. Puy-nr-DôuE. Pâturages humides des environs de Saint-Priest-des- Champs et de Villossange (Montel); prairies humides à La Roche, prés d'Ambert (E. Gézelin). Goodyera repens Brown. Puy-nE-DówE. Bois de Pins, au-dessus du pont de Ceyrat, prés de Clermont (F. Victor); Ludesse (R. du Buysson). ` Epipactis palustris Crantz. Puy-nE-DômE. Prairies de Pulvérières, prés de Pontgibaud (F, Hila- rin); pâturages autour du lac de Chambedaze (Layé). Epipactis microphylla Sw. Puy-DE-DômE. Plateau de Marand, situé entre Saint-Amand-Tallende et Saint-Sandoux; bois de Blanzat (F. Héribaud). — Cantat. Ga- renne de Saint-Santin-de-Maurs (F. Gustave). Corallorrhiza innata R. Br. Puy-ne-Dôme. Dans un petit bois de Hétres, prés de Pontgibaud (F. Héribaud). Serapias Lingua L. Puy-nE-Dówr. Pàturages des environs de Lamothe, prés de Pontgi- baud (F. Hilarin); pàturages sablonneux, prés de Darson, sur la HÉRIBAUD. — ADDITIONS A LA FLORE D'AUVERGNE. 39 route de Thiers à Billom (Arbost). — CaNTAL. Prairies de Junhac, prés d’Aurillac (F. Hermylus). Orchis militaris L. CaNTAL. Courbelimagne, près de Raulhac (Jordan de Puyfol). Orchis odoratissima L. Puy-pE-DômE. Páturages, à la base nord du puy de Côme (Montel). Orchis laxiflora Lamk. CaNTAL. Hippodrome d’Aurillac (Lamotte). Orchis alata Fleury. Puv-nE-DówE. Prairies des environs de Thiers (Arbost). — Je ne con- nais. pas Orchis Arbosti Camus, trouvé aussi dans les prairies des environs de Thiers par M. Arbost. Orchis nigra Scop. Puy-E-DômE. Pàturages des environs d'Espinchal (Bapt). Ophrys aranifera Huds. CANTAL. Au-dessus du four à chaux, prés d'Arpajon (F. Hermylus). Potamogeton polygonifolius Pourr. var. parnassifolius G. G. Poy-pE-DówEÉ. Marécages au sud de la Pessade et des Avaix, près d'Eglise-Neuve-d'Entraigues (Dumas). Potamogeton gramineus L. Puy-de-Dôme. Prairies marécageuses, prés de la gare de Laqueuille (F. Héribaud). Potamogeton rufescens Schrad. Puy-pnk-DówE. Lac de la Landie, lac inférieur de la Godivelle (Du- mas); lac de Guéry (F. Héribaud). Zannichellia palustris L. Puy-pnE-DówE. Fossés, entre les Martres et Veyre (F. Héribaud). Lemna arrhiza L. Puy-nr-DówE. Étang de Ligonnes, près de Lezoux (F. Héribaud). Acorus Calamus L. Puy-pe-DômE. Cette Aroïdée a été introduite dans une mare, près de la gare d'Ambert, où elle s’est multipliée trés rapidement. Sparganium simplex Huds. var. minimum (S. minimum Fries). Puy-pE-DówE. Dans une mare profonde entre la gare de la Miouze- Rochefort et la gare de Rozier (F. Héribaud). — CawTAL. Fossés des environs de Marcolès (F. Gennardien). 40 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. Juneus Tenageia E: Pvy-pE-DówE. Bords des fossés de la route, entre le Boucheix et la Mareuge (Dumas); bords de l'étang de Chancelade et dans les pa- cages humides des environs (Montel); le Bouchet, prés d' Église- Neuve (Dumas). — Canrar. Environs d'Aurillac, Ytrac, Arpajon, Naucelles (F. Gustave). Juncus capitatus Weig. Puy-pe-Dôme. Environs d'Ambert (F. Gustave), sur la route du Cordon à Thiers (Arbost); landes humides des environs de Cho- reuses (Montel); Orléat, environs de Lezoux, Saint-Jean-d'Heurs (Dumas). — CanrtaL. Le Raynal, prés de Pleaux (M** Brun). Scirpus ovatus Roth. Puy-pe-Dòme. Bords de l’étang de Chancelade et le long des petits ruisseaux qui l'alimentent (Montel). Scirpus fluitans L. Puv-pE-DówE. Bords d'un ruisseau à Bladeix, prés de Saint-Priest- des-Champs (Montel). — CANTAL. Ruisseau de la Bourgeade, prés de Pleaux (M*' Brun). Scirpus multicaulis SM. CaNTAL. Landes tourbeuses de la Mécanique, prés de Pleaux, et dans celles de la Maison-Rouge, près de Cros-de-Moutvert (Ms Brun). Eriophorum vaginatum L. Pvy-pE-Dówr. Marais tourbeux à Montoncelle (Arbost). Carex pulicaris L. Pov-pE-DówE. Pàturages humides, à Biollet (Montel); scus la source minérale de Chalusset, prés des mines de Pranal, dans la vallée de la Sioule; bords de la roule, entre la gare de Vertolaye et Job (F. Héribaud). — Cantar. Bords de l'Incons (M*' Brun); prairies de Saint-Simon, prés d'Aurillac (F. Gustave). Carex stricta Good. Puy-pe-DôuE. Bords tourbeux du lac de Monteineire (Dumas). Carex curvula All. Puy-pe-Dôue. Croupes du puy Ferrand, du côté du Sancy (Dumas). Carex paniculata L. Pux-DE-Dôme. Narse-d'Espinasse (F. Héribaud). — CaNTAL. Marais aux Quatre-Chemins, prés d'Aurillac (F. Gustave); marais tour- beux de Madie, de Fleurac, la Laiterie, prés de Pleaux (Jf* Brun). HÉRIBAUD. — ADDITIONS A LA FLORE D'AUVERGNE. 44 Carex lzevigata Sm. Puy-nE-Dóur. Sous les rochers de la Volpie, prés de Job (F. Héri- baud); bois des Granges, en montant à Pierre-sur-Haute(Berthon); Charensat, Diollet (Montel). Carex ericetorum Poll. Puy-pE-DOwr. Carrières de Volvic (F. Gustave). Carex limosa L. CANTAL. Marais tourbeux, prés de Saint-Urcize (F. Héribaud). Carex brizoides L. Puy-pe-Dôme. Bois des environs d'Ambert (Brérière); bois de Picot, près de Lezoux (Dumas). Leersia oryzoides Soland. CanraL. Bords de l'Incons, à Pleaux (Ms Brun); bords de la Dautre, sous la Capelle-Viescamp (Malvezin); Riou-Sec, prés d'Aurillac (F. Gustave). Phleum viride All. Puy-pE-Dówr. Dans les vignes, entre Coudes et Saint-Yvoine (F. Hé- ribaud et F. Hermand). Phleum Bœhmeri Wib. forma vivipara. Pvv-pnE-DówE. Plateau de Mirabelle, prés de Riom (F. Héribaud). Alopccurus fulvus Sm. Puy-pE-DówE. Environs d'Ambert (Bréviére); bords de l'étang de Chancelade (Montel). Calamagrostis lanceolata Roth. Puy-pE-Dówr. Bords du lac Chauvet et du lac de la Landie (Dumas); Narse d'Espinasse (F. Héribaud). — CaNTAL. Marais tourbeux, prés de Saint-Urcize (F. Héribaud). Calamagrostis Epigeios Roth. CaNTAL. Entre Prat-de-Bouc et Albepierre, sous une cascade (Mal- vezin). Agrostis rupestris All. var. flavescens F. Hérib. Puy-pE-DówE. Rochers, à l'entrée du Val d'Enfer, au Mont-Dore (F. Héribaud). Forme à épillets jaunàtres. Gastridium lendigerum Gaud. Puy-pe-DôuE. Champs cultivés du bassin de la Dore, notamment dans les communes de Néronde, de Peschadoire, de Vollore-Ville et d'Escoutoux (Dumas). 42 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. Polypogon monspeliensis Desf. Puy-ne-Dôme. Sur les bords d'une source minérale, à Châtelguyon (Léon Legué). Glyceria loliacea Godr. Puy-pE-DômeE. Prairies, à Saint-Anthéme (Brévière). Poa supina Schrad. (teste Cariot). Puy-pnE-DówE. Mont-Dore et monts Dómes (Dumas). Poa compressa L. var. Langeana Rchb. Puy-pE-Dówr. Bords de la Narse d'Espinasse (Dumas); sur terrain de transport, prés de Clermont (F. Héribaud). Poa pratensis L. var. humilis Ehrh. Puv-pE-DówE. Environs du puy de Pailleret au Mont-Dore, sommet du puy de Dóme (Dumas). Eragrostis minor Host (1809). Puy-nE-Dôme. Clermont, les Martres-de-Veyre, Coudes, etc. (F. Hé- ribaud). Eragrostis pilosa P. Beauv. CaNTAL. Gare de Murat (Malvezin). Festuca heterophylla Lamk var. puberula Hackel. Puy-nE-Dôue. Cirque de Chaudefour, au Mont-Dore (Dumas). Cette forme se distingue du type par les gaines des feuilles, les glumes et les glumelles velues. Festuca ovina Willd. var. marginata Hackel. Puy-pE-DôuE. Chanturgues, près de Clermont (F. Héribaud). Forme remarquable par ses glumes largement scarieuses. Elymus europæus L. Puy-pE-DówE. Bois du Capucin, au Mont-Dore; bois sous le château de Cordé, prés d'Orcival (F. Héribaud); bois des Tâches, près de Pontgibaud (F. Hilarin); bois des environs de Chapdes-Beaufort (Montel); bois de Rigolet, au Mont-Dore (Dumas). Lolium perenne L. var. fureatum Billot. Pov-pE-DOwE. La Pradelle, prés de Clermont (F. Héribaud). Ophioglossum vulgatum L, Puvy-pE-Dówg. Pâturages des environs de Lamothe, près de Pontgi- baud (F. Hilarin). — CANTAL. Prairies des environs de Pleaux, de Granoux, de Barriac (M*' Brun). HÉRIBAUD. — ADDITIONS A LA FLORE D'AUVERGNE. 43 Osmunda regalis L. CANTAL. Bords du Célé, sous Saint-Constans (F. Héribaud). Woodsia hyperborea h. Br. CaNTAL. Rochers humides, prés du sommet du puy Violent, exposi- tion nord (F. Gasilien). Grammitis leptophylla Sw. ; CANTAL. Environs de Paulhenc (Malvezin). Aspidium Lonchitis Sw. Puv-pg-DówE. Rochers, prés du sommet de Pierre-sur-Haute (Arbost). Polystichum Oreopteris DC. CaNTAL. Sur les bords du Gourgassou, prés de Saint-Constans (F. Héribaud); bords de l'Incons, Vernezou, prés de Champagnac (M= Brun). Polystichum spinulosum Willd. var. Heribaudi R. du Buysson, Fili- cinées d' Europe, p. 36 (1890). CANTAL. Rochers de Turlande, prés de Paulhenc; bois du Lioran (F. Héribaud). Cette variété est caractérisée par ses « frondes ovales, non lancéolées; segments inférieurs plus courts que ceux du milieu; divisions des segments trés larges, mesurant jusqu'à 2 centimètres de largeur; lobes largement confluents à leur base, pennatilobulés. Aspect tout particulier, tant pour la forme de la fronde dans son pourtour que par la largeur des divisions ». Asplenium Adiantum-nigrum L. var. Lamotteanum (Aspl. Lamot- teanum F. Hérib. [Ann. Soc. d'Agr.et de la St. Agron. du Centre, 1880]). CANTAL. Rochers, prés de Saint-Flour (Roche). Asplenium Adiantum-nigrum L. var. serpentini Koch. Puy-de-Dôme. Rochers du Creux-d'Enfer, prés de Clermont (F. Hé- ribaud). Asplenium lanceolatum Huds. CANTAL. Rochers des bords du Lot, à Vieillevie, Saint-Projet; vallée du Don, sous Lachourlie (F. Héribaud). Asplenium Halleri DC. Puy-pE-DômE. Rochers de Margeride, en face des papeteries établies sur la Durolle, prés de Thiers (Arbost). — CaNTAL. Loupiac, bois du Pestre, Guzoux, prés de Madic (M* Brun). 44 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. Asplenium Breynii Retz. (A. septentrionale X Trichomanes Lorel). Puy-pe-Dôme. Rochers de la Combe-du-Bois, près Royat (Dumas); le Pont-Vieux, prés de Tauves (Büilliel): vallée de Boisséjour; rochers, prés de Durtol (F. Héribaud); environs d'Ambert (Bré- vière); rochers de Margeride, prés de Thiers (Berthon). — CANTAL. Boisset, Vieillevie, Saint-Projet (F. Héribaud); Pleaux, Ydes, Triniac, la Boudie (M*' Brun). Equisetum hyemale L. CANTAL. Bois de Verrières, prés d'Aurillac; bords du ruisseau de Nozerols (Malvezin); bois de Chenusele et d’Algère (M* Brun). Isoetes lacustris Í. Puy-pE-Dôue. Lac inférieur de la Godivelle (Dumas). Cette espèce est à rechercher dans les lacs des montagnes du Cantal, notam- ment dans celui de la Crégut. Lycopodium inundatum L. Puy-ne-Dôme. Tourbiéres de Neuffonds et de la Barthe, prés de Vassi- viére; bords du lac de Laspialade, prés de Saint-Genès-Champespe (Dumas); landes marécageuses au midi de l'étang de Chancelade (Montel). — CaNTAL. Bords du lac de la Crégut (M Brun). Lycopodium alpinum L. Puy-pe-DômE. Sur les croupes du puy Ferrand, du côté du Sancy (Dumas). Selaginella spinulosa À. Br. Puy-de-Dôme. Contrairement à l'indication donnée dans notre Flore d'Auvergne, p. 530, le Selaginella spinulosa a été trouvé, non sur les pentes du Sancy, mais bien sur celles du Capucin (Lamy de la Chapelle in litt. ad F. Héribaud). Résumé, PLANTES NOUVELLES POUR LA FLORE D'AUVERGNE. — Eranthis hyemalis, Erysimum virgatum, Trifolium filiforme, Vicia varia, Vicia peregrina, Vicia villosa, Orobus vernus, Geum rivale X montanum, Geum montanum X rivale; Dryas octopetala, Potentilla micrantha, Potentilla collina, Rosa Pouzini, Sium latifolium, Caucalis leptophylla, Hieracium Planchonianum, Mentha crispa, Salix cinerea X purpurea, Salix caprea X cinerea, Populus canescens, Pinus Abies, Fritillaria Meleagris, Allium Schænoprasum, Corallorrhiza innata, Orchis odoratissima, Orchis alata, Lemna arrhiza, Carex curvula, Calamagrostis lan- ċeolata, Glyceria loliacea, Poa supina, Eragrostis minor, Agrostis rupesiris var. flavescens, Woodsia hyperborea, Asplenium lanceolatum et Polystichum spinulosum var. Heribaùdi. HÉRIBAUD. — ADDITIONS A LA FLORE D'AUVERGNE. 45 Les genres Eranthis, Dryas, Fritillaria, Corallorrhiza et Woodsia sont nouveaux pour notre flore locale. PLANTES NOUVELLES POUR LA FLORE DU PUY-DE-DÔME. — Thalictrum aqui- legifolium, Eranthis hyemalis, Cochlearia pyrenaica, Cerastium alpinum var. squalidum, Spergularia segetalis, Linum angustifolium, Hypericum Helodes, Trifolium filiforme, Vicia villosa, Vicia peregrina, Dryas octopetala, Potentilla micrantha, Potentilla collina, Sium latifolium, Bupleurum ranunculoides, Cau- calis leptophylla, Myrrhis odorata, Cirsium rivulare, llieracium Planchonianum, Mentha crispa, Salix cinerea X purpurea, Salix caprea X cinerea, Populus canescens, Allium fallax, Narthecium ossifragum, Corallorrhiza innata, Orchis odoratissima, Orchis alata, Lemna arrhiza, Scirpus ovatus, Carex curvula, Ca- rex brizoides, Calamagrostis lanceolata, Alopecurus fulvus, Agrostis rupestris var. flavesceus, Glyceria loliacea, Poa supina, Poa pratensis var. minor, Fes- tuca heterophylla var. puberula, Festuca ovina var. marginata, Lolium perenne var. furcatum, Aspidium Lonchitis, Asplenium Halleri, Asplenium Adiantum- nigrum var. serpentini. PLANTES NOUVELLES POUR LA FLORE DU CANTAL. — Erysimum virgatum, Elatine Alsinastrum, Trigonella monspeliaca, Vicia varia, Orobus vernus, Dryas octopetala, Rosa Pouzini, Falcaria Rivini, Galium anglicum, Crucianella angustifolia, Artemisia camphorata, Inula montana, Micropus erectus, Silybum Marianum, Centaurea solstitialis, Kentrophyllum lanatum, Calamintha ascen- dens, Pinus Abies, Fritillaria Meleagris, Allium Schenoprasum, Ophrys ara- nifera, Calamagrostis lanceolata, Calamagrostis Epigeios, Woodsia hyperborea, Polystichum spinulosum var. Heribaudi, Asplenium Adiantum-nigrum var. Lamotieanum, Asplenium lanceolatum. Plantes adventices de la flore d'Auvergne. Sisymbrium austriaeum Jacq. Puy-pE-DOÓwE. Prairie artificielle à Maupertuis, près de Riom (Dumas). Erysimum cheiranthoides L. Puy-pnE-Dówr. Dans un champ à Marsat, prés de Riom (Quittard). Trifolium Bocconi Savi. Poy-pnE-DówE. Sables de l'Allier, à Bellerive (Dumas). Anethum graveolens L. Puy-ne-DômEe. Décombres, à Clermont (F. Héribaud). Tanacetum Balsamita L. CaNTAL. Ruines du château de Miremont (Gonod d'Artemare). Centaurea aspera L. Pv-pE-Dóur. Saint-Don, près de Riom (F. Hardouin). 46 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. Salvia verticillata E Puy-ne-Dôue. Lieux incultes, prés de la gare de Clermont (F. Her- mand). Sideritis romana L. Puy-pE-DówrE. Bords du chemin, entre Rabanesse et la croix de Beaumont (F. Héribaud). Hordeum maritimum L. Puy-ne-Dôme. Décombres, à Clermont (F. Héribaud). Ægilops triaristata Willd. Puy-pe-Dôme. Décombres, prés de la gare de Clermont (F. Héri- baud). Azolla filiculoides Lamk. Puy-pe-DômE. Fossés, entre Chamalières et Clermont (Layé). Plusieurs régions du département du Cantal sont encore mal connues, et les botanistes qui les exploreront avec soin peuvent se promettre assurément bien des surprises agréables. Je me permettrai de leur signaler notamment la partie sud des can- tons de Maurs et de Montsalvy; les hauts plateaux des monts du Cézallier et enfin les environs de Saint-Urcize, dans le canton de Chaudesaigues. NOTE SUR LE LINARIA MINOR Dest., par M. BAZOT. Le Linaria minor occupe en France deux stations principales qui souvent sont reliées entre elles : 1* Champs des plaines, de préférence frais et sablonneux ; 2° Lieux frais incultes, sables et alluvions de rivières. M. Alph. De Candolle dit à propos de cette plante (Géographie bota- nique, p. 616) : « Elle n'est citée en France que dans ses localités artificielles. Toutes celles des plaines d'Europe sont artificielles ou fortement suspectes ; l'espéce ne parait véritablement indigéne que dans la région alpine de la sierra Nevada. » (Boissier, Voy. Esp., Il, p. 453.) Qutre les deux stations ci-dessus que j'ai partout constatées, daus plusieurs régions de la France, dans la Cóte-d'Or, par exemple, la plante sort des plaines et croit méme au milieu des bois et à des alti- tudes variables, dans les lieux secs, incultes et rocailleux. Il me semble résulter de ce qui précède qu'en France le Linarid minor n'occupe pas uniquement des stations artificielles, et que les BATTANDIER. — NOTE SUR QUELQUES PLANTES D'ALGÉRIE. 41 documents qui ont servi de base au jugement porté par M. A. De Candolle étaient au moins incomplets en ce qui concerne la France. M. le Secrétaire général dit qu'il a aussi rencontré le Linaria minor en France dans des stations trés diverses et telles que les a énumérées M. Bazot, dont l'observation, sur ce point particulier, parait légitime. « D'ailleurs, ajoute M. Malinvaud, il est évident que la trés large diffusion d'une espéce dans notre pays à l'époque actuelle, méme en l'absence de données historiques (comparables à celles qui existent, par exemple, pour l'Erigeron canadense), ne peut pas toujours être invoquée comme un argument décisif en faveur de son indigénat. Comme l'a fort bien observé l'illustre auteur cité par notre confrére, les questions relatives à la patrie originelle des espéces, aux probabilités et à l'époque de leur naturalisation dans des contrées plus ou moins éloignées, aux causes ou agents de transport, etc., sont aujourd'hui autant de problémes souvent insolubles ou du moins exigeant de labo- rieuses recherches qui aboutissent rarement à des conclusions positives (1). » NOTE SUR QUELQUES PLANTES D'ALGÉRIE, DISTRIBUÉES AUTREFOIS PAR BOURGEAU, KRALIK ET COSSON, CONSERVÉES DANS L'HERBIER DE M. P. MARES; par M. J.-A. BATTANDIER. L'Herbier de l'École de médecine et pharmacie d'Alger qu'organise en ce moment mon ami le professeur Trabut, avec l'herbier Clauson, l'herbier de l'Exposition permanente, l'herbier Trabut, les plantes de nos voyages communs et divers exsiecatas, vient de s'enrichir de trés importantes collections données à M. Trabut par notre sympathique collègue M. le D" Paul Marės. Ces collections contiennent d'abord pour la flore générale: 1° divers herbiers de M. Marés, à savoir : herbier des Cévennes, herbier des Pyrénées, herbier des environs de Montpellier avec des plantes de Dunal, herbier des environs de Paris (Marés et Vigineix), herbier des Alpes Suisses, etc. ; (1) « Hl est rare qu'on puisse avoir des preuves positives de l'origine étrangère d'une espèce. On en est réduit le plus souvent à des conjectures plus ou moins ton~ dées, qu'il faut essayer de baser le plus possible sur des iudices de quelque valeur. J'en distingue de trois sortes : indices historiques, linguistiques et botaniques... » (A. De Candolle, Géographie botanique raisonnée, p. 625.) 48 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. 2» L'important exsiccata de Puel et Magne, Flores régionales de la France, comprenant quelques plantes d'Algérie; 3° Les plantes récoltées en Crimée pendant la campagne par le D' de Saint-Supéry et déterminées par M. le D" Cosson; ` 4° Les plantes de Syrie du D" Blanche; 5° Des plantes de Terre-Neuve récoltées par M. De La Pilaye; Et en ce qui concerne spécialement l'Algérie : Un herbier kabyle, des plantes de La Mouzaia et du sud de PA- gérie récoltées par M. P. Marés; quelques paquets de MM. Durando, Gallerand, etc. ; Tous les exsiccatas algériens publiés par Bourgeau et par Kralik, déterminés par M. Cosson ; Des doubles de toutes les récoltes de M. Cosson dans ses premiers voyages ; Les Plantæ Tunetanæ de Kralik, etc. Les plantes de MM. Cosson, Bourgeau, Kralik et Marès avaient pour nous une importance exceptionnelle. C'était là, en effet, que se trouvaient les types des espèces découvertes dans les grandes explorations exécu- tées de 1850 à 1860 et trop souvent restées inédites. Nous y avons trouvé de beaux échantillons de nombreuses raretés : Biscutella fru- tescens, Kremeria Cordylocarpus, Morettia canescens, Vella glabres- cens, Moricandia clavata, Monsonia nivea, Ludovicia Kremeriana, Ammodaucus leucotrichus, Calotropis procera, ete., etc. Le Fagonia frutescens qui ne nous était connu que de nom s'y trou- vait en beaux exemplaires récoltés par Kralik. Jy ai également trouvé le Trifolium parviflorum Ehrenberg, signalé à la vérité dans le Catalogue de Munby, mais que je n’avais pas osé admettre sur ce seul renseignement dans la Flore d' Algérie, d'au- tant que Munby ne mentionnait pas le Tr. nigrescens Viv., commun partout. M. Cosson avait récolté ce Tréfle au djebel Ksel, prés de Géry- ville; je l'avais moi méme recu depuis quelque temps de Blidah. M. Cosson avait eu plusieurs fois en mains la plante que nous venons de décrire, M. Trabut et moi, sous le nom de Salsola zygophylla. Elle avait été récoltée par M. Marés à Ain Touadjeur, au sud de Méchéria, et par Bourgeau dans la Dahia Kahala, au sud de Boghar. M. Cosson avait rapporté cette plante, sur d'assez mauvais échantillons secs, au Salsola oppositifolia Desf. (S. longifolia Vorskall), avec lequel elle n'a d'autre rapport que d'avoir les feuillesopposées. Cela nous a expliqué comment un des plus célèbres phytographes d'Europe avait pu donner cette méme détermination de notre plante à MM. Barbey et Autran de Genéve. Il avait évidemment comparé notre plante avec les exsiccatas de Bourgeau et Cosson. Nous cultivons au Jardin botanique de l'École de médecine BATTANDIER. — NOTE SUR QUELQUES PLANTES D'ALGÉRIE. 49 les Salsola oppositifolia et zygophylla en nombreux exemplaires, et il serait, je crois, difficile de trouver dans un méme genre deux plantes plus différentes. Tandis que le Salsola zygophylla est une plante couchée, presque gazonnante, le Salsola oppositifolia est une grande broussaille dépassant 2 mètres de haut; tandis que le S. zygophylla a ses feuilles cylindriques obtuses, mucronulées, le S. oppositifolia a les siennes triquètres, canaliculées en dessus, acuminées. Il serait oiseux de pousser plus loin la comparaison de plantes aussi dissemblables. Les affinités du S. zygophylla ne sont nullement avec le S. oppositifolia, mais bien plutótavec le S. Arbuscula Pallas, bien que ce dernier soit à feuilles alternes. Nous cultivons aussi la plante que nous avons rapportée avec doute au S. spinescens Moquin, ne connaissant pas suffisamment ce dernier. Notre plante est, dans tous les cas, nouvelle pour l'Algérie. On trouve dans les plantes de Bourgeau deux Carduncellus ; l'un, de Teniet el Haad, étiquelé C. calvus var. achæniis breviter papposis, est exactement le Carthamus pectinatus Desf., tel qu'il est figuré dans le Flora atlantica et tel qu'il existe encore dans l'herbier de Desfontaines. A cette époque M. Cosson considérait comme C. pectinatus Desf. le Carduncellus Choulettiannus Pomel, plante bien différente. L'autre, du djebel Ksel, prés Géryville, étiqueté Carduncellus atractyloides Coss. DR., n'appartient nullement à celte espèce; c'est mon C. cespitosus. Une feuille étiquetée par M. Cosson Trifolium sphærocephalon Desf. comprend deux Trèfles différents, le Tr. striatum L. et le Tr. gemellum Pourret, tous les deux de Garrouban. Le Tr. sphærocephalon Desf., d’après l’herbier de l'auteur et la planche du Flora atlantica, ne semble pas différer du Tr. Cherleri. Bourgeau a distribué de Garrouban le véritable Doronicum rotundi- folium Desf., sous le nom de Bellis rotundifolia Boiss. et Reut. consi- déré comme synonyme. Le Campanula de Lella Maghnia donné sous le nom de C. dicho- toma Desf., avec le synonyme C. Kremeri Doissier, n'est pas le C. Kre- meri, mais le vrai C. dichotoma. M. Cosson, auteur de cette détermina- tion, ne semble pas avoir bien connule C. Kremeri. C'est à tort qu'il l'a indiqué en Kabylie, et, dans les nombreux spécimens de son herbier étiquetés C. Kremeri, je n'en ai vu qu'un seul qui appartint réellement à cette curieuse plante. Il lui avait été envoyé par Boissier. Pour moi qui ai vu le C. Kremeri vivant à Nemours ct à Miserghin, c'est bien une espèce ou, si l'on veut, une sous-espèce, mais dans tous les cas une forme fixée. Celle. rare plante n'a jamais été trouvée en dehors du lit- toral oranais et du Maroc. Sous le nom de Marrubium Pseudo- Alyssum de Noé, j'ai trouvé dans T. XXNIX. (SÉANCES) 4 Mo. Bot. Garden, 894 50 SÉANCE DU 8 JANVIER 18992. l'herbier Marés deux plantes. L'une d'elles, récoltée à Ogla Nadja dans le Sudoranais par M. Cosson, esl bien celle que j'ai décrite dans la Flore de l Algérie. Toutefois l'irrégularité du calice n'est pas également pro- noncée dans tous les échantillons. L'autre, récoltée à Lella Maghnia par Bourgeau, est le Marrubium alyssoides Pomel, et, autant qu'il m'est pos- sible d'en juger par les échantillons que j'ai vus, ce sont deux espèces bien distinctes. D'autres déterminations de ces précieux exsiccalas ont déjà été revi- sées ailleurs, je n'en parlerai point, me bornant à ces observations inédites qui m'ont paru mériter d'étre signalées. L'étude sur le vif des plantes cultivées au Jardin botanique de nos écoles supérieures m'a permis de déterminer exactement quelques types douteux de notre Flore. L'Allium que j'avais rapporté avec doute dans la Flore d'Alger à PA. oleraceum L. est en réalité PA. paniculatum Bast. Je ne puis comprendre pourquoi tant d'auteurs, y compris Gay (1) qui pourtant insiste sur le caractére si remarquable de l'androcée, ont voulu ratta- cher cette plante à l'A. pallens. Elle ressemble tout à fait, au moins dans nos échantillons algériens, à PA. oleraceum. D'ailleurs Jan, Desmoulins et Noulet l'ont déjà réuni autrefois à cette espéce. Il est vrai que notre plante n'est jamais bulbillifère, mais elle est susceptible de le devenir quelquefois puisqu'elle est représentée ainsi dans le Phytographia canariensis, tab. 234. Je ne vois méme, pour le sépa- rer de l'A. oleraceum, que le caractére de l'androcée soudé à la base en forme de cupule dentée ou bidentée entre chaque paire d'étamines. C'est généralement prés des lieux habités que j'ai vu cette plante (Mustapha, Marengo, Miliana). L'Artemisia vulgaris des environs de Blidah est exactement l'Arte- misia Verlotorum de Lamotte. Le Micromeria des grands rochers de Tlemcen que j'ai mentionné dans la Flore de l'Algérie comme variété villosissima du M. debilis Pomel, serait, d'aprés M. Pomel, le type méme qu'il a décrit. M. Poisson fait à la Société la communication suivante : (1) J. Gay, Allii species oclo plerumque algerienses (Ann. sc. nat., série 3, vol. VII). POISSON. — UN ANTISEPTIQUE NOUVEAU. 51 ANTISEPTIQUE PRÉCONISÉ POUR LA CONSERVATION DES OBJETS D'HISTOIRE NATURELLE; par M. Jules POISSON. La conservation des objets d'étude en histoire naturelle est, comme on sait, d'une extréme importance. Les zoologistes et les botanistes ont à chaque instant recours, les uns à des piéces anatomiques, les autres à des herbiers ou à des fleurs et à des fruits conservés dans l'alcool, pour faire en temps utile des recherches auxquelles ils n'ont pu se livrer sur le vivant. Les botanistes ont la ressource des plantes séches que l'on peut ra- mollir par des procédés connus pour en faire l'analyse; ils ont aussi des collections de graines et de fruits complémentaires de l’herbier. Ceux-ci, dont la consistance est variable, présenteront leurs véritables carac- téres s'ils sont secs; mais, s'ils sont charnus, on devra les conserver dans l'alcool. Les fleurs elles-mémes plongées dans ce liquide sont plus faciles à étudier, et les organogénistes connaissent bien la valeur de ce procédé. Les anatomistes y ont fréquemment recours pour la conservation des tissus, et les explorateurs qui ont mission de faire des collections d'his- toire naturelle rapportent ordinairement dans l'alcool un grand nombre d'objets. Des essais nombreux ont été faits avec de l'eau salée, de l'eau phé- niquée ou bien de l'eau contenant des traces de bichlorure de mercure, mais dans aucun de ces cas la conservation n'a pu étre assurée d'une facon satisfaisante et surtout durable. Depuis longtemps je cherchais le moyen de supprimer l'emploi de l'alcool, toujours cher et pas facile à se procurer en voyage, et de lui substituer un antiseptique dissous dans l'eau, n'ayant pas, autant que possible, d'odeur et pouvant se transporter aisément. J'ai eu recours à des antiseptiques déjà trés connus afin de faire une étude comparative des résultats obtenus. L'eau phéniquée brunit habi- tuellement les objets qui y sont plongés. Le bichlorure de mercure, en présence des matières végétales, se décompose et vient bientôt flotter à la surface du liquide en minces paillettes de protochlorure, puis les échantillons se détériorent au bout de quelques semaines. Méme insuc- cés avec 5 ou 10 grammes de sulfate de zinc, et avec 10 grammes d'alun par litre d'eau. Je ne me suis pas adressé aux liquides composés : liqueur d'Owen, liqueur de Barrais, non plus qu'à l'acide arsénieux dont se servent les zoologistes. C'est sans la moindre confiance que je me hasardai à mellre, en 1877, 2 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. Ct une Orobanche fraîche dans un bocal d'eau où j'avais fait dissoudre quelques pincées d'acide salicylique. Deux ou trois ans après je fus très surpris de voir que la conservation de cette Orobanehe ne laissait rien à désirer. Je recommengai l'expérience avec deux autres plantes entières et qui, depuis 1883, sont restées jusqu'à ce jour en bon état. L'une d'elles, Saxifraga crassifolia, avec rhizome, feuilles et fleurs, avait conservé la couleur rose des pétales pendant deux ans. Alors je mis le bocal au soleil durant un mois, je le laissai couvert seulement d'un papier, pensant que les moisissures se montreraient. Je ne réussis qu'à décolorer en partie la plante, dont la conservation d'ailleurs est restée parfaite. Le second bocal d'épreuve ayant été brisé, je le passe sous silence. J'ai recommencé cette année avec le méme succès en mettant en expérience une jeune Gourde (Lagenaria) avec un rameau ayant feuilles et fleurs; puis un bocal contenant des fruits d'Épine-Vinette et un rameau chargé de fruits d'Hippophae rhamnoides. Depuis aoüt et septembre, ces échantillons sont en parfait état et la coloration des fruits s'est maintenue. Les doses qui m'ont donné les meilleurs résultats sont 2 grammes d'acide salicylique par litre d'eau douce ordinaire. Je n'ai pu réussir à dissoudre plus de 3 grammes d'acide entiérement, il y avait saturation et une partie restait en dépôt au fond du récipient. Avec un gramme par litre j'ai réussi dans certains cas, mais d'autres fois les moisissures se montraient aprés unc huitaine de jours. — Lorsqu'on fait intervenir une quantité, méme minime, d'alcool, alors la dissolution se fait promp- tement et l'on peut par ce moyen augmenter la dose d'acide à volonté. La dissolution méme des 2 grammes, qui me paraissent suffisants, ne se fait pas immédiatement dans l'eau pure; il faut agiter pendant quelque temps la bouteille ou la carafe et, entre cinq etdix minutes, il y a dissolution complète. J'ai habituellement employé de l'eau prise directement au robinet d'une conduite, ou bien de l’eau filtrée et enfin de l'eau distillée. Je n'ai vu aucune différence sensible dans ces divers essais. Si j'ai persisté à vouloir me priver du concours de l'alcool, c'était en vue de rendre service à un voyageur éloigné de tout centre habité et ne pouvant en aucune facon se procurer le liquide en question. Au point de vue économique d'une part (1), de la facilité d'emploi de cet antiseptique d'autre part, je pense qu'il est bon d'en encourager (1) Le kilogramme d'acide salicylique vaut en moyenne 95 francs, c'est done un antiseptique qui reviendrait à 5 centimes le litre. Cot acide est en poudre blanche et d'une grande légèreté. PARIS. — SUR UN PROJET DE NOMENCLATOR BRYOLOGICUS. 53 l'usage, aussi bien pour les collections d'un musée que pour les envois faits par les naturalistes voyageurs. Je n'ai pas terminé des essais pratiqués avec les Champignons et les matières animales, mais je pense pouvoir en donner les résultats pro- chainement. Si j'en parle cependant dans cette Note, c'est que j'augure déjà que mes tentatives ne seront pas infructueuses. M. Bonnier pense que l'acide salicylique agit comme antisep- tique, en empêchant les bactéries de se développer dans l'eau. M. Malinvaud donne lecture de la lettre suivante : LETTRE DE M le général PARIES A M. MALINVAUD (I). Monsieur le Secrétaire général et cher confrére, J'avais commencé en 1862, à Strasbourg, sous la direction de mon regrellé maitre et ami W. P. Schimper, divers travaux, entre autres et sur ses instances, un Nomenclator bryologicus établi sur le plan du Nomenclator botanicus de Steudel, mais avec des indications biblio- graphiques et géographiques beaucoup plus étendues. Mon départ en 1864 pour l'Algérie, le séjour presque ininterrompu que j'y ai fait jusqu'à la fin de 1870, la guerre, le devoir étroit de ne dérober, à partir de 1871, aucun moment aux obligations professionnelles, toutes ces causes réunies ont fait que, lorsqu'il y a deux ans j'ai quitté le service actif, j'ai retrouvé ces divers travaux à trés peu de chose prés dans l'état où je les avais laissés il y a vingt-sept ans. Libre de me consacrer de nouveau à mes anciennes études, je me suis remis à ces travaux, et plus particulièrement au Nomenclator. Mais, depuis 1864, le nombre des espéces (légitimes?) de Mousses dé- crites a pour le moins doublé. C’est done un gros, un trés gros labeur, auquel j'ai plus d'une fois élé tenté de renoncer, et que j'auraistrés pro- bablement abandonné si, à maintes reprises, je n'en avais reconnu l'utilité, pour ne pas dire la nécessité, en constatant qu'il n’est peut- étre pas un bryologue descripteur qui n'ait, non seulement baptisé l'une de ses espéces d'un nom antérieurement imposé à une espéce du méme genre, mais encore qui n'ait parfois lui-même donné deux fois le méme (1) Cette lettre, ainsi que les communications suivantes de MM. Le Grand, Clos el Guinier, était parvenue au Secrétariat au mois de novembre dernier [Voy. le Bulle- tin, tome XXXVII (1891), p. 430]. (Ern. M.) 54 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. nom à deux espèces, également du même genre (1). On comprend que, dans ces conditions, la synonymie devienne parfois inextricable. Les ouvrages postérieurs au Synopsis de M. K. Muller et à la seconde édition de celui de W. P. Schimper, qui m'ont naturellement servi de point de départ, le premier pour les Mousses exotiques, le second pour celles d'Europe et que j'ai utilisés, sont les suivants : Périodiques. Botanische Zeitung. Bulletin de la Société botanique de France. Flora. Hedwigia. Linnæa. Revue bryologique. Spéciaux, ou tirages à part d'autres périodiques. ÁNGSTRÓM ....... .. Förteckning och beskrifning öfver mossor, samlade af professor N. J. Anderson under Fregatten Eugenies. BERGGREEN ........ Musci et Hepaticæ Spetsbergenses. — Undersökning af Moosfloran vid Disko-bugten och Au- leitsivikfjorden i Grönland. BESCHERELLE. ..... Prodromus Bryologiæ Mexicana. — Florule bryologique de la Nouvelle-Calédonie. = Mousses des iles Saint-Paul et d'Amsterdam. == Florule bryologique des Antilles françaises. == Mousses du Paraguay. = Florule bryologique de la Réunion, Maurice, etc. — Catalogue des Mousses d’Algérie. == Florule bryologique de Mayotte. iishi .. Note sur l’Andreæa commutata Limpr. — Revision des Sphaignes de l'Amérique du Nord. Dozy et Moik.. Musci frondosi ex Arch. Ind. et Japonia. — Prodromus floræ bryologicæ Surinamensis. — Bryologia Javanica. CARDOT.. DUBY: a Choix de Cryptogames exotiques nouveaux ou mal con- nus (1867). [03 1. 4 TU e Symbolæ ad fl. Brasilie, Ceylon, Borneo, Mexico, etc. HOOKER... ... Flora of New Zealand. (1) Un exemple entre beaucoup d'autres. Dans les Musci Indie Orientalis, M. Mit- ten décrit, p. 86, un Meteorium Hookeri, et p. 89, un autre M. Hookeri. Si ou se reporte à l'errata, p. 158, on voit que le second doit prendre le nom de M. sparsum. Soit; encore faut- il s'aviser d'aller à l'errata. Mais, p. 138 du méme ouvrage, on trouve un Fissidens obscurus; p. 139, en face, un second F. obscurus, et, à l'errata, aucune rectification ! PARIS. — SUR UN PROJET DE NOMENCLATOR BRYOLOGICUS. 09 HOSNOT as cec s: JAMES et LESQX..... JURATZKA Locos JURATZKA et MILDE.. EINDEEHG ....-. um EORENZ -< .. : MITTEN: 2 E. MONTAGNE: -> MULLER (K): RENAULT et CARDOT. SCHIMPER (W. P.)... VAN DER LACOSTE... Muscologia gallica. Manual of the Mosses of the North America. Die Laubmoosflora von (Esterreich-Ungarn. Beitrag zur Moosflora des Orientes. Musci Asiæ borealis. Drei Moosarten. Moose in Ægypto, Sinaï halbinsel und Syria ab Ehren- berg 1820. 26 lecti. Moosstudien. Descript. of some new spec. of Musci from New Zealand. Musci Indi: orientalis. On some new spec. of Musci and Hepat. collected in tropical Africa. Contrib. to the Cryptog. flora of the Atlantic Islands. On the Musci and Hepat. from the Cameroon Mount, and from the R. Niger. The bryologia of the Survey of the 49* Parallel of latit. On Musci from Japan and China. List of Samoan Mosses. Musci Austro-Americani., New spec. of Musci from Ceylan. Mosses and Hepat. collected in Central Africa by Ha- mington. Sylloge. Ueber Racomitrium lanuginosum und die verwandten Arten. Splachnobryum. Musci Polynesiaci. Musci Novo-Granatenses. Decas Muscorum Indicorum novorum. New Mosses of north America. Opera omnia. Musci Archipelagi Indici. Évidemment c'est là presque tout; mais ce n'est pas tout! Et, sans parler des ouvrages spéciaux qui pourraient ne pas figurer dans la liste ci-dessus, je me reprocherais sévérement de ne pas avoir fait tout ce qui dépend de moi pour éviter l'omission des travaux publiés dans d'autres recueils étrangers, ou dans des recueils frangais peu répandus. J'emprunte donc la grande publicité du Bulletin pour adresser un appel aux bryologues de tous les pays et les prier de vouloir bien m'in- diquer les ouvrages postérieurs aux deux Synopsis sus-indiqués, renfer- mant la description d'espéces nouvelles, et non mentionnés dans l'énu- mération, que je viens de donner, de ceux que j'ai consultés. 56 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. Je prie également ceux d'entre eux qui ont décrit des espèces nouvelles de vouloir bien m'adresser en communication un tiré à part des Mé- moires dans lesquels ils ont publié ces descriptions, et, dans le cas où ils n'en auraient plus, de m'en envoyer une copie en indiquant soigneu- sement : le titre du recueil, le numéro du volume, l'année et la page qui correspond à chacune des descriptions, en y joignant, toutes les fois que faire se pourra, un échantillon aussi modeste qu'ils le voudront, mais étudiable, de chacune de leurs espèces. Une derniére requéte pour terminer. — Je serai reconnaissant à ceux de mes confréres étrangers en bryologie qui voudront bien me faire l'honneur de répondre à mon appel, et ne pourraient pas le faire en allemand, en anglais ou en italien, les seules langues vivantes que je possède plus ou moins incomplétement, de le faire en latin. Personne ne fait plus de cas que moi des trés remarquables travaux des bryologues norvégiens ou suédois ; et cependant j'aurai peut-étre le vif regret d'étre obligé de négliger l'un ou l'autre d'entre eux, écrit en tout ou en partie dans une langue qui pour étre, dit-on, d'une grande richesse, n'en est pas moins à peu prés inconnue en dehors de la péninsule Scandinave. Veuillez agréer, etc. M. Hovelacque, vice-secrétaire, donne lecture de la communi- cation suivante : OBSERVATIONS CRITIQUES SUR LES FUMARIA MEDIA, GENISTA PURGANS RANUNCULUS CHÆROPHYLLOS; par M. A. LE GRAND. Fumaria media Lois. Certains botanistes, parmi lesquels les savants auteurs du Prodromus Flore hispanicæ, persistent à rattacher le Fumaria media Lois. au groupe capreolata. Cependant la forme du fruit, si importante dans ce genre, ne permet pas le moindre doute : on lit en effet, dans le Flora gallica, II, p. 100 : « Siliculis subglobosis retusis ». MM. Cosson et Germain, Clavaud, Loret ne s'y sont pas trompés, pas plus que Boreau (si ce n'est que celui-ci n'a pas manqué de conserver comme espèce la forme que Loiseleur distinguait de l'officinalis « petiolis subcirrosis contortis »). Loret déclare, dans la Flore de Montpellier, qu'il a vu la plante de Loiseleur et qu'elle ne mérite pas d’être distinguée de loffi- cinalis, méme comme variété. Cette solution, toute rationnelle, puis- qu'elle coneorde avec la diagnose de Loiseleur, doit étre acceptée. Elle ne saurait étre infirmée par les allégations mal étudiées de l'abbé Cha- boisseau, dans Archives de Schultz, p. 333 (1863), qui prétendait avoir LE GRAND. — FUMARIA MEDIA, GENISTA PURGANS, ETC. 91 vu la plante de Loiseleur dans l'herbier Requien et y avoir reconnu le F. major Badar. ; il y a eu là sans doute une confusion du fait soit de Requien, soit de Loiseleur, confusion absolument évidente, ainsi que le prouvent et la description originale du Flora gallica et l'observation concordante de Loret. « Lorsqu'il y a concordance, dit M. Saint-Lager (1), » l'herbier sert de confirmation au texte imprimé, mais il est dépourvu » de valeur au cas de discordance. » On peut, sans inconvénient, appli- quer iei et méme généraliser la pensée de l'honorable auteur, qui avait pour objectif l'herbier de Linné. En résumé, le Fumaria media de Loiseleur est et restera une forme ou un synonyme de F. officinalis. Genista purgans L. Un grand nombre d'auteurs, et presque toutes les Flores récentes notamment, attribuent à celte espéce des feuilles trifoliolées avec des feuilles florales simples : ainsi Grenier et Godron, Willkomm et Lange, Cariot, Loret, Gillet et Magne, Martrin-Donos, de Pouzolz, Héribaud. En réalité, elle ne possède de feuilles trifoliolées dans aucune des pé- riodes de sa végétation ; on a pu prendre pour telles certaines feuilles axillaires réunies au nombre de trois. Mais ces feuilles, parfaitement distinctes, ne sont pas les partitions d'un seul organe. Les anciens bota- nistes paraissent avoir mieux apprécié les faits : Linné, Lamarck, De Candolle, Loiseleur, Duby, Dubois, Balbis, Boreau n'ont déerit que des feuilles simples. Cette erreur est importante à relever, en raison des difficultés que présente l'établissement des caractères génériques dans les Genista et groupes voisins, ce qui explique que le G. purgans a été successive- ment promené dans cinq genres différents : Genista, Spartium, Saro- thamnus, Cytisus et Spartocytisus. Je n'examine pas en ce moment la place que doit prendre l'espéce en question; je me borne à constater que la délimitation des genres ci-dessus rappelés laisse énormément à désirer, méme dans les Flores les plus estimées, et que les auteurs témoignent à leur occasion d'un embarras évident. Ainsi Willkomm et Lange, faisant de celte espéce un Cyfisus, ont été obligés de créer une section spéciale pour deux seules espèces, caractérisées par stigmate capitato; Grenier et Godron, pour en faire un Sarothamnus, ont du meltre de cóté la note si caractéristique de l'enroulement spiral du style; d'autres auteurs n'en font un Cytisus qu’en considération du caractère inexact de la trifoliation des feuilles inférieures; et c'est pré- cisément en considérant celles-ci comme simples que d'autres laissent (4) Considérations sur le polymorphisme de quelques espèces, p. 15. 58 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. notre espèce dans le genre Genista. Il est donc certain que la différen- ciation de ces groupes est fort délicate. Kirschleger, dans sa Flore d'Alsace, dissimule son embarras, à propos des Cytisus, sous cette réflexion : « genre artificiel ». Hélas! tous les genres sont artificiels; mais, en vérité, leur délimitation rencontre plus de difficultés sérieuses dans les familles trés naturelles. Ranunculus chærophyllos var. asplenifolius. — Conques, Aveyron (Frère Saltel, 1882 !). Je nomme ainsi une forme qui ne me semble pas avoir encore élé signalée en France et qui est remarquable par les lobes des feuilles courts, obovales-oblongs, quelques-uns presque cunéiformes. Elle ne semble se rapprocher que de la variété cinerascens Freyn, si ce n’est elle. On remarquera que je conserve le nom Linnéen, adoptant la manière de voir développée avec succés par M. Malinvaud. Pourquoi s'étonner de la défectueuse diagnose du Species, quand on voit un botaniste bien connu commettre, presque de nos jours, la faute si justement reprochée à Linné? Boreau, en effet, le consciencieux Boreau, n'a-t-il pas répété avec une persistance fàcheuse, et cela dans ses trois éditions, le malen- contreux caractère « calice étalé ou réfléchi » ? — On peut relever dans Linné bien d'autres incorrections; on ne se croit pas obligé, pour cela, de changer les noms consacrés. Donnera-t-on, par exemple, un nom nouveau au Genista purgans parce que Linné a eu le tort grave de lui attribuer des épines, « spinis terminalibus »? On ne saurait trop se garder de ces tentations; car, comme le dit, avec juste raison, M. Saint- Lager, « il serait facile de prouver que la plupart des diagnoses Lin- » néennes manquent de clarté, à cause de leur excessive concision. » Plusieurs d'entre elles tirent leur valeur de la tradition qui en a fixé » le sens, et surtout des références citées par Linné (1). » À propos du Fumaria media Lois., M. Malinvaud dit qu'il a souvent rencontré dans le Lot, surtout en été, une forme du Fumaria officinalis à fleurs pàles et plus petites, que Boreau, naguère consulté sur cette plante, rapportait au F. media de sa Flore du centre : les formes du F. officinalis à fleurs grandes et fortement colorées sont surtout vernales. M. Danguy, secrétaire, donne lecture de la communication suivante : (1) Vicissitudes onomastiques de la Globulaire vulgaire, p. 21. CLOS. — SUR LA NOMENCLATURE BINAIRE. 59 ENCORE LA NOMENCLATURE BINAIRE EN BOTANIQUE ; par M. B». CLOS. I. Deux réformes capitales en botanique systématique marquent la seconde moitié du siècle dernier; la généralisation de la nomenclature binaire; la constitution des familles naturelles dignes de ce nom. En 1888, dans une Notice sur Louis Gérard un des précurseurs de la méthode naturelle, j'ai montré combien celle-ci avait eu de peine à s'établir, repoussée d'abord par Desfontaines (Flora atlantica, 1199) et, à sa suile, par André Michaux, Labillardiére, Persoon, Marschall de Bieberstein, Aiton, Ledebour et bien d'autres, restés comme eux fidèles au systéme sexuel de Linné (1). Quant à la nomenclature, « Linné, écrivait Is. Geoffroy Saint-Hilaire en 1854, n'a point inventé la nomenclature binaire ou Linnéenne (déjà employée chez les Romains, et encore en usage chez les Arabes, chez les Malais et chez les Négres eux-mémes dans plusieurs parties de l'Afrique), mais il l'a perfectionnée, généralisée et revêtue d'un earactère véritable- ment scientifique » (Hist. nat. génér., I, 154; voy. aussi p. 75). Tout autre a été le sentiment, et de M. Crié (in Revue scientif. de 1882, n° 24), et de M. Van Tieghem (Traité de Bot., p. 984, note 2), rapportant également à Pierre Belon l'invention de la nomenclature binaire. Au contraire, M. le D" Saint-Lager, dans deux Mémoires riches d'éru- dition, publiés en 1880 (2) et 1883 (3), a donné la démonstration com- pléte de cette thése, que les expressions binaires ont été appliquées de tout temps à la dénomination des animaux (et des plantes) et appar- tiennent au domaine public aussi loin qu'on remonte dans l'histoire des sciences (4). On sait que Linné, aprés avoir décrété en 1751 (Philos. bot., édit. 1181, p. 200), à l'esemple de Tournefort (Instit. Rei herb., 63), que chaque plante doit avoir un nom générique et un nom spécifique, ap- plique en maitre cette réforme dés 1753 dans la première édition du Species plantarum. Mais est-ce bien là, comme on l'admet, je crois, (1) In Mém. de l'Acad. des sc. de Toulouse, 8° série, t. X, pp. 342-370. (2) Réforme de ta nomenclature botanique. (3) Quel est l'inventeur de la nomenclature binaire ? (4) Les botanistes modernes qui se sont efforcés de relever dans les écrits des pères de la science des exemples de nomenclature binaire auraient pu consulter une dis- sertation de J.-A. Murray : Vindicie nominum trivialium stirpibus a Linneo imper- tilorum (1782), en comprenant 125 ainsi répartis : Lobel, 16 multaque alia — Rau- wolf, 2 — Camerarius, 10 — Clusius, 18 — Dodoens, 16 — J. Bauhin, 7 — G. Bauhin (numerosissima), 29 — Rivin, 13 — Tournefort, 6 — Rumphius, 8. 60 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. généralement, l'origine de celte innovation? Dans une disserlation académique (Pan suecus) soutenue sous la présidence de Linné, le 9 décembre 1749, l'auteur apparent, Hesselgren, dans sa longue énumé- ration de plantes rangées d’après le système sexuel, les inserit sous des noms triviaux, justifiant cette hardiesse en ces termes : « Ut brevitati studeam, adhibere necessum fuit nomen genericum et breve atque minus sufficiens epitheton, quod tamen ex ipsa Flora illustratur » (in Linnæi Fundam. bot., édit. Gilib., t. II, p. 71). Que Linné ait composé cette thèse, on n'en saurait douter, car il nous l'apprend lui-même dans son Philosophia botanica (4° édit. de 1787, p. 202, n° 257) (1); et c’est là, de l'avis de Murray, son premier essai (2), car il n'est fait nulle mention et l'on ne trouve nulle trace d'une telle transformation ni dans le Flora zeylanica de Liuné édité en 1747, ni dansson Materia medica regni vegetabilis, de 1749. Mème en 1751, Sauvages, le correspondant et l'ami de Linné, restait, dans son Methodus foliorum, fidèle à la tradition. II. Et à ce propos, je crois devoir présenter quelques remarques affé- rentes aux deux sortes de noms pour les espèces admis par Linné, l'un spécifique légitime, sous forme de définition ou de phrase, l'autre spéci- fique trivial, et dont il trace ainsi les différences daus son Philosophia botanica au chapitre Differentie (passim). Nomen specificum LEGrrIMUM plantam ab omnibus congeneribus dis- tinguat. — Nomina specifica omnia que plantam a congeneribus non distingunt falsa sunt.— Nomen specificum est itaque differentia essen- tialis. — Primus incepi nomina specifica Essentialia condere. — Excludendeæ itaque sunt in nomine specifico note omnes accidentales, in planta ipsa non existentes aut non palpabiles, ex. agr.: Locus, Tempus, DunaTio, Usus. . TRIVIALE nomen legibus etiamnum caret. — Nomen specificum tri- viale constabit vocabulo unico libere undequaque desumpto. — 1 ajoute dans son Species : Trivialia nomina in margine apposui. Quant au nombre de mots de ses noms spécifiques légitimes ou essen- liels représentés par une, deux ou trois lignes en tête de chacune des espèces du Species, et à la suite du nom de genre, Linné a écrit : (1) « Nomina triviala forle admitti possunt modo, quo 1n Pane suecico USUS SUM. » (2) Toutefois on y trouve encore de loin en loin quelques vestiges de l'ancienne nomenclature : Veronica caulic. adherent. et V. oblongis caulic., Fesluca margin. agrorum, Potamogeton caule compresso, Chenopodium Kali semine, Œnanthe succo crocante, Juncus spicatus alpinus, etc. CLOS. — SUR LA NOMENCLATURE DINAIRE. 61 Nomen specificum essentiale absolvitur uno alterove vocabulo, seu unica idea. — Nomen specificum quo brevius, eo etiam melius. Or, on a dela peine à relever dans le Species quelques noms légitimes d'un seul mot, comme Randia subinermis, Rauvolfia subpubescens; moins rares sont ceux de deux mots, dont offrent des exemples soit certaines espèces de genres monolypiques à celle époque, Menyanthes, Hydro- phyllum, ou polytypiques, Plantago, Pirola, etc. Linné reconnut lui- méme qu'il ne pouvait qu'exceplionnellement synthétiser de la sorte : Numerus vocabulorum, que in differentia. adhibentur, nunquam ultra duodecim vocabula admiltat, ajoute-t-il au dernier aphorisme cité de lui. Celui-ci est encore à noter : Nomen specificum nullum speciei in suo genere solitarie imponi potest : Et, en effet, à parl quelques rares exceptions, notamment les deux genres signalés, cette régle est observée. On excusera les longs développements qui précédent destinés à mettre en relief la conception de Linné méconnue, si je ne m'abuse, par Villars (1), par Lamarck (2), par De Candolle (3), et par plusieurs auleurs de traités généraux de botanique modernes, qui considérent comme synonymes les expressions noms spécifiques et noms triviaux, alors que les spécifiques comprennent et les /égitimes ou essentiels, traduisant des caractères importants tirés des organes végétalifs ou flo- raux, et les triviaux toujours simples et souvent arbitraires. Il conviendra donc d'énoncer désormais que, dans la nomenclature de Linné, chaque espéce devait avoir, outre son nom spécifique légitime (définition ou phrase), un nom spécifique trivial et non pas un nom spécifique ov trivial; simple nuance en apparence, mais nuance néces- saire si l'on tient à se conformer aux préceptes du grand législateur. M. Caruel, tout en admettant l'identité des seconds membres des noms d'espéces appelés, dit-il, d'abord noms triviaux, ensuile noms spécifiques, ajoute trés judicieusement que ce ne sont nullement de vrais noms, puisque par eux-mémes ils ue désignent rien (voy. ce Recueil, t. XXXVI, p. 266). Cette considération du reste n'avait pas échappé à Linné, témoin cet aphorisme de son Philosophia botanica : Nomen specificum sine generico est quasi campana sine pistillo; com- paraison qu'il reproduit ailleurs, on va le voir. (1) « Une autre espèce de noms que nous ne devons pas pas:er sous silence sont les noms triviaux ou plutót spécifiques » (Flore du Dauph., I, préf. p. Ixxvj.) (2) « De la détermination des espèces résulte l'utilité des noms triviaux qu'on doit plutôt appeler noms spécifiques » (Dict. de Bot., 1V, 498... : (3) « Ces... noms pourraient être désignés... par l'épithète de noms friviaux si Linné n'avait pas employé ce terme comme synonyme de noms spécifiques » (Théor. élém. de la Bot., 2* édit. 271). 62 SÉANCE DU 8 JANVIER 18992. Tout semble indiquer que Linné attribuait moins d'importance cette généralisation des noms triviaux qu'à celle des noms essentiels ou phrases comparatives, et qu'à l'édification de son systéme sexuel, se bornant à déclarer dans les préfaces de l'une et de l'autre édition du Species (1153, 1762): « Trivialia nomina in margine apposui, ut missis ambagibus, uno quamlibet Herbam nomine complecti queamus. » Il est vrai que dans la dissertation Reformatio Botanices, également soutenue sous sa présidence en 1762 par Reftelius, on lit : « Nomina trivialia tandem 1755 (pour 1753) primum aecesserunt, quæ mirum in modum scientiam facilitabant, et hisce pistillum quasi additum est campanae cognitis enim his, unaquaeque planta æque commode nominari potest ac proponi » (loc. cit., I, 15). L'enthousiasme pour cette réforme, l'universalité de la nomenclature binaire en histoire naturelle, dut se propager rapidement en botanique, à en juger par le nómbre des adhérents. Je ne parle pas de deux disser- lalions publiées sous la présidence de Linné en 1756, l'une par Na- thorst (Flora monspeliensis), l’autre par Nicolas Ammann (Flora alpina); mais on peut citer, par ordre de dates, dans cette seconde moitié du siècle dernier, Ex. : 1765, Gouan Fl. monsp.; 1767, Muller Fl. fridrichsdal.; 1168 et 1772, Scopoli Annus hist. et Fl. carn. 2* éd.; 1110, Murray Stirp. Gott.; Weiss Plant. Cryptog.; Lapeyrouse Mém. ms8.; 1771, Latourette. Mont Pilat; 1115, Scholler Fl. Barbi.; 1111, Pollich Palat.; Lightfoot Fl. scot.; Mænch Enum. plant.; A118, Weber Spicil. Fl. Gett.; Hudson Fl. Angl., 2* éd.; Lamarck Fl. frane.; 17179, Retzius Fl. Scand.; Asso Syn. stirp. Arag.; 1781, Gorter Fl. belg.; 1183, Schkuhr Handb.; 1784, Tunb. FI. jap.; 1186, Villars Fl. Dauph.; 1189, Roth Tent. Flor. germ.; Leers Fl. herborn., etc... En cette méme année, paraissait le Genera d'A.-L. de Jussieu et toute hésitation dut désormais avorter devant cette déclaration du maitre : « Huic vere maximam tulit opem Linnæus dum solutis phra- siarum botanicarum vinculis plantas omnes duplici tantum inscripsit nomine » (Introd. in histor. plant. du Genera, p. xxnj, et 2° éd. tirée à part, p. 54). Allioni qui, en 1757 (Stirp. lit. et agri nicæensis), était resté sourd à l'innovation, n'hésite pas à l'admettre en 1785, dans son grand ouvrage Flora Pedemontana. Dans le Flora danica d'(Eder (1* vol. de 1766), l'explication des planches comporte, pour chaque espèce, soit le nom- phrase emprunté aux anciens botanistes, suivi du nom, ou trivial, ou spécifique, donné par Linné, soit un de ces derniers, si le premier est ignoré. Le Catalogue des Plantes obserrées sur les montagnes de la Basse-Navarre, par Palassou (1781) porte en général les noms triviaux CLOS. — SUR LA NOMENCLATURE BINAIRE, 63 Linnéens parfois suivis de la phrase empruntée à Tournefort, plus rare- ment l’ordre inverse, Parmi le petit nombre de phytographes qui méconnurent ce progrès, déclaré par Lamarck, en 1783, bien avantageux pour la nomenclature (Dict. de bot.), il faut citer Fabricius (Enum. pl., 1759), Adanson (Fam. des Plant. 1763) (1), Louis Gérard, botaniste distingué (Flora Gallo- provincialis, 1761) et le grand Haller (Histor. stirp. indig. Helv., 1169). Et cela, sans nul doute, à leur détriment, car ces deux derniers ouvrages et plusieurs autres de Haller restent souvent pour ce motif lettres closes, malgré leur mérite à tant d'autres égards, les botanistes reculant devant les recherches nécessitées pour la synonymie. Eu ce qui concerne Gérard, j'ai montré, dans l'écrit cité, que plusieurs espèces dont la découverte lui appartient, ont été portées au profit soit de Linné (Draba ciliaris, Alyssum alpestre, Anthyllis Gerardi, Bu- pleurum Gerardi), soit de Jacquin (Euphorbia Gerardiana), soit de Villars (Alopecurus Gerardi), soit de Lamarck et de Candolle (Anthe- mis saxatilis, nunc quibusdam A. Gerardiana Jord.). III. Ce déni de justice appliqué aux auteurs contemporains de Linné qui ont répudié la nomenclature binaire, ne pourrait-il étre atténué ? Si les phrases désignant les espéces découverles par eux ne sauraient figurer dans les listes des noms triviaux, ne devrait-on pas, pour sauve- garder le mieux possible les droits de priorité, quand ces espéces n'ont pas dû changer de genre, choisir, à titre d’adjectif spécifique ou trivial, dans la phrase assignée à chacune d'elles, le mot le meilleur suivi du nom d'auteur abrégé, en indiquant par (abbrév.) qu'il est extrait du nom-phrase. Ces considérations ont trait particulièrement aux œuvres de phyto- graphie de L. Gérard et de Haller. Voici quelques exemples afférents à des espèces du premier de ces botanistes : 1. Buplevrum involucris et involucellis pentaphyllis, foliolis lineari- subulatis (Flora Galloprov., p. 233; 1761); devenu B. Gerardi Jacq. Austr., HI, tab. 256 (1773); devrait figurer ainsi : B. subulatum Gér. (Abbrev.). 2. Draba caule diffuso, ramoso, folioso, foliis linearibus ciliatis, p. 344; (1) Adanson écrivait, dès 1763, que les noms triviaux de Linné reviennent. . . à ceux des bolanisles les plus anciens, n'étant ni une nouveauté, ni une chose bien utile, ct que ses phrases ou descriptions ne sont pas toujours comparatives (loc. cit., p. CXXIX). 64 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. devenu Draba ciliaris L. (Mant.); serait appelé D. ciliata Gér. (Abbrev.). 3. Alvssum caulibus fruticulosis, diffusis, foliis subrotundis incanis, p. 392; devenu A. alpestre L. (Mant.); aurait nom À. subrotundum Gér. (Abbrev.). Mais, si l'on jugeait que l'intérét général de la science ne permet pas d'opérer cette réforme, on pourrait du moins, dans les ouvrages descrip- tifs, faire suivre les dénominations jusqu'iei adoptées, pour les espèces en question, par les secondes à titre de synonymes. M. Malinvaud donne lecture de la Note suivante : SUR LA COLORATION ACCIDENTELLE DE LA FLEUR DU FRAISIER COMMUN ; par MI. EZ. GUINIER. Il y a troisans, le hasard me fit apercevoir, sur le versant de la mon- tagne de Veyrier qui domine le lac d'Annecy, un pied de Fraisier por- lant deux ou trois fleurs roses ou purpurines : je le déracinai pour le replanter en pot. Ce pied se multiplia par coulants, et je pus en outre faire des semis. La plante mére et celles obtenues ensuite ont donné des fleurs qui, ordinairement blanches mais quelquefois déjà légèrement rosées en s'épanouissant, prennent ensuile trés souvent une teinte car- minée plus ou moins prononcée, teinte qui s'avive progressivement et atteint sa plus grande intensité quand les pélales se détachent. Cette teinte n'est pas parfaitement uniforme, elle est aussi plus foncée vers l'extrémité du pétale. Du reste rien ne parait distinguer ces Fraisiers du type de l'espéce, Fragaria vesca DC. Je n'ai pu rencontrer que dans une seule autre localité (sur le flanc du mont Charvin, entre Faverges et Thônes) des Fraisiers, en petit nombre encore, présentant la méme coloration purpurine des fleurs. Cette. coloration de fleurs blanches dans l'espéce, et qui, méme dans les sujets où on l'observe, ne se ptoduit guère que lors du développe- ment complet de la fleur, est un fait qui semble en opposition avec tout ce que l'on remarque sur les variations dela couleur des fleurs pendant leur évolution. Dans les espèces trés nombreuses où les fleurs sont d'un blanc légère- ment teinté de rose, de carmin ou de lilas, la coloration est prononcée surtout au moment de l'épanouissement : quelquefois vive à ce moment, TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. Membres admis dans la Société botanique de France pendant Pannée 1891..........,....,....................,,.,... Membres à vie admis en 1891........................,...., Membres décédés en 1891................................ Membres rayés.................... TS . SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. Dons faits à la Société......,.,...,.,....,.......,......, T À. Chatin............ Nouvelle contribution à l'histoire botanique de la Truffe : Ka- més de Bagdad et de Smyrne, etc...,...........,.,.....,.. Gandoger............ Note sur le Maillea Urvillei................................ ; . Remarque de M. Malinvaud....:...,.........,..,.,......,., Fr. Héribaud-Joseph. Additions à la flore d’Auvergne......................... vid . Bazot. .............. Note sur le Linaria minor Desf..... PRE spaces Rte : Observations de M. Malinvaud.................... RER Battandier........... Sur quelques plantes d'Algérie de l'herbier P. Marès......... Poisson.............. Antiseptique préconisé pour la conservation des objets d'histoire naturelle .........................,.....4.............. à Remarque de M. Bonnier................................... Paris................ Lettre à M. Malinvaud (Nomenclator bryologieus)............ Le Grand. ...... ....+ Observations critiques sur les Fümaria media, Genista purgans, Ranunculus chærophyllos........................,........ Remarque de M. Malinvaud............, ................... Pll einai mnno Encore la nomenclature binaire en botanique................. Guinier.. ........... Sur la coloration accidentelle de la fleur du Fraisier commun. . o e, * SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE # Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredis de chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1892 8 et 22 janvier. 8 avril. 8 et 22 juillet. 12 et 26 février. | 21 mai. |. M et 25 novembre. 41 et 25 mars. > | 24 juin. | 9 et 93 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Dulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (18568), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2° sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l’année courante. N. B.—Lestomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de bolanique tenu à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes ou communications manuscrites adresséesau Secrétariatpar les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Dulletin. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés dans l’année méme de leur publication pourront. être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instammeut priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaître leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. ll en résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XXXV (1888) ou d'une année antérieure, on doit faire l'acqui- sition du volume entier. — Aucune réclamalion n'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. 9110. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MOTTEROZ, direct. 1 AVIS.— Les planches I, IT et III n'étant pas encore livrées seront encartées dans le prochain numéro. x 5$ BULLETIN SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME TRENTE - NEUVIÈME (Deuxiéme Série. — TOME XIV*) 1892 COMPTES RENDUS DES SÉANCES e) E PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Publié le 1** août 1892. STATUTS DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Adoptés dans la séance du 24 mai 1854, et modifiés dans celles du 25 juillet 1875 et du 22 avril 1887, pour les mettre en concordance avec la jurisprudence du Conseil d'État, ARTICLE 1%. La Société prend le titre de Société botanique de France. ART. 2. Elle a pour objet : 1° de con- courir aux progrès de la Botanique et des sciences qui s'y rattachent; 2° de faciliter, par tous les moyens dont elle peut disposer, les études et les travaux de ses membres. ART. 9. Pour faire partie de la Société, il faut avoir été présenté dans une de ses séances par deux membres qui ont signé la présentation, et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. — Les Français, quel que soit le lieu de leur rési- dence, et les étrangers, peuvent également, et au même titre, être membres de la Société. — Le nombre des membres résidant à Paris ne pourra pas dépasser quatre cents. Celui des membres résidant dans les départements ou à l'étranger est limité à six cents. ART. 4. La Société tient ses séances habi- tuelles à Paris. Leur nombre et leurs dates sont fixés chaque année, pour l'année sui- vante, dans la derniére séance du mois de décembre. — Tous les membres de la Société ont le droit d'assister aux séances. Ils y ont tous voix délibérative. — Les délibérations sont prises à la majorité des voix des mem- bres présents. ART. 5. Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations ou échanges d'im- meubles, et à l'acceptation de dons ou legs, sont soumises à l'autorisation du Gouverne- ment, préalablement à toute exécution. AnT. 6. L'administration de la Société est confiée àun Bureauet à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie. ART. 7. Le Bureau est composé : d'un président, de quatre vice-présidents, d’un secrétaire général, de deux secrétaires, de deux vice-secrétaires, d'un trésorier et d'un archiviste. ART.8. Le président et les vice-présidents sont élus pour une année. — Le secrétaire général est élu pour cinq années; il est rééligible aux mémes fonctions. — Les se- crétaires, les vice-secrétaires, le trésorier et l'archiviste sont élus pour quatre années ; ces deux derniers sont seuls rééligibles, — Le Secrétariat est renouvelé par moitié tous les deux ans. ART. 9, Le Conseil est formé en outre de douze membres, dont quatre sont remplacés chaque année. ART. 10. Le Président est choisi, à la pluralité des voix, parmi les quatre vice- présidents en exercice, Son élection a lieu dans la dernière séance du mois de décembre. Tous les membres de la Société sont appelés à y participer directement ou par corres- pondance. — Les autres membres du Bureau et les membres du Conseil sont élus dans la même séance, à la majorité absolue des voix des membres présents. ART. 11. La Société pourra tenir des séances extraordinaires sur des points de la France qui auront été préalablement déter- minés. — Un Bureau sera spécialement or- ganisé par les membres présenis à ces réunions. . ART. 12. Un Bulletin des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. ART. 13. Chaque membre paye une coti- sation annuelle de 30 francs. — La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée par une somme de 400 fr. une fois payée. Tout membre qui a payé régulièrement la cotisation sociale pendant au moins dix ans peut devenir membre à vie en versant seulement 300 fr. ART. 14. La Société établit chaque année son budget pour l'année suivante. Dans la première séance du mois de mars de chaque année, le compte détaillé des recettes et des dépenses de l'année précédente est soumis à son approbation. Ce compte est publié dans le Bulletin. AnT. 15. Les fonds libres sont déposés dans une caisse publique jusqu'à leur emploi définitif. — Les sommes recues, qui n'ont pas été employées dans le cours d'un exer- cice, sont placées en rentes sur l'État, en obligations de chemins de fer francais (dont le minimum d'intérét est garanti par l'État), en actions de la Banque de France, ou en obligations du Crédit foncier, sauf celles que la Société juge nécessaires pour couvrir les dépenses de l'exercice suivant. — Les valeurs ainsi acquises ne peuvent étre alié- nées qu'en vertu d'une délibération de la Société. ART. 16. La Société est représentée, dans les actions judiciaires qu'elle a à exercer ou à soutenir, et dans tous les actes passés en vertu de ses délibérations, par le Trésorier ou par l'un des membres du Conseil qu'elle a désigné à cet effet. ART. 17. En cas de dissolution, tous les membres de la Société sont appelés à déci- der sur la destination qui sera donnée à ses biens, sauf approbation du Gouvernement. ART. 18. Les Statuts ne peuvent étre modifiés que sur la proposition du Conseil d'Administration ou sur une proposition de vingt-cinq membres présentée au Bureau. Dans l'un ou l'autre cas, la proposition doit étre faite un mois au moins avant la séance dans laquelle elle est soumise au vote de la Société. L'assemblée extraordinaire, spécialement convoquée à cet effet, ne peut modifier les Statuts qu'à la majorité des deux tiers des membres présents ou votant par corres- pondance. Le nombre des membres présents à la Séance ou votant par correspondance doit étre égal, au moins, au quart des membres de la Société. Ces slaluls ont été délibérés et adoptés par le Conseil d'État, dans sa séance du 5 août 1875; ils ont élé modifiés en 1887 avec l'autorisation du Gouvernement. GUINIER. — FRAISIER A FLEURS ROSES. 65 elle va ensuite en s'affaiblissant jusqu'à la blancheur presque absolue (Pimpinella, Achillea Millefolium, etc.). Quant aux espéces à fleurs roses, carminées, lilas ou bleues, elles présentent trés fréquemment des variétés à fleurs franchement blanches (Campanula, Gentiana, Rhododendron et aussi Erinus alpinus, ete.). Cependant les espèces à fleurs d’un blanc pur donnent aussi des va- riétés à fleurs nettement colorées en rose ou carmin souvent intense (Cerasus avium, Crategus monogyna, etc.). Enfin il est à remarquer que les espéces à fleurs blanches donnent rarement des variétés à fleurs jaunes (Anemone sulfurea). D'après M. Baillon (Botanique médicale, p. 546), il paraitrait qu'il existe des variétés de Fraisier à fleurs jaunes (ce qui serait assez naturel vu la proximité des genres Fragaria et Potentilla). Divers chimistes, M. Filhol et autres, ont reconnu que les fleurs blanches renferment toutes une matière colorante en jaune, le quercitrin, bien que la coloration jaune ne soit pas apparente (elle le devient par l'action des alcalis), tandis qu'elles ne renferment pas ordinairement de matière susceptible de produire en certaines circonstances la coloration rouge. Je dois ajouter que le fait anormal de la coloration se produisant vers la fin de la floraison se retrouve quelquefois sur les corolles blanches de la grande Marguerite, Leucanthemum vulgare Lamk, qui prennent alors une teinte lilas un peu grisâtre trés prononcée. M. Malinvaud rappelle que M. l'abbé Boulay a décrit, il y a plus de vingt ans (1), sous le nom de Fragaria roseiflora, un Fraisier originaire des coteaux de grés vosgiens prés de Mutzig (Alsace), et qu'il distinguait du F. vesca « par ses pétales orbiculaires constamment rosés, à teinte plus vive vers la base, et par son fruit globuleux déprimé et non ovoide ». Cette intéressante variété, cultivée pendant plusieurs années à Provins dans le jardin d'un ancien confrére, Edmond Bouteiller, conservait sans altération les caractères distinctifs que lui avait attribués M. Boulay. À propos des variations de couleur que peuvent offrir les co- rolles des plantes spontanées et surtout cultivées, M. P. Duchartre cite un fait qu'il a observé cette année et qui lui semble curieux. On sait que l'une des variétés les plus remarquables de la Reine- Marguerite (Callistephus) des jardins est celle qui est connue sous le nom de Reine-Marguerite couronnée. Dans cette variété, (1) Voyez le Bulletin, tome XVIII (1871), p. 92. T srie. (SÉANCES) 5 66 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. chaque capitule a généralement un large centre circulaire blanc, autour duquel se trouve une zone de coloris intense qui l'encadre complétement. Or, cette année, parmi plusieurs pieds de Reine- Marguerite qui ne présentaient rien de particulier, i| s'en est trouvé un dont le capitule terminal était nettement couronné, avec un centre circulaire d'un blanc pur qu'entourait sans transition une large zone périphérique d'un violet-pourpre intense. Tous les autres capitules qu'a produits ensuite la màme tige ont été de teinte uniforme, la plupart parfaitement blancs, quelques-uns fort légérement teintés de rouge. Le contraste entre le premier et ceux-ci était aussi tranché que possible. M. Hua dit avoir vu souvent, dans la Reine-Marguerite des jar- dins, les capitules terminaux présenter une coloration plus vive que les latéraux, mais ce phénoméne était beaucoup moins accen- tué que dans la plante signalée par M. Duchartre. CONTRIBUTION A LA FLORE DE FRANCE ET DE CORSE; par M. Alfred CHABERT. , Epilobium palustre L. vàr. alpinum Lap. Abr., p- 207. Feuilles inférieures arrondies, les moyennes ovales-lancéolées, les supérieures lancéolées. Les feuilles présentent donc du bas en haut de la tige la gradation de la forme arrondie à la forme lancéolée, tandis que dans le type elles sont toutes linéaires-lancéolées ou lancéolées. J'ai recueilli cette variété dans les prairies tourbeuses de la région alpine à Valmeinier (Savoie), avec l'Eriophorum alpinum. Signalée autrefois par Lapeyrouse dans les Pyrénées, elle ne parait pas avoir été retrouvée par les botanistes francais; De Candolle, Grenier et Godron n'en font pas mention. Willkomm et Lange (Prodr. fl. hisp., IIT, p. 183) reproduisent la diagnose de Lapeyrouse sans en avoir vu la plante. Haussknecht, qui a pu étudier les échantillons envoyés par lui du col d'Arbas, les rapporte à son E. palustre var. monticolum (Monogr. Epil., p. 131). L'herbier si riche de Boissier contient beaucoup de formes de VE. pa- lustre provenant des pays les plus divers; j'ai constaté parmi elles la variété alpinum récoltée non dans les Alpes, mais dans le nord de l’Europe : à Snasahogen (Jemtrie, Suède), par Siogren, et à Dovrefield (Norvége), par Boissier et Reuter. Aucun de ces botanistes ne l'a dis- tinguée du type. Les feuilles inférieures sont souvent détruites au moment de la flo- CHABERT. — PLANTES DE FRANCE ET DE CORSE. 67 raison ; c'est ce qui explique comment la présence de cetle plante n'a pas été constatée plus souvent dans les marais tourbeux des Alpes et des Pyrénées. Bellis silvestris Cyr. var. stolonifera Nob. Rhizome vivace, tronqué, émettant en cercle des rameaux stoloniféres terminés par des racines nombreuses et une rosette dense de feuilles oblongues-lancéolées, atténuées en pétiole, superficiellement crénelées, vertes, glabres, du milieu desquelles s'élévent les scapes floriféres non épaissis au sommet; calathides grandes; folioles du péricline vertes, linéaires-lancéolées obtuses; akènes pubérulents le plus souvent avortés, J'ai trouvé cette variété en juillet 1881, sur les bords des torrents, dans les bois montueux entre Cardo et Villa di Pietrabugno (Corse). Le rhizome stolonifère est le seul caractère qui la sépare du B. sil- vestris type. Je le crois causé par la station humide, fraiche et ombragée, dans laquelle la plante a dü se développer et qui, ne permettant pas aux fruits de mürir, l’a obligée à se propager au moyen de ses organes sou- terrains et à émettre des stolons. Cirsium polyanthemum DC. — Fontanone, sur les bords du Golo (Corse). Seriola setnensis L. var. foliosa Arc. — Lieux pierreux et ombragés à Pietranera (Corse). Hieracium Virga-aurea Coss. in Ann. des sc. nat.; H. silvaticum Bert. Fl. It. VIII, p. 485 (pro parte). — Forêts de Pins : Gorges de la Restonica, prés Corte (Corse). Se reconnait à ses feuilles trés grandes, glabres, acuminées; à ses calaihides en thyrse dense, inclinés avant leur épanouissement; à son péricline aux folioles obtuses, les exté- rieures courtes, nombreuses et làches. La plante de Corse est identique à celle des bois de Vallombrosa (Toscane), localité classique. Heliotropium europæum L. var. maritimum Nob. Annuel ; tige de 2 à 5 centimètres, dressée, simple ou rameuse, d'un vert blanchâtre, couverte de poils appliqués; feuilles rudes pubescentes pétiolées, elliptiques ou ovales obtuses; grappes sessiles ou à peine pédonculées; fleurs sessiles; calice velu à segments lancéolés obtus, se redressant aprés la floraison et enveloppant le fruit, mais ne tom- bant pas avec lui. Corolle petite, blanche à lobes obovales-arrondis ; fruit constitué par quatre carpelles glabres, rugueux sur le dos; graines petites, glabres, lenticulaires marginées et d'un noir brillant. Cette variété fleurit à la fin de septembre et en octobre et croit dans les sables au bord de la mer à Biguglia (Corse), où je l'ai observée de 1880 à 1882. 68 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. Elle diffère du type par le retard de la floraison, la petitesse de sa taille et de toutes ses parties, et surtout par le calice dont les segments se redressent après la floraison et enveloppent le fruit, tandis que dans lH. europæum et dans sa variété tenuiflorum Boiss. (H. tenuiflorum Guss.), ils s’étalent en étoile après l'anthése. Dans ces trois formes, le fruit mùr se détache laissant le calice adhérent à la plante ; dans lH. supinum L., au contraire, le calice devenu connivent sur le fruit se détache avec lui à la maturité. L'H. europeum, commun dans les champs du bord de la mer voisins des sables où croit la variété décrite, ne m'a présenté aucune transition avec elle. C'est donc bien la station tout à fait maritime qui est la cause de la modification physiologique observée. Le calice se redresse sur le fruit et l'enveloppe pour le protéger contre l'action de l'eau de mer souvent apportée par la vague et funeste à la maturation. C’est là un curieux exemple des phénoménes d'adaptation auxquels se soumettent les plantes pour vivre dans un milieu nouveau. Orobanche Crithmi Gr. et Godr., variété à lévre supérieure de la corolle entiére. — Parasite sur les racines du Carlina corymbosa : la Cima del Zuccarello (Corse), parmi les ruines du Fort Génois (1). Orobanche reticulata Wallr. — Sur le Cistus monspeliensis; dans les maquis, au-dessus de Brando (Corse). Orobanche Rapum Thuil. var. bracteosa heut. — Sur l'Eríca scoparia : col de Bocca razza, au-dessus de Santa-Maria di Lota (Corse). Mentha Pulegium L. var. eriantha Lamk. — Sur les rives du Golo à Fontanone (Corse). Salvia lavandulæfolia Vahl. — Les échantillons que je possède des pentes stériles de la montagne de la Solane avant la Font-de-Comps (Pyrénées-Orientales), récoltés par MM. l'abbé Garroute et A. Guillon et distribués par la Société Dauphinoise en. 1880 avec le n° 198 bis; sous le nom de S. officinalis L., me paraissent appartenir au S. la- vandulefolia Vahl, que j'ai étudié dans les herbiers de Bonjean et de Boissier. Par leurs feuilles longuement pétiolées, étroites, lancéolées, leurs feuilles florales acuminées verdàtres et glanduleuses, ponctuées ainsi que les calices, ceux-ci à dents triangulaires brusquement con- tractées en une pointe assez longue, par leurs fleurs brièvement pé- ` (1) Cet Orobanche, que j'ai rapporté provisoirement en variété à l'O. Crithmi Gren. ct Godr. (non Bert.), s’en distingue par la lèvre supérieure de la corolle entière et né diffère de PO: minor Sutt. que par les étamines ciliées et hérissées dans leur. moitié inférieure, Elle établit done une transition entre les deux et prouve que PO. Crithmi 6.'G. n'est qu'urie variété de PO. minor, pour laquelle il est inutile de créer un nou- veau nom spécifique. ; à 4 CHABERT. — PLANTES DE FRANCE ET DE CORSE. 69 dicellées formant de faux verticilles assez épais, ils se rapportent à l'espèce décrite par Vahl. Ils n'en diffèrent que par les feuilles blanches tomenteuses seulement dans leur jeunesse et devenant glabrescentes plus tard, tandis que la plante de Vahl les a blanches-tomenteuses ou laineuses-tomenteuses; mais ce caractére ne m'a pas paru trés fixe sur les nombreux échantillons d'Espagne que j'ai examinés. Boissier et Bentham ont regardé le S. lavandulæfolia comme une variété de l'offi- cinalis. Quercus Ilex X Suber Pereira. — Sainte-Lucie, près Bastia (Corse), dans les ravins boisés : deux individus. — Tronc couvert d'une écorce gercée brune parsemée de trainées de tissu subéreux ; feuilles coriaces persistantes planes assez grandes, d'un vert clair en dessus, légèrement blanches-tomenteuses en dessous, à nervures latérales peu nombreuses régulières, à dents cuspidées écartées; fruit gros pédonculé, cupule blanchàtre tomenteuse hémisphérique à écailles inférieures courtes apprimées, les moyennes légérement saillantes, les supérieures molles flexibles; gland doux. Orchis Morio X papilionacea Timb. — Cardo (Corse), dans les maquis avec les parents. Carex clavzeformis Hoppe; Koch Syn. édit. 2, p. 819; Willk. et. Lange Prodr. fl. hisp. 1, p. 123. — Bords des ruisseaux de la région alpine: Longecóte, commune d'Avrieux (Savoie).— Voisin du C. glauca Scop., mais très distinct par les épis oblongs en massues longuement pédoneulés, par les écailles femelles ovales lancéolées longuement mucronées plus étroites et plus longues que l'utricule fructifère rou- geàtre, par les feuilles verdätres, ce Carex ne parait pas avoir été encore trouvé en France. Carex montana L. — Très rare au col de Tenda (Corse). Festuca Halleri All. — Rochers des montagnes : mont Stello (Corse), 70 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. EXTRAITS D'UN RAPPORT SUR QUELQUES VOYAGES BOTANIQUES EN ALGÉRIE, ENTREPRIS SOUS LES AUSPICES DU MINISTRE DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE, PENDANT LES ANNÉES 1890-1891; par MM. J.-A. BATTANDIER et L. TRABUT. DEUXIÈME PARTIE (1) DIAGNOSES D'ESPÉCES NOUVELLES ET ENUMERATION DE QUELQUES PLANTES NOUVELLES POUR L'ALGÉRIE Thlaspi atlanticum Batt., Fl. de l Alg., app. H, p. r1 (Voy. planche I). Elatum, robustum, glaberrimum, caudice perenni, carnoso, radices subtuberosas emittente, vestigiis foliorum emarcidorum apice vestito ; foliis radicalibus obovato-ellipticis vel suborbicularibus, integris vel subdentatis, longe graciliterque petiolatis; caulibus firmis, erectis, 2-4 decim. altis; foliis caulinis integerrimis, sessilibus, carnosulis, glaucis, ovatis, obtusis, auriculis rotundatis caulem amplectentibus ; flo- ribus adhuc ignotis; pedunculis fructiferis divaricatis, 7-8 mill. longis; siliculis 6-spermis, magnis, obcordatis, 12 mill. longis, 10-12 latis, cochleatis, alatis alis crassiusculis subvenosis ; stylo brevi sinu latissime aperto subæquali. — Junio fructiferum legimus. Djebel Tamesguida, dans la région des Babors, du Lac au sommet. Ce Thlaspi d'un type entièrement nouveau pour les régions barba- resques rappelle un peu les Thlaspi vivaces de France, mais ses feuilles glauques et charnues, ses grosses silicules, ses racines un peu tubé- reuses en font une espéce bien à part. Quand nous l'avons dessiné, nous le cultivions et nous espérions le faire fleurir pour terminer la planche. N'ayant pu mener nos cultures à bien, et ne prévoyant pas que cette plante soit de nouveau récoltée de longtemps, nous avons cru utile néanmoins de donner notre dessin tel quel, en utilisant les espaces libres pour figurer deux autres Crucifères d'Algérie extrêmement rares et peu connues, à savoir : lP Aethionema du sommet de Lella Khadidja que nous avons rapporté à l'Ae. Thomasia- num (Bull. Soc. bot., 1887, p. 385) et le Biscutella de l'oued Okris, dont nous avions d'abord fait une variété du B. auriculata (loc. cit.), mais qu'aprés une culture de plusieurs années nous considérons comme une espéce distincte (B. brevicalcarata). (1) Voyez la j r:mière partie dans le Bulletin de 1891, t. XXXVIII, pp. 295 et suiv. BATTANDIER ET TRABUT. — VOYAGES BOTANIQUES. 71 Hypericum hirsutum. — Azrou Tidjeur (Kabylie). L’Azrou Tidjeur (1) sur la route du col de Tirourda est un gigantesque rocher qui forme un des pics importants de la grande chaîne du Djurd- jura. Sa flore est trés remarquable et réserve probablement encore bien des surprises. Ce n'est guére que là que l'on trouve en Algérie: Poten- tilla caulescens, Erinus alpinus, Scleranthus annuus, ete. Nous y avons trouvé aussi un très remarquable Anthemis dont il sera question ci-après. Nous y avions récolté l Hypericum hirsutum depuis longtemps déjà, mais il était resté indéterminé dans nos récoltes. Vicia baborensis nov. spec.; V. ochroleuca Batt. FI. d'Algérie; Pomel herb. non Tenore. Le vrai V. ochroleuca Tenore ne parait pas exister en Algérie; il y est remplacé par deux espèces voisines, à savoir : 1* Vicia baborensis. — Plante glabrescente, gréle, à feuilles minces, presque translucides, à fleurs d'un jaune rouille. Cette plante ne diffère du Vicia ochroleuca que par son calice plus longuement campanulé et à dents plus longues et moins inégales. Elle habite les foréts ombreuses de Guerrouch avec la suivante, mais elle est beaucoup plus tardive et lui ressemble si peu sur le vif qu'en les voyant ensemble on n'aurait certainement pas l'idée de les rapprocher. 9» Vicia atlantica Pomel; V. ochroleuca Cosson in Lx, Cat. Kabylie et exsie. permulta. — Beaucoup plus robuste, velue-soyeuse; feuilles et stipules plus grandes, plus épaisses ; fleurs d'un jaune pàle; calice velu à dents plus grandes. Cette plante est trés répandue dans les montagnes des provinces d'Alger et de Constantine. Elle fleurit en juin et la précé- dente en juillet. Elle varie à indumentum plus ou moins fourni. Lathyrus macrorrhizus Wimmer. Bois montagneux à Terni. Trifolium obscurum Savi var. Terni. Trifolium isthmocarpum Brotero, typique. Tout l'Est depuis Ziama. Centranthus nevadensis Boissier ; Willk. Illustr. Fl. hisp. tab. LXIX, b. Travertins humides de Mazer, prés de Garrouban. (1) M. le D" Cosson a écrit cette localité, dans son Compendium, Asrout-Idjer ; M. Letourneux croyait que le vrai nom était « Azrou des Ait ldjer ». Nous avons écrit comme prononcent les Kabyles. Cette montagne est chez les Ait Illiten, et non chez les Ait Idjer. 12 : SÉANCE DU $ JANVIER 1892. Anthemis numidica Batt. et Trab., exsicc. n° 546 et FI. de l'Algérie, app. H, p. xui. Plante du groupe de l'A. montana L., remarquable par l'épaisseur de son indumentum argenté-soyeux. Sommet du Tamesguida, rochers du Meghris. — Rare. Anthemis kabyliea spec. nov.; À. montana var. kabylica, in Flore de l'Algérie. Cette plante est remarquable entre toutes les espèces du genre par ses feuilles d'automne oblongues, simplement dentées, semblables à des feuilles de Scabieuse. Avec les premiéres fleurs viennent des feuilles plus petites, glabrescentes, un peu charnues, pinnatifides à lobes larges, et enfin en été des feuilles beaucoup plus divisées, argentées- soyeuses, rappelant un peu en petit les feuilles d'Absinthe. Caractéres floraux de l'A. montana. — Azrou Tidjeur. Carduncellus spec. Très voisin du C. Reboudianus Batt. mais monocéphale. Ce carac- tère le rapprocherait du C. eriocephalus Boissier, mais il en diffère par ses feuilles plus finement divisées, aranéeuses, par ses capitules plus petits, par les écailles internes du péricline acuminées et non élargies et ciliées au sommet. Espéce certainement nouvelle, mais qui demande de nouvelles études. — De Bedeau à El Aricha. — Commun dans l'Alfa. Lactuca numidica Batt., Flore de l'Algérie et Bull. Soc. bot. 1889, p. 402. Perennis, radicibus crassis, albis, foliis radicalibus magnis (1-3 decim. longis, 4-8 cent. latis) obovato-oblongis apice acutis, eroso-dentatis vel pinnatifidis cum lobo medio majore et triangulari-ovato, glabrescen- tibus hirtulisve, in petiolum alatum basi attenuatis; foliis caulinis in- fimis pinnatifidis, sessilibus, basi auriculatis, nervo medio spinulosis ; cæteris runcinatis, hispidulis, cauli utrinque longe decurrentibus appen- dice viridi adnato vittæformi; caule lacteo, crassitie digiti . minoris, 1-2 metr. alto, a medio ad apicem ramoso ramis elongatis paniculam ovatam efficientibus ; calathiis fusiformibus, in axillis bractearum glome- rulatis; involucri squamis 10-12, imbricatis, apice subciliatis, extimis ovato-acutis margine membranaceis, intimis lineari-lanceolatis obtusis denique patulis vel reflexis; ligulis 5, uniseriatis, subellipticis (4-5 mill.), aureis, apice retuso quinquedentatis; achæniis nigris; compresso-lan- ceolatis, in rostro eis breviori sensim attenuatis, longitudinaliter 15-16 costatis costis sub lente tuberculatis, pappo niveo rostro longiori coro- natis, — Akenia cum rostro circiter 10 mill. longa, 1, 4 1/2 mill. lala; pappo 5 mill. longo. BATTANDIER ET TRABUT. — VOYAGES BOTANIQUES. T4 Rochers de Tadjenent sur Mansourah au delà des Bibans. Seule localité connue. Cette plante est voisine par ses caractères des L. viminea (avec lequel elle pousse) et ramosissima Gren. Godr. Elle s'en distingue par ses dimensions, son port, ses ligules aussi larges que longues n'égalant pas le tiers du péricline. Echinospermum barbatum Marsh.-Bieb.; E. Lappula Munby, Cat.? Ain Sidi Djillali, région de Garrouban. Antirrhinum siculum Ucria. Typique. Teniet Zeboudj. Région de Garrouban. Rumex maritimus L. Bône. Rumex Patientia L. Condé-Smendou, Mouias, Oued Zenati. Atriplex chenopodioides Batt. et Trab. FI. de l’Alg., Dicotyl. p. 155. Annua, glaucescens, subfarinosa, robusta, caule erecto, ramosissimo ramis patulis elongatis; foliis alternis; inferioribus late cordato-ovatis, obtusis, magnis (6-8 cent.), irregulariter sinuato-dentatis dentibus triangulari-obtusis ; foliis superioribus ovoideis, oblongis lanceolatisve, subintegris, obtusis, nunquam mucronulatis; florum glomerulis globosis, compactis, parvis, distantibus, spicas graciles, interruptas, elongatas, nutantes dein erectas formantibus; inflorescentia omnino aphylla, paniculato ramosissima; involucri fructiferi junioris valvis ovatis, dorso muricatis. Bou Hanifia, prés Mascara, au bord de la voie. — Juillet-septembre. Trés remarquable espéce ne paraissant se rapprocher d'aucune autre, si ce n'est de. A. crassifolia C.-A. Meyer. non aliorum. Elle s'en dis- tingue par ses feuilles vertes jamais hastées ni trilobées, tout à fait semblables à celles du Chenopodium opulifolium dont cette plante a le port avec une odeur affaiblie de Vulvaire. Salsola zygophylla (pl. II) spec. nov. Batt. et Trab. Fl. de l'Algérie, app. II, p. xv (en arabe El Aidhouan). Caudice crasso, lignoso, pluricipite; truncis circinnatis, cinereo-cor- ticatis, rimoso-rugosis; ramis 2-3 decim. altis, ascendentibus erectisve, albidis, levibus, simplicibus aut ramulosis ; foliis glomerulatis, nisi in inflorescentia oppositis vel suboppositis, cylindricis, turgidis, apice mu- cronulatis, basi abrupte contractis, glaucis, glaberrimis; foliis flora- libus alternis, oblongis vel ellipsoideis, glomerulis 1-3 floris folio florali 14 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. brevioribus subæqualibusve ; in spicas terminales densiusculas con- gestis ; bracteis globosis folio florali brevioribus; sepalis ovato-oblongis, subenerviis, ovario semper adpressis, versus tertiam partem superiorem alatis; alis membranaceis, coloratis, magnis, nitidis, subæqualibus, obovato-obtusissimis, striatulis, margine subundulatis; filamentis basi haud dilatatis; antheris subcordatis, medium versus affixis, mucronatis; stylo brevissimo stigmatibus 2, oblongis, brevibus, obtusis; ovario depresso, cupula brevi basi cireumdato, supra seminem incrassato, semine viridi, horizontali, spiraliter contorto. Foliis 10-15 millim. longis, 2 millim. latis; flore alis expansis 6-8 millim. lata, versicolore; ovario 2 millim. lato. Er Rouadmer, prés de l'oued Khrebassa dans les environs du chott Chergui. — Novembre. — Espèce ornementale et tout à fait tranchée. Salsola spineseens Moquin?; Batt. Fl. de l'Algérie, app. II, p. xvi. Fruticosa, dumosa, caulibus erectis, gracilibus, ramosis; ramis diva- ricatis vel recurvis, dein spinescentibus; foliis alternis, minimis 1-2 millim. longis, 1 millim. latis, pubescentibus; bracteis folio florali conformibus, villosis, margine hyalino circumdatis, flore brevioribus: floribus solitariis, parvulis; sepalis lanceolatis, viridibus, pubescentibus, versus medium alam gerentibus ; alis subæqualibus, parvulis, tenuissi- mis, hyalinis, striatulis, albo-virentibus ; filamentis basi dilatatis; anthe- ris medium versus affixis, apice subappendiculatis; stylo elongato ; stigmatibus 2 linearibus. Flore alis expansis 4 millim. lato. Haiad en Naan, Er Rouadmer, avec l'espéce précédente, sud des Hauts-Plateaux, prés Mecheria. Cette plante se rapporte de tout point à la description du S. spinescens Moquin. M. Franchet, qui a bien voulu la comparer avec les échantillons de S. spinescens du Muséum, n'y a pastrouvé de différence appréciable. Tout au plus les rameaux de la plante d'Algérie seraient un peu plus gréles et ses feuilles plus pubescentes. Cette plante n'est pas trés rare dans le sud. Elle a généralement été confondue avec des formes du Salsola vermiculata. Il est bien certain que ce dernier est trés variable; mais, ayant suivi des variations dans toute l'Algérie, nous croyons pou- voir affirmer qu'il differe spécifiquement de la plante ci-dessus. Notre plante a ses fleurs toujours plus petites à ailes plus minces; elle est toujours plus gréle, plus mierophylle et ses rameaux divariqués à la fin spinescents lui donnent un port spécial. Allium masszessylum (pl. IlI) nov. spec. (Molium). Bulbis ovoideis candidis, cum bulbillis ellipsoideis abrupte mucro- nalis magnis albo-nitidis subdiaphaneis, intra tunicas griseas membra- BATTANDIER ET TRABUT. — VOYAGES BOTANIQUES. 15 naceasque involutis; foliis 2-3 glaucissimis, margine integerrimis, lævibus, carinato subtriquetris, late linearibus, longe acuminatis, scapo brevioribus; scapo tereti, 3-4 decim. alto; spatha bivalvi valvis mem- branaceis albis lanceolatis vel oblongis, mucronatis, pedicellis paulo brevioribus, umbella hemisphzrica; radiis 10-15, flore subduplo lon- gioribus, parum inæqualibus, rectis; floribus magnis, lacteis, haud nutantibus; perigonii laciniis ovatis acutiuseulis vel obtusiusculis, dorso subcarinatis, 12-14 millim. longis, 3-5 millim. latis; filamentis a basi lanceolata subulatis, perigonio duplo brevioribus ; antheris flavis; stylo subulato stamina vix superante; capsula subsphierica. Forêt d'Hafir, prés Tlemcen. -— Juin. Cette plante pousse en touffes comme l'Allium triquetrum qu'elle rappelle beaucoup. Elle en diffère par sa hampe cylindrique, ses fleurs dressées, ses feuilles glauques. Elle se distingue de l'Allium neapoli- tanum par ses bulbes, ses feuilles glauques non denticulées aux bords, par sa spathe bivalve etles piéces du périanthe bien moins obtuses. Ele est beaucoup plus voisine de l'Allium phthioticum Boissier et Heldreich, mais celui-ci a le périanthe d'un blanc jaunâtre, l'ombelle bulbillifère et les rayons plus grands. Allium roseum L. Var. bulbiferum, Kef Msid el Aïcha. Allium Pardoi Loscos. Blés de la région de Sétif. Allium getulum NOV. Spec. L'Allium du Mzi, que, dans notre communication du Congrès bota- nique de Paris, 1890, p. ccxxıv, nous rapprochions de l'A. sativum en indiquant cependant quelques caractères différentiels, ne saurait en réalité être réuni à cette espèce à cause de son bulbe pareil à celui de l'A. Ampeloprasum. C'est une espéce critique du groupe de l'A. Ampe- loprasum. Il est remarquable par la forte saillie de la ligule des feuilles; ses fleurs blanches à peine rosées sont plus petites que celle de l'A. ampe- loprasum, ses anthéres sont jaunâtres. Nous l'inscrivons provisoirement sous le nom d'A. getulum. Platanthera algeriensis Spec. nov. Scapo erecto, robusto, subanguloso, 3-4 decim. alto; foliis binis, dis- tantibus; oblongo-lanceolatis, subacutis, crassis, canaliculatis, 2-3 decim. longis, erectis; bracteis foliaceis, latis, multinerviis, florem superan- tibus; floribus viridi-sulphureis, scapo adpressis, spicam strictam, densam, bracteis comatam efficientibus ; ovario pro genere brevi, crasso, subrecto ; perigonii phyllis externis viridibus 5-7 nerviis, ovato-obtusis, 16 SÉANCE DU 8 JANVIER 1892. 10-11 mill. longis, 5-7 mill. latis, intermedio breviori; calcare clavato, subrecto, basi attenuato, apice obtuso, ovario subæquilongo; labello integro, oblongo, obtuso, 8-10 mill. longo, 2 mill. lato, carnosulo; perigonii phyllis internis labello subsimilibus sed angustioribus et paulo brevioribus, supra gynostemium erecto-conniventibus ; gynostemio lato; antherz loculis 2, apice distinctis, basi divergentibus. Marais de la Rassauta, prés de la rade d'Alger. — Juin. La présence d'un Platanthera dans les marais des environs d'Alger est connue depuis longtemps. M. Durando l'avait recueilli à Fontaine- fraiche, prés Maison-Carrée, localité aujourd'hui détruite. Duval-Jouve, dans les notes manuscrites qu'il nous a laissées, marque l’Orchis bifolia à Maison-Carrée. Munby place prés d'Alger le Platanthera chlorantha. C'est sur ces indications que nous avons inscrit cette derniére plante dans la Flore d'Alger. En 1884, l'un de nous trouva dans les marais de la Rassauta quelques pieds de la plante ci-dessus, qui ne ressemble en rien aux Platanthera montana (si commun dans les Babors) et bifolia. Par ses grosses fleurs vertes ou jaunâtres sans trace de blanc, dressées. contre l'axe et non étalées, par son gros éperon dressé contre l'ovaire, par ses feuilles pliées en gouttière et dressées, la plante d'Alger a le port d’un Orchis ordinaire, mais ses caractères sont exactement ceux des Platanthera. Cette plante ne tardera pas à disparaître totalemeat devant les cultures. Orchis maculata L., vel planta valde affinis. Marécages des montagnes de la région des Babors. — Juin. Explication des planches E, IL et III de ce volume. PLANCHE I. LU. -— Thlaspi atlanticum, grandeur naturelle. i". — Rameau fructifére, grandeur naturelle. t^. — Silicule un peu grossie. (*^ — Placentaires portant les six graines grossis. 0. — Cloison médiane et placentaires grossis. L9. — Fragment de placentaire portant une graine trés grossi. at. — Aethionema de Lella Khadidja. — Rameau fructifére de grandeur na- turelle. a*. — Valve de la silicule portant la graine unique dans la moitié de la loge également unique, grossie. a?. — La méme vue de cóté, trés grossie. bt. — Fleur du Biscutella brevicalcarata, grandeur naturelle. b*. — Pétale grossi. b?. — Silicule, grandeur naturelle. BATTANDIER ET TRABUT. — VOYAGES BOTANIQUES. 77 PLANCHE II. Salsola zygophylla. 1. — Fragment de la plante. 1 bis. 1 bis. — Germination. — f. Premiéres feuilles. 2. — Fragment de rameau florifére avec feuilles florales et bractées. 3. — Feuille et deux bractées. . — Bourgeon et deux feuilles opposées. — Fleur grossie. — Fleur dont on a enlevé quatre sépales, grossie. . — Étamine grossie. Á 5 6. — Sépale isolé montrant l'insertion de l'aile. 1 8 9 — Coupe de l'ovaire grossie. 10. — Coupe de la feuille grossie. 11 et 12. — Anatomie de la feuille. €. OZ. f. — OO =1 S ote co to me — Épiderme, — Assise de cellules sous-épidermiques montrant des oursins d'oxalate de chaux en zone continue. — Assise étroite et continue de parenchyme en palissade. — Une assise sous-palissadique de cellules larges. . — Mésophylle incolore et aqueux avec cristaux d'oxalate de chaux volu- mineux. — Faisceau libéro-ligneux au centre de la feuille, PLANCHE Ill. Allium massæssylum. Allium massæssylum, grandeur naturelle. Fragment de la tunique du bulbe grossi. Fragment de feuille. Section de la feuille. Fleurs vues de cóté. Fleurs vues en dessus. Étamines et pièces du périanthe. Coupe de la fleur, 18 : SÉANCE DU 22 JANVIER 1892. SEANCE DU 92 JANVIER 18992. PRÉSIDENCE DE M. PRILLIEUX. M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 8 janvier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société la mort d'un de ses membres, M. Gariod, président de chambre à la Cour d'appel de Besancon, décédé au Cannet, prés de Cannes, le 9 jan- vier dernier. GantoD (Charles-Henri), né à Strasbourg le 29 septembre 1836 (il avait opté pour la nationalité francaise le 14 mai 1872), officier d'Académie en 1883, che- valier de la Légion d'honneur en 1886, débuta dans la magistrature, en 1862, comme juge suppléant à Gap, fut nommé après 1870 procureur de la République à Bourgoin, puis à Saint-Quentin, enfin à Saint-Étienne, où il resta pendant prés de douze ans, et il avait été appelé à la cour de Besancon au mois de novembre dernier. Entré dans notre Compagnie en 1863, fort aimable confrère, il avait montré dès sa jeunesse un goût des plus vifs pour la botanique et pos- sédait dans cette science un savoir très étendu, mais ses devoirs professionnels lui laissaient peu de loisirs pour ses études de prédilection. ll prit une part active à la session extraordinaire tenue par la Société à Gap en 1874, y fut nommé secrétaire et publia dans le Compte rendu de cette session (pp. XXX et cxvii) une Note sur l'orthographe du nom de Villars et un article nécrologique sur le botaniste Émile Burle. Fourreau lui a dédié le Polygala Gariodiana, du groupe du P. rosea. M. Édouard Bureau dit qu'il a recu la nouvelle de la mort de l'éminent botaniste voyageur Balansa récemment décédé au Ton- kin. En réponse à une demande de M. le Président, il promet de donner plus tard pour le Bulletin une notice sur ce regretté con- frère. M. le Président, au nom du Conseil d'administration, soumet à l'approbation de la Société la proposition suivante : La Société tiendra, dans la seconde quinzaine du mois d'avril prochain, une session extraordinaire en Algérie; MM. Battandier et Trabut, professeurs à l'École de médecine et de pharmacie d'Alger, sont chargés de préparer le pro- gramme des excursions, BOUDIER ET CAMUS. — HERBORIS. DANS LA VALLÉE DU SAUSSERON. 19 , M. le Secrétaire général rappelle qu'il a donné des explications sur le projet dont il s'agit, dans une circulaire adressée à tous les membres de la Société au mois de décembre dernier; il ajoute quelques éclaircissements à l'appui de la proposition ainsi for- mulée, qui est adoptée à l'unanimité des membres présents. M. G. Camus fait à la Société la communication suivante : LISTE DE PLANTES RECUEILLIES DANS LA VALLEE DU SAUSSERON (SEINE- ET-OISE), par MM. BOUDIER et G. CAMUS. La vallée du Sausseron n'avait pas encore été explorée lors de la deuxième édition de la Flore de MM. Cosson et Germain de Saint-Pierre, et la première publication qui mentionne cette vallée est la Florule du canton de l'Isle-Adam (1), dans laquelle sont indiquéesles découverles faites dans le grand marais d'Arronville par M. le D" Saint-Avid. Nous avons depuis cette époque fait plusieurs excursions dans cette région et nous avons cru qu'il pouvait y avoir quelque intérét à faire connaitre ce que nous y avons récolté. Les rameaux du Sausseron sont au nombre de quatre, et le principal n'a pas moins de 25 kilomètres de longueur. Iis traversent des marais limités par des coteaux plus ou moins escarpés. Nous sommes loin d'avoir exploré toute cetle riche région, mais la liste que nous pouvons établir dés maintenant donnera une idée des espéces que l'on peut y rechercher. La nature des terrains est trés variée; on y voit des coteaux sablonneux siliceux, des collines de calcaire grossier plus ou moins arides, des marais tourbeux cal- caires découverts, des marais tourbeux fortement ombragés et des ma- rais argilo-calcaires et argilo-siliceux, des bois de Chénes, de Pins et de Sapins. Si l'on ajoute que ces différentes stations ne sont pas culti- vées et qu'elles ont été à peine explorées, on en comprendra fort bien la richesse. Anemone ranunculoides. — Bois de Balincourt! Anemone Pulsatilla. — Nesles! Vallangoujard ! Hédouville ! Helleborus fœtidus. — Nesles ! Hédouville ! Ménouville! Nigella arvensis. — Arronville ! Aquilegia vulgaris. — Marais de Nesles. Nymphea permixta Boreau. — Trés abondant dans le marais d'Arron- ville! oà le N. alba fait défaut. Iberis amara L. et var. minor Koch. — AC., sur les coteaux calcaires! (1) Voy. le Bulletin, t. XXXIII (1886), p. 28. 80 SÉANCE DU 22 JANVIER 1892. Hesperis matronalis. — (Subsp.) Nesles. Fumana procumbens Spach. — Nesles! Helianthemum guttatum. — Verville (Saint-Avid), plante rare dans celte région. Gypsophila muralis. — Verville. Silene gallica. — La Naze. Drosera longifolia. — Grand et petit marais d'Arronville! Nesles! Parnassia palustris. — Grand et petit marais d'Arronville ! Nesles! Fumaria capreolata. — Nesles. Polygala calcarea. — Grainval! Nesles! Méréville. Polygala Lensei Boreau. — Nesles ! Linum tenuifolium. — Nesles ! Méréville! Genista anglica. — Verville ! Genista sagittalis. — AC.! Coronilla minima. — Nesles! Ononis Natrix. — Nesles. Geranium pyrenaicum. — Cà et là dans les prairies artificielles. Prunus fruticans Weihe. — Méréville! Lythrum Hyssopifolia. — Verville. Epilobium spicatum. — Verville. Epilobium palustre. — Arronville. OEnanthe Lachenalii. — Petit marais d'Arronville! Seseli annuum. — Méréville! Libanotis montana. — Nesles! Selinum Carvifolia. — Marais d'Arronville! Valeriana excelsa Poir. — Petit marais d'Arronville ! Dipsacus pilosus. — Nesles. Taraxacum palustre. — Marais d'Arronville! Linosyris vulgaris. — Nesles! Cirsium Forsteri Sm. (C. anglicum X palustre). — Marais d'Arron- ville! Cirsium hybridum Koch (C. palustre x oleraceum). — Petit marais d'Arronville! Cirsium rigens Wallr. (C. acaule X oleraceum). — Au nord et au sud de Méréville ! Crepis biennis. — Nesles. Phyteuma orbiculare. — Nesles! Hypopitys glabra et forma ramosa. — Bois de Balincourt ! Pinguicula vulgaris. — Marais d'Arronville! Utricularia minor. — Marais d'Arronville! Anagallis tenella. — Marais d'Arronville! Chlora perfoliata. — Nesles. BOUDIER ET CAMUS. — HERBOR. DANS LA VALLÉE DU SAUSSERON. 81 Gentiana germanica. — Ménouville ! Gentiana Pneumonanthe. — Nesles. Erythræa pulchella forma minor F. Héribaud. — Coteau calcaire entre Vallangoujard et Ménouville! Menyanthes trifoliata. — Grand et petit marais d'Arronville! . Verbascum mosellanum Wirtg.; V. nothum Koch var. concolor Fran- chet (V. thapsiforme X floccosum). — Ménouville. Verbascum Euryale Franchet (V. floccosum x Lychnitis). — Ménou- ville! Veronica præcox. — Ménouville! Veronica persica Poir. — Nesles! Veronica anagalloides Guss. — Marais boisé au nord du parc de Ba- lincourt, prés du Sausseron! Digitalis lutea. — Méréville! Pedicularis palustris. — Marais d'Arronville ! Galeopsis bifida Bœnn. — Vallangoujard, prés de Ja station! Teucrium montanum. — Nesles! Héréville! Vallangoujard! Ménou- ville! Globularia vulgaris. — Héréville ! Thesium humifusum. — Ménouville ! Euphorbia Gerardiana. — Vallangoujard et Ménouville C.! ; Grains val CC.! Salix repens. — Arronville. Phalangium ramosum. — Nesles. Orchis incarnata L.! — Arronville! Orchis ambigua Kerner (0. incarnata X maculata). — - Arronville! Orchis militaris. — Nesles! Balincourt ! Orchis purpurea. — Nesles! Balincourt! Hodent! Orchis Simia. — Nesles! Hodent ! Héréville. X Orchis Weddelii G. Cam. (0. simio-purpurea). — Hodent! X Orchis Franchetii G. Cam. (0. purpureo- "Simia). — Hodent ! Héré- ville! Ophrys apifera. — Ménouville ! Ophrys aranifera Auct. par. — Grainval ! Ophrys muscifera. — Ménouville! Gymnadenia odoratissima. — Nesles! Gymnadenia conopea. — Nesles! Ménouville ! X Gymnadenia densiflora Diet. (G. Beesdoconopeo Gren.). — Marais d'Arronville! X Gymnadenia intermedia Peterm. (G.conopéa X odoratissima). — Nesles! Neottia Nidus-avis. — Bois de Balincourt ! T. XXXIX. (SÉANCES) 6 82. T SÉANCE DU 22 JANVIER 1892. Epipactis palustris. — Marais de Nesles! et d'Arronville! Cephalanthera grandiflora Bab. — Héréville! Limodorum abortivum. — Frouville. Spiranthes æstivalis. — Petit et grand marais d'Arronville! Spiranthes autumnalis. — Grainval! Nesles! Liparis Læselii. — Petit et grand marais d'Arronville ! Triglochin palustre. — Arronville. Potamogeton plantagineus. — Marais d'Arronville. Potamogeton pusillus. — Marais d'Arronville. Carex Hornschuchiana (C. fulva Coss. et Germ.). — Marais de Nesles! et d'Arronville! Carex Mairii. — Marais de Nesles ! et d’Arronville ! Carex ampullacea. — Petit et grand marais d'Arronville! Carex paradoxa. — Sources du Sausseron! Eriophorum gracile. — Petit et grand marais d'Arronville ! Scirpus pauciflorus. — Nesles, Arronville ! Schenus nigricans. — Nesles! Arronville C.! Cladium Mariscus. — Petit et grand marais d'Arronville! Festuca gigantea Vill. — Vallangoujard ! Kaæleria cristata Pers. (Edm. Bonn.). — Nesles! Polystichum Thelypteris. -— La Naze, Nesles ! Scolopendrium officinale. — La Naze. Ophioglossum vulgatum. — Nesles. M. Malinvaud désire savoir sile Nymphæa permixta Bor. ob- servé dans la vallée du Sausseron correspond à la variété minor du N. alba mentionnée par quelques auteurs. Il se rappelle avoir vu naguère au Limousin un Nymphea beaucoup plus petit dans toutes ses parties que l'espéce ordinaire, dont il ne paraissait d'ailleurs se distinguer que par ses proportions réduites; il consi- dérait cette forme tout au plus comme une variété, M. Camus répond que le N. permixta Bor. est, à son avis, une bonne espèce, abondante sur divers points dans la vallée du Saus- seron et se différencie du type alba par les pétales et les stig- mates moins nombreux, par les feuilles à peu prés de méme grandeur que celles du Villursia nymphoides et profondément échancrées, par les pétioles notablement plus courts, même dans les endroits où r eau | est profonde, parce que le rhizome est ascen- dant. P. ET H. DUCHARTRE. — LES FEUILLES DU SENECIO SAGITTIFOLIUS. 83 M. Malinvaud adresse ensuite une question au sujet du Vale- riana excelsa. M. Camus rappelle que cette espéce a été signalée pour la pre- miére fois dans la flore des environs de Paris par M. Edmond Bonnet. On la reconnait à sa taille élevée (10 à 25 décimétres), aux fleurs disposées en cymes trés denses, aux segments des feuilles moins nombreux (7 ou 8) que dans le V. officinalis. Elle habite, aux environs de Paris, la vallée du Loing et les marais des af- - fluents de la Seine et de l'Oise. M. G. Bonnier donne un apercu de quelques observations, qu'il se propose de poursuivre, Sur la variation des propriétés des plantes suivant les conditions de milieu. M. Édouard André donne quelques détails sur un Senecio re- marquable, S. sagittifolius Bak., qu'il a rapporté de son voyage dans l'Amérique du Sud. M. Duchartre, qui avait été prié de faire l'examen anatomique des feuilles de cette plante, communique à la Société les résultats suivants : NOTE SUR DES FEUILLES DE SENECIO SAGITTIFOLIUS Baker, par MM. P. ec H. DUCHARTRE. M. Ed. André, notre collègue, âyant rapporté, de son dernier voyage dans l'Amérique du Sud, des pieds vivants d'un grand et trés beau Sene- con, le Senecio sag ittifolius Baker, espèce nouvelle pour l'Horticulture européenne, qu'il cultive aujourd'hui dans ses jardins de la Croix de Bléré (Indre-et-Loire), a bien voulu mettre à notre disposition deux feuilles fraîches de cette plante. Ces feuilles présentaient des caractères assez remarquables pour que nous ayons pensé qu'il y aurait intérêt, aprés les avoir examinées extérieurement et intérieurement, à faire con- naitre les résultats de cet examen. C'est là l'objet de la présente Note (1). Les feuilles du Senecio sagittifolius sont trés grandes. D’après les indications de M. Ed. André, celles des pieds spontanés atteignent géné- ralement ou dépassent méme quelque peu 1 métre de longueur. Les deux que nous avons eues sous les yeux provenaient d'un pied cultivé et, n'étant probablement pas parvenues encore à leur développement complet, elles avaient des proportions notablement moindres. L'une des (1) Dans cette Note, les données relatives à l'anatomie sont dues à l'un de nous, M. Henri Duchartre. 84 SÉANCE DU 22 JANVIER 1892. deux, A, qui avait été coupée prés de la base du pétiole, mesurait 07,82 de longueur sur 07,20 de largeur maximum, son pétiole formait un peu plus que le tiers de sa longueur totale; l'autre, B, qui avait été coupée plus loin de la base du pétiole et dont, en outre, le limbe était plus court et plus large, n'avait que 0",55 de longueur totale, avec une largeur maximum de 07,24 au limbe. Ce qui frappe, au premier coup d'ail, dans ces feuilles, c’est la pré- sence de deux longues et larges membranes foliacées, qui s'élévent du pétiole et de la nervure médiane ou cóte, perpendiculairement au plan horizontal du limbe et parallélement l'une à l'autre. Le développement de ces membranes ou ailes, fortement lobées à leur bord libre, est tel que celles de la feuille B atteignaient 07,065 de largeur maximum. Il semble méme permis de penser que leur largeur aurait encore augmenté si l'on avait laissé la feuille plus longtemps sur la plante. Il y a lieu de considérer d'abord, dans ces curieuses productions foliaires, leur ligne d'attache, et le niveau où elles commencent à émerger de la feuille, ainsi que celui où elles viennent en quelque sorte s'y éteindre. Mais auparavant il est bon de donner une idée du pétiole et de son prolonge- ment en cóte du limbe. A sa partie inférieure, le pétiole de À mesurait en épaisseur 0",017 sur 07,016. Il conservait à fort peu prés ces dimensions jusqu'au limbe, et son prolongement dans celui-ci diminuait de grosseur trés progressive- ment jusqu'au sommet. Comme on l'a vu, sa longueur égalait environ un tiers de celle de la feuille entiére. Jusque non loin du sommet, pétiole et côte étaient creusés d'une grande cavité nettement circonscrite à son pourtour, dont les parois, constituant toute la portion solide de l'organe, ne dépassaient guère 07,002 d'épaisseur. Considérée sur une coupe trans- versale, laforme du pétiole et de son prolongement était celle de la moitié ou un peu plus que la moitié d'un cylindre fermé en dessus par une lame transversale à peu prés plane dans la portion inférieure du limbe et devenant à partir de là sensiblement concave vers le bas du pétiole, plus ou moins convexe vers le sommet de la feuille. La réunion de la paroi supérieure et transversale avec la paroi inférieure et demi-cylindrique formait deux angles latéraux à peu prés droits. Enfin la surface du demi- cylindre offrait des cótes arrondies dont une médiane, tandis que la paroi supérieure et transversale avait une surface unie et lisse. C'est vers le milieu de la longueur du pétiole que les deux ailes com- mencent à émerger dela face supérieure de celui-ci, tout prés de ses deux bords. D'abord fort peu saillantes, elles se relévent assez peu jusqu'à là base du limbe pour que, parmi leurs lobes lancéolés et pointus, qui là `’ sont largement espacés, le plus haut de A atteignit au plus 07,01 de hau- teur; puis brusquement, au niveau de la base du limbe et là: où le pro- P. ET H. DUCHARTRE. — LES FEUILLES DU SENECIO SAGITTIFOLIUS. 85 longement du pétiole devient la côte de la feuille, leur membrane s'élargit beaucoup, se divisant profondément en lobes lancéolés, de manière à atteindre bientôt son maximum de largeur. Elle ne tarde pas ensuite à se rétrécir pour s'effacer entièrement vers le milieu (A) ou au plus anx deux tiers (B) de la longueur du limbe. On voit donc que ces deux membranes manquent dans le bas du pétiole et dans la portion supérieure du limbe. Les deux angles de la cóte constituant les lignes d'insertion des deux moitiés du limbe, c'est sur deux autres lignes fort rapprochées des pre- mières, à la face supérieure de la côte, que s'élèvent les deux ailes. La membrane du limbe est étalée selon un plan horizontal, et les ailes se dressent perpendiculairement à ce plan. Les deux faces du limbe diffè- rent d'aspect ; la supérieure est bien verte, lisse, plus ou moins lustrée, marquée de sillons assez prononcés qui correspondent aux grosses ner- vures, tandis que l'inférieure est notablement plus pâle et moins lisse; celles des ailes se présentent sous deux aspects analogues à ceux des faces du limbe, de sorte qu'on peut y distinguer également, en faisant abstraction de la verticalité de la membrane, une face supérieure et une face inférieure. Or, fait remarquable! les deux faces inférieures des ailes se regardent, tandis que les deux supérieures sont tournées en dehors et regardent dés lors le cóté supérieur du limbe. La nervation de ces ailes mérite d'étre signalée : chacun de leurs lobes offre une nervure médiane qui allerne avec deux nervures principales du limbe, et deux nervures latérales qui ne sont que les deux branches d'une courte nervure correspondante à un sinus entre deux lobes; tou- tefois on observe à cet égard des irrégularités. Il importe surtout de rechercher l'origine et l'agencement des faisceaux qui constituent. ces nervures. Le pétiole renferme, dans ses deux portions, inférieure convexe et supérieure transversale, de nombreux faisceaux libéro-ligneux orientés normalement, par conséquent à bois interne et liber externe, qui se trouvent à une distance sensiblement constante de la surface. Par suite, dans la portion inférieure, leur file est ondulée et les faisceaux y alter- nent de grosseur, les gros correspondant à une côte de la surface, les petits à un sillon; au contraire, ils se trouvent sur une même ligne dans la portion supérieure. Dans le nombre, outre un gros faisceau mé- dian inférieur, il importe d'en distinguer particuliérement deux qui se trouvent dans chacun des deux angles formés par la jonction de la por- tion inférieure et demi-cylindrique du pétioleavec sa portion supérieure et transversale. En raison de leur situation on peut, pour abréger, les qualifier d'angulaires. Au moment oü chacune des ailes verticales commence à apparaitre 86 SÉANCE DU 22 JANVIER 1892. sous la forme d’un très faible bourrelet cellulaire, le faisceau angulaire qui lui correspond commence à se diviser, par une entaille qui part de son côté externe ou libérien, en deux parties peu différentes de propor- tions, mais qui, se séparant de plus en plus, forment déjà un peu plus loin deux faisceaux entièrement distincts. De ceux-ci l’un, qui est un peu plus petit, est le prolongement du faisceau angulaire et n’est destiné qu’à contribuer, pour sa faible part, à la nervation du limbe dans lequel il s'oriente de la manière habituelle; l'autre, qui est un peu plus rap- proché du plan médian de la feuille, est destiné à l'aile verticale qui lui correspond. C’est donc sur cette branche détachée du faisceau angulaire qu’il faut maintenant porter l’attention. En même temps qu’elle se sépare peu à peu du faisceau angulaire, la branche destinée à l’aile se contourne sur elle-même pour modifier son orientation, et cette modification est déjà presque complète alors que son bois touche encore celui du faisceau angulaire. Plus haut l’antagonisme d'orientation des deux faisceaux est devenu complet en même temps que leur séparation s'est entièrement effectuée. On les voit alors placés trés prés l'un de l'autre, dans un plan à peu prés horizontal et se regardant par leur portion ligneuse. Mais, avant méme d'avoir achevé son change- ment d'orientation, le faisceau destiné à l'innervation de l'aile verticale a émis une mince ramification qui pénètre bientôt dans cette aile, aprés . avoir pris cette orientation horizontale vers laquelle tend le tronc d'oü elle provient. Ainsi, dés le premier point d'émergence de l'aile verticale, il existe dans celle-ci un faisceau orienté, comme le seront tous les autres, dans un plan horizontal, par conséquent à angle droit avec ceux du limbe foliaire, son liber dirigé vers le plan médian de la feuille et son bois vers les cótés de celle-ci. Ce que nous venons de voir se produire pour une branche des deux faisceaux angulaires aura lieu, plus haut et successivement à partir de ceux-ci, pour les divers faisceaux compris dans la lame transversale de la nervure primaire, à l'exception des plus médians, c'est-à-dire qu'ils seront également employés, eux et leurs ramifications, pour l'in- nervalion des deux ailes. Ils disparaitront par suite, pour la plupart, les uns aprés les autres, pour cette raison et aussi, en partie, par union avec des voisins. De là vient que, selon le niveau où l'on fait une section transversale, on trouve ces faisceaux en nombre tantôt pair et tantôt impair. Néanmoins, au delà du point de la nervure primaire du limbe où les deux ailes ont cessé d'exister à la suite de leur rétrécissement progressif, il reste encore dans celle-ci un cercle de faisceaux à liber externe et bois interne. En somme, les nervures des ailes sont fournies par une branche des P. ET H. DUCHARTRE. — LES FEUILLES DU SENECIO SAGITTIFOLIUS. 87 deux faisceaux angulaires et par les faisceaux voisins de ceux-ci dans la lame transversale du pétiole et de la nervure primaire, ou prolongement du pétiole, tandis que les nervures du limbe viennent de la seconde branche des faisceaux angulaires et des faisceaux compris dans la por- tion demi-cylindrique des mêmes parties. Outre les faisceaux, la portion parenchymaleuse des deux ailes du Senecio sagittifolius mérite d’être examinée à son tour. Au niveau où elles commencent seulement à émerger, ces ailes sont formées de tissus entièrement analogues à ceux de la région de laquelle elles s’élèvent. De méme que dans celle-ci, l'épiderme, nullement modifié, est soutenu par quelques assises hypodermiques, qui passent à un parenchyme mince, de méme aspect que son homologue, mais plus riche en chloro- phylle; elles ne sont alors caractérisées que par l'orientation du mince faisceau qui les traverse. Plus haut, au niveau où chaque aile com- mence à étre nettement accusée, son parenchyme tend à devenir palis- sadique vers la face organiquement supérieure dont l'épiderme est encore soutenu par un hypoderme et il se montre lacuneux vers la face opposée, par conséquent inférieure, qui regarde le plan médian de la feuille. Il existe là une liaison entre chaque aile et le limbe dont elle est trés voisine, effectuée par un parenchyme lacuneux vert, semblable à celui de ce dernier. Enfin, quand l'aile est tout à fait développée, sa structure est sem- blable à celle du limbe : on y voit, en effet, un épiderme simple, dis- semblable aux deux faces, un parenchyme palissadique sous l'épiderme supérieur et lacuneux vers la face inférieure. A ce niveau, sa ligne d'émergence s'est éloignée sensiblement de celle du limbe; aussi le pa- renchyme lacuneux vert, qui jusque-là existait en eouche continue entre ces deux lignes, est-il maintenant interrompu, dansle milieu de sa largeur, par un prolongement du tissu de la cóte. En résumé, dans les feuilles du Senecio sagittifolius Baker que nous. avons eues sous les yeux, l'anatomie confirmait ce que faisait présumer examen par l'extérieur : elle montrait, en effet, que les deux ailes. dressées verticalement sur la portion supérieure du pétiole et sur la plus grande partie de la nervure primaire devaient étre assimilées à deux portions du limbe, tournant l'une vers l'autre leur face inférieure, comme si chaque moitié latérale de ce limbe avait été ployée à angle droit en deux portions inégales, qui auraient adhéré aux deux bords de la cóte par toute leur ligne de plicature. M. Malinvaud demande à M. André si tous les pieds de Senecio sagitlifolius qu'il a observés présentaient des feuilles semblables 88 -irurtri10,: 1: SRANCE DU 22 JANVIER 1892. à celles qu'a décrites M. Duchartre et si la culture n'aurait pas exagéré le développement des singulières productions dont elles étaient munies. M. André répond que ces expansions foliaires étaient inégale- ment développées suivant les individus et manquaient méme sur quelques-uns, mais il en a constaté l'existence sur des p:eds rap- portés d'Amérique. M. Jeanpert fait à la Société la communication suivante : LOCALITÉS NOUVELLES DE PLANTES DES ENVIRONS DE PARIS, par M. Ed. JEANIPERT. Elatine Hydropiper. — Étang du Trou-Salé, du cóté opposé à la chaussée. Nasturtium asperum. — Bords de la Seine, à Carriéres, prés Cha- renton. Trifolium ochroleucum. — Allées herbeuses du parc de Saint-Cloud. Sedum maximum Pers. — Fossés des fortifications dans le bois de Boulogne, prés d'Auteuil (natur. !). Comarum palustre. — Étang d’Angènes à Poigny, prés Rambouillet. Potentilla mixta Nolte. — Prairie, prés de la route de Poigny à Rambouillet, aux bords du ruisseau qui vient de l'étang du Serisaye. Epilobium palustre. — Bords d'une mare, prés Seulisse. Epilobium obscurum. — Fossés de la grande route à la ferme des Bouillons, prés Seulisse. Epilobium roseum. — Parc de Versailles,’ et autour des petits bassins. Sison Amomum. v Le Mesnil, près Saint-Germain ; près de la forêt de Sénart, du côté de Draveil. Peucedantim Chabræi. — Prés herbeux au bois de Boulogne, parc de Saint-Cloud, Maisons. Tordylium maximum. — Près de la forêt de Sénart, du côté de Draveil. Lycium sinense. — Haies à ? idea prés la porte des Ternes, plaine de Grenelle. Utricularia neglecta Lehm. — Pipes de la forét de Sénart, les Essarts. Utricularia vulgaris. — Mare, prés l'étang du Trou-Salé. Calamintha menthæfolia Host. — Montigny-sur-Loing. X Galium approximatum G.G.— Pare de Saint-Cloud, bois. de Boulogne. JEANPERT. — LOCALITÉS NOUV. DE PLANTES DES ENV. DE PARIS. 89 X Cirsium hybridum Koch. — Entre Souppes et Thurelles. Lactuca virosa. — Forét de Sénart vers Lieusaint. Chenopodium opulifolium. — Rue Jacques Dulud, à Neuilly. Salix Smithiana. — Bords de la Marne à la Varenne. Allium Scorodoprasum. — Bois de Boulogne. Sparganium minimum Fries. — Fossés de la forét de Sénart. Juncus anceps La Harpe. — Prairies à Souppes. Carex filiformis. — Étang d’Angènes, prés Rambouillet. Scirpus pauciflorus. — Santeuil, prés Marines. Agrostis interrupta. — Argenteuil. Glyceria plicata Fries. — La Morlaye, prés Chantilly. Glyceria nutans. — Naturalisé quai d'Auteuil. X Festuca loliacea Huds. — La Morlaye, prés Chantilly. Polypodium calcareum Sm. — Parc de Fontainebleau. Lycopodium clavatum. — TR., bois de Verrières, versant de l'Ab- baye-aux-Pois. Chara connivens Salzm. — Étang du Trou-Salé. Nitella mucronata Cosson et Germain. — Ruisseaux prés le molin d Épisy, fossés de la route d' Épisy à la Genevraye, la Marne à Créteil. . M. Malinvaud demande à M. Jeanpert si le Nasturtium asperum qu'il vient de signaler prés de Charenton lui a paru spontané dans cette localité. M. Jeanpert rappelle que le Nasturtium asperum a été ancien- nement indiqué sur les bords de la Seine, près du pont d'Ivry, et qu'on le trouve dans la vallée du Loing, depuis Montigny jusqu'à Fontenay. Quant à son indigénat, c'est une question douteuse sur laquelle il est difficile de se prononcer. 90 SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1892. SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1892. PRÉSIDENCE DE M. PRILLIEUX. M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance précédente, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce une nouvelle présentation. Dons faits à la Société : A. Magnin, Sur la distribution géographique du Cyclamen euro- pæum dans le massif du Jura. Saint-Lager, Aire géographique de l’Arabis arenosa et du Cirsium oleraceum. Péteaux et Saint-Lager, Nouvelle espéce d'Orobanche, O. angelici- fixa. Trabut, Indications que fournissent les plantes sauvages pour le choix des plantes à cultiver dans une région. Zeiller, Sur la valeur du genre Trizygia. — La géologie et la paléontologie du bassin houiller du Gard, de M. Grand Eury. Barbey, Cypripedium Calceolus X macrantha. Caruel, Epitome Flore Europe terrarumque affinium. Fasce. I: Monocotyledones. Gibelli et Ferrero, Ricerche di anatomia et morfologia intorno allo sviluppo della Trapa natans. Grilli, Osservazioni sopra una questione di fisiologia. U. Martelli, Epoca della formazione del grappolo nelle gemme della Vite. — Riproduzione agamica del Cynomorum coccineum. Nylander, Lichenes Pyrenæorum orientalium observatis novis. — Sertum Lichenee tropice e Labuan et Singapore. Zahlbruckner, Ueber einige Lobeliaceen des Wiener Herbariums. — Beiträge zur Flechtenflora Niederósterreichs, IV. Bulletin dela Société d'études scientifiques d Angers, xx* année, 1890. Journal of the New-Jersey Natural History Society, n° 2. Bulletin international de l'Académie des sciences de Cracovie, 1891. A. RAMOND. — SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ. 91 M. Ramond, trésorier, donne lecture du Rapport suivant : NOTE SUR LA SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ A LA FIN DE L'EXERCICE 1891 ET PROPOSITIONS POUR LE BUDGET DE 1893. fr. e La Société avait en caisse à la fin de exercice 1890........... .. 41,588 77 Elle a reçu pendant l'exercice 1894:.......:,,.,.,1:....:i. 15,473 85 Ges un total de... oo dod Di Ci Eta 51,062 62 Les dépenses ont bodies. ut: 14,137 86 L'excédent des fonds en caisse est ainsi de............. 49,924 16 Il y a eu, en outre, à porter à l'actif, pour conversions de valeurs et fonds en dépót..... 6,051 70 Et au passif, pour le méme objet, une somme egale, MERO RAMS ULUSM UII ie 6,051 70 (Balance.) L'excédent des fonds en caisse est représenté par les valeurs ci-aprés : Rente de 1400 fr., 3 pour 100 sur l’État (3 titres nominatifs, 6° série, n^ 269,340, 0,380,177 et 0,382,306 et 3 titres au porteur, n° 0,273,811, 0,559,121 et 0,582,597) : Capi- tal, d'aprés le cours de la Bourse aux dates oü les titres sont devenus la propriété de la Société.... 35,039 06 Dépôt au Comptoir national d'escompte...... 6,609 35 Numéraire «...... vod Jo an ele Ve XAR 1,276 35 Total (comme ci-dessus) .......- 42,924 76 Les recettes et les dépenses se décomposent comme suit : RECETTES. Solde en caisse à la fin de 1900. ....,,..i....s.ces rare 41,588 77 290 cotisations annuelles (1 pour 1889, 22 pour 1890, 266 pour 1891, 1 pour 1892) et un acompte de 10 ancs sur 1891... 2252 1C 8,710 » ON à vie isl. ede uen nt oti nid 1,200 » © diplômes, 4 8 francs i.o.. cena lo qui men 30 » Vente du Bulletin et abonnements................. 2,027 50 Excédent de papes o. n oa ceci 3 » 15,473 85 Subvention du Ministère de l’Instruction publique.... 1,000 » Subvention du Ministère de l'Agricult. et du Commerce. 1,000 » Arrérages de rente sur l’État...... ............... 1,400 » Intérêt du dépôt au Comptoir national d'escompte... 68 35 Recettes extraordinaires .......-.:.............. 3 » Total. 1 Home. ce. sv sue 97,062 62 92 SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1892. DÉPENSES. Impression du Bulletin (2,758 fr. 50, pour 1890, 3,833 fr. 90 de 4891). sœur 6,592 20 | Revue bibliographique et Iabie.... 964 » Frais de gravure.................... 477 45 Frais de brochage (153 fr. 90 pour 1889, To eG c CoU 645 "| 150 fr. 20 pour 1890, 340 fr. 10 pour 9,267 11 Port du Bulletin (54 fr. 90 pour 1890, 270 fr. 10 pour 1891).............. 325 » Impressions diverses. .......... eese 263 21 ; Loyer e dt die. 1,325 30 \ Chauffage et éclairage. .... Ie 200 10 \ 14,137 86 Dépenses diverses (impositions, assu- 3.545 75 rances, ports de lettres, timbres, etc.). — 1,234 65 Bibliothéque, herbier et mobilier..... 675 70 Dépenses extraordinaires............ 110 »J Honoraires du conservateur de l'herbier. 500 ») Honoraires du trésorier adjoint........ 500 » (4,825 > Gages du garçon de bureau............ 395 » j Excedent (COMME CE ALSSUS) a 42,924 16 Quant aux conversions de valeurs et aux opérations d'ordre, elles ont donné les résultats ci-aprés : [ Encaisse & la fin de 1890... 7... ULL 35,059 06 Rente sur l'État. | Opérations de V année... uei... lees » Encaisse à la gn de 1894... ..2L..L.... . 35,039 06 Encaisse à la fin de 1890............ ii DIR Versements...,.,.......,........... so 075,80 Comptoir national | Intérêt de notre dépót. ... ............ E 68 55 d'escompte. PROFS 270) 9,565 15 Retrait et frais de recouvrement ......... 2,755 80 - ` TE RPM © Encaisse à la fin de 1891...... 021 uv à 6,609 5 3 s lt Encaisse à la fin de 1890. ........ 7 So. | Fonds reçus: en digit. ? Repu en dépôts ::.: 55:55; EN ES 200 » Bemboursé........ CoU Pose & id gd 200 ? Lists" (Balance.) SITUATION EN FIN D'EXERCICE. Déduction faite des dépenses restant à solder, l'avoir effectif de la Société à la fin de 1890 avait été évalué dans notre dernier compte, à A. RAMOND. — SITUATION FINANCIÈRE DE LA SOCIÉTÉ. 93 31,336 fr. 12 cent. Mais les dépenses non soldées à cette époque qui avaient été portées dans cette évaluation à 4,252 fr. 65 ne dépasseront pas 4,200 franes. Ainsi rectifié, notre avoir effectif à la fin de 1890 aura été en chiffre rond de 37,390 francs. Voici la situation correspondante pour 1891. Nous avions en caisse à la fin de l'année..... VR VILI Ao 49,924 76 Les dépenses restant à solder ne dépasseront pas 3,942 fr. 15, comme suit : 3° fascicule du Congrès de 1889, Table de 1889 et cahier D de la Revue de 1891 (sumant. factures): nnise arhe {isn 1,392 15 | N° 6 des séances de 1891 et Session extraor- dinairo (Évaluation) e nt 1,700 » ( 3,942 15 Tables de 1891 (Evalualion).................. 390 » Brochage et port du Bulletin (Evaluation) .... 900 » L'avoir effectif de la Société à la fin de 1891 ressortirait ainsi à... 38,982 63 Il dépasserait de 1,592 francs le chiffre correspondant de 1890, le plus élevé qui eüt été atteint jusqu'alors. : Je dois faire remarquer toutefois que dans cet excédent les cotisations à vie versées en 1891 se trouvent comprises pour 1,200 frances; l'éco- nomie réalisée sur les recettes et les dépenses normales se réduit à 392 francs. Une observation d'une autre nature, que j'ai déjà faite l'an dernier, mais que je crois bon de renouveler, c'est que la rente de 1,400 francs, qui constitue l'avoir principal de la Société, n'y est comptée que pour sa valeur aux dates oü la Société en est devenue propriétaire. Au cours actuel de la Bourse, elle représenterait, non pas 35,029 fr. 06, comme je l'ai indiqué plus haut, mais 44,612 fr. 70, et la fortune effective de la Société à la fin de l'exercice 1891 ressortirait ainsi à plus de 48,000 fr., non compris la valeur de la bibliothéque. BUDGET DE 1893. Il me reste à soumettre à la Société le projet du budget pour 1893. Il sera basé, pour la généralité des évaluations, sur les résultats de 1891. Voici les prévisions pour les recettes : 94 SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1892. 290 cotisations annuelles (c'est le nombre des cotisations recou- vrées en 1891) i ue KR AREE. S aos RL Te 8,700 » 2 cotisations à vie (il en a été recu trois p^ 1891) eoe 800 » 6 diplomes, à 3 francs- Mis a a a a qepeaie 30 » Vente du Bulletin ét abonnements.. ee RS re: 2,000 » Remboursements pour excédent de pages et frais de gravures.... 90 » Subvention du Ministère de l’Instruction publique.............. 1,000 » Subvention du Ministère de l'Agriculture................,..... 1,000 » Rente sar CEB UTI D ae ete DT dM eue eve 1,400 » Intérêts du dépôt au Comptoir national d’escompte............. 70 » Total... ili i.i VoL Ld a 15,050 » Les dépenses pourraient étre évaluées comme suit : f Impression du Dulletin.. ........... 2 2 «9 6,200 » z Séances.. 22 feuilles. -2 Rode 2... ien $ Session et Table. 8 — =E = ERES 5 E 45 feuilles. 8,730 » E: 2 | Revue bibliographique et Table (rédaction).. 1,080 » € f Frais de pum ne Era 200 » 2s | Brochage du Bullen.: So rel 600 » 2 | Port du lel 4:1 o0 IE eee 450 » Circulaires et impressions diverses.......... 200 » | DORA, ECS sd en, 1,400 » Chauffage et éclairage .............. 200 » | Loyer et frais| Frais divers (assurances, impositions, du timbres, ports de lettres et autres 3,600 » matériel. menus FS) ne os 5 1,200 » Bibliothéque, herbier et mobilier..... 700 » Dépenses extraordinaires............ 100 », Honor. du conservateur de l'herbier.. 500 » i Personnel. Honoraires du trésorier adjoint...... 500 ». 14,300 » Gages du garcon de bureau.......... 300 ») Total pour les dépenses............. esio 13,630. » En résumé : LE recette serait de oriei rioters ne au EON CHR TR Poe pu 15,050 » Et la dépense de........,. b ULM sU EET Eb VIE diio. e. 19,630.» On pourrait prévoir (en y comprenant une somme de 800 d pour les cotisations à vie) un excédent de recettes de.. 1,420 >» J'ai l'honneur de proposer à la Société : 1* D'ordonner le renvoi du compte de 1894 à la Commission de comptabilité, 2° D'approuver le projet de budget ci-dessus pour 1893. MER. — SUR LES CAUSES DE VARIATION DE LA DENSITÉ DES BOIS. 95 Les conclusions de ce Rapport, mises aux voix, sont adoptées. M. le Président annonce ensuite que M. Ramond a manifesté, dans une lettre qui a été lue au Conseil d'administration, le désir, motivé par son âge et l’état de sa santé, d’être relevé des fonctions de Trésorier qu'il remplit depuis vingt-trois ans. « Le Conseil, ajoute M. Prillieux, tout en regrettant vivement la détermination de notre honoré confrère, a dû accéder à sa demande, et il a décidé qu'il serait procédé dans la prochaine séance à l'élection d'un nouveau Trésorier; il a chargé en méme temps le Président de proposer à la Société de nommer M. Ramond Trésorier honoraire comme témoignage de profonde gratitude pour les longs services, si Justement appréciés, qu'il a rendus à notre œuvre sociale. » La proposition ainsi faite au nom du Conseil est approuvée par un vote unanime, et M. Ramond est proclamé TRÉSORIER HONO- RAIRE. Il remercie la Société, en termes émus, du nouveau titre qu'elle veut bien lui conférer. M. Mer fait à la Société la communication suivante : SUR LES CAUSES DE VARIATION DE LA DENSITÉ DES BOIS, par M. Émile MER. Différence de constitution entre le bois de printemps et le bois d'été. — La densité des bois dépend de deux facteurs : 1° du rapport entre le lumen des éléments et l'épaisseur de leurs parois ou de la rela- tion entre la somme des vides et celle des pleins; 2° de la constitution de ces parois, que modifient l'état de la lignification et le degré d'im- prégnation par le tanin et la résine. Cette densité varie donc non seulement suivant les conditions dans lesquelles les arbres ont vécu, mais encore suivant les diverses régions d'un arbre. A chaque niveau la structure des couches annuelles est différente; elle change méme dans une couche, selon qu'il s'agit de la zone interne appelée bois de printemps ou de la zone extérieure appelée bois d'automne. Dans la première les éléments ont généralement de plus grandes dimensions, des parois plus minces et un lumen plus large que dans la seconde. Si, sur une coupe transversale d'une tige de Conifére, on examine les divers points d'un anneau ligneux assez large, en commengant par son bord intérieur, on voit d'abord des trachéides à section rectangulaire allongée radialement. Le grand côté du rectangle diminue peu à peu et la section finit par devenir carrée ; puis l'aplatissement, changeant de sens, devient tangentiel. Cet aplatissement s'accentue de plus en plus, en méme temps 96 SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1892. les trachéides sont plus exiguës et leurs parois s’épaississent. Leur lu- men se rétrécissant davantage arrive à n'étre plus qu'une fente. Le nom de bois d'automne donné à cette zone d'éléments aplatis n'est pas juste et devrait étre remplacé par celui de bois d'été; car, d'aprés mes observations, c'est en été qu'elle se forme. Presque toujours elle est terminée du 20 aoüt au 15 septembre, suivant les organes et les situa- tions. Dans les racines seulement elle s'achéve un peu plus tard. En outre, la démarcation de cette zone d’avec la zone de printemps manque généralement de précision. Tandis que dans les Coniféres on limite la premiére au liséré brun-orange qui sert à distinguer les couches successives, on appelle bois d'automne, dans les Chénes et les arbres à vaisseaux trés inégaux, toute la région qui fait suite à celle des gros vaisseaux. Une semblable démarcation n'est pas plus juste dans un cas que dans l'autre. Le liséré brun des Conifères ne se forme qu'au mois d'aoüt et ne constitue par conséquent qu'une portion trés restreinte de la zone d'été, tandis que la bande à gros vaisseaux des Chénes se forme au début de mai et ne constitue par suite qu'une portion trés restreinte de la zone de printemps. Il est plus logique d'appeler bois de printemps, quelle que soit l'essence, l'ensemble du tissu formé pendant les mois de mai et de juin, et bois d'été celui qui est produit en été, c'est-à-dire depuis la fin de juin jusqu'au commencement ou au milieu de septembre. Entendue ainsi, la zone d'été comprend pour les Conifères les trachéides à section carrée et aplatie, et pour les Chénes une partie seulement de la zone fibreuse qui fait suite à la rangée des gros vaisseaux. Dans les feuilles où le bois, indépendamment des rayons, est com- posé de plusieurs sortes d'éléments, la différence entre les deux zones est plus accentuée que dans les résineux. Les éléments n'ont plus seu- lement des dimensions et des formes différentes, leur groupement méme se modifie et leur proportion varie. Généralement les vaisseaux sont plus abondants dans la zone de printemps, les fibres dans celle d'été. Ce caractère est surtout accentué dans les bois à gros vaisseaux. Relation entre l'activité cambiale et la nutrition. — La zone d'été a une densité supérieure à celle du printemps. Chacune d'elles est pro- duite dans des conditions différentes qu'il s'agit d'étudier. R. Hartig regarde leur formation comme liée àla nutrition du cambium (1). ‘Au printemps, dit-il, la fonction chlorophyllienne est encore peu développée, par suite de la briéveté des jours, du peu d'élévation de la température et du faible éclairage. En outre, une partie des matiéres plastiques est employée à - (1) Das Holz der deutschen Nadelwaldbüume. Julius Springer. Berlin, 1885. MER. — SUR LES CAUSES DE VARIATION DE LA DENSITÉ DES BOIS. 97 cette époque de l'année à l'évolution des jeunes pousses. Le cambium se trou- vant, par suite, peu nourri ne parvient à constituer que des éléments à parois minces. En été, au contraire, les pousses ont terminé leur développement, l'assimilation chlorophyllienne est dans son plein, et tous les matériaux créés par elle ou absorbés par les racines se trouvent à la disposition du cambium ; d’où résulte l’épaississement des parois qui distingue les éléments formés en été. Une semblable explication ne s'accorde pas avec les faits que j'ai ob- servés. Et d'abord l'activité chlorophyllienne est-elle aussi faible au printemps ? Les observations dont j'ai rendu compte sommairement l'an dernier permettent de penser que la chlorophylle possède, au contraire, une activité trés grande au début de cette saison, et cela méine quand les conditions extérieures (chaleur et lumière) sont défavorables (1). Les feuilles des Coniféres àgées d'un, deux et trois ans se remplissent d'amidon dés le milieu du mois de mars, alors que la température descend fréquemment pendant la nuit au-dessous de zéro. Au mois d'avril cette substance s'y rencontre en grains plus volumineux et plus nombreux qu'à aucune autre époque de l'année. Sans doute son accu- mulation dans les organes où elle a pris naissance est favorisée par le défaut d'emploi, les bourgeons ne se développant pas encore et l'activité cambiale n'étant pas encore réveillée. On comprend que plus tard l'ami- don, méme en le supposant formé en aussi grande abondance, se trouve moins dans les feuilles parce qu'il sertà la création de nouveaux lissus. Mais à la fin de l'été, quand l'évolution des pousses et de la couche nou- velle est terminée, cette substance n'a plus d'emploi et cependant les feuilles de Conifères en renferment beaucoup moins qu'au premier printemps, bien que les conditions extérieures soient plus favorables à sa production. De ces faits il résulte que, contrairement à l'opinion cou- rante, l'activité chlorophyllienne parait étre trés intense au printemps, ralentie au contraire à la fin de l'été. Cet état de choses semble résulter d'une de ces périodieités héréditaires dont les étres vivants nous offrent de fréquents exemples. Mais, de ce que l'activité chlorophyllienne est plus grande au prin- lemps, il ne découle pas à priori que le cambium soit mieux nourri à cette époque et l'on peut objecter que la formation de la zone de prin- temps coincidant avec le développement des bourgeons, une grande partie des inatériaux nouvellement introduits dans l'arbre sert à l'évo- lution de ceux-ci. En se basant sur les travaux de Saniot, Th. Hartig el A. Gris, on croit encore que dans un arbre la réserve amylacée est employée intégralement à la formation des pousses et qu'au printemps, (1) Compt. rend. de l'Acad. des sciences, 26 janvier 1891. T. XXXIX. (SÉANCES) 7 98 SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1892. pendant une période assez courte à la vérité, cette substance a presque entièrement disparu. J'ai fait connaitre, il y a déjà plusieurs années, que cette conclusion est trop absolue (1). Depuis lors j'ai eu fréquemment l'occasion de constater que la disparition de l'amidon pendant l'évolution des pousses s’opère à un degré fort variable suivant les espèces, mais que le plus souvent elle n'est que partielle, méme dans les jeunes ra- meaux. Dans les organes plus âgés ce sont les parties les plus jeunes du liber et du bois (à peine une ou deux couches, parfois méme unique- ment la portion la plus externe de la couche précédente) qui seules se vident au profit de la couche en formation. De ces faits il résulte qu'on ne saurait considérer le cambium comme étant moins nourri au printemps. La différence de structure des zones de printemps et d'été ne peut donc étre attribuée, uniquement du moins, à une différence de nutrition. Mais lors méme que la supériorité de nutrition du cambium en été serait établie, ou ne pourrait expliquer ainsi que la différence d'épaisseur des parois élémentaires, et non la différence de dimensions des éléments. Il est nécessaire pour cela de faire intervenir un autre facteur; je veux parler de l'activité cambiale, laquelle est variable aux diverses époques de la saison végétative. Si l'on admet que l'activité génésique d'un tissu se reconnait aux dimensions et au nombre des éléments formés dans un temps donné, il est manifeste que l'activité cambiale atteint son maximum de dévelop- pement au printemps. Généralement la zone de printemps commence à se former dans les premiers jours de mai, pour se terminer vers la fin de juin, celle d'été s'achéve du 20 aoüt au 15 septembre. C'est donc pendant une période de deux mois que chacune d'elles se constitue. Or dans les Coniféres, dont le bois par la simplicité de la structure se préte le mieux à cette étude, la largeur de la seconde n'est guère, comme je l'ai dit, que la moitié de celle de la premiére. En comparant, d'autre part, le nombre des éléments formés, on trouve qu'il est aussi à l'avan- tage de la zone de printemps. De méme que pour la chlorophylle, la supériorité d'activité du cam- bium au printemps ne peut s'expliquer que comme le résultat d'une pé- riodicité interne (2). Les choses se passent dans les deux cas comme si celte activité était surexcitée au sortir du repos hivernal, et comme si, à la fin dela période végétative, le protoplasma éprouvait une sorte de lassitude. La différence de structure du bois formé à cette époque s'ex- plique donc par la relation entre la quantité de matières plastiques (4) Bull. de la Soc. bot. de France, t. XXVI, p. xtiv et suiv.; Bull. de la Soc. des sc. de Nancy, avril 1890. (2) Compt. rend. de l'Acad. des sciences, 1** février 1892; Bull. de la Soc. des sc. de Nancy, 15 janvier 1892. MER. — SUR LES CAUSES DE VARIATION DE LA DENSITÉ DES Bois. 99 laissées à la disposition du cambium et l’activité qu'apporte celui-ci à les mettre en œuvre. Quand l'activité cambiale est prononcée, il se forme rapidement des éléments de grandes dimensions. Quelque active que soit, de son côté, la nutrition, les matériaux plastiques n'arrivent pas assez vite et les parois élémentaires restent minces. Lorsque l’activité cambiale est très ralentie, les éléments se constituent lentement, en petit nombre; leurs dimensions restent exiguës, et il peut se faire que les matériaux plas- tiques, si faible que soit la nutrition, parviennent au tissu générateur en assez grande quantité relativement pour que les parois des éléments acquièrent une épaisseur notable (1). Le premier cas se présente géné- ralement au printemps, le second en été, parce que le retour de chaque saison amène dans les arbres en bonne végétation une périodicité de phénomènes spéciaux. Mais, dans certains cas pathologiques, l'influence des saisons est moins appréciable. C’est ainsi que les Conifères peu vigoureux, et notamment les Sapins placés sous le couvert d’autres arbres, forment au printemps des trachéides très réduites dans leurs dimensions, à section carrée ou même aplatie, présentant les caractères des trachéides qui normalement apparaissent à la fin de l'été, et qu'in- versement, à la suite de blessures, il peut se former en été et jusqu'en automne un tissu semblable à celui qui d'ordinaire ne se forme qu'au printemps (2). Causes de l’aplatissement tangentiel des éléments extérieurs de la zone d'été. — Les éléments des derniéres assises de la zone d'été sont toujours plus ou moins aplatis. Ce caractére est certainement celui qui, par sa eonstance et sa netteté, permet le mieux de distinguer entre elles les couches annuelles. Dans plusieurs essences la zone d'été differe trés peu par sa structure de celle de printemps. Il serait, par suite, difficile d'apercevoir la limite entre deux couches successives si l'aplatissement n'existait pas. C'est ce qui a lieu, par exemple, pour certains échantil- lons de Charme, Bouleau, et en général pour les branches et les racines. j Cet aplatissement a été attribué par Sachs et H. de Vriesà la pression de l'écorce, qui serait plus grande à la fin de la saison végétative qu'au commencement (3). Je crois devoir l'attribuer à une tout autre cause. (1) La réserve amylacée se rapproche plus du cambium en été qu'au printemps, et cela dans le liber aussi bien que dans le bois. Pour ne parler que de ce e l'amidon s'avance parfois jusque dans la partie interne de la couche € sept tandis qu'au printemps celle de l'année précédente est généralement vide. Ce fait atteste un ralentissement sensible de l'activité cambiale en été. (3) Compl. rend. de l'Acad. des sciences, 2 mars 1892. — Sm lébrid (3) A l'appui de cette opinion on a invoqué les faits suivants : Quand on débride l'écoree par des incisions longitudinales, le bois formé dans les environs des bles- 100 SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1892. On sait que chaque couche annuelle d’une tige de Conifère débute par des trachéides à section rectangulaire allongée transversalement. Or cet allongement, de même que le nombre de files de trachéides présen- tant ce caractère, sont d'autant plus prononcés que la couche est plus large, que par conséquent la croissance est plus active. Dans les cas de végétation moins vigoureuse ces trachéides font bientôt place aux tra- chéides à section carrée. Dans les sujets affaiblis, tels que les Sapins dominés dont j'ai parlé plus haut, la zone de printemps débute par ces dernières. Parfois méme les éléments de toute la couche sont aplatis ; seulement l'aplatissement s’accentue du bord interne au bord externe. Les couches sont alors trés étroites, formées uniquement de trois ou quatre rangées (1). Le méme fait se remarque fréquemment dans les branches basses. Par ces exemples on voit que l'aplatissement tangentiel des trachéides est la conséquence de la faible activité du cambium. Si d'autre part on suit sur une couche suffisamment large l'évolution des éléments, on re- marque qu'aprés leur naissance ils sont plus ou moins aplatis, avec des contours sinueux, puis que ces sinuosités disparaissent en méme temps que s'allongent les parois radiales. À mesure que la saison s'avance, cet agrandissement des parois radiales est moins accentué ; à la fin de l'été sures est plus riche en tissu de printemps. Quand au contraire on comprime l'écorce par une ligature, le bois formé dans cette région est plus riche en tissu d'automne. Ces résultats s'expliquent parfaitement. Dans le premier cas l'activité cambiale est surexcitée; elle est au contraire ralentie dans le second. S'il était démontré que la pression exercée par l'écorce sur le tissu générateur est plus considérable en été, l'aplatissement des éléments pourrait s'interpréter ainsi. Mais ce sont les preuves de cette augmentation de compression qui font défaut; celles qu'on a fournies ne sont nullement démonstratives. (4) Enfin, quand le mauvais état de la végétation est encore plus prononcé, aucune couche ne se forme plus dans les parties inférieure et médiane du tronc, de sorte que le nombre de couches existantes ne représente plus l’âge de la section. J'ai déjà appelé l'attention sur ce fait (Bull. de la Soc. bot. de France, juillet 1889). Cette inertie de la zone génératrice peut persister pendant des années, puis son activité reprend quand se présentent des conditions plus favorables, telles que l'exploitation d'arbres dominants. Il arrive parfois que le cambium, tout en ne fabriquant plus de bois, fabrique encore du liber pendant un certain temps. Cet arrét dans la formation des couches s'observe souvent aussi sur les branches basses des Conifères. Dans les rameaux de ces arbres, la moelle est toujours excentrique, la partie des anneaux ligneux tournée vers la terre étant plus large que celle tournée vers le ciel. Cette circonstance prouve déjà que, pour une cause encore inconnue, l'activité cambiale et la nutrition sont plus grandes à la face inférieure des branches qu'à la face supé- rieure; ce qu'atteste, du reste, la présence, sur cette face, de bois rouge, lequel se forme toujours dans les régions où il y a accumulation de matières plastiques (Compt. rend. de l'Acad. des sciences, 1887, t. CIV, p. 376 et suiv.). Or il arrive parfois que le cambium est inerte à la face supérieure de ces branches, alors qu'il continue à produire des couches sur l'autre face. Celles-ci ne sont alors que des demi-anneaux, ou plutôt des croissants, de sorte qu'en cherchant l’âge d'une région semblable, on irouve un plus grand nonibre d'années à la face inférieure qu'à la face supérieure. MER. — SUR LES CAUSES DE VARIATION DE LA DENSITÉ DES BOIS. 4104 elles restent presque stationnaires, rectifiant leur contour sans l'allon- ger. En méme temps le nombre de celles qui se forment dans un temps donné est de plus en plus faible, ce qui indique un ralentissement pro- gressif de l’activité cambiale. En rapprochant ces faits de ceux décrits plus haut, on ne peut s'empêcher d’être frappé de leur analogie et de conclure que l'aplatissement en question est dû à un arrêt de développe- ment des éléments. Le rapport entre les zones de printemps et d'été est sensiblement constant. — Dans les essences où les zones de printemps et d'été ont une structure trés différente et où leur rapport, suivant l'opinion cou- rante, est sujet à de grandes variations, la proportion de chacune d'elles dans la constitution des couches influe beaucoup, dit-on, sur la densité du bois. Cette densité, d'aprés R. Hartig, est d'autant moindre que la surface occupée par la zone de printemps est relativement plus grande. Par conséquent toutes les conditions qui favorisent le développement de cette zone et qui restreignent celui de la zone d'été ont pour effet de diminuer cette densité et inversement. Or, parmi ces conditions, l'une des plus importantes est la précocité du réveil de l'activité cambiale, car la zone de printemps est d'autant plus large qu'elle commence à se former plus tót. Quelles sont donc les causes qui influent sur le réveil de l'activité cambiale ? R. Hartig place en premiére ligne la rapidité d'échauffement par la radiation solaire (1). Si pour un arbre, dit-il, ce réveil est plus précoce dans la cime que dans le tronc, c'est parce que, au début du printemps, la premiére de ces régions, étant plus exposée au soleil que la seconde et pourvue d'une écorce plus mince, s'échauffe plus facilement que les parties moyenne et inférieure du tronc. Un arbre isolé, toutes choses égales d'ailleurs, s'échauffe plus rapi- dement qu'un arbre plongé dans un massif; aussi le cambium y fonetionne-t-il plus tôt. En montagne, la végétation étant tardive, la proportion de bois de printemps est toujours assez faible. C'est ce qui explique, suivant R. Hartig, pourquoi la densité du bois de la cime est inférieure à celle de la base du tronc, pourquoi le bois des arbres résineux isolés est moins dense que celui des arbres végétant en massif. Des recherches auxquelles je me suis livré il résulte que, si l'échaut- fement par la radiation solaire exerce quelque influence sur le réveil de l'activité cambiale (2), il n'en est pas la cause prédominante. J ai trouvé que la marche de ce réveil est sensiblement différente de celle signalée (1) Voy. loc. cit. cud ; A (2) Cette influence est manifeste dans les taillis sous futaie. Les premiers éléments de la couche nouvelle apparaissent souvent dix et quinze jours plus tót dans les grands arbres réservés que dans les perches qui forment le taillis. 102 SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1892. par R. Hartig. Il ne se produit pas d'une manière régulière et continue du sommet des branches à la base du tronc, mais le plus souvent par foyers simultanés, d’où il se propage dans les régions intermédiaires. Ainsi c’est par les pousses les plus jeunes qu'il débute, mais presque en méme temps il apparait dans les renflements d'insertion des branches et à la partie inférieure du tronc. I] envahit ensuite les diverses régions du tronc, soil en méme temps, soit successivement, puis la partie mé- diane des rameaux. Dans une branche basse il s'écoule souvent un intervalle de quinze jours entre le début de l'activité cambiale, d'une part au sommet et à la base, et d'autre part dans le reste de la branche. L'activité cambiale se réveille dans les grosses racines notablement plus tard que dans le tronc, parfois plusieurs semaines aprés, plus tard encore dans les petites (1). A la fin de l'été l'activité cambiale s'éteint plus tôt dans les branches que dans le tronc, dans les branches basses que dans les branches supé- rieures, et pour une méme branche les points où elle subsiste le plus longtemps sont les jeunes pousses et les renflements d'insertion. Elle s'éteint dans le haut et le milieu du tronc avant de s'éteindre dans le bas. Elle disparait des radicelles avant de disparaitre des grosses racines. On voit donc que ce sont les régions où l'activité cambiale est le plus grande, où les couches annuelles sont le plus développées, qui sont aussi celles où elle se réveille le plus tôt et s'éteint en dernier lieu. C'est à la base du tronc qu'elle persiste le plus longtemps, et c'est une des raisons pour lesquelles, dans les arbres vigoureux, cette région acquiert un aussi grand développement. Le réveil et l'extinction de l'ac- tivité cambiale sont donc bien plutôt sous la dépendance de causes internes que régies par les influences extérieures. C'est dans les régions les mieux nourries que le fonctionnement du cambium commence le plus tót, se poursuit avec le plus d'activité et persiste le plus longtemps. Une zone de printemps développée est en général suivie d'une large zone d'été. Aussi le rapport entre les deux zones est-il sensiblement constant. Toutefois la zone de printemps est relativement un peu plus développée dans les couches trés larges des Conifères et très étroites des Chênes. Relation entre la largeur des couches et la densité du bois. — De ce que le rapport entre les zones de printemps et d’été est sensiblement (1) Il est difficile d'attribuer ce retard à une différence d'échauffement. De nou- velles radicelles se forment, en effet, assez longtemps avant que l'évolution du cam- bium se produise dans le tronc, ce qui prouve que, dans les organes souterrains, la léthargie hivernale prend fin plus tót que dans les organes aériens. MER. — SUR LES CAUSES DE VARIATION DE LA DENSITÉ DES BOIS. 4108 constant, doit-on conclure que la densité des couches est indépendante de leur largeur? Non; d'abord parce que cette proportion, tout étant beaucoup moins variable qu'on ne le croit, n'est pas, comme je viens de le faire remarquer, d'une constance absolue, ensuite parce qu'il faut tenir compte de l'intervention d'un autre facteur : les dimensions des éléments. Ceux-ci sont généralement d'autant plus petits que les cou- ches sont plus étroites. La différence de dimensions est cependant loin de correspondre à la différence de largeur des couches, ce qui montre que des couches de largeurs inégales different bien plus par le nombre des éléments que par les dimensions de ceux-ci. Mais enfin, si faible qu'elle soit, cette différence n'en existe pas moins et exerce une certaine influence sur la densité. Cela est vrai, non seulement pour les résineux, mais encore pour les feuillus, y compris les essences où la zone de printemps débute par une bande de gros vaisseaux. Ces vaisseaux, de méme que tous ceux qui se trouvent dans le reste de la couche, sont plus petits et moins nombreux quand la couche est étroite. Pour le Chéne la différence est appréciable à l'œil nu. Il y a lieu aussi de faire entrer en ligne de compte le fait suivant : la région externe de la zone d'été, composée d'éléments aplatis à parois épaisses et à lumen trés réduit, contribue beaucoup, surtout dans les Coniféres, à augmenter la densité d'une couche. Or l'épaisseur de cette région est à peu prés indépendante de la largeur des couches et les dimensions de ses éléments varient peu (1). C'est là un avantage pour les bois à couches étroites, car ces régions s'y trouvent plus rapprochées. On peut donc dire d'une manière générale, et en laissant de côté toutes les autres causes qui influent sur la densité, que celle-ci est plus grande dans les couches minces. Dans les essences qui forment au début du printemps une rangée de gros vaisseaux, ces rangées sont plus rapprochées les unes des autres lorsque le bois est composé de couches étroites. Mais, contrairement à ce qui a lieu pour le rapprochement des lisérés d'éléments aplatis, cette circonstance a pour résultat de rendre le bois plus poreux. Il y a donc pour ces arbres deux effets contraires qui se produisent quand leurs couches sont minces. D'un côté la densité du bois est augmentée par la petitesse des éléments, de l'autre elle est diminuée par le rapproche- ment des bandes à gros vaisseaux. Ce dernier effet l'emporte de beau- coup sur l'autre. En outre, il est à remarquer que, pour les Chénes du (1) Chez les Conifères il y a cependant dans l'épaisseur absolue de ce liséré des différences assez fortes pour être appréciables à l'oeil nu. I est d'autant plus mince que la couche est plus étroite. ll suffit pour s'en convaincre d'examiner une section trés polie d'un tronc de Sapin ou d'Épicéa. 104 SÉANCE DU 12 FÉVRIER 1892. moins, la proportion des fibres est trés réduite dans les couches minces, celle du parenchyme ligneux étant au contraire plus considérable. Cette circonstance vient encore s'ajouter à la précédente pour diminuer la densité du bois dans les couches étroites de cette essence. Si l'on a raison de dire, en laissant de cóté toutes les autres causes modificatrices de la densité, que, dans les résineux, cette densité varie en sens inverse de la largeur des couches, on a tort d'ajouter que c'est le contraire pour les feuillus. Présentée ainsi d'une maniére générale, cette conclusion n'est pas justifiée. En réalité elle ne s'applique qu'aux bois dont chaque couche est bordée intérieurement par une rangée de gros vaisseaux. On ajoute : Dans les résineux, l'épaisseur de la zone d'été est à peu prés constante, quelle que soit la largeur de la couche; celle de printemps seule varie; dans les feuillus c'est le contraire, la zone de printemps est à peu prés fixe, celle d'été étant seule sujette à changer. Cette opinion repose sur les deux erreurs d'observation que j'ai signalées précédemment et qui consistent, l’une à regarder le liséré d'éléments aplatis des Conifères comme représentant uniquement la zone d'été, l'autre à considérer la bande à gros vaisseaux des Chénes comme représentant uniquement la zone de printemps. J'ai dit plus haut avoir constaté que ces zones, entendues comme elles doivent l'étre, varient sensiblement dans le méme sens (1). Modifications de la densité par l'imprégnation de tanin et de ré- sine. — La densité des bois est toujours plus ou moins modifiée par le tanin ou la résine, et parfois par ces deux substances, qui imprègnent à des degrés fort divers les parois de leurs éléments. Des couches larges, formées d'éléments à parois relativement minces et à large lumen, peuvent, gràce à cette imprégnation, acquérir une densité supérieure à celle de couches plus étroites, mais peu imprégnées. C'est ce qui se présente dans le bas du tronc et des branches chez les Conifères vigou- reux. L'évolution du cambium est précoce et active dans ces régions; les couches y sont larges et le tissu n'y présenterait qu'une faible den- (1) L'observation suivante est bien propre à montrer que la différence qu'on a établie entre la constitution du bois des deux catégories d'essences est peu justifiée. Dans les cas nombreux, soit normaux, soit pathologiques, où les Conifères forment du bois rouge, il arrive souvent que le bord interne de chaque couche est constitué par une zone blanchàtre d'un tissu moins dense que le reste de la couche. Cette zone a une épaisseur à peu prés constante et généralement assez faible, quelle que soit la largeur de la couche. Sa présence diminuant un peu la densité de celle-ci, et d'autre part les trachéides cylindriques du bois rouge ayant sensiblement le méme diamètre, il en résulte que plus les couches sont étroites, plus faible est la densité du bois, puisque les zones blanches se trouvent plus rapprochées. Le caractère de proportion- nalité entre la largeur des couches et la densité, que l'on regardait comme apparte- nant aux essences feuillues, ne leur est donc pas plus spécial qu'il ne leur est applicable d'une manière générale, SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. 105 sité si le tanin et la- résine, toujours trés abondants à la base des organes, de méme que partout où il y a accumulation d'amidon, ne les imprégnaient fortement et n'augmentaient par là leur densité. Pour le méme motif la densité du bois rouge, déjà trés élevée par suite de sa structure, se trouve encore augmentée. Les volumineuses tumeurs pro- duites sur le tronc des Sapins par l'OEcidium elatinum ont un bois dontles trachéides, par leur forme et leurs dimensions, different peu des trachéides normales, et cependant ce bois a une grande densité, due précisément au tanin et à la résine. C'est aussi à la suite de l'impré- gnation par ces substances ou par le tanin seul que le bois parfait a une densité supérieure à celle de l'aubier, dont il ne diffère en rien par la structure. Inversement, c'est parce qu'il est peu imprégné que le bois des Sapins dominés a, contrairement à ce que l'on croyait, une faible densité, bien que les couches ligneuses y soient étroites et constituées presque uniquement par des trachéides à lumen exigu. Aussi, par suite de l'intervention de ce facteur, dont on avait jusqu'ici trop peu tenu compte, l'appréciation, méme approximative, de la densité d'un bois d'aprés sa structure, ne peut qu'étre hasardée. Seules, les recherches directes peuvent la faire connaitre. SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. PRÉSIDENCE DE M. PRILLIEUX. M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 12 février, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce six présentations nouvelles et, par suite de celle qui avait été faite dans la précédente séance, pro- clame membre de la Société : M. Pic (Maurice), à Digoin (Saône-et-Loire), présenté par MM. Ernest Olivier et Malinvaud. M. Roze donne lecture du procès-verbal suivant : 106 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. PROCÈS-VERBAL DE VÉRIFICATION DES COMPTES DU TRÉSORIER DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE PAR LA COMMISSION DE COMPTABILITÉ POUR L'ANNÉE COMPTABLE 1891. La Commission de comptabilité a vérifié dans tous leurs détails les comptes présentés par M. Ramond, trésorier de la Société. Lesdits comptes se soldent par un excédent de recettes, au 31 décembre 1891, de 42,924 fr. 76 cent., düment représenté par les valeurs détaillées dans le Rapport sur la situation financière dont M. le Trésorier a donné lec- ture à la Société dans la séance du 12 février dernier. La Commission a reconnu la compléte régularité de ces comptes. Elle propose, en conséquence, à la Société de les déclarer approuvés, et d'exprimer à M. Ramond, en méme temps que la vive expression de ses sentiments de profonde gratitude, le regret qu'elle éprouve de le voir résigner les importantes fonctions de Trésorier qu'il a remplies depuis l'année 1869 avec un zéle et un dévouement au-dessus de tout éloge. Paris, le 26 mars 1892. Les membres de la Commission : Le Rapporleur, Ep. BORNET, CINTRACT, H. DE VILMORIN. E. ROZE- Le Président, PRILLIEUX. Les propositions formulées à la fin de ce procès-verbal sont mises aux voix et adoptées à l’unanimité. Il est procédé ensuite à l'élection d’un Trésorier en remplacement de M. Ramond, démissionnaire. Cette élection, dont les sociétaires avaient été prévenus par un avis spécial et des lettres de convo- cation, doit avoir lieu, d’après le Règlement, à la majorité des membres présents. M. le Président, au nom du Conseil d'adininistration, propose la candidature de M. Théodore Delacour, Associé de la maison Vilmorin-Andrieux et C". Cette proposition est adoptée par un vote unanime de l'assemblée, et M. Delacour est proclamé TRÉSORIER de la Société. MER. — INFLUENCE DES DÉCORTICATIONS ANNULAIRES. 107 M. Mer fait à la Société la communication suivante : INFLUENCE DES DÉCORTICATIONS ANNULAIRES SUR LA VÉGÉTATION DES ARBRES, par M. Émile MER. J'ai entrepris depuis quatre ans une série de recherches afin d'étudier avec plus de précision qu'on ne l'avait fait jusqu'ici les effets physiolo- giques des décortications annulaires. Dans ce but j'ai mis en expérience de nombreux arbres d'essence, d'àge et de constitution variés, végétant les uns en massif, les autres isolés. Les annélations furent effectuées à diverses époques de l'année; on enleva l'écorce sur différentes largeurs, depuis 20 centimètres jusqu'à 6 et 8 mètres. Pour chaque sujet d'expé- rience les conséquences de l'opération furent enregistrées jusqu'à sa mort, laquelle survenait au bout d'un temps fort variable: de deux ou trois mois à trois ou quatre aus. Daus le cours de cette période je pré- levai de nombreux échantillons à divers niveaux (dans l'anneau, de méme qu'au-dessus et au-dessous de celui-ci) pour étudier les varia- tions que l'opération avait fait subir dans chacune de ces régions à la leneur en eau, en amidon, en tanin et en azote. Cet examen porta aussi sur les racines et me fournit, comme on le verra, des données importantes, non seulement sur les effets des annélations, mais encore, à un point de vue plus général, sur le mouvement des substances nutri- lives dans les arbres. Enfin, je fis diverses expériences sur les décorti- cations de branches. Toutes ces études ne sont pas terminées, mais j'ai déjà amassé des matériaux en quantité suffisante pour être à méme d'établir, d'une manière précise, les principales conséquences des anné- lations. I J'ai constaté que les effets produits par les décortieations annulaires sur la végétation des arbres sont soumis à un certain nombre d'influences que je vais passer en revue : 1° Largeur des anneaux d'écorce enlevés. — Toutes choses égales d'ail- leurs, plus cette largeur est grande, plus rapide est le dépérissement. Ainsi, sur tous ceux de mes arbres d'expérience, qu'elle qu'en fût l'essence, qui avaient été écoreés depuis la base jusqu'aux premiéres brauches, c'est-à-dire sur presque toute la longueur du füt (6 à 8 métres), la cime est morte bien plus tôt que sur ceux où un anneau d’écorce de 20 à 30 centimètres seulement avait été détaché. 2 Situation de l'annélation. — J'ai toujours remarqué que, quand elle avait été pratiquée à la partie supérieure du füt (sous les branches), la cime 108 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. dépérissait plus tôt que quand l'écorcement avait eu lieu à la base (à 30 ou 40 centimètres de terre). 9° Structure du bois, état de la réserve amylacée suivant les essences. — Toutes choses égales d'ailleurs, les essences pourvues d'un duramen suppor- taient moins l'opération que les autres. ll en était ainsi pour les Chénes. Parmi celles dont la région centrale n'est pas occupée par un duramen, il existait de notables différences suivant que le bois avait une structure facilitant plus ou moins rapidement la dessiccation, suivant aussi que la réserve amylacée était plus ou moins abondante. Les essences à bois léger, renfermant peu d'amidon, dépérissaient rapidement. Celles au contraire qui ont un bois compact et une forte réserve d'amidon ne succombaient qu'au bout d'un temps assez long. Dans le premier cas se rangent les arbres à bois blanc (Peuplier, Tilleul et surtout Épicéa). Dans le second on doit grouper le Charme et surtout le Hétre (1). 4° Situation des arbres. — Les annélations m'ont paru être moins rapide- ment nuisibles sur les arbres vivant en massif que sur ceux qui étaient isolés, sur ceux exposés au nord et à l'est que sur ceux placés au midi et à l'ouest. 5° Grosseur des arbres. — Des Chênes de trente-cinq ans écorcés en juillet 1890 étaient morts pour la plupart à l'entrée de l'hiver suivant, tandis que d'autres Chénes plus ágés (quatre-vingts ans) et plus gros par conséquent, opérés à la méme époque, purent vivre un, deux et méme trois ans. 6° Vigueur végétative. — Les sujets vigoureux résistaient plus longtemps que ceux dont la végétation était languissante. Dans certains cas cette influence contre-balancait celle relative à la situation. Ainsi des arbres placés sous le couvert de leurs voisins auraient dù, d’après ce qui vient d’être dit, dépérir moins vite. C’est le contraire cependant qui se produisait. T° Protection exercée sur le bois dénudé. — Dans mes expériences je n'ai pas eu recours à des enduits protecteurs. Leur efficacité, provisoire tout au moins, est bien connue et a été surtout mise en évidence par les recherches de Faivre (2). Mais il m'est arrivé de voir le tronc des Pins sylvestres se couvrir d'un enduit de résine dans toute la région écorcée. Plusieurs de ces Pins ont vécu assez longtemps. Sur l'un d'entre eux notamment, annelé à 6 métres de terre, j'ai pratiqué dix-huit mois aprés, une section à travers l'anneau; le bois ne s'était presque pas desséché à la périphérie. Une rondelle faite à ce niveau renfermait encore 43 pour 100 d'eau. Or, à 20 centimétres au-dessous de l'an- neau, le bois en renfermait la méme quantité et à 20 centimétres au-dessus il n'en contenait guére plus : 48 pour 100. Je suis porté à croire que la résine (1) Un de mes Hétres, àgé de quatre-vingts ans, situé dans une coupe récemment faite, avait été écorcé sur 8 mètres de hauteur au mois de mai 1888. Il conserva ses feuilles jusqu'à l'automne. Au printemps des années 1889, 1890 et 1891, de nouvelles feuilles apparurent. Elles étaient chaque année plus petites et moins nombreuses que l’année précédente. Elles tombaient plus tôt et naissaient plus tard que les feuilles normales; mais le dépérissement intégral ne survint qu'au mois de septembre dernier. (2) Annales des sciences naturelles, 5° série, t. XII, p. 135 et suiv. MER. — INFLUENCE DES DÉCORTICATIONS ANNULAIRES. 109 desséchée qui avait coulé à la surface de la plaie et y formait une couche assez épaisse protégeait le bois contre la dessiccation. 8° Disposition des arbres à se couvrir de branches au-dessous de l'anné- lation. — Certaines essences se garnissent de branches aprés l'écorcement quand les sujets ne sont pas trop âgés. Ceux d'entre eux auxquels je laissais ces branches vivaient plus longtemps que ceux sur lesquels je les faisais couper. En général les résineux mouraient plus tót que les feuillus ; mais, comme il y avait à tenir compte de l'intervention de plusieurs des influences dont il vient d'étre question, on ne pouvait attribuer ce résultat uniquement à l'absence de rejets sur le bas du tronc. 9 Disposition des racines à se souder à celles des arbres voisins. — On sait que les racines de certains arbres se greffent facilement par approche aux racines des arbres de méme espéce qui les entourent, et que cette faculté varie beaucoup suivant les essences. Le Sapin est certainement l'une de celles oü cette soudure est le plus fréquente. Il suffit de mettre à nu les racines dans un massif de Sapins végétant à l'état serré, pour voir que toutes les racines sont soudées les unes aux autres et forment un véritable lacis. La plupart de mes Sapins d'expérience vivaient plus longtemps que les Épicéas et les Hétres qui s’y trouvaient mélangés. Je n'hésite pas à attribuer ce résultat à la soudure dont je viens de parler. On verra plus loin comment il doit s'interpréter. IT Je passe à l’étude des modifications intérieures qui se produisent dans les arbres écorcés. Je les examinerai d'abord dans l'anneau, puis au- dessus et au-dessous de cette région. 1° Dans l'anneau. — Si l'opération est faite au mois de juin, époque à laquelle les décortications s'effectuent facilement, le premier résultat obtenu est l'arrét, sur toute la surface mise à nu, du développement de la couche qui avait commencé à se former. Le jeune tissu, imparfaite- ment lignifié, perd rapidement son eau au contact de l'air et se déforme (1). N'étant plus protégé par l'écorce, le bois meurt et se desséche de plus en plus profondément. Il s'établit ainsi, autour du bois intérieur resté vivant, un cylindre de bois nécrosé dont l'épaisseur augmente peu à peu; (1) Par suite de la dilacération des éléments qui accompagne toujours l'écorcement, il se produit un écoulement de tanin, lequel, s'oxydant au contact de l'air, forme un enduit brunàtre à la surface de la plaie et jusqu'à une profondeur de quelques milli- métres. En outre l'eau pluviale, entrainant par lavage le tanin qui impregne les Parois des éléments plus anciens, le dépose dans le lumen de ceux-ci sous forme d'amas brun rougeâtre, ce qui donne au bois récemment dénudé une teinte ocreuse d'autant plus intense qu'il était plus riche en tanin. Cette teinte disparait au bout de quelques mois, l'eau de pluie finissant par entrainer ce tanin oxydé; le bois conserve alors une teinte grise. 110 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. toutefois cet effet se produit de plus en plus lentement par suite de la présence méme du cylindre de bois mort, qui remplacant l'écorce pro- tège à son tour la région centrale. Ainsi sur une section pratiquée à travers l'anneau d'un Sapin opéré quinze mois auparavant à 6 mètres de terre on apercevait une zone plus pâle de 4 centimètre d'épaisseur, ne renfermant plus que 25 pour 100 d'eau, alors que la région inté- rieure en contenait encore 54 pour 100, c'est-à-dire la teneur normale. C'est gràce à cette enveloppe protectrice que l'eau peut encore s'élever par la région centrale (1). Une des conséquences les plus importantes des annélations est la dispa- rition plus ou moins rapide de l'amidon de toute la région décortiquée. Sur des Chênes de quarante ans et sur d'autres âgés de soixante-dix à quatre-vingls ans, écorcés au mois de juin, les uns sur toute la longueur du füt, les autres sur 20 centimètres de large et sous les branches, l'ami- don avait déjà notablement diminué dans l'aubier au bout d'un mois, et entièrement disparu au mois d'octobre, en suivant généralement un cer- tain ordre, Les petits rayons médullaires s'étaient d'abord vidés, puis la partie centrale des gros, enfin la périphérie de ceux-ci et le parenchyme ligneux (2). Cette résorplion de l'amidon est plus ou moins rapide sui- vant les essences et les saisons. L'annélation ayant été pratiquée à l'automne, j'ai trouvé encore une certaine quantité d'amidon au prin- temps, bien qu'il se füt écoulé un plus long laps de temps que dans l'expérience précédente. En hiver la résorption est donc bien moins active. Si l'écorcement est fait dans le courant de l'été, non seulement toute l'activité cambiale est arrétée à la surface de la plaie, mais les éléments créés en dernier lieu ne peuvent se perfectionner; leurs parois ne s'épaississent pas, restant méme souvent ondulées. Ils demeurent fixés dans leur structure rudimentaire. 2 Région située au-dessus de l'anneau. — Quand l'annélation est effectuée au mois de mai, les pousses qui se développent peu de temps aprés dans la cime n'acquiérent pas les dimensions de celles des années précédentes; leurs feuilles restent plus exigués et ont une coloration (4) Si la zone périphérique se dessèche, c'est parce que l'eau, qui, pendant quelque temps encore après l'opération, continue à s'élever par celte voie, s’évapore plus rapidement qu'elle n'arrive. Une fois parvenue à une certaine limite de dessiccation, qui m'a paru être atteinte quand le dosage de l’eau descend au-dessous de 20 pour 100, le bois dépérit et l'eau ne parait plus pouvoir le traverser. (2) C'est à peu près dans le méme ordre que l'amidon disparaît en automne du bois des essences à réserve amylacée peu abondante (bois blancs, Conifeéres). Voy. Répar- tilion hivernale de l'amidon dans les plantes ligneuses (Compt. rend. de l'Acad. des sciences, 27 avril 1891). MER. — INFLUENCE DES DÉCORTICATIONS ANNULAIRES. 111 plus pàle. Non seulement aucun bourgeon dormant ne s'évolutionne sur le tronc, mais il arrive assez souvent qu'un certain nombre de bourgeons normaux restent sans se développer. Tous ces caractères attestent un apport insuffisant de matières azotées dans la cime. On aurait tort tou- tefois de conclure de ce fait que les tissus existants en soient appauvris. C'est ce qui résulte du moins d'un dosage d'azote (écorce et liber) exé- cuté sur un de mes arbres d'expérience (Hétre d'une soixantaine d'an- nées, annelé à 6 mètres de terre depuis dix-huit mois et paraissant encore assez vigoureux). Je trouvai les quantités d'azote suivantes pour 100 de matiére séche : A 2m,50 au-dessous de l’anneau........ Es E 0,796. A 07,50 au-dessous de l'anneau........... II 0,758. A 07,50 au-dessus de l'anneau....... E E SA 0,715. Cette constance dans la teneur d'azote prouve que les tissus retiennent ce corps avec énergie et ne le cédent pas aux organes en évolution, ainsi que cela a lieu pour les substances hydrocarbonées de réserve. Ces or- ganes ont besoin, pour parfaire leur développement, de l'azote que leur apporte, sous forme de nitrales, l'eau puisée par les racines. Comme l'arrivée de cette eau dans la cime est plus ou moins ralentie à la suite de l'opération, ces nitrates ne parviennent qu'en quantité insuffisante aux pousses nouvelles, qui souffrent ainsi à la fois par pénurie d'eau, d'azote et des divers sels que fournit le sol. C'est ainsi que je crois devoir expliquer le ralentissement dans l'évolution des branches, si caractéristique pour toute la région située au-dessus de l'annélation. Mais il n'en est pas de méme de l'activité cambiale, au moins pendant la première année. Bien souvent j'ai constaté que la couche de bois formée aprés l'opération est aussi large, sinon plus, que les précé- dentes. Il semble qu'un abondant apport d'eau et de matières azotées soit moins nécessaire pour cela que pour le développement de nouvelles pousses. Cette activité du cambium est du reste favorisée par l'aceumu- lation d'amidon qui ne tarde pas à se produire dans la cime, celui créé par les feuilles ne pouvant, ainsi qu'on l'a vu, se répandre dans la partie du tronc écorcée, ni, comme on le verra plus loin, dans toute la région située au-dessous de l'anneau (1). (1) Dans le voisinage des lévres de l'anneau il se forme, comme on sait, des bourrelets ; mais celui de la lévre supérieure est notablement plus gros que celui de la lévre inférieure. On en comprend facilement la raison quand l'annélation est faite au bas d'une branche ou dans la partie du tronc située au-dessous des rameaux. Dans ce cas l'amidon, à mesure qu'il se forme, se loge d'abord dans les tissus de réserve, puis ceux-ci une fois remplis, il s'accumule, sous la poussée de la production. inces- sante de cette substance par les feuilles dans la région où, par suite. de la diminution de pression de l'écorce, il peut trouver le plus de place, c'est-à-dire dans le voisi- 112 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. L'eau renfermée dans les tissus au-dessus de l’annélation est moins abondante que dans les conditions normales, ce qui se concoit, puisqu'il leur en arrive de moins en moins à mesure que l'anneau se desséche plus profondément et qu'ils continuent à en perdre par transpiration ; mais la quantité qui subsiste, même au bout d'un temps assez long (deux et trois ans), est plus considérable qu'on ne le supposerait, ainsi qu'on le verra par les tableaux que je produirai ultérieurement. 39» Région située au-dessous de l'anneau. — Dans cette région les conséquences de l'écorcement sont bien différentes de ce qu'elles sont au-dessus de l'anneau. Si l'arbre appartient à la catégorie des feuillus, si de plus il est assez jeune, les bourgeons dormants dont le tronc est plus ou moins garni ne tardent pas à se développer, ce qui n'a pas lieu, comme je l'ai dit, dans la partie supérieure à l'anneau. Les pousses qu'ils forment ont méme souvent une vigueur toute spé- ciale, analogue à celle qui caractérise les rejets apparaissant sur les nage de la lèvre supérieure de la plaie. 11 y est du reste attiré par la grande activité génésique qui ne tarde pas à s'y développer, comme dans tous les tissus qui bordent une plaie, à la suite de l'abaissement de tension des tissus cortico-libériens. Les choses ne se passent pas ainsi à la lévre inférieure. Les éléments de bordure se multiplient bien, mais d'une manière moins active, parce qu'ils reçoivent beaucoup moins d'amidon. En effet, dans le cas d'une annélation du tronc effectuée sous les premières branches, l'amidon ne peut arriver à la lèvre inférieure, puisqu'il disparaît rapidement, comme on le verra plus loin, de la région infra-annulaire. D'autre part, quand l'annélation est exéculée à la partie inférieure d'une branche insérée soit sur une autre branche, soit directement sur ie tronc, l'amidon pourrait sans doute se rendre soit de cette branche secondaire, soit du tronc, à la lèvre infé- rieure de la plaie, mais il faudrait pour cela qu'il prit une direction latérale. Or cette substance, qui, d'aprés les expériences relatées plus bas, semble, dans sa marche descendante vers les radicelles, cheminer par les tubes grillagés du liber, ne quitte pas facilement la voie direete pour s'engager dans les embranchements. Cela n'ar- rive pas, d’après mes observations, quand il s'agit d'une annélation faite au bas d'un rameau inséré sur le tronc. Le cas se présente au contraire dans une certaine mesure, pour une aunélation faite sur une branche insérée sur une autre branche. M. Lecomte dit n'avoir jamais constaté la présence d'amidon au-dessous des anné- lations faites sur des rameaux (Journal de Bot., 1887, p. 266 et suiv.). Il n'avait sans doute opéré que sur des rameaux insérés sur le tronc. Si l'on pratique une double décortication au milieu d'une branche, de manière que la région limitée par chacun des anneaux soit assez étendue et garnie de rameaux secondaires, l'amidon provenant des feuilles de ces rameaux ne peut sortir de la région ainsi isolée. Il semble donc qu'il n'y aitici aucun motif pour qu'il s'accumule de préférence dans le voisinage de la lèvre inférieure et que le bourrelet qui ne tarde pas à s'y former soit plus déve- loppé que celui de la lèvre supérieure. Il en est cependant ainsi. Sans doute la différence de grosseur entre les deux bourrelets est moindre que dans le cas d'une annélation simple, mais néanmoins celui qui se forme à la lèvre supérieure de l'an- neau inférieur est toujours plus fort que celui qui apparait à la lèvre inférieure de l'anneau supérieur. Les tubes grillagés de ces rameaux secondaires communiquent en effet avee ceux de la partie inférieure plus facilement qu'avec ceux de la partie supérieure de la région ainsi délimitée. C’est par des courbes bien plus ouvertes qu'ils se raccordent avec les premiers. MER. — INFLUENCE DES DÉCORTICATIONS ANNULAIRES. 113 souches des arbres exploités. Non seulement leur croissance est rapide, mais elles atteignent de grandes dimensions, leurs feuilles deviennent larges et épaisses, d'un vert foncé. Dans les espèces où ces organes sont velus, comme dans le Betula pubescens, le pilosisme y est trés déve- loppé. Tous ces caractères sont l'indice d'un apport considérable de ni- trates dans cette région. Ainsi, tandis qu'au-dessus de l'anneau il semble qu'il y ait pénurie d'azote, il parait y avoir pléthore au-dessous, et cela précisément pour un motif analogue à celui d’où résulte l'aceumulation d'amidon dans la première de ces régions. L'eau chargée de nitrates ne pouvant pénétrer que difficilement au-dessus de l'annélation, se con- centre au-dessous et y est aussitót employée par les pousses en évolu- lion. Pendant la première année du moins, toute activité cambiale est suspendue, jusque dans les racines et les radicelles (1). Si l'opération est faite au début du printemps, l'assise génératrice libéro-ligneuse de- meure inerte; si elle a lieu au mois de mai ou de juin, alors que déjà cetle assise avait commencé à fonctionner, le développement est aussilót arrété. En examinant en automne le rudiment de nouvelle couche qui s'était formé avant l'annélation, on voit qu'il ne s'est ajouté aucun élé- ment à ceux existant à cette époque. Bien plus, ceux qui étaient en évolution n'ont pu se perfectionner, se lignifier, épaissir ou méme recti- fier leur contour, que l'on retrouve ondulé comme au moment de l'opé- ration. L'allongement des radicelles finit aussi par s'arrêter et il ne s'en forme plus de nouvelles. Cet état de choses s'explique quand on examine à intervalles suffisam- ment rapprochés l'état de la réserveamylacée dans la région infra-annu- laire. On constate que cette réserve diminue rapidement. Si des bourgeons apparaissent, ceux-ci en attirent une partie, aussi en trouve-t-on dans leur voisinage. Mais ils sont loin de la consommer entiérement, car elle disparait bientót, méme des troncs sur lesquels ne se développe aucun rameau (2). Cette disparition est graduelle et s'effectue dans le méme (1) Parfois cependant, à la fin de l'été il se forme quelques nouveaux éléments sur une étendue assez restreinte au-dessous de l'insertion des nouvelles branches. (2) Plusieurs observateurs ont signalé, sans pouvoir l'expliquer, le fait suivant ; quand la région située au-dessus de la lèvre supérieure d’une annélation est placée dans un milieu suflisamment humide, il s'y développe des radicelles, ce qui ne se produit sur aucun point de la région infra-annulaire. Faivre notamment avait con- staté ce fait quand il pratiquait des décortications sur les racines (Ann. des sc. nat. voy. loc. cit.). Cette différence dans les effets provient précisément de l'accumu- lation d'amidon dans la région supra-annulaire et de sa disparition dans la région infra-annulaire. On sait que les radicelles n'apparaissent que sur les points d'une bouture oü se trouve amassée une provision suffisante d'amidon, et principalement à celle de ses extrémités qui est en contact avec l'eau. Il ne peut donc s'en former au-dessous de l'anneau, où la réserve amylacée, loin de s’accroitre, diminue rapide- ment à la suite de l'opération. T. XXXIX. (SÉANCES) 8 114 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. ordre que celui qui a été décrit pour sa résorption dans l'anneau. En outre il est à remarquer qu'elle se produit d'abord dans l'écorce et les parties les plus àgées du liber, en méme temps que dans les couches Jes plus aneieunes du bois. La parlie voisine de l'annélation perd son amidon avant la partie inférieure du tronc et celle-ci avant les grosses racines. C'est dans les radicelles qu'on rencontre cette substance en dernier lieu, Elle chemine donc de haut en bas et se rend dans ces organes qui l'attirent pour la faire servir quelque temps encore à leur développement. Mais elle finit par disparaitre aussi des radicelles. Cette résorption de l'amidon dans toute la partie de l'arbre située au-dessous de l'annélation se produit plus ou moins rapidement suivant les essences. Íl persiste plus longtemps dans celles où il est abondant. Des Chénes de trente-cinq et de quatre-vingts ans, écorcés au mois de juillet, avaient entiérement perdu leur réserve amylacée au mois d'oc- tobre. Dans les Conifères, où cette réserve est en général assez faible, la disparition est encore plus prompte. Mais, méme dans les essences à réserve abondante, elle s'effectue d'une manière variable. J'ai toujours constaté qu'elle est plus rapide dans le Chéne que dans le Hétre. Enfin, suivant l'époque à laquelle elle est faite, l'opération exerce aussi une influence notable. Des Chénes ayant été annelés en novembre, j'ai trouvé encore passablement d'amidon dans leurs racines et surtout dans leurs radicelles au mois d'avril suivant. De ce qui précède il résulte deux faits importants : 1? la réserve amylacée disparaît rapidement de toute la région infra-annulaire ; 2 elle n'est pas rem- placée. Il s'agit maintenant d'interpréter ces deux résultats. 1° Et d'abord, à quelle cause est due la disparition? On doit l’attribuer en partie à la consommation qu'en font les rameaux qui apparaissent sur le tronc et les radicelles qui se développent encore un certain temps. Mais ce ne sont là que des causes secondaires, car, aprés avoir pratiqué des annélations doubles, de maniére à laisser entre chacune d'elles une bande d'écorce de 30 à 50 cen- timétres de large, j'ai constaté que l'amidon disparaissait également assez vite de cette région, bien que cependant il ne s'y formât aucune branche et qu'elle ne füt plus en communication avec les racines. En réalité, il y a à la fois migra- tion et résorplion, cette derniére analogue à celle qui se produit dans les arbres abattus quand ils sont placés dans des conditions oü la végétation peut se maintenir assez longtemps (1). Quelle en est la cause? J'ai signalé l'an - (4) Le 27 aoùt 1890, je fis exploiter un Hétre de quatre-vingts ans, isolé, trés vigoureux, mesurant 1 mètre de tour. Toutes les branches furent enlevées et le fût, réduit à un troncou de 8 métres de long, fut abandonné sur le sol. A ce moment la réserve amylacée était trés abondante dans le bois, le liber et l'écorce. Au mois de novenibre suivant, ayant fait.débiter ce tronc, je n'y trouvai plus trace d'amidon. — Plusicurs fois il n'est arrivé d'immerger par une extrémité des fragments de bran- ches de Chêne ct de Hêtre, en les maintenant à l'obscurité. Au bout de deux mois MER. — INFLUENCE DES DÉCORTICATIONS ANNULAIRES. 319 , dernier une disparition semblable de l'écorce, du liber et souvent méme du bois dans les arbres à la fin de l'automne, et j'ai émis l'opinion qu'elle sem- blait due àla combustion respiratoire (1). M. Fischer, qui s'occupait à la méme époque de cette question, a trouvé comme moi que l'amidon disparait à l'entrée de l'hiver, mais il est d'avis qu'il se transforme en huile et en gly- cose (2). Cette transformation proviendrait de l'antagonisme entre les leucites et les diastases. L'activité des premiers étant ralentie par l'abaissement de la température et les diastases continuant à agir avecla méme énergie, il finirait par en résulter une conversion compléte de l'amidon en glycose. Les expé- riences que je viens de relater, sans parler d'autres que j'ai faites récemment, ne paraissent guère favorables à cette manière de voir. En effet, si l'abaisse- ment de température favorisait la transformation de l'amidon, ce corps dispa- raitrait plus rapidement des sujets écorcés à la fin de l'automne que de ceux écorcés au printemps et en été. Or, comme on vient de le voir, c'est précisé- ment l'inverse qui alieu. Au contraire, cette différence s'explique en admet- tant la disparition par combustion respiratoire. Il est naturel que celle-ci soit plus énergique en été qu'en hiver. 2 Puisque l'amidon finit par disparaître entièrement de toute la région située au-dessous du bord supérieur de l'annélation, cela prouve que non seu- lement il est absorbé, mais encore qu'il n'est pas remplacé (3). Et cependant, dans toute la région au-dessus de l'anneau il se rencontre en plus grande abondance que dans les conditions normales. Il ne peut donc passer de la se- conde dans la première, et l’on est autorisé à conclure qu’il ne peut cheminer longitudinalement de haut en bas par le bois, que pour cela l’écorce est néces- l'amidon avait généralement disparu du Chéne. Il persistait plus longtemps daus le Hétre. — Pour varier ces expériences, j'ai coupé toute la cime sur des Chénes de quarante ans, en ayant soin d'enlever les rameaux provenant des bourgeons dormants, à mesure qu'ils apparaissaient sur le tronc. Sur d'autres Chénes la méme opération fut pratiquée, mais en outre on enleva l'écorce sur toute la hauteur du tronc subsis- tant. Dans tous ces sujets d'expérience l'amidon avait disparu, méme des radicelles, deux à trois mois après l'opération, laquelle était faite en été, (1) Compt. rend. de l'Acad. des sciences, 27 avril 1891. (2) Pringsheim's Jahrb. f. wiss. Bot. XXII, p. 73-160. : a (3) Lorsque la décortication est faite sur un jeune arbre, la portion du tronc située sous l'anneau continue à produire une certaine quantité d'amidon par la chlorophylle de son écorce. Si l’annélation est double et si les deux anneaux ne sont pas trop dis- tants l'un de l'autre (20 c. par exemple), cette substance se remarque pendant un certain temps encore dans toute la région qui les sépare, parce qu'elle ne peut franchir la limite de ces anneaux. Mais, au-dessous de l'anneau inférieur ou de l'anneau unique quand la décortication est simple, l'amidon n'est généralement plus visible, parce qu'il est dissous à inesure qu'il se forme et entraîné dans toute la région inférieure du tronc, de méme que dans les racines. C'est ainsi qu'ayant pratiqué au mois de mars une décortication double sur un vigoureux rejet de Sorbier de trois ans, la région inter-annulaire était au mois de mai remplie d'amidon, tandis Trade de Panneau supérieur et au-dessous de l'anneau inférieur on n'en voyait plus — Dans la premiere de ces régions il était employé au développement des jeunes pousses et dans la seconde à la formation des radicelles. Ayant placé à l'abri du jour un autre rejet de Sorbier opéré de méme, aucune trace d'amidon ne s’observait dans E inter-annulaire. La quantité d'amidon ainsi produite par le parenchyme cortical est tout à fait insuffisante pour l'entretien des racines. 116 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. saire. Comme le parenchyme cortical n'existe plus dans les parties basses du tronc d'un arbre âgé, on peut ajouter que c'est par le liber que l'amidon che- mine. Mais parmi les éléments divers qui composent ce tissu, y en a-t-il de spécialement affectés à ce transport? Pour le savoir, j'ai pratiqué en été des décortications en hélice sur des Chénes, en faisant varier le nombre de tours (jusqu'à le réduire à un seul sur une hauteur de 2 métres), de méme que la largeur des bandes d'écorce enlevées. De cette manière il n'y avait pas inter- ruption latérale, mais seulement interruption longitudinale entre l'écorce de la région du tronc occupée par l'hélice et celle de la région située au-dessus du point où elle débutait. L'amidon disparut à peu prés aussi vite que s'il y avait eu annélation et la cime des sujets opérés se dessécha dans le courant de l'au- tomne. En méme temps, sur d'autres Chénes semblables, des bandes d'écorce furent enlevées longitudinalement. Or, plusieurs mois aprés l'opération, on trouva de l'amidon dans toute la région opérée et la cime ne dépérit pas. Cet amidon parvenait de la région supérieure du tronc par les bandes d’écorce laissées en place. En rapprochant les résultats fournis par ces deux expé- riences, on voit que ce ne peut être par le parenchyme libérien que chemine l'amidon ou la substance dans laquelle il se transforme pour circuler, puisque ce parenchyme n'était pas interrompu par l'écorcement en hélice. On est ainsi amené à penser que ce transport s'effectue par des éléments tubulaires. Ceux-ci étant sectionnés en plusieurs endroits à la suite de l'opération, la communica- tion se trouvait interrompue entre leurs divers tronçons. ]l n'en était pas de méme dans les décortications par bandes longitudinales. Or les seuls éléments tubuleux du liber sont les tubes criblés. L'examen précédent fait dans l'anneau et dans les régions supra et infra-annulaires peut étre résumé ainsi : a. Région annelée. — Une zone périphérique plus ou moins épaisse se desséche; l'eau, ne pouvant plus la traverser, ne parvient à la région supérieure que par le bois central, quand celui-ci est perméable. L'ami- don disparait rapidement. Le développement de la nouvelle couche est arrété. Les éléments qui avaient commencé à se former ne peuvent atteindre ni leurs dimensions, ni leur forme normales. b. Région supra-annulaire. — La quantité d'eau qui y pénètre est notablement diminuée. Il en est de méme des nitrates et autres sels que charrie cette eau. Aussi le développement des pousses est-il trés ralenti et finit-il par s'arréter. Tant que la cime porte des feuilles, l'amidon est plus abondant que d'habitude dans cette région, parce qu'il s'y aecu- mule, dans l'impossibilité où il se trouve de franchir l'anneau. Gràce à cet amidon, le cambium, qui parait avoir moins besoin que les pousses d'un apport continu de sels et d'eau, forme une nouvelle couche ligneuse, au moins pendant la premiére année. MER. — INFLUENCE DES DÉCORTICATIONS ANNULAIRES. TI c. Région infra-annulaire. — L'amidon se porte en partie aux radi- celles et aux bourgeons dormants et est en partie résorbé. Comme il n'est pas remplacé par celui que la cime continue à produire, les tissus finissent par en perdre la derniére trace; aussi l'aceroissement des radi- celles ne tarde-t-il pas à s'arréter et l'absorption d'eau se ralentit de plus en plus. L'activité cambiale cesse aussitót aprés l'opération. Puisque l'amidon formé par les feuilles ne peut dépasser l'annélation et que toute la région située au-dessous épuise rapidement sa réserve amylacée, il en résulte que le développement des radicelles ne saurait se poursuivre longtemps après l'opération, ce qui du reste est démontré par l'observation. Les radicelles ne s'aceroissant plus, l'absorption de l'eau va peu à peu diminuant et finit par s'arréter, car il ne suffit point qu'une racine ne périsse pas pour que l'absorption d'eau soit assurée, il faut encore qu'elle s'accroisse d'une maniére continue, puisque c'est surtout et souvent uniquement par les parties jeunes, garnies de poils radicaux, que l'eau et les substances auxquelles elle sert de véhicule pénétrent dans l'organisme. Mais ce n'est pas seulement l'allongement des radicelles qui est arrété, leur existence méme est compromise, car il n'est possible à aucun tissu végétal de subsister en l'absence d'ami- don, de glycose, ou de tout autre aliment respiratoire. Dans les essences à réserve amylacée abondante, les racines peuvent vivre assez longtemps aprés avoir perdu toute trace d'amidon, parce que cet amidon en dispa- raissant se convertit en glycose et qu'il subsiste sans doute pendant un certain temps une quantité assez notable de cette substance. Mais dans les essences où la réserve amylacée est faible, dans les Coniféres entre autres, les derniers restes de glycose sont promptement consommés; aussi les radicelles de ces plantes périssent-elles rapidement. Du reste ce cóté de la question réclame de nouvelles recherches. IH D'aprés ce qui précéde il est possible de se rendre compte de la suc- cession de phénomènes qui occasionnent le dépérissement des arbres sur lesquels a été pratiquée une décortication annulaire. Le premier effet de l'opération est la dessiccation du bois mis à nu, et par suite une diminution dans l'arrivée de l'eau à la partie du tronc qui se trouve au- dessus de l'anneau ; mais, si l'écorcement a été fait dans une région d'un assez grand diamètre et dépourvue de duramen, le bois central protégé par le cylindre desséché continue à laisser passer l'eau en quantité suf- fisante pour permettre à la cime de vivre longtemps. En effet, comme à partir de ce moment elle ne développe que de faibles pousses, la perte d'eau par transpiration se trouve trés réduite. Mais, pour qu'il en füt 118 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. ainsi, il faudrait que les radicelles pussent de leur côté continuer à s’al- longer et à absorber de l’eau. Or c’est ce qui précisément n’a pas lieu, comme on l'a vu. Le dépérissement de la cime est alors la conséquence de l'arrét de fonctionnement des racines. Il peut se produire deux cas : 1° Si la réserve amylacée est abondante et si les feuilles transpirent beaucoup, la cime se dessèche vite et dépérit avant la région infra-annu- laire, en supposant bien entendu que celle-ci ne se garnisse pas de rameaux. C'est ce qui se présente généralement dans les essences feuil- lues à bois dur. 2° Si la réserve amylacée est faible et si les feuilles transpirent peu, la cime ne se desséche que trés lentement, gràee surtout à la provision d'eau qu'elle possède, et il arrive alors souvent que les racines el la région inférieure du tronc dépérissent les premières. C'est ce qui a lieu dans les Épicéas et les Pins. Il n'est pas rare alors de voir les racines pourrir, tandis que les branches sont encore garnies de feuilles. Ce sont méme des exemples de ce genre qui m'ont mis sur la voie du róle des racines dans les conséquences de la décortication. On peut donc dire d'une maniére générale qu'au-dessus de l'annélation le dépérissement survient par pénurie d'aliments albuminoides et au-dessous par défaut d'aliments hydrocarbonés. Les annélations pratiquées sur les rameaux sont bien propres à mon- trer que le plus souvent c'est le ralentissement, puis l'arrét de fonction- nement des ricines qui provoquent le dépérissement de la cime. Les écorcements de branches n'entrainent pas, en effet, de conséquences graves pour la végétation des organes souterrains, puisque ceux-ci con- tinuent à étre alimentés par les autres branches. Or, si l'opération est faite sur une branche d'un petit diamètre, la partie située au-dessus de l'anneau ne tarde pas néanmoins à mourir, parce que, la dessiccation envahissant alors toute l'épaisseur de cet anneau, l'eau ne peut plus le traverser. Si au contraire la décortication est effectuée sur une branche volumineuse ne possédant pas de duramen, l'eau, pouvant passer par la partie centrale, continue à alimenter dans une certaine mesure la partie supérieure. Celle-ci, réservant d'ailleurs pour elle l'amidon produit par ses feuilles, se trouve dans des conditions suffisantes pour pouvoir végé- ter pendant de nombreuses années. R. Hartig cite un exemple remar- quable de ce genre (1). Une des branches d'un Pin fourchu àgé de cent ans avait été annelée par son père en 1871. Elle vivait encore dix-huit mois aprés. Le résultat est le méme quand l'alimentation des racines est assurée par un développement suffisant des branches dans la région infra-annu- (1) V. Allgemein Forst- und Jagd-Zeitung, novembre 1889. MER. — INFLUENCE DES DÉCORTICATIONS ANNULAIRES. 119 laire. C'est à cette cause qu'il faut attribuer la prolongation d'existence de ce Tilleul de Fontainebleau étudié par Gaudichaud (1) et par M. Trécul (2), ainsi que celle des Marronniers de Compiègne cités par M. du Breuil (3). Les uns et les autres avaient la partie inférieure du tronc garnie de rejets (4). Ils étaient assez gros et ne possédaient pas de duramen; par conséquent la région centrale de l'anneau continuait à laisser passer l'eau. Leur feuillage s'était notablement réduit. La trans- piration étant restreinte, le besoin d'eau devenait assez faible et l'ami- don formé par les feuilles, tout en se trouvant moins abondant qu'aupa- ravant, devait suffire aux besoins de la cime, puisqu'il s'y accumulait. La soudure des racines avec celles d'un arbre voisin peut aussi pro- longer l'existence d'un sujet annelé. C'est ce qui se présente fréquemment dans les Sapins. On sait que dans ces arbres les racines se greffent trés facilement les unes aux autres. Presque tous mes Sapins d'expérience, bien qu'opérés depuis deux ans, sont encore en bonne végétation. Ils renferment dans la partie inférieure du tronc de l'amidon qui leur est fourni par l'arbre auquel leurs racines sont soudées. M. Guinier a cité chez un Sapin un cas de longévité remarquable, dû certainement à cette cause (5). Enfin, la réunion à la base des rejets insérés sur une méme souche produit un effet analogue. J'ai eu l'occasion de voir un rejet de Hétre décortiqué accidentellement depuis huit ans, dont la partie supérieure était encore néanmoins en assez bon état. Ce rejet se trouvait relié, par un lambeau de bois vivant, à un autre rejet. Bien que le sujet mutilé, ne füt pas gros (5 centimétres de diamétre), le bois central, protégé par une zone de bois nécrosé de 5 millimètres de largeur, était parfaitement frais (6). La région au-dessous de l'anneau renfermait de l'amidon fourni par le brin avec lequel il communiquait; la partie située au-des- -sus de l'anneau contenait de l'amidon provenant des feuilles du sujet, mais dans l'anneau le bois vivant n'en renfermait pas trace (7). H (1) Compt. rend. de l'Acad. des sciences, 7 mars 1853. (2) Ann. des sc. nat., 4° série, t. IN. (3) Compt. rend. de l'Acad. des sciences, 1873, t. LXXVI, p. 651. i (4) Ce fait n'avait pas échappé à la sagacilé de M. Trécul, qui le regardait comme ayant dù contribuer à la prolongation d'existence de l'arbre. Cependant il ne parait pas s'étre rendu compte que c'était uniquement par ces rejets qu'était entretenue la vitalité des racines. (5) Revue des Eaux et Forêts, 1886, p. 487 et suiv. (6) De toutes les essences sur lesquelles j'ai expérimenté, le Hêtre est celle qui a le mieux supporté les annélations. (7) Cette observation est intéressante en ce qu'elle montre que l'amidon ne peut pas plus cheminer par le bois pour monter que pour descendre. La présence du liber est indispensable. L'amidon peut se rendre transversalement du bois au liber et in- versement, mais il ne peut circuler longitudinalement par le bois. 120 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. devait cependant s'y trouver, pour y entretenir la vie, une certaine quantité de glycose, dont la présence est, à divers degrés, générale dans les vaisseaux. Si un arbre, grâce au concours des diverses circonstances qui vien- nent d'étre examinées, peut résister pendant plusieurs années aux con- séquences de l'annélation, il n'en est pas moins voué à une destruction -plus rapide que dans les conditions normales. Le bois de l'anneau -dénudé finit par se décomposer sous l'influence des agents atmosphé- riques. La dessiccation suspendue pendant un certain temps envahit alors les tissus plus internes, que ne protége plus suffisamment le cylindre de bois nécrosé, et il survient un moment où la région restée vivante ne laisse plus passer assez d'eau pour entretenir la vie dans la cime. M. Duchartre fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR UNE MONSTRUOSITÉ DU PHYSOSTEGIA VIRGINIANA Benth., par M. P. DUCHARTRE. Au mois de juillet 1891, notre savant confrére M. Bornet a bien voulu m'envoyer une tige de Physostegia virginiana Benth., Labiée connue sous le nom vulgaire de Cataleptique de Virginie, qu'il avait remarquée, dans son jardin de Cosne (Niévre), comme offrant une curieuse défor- mation. Ainsi que lui, j'ai vu qu'il y avait là des particularités remar- quables; aussi ai-je fait de cette tige l'objet d'un examen dont je demande à la Société la permission de lui faire connaitre les résultats. Telle que je l'ai reçue, cette tige était longue de 0",62 et mesurait prés d'un centimétre d'épaisseur dans sa partie inférieure. Sa déforma- tion consistait essentiellement en une torsion en spirale qui s'y était opérée à des degrés inégaux, sur divers points, mais non dans toute sa longueur et qui, comme d'ordinaire, en pareil cas, avait déterminé un changement notable dans la disposition des feuilles. A cette torsion s'était méme ajoutée une altération du contour normal de la tige, par suite de laquelle, à plusieurs nœuds, le nombre des feuilles avait été augmenté. Les deux entre-nœuds inférieurs avaient chacun prés d'un centi- métre de longueur et offraient cette particularité anormale que, au lieu des quatre angles par lesquels se distingue la tige des Labiées, angles qui, dans l'espéce dont il s'agit ici, sont épaissis et relevés en fortes cótes, elle présentait cinq de ces cótes. Par conséquent, la section trans- versale de ces entre-nœuds, au lieu d’être quadrilatérale, comme dans DUCHARTRE. — SUR UNE MONSTRUOS. DU PHYSOSTEGIA VIRGINIANA. 121 Tétat normal, était pentagonale, ainsi que l'était, du reste, celle des entre-nœuds plus élevés. Tandis que, dans une tige normale de Labiée, chaque nœud porte deux feuilles opposées qui correspondent à deux des quatre faces de l'entre-nœud sous-jacent, ici l'addition d'une cinquième face à l'entre-uceud avait amené la production d'une troisième feuille au nœud qui le surmontait, c'est-à-dire l'existence d'un verticille ter- naire au lieu d'une simple opposition; seulement, entre la feuille sup- plémentaire et sa voisine d'un cóté il n'y avait qu'une seule cóte, tandis que deux cótes avec une face interposée séparaient celte méme feuille de sa voisine de l'autre cóté. Les côtes de ces deux entre-nœuds inférieurs étaient rectilignes, sans le moindre indice de torsion en spirale; mais elles allaient en augmen- tant quelque peu de longueur vers un cóté de la tige et, par suite, le plan des deux nœuds en était devenu visiblement oblique. Il y avait donc eu, entre les deux cótés opposés de cette base de la tige, un com- mencement de l'inégalité de croissance en longueur qui allait, à partir de ce niveau, devenir rapidement beaucoup plus prononcée. Au troisième entre-nœud, qui mesurait 0",04 de longueur moyenne, la torsion était déjà suffisamment accentuée pour que chacune des cinq côtes décrivit prés d’un demi-tour de spire; c'est dire que la croissance en longueur des deux côtés opposés de cet entre-nœud avait été plus notablement inégale; aussi le nœud qui le surmontait était-il fort oblique, de même nécessairement que le cercle d'insertion des trois feuilles qu'il portait. En outre, ce même {nœud était renflé du côté le plus exhaussé, qui correspondait à une face de l’entre-nœud fortement élargie et bombée. Dans la longueur du quatrième entre-nœud la torsion était nettement dessinée; elle était devenue, en effet, égale à un plein demi-tour de spire, et en méme temps l'inégalité d'allongement avait augmenté au point que cet entre-nœud mesurait en longueur 07,055 d'un côté, 0",075 du côté opposé. Quant à l'épaisseur de la tige dans cet entre-nœud, elle diminuait de bas en haut, au point de rendre bientót les cinq cótes à peu “près équidistantes. Par une conséquence naturelle, la ligne d'insertion des feuilles au nœud se trouvait redressée au point d’être presque ver- ticale, et en méme temps le nœud lui-même était notablement épaissi. Ainsi avait pris naissance, à cette hauteur, une tuméfaction caulinaire oblongue, dans l'étendue de laquelle la spirale était surbaissée, et qui, en outre, offrait une remarquable complexité d'organisation. Ce premier renflement spiralé était suivi d'un second, avec interposition entre les deux d'un entre-nœud droit, moins épais, long de 07,025, et dans la - longueur duquel les c ótes décrivaient un tour de spire entier. L'organisatio n de ces deux renflements spiralés ne 122 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. une assez grande difficulté d'interprétation. Dans l’un et l’autre, la spi- rale décrite par les côtes était surbaissée, à tours uniformément espacés, et de chacun d'eux partaient cinq feuilles normales de forme ainsi que de dimensions, toutes insérées sur une méme spire dressée au point d'étre presque verticale. Par l'effet de cette insertion, le plan de ces feuilles était aussi à peu prés vertical; en outre, leurs bases étaient parfaitement distinctes, séparées l'une de l'autre par deux côtes et une bande interposée. Une question délicate consiste à se demander si les cinq feuilles por- tées par chacun de ces deux renflements spiralés émanaient d'un seul et méme nœud ou bien de deux nœuds successifs que la forte torsion de la tige à ce niveau aurait superposés l'un à l'autre avec l'intermé- diaire d'un seul tour de spire. Cette dernière manière de voir me parait étre la plus admissible; seulement on peut, pour l'accepter, voir une difficulté dans ce fait que, des deux nœuds ainsi superposés, l'un devait porter trois feuilles, l'autre n'en portant que deux. Or cette inégalité de nombre est précisément le fait général que présentait le reste de la tige du Physostegia, dans laquelle les nœuds successifs avaient, pour la plupart, produit alternativement l'un deux, l'autre trois feuilles. Il n'y aurait donc rien d'étonnant à ce que chacune des deux séries de cinq feuilles insérées sur les deux renflements spiralés fût la somme de ces deux nombres d'organes foliaires nés de deux nœuds, ce qu'appuyait, du reste, l'examen des spires décrites par les cótes à ce niveau. Selon cette manière de voir, les trois premières feuilles sur les cinq auraient tenu au nœud terminant l’entre-nœud sous-jacent, tandis que la quatrième et la cinquième auraient dépendu d’un nœud superposé au premier, avec interposition d'un seul tour de spire surbaissée formé par un très court entre-nœud. Au-dessus du renflement spiralé supérieur, la continuation de la tige du Physostegia comprenait, les unes au bout des autres, les parties suivantes : 41° un entre-nœud long de 07,02, dans la longueur duquel les cinq côtes décrivaient chacune un tour de spire et que surmontait un nœud peu renflé, presque horizontal, portant trois feuilles à peu prés en demi-verticille; 2° un entre-nœud long de 0",06, tordu comme le précédent en spirale làche, que terminait un nœud à quatre feuilles disposées comme en un demi-verlicille alterne avec l'inférieur, par l'effet d'un fort renflement unilatéral sur lequel les feuilles manquaient; 3° deux entre-nœuds plus minces, encore tordus, dont les nœuds por- taient, l'un deux, l'autre trois feuilles ; 4 une portion de tige relative- ment gréle, mais normale ; 5" enfin, l'extrémité jeune, dans laquelle la torsion se manifestait de nouveau et avait ramené la disposition des DUCHARTRE. — SUR UNE MONSTRUOS. DU PHYSOSTEGIA VIRGINIANA. 123 feuilles par demi-verticilles qui en comprenaient, les uns deux, les autres trois alternativement. Les monstruosités par torsion de tiges ont fixé l'attention de divers botanistes, et tout récemment elles ont été l'objet d'un grand et impor- tant Mémoire de M. Hugo de Vries (1). On en a méme distingué diffé- rentes sortes entre lesquelles a été établi un classement. Ainsi le savant hollandais rappelle que Braun, en 1854, avait distingué (2) sous le nom de Zwangsdrehung, qu'on peut traduire par Torsion forcée, celles qui changent en un arrangement spiral la disposition naturelle des feuilles opposées ou verticillées ; toutes les autres restaient pour lui réunies sous la simple dénomination de Torsions. De son cóté, M. de Vries, consi- dérant l'ensemble des altérations de forme que des courbures peuvent causer aux plantes, en distingue trois cas généraux : 1. Courbures selon un plan; 2. Tortillements en vis, par lesquels l'axe de l'organe se contourne selon une ligne spirale; 3. Torsions, dans lesquelles l'axe de la tige restant droit, ses tissus superficiels forment comme des bandes spirales. Ces torsions, à leur tour, sont subdivisées par lui en deux caté- gories : A. les Torsions forcées (Zwangsdrehungen) qui, d'aprés Braun, sont la conséquence mécanique de la soudure en spirale continue de toutes les feuilles portées sur une partie de la tige, et qui ont lieu nom- mément lorsque des feuilles normalement opposées ou verticillées se disposent sur une spirale; B. les Torsions simples pour lesquelles manque l'obstacle que peut eréer la soudure des feuilles, et qui résul- tent vraisemblablement d'un allongement considérable ou longtemps continué des tissus périphériques relativement à la moelle. Récemment M. Penzig, en admettant (3) la catégorie des torsions forcées ainsi que le nom allemand (Zwangsdrehung) qui lui a été donné, attribue ces monstruosités tout particulièrement aux herbes à feuilles verticillées ou décussées et dit que, dans ce cas, « souvent (peut-étre toujours?) les » ébauches primordiales des feuilles sont soudées entre elles, et que la » déchirure unilatérale du jeune cône végétatif qui a lieu ensuite est » vraisemblablement la cause de la torsion forcée ». Le Physostegia, dont il est question dans cette note, étant une Labiée herbacée, c'est-à-dire une herbe à feuilles décussées, on serait conduit par cela seul à rattacher la monstruosité qu'elle a offerte à la catégorie des torsions forcées. C'est en effet dans cette catégorie que M. de Vries comprend les cas de torsions qui ont été signalés chez neuf autres (1) De Vries (Hugo), Monographie der Zwangsdrehungen (Prings. Jahrb. für wiss. Bot., XXIII, 1891, pp. 13-206, pl. 2-11). : (2) Bericht über. d. Verh. d. K. Akad. d. Wiss. Berlin, 1854, p. 440 (3) Penzig (0.), Pflanzen-Teratologie, 1, 1890, p. xx. 124 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. espèces de la méme famille (1); méme, parmi ces cas, il y en a un qui s'est présenté sur un Dracocephalum, par conséquent sur une plante bien voisine de celle qui fait l'objet de cette Note, puisque c'est aux dépens des Dracocephalum qu'a été formé le genre Physostegia ; mais, d'un autre cóté, si l'on admet avec M. de Vries (loc. cit., p. 65) que les torsions forcées ont pour cause mécanique la soudure des bases des feuilles selon une spirale, ou, avec M. Penzig, que les feuilles naissantes sont, dans ce cas, soudées en un cóne qui devra se fendre ensuite d'un cóté, ce classement ne peut étre adopté. D'un cóté, en effet, toutes les feuilles que portait le Physostegia monstrueux étaient parfaitement dis- tinetes et séparées les unes des autres et, d'un autre cóté, il ne me semble guére possible qu'elles aient été soudées primitivement en un cóne unique, puisqu'il devait exister entre deux feuilles adjacentes, dés leur naissance, une ébauche de deux cótes avec un espace intermédiaire. Il y aurait donc un motif pour voir là une torsion simple chez une La- biée, et l'exemple qui en est offert ainsi paraitrait étre le premier qui ait été signalé jusqu'à ce jour. Quoi qu'il en soit de cette difficulté de classement, il me semble ré- sulter de la description ci-dessus que la cause essentielle de la torsion par places, dans la tige du Physostegia virginiana, a été V'inégalité de croissance en longueur des deux côtés opposés d'un méme entre-nœud, inégalité qui avait pour effet de relever obliquement le plan des nœuds d'autant plus qu'elle-méme était plus forte. Il résultait de là, d'une part, que la ligne d'insertion des feuilles devenait de plus en plus ascen- dante dans la méme proportion; d'autre part, que l'excès d'allongement d'un côté de l’entre-nœud, en raison de la résistance matérielle que lui opposaient les parties supérieures de la tige, amenait une torsion d'au- lant plus prononcée qu'il était lui-même plus considérable. Ceci devient, ie crois, manifeste lorsque l’on compare entre eux les entre-nœuds dans lesquels l'altération de l'état normal s'est opérée à des degrés inégaux, depuis un faible relèvement unilatéral du plan d'un nœud jusqu'à un redressement tel que les feuilles du nœud ainsi redressé se sont trou- vées placées l'une au-dessus de l'autre, et non plus horizontales, mais en plan à fort peu prés vertical. Toutefois il a dà y avoir en méme temps, dans cette plante, une forte tendance à la torsion, puisqu'on a vu, par la description ci-dessus, que certains de ses entre-nœuds se sont plus ou moins fortement tordus sans que le neud qui les surmontait eüt e relevé d'un cóté tant soit peu ni notablement. Cette explication de la torsion de la tige et du changement consécutif (1) Dracocephalum speciosum ; Galeopsis Ladanum, Hyssopus officinalis ; Mentha aquatica, M. micrantha, M. viridis; Stachys palustris, Teucrium fruticans; Thymus Serpyllum. DUCHARTRE. — SUR UNE MONSTRUOS. DU PHYSOSTEGIA VIRGINIANA. 125 qu’on voit s’opérer en même temps dans la situation normale des feuilles peut être rapprochée de celle qui a été proposée par M. Magnus et que combat M. Hugo de Vries. En effet, M. Magnus admet (1) que la torsion des tiges « provient d'un arrét de développement en longueur qu'elles » ont subi, dans leur jeunesse, à cause de la pression exercée par les » feuilles qui les entourent ». Au lieu d'un arrét, je crois qu'il y a eu bien plutót, chez le Physostegia, une prédominance d'allongement sur l'un des côtés des entre-nouds; mais, dans l'une comme dans l'autre maniére de voir, c'est surtout à une inégalité dans la croissance longitu- dinale des entre-nœuds et au redressement corrélatif du plan des nœuds que me parait due l'altération qui survient, tant dans l'état naturel de la tige que dans la disposition normale des feuilles. M. Poisson demande à M. Duchartre quelle était la direction de la spire. M. Duchartre répond que, sur la tige qu'il a observée, la direc- tion de la spire était sinistrorse. M. Poisson a remarqué que, dans les cas de torsion des tiges des Marronniers, des Poiriers sauvages et des Grenadiers, la direction de la spire est presque toujours sinistrorse. M. Duchartre fait observer que, dans les faits cités par M. Pois- son, la torsion porte sur une longue étendue comprenant plu- sieurs entre-nœuds. Au contraire, sur la tige de Physostegia qu'il vient de décrire, la spire est formée dans l'espace d'un seul entre-nœud. M. Mer dit que, dans le Sapin, les fentes produites par le froid prennent toujours la direction de la torsion dextrorse. M. Franchet fait à la Société la communication suivante : (1) Sitzungsber. d. bot. Vereins d. Prov. Brandenburg, XIX, 1877, et Verhandl. d. bot. Vereins d. Prov. Brandenburg, XXI, 1879. B6 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. OBSERVATIONS SUR LE GROUPE DES LEONTOPODIUM, par M. A. FRANCHET. Sous le nom d'Antennaria, Gærtner a séparé du genre Gnaphalium trois espèces à capitules hétérogames ou dioiques et qui sont ainsi devenues : A. dioica, A. Leontopodium et A. alpina. Les Gnaphalium demeurés en dehors de cette division se trouvèrent dés lors, sans excep- tion, caractérisés par des capitules homogames exclusivement formés de fleurs hermaphrodites et fertiles. Un peu plus tard, Rob. Brown crut devoir restreindre le genre An- lennaria aux seules espèces dioiques et fut ainsi conduit à créer le genre Leontopodium pour l'Antennaria Leontopodium, espèce alpine à capitules hétérogames, c’est-à-dire formés de deux sortes de fleurs, les unes femelles et fertiles, placées au pourtour sur un ou deux rangs, les autres hermaphrodites et stériles, occupant le centre. Antennaria Gærtn. et Leontopodium Rob. Br. correspondaient d’ailleurs exactement à deux des sections établies par Haller, dès 1142, pour les Gnaphalium de la Suisse. Ce démembrement des Gnaphalium ne parut pas également justifié à tous les botanistes; accueillis avec faveur par plusieurs auteurs d'ou- vrages généraux, tels que De Candolle dansle Prodromus et Endlicher dans le Genera plantarum, le genre de Gærtner et celui de Rob. Brown ne furent acceptés qu'avec une certaine réserve par MM. Bentham et Hooker, dont voici la phrase en ce qui concerne les Leontopodium : « Genus (Leontopodium) a Weddellio cum Antennaria junctum differt tamen inflorescentia et capitulis non stricte dioicis et nobis retinendum videtur nisi omnes fere Gnaphalieas in unum jungas. » Ne semble-t-il pas, d'aprés ce texte du Genera, que le Leontopodium n'est conservé que par convenance et dans la crainte que sa suppres- sion n'entraine chez le groupe des Gnaphaliées des réductions qui pour- raient sembler exagérées? Comme on le verra plus loin, aucune raison plausible ne peut cependant étre invoquée pour le maintien de ce genre, les caractères tirés de son inflorescence ou de son hélérogamie ne présentant pas de constance, si l'on considère l'ensemble de la distribu- tion géographique de l'espéce type, Leontopodium alpinum. Plusieurs auteurs ont d'ailleurs complétement repoussé le démem- brement des Gnaphalium, tel qu'il a été proposé par Gærtner et par Rob. Brown; parmi les plus connus on peut citer Koch, dans son célèbre Synopsis; de Herder, dans les Plante Raddeanæ ; Grenier, dans FRANCHET. — OBSERVATIONS SUR LE GROUPE DES LEONTOPODIUM. 121 sa Flore Jurassique ; tous n'ont admis les Antennaria et les Leonto- podium qu'au titre de section du genre Gnaphalium. Il est à remarquer pourlant qu'aucun de ces botanistes n'a parlé du singulier dimorphisme présenté par le Leontopodium alpinum, selon que l'on a affaire à des individus d'origine européenne ou à des spécimens de provenance asia- tique, les premiers étant constamment hétérogames, les autres se mon- want tantôt hétérogames, tantôt striclement dioiques, ce qui se trouve être le caractère des Antennaria. Ce dimorphisme ressort complétement de l'étude du L. alpinum, à la condition d'avoir sous les yeux des spécimens provenant de ses nom- breuses stations dans l'ancien monde. Jusqu'ici on n'a pas cité d'excep- tion à l'hétérogamie de la plante européenne, et ceci explique que Rob. Brown ait cru opportun de créer un genre Leontopodium, puisqu'il n'a connu que la plante des Alpes et des Pyrénées. Mais les explorations plus récentes, en étendant son aire de dispersion à travers la région montagneuse de l'Asie centrale et orientale presque tout entière et méme jusqu'au Japon, ont fait connaitre la variabilité du Leontopodium alpinum au point de vue de son hétérogamie; en Asie, on peut dire que cet état est presque l'exception, la plante étant, la plupart du temps, tantót franchement dioique, tantót subdioique. Dans le premier cas, les capitules de sexes différents naissent sur des individus distinets; dans le second, certains spécimens ne portent que des capitules femelles, tandis que chez d'autres les capitules sont hétérogames, avec prédominance trés accentuée des fleurons mâles. On rencontre méme quelquefois des indi- vidus dont l'inflorescence est formée d'un mélange de capitules exclusi- vement femelles. et de capitules faiblement hétérogames, les fleurons femelles se montrant dans ces derniers de beaucoup les plus nombreux ; ce cas parait du reste assez rare et je ne l'ai constaté que sur un petit nombre de spécimens d'origine himalayenne. De ces combinaisons va- riées il résulte qu'entre l'état dioique et l'état hétérogame on trouve toutes les transitions, et que, dans ces conditions, le maintien du genre Leontopodium n'est plus possible, puisque en Asie, sous son étal dioique, il deviendrait un Antennaria. i D'autre part, le caractère tiré du mode d'inflorescence ne saurait davantage étre invoqué en faveur du maintien du genre, et cela pour deux raisons; la première, c’est que ce caractère ne présente absolument aucune onstahcs. nien Asie, ni méme en Europe; la seconde, c'est qu'il existe à un degré égal dans d'autres sections du genre Gnaphalium, soit méme chez certains Gnaphalium de forme typique. Ainsi, par exemple, dans le groupe des Anaphalis, qui ne sont que des Gnapha- lium à aigrettes formées de poils devenant promptement libres entre eux, on voit que l'Anaphalis Hancockii Maxim. est pourvu d'une col- 128. SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. lerette de feuilles sous ses capitules étroitement agglomérés. Le fait est encore plus accusé chez certains Gnaphalium normaux, tels que G. japonicum Thunb. (G. involucratum Forst.), dont les formes java- naises et australiennes ressemblent tellement aux Leontopodium que Zollinger leur a donné le nom de L. javanicum. Il est certain que la présence d’une rosette de feuilles rayonnantes sous les capitules est tout à fait propre à attirer l’attention sur le L. al- pinum et que c’est à cette particularité que la plante doit une bonne part de son originalité; mais il est non moins certain que, si ces feuilles peuvent atteindre, dans plusieurs formes himalayennes ou chinoises, des dimensions relativement considérables, il est d’autres formes asiatiques, inséparables spécifiquement, chez lesquelles les feuilles rayonnantes font absolument défaut, en passant d’ailleurs par toutes transitions inter- médiaires. Le L. sibiricum Cass. est dans ce cas et ne constitue pas une espéce parliculiére, comme cela est du reste reconnu depuis long- temps et comme l'avaient soupconné Ledebour et de Candolle; ce n'esl qu'un L. alpinum à inflorescence appauvrie et dépourvue, ou à peu près, de collerette rayonnante, de même que, à un point de vue opposé, le L. himalaycum est l'expression d’un grand développement de cette même collerette, développement qui semble atteindre son maximum (5 à 7 centimètres) dans une autre forme asiatique, L. alpinum var. ca- locephala, décrite plus loin. Quand on songe que cet état des feuilles supérieures n’est que le résultat de la contraction de l’inflorescence chez les Leontopodium et que c’est le raccourcissement des rameaux qui entraine la disposition des feuilles supérieures en faux verticilles sous les capitules, il n'y a vraiment pas lieu d’attribuer une importance, même d'ordre spécifique, à un pareil fait. Ne voyons nous pas, dans la plante d'Europe, l'inégal développement des rameaux floraux déranger parfois l'élégante symétrie des feuilles florales, et celles-ci, entrainées par le rameau qu'elles accompagnent, se montrer irréguliérement alternes dans certains spécimens robustes ? La distribution géographique des espèces dont est formé le groupe Leontopodium, et surtout de l'une d'elles, L. alpinum, ne manque pas d'intérét. D'une façon générale on peut d'abord dire que c’est un groupe vraiment asiatique, puisque sur dix espèces aujourd’hui connues, deux seulement ont été signalées dans l'Amérique centrale, et encore faut-il ajouter qu'elles sont d'un type un peu anormal. Les huit autres appar- tiennent toutes à la flore de l'Asie centrale et orientale; sept s'y ren- contrent exclusivement; une seule, Leontopodium alpinum, remar- quable par son polymorphisme, est représentée dans la flore alpine: européenne, mais seulement sous l'une de ses speed ce qu'il ne faut point oublier. FRANCHET. — OBSERVATIONS SUR LE GROUPE DES LEONTOPODIUM. 129 Deux faits sont à remarquer dans la répartition géographique du L. alpinum. Le premier, c’est que son extension, des Pyrénées au nord de la Mandchourie, n'est point continue. La plante offre deux centres d'habitat; l'un a son point de départ dans les Pyrénées et se termine brusquement, à l'est, dans les Carpathes de Roumanie; l'autre com- mence dans le massif du Pamir et s'étend en suivant les chaines mon- tagneuses, d'une part jusqu'aux bords de la mer Jaune, d'autre part jusqu'aux frontiéres du Tonkin. L'espéce se trouve ainsi manquer tota- lement dans toute la région qui s'étend entre la Roumanie et les plus hautes montagnes du Turkestan oriental, bien que les conditions en apparence les plus favorables à son existence ne fassent point défaut. Le Leontopodium alpinum n'a en effet été rencontré ni dans les mon- tagnes de l'Asie Mineure, ni dans le Caucase, ni dans les chaines trés élevées qui occupent le sud-est de la Perse. Un second fait qui parait également digne d'intérét, c'est que la forme hétérogame du L. alpinum se rencontre simultanément en Europe (à l'exclusion de toute autre, comme il est dit plus haut) et en Asie, dans le Thibet, l'Himalaya, la région de l'Amur et méme au Japon; mais dans toutes ces derniéres stations on la trouve concurremment avec d'autres formes trés dissemblables au premier coup d'œil. Il ne s'agit donc point ici, comme il arrive pour tant d'autres plantes à large exten- sion, d'une gamme de dissemblances ayant ses formes extrémes aux points opposés de l'aire de dispersion, mais bien, au contraire, d'une espèce dont la forme hétérogame, la forme dioique, sans compter les formes intermédiaires à ces deux états, végétent cóte à cóte, sans pré- judice d'autres variations portant sur la présence ou l'absence, soil encore sur le degré de développement des feuilles florales formant colle- rette sous les capitules. Je conclus en quelques mots : 1° Il y a lieu d'insister sur l'intérêt spécial que présente le fait d'une espéce à centres d'habitat d'ailleurs largement disjoints et qui, dans l'un de ces centres, n'existe que sous un état de sexualité si particu- lier, que l'on a été amené à en faire un genre distinct. 2» Toutes les transitions entre l'état hétérogame des capitules et leur état dioique ayant été observées, il est impossible d'admettre que ces états puissent servir de base à des distinctions spécifiques et à plus forte raison à des distinctions génériques. 3 Le L. alpinum n'étant représenté en Europe que par un élat par- ticulier de l'espéce, on est fondé à croire que la plante a son centre dc dispersion dans l'Asie centrale et orientale, puisque c'est là seulement qu'elle se manifeste d'une facon compléte, c'est-à-dire avec les nom- breuses modifications qu'on peut lui supposer. T. XXXIX. (SÉANCES) 9 130 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. Voici le tableau de toutes les espèces aujourd'hui connues de Grapha- hum appartenant au groupe des Leontopodium. ESPÈCES DE L'ANCIEN MONDE t Tiges florifères simples ou brièvement ramifiées vers le haut. 1. Gnaphalium subulatum sp. nov. (Leontopodium). — Dioicum, multiceps, inferne fruticulosum; folia angustissima, subulata, subtus albo-lanuginosa, supra mox glabra ad api- cem ramorum sterilium in rosulas conferta, secus ramos florigeros densa, subadpressa vel vix patentia; capitula unisexualia lana alba obducta foliis supremis nunc longius, nunc brevius radiantibus involucrata, in cymam arcte coarctata vel in speciminibus vegetioribus laxe cymosa; bracteæ ovato-lanceolatæ, dorso longe lanatæ margine late fusco-membranaceæ ; flosculi feminei e basi paulo latiore tubuloso-filiformes, omnes fertiles; achænia papillis luteis elavatis conspersa, pappi pilis albis subulatis; flosculi hermaphroditi infundibuliformes, 5-lobi, steriles, pappi pilis apice vix incrassatis, denticulatis. Caules floriferi 12-30 cent.; folia 15-30 mill. longa, vix 4 mill. lata. Distrib. géogr. — Asie : Chine occid., prov. d'Yun-nan; Lan-kong, au col d'Hee-chan-men, altit. 3000 mètres (Delavay) ; montagne de Che- tcho-tze, au-dessus de Ta-pin-tze, altit. 2000 métres; 15 octobre 1886 (id. n. 592); forét sur la montagne de Mo-che-tsin (id. n. 634). Bien caractérisé par la forme de ses feuilles, toutes très étroites, subulées; les capitules sont ordinairement en cyme compacte et entourés de feuilles rayonnantes régulièrement disposées; plus rarement la cyme est làche et les pédoncules allongés et un peu divariqués. 2. 6. Leontopodium L. Sp. pl., édit. 1, p. 855; Filago Leonto- podium L. Sp. pl., édit. 2, p. 1312; Antennaria Leontopodium Gærtn., Fruct. II, 410; Leontopodium alpinum Cass. a. alpina. — G. Leontopodium, forma alpina Herd., PI. Radd. Monop. Band HI, heft Il, 104. Capitula heterogama, flosculis radii femineis fertilibusque, paucise- riatis, flosculis disci hermaphroditis sterilibusque ; folia radiantia capi- tulis plus minus longiora. — G. Leontopodium Scop., Fl. Carniol. Il, p. 150; Filago Leontopodium L., Sp. pl., édit. 2, p. 1312; Antennaria Leontopodium Gærtn., Fruct. p. 410; Leontopodium alpinum Cass., Dict. sc. nat. vol. XXV, p. 474. Distrib. géogr. — Europe : les pâturages des régions élevées dans FRANCHET. — LEONTOPODIUM DE L'ANCIEN MONDE. 131 les Pyrénées françaises et espagnoles; le Jura, à la Dôle (Haller) et au Reculet; les Alpes de la Savoie, de la Suisse, de l'Europe centrale; les Carpathes jusqu'en Transylvanie et en Roumanie ; se retrouve en Italie, dans les Abruzzes. Asie : montagnes de l'Alatau (Karel. et Kiril. n. 1618); Alpes de Na- ryma (id. n. 816); Sibérie orientale dans la région du fleuve Selenga (Demidow) et vallée d'Assu (Fétissow); région de l'Amur (Maximowiez); Altai (Ledebour); Turkestan oriental (P** H. d'Orléans) ; Chine, dans les montagnes du Se-tchuen occidental (P* H. d'Orléans) ; Thibet oriental et Sikkim-Himalaya (Jacquemont, Hooker et Thompson); Mong-tzé (Tanant) Japon, sommet du Chokkaisan, Nippon sept. (Faurie, n. 2647). B. sibirica. — G. Leontopodium forma sibirica Herd., loc. cit. p. 105. Capitula dioica, masculis et femineis in speciminibus diversis, vel nunc rarius capitula stricte feminea capitulaque heterogama in eadem inflorescentia permixta ; folia radiantia nunc subnulla vel pauca brevia, nunc plura capitulis plus minus longiora. — Filago Leontopodioides Willd., PAyt. 12, n. 43; Gnaphalium Leontopodioides Willd., Sp. pl. III, pars 3, p. 1893; G. pulchellum Wall., Cat. et Herb. n. 3945; Leon- topodium sibiricum Cass., Dict. XXV, p. 475, et DC., Prodr. VI, p. 276; L. himalayanum DC., Prodr. Vl, p. 276; Antennaria Leon- topodina DC., Prodr. VI, p. 269 (forma exinvolucrata, perfecte dioica). Distrib. géogr. — Asie centrale et orientale, depuis l’Altaï jusqu'en Chine, Himalaya et Thibet; Altai, Dahurie, région du Baical et de l'Amur, Mongolie, Mandchourie, chaine de Stanovoi (Martin); Chine septentrionale, où la plante descend presque dans la plaine (Fauvel); Su-tchuen et Yun-nan ; les hauts sommet de l'Himalaya. Se retrouve dans les hautes montagnes de l'ile de Kiusiu, au sud de Nippon (de Brandt). y. calocephala. — Folia radiantia longissima, capitulis-3-plo lon- giora, acutissima; folia caulina, superioribus exceptis, distincte tripli- nervia, lineari-lanceolata, supra mox denudata et lucida, subtus albo- lanuginosa, in petiolum limbo æquilongum attenuata; planta stricte dioica, L. himalayani DC. quasi forma uberrima. Distrib. géogr. — Chine orientale, province de Su-tchuen, sur les montagnes de Ta-tsien-lou (P** Henri d'Orléans); Yun-nan, dans les pà- turages frais du Yang-in-Chan, prés de Lan-kong (Delavay, n. 194); les pàturages au col de Lo-pin-chan (id. n. 3243); montagnes de Koua-la- po, prés d'Hokin, altit. 3000 mètres (id. n. 695). 139 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. 5. foliosa. — Caulis conferte apicem usque foliosus; folia semi- amplexicaulia erecta, linearia, obtusa vel acuta, supremis radiantibus capitulis 1-3-plo longioribus. Planta dioica, dense albo-lanata. Distrib. géogr. — Chine, province d'Yun-nan, sur les coteaux au col de Ilee-chan-men, prés de Lan-kong ; 14 juin (Delavay); au pied du Tsang-chan, au-dessus de Ta-li, altit. 2300 métres (id. n. 2605); mon- tagnes de Pi-iou-se, au-dessus de Ta-pin-tze (id.). Ainsi qu'on en peut juger par l'exposé des localités qui précède, les deux centres de végétation du Gnaphalium Leontopodium sont loin d'avoir la méme importance en étendue. Le centre européen est relativement restreint, puisque, si l'on excepte la localité disjointe des Abruzzes, il est tout entier compris entre le 43* et le 46° degré de lati- tude, et que, d'autre part, il ne s'étend que sur 25 degrés de longitude. Le centre asiatique, séparé du centre européen par prés de 50 degrés de longitude, sans aucune station intermédiaire, est beaucoup plus con- sidérable; il occupe un vaste triangle s'étendant sur plus de 70 degrés, ouvert sur les mers de la Chine et du Japon et englobant le Turkestan oriental, toute la Chine, toute la Mongolie et la Mandchourie, le S.-E. de la Sibérie. Ce triangle se trouve ainsi étre limité, au N.-E. parles chaines du Tian-shan, des alpes de Sajan, de la région baicalienne, des Jablonoi, des Stanowoi presque jusqu'à la latitude d'Ochotsk; au S.-E. par le massif himalayen et ses dépendances thibétaines, ainsi que par les hautes chaines qui occupent le Yun-nan. En Asie les deux points extrèmes de la végétation du G. Leontopodium sont donc : au sud, le 23* degré de latitude, e'est-à-dire les montagnes qui sépareat le Yun-nan du Tonkin, aux environs de Mong-tzé ; au nord, le 55* degré latit., point extrême où M. Martin a rencontré, un peu au sud d'Ochotsk, la forme sibirica de la plante. Une aussi vaste dissémination, entraînant des conditions climatériques extrêmement variées, explique suffisamment la multiplicité des formes que présente la plante asiatique. 3. Gnaphalium Andersoni. — Leontopodium Andersoni C: B. Clarke, Compos. Ind., p. 101. Distrib. géogr. — Birmanie supérieure au col de Momyen, altitude 400 mètres (Anderson). Cette espèce, dont M. Clarke n’a vu que trois spécimens, paraît être très voisine du G. Leontopodium et, si je comprends bien le texte du descripteur, est surtout caractérisée par ses tiges florifères pourvues dans leur portion inférieure de courts rameaux latéraux, manquant dans le G. alpinum, et au sommet desquels les feuilles sont très serrées : FRANCHET. — LEONTOPODIUM DE L'ANCIEN MONDE. 193 « Caulis erectus pedalis subligneus, cano-lanatus; ramuli laterales numerosi, abbreviati, foliis condensatis terminati. » Les capitules sont dioiques. 4. G. sinense. — Leontopodium sinense Hemsley in Forbes et Hemsl., Ind. fl. Sin. T, p. 424, tab. 12. Distrib. géogr. — Chine occidentale, prov. de Se-tchuen, sur le mont Oméi, altit. 1500 mètres (Faber). C'est une espéce qui parait avoir de l'analogie avec le G. Leontopo- dium; sa tige est couverte, jusqu'en haut, de feuilles rapprochées, équidistantes, nettement embrassantes par deux petits oreillettes obtuses. M. Hemsley compare son L. sinense à la variété Stracheyi, décrite ei-aprés comme espéce; il l'en distingue par sa tige tomenteuse et par l'absence compléte ou presque coinpléte de portion colorée sur les bractées de l'involucre. Peut-être vaudrait-il mieux ly réunir. 9. 6. Stracheyi. — Leontopodium alpinum, var. Stracheyi J. D. Hooker in Hook. fil., Flor. of Brit. Ind. p. 219. Caulis erectus tenuis, pube rufa brevissima asperulatus, apicem usque æqualiter foliosus ; folia subtus dense supra laxe lanuginosa, infra lanam scabrida, lineari-lanceolata, acuta cum mucrone, basi non vel vix an- guslala, auriculis parvis obtusis semiamplexicaulia, margine brevissime rufo-ciliata; capitula parva, 10-15 in cymam dense coacervata, foliis supremis radiantibus breviora, dioica, masculis et femineis in plantis diversis; involucri squamæ extimæ ovatæ, late fulvo-marginatæ, basi tantum lanatz, interioribus lanceolatis, acutis; achænia scabrida. Caulis 20-35 cent.; folia 25-30 mill. longa, 3-4 mill. lata; capitula 3-4 mill. diam. Distrib. géogr. — Himalaya : Kumaon et Tola, altit. 3500 mètres (Strachey et Wint., n. 4); Népaul (J. Scully). Chine : Su-tchuen, Ton- golo et Ta-tsien-lou (R. P. Soulié). Assez voisin du G. Leontopodium, mais bien caractérisé par ses feuilles nombreuses, nettement semi-embrassantes, rapprochées sur la tige, et surtout par la fine pubescence, courte et scabre, qui recouvre toute la tige et la face supérieure des feuilles. C'est la seule espéce du groupe Leontopodium présentant cette parlicularité qui semble la dis- tinguer nettement de l'espéce précédente. 6. €. Sieboldianum Franch. et Sav., Enum. pl. Jap. I, p. 242; Leontopodium japonicum Miq., Ann. mus. Lugd. bat. II, p.178; Forbes et Hemsley, Ind. fl. sin. 1, p. 424. Distrib. géogr. — Japon : Nippon central (Tschonoshi, Tanaka, Dic- 134 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. kins) et septentrional au sommet du mont Gansu (Faurie, n° 5920); montagnes de Yamagata (id., n. 4460). Chine, prov. de Hu-peh, dans le district de Patung (Henry); Su-tchuen oriental (R. P. Farges). Les tiges se divisent quelquefois vers le haut en rameaux courts et les capitules sont hétérogames. Le Gnaphalium Sieboldianum se distingue d'ailleurs facilement de ses congénères asiatiques par ses feuilles assez largement lancéolées, aiguës à la base et au sommet; elles sont d'une consistance assez mince et deviennent promptement noires et glabres en dessus. tt Tiges florifères ramifiées au-dessus du milieu. 1. Gnaphalium Dedekensii Dur. et Franch. in Morot, Journ. de bot. V, p. 10. Distrib. géogr. — Chine occidentale : Yun-nan, dans les bois des montagnes, au-dessus de Tapin-tze; 17 avril 1882 (Delavay, n. 572 et 213); dans les broussailles snr le mont Che-tcho-tzé (id. n. 610); mon- tagnes des environs de Mong-tzé; 8 sept. 1890 (Leduc); prov. de Su- tchuen, sur les montagnes de Ta-tsien-lou (P* H. d'Orléans). Plante à rameaux trés gréles, à tomentum fin, un peu soyeux; feuilles linéaires le plus souvent aigués; capitules petits, trés nombreux. La station de Mong-tzé, où le G. Dedekensii a été observé par M. H. Leduc, chancelier du consulat de France, est placée sous le 23* degré sud de latit. ; c'est jusqu'ici l'extréme limite sud du genre, la plante y croit pourtant à une assez faible altitude n'atteignant pas 2000 métres. 8. €. nobile Dur. et Franch. in Morot, Journ. de bot. V, p. 11. Distrib. géogr.— Chine occidentale, province du Su-tchuen dans les montagnes de Foulin, sur la route de Ta-tsien-lou à Batang. Trés voisin du G. Dedekensii, dont il pourrait bien étre une forme robuste; le tomentum est plus épais, feutré, les rameaux moins gréles; les feuilles de la tige plus larges, obtuses, assez promptement dénudées en dessus; les capitules moins nombreux sont presque une fois plus gros, et les feuilles qui les entourent, couvertes sur les deux faces d'une laine jaunâtre, s'élargissent trés sensiblement vers le haut et sont toujours obtuses ou méme presque arrondies au sommet; leur forme générale est ovale-oblongue, avec une base étroite. FRANCHET. — LEONTOPODIUM DU NOUVEAU MONDE. 135 ESPÈCES DU NOUVEAU MONDE 9. G. linearifolium. — Antennaria linearifolia Wedd., Chlor. and. l, p. 150, pl. 24, C; Leontopodium linearifolium Benth. et Hook., Gen. pl. HI. Distrib. géogr. — Pérou (Pavon; Dombey in Herb. mus. Paris.) ; Bolivie, aux environs de Sorata, altit. 3800 métres (Mandon, n. 160). Espéce dioique, dépourvue de stolons, à feuilles presque toutes basi- laires, raides, linéaires ou linéaires oblongues, devenant trés prompte- ment glabrescentes, surtout à la face supérieure où la dépression de la nervure forme un canal profond. 10. E. antennarioides DC., Prodr. VI, p. 224; Antennaria monoica Wedd., Chlor. And. I, p. 150; Leontopodium antennarioides Benth. et Hook., Gen. pl. III. Distrib. géogr. — Nouvelle-Grenade, au pie de Tolima et prés de Bogota (Goudot); montagnes de Quito (Humboldt et Bonpland); Andes de l'Équateur (Spruce, n. 5885). Espéce monoique, mollement laineuse, pourvue de stolons filiformes couverts de trés petites feuilles obovales; les feuilles caulinaires supé- rieures sont, comme dans l'espéce précédente, peu nombreuses sous les capitules et plus courtes qu'eux. M. Roze demande à M. Franchet si les plantes réunies par lui sous le nom de Gnaphalium Leontopodium ne constituent qu'une seule espéce. M. Franchet répond qu'il les considére comme des formes d'une espéce longtemps connue d'une facon incompléte; comme elles proviennent de régions trés différentes et qu'elles offrent même des caractéres pouvant étre attribués à des genres particuliers, on y a vu autant d'espéces nettement tranchées. Il y a lieu aujour- d'hui de les réunir sousle méme nom, parce que l'examen d'un grand nombre d'exemplaires a montré qu'elles se reliaient l'une à l'autre par des intermédiaires et que les caractéres qui ont servi à établir le genre Leontopodium ne sont constants qu'en Europe. M. Franchet ajoute qu'en Asie le G. Leontopodium devient par- fois une plante des plaines et des régions chaudes, tandis qu'en Europe il reste caractéristique des hautes altitudes et des régions froides. 136 SÉANCE DU 26 FÉVRIER 1892. M. Maxime Cornu demande la parole et s'exprime en ces termes : Je viens de lire, ce matin, en recevant le n° 38 de la Revue générale de Botanique, un article intéressant de MM. Dewèvre et Bordage, sur l'Analyse des mouvements des végétaux et sur divers moyens d'enre- gisirer ces mouvements. J'avais entrepris, il y a déjà longtemps, une série de recherches sur les mémes sujets; j'ai obtenu des graphiques vus par plusieurs de nos confréres, qui pourraient en témoigner (notamment MM. E. Mer et G. Poirault). J'ai vivement regretté que des occupations multiples et trés abondantes m'aient empéché jusqu'à ce jour de publier les résultats et méme les méthodes employées. J'espére pouvoir soumettre à la Société dans quelque temps les expé- riences faites il y a déjà douze années, et qui permettent de déduire cerlaines conclusions assez précises. M. G. Camus présente à la Société, pour un examen comparatif, des échantillons du Veronica anagalloides Guss. provenant de la vallée du Sausseron (Seine-et-Oise), du midi de la France et de la Silésie. Il présente en outre des Cirses hybrides, parmi lesquels le C. Grenieri (C. anglicum x acaule), récolté par M" Beléze à Montfort-' Amaury, et le C. Forsteri (C. anglicum X palustre) récolté prés de l'étang de Grand-Moulin par M. Jeanpert. M. Jeanpert annonce à la Société qu'il a trouvé le Barbarea intermedia Bor. à Saint-Germer (Oise). M. G. Camus rappelle qu'il avait récolté cette plante en 1889, prés de Méru, dans une herborisation faite avec M. l'abbé Che- vallier. C'était la premiére fois que le Barbarea intermedia, plante de l'Ouest, était trouvé dans cette région. La nouvelle localité signalée pour cette espéce par M. Jeanpert autorise à la considérer comme spontanée dans cette partie de la flore pari- sienne. M. Malinvaud dit qu'il a récolté naguérele Barbarea intermedia dans les départements de la Haute-Vienne et du Lot. PROPOSITIONS RELATIVES A LA NOMENCLATURE 131 QUATHE PROPOSITIONS RELATIVES A LA NOMENCLATURE ÉMISES PAR UN COMITÉ DE BOTANISTES DE BERLIN; LETTRE D'APPROBATION DE M. Alphonse Dc CANDOLLE. Dans le but d'apaiser le conflit d'opinions qu'avait fait naitre l'ouvrage réformateur de M. O. Kuntze (1) et d'amener une entente sur les points contestés relativement aux genres, quatre éminents botanistes de Berlin, MM. P. Ascherson, A. Engler, K. Schumann et J. Urban, ont récem- ment proposé à l'approbation de leurs confréres, par une circulaire, les quatre résolutions ci-aprés dont nous reproduisons exactement les termes : I. LA PRIORITÉ DES GENRES ET DES ESPÈCES DATERA DE L'ANNÉE 1752, RESP. 1753. Il. LES nomina nuda ET seminuda SERONT REJETÉS. DES FIGURES DON- NÉES SANS DIAGNOSE NE POURRONT FONDER LA PRIORITÉ D'UN NOM DE GENRE. III. LES NOMS DE GENRE SEMBLABLES ENTRE EUX SERONT CONSERVÉS, QUAND MÊME ILS NE SE DISTINGUENT QUE PAR LA DÉSINENCE. IV. TELS GENRES, OU GRANDS OU GÉNÉRALEMENT CONNUS, QUI SONT CITÉS CI-DESSOUS CONSERVERONT LEURS NOMS, QUI, A LA RIGUEUR, SERAIENT A REJETER. AJOUTEZ QUE, POUR QUELQUES-UNS DE CES GENRES, LA NÉCESSITÉ DE CHANGER, EN VERTU DE LA PRIORITÉ, LES DÉNOMINA- TIONS ACCEPTÉES JUSQU'A PRÉSENT, N'EST PAS HORS DE DOUTE. Ces articles étaient accompagnés, dans la circulaire, des commentaires suivants, dont nous avons cru devoir, en quelques passages, modifier légérement la rédaction. l. Jusqu'ici on avait accepté presque généralement la proposition de M. Alph. de Candolle de dater la priorité des noms de genre de l'année 1737. Nous croyons cepen- dant devoir faire remarquer que l'introduction de la nomenclature binaire établit (1) Otto Kuntze, Revisio generum plantarum vascularium omnium atque cellula- rium multarum secundum leges nomenclature internationales cum enumeratione plantarum exoticarum in itinere mundi collectarum (in-8°, 1011 pages, Leipsick, 1891). 138 PROPOSITIONS DE NOMENCL. FAITES PAR UN COMITÉ DE BERLIN. une ligne de démarcation trés nette entre la botanique ancienne et la moderne, aussi bien pour la nomenclature des genres que pour celle des espéces. Voilà pourquoi, aprés avoir pris l'avis de M. Alph. de Candolle, nous proposons d'adopter comme point de départ les années 1752 et 1753, celle-ci étant la date de la première édition du Species plantarum et la premiere celle de la 4* édition du Genera plantarum à combiner avec le Species. Nous sommes d'avis qu'auparavant Linné ne pouvait guère prétendre à une importance supérieure à celle de Rivin, Tournefort, etc., qui sou- vent même ont mieux que lui su définir et séparer les genres. II. Il s'agit de savoir si les genres dont une ou plusieurs espèces ne reposent que sur des citations ou sur des figures sans étre caractérisées par des diagnoses (nomina seminuda) peuvent être acceptés. Il est évident qu'une bonne figure peut suffire pour reconnaitre une espèce et que, par conséquent, la priorité de cette espèce peut remonter à la publication d'une planche. Mais il n'en est pas de méme des genres. Sans doute une planche peut représenter tous les caractères d'un genre, mais elle ne met pas en relief ses notes essentielles, celles qui marquent ses limites naturelles. Le droit de priorité n'est donc assuré à un nom de genre que lorsque sa diagnose l'a nettement défini, et, par conséqueat, cette priorité n'est pas suffisamment établie par des ouvrages tels que: RUMPHIUS, Herbarium Amboinense (1141-1755); — BUR- MANN, Flora indica (1768); — PATRICK Browne, History of Jamaica (1756); — LAMARCK, Illustrat. des genres (en partie), etc. HI. Nous croyons que les noms suivants diffèrent suffisamment et peuvent être conservés les uns auprès des autres : Acnisfa et Acnistus, Adenia et Adenium, Alec- tra et Alectryon, Apios et Apium, Atropa et Atropis, Bellis et Bellium, Calopogon et Calopogonium, Chlora avec Chloræa et Chloris, Danae et Danais, Drimia et Dri- mys, Glechoma ct Glechon, Galax avec Galactia et Galaxia, Glyphæa avec Glyphia et Glyphis, Hydrothrix et Iydrotriche, Micranthus et Micrantheum, Microtea et Microtus, Plalystemma et Plalystemon, Podanthes et Podanthus, Rubia et Rubus, Silvæa et Silvia, Stenosiphon et Stenosiphonium. — Quand il ne s'agit cependant que d'une manière différente d'écrire, comme dans Asterocarpus et Astrocarpus, Asterostemma et Astrostemma, Epidendron et Epidendrum, Hoppea et Hoppia, Oxy- coccos et Oxycoccus, Oxythece et Oxytheca, Peltostemma et Peltistemma, Tetraclis et Tetracleis, — on pourra supprimer le nom postérieur. IV. L'établissement de la loi de priorité a été causé par le désir d'une nomencla- ture fixe. Mais, puisqu'on a constaté que l'emploi rigoureux de ce principe conduit dans certains cas au contraire de ce qu'on veut atteindre, les botanistes qui avaient élevé certaines règles au rang d'une loi peuvent certainement revendiquer le droit d'amender la loi. Voilà pourquoi nous citons uue série de noms de genre qu'on ne pourrait changer sans causer une confusion des plus insupportables parce qu'ils sont beaucoup plus connus que ceux par lesquels on devrait les remplacer (1). A la réception de cette circulaire, le Secrétaire général, afin de s'éclairer lui-méme et de pouvoir donner avec exactitude un précieux renseignement qui lui était demandé, écrività M. Alphonse de Candolle la lettre suivante : (1) Nous mentionnerons, à titre d'exemples, dans cette liste de noms génériques que nous ne pouvons reproduire en entier : Erophila DC. (1821) conservé au lieu de Gansbium Adans. (1763), Spergularia Pers. (1805) au lieu de Buda ou Tissa Adans. (1763), Oxytropis DC. (1802) au lieu de Spiesia Neck. (1790), Statice Willd. (1807) au lieu de Limonium Fabr. (1759), Spiranthes Rich. (1818) au lieu de Gyrostachys Pers. (1807), Liparis Rich. (1818) au lieu de Leptorchis Thou. (1809), Luzula DC. (1805) au lieu de Juncodes Adans. (1763), Setaria Beauv. (1812) au lieu de Chamærhaphis R. Br. (1810), etc. is . MALINVAUD. — LETTRE A M. DE CANDOLLE. 139 LETTRE DE M. Ernest MALINWVAUDB À M. ALPHONSE DE CANDOLLE. Paris, 3 juillet 1892. Monsieur et honoré Maitre, Je trouve, en rentrant à Paris aprés une assez longue absence, la circulaire du Comité berlinois contenant les quatre propositions que vous connaissez. Je pense que les deux derniéres opposeront quelque frein aux changements, tels que création ou résurrection de noms parasites, cause de mobilité et de trouble incessant dans la nomenclature (1). Je suis moins fixé à l'égard des théses I et II qui s'éloignent peut-étre un peu de votre maniére de voir, et il nous serait trés profitable, pour dissiper ce doute, d'étre informés d'une facon précise de votre sentiment actuel sur les propositions dont il s'agit; j'y verrais sans doute, pour ma part, quelque chose à rectifier dans mes idées personnelles que je ne puis avoir la prétention de puiser comme vous, cher et honoré Maitre, dans une pratique et une expérience incomparables. S'il pouvait vous convenir de publier quelques lignes à ce sujet, nous nous empresserions de les insérer dans notre Bulletin; elles offriraient un point de ralliement à un grand nombre de nos collègues, désireux de maintenir le plus possible l'intégralité du Code de nomenclature de 1867 et de rester en communion d'idées avec son illustre rédacteur. Veuillez agréer, cher Monsieur et honoré Maître, l'assurance de mon trés cordial et respectueux dévouement. ERNEST MALINVAUD. Le signataire de cette lettre eut l'honneur de recevoir la réponse suivante : (1) Si nous avons dû, avec l'autorisation de la Commission du Bulletin, nous préoc- cuper de porter à la connaissance de nos confréres les questions mises à l'ordre du jour par la circulaire des botanistes de Berlin et sur lesquelles les avis sont partagés, il est à peine besoin d'ajouter que les appréciations exprimées dans notre lettre à M. A. de Candolle doivent être considérées comme personnelles au signataire et ne sauraient engager la responsabilité de la Commission du Bulletin ni à fortiori celle de Ja Société elle-même. Le Bulletin est largement ouvert, comme toujours, à un débat contradictoire, dans lequel chacun de nos collègues a le droit d'intervenir et de produire son opinion. (Ern. Malinvaud.) 140 A. DE CANDOLLE. — LETTRE A M. MALINVAUD. LETTRE DE M. Alphonse de CANDOLLE A M. ERNEST MALINVAUD (1). Genève, 6 juillet 1892. Monsieur et cher confrère, Vous désirez savoir mon opinion sur les propositions émises par un comité de botanistes très compétents de Berlin au sujet de la nomenclature. J'ai signé les quatre articles qu'ils proposent, et je vous dirai pourquoi. En 1867, lorsque nous avons rédigé le Recueil des lois de la nomenclature, nous avons laissé des lacunes et commis quelques erreurs, dont on s'est apercu dans la marche de la science. Nous pensions alors, presque toujours, à l'avenir; rarement à la pre- miére époque de la nomenclature binominale. En particulier, nous avons dit qu'elle devait partir de Linné, sans expliquer duquel de ses ouvrages. Or, entre la première édition du Systema (1735) et la derniére dissertation de l'auteur publiée en 1776, il s'est écoulé quarante et un ans et, dans cette longue période, ses principaux ouvrages sont disséminés (Genera, Species, Mantissa, etc.). On publiait en méme temps des genres et des espéces, qui sont vala- bles ou ne le sont pas, suivant qu'on fait partir la nomenclature de tel ou tel des ouvrages du maitre. Il suffit de jeter un coup d'œil sur la première édition in-folio, trés rare, du Systema, pour s'assurer qu'elle était destinée à faire connaitre les vingt-quatre classes de Linné et nullement à définir les genres. C'est en 1737, dans la premiére édition du Genera, que l'auteur a nommé et caractérisé les genres qu'il admettait. En 1753, il a énuméré les espéces sous la forme binominale, dans la premiére édition du Species. J'étais disposé naguére à faire partir les genres de 1737 et les espéces de 1753, mais voici que MM. les membres (1) Cette lettre a été communiquée à la Société dans la séance du 8 juillet 1892; mais, afin de n'en point retarder la publication, elle a dû être insérée, avec les documents qui l'accompagnent, dans le numéro du Bulletin sous presse à ce mo- ment. (Ern. M) A. DE CANDOLLE. — LETTRE A M. MALINVAUD. 141 du comité de Berlin font une remarque, à mon avis, très juste. Le vrai mérite de Linné a été de combiner, pour toutes les plantes, le nom générique avec l’épithète spécifique, ce qu'il a fait en 1753. C'est done la date principale de la nouvelle nomenclature. Linné n'a pas inventé de désigner une espéce par deux mots. Cela se voyait dans beaucoup d'ouvrages avant lui. Mais alors c'était par exception, la plupart des espéces étant toujours nommées par des phrases. Si l'on avait continué de cette manière, la science n'aurait pas changé; on aurait eu seulement des phrases de plus en plus longues, à mesure qu'on découvrait des espéces. Heureu- sement Linné a imprimé une grande secousse. en faisant de la méthode binominale une régle constante et générale. Il a été ainsi le véritable eréateur de la méthode, comme Ant. L. de Jussieu l'a été pour les familles, quoique avant lui plusieurs de ces groupes eussent été nommés et caractérisés. Les conséquences accessoires de prendre 1753 pour l'origine de la nomenclature moderne sont heureuses. Cela délivre de change- .ments de noms que la loi de priorité entraîne quand on part d'une date plus ancienne. A la rigueur 1752 concerne les genres et 1753 les espèces, mais en regardant la page qui précède les espèces dans la premiére édition du Species, on voit que Linné s'élait servi pour les genres de la quatriéme édition du Genera, qu'il venait de pu- blier en 1752. La proposition II du comité de Berlin est, en partie, notre article 46 des Lois de la nomenclature, avec des additions utiles sur les noms seminuda et sur les planches dépourvues de descrip- tions de genres nouveaux. La proposition IHI est conforme au principe de la fixité désirable des noms. | Enfin la proposition IV est une application savante et impartiale de dérogations qu'il est possible d'admettre dans la loi de prio- rité. Les botanistes verront avec plaisir l'intention de conserver des noms tels que Ozytropis, Desmodium, Slatice, Protea, Ban- ksia, Myristica, Dendrobium et autres, qu'une date mal choisie ou une interprétation mal raisonnée de la loi de priorité nos çaient de changer. L'idée de faire des exceptions à cette règle n’est pas précisément nouvelle : nos Lois de la nomenclature (art. 4 et Commentaire, p. 33) la laissaient entrevoir. C'est que les lois les plus justes et les mieux rédigées, même en droit civil, ont à subir 142 SÉANCE DU 11 Mans 1892. quelquefois des dérogations, qui doivent étre, il est vrai, rares et causées par une nécessité. Dans le moment actuel, l'ouvrage regret- table de M. Kuntze entraine une de ces nécessités. Le comité de Berlin l'a compris, et, dans sa liste de noms à rejeter et de noms à conserver malgré la loi de priorité, il a fait un travail difficile, dont il faut lui savoir gré. Ses propositions sontun développement de noslois dela nomen- clature, tel qu'on doit en faire quand il s'introduit des abus ou qu'on remarque des oublis dans la rédaction de 1867. J'ai moi- méme émis quelques idées de cette nature (1), dont j'espère de bons effets, quoique l’action d'un individu isolé soit toujours plus lente que celle d'un comité. Recevez, Monsieur et cher confrére, l'assurance de mes senti- ments les plus dévoués. ALPH. DE CANDOLLE. SÉANCE DU 11 MARS 18992. PRÉSIDENCE DE M. PRILLIEUX. M. G. Camus, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 26 février, dont la rédaction est adoptée. Par suite des présentations faites dans la derniére séance, M. le Président proclame membres de la Société : M"* Georges Rouy, rue Condorcet, 66, à Paris, présentée par MM. Poisson et Malinvaud. Anbosr, de Thiers (Puy-de-Dôme), présentée par MM. Cin- tract et Malinvaud. M. BonNET (Amédée), rue de Bourgogne, 37 ter, à Paris, pré- : senté par MM. Duchartre et Malinvaud. (1) Nouvelles remarques, in-8° Genève (1883), chez Georg. COSTANTIN ET DUFOUR. — DESTRUCTION D'UN CHAMPIGNON PARASITE. 143 MM. Haxnior (E.), rédacteur au Ministère des finances, rue de hennes, 70, à Paris, présenté par MM. Guignard et Malinvaud. PETIT (Frangois-Abel), docteur en médecine, rue des Halles, 9, à Carcassonne, présenté par MM. Prillieux et Malinvaud. VALBY, pharmacien en chef à l'hópital civil de Mustapha, prés Alger, présenté par MM. Battandier et Trabut. M. le Président annonce ensuite deux nouvelles présentations. Dons fails à la Société : A. Albert et A. Reynier, Coup d'œil sur la flore de Toulon et d'Hyéres (Var). Boyer, Le Cycloconium oleaginum. Briard, Supplément au Catalogue et à la florule cryptogamique de l'Aube. Brunaud, Miscellanées mycologiques. Clos, Les plantes de l'École botanique de Toulouse durant l'hiver 1890-1891. Gaillard, Le genre Meliola. Gonod d'Artemare, Matériaux pour la flore d'Auvergne. Ch. Ménier, Note sur le Coprosma foliosa A. Gray. — Le Grammitis leptophylla dans la Loire-Inférieure. — Altération d'une gaze iodoformée par un Cladosporium. Bulletin mensuel de la Société Linnéenne de Paris, n°° 95 à 121. Annales de l'Institut national agronomique, n° 12. M. Costantin faità la Société la communication suivante : RECHERCHES SUR LA DESTRUCTION DU CHAMPIGNON PARASITE PRODUISANT LA MOLLE, MALADIE DU CHAMPIGNON DE COUCHE; par MM. COSTAN- TIN et DUFOUR. Danus une Note présentée récemment à l'Académie des sciences (1), nous nous sommes occupés d'une maladie du Champignon de couche appelée la Molle; nous avons appris hier que M. Prillieux avait entre- tenu la Société mycologique de cette méme question dans sa derniére Séance. Nous regrettons de n'avoir pas eu connaissance de ce travail (1) Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 29 février 1892. 144 SÉANCE DU 11 mars 1892. pour le citer. D'ailleurs, méme dans ces circonstances notre Note avait un objet qui était de bien établir, ce qui n'avait pas été fait jusqu'ici, que la maladie avait deux aspects et qu'à ces deux aspects correspondaient deux fructifications différentes : l'une constituée par l'association d'un Mycogone et d'un Verticillium à filaments épais et à grandes spores, l'autre par un Verticillium à filaments trés gréles et à petites spores. Ce dernier s'observe seul sur des Champignons déformés d'une maniére Spéciale. C'est de cette derniére forme qui se cultive isolément qu'il sera question quand, dans la suite, nous parlerons du Verticillium ; sous le nom de Mycogone nous désignerons, pour simplifier, l'association des deux premières. Pour combattre cette maladie, nous avons cherché dans quelles con- ditions pouvaient être tuées les spores. Nous avons étudié sur elles l'ac- tion de l'acide sulfureux. L’acide sulfureux a été produit en brülant, dans une pièce entièrement close, d'environ 90 mètres cubes, du soufre à la dose de 30 grammes par métre cube. L'action sur les spores a duré vingt-quatre heures pour chaque expérience. Nos essais ont été faits de trois facons différentes. I. — Nous sortons de leurs tubes des fragments de pommes de terre chargés d'une culture abondante de Mycogone ou de Verticillium ; nous les placons sur une coupelle de terre, puis nous enflammons le soufre. Aprés que ces cultures ont été exposées pendant vingt-quatre heures à l'acide sulfureux, nous nous en servons pour ensemencer des tubes de pommes de terre, et ces tubes sont portés dans une étuve à 25 degrés, température trés favorable au développement du Champignon (1). L'expérience a été faite deux fois. La premiére fois elle a porté sur six cultures de Mycogone et six cultures de Verticillium. Le résultat a été trés net: aucune spore n'a germé. La seconde fois il y a eu huit semis de Mycogone et huit de Verticillium. Méme résultat que précé- demment, aucune trace de développement. Cette expérience a été répétée plusieurs fois, elle nous a toujours con- duit à la méme conclusion. Des pommes de terre témoins, placées dans les mémes conditions et à l'abri de l'acide sulfureux, donnaient d'ail- leurs pendant ce temps des spores qui germaient. . Dans ce mode expérimental, les spores étaient desséchées, ceci arrive souvent dans une carriére; mais on y peut aussi rencontrer des spores (1) Nous avons soin de laver les spores qui servent à l'ensemencement dans de , ejs 7 vs H r * : l'eau stérilisée afin d'éviter la cause d'erreur résultant de la présence de traces d'acide sulfureux sur la spore et pouvant entraver sa germination. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 8 JANVIER 1892 (suite). Guinier .......,...., Fraisier à fleurs roses (fin).....,........................... 65 Observations de MM. Malinvaud, Duchartre et Hua...... es. 65-66 A. Chabert.......... Contribution à la flore de France et de Corse................. 66 Battandieret Trabut. Extrait d'un Rapport sur quelques voyages botaniques en Al- gérie. Deuxième partie: Diagnoses d'espéces nouvelles et énu- mération de quelques plantes nouvelles pour l'Algérie....... 70 SÉANCE DU 22 JANVIER. Décès de MM. Gariod et Balansa..... eee eee 78 Proposition et vote d’un projet de session extraordinaire en Algérie.............,....,.,....4. hee etse . 79 Boudier et G. Camus. Liste de plantes recueillies dans la vallée du Sausseron (Seine- et-Oise). .....,....,......4.... eee eR Reese . 79 Observations de M. Malinvaud et réponse de M. G. Camus... 82-83 Communications de MM. G. Bonnier et E. André............ . 83 Duchartre........... Note sur des feuilles de Senecio sagittifolius Bak........... S 83 Remarques de MM. Malinvaud et André..... eI teet 87-88 Jeanpert sostesossese Localités nouvelles de plantes des environs de Paris.......... 88 Observation de M, Malinvaud et réponse de M. Jeanpert,..... . 89 SÉANCE DU 12 FÉVRIER. Dons faits à la Société..............,....,...,............. . 90 Ramond.......... .. Note sur la situation financière de la Société.......,......... 91 M. Ramond est nommé Trésorier honoraire................... 95 Mer................. Sur les causes de variation de la densité du bois............. 95 SÉANCE DU 26 FÉVRIER. Admission de M. Maurice Pic..... MCCC" 105 Procés-verbal de vérification des comptes du Trésorier par la Commission de comptabilité pour l'année comptable 1891.... 106 M. Théodore Delacour est nommé Trésorier de la Société..... 106 Mer................ . Influence des décortications annulaires sur la végétation des arbres....................4....4 esse Se. 107 Duchartre........... Note sur une monstruosité du Physostegia virginiana Benth... 120 Observations de MM. Poisson, Duchartre et Mer............. . 125 Franchet........... . Observations sur le groupe des Leontopodium... ............. 126 Remarques de MM. Roze et Franchet..........,............. 135 Communication de M. Cornu........................ TOTTE 136 Plantes présentées par M. G. Camus................. el. 136 Observations de MM. Jeanpert, G. Camus et Malinvaud sur le Barbarea intermedia.................. pedore teen av eo e 136 Quatre propositions relatives à la nomenclature émises par un comité de botanistes de Berlin; lettre d’approbation de M. Alphonse de Candolle............................ .. 137-142 SÉANCE DU 1f Mars 1892. Admission de M"* Rouy et Arbost et de MM. A. Bornet, Hanriot, Dr Petit et Valby..................................,., 142-143 Dons faits à la Société. ................... ss... . 443 Costantin et Dufour. Recherches sur la destruction du Champignon parasite produi- 143 sant la molle, maladie du Champignon de couche, .........- è SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE & Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du - soir, habituellementles deuxième et quatriéme vendredis de chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1892 8 et 22 janvier. 8 avril. 8 et 22 juillet. 12 et 26 février. 21 mai. 11 et 25 novembre. 11 et 25 mars. 24 juin. 9 et 23 décembre. ———— Á M ———— La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles, Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se . vend aux personnes étrangéres à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-aprés), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. -. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1568), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2€ sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur eotisation de l'année courante. N. B.—Lestomes IV et XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de bolanique tenu a Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'aequéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes ou communications manuscrites adressées au Secrétariatpar les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société | - botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. -^ TNI) MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auque! ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. ll en résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XXXV (1888) ou d'une année antérieure, on doit faire l'acqui- sition du volume entier. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- ; tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. —— 40449, — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MAY et MOTTEROZ, direct. A. à ; í : BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME TRENTE -NEUVIÈME (Deuxième Série. — TOME XIV*) 1892 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 3 = PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Publié le 1 septembre 1892. STATUTS DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Moptés dans la séance du 24 mai 1854, et modifiés dans celles du 23 juillet 1875 et du 22 avril 1887, pour les mettre en concordance avec la jurisprudence du Conseil d'Etat. ARTICLE 1*. La Société prend le titre de Société botanique de France. ART. 2. Elle a pour objet : 1° de con- courir aux progrés de la Botanique et des sciences qui s'y rattachent; 2* de faciliter, par tous les moyens dont elle peut disposer, les études et les travaux de ses membres. ART. 3. Pour faire partie de la Société, il faut avoir été présenté dans une de ses séances par deux membres qui ont signé la présentation, et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. — Les Francais, quel que soit le lieu de leur rési- dence, et les étrangers, peuvent également, et au méme titre, étre membres de la Société. — Le nombre des membres résidant à Paris ne pourra pas dépasser quatre cents. Celui des membres résidant dans les départements ou à l'étranger est limité à six cents. ART. 4. La Société tient ses séances habi- tuelles à Paris, Leur nombre et leurs dates sont fixés chaque année, pour l'année sui- vante, dans la derniére séance du mois de décembre. — Tous les membres de la Société ont le droit d'assister aux séances. Ils y ont tous voix délibérative. — Les délibérations sont prises à la majorité des voix des mem- bres présents. ART. 5. Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations ou échanges g'im- meubles, et à l'acceptation de dons ou legs, sont soumises à l'autorisation du Gouverne- ment, préalablement à toute exécution. ART. 6. L'administration de la Société est confiée à un Bureau et à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partie. ART. 7. Le Bureau est composé : d'un président, de quatre vice-présidents, d’un secrétaire général, de deux secrétaires, de deux vice-secrétaires, d’un trésorier et d’un archiviste, ART. 8. Le président et les vice-présidents sont élus pour une année, — Le secrétaire général est élu pour cinq années; il est rééligible aux mêmes fonctions. — Les se- crétaires, les vice-secrétaires, le trésorier et l'archiviste sont élus pour quatre années; ces deux derniers sont seuls rééligibles. — Le Secrétariat est renouvelé par moitié tous les deux ans. ART. 9. Le Conseil est formé en outre de douze membres, dont quatre sont remplacés chaque année. ART. 10. Le Président est choisi, à la pluralité des voix, parmi les quatre vice- présidents en exercice, Son élection a lieu dans la dernière séance du mois de décembre. Tous les membres de la Société sont appelés à y participer directement ou par corres- pondance. — Les autres membres du Bureau et les membres du Conseil sont élus dans la méme séance, à la majorité absolue des voix des membres présents. ART. 11. La Société pourra tenir des séances extraordinaires sur des points de la France qui auront été préalablement déter- minés. — Un Bureau sera spécialement or- ganisé par les membres présents à ces réunions. ART. 12. Un Bulletin des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque: membre. ART. 13. Chaque membre paye une coti- sation annuelle de 30 francs. — La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée par une somme de 400 fr. une fois payée. Tout membre qui a paye régulièrement la cotisation sociale pendant au moins dix ans peut devenir membre à vie en versant seulement 300 fr. . ART. 14. La Société établit chaque année son budget pour l'année suivante. Dans la première séance du mois de mars de chaque année, le compte détaillé des recettes et des dépenses de l'année précédente est soumis à son approbation. Ce compte est publié dans le Bulletin. 2. ART. 15. Les fonds libres sont déposés dans une caisse publique jusqu'à leur emploi définitif. — Les sommes reçues, qui n'ont pas été employées dans le cours d'un exer- cice, sont placées en rentes sur l'État, en obligations de chemins de fer francais (dont le minimum d'intérét est garanti par l'État), en actions de la Banque de France, ou en obligations du Crédit foncier, sauf celles que la Société juge nécessaires pour couvrir les dépenses de l'exercice suivant. — Les valeurs ainsi acquises ne peuvent être alie- nées qu'en vertu d'une délibération de la Société. ART. 16. La Société est représentée, dans les actions judiciaires qu'elle a à exercer ou à soutenir, et dans tous les actes passés en vertu de ses délibérations, par le Trésorier ou par l'un des membres du Conseil qu'elle a désigné à cet effet. ART. 17. En cas de dissolution, tous les membres de la Société sont appelés à déci- der sur la destination qui sera donnée à se$ biens, sauf approbation du Gouvernement. ART. 18. Les Statuts ne peuvent être modifiés que sur la proposition du Conseil d'Administration ou sur une proposition de vingt-cinq membres présentée au Bureau. Dans l'un ou l'autre cas, la proposition doit être faite un mois au moins avant là séance dans laquelle elle est soumise au vote de la Société, L'assemblée extraordinaire, spécialement convoquée à cet effet, ne peut modifier les Statuts qu'à la majorité des deux tiers des membres présents ou votant par corres- pondance. i Le nombre des membres présents à x séance ou votant par correspondance ped étre égal, au moins, au quart des membre de la Société, Ces statuts ont été délibérés et adoplés par le Conseil d'État, dans sa séance du 5 août 1815; il$ ont été modifiés en 1887 avec l'autorisation du Gouvernement. | COSTANTIN ET DUFOUR. — DESTRUCTION D'UN CHAMPIGNON PARASITE. 145 qui se trouvent dans un milieu particulièrement humide. Les deux dispositifs adoptés dans les cas suivants montrent que dans cette hypo- thèse l'action de l'acide sulfureux est encore efficace. II. — Au lieu de sortir la culture sur pomme de terre du tube rempli d'eau au fond, nous ly laissons et nous recommençons l'expérience comme précédemment. Certains tubes sont ouverts et d'autres fermés. Les semis sont faits au bout de vingt-quatre heures dans une pièce où il n'y a pas trace d'acide sulfureux; les semis prélevés sur les cultures en masse sont lavés dans l'eau stérilisée, puis versés sur une pomme de terre nouvelle. Le résultat est le méme que précédemment. Ces deux expériences sont trés probantes, elles montrent que les cul- tures en masse seraient tuées par le gaz. Il en sera à plus forte raison de méme des spores isolées ainsi que le prouve la troisiéme expérience suivante. III. — Des spores sont semées sur une pomme de terre bien humide et aussilót aprés le semis, avant donc que la germination ait pu se pro- duire, nous exposons les tubes à l'acide sulfureux. Sur douze tubes de Mycogone, dix sont ouverts, deux restent fermés par une bourre de coton. Aprés l'action du gaz sulfureux les tubes sont portés à l'étuve; rien ne s'y développe. Pour le Verticillium, l'expérience a porté sur dix tubes, dont huit sont restés ouverts et deux maintenus fermés. La moi- sissure n'a pas poussé. Il va sans dire qu'outre les tubes qui subissaient l'action du gaz, nous avions des tubes témoins ensemencés en méme temps que les autres. Dans ces tubesle développement du Champignon s'est produit normale- ment; les spores qui ont servi aux semis étaient donc bien vivantes, et c'est l'acide sulfureux qui les a fait périr. Ce fait, que le gaz sulfureux a tué méme les spores des tubes fermés avec du coton, montre avec quelle facilité ce gaz pénétrerait dans les endroits les plus retirés d'une carriére, et par suite de quelle efficacité serait son emploi si l'on voulait se débarrasser des spores de toute une carrière où le grand nombre des Molles témoignerait d'une excessive contamination. L'ensemble des essais précédents des différents types porte actuelle- ment sur plus d'une centaine de cultures. ik Ces expériences variées nous autorisent à conclure que /'acide sulfu- reux exerce un effet destructeur trés énergique sur les spores du parasite. i : Ce résultat est susceptible d'une application pratique : il y a lieu d'employer l'acide sulfureux dés que la maladie commence à prendre un caractère épidémique. T. XXXIX. (SÉANCES) 10 146 SÉANCE DU 11 Mans 1892. Dans les carrières neuves la maladie est rare ou méme n'existe pas. Après une série de cultures la maladie va en croissant. Elle s'étend parfois d'une manière tellement inquiétante que les champignonnistes sont obligés, pendant un certain temps, de cesser toute culture dans une carriére. La dessiccation fait sans doute perdre aux spores leur pouvoir germiualif pendant la durée de la mise en friche qui peut durer de six mois à trois ans et plus. Mais cette pratique ne réussit pas toujours. On cite des exemples de carrières qui ont dû être totalement abandonnées, la maladie ne cessant d'y régner avec une extréme intensité. D'ailleurs les champignonnistes ne se décident d'ordinaire à renoncer momentanément à une culture dans une cave qu'aprés avoir subi des pertes considérables dues à l'amoindrissement progressif des récoltes suecessives. Il leur serait bien plus avantageux d'employer un reméde énergique dés que la maladie commence à devenir grave. À ce moment le traitement par l'acide sulfureux pourrait rendre de grands services. L'interruption de la culture serait de courte durée, quarante-huit heures au plus, la stérilisation serait complète. Il suffirait aprés l'opération d'aérer convenablement pour se débarrasser du gaz. La dépense occasionnée par l'emploi de la méthode que nous préco- nisons serait de beaucoup inférieure aux pertes que l'on subit en s'ob- stinant pendant un temps assez long à ne faire que des récoltes de moins en moins productives qui amènent souvent la ruine de l'indus- triel (1). M. Prillieux présente les observations suivantes : OBSERVATIONS A L'OCCASION DE LA COMMUNICATION DE MM. COSTANTIN ET DUFOUR SUR UNE MALADIE DES CHAMPIGNONS DE COUCHE; par M. Ed. PRILLIEUX. J'ai fait à la Société mycologique, dans sa séance du mois dernier (11 février 1892), une communication sur la maladie des Champignons de couche dont M. Costantin vient d'entretenir la Société. Je crois que le nom de Molles que l’on-donne autour de Paris aux Champignons malades qui se gonflent, se boursouflent, se bossellent et se déforment de façon à n'étre plus que des masses monstrueuses qui peuvent atteindre une taille relativement énorme, doit étre considéré “comme dérivant naturellement du latin moles. Ce nom de móle existe : (1) A la dose de 60 grammes par mètre cube, dose beaucoup plus élevée que celle ‘indiquée plus haut et au prix que coûte le soufre, la dépense pour une carrière de 2 mètres de hauteur, 1 kilomètre de longueur, serait inférieure à 200 francs. t PRILLIEUX. — SUR UNE MALADIE DES CHAMPIGNONS DE COUCHE. 147 en francais dans un autre sens spécial, mais en ayant la méme étymo- logie. Ces Champignons malades n'ont pas une consistance molle; ils sont plutót gluants. J'ai bien constaté que la production de ces Molles est due au parasi- tisme d'un Champignon qui porte souvent en méme temps des fructifi- cations de deux sortes différentes et se rapportant, les unes au genre Mycogone, les autres au genre Verticillium. Je puis présenter à la Société un croquis fait à la chambre claire d'un filament qui, aprés avoir porté des chlamydospores de Mycogone, a produit un verticille de trois petites branches conidiophores de Verticillium et s'est terminé par une spore de Mycogone. J'ai eru pouvoir rapporter ce Mycogone au M. rosea, bien que la couleur du chlamydospore du parasite soit plutót rousse que rose. Dans une lettre publiée dans le Gardener's Chronicle (3 avril 1889), sur une maladie du Mousseron, M. Cooke a émis avec grande réserve l'idée que le Mycogone qui la produit, bien que fort voisin du M. rosea, pour- rait être rapporté au M. alba Pers. Persoon, en créant cette espèce (Mycologia Europea, I, p. 26), dit que c'est peut-être une forme jeune du M. rosea. M. Saccardo (Syll. Fung., IV, p. 184) ne la mentionne que pour dire qu'il n'en connait rien. Ce M. alba a été figuré par Le Tellier, dans le Supplément aux Champignons de Bulliard; il semble pareil, à la couleur prés, au M. rosea, mais cette figure est trop impar- faite pour renseigner sur les caractères de l’espèce. M. Boudier, à locca- sion de la création d'une nouvelle espèce de Mycogone (M. ochracea), a donné (Bull. de la Soc. mycologique, t. VII, p. 81), pour le diamétre du lobe supérieur de la spore du M. rosea, 30 à 35 y, tandis que Saccardo indique 25 p. seulement. J'ai trouvé pour le parasite du Champignon de couche 23-24 p, taille inférieure à celle attribuée par M. Boudier 148 SÉANCE DU 11 Mars 1892. au Mycogone rosea. Peut être est-ce une espèce en réalité différente du M. rosea. Doit-on la rapporter à l'ancienne espéce M. alba Pers.? Doit- on en faire une espèce nouvelle se rapportant à un Hypomyces nouveau désigné par M. Magnus sous le nom d'Hypomyces perniciosus (1)? Ce sont des questions sur lesquelles je n'ose encore me prononcer. M. Stapf (2) a observé en Autriche, auprés de Vienne, une maladie des Champignons de couche qu'il attribue au parasitisme du Verticil- lium agaricinum Corda, qui est considéré comme la forme conidienne de Hypomyces ochraceus Pers., Champignon dont on connait la forme parfaite et qui a été observé par Tulasne sur plusieurs Russules. M. Stapf n'a pas vu sur les Champignons malades d'autre forme que le Verticil- lium, mais il y a observé les sclérotes décrits par Tulasne pour l’ Hypo- myces ochraceus. Les Champignons envahis par ce Verticillium languis- saient, leur croissance se ralentissait beaucoup, ou s'arrétait au point qu'on les voyait rarement atteindre plus de 3 centimètres de hauteur. Cette description répond mal, ce me semble, à la taille monstrueuse des Molles des carrières des environs de Paris. Il est fort possible qu'il y ait deux maladies distinctes des Champignons de couche produites par des parasites de méme genre, mais non de méme espéce. M. Costantin répond en ces termes aux observations précé- dentes : Dans notre communication à l'Académie des sciences, M. Dufour et moi avons rapproché le parasite du Champignon de couche du Myco- gone cervina, mais nous ne l'avons pas identifié avec cette espèce; la couleur des cultures sur les milieux les plus divers ne nous a pas paru compatible avee la définition du Mycogone rosea. Nous avons d'ailleurs les premiers signalé le Mémoire de M. Magnus, qui plaide en faveur d'une espèce nouvelle, M. perniciosa. Le fait nouveau que nous avons mis en évidence est l'existence d'une deuxième forme de Verticillium se développant seule sur les Champignons déformés d'une maniere par- ticulière. Ce Verticillium nous parait jouer un rôle important dans l'histoire de la maladie, comme l'expérience suivante le prouve : en plaçant sous cloche un échantillon portant cette dernière moisissure avec des individus achetés chez le fruitier et sains, nous avons constaté (1) Communication faite au Congrès des naturalistes allemands, à Wiesbaden, en septembre 1887 et publiée dans le Bolanisches Centralblatt, 1888, n° 26 (XXXIV, n° 13), p. 394, sous le titre: Einige Beobachtungen über pilzige Feinde der Cham- pignonculturen. (2) Bulletin de la Soc. d'Horticult. de France, numéro de mai 1890 (Verhandl. d. K. K. zool. bot. Gesellschaft in Wien, 1889;. HEIM. — SUR LE VATERIOPSIS SEYCHELLARUM HEIM. 149 une rapide contamination qui ne s’opérait pas avec la forme Mycogone, même associée au Verticillium à grandes spores. M. Roze demande quelles sont les espèces qui peuvent être atta- quées par les Mycogone. M. Costantin répond que les Amanites et Inocybe sont souvent attaqués par le Mycogone rosea, et les Pezizes et Helvelles par le M ycogone cervina. M. Danguy, secrétaire, donne lecture de la communication sui- vante : SUR UN NOUVEAU GENRE DE DIPTÉROCARPACÉES : VATERIOPSIS SEYCHELLARUM Heim; VATERIA SEYCHELLARUM Dyer, in Baker (1); par M. F. HEIM. Nous avons pu étudier, dans le Musée pratique de Kew, la fleur et le fruit de cette intéressante plante conservée dans l’alcool, et quelques petits fragments nous ont permis de faire une étude approfondie de son organisation anatomique. Le bois est grisàtre, pulvérulent, avec lenticelles arrondies; le vieux bois est réticulé, à mailles allongées longitudinalement. Le pétiole long, canaliculé supérieurement, ainsi que le rachis, est finement strié vers l'insertion du limbe. Les feuilles coriaces, d'un vert jaunàtre, luisantes en dessus, mates en dessous, sont grandes, obo- vales, légèrement atténuées à la base et obcordées, terminées au sommet par un court acumen. Les nervures principales, au nombre d'une ving- taine environ de chaque cóté, sont obliques sur le rachis, paralléles, et se raccordent par un trajet curviligne, tout à fait marginal; ces nervures sont fortement proéminentes en dessous. Des nervures plus gréles, les unes entières, les autres dichotomisées, sont perpendiculaires aux ner- vures principales. Nous n'avons point vu de stipules, mais elles existent cerlainement et doivent étre d'assez grandes dimensions, à en juger par la cicatrice annulaire qui contourne la tige, au-dessous de l'insertion du pétiole. Les fleurs sont groupées, par quatre ou cinq, sur de courts rameaux renflés, et dont chaque entre-nœud est articulé avec le précédent ; sur l'échantillon examiné par nous, toutes les inflorescences étaient termi- nales, mais peut-étre y en a-t-il aussi d'axillaires. Le pédoncule floral est court, renflé, et recourbé vers le bas. (1) Flor, Maur. and Seych., p. 526. 150 SÉANCE DU 11 Mans 1892. Sur un réceptacle faiblement convexe s'insérent cinq sépales entiére- ment glabres, en quinconce, inégaux; les plus internes sont le plus développés et obrectangulaires, emboîlés dans le bouton par leur partie supérieure, les sépales un et deux sont au contraire ovales et peu allongés. La corolle se compose de cinq pétales, alternes avec les piéces précédentes, entièrement libres, tordus, larges et entièrement glabres, mous et charnus, légèrement rétrécis à la base, élargis au sommet, trés légèrement sinueux sur les bords, avec une légère échancrure supé- rieure et un lobe plus saillant, découpé du cóté recouvert et qui affecte une grande tendance à s'enrouler en cornet. Les étamines sont nom- breuses, insérées sur un renflement circulaire du réceptacle hyper- trophié; ce renflement forme une sorte de disque interstaminal trés net. Les filets sont entiérement libres, assez courts, élargis à la base, atténués au sommet, spatuliformes, basifixes. L'anthére est allongée, à deux loges presque égales, le prolongement du connectif triangulaire, court, aigu, presque membraneux. Sur une coupe de l’anthère, il est facile de voir que la loge postérieure est un peu plus large que l'anté- rieure, et sa cavité plus développée que celle de cette derniére, la déhis- cence est latérale. L’ovaire entièrement glabre, obconique, est atténué en haut en un style court, indivis, cylindrique et aigu au sommet, quelques sillons externes parcourent sa surface et répondent à l'im- pression des étamines. Cet ovaire est triloculaire, et dans chaque logeon trouve, insérés sur le tiers inférieur, deux ovules de Diptérocarpées, subobtus au sommet, à raphé peu saillant. Le fruit est parfaitement sphérique, à pédicule articulé, non entouré des sépales cadues. Il est indéhiscent, à péricarpe mou, c'est donc presque une baie. Il renferme un embryon non entouré d'albumen, sphérique dans son ensemble. Cet embryon se compose de deux cotylé- dons inégaux : le plus petitest l'antérieur; le plus grand, le placentaire. Le petit cotylédon est comme placé à cheval surle grand, qui le déborde inférieurement. Sa surface externe, convexe, est plus ou moins fortement cannelée, échancrée en son milieu inférieur; sa face interne, concave dans l'ensemble, répond à la face externe convexe du cotylédon placen- taire. Ce dernier n'affecte pas une forme absolument constante, dans les divers échantillons. Sur certains, il est largement échaneré en deux lobes, trés faiblement unis à leur face externe, et ces deux lobes sont mamelonnés vers le bas; sur d'autres, il n'y a qu'une échancrure supé- rieure, et dans le bas, on voit une large étoile irrégulière, creuse. Là cavité de cette étoile vient-elle à rejoindre l’échancrure supérieure, et une des branches stellées vient-elle à s’accentuer et à arriver au bas du cotylédon, on passe à la forme précédente. La radicule est grosse, en massue plus óu moins allongée, reliée par un court pédicule à chacun HEIM. — SUR LE VATERIOPSIS SEYCHELLARUM HEIM. 151 des cotylédons. Entre les deux pétioles cotylédonaires, dont la face axile est concave, se trouve la gemmule allongée, trés nette. A la germi- nalion, la tige hypocotylée s'allonge, devient quelquefois onduleuse, aiguë, et se rabat dans le sillon de séparation des deux cotylédons, pendant que les deux pétioles cotylédonaires, longuement accrus, dé- gagent la gemmule. La tige est très finement velue à l'extérieur; même âgée de deux ans, elle conserve son épiderme et est pourvue de liège. Le parenchyme cor- tical, aplati vers l'extérieur, devient vers l'intérieur isodiamétrique, assez régulier, à éléments gorgés d'une matiére blonde, dépourvus d'oxalate de chaux ; il ne contient pas de cellules scléreuses. Il existe un péricycle et un liber stratifié, des rayons médullaires nombreux, formés de plusieurs assises de cellules; la moelle est également régu- lière, sans éléments seléreux, et contient une vingtaine de canaux sécré- teurs, à diamétre modérément large. Dans le pétiole, l'épiderme est presque partout prolongé en poils trés courts. Le parenchyme cortical est à parois minces, réguliéres, sans méats, dépourvu de mâcles. Les fibres péricycliques sont à lumière assez large; le liberestentièrement mou. Dans le liber, les rayons médullaires séparent trés nettement les faisceaux libériens; leur lignification, qui commence dans la région ligneuse, empéche de les distinguer nette- ment du parenchyme ligneux, entièrement lignifié. Le tissu de la moelle est identique à celui de l'écorce; les faisceaux internes sont revétus d'une gaine continue de cellules à parois lignifiées, cette gaine est inter- rompue en face des vaisseaux ligneux. Chaque ilot libérien, qui se wouve sous ]a dépendance d'un faisceau, contient en son centre cinq ou six fibres intralibériennes. L'initiale est presque circulaire, aplatie dans le haut. Les faisceaux s’y disposent en une courbe externe, discontinue dans le haut; cette courbe est onduleuse et comprend treize canaux à lumière étroite. Les faisceaux internes sont disposés, les plus externes sur une courbe assez réguliére, tous orientés le bois en dedans; ils sont tous fragmentés irréguliérement ; les autres sont épars, sans ordre, avec des orientations diverses dans la moelle. La médiane est de dimensions plus réduites, réguliérement ovale; la courbe externe y est complétement fermée et contient quatorze canaux. Il ya en outre, au centre, de cinq à six canaux, sous la dépendance plus ou moins nette des faisceaux internes, dont la disposition est la méme que dans l'initiale. Nous n'avons eu à notre disposition que des fragments de péricarpe ayant longtemps séjourné sur le sol pendant la germination, et par suite impropre à l'étude. Ce type est bien nettement une Diptérocarpée, mais nous devons 452 ; SÉANCE DU 11 Mans 1892. exposer pour quelles raisons nous l'élevons au rang de genre. L'em- bryon avec son petit cotylédon, à cheval sur le grand, rappelle le Pene, Vateria indica Lin.; mais ici le cotylédon placentaire est muni d'une cavité étoilée ou d'une incisure béante, à bords mamelonnés. Les éta- mines sont nombreuses dans les deux types, mais à loges très inégales, aiguës et recurvées à la base, hispides chez le Pene. Les pétales sont glabres dans les deux plantes; mais, au lieu d'étre obtus, atténués au sommet, ils sont, chez le Vateriopsis, échancrés, élargis et à lobe latéral. L'ovaire du Vateriopsis est glabre, large, au lieu d'étre hispide, conique, et à style long comme dans le Pene. L'une des plantes est d'ailleurs hispide et l'autre totalement glabre; les fruits sont tout diffé- rents de forme, à calice persistant chez le Pene, caduc chez le Vate- riopsis, déhiscents chez le premier de ces types, indéhiscents chez le second, La forme des feuilles et la nervation se ramènent, il est vrai, au méme type. Les différences anatomiques ne sont pas moindres. La médiane est elliptique chez les deux types, les faisceaux y sont disposés sur une courbe externe, complètement fermée, peu cintrés et proéminents; mais chez le Pene, cette courbe est plane en haut; chez le Vateriop- sis, elle est convexe, comme en bas; elle contient, chez le premier type, une dizaine de canaux, et, chez le second, un nombre de quinze à seize; mais, dans l'un comme dans l'autre, leur lumiére est assez étroite. Les faisceaux internes ou médullaires sont, chez le Pene, disposés suivant un arc concave vers le haut; cet arc est à faisceaux cohérents et possède sept canaux. Le reste des faisceaux est épars dans la région médullaire supérieure, tous sont individualisés. Chez le Vateriopsis au contraire, tous les faisceaux médullaires, sans exception, sont indivi- dualisés; les plus externes sont groupés suivant une courbe elliptique trés fragmentée, et répondant par sa forme à celle de la coupe pétio- laire. Les autres faisceaux sont épars sans ordre à l'intérieur de cette courbe. Nous ne pouvons comparer les autres niveaux du pétiole dans ces deux plantes; car nous n'avons eu à notre disposition que des fragments pétiolaires, non correspondants, de chacune d'elles. Le Vateriopsis se distingue non moins nettement du Vateria acu- minata Hayne nec Tuw., type unique de la sect. Hemiphractum B. et Hook. Le caractére essentiel de cette section consiste dans la forme si spéciale de l'étamine (caractère de premier ordre dans la famille); l'anthére y est allongée, à loges divariquées à la base, atténuée au som- met, hispide sur les deux faces, à prolongement supérieur du connectif bifide : par là, elle se distingue de toutes les anthéres de Diptérocar- pées, et en particulier de celles du Vateriopsis. Le fruit de ce Vateria HEIM. — SUR LE VATERIOPSIS SEYCHELLARUM HEIM. 153 est encore inconnu ; mais il révélerait probablement de grandes diffé- rences avec celui du Vateriopsis, et, à priori, ses analogies doivent étre plutôt avec celui du Pena. Le Vateriopsis doit aussi être rapproché du genre Stemonoporus Thw., genre créé avec raison par Thwaites et incorporé, à tort selon nous, par les auteurs du Genera dans les Vateria, et par De Candolle dans les Vatica. Pour nous les Stemonoporus sont un genre indépen- dant, et c'est aussi l'avis de M. Pierre (Flor. Cochinch.); mais le genre Stemonoporus, tel du moins que l'entendait son auteur, doit être dé- membré, et nous grouperons les diverses espéces qui le conslituent dans les genres suivants : STEMONOPORUS Thw. : St. Wightii Thw., St. macrophyllus Thw., St. lanceolatus Thw., St. rigidus Thw., St. Gardneri Thw... VEsovELLA Heim : V. oblongifolia Heim (St. oblongifolius Thw.); V. acuminata Heim [Stemonoporus Thw., n°3595, identifié à tort, dans le Prodr., avec le Vateria acuminata Thw. qui est rapporté par M. Dyer (Flor. of Brit. Ind.) au V. jucunda Thw.]. KuNCKELIA Heim : K. reticulata (St. reticulatus Thw.). DyvEnELLA Heim : D. scabriuscula (St. scabriusculus Thw.). Quant aux Stemonoporus distichus Thw. et St. nitidus Thw., ce sont incontestablement des Doona; ils deviendront les D. disticha et D. nitida Heim. Nous n'insistons pas, pour l'instant, sur le démembrement du genre Stemonoporus; mais il est nécessaire de fixer les genres qui seront constitués à ses dépens, car ce n’est qu'avec nos Stemonoporus, tels que nous les limitons, que le Vateriopsis présente des ressemblances. La forme du fruit, la minceur du péricarpe rapprochent les deux plantes, mais chez le Vateriopsis le péricarpe est presque charnu, ca- ractère exceptionnel pour une Diptérocarpée, de plus les sépales ne l'aecompagnent pas, tandis qu'ils sont réfléchis chez les Stemonoporus. La forme de l'embryon est d'ailleurs toute différente; car, chez les Ste- monoporus, il se compose de deux cotylédons charnus, inégaux. Le cotylédon externe fortement lobé à sa base, émarginé faiblement au sommet, recouvre latéralement le cotylédon interne ou placentaire; ce dernier est entiérement divisé en deux lobes, quelque peu mamelonnés. En outre, les anthéres sont à loges trés inégales dans les Stemonopo- rus, presque égales chez les Vateriopsis ; l'ovaire est surbaissé, sillonné et hispide chez les premiers, obconique, lisse et glabre chez le second. L'anatomie du pétiole n'est pas moins différente. ; En effet, chez un Stemonoporus type, tel que le St. Gardneri, la 154 sÉANCE DU 11 Mans 1892. coupe est elliptique transversalement, onduleuse, légérement concave en haut; elle renferme une courbe fasciculaire externe, de méme forme, fragmentée, contenant des canaux sécréteurs en nombre moindre et de diamétre plus large. Les faisceaux intérieurs y sont dépourvus de canaux et plus ou moins unis en trainées irrégulières, fragmentées, mais toutes orientées vers le haut. La plante ne rentre donc naturellement dans aucun des genres de la famille; le genre Vateriopsis est donc justifié, et ce sera l'un des plus curieux de la famille des Diptérocarpacées. Il fera partie de notre tribu des Stémonoporées, et établira sans doute un passage vers quelques types d'une autre famille naturelle. M. Malinvaud présente à la Société le Mentha Amblardii De- beaux et donne lecture de la Note suivante : SUR UNE NOUVELLE MENTHE HYBRIDE, par M. O. DEBEAUX. MENTHA AmBLaRDit O. Debeaux Mss. 1891 — M. hirsuto X rotun- difolia O. Deb. olim in Herb. Affinis M. silvestris X hirsuta Wirtg. (M. nepetoides Lej.) - Tiges couchées-ascendantes, rameuses à la base, à rameaux simples dressés, plus courts ou égalant l'axe primaire, munies au niveau du sol de nombreuses tiges foliaires stériles se transformant en stolons radicants sur toute leur longueur, hérissées principalement au sommet de poils courts et laineux, hautes de 25 à 30 centimétres, et portant au-dessous de l'épi terminal deux ramifications florifères trés courtes (9 à 4 centimétres au plus); feuilles larges, ovales-arrondies (26 à 30 millimètres) ou ovales-allongées (26 à 40 millimètres), en cœur à la base, briévement pétiolées, les supérieures sessiles, vertes en dessus, lisses et non bosselées en dessous, velues-hérissées sur les deux faces, les nervures et les pétioles de poils peu serrés, laineux et appliqués. Les feuilles sont en outre dentées en scie à dents inégales espacées et peu ouvertes dans la partie moyenne et inférieure de la plante, et à dents plus courtes, plus dressées dans la partie supérieure; bractées ovales-acuminées; fleurs en un épi long de 5 à 7 centimétres, compact, obtus au sommet, avec un seul verticille inférieur légèrement distant de l'épi floral; épis des deux rameaux latéraux presque globuleux et ne formant qu'un seul verticille; calice campanulé hérissé, à divisions acuminées, ciliées sur les bords, et égalant le tube de la corolle; celle-ci de couleur purpurine ou rosée; étamines incluses; style longuement DEBEAUX. — UNE NOUVELLE MENTHE HYBRIDE (M. AMBLARDII). 155 exsert; nucules...; odeur caractéristique du Mentha aquatica quoique plus faible. Fleurit du 5 au 15 septembre. Hab. Agen (Lot-et-Garonne), dans une grande prairie naturelle, bordant la rive droite de la Garonne immédiatement à cóté et au-dessous du Pont-Canal, vivant en société des Mentha rotundifolia, M. silvestris, M. hirsuta et M. arvensis. Obs. — Cette nouvelle forme de Menthe, à laquelle je me fais un vrai plaisir d'imposer le nom d'un zélé botaniste, mon ami et compatriote M. le D' Louis Amblard, à Agen (auquel la flore du Lot-et-Garonne est redevable de trés importantes découvertes), m'a paru tenir son origine de l'hybridation du M. hirsuta et des M. rotundifolia ou silvestris qui seraient ses parents présumés. Elle est, à mon avis, une forme inter- médiaire entre le M. rotundifolio X hirsuta Timbal, et le M. silves- tris X hirsuta Wirig. (M. nepetoides Lej.) dont elle offre quelques caractères. Dans notre hybride, le M. hirsuta L. serait la plante mère, ou le porte-graine, fécondée par le M. rotundifolia ou par le M. sil- vestris. Le M. Amblardii possède en effet tous les organes de végétation de la plante-mére, feuilles, tiges, stolons radicants, et jusqu'à la présence d'étamines incluses également observée sur tous les échan- tillons de M. hirsuta, végétant dans la méme station ou sur les rives du canal latéral. L'action des M. rotundifolia ou M. silvestris, consi- dérés ici comme porte-pollen, n'aurait eu d'autre effet que sur l'inflo- rescence en transformant les capitules globuleux en épis terminaux, et en modifiant sensiblement la villosité et l'aspect général de toute la plante. Notre trés honorable secrétaire général, M. Malinvaud, avec son obligeance habituelle a bien voulu examiner des échantillons trés réduits du M. Amblardii (ceux-ci ayant été expédiés par la poste), et m'a fait savoir qu'ils se rapportaient exactement au M. rotundifolia X hirsuta Timbal, dont il faut élaguer le synonyme de M. Maximiliana F. Schultz, attribué à tort à ce dernier hybride par le botaniste toulou- sain. Je trouve que la description de celui-ci publiée dans l'Essai célébre monographique des Menthes des Pyrénées centrales (Bull. Soc. bot. de Fr. 1860) ne cadre pas exactement avec notre hybride de la prairie d'Agen, et je pourrais bien ne pas me tromper aussi en lui altribuant un certain air de ressemblance avec le M. silvestris X hir- suta Wirtg. dont l’inflorescence est bien voisine. Ainsi que le dit avec raison M. Malinvaud, dans le groupe des hybrides des Mentha rotun- difolia et aquatica il est très difficile de préciser, en dehors de l'expérimentation, quel est le rôle du porte-graine et par suite aussi 156 SÉANCE DU 11 Mans 1892. du porte-pollen. Cette observation convient parfaitement à notre Men- tha Amblardii, dont le porte-pollen n'est pas encore exactement connu. Celui-ci diffère du M. rotundifolio X hirsuta Timb. par ses tiges couchées-redressées, simples ou peu nombreuses à sa base, de moitié moins élevées et non rameuses au sommet, par des feuilles ovales- arrondies, ou ovales-allongées, moins hérissées, non bosselées et à peine cendrées en dessous, à dents plus irrégulières, appliquées, non étalées ; par ses épis floraux moins serrés, avec un seul verticille inférieur, par ses calices à divisions aiguës, par ses étamines incluses, etc. Il diffère aussi du M. silvestris X hirsuta par laspect moins soyeux de la surface des feuilles, celles-ci à dents plus irréguliéres; par ses épis simples, moins allongés, plus serrés, aigus au sommet, à verticilles non interrompus, ete. Comme cette Menthe est pourvue à sa base de nombreux stolons radicants, cette circonstance me permettra peut-étre en septembre pro- chain d'en récolter un certain nombre d'échantillons destinés aux Menthe exsiccate presertim gallice, et qui serviront à éclaircir, mieux que je ne le fais aujourd'hui, la parenté de notre M. Amblardii, mais dont le nom restera acquis à cet hybride intéressant. M. Malinvaud dit qu'autant qu'il lui est permis d'émettre un avis sur le Mentha Amblardii Debx d'aprés l'unique échantillon qu'il a recu par la poste, il rapproche cet hybride du M. rotundifolio- hirsuta Timbal-Lagrave (Malvd Mentha exsice. n° 26) dont il ne lui parait différer que par ses étamines incluses, et non exsertes comme dans la plante de Timbal. M. G. Camus, secrétaire, donne lecture de la Note suivante : SUR LA CONSERVATION DES HERBIERS, pw M. Alfred CHABERT. Dans une Note (1) relative à l'emploi du bichlorure de mercure seul ou combiné au chlorhydrate d'ammoniaque pour la conservation des plantes d'herbier, notre distingué confrére, M. Malinvaud, rappelle que, si des botanistes expérimentés différent d'avis sur la valeur compa- rative de ces deux préparations, d'autres les croient également bonnes. Cette opinion est aussi la mienne, car dans la discussion on me parait avoir oublié un facteur important relativement à la stabilité des sels de mercure : ce facteur est le papier. (1) Actes du Congrès de 1839, 3° fasc., p. 287. CHABERT. — SUR LA CONSERVATION DES HERBIERS. 151 Dans une ascension à la Sainte-Baume en 1885, je rencontrai un tou- riste américain fort instruit en chimie, M. Meisner, qui m'entretint lon- guement des travaux entrepris par lui, sur la demande d'un botaniste de sa famille, pour trouver un moyen durable de préserver les plantes sèches contre les insectes. Le papier, d’après lui, joue un grand rôle. J] avait analysé chimiquement des échantillons de divers papiers renfer- mant les uns des plantes atlaquées, les autres des plantes bien conser- vées, et, dans les deux cas traitées ou non par le bichlorure pur ou uni à l'ammoniaque, il avait constaté que les sels de mercure se réduisent plus ou moins rapidement dans les papiers contenant du plàtre, de la chaux, certaines terres, certaines substances métalliques ou organiques provenant des couleurs des étoffes employées dans leur fabrication. Les papiers blanchis avec le chlore exercent la méme action sur ces sels, surtout unis au chlorhydrate d'ammoniaque. Telle est probablement la cause des ravages observés par nos regrettés confréres Warion et Cosson. À Genève, M. Barbey qui, pour son herbier général et pour celui de Boissier, composés à eux deux de plus de deux mille paquets, emploie du papier blanc, a reconnu que le bichlorure seul ou ammoniacal ne suffit pas pour éloigner les insectes. Aussi fait-il passer les échantillons au sublimé avant de les placer en herbier; puis il fait soumettre les paquets aux émanations de sulfure de carbone à des époques périodiques. C'est là, je crois, le seul procédé vraiment efficace. M. Meisner avait aussi constaté dans de vieux herbiers, et je :'ai observé moi-méme dans celui de Bonjean à Chambéry sur des plantes non empoisonnées, que certains papiers épais et grossiers, contenant probablement de la terre, conservent parfaitement intacts depuis de longues années (60 à 80 ans) les échantillons qui y ont été placés. Il entre done dans leur composition quelque substance qui chasse les insectes. Quelle est-elle? M. Meisner n'avait pu la reconnaitre. Il affir- mait que le meilleur papier d'herbier serait celui fabriqué uniquement avec de la cellulose végétale et non blanchi, tel que le papier fabriqué avec du bois. Malheureusement il n'est ni beau, ni bien lisse et a une couleur jaune ou jaunâtre. Pourtant je l'ai employé pour une partie de mes collections et n'ai pas à m'en plaindre. Je regrette de ne pouvoir donner une analyse plus précise et plus compléte des travaux de M. Meisner que je ne crois pas avoir été publiés. Il mourut quelques mois après notre excursion à la Sainte-Baume, des suites d'une chute faite dans un des glaciers du Bernina. Un savant botaniste, qui s'est beaucoup occupé des mémes questions, M. Songeon, croit que la substance qui, dans les vieux papiers, empéche la visite des insectes, est l'alun. Il se fondesur ce fait que les plantes que, dans sa jeunesse, il a desséchées et oubliées dans les in-folio du 158 SÉANCE DU 11 Mans 1892. seizième siècle, s'y sont conservées jusqu'à présent dans un état d'inté- grité parfaite. Orle papier de tous ces in-folio contient de l'alun. J'ai moi-même, à mes débuts de botaniste, il y a tantôt quarante ans, employé à la dessiccation des plantes les vieux livres de droit de mon père, et particulièrement une belle édition des Institutionum Justi- niani, etc. (Lyon, 1553, apud Hugonem a Porta), et j'y retrouve aujourd'hui absolument intaets des Orchis, Euphorbia, Campanula, Taraxacum, Crepis, Ranunculus, etc., toutes plantes chéries des insectes. Il serait donc à désirer que l'on fit entrer de Falun dans la fabrication des papiers d'herbier. Me sera-t-il permis, en terminant, d'appeler l'attention de la Société sur le procédé que j'emploie pour conserver mes collections, dont la plus grande partie n'a pas été passée au sublimé? Je reconnais que le sulfure de carbone est le meilleur préservatif ; mais il offre des dangers d'incendie et des dangers d'intoxication (1), il exige des précautions minutieuses et des locaux que tous n'ont pas. Aprés plusieurs essais infructueux d'acide phénique, de thymol, d'essence de thérébentine, etc., je me suis arrêté aux fumigations d'acide sulfureux pratiquées en brü- lant 50 grammes de soufre par mètre cube dans les pièces où est mon herbier (2). J'en fais une tous les six mois et n'ai plus d'insectes. Ce procédé si facile et si rapide n’occasionne aucune dépense et aucune perte de temps ; il n'altére pas les plantes et peut sauver les collections négligées, particulièrement dans les musées de province où gisent livrés aux vers des herbiers parfois intéressants. M. G. Camus croit que, lorsqu'on a plongé des plantes dans une solution alcoolique de bichlorure de mercure combiné avec le chlorhydrate d'ammoniaque, la réduction de ce sel double est extrémement lente surtout à l'abri de la lumière. On peut, selon lui, assurer presque indéfiniment la conservation des plantes ainsi empoisonnées en les placant dans des boites ou des armoires (1) L'emploi du sulfure de carbone dans les vignobles phylloxérés a déterminé chez bon nombre d'ouvriers une impuissance longtemps persistante. J'ai constaté le méme accident chez un jeune botaniste, dont le cabinet de travail contenant son herbier était habituellement infecté par le sulfure de carbone émanant des paquets qu'il y replacait tous les trois jours aprés les avoir soumis à son action. (2) Les portes et les fenétres doivent étre hermétiquement closes et, s'il est pos- sible, collées; la pièce ne sera aérée qu'après quarante-huit heures; le soufre sera mis dans un vase de métal placé sur du sable ou de la terre, pour éviter tout risque d'incendie. Les gens dont la poitrine est délicate ne doivent pas faire ces fumigations eux-mêmes, ni entrer dans la pièce où elles ont été faites avant qu'elle ait été bien aérée; car l'acide sulfureux est très irritant pour les bronches et peut déterminer . des crachements de sang. SÉANCE DU 25 Mars 1892. 159 fermées hermétiquement dans lesquelles on a soin d’entretenir de la naphtaline; ce corps est aussi efficace que le camphre pour éloigner les insectes, et son prix est beaucoup moins élevé. SÉANCE DU 25 MARS 1892. PRÉSIDENCE DE M. PRILLIEUX. M. G. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 11 mars, dont la rédaction est adoptée. M. le Président proclame membres de la Société : MM. SauBvc (Camille-Victor) et SouLié (D' Henri), professeurs à l'École de médecine et de pharmacie d'Alger, présentés dans la dernière séance par MM. Battandier et Trabut. M. le Secrétaire général donne lecture de lettres de M"* Arbost et Rouy, qui remercient la Société de les avoir admises au nombre de ses membres. M. Malinvaud a le regret d'annoncer qu'il a été informé de la mort de M. Louis Kralik, le botaniste bien connu, domicilié à Tresserve (Savoie); toutefois, ayant reçu celte nouvelle indirecte- ment et sans détail, il a écrit, pour en avoir la confirmation, à un confrére habitant Chambéry, dont il communiquera la réponse à la Société. M. le Président donne lecture à la Société de la lettre suivante : EXTRAIT D'UNE LETTRE DE M. J. DYBOWSKI À M. PRILLIEUX. Village de Bembé, H' Oubangui, 7 novembre 1891. ... Je viens de faire une découverte qui me parait avoir une telle importance que je m'empresse de vous en faire part. Tout autour du village du chef Bembé, où je suis depuis deux jours et d’où demain matin je vais partir pour me diriger sur El-Kouti, 160 SÉANCE DU 25 MARS 1892. croissent en abondance trois espèces de Vigne. Deux d’entre elles sont en pleine fructification. J'en ai récolté des graines que je vous adresse directement au ministère, dans l'espoir qu'elles vous arriveront plus sürement, car le service de la poste est fait. d'une facon si infidéle que beaucoup de lettres disparaissent. Celle-ci va redescendre tout Oubangui par une pirogue que j'envoie spécialement. Le temps me manque pour vous faire une description compléte des deux principales espéces; mais j'en ai pris dessins, aquarelles, photo- graphies, échantillons d'herbier. Une des deux espéces a des feuilles cordiformes d'assez petite dimen- sion et rappelant assez les feuilles des Riparias. Le bois est grêle, les sarments tréslongs. La grappe arrondie ne dépasse pas le volume du poing, les grains sont peu gros, arrondis, d'un violet foncé ; deux graines seulement dans chaque grain. La seconde, qui a une importance beaucoup plus grande, est une plante superbe, extrémement vigoureuse. Les sarments, de la grosseur du pouce, portent des feuilles ayant de 0",25 à 07,30 de diamètre, à cinq lobes trés profonds, vert foncé sur les deux faces, glabres avec, inférieurement, les nervures hispides. Les sarments sont à bois mou, semi-ligneux. L'écorce est vert foncé, flagellée de taches d'un brun noir. Les grappes pésent jusqu'à prés d'un kilogramme. Elles ont 07,30 de long, leur forme est conique. Les grains, de la dimension de ceux du Chasselas, sont d'un rouge un peu violacé. La pulpe est un peu vis- queuse à la facon de celle du Jacquez, mais elle n'a pas de goût foxé. A la façon des Vignes américaines, les graines se détachent facilement lorsque la maturité est compléte. C'est un fruit agréable. Les indigénes le recherchent, mais n'en font ni vin ni boisson. La plante semble extrémement productive et la fructification est suc- cessive. Sur un méme sarment j'ai trouvé trois grappes ne portant plus de grains, deux absolument müres irès volumineuses et cinq encore vertes, les trois derniéres sensiblement plus petites. Elle croît dans un sol où l'argile se trouve mélangé à un sable sili- ceux, grossier, ferrugineux. Il n'est pas douteux pour moi que cette Vigne, qui est complètement ignorée dans le reste du Congo, donnerait de trés beaux rendements. Ce serait là une culture à faire dans la colonie. ; Vous avez dü recevoir les échantillons d'herbier que j'ai envoyés au ministère et qui comprenaient d'autres espèces de Vigne croissant entre le Loango et le Pool. Il y a donc des Vignes partout ici (et aussi un grand nombre d'espéces de Cissus). Certaines de ces Vignes sont abso- lument ligneuses, d'autres semi-herbacées. MANDON. — PLANTES DES ENVIRONS DE MONTPELLIER 161 Peut-être sera-t-il utile de dire dés maintenant cette importante découverte. Le Café abonde sur toutes les rives de l'Oubangui. S1 la chance continue à me favoriser, je vais avoir des collections considérables. Je compte rester ici encore environ un an... Sur l'invitation de M. Prillieux, M. P. VIALA, aprés avoir exa- miné les graines envoyées par M. Dybowski, dit que ces graines sont nettement caractérisées comme des pépins d'Ampelocissus. Le genre Ampelocissus comprend la plupart des Vignes tubercu- leuses du Soudan qui ont été importées par Lécard et étudiées avec soin par J.-E. Planchon, dans sa Monographie des Ampéli- dées. Les graines des deux espéces recueillies par M. Dybowski paraissent différentes de celles de Lécard. Il n'est pas inutile de rappeler que les Ampelocissus n'ont pu étre cultivés qu'en serre chaude ou qu'en serre tempérée, ils n'ont donc aucune valeur culturale. Mais la découverte de M. Dybowski parait intéressante ; car, d’après sa description, les deux espèces qu'il a récoltées dans le Haut-Oubangui semblent n'étre pas tuberculeuses et avoir des caractères végétatifs trés particuliers. M. Hovelacque, vice-secrétaire, donne lecture d'une communi- cation adressée à la Société par le D' Dewévre, de Lyon, et inti- tulée : Note sur quelques cas de léralologie végélale offerts par des espèces du genre Fuchsia (1). M. Danguy, vice-secrétaire, donne lecture de la communication suivante : NOTE SUR QUELQUES PLANTES INTÉRESSANTES OU NOUVELLES POUR LA FLORE DES ENVIRONS DE MONTPELLIER ; par M. E. MANDON. Il n'est pas de champ si bien moissonné qu'il n'y reste pourtant encore quelques épis à glaner. Les environs de Montpellier ont été explorés avec un soin tout particulier; nous avons eu nous-méme le bonheur d'avoir longtemps pour guide notre vénéré maitre, M. Bar- randon, le doyen des botanistes montpelliérains. Nous n'oserions pré- senter ces quelques notes, s'il ne nous y avait encouragé; nous sommes (1) Par suite de l'abondance des communications et de la préférence accordée dans ce cas à celles émanant des membres de la Société, le travail envoyé par M. Dewévre, quoique le sujet en füt intéressant, n'a pu étre inséré. (Nofe de lg Commission du Bulletin.) T. XXXIX. (SÉANCES) 11 162 SÉANCE DU 29 MARS 1892. heureux de lui témoigner, à cette occasion, notre vive gratitude pour le dévouement dont il ne cesse de donner le témoignage à tous ceux qui aiment la botanique. Les plantes sur lesquelles nous appelons l'attention de nos confrères sont intéressantes à divers litres. Les unes, déjà signalées dans un petit nombre de localités de notre région, parfois dans une seule stalion, y demeurent trés rares; tels sont : Peucedanum officinale, OEnanthe globulosa, Anacyclus radia- tus, Zacintha verrucosa, Salvia officinalis, Polygonum romanum, Glyceria festuciformis, Bromus patulus, Triticum villosum, Asple- nium Petrarchæ.— D'autres sont entièrement nouvelles pour les envi- rons de Montpellier : Chrysanthemum Myconis, Statice confusa, S. lychnidifolia, Neottia Nidus-avis, Bromus hordeaceus, Bromus Ferronii, Phalaris truncata, Glyceria leptophylla, G. Borreri, Azolla filiculoides. — Quelques-unes même, sauf erreur de notre part, sont nouvelles pour la flore de France : Cerastium alsinoides, Carduus numidicus, Salvia multifida, S. viridis, Bromus arvensis, Triticum bicorne. Nous nous contentons de grouper ces plantes en suivant l'ordre systématique aceoutumé et en indiquant les localités de chacune d'elles. CERASTIUM ALSINOIDES Persoon, Loiseleur; C. pentandrum Mori- son et auct. plur., an L.?; C. pumilum Grenier et Godron part., non Curtis. — Pérols, au mas de l'Estelle, sur un ilot de terrain quater- naire (diluvium alpin) formé de galets arrondis, fluviatiles, presque tous siliceux. — Cette espéce était déjà signalée sur les cótes de la Méditer- ranée à Marseille et en Corse. ŒNANTRE GLOBULOSA L.— Saint-Paul et Valmalle; prés du village, dans un terrain humide (M. Silhol). — Cette espéce, signalée à Agde et dans les prairies du pont de Galabert, prés Saint-Gély-du-Fesc, semble avoir disparu aujourd'hui de cette dernière localité où elle était devenue fort rare depuis plusieurs années. Il m'a été impossible de ly retrouver. PEUCEDANUM OFFICINALE L. — Aux Aresquiers, prés Vie, abondant dans les sols marécageux et salés. ANÁCYCLUS RADIATUS Loiseleur. — Les Onglous, quelques pieds dans les sables dela plage; les Tombes, prés Lunel. Carpuus wUMIDICUS Cosson et Durieu. — D'origine algérienne, se rencontre cà et là dans le voisinage de l'étang de Pérols. CunysaNTHEMUM Myconis L. — Pérols. — Au Mas de l'Estelle. Déjà trouvé dans notre région par M. Aubouy, de Montpellier. MANDON. — PLANTES DES ENVIRONS DE MONTPELLIER. 163 ZACINTHA VERRUCOSA (Gærtner.— Aux Aresquiers, prés Vic. — Abon- dant sur les sols formés de galets arrondis fluviatiles du diluvium alpin. Cette espèce n'est signalée par les auteurs de la Flore de Montpellier que dans les terrains pierreux de Ganges et des Capouladoux. SALVIA MULTIFIDA Sibthorp et Smith. — Dans les sols sablonneux du cordon littoral, sur le domaine de Lamotte, commune de Mauguio. Celte sous-espéce avait été trouvée au méme lieu par M. Barrandon qui la posséde dans son herbier sous le nom de Salvia occulta. Je l'ai sou- mise à l'examen de M. l'abbé Coste qui l'a reconnue pour étre le Salvia multifida Sibthorp et Smith, sous-espèce du Salvia clandestina L. décrite dans les Suites à la Flore de Grenier et Godron par M. Rouy, 1% fascicule, p. 155. SALVIA OFFICINALIS. — Dans les garigues du Pioch, à Balaruc-le- Vieux; localité d'autant plus intéressante qu'on ne s'attendrait pas à trouver cette espéce, au niveau et au voisinage de la mer, dans notre Midi. SALVIA viRIDIS Desfontaines. — Vic-Mireval, dans une carrière, prés du pare de la Madeleine; espèce d'Italie et d'Espagne déterminée par MM. Darrandon et l'abbé Coste. STATICE CONFUSA Godron et Grenier. — Sérignan à Valras, dans les sols sablonneux, où il abonde et où il a été d'abord signalé par M. Bar- randon. Il n'était indiqué qu'à Arles, dans la Camargue, à l'ile Sainte-Lucie, prés Narbonne et en Corse. STATICE LYCHNIDIFOLIA Girard, — CG. dans les sols sablonneux de la plage de Serignan à Valras, où il croit en compagnie du Statice confusa Grenier et Godron. C'est sans doute ce Statice qui figure dans la Flore de Montpellier sous le nom de Statice Dodartii Girard et que Loret indique à Serignan. En réalité, le Statice Dodartii Girard n'a été ren- contré qu'aux Onglous, d'aprés l'herbier Barrandon. POLYGONUM ROMANUM Jacquin. — Mares de Roquehaute. Cette espèce y a été reconnue par M. Barrandon, en octobre 1890. Elle n'était connue dans le département de l'Hérault que sur le bord des mares, de Rigaud à Agde. Il est probable qu'elle existe dans toutes les mares de la région voleanique, plus ou moins desséchées en été, depuis Agde jusqu'à Ro- quehaute. NEorTiA Nipus-avis Richard. — Pardailhan, sous le couvert des Hétres entre 600 et 700 métres d'altitude. — Cette Orchidée avait été déjà trouvée à Romiguiére par le professeur Planchon. 164 SÉANCE DU 25 mans 1892. Naïas MAJOR Allioni. — Dans le canal du Midi, à Béziers, où cette plante tend à se répandre (Frére Sennen). Bnowus ARVENSIS L. — La forme à épillets velus, signalée seule- ment à Courpoiran, est commune dans les terres siliceuses du ravin de Fontvalés, prés Murviel-lez-Montpellier, ainsi qu'au mas de l'Estelle. Bromus Ferroni Mabille. — Palavas, dans les terrains marécageux du bord des étangs. Cette espéce a été reconnue par M. Foucaud, à qui je l’ai communiquée. BROMUS HORDEACEUS L. — Palavas, dans les terrains marécageux du bord des étangs, où cette plante a été récoltée il y a quelques années par M. Lange. Bromus PATULUS Mertens et Koch. — Mas de l’Estelle où cette plante abonde. GLYCERIA FESTUCIFORMIS Heynhold. — Sérignan à Valras. Abonde dans les sols sablonneux de la plage. GLycERIA BonnrEnir Babington. — Dans les sols marécageux des Onglous. — Plante décrite par M. Corbière (Différence avec le G. distans Wahlenberg : in Société Rochelaise 1888, n° 2509) : Glyceria Borreri Babington, Engl. bot. suppl. (1837) ; Camus Cat. pl. Fr. p. 300; Nym. Consp. fl. eur. p. 831 ; Schlerochloa Borreri Babington Man. of Brit. bot. 8 (1881) p. 436; Glyc. conferta Fries, Mant. 2, p. 10 et Summ. Scand. 245 in Grenier et Godron Fl. Fr. HI, p. 536-537. — Cette espèce figure dans l'herbier que M. le professeur André a légué à l'Institut de botanique, sous le nom de Glyceria conferta Fries, comme récoltée prés de l'embouchure du petit cours d'eau la Véne dans l'étang de Thau. GLYCERIA CONVOLUTA Fries var. tenuifolia Boissier; Glyceria lepto- phylla Steudel. — Palavas et les Onglous, dans les terrains marécageux du littoral, oà elle est assez commune. — M. Barrandon, qui avait déjà reconnu cette espèce après la publication de la 4" édition de la Flore de Montpellier, la communiqua à M. Hervier, de Saint-Étienne, qui con- firma sa détermination. Panicum DIGITARIA Laterrade. — Sous le pont de l'Hérault, prés Paulhan (M. Neyraut); ainsi que dans un ruisseau des environs de Déziers, prés le canal du Midi (frére Sennen). PHALARIS TRUNCATA Gussone.— Dans les terrains siliceux de l'Es- telle, en assez grande abondance, principalement dans les sols em- blavés. Cette plante, originaire de Sicile, avait été déjà indiquée par MM. Lespinasse et Théveneau aux environs d'Agde (voy.. Bull. Soc. bot. de Fr. t. VI, p. 648, août 1859). MANDON. — PLANTES DES ENVIRONS DE MONTPELLIER. 165 TRITICUM BICORNE Forskal. — Cette plante, originaire d'Égypte, re- trouvée en abondance dans les terrains siliceux de l'Estelle, en juillet 1891, figure dans l’herbier de la Faculté de médecine de Montpellier comme ayant été récoltée, en 1824, dans les prés à laine de Montferrier et du Port-Juvénal. Il est intéressant de constater le maintien de cette plante dans la région. TRITICUM vILLOSUM Palisot de Beauv. — Quelques pieds au mas de l'Estelle, -1891. Cette Graminée avait été trouvée d'abord au Port- Juvénal, prés Montpellier, puis au bois de Lamoure, en petite quantité par M. Duval-Jouve. AsPLENIUM PETRARCHÆ DC. — Dans les fissures des rochers qui surplombent la source du Lez, prés Prades. AZOLLA FILICULOIDES Lamk. — Abondante dans les fossés à Porti- ragnes. Trouvée en 1890, dans le canal de Lunel, par M. Barrandon, cette Rhizocarpée américaine, recue de M. Christ, de Bàle, il y a environ quinze ans, fut d'abord cultivée dans le bassin de la serre chaude du Jardin des Plantes, d’où elle se répandit dans tous les bassins de l'Ecole de botanique. Jetée intentionnellement dans le Lez, elle s’est propagée rapidement dans tout le cours inférieur de cette rivière. M. Rouy, tout en reconnaissant l'intérét qu'offre l'ensemble de la communication de M. Mandon, dit qu'il ne faut pas considérer comme de véritables acquisitions pour la florefrancaise des espéces telles que Carduus numidicus, Salvia viridis, Triticum bi- corne, etc., qui sont manifestement introduites. La région médi- terranéenne présente un grand nombre de plantes adventices, surtout en Provence et en Corse, et l'on doit avoir soin de les distinguer des espéces spontanées. M. Rouy rappelle qu'il a déjà appelé l'attention sur ce point lorsque le Zygophyllum Fabago fut signalé à Cette, il y a quelques années, comme plante nouvelle pour la flore francaise. M. Malinvaud fait remarquer que l'auteur n'a pas négligé d'in- diquer l'origine étrangére des plantes adventices qu'il a citées; mais il croit aussi qu'il serait préférable, au lieu de comprendre celles-ei dans l'énumération des plantes spontanées, d'en faire lobjet d'une liste distincte, ainsi que le frére Héribaud l'a fait récemment dans ses Additions à la Flore d'Auvergne (1). (1) Voy. plus haut, p. 45. 166 SÉANCE DU 25 Mars 1892. M. le Secrétaire général a reçu la lettre suivante : LETTRE DE M. A. BATTANDIER À M. MALINVAUD. Monsieur le Secrétaire général, Je viens de lire, dans le numéro du Bulletin publié le 1* mars, la troisième Note sur la flore de l'Algérie de M. le D° A. Chabert où je suis plusieurs fois pris à partie pour des déterminations d'espéces ; per- mettez-moi quelques mots de réponse, contrairement à mes habitudes. Ranunculus saniculæfolius Viv. — Cette détermination est de J. Freyn, le savant monographe des Renonculacées. M. Chabert dit qu'il na vu nulle part cette plante; M. Freyn m'a déclaré, dans de nom- breuses lettres, n'avoir vu qu'elle dans les nombreux spécimens de tous les points de l'Algérie que je lui ai envoyés. Dianthus liburnicus Darll. — Il est possible que le Dianthus atlanticus ne soit pas une bonne espéce, je ne l'ai mentionné qu'avec la mention (V. S.) qui, dans notre Flore de l Algérie, indique en général une réserve. Néanmoins je n'ai pas osé et n'oserais pas encore étre aussi affirmatif que M. Chabert. Nous avons récolté ensemble, lui et moi, le Dianthus liburnicus nain à Lella-Khadidja, et il n'était pas identique. Linum tenuifolinm L. (Choulette in herb. Doissier). — La détermi- nation est-elle de Boissier ou de Choulette ? Les centuries de Choulette contiennent beaucoup de mauvaises déterminations, Choulette n'ayant que des moyens d'étude trés insuffisants. Si Boissier avait confirmé cette détermination, il n'eüt pas manqué probablement, comme il le fai- sait toujours pour les plantes rares d'Algérie qu'il avait en herbier, de signaler cet habitat dans sa Flore d'Orient ; or il ne l'a point fait pas plus que pour l'espéce suivante. Linum austriacum L, — Si Munby a jadis indiqué cette plante en Algérie, il se rétracte formellement dans la derniere édition de son Catalogue. Eryngium planum L. — Je connaissais depuis longtemps cette station des Ouled-Anteur; M. Debeaux la signale dés 1859 dans son Catalogue de Boghar. Malheureusement tout ce que j'ai pu voir prove- nant de cette localité n'avait aucun rapport avec Eryngium planum conservé dans l'herbier du Muséum. M. Chabert a-t-il comparé sa plante avec le véritable Eryngium planum? Aronieum atlanticum Chabert. — M. Chabert n'aurait-il pas été victime d'une illusion? Deux des stations qu'il indique me sont parfai- BATTANDIER. — LETTRE A M. MALINVAUD. 167 tement connues. Ayant notamment beaucoup herborisé au Nador de Médéah, je n'y ai jamais vu qu'un Doronicum commun dans toute la région montagneuse du Tell, et ce n'est pas à la légère qu'il a été déter- miné. Il a été cultivé quatre ans dans mon jardin et ses caractères ont été soigneusement notés sur le vif; enfin, l'ayant observé attentivement sur toutes nos montagnes, comme tout le monde je n'y ai jamais pu voir qu'un Doronic. Au vu de la Note de M. Chabert, j'ai cherché dans mon herbier mes échantillons du Nador de Médéah, tous ont un magni- fique cercle d'achaines chauves. M. Cosson a toujours nommé cette plante D. scorpioides Willd., et mes échantillons ne présentent rien qui s'oppose à celte détermination. Petasites niveus Gærtner., — Je connais encore trés bien les stations indiquées et n'y ai rien vu, pas plus que dans les plantes de M. Letour- neux, qui puisse se rapporter à cette espèce. M. Letourneux ne la men- tionne pas dans la deuxième édition de son Catalogue de Kabylie auquel il a travaillé jusqu'à sa dernière heure et qui paraîtra bientôt. Centaurea Jacea L. — Je n'ai pas la plante de Maison-Carrée en herbier, et la station que je connaissais n'existe plus. D'autre part, con- naissant le Centaurea Ropalon autrement que par des sommités fleuries, je n'ai rien à changer à mon appréciation. Campanula pyramidalis L. — Je posséde la plante de Roum-es- Souk prés la Calle, distribuée par Meyer sous le nom de C. pyramidalis avec la mention « Vidit Hénon ». Si je n'ai point cru devoir l'insérer dans la Flore de l'Algérie, c'est pour l'avoir sérieusement étudiée. Si M. Chabert l'avait comparée avec le C. pyramidalis, il eüt facilement pu voir que les deux plantes n'ont rien de commun. Je suis méme con- vaineu que la plante de Roum-es-Souk n'est qu'une forme du C. alata Desf., espéce trés variable que j'ai suivie à travers les montagnes et les marais depuis Milianah jusqu'à La Calle où elle devient exubérante. A l'Edough de Bône on trouve une forme voisine. Quereus occidentalis Gay. — Bien que pour M. Trabut et pour moi le Q. occidentalis ne soit qu'une forme du Q. Suber L., si cet arbre existait à la Bouzaréa, aux portes d'Alger, il me semble qu'on l’y aurait vu depuis longtemps. Dans des plantes aussi variables que les Quer- cus, un spécimen isolé peut souvent simuler à s'y méprendre une espèce affine. Ne pouvant discuter, faute d'éléments, les autres espéces signalées par M. Chabert, je les rechercherai avec soin sur ses indications. Je ne prétends pas avoir tout vü et ne demande qu'à voir, préférant m'exposer à étre incomplet plutót que de citer une plante sans l'avoir vue. 168 SÉANCE DU 25 Mars 1892. M. Chabert écrit encore « Euphorbia rupicola B. et R. non Batt. » Est-il bien sûr que je me sois trompé dans la détermination de cette plante? Il eût été prudent auparavant de demander communication des échantillons. Je n'ai pas la prétention d’être infaillible; mais, n'ayant rien négligé pour arriver à des déterminations certaines, je crois ne pas devoir changer d'avis sans mür examen, et je regrette d'ailleurs infiniment de ne pas être toujours du même avis que M. Chabert, qui a été pour moi un excellent compagnon d'excursions et que j'estime beaucoup et comme homme et comme botaniste. Veuillez agréer, etc. M. Prillieux fait à la Société la communication suivante : LE PARASITE DU SEIGLE ENIVRANT, par ME. PRILLIEUX. J'ai entretenu la Société botanique, dans sa séance du 24 avril 1891, d'accidents causés dans la Dordogne par du pain fait de la farine d'un Seigle dont les grains étaient envahis par le mycélium d'un Champi- gnon. Placés à l'humidité, ces grains vénéneux se sont couverts de touffes blanches formées de rameaux conidiophores émanant du stroma qui occupait tout le pourtour de l'albumen et qui envoyait des prolon- gements à travers les téguments. J'ai, en collaboration avec M. Delacroix, chef des travaux du laboratoire de pathologie végétale, décrit le parasite du Seigle enivrant sous le nom d'Endoconidium temulentum. C'est le type d'un genre nouveau. Abandonnés dans le milieu humide où s'étaient formées les fructifi- cations conidiennes, quelques-uns de ces grains de Seigle enivrant donnèrent naissance au bout de plusieurs mois, les premiers dès le mois d'octobre, les autres dans le mois de décembre, à des apothécies d'une petite Pezize couleur chamois qui parait nouvelle et à laquelle nous donnons le nom de Peziza (Phialea) temulenta. Les grains portant ces Pezizes sont assez renflés; ils sont entièrement remplis par la masse feutrée du mycélium qui n'avait encore consommé que la partie superficielle de l'albumen quand se sont produites les fructifications d'Endoconidium, mais qui depuis a continué de vivre aux dépens du reste de l'albumen dont il occupe toute la place. Il est absolument.certain que c'est le méme mycélium qui produit successi- PRILLIEUX. — LE PARASITE DU SFIGLE ENIVRANT. 169 vement l'Endoconidium et la Pezize et que par conséquent l'Endoconi- dium est bien la forme conidienne du Peziza (Phialea) temulenta (1). Peziza (Phialea) TEMULENTA Prillieux et Delacr. Ascomata nunc singularia nunc gregaria in uno grano, plana vel paulum undulato-convexa, tenuia, primum subclausa, colore pallida, ex ochraceo mellea, 5-7 mill. diametro; ascis cylindraceis, 130 X 5 y, pars sporifera 65 p, demum operculatis, iodo non cærulescentibus; sporidiis hyalinis, oblique mo- nostichis, ovato-fusoideis, 10 X 4,5 y; paraphysibus simplicibus, continuis, apice fulvescentibus paulumque incrassatis (1,5-2 y). In caryopsidibus Secalis cerealis, post Endoconidium temulentum, cujus est status ascophorus. M. Rose demande à M. Prillieux s'il a essayé de placer des grains sains au contact de grains contaminés. M. Prillieux répond qu'il a commencé cette expérience et en fera connaitre plus tard les résultats. SÉANCE DU 8 AVRIL 1892. PRÉSIDENCE DE M. PRILLIEUX. M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 25 mars, dont la rédaction est adoptée. M. le Secrétaire général a recu la confirmation du décés de M. L. Kralik, par une lettre de M. le D" A. Chabert, de Chambéry, dont il communique l'extrait suivant : « ... Notre distingué confrère est décédé le 19 février, âgé de Soixante-dix-neuf ans, à Tresserve, prés Aix-les-Dains, dans sa pro- priété. Atteint de l'influenza qui sévissait depuis quelque temps dans sa (1) D'autres grains de Seigle présentant la méme altération, et provenant non de la Dordogne, mais de la Creuse, placés il y a environ deux mois dans des germoirs ont donné de méme d'abord la forme Endoconidium, puis trés peu aprés la forme Pezize. Il y aen ce moment, dans le laboratoire de pathologie végétale, des grains qui portent à la fois ces deux sortes de fructifications, depuis le commencement du mois de mars, 110 SÉANCE DU 8 AVRIL 1892. commune, il a succombé à une complication pulmonaire. M. Kralik s'était retiré, en quitlant Paris, dans un fort joli cottage d'oà il domi- nait la ville d'Aix, le lac du Bourget et la vallée de Chambéry, et dont l'horizon riant et pittoresque s'étend des pies de la Haute-Savoie au mas- sif de la Grande-Chartreuse et des montagnes du département de l'Ain aux cimes neigeuses des grandes Alpes. Il vivait là entouré de l'estime générale; son caractère doux et serviable était fort apprécié de tous ... » « Notre regretté confrère, ajoute M. Malinvaud, s’est toujours montré très modeste, ennemi du bruit et ne parlant jamais de lui-même; aussi n’avons-nous pu obtenir que peu de renseigne- ments sur sa vie! » ! KnaLIK (Jean-Louis), né à Strasbourg, le 28 juillet 1813, professeur de langues et de sciences naturelles à Strasbourg d'abord, puis à Paris, conser- vateur de l'herbier Webb de 1851 à 1854, devint en 1855 et resta pendant prés de trente ans le conservateur de l'herbier du D" Cosson, et cet illustre maitre a énuméré avec sa précision habituelle, dans le premier volume du Compen- dium Flore Atlantice (1), les services rendus à la science et à lui-même par son dévoué collaborateur. Sans reproduire ici les détails qu'on trouvera dans cette Notice, nous nous bornerons à rappeler que c'est surtout comme voyageur que Louis Kralik a bien mérité de la botanique. Ses explorations en Corse, en Egypte, puis en Algérie, en Tunisie et sur d'autres points du bassin méditer- ranéen ont servi à faire mieux connaitre la flore de ces divers pays, dont il a largement répandu dans les herbiers par ses exsiccatas les espèces rares ou caractéristiques. La Société d’acclimatation de Paris lui décerna une médaille d'or en 1882. Cosson et Durieu ont attaché son nom au genre Kralikia, créé pour des Graminées algériennes de la tribu des Hordec (2). M. le Président donne lecture à la Société d'une circulaire envoyée au nom d'un comité italien et annoncant qu'à l'occasion du quatriéme centenaire de la découverte de l'Amérique, il sera tenu à Génes, ville natale de Christophe Colomb, dans la premiére quinzaine du mois de septembre prochain, sous les auspices de la Société botanique italienne, un Congrés botanique international, dont le programme détaillé, ainsi que celui des fétes publiques données à la méme époque par la municipalité de Génes, sera adressé prochainement à tous les botanistes connus, en méme (1) Page 53. (2) Le genre Kralikia créé par Schultz-Bipontinus pour une Composée d'Abyssinie est synonyme de Chiliocephalum Benth. SÉANCE DU 8 AVRIL 1892. 171 temps qu'une formule d'adhésion qu'il suffira de renvoyer après l'avoir signée. « Les botanistes italiens, dit la eirculaire, font appel à leurs collégues du monde entier, afin qu'ils veuillent bien par leur présence rendre plus solennelle cette fête d'un caractère essen- tiellement pacifique et universel, dont l'effet sera de resserrer les liens de la fraternité scientifique entre les diverses nations. » M. le Président communique ensuite à la Société une circulaire de M. le Ministre de l'Instruction publique relative au Congrès des Sociétés savantes qui s'ouvrira, celte année, le 7 juin, à deux heures précises, à la Sorbonne et dont les travaux se poursuivront durant les journées des 8, 9 et 10 juin. Dons fails à la Société : Fliche, Notice sur Auguste Mathieu, sa vie et ses travaux. j Gadeceau, Promenades botaniques au canal maritime de la Basse- Loire. — Notes sur quelques Orchidées de la Loire-Inférieure. Gandoger, Monographia Rosarum Europe et Orientis. Husnot, Muscologia gallica, 10° livraison. Jadin, Quelques notes inédites sur Commerson. Rouy, Sur quelques Dianthus de la flore francaise. C. De Candolle, Piperaceæ Boliviane. — Piperaceæ costaricenses. Magnus Brenner, Les Hieracium de Finlande. : Boleslaw Cotula, Distributio plantarum vasculosarium in montibus tatricis. Divers ouvrages en polonais (Envoi de l'Académie des sciences de Cracovie). Le monde des plantes, n° 1. Mémoires de la Société nationale d'agriculture, sciences et arts d'Angers, 1891. Annuaire des Bibliothéques et des Archives pour 1892. M. Fernand Camus fait à la Société la communication sui- vante : 112 SÉANCE DU 8 AVRIL 1892. EXCURSION BRYOLOGIQUE A LA TOURBIÈRE DE LA FONTAINE DU FOUR (FORÈT DE MONTMORENCY); par M. Fernand CAMUS. La partie occidentale de la forêt de Montmorency est beaucoup moins fréquentée des botanistes que la partie orientale. L'itinéraire classique des excursions publiques ne dépasse guère à l’ouest le Château de la Chasse ou Sainte-Radégonde. Le 20 mars dernier, le hasard d’une promenade me conduisit dans une petite tourbière, située entre Saint- Leu et Chauvry, qui paraît avoir été peu visitée. La présence dans cette tourbière de six espèces de Sphaignes, dont deux nouvelles et une très rare pour les environs de Paris, la présence de plusieurs autres Mus- cinées également intéressantes, soit dans la tourbiére méme, soit aux alentours, m'engagent à la signaler à l'attention des bryologues. Puis la localité est restreinte ; des travaux d'asséchement et l'enlévement trop fréquent de Sphaignes, pour le compte des horticulteurs de la région, entraineront à bref délai des modifications incompatibles avec la richesse de formes de Sphagnum qu'on y trouve actuellement. D'ici à quelques années, plusieurs d'entre eux auront probablement disparu. J'ai fait, depuis, deux nouvelles visites à cette localité, les 31 mars et 4 avril. Le 31 mars, j'étais accompagné de notre confrère M. Jeanpert. Nous avons suivi ce jour-là, pour gagner le but, un itinéraire moins direct. Mais, si nous nous sommes un peu attardés le long de la route, nous avons recueilli chemin faisant plusieurs bonnes espéces qui gros- siront la liste. La tourbiére occupe un vallon orienté S. E.-N. O. Ce vallon est par- couru par un ruisseau qui sort d'un petit étang et que la carte de l'État- major désigne sous le nom de ruisseau de la Fontaine du Four. La carte de la forêt de Montmorency par Ponsin le nomme ruisseau de la Cailleuse. J'adopte le nom de la carte de l'État-major qui est entre les mains de tout le monde. La partie principale de la tourbière s'étend le long du ruisseau, parallèlement au chemin dit route des Fonds. Au bout de trois à quatre cents métres, un vallon tributaire se détache dans la direction du sud. Ce vallon est occupé par un ruisselet affluent, à lit rectifié, sur lequel tombent obliquement des fossés d'asséchement. J'appellerai ce vallon vallon sud ou vallon affluent, et l'autre vallon principal. En aval de ce confluent, le ruisseau, plus encaissé, coule sous bois; ses bords cessent d’être véritablement tourbeux. La localité a changé de nature, et, par suite, l'herborisation de la tourbiére prepre- ment dite est finie. F. CAMUS. — EXCURSION BRYOLOGIQUE (FORÊT DE MONTMORENCY). 113 On doit descendre à la station de Saint-Leu et gagner directement la route neuve de Chauvry. La traversée de Saint-Leu n’a rien qui puisse arrêter le bryologue. Au début de la montée, les ruisseaux qui sourdent des glaises entretiennent quelques Mousses à préférences calcaires, Didymodon luridus et autres espèces sans grand intérêt. La route monte sur une pente sablonneuse, en faisant des lacets reliés par des sentiers encaissés. On doit accorder quelques instants à celte partie du bois, coupée l’hiver dernier. Le Dicranum flagellare y est assez abon- dant sur les souches des Châtaigniers, avec quelques touffes du Dicra- num montanum et des Jungermannia attenuata et ventricosa. Sur les talus se montrent Fissidens decipiens, Scleropodium Illecebrum, Webera nutans, Aulacomnium androgynum, et quelques plaques du Diphyscium foliosum, espèce fort rare autour de Paris. Sur les talus plus ombragés des sentiers abondent Scapania nemorosa et Calypogeia Trichomanis, l'un et l'autre fréquemment chargés de propagules, ainsi que d'autres espéces communes des bois. Sur le plateau, la route, bordée de maigres taillis, s'étend en ligne droite pendant 1200 métres environ, n'offrant qu'une dépression peu profonde au niveau du ruisseau de Corbon qui la coupe à angle droit. A partir du ruisseau, et particulièrement sur le côté droit, l'Hypnum Patientie Lindb. (H. arcuatum Lindb. olim) est abondant sur le bord méme de la route et sur la paroi du fossé; la plante est bien développée, mais stérile. On arrive bientôt à un carrefour où la grande route de Chauvry qui oblique à droite est coupée par la route dite du Milieu. On doit alors abandonner la route et descendre directement à travers bois dans le fond du vallon, lequel n’est autre que le vallon sud dont je parlais plus haut. Les pentes très arides nourrissent, parmi plusieurs Mousses vul- gaires, la variété paradoxus du Campylopus flexuosus qui semble d'ailleurs généralement répandue dans la forét de Montmorency, plus bas Leucobryum glaucum, Lepidozia reptans, Alicularia scalaris, Cephalozia bicuspidata et divaricata. J'ai également rapporté de là, à ma première excursion, quelques pousses rabougries du Mastigobryum trilobatum. Je regrette de n'avoir pas conservé comme témoins ces maigres morceaux, car depuis je n'ai pu retrouver celte Hépatique découverte autrefois dans la forét par Brongniart. Parvenu dans le vallon, on doit en suivre le fond jusqu'auprés d'un bouquet de Pins planté au niveau du confluent de ce vallon sud avec le vallon principal. Les talus des fossés ne fournissent guère d'espéces intéressantes en dehors de l'Entosthodon ericetorum, très rare, et d'un Bryum de la section Cladodium, trop mal représenté pour que j'en aie pu faire le diagnostic spécifique. Mais, dans les fossés mémes, on trouve 114 SÉANCE DU 8 AvniL 1892. les Sphagnum Girgensohni, S. fimbriatum, S. recurvum, S. subsecun- dum et S. cymbifolium. Le premier est extrémement rare et on le distingue difficilement sur place du S. fimbriatum. Toutefois ce dernier est presque toujours fructifié, tandis que le S. Girgensohni est invariablement stérile. Je n'ai trouvé de celui-ci que quelques touffes maigres qui n'ont point la raideur ordinaire de cette espèce et aussi une touffe mieux caractérisée, mais basse, forme due à l'asséchement. L'existence prés de Paris du Sp. Girgensohni, qui jusqu'ici n'a été signalé en France d'une façon certaine que dans la zone montagneuse, présente un certain intérêt au point de vue de la géographie botanique (1). Malheureusement la plante n'a plus que peu de temps à vivre à la Fontaine du Four. 5a gracilité prouve qu'elle souffre, et son extréme rareté montre qu'elle succombe dans la lutte avec les Sphaignes qui l'entourent. Le Sphagnum fimbriatum est heureusement mieux représenté à la tourbière du Four que le S. Girgensohni. Il est assez abondant, quoique sur un point restreint, dans le vallon sud ; on n'en trouve plus que quelques pieds dans le vallon principal. La plupart des touffes peuvent étre rapportées à la variété gracile Grav. et portent des fruits, cas ordinaire chez cette plante trés fertile. Cette élégante espéce, répandue cà et là en France, mais rare partout, ne semble pas avoir été indiquée dans la région parisienne ailleurs qu'au bois de Belloy, prés de Beauvais (Roze et Bescherelle, Musc. Paris, n° 120). Le Sphagnum recurvum, considéré naguère encore comme rare, est une plante assez répandue. Il n'a pas été signalé aux environs de Paris, quoique M. Cardot m'ait dit l'avoir trouvé il y a quelques années sur un autre point de cette méme forét de Montmorency à une excursion publique. Dans le vallon sud, le Sphagnum recurvum se présente sous des formes voisines du type ou de la variété tenue Klingr. facilement reconnaissables sur place, en dehors du port spécial de la plante, aux longs rameaux défléchis serrés contre la tige. Ces mémes formes et d'autres encore se retrouveront dans le vallon principal. Le Sphagnum subsecundum est représenté par des formes raides, vert foncé souvent panaché de roux. Le S. cymbifolium offre surtout (1) Dans les Sphaignes d'Europe, Revision crilique des espéces, etc., par M. Cardot, toutes les localités francaises citées appartiennent à l'Ardenne, aux Vosges, au Pla- teau central, aux Alpes et aux Pyrénées. L'auteur ajoute : « Le Sp. Girgensohni a été indiqué dans plusieurs localités de Normandie, mais tous les échantillons que jai recus sous ce nom de cette région appartiennent au S. feres et au S. acutifo- lium » (p. 116). Cette citation m'ameéne à remercier M. Cardot d'avoir bien voulu confirmer mon diagnostic et de m'avoir prété gimp d'une fois l'appui de son expé- rience sphagnologique. F. CAMUS. — EXCURSION BRYOLOGIQUE (FORÊT DE MONTMORENCY). 175 des formes à rameaux courts (var. brachycladum), ou des formes riches en chlorophylle à feuilles subsquarreuses. Au confluent des deux vallons commencent à paraître des touffes d'une grande Graminée, qui n'offrait plus à l'époque de mes excursions que quelques panicules disséquées par lhiver et que M. Jeanpert a reconnu être le Calamagrostis lanceolata. A la base de ces touffes se trouvent quelques pieds de Trichocolea tomentella accompagnés de plusieurs Mousses que nous reverrons plus loin et qui vivent plus ou moins étiolées sous les amas de feuilles mortes de Calamagrostis. Le bryologue doit maintenant changer de direction et remonter le vallon principal. Le long du ruisseau, il trouvera de nombreux coussins de Sphaignes épais et bombés, principalement du Sphagnum acutifo- lium et du S. cymbifolium. Il visitera soigneusement, sur la rive gauche du ruisseau, les fossés d'asséchement. Plusieurs sont assez profonds dans leur partie basse et, lorsqu'ils sont pleins d'eau, ils donnent asile à de belles formes flottantes de Sphaignes. La partie plus élevée et exondée de ces fossés a les parois garnies de quelques bonnes espéces d'Hépa- tiques et de Mousses. Voici la liste des espéces qu'on peut recueillir dans le vallon prin- cipal : Dicranum Bonjeani DN. Campylopus turfaceus, quelques touffes fructifient. Aulacomnium palustre. Polytrichum formosum. — J'ai vainement cherché le P. commune. Eurhynchium piliferum, brins épars. Hypnum stellatum var. protensum. Hypnum Schreberi, H. purum, H. cuspidatum. Hylocomium splendens. Hylocomium brevirostre, tiges solitaires, dressées, radicantes parmi les Sphaignes. Jungermannia bicrenata ? Jungermannia ventricosa. Cephalozia bicuspidata. Cephalozia multiflora Spruce (non Lindb. — C. connivens vera). — Cette espéce, bien distinguée par M. R. Spruce (On Cephalozia, p. 37 et seq.) était auparavant confondue soit avec Jung. connivens, soit avec J. bicuspidata. Elle rappelle assez par la physionomie la premiére de ces espèces; les feuilles sont cependant moins profondément fendues et le bord du périanthe n'est pas cilié. De toutes les deux, elle se distingue 476 SÉANCE DU 8 AVRIL 1892. essentiellement par la structure de son périanthe composé de trois couches de cellules à la base et de deux couches vers le milieu de la hauteur; la coiffe est de méme, dans presque toute son étendue, épaisse de trois couches cellulaires : ces organes n'offrent au contraire qu'une couche unique dans les deux autres espèces. Enfin celles-ci sont mo~ noiques, tandis que le Cephalozia multiflora est dioique. Il n'est pas toujours facile d'affirmer la diécie d'une Hépatique des marais, mais l'Hépatique de la tourbiére du Four justifie bien, quant à la structure de ses organes floraux, les caractéres essentiels indiqués par M. R. Spruce. Toutefois, je ne connais cette espèce en nature que par les numéros 173, 474 et 251 des Hepaticæ Britannicæ exsiccatæ de Carrington et Pearson. Toutes ces plantes sont notablement plus gréles que la mienne. Il est vrai qu'il existe du C. multiflora une variété 6. elata; mais on n'en connait que la plante mále, et la mienne est chargée de périanthes. Je n'affirme done pas encore l'identification de la plante de Montmo- reney avec le C. multiflora, quoique cette identification me semble probable. En tout cas, c’est un Cephalozia autre que les C. connivens et C. bicuspidata. Le Cephalozia multiflora est d'ailleurs répandu en France d’après M. Spruce. Le Jungermannia connivens forma sym- bolica Gottsche, donné comme synonyme, est indiqué à Fontainebleau (G. et Rab. Hep. Eur., n° 624). Lepidozia setacea Mitt. (Jung. setacea Web.), assez abondant sur les parois des fossés d'asséchement. Calypogeia Trichomanis. — Plusieurs formes. Méme station et aussi dans les touffes de Sphaignes. Pellia epiphylla. Aneura pinguis. Sphagnum acutifolium. — Trés abondant. Les touffes appartiennent en majeure partie à des formes de la variété luridum Hübn., surtout à la forme squarrosulum Warnst. Je signalerai en outre une jolie forme remarquable par la teinte rouge intense qui colore l'extrémité de ses chatons mâles. Sphagnum cymbifolium. — Aussi abondant que le précédent. Les formes à rameaux courts, écartés et étalés à angle droit (var. brachy- cladium) dominent. On trouve aussi en grande quantité des formes à rameaux très rapprochés (dasyclades), ceux-ci à foliation généralement serrée, à extrémité mousse ou cuspidée. Quelques formes flottantes sont remarquables par la condensation de leurs rameaux au sommet de la tige. Dans les parties plus sèches du marais, des formes basses passent à la variété compactum, sans la réaliser entièrement. Je citerai encore F. CAMUS. —- EXCURSION BRYOLOGIQUE (FORÊT DE MONTMORENCY). 177 une forme molle, délicate et trés compacte de la variété Hampeanum, variété caractérisée par ses feuilles caulinaires fibrillées. Sphagnum fimbriatum, seulement quelques touffes. Sphagnum subsecundum.— Ce Sphagnum est représenté par d’assez nombreuses formes dont les plus intéressantes sont les formes flottantes. Les conditions biologiques diverses par lesquelles a passé la plante peu- vent facilement se lire sur les liges qui ont atteint une longueur suffi- sante (30-40 centimètres). Les périodes d'immersion sont marquées par l'imbrication régulière des feuilles sur des rameaux courts et obtus- renflés (obèses), ou au contraire longs et atténués, selon l’état de rap- prochement en groupe ou d'isolement des tiges. Cà et là des rameaux à feuilles plus lâches, un peu homotropes (subsecondes), indiquent une période d'émersion. Suivant des circonstances qui semblent en rapport avec la profondeur de l'eau, les faisceaux de rameaux sont ou trés rap- prochés ou au contraire écartés. Toutes ces variations se croisent et font du S. subsecundum une espèce des plus polymorphes. Ajoutons que les teintes de cette espèce sont elles-mêmes au plus haut point variables. Un méme pied peut étre tout à fait à la base couleur d'ocre, plus haut déco- loré et pàle, puis vert et enfin violet au sommet. Plusieurs formes sont remarquables par la teinte violet foncé intense de leur extrémité. La richesse de cette teinte, bien harmonisée avec le vert, contribue à donner aux tiges ainsi colorées une grande élégance. Les teintes rouge vif et rouge cuivré qu'on trouve souvent sur des formes à demi inondées ou flottantes du S. subsecundum semblent manquer à la Fontaine du Four. Sphagnum recurvum. — Il existe de cette espèce, à la tourbière du Four, de remarquables formes submergées, à rameaux presque plumeux, qu'au premier abord on pourrait prendre pour du S. cuspidatum. Je n'ai pas encore pu faire de ces formes une étude suffisante. Je crois cependant avoir reconnu parmi elles une des espéces récemment dis- tinguées dans ce groupe par M. Warnstorf. Une remarque touchant la nomenclature adoptée pour les Sphaignes dans les pages précédentes. Toutes les espéces que je signale sont dé- crites dans le Synopsis de Schimper, deuxième édition, et les quelques variétés que j'indique sont pour la plupart classiques. Je viens de citer le nom de M. Warnstorf. On sait que le célébre sphagnologue, d'aecord avec M. Russow, admet aujourd'hui un nombre considérable d'espèces. Chacun peut les apprécier suivant l'idée qu'il se fait de l'espéce; mais, quelque opinion que l'on professe, on ne peut s'empécher d'étre étonné de la prodigieuse somme de travail fournie dans cette minutieuse étude et de reconnaitre la précision des descriptions basées sur des caractères anatomiques qui paraissent conserver une remarquable fixité à travers T. XXXIX. (SÉANCES) 12 178 SÉANCE DU 8 AVRIL 1892. lextréme variabilité des caractères extérieurs de ces végétaux. Il me semble impossible actuellement, dans un travail de quelque importance sur les Sphaignes, de ne pas donner la synonymie de M. Warnstorf si l'on n'adopte pas sa nomenclature. J'ai cependant suivi ici une marche contraire. Outre que le temps m'a manqué pour étudier suffisamment toutes les formes rapportées de la tourbière du Four, formes dont plu- sieurs demandent à étre suivies sur place, je ferai remarquer que, pour l'instant, la nomenclature de M. Warnstorf n'est familière qu'aux bota- nistes qui s'occupent spécialement de l'étude des Sphaignes. Jusqu'ici, que je sache, en France, on n'en a pas fait l'application, et aucun travail régional ou local ne l'a encore vulgarisée. Ce n'était pas le cas de com- mencer dans une courte Note où la question de nomenclature est abso- lument accessoire et dont le seul but est de faire connaitre, pendant qu'il en est temps encore, une intéressante localité située aux portes mémes de Paris. En récoltant les plantes que je viens d'énumérer, on a remonté le ruisseau de la Fontaine du Four jusqu'à la grande route. C'est le plus court chemin pour rentrer à Saint-Leu. M. Jeanpert et moi nous avions süivi un itinéraire un peu différent. Le botaniste non pressé par le temps, et que les Sphaignes, plantes encombrantes et pesantes, ne chargeraient pas trop, pourrait, au retour, reprendre cet ilinéraire en sens inverse. Nous avions quitté la route de Saint-Leu à Chauvry aprés le ruisseau de Corbon. Quelques pas plus loin, à un carrefour de quatre routes se détache, dans la direction du nord, un chemin dit de l'Isle-Adam. Ce chemin, tracé sur un plateau d'argile à meulières, a ses bords souvent détrempés. On pourra y ré- colter facilement, tout le long, Archidium alternifolium, des Pleuri- dium (en mauvais état en mars), Entosthodon ericetorum, quelques Jongermannes, dont J. crenulata, Alicularia scalaris, etc. Au croise- ment de la route du Milieu existe Atrichum angustatum avec quelques fruits. Le chemin descend ensuite, d'abord à travers un terrain caillou- teux et raviné, puis dans le sable méme. Cette partie du chemin est intéressante et mériterait d'étre revue : on y trouve quelques bonnes espèces, Webera annotina, Sarcoscyphus emarginatus, Scapania compacta et Scap. curta, ce dernier nouveau, je crois, pour la flore parisienne. Dans le fond du vallon, quelques ruisseaux et fossés sous bois ont leurs talus garnis de plantes amies de semblables stations : Pellia epi- phylla, Fegatella conica, Calypogeia Trichomanis, Fissidens taxifo- lius, Plagiothecium denticulatum, P. silesiacum, nium Mpunctatum et hornum, enfin Hypnum filicinum. On arrivé au carrefour des Six-Routes, nom bien ambitieux, plusieurs CHODAT. — POLYGALA D'EUROPE, 119 de ces routes n'étant guère que de simples sentiers. Dans le voisinage du carrefour, l'une d'elles traverse le ruisseau sur un petit pont. On récoltera avec intérét Hylocomium brevirostre sur un talus et entre les pierres mêmes du pont: Hypnum molluscum, Eucalypta streptocarpa et Eucladium verticillatum. I} a suffi, au milieu d'une localité typi- quement siliceuse, d'un peu de ciment pour permettre de vivre à deux plantes éminemment calcicoles. De pareils exemples ne sont pas rares; čest ainsi que l'Eucladium se trouvait autrefois sur les parois en maçonnerie de la Fontaine de l'Éerevisse, dans le bois de Chaville. Entre le carrefour des Six-Routes et la localité du Calamagrostis lan- ceolata, nous n'avons constaté d'intéressant que quelques touffes du Leptotrichum pallidum dans une coupe humide. M. Jeanpert dit qu'entre Saint-Leu et Chauvry il a récolté un. Calypogeia qu'il a rapporté au C. arguta Montagne. M. Jeanpert présente ensuite à la Société des échantillons de Saliz fragilis à chatons bifurqués provenant des bords de la Seine à Saint-Germain. M. Chodat, professeur à l'université de Genéve, fait à la Société la communication suivante : REVUE CRITIQUE DE QUELQUES POLYGALA D'EUROPE, par M. R. CHODAT. Les Polygala d'Europe appartiennent à trois sections différentes. La première, CHAMÆBUXUS Nob., comprend dans notre région deux espèces seulement, P. Vayredæ Costa et P. Chamæbuæxus. C’est un groupe polyphylétique sporadique (1) qui doit être divisé en 4-5 sous-sections et dont la distribution est nettement délimitée. L'une est chinoise, avec deux espèces, P. Mariesii et P. Wattersii ; la seconde, indo-japonaise, dont le représentant le plus connu est P. arillata; la troisième est américaine et occupe les Montagnes Rocheuses méridionales (Californie, Orégon); enfin la quatrième, importante, est méditerranéenne. Son centre actuel de végétation est au Maroc, où elle comprend au moins irois espéces, si bien décrites par le regretté Cosson (2). Du Maroc elle passe l'Espagne et compte dans les Pyrénées-Orientales une fort jolie espèce, le P. Vayrede; elle réapparaît en France avec le P. Chame- buxus, plante principalement alpine qui descend dans l'Apennin sep- (1) Voy. Chodat, Origine et distribution des Polygalacées, in Arch. sc. phys. el natur., 1881, p. 695. (2) Cosson, Fl. Atlant. 180 SÉANCE DU 8 AVRIL 1892. tentrional, remonte vers le Nord, en Souabe, jusqu’à Nuremberg, vers l'Orient atteint les Karpathes, et, plus au Sud, a son terminus méri- dional en Dalmatie, sur les flancs du Vellebit. C'est une espèce à peine variable. La seconde section est monotype ; P. Brachytropis est commun dans la région méridionale et montagneuse de la péninsule ibérique ; cette es- péce est absolument isolée et n'est étroitement voisine d'aucune autre. Dépourvue de crête sur sa carène, elle semblerait au premier abord se rattacher aux sections américaines : HEBECARPA et HEBECLADA, ACANTHOCLADUS et PHLEBOTÆNIA, LIGUSTRINA ou GyMNosPona. Dans la famille des Polygalacées et spécialement dans le genre Polygala, il est de règle que la forme du stigmate, la disposition des anthéres et la forme des pétales supérieurs constituent des caractères de première impor- tance pour l'établissement des affinités, car leur apparence est constante pour un groupe naturel donné. Ces trois caractéres marchent toujours de pair. J'ai montré autre part comment on peut envisager l'origine des groupes et des espèces dans cette famille (1). BnacuyrRoPIis, isolé et monotype, peut cependant être considéré comme constituant un vestige du groupe qui a donné naissance à la sous-section européenne à laquelle appartiennent les P. major Jacq. et vulgaris L. En effet, malgré l'absence de crête, ce type présente des affinités indiscutables avec nos espéces européennes. Son stigmate est bien du méme ordre, ses pétales supérieurs ne sont pas assez différents pour constituer une difficulté d'interprétation ; sa localisalion au sud de l'Espagne nous fait entrevoir que, comme les espèces du groupe CHA- MJEBUXUS, il a cédé peu à peu devant l'extension des glaciers aprés l'époque tertiaire. Mais, tandis que ces derniéres se développaient dans les montagnes du Maroc et ont reconquis les Alpes pendant la période actuelle, le type Brachytropis adapté désormais à des conditions nou- velles (xérophile) ne s'est plus étendu. Il semble évident que la migra- tion latitudinaire pour ces deux groupes s'est faite suivant une ligne qui passe des Alpes aux Pyrénées et de ces derniéres par l'Espagne au Maroc. Cette marche est d'ailleurs celle qui a été suivie par beaucoup d'espèces (voy. Engl. Versuch.). L'absence de créte n'est pas une difficulté insurmontable pour l'éta- blissement d'affinités entre ce groupe et celui des espèces européennes voisines du P. major. En effet j'ai démontré que, dans un groupe afri- cain bien caractérisé et dont le représentant principal est le P. tenui- folia Link, deux espèces, P. Petitiana Rich. et P. nilotica Chod., sont totalement dépourvues de créte, alors que les autres espéces en ont une (1) Chodat, loc. cit. CHODAT. — POLYGALA D'EUROPE. 181 qui est souvent bien développée. Mais, en admettant cette filiation, on ne saurait affirmer que le P. Brachytropis représente un ancétre de nos Polygala européens; car il ne présente pas d'affinités étroites avec aucune des espèces. On peut donc supposer qu'ils sont sortis d'un fond commun. Ces espèces appartiennent à la section ORTHOPOLYGALA Chod., section immense qui comprend en Amérique plus de représentants que dans l'ancien monde. Je l'ai divisée eu quatorze sous-sections dont cinq sont américaines. En Europe elle est représentée par deux sous-sections et par un représentant d'une troisiéme (P. sibirica). Chacune des sous- sections est nettement délimitée. Il semble donc que la section ORTHO- POLYGALA a une origine polyphylétique. Si nous commençons par la plus petite de ces sous-sections, nous verrons qu'elle est représentée en Europe par le P. rupestris Pourr. (1788), qui s'étend à partir du midi de la France à travers les Pyrénées, l'Espagne, les iles Baléares, le Maroc, l'Algérie et aboutit en Tunisie. C'est une plante excessivement variable. En France et en Espagne elle est assez élevée, ses feuilles sont peu charnues; au nord de l'Afrique elle passe insensiblement à la forme xérophile que Desfontaines, en 1798, a nommée P. oxycoccoides. A ne comparer que les extrêmes, on serait tenté de les séparer en deux espèces. Au sud du Maroc elle prend une véritable apparence désertique (Rein et von Fritsch). Elle manque à l'Italie et à la Sicile. C'est donc encore une espéce qui a suivi l'extension des CHAMÆBUxUS par la ligne France, Espagne, Maroc, Algérie. On peut rattacher à cette espèce le P. exilis DC., dont le sens de la distribution est semblable et, quoiqu'un peu douteux quant à sa place dans le sys- tème, il est cependant, par son stigmate et ses semences, plus rappro- ché de la précédente espéce que d'aucune autre. Le P. exilis manque en Lombardie, mais se trouve en Vénétie, à Marseille, en Espagne où il atteint son terminus méridional. La sous-section à laquelle appartient le P. sibirica et dont le repré- sentant le plus important est P. persicariæfolia DC., répandu du Soudan francais à travers l'Afrique équatoriale, l'Inde et le sud de l'Asie, ne présente aucune affinité étroite avec celle qui est prépondé- rante en Europe et que nous examinerons plus loin. Elle en differe par Son sligmate et ses anthéres à filets libres sur une assez grande lon- gueur. Le P. sibirica atteint en Transylvanie son terminus occidental et a en Chine sa limite orientale. C'est une espéce qui en somme varie peu, en raison de l'uniformité des pays qu'elle occupe. Espéce conti- nentale par excellence, elle ne se modifie que dans son extréme limite orientale où elle forme une variété fort intéressante. Il est donc évident, 182 SÉANCE DU 8 AVRIL 1892. vu la distribution asiatique et africaine de la sous-section à laquelle elle appartient, que son origine doit être cherchée à l'Est. Enfin la quatriéme, celle-ci sans contredit européenne, comprend les espéces suivantes, groupées en trois séries principales : I. Polygala major Jaeq., P. Boissieri Coss., P. rosea Desf., P. nicæensis Risso, P. bætica Willk., P. flavescens DC., P. pisau- rensis Cald., P. Huteri Chod., P. forojulensis Kern., P. vul- garis L., P. alpestris Reich., P. calcarea Sch., P. carniolica Kern., P. amara Jacq., P. alpina Perr. et Song., P. serpyl- lacea Weihe, P. Zablotzkiana F. et M., P. Carueliana Burn. II. P. venulosa Sibth.et P. elongata Presl. (Sicile, Grèce et Archipel). III. P. papilionacea Boiss., P. Hohenackeri F. et M. (Asie Mineure). IV. P. supina Dalkaus (Asie Mineure), P. subuniflora Boiss. (Grèce), P. monspeliaca DC. Nous ne traiterons que de la premiére série d'espéces : P. vulgaris L. (1), répandu dans toute l'Europe et l'Orient, pré- sente deux tendances plus ou moins divergentes. L'une représentée par ce qu'on a ordinairement nommé P. comosa Schk. à cause de ses bractées proéminentes, l'autre dont les bractées le sont moins ou pas du tout. Elles sont réunies par un grand nombre de formes qui, en Suisse et autre part, sont difficiles à classer. A mesure qu'on s'avance vers l’Orient, le type comosa devient pluscommun et plus marqué. Dans nos contrées c'est en général une plante de stations sèches. On comprend que, vers la Russie et la Sibérie, qui ont un climat sec non influencé par le courant marin, son caractère -va s’accentuant, les bractées ayant un but protecteur. C'est ainsi qu'à la limite de son territoire, à l'Altai, au Saissan-Nor, elle apparait sous une forme à fleurs plus grandes, à ailes atteignant 9 millimétres de longueur et dépassant la corolle, à sépales étroits linéaires, à tiges trés longues et à feuilles trés étroites, pour laquelle je proposerai le nom de « forma altaica » (Duhmberg, Altai, n° 847, Saissan-Nor, Waldburg, n° 62). En Sibérie occidentale et en Russie, elle est remplacée par une variété à fleurs plus petites et très chevelue qui est le P. hybrida DC. (test. Hb. Prod.). En Allemagne, en Suéde, en Russie et Autriche-Hongrie, elle devient plus petite quant à ses fleurs et d'apparence raide. C'est le type le plus caractérisé. Vers les pays slaves, Hongrie, Roumanie, Herzégovine, elle passe insensiblement à la forme hybrida (sp. DC.). Dans les Alpes, elle monte jusqu'à (1) Voy. Chodat, Revision et crit. des Polyg. suisses, in Soc. bot. Genéve, 1889. — Chodat, Synops. Polyg. d'Eur. et d'Or. (Arch., 1887). CHODAT. — POLYGALA D'EUROPE. 183 1800 mètres à Zermatt où elle forme notre variété stipitata (voy. loc. cit.). Enfin, sur le versant méridional de cette chaine, ses fleurs deviennent assez grandes ; elles rappellent assez bien certaines formes de P. nicæensis Riss. Cette variété, répandue des Alpes-Maritimes (teste Burnat. in Flor. ined.) jusqu'au Trentin et en Herzégovine, varie elle- méme de localité en localité. On pourrait la caractériser en disant que, tout en conservant le type de comosa par ses bractées longues, elle s'en éloigne par ses tiges souvent flexueuses et ses fleurs assez grandes. La forme de l'arille est cependant la méme dans les deux. C'est notre variété Gremlii (loc. cit., p. 26) à laquelle il convient de donner lenom de variété pedemontana, nom qui lui a été imposé par Perrier et Verlot. C'est aussi le P. corsica Gremli, non Sieb. Au nord des Alpes elle dépasse le Simplon etse trouve dans le Haut-Valais, dans le voisinage des cols. Nous l'avons aussi des Alpes-Vaudoises (Piémont) vers les pays italiens de la monarchie autrichienne, elle passe insensiblement à P. nicæensis et, si ce n'était l'arille qui est court, on ne saurait la distinguer facilement de certaines formes de cette dernière espèce. En France la sous-espéce comosa produit plusieurs autres formes par- ticulières qui ont été considérées comme spécifiquement distinctes par les floristes. C'est en première ligne le P. Lejeunii Bor. (Fl. Centr.), bien carac- térisé par ses tiges raides et courtes, ses ailes obtuses, souvent plus courtes que le fruit (voy. Chod. Polyg. suisses). A cette variété qui doit porter le nom de variété Lejeunii se rattachent deux autres, le P. bra- chycoma Jord. et le P. Deseglisei Legr. (I, fasc. pl. nouv. Cher. 1887). Cette dernière forme ne diffère du type Lejeunii que par une stature moins raide (inflor. un peu cempacte, bractées assez longues, ailes subel- liptiques, subobtuses 48 millimètres, capsule obcordiforme un peu sti- pitée plus longue que les ailes). La seconde tendance est.encore plus polymorphe. On l'a générale- ment désignée sous le nom de P. vulgaris L. Tantót à fleurs grandes et à grappes denses, ses ailes sont obtuses ou aigués. Les fleurs varient du simple au triple. Les ailes sont quelquefois ciliées méme dans des races qui rappellent par la forme et la grandeur le typeordinaire(var. suecica de Stockholm). Plus on s'avance vers le Midi, plus les formes deviennent réduites et pauciflores. La station influe aussi beaucoup sur leur appa- rence générale. Les variétés silvatiques des bois herbeux sont dépour- vues de rosettes, élancées, à feuilles étroites, tandis que celles des prés sont à feuilles larges et condensées à la base. À mesure qu'on monte dans les Alpes, ces dernières deviennent proportionnellement plus larges (voy. Chodat, Polyg. suisses); le nombre des formes est si consi- dérable qu'il est impossible d'en donner une bonne diagnose. On a dis- 184 SÉANCE DU 8 AVRIL 1892. tingué sous le nom de P. oxyptera une série de formes naines, pauci- flores et à ailes plus ou moins aiguës. Le type de Reichenbach a les ailes lancéolées à nervures à peine anastomosées, mais elles sont très peu aiguës. La capsule est large, à bords peu considérables et à ailes plus courtes que la capsule. Autour de ce type viennent se ranger P. inter- media Schultz (Haute-Savoie, Hb. norm. nov. ser. n° 443), à capsule oblongue, plus courte que les ailes aiguës et à nervures nettement anastomosées, à bractées moyennes, enfin des formes parviflores et très petites, telles que P. Michaleti Gren. à ailes lancéolées très aiguës, à fleurs blanchàtres ou plus ou moins décolorées. Cette forme passe direc- tement à P. ciliata Lebel, par l'intermédiaire du P. dunensis Corb. (non Dum., Soc. Dauph., 2° sér., 581), plante des dunes de la Manche qui, à mon avis, ne diffère presque pas de P. Michaleti, sinon par ses ailes plus ciliées et un peu plus acuminées. Et cependant ces deux plantes sont de stations bien différentes, puisque la forme Michaleti est de l'Isère. Enfin P. ciliata Lebel (in Gren. et Godr., n° 30, Hb. Pl. d'Eur. 1851), se rattache à ces dernières par son port, son mode de végétation, ses fleurs petites, mais en diffère par des ailes subobtuses, subobovales, assez fortement ciliées. La corolle est saillante (ailes $* millimètres, corolle 7 millimétres). Le P. aquitanica Clavaud est encore une forme parallèle à ces dernières, ainsi que le P. littorea Clavaud (1), P. dubia Bellynck (Dum. Boug. litt. Belge) et P. angustifolia Lge. Enfin des formes gréles du P. vulgaris, à bractées courtes, à grappes làches et souvent allongées, à fleurs moyennes, ont recu les noms de P. involutiflora Lamot. et P. Saltelis Legr. La première se rattache assez étroitement à la forme Michaleti dont elle n'est en réalité que le type robuste; la seconde a des ailes plus larges $25 (involutiflora 3) plus scarieuses à la maturité et les tiges raides comme les feuilles. Je ne puis que citer ici les variétés françaises les plus importantes. En Allemagne, en Autriche, en Gréce, en Espagne, en Algérie, il y en a de nombreuses dont l'énumération ne signifierait rien ici, vu que leur dis- tinction n'avait pas encore été faite. Il ressort cependant de l'étude dé- taillée que j'ai entreprise de ces petites formes qu'il est inutile de vou- loir identifier celles d'un pays avec celles d'un autre; chaque région a ses variétés particulières qui ne se retrouvent pas dans un autre. Tout ce qu'on peut faire c’est de grouper toutes ces petites formes en certaines tendances (phylum). P. nicæensis Risso est tout aussi variable. Il se rattache aussi à P. vulgaris par des formes dubitatives de l'Herzégovine et du Trentin. On peut dire de cette espèce, comme de la précédente, que chaque cir- (1) Voy; P. suisses, p. 18, CHODAT. — POLYGALA D'EUROPE. 185 conscription a ses formes particulières. Le seul caractère qui la dis- tingue de P. vulgaris, c'est la longueur des branches de l’arille qui sont ici plus longues que la moitié de la semence ou tout au moins l'at- teignent. Le type de Risso ne se trouve que dans les Alpes-Maritimes et sur la cóte italienne jusqu'à Génes. La figure dounée par Moggridge (dans sa Fi. de Menton) le caractérise suffisamment. Distinct par sa pubescence etses grappes làches, il vit en certains points en compagnie avec la variété esterelensis (var. insubrica Chod. loc. cit.) (1), dont il diffère par ses ailes ne prenant pas un aussi grand développement à la maturité. En Corse il' devient le P. corsica de Sieber, forme voisine de la variété esterelensis, dont elle ne diffère que par son port, ses fleurs sou- vent plus petites, les branches de l'arille souvent falciformes, non raides et pendantes comme dans la variété précédente, et la forme des semences qui sont moins oblongues. Vers le Nord (Gap), cette espéce s'atténue jus- qu'à ressembler à un P. vulgaris robuste et raide. Jl devient alors le P. Gariodiana Jord. et Fourr. Les ailes lancéolées ont ici des nervures peu ou point anastomosées avec la principale. La capsule est oblongue, cunéiforme, la semence oblongue, les branches latérales de l'arille atteignent le milieu de cette dernière. En Italie, les formes sont assez nombreuses. La principale, à laquelle j'ai donné le nom de variété ita- liana, est caractérisée par des tiges allongées, des grappes raides, et les branches de l'arille excessivement longues atteignent souvent les trois quarts de la semence (2). Cette dernière variété est d'une belle venue et rappelle par le port un grand P. vulgaris. En Istrie, notre variété istriensis répète la variété Moggridgiana des Alpes-Maritimes, mais sa pubescence est beaucoup moins accusée, ses ailes sont larges, presque orbiculaires et les nervures sont un peu différentes (Kern. F1. Austr.-H. exsicc.). En Grèce, la variété tomentella Boiss. est au contraire plus tomen- teuse que celle des Alpes-Maritimes; en outre elle diffère de toutes les autres par ses ailes apiculées et lancéolées étroites (De Heldreich, Hb. Fl. hell. n* 11). En Algérie, les formes sont nombreuses et différentes de celles d'Europe. Je rappellerai seulement celles à bractées exserles, à grappes denses et à fleurs grandes (12,5 millimètres), à laquelle Pomel a imposé le nom de P. Courciereana, et celle qui a été récoltée par Bové dans les marécages de la Rassauta, si remarquable par ses ailes laucéolées, (1) Voy. PoLYG. suisses, loc. cit., p. 57. (2) Schulz, Hb. norm. n* 228. 186 SÉANCE DU 8 AVRIL 1892. scarieuses à la maturité et si fortement nerviées, anastomosées; enfin une fort belle variété à grandes fleurs en grappes làches et à ailes lar- gement elliptiques, récoltée par Reuter à Constantine (Hb. Boissier). L'Espagne possède à son tour plusieurs formes parallèles au P. cor- sica et en outre des types trés particuliers, comme le P. lusitanica Welw.qui diffère des autres principalement par son tube corollaire long, ses ailes ovales fortement ciliées et ses fleurs d’un beau bleu. C’est une fort belle plante. On voit par ce qui précède que le P. nicæensis ainsi compris est une espèce essentiellement méditerranéenne. P. major a son centre de végétation indubitablement dans l’Europe centrale, en Autriche. De cette région il rayonne vers le Sud et l'Orient. Dans cette marche il accentue de plus en plus certains caractères : diminution de la grandeur des fleurs vers l'Orient, augmentation vers l'Occident. Il est facile de le suivre pas à pas et c'est sans contredit une étude fort intéressante au point de vue de la variation. Celte espéce se préte admirablement bien pour la démonstration de cette loi, qu'à la base de l'espèce se trouvent des caractères tendancieux (phylétiques) qui persistent alors méme que tous les autres varient. J'appelle ainsi des caractères qui, sans être fixes, sont cependant toujours constatables dans une certaine mesure et avec une intensité variable. Ainsi chez P. major l'allengement du tube de la corolle est constant ; il l'est toujours plus que chez ses congénéres, et d'ordinaire ce tube est assez nettement arqué et souvent exsert hors des ailes. Mais, tandis que le type autrichien possède des ailes aiguës lancéolées ( millimètres), la corolle de 15-17 millimètres et la grappe parfaite- ment chevelue, la corolle de celle de Pisidie, d'Anatolie et de Cappa- docie en Asie Mineure, n'atteint que 10-12 millimétres, les ailes $ millimètres. Dans notre variété apennina, au contraire, les ailes de- viennent plus larges, 4 millimètres, la corolle atteint 17 millimètres, ce qui la fait paraître subincluse. En Calabre, où il arrive à sa limite méridionale, le type est encore plus beau; ses corolles atteignent 19-20 millimètres et ses ailes millimètres. C'est sans contredit le plus beau de nos Polygala européens (1). La capsule peut étre longue- ment ou courtement stipitée. Mais ce qui persiste toujours, c'est l'allon- gement du style et du tube corollaire ainsi que la courbure de ce dernier. Cette espéce ne dépasse pas à l'Occident la Ligurie, au Sud elle ne franchit pas la Calabre; au Nord, elle atteint la Moravie. Presque aussi robuste que cette dernière espèce, P. rosea Desf. (non Gren. et Godr.)en diffère par son port, par son tube corollaire droit et (1) Huter et Porta, n° 309. CHODAT. — POLYGALA D'EUROPE. 187 non arqué, mais il s’en rapproche par son style allongé et sa capsule stipitée (mais ordinairement plus brièvement); cependant Parille est toujours .court, il Pest aussi dans les variétés calabrica et cadmica (d'Asie Mineure) de P. major. Les bractées, dans cette espèce, sont tou- jours courtes, mais elles ne sont pas toujours longues chez des variétés non douteuses de P. major. L'espèce, telle qu'elle est décrite par Desfon- taines, se trouve dans les bois algériens de Tlemcen et du Daya, dans les forêts ď’Aïn-Bezzara à l’est de Garrouban. Elle est bien caractérisée par ses fleurs grandes, ses ailes de 2:7 millimètres à 5-7 nervures et ses bractées relativement courtes. Je joins à cette espèce à aire trés limitée le P. nemorivaga (1) de Pomel qui s'étend de Salette et Collo en Algérie jusqu'en Tunisie où il parait commun (voy. Hb. Cosson et Barratte Fl. ined.). Ce n'est guère qu'une forme réduite de P. rosea. Si néanmoins on veut lui conserver la valeur spécifique, il faut la rattacher étroitement à celte espèce. En effet, elle en a les semences et les détails de la corolle, quoique les ailes soient constamment plus étroites, les fleurs plus petites, verdátres et la stature moins élevée. Elle est aussi, d'aprés ce que nous a dit M. Bar- ratte, presque toujours annuelle. P. Boissieri (2) Coss., d'Espagne, est encore du méme groupe, quoique je le considère comme spécifiquement distinct. Cette espèce rappelle à la fois les P. rosea et major ; du dernier elle a les corolles exsertes, mais le tube en est droit; du premier elle a l'arille constamment court. Elle occupe la sierra Nevada et s'étend au Nord jusqu'à la sierra de Alcaraz. Elle a été confondue par tous les auteurs avec le P. rosea Desf., avec lequel elle n’est pas sans affinités. Elle en diffère par ses tiges graminoides minces, non raides, parle tube de la corolle beaucoup plus long, parfaitement droit et par l'apparence générale qui est bien diffé- rente, Comme les P. major Jacq., P. rosea Desf., P. nemorivaga Pom. et P. Boissieri Coss. sont trésrapprochés, on pourrait supposer que leur centre commun de végétation serait encore les pays du haut Danube, ils auraient rayonné par l'Italie pour aboutir à Tunis, l'Algérie et l'Es- pagne. Mais comme les variétés de P. major du Pinde sont trés voisines de celles de la Calabre, il est plus probable que le passage s'est fait du sud de la Gréce par la Calabre et Tunis pendant l'époque tertiaire. C'est du nord de l'Afrique que l'une des branches aurait passé en Espagne; séparées dans la suite par des bras de mer, elles ont évolué séparément depuis fort longtemps et ont divergé de plus en plus sans étre réunies par des formes intermédiaires, ce qui justifie leur sépara- (1) Cosson, 1170; D' Clark, 357. (2) Bourgeau, 1093 Huter; et Porta, 909. 188 SÉANCE DU 8 AVRIL 1892. tion spécifique. (Les synonymes de P. major sont : P. speciosa Kern., P. anatolica Boissier, P. floribunda Boiss.). — P. flavescens Desf. et P. pisaurensis Cald. remplacent dans l'Italie moyenne le P. nicæensis var. italiana avec lequel ils ont de très grandes affinités Cependant la couleur jaune et la forme des ailes très lancéolées justifie amplement leur séparation. P. Huteri Nob., avec toutes les apparences d’un ro- buste P. vulgaris L., tel qu'on en trouve dans la zone moyenne de l'Italie et le midi de la France, est très joliment caractérisé par un arille en capuchon membraneux non équitant, mais superposé à la semence. Cette espéce est de Calabre. Enfin P. forojulensis Kern. et P. carniolica Kern. sont des espèces trés singuliéres qui réunissent en elles les caractéres moyens des types P. vulgaris, P. nicæensis et P. amara. Ge sont deux espèces parti- culières à cette zone des Alpes qui semble être le centre de végétation de ce groupe. P. alpestris Reich. (P. microcarpa Kern.) posséde à la fois des caractères de P. vulgaris L. et ceux de P. amara Jacq. Il est cepen- dant beaucoup plus voisin du premier (1). Cette espéce peu variable est commune dans toutes les montagnes de l'Europe moyenne et de l'Orient. P. betica (2) Willk. se rattache à P. nicæensis Risso; mais son port, ses ailes si fortement nerviées, à anastomoses si nombreuses, dépassant complètement la corolle, et son arille particulier en font l'une des espèces les mieux caractérisées. Elle habite les deux côtés du détroit de Gibraltar. P. Carueliana Burnat (in Bennet Conspect. Polyg.) est une singu- liére espéce à ailes trés étroites, faleiformes, à arille court, à port de P. depressa ; elle a aussi certaines affinités avec P. vulgaris var. invo- lutiflora. Ele ne se trouve qu'à Carrare en Italie. P. calcarea Sch. est une espèce intermédiaire qui réunit les carac- téres du groupe précédent à ceux du groupe du P. amara. Son mode de végétation est de celte derniére espéce, tandis que ses fleurs sont plutôt celles du P. vulgaris. Le caractère distinctif par excellence, c'est la forme de l'arille. La branche dorsale est horizontale et assez relevée, les deux latérales sont longues comme dans le P. ni- ccensis. Peu variable, elle présente cependant quelques formes dis- tinctes. Celles du Nord (Seine-et-Oise) ont les ailes ovales subobtuses, les pétales supérieurs à limbe élargi, tandis que dans l'Isére (Saint- Eynard) elles ont les ailes lancéolées. Dans le Cantal, les formes sont intermédiaires. Cette jolie espéce, qui s'arréte au Rhin, passe en Espagne (1) Voy. Chodat, Polyg. suisses. (2) Willk., Pl. hisp., 562, Herbauche, 156. CHODAT. — POLYGALA D'EUROPE. 189 où elle remplace complètement le P. amara Jacq. Elle est commune dans certaines régions des Pyrénées. Au nord de l'Espagne, elle produit une variété fort intéressante et au premier abord difficile à classer, le P. Lereschii Burn. (inéd.). Je l'ai trouvé dans l'herbier Burnat et dans l’herbier Boissier (Picon, de l'Europe). Petite plante naine à feuilles presque toutes opposées, elle a néanmoins dans l'ensemble de ses carac- tères floraux des affinités réelles avec cette dernière espèce, quoique le port en soit complétement différent. Enfin P. amara Jacq., avec ses nombreuses variétés (voy. P. amara loc. cit.), occupe toute l'Europe moyenne et la Seandinavie. Cette espéce ne descend pas en Espagne; P. alpina Perr. et Song. la rem- place dans les Hautes-Alpes et les Pyrénées (P. nivea Miég.). P. Zablotzkiana Fr. et M. est une espéce fort rare, je ne l'ai vue que dans l'herbier Boissier; c'est un type aberrant caractérisé par son stig- mate supérieur allongé en pointe étroite. Elle s'est détachée du type général sur les confins de son aire à Asterabad. Le dernier de ce groupe est P. serpyllacea Weihe (depressa Wend.), espéce peu variable, répandue surtout le long du littoral septentrional de l'Europe. Il se retrouve cependant dans toute la zone soumise à l'ac- tion de l'Atlantique (Suisse, Alpes-Vaudoises du Piémont, Belgique, France, Suéde, Espagne). Tandis que les P. vulgaris et P. amara se retrouvent en Angleterre, le P. serpyllacea Weihe (P. depressa Wend.) etle P. calcarea Sch. n'ont pas passé le détroit. La présence de ces deux plantes en Espagne, ainsi que leur distribution alors que le P. amara y fait complètement défaut, nous fait supposer qu'elles ont été autrefois refoulées vers ce pays et qu'elles n'ont repris leur migration que dans des temps relati- vement modernes, alors que la séparation de la Grande-Bretagne et du continent était un fait accompli. Si maintenant nous essayons de nous résumer, nous arriverons aux conclusions suivantes : I. Le centre de végétation des espéces appartenant à la sous-section qui a pour type le P. major est la région des Alpes orientales. Dans cette circonscription se trouvent les espèces nodales et les formes inter- médiaires (P. forojulensis, P. carniolica Kern.) (variétés des P. vul- garis et nicæensis ; type nodal du P. major). II. La concordance des caractéres floraux permet de considérer toutes les espèces de ce groupe comme dérivant d'une espèce ancienne com- mune à tous. III. Les espéces en voie de variations produisent actuellement des 190 SÉANCE DU 8 AVRIL 1892. variétés différentes de circonscription à circonscription (P. major, P. vulgaris, P. nicæensis). Dans ces espéces, l'aire est à peu prés continue et les variations sont réunies par des degrés insensibles. La variation se manifeste avec une certaine intensité et dans une direction donnée suivant la latitude ou la longitude. Les variétés les plus aberrantes sont celles qui se forment aux deux extrémités de l'aire (P. major, P. nicæensis, P. vulgaris, P. sibirica, etc.) (1). IV. La séparation franche de types si voisins cependant, comme P. Boissieri, P. rosea, P. nemorivaga et P. major, peut étre expliquée par la discontinuité de l'aire amenée par des raisons géologiques qui ont permis à ces types d'évoluer isolément. V. A côté d'espéces bien délimitées comme P. amara Jacq., P. de- pressa Wend., P. rosea Desf., P. flavescens DC., P. alpestris Reich., qui semblent avoir terminé leur évolution, il en est d'autres qui ne peu- vent être comprises que comme espèces collectives : P. vulgaris L., P. nicæensis Risso, P. major Jacq. Élever au rang d'espéces leurs formes et variétés, c'est méconnaitre les lois deleur évolution. Quelques espèces se rattachent étroitement à ces dernières, mais elles ont acquis des caractères propres qui ne peuvent rentrer dans la tendance générale, ce sont P. Huteri, P. Carueliana, P. Boissieri, P. pisaurensis Cald., P. alpina Perr. et Song., P. bætica Willk. On pourrait leur appliquer le nom d'espéces dérivées. Ce sont pour la plupart des espéces à aire trés limitée. A lasuite de cette communication, MM. Chodat et Malinvaud échangent des observations sur divers Polygala de la flore fran- çaise. Au sujet du P. nicæensis, M. Malinvaud se rappelle qu'en ayant récolté de nombreux échantillons aux environs d'Antibes, lors de la session extraordinaire tenue par la Société botanique dans cette ville en 1883, il en fit, revenu à Paris, un examen atten- tif, surtout au point de vue des rapports de cette espéce avec le P. vulgaris, et il remarqua que des formes intermédiaires sem- blaient relier ces deux types l'un à l'autre; il n'oserait cependant tirer des conclusions certaines de cette étude comparative déjà ancienne. (1) Voyez à ce sujet Chodat, Distribution et origine de l'espèce et des groupes (Archives, Genève, 1891, 695). SÉANCE DU 27 Mar 1892. 191 SÉANCE DU 27 MAI 1892. PRÉSIDENCE DE M. PRILLIEUX. M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 8 avril, dont la rédaction est adoptée. M. le Secrétaire général fait part à la Société de la mort d’un de ses membres, M. Gabriel Chastaingt, décédé à Tours, le 31 mars dernier. Cette regrettable nouvelle a été transmise aujourd’hui seulement au Secrétariat par une lettre d’un notaire de Tours, datée du 24 mai, qui annonce en même temps que le défunt a légué par testament son herbier à la Société botanique de France. Mal- heureusement celle-ci, tardivement prévenue, ne pourra proba- blement pas profiter de cette libéralité (1). « Dans tous les cas, ajoute M. Malinvaud, la Société botanique de France ne peut être que profondément reconnaissante de la preuve si manifeste de l'intérêt que lui portait un de ses membres; désireux de rendre à la mémoire de notre regretté confrére un dernier hommage, nous nous sommes adressé à un de ses amis qui a bien voulu écrire la Note suivante » : NOTICE SUR CHASTAINGT; par M. A. LE GRAND. CHASTAINGT (Gabriel), né à Limoges (Haute-Vienne) le 11 décembre 1831, se livra dés sa jeunesse à l'étude des plantes; déjà en 1849 il herborisait dans son pays natal qu'il quittait ensuite pour l'Indre. Ses fonctions de conducteur des ponts et chaussées, qu'il exerça de 1857 à 1873 dans ce dernier départe- ment, lui permirent de le parcourir sur un grand nombre de points différents. Il résida ensuite à Aubin (Aveyron) et en dernier lieu à Tours, oü il avait pris sa retraite. lei il fonda, avec notre zélé collégue M. Tourlet, une Société d'histoire naturelle dont il fut le président; il était membre de la Société (1) Les exécuteurs testamentaires demandaient que l'herbier. fût enlevé au plus tard dans les premiers jours de juin, ce qui aurait été facile s'ils n'avaient pas at- tendu prés de deux mois pour annoncer le décés. Or, si la Société reconnue établis- sement d'utilité publique a la capacité d'hériter, d’après l'article E des Statuts « les délibérations relatives à l'acceptation de dons ou legs sont soumises à l'autorisation du gouvernement préalablement à toute exécution ». La Société ne peut donc entrer en possession d’un legs, si on ne lui accorde pas le temps strictement nécessaire pour l’accomplissement des formalités légales. ; 192 SÉANCE DU 27 MAI 1892. botanique de France depuis 1866. Notre regretté collègue était d'une aménité et d'une obligeance parfaites que n'oublieront ni ses amis, ni les correspondants qui ont eu avec lui des rapports botaniques. ll a publié, dans les Mémoires de la Société acad. de Maine-et-Loire (t. XXXVIII), un travail trés conscien- cieux et d'une certaine importance, sous le titre de : Catalogue des plantes des environs de la Cháire (Indre), 1882, et le Bulletin de la Société bota- nique lui a dà les communications suivantes : Tableau de la végétation des environs d'Aubin (Aveyron), t. XXIV (1877). Additions au tableau de la végétation des environs d'Aubin, t. XXV (1878). Sur l'Helodea canadensis, t. XXVII (1880), p. 16. Sur le Brunella grandiflora, t. XXVII (1880), p. 316. Quatre espèces et neuf localités de plantes rares dans l'Indre, nouvelles pour ce département, t. XXXIV (1887), p. 447. Énumération des Rosiers croissant naturellement dans le departement d' Indre-et-Loire, t. XXXV (1888), p. 131. Description de deux Rosiers de la sous-section Caninæ hispidæ, appar- tenant à la flore d'Indre-et-Loire, t. XXXV (1888), p. 281. Variabilité, observée dans Indre-et-Loire, des caractères morphologiques de quelques formes, dites espèces secondaires, de Rosiers appartenant aux sections des Synstylæ et Caninæ, t. XXXVII (1890), p. 69. Résullats d'études nouvelles relatives aux flores rhodologiques des dépar- tements de l'Indre et d'Indre-el-Loire, ibid., p. 192. On voit que Chastaingt s'était livré avec assiduité, et non sans succés, à l'étude des Roses ; il a indiqué lui-méme, dans la préface de son Catalogue des environs de la Chátre, la composition de son herbier (4500 espéces) et les noms de ses principaux correspondants, Bouteiller, Déséglise, Lamy de la Chapelle, D" F. Schultz, MM. Edmond Bonnet, Le Grand, etc. M. le Président informe la Société que M. le Ministre de l'agri- culture a bien voulu lui accorder, comme les années précédentes, une subvention de 1000 (ranes décernée au nom du gouvernement de la République. M. le Président a écrit à M. le Ministre afin de le remercier de ce nouveau témoignage de l'intérét qu'il veut bien porter à la Société. M. le Secrétaire général, résumant de nombreuses informations, est heureux de confirmer la nouvelle du succés complet, et dépas- sant méme toutes les prévisions, de la session tenue en Algérie par la Société dans la seconde quinzaine du mois dernier. Ce succés presque inespéré, ajoute M. Malinvaud, d'aprés le témoignage unanime de tous ceux qui ont assisté à la session est dû pour une SÉANCE DU 27 Mar 1892, 193 grande part à la coopération dévouée des deux principaux organi- sateurs, MM. Battandier et Trabut, auxquels on ne saurait étre trop reconnaissant de la complaisance infatigable et de l'esprit de confraternité dont ils ont donné la preuve dans cette circon- stance. Dons faits à la Société : Bornet, Algues du département de la Haute-Vienne contenues dans l'herbier d Édouard Lamy de la Chapelle. — Note sur quelques Ectocarpus. — Note sur l'Ostracoblabe implexa Born. et Fl. Boulay, Flore pliocène du Mont-Dore (Puy-de-Dôme). Chappellier, Nouvelle variété de Stachys; Notes sur l'Igname. Gillot, Observations sur quelques plantes critiques du centre de la France. Grand'Eury, Géologie et paléontologie du bassin houiller du Gard. Heckel et Schiagdenhauffen, Sur deux plantes alimentaires colo- niales. Frère Héribaud-Joseph, Additions à la flore d'Auvergne. J. Hervier, Plantes d'Espagne récoltées par M. Reverchon. Jumelle, L'action du froid sur les végétaux. Le Breton, Compte rendu de la session extraordinaire de la Société mycologique de France tenue à Rouen du 15 au 20 octobre 1891. Ménier, Deux cas d'empoisonnement par les Champignons. Pailleux et Bois, Le Potager d'un curieux, 2* édition. De Saporta, Recherches sur lu végétation du niveau aquitanien de Manosque. Vuillemin, La subordination des caractères de la feuille dans le phylum des Anthyllis. Bresadola, Fungi tridentini. Fasc. VII-X. Oudemans, Contributions à la flore mycologique des Pays-Bas, XIV. Post, Plante Postianæ, fasc. III. Ministére de l'Agriculture; Statistique agricole annuelle, 1890. Schriften des naturwissenschaftlichen Vereins für Schleswig-Hols- tein, vol. IX, fasc. 2. Bolletino della Societa di Naturalisti in Napoli, 1891. Fasc. I et II. Annual Report of the Board of the Smithsonian Institution. Report of the national Museum, 1891. “M. Duchartre offre à la Société le cinquième fascicule des T- CEKIN. (SÉANCES) 13 194 SÉANCE DU 27 MAI 1892. Illustraliones Flore Atlantice publié par M. Barratte, continua- teur des travaux de M. le D" Cosson. M. Maurice Hovelacque présente à la Société, de la part de MM. L. Buscalioni et O. Mattirolo, un travail intitulé : Ricerche analomico-fisiologiche sui tegumenti seminali delle Papilio- nacee. Les recherches, qui font l'objet de ce Mémoire, intéressent, à la fois, l'ana- tomie et la physiologie des téguments séminaux des Papilionacées. Les auteurs y décrivent des faits qui sont nouveaux, bien que de nombreuses études aient déjà été publiées sur le méme sujet. Dans la premiére partie du Mémoire, relative à l'anatomie et à l'histologie, ils étudient, dans de nombreuses graines : 1? la couche de cellules malpighiennes (cire, membrane de revéte- ment, cellules malpighiennes, ligne lucide); 2° la couche des cellules en colonne ; 3° la couche profonde. Les éléments malpighiens ont été l'objet d'une investigation trés minutieuse, grâce à laquelle il est démontré que la prétendue cuticule n'est qu'une couche de revétement analogue à celle qui tapisse les espaces intercellulaires; que la terminaison interne des cellules malpighiennes est, dans beaucoup de cas, recouverte par une résille de subérine; enfin que les corpuscules décrits par le professeur Beck comme productions siliceuses ne sont que des restes nu- cléaires. Dans l'étude des couches profondes du tégument, les auteurs ont élabli, avec grande précision, la ligne de séparation entre l'albumen et le tégument; ils ont décrit les communications plasmatiques intercellulaires et ont découvert des productions analogues à celles observées dans les espaces intercellulaires de Marattiacées. Ils ont aussi donné une description des tubes cribreux du faisceau libéro-ligneux du funicule. Plus importants sont les résultats obtenus par l'étude de la région chila- rienne. Les auteurs y trouvent une petite fossette, qui est bordée par deux lévres mobiles sous l'influence des variations hygrométriques, et qui conduit à une petite lame de trachéides. Celles-ci avaient été, jusqu'à présent, consi- dérées comme la terminaison du faisceau fibro-vasculaire dont elles seraient, pourtant, d'aprés MM. Buscalioni et Mattirolo, absolument indépendantes. C'est à ce nouvel organe que les auteurs ont donné le nom de chilarium. Tout prés de celui-ci, ils ont montré la présence de deux tubercules (tubercoli geminali) qui sont formés par un développement considérable des cellules mal- pighiennes et, souvent aussi, par les tissus superficiels. L'étude du micropyle et de la région micropylaire rentre également dans la premiére partie de ce Mémoire. Dans la seconde partie, les auteurs ont étudié, dans différentes espèces lhis- toire du développement du tégument, du chilarium et des tubercules. Nous signalerons spécialement les observations sur l'origine du chilarium, sur la cariokynése des cellules malpighiennes, sur la formation de la lame du chila- rium et sur les transformations du tégument ovulaire interne, qui, au lieu de SÉANCE DU 27 Mar 1892. 195 s'atrophier, comme on le pensait, persiste avec beaucoup d'activité et dont la séparation ne s'effectue qu'à la fin du processus cariokynétique. Les observa- tions sur la couche tanifére ont démontré qu'elle sert à l'empécher de s'atro- phier par l'action de l'évolution embryonnaire. Dans l'étude physiologique du tégument, les auteurs arrivent aux conclusions suivantes : fe La ligne lucide sert à régler l'absorption de l'eau dans la graine et à la protéger contre l'évaporation qui pourrait l'endommager pendant la première période du développement. 2» Le tégument de la graine n'est pas seulement un appareil de protec- tion, mais a encore une valeur trés importante dans la fonction de la respira- tion (1). 3 Le chilarium, bien défendu contre l'humidité par les mouvements d'ou- verture et de fermeture de ses lévres hygroscopiques, contribue puissamment à provoquer la rupture, en un point donné, du tégument, lors de la germina- tion, et à régler le mode de sortie de la premiére racine. 4^ Les tubercules jumeaux développés sur le trajet du faisceau vasculaire ont pour effet de régler et d'interrompre l'afflux des matiéres nutritives de la graine et de fixer l'époque à laquelle a lieu sa maturation. Les auteurs terminent leur Mémoire par une Notice bibliographique des travaux publiés jusqu'à présent sur ce sujet et sur l'histoire des téguments séminaux en général; à cette étude fait suite une table chronologique des auteurs qui se sout occupés du spermoderme. Cinq planches d'une parfaite exécution accompagnent ce travail important; elles se rapportent non seule- ment à ce Mémoire, mais aussi à quelques travaux antérieurs publiés par les mémes auteurs dans le Malpighia. M. Duchartre présente un Navet atteint d'une maladie causée par le Plasmodiophora Brassice. Il rappelle à ce propos les tra- vaux qui ont été publiés sur cette maladie et dont les auteurs sont quelquefois arrivés à des conclusions tout à fait différentes. M. Prillieux a observé cette maladie à Cogny (Manche) et a pu voir des spores de Plasmodiophora. M. Duchartre dit que les divergences des auteurs au sujet de cette maladie s'expliqueraient, d'aprés M. Franck, par la coexis- tence, en certains cas, de deux maladies différentes. M. Hovelaeque donne lecture de la communication suivante adressée à la Société : (1) Voyez aussi à ce sujet Malpighia, t. IV, fasc. 7 et 8. 196 -SÉANCE DU 27 MAI 1892. SUR LES CANAUX RÉSINEUX DE LA FEUILLE DU SAPIN, LEURS COMMUNICATIONS AVEC CEUX DE LA TIGE; par M. J. GODFRIN. Au cours d’un travail que je prépare sur la marche des canaux rési- neux de l'Abies pectinata DC., j'ai observé, quant à l'appareil sécréteur des feuilles de cette plante, des faits en contradiction avec les données actuelles. Pour répondre aux nombreux Mémoires dont ces canaux foliaires ont déjà été l'objet, je détache de la Notice que je publierai prochainement ce fragment préliminaire. Il est admis sans conteste que la feuille du Sapin possède deux canaux résineux latéraux courant de l'une de ses extrémités à l'autre; où je me sépare des auteurs qui m'ont devancé, c’est sur les communi- cations de ces canaux avec ceux de la tige, point sur lequel je désire attirer l'attention. Mais il est d'abord nécessaire de passer en revue les différentes opinions émises sur la queslion ainsi posée; j'indi- querai ensuite les résultats auxquels m'a conduit une étude minutieuse, par le procédé trés long, mais aussi d'une grande exactitude, des coupes successives; enfin il deviendra possible d'expliquer les diver- gences relevées entre les observateurs que j'aurai cités. Pour plusieurs botanistes, il n'y a aucune trace de communications entre les canaux de la feuille et ceux de la tige dans le Sapin argenté. De ce nombre sont M. Bertrand, qui, à la page 76 de son Mémoire (1), écrit: « Les glandes (de l'écorce primaire) ne communiquent jamais avec celles des feuilles chez les Pseudotsuga, les Picea proprement dits, les Abies, les Cedrus et les Larix », et M. Willy Meyer, qui est tout aussi catégorique dans le chapitre qu'il consacre au genre Abies (2); je traduis : « Les canaux résineux de la feuille ne se relient jamais à ceux de l'écorce; ils prennent naissance à quelque distance de la base foliaire ». Du moins ces deux observateurs admettent des canaux propres à l'écorce et par conséquent à la tige. Pour les auteurs qu'il nous reste à citer, il n'y aurait pas de canaux propres à la tige, et ceux qu'on peut si facilement observer dans l'écorce ne seraient que les prolongements inférieurs de ceux de la feuille. M. Friedrich Thomas est le premier qui, à ma connaissance, ait formulé cette opinion (3): Chez les Coniféres dont les aiguilles ne sont pas caduques, dit-il, les canaux résineux de (1) C.-E. Bertrand, Anatomie comparée des tiges et des feuilles chez les Gnétacées et les Coniféres (Ann. des sc. nat. BoT., 5° série, t. XX, 1874). (2) Willy Meyer, Die Harzgänge im Blatte der Abietineen, nach ihre Anatomie und ihre Verwertung zur Taxologie. Inaug. Dissert. Königsberg, 1883. (3) Friedrich Thomas, Zur vergleichenden Anatomie der Coniferen- Laubblütter — (Jahrb. für wissenschaf. RoT., 1865-1866). GODFRIN. — CANAUX RÉSINEUX DE LA FEUILLE DU SAPIN. 197 la feuille courent presque sans exception jusque dans l'écorce primaire. el, augmentant progressivement de diamètre, vont se terminer en cæcums plus ou moins près du cercle des faisceaux libéroligneux. M. Van Tieghem est encore plus explicite dans son Mémoire bien connu sur les canaux sécréteurs (1). « Dans toutes les Conifères qui me sont connues (à l'exception de l'If), les feuilles tout au moins possèdent des canaux sécréteurs. Ces canaux se prolongent dans le système cortical du rameau, où ils descendent plus ou moins bas, souvent jusque vers le poiut d'insertion de la feuille sous-jacente. Une section de la branche montre done, dans le parenchyme cortical vert, un cercle de canaux résineux dont le nombre dépend du mode d'arrangement des feuilles, canaux qui s'échappent en méme temps que le faisceau foliaire et qui l'accompagnent dans la feuille. » Ainsi, d’après ces deux auteurs, les canaux qui descendent de la feuille dans l'écorce y resteraient isolés, ne se réunissant pas l'un à l’autre. De Bary va plus loin (2): il admet, d'aprés Mohl, que dans l'espéce qui fait l'objet de celte Note et en général chez les Abiétinées, les canaux venant des feuilles, aprés qu'ils sont descendus l'espace de nombreux entre-nœuds, se réunissent à d'autres provenant de feuilles situées plus bas; le lieu de confluence correspond à un élargissement du canal. D'aprés cela, les canaux de l'écorce primaire formeraient un système de canaux communiquauts. M. Luerssen (3) adopte cette maniére de voir. On voit, par cette courte analyse historique, que les conclusions les plus opposées et méme quelquefois incompatibles ont été formulées par les auteurs. Les observations suivantes jetteront, nous l'espérons, un peu de jour sur cette question. Etablissons d'abord un fait dont nous demanderons de remettre à plus tard, dans une autre Note, la démonstration : savoir que, dans les rameaux du Sapin argenté, il existe toujours huit canaux sécréteurs longitudinaux situés dans l'écorce et appartenant en propre à la lige; on pourrait les appeler canaux caulinaires. Ils ne sont simples qu'au sommet des branches; plus bas ils se ramifient, et c'est ainsi que sur une coupe transversale de la branche le nombre des sections de canaux dépasse souvent huit et peut étre porté jusqu'à soixante. Voilà un premier point qui jusqu'ici n'a pas été mis en lumiére et qui eüt évité bien des erreurs. Pour le découvrir, il m'a fallu faire des coupes successives nombreuses dans les rameaux de Sapin et les rapporter, (1) Ph. Van Tieghem, Mémoire sur les canaux sécréteurs des plantes (Ann. des sc. nat. BOT., 5° série, 1872, t. XVIII, p. 186). (2) A. de Bary, Vergleichende Anatomie der Vegetations organe der Phanerogamen und Fürne, p. 451. (3) Chr. Luerssen, Handbuch der Systemalischen Botanik (Phanérog., p. 119). 198 SÉANCE DU 27 Mar 1892. sur abscisses et ordonnées, de manière à développer sur un plan le cylindre idéal passant par ces canaux sécréteurs. Ceci étant, une feuille nait toujours entre deux de ces canaux caulinaires et à égale distance de chacun d'eux. Dans les jeunes pousses cueillies au mois de mai, ou tout au sommet des pousses récoltées à une saison plus avancée, la feuille posséde, comme ila été indiqué bien des fois, deux canaux sécréteurs qui se terminent en cæcums à sa partie inférieure, dans le léger épanouissement par lequel elle adhère à la tige. A cet état, c'est-à-dire dans les formations récentes, il n'existe aucune communication entre les canaux foliaires et les canaux caulinaires. Si, à une époque plus avancée, on examine un rameau de l'année, du sommet vers la base, on assiste à la formation progressive des canaux qui relient plus tard ceux de l'écorce à ceux de la feuille. Près du sommet on commence par voir les canaux caulinaires situés de chaque cóté d'une méme feuille se dilater, un peu au-dessous de l'insertion de cette dernière. Plus bas encore, dans le méme objet, on constate qu'il part de chacune de ces dilatations un petit canal placé dans l'intervalle que les deux canaux caulinaires forment entre eux, terminé en cul-de-sac et dirigé vers le haut. Enfin, au fur et à mesure que l'on descend dans le rameau et par conséquent que l'on s'adresse à des insertions de feuilles plus àgées, les deux petits canaux ci-dessus, greffés sur chacun des canaux caulinaires, s'accroissent de plus en plus et, se tenant de chaque côté du faisceau foliaire, pénétrent en méme temps que lui dans la base de la feuille et vont rejoindre les deux canaux de celle-ci, avec lesquels ils se continuent chacun à chacun. Ainsi, en résumé, dans les trés jeunes branches du printemps ou au sommet de celles qui sont plus àgées, le systéme cana- liculaire de la feuille est séparé de celui de la tige; mais plus tard, sans qu'il soit possible d'indiquer une période exacte, les canaux foliaires se relient à ceux de la tige par l'intermédiaire de ramifications issues de ces derniers. On voit par là que les assertions des auteurs qui nous ont précédé dans ces recherches contiennent toutes une part de vérité, que les faits qu'ils ont relatés nes'éloignent méme pas de la réalité ; ce qu'il faut leur objecter, je crois, c'est de n'avoir pas interprété ces faits. Ainsi les derniers auteurs cités, qui ont vn les canaux des feuilles descendre dans l'écorce pour s'y réunir entre eux ou rester isolés, n'ont pas cherché à établir quelles étaient la valeur et la provenance de ces canaux si abon- dants dans l’écorce; de là ils n'ont pu discerner ce qui était canal foliaire, canal caulinaire, anastomose; et de là aussi, par suite, l'explication erronée qu'ils ont donnée de ces canaux. Quant aux premiers auteurs, MM. Bertrand et Meyer, qui n'ont pas vu de liaisons entre les canaux de la feuille et ceux de la tige, ils sont dans le vrai s'ils ont examiné de GILLOT. — ANOMALIES DU FRITILLARIA IMPERIALIS. 199 trés jeunes rameaux ; d'ailleurs M. Bertrand dit formellement que ses observations s'adressent à la période primaire de l'écorce. Les quelques observations que je présente ici donnent donc une interprétation exacte des faits publiés antérieurement et montrent comment ces faits qui paraissaient incompatibles, et par conséquent provenir, au moins en partie, d'observations inexactes, peuvent se comprendre et se relier les uns aux autres. Maintenant une derniére question se pose.Quelle est la valeur mor- phologique des canaux résineux de la feuille du Sapin? Comme on l'a vu, leur formation est complétement indépendante de celle des canaux de la tige, et ils restent méme séparés de ceux-ci pendant un certain temps. Il y a là deux centres de formation, et ce n'est que secon- dairement qu'ils se relient. Je n'hésite donc pas à considérer les canaux de la feuille de l’Abies pectinata comme les homologues des glandes résineuses bien connues des Cupressinées à feuilles courtes; la seule différence est que, dans le Sapin, la glande a pris un allongement en rapport avec celui de la feuille. M. Camus, secrétaire, donne lecture de la communication sui- vante : ANOMALIES FLORALES DE FRITILLARIA IMPERIALIS L.; par M. le D X. GILLOT. Dans une touffe de Fritillaria imperialis L., observée le 12 avril 1892 à Autun (Saône-et-Loire) et composée d'une dizaine de tiges fleuries, il s'en est trouvé deux qui m'ont présenté des fleurs anormales caracté- risées par les dimensions réduites de la fleur (micranthie), la décolo- ration et la déformation des divisions périgonales et l'atrophie pistillaire, d'ou les fleurs unisexuées màles par avortement du gynécée. Sur les pieds normaux, l'axe se prolonge au-dessus de la couronne de fleurs au nombre de 4 à 6, en tige feuillée à feuilles éparses; les fleurs ont leur périgone d'un rouge safrané, élégamment veiné, et chaque division porte en dedans, au-dessus de l'onglet, un nectaire en forme de fossette arrondie, blanche, et entourée d'une zone d'un pourpre noir. Les dimensions moyennes d'une fleur normale épanouie sont : longueur, 07,05; largeur au sommet, 07,05 ; longueur maximum des divisions externes, 07,22; des divisions internes, 07,026; les étamines égalent le périgone; le style à stigmate trifide est longuement exsert. Dans les deux tiges anormales, l'axe est brusquement arrété au-dessus 200 SÉANCE DU 27 MAI 1892. des fleurs qui sont simplement surmontées par un bouquet de feuilles trés rapprochées, condensées ; mais les fleurs sont trés différentes. 1* Dans la premiére, les fleurs sont au nombre de trois, avec le rudiment d'une quatriéme fleur complétement avortée et réduite à un petit bouton blanchàtre. Ces fleurs sont bien conformées, mais de dimensions un peu réduites dans toutes leurs parties: le pédoncule est plus court et plus mince (longueur du périgone, 0",04; largeur au sommet, 07,038; longueur maximum des divisions internes, 0",018- 07,02; des divisions internes, 0",020-0",022). La fossette nectarifère existe à la base interne des divisions périgonales, mais plus petite, à pourtour décoloré, verdàtre; les étamines sont un peu plus courtes que le périgone, gréles et entourent à leur base les rudiments d'un pistil composé d'un ovaire atrophié, surmonté d'un style trés court à stigmate trilobé à peine distinct, le tout blanchàtre, trés mince, et de 10 à 15 millimétres de longueur totale. 2» La seconde tige tératologique porte cinq fleurs, dont trois absolu- ment altérées dans toutes leurs divisions, les deux autres partiellement. La longueur de la fleur n'est plus que de 07,020-0",025; la largeur, de 07,02; la largeur moyenne des pièces du périgone, de 0",005-0",01. Les nectaires ont disparu; les divisions périgonales sont d'un blanc jaunátre dans toute leur moilié inférieure, d'un rouge décoloré dans la moitié supérieure, terminées par une touffe de poils relativement plus développés que dans les fleurs normales. La fleur a pris une apparence tubuleuse, avec un léger étranglement à la partie moyenne, et revét un peu l'aspect d'une fleur de Tritoma Uvaria Link; les étamines dépassent le péri- gone de toute la longueur des anthéres, et le gynécée présente les mêmes caractères d'atrophie que ceux décrits plus haut. Deux de ces fleurs monstrueuses portent, l'une deux, l'autre trois divisions périgonales d'apparence presque normale, mais ayant cepen- dant aussi subi un arrêt de développement et commençant seulement à se déformer et à se décolorer sur leurs bords. L'une de ces divisions porte à sa partie inférieure et interne, en avant de la dépression necta- rifère, une petite saillie conique et jaunâtre, ayant tout à fait l'apparence et la structure d'une anthére sessile, soit qu'il y ait eu coalescence d'une étamine supplémentaire, soit qu'il y ait une métamorphose partielle de la division périgonale en étamine, comme le fait a déjà été rapporté pour d’autres Monocotylédones, Iris Pseudacorus L. par Dickson, Crocus sativus L. par M. Duchartre (1). A l'examen microscopique, le pollen s'est montré aussi bien constitué (1) Cf, Bull. Soc. bot. de France, XXXI (1884), Revue bibliogr., p. 7, et XXVI (1879), Rev. bibl., p. 41. CLOS. — LA DURÉE DES PLANTES COMME CARACT. DISTINCTIF. 201 dans les étamines des fleurs anormales que dans les fleurs ordinaires. L'ovaire atrophié ne présente aucune trace d'ovules, et nulle part je n'ai constaté de parasite animal ou végétal pouvant expliquer cette atrophie. On sait du reste depuis longtemps que l'avortement des pistils se produit plus souvent que celui des étamines et que les fleurs hermaphro- dites deviennent souvent mâles par disparition du gynécée (1); mais il n'y a pas eu ici d'avortement ou de disparition complète du pistil, qui est simplement atrophié, rudimentaire, et cette atrophie accidentelle a entrainé la réduction de taille et la déformation des autres verticilles floraux. M. Malinvaud donne lecture à la Société de la communication suivante : LA DURÉE DES PLANTES COMME CARACTÈRE DISTINCTIF; par MI. D. CLOS. Peu de sujets en botanique se prétent à plus de considérations et de divers ordres que celui de la durée, également afférent à la physiologie, à la taxinomie soit générale, soit spéciale, à la géographie des plantes. I. Le caractére de la consistance herbacée ou ligneuse a frappé la plupart des anciens botanistes, dont les uns, Théophraste dans lanti- quité, au seiziéme siécle Tragus et Lonicer, au dix-sepliéme Passaeus, Hernandez, Jean Bauhin, etc., le font entrer dans leurs rudimentaires classifications ; tandis que les autres, Césalpin, Morison, Jean Rai, Magnol, Tournefort, etc., le prennent chacun pour base de la leur. Dés 1686, Ray distingue, indépendamment des principaux types ligneux, arbores, frutices, suffrutices, les vraies annuelles, æstivæ, les biennes, triennes aut plurium etiam annorum, et les perpetue soit res- tibiles (radice tantum), soit perennes (etiam superficie) (Hist. Plant., I, 45). En 1669, Morison fait une tentative bien hardie pour l'époque, proposant de représenter par deux signes, l'un les plantes vivaces, l'autre les annuelles, avec les bis et trisannuelles, justifiant ainsi cette innovation : « Has duas notulas © et $ ... elegi : quippe ut aurum, in multos annos ignem facile perfert, sine perditione ; ita plantæ peren- nes, plurimos solis accessus et recessus, pariter facillime tolerant, sese renovantes de novo quotannis. Mercurii omnium metallorum magis fluidi et ad ignem positi, citissime evanidi notulam hanc $ annuis affixi. » (1) €f. Moquin-Tandon, Tératol. végétale, p. 329. 202 SÉANCE DU 27 MAI 1892. (Hort. reg. Blesensis, Prefat.) Mais on cherche en vain ces signes dans son Plantarum Historia universalis, de 1115. Il était réservé à Linné d'opérer, à cóté de tant d'autres, cette réforme concomitante et complémentaire de celle de la nomenclature. Elle ne s'annonce pas encore dans le Flora zeylanica, de 1147 ; mais en 1753 paraissait une dissertation académique soutenue par Hedenberg, sous la présidence de Linné et sous ce titre : Stationes Plantarum, où on lit : « Quidam ratione Durarionis in Arbores, Perennes, Biennes et Annuas easdem divisere » ; suit un long catalogue d'espéces classées d’après les stations, et oà quelques-uns seulement des noms sont précédés du signe de durée (voy. Fundam. Bot., de Linné, éd. Gilib. de 1786, I, 285-309). Mais en 1753 aussi était publiée la première édition du Species de Linné — et la deuxième de 1762 n'en diffère pas à cet égard, — dont la pré- face porte : « Inque notissimis Fruticantes 5, Perennes %,Biennes cf, Annuas © notavi », et, en effet, l'application de ces signes y clôt la diagnose et les détails afférents à chaque espéce. Peut-on ne pas s'étonner de lire dans une autre dissertation d'un des éléves de Linné, Grœberg, soutenue encore sous ses auspices, en 1762, sous le titre de Fundamenta fructificationis (loc. cit., 169), au chapitre Differentiee, n^ 273 : « Duratio sæpe magis ad locum quam ad plantam pertinet ; in differentia eam adhibere non arridet »? C'était fait pour enrayer la réforme, dont ne tinrent pas compte nombre de phytographes contem- porains ou successeurs de Linné (1), pas méme son grand admirateur Murray dans la quatorzième édition du Systema Plantarum (1184). Parmi ceux qui l'adoptérent, les uns (Lightfoot 1777, Hudson 1778, Lamarck 1778, Leysser 1783, Krocker 1787, Willdenow Spec. 1191, Schkuhr 1808, etc...) ont fait emploi des signes, les autres ont mis en toutes lettres le caractére de la durée soit en téte de la description, à l'exemple d'Aublet, de J. Gay, ete., soit à la fin (Villars, Allioni, etc.), soit plus rarement en vedette au méme rang que le nom de l’espèce et à sa suite (Bellynck, Flore de Namur). Toutefois, encore dans les premières années de ce siècle ce carac- tére était fréquemment négligé, ce que déplorait de Candolle, en 1813, dans la préface de son Catalogus Plantarum Horti monspeliensis, où on lit : « Durationem cujusque stirpis notavi et HÆC SIGNA IN LIBRIS SÆPE NIMIS NEGLECTA ex ipsa natura quantum potui deprompsi. » (1) Tels Louis Gérard 1761, Gouan 1765, Haller 1768, Scopoli 1772, Pollich 1777, Gorter 1781, Roth 1789, Baumgarten 1790, G.-F. Hoffmann 1791, Latourette 1785, Willdenow Flor. ber. 1787, Poiret Barb. 1789, Brisseau-Mirbel Hisl. nat. 1800-1806, J. Saint-Hilaire Exposit. des fam. 1805, Michaux Fl. boreali-amer. 1803, à part quelques exceptions; et méme en 1853, Le Gall Fl. du Morbihan. CLOS. — LA DURÉE DES PLANTES COMME CARACT. DISTINCTIF. 203 Il semble que de nos jours la question düt être considérée comme tranchée, l'emploi de ce caractère pouvant dans bien des cas contribuer puissamment à la détermination des espéces, ou méme, mais plus rare- ment, suppléer à tout autre, surtout dans l'usage des flores locales. En effet, avec un peu d'habitude, l'élimination est facile pour un nombre de genres d'une flore restreinte (celle de Toulouse, par exemple) ré- duits à quelques espéces, savoir : à deux, l'une annuelle, l’autre vivace : Saxifraga, Centranthus, Hypocheris, Mercurialis, Koleria, Briza ; à trois, une annuelle, deux vivaces : Ajuga, Lithospermum, Bra- chypodium ; Ou l'inverse : Diplotaxis ; à plusieurs, soit vivaces avec deux annuelles (les Stachys arvensis, annua, les Dianthus prolifer et Armeria), soit annuelles avec deux vivaces (Geranium sanguineum, G. nodosum); plusieurs annuelles et plusieurs vivaces : Veronica, Linaria, Silene, Euphorbia, Bromus, etc... go A mon sens, les signes représentatifs de la durée devraient figurer avant tout dans les manuels de phytographie, méthodes abrégées et dichotomiques, Synopsis, Florules, Vade-mecum, Catalogues, etc. Or on les cherche en vain dans nombre d'entre eux de date récente (1), alors qu'ils suffiraient parfois à faire distinguer l'une de l'autre deux espéces analogues et par le port et par l'apparence florale, tels les Linum angustifolium et usitatissimum, Vicia varia et Cracca, Bu- plevrum junceum et falcatum, Linaria origanifolia et rubrifolia ou crassifolia, etc. Mettez sous les yeux des élèves, au cours d'une herbo- risation, un pied arraché avec toutes ses parties souterraines de chacune des espèces suivantes : Urtica urens © et U. dioica %, Mercurialis annua et M. perennis, Lithospermum arvense C) et L. officinale 7, etc. Et devant des racines gréles et pivotantes, d'une part, des rhizomes (1) Tels : Synopsis de la Flore des environs de Paris, de Cosson et Germain; les Flores (dichotomiques), soit de Toulouse dues successivement à Serres (1836), à Ar- rondeau (1854), à Noulet (3* édit. 1884), soit de Bordeaux et du Sud-Ouest, par M. Guillaud (1883); la Florule des stations du Gers de l'abbé Dupuy (1868). Il est à noter que les caracteres de la durée figurent, et dans la Flore du bassin sous-pyré- néen de Noulet (1837), et dans celle des environs de Paris, de Cosson et Germain, où leurs auteurs les ont jugés sans doute plus utiles que dans leurs ouvrages réduits. M. André de Vos a suivi ces errements, inscrivant ces signes dans ses Flores, soit rurale (1884), soit complète de la Belgique (1885), mais les excluant d'un opuscule intitulé : De quelques moyens pratiques de reconnaitre les plantes pendant les her- borisations (Dinant, 38 pages). Ils manquent au Catalogue des Plantes de France, de Suisse et de Belgique, de M. G. Camus (1888). 204 . SÉANCE DU 27 MAI 1892. horizontaux ou des souches multicipitées de l'autre, toute indécision disparaitra. II. Ne semble-t-il pas qu'après avoir appliqué le caractère de la durée aux espèces, Linné aurait dü l'étendre aux genres? Mais, chose étrange de la part d'un tel génie, l'importance outrée qu'il assignait pour la con- naissance de ceux-ci à l'appareil fructificateur lui fit là complètement méconnaitre et négliger le précieux appoint que pouvaient lui fournir les organes de végétation, presque toujours utiles à signaler et parfois d'une haute valeur, selon la juste remarque d'A.-L. de Jussieu (1). Ils sont omis, ces caractères, dans les huit éditions du Genera Plantarum de Linné (1737-1791). Ils figurent, y compris celui de la consistance, dans les ouvrages de méme nom d'A.-L. de Jussieu et de Meisner; tandis qu'Endlicher, d'une part (Genera, 1836-1840), Bentham et M. D. Hooker, de l'autre (Genera, 1862-1883), n'hésitent pas à signaler pour un certain nombre de genres, outre la consistance, la durée an- nuelle ou bisannuelle ou vivace des espéces qui les forment. En effet, tels sont entièrement composés ou de plantes annuelles (Evax, Micropus, Zinnia, Leptosiphon, Navarettia, Valerianella, Specularia, Ellisia, Nemophila, etc...), ou de bisannuelles (Giliandra, Daucus, Trinia, Lappa, Scolymus, Cynoglossum, Beta, etc.), ou de vivaces (Cares, Aster, Adenophora, Liatris, Pentstemon, etc...), ou de frutescentes (Andromeda, Cornus, Viburnum), ou d'arborescentes. Or ouvrez le Genera Plantarum de Linné, la 7° édition, par exemple, vous y verrez, p. 194, le genre Chlora, à espèces annuelles, entre les genre Fuchsia et Dodonæa ligneux, p. 257, Tetragonia faisant suite à Pirus, et aux pp. 376-311, en face l'un de l'autre, d'un côté Ervum et Cicer, de l'autre Cytisus, sans la moindre indication de la consistance ni de la durée des espèces de ces genres, ce qu'a dû sans doute regretter maint novice en quéte de déterminations à l'aide de ce livre. Dien plus, le caractére de la durée est parfois ordinal. Combien n'y a-t-il pas de familles formées de types uniquement frutescents ou arbo- rescents ou d'un mélange des deux, et n'en pourrait-on pas citer où n'entrent que des espéces soit toutes annuelles (Limnanthées), soit toutes vivaces (Nymphéacées, Orchidées, Pontédériacées, Typhacées, etc.)? . III. Dans la préface de son Materia medica en date de 1749, Linné : (1) € Foliorum enim situs nunc vincit in Rosa formam calicis, nunc in Valeriana ipsimet staminum numero prestat » (Gen. plant. XXXIX). Et Jussieu fait encore re- marquer ailleurs que le caractère de l'opposition des feuilles a plus de valeur que celui du nombre des étamines dans les genres Valériane et Gentiane (Art. Méthode du Dict. des sc. nat.). ; CLOS. — LA DURÉE DES PLANTES COMME CARACT. DISTINCTIF. 205 écrit : « Durationem, ut Cultura eo clarius innotesceret, unico verbo adjeci : Semestris . Fruticulus Annua Frutex Biennis Arbuscula Perennis Arbor. » Mais, comme tous les autres caractères, ceux de la consistance et de la durée des plantes n'ont rien d'absolu, reliés entre eux par des nuances de diverses sortes. Aux signes imaginés par Linné pour les représenter en ont été ajoutés de nouveaux, notamment pour les quatre états dis- tingués dans le groupe des plantes ligneuses. Quant aux plantes herbacées, on se borne ordinairement à les diviser en annuelles ©, bisannuelles jj ou ©, et vivaces %. Mais que de variétés à cet égard! La plante annuelle pouvant étre d'une durée ne dépassant pas six mois dans nos contrées, née au printemps pour mourir au plus tard à l'entrée de l'hiver (Annuelle d'été, de Babington); ingé- nieusement qualifiée de Semestris par Linné, on peut la dire aussi semi-annuelle et la représenter par £ (2, tandis que la véritable annuelle C; (Annuelle d'hiver, de Babington), germant à l'automne, ne donne ses graines qu'à la fin de l'été suivant. Celle-ci est tenue, mais à tort, par quelques auteurs, pour bisannuelle, dont le vrai caractère est d'offrir deux périodes bien tranchées de ep une d’accumulation, l'autre de dépense. De Candolle comprenait dans son groupe de plantes monocarpiennes les annuelles, les bisannuelles et les vivaces qui, comme les Agave, meurent à la suite de la fructification survenue aprés une vie plus ou moins longue, et ce savant proposait pour celles-ci le signe oo (Théor. élém. de la Bot., 2° éd., 531). En 1869 et 1870, Ch. Royer a voulu qualifier de plurannuelles, les représentant par ce méme signe, quelques plantes qui vivent trois à dix ans avant de fleurir et de périr (1). Mais cette dénomination me parait mal choisie et méme inutile, car 1° par sa signification elle peut être considérée comme synonyme de vivace ; 2° l'auteur l'applique à un petit groupe d'espéces dont la plupart (Trinia vulgaris, Inula Conyza, Lappa communis Coss. et Germ., Cirsium palustre, Echium vulgare, Cynoglossum officinale) figurent généralement, et avec raison à mon sens, dans la catégorie des bisannuelles ; les deux restantes, le Liba- MU Voy. dans ce Recueil, E XVI, D. 233, et XVII, p. 150, deux communications, où l'auteur remplace par plurannuel, le mot pérennani, appliqué d'abord par lui au Li- banotis montana. 206 SÉANCE DU 27 Mar 1892. notis montana et l’Angelica silvestris (s'il n'est bisannuel), pouvant étre considérées comme monocarpiennes vivaces. Quant à la vaste phalange des polycarpiens vivaces, Fries a désigné sous le nom de pérennants les végétaux qui fleurissent au moins deux années de suite sans avoir une durée illimitée, et il m'a semblé jadis qu'on pouvait convenablement les représenter par sub-Z (1). En 1870, Ch. Royer qualifiait encore de pseudo-vivaces, en lcs représentant par le signe %, les plantes ne fleurissant qu'une fois, tout en laissant des bourgeons de remplacement, tels que drageons, stolons, caieux, rosettes sessiles, rameaux souterrains, bourgeons sessiles sur pseudorrhize hypertrophiée (loc. cit., XVII, 131). Mais, dés 1863, je faisais remarquer qu'à cóté des vraies vivaces, il importe de distinguer un second groupe de plantes indirectement vi- vaces, comprenant, avec les espèces à rhizomes, celles à 2 axes (nombre d'Ophrydées), et un troisième pour les plantes semi-vivaces j 24 ou vivaces sobolifères (loc. cit., pp. 48-55-56), devenues sept ans plus tard pour Royer, ignorant mon travail, ses pseudo-vivaces. Voulant de plus distinguer alors les vivaces à tige aérienne toujours feuillée de celles dont toutes les parties hivernent sous le sol, je pro- posais de les représenter par épi-%, hypo-% (Ibid.). Les premières répondent aux extravivaces ou pervigentes de Link (2) et comprennent les Sedum reflexum, rupestre, altissimum, Telephium; le Psoralea bituminosa; les Vinca major, media, minor, toutes espèces que de Candolle, en 1813, dans le Catalogue cité, accompagnait du signe de plante ligneuse 5. IV. Dans la division des sous-arbrisseaux (suffrutices) rentrent, d'aprés les auteurs, les espéces frutescentes ne dépassant pas un métre et dépourvues de bourgeons écailleux. Elle me parait se subdiviser en trois groupes, parfois, il est vrai, reliés par des intermédiaires : 4° les ligneux-herbacés, dont les extrémités des rameaux, faute d'induration, sont tuées par les fortes gelées ; 2* les sous-arbrisseaux proprement dits, dont la hauteur varie environ de 0",30 à 1 mètre, et 3° les Fruticules (Fruticuli, de Linné), ne dépassant guère le sol que de 0",06 à 07,25. A cette dernière catégorie appartiennent les Helianthemum vulgare, pulverulentum, polifolium, etc., les Fumana, Empetrum, plusieurs Teucrium (Polium, aureum, Chamædrys, montanum, pyrenaicum), (1) Voy. De la durée des plantes dans ses rapports avec la phylographie, dans les Mémoires de l'Académie des Sciences, Inscriptions et Belles-Lettres de Toulouse, pour 1863, tirage à part, p. 8. : (2) « Plantas pervigentes voco quie caules proferunt cum foliis per hyemem per- sistentibus, uti Saxifraga, Sedum. » (Elem. philos. bot. 2° édit. II, 348). SÉANCE DU 24 juiN 1892. 207 Satureia (montana, etc.), Micromeria (juliana, greca), Thymus (vul- garis, mastichina), Daphne (Cneorum, Philippi), Hypericum (caly- cinum, chinense), V'Azalea procumbens, Y Arbutus Uva-ursi, les Alys- sum spinosum, argenteum, etc. Linné, dans son Materia medica (4° édit., cur. Schreb., de 1782), applique la qualification de fruticulus au Pirola umbellata et au San- tolina Chamecyparissus (1), et les plus humbles de ces fruticules semblent au premier abord se confondre avec les épi-24 ou les pervi- gentes de Link, dont ils ne different que par leur consistance ligneuse. Aussi certaines espéces, les Vinca major, media, minor, par exemple, sont-elles accompagnées, dans tel livre de phytographie, du signe %, dans tel autre de 5. Frutex, Arbuscula, Arbor sont, avec Suffrutex, les termes des plantes caulocarpiennes admis par de Candolle, qui proposa de repré- senter chacun d'eux par un signe spécial (Théor. élém., 2* éd., 355, et Syst. Regni veget., I, 12). Malheureusement, ces quatre signes (plus un cinquième pour figurer l'état ligneux), ne donnant guère l’idée d'une progression régulière, n'étaient pas de nature à se fixer aisément dans la mémoire, et n'ont guère eu cours dans la science. Il est probable que les modifications en vue de les rectifier ou que les nouveaux signes qu'on pourrait y joindre pour représenter les trois états notés ci-dessus des suffrutices, n'auraient guère, malgré leur incontestable utilité, plus de chances de réussite. SÉANCE DU 24 JUIN 1892. PRÉSIDENCE DE M. PRILLIEUX. M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 27 mai, dont la rédaction est adoptée. M. le Secrétaire général se fait excuser de ne pouvoir assister à la séance. M. le Président annonce une nouvelle présentation. M. Izambert met à la disposition de ses confréres des échantil- (1) Cette espèce prend par la culture de grands développements et l'aspect de sous- arbrisseau. 208 SÉANCE DU 24 JuiN 1892. lons d'Epimedium alpinum récoltés aux environs de Dreux et donne à ce sujet les détails suivants : L'EPIMEDIUM ALPINUM; par M. IZAMBERT. J'ai l'honneur de signaler à la Société la présence d'une plante fort intéressante pour la Normandie et méme la France, acclimatée dans la forét de Dreux, prés du pont du Guez-des-Grues, à droite de la route de Saint-Georges à Abondant. L'Epimedium alpinum fait partie d'un genre de la famille des Ber- béridées qui renferme une dizaine d'espéces. Ces plantes sont origi- naires des régions tempérées de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique boréale; l'espéce qui nous occupe habite les Alpes de la Suisse, le Piémont et l'Autriche. Bien que cette plante ait été judicieusement exclue de la Flore de France de G. et G., elle a été cependant trouvée maintes fois en France à différents endroits, notamment dans les Vosges où elle aurait été plantée par Lindern et Mougeot ; à Montmorency; au mont Afrique, près de Dijon, où elle aurait été plantée encore par Tartelet, et enfin dans les Alpes sans localité, où elle a été indiquée par Duby et Mutel. Elle m'a été signalée derniérement encore par M. Bernard, de Gonne- ville-la-Mallet (Seine-Inférieure), comme existant dans la cour d'une ferme des environs de cette commune où il la connaît depuis plus de vingt ans. Il y a six ans que cette plante m'avait été indiquée pour la première fois par M. le D” Regimbart et je l'ai récoltée depuis, à peu près chaque année. Elle est localisée sur une étendue de terrain d'environ 10 mètres carrés au plus, où elle a été évidemment plantée et ne se reproduit que par son rhizome, rampant sous le sol, ses graines ne venant pas à matu- rité, aussi est-ce intentionnellement que nous disions tout à l'heure acclimatée, car évidemment elle n'est pas naturalisée et supporte simple- ment notre climat, les fortes gelées de l'hiver dernier l'ont méme forte- ment atteinte (1). (1) On lit dans la Flore du centre de la France de Boreau (éd. 3, t. II, p. 27) que l'Epimedium alpinum « aurait été trouvé dans un bois du Vigen, prés Limoges, d’après l'herbier de M. Lamy ». Dans le Catalogue publié sous le titre de Flore de la Haute-Vienne en 1856, p. 2, M. Édouard Lamy mentionne l'Epimedium alpinum et ajoute : « M. Barny, pharmacien, m'a dit avoir recueilli cette plante dans un bois du Vigen; je l'ai inutilement cherchée dans la méme localité, et on ne peut la considérer comme indigène ». Naguère j'ai souvent parcouru moi méme les bois du Vigen dans l'espoir de la retrouver, mais sans succès. [Nole communiquée par M. E. Malinvaud.| s Bull. Soc bot de France. Tome XXXIX PL Batt. del Imp. Becquet fr. Paris Tisseron sc A._ Aethionema Thomasianum Gay T.— Thlaspi atlanticum Batt et Trab. Bull. Soc. bot de France. ilSseron SC Imp. Becquet fr. Paris. s ^. Trabut del. SALSOLA ZYGO Bull. Soc. bot. de France L. Trabut del. Imp. Becquet fr. Paris. Tisseron sc. ALLIUM MASSÆSSYLUM TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. Costantin et Dufour. Prillieux............ Dybowski........... Mandon............. Battandier.......... Prillieux............ Fernand Camus ..... SÉANCE DU 11 MARS 1892 (suite). Destruction d’un Champignon parasite (fin)............. ..... 145 Observations à l’occasion de la communication précédente..... 146 Réponse de M. Costantin...............,......,.......... .. 148 Question de M. Roze et réponse de M. Costantin.............. 149 Sur un nouveau genre de Diptérocarpacées : Vateriopsis...... 149 Sur le Mentha Amblardii Deb., nouvelle Menthe hybride...... 154 Remarque de M. Malinvaud,.........,......................, 156 Sur là conservation des herbiers............................ 156 Observation de M. G. Camus................................ 158 SÉANCE DU 25 MARS. Admissions de MM. Sambuc et Soulié........................ 159 Décès de M. Louis Kralik.......,........................... 159 Lettre à M. Prillieux............ .......................... 159 Observations de M. Viala........,............ .............. 161 Lecture d'une communication de M. Dewévre sur divers cas de tératologie végétale offerts par des espèces du genre Fuchsia. 161 Plantes intéressantes ou nouvelles pour la flore des environs de Montpellier...................... eee heh hn nnn 161 Bemarques de MM. Rouy et Malinvaud.................... ... 165 Lettre à M. Malinvaud (en réponse à un article de M. A. Cha- bert).................. anaes susneesseseeessssresesees 166 Le parasite du Seigle enivrant.. ........... enmt 168 Question de M. Roze et réponse de M. Prillieux...... ........ 169 . SÉANCE DU 8 AVRIL. Notices sur Louis Kralik...........-.................... 169-170 Circulaire d'un comité italien annoncant la réunion d'un Con- grés botanique international à Génes, au mois de septembre prochain..................ss.s......sseseresreettee 170 Circulaire du Ministre de l'Instruction publique relative au Con- grès des Sociétés savantes en 1892...................:::.. . 171 Dons faits à la Société. ...........................es.eee 171 Excursion bryologique à la tourbière de la Fontaine du Four (forêt de Montmorency)... eee ttn . 172 Observation de M. Jeanpert......................... n . 479 M. Jeanpert présente un Salix fragilis à chatons bifurqués..... 179 Revue critique de quelques Polygala d'Europe................ 179 Observations de M, Malinvaud................+ n m Án 190 SÉANCE DU 27 MAI. Décès de M. Chastaingt, et notice sur ce botaniste par M. À. Le Grand.......... EE EEE 191 Subvention de 1000 francs accordée à la Société par M. le Ministre de l'Agriculture. .... sese ttt 192 Nouvelles de la session extraordinaire tenue le mois dernier en Algérie... seen MM 192 Dons faits à la Société. c.i ttt 193 M. Hovelacque présente un travail de MM. Buscalioni et Matti- rolo sur les téguments de la graine des Papilionacées, et en donne un aperçu....---: EM 194 Observations de MM. Duchartre et Prilieux sur le Plasmodio- phora Brassicg. sese . 195 Sur les canaux résineux de la feuille du Sapin............... 196 Anomalies florales du Fritillaria imperialis................... 199 La durée des plantes comme caractère distinctif............... 201 SÉANCE DU 24 JUIN. 208 PP CE EEE EE RE) L'Epimedium alpinum...... ennt * SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredisde chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1892 8 et 22 janvier. | 8 avril. | 8 et 22 juillet. 12 et 26 février. | 27 mai. | 41 et 25 novembre. 11 et 25 mars. | 24 juin. | 9 et 23 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1568), .sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, après avoir acquitté leur cotisation de l’année courante. N. B.— Lestomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de botanique tenu a Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonneinent est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abonné, AVIS Les notes ou communications manuscriles adresséesau Secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sont lues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société, Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. ———— MM. les membres de la Société qui chañgeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire connaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'aprés une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. ll en résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XXXV (1888) ou d'une année antérieure, on doit faire l’acqui- sition du volume entier. — Aucune réclamation m'est admise, de la part des abonnes, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. | Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, ete., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. bd 10341. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MoTTEROZ, direct. | ———À AVIS. — La Table des matières du volume XXXVIII (1891) sera distribuée le 1* décembre prochain. BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME TRENTE -NEUVIÈME (Deuxième Série. — TOME XIVe) 1892 COMPTES RENDUS DES SÉANCES 4 orme e de rentrée de la Société aura lieu le vendredi 11 novembre, à huit heures précises du soir. PARTIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Publié le 1* novembre 1892. La séanc BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ ; POUR 1899. Président : M. Ep. PRILLIEUX. Vice-présidents : MM. Duchartre, Hue, Morot, Trabut. Secrétaire général: M. E. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secrétaires : MM. G. Camus, Danguy. MM. Hovelacque, Jeanpert,. Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil : MM. Bonnier, MM. Gomont, MM. Roze, Bureau, Mangin, De Seynes, A. Chatin, Patouillard, . Van Tieghem, Costantin, Poisson, Vilmorin (H. de). * Tarif des tirages à part. 9 900 500 NOMBRE DE FEUILLES, S ul au. O0 | prr | eme ES - Une feuille (46 pages), réimposition, papier, pliure, fr. c. fr. c. fr. e. fr, c. fr. €. piqûre et enveloppe de couleur. . . . . . ,.. [| 4050 19 » 45 » 22 » 39 25 Trois quarts de feuille (12 pages). . . ...... | 4050 | 42 » | 145 > | 20 » | 3? Demi-feuille (B pages)... ..:,..,..,.. 7 8 50 40 » 15 » 29 50 Quart de feuille (4 pages). ............ 6 75 " 50 9 » 14 » 25 50 2e feuille en sus de la première, . . . . .. MI 8 50 10 >» 19 » 18 » 3 » Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. ,., 8 50 10 »: 11 50 16 15 26 25 Demi-feuille eu sus d'une feuille, , ,,..... 5 » 7 » 8 » 49 -» 22 » Quart de feuille — ss ss. 4'15 6 » I » 10 » 17 25 Lá composition d'un titre d'entrée spécial d’une demi-page est de 4 fr. 50. : Là composition d'un grand titre d'une page est de 5 fr. 50, En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 3 fr. 50. En plus les frais de tirage et de papier. ;le La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 3 francs $1 titre est la répétition de celui de la brochure, et de 6 francs si le titre est fait seulement pour ieo ture. En plus les frais de tirage et de papier, ; f S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus à 90 c. l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraîne un supplément de tirage de 5 fr. Une gravure d'une demi-page, 2 fr. 50. PM Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modifieation dans la disposition des pages Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu’il est impossible de fixer. CARUEL. — LETTRE A M. MALINVAUD. 209 M. Danguy, secrétaire, donne lecture de la lettre suivante : LETTRE DE M. Th. CARUEL A M. MALINVAUD. Florence, 13 juin 1892. Ayant vu, dans le dernier numéro du Bulletin, le travail de M. Gan- doger sur le Maillea, j'ai eu la curiosité d'en vérifier les données. Plusieurs des plantes citées par lui se trouvent dans nos herbiers, no- tamment celle de Sardaigne, de Reverchon, et celle de Gréce, de Hel- dreich; elles appartiennent bien effectivement au Phleum arenarium, mais elles n'ont rien à faire avec le véritable Maillea qui se distingue à première vue par la large aile denticulée qui borde la carène des glumes, ainsi que cela se voit sur la figure (pl. 308) donnée par Jaubert et Spach. Ainsi s'explique l'erreur de M. Gandoger; je m'explique mal celle d'un monographe aussi autorisé que M. Hackel... M. Rouy posséde en herbier la plante récoltée en Sardaigne par M. Reverchon et dont parle M. Caruel; il croit qu'elle représente le genre Maillea. M. Franchet dit qu'on trouve dans l'herbier du Muséum plu- sieurs échantillons de la Graminée dont il s’agit, provenant des récoltes de M. Reverchon en Sardaigne et distribuée sous le nom de Maillea; or tous les échantillons, dans l'herbier du Muséum, appartiennení au Phleum arenarium. M. Rouy dit qu'il examinera de nouveau les échantillons de son herbier. M. Prillieux fait à la Société la communication suivante : SUR UNE MALADIE DU COGNASSIER, par M. PRILLIEUX. M. Foulquier, juge de paix de Rignac (Aveyron), a vu depuis deux ans plusieurs pieds de Cognassier dans son jardin attaqués par une maladie dont il a demandé au Laboratoire de pathologie végétale de déterminer la nature, Cette année, les premières atteintes du mal apparurent sur les feuilles à la fin du mois d'avril. Les derniers jours d'avril et les premiers de T. XXXIX. (SÉANCES) 14 210 SÉANCE DU 24 JuIN 1892. mai furent très pluvieux; vers le 10 mai la maladie se propagea avec une incroyable rapidité, en trois jours un vingtième des feuilles furent attaquées. : Les feuilles malades brunissent; leur tissu s'altére, se désorganise, devient flasque et mou. La partie d'abord attaquée est le long de la ner- vure médiane, le plus souvent auprés du pétiole; puis l'altération se propage en remontant vers l'extrémité supérieure de la feuille et en s'étendant le long des nervures latérales. Il se forme ainsi une grande tache à contours irréguliers sinueux dont la couleur brunàtre tranche Fic. 1. — Touffe de chapelets de conidies portés par des cellules conidiophores qui soulèvent et crèvent la cuticule des feuilles du Cognassier. Fic. 2 ct 2'. — Chapelets de conidies ramifiés. Fic. 3. — Conidies séparées entre lesquelles on distingue les disjunctors. Fic. 4. — Conidies germant. nettement sur la partie restée encore saine de feuille qui est d'un vert vif. Elle occupe bientót presque toute l'étendue du limbe. Sur la face supérieure de la tache on voit, surtout le long des nervures, une sorte de dépôt pulvérulent grisàtre d'une nuance plus claire que la tache. Cette poussière est formée par des myriades de spores d'un Monilia qui est certainement la cause de la maladie. Si l'on fait une coupe transversale de la feuille en un point où elle pa- rait couverte d'une poudre grisátre, on voit que la cuticule qui porte des stries saillantes et contournées est soulevée de facon à former des sortes d'ampoules dont le sommet déchiré laisse sortir des chapelets nombreux, quelquefois ramifiés, de spores globuleuses. Sous la cuticule soulevée sont de grosses cellules à parois minces serrées les unes contre les autres, de facon à former une sorte de stroma. Celles qui arrivent au dehors à PRILLIEUX. — SUR UNE MALADIE DU COGNASSIER. 211 travers la cuticule déchirée portent les chapelets de conidies qui s'égré- nent facilement. Globuleuses quand elles sont liées les unes aux autres, les conidies présentent, quand elles sont séparées, une petite saillie sur la surface par où elles se touchaient, à leurs deux pôles, et prennent ainsi une forme que l'on a pu comparer à celle d'un citron très court. Cette organisation répond bien à la description dun Monilia observé sur les feuilles vivantes du Prunus Padus en Hongrie par M. Linhart, et décrit par M. Saccardo sous le nom de Monilia Linhartiana. C'est la seule espèce de Monilia mentionnée dans le Sylloge comme se développant sur des feuilles vivantes, mais M. Woronine a étudié et figuré admirablement plusieurs formes analogues de sortes de Monilia, se développant sur les feuilles des Vacciniées et y produisant des alté- ralions tout à fait comparables à celles que présentent les feuilles de Cognassier. Il a montré que ce sont les formes conidiennes de plusieurs espèces de Pézizes (Sclerotinia), qui produisent des sclérotes à lin- térieur des fruits de diverses espéces de Vaccinium : le Sclerotinia Vaccinii Woron. sur le Vaccinium Vitis-idæa, le Sclerotinia Oxycocci Woron. sur le V. Oxycoccos, le Sclerotinia baccarum Schræter sur le V. Myrtillus, et le Sclerotinia megalospora Woron. sur le V. uligino- sum. M. Woronine a fait une étude spéciale du mécanisme de la séparation des grains de ces chapelets de conidies se rapportant à la forme Monilia. Il a montré qu'en se détachant elles laissent voir entre elles une sorte de fuseau d’une trés grande ténuité auquel il a donné le nom de « dis- junctor ». J'ai pu constater très nettement la présence d'un pareil disjunctor sur le Monilia des feuilles du Cognassier. Dans son beau Mémoire sur les sclérotes des fruits des Vacciniées, M. Woronine rapporte (page 40) qu'il a trouvé « sur le Prunus Padus, » au printemps, sur les feuilles et les tiges jeunes, une trés belle fruc- » tification conidienne fort développée avec ses disjunctors caractéris- » tiques. Les insectes et le vent transportérent ces conidies sur les stig- » mates des fleurs du Cerisier à grappes, qui, en ce moment, était en » pleine fleur. Les pistils furent infestés ainsi et ils produisirent de » petits fruits momifiés, d’où se développérent, au printemps suivant, » des apothécies à stipe sans rhizoides d'un petit Sclerotinia ». Il luia donné le nom de Sclerotinia Padi. Il n'est guère douteux que le Mo- nilia Linhartiana Sacc., observé de méme sur le Prunus Padus par M. Linhart, est l'état conidial de ce Sclerotinia Padi. Est-ce bien le méme parasite qui attaque aussi le Cognassier dans l'Aveyron ? La question doit, à mon avis, êlre laissée, quant à présent, indécise. On a signalé sous le nom de Sclerotinia Aucuparie Ludwig un Sclerotinia causant une maladie du Sorbier des oiseleurs et en 212 SÉANCE DU 24 Jurn 1892. momifiant les fruits. Est-il différent du Sclerotinia Padi? Est-ce celui qui attaque le Cognassier? Je ne puis ni l'affirmer, ni le nier jusqu'à présent. J'espére que quelques fruits de Cognassier auront pu étre infectés par les insectes ou par le vent dans le jardin de M. Foulquier; j'ai attiré son attention sur l'intérét qu'il y a à constater si quelques-uns des fruits de ses Cognassiers malades offrent un aspect particulier et se momifient. Je pense que, s'il s'y produit des sclérotes, M. Foulquier les remar- quera et aura l'obligeance de m'envoyer de ces coings altérés et dessé- chés. Je serais heureux d'avoir, grâce à son concours, la possibilité de poursuivre l'étude de cette maladie du Cognassier (1). M. Fernand Camus fait à la Société la communication suivante : SUR LE RICCIA NIGRELLA DC.; par M. Fernand CAMUS. Le Riccia nigrella a été créé par De Candolle pour une plante récoltée par Bouchet, au bois de Grammont, prés de Montpellier. La description originale se trouve dans le tome V (6* volume) de la Flore francaise (1815), pp. 193 et 194. De Candolle n'indique pas d'autre localité. Dans sa Monographie der Riccieen (1836), Lindenberg cite, p. 467, pour cette espéce les localités de Montpellier d'aprés De Candolle, et de Florence d'aprés Raddi. Toutefois cette derniére localité ne figure que gràce au Riccia minima B. major de Raddi rapporté par Lindenberg au R. nigrella, synonymie considérée depuis comme erronée — peut- étre à tort. Dans le Synopsis Hepaticarum (1844) le synonyme de Raddi dispa- rait, et par suite la localité italienne. En revanche, à la localité primi- tive de Montpellier s'ajoute celle de Nimes (Montagne). Je dois dire que je n'ai trouvé dans l'herbier de Montagne aucun échantillon de Riccia de provenance nimoise. M. l'abbé Boulay, dans sa Flore eryptogamique de l'Est. (1872), se borne à citer la localité de De Candolle. .(1) Ce parasite des feuilles du Cognassier a été observé, en Italie, dans la pro- vince de Pavie et à Bologne, où il a causé quelques dommage ou du moins inspiré de vives inquiétudes pour la facon dont il attaque les feuilles du Cognassier; il s’y développait aussi sur le Sorbier. Il a été publié par MM. Briosi et Cavara dans leur collection intitulée : « 1 Funghi parasiti delle piante cultivate od utili », n° 110, spus le nom d’Ovularia necans Passerini, donné comme synonyme de Ramularia negans Pass, — C’est certainement le méme parasite que celui qui m'a élé envofé de l'Aveyron, F. CAMUS. — SUR LE RICCIA NIGRELLA DC. 913 Dans l'Hepaticologia gallica de M. Husnot, la plante est indiquée (3* fascicule, 1881), p. 93, aux localités suivantes : Le Luc dans le Var (Hanry); Montpellier (De Candolle); prés de Nimes (Boulay); Mende (Prost). En somme, d'aprés ce relevé, le dernier paru des Hépatiques fran- caises, le Riccia nigrella serait fort rare en France et ne s'y montrerait guére qu'au voisinage de la Méditerranée. Je suis au contraire porté à penser que, en dehors de la région médi- terranéenne, la plante est répandue dans tout l'ouest de la France jus- qu'à Paris. Voici, à l'appui de ce que j'avance, les localités qui me sont actuellement connues (1) : Var. — Le Luc : Hanry (in Congrès scient. de France, 1867, t. I). GAnD. — Nimes : Montagne (d’après le Synopsis Hepatic.). Nimes : Boulay, mars 1873. Sumène, 18 février 1883 : F. Hy. HénauLT. — Montpellier, bois de Grammont : Bouchet in DC. Flore franc., 1815. Montpellier. — Échantillon sans nom de collecteur étiqueté : « In silvula Grammont prope Monspelium » (Herb. Mus.). Montpellier. — Échantillon étiqueté de la main de Montagne : « Ric- cia nigrella DC.! vu par Lindenberg. Monspelii. D. Delile » (Herb. Montagne). Cet échantillon est accompagné d'un dessin de Montagne au crayon représentant un lobe de la fronde vu en dessus, un lobe vu en dessous et un fragment plus grossi vu de cóté avec ses écailles. PynÉNÉES-ORIENTALES. — Céret, ad terram humidam in rupibus secus rivum Riou Cerda dictum. — Échantillon de l'herbier de Montagne. L'étiquette est en entier de sa main, et il a ajouté postérieurement trois ! !! ; Céret. — Autre échantillon de l'herbier Montagne, ainsi étiqueté : « R. nigrella ! DC. vera! » Lozère. — Mende : Prost (cité par Boulay in Revue bryol., 1, 1874 et par Husnot in Hepaticologia gallica). Lor-ET-GARONNE. — Agen: sans nom de collecteur (probablement (1) A l'exception de celles du Luc et de Mende, qui me paraissent pouvoir être acceptées en confiance, je cite toutes les autres d'après l'examen d'échantillons de mon propre herbier, de l'herbier Lamy de la Chapelle, de l'herbier Montagne et de l'herbier eryptogamique du Muséum. Je profite de l'occasion pour remercier MM. Malinvaud et Hariot de la complaisance avec laquelle ils ont mis à ma dispo- sition ces riches sources d'informations, toutes les fois que j'ai cu besoin de les consulter. 214 SÉANCE DU 24 juiN 1892. Chaubard). Échantillon de l'herbier Puel, communiqué par M. Malın- vaud. HAUTE-VIENNE. — Au pied d'un rocher, près du chàteau de Chalucet, rive droite de la Briance, 21 avril 1877. Talus humides de la route d'Aix, prés du Caillaud, 30 juin 1871. Sur la terre humide, prés des rochers de serpentine de la Roche l'Abeille, 1** mai 1869 et 30 mai 1872. Sur la terre, au pied des rochers de serpentine de Pierrebrune, prés de Magnac-Bourg, 5 juillet 1862 et 18 juin 1872. Sur des rochers de serpentine du Cluzeau de la Flotte, prés de Magnac-Bourg, 5 juillet 1862. C. dans un champ de la lande de Duris, prés des rochers de serpen- tine à Magnac-Bourg, 6 mai 1873. Toutes ces indications dans la Haute-Vienne sont faites d' aprés des récoltes de l'infatigable Édouard Lamy de la Chapelle. J'ai pris ces indications dans son herbier et dans ses réserves de doubles. Il n'existe pas d'échantillons de la derniére localité dans l'herbier, mais la plante existait dans les doubles et elle a été fournie à M. Husnot pour les He- patice Gallic. Elle figure dans cet exsiceata, au n? 123, sous le nom de Riccia bifurca Hoffm. C'est aussi sous ce dernier nom (et quelquefois, du moins dans les doubles, sous le nom de Riccia minima) que sont étiquetés tous les échantillons de l'herbier Lamy. Le Riccia nigrella existant seul, tant dans l'herbier que dans les doubles de Lamy, on peut en conclure que tous les exemplaires du n? 123 des Hepatice Gallie appartiennent bien au Riccia nigrella. Vienne. — Sur un aride coteau, prés du pont de Lathus, rive droite de la Gartempe, 28 septembre 1808 : Lamy de la Chapelle (suk Riccia bifurca). Marne-ET-LOIRE. — Cholet, sur le talus d'une route, près La Gaudi- dinière, 25 avril 1889 : F. Camus. Angers, bords de l'étang Saint-Nicolas, 10 juillet 1883 : F. Hy. LOIRE-INFÉRIEURE. — Échantillon sans localité : Herbier Pesneau (Musée de Nantes). Chateauthébaud, 1868 : F. Renou, sub R. glauca qui est en mélange dans l'échantillon (Herb. F. Camus). Nantes, route de Vertou, rive gauche, prés de l'Ebeaupin, 10 mars 1872 : F. Camus. — Constaté plusieurs fois depuis dans la méme localité et derniérement le 9 novembre 1891. Rochers de Prigny, prés Bourgneuf (région maritime), 25 mars 1891 : F. Camus. F. CAMUS. — SUR LE RICCIA NIGRELLA DC. 215 Ingrandes, 8 avril 1891 : F. Camus. Coteaux de Mauves, 3 janvier 1892 : F. Camus. — Ces trois dernières localités ont été découvertes en compagnie de M. Ém. Bureau. CórEs-Du-Nonp. — Environs de Paimpol : Fr. Morin. — Échantillon sans date recu en février 4890. ILLE-ET-VILAINE. — Lande de Laillé : J. Gallée, 8 novembre 1878 (Herb. F. Camus). SEINE-ET-OISE, — Plateau de grès entre Bouray, Lardy et Itteville, 18 mai 1887 : F. Camus. — Revu là 22 mai 1889 et 22 mai 1892. Rochers de la Ferté-Aleps, 10 juin 1852 : G. Thuret (Herb. Mus. Paris. — Échantillon étiqueié R. bifurca). SEINE-ET-MARNE. — Fontainebleau, mares de Bellecroix, 13 juin 1819 (Herb. Mus. Paris). — Je n'indique cet échantillon qu'en raison de la date. Son mauvais état ne me permet pas d'assurer l'identifica- tion. L'étiquette qui porte simplement « Riccia... » est de la main de Brongniart. Fontainebleau 1824: Montagne. — Échantillon altéré, étiqueté R. bi- furca (Herb. Montagne). Forêt de Fontainebleau, mares de Bellecroix, 19 août 1849 : G. Thu- ret. — Échantillon altéré, conservé dans l'herbier de Montague qui, à la place du nom laissé en blanc par Thuret, a écrit R. bifurca. Fontainebleau, mares de Franchart, septembre 1850 : Montagne. — Échantillons étiquelés R. bifurca, qui, en raison de leur mauvais état, ne peuvent étre identifiés avec une certitude complète. Fontibellaqueo (Franchard), 9 septembre 1850. — Echantillon prove- nant de l'herbier Roussel, et faisant actuellement parlie de l'herbier du Muséum. Cet échantillon, d'aprés la date, a probablement été récolté en méme temps que le précédent de l'herbier de Montagne. Il est en moins mauvais état, et son attribution au R. nigrella ne peut faire de doute. Fontainebleau, carrefour de Belleeroix, sur la mince couche de terre qui recouvre les rochers plats de grès, 18 mai 1892 : F. Camus. — Échan- tillons dont le mauvais état s 'explique facilement par la sécheresse de l'année. La plante était fort rare. Je n'ai pas fait de recherches suivies pour compléter hors de France la distribution géographique de cette espèce. Voici cependant quelques documents : j CaNARIES. — Ténériffe : Bourgeau (Herb. Montagne). — Bel échan- tillon en excellent état et chargé de fruits, bien qu'étiqueté par Mon- tagne Riccia minima 4. 216 SÉANCE DU 24 Jurn 1892. ALGÉRIE. — Oran : Balansa. — Plantes d'Algérie, 1853. ITALIE. — Naples : Gasparrini. — Il existe dans l'herbier de Montagne deux sachets contenant des Riccia et envoyés à Montagne par Gasparrini. L'un de ces sachets porte, écrit de la main de Gasparrini, le nom (pro- visoire) de R. rubella, l'autre celui de R. eruginosa. Montagne a inscrit sur le premier : « Riccia nigrella? DC. », — sur le second : « affinis Ricciæ nigrellæ DC. at diversissima ». Les deux plantes me paraissent néanmoins bien appartenir au À. nigrella. Environs de Florence : Raddi. — J'ai trouvé dans l’herbier de Mon- tagne un sachet renfermant de tout petits échantillons de R. nigrella incontestable, Ce sachet porte l'étiquette suivante : « Riccia minima Raddi.— Ex herbario ejus Savi P's.— Riccia nigrella DC.— D Ntrs ». Les mots imprimés en italique sont de la main de De Notaris, le reste est dela main de Montagne. L'étiquette signifie que l'échantillon a été récolté et nommé R. minima par Raddi, qu'il a été pris dans l'herbier de Raddi par Savi, que celui-ci l'a envoyé à De Notaris, que De Notaris l'a envoyé à Montagne, lequel l'a nommé R. nigrella. Cet échantillon serait fort intéressant si l'on pouvait le considérer comme absolument certain. En effet : 1* Il fournirait une localité nouvelle pour l'Italie du R. nigrella, espèce indiquée jusqu'ici dans quelques localités seulement de la pénin- sule (1). 2° Il permettrait d'interpréter, avec preuve à l'appui, le R. minima de Raddi, au moins en partie. Remarquons à ce propos que Lindenberg, dans sa Monographie der Riccieen, rapporte au Riccia nigrella DC. le Riccia minima £. major de Raddi, représenté, tab. 46, fig. 5b (Novar. v. rarior. stirp. Agr. Florent.). Ce rapprochement est re- poussé dans le Synopsis Hepaticarum ; mais, dans ce dernier ouvrage, la figure en question reste sans emploi et n'est citée dans la synonymie d'aueun autre Riccia. Cette. figure 5 b, comme toutes celles de Raddi malheureusement, laisse à désirer, j'en conviens; mais rien ne s'oppose à ce qu'on y voie le R. nijrella, dont j'ai eu sous les yeux des échan- tillons d'aussi grande taille et aussi ramifiés. Raddi ne fait aucune mention du R. nigrella, décrit trois ans avant la publication de son Mémoire. Il me semble toutefois préférable de ne pas conclure définitivement. (1) Voici ce que dit Massalongo (Repertorio dell Epatic. ital. 1886, p. 60) : « Al mont, Rosso ed altrove negli Euganei (C. Mass. e Bizz.); vedi anche la localita indi- cata in Erb. critt. it. n. c. » — Je n'ai pas recherché cette dernière indication . ll convient d'ajouter : Rochers humides à Airolo (Saint-Gothard), aoüt 1839 : Müh- lenbeck in herb. Reuter. (Note prise dans Bernet, Catalogue des Hépat. du S.-0. de la Suisse, 1888, p. 132.) F. CAMUS. — SUR LE RICCIA NIGRELLA DC. 217 Il est toujours imprudent de trancher une question — même moins embrouillée que celle de la synonymie des Riccia — sur une seule preuve. Les mélanges sont loin d'étre rares dans les herbiers des bota- nistes anciens; il en est d'illustres exemples. L'échantillon qui nous occupe a passé successivement par les mains de Raddi, de Savi, de De Notaris et de Montagne. Il est, à la rigueur, possible qu'une confusion ait eu lieu. De là mes réserves, quoique la somme de probabilités puisse sembler suffisante pour entrainer la conviction. TYROL AUTRICHIEN. — Méran: Milde et Kny, sub R. minima (d’après Limpricht, Krypt. Fl. v. Schlesien, p. 443). ILES BRITANNIQUES. — On mud covered walls, Barmouth, North Wales, april 4881 : W. H. Pearson, in Carrington and Pearson, Hepat. britan. exsiccatæ, n° 290. ; SCANDINAVIE. — lle de Gotland. Cité par Lindberg (Musc. scand. in syst. nov. disp. 1879) sans nom de collecteur. N’était pas indiqué par Zetterstedt in Musci et Hepaticæ Gotlandiæ, 1876. Je ne prétends aucunement avoir cité dans les lignes ci-dessus toutes -les localités connues du Riccia nigrella. Il m'eüt fallu pour cela dé- pouiller une bibliographie volumineuse. Je ne crois donc pas ces données sur la distribution géographique du Riccia nigrella absolument com- plétes. Telles qu'elles sont néanmoins, elles suffisent à donner une idée exacte de nos connaissances actuelles sur l'aire occupée par cette plante dans l'ancien monde (1); on voit qu'elle s'étend des Canaries au sud de la presqu'ile scandinave, embrassant toute l'Europe occidentale. Il faut faire une exception — provisoire certainement — pour la péninsule ibérique, où jusqu'ici le R. nigrella n'a pas été indiqué. Mais nous possédons encore si peu de renseignements sur la bryologie de cette contrée que le fait n'a rien d'étonnant. Des recherches ultérieures dé- montreront, je n'en doute pas, l'existence de cette Hépatique en Espagne et en Portugal. La présence du R. nigrella dans presque tous nos départements méridionaux, dans plusieurs localités italiennes et en Algérie me porte également à croire qu'il est largement répandu dans le bassin méditerranéen. Par contre, il doit étre rare dans l'est de la France, en Belgique, en Suisse et dans l'Europe centrale, où, à ma connaissance, il n'a pas encore été signalé (2). (1) Le R. nigrella est indiqué en Amérique, près de New-York et en Californie. (2) il devient de jour en jour plus difficile de prendre connaissance de toutes les publications bryologiques régionales. Je me suis arrété pour la Belgique, la Suisse; l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, au Tableau comparatif des Muscinées belges par Delogue et Durand (Bull. Soc. bol. Delg., 1884), au relevé de Sydow (Die Leber- 218 SÉANCE DU 24 Jurn 1892. II Comme on a pu le voir, j'ai relevé dans les herbiers un certain nombre de localités de Riccia nigrella. Beaucoup d'échantillons étaient inexactement nommés, Presque toujours, c'est le nom de R. bifurca qui leur était appliqué, plus rarement celui de R. minima. Gherchons done les raisons qui ont pu faire méconnaitre notre plante et celles qui l'ont fait rapporter aux R. bifurca et minima. Le Riccia nigrella est une espéce facile à reconnaitre pour peu qu'on ait à sa disposition un échantillon convenable; le diagnostic en est aussi facile sur le see que sur le vivant si l'échantillon d'herbier n'a pas été préparé sous une trop forte pression. Malheureusement la plante n'est pas toujours récoltée en bon état; ces caractères si nets, qui, sur place, permettaient au bryologue exercé de distinguer l’espèce à la loupe, presque à l’œil nu, s’effacent progressivement à mesure que la plante vieillit et disparaissent au point que l'on ne croirait plus avoir sous les yeux la méme espèce, si l'on n'avait pas suivi toutes les phases de l'alté- ration. Il ne sera pas inutile, pour tirer le sujet au clair, de reproduire la description de l'espèce et de la compléter, au moins en ce qui regarde ses caractères extérieurs. Voici la caractéristique originale de De Candolle (Flore francaise, 6* volume, p. 193-194) : € N° 1121 b. Riccie noirâtre. R. nigrella. » Cette jolie espéce nait trés adhérente au sol, et comme collée avec » lui; ses feuilles divergent en divers sens, et ne forment pas une » roselte bien réguliére; elles sont linéaires, dichotomes, à lobes » étroits, entiers sur les bords, obtus à leur sommet; la surface supé- » rieure est verdâtre, concave et en forme de gouttière étroite, formée » par les bords, qui se relèvent ; la surface inférieure est noire, comme » si elle était enduite de poix, plus visible sur les bords que la supé- » rieure, parce qu'elle se reléve, surtout à la fin de sa vie, adhérente au » Sol par des fibrilles radicales peu visibles, et situées vers le centre des moose Deutschlands, (Esterreichs und der Schweiz, 1882), et au Catalogue des Hépa- tiques du S.-0. de la Suisse et de la Haute-Savoie de Bernet, 1888. Il est parfaitement possible que des listes locales récentes citent le R. nigrella dans celte vaste région; mais les localités doivent en être peu nombreuses. Pour la France même, j'ai cherché moins des indications imprimées que des échantillons. Toutefois je ferai remarquer qu'on ne trouve aucune indication du R. nigrella dans plusieurs Catalogues départe- mentaux de date récente, e. g. Allier (Berthoumieu et du Buysson), Meuse (Cardot), Nord (Boulay), Somme (Gonse), Manche (Corbière), Orne (Duterte, Letacq), Gironde et Sud-Ouest (de Loynes). J'ai peine à croire à l'absence totale du R. nigrella dans les derniers départements cités, F. CAMUS. — SUR LE RICCIA NIGRELLA DC. 219 » lobes. Cette espèce croît sur la terre humide, à Grammont, près Mont- » pellier, où elle a été découverte par M. Bouchet. » Remarquons en passant que De Candolle ne parle pas du tout des écailles latérales. Lindenberg, au contraire (Monogr. d. Rice.), les a parfaitement vues et a compris l'importance du caractére. Il le met en évidence dans sa diagnose (p. 466), le figure (pl. XXIX, fig. I) et, dans son tableau des espèces du genre (pp. 415-416), le premier point sur lequel il se base pour ranger les espèces est précisément la présence ou Vabsence d'éeailles à la face inférieure de la fronde. La diagnose de Lindenberg est ainsi formulée : « R. fronde dichotoma, laeiniis linearibus canaliculatis, margine » membranaceo integerrimis, subtus atro-purpureis transverse squa- ə mosis, squamis semi-cireularibus marginem non excedentibus (1). » Dans la description qui suit la diagnose, Lindenberg reprend un à un les caractères. Il insiste sur la profondeur de la gouttiére à la face supé- rieure de la fronde, surtout quand la dessiccation en reléve les bords; il note la teinte pourpre noir (dunkelpurpurfarbig, fast schwarz) de la face inférieure et décrit exactement les écailles latérales (Membran, welche an beiden Seiten die Unterfläche überzieht, ist dunckler, glän- zend, und in halbrunde, sich dachziegelfórmig deckende und fest anlie- gende Querschuppen getheilt). appuie sur tous ces détails pour bien établir qu'il ne peut subsister aucun doute sur la signification du Riccia nigrella, fait rare dans les espèces du genre Riccia. Bref, la description de Lindenberg donne une parfaite idée des caractères extérieurs sur un exemplaire en bon état. La physionomie extérieure de la fronde, sa taille, sa forme générale, varient dans des limites assez étendues. On trouve des frondes isolées, à développement rayonnant, formant une rosette régulière et atteignant jusqu'à 2 cent. de diamètre. Le nombre des lobes devient, dans ce cas, considérable; j'ai compté sur une fronde six dichotomies successives. Celte disposition suppose une période ininterrompue de circonstances favorables à la plante, lui permettant de prendre tout d'un trait un développement végétatif luxuriant. Le centre de la fronde commence alors à s'altérer un peu; puis, l'altération continuant, les lobes finissent par s'isoler complètement et semblent constituer autant d'individus distinets. La figure 5 b, pl. 16, citée plus haut, de Raddi, reproduit probablement cette disposition. Plus rarement, les frondes — croissant encore isolément et par conséquent n'étant pas génées dans leur déve- loppement — ne se développent que dans un seul sens, en éventail ou (1) Ce dernier caractère pour distinguer le Riccia nigrella d'une espèce brésilienne voisine, R. squamata. 220 SÉANCE DU 24 Jurn 1892. en coin. Au lieu d’être régulier et rayonnant, le développement est ` unilatéral; la fronde en pareil cas se divise généralement moins, Lin- denberg (Monogr., fig. T, 4, pl. XXIX) représente une disposition inter- médiaire entre cette disposition et la suivante; les individus y sont figurés assez voisins les uns des autres ; s'ils avaient continué à s'ac- eroitre, ils auraient fini par se confondre. Un troisiéme cas se présente; ici un grand nombre d'individus naissent sur une surface limitée, les frondes s'enchevétrent, passent les unes au-dessus des autres, et forment par leur ensemble une plaque plus ou moins large dans laquelle il est absolument impossible de reconnaitre et de séparer les individus. À la périphérie de la plaque, les frondes mieux isolées ont un développement centrifuge. Cette troisiéme disposition peut se montrer dés le début, un grand nombre de spores germant dans un court espace; elle se produit aussi secondairement, chez la plante àgée et innovant. La jeune fronde est allongée-spathulée. Ses bords, d'abord paralléles, s'écartent vers l'extrémité et, aprés avoir décrit une légére courbe, se rapprochent pour former une pointe peu aigué, inclinée en bas; la partie terminale de la fronde est légèrement creusée en carène, les deux moitiés latérales figurant des plans inclinés, unis suivant un angle obtus. Dans la fronde plus développée, sauf aux extrémités qui con- servent ces caractères, les deux bords sont parallèles et ont une tendance à se relever qui s'exagére sous l'influence de la sécheresse. La face supé- rieure de la fronde se trouve alors vraiment canaliculée et parcourue par une gouttiére profonde, caractére frappant, bien indiqué daus les descriptions de De Candolle et de Lindenberg. La couleur de Ja face supérieure de la fronde est d'un vert foncé, mais vif, luisant et non glauque et mat comme dans le R. glauca, par exemple ; la teinte sombre de la face inférieure fait ressortir davantage l'intensité de ce vert. Pareille opposition de couleur se remarque chez le Targionia hypophylla, et, quoique le noir du dessous de la fronde dans cette dernière espèce ne soit pas exactement le méme, la compa- raison que je fais de ces deux Hépatiques me parait donner une bonne idée des teintes du R. nigrella. Sur les échantillons d'herbier, et par- fois aussi sur place, cette teinte verte passe au roux. Les écailles imbriquées, qui revétent les cótés sur la face inférieure de la fronde, constituent le caractère objectif le plus saillant du R. nigrella. Non pas que ces écailles soient spéciales à cette espèce ou aux espéces voisines; on sait aujourd'hui qu'elles existent probablement chez tous les Riccia et qu'elles jouent un róle hygrométrique important. Mais, dans le R. nigrella, elles ont une constance, une durée, des dimen- sions et des teintes qui leur donnent une valeur toute particulière. De fait, ce sont elles qui, dans un premier examen, font reconnaitre l'espèce. F. CAMUS. — SUR LE RICCIA NIGRELLA DC. 221 Elles devaient surtout frapper, avant qu'on eüt constaté la présence nor- male des écailles dans la presque totalité des espéces du genre. Lin- denberg avait créé, je le rappelle, une section des subtus membrana fissa tecte ; aujourd'hui, pour n'étre plus exclusif, le caractère qu'elles fournissent n'en est pas moins important. Le R. nigrella n'est plus caractérisé par la présence d'écailles, il est caractérisé par la maniére d'étre de ses écailles. La couleur de celles-ci est pourpre noir avec reflets brillants dans la plante jeune, la teinte est fort riche; malheu- reusement, elle ne persiste pas trés longtemps ainsi, et, avec l’âge, elle passe au noir mat, à la couleur de poix de la description de De Can- dolle. Mais il y a déjà là un commencement d'altération, et je reviendrai tout à l'heure sur ce point. Les caractères que je viens d'énumérer se conservent parfaitement sur les échantillons d'herbier recueillis dans des conditions de jeunesse suffisante et non déformés, comme il arrive trop souvent, par une pres- sion excessive. Sur les bons échantillons, les bords relevés de la fronde se rapprochent, se renversent en dedans et parfois se juxtaposent au point d'en cacher totalement la face supérieure; on ne voit plus alors que les parties latéro-inférieures (devenues latéro-supérieures) de la plante sous forme de deux plans inclinés en bas et en dehors et portant les écailles étroitement imbriquées. Humectée, la fronde reprend rapi- dement l'apparence de la vie, et ses diverses parties leur position rela- tive. Ce relévement des bords étant dà à l'hygroscopicité des écailles, on peut à priori supposer qu'il n'est pas spécial au Riccia nigrella et, en effet, on l'observe aux extrémités jeunes des frondes de plusieurs autres espéces. Seulement, les écailles étant de taille moindre et de durée plus courte chez la plupart de celles-ci, le retroussement des bords de la fronde est toujours moins marqué chez elles que chez le R. nigrella. Le Riccia nigrella vit longtemps, j'oserai dire qu'il a la vie dure. Avec le R. Bischoffii, il représente dans le genre les espèces vivaces. Bischoff dit fort justement de ce dernier (Bemerk. üb. d. Leberm. p. 1065) : « A vere usque in autumnum et ipsam hiemem tempestatibus pluviosis vigentem reperi, quare verisimiliter planta perennis, dum plurimi eongeneres plante annu: sunt habendæ. » Suivant les condi- tions de sécheresse et d'humidité, la vitalité de la plante se ralentit ou rentre dans une nouvelle période d'activité; on congoit que ces alterna- tives peuvent se reproduire plusieurs fois par an. Des tissus aussi déli- cats que ceux des Riccia, même vivaces, ne peuvent guere subir, el sou- vent brusquement, des changements de condition aussi profonds sans éprouver des altérations graves. Les écailles latérales, plus particulière- ment exposées en raison de leur hygroscopicité, semblent s altérer les premiéres. Leur couleur perd son brillant, leurs contours deviennent 299 SÉANCE DU 24 jviN 1892. confus, leur imbrication moins évidente. Au bout de quelque temps, on ne trouve plus à leur place, sur les cótés de la fronde, qu'un bourrelet d'un noir mat, qui ne réagit qu'incomplétement vis-à-vis de l'humidité. L'altération continuant, le tissu latéral de la fronde finit méme par dis- paraitre totalement, et celle-ci, réduite pour ainsi dire au squelette, ne présente plus qu'une mince lamelle canaliculée, flasque et décolorée. L'altération est habituellement moindre à l'extrémité végétative des frondes; toutefois, pour une autre raison, les caractères n'y sont sou- vent pas mieux marqués. Ces extrémités sont nées pour la plupart en été, pendant une période d'humidité; leur développement semble inachevé, elles n'ont pas eu le temps de revêtir complètement les caractères typi- ques avant le retour de la sécheresse. La fronde est moins épaisse, sa face supérieure d'un vert plus pâle; les écailles latérales proportionnel- lement moins développées (?) remplissent imparfaitement leur róle. La plante est moins sensible aux variations hygrométriques, et ses bords se relevant moins par la sécheresse, la face supérieure reste plus aplatie. Les écailles sont de couleur moins foncée ; quelquefois elles sont lie de vin avec le bord à peine teinté (1). Cette circonstance, en amenant une ressemblance fàcheuse avec d'autres espèces, devient une nouvelle cause d'erreur. C'est surtout dans les plaques de Riccia à frondes enchevétrées qu'on rencontre ces jeunes pousses (si je puis employer ce mot) mal caractérisées ; ajoutons à cela que d'autres espèces, telles que les R. Bischoffii et glauca, peuvent croitre en compagnie du R. nigrella et entreméler leurs frondes avec les siennes. On conviendra donc qu'il est parfois presque impossible de reconnaitre cette dernière espèce dans les échantillons recueillis dans de mauvaises conditions. Pour conclure, les trois caractères extérieurs d'observation si facile, c'est-à-dire la grandeur et la teinte des écailles, la couleur vert foncé de la fronde, le relèvement considérable de ses bords, ces trois carac- tères, dis-je, peuvent disparaître sur les échantillons de Riccia nigrella recueillis en dehors de la période habituelle du plein développement de la plante. Cette période parait s'étendre de décembre à fin mars. C’est sans (1) C'est là le résultat d'un développement incomplet ou d'une décoloration. Dans les conditions normales, les écailles du R. nigrella sont toujours de teinte foncée. Dans d'autres espèces de Riccia au contraire, la couleur des écailles parait sujette à varier à l'état normal, Lindberg dit : « Animadvertendum tamen est, colorem posti- cum (ventra'em) Ricciarum haud male variabilem, R. sorocarpam etenim subtus pur-. pureo-maculatam ct R. bifurcam perfecte incoloratam interdum observavimus » (Hepat. in Hib. lecte, p. 471). J'ai vu pour ma part des Riccia glauca avec le rebord violet. Je citerai aussi un Riccia encore à l'étude, recueilli en Loire-Inférieure, chez lequel les frondes ont le dessous tantót vert, tantót violet, sans qu'il me soit possible de trouver entre les divers individus croissant ensemble d'autres différences que celle de la coloration. F. CAMUS. — SUR LE RICCIA NIGRELLA DC. 9293 doute après les premières pluies d'automne que la plante commence son développement. Les spores germent, les frondes qui ont résisté à l'été prennent un nouvel essor; j'ai vu en novembre de jeunes frondes nais- santes. Je crois que dans les années favorables le développement doit débuter plus tôt; cette année méme, le 3 janvier, j'ai trouvé la plante en parfait état et chargée de fruits, les uns mûrs, les autres à peine for- més. La plupart des échantillons récoltés par moi en avril ont déjà les écailles plus ou moins engluées. En mai 1887 et 1889, la plante recueillie prés de Lardy présentait des difficultés sérieuses pour la détermina- tion (1). Cette année méme — qui, il est vrai, a été remarquable par sa sécheresse, — je suis retourné à Lardy et, à Fontainebleau, j'ai visité la localité de Bellecroix; aux deux localités, le R. nigrella était dans un état déplorable. Les époques que j'indique ne sont sans doute vraies que pour la France du Nord-Ouest. Des influences locales ou saisonnières, des con- ditions particulières d'exposition, etc., doivent les faire varier dans une certaine mesure. Qu'on veuille bien le remarquer, les échantillons que j'ai rencontrés daus les herbiers ont été généralement récoltés trop tard, quelques-uns en août et en septembre. Sur la plupart d'entre eux, les caractères spé- cifiques sont plus ou moins masqués, les écailles sont généralement méconnaissables. Qu'arrive-t-il? Le botaniste qui n'a pas suivi cette altération progressive ne peut songer aux écailles. Il a sous les yeux un Riccia à bords nus, à fronde canaliculée en dessus, à teinte foncée en dessous. L'ouvrage classique de Lindenberg en mains, il laisse forcé- ment de côté les espèces à fronde écailleuse (subtus squamatæ). Aprés avoir éliminé également les espéces à bords ciliés et celles à surface inférieure concolore, il ne lui reste plus qu'à opter entre les deux carac- téristiques suivantes : R. fronde dichotome divisa substellata, laciniis subcuneatis emar- ginato-bilobis, lobis divergentibus punctatis, margine incrassato as- cendente ample sulcatis, subtus purpurascentibus (page 425). R. fronde lineari-dichotoma apice subacuta, margine incrassato ascendenti-convoluto anguste canaliculata, subtus atropurpurea (page 427). Or ces deux caractéristiques sont précisément celles du R. bifurca et du R. minima, les deux espèces sous le nom desquelles les échantillons défectueux du R. nigrella sont habituellement désignés. (1) Je puis bien avouer que mes récoltes de 1887 de Lardy ont d'abord figuré dans mon herbier comme R. bifurca; peut-être ai-je distribué des échantillons sous ce nom. 294 SÉANCE DU 24 JUIN 1892. IH On excusera les détails dans lesquels je viens d'entrer; ils m'ont sem- blé nécessaires pour élucider la question et convaincre le lecteur. Après avoir décrit les altérations qui peuvent faire méconnaitre le R. nigrella et exposé les raisons qui ont fait parfois rapporter cette plante aux R. bi- furca et R. minima, cherchons quelles sont la valeur et la signification de ces deux esp?ces. Le Riccia bifurca est de Hoffmann, qui le caractérise ainsi dans son Deutschlands Flora (2*er Theil 1795) : « 5. R. bifurca frondibus multipartitis dichotomis apice bifurcatis, ə sulcatis. Schmid. ic. tab. 44, fig. 1 (Riccia glauca). Michel. gen. D E » In terra limosa, humida. (Ex maximis, undique sæpe capsulis et » granulis tecta, diffusa, apice bifurca vel excisa.) » Aucun botaniste de nos jours n'oserait déterminer un échantillon de Riccia d’après cette simple caractéristique; tout au plus pourrait-il soupconner un rapprochement avec quelque espéce connue. La diagnose ne mentionne aucun caractère spécial sur lequel on puisse asseoir une espèce nouvelle. La phrase de Hoffmann étant absolument insuffisante, il faut se reporter aux figures citées par lui. Les figures de Riccia, dans l'ouvrage de Micheli, sont bien imparfaites; mais celle qui porte le n° 4 (tab. 57) est précisément une des mieux reconnaissables. C'est le seul Riccia pour lequel Micheli ait joint une figure de détail à la figure géné- rale de la fronde. Raddi a reconnu là une espèce toute différente, son R. lamellosa ; c’est aussi l'opinion de Lindenberg, qui, dans la synony- mie du R. bifurca, dit :: « Exclus. syn. Michelii ». C'est l'opinion de tous les botanistes qui ont suivi. Or, comme Hoffmann n'avait certaine- ment pas en vue la plante nommée par tout le monde R. lamellosa, cette citation est fautive et par suite ne peut aucunement aider à éclaircir la question. Reste la figure de Schmidel, que cet auteur intitule R. glauca. De fait, le botaniste non prévenu y verra, je crois, une forme de cette der- nière espèce (ou peut-être le R. sorocarpa?). Un caractère qui semble avoir frappé Hoffmann, c'est la bifurcation de l'extrémité des frondes. Les Riccia se divisant par dichotomie, il n'en est aucun qui, à un moment donné, ne puisse réaliser celte disposition. D'ailleurs, dans la figure principale de Schmidel, qui représente une fronde richement ramifiée: tous les lobes ne sont pas bifurqués, plusieurs se terminent en pointe. Bien plus, Schmidel représente séparément deux extrémités de fronde F. CAMUS. — SUR LE RICCIA NIGRELLA DC. 295 vues par le sommet, une extrémité en fourche et une extrémité en pointe. La figure citée de Schmidel ne peut done elle-même offrir une base sérieuse à l'établissement de la plante de Hoffmann. De Candolle (Fl. fr. tome II, p. 417) s'exprime ainsi : « 1127. R. bi- furquée. R. bifurca (R. bifurca. Hoffm. Germ. 2, p. 95. — R. glauca Schmid. Icon. t. 44, fig. 1. — Mich. Gen. t. 57, f. 4). Cette espèce res- semble à la Riceie glauque par sa couleur et le mode de sa bifurcation, mais la rosette qu'elle forme atteint 3 et 4 centimètres de diamètre; les folioles sont concaves en dessus, plus étroites, plusieurs fois bifur- quées, et leur surface n'offre pas le réseau délicat qu'on observe sur l’es- pèce précédente : elle croit sur la terre humide, au bord des lieux inon- dés; je l'ai trouvée au fond d'une des mares de Franchard, prés Fon- tainebleau. » Rien encore de bien saillant dans cette description, mais un échan- tillon va nous éclairer sur la plante de Fontainebleau. De Candolle a donné au Muséum de Paris un certain nombre d'échantillons qui sont des types des espéces décrites dans la Flore francaise. Il en existe un du R. bifurca. Il est collé sur une lame de papier qui porte, écrit de la main de De Candolle : « R. bifurca B. G. » (i. e. Botanicon gallicum). Il y est joint une étiquette imprimée ainsi libellée : « Herbier de la Flore française (Bot. Gall.) donné au Muséum par A. P. De Candolle, 1822. » Cet échantillon paraît appartenir tout simplement au R. glauca. Il semble avoir été récolté déjà vieux et avoir été trop pressé. Sous Pin- fluence de l'eau, il se gonfle mal. On ne peut donc pas juger exactement de la concavité de la surface et de l'épaisseur réelle de la fronde; mais ces deux caractères semblent trop peu marqués pour faire penser au R. sorocarpa. L'absence de réseau délicat tient probablement à l'état de la plante. Enfin, si la rosette atteint 3. ou 4 centimètres, taille exces- sive pour les Riccia, c'est que De Candolle n'a pas eu en vue un indi- vidu isolé, mais un groupe formé par plusieurs individus croissant en- semble. J'ajouterai que la surface inférieure de la fronde est concolore à la supérieure. Raddi (Stirp. Agr. Flor.) ne dit pas un mot du R. bifurca. Bischoff (Bemerk. p. 1059) donne la plante de Hoffmann, celle de De Candolle, et la figure de Schmidel comme synonymes de R. glauca b. intermedia. Il exclut la figure 4 de Micheli. Lindenberg (Monogr. p. 425) a introduit une notion nouvelle dans sa diagnose : R. fronde dichotoma..., lobis.., subtus purpurascentibus. Avant lui, personne n'avait parlé de la couleur de la face inférieure de la fronde. Lindenberg a dü le faire d'aprés l'examen d'un échantillon, mais de qui? il n'en dit rien. Comment alors peut-il continuer à citer la planche de Schmidel ? Les figures de ce dernier représentent un Ric- fT. XXXIX. (SÉANCES) 15 226 SÉANCE DU 24 JuIN 1892. cia à fronde verte des deux côtés et même d'un vert bien plus påle en dessous. Ceci ne peut s’accorder avec les mots sublus purpurascen- tibus. Les diagnoses de Nees (Naturgesch. d. europ. Lebermoose, 1838) et du Synopsis Hepaticarum n'étant que la reproduction de celle de la Monographie der Riccieen, je n'ai rien à en dire; la figure de Schmidel est d'ailleurs toujours citée. Ces trois ouvrages renvoient également, mais avec un point de doute, à la figure 8 de Micheli (tab. 57). Cette figure est déjà citée — et copiée — par Dillenius pour une plante que l'examen de son herbier montre étre le R. glauca (teste Lindberg). Mais je n'attache pas grande importance à ce fait, d'abord parce que Linden- berg et Nees n'ont cité qu'avec doute cette figure 8; en second lieu, parce que Dillenius a dü éprouver les mémes difficultés que tous les botanistes vis-à-vis des figures insuffisantes de Micheli et en particulier devant cette figure 8, dont l'interprétation a subi quelques vicissitudes. Depuis lors, les auteurs qui ont parlé du R. bifurca ont donné, pour la plupart, une diagnose inspirée de celle de Lindenberg et n'ont mis en lumière aucun caractère nouveau. De nos jours seulement, on a cherché à utiliser, pour la différenciation des espèces, des caractères anato- miques jadis négligés, tels que la sexualité, la configuration des spores. Malheureusement, le premier de ces caractères ne peut guère rendre de services, la diècie étant exceptionnelle chez les Riccia (je parle des espèces de l'Europe moyenne); quant aux spores, elles ont une grande uniformité d'aspect. On ne trouve point dans les spores du genre Riccia des types tranchés, comme dans celles du genre Fossombronia par exemple; toutes présentent une face basilaire convexe et trois autres faces planes triangulaires, ces faces sont limitées par un rebord et par- courues — au moins la face basilaire — par des crétes qui dessinent une réticulation plus ou moins réguliére. Les spores des diverses espéces ne différent que par des nuances assez difficiles à saisir et à exprimer: la teinte plus ou moins foncée, le degré d'opacité du corps de la spore, la transparence du rebord qui est entier ou irrégulier et incomplet, la régularité de la réticulation, la grandeur des mailles, leur nombre sui- vant le diamètre ou le pourtour de la base de la spore, etc. En passant d'une espèce à l'autre, on ne peut guère constater que des différences de détail, des plus ou des moins, et encore peut-on se demander si ces différences si légères ont une réelle constance. M. Limpricht (Kryptog. Flora von Schlesien, I, pp. 349-352 et 442- 443) a soigneusement décrit, pour les neuf espéces qu'il cite, les carac- téres tirés des spores. Dans le A. bifurca, celles-ci seraient presque opaques, avec un rebord clair et transparent, l'aréolation trés régulière, F. CAMUS. — SUR LE RICCIA NIGRELLA DC. 221 le nombre des alvéoles généralement de cinq, suivant le diamètre de la base de la spore (il varie, dans les espèces voisines, de cinq à douze). Passons maintenant en revue les localités citées pour le R. bifurca. Hoffmann ne donne aucune localité pour son espèce. Lindenberg (Monogr.) l'indique en compagnie du Riccia glauca, mais plus rare, en France et en Allemagne. Le Synopsis Hepaticarum dit : « locis humi- dis Europæ et Americæ septentrionalis, sed rara. » Nees (Europ. Le- berm.) cite plusieurs localités allemandes d’après les recherches de Flo- tow ou les siennes propres; malheureusement on ne sait au juste quelle plante il a eue en vue, et l'examen seul de son herbier pourrait nous éclairer sur ce point. En Silésie, sept localités sont nommées (Limpricht, loc. cit.); Sydow (Leberm. Deutsch., etc.) dit seulement : disséminé (zerstreut), et n'indique pas de localités. En France, l'Hepaticologia Gallica (1882) signale le R. bifurca dans le département de la Haute-Vienne, où l'espéce serait assez commune, et dans plusieurs localités des environs de Paris. Nous l'avons vu plus haut, les échantillons recueillis par Lamy dans la Haute-Vienne appar- tiennent sans exception au R. nigrella. Les échantillons parisiens, du moins ceux que j'ai vus, apparliennent soit à celte derniére espéce en majorité, soit au R. glauca. Depuis 1882, le Riccia bifurca a été indi- qué dans plusieurs catalogues départementaux, mais je n'en ai pas vu d'échantillons, M. Massalongo (Repert. d. Epat. ital.) ne cite en Italie qu'une localité, et seulement d’après Rota. M. Bernet ne parle pas du R. bifurca dans son Catalogue des Hépa- tiques du S.-0. de la Suisse. MM. Delogne et Durand, dans leur Tableau comparatif des Muscinées belges, l'admettent dans la province de Luxembourg. Mais il n'est pas cité de localité et l'indication se réduit, sur leur tableau, à un simple pointage dans la colonne attribuée au Luxembourg belge. M. Cogniaux (Catal. intr. monog. Hép. Belg. 1872) dit : « lieux humides. — Frahan et Dohan (Delogne), (non vidi) ». J'ignore si la plante a été signalée en Angleterre. Elle ne figure pas dans les listes d'Hépatiques irlandaises de Lindberg et de D. Moore. Lindberg, dans son Hepaticologiens Utveckling (1871), donne l'in- terprétation des figures d'Hépatiques publiées dans les ouvrages des anciens auteurs avant 1763. La figure 9, tab. 57 de Micheli est consi- dérée comme représentant le Riccia Michelii deRaddi. Lindberg ajoute : « Vera R. bifurca Hoffm. mihi ignota est » (p. 31). En 1883, dans un nouveau Mémoire consacré spécialement à l'His- toria Muscorum de Dillenius (Kritisk Granskning af Mossorna uti Dillenii Historia Muscorum), Lindberg donne la correspondance des 298 SÉANCE DU 24 Juin 1892. noms de Dillenius avec les noms actuels pour les Mousses et les Hépa- tiques figurées dans ce fameux ouvrage. Dillenius a copié (tab. 78, fig. 14) la figure précitée (tab. 57, fig. 9) de Micheli. Lindberg la rap- porte cette fois au Riccia bifurca. Dans l'intervalle de ces deux ouvrages, en 1879, Lindberg, dans ses Musci scandinavici in systemate noro dispositi, fait un relevé des Muscinées de la presqu'ile scandinave, du Danemark et de la Finlande. Dans ce relevé, Lindberg cite à la fois le Riccia bifurca Hotfm. (en Fin- lande) etle R. Michelii Radd. (en Finlande et en Suéde), ce dernier correspondant toujours (voy. le renvoi, p. 2) au Riccia de la figure 9 de Micheli. Ainsi pour Lindberg cette figure 9 de Micheli représente : Eu 1877, R. Michelii, — et R. bifurca vera est inconnu au célèbre bryologue d'Helsingfors. En 1879, R. Michelii, — mais R. bifurca est considéré comme une espèce réelle et distincte de celle-ci. En 1883, R. bifurca, — et il n'est plus question du R. Michelii. Antérieurement, en 1874 (Hed. in Hib. lectæ, p. 411), Lindberg par- lait du R. bifurca comme d'une plante sur laquelle il avait une opinion faite, alors qu'en 1877 il avoue ne pas connaitre la plante vraie. Lind- berg ne dit pas les raisons qui l'ont amené à modifier ainsi son opinion à plusieurs reprises, et cela n'est pas pour jeter de la lumiére sur cette question déjà pas mal embrouillée. Il ne nous reste plus qu'à chercher le Riccia bifurca dans les exsic- catas. Celte plante n'existe, ni dans l'ancien exsiccata de Funck ; ni dans Hübener et Genth : Deutschlands Lebermoose; ni dans R. Spruce: Hepaticæ Pyrenaice ; ni dans Roze et Bescherelle : Muscinées des environs de Paris; ni dans Delogne et Gravet : Hépatiques de lAr- denne; ni dans Carrington et Pearson : Hepatice Britannica exsic- cate ; ni enfin dans l'exsiecata capital de Gottsche et Rabenhorst : Hepatice Europe. Je ne connais que deux collections où figurent des échantillons de Riccia étiquetés R. bifurca : 1° Les Hepatice Galliæ n° 193, — on a vu plus haut que la plante appartient au R. nigrella; et 2° les Vegeta- bilia cellularia in Germania septentrionali presertim in Hercynia et in agro Gottingensi lecta a F.-Th. Bartling et Eduard Hampe ; série D. Hepaticæ, n° 41. M. Husnot, à qui l'on ne s'adresse jamais en vain pour la communication de plantes rares ou de types précieux,età la complai- sance de qui je dois d'utiles renseignements, a bien voulu me confier son exemplaire de cette derniére collection. Je prends occasion de l'en remercier vivement. L'échantillon que j'ai sous les yeux se compose de trois petites plaques collées sur la méme ligne et bien semblables entre elles ; elles sont certainement de la méme récolte. Le support est formé F. CAMUS. — SUR LE RICCIA NIGRELLA DC. 229 d'un mélange de sable siliceux et de limon, et la localité devait être humide, comme le prouve la présence de l'Ephemerum serratum dont le prothalle est abondant et a même développé quelques plantules. Ces trois échantillons appartiennent au R. glauca var. minor. Ils sont de petite taille, mais adultes et fructifiés, et en bon état de conservation. Une quatrième plaque semble avoir été ajoutée postérieurement, à en juger d'après sa position par rapport aux autres plaques. Elle porte un Riccia assez altéré qui parait étre une forme à lobes linéaires du R. glauca (var. minima). Je ne vois aucune raison qui puisse le faire rap- porter au R. bifurca Lind. En somme, pour le moment, le R. bifurca est une espèce fort mal connue. Son existence me semble méme hypothétique, et il y a chance que des recherches ultérieures fassent ranger son nom parmi les syno- nymes. IV Je ne dirai que peu de chose du Riccia minima. Cette espèce existe, mais quel nom malheureux! Pour Micheli, tousles Riccia, — à l'excep- tion du R. crystallina qui est minor, — sont dits R. minima. Depuis l'établissement de la nomenclature binominale, ce nom a tellement varié de signification suivant les auteurs que, n'étaient les terribles exi- gences du droit de priorité, sa mise à la réforme serait un véritable sou- lagement (1). Je crois inutile de faire l'exposé de toutes ces variations, la signification du R. minima L. paraissant maintenant tirée au clair. M. Stephani (Neue und kritische Arten der Gattung Riccia, in Hed- wigia 1885, T) a démontré : 1° Que le R. minima L. est la méme plante que celle décrite plus lard par Bischoff sous le nom de R. sorocarpa. Linné, en effet, cite, comme synonyme de son R. minima, le Lichen omnium minimus, etc. de Dillenius, et l'herbier de ce dernier contient sous ce nom le R. soro- carpa Bisch. (Voy. Lindberg, Kritisk Gransk. p. 4 infra) ; 2° Que Nees, au moins sur la fin de sa vie, considérait comme une seule et méme plante le Riccia sorocarpa Bisch. et le R. minima L. M. Stepl'ani a reçu de l'herbier de Nees cinq sachets étiquetés indivi- duellement R. epicarpa, R. minima ou R. sorocarpa, et renfermés tous les cinq áans une enveloppe commune, portant l'étiquette générale : R. minima L. Nees, je ie répète, considérait donc toutes ces plantes comme appartenant à une seule et même espèce, et cette espèce comme étant celle nommée par Linné R. minima. M. Stephani a pu rapporter (!) Dans les pages précédentes, pour éviter toute confusion, chaque fois que j'ai e ri L T7 eu à parler du R. minima vera, j'ai toujours employé le mot R. sorocarpa. 230 SÉANCE DU 24 JUIN 1892. sans hésitation quatre de ces échantillons au Riccia sorocarpa; quant au cinquième, qui eût été le plus intéressant dans la question, son état ne permettait malheureusement pas d'en faire une étude complète. Il avait pour étiquette spéciale : « R. minima L. et Raddi. Lindenberg. Herb. Raddi nom. R. minor (1). » Ainsi il reste quelques doutes sur la signification du R. minima «. minor de Raddi, quoiqu'il soit trés proba- blement le R. minima de Linné (= R. sorocarpa Bisch.). Quant au R. minima B. major (quel assemblage de mots!) j'ai déjà eu occasion de dire plus haut qu'il n'est point impossible que la figure 5 b qui lui est consacrée, planche 16, ne représente le R. nigrella. En outre, si l'on pouvait étre certain qu'il n'y a point eu erreur d'échantillon, dans le passage par quatre mains, de l'exemplaire de Raddi existant actuelle- ment dans l'herbier Montagne, cet exemplaire étant un R. nigrella, la synonymie du R. minima de Raddi serait débrouillée. Il représenterait deux espéces, l'une R. minima L. (trés probable), l'autre R. nigrella (certaine). On reviendrait ainsi à l'opinion de Lindenberg (en retran- chant toutefois de son R. minima le R. papillosa Moris) (2). M. Rouy fait à la Société la communication suivante : PLANTES DES BASSES-PYRÉNÉES, RARES OU NOUVELLES POUR LA FLORE FRANCAISE; par M. G. ROUY. Depuis l'annonce de la Flore de France, dont M. Foucaud et moi avons entrepris la publication, nous recevons assez fréquemment de trés intéressants envois de plantes que nous adressent des botanistes voulant bien s'intéresser au succés de notre travail. Toutes les indications tirées de ces envois trouveront leur place dans la Flore ; mais je tiens à mettre, dés aujourd'hui, sous les yeux des membres de la Société quelques plantes recueillies par M. J. Richter, dans le département des Basses- Pyrénées, aux environs de Saint-Jean-Pied-de-Port : ce sont les Vale- (1) Il n'existe pas de Riccia minor dans le Mémoire de Raddi. Il faut évidemment lire R. minima a. minor. (2) [Dans le Nuov. giorn. bot. ital., 1890, vol. XII, fasc. IHI, on trouve, sous la signature de M. Corrado Rossetti, un Catalogue des Hépatiques du nord- ET de la Toscane (Epaticologia della Toscana, nord-ouest). On y lit, p. 945 : « N° 95, R. minima Raddi (non L.).— R. nigrella De Cand. (fide Levier) »- ll suit de là que pour le D" Levier le R. minima de Raddi est purement et simplement synonyme du R. nigrella DC. Je n'en demandais pas tant.] (Note ajoutée pendant l'impression.) ROUY. — PLANTES DES BASSES-PYRÉNÉES. 231 riana hispidula Boiss. et Reuter. Sagina fasciculata Boiss., Prunus lusitanica L., Medicago Cupaniana Juss., Asperula cynanchica L. var. capillacea Lge, Cynoglossum officinale L. var. scabrifolia Willk., Conopodium Richteri Rouy, les deux premières localisées dans cette région, les quatre suivantes nouvelles pour la flore française, enfin la dernière inédite. Les diagnoses différentielles des Valeriana, Sagina, Asperula, Cyno- glossum se trouvent dans le Prodromus flore hispanice de MM. Will- komm et Lange; on sait, d'autre part, que le Medicago Cupaniana se distingue du M. Lupulina L. par sa racine vivace, les pédoncules plus courts, les fleurs plus grandes, la corolle presque une fois plus longue que le calice, la gousse large, aplatie, presque ailée, faiblement vernée, la graine échancrée à l'ombilic, par conséquent réniforme et non ovoide (1). Quant au Prunus lusitanica L. (Cerasus lusitanica Loisel.), il se reconnait facilement à ses feuilles coriaces, persistantes, ovales- lancéolées, dentées, non glanduleuses, et ses grappes florifères axillaires plus longues que les feuilles. Il reste à donner la description du nouveau Conopodium, sans con- tredit le plus remarquable du genre, que je suis heureux de dédier à M. J. Richter, le zélé botaniste auquel la flore des Basses-Pyrénées est redevable de plusieurs autres importantes découvertes (2). Conoponium Ricurert Rouy. — Plante de 4-5 décimètres, à tige (1) Amené à parler du Medicago Cupaniana Guss., que je possède de Sicile, du Maroc, de France et d'Algérie, je crois utile de dire un mot d'une plante très voi- sine, fort peu connue, le M. apennina Woods, qui se distinguerait, d’après le; auteurs, surtout par les feuilles rhomboidales-subarrondies et les stipules ovales profondément dentées, alors que le M. Cupaniana aurait toujours des feuilles obeor- dées ou obovées et des stipules ovales-lancéolées entières ou à peine dentées, En examinant récemment mes M. Cupaniana, de Sicile, reçus de MM. Todaro et Loja- cono, j'ai constaté que parmi les pieds recueillis par Todaro, à San Martino, prés Palerme, se trouvait un exemplaire entier et trois rameaux de M. apennina. Dans cette plante, les feuilles sont évidemment plus larges que dans le M. Cupaniana, mais les slipules, dont la plupart sont, en effet, ovales assez profondément dentées, ne le Sont pas toutes également; les supérieures sont presque lancéolées et à peu près semblables à celles du M. Cupaniana. Je pense donc que le M. apennina ne doit étre admis que comme une variété (var. latifolia Nob.) du M. Cupaniana, au méme titre que la variété luxurians Lojac. qui se distingue du type par sa taille plus forte et plus élevée, les feuilles trois ou quatre fois plus grandes, mais de même forme, les fleurs et les fruits du double plus gros. i S Je rappellerai enfin, au sujet de ces plantes, et comme je l'ai déjà dit dans les Suites à la Flore de France (I, p. 73), que leur place est tout indiquée dans le genre Melilotus, ainsi que l'a proposé Trautvetter. Les espèces de la section Lupulina de- viendraient donc : Melilotus Lupulina Trautv., M. Cupaniana Janka, M. apennina Rouy et M. secundiflora Rouy. — Le M. radiata L. rentre, lui, dans le genre Trigo- nella, comme T. radiala Boiss., dans la section Pectinæ, à côté du T. Pecten Schk. (2) Potamogeton microcarpus Boiss. et Reuter, Cirsium Richterianum Gillot, Orchis linguo-laxiflora Bonn. et Rich., etc. 232 : SÉANCE DU 24 jviN 1892. glabre, simple ou peu rameuse. Souche bulbiforme, globuleuse, de la grosseur d’une noisette, Feuilles inférieures le plus souvent détruites au moment de la floraison; feuilles caulinaires longuement pétiolées a gaine allongée, poilue et ciliée, ovales-elliptiques ou subtriangulaires dans leur pourtour, simplement pennatiséquées, à segments larges, les inférieurs ovales ou elliptiques, les supérieurs oblongs-cunéiformes, tous très atténués à la base ou décurrents, pinnatifides, à lobes inéga- lement dentés, les segments inférieurs nettement et quelquefois lon- guement pétiolés ; feuilles supérieures à limbe aussi grand que dans les inférieures, pennatiséquées, à segments triangulaires ou ovales-cunéi- formes, profondément pinnatipartits, pétiolulés et décurrents, le der- nier plus étroit à lobes décurrents sur le rachis et dentés au sommet. Ombelle à 8-12 rayons gréles, glabres, inégaux. Involuere et invo- lucelle nuls. Fruit, à la fin noir, ovoide-atténué, épaissi à la base, une fois pluslong que les styles. — Mai-juin. — Feuilles assez semblables à celles du Pimpinella siifolia Lev. et Sw. Hab. — Basses-Pyrénées : Saint-Jean-Pied-de-Port (J. Richter). Cette espéce est trés distincte de tous les autres Conopodium par la orme de ses feuilles simplement pennatiséquées et à gaine allongée, et la largeur des segments dentés ou lobés (et non pennatiséqués), dé- currents. M. Malinvaud donne lecture de la Note suivante : ADDITION A LA NOTE SUR QUELQUES SCLERANTHUS DE LA FLORE FRANCAISE; par MM. D' GILLOT ct HI. COSTE (1). Nous avons le regret d'avoir eu trop tardivement connaissance d'une intéressante Note sur quelques espèces du genre Scleranthus de la flore Angevine par E. Préaubert, Note perdue dans le Bulletin de la Soc. d'études scient. d'Angers, 6° et 7° année (1876-1877), p. 140. Mais nous avons, en revanche, le plaisir, en la tirant de l'oubli, de voir nos opinions confirmées par les observations déjà anciennes de MM. G. Bouvet el Préaubert. Ce dernier a rencontré, aux environs d'Angers, le S; annuus L. type, avec trois autres formes : 1? plus grêle, à panicule plus étalée, ete., qu'il rapporte à S. tenellus Rchb.; 2 plus robuste, à tiges dressées, à entre-nœuds plus courts, à rameaux secondaires nuls ou peu nombreux, à fleurs disposées en petits fascicules sessiles le long des tiges principales, etc.; ce serait le S. stipatus Rchb.; 3° à racine (1) Voy. Bull, Soc, bot. de Fr., XXXVIII, p. CXIV. GUIGNARD. — APPAREIL SÉCRÉTEUR DES COPAIFERA. 233 bisannuelle, à tiges courtes, couchées, à inflorescence confuse, à fasci- cules floraux sessiles, etc., S. biennis Reut. L'auteur a réuni les carac- tères de ces quatre Seléranthes en un tableau synoptique, loc. cit., p. 142. Il en résulte que le S. tenellus Rchb. aurait déjà été observé en France (champs de la rive gauche de l'étang Saint-Nicolas, prés Angers), ainsi que le S. stipatus Rchb., qui n'est en somme que notre S. fasci- culatus G. et C., rapprochement que nous avons également fait nous- mémes, p. CXXII. M. Gandoger nous écrit que notre S. ruscinonensis G. et C. est le méme que son S. gracilescens Gdger Fl. Eur. IX (1886), p. 136. Ne connaissant ni la plante, ni la description de M. Gandoger, nous ne pouvons que lui donner acte de sa revendication. M. L. Guignard communique à la Société le travail suivant : L'APPAREIL SÉCRÉTEUR DES COPAIFERA, par M. Léon GUIGNARD. Les auteurs qui se sont occupés, au point de vue botanique. de l'ori- gine des baumes retirés de diverses Légumineuses exotiques, en parti- culier des Copaifera, n'ont donné que des indications fort peu précises sur la structure de l'appareil sécréteur qui les fournit. Karsten parait étre le premier qui ait étudié le mode de formation du baume chez ces plantes : il considére les cavités qui le renferment comme produites par destruction des tissus ligneux, et celte opinion a été reproduite par les observateurs qui l'ont suivi. Les recherches que j'ai pu faire sur ce sujet m'ont permis de con- stater que l'origine de ces cavités est restée méconnue; elles m'ont montré, en outre, que l'appareil sécréteur des Copaifera présente des caractères morphologiques tout particuliers. Parmi les dix ou onze espèces de Copaifera originaires des contrées chaudes de l'Amérique du Sud, la moitié environ sont connues comme fournissant un baume, qui peut différer d'une espéce à l'autre par ses propriétés physiques, mais qui représente toujours une solution de substance résineuse dans une huile essentielle : c'est par conséquent un produit oléorésineux comparable à la térébenthine des Conifères (1). Karsten (2) a admis que, pour le former, les membranes des cellules renfermant de l'huile essentielle se transforment en une substance rési- (1) La dénomination de baume appliquée au produit de sécrétion des Copaifera devrait étre abandonnée, si elle n'était depuis longtemps consacrée par l'usage. (2) H. Karsten, Ueber die Entstehung des Harzes, Wachses, Gummis und Schleims (Bot. Zeit., p. 313, 1857). 934 SÉANCE DU 26 Jurn 1892. neuse, qui se mélange ou se dissout dans cette huile. Il assigne une origine semblable aux baumes relirés d'autres Légumineuses, et méme aux produits de sécrétion des Térébinthacées. Dans les Copaifera, les cavités primitives s'agrandiraient par suite de la métamorphose progres- sive des membranes cellulaires des tissus ambiants ; elles pourraient parfois atteindre plus d'un pouce de diamétre en s'étendant dans toute la longueur de la tige. Berg et Schmidt (1) n'ont examiné que de jeunes rameaux, tels qu'on les trouve dans les collections. Ils ont seulement remarqué, dans l'écorce, des canaux balsamiféres écartés les uns des autres et disposés en un cercle assez régulier, et, dans les vaisseaux du bois, une certaine | quantité de malière résineuse. Ces quelques données ont été simplement reproduites par M. G. Planchon (2). D'autre part, M. A. Meyer (3), MM. E. Geissler et J. Moeller (4) se contentent de dire que les canaux à baume se forment par destruction des tissus adultes du bois. Dans sa traduction de l’« Histoire des drogues d'origine végétale (5) », M. de Lanessan mentionne ses observations personnelles sur un rameau de Copaifera officinalis ayant un peu moins de 1 centimètre de diamètre ; mais il ne dit pas si ce rameau était frais ou sec : « Dans le parenchyme cortical et dans la moelle existent de gros canaux remplis d'oléorésine. Ils sont trés larges, elliptiques, à grand diamètre trans- versal. Ceux de l'écorce sont situés en dehors de la zone sclérenchy- mateuse qui sépare le parenchyme cortical du liber; ceux de la moelle forment un cercle assez régulier en dedans de la gaine médullaire formée par les trachées des faisceaux ligneux. Dans les faisceaux libé- riens, au voisinage du bois, existent de trés grands canaux remplis d'oléo- résine; enfin, un grand nombre de vaisseaux du bois et de cellules ligneuses ou médullaires contiennent aussi de l'oléorésine. Autant que j'ai pu en juger par les échantillons que j'ai eus à ma disposition, tous les canaux sont formés, ainsi que l'a indiqué Karsten, par destruction des parois des cellules dans lesquelles se produit le baume. » Ainsi, M. de Lanessan trouve des canaux dans le liber, mais il n'en voit pas dans le bois de l'échantillon qu'il a examiné; et, quant au mode (1) 0.-C. Berg et C.-F. Schmidt, Darstellung und Beschreibung sammllicher in der Pharmacopæa borussica aufgeführten offizinellen Gewüchse; t. 1, VI f., 1863. (2) G. Planchon, Traité pratique de la détermination des Drogues simples; t. Il, p. 251, 1875. (3) A. Meyer, Wissenschaftliche Drogenkunde, p. 83, 1891. LE Geissler ct J. Moeller, Real-Encyclopædie der gesammten Pharmacie, t. M, p : (5) F.-A. Flückiger et D. Hanbury ; t. I, p. 418, 1875, GUIGNARD. — APPAREIL SÉCRÉTEUR DES COPAIFERA. 235 de résorption des tissus qui leur donne naissance, ses observations ne nons fournissent aucun renseignement. C'est surtout ce dernier point que M. Tschirch (1) a cherché récem- ment à élucider en étudiant des échantillons d'herbier : « Dans le pa- renchyme ligneux, dit-il, quelques cellules se remplissent d'abord de résine; puis les eouches secondaires d'épaississement des membranes se résorbent à l'endroit oü ces cellules sont en contact, et il ne reste plus en ce point que la substance intercellulaire sous la forme d'une mince pellicule, tandis que les autres cólés des membranes sont encore épaissis. La substance intercellulaire se dissout ensuite, et, pendant que la cavité se remplit progressivement d'oléorésine, le processus de résorp- tion se poursuit en direction centrifuge; il atteint d'abord le paren- chyme ligneux, puis les rayons médullaires, enfin les fibres ligneuses et les vaisseaux. » Pendant les phases ultérieures de son développement, le canal ainsi formé s'agrandirait de la méme facon : « La résorption de chacune des cellules se produit aussi de telle sorte que les couches secondaires d'épaississement de la membrane sont d'abord dissoutes, puis vient le tour de la substance intercellulaire. Il arrive, par suite, que, dans un examen attentif des coupes traitées successivement à chaud par l'alcool et par la potasse étendue, on croirait voir le canal bordé de cellules sécrétrices à parois minces. Mais les coupes longitudinales et surtout tangentielles, dans la zone des canaux, montrent qu'une telle bordure n'existe pas. » L'auteur ajoute que cet aspect particulier des cellules entourant les canaux a conduit M. Eykmann (2) à penser que les cavités balsamifères des Copaifera sont schizogènes. « Pour concevoir, dit-il ensuite, qu'un arbre puisse fournir, ainsi que le rapportent les voyageurs, plus de 40 litres de baume, il faut admettre que les canaux lysigènes déversent leur contenu dans une cavité cen- trale, ce qui n'a rien de surprenant d'aprés ce qu'on connait sous ce rapport chez les Conifères. » M. Tschirch n'a pourtant pas eu l'occasion d'observer des cavités aussi grandes que celles dont parle Karsten; il avu toutefois, dans un rameau épais de 4 centimètres qui Jui avait été envoyé de Java, deux cavités larges de plusieurs millimétres. Aprés avoir exprimé le regret que l'absence de matériaux frais ne lui ait pas permis de suivre exactement la marche de résorption des tissus et les modifications chimiques qui l'accompagnent dans le contenu cel- (1) A. Tschirch, Angewandte Pflanzenanalomie, p. 514, 1889. | (2) Eykmann, Een Bezoek aan s'lands plantentuin te Buitenzorg; p. I IE n* VI 236 SÉANCE DU 24 Jurn 1892. lulaire et dans la membrane, l'auteur termine par quelques détails sur la moelle et l'écorce : « Outre ces réservoirs lysigènes, qui manquent dans les rameaux d'un ou de deux ans, mais sont déjà nombreux dans ceux de trois ans, et ordinairement situés en séries tangentielles correspondant au paren- chyme ligneux, on trouve aussi dans la moelle, surtout à la périphérie, des cavités à oléorésine, vraisemblablement d'origine lysigéne; ces ca- vités y apparaissent de si bonne heure qu'on les trouve déjà formées dans les rameaux de l'année, ce qui ne m'a pas permis d'en étudier l'origine. Dans les rameaux plus âgés, ils sont relativement grands. » « Il y a aussi, dans l'écorce primaire, en dehors de l’anneau scléreux, un cercle de réservoirs sécréteurs. Comme ils possèdent une bordure de cellules sécrétrices, on doit les considérer comme schizogénes. » On voit, par ces citations, que les canaux du bois n'auraient pas la méme origine que ceux de l'écorce, tout au moins. Ce sont là les seules indications qu'on posséde, à ma connaissance, sur le système sécréteur des Copaifera. Inexactes ou hypothétiques sur bien des points, elles laissent surtout dans l'ombre le cóté le plus inté- ressant du développement et de la morphologie des canaux balsamiféres dans ce genre de Légumineuses. Les observations qui suivent contribueront, je pense, à combler cette lacune. Elles ont été faites d'abord à l'aide de matériaux frais ou con- servés dans l'alcool. Les premiers étaient de jeunes plants de Copaifera officinalis, provenant du Jardin botanique de la Martinique, d'oü ils m'avaient été envoyés par le directeur, M. Landes; les seconds, des morceaux de tiges de la méme espèce obligeamment récoltés à divers àges, dans la région de l'Orénoque, par mon préparateur, M. Gaillard, au cours d'une mission scientifique au Vénézuela. M. Cornu a bien voulu aussi me remettre des fragments de tige fraiche cultivée dans les serres du Muséum. J'ai examiné ensuite par comparaison des troncs ou branches d'arbres faisant partie de la collection des bois de cet établissement, que M. Van Tieghem avait eu l'obligeance de mettre à ma disposition; ces derniers échantillons appartenaient au Copaifera glabra Vogel, considéré aussi comme une variété du C. Langsdorffii Desf. et origi- naire du Brésil. L'appareil sécréteur existe dans tous les membres de la plante : racine, tige et feuilles. J'en indiquerai successivement: 1° la répartition dans ces trois organes; 2» la structure générale et le développement dans la tige et la feuille, la racine ne différant pas à cet égard de la tige, d'ailleurs plus intéressante à considérer sous tous les rapports. GUIGNARD. — APPAREIL SÉCRÉTEUR DES COPAIFERA. 231 I. RÉPARTITION DE L'APPAREIL SÉCRÉTEUR. A. — Racine. A la période primaire, la racine terminale et les radicelles ont le plus souvent une structure binaire ; on trouve aussi des pivots à trois ou quatre faisceaux ligneux alternant avec un même nombre de faisceaux libériens. L'écorce est mince et formée de deux zones bien distinctes (fig. 1, représentant seulement la zone corticale interne et le cylindre central). Les faisceaux ligneus, de méme que les faisceaux libériens, restent tou- FIG. 1. — Coupe transversale de la racine terminale du Copaifera officinalis, à la structure primaire : BB, faisceaux ligneux; LL, faisceaux libériens; Pe, péricycle ; ume "rt inae En, endoderme; CS, poche sécrétrice médullaire. — Gr. — 280. jours fort réduits; ces derniers peuvent pourtant offrir de trés bonne heure quelques éléments fibreux. La moelle est occupée au centre par une cavité sécrétrice formée par dissociation des cellules, qui rappelle au premier abord le canal qu'on observe également dans la moelle de la racine primaire chez plusieurs Conifères (Abies, Cedrus, etc.). Cette cavité prend naissance à quelques millimétres du sommet, par consé- quent dés le plus jeune àge. : Pendant le développement des formations secondaires (fig. 2), on re- marque généralement dans les racines binaires, outre cette cavité pri- mitive située au centre de la moelle, deux autres cavités nées en face des deux faisceaux libériens primaires et prenant rapidement un diamétre assez notable. Souvent, à quelques centimétres du sommet de la racine, 238 SÉANCE DU 24 jviN 1892. elles remplacent la cavité centrale qui se rétrécit peu à peu et disparait ; elles peuvent s'élargir au point d'occuper presque toute la moelle et de sembler enfoncées dans le bois secondaire, qui les entoure sur les trois quarts de leur périphérie. Jl apparait aussi, dans le bois secondaire, des canaux en nombre va- riable, dont le diamètre est plus grand que celui des vaisseaux ligneux et la répartition assez irrégulière, bien que la figure 2 les montre à peu prés disposés en cercle. On n'en observe jamais dans le liber, ni dans le parenchyme cortical secondaires. De nouveaux canaux se forment bientót dans le bois en dehors des pré- cédents; de sorte que, dans une racine épaisse seulement de 1 milli- Vig. 2. — Coupe transversale de la racine terminale aprés l'apparition des formations . secondaires : B', bois primaire; B°, bois secondaire; EC?, écorce secondaire recouverte par un liège; CS, CS, cavités sécrétrices médullaires et ligneuses. — 6r. — 60. mètre, on peut déjà compter une vingtaine de réservoirs balsamifères dans le corps ligaeux (fig. 3). Lorsque la racine terminale ou les radicelles possèdent trois ou quatre faisceaux ligaeux primaires, la cavité centrale de la moelle est ordinai- rement accompagnée, à un moment donné, de trois ou quatre cavités périphériques, nées en dedans des trois ou quatre faisceaux libériens primaires. Tantót le diamètre de ces réservoirs médullaires de forma- tion plus récente est plus grand que celui du premier, tantót il reste plus petit (fig. 3). Les uns et les autres ne sont autre chose que de trés longues poches, se terminant isolément en pointe à leurs deux extrémités et ne méritant pas, à proprement parler, le nom de canaux séeréteurs, Dans une racine plus âgée, épaisse d'environ 1/2 centimètre, le GUIGNARD. — APPAREIL SÉCRÉTEUR DES COPAIFERA. 239 nombre de ces réservoirs médullaires augmente; on peut en compter une douzaine sur la coupe transversale. Les canaux du boisse mulli- plient de méme; mais, comme je n'ai pas examiné de grosses racines, je ne puis dire s'il s'en forme un cercle dans chaque couche ligneuse. Il FIG. 3. — Coupe transversale d'un pivot de 1 millimètre de diamètre : M, moelle renfermant cinq cavités sécrétrices; D', bois primaire; V, vaisseaux du bois se- condaire; CS, canaux sécréteurs du bois secondaire; Ca, cambium ; Ec’, écorce secondaire; RM, rayons médullaires; Pe, anneau scléreux d'origine péricyclique ; ` $, liège. — Gr. = 60. est cependant trés probable qu'il en est ainsi et que, sous ce rapport, leur développement présente les mémes caractéres que dans la tige. B. — Tige. L'apparition des cavités sécrétrices est aussi précoce dans la tige que dans la racine. En examinant, par exemple, un jeune plant venu de graine et ne portant encore que deux ou trois feuilles, on constate que, méme avant la différenciation compléle des formations primaires, immé- 240 SÉANCE DU 24 JUIN 1892. diatement au-dessous du bourgeon terminal, l'écorce renferme en moyenne six à huit cavités pourvues d'une assise de bordure bien carac- térisées et pleines d'oléorésine. Réparties à des distances inégales les unes des autres, elles occupent la zone interne de l'écorce primaire, d'ailleurs assez mince. Il n'en existe ni dans le liber, ni dans le bois primaires. Mais la moelle en possède un certain nombre plus petites que celles de l'écorce et généralement disséminées sans ordre, principalement vers la péri- phérie. Ainsi, pendant la période primaire, la tige diffère surtout de la ra- cine par la présence de cavités sécrétrices dans le parenchyme cortical. D'ailleurs, tandis que, dans la racine, l'écorce primaire est tout entière exfoliée dés la naissance des formations secondaires, dans la tige, au contraire, elle persiste pendant plusieurs années (1). A la période secondaire, les canaux apparaissent dans le bois quelque temps après que les éléments ligneux ont commencé leur développement. Les premiers formés sont plus ou moins régulièrement disposés en cercle; on remarque à cet égard de notables différences, suivant qu'on observe l'axe principal ou les branches; en outre, le nombre des*anaux peut varier suivant l'origine des échantillons : c'est ainsi que, pour le même âge, le Copaifera officinalis du Vénézuela en renfermait un plus grand nombre que celui de la Martinique. D'une façon générale, on peut dire que chaque zone concentrique d’accroissement commence par un cercle de canaux balsamiféres; mais leur distribution ne se régularise qu'après la formation des trois ou quatre premières zones. En tout cas, j'en ai toujours trouvé méme dans les tiges ou rameaux d'un an, con- trairement à ce que M. Tschireh dit avoir remarqué. D'ailleurs, quand on observe des échantillons secs, comme la forme et la dimension des canaux sont souvent à peu prés les mémes que celles des vaisseaux, si l'on n'a pas soin d'employer des réactifs susceptibles de mettre en évidenee leur bordure non lignifiée, que la dessiccation rend mécon- naissable à un examen superficiel, la présence de ces canaux peut trés bien échapper. Cette remarque n'est pas aussi superflue qu'elle le parait au premier abord. Si l'on examine un rameau ayant environ 1 centimètre de diamètre, comme celui dont la figure 4 représente une coupe transversale, on y trouve la structure suivante : L'écorce primaire (Ect), protégée par un liège assez épais, renferme environ dix à quinze cavités (cs) déjà fortement aplaties tangentielle- {) La tige des Myroxylon renferme aussi, pendant la structure primaire, des poches Secrétrices dans l'écorce; la moelle et le bois n'en renferment pas. GUIGNARD. — APPAREIL SÉCRÉTEUR DES COPAIFERA. 241 ment; son parenchyme est parsemé de cellules scléreuses. Le péricycle a donné un anneau fortement sclérifié (scl), sous lequel on voit aussi FIG. 4. — Coupe transversale d'un rameau ayant ! centimètre de diamètre : M, moelle avec cavités sécrétrices; B', bois primaire; CS' à CS‘, cercles de canaux sécré- teurs dans le bois secondaire; AM, rayon médullaire ; Ca, cambium ; Ec’, écorce secondaire; Scl, sclérenchyme péricyclique; Ec', écorce primaire persistante, avec poches sécrétrices, îlots scléreux et liège. — Gr. — 60. des ilots scléreux isolés. Le liber secondaire est traversé par des rayons médullaires qui continuent ceux du bois et s'élargissent en éventail vers l'extérieur. Les fibres libériennes sont étroites et peu nombreuses; beau- $ Sd. (SÉANCES) 16 242 - ' SÉANCE DU 24 Juin 1892, coup de cellules renferment un gros cristal d’oxalate de chaux. Aucun canal sécréteur n’apparaît dans cette écorce secondaire (Ec?), et je ne puis m'expliquer comment M. de Lanessan en a trouvé dans le liber. Par contre, de nombreux canaux ont pris naissance dans le bois se- eondaire. Sur une coupe transversale, telle que celle de la figure 4, le premier cercle en comprenait 35, le second 84, le troisiéme 120; le quatriéme était encore incomplétement formé dans la région cambiale. Les canaux sont tantót plus étroits, tantót plus larges que les vaisseaux. En général, chacun d'eux occupe, sur la coupe transversale, tout l'espace compris entre deux rayons médullaires; souvent, deux canaux FIG. 5. — Une cavité sécrétrice de la moelle en coupe transversale, montrant l'assise des cellules de bordure trés distincte du parenchyme médullaire lignifié, — Gr. — 280. confluent en un seul, ce dont on comprendra facilement la raison quand on étudiera plus loin l'origine et le développement de ces organes dans le bois de la tige. Il arrive aussi d'observer, dans la partie interne d'une méme zone d'accroissement du corps ligneux, deux cercles de canaux en général trés rapprochés l'un de l'autre; le fait se présente aussi bien dans de jeunes rameaux que dans des troncs âgés de vingt-cinq à trente ans. Enfin, la moelle (M), dont le diamètre ne peut changer, renferme ‘également, comme dans un rameau plus jeune ou plus âgé, un petit nombre de cavités bordées de cellules spéciales, dont les parois délicates se colorent en rouge par l'action successive du vert d'iode et du car- min aluné, tandis que les membranes des autres cellules du parenchyme médullaire prennent la coloration verte des tissus lignifiés. La figure 5 - » > d . , représente à un assez fort grossissement la section transversale d'une N . | GUIGNARD. — APPAREIL SÉCRÉTEUR DES COPAIFERA. 248 poche médullaire. A la base des rameaux, les poches de la moelle de- viennent souvent trés volumineuses. Nous pouvons remarquer dès maintenant que les cavités balsamifères observées sur la coupe transversale, dans l'écorce, sont simplement des poches plus ou moins longues, isolées dans le parenchyme. Avec la crois- sance de la tige en diamétre, elles s'aplatissent tangentiellement pendant les premières années, pour finir par s'oblitérer; elles n'offrent par con- séquent qu'un faible intérêt. Celles de la moelle leur ressemblent par la structure, mais elles sont pour la plupart beaucoup plus longues et continuent à sécréter tant que celte région de la tige est vivante; malgré Fic. 6. — Coupe transversale du limbe d'une foliole : CS, CS, poches sécrétrices avec leur bordure bien distincte; F, faisceau libéro-ligneux entouré d'une gaine protectrice scléreuse; Eps, épiderme supérieur. — Gr. = 280. cela, elles n'offrent aucune importance au point de vue de la production du baume. Tout l'intérét réside dans le bois, où, comme on le verra dans un instant, on est en présence, non de poches isolées, mais d'un véritable réseau formé dans chaque zone d'accroissement par confluence des canaux les uns avec les autres. C. — Feuille. Le pétiole principal et les pétioles secondaires de la feuille composée renferment, comme la tige primaire, des poches allongées pourvues d'une assise de cellules de bordure bien différenciée, dans le tissu conjonctif périphérique et central. Dans les folioles, le parenchyme de chaque maille, formée par le réticulum des plus fines nervures, posséde en géné- ral une seule poche sécrétrice arrondie. Sur une coupe du limbe (fig. 6), on compte ordinairement, entre les 244 SÉANCE DU 24 Jurn 1892. deux épidermes, deux assises de cellules chlorophylliennes en palissade, et trois ou quatre assises de cellules irrégulières, rameuses, formant le parenchyme lacuneux. Les cavités sécrétrices sont généralement à égale distance des deux épidermes; leur bordure comprend une assise simple de cellules plus petites que celles qui les entourent et renfermant, dans un protoplasme riche, une multitude de fines gouttelettes oléorésineuses, qui se réunissent en gros globules dans la cavité. Les faisceaux libéro- ligneux sont renforcés par une gaine scléreuse, qui forme travée entre les deux épidermes. II. DÉVELOPPEMENT DE L'APPAREIL SÉCRÉTEUR. A. — Tige. Connaissant la répartition des cavités balsamifères dans la racine, la tige et la feuille, nous avons maintenant à examiner de plus près leur structure et leur mode de développement. Pour cela, nous considérerons d’abord la tige, plus intéressante au point de vue de la production du baume que la racine, qui n’est pas exploitée et dont le système sécréteur offre d’ailleurs des caractères analogues. On a déjà pu remarquer, au premier coup d’œil, sur la section trans- versale d'un jeune rameau (fig. 4), que les cavités sécrétrices non seu- lement forment des cercles irréguliers et sont situées à des distances trés inégales les unes des autres, mais qu'elles offrent aussi un diamétre assez variable, bien qu'elles soient contemporaines dans une méme zone d’accroissement. De semblables variations ne se rencontrent pas chez les autres plantes pourvues de canaux sécréteurs dans le bois, telles que les Conifères. La différence la plus saillante entre ces dernières et le Copaifera porte principalement sur le diamètre relatif des cavités sécrétrices dans un méme organe de la plante. En outre, chez les Coni- feres, les canaux sécréteurs du bois de la tige et des branches ont une direction rectiligne; de sorte que, la distance qui les sépare les uns des autres étant peu inégale, leur répartition sur une section transversale apparait beaucoup plus régulière que dans le Copaifera. À quoi tiennent ces différences? C'est ce que va nous indiquer une section tangentielle à travers les cavités sécrétrices d’une couche ligneuse. La figure 7 représente une coupe longitudinale ainsi pratiquée, de façon à comprendre un petit arc de l’un des cercles de canaux sécré- teurs, dans une tige de dix ans dont chaque couche ligneuse annuelle avait une épaisseur moyenne de 1/2 centimètre. On y remarque tout d’abord un véritable réseau formé par confluence des canaux (CS), dont les anastomoses irrégulières circonscrivent des ` GUIGNARD. — APPAREIL SÉCRÉTEUR DES COPAIFERA. 245 mailles inégales. Parmi ces derniéres, les unes sont grandes et renfer- ment, outre les fibres et le parenchyme ligneux, un certain nombre de uo OE CR A] aan Te. en, Bates, a TRS aed um TS Re mg CS TS TEOSE CES et E ri es 207 Q E æ Ppr a, 22 CL SS =$ aan ~a Ta mn LZ ud ee ue a mre S "- FiG. 7. — Coupe longitudinale tangentielle passant par un cercle de canaux sécré- teurs dans l'une des couches ligneuses externes d'une tige de dix ans: V, vaisseau ponctué; RM, rayon médullaire; FL, fibres ligneuses; CS, canaux fusionnés en réseau. — Gr. — 60. rayons médullaires (RM); les autres sont au contraire fort petites et ne comprennent qu’un seul rayon médullaire, recouvert par une simple assise de cellules non lignifiées, bordant la cavité balsamifère. 246 SÉANCE DU 24 Jurn 1892. Par leur disposition et leur structure, ces rayons médullaires commu- niquent à la coupe tangentielle du bois des Copaifera un aspect assez caractéristique. Ils forment prés du quart de la masse totale du corps ligneux, le reste étant composé surtout de fibres avec lesquelles se con- fond le parenchyme, et de vaisseaux (V) relativement peu nombreux, dont la paroi ponctuée conserve indéfiniment les étranglements trés apparents correspondant aux cloisons transverses des cellules qui leur ont donné naissance. Un pareil réseau rappelle tout à fait, quant aux anastomoses de ses branches, celui que forment les laticifères chez les Chicoracées, chez certaines Papavéracées, etc. Mais la ressemblance s'arréte là, car la nature des cavités qui renferment le produit de sécrétion est bien diffé- rente dans les deux cas, puisque ce sont, comme on le verra tout à l'heure, des méats chez les Copaifera, tandis qu'elles dérivent de cellules fusionnées chez les Chicoracées, etc. Chez les plantes pourvues de canaux sécréteurs, il peut exister entre ces canaux, dans une méme région, telle que l'écorce ou la moelle, des anastomoses plus ou moins nombreuses; parfois aussi, ils communiquent d'une région à l'autre, et l'on sait que c'est principalement au niveau de l'insertion des feuilles qu'on rencontre les branches de communi- cation. Ces faits ont été signalés par M. Trécul (1), dans ses recherches bien connues sur le système sécréteur des Ombellifères, Clusiacées, Araliacées et Térébinthacées ; mais ils ne rappellent que de loin ce qu'on observe dans le bois des Copaifera. Quant au mode de formation des canaux qui se fusionneront en réseau, il est semblable à celui des canaux sécréteurs ordinaires, bien que M. Tschirch soit d'un avis contraire. Seulement, à la propriété de con- stituer un réseau, l'appareil sécréteur joint aussi d'autres caractères morphologiques qui lui sont propres. Si l'on examine, à un plus fort grossissement, la coupe tangentielle (fig. 8 et 9) ou radiale du réseau, on remarque, à l'aide des réactifs appropriés, que les cellules de bordure des branches du réseau ne sont pas lignifiées, tandis que c'est l'inverse pour le tissu ambiant. Du cóté du canal, la membrane cellulaire est trés mince; elle s'épaissit peu à peu sur les faees latérales jusqu'au contact de la paroi commune aux cellules de bordure et aux éléments ligneux ; mais cette dernière paroi, malgré son épaississement, n'est presque jamais lignifiée. La présence, à l'intérieur des cellules de bordure, d'un noyau ordi- nairement plus gros que celui des éléments ligneux montre que ces (1) Trécul, Des vaisseaux propres dans les Ombelliféres, etc. (Compt. rend. Acad. des sc., 1866 et 1867). GUIGNARD. — APPAREIL SÉCRÉTEUR DES COPAIFERA. 241 cellules sont bien vivantes. Quoique généralement moins longues, sur la coupe longitudinale, que les fibres ligneuses adjacentes, les cellules de bordure ont une forme en rapport avec celledes éléments du bois qui les avoisinent immédiatement : courtes au contact des rayons UM ' AE l 1 qu C) ke i ] es ] i QC e Q "rp ss f pa qu» Fic. 8. — Une partie du réseau sécréteur en coupe tangentielle : V, vaisseau; CS, CS, branches du réseau; RM, rayon médullaire. — Gr. — 110. médullaires, elles sont plus allongées au contact des fibres. C'est natu- rellement l'inverse sur la coupe transversale. On remarque aussi parfois que les cellules de bordure sont plus volu- mineuses que celles du tissu ambiant; elles proéminent alors dans la cavité sous forme d'ampoules renfermant un protoplasme abondant et un trés gros noyau. 948 SÉANCE DU 24 JUIN 1892. Les branches du réseau sécréteur ne sont jamais en contact immédiat avec la paroi des vaisseaux ; entre ceux-ci et la cavité voisine, il y a Des re - EE REED, e : ee c QS yE Fic. 9. — Coupe longitudinale tangentielle plus grossie que dans la figure précé- dente : CS, CS, branches du réseau sécréteur avec leurs cellules de bordure; RM, rayons médullaires. — Gr. — 280. pour le moins, outre les cellules de bordure, une assise de parenchyme amylacé. Entre les fibres et le parenchyme ligneux il n’existe pas de distinc- tion bien tranchée; l'épaisseur des parois est ordinairement la méme pour tous ces éléments, les fibres offrent pour la plupart quelques cloi- GUIGNARD. — APPAREIL SÉCRÉTEUR DES COPAIFERA. 249 sons transversales. L'amidon se rencontre surtout dans les éléments les plus courts et les plus larges, représentant le parenchyme. On remarque toujours, mélangées aux fibres ligneuses proprement dites, un certain nombre de cellules, aussi longues qu'elles, renfermant des GS c uas RM C$: à epe JET TE Mises: = MAT ECS ed &3 O oJ! ml SR EP = CX ENERO £378 QUY Jot Ag E YA NS ine SD EU I EE | + CRE EEG CXK OQODUUM au" t2 d e JOO Fic. 10. — Coupe transversale dans une tige de huit ans, comprenant le cambium Ca, avec la partie interne de l'écorce Ec?, et la partie la plus récente du bois : CS, méat sécréteur, formé Par écartement des cellules cambiales; CS', CS*, CS’, canaux un peu plus âgés; FL, fibres ligneuses; RM, rayons médullaires. — Gr. — 280. cristaux octaédriques d'oxalate de chaux disposés en file dans leur cavité. Pour connaître le mode de développement du réseau sécréteur, il faut examiner la tige à l'époque où il prend naissance dans le cambium. 250 SÉANCE DU 24 Jurn 1892. La figure 10 représente une coupe transversale comprenant, de part et d'autre de la couche cambiale qui engendre le liber et le bois, une partie de ces deux régions dans une tige de huit ans. | On peut y remarquer tout d'abord des rayons médullaires formés d cellules assez allongées radialement, parmi lesquels plusieurs se con- tinuent dans le bois et dans l'écorceà travers la couche cambiale, tandis L qu € OE JE MA eme M E eram LL ORC ERA peti CJO| (f ) Gad Ram ru | 0 ' Q - Pj Ppt ques : i OA ) 7 HO e aa : H Heu esee re € Fic. 11. — Coupe transversale dans une tige de huit ans, montrant, comme la figure précé- A um des canaux sécréteurs avec l'origine de leurs cellules de bordure. — r, = : que d'autres prennent naissance ou viennent s'interrompre au voisinage de cette dernière (voy. aussi fig. 11). A la limite du bois et de l'écorce, mais en dedans du cambium, on apercoit la section de trois canaux (CS, CS?, CS?), assez développés et situés dans le méme plan tangen- tiel; un quatrième canal (CS) s'y montre également dans la figure 10, sous l'aspect d'un petit méat quadrangulaire bordé de quatre cellules; immédiatement au-dessous des assises cambiales. Ces assises sont for- mées de cellules aplaties, à parois tangentielles trés minces, mais à GUIGNARD. — APPAREIL SÉCRÉTEUR DES COPAIFERA. 251 parois radiales déjà épaissies en divers points de la coupe, notamment au contact des rayons médullaires. Le petit méat (CS, fig. 10) se trouve placé entre deux rayons médul- laires séparés l'un de l'autre, du cóté du bois, par quatre séries radiales de cellules ligneuses, qui continuent régulièrement les cellules de bor- dure du méat et celles qui les avoisinent à droite et à gauche ; du cóté de l'écorce, il y a seulement trois séries de cellules cambiales. Le méat parait donc avoir pris naissance à la suite d'une division radiale apparue dans deux cellules cambiales superposées, appartenant à la série médiane. Dans la figure 11, un semblable méat (CS) s'est formé dans le cam- bium entre deux séries cellulaires radiales d'une grande régularité; les quatre cellules de bordure sont semblables aux autres éléments du cambium. Pendant l'agrandissement et la transformation de ce méat en canal, on voit se manifester une différence compléte par rapport à ce qui se passe chez les autres plantes, au cours du développement des canaux sécréteurs ordinaires. En effet, le méat s'élargit par dissociation et écartement des cellules voisines qui l'entouraient immédiatement à l'origine. C'est ainsi que dans la figure 10, pour former le canal CS', la séparation des cellules du cambium a eu lieu en direction radiale; il en est de méme pour le canal CS?. Au contraire, dans la figure 11, le canal CS' montre une dissociation dans le sens tangentiel. Le méme phénoméne s'est produit au début pour le canal CS? (méme figure) ; puis la cavité s'est grandie dans tous les sens, principalement en direction radiale. Il est facile de voir que ses cellules de bordure font partie de quatre séries cellulaires réguliéres, séparées des rayons médullaires, de chaque cóté, par une seule série. Le méat primitif était compris, comme en CS, entre quatre cellules (+) appartenant ici aux deux séries médianes; en s'élargissant, il a emprunté sa bordure latérale, à droite et à gauche, aux deux autres séries. Il en résulte que l'assise qui entoure immédiatement la cavité sécré- trice ne se forme pas, comme dans les canaux sécréteurs ordinaires, par division radiale des cellules de bordure primitives: elle est constituée à la fois par ces derniéres et par les cellules cambiales adjacentes. Les figures 10, CS?, et 41, CS! et CS?, montrent avec évidence que la bor- dure des canaux est formée par les cellules cambiales primitives qui n'ont pas subi de cloisonnement. En s'allongeant radialement pour suivre l'élargissement du canal, ces cellules ne se divisent-elles pas quelquefois? La chose est possible et méme probable. Il se peut, par exemple, que, dans la figure 10, les deux cellules de bordure situées à gauche du canal CS! proviennent d'un 252 SÉANCE DU 24 JuIN 1892. semblable cloisonnement d'une cellule primitivement unique. En tout cas, les faits qui précédent impriment au développement et à la structure des canaux sécréteurs des Copaifera un caractère spécial. Par l'action successive du vert d'iode et du carmin aluné, les mem- branes des cellules de bordure prennent à tout àge une coloration rouge comme celles du cambium; par la suite, elles conservent cette réaction qui tranche nettement avec celle du tissu ligneux adjacent, dont les membranes se colorent en vert intense. Au fur et à mesure que les canaux s'éloignent de la couche cambiale génératrice et s'enfoncent pour ainsi dire dans le bois, la lignification se manifeste progressivement autour d'eux, accompagnant l'épaississement des membranes. Il est facile de remarquer, en jetant les yeux sur les figures 10 et 11, que les canaux, avant d'étre entourés par le tissu lignifié, etalors méme qu'ils sont encore trés rapprochés de la zone cambiale génératrice, peuvent déjà présenter un diamétre presque égal à celui qu'ils auront à l'état adulte (CS? et CS?, dans les deux figures). C'est que leur accrois- sement est très précoce et qu'ils doivent acquérir, avant que la lignifi- cation du bois se produise autour de leurs cellules de bordure, leur diamètre définitif. Il résulte de là que la description donnée par M. Tschirch de lori- gine des cavités balsamiféres dans le bois des Copaifera n’est pas conforme à la réalité. Il ne s'agit nullement, en effet, d'une résorption de membranes et de cellules, mais bien d'un mode de formation schizo- gene. Dés lors, l'aspect présenté par les cellules qui entourent immédiate- ment les cavités ne provient pas, comme le croit cet observateur, de ce que leurs membranes auparavant épaissies n'auraient gardé que leur lamelle primitive, par suite de la résorption de leurs couches secondaires d'épaississement. Minces à l'origine, ces membranes conservent leur aspect primitif, tant que les cellules continuent à vivre et à sécréter; seulement, la bordure qu'elles forment présente ici des caractères spé- ciaux. On a vu précédemment que la distance qui sépare, sur la coupe trans- versale, les canaux les uns des autres est trés variable, suivant la largeur plus ou moins grande des mailles du réseau sécréteur. Souvent, entre deux canaux voisins, il n'existe entre leurs cellules de bordure qu'une ou deux files de cellules appartenant à un rayon médullaire (fig. 12). Pendant que les canaux s'agrandissent, ces dernières s'allongent radia- lement, comme le montrent les deux rayons médullaires qui séparent, dans la figure citée, les deux canaux latéraux du canal central; les cellules de bordure elles-mêmes présentent le même phénomène. Sou- vent aussi l'allongement et l'étirement sont tels que le rayon médul- GUIGNARD. — APPAREIL SÉCRÉTEUR DES COPAIFERA. 253 laire s'interrompt; s’il n’offrait, par exemple, sur la coupe transversale, qu'une seule file cellulaire, on voit alors les deux cellules contigués, : : à s isti Fic. 12. — Coupe transversale dans le bois d'une tige de dix ans, n de trois branches de réseau sécréteur. La grande cavité centrale montre l'ir 5 ae d'un rayon médullaire produite par l’accroissement de deux canaux voisins qui se fusionnés, — Gr. — 280. qui séparaient les deux cavités, s'isoler l'une de l'autre * former deux cônes, dont les sommets, plus ou moins éloignés l'un de | =. iiis l'àge, proéminent dans la cavité unique résultant de la fusion des deux 254 : SÉANCE DU 24 jviN 1892. canaux adjacents. C'est ce qu'on observe souvent au point de jonction de deux branches du réseau. Ce phénoméne, qu'on pourrait eroire tardif, se remarque aussi bien au voisinage du cambium, par conséquent dans la couche la plus récente, que dans les couches ligneuses plus àgées; et, lorsqu'on observe de semblables cavités dans ces dernières sur la coupe transver- sale, il est à croire qu'elles étaient déjà telles quelles dans le jeune àge. En comparant, dans une tige de vingt ans, le diamètre et l'aspect des canaux appartenant aux couches profondes et aux couches les plus ré- centes, je n'ai remarqué aucune différence sensible. On a vu, d'ailleurs, que les figures 10 et 11 montrent assez que, trés peu de temps aprés leur naissance, les canaux ont presque atteint le diamétre qu'ils offriront dans les tissus complètement lignifiés. Un tronc de Copaifera glabra, que j'ai étudié par comparaison, comprenait, sur la coupe transversale, vingt-huit zones d'accroissement. Un assez grand nombre d'entre elles renfermaient, dans leur partie interne, deux cercles peu réguliers de canaux sécréleurs, présentant, quant à la structure et aux anastomoses en réseau, les mêmes caractères que dans le C. officinalis. Les deux cercles de cavités, qu'on peut ainsi rencontrer dans une méme zone d’accroissement, forment deux réseaux communiquant ensemble, au moins dans plusieurs cas, et c'est précisément pour celte raison que les cercles paraissent irréguliers, car la section transversale des branches anastomotiques peut se trouver dans n'importe quel endroit de l'espace qui sépare les deux réseaux. Par contre, il ne semble pas que, d'une zone ligneuse à l'autre, il y àit communication entre les réseaux sécréteurs, du moins dans les entre-nœuds de la tige ou des branches; mais on remarque quelques anastomoses au niveau de l'insertion de ces dernières. Les canaux du bois ne communiquaient pas non plus, dans les échan- tillons que j'ai étudiés, avec les longues poches de la moelle. Quant aux petites poches de l'écorce, elles disparaissent, comme on l'a vu, au bout d'un cerlain nombre d'années; de sorte que la tige ne reuferme alors que deux systèmes sécréteurs indépendants. Cette indépendance persiste-t-elle longtemps ou constamment dans certains cas? L'hypothèse de la formation d'un grand réservoir central destiné à recevoir, comme le suppose M. Tschirch, le baume sécrété en excés par la tige, n'est établie par aucune observation directe. Il n'est pas nécessaire d'admettre l'existence d'un tel réservoir pour concevoir qu'un arbre fournisse, au dire des voyageurs, plus d'une livre de baume quelques heures aprés qu'on a pratiqué une entaille dans le tronc; la * GUIGNARD. — APPAREIL SÉCRÉTEUR DES COPAIFERA. 955 structure réticulée de l'appareil sécréteur occupant toute l'étendue du corps ligneux y suffit amplement. Karsten et M. Tschirch ont observé dans le bois, comme on l'a dit, des cavités beaucoup plus volumineuses que celles dont il a été question. Il faut donc admettre qu'à un moment donné il peut y avoir résorption des tissus ligneux qui entouraient les cavités primitives. : Parmi les jeunes plants dont je disposais, j'ai rencontré une tige encore sans ramifications, àgée de deux ans, dont la seconde couche ligneuse présentait à son bord interne, outre des canaux d'une dimen- sion ordinaire, un certain nombre de cavilés atteignant environ un tiers de millimétre de diamétre, plus grandes par conséquent que les canaux observés dans les autres échantillons, axes ou rameaux, méme beau- coup plus àgés. Les cellules qui bordaient ces cavités étaient pourvues, comme celles des canaux ordinaires, d'une membrane mince sur les faces latérales et internes, tandis que la paroi qui leur était commune avec les éléments ligneux ambiants avait conservé son épaisseur primi- tive. On pouvait suivre sur les faces latérales le dédoublement de la paroi commune à deux cellules contigués, dédoublement occasionné par la résorption de la partie médiane de cette paroi. Les cellules avaient l'aspect de papilles et les caractères des tissus vivants; en raison du diamétre anormal des cavités balsamiféres, elles ne pouvaient guére étre considérées comme représentant la bordure primitive, mais plutót comme l'ayant remplacée. En tout cas, la fagon dont elles s'isolaient latéralement les unes des autres, en ne conservant qu'une enveloppe délicate, prouvait que la partie de la eloison commune qui disparait la première est la plus ancienne, celle que M. Tschirch appelle substance intercellulaire. Ici encore, par conséquent, la maniére de voir de cet auteur semble inexacte, puisque, d’après lui, c'est cette substance inter- cellulaire qui se résorberait la derniére. D'ailleurs, si l'on admet que les membranes contribuent à la production du baume, il est beaucoup plus vraisemblable que ce soit la partie des cloisons cellulaires la plus ancienne et la plus profondément modifiée dans ses propriétés chimiques qui disparaisse la premiere. En dehors du cas précédent, qui parait accidentel dans les tiges jeunes, je n'ai pas observé les grandes cavités signalées par Karsten et M. Tschirch. Leur formation dans les tiges àgées a sans doute lieu à l'époque ou la résinification envahit tous les éléments du corps ligneux ; elle serait comparable à celle que Dippel (4) et M. Frank (2) ont décrite chez diverses Conifères. (1) Dippel, Zur Histologie der Coniferen (Bot. Zeil., 1863). (2) Frank, Handbuch der Pflansenkrankheiten, p. 84, 256 SÉANCE bU 24 jviN 1892. B. — Feuille. Pour achever l'exposé du développement de l'appareil sécréteur des Copaifera, il me reste à mentionner brièvement ce qu'on observe dans la feuille. C'est seulement dans le bourgeon qu'on peut rencontrer les pre- miéres phases de la formation des poches sécrétrices. La figure 13 représente la coupe transversale d'une moitié presque entière d'une foliole, dont le limbe n'avait qu'un quart de millimètre de largeur. Entre les deux épidermes, le parenchyme est encore à l'état Fic. 13. = Coupe transversale du limbe d’une foliole dans le bourgeon : F, F, fais- ceau libéro-ligneux commençant à se différencier; Cm, Cm, cellules mères de poches sécrétrices; CS, CS, poches en voie d'accroissement; Eps, épiderme supé- rieur. — Gr. — 280. de méristéme en voie de division active; les faisceaux libéro-ligneux commencent à se différencier. Sur la droite de la figure, deux cellules (Cm, Cm), présentant une bipartition, se distinguent des autres par une taille un peu plus grande et par un protoplasme plus abondant. Aussitót qu'une seconde cloison s'est produite, les cellules filles s'écartent au centre pour former le méat de la glande sécrétrice (CS). Pendant que des divisions radiales s'effectuent dans chacune d'elles, le méat s'agran- dit rapidement. Tl se forme ainsi, comme on l'a vu dans la figure 6, une assise unique de cellules de bordure, qui se distinguent trés nettement des cellules parenchymateuses qui les entourent. Ce mode de formation ne différe donc pas de celui que M. Frank a décrit, le premier, chez les Myrtacées, Hypéricacées, etc., et qu'on retrouve chez d'autres plantes où l'on avait cru longtemps que les glandes foliaires avaient une origine lysigéne. GUIGNARD. — APPAREIL SÉCRÉTEUR DES COPAIFERA. 257 Par conséquent, quelle que soit la forme adulte des cavités sécré- trices dans les différents organes des Copaifera, leur origine est partout la même. C'est un fait généralement admis que, chez les plantes pourvues de canaux schizogénes, comme les Coniféres, les Térébinthacées, les Ombellifères, les Composées, etc., le produit de sécrétion, qui s'accu- mule dans le canal et qu'on observe, en général, à l'état de gouttelettes dans les cellules de bordure, n'existe pas tout formé ou tout au moins n'est pas visible dans les tissus ambiants. De quelques observations faites à l'aide de la teinture d'orcanette, N. Müller (1) avait conclu à la présence de ce produit dans les cellules méme assez éloignées de la bordure des canaux. Sans infirmer pourtant cette opinion par des faits positifs, de Dary (2) fait remarquer que de nouvelles recherches sur ce point fort peu connu lui paraissent d'autant plus nécessaires que la technique de Müller ne peut permettre de tran- cher la question. Tout récemment, M. H. Mayr (3) a de méme incriminé le réactif employé par Müller dans l'étude du mode de formation des canaux sécréteurs des Conifères. Comme les faits observés par moi chez les Copaifera venaient à l'ap- pui de l'opinion de ce dernier auteur, j'ai cherché à m'éclairer sur ce qui se passe chez les Conifères. Mes résultats confirment entiérement ceux de Müller sur l'existence de gouttelettes d'oléorésine en dehors des cellules de bordure des canaux sécréteurs. Si l'on fait agir la teinture d'orcanette acétique, avec les précautions que j'ai indiquées dans mon travail sur la localisation des principes actifs des Crucifères (4), sur une coupe transversale pas trop mince du bois de Pinus maritima, par exemple, non seulement les cel- lules de parenchyme qui avoisinent ordinairement les canaux, mais aussi les rayons médullaires, montrent, à cóté de l'amidon, de l'oléoré- sine sous forme de globules tantót parfaitement arrondis, tantót comme diffluents dans le protoplasme cellulaire. En traitant les coupes colorées par l'orcanette acétique par une solution de Bleu papier (Bæyer), égale- ment acidulée par l'acide acétique, on peut communiquer au protoplasme et au noyau des cellules une coloration bleue, qui contraste trés nette- ment avec la teinte rouge des gouttelettes de térébenthine. Pour enlever (1) N.-J.-C. Müller, Untersuch. über die Vertheilung der Harze, ætherischen (Ele, Gummi und Gummiharze (Pringsh. Jahrb., p. 387, 1866-1867). (2) Vergleichende Anatomie, p. 273. ; i (3) Heinrich Mayr, Entstehung und Vertheilung der Secretions-Ürgane der Fichle und Larche (Bot. Centralblatt, p. 87, 1884). : ia ; Pares (4) L. Guignard, Recherches sur la localisation des principes aclifs des Cruciferes (Journal de Botanique, p. 447, 1890). * SON (SÉANCES) 17 258 SÉANCE DU 24 Juin 1892. toute espèce de doute sur la nature de ces dernières, il suffit de faire séjourner quelque temps les coupes dans l'alcool absolu: toute l'oléo- résine disparaît, et la double coloration n'est plus possible. Il est probable que la quantité d'oléorésine, dans les tissus en question, varie, comme l'amidon lui-méme, suivant la saison. Quant à la cause d'erreur repro- chée à Müller et provenant d'un entrainement d'oléorésine par le rasoir en dehors du canal ou des cellules de bordure, il serait superflu d'in- diquer les moyens de l'éviter. Appliquées au Copaifera officinalis, ces réactions m'ont conduit à des résultats analogues. Les rayons médullaires, ainsi que les cellules de parenchyme du bois de la tige, sont ordinairement trés riches en amidon, sous forme de gros grains ovoides ; la racine en contient encore davantage. Comme la bor- dure des canaux balsamiféres est toujours en contact, soit avec les rayons médullaires, soit avec des cellules de parenchyme, il en résulte que cette bordure est ainsi en rapport direct avec un tissu amylacé; mais elle- méme ne contient presque jamais d'amidon. L'oléorésine peut accom- pagner l'amidon partout oü il se rencontre, par conséquent dans les rayons médullaires et dans le parenchyme; elle est plus abondante dans ce dernier et parait ainsi s'accumuler progressivement au voisinage des canaux. L'observation directe confirme ainsi les rapports qui existent, au point de vue chimique, entre ces substances hydrocarbonées, l'amidon et le baume; elle tend de méme à montrer que, dans le phénomène de la sécrétion, les cellules de bordure ne jouent pas exclusivement le rôle qu'on leur assigne. Chaque vaisseau du bois est également entouré de cellules amylacées, qui lui forment une sorte de gaine; il n'est pas rare non plus d'observer, dans ces cellules parenchymateuses, de fines gout- telettes d'oléorésine. C'est icile lieu de rappeler que Berg et Schmidt d'abord, et aprés eux M. de Lanessan, ont signalé la présence d'oléorésine dans un assez grand nombre de vaisseaux du bois; d’où cette conclusion, que le baume re- tiré de l'arbre est contenu, tout au moins en grande partie, dans ces éléments. Ces auteurs, on l'a vu, ont étudié des tiges jeunes d'un faible diamètre. Il existe, en effet, dans la plupart des vaisseaux du bois de la première année et dans un plus petit nombre les années suivantes, une substance d'aspect résineux, d'un jaune brillant tirant plus ou moins sur le brun, qu'on peut prendre au premier abord pour du baume. Mais l'apparence est trompeuse : cette substance ne se colore pas, ou presque pas, par l'orcanette ; elle prend une teinte rouge par la fuchsine ammoniacale. qui ne colore pas le baume des canaux; elle fixe aussi le vert d'iode, ce qui n'a pas lieu avec ce dernier; l'alcool à 50 degrés, qui dissout le GUIGNARD. — APPAREIL SÉCRÉTEUR DES COPAIFERA. 259 baume, ne la dissout pas ; enfin les réactifs du tanin montrent qu’elle est formée, en proportion variable, par ce dernier corps. Au total, bien que les cellules parenchymateuses entourant les vaisseaux renferment souvent quelques fines gouttelettes d'oléorésine, qui peut être mélangée en petite quantité avec la substance contenue dans les vaisseaux, cette derniére ne doit pas étre confondue avec l'oléorésine des canaux. Sa pré- sence, limitée presque uniquement aux premiéres couches ligneuses, n'a aucun intérét au point de vue de la production du baume. En résumé, chez les Copaifera, l'appareil sécréteur existe dans tous les membres de la plante, mais sous des formes différentes. Dans la racine, à la période primaire, la moelle posséde une longue poche centrale; à la période secondaire, le nombre des poches médul- laires augmente, mais elles restent isolées, tandis que des canaux ana- stomosés apparaissent dans le bois. Dans la tige, à la période primaire, l'écorce renferme un cercle de poches assez courtes, qui restent toujours distinctes les unes des autres et n'ont que la durée de cette écorce elle-même; la moelle possède également, comme dans la racine, des poches multiples souvent fort allongées, également distinctes et disséminées dans le parenchyme. A la période secondaire, le bois est abondamment pourvu de canaux anastomosés et fusionnés, qui forment ordinairement un cercle dans la partie interne de chaque zone d’accroissement du corps ligneux. Il n'y en a pas dans l'écorce secondaire, mais on en trouve dans la moelle, comme à la période précédente. Dans la feuille, outre les poches du pétiole, il existe, au centre de cha- cune des mailles formées dans le parenchyme par les plus fines nervures, une grosse glande sécrétrice. L'origine de ces réservoirs sécréleurs est partout schizogène ; ils naissent de très bonne heure, sous forme de méats, dans le méristème qui produit les tissus des régions qu'ils devront occuper. Le caractére le plus saillant de cet appareil sécréteur se manifeste dans le bois de la tige, où les canaux se fusionnent en réseau irrégulier dans chaque couche ligneuse. En outre, il diffère des canaux sécréteurs ordinaires par l'aspect et la manière d’être des cellules de bordure. Dans le bois, en effet, cette bordure ne provient pas de divisions radiales répétées des cellules qui entouraient les méats à l'origine; elle ne forme pas une assise aussi individualisée qu'à l'ordinaire autour des cavilés sécrétrices; elle dérive des cellules cambiales, dont le nombre, variable suivant la dimension du canal, n’augmente presque pas dans la suite. . Chez les autres plantes, on remarque en général qu'à la spécialisation 260 SÉANCE DU 24 JuIN 1892. physiologique des cellules formant l’épithélium sécréteur des canaux correspond une spécialisation anatomique évidente. Toutefois celte dernière peut, chez un même individu, se manifester à des degrés iné- gaux suivant l'organe considéré. Le même fait se retrouve chez les Copaifera, où les cellules de bordure des réservoirs sécréteurs, très nettement individualisées dans la feuille et dans le parenchyme cortical, le sont souvent moins dans la moelle de la racine surtout, et beaucoup moins encore dans le bois de la tige et de la racine. On peut dire que, sous lerapport de la spécialisation anatomique, le réseau sécréteur du bois des Copaifera, comparé aux autres plantes pourvues de canaux sécréteurs, occupe le dernier degré de l'échelle. Si, d'autre part, sans méme faire intervenir les grandes cavités qui paraissent se former avec l’âge par destruction des tissus ligneux, on envisage l'appareil sécréteur au point de vue de la facilité avec laquelle les couches ligneuses peuvent laisser s'écouler par une entaille leur produit de sécrétion, on conviendra qu'en raison des anastomoses des canaux, qui mettent en relation étroite toutes les parties du système sécréteur dans l'axe et ses ramifications, il n'en est pas de mieux ni méme d'aussi bien conformé. L'expérience a d'ailleurs montré que c'est le bois qui fournit presque toute l'oléorésine qu'on retire de l'arbre. M. Mangin fait à la Société la communication suivante : OBSERVATIONS SUR LA PRÉSENCE DE LA CALLOSE CHEZ LES PHANÉROGAMES, par ME. Louis MANGIN. La substance que j'ai désignée sous le nom de callose a été découverte par Nægeli (1) et Hanstein (2) dans les tubes criblés, puis étudiée avec beaucoup de soin dans ses éléments anatomiques par MM. Janczewski (3), Russow 4), Wilhelm (5) et Fischer (6). En raison de sa rareté, on ne soupconnait pas que cette substance pùt jouer un róle important dans la constitution de la membrane. Les obser- vations que j'ai déjà publiées sur l'existence de la callose dans un grand nombre de tissus, non seulement chez les Phanérogames, mais surtout (1) Nægeli, Ueber d. Siebróhren. (Sitz. geb. d. Münch. Acad. 1861). (2) Hanstein, Die Miüchsaftgefüsse. Berlin, 1864. (3) De Janezewski, Mémoire sur les tubes criblés (Ann. sc. nat., 1882). (4) Russow, Sur la structure et le développement des tubes cribreux, (Ann. sc. nat., 1882). us Wilhelm (K.), Beiträge zur Kenntniss des Siebróhrenapparates Dicotylerpflanzen, (6) Fischer (A.), Ueber d. Inhalt der Siebróhren in at. unverletzten Pflanze (Be- richte d. d. Bot. Gesellsch. 1886). Neue Beilräge 3; Kenntniss d. Siebróhren. MANGIN. — PRÉSENCE DE LA CALLOSE CHEZ LES PHANÉROGAMES. 261 chez les Champignons, démontrent que dans certaines membranes, elle constitue une substance fondamentale au même titre que la celluiose et les composés pectiques. Chez les Phanérogames et les Cryptogames vasculaires, la callose est moins fréquente que chez les Champignons ou les Algues, mais on la rencontre bien plus souvent que ne le pensaient MM. Hanstein et Russow ; car elle n’est pas limitée aux tubes criblés. Dans ces plantes la callose peut apparaître dans les tissus les plus différents et sous l'influence de conditions qu'il est impossible mainte- nant de préciser. Tantót elle se forme nécessairement pendant l'évolu- tion des tissus et, en raison de la facilité avec laquelle elle se liquéfie, elle est appelée à jouer un róle important dans la dissociation des tissus ou la perforation des membranes; c'est ainsi que, dans les tubes criblés, elle forme pendant le repos végétatif un bouchon qui oblitére les pores des cribles et qui se dissout à l'époque de la reprise de la végétation. La callose existe aussi, comme je l'ai montré, dans la paroi liquéfiable des cellules-méres définitives de grain de pollen dans toutes les espéces dont les grains sont entiérement dissociés. Outre ces formations dans lesquelles la présence de la callose, toute transitoire, est liée à l'évolution des membranes destinées à se liquéfier, on rencontre cette substance dans d'autres tissus oü elle demeure à l'état permanent sans subir de modifications jusqu'à la mort de la plante. C'est ce qu'on observe dans les cellules épidermiques et principalement dans les régions où la membrane est incrustée de carbonate de chaux, soit que les incrustations calcaires aient une forme définie comme dans les cystolithes (cystolithes des Urticées, Morées, Ulmacées, etc.), soit qu'elles se présentent à l'état diffus dans l'épaisseur des membranes, poils des Borraginées, de la Vigne, de la Bourrache, etc. Dans certains cas enfin, la callose apparaît dans l'épiderme et dans le parenchyme à l'état d'amas irréguliers et d'une maniére purement accidentelle. Si l'on peut parfois expliquer sa présence par le développe- ment de parasites, tels que les Péronosporées, les sucoirs des Urédinées, des Périsporiacées, etc., dans la plupart des cas, la callose se forme en l'absence de tout organisme étranger et l'on ne peut justifier sa présence que par un état pathologique particulier qui s'aggrave parfois au point de compromettre la végétation de l’espèce envahie. Avant d'étudier ces diverses formations, je vais passer en revue les observations relatives à la présence de la callose dans les tissus. M. Gardiner (1) a signalé le premier cette substance, en dehors des tubes (1) Gardiner (W.), On the constitution of Callus (Proc. Camb. Phil. Soc., vol. V, p. 230, 1885). 262 SÉANCE DU 24 jviN 1892. eriblés, dans les jeunes trachées de la racine du Sureau ou de la tige du Haricot. Un peu plus tard avec M. Sto (1), il la retrouvait dans les cloisons transversales des poils de l'Ósmonde. M. Rendle (2) a décrit les dépôts de callose sur les cloisons transversales de cellules sécrétrices de l'Oignon, et tout récemment M. Poirault (3) a reconnu celte sub- stance non seulement dans les tubes criblés des Équisétacées et des Filieinées, mais aussi dans les boutonniéres de l'endoderme de la tige ou de la racine. Je puis rappeler à cette occasion mes premiéres observations sur la présence de la eallose dans la membrane des cellules-mères définitives dn pollen (4); dans les grains de pollen mürs de certaines Coniféres (Pin), des Scirpes, des Carex (5), etc., et enfin dans le tube pollinique où, associée à la cellulose, elle constitue non seulement la paroi du tube mais encore les bouchons qui, de place en place, interceptent sa cavité. Propriétés et réactions de la callose. — La constitution chimique du cal des tubes criblés a donné lieu à de nombreuses discussions et les considérations émises sur sa nature sont purement hypothétiques, en raison de l'impossibilité d'extraire, à l'état de pureté, la substance qui le compose. La callose est bien plus abondante chez les Champignons, puisque chez certains Basidiomycètes (Polyporus, Dedalea, etc.) elle con- stitue la plus grande partie de la membrane; mais, si la cellulose manque dans ces tissus, la callose se trouve mélangée avec une autre substance qui a les réactions colorantes des composés pectiques, et il m'a été impossible jusqu'ici de l'obtenir pure. L'examen microchimique des membranes formées par la callose m'a permis cependant de signaler pour cette substance quelques propriétés caractéristiques que je rappellerai brièvement (6). « La callose est amorphe, incolore, insoluble dans l'eau, dans l'alcool, » dans le réactif de Schweizer, méme aprés l'action des acides, trés » soluble dans la potasse ou la soude caustiques froides, soluble à froid » dans l'acide sulfurique, le chlorure de calcium, le bichlorure d'étain » concentrés; insoluble à froid dans les carbonates alealins, l'ammo- » niaque, qui la gonflent et lui communiquent une consistance gélati- » neuse ». Je veux insister spécialement sur la solubilité dans les alcalis et l'élec- ` (1) Gardiner (W.) and Sto, On the structure of mucilage-secretings cells of Blech- num occidentale and Osmunda regalis (Ann. of Botany, 1, 1887). (2) Rendle (A.-B.), On the vesicular versel of Onion (Aun. of Bolany, 1889). (3) Poirault (G.), Comptes rendus, 1891. (4) L. Mangin, Bull. Soc. bot. de France, t. XXXVI, 1889, p. 274. (5) L. Mangin, Ibid., p. 386. ; (6) L. Mangin, Sur la callose, nouvelle substance fondamentale (Compt. rendus). MANGIN. — PRÉSENCE DE LA CALLOSE CHEZ LES PHANÉROGAMES. 263 tion des matières colorantes. Dans les divers tissus où je l’ai rencon- trée, la callose se présente à divers états d'agrégation comparables à ceux que l'on a signalés depuis longtemps pour la cellulose. On sait en effet que cette derniére substance ne manifeste nettement les réactions colorantes qui la caractérisent qu'aprés avoir été ramassée à l’état d'hy- drocellulose (1), soit sous l'influence des acides minéraux concentrés ou de certains sels (chlorures) aussi en solution concentrée; il en est de méme pour la callose. Si, dans certains tissus, dans le cal des tubes criblés, dans la membrane des cellules-méres définitives du grain de pollen, dans la membrane diffluente des sporanges de Mucorinées, ete., la callose se présente à l'état dans lequel son affinité pour les matiéres colorantes est maxima et où elle est le plus facilement soluble dans les alealis faibles, par contre, dans beaucoup d'autres membranes, la cal- lose est, à l'état naturel, inerte vis-à-vis de ces réactifs; pour la ramener à l'état précédent et par suite pour constater sa présence, il faut faire agir les alcalis caustiques ou les agents oxydants et souvent méme les deux actions à la fois (membrane des Polypores, Dædalea, du tube polli- nique de certaines espéces, etc.). Il existe donc, au point de vue des états physiques de la cellulose et de la callose, un certain parallélisme; mais ce qui distingue essentiellement ces deux substances, outre leurs affinités colorantes différentes, c'est que la callose, parvenue à l'état d'agrégation le plus faible, est caractérisée par son insolubilité dans le réactif cupro-ammoniacal et par sa liquéfaction rapide dans l'eau sans gonflement préalable. Cette derniére propriété peut étre invoquée dans un certain nombre de cas pour expliquer la dissociation des tissus ou la perforation des membranes. Je ne reviendrai pas sur les réactions colorantes de la callose, qui ont été suffisamment indiquées dans des communications précédentes, et jaborde immédiatement l'examen des tissus dans lesquels elle se ren- contre. Vigne. — C’est dans les feuilles et dans les tiges herbacées de la Vigne que j'ai trouvé des amas de callose. J'avais méconnu d'abord ces formations, parce que j'étudiais des organes envahis par les parasites dont le mycélium est précisément formé par cette substance (Perono- spora, Oidium, Black-Rot, etc.), et je les attribuais à des filaments mycéliens plus ou moins déformés. De nouvelles observations faites sur des organes sains ont permis de rectifier cette erreur. Dans la Vigne, les amas de callose sont localisés dans certaines cel- lules épidermiques, soit à la base des poils, soit à l'extrémité des dents (1) L. Mangin, Sur la membrane cellulosique (Compt. rendus, décembre 1891). 264 SÉANCE DU 24 Jurin 1892. de la feuille, soit enfin, mais plus rarement, dans les blessures légères occasionnant une déchirure de l’épiderme. Pour examiner ces forma- tions, il ne faut pas songer à pratiquer des coupes, car on risquerait d'en faire des centaines sans rien voir; il faut employer un procédé permet- tant d'observer facilement au microscope des étendues assez considé- rables de la feuille. Ce procédé est d'ailleurs trés général et doit tou- jours étre employé d'abord. Voici en quoi il consiste. L'organe à examiner, la feuille par exemple, est coupée en fragments de quelques centimètres de surface, les frag- ments sains ou déjà secs sont mis en ébullition pendant quelques mi- nutes dans l'alcool ordinaire, de manière à chasser tout l'air des tissus. Après refroidissement, les fragments, légèrement égouttés, sont placés dans une capsule ou dans un verre de montre avec la quantité d'acide azotique ordinaire strictement suffisante pour les recouvrir. Aprés quel- ques minutes une vive réaction se manifeste par suite de l'oxydation énergique de l'amidon et du protoplasme; on lave à l'eau, puis on fait chauffer dans l'aleool pour chasser les bulles de gaz emprisonnées entre les cellules. On laisse macérer les fragments de tissus dans de l'eau ammoniacale faible; les matiéres azotées transformées en acide xantho- protéique se dissolvent peu à peu, et le liquide prend une coloration brune. En renouvelant l'eau ammoniacale à deux ou trois reprises, les tissus deviennent complétement incolores, et l'on peut voir distinctement par transparence leur agencement. On neutralise par l'acide acétique à 3 pour 100 et on laisse séjourner les tissus dans un mélange de bleu soluble (1) et d'orseilline BB, ou de bleu soluble et de brun vésuvien acide. Au bout de quelques minutes, un lambeau de feuille examiné au mi- croscope montre la callose colorée en un beau bleu de ciel se détachant sur le fond rose ou brun de la préparation. Dans les feuilles dela Vigne, on constate que souvent la base des poils est remplie d'une masse amorphe de callose; parfois la callose existe aussi dans les cellules entourant les poils, et celles-ci forment une ro- sette bleue plus ou moins réguliére. Dans les feuilles un peu âgées, les dents qui terminent les lobes offrent fréquemment des amas de callose; ces amas sont localisés dans de grandes cellules, identiques aux cellules à cristaux et paraissent étre des cellules cristalligènes modifiées. Enfin, dans certaines parties, là où l'épiderme est altéré, on aperçoit, tout contre les cellules à parois subérifiées, des cellules épidermiques à membrane épaisse, tapissées (1) Je rappelle que cc bleu soluble est l'une des nombreuses formes commerciales des sels de triphénylrosaniline trisulfonée, tels par exemple que les bleus coton, bleus papier, bleus solubles à l'eau, bleus marins, etc. MANGIN. — PRÉSENCE DE LA CALLOSE CHEZ LES PHANÉROGAMES. 265 d'un revêtement de callose tantôt d'épaisseur uniforme, le plus souvent irrégulier et offrant des épaississements en forme de boutons qui font saillie dans la cavité cellulaire. Myosotis palustris. — J'ai rencontré ensuite des dépôts considé- rables de callose dans le Myosotis palustris, sur quelques pieds malades que j'ai reçus des cultures de M. de Vilmorin, à Verrières, gràce à l'obli- geance de notre confrère M. Verlot. Des fragments de feuilles traités comme je viens de l'indiquer mon- traient des dépóts de callose dans tous les poils et souvent dans les cellules épidermiques voisines. Les poils appliqués sont formés d'une membrane assez épaisse revétue d'une cuticule hérissée de petits ma- melons qui donnent à leur surface l'apparence rugueuse. Cette mem- brane est trés nettement stratifiée, et, le plus souvent, les lames de stratification se séparent en formant, vers la cavité du poil, des ampoules plus ou moins volumineuses. C'est dans les espaces laissés entre les lames de stratification et dans la cavité des poils que la callose se trouve accumulée; elle est parfois en quantité si considérable qu'elle remplit exactement toute la cavité du poil. Les cellules en rosette qui entourent la base de chaque poil sont trés Souvent remplies par une masse ovoide ou sphérique de callose fixée à la paroi interne et faisant corps avec elle; parfois, mais assez rarement Cependant, la masse unique de callose est remplacée par un nombre va- riable de petits boutons saillants à la surface interne de la membrane. La présence de ces dépóts de callose a paru étre en relation avec l'état maladif des individus que j'ai examinés, car sur des individus ayant des feuilles saines et bien vertes les dépóts de callose étaient beau- coup moins abondants. D'ailleurs d'autres espèces de Borraginées ont offert les mémes formations toujours localisées dans les poils et s'irra- diant en quelque sorte de chacun de ceux-ci dans les cellules épider- miques voisines. Geranium molle. — Des plants de Geranium présentant quelques taches blanches, causées par les Ramularia, se sont montrés aussi trés riches en callose, et, comme dans les espéces déjà citées, cette substance est exclusivement localisée dans les poils. Mais, dans cette espèce, la membrane assez épaisse n’est pas altérée et la callose remplit complè- tement la cavité. On peut constater qu'elle y forme un ou plusieurs cor- dons enroulés en spirale et déformés ou aplatis pour prendre place dans la cavité. L'apparition de ces dépóts n'a aucune relation avec le déve- loppement des parasites, car on les rencontre dans les poils des parties saines en aussi grande abondance que dans les régions envahies. 266 SÉANCE DU 24 JUIN 1892. Chou. — Un autre exemple de plante où la callose s’est montrée en abondance est constitué par le Chou d'York, dont quelques individus malades avaient l'aspect des espèces attaquées par le Peronospora para- sitica (1). Les feuilles présentaient en effet des taches grises ou brunes semblables à celles des individus envahis par le parasite; n'était l'ab- sence compléte de fructifications, on pourrait confondre ces feuilles malades avec celles que le Peronospora parasitica a entiérement envahies. Les taches grises dans lesquelles l'altération des tissus a commencé montrent que la membrane des cellules épidermiques s'est épaissie en certains points, tantót d'une maniére réguliére, tantót avec des saillies plus ou moins nombreuses ; ces épaississements sont formés par la cal- lose. Lorsque la désorganisation de l'épiderme a eu lieu et que la plante a subérifié, tout autour de la plaie, une rangée de cellules formant une muraille protectrice, on peut constater que les dépóts de callose sont en dehors de la plaie et se localisent non seulement dans les cellules épi- dermiques, mais encore dans le parenchyme sous-jacent. On ne trouve d'ailleurs aucun vestige de mycélium dans les régions altaquées, sauf dans les parties déjà mortes qui servent d'abri à quelques saprophytes. Les parasites, s'ils existent dans ces altérations des feuilles du Chou, sont dépourvus de mycélium ou possèdent un mycélium trés fugace : cette question reste à élucider. La découverte de ces amas de callose dans les espèces que je viens de signaler ne laisse pas que d'étre embarrassante; car cette substance se forme en des points où leur rôle devient problématique, et il est impos- sible de préciser les régions dans lesquelles elle doit apparaitre. L'étude de quelques Urticées a permis de préciser ce que mes pre- miéres observations pouvaient avoir d'incertain. Dans une Note ré- cente (2), j'ai annoncé que la callose existe normalement dans les mem- branes incrustées de carbonate de chaux, soit que ce sel s’accumule dans la cavité des poils ou dans les membranes ayant conservé une apparence normale, soit qu'il constitue dans certaines cellules de l'épi- derme les masses désignées sous le nom de cystolithes. La Pariétaire, l'Ortie, le Houblon, diverses espéces de Ficus, le Mürier, etc., offrent sans exception une trame cellulosique et callosique destinée à supporter les cristaux de carbonate de chaux. On remarque en outre, dans la Pa- riétaire, l'Ortie, etc., que toutes les régions de la feuille subérifiée à la suite d'une blessure offrent aussi des amas de callose analogues à ceux (1) J'ai recu également ces plantes des jardins de M. de Vilmorin à Verrières. (2) L. Mangin, Sur la constitution des cystolithes et des membranes incruslées de carbonate de chaux (Comptes rendus, 25 juillet 1892). SÉANCE DU 8 JUILLET 1892. 267 que j'ai signalés plus haut dans la Vigne ou dans certaines feuilles de Chou. Y a-t-il encore, dans ce cas, une corrélation entre la présence de la callose et l'incrustation des membranes? C'est ce que pourront décider de nouvelles observations. Dans une prochaine communication je compléterai les données qui précédent par l'examen des cystolithes. M. Prillieux fait remarquer que le mode de production de la callose ressemble beaucoup à celui de certaines gommes. M. Mangin répond qu'il a déjà étudié la formation de plusieurs sortes de gommes et qu'il n'y a pas trouvé de composés pectiques offrant l'aspect des productions qu'il vient de décrire. De plus, les sommes sont le plus souvent solubles dans l'eau et disparaissent, ainsi que les composés pectiques, sous l'action de certains réactifs, par lesquels au contraire la callose n'est pas attaquée. SÉANCE DU 8 JUILLET 1892. PRÉSIDENCE DE M. MOROT, VICE-PRÉSIDENT. M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 24 juin dernier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président a le regret d'annoncer à la Société le décés de deux de ses membres, M. Chauvain, pharmacien à Paris, et M. Aug. Todaro, de Palerme. M. Malinvaud fait l'éloge des œuvres scientifiques et des qualités person- nelles de M. Aug. Todaro, qui était directeur du Jardin botanique de Palerme, professeur de botanique à l'Université de cette ville et sénateur du royaume d'Italie. Ce distingué botaniste, présenté en avril 1857 par J. Gay et Parlatore, est resté notre fidèle confrère pendant trente-cinq ans; la mort seule a pu rompre les liens qui l'unissaient à notre Compagnie. Indépendamment de pu- blications trés appréciées, telles qu'une Monographie du genre Gossypium et son Hortus panormitanus magnifiquement illustrés, il a grandement contribué par ses travaux et ses exsiccatas à faire connaitre la belle flore sicilienne. Il 268 SÉANCE DU 8 JUILLET 1892. était d’une parfaite obligeance à l'égard de ses collègues, toujours disposé à leur rendre service (1); aussi la perte de cet aimable savant sera vivement ressentie parmi nous. M. le Président annonce une présentation nouvelle et proclame l'admission de : M. Tuérior, directeur de l'école primaire supérieure de gar- cons, rue Dicquemare, 1, au Havre (Seine-Inférieure), présenté dans la derniére séance par MM. Legué et G. Camus. Dons fails à la Société : M": Belèze, Conseils pour faire une collection de papillons Ad. Chatin, La Truffe. — Anatomie comparée des végétaux : plantes parasites. Debeaux et Pau, Notas botanicas a la flora espanola. D* B. Martin, Revision de la flore du Gard. J. Remy, Ascension au Mannaloa. H. Roux, Catalogue des plantes de Provence spontanée ou généra- lement cultivées. Saint-Lager, Note sur le Carex tenax. D' Trabut, Un hybride dans le genre Eucalyptus. — Géotropisme positif chez les jeunes feuilles du Cyclamen repandum. R. Zeiller, Annuaire géologique universel. Paléontologie végétale, 1890. F. Cavara, Contribuzione alba micologia lombarda. À. de Jaczewski, La méthode de Herpell pour la création d'un her- bier de Champignons. Zimmermann, Die botanische Mikrotechnik. Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'ouest de la France, 1892, n* 2. ; Le monde des plantes, Revue mensuelle dirigée par M. H. Léveillé, deux numéros. Annual Report of the Board of Regents of the Smithsonian Institu- tion, 1890. (1) Lorsque M. Todaro apprit naguère par le Bulletin nos projets de publications sur les Menthes, il s'empressa de faire récolter en nombreux exemplaires les espèces de ce genre qu'on trouve en Sicile et nous en fit plusieurs envois avec un entier désin- téressement, dans le scul but de nous procurer des matériaux utiles; nous nous pro- posons de publier quelques-unes de ces formes dans la suite de nos Menthæ exsic- cate. (Ern. M.) SÉANCE DU 8 JUILLET 1892. 259 Journal and Proceedings of the Royal Society of New South Wales, 1891. MM. Rouy et Franchet, désirant présenter de nouvelles obser- vations sur une question qui avait été discutée dans la précédente séance, demandent successivement la parole. M. Rouy donne lec- ture de la Note suivante : Les exemplaires récoltés en 1881 par M.E. Reverchon et distribués par lui sous le nom de Phalaris crypsoides d'Urv. (Maillea Urvillei Parl.), qui existent dans mon herbier, appartiennent fous absolument à cette espèce, et non au Phleum arenarium L. Il en est de méme sans doute des exemplaires de l'herbier de Doissier, puisque cet éminent botaniste mentionne, avec point d'affirmation, dans l'aire géographique du Maillea Urvillei (Flora Orientalis, V, p. 419), la Sardaigne, avec l'annotation : « Forma glumis carina longius ciliatis », ce qui a autorisé M. Hackel à créer sa variété sardoa du Maillea Urvillei. Mais le Maillea est, en effet, trés voisin du genre Phleum, et les caractéres qui le séparent du P. arenarium ne sont certainement pas des caracléres génériques. Je crois done que le Maillea doit rentrer dans le genre Phleum et doit prendre le nom de P. crypsoideum, que je lui attribue, se distinguant du P. arenarium, comme l'a rappelé M. Caruel dans sa lettre à M. Malinvaud, et comme le dit Boissier (loc. cit.), par : « Glumella et palea hyalinis subenerviis, superiore uninervi nec binervi ». Quantà lassimilation pure et simple du Phleum arenarium et du Maillea Urvillei, les caractères distinctifs des deux plantes s'y opposent. — Reste à savoir si M. Reverchon n'a pas distribué par erreur dans plusieurs herbiers, outre le Phleum crypsoideum, des exemplaires de Phleum arenarium avec la méme étiquette et provenant aussi de Santa-Teresa Gallura (Sardaigne). Il faudrait aussi consuller à ce sujet les her- biers du Muséum, Cosson, Franqueville, Burnat, de Kew, de Derlin, etc. M. Franchet donne ensuite lecture de la Note suivante : 270 :SÉANCE DU 8 JUILLET 1892. A PROPOS DU MAILLEA URVILLEI Parlat., par M. A. FRANCHET. Quand on examine les exemplaires du Maillea Urvillei conservés dans les trois herbiers de Paris qui sont le plus riches en types origi- naux (1), on ne peut s'empécher d'étre un peu surpris de la discussion élevée récemment à propos de cette intéressante Graminée et qui pro- bablement ne se füt pas produite si, tout d'abord, la plante de Sardaigne saluée de ce nom eüt été comparée à celle de la Gréce, dont l'histoire peut se résumer en quelques lignes. Découverte en 1794 par Olivier dans l'ile de Scio, retrouvée en 1819 par Dumont d'Urville le long du littoral de l'Attique, sur le rocher de Raphti, où la plante se montrait abondante, elle ne parait pas avoir été rencontrée depuis (2). Elle a été décrite, d'abord par Dumont d'Urville (4822) sous le nom de Phalaris crypsoides (3), puis sous celui de P. hu- milis par A. Desvaux, Observ., p. 63 ; enfin, considérée comme type d'un nouveau genre par Parlatore, elle devint Maillea Urvillei, en 1842 (4). Le Maillea Urvillei a été figuré deux fois, la première par Kunth, Rev. Gram., tab. 202, la deuxième par Jaubert et Spach, Illustr. pl. Or.,tab. 308. Ces deux figures sont excellentes et, en l'absence d'échan- tillons, ne peuvent laisser aucun doute sur l'identité de la plante, ce qui ne manque pas d'importance en raison de la rareté du Maillea dans les herbiers. Pour ma parl, je ne l'ai vu en effet que dans l'herbier du Muséum, oü se trouvent les exemplaires d'Olivier qui ont servi à la figure donnée dans l’Illust. pl. Or.; puis dans l'herbier Richard, qui ren- ferme également plusieurs spécimens de l'ile de Scio, dont l'un a méme servi de type à Parlatore pour la rédaction de la description du genre Maillea. On voit aussi dans ce méme herbier un échantillon portant cette mention : « PAleum Urvillei Gay ined.; Port Raphti (cóte de l'Attique) »; la dénomination Phalaris crypsoides d'Urv. s'y trouve donnée en syno- nyme. Enfin l'herbier Cosson renferme plusieurs spécimens de Phala- ris crypsoides, sans indication de provenance, avec cette seule mention « Robert », ce qui peut faire croire qu'ils ont la méme origine que la plante mentionnée dans la Flore de France. (1) Herbier du Muséum, herbier Cosson, herbier Drake del Castillo, ce dernier réunissant les herbiers Richard et de Franqueville. (2) L'identité de la plante distribuée de l'Attique par Haussknecht et de celle que Bourgeau a rencontrée à Rhodes ne parait pas bien établie; je n'ai pu voir aucun exemplaire de l'une ni de l'autre, et je n'en parle ici que d’après la Note de M. Gan- doger. Quant à la station de Toulon citée dans la Flore de France, clle est trop dou- teuse pour être prise en considération. (3) Enumer. pl. p. 7 (4) Plante nove, p. 31. FRANCHET. — A PROPOS DU MAILLEA URVILLEI. 271 C'est sans doute la rareté du Maillea dans les herbiers qui a été la cause de la fausse dénomination appliquée à la plante récoltée en Sar- daigae par M. Reverchon, en 1881, et distribuée par lui, ainsi que par la Société dauphinoise, n. 3915, sous le nom de Phalaris crypsoides, erreur qui, faute d'éléments de comparaison, ne fut à l'époque relevée par personne. C'est en effet en 1884 seulement que M. Hackel, Flore Sardoæ Compendium, éleva des doutes sur l'identité complète de la plante sarde avec le type du Maillea de Grece, et encore ne songea-t-il pas à l'en séparer spécifiquement, se contentant d'établir une variété sardoa du Maillea Urvillei. Mais il faut ajouter qu'en méme temps Phleum arenarium v. sardoa Maillea crypsoides (d’après (d'aprés un spécimen de un spécimen original). M. Reverchon). M. Hackel signalait l'analogie de cette variété sardoa avec le Phleum arenarium, analogie déjà indiquée dans le Flora Orientalis. Enfin, trés récemment dans ce méme Bulletin, M. Gandoger assimi- lait nettement la plante de M. Reverchon avec le Phleum arenarium, assertion. qui provoqua de la part de M. Caruel une réclamation en faveur de la plante de Grèce figurée par Jaubert et Spach et qui, d’après le savant botaniste italien, offrait un type bien distinct de la plante sarde. La justesse de l'observation de M. Caruel ne pourra étre mise en doute par quiconque aura vu ou verra les deux plantes. Il n'y a rien à dire ici, qui ne soit déjà connu, concernant les spéci- mens de Raphti, ceux de Scio et ceux de Robert. La nécessité de les rapporter au genre Phleum est un fait qui parait indiscutable et que J. Gay avait déjà reconnu, sans l'avoir publié malheureusement. J'ajou- terai seulement que ce Phleum de l'Attique et de l'Archipel est très remarquable et demeure nettement caractérisé, parmi tous ses congé- nères, par la largeur et la compression de ses épillets, ainsi que par le 12 SÉANCE DU 8 JUILLET 1892. w grand développement et la minceur de l'expansion dorsale des glumes finement dentées-fimbriées sur la carène et qui ne présentent latérale- ment qu'une seule bande verte; cet ensemble de particularités les fait singuliérement ressembler aux glumes des Phalaris et explique bien l'attribution générique faite par Dumont d'Urville. Quant à la plante de Sardaigne, je ne crois pas qu'on puisse y voir autre chose qu'un Phleum arenarium, ou tout au plus une faible va- riété de cette espèce, à cause de ses épillets étroits, dont les glumes portent deux cótes saillantes alternant avec deux bandes déprimées, souvent vertes ; le dos constitué par une forte nervure, formant carène, est toujours cilié de longues soies raides. L'objection la plus sérieuse qui peut étre faite à cette assimilation, c'est que les glumes du P. arenarium sont décrites comme très aiguës ; ceci est vrai dans certains cas, mais il existe de nombreux exemples de Phleum arenarium dont les glumes sont obtuses, comme dans la forme rencontrée par M. Reverchon. On peut comparer sous ce rapport les exemplaires distribués par M. Durieu de Maisonneuve, Plant. Astur. select. n° 165, et provenant de Gijon. Ce genre de glumes existe aussi chez le P. grecum Boiss et Heldr., avec des nuances qui les ramènent vers celles du P. arenarium, auquel le P. grecum doit d'ailleurs étre réuni d'aprés M. Dalansa qui connaissait si bien les Graminées. Pour les autres différences ou analogies qui pourraient étre invoquées, je ne puis que renvoyer au travail de M. Gandoger. M. Franchet ajoute qu'il avait écrit la Note précédente lorsqu'il a recu la lettre suivante de M. Hackel contenant l'appréciation de ce savant monographe et qu'il est autorisó à communiquer à la Société. LETTRE DE M. HACKEL A M. FRANCHET. S: Pælten, le 2 juillet 1892. Cher Monsieur, J'ai l'honneur de répondre aux questions que vous m'avez posées dans votre trés honorée du 29 juin : 1° Veuillez d'abord lire ce que j'ai publié sur le Maillea Urvillei var. sardoa Hack. dans Barbey, Compendium Flore Sardow, p. 66. Vous y trouverez que j'ai déjà reconnu la diversité de la plante d'Orient et de celle de Sardaigne, et que j'ai distingué celle-ci comme variété. Aujourd'hui j'incline à les considérer comme spécifiquement différentes, et 273 en émendant le caractère donné dans la publication citée, je propose de dis- tinguer la plante d'Olivier, etc., par ses épillets ovales à glumes dont la carène est courbée, denticulée, large, comprimée, presque membraneuse et occupant la moitié de la face latérale de la glume, tandis que la plante de Sardaigne a les épillets largement oblongs, à carène de la glume presque rectilinéaire, raidement ciliée, épaisse (presque coriace), mais occupant à peine le quart de la face latérale de la glume. 2° Le Maillea Urvillei var. sardoa Hack. n'est point identique avec le Phleum arenarium L. Deux cas sont possibles: ou M. Reverchon a réellement distribué deux plantes diverses, dont l'une était le Phleum arenarium (ce que j'ai peine à croire), ou les botanistes qui voient dans la plante de M. Reverchon un élat du Phleum arenarium se sont laissé tromper par la ressemblance assez grande des deux plantes, ressemblance que j'ai d'ailleurs déjà signalée LETTRE DE M. HACKEL A M. FRANCHET. dans mon article cité plus haut. Ma provision de Maillea Urvillei var. sardoa provenant directement de M. Reverchon se compose de trente individus tout à fait semblables entre eux, dont je vous en envoie un ci-inclus. Les différences entre cette plante et le Phleum arenarium sont les suivantes : PHLEUM ARENARIUM. Panicule rétrécie à sa base le plus souvent claviforme, jamais, du moins dans l'état développé, égalée par le limbe de la feuille supérieure qui en- gaine trés rarement la panicule. Glumes trés aigués (carénées), à ca- réne trés élroite accompagnée d'une large bande de parenchyme vert sé- paré de la partie membraneuse de la glume par une nervure saillante ou cóte blanche trés marquée. Sur toute la face latérale; mais surtout dans les interstices parmi la caréne et la ner- vure saillante se trouvent des tuber- cules blancs, qui parfois s'allongent en poils raides. Glumelles toujours (j'ai comparé des spécimens de vingt localités de la Suéde jusqu'en Gréce) hérissées ou (plus tard) pubescentes; la supérieure binerviée du moins sous le sommet entier ou bidenticulé. Étamines 3. Chaume le plus souvent nu sous la panicule, peu haut. T. XXXIX. MAILLEA URVILLEI var. sardoa. Panicule obtuse à sa base, ovoide, surmontée même à l'état. fructifére* par le limbe de la feuille supérieure engainant la base de la panicule. Glumes briévement et rapidement acuminées (carénées), à caréne épaisse et beaucoup plus large (occupant presque un quart de la face latérale de la glume), accompagnée d'une large bande de parenchyme haut, mais sans cóte latérale saillante (pourvue seule- ment d'une nervure latérale assez mince), rarement un peu saillante ; pas de tubercules saillants sur les flancs de la glume. Glumelles toujours glabres, la supé- rieure énerviée ou faiblement uniner- viée, à sommet dentelé. Étamines 2 (il y ena dans peu d'é- chantillons). | Chaume toujours enveloppé par les feuilles, humble. (SÉANCES) 18 274 SÉANCE DU 8 JUILLET 1892. - Cela suffira pour prouver que ces deux plantes sont du moins spécifiquement différentes. 3» Quant à la distinction des genres Maillea et Phleum, j'ai déjà dit, dans le Comp. Fl. Sard., qu'on pouvait réduire le Maillea à une section du genre Phleum sans trop altérer les caractères de celui-ci. Aujourd'hui j'incline à les réunir sans méme laisser au Maillea le titre d'une section ou d'un sous-genre. Je propose donc de distinguer les trois espéces mentionnées par les noms de : PHLEUM ARENARIUM L. PHLEUM SARDOUM Hack. PHLEUM CRYPSOIDES Hack. Le Phleum sardoum est presque intermédiaire entre le P. crypsoides et le P. arenarium ; mais on ne peut pas, à mon avis, les réunir tous les trois en une espéce. Veuillez agréer, etc. M. Rouy dit que les nouvelles communications de M. Franchet ne changent rien à sa maniére de voir. Pour lui, comme pour M. Hackel, la plante de Dumont d'Urville est un Phleum distinct du P. arenarium, et la plante de Sardaigne récoltée par Rever- chon reste à ses yeux, ce qu'elle était naguére pour M. Hackel (in Compend. Flor. Sardoæ de M. Barbey), une simple variété occiden- tale (var. sardowm Hack. olim) du Phleum crypsoideum Rouy. M. Bonnet fait observer que la plupart des auteurs qui ont parlé du Maillea Urvillei ne paraissent pas avoir consulté la descrip- tion originale de Parlatore (Plante nove vel minus nola..., p. 31, et suiv.; Paris, 1842); cette description contient, en ce qui con- cerne les échantillons qui ont servi à l'auteur, quelques rensei- gnements intéressants. Aprés avoir établi lescaractéres du nouveau genre Maillea, Parlatore ajoute : « Stirpem mihi liberaliter communicavit amicus botanicus Alphonsus Maille, in cujus hono- rem hoc genus dico, qui ex horto telonensi speciem hanc, ex seminibus a cl. d'Urville acceptis cultam, obtinuerat. Specimen spontaneum, quod descripsi, accepi ab amico cl. Richard, cui ex insula Scio dedit cl. Olivier. » La diagnose spécifique se termine en outre par l'indication suivante : « Hab. in Græcia, cl. d'Urville legit in scopulo Raphti ad littus atticum, ubi copiose invenitur, ut ipse cl. autor me monuit..., etc. » D’après ce qui précède, il semble que Parlatore n'a connu la plante de Raphti qu'à l'état cultivé; enfin, ce que cet auteur ne dit pas, c'est que le Jardin CHATIN. — TIRMANIA CAMBONII A. CHAT. 275 botanique de Toulon appartenait à l'administration de la Marine et que Robert en était le directeur; si maintenant on veut bien rapprocher des renseignements ci-dessus reproduits la note insé- rée par Godron, dans la Flore de France (WI, 437), à propos du Phalaris crypsoides, on pourra, sans trop de témérité, attribuer une origine commune aux échantillons communiqués par Maille à Parlatore et par Robert à Soyer-Willemet et à Monnier. On peut donc conclure quele Phalaris crypsoides Urv. (Maillea Urvillei Parl.) n'est jamais sorti de l'enceinte du Jardin botanique de Toulon et que, par suite, il ne peut, à aucun titre, figurer parmi les plantes de la flore francaise. M. Malinvaud donne lecture d'une lettre de M. Alphonse de Candolle relative à diverses questions de nomenclature (1). M. Danguy, secrétaire, donne lecture de la communication sui- vante : NOUVELLE CONTRIBUTION A L'HISTOIRE DE LA TRUFFE; T/RMANIA CAMBONII; TERFAS DU SUD ALGÉRIEN; par M. A. CHATIN. La question de la Truffe qui, jusqu'à ces derniers temps, était d'un intérét essentiellement francais, quelque peu italien, ou méme espaguol, a pris une importance nouvelle et inattendue par la découverte de nou- velles espèces de Truffes dans l'Afrique du Nord, où on les connait habituellement sous le nom de Terfàs, et dans l'Asie occidentale, où elles sont appelées Kamé. Aux espèces de Terfàs déjà connues il faut en ajouter une nouvelle, qui m'a été adressée de Biskra, fin janvier dernier, par mon zélé corres- pondant Ben-Hafiz. Elle avait été.récoltée dans le Sud et se trouvait en mélange avec le Tirfezia (2) Claveryi, Kamé de Damas, retrouvé en Algérie au delà de Tougourt. Le nouveau Terfàs n'est pas un Tirfezia, que caractérisent des spores arrondies et ou échinulées, ou alvéolées, mais un Tirmania, genre que j'ai formé sur le Tirfezia africana, dont les tubercules (desséchés par les Arabes pour leurs approvisionnements) m'avaient été envoyés par M. Ben-Hafiz dés 1890 et que caractérisent nettement les spores ellip- tiques et lisses, savoir sans papilles ni alvéoles, (1) Voy. plus haut, p. 137. DA i (2) Terfezia ipres mieux [le mot arabe Terfaz; mais Tirfezia est l'orthographe de Tulasne, fondateur du genre, et je l'adopte par respect pour la loi de priorité. 276 SÉANCE DU 8 JUILLET 1892. Je propose de désigner le nouveau Tirmania sous le nom de Tir- mania Cambonii, en souvenir des sympathies que le Gouverneur géné- ral actuel a manifestées à la Société botanique de France dans la session qu'elle vient de tenir en Algérie. Le Tirmania Cambonii se rapproche du Tirmania africana par son gros volume et sa couleur blanche, persistante méme aprés la dessicca- tion, et aussi par ceci, qu'aux approches de la maturation, il est à peu prés appliqué sur le sol, dans lequel il reste engagé seulement par sa base ou pied. Il en diffère : a. Par la chair, non uniformément blanchâtre, mais nettement mar- brée d'une arborisation, composée de veines ramifiées se détachant suc- cessivement, comme d'un tronc qui a sa base dans le pied méme du tubercule, et plus blanches que la masse des tissus ; b. Par les sporanges et les spores plus grandes, les premiers mesu- rant un diamètre moyen de 0"",120 au lieu de 0"",080 à 077,090 ; les secondes ayant 077,022 à 0"7,023 de long sur 0"",017 à 0"",018 de large, au lieu de 077,018 à 077,020 sur 0"",013-015. Le contenu oléagineux des spores est aussi plus abondant, au moins dans le jeune àge, chez le Tirmania Cambonii que dans le Tirmania africana. Il y aurait encore, comme caractère différentiel, l'époque de matura- tion, si le Tirmania africana eût répondu, comme on pouvait le con- jecturer, au gros Terfàs blanc d'automne dont l'existence m'avait été signalée par le général de La Roque, commandant du cercle de Batna; mais ce caractére ne peut étre compté, attendu que je viens de voir à Biskra (18 avril) des tubercules frais du Tirmania africana apportés par les Arabes. L'Algérie compte donc aujourd'hui, en outre du Tirfezia Leonis, seule espèce connue avant mes recherches, les Terfàs suivants : TinrEzià. BOUDIERI ; TinFEZIA CLAVERYI (aussi de Damas); TIRMANIA AFRICANA ; TIRMANIA CAMBONII. Dans l'Asie occidentale se trouvent : à Smyrne, le Tirfezia Leonis, plus commun là qu'en Algérie; à Damas, avec le Tirfezia Boudieri variété arabica, le Tirfezia Claveryi, retrouvé en Algérie; à Bagdad, les Tirfezia Hafizi et Metaxasi, non encore observés en Afrique. A noter le fait suivant, qu'il m'a été donné d'observer récemment sur le Tirmania Cambonii et le Tirfezia Claveryi venant d'étre arrachés du sol, et qui sans nul doute est assez général chez les Terfàs. Une certaine quantité de terre, pouvant former une agglomération de. LE GRAND. — L'ALLIUM SUBHIRSUTUM EN BRETAGNE. 277 la grosseur du poing, est adhérente à la base du tubercule, retenue par des filaments mycéliens, et toujours plus humide que le sol ambiant ; sans nul doute que cette agglomération, qui correspond à la chemise ou couche de terre fine et se maintenant fraiche qui s’attache à toute la surface de nos Truffes, n'ait un rôle important pour la nutrition du tubercule. C'est cette couche qui, reconnue et analysée par Gueymard sur des Truffes de Dauphiné et de Provence, fut trouvée privée d'une portion de la chaux du sol voisin. Je dois consigner ici un fait de géographie botanique touchant la grande extension de l'aire du Tirfezia Claveryi J'ai dit que cette espèce, consommée à Damas où elle est assez com- mune, avait été retrouvée en Algérie par M. Ben-Hafiz, à prés de 400 ki- lométres au sud de Biskra. Or, voici que j'ai à constater sa présence aux marchés de Sétif et de Saint-Arnaud, presque au nord de l'Algérie, et à une altitude d'environ 1000 mètres, d’où elle m'a été apportée par notre bon confrére M. Motelay, de Bordeaux, l'un des membres de la session d'Algérie. M. Motelay, qui a mangé à Saint-Arnaud, chez l'un de ses parents, le Tirfezia Claveryi, Va trouvé fort bon. M. Malinvaud donne lecture de la Note suivante : UNE ESPECE D'ALLIUM NOUVELLE POUR LA RÉGION OCCIDENTALE DE LA FRANCE; par M. A. LE GRAND. Un de nos confrères, M. Raphaël Ménager, à qui la flore de Normandie doit plusieurs intéressantes découvertes (Malaxis paludosa, ete.), arrive d'un voyage en Bretagne où il a particulièrement exploré Belle- Ile pendant le mois de mai. Il a récolté, à cette dernière localité, un Allium fort remarquable qu'il a bien voulu m'offrir et dans lequel j'ai reconnu avec étonnement l'Allium subhirsutum. Les échantillons de Belle-Ile ne différent du type que par leur ténuité; ils ne dépassent pas 15 à 20 centimètres, réduction de taille due évidemment au climat plus septentrional. Cette découverte offre un intérét particulier : non seule- ment Allium en question n'avait pas encore élé constaté dans l'Ouest et le Sud-Ouest, mais il est méme peu répandu sur notre littoral médi- terranéen, puisqu'il y manque dans plusieurs départements comme, par exemple, le Gard et l'Hérault. L'Allium subhirsutum offre donc un nouvel exemple, et non des moins frappants, de la facon dont se sont propagées, sur nos cótes occi- dentales, un bon nombre d'espéces dont l'aire normale est beaucoup 278 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. plus au Sud. Il a été récolté, le 22 mai 1892, par M. Ménager sur les coteaux maritimes au midi de Belle-Ile et y était fort peu abondant. M. Rouy annonce à la Société qu'il vient d'acquérir l'herbier de feu Louis Kralik. On sait que ce botaniste avait exploré la Corse, l'Algérie, la Tunisie, l'Égypte et une partie de la Nubie (1) ; son herbier contient, en sus de ses récoltes personnelles, un nombre considérable de plantes de France (provenant notamment de Gre- nier, Requien et de M. Jordan) et d'Europe, ainsi que les plantes d'Algérie, de Tunisie et du Maroc recueillies par Cosson et ses divers correspondants ou collecteurs, enfin divers exsiccatas im- portants (Société dauphinoise, F. Schultz, Billot, Hohenacker, Bourgeau, Letourneux, etc.). SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. PRÉSIDENCE DE M. PRILLIEUX. M. Danguy, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 8 juillet dont la rédaction est adoptée. M. le Président, par suite de la présentation faite dans la der- nière séance, proclame membre de la Société : M. FancET (Raymond), pharmacien de première classe, rue de Passy, 66, à Paris, présenté par MM. Bonnier et Malinvaud. Dons faits à la Société : Daveau, Note sur l'Herniaria maritima Link. H. Hua, Sur le rhizome du Paris quadrifolia. Hue, Lichens de Canisy (Manche) et des environs. A. Le Grand, Troisième fascicule de plantes rares ou nouvelles pour le Berry. B. Martin, Revision de la flore du Gard. (1) Voy. plus haut, p. 170, la Notice sur Louis Kralik. FRANCHET. — GENRES LIGULARIA, SENECILLIS, CREMANTHODIUM. 279 Pée-Laby, Recherches sur l'anatomie comparée des cotylédons et des feuilles des Dicotylédonées. Chodat, Polygalaceæ flore costaricensis. — Laboratoire de botanique, 3* fascicule. Grilli, Sull autonomia dei Licheni. Saccardo, Sylloge Fungorum, vol. X. Supplementum universale. Atkinson, Some Cercosporæ from Alabama. — An automatic device for rolling culture tubes of nutrient agar agar. M. Franchet fait à la Société la communication suivante : LES GENRES LIGULARIA, SENECILLIS, CREMANTHODIUM, ET LEURS ESPÈCES DANS L'ASIE CENTRALE ET ORIENTALE, par M. A. FRANCHET, Au mois de février dernier (1), j'ai eu l'honneur d'entretenir la Société des singulières modifications constatées chez le Leontopodium alpinum lorsqu'on l'étudiait dans l'ensemble de son aire de dispersion à travers l'Europe et l'Asie. J'ai tenté alors de démontrer que ces modifi- cations pouvaient dans certains cas étre si profondes qu'elles affectaient méme les attributs génériques de la plante, de sorte que celle-ci, saluée en Europe du nom de Leontopodium, ne pouvait en Asie étre séparée des Gnaphalium. Aujourd'hui, dans le méme ordre d'idées, je viens soumettre à votre appréciation quelques observations qui peuvent étre considérées comme un deuxième chapitre de ma précédente communication; ces observa- tions portent principalement sur la plaute bien connue de tous les bota- nistes sous le nom de Ligularia sibirica Cass. On sait que cette belle Sénécioidée est rare en France et qu'on ne l'y observe qu'en des stations disjointes : dans les Pyrénées-Orientales, la Lozère, l'Auvergne et la Cóte-d'Or. Elle est également fort peu répandue dans l'Europe centrale et c'est seulement dans le centre de la Russie, ainsi que dans le voisinage de ses frontiéres occidentales, qu'on la ren- contre assez fréquemment. Toutefois dans la Laponie et la Russie sep- tentrionale on peut la considérer comme commune, de même que dans toute la Sibérie orientale. Il parait aujourd'hui certain que, sur toute l'étendue du territoire que je viens d'indiquer, la plante ne subit que des modifications sans importance, portant sur les dents ou la dimension des bractées ; cepen- (1) Voy. plus haut, p. 126. 280 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. dant au voisinage du cercle polaire sa taille et ses feuilles diminuent sensiblement, et dans les parties trés froides de la Sibérie, dans les monts Stanowoi par exemple, le Ligularia devient très grêle, avec des capitules deux fois plus petits; mais les variations ne portent pas plus profondément. Il n’en est pas de méme lorsqu'il s’agit de la plante de l'Asie centrale et orientale, en y comprenant le Japon. Là, en méme temps que le L. sibirica.se montre abondant, il devient extrémement polymorphe, aussi bien sur les hauts plateaux du Thibet, dans le groupe himalayen et les nombreuses chaines du Su-tchuen et du Yun-nan, que dans la série de massifs montagneux qui se succédent du Pamir au golfe d'Ochotsk. En 1837 (1), De Candolle accordait déjà quatre variétés au L. sibi- rica ; aujourd'hui ce chiffre pourrait facilement étre quadruplé, tant la plante offre de modifications dans son degré de villosité, dans la forme et la dimension de ses feuilles et de ses bractées, la disposition et la direction de ses capitules, leur nombre, leur grosseur, la longueur des ligules, etc., etc. Il est presque superflu de dire que plusieurs de ces formes ont reçu des noms spéciaux ; mais je dois ajouter qu'on est aujourd'hui assez géné- ralement d'accord pour n'y voir que des modifications sans importance d'un type spécifique bien nettement délimité. Le fait offre pourtant de l'intérét si l'on se place à un point de vue autre que celui de la simple polymorphie spécifique, cet éternel sujet de controverses. J'ai dit plus haut que la variabilité du L. sibirica élait trés faible dans son domaine européen et sibérien. Si l'on rapproche de cette stabilité de formes la polymorphie manifeste de la plante dans toute sa distribution à travers l'Asie centrale et orientale, on ne pourra manquer d'étre frappé de voir qu'elle se comporte sous ce rapport abso- lument comme le Gnaphalium Leontopodium qui, lui aussi et plus encore peut-être, se montre presque iminuable en Europe, tandis que dans toute l'Asie centrale il se présente sous les formes les plus variées. Que faut-il conclure de cette analogie dans la facon dont les deux plantes se comportent? N'est-il pas permis d'en inférer que le Ligularia sibirica, de méme que le Leontopodium alpinum, a son véritable do- maine dans l'Asie centrale? Que là seulement il existe dans toute la plénitude de son expansion spécifique, alors qu'en Europe nous ne pos- sédons plus qu'un type spécifique appauvri, réduit à une forme unique et qui, en méme temps, y constitue le seul représentant d'un groupe dont l'Asie centrale fournit seule aujourd'hui de nombreuses espéces. C'est là le premier point sur lequel je désire appeler l'attention. (1) Prodromus, NI, 315. FRANCHET. — GENRES LIGULARIA, SENECILLIS, CREMANTHODIUM. 281 Il est peu de genres aussi faiblement définis que le genre Ligularia ; Cassini, son auteur, le distingue des Cineraria sur la seule considéra- tion de la présence de ligules rayonnantes. Lessing crut relever un peu son importance scientifique en lui attribuant un style à rameaux com- plétement recouverts de petits poils; De Candolle parle d'un mamelon conique terminant les branches du style, mamelon qui, d’après lui, fait défaut constamment dans les Senecio. Aussi, en présence d'une aussi faible différenciation, voyons-nous Schultz-Bipontinus, après une étude trés approfondie des espèces connues à cette époque, déclarer, dés 1845 (1), que le genre Ligularia n'est fondé que sur des caractères illusoires, et le rattacher simplement aux Senecio. Son opinion, trés suffisamment motivée, ne put pourtant prévaloir contre un genre admis dans le Prodromus, et c'est en 1871 seulement que Maximowicz, dans sa revi- sion des Senecio de l'Asie orientale (2), adopta sans restriction l'idée de C.-H. Schultz, ce que firent aussi Bentham et Hooker dans le Genera plantarum, où l'on trouve cette phrase qui termine l'exposé des carac- téres de leur section Ligularia : « Characteres tamen in nonnullis spe- ciebus obscuri vel evanidi. » L'examen de 66 espèces de Ligularia me permet aujourd'hui d'af- firmer que ce groupe de plantes n'a pas méme la valeur d'une section, dans le sens donné d'ordinaire à ce mot, et que, dans tous les cas, il n'est pas possible de le caractériser d’une façon satisfaisante, la plupart des espèces échappant toujours par quelque côté à toute tentative de défini- tion rigoureuse. En effet les ligules (Cassini) sont à peu près nulles dans le L. Atkinsoni C.-B. Clarke et font méme complétement défaut dans plusieurs espéces (L. yunnanensis Franch., L. atroviolacea Franch.); l'existence d'une villosité existant sur toute la surface des branches du style me parait étre une singuliére exagération d'expression: cette villo- sité, très nette et trés développée dans certains Ligularia japonais, tels que L. calthæfolia, L. clivorum, etc., consiste dans la plupart des espèces, en y comprenant la plante type L. sibirica, en de trés petites papilles qui, d'une part sont méme à peine visibles dans un certain nombre d'espéces, et d'autre part ne font pas défaut sur toute la surface des branches stigmatifères de beaucoup de Senecio. Il est facile de s'en convaincre en comparant les styles du L. sibirica avec ceux du Senecio spatulefolius DC. par exemple. Quant à l'existence d'un prolongement conique terminant les bran- ches stigmatifères (DC.), elle ne peut être mise en doute dans certaines espèces ; mais ce cône fait absolument défaut dans beaucoup d'autres. Il (1) Flora, 1845, p. 49-52. Ueber die Gattungen Senecillis Gærtn. and Ligularia Cass. (2) Mélanges biol. tirés de l'Acad. de Saint-Pétersb., VIL, pp. 10 et 12. 282 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. suffit d'ailleurs d'examiner un certain nombre de styles, pris dans les fleurs centrales du Ligularia sibirica lui-méme, pour voir que cet appen- dice subit, dans un méme capitule, de nombreuses modifications, qu'il s'oblitére souvent presque complétement et que sous ce rapport, comme sous les autres, les Ligularia ne différent en rien des Senecio. Le tort des descripteurs est d'avoir généralisé des particularités indi- viduelles, dépourvues de fixité et d'ailleurs vraiment insuffisantes comme caractères génériques. Je ne dirai rien ici des bractées et des bractéoles, auxquelles plusieurs auteurs, notamment De Candolle, semblent avoir attaché de l'importance dans la définition du genre Ligularia, surtout pour la distinction des espéces, selon qu'elles sont solitaires ou géminées, entiéres ou bipar- tites, linéaires ou cymbiformes. Toutes ces modifications semblent le plus souvent dépendre du degré de vigueur de la plante. Il n'y a pas lieu de s'étendre bien longuement sur deux autres genres généralement admis comme distinets des Ligularia et qui, l'un et l'autre, donnent lieu aux mémes observations que ce dernier. C'est d'abord le genre Senecillis Gærtn., fondé à peu prés uniquement sur l'extréme briéveté de l'aigrette des akènes. Le type, S. glauca, est bien en effet dans ce cas, et son aigrette est parfois presque nulle. Mais de- puis on a retrouvé d'autres espéces rentrant évidemment dans ce genre, telles que S. Schmidtii Maxim., S. Fauriœæi Franch.; chez le S. Jac- quemontiana Decaisne, la longueur de l'aigrette se montre extréme- ment variable, tantôt courte, tantôt égalant l’akène. La suppression s'imposait dès lors; elle a été faite par Bentham et Hooker dans le Ge- nera, où ils réunissent purement et simplementles Senecillis au groupe Ligularia. Le genre Cremanthodium a été établi, par G. Bentham, pour une plante de l'Himalaya que De Candolle avait nommée Ligularia reni- formis et qui présente la particularité d'avoir les branches du style allongées, trés gréles, comprimées, recourbées, un peu élargies au sommet et terminées par un appendice lancéolé subulé, caractéres qui portèrent les auteurs du Genera à rapprocher ce genre des Petasites et des Homogyne. Mais, dés 1876, M. C.-B. Clarke (1), qui connaissait sept espéces rap- portables aux Cremanthodium, déclare que le caractére générique ne s'observe que dans l'espéce type, et qu'il s'atténue, se modifie diverse- ment dans les six autres espéces qu'il énumére et qui, par suite d'une série de transitions, deviennent, selon son expression, « uno verbo omnino Ligulariæ ». (1) Composite indice, p. 166. FRANCHET. — GENRES LIGULARIA, SENECILLIS, CREMANTHODIUM. 283 J'ai pu étudier les styles de 17 Cremanthodium, et l'examen que j'en ai fait est venu confirmer l'opinion de M. Clarke. Aussi je n'hésite nul- lement à considérer les Cremanthodium comme des Senecio du groupe Ligularia, chez lesquels l'inflorescence est normalement réduite à un seul capitule terminant une tige le plus souvent dépourvue de feuilles. Je n'excepte pas méme de cette réunion le Cremanthodium reniforme, comme M. Clarke parait disposé à le faire, puisque toutes les transitions existent entre cette espèce à styles si nettement subulés et le C. Dela- vayi, par exemple, dont les branches stigmatiques sont cylindriques, épaisses, arrondies et pubescentes au sommet. Les Senecio du groupe Ligularia, tels que je les comprends aujour- d'hui, comprennent donc, outre les Ligularia proprement dits, les Senecillis et les Cremanthodium. Les Ligularia sont des Senecio dont les capitules souvent assez grands, pauciligulés, rarement discoides, ne sont accompagnés à leur base que d'une ou deux bractéoles. Les Senecillis sont des Ligularia à aigrette courte ou méme à peu prés nulle et dont les poils sont parfois connés à la base. Les Cremanthodium sont des Ligularia à capitules normalement solitaires, souvent grands, discoides ou ligulés. Ainsi établis, les Ligularia de l'Asie centrale et orientale compren- nent 67 espéces. En terminant je me permettrai d'insister sur l'utilité, je dirai méme sur la nécessité des observations faites sur l'ensemble de la distribution d'une espéce ou d'un genre. La flore européenne, qui a plus qu'on ne le croit d'éléments communs avec la flore de l'Asie centrale, possède un certain nombre de types spécifiques qu'en raison méme de ce double centre d'habitat nous ne pouvons apprécier convenablement, faute d'en connaitre d'une facon suffisante les éléments constitutifs. Une espèce n'est en réalité que la synthése d'un groupe de formes locales ayant entre elles plus d'analogie qu'avec d'autres, et, lorsqu'il s'agit d'une espéce à large extension géographique, il y a bien des probabilités pour que ces formes locales soient trés multipliées. C'est ce qui arrive pour le Gnaphalium Leontopodium, pour le Ligularia sibirica et pour beaucoup d'autres que je pourrais citer, n'ayant en Europe que des manifestations restreintes, incomplétes, alors qu'en Asie elles se pré- sentent sous toutes leurs faces, si je puis m'exprimer ainsi, en méme temps qu'elles offrent à l'observateur patient toute la gamme des nuances qui permet de les réunir. 284 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. Énumération des SENECIO du groupe Ligularia. A. CREMANTHODIUM. — Capitulum solitarium ante anthesin sæpius cer- nuum. — Species 1-17. B. EU-LIGULARIA. — Capitula plurima, rarius pauca, rarissime abortu soli- taria. — Species 18-67. A. CREMANTHODIUM, — Cremanthodium Benth. (genus propr.). t Capitulum discoideum. 1. Senecio discoideus ; 2. S. campanulatus. tt Capitulum radiatum. * Limbus e basi radiatinervius. 3. Senecio reniformis; 4. S. renatus; 5. S. nephelogetus; 6. S. sikki- nensis; 1. S. Benthamianus. ** Limbus penninervius. 8. Senecio oblongatus; 9. S. Delavayi; 10. Helianthus; 11. S. nobilis ; 19. S. kansuensis ; 13. S. Mazimowiczii ; 14. S. armerifolius ; 15. S. himalayensis ; 16. S. Clarkeanus ; 17. S. paberensis. 1. Senecio discoideus. — Cremanthodium discoideum Maxim. Mél. biol., IX, 238. Hab. — Chine occidentale : province de Kansu, dans le pays Tangut (Przewalski, 1872); nord du Thibet (id., 1864). Herb. Mus. Par. 2. S. campanulatus, sp. nov. Humilis, caule pilis fulvis præsertim superne hispido; folia glabra vel parce pilosa, crassa, basilaria et inferiora longe petiolata, limbo reniformi circumcirca crenato-lobato, lobis 7-10; folia superiora mi- nima, linearia, apice obscure triloba; nervatio flabellata; capitulum cernuum ; involucri phylla 7-9, membranacea, purpurascentia, ovato- oblonga, obtusa, ciliata, extus longe setosa, floribus longiora, 5-7 ner- via; flores lutei, omnes tubulosi; styli rami recurvi, apice incrassalo penicillati, cono acuto brevissimo appendiculati; pappus albus; achænia glabra, obovata, compressa, apice truncata, anguste alato marginata. Hab. — Chine : province d'Yun-nan, sur les rochers avoisinant les glaciers de Likiang, alt. 4000 mètres; fl. 44 juillet 1884 (Delavay, n. 2192). Herb. Mus. Par. FRANCHET. — ÉNUMÉRATION DES SENECIO DU 6&ROUPE LIGULARIA. 285 3. S. reniformis Wall., Cat. 3141; Ligularia reniformis DC., Prodr. VI, p. 315; Cremanthodium reniforme Benth. in Hook., Icon. plant., tab. 1141; Hook. fil., Flor. of Brit. Ind. III, 330. Hab. — Népaul, Gossain than (Wall. Ind., n. 251); Sikkim, alt. 10- 15000 ped. (Hook et Thomps.). Herb. Mus. Par. C'est le seul des Cremanthodium décrits auquel ce nom puisse étre conservé, si l'on s'en tient à la description originale et à celle du Ge- nera plantarum de Bentham et Hooker. 4. S. renatus. — Cineraria renata Jacquem. mss. ; Cremantho- dium Decaisnei C.-B. Clarke, Compos. Tnd., p. 108; Hook. fil. Flor. of Brit. Ind. MI, 381. Hab. — Himalaya : Yarpo, Gontang Ghauts (Jacqm. n. 1768) et au delà de Kioubrong Ghauts (id.); Sikkim (Hook. et Thomps.); Kumaon, alt. 11000 ped. (Strach. et Winterb.). Chine, prov. de Yun-nan, mon- tagnes de Likiang (Delavay, n. 2198, 2414), sur les rochers calcaires au voisinage des neiges éternelles; alt. 4000 mètres. Herb. Mus. Par. Feuilles glabres, souvent purpurines en dessous, bordées d'assez nombreuses dents aiguës, à réseau de nervures anastomosées trés sail- lant; rameaux du style recourbés, un peu épaissis vers le sommet avec quelques petits poils terminaux ; appendice nul. Espéce trés voisine du S. reniformis Wall., avec des feuilles plus petites, dont le sinus est étroit ou fermé, le style est trés sensiblement différent. 5. S. nephelogetus. — Cremanthodium Thompsoni C.-B. Clarke, Compos. Ind., p. 169; Hook. fil., Flor. of Brit. Ind. Ml, 331. Ligu- laria, n. 14; Hook. et Thomps. herb. Hab. — Sikkim, vallée de Kankola, alt. 13-14 000 ped. (Hook. et Thomps.). Herb. Mus. Par. Ne diffère guère de l'espèce précédente que par son aigretle rousse et non blanche. 6. S. sikkimensis. — Cremanthodium Hookeri C.-B. Clarke, Compos. Ind., p. 169; Hook. fil., Flor. of Brit. Ind. VII, 331. Hab. — Sikkim Himalaya, Yeum Tong, alt. 13-15000 ped. (Hook. et Thomps.). Herb. Mus. Par. La plante ressemble beaucoup aux spécimens uniflores du S. nim- borum Franchet, signalé plus loin (n. 34), et ne s'en distingue que par l'involuere formé de bractées plus larges et peu nombreuses, ce qui constitue une des particularités les plus saillantes du groupe Cre- manthodium. 286 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. 1. Senecio Benthamianus. — Cremanthodium palmatum Benth. in Hook., Icon. pl., tab. 1142; Hook. fil., Flor. of Brit. Ind. III, 331; Ligularia palmata Hook. et Thomps., Herb. Ind. Or. Hab. — Sikkim Himalaya, dans la vallée de Kankolo, alt. 12-14 000 p. (Hook. et Thomps.). Herb. Mus. Par. 8. S. oblongatus. — Cremanthodium oblongatum C.-B. Clarke, Compos. Ind., p. 108 (excl. var. $.); Hook. fil., Flor. of Brit. Ind. VII, 331. Ligularia arnicoides Wall., Cat. 3138 in parte; DC. Prodr. Vl, 314 in parte. Hab. — Sikkim-Himalaya, prés des frontiéres du Thibet, alt. 12 000- 16 000 p. (Hook. et Thomps.). Herb. Mus. Par. Plusieurs espéces ont été confondues dans les herbiers sous le nom de Ligularia arnicoides Wall. (Cremanthodium oblongatum C.-B. Clarke); cette dénomination est ici réservée à la plante du Sikkim dont les feuilles sont ovales obtuses, assez briévement atténuées en coin à la base, d’une consistance mince, dentées tout autour, excepté dans leur portion atténuée, et dont les capitules sont entourés de larges bractées glabres, ou légérement pubescentes. 9. $. Delavayi, sp. nov. Caulis gracilis, laxe araneosus; nervatio pinnata; folia subcoriacea, basilaria et inferiora longe petiolata, subtus parce araneosa, ovato-del- toidea vel suborbiculata, basi truncata, circumcirca denticulata, vix acuta; media oblongo-lanceolata vel oblongo-obovata, petiolo late alato semiamplexicaulia; superiora linearia; capitulum cernuum; involucri phylla ovato-lanceolata, acuta, multinervia, extus glabra vel basi parce lanuginosa; ligul: involucro 4-plo longiores, luteæ, lineari-lanceolatæ ; styli rami apice incrassati, subtruncati, brevissime pilosi, appendice nullo; pappus sordide albus; achænia glabra. Hab. — Chine austro-occidentale : province d'Yun-nan, dans les prai- ries humides du mont Tsang-chan, au-dessus de Tali, alt. 4000 métres; fl. 4 août 1884 (Delavay, n. 52). Herb. Mus. Par. Comparable seulement avec S. oblongatus, le S. Delavayi s'en dis- tingue facilement par la forme de ses feuilles, par ses capitules plus gros, dont les ligules ont jusqu'à 5 centimètres de longueur; par son aigrelle rousse. 10. S. Helianthus, sp. nov. Totus glaberrimus, glaucus; caulis strictus; folia crassa, integerrima, basilaria late obovata in peliolum brevem attenuata, obtusa, caulinis sub- confertis secus caulem arcte erectis illumque semiinvolventibus, quam FRANCHET. — ÉNUMÉRATION DES SENECIO DU GROUPE LIGULARIA. 287 basilaria multo. minoribus, lanceolatis, subaculis; capitulum magnum, cernuum ; involueri pliylla ovato-lanceolata, vel ovata, subacuta, immar- ginala; ligulæ involucro triplo longiores, luteæ, lanceolato-lineares, longe acuminatæ, obscure bidentatæ ; styli rami recurvi, apice vix in- crassati, truncati, appendice nullo; achænia glabra, oblonga, parum compressa, valide 5-nervia ; pappus albus. Hab. — Chine austro-occidentale, sur les ro;hers calcaires du mont Maeul-chan, prés du sommet. alt. 3500 mètres; fl. 6 août 1889 (Dela- vay, n. 3858). Herb. Mus. Par. Espéce bien caractérisée par ses feuilles coriaces, les caulinaires dressées le long de la tige qu'elles enveloppent et recouvrent jusqu'au sommet; par ses ligules lancéolées qui se terminent par une pointe très étroite. Toute la plante, mais surtout la racine, exhale une odeur d'Arnica suave et très intense. 11. S. nobilis, sp. nov. Speciei præcedenti valde affinis, sed caulis et involucri bracteæ pube brevi rufa plus minus hispidula, vel etiam parce araneosa; folia secus caulem pauca nec stricte erecta ; involucri bracteæ late marginate; li- gulæ latiusculæ, haud acuminatæ ; pappus albus, pilis superne subplu- mosis. Hab. — Chine austro-occidentale, sur les collines calcaires au-dessus du col de Yen-tze-hay, alt. 3500 mètres; 18 juillet 1887 (Delavay) ; dans les prairies élevées du mont Koua-la-po, au-dessus de Ho kin, altitude 3500 mètres ; 26 août 1884 (Delavay, n. 53). Herb. Mus. Par. La plante est trés odorante, comme l'espéce précédente. 12. $. kansuensis. — Cremanthodium humile Maxim., Mél. biol. XI, 236. Hab. — Chine occidentale, province de Kansu, dans la région de Tangut (Przewalski, 1872 et 1880). Herb. Mus. Par. 13. S. Maximowiczii. — Cremanthodium plantagineum Maxim., Mél. biol. XI, 231. Hab. — Chine occidentale : province de Kansu, dans la région de Tangut (Przewalski, 1880). Herb. Mus. Par. 14. S. ammerifolius, — Cremanthodium lineare Maxim., Mél. biol. XT, 238. Hab. — Thibet septentrional (Przewalski, 1884). Herb. Mus. Par. 15. S. himalayensis. — Cremanthodium pinnatifidum Benth. in Hook., Icon. pl., tab. 1142; Hook. fil., Flor. of Brit. Ind. VI, 332. 288 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. Hab. — Sikkim Himalaya, vallée de Kankola (Hook. et Thomps.). Herb. Mus. Par. 16. Senecio Clarkeanus. — Ligularia nana Decaisne in Jacquem., Voy. Bot., p. 91, tab. 99. Werneria nana Benth., Gen. pl., p. 451; Clarke, Compos. Ind., 210. Hook. fil., Flor. of Brit. Ind. TT. Humilis, glaueus, inferne glaber, superne lana alba vel fusca obduc- tus; folia crassa, basilaria longe petiolata, ovata vel suborbiculata, inte- gerrima, trinervia, caulina plura (2-4) oblonga vel oblongo-ovata semi- amplexicaulia ; capitulum solitarium, erectum vel rarius subeernuum ; involucrum plus minus nigro-lanatum, pilis albis paucis nunc immixtis ; phylla oblonga, obtusa, ad basin usque libera ; ligulæ involucrum paulo superantes ; styli rami apice incrassati, subcapitati ; pappus albus. Hab. — Himalaya occidental : Ghauts, au delà de Kiolebroz, altitude 18 400 ped. (Jacquemont, n. 1810); Garhwal, passe de Chor hoti, alt. 17 000 ped. (Strachey et Winterb., n. 3). Herb. Mus. Par. Les folioles de l'involucre ne sont certainement pas connées de la base au milieu, comme l'a cru M. Bentham, mais absolument libres du sommet à la base; c'est probablement l'abondance des poils noirs re- couvrant l'involucre qui a causé l'illusion du botaniste anglais. Le S. Clarkeanus a beaucoup d'affinités avec le S. kansuensis (Creman- thodium humile (Maxim.); mais ce dernier demeure bien distinct par ses feuilles crénelées, ovales, toutes pétiolées, méme les caulinaires supérieures. 11. S. paberensis. — S. arnicoides Wall. var. frigida Hook. fil., Flor. of Brit. Ind. II, 351. Caulis humilis, inferne glaber, superne pilis longis nigrescentibus vestitus ; folia membranacea vel chartacea, remote denticulata, dentibus sepius ad callum adductis, basilaria capitulo æquilonga vel illud superantia, angusta oblonga, obtusa vel parum acuta, inferne longe attenuata, petiolo limbum æquante ; folia caulina pauca, ovato-oblonga, sessilia, semiamplexicaulia ; capitulum pilis nigrescentibus hirtum; in- volucri phylla herbacea, nigricantia, margine ciliata, breviter acuta; ligulæ involucrum duplo superantes; styli rami, apice truncati, cum cono brevi pilosulo; pappus albidus. Hab. — Himalaya occidental, dans la vallée de Burpa et dans la vallée de Paber, au delà de Bouronni Ghauts (Jacquemont, n. 2230); Nubra et Ladak, alt. 18 000 p. (Hook. et Thomps.); Thibet, passe de Nits, alt. 16000 p. (Strach. et Winterb., Ligularia, 4). Herb. Kus. Par. Ports des spécimens uniflores et à tige presque nue du Doronicum TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 24 JUIN 1892 (suite. Caruel.............. Lettre à M. Malinvaud (sur le genre Mailled) ............. ... Observations de MM. Franchet et Rouy...........,..,.... -—e Prillieux............ Sur une maladie du Cognassier..........................,... Fernand Camus..... Sur le Riccia nigrella...................,...,,..,,,,...,,... Rouy................ Plantes des Basses-Pyrénées rares ou nouvelles,............. Gillot et Coste...... Addition à la Note sur quelques Scleranthus de la flore fran- Çaise................ esse. - Guignard ........... L'appareil sécréteur des Copahifera...................,,,,... Mangin............. Observations sur la présence de la callose chez les Phanéro- gamMeS...................... Le... ere Remarque de M. Prillieux et réponse de M. Mangin.......... . SÉANCE DU 8 JUILLET. Décès de MM. Chauvain et Todaro........................,., Admission de M. Thériot............................,.. e... Dons faits à la Société. ee... eremo Rouy................ Note sur le Maillea Urvillei Parl.........................,... Franchet .......... . A propos du Maillea Urvillei Parl.........,....,.........,... Lettre de M. Hackel à M. Franchet......................... . Observations de MM. Rouy et Bonnet........,.....,.,..,..., À. Chatin..... TET Nouvelle contribution à l'histoire de la Truffe; Tirmania Cam- Le Grand....... .... Un Allium nouveau pour la France occidentale.....,........., SÉANCE DU 22 JUILLET Admission de M. Farget................................... + Dons faits à la Société........ éssecoscosseosessosekessuefn d^ Franchet........ -... Les genres Ligularia, Senecillis, Cremathodium et leurs espèces dans l'Asie centrale et orientale.,.........,...,,.,...,...... 209 209 209 212 230 239 233 260 267 re Q9 * — SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE * Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du soir, habituellementles deuxième et quatriéme vendredisde chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORD!NAIRES PENDANT L'ANNÉE 1892 8 et 22 janvier. 8 avril. 8 et 22 juillet. 12 et 26 février. 27 mai. 11 et 25 novembre. 11 et 25 mars. 24 juin. | 9 et 23 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-aprés), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2€ sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B.— Lestomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de bolanique tenu à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'aequéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes ou communications manuscrites adressées au Secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés dans l’année même de leur publication pourront être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s’y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaître leur nouvelle adresse ne pourraient pas être remplacés. N. B. — D’après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun Cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. Ilen résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XXXV (1888) ou d'une année antérieure, on doit faire l'acqui- sition du volume entier. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnes, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- «f, tions, etc., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. 11000, — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MAY et MoTTEROZ, direct. TIRAGES A PART imprimé à la page suivante. Il Íl présente « des réductions notables DP. : AVIS .— Nous appelons l'attention de nos confrères sur le nouveau TARIF DES À sur les prix de l’ancien tarif. BULLETIN (DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE | | FONDÉE LE 23 AvRIL 1854 | | ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME TRENTE -NEUVIÈME (Deuxième Série. — Tome XIV:) 1892 COMPTES RENDUS DES SÉANCES o PARIS - AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 [3 Publié le 1* février 1899. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ POUR 1893. Président : M. P. DUCHARTRE. Vice-présidents : MM. Guignard, Clos, Poisson, Zeiller. Secrétaire général : M. E. Malinvaud. Secrétaires : Vice-secrétaires : MM. G. Camus, Danguy. MM. Hovelacque, Jeanpert. Trésorier : Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil : MM. Ed. Bonnet, MM. Chevallier (abbé L.), MM. Prillieux, Bonnier, Costantin, Roze, Bureau, Drake del Castillo, De Seynes, A. Chatin, Gomont, Van Tieghem. Tarif des tirages à part. 2 200 | 500 NOMBRE DE FEUILLES. Ed x JU EXEMPL. EXEMPL» Une feuille (46 pages), réimposition, papier, tirage, fr. c. fr. c. fr. c. fr. e. fr. ee pliure, piqûre et enveloppe de couleur. . . . . 8 50 0 50 41 » 15 » 24 » Trois quarts de feuille (42 pages). . . . . . .. 8 » 9» 10 50 14 » 22 » Demi-feuille (8 pages). .. .. ..... ..... 55 6 a 8 » 12 » 48 » Quart de feuille (4 pages . . .. ..... e... 4 » 5 » 1» 9 » 14 » 2e feuille en sus de la première. . . . . e. 1 50 8 50 9 50 42 >» 18 » Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . . . 7» 8 » 9 » 11 50 16 » Demi-feuille en sus d'une feuille, . . . . .. .. 4» 5» 6 50 8 50 14 » Quart de feuille — Ale 3 » 4 » 6 » 8 » 12 » La composition d'un titre d'entrée spécial d'une demi-page est de 1 franc. La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. . La composition d'une couverture imprimée, avee encadrements et sans page d'annonces, est de 2 franos si le titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 franes si le titre est fait seulement pour la conver ture. En plus les frais de tirage et de papier. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraîne un supplément de tirage de 2 francs. Une gravure d’une demi-page, À fr. 50, Tout travail de remise en pages, c’est-à-dire entraînant une modification dans la disposition des pages du Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer. FRANCHET. — GENRES LIGULARIA, SENECILLIS, CREMANTHODIUM. 289 Hookeri Clarke; sous la laine épaisse qui les recouvre, les folioles de l'involuere paraissent être connées dans leur moitié inférieure, mais en réalité elles sont complètement libres, comme dans l'espéce précédente; le développement du réceptacle pourrait aussi contribuer à faire prendre le S. paberensis pour un Werneria, si l'on se contentait d'un examen superficiel. D'aprés Maximowiez, Mél. biol. XI, 237, le Ligularia, n. 4, dis- tribué par Strachey et Winterbottom, serait le Cremanthodium oblon- gatum C. B. Clarke, en ce qui concerne le spécimen recu par l'herbier de Saint-Pétersbourg. B. EU-LIGULARIA. 1. Racemosi, — Capitula in racemum angustum, simplicem vel rarius inferne parce ramosum, disposita. a. Folia integra vel margine dentata. + Pappus brevissimus vel achænium vix æquans (Senecillis). Cf. etiam infra, n» 33. 18. Senecio Senecillis; 19. S. Jacquemontianus; 20. S. Schmidtii ; 21. S. Faur iei. ++ Pappus achænio longior. a. Plantae glaucæ vel læte virentes; folia siccitate papyracea vel rigide chartacea. + Nervatio non vel vix prominula, laxe ramosa vel parce apice anastomosans. * Folia basilaria e basi cordata, vel truncata, vel obtusa, late ovata. 92. S. altaicus; 23. S. mongolicus ; 24. S. elamutensis ; 25. S. arnicoides; 26. S. platyglossus. ** Folia basilaria oblonga vel anguste lanceolata. 27. S. Virga aurea; 28. S. plantaginifolius; 29. S. tatsienensis. ++ Nervatio eximie prominula, crebre reticulato-anastomosans. 30. S. dictyonurus; 31. S. melanocephalus. 8. Planta intense virentes; folia subtus glabra vel tantum puberula. + Capitula discoidea. 32. S. subspicatus. ++ Capitula radiata. * Folia basilaria reniformia, lobis rarius divaricato-subhastatis. 33. S. phœnicochætus; 31. S. nimborum ; 35. S. retusus; 36. S. cacalie- folius. T. XXXIX. (SÉANCES) 19 290 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. ** Folia basilaria hastata vel ovato-cordata, longiora quam lata. 91. Senecio tenuipes; 38. S. Sagitta; 39. S. mosoynensis; 40. S. ruficomus ; A1. S. kanailzensis ; 42. S. microdontus ; 43. S. tsangchanensis ; 44. S. vellereus; 45. S. robustus; 46. S. narynensis; 47. S. Fargesii. y. Plantæ cinerascentes ; folia subtus lanuginosa. 48. S. lankongensis. b. Folia inciso-palmata. 49. S. Przewalskii. 2. *hyrsoidei. — Capitula in racemum compositum obovatum vel pyra- midatum disposita. a. Folia integra vel margine dentata. 50. S. Ledebourii; 51. S. sibiricus. b. Folia inciso-palmata. 52. S. languticus. 3. €orymbosi. — Racemus corymbiformis. a. Folia integra vel tantum margine dentata. + Rami stigmatici modice exserti, tenuissime vel vix puberuli. + Capitula discoidea. 53. S. yunnanensis; 54. S. atroviolaceus ; 55. S. Dux. ++ Capitula radiata. a. Folia basilaria vel inferiora reniformia. 56. S. stenoglossus. 8. Folia basilaria hastata vel cordiformi-triangulata. 57. S. songaricus. y. Folia basilaria vel inferiora ovato-cordata, longiora quam lata. 58. S. tongolensis; 59. S. pachycarpus; 60. S. pyrropappus; 61. S. la- pathifolius. vt Rami stigmatici longe exserti, dense et longe papillosi. 62. S. calthæfolius; 63. S. clivorum; 64. S. yesoensis; 65. S. Kæmpferi. b. Folia inciso-palmata. + Capitula discoidea. 66. S. Mortoni. ++ Capitula radiata. 67. S. japonicus. FRANCHET. — GENRES LIGULARIA, SENECILLIS, CREMANTHODIUM. 294 18. Senecio Senecillis Maxim., Mél. biol. XI, 243. Senecillis glauca Gærtn., Fruct. Il, 453, tab. 173. Cineraria glauca L., Sp. pl. II, 1242. Solidago..., etc. Gmel., Sibir. II, 166, tab. 14 (negante Le- debour, recte monente Maximowiez). Hab. — La Podolie! (Besser in herb. Cosson!); Transylvanie, aux environs de Rodna! (Sehur). D’après Maximowiez, la plante se trouve également en Asie, dans l'Altai (Koptew, etc.) et sur les bords du fleuve Minussinsk (Turezaninoff). Herb. Mus. Par. Var. carpatica Janka in sched. Herb. Mus. Par. — Senecillis car- pathica Schott, Analect. bot. 1854, p. 5. S. glauca, var. transilvanica Schur, Enum. plant. Transilv., p. 342. Hab. — La Transylvanie, prés de Rodna (Schur; Janka!); la Galicie orientale (Knapp). Herb. Mus. Par. Variété différant à peine du type par ses akénes plus étroits, fusi- formes; l'absence presque compléte de marge cartilagineuse au bord des feuilles a été donnée comme caractére distinctif par suite d'une erreur d'observation. Cette marge existe au méme degré dans le S. Senecillis et dans le S. carpathicus. 19. $. Jacquemontianus Benth., Gen. plant. M, 449; Hook., Flor. of Brit. Ind. IH, 350; Clarke, Composit. Ind., 208. Senecillis Jacquemontiana Decaisne in Jaeqm., Voy. Bot. 90, tab. 98. Hab. — Himalaya, montagnes au-dessus de Pondjegam, alt. 2600 m. (Jaeqm., n. 903 !) ; Kashmir! (Falconer, n. 587, Kew. distrib.). Herb. Mus. Par. 20. $. Schmidtii Franch. et Sav., Enum. plant. Jap. I, p. 246. Senecillis Schmidtii Maxim., Mél. biol. VIII, p. 16. Hab. —. Mandchourie orientale, autour du golfe de Possjet (F. Schmidt); iles Liu-kiu, au sud du Japon (herb. Siebold ex Maxim.); Japon !, sans indication précise de localité (Tanaka in herb. Drake del Castillo). Espéce bien caractérisée par son involucre tubuleux dont les folioles, au nombre de 5 à 6, sont connées dans presque toute leur longueur. On trouve une trés bonne figure de la plante dans le grand Recueil japonais connu sous le titre de Só mokou dzoussets, vol. 47, pl. 30 (édit. 1), sous le nom de Yama tabaco, Tabac de montagne. 21. S. Fauriei Franch., Bull. de la Soc. Philom. de Paris, 1* sér., XII (août 1888), p. 87. Hab. — Nippon sept., prov. d'Aomori, prés d'Oginohama! (Faurie, n. 444, 459, 4464). Herb. Mus. Par. 292 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. Aigrette rousse, à poils raides, presque plumeux au sommet, d’un tiers plus courts que l’akène à la maturité; akène obovale-oblong, strié, un peu comprimé. Les poils de l’aigrette se brisent très facilement, leur base persistant seule au sommet de l’akène sous forme d’un anneau très court, semblable à celui qui surmonte les fruits du Senecio Sene- cillis et du S. Jacquemontianus. 22. Senecio altaicus Schultz Bip., Flora (1845), p. 50. Ligularia altaica DC., Prodr. VI, 315; Led. Flor. Ross. lI, 621; Maxim., Mél. biol. XI, 242. — Huc probabiliter : Ligularia heterophylla Rupr., Sert. Tiansch, p. 58. Hab. — Sibérie, bords de l'Obi, dans les forêts ! (Demidoff); Altaï! (bot. plurim.; Ledebour!); Songarie, sur les rochers des monts Targa- batai et Aktschauly ! (Karelin et Kirilow, n. 305); la région granitique d'Arassan (Semenow) et la vallée du fleuve Takyr (Potanin); Mongolie septentrionale (id.); Kansu occidental, dansla région alpine (Przewalski). Herb. Mus. Par. L'aigrette, plus longue que l'akéne à la maturité et formée de poils blanes, différencie trés nettement le S. altaicus du S. Fauriei. 23. S. mongolicus Schultz Bip., Flora (1845), p. 50; Maxim., Mél. biol. IX, 14. Ligularia mongolica DC. Prodr. VI, p. 315; Cine- raria mongolica Turez., Decad., n. 32. Hab. — Mongolie orientale (Turczaninoff), prés de Taï-lou-kéou ! (Provost); Chine septentrionale, Siao-wu-tai-shan (Maximowicz). Aigrette formée de poils presque plumeux, d'un blane sale, plus raides que ceux du S. altaicus; Maximowiez fait observer avec raison que le S. mongolicus se différencie aussi du S. altaicus par sa tige pleine et par la floraison de la grappe qui commence par le haut. Dansle S. al- taicus la tige est creuse et les capitules inférieurs s'épanouissent les premiers. 21. $. elamutensis. — Ligularia persica Boiss., Diagn., sér. I, 6, p. 93. l | Hab. — La Perse, bords des ruisseaux sur le mont Elamont! (Aucher- Eloi, n. 4711); marais du mont Totschal, prés de Téhéran! (Kotschy, n. 919); mont Elburs (Buhse). Herb. Mus. Par. 25. S. arnicoides Wall., Cat., 3138 in part.; Hook. fil., Flor. of Brit. Ind. III, 351; Clarke, Compos. Ind., 207. Ligularia arnicoides DC. Prodr. VI, 314; Royle Jll., tab. 60, fig. 2. Hab. — Himalaya, Pangui à Rarang! (Jaeqm., n. 1413); entre Hoo Kio Ghauts et Doubling, alt. 3800-4000 m.! (id., n. 1878); Kumaon, FRANCHET. — GENRES LIGULARIA, SENECILLIS, CREMANTHODIUM. 293 Pindari, alt. 12000 p.! (Strachn. et Wint., n. 6); Gossain than, Kamaon -et Srinaghur! (Wall. herb., 248). Herb. Mus. Par. 26. S. platyglossus, sp. nov. Laxe araneosus, demum glaber; caulis robustus; folia tenuiter papy- racea, basilaria et inferiora ampla, e basi truncata vel subcordata ovato- oblonga vel late ovata, inæqualiter crenato-dentata, longe petiolata, petiolo anguste alato, penninervia; folia inferiora integerrima, secus caulem erecta et semi involventia; inflorescentia racemosa, racemo simplici, angusto; capitula magna, erecta, campanulata, longiter vel longe pedunculata, bracteis bracteolisque linearibus; involucri phylla oblonga, obtusa; ligulæ obovato oblongæ, involucro plus duplo longiores ; pappus sordide albus flosculos æquans. Caulis 2-4 pedalis; folia basilaria usque 40 cent. longa (excluso pe- tiolo limbo nunc longiore), 20 cent. basi lata; capitula 15 mill. diam., ligulis fere 20 mill. longis. Hab. — Yun-nan au col de Lo-pin-chan, au-dessus de Lankong, alt. 3200 métres! (Delavay, n. 3208). Herb. Mus. Par. 27. S. Virga-aurea Maxim., Mél. biolog. XI, 241. Hab. — Chine occidentale, province de Kanzu, région de Tangut! (Przewalski). Herb. Mus. Par. 28. S. plantaginifolius Franch., Bull. de la Soc. philom. de Paris, sér. 8, vol. III (1891), p. 145. Hab. — Chine occidentale, province de Su-tchuen, à Ta-tsien-lou ! (R. P. Soulié; Pratt, n. 654); Tongolo Tizou (Soulié, n. 156 bis). Herb. Mus. Par. Les nervures secondaires, quelquefois un peu saillantes, forment un angle d'environ 45° avec la nervure médiane el s'anastomosent par leurs sommets en réseau làche. 29. $. tatsienensis, sp. nov. Glaber, humilis, gracilis; folia e basi longe attenuata anguste lan- ceolata, crassa, nervis immersis, secundariis longis, erecto parallelis, apice nullo modo anastomosantibus. Hab. — Chine occidentale, province de Su-tchuen, environs de Ta- tsien-lou ! (R. P. Soulié; Pratt, n. 441); Tongolo Tizou (Soulié, n. 156). Herb. Mus. Par. Diffère du précédent par ses feuilles épaisses et surtout par une ner- vation toute différente. 294 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. 30. Senecio dictyonurus, Sp. nov. Glaber, apice tantum pubescens; caulis gracilis tenuiter striatus ; folia rigide chartacea, glauca, eximie reticulato-venosa, margine integro vel subtiliter repando-denticulato, dentibus ad callum fere adductis; folia basilaria longe et graciliter petiolata, limbo lateovato vel suborbiculato, basi obtusa vel subcordata secus petiolum breviter producto; folia cau- lina 2-4, mediis obovatis subsessilibus, supremis linearibus; racemus brevis vel elongatus et tunc inferne laxus ; pedunculi, supremis exceptis, capitulo longiores, scabri, bractea parva brevi stipati; capitula subey- lindracea, basi vix attenuata; involucri phylla sæpius 8, fusca, sub- acuta; ligulæ 4-6, capitulo 1-3-plo longiores; pappus sordidus achænio paulo longior. Caulis subbipedalis ; folia basilaria, excluso petiolo limbo æquilongo, 10-25 cent. longa, 7-18 cent. lata; capitula 8-10 mill. longa, 4 mill. lata; ligul: fere 2 cent. longæ. Hab. — Chine occidentale, Yun-nan, dans les foréts; un peu au- dessous du col de Koua-la-po, prés de Tali! (Delavay, n. 91); Koui-toui, sur les collines pierreuses (id., n. 4111). Su-tchuen : Tongolo à Dzeura oura! (Soulié, n. 147). Herb. Mus. Par. Espéce bien caractérisée par ses feuilles coriaces, à réseau de nervures réticulées trés saillant. Les ligules sont le plus souvent au nombre de quatre. 31. S. melanocephalus, sp. nov. Robustus, preter inflorescentiam puberulam glaberrimus ; caulis striato-suleatus, foliosus; folia rigide chartacea, pallide viridia, ampla, omnia lato ovata, elevato-reticulata, margine subintegra, vel circum circa repando denticulata, dentibus crebris, parvis; folia basilaria bre- viter petiolata, petiolo late alato, vagina sulcata caulem amplectanti; caulina media auriculis latis. semiamplexicaulia; superiora sessilia; racemus subsimplex, elongatus, subeylindraceus, inferne sæpe laxus ; bractere lineares; pedunculi capitulis subæquilongi, cernui, lanugi- nosi; capitula parva, campanulata; involucri phylla nigrescentia cum margine albo; ligulæ breves, oblongæ, tridentatæ ; pappus albus, achæ- nio subæquilongus. Caulis 3-4 pedalis, basi digiti fere crassitie; folia basilaria usque 39 cent. longa, 25 cent. lata; caulina inferiora et media subduplo mi- nora; capitula 6-7 mill. diam.; ligula 6-8 mill. longa. Hab. — Chine occidentale; Yun-nan, montagne de Lao-long-tong, alt. 3900 m. (Delavay, n. 3373, 4492 et 3975). Herb. Mus. Par. FRANCHET. — GENRES LIGULARIA, SENECILLIS, CREMANTHODIUM. 295 Réseau des nervures trés saillant, comme dans l'espéce précédente; feuilles beaucoup plus grandes et de forme différente; capitules noirs. 32. S. subspicatus Bur. et Franch. in Morot, Journ. de Bot., vol. V (1891), p. 75. Hab. — Chine occidentale, prov. de Su-tchuen, autour de Ta-tsien- lou! (P** Henri d'Orléans et Bonvalot). Herb. Mus. Par. Dien caractérisé par ses petits capitules dépourvus de fleurs ligulées. 33. S. phænicochætus, sp. nov. Caulis puberulus, subnudus, 1-3-cephalus; folia chartacea, renifor- mia, antice nunc emarginata, subtus albida, scaberula, supra glabra, argute dentata, longe petiolata, petiolo basi dilatata vaginante; folia cau- lina 1-2, conformia, parva ; pedunculi pube rufa densa velutini, capitulo longiores, cernui; capitula majuscula bracteolis subulatis stipata ; invo- lucri subhemisphærici phylla ovato-lanceolata, anguste marginata, bre- viter acuta ciliataque; ligulæ involucro subduplo longiores; pappus purpureo-violaceus, achænio plus duplo brevior, pilis subplumosis. Caulis 15-25 cent.; foliorum limbus usque 7 cent. latus, 5 cent. lon- gus; involucri bracteæ 10 mill. longe; ligulæ 12-14 mill. Hab. — Chine occidentale; Yun-nan, dans les lieux pierreux au voisinage des glaciers, sur le Likiang, alt. 4000 m. (Delavay, n. 2473, 2191). Herb. Mus. Par. Port du S. renatus (conf. supra, n. 4); il s'en distingue par ses tiges qui portent souvent trois capitules, par ses ligules presque une fois moins longues, par la briéveté de son aigrette d'un rouge violacé. Les individus monocéphales ne peuvent étre distingués des Cremanthodium à branches stigmatiques obtuses, ce qui est le cas de la plupart des espéces comprises dans ce groupe. 34. $. nimborum Franch., Pl. David., part IIl. Pl. Moupin., p. 77; S. calthafolius Hook. fil., Flor. of Brit. Ind., VI, p. 351 (1881), non Maxim. (1871). Hab. — Chine occidentale, aux confins du Thibet : Moupine ! (Arm. David); prov. de Su-tchuen, à Ta-tsien-lou! (Soulié, Pratt, n. 465) ; Yun- nan, dans les bois du Tsang-chan, alt. 4000 m.! (Delavay, n* 204, 686, 688); au col de Yen-tze-hay, alt. 3500 m.! (id. n. 3056, 4493); sur le mont Lao-long-tong, au-dessus de Mo-so-yn, alt. 3500 m.! (id., n. 3800); Himalaya, Sikkim., alt. 12 000-14 000 p. (Ligul. n. 13 et 15, Hook. et Thomps., distrib. Kew.). Herb. Mus. Par. Varie assez sensiblement pour la grosseur des capitules, la dimension des feuilles, la profondeur des dents. Le S. nimborum, de Moupine, 296 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. n'est qu'un état à capitules étroits du S. calthefolius Hook. fil.; il est relié au type par toute une série d'intermédiaires. La dénomination donnée par M. Hooker ne peut cependant étre conservée parce que le S. calthæfolius Maxim. a la priorité. 35. Senecio retusus Wall., Cat. 3142; Hook., Flor. of Brit. Ind. WII, 350; Clarke, Compos. Ind., 206. Ligularia retusa DC. Prodr., VI, 314. Hab. — Himalaya central et occidental; Népaul! (Wall.); Sikkim, alt. 12000-15 000 p.! (Hook. et Thomps.). Herb. Mus. Par. 36. S. cacaliæfolius Schultz Bip., Flora (1845), p. 50; S. sibi- ricus Clarke, Compos. Ind., p. 206 (non Lepech). S. Ligularia Hook. fil., Fl. of Brit. Ind. III, 350; Forbes et Hemsl., Ind. fl. Sin. I, 354. Cineraria sibirica L., Sp. plant., édit. 2, p. 1242. L. sibirica Cass. in Dict. sc. nat., XXVI, p. 401 et DC., Prodr. VI, p. 315; L. race- mosa DC., l. c., p. 314 (Senecio Emodensis, Schultz Bip., Flor. (1845), p. 90); L. speciosa Fisch. et Mey., Ind. V. sem. hort. Petrop., p. 38. Hoppea speciosa Rchb., Hort. bot., tab. 10. Les localités suivantes s'appliquent aux variétés «œ. glaberrima et B. vulgaris DC. Prodr. VI, 315. Hab. — Europe : Catalogne (ex Colmeiro); France : Pyrénées-Orien- tales! Auvergne! Lozère ! Cóte-d'Or!; dela Bohème! à la Transylvanie!; Pologne! ; Russie septentrionale jusqu'à la zone arctique!, où Ja plante devient naine. Asie : Caucase; largement dispersé dans toute la Sibérie : Oural! Altai! Baical! Dahurie! Mandschourie!. Chine centrale, dans le Hu-peh (Henry) et occidentale, dans le Su-tchuen septentrional, à Tchen-kéou- tin, alt. 2200 m.! (Farges, n. 34), à Ta-tsien-lou (P** H. d'Orléans et Bonvalot); dans l'Yun-nan, au col de Yen-tze-hay (Delavay, n. 3114 et 2984) et dans le massif de Likiang (id.). Région subalpine de l'Himalaya, depuis le Kashmir jusqu’au Sikkim (Hook. et Thomps.). Japon : Kiusiu, Nippon et Yéso!, où la plante est commune (Faurie). Herb. Mus. Par. On peut distinguer plus ou moins nettement les formes ou variétés suivantes : y. araneosa DC., loc. cit., p. 315. — Chine occidentale; Yun-nan, au col de Yen-tze-hay (Delavay). Herb. Mus. Par. Le sommet des tiges et les capitules sont couverts d'un duvet blanc, aranéeux. ò. speciosa DC., loc. cit. — Mélangé avec le type dans la Dahurie, PAmur!, la Chine occidentale (Sut-chuen! et Yun-nan !); Japon, dans l'ile d'Yéso!. Herb. Mus. Par. FRANCHET. — GENRES LIGULARIA, SENECILLIS, CREMANTHODIUM. 297 Caractérisé surtout par l'élargissement des bractées, souvent cymbi- formes, parfois entrainées jusqu'à la moitié de la longueur du pédicelle et enveloppant alors complétement la capitule; ligules atteignant quel- quefois 3 centimètres. e. polycephalus Hemsley, Ind. Fl. Sin. I, p. 355. — Chine; prov. de Hu- peh, à Ichang! (Henry, n. 2457); Yun-nan, au col de Yen-tze-hay! (Delavay, n. 3694). Herb. Mus. Par. Les capitules sont presque deux fois plus petits que dans les formes types. La plante d'Ichang a les capitules trés nombreux, en grappe un peu composée à la base; celle de Yen-tze-hay les a en grappe simple ; mais les deux plantes ne peuvent d'ailleurs étre séparées. Cette forme à trés petits capitules et à ligules courtes est reliée au type par des états intermédiaires qui s'observent surtout au voisinage de la zone arctique. 7. Atkinsoni Hook. fil., Flor. of Brit. Ind. WI, 315. Senecio At- kinsoni C. B. Clarke, Compos. Ind., p. 201. — Himalaya; Sikkim, ad Yakla (Clarke). Les capitules sont petits, comme dans la variété précédente, les ligules trés courtes, presque nulles; la partie campanulée des fleurons est plus longue que la partie cylindrique. 0. stenocephalus.— S. stenocephalus Maxim., Mél. biol. VIII, p. 10. — Japon, montagne de Hakone (Tschonoski) et Yéso! (Faurie). Se re- trouve en Chine, aux environs de Pékin! (Arm. David, n. 435), en Mon- golie! (R. P. Provost), dans le Hupeh! (Henry, n. 6470) et dans l Yun- nan! (Delavay, n. 4121). Herb. Mus. Par. La forme étroitement tubuleuse des capitules qui ne renferment qu'un petit nombre de fleurs, la tendance des feuilles à devenir hastées à cause de la direction un peu divergente de leurs lobes basilaires sou- vent trilobés, semblaient à Maximowiez des caractères suffisants pour séparer spécifiquement la plante du S. cacaliæfolius. M. Hemsley a élevé des doutes sur l'opportunité de cette distinction spécifique ; des formes intermédiaires, observées surtout dans le nord et le centre de la Chine, viennent tout à fait à l'appui de cette manière de voir. Le S. Goeringii Schultz Bip., in Zollinger, Syst. Verz. in Ind. Arch., p. 126 (sans description), n'est qu'une forme à bractées plus larges du S. stenocephalus, d'aprés l'exemplaire original de l'herbier Cosson. Le R. P. Farges a retrouvé cette forme dans le nord du Su-tchuen. 37. S. tenuipes, sp. nov. Quadripedalis; caulis striatus, apice pube furfuracea vestitus; folia tenuiter papyracea, subtus puberula, omnia late ovato cordata, penni- nervia, argute dentata, dentibus minutis; racemus 1-2 pedalis, capitulis 298 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. numerosissimis; peduneuli graciles, 1-3 cent. longi, mox deflexi, 2-4 fasciculati, vel rarius solitarii, bracteis bracteolisque lineari-subulatis; capitula parva, obconica, involucri phyllis 5-6 mill. longis, obtusis pu- berulis, apice fusco-sphacelatis; ligulæ lineares, 5-7 mill. longc; pap- pus achænio longior, sordide rufus; achænia erebre sulcata. Hab. — Chine occidentale ; Su-tchuen septentrional, dans le district de Tchen-kéou-tin (R. P. Farges). Herb. Mus. Par. Espéce remarquable par ses nombreux capitules portés par des pédi- celles trés gréles, fasciculés; les feuilles sont toutes largement ovales, cordiformes, à nervation nettement pinnée, les caulinaires seulement un peu plus petites que les basilaires. 38. Senecio Sagitta Maxim., Mél. biol. XT, 240. Hab. — Chine, région alpine du Kansu occidental (Przewalski). Je n'ai pas vu cette espèce que Maximowiez différencie du S. caca- liefolius par ses feuilles deltoides-sagittées, semblables à celles du S. sagittatus Sch. Bip., et dont la nervation est pinnée, les nervures secondaires fines et presque simples. 39. $. mosoynensis, sp. nov. Ex affinitate S. cacaliefolii; ab illo differt foliis cordato-oblongis ad basin caulis confertis, caulinis mediis et superioribus lanceolato-linea- ribus, omnibus crasse coriaceis; capitula breviter pedicellata, racemo inferne laxo. ^ Hab.— Chine occidentale ; Yun-nan, le long des ruisseaux à Mo-so-yn, prés de Lan-kong, alt. 2200 m. (Delavay, n. 1109). Herb. Mus. Par. 40. S$. ruficomus, sp. nov. Tripedalis; caulis parce araneosus, striatus; folia coriacea, argute tenuidentata, utraque facie pube brevi conspersa, basilaria longe petio- lata, deltoideo-sagittata, acuta, limbo in petiolum haud producto; cau- lina ovata, petiolo late alato; racemus brevis, densus vel sublaxus; bracteæ nullæ (an semper?) ; capitula breve pedunculata, parva ; involu- crum laxe araneosum, phyllis obtusis; ligulæ breves, nunc involucro breviores ; pappus intense rufus. Capitula 7-8 mill. lata, vix 4 cent. longa; ligulæ 6-10 mill. Hab. — Chine occidentale; Yun-nan, in monte Hee-chan-men (De- lavay). Herb. Mus. Par. 41. $. kanaitzensis, sp. nov. Glaucus, glaber, caulis striatus, apice pubescens; folia rigide char- tacea, subintegra vel dentata, dentibus parvis, basilaria longe petiolata ; FRANCHET. — GENRES LIGULARIA, SENECILLIS, CREMANTHODIUM. 299 deltoidea, basi late truncata vel leviter subcordata, obtusa; caulina inferiora, basi nune breviter attenuata ; superiora vix evoluta, parva, erecto-adpressa, oblonga; racemus simplex, brevis; capitula S. cacaliæ- folii, sed paulo minora; pappus sordidus. Hab. — Chine occidentale, Yun-nan, in paludosis ad Kan-hay-tze, prope collum; Hee-chan-men, alt. 3000 m.! (Delavay, n. 3916). Herb. Mus. Par. Facilement distinct du S. cacaliefolius par la forme de ses feuilles plus allongées, peu ou pas en cœur à la base; nervation nettement pinnée. 42. $. microdontus Dur. et Franch. in Morot, Journ. de Bot. V (1891), p. 76. Hab. — Chine occidentale, prov. du Su-tchuen, aux environs de Ta- tsien-lou (P** H. d'Orléans et Bonvalot). Herb. Mus. Par. 43. S. tsangchanensis, sp. nov. Caulis robustus, striato-sulcatus, foliatus, apice parce araneosus; folia rigide papyracea, omnia e basi obtusa late ovata vel infima sub- orbiculata, subtiliter et erebre denticulata, basilaria longe petiolata; caulina media petiolo latissime alato amplexicaulia; superiora sessilia; nervatio pinnata; racemus subsimplex, densus, pedunculis ad axillam bracteæ anguste linearis cernuis capitula subæquantibus ; capitula parva, puberula; involucri phylla oblonga vel obovato-oblonga, apice nigro vel violaceo sphacelata; ligulæ lineares; pappus sordide albus, achænio paulo longior. Caulis 40-70 cent.; foliorum basilarium limbus 20-25 cent. longus 8-20 cent. latus; capitula 5 mill. lata; involucri phylla 7-8 mill.; ligulæ 10-12 mill. Hab. — Chine occidentale; Yun-nan, dans les prairies humides au col de Yen-tze-hay, alt. 3500 m.! (Delavay, n. 3113, 3976); pàturages du mont Tsang-chan (id., n. 631) et du Fang-yang-tchang, au-dessus de Mo-so-yn, alt. 3000 m. ! (id.). Herb. Mus. Par. Belle espéce bien caractérisée par ses feuilles caulinaires presque aussi grandes que les basilaires, toutes largement ovales, obtuses ou tronquées, mais jamais en cœur à la base. 44. S. vellereus, sp. nov. Basi lana alba densa obsitus; caulis gracilis, striatus, demum parce arachnoideus, subnudus; folia coriacea, argute dentata, prima ætate lanigera, adulta calvescentia, basilaria late ovata vel suborbiculata. ob- tusa, basi truncata vel leviter subcordata, rarius breviter attenuata, limbo 300 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. secus petiolum plus minus producto; folia caulina, si adsint, linearia, integerrima; nervatio pinnata; racemus simplex, subconfertus; capitula breviter pedunculata vel subsessilia, campanulata, bracteolis angustis plurimis stipata; involucrum parce arachnoideum, phyllis lanceolatis, subacutis ; ligulæ oblongæ; pappus sordide albus achænio paulo longior. Caulis 30-40 cent. ; limbus 6-10 cent. longus, 4-6 cent. latus, petiolo nunc longior, nunc brevior; capitula 12 mill. fere lata; ligulæ 15-18 mill. longa. Hab.— Chine occidentale; Yun-nan, col de Koua-la-po, au-dessus de Hokin, alt. 3500 m.! (Delavay, n. 2184); sur le Hee-chan-men, alt. 3000 m.! (id., n. 2676 et 4299). Herb. Mus. Par. Voisin du précédent, mais bien caractérisé par sa tige presque dé- pourvue de feuilles et par la laine abondante qui recouvre la partie basilaire. 45. Senecio robustus Sch. Bip., Flora (1845), p. 50. Ligularia robusta DC., Prodr. VI, p. 316; Ledeb., Flor. ross. II, 621. a. typica Trautv., Bull. Soc. de Mosc. (1866), I, 362. Hab. — Sibérie altaique, sur les montagnes calcaires, près des fleuves Kerlik et Kan! (Ledeb.); montagnes de l'Alatau (Kar. et Kir.). Herb. Mus. Par. 9. Kareliniana Trautv., Bull. Soc. de Mosc. (1866), I, 362. Ligularia Kareliniana Stschegl., Suppl. ad fl. Alt. in Bull. Soc. de Mosc. (1854), I, p. 176. Hab. — Songarie, monts Dschillkaragai! (Kar. et Kir.). Herb. Cosson. Forme plus élevée que le type, moins aranéeuse, à feuilles caulinaires inférieures et moyenne profondément cordiformes-hastées. La tige ne porte quelquefois qu'un seul capitule; lorsque l'inflores- cence est normale, les capitules, au nombre de 3-8, sont assez longuement pédonculés, les inférieurs surlout, formant ainsi une étroite grappe corymbiforme. 40. S. narynensis C. Winkl, Acta horti Petrop. XI, p. 320. Hab. — Turkestan oriental; montagnes sur la rive gauche du fleuve Naryn, alt. 7000 p. (Alb. Regel). M. Winkler le dit trés voisin du S. robustus et l'en différencie par ses pédoncules encore plus allongés et le petit nombre de ses capitules. 4i. S$. Fargesii, sp. nov. Gracilis; caulis striatus subglaber vel pilis crispulis inferne et superne parce conspersus, paucifoliatus; folia firmiter charlacea argute denti- FRANCHET. — GENRES LIGULARIA, SENECILLIS, CREMANTHODIUM. 301 culata dentibus calloso-mucronatis, distincte cartilagineo marginata, supra glabra, subtus presertim ad nervos scaberula, exceptis supremis linearibus, profunde cordata, sinu angusto vel lato, ovato-deltoidea vel ovato-sagittata, lobis plus minus divaricatis ; basilaria longe et graciliter petiolata; caulina media et superiora petioli basi dilatata amplectantia ; racemus ex initio laxus; bracteæ lineari-subulatæ pedicellum capitulo subæquilongum æquantes, bracteolis filiformibus secus pedicellum 1-3; capitula angusta sub 6-flora, mox patentia vel cernua, glabra; involucri phylla 5, obtusissima vel subacuta, apice ciliolata; ligulæ lineares, invo- lucro duplo longiores; pappus sordide albus, vel subrufescens, achænio longior. Caulis 35-45 cent. alt. ; petiolus limbum superans 10-15 cent. longus; involucrum vix ultra 2 mill. latum. Hab. — Chine, Su-tchuen sept., Tchen-keou-tin, alt. 2500 métres (Farges, n. 681). Les affinités du S. Fargesii sont avec le S. Sagitta Maxim.; il en diffère par sa lige très grêle, par l'absence de tomentum lanugineux, par ses feuilles profondément en cœur à la base, par ses capitules pauci- flores, très étroits, à cinq folioles; la nervation des feuilles est fine et les nervures basilaires palmées ne sont pas plus épaisses que les autres, comme Maximowicz le dit de celles du S. Sagitta. 48. S. lankongensis. Robustus, arachnoideus, foliosus; folia subtus dense cinereo-lanugi- nosa, crebre denticulata, basilaria ampla, modice petiolata, petiolo ex- alato, limbo basi late vel profunde cordato, ovato vel triangulari; caulina inferiora squamæformia; media basilaribus conformia, sepius longe acuminata, nunc obscure sinuata, petiolo basi dilatato; suprema sagit- tata longissime caudata, petioli alis latissimis lobos fingentibus ; inflo- rescentia polycephala, conferta, oblongo-thyrsoidea, basi et apice alte- nuata; capitula breve pedunculata, campanulata; involucri phylla 9-10, oblonga, extus lanuginosa; ligul: 5-6, late oblongae; pappus sordide albus achænio paulo longior. 2-3 pedalis; folia basilaria (excluso petiolo) 5-8 poll. longa, 4-7 poll. lata; involucrum circiter 8 mill. longum et latum; ligul:e 12-13 mill. longæ, 4 mill. fere latæ. Hab. —- Chine occidentale : Yun-nan, dans les pâturages du mont Hee-chan-men, au-dessus de Lan-kong! (Delavay, n. 1093 et 235), sommet du Houang-li-pin, au-dessus de Ta-pin-tze ! (Delavay, n. 640). Herb. Mus. Par. 302 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. &. laxa. — Parce lanuginosa, demum subglabrescens ; racemus inferne laxus, capitulis longe remotis; pedunculi capitulis paulo longiores. Hab. — Chine occid. ; Yun-nan, forêts à Fang-yang-tchang, au-dessus de Mo-so-yn! (Delavay). Herb. Mus. Par. Espéce trés nettement caractérisée par le tomentum laineux, cendré, qui recouvre la face inférieure des feuilles, ainsi que par son inflores- cence trés compacte, oblongue, dans la forme typique. 49. Senecio Przewalskii Maxim. Mél. biol. X, 671; Franch., Plant. David., pars I, in Nouv. Arch. du Mus., série 2, vol. VI, p. 56; Forbes et Hemsl., Ind. fl. sin., I, 456; Kanits, Bot. Res. Szech. centr. As. Exped., p. 9. Hab. — Mongolie, région des Ordos, sur les montagnes d'Alaschan! (Przewalski) ; Ourato!, au bord des ruisseaux (Arm. David., n. 2154); Chine occidentale, Su-tchuen (Henry, n. 8918); environs de Ta-tsien- lou (P** H. d'Orléans) ; Tchen-keou-tin !, alt. 2000 mètres (R. P. Farges). Herb. Mus. Par. 90. S. Ledebourii Schultz Bip., Flora (1845), p. 50; Franch. Ann. des sc. nat., BoT., série 6, vol. XVI, p. 289. Ligularia macro- phylla DC., Prodr. Vl, p. 415. Hab. — Perse septentrionale, campagne de Sari ! (Homaire de Helle); Afghanistan! (Griff., n. 3236); Altai! (Ledebour); Alatau, bords du fleuve Lepsa! (Kar. et Kir, n. 1619); Turkestan : Issikul Musart! (Regel); Ona Oulgane! (Capus, n. 656); Tchoukalik! (id., n. 655); Kizil Kouisch! (id., n. 651); bords du fleuve Ili (Alb. Regel). Herb. Mus: Par. Var. 8. minor Winckl. (in sched. Herb. Mus. Par.). Racemus laxus, simplex, basi vix compositus; capitula demum cer- nua, planta gracilis. Bords du fleuve Tekes (Alb. Regel). 9l. $. sibiricus Lepechin in Nov. Act. Petrop. XI, p. 400, tab. 9. Ligularia thyrsoidea Ledeb., Fl. alt. IV, p. 107 et Icon. pl. Flor. ross. tab. 167. Hab.-— La Sibérie altaique prés du fleuve Irtysch ! ; Songarie (Schrenk); région des Kirghis, prés du ruisseau de Tonsik ! (Karel. et Kiril., n. 303); Turkestan, Obere Chorgor! (Alb. Regel). Herb. Mus. Par. 22. S. tanguticus Maxim., Mél. biol. XI, 244. Hab. — Chine occidentale; Kansu, région du Tangut ! (Przewalski). Herb. Mus. Par. FRANCHET. — GENRES LIGULARIA, SENECILLIS, CREMANTHODIUM. 303 Ressemble beaucoup au S. Przewalskii Maxim.; mais l'inflorescence est trés différente, rameuse, pyramidale. 53. S. yunnanensis, sp. nov. Caulis angulato-striatus, inferne glaber, superne breviter puberulus, laxeque araneosus; folia firmiter chartacea, utraque facie glabra, subtus albida, longe graciliterque petiolata, limbo suborbiculato vel reniformi, profunde cordato, subgrosse dentato, dentibus triangularibus mucro- natis; folia caulina basilaribus conformia, superioribus petiolo vagi- nantibus ; racemi composili in corymbum subplanum dispositi; capitula ovato-cylindriea, bracteolis brevibus linearibus cincta; involueri phylla oblonga, extus parce araneosa, apice breviter acuto ciliatæ ; ligulæ nulle; coroll: tubulosæ pars cylindrica parti campanulatæ subæqualis ; achæ- nium glabrum pappo duplo brevius; pappus superne niveus, inferne sordide albus. Caulis 30-50 cent. basi pennæ gallinæ crassitie; foliorum basilarium petiolus 20-30 cent. longus, limbo 5-8 cent. lato, 4-6 cent. longo; capi- tula 5-7 mill. lata, 12-15 mill. longa. Hab. — Chine occidentale; bois du mont Tchang-chan!, alt. 4000 m. (Delavay, n. 4052, 4152, 2644). Herb. Mus. Par. Feuilles du S. nimborum, mais un peu plus grandes, à dents plus grosses et bien différent d'ailleurs par la forme des capitules, qui sont ovales cylindriques, et par l'absence de ligule. 94. $. atroviolaceus, sp. nov. Totus, præter foliorum limbum, pilis brevibus septatis, atroviolaceis hispidus; folia firmiter chartacea, subcarnosa, margine obscure denti- culata, discoloria, supra glabra, subtus albescentia et ad nervos pube crispa conspersa; basilaria longe petiolata, ovato-cordiformia ; caulina inferiora conformia, petiolo late dilatato amplectantia; superiora ovata semiamplexicaulia, nunc minima vel nulla; capitula breviter peduncu- lata, in corymbum confertum disposita, bracteolis 2-3 parvis, subulatis cincta, obovata; involucri phylla 10-12 subbiseriata, intense violaceo- tincta, interioribus latioribus late marginatis, exterioribus oblongis sub- acutis, pube densa violacea vestitis; ligul nulle; flores disci lutei, apice purpurei ; stigmata villosula; pappus sordide albus vel subrufes- cens, achænio glabro multo longior. Caulis 40-60 cent.; foliorum basilarium limbus 6-8 cent. longus, petiolo sæpius duplo breviore; capitula basi attenuata, 1-8 mill. apice lata. Hab. — Chine occidentale; buissons prés du col de Hee-chan-men! (Delavay, n. 3897). Herb. Mus. Par. 304 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. Bien distinct des autres espèces du même groupe par sa pubescence, ses capitules d'un violet noiràtre, par l'absence de ligule. Les bractées de l’involucre sont plus nettement bisériées que dans les autres Ligu- laria, établissant ainsi le passage vers les Senecio types. 55. Senecio Dux Clarke, Plant. Kohim. et Muneipor., in Linn. Soc. Journ., Bor. XXV, p. 4, tab. 20. Hab. — Assam, Jakpho, prés de Kohima (C. B. Clarke). Espéce signalée d'aprés M. Clarke. La description ne fait pas mention de la présence de fleurs ligulées et les capitules sont figurés comme formés seulement de fleurons. 06. S. stenoglossus, sp. nov. Caulis tenuissime et dense puberulus, laxe rufo-araneosus ; folia reni- formia, aperte cordata, circumcirca multidentata, dentibus parvis del- toideis, mucronatis, utraque facie sed subtus præsertim ad nervos pilis confervoideis brevibus asperulata; basilaria ampla, longe petiolata; caulina pauca (1 vel 2), supremo ad petiolum late dilatatum cymbifor- mem fere adducto; racemi in corymbum dispositi; capitula breve pedunculata, ovato-cylindrica; involucri phylla circiter 10, oblonga, extus sparse pubescentia, apice membranaceo-marginata, subacula; ligulæ 10-12, angustissimæ, lineares; pappus sordide fulvus achænio glabro brevior. Caulis 25-85 cent.; folia basilaria latiora quam longa, 25-35 cent. longa; involucrum 7-8 mill. latum; ligulæ 15-20 mill. longz, vix 1 mill. latæ. Hab. — La Chine occidentale; Yun-nan, forêt de Tsang-chan, près du sommet, alt, 4000 m.! (Delavay, n. 689, 4042). Herb. Mus. Par. Les feuilles ressemblent beaucoup à celles du S. cacaliæfolius, mais 2 , . r l'inflorescence est formée de grappes rameuses disposées en corymbe. La forme extrèmement étroite des ligules est très caractéristique dans celte espèce. 57. S. songaricus Fisch. in Schrenck, Enum. pl. nov. p. 52. S. Thompsoni Clarke, Compos. Ind., p. 905; S. Bungei Franch., Ann. des sc. nat., BoT., sér. 6, vol. XVI, p. 313. S. turkestanicus C. Winckl., Act. hort .Petrop. XI, p. 219. Ligularia thyrsoidea, var. alpina Bunge, Reliq. Lehm., p. 341, ex herb. Bunge, nune Cosson!. Hab. — Kashmir, alt. 8000-10 000 p. (Hook. et Thomps. Turkeslan, Ansab! (Capus, n. 653); Outikash! (id., n. 654); prés du fleuve lli (Alb. Regel); Sarawschan (id.); Songarie, vallée du fleuve Tentek et montagne de Targabatai (Schrenck). Herb. Mus. Par. et Herb. Cosson. FRANCHET. — GENRES LIGULARIA, SENECILLIS, CREMANTIIODIUM. 305 Toute la synonymie proposée ici pour cette espèce résulte de la com- paraison de spécimens originaux. Le S. songaricus ne varie que dans des limites trés étroites, et le S. Thompsoni n'est qu'une forme un peu plus grande, à feuilles plus minces. Les feuilles sont constamment has- tées-sagittées; dans un seul spécimen du Turkestan (Ansab), elles se montrent nettement cordiformes avec les lobes basilaires arrondis, nullement divergents. La présence, dans cette espèce, de 3-5 petites bractéoles à la base des capitules, la rapproche singuliérement des Sene- cio types. 98. S. tongolensis, sp. nov. Gracilis, parce arachnoideus ; folia, præter suprema, longe et graciliter petiolata, petiolis pilosulis, basi dilatata vaginantibus; limbus utraque facie pilis rigidulis scabridus, subtus pallidus, argute denticulatus, e basi late cordata in petiolum non producta subhastatus vel ovato-has- tatus, lobis rotundatis; folia suprema sessilia, semiamplexicaulia; capi- tula in corymbum densum disposita, parva; involucri phylla 8-9, extus parce lanuginosa, obovata, marginibus et apice late membranacea, sub- acuta; ligulæ oblongæ; pappus rufescens achænium æquans. Bipedalis; petioli basilares 10-20 cent. longi ; limbus 5-7 cent. longus, 4-5 mill. latus; involucrum 5 mill. long. Hab. — Chine occidentale; Su-tchuen, prés de Ta-tsien-lou! (R. P. Soulié, n. 144) ; Tongolo (id., n. 137). Herb. Mus. Par. Port du S. songaricus, mais plus gréle; inflorescence trés serrée ; feuilles scabres et non lisses. 59. $. pachycarpus C. B. Clarke in Hook. f., Fl. of Brit. Ind. IH, . 349. S. corymbosus Clarke, Comp. Ind., p. 205 (non DC.). Hab. — Sikkin Himalaya, alt. 10 000-14 000 p. (Clarke). Voisin de l'espéce suivante; ligules trés longues et très étroites ; akéne largement oblong, épais, ne dépassant pas 5 mill. 60. S. pyrropappus Schultz Bip., Flora (1845), p. 50. S. amplexi- caulis Wall., Cat. 3139; Hook. f. Flor. of Brit. Ind. MI, p. 348. Ligularia amplexicaulis et L. corymbosa DC., Prodr. VI, 314. Senecio Yakla C. B. Clarke, Compos. Ind., p. 204. ! Hab. — Himalaya occidental; du Kashmir au Garwhal ; Sikkim (Wallich, Clarke); Chine occidentale; Yun-nan, Likiang! à la limite des glaciers (Delavay, n. 2451). Herb. Mus. Par. Plante un peu aranéeuse; feuilles bordées de trés fines dents de scie, les basilaires orbiculaires, trés grandes, un peu en cœur à la base et se- prolongeant brièvement en aile cunéiforme sur le pétiole, les cauli- T. XXXIX. o (SÉANCES) 20 306 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. naires inférieures de même forme, à pétiole dilaté en large base gonflée enveloppant la tige, les supérieures largement obovales; capitules en corymbe, nombreux, assez petits, un peu atténués inférieurement; ligules longues de 15 à 18 mill. 61. Senecio lapathifolius, sp. nov. Robustus, parce araneosus; caulis striatus ; folia pube rufa tenui laxe vestita, denticulata, basilaria ampla longiter petiolata, limbo ovato-lan- ceolato, basi truncato vel breviter attenuato et in alam angustam secus petiolum producto; folia caulina conformia, inferiora et media petiolo late alato caulem plus minus stricte involventia, superiora multo minora latissime vaginantia; capitula in corymbum brevem et subdensum dis- posita, breviter pedunculata, majuscula, lanuginosa, e basi rotundata ovalo-campanulata, bracteolis minutis linearibus cincta; involucri phylla circiter 8, oblonga, obtusa; ligulæ involucro paulo longiores; achænia obovata, pappo rufo multo breviora. Bipedalis vel paulo majus; caulis basi digiti minoris crassitie; folio- rum basilarium limbus petiolo subæquilongus, vel illo longior, 30-35 cent. longus, 15-18 cent. latus; capitula 8-10 mill. diam.; involueri phylla 10 mill. ; ligulæ 15-18 mill. Hab. — Chine occidentale; Yun-nan, à Ki-chan, prés de Ta-pin-tze!, dans les foréts (Delavay, n. 4006); sur les collines incultes prés de Gnou-kay! (id.); prairies, au col de Hee-chan-men! (id.); pâturages à Tcheou-choui, prés de Ta-pin-tze, alt. 2200 m.! (id.). Herb. Mus. Par. Les feuilles ressemblent à celles du S. arnicoides Wall., mais l'in- florescence, qui forme un corymbe serré, est trés différente dans les deux plantes; les capitules sont aussi plus petits. 62. S. calthæfolius Maxim., Mél. biol. VIII, 14 (exclus. syn. Hook.). Ligularia calthæfolia Maxim., Mél. biol. VIL, 554. Hab. — Asie orientale; Mandchourie autsro-orientale, Saint-Olga (Maxim.). Herb. Mus. Par. 63. S. clivorum Maxim., Mél. biol. VIII, 12. Ligularia clivorum Maxim., Mél. biol. VII, 555. Hab. — Japon; Nippon, sur les collines de la province de Senano ! (Tchonoski) ; Yéso, autour d'Hakodate! (Savatier). Herb. Mus. Par. 64. S. yesoensis, sp. nov. Inter S. clivorum et S. calthæfolium medius; folia reniformia latiora quam longa; nervatio flabellata; corymbus subdensus; capitula illis S. clivorum constanter duplo minora, puberula. In S. calthæfolio folia longiora quam lata apparent, nervatio distincte pinnata, pappus albidus. Hab. — Japon; Yéso, sommet de Hakkoda! (Faurie, n. 897, 916); FRANCHET. — GENRES LIGULARIA, SENECILLIS, CREMANTHODIUM. 307 montagne d'Hakodate! (id., n. 1145 et 914); Yéso or., sur les collines de Némuro! (id. n. 5557). Herb. Mus. Par. Var. B. sutchuenensis. — Inflorescentia sæpius polycephala, capitulis laxe araneosis; pappus rufus; folia dentata vel crenata. Hab. — Chine occid. ; Su-tchuen oriental, district de Tchen-keou-tin! (R. P. Farges, n. 133). Herb. Mus. Par. Var. y. crenifera. — Humilis, flexuosus; folia grosse crenato-dentata, crassa; ligulæ breves; capitula lanuginosa breviter campanulata. Hab. — Chine septentrionale; Su-tchuen oriental, dans le district de Tchen-kéou-tin! (Farges). Herb. Mus. Par. 65. S. Kæmpferi DC., Prodr. VI, 363 ; Maxim., Mél. biol. IX, 14. Forbes et Hemsley, Ind. fl. Sin. I, p. 454. 'Ligularia gigantea Sieb. et Zucc., Flor. Jap. Y, 19, tab. 36. Tussilago. japonica L. Mant., p. 113. Farfugium Kempferi Benth., Fl. Hong-kong, p. 191. F. grande Lindl., Gardn. Chron., 1851, p. 4 et 1860, p. 170. | Hab. — Japon (Siebold); Nippon, autour d'Yokosko! (Savatier); Ka- makura! (Faurie, n. 6591); Uraga! (Dickins); Kiusiu, autour de Naga- saki! (Maximowiez). Chine, ile de Hong kong! (Furet, n. 140); Chusan ! (de Montigny, n. 163). Formose! (Oldham, n. 262). Herb. Mus. Par. 66. S. Mortoni C. B. Clarke, Compos. Ind., p. 208. Hook. fil., Fl. of Brit. Ind. III, 349. Hab. — Sikkim-Himalaya !, alt. 12 000 p. (Hook. et Thomps.), Herb. Mus. Par. i 67. S. japonicus Schultz Bip. Flora (1845), p. 50. S. macranthus Clarke, Compos. Ind., 205. Hook. fil., Flor. of Brit. Ind., IIT, 349. Forb. et Hemsl. Ind. Fl. Sin. I, 453. Ligularia japonica Less. Syn. Comp., 390; Maxim., Mél. biol. VIII, 14. Erythrochete palmatifida Sieb. et Zucc., Fl. jap. Fam. nat., n. 656. Hab. — Inde : Khasia!, alt. 5000-7000 p. (Hook. f. et Thomps.). Chine, prov. de Hupeh, autour d'Ichang ! (Henry, n. 3971, 4390); Fokien, Amoy (Swinhoe); Kwantung, Lofaushan (Ford, n. 146). Japon; Kiusiu, à Nangasaki ; Yokoska ! (Savatier). Herb. Mus. Par. Espèce insuflisamment connue. S. Jamesii Hemsley, Ind. Fl. Sin. I, 453. Hab. — Le N.-E. de la Chine, Changpeishan, alt. 1000 à 7500 p. Capitules de 3 à 4 pouces de diam.; feuilles triangulaires sagittées, longues et larges de 5 à 6 pouces (Hemsley). Les feuilles et les capitules ont été recueillis séparément. 308 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. M. le Secrétaire général donne lecture de la communication suivante : DU GENRE RHINANTHUS ET DU RHINANTHUS CRISTA-GALLI L.; par M. D. CLOS. Le petit groupe de plantes de ce genre qui abonde parfois dans nos prairies et pâturages, où il tranche par ses fleurs jaunes d’une forme spéciale, a dù attirer l'attention des premiers observateurs de la nature; et les Crista galli ou Crista gallina figurent dans les œuvres des pères de la botanique, des Césalpin, des Lobel, des Dodoens, des Bauhin, des Dillen, des Rivin, etc. Plusieurs commentateurs (1) n'hésitent pas méme à rapporter aux Rhinanthus Y Alectorolophus de Pline (liv. 27, ch. 51), mot que traduit si bien Crista-galli, ou le francais Cocréte. C'est en 1737 que Linné crée pour les Crista-galli le genre Rhinan- thus (Gen. plant. 140, Hortus Chiffort. 325), où il comprenait en 1753 (Spec. Plant. 4% édit., 603) cinq espèces, et six dix ans aprés (2° édit., 840), mais assez disparates. Aussi, en 1742, Haller croit-il devoir en dé- tacher le R. Crista-galli pour représenter son genre Alectorolophus, à deux espèces, caractérisées l'une calycibus hirsutis, l'autre calycibus glabris (Enum. stirp. helv., 623). Vingt ans aprés, Scopoli, voulant retrouver dans les Cocrétes le Mimulus de Pline, établit pour elles les M. Alectorolophus et Crista-galli (Carn. II, 434). En 1778, Lamarck revient au genre Rhinanthus dont le Crista-galli représente à ses yeux, comme pour Haller, deux espèces, les R. hirsuta et glabra (Flore franc. V'* édit., II, 352-353), suivies des R. maritima (Trixago L.), viscosa (Bartsia L.), alpina (Bartsia L.). Si, en 1186 (in Dict. bot. de l'Encycl., art. Cocréte, où il admet 13 espèces de Rhinanthus), il ré- tablit R. Crista-galli L. avec deux variétés, il reprend sa première opinion dans la seconde édition de l'an III (1794-1795) de sa Flore francaise, pp. 352-353, la seule que citent injustement la plupart des auteurs. En 1185, Allioni (Pedem. I, 58) admet le genre Alectorolo- phus de Haller, avec les espéces hirsutus et glaber, proposant de rap- porter au genre Rhinanthus VElephas campoclarensium de Columna, espèce devenue en 1790 pour Necker un Probosciphora (Elem. I, 336) (2). En 1789, A.-L. Jussieu conserve le genre Rhinanthus L. (Gen. (1) « Alectorolopho similior quam Mimmulo Crista-galli nostra videtur », écrit Dodoens (Pempt. 556), et le Rhinanthus major est donné par le D” Saint-Lager comme correspondant à l'Alectorolophus de Pline (Réform. nomencl. bot., 23). (2) Gussone, en 1828 (Prodr. M, 155) et encore en 1843 (Flore siculæ Synops. IL, 115), a. préféré reprendre, pour cette espèce, Rhin. Elephas L. Lamk, et, pour le Rhin. orientalis L., le nom générique Elephas de Tournefort (Instit., 489), qui, malgré son droit de priorité en botanique, doit étre répudié, se — et remontant trés haut dans la nomenclature zoologique. CLOS. — DU GENRE RHINANTHUS ET DU RH. CRISTA-GALLI L. 309 Plant., 101). En 1791, Ehrhart substitue les noms Rhinanthus major et minor à ceux de R. hirsuta et glabra de Lamarck (Beitr. VI, 146), antérieurs de treize ans; et, à partir de là, va régner la confusion dans la nomenclature et des genres et des espèces de ce groupe de plantes. I. GENRES. — En 1805, Marsch. de Bieberstein (Flor. taur.-caucas. II, 68) admet, comme Haller, le mot générique Alectorolophus, qu'il applique aux Rhinanthus Crista-galli et Trizago, restreignant bien à tort le genre Rhinanthus au R. orientalis L., devenu l'un des repré- sentants du genre Probosciphora de Necker. Bieberstein est suivi d'abord en 1830 par L. Reichenbach, figurant et le Rhinanthus orientalis et les Alectorolophus major, minor, hirsutus (in Icon. bot. VIII, tab. 1738-1739) (1), puis en 1836-1840 par Endlicher (Gen. Plant., 694), et par Meisner (Gen. Plant., 223). Encore en 1850- 1853 Jaubert et Spach figurent et décrivent les Rhinanthus Tournefortii Jaub. et Sp. et orientalis L. (Illustr. IV, tab. 393-394). . Mais en 1843, Grisebach rétablit à bon droit le genre Rhinanthus pour le Crista-galli, seulement en proposant, pour les R. orientalis et Elephas, le nouveau genre Rhynchocorys (Spicil. fl. rum. II, 12), adopté par Bentham (in Prodr. de DC. X, 559), par Boissier (Flora Orient. IV, 477), par Bentham et Hooker (Gen. Plant. 11, 978). Grise- bach oublie, comme eux, que la priorité appartient à Probosciphora Neck., justement réintégré par M. Caruel (Flor. ital. VI, 454). Les autres espèces du genre Rhinanthus L. et auct. plur. ont été érigées chacune en genre, notamment, d'aprés Dentham, le R. indicus devenu Geniosporum elongatum, et le R. virginicus, Dasystoma quer- cifolium, si bien qu'en 1885 M. Caruel a cru devoir prononcer la con- damnation et la disparition définitive du genre Rhinanthus : « Cosicché del Rhinanthus di Linneo resta più nulla » (loc. cit. 451). Mais le genre Rhinanthus, s'appliquant aux dérivés de l'ancien Crista-galli, est, malgré ce verdict, fort deses droits de priorité et plus vivace que jamais. Admis par la plupart des floristes des diverses nations depuis Lamarck, Jussieu, Villars, Ventenat, Persoon, de Candolle, Duby, jusqu'à Mutel, Cosson et Germain, Koch, Grenier et Godron, Boissier, Kirschleger, Gussone, Bentham, Willkomm et Lange et par F.'Schultz lui-même qui avait d'abord préféré le genre Alectorolophus (Phytost. d. Pfalz, 101), ainsi que par Bentham et Hooker (Loc. cit. II, 979), par M. Baillon (Hist. gén. des plant. IX, et Dict. de bot. 726), il est, peut-on dire, (1) Le genre Alectorolophus a été adopté par Allioni, Wallroth, Reichenbach, Fries, Colla, Dietrich, Parlatore et Caruel, Walpers, F. Schultz; mais plus tard ce dernier a repris Rhinanthus. 310 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. consacré par l'usage (1). Il a servi à dénommer une famille, car A.-L. de Jussieu déclarait, en 1817, préférer au nom de Pediculares, de son Genera, p. 99, celui de Rhinantheæ (in Dict. sc. natur. IX, 537), adopté par De Candolle (Flore franc. II, 454 et Théor. élém., 2* édit., 241), par F. Schultz, en 1863, et par d'autres; et une tribu de ce nom figure encore dans le Traité général de Botanique de Le Maout et Decaisne, p. 190, et dans maint ouvrage descriptif. II. Espèces. — Aprés Lamarck, quelques auteurs, Relhan (Flora eüntabr., 238, en 1185), Willdenow (Spec., IT, 188, en 1800), Smith (F1. brit. 2* éd., 1804), Noulet (Fl. bass. s.-pyr., 414, 1837) avaient eru devoir rester fidèles à l'opinion de Linné et n'admettre qu'une seule espèce, Rhi- nanthus Crista-galli, qui figure encore aujourd'hui dans le Flora ita- liana de Parlatore et Caruel, t. VI, p. 451, sous le nom d’Alectorolo- phus Crista-galli. La plupart reconnaissent, abstraction faite du RhA. augustifolius Gmel., deux types: les uns, à l’exemple de De Candolle (Flore franc. ITI, 454), sous les dénominations empruntées à Lamarck de R. glabra et R. hirsuta, tels Duby (Bot. gall.), Lorey et Duret (Fl. de la Côte-d'Or), Godet (Fl. du Jura), Lloyd et Foucaud (F1. de l'Ouest, 256), Dupuy (Florule du Gers), etc.; les autres, sous celles de R. major, R. minor, savoir : Kirschleger, de Pouzolz, Cosson et Germain, Michalet, Grenier et Godron, Bras, Royer, Arrondeau, Noulet (Flore de Toulouse), F. Gustave et Héribaud-Joseph, de Martrin-Donos, etc. Mais que de divergences à cet égard! Aprés Pollich inscrivant les R. Crista-galli et Alectorolophus (Palat. II, 115-171) et suivi par beau- coup d'autres, Villars (Dauph. II, 412), Roth (Tent. I, 264), Baumgar- ten (Fl. lipsi., 336), Loiseleur-Deslongchamps (Fl. gall., 366), Saint- Amans (Fl. agen., 246), Bertoloni (Flor. ital., VI, 284), Schkuhr (Bot. Handb. II, 178-179), etc..., voici Delastre (Fl. Vienne, 336) et Le Grand (Statist. Forez, 189) préférant R. major, R. Alectorolophus, tandis que Sebastiani et Mauri adoptent R. Crista-galli, R. hirsuta (Flor. rom., 201). Persoon, en 1807, fut, je crois, le premier à distinguer dans ce type trois espèces avec les synonymies indiquées : R. Crista-galli (R. ma- jor Ehrh.), R. minor (R. minor Ehrh.), R. villosus (R. Alectorolophus Poll.). En 1830, Reichenbach admit et fit représenter les Alectorolophus minor, major, hirsutus (Icon. crit. VIII, tab. 1788-1789), qu'il ramena plus tard à deux types spécifiques. (1) En 1853, Koch (in Deutsch. Fl. IV, 341) justifiait sa préférence sur ce que Linné avait établi ce genre d’après nos espèces indigènes, comme en fait foi son Genera. Pareille déclaration émanait de Bentham en 1846 : « Nomen Linnæi huic generi (nec Rhynchocorydi) servavi, nam character in Gen. pl. omnino ad R. Crisía- galli redactus » (in DC. Prodr. X, 551). CLOS. — DU GENRE RHINANTHUS ET DU RH. CRISTA-GALLI L. 311 La synonymie des divers noms des espéces admises est assez com- pliquée : Lamarck, qui s'est borné à adopter, sous les noms de R. gla- bra et R. hirsuta, les deux espèces de Pedicularis de Tournefort qua- lifiant la seconde de erectior calyce floris hirsuto (Instit., 172), donne à celle-ci une tige plus élevée, jamais simple, des feuilles GLABRES, moins étroites, moins fortement dentées, des fleurs d'un jaune moins foncé avec la lèvre inférieure de la corolle souvent tachée, un calice constamment velu (loc. cit.). En 1862, Reichenbach fait figurer une seconde fois ces espéces dans le tome XX de ses [cones Flore germanice, tab. 1738-1739, mais il les réduit à deux, Alect. minor, Alect. major, rapportant à ce dernier, page 651, trois variétés: a. hirsutus(R. hirsuta Lamk) «seminibus breve alatis », dont une forme subglaber est V Alect. major var. apterus Fries, Herb. norm.; b. medius, « villosus seminibus lato-alatis »; c. glaber, « seminibus lato-alatis » (R. major Ehrh., Alect. grandiflorus Wallr, A. major Rchb. Icon. crit. VIIJ, f. 975). L'année suivante, F. Schultz inscrit dans son Phytostatik der Pfalz, 102, outre le R. minor Ehrh., le R. major Ehrh. avec quatre variétés : a. glaber F. S. (R. glabra Lamk), 6. hirsutus F. S. (R. hirsuta Lamk), y. subexalatus F. S. (R. Alectoro- lophus Poll.), 3. exalatus F. S. (Alect. hirsutus Rchb.). A n'admettre que deux espèces et à considérer, avec Cosson et Germain (Synops., 2* édit., Grenier et Godron, Fl. de Fr. II, 612) et Ch. Royer (Fl. Cóte-d'Or, 211), comme exactement synonymes des Rhin. glabra et hirsuta de Lamarck les R. minor et major d'Ehrhart, les premiers noms plus anciens devraient étre préférés. Reichenbach (loc. cit.) tient le R. glabra Lamk pour l'équivalent de son Alect. minor; mais d'autres phytographes, Kirschleger (Flor. d Alsace, I, 601), Ed. Bonnet (Pet. FI. paris., 290), etc., fidèles au genre Rhinanthus, ne se prononcent pas à l'égard du R. minor, tandis que Mutel et F. Schultz font du R. glabra Lamk leur première variété du R. major Ehrh. Quant à l’aile des graines qui, d’après son développement ou son absence, a fait créer par Fries dans son Alect. major deux variétés platypterus et stenopterus, que Kirschleger rapporte à sa sous-espèce R. hirsutus du R. major Ehrh., ce me parait être un caractère impor- tant sans doute à constater et à signaler, mais lubrique en tant que distinctif, Reichenbach donnant des graines largement ailées à ses deux variétés b. medius (qui est dit villosus) et c. glaber de son Alect. major, et Schultz divisant son R. major en quatre variétés dont les deux der- nières sont appelées, l'une subexalatus, l'autre exalatus. Si, avec les deux auteurs allemands, on n'admet que deux espèces, les noms de Rhin. glabra et R. hirsuta, malgré leurs droits de priorité, doivent passer au rang de synonymes, le premier Rhinanthe offrant une 32 - SÉANCE DU 22 juILLET 1892. forme velue figurée par Reichenbach (Jc. crit. VIII, t. 731), le second . étant glabre (d’après Lamarck lui-même), le calice excepté. Le nom de Rhinanthus minor Ehrh. convient pour désigner l'un, mais le R. major Ehrh. ne correspond ni au R. hirsuta Lamk, ni au R. major auct. pler., ni à l'Alect. major Rchb., ni à PAL grandiflorus Wallr. Ce type pourrait être dénommé R. excelsior, s'il ne répon- dait au R. major F. Schultz non Ehrh., et la synonymie de chacun d'eux serait : I. R. minor Ehrb., R. glabra Lamk (part.), Alect. minor Rchb., A. parviflorus Wallr. IL. R. masor F. Sch. (non Ehrh.), Alect. major Rchb. Icon. Flor. germ. XX, avec les sous-espèces : a. R. glaber (var. ex F. Sch.), R. major Ehrh., Alect. major Rchb. Ic. crit., Alect. major glaber Rehb. Icon. Fl. germ. XX, p. 65. b. R. Alectorolophus Poll., R. hirsuta Lamk. c. R. villosus Pers., Alect. hirsutus All.; Rchb. Ic. crit., t. T33. Le tableau synonymique suivant montrera les divergences qui ont régné et qui règnent encore quant au nombre de nos plus vulgaires espèces de Rhinanthus : 4 espèce : Rhinanthus Crista-galli L., Willd., Lamarck (Diction.), Murr., Boisduval, Laterrade, Puel, Guillaud; et, d’après Caruel, Bart., Sant., Sav., Balb., Re, Bir., Nocc. Balb., Poll., Nace., Puce., Tassi, Car., Ard., Archb.; Alectorolophus Crista-galli : Spreng., Ten., Colla, Caruel. 2 espèces : Rhinanthus Crista-galli et Alectorolophus : Poll., Vill., Roth, Baumg., Saint-Amans, Schk, Loisel., Bertol.; R. Crus-galli et hirsutus Seb. et Maur.; R. hirsùtus et major Guépin; R. hirsuta et glabra Lamk, DC. et Duby, Lorey et Dur., Dupuy, Lloyd et Fouc.; . R. major et minor Ehrh., Kirschl., Gren. et Godr., Coss. et Germ., Benth., Delastre, Mutel, Boissier, de Pouzolz, Royer, Noulet (Addi- tions), Arrondeau, Willk. et Lang., Bras, Gust. et Hérib.-Jos., Edm. Bonnet, F. Sch., Loret et Barr., Le Maout et Dene ; R. Alectorolophus et major Le Grand ; Alectorolophus major et minor Rchb., A. grandiflorus et parvi- florus Wallr. 3 espèces: Rhinanthus Crista-galli, minor, hirsuta Mérat; B- Crista-galli, minor, villosus Mathieu; CLOS. — DU GENRE RHINANTHUS ET DU RH. CRISTA-GALLI L 313 R. major, minor, hirsutus : Boreau, Bouvier, Godet ; R. minor, major, Alectorolophus : Koch, de Vos; R. minor, glabra, hirsuta : Brébiss., Cariot, Bellynck ; Alectorolophus minor, major, hirsutus Rchb., Dietr. IIT. SrATIONS. — Un élément de nature à jeter peut-être quelque jour sur le degré de valeur taxinomique des représentants du genre Rhinan- "thus, j'entends la station de l'une de ces espèces, formes ou variétés, dans les champs cultivés ou les moissons, n'a pas été pris jusqu'ici, ce me semble, en assez grande considération. Ni Linné, ni Lamarck, ni De Candolle, ni Duby, ni MM. Lloyd et Foucaud, ni Dupuy ne signalent celte station pour leurs Rh. hirsuta et glabra; et il en est ainsi de beaucoup de ceux (y compris Bentham, in DC. Prodr. X, 557) qui ont préféré à ces dénominations celles de R. major, R. minor, tels Mutel, Des Moulins, Brébisson, Laterrade, Cosson et Germain, Kirschleger, Grenier et Godron, Michalet, Grenier, Bouvier, de Martrin-Donos, Bel- lynck, Loret et Barrandon, Dupuy, Noulet, etc. Cependant Jean Bauhin avait écrit de son Crista galli mas : « Exit passim in arvis et non raro in pratis » (Hist. Plant. univ. II, 437). Au siécle dernier, Haller, Pollich, Villars, admettant deux espéces, indi- quaient celle à calice velue, le premier ad vias et in agris (l. c.), le second circa Lautern in agris frequenter (l. c.), le troisième dans les champs parmi les seigles et prés (l. c.). Plus prés de nous, quelques botanistes, se limitant aussi à deux “espèces, signalent l'une d'elles soit dans les prairies et les moissons, Lorey et Duret pour Rhin. hirsutus (Fl. Côte-d'Or, II, 665), Bertoloni pour R. Alectorolophus (Fl. ital. VI, 282), Bras (Cat. Aveyr., 349) et Royer (Fl. Côte-d'Or, 211) pour R. major, soit dans les moissons et les champs cultivés, et cette espèce est pour Le Grand R. hirsuta (Stat. Forez, 189), pour F. Gustave et Héribaud-Joseph R. major (F1. d'Auv., 918). Ce dernier croit, d'aprés Delastre, dans les prés sees et les mois- sons de la Vienne, l'auteur ajoutant avoir cueilli dans les moissons de la Haute-Vienne le Rhinanthe velu, R. Alectorolophus Poll. (Flor. de la Vienne, 336). Koch, en 1833, in Rehl. Deutsch. Fl. IV, 342, Willkomm et Lange (Prodr. Flor. hisp. II, 610) et Kirschleger (loc. cit.) admettent „les R. minor et major, suivis dans les deux premiers ouvrages des variétés 8. rauhhaarige... unter der Saat chez l'un, $. hirsutus..., in pratis -et inter segetes, chez l'autre; et quant à Kirschleger, il rapporte au R. major Ehrh. une sous-espèce hirsutus dont la var. f. stenopterus : Fries ordinairement parmi les moissons (Fl. d' Als. I, 60). Au nombre des auteurs distinguant trois espèces, il faut citer : 314 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. 1° Persoon admettant les Rhinanthus Crista-galli, minor et villo- sus, celui-ci in agris et inter segetes ; 2° Cariot, les R. minor, glabra et hirsuta, ce dernier dans les champs (Étud. des fleurs, 4 édit. II, 55); 3° Boreau, les R. minor, major et l'hirsuta qui croit dans les mois- sons (Fl. du centr., 3* édit., 495); 4 Koch, qui se détermine dans son Synopsis (p. 627) à admettre, imité par A. de Vos (Fl. de Belg., 114), les R. minor, major, Alectoro- lophus, le troisiéme étant une plante des champs; 9° Lecoq, quilesreconnait également, mais qui écrit, par inadvertance, du R. major : « Véritable fléau des prairies et des céréales..., envahit les champs de seigle tout entiers » (Géogr. bot. Europ. VII, 590); 6° Reichenbach, distinguant dans ses travaux de 1830 les Alectoro- lophus minor, major, hirsutus (Flora germ. excurs. I1, 359, Icon. bot. VIII, tab. 1731-1733), avec cette mention pour le dernier, là : Unter der Getreide, ici : Semper est planta segetalis ; mais assignant aux moissons en 1862 (Icon. Fl. germ. XX, 66, où il n'admet que deux espèces : A. minor, A. major) deux des variétés qu'il rapporte à ce dernier, savoir : a. hirsutus « villosus, seminibus breve alatis », Alect. hirsutus All., R. hirsutus Lamk, R. Alectorolophus Poll.; b. medius « villosus, semi- nibus lato-alatis, ala dimidium semen æquante ». N'est-il pas légitime de dénier la présence de Rhinanthus dans les champs et moissons de régions à propos desquelles lesauteurs de Flores ne les signalent que dans les prés et pàturages? Ces plantes y manque- raient notamment en Savoie (Bouvier), en Alsace (Kirschleger), aux environs de Paris (Mérat, Cosson et Germain, Edm. Bonnet), en Nor- mandie (Brébisson), dans la Dordogne (Des Moulins), dans la Gironde (Laterrade), dans la} Haute-Garonne [Serres, Noulet, sauf Arrondeau écrivant du R. major Ehrh. (Flor. toulous., 216) « Prairies et mois- sons »], dans le Lot (Puel), dans le Lot-et-Garonne (Saint-Amans), dans le Tarn (de Martrin Donos, J. Bel, et j'ai constaté leur absence dans la portion méridionale de ce département). On les y signale en divers points de l'Italie (Bertoloni), de l'Espagne (Willkomm et Lange), de la Suisse (Berne ex Haller), de l'Allemagne (Reichenbach et Koch) et notamment dans le Palatinat (Pollich), de la Belgique (Mathieu, de Vos); en France dans le Dauphiné (Villars), dans le Jura (Michalet, Godet), dans la Cóte-d'Or (Lorey et Duret, Royer), dans le Forez (Le Grand), dans le Lyonnais (Cariot), daus le Centre (Boreau), dans la Vienne et la Haute-Vienne (Delastre), en Auvergne (Lecoq, F. Gustave et Héribaud-Joseph), dans l'Aveyron (Bras), dans le Gard (de Pouzolz). GANDOGER. — NOTE SUR L'ERIGERON FRIGIDUS BOISS. 315 M. Malinvaud dit que, lors de ses dernières herborisations dans le département du Lot, il y a vule Rhinanthus minor trés abon- dant dans les prairies; quant au R. hirsutus, il se rappelle l'avoir souvent rencontré naguére dans les champs de Seigle en Li- mousin. M. Malinvaud donne lecture à la Société de la communication suivante : NOTE SUR L'ERIGERON FRIGIDUS Boiss.; par M. Michel GANDOGER. MM. Marcailhou d'Aymeric frères viennent de publier, dans la Revue de botanique éditée à Toulouse, mai 1892, vol. X, p. 675, une Notice, remarquable à tous égards, sur l'Erigeron frigidus Boiss. Aprés avoir fait l'historique de la plante en question, ces judicieux observateurs arrivent à conclure que probablement l'E. frigidus existe seul dans les Pyrénées à l'exclusion de PE. uniflorus L., duquel il est très voisin. Déjà en 1887, dans mon Flora Europe, XIII, pp. 183-184, je soup- connais ce fait et j'énumérais comme appartenant à PE. frigidus trois localités d’où je l'avais reçu, mais sous le faux nom Q'E. uniflorus. Ces localités sont : Nuria en Catalogne (leg. Tremols, juillet 1870), le Canigou (leg. Gautier, juillet 1876) et le mont Costabona (leg. Vayreda, juillet 1872), ces deux derniéres dans les Pyrénées-Orientales. Les échantillons furent soigneusement comparés et reconnus iden- tiques à ceux que je possède du Picacho de Veleta dans la sierra Nevada, en Andalousie, récoltés le 12 juillet 1878, par le professeur Hegelmaier et le 1* août de l'année suivante par MM. Huter, Porta et Rigo, Iter hispan., n* 438. Ayant acquis, depuis cette époque, les plantes de Gre- nade de Pedro del Campo et les plantes d'Espagne de Bourgeau, j'ai eu de nouveaux points de comparaison dans les n* 64 et 1247, sous lesquels ces deux botanistes ont distribué PE. frigidus cueilli par eux au Picacho de Veleta. ; Pourret, dont l'esprit observateur et judicieux a été mis en pleine lumière par Timbal-Lagrave (Reliquiæ Pourretianæ), semble, dès la fin du siècle dernier, avoir pressenti comme espèce distincte lE. uniflo- rus des Pyrénées qu'il nommait E. pyrenaicus. La description de PE. uniflorus lui était évidemment connue. Pourquoi aurait-il donné un nom nouveau à la plante pyrénéenne si les caractères de l'E. unsflo- rus des Pyrénées avaient cadré avec la description Linnéenne ? Toute- fois, le nom d'E. pyrenaicus étant resté inédit, c'est celui proposé par 316 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. Boissier qui, seul, doit être admis. — 11 était bon de noter, cependant, cette appréciation du célèbre auteur du Chloris narbonensis. Boissier lui-même avait vaguement indiqué son espèce dans les Pyré- nées. — En 1881, notre collègue M. Gautier, de Narbonne, dans le Bull. de la Soc. botan. de France, lui avait assigné pour localité précise la vallée de Carança, Mourrens, dans les Pyrénées-Orientales. Il est cer- tain, cependant, que ce botaniste ignorait avoir déjà trouvé l'Erigeron frigidus cinq ans auparavant; car, dés 1877, il m’envoya lE. frigidus sous le nom d'E. uniflorus, récolté par lui au Canigou, le 10 juillet 1816. Ce n'est que dans le vol. XXXVIII (1891) du Bulletin de la Société botanique de France (session extraordinaire à Collioure, p. xv), que M. Gautier indique enfin la plante en question au Canigou auquel il ajoute la localité des crétes de Rouja, vallée de Py (1). L'Erigeron frigidus existe donc sur plusieurs points des Pyrénées- Orientales; cela n'est pas douteux. MM. Marcailhou d'Aymeric, dans leur Notice, viennent de prouver que cette plante existe trés abondam- ment répandue dans les Pyrénées ariégeoises de leurs environs; et, à l'appui de leur dire, ils citent vingt-cinq localités du canton d'Ax-les- Thermes oi ils l'ont récoltée. L'altitude varie de 2400 à 2840 métres; elle n'est inférieure à ces nombres que très accidentellement. Là aussi, les échantillons soumis à mon visa sont de tout point semblables à ceux de la sierra Nevada. Voilà donc l'Erigeron frigidus acquis pour deux de nos départe- ments pyrénéens, c’est-à-dire, comme le disent élégamment MM. Mar- cailhou d'Aymeric, pour la moilié environ de ce vaste rideau de mon- tagnes qui se déploie, au midi de la France, de Bayonne à Perpignan. Reste à savoir, maintenant, si l'espéce de Boissier existe dans la seconde moitié de la chaine, c'est-à-dire dans le département des Hautes et des Basses-Pyrénées, et s'il y existe à l'exclusion de l'Erigeron uni- florus L. Or, à mon avis, cela n'est pas douteux. En voici les preuves : Quand MM. Marcailhou d’Aymeric me demandèrent des renseigne- ments sur l'Erigeron frigidus, je dus consulter mon herbier et faire quelques recherches bibliographiques. J'ai en herbier PE. uniflorus L. des localités pyrénéennes suivantes : mont Monné (Bordère, août 1867), (1) Bordére a également distribué PÆ. frigidus cucilli par lui au sommet de la vallée d'Eynes (Pyrénées-Orientales), mais je ne l'ai pas recu provenant de celte loca- lité malgré mes relations excessivement fréquentes avec ce botaniste ; il me l'a envoyé du mont Monné (Hautes-Pyrénées). La chose ne me surprend pas; Bordére avait des étiquettes imprimées ou méme écrites d'avance et les mettait à des plantes récoltées à des endroits tout à fait différents. Ce procédé est malheureusement fa- milier à beaucoup de marchands de plantes. GANDOGER. — NOTE SUR L'ERIGERON FRIGIDUS BOISS. 911 pic de Gabisos (Gandoger, 28 août 1883), pic du Midi de Bagnères-de- Bigorre (Philippe, 1854; Gandoger, 10 septembre 1883); j'ai cité ces trois localités dans mon Flora Europe, XIII, pp. 182-183, sous le nom d'E. uniflorus. Depuis la publication de ce volume, je me suis procuré d'autres prétendus E. uniflorus des Pyrénées : du Balaïtous (Doassans, 1889); du pic: du Midi d'Ossau (Gandoger, août 1890), du pie de Ger (Gaston, 1852). Enfin, dans mon Mémoire Herborisations dans les Pyré- nées, p. 13 (1884), j'ai indiqué PE. uniflorus sur le versant nord de la Latte de Bazen (2410 mètres) vers les neiges, dans les Basses-Pyrénées. Je l'ai vu également au-dessus du col d'Arbaze et récolté en aoüt 1890, sur le Searput, à 2780 mètres d'altitude presque sur les limites de la France et de l'Espagne. Bien plus, j'ai passé en revue les Erigeron uni- florus de l'herbier de Philippe et de ses nombreux doubles actuellement déposés, en majeure partie, dans le Musée des Pères de Bétharram, qui en ont fait l'acquisition. Toutes ces localités appartiennent aux Hautes et Dasses Pyrénées (1). Aprés minutieux examen et comparaison attentive de tous les échan- lillons des localités ci-dessus mentionnées avec les exemplaires-types de la sierra Nevada, je n'hésite pas à déclarer maintenant qu'ils appar- üennent exclusivement au véritable E. frigidus. Le doute est impos- sible. L'Erigeron uniflorus L. alors ne croitrait donc pas dans les Pyré- nées? — Selon moi, non. ll est inadmissible, en effet, qu'aprés examen de tant de spécimens je n'aie pas aperçu un seul pied CE. uniflorus. Aussi bien, je conclus que cette plante est une espéce au moins trés douteuse pour la flore pyrénéenne et à rayer. Mais l'E. frigidus, est-il cantonné seulement dans les Pyrénées et dans la sierra Nevada ? — L'étude que je viens de terminer des échantillons de mon herbier, suffisamment riche pour ce groupe, va nous l'apprendre. En comparant les divers exemplaires d'E. uniflorus que je pos- sède avec l'E. frigidus, j'ai remarqué que les Erigeron uniflorus des: vallées Vaudoises, Piémont (Rostan, 1880), du Grand Saint-Bernard (Besse, 1885), du mont Rose, Ollen (Arcangeli, 1880), du Simplon (Gandoger, 1887), du Lautaret (Malarbet, 1854 ; Gandoger, 1890 et 1891); du mont Viraisse, Basses-Alpes (Cogordan, 1852) et du mont Viso (Gan- doger, 1889) ressemblent tellement à PE. frigidus qu'il y a témérité à vouloir les en séparer. Dans mon Flora Europe, vol. XII, pp. 182-183, (1) Lapeyrouse (Hist. abr. Pyren.) dit : « commun »; Bentham (Cat. Pyren. p. 76). « Pyrénées élevées » Grenier ct Godron (Flore de France, H, p. 99) indiquent surtout, dans les Pyrénées, les localités de Lapeyrouse. 318 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. j'ai donc mal à propos donné ces localités comme appartenant à la pre- miére espéce, alors qu'elles s'appliquent à la seconde. Il en résulte que l'Erigeron frigidus est beaucoup plus répandu qu'on nele pense et non plus limité à l'Espagne et aux Pyrénées puis- qu'il eroit aussi dans les Alpes de l'Europe occidentale. Au surplus, l'Erigeron uniflorus de l'Europe moyenne est notablement différent de l'E. uniflorus du nord de l'Europe, dont j'ai indiqué un grand nombre de localités scandinaves et russes prises dans mes collections. J'ajouterai que mon herbier contient des échantillons récoltés le 25 juil- let 1864, par Behm à Midtaklappen, Herjedal (Suéde boréale) qui res- semblent beaucoup à l'espéce de Boissier; ils rentrent dans le groupe des Erigeron frigidus des Alpes occidentales énumérés ci-dessus et peuvent facilement leur étre assimilés. Il en est de méme d'un exem- plaire récolté en Islande à Myvatn, par Lundgren et Thoroddsen, en 1811. Voilà donc lE. frigidus formant colonie prés du cercle polaire. Je me suis demandé, enfin, quelle était la valeur spécifique de l Eri- geron frigidus. — Mon opinion sur l’espèce étant assez connue, je m'abstiendrai de l'exposer de nouveau. Mais, au point de vue linnéen, de l'école synthétique, que vaut lE. frigidus? — Tout au plus le titre de variété de l'E. uniflorus. En effet Boissier caractérise son espèce par l’involuere recouvert de poils d'un blanc verdâtre trés abondants, par les ligules larges, à deux ou trois rangs, deux fois plus longues que les fleurons du centre qu'elles cachent entièrement à l'état sec, et par l'aigrette deux fois plus longue que l'achaine (ce caractère est inexact et, dans tous les cas, bien va- riable). Dans l'Erigeron uniflorus l'aigrette égale presque l'achaine, les ligules sont disposées sur un seul rang, laissant, en herbier, aper- cevoir dans leurs interstices les fleurons centraux, de moitié plus étroits, enfin l'involuere est couvert de poils grisàtres. Au point de vue linnéen, on conviendra que ce sont là des caractéres bien légers pour créer une espèce; mais la solidité de ces caractères est encore infirmée par leur variabilité même. Effectivement, il suffit d'étu- dier l'Erigeron frigidus dans ses diverses stations pour voir que de nombreux intermédiaires le relient à PE. uniflorus. L'E. frigidus est à l'E. uniflorus ce que sont à PE. alpinus L. les E. grandiflorus Hpe, E. rupestris Hpe, E. hirsutus Hpe, E. neglectus Kern., E. nanus Schur, E. Funkii Sch.-bip., généralement considérés comme simples variétés ou espéces secondaires. Parmi les espéces démembrées de l'E. alpinus il y en a même de beaucoup plus distinctes que n'est lE. frigidus, par exemple l'E. Funkii et VE. grandiflorus. En résumé et au point de vue de l'école synthétique, l'E. frigidus GANDOGER. — NOTE SUR L'ERIGERON FRIGIDUS BOISS. 319 n'est qu'une forme ou simple variété de PE. uniflorus. — Conséquem- ment, voici comment on peut établir sa synonymie : ERIGERON UNIFLORUS L. var. f. FRIGIDUS. — E. frigidus Boissier in DC. Prodr. VII (1838), p. 274; Boissier, Voy. bot. en Espagne, I (1839), p. 302, tab. 89; Willkomm et Lange, Prodr. Fl. hisp. II (1870), p. 33; Nyman, Consp. fl. eur. (1879), p. 388 et Suppl. (1889), p. 174; Gautier in Bull. Soc. bot. de France, t. XXVII (1891), et t. XXXVII (1891), Session extr., p. xv; Rouy, Suites à Grenier et Godr., fasc. Il; Gandoger, Flora Europe, etc., XIII, (1887), p. 183; Marcailhou d'Ay- meric in Revue de bot. X (1892), p. 675. Exsiec. : Bourgeau, PI. d'Espagne, année 1851, n° 1247! Pedro del Campo, PI. granat., n° 64! ejus Pl. hisp., n° 51; Huter, Porta et Rigo, Iter hisp., année 1879, n° 438 ! et Iter ITI hispanicum (1891), n° 556 ! Je posséde également des échantillons de l'Erigeron frigidus récoltés par Fritze, Winkler et Hackel en 1876, par Hegelmaier en 1878, par Sainz en 1880 et par Agelet en 1882, distribués sans numéros d'ordre. Tous, sans exception, ont été cueillis vers le sommet du Picacho de Veleta dans la sierra Nevada, en Andalousie, entre 3100 et 3500 mètres d'altitude (1). La plante appartient donc à la région glaciale. Si dans les Pyrénées francaises elle s'éléve moins haut, en revanche, ses stations, qui sont dans les endroits les plus froids, compensent l'altitude (2). Ainsi, pour ne parler que de mes récoltes sur lesquelles je puis donner des rensei- gnements complets, au Gabisos (Hautes-Pyrénées), j'ai cueilli la plante en question vers 2550 métres, sur les bords du grand névé septentrional que l'on aborde en montant bien au-dessus de la route du col de Sau- cède aux Eaux-Bonnes; il y abonde en compagnie d'admirables espèces pyrénéennes dont ici je ne puis taire quelques noms : Saxifraga lra- tiana F. Sch., ajugifolia L., Iberis spathulata Berg., Arenaria pur- purascens Ram., Cerastium squalidum Ram., Geranium cinereum Cav., Potentilla pyrenaica Ram., Oxytropis pyrenaica Gren. Godr., Jasione humilis Lois., Androsace hirtella Dufour, Taraxacum pyre- naicum Timb., Pedicularis pyrenaica Gay, etc., etc. — Au pic du Midi (1) Les géographes sont en désaccord sur l'altitude du Picacho de Veleta ; les meil- leures cartes que j'aie consultées varient entre 3240 et 3550 mètres, peut-ètre par confusion avec le Cerro de Mulahacen, point culminant de toute la chaine. ; (2) Il est vrai que la sierra Nevada étant beaucoup plus au sud que les Pyrénées, la limite des neiges perpétuelles y est moins basse ; par conséquent, Paire de disper- sion des espèces de la région glaciale est done nécessairement plus élevće. Si, dans les Pyrénées, l'Erigeron frigidus est cantonné entre 2400 et 2900 mètres, toutes choses égales d’ailleurs, il ne doit commencer à végéter que beaucoup plus haut dans les Alpes de l'Andalousie. 320 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. de Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées), j'ai trouvé l'Erigeron fri- gidus entre 2700 et 2860 mètres, en compagnie de quelques-unes des plantes mentionnées ci-dessus, mais auxquelles il convient d'ajouter les trés intéressants : Potentilla nivalis Lap., Galium pyrenaicum Gou., Myosotis pyrenaica Pourr., Thymus nervosus Gay, Plantago incana Ram., Festuca Crinum-ursi Ram., F. scoparia Kern. et Hack. — Au pic du Midi d'Ossau (Basses-Pyrénées), notre plante croit dans les dé- pressions à herbe rase, là où la neige a séjourné longtemps et vers 2800 mètres d'altitude. — Enfin, sur le Scarput, montagne gigantesque située entre les Basses-Pyrénées et la Navarre, j'ai trouvé l'Erigeron frigidus à 2780 mètres, toujours dans les stations les plus froides et, à peu de chose prés, en compagnie des belles plantes énumérées ci-dessus, auxquelles se joignaient Saxifraga groenlandica L., Androsace cylin- drica DC. et l'une des grandes rareté de la flore française, le rarissime Alsine cerastiifolia Fenzl, qu'il ne faut pas confondre avec l'Arenaria cerastiifolia Ram., celui-ci assez répandu dans les Pyrénées. Dans les Alpes, jai récolté l'Erigeron frigidus au Mont-Viso, au Mont-Cenis, au Lautaret et au Simplon, toujours entre 2500 et 2800 m. d'altitude. Au Simplon, la plante s'avance jusqu'à la base du grand glacier de Monte-Leone, à plus de 3000 mètres. Avec la petite colonie des espéces de la région des neiges, l'Erigeron frigidus constitue donc l'une des derniéres expressions d'une végétation expirante. [Note communiquée par M. Gandoger et ajoutée pendant l'impression. — Lors d'un voyage que j'ai fait en aoüt dernier à Ax-les-Thermes (Ariége), j'ai vu, dans l'herbier de MM. Marcailhou, un grand nombre de localités ariégeoises de l'Erigeron frigidus, et j'ai pu étudier vivante cette espéce dans le massif du pic Carlitte (Pyrénées-Orientales)]. A l'occasion de la Note de M. Gandoger, M. Rouy dit que, se trouvant à Ax-les-Thermes au mois d'aoüt 1890, il examina des plantes récoltées par MM. Marcailhou d'Aymeric et reconnut l’ Eri- geron frigidus Boiss. provenant de deux localités. Rappelant que cette plante dela sierra Nevada avait été signalée dans les Pyrénées- Orientales d'abord par Boissier, puis par M. Gaston Gautier, il engagea MM. Marcailhou à la rechercher dans leur canton, ainsi que le Subularia aquatica et l'Isoetes lacustris indiqués dans les lacs des Pyrénées-Orientales. Ces deux zélés botanistes furent assez heureux pour rencontrer à plus de vingt-cinq localités l Erigeron frigidus, et le Subularia dans plusieurs lacs, ainsi que l Isoetes. M. Motelay a aussi découvert dans cette riche région un Isoetes nouveau, I. Brochoni Mot. M. Rouy ajoute que ce serait une erreur. MALINVAUD. — PLANTES NOUVELLES DU LOT ET DE LA CORRÈZE. 321 de considérer lErigeron frigidus Boiss. comme une simple variété de l'E. uniflorus L.; mais qu'il serait très intéressant de vérifier la présence dans les Alpes, annoncée par M. Gandoger, du véritable E. frigidus Boiss., dont l'aire géographique se trouve- rait ainsi trés notablement élargie. M. Malinvaud fait la communication suivante et présente à la Société les espèces qui y sont mentionnées : PLANTES NOUVELLES POUR LES DÉPARTEMENTS DU LOT ET DE LA CORREZE; par M. Ernest MALINVAUD. En attendant de publier la suite de mes observations sur la flore du Lot (1), j'extrais de mes notes l'indication de quelques espéces et de deux formes hybrides signalées pour la premiére fois, du moins à ma connaissance, dans ce département. SCLERANTHUS PERENNIS L. — Espéce, d'aprés T. Puel, « à rechercher dans le département » (2). J'en ai rencontré une forme naine, le 23 juin dernier, dans un chemin pierreux, au Bouyssou (cant. de la Capelle- Marival), avec Trifolium glomeratum, Medicago orbicularis, etc., et à côté d’une très remarquable variété de Scleranthus annuus, rentrant dans le groupe deš formes à dichotomies régulières et à tige grêle dont le S. tenellus Reichb. est un exemple ; les échantil- lons du Bouyssou, à fleurs très peu nombreuses, solitaires dans les dichotomies, peuvent être rattachés à ce dernier comme sous-variété oliganthus. X Vergascum NovELIANUM Franchet (V. Thapsus X floccosum). — Thémines, 10 juillet 1888, au bord d’un chemin, dans le bourg. X VERBAscuw REcELIANUM Wirtg. (V. Nisus Franchet, V. floccoso- Lychnitis) form. pilis staminum omnibus albis. — Dans le causse entre Thémines et Flaujac, 29 juin 1887. Je dois à l'obligeance de M. Franchet, le monographe autorisé des Verbascum, la détermination précise de ces deux hybrides, dont l'état civil m'embarrassait. Les Verbascum floccosum et Lychnitis sont trés répandus dans la région. EUPHORBIA HYDERNA L. et LvzuLA NIVEA DC. — Ces deux espèces ne (1) Voy. le Bulletin, t. XXXVI (1889), pp. CCXLVI et suiv. des Actes du Congres. (2) T. Puel, Catal. pl. du Lot, p. 96. ^ qY9 T. XXXIX. (SÉANCES) 21 222 SÉANCE DU 22 JUILLET 1892. sont méme pas mentionnées dans le Catalogue du D* Puel, où sont cependant indiquées les plantes des départements voisins à recher- cher dans celui du Lot. J'ai trouvé l'une et l'autre, le 18 juin dernier, à trois kilométres environ de la Capelle-Marival et à une altitude évaluée à 450 mètres, sur la lisière d'un bois montagneux qui bordait une des prairies de la vallée de Rouget, dite aussi « la Beale de l'Homme Mort ». L'Euphorbia hyberna était clairsemé et en fruit, tandis que le Luzula nivea, trés abondant et en pleine floraison, décorait de ses élégantes panicules blanches le penchant du coteau. — Je récoltai le méme jour dans la vallée de Rouget : Carum verticillatum, Arnica montana, Senecio adonidifolius (non fleuri), Lysimachia nemorum, Anagallis tenella, Orchis conopea et bifolia, Serapias Lingua, etc. — Quelques jours aupa- ravant, 14 juin, j'avais noté aux environs immédiats de la Capelle : Stellaria nemorum, Œnanthe pimpinelloides, Knautia arvensis iar. integrifolia, Linaria Cymbalaria (sur un mur), Fegatella conica, elc. Enfin une intéressante découverte, faite à Thémines le 16 juin de cette année, est celle de l'Aconitum lycoctonum, à cóté du Stachys alpina, au bord du ruisseau qui arrose la prairie des Pradasses. Le D" Puel, dans son Catalogue, p. 122, assigne comme habitat à cette plante les « Bois des hautes montagnes, R. », avec une seule localité : « Cahus, cant. de Bretenoux ». Elle descend rarement à l'altitude de Thémines (341 mètres). Ayant eu l'occasion, le 11 juin dernier, d'herboriser, à 12 kilomètres environ de Brive, sur les bords de la Vézère qui sépare en ce point le département de la Corréze de celui de la Dordogne, et ma promenade n'ayant guére dépassé le domaine du Perrier, appartenant à mon ami M. Édouard Dumas et situé dans la commune de Mansac, j'ai constaté sur ce faible parcours nombre d'espèces offrant de l'intérét, notamment : Hesperis matronalis (extrèmement abondant), Linum gallicum, Impa- tiens Noli-tangere, Astragalus glycyphyllos, OEnanthe pimpinelloides, Rubia peregrina forma angustifolia, Knautia dipsacifolia, Tolpis barbata, Andryala integrifolia, Rhinanthus minor, Euphorbia pi- losa, E. stricta, E. platyphyllos, Gaudinia fragilis, et une intéres- sante variété d Agropyrum caninum, ce dernier nouveau pour la Cor- rèze, M. Rupin ne mentionnant dans son Catalogue que les A. glaucum et repens (1). y oie Rupin, Catal. des plantes vasculaires du département de la Corrèze, P. SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. 323 M. Franchet donne lecture d’une lettre de M. Foucaud exprimant l'avis que l'Œnanthe silaifolia M. B. a été méconnu et confondu par plusieurs botanistes, notamment dans l'Ouest, avec PŒ. peu- cedanifolia; par suite il y aurait lieu de vérifier les échantillons déterminés sous ce dernier nom pour arriver à connaitre d'une facon précise la distribution géographique de ces deux Œnanthe. M. G. Camus a eu l'occasion de montrer à Foucaud un (Enanthe recueilli à Neuvy-sur-Darangeon et qui n'était autre que lŒ. si- laifolia. Par contre M. Malinvaud a soumis à M. Foucaud des (Enanthe récoltés à Thémines (Lot) et qui ont été reconnus avoir été exacte- ment attribués à PŒ. peucedanifolia. M. Franchet a constaté la présence dans Loir-et-Cher de lŒ. si- laifolia. : M. Camus ditqu'il résulte des recherches faites par M. Foucaud, dans l'herbier des environs de Paris au Muséum, que PŒ. silai- folia a été récolté à Nemours, par Mérat et à Dreux par Weddell. M. Malinvaud donne lecture d'un passage d'une lettre de M. Fou- caud, qui annonce la découverte du Plantago serpentina, dans les environs de Soubise, prés de Rochefort-sur-Mer. M. Malinvaud présente à la Société un travail intitulé : La Flore mycologique de la Haute-Vienne, d'après les publications et lher- bier d'Édouard Lamy de la Chapelle; il donne un aperçu du contenu de ce Mémoire et remercie MM. Boudier, Hariot et Rolland du précieux concours qu'ils ont bien voulu lui prêter, soit pour les déterminations, soit pour la classification des espéces (1). SÉANCE DU 44 NOVEMBRE 1892. PRÉSIDENCE DE M. PRILLIEUX. M. le Président déclare ouverte la session ordinaire de 1892-93 et annonce une nouvelle présentation. (1) Ce Mémoire sera imprimé daas le Bulletin de l'aanéc 1893. 324 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. M. le Secrétaire général donne lecture d'une lettre de M. Sambuc qui remercie la Société de l'avoir admis au nombre de ses membres. Dons faits à la Société : Bourguignat, Catalogue raisonné des plantes vasculaires du dépar- tement de l'Aube, t. I* (Don de M. Paul Klincksieck). Calas, Sur les travaux de restauration de terrains en montagne. F. Camus, Excursion bryologique à Montmorency. Daveau, Cypéracées du Portugal. Dominique, Les Lichens d'un récif. Fliche, Sur une Dicotylédone trouvée dans l Albien supérieur. — et Bleicher, Sur la découverte des Bactryllium dans le Trias de Meurthe-et- Moselle. X. Gillot, Observations sur quelques Rosiers du Cantal. Heckel, Coup d’œil sur la flore générale de la baie du Prony (Nou- velle-Calédonie). — Sur la germination des graines d'Araucaria Bidwilli Hook. — Sur la graine d'Owala. Huber et Jadin, Sur une nouvelle Algue perforante d'eau douce (deux brochures). Léveillé, Espéces végétales communes à la France et à l'Inde. — Voyage d'un botaniste aux Indes. Magnin, Végétation des lacs des monts Jura. Matruchot, Recherches sur le développement de quelques Mucédinées. Pierre, Flore forestière de la Cochinchine, 1T° fascicule. Reynier, Proposition de réforme dans la nomenclature botanique. Saint-Lager, Un chapitre de grammaire à l'usage des botanistes. Thériot, Récoltes bryologiques faites à Murat et dans les montagnes du Cantal. Viaud-Grand-Marais, Catalogue des plantes vasculaires de Noir- . moutier. Abd-ur-Rhaman Nadji Effendi, Faits nouveaux de géographie bota- nique relatifs à la province de Salonique. Buser, Notes sur plusieurs Alchimilles critiques ou nouvelles. C. de Candolle, Étude de l’action des rayons ultraviolets sur la for- mation des fleurs. R. Chodat et M** Balicka-Iwanovska, La feuille des Iridées. R. Cbodat et Zolikoffer, Les trichomes capités des Dipsacus et leurs filaments vibrants. : | SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. 325 Micheli, Contributions à la Flore du Paraguay; — Malpighiacées, par R. Chodat. Muller, Lichenes Victoryenses (Don de M. l'abbé Hue). — Lichenes Miyoshani (Don de M. l'abbé Hue). Vilbouchevitch, Les plantes utiles des terrains salés. Cohn (F.), Beiträge zur Biologie der Pflanzen. Vol. V, fasc. 3. Schweinfurth, Uber die Florengemeinschaft von Südarabien and Nordabessinien. — Le piante utili dell Erithrea. — Ægyptens auswärtige Beziehungen hinsichtlich der Culturge- wächse. — Plante Hohnelianæ. — Barbeya, novum genus Urticacearum. Stizenberger, Die Alectorienarten. Holm, Notes on the flowers of Anthoxanthum odoratum. — The Flora of the Dakota-group. Macoun, Catalogue of canadian plants. VI, Musci. Nicholson, Dictionnaire pratique d'horticulture, trad. par Mottet, 4 livraisons. Tignini, Ricerche di Morfologia ed anatomia (Castanea vesca). ÉTUDE DES GÎTES MINÉRAUX DE LA FRANCE : Bassin houiller et per- mien de Brive : Stratigraphie, par M. G. Mouret; Flore fossile, par M. R. Zeiller. Annales du Bureau central météorologique de France, année 1890, 3 volumes. LE BoTANISTE, 2° et 3° fascicule: Les maladies du Pommier et du Poirier, par M. Dangeard. M. le Secrétaire général présente à la Société un ouvrage offert à celle-ci par l’auteur, M. Émile Burnat, et qui a pour titre : FLORE DES ALPES-MARITIMES où Catalogue raisonné des plantes qui crois- sent spontanément dans la chaîne des Alpes-Maritimes, ÿ compris le département français de ce nom et une partie de la Ligurie occidentale : volume 1 (Genève et Bâle, chez H. Georg, 1892). M. Malinvaud donne quelques renseignements sur cette impor- tante publication et annonce qu'il en publiera dans le Bulletin un compte rendu détaillé (1). (1) La Commission du Bulletin a décidé que ce Compte rendu serait imprimé dans le volume XL (1893), celui de 1892, en raison de l'abondance des matières, ayant atteint et même dépassé ses limites réglementaires. (Ern. M.) 326 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. M. le D' Edm. Bonnet donne lecture du Rapport suivant : LE CONGRÈS DE GÊNES; COMPTE RENDU, par M. Edm. BONNET. Messieurs, Les journaux ont sans doute apporté jusqu'à vous l'écho des fétes qui ont eu lieu à Génes, au mois de septembre dernier, à l'occasion du qua- triéme centenaire de la découverte de l'Amérique; vous vous souvenez également que la Société botanique Italienne avait décidé de profiter de cette circonstance pour tenir, daus la patrie de Christophe Colomb, un Congrés international auquel elle avait convié les membres des diverses Sociétés botaniques de l'Ancien et du Nouveau Monde; plusieurs d'entre vous ont répondu à l'appel de nos confréres italiens par l'envoi de leur adhésion, mais un bien petit nombre se sont rendus à Génes et ont pris part aux travaux du Congrés. Bien que la Société botanique de France n'ait pas jugé à propos de se faire représenter officiellement à cetle réunion internationale, nous avons pensé qu'un compte rendu des travaux et des principales décisions du Congrés pourrait néanmoins vous intéresser. Le nombre des botanistes réunis à Génes atteignait la centaine et le classement par nationalités donnait à peu prés les résultats suivants: Italiens : environ 60 personnes appartenant, pour la majeure partie, à la Société botanique Italienne et aux diverses universités du royaume, parmi lesquelles il convient de citer MM. Arcangeli, Ardissone, Borzi, Berlese, Comes, Delpino, Gibelli, Jatta, Macchiati, Martelli, Massalongo, Mattirolo, Micheletti, Pasquale, Penzig, Pirotta, Saecardo, Sommier; Terracciano, de Toni; — Allemagne : 20 adhérents dont les plus con- nus sont MM. Ascherson, Haussknecht, Kny, Magnus, Pfitzer, Prantl, Radlkofer, Strassburger ; — France : 4 membres de la Société botanique, MM. Mangin, H. de Vilmorin, D’ Sauvaigo, D" Bonnet, et M. Philippe de Vilmorin, fils de notre confrére M. H. de Vilmorin; — l'Angleterre était représentée par MM. Burbidge, Hanbury, Holmes, Moore et Marshall- Ward ; — la Suisse, par MM. Burnat, John Briquet, Chodat et M'* Chodat ; — la Belgique, par MM. Durand et de Wildeman; — la Russie, par M. Borodine; — la Roumanie, par M. Vladescu; — les États-Unis, par MM. G. Vasey, Underwood et miss H. E. Hooker. Environ 40 Académies et Sociétés scientifiques italiennes et étran- gères avaient envoyé des délégués et trois ou quatre gouvernements étaient officiellement représentés, Avant tout, nous nous plaisons à constater le complet succès du Con- BONNET. — CONGRÈS DE GÊNES. 327 grès et à reconnaitre que la réussite doit être attribuée, en grande partie, aux efforts du comité local et principalement du Secrétaire général, M. le professeur Penzig, qui, avec une merveilleuse prévoyance, avait pourvu à tous les détails d'organisation: enfin la municipalité de Génes avait elle-méme témoigné l'intérét qu'elle prenait à cette réunion inter- nationale en contribuant, dans une large part, aux frais que comportait le programme élaboré par le comité d'organisation. Chaque botaniste, à son arrivée au secrétariat général, recevait un Guide illustré de Génes et des environs et un écrin renfermant les in- signes de membre du Congrès ; ces insignes, en bronze doré et émaillé aux armes de la ville de Génes, permettaient à ceux qui les portaient, non seulement de se faire reconnaitre aux séances et aux excursions, mais en outre leur donnaient accès gratuitement dans certaines exposi- tions artistiques et industrielles où le public ordinaire n'était admis qu'en pavant. Le dimanche, 4 septembre, à huit heures du soir, la municipalité re- cevait les membres du Congrés dans les magnifiques salons du palais Tursi (Municipo), décorés de plantes vertes et brillamment illuminés à la lumière électrique ; M. le syndic baron Podesta, M. le préfet comm. Municchi, M. le marquis G. Doria, sénateur, M. l'assesseur Falcone, MM. les conseillers Pallavicino, Bosco et Argento se tenaient dans le salon rouge, où ils aecueillaient avec la plus aimable courtoisie les bota- nistes étrangers. Aprés les présentations, lesinvités se réunissaient dans la salle du grand Conseil ou parcouraient lentement les divers salons, admirant les tableaux de maîtres, les meubles de prix, les objets d'art et d'antiquité qui les ornent; mais dans ce palais où le souvenir de Christophe Colomb occupe une si large place, ce sont surtout les auciens portraits, les lettres autographes et les manuscrits du célébre naviga- teur qui attirent et captivent notre attention. Nous ne nous arréterons pas davantage à cette charmante soirée dans laquelle la plus franche cordialité n'a cessé de régner. Le Congrès a tenu ses séances ordinaires dans la grande salle (aula magna) du palais de l'Université, mise gracieusement à la disposition du comité local par M. le recteur Secondi. La première séance eut lieu le lundi matin. M. le professeur Arcan- geli, président de la Société botanique Italienne, occupait le fauteuil de la présidence; à ses côtés avaient pris place M. le baron Podesta, syndie de Génes, et M. le professeur Penzig, secrétaire général. Aprés le dis- cours d'ouverture prononcé par le président, M. le baron Podesta, au nom de la municipalité et de la population génoise, souhaite la bien- venue aux savants étrangers, puis, le secrétaire général donne lecture du programme et soumet à la ratification de l'assemblée les noms des 328 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. membres proposés, par le comité d'organisation, pour la présidence et les vice-présidences. Sir Thomas Hanbury est acclamé président d'hon- neur; la liste des vice-présidents, dans laquelle la courtoisie de nos confréres italiens n'avait admis que des étrangers, est également votée à l'unanimité, la France y est représentée par plusieurs noms appartenant à votre Société. Les secrétaires désignés sont MM. Martelli et Sommier de Florence et Ross de Palerme. Cette séance, uniquement consacrée à la nomination et à l'installation du bureau, fut suivie de cinq autres réparties d'aprés les indications du programme et les ordres du jour arrétés à la fin de chacune d'elles. La premiére séance scientifique a été présidée par M. le professeur Strassburger, de Bonn ; la seconde, par M. le D" Georges Vasey, de Washington, assisté de M. H. de Vilmorin ; la troisième, par M. Marshall- Ward, de Londres; la quatriéme par M. le professeur Borodine, de Saint-Pétersbourg, et la cinquiéme par l'un des vice-présidents francais. Nombreuses et fort intéressantes ont été les communications pré- sentées à ces réunions; nous regrettons de ne pouvoir en donner la liste compléte, et nous devons nous borner à mentionner les titres de celles dont nous avons conservé le souvenir : STRASSBURGER, — Ueber Schwärmsporen, Gameten. Spermatozoiden und die Befruchtung. ARCANGELI, — Sopra varie monstruosita della Cyclanthera pedata et sui viticei delle Cucurbitacee. BRIQUET, — Sur quelques points de l'anatomie des Cruciféres et des Dicotyles en général. Cuopar, — Recherches anatomiques et systématiques. Kny, — Zur physiologischen Bedeutung des Anthocyans. BonopiNE, — Sur les dépôts diffus d'oxalate de chaux dans les feuilles. DE WILDEMAN, — Sur les lois qui régissent la disposition et l'attache des cloisons cellulaires. RADLKOFER, — Sopra il fusto anomalo della Serjania piscatoria Radlk. MARTELLI, — Sopra la caduta delle corolle nei Verbascum. PENZ1G, — Ricordo d'un viaggio botanico fra i Bogos ed i Mensa. SCHOTTLAENDER, — Ricerche sul nucleo e le cellule sessuali presso le piante crittogame. FAcGroLr, — Note teratologiche sui fiori di alcune Orchidee indigene. Bonzi, — Sviluppo sessuale di alcune Feoficee inferiori. Maccuiari, — Sulla formazione delle spore nelle Oscillariacee. BONNET. — CONGRÈS DE GÉNES. 329 Quatre communications ont élé faites par le groupe francais, ce sont les suivantes : MaxaiN, — Observations sur la constitution de la membrane. H. DE ViLmoriN, — Influence de la découverte du Nouveau Monde sur la botanique horticole. SAUVAIGO, — Essai historique sur l'horticulture méditerranéenne. Bonnert, — Una nomenclatura medico-botanica estratta da un codice del secolo IX°, scritto nell Italia settentrionale. Le lundi, jour de l'ouverture du Congrés, M. le professeur Penzig avait réuni chez lui, dans une soirée intime, une partie du Bureau et les principaux membres du Congrès; plusieurs dames assistaient à celte réception dont les honneurs étaient faits avec une gràce charmante par M"* Penzig. Le mardi 6 septembre, à dix heures du matin, eut lieu l'inauguration de l'Institut botanique. Cet élégant édifice entiérement construit et aménagé aux frais d'un riche étranger, sir Thomas Hanbury, est placé sur la terrasse supérieure du Jardin botanique, à proximité des serres et non loin du corso Dogali; une inscription, gravée sur la frise du monument, rappelle le nom du fondateur et au milieu du vestibule se dresse une colonne de marbre blanc supportant le buste, en ce moment voilé, de sir Thomas Hanbury. Dans la nombreuse assistance qui se pressait sous le vestibule de l'Institut, nous avons remarqué : sir Tho- mas Hanbury, M. le recteur Secondi, sénateur, et presque tous les pro- fesseurs de l'Université, l'honorable Nocita, sous-secrétaire au Ministère de la Justice, MM. les sénateurs Negrotto, Cambiaso et Pierantoni, plusieurs représentants de la colonie anglaise, ete. M. le professeur Penzig, directeur du nouvel Institut, prend le premier la parole : après avoir fait ressortir l'importance et l'utilité de la fondation Hanbury, l’orateur esquisse l'histoire du Jardin botanique créé par Viviani et successivement agrandi par Sasso et de Notaris, puis il termine en sou- haitant que, suivant les intentions du généreux donateur, le nouvel Institut soit le point de départ d'une série de travaux utiles à l'avance- ment de la science. Aprés le professeur Penzig, M. le recteur Secondi, au nom du Gou- vernement et du corps académique, salue les savants réunis à cette féte pacifique et pleine de promesses pour l'avenir, il remercie sir Hanbury et le prie d'accepter la dédicace du bronze qui doil transmeltre aux générations futures le souvenir de sa généreuse fondation. Le voile qui couvrait le buste est alors enlevé aux applaudissements de l'assemblée 330 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. et nous pouvons admirer l’œuvre magistrale du sculpteur Scanzi, qui a su reproduire dans la perfection les traits de son modèle. La cérémonie s’est terminée par la visite de l'Institut qui contient une salle de cours, le laboratoire et lesappartements particuliers du directeur, des laboratoires pour les éléves, une galerie pour les herbiers, des salles garnies d'armoires vitrées renfermant des collections de morphologie, de fruits secs et dans l'alcool, de Cryptogames, de produits végétaux, ete.; dans la galerie des herbiers, M. le professeur Penzig a réuni les diverses collections de plantes sèches appartenant à l'Université, et sir Hanbury y a ajouté le riche herbier du professeur Willkomm, de Prague, qu'il a acquis spécialement pour en faire don à l'Institut. La séance d'aprés-midi de ce méme jour a été tout entiére consacrée à la revision des Lois de la nomenclature; M. Sommier, secrétaire, a lu, au nom de M. Ascherson, un rapport (en francais) trés étendu sur les quatre propositions du Comité allemand (1). Nous ne pouvons, à notre grand regret, donner des extraits de ce document dont nous n'avons pas le texte sous les yeux; nous craindrions de défigurer involontairement ou de mal interpréter la pensée de l'auteur. Toutefois, nous tenons à constater que M. Ascherson a énuméré avec une parfaite impartialité les approbations, les adhésions restrictives et les objections parvenues au Comité berlinois et qu'il a regretté, peut-étre avec raison, que, dans la consultation internationale demandée par les botanistes allemands, la France se soit abstenue de donner son avis. Il n'y a eu d'opposition que contre lathése I; l'un des représentants du groupe francais a proposé d'adopter, comme date de la priorité des genres, la première édition du Genera plantarum (1737) et de restituer à leurs véritables auteurs les genres que Linné avait empruntés à ses devanciers et que, suivant un usage assez général, on lui attribue à tort. Cette proposition, soutenue par M. Martelli, a été combattue par MM. Ascherson, Marshal-Ward, Chodat et Durand; finalement la Thèse I des propositions allemandes, mise aux voix, a été adoptée à l'unanimité, moins trois voix données à l'amendement francais (deux voix italiennes et une voix française) et un nombre à peu près égal d’abstentions. Les Thèses II et III ont été votées sans opposition et, sauf quelques abstentions, ont réuni la presque totalité des suffrages. A notre grand étonnement, la quatrième Thèse meut pas le succès des trois précédentes; l'assemblée qui, par son premier vote, avait si facilement prononcé la déchéance de tous les genres non Linnéens créés entre les années 1737 et 1752, cette méme assemblée eut des hésitations (1) Propositions d'articles à ajouter aux Lois de la nomenclature botanique. BONNET. — CONGRÈS DE GÉNES. 331 et des scrupules en face de la liste de 81 noms génériques annexés à la Thèse IV (1), etelle a pris le parti de renvoyer cette dernière proposition à l'examen d'une Commission internationale (2) qui formulera ses con- clusions dans un prochain Congrès, dont le lieu et la date n’ont pas été fixés. Il n’y eut pas de séance dans l'aprés-midi du jeudi, en raison de l'ar- rivée du Roi et de la famille royale; M. le professeur Penzig avait mis, pour cette circonstance, à la disposition des membres du Congrès le Jardin botanique dont le plan supérieur domine la rade et une partie de la ville. Commodément installés, les uns sur la terrasse des serres, les autres aux fenétres de l'Institut Hanbury, nous avons pu assister au spectacle grandiose du yacht royal Savoia salué à son entrée dans le port par les cuirassés des diverses escadres. La présence des souverains à Génes fut l'occasion d'une série de fétes brillantes dont nous n'avons pas à nous occuper ici; nous ne pouvons cependant oublier que M. le syndic baron Podesta avait eu la délicate attention d'adresser à tous les membres du Bureau du Congrès des invi- tations pour assister au bal offert par la municipalité au Roi et à la famille royale. Le Congrés a fait deux excursions, et si ces courses, en raison de la saison avancée et de la sécheresse persistante de l'été, ont été peu fruc- tueuses au point de vue des récoltes bolaniques, elles ont certainement laissé dans la mémoire de tous ceux qui les ont suivies, le souvenir de trés agréables promenades. Gràce à la prévoyante sollicitude de nos confréres italiens, nous avons pu, nonobstant, rapporter un bouquet de cette flore ligurienne dont nous n'avions vu que des débris; avec l'aide de quelques collaborateurs, M. le professeur Penzig avait eu soin de préparer un exsiccata des plantes les plus caractéristiques de la région (1) Les Propositions d'articles à ajouter aux Lois de la nomenclature ont eu deux éditions (françaises); la première distribuée à la fin de juin 1892, contient, dans la liste des noms génériques annexés à la Thése IV, un nom (n* 28) qui ne figure plus dans la deuxiéme édition mise à la disposition des membres du Congres; par contre, cette deuxième édition contient trois genres (n° 1, 200 et 120) qui ne figu raient pas dans la première, et elle admet la priorité de Blackstonia Huds. (1762) sur Chlora L. 1767). r- (2) ad membres de cette Commission internationale sont, par ordre alphabétique : MM. Ascherson (Berlin), Baillon (Paris), Baker (Kew), Batalin (Saint-Pétersbourg), Britton (New-York), Bureau (Paris), A. de Candolle (Genéve), Caruel (Florence), Celakovsky (Prague), C.-B. Clarke (Kew), Crépin (Bruxelles), Coulter iion Pi Durand (Bruxelles), Engler (Berlin), Th. Fries (Stockholm), Greene (Berkeley), en- riques (Coimbre), J.-D. Hooker (Kew), Kerner (Vienne), Krasan dei Lange (Copenhague), Malinvaud (Paris), Ferd. Muller (Melbourne), Perez-Lara (} edi Radlkofer (Munich), Saccardo (Padoue), Schmalhausen (Kiew), Suringar (Leyde), Will- komm (Prague), Wittrock (Stockholm). 332 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. (Selectæ stirpes Ligurie) et d'en offrir un exemplaire à chacun des botanistes étrangers qui ont pris part au Congrès. Le mercredi 7 septembre, à neuf heures du matin, nous nous embar- quons sur l'Alexandre Volta, bateau à vapeur de la Compagnie générale Italienne, spécialement retenu pour cette première excursion dont une partie doit se faire par mer; au moment où l'Alexandre Volta, abandon- nant ses amarres, allait se mettre en marche, le Formidable, en téte de l'escadre française, entrait dans le port, échangeant les saluls de pa- villon avec le fort Saint-Bénigne, le Castelfidardo et les cuirassés des escadres étrangères. Aprés avoir contourné l'extrémité du móle nous suivons celte cóte que l'un de nos écrivains (1) a justement qualifiée « d'incomparablement séduisante », et en une heure et demie nous arrivons à Porto-Fino; le port est pavoisé, la municipalité et la mu- sique locale attendent le Congrés sur le quai de débarquement et c'est au son des hymnes patriotiques, escortés par les habitants, que nous gagnons le municipe de Santa-Margherita, puis le Grand-Hôtel où le déjeuner a été préparé. Au dessert, la cordialité, jusque-là discréte et contenue, devient plus expansive, bientót le Marsala et l'Asti spumante font germer les toasts et épanouir les fleurs de rhétorique, les discours se succèdent sous des formes et dans des idiomes variés jusqu'à dépasser la douzaine. Mais tout a une fin, méme les plus belles périodes ora- toires ; nous quittons Santa-Margherita aux accords d'une dernière sym- phonie et, tandis que presque tous les congressistes profitent des voitures mises à leur disposition, nous nous joignons à cinq ou six de nos col- légues décidés, comme nous, à faire le trajet à pied et en herborisant. Nous traversons successivement Ruta, Camogli, Rapallo et Recco dont les maisons sont pavoisées et où nous recevons le méme accueil em pressé qu'à Santa-Margherita; de Recco nous rentrons directement à Génes par la voie ferrée. La seconde excursion eut lieu le samedi suivant à la Mortola, village placé à peu de distance de la frontière, entre Ventimille et Menton; en ce jour qui devait clore la soirée de nos réunions, sir Hanbury avait voulu recevoir les membres du Congrés et leur faire les honneurs du magnifique Jardin d’acclimatation qu'il a créé sur les dépendances de l'ancien palais Orengo. A sept heures et demie nous prenons le train à la station occidentale, et à midi nous arrivons à Ventimille ; sir Hanbury nous altend sur le quai et nous conduit au buffet de la gare où par ses soins un déjeuner nous a été préparé; nous montons ensuite dans des voitures qui en trois quarts d'heure nous conduisent à la Mortola. Les Jardins du palais Orengo sont situés à l'ouest du village, sur le flanc (1) Guy de Maupassant : La vie errante. BONNET. — CONGRÈS DE GÊNES. 333 d'un promontoire qui descend en pente douce jusqu'à la mer; sur ce coin de terre privilégié oü l'air est toujours pur, le ciel limpide, la température clémente, sir Hanbury a réunila plus belle collection de plantes exotiques qui existe en Europe. Environ 3500 espéces végétent à l'air libre dans les jardins de la Mortola; quelques familles et quel- ques genres se font remarquer par le nombre de leurs représentants, tels sont : les Acacias (81 espéces), les Cactées (175 esp.), les Mesem- bryanthemum (88 esp.), les Euphorbia (41 esp.), les Agave (47 esp.), les Aloe (39 esp.), etc.; d'autres attirent l'attention par leur développe- ment extraordinaire, leur abondante floraison ou leurs fruits aux formes insolites comme les Protéacées, les Bignoniacées, les Acanthacées, les Myrtacées, les Sapindacées, les Sterculiacées, etc. (1). Les pläntes soi- gneusement éliquetées ne sont point classées suivant une série continue empruntée aux Genera les plus récents, mais groupées par grandes ré- gions géographiques et cette disposition, plus naturelle que scientifique, donne à l'ensemble des cultures un pittoresque qui contraste avec la monotonie de nos Jardins botaniques. Au milieu des splendeurs de cette végétation exotique, en face de cette mer dont rien ne trouble l'azur, nous nous croyons transporlé dans un monde nouveau et nous murmu- rons involontairement la devise que sir Hanbury a fait graver au fronton de son élégante demeure : Portum inveni ; spes et fortuna sat me lusistis; ludite nunc alios. L'heure du départ vient trop tót nous rappeler au sentiment de la réalité; c'est à regret que nous quittons la Mortola et ses jardins enchanteurs, emportant le meilleur souvenir de l'hospitalité que nous y avons recue. En terminant ce compte reudu, nous ne saurions trop mettre en relief, Messieurs, l'accueil empressé et les attentions délicates dont les membres de votre Société ont été l'objet pendant leur séjour à Genes et nous sommes certain d'étre l'interpréte de tous les botanistes frangais qui ont assisté au Congrès en adressant à nos confrères italiens, avec un cordial souvenir, l'expression de nos sincéres remerciements. Cette lecture est écoutée par l'assemblée avec le plus vif intérêt. (1) Pour plus de détails consulter : O. Penzig, Il giardino del palazzo Orengo alla Mortola (in Bull. della R. Soc. Tosc. d'Orticoltura, 1883, VIH, n 5 et 6); G. Cronemeyer, Sistemalic catalogue of plants growing in the open air in the garden of Thomas Hanbury, Erfurt, 1889 et Suppl. 334 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. M. Malinvaud donne lecture des communications suivantes : QUATRIÈME NOTE SUR LA FLORE D’ALGÉRIE, par M. Alfred CHABERT. Dans ma troisième Note (1), j'ai décrit, sous le nom d'AnoNicUM ATLANTICUM Sp. n., une plante que j'ai recueillie en 1872, sur le Nador de Médéah, le Dakla, ete., et qui diffère surtout du Doronicum PARDA- LIANCHES L., par les akènes du rayon munis d'aigrette. Or un jeune botaniste italien, M. Spantigati, vient de me communiquer des échan- tillons de la méme plante récoltés par lui dans une localité voisine : les bois du mont Mouzaia, et dont les akènes radiaux sont tantôt pour- vus, tantôt dépourvus d'aigrette. L'ARoNICUM ATLANTICUM ne peut donc étre conservé comme espéce distincte, mais seulement comme variété du D. PaAnDALIANCHES. Celui-ci, dans les montagnes de l'Atlas, présente, comme plusieurs autres plantes (ALLIARIA OFFICINALIS, GEUM URBA- NUM, etc.), un développement plus grand que la plante d'Europe; il en conserve néanmoins tous les caractères : rhizome stolonifére, çà et là épaissi-tuberculeux, non squameux; feuilles basilaires et caulinaires inférieures profondément en cœur à la base; akénes du rayon à huit côtes et chauves, ceux du disque à dix côtes el pourvus d'aigrette. Il doit reprendre dans la flore d'Algérie la place que Desfontaines (Atl. 2, p. 211) et après lui Munby (Cat., édit. 2, p. 19) lui avaient assignée, et il comprendra comme variété ATLANTICUM la forme à akènes tous à dix côtes et munis d'une aigrette. Les deux formes habitent les prés om- bragés, les lieux boisés, les clairières entre 1000 et 1500 mètres. De cette variation dans l'existence de l'aigrette, il résulte que le genre ARONICUM établi par Necker (El., n° 49) et admis par Reichenbach, De Candolle, Koch, Grenier et Godron et d'autres botanistes, ne peut être maintenu, puisque le seul caractére sur lequel il est fondé : akènes tous pourvus d'aigrette, n'est pas fixe et invariable. Existe-t-il en Algérie un autre Doronicum que le PARDALIANCHES ? Munby (loc. cit.) indique celui-ci dans l'Atlas et le sconpiorpEs Willd. dans les Babors. Letourneux (Kab., p. 53)signale ce dernier en Kabylie. M. Battandier, en 1880 (Bull. Soc. bot., t. XXVII, p. 164), écrivait que : € C'est au D. canPETANUM D. et R. que l'on doit rapporter la plante indi- quée sous le nom de D. PanpaLiANcuES dans l'Atlas aux environs d'Alger. » Dix ans plus tard, dans la Flore d'Algérie(p. 410), il signale seulement le SCORPIOIDES et décrit sous ce nom une plante intermédiaire (1) Bull. Soc. bot., t. XXXVIII, p. 385. CHABERT. — QUATRIÈME NOTE SUR LA FLORE D'ALGÉRIE. 335 aux PARDALIANCHES L. et sconriomEs Willd., Koch Syn., Gr. et Godr. Fl. Fr., etc., ayant les akènes du rayon chauves comme le premier, la souche squameuse et les feuilles inférieures ovoides non cordées à la base comme le second. Que le véritable sconproms Willd. se trouve dans les éboulis pier- reux, frais ou ombragés des hautes montagnes de la province de Cons- tantine, je l'adiettrais volontiers, puisque, dans nos Alpes de la Savoie et du Dauphiné où il est assez répandu, il habite des stations analogues entre 2200 et 2600 mètres d'altitude. MM. Battandier et Trabut ont rendu, à mon avis, un grand service à la science en publiant une Flore de l'Algérie, quoiqu'ils n'aient pu étudier à loisir les collections si riches accumulées par Cosson pen- dant un demi-siécle et disposer par conséquent que d'herbiers et de documents incomplets. Leur ouvrage, fruit de longues études et de re- cherches consciencieuses, présente pourtant un tableau exact de la végétation de notre colonie; mais il est susceptible d’être modifié et complété, les travaux qu'ils publient chaque année en sont la preuve. Je les lis avec empressement, et ces auteurs distingués se tromperaient fort s'ils voyaient dans la discussion que j'ai faite parfois de leurs opi- nions une critique malintentionnée. Je répondrai brièvement aux observations de M. Battandier (1) sur quelques-unes des plantes signalées dans ma troisième Note. Si M. Freyn a rapporté au RANUNCULUS SANICULÆFOLIUS Viv. les nom- breux spécimens de R. aquatilis qu'il a reçus d'Algérie, c'est à cause de la longueur du style. Or le type décrit par Viviani (Fl. Lib., 29 et tab. XI, fig. 2) est caractérisé par « petiolis basi non appendice mem- branacea auctis » et je ne l'ai jamais vu vivant ni en herbier. Le DiawTHUS LiBUnNICUS Bartl. nain que M. Dattandier et moi avons récolté ensemble sur Lalla Khadidja, établit nettement la transition du D. atlanticus Pomel au type cité. LINUM rENUIFOLIUM L. de Constantine (Choulette in herb. Boisssier) a été déterminé ainsi par Boissier; il est du reste identique à la plante si commune en France. L. Ausrriacum L. — Les échantillons récoltés à Rass-el-Asfoun et à Garrouban par Munby, à Djelfa par Reboud, entre Ain-el-Oussera et Guelt-el-Stel par Letourneux, à El-May par Warion et qui sont con- servés dans l'herbier de Boissier et ceux que je possède ne présentent aucune différence avec les plantes de France et d'Allemagne. Il en est de méme de l'EnYNGIUM PLANUM L., déjà signalé en Algérie (1) Voy. plus haut, séance du 25 mars, p. 166. 336 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. par Desfontaines, et que j'ai recueilli à Boghar après M. Debeaux. Je l'ai comparé aux plantes d'Autriche et de Hongrie, ainsi qu'à la plante cultivée par M. Correvon, à Genève. Je n'ai indiqué qu'avec doute (?) en Algérie les PETASITES NIVEUS Gærtn. et CAMPANULA PYRAMIDALIS L., à cause de l'insuffisance de mes échantillons. Le PETAsrTES découvert par Letourneux a été aussi envoyé par lui à Cosson et doit se trouver dans son herbier : c'est du NIVEUS qu'il m'a paru se rapprocher le plus à cause de la notable divergence des lobes de la base des feuilles. Je n'ai rapporté le CawPANULA de Roum-es-souk au PYRAMIDALIS qu'en ajoutant qu'il constituait peut- être une espèce nouvelle. M. Battandier l'identifie avec le C. ALATA Desf.; ses échantillons sont-ils conformes aux miens? Enfin, quant à mon QUERCUS OCCIDENTALIS Gay var. ?, notre excellent confrére fait remarquer que : « Si cet arbre existait à la Bouzaréah, aux portes d'Alger, il me semble qu'on l’y aurait vu depuis longtemps ». Or il y a été vu et recueilli en 1840, par un botaniste souvent cité par Boissier et par Cosson; l'herbier de M. Reichnecker en renferme deux rameaux récoltés à cette époque par Bové. Je ne sais s'il y était fort ré- pandu alors; pour moi, je n'en ai vu qu'un seul pied. NOTE SUR QUELQUES PLANTES RÉCOLTÉES PENDANT LA SESSION A BISKRA, par M. J.-A. BATTANDIER. Echium horridum sp. nov. — Dans un premier voyage à Biskra, avec mon collégue M. Trabut, en 1886, nous avions déjà rapporté du col de Sfa un mauvais échantillon brouté de cette plante, qui fut men- tionné dans la Flore de l'Algérie, à la suite de PE. pustulatum, p. 610. Au cours de la derniére session, nous l'avons retrouvé trés abondant à EI Kantara. Il avait pris, sur les remblais du chemin de fer, un dévelop- pement considérable. Sur le terrain il me parut une simple forme de VE. creticum L. ou E. grandiflorum Desf. Il avait en effet les mêmes feuilles lancéolées, les mêmes rameaux floriféres trés allongés, les mêmes corolles rouges, plus petites à la vérité mais de méme forme, les mémes étamines exsertes, le méme style poilu devenant glabre et bifide au sommet. La plante d'El Kantara, plus rameuse et plus diva- riquée, est surtout remarquable par son indumentum homomorphe, formé de grands poils rigides et vulnérants, insérés sur un fort tuber- cule, dont elle est tout hérissée. Les bases crustacées de ces poils cou- vrent presque les faces des feuilles, mais c'est dans l'inflorescence qu'ils sont le plus denses. Cet Echium se distingue de toutes les espèces voi- sines par l'absence d'indumentum soyeux. En dehors de ses poils vul- BATTANDIER. — QUELQUES PLANTES RÉCOLTÉES A BISKRA. 331 nérants la tige est glabre. On trouve bien sur les feuilles quelques poils plus petits que les autres, mais qui semblent de méme nature et seule- ment moins développés. Les calices sont plus grands que dans l'E. cre- ticum, ils sont égalés ou dépassés par les bractées. La corolle est un peu pubescente en dehors. Les nucules ne sont point réguliérement couvertes de tubercules coniques comme dans lE. creticum ; à l'oeil nu on y voit quelques grosses tubérosités le long de la crête médiane, et, à la loupe, des crêtes transversales ondulées et non des tubercules. C'est de l Echium creticum que cette plante se rapproche le plus, mais il est impossible de l'y réunir. C'est une petite espèce ou du moins une race bien tranchée. Lorsque nous décrivimes, M. Trabut et moi, le Pancratium Sahare Cosson, dans la Revue générale de botanique (janvier 1890), nous fimes des réserves sur l'identité de tous les Pancrais sahariens que semblait présumer le nom donné par M. Cosson à une plante à peine entrevue; celui décrit par nous venait d'Ain Sefra. Cette année, dans l'herborisation de Fontaine-Chaude, prés Biskra, à laquelle assistait notre vénéré président M. Chatin, j'arrachai un bulbe de Pancratium, que j'ai pu faire fleurir et qui est loin d’être identique à celui d’Aïn Sefra, bien qu'appartenant sensiblement au méme. type. Ain Sefra et Biskra se trouvant aux deux extrémités algériennes de la lisiére du Sahara, il n'est pas étonnant que les Pancratium de ces deux stations different, ces plantes n'ayant pas de moyens de dispersion à distance. Les différences qui séparent ces deux Pancrais suffiraient, si leur con- stance était démontrée, pour motiver la création de deux espéces; mais, d'une part, il est possible qu'entre Diskra et Ain Sefra on trouve des formes intermédiaires, et d'autre part nous n'avons vu qu'un seul pied fleuri de chacune d'elles. Nous conserverons done le nom de P. Sahare à la plante d'Ain Sefra et nous lui joindrons comme variété celle de Biskra, sous la dénomination de Chatinianum, pour rappeler la présence de M. Chatin à cette excursion. Nous donnerons en regard l'une de l'autre les descriptions des deux plantes. P. SAHARÆ var. Chatinianum PANCRATIUM SAHARÆ (d'Ain Sefra). (de Fontaine-Chaude). Bulbe ovoide, médiocre. Feuilles| Plante semblable, mais plus forte; (généralement quatre) étroites (6 mil- | feuilles de 10-12 millimètres, moins limètres), charnues, décombantes ainsi | charnues, dressées ainsi que la hampe que la hampe à maturité; hampe plus | un peu ancipitée et atteignant 2 à courte que les feuilles. 3 décimètres. — Spathe membraneuse, univalve, fen- | Spathe herbacée, membraneuse aux due jusqu'à la base. : bords, univalve, soudée en tube dans le bas. : toXXXHE (SÉANCES) 22 338 PANCRATIUM SAHARÆ (d'Ain Safra). Bractées nulles. Fleurs 2-4, subsessiles, longues de 12 à 13 centimètres, dont 1 pour lo- vaire, 8 pour le tube, 4 à 4 1/2 pour les piéces du périanthe. Piéces du périanthe blanches, sou- dées avec la couronne sur 1 centimètre de longueur, puis arquées-étalées, linéaires-lancéolées, cucullées et lon- guement mucronées au sommet, avec un tubercule papilleux à la base du mucron et en dedans. Couronne d'un tiers plus courte que les piéces du périanthe (1), en forme d'entonnoir, munie de 12 dents et de 12 denticules disposés par paires dans les sinus non occupés par les étamines. Étamines à filets dépassantles dents de la couronne; style dépassant les étamines. Odeur de Pancratium maritimum. Capsule petite, oblongue, un peu aigué au sommet, obscurément tri- gone. Graines petites, à testa noir, ridé. Les fleurs s'épanouissent à 4 heures de l'aprés-midi et se fanent vers 10 heures du matin si le ciel est clair, plus tard s'il est couvert. SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. P. SAHARÆ var. Chatinianum (de Fontaine-Chaude). Bractées linéaires égalant le pédon- cule et l'ovaire. Fleurs 4-6, briévement pédicellées, longues de 16 centimétres environ, dont 1 1/2 pour l'ovaire, 8 à 9 pour le tube trés vert, 6 à 6 1/2 pour les piéces du périanthe. Pièces du périanthe verdâtres, sou- dées de méme avec la couronne, puis étalées horizontalement comme les rayons d'une roue, jamais cucullées au sommet, mais à bords repliés en des- sous, les trois externes portant un gros et long mucron avec un tubercule à la base, les trois internes brusquement arrondies au sommet avec un petit mucron à peine visible. Couronne de 4 à 4 1/2 centimétres, brusquement élargie à la base, cam- panulée, à 12 dents triangulaires al- longées, longuement acuminées, à acu- men souvent réfléchi en forme de crochet; pas de denticules dans les sinus. Étamines à filets plus courts que les dents de la couronne; style dépassant longuement les étamines. Odeur de Pancratium maritimum. Capsule petite, oblongue, un peu aigué au sommet, obscurément tri- gone. Graines petites, à testa noi, ridé. Les fleurs s'épanouissent à 4 heures de laprés-midi et se fanent vers 10 heures du matin si le ciel est clair, plus tard s'il est couvert. Les pièces du périanthe d'abord roulées en des- sous, s'étalent, puis s'enroulent en des- sus et enfin se redressent contre la couronne au moment oü la fleur se fane. ALLIUM TORTIFOLIUM sp. nov. — MM. Doümet-Adanson et Rouy obser- vérent prés de Batna un Allium non encore fleuri à feuilles fortement (4) Dans la Revue générale de botanique, on a imprimé par erreur : plus courte que le tiers des pièces du périanthe. TRABUT. — HERBORISATION DANS LE MASSIF DE L'AURÉS. 339 roulées en tire-bouchon. A Ain M'lila nous constatàmes, M. Trabut et moi, la constance de ce caractère sur des milliers de pieds. M. Pomel nous a dit depuis avoir souvent rencontré cette plante dans les Hauts- Plateaux, mais ne l'avoir jamais vue en fleur. Quelques pieds rapportés d'Ain Mlila ayant fleuri à Alger nous permettront de la décrire. L'A. tortifolium appartient au type de l'A. Ampeloprasum L. Il en diffère par ses feuilles peu carénées à nervure arrondie, lisses, à peine papilleuses à la loupe, fortement enroulées en spires contigués ou imbriquées de maniére à former de véritables cornets; par les piéces du périanthe plus courtes, peu carénées, à peine papilleuses. Cette plante pousse en touffes et a de nombreux bulbilles portés sur des pédoncules robustes. Il forme, avec PA. Durieanum de Bóne et l'A. getulum du Mzi, une série de petites espèces gravitant autour de l'A. Ampeloprasum. L'A. Pardoi de Sétif nous parait constituer un type bien distinct. Enfin nous mentionnerons une forme à gros fruits de l Helianthemum Lippii trouvée à la Montagne de sable; une variété trés grandiflore du Linaria reflexa, ce protée végétal, trouvée au Tougourt avec le Mentha candicans, qui parait assez répandu dans l'Aurés, M. Trabut l'ayant depuis rapporté du Chéliah, ainsi qu'un de ses hybrides avec le M. ro- tundifolia. Il convient également de noter l'Argyrolobium Saharæ que l'on n'avait encore trouvé qu'au Mzab. HERBORISATION DANS LE MASSIF DE L'AURES, LES 10, 11, 12, 13, 14 JUILLET, par M. L. TRABUT. Au retour de la session de Biskra, à la fin d'avril, un arrét de quel- ques jours à Batna a permis aux membres de la Société botanique de- faire deux excursions dans la région montagneuse de l'Aurés; l'une à Lambése, l'autre au djebel Tougourt; mais il ne s'agissait que de faire connaissance avec le facies de la végétation arborescente et avec la flore du printemps, la grande majorité des plantes étaient encore bien loin de la floraison. C'est en juin qu'il faut explorer ces massifs montagneux, dont les cimes dépassent fréquemment 2000 mètres. Retenu à Alger par des occupations professionnelles, ce n'est que le 10 juillet que j'abordai de nouveau l'Aurés, ayant pour compagnon de voyage M. Fischeur, profes- seur de géologie; notre but était d'explorer les sommets et les parties supérieures des vallées en nous maintenant à une altitude de 1500 à 2300 mètres, zone où règne, en cette saison, une température agréable, En quittant Lambèse par la route de Bordj Taza, on traverse la zone 340 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. forestière des taillis de Chênes verts (Quercus Ilex); le sol est formé par des alternances de marnes et de grés du Cénomanien. Nous notons : Quercus Ilex. Juniperus Oxycedrus. Rhamnus Alaternus. Erinacea pungens. Genista microcephala. Acanthyllis tragacanthoides. Santolina squarrosa. Rosmarinus officinalis. Thymus ciliatus. Sideritis atlantica. Phlomis Herba-venti. Teucrium Polium. Helianthemum rubellum. Asphodelina lutea. Piptatherum paradoxum. Gypsophila compressa. Elæoselinum Fontanesii. Othonna cheirifolia. Echinops spinosus. Atractylis cespitosa. Alkanna tinctoria. Centaurea tougourensis. Artemisia campestris. Phalaris truncata. Stipa gigantea. Trisetum flavescens. Avena bromoides. Poa bulbosa. Melica ciliata. Kæleria valesiaca. Lolium perenne. Festuca rubra. Ruta angustifolia. Anthemis tuberculata. Bupleurum oligactis. Euphorbia luteola (très abondant dans tout le massif de l'Aurés jus- qu'aux sommets). A Bordj Taza (1400 métres), l'eau est abondante dans les bas-fonds oü dominent le Cirsium monspessulanum, le Senecio giganteus, Festuca arundinacea, Juncus paniculatus, Agrostis alba, Mentha candicans, qui, dans toute la partie élevée du massif de l'Aurés, se substitue au Mentha rotundifolia des stations plus basses ; au contact de ces deux espèces (à Lambése), nous avons trouvé un hybride, M. silvestri X ro- tundifolia. Un verger avec les arbres fruitiers de l'Europe est en pleine prospérité, les Noyers surtout sont vigoureux; ici, comme dans toutes les vallées élevées du massif de l'Aurés, cet arbre parait dans un milieu qui lui est éminemment favorable. Chez le cheik qui nous recoit sous quelques Figuiers, déjà à leur limite altitudinale, nous pouvons examiner les moissons et commencer une collection intéressante des races de Blés durs cultivés par les indi- gènes de l'Aurés. Quelques-unes de ces races sont peu connues et fort belles; elles ont dû être introduites et propagées pendant l'occupation romaine. De Bordj Faga à Medina, nous entrons dans la zone du trés curieux Fraxinus dimorpha, le Frêne épineux de l'Aurés, Touzzalt en chaouia. Cet arbre d'une taille moyenne est généralement touffu et plus ou moins taillé en tétard par les indigènes qui coupent les branches à l'automne pour en faire manger les feuilles au bétail. Le tronc est entouré, à la base; d'un fourré épais de pousses broutées à petites feuilles vert foncé d'un aspect trés particulier, rappelant les Oléastres broutés et venus TRABUT. — HERBORISATION DANS LE MASSIF DE L'AURÍS. 344 dans les mémes conditions. Les fruits de ce Fréne disposés en ombelles persistent parfois d'une année à l'autre ; les fruits de l'année n'étant pas encore mürs, nous faisons une récolte de ceux de 1891, qui paraissent en fort bon état. Cette essence encore peu connue devrait étre propagée en Europe, non seulement dans les bosquets et parcs, mais aussi dans les régions sèches du Midi où elle pourrait rendre des services comme plante four- ragère. Le Frêne de l'Aurés ne paraît pas redouter la sécheresse, et de plus il s'éléve dans son pays à 2000 mètres, altitude à laquelle correspond un climat déjà rigoureux. Le chemin de Médina que nous suivons gravit des escarpements, puis débouche sur un plateau à environ 1600 mètres; les moissons y sont magnifiques et nous notons au passage les plantes dominantes qui sont toutes fortement armées pour résister à la dent des herbivores : Delphinium orientale. Cynara Carduncellus. Euphorbia luteola. Centaurea acaulis. Picnomon Acarna. Mentha Pulegium. Scolymus hispanicus. Othonna cheirifo]ia. Eryngium triquetrum. Festuca arundinacea. — campestre. Alopecurus pratensis. Médina ne constitue pas un village, mais un centre de culture impor- tant avec quelques habitations dispersées de Chaouias et des tentes de Sahariens venus pour passer l'été. Notre tente est dressée sur la ter- rasse méme d'une maison entourée de Berberis hispanica, à la lisiére d'un bois de Quercus Ilex et de Fraxinus dimorpha. C'est de ce point que nous partons le lendemain pour faire l'ascension du djebel Chéliah. La plaine élevée de Médina nous offre comme plantes à noter: le Triticum hordeaceum, qui nous a toujours paru l'indice d'excellentes terres à blé; Hordeum secalinum, assez rare en Algérie; Ægilops ventricosa, Bromus tectorum ; Phalaris truncata, trés répandu dans toutes les plaines de la province de Constantine; Juncus glaucus, Passerina virescens, Plantago albicans, Anchusa italica, Centaurea acaulis, Cirsium echinatum, Silybum eburneum, Turgenia latifolia, Medicago sativa, Delphinium orientale, Phlomis Herba-venti, Ono- pordon macracanthum, Carduus macrocephalus, Picnomon Acarna, Galium verum, Eryngium campestre, Ruta montana, etc. Nous commençons l'ascension du djebel Chéliah par un ravin du flanc nord où coule l'oued el Hammam. Le sol est toujours formé par des alternances de marnes et de grès ou calcaire gréseux; il est recouvert de boisements assez importants de Chênes verts, de Fraxinus dimor- 342 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. pha, d'Oxycédres. Mais il est facile de conslater que tous ces arbres sont séculaires, on ne trouve pas un sujet de semis et méme pas un rejet sur souche; tout est brouté à outrance. L'aspect dépérissant de ces bois était encore plus sensible cette année, les chenilles du Lipa- ris dispar n'ayant pas laissé une feuille sur les Chénes. Aprés avoir pris quelques photographies de ces boisements en voie d'extinction rapide, nous ne tardons pas à atteindre la crête d'un con- trefort qui nous conduit facilement sur le dóme principal du Chélia. La flore a pris le caractère atlantique, nous cueillons : Alyssum atlanticum. Draba hispanica. Iberis Pruitii. Aethionema saxatile. Arenaria grandiflora. Cerastium Boissieri. Paronychia aurasiaca. Sedum acre. — amplexicaule. Seseli montanum. — atlanticum. Bupleurum spinosum. Scabiosa crenata: Jurinea humilis. Evax Heldreichii. Inula montana. Helichrysum lacteum. Senecio Absinthium. Catananche cærulea. Scorzonera pygmæa. Hieracium Pilosella. Jasione sessiliflora. Anagallis linifolia. Thymus ciliatus. Salvia patula. Armeria. Plantago Coronopus. Ornithogalum umbellatum. Asphodeline lutea. Stipa gigantea. — parviflora. — pennata. Trisetum flavescens. Melica Cupani. Koeleria cristata. — valesiaca. Cynosurus elegans. Festuca triflora. — ovina var. — arundinacea. Enfin nous abordons la ceinture de Cèdres. Après avoir un moment admiré la silhouette de ces majestueux végétaux se détachant en teinte sombre sur le fond blanchâtre des crêtes dénudées, nous pénétrons dans une forêt ruinée; tous ces arbres sont de respectables débris qui peu à peu tombent sans laisser de postérité, tout ce qui est à la portée de l’indigène ou de ses bêtes est mutilé ou rongé. De grands lambeaux d'écorce sont enlevés à presque tous les troncs. Quelques sujets ra- bougris sont tondus rez de terre ; de rares Ifs sont réduits à un tronc couvert d’une sorte de gazonnement formé par les pousses de l’année qui n'ont pas encore été broutées. Le Juniperus communis var. nana couché sur le sol est aussi passé à l'état de gazon. Sur les Cèdres, les cônes sont rares; cependant nous observons quel- ques germinations de l'année, mais pas un pied de deux ans ; les jeunes semis seront certainement broutés avant la fin de l'été. Au-dessus de la TRABUT. — HERBORISATION DANS LE MASSIF DE L’AURÈS. 343 zone des Cèdres, nous retrouvons un grès qui est trés favorable à un gazonnement par le Festuca ovina var. el par d'énormes touffes de Sa- rothamnus Balansæ. Enfin, au sommet, nous cueillons : Potentilla pensylvanica et Lamium longiflorum. Du sommet du Chéliah, point le plus élevé des montagnes de l'Algérie (2331 mètres), nous pouvons observer des relations trés intéressantes entre la constitution du sol et la nature de la végétation. Sur les marnes du Cénomanien, qui se délitent facilement, nous apercevons au loin, vers le nord, d'importants boisements. Les calcaires du Turonien, au con- traire, se montrent partout stériles et forment, au-dessus de la vallée de l'oued el Abiod, un couronnement blane d'une grande aridité; la terre végétale qui couvrait ces roches a été depuis longtemps entrainée par les eaux. Les grés sont favorables à la végétation arborescente, c'est sur eux que sont établis les lambeaux des anciennes forêts de Cèdres ; après la des- truction des arbres un gazonnement serré s'établit, surtout dans les parties qui se désagrégent facilement, et les sources y sont trés fré- quentes. C'est à travers ces prairies que nous descendons du versant sud dans la vallée de Médina. Le 12 juillet, nous nous engageons dans la partie supérieure de la vallée de loued el Abiod, laissant le djebel Ichemoul qui nous parait avoir la méme constitution que le Chéliah. À peine avions-nous gravi les premiéres pentes de collines qui bordent la vallée de Médina, que nous nous trouvions en présence de quelques pieds dispersés, mais de grande taille, du Juniperus thurifera, appelé par les indigènes de ce point Tazenzena. Ce Genévrier a dà former des peuplements importants dans la partie centrale du massif de l'Aurés ; il est aujourd'hui représenté par des sujets de grande taille à cime arrondie, souvent mélangés au Juniperus phanicea, qui s'en distingue facilement de loin par un ton roussátre. i A partir de 1600 mètres, sur la croupe dénudée du djebel Mahmel, le Juniperus thurifera est assez abondant ainsi que sur le versant N.-0. de ce chaînon dans la vallée de l’oued Abdi jusqu’à Baali où il porte le nom chaouia de Aïoual; nous le retrouverons encore dans les forêts de l'État à Sgag. : La partie supérieure de la vallée de l'oued el Abiod est encore boisée ; le Pin d'Alep, l'Oxycédre, le Chéne vert, le Fréne dimorphe, le Dyss (Ampelodesmos tenas), le Bupleurum spinosum, YOthonna cheiri- folia dominent. Vers 1500 mètres la flore change assez brusquement; les plantes caractéristiques et dominantes sont : Pistacia atlantica, Rhamnus lycioides, Artemisia Herba-alba, Thymus ciliatus, Acan- thyllis armata, Stipa tenacissima. Dans les jardins, placés sur les 344 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. bords de loued comme de véritables oasis, apparaissent l'Abricotier, puis le Noyer et la Vigne ; à Anis un énorme Olivier greffé seul dans la région était encore en fleur le 13 juillet; ce témoin d'anciennes cultures doit être contemporain de l'oecupation romaine dont on trouve les vestiges à chaque pas. ; En descendant!la vallée de l'oued el Abiod du Chéliah jusqu'à Me- chounech, on traverserait rapidement toutes les zones de végétations étagées sur les flancs de l'Aurés; qui se succèdent dans l'ordre suivant : 4° Prairies à Festuca ovina, bois de Cèdres, avec Taxus baccata et Juniperus nana (pàturages). 2° Fraxinus dimorpha, Quercus Ilex, Berberis hispanica, Junipe- rus thurifera (Blé, Maïs, Pomme de terre). 3° Pinus alepensis, Juniperus phænicea, Juniperus Oxycedrus (mêmes cultures). | 4 Pistacia atlantica, Rosmarinus officinalis, Artemisia Herba- alba, Nerium Oleander, Uimus campestris, Celtis australis, Stipa tenacissima (Noyer, Abricotier, Pêcher, Vigne, Grenadier). 5° Olivier. 6° Dattier, Nous campons à Baali, joli village chaouia, sur l’oued Abdi, où nous retrouvons chez les habitants de nombreux individus ayant conservé le type romain. Le 13, nous explorons la partie supérieure de la vallée jus- qu'à Téniet el Abiod. Nous retrouvons dans cette vallée un air de pro- spérité, une culture plus intensive; dans tous les terrains un peu plans, on voit un champ de Blé entouré de murs en pierres sèches. Les jardins se succèdent le long de la rivière, ce sont les Noyers qui dominent par- tout; une halte à Haïdous nous permet de noter : Euphorbia luteola (toujours CCC). Callipeltis cucullaria. Artemisia campestris. — Herba-alba. Othonna cheirifolia. Leontodon helminthioides. Echium italicum. ` Thymus algeriensis. Ziziphora hispanica Teucrium Polium. Atractylis cespitosa. A Téniet el Abiod nous changeons de direction; quittant la vallée de loued Abdi, nous nous dirigeons sur Bouzina en franchissant un col du djebel Groumbt-el-Dib, qui sépare la vallée de l'oued Abdi supérieur de la vallée de loued Bouzina. Les cultures de céréales s'étendent trés haut; à la base de rochers culminants, dans un cailloutis calcaire, nous trouvons encore des moissons d'assez helle venue. C’est la race de Blé appelée dans le pays Hadjini qui domine; les épis sont courts et très aplatis, le grain est glacé, corné, très lourd. L'eau des sources accumulées dans des TRABUT. — HERBORISATION DANS LE MASSIF DE L'AURÉS. 345 bassins arrose des jardins. Sur les sommets dominent : Prunus pro- strata, Rhamnus prostratus, Bupleurum spinosum, Othonna cheiri- folia, Evax Heldreichi, Carduncellus pinnatus, Helichrysum lacteum, Hieracium Pilosella, Calamintha alpina, Plantago Coronopus CCC, Euphorbia luteola, Erodium trichomanæfolium, Festuca ovina, Tri- ticum hordeaceum, Genista ramosissima, G. microcephala, Daphne Gnidium. A Bouzina, village très pittoresque sur une magnifique source, dans un lit encaissé de torrent, nous prenons un peu de repos avant de faire l'ascension du djebel Mahmel, d’où nous gagnons la maison forestière de Sgag. Le djebel Mahmel court à peu près dans la même direction que le djebel Groumt-el-Dib, les chaînes des Beni Daoud, des Beni Sliman et de l’Ahmarkadou, qui, partant de Médina, vont en se dirigeant comme les doigts d’une main tournée vers Biskra. Le point culminant du djebel Mahmel atteint 2300 mètres; toute cette longue crête est formée de calcaire parfois creusé de grottes, la terre végétale a disparu et la végétation arborescente est réduite à des vestiges de Juniperus thurifera très anciens et dépérissants. Nous retrouvons ici une grande partie des plantes du Chéliah et nous notons encore : Hieracium Pilosella. Erysimum grandiflorum. Androsace maxima. Aethionema saxatile. Sinapis pubescens. Alsine setacea. Erodium montanum. Sarothamnus Balansæ. Prunus prostrata. Paronychia aurasiaca. Sedum acre. Bupleurum spinosum. Seseli montanum. Othonna cheirifolia. Jurinea humilis. Evax Heldreichii. Inula montana. Anthemis tuberculata. Helichrysum lacteum. Linaria heterophylla. Calamintha alpina. Armeria allioides. Plantago Coronopus. Euphorbia Juteola. Juniperus phænicea. — thurifera. Asphodeline lutea. Stipa gigantea. Echinaria capitata. Avena bromoides. Poa bulbosa. Melica Cupani. Festuca ovina var. Ephedra nebrodensis. Sur le versant ouest du Mahmel, nous trouvons, à une altitude de 2000 mètres, de beaux Blés encore en floraison, tandis que la moisson se fait dans la vallée. Le 14 juillet est consacré à l'exploration des bois aux environs de la maison forestière de Sgag, dans un site ravissant. Le Chêne vert et le Cèdre sont les essences dominantes; P Acer monspessulanum, les Juni- perus thurifera et J. Oxycedrus, Fraxinus dimorpha, Cotoneaster Fontanesii, complètent la végétation arborescente. Les plantes intéres- 346 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. santes, encore en état, sont assez rares à celte saison; cependant nous notons : Saponaria glutinosa. Avena macrostachya, Silene italica. Juncus caricinus. Onobrychis venosa. Poa flaccidula. Lonicera etrusca. Festuca triflora. Galium verum (blanc et jaune). — ovina. Helichrysum lacteum. — rubra. Piptatherum paradoxum. Enfin un Podanthum qui nous paraît une espèce nouvelle et qui re- cevra le nom de Podanthum aurasiacum Batt. et Trab. La constatation de ce genre dans l'Aurés est l'indice d’une affinité avec l'Orient, tous les Podanthum connus de cette section habitant la partie orientale de l'Europe ou de l'Asie. M. Franchet donne lecture d'une Note de M. Foucaud intitulée: Recherches sur quelques (Enanthe (1). M. G. Camus, secrétaire, donne lecture à la Société des com- munications suivantes : UN PEU DE DROIT A L'USAGE DES BOTANISTES HERBORISANTS , par M. Charles COPINEAU (?). Les herborisations et méme les simples promenades sont tellement entra- vées, dans certaines contrées, par des propriétaires, ou plutót par des gardes impitoyables, qu'il m'a paru intéressant d'étudier au point de vue technique le passage et la circulation sur la propriété d'autrui. On verra que le droit du propriétaire est beaucoup plus restreint, et celui du promeneur beaucoup plus large qu'on ne pourrait le croire, et je n'hésite méme pas à dire que les pro- priétés sont, légalement et en droit strict, assez mal défendues. Il est évident que l'on peut toujours, et malgré tous écriteaux prohibitifs, passer sur le terrain d'autrui, tant que ce terrain n'est pas clos et que l'on ne cause aucun dommage, et ce, alors méme que les propriétaires ou les gardes chercheraient à entraver la circulation; c'est au propriétaire de se clore. Je ne eonnais à cette régle que de rares exceptions : je citerai d'abord les ter- rains de tir et de manœuvre, où l'interdiction n'existe que pour la sécurité du public; les bois soumis au régime forestier, dans lesquels on ne peut circuler, en dehors des routes et chemins, et encore cette prohibition n'est-elle édictée (1) Cette Note sera ultérieurement insérée, la planche qui doit l'accompagner n'étant pas terminée (Ern. M.). (2) Notre confrére M. Copineau est juge au tribunal de Doullens. COPINEAU. — UN PEU DE DROIT A L'USAGE DES BOTANISTES. 347 que contre les personnes munies « de serpes, cognées, haches, scies, et autres » instruments de même nature ». Les motifs de cet article 146 du Code fo- restier sont trop transparents pour que je m'y arrête davantage. Quant aux terrains cultivés, c'est une question à la fois de tolérance et de fait. > - A certaines époques, personne, méme les propriétaires, n'a le droit de cir- culer dans les vignes; c’est lorsque la surveillance y est rendue plus difficile par le développement de la végétation et qu’en même temps la maturité du raisin rend les déprédations plus tentantes, plus faciles et plus graves. Mais il faut qu'un arrêté municipal soit intervenu pour établir cette interdiction, qui est fort rare, et encore n'est-il pas bien certain qu’un arrêté de cette nature soit d’une légalité incontestable. L'article 471 $ 13 du Code pénal édicte une amende contre ceux qui, sans droit, seront entrés et auront passé sur le terrain d'autrui, « s'il est préparé » ou ensemencé ». C'est toujours la question de dommage qui domine la ma- tiére; mais dans les champs de céréales, pendant que la plante est toute jeune, dans les champs de fourrages et les pàtures, quand l'époque de Ja fauchaison est encore éloignée, le passage du piéton est universellement toléré, parce qu'il ne cause aucun préjudice et que la trace en est méme rapidement dispa- rue. Dans les pommes de terre, les betteraves et les récoltes en lignes espacées du méme genre, on peut également, avec un peu de précaution, circuler sans occasionner aucun mal, et il faudrait rencontrer un cultivateur de bien mau- vaise composition pour éprouver la moindre difficulté. En admettant méme que ce dernier vous poursuive, ce serait à lui à établir le préjudice que vous lui auriez occasionné et à en démontrer l'importance. Je tiens toutefois à faire remarquer, en passant, qu'il faut encore être cir- conspect ; car on peut, dans certains cas, occasionner des dégâts sans le savoir. C'est ainsi, par exemple, que dans les clairiéres des bois, on peut causer du dommage parce que c'est là précisément que se font les semis, souvent imper- ceptibles, et les promeneurs les écrasent inconsciemment sous les pieds, en allant récolter les plantes qui s'y développent mieux qu'ailleurs. Occupons-nous maintenant des terrains clos. Je commence par écarter de mon examen les lignes des chemins de fer, sur lesquelles la circulation est formellement et rigoureusement interdite par une loi spéciale. La premiére chose à faire, lorsqu'on se heurte à une clóture, est de la con- tourner. En la suivant, on peut souvent apprécier le peu d'utilité qu'il y aurait à la franchir, et, en tout cas, on se rend compte des lieux. Si le mur a une brèche ou une porte ouverte, si la barrière ou la haie présente un trou, entrez sans crainte et circulez à votre aise; c'était au propriétaire à veiller exacte- ment à sa clóture, s'il voulait s'opposer absolument à la visite de tout étran- ger. Mais, en même temps, soyez le plus discret et le plus circonspect possible, pour éviter de causer le moindre dommage. Il est évident que vous êtes en terrain absolument ennemi et que vous pourriez être en butte à des tracasseries, si vous dérangiez, par exemple, des nichées de re ou si vous causiez quelque dégradation sur votre passage. 348 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. L'introduction dans le terrain clos appartenant à autrui ne peut être pour- suivie correctionnellement que lorsqu'il y a violation de domicile, mais encore faut-il pour cela la réunion de plusieurs conditions. L'article 184 du Code pénal est ainsi concu : « Tout individu qui se sera introduit à l'aide de menaces » ou de violence dans le domicile d'un citoyen sera puni de... » Il faut donc, avant tout, que l'enclos dans lequel vous aurez pénétré soit un domicile, c'est- à-dire qu'il renferme une maison habitée ou qu'il en dépende. 1l ne suflirait pas de la présence d'un pavillon d'abri ou d'un rendez-vous de chasse inhabité pour constituer un domicile, alors méme que ces constructions seraient habi- tables. Du reste, il est de principe rigoureux que toute loi pénale doit étre interprétée dans son sens le plus étroit et le plus favorable au prévenu. Si donc l'article 184 du Code pénal a employé le mot domicile et que nous étendions en pratique notre respect de la propriété d'autrui jusqu'à la simple maison habitée, il est évident que nous restons en decà de la loi et que nous ne pou- vons être inquiétés. Le Code pénal lui-même donne la définition exacte de l'expression maison habitée, dans son article 390, en traitant des vols qualifiés : « Est réputé maison habitée tout bàtiment, logement, loge, cabane, méme » mobile (1), qui, saus étre actuellement habité, est destiné à l'habitation, et » tout ce qui en dépend, comme cours, basses-cours, granges, écuries, édifices » qui y sont enfermés, quel qu'en soit l'usage et quand mêmeils auraient une » clóture particuliére dans la clóture ou enceinte générale. » Revenons à notre violaiion de domicile : il faut, pour que le délit existe, que le domicile, tel que nous le comprenons maintenant, ait été violé, c'est- à-dire que l'on s'y soit introduit à l'aide de violences exercées sur les choses ou sur les personnes. Si donc vous avez escaladé un mur, franchi une bar- rière, ouvert une haie (je reviendrai sur ce dernier fait) ou méme ouvert vous- méme une porte, vous avez exercé une violence, méme légére et minime, sur les choses et vous tombez sous l'application de la loi. Quant aux violences physiques ou morales pratiquées par force ou par menaces à l'égard des per- sonnes, je n'ai pas à les discuter. L'escalade ou la violence employées pour sortir d'un enclos ne sauraient étre constitutives du délit de violation de do- micile. Si donc le promeneur avait été malicieusement enfermé dans l'enelos ou n'en retrouvait pas la porte ouverte, il pourrait sortir comme il l'entendrait, en ayant soin toutefois de rester dans les limites du respect dà aux gardes et agents de la force publique agissant pour l'exécution des lois. Il est bien facile, avec les données ci-dessus, de voir sur quoi je m'appuyais pour indiquer tout à l'heure dans quelles conditions on a le droit de pénétrer impunément dans le domicile d'autrui. Reste la question des terrains enclos qui ne renferment aucune maison ha- bitée. Il est évident que la péuétration dans ces enclos encourt des pénalités beaucoup moins graves. Toute la matiére est régie par le décret des 28 sep- tembre et 6 octobre 1791 sur la police rurale. 1l suffira d'en citer les articles applicables : « 17. Il est défendu à toute personne... de dégrader les clôtures, de (1) La loi vise évidemment ici les cabanes des gardiens de troupeaux. COPINEAU. — UN PEU DE DROIT A L'USAGE DES BOTANISTES. 349 » couper des branches de haies vives, d’enlever des bois secs des haies, sous » peine (1)... » 41. Tout voyageur qui déclora un champ pour se faire un passage dans » Sa route payera... à moins que le juge de paix du canton ne décide que le » chemin public était impraticable... » Le premier article entraine juridiction de la police correctionnelle ; le der- nier celle des tribunaux de simple police, ainsi que cela résulte de leur contexte méme. On peut done escalader une clóture, ouvrir une haie (à la condition de n'en couper ou briser aucune branche, de n'en casser aucun bâton) et circuler libre- ment dans l'enclos non habité d'autrui, et l'on n'encourt pour cela aucune: pénalité. Si l’enclos était en culture, le fait d'en avoir forcé la clôture ne changerait rien à la situation du délinquant, la loi protégeant de la méme manière les enclos et lesterres de champs contre les dévastations ou les simples dommages dont ils peuvent étre l'objet. J'ai maintenant à considérer l'intervention des chiens qui peuvent garder les enclos où vous aurez pénétré. Si l'animal est seul et se contente d’ahoyer, laissez-le faire et ne l'irritez pas davantage; il finira peut-étre par se lasser de votre indifférence. Mais, si quelque personne l'excite contre vous et que l'animal vous mette en état de légitime défense, vous pouvez méme le mettre à mort; la loi est absolument formelle sur ce point. L'article 454 du Code pénal édicte en effet : « Quiconque anra sans nécessité tué un animal domes- » tique dans un lieu dont celui à qui cet animal appartient est propriétaire, » locataire, colon ou fermier, sera puni de... — S'il y a eu violation de cló- » ture (2), le maximum de la peine sera prononcé. » L'article 30 du décret sur la police rurale dit encore : « Toute personne » convaincue d'avoir, de dessein prémédité, méchamment, sur le terrain » d'autrui, blessé ou tué des bestiaux ou chiens de garde, sera condamné à... » La détention pourra étre du double si le délit a été commis la nuit ou dans » un enclos rural. » Par un argument a contrario facile à déduire, on conclut que l'on peut, en cas de nécessité, blesser ou tuer un chien, soit sur le terrain de son maitre, Soit sur le terrain d'un tiers; mais il faut, pour échapper à toute répression, prouver la nécessité de légitime défense dans laquelle vous aurait placé l'agression de l'animal. D'autre part, l'article 475 $ 7 du Code pénal édicte certaines peines contre € ceux qui auront excité ou n'auront pas retenu leurs chiens lorsqu'ils atta- » quent ou poursuivent les passants, quand méme il n'en serait résulté aucun » mal ni dommage ». Ces prescriptions de la Joi sont fort peu connues et ne sont pour ainsi dire jamais observées. (1) La dégradation d'une clôture effectuée pour sortir d'un enclos oü l'on aurait été enfermé échappe à toute répression, s'il y a eu nécessité ou force majeure de la commettre pour recouvrer la liberté. : ; ; (2) Remarquons en passant que la loi n'emploie plus l'expression, devenue trop étroite, de violation de domicile. 350 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. Il est bon de placer ici une observation : Les enclos dans lesquels on peut pénétrer ne sont souvent clôturés qu'en vue de la chasse, le gibier y est quel- quefois abondant, et les braconniers, moins serupuleux et moins timides que les botanistes, y posent fréquemment des engins de chasse. Lorsqu'on aper- coit un de ces engins, il faut se garder d'y toucher ou méme de le considérer de trop prés, à peine de passer pour un délinquant de chasse. Dans cette ma- tiére, les procés-verbaux des gardes font foi et les juges ne peuvent admettre l'excuse de la bonne foi. On ne saurait donc se mettre trop complétement en garde contre ce dernier écueil, qui est peut-être le plus grave, à mon sens, que l'on puisse rencontrer. Enfin, lorsqu'on a eu une explication avec un garde, il serait souveraine- ment imprudent de lui offrir une gratification quelconque, ce fait pouvant étre interprété comme une tentative de corruption; ajoutons encore que les gardes doivent porter d'une maniére apparente l'uniforme ou tout au moins l'insigne de leurs fonctions. Faute de cela, ou de justification de leur qualité, ils peuvent étre traités comme de simples particuliers. SUR LA PRÉSENCE DE L'EQUISETUM LITTORALE Kühl. DANS LE DÉPARTEMENT DE L'AUBE, par M. Paul HARIOT. J'ai trouvé, dans le courant du mois de septembre dernier, une nou- velle localité de l’ Equisetum littorale Kühlwein (E. inundatum Lasch), plante qui passe encore pour une des raretés de la flore francaise. Aux stations déjà connues d'Arles, des environs de Strasbourg, d'Angers, du département de la Manche et des Alpes-Maritimes, on peut ajouter maintenant celle de Droupt-Sainte-Marie, dans le département de l'Aube. Il y croit dans des prairies humides, tourbeuses, submergées pendant une partie de l'année et reposant sur un sous-sol crayeux. L'Equisetum littorale se présente dans le département de l'Aube sous deux formes principales : ou bien la tige longuement nue infé- rieurement porte un certain nombre de verticilles bien fournis dans ses parties moyenne et supérieure, ou bien ces verticilles sont rares, réduits quelquefois à un seul ou méme à quelques rameaux. Dans le premier cas, il rappelle l’ Equisetum arvense; dans le second, on dirait une forme gréle de l'E. limosum. Je n'ai pas trouvé trace de fructifica- tion sur quelques centaines d'échantillons que j'ai eu l'occasion d'exa- miner. M. l'abbé Hy a déjà fait remarquer qu'aux environs d'Angers la fructification est trés rare; quand elle existe, les spores sont avortées. Par l'ensemble de ses caractères extérieurs, cette plante se rapproche des E. arvense et limosum. Sa couleur d'un vert jaunàtre permet de la reconnaitre de loin; c'est elle qui a attiré mon attention. L'Equise- tum littorale se rencontre à Droupt au milieu ou dans le voisinage des E. arvense, limosum et palustre. i HARIOT. — L'EQUISETUM LITTORALE DANS L'AUBE. 351 Outre les caractères extérieurs qui sont généralement suffisants pour la détermination de cette plante, on trouve dans l'anatomie un procédé certain de diagnostic. L'endoderme est fractionné et forme une gaine individuelle autour de chaque faisceau, comme dans l'E. limosum. Il résulte de cette disposition que, sur le frais, le cylindre central se sépare très difficilement de l'écorce; ce qui n'a pas lieu dans l'E. arvense. Il n'est pas étonnant qu'on ait cherché l'origine de cette plante dans un phénoméne d'hybridation, ce serait pour certains botanistes un hy- bride de l'E. limosum et de PE. arvense; je ne serais pas étonné qu'il en füt ainsi de la plante de Droupt qui est toujours stérile et qui croit en compagnie des parents présumés. Il peut étre intéressant de faire remarquer que les prairies ou j'ai rencontré cette plante sont le séjour de prédilection de quelques hy- brides intéressants : Salix Reichardtii, Cirsium semidecurrens, Mentha Mulleriana. La présence de cette espéce dans le département de l'Aube porte à sept le nombre des Équisétacées qu'on y trouve : E. arvense, Telma- teia, limosum, palustre, silvaticum, hyemale, ramosissimum. La der- niére espéce y est tout particuliérement rare; découverte en 1839 par Des Étangs, elle a été retrouvée l'an dernier dans une nouvelle localité par M. Guyot, instituteur à Troyes. M. Camus présente ensuite des échantillons de Carez evoluta Hartm. (C. filiformis X riparia), qu'il a trouvés prés du Moulin du Donjon, dans les marécages de la Rére, commune de Nancay (Cher). H fait remarquer que cette localité est la seconde signalée en France pour cette rare espèce, découverte naguère par M. Des Étangs et mentionnée à titre de variété par MM. Cosson et Germain dans leur Flore des environs de Paris, puis rayée par les mêmes auteurs dans la seconde édition de cet ouvrage, et enfin retrouvée par M, Franchet. M. Malinvaud donne lecture de la Note suivante : 352 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. SUR LE MAILLEA URVILLEI Parl.; par M. GANDOGER. Ayant eu connaissance de la polémique soulevée dans le Bulletin au sujet de ma Note sur le Maillea Urvillei, je me permets de revenir briévement sur ce sujet. En concluant à l'assimilation pure et simple du Maillea Urvillei Parl. avec le Phleum arenarium L., j'avais pour preuve les échantillons ainsi dénommés et acceptés de confiance sur la foi des maitres : Cosson, Boissier, MM. de Heldreich et Haussknecht, — trés compétents, on l'avouera, sur la flore orientale. Cosson a déterminé les exemplaires de Maillea Urvillei récoltés à Rhodes, par Bourgeau, en 1870; Boissier(1), ceux de Sardaigne, de Reverchon, en 1881; MM. de Heldreich et Hauss- knecht, ceux de Novo-Corinthe (Gréce), en 1885. C'est sur cette qua- druple et imposante autorité que je basais, — à tort, parait-il, — mon appréciation. Toutes ces plantes, fautivement nommées Maillea, appar- tiennent bien au Phleum arenarium comme je le pensais et comme l'affirme aprés moi M. Caruel; le doute, à cet égard, n'est pas possible. Tout au plus, notamment pour la plante sarde, ainsi que le fait trés jus- tement remarquer M. Franchet, peut-on y trouver des variations sans importance au sens linnéen, variations parallèles qu'on retrouve sur d'autres échantillons de Phleum arenarium. En conséquence, je ne crois pas faire injure à mes collègues en sup- posant qu'en présence des matériaux imporlants signalés ci-dessus, ils seraient, eux aussi, arrivés à la méme conclusion que moi, et qu'ils auraient jugé inutile de consulter, soit les Icones, soit les types origi- naux du Maillea. Le Revisio Graminum de Kunth et les Illustrationes plantarum orientalium de Jaubert et Spach sont des ouvrages rares. J'aurais dü, dit-on, consulter ces livres; c'est vrai. Mais, outre qu'on ne saurait exiger d'un simple amateur d'étre aussi bien informé que les botanistes officiels, on conviendra, je le répète, que les échantillons cités valaient bien toutes les gravures et toutes les descriptions. Toutefois, je le confesse volontiers, je me suis trompé en assimilant avec le Phleum arenarium L. le vrai Maillea Urvillei, que mes con- tradicteurs ont pu, et pour cause, mieux connaitre que moi. (1) A mon passage à Genève, en 1885, j'eus l'honneur de voir Edmond Boissier, el de causer assez longuement avec lui. Il me dit, entre autres choses, qu'il avait déter- miné un certain nombre de plantes récoltées par M. Reverchon, et, à cet égard, il me fit plusieurs observations sur les plantes de ce collecteur, observations que je juge inutile de divulguer ici. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SÉANCE DU 22 JUILLET 1892 (suite). Franchet............ Les genres Ligularia, Senecillis, Cremathodium et leurs espèces dans l'Asie centrale et orientale..........,...,.,....,..... Clos ................ Du genre Rhinanthus et du Rh. Crista-gaili L................ Observation de M. Malinvaud ..............,. ,............. Gandoger........... Note sur l'Erigeron frigidus Boiss......... sos... Observations de M. Rouy........,..,......:,%, .../4......... E. Malinvaud....... Plantes nouvelles pour les départements du Lot et de la Cor- TÊZE. ses esse ses eesesesocodesseoeccócceso M. Franchet donne lecture d'une Note de M. Foucaud sur PŒnanthe silaifolia M. B. — Remarques de MM. G. Camus, Franchet et Malinvaud au sujet de cette communication...... Découverte du Plantago serpentina par M. Foucaud, prés de Rochefort-sur-Mer.............................,. eer M. Malinvaud présente un Mémoire Sur la flore mycologique de la Haute-Vienne........ esee eee hehe SÉANCE DU 11 NOVEMBRE. Dons faits à la Société......... ,...,.........,....,........ Présentation par M. Malinvaud d'un ouvrage de M. Burnat sur la flore des Alpes-Maritimes................. .... "ECT Edm. Bonnet........ Le Congrès de Gênes...........................,,.... TETEE À. Chabert.......... Quatrième Note sur la flore d’Algérie..............,.......... Bettandier.......... Sur quelques plantes récoltées pendant la session à Biskra..... L. Trabut. ...... ... Herborisation dans le massif de l'Aurés (10-14 juillet.)..... ... Copineau. ........ ... Un peu de droit à Pusage des botanistes herborisants......... Hariot.............. Sur la présence de l'Equisetum littorale dans le département de l'Aube...... asasi ——PÜ NOTI M. G. Camus présente des échantillons de Carex evoluta récol- tés dans le Cher................,..... Re vig s >. Gandoger,.......... Sur le Maillea Urvillei,...................... I 289 308 315 315 320 321 333 323 323 324 350 351 352 * | SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE ~; Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du soir, habituellementles deuxième et quatrième vendredis de chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1893 13 et 27 janvier. 14 et 28 avril. 28 juillet. 10 et 24 février. 12 mai. 10 et.24 novembre. 10 et 24 mars. 9 et 23 juin. 8 et 22 décembre. ———————— Je 2 La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangéres à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-aprés), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1568), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2€ sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B.—Lestomes IV et XV, étant presque épuisés, nesont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de bolanique tenu à Paris en aoüt 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abouné. AVIS Les notes ou communications manuscriles adresséesau Secrétariat par les membres - dela Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sont lues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société ` botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. . MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM. les membres à faire connaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. ll en résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XXXV (1888) ou d'une année antérieure, on doit faire l'acqui- sition du volume entier. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- \ tions, etc., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. —Á€—M 11609. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MAY et MoTTEROZ, direct. AVES. — En raison de la prochaine réunion de la Société à Montpellier, la séance qui devait avoir lieu à Paris le 9 juin est supprimée. BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE y FP" Jg \ à m FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ETABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU Í7 AOÛT 1875 TOME TRENTE- NEUVIÈME (neuxieme Serie. — Tome XIVe) 1892 COMPTES RENDUS DES SÉANCES NM | PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIETE RUE DE GRENELLE, 84 Publié le 1^ mai 1893. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ POUR 1893. Président : M. P. DUCHARTRE. Vice-presidents : MM. Guignard, Clos, Poisson, Zeiller. Secrétaire général : M. E. Malinvaud. Secrétaires : | Vice-secrétaires : MM. G. Camus, Danguy. | MM. Hovelacque, Jeanpert. Trésorier : i Archiviste : M. Delacour. M. Éd. Bornet. Membres du Conseil : MM. Ed. Bonnet, | | MM. Chevallier (abbé L.), ; MM. Prillieux, Bonnier, | Costantin, | Roze, Bureau, | Drake del Castillo, | De Seynes, | A. Chatin, Gomont, Tarif des tirages à part. Van Tieghem. La composition d'un titre d'entrée spécial d’une demi-page est de 1 franc. . La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'une couverture imprimée, avec encadrements et sans page d'annonces, est de 2 fraues $ titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 francs si le titre est fait seulement pour la couv ture. En plus les frais de tirage et de papier. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 francs. Une gravure d'une demi-page, 1 fr. 50. Tout travail de remise en pages, c'est-à-dire entrainant une modification dans la disposition des pages Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer. 25 50 100 206 300 NOMBRE DE FEUILLES. EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. EXEMPL. COR HEN NNNM MEME ———| Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage, fr. c. fr. c. fr. e. fr. e. fr. c. pliure, piqûre et enveloppe de couleur. . . . . 8 50 9 50 11 » 15 » 24 » Trois quarts de feuille (42 pages). . . . . . ... 8 » 9 » 10 50 14 » 22 » Demi-feuille (8 pages). .............. 5 5 6 » 8 » 12 » 18 > Quart de feuille (4 pages... ......... bo | 5» Lm 9 » 14 >» | | Se feuille en sus de la première. . .. . . . ... 7 50 | 8 50 9 50 12 » 18 » Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. . . . . 7» | 8» 9 » 11 50 16 » Demi-feuille en sus d'une feuille... . . .. .. o> 5 6 50 8 50 M , Quart de feuille — ls 3 » 4 o» 6 » 8 » 12 » ile er- du GANDOGER. — SUR LE MAILLEA URVILLEI. 353 Mais, de ce débat il résulte clairement, comme conséquences pra- tiques : 1° Que le Maillea Urvillei est une plante à peine répandue, méme dans les plus grands herbiers. Les seuls exemplaires connus sont ceux récoltés à Scio, par Olivier, en 1794, et ceux de Dumont d'Urville, en très petit nombre, venant de Raphti. Robert eut l'heureuse idée de cultiver la plante et de la répandre dans quelques herbiers privilégiés ; sans cette inspiration, la plante en question serait à peine connue, car depuis 1820 on ne parait pas l'avoir retrouvée ; % Que mon erreur aura eu pour résultat de couper court à la propa- gation d'une détermination fausse. Le vrai Maillea Urvillei, étant, en effet, une plante extrémement rare, n'est connu que d'un trés petit nombre de personnes. Par contre, le faux Maillea distribué par Bour- geau, MM. de Heldreich, Haussknecht et surtout Reverchon étant assez répandu, il convenait de démontrer une fois pour toute son identité avec le vulgaire Phleum arenarium. Si personne n'avait élevé la voix pour prouver la fausseté de ces diverses déterminations, la véritable notion du Maillea se serait insensiblement obscurcie, et la plante sarde dis- tribuée à plus de cent botanistes n'aurait pas peu contribué à accentuer cette déplorable confusion (1) ; 3° Que la variation d'opinion de M. Hackel sur la plante de Sardaigne ne peut s'expliquer que parce que cet agrostographe ne parait pas avoir eu sous les yeux le véritable Maillea. Si la plante sarde diffère par quelques caractères du vrai Phleum arenarium, on peut en dire autant des Phleum arenarium d'Espagne, de France, d'Angleterre, de Suéde, ete. Au point de vue de l'école analytique, des micromorphes, il est facile d'y voir des formes ou espéces nouvelles, mais sous le rap- port linnéen, sensu latiori, le seul qui m'oceupe ici, ces caractères ne sont que des variations paralléles, régionales ou locales, que chacun pourra interpréter selon son opinion sur l'espéce. Au surplus, je ferai remarquer que M. Hackel donne le nom de Phleum sardoum;au Maillea Urvillei (var. sardoa), distribué par M. Reverchon ; or, dans mon Flora Europe, j'ai déjà employé le méme nom pour décrire la méme plante. Mon nom, étant du mois d'aoüt 1891, doit avoir la priorité ; 4 Que le Maillea est tellement voisin des Phleum que les maitres cités plus haut ont été trompés eux-mémes en lui assimilant quelques formes aberrantes de Phleum arenarium ; 5° Que, puisque le Maillea ne peut plus constituer un genre distinct (1) Le prétendu Maillea de Sardaigne a été distribué aux cinquante membres de la Société dauphinoise sous le n° 3915; de plus, les souscripteurs de M. Reverchon, au nombre de plus de cinquante, ont reçu cette plante sous le n° 149 (année 1881). T. XXXIX. (SÉANCES) 23 354 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. mais doit rentrer dans les Phleum, on devra, d’après l'exemple de nos plus célébres descripteurs contemporains, entre autres de Doissier (in Flora Orientalis), établir ainsi sa notation botanique : PHLEUM CRYP- sornes (Urv. Enum. plant., p. 1); P. humile (A. Desv. Obs. pl. p. 63); P. Urvillei (Gay inéd.); Maillea Urvillei Parl. Plant. nov., p. 31; Boiss. Fl. Orient. V, p. 4719. — lc. : Kunth Rev. Gram., tab. 202; Jaub. et Spach Jll. pl. orient., tab. 308. — Hab. Grèce : rocher de Raphti dans l'Attique (Dumont d'Urville); ile de Scio (Olivier). M. Hovelacque, vice-secrétaire, donne lecture de la communi- cation suivante : SUR LA SEXUALITÉ DU CERATONIA SILIQUA L.; par M. Édouard HECKEL. Il n'existe certainement pas d'espèce mieux connue au point de vue botanique et économique que le Caroubier, et il ne viendrait certes à l'idée de personne que des doutes puissent régner sur la constitution florale de cette plante, tout à la fois européenne et africaine. Mes obser- vations récentes tendront cependant à établir qu'il restait quelques points importants à éclaircir touchant la sexualité de ce végétal. Tous les classiques sont unanimes à à représenter le Caroubier comme polygame dioique : nous allons examiner si la réalité des faits répond à cette description. Remontons pour cela à la définition. On entend par espèces polygames dioiques celles qui portent, sur deux pieds différents, des fleurs hermaphrodites, des fleurs mâles et des femelles. Ces trois manières d’être se retrouvent-elles dans le Caroubier ? Durant la fin de l'été 1892, j'ai pu voir dans le Var, où elle existe assez abondante mais non spontanée, cette espéce simultanément en pleine floraison et en fructification. Les nombreux représentants que j'ai sou- mis à un examen prolongé étaient constitués par des pieds essentielle- ment mâles, par d'autres essentiellement hermaphrodites correspondant à la diagnose admise par tous les auteurs (1), mais j'ai vainement cherché l'état femelle. Par contre, j'ai rencontré fréquemment un état particulier dominant dont aucun auteur n'a parlé jusqu'ici, à ma con- naissance, et qui mérite d'autant plus de fixer l'attention que certaine- ment il a été confondu avec un prétendu état femelle, alors qu'il n'est, en (1) Voici cette diagnose : « Espèce dioique polygame, calice rougeâtre, petit, caduc, » à 5 divisions, corolle 0; cinq étamines opposées aux sépales et m ou cinq » fois plus longues, anthàres biloculaires, stigmates sessiles à deux lobes... » HECKEL. — SEXUALITÉ DU CERATONIA SILIQUA. 355 réalité, qu'un état hermaphrodite spécial dans lequel on n'a pas reconnu les étamines cachées au fond de la concavité du calice et dissimulées par un état concolore avec ce dernier organe. Cette condition méritait d'étre décrite et figurée. Je l'ai rencontrée pour la premiére fois sur un beau Caroubier, végé- tant luxurieusement contre les pentes de la colline du Castellet (Var), prés d'une chapelle en ruines dédiée à saint Cóme et bien exposée au soleil. Tout d'abord, je le pris pour un pied femelle et le supposai fécondé par un pied màle du voisinage. Mais, comme j'appris qu'il était séparé de tout màle ou de tout hermaphrodite voisin par une distance de plus de 12 kilomètres et par un massif montagneux de 4 à 500 mètres d'altitude, j'en conclus qu'il se fécondait vraisemblablement lui-même, et cette prévision fut confirmée par le développement de l'odeur polli- nique (spermatique) dans ses fleurs à un moment donné, ce qui me donna l’idée de rechercher les étamines là où on ne les avait pas signa- lées jusqu'alors. Je les trouvai sous les formes que je vais décrire. Réduites aux anthéres seulement, elles sont situées en face des sé- pales et cachées dans les cavités que forment les pièces du calice, d'ail- leurs normales. Leur couleur est rouge foncé, comme les sépales; elles présentent un tout petit support à peine visible à la loupe et sont insérées sur le rebord supérieur du disque : leurs dimensions sont un peu infé- rieures à celles des anthéres propres aux fleurs máles et hermaphrodites à longues étamines pourvues d'un filet normal. La structure anatomique de ces anthères ne m'a présenté rien d'anormal; elles ont deux loges et renferment un pollen normal, cependant j'ai constaté que dans une méme inflorescence toutes les fleurs ne sont pas fécondes, et, le plus souvent, ce sont celles du haut de l'inflorescence qui sont pleines de cellules polliniques, les autres restent stériles. Les dimensions du pollen, 356 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. là où il existe, sont mesurées à l'oculaire micrométrique, les suivantes : largeur 21 u, longueur de 30 à 34 p (1). Comparé au pollen des fleurs måles, j'ai trouvé que ce pollen ne pré- sentait aucune différence dans les dimensions, mais il n'en est pas de méme quand on compare le pollen de la forme hermaphrodite normale (dolichostémone) à celui de la forme que j'étudie ici et que j'appelle brachystémone. En effet, le premier m'a donné : largeur 23 y. et lon- gueur 34 à 41,5 p. Il résulte de cette observation que la réduction, dans les dimensions des anthéres de la forme brachystémone, n'a pas retenti sur les dimensions des grains de pollen ; ce qui permettra de comprendre que la fécondité de ces organites ne soit pas atteinte. Par ailleurs rien d'anormal entre les pollens des trois formes florales en ce qui touche à la constitution intime de la cellule fécondante. Ceci établi, j'ai voulu savoir si le cas du Caroubier brachystémone du Castellet (Var) n'était pas uneanomalie réduite à un seul ou à quelques rares cas. Voici le résultat de mon enquête. J] me fut facile de constater, dans la région méme du Var, oü j'avais trouvé mon premier sujet bra- chystémone, que cette condition se retrouve le plus fréquemment dans ce département. Je la rencontrai notamment dans le territoire de Bandol, quartier de la Vernette, propriété Pascalon. J'ai vu là, le 27 septembre, deux beaux Caroubiers brachystémones, l'un trés ancien et l'autre àgé de vingt ans, tous deux en fleur et en fruit simultanément. Le plus jeune provient des graines du plus ancien et date de 1870, ce qui établit net- tement la transmission par les graines de la forme florale qui fait l'objet de cette étude; ce point était assez important à établir. De plus, dans le eas de la propriété Pascalon, les deux arbres étant essentiellement brachystémones dans toutes leurs inflorescences et identiques de part et d'autre, la forme se transmet intégralement. Ce fait établirait déjà, si nous n'avions d'autres preuves, qu'iei l'intervention d'un pollen de la forme essentiellement màle ou de la forme dolichostylée n'est pas probable, car il est à peu prés certain que cette fécondation croisée aurait eu pour résultat de faire naitre des intermédiaires entre la forme sessile et la forme longue des étamines (2). Ces deux pieds, dont l'exa- men m'a paru si intéressant, sont féconds l'un et l'autre et donnent chaque année une abondante récolte (3). (1) v indique ici le millième de millimètre; je n'ai pas cru devoir me contenter du centième de millimètre à cause des faibles dimensions de ce pollen. (2) Un pied dolichostémone pur existe dans le voisinage à 9 kilométres Ss la pro- priété Pascalon, dans le domaine d'Espinassy (quartier de la Vernette). 5 (3) Je n'ai pas recherché les quelques pieds de Caroubier qu'on signale Vans le département des Bouches-du-Rhône, parce qu'ils n’y fleurissent pas toutes les années HECKEL. — SEXUALITÉ DU CERATONIA SILIQUA. 397 Plus loin, dans le même territoire de Bandol (quartier de Sainte- Tarnide), j'ai trouvé un groupe de six Caroubiers tous brachystémones et peu féconds. Ils donnent cependant des fruits, mais dans chaque inflo- rescence, ainsi que je l'ai constaté, il ne se trouve guére que deux fleurs au sommet qui soient pourvues d'étamines fertiles. Dans la commune du Beausset (quartier du Rouvé), j'ai trouvé égale- ment, le 15 septembre, deux beaux pieds hermaphrodites brachysté- mones en fleurs et en fruits. A la méme date, je trouve deux pieds de la méme forme florale dans la banlieue de Toulon, au fort d'Artigues (campagne de la Canore, chez M* Revest). Enfin, le 10 septembre, à Ollioules, à 12 kilometres de Toulon, j'ai trouvé 3 pieds de Caroubier : le premier situé à la sortie du villagesur la route du Bausset, à gauche, est entièrement mâle; les deux autres, séparés du premier par une col- line de 150 à 200 métres d'altitude et par une distance de 2 kilométres environ, sont tout prés de l'abattoir du village, dans une propriété sub- urbaine appelée le Caroubier et appartenant à M. Infernet, notaire dans ce chef-lieu de canton. Ils sont trés féconds l'un et l'autre, couverts de fruits et appartiennent l'un et l'autre à la forme brachystémone. Une particularité caractérise l'un d'eux : toutes les anthéres sont trés ré- duites et incolores, mais pleines de pollen la plupart. En somme, l'état dominant dans le Var, où les Caroubiers ont été introduits, est la forme exclusivement hermaphrodite brachystémone, avec variations dans la fécondité. Il s'agissait de savoir s'il en est de méme dans les Alpes-Maritimes, oü le Caroubier est spontaué. Dans ce but, je ne pouvais mieux faire que de m'adresser à notre éminent collègue M. Naudin, directeur de la villa Thuret, en lui indiquant mes observations : voici sa réponse à la date du 1° octobre : « Nous avons à la villa Thuret deux Caroubiers » en fleur, l'un complètement màle à longues élamines où l'ovaire est » réduit à unesaillie ponctiforme, ombilicale; l'autre hermaphrodite, » fertile et totalement brachystémone, c'est-à-dire à ovaire trés déve- » loppé et à étamines sessiles devant les piéces du calice. « Je me suis adressé, en outre, au D" Jeannel, de Villefranche, qui a, » dans son jardin, de vieux Caroubiers produisant chaque année une » abondante récolte. J'ai examiné les inflorescences de trois Caroubiers » de son jardin et d'un quatriéme qui croit dans la garigue voisine ; » tous les quatre sont hermaphrodites brachystémones et fertiles ». M. Naudin m'adressa des fleurs à l'appui de ses observations. D'autre part, j'ai prié M. Ie D' Sauvaigo, le savant bibliothécaire de et que la plupart ont grandement souffert des froids, sauf cependant à Ceyreste et à La Ciotat. M. Naudin m'écrit qu'à Collioure un Caroubier de ses semis a fleuri et était dolichostémone. 358 SÉANCE DU 11 NOVEMBRE 1892. la ville de Nice, qui s'occupe avec grand succès de la botanique de cette région, de vouloir bien examiner, au point de vue qui m'occupe, les Caroubiers spontanés qui croissent prés de Monaco, entre cette ville et Menton. Voici sa réponse à la date du 3 octobre : « Les conclusions de » ma course à travers les Caroubiers de ma région sont les suivantes : » 1° on rencontre en général un pied mâle sur neuf hermaphrodites; » 2 je n'ai pas trouvé jusqu'ici la forme hermaphrodite dolichosté- » mone (à longues étamines); 3° les tiges qui prennent naissance sur » une souche commune sont, les unes entièrement máles, les autres » entiérement hermaphrodites. Les deux formes florales ne sont jamais » mélées sur le méme pied. Les pieds hermaphrodites brachystémones » (à étamines. sessiles) produisent tous une grande quantité de fruits. » Le pollen est-il fécond? Vous le verrez sur les échantillons que je vous » envoie; vous pourrez le rechercher. : » Parmi les 60 pieds que j'ai examinés à Nice, Villefranche, Beau- » lieu, un seul Caroubier était entiérement màle. Tous les autres pré- » sentaient, sur le méme pied, ou les deux formes ou uniquement l'état » brachystémone ; ce dernier était le plus répandu. Il m'a été possible » de comprendre dans mon examen quelques pieds de Caroubier sau- » vage croissant dans l'interstice des rochers. » Il résulte de cette constatation qu'en ce qui concerne le département des Alpes-Maritimes, les choses se passent, tant sur les pieds de Ca- roubier sauvage que sur ceux qui y ont été introduits, à peu prés de la méme facon que dans le Var, que la forme hermaphrodite brachysté- mone y domine avec ou sans voisinage de mâles purs et que la première est féconde (cas du jardin du D' Jeannel) sans le secours de la dernière. Du reste, mon examen microscopique m'a prouvé que les brachysté- mones portent des étamines rouges, sessiles et fécondes le plus souvent. Il importait, en dernière analyse, de connaitre la manière d’être du Caroubier en Algérie, sa patrie. Pour étre utilement mis en mesure d'être fixé sur ce point, je m'adressai, en lui exposant l'état de la ques- tion en Provence, à M. le professeur Battandier, l'un des savants auteurs de la Flore d'Algérie. Voici sa réponse à la date du 1* septembre 1892 : « A la réception de votre lettre, j'ai visité les Caroubiers des » environs; je n'en ai pas trouvé d'hermaphrodite, tous les pieds femelles » ayant des étamines parfaitement stériles. » Je priai M. Battandier de m'envoyer ces fleurs femelles, et il m'en adressa de divers pieds : ja trouvé, dans les inflorescences provenant d'Algérie, le méme état que jai indiqué à l'examen des fleurs de Provence. Toutefois, je dois dire que, dans la méme grappe, le plus grand nombre de fleurs qui la com- posent sont stériles, mais on en trouve une ou deux au moins de fé- condes. HECKEL. — SEXUALITÉ DU CERATONIA SILIQUA. 359 Il semble que, là, l'état hermaphrodite brachystémone tend à passer à la condition essentiellement femelle. Telle est la situation. Il résulte en somme de cette étude que le Caroubier, en quelque lieu qu'on l'examine, est réduit comme sexualité à l'état màle et à l'état hermaphrodite (dolicho ou brachystémone). Il n'existe pas de fleurs femelles proprement dites, si ce n'est des herma- phrodites brachystémones dans lesquelles le pollen a avorté; cet avorte- ment ne se produit jamais, d'aprés mes observations, dans les dolicho- stémones dont toutes les étamines sont fécondes. Le végétal n'est donc pas polygame dioique, mais bien mâle et hermaphrodite à deux formes, toutefois il tend vers cet état polygame dioique sans l'avoir réalisé encore (1). D'autres plantes sont dans un cas analogue, par exemple le Cognassier à fleurs rouges du Japon (Chænomeles japonica Lindl.), dont certains individus sont absolument mâles et certains autres poly- games ayant fleurs mâles et femelles. Le Palmier nain pourrait avoir été hermaphrodite à une époque an- cienne, car on trouve parfois, sur des individus femelles, quelques fleurs qui portent des étamines. Le fameux Colebogyne paradoxa, longtemps tenu pour absolument dioique et qui doit son nom à la croyance à la parthénogénése, est dans le méme cas. Je erois devoir, en terminant, assurer que les fleurs à étamines courtes (brachystémones) ne doivent pas leur avortement partiel (réduction du filet) à un parasitisme quel qu'il soit. Le fait que je viens d'étudier ne se rattache donc en aucune façon aux phénomènes de castration parasi- sitaire si bien étudiés par MM. Giard et Magnin. Enfin, je dois dire encore que, malgré mes recherches persévérantes, je n’ai pu relever dans le Caroubier aucun caractère extérieur sensible dans les appareils végétatifs qui puisse faire reconnaître, en dehors de l'étude florale, la sexualité du pied qu'on envisage, soit mâle, soit her- maphrodite à longues ou à courtes étamines. (1) S'il fallait donner un nom approprié à cette distribution des sexes dans les fleurs du Caroubier, on pourrait dire que ce végétal est mâle hermaphrodite trioíque, car on trouve le plus souvent des pieds essentiellement mâles, d’autres essentielle- ment hermaphrodites dolichostémones, enfin d’autres essentiellement hermaphrodites brachystémones. 360 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1892. SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1892. PRÉSIDENCE DE M. PRILLIEUX. M. G. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 11 novembre dernier, dont la rédaction est adoptée. M. le Président, par suite de la présentation faite dans la pré- cédente séance, proclame membre de la Société : M. CosNrER, au château de Sauceux, par Senonches (Eure-et- Loir), présenté par MM. Prillieux et Malinvaud. M. Jeanpert fait à la Société la communication suivante : NOUVELLES LOCALITÉS DE PLANTES DES ENVIRONS DE PARIS, RÉCOLTÉES EN 1892; par M. JEANPERT. Viola palustris. — Étang de Guipereux. Polygala comosa. — Commun sur les friches calcaires entre Hericy et l’ancienne abbaye de Barbeaux. Sisymbrium officinale var. leiocarpum Guss. — Bords de la Marne à Charenton. Epilobium palustre. — Fontaines-Blanches, près Saint-Léger. Myriophyllum alterniflorum. — Ruisseau des Ponts-Quentins à Gam- baiseuil, près du Pont. Erica scoparia. — Près le carrefour de la Croix-Pater à Saint-Léger (déjà signalé par Tardieu, dans les bruyères de la Jaunière, au bois de la Chaumière, 5 avril 1853). Anchusa italica. — Près des carrières d'Argenteuil. Lithospermum arvense 6. ceruleum C. et G. — Décombres à Argen- teuil. Orobanche Teucrii F. Schultz. — Coteaux de Giverny, prés Vernon. Cirsium eriophorum. — Monthémafroy, prés Dammard (Aisne). Cirsium hybridum Koch. — Entre Silly-la-Poterie et le bois de Cresnes. Tragopogon major. — Carrières d'Argenteuil. Crepis pulchra. — Carrières d'Argenteuil. Rumex maximus. — Saint-Léger. Salix repens. — Étang de Guipereux. ROZE.— FÉCONDATION DES NAJAS ET CERATOPHYLLUM DEMERSUM. 361 Alisma ranunculoides. — Étang des Bruyères, près Gallais. Allium fallax. — Bords de la Seine à Carrières (très rare). Epipactis palustris. — Étang des Bruyères à Gallais. Liparis Leselii. — Étang d d’Angènes. — RR. Sparganium minimum. — Étang des Bruyères à Gallais. Rhynchospora alba. — Étang d’Angènes. — R. Heleocharis multicaulis. Entre Silly-la-Poterie et le bois de Cresnes. Ammophila arenaria. — Rocher Vert, à Nemours (naturalisé ?). Polystichum cristatum. — Étang de Guipereux. M. Roze fait à la Société la communication suivante : SUR LE MODE DE FÉCONDATION DU NAJAS MAJOR Roth ET DU CERATOPHYLLUM DEMERSUM L.; par M. E. ROZE. Dans son mémoire sur le genre Caulinia, Willdenow, il y après d’un siècle, rappelait d’abord que l’on considérait alors comme un axiome que les plantes phanérogames aquatiques devaient toutes élever leurs fleurs au-dessus de la surface de l'eau pour que la fécondation pt s'effectuer; il se demandait ensuite comment, chez le Najas et le Cera- tophyllum, les fleurs mâles pouvaient féconder les fleurs femelles dont elles étaient séparées, alors que ces plantes végétaient tout à fait sous l'eau, sans jamais élever leurs fleurs à sa surface? « Ayant, disait-il, vu seulement deux fois les fleurs du Ceratophyllum demersum et une seule fois celles du Najas minor, je suspendrai mon opinion sur un sujet à propos duquel nous pouvons à peine espérer d'arriver à la cer- titude, en raison de l'impraticabilité de faire de longues et satisfaisantes observations et expériences sur la surface agitée d'un lac ou dans une eau courante. En attendant, la seule manière d'expliquer la fécondation des plantes phanérogames fleurissant sous l'eau parait être ou d'admettre la solubilité de leur pollen dans ce liquide, ou du moins de reconnaitre que l'eau n'empéche pas le pistil de ces plantes de recevoir la substance fécondante des anthéres, ainsi que cela a lieu pour les végétaux qui fleurissent en plein air. Comme d'autres botanistes pourront étre plus heureux dans ces recherches, espérons qu'avec le temps on arrivera à une solution satisfaisante du probléme. » J'ai tenté, sinon de résoudre entiérement ce probléme, du moins de faire quelques observations qui pourraient aider à en trouver la solution. Le Journal de Botanique avait déjà inséré, dans son numéro du 15 novembre 1887, une Note résumant mes recherches sur le mode de 362 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 18992. fécondation du Zannichellia palustris L. Chez cette plante, complète- ment submergée, j'avais pu constater : 1" que les grains de pollen, recouverts d'une seule membrane (intine des auteurs), s'échappaient des deux loges de l'anthére, tenues en suspension par l'étamine de la fleur mâle juste au-dessus des pistils de la fleur femelle, pour tomber les uns après les autres sur ce que l'on considérait comme des stigmates ; 2° que ceux-ci, évasés en forme d'entonnoir et à surface parfaitement lisse, n'avaient d'autre fonction que de faciliter l'arrivée de ces grains de pollen jusqu'au canal stylaire où devait avoir lieu l'émission de leurs boyaux polliniques. Depuis lors, j'ai continué ces recherches sur les deux genres de plantes aquatiques, également submergées, dont parlait Willdenow, le Najas et le Ceratophyllum, pour observer le mode d'arrivée de leurs grains de pollen sur les pistils à féconder. Ce sont les premiers résultats de ces observations que je demande la permission d'exposer ici. Nasas MAJOn Roth. — Voyons d'abord comment, chez cette plante, sont constituées les fleurs mâles et les fleurs femelles. La fleur mâle, avant d’être complètement développée, a d’abord toutes les apparences de la fleur femelle rudimentaire. Puis le périanthe qui la recouvre se détache à son sommet: il se divise en quatre lobes qui s’infléchissent en s'enroulant légèrement sur eux-mêmes et mettent ainsi à nu les loges de l'anthére, qui s'ouvrent alors dans l'eau ambiante pour laisser échapper les grains polliniques. Ces grains de pollen sont à peu prés sphériques, d'un dia- mètre moyen de 40 p environ, et presque identiquement constitués, comme ceux du Zannichellia palustris, par une seule membrane enve- loppante hyaline (intine) renfermant un plasma trés granuleux qui leur donne une densité assez forte pour descendre au fond de l'eau. De son cóté, la fleur femelle est composée d'un ovaire surmonté de trois petites folioles persistantes, acuminées et soudées à la base, dont l'ensemble simule assez bien une sorte de calice entr'ouvert et à base infundibuliforme. Ces trois expansions stigmatoïdes couronnent un style trés court, mais dont le canal central, assez visible par transparence, à un diamètre d'environ 100 y, double tout au moins de celui des grains polliniques. J'ai d'ailleurs pu constater que ces faux stigmates à bords finement denticulés sont, comme chez le Zannichellia, composés d'un tissu cellulaire lisse, sans aspérités, disposé de méme pour laisser glisser jusqu'au canal stylaire les grains de pollen fécondateurs. La dioïcité du Najas major pourrait plus ou moins empêcher l'acte préliminaire de la fécondation de s'effectuer; mais il faut remarquer qu'en général les individus de cette espéce croissent au fond des eaux en touffes assez compactes où peuvent se trouver réunis les pieds mâles ROZE. — FÉCONDATION DES NAJAS ET CERATOPHYLLUM DEMERSUM. 363 et femelles, ce qui doit contribuer à la réussite de la fécondation. Du reste, les résultats de cette fécondation ne laissent que bien peu à désirer, car presque tous les pieds femelles présentent un fruit bien conformé à chaque articulation de la tige. Toutefois, il ne m'a pas été possible de vérifier les débuts de l'acte fécondateur, c'est-à-dire la chute du pollen sur les trois folioles stigmatoides qui couronnent l'ovaire, ni de m'assurer que le Najas major était bien une plante dioique. Cela tient à la fragilité méme de ses tiges « cassantes comme du verre », ainsi que l'avait déjà dit Willdenow. Je suis seulement surpris que Vaillant, puis Micheli se soient trompés à ce point de figurer tous deux cette espèce comme une plante monoique, ayant sur la méme tige les fleurs màles et les fleurs femelles. ÜERATOPHYLLUM DEMERSUM L. — Cette plante submergée présente cette particularité d'avoir une tige monoique qui porte une fleur femelle à sa partie supérieure et une ou deux fleurs mâles à quelque distance au-dessous, position des organes qui ne parait nullement favorable à la fécondation. Sur des échantillons recueillis dans le lac d'Enghien, en juillet dernier, en compagnie de notre trés obligeant confrere M. Bou- dier, j'étudiai tout d'abord, à l'aide d'un grossissement suffisant, la con- formation du pistil qui est composé, comme on le sait, d'un ovaire sur- monté d'un long style plus ou moins incliné ou courbé : je fus trés surpris de constater que le style était lisse dans toute sa longueur et qu'il n'était terminé par aucune apparence de stigmate. Je me deman- dais déjà de quelle facon les grains de pollen pouvaient réussir à faire pénétrer leurs tubes fécondateurs jusqu'à l'ovule, lorsque je m'apercus que les pistils observés avaient été déjà fécondés, ce qui me fut révélé par le développement de l'ovaire. Je fus assez heureux pour disposer d'échantillons de Ceratophyllum demersum non encore fécondés, mais prêts à l'être, et voici ce que je constatai. A la partie supérieure du style existe alors une dépression canaliculée (environ 1 centimètre de longueur sur 100 y de largeur), creusée depuis le sommet et jusqu'à l'axe de la colonne stylaire, pour se terminer inférieurement en une cavité peu profonde; les contours extérieurs de cette dépression varient quelque peu de forme suivant les sujets, mais jai pu la constater sur tous les pistils que j'ai pu observer à 1 époque de la fécondation. Or cette dépression me parait jouer ici le róle d'or- gane récepteur des grains de pollen, et j'avais conservé d'abord quelques doutes sur cette fonction que j'attribuais ainsi à priori à cette ouverture passagère qui semble disparaître aprés l'acte fécondateur, lorsque j'ap- pris que notre savant confrère M. Dutailly avait, de son côté, fait une observation fort intéressante sur le róle assez inattendu que jouaient en 364 SÉANCE DU 95 NOVEMBRE 1892. cela les anthéres des fleurs mâles. Voici, en effet, comment il résume cette observation (1) : « Les anthéres du Ceratophyllum, poussées par l'air renfermé dans les lacunes (immédiatement sous-jacentes) du trés court filet, se détachent successivement de ce filet et, grâce à d'autres lacunes aérifères situées dans leurs portions terminale et dorsale, lacunes qui leur servent de flotteur, montent à la surface de l'eau sans avoir ouvert leurs loges. Alors seulement s'opère la déhiscence de ces loges qui sont constamment tournées vers le bord ; et le pollen tombe, en une pluie légère, sur la fleur femelle». J'avais bien assisté à ce détachement successif, mais assez lent, des anthéres, mais je l'attribuais à tort à un défaut de vitalité de ces organes dans les éprouvettes assez étroites oü je maintenais mes tiges de Ceratophyllum pour les observer. Je dois cepen- dant consigner ici un autre fait que j'ai pu constater sur des anthères adultes, c'est que la déhiscence de leurs deux loges s'effectue par une fente longitudinale, et que des grains de pollen sortis de ces anthères dans l'eau et conservés dans ce liquide m'ont présenté, au bout de six heures, des tubes germinatifs de longueur trés différente, quelques- uns dépassant à peine une ou deux fois le diamétre des grains de pollen qui est en moyenne d'environ 50 p, et d'autres le dépassant près de dix fois. Quoi qu'il en soit, voici comment peuvent maintenant s'expliquer les préliminaires de la fécondation chez le Ceratophyllum demersum. A l'époque de l'année où cette plante doit se féconder, ses tiges appa- raissent tout prés de la surface de l'eau; leur parlie supérieure s'incline méme quelque peu au-dessous du niveau du liquide, de telle sorte que le pistil également incliné présente ouverte la cavité apicale du style. Il suffit que les anthéres flottant sur l'eau puissent glisser à sa surface, en laissant tomber les grains de pollen au-dessus de cette ouverture; pour que l'acte fécondateur soit assuré de se produire. Et l'on peut dire, du reste, que cette opération ne se fait pas sans quelque difficulté, car il est assez rare de récolter des fruits du Ceratophyllum demersum. Tels sont les faits que je désirais signaler à l'attention de la Société et qui me paraissent répondre en partie à la question que se posait Willdenow, de constater que l'eau n'empéche pas le pistil des plantes submergées de recevoir la substance fécondante de leurs anthères. M. G. Bonnier fait à la Société la communication suivante : (1) Bull. de la Soc. Linnéenne de Paris, n* 132, p. 1056 (3 aoüt 1892). BONNIER. — RENFLEMENT MOTEUR DES SENSITIVES. 365 SUR LES VARIATIONS DE PRESSION DU RENFLEMENT MOTEUR DES SENSITIVES A L'ÉTAT NORMAL ET SOUS L'INFLUENCE DU CHLOROFORME; par ME. Gaston BONNIER.” J'ai fait cette année un certain nombre d'expériences sur la Sensi- tive; j'en ai donné le détail dans un autre Recueil (1). Je présente aujourd'hui à la Société quelques observations relatives au méme sujet, dont je n'ai pas parlé dans le travail que je viens de citer ou qui ne s'y trouvent que brièvement résumées. Je ne me suis pas proposé de reprendre les expériences nombreuses qui ont été faites au sujet des mouvements des feuilles de cette curieuse plante et je ne veux pas discuter pour le moment les diverses hypothèses qui ont été successivement émises afin d'en donner l'explication. Mon but a été de chercher à mettre en évidence des faits d'un nouvel ordre qui, ajoutés aux faits déjà connus, pourront contribuer à donner la solution de ce probléme de physiologie végétale. 1° Variations de la pression à l'état normal. — Si Yon met, avec toutes les précautions nécessaires, un manomètre à pointe effilée en communication avec les tissus de la Sensitive, de façon que la pointe soit insérée dans la base du renflement moteur, on peut arriver à observer des variations réguliéres de pression dans ce manométre, et ces variations sont dans un certain rapport avec les mouvements natu- rels des feuilles pendant la nuit et pendant le jour. Plusieurs Sensitives comparables placées dans une serre, au mois de septembre, ayant chacune un manomètre fonctionnant régulièrement, ont été observées à intervalles successifs. Chez toutes ces plantes, les pressions ont varié dans le même sens, après une période préliminaire de trouble, inégale pour chacune d'elles et qui précède le fonctionne- ment régulier. Je citerai les observations suivantes se rapportant à l’une de ces plantes; T indiquant la température; H, la pression atmosphé- tique ; m, la pression. Sept heures du matin : le pétiole commun des feuilles est très re- dressé, les pétioles secondaires sont assez écartés et les folioles sont encore à demi entr'ouvertes ; on a : T=14 H—762,5 m——11"",5 A neuf heures du matin, le pétiole commun est à sa position maxi- (1) Gaston Bonnier, Recherches expérimentales sur les variations de pression dans la Sensitive (Revue générale de Botanique, 1892, t. IV, p. 513). 366 SÉANCE DU 29 NOVEMBRE 1892. mum de redressement, les pétioles secondaires sont plus écartés qu'avant et les folioles forment entre elles un angle d'environ 160°; on a : Ft H—1055 Mm — 82m0 A deux heures du soir, le pétiole commun est un peu abaissé, mais les pétioles secondaires et les folioles ont conservé leur maximum d'écartement; on a : TS 50: H 1620 m= - 90 À quatre heures et demie du soir, le pétiole commun est déjà très abaissé, les pétioles secondaires rapprochés et les folioles ne font plus entre elles qu'un angle trés aigu; on a : T—E* H 630 m= 12mm) Dans une autre série d'expériences, les valeurs de m successives pour les variations analogues des mouvements des feuilles ont été les sui- vantes : 9 heures du matin... T—25 H—755,0 m——16"",0 11 — JS HP. H- D50 m— 70 Midi os ea aa TE H= 7550 m= — BU 2 heures du soir... T= 2575 H= 1545 m= P P0 Io 2e T—9455 H—75400 m-—4- 4™ 25 8 h. 40 min. — I ue H — 1555: m= 40m0 Cinq autres séries d'observations ont donné les mêmes résultats et montrent que les variations des mouvements du pétiole commun sont en corrélation avec les variations de pression du renflement moteur. Au redressement matinal du pétiole commun correspond une élévation de la pression; à son oscillation en sens contraire, vers le milieu de la journée, correspond une légère diminution de pression suivie du relève- ment de la pression quand le pétiole se relève; enfin à son abaissement du soir, avant la tombée de la nuit, correspond une diminution de pres- sion qui va en s'aecentuant jusqu'au milieu de la nuit (1). 2° Variations de la pression sous l'influence des anesthésiques. — J'ai fait d'autres expériences en soumettant les Sensitives à l'action du chloroforme. Je citerai par exemple une de ces expériences. Deux Sensitives comparables sont placées sous des cloches fermées (1) Les variations de la pression traduisent done, mais avec un certain retard, les variations des mouvemeuts de la feuille tels qu'ils ont été décrits par Paul Bert, dans ses Recherches sur les mouvements de la Sensitive (Mémoires de la Société des sciences physiques et naturelles de Bordeaux, 1866, p. 12 du tirage à part). BONNIER. — RENFLEMENT MOTEUR DES SENSITIVES. 367 vers le haut par de la ouate peu serrée pour permettre le renouvelle- ment de l'air; chaque cloche renferme un thermomètre et peut être re- couverte d’un écran de papier noir. Les Sensitives en pots portent des manomeétres insérés à la base de leur renflement moteur, et l’on peut viser successivement avec une lunette ce manométre et une règle gra- duée verticale. On met dans l'une des cloches une proportion de chloroforme telle que tous les mouvements des feuilles soient abolis. Les Sensitives étant au commencement de l'expérience à l'état de veille, celle qui est anes- thésiée restera à l'état de veille dans l'obscurité. Si l'on désigne par T la température de l'air des cloches, par H la pression atmosphérique, par Me la pression indiquée par le manométre de la Sensitive chloroformée et par »« la pression indiquée par le manomètre de la Sensitive témoin, on a, le chloroforme ayant été mis à 9 heures 15 minutes : 9 h.45 m.maüin. T=2% 5 H—1700—5 m= — 1m m=- m 4 b. 45 m. soir.. T--929525 H= 7607m 0 m — 4m5 M= pu On touche avec une baguette par le haut des cloches, et on voit que la Sensitive chloroformée a encore des mouvements; l’anesthésie n’est pas complète : 2 h. 45 m. soir.. T—419»75 H—76000,0 m,——7"0,5 m,——9»»5 On constate aprés cette lecture qu'aucun mouvement ne se produit plus dans la Sensitive anesthésiée. 3 h. 45 m.soir.. T—19,5 H—759»5 m,—-—— mm5 m, =— 14mm Le lendemain on a : 9 heures matin. T—14,5 H—7557» m, ——11"" m =— 15,5 11 -= T—18 ^ H—755» m,——11"" m =— 6,5 1 heure soir... T24, 5 H—755*» Q——— em mt 0,5 9 — soir... T-—2555 H—7549-»5 ,—— 6m m,—.--11" On enlève les cloches et, au bout de trois heures, la Sensitive anes- thésiée ayant repris ses mouvements normaux, une nouvelle série de lectures fait voir que les variations de pression dans les deux plantes sont redevenues comparables. On obtiendrait des résultats analogues en prenant pour point de départ des Sensitives à l'état de sommeil, mais alors la pression demeu- rerait plus basse, touten variant peu, chez les Sensitives chloroformées. Il résulte de toutes ces expériences que : 368 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1892. Lorsqu'on maintient par un anesthésique une feuille de Sensitive dans une position donnée, les variations de pression du renflement moteur sont beaucoup moins grandes qu'à l'état normal. M. Russell fait à la Société la communication suivante : ÉTUDE D'UN PISTIL BI-CARPELLÉ DE HARICOT, par M. W. RUSSELL (1). En général les pistils, par suite de la compression qu’ils éprouvent de la part des autres appendices de la fleur, sont plus sujets à des ré- ductions dans le nombre des carpelles qui les constituent qu’à des mul- tiplications de ces organes. Les exceptions sont presque toujours four- nies par des plantes qui ont augmenté occasionnellement le nombre de leurs autres piéces florales, ou bien dont les étamines se sont transfor- mées en carpelles. Plus rarement, l'augmentation est due à une simple multiplication, sans modification aucune des autres verticilles floraux. C'est un cas de ce genre qu'il m'a été donné d'étudier. L'anomalie consistait dans le dédoublement du pistil chez le Haricot cultivé (Phaseolus vulgaris). De ce fait, le fruit fortement courbé en faux était composé de deux gousses : l'une antérieure, l'autre posté- rieure, unies étroitement sur une certaine étendue (2). Les recherches bibliographiques que j'ai pu faire ne m'ont fourni que peu de renseignements sur cette monstruosité. Elle n'a, en effet, été signalée que par Cramer (3) et par Masters (4), mais ni l'un ni l'autre de ces botanistes n'en ont donné de description. La première chose qui frappait quand on examinait ce fruit double, c'est la dissemblance des deux carpelles dont il était composé. L'un, dont la nervure dorsale était tournée vers la bractée axillante et qui re- présentait par conséquent le carpelle normal, avait à peine deux centi- mètres de long; flasque et à demi desséché, il semblait être un organe atrophié, une sorte de prolifération de l'autre carpelle. Celui-ci, au contraire, d'une longueur de près de 7 centimètres, paraissait avoir accaparé à son profit la plus grande partie des substances nutritives destinées au carpelle normal; car lui seul avait pu donner naissance à des ovules. (1) Ce travail a été fait au laboratoire de botanique à la Sorbonne, dirigé par M. Gaston Bonnier. (2) Ce fruit anormal a été recueilli par notre confrère M. E. Niel, de Rouen. (3) €. Cramer, Bildungsabweichungen bei einigen wichtigeren Pflansenfamilien, p. 99. Zürich, 1864. (4) M. T. Masters, Vegetable Teratology, p. 364. London, 1869. RUSSELL, — PISTIL BI-CARPELLÉ DE HARICOT. 369 En ouvrant le carpelle surnuméraire, on pouvait voir que les ovules ne s'étaient formés que dans sa partie libre; ils manquaient dans toute la portion commune avec le carpelle normal. L'étude anatomique, en effet, permettait de reconnaître que, dans cette région, les bords des feuilles carpellaires se réfléchissaient à l'intérieur d'une loge ovarienne unique, sous forme de minces lames ne portant aucun rudiment de bourrelet placentaire. En suivant la course des faisceaux, il élait facile d'établir les rapports que contractaient ensemble les carpelles; ainsi, dans leur région basi- laire, on pouvait observer qu'ils n'étaient unis que par leur parenchyme, tandis que plus haut leurs faisceaux latéraux, au nombre d'une paire pour chaque carpelle, s’accolaient deux à deux, de manière à former deux gros cordons vasculaires cheminant, l'un à droite, l'autre à gauche, le long des sutures carpellaires. D'abord indépendants et à peu prés paralléles, ces cordons vasculaires, en se rapprochant de l'extrémité du carpelle normal, commençaient à s'infléchir l'un vers l'autre, et, lorsque la fermeture complète des carpelles était opérée, se réunissaient en une colonne médiane unique. Cette colonne vasculaire, entourée d'une mince gaine de parenchyme, maintenait pendant quelque temps les carpelles en contact et finalement se dédoublait pour former la nervure ventrale (marginales rapprochées) de chacun d'eux (1). Les faisceaux latéraux ainsi groupés en une seule colonne avaient néanmoins conservé leur orientation, c'est-à-dire qu'ils avaient leur liber tourné vers l'extérieur et leur bois vers l'intérieur; il s'ensuivait qu'en coupes transversales le faisceau unique résultant de leur union était composé de deux arcs libéro-ligneux adossés par leur portion ligneuse convexe et avait de la sorte assez bien la forme d'un X. Quand arrivait la séparation définitive des deux carpelles, la moitié antérieure de cet X passait dans le carpelle normal, tandis que l'autre moitié entrait dans la nervure ventrale du carpelle surnuméraire. Au point de vue histologique, le carpelle surnuméraire ne différait du carpelle normal que par l'augmentation du nombre et de la gran- deur de ses éléments; les faisceaux, entre autres, avaient éprouvé chez le carpelle normal une réduction considérable, leurs vaisseaux étaient rares et de trés petit calibre, et leur liber à peu prés nul. L'apparition d'un carpelle surnuméraire chez le Haricot, assez fré- quente d'aprés Masters (2), doit-elle étre considérée comme un perfec- tionnement, comme une sorte de tendance pour cette plante à réaliser dans son pistil le type cinq qui s'observe normalement, on le sait, (1) Dans les pistils à un carpelle des Papilionacées, les faisceaux latéraux s'ac- colent des la base du carpelle en un faisceau unique. (2) Loc. cit. T. XXXIX. (SÉANCES) 24 310 SÉANCE DU 95 NovEMBRE 1892. chez quelques Papilionacées exotiques, l’Aflonsea juglandifolia, par exemple (1)? Je crois qu'il n'en est rien et que l'on se trouve en présence d'une pure anomalie. En effet, si l'aceroissement du nombre des carpelles était l'indice d'un perfectionnement de l'appareil floral, l'introduction du carpelle surnuméraire ne devrait pas étre une cause de géne pour le carpelle normal. Bien au contraire, l'un et l'autre devraient concourir au méme degré à assurer la multiplication de la plante en formant le plus grand nombre d'ovules possible. Ces conditions n'étant pas remplies par le carpelle normal qui était entiérement stérile, ni par le carpelle surnuméraire en partie infertile, on peut conclure, à mon avis, que l'ap- parition d'un deuxième carpelle chez le Haricot, loin d’être un per- fectionnement, constitue un phénomène tératologique préjudiciable à la plante. M. Fernand Camus, en son nom et au nom de M. Em. Bureau, présente un échantillon de Fontinalis Kindbergii Ren. et Card. forma robustior Card., recueilli en Loire-Inférieure. Il donne quelques explications sur la curieuse distribution géographique de cette espèce nouvelle pour la France. M. Prillieux fait à la Société la communication suivante : INTUMESCENCES SUR LES FEUILLES D'OEILLETS MALADES; par M. Éd. PRILLIEUX. Les cultures d'(Killet, fort importantes aux environs de Cannes, ont été cette année atteintes de maladies qui ont causé d'importants dom- mages et sur la nature desquelles j'ai été consulté par le professeur d'agriculture du département des Hautes-Alpes, M. Belle. L'une est due au Nématode de la Betterave (Heterodera Schachtii) qui attaque les racines de l'(Eillet aussi bien que celles de la Betterave et de bien d'autres plantes encore. M. Kühn l'avait reconnu pour beau- coup d'espéces cultivées, mais l'Œillet n'était pas du nombre de celles qu'il avait vues envahies par l’Heterodera. Une autre maladie des (Eillets m'a encore été signalée par M. Belle; elle a pris, dans les jardins de Cannes, un développement considérable. On l'avait déjà remarquée depuis deux ou trois ans; mais on n'y attachait aucune importance, le nombre des pieds atteints étant insignifiant. Ce n'est que cette année qu'elle a attiré l'attention par la rapidité avec (1) Duchartre, Éléments de Botanique. Paris, 1885. PRILLIEUX. — INTUMESCENCES DES FEUILLES D'(EILLETS MALADES. 9371 laquelle elle à détruit certains carrés. On peut estimer qu’à Cannes 15 000 pieds ont été détruits; à Nice et à Antibes, cette maladie existe aussi, mais ses dégâts sont jusqu'à présent peu importants. En hiver et au printemps, la maladie est presque stationnaire; elle ne s'étend que plus tard, Cest au mois d'aoüt et de septembre qu'elle fait le plus de ravages. A cette époque les pieds atteints sont comme fou- droyés; dans l’espace de vingt-quatre heures on en a ramassé jusqu'à 80 sur un seul carré. On n'a remarqué rien d'avance d'anormal sur les plantes qui mouraient ainsi; leur végétation paraissait identique à celle des autres. Ce n'est qu'une demi-journée avant leur mort que leur feuil- lage commençait à se faner; si l'on arrachait alors les pieds, on voyait que la plupart des racines étaient altérées : souvent le collet était atteint d'un commencement de pourriture. On ne trouvait sur les pieds malades aucun Nématode, ni Heterodera sur les racines, ni Tylenchus dans les feuilles. Je n'y ai pas observé non plus de Champignon parasite auquel on püt attribuer le mal; çà et là seulement, sur les feuilles, de fort inof- fensives taches de rouille dues à la forme Uredo de l Uromyces caryo- phillinus. Mais, en examinant attentivement les feuilles, je fus frappé de l'existence à leur surface de petites élévations, sortes de verrues peu marquées, peu frappantes mais répandues en trés grand nombre et cor- respondant chacune à une tache jaunàtre tres nette, surtout quand on examinait la feuille par transparence, parce que la lumiere traversait ces places, tandis que le reste de la feuille était opaque. Sur des coupes transversales de la feuille passant par ces points, j'ai pu reconnaitre que la saillie de la surface était due à un excès de crois- sance des cellules de la couche en palissade qui, en ces places, étaient plus grandes, plus gonflées et non seulement faisaient bomber l'épiderme mais se serraient les unes contre les autres de fagon à ne pas laisser entre elles de méats pleins d'air comme on en voit dans la feuille nor- male. Cette altération de la feuille de l'(Eillet me parait bien correspondre au phénomène décrit par MM. Alten et Jännicke (1) sur les feuilles du Camellia, et qu'ils décrivent comme des infiltrations pathologiques dues à ce que la plante s'est trouvée dans des conditions oü l'absorption de l'eau par les racines l'emportait sur la transpiration, et d'autre part à ce que M. Sorauer avait antérieurement désigné sous le nom d'Intumes- cences des feuilles en en donnant d'assez mombreux exemples (Cassia, Vitis, Hedera, Aralia, Panax, Camellia, Eucalyptus, Solanum, Ficus), et dont il a attribué la production (2) à ce que les individus sur (1) Voy. Botanische Centralblatt, XLVIU, p. 25 (1891). (2) Botanische Zeitung, 1890, p. 241. 372 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1892. lesquels se produisent les intumescences ont une activité assimilatrice fort amoindrie quand ils sont en même temps placés dans des conditions qui produisent une turgescence anormale des tissus. En général on peut, selon M. Sorauer, considérer la production des intumescences comme le symptôme d'un trouble dù à un excès d'eau dans des tissus qui n'ont qu'une faible puissance d'assimilation. Il les a vues se produire presque toujours à l'automne quand l'activité de la végétation est déjà presque éteinte, et en été seulement dans les plantes forcées (Vignes) qui ont été amenées prématurément au terme de leur végétation. J'ai communiqué à M. Belle l'opinion exprimée par M. Sorauer sur les conditions de l'apparition des intumescences en lui demandant si l'examen des cultures d'(Eillets malades à Cannes lui paraissait confir- mer ou infirmer l'opinion du savant allemand. Je désire faire connaitre à la Société les renseignements que j'ai reçus de lui à ce sujet Les terrains de Cannes sont formés par la décomposition de roches primitives ; ils sont naturellement pauvres en chaux et en acide phos- phorique. La restitution des éléments fertilisants enlevés par les plantes n'a lieu que sous forme de fumier ; les chaulages, les engrais phosphatés ne sont pas employés, les éléments fertilisants sont done mal équilibrés. D'un autre cóté, ces terrains siliceux, perméables, ne fixent presque pas les engrais et, comme on arrose trés copieusement pendant l'été, ils sont entrainés en grande partie par les eaux de drainage. L'épuisement du sol peut mème devenir presque complet. Les plantes, par suite, peuvent ne pas trouver à la fin de l'été, malgré Ia grande quantité d'eau qu'elles absorbent, les éléments nutritifs nécessaires à leur accroissement. La production des intumescences dans de telles conditions pourrait s'expliquer conformément à l'opinion de M. Sorauer, bien qu'au moment de l'année où elles se montrent les plantes devraient être douées d'une grande activité vitale. Si cette hypothèse était vraie, le remède du mal serait aisé. Il n'y aurait qu'à donner au sol une quantité suffisante de chaux et d'acide phosphorique, tout en continuant l'emploi du fumier et en ménageant un peu plus l'arrosage pendant l'été. C'est ce que va faire faire M. Belle; on reconnaitra l'an prochain si ces opérations peuvent faire disparaitre la maladie. M. le Secrétaire général communique à la Société, au nom de M. l'abbé Hue, le travail suivant : HUE. — LICHENS DES GRÈVES DE LA MOSELLE. 313 LICHENS DES GRÈVES DE LA MOSELLE, ENTRE MÉRÉVILLE ET PONT-SAINT-VINCENT, MESSEIN ET NEUVES-MAISONS (MEURTHE-ET-MOSELLE); par M. Pabbe HUE. Pourquoi, dira-t-on, publier la nomenclature des Lichens de ce petit coin de la Lorraine, et quel intérét peuvent-ils présenter? D'abord, là se rencontrent plusieurs espèces et variétés qui n'ont pas encore été signalées dans le département de Meurthe-et-Moselle ; puis cet ensemble de Lichens, nés depuis quelques années seulement, disparaitront dans un avenir assez rapproché. Les cailloux roulés qui les portent com- mencent à se couvrir de Mousses, principalement de Bryum argenteum, et de Lichens à thalle foliacé, surtout de Peltigera rufescens Hoffm. ; la terre végétale ne tardera pas à s'y former et les grèves actuelles devien- dront des prairies. Il est donc intéressant pour la science de faire con- naitre les espèces de Lichens qui végètent actuellement sur ces grèves, et il y aura également un intérêt scientifique à rechercher dans quelques années si ces espèces se retrouvent sur les grèves que la Moselle laisse actuellement à découvert. Depuis combien de temps ces Lichens ont-ils commencé à se former? I] m'est impossible de le préciser : tout ce que Je puis dire, c'est que pendant mon séjour au chàteau de Ludre, de 1879 à 1888, j'ai parcouru plusieurs fois ces gréves sans y remarquer d'autres Lichens que des Verrucaria nigrescens Pers. en assez pauvre état. Les plus anciens de ces Lichens, en laissant de côté les Peltigera et les Cla- donia, ne dateraient donc que de quatre ou cinq ans, six ou sept ans au plus, et il est facile de constater qu'en ce moment ils naissent en grande quantité. Enfin ces Lichens sont encore dignes de l'attention des liché- nologues par leur mode de végétation; presque tous en effet, qu'ils soient foliacés ou crustacés, affectent la forme orbiculaire. ll n'est peut-être pas inutile d'indiquer la situation de ces grèves el d'expliquer comment elles se sont formées. La Moselle, aprés avoir longé le village de Flavigny et baigné les collines sur lesqueiles sont bàtis les villages de Richardmesnil et de Méréville, en coulant du sud-est au nord-ouest, arrive en face d'un petit plateau qui porte le bois dit de Grévotte. Là, elle se trouve repoussée par les collines et les roches d'Afrique qui bordent le plateau séparant son bassin de celui de la Meurthe, Elle prend alors son cours de l'est à l'ouest et continue à avan- cer ainsi, en faisant de nombreux lacets, jusqu'à ce qu'elle parvienne à l'étrauglement formé d'un cóté par le prolongement de la colline de Sainte-Barbe, à la hase de laquelle est Pont-Saint-Vincent, et de l'autre côté par le plateau de la forêt de Haye, entre les villages de 314 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1892. Sexey-aux-Forges et de Marron. Aprés avoir franchi cet étranglement, la riviére se dirige vers Toul. En face de l'endroit où la Moselle change de direction, dans le bois de Grévotte changé en parc, M. le comte de Ludre a fait édifier, il y a vingt-cinq ans, un beau chàteau du style Louis XIII. De ce château au village de Sexey-aux-Forges, la rivière traverse une plaine dont l'alti- tude est d'environ 225 mètres, et qui, à vol d'oiseau, mesure à peu prés 8 kilométres de longueur sur de 2 à 3 de largeur. Cette plaine se trouve coupée, en deux parties presque égales, par le pont du chemin de fer de Nancy à Chalindrey et par celui qui relie Neuves-Maisons à Pont-Saint- Vincent. Nous n'avons pas à nous occuper de la seconde partie, c'est-à- dire de celle qui s'étend entre ces ponts et le village de Sexey-aux- Forges : là, la Moselle canalisée coule dans un lit fixé par la main des hommes. Mais que son cours est changeant entre le pont de Méréville, situé en face du château de Ludre, et celui de Pont-Saint-Vincent! Si nous consultons le riche chartrier de la famille de Ludre, nous appre- nons qu'il y a quelques siècles elle baignait le pied des murs du château de Richardmesnil et que vers 1750 elle faisait tourner à Messein les roues d'un moulin, dont la maison existe encore, mais qui, comme le chàteau, est maintenant à plusieurs centaines de mètres du lit actuel de la riviére. Si vous interrogez les vieillards de la localité, ils vous diront qu'ils ont vu plusieurs fois la Moselle modifier sa direction et qu'en 1834 elle passait encore dans le bas de Messein. Du reste, parcourez cette plaine, vous trouverez cà et là des « mortes », c'est-à-dire de longues mares remplies d'eau, et des dépressions de terrain qui indiquent, les unes et les autres, d'anciens lits de la rivière : c’est ainsi que l'on voit qu'il fut un temps où elle longeait Moulin-Bois, dans la partie qui confine au confluent du Madon et de la Moselle. Du reste, toute cette plaine, qui est en partie en prairies et en partie en champs cultivés, ne présente presque partout qu'une légère couche de terre végétale reposant sur un lit de grèves. Enfin, en 1873, quand furent commencés les travaux du canal de l'Est, les ingénieurs supprimérent un des deux bras que la Moselle avait alors dans les prairies de Messein, celui de droite, et depuis cette époque le bras gauche est devenu son lit unique. Mais, au lieu de le suivre tranquillement, elle enleva, tantót à droite, tantót à gauche, quelques hectares de prairies, abandonnant du côté opposé de grands bancs de gréves. C'est sur ces cailloux roulés, laissés à découvert il y a vingt ans, que végètent les Lichens qui font l’objet de cette étude. La Moselle, aprés avoir coulé pendant quelques années dans le lit qu'elle s'était creusé, recommence depuis quatre ou cinq ans à détruire ses berges et à faire de nouveaux dépôts de cailloux roulés. Il serait certai- nement intéressant de visiter de temps en temps ces bancs de grèves er HUE. — LICHENS DES GRÈVES DE LA MOSELLE. 315 voie de formation et de constater à quel moment ils commenceront à se couvrir de Lichens. Déjà on y voit apparaitre quelques Phanérogames enfoncant leurs racines dans le sable mêlé aux galets, les deux OEno- thera et surtout PO. biennis, les Polygonum Hydropiper et mite, le Senecio viscosus, la Saponaria officinalis, ete., qui sont là les pre- miers pionniers de la végétation. 1. Collema pulposum Ach. — Sur la terre qui entoure les grèves de la rive droite de la Moselle; stérile. 2. Stercocaulon tomentosum Laur. — Sur le sable et les cailloux roulés des gréves des deux rives de la Moselle. Sur la rive droite, les podétions d'un gris glaucescent, trés ramifiés dans le bas, forment de petits buissons hauts de 2 à 3 centimètres et larges de 4 à 5; ils sont couverts, dès la base, d'un côté de granulations, prenant souvent la forme de squamules, crénelées avec des crénelures plus blanches que le disque, ou agglomérées en forme de verrues, et en dessous d'un tomentum épais. La potasse jaunit ces granulations et est sans aclion sur l'axe des podétions. Les apothécies, trés nombreuses, terminales et surtout latérales, sont d'abord concaves, puis entourées d'un bord plus pâle que le disque qui est rougeàtre ou brun, et ce bord finit par disparaitre; les paraphyses sont simples, ni rameuses, ni arti- culées, et un peu renflées au sommet; les spores sont incolores. droites ou un peu courbées, ou encore flexueuses, 1-2, plus souvent 3, et parfois 5-septées, longues de 0,020-40, et larges de 0,0025-40 millimètres. L'iode bleuit la gélatine hyméniale, puis obscurcit; si l’on enlève l'excès du réactif, on apercoit cà et là une teinte rouge vineux. Ces échantillons sont une forme du St. tomentosum Laur., se distin- guant du type par leurs nombreuses ramifications et leurs granulations descendant jusqu'au bas des podétions; ils se rapprochent du St. alpi- num Laur. et s'en distinguent, du premier coup d'œil, par le tomentum épais de la face intérieure de leurs podétions. Il me semble que l'exsic- cata n° 157 de M. l'abbé Harmand, que j'ai d'abord nommé avec lui St. tomentosum var. alpinum (Laur.), doit être regardé comme apparte- nant au type à cause de son tomentum épais. Les exemplaires que j'ai récoltés sur la rive gauche de la Moselle se rapprocheraient davantage de cette variété alpinum par leurs granulations plus serrées et leur tomentum moins épais; je crois néanmoins que l'on ne doit les regar- der que comme une des nombreuses formes que peut revétir ce Lichen. C'est la première fois que cette espèce est signalée dans le département de Meurthe-et-Moselle. 316 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1892. 3. Cladonia pyxidata f. simplex Hoffm.— Sur le sable entre les cailloux roulés des grèves de la rive droite de la Moselle; stérile. 4. Cladonia cariosa Floerke; l'abbé Harmand exsicc. n° 174. — Gréves de la rive droite de la Moselle, dans la partie qui commence à se couvrir de terre. Thalle bien développé dans toutes ses parties et jaunissant par la potasse, portant de nombreuses apothécies. La plupart de ces échantil- lons ressemblent à l'exsiccata 1027^ de M. le D* Arnold, mais certains ont les podétions garnis de squamules comme dans les exsiccatas n** 627 et 1100 de M. Zwackh. D. Cladonia fimbriata f. tubæformis (Hoffm.). — Sur la terre mélée aux gréves des deux rives de la Moselle. — var. abortiva Ach. et var. subcornuta Nyl. — Méme station. 6. Cladonia furcata Hoffm.— Au milieu du Peltigera rufescens Hoffm. dans les parties des gréves de la rive droite qui commencent à se couvrir de terre; stérile. 7. Cladonia pungens Ach. — Commun dans les prairies de Messein et dans les gréves des deux rives de la Moselle qui se couvrent de terre; rarement fructtfié. 8. Evernia Prunastri f. terrestris Nyl. — Commun sur les cailloux roulés et le sable des gréves des deux rives de la Moselle. Thalle en grande partie ascendant, jauràtre, rarement grisâtre, presque concolore des deux cótés, sans sorédies dans les jeunes échantillons ; avec quelques sorédies marginales sur ceux qui sont plus âgés; stérile. 9. Parmelia eaperata Ach. — Assez rare sur les cailloux roulés des gréves des deux rives de la Moselle. Le thalle de ces échantillons est peu développé et n'a que 2 ou 3 cen- timétres de diamétre. Il en est de méme pour les Parmelia qui suivent; stérile. 10. Parmelia saxatilis Ach. — Méme station. 11. Parmelia sorediata Nyl. — Même station. Thalle orbiculaire (diam. 4 à 2 cent.), couvert de petites sorédies blanches naissantes, insensibles, comme la médulle, à l'action du chlo- rure de chaux; stérile comme le précédent. 12. Parmelia physodes Ach. — Méme station; rare et stérile. 13. Peltigera canina Var. leucorrbiza lloerke; l'abbé Harmand Observ. Flore lichen. Lorraine, II, p. 11. — Sur les anciennes greves de la rive gauche de la Moselle ; fertile. HUE. — LICHENS DES GRÈVES DE LA MOSELLE. 311 14. Peltigera rufescens Hoffm. — Très commun sur les parties couvertes d'un peu de terre, et parfois sur les cailloux roulés des gréves des deux rives de la Moselle. Certains échantillons sont tout couverts de pruine blanche, comme ceux que l'on recueille sur le calcaire. Pour les autres on peut distinguer deux formes : l'une, la plus fréquente, présente un thalle à lobes assez étroits, brunis, opaques (1), et plus ou moins couverts en dessus de pruine blanche, avec des apothécies excessivement nombreuses, portées par de petits lobes recouverts d'un tomentum trés blanc, lequel disparait à mesure que les apothécies croissent. A la page inférieure du thalle, on voit des veines et des rhizines brunes et méme noires, les premiéres mon- tant en se décolorant jusque sous les apothécies. Celles-ci, d'abord repliées de haut en bas et en dedans, s'enroulent ensuite à droite et à gauche et en dehors, et, enfin, se fendillent vers le haut à mesure qu'elles mürissent. Sous les apothécies, on voit d'abord des veines et des interstices blanchâtres, qui finissent par disparaître et sont remplacés par un tomentum continu. Cette forme touche de prés et le P. canina var. ulorrhiza Hepp, Arnold exsice. n° 921, et le P. spuria DC. Elle se distingue du premier par son thalle plus étroit, plus bruni, pruineux, et du second par sa taille plus grande et ses nervures de couleur foncée. Souvent le thalle de cette forme, comme du reste celui de plusieurs autres Peltigera, acquiert une certaine épaisseur, parce que les jeunes lobes qui se forment chaque année recouvrent les anciens qui finissent par pourrir. Dans les exsiccatas que je possède, en dehors de celui de M. l'abbé Harmand n* 343, je n'ai pu trouver d'échantillons analogues pour le tomentum des jeunes lobes; mais, dans l'herbier de Bory de Saint-Vincent, il s'en trouve de semblables aux miens, récoltés par ce savant prés de Paris, dans le bois de Boulogne, en 1832. L'autre forme, que l'on trouve méme sur les cailloux roulés, a des lobes bruns, rare- ment pruineux, étalés comme les rayons d'un cercle, à bords crépés ou roulés en dedans; elle est beaucoup plus rare et fruclifie moins bien que la première. Les spores 3-5-septées mesurent 0,035-61 sur 0,004-5 millimètres dans les deux formes. (1) Il est remarquable que les trois Flores de Lichens écrites en français donnent à cette espèce un thalle brillant. Pour M. Malbranche, Flore Lich. Norm. p. 95, il n'y a rien d'étonnant, puisque son exsiccata n° 369, que jai pu examiner, est le Pel- ligera polydactyla Hoffm. (voy. Hue Lich. Canisy, p. 28). Mais pour M. l'abbé Olivier, Flore Lich. Orne, p. 92, et M. Flagey Flore Lich. Franche-Comté, p. 140, cette assertion peut surprendre, puisqu'ils ont publié l'un et l'autre le P. rufescens Hoffm. en exsiccatas avec un thalle opaque et non brillant, l'un sous le n° 71 et l'autre sous les n% 10 et 159. 318 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1892. 15. Peltigera spuria DC. — Rare sur la terre des grèves des deux rives de la Moselle; fertile. Sur la rive gauche se trouve aussi le Peltigera à lobes arrondis et à sorédies bleuàtres, formant de petites rosettes de 4 à 5 centimètres de diamètre, que M. l'abbé Harmand (Observ. Flore lichen. Lorraine, IE p. 13) rapporte à cette espèce et qu'il a publié sous le n° 346. Il me paraissait plus naturel de le considérer comme une variété sorédiée du P. canina Hoffm., et ce serait, d’après M. Wainio (Adjum. Lichenogr. Lappon. 129), le P. extenuata Nyl. apud Norrlin, Tavast. p. 178, et, d'aprés M. Arnold (Lichenfl. Munch. p. 38), le P. canina f. soreu- matica Flot.; mais M. l'abbé Harmand m'a écrit qu'il a vu ces lobes stériles se couvrir d'apothécies et devenir semblables à ceux du P. spu- ria DC. (1). 16. Physcia parietina DN. — Fréquent sur les cailloux roulés des gréves des deux rives de la Moselle, et rarement fructifié. — var. aureola Fr. — Sur un caillou roulé des grèves de la rive gauche, et récolté avec M. l'abbé Harmand. 17. Physeia tenella Nyl. — Trés commun sur les cailloux roulés des gréves des deux rives de la Moselle. Forme trés remarquable par son thalle dont les laciniures étroites, allongées, souvent peu ramifiées, appliquées sur la pierre et garnies de longs cils blanchâtres, s'étalent en rosettes : en grandissant, elles se relèvent aux extrémités qui se courbent en forme de voùte et se couvrent de sorédies, et enfin, quand elles fructifient, elles perdent la forme orbiculaire. Parfois, et surtout quand le thalle porte des apothécies, on voit des sorédies arrondies sur les laciniures. Ces sorédies, ainsi que celles qui sont terminales, jaunissent par la potasse. Il n'y a là rien qui puisse étonner; car, si l'on place sous le microscope une coupe du thalle, on voit que la réaction s'opére non sur le cortex, mais dans la couche gonidiale. Les glomérules de gonidies, qui forment les sorédies, doivent donc avoir la méme réaction. 18. Physcia eæsia Nyl. — Récolté une seule fois sur le sable entre les cailloux roulés des gréves de la rive droite de la Moselle ; stérile. 19. Physeia obscura Var. orbicularis. — Parmelia obscura var. orbicularis Schær. Enum. Lich. europ. p. 31. — Sur un caillou roulé et surune pierre calcaire, gréves de la rive droite de la Moselle; stérile. 20. Lecanora elegans f. orbicularis Lamy Catal. Lich. Mont- a) M. l'abbé Harmand m'a envoyé dernièrement des échantillons récoltés à Flé- ville, qui prouvent que ce Lichen est bien le P. spuria DC. HUE. — LICHENS DES GRÈVES DE LA MOSELLE 319 Dore, p. 57; Parmelia elegans f. orbicularis Schær. Enum. Lich. europ. p. 91. — Assez fréquent sur les cailloux roulés des deux rives de la Moselle. Thalle formant des rosettes régulières de 1,5 à 3 centimètres de diamètre, à rayons un peu écartés les uns des autres et aplatis à la cir- conférence ; apothécies à bord entier, trés rarement crénelé ; paraphyses articulées, les deux ou trois cellules supérieures plus renflées et étranglées à l'articulation. la dernière cellule mesurant jusqu'à 0,006 millimètres, parfois rameuses vers le sommet; spores placodiomorphes, longues de 0,011-14 et larges de 0,007-8 millimètres. La gélatine hyméniale bleuit par l'iode, et reste bleue après l'enlévement de l'excés du réactif. Le thalle et l'épithécium deviennent pourpres par la potasse, et d'un rouge brique par le chlorure de chaux; la liqueur de Labarraque ne produit pas cette derniére réaction. — var. tenuis Nyl. Lich. Scand. p. 137, et Lamy Catal. Lich. Mont-Dore, p. 51. — Lichen elegans var. tenuis Wahlenb. Flor. lappon. p. 417. — Mêmes stations, mais moins fréquent ; stérile. 21. Lecanora incrustans f. athallina Nyl. apud Dominique Lich. baie Bourgneuf, p. 21. — Sur un caillou roulé des gréves de la rive droite de la Moselle. 22. Lecanora pyracea Ach. — Sur les cailloux roulés des gréves des deux rives de la Moselle, où il est fréquent et ne forme le plus souvent qu'un petit groupe d'apothécies au milieu des autres Lichens. — f. pyrithroma Nyl. — Mémes stations et méme mode de végé- tation. 23. Lecanora vitellina Ach. — Sur les cailloux roulés des grèves des deux rives, où cette espèce forme de petits ilots au milieu des autres Lecanora. Thalle à peine visible, formé de petits granules vitellins, parfois nul (c'est alors la forme athallina Wedd. Lich. ile d Yeu, p.278); apothécies concolores avec des paraphyses articulées, souvent rétrécies à l'articula- tion ; la cellule terminale, plus renflée que les autres, mesure 0,0045-60, tandis que le corps de la paraphyse n'a que 0,0020-22 millimètres. Comme toujours dans cette espèce, les spores varient de forme; on en trouve de simples, de 1-septées, mais le plus souvent elles ont un nucléus à chacune de leurs extrémités, elles mesurent 0,009-11, sur 0,0045-50 millimètres. La gélatine hyméniale bleuit, puis brunit; si l'on ôte l'excès du réactif, le bleu reparait. 24. Lecanora exigua Nyl., l'abbé Harmand Obserr. Fl. lichen. Lor- 380 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1892. raine I, p. 9. -— Sur un caillou roulé des grèves de la rive gauche de la Moselle. Lecanora exigua Nyl. var. demissa Floerke, Koerber Syst. Lich. Germ. p. 124, Hepp Flecht. Europ. n° 645. — Commun sur les cailloux roulés des grèves des deux rives de la Moselle, où cette variété forme de petits ilots arrondis au milieu des autres Lichens. Thalle le plus souvent granuleux, parfois aréolé-verruqueux, cendré grisàtre ou noiràtre, cà et là un peu lépreux, sans hypothalle noir, et insensible à l'action de la potasse. Apothécies larges de 0,2-5 milli- mètres, espacées, dégagées du thalle, d'abord entourées d'un bord entier et grisàtre, puis complètement immarginées, à disque noir et souvent convexe ; épithécium brun; spores d'abord noiràtres, puis brunes, 1-septées, rarement resserrées à la cloison, avec les extrémités arrondies ou un bout plus aigu que l'autre, oblongues, longues de 0,012-16 et larges de 0.006-8, ou plus ellipsoides et mesurant 0,013-14 sur 0,008-9 millimètres. La gélatine hyméniale bleuit par l'iode, puis s'obscurcit; la couleur bleue reparait après l'enlévement de l'excés du réactif. 25. Lecanora saxicola Ach. — Assez fréquent sur les cailloux roulés des grèves des deux rives de la Moselle. Thalle d'un jaune verdàtre, ayant le plus souvent la forme sphérique (diam. 0,7-20 millim.), complétement appliqué sur la pierre, rayon- nant sur le pourtour, à rayons lobés aux extrémités, composé dans le milieu de petites squames de formes variables, planes et contigués comme les rayons, jamais imbriquées, quelquefois un peu brunies au centre. Apothécies à bord blanc et entier, crénelé sur un seul échan- tillon, à disque plus ou moins bruni; spores simples et incolores, longues de 0,012-13, et larges de 0,007-8 millimètres. La gélatine hy- méniale blenit par Piode, puis brunit; l'enlévement de l’excès du réactif fait revenir la couleur bleue. 20. Lecanora dispersa Floerke. — Trés commun sur les cailloux roulés des gréves des deux rives de la Moselle. Thalie nul; apothécies à bord blanc entier ou plus souvent créuelé et persistant, à disque livide, brunàtre ou rougeâtre, insensibles à l'action de la potasse et du chlorure de chaux: épithécium d'un brun jaunàtre ou brunàtre; paraphyses à peine renflées au sommet, ni articulées nt rameuses; spores simples et incolores, arrondies aux deux extrémités, ayant souvent deux nucléus, longues de 0,012-13 et larges de 0,006- 7 mil- limetres. L'iode bleuit la gélatine hyméniale. Cette espèce forme parfois de petits ilots au milieu des autres Lichens, mais le plus souvent elle se HUE. — LICHENS DES GRÈVES DE LA MOSELLE. 381 disperse au milieu d'eux et envahit parfois leur thalle, par exemple ceux du Physcia tenella Nyl. et du Verrucaria nigrescens Pers. 21. Lecanora subfusca Var. campestris Schr. Enum. Lich. europ. p. 75. — Rare sur les cailloux roulés des grèves de la rive gauche de la Moselle. 28. Lecanora coilocarpa Nyl. — Très rare sur les cailloux roulés des grèves des deux rives de la Moselle. 29. Lecanora Hageni Nyl. — Trés commun sur les cailloux roulés des grèves des deux rives de la Moselle, formant parfois de petits îlots, le plus souvent dispersé au milieu du Lecanora dispersa Floerke et du Verrucaria nigrescens Pers. Thalle grisåtre, granuleux, manquant souvent, l'apothécie naissant au milieu du petit granule ne tarde pas à le recouvrir ; apothécies larges de 0,2-6 millimétres, parfois pressées, le plus souvent dispersées, à bord blanc, entier ou légérement crénelé, persistant quelquefois, le plus souvent disparaissant, de sorte que ces apothécies prennent une appa- rence biatorine, à disque nu, livide et, si on le mouille, paraissant à peine coloré, ou plus opaque et brunàtre; épithécium toujours bruni et uon granuleux; paraphyses agglutinées; spores simples et incolores, oblongues, mesurant 0,009-16 sur 0,0045-70 millimétres, ou plus ellip- soides, longues de 0,013-15 et larges de 0,007-9 millimètres. L'iode bleuit la gélatine hyméniale d'une maniére persistante, méme aprés l'enlévement de l'excés du réactif. Cette forme se rapproche, par ses apothécies biatorines et lacouleur de leur disque, du L. luridatula Nyl. apud Hue(Addend. Lichenogr. europ. p. 90, L. Hageni var. luridatula Nyl. apud Norrlin Herb. Lichen. Fenn. n° 211), mais elle s'en éloigne par ses spores plus grandes et la réaction de sa gélatine hyméniale. Elle est semblable, à part la couleur du disque des apothécies dans certains échantillons, à un exemplaire récolté parle regretté Lojka en Tran- sylvanie sur une pierre de méme nature et nommé par M. Nylander L. Hageni. 30. Lecanora calcarea f. contorta Nyl. — Sur des cailloux roulés des gréves de la rive gauche de la Moselle. Thalle formé d'aréoles planes, contigués ou un peu distantes les unes des autres, d'un vert sale sans poussiére blanche, blanches au bord, portant une apothécie à bord plus ou moins crénelé, à disque pruineux ; spores le plus souvent huit dans les théques, quelquefois cinq ou six, d'une forme à peu prés sphérique et ayant en diamètre 0,020-27 milli- mètres. La gélatine hyméniale par l'ode devient légèrement bleue, puis rouge vineux. 382 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1892. 31. Lecanora cineracea Nyl. — Rencontré une seule fois sur un caillou roulé des grèves de la rive gauche de la Moselle. 32. Lecanora smaragdula Nyl. — Sur les cailloux roulés des deux rives de la Moselle. Thalle formé de petites squamules arrondies, en dessus brunes ou olivâtres ou parfois noirâtres, et en dessous blanches dispersées ou parfois quelques-unes agglomérées, étalées sur la surface de la pierre, ou se cachant dans les anfractuosités du galet, portant des apothécies ponctiformes, restant le plus souvent urcéolées, s’élevant parfois au- dessus du thalle, à bord entier et à disque brun; paraphyses épaisses de 0,0015 millimètres environ, ni articulées, ni épaissies au sommet; spores trés nombreuses dans chaque théque, longues de 0,0035-45 et larges de 0,0010-15. L'iode rend la gélatine hyméniale rouge vineux. C'est la premiére fois que cette espéce est remarquée dans le départe- ment de Meurthe-et-Moselle. 33. Lecanora pruinosa Nyl. — Sur un fragment de pierre calcaire trouvé dans les gréves de la rive gauche de la Moselle, avec M. l'abbé Harmand. 34. Leeidea latypiza Nyl. — Sur les cailloux roulés des grèves de la rive droite de la Moselle, où on le voit par ilots arrondis au milieu des autres Lichens. Thalle granuleux, à granules plus ou moins contigus, gris ou blan- chàtres; ils jaunissent par la potasse et sont absolument insensibles à l'action du chlorure de chaux, ce qui peut faire regarder ces échantil- lons comme tout à fait typiques (voy. mes Lichens de Canisy, p. 83). L'hypothalle noir apparait cà et là sur les contours. L'épithécium bleuàtre est décoloré en violet par la potasse; les spores ellipsoides mesurent 0,011-13 sur 0,008-9 millim., ou plus oblongues, 0,013-15 sur 0,008 millim. 35. Lecidea enteroleuea Ach. — Sur les cailloux roulés des grèves des deux rives de la Moselle. Thalle formant également de petits îlots au milieu des autres Lichens, souvent dispersé et consistant en quelques granulations, parfois plus épais et plus contigu, jaunissant par la potasse et insensible à l'action du chlorure de Pier. 36. Lecidea meiospora Nyl. — Sur une tuile et sur quelques cail- loux roulés des grèves de la rive droite de la Moselle. 31. Leeidea erustulata Nyl, — Sur les cailloux roulés des grèves des deux rives, et sur une tuile, rive droite de la Moselle. HUE. — LICHENS DES GRÈVES DE LA MOSELLE. 383 38. Lecidea fusco-atra Var. grisella Floerke; Hue Lich. Canisy, p. 86. — Trés petit échantillon sur un caillou roulé des grèves de la rive droite de la Moselle. Ce n'est pas le Lichen typique, car les apothécies ne sont pas prui- neuses, et le thalle ne donne la réaction rouge par le chlorure de chaux qu'aprés avoir été imbibé de potasse. Sur le méme galet se trouve une autre espèce du méme groupe, à aréoles d'un brun pâle, contigués ou un peu écartées, anguleuses, planes el portant de petites sorédies blanches marginales ou superficielles, insensibles à l'action de la potasse, du chlorure de chaux et de l'iode. Comme ce thalle est stérile, il est impossible de le déterminer avec cer- titude. 39. Lecidea pauperrima Nyl. in Flora, 1879, p. 220 et apud Hue Addend. Lichenogr. europ. p. 205; Lamy Catal. Lich. Mont-Dore, p. 126. — Sur un caillou roulé dans les gréves de la rive gauche de la Moselle. C'est cette espéce, ou au moins une forme descendant comme elle du L. fusco-atra Ach. Le thalle, plus appauvri que dans les échantillons de M. Lamy de la Chapelle, consiste en petites aréoles d'un blanc cendré, dispersées cà et là, rougissant par le chlorure de chaux, soit extérieu- rement quand le réactif est employé après la potasse, soit intérieure- ment sous le microscope. Les apothécies sont noires, anguleuses quand elles se trouvent pressées les unes contre les autres, larges de 0,3-8 mil- limètres, à bord noir, entier et persistant, à disque légèrement prui- neux; l'épithécium d'un brun noiràtre est décoloré par le chlorure de chaux ; le périthécium et l'hypothécium sont d'un brun foncé; les para- physes, épaisses de 0,0012-15 millimètres, sont agglutinées, non renflées au sommet, et ont une ou deux légères articulations; les spores, simples et incolores, ellipsoides, mesurent 0,011 sur 0,006 millimètres. L'iode rend la gélatine hyméniale bleue, puis rouge vineux, et celle-ci reste telle aprés l'enlévement de l'excés de réactif. Cette espèce n'avait pas encore été récoltée dans le département de Meurthe-et-Moselle. 40. Lecidea myrioearpa Nyl. — Sur les cailloux roulés des grèves des deux rives de la Moselle; cette espéce couvre entiérement quelques galets; le plus souvent on la voit par ilots au milieu des autres Lichens. 41. Lecidea albo-atra Var. ambigua Nyl. — Sur un caillou roulé des grèves de la rive gauche de la Moselle, où il forme de petits ilots arrondis au milieu de ceux du Lecanora exigua var. demissa Floerke. 42. Lecidea lavata Ach. — Par petits ilots sur les cailloux roulés des gréves des deux rives de la Moselle. 384 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE 1892. 43. Werrucaria subfuscella Nyl. — Sur un caillou roulé des grèves de la rive gauche de la Moselle. 44. Verrucaria nigrescens Pers. — Trés commun sur les cailloux roulés des grèves des deux rives de la Moselle. Ce Lichen est ici très variable: tantôt il recouvre entièrement les galets, tantôt il végéte par îlots au milieu des autres Lichens, tantôt encore son thalle est dispersé ou forme une bande assez étroite qui recouvre les petites anfractuosités de la pierre. Souvent il est assez épais, mais parfois, surtout quand il est dispersé, il ne consiste qu’en quelques petites squamules reposant sur un hypothalle noir. Les apothécies va- rient de grosseur, et les spores de forme et de dimensions : les plus communes, parmi ces dernières, sont ellipsoïdes et mesurent 0,022-27 sur 0.013-15 millimètres; il s'en rencontre de plus allongées, ayant 0,026-29 sur 0,011-14 et rarement 0,018 sur 0,008 millimètres, et enfin de presque sphériques, longues de 0,015 et larges de 0,014 millimètres, avec des transitions entre ces formes. L'iode rend la gélatine hyméniale rouge vineux. — var. fusea Nyl. — Sur les cailloux roulés des grèves des deux rives de la Moselle; moins fréquent que le type. Thalle appauvri, brunàtre, simplement granuleux; on trouve des transitions avec l'espéce typique, c'est-à-dire des thalles en partie squa- muleux et en partie granuleux; les spores varient de forme comme dans le V. nigrescens Pers., mais elles sont un peu plus petites, ne mesurant en longueur que 0,018-22 et en largeur 0,011-13 milli- mètres. Quelques-unes sont plus ou moins sphériques, ayant 0,013-15 sur 0,012 millimètres, et méme 0,011 en diamètre. Le tablier en bois du pont de Méréville, construit en 1881, commence à se couvrir de Lichens; on y remarque notamment : Evernia Pru- nastri Ach., Physcia parietina DN., Lecanora holocarpa Nyl. et Le- canora Hageni Nyl. Les parapets en fer n'en portent pas parce qu'ils sont peints; ceux du pont du canal de l'Est à Messein, également en fer, commençaient à se couvrir de Physcia parietina DN., quelques années aprés leur construction, quand les peintres ont détruit ce Lichen, et il n'y a pas reparu. Le Lecanora medians Nyl. (Harmand Observ. Fl. lich. Lorraine, I, p. 9 et exsicc. 528) se trouve un peu plus loin, sur les parapets en pierre du pont de Flavigny. SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1892. 389 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1892. PRÉSIDENCE DE M. PRILLIEUX. M. G. Camus, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la séance du 25 novembre dernier, dont la rédaction est adoptée. M. le Secrétaire général a le regret. d'annoncer à la Société le décés d'un de ses membres, M. Dédier, professeur au lycée de Saint-Denis (ile de la Réunion); il ne peut ajouter aucun détail à cette pénible nouvelle, qui lui a été transmise par M. le professeur Christ, de Bâle. M. le Président annonce à la Société cinq nouvelles présentations et donne lecture d'une lettre de M. Cosnier qui remercie la So- ciété de l'avoir admis au nombre de ses membres. Dons faits à la Société : Acloque, Les Lichens. Biétrix, Le Thé, botanique et culture. F. Camus, Sur les Riccia Bischoffii Hub. et nodosa Bouch. — Sur le Riccia nigrella. Drake del Castillo, Jllustrationes Flore insularum maris Pacifici, fasc. VII. — Flore de la Polynésie francaise. Guermonprez et Augier, L'actinomycose en Flandre. : M'* Mayoux, Recherches sur les appendices superstaminaux de la fleur des Aristoloches. Zeiller, Sur la constitution des épis de fructification du Spheno- phyllum cuneifolium. — Sur les empreintes du sondage de Douvres. Micheli, Les Légumineuses de l'Écuador et de la Nouvelle-Grenade de la collection de M. Ed. André. — Lejuminosæ costaricenses. Vilbouchevitch, neuf tirages à part (Plantes utiles des terrains salés, Le Saxaoul du Turkestan, Les Tamarix et leurs applications, Le Peu- plier de l'Euphrate, etc.). T XIXI. (SÉANCES) 25 386 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1892. Sir John Lubbock, À contribution to our knowledge of sedlings. M. T. Masters, List of Conifers and Taxads in cultivation in the open air in Great Britain and Ireland. — Some features of interest in the order of Conifers. Vergara, Bibliografia de la Rosa. Mémoires et Comptes rendus de la Société royale du Canada, t. IX. M. Hovelacque, vice-secrétaire, donne lecture de la communi- cation suivante : LA DÉFOLIATION DES BRANCHES BASSES D'ÉPICÉA, par M. Emile MER. Depuis plusieurs années, j'avais eu l'occasion d'observer dans un petit massif d'Épicéas, situé en sol tourbeux et dépendant de la propriété de Longemer (Vosges), une maladie des aiguilles d'Épicéa qui se mani- festait par une dégradation de la chlorophylle suivie d'un brunissement graduel et enfin de leur chute. J'avais d'abord attribué cette affection à la forme de l'attaque par l'Hypoderma macrosporum, que R. Hartig a désignée sous le nom de Nadelschütte; mais, en poussant plus loin l'examen, j'ai fini par reconnaitre qu'il s'agit ici d'une autre maladie, différant de celle due à PH. macrosporum par des caractères bien nets. L'H. macrosporum attaque au printemps les aiguilles d'Épicéa de l'année précédente et les tue si rapidement que l'amidon qui, dans cette saison, les remplit plus qu'à aucune autre époque de l'année, n'a pas le temps d'étre résorbé et subsiste dans ces organes, lesquels ne tardent pas à revêtir une teinte brun foncé. Au mois de juin, l'examen microscopique permet d'apercevoir à la face supérieure de la plupart d'entre elles des spermogonies en voie de développement; on ne voit pas encore trace de périthéces. Certaines de ces aiguilles restent adhérentes pendant tout l'été; leur teinte brune pâlit peu à peu et, quand l'automne arrive, elles sont déjà grises et portent des périthéces trés apparentes à la face inférieure. A cette époque elles renferment encore beaucoup d'amidon (1). D'autres aiguilles, au contraire, tombent dans le courant de l'été; méme au moment de leur chute elles sont encore amylifères. Elles portent presque toujours des spermogonies, mais jamais de péri- (1) Les grains d'amidon ont cependant perdu la netteté de leurs contours; ils pa- raissent avoir fusionné. Cette persistance de l'amidon, pendant plusieurs mois, dans des tissus envahis par un parasite et exposés à toutes les intempéries montre, d'une part, que le parasite, s'il s'en nourrit, en fait du moins une trés faible consommation, et, d'autre part, que ce corps est fort peu détruit par les influences atmosphériques. On doit en conclure que si, dans certains cas, il disparaît rapidement des tissus vivants, c'est par suite d'une résorption physiologique. MER. — LA DÉFOLIATION DES BRANCHES BASSES D'ÉPICÉA. 381 théces. La proportion de ces aiguilles caduques varie beaucoup avec les localités; pour une méme localité et sur un méme arbre, elle varie aussi suivant les années. Ainsi, en 1890, la chute des aiguilles a été rare sur les sujets que j'ai eu l’occasion d'observer; la plupart de celles qui avaient été atteintes ont développé des périthèces et ont persisté pendant deux et trois ans. En 1892, au contraire, sur ces mémes arbres, presque toutes les aiguilles attaquées au printemps sont tombées dans le courant de l'été. Le processus de la maladie qui fait l'objet de cette Note diffère à plu- sieurs égards de celui qui vient d’être décrit pour lH. macrosporum. Dans le mois de juin les feuilles des branches basses se décolorent sous forme d'anneaux, c'est-à-dire qu'on apercoit sur une aiguille deux, trois ou quatre anneaux d'un vert clair, alternant avec des anneaux d'un vert normal; assez souvent ces aiguilles portent de petites taches noires ponctiformes dans la région des stomates. Les anneaux pâles brunissent bientôt, pendant que les anneaux restés verts pàlissent à leur tour, pour brunir ensuite. Mais pendant ce temps la teinte brune des premiers s'est accentuée, et alors la feuille présente des anneaux d'un brun foncé alternant avec d'autres d'un brun pâle; ceux-ci acquièrent bientôt à leur tour une teinte plus foncée, et les feuilles finissent par devenir uniformément brunes. Elles ne tardent pas ensuite à tomber, ou du moins à se détacher au moindre effort. C'est à cet état qu'on peut les confondre, et que sans doute on les a confondues souvent, avec celles tuées par l Hypoderma; mais trois caractères les en distin- guent. D'abord elles ne renferment plus d'amidon, ensuite elles ne portent aucune fructification; enfin, tandis que l'Hypoderma n'attaque jamais les feuilles de l'année, le parasite dont je décris les effets, bien qu'envahissant surtout les feuilles de deux et trois ans, atteint parfois aussi celles d'un an. Tant que les feuilles n'ont pas bruni, les filaments mycéliens y sont rares et, quand on en rencontre, ils sont confinés dans la région des stomates. Dés qu'elles ont commencé à brunir, ces filaments deviennent au contraire trés abondants. Intercalées parmi les aiguilles brunes, il s'en trouve souvent d'autres qui, tout en ayant conservé leur teinte verte, portent deux ou plusieurs taches noires ayant parfois un ombilic blanc. Ces taches se trouvent toujours dans le voisinage des stomates; elles sont dues à la nécrose, suivie du brunissement intense d'un groupe de cellules sous-stoma- tiques. Elles indiquent les foyers d'attaque, les endroits par lesquels le mycélium a pénétré dans l'organe; ce mycélium ne s aperçoit cepen- dant pas toujours, à cause de l'opacité du tissu brun. Mais, ce qui prouve que le parasite pénètre bien par là, c'est que, entre les 383 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 18992. feuilles attaquées, il s'en trouve un certain nombre qui extérieurement paraissent complétemeut indemnes, ne portant méme pas de taches noires. Or, dans ces feuilles, il n'est pas rare de trouver sous les sto- mates quelques courts filaments mycéliens. Il est probable que tel est, en général, le début de la maladie, et que l'apparition des taches noires en constitue la seconde phase. Sur un certain nombre d'aiguilles l'infection ne fait plus de progrés aprés la formation des taches ; ainsi il n'est pas rare de voir des feuilles de trois, quatre et cinq ans demeurer en cet état jusqu'à leur chute naturelle. Il est probable que l'exten- sion du parasite s'est trouvée arrêtée par une cause quelconque, sans doute par un épanchement de résine et de tanin dans le parenchyme qui environne les taches; car le tissu de celles-ci renferme abondamment ces deux substances. Comme les feuilles tombent peu aprés leur brunissement, on doit supposer que les fructifications n'apparaissent qu'ultérieurement, alors qu'elles gisent sur le sol. Cette circonstance rend plus difficile la déter- mination du Champignon, parce que les feuilles tombées sont envahies par bien des saprophytes. La dissémination des corps reproducteurs s'opère sans doute au printemps de l'année suivante. Le dépérissement des aiguilles, tel que je viens de le décrire, s'effectue pendant toute la durée de l'été; mais, au mois de septembre, il acquiert un redoublement d'intensité. J'ai méme constaté cette année l'existence de deux périodes : l'une à la fin du printemps, l'autre en automne. Pendant les mois de juillet et d'aoüt on n'apercevait plus de feuilles malades, puis l'affection reparut en septembre. Doit-on en conclure que les feuilles qui s'étaient détachées à la fin de juin avaient émis en septembre des spores, lesquelles avaient germé sur d'autres feuilles, ou bien que celles-ci avaient été attaquées au printemps comme les premiéres, mais que, pour un motif qnelconque, la propaga- tion du mycélium dans leur parenchyme s'était arrétée? Cette derniére hypothése est la plus vraisemblable. La contagion avait probablement été enrayée par les sécheresses de l'été, et elle reparaissait àla suite des pluies tombées pendant la première quinzaine de septembre; mais on ne sera fixé à cet égard que quand l’évolution des organes reproducteurs aura été étudiée. Alors seulement le parasite pourra être déterminé et classé. | Il se produit parfois quelques modifications à l'allure de la maladie qui vient d’être décrite. C’est ainsi que, dans certains cas, les feuilles jaunissent uniformément et que, dans d'autres cas, elles commencent à se décolorer et à brunir par l'extrémité, En général, ce sont les feuilles des pousses peu vigoureuses qui sont surtout attaquées; aussi celles des branches basses sont-elles de préfé- MER. — LA DÉFOLIATION DES BRANCHES BASSES D'ÉPICÉA. 389 rence envahies, comme du reste cela se présente dans plusieurs affections parasitaires de l'Épicéa et du Sapin. Il y a pour cela plusieurs motifs : les feuilles des branches basses ont une végétation affaiblie, d'abord parce qu'elles sont ombragées par les branches supérieures, ensuite parce que, dans ces essences, l'activité végétative se porte de préférence aux rameaux supérieurs. Elles se trouvent par conséquent dans des conditions défavorables pour lutter contre le parasite; de plus, étant rapprochées du sol, elles sont plus exposées à étre contaminées lorsque les spores se développent sur les feuilles tombées. Enfin, elles se trouvent toujours maintenues dans un milieu plus humide que celles qui sont insérées plus haut, moins aéré et par conséquent plus propice au développement des Champignons. On comprend que les jeunes sujets soient plus violemment attaqués que les grands arbres, surtout s'ils sont peu vigoureux. Toutes ces chances de contamination se trouvent réunies au plus haut degré dans les massifs situés en sol tourbeux ; aussi est-ce dans un massif placé dans ces conditions que mon attention a été tout d'abord appelée sur cette affection. Non seulement les branches basses des arbres de ce massif sont atteintes, mais encore celles qui occupent le milieu de la cime; seules les feuilles des verticilles supérieurs et de la flèche sont indemnes, et encore ne le sont-elles pas quand la végéta- lion de cette région est affaiblie. Dans ce cas, les feuilles mémes de l’année sont infectées. Dès qu'un jeune arbre à une végétation plus active, ce qu'on reconnait à la longueur de ses fléches, on voit s'abaisser le niveau de la région contaminée. Les rameaux inférieurs des grands Épicéas ont, comme l'on sait, leurs pousses latérales pendantes. Ce sont ces pousses que le parasite attaque de préférence; on les voit alors, à l'automne, se distinguer des pousses intactes par leur teinte jaune pàle (1). Dee L'intensité du mal varie suivant les années; il en est du reste ainsi pour la plupart des épidémies. Pendant plusieurs années j'ai vu cette contagion confinée dans les tourbiéres, dans les vallons encaissés el humides, dans les cimes des sujets dominés et à végétalion plus ou moins languissante. Au mois de septembre dernier, elle a pris une extension et une intensité insolites; les branches basses d'un grand nombre d'arbres de lisière étaient attaquées, bien qu'elles fussent encore (1) Quand les feuilles se trouvent dans cet état, les filaments "pde y sont encore rares; c'est presque uniquement dans la région des stomates qu on es ren- contre, et encore faut-il se livrer souvent à des recherches assez Sepe pour les déceler. Le parasite, bien qu'ayant déjà pénétré dans la feuille p eenen et exerçant son action destructive sur les tissus, s'est encore peu propage; IL. into cevo.r, il faut que la section microscopique passe par les points emere où F s E Pond duit. Mais, à partir du moment où le brunissement commence, l'extension du mycélium est rapide. 390 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1892. vigoureuses et que ces arbres se trouvassent situés en terrain sec. Au commencement de novembre, les feuilles atteintes étaient presque toutes tombées et l’on ne voyait plus trace de la maladie sur les rameaux. De ce qui précède il résulte que la défoliation de l'Épicéa ne doit plus être attribuée seulement, à PH. macrosporum, mais aussi au parasite encore indéterminé dont je viens de passer en revue les effets. Il est rare qu'une maladie parasitaire de l'Épicéa n'ait pas son ana- logue chez le Sapin. C'est ainsi que l'un et l'autre ont leur OEcidium : si les feuilles du Sapin sont attaquées par le Trichosphæria parasitica, celles de l'Épicéa le sont par l'Herpotrichia nigra, Champignon qui se rapproche beaucoup du précédent, et encore M. de Tubeuf pense-t-il avoir trouvé récemment sur l'Épicéa un Trichosphæria tout au moins voisin, sinon identique, de celui du Sapin (1). J'ai rencontré cette année deux parasites attaquant à peu près de la même façon les jeunes pousses de Sapin et d'Épicéa; ces parasites me paraissent être le Botrytis Dou- glasii von Tub. ou du moins en être bien voisins. J'ai constaté sur l'Épicéa la présence de Balais de sorcière assez semblables à ceux du Sapin, mais bien plus rares et en différant à plusieurs égards. Il était donc probable qu'une affection semblable à celle qui fait l'objet de cette Note devait se rencontrer sur les feuilles de Sapin; c'est en effet ce qui a lieu. Dans cette méme tourbière dont j'ai parlé, j'ai remarqué que, sur les branches basses de beaucoup de Sapins, l'extrémité des feuilles pâlit d'abord, puis se colore en brun-roux ; des taches couleur de rouille apparaissent ensuite sur le reste de l'organe. Dans le parenchyme avoi- sinant les stomates, se trouvent quelques filaments mycéliens. Ils sont si rares au début de l'attaque qu'il faut parfois de longues recherches pour les découvrir. Mais, de ce qu'on les rencontre uniquement dans cette région, on doit conclure que, comme dans l'Épicéa, c'est par là qu'ils s'introduisent dans le parenchyme foliaire. Cet état persiste sans changement notable jusqu'au printemps suivant; à cette époque les feuilles ont bruni et se sont desséchées, mais elles ne se détachent que plus tard, et jamais en masse comme celles de l'Épicéa (2). Elles sont alors remplies de filaments mycéliens; j'ai trouvé sur quelques- unes des spermogonies situées sous l'hypoderme de la face supérieure, au-dessus de la nervure et à la face inférieure des périthéces. Toutefois, e Beitrüge zur Kenntniss der Baumkrankheiten, p. 28 et suiv. J. Springer. Berlin, (2) En toutes circonstances les feuilles des Épicéas tombent bien plus facilement que celles des Sapins. Une branche d'Épicéa coupée ne larde pas, quand elle est par- venue à un certain degré de dessiccation, à perdre ses feuilles, tandis que dans les mémes conditions une branche de Sapin conserve les siennes. MER. — LA DÉFOLIATION DES BRANCHES BASSES D'ÉPICÉA. 391 comme ces fructifications ne se sont montrées que sur quelques feuilles et qu'un grand nombre de saprophytes envahissent les feuilles de Sapin après leur mort, je crois prudent d'attendre de nouvelles recherches pour essayer de déterminer le parasite en question. Les faits précédents suffisent à établir qu'il s'agit, pour le Sapin également, d'une maladie parasitaire non encore signalée. Ici aussi, ce sont surtout les branches basses qui se trouvent envahies; mais, quand les sujets sont rabougris, les branches de la partie supérieure de la cime peuvent étre atteintes, méme dans les stations peu humides. Toutefois cette contagion ne m'a pas paru avoir autant d'extension ni de gravité que celle de l'Épicéa; le processus en est plus lent et les dégàts sont moins frappants. Pour arrêter la propagation des deux maladies qui viennent d’être décrites, le moyen est tout indiqué. Il faut supprimer les branches basses atteintes et les brüler, ou du moins les sortir de la forét avant que leurs feuilles se soient détachées, ce qui doit étre fait rapidement, tout au moins en ce qui concerne l'Épicéa, car dans cette essence les feuilles contaminées se détachent très facilement. Si elles tombaient sur le sol, elles pourraient infecter ultérieurement les branches réservées. Il sera prudent, surtout dans les stations humides, ainsi que dans celles oü la croissance est peu active, de recourir à cette opération dés qu'on se sera aperçu de l'infection; car les progrès, dans ces conditions, peuvent étre trés rapides. Dans la tourbiére qui m'a servi de champ d'étude pour cette maladie, les Épicéas de pelite taille ont été tellement abimés depuis quelques années, que si l'on se mettait aujourd'hui à supprimer les branches atteintes, il faudrait souvent ne laisser que les deux ou trois verlieilles supérieurs. Aussi la végétation de ces arbres est-elle trés languissante et, pour nombre d'entre eux, l'exisience méme est compromise. Au reste, l'élagage des branches basses est à recommander d'une maniére générale, qu'il s'agisse de l'Épicéa, du Sapin ou des Pius, car elles sont le réceptacle, et par suite les agents de propagation, d'un grand nombre de maladies parasitaires; ainsi le Trichospheria parasitica se cantoune d'abord sur les branches basses du Sapin. Ce n'est que lorsque l'épidémie a acquis un certain degré d'intensité, rare heureu- sement, mais enfin qui se présente quelquefois, par exemple dans les jeunes massifs maintenus trop serrés, que les branches du milieu et méme de la partie supérieure de la cime sont atteintes. En supprimant en principe les branches basses, sans attendre qu'elles soient envahies par un parasite, on restreint. donc dans une large mesure les chances de contamination, en méme temps quon exécute une opération culturale des plus utiles, tant au point de vue de la croissance des arbres que de la qualité de leur bois. 392 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1892. M. Guignard fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LA STRUCTURE ET LE DÉVELOPPEMENT DU TÉGUMENT SÉMINAL CHÉZ LES CRUCIFÈRES ; par M. Léon GUIGNARD. uu Le tégument de la graine, considéré à la maturité, présente une grande variabilité de structure. Pour connaitre l'origine de ses diverses parties constitutives, il faut nécessairement suivre les modifications qui se produisent, au cours du développement, dans l'enveloppe simple ou double de l'ovule fécondé. Parmi les recherches effectuées dans cette voie, les plus récentes sont dues à M. Brandza (1), qui a étudié à ce point de vue un assez grand nombre de familles. Malheureusement, il ne semble pas que les résultats de cet auteur puissent être acceptés sans contrôle. J'ai été amené à m'occuper à mon tour du méme sujet par les remar- ques que j'avais pu faire, incidemment, dans un travail dont le but était tout. différent (2). Une étude plus approfondie m'a montré que, non seulement l'origine assignée par moi aux diverses couches du tégument séminal de quelques Crucifères est parfaitement exacte, contrairement à l'opinion émise par M. Brandza pour l'ensemble de la famille, mais aussi que, dans les exemples mêmes choisis par cet observateur, les choses ne se passent pas davantage comme il l'affirme. Dés lors, il était à prévoir qu'il pourrait en étre de méme pour d'autres familles; leur étude a pleinement justifié mes prévisions. D'ailleurs, à la seule lecture du Mémoire de M. Brandza, il est facile de remarquer des choses invraisemblables. Pour n'en citer qu'une seule, c'est un fait bien établi par les recherches de MM. Strasburger et Vesque et par les miennes, que le nucelle ovulaire, épiderme compris, dispa- rait avant la fécondation : or M. Brandza retrouve ce dernier dans la graine müre! La question est donc à reprendre. Pour des raisons que l'on com- prendra facilement après l'exposé de mes observations, ce sont les plantes dont la graine est dite exalbuminée qui méritent le plus de fixer l'attention, au point de vue du développement et de la structure du tégument séminal. J'en ai commencé l'étude par la famille des Cruci- feres, mais je me contente de résumer, dans cette Note, les résultats (1) M. Brandza, Développement des téquments de la graine (Thèse pour le doctorat ès sciences, in Revue générale de Botanique, 1891). (2) L. Guignard, Recherches sur la localisation des principes actifs des Cruciféres (Journal de Botanique, 1890). GUIGNARD. — DU TÉGUMENT SÉMINAL CHEZ LES CRUCIFÈRES. 393 généraux qu'elle m'a fournis, et dont l'exposé paraitra avec détails et figures dans un autre Recueil. Toutefois, il est nécessaire d'indiquer, tout au moins brièvement, ce qu'on observe dans l’espèce prise comme exemple par M. Brandza pour les Crucifères, afin de montrer la différence entre ses résultats et les miens. Cette plante est le Lepidium sativum. L'ovule campylotrope possède deux téguments, formés chacun, en moyenne, de quatre assises cellulaires à l'époque de la fécondation. Le sac embryonnaire est immédiatement en contact avec la dernière assise du tégument interne, par suite de la résorption du nucelle ovulaire. Pendant la transformation de l'ovuie en graine, l'assise superficielle du tézument externe donne l'assise à mucilage, si répandue chez les Gruciféres et bien étudiée par M. d'Arbaumont (1); les deux assises Sous-jacenles se vident et s'aplatissent, la quatrième sclérifie fortement ses cellules et constitue la couche protectrice la plus puissante de la graine. Dans le tégument interne, la quatrième et dernière assise est d'abord formée de cellules plus grandes et plus riches en contenu azoté que les trois autres, que l'on voit s'aplatir et se vider peu à peu pendant le dé- veloppement de l'albumen et de l'embryon. Puis cette assise, qui accu- mule temporairement dans ses cellules des substances nutritives, subit à son tour le méme sort, de sorte que le tégument interne tout entier se réduit à des ma cellulaires comprimées et refoulées contre l'assise sclérifiée du tégument externe; il forme ainsi ce qu'on peut ap- peler la couche membraniforme du tégument séminal. Pendant ce temps, l'albumen est progressivement détruit au profit de lembryon. Mais, et e'est là un fait absolument général, son assise externe persiste toujours à la maturité sur la paroi du sac, au contact de la couche membraniforme. C'est cette assise, dont les cellules sont pourvues d'un contenu azoté, sans amidon à la maturité, qui représente la « couche à aleurone » des auteurs. Je la désignerai, pour le moment, sous le nom d'assise protéique. Enfin, à son contact on remarque encore, dans le tégument de la graine, une lame membraneuse mince, d'aspect nacré et réfringent, constituée par les vestiges du tissu de l'albumen résorbé. ES Voyons maintenant les conclusions de M. Brandza, qui sont bien diffé- rentes quant à l'origine de la « couche à aleurone »; ce qui est le point important. S « Les deux couches qui sont au-dessous de l'assise sclérifiée, dit-il, (1) J. d’Arbaumont, Nouvelles obser NUM sur les cellules à mucilage des graines de Cruciferes (Ann. des sc. nat., BoT., T° série, t. II, 1890). 394 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1892. constituent le tégument interne de la graine. La première est une suc- cession de deux ou trois assises parenchymateuses, comprimées et pri- vées de contenu. La seconde n'est autre que l'épiderme interne du tégument. Ses cellules tabulaires sont constamment remplies d'aleu- rone. » Cet auteur, qui croit avoir suivi € pas à pas le développement », a donc confondu la dernière assise du tégument interne avec la première assise de l'albumen; erreur facile à éviter, si l'on remarque que les cloisons radiales de l'assise protéique se continuent régulièrement avec celles des autres cellules sous-jacentes de l'albumen avant la résorption de ces derniéres. Déjà M. d'Arbaumont (1) avait pensé que cette assise protéique pour- rait bien avoir l'origine que je lui avais assignée dans mon travail (2). Au lieu de faire table rase des opinions antérieures (3), il eüt été pru- dent pour M. Brandza de rechercher jusqu'à quel point elles pouvaient étre l'expression de la vérité. Je n'insisterai pas davantage sur ce fait, ni sur l'insuffisance d'une étude où l'auteur croit pouvoir appliquer à toute la famille des Cruciféres les résultats que luia donnés l'examen du Lepidium sativum. On jugera sous peu, par l'exposé plus détaillé de mes recherches, si j'ai eu raison de faire des réserves sur l'exactitude des observations de M. Brandza. M. Bonnier demande à M. Guignard si le tégument interne de l'ovule persiste dans le tégument de la graine. M. Guignard répond que le but principal de sa communication est de prouver que l'assise interne du tégument séminal, chez les Crucilères, est toujours formée par l'albumen, et non par la dernière assise du tégument ovulaire interne, comme le dit M. Brandza, qui a confondu deux choses essentiellement distinctes. Une semblable confusion a été commise par cet observateur dans beaucoup d'autres cas. M. Duchartre demande à M. Guignard si, en général, les con- clusions de M. Le Monnier sont vérifiées et s'il trouve que, sauf chez les Euphorbiacées, c'est seulement la partie extérieure du tégument externe de l'ovule qui fournit les deux enveloppes de la graine. (1) Note sur les téguments séminaux de quelques Cruciféres (Bull. Soc. bot. de France, séance du 28 novembre 1890). (2) Loc. cit., p. 35. (3) M. Girard avait de méme émis l'opinion que, dans la Moutarde blanche, la couche à aleurone doit étre rapportée à l'albumen [Traité pratique de microgi aphie, p. 286 (1887)]. CLOS. — QUESTIONS D'ORTHOGRAPHE ET DE PRIORITÉ. 395 M. Bonnier fait observer que les délicates observations de M. Guignard rectifient un point important, mais que, d’après ce que vient de dire M. Guignard, la conclusion principale du travail de M. Brandza, entièrement nouvelle sauf pour les quelques cas dont on vient de parler, demeure indemne et se trouve méme vé- rifice. Contrairement à ce qu'on enseignait auparavant, le tégument interne de l'ovule contribue chez beaucoup de plantes à la forma- tion des enveloppes de la graine. M. Guignard répond que le tégument interne peut effectivement former une partie de l'enveloppe séminale; ce qu'on savait déjà pour divers cas, avant les observations de M. Brandza, par les recherches de Lohde, Hóhnel, etc., dont les résultats à cet égard ne sont pas mentionnés par M. Brandza. M. Danguy, secrétaire, donne lecture de la communication sui- vante : QUESTIONS D'ORTHOGRAPHE ET DE PRIORITÉ; par M. D. CLOS. I. — M. le D' Saint-Lager a écrit : « Linné et tous les floristes à la suite n'hésitent pas à considérer le mot Lotus comme substantif mascu- lin ». Il en est sans doute ainsi dans la seconde édition du Species (1763, p. 1089 et suiv.), mais la première, de 1753, offre (pp. 773 el suiv.) un inexplicable mélange d'épithétes spécifiques du genre, fémi- nines (maritima, conjugata, erecta, cretica, hirsuta, recta, etc.) et masculines (peregrinus, angustissimus, jacobeus) (1). i Notre confrère fait judicieusement remarquer que le substantif Meli- lotus est au contraire accompagné chez les mèmes floristes d'épithétes féminines (2), contradiction que rien ne justifie (Nouv. remarq. sur la nomencl. botan., 1881, pp. 1-2). (1) On pourrait supposer que Linné a voulu par là rester fidele à la tradition, citant parmi les synonymes respectifs de ses Lotus erecta, cretica, hirsuta, corniculata, les L. trifolia Lob., cretica Pluck., incana alba Moris., minor glabra Bauh.; mais, d'autre part, il admet les L peregrinus et angustissimus en opposilion avec les L. pe- regrina Boerh., corniculata Bauh. m (2) On trouve déjà la dénomination Melilotus italica employée des 1588, par m— rarius (Horl. med., 99), et en 1623, par G. Bauhin (Pin., 331), exemple entre tan! d’autres de nomenclature binaire en botanique au seizième siècle et au dix-septième. Lamarck, dans les deux premières éditions de sa Flore française, conserve aux repré- sentants de ce genre la forme léminine, suivi par Desrousseaux (in Lamarek, Dict. bot. de l'Encycl., IV, 62, 1795-1796), Persoon, de Candolle, Duby, Seringe, Mutel, Dietrich, Spach, Kirschleger, Koch, Grenier et Godron, Boissier, Willkomm et Lange, entre autres (Thiebaut de Bernéaud excepté, iu Dict. pittor. d'hist. nat., V, 137). 396 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1892. Linné, rapportant à tort les Meliloti de Tournefort, à titre de première section, au genre Trifolium, les désigne en marge dans l’une et l’autre édition, par la lettre M. accompagnée d’une épithète féminine. Mais faut-il attribuer à Linné la bizarre dénomination de la première espèce inscrite Trifolium Melilotus cærulea (Spec. édit. I, 764, édit. IF, 1077)? Pline et quelques auteurs avec lui avaient féminisé ces noms de plantes à cause du mot herba sous-entendu (Saint-Lager); le méme motif ne pouvait plus être invoqué au milieu du siècle dernier, mais l'exemple offert par Linné pour le genre grammatical des Meliloti a été contagieux. De méme, si, à propos du substantif Lotos, les auteurs latins donnent unanimement des épithètes féminines à ce nom, toutes les fois qu'ils parlent de l'arbre des lotophages (Saint-Lager), je ne vois pas, contrai- rement à l'avis du savant de Lyon, la nécessité soil de laisser Lotus et Melilotus comme substantifs féminins, soit, en leur conservant la forme et le genre grammatical grecs, d'écrire Lotos hirsutus, Melilotos albus. J'estime que, sans nous préoccuper des sous-entendus arbor, herba, nous n'avons ici qu'à éviter toute infraction aux lois de la grammaire, et à nous conformer simplement à ce précepte de De Candolle : « Les noms d'espèces adjectifs doivent s'accorder en genre avec les noms gé- nériques » (Théor. élém., 2 édit., 271). Si nous admettons done, à l'instar de nombreux phytographes, Lotus hirsutus, etc., pourquoi re- pousser Melilotus albus (1), etc.? (1) Linné n'admettant pas en apparence le genre Melilotus, considéré par lui comme section du genre Trifolium (Species, 9* édit., 1077), y transcrit en marge pour chaque espèce, à côté de la lettre M., les épithètes féminines créées par lui, à l'exception du Melilotus italica Cam. pris pour exemple, telles cerulea, indica, polo- nica, cretica. V écrit, à propos du Melilotus crelica, représentant le Trifolium pel- tatum Creticum G. Bauh. Pin., 329, ct le Melilotus cretica fructu maximo Tourn. Inst. I, 407 : « habitus Meliloti italicæ », ce qui paraît dénoter à ses yeux la légi- timité du genre Melilotus, ou tout au moins d'un de ces groupes qualifiés depuis de sous-genres, bien qu'il écrive du Trifolium dans son Genera n° 968 : « Genus hoc naturale esse docent facies et attributa... » Remarquez aussi qu'il n'applique pas Vautre nomenclature binaire que celle en marge aux diverses espèces de Trifolium rentrant dans cette première section Meliloti; si bien qu'en leur imposant le nom générique Tréfle, chacune d'elles devrait être désignée par trois mots, comme l'ont fait Gilibert (Caroli Linnei System. Plant. Eur. M, 248-249) et Villars Dauph. HE, 416). Je crois donc que, dans les citations, il faut, tout en rapportant le genre Meli- lotus à Tournefort, attribuer à Linné les espèces en question; et, si l’on fait suivre le nom générique d'épithétes masculines, on indiquera brièvement qu'eiles étaient féminines pour Linné, ainsi on écrira Melilotus ceruleus fem. L. 11 est étrange que Tournefort et Linné féminisent Melilotus, à l'inverse de Lotus, le botaniste francais créant son Lotus maximus, Lusitanicus, luteus (Instit., 403), ct écrivant, p. 401 : « Melilotus a vocibus Graecis geAt Mel, et hwrôs Lotus » ; or Aocóg est masculin. i est vrai qu'il se borne à transerire les noms-phrases de ses prédécesscurs. S'il y à des raisons majeures, que j'ignore, d'appliquer aux espèces du genre Melilotus la désinence féminine, la logique exige de l'étendre à celles du genre Lotus, et il en est CLOS. — QUESTIONS D'ORTHOGRAPHE ET DE PRIORITÉ. 397 II. — Linné avait donné des épithètes masculines aux noms géné- riques terminés en anthus (Dianthus, Helianthus, Loranthus, Sphæ- ranthus, et méme Calycanthus, Tarchonanthus, bien que désignant tous deux des espéces frutescentes), à l'exception de Siphonanthus et Chionanthus, genres dont les représentants ont, il est vrai, la consis- tance ligneuse. Quel motif a pu déterminer Linné, créateur du genre Rhinanthus, à faire accorder ce substantif, dans les deux éditions du Species, avec des adjectifs féminins, indica, virginica (2° édit., p. 841)? Serait-ce en considération du radical féminin ġíç ou $t»? Cet exemple est suivi en 1778 par Lamarck, inscrivant les R. hirsuta et glabra (Fl. frang.,1" et 2* édit.), puis par nombre de phytographes, de Candolle, Murray, Duby, Loiseleur-Deslonchamps, etc., tandis que l'accord masculin a été pré- féré par Willdenow, Persoon, Gmelin, Koch, Le Gall, Kirschleger, etc. Quoique ce dernier accord soit le seul logique et le seul désormais accep- table, à mon sens, il me parait irrégulier de rapporter en synonymes, comme on l'a fait dans plusieurs ouvrages descriptifs, et notamment dans le Prodromus de De Candolle, les noms de Lamarck avec la désinence masculine, car, méme en fait de minuties, il convient « de ne jamais attribuer à un auteur ce qu'il n'a pas publié » (Alph. de Candolle). III. — Un dernier mot sur les droits de priorité en fait de nomencla- ture en botanique. Qu'on ait proclamé la loi de ne pas remonter au delà de Linné, lorsqu'on professait que la nomenclature binaire n'existait guère avant lui, on le comprend. Mais déjà J.-A. Murray, au siècle der- nier (1), et à notre époque MM. Crié (2), Saint-Lager (3) et d'autres, ont cité de nombreux exemples de cette nomenclature empruntés aux péres de la botanique. Kirschleger écrivait en 1860 : « Je crois à la nécessité de restituer une foule d'espeéces à leurs véritables auteurs et proprié- taires » (Voy. ce Bulletin, VII, 437). M. Saint-Lager, trente ans après, partant de cette considération que Linné ne s'est pas approprié, mais que ses successeurs lui ont attribué la paternité de tous les noms de plantes du Species, a proposé ces deux alternatives, en donnant la préférence à la premiére : suppression des noms d'auteurs à la suite des susdits noms ainsi dans la XIIl* édition du Systema naluræ de Linné, Cur. Gilib., t5 pp. 1140- 1144. C'est pour échapper sans doute à ces divergences que Willdenow (Species, Itt, 1353 et suiv.), imité par Loiscleur-Deslongchamps (Flora gall., édit. b 418-419), incor- porant les Melilotus aux Trifolium, admet l'accord neutre des espèces devenues Tri- folium messanense W., T. officinale W., T. italianum W., etc. ur (1) Vindiciæ nom. triv., 1782, réédité en tête des Fundam. bot., de Linné, édit. Gilib., 1786, xlvij-Ixxv. (2) In Revue scientif., t. 30, n° 24 (1882). : (3) Quel est l'inventeur de la Nomenclature binaire ? p. 3-5, 1883. 398 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1892. de plantes, ou réintégration des anciens pour rendre à chacun ce qui lui appartient légitimement. (« La priorité des noms des plantes »). Mais entre ces réformes extrèmes, il est, je crois, un moyen terme compatible avec les droits de la justice, faire suivre les dénominations binaires anciennes adoptées textuellement par Linné dans son Species du nom de leur auteur quand il n’est point douteux, en y accolant celui de Linné, tous deux sous forme abrégée. Les Herniaria glabra et hirsuta, par exemple, inscrits en vedette par Jean Bauhin, en tête de l'article consacré à chacun d'eux et reproduits à la table dans son Historia plantarum universalis, t. II, pp. 378-379, figureraient de la sorte : Herniaria glabra J. Bauh.-L. et H. hirsuta J. Bauh.-L. Même pro- cédé àl'égard des Reseda lutea et alba, ainsi dénommés et décrits dans ledit ouvrage (t. ITI, p. 467), où la première espèce est figurée, et de toutes les autres dénominations binaires primordiales antérieures à Linné, à la condition expresse d'avoir été acceptées et inscrites par lui sans la moindre modification. J'en exclus dés lors sans hésitation le Coris monspelliaca Lob. Icon. stirp., 402, transformé par Linné en Coris monspeliensis, mon but étant d'éviter toute confusion. Je pro- pose d'étendre la modification aux dénominations anciennes et lin- néennes à la fois passées à l'état de synonymes : ainsi, en admetéant le genre Cirsium, le C. palustre DC. sera suivi de Carduus palustris G. Bauh.-L. Dans tel genre polytypique ancien, Gentiana par exemple, elle pourra ne porter que sur une seule espèce, G. cruciata Ges.-L. L'adoption de mesures si simples n'exigerait pas dans l'application de longues élucubrations de la part des phytographes. M. Saint-Lager a pu relever et consigner dans le dernier travail cité de lui, un nombre de 406 dénominations binominales de plantes antérieures aux écrits de Linné, dont une bonne partie ou ne rentrent pas dans les genres admis par ce législateur, ou différent à divers égards des noms inscrits pour les mêmes types au Species. Grâce aux laborieuses recherches du botaniste lyonnais, qui donnait déjà maint exemple de cette nomenclature dans son Mémoire signalé plus haut de 1883, la tâche est singulièrement fa- cilitée. Ma proposition n'a rien de commun avec la réforme signalée, en 1852, par Kirschleger (Flore d' Alsace, avant-propos), et alors appliquée par lui dans cet ouvrage, oü chaque espéce admise est accompagnée du nom de son auteur, avec le titre du livre, et puis, s'il y a lieu, d'une longue synonymie dans laquelle Linné vient à son rang dans l'ordre des dates; elle différe également de celle qu'a réclamée P. Bubani (Dodecanthea, p. 18), où, à la suite du nom des espèces qui le compor- tent, prennent place, entre parenthèses et par ordre de dates, les noms abrégés d'auteurs anciens les ayant nommées ou mentionnées, le tout CLOS. — QUESTIONS D'ORTHOGRAPHE ET DE PRIORITÉ. 399 complété par le nom abrégé aussi soit de Linné, soit du botaniste son contemporain ou plus récent auquel on les rapporte généralement. Objecterait-on que ma notation laisse ignorée la nature du livre oü l'espéce est pour la première fois décrite ou signalée ? Mais les pères de la botanique n'ont guére chacun produit qu'un seul ouvrage général bien connu des phytographes; et, à défaut, le Species de Linné ou tout autre Compendium. analogue donnerait satisfaction à cet égard. Elle ne contrevient en rien aux lois promulguées en 1867, dans les Actes du Congrés botanique. En la soumettant à l'appréciation de mes hono- rables et savants confrères, j'aila conviction d'avoir cherché à maintenir dans leur intégrité les conditions reconnues indispensables aux progrés de l'histoire naturelle en fait de nomenclature : clarté, fixité, brièveté, précision. Enfin, quand une espéce normalement dénommée par un des bota- nistes anciens n'a pas été distinguée par Linné et a reçu depuis la publication du Species une nouvelle appellation, les droits du premier auteur ne doivent-ils pas primer ceux du second? Tel Cyclamen ver- num ainsi désigné en 1581, par Lobel (Icon., 605), rejeté en synonyme du C. hederæfolium (Bot. Mag.) par Gussone, Grenier et Godron, mais justement admis par Reichenbach, Bertoloni, Mutel, et enfin par Duby (in DC. Prodr., VIII, 54). M. Malinvaud présente, sur les questions traitées par M. Clos, les remarques suivantes : Au point de vue de la précision scientifique, qui est iei l'intérét principal, la désinence masculine ou féminine d'un adjectif spécifique a peu d'importance, et, pour ma part, j'écris, comme presque tout le monde, sans trop m'en préoccuper, Melilotus alba, Lotus cornicu- latus; mais, sil'on veut chercher la petite béte grammaticale, pourquoi ne pas conserver aux substantifs Lotus et Melilotus le genre féminin que l'usage leur a attribué dans la langue latine (1)? On dira peut-étre que lotos en grec est masculin; des confrères trés érudits ont fait valoir un argument analogue pour Orchis. On observera cependant qu'un nom peut changer de genre parmi les modifications qu'il subit souvent en passant d'une langue dans une autre. Arbor, d’où vient arbre, est féminin, et odor est masculin; cela n'autorise pas à dire en francais ; « de belles arbres, un suave odeur ». Quand on se sert d'une langue, (1) Lotos ou lotus et melilotus sont féminins dans Ovide, Virgile, Pline, Stace, etc. La plupart des anciens botanistes suivaient celte règle : Lotus siliquosa (Ray, Bar- relier), Lotus cretica (Ray, Plukenett), Lotus angustifolia (Commelyn), etc. 400 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1892. vivante ou morte, on en doit suivre les usages qui sont autant de règles qu’on n’a pas le droit de transgresser. Relativement aux dénominations binaires empruntées sans change- ment par Linné à ses devanciers, on ne saurait priver ceux-ci arbitrai- rement du bénéfice de la loi primordiale, antérieure et supérieure aux conventions de nomenclature, que formule si bien, dans sa concision, la maxime « suum cuique ». Si l'on se borne à désigner une plante dans le langage courant, il n'est indispensable de citer un nom d'auteur que lorsque le terme spécifique a recu dans le méme genre des applications différentes et pour éviter dans ce cas toute ambiguité, car la nomen- clature est nécessairement binaire et non ternaire. Par contre, lors- qu'on passe en revue les synonymes d'une espéce dont en quelque sorte ils résument l’histoire, il parait équitable de mentionner toujours le botaniste qui le premier a nommé cette espéce conformément à la nomenclature binaire. M. Malinvaud présente ensuite, au nom de M. Ernest Olivier, de Moulins, un dessin représentant le Battarea phalloides Pers., Champignon gastromycéte nouveau pour la France trouvé, aux Ramillons, prés de Moulins (Allier), sur l'humus d'un vieux tronc de Chéne. Voici la description donnée par M. Ernest Olivier de cette rare espèce, dont les seules localités européennes connues jusqu'à ce jour étaient en Angleterre et aux environs de Naples : « Mes exemplaires sont entiérement bruns, sauf le dessous du péridium qui est blanchàtre. La volve et le stipe, dans la moitié de sa longueur, sont enfouis sous les débris où ils croissent. Ce dernier est cylindrique, creux dans toute sa longueur et garni extérieurement de laniéres ou d'écailles linéaires qui sont fixées par en bas dans sa moitié inférieure (celle qui est enfouie) et par en haut dans sa moitié supérieure, qui est à l'air libre. La hauteur totale varie, chez mes cinq exemplaires, de 14 à 19 centimètres; le péridium, relative- ment petit, n’a que 3 1/2 centimètres de diamètre. Les spores adhérentes à la partie supérieure du péridium sont excessivement nombreuses, d’un jaune brunàtre, sphériques, pointillées, verruqueuses, d'un diamètre de 6 millièmes de millimètre (1). » M. Legré fait à la Société la communication suivante : (1) Voyez, pour plus amples détails sur ce Champignon, l’article publié par M. Olivier dans le Bulletin de la Société mycologique de France, tome VIII (1892), p. 194. LEGRÉ. — ADDITIONS A LA FLORE DE LA PROVENCE. 401 ADDITIONS A LA FLORE DE LA PROVENCE, par M. Ludovie LEGRÉ. De nouvelles et fréquentes herborisations en diverses régions de la Provence nous y ont fait découvrir, depuis notre première communica- tion à la Société botanique de France (1), un certain nombre de plantes intéressantes. Conformément à la regle suivie pour notre précédente liste, nous n'inscrivons sur celle d'aujourd'hui que les espèces rencon- trées par nous dans un des cinq départements provençaux où ne les mentionnait pas le récent Catalogue des plantes de Provence de M. Honoré Roux : quelques-unes méme, telles que : Acer Martini Jord., Lathyrus asphodeloides G. G., etc., n'avaient pas encore été, à noire connaissance, signalées sur le territoire de la Provence. Par exception, et pour quelques raretés comme Arceuthobium Oxycedri Bieb., nous avons indiqué la station nouvellement découverte, bien que située dans un département où la méme espèce avait déjà un habitat connu. RANUNCULUS GRAMINEUS L. Basses-Alpes : Le Revest-Enfangat, bois du Défends. AconiTuM NAPELLUS L. Basses-Alpes : Colmars, forêt de Monnier. HOLOSTEUM UMBELLATUM L. Basses-Alpes : Commun sur le bord des champs, aux environs du village de Pierrerue et des villages voisins. HyPEnicUM RicuEnu Vill. Basses- Alpes : Colmars, forét de Monnier. H. cmisPuw L. Bouches-du-Rhône : L'unique station indiquée au Catalogue de M. Honoré Roux a été détruite depuis l’impression de cet ouvrage. — Nous en avons découvert une nouvelle dans un bois de Pins, au quartier de Saint-Jéróme, banlieue de Marseille. Acer PsEupo-PLATANUS L. — A. MARTINI Jord. — RHAMNUS CATHAR- Tica L. — R. INFECTORIA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. Oxonis CoLumnæ All. Basses-Alpes : Collines incultes entre Peyruis et Malefougasse. (1) Séance du 27 novembre 1891. vous (SÉANCES) 26 402 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1892. TRIGONELLA CORNICULATA L. Basses-Alpes : Champs cultivés aux environs de Pierrerue. DonvcNoPsis GERARDI Boiss. Var : Hyères, colline de Fenouillet. LATHYRUS MACRORRHIZUS Wimmer. Basses-Alpes : Montagne de Lure. À Var : Chaîne des Maures, entre Gonfaron et Colobrières. L. ASPHODELOIDES G. G. Basses-Alpes : Le Revest-Enfangat, bois du Défends et prairies hu- mides entre les hameaux de la Blache et de Saint-Martin. L. CANESCENS G. G. Basses-Alpes : Montagne de Lure. HEDYSARUM OBSCURUM L. Basses-Alpes : Larche, vallon du Lausannier. Rosa arvensis Huds. Basses-Alpes : Le Revest-Enfangat, bois du Défends (1). R. sryLosa Desv. var. systyla (R. systyla Bast.). Bouches-du-Rhône : Bois palustres de Volpilière et de Château-Bélan, près Mas-Thibert, territoire d'Arles. R. GALLICA L. , Basses-Alpes : Le Revest-Enfangat, bois du Défends. R. Pouzini Tratt. Bouches-du-Rhône : Landes incultes de la Crau, entre Raphèle et Mas-Thibert, territoire d’Arles. Var : Chaines des Maures, entre Pignans et Colobrières. Basses- Alpes : Montagne de Lure. R. cravca Vill. Basses- Alpes : Montagnes des environs de Seyne. R. conrrori Fries. Basses-Alpes : Montagne de Lure; montagnes des environs de Seyne. R. montana Chaix. Bouches-du-Rhône : Chaîne du Pilon du Roi, entre Aix et Marseille. Basses-Alpes : Montagne de Lure; Colmars; Allos. (1) M. François Crépin a bien voulu reviser nos récoltes de Roses. Nous nous faisons un devoir d'exprimer toute notre reconnaissance à l'éminent rhodologue de Bruxelles. LEGRÉ. — ADDITIONS A LA FLORE DE LA PROVENCE. 403 R. Cuaviwr Rap. Basses-Alpes : Montagne de Lure. R. RUBIGINOSA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure, montagnes de Seyne. R. uicnANTHA Sm. Bouches-du-Rhóne : Chaine du Pilon du Roi; montagne de Sainte- Victoire. Basses-Alpes : Montagne de Lure. Var : Forêt de la Sainte-Baume; bois de Ginié au Plan d'Aups; bords du ruisseau le Batailler entre Bormes et le Lavandou. R. GRAVEOLENS Gren. Basses-Alpes : Assez répandu sur les collines basses de l'arrondisse- ment de Forcalquier; s'éléve sur la montagne de Lure jusqu'à une altitude de plus de 1400 mètres. R. PowirERA Herrm. Basses-Alpes : Montagne de Lure; Colmars, forét de Monnier. R. ALPINA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. R. PIMPINELLIFOLIA L. Bouches-du-Rhône : Colline du Défends, entre Eyguières et Lamanon. Basses-Alpes : Montagne de Lure; environs de Seyne. SORBUS SCANDICA Fries. Basses-Alpes : Montagne de Lure. PARONYCHIA POLYGONIFOLIA DC. Basses-Alpes : Colmars, montagne du Lançonnet. SEDUM ALPESTRE Vill. Basses-Alpes : Seyne, montagne de Colbas. SAXIFRAGA ASPERA L. Basses-Alpes : Sommet de Valplane, au-dessus du lac d'Allos. LASERPITIUM LATIFOLIUM L. — SELINUM CARVIFOLIA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. ARcEUTHOBIUM OxycEDRI Bieb. Basses-Alpes : Collines arides entre Montlaux et Sigonce, Pierrerue et Fontienne; terres incultes au pied du versant méridional de la 404 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 18992. montagne de Lure, entre Saint-Étienne-les-Orgues et Cruis, sur les Juniperus communis et J. Oxycedrus (1). ADENOSTYLES ALBIFRONS Rchb. Basses-Alpes : Colmars, forét de Monnier. SENECIO INCANUS L. — CIRSIUM sPINOSISSIMUM Scop. Basses-Alpes : Montagnes de Colmars et d'Allos. CENTAUREA MELITENSIS L. Var : He du Levant. LrEoNTopnoN Tanaxacti Lois. Basses-Alpes : Colmars, montagne du Lanconnet. HIERACIUM GLANDULIFERUM Hoppe. Basses-Alpes : Sommet de Valplane, au-dessus du lac d'Allos. H. LEPIDUM Arv.-T. Basses-Alpes : Montagne de Lure. H. CorriANUM Arv.-T. Basses-Alpes : Colmars, forét de Monnier. H. ARENARIUM Schultz Dip. — H. TARAXACIFORME Arv.-T. Var : Chaine de la Sainte-Baume, versant nord. CAMPANULA SCHEUCHZERI Vill. Basses-Alpes : Environs du lac d'Allos. PIROLA UNIFLORA L. Basses-Alpes : Seyne, forêt de Flissac. PRIMULA GRANDIFLORA L. Basses-Alpes : Pierrerue, Niozelles, Malijai, etc. ANDROSACE VILLOSA L. Basses-Alpes : Montagne de Lure. A. GHANI G. G. Basses-Alpes : Montagne du Cousson au-dessus de Digne. VERONICA BELLIDIOIDES L. Basses-Alpes : Environs de Larche. EUPHRASIA MINIMA Schleich. Basses-Alpes : Montagnes de Colmars et d’Allos. (1) Les seules stations indiquées dans la Flore française de G. G. (Chàteau-Arnoux, Montfort et Augès) se trouvent dans le département des Basses-Alpes. Les deux premières de ces localités dépendent de l'arrondissement de Sisteron; Augès appar- tient à celui de Forcalquier, ainsi que les diverses communes que nous venons de nommer. LEGRÉ. — ADDITIONS A LA FLORE DE LA PROVENCE. 405 Mezrrris MELISSOPHYLLUM L. Basses-Alpes : Le Revest-Enfangat, bois du Défends. OxvrIA DIGYNA Campd. Basses-Alpes : Larche, vallon du Lausannier. DAPHNE CNEoRuM L. Basses-Alpes : Seyne, montagne de Colbas. ASPARAGUS TENUIFOLIUS Lamk. Basses-Alpes : Le Revest-Enfangat, bois du Défends. CYPRIPEDIUM CALCEOLUS L. Basses-Alpes : Seyne, bois de Flissac. ORCHIS ODORATISSIMA L.-— OPHRYS MUSCIFERA Huds. Basses-Alpes : Le Revest-Enfangat, bois du Défends. Juncus sizvaricus Rchb. Basses-Alpes : Montagne de Lure. CAREX FœTipa Vill. Basses-Alpes : Seyne, à Champflorin. C. pisricHa Huds. Var : Ile de Porquerolles. C. Firma Host. Basses-Alpes : Seyne, montagne de Colbas. C. FILIFORMIS L. Bouches-du-Rhône : Marais de Raphèle. CRYPSIS SCHŒNOIDES Lamk. Bouches-du-Rhône : Bords des marais de Mas-Thibert, territoire d'Arles. AGROSTIS RUPESTRIS All. Basses-Alpes : Colmars, montagne du Lançonnet. SCLEROCHLOA DURA P. de B. Basses-Alpes : Abondant entre la Brillane et Lurs, sur les bords de la route. Ecyuus crinirus Schreb. Bouches-du-Rhône : Terrains incultes à Chàteau-Bélan, près Mas- Thibert. ASPLENIUM VIRiDE Huds. Basses-Alpes : Montagne de Lure; montagnes des environs du lac d’Allos. 406 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1892. M. Jeanpert fait à la Société la communication suivante : QUELQUES LOCALITÉS DE MOUSSES DES ENVIRONS DE PARIS ET UNE HÉPATIQUE NOUVELLE POUR CETTE RÉGION; par M. Ed. JEANPERT. Eucladium verticillatum. — Parc de Fontainebleau; la Roche Guyon (stérile). Seligeria calcarea. — Carrière de craie à Valvins, près de Fontai- nebleau. Dicranum flagellare. — Troncs pourris de Châtaigniers : bois de Ver- rières, versant de l’Abbaye aux Bois et à Clamart, près de la porte de Clamart. Fissidens pusillus. — Sur les pierres d'un ravin dans le bois de Meu- don, prés de l'ancien pavillon de Triveau. Fissidens incurvus. — Dans les haies, en montant à Andilly. Leptotrichum pallidum. — Forêt de Montmorency, vers Bouffémont ; vallée de l'Yvette, prés les Layes. Barbula inclinata. — Forét de Fontainebleau, au Grand-Mont-Chauvet, sentiers rocailleux (fructifié). Grimmia crinita. — Vieux murs de l’ancienne abbaye de Barbeaux, prés Melun, et à Nemours. Orthotrichum obtusifolium. — Arbres des avenues à Meudon (stérile). Encalypta streptocarpa. — Follainville, près Mantes; ancien parc de Marly (stérile); fertile à Coye, prés Chantilly, le long du viaduc. Mnium rostratum. — Chaville; Port-Villez; parc de Fontainebleau. Mnium cuspidatum. — Ancien étang du Tronchet, à Meudon; forét de Fontainebleau, au Grand-Mont-Chauvet, prés du poste forestier. Mnium stellare. — Port-Villez; dans un ravin (stérile). Mnium punctatum. — Forêt de Marly; Port-Villez. Pterogonium ornithopodioides. — Bois de Vincennes (spontané ?). Thuidium recognitum. — Forêt de Fontainebleau (fleurs mâles); entre Brunoy et la forét de Sénart; bois de Boulogne, fossés des fortifi- cations au Point-du-Jour; entre Boissy et Villecresnes, à un carre- four en face le château de Gros-Bois (fleurs femelles). — Stérile. Camptothecium nitens. — Sauteuil, prés Marines. Brachythecium populeum. — Bois de Vincennes; forêts de Marly et de Villers-Cotterets. Eurhynchium striatulum. — Sur les pierres à Port-Villez (fleurs máles). — Stérile. Rhynchostegium curvisetum. — Pare de Trianon, sur les pierres avec R. tenellum. Rhynchostegium tenellum. — Parc de Trianon. BONNIER. — SUR LA PRESSION TRANSMISE A TRAVERS LES TIGES. 407 Rhynchostegium confertum. — Bois de Vincennes et de Boulogne, sur les pierres; à Clamart, sur de vieilles souches. Rhynchostegium megapolitanum. — Parc de Trianon. Amblystegium irriguum.— Rochers inondés, Vaux-de-Cernay (stérile). Hypnum Sommerfeli. — Coye, prés Chantilly, le long du viaduc. Hypnum polygamum. — Mare Robert, à Montfort-l'Amaury (récolté avec M'* M. Belèze). Hypnum Sendtneri. — La Genevraye, prés Moret, le long du canal du Lang (stérile). Hypnum scorpioides. — Marais d'Arronville (Seine-et-Oise). — Stérile. Hypnum giganteum. — Ruisseaux à Thiers, prés Senlis (fleurs fe- melles). — Stérile. Sphagnum squarrosum. — Bois de Verrières. Riccia Huebeneriana. — Sur la vase desséchée, aux bords de l'étang de Villebon, bois de Meudon. — Cette espéce n'avait pas encore été indiquée aux environs de Paris. M. Bonnier fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR LA PRESSION TRANSMISE A TRAVERS LES TIGES; par M. Gaston BONNIER. On sait que, si l'on mesure la pression en un point quelconque à l'in- térieur d'un arbre ou d'une plante herbacée, on observe toujours une différence entre cette pression et la pression atmosphérique, mais cette différence peut étre due à des causes trés diverses. Comme la maniére dont les pressions se transmettent à travers les tissus de nature variée influe beaucoup sur. la valeur de la pression absolue que l'on mesure, il m'a paru nécessaire d'entreprendre, par plusieurs méthodes différentes, des recherches relatives à cette transmission. A cet effet, j'ai étudié la maniére dont la pression se transmet à travers les plantes, soit en augmentant ou en diminuant la pression autour de toute la plante, soit en faisant varier la pression en un point donné, soit en sectionnant la plante sous l'eau ou dans l'air, soit enfin en diminuant la pression sur la section d'une plante ou d'un organe qui vient d'étre coupé. La pression a été mesurée, suivant les cas, au moyen de manométres à air libre ou de manomètres à air clos; dans la plupart des expériences, ces manométres avaient été insérés dans les tissus depuis longtemps (trois mois à deux ans) et avaient indiqué sans discontinuité la variation réguliére. De plus, ces manométres étaient non seulement lutés par du vernis à la glu marine, mais, ce qui vaut mieux encore, par les tissus de cicatrisation de la plante. 408 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1892. Je me propose, dans cette Note, d'exposer seulement les résultats obtenus par la derniére des quatre méthodes différentes que je viens de citer, c'est-à-dire en diminuant artificiellement la pression sur la sec- tion fraiche de la tige d'un végétal. Dans ce but, les expériences étaient disposées de la manière suivante : la tige de la plante venant d'étre coupée était fixée avec de la cire molle et un vernis convenable au-dessus d'une éprouvette de grandeur déter- minée, et je faisais communiquer cette éprouvette, d'une part, avec un manomètre et, d'autre part, avec une trompe de Schlæsing ou avec une machine pneumatique. J'ai d'abord opéré avec des arbres ou des plantes ligneuses. Dans ce cas, on observe toujours que la dépression provoquée sur la section se transmet immédiatement à la région dans laquelle est placé le mano- mètre. Mais, si cette dépression se transmet immédiatement dans les tissus de la tige, elle ne s'y transmet pas intégralement; son intensité dépend, toute autre condition égale d'ailleurs, de la distance qui sépare le manomètre de la section et du temps pendant lequel on prolonge l'expérience. C'est ainsi, par exemple, qu'en opérant avec un Érable, j'ai obtenu les résultats suivants : La dépression sur la section étant de 690 millimètres et le manomètre de l'arbre étant à 30 centimétres de la section, la dépression s'est trans- mise immédiatement, mais n'était que de 6 millimètres par quart d'heure. En sectionnant plus haut le méme Érable, de facon que la distance du manomètre à la section ne soit plus que 18 centimètres, j'ai constaté, en refaisant une expérience semblable, que la dépression était de 42 millimètres par quart d'heure. Enfin, j'ai recommencé la méme expérience en sectionnant la tige à 4 centimètres du manomètre; j'ai alors observé une dépression de 183 millimètres par quart d'heure. D'autres expériences analogues faites avec des plantes herbacées, le manomètre étant mis en contact avec les tissus conducteurs de la plante, ont montré que la dépression ne se transmet jamais immédiatement el que, lorsqu'elle commence à se faire sentir, c'est avec une lenteur beau- coup plus grande qu'elle s'accroit. Enfin, cette méthode, appliquée aux plantes grasses, a fait voir qu'on ne pouvait pas prolonger l'expérience assez longtemps pour obtenir une transmission sensible de la dépression. De ces expériences il est facile de conclure que : 1° La pression se transmet très rapidement à travers les tissus COn- ducteurs des plantes vivantes, mais non pas intégralement; la pression est d'autant plus forte que la distance à parcourir est moins grande. FLICHE. — VACCINIUM MYRTILLUS VAR. LEUCOCARPUM. 409 2° La pression ne se transmet pas immédiatement à travers les tissus des plantes vivantes herbacées et la pression transmise en un temps donné est beaucoup plus faible que pour les plantes ligneuses. 3° La pression ne se transmet qu'avec une extrême lenteur à travers les tissus des plantes grasses. Ges conclusions sur la vitesse absolue de la transmission des pressions à travers les tissus des plantes vivantes, confirmées d'ailleurs par les résultats obtenus en opérant par d'autres méthodes différentes et plus directes, ont des conséquences nombreuses en physiologie végétale. Je n'en citerai qu'une comme exemple. Lorsqu'on veut étudier la transpiration ou l'absorption avec l'appa- reil de Sachs, en plongeant dans l'eau la section d'une tige lutée au- dessus, les expériences précédentes montrent qu'on fera toujours une erreur lorsqu'on opére avec des plantes ligneuses, qu'on fera encore une erreur si l'on n'expérimente pas assez vite avec les plantes herba- cées et que cette méthode ne peut convenir, sans correction, à l'étude des plantes grasses. C'est ainsi que M. de Lamarliére (1) a tenu compte de ces résultats pour éviter des causes d'erreur dans les expériences qu'il a entreprises sur la transpiration des feuilles développées à l'ombre et au soleil. M. G. Camus, secrétaire, donne lecture de la communication suivante : NOTE SUR LA PRÉSENCE DANS LES VOSGES FRANCAISES DU VACCINIUM MYRTILLUS L. VARIÉTÉ LEUCOCARPUM Dun.; par M. P. FLICHE. On a depuis longtemps déjà signalé, d'abord chez le Vaccinium Myr- tillus, puis chez le V. Vitis-idæa, une variété à fruits blancs, mais en la considérant comme une grande rareté. En 1879, M. J. Schróter (2) émit, comme trés vraisemblable, l'opinion que cette soi-disant variété devait se confondre avec une maladie des Vaccinium Myrtillus, décou- verte par lui et dans laquelle un Champignon, le Rutstræmia baccarum Schrót., Selerotium baccarum Rehm., s'attaquant aux fruits de la plante, les transformait en un corps blanc, mais dur et sans saveur, à peu prés de la grosseur et de la forme des baies normales. Un peu plus (1) L. Géneau de Lamarlière, Recherches physiologiques sur les feuilles développées à l'ombre et au soleil (Revue-générale de Botanique, t. IV, p. 537). (2) Veisse Heidelbeeren eine Pilz Krankheit der Beeren von Vaccinium Myrtillus L. (Hedwigia, XVIII, année 1879, pp. 177-184). 410 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1892. tard, cette vue fut admise et donnée comme absolument certaine par le botaniste russe Voronine (1). Une opinion soutenue par des naturalistes de cette valeur avait de grandes chances d’être admise par la généralité de leurs confrères. Il y eut toutefois, en 1889, une protestation de deux botanistes, des plus notables aussi, MM. Ascherson et P. Magnus (2), qui montrèrent que l'identification proposée par Schróter et Voronine était inexacte et don- nérent, pour la flore d'Allemagne, l'indication des endroits oü avaient été récoltés, d'une part, la variété albine des fruits du V. Myrtillus et, d'autre part, les Sclerotinia habitant les Vaccinium. A la suite de cette publication les auteurs reçurent, tant d'Allemagne que de l'étranger, de nombreuses communications qui leur permirent de soumettre à la Société zoologique et botanique de Vienne, dans sa séance du 1° juillet 1891, un travail (3) beaucoup plus complet sur la question. MM. P. Ascherson et P. Magnus élargissant leur domaine donnérent, pour toute l'Europe, les renseignements qu'ils avaient fournis d'abord pour la flore allemande seule et d'une facon moins complète; ils les étendent aux V. Vitis-idæa, à V'Oxycoccos vulgaris Pers., à une Éricinée, l Arctostaphylos Uva-ursi, et même à l'Empetrum nigrum L., faisant observer que jusqu'à présent le V. uliginosum L. et l'Arctosta- phylos alpinus L. n'ont pas présenté de ces variétés albines. Ils font remarquer que d'autres fruits charnus présenteront sans doute, lorsque l'attention sera dirigée de ce cóté, des faits de méme ordre et ils citent déjà leurs observations sur l'Épine-vinette commune (Berberis vul- garis L.) et le Cerisier à grappes (Cerasus Padus L., DC.). J'ai eu occasion d'étudier, en 1887, quelques pieds de V. Myrtillus à fruits blancs, qui m'avaient été envoyés de Bruyères (Vosges) par un de mes anciens éléves, M. Pommeret, aujourd'hui garde général à Pithi- viers, alors en résidence à Bruyères. Je regrette, le premier travail de MM. Ascherson et Magnus ne m’ayant été connu que par une très brève analyse, de n'avoir pu leur donner communication de cette observation, afin d'en faire profiter leur second Mémoire; il me semble, dans tous les cas, utile de la publier aujourd'hut, pour qu'elle apporte une vérification de plus à leur assertion, parce (1) Ueber die Sclerotien Krankheit der Vaccinium-beeren (Mémoires de PANE démie impériale des sciences de Saint-Pélersbourg, T° série, vol. XXXVI, 188, n 6). (?) P. Ascherson et P. Magnus, Die weisse Heidelbeere (Vaccinium Myrtillus L. var. leucocarpum Hausm.) nicht identisch mit der durch Sclerotinia baccarum (Sehrôt.) Rehm verursachten Sclerotien Krankheit (Berichte der deutschen botanischen Ge- sellschaft, VIL, 1889, pp. 387-400). a : (3) Die Verbreitung der weisfrüchtigen Spielarten der europäischen Vaccinien sowie der Vaccinium bewohnenden Sclerotinien-Arten, von P. Ascherson und P. Magnus (Verhand. d. K. K. zool. bot. Gesells. in Wien. Année 1891, XLI° vol., p. 677). FLICHE. — VACCINIUM MYRTILLUS VAR. LEUCOCARPUM. 411 qu'aussi ils n'avaient pu donner aucune localité française pour les variétés à fruits blancs des plantes étudiées par eux; parce que, s'ils signalent la présence de celle du V. Myrtillus dans les Vosges alsa- ciennes, ils ne citent que deux observations, dont l'une, concernant les environs de Wangenbourg, est bien ancienne, puisqu'elle a été rele- vée dans Mappus. La seconde est due, comme celle qui fait l'objet de ce travail, à un forestier français, M. Paulian, alors garde à cheval en Alsace, qui la fit dans les environs de Kaysersberg où il trouva deux va- riétés de V. Myrtillus à fruits blanes, l'une chez laquelle ces organes avaient leur forme habituelle, l'autre chez laquelle ils étaient piri- formes. Les pieds qui m'ont été communiqués par M. Pommeret appar- tiennent exclusivement à la premiére; ils sont blancs, au sens oü l'on se sert de ce mot pour le raisin, c'est-à-dire légèrement verdàtres, d'ail- leurs bien mürs (au 11 août 1887) avec des graines parfaitement confor- mées. Il s'agit d'une variété albine du fruit et nullement d'un organe altéré par un Champignon. Ils ont la saveur habituelle à l’espèce, un peu plus douce méme. Ils proviennent de la forêt de Brouvelieures, aux environs de Bruyères, la ville vosgienne bien connue des botanistes depuis les travaux de Mougeot. Voici, d'aprés les renseignements qu'ont bien voulu me fournir M. Pommeret et M. Perrin, inspecteur des foréts, les conditions exactes dans lesquelles s'y trouve la plante. Elle existe en deux endroits dans la forét de Brouvelieures : !* au canton de Fouchon au lieu dit la Tête de l'Étang, à l'altitude de 500 mètres sur une arête allant du Sud-Ouest au Nord-Est, à la jonction du versant oriental avec le plateau supérieur. Le sol, peu profond, ré- sulte de la désagrégation du grés vosgien ; 2 au canton des Rapailles, mêmes sol, altitude, exposition. Elle occupe, dans la première localité, une surface de 6 à 8 mètres carrés; dans la seconde, une de 10 à 12 métres carrés. Le massif forestier est constitué par une pineraie de Pins sylvestres, àgée de cent ans, surmontant un sous-bois de Chénes et de jeunes Sa- pins. Le Vaccinium Myrtillus y est répandu sans étre trés serré. La variété qui est connue dans la localité depuis plus de dix ans ne pré- sente avec le type d'autres différences appréciables que la couleur des fruits, elle semble cependant un peu moins féconde. D'aprés les pieds que j'ai eus en main, la différence serait assez légère. On la rencontre, non pas sous le massif, mais dans de petites clairières où elle est assez exposée à la lumière. i Depuis le jour où elle a été constatée dans la forêt de Brouvelieures, 412 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1892. cette variété semble avoir perdu de la place, mais très lentement, ce qui peut tenir à une vigueur moins grande que celle des pieds à fruits de couleur normale, mais sans qu’on puisse rien affirmer, puisque dans un massif forestier, surtout constitué comme celui qui nous occupe, le couvert variant sans cesse, il peut se faire qu'il en résulte uil désavan- tage pour un sous-arbrisseau tel que le Vaccinium Myrtillus. On voit que l'observation de M. Pommeret offre un réel intérét à rai- son du nombre de pieds signalés par lui, de ce fait que c'est jusqu'à présent le seul exemple connu de l'existence de la variété albine du V. Myrtillus en France, enfin de la précision avec laquelle ont été déterminées les conditions biologiques de ces stations. J'ajoute, en terminant, que je n'ai jamais rencontré, en France, de variétés à fruits blancs des autres Vacciniées, Éricinées, Empétrées, signalées dans le Mémoire de MM. Ascherson et Magnus. Depuis la rédaction de ces pages, j'ai reçu de M. Perrin deux envois d'Airelles à fruits blancs et quelques nouveaux renseignements; le tout me permettra d'ajouter quelques détails complémentaires qui ne sont pas dépourvus d'intérét. J'ai pu d'abord vérifier ce que j'avais déjà observé une première fois, c'est qu'à la couleur prés, les fruits blancs ressemblent extérieurement aux fruits normaux par la forme, la taille, la saveur; ils sont peut-étre un peu plus doux, mais la différence sous ce rapport ne dépasse pas, n'égale méme pas ce qu'on observe chez certaines variétés albines des baies de végétaux ligneux cultivés pour leurs fruits. Les graines sont aussi nombreuses et aussi bien conformées que chez la forme habi- tuelle (1). Quant à la couleur, elle présente quelques variations; si la teinte générale est habituellement ce que j'ai dit plus haut, elle peut étre aussi bien franchement blanche. Il n'est pas trés rare de voir quelques points rougeàtres se détacher plus ou moins sur le fond général. Il peut se faire que cette coloration prenne une certaine importance ; elle devient habituelle, à des degrés variables, chez les pieds provenant d'une loca- lité nouvelle, sur laquelle je reviendrai. Quelquefois la teinte d'un rose plus ou moins vif est générale, ou peu s'en faut, et le fruit n'est pas sans rappeler un peu celui du V. Vitis-idæa, sans que d'ailleurs, sur ces pieds parfaitement normaux, on puisse admettreune intervention de cette espèce; d'autres fois elle se réduit à fort peu de chose et l'on trouve tous les intermédiaires, sur le méme pied les teintes varient sous Ce rapport. Toujours on voit des points, que ceux-ci seulement soient roses (4) Semées au Jardin botanique de Nancy, elles ont levé et les jeunes sujets qu'elles ont donnés sont aujourd'hui (22 novembre) en très bon état. FLICHE. — VACCINIUM MYRTILLUS VAR. LEUCOCARPUM. 413 ou qu'ils soient plus foncés, sur une teinte rose généralement plus claire; le microscope montre que cette coloration affecte les cellules épider- miques. Quant aux taches plus foncées, on serait parfois tenté de les attribuer à une irritation locale, une piqüre d'insecte par exemple; car on y voit, au centre, quelques cellules mortifiées et assez souvent dans ce cas une petite exsudation; mais une observation attentive faite sur plusieurs fruits et une certaine étendue de l'épiderme de chacun d'eux montre qu'il n'en est rien: la teinte rose commence par étre trés claire, par porter sur un trés petit nombre de cellules, elle semble ensuite s'étendre et devenir plus foncée dans les cellules où elle s'est manifestée d'abord. Cette teinte est parfois un peu violacée et, quand elle offre sur les fruits une certaine intensité, elle rappelle celle des raisins roses; elle a été remarquée dans le pays, où l'on donne aux fruits présentant cette coloration le nom de Brimbelles grises. Sur les échantillons, assez mé- diocres d'ailleurs, parce qu'une coupe a passé cette année dans la localité, j'ai pu m'assurer que cette forme ne mérite véritablement pas d'étre distinguée; quelques fruits seulement sont complétement colorés, et l'on en trouve d'autres, sur les mémes pieds, qui sont tout blancs ou peu s'en faut. Sur les pieds de la localité nouvelle qui m'ont été envoyés, le 1° août dernier, par M. Perrin, les feuilles ont, en général, une teinte rouge automnale des plus prononcées. La localité en question se trouve dans la forét communale de Bruyéres, au canton de Fouchon, à l'altitude de 500 mètres en plateau légèrement incliné ; la variété y occupe une surface de 15 à 20 mètres carrés. Les Brimbelles (Airelles) dites grises dans le pays proviennent de la forét de Brouvelieures, mais d'une autre station que celles indiquées plus haut. On voit que, non seulement les environs de Bruyères sont à ajouter aux endroits signalés déjà par la présence du V. Myrtillus à fruits blanes, mais que c'est sans doute celui où cette variété est le plus largement répandue et la plus commune. M. Malinvaud donne lecture de divers passages de deux lettres qu'il a reçues récemment de M. A. Magnin, professeur à la Faculté des sciences de Besancon. Notre confrère a constaté par lui-méme, à Mouthe (Doubs), la présence du Betula nana, qui du reste y avait été indiqué déjà par Grenier, mais d'aprés un témoignage qu'il n'avait pu contrôler; cette espèce est donc bien une espèce francaise, malgré le doute qu'on a émis récemment à ce sujet. M. Magnin a découvert des Potamogeton nouveaux pour la flore du 414 SÉANCE DU 9 DÉCEMBRE 1892. Jura, quelques-uns méme pour la flore de France : Potamogeton coriaceus (lac des Rousses), P. Zizii (huit lacs du Jura), P. pre- longus (cinq lacs du Jura), P. Friesii avec la variété obtusus (lac de Malpas, ete.). M. Magnin annonce qu'il reviendra prochai- nement, dans une Note détaillée, sur ces faits intéressants. M. Prillieux fait à la Société la communication suivante : FRUITS MOMIFIÉS DES COGNASSIERS DE L'AVEYRON; pr M. PRILLIEUX. J'ai, au mois de juin de cette année, entretenu la Société d'une maladie qui a attaqué les Cognassiers dans le département de l'Aveyron. Elle est due à une espèce de Monilia qui est identique au Monilia Linhartiana observé sur les feuilles du Prunus Padus en Hongrie par M. Linhart, ou du moins fort voisine. M. Woronine a décrit des formes de Monilia correspondant à des Pezizes (Sclerotinia) sur diverses espèces de Vaccinium et qui toutes produisent des sclérotes dans l'intérieur de l'ovaire de leur plante nourriciére. J'ai profité d’un voyage que j'ai fait dans l'Aveyron, cet été, pour vérifier si l'espoir que j'avais exprimé au mois de juin, que l'on pour- rait. trouver sur les Cognassiers malades des fruits arrétés dans.leur développement et momifiés, était fondé. J'ai, en effet, récolté en abon- dance, dans plusieurs localités de l'Aveyron, de ces petits fruits de Cognassier desséchés qui sont entièrement remplis de filaments entre- mélés de Champignon et transformés ainsi en une sorte de sclérote tout à fait comparable à ceux qu'a figurés M. Woronine. Ces fruits avortés sont demeurés couverts d'un épais feutrage de poils d'un gris roussâtre, mais le point d'attache de tous ces poils est détruit par Vin- vasion du Champignon et l'épaisse couche feutrée enveloppe le fruit momifié sans y adhérer. Je vais chercher à placer ces petits coings sclérotifiés dans des con- ditions convenables pour qu'ils produisent des cupules du Sclerotinia. Je ne désespére pas d'en voir se développer aprés l'hiver. M. Malinvaud présente à la Société des fleurs d' Helianthemum vulgare à pétales laciniés provenant d'un pied croissant spontané- ment aux environs du Puy (Haute-Loire); M. V. Liotard, qui l'a découvert, annonce, dans sa lettre à M. Malinvaud, qu'il a soumis cette curieuse plante à l'examen de M. le professeur Clos, de Toulouse. ÉLECTIONS. 415 SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1892. PRÉSIDENCE DE M. PRILLIEUX. M. G. Camus, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 9 décembre, dont la rédaction est adoptée. M. le Président annonce deux nouvelles présentations, et, par suite de celles qui avaient été faites dans la dernière séance, pro- clame membres de la Société : MM. ConpEMox (Jacob de), licencié és sciences, rue Monge, 44, à Paris, présenté par MM. Bonnier et Malinvaud. Gain (Edmond), licencié és sciences, rue Lagrange, 9, à Paris, présenté par MM. Daguillon et Russell. GaucnzRY (Paul), licencié és sciences, rue de Vaugirard, 26, à Paris, présenté par MM. Bornet et Malinvaud. MESNARD (Eugène), préparateur à la Sorbonne, présenté par MM. Duchartre et Donnier. MoLLIARD (Marin), agrégé-préparateur à l'École Normale supérieure, présenté par MM. Costantin et Matruchot. M. le Président proclame ensuite membre à vie M. le D' Eugène QuiNQUAUD, qui, d'aprés un avis transmis par M. le Trésorier, a rempli les conditions exigées pour l'obtention de ce titre. Conformément à l'article 10 des Statuts, il est procédé à l'élec- tion du Président de la Société pour l'année 1893. M. DucHanTRE, premier vice-président sortant, ayant obtenu 134 suffrages sur 159, est proclamé Président. . La Société nomme ensuite successivement : Premier vice-président : M. Léon Guignard. Vice-présidents : MM. Clos, Poisson et Zeiller. Archiviste : M. le D' Bornet. Membres du Conseil : MM. Prillieux, Edm. Bonnet, abbé L. Chevallier et Drake del Castillo. Par suite de ce renouvellement partiel, le Bureau et le Conseil 416 SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE 1892. d'administration de la Société seront composés, en 1893, de la maniére suivante : M. Président. DUCHARTRE. Vice-présidents. MM. Léon Guignard, MM. J. Poisson, D. Clos, R. Zeiller. Secrélaire général. M. Malinvaud. Secrétaires. Vice-secrétaires. MM. Gustave Camus, MM. M. Hovelacque, P. Danguy. Ed. Jeanpert. Trésorier. Archiviste. M. Delacour. M. Bornet. Membres du Conseil. MM. Edm. Bonnet, MM. Drake del Castillo, G. Bonnier, Gomont, Bureau, Prillieux, A. Chatin, Roze, Chevallier (abbé L.), de Seynes, Costantin, Van Tieghem. Avant de se séparer, la Société, sur la proposition de M. Malin- vaud, vote des remerciements unanimes à M. Prillieux, président sortant. 12194. — Libr.-Impr. réunies, rue Le Secrétaire général, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. Mignon, 2, Paris, — May et MoTTEROZ, directeurs. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. Heckel.. ess thon se tet ss ss. SÉANCE DU l1 NOVEMBRE 1892 (suite). Sur le Maillea Urvillei (fin) ................. TIPP 353 Sur la sexualité du Ceratonia Siliqua L...................... 354 SÉANCE DU 25 NOVEMBRE. Admission de M. Cosnier................................... 360 Nouvelles localités de plantes des environs de Paris .......... 360 Sur le mode de fécondation du Najas major et du Ceratophyl- lum demersum........................................... J61 Sur les variations de pression du renflement moteur des Sensi- tives..................................................... 365 Étude d'un pistil bicarpellé de Haricot....... ............... 368 M. Fernand Camus présente le Fontinalis Kindbergii recueilli dans la Loire-Inférieure.... ............................. 370 Intumescences sur les feuilles d'OEillets malades.............. 370 Lichens des grèves de la Moselle.................... .... .. 373 SÉANCE DU Ì9 DÉCEMBRE. Décès de M. Bédier... .,........................,......,.. 385 Dons faits à la Société...................................... 385 La défoliation des branches basses d'Épicéa............. Lus 386 Sur la structure et le développement du tégument séminal chez les Crucifères..............,..44.4. 444. 392 Observations de MM. Bonnier et Duchartre; réponses de M. Gui- nnn RE 394-395 Questions d'orthographe et de priorité....................... 395 Observations de M. Malinvaud..........................,.... 399 Découverte du Battarea phalloides dans l'Allier par M. Ernest Olivier.............................,........:. 4... 400 Additions à la flore de la Provence........................... 401 Localités de Mousses des environs de Paris et une Hépatique nouvelle pour cette région................................ 406 Note sur la pression transmise à travers les tiges.............. 407 Le Vaccinium Myrtillus var. leucocarpum dans les Vosges fran- DX MEME" "-"o stesesses 409 Le Betula nana et divers Potamogeton découverts par M. Ma- GNIN eee esse 413-414 Fruits momifiés des Cognassiers de l’Aveyron................. MA Heliantbemum vulgare à pétales laciniés observé par M. Liotard. 414 SÉANCE DU 23 DÉCEMBRE. Admission de MM. de Cordemoy, Gain, Gauchery, Mesnard et Molliard........................... see ete 415 M. le D' Quinquaud proclamé membre à vie....... ....:-.... 415 Élections pour l’année 1893........................ ......... ms Remerciements votés à M. Prillieux, Président sortant......... e ® * SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE # Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredisde chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1893 13 et 27 janvier. | 14 et 28 avril. | 28 juillet. 10 et 24 (évrier. | 12 mai. | 10 et 24 novembre. 10 et 24 mars. | 93 juin. | 8 et 22 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangéres à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-aprés), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2° sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B. — Les tomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de bolanique tenu à Paris en aoüt 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'aequéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes ou communications manuscriles adressées au Secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s y rat- tachent, sont lues eu séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de l'rance, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothéque de la Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soitabsolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. ll en résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XXXV (1888) ou d'une année antérieure, on doit faire l'aequi- sition du volume entier. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- , tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. 19194. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — Max et MorTEROZ, direct. AVIS. — Le fascicule contenant le compte rendu de la session d’Algérie, dont l'impression est terminée, a dù être scindé par suite du retard de livraison de la planche VI qui sera encartée dans la seconde partie. BULLETIN DE LA | SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 | à ET RECONNUE GOMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 47 AOUT 1875 TOME TRENTE - NEUVIÈME (Deuxiéme Série. — TOME XIVe) 1892 SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE (ALGER-BISKRA) AU MOIS DAVRIL 1892. (PREMIÈRE PARTIE). Il PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Publié le 10 mars 1893. STATUTS DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Moplés dans la séance du 24 mai 1854, et modifiés dans celles du 25 juillet 1875 et du 22 avril 1887, pour les mettre en concordance avec la jurisprudence du Conseil d'Etat, ARTICLE 1%. La Société prend le titre de Société botanique de France. ART. 2. Elle a pour objet : 1° de con- courir aux progrès de la Botanique et des sciences qui s'y rattachent; 2° de faciliter, par tous les moyens dont elle peut disposer, les études et les travaux de ses membres. ART. 3. Pour faire partie de la Société, il faut avoir été présenté dans une de ses séances par deux membres qui ont signé la présentation, et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. — Les Francais, quel que soit le lieu de leur rési- dence, et les étrangers, peuvent également, et au méme titre, étre membres de la Société. — Le nombre des membres résidant à Paris ne pourra pas dépasser quatre cents. Celui des membres résidant dans les départements ou à l'étranger est limité à six cents. ART. 4. La Société tient ses séances habi- tuelles à Paris. Leur nombre et leurs dates sont fixés chaque année, pour l'anuée sui- vante, dans la derniére séance du mois de décembre. — Tous les membres de la Société ont le droit d'assister aux séances. Ils y ont tous voix délibérative. — Les délibérations sont prises à la majorité des voix des meni- bres présents. ART. ». Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations ou échanges d'im- meubles, et à l'acceptation de dons ou legs, sont soumises à l'autorisation du Gouverne- ment, préalablement à toute exécution. ART. 6. L'administration de la Société est confiée à un Bureau et à un Conseil, dont le Bureau fait essentiellement partic. ART. 7. Le Bureau est composé : d'un président, de quatre vice-présidents, d'un Secrétaire général, de deux secrétaires, de deux vice-secrétaires, d'un trésorier et d'un archiviste. ART. 8. Le président et les vice-présidents sont élus pour une année. — Le secrétaire général est élu pour cinq années; il est rééligible aux mémes fonctions. — Les se- crétaires, les vice-secrétaires, le trésorier et l'archiviste sont élus pour quatre années; ces deux derniers sont seuls rééligibles, — Le Secrétariat est renouvelé par moitié tous les deux ans. ART. 9. Le Conseil est formé en outre de douze membres, dont quatre sont remplacés chaque année. AnT. 10. Le Président est choisi, à la pluralité des voix, parmi les quatre vice- présidents en exercice. Son élection a lieu dans la derniére séance du mois de décembre. Tous les membres de la Société sont appelés à y participer direclement ou par corres- pondance. — Les autres membres du Bureau et les membres du Conseil sont élus dans la méme séance, à la majorité absolue des voix des membres présents. ART. 11. La Société pourra tenir des séances extraordinaires sur des points de la France qui auront été préalablement déter- minés. — Un Bureau sera spécialement or- ganisé par les membres présenis à ces réunions. ART. 12. Un Bulletin des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque membre. AnT. 13. Chaque membre paye une coti- sation annuelle de 30 francs. — La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée par une somme de 400 fr. une fois payée. Tout membre qui a payé régulièrement la cotisation sociale pendant au moins dix ans peut devenir membre à vie en versant seulement 300 fr. ; ART. 14. La Société établit chaque année son budget pour l'année suivante. Dans la première séance du mois de mars de chaque année, le compte détaillé des recettes et des dépenses de l'année précédente est soumis à son approbation. Ce compte est publié dans le Bulletin. o, ART. 45. Les fonds libres sont déposés dans une caisse publique jusqu'à leur emploi définitif. — Les sommes recues, qui n'ont pas été employées dans le cours d'un exer- cice, sont placées en rentes sur l'État, en obligations de chemins de fer francais (dont le minimum d'intérét est garanti par l'État), en actions de la Banque de France, ou en obligations du Crédit foncier, sauf celles que la Société juge nécessaires pour couvrir les dépenses de l'exercice suivant. — Les valeurs ainsi acquises ne peuvent étre alié- nées qu'en vertu d'une délibération de la Société. . ART. 16. La Société est représentée, dans les actions judiciaires qu'elle a à exercer ou à soutenir, et dans tous les actes passes en vertu de ses délibérations, par le Trésorier ou par l’un des membres du Conseil qu elle a désigné à cet effet. . ART. 17. En cas de dissolution, tous les membres de la Société sont appelés à d ci- der sur la destination qui sera donnée à Ses biens, sauf approbation du Gouvernement. ART. 18. Les Statuts ne peuvent étre modifiés que sur la proposition du Conseil d'Administration ou sur une proposition de vingt-cinq membres présentée au Bureau. Dans l'un ou l'autre cas, la propositton doit être faite un mois au moins avant la séance dans laquelle elle est soumise au vote de la Société. D. L'assemblée extraordinaire, spécialement convoquée à cet effet, ne peut modifier I» Statuts qu'à la majorité des deux tiers Ces membres présents ou votant par corres- ndance. . Le nombre des membres présents à la séance ou votant par correspondance irs étre égal, au moins, au quart des mem res de la Société. Ces statuts ont été délibérés et adoptés par le Conseil d'État, dans sa séance du 5 août 1875: ils ent élé modifiés en 1887 avec l'autorisation du Gouvernement. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN ALGÉRIE EN AVRIL 1892. Les séances de la session ont eu lieu à Alger et à Biskra les T6, 20 et 30 avril, et les herborisations se sont succédé du 16 au 27 avril suivant le programme adopté dans la première séance. Les membres de la Société dont les noms suivent ont pris part à la session : Douteau. Dumée. Motelay (Léonce). Nanteuil (de). MM. Andreæ. MM. Gerber. MM. Neyraut. Arbost. Gontier. Olivier (Ernest). Battandier. Gravis. Orzeszko. Bazille. Guignard. Peltereau. Bazot. Hanrio:. Pic. Billiet. Hérail. Poisson. Bornet (Amédée). Howse. Rouy. Cadix. Jaczewski (de). Sauvageau. > Chatin (A.). Lieutaud Trabut. Chevallier (abbé). Lombard-Dumas. Valby. Constant. Marçais (abbé). Mes Arbost. Doumet-Adanson. Marès (Paul). Rouy. Parmi les personnes étrangères à la Société qui ont assisté aux séances ou suivi les herborisations, nous citerons : Te XXXIX. À Il SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. MM. Le Dr GUILLEMIN, maire d'Alger. Le D" TEXIER, directeur de l'École de médecine et de pharmacie d’Alger. Le colonel PONT, commandant supérieur du cerele de Biskra. SARDON, adjoint au maire de Biskra. Le caid SI M'AHMED BEN GANAH, de Biskra. - MM. BARONNIER, capitaine, commandant la compagnie de discipline à Biskra. BÉRA, contrôleur des Contributions directes à Biskra. BoNITHON, curé de Biskra. Bou Menen BEN Hariz, pharmacien à Biskra. CHABAUD, conducteur des ponts et chaussées à Biskra. CHARPENTIER, de Vendôme (Loir-et-Cher). CoLowbo, ex-directeur de l'École arabe-française de Biskra. DANDRIEUX, pharmacien militaire à Biskra. DEGUIN, receveur des postes et télégraphes à Biskra. DÉSIRAT, instituteur-adjoint à Biskra. Dous, directeur de l'École de Biskra, Ducos, médecin militaire à Biskra. DUVIGEANT, propriétaire à Biskra. FARGES, capitaine, chef du bureau arabe de Biskra. FÉLIN, interprète judiciaire à Biskra. FLAMAND, préparateur de géologie à l'École des sciences d'Alger. FoucaRD, préparateur à l'Ecole de médecine d'Alger. KUNCKEL D'HERCULAIS, assistant au Muséum de Paris. MAHMOUD BEN EL Han; Sapok, conseiller municipal à Biskra. MOHAMMED BEN EL Hans, instituteur à Biskra. Pgzor, officier d'administration. Sı LAKHAL BEN SI BELKASSEM, propriétaire à l'oasis de Biskra. Vergy (de), interprète militaire à Biskra. VIGOUROUX, receveur des Domaines à Biskra. M"* BoRNET (Amédée), de Paris. M!* PELTEREAU, de Vendôme. Réunion préparatoire du 16 avril 1892. Le rendez-vous était donné, pour deux heures de l'aprés-midi, àla mairie d'Alger, dont M. le Maire avait bien voulu mettre la grande salle des Mariages à la disposition dela Société. La réunion est présidée par M. A. Chatin, membre de l'Institut, délégué par RÉUNION PRÉPARATOIRE DU 16 AVRIL 1892. II le Bureau de la Société, assisté de MM. Paul Marés, Battandier, Trabut et Hérail, membres du comité d'organisation. M. le Maire d'Alger assiste à la réunion. Sur l'invitation du Président et conformément à l'article 51 du Réglement, M. Hérail, remplissant les fonctions de secrétaire, donne lecture du chapitre de ce Réglement relatif à la tenue des sessions extraordinaires. M. Chatin prononce ensuite l'allocution suivante : ALLOCUTION DE M. A. CHATIN. Monsieur le Maire, Mes chers confréres, C'est pour moi un insigne honneur, et aussi un grand bonheur, d'ou- vrir cette session d'Algérie, qui sera l'un des fleurons de la série, déjà longue, de ces congrés de décentralisation par lesquels la Société bota- nique de France va au-devant de ses membres des départements, choi- sissant chaque fois, pour ces réunions scientifiques, aussi au premier chef véritables fétes de famille, une région parmi les plus renommées pour la variété et la richesse de leur flore. ue Il y a longtemps que nous étions hantés du désir de visiter cette terre francaise de l'Afrique du Nord sur laquelle nous allons voir, dans les anciens États barbaresques, beaucoup de plantes des cótes méditerra- néennes de la métropole (je ne dis pas de la France, car aujourd’hui à Alger, demain à Biskra aux portes du désert, à Tougourt, à Ouargla et plus loin encore, ce sera toujours la France) ; dans les plaines du Sud nous trouverons les postes avancés d'une flore pournous toute nouvelle, celle du désert, à laquelle ne nous ont rien moins que préparés les herbori- sations sur les hauts sommets de l'Auvergne et des Vosges, ni davan- tage celles des Alpes, aux glaces éternelles, du Dauphiné, de la Haute- Savoie et de la Suisse. Mais rassurons-nous, l'initiation aux espéces du Sahara se fera vite, grâce à nos savants et dévoués confrères algériens, MM. Pomel et Paul Marès, Battandier et Trabut, depuis longtemps familiarisés avec elles. Chers confréres, ce n'est pas sans quelque plaisir, tempéré de beau- coup de tristesses, que ma pensée se reporte aux grandes Rare dont quelques-unes viennent d’être rappelées : — plaisir à la ressou- venance de nos riches butins, semés de quelques découvertes, et des cordiales amitiés qui s'y nouèrent ; — tristesses quand je compte les vides faits au milieu de nous. IV. SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Aux herborisations de Montpellier, pour lesquelles, membres de la Société botanique et étudiants, nous partimes de Paris au nombre de trois cents (1), se trouvaient : DE TCHIHATCHEFF, que, préludant dés lors à l'alliance cordiale de la Russie et de la France, nous appelàmes à la présidence de la session; l'aimable et érudit de SCHŒNEFELD, notre Secrétaire général; Cosson, qui devait tant contribuer, de sa personne, par les amis subissant son entrainement et par des subsides largement accordés à des explorateurs dont la fortune n'égalait pas leur dévouement à la botanique, à nous faire connaitre la flore d'Algérie, où glanent ce- pendant encore avec tant de succés nos confréres et amis MM. Battandier et Trabut ; Henri de LA PERRAUDIÈRE, son fidèle, mort de la fièvre dans ses bras en 1861, à peine rentré en Afrique, aprés une herborisation que nous avions faite ensemble à Compiègne; GERMAIN (de Saint-Pierre), coauteur avec Cosson d'une excellente Flore des environs de Paris; le comte JAUBERT, dont les survivants de l'expédition ne sauraient oublier l'aimable causerie historique par laquelle il les ravit, tous assis sur les ruines du légendaire évéché de Maguelonne; Émile PLANCHON, savant botaniste, connu notamment par ses importantes études sur le phyl- loxéra; BOISDUVAL, savant entomologiste, qui, comme nos confrères MM. Constant, Ern. Olivier et Pic, se fit botaniste pour arriver à décou- vrir les insectes vivant sur des espèces végétales données; DOUMET père qui nous fit, avec les honneurs de Cette, dont il était maire et député, ceux de son riche musée; J. Gav, l'exact phytographe; de ManrniN-Dowos, l'auteur de la Florule du Tarn; TrMBAL-LAGRAVE, dont les découvertes de chaque jour et les observations sur les hybrides ont en notre confrére M. Gustave Camus, de Paris, un digne continua- teur; le bon THIBESARD ; l’explorateur KRALIK, toujours dans l'ombre de Cosson; les deux frères Fournier ; ViciNEIX, conservateur des col- lections du comte Jaubert; le D" GUILLARD, auteur de recherches origi- nales sur le manchon médullaire, ete., tous morts! Morts aussi le recteur Donné, rédacteur scientifique aux Débats, connu par ses travaux sur le lait et qui nous a laissé la recette d'une salade légendaire (2); Ch. Manriws, l'explorateur du Spitzberg et du Ventoux, alors doyen de la Faculté de médecine et directeur du vieux Jardin botanique, où les étudiants de Montpellier offrirent un punch monstre à leurs amis de Paris; Gervais, doyen de la Faculté des sciences, qui dirigea, que dis-je, qui effectua lui-même aux Cabanes une pêche merveilleuse aussitôt transformée en une excellente bouillabaisse. (1) Ce chiffre de 300, que nous ne devions plus revoir, s'explique surtout par ce fait, que la Compagnie P.-L.-M. avait réduit de 75 pour 100 les frais de transport. (2) Dont la bonne préparation a pour caractère spécifique « l'apparition de perles (de sueur) sur le front des convives ». ALLOCUTION DE M. A. CHATIN. Hv Aprés ce long nécrologe, que cependant j'abrége, il m'est doux de retrouver ici, parmi les survivants, mon bon ami Paul Marès, qui dirigea à Montpellier, avec son entrain et sa toujours riante bonne humeur, les agréables et fructueuses herborisations de Cette, d'Aigues-Mortes, de Palavas et de Maguelonne; M. Nap. Doumet, l'explorateur infatigable de la Tunisie. J'ai gardé pour la fin mon vieil ami le D" Gontier, le fidèle compagnon de mes herborisations depuis plus d'un demi-siècle, ce qui ne l'empéche pas d'étre toujours jeune. Passons sur la session de l'Auvergne (1856), dont les disparus s'appe- laient : Lecoq et A. Passy, présidents; Lamotte, Weddell; Vaupell, de Copenhague; encore le comte Jaubert, qui faillit périr alors sur les pentes de Chaudefour, etc. Passons sur les sessions de Bordeaux, de Strasbourg et de Grenoble, qui comptent, parmi les morts dont nous gardons aussi le souvenir : Léon Dufour, Lespinasse, de Pommaret, Félix Réal, Faivre, J.-B. Verlot, Fée, Kirschleger, Mougeot pére, Schimper, de Bary, D' Jamain, Duval-Jouve, Parisot, auteur de la Flore de Belfort et longtemps maire de cette clef d'Alsace, Emile Goubert, Billot, Triana, etc. Et maintenant que souvenirs et regrets ont été donnés à nos anciens compagnons, je reviens au présent. Nous allons, sans négliger les communications écrites, qui auront leur tour dans les séances assises, nous livrer à la recherche des espèces végétales, en y rattachant (avec M. Pomel pour guide) l'étude des ter- rains dans ses rapports avec la géographie botanique. Tout en faisant de la botanique générale, quelques-uns de nous ne manqueront pas de s'adonner plus spécialement à la recherche des espèces qui peuvent être pour eux des sujets de travaux en cours ou à venir. Je veux espérer que tous, phanérogamistes, bryologues, lichéno- logues, mycologues, ete., ne quitteront l'Algérie qu'aprés y avoir fait de riches butins, de bonnes provisions d'études. Tout en récoltant pour nous — prima caritas sibi — nous penserons à nos amis. M. Boudier recevrait avec reconnaissance quelques doubles de Cham- pignons (Xylopodium, Tulostoma, Morchella surtout), que MM. Roze et Patouillard, à leur tour, ne sauraient refuser. M. Malinvaud voudrait bien quelques Menthes, et votre tout dévoué prendrait les Terfàs de toutes mains. Déjà, gràce à M. Bou Medien Ben Hafiz qui nous attend à Biskra, à côté du Terfezia Leonis, que Tulasne croyait être le seul et unique Terfàs, sont venus se ranger les Terfezia Boudieri et Clav eryi, le gros TE africana, et, découverte toute récente, un autre trés beau VI SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Tirmania, à plus grands sporanges et à plus grosses spores, à chair marmorée par une arborescence partant du pied des tubercules pour s'élever, dans leur masse en s'y divisant, à maturation vernale, etc. Je donne au nouveau Tirmania, qui avait ses spores formées déjà fin jan- vier tandis que le T. africana serait d'automne (1), le nom de T. Cam- bonii, qui rappellera aux botanistes les sympathies dont M. le Gouver- neur général entoure notre session. Nul doute que ce ne soit aux Tirmania, gros Terfàs du Sud africain, que se rapporte cette phrase d’un auteur arabe du sixième siècle avant l'Hégire, cité par l'explorateur Duveyrier : « Aux environs de Guadamés les Terfàs poussent si gros que Gerboises (djerbora) y creusent leurs trous. » i Je termine en faisant remarquer que si aujourd'hui, en pleine sécu- rité et relativement sans fatigues, nous allons cueillir à pleines mains les espéces de la flore d'Algérie, c'est que la voie a été préparée par d'ardents et hardis précurseurs dont c'est pour nous un devoir de rap- peler les noms. Parmi ces précurseurs comptent : Avant la prise d'Alger : Desfontaines et Poiret; Depuis la conquéte et aprés l'exploration scientifique, qui eut pour interprétes, en botanique, Bory de Saint-Vincent et Montagne: — Cosson et ses collaborateurs, H. de La Perraudière, Reboud, P. Marès, Letour- neux, N. Doumet, Kralik, Dalansa et Bourgeau; — aussi Bové, A. Steinheil, Ch. Martins, Duval-Jouve, Naudin, général Pàris, les savants pharmaciens militaires Choulette, Debeaux, Lefranc, Pressoir; — et surtout les jeunes et distingués auteurs de la Flore d' Algérie, MM. Bat- tandier et Trabut, qui vont, avec un grand dévouement, prendre la charge de nos destinées durant toute la session. Un mot encore, pour exprimer les regrets de plusieurs de nos con- fréres, arrétés dans leur projet de se réunir à nous. Notre zélé Secrétaire général est retenu par les soins à donner à l'administration de la Société un moment délaissée pour l'organisation de la présente session. Aprés avoir laborieusement tout préparé, M. Malinvaud ne peut profiter pour lui-méme des avantages qu'il nous a assurés : Sic vos non vobis. J'ai à exprimer aussi les regrets de M. Prillieux, Président, empéché par la session du Conseil général; de M. Henry de Vilmorin, l'un des promoteurs de la session d'Algérie, e ce moment encore trop influenzé ; de M. Gaston Gautier, que de grands intéréts viticoles retiennent à (1) M. Ben Hafiz a recu des Arabes et m'a communiqué à Biskra, Le 18 avril, des tubercules frais, qui n'étaient autres que ceux du T. africana; donc cette espèce est aussi du printemps, ALLOCUTION DE M. A. CHATIN. VII Narbonne; de M. Boudier, occupé à recueillir pendant ce mois les der- niers matériaux d'une importante Étude sur les Morilles; de M. le D" X. Gillot, retenu par des devoirs de famille. NL avant de procéder, conformément à nos Statuts, à la con- stitution du Bureau spécial de la session, je vous demande, assuré d'étre l'interpréte de vos sentiments, de voter de chauds remerciements à M. le Maire d'Alger, pour l'accueil si bienveillant qu'il nous fait et pour la belle hospitalité qu'il nous donne. (Les remerciements sont votés par acclamation.) Il reste encore, Messieurs, à exprimer toute notre reconnaissance à M. le Gouverneur général, pour le bon vouloir que, gràce à lui, nous trouverons chez toutes les autorités de l'Algérie. Il est ensuite procédé, ainsi que le prescrit l'article 11 des Statuts, à l'élection du Bureau spécial qui doit étre organisé par les membres présents pour la durée de la session. Sont nommés à l'unanimité : Présidents d'honneur : MM. POMEL et P. MARES, d'Alger. Président : M. BATTANDIER, d'Alger. Vice-présidents + M. le D' TraBur, d'Alger. Secrétaire : M. HÉnaiL, d'Alger. Secrétaires adjoints : MM. Argosr, de Thiers (Puy-de-Dôme). NEvnavT, de Bordeaux. SAUVAGEAU, de Paris. M. le D' Trabut donne lecture du programme suivant proposé par le Comité local chargé d'organiser la session : " SAMEDI 16 AvnIL. — À 2 heures, rendez-vous à la mairie d'Alger; réunion préparatoire consacrée à l'organisation de la session. — A 2 heures et demie, séance d'installation du Bureau, sous la présidence VIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. de M. Chatin, membre de l’Institut, délégué par le Bureau permanent de la Société ; communications diverses. DIMANCHE 17 AVRIL, jour de Pâques. — Repos ou visite de la ville (chacun réglera, comme il l'entendra, l'emploi de cette journée). ` Luxpi 48 avRIL. — Départ d'Alger à 6 heures 35 du matin, par le chemin de fer de l'Est algérien. A 6 heures 35 du soir, arrivée à Sétif où l'on couchera. Manpi 19 avriz. — Départ de Sétif à 5 heures 15 du matin; arrivée à Biskra à 5 heures 20 du soir. MERCREDI 20 AvRIL. — A 9 heures du matin, séance publique à la mairie de Biskra. — A 2 heures, herborisation à loued Biskra; retour à Biskra à 6 heures. JEUDI: 21 AvniL. — A 7 heures du matin, départ en voiture pour la Fontaine-Chaude (Ain-Salahin); 6 kilomètres de marche au Nord- Ouest; retour à 11 heures. — A 2 heures, départ à pied pour visiter l'Oasis, le Jardin Landon, l'établissement des Pères blancs et le jar- din du capitaine Baronnier; retour à 5 heures. VENDREDI 22 AvRIL. — À 6 heures du matin, départ en voiture pour El Oumach ; retour à 6 heures du soir. SAMEDI 23 AVRIL. — Repos ou départ en chemin de fer à 7 heures du matin pour El Outaya; retour à 6 heures du soir. DIMANCHE 24 AvRIL. — A 7 heures du matin, départ en chemin de fer pour El Kantara, où l'on couchera. LUNDI, MARDI el MERCREDI, DU 25 AU 27 AVRIL. — Départ pour Batna; ascension du djebel Tougour à dos de mulet; forêt des Cèdres ; visite à Lambése. Jeuni 28 AvniL. — Départ pour Alger où l'on arrivera le 29 avril au soir. SAMEDI 30 AvRIL. — A 2 heures du soir, séance de clóture à l'École de médecine et de pharmacie d'Alger. Ce programme, aprés quelques détails complémentaires donnés par M. Battandier, est adopté à l'unanimité sans modification. DISCOURS DE M. LE MAIRE D'ALGER. IX SÉANCE DU 16 AVRIL 1592. PRÉSIDENCE DE M. BATTANDIER. La séance a lieu, à l'issue de la réunion préparatoire, dans le méme local que celle-ci. Le Bureau spécial de la session étant installé, M. Paul Marés, nommé président honoraire, remercie la Société de l'honneur qu'elle a bien voulu lui faire; puis M. Battandier, Président, invite M. le D' Guillemin, maire d'Alger, et M. le D' Texier, direc- teur de l'École de médecine et de pharmacie d'Alger, à prendre place au Bureau. Le président donne la parole à M. le D' Guillemin, qui s'exprime en ces termes : DISCOURS DE M. GUILLEMIN, MAIRE D'ALGER. Messieurs, Au nom de la ville d'Alger, j'ai l'honneur de saluer en vous la Société botanique de France, et en votre directeur, M. Chatin, l'éternelle jeu- nesse de ces flores que vous étudiez, et je vous remercie d'avoir choisi l'Algérie pour la tenue de votre session extraordinaire de 1892. Pour donner à mes salutations et à mes témoignages de sympathie un caractére absolu de sincérité, me pardonnerez-vous d'y joindre, dés le début, une petite pointe de regret, et de vous dire, bien timidement, que nous eussions préféré vous recevoir quelques semaines plus tót ou quelques semaines plus tard? Sans doute, le printemps a depuis longtemps fait éclater les bour- geons de nos plantes, et vous pourrez surprendre notre végétation algé- rienne dans sa plus belle période d'activité, ce qui est fait pour charmer vos cœurs de botanistes ; mais vous savez aussi que notre ville reçoit à cette heure d'autres visiteurs dont le nombre et la qualité nous enor- gueillissent à coup sür, mais aussi nous empéchent de nous occuper exclusivement de vous, nos hótes de quelques jours, et de vous con- sacrer en entier le peu de temps que vous pouvez passer au milieu de nous. Peut-étre que ces préoccupations égoistes feront sourire vos cœurs, X SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. énamourés des splendeurs de la nature plus que des convenances parti- culières des humains. Vous savez, en effet, que la plus splendide époque de floraison des sciences s'est faite, il y a un siècle, à l'aurore de notre grande Révolution française, au bruit des luttes gigantesques qui ont amené l'écroulement du vieux Monde. Or ici il n'est pas question de révolution violente, mais tout au plus d'une rénovation de nos institutions locales. Et ce n'est pas le canon ennemi qui tonne à nos portes, mais bien les fanfares amies des orphéo- nistes francais qui emplissent notre cité. Et ce ne sont pas tous ces bruits du dehors qui peuvent vous empé- cher de marcher sereinement vers l'accomplissement de l’œuvre féconde que poursuit votre Société, et qui, pour nous, est pleine de promesses, d’espoirs ! C'est qu’en effet, par notre situation au nord de l'Afrique, nous sommes ballottés entre deux mondes qui ne sont pas prêts de s'unir et de fusionner. Pour le moment, quelle que soit la séduction des projets de chemins de fer transsahariens, il est certain que l'océan de sable qui nous sépare du mystérieux continent noir restera longtemps encore immense et redouté, à côté de cette mer méditerranéenne qui chaque jour se resserre et dont les rives amies tendent sans cesse à se rap- procher. A l'époque de la conquéte, nous étions à une semaine de la France, et soixante ans aprés nous n'en sommes distants que d'une journée. Et de méme que les progrés de la mécanique navale nous ont rap- prochés de la métropole dans les faits, nous comptons que vous nous en rapprocherez dans les idées. C'est qu'en effet les botanistes ont été les premiers à affirmer que, contrairement aux apparences géographiques et à ses attaches terrestres, l'Algérie était, de par sa flore, un fragment détaché des côtes de Pro- vence, et non une dépendance du Soudan africain. Poursuivez votre ceuvre, Messieurs les botanistes, rapprochez-nous de plus en plus de notre chére France ; faites que les extrémités algériennes de la patrie deviennent plus voisines de son grand cœur, et vous aurez pour toujours mérité notre amour et notre reconnaissance. Vous savez d'ailleurs, Messieurs, que, pour l'accomplissement de ce grand œuvre, vous pouvez compter sur le concours d'auxiliaires savants et dévoués, sur les jeunes comme Trabut et Battandier qui ont déjà ajouté de vastes développements à l'édifice qu'ont élevé leurs devanciers, dont notre doyen M. Pomel est ici le plus illustre représentant. Il y a quelques mois, j'aurais pu ajouter le nom de l'excellent Durando, le doyen des herborisateurs algériens. DISCOURS DE M. BATTANDIER. XI Quelle joie c'eüt été pour son âme noble et bonne, de vous fêter aujourd’hui, de faire les honneurs de son Algérie aux représentants les plus autorisés de sa chère botanique ! Ce bonheur lui a été refusé, mais il a laissé de dignes successeurs qui tiendront à honneur de le remplacer. J'en vois ici méme, qui n’hésitent jamais, dans l'intérêt de leur science préférée, à explorer les régions les plus mystérieuses, à esca- lader les pies les plus abrupts, à s'enfoncer jusqu'au milieu du pays saharien, pour découvrir quelque plante nouvelle, ou simplement pour récolter à l'heure voulue une plante rare. Ceux-là sont dignes, Messieurs les membres de la Société de bota- nique, de vous accompagner et de vous guider jusqu'au delà de l'atti- rante Biskra qui vous attend. Pour moi, mon róle se borne à vous souhaiter la bienvenue dans notre blanche Alger qui se plaint de vous posséder trop peu de jours, mais espére bien que vous ne l'oublierez pas et que vous lui reviendrez. Cette allocution est accueillie par de vifs applaudissements. M. Battandier, président, prononce le discours suivant : DISCOURS DE M. BATTANDIER, PRÉSIDENT. Mesdames et Messieurs, Je vous remercie de l'honneur que vous venez de me faire en m'appe- lant à présider votre session extraordinaire en Algérie, honneur que jattribue moins à mes modestes travaux sur la flore algérienne qu'à ma qualité de botaniste algérien. J'ai aussi à vous présenter les excuses de l'un de: nos deux présidents honoraires, M. Pomel, qui avait la ferme intention de nous accompagner, et qui nous aurait guidés avec tant de compétence dans les régions que nous allons parcourir; malheureusement M. Pomel se trouve retenu loin de nous par d'importantes fonctions auxquelles il n'a pu se sous- traire, et il vous adresse ses excuses dans la lettre que voici : XII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Alger, 8 avril 1892. Monsieur le Président et cher collégue, è J'ai l'honneur de vous prier de présenter mes excuses à nos collègues de la Société botanique de ne point assister à la session extraordinaire; j'en suis empéché par ma délégation de juré au concours régional d'agriculture de Mos- taganem. Je suis heureux de pouvoir disposer de 40 exemplaires de mes Matériaux pour la flore atlantique, à distribuer à nos collègues réunis à Alger; c'est un souvenir que je les prie de vouloir bien accepter. Veuillez agréer, etc. A. POMEL. Notre zélé et sympathique Secrétaire général, M. Malinvaud, m'avait prié de faire pour cette séance un historique de la botanique algérienne et je m'en étais volontiers chargé; mais, en mettant en œuvre les maté- riaux dont je dispose, il m'a semblé que le temps n'était pas encore venu d'écrire l'histoire impartiale d'hommes, les uns vivants, ce qui me génerait considérablement pour dire le bien que j'en pense, les autres à peine descendus dans la tombe, ce qui rendrait toute critique odieuse. Je bornerai donc cette courte notice aux botanistes antérieurs à la con- quéte. La botanique algérienne ne commence à vrai dire qu'avec Shaw, Poiret et Desfontaines, car il y a peu de fond à faire sur les données vagues laissées par les anciens. Méme les plantes africaines qui furent les plus célèbres parmi eux, telles que le Lotos et le Silphium, sont bien diffi- ciles à assimiler aujourd'hui. Le vrai Lotos de l'Algérie, c'est son beau ciel, qui enchaine toujours sur ses rivages et rend oublieux du retour ceux qui se hasardent à y planter leur tente. Dès 1620, Tradescant avait cueilli quelques 'plantes sur la cóte algé- rienne. Un siécle plus tard Thomas Shaw, chapelain de la factorerie anglaise d'Alger, publia, outre des documents géographiques trés im- portants, un catalogue de 632 plantes d'Algérie et de Tunisie sans loca- lités précises. En 1783, Desfontaines, qui venait d'étre nommé membre de l'Aca- démie des sciences, entreprit, aux frais de cette compagnie, l'exploration des pays Barbaresques. Encouragé par son compatriote de Kercy, con- sul à Alger, et muni de puissantes recommandations pour les autorités turques, qui lui furent toujours favorables, il débarquait dans la rade de Carthage, le 24 août de cette même année 1783. IH trouva à Tunis Vahl, éléve de Linné, envoyé par le roi de Danemark. DISCOURS DE M. BATTANDIER.. XIII En se joignant aux colonnes chargées de la perception des impóts, Desfontaines put explorer à peu prés toute la Tunisie, et le Tell algérien jusqu'à la frontiére du Maroc. Parti de Tunis en décembre 1783, avec le bey, il visita Kairouan, Gafsa, Tozzer, Nefta, Sfaitla, Sbiba, le Kef, ete. Vers la fin d’avril 1784, Desfontaines arriva à Alger et visita la Mitidja, Blida, Médéa (Mendia), Miliana (Mayane) et les environs de ces villes. Il signale, dans le lit de loued Djer, un Genêt alors défleuri, qui y existe toujours, et qu’il prit pour le Retama sphærocarpa auquel il ressemble tout à fait dans cet état. M. Pomel l’a depuis décrit sous le nom de Genista Sarotes. Il suivit ensuite la plaine du Chélif, d’où il gagna Tlemcen (1); de là il visita Arzeu, Mostaganem, l'Habra, Mascara, où il parait avoir séjourné assez longtemps et d’où il poussa jusqu'à la frontière du Maroc, par la Tafna et la chaine des Traras. Il revint ensuite à Alger par le djebel Tessalah, la plaine du Chélif, Miliana, etc. Vers la fin de 1784, étant de retour à Tunis, il visita Bizerte, Hamma- melif, Khrombalia, Hammamet, Zaghouan, et toute la cóte jusqu'à Sfax et El Djem. Il revint encore à Alger, en explora les environs jusqu'à Cherchel et, le 18 septembre 1785, il partait pour la provinee de Constantine, cam- pait sur les bords du Hamiz, traversait, semble-t-il, le Bou Zecza par les gorges de Kaddara, suivait les bords de l'Isser, puis de l'oued Sahel jusqu'à Bougie, revenait prendre le défilé des Bibans et gagnait Constan- tine par Sétif et Mila. Mais la saison trop avancée ne lui permit pas de faire de grandes récoltes dans ces régions. De Constantine, Desfontaines se rendit aux bains d'Hammam Meskoutine, où il décrivit le Statice globulariæfolia, spécial à cette station, et que l'on a vainement voulu trouver ailleurs; de là, il gagna Bône où il eut le plaisir de trouver l'abbé Poiret avec lequel il herborisa quelque temps aux environs de Bône et de La Calle, aprés quoi il rentra en France. : Débarqué dans le Comptoir de la C^ d'Afrique à La Calle en 1785, l'abbé Poiret avait ramassé dans cette région d'importantes collections d'histoire naturelle qu'il publia, dés 1789, dans son Voyage en Bar- barie; 410 plantes y sont signalées avec de courtes phrases descriptives dans le genre de celles de Linné. Quelques espèces nouvelles sont dé- crites un peu plus longuement. Les plantes récoltées par Poiret se trou- vent aujourd'hui dans l'herbier Cosson. Pour ne plus revenir sur l’œuvre de ce botaniste, disons que, de 1804 à 1817, il publia, avec beaucoup plus de détails, dans l'Encyclopédie méthodique, toutes „les plantes d'Algérie dont il avait eu connaissance. (1) Lors du voyage de Desfontaines les lions étaient encore abondants à Tlemcen ; ils ont depuis longtemps disparu de toute la province d Oran. XIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. L'œuvre de Desfontaines est infiniment plus importante. Comme Poiret et les naturalistes de ce temps, il ne se bornait pas à la bota- nique. Il avait fait d'intéressantes études sur les oiseaux du pays et rassemblé d'importants documents d'archéologie et de géographie, qu'il transmettait au fur et à mesure à son protecteur Lemonnier, médecin du roi. Lemonnier confia ces documents à Louis XVI, qui s'y intéressait vivement, ce qui fut cause de leur perte; car ils disparurent avec cet infortuné monarque dans la tourmente révolutionnaire, sauf quelques fragments conservés en double ou reproduits plus tard d’après des notes par Walkenaer. Heureusement son œuvre botanique est restée intacte. Dès son retour en France en 1785, Desfontaines s'occupa activement de l'étude et de la description de ses récoltes, et en 1798 parut le Flora atlantica où sont décrites 1600 plantes, dont prés de 300 espéces nouvelles presque toutes figurées. Si l'on songe que Desfontaines n'est resté que deux ans en Barbarie, qu’il ne pouvait guère s'écarter du chemin suivi par les colonnes qu'il accompagnait, sauf près de quelques villes, Blida, Tlem- cen, Mascara, etc., autour desquelles il put herboriser sous la garde de quelques turcos; si l'on considére, en outre, que plusieurs de ses grands voyages, tels que celui d'Alger à Constantine et sur la côte de Tunisie, ont eu lieu à des époques aussi défavorables que possible, on ne peut s'empécher d'étre frappé de l'importance de ses récoltes. On est plus étonné encore de la perfection de son œuvre, de l'exactitude de ses déterminations et de la juste appréciation de la valeur spécifique de plantes si rapidement vues. À mesure que l'étude de la flore algérienne se poursuit, loin de trouver en défaut l'auteur du Flora atlantica, on arrive souvent à lui donner raison contre ses continuateurs, qui se sont parfois trop pressés dans l'assimilation de ses plantes. C'est ainsi que Durieu trouvant partout en Algérie le Polygala nicæensis crut pouvoir rapporter à cette espéce le Polygala rosea de Desfontaines sans étre ' allé à Tlemcen où celui-ci place sa plante, excellente espèce voisine du Polygala major de Jacquin, mais non du P. nicæensis, qui d’ailleurs n'est pas à Tlemcen. De même, Boissier avait cru retrouver le Doroni- cum rotundifolium du Flora atlantica dans un Bellis d'Oran, tandis que c'est un magnifique Bellium existant bien toujours là où l'avait vu Desfontaines. Godron, ayant recu d'Algérie un bel /ris de la section Xi- phium, crut immédiatement que c'était lT. Xiphium du Flora atlan- tica et le nomma I. Fontanesii ; mais VI. Fontanesii est bien plus rare en Algérie que le véritable I. Xiphium que Desfontaines a certainement vu à Arzeu, Mascara, etc. On attribue généralement au Colchicum Bertoloni Stev. le C. montanum du Flora Atlantica, et il est possible que Desfontaines ait confondu ces deux espèces; cependant le C. mon- DISCOURS DE M. BATTANDIER. XV tanum existe parfaitement en Algérie, et c’est à lui seul que peut se rap- porter la mention : « Floret hieme ». Nous avons retrouvé, il y a deux ans, à La Calle, M. Trabut et moi, le Cyperus pallescens qui est bien une très légitime espèce et non une variété du C. longus ; seulement on avait voulu le trouver où il n'était point. Il parait n'exister qu'au- tour du lac Houbeira, et encore y est-il rare, tandis que le C. longus y est abondant. Peu d'espéces du Flora Atlantica ont pu étre rapportées avec cer- titude à des types plus anciennement connus : Silene arenaria, Tor- dylium humile, Viola suberosa, Aristolochia glauca, Scrofularia mellifera, Plantago lagopodioides. Il faut ajouter à cette liste un nombre plus considérable d’espèces dont Desfontaines pouvait avec jus- tice s'attribuer la priorité, mais auxquelles Poiret avait, dès 1789, donné des noms qu'il eût mieux valu conserver. Un assez grand nombre des espèces signalées dans le Flora atlantica n'ont pas encore été retrouvées, ce qui ne veut pas dire qu'on ne les retrouvera pas. C'est ainsi que le Holcus mollis, F Alopecurus genicu- latus et l'Allium paniculatum n'ont été retrouvés que tout récemment. Quelques-unes de ces espèces n'avaient été citées que sur la foi d'auteurs plus anciens : Lepidium campestre, Corydalis lutea, Telephium oppo- sitifolium, Roella ciliata, Inula Oculus-Christi, Doronicum Belli- diastrum. D'autres ont pu disparaître ; c'est ainsi que Clauson et Duval- Jouve ont encore récolté le Cerinthe minor aux portes d'Alger. D'autres ont pu, comme il arrive souvent, être trouvées adventices avec toute l'apparence de plantes spontanées. Pourtant il est à remarquer que beau- coup de ces plantes non retrouvées manquent également dans l'herbier du Flora Atlantica. Il est possible que l'auteur les ait notées un peu à la légére du haut de son cheval (il n'est pas toujours facile de descendre quand on accompagne une expédition), ou bien qu'il les ait citées de souvenir, se fiant trop à son excellente mémoire. De Candolle nous dit en effet : « Il faut avouer aussi que cette prodigieuse mémoire lui tour- nait quelquefois à piège, en ce qu'il se dispensait souvent de noter ses observations. C'est un danger dont il m'a souvent averti, et je transmets cet avertissement en son nom aux jeunes botanistes doués, comme lui, de cette heureuse mémoire (1). » Il semble bien évident que le Vac- Cinium Myrtillus n'a jamais existé à Blida, et que le Fraisier n'a. été signalé « in Atlante » que par confusion avec le Potentilla mi- crantha. Comme le fait remarquer Cosson, dans son Compendium, Desfon- taines semble, pendant son séjour à Mascara, s'étre fait apporter des (1) De Candolle, Notice sur Desfontaines (Ann. des sc. nat., 1834). XVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. plantes de l’intérieur par des Arabes qui lui ont parfois donné comme spontanées des plantes cultivées (Origanum Majorana). Peu de bota- nistes depuis Desfontaines ont fait le tour des lacs de La Calle et des environs. Le Valeriana Phu, l'Inula Oculus-Christi pourront y être de nouveau constatés. D'aprés M. Chabert, on y aurait retrouvé le Par- nassia palustris. Voici, en dehors de celles déjà énumérées, la liste des espèces du Flora Atlantica qui, à ma connaissance, n'ont pas été retrouvées en Algérie : Ranunculus monspeliacus, Corydalis cava, Biscutella lævigata, Cerastium perfoliatum, Malachium aquaticum, Silene conoidea, S. bupleuroides, Saponaria ocymoides, Ortegia hispanica, Lavatera thuringiaca, Melilotus officinalis, Cytisus albus, Vicia monanthos, Astragalus tragacantha, Eryngium planum, Echinophora spinosa, Athamanta macedonica, Scabiosa dichotoma, Sc. prolifera, Sc. gra- minifolia, Bellium bellidioides, Micropus erectus, Zacyntha verru- cosa, Artemisia pontica, Specularia perfoliata, Ligustrum vulgare, Lavandula Spica, Salvia Æthiopis, Micromeria Piperella, Calamintha patavina, Marrubium Pseudo-Dictamnus, Veronica scutellata, Statice minuta, Arum maculatum, Ruscus Hypoglossum, Polypodium Filix- mas. Peut-être quelques-unes de ces plantes existent-elles à mon insu en Tunisie où Desfontaines a beaucoup herborisé. Peu de plantes du Flora atlantica sont restées problématiques : : Vicia biflora, Trifolium sphærocephalum, Rosa maialis, Rosa micro- phylla, Marrubium crispum, Quercus Pseudosuber. Si petit qu'en soit le nombre, il peut sembler bizarre qu'il en existe, puisque Desfontaines a laissé son herbier de la Flore atlantique. Mais cet herbier parait avoir subi des interpolations avant d'arriver au Muséum, car M. Trabut a con- staté que, pour le Quercus Pseudosuber de Tlemcen, il y a sur la méme page des échantillons de Tlemcen et d'autres venant de la province de Constantine. Le T. rifolium spherocephalum de l'herbier Desfontaines, et méme de la planche du Flora atlantica, ne parait pas différer du Tr. Cherleri L. l'échantillon du Vicia biflora est bien celui qui a servi à dessiner la figure du Fl. atlantica; mais échantillon et figure sont bien incomplets et difficiles à séparer du V. calcarata. Au cycle de Desfontaines serattachent divers explorateurs du Maroc : Schousboe, Broussonnet, Durand, Jakson, Salzmann, et enfin Webb qui sert de trait d'union entre le cycle de Desfontaines et le cycle de Cosson auquel je m’arrête aujourd’hui. DISCOURS DE M. TRABUT. XVII Les paroles de M. Battandier sont couvertes d'applaudisse- ments. À la suite de ce discours, M. Battandier distribue à chacun des membres présents, de la part de M. Pomel, un exemplaire des Matériaux pour la Flore atlantique, important ouvrage conte- nant prés de 800 descriptions originales de plantes nouvelles ou critiques observées par l'auteur, au cours denombreuses et remar- quables explorations botaniques, pendant sa longue et belle car- riére scientifique en Algérie. M. Battandier distribue en méme temps le Catalogue des plantes qui croissent dans les diverses stations que se propose d'explorer la Société; ce Catalogue a été dressé par les soins du Comité local d'organisation. A ce moment, la séance est agréablement interrompue par l'exé- cution d'une brillante fantaisie enlevée avec beaucoup de brio par la « Lyre de Perrache » qui, se trouvant à Alger, à l'occasion du concours musical, avait bien voulu se faire entendre dans la cour de la Mairie en l'honneur de la Société botanique. La parole est ensuite donnée à M. le D" Trabut, professeur à l'Ecole de médecine d'Alger, qui s'exprime en ces termes : DISCOURS DE M. 1e D' TRABUT. Messieurs, Vous allez parcourir un pays sur lequel l'attention s'éveille particu- liérement depuis quelques années, une colonie qui n'est, comme on l'a dit tant de fois, qu'un prolongement de la France; mais prolongement de plus de 500 kilométres à travers les régions les plus différentes, les mieux caractérisées par des conditions climatériques et géologiques absolument tranchées. Avant que vous vous mettiez en route pour le coin du Sahara que nous devons visiter ensemble, permettez-moi d'attirer votre attenlion Sur diverses questions de botanique qui intéressent particuliérement l'ensemble du pays. La premiére a trait à la grande diversité de nos régions naturelles, caractérisées par quelques végétaux dominants qui, faconnés par les influences du climat et du sol, nous donnent les renseignements les plus précieux pour l'établissement des cultures, point de départ ou base de notre colonisation. T. XXXIX. B XVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. La deuxiéme série d'investigations botaniques que nous réclamons avec persistance a trait aux innombrables révélations que la botanique peut faire à notre agriculture, qui, comme le disait fort justement un confrère, souffre surtout du mal de l'ignorance. Sans doute, un agriculteur fort instruit sur l’ensemble de son art peut très bien appliquer les données acquises et provoquer de nouvelles recherches; mais il faut aussi découvrir, il faut résoudre des pro- blèmes très spécialisés qui ne peuvent être abordés que par des natu- ralistes ou des chimistes, rompus dans la pratique de la branche qui est pour eux l’objet de recherches parfaitement mises au point. En un mot, la géographie botanique et la botanique appliquée à l’agriculture me paraissent mériter ici une plus grande place, une plus grande in- fluence. Si l’Algérie est représentée, tantôt comme un Eldorado, tantôt comme un désert, c’est qu’on n’a pas assez tenu compte de la grande diversité des régions, on n'a pas vu que ce pays est comme un tapis formé d’étolfes différentes. On ne pense pas qu'à l'Est, sur le littoral, nous avons trop d'eau; qu'à l'Ouest, ce précieux élément nous est distribué avec trop de parcimonie ; que, dans le Sud, si l'eau manque souvent à la surface, elle abonde parfois dans la profondeur : si bien que les contradictions en circulation ne manquent pas, ainsi que les généralisations fausses sur la stérilité du Sahara, la mobilité des dunes, le manque d'arbres dans le Tell, l'uniformité des Hauts-Plateaux, etc. Cette grande diversité crée à l'Algérie une situation toute particuliére, aussi bien au point de vue agricole qu'au point de vue politique. Au point de vue agricole, nous trouvons la possibilité d'établir chez nous les cultures des régions chaudes : Canne à sucre, Coton, Opuntia, Palmiers, Arachides, Bananiers, Anones, Goyaviers, etc., puis des Au- rantiacées, de l'Olivier, du Figuier, de la Vigne, des céréales, des fruits d'Europe, qui, quoi qu'on en ait dit pendant longtemps, viennent trés bien, mais dans la région montagneuse ; le Châtaignier lui-même trouve, sur la côte siliceuse de l'Est, des conditions si favorables qu'il y forme un boisement spontané assez important dans l'Edough. Pour l'élevage, les pàturages abondent; les chevaux, les bœufs, les moutons, les cha- meaux y prospérent; mais les races de ces animaux sont adaptées à des conditions d'existence trés dures et trés particuliéres, et il est téméraire de vouloir leur substituer des races paraissant plus avantageuses, mais privées d'immunités acquises par une sélection séculaire. C'est aussi un fait digne de remarque et en rapport avec la diversité de nos stations que la présence chez nous, à l'état spontané, d'un grand nombre de plantes passées dans la culture depuis longtemps. Nous cite- rons : la Vigne, le Figuier, l’Olivier, le Cerisier, le Prunier, l'Amandier, DISCOURS DE M. TRABUT. XIX le Châtaignier, le Caroubier, l'Artichaut, le Lin, le Pavot, la Carotte, le Persil, le Céleri, le Chou, le Pois, les Scorsonères et Salsifis, le Poi- reau, l'Asperge, la Luzerne, la Vesce, le Tréfle, les Sainfoins, la Bette- rave, la Chicorée, la Laitue, eté., etc. Cette longue liste;de plantes indigénes, point de départ des races améliorées qui font l'objet des grandes cultures, indique qu'en Algérie, chez elles, ces]plantes modi- fiées par la main de l'homme doivent trouver encore des conditions favorables. C'est en me basant sur des faits de cette nature, que j'ai déjà appelé l'attention sur les indications que fournissent les plantes sauvages pour le choix des plantes à cultiver dans une région. Treize espéces algériennes de Triticum, notamment le Tr. hordeaceum, indi- quent les terres à blés. Les Avena barbata, sterilis, eriantha, clauda, longiglumis appellent leur congénère, l'A. sativa. Le Beta vulgaris est excessivement commun en Algérie; mais on n'a pas encore cherché à lui substituer une race cultivée pour la ferme ou pour l'industrie. On ne doit pas seulement substituer les espéces améliorées aux espéces sauvages; les genres donnent aussi de précieuses indications. Les Pomacées se trouvent trés bien dans la région du Crategus Aza- rolus qui est assez répandu, le Camphrier dans les stations du Laurus communis; beaucoup de Myrtacées, notamment les Eucalyptus, Psi- dium, Melaleuca, Metrosideros, Eugenia, Syzygium, etc., prospèrent dans les terrains à Myrtus communis. Enfin il est probable que l'on substituerait avec succés, dans beaucoup de stations, le Pistachier au Betoum (P. atlantica), le Jujubier au Zizyphus Lotus, le Chàtaignier aux Quercus castaneæfolia et Mirbeckii. Le rendement des plantes utilisées étant, pour un pays placé dans des conditions normales, la source de toute prospérité, la source de sa vie méme, il semble que toute l'attention doive se porter sur les tentatives en vue d'augmenter notre force productive, et par là notre richesse, noire puissance intellectuelle elle-méme. Nous n'en sommes hélas! pas encore là, et il faut bien reconnaitre que nous ;ne savons pas assez vite tirer les applications agricoles de nos sciences en progrès et que jusqu'à ce jour nous n'avons pas assez apprécié l'importance d'une direction vraiment scientifique pour les travaux des champs. Nous avons méme négligé d'augmenter la liste des plantes utiles que nos ancétres ont choisies par hasard ou guidés seulement par les propriétés médiocres des formes sauvages. Nous connaissons la variabilité des végétaux, nous savons ce que la sélection peut faire de merveilleux, à tel point qu'on a pu dire que l’homme pratiquant la sélection est un nouveau Créateur; nous ne sommes donc pas devenus incapables de trouver des végélaux utiles et même de les façonner pour nos besoins, mais encore faut-il chercher, et chercher avec persévérance. It SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Aussi pensons-nous tous que le devoir d'une administration coloniale est de consacrer une grande partie de ses efforts à augmenter la puis- sance de production du pays qui lui est confié, en augmentant ses ressources végétales par des introductions et par une meilleure utilisa- tion des végétaux déjà cultivés ou indigènes. On pourrait trouver ces réflexions naives, voyez cependant ce qui s'est passé : nous avons laissé pendant cinquante ans 430 000 hectares de foréts de Chénes-Liéges improductifs, ou à peu prés; c'est un demi- milliard de perdu. Au lieu de créer les vignobles algériens au moment de la crise phyl- loxérique en France, nous avons versé notre numéraire à l'Italie et à l'Espagne, et maintenant nous découvrons en Algérie des régions qui conviennent merveilleusement à la culture de la Vigne, à la production des crus les plus variés, et si les fermentations laissent quelquefois à désirer, on y remédiera quand on connaitra mieux la physiologie de nos levüres; les levüres sélectionnées et pures paraissent déjà donner de bons résultats. La botanique peut faire beaucoup pour améliorer l'exploitation du liège qui doit être guidée parles données de la physiologie et de la mor- phologie. Le liége subit les influences de milieu que l'on peut modifier; il présente des races d'inégale valeur qu'on peut sélectionner. Il a une tendance sur certains points à s'hybrider avec un autre Chêne (Q. casta- neæfolia) et à s'abàtardir; on pourrait éviter ce dommage. L'opération du démasclage est susceptible aussi de recevoir plusieurs perfectionne- ments dictés par la physiologie. Nombreuses sont les questions qui, sans sortir du domaine de la bota- nique, intéressent à un trés háut degré notre agriculture, et, si nous sommes décidés à introduire une méthode rationnelle dans les re- cherches faites pour augmenter nos ressources végétales, il faut s'adres- ser à des savants qui nese trouvent pas humiliés en ne négligeant pas le cóté pratique des questions scientifiques. L'introduction, autant que la diffusion des plantes utiles, est difficile et demande, encore de nos jours, plus d'efforts de toutes sortes qu'on ne le croit généralement; en voici un exemple. La Chayote (Sechium edule) est une Cucurbitacée vivace trés estimée dans les pays chauds; intro- duite en Algérie, dés 1845, par M. Ortigoza qui l'avait recue du Mexique, elle n'a cessé d'y étre cultivée, mais seulement au Jardin d'essai et chez de trés rares amateurs. Cet hiver, j'ai eu l'idée de recourir aux procédés de vulgarisation en usage de notre temps; dans les journaux politiques, j'ai fait connaitre, par une petite Note, les avantages de la culture de cette Cucurbitacée. Immédiatement les Chayotes exposées chez nos marchands de primeurs furent enlevées et mises en réserve pour DISCOURS DE M. TRABUT. XXI la graine; et, pour beaucoup de mes concitoyens, j'ai passé pour l'in- troducteur de ce légume inconnu, mais d'un autre cóté les rares initiés ont pensé que je croyais découvrir l'Amérique. Il est certain qu'on ne sait pas encore couramment que cette plante peut étre utilement cultivée en grand pour la consommation locale et pour l'exportation. Dans quelques jours, nous porterons à Biskra, dans un jardin de l'oasis, cette précieuse Cucurbitacée; ce sera un souvenir de notre pas- sage. Mais aucun détail pratique ne doit étre oublié quand on fait des introductions; non seulement il faut faire connaitre la culture propre à la plante nouvelle, mais aussi les moyens de l'utiliser. C'est ainsi que, pour un légume, il faut aller jusqu'à rechercher et vulgariser ensuite les formules culinaires. Les introductions échouent souvent parce qu'on a essayé seulement des races impropres, ou bien un seul sexe pour les plantes dioiques : le Peumus Boldo vient trés bien au Jardin d'essai, mais on n'y possède qu'un pied mâle, aussi cet arbre ne s'est pas répandu. Le Vitis Davi- diana, qui, d'aprés le pére A. David, produit d'excellents raisins dans la Mandchourie, croit trés bien ici, mais le pied introduit et multipRié ne porte que des fleurs mâles. Pour terminer cette digression déjà trop longue, permettez-moi de vous énumérer quelques-unes des questions de botanique économique qui attendent des solutions. Nous avons d'abord à rechercher bien des végétaux utiles susceptibles d’être introduits et propagés. C'est une tâche très intéressante dans un pays à climats si variés qu'on est en droit de tout essayer, excepté toute- fois les plantes franchement tropicales. D'une manière générale, il y a aussi à déterminer, dans les plantes introduites, les races qui conviennent le mieux; ce choix est encore à faire pour les céréales, la Vigne, l'Olivier, le Figuier, les Eucalyptus, etc. Cette recherche a une importance énorme et doit être effectuée méthodi- quement et sans attendre. Nos steppes, surtout nos steppes salés, nos foréts sont susceptibles d'une utilisation plus compléte. Améliorer nos pàturages, aménager nos bois, ce sont là des desiderata que vous voyez exprimés depuis quelque temps; mais la solution de ces questions ne sera obtenue que par des botanistes qui connaitront bien les conditions physiologiques de nos peuplements, qui distingueront les foréts exubérantes du littoral de l'Est des foréts dela bordure saharienne, recevant une quantité d'eau pluviale qui va décroissant depuis la période actuelle et oü l'ensemencement est devenu à peu prés nul. Une bonne carte botanique est encore à faire; ici la répartition des , r XXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. végétaux caractéristiques permettra de diviser très nettement le terri- toire et d'y répartir plus sûrement les centres de colonisation. Bien des questions sont encore imprévues; ce pays, que vous avez choisi pour un voyage botanique, ne peut manquer de tirer quelque profit des observations que vous allez y faire. Notre population, qui est amie du progrès, le sait bien, et je me crois autorisé à vous dire que, vous, les représentants d’une science qui a toujours passé pour aimable, vous trouverez partout le meilleur accueil. Après ce discours, qui est très applaudi, M. Battandier met sous les yeux de l’assemblée le Saxifraga Cymbalaria L., récemment découvert dans la forêt de Djmila, au djebel Tababort, par M. Julien, vétérinaire militaire en retraite et botaniste aussi heureux que zélé. Il présente au sujet de cette plante les remarques suivantes. La remarquable Saxifrage, d'un type entièrement nouveau pour notre flore, que lui a envoyée M. Julien et qu'il a déterminée S. Cymbalaria L., n'est pas absolument identique à l'espéce d'Orient ainsi nommée; mais il estime que les différences ne sont pas assez importantes pour l'en séparer spécifiquement. Elle a des fleurs bien plus grandes, dépassant celles du S. Huetiana Boissier, dont elle est trés voisine aussi. Ses styles sont plus divariqués, ses capsules plus grandes, ses graines nettement tuberculées. Ses feuilles agréablement pointillées de rouge ont une tendance trés marquée à devenir entiéres et lancéolées dans l'inflorescence. Tl propose pour cette plante le nom de Saxifraga Cymbalaria var. atlantica. Une plante de ce méme groupe, mais à fleurs blanches et bien différente, existe en Sicile ; c'est le S. hederacea L. La séance est levée à trois heures et demie, et l'on se donne rendez-vous pour le mercredi 90 avril à Biskra. DISCOURS DE M. BATTANDIER. XXIII SÉANCE DU 20 AVRIL 1892. PRÉSIDENCE DE M. BATTANDIER. La séance est ouverte à neuf heures, dans la grande salle de la mairie de Biskra. Sur l'invitation du Président, M. le colonel Pont, commandant supérieur du cercle de Biskra et M. Sardon, adjoint, représentant M. le Maire de Diskra absent, prennent place au bureau. M. Hérail, secrétaire, donne lecture du procés-verbal de la séance du 16 avril, dont la rédaction est adoptée. M. le Président s'exprime en ces termes : DISCOURS DE M. BATTANDIER. Monsieur le Colonel, Monsieur le Maire, Au nom de la Société botanique de France, qui vient pour la première fois tenir ses assises annuelles à Biskra, je vous remercie de l'aimable et charmant accueil que vous nous avez fait. Dien que ce soit ici notre première réunion générale, Biskra était loin de nous étre inconnu. Beaucoup de nos membres depuis la conquéte étaient venus visiter la reine des Zibans. Jamin, Balansa, Hénon, Reboud, de Marsilly, ete., etc., pour ne parler que de ceux qui ne sont plus, nous avaient depuis longtemps initiés à votre flore et avaient excité par leurs belles récoltes notre enthousiasme et nos désirs. Biskra est la ville du soleil, et si cet astre vivifiant, qui vous envoie ses rayons parfois avec trop de profusion, a contribué à dessécher et Stériliser la région saharienne, par contre il amène, sur les points oü l'eau ne manque pas, une intensité de production merveilleuse et vous donne le monopole d'une des cultures les plus riches, la plus belle à coup sür, le Dattier. D'ailleurs le désert méme n'est point stérile pour le botaniste; c'est là qu'il trouve, sur les rochers les plus arides, dans l'Areg comme dans la Hamada, les plus curieuses productions de la nature. Si les plantes ne peuvent y développer une végétation luxuriante, il semble que nulle part la nature n'ait mis autant de soin à perfectionner leurs formes et XXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. établir ces merveilleuses adaptations qui leur permettent de résister au climat et à leurs ennemis. Mais, il y a quelques années, il n’était point facile d'arriver ici en grand nombre. C’est grâce à vos efforts, Messieurs les colons, qui portez ici avec tant de vaillance l'influence vivifiante de la civilisation et du travail, qu'un chemin de fer est devenu non seulement possible, mais nécessaire et sera bientôt une entreprise productive. Vous avez créé ici de véritables merveilles, et vos efforts font tous les jours reculer le désert. Soyez bien assurés que nous ne négligerons rien pour vous apporter dans cette tàche notre modeste concours. Les naturalistes sont avant tout des curieux de la nature, mais ils sont loin de négliger les côtés pratiques et économiques de leur science préférée, et de ce cóté encore nulle région ne leur offre de plus intéressants problèmes. C'est pour cela aussi que nous tenions à vous rendre visite et qu'un de nos plus illustres doyens, M. Chatin, de l'Académie des sciences, n'a pas craint d'affronter la chaleur du désert et les fatigues d'un long voyage, et que le Muséum nous a adjoint l’un de ses plus zélés naturalistes, M. Poisson. Messieurs les représentants de notre chére et vaillante armée, vous à qui nous devons la conquéte et la sécurité du pays, bien que la bota- nique soit de sa nature une science essentiellement pacifique, nous ne sommes pas des étrangers pour vous. Bien des vótres ont brillé dans nos . rangs : Durieu de Maisonneuve, De Noé, Margueritte, Warion, Reboud, de Marsilly, je ne saurais tous les nommer, ont fait partie de notre Société ou nous ont aidés par leurs récoltes. Le dévouement à la patrie sait, chez vous, revétir toutes les formes, et, méme aujourd'hui que l'exploration scientifique du pays est à peu prés faite, vous joignez par- tout dans le Sahara vos efforts à ceux des colons pour augmenter la pro- duction du sol. Nous savons aussi tout ce qui a été fait de pratique à Biskra pour ce grave probléme du rapprochement des races qui provoque actuellement, dans la mère patrie, un si grand élan et de si généreux espoirs. Vous avez su, à cet égard, suivre la seule voie pratique : apprendre aux indi- gènes à parler francais et leur donner une instruction sommaire, tout au moins suffisante pour leurs rapports commerciaux avec nous. C'est par là qu'il faut commencer, et aller trop vite pourrait peut-étre amener plus d'une désillusion. Nous savons aussi que ces remarquables résultats sont dus, en grande partie, au digne M. Colombo, à qui nous adressons nos félicitations bien sincéres. Mais nous avons hâte d'aller à nos études et, encore une fois, Messieurs, la Société botanique de France vous exprime ici, par ma voix, Sa profonde reconnaissancé pour votre charmant accueil. GUINIER. — VÉGÉTATION SOUS LE COUVERT DES ARBRES. XXV M. Sauvageau, l’un des secrétaires adjoints, donne lecture de la communication suivante adressée à la Société : LA VÉGÉTATION SOUS LE COUVERT DES ARBRES, par M. E. GUINIER. On sait que le couvert des arbres est nuisible à la végétation, mais cette influence est trés différente suivant les climats. Dans une atmosphére séche, les radiations solaires sont transmises au sol sans avoir subi de pertes trop considérables par le fait de l'absorption dont elles sont l'objet de la part de l'atmosphére, puisqu'on sait que, dans cette absorption, c’est la vapeur d'eau qui joue le rôle le plus im- portant (il s'agit ici de la vapeur d'eau à l'état de gaz invisible, et non de la vapeur condensée à l'état de brouillard ou de nuages). Donc le sol et les plantes s'échauffent par les radiations solaires, d'autant plus que la perte est moindre, mais aussi perdent par rayonnement nocturne une quantité de la chaleur acquise d'autant plus grande que l'atmosphère presque dénuée de vapeur n'a, à l'égard des radiations obscures, qu'un pouvoir absorbant extrémement faible. De là des différences de tempé- rature nocturne et diurne trés prononcées. Considérons, dans ce méme climat à atmosphére séche, les parties du Sol qui étant soumises à un couvert quelconque ne regoivent pas les rayons directs du soleil, mais sont exposées seulement à la lumière et à la chaleur diffuses. Ces parties s'échaufferont peu pendant le jour; pen- dant la nuit elles seront protégées efficacement contre le rayonnement nocturne par le corps opaque qui les recouvre, mais fort mal par la couche d'air qui les baigne, puisque cette couche d'air renferme peu de vapeur. Dans les climats à atmosphére humide, c'est-à-dire renfermant une forte proportion de vapeur d'eau invisible (de vapeur séche, comme on le dit par abréviation), les radiations solaires sont affaiblies par l'absorp- tion importante que la vapeur d'eau exerce : ce sont surtout les rayous calorifiques qui sont absorbés dans une forte proportion. Mais ici la chaleur communiquée au sol et aux plantes leur est conservée, parce que la couche d'atmosphére humide qui les baigne arréte la chaleur rayonnante obscure de ces corps, l'absorbe et l'emmagasine pour ainsi dire. Cette couche d'atmosphére gagne de la chaleur par deux sources : par la radiation solaire et par la chaleur rayonnée du sol et des objets qui le recouvrent. Le rôle de la vapeur d'eau sèche est donc de régulariser la température de l'atmosphére, du sol et des plantes. XXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Or que va-t-il se passer sous le couvert, toujours dans une atmosphère humide? D'une part la lumière et surtout la chaleur diffuses sont plus faibles qu'elles ne seraient dans une atmosphére séche, mais le sol et les plantes sont trés bien protégés contre le refroidissement nocturne par l'action dela vapeur d'eau. Cette action, qui s'ajoute à celle du couvert, S'oppose d'une façon très efficace aux variations brusques de tempéra- ture. Si, au lieu de considérer un climat serein, à atmosphère sèche ou hu- mide, l'on étudiait l'action d'un climat brumeux, il serait facile de voir que la brume, le brouillard, les nuages arrêtent les radiations directes ; mais la lumière et la chaleur diffuses peuvent encore être considérables suivant les formes si variables de l'humidité condensée. Certains brouil- lards sont, en effet, trés lumineux et réfléchissent trés bien les rayons solaires. La présence de la brume ou des brouillards atténue trés sen- siblement les différences qui existent au point de vue des radiations solaires entre les terrains couverts et les terrains découverts, et pro- tége notamment d'une facon trés efficace le sol etles plantes contre le rayonnement nocturne. Les variations de la quantité de vapeur séche ou condensée sous une forme quelconque se combinent de maniére à donner des climats agis- sant de la manière la plus différente au point de vue de la végétation, méme dans une région peu étendue. Ainsi le climat du fond de la vallée est tout différent du climat des versants et des plateaux. Dans la haute montagne l’atmosphère est trés sèche, mais le nombre de jours de brouillard et de pluie peut étre, suivant la région, plus con- sidérable que dans les plaines ou vallées qui s'étendent à leur pied. Dans les climats intertropicaux ou équatoriaux, les différences les plus extrémes se produisent entre les foréts humides du Brésil, par exemple, et les plateaux déserts du Sahara africain. D'aprés ce qui précéde, un climat sec ne comporte guére de végéta- tion sous le couvert des arbres; car les plantes s'y trouvent privées des radiations directes, jusqu'à un certain point aussi de la lumière et de la chaleur diffuses, sans compensation suffisante du cóté de la protection contre le refroidissement nocturne. Un climat humide, en raison de l'existence d'une grande quantité de vapeur séche, est moins défavorable; et un climat brumeux, l'existence de fréquents brouillards, rendent la végétation possible sous le couvert à cause de la réflexion que la lumiére et la chaleur éprouvent sur les vésicules du brouillard et de la quantité relativement importante de lumiére et de chaleur diffuses dont jouissent alors les végétaux malgré le couvert. GUINIER. — VÉGÉTATION SOUS LE COUVERT DES ARBRES. XXVII J'ai recueilli certains faits qui paraissent fournir la vérification de ces conclusions prises à priori (Voy. Bull. de la Soc. bot. de Fr., t. XXXI, séance du 18 avril 1884). Ces faits ont été observés dans l'intérieur du territoire de la France. Il serait important d'observer ce qui se passe à : cet égard dans un climat comme l'Algérie où les radiations solaires ont une intensité considérable. Justement, en vertu de cette intensité, il semble tout d'abord que la lumière diffuse devrait suffire encore large- ment à un grand nombre de végétaux susceptibles dés lors de croître sous le couvert. Voici cependant un témoignage contraire : « Ce sont les poétes », dit M. Duponchel (Revue des Deux Mondes, 15 mai 1881), « qui nous ont fait la légende de l'Oasis, ce paradis de fraicheur et » d'éternelle verdure faisant pendant au désert, l'enfer brülant de la » mer des sables. Pour moi, j'ai toujours eu beaucoup de peine à com- » prendre par avance cette végétation de fleurs et de fruits se déve- » loppant le plus souvent sur des terrains salés, toujours sous la voûte » ombreuse des Dattiers. Chacun sait en effet que chez nous l'ombre est » d'autant plus contraire à la végétation que le soleil est plus ardent. » Sous les climats humides du Nord, on voit l'herbe des pelouses » s'élendre d'elle-même en moelleux tapis de verdure dans des cours » étroites ombragées d'arbres et de murs, tandis que sur le littoral de » la Méditerranée, dans des conditions identiques et en dépit de toutes » les irrigations, il est impossible de faire pousser ni fleurs ni gazons. » Circulant sous ces dómes de verdure impénétrables aux rayons du » soleil, j'ai pu constater que l'absence d'air et de lumière n'était pas » moins nuisible que chez nous au développement de la végétation. » Cependant les relations des voyageurs parlent tout autrement de cette végétation sous le couvert. « C’est de cette contrée [la Tunisie] », d’après l'un d'eux (Revue des Deux Mondes, 15 novembre 1890), « que Pline a dit : Là sous un » Palmier trés élevé croit un Olivier, sous l'Olivier un Figuier, sous le » Figuier le Grenadier, sous le Grenadier la Vigne; sous la Vigne on » sème le Blé, puis des légumes, puis des herbes potagères, tous dans » la méme année, tous s'élevant à l'ombre les uns des autres. » : Les romanciers, actuellement si jaloux d'exactitude dans leurs descrip- tions, se sont complétement approprié ce que M. Duponchel appelle : « la légende de l Oasis ». id : Cependant je dois signaler, en atténuation de ces appréciations, un fait notoire, c’est que la Luzerne et l’Orge cultivées sous le couvert des arbres ne viennent pas à maturité. : J'ai l'honneur d'appeler l'attention de la Société botanique de France, à l'occasion de la session extraordinaire de Biskra, sur les faits que je viens de résumer, pour le cas où quelques sociétaires jugeraient utile XXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. de profiter des excursions projetées pour élucider définitivement cette question. C’est, en effet, une véritable antinomie que ce double fait de la végé- tation, apte à se produire sous le couvert dans les climats brumeux du Nord, tandis qu’elle serait rebelle à ces conditions dans les climats du. Midi où le soleil est si généreux qu'il devrait, suivant l'expression d'un auteur (M. V. Cherbuliez) : « Avoir de la lumière à donner aux » petits et aux humbles comme aux superbes ». Est-il vrai de dire que cette antinomie disparaîtrait s’il était démontré que, grâce à l'humidité du sol des oasis, l'air qui circule sous les Pal- miers et autres végétaux arborescents est pourvu d'une grande quantité de vapeur d'eau? M. Poisson donne lecture, au nom de M. Vilbouchevitch, de la communication suivante : L'ETUDE GÉO-BOTANIQUE DES TERRAINS SALANTS, par M. Jean VILBOUCHEVITCH. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR L'OPPORTUNITÉ DE SOULEVER LA QUES- TION FORMULÉE CI-DESSUS. — Le but de ce Mémoire est purement pra- tique: 4° Engager les botanistes, dans l'intérét de l'agriculture, à livrer à la publicité, en plus grand nombre que par le passé, des florules raison- nées, tant soit peu complétes, de toutes les espéces ou variétés venant sous les différents climats, habituellement ou accidentellement, en sol salant ou saumâtre ; 2° Soumettre aux personnes compétentes quelques considérations Sur la facon dont ces florules devraient étre présentées. L'intérét agricole engagé est de double nature: d'abord la grande majo- rité des terrains salants du monde — leur surface totale est immense — ne peuvent, pour le moment du moins, être complètement dessalés artificielle- ment, comme l’ont été très avantageusement, quoique avec de grandes dépenses, certains terrains de cette catégorie dans le midi de la France, en Californie, etc... Dans ces conditions, on. peut toujours, cependant, imaginer une agriculture spéciale, pactisant avec le salant, au lieu de le combattre, et faisant un choix judicieux de plantes utiles, aimant ou sup- portant le terrain salant. Il appartient surtout aux botanistes d'indiquer aux agriculteurs les végétaux indigènes ou exotiques qui se préteraient le mieux à de semblables essais. En second lieu, l'étude géo-botanique des terrains salants intéresse les VILBOUCHEVITCH. — ÉTUDE DES TERRAINS SALÉS. XXIX cultivateurs de ces terrains au point de vue de l'estimation de leurs pro- priétés agricoles d’après leurs végétaux spontanés. La littérature botanique relative à l'influence du salant sur les végé- taux est en général encore trés pauvre. Nous avons pensé que la publica- tion de listes méthodiques de plantes croissant spontanément sur les ter- rains salants et saumâtres de divers pays serait un point de départ favorable, pour appeler davantage, sur l'étude des rapports de la plante avec le salant dans un but agricole autant que scientifique, l'attention des savants de carriére. Avec le concours de M. Désiré Bois, assistant au Muséum, nous nous sommes adressé à une vingtaine de botanistes de dif- férents pays, principalement de Russie, en les priant de vouloir bien nous faire connaitre ce qui a été publié sous ce rapport dans les différentes langues. Les réponses qu'on a bien voulu nous faire (1) contenaient de nom- breux renseignements et documents intéressants; mais presque tous nos correspondants nous ont dit ne connaitre, en fait de florules spéciales halophytes, tout au plus, que quelques comptes rendus d'herborisations, bruts pour ainsi dire, et, par conséquent, peu utilisables à notre point de vue. C'est cetle constatation qui nous a suggéré l'idée de signaler les rares listes raisonnées dont nous avons eu connaissance; de profiter aussi des exemples et des éléments de discussion qu'elles peuvent nous fournir, pour dire notre avis personnel sur la facon dont pareil travail devrait étre exécuté afin de servir à la fois à l'agriculture et à la géographie bota- nique. PRINCIPES DU CLASSEMENT GÉO-BOTANIQUE DES VÉGÉTAUX DES SOLS SALANTS ET SAUMÂTRES ; FLORULES RAISONNÉES. — Nous avons pu mettre la main seulement sur six listes de plantes plus ou moins halophytes, assez complètes pour leurs régions respectives et offrant un intérêt à la fois botanique et agricole. Ce sont : 1* Une liste de Sulpice Kurz, concernant les espéces arborescentes des forêts littorales du Pégu (Inde); 2* Celle de M. Lloyd, dans l'introduction de sa Flore de l'Ouest de la France; 3° Une liste de M. Gautier, faite principalement pour le département de l'Aude ; 4 La liste de M. Ch. Contejean, professeur honoraire à la Faculté des Sciences de Poitiers, contenue dans son excellent ouvrage : Géographie (1) M. Lipski, de la Faculté de Kieff; M. Korschinski, professeur à la Faculté de Tomsk; M. Krasnoff; M. Kousnetzoff, secrétaire de la section de phyto-géographie de la Société russe de Géographie; M. Levinson-Lessing, aujourd'hui professeur à la Faculté de Dorpat, et d'autres. XXX SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. botanique. Influence du terrain sur la végétation (Paris, J.-B. Baillière et fils, 1881); 5° Laliste de M. Becker, pour les environs de Sarepta (Russie), publiée primitivement dans le Bull. de la Soc. des naturalistes de Moscou (4858, pp. 1-80), reproduite et annotée par M. Krasnoff, professeur de géographie à la Faculté des sciences de Kharkoff, dans son travail: « Sur la corrélation entre le sol et la végétation dansla zone des terres noires de la Russie d'Europe » (Matériaux pour l'étude des sols russes, publi- cation périodique, en russe, dirigée par MM. A. Sovietoff et V. Dokout- chaeff, professeurs à la Faculté des sciences de Saint-Pétersbourg ; 1887, 3° fascicule); 6° Une liste pour les steppes kalmyques (Russie), composée par M. Krasnoff même, au cours d'une exploration géo-botanique assez rapide, exécutée dans ce pays en 1885 (communication faite à la Société Impér. de Géographie de Russie, en sa séance du 6 novembre 1885, Bulletin). Les quatre derniéres seulement méritent d'étre examinées ici (1). LE CLASSEMENT DE M. CONTEJEAN Le classement de M. Contejean est le plus compliqué, mais aussi le plus parfait de tous. M. Contejean commence par faire trois grandes classes : 1° Les espèces maritimes exclusives ou presque exclusives, au nombre d'environ soixante ; 2° Les maritimes moins exclusives se propageant souvent dans les sols à peine salés et méme tout à fait privés de sel (environ quarante espéces); 3° Les maritimes presque indifférentes, se rencontrant aussi souvent dans l'intérieur des terres que dans les régions littorales, et dont la plu- part semblent fixées dans le voisinage de la mer par l'influence des condi- tions elimatériques et stationnelles plutót que par un besoin réel de sel marin (une quarantaine d'espéces). (1) La liste de M. Lloyd fait double emploi avec celle de M. Contejean au point de vue de la région étudiée; quant à son classement géo-botanique «par stations , nous approuvons pleinement l'avertissement que donne M. Contejean : «l'influence de la station ne vient qu'en dernier lieu, étant primée par celle du climat, de la nature chimique du sol » (p. 121). Cette conclusion est particulièrement juste quand il s agit de déméler l'influence du salant. La liste de M. Kurz est loin d'étre compléte; elle manque aussi de classement géo- botanique détaillé, de plus elle concerne un pays qui n'intéresse guère le public français et algérien auquel nous nous adressons principalement en ce moment. Les sylviculteurs des régions tropicales et subtropicales la consulteront cependant avec le plus grand avantage. ; VILBOUCHEVITCH. — ÉTUDE DES TERRAINS SALÉS. XXXI Ensuite, dans chaque classe, il fait suivre le nom de chaque plante d’un signalement abrégé des autres conditions d’existence qu’elle recherche ; par exemple: « Première classe: Crithmum maritimum L.; l.-ps., un peu x, ce qui signifie : recherchant les roches, moins les sables, un peu xérophile. Salicornia fruticosa L.; hp.,un peu ps. — hygrophile, pélique, un peu psammique en même temps. » Cakile maritima L.; ps. — psammique, etc. Ces détails de signalement, résultant de patientes observations sur de trés nombreux points du territoire, soigneusement notées pendant plus de vingt ans, sont indispensables pour juger du degré de résistance de chaque espéce au salant ou desa prédilection pourlui; car, comme M. Contejean l'observe trés justement (p. 62), «il importe beaucoup d'éliminer » les influences de la nature physique du sol, de la station et de la concurrence vitale, qui agissent quelquefois de maniére à contre-balancer et méme à annihiler l'action du sel marin. Ces données ne sont pas moins précieuses au point de vue des appréciations agricoles possibles. Malheureusement, tous les terrains salants sont loin d’être des terrains maritimes comme ceux du sud-ouest de la France sur lesquels les observa- tions de M. Contejean ont presque exclusivement porté; bien au contraire, la plupart des régions salantes du globe sont situéesà l'intérieur des con- tinents, quelquefois méme à des altitudes considérables (par exemple, le Thibet) et ne doivent leur caractère qu'à l'accumulation continue de pro- duits de leur propre décomposition et de dépôts salins d'eaux irrigatrices ; dans l'un et dans l'autre cas, cette accumulation est produite par l'absence de drainage naturel et par une évaporation solaire supérieure à la somme annuelle des apports d'eaux atmosphériques ou autres (1). En France méme, la grande majorité des terrains salants des Bouches- du-Rhóne, du Gard, de l'Aude, des Pyrénées-Orientales, de Vaucluse (Sorgues) se trouvent dans ce cas, comme l'a trés justement remarqué, entre autres, M. Metge, sous-directeur de la Compagnie des canaux, à (1) Cette thèse est exposée, avec tous les arguments qu'elle comporte, dans la publi- cation toute récente de M. E. V. Hilgard: « A report on the relations of soil to cli- mate». (Départ. de l'Agriculture, Bureau météorologique. Washington, 1892). M. Dokoutchaeff et sa brillante jeune école d'agronomes et de botanistes, à laquelle appartient aussi M. Krasnoff, ont beaucoup fait dans ces dernières années pour prouver la même chose par rapport à la Russie d'Europe et d'Asie. Un Bulletin de la Com- mission agronomique de la Société Économique libre de Saint-Pétersbourg, publié cette année, donne les renseignements les plus récents sur les premiers résultats de leurs recherches. XXXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Beaucaire, dans un remarquable rapport d'expertise judiciaire malheu- reusement resté inaccessible au grand public (1). Le cadre de classement de M. Contejean, basé sur l'échelonnement de l'influence de la mer s’affaiblissant par degrés dans les trois zones suc- cessives, ne pourra évidemment pas étre maintenu intégralement pour ces régions salantes intérieures, indépendantes de l'influence maritime. Le signalement des conditions physiques des stations de prédilection de chaque espéce prendra, dans ces conditions, d'autant plus d'impor- tance, que déjà, à lui seul, il peut donner quelques indications assez süres relativement au degré de salure que la plante exige ou supporte. En effet, on peut affirmer qu'en général, et à l'exception de cas trés spéciaux, tout terrain est d'autant moins chargé de sels dans sa couche végétale que celle-ci est plus meuble et plus humide; ce qui s'explique aisément du moment qu'il est entendu que, dans la plupart des circonstances, la salure est en rapport avec des phénoménes de capillarité et d'évaporation. CLASSEMENT GÉO-BOTANIQUE DES VÉGÉTAUX HALOPHYTES DES RÉGIONS SALANTES NON MARITIMES D'APRÈS LE DEGRÉ D'HUMIDITÉ DES STATIONS. — L'humidité parait atténuer tout particuliérement l'effet biologique du salant par la dilution, qui en résulte, dela solution nutritive en contact avec les radicelles et les tissus du végétal; les agriculteurs savent bien cela et s'en servent. M. Krasnoff a cru pouvoir se borner presque exclu- sivement à ce caractère du degré d'humidité pour le classement géo-bota- nique des formes halophytes de deux régions salantes continentales non marilimes du sud-est de la Russie d'Europe. La liste de Becker (83 espèces) annotée par M. Krasnolf, avec le chiffre 4 pour les formes des stations les plus sèches, le chiffre 4 pour celles du salant toujours humide ou tout au moins périodiquement sub- mergé,et le 2 et le 3 pour les degrés intermédiaires de cette sorte d'échelle, est un bon exemple de l'application de ce procédé. Cette liste présente un côté très curieux : en comparant les exigences en fait d'humidité avec la provenance régionale des espéces, indiquée par l'emploi de deux carac- téres typographiques différents, on s'apercoit que les plantes originaires des steppes désertes de l'Asie centrale se trouvent presque toutes étre accompagnées du n° 1, tandis que «les salants humides et moins concen- trés » sont occupés par des formes venues des régions littorales maritimes (1) Le procés de Lansac, dossier tiré en quelques exemplaires seulement, à l'usage des juges et des parties intéressées. Nous avons pu, gràce à l'obligeance de M. Tra- rieux, avoué à Tarascon, en déposer un exemplaire à la Bibliothèque de la Société Nat. d'Agriculture de France, où nous cherchons à réunir en général toute la biblio- graphie internationale des terrains salants, de leur géographie, histoire naturelle et agriculture. VILBOUCHEVITCH. — ÉTUDE DES TERRAINS SALÉS. XXXIII de l'Europe occidentale; plus l'humidité diminue, plus les plantes euro- péennes cédent la place aux asiatiques. La liste des terrains salants des steppes kalmyques (68 espéces) est annotée à peu prés de la méme facon, avec cette différence que le carac- tére des « stations » est mieux indiqué. Il nous semble que M. Krasnoff aurait pu tirer tout de méme des données complémentaires trés utiles de l'examen de l'état d'agrégation du sol; il est vrai qu'il faut pour cela disposer de plus de temps que M. Krasnoff n'en avait pendant sa tournée d'exploration. Le classement de M. Gautier, qui a essayé de mettre en corrélatiom : plus directe la nature des espéces (environ quatre-vingts) avec la pro- portion de sel marin contenue, dans le sol (1), nous améne à faire une observation critique (qui d'ailleurs s'applique à tous les auteurs, et méme: bien moins à M. Gautier qu'aux autres) SUR LA RELATION ENTRE LA. NATURE DES ESPÈCES ET LA DIVERSITÉ DE COMPOSITION CHIMIQUE DES: TERRAINS SALANTS. — La plupart des botanistes ont eu le tort de consi- dérer les terrains salants dont ils se sont occupés, comme s'ils étaient chargés uniquement de sel marin (chlorure de sodium); or, dans la plupart des cas, « le salant» est constitué au contraire par un mélange de différents sels, tous nuisibles plus ou moins, mais chacun dans une mesure différente, aux végétaux privés d'adaptations spéciales, quand ils se trouvent dans le sol en quantité quelque peu notable. Dans tel cas, c'est tel sel qui prédomine dans le mélange; dans tel autre, tel autre sel; cela fait une série de types de terrains salants bien définis et bien distincts entre eux. Eh bien, personne ne parait encore avoir cherché à s'assurer si des espéces différentes de végétaux correspondent ou non à ces différents types chimiques de terrains salants. Il serait, à notre avis, tout à fait désirable que ce point füt élucidé, au moins pour les principaux types: les salants magnésiens, les salants à chlorures, les salants nitriques, les salants à sulfates, etc. C'est peut-étre par les salants à carbonates alca- lins qu'il faudrait commencer l'étude dans ce sens; car les végétaux ordinaires non adaptés aux salants paraissent étre particuliérement sen- sibles à la présence de ces sels et dépérissent aussitót qu'il y en a dans le sol une quantité minime. D'ailleurs il y a cet autre avantage, que la (1) M. Gautier comprend, dans une première classe, les plages contenant de 2,5 à 3 pour 100 environ de sel; dans une seconde, les terres à Statice, contenant 1,5 à 2,5 pour 100 de sel marin, dans laquelle il se trouve forcé de faire une subdivision pour les terres les plus compactes et les alluvions un peu sablonneuses, au moins à la surface, ou ameublies par les dépóts de Zostera marina. Une troisième classe renferme les terrains plus perméables contenant de 1 à 2 pour 100 de sel, et plutôt saumâtres que salants. T. XXXIX. C XXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. présence de carbonates alcalins dans un sol peut facilement se recon- naître, même de loin, sans avoir recours à l’analyse chimique, par la teinte noire des eaux stagnantes et une bordure noire des taches d'efflo- rescence, ce qui facilitera singuliérement l'observation du botaniste (1). OPINION DE M. E. W. HILGARD . Nous avons eu l’occasion de demander, par l'aimable entremise de M. Louis Grandeau, sur l'appréciation du caractère chimique des terrains salants d'aprés leur végétation spontanée, son avis à l'éminent directeur du collége agricole de l'Université de l'État de Californie; un savant que nous avons eu déjà plusieurs fois l’occasion de nommer ici et qui, par un travail depuis de longues années dirigé de ce côté, s'est rendu ‘singulièrement compétent dans toutes les questions relatives à l'histoire naturelle et à l'agrieulture des terrains salants. Nous traduisons ci- dessous le passage correspondant de la réponse de M. E. W. Hilgard "faite en anglais : - « Vous avez raison de considérer que les variations incessantes, verti- cales aussi bien qu'horizontales, intervenant au cours des saisons, ete., ‘dans le degré d'imprégnation des sols salants, rendent particulièrement difficile leur classification agricole avec l'analyse chimique seule. En ce qui me concerne, je tiens toujours compte de la végétation, et je me guide beaucoup sur la physionomie botanique du terrain dans mes appré- ciations. Ainsi, je vous dirai : 4° que le Distichlis maritima, connu sous le nom d' « alcaligrass », et qui vient également dans les terrains salés les moins prononcés et dans les plus caractéristiques et ne fuit que les terrains tout à fait chargés, m'est un indice infaillible de la présence de sels de soude dans le sol. 2° Il y a une série de Salsolacées qu'on pourrait échelonner dans le sens ascendant de l'intensité de la salure; parmi elles le Sarcobatus vermiculatus est le dernier à disparaître, « aprés lui, le déluge ». 3» J'ai toujours regretté que nos nombreuses plantes indicatrices de la salure n'aient pas encore été l'objet d'études spéciales, appliquées à toutes les catégories si variées de terrains salants et à toutes nos régions climatiques; cette tàche est malheureu- sement au-dessus de ma compétence personnelle en botanique. 4° Les végétations halophytes de la vallée de San-Joaquin (Californie) différent : (1) Les terrains salants alcalins, particulièrement étudiés par M. Hilgard, sont fré- quents dans tous les pays arides du monde; nous n'osons cependant pas affirmer post- tivement qu'il en existe aussi dans le midi aride de la France, quoique ceci soit à présumer. Nous saurons préciser dans quelque temps, quand aura été fait l'examen de quelques échantillons que nous avons rapportés cette année des Bouches-du-Rhóne et des Pyrénées-Orientales. Leur fréquence en Hongrie et dans le midi de la Russie est hors de doute. io up co dod »./ VILBOUCHEVITCH. — ÉTUDE DES TERRAINS SALÉS. XXXV absolument de celles des plateaux salants intérieurs du Nevada et de l'Utah; celles des salants subtropicaux de l'Arizona, de celles des plaines salantes de Washington et de Montana, limitrophes des possessions bri- tanniques. Combien y aura-t-il encore à travailler avant de pouvoir englober dans une classification géo-botanique générale les terrains salants de toutes ces régions si différentes ! 5° Les différences dans la com- position chimique du salant influent indubitablement sur la nature de la végétation. Le Sarcobatus vermiculatus se plait seul à peu prés aussi bien sur les salants « blancs » (non alcalins) que sur les salants « noirs » (à carbonates de soude et de potasse). La présence ou l'absence de sel marin (chlorure de sodium) détermine une différence bien tran- chée dans la végétation; les Salsola et Salicornia ne croissent pas, par exemple, dans les endroits où il n'y a pas de sel marin ou s'il n'y en a que peu. 6° La plupart des plantes des plages et marécages maritimes ne remontent pas bien loin dans l'intérieur des continents; la flore des bords de la mer est complétement distincte de celle des terrains alcalins proprement dits, caractérisés principalement, comme vous le savez, par la prépondérance du sulfate de soude (sel de Glauber) et des carbonates alealins. Peut-étre cependant la différence dans la composition du salant dans les deux cas n'en est-elle pas la seule raison; je suis enclin à supposer que la différence dans les conditions atmosphériques y est aussi pour beaucoup. Enfin, il y a encore beaucoup à apprendre sur toutes ces questions; « cela viendra avec le temps. » C'est ce que nous voulons espérer. M. Battandier pense que l'on pourrait, avec beaucoup d'avan- tages, essayer dans ces terrains salés la culture des plantes qui s'y trouvent déjà, à condition d'en faire un choix judicieux. Il suffirait de favoriser les meilleures espèces (Salsolacées, Légumineuses, etc.) par des sarclages, des mises en défens ou quelques légers labours suivis d'ensemencement. Il importe surtout de pratiquer ces ense- mencements au moment où ils se produisent d'eux-mémes naturel- lement. Nous sommes assez riches en plantes halophiles; il est inutile de tenter des introductions qui sont loin d'étre toujours sans danger, on l'a vu pour la Vigne. La Vigne ne parait pas craindre les terrains salés, au moins dans certaines conditions. Les Vignes des bords de la sebka d'Oran, qui plongent leurs racines dans les terrains salés, sont les plus belles que l'on puisse voir. Les Tamarix se plaisent beaucoup dans ces terrains, mais ils sont détruits par les chèvres qui en sont très friandes. Il serait bien facile de les multiplier de boutures. XXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. M. Doumet-Adanson dit que le Tamarix articulata vient fort bien dans les terrains salés. En ce qui concerne la Vigne, il rappelle la culture de ce végétal dans les terrains salés qui s'étendent, dans l'Hérault, entre Cette et les Onglous ; la Compagnie des salins du Midi a créé dans ces terrains un magnifique et immense vignoble qui est aujourd'hui en plein rapport. M. Poisson cite aussi le cas de certaines espéces d'Acacia (A. cyanophylla, A. tortilis) qui viennent fort bien dans les ter- rains salés. Bien que ne donnant pas de gomme en Algérie, ces arbres pourraient étre utilisés à cause du bois excellent qu'ils fournissent. M. Trabut confirme ce qui vient d'étre dit, et, comme sanction à la discussion qui vient d'avoir lieu, il propose aux membres pré- sents l'adoption du vœu suivant : Les membres de la Société botanique de France, réunis en session extraordinaire à Biskra, émettent le vœu que le gouvernement général de l'Algérie mette à l'étude la question de la culture dans les terrains sales de l'Algérie et que des champs d'expérience, dirigés par des personnes compétentes, soient établis à cet effet (1). MM. Rouy et Chätin appuient la proposition de M. Trabut, qui est adoptée à l’unanimité. M. Ernest Olivier, de Moulins, dépose sur le bureau deux fasci- cules de la Revue scientifique du Bourbonnais renfermant les premiers chapitres du Synopsis de la flore de la Mitidja dont M. Gay, alors instituteur au Corso (Algérie), a entrepris la publi- cation. . M. Trabut fait à la Société les communications suivantes : GERMINATION DU COCOS NUCIFERA, par M. L. TRABUT. On trouve aujourd'hui trés facilement, dans le commerce, des noix de coco fraiches que l'on peut faire germer en les placant dans une serre chaude. La germination d'une aussi grosse graine est intéressante à suivre et peut devenir un sujet utile de démonstration, mais qui ne parait pas étre d'un usage courant; ce qui m'engage à publier cette Note. , (1) Note ajoutée pendant l'impression. — M. le D" Trabut a été chargé par M. le Gouverneur d'organiser un Service botanique au Gouvernement général de l'Algérie. TRA BUT. — GERMINATION DU COCOS NUCIFERA. XXXVII En janvier, cette année, j'ai trouvé chez les marchands de fruits d'Alger.des noix de coco ayant déjà germé. La partie extérieure de l'em- bryon était formée par un bourgeon à la base duquel on voyait quelques racines adventives courtes; la sortie s'était effectuée par un des trous de l'endocarpe. Ayant fait une seclion de cette graine, j'ai retrouvé, dans la cavité de l'albumen, la partie incluse de l'embryon. C'était une tête de cotylédon de la grosseur du poing, remplissant exactement le grand vide de l’albumen. L'examen de quelques-unes de ces graines m'a permis de suivre facilement les phases de leur germination qui peuvent se résumer ainsi : quand la graine est müre, elle est formée d'un albumen creux contenant 80 à 150 grammes d’eau claire et sucrée, et d'un embryon très petit, logé dans une cavité à la surface de l'albumen. A la germination, qui s'obtient facilement à une température voisine de 30 degrés, le petit embryon se développe; le corps cotylédonaire se dirige dans la cavité de l'albumen. Cette téte de cotylédon s'y renfle en sphére et s'accroit beaucoup ; le tissu en est mou, spongieux, formé par des cellules rameuses et dis- jointes; des faisceaux externes nombreux forment un réseau à la surface. i Le liquide de la cavité est bientôt absorbé, et sa présence explique la germination des cocos pendant le transport ou dans les magasins des marchands. Cette réserve d’eau utilisée, la sphère cotylédonaire ayant atteint la grosseur du poing remplit exactement le vide, et la digestion de l'albumen s'effectue de dedans en dehors par toute la surface interne. Ces faits, bien que conformes à ce que l'on sait de la germination des Palmiers, ont cependant mis en lumière un cas particulier qui mérite d'étre cité. XXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. DÉVELOPPEMENT DES CARPELLES CHEZ UN DATTIER MALE, par M. L. TRABUT. Le capitaine Baronnier, que connaissent maintenant les membres de notre Société qui prennent part à la session extraordinaire tenue cette année à Biskra, m'a envoyé récemment un énorme régime mâle d'un Dattier chez lequel les fleurs mâles développent, aprés la maturation des étamines, les trois carpelles ordinairement rudimentaires (voy. planche V). L'examen de ce régime m'a permis de constater que des fleurs màles, normalement constituées d'abord, persistaient en trés grand nombre sur les branches du régime et donnaient naissance chacune à trois petites dattes de 2 centimétres. Ces fruits, non encore à maturité, sont à la fois riches en tanin et en sucre; en mürissant, ils deviennent plus sucrés et presque comestibles. Les trois carpelles ainsi développés se sont toujours montrés dépourvus d'ovules; la fécondation ne peut donc pas étre invoquée comme cause de leur développement, car l'her- maphroditisme n'est qu'apparent. Ce fait m'a paru assez curieux à relater; il est bien connu des indi- génes et ne serait pas trés rare ; avec leur imagination ils l'ont interprété ainsi : « Ces Palmiers mâles, qui donnaient dans le principe des fleurs » normales, donnent maintenant ces dattes mâles; mais plus lard ils » deviendront femelles en donnant de vraies dattes. » Si ces dattes mâles étaient un peu plus charnues et plus grosses, nous aurions dans le Dattier l'exemple d'un arbre donnant des fruits d'origine fort diffé- rente. Les fruits stériles ne sont pas trés rares, la banane en est le type le mieux connu; en existe-t-il un qui ait la méme origine que les dattes mâles qui font le sujet de cette Note? Nous l'ignorons. M. Sauvageau prie M. le capitaine Baronnier de vouloir bien expliquer à la Société de quelle facon les Arabes pratiquent la fécondation artificielle des Dattiers, cette opération différant beau- coup de celle qui est mentionnée dans la plupart des ouvrages qui traitent de la question. Avec la meilleure grâce du monde, M. le capitaine Baronnier s'empresse d'accéder au désir que vient d'exprimer M. Sauvageau. Il dit qu'en effet les Arabes ne pratiquent pas du tout la fécon- dation du Dattier en secouant un régime mále au-dessus des pieds femelles, comme on le croit généralement. L'opération se fait de la maniére suivante : on dépose, dans chaque spathe femelle, une petite branche détachée du régime mâle et on la fixe à l'aide d'une TRABUT. — DÉVELOPPEM. DES CARPELLES CHEZ UN DATTIER MALE. XXXIX: ligature sommaire. Avec un régime mâle, on peut féconder environ 300 spathes femelles. | M. Doumet- Adanson fait remarquer que, dans tous les pays où pousse le Dattier, c'est ainsi que se pratique la fécondation artifi- cielle. Il ne s'explique done pas d’où vient l'idée généralement admise; il faudrait rechercher le texte d'Hérodote et voir s'il n'a pas été faussement interprété. M. Poisson, qui a eu l'occasion de faire quelques observations sur les caractéres extérieurs des plantes dioiques, a pu remarquer que, dans bien des cas, les pieds mâles différent sensiblement des pieds femelles par leurs caractères extérieurs, à tel point qu'on peut les distinguer facilement sans examiner les organes floraux. Il demande si l'on a remarqué une différence entre les Dattiers mâles et les Dattiers femelles. Si Lakhal ben Si Belkassem, propriétaire d'oasis, dit que cette différence existe et que tous les Arabes savent fort bien distinguer, avant toute floraison, les pieds mâles des pieds femelles. Il faut noter, entre autres choses, que les Dattiers mâles ont le tronc plus gros, les épines plus fortes, les feuilles plus courtes, plus réfléchies vers le bas et insérées par une base plus large. M. Trabut ajoute que les horticulteurs distinguent facilement les pieds mâles de Phenix tenuis des pieds femelles, dès l’âge de deux ans. Avant de lever la séance, M. le Président remercie M. le colonel Pont, les officiers de la garnison de Biskra et M. le maire de Biskra d'avoir bien voulu honorer cette séance de leur présence. Il ajoute que la Société est très vivement touchée de l'accueil si bienveillant qu’elle a reçu à Biskra de la part des autorités civiles et militaires. SÉANCE DU 30 AVRIL 1892. PRÉSIDENCE DE M. BATTANDIER. La séance est ouverte à deux heures, dans le grand amphithéâtre de l'École de médecine d'Alger. i M. Hérail, secrétaire, donne lecture du procès-verbal de la Séance du 90 avril dont la rédaction est adoptée. XL SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. M. Hérail donne lecture de la lettre suivante de M. Flahault, professeur à l'Institut de botanique de Montpellier, adressée à M. le Président et aux membres de la Société botanique de France présents à Biskra : LETTRE DE M. €harles FLAHAULT. Montpellier, 22 avril 1892. Monsieur le Président, chers confréres, La Société botanique de France réunie à Collioure en mai 1891 a bien voulu répondre favorablement à l'invitation qui lui a été faite par M. le recteur de l'Académie de Montpellier au nom du conseil général des Facultés, et par notre collègue M. Granel au nom des botanistes montpelliérains, et nous faire espérer qu'elle s'associerait volontiers à nous pour célébrer ensemble le troi- siéme centenaire de la fondation de notre Jardin des Plantes. Nous prenons la liberté de renouveler cette invitation. Il nous parait qu'il est convenable de ne pas laisser passer les grandes dates de l'histoire de la science sans en fixer le souvenir; la création du premier Jardin botanique et la fondation de la premiére chaire qui ait été consacrée à l'étude des plantes dans les Universités francaises nous paraissent de ces événements dont les botanistes doivent honorer le souvenir. Nous espérons donc que la Société réunie à Biskra voudra bien ratifier le vote que nous avons obtenu à Collioure et nous permettre de préparer d'une facon définitive la session extraordinaire ` de Montpellier pour la seconde quinzaine du mois de mai 1893. Nous tenons à vous rassurer quant au caractére*que nous désirons donner à cette féte de famille. Nous comptons bien ne pas vous imposer les ennuis de réjouissances à grand fracas. Notre espoir, c'est d'entréprendre avec vous quelques-unes des herborisations découvertes autrefois par Magnol, Gouan, Sauvages, illustrées par eux-mémes et par Linné et Nathorst; c'est de montrer, aux localités mêmes où elles ont été observées pour la première fois par ces savants, les espèces les plus remarquables de notre flore méditerranéenne française. Nous désirons, en même temps, vous donner une idée aussi complète qu'on peut le souhaiter (dans le temps dont nous disposerons) de la flore des envi- rons de Montpellier et de la distribution des espéces suivant les terrains et suivant l'altitude. C'est ainsi que nous espérons faire connaitre : 1° La flore des terrains calcaires avec des excursions à LA COLOMBIERE, à LA POMPIGNANE, au PIC SAINT-LOUP ; complétées, hors session, par l'exploration Fes la montagne de Cette, des collines de la Gardiole et de la vallée de a Vis; 2 La flore des terrains siliceux avec les excursions à GRAMONT et TRABUT. — DÉHISCENCE DES CAPSULES DANS LES EUCALYPTUS. XLI DoscARE, à MONTARNAUD, à VALMAILLARGUES ; complétées, hors session, par des herborisations à Roquehaute, aux gorges d'Éric et au Carroux; 3 La flore des montagnes dolomitiques avec Yherborisation de SAINT- GUILHEM-LE-DÉSERT, complétée, hors session, par une excursion à la Forêt domaniale de PARLATGES et de SOUBÈS; 4° La flore littorale avec l'excursion à PALAVAS, complétée hors session, par les salins de ViLLEROY, les marais de GUILLERMIN et de SAINT-MARCEL. Si, comme nous l'espérons, la Société botanique veut bien approuver notre projet, nous nous occuperons aussitót, d'un accord unanime, d'en préparer la réalisation; nous vous serons reconnaissants de vouloir bien prendre avec nous rendez-vous pour l'année prochaine sous notre beau ciel du Languedoc. La proposition de M. Flahault est votée par acclamation. M. Trabut fait à la Société la communication suivante : SUR LA DÉHISCENCE DES CAPSULES DANS LE GENRE EUCALYPTUS, par M. L. TRABUT. Il existe en Algérie de belles collections d'Eucalyptus ; la plus inté- ressante est sans contredit celle de M. Cordier, fondée en 1863. Pendant plus de quinze ans, M. Cordier a planté dans ses différentes propriétés plus de deux ou trois mille Eucalyptus par an, et aujourd'hui à Maison-Carrée, dans le domaine d'El-Alia, plus de 5000 arbres ont atteint un grand développement et représentent plus de 100 espéces ou variétés. C'est en cherchant à utiliser ces matériaux précieux en vue d'en tirer des indications sur les espéces à propager, que je suis arrivé à vérifier les déterminations et à noter quelques particularités qui me paraissent dignes d'intérét. Les variations dans le mode de déhiscence de la capsule peuvent étre prises en considération et fournir quelques caractéres utiles pour compléter les descriptions qu'on ne saurait faire trop rigou- reuses dans un genre à espéces affines et polymorphes. ; On sait que la capsule des Eucalyptus west jamais entièrement libre, mais soudée au tube résultant de la concrescence des verticilles externes; le sommet seul de la capsule reste libre. Ce sommet est tantôt saillant en dehors du tube, tantôt surmonté par les bords de ce tube; la capsule est alors incluse. A maturité, ce fruit s’ouvre par des fentes au niveau de la nervure dorsale de la partie restée libre des carpelles, c'est une déhis- cence loculicide ; mais cette déhiscence loculicide n'est point aussi uni- forme qu'on le croirait, et ses variations peuvent se classer de la manière Suivante : XLII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. a. La capsule s'ouvre par 3-5 fentes loculicides ; mais les sommets des valves restent réunis au centre à la colonne stylaire dont la base est plus ou moins persistante. Les fentes sont ouvertes à la maturité de la capsule sur l'arbre; mais les graines ne sortent qu'aprés un entre-bàil- lement qui se produit par la dessiccation de la capsule (fig. 1 et 2). - b. La capsule s'ouvre par 3-5 fentes loculicides ; les valves trés épaisses convergent vers le centre, restent adhérentes aux cloisons, si bien que l'ensemble des fentes forme une étoile. La masse des graines tassée se présente en bourrelet saillant dessinant aussi une étoile, et ces graines bonchant les fentes de la capsule peuvent rester ainsi des années; mais, dés que la capsule se desséche, ce qui arrive rapidement quand elle est 1. Eucalyptus cornuta; — 2. E. robusta; — 3. E. Globulus; — å. E. rostrata ; — 9. E. Rameliana : S, partie sphacélée des valves; — 6. E. botryoides: v, reste des valves, séparée de l'arbre, les graines tombent par l'effet du retrait des valves et aussi du tissu entourant la cavité de l'ovaire (fig. 3). c. Les valves plus ou moins membraneuses, deltoides ou linéaires, , . convergent d’abord vers le centre, puis libres se redressent, laissant les loges largement ouvertes (fig. 4). Ces valves peuvent être insérées assez profondément dans le tube. d. Les valves nettement dessinées sur le sommet de la capsule perdent. par mortification et dessiccalion leur sommet sous forme d'un fragment triangulaire. Ces sommets sphacélés des valves restent plus ou moins longtemps en place ; aprés leur chute, les graines qui apparaissent sont retenues par les bases des valves restées vivantes. L'ouverture centrale est oblitérée par les graines tassées ; puis les graines s'échappent par le retrait de la base des valves et la dessiccation de la capsule. L'ensemble des valves peut aussi se sphacéler et tomber sous forme d'un opercule : les valves sont ainsi en partie ou entièrement caduques dans un assez grand nombre d’espèces (fig. 5). TRABUT. — DÉHISCENCE DES CAPSULES DANS LES EUCALYPTUS. XLIIL. En tenant compte de ces caractéres de la capsule, on pourrait établir dans le genre Eucalyptus les divisions suivantes : I. Valves de la capsule adhérentes par le sommet à la base persistante du style : E. Lehmani, E. cornuta, E. robusta. II. Valves épaisses convergentes adhérentes aux cloisons. Capsule S'ouvrant par une fente en étoile formée par le retrait des valves primi- tivement contigués : E. Globulus, E. megacarpa, etc. III. Les valves membraneuses libres se redressent, les loges sont largement ouvertes: E.rostrata, E. tereticornis, E. resinifera, E.rudis, E. macrorhyncha, E. Gunii, E. Stuartiana, etc. IV. Les valves se sphacélent en partie ou en totalité, les parties mortifiées réunies tombent sous forme d'opercule: E. Rameliana, E. calophylla, E. oppositifolia, E. populifolia, E. occidentalis, E. botryoides, E. obliqua, etc. À la suite de cette communication, l'auteur appelle l'attention de la Société sur la collection d'Eucalyptus de M. Cordier (1) et il propose à l'assemblée d'émettre le vœu suivant : Les membres de la Société ayant pris part à la session extraordinaire en Algérie croient devoir attirer l'attention des pouvoirs publies sur le grand intérét que présente la collection Cordier, soit pour l'étude et la propagation des Eucalyptus acelimatés, soit pour fixer les colons sur les espéces qui doivent étre plantées de préférence pour les nombreux usages que ces arbres sont appelés à rendre. Aprés quelques observations de MM. Rouy et Doumet-Adanson, le vœu de M. Trabut est adopté à l'unanimité. M. Sauvageau, l'un des secrétaires, donne lecture de la commu- nication suivante : | (1) M. le D' Cordier, un des frères du propriétaire actuel, ancien président de la Société botanique de France, mort à Alger en 1876, a contribué à la constitution de cette collection. XLIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. HERBORISATIONS DANS LE DJEBEL AMOUR, par M. L.-R. CLARY. Les herborisations qui font l’objet de la présente communication remontent à l'année 1888. Des changements multiples de résidence, la nécessité de revoir toutes les plantes, d'étudier les espéces critiques en ont retardé la publication jusqu'à ce jour. Le centre de nos excursions a été Aflou, poste militaire du sud Oranais, situé en pleines montagnes du djebel Amour et à une petite distance de la limite méridionale des Hauts-Plateaux. Le Bordj (fort, redoute) est à une altitude de 1426",2 (1). Avant nous, la région avait été déjà explorée, en 1860 et 1862, pa M. Pomel dont les nombreuses et intéressantes découvertes ont été pu- bliées par lui dans ses « Nouveaux matériaux pour la Flore atlantique »; en 1864, par M. le général Paris, alors capitaine aux chasseurs à pied ; en 1880, par Roux. Loin de moi la prétention de donner la statistique botanique complète de cette région; je n'ai voulu dresser qu'uue simple liste des espéces que j'ai recueillies dans mes herborisations et qui, bien certainement, ne représentent qu'une minime partie de la riche flore des environs d'Aflou. Peut-étre ces herborisations seront-elles de quelque utilité au botaniste que sa position ou son amour de la science entrainera jusque dans les montagnes du djebel Amour (2). Pour éviter les longueurs, jene cite, pour chaque espéce, que la seule localité où elle a été récoltée et je supprime les noms d'auteurs qu'il sera toujours facile de retrouver dans l'excellente Flore d'Algérie de MM. Battandier et Trabut, dont nous avons adopté les dénominations. I. — Aflou. A Aflou méme, autour du Bordj et des baraquements de la troupe; j'ai récolté, en mars : Hypecoum Duriæi. Malcolmia arenaria. Cossonia africana. Paronychia argentea. Capsella Bursa-pastoris. Corbularia monophylla. Draba verna. Ammochloa pungens. (1) Nous avons puisé les indications relatives aux altitudes dans les Archives du bureau arabe. Elles ont été établies par les officiers de la Mission géodésique de 1885. Pour l'altitude d'Aflou, Cosson (Comp. Fl. Atl.) donne, à tort, 1350 mètres. : (2) Aflou, qui, avant 1889, exigeait une grande journée de diligence et trois longues journées de cheval, est aujourd'hui d'un accès plus facile grâce à la ligne ferrée " Relizane à Tiaret. CLARY. — IIERBORISATIONS DANS LE DJEBEL AMOUR. XLV en avril : Sisymbrium Irio. Silene colorata. Evax pygmæa. — argentea. en mai : Reseda Phyteuma ? Centaurea ferox. en août : Hibiscus Trionum. Senecio vulgaris. Centaurea Calcitrapa. Polygonum aviculare. en octobre : Artemisia campestris. Crepis taraxacifolia. Nonnea micrantha. Romulea Clusiana Lge. Poa annua. Atriplex patula. Tragus racemosus. Eragrostis vulgaris var. megastachya. | Chondrilla juncea. II. — Djebel Gourou. C'est un massif montagneux situé à une distance approximative de 9-10 kilométres N.-E. d'Aflou et dont la cime principale atteint 1727 mètres. Nous avons fait cette course à pied et ne saurions admettre les indications de Cosson (in Comp. Flor. Atl.) qui donne « environ 30 kilométres ». Le plus court est de suivre le sentier de l'Ain-Mansour et, de là, marcher droit surle Gourou en escaladant quelques collines calcaires à peu prés dénudées ou couvertes cà et là de maigres Genévriers (J. Oxycedrus et J. phomicea) tout rabougris. En sortant du village, entre le sentier et les petits escarpements ro- cheux de gauche, on note en janvier : Colchicum bulbocodioides. Juniperus Oxycedrus. Thelysia alata. — — var. micrantha (1). en avril : Ranunculus orientalis. Malva nicæensis. Erodium cicutarium. — Botrys. Trigonella polycerata. — phœnicea. Hippocrepis ciliata. Anacyclus Pyrethrum. Senecio gallicus. Thrincia tuberosa. Myosotis hispida. Anthyllis Vulneraria var. Dillenii. Sideritis montana. Medicago secundiflora. Plantago Psyllium. (1) Battandier, Soc. bot. Fr., 1889, p. ccxxiv. XLVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. A Ain-Mansour, autour de la fontaine, sur les bords du ruisseau, dans les cultures et prairies voisines, on trouve en avril : Alyssum granatense. Diplotaxis platystylis. Taraxacum Dens-leonis var. en mai : Hirschfeldia adpressa. Sisymbrium crassifolium. Brassica Napus. ` Reseda Luteola var. crispata. Malva parviflora. Spergularia rubra. Alsine tenuifolia. Medicago orbicularis. — truncatula. — turbinata var. acaleata. Trifolium striatum var. spinescens. Lotus decumbens. Astragalus tenuifolius. — hamosus. Onobrychis argentea. Poterium Magnolii. Valerianella puberula. Scabiosa monspeliensis. Filago spathulata. en juin : Nigella arvensis var. Cossoniana. Frankenia pulverulenta. Cerastium atlanticum. Saponaria Vaccaria. Melilotus sulcata. Potentilla reptans. Coriandrum sativum. Filago exigua. Achillea Santolina. Centaurea atlantica. Silybum eburneum. Carduus macrocephalus. Scolymus hispanicus. Armeria atlantica. Taraxaeum obovatum. Gagea circinata. — fibrosa. Matricaria aurea var. calva. Xeranthemum erectum. Kalfbussia Mulleri. Scorzonera undulata. — coronopifolia. Carex distans. Avena fatua. Corynephorus fasciculatus. Poa bulbosa et form. vivipara. — trivialis. Vulpia geniculata. Scleropoa rigida. Wangenheimia Lima. Lolium strictum. Ægilops ovata var. mutica Trab. — triaristata var. itrspiculata. — brachyathera. — subulata. Polygonum Bellardi. Rumex conglomeratus. — crispus. Zannichellia dentata var. pedicellata. — palustris. Scirpus lacustris. — palustris. Agropyrum Lolium. Bromus rubens. -— maximus. Lepturus incurvatus. Ægilops ventricosa. Hordeum secaliium. Chara fœtida. Au delà d'Ain-Mansour, en mai, on pourra recueillir dans les champs: Clypeola cyclodontea. mai : Sur les pentes du djebel Gourou et sur les rochers de la créte, en CLARY. — HERBORISATIONS DANS LE DJEBEL AMOUR. Erodium montanum. Silene muscipula. — italica. Linum suffruticosum var. squarrosum (R.). Astragalus monspessulanus var. chlo- rocyaneus. Achillea leptophylla. Crupina vulgaris var. intermedia. Campanula Erinus. :XLVII Specularia faleata. . Jasminum fruticans. Antirrhinum Orontium. Linaria rubrifolia (R.). — marginata. Marrubium supinum. Rumex thyrsoideus. Osyris alba. Asphodelus cerasiferus. III. — Oued Ouaren. Formé par la réunion des eaux du versant S. du djebel Bou-Kherouf, du djebel Zlag, des Gada d'Enfous, d'El Groun, etc., l'oued Ouaren naît au S. d'Aflou, court vers le S. puis vers le S.-E., reçoit l'oued el Ghicha et se continue sous le nom d'oued Mzi. Celui-ci traverse la province d'Alger et devient l'oued Djeddi pour se perdre dans la sebka Melrir, dans le sud de la province de Constantine. Une piste qui part du Marabout de Sidi Mohamed ben Otman suit d'abord les poteaux de la ligne télégraphique de Laghouat, traverse quelques prairies, des cultures, puis gagnel'oued Ouaren qu'elle longe parfois, avec lequel elle se confond le plus souvent. Cette piste, qui se perd souvent dans le sable et les broussailles, est le plus court chemin d'Aflou à Laghouat. Aussitót aprés le Marabout on peut recueillir, en mai : Ranunculus flabellatus. — arvensis. Matthiola lunata var. Phlox. Trifolium procumbens var. minus. Scandix Pecten-Veneris. Galium spurium var. Vaillantii. Carduncellus pinnatus. Sonchus oleraceus. Lithospermum arvense. Plantago lanceolata. — Coronopus. Rumex tingitanus. Avena ventricosa. : Kæleria pubescens. Hordeum murinum. - Dans un champ que traverse la ligne télégraphique avant de s'enga- ger sur les coteaux, en avril : Alyssum campestre. — scutigerum. | Tulipa Celsiana ? (1). Sur les coteaux de droite, en avril : (1) Trés belle plante constituant sans doute une espèce ou une variété nouvelle que le défaut.de matériaux ne m'a pas encore permis d'étudier suffisamment. Pour- rait peut-étre; d'après M. Battandier, se rapporter au T. cuspidata Regel. XLVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Adonis microcarpa. Alyssum linifolium. Bellis microcephala. Calendula gracilis. Rhaponticum acaule. Rochelia stellulata. Veronica agrestis. — triphyllos. Salvia lanigera. Echinaria capitata. Dans le lit desséché de l'oued et sur ses bords, en mai : Delphinium halteratum. Lepidium subulatum. Silene oropediorum. Herniaria cinerea. Peganum Harmala. Lotus corniculatus. Hedysarum Fontanesi. Retama Retam. Tamarix africana. Pulicaria longifolia. Pallenis cuspidata. Micropus bombycinus. en juin : Diplotaxis pendula. Erodium glaucophyllum. Herniaria erecta var. glabra. Linum Munbyanum. Retama sphierocarpa. Ebenus pinnata. Bupleurum glaucum. Centaurea melitensis. en juillet : Delphinium Balansæ. Daucus parviflorus. Cynanchum acutum, Erythræa spicata. Helichrysum decumbens. Atractylis cancellata. Podospermum subulatum. Phelipæa lutea. Thymus algeriensis. Marrubium vulgare. Cynomorium coccineum. Ornithogalum sessiliflorum. Iris Fontanesii. Phalaris minor. Schismus calycinus. Sphenopus divaricatus. Carduus leptocladus ? Nerium Oleander. Samolus Valerandi. Juncus mauritanicus Trabut. Saccharum cylindricum. Melica ciliata var. elata. Brachypodium ramosum. Atractylis serratuloides. Convolvulus supinus. Statice delicatula. Suæda vermiculata. Dans un petit affluent de droite, en juillet : Helianthemum sessiliflorum. Seseli varium var. atlanticum. Selinopsis montana. Atriplex Halimus. Schænus nigricans. IV. — Djebel Bou Kherouf et djebel Zlag. Massif montagneux nu et aride au S. d'Aflou. La partie la plus basse, formée de petits coteaux parallèles dirigés'de l'E. à V'O., porte plus spé- cialement le nom de djebel Bou Kherouf., Le sommet principal éloigné CLARY. — HERBORISATIONS DANS LE DJEBEL AMOUR. XLIX. du village de 6-8 kilomètres, d'une altitude de 1605 mètres, estle djebel Zlag (1). Cette dernière dénomination est peu usitée et les indigènes paraissent englober tout ce relief montagneux sous le nom de djebel Bou Kherouf. En sortant du Bordj, à gauche du chemin et sur les bords de l'oued Aflou, on rencontre abondamment, en juin : Hypochæris Claryi Bat. Puis, un peu plus loin, sur les collines, en avril : Clypeola Gaudini. Erucastrum leucanthum. Geranium molle. Alsine procumbens. Scandix australis. Hedypnois cretica. Kalfbussia Mulleri var. Asparagus horridus. Ephedra nebrodensis. Vulpia cynosuroides. A l'Ain Bou Kherouf, autour de l'ancienne briqueterie et sur les bords du ruisseau, en juillet : Asperula aristata. Echinops spinosus var. cornigerus. Carlina involucrata. i Atractylis cespitosa var. radians. Kentrophyllum lanatum. Amarantus retroflexus. Allium Ampeloprasum. Juncus maritimus. On traverse le lit presque toujours desséché d’un ruisseau, puis mon- tant droit au S. vers le sommet de Bou Kherouf (djebel Zlag), on pourra recueillir, en avril : Ranunculus gramineus var. luzulifo- lius. Helianthemum virgatum. Pistacia Terebinthus. Medicago minima. Astragalus lanigerus var. salinus. en juin : Senebiera Coronopus. Helianthemum eremophilum. Silene nicæensis var. Buffonia tenuifolia. Polycarpon Bivonæ. Vicia Cossoniana. Valeriana tuberosa. Lithospermum apulum. Linaria heterophylla. Muscari comosum. Lygeum spartum (2). Paronychia nivea var. quericides. Telephium Imperati. Trifolium maritimum. Rosa montana (3). Scabiosa maritima var. (1) Son altitude, d'après Cosson (loc. cit.), ne serait que de 1380 mètres. (2) CCC ainsi que I'Halfa, En revanche nous n'avons pas rencontré le Diss (Ampe- lotesmos tenax) qui cependant, au dire des Arabes, existerait à Enfous. (3) « Styles hérissés. Peut-être une variété microphylle du R. montana Chaix ». (Crépin, sce. Batt: in litt.) T NNNXIX. D L SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Centaurea amourensis. Onopordon arenarium. Erythræa pulchella. Cuscuta minor. Orobanche minor var. flavescens. Rosmarinus officinalis var. typicus. Polyenemum Fontanesi. Asparagus horridus var. brevis (1). Scirpus Holoschænus var. australis. Dactylon officinale. V.— Aïn Aflou. C’est la fontaine qui alimente le Bordj et le village. Le ruisseau qui en sort (oued Aflou) donne naissance à un canal d'irrigation (Séguia), puis reçoit, dans son trajet vers le N.-E., différents cours d’eau du ver- sant N. du djebel Gourou ; il devient alors loued Mrara, l'une des deux branches principales d’origine du Chélif. Dans les prairies entre le chemin de Géryville et la Séguia on trouve, en mars : Sisymbrium irioides Boiss. Linaria agglutinans. Lamium amplexicaule. en avril : Hypecoum pendulum. Centaurea Claryi Debeaux. Lamium amplexicaule var. clandesti- num Rchb. Salix purpurea. Veronica arvensis. — hederifolia. Dans les eaux mêmes de loued Aflou : Ranunculus homæophyllus. — aquatilis. — — var. Baudotii. — trichophyllus. Nasturtium officinale. Potamogeton densus. Lemna minor. Autour de la fontaine, dans les Lauriers-Roses, sur les rochers et les pelouses, en avril : Ranunculus neapolitanus. Papaver hybridum. Thlaspi perfoliatum. Hutchinsia procumbens. Koniga maritima. Eruca sativa var. stenocarpa. Erucastrum Cossonianum ? Cerastium glomeratum. — pumilum var. tetrandrum. — atlanticum. Holosteum umbellatum. Stellaria media var. minor. Astragalus hamosus var. ancistron. Saxifraga tridactylites. Podospermum laciniatum. Lithospermum incrassatum. Plantago Lagopus. : Ornithogalum umbellatum v. bæticum. Iris Sisyrinchium. Carex divisa. i Alopecurus pratensis var. ventricosus. (1) Le type est assez commun. La plante de Bou Kherouf qui constitue, sinon une variété, au moins une forme remarquable, se distingue par ses épines moitié plus courtes (1 centimètre à 1,5), par le pédoncule floral articulé au tiers inférieur ef égalant la moitié de l'épine et non le tiers ou même le quart comme dans le type- CLARY. — HERBORISATIONS en mai : Papaver Rhoeas. Rœmeria hybrida. Fumaria Bastardi Bor. Neslia paniculata. Conringia orientalis. Brassica Havardi ? Geranium rotundifolium. — dissectum. Silene nocturna. Arenaria serpyllifolia var. glutinosa Koch. Sagina apetala. Spergularia media. Trifolium scabrum. — resupinatum. — procumbens var. majus. Vicia sativa. Ervum gracile. Sedum cespitosum. Umbilicus horizontalis. Anthriscus vulgaris. Œnanthe peucedanifolia. Torilis nodosa. Centranthus Calcitrapa. en juin : Dianthella compressa. Alsine mucronata (2). Tribulus terrestris. Melilotus indica. Trifolium glomeratum. Rosa dumalis (3). Helosciadium nodiflorum Koch. Thapsia garganica. Centaurea Pomeliana. Sonchus asper. Jasione sessiliflora. Anchusa italica. Phlomis Herba-venti. Anagallis Monelli. — R. Dans une toute petite flaque d'eau, DANS LE DJEBEL AMOUR. LI Micropus supinus. Carduncellus rhaponticoides. Hedypnois polymorpha var. cretica. Hypochæris radicata var.heterocarpa. Cuscuta Epithymum. Myosotis pusilla. — RR. (1). Veronica Anagallis. Eufragia latifolia. Thymus Guyonii. Thesium humile. Euphorbia helioscopia. — pubescens. Salix alba var. vitellina. Anthoxanthum odoratum. Lagurus ovatus. Trisetum flavescens. Aira minuta. Cynosurus elegans. Glyceria fluitans. — distans. Bromus commutatus. Lolium lepturoides Boiss. (sec. Trab.). Triticum repens. Chenopodium Vulvaria Euphorbia luteola. Populus alba. Juncus inflexus. — Duvalii. Cyperus badius. — . Andropogon distachyus. Agrostis alba var. coarctata. Piptatherum miliaceum. Holcus lanatus. Lolium perenne. Triticum hordeaceum. Asplenium Adiantum-nigrum. en partie desséchée, située à envi- ron 5 kilomètres S.-O. d'Aflou, j'ai recueilli, en juin : (1) Le seul- échantillon que j'aie pu découvrir parait répondre exactement au M. perpusilla Pomel (N. Mat., p. 297). (2) Type trés variable, bien difficile à distinguer de PA. setacea (Voy. Batt. Fl Alg., 2 app. p. vi). La] (3) « Rosa canina L. variété du groupe dumalis ». (Grépim, sec. Batt. in litt.) LII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Elatine macropoda. — R. Bulliardia Vaillantii. — R. Lythrum ihymifolium. Teucrium campanulatum. Entre l'Ain Aflou et le village, d'aoüt à octobre : Lepidium graminifolium. Mentha rotundifolia. Myriophyllum verticillatum. Chenopodium opulifolium. Eryngium campestre. Amarantus deflexus. Bupleurum spinosum. Merendera filifolia. Lactuca Scariola. Urginea undulatifolia. Solanum nigrum. Scirpus Holoschænus var. romanus. Sur le remblai de la conduite d’eau le long du chemin de Géryville, croît en assez grande abondance, en mai-juin, Beta vulgaris var. De- beauxii. VI. — Djebel Sidi Okba. A peu près à 5-6 kilomètres à l'E. d'Aflou, altitude 1730 mètres. Un poste de télégraphie optique est construit sur le point le plus élevé de la crête. Cette montagne d’un accès très facile est, sans contredit, une des plus importantes à explorer. Le versant N. offre vers son sommet une cor- niche rocheuse qui court depuis l’extrémité E. jusqu’au poste optique et forme la crête. Au pied de cette muraille, dans les endroits frais et her- beux qu'elle abrite, dans les fissures de ses parois, végètent des espèces intéressantes et, entre autres, deux raretés pour la flore algérienne: le Crepis pulchra et l'Asplenium Ruta-muraria que j'ai eu le plaisir de récolter à quelques pas l'un de l'autre. Lorsqu'on va d'Aflou à l'Okba par le chemin du poste optique, on laisse sur la droite la petite montagne de Sidi BouLefà (alt. 1586 mètres) couronnée par le Marabout du mème nom. Son exploration et celle de la vallée qui la sépäre de l'Okba donnent quelques bonnes espèces. Tout le long du sentier de l'Okba on récoltera, en avril : Sisymbrium runcinatum. Asterolinum stellatum. Bellis silvestris var. velutina. Rumex bucephalophorus. Anacyclus prostratus. Romulea Clusiana var. incrassata (1). Anthemis pedunculata. Quittant le chemin et appuyant à droite pour gravir le Sidi Bou Lefà, on observe en avril : Reseda alba. Astragalus incurvus. Malva silvestris. Cynoglossum cheirifolium. Silene conica. Muscari atlanticum. Spergula pentandra. (1) Bulbe nul ou presque nul à racines charnues, épaissies. CLARY. — HERBORISATIONS DANS LE DJEBEL AMOUR. en juin : Biscutella auriculata. Medicago sativa. Bunium mauritanicum. Daucus muricatus. Centaurea algeriensis. Carthamus calvus. En traversant la vallée qui sépare Ranunculus tenuirostris. Alyssum serpyllifolium. Erysimum grandiflorum. Helianthemum guttatum. Polygala rupestris. Herniaria glabra L. Turgenia latifolia. Santolina Chamæcyparissus var. virens. Filago spathulata var. lutescens. Centaurea acaulis. Onopordon acaule. Catananche cærulea. — cespitosa. en juin : Dianthus Broteri. Vicia lathyroides. Galium lucidum. Phagnalon rupestre. LIII Phelipæa ægyptiaca. Salvia argentea. — R. Teucrium Polium. Thymelæa virgata. Polygonum aviculare var. segetum, Phalaris brachystachys. Bou Lefà de l’Okba, en mai : Tragopogon australis. Thymus ciliatus. — algeriensis. Zizyphora hispanica. Plantago albicans. Scilla hemisphærica. Stipa barbata. Avena bromoides. Arrhenatherum elatius var. erianthum, Dactylis glomerata var. australis. Melica Cupani. Vulpia incrassata. Cirsium echinatum. Orobanche amethystina var. Eryngii. Mentha Pulegium. Agrostis alba var. Fontanesii. Sur le versant S. de l'Okba, le long du chemin, en juillet : Delphinium pentagynum. Leuzea conifera. Cà et là, en mai : Helianthemum salicifolium var. bre- vipes. — papillare. — rotundifolium. — Fontanesii. Cerastium brachypetalum. Paronychia capitata. Rhamnus lycioides. Ononis Cherleri. — Columnæ. (1) Segments des feuilles très étroits ct bien être le T. stenoptera Pomel. Arceuthobium Oxycedri. — R. Stipa pennata. Medicago striata (form. pilosa). Acanthyllis armata. Astragalus geniculatus. Coronilla scorpioides. Thapsia villosa (1). Valerianella olitoria. — chlorodonta. Asterothrix hispanica. Quercus llex et var. Ballota. ; Phalangium Liliago var. algeriense. roulés en dessous par les bords. Pourrait LIV Orchis mascula. Avena barbata. SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Bromus squarrosus. Brachypodium distachyum var. platy- stachyum. Sur la crête et au pied de la corniche, en juin-juillet : Alyssum montanum var. atlanticum. Geranium lucidum. Ruta montana. — R. Prunus prostrata. Pimpinella Tragium. Ferula communis. Elæoselinum Fontanesii. Galium verticillatum. Helminthia aculeata. Crepis pulchra. Campanula Reboudiana. Phlomis crinita. Sideritis incana. Verbena officinalis. Globularia Alypum. Daphne Gnidium. Allium pallens. Ruscus aculeatus. — R. Asplenium Ruta-muraria. — R. VII. — Kheneg Lekhal. Sorte de gorge ou de défilé entre les collines de Tougoulaline et d'El Théir, sur le chemin de Tiaret, à environ 10 kilomètres N. d'Aflou. Un petit cours d'eau descendant du versant occidental du djebel Sidi Okba traverse le chemin et contribue à former l'oued Fricha qui se réunit bientót à l'oued Sebgague. Au bord du chemin de Tiaret, on observe en avril : Ceratocephalus incanus. Erysimum Kunzeanum. Helianthemum salicifolium. — pilosum. — glaucum (passant au vulgare). Erodium ciconium. Trigonella gladiata. Medicago. Braunii Gr. God. Medicago denticulata. Trifolium tomentosum Astragalus sesameus. — Glaux. Crepis taraxacifolia var. Salvia lanigera var. Androsace maxima. Psilurus nardoides. Sur les coteaux entre le chemin et le champ de tir et autour du champ de tir, en mai : Helianthemum glutinosum v. vulgare. Silene tridentata. Polycarpon tetraphyllum var. Medicago truncatula. Trifolium arvense. — Cherleri. Hippocrepis scabra. Argyrolobium grandiflorum. Lappularia bifrons Pomel. Crucianella angustifolia, Galium parisiense. Filago montana. Carduncellus plumosus. Jurinea humilis. Convolvulus lineatus. — Cantabrica. Celsia laciniata. Calamintha granatensis. Dipcadi serotinum. Stipa parviflora. Schlerochloa dura. Bromus tectorum. Ægilops ovata (avec une forme passant au brachyathera). Hordeum Caput-Medusæ. . CLARY. — HERBORISATIONS DANS LE DJEBEL AMOUR. LV en juin : Dianthus virgineus. Lotus prostratus var. Bupleurum oligactis. Scabiosa maritima var. ochroleuca. Convolvulus arvensis. Ficus Carica. Piptatherum cærulescens. Au Kheneg Lekhal l’exploration des collines et du petit cours d’eau m'a donné, en juin : Cistus polymorphus. Fumana montana. Erodium cicutarium. Melandrium macrocarpum. Saponaria glutinosa. Linum strictum. Hypericum pubescens. Rhamnus myrtifolia. Vicia amphicarpa. Coronilla minima. Rosa micrantha (Crépin sec. Batt.). Cratægus oxyacantha. Tamarix gallica. Sedum altissimum. — album var. micranthum. Thapsia villosa. Hippomarathrum erispatum. Lonicera implexa. en aoùt : Fœniculum vulgare var. (1). Lactuca viminea. Polygonum aviculare (forma). Asperula hirsuta. Callipeltis cucullaria. Inula montana var. calycina. Serratula propinqua. Centaurea alba var. mauritanica. — parviflora. Carduus pteracanthus. Phillyrea media. Ajuga Iva. Thymelæa virescens. Euphorbia falcata. Asparagus acutifolius. Typha angustifolia. Carex echinata. — Halleriana. Stipa tenacissima. Brachypodium pinnatum. Euphorbia pubescens var. crispata. Phragmites communis. Au delà du Kheneg Lekhal, vers Guelta Sidi Saad, en avril : Muricaria prostrata. Malva ægyptiaca. Valerianella stephanodon. Echinospermum patulum. A droite du chemin, vers Hassian el Harar, on pourra récolter : Anthyllis sericea. VIII. — Sidi Rou-zid et oued Mrara. Le ksar de Sidi Bou-zid est à 30-35 kilomètres au N.-E. d'Aflou. C'est une région qu'il ne m'a été donné de parcourir qu'à la hàte et à une (1) Voy. Battandier, Flor. alg., 2° app., p. XII. LVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. saison trop avancée. De même pour l'oued Mrara que je n'ai fait que traverser. Aussi les récoltes ont-elles été fort maigres sur ces deux points du djebel Amour ; notons cependant, à gauche du chemin de Sidi Bou- zid, dans le lit desséehis d'un petit cours d'eau descendant du djebel Gourou, en juin : Cotoneaster tomentosa. Galium litigiosum DC. Erythræa Centaurium. Convolvulus arvensis var. aphacifolius Heliotropium europæum. Verbascum pulverulentum. Aux environs du village : Pistacia Lentiscus. En allant d'Aflou à l'oued Mrara, en juillet : Clematis Flammula. Dorycnium suffruticosum. Cistus Clusii. Phillyrea angustifolia. Dans les sables de l'oued et sur ses bords, en juillet : Dianthus amænus Pomel. Zizyphus Lotus. Deverra chlorantha. Scabiosa montana. Marrubium deserti. Arthratherum plumosum v. floccosum. IX. — Sebgague. 25 kilomètres environ au S.-0. d’Aflou. Pays relativement cultivé et possédant quelques prairies grâce à des sources abondantes dont les deux principales, véritables sources du Chélif, sont l'Ain Assoul et l'Ain Tinsli. Une piste assez bien tracée conduit d'Aflou à Sebgague. Il n'y a pas de ksar; ce point n'est occupé qu'à la belle saison par des Arabes nomades. Une seule maison dite « du Caid ». Un peu avant d'arriver à Sebgague, sur les coteaux de gauche, on peut récolter, en mai: Colutea arborescens. | Crepis Claryi. Aux alentours de la maison du Caïd, en avril : Enarthrocarpus clavatus. | Matthiola tristis. en mai: Papaver setigerum DC. Erodium guttatum. Glaucium corniculatum. Alsine montana. Fumaria officinalis. Herniaria hirsuta. — parviflora. : Trigonella monspeliaca. CLARY. — HERBORISATIONS DANS LE DJEBEL AMOUR. Melilotus compacta. Medicago littoralis. Trifolium fragiferum. Tetragonolobus siliquosus. Vicia lutea. — calcarata. Bunium incrassatum. Pimpinella dichotoma. Caucalis leptophylla. Carduus leptocladus. Sonchus maritimus. Alkanna tinctoria. Echium humile. Scrofularia canina. Anarrhinum fruticosum. Salvia phlomoides. Ornithogalum narbonense. Orchis hircina. — R. Andropogon hirtus. Kœleria valesiaca var. setacea. Vulpia ciliata. Festuca triflora. LVII — asper. Hordeum maritimum. Descendant loued pendant quelque temps on récoltera sur le djebel Harcha : Noæa spinosissima. X. — Région des Gada. On donne le nom de Gada à des plateaux calcaires dont les bords sont partout taillés à pic et accessibles seulement par quelques points. Les cours d’eau qui les traversent sont profondément encaissés. Cette région des Gada s'étend au S. d’Aflou, où elle occupe une vaste étendue, jus- qu'aux plaines sahariennes. Là elle s'abaisse brusquement et, sans tran- sition, le désert succéde à la région montagneuse. Les principales Gada sont celles d'Enfous, el Groun, Madena, Cherguia. Toutes sont couvertes de bois dont l'essence dominante est le Pin d'Alep, qui acquiert parfois ici de belles proportions. Le Cèdre (Cedrus Libani var. atlantica) a été signalé par Roux sur la Gada d'Enfous (1). : (1) Le regretté D' E. Cosson m’écrivait, le 30 mars 1888 : « ... Je me recommande » à vous pour un échantillon du Cèdre que M. Roux a observé sur les plus hauts » Sommets du djebel Amour, mais dont malheureusement il a négligé de prendre » des rameaux munis de fruits... La présence du Cèdre dans le djebel Amour est un » fait important à vérifier..., car cette station est la seule de la province d'Oran, » où ni les autres observateurs ni moi ne l'ont vu sur d'autres points. » Dans ce but j'ai parcouru à quatre reprises la Gada d'Enfous, et cela sans sucés. , Les Arabes de la région, interrogés avec soin, n'ont pu me donner aucun renscigne- ment. De plus, un détachement du 2° étranger ayant travaillé pendant deux mois dans la forêt, j'avais promis une bonne récompense à qui me rapporterait un rameau de Cèdre. Je reçus quantité de fagots sans jamais y trouver traces de l'arbre -— désiré. Navré de mon insuccès, je m'adressai à M. Pomel, qui connait bien le djebe Amour : « ... Je n'ai point trouvé la moindre trace de cet arbre », me répondit notre savant confrére, « et la découverte de M. Roux m'a beaucoup surpris. » M. Pomel croit se rappeler que le Cèdre a été semé à Enfous vers 1860. Serait-ce un des — venus de ce semis et alors âgés de vingt ans, dont Roux aurait cueilli un rameau ? Cette hypothèse parait assez invraisemblable. : i : A un chercheur plus heureux et surtout plus habile que moi la confirmation de LVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Pai récolté sur la Gada de Ghementa, en avril : Fumaria numidica. Hutchinsia petræa. Moricandia patula Pomel. Arabis auriculata. Astragalus cruciatus. Chrysanthemum Myconis. Apteranthes Gussoniana (sans fleurs ni fruits). Linaria micrantha. Pinus halepensis. Ceterach officinarum. Sur la Gada d'Enfous, dans les cultures, dans les sables de loued et sur ses bords, parmi les rochers voisins de la cascade, en mai : Camelina sativa var. silvestris Coss. Malcolmia ægyptiaca var. longisiliqua Cosson. Silene rubella. — nicæensis. — inflata var. vesicaria Schrad. Ononis angustissima. Melilotus neapolitana. Coronilla Pomeli. Rosa dumetorum (1). Punica Granatum. Orlaya maritima. Catananche propinqua. Zollikoferia spinosa. en juin : Delphinium pubescens. Brassica Tournefortii. Diplotaxis virgata. Erodium pulverulentum. Argyrolobium uniflorum. Astragalus Gombo. Psoralea bituminosa. Rubia tinctorum. en aoùt: Lœfflingia hispanica var. Herniaria Fontanesii (forma micro- phylla). Vitis vinifera. Zollikoferia resedifolia var. setacea. — nudicaulis var. divaricata. Asperugo procumbens. Scrofularia auriculata. Saccocalyx satureioides. Blitum virgatum. Gladiolus segetum. Juncus bufonius. Scleropoa maritima. — divaricata. Polypogon monspeliensis. Festuca arundinacea. Equisetum ramosum. Pulicaria sicula. Microlonchus salmanticus. Sonchus tenerrimus. Thymelæa microphylla. Euphorbia terracina. Agrostis verticillata. Arthratherum pungens. Adiantum Capillus-Veneris Ceratonia Siliqua. Odontites purpurea. Micromeria debilis. Setaria verticillata. l'intéressante découverte de Roux! Le témoignage de ce botaniste appuyé par Cosson ne pouvant être mis en doute, il faut bien admettre l'existence du Cèdre dans le les djebel Amour, mais peut-être faudrait-il le chercher ailleurs qu'à Enfous, sur autres Gada ou plutôt sur le Kel el Guebli. . (1) Rosa canina, variété du groupe dumetorum. (Crépin, sec. Batt. in litt.) CLARY. — HERBORISATIONS DANS LE DJEBEL AMOUR. LIX en septembre : Rhamnus oleoides. Arbutus Unedo. — R. Sedum dasyphyllum v. glanduliferum. | Asparagus albus. Gnaphalium luteo-album. — R. Cheilanthes odora. XI. — Taouiala. Un des ksour les plus importants du djebel Amour, à environ 50 ki- lomètres S.-O. d'Aflou. N'ayant pas eu le temps de m'y arrêter, je n'ai pu récolter, en septembre, que : Chenopodina vera. Salsola vermiculata var. microphylla. Halogeton sativus. À gauche du chemin de Taouiala, à 8-10 kilométres d'Aflou, dans une daya assez vaste, j'ai trouvé complétement desséché, mais trés recon- naissable et trés abondant, le Myosurus minimus, trés rare en Algérie, puis : Galium tunetanum. Polygonum Convolvulus. Verbena supina. Euphorbia Chamæsyce. XII. — Tadjerouna. Ksar à environ 80 kilomètres S. d'Aflou. D'Aflou à Foum Reddad on ne quitte pas la région montagneuse, mais à Foum Reddad le pays change subitement d'aspect : le Kef el Guebli (montagnes du sud), comprenant les djebel Reddad, Aouidja, Kham- saouat, etc., s'abaisse brusquement et fait place à une immense plaine sablonneuse n'offrant que quelques ressauts, quelques dunes, d'une monotonie désespérante, couverte d'Artemisia Herba-alba et de Sal- sola oppositifolia aux longs épis fructifères nuancés des plus vives cou- leurs. Cà et là quelques Betoum et sur l'horizon du sud la silhouette des montagnes qui sont à l'ouest de Tadjerouna. Dans cette vaste plaine les effets de mirage sont fréquents et faciles à observer. i En débouchant du passage de Foum Reddad, on aperçoit à une quin- zaine de kilomètres dans l'Est, sur le territoire de la province d'Alger, le ksar d'Ain Madhi entouré d'une triple muraille, célébre par le siége qu'il soutint contre Abd-el-Kader. Cette ville autrefois florissante, aujour- Vhui bien tombée, mérite d’être visitée. Quant à Tadjerouna que le D" Cosson qualifie d'oasis, nous ne nous rappelons y avoir vu, en 1888, que deux maigres Palmiers. Les vipères à cornes y sont fort communes. LX SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Les quelques plantes que nous avons pu cueillir, dans une course rapide faite à cheval et à une saison trop avancée (octobre), sont : A Foum Reddad : Deverra scoparia. Olea europæa. Rhanterium adpressum. Traganum nudatum. Anvillea radiata. Osyris lanceolata. Artemisia atlantiea. Au-dessus du ksar ruiné d'el Ahmar, dans un ruisseau : Typha angustifolia. Puis en continuant jusqu'à Tadjerouna : Fagonia glutinosa. Datura Stramouium. Asteriscus pygmæus. Salsola oppositifolia. Bien des plantes de cette liste, critiques, rares ou nouvelles, mérite- raient une étude spéciale. Je me propose d'y revenir plus tard. Dans cette Note je n'ai eu qu'un but : poser quelques jalons qui puissent servir de guide à des herborisations dans cette partie si pittoresque et si riche, comme flore, du djebel Amour dont Aflou est le centre. Les indications de distances que j'ai données sont par à peu prés, et il serait imprudent de s'y fier d'une facon absolue. M. Battandier, au nom de M. Trabut et au sien, fait à la Société la communication suivante : NOTE SUR UN PODANTHUM NOUVEAU DE LA FLORE D'ALGÉRIE; par MM. BATTANDIER et TRABUT. Podanthum aurasiacum nov. spec. — Perennis, caudice crasso, pluricipiti; caulibus numerosis, virgatis, firmis, sesquipedalibus bipe- dalibusve, parce pilosis pilis reflexis. Foliis glabrescentibus, pallidis, lanceolatis, serratis, ab infimis cito evanidis et in petiolum ciliatum attenuatis ad bracteas sensim diminutis. Bracteis lanceolato-linearibus subulatisve, subintegris, infimis flore longioribus, supremis brevioribus. Floribus subsessilibus, in axillis bractearum 1-3 glomeratis ; glomerulis in spicam laxam dispositis. Calycis sub lente dense papillosi tubo obconico laciniis longiori; laciniis subulatis, corolla triplo brevioribus. Corolla eærulea, quinquepartita laciniis linearibus, liberis, antheris longioribus. Filamentis liberis, basi dilatata ciliatis, apice curvalis, am BATTANDIER ET TRABUT. — NOTE SUR UN PODANTHUM NOUVEAU. LXI thera lineari triplo brevioribus. Stylo piloso, apice trifido. Capsula erecta, oblonga, poris tribus apice dehiscenti. Lectum quatuor decimo die Julii apud djebel Sgag, in montibus Aurasiis. Cette plante appartient à la section Eupodanthum Boissier, Flore d'Orient, Le seul Podanthum algérien antérieurement connu en Algérie était le P. trichocalycinum des Babors qui appartient à la section Cli- nocarpwm. Notre plante est voisine du P. lanceolatum Boissier; Campanula lanceolata Willd.; C. tauricola Boissier, Diagnoses $ II, fasc. 3, p. 116, mais elle s'en distingue par ses feuilles feries, forte- ment dentées, son port plus robuste, sa glabrescence, son calice à dents plus courtes, etc. Explication des figures de la planche IV de ce volume. PODANTHUM AURASIACUM Batt. et Trab. Fic. 1. — Rameau en fleurs. Fic. 2. — Feuille inférieure. , Fic. 3. — Bouton floral. Fic. 4. — Fleur épanouie. Fic. 5. — Fleur épanouie dont on a enlevé les pétales et la moitié de l'anthére antérieure. Fic. 6. — Étamine. Fic. 7. — Coupe de l'ovaire. Fic. 8. — Calice fructifére. L'ordre du jour étant épuisé, l'assemblée, avant de se séparer, vote des remerciements unanimes à M. le Président et aux autres membres du Bureau de la session. RAPPORTS SUR LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ HERBORISATIONS FAITES PAR LA SOCIÉTÉ DURANT LE VOYAGE D'ALGER A BISKRA; par M. J. HÉRAIL. Mon intention n'est point ici de faire un résumé des nombreux Guides de l'Algérie dont ne manque pas de se munir tout touriste consciencieux; je veux simplement dire quelques mots de ce long voyage au point de vue botanique et mentionner rapidement les espéces intéressantes que nous avons pu recueillir le long de notre route. Et s'il m'arrive, de loin en loin, de consacrer quelques lignes au cóté pittoresque, c'est unique- ment dans l'espoir qu'elles rompront un peu la monotonie et la séche- resse d'un compte rendu exclusivement botanique. Pour quelqu'un qui n'a pas encore fait usage des chemins de fer algé- riens, il semblera assez singulier que nous ayons pu herboriser dans notre trajet d'Alger à Biskra, et ramasser assez de plantes pour que j'aie cru devoir les mentionner dans un rapport spécial. Son étonnement se dissipera bien vite, quand il saura que tous les trains, même les plus rapides, ne manquent pas de stopper à toutes les stations, et que les arrêts y sont d'une longueur désespérante pour les voyageurs qui ne sont pas botanistes et que n'intéresse en aucune façon la végétation si abon- dante qu'ils ont sous les yeux. Je dois encore ajouter que, sans la grande complaisance des chefs de stations et celle non moins grande du chef de train, nous aurions certainement laissé deci, delà, quelques-uns de nos collégues, entrainés trop loin par la capture de quelque espéce inté- ressante. Un premier groupe était parti en avant-garde, le dimanche 17 avril, sous la direction de M. Trabut; le gros de la troupe s'est embarque le lundi seulement, conduit par le Président de la session, M. Bat- tandier, qui déterminait les espéces au fur et à mesure de leur récolte avec une complaisance dont on ne saurait trop le remercier. HÉRAIL. — HERBORISATIONS D'ALGER A BISKRA. LXIII Non loin d'Alger, à Maison-Carrée, on traverse la plaine de la Mitidja et l'on aperçoit sur la gauche un grand nombre de bouquets d'Euca- lyptus; c'est la propriété Cordier où ces Myrtacées australiennes se trouvent à peu prés toutes réunies (120 espéces environ). Les Acacias australiens, couverts de fleurs, forment sur tout le parcours de la voie une végétation superbe. Aprés avoir traversé une région trés fertile (Maison-Blanche et Rouiba), couverte de vignes, de céréales, de tabacs et de lin, on aborde, vers la Réghaia, les forêts de Chènes-Lièges qui se continuent jusqu'au cap Bon, couvrant une étendue de terrain de prés de 400 000 hectares; à la Réghaia, le sous-bois est principalement con- stitué par les Erica arborea, Chamærops humilis, etc. On arrive à la station de l'Alma, où nous rencontrons un botaniste trés zélé, M. Gay, qui était à ce moment-là instituteur au Gorso : il a pensé que les membres de la Société botanique seraient heureux de recevoir quelques plantes intéressantes qu'il avait récoltées à leur intention et qu'il a pris la peine de venir leur distribuer au passage du train. Ces espèces sont : Rumex elongatus. Cuscuta calycina. Myosotis sicula. Helosciadium crassipes. Senebiera violacea. Convolvulus Durandoi. hanuneulus sardous var. gracilis. Calendula foliosa. Linaria reflexa var. Lubbockii. Scrofularia mellifera. Alyssum granatense. Tetragonolobus biflorus. Trifolium filiforme. Trifolium filiforme. A Belle-Fontaine, le botaniste trouve fort peu à glaner, mais le tou- riste peut y admirer un panorama d’une beauté grandiose : devant lui il aperçoit la mer avec le mont Chenoua pour horizon, le cap Matifou, la plaine de la Mitidja, la blanche Alger sur le fond vert de la Bouzarea, le Sahel, et enfin le pic de Mouzaia qui s’élève entre Blida et Miliana; se retournant, il remarque la montagne sur laquelle s’élève le marabout de Bou-Merdès, puis la chaine des Issers qui est le prélude de la Kabylie. Après Beni-Amram, la voie, côtoyant toujours la vallée de l'Isser, traverse les gorges des Beni-Ini, plus connues sous le nom de gorges de Palestro, qui peuvent rivaliser avec celles du Rhummel et de la Chiffa ; c’est au point de vue pittoresque une des beautés de l'Algérie. Après Bouira, à l’est de laquelle se trouve la plaine des Aribs, surnommée la Bourgogne algérienne, on s’avance vers la chaîne du Djurdjura en franchissant l'oued Sahel et passant par El Adjiba, localité en face de laquelle se dresse le pic de Lella Khadidja, le plus élevé de la chaine du Djurdjura. La végétation se compose surtout de Pins d'Alep, de Romarins, de Cistes et Lentisques. A Maillot, le sol est recouvert par le Chi des Arabes (Artemisia Herba-alba) et par un grand nombre de. LXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Salsolacées. A Beni-Mançour, nous pouvons récolter quelques espèces intéressantes : Marrubium Alysson. Calendula saneta. Statice ægyptiaca. Pyrethrum trifurcatum. Cordylocarpus inuricatus. Anthyllis tetraphylla. Ajuga lva. Carrichtera Velle. Tout le long de oued Sahel, on aperçoit une forèt d'Oliviers qui descend jusqu’à Bougie. A partir de ce point, on quitte la région de l'Olivier pour entrer dans la région du Pin d'Alep qui se prolonge vers le sud jusqu'à Aumale; sous le couvert du Pin d'Alep et du Juniperus phonicea, l'Halfa devient trés abondant. A Sidi-Brahim, la vallée se resserre, et l'on ne tarde pas à arriver à la chaine des Bibans, formée par des montagnes incultes pour la plu- part. Elles n'offrent que deux trouées, distantes l'une de l'autre de 4 ki- lomètres, qui ont reçu le nom de Portes de fer. Le chemin de fer passe par la grande Porte; ce passage est taillé dans des murailles de calcaire verticales et disposées en lignes parallèles, dont l'aspect sauvage est tout à fait saisissant. Il faut noter que la végétation est presque déser- tique; on peut voir du train le Genista Cossoniana. A M'zita, nous récoltons : Adonis sestivalis. Aizoon hispanicum. Atriplex Halimus. Salsola vermiculata. Anabasis articulata. Rosmarinus officinalis. A Mansourah, village kabyle à 700 mètres d’altitude, au pied du Dreat (1862 mètres), on peut cueillir : Nonnea micrantha. Pyrethrum fuscatum. Ononis biflora. Moricandia arvensis. Micropus supinus. Rochelia stellulata. Psychine stylosa. Kalfbussia Salzmanni. Valerianella discoidea. Asperugo procumbens. Plantago Psyllium. Matthiola tristis. Ononis geminiflora. A El Achir, nous recueillons Biscutella auriculata, Senebiera vio- lacea, Anagallis linifolia. Après le tunnel d'El Achir, on atteint les immenses plaines de la Numidie (plaines de la Medjana), où, pendant six heures de chemin de fer, on n'apercoit aucun arbre, mais des champs de céréales et des pàturages de la plus grande fertilité. Cette immense étendue de terrain présente une végétation tout à fait spéciale, caractérisée par les espèces sul- vantes : Othonna cheirifolia, Retama sphærocarpa, Plantago albicans; Bull. Soc bot.de Fr. : T.XXXIX pl.IV PODANTHUM AURASIACUM Barrer TraB. Bull. Soc. Dot. de France Wis ANNIA CCP DÉVELOPPEMENT DES CARPELLES D'UN RÉGIME MALE DE DATTIER LXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Salsolacées. A Beni-Mançour, nous pouvons récolter quelques espèces intéressantes : Marrubium Alyssou. Calendula saneta. Statice ægyptiaca. Pyrethrum trifurcatum. Cordylocarpus muricatus. Anthyllis tetraphylla. Ajuga lva. Carrichtera Vellie. Tout le long de l’oued Sahel, on aperçoit une forét d'Oliviers qui descend jusqu'à Bougie. A partir de ce point, on quitte la région de l'Olivier pour entrer dans la région du Pin d'Alep qui se prolonge vers le sud jusqu'à Aumale; sous le couvert du Pin d'Alep et du Juniperus phonicea, l'Halfa devient très abondant. A Sidi-Brahim, la vallée se resserre, et l’on ne tarde pas à arriver à la chaine des Bibans, formée par des montagnes incultes pour la plu- part. Elles n'offrent que deux trouées, distantes l'une de l'autre de 4 ki- lométres, qui ont recu le nom de Portes de fer. Le chemin de fer passe par la grande Porte; ce passage est taillé dans des murailles de calcaire verticales et disposées en lignes parallèles, dont l'aspect sauvage est tout à fait saisissant. Il faut noter que la végétation est presque déser- tique; on peut voir du train le Genista Cossoniana. A M'zita, nous récoltons : Adonis æstivalis. Aizoon hispanicum. Atriplex Halimus. Salsola vermiculata. ' Anabasis articulata. Rosmarinus officinalis. A Mansourah, village kabyle à 700 mètres d’altitude, au pied du Dreat (1862 mètres), on peut cueillir : Nonnea micrantha. Pyrethrum fuscatum. Ononis biflora. Moricandia arvensis. Micropus supinus. Rochelia stellulata. Psychine stylosa. Kalfbussia Salzmanni. Valerianella discoidea. Asperugo procumbens. Plantago Psyllium. Matthiola tristis. Ononis geminiflora. À El Achir, nous recueillons Biscutella auriculata, Senebiera vio- lacea, Anagallis linifolia. Aprés le tunnel d'El Achir, on atteint les immenses plaines de la Numidie (plaines de la Medjana), où, pendant six heures de chemin de fer, on n'apercoit aucun arbre, mais des champs de céréales et des pàturages de la plus grande fertilité. Cette immense étendue de terrain présente une végétation tout à fait spéciale, caractérisée par les espèces sui- vantes : Othonna cheirifolia, Retama sphærocarpa, Plantago albicans; TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN ALGÉRIE A LA FIN D'AVRIL 1892. Battan Guinier........ ee Vilbou Bérail dier........ chevitch. .... ^. **vobeéeovisk Listes des personnes qui ont pris part à la session...... I-II RÉUNION PRÉPARATOIRE DU 16 AVRIL 1892. Allocution de M. A. Chatin.... eee... e... IE Élection du Bureau de la session.......... son... ..... vin Programme des excursions....,............. PRE . vit SÉANCE DU 16 AVRIL A ALGER. Discours de M. Guillemin, maire d’Alger...,.........,... IX Discours (Les anciens botanistes algériens)...... "m XI Discours sur les applications des connaissances botaniques à l’agriculture en Algérie........,......,..,.. nnn TP XVIL SÉANCE DU 20 AVRIL A BISKRA. Discours de M. Battandier........... eeeosssseseceseeooe : XXIIE La végétation sous le couvert des arbres.............. e. XXV Étude géo-botanique des terrains salants,................ XXVIII Observations.de MM. Battandier, Doumet-Adanson, Poisson et Trabut.................................... TITDM XXXV-XXXVI Vœu émis par la Société à propos de la communication pré- cédente.............................s..ss.ss.ss XXXVI Germination du Cocos nucifera....................... e. XXXVI XXXVIH Développement des carpelles chez un Dattier màle,.,...... Observations de MM. Baronnier, Doumet-Adanson, Poisson, si Lakhal Ben si Belkassem et Trabut........... 2S. XXXVIII-XXXIX Remerciements exprimés par M. le Président......,........ XXXIX SÉANCE DU 30 AVRIL A ALGER. Lettre sur un projet de session de la Société botanique à Montpellier en 1893...... sos. T" e.. XL Sur la déhiscence des capsules dans le genre Eucalyptus... XLI Væu émis par la Société au sujet des Eucalyptus de la col- lection Cordier....... PRE AEE EEE XLIII Herborisations daus le djebel Amour..... RTIII í XIV Note sur un Podanthum nouveau de la flore d’Algérie...:.- LX Herborisations faites par la Société durant le voyage d'Alger m à Biskra (18-19 avril)........................e Socio SOCIÉTE BOTANIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredis de chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1893 13 et 27 janvier. 14 et 28 avril. 28 juillet. ! | | | | 40 et 24 février. | 12 mai. 10 et 24 novembre. 10 et 24 mars. | 9 et 23 juin. 8 et 22 décembre. La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-aprés), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. Bj. — Lestomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de bolanique tenu å Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l’année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes ou communications manuscrites adressées au Secrétariatpar les membres de la Soeiété, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui S y rat- taclieut, sont lues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque ge la Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soitabsolu- | ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. f MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment -| - priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qut se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun Cass aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. ll en résulte que, pour se procurer unè partie quelconque du tome XXXV (1888) ou d'une année antérieure, on doit faire l'acqui- sition du volume entier. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnés; pour. les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, ete., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris: oc 12193. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MoTTEROZ, direct. Nous apprenons la mort de M. Alphonse de CANDOLLE, membre associé étranger de l'Institut de France et qui avait été Président du Congrès inter- national de Botanique tenu à Paris en 1867. BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 147 AOUT 1575 TOME TRENTE - NEUVIÈME (Deuxieme Série. — TOME XIV*) 1892 SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE (ALGER-BISKRA) AU MOIS DAVRIL 1892. (DEUXIÈME PARTIE). PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Publié le 12 avril 1893. aison que le 10 avril. y s n'avons recu livr sionné par la planche VI dont nou e occa t ce numéro a é Le retard de BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ POUR 1893. Président : M. P. DUCHARTRE. Vice-presidents : MM. Guignard, Clos, Poisson, Zeiller. Secrétaire général : M. E. Malinvaud. Secrétaires : | Vice-secrétaires : MM. G. Camus, Danguy. | MM. Hovelacque, Jeanpert. Tresorier : Archiviste : M. Delacour. | M. Éd. Bornet. Membres du Conseil: MM. Ed. Bonnet, MM. Chevallier (abbé L.), MM. Prillieux, Bonnier, Costantin, Roze, Bureau, Drake del Castillo, De Seynes, A. Chatin, Gomont, Van Tieghem. Tarif des tirages à part. | - ; NOMBRE DE FEUILLES. "n | an m E m | ni. Une feuille (16 pages), réimposition, papier, tirage, fr. e. fr. c. fr. c. fr. c. Le pliure, piqûre et enveloppe de couleur. . . - . 8 50 9 50 4» 15 » 24 » Trois quarts de feuille (12 pages). . . .... .. 8 » 9 » 10 50 44 » 22 » Demi-fenille (B pages). . ............ 5 6 » 8 » 42 » | 18 Quart de feuille (4 pages . . ....... "m 4 » 5 » T 5» 9 >» {#4 c7 2 feuille en sus de la première. . ....... 7 50 8 50 9 50 12 » 18 ? Trois quarts de feuille en sus d'une feuille. , . . . 1» 8 » 9 » 11 $0 16 > Demi-feuille en sus d'une feuille, . .. . .. .. 4 » 5 » 6 50 8 50 147 Quart de feuille — ........ 3 » 4 » 6 » 8 » 12.7 La composition d'un titre d'entrée spécial d’une demi-page est de 4 franc. . La composition d'un grand titre d'une page est de 3 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'un faux-titre est de 2 francs. En plus les frais de tirage et de papier. La composition d'une couverture imprimée, avee encadrements et sans page d'annonces, est de 2 titre est la répétition de celui de la brochure, et de 4 francs si le titre est fait seulement pour ture. En plus les frais de tirage et de papier. S'il y a des corrections, elles sont comptées en sus 90 c. l'heure. Une gravure d'une page, intercalée dans le texte, entraine un supplément de tirage de 2 francs. Une gravure d'une demi-page, 4 fr. 50. Tout travail de remise en pages, c’est-à-dire entrainant une modification dans la disposition des pages d" Bulletin, sera fait en dehors du Tarif ci-dessus et à des prix qu'il est impossible de fixer. franes si le la couver- "m HÉRAIL. — HERBORISATIONS D'ALGER A BISKRA. LXV en telle abondance qu'il sert de pâture aux moutons, Centaurea acaulis ; le Lygeum Spartum occupe une partie de la plaine. Avant d'arriver à Sétif, nous glanons quelques espéces intéressantes aux stations intermédiaires : à Bordj-Bou-Arreridj, Salvia lanigera, Cor- dylocarpus muricatus; à Tixter, Astragalus caprinus, Iberis parvi- flora, Linaria virgata, Alyssum campestre; au Hammam, Carduus pteracanthus. Nous arrivons à six heures vingt-cinq du soir à Sélif (Sitifis colonia des Romains) qui se trouve situé à 1085 mètres d'altitude. Nous en repartons le lendemain matin à cinq heures pour rejoindre à El Guerrah le train venant de Constantine qui doit nous amener à Biskra. Quelques plantes intéressantes prennent place dans nos boites à chacune des stations : à Raz-el-Ma, Anthemis tuberculata; à Saint-Arnaud, des Terfàs que l'on vient apporter à M. Chatin (1); à Saint-Donat, Asphodelus fistulosus, Fumaria condensata, Scorzonera undulata, Silene noc- turna, Matthiola lunata, Herniaria cinerea, Muricaria prostrata; à Mechta-el-Arbi : Solenanthus lanatus. Salvia phlomoides. Alyssum serpyllifolium. Bupleurum semicompositum. Ræmeria hybrida. Filago spathulata. Passerina hirsuta. Diplotaxis erucoides. Nonnea micrantha. Hippocrepis scabra. Helianthemum rubellum. Acanthyllis armata. Vulpia cynosuroides. Carduncellus atlanticus. Thymus ciliatus. Centaurea acaulis. Lithospermum apulum. À Télergma : Valerianella stephanodon. Medicago secundiflora. Rochelia stellulata. Astragalus sesameus. Erodium ciconium. Bromus rubens. Eruca stenocarpa. Sisymbrium runcinatum. Linaria simplex. Nardurus unilateralis. (1) Note ajoutée pendant l'impression par le Secrétaire général. — A propos de ces Terfàs, M. A. Chatin nous a adressé la rectification suivante : « C'est par erreur que j'ai attribué à notre bon confrère M. Motelay, de Bordeaux, » l’un des membres de notre expédition d'Afrique (voy. plus haut le Bulletin, séance » du 8 juillet 1892, p. 277), ce qui appartient à un autre cher confrère, M. Lombard- » Dumas, de Sommiéres, qui était aussi des nótres. : : » C’est bien M. Lombard-Dumas, et je l'en remercie encore, qui, poussant jusqu'à » Saint-Arnaud oü un ami l'attendait à diner pendant que nous nous arrétions à Sétif, ? nous apporta le lendemain un Terfàs, assez commun dans le pays, dont il avait » mangé avec plaisir la veille et que je reconnus, non sans surprise, être le Terfezia » Claveryi de Tougourt, fait intéressant de géographie botanique. D'ailleurs c’est » aussi ce Terfezia qui vient, bien loin de là, à Damas, avec une variété du Terfezia » Boudieri... » E T. XXXIX. LXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Anacyclus tomentosus. Alyssum granatense. Iris Sisyrinchium. Papaver Rhæas. Silene rubella. Senecio humilis. Trigonella polycerata. Plantago Læflingii. Erodium ciconium. Calendula arvensis. Alsine procumbens. Glaucium corniculatum. Eruca stenocarpa. Silybum eburneum. L | Schismus calycinus. Picnomon Acarna. Notons que, de Saint-Arnaud à El Guerrah, on apercoit eu abondance, dans tous les terrains, des touffes non encore fleuries de Thapsia gar- ganica et de Cynara Cardunculus à l'état sauvage. A El Guerrah, un arrêt assez long nous permet de faire une véritable herborisation qui nous procure les espéces suivantes : 1^ A la station méme : Euphorbia exigua. Linaria laxiflora. Fumaria micrantha. Valerianella chlorodonta. | Carduus pteracanthus. 2° Le long des chemins aux abords de la gare : Echinops spinosus. Rhagadiolus stellatus. Schlerochloa dura. Cerastium dichotomum. Bellevallia trifoliata. Spitzelia cupuligera. Micropus supinus. 3° Aux bords du canal situé en face de la gare: Glyceria distans. | Hedysarum coronarium. 4 Sur les coteaux en face de la gare : Rumex bucephalophorus. Bartsia latifolia. Anacyelus Pyrethrum. Lithospermum apulum. Brassica Gravinæ. Anagallis linifolia. Astragalus caprinus. Iberis parviflora. Avena bromoides. Kæleria valesiaca. Festuca cærulescens. Galium saccharatum. Vulpia incrassata. Biscutella lyrata. Stachys circinata. Paronychia aurasiaca. Romulea Columnæ. Rhamnus lycioides. Atractylis cancellata. Hedysarum capitatum. Helianthemum Fontanesii. — pilosum. — glutinosum. — salicifolium. — niloticum. — rubellum. Linaria virgata. Malope malacoides. Sedum azureum. Muscari racemosum. Ophrys Speculum. Fumaria arundana. Asphodelus acaulis. Hippocrepis ciliata. HÉRAIL. — HERBORISATIONS D'ALGER A BISKRA. LXVII Alsine tenuifolia. Scorzonera undulata. Echium humile. Ononis Natrix var. picta. Anthemis tuberculata. Thymus algeriensis. A partir d'El Guerrah, on quitte la direction de l'Est pour se diriger vers le Sud, et l'on cótoie tout d'abord le chott M'zouri, dont les terri- toires avoisinants offrent un remarquable groupement des Chénopodia- cées caractéristiques des terrains salés, entre autres Sueda fruticosa et Atriplex mauritanica. A Ain-Yagout, nouscueillons : Erodium guttatum, Malva ægyptiaca, Helianthemum pilosum, Rameria hybrida, Centaurea nicæensis, Diplotaxis virgata, Helianthemum glutinosum; à Fontaine-Chaude, Ceratocephalus furfuraceus, Hypecoum pendulum. Avant d'arriver à Batna, on côtoie, vers 1000 mètres, la région forestière de l’Aurès, puis on redescend dans les steppes désertiques jusqu'à El Kantara. Nous mettons en boîtes à Ain-Touta : Echinaria capitata. Galium Vaillantii. Euphorbia falcata. Thlaspi amplexicaule. Carum mauritanicum. Micropus bombycinus. Turgenia latifolia. Vicia Bivonæ. Melilotus parviflorus. Et nous arrivons à El Kantara où nous trouvons une vraie colonie de plantes sahariennes : Peganum Harmala. Deverra chlorantha. Rumex vesicarius. Anabasis articulata. Blitum virgatum. Herniaria fruticosa. Hedysarum carnosum. Lonchophora capiomontana. Reseda Aucheri. Diplotaxis pendula. Cleome arabica. Salvia ægyptiaca. Callipeltis cucullaria. Zollikoferia spinosa. Beta macrocarpa. À peu de distance de la gare, la voie du chemin de fer s'engage dans les magnifiques gorges d'El Kantara, puis passe sous un tunnel au sortir duquel on débouche brusquement sur la première oasis du désert ; ce changement de décor aussi féerique qu'inattendu est d'un effet étran- gement grandiose, et il a arraché des cris d'admiration à la plupart d'entre nous. C'est déjà le commencement du désert que l'on n'apercevra réellement bien qu'aprés avoir franchi le col de Sfa; alors seulement 9n pourra avoir une idée du Sahara avec sa majestueuse immensité. Nous récoltons encore Reseda neglecta et Zollikoferia divaricata à la Fontaine des Gazelles, puis Reseda eremophila, Scrofularia Sahare, Stipa tortilis à la ferme Dufour, et quelques instants après nous Sommes enfin rendus à Biskra. LXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Nous sommes recus à la gare par l'adjoint au maire de Diskra, par Bou Medien Ben Hafiz, qui a contribué pour une bonne part à l'orga- nisation de la session, et par nos collégues de l'avant-garde, dont l'un d'eux distribue à chacun de nous son billet de logement. Notre entrée en ville se fait en cortège, le toujours jeune et toujours allègre M. Chatin en tête, précédé d'une musique nègre (nouba) qui nous accompagne jusqu'aux hótels, sous le délicieux couvert de Gommiers du Sénégal et d'Acacia Farnesiana chargés de fleurs aux si suaves senteurs. Puis chacun regagne son logis pour prendre du repos el acquérir de nouvelles forces pour les longues excursions que comporte le pro- gramme. Comme appendice à ce Rapport, je donne ici la liste des plantes qui ont été récoltées aux environs d'Alger par quelques-uns de nos col- légues, MM. Chevallier, Neyraut et Arbost. Ces récoltes ont été faites dans les localités suivantes : environs du fort Bab-Azoun, plage d'Hussein-Dey, coteaux de la Colonne-Voirol, chemin de Birmandreis, bois de Mustapha supérieur, la Bouzarea, Staouéli, Sidi-Ferruch, Maison-Carrée. LISTE DES PLANTES RÉCOLTÉES AUX ENVIRONS D'ALGER. Ranunculus macrophyllus, spicatus, flabellatus, trilobus, muricatus; Nigella damascena. Papaver somniferum, Rhœas, hybridum. Fumaria capreolata, speciosa, agraria, muralis, Gussonii. Raphanus Raphanistrum; Cakile maritima; Biscutella didyma, lyrata, apula, et var. ciliata; Lepidium glastifolium; Koniga maritima; Draba muralis; Sinapis procumbens ; Arabis verna. Reseda alba. Cistus heterophyllus, heterophyllo X monspeliensis, albidus, monspeliensis, salvifolius; Fumana glutinosa. Viola arborescens var. serratifolia. Polygala monspeliaca. Frankenia intermedia. Malope stipulacea, form. hispida Boiss. et Reut.; Malva parviflora, form. microcarpa Desf.; Lavatera cretica, trimestris. Geranium molle, Robertianum var. purpureum ; Erodium cicutarium var. pimpinellifolium DC., Salzmanni, moschatum, laciniatum, chium, malacoides- Silene gallica, nocturna, imbricata, colorata, nicæensis; Melandrium macro- carpum; Saponaria ocymoides; Dianthus velutinus; Cerastium glomeratum ; Alsine tenuifolia ; Sagina apetala ; Spergularia campestris. Polycarpon tetraphyllum; Paronychia argentea. Coriaria myrtifolia. Oxalis corniculata, cernua. HÉRAIL. — HERBORISATION AUX ENVIRONS D'ALGER. LXIX Linum gallicum, strictum, corymbiferum, angustifolium. Hypericum ciliatum, repens. Pistacia Lentiscus. Anagyris fœtida; Genista tricuspidata; Calycotome spinosa ; Cytisus linifolius, triflorus; Lupinus hirsutus, angustifolius, albus; Ononis pendula, variegata; Trigonella monspeliaca ; Melilotus sulcata, macrocarpa, indica; Medicago orbicularis, ciliaris, littoralis (avec les variétés heterocarpa et Braunii), truncatula, marina, lappacea, denticulata; Trifolium angustifolium, stellatum, maritimum, panormitanum, arvense, scabrum, subterraneum, resupinatum, tomentosum, spumosum, campestre; Tetragonolobus purpureus, biflorus; Lotus creticus, prostratus, ornithopodioides, edulis; Anthyllis Vulneraria et var. Dillenii, tetraphylla; Erophaca bætica; Astragalus epiglottis, pentaglottis, sesameus, bæticus, hamosus, monspessulanus; Vicia sativa, macrocarpa, sicula, varia, atropurpurea, disperma; Lens esculenta; Lathyrus Clymenum, Ochrus, Cicera; Scorpiurus vermiculata, sulcata; Coronilla juncea, scorpioides ; Hip- pocrepis ciliata; Ebenus pinnata; Onobrychis Caput-galli; Hedysarum capitatum, flexuosum. Poterium Magnolii; Cratægus monogyna. Myrtus communis ; Eucalyptus Globulus. Lythrum flexuosum. Tamarix africana. Ecballium Elaterium. Eryngium tricuspidatum; Scandix Pecten-Veneris; Bunium incrassatum ; Bupleurum protractum; Kundmannia sicula; (Enanthe globulosa; Capnophyl- lum peregrinum; Ferula communis; Elæoselinum Fontanesii; Torilis nodosa; Orlaya maritima ; Daucus maximus; Bifora testiculata. Asperula hirsuta; Rubia peregrina var. intermedia ; Galium saccharatum, murale. Fedia Cornu-copiæ, Caput-bovis; Valerianella discoidea, microcarpa. Scabiosa maritima. ; Bellis annua; Pulicaria odora; Asteriscus maritimus, aquaticus; Pallenis Spinosa; Evax pygmæa, astericiflora; Micropus supinus; Phagnalon saxatile (et var. lepidotum), rupestre; Helichrysum Fontanesii; Anacyclus clavatus ; Leucanthemum glabrum ; Chrysanthemum coronarium (et var. discolor), segetum, Myconis, grandiflorum; Senecio fæniculaceus, humilis; Calendula arvensis (et var. bicolor); Atractylis cancellata; Serratula flavescens; Crupina Crupinastrum; Centaurea pullata, algeriensis, sphærocephala (et var. alge- riensis); Carthamus cæruleus; Galactites tomentosa; Scolymus grandiflorus ; Tolpis umbellata; Hedypnois polymorpha; Hyoseris radiata; Rhagadiolus stellatus; Catananche lutea; Seriola ætnensis; Urospermum picroides; Gero- pogon glaber; Crepis taraxacifolia; Andryala sinuata. Trachelium cæruleum ; Campanula Rapunculus var. strigulosa. Erythræa maritima ; Chlora grandiflora. Calystegia silvatica; Convolvulus tricolor, siculus; Cuscuta Epithymum (et var. Godroniana). Borrago longifolia; Anchusa italica; Alkanna tinctoria; Lithospermum LXX SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. apulum; Echium densiflorum, maritimum, creticum ; Gerinthe aspera, gym- nandra. Nicotiana glauca. Scrofularia sambucifolia, lævigata; Anarrhinum pedatum; Antirrhinum calycinum, tortuosum; Linaria reflexa; Veronica cymbalaria; Trixago apula ; Euphragia latifolia. Phelipæa Muteli; Orobanche amethystina var. Galactitis. Acanthus mollis. Lavandula Stæchas; Micromeria inodora, græca; Calamintha heterotricha; Prasium majus; Stachys hirta; Lamium amplexicaule. Coris monspeliensis; Anagallis cærulea (et form. platyphylla). Armeria bætica var. africana. Plantago Lagopus, Bellardi, Columnæ, Psyllium. Globularia Alypum. Chenopodium murale. Achyranthes argentea. Emex spinosa; Rumex bucephalophorus; Polygonum maritimum (et var. latifolium). Laurus nobilis. Thesium humifusum, humile. Aristolochia Fontanesii. Cytinus Hypocistis (et var. kermesinus). Euphorbia helioscopia, pubescens, paniculata, exigua (et var. retusa), peploides, terracina. Theligonum Cynocrambe ; Urtica membranacea ; Parietaria mauritanica. Chamærops humilis. Scilla hemisphærica; Ornithogalum arabicum; Allium roseum, triquetrum ; Phalangium algeriense, bicolor. Asparagus albus; Ruscus Hypophyllum. Iris Sisyrinchium; Gladiolus byzantinus. Serapias occultata; Orchis fragrans, tridentata ; Ophrys Speculum, apifera, var. Muteliæ, fusca, lutea. Juncus bufonius. Cyperus olivaris, schænoides; Carex glauca, Halleriana. Phalaris paradoxa; Andropogon hirtus; Ampelodesmos tenax; Aira caryo- phyllea, Cupaniana; Avena barbata; Koleria phleoides; Poa annua; Briza maxima, minor; Melica major; Scleropoa maritima; Cynosurus aureus; Vulpia Pseudo-Myuros, sciuroides, Myuros, geniculata, ligustica, bromoides, Michelii; Festuca cærulescens ; Bromus maximus var. minor, madritensis, rubens, mollis; Hordeum maritimum; Ægilops ovata; Gaudinia fragilis; Psilurus nardoides. Polypodium vulgare ; Grammitis leptophylla. Selaginella denticulata. Chara gymnophylla. CHEVALLIER. — EXPLORATION DE L'OUED BISKRA. LXXI RAPPORT DE M. l'abbé L. CHEVALLIER SUR L'EXPLORATION DE L'OUED BISKRA, MERCREDI 20 AVRIL. Sous le rapport botanique, les environs de Biskra sont connus depuis longtemps déjà, et il suffit de renvoyer le lecteur aux explorations et aux notes du D' Cosson, pour qu'il puisse se rendre compte de la flore de cette région, et connaitre les noms et les travaux de tous les botanistes qui, avant ou depuis l'occupation frangaise, ont enrichi la flore algé- rienne de leurs découvertes. Il est donc inutile de donner un apercu, méme succinct, de ces divers travaux. Biskra n'est plus méme à décrire ; si son aspect a changé depuis quarante ans, beaucoup de voyageurs en ont parlé depuis, et nous sommes dispensé de recommencer. Simple rapporteur des excursions de la Société, nous nous bornerons à signaler nos récoltes, afin de donner une idée de la végétation de cette partie du désert. Livré à ses propres inspirations, un nouveau venu herboriserait sans doute sans beaucoup de succès, se demandant où diriger ses recherches dans un pays qui, à premiére vue, semble ici dépouillé de toute végéta- tion, là envahi par des Salsolacées peu attrayantes à l'œil. Mais nos habiles et obligeants confréres, MM. Battandier et Trabut, nous ont fait éviter bien des pas inutiles, et leur connaissance approfondie de la flore saharienne nous a épargné la peine que nous aurions dů prendre pour nous reconnaitre au milieu de cette végétation, nouvelle pour la plupart des botanistes présents. Tout d'ailleurs était à souhait: une douce température, une saison propice, des aspects nouveaux prédisposaient favorablement les esprits. La séance officielle d'ouverture, qui nous avait tous captivés par l'intérét et la nouveauté des sujets traités, était à peine terminée, que le déjeuner était expédié à la hàte. Pas une minute à perdre, la récolte doit étre abondante ; nous avons à faire l'une des herborisations les plus intéressantes des environs de Biskra, en explorant le lit de la riviére où se trouvent réunies presque toutes les plantes de la région, plus quelques-unes appartenant à d'autres régions et que les eaux y ont apportées : les berges offrent des espéces des lieux secs ou des rochers : les alluvions, une partie de celles des sables et celles des lieux humides. Partis de l'hótel du Sahara, nous prenons la direction du nord au travers du jardin et, le long des seguias qui l'arrosent, nous voyons l'Agrostis verticillata et le Polypogon monspeliensis ; mais nous ne leur faisons pas d'autre honneur que de les noter. Les arbres et les arbrisseaux qui nous entourent nous intéressent davantage, et, LXXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. quoiqu'il ne rentre pas dans notre cadre de parler des plantes cultivées, cependant nous examinons avec plaisir les Tamarix variés, Melia Aze- darach, Fraxinus australis, Gleditschia triacanthos, Ceratonia Siliqua, Zizyphus Spina-Christi, Poinciana pulcherrima, de nom- breux Acacias, surtout A. nilotica, A. Farnesiana, Lawsonia inermis, Grevillea robusta, Ficus religiosa, F. Sycomorus, F. nitida, Maclura aurantiaca, Casuarina leptoclada, divers Palmiers, et surtout de superbes Latania borbonica; de gigantesques Bambous, dont ies prin- cipaux sont Bambusa vulgaris, B. arundinacea, B. ns etc.; tout cela formant un ensemble auquel nous ne sommes pas habitués. Nous arrivons bientót à l'extrémité du jardin. Traversant alors le canal, que nous remontons dans la direction du Nord-Est, nous sommes sur un espace aride où la terre durcie semble rebelle à toute végétation. La récolte commence aussitót : Frankenia pulverulenta. Spergularia rubra. Hedysarum carnosum Desf. Tamarix gallica. Ammi Visnaga. Calendula platycarpa Coss. Echinops spinosus var. cornigerus Boiss. Atractylis prolifera Boiss. Carduus pycnocephalus. Atriplex Halimus. Suæda fruticosa Forsk. (avec la va- riété brevifolia Moq.-Tand.). Echinopsilon muricatus Moq.-Tand. Hordeum maritimum With. Nous continuons de longer le canal: le terrain se modifie lentement, et la végétation devient plus variée. Au milien des dunes pierreuses, nous remarquons : Moricandia teretifolia DC. (avec la va- riété parviflora Batt.). — cinerea Coss. — arvensis DC. Reseda Alphonsi Mull. Malva parviflora. Paronychia longiseta Webb. — nivea DC. Zygophyllum cornutum Coss. Peganum Harmala. Zizyphus Lotus. Ononis ramosissima Desf. Trigonella anguina Del. Scorpiurus sulcata. Tamarix brachystylis J. Gay. — africana Poiret. Mesembryanthemum nodiflorum. Aizoon hispanicum. Eryngium dichotomum. Pulicaria longifolia Boiss. Asteriscus pygmæus Coss. et Kral. Anacyclus valentinus. — alexandrinus Boiss. Chlamydophora pubescens Coss. et DR. Centaurea Balansæ Boiss. Amberboa Lippii DC. Kentrophyllum lanatum DC. Zollikoferia nudicaulis Boiss. var. di- varicata Pomel. Cressa cretica. Echiochilon fruticosum Desf. Salvia clandestina L. var. sabulicola Pomel. Ballota bullata Pomel. | Plantago amplexicaulis Cavanil. — ovata Forskall. Salsola tetragona Del. — vermiculata L. Haloxylon articulatum Boiss. Cynodon Dactylon. Imperata cylindrica. CHEVALLIER. — EXPLORATION DE L'OUED BISKRA. LXXIII Arrivés près @un misérable gourbi, nous gravissons un mamelon formé de sable et de cailloux roulés, où une végétation rabougrie nous retient cependant par sa nouveauté. Citons : Farsetia ægyptiaca Turr. Chrysanthemum trifurcatum Desf. Carrichtera Vellæ. Zollikoferia angustifolia Coss. et DR. Matthiola livida DC. Picridium tingitanum Desf. Lonchophora capiomontana DR. — — var. discolor Pomel. Notoceras canariense R. Br. Salvia ægyptiaca. Sclerocephalus arabicus Boiss. Traganum nudatum Delile. Paronychia Cossoniana Gay. Anabasis articulata Moq. Herniaria fruticosa. Euphorbia glebulosa Coss. et DR. — Fontanesii J. Gay var. pubescens. | Forskohlea tenacissima. Fagonia cretica. Pennisetum ciliare. Acanthyllis tragacanthoides Pomel. — orientale Rich. Daucus pubescens Koch. Stipa tortilis Desf. Scabiosa monspeliensis. Kæleria pubescens Lamk var. longe- Chrysanthemum fuscatum Desf. aristata Coss. De l’autre côté de cet aride monticule, nous sommes en face d'un véritable jardin, vers lequel nous nous hâtons; mais, avant d'y parvenir, nous récoltons encore : Spergularia media. Phelipæa violacea Desf. Nitraria tridentata Desf. Phalaris minor. Melilotus parviflora Desf. Phragmites communis Trin. var. isia- Ferula vesceritensis Coss. et DR. cus. Sonchus maritimus. Brachypodium distachyon P. Beauv. Convolvulus arvensis. et surtout le Limonastrum Guyonianum Coss. et DR., dont les massifs couverts de fleurs roses élégantes, tranchant sur le feuillage blanc de l'arbuste, attirent l'attention de tout le monde. Aussi est-elle fétée, cette fleur! Les botanistes ne se contentent pas d'en garnir leurs boites ou leurs cartables, tous sont chargés d'un bouquet de la jolie plante. Laissant à notre droite une petite culture de Palmiers, nous inclinons un peu plus vers le Nord suivant la disposition irrégulière du cours d'eau, des fossés ou des dépressions du terrain; toujours de nouvelles espèces se présentent. Ce sont : Haplophyllum tuberculatum Forsk. Linaria fruticosa Desf. ryngium ilicifolium Lamk. Teucrium Polium. Artemisia Herba-alba Asso. Statice pruinosa. Atractylis serratuloides Sieb. Rumex vesicarius. Spitzelia Saharæ Coss. Andropogon laniger Desf. Zollikoferia resedifolia Coss. Aristida ciliata Desf. Dæmia cordata. — obtusa Delile. Echium humile Desf. Schismus calycinus Coss. et DR. LXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Hordeum murinum L. var. leptosta- | Lepturus incurvatus. chys. Nous voici en plein jardin, sur un sol humide, au milieu d’une végé- tation luxuriante. Beaucoup de plantes déjà citées se retrouvent là sous leur aspect véritable, épargnées par la dent des bêtes. Personne ne songe aux vipères qui peuvent se cacher dans ces fourrés, encore moins aux scorpions abrités sous les pierres; chacun s’empresse de choisir ses échantillons avec soin, et de remplacer par de meilleurs les espèces récoltées précédemment en mauvais état. En outre, nous ajoutons à notre collection : Rapistrum Linnæanum Boiss. et Reut. | Nerium Oleander. Diplotaxis pendula DC. Statice Thouini Viv. Frankenia pallida Boiss. et Reut. Plantago Coronopus. Trigonella stellata Forsk. Beta macrocarpa Guss. Medicago truncatula Gærtn. Atriplex coriacea Forsk. — lappacea var. tricycla. Salicornia fruticosa. Thapsia garganica. Arthrocnemon macrostachyum Mor. et Nolletia chrysocomoides Cassini. Delp. Cladanthus arabicus Cassini. Suæda vermiculata Forsk. Chrysanthemum coronarium. Juncus maritimus. Centaurea pterodonta Pomel. Lygeum Spartum Lofl. — melitensis. Polypogon monspeliensis. — microcarpa Coss. et DR. Aristida floccosa Coss. et DR. Microlonchus tenellus Spach. Æluropus littoralis Willd. Amberboa crupinoides DC. Bromus rubens. Onopordon arenarium Pomel. Scleropoa memphitica Spreng. Urospermum picroides Desf. Le lit de loued s'élargit; le terrain devient plus plat, plus sablon- neux; c'est une large plaine d'alluvion semée çà et là de bouquets de Nerium Oleander, de Nitraria tridentata et autres sous-arbrisseaux. Les récoltes ne sont pas finies; à chaque pas il faut s'arréter pour prendre : Reseda propinqua R. Br. Erodium glaucophyllum Aiton. — guttatum Desf. Dianthus amenus Pomel. Polycarpon alsinæfolium DC. Paronychia Cossoniana Gay. Gymnocarpon fruticosum Pers. Pteranthus echinatus Desf. Fagonia glutinosa Delile. Medicago laciniata All. Citrullus Colocynthis Schrad. Torilis nodosa. Ifloga spicata C. H. Schultz. Filago spathulata. Micropus bombycinus Lag. Carduus pteracanthus DR. Hedypnois polymorpha. Kælpinia linearis Pallas. Asterothrix hispanica DC. .- Heliotropium undulatum Vahl. Marrubium deserti de Noé. Bubania Feei Gir. Statice Bonduelli Lestib. Plantago albicans. CHEVALLIER. — EXPLORATION DE L'OUED BISKRA. Thymelæa microphylla Coss. et DR. Danthonia Forskalii Trin. LXXV Scleropoa divaricata Spreng. Ægilops ovata. Il n'y a encore que quelques heures que nous herborisons, et pourtant plusieurs confrères reprennent la direction de Biskra. D'ailleurs, la place manque : boites et cartables regorgent. En petit nombre, nous continuons l'exploration du lit de l'oued Diskra où nous revoyons les mêmes plantes. Cependant, au bord d'un maigre champ d'Orge, nous cueillons encore : Adonis microcarpa (à fleurs rouges et à fleurs citrines). Hypecoum pendulum. Reseda Duriæana J. Gay. — neglecta Muller. Oligomeris subulata. Fagonia latifolia Delile. Atractylis flava var. glabrescens. Marrubium Alysson. Verbena supina. Plantago amplexicaulis Cavanal. — ciliata Desf. Atriplex parvifolia Lowe. Thymelæa hirsuta Endlich. Ornithogalum narbonense. Asphodelus pendulinus Coss. et DR. Centaurea pterodonta Pomel. Cependant, malgré notre désir de prolonger l'excursion, il est temps de songer au retour. Reprenant donc la direction de l'Ouest, nous gra- vissons une colline rocheuse qui nous sépare de la ligne du chemin de fer; notre peine n'est pas perdue, car au milieu des rochers nous récoltons encore : Atractylis cancellata. Celsia Ballii Battand. Lavandula multifida. Plantago Psyllium. Euphorbia falcata. Asphodelus tenuifolius Cav. Andropogon hirtus. Aristida cærulescens Desf. Æluropus littoralis Willd. var. inter- medius. Brachypodium distachyon ;var. platy- stachium Coss. Farsetia linearis Decaisne. Helianthemum sessiliflorum Pers. — ellipticum Pers. Reseda eremophila Boiss. Fagonia sinaica Boiss. Argyrolobium uniflorum Jaub. et Spach. eaumuria vermiculata. Deverra chlorantha Coss. et DR. Callipeltis cucullaria DC. Galium setaceum Lamk. Atractylis echinata Pomel. La voie ferrée est là, c’est la route par laquelle nous allons rentrer à Biskra. Que faire de mieux? Boites et cartons ne peuvent plus contenir nos richesses ; et l’unique Arabe qui nous a accompagnés jusqu’à la fin revient les mains encombrées, le burnous rempli. La soirée a donc été bien employée, et nous arrivons joyeux à l'hótel pour y préparer amou- reusement les belles récoltes que nous venons de faire. LXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. EXCURSION A LA FONTAINE-CHAUDE (AIN-SALAHIN), JEUDI 21 AVRIL; RAPPORT DE M. l'abbé L. CHEVALLIER. Le programme de la journée comprend deux simples promenades aux environs ; aussi le départ n'est pas matinal. D'ailleurs la veillée du jour précédent n'a pas suffi à la préparation des nombreuses plantes cueillies dans les alluvions de l'oued Biskra. Dès les premières lueurs du jour, chacun est au travail ; et bientót les chambres, les couloirs, la cour de l'hótel, tout est transformé en un vaste séchoir. On ne voit partout que des gens affairés, en costume négligé du matin, qui manœuvrent les papiers et ficellent des paquets pour les confier à la chaleur du beau soleil qui se prépare. Voici huit heures, et c'est à peine si tout le monde est prét. Des voitures doivent nous conduire à six kilométres dans la direction du Nord-Ouest pour visiter la Fontaine-Chaude. Nous partons enfin, sous un brillant et chaud soleil, sur une route qui bientót n'en méritera guère que le nom : encaissement récent sur une partie, la nature pure et simple dans une autre. Notre horizon est borné par le cercle des montagnes violacées qui limitent le désert au Nord. Chemin faisant, nous reconnaissons plusieurs plantes avec lesquelles notre herborisation de la veille nous a déjà familiarisés. Les plus répan- dues sont: Peganum Harmala, en belles touffes couvertes de fleurs, Cleome arabica, Spitzelia Sahare, Echium humile, Zizyphus Lotus, Nitraria tridentata, et quelques Salsolacées ; puis, partout épars sur le sable, les fruits mürs du Citrullus Colocynthis, protégés sans doute de tous les frugivores par leur affreuse amertume. La Fontaine-Chaude est en face de nous ; à notre gauche se présente bientót une succession de dunes et de dépressions salées el gypseuses. Le Zygophyllum cornutum et le beau Limoniastrum Guyonianum ne nous quittent pas. Nous franchissons, non sans une forte secousse, le pont à peine terminé sous lequel passe l'eau de la source. Sur les rochers voisins abondent : Asphodelus pendulinus et Hedysarum car- nosum. Nous sommes bientôt arrivés, et aussitôt nous visitons ce modeste établissement thermal. Dans un bassin rectangulaire profond jaillit la source, et, tout en écoutant les explications sur la nature et les pro- priétés de cette eau, nous essayons d’en juger au moins le goût; Mais l'expérience est loin d’être agréable à tout le monde. Un verre d'eau fraiche nous satisferait beaucoup mieux que cette eau salée, amère et bouillante. Cependant l'heure s'avance, et nous partons en herborisation ; le$ CHEVALLIER. — EXCURSION A LA FONTAINE CHAUDE. LXXVII uns vont visiter les bords d'un lac situé à 500 métres, les autres s'em- pressent de cueillir dans les fossés d'eau chaude des Algues merveilleuses et d'explorer le marais voisin et ses environs. Mais l'exploration est vite finie, ce sont des plantes déjà citées : Moricandia arvensis. Zollikoferia nudicaulis Boiss. var. di- Herniaria fruticosa. varicata Pomel. Paronychia Cossoniana Gay. Phelipæa violacea Desf. Trigonella stellata Forsk. Bubania Feei Gir. — anguina Del. Statice pruinosa. Reaumuria vermiculata. Plantago ciliata Desf. Daucus pubescens Koch. Rumex vesicarius. Ifloga spicata C. H. Schultz. Euphorbia glebulosa Coss. et DR. Cladanthus arabicus Cassini. Lygeum Spartum Left. Chrysanthemum fuscatum Desf. Andropogon laniger Desf. — trifurcatum Desf. Æluropus littoralis Parlat. Notons néanmoins les nouveautés suivantes : Helianthemum kahiricum Del. Antirrhinum ramosissimum Coss. et Lotus pusillus Viv. DR. Neurada procumbens L. Euphorbia Guyoniana Boiss. et Reut. Rhanterium suaveolens Desf. var. — cornuta Pers. Picridium tingitanum Desf. var. Sa- |Uropetalum serotinum Ker. (en fruits). haræ Pomel. Pancratium Saharæ var. et dans le marais, ou le ruisseau jusqu’au pont : Ruppia maritima. Scirpus littoralis var. thermalis Trab. Cyperus lævigatus. Chara fœtida var. subhispida Braun. Pour regagner nos voitures qui stationnent sur la route, nous traver- sons une plaine nue et blanche fatigante pour la vue ; puis nous repar- tons, les yeux fixés sur l'oasis de Biskra qui nous apparaît miroitant au loin sous les feux du soleil. HERBORISATION A LA MONTAGNE DE SABLE ET AUX SOURCES D'AIN-OUMACH, VENDREDI 22 AVRIL; RAPPORT DE M. l'abbé L. CHEV ALLIER. Le sol des immenses plaines qui entourent Biskra est composé de terrains argilo-calcaires, ordinairement plus ou moins salés et pierreux. Le sable pur et mouvant ne se rencontre, au contraire, aux environs immédiats, que sur quelques points circonscrits. A six kilomètres environ, au sud-ouest de la ville, des rochers élevés sont entourés et LXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. couverts en partie de sable ; ce massif est connu des indigènes sous le nom de Maouia; il est désigné par les Européens sous celui de Mon- tagne de sable. C'est la première station que nous devons explorer, pour nous diriger ensuite vers l'une des nombreuses fontaines des environs, les sources d'Ain-Oumach situées à quatre ou cinq kilomètres plus loin dans la méme direction sud-ouest. A six heures, un premier groupe de botanistes partait pour visiter les dunes environnant la Montagne de sable; l'autre groupe, qui devait se rallier au premier et se rendre directement aux sources, partait seule- ment une heure plus tard. Le temps est presque frais, le ciel couvert, le soleil n’apparait que par intervalles, mais il s'annonce comme devant étre chaud. Aprés un trajet d'une heure, nous parvenons aux premiéres dunes. Le sable est partout accumulé en monticules coniques au pied des arbrisseaux et des plantes vivaces dont les jeunes pousses seules se montrent au sommet de ces sortes de taupinières. Beaucoup de plantes déjà vues dans l'oued Biskra se retrouvent ici, puis un grand nombre de nouvelles; citons rapidement : Malcolmia ægyptiaca Spreng. Chrysanthemum fuscatum Desf. Matthiola tristis R. Br. Artemisia Herba-alba Asso. Reseda propinqua R. Br. Centaurea Balansæ Boiss. et Reul. — eremophila Boiss. Kælpinia linearis Pall. — Alphonsi Mull. Spitzelia Sahara Coss. Malva parviflora. Cressa cretica. Erodium glaucophyllum Ait. Megastoma pusillum Coss. et DR. Polycarpæa fragilis Delile. Echiochilon fruticosum Desf. Herniaria fruticosa form. erecta Willk. | Scrofularia deserti Delile. Pteranthus echinatus Desf. Linaria fruticosa Desf. Fagonia glutinosa Delile. Marrubium deserti de Noé. Zygophyllum cornutum Coss. Plantago ciliata Desf. Peganum Harmala. Echinopsilon muricatus Moq.-Tand. Trigonella stellata Forsk. Salsola vermiculata. Lotus pusillus Viv. Euphorbia Guyoniana Boiss. et Reul. Astragalus Gombo Coss. et DR. Asphodelus pendulinus Coss. et DR. Neurada procumbens. — tenuifolius Cav. Orlaya maritima Koch. Pennisetum dichotomum Forsk. Daucus pubescens Koch. Panicum turgidum Forsk. Gymnarrhena micrantha Desf. Aristida pungens Desv. Ifloga spicata C. H. Schultz. — floccosa. Cladanthus arabicus Cassini. Scieropoa divaricata Coss. Anacyclus alexandrinus Boiss. Et mentionnons spécialement l'abondance du Cressa cretica et la découverte du Megastoma pusillum et du Panicum turgidum, que nos guides récoltent ici pour la première fois. Tout en herborisant, nous avancons. Laissant à notre droite la route CHEVALLIER. — EXCURSION A LA MONTAGNE DE SABLE, ETC. LXXIX des Ziban, nous continuons notre direction vers le Sud-Ouest; la flore devient de plus en plus variée, et nous ajoutons à nos récoltes : Amberboa Omphalodes Batt. et Trab. Zollikoferia mucronata Boiss. — resedifolia Coss. — nudicaulis Boiss. Lomatolepis glomerata Cassini. Picridium Sahara Pomel. Nonnea phaneranthera Viv. Arnebia decumbens Coss. et Kral. Heliotropium unduiatum Vahl. Linaria laxiflora Desf. Antirrhinum ramosissimum Coss. et DR. Salvia lanigera Desf. Statice Thouini Viv. Halocnemon strobilaceum M. Bieb. Traganum nudatum Delile. Euphorbia calyptrata Coss. et DR. Andrachne telephioides. Allium odoratissimum? Desf. (4). Cyperus conglomeratus Rottb. Lygeum Spartum Læfl. Aristida obtusa Delile. Pappophorum scabrum Kunth. Danthonia Forskalii Trin. Æluropus littoralis Part. Delphiniurn peregrinum. Cleome arabica. Reseda neglecta Mull. Helianthemum kahiricum Delile. — sessiliflorum Pers. — ellipticum Pers. Læflingia hispanica. Paronychia Cossoniana J. Gay. Gymnocarpon fruticosum Pers. Herniaria cinerea DC. Nitraria tridentata Desf. Haplophyllum tuberculatum Juss. Argyrolobium uniflorum Jaub. et Spach. Ononis serrata Forsk. Astragalus gyzensis Del. — tenuifolius Desf. Eryngium ilicifolium Lamk. Nolletia chrysocomoides Cassini. Asteriscus pygmæus Coss. et Kral. Anacyclus valentinus. Filago spathulata Presl. — — Var. prostrata Bati. Chlamydophora pubescens Coss. et DR. Atractylis flava var. glabrescens Boiss. — serratuloides Sieber. Terminons cette liste en signalant dans ces sables l'Tmperata cylin- drica à feuilles élégamment striées de blanc. Un instant nous quittons les dunes pour entrer sur un terrain compact et salé où nous cueillons : Pheli pea violacea Desf. Statice pruinosa L. Atriplex dimorphostegia Karelin et Salicornia fruticosa. Salsola oppositifolia Desf. Juncus maritimus. Kiriloff. A ce moment nous sommes juste en face du massif de Maouïa, et nous nous arrétons pour examiner l'aride paysage. Soulevé par le vent du désert, le sable ne s’est pas accumulé seulement dans la plaine au pied des arbrisseaux; il a, pour ainsi dire, monté à l’assaut de la colline, enveloppant les rochers, dessinant, avec une perfection que lui permet Sa ténuité, les arêtes les plus fines, les crêtes les plus abruptes, à la (1) Cette détermination est douteuse, la plante n’élant pas cn bon état. LXXX SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. manière dont la fine neige de nos montagnes recouvre, sans les effacer, les moindres reliefs du sol. Cependant nous sommes rejoints par le second groupe de l'expédition ; c'est le moment de reprendre la marche en avant, non toutefois sans avoir récolté : Reaumuria vermiculata. Plantago albicans. Rhanterium adpressum Coss. et DR. | Andropogon hirtus. Bubania Feei Gir. Chloris villosa Pers. Teucrium Polium. Bientót la Montagne de sable est derriére nous. Le sable devient rare; partout des efflorescences salines couvrent le sol. Mais une nouvelle dune nous force à descendre pour permettre à nos chevaux de tirer, non sans peine, les voitures vides, dont les roues à demi enfouies font voler un cercle de poussière. Tout en piétinantet enfoncant nous aussi dans ce terrain mouvant, nous récoltons le Frankenia thymifolia Desf. Le Sparte est partout, mais trop avancé; les fleurs tombent au moindre choc, et nous ne cueillons qu'un brin de paille terminé par une petite spathe jaunâtre. Il faut bien s'en contenter, et mettre les fruits à part. Reprenant nos voitures, nous arrivons à un marécage. Quelques minutes d'arrét pour se rallier permettent de noter à la hàte : Lotus decumbens Poiret. Samolus Valerandi. Tamarix gallica. Chara fœtida Braun. Inula crithmoides. — — var. subhispida. Sonchus maritimus. Malgré l’abondance d’eau en cet endroit, pas un arbre. La végétation arborescente est inconnue ici en dehors des oasis. Seuls les Tamarix atteignent quelques mètres de hauteur. L'aspect du pays ne varie pas: dans le lointain, des montagnes arides à strates bizarrement plissées ; près de nous, des collines dénudées. Puis nouvelle dune, nouveaux efforts de nos pauvres chevaux qui peuvent à peine remuer dans ce sable où ils enfoncent jusqu'aux genoux. Enfin un dernier effort nous amène aux sources. Avant de déjeuner, nous allons explorer ce petit coin de désert. Une source, un ruisseau, un terrain profondément raviné, tel est le lieu qui nous réunit. Les 27 degrés de cette eau nous permettent d'en user, sans craindre un refroidissement qui pourrait être dange- reux; car maintenant un ciel pur laisse le soleil à pic bronzer les påles figures des citadins. Mais personne ne songe à s’en plaindre, et à la fontaine même nous récoltons : Frankenia pulverulenta. Cyperus lævigatus. Scirpus Holoschænus. Schænus nigricans. CHEVALLIER. — EXCURSION A LA MONTAGNE DE SABLE, ETC. LXXXI Carex extensa. Erianthus Ravenna, Phragmites communis var. isiacus |Adiantum Capillus-Veneris. Coss. et dans les environs immédiats : Moricandia cinerea Coss. Rhanterium suaveolens Desf. var. in- Spergularia media. termedium. Mesembryanthemum nodiflorum. Suæda fruticosa. — vermiculata. Le déjeuner vient nous procurer un peu de repos. En guise du café resté à Biskra, voici un appareil photographique qui doit retracer et transmettre à la postérité notre campement au désert! La lumière ne manque pas, et un instantané avite rendu la liberté aux appétits bota- niques. Un bon nombre d’entre nous, néanmoins, trouvant l’herborisation suffisante, jugeant aussi avoir emmagasiné assez de chaleur et de sable, se décident au retour. D’autres ne craignent pas, malgré un soleil cuisant, d'entreprendre l'escalade d'une montagne située au nord-ouest des sources et qui semble très rapprochée (1). Il est vrai qu'aprés une demi- heure de marche, nous sommes à peine au pied; mais pendant le trajet, nous avons noté : Delphinium pubescens. Centaurea dimorpha Viv. Reseda arabica Boiss. Hypochæris glabra var. arachnoidea Silene villosa Forsk. Poiret. — nicæensis. Scorzonera alexandrina Boiss. Spergularia diandra Heldr. Picridium discolor Pomel. Polycarpon tetraphyllum. Echium humile Desf. Paronychia nivea. Stachys Guyoniana de Noé. Nitraria tridentata. Plantago Psyllium. Sclerocephalus arabicus Boiss. Calligonum comosum L'Hérit. Citrullus Colocynthis. Atriplex dimorphostegia Kar. et Kir. Chrysanthemum trifurcatum Desf. Euphorbia falcata. Senecio coronopifolius Desf. Schismus calycinus Coss. et DR. Calendula platycarpa Coss. Scleropoa memphitica Spreng. Atractylis cancellata. Ephedra fragilis. Arrivés enfin au pied de la montagne, les uns se contentent de con- tourner la base ou d'escalader les premières pentes; les autres la gra- vissent jusqu’au sommet où ils peuvent remplacer par des échantillons en bel état quelques espèces trop avancées dans la plaine. L'exploration des uns et des autres ajoute à notre liste : (1) Cette montagne porte le nom de djebel Snia. Son altitude est de 450 mètres, et son orientation S.-E., N.-0.; elle est en grès siliceux à ciment calcaire. F T. XXXIX. LXXXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Carrichtera Vellæ. Periploca angustifolia Labill. Farsetia linearis Decaisne. Celsia Ballii Batt. Paronychia longiseta Webb. Salvia ægyptiaca. Fagonia sinaica Boiss. Coris monspeliensis. Rhus oxyacanthoides Dum. Plantago amplexicaulis Cavanilles. Hippocrepis ciliata. Globularia Alypum var. vesceritensis Argyrolobium Saharæ Pomel. Batt. Ononis angustissima Lamk. Rumex vesicarius. Deverra scoparia Coss. et DR. Forskohlea tenacissima. — chlorantha Coss. et DR. Uropetalum serotinum Ker. Bupleurum semicompositum. Digitaria commutata Schult. Scabiosa monspeliensis. Panicum repens. Bellis microcephala Lang. — Teneriffæ R. Br. Pallenis cuspidata Pomel. Pennisetum orientale Rich. Phagnalon saxatile. Andropogon laniger Desf. Chrysanthemum macrocephalum Viv. |Stipa tenacissima. Atractylis prolifera Boiss. Aristida cærulescens Desf. Onopordon arenarium Pomel. — ciliata Desf. Centaurea omphalotricha Coss. et DR. | Avena barbata. Amberboa crupinoides DC. Pappophorum brachystachyum Jaub. Catananche arenaria Coss. et DR. et Spach. Zollikoferia spinosa Boiss. Schismus marginatus. — angustifolia Coss. et DR. Scleropoa memphitica Spreng. Andryala dentata Sibth. et Sm. Brachypodium distachyum. Si l'ascension est rude, elle est du moins facilitée par une roche dure et rápeuse où le pied est solide, et qui nous permet de suivre j'étroite aréte du sommet sans danger, pour y jouir d'une brise rafraichissante. Nous sommes en outre récompensés de notre peine par une vue splendide sur le désert. De ce point élevé, les oasis éparses se détachent nettement sur l'espace aride. Nous saluons l'immensité dans cet horizon lointain où la terre et le ciel se confondent en une courbe réguliére. Une descente de quelques mètres sur les pentes nord de la montagne nous procure: Capparis spinosa et Rhamnus lycioides; puis, entre deux rochers où elle est venue s'abriter, protégée encore par un Rham- nus qui la garantit du soleil zénithal, une petite plante annuelle, l Euphorbia glebulosa Coss.et DR.,revétant un aspect qui nous à intri- gués quelque temps. Nous franchissons de nouveau la créte; enfin, aprés une rapide descente et une traversée non moins échauffante que rapide de la plaine pour regagner l'unique voiture qui nous attend, nous nous dirigeons vers Biskra, pour encombrer de nouveau de nos récoltes les hótels de l'Oasis et du Sahara. CHEVALLIER. — HERBORISATION A EL OUTAYA. LXXXIII RAPPORT DE M. l'abbé L. CHEVALLIER, SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ A EL OUTAYA LE SAMEDI 23 AVRIL. L'attrait d'un voyage à Sidi-Okba a mis un peu de division dans nos rangs. Beaucoup de nos confréres n'ont pas voulu quitter le pays sans visiter la capitale religieuse des Ziban (1). Les touristes sont cependant partis munis de leurs boites, mais la longueur du trajet ne leur a guére laissé de loisirs ; cependant des plaines sablonneuses qu'ils ont traver- sées ils ont rapporté bon nombre d'espéces récoltées la veille et en outre quelques autres trés intéressanles, telles que: Astragalus tenuirugis Boiss., A. gyzensis Del., A. tribuloides Del., etc. Nous partons donc en bien petit nombre, sous la conduite de M. Bat- tandier, pour El Outaya, où le chemin de fer nous transporte en une heure, avec l'intention d'explorer le lit de l'oued El Kantara, la plaine voisine, et méme la Montagne de sel (djebel Mélah). Les deux premiers points ont été visités à souhait; mais la montagne enchantée s'éloignant de nous à mesure que nous avancions, il a bien fallu nous contenter de la voir de loin, si nous voulions reprendre l'unique train qui chaque jour descend à Biskra. Au sortir de la gare, nous nous dirigeons vers l'ancien caravansérail, afin de commander notre déjeuner, précaution nécessaire dans ces régions peu fréquentées. Chemin faisant, au bord de la route, nous notons : Sisymbrium Irio. Barkhausia amplexicaulis Coss. et Dur. Nasturtium coronopifolium Coss. Lycium Afrum. Erodium laciniatum Willd. Plantago Coronopus. Ecballium Elaterium var. dioicum |Blitum virgatum. Batt. Atriplex parvifolia Lowe. Microlonchus Duriæi Spach. Cynodon Dactylon. L'oued El Kantara coule à quelques pas du caravansérail ; nous nous y rendons à la hàte, et dans le lit caillouteux du cours d'eau notre herborisation commence : Ranunculus muricatus. Moricandia teretifolia DC. Hypecoum procumbens. Helianthemum sessiliflorum Pers. Malcolmia torulosa Boiss. Erodium glaucophyllum Ait. — — var. contortuplicata Boiss. — guttatum Willd. Diplotaxis pendula. Silene setacea Viv. (1) Ziban est le pluriel de Zab. Par suite nous ne croyons pas nécessaire d'ajouter un s et d'écrire les Zibans, comme le faisait Cosson. LXXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE Silene muscipula. Spergularia diandra Heldr. Astragalus Pseudo-Stella Delile. Trigonella monspeliaca. Medicago secundiflora DR. Coronilla scorpioides. Hippocrepis unisiliquosa. — ciliata. Galium tricorne. Callipeltis cucullaria DC. Nolletia chrysocomoides Cass. Asteriscus aquaticus. Micropus bombycinus Lagasca. EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Centaurea Parlatoris Heldr. Picnomon Acarna. Catananche arenaria Coss. et DR. iledypnois polymorpha. Andryala spartioides Pomel. Serofularia canina. Salvia ægyptiaca. Statice Thouini Viv. Plantago ovata Forsk. — notata Lagasca. Echinaria capitata. Stipa tortilis Desf. Avena barbata Brot. Anacyclus alexandrinus Boiss. Echinops spinosus. Ægilops ovata. Pendant que nous traversons une alluvion absolument dénudée, un vol de perdrix se lève à quelques pas, comme pour nous inviter à une autre chasse. Mais nous arrivons bientôt sur une partie moins aride où malheureusement les moutons ont passé déjà ; cependant nous cueil- lons encore : Lonchophora capiomontana. Helianthemum ellipticum Pers. Silene nocturna. Alsine procumbens. Fagonia glutinosa Delile. — sinaica Boiss. Astragalus tenuifolius Desf. Melilotus parviflora. Tamarix gallica. Reaumuria vermiculata. Senecio coronopifolius Desf. Centaurea Parlatoris Heldr. var. ves- ceritensis Batt. — pterodonta Pomel. Picridium discolor Pomel. Zollikoferia mucronata Boiss. — angustifolia Coss. et DR. Linaria elatinoides Desf. Euphorbia glebulosa Coss. et DR. Avena barbata Brot. var. minor Lge. Aristida plumosa. Un appel réitéré nous réunit tous. Un naja est étendu sur le sable; il dort tranquillement au soleil. Chacun veut l'examiner de près, pendant qu'on prépare une tige de Tamarix pour le mettre dans l'impossibilité de nuire. Pauvre animal! il est bientôt emprisonné dans une boite, désolé d'avoir passé à des yeux expérimentés pour un naja dangereux, tandis qu'il n'est qu'une couleuvre à peu près inoffensive. N'importe; chacun croit avoir vu le fameux reptile du Sahara et conserve son illu- sion jusqu'au soir, quand la science d'un confrére vient confondre les chasseurs qui s'étaient trop tôt enorgueillis (1). (1) Nous constatons du moins ce fait trés curieux, que cette couleuvre, encore fort peu connue, gonfle son cou à la manière des najas. C'était le Golopeltis producta. Sa couleur, sa forme, son maintien lui donnent quelque ressemblance avec la kou à cornes. Comme les Cælopeltis en général, elle a des crochets à venin, mais ils a au fond de la bouche. Notre savant confrère M. Olivier Pavait vue la veille à la Mon- tagne de sable. CHEVALLIER. — HERBORISATION A EL OUTAYA. LXXXV Nous abandonnons le lit du torrent pour gagner la rive élevée où coule un canal d'irrigation, et nous pouvons cueillir : Erodium pulverulentum Desf. Matricaria aurea. Trigonella polycerata. Calendula platycarpa Coss. — — var. pinnatifida Batt. Koelpinia linearis Pall. Aizoon hispanicum. Nonnea micrantha Boiss. et Reut. Filago spathulata. Plantago Loflingii. Chlamydophora pubescens Coss. et DR. Plus rien d'intéressant à signaler. Notre attention est dirigée vers les sauterelles dont un vol nombreux passe à ce moment au-dessus de nos têtes. Et c'est en écoutant avec attention raconter les mœurs, les trans- formations, les voyages, les dégàts de ces insectes que nous arrivons au caravansérail, dont l'ombrage et le déjeuner nous procurent un délasse- ment fort apprécié. Les récoltes recoivent aussitót des soins préliminaires en passant de la boite au cartable. Puis, après notre repas, nous retour- nons vers l'oued, cette fois pour le traverser. Les uns le font sans précautions, ils en sont quittes pour emporter quelques gouttes d'eau dans leurs chaussures; les autres aprés avoir mis jambes nues, mais ceux-là payent leur sybaritisme en ressentant désagréablement les durs cailloux du torrent qu'ils ne traversent que lentement et avec mille douleurs. Dans la plaine s'est abattu notre vol desauterelles; le sol en est couvert. Elles déposent leurs ceufs en terre, et nos pioches sont employées à sonder les trous profonds d'un décimétre ou elles placent leurs chape- lets d'œufs allongés en forme de grains d'avoine. et cela dans un terrain dur et compact. Nous écrasons en passant ces voraces destructeurs, pendant que leur masse vole et saute autour de nous. Quelques ruines romaines sur notre passage, mais trop mutilées pour nous arréter. Le terrain trés meuble est partout profondément raviné en tous sens. La végétation est peu variée; cependant nous signalerons : Moricandia Ramburei Webb (1). | Phelipæa arenaria Walp. Reseda Alphonsi Mull. — ægyptiaca Walp. Retama Retam (en fée Orobanche cernua Læfl. Gymnocarpon fruticosum Pers. Salvia Jaminiana de Noé. Deverra chlorantha Coss. et DR. Asparagus horridus. Zollikoferia quercifolia Coss. et Kral. | Pennisetum orientale Rich. Enfin, dans un profond ravin où tout le monde se précipite, le Zolli- koferia quercifolia est en touffes énormes, couvertes de fleurs. On s'en (1) Quelques échantillons, avec leurs sépales longuement cuspidés comme le montre le dessin de Boissier (Voyage en Espagne), semblent permettre cette assimilation. C'est d'ailleurs l'avis de M. Rouy qui connait bien la plante d'Espagne ainsi nommée. Toutefois les feuilles sont très entières. LXXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. charge pour les confrères absents. A la hâte nous reprenons la direction de la gare, l'heure presse, non sans nous préoccuper de quelques retar- dataires que nous ne pouvons apercevoir au milieu de ce labyrinthe. Nous jetons un regard de regret à la Montagne de sel; puis, le torrent passé dans les mémes conditions qu'à l'aller, nous filons bientót à toute vapeur. A la station de la ferme Dufour, nous rejoint le capitaine Baronnier qui nous avait quittés le matin, et qui revient chargé de cailles. À cinq heures et demie nous étions à Biskra. C'était la fin de la session dans le désert. Le lendemain nous disions adieu à l'oasis enchanteresse pour remonter à El Kantara, revoir une nouvelle oasis et entreprendre une autre série d'herborisations où les plantes désertiques allaient devenir de plus en plus rares pour dispa- raître tout à fait aux environs de Batna. RAPPORT SUR LES HERBORISATIONS FAITES PAR LA SOCIÉTÉ, LES 24 ET 25 AVRIL, A EL KANTARA ; par M. J. ARBOST. Le dimanche matin, la Société, au grand complet, quittait Biskra à huit heures par l'unique train qui fait le service de Diskra à Datna. Une légère averse, phénomène rare dans cette région, nous faisait redouter un temps plus mauvais pour notre séjour sur les Hauts-Plateaux: toute la chaine de l'Aurés était cachée par d'épais nuages. Mais cette journée et une partie de la suivante devaient étre consa- crées à l'exploration des rochers et de l'oasis d'El Kantara où nous arri- vions aprés deux heures et demie de trajet. La station est située sur la rive droite de l'oued d'El Kantara, à environ un kilométre en amont du pont (en arabe, el kantara) qui donne son nom à la localité; à quelques centaines de mètres plus loin se trouve l'hótel Bertrand, qui, avec quelques annexes, une maison d'école et l'habitation du caid, constitue tout le village européen. Un succulent déjeuner, commandé télégraphi- quement, nous avait été préparé; ce n'est qu'aprés y avoir fait honneur que nous commençons à herboriser en suivant la route de Biskra, bordée à droite par loued, à gauche par des roches de plus en plus abruptes, jusqu'à la brèche énorme que le torrent a creusée dans une muraille calcaire qui constitue en quelque sorte la limite septentrionale du désert. Rien de plus pittoresque que cette porte taillée en plein roc, dont m parois presque verticales laissent saillir, cà et là, des blocs aux figures bizarres, simulant des gargouilles de cathédrale; l'un d'eux ressemble ARBOST. — HERBORISATION A EL KANTARA. LXXXVII à un gigantesque sphinx. Dans la partie la plus resserrée, là où il n'y a plus place que pour le torrent et la route, les deux rives sont reliées par le vieux pont romain, récemment restauré. Si alors on franchit l'étroit passage, la vue, jusque-là bornée par les hautes roches rougeâtres et nues, s'étend sur une verdoyante oasis, la première que l'on trouve en venant du Nord et qui abrite le village indigène. C'est la région déser- tique qui commence ; nous allons d'ailleurs en juger en étudiant la variation de la flore sur les deux versants, nord et sud, de cette muraille. Tout en quittant l'hótel, nous admirons les Abricotiers plantés autour des habitations, mais non greffés, et qui sont ici de véritables petits arbres. Sur le bord de la route et dans les rochers qui avoisinent l'entrée du tunnel du chemin de fer nous récoltons successivement : Ballota bullata Pomel var. 8. inter- media Batt. Blitum virgatum. Calendula platycarpa Cosson. Reseda Alphonsi Mull. Centaurea nicæensis. Erodium chium Willd. Sedum cæruleum Vahl. Carrichtera Vellæ DC. Stachys Guyoniana de Noé. Pallenis spinosa Cassini var. cuspi- data. ; Thymus algeriensis Boiss. et Reut. Celsia Ballii Batt. Brassica Gravinæ Ten. Fumaria longipes Coss. et Dur. ‘Galium petræum Cosson. Hyoseris radiata. Alyssum maritimum. Helianthemum pilosum. Cheilanthes odora. Bupleurum spinosum (non fleuri). Alsine procumbens Fenzl. Oreoblitum thesioides Dur. et Moq. Lotus prostratus Desf. Thapsia garganica. Rumex vesicarius. Lavandula multifida. Zollikoferia spinosa Boiss. Echium calycinum Viviani. Galium lucidum Allioni. Lotus Allionii. Asperula aristata. Atractylis serratuloides Sieber. Asteriscus aquaticus Mænch. Silene nocturna. Ononis angustissima Lamk. Bufonia macropetala Willk. Centaurea parviflora Desf. Lavatera maritima Gouan. Sedum altissimum. Dans les rocailles qui sont à la base de la muraille et sur son versant méridional, nous récoltons bon nombre de plantes de la région déser- tique, qui, sur le bord de la voie ferrée, sont mélangées à des espèces des Hauts-Plateaux et à des espèces ubiquistes. Ce sont : Picridium tingitanum Desf. — Saharæ Pomel. Galium setaceum Lamk. Plantago amplexicaulis Cavan. Lamarckia aurea. Psoralea bituminosa. Medicago secundiflora Coss. et Dur. Artemisia Herba-alba. Gypsophila compressa Desf. Lathyrus ciliatus Gussone. Callipeltis cucullaria DC. Paronychia nivea var. macrosepala Boiss. Medicago varviflora L. orms LXXXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Chrysanthemum trifurcatum Desf. Echinospermum Vahlianum Lehm. Salvia ægyptiaca. Calendula parviflora. Scabiosa monspeliensis. Peganum Harmala. Deverra scoparia Coss. et Dur. Caucalis leptophylla. Echium creticum var. (vel nov. sp.). | Moricandia arvensis. Silene muscipula. Cleome arabica. Fagonia glutinosa Delile. Hypericum tomentosum. Erodium guttatum Willd. Kentrophyllum lanatum. Silene tridentata Desf. Stipa parviflora Desf. Paronychia Cossoniana J. Gay. Phagnalon saxatile Cass. var. purpu- Notochlæna vellea. rascens Schultz. Nonnea micrantha Boiss. et Reut. Centaurea vesceritensis Boiss. Hedysarum carnosum Desf. Echium humile Desf. Solanum nigrum var. Herniaria fruticosa Desf. Acanthyllis tragacanthoides Pomel. Helianthemum niloticum. Reseda alba. Eryngium ilicifolium Desf. — neglecta Mull. Turgenia latifolia. — Phyteuma. Notoceras canariense R. Br. Campanula Erinus. Lonchophora capiomontana Durieu. Atractylis cancellata. Dæmia cordata R. Br. Statice Thouini Viv. Kælpinia linearis Poll. Pimpinella dichotoma Desf. Malcolmia torulosa Boiss. Andryala dentata Sibth. et Sm. Althæa Ludwigii L. Bellis microcephala Lange. Atractylis echinata Pomel. Asteriscus pygmæus Coss. et Dur. Ononis reclinata. Anabasis articulata Moq. Micropus supinus. Centaurea pterodonta Pomel. Crucianella patula. Reseda Duriæana Gay. Silene apetala. Urospermum Dalechampii. Plusieurs d’entre nous, ayant laissé leurs bagages à Biskra, nous quittent à ce moment pour prendre le train descendant de trois heures. L'herborisation se continue par une courte visite à l'oasis que nous traversons pour gagner les bords de l'oued ; le petit sentier rocail- leux qui y conduit est émaillé des jolies fleurs, tantôt bleutées, tantôt jaunàtres, du Statice Thouini Viv. Notons en passant l'Astragalus geniculatus Desf. et l'Eryngium campestre. Les bords de l'oued sont peuplés de Lauriers-Roses moins avancés que sur l'oued Biskra; cà et là quelques buissons d'un Rosa (?) en fleur, enfin l'Equisetum ramosis- simum Desf. dans les fossés de l'oasis. Aprés avoir posé, dans le plus pittoresque désordre, devant l'objectif d'un photographe improvisé, nous regagnons la route, et tandis que les uns, désireux de ranger leurs récoltes, rentrent à l’hôtel, les autres, esca- ladant les rochers de la rive droite qui avoisinent le pont, ajoutent à leur cueillette : Buffonia macropetala Willk. Ferula vesceritensis Coss. et Dur. Sedum dasyphyllum. Malva ægyptiaca. ARBOST. — HERBORISATION A EL KANTARA. LXXXIX Rhamnus lycioides. Ononis ornithopodioides. Polycarpon Bivonæ J. Gay. Centranthus Calcitrapa var. 8. Clau- Bupleurum spinosum. sonis. Fumaria longipes Coss. et Dur. Thymus hirtus Vahl. Ornithogalum bæticum Boiss. Malgré l'averse qui commence à tomber dru, nous gagnons les champs rocailleux qui dominent la gare et nous y récoltons : Silene setacea Viv. Stipa barbata Desf. Alsine montana Fenzl. Thesium humile. Carum mauritanicum Boiss. et Reut. | Linaria parviflora Desf. Echinaria capitata. Androsace maxima L. Iberis parviflora Munby. Sideritis montana. Convolvulus Cantabrica. Genista microcephala Coss. et Dur. — undulatus Cav. Scorzonera alexandrina Boiss. : Anabasis articulata Mog. Thapsia garganica. Catananche lutea. Aizoon hispanicum. Ceratocephalus falcatus. Les terrains qui avoisinent la gare sont couverts de Beta macrocarpa Guss. et de gigantesques Cynara Cardunculus L. Notons encore sur les bords de la route, auprès d'un champ verdoyant de Triticum durum Desf. : Asteriscus aquaticus Mænch. Asperugo procumbens. — pygmæus Coss. et Dur. Silene rubella DC. Sisymbrium coronopifolium Desf. Nonnea nigricans. Centaurea nicæensis Allioni. Euphorbia sulcata de Lens. Picnomon Acarna Cassini. Zollikoferia nudicaulis Boiss. Marrubium vulgare. Sisymbrium runcinatum Lag. — Alysson. Callipeltis cucullaria DC. La pluie rendant la place intenable, force nous est de rentrer, suffisamment chargés d’ailleurs de butin et après avoir bien employé notre journée. Le lendemain matin, dès six heures, quelques intrépides gravissaient le versant nord de la muraille qui fait face à la gare d'El Kantara. Notre intention est d’escalader les rochers pour gagner le sommet; afin de trouver un point accessible, nous en longeons la base dans des pelouses et des éboulis de roches heureusement peu fréquentés par les herbivores dévastaleurs, ce qui nous permet de récolter en bon élat des espèces différentes de celles que nous avons vues jusqu'à présent et qui caracte- risent la flore des Hauts-Plateaux : Ruta montana. Clypeola Jonthlaspi var. microcarpa Ceratocephalus falcatus. Choulet. Adonis microcarpa. Sisymbrium pendulum Desf. Parietaria lusitanica. Medicago secundiflora Durieu. XC Rochelia stellulata Reichb. Rumex bucephalophorus. Bellis microcephala Lang. Lithospermum incrassatum Guss. Asterolinum Linum-stellatum. Lagurus ovatus. Elymus crinitus. Stipa tenacissima. — juncea. Alyssum granatense Boiss. et R. — scutigerum Durieu. SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Cynoglossum cheirifolium. Linum strictum. Ononis ornithopodioides. Hedysarum capitatum. Astragalus sesameus. Astragalus geniculatus Desf. Polycarpon Bivonæ Gay. Senecio humilis. Helianthemum rubellum Presl. Euphorbia pterococca Brot. Artemisia Herba-alba. Dans les roches abruptes que nous escaladons, non sans peine, nous récoltons : Silene colorata Poir. var. lasiocalyx Cosson. Calamintha graveolens. Ruta chalepensis Villars. Genista ramosissima Desf. — microcephala Coss. et Dur. Helichrysum decumbens Camb. Ephedra nebrodensis. Dianthus virgineus. Juniperus phænicea. Capparis spinosa. Pyrethrum macrotum Dur. cue Globularia Alypum var. vesceritensis Batt. Biscutella auriculata var. mauritanica Jord. Fumaria africana Desf. Silene ambigua Camb. Tulipa Celsiana (T. cuspidata Regel?). Rœmeria orientalis Boiss. Scandix piunatifida Ventenat. — australis. À dix heures du matin, nous prenions le train qui devait nous con- duire à Batna. L1] RAPPORT SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ, LE 25 AVRIL, AUX ENVIRONS DE BATNA; par M. J. ARBOST. Disposant de quelques heures dans la soirée du 25, plusieurs membres de la Société firent une petite excursion dans les environs immédiats de Datna, sous la direction de M. Battandier. N'ayant pu y assister, je dois à l'obligeance de notre excellent confrére M. l'abbé Chevalier la liste suivante des espèces récoltées : Adonis æstivalis. Rœmeria hybrida. Ranunculus macrophyllus Desf. Hypecoum pendulum. — chærophyllos. Sinapis pubescens. Wi m falcatus var. incanus | Clypeola cyclodonta Del. tev. Erysimum Kunzeanum R. Br. Papaver hybridum. Sisymbrium Irio. ARBOST. — HERBORISATION A Iberis parviflora Munby. Alyssum campestre. — granatense Boiss. et Reut. — serpyllifolium Desf. Helianthemum eremophilum Pomel. Polygala rupestris Pourr. LA FORÉT DES CÉDRES, ETC. XCI Hohenackeria bupleurifolia Fish. Valerianella stephanodon Coss. et Dur. Santolina squarrosa Willd. Anacyclus Pyrethrum Cassini. Carduncellus pinnatus Desf. Asterothrix hispanica DC. Androsace maxima. Nonnea micrantha R. Br. Alkanna tinctoria Tausch. Solenanthus lanatus DC. Lamium amplexicaule. Tulipa Celsiana. Ægilops ventricosa Tausch. Cerastium dichotomum. Malva ægyptiaca. Erodium alnifolium Guss. Erinacea pungens Boiss. Hippocrepis unisiliquosa. Vicia Cossoniana Batt. — sativa. RAPPORT SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ, LE 96 AVRIL, A LA FORÊT DES CÈDRES ET AU DJEBEL TOUGOUR ; par M. J. ARBOST. On avait douté jusqu'au dernier moment de la possibilité de faire cette excursion, à cause du temps pluvieux qui nous poursuivait depuis Biskra. Cependant, le 26 au matin, le soleil brillait dans un ciel pur et, de la terrasse de l'hótel, on voyait le djebel Tougour dresser au Sud son cóne aigu, dégagé de tout nuage. Dés cinq heures, les muletiers arabes nous attendaient à la porte de l'hótel, avec leurs bétes faméliques, au harnachement des plus primitifs: une mauvaise couverture, attachée sur le dos par de mauvaises cordes, constitue la selle; une corde passée autour du cou sert de bride, quand il y en a. A six heures tout le monde est en selle, la caravane s'ébranle et S'échelonne sur une vaste plaine, les uns galopant, les autres cheminant selon le bon plaisir de la monture, souvent rétive, malgré les encoura- sements de la langue et du bâton que prodiguent nos muletiers. Aprés deux heures de cette chevauchée on arrive à la maison fores- tière. On met pied à terre pour prendre quelque repos, puis l'on repart, toujours à dos de mulet, dans des sentiers de montagne trés accidentés ; dés lors, nous sommes dans les foréts, d'abord composées de Quercus Ballota Desf. et de Pinus halepensis Mill., avec cà et là de petits groupes de Juniperus phænicea L., de Fraxinus dimorpha Coss. et Dur., de Pirus longipes Coss. et DR. et d'Amandiers sauvages absolu- ment spontanés. Ce n'est qu'à une altitude supérieure, à 1500 métres environ, que XCII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. nous commençons à atteindre la région des Cèdres peuplée par la variété. atlantica du Cedrus Libani; là aussi, parmi les Cèdres, on voit de grands Juniperus Oxycedrus L. pour la plupart chargés de leur parasite, l'Arceuthobium Oxycedri Marsh.-Bieb., dont la végétation touffue et d'un vert sombre semble, de loin, étre un revétement de mousse. Nous arrivons enfin, aprés bien des détours, auprés d'un ruisselet qui marque le lieu du campement; non loin de là, quelques Arabes font rótir, devant un brasier, le traditionnel mouton du repas indigène, embroché d'une branche d'arbre, tandis que le couscouss mijote dans une marmite. Pendant les derniers appréts du déjeuner, nous faisons, à pied, l'ascension du pic culminant, par un sentier en lacet, fort bien aménagé à notre intention par les soins de l'administration des foréts. C'est là que commence l'herborisation. La saison peu avancée et l'altitude à laquelle nous sommes (le djebel Tougour ayant 2100 métres) ne nous permettent d'observer qu'une flore toute printanière. Nous récoltons successivement sur les pelouses ou sous bois les espèces suivantes : Cerastium Boissieri Gren. Senecio humilis. Cerastium atlanticum Dur. Saxifraga carpetana Boiss. et Reut. Erinacea pungens Boiss. Bellis silvestris var. atlantica. Saxifraga tridactylites. Ferula communis. Bupleurum spinosum (non fleuri). Arceuthobium Oxycedri. Myosotis strieta. Polycarpon Bivonæ J. Gay. Erysimum grandiflorum Boiss. et Reut. Alyssum serpyllifolium Desf. Rumex tuberosus. Alyssum atlanticum Desf. Thlaspi perfoliatum. — Tineanum Huet. Veronica agrestis. — arvensis tar. atlantica. Ononis cenisia. Arabis verna. Cerastium brachypetalum. Veronica præcox. Hutchinsia petræa. Arabis parvula L. Dufour. Cardamine hirsuta. Vicia lathyroides. Thapsia villosa (non fleuri). Romulea Bulbocodium var. dioica Batt. Gagea fibrosa Ræm. et Sch. Sinapis pubescens. Asphodelus luteus. Medicago Cupaniana Guss. Muscari atlanticum Boiss. et Reut. Holosteum umbellatum. Rhamnus myrtifolia Willk. Erodium montanum Coss. Salvia Aucheri Benth. (non fleuri). Apium Petroselinum (spontané, non fleuri). Ruscus aculeatus. Poa bulbosa var. vivipara. Sur les roches qui avoisinent le sommet on trouve, abondamment Draba hispanica Boiss. var. 8. longistyla Batt. Du sommet même du djebel Tougour, on jouit d’une vue panoramique superbe sur les Hauts-Plateaux, bornée au Sud par les nombreux chai- ARBOST. — HERBORISATION A LAMBÈSE. XCIII nons de l'Aurés, que domine la masse imposante du djebel Chélia, au Nord par les crétes lointaines des Babors. Une descente rapide nous ramenait au lieu du campefnent, où un repas mi-européen, mi-arabe nous était servi, gràce à l'obligeance de M. l'Inspecteur des foréts qui s'était gracieusement occupé de tous les détails, en mettant de plus son personnel à la disposition de la Société. Comme la montée s'est faite à cheval et sans herboriser, la descente s'effectue à pied jusqu'à la maison forestière pour nous permettre d'ex- plorer les bois et les rochers. Nous revoyons la plupart des plantes que avons cueillies plus haut, et en outre: Linaria reflexa Desf. var. Bupleurum montanum Coss. — virgata Desf. Paronychia capitata. Lamium longiflorum Tenore. Erysimum Kunzeanum Boiss. et R. Astragalus Glaux. Astragalus caprinus L. — geniculatus Desf. Acanthyllis tragacanthoides Pomel. Taraxacum lævigatum DC. Scilla hemisphærica Boiss. et Reut. Arabis auriculata. Phalangium algeriense Boiss. et Reut. lberis Pruitii. Paronychia aurasiaca Webb. Centaurea pullata. Trigonella gladiata Stev. Arabis pubescens Poiret. Tulipa Celsiana var. cuspidata Regel? Anacyclus Pyrethrum Cass. Asphodelus microcarpus Salzm. Evax pygmæa. Ornithogalum bæticum Boiss. Anthemis pedunculata Desf. Asphodelus luteus. A la maison forestière, nous reprenons nos montures et rentrons à Batna après une agréable et laborieuse journée. RAPPORT SUR L'HERBORISATION FAITE PAR LA SOCIÉTÉ, LE 27 AVRIL, A LAMBÈSE ; par M. J. ARBOST (1). Notre Société, si nombreuse encore la veille, est bien réduite aujour- d'hui pour la derniére herborisation de la session; deux voitures suffisent pour nous transporter à Lambése, qui n'est qu'à 14 kilomètres de Batna; nous y arrivons à dix heures du matin. moe Conduits par M. l’Inspecteur des forêts, qui a bien voulu aujourd’hui encore nous servir de guide, nous mettons pied à terre près du Preto- rium romain dont les murailles sont encore debout et abritent une (1) Ont pris part à cette herborisation : M. l'Inspecteur des forêts, M™ et M. Arbost, MM. Battandier, Cadix, Chevallier, Dumée, D" Gontier, Guignard, Howse, de Jaczewski et Trabut. XCIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. certaine quantité de débris de statues et de pierres funéraires, aux sculptures frustes ou raffinées, derniers restes d’une ville, sans doute immense, à en juger par l'éloignement de divers monuments. On nous fait visiter prés de là une belle mosaique parfaitement reconstituée. Sur les ruines trés nombreuses qui entourent le Pretorium et dont il ne reste que les substructions, nous faisons une petite cueillette des espéces suivantes : Malva silvestris (forme à grandes fleurs). Vulpia cynosuroides Desf. Ajuga Chamæpitys. Helianthemum niloticum var. brevipes Cosson. Asterothrix hispanica DC. Salvia clandestina. Alsine montana Fenzl. Avena barbata Brot. Scandix australis. — Pecten-Veneris. Nardurus unilateralis var. aristata Cosson. Medicago minima. Lathyrus Cicera. La plaine herbeuse dans laquelle se trouvent les ruines est caracté- risée par une abondante floraison des espèces suivantes: Diplotaxis muralis, D. erucoides, Euphorbia helioscopia, Papaver Rhœas, Reme- ria hybrida, Adonis estivalis, Borrago officinalis L. Nous remontons en voiture et, aprés avoir contourné l'enceinte immense de la maison de détention, nous traversons le village pour descendre auprès du cimetière : les routes sont bordées des touffes sombres de Euphorbia luteola Cosson et Durieu; sur les talus, l'Othonna cheirifolia aux feuilles charnues dresse ses capitules dorés. Les friches environnantes sont émaillées des brillantes corolles du Ranunculus chæ- rophyllos. Un sentier qui gravit la colline, au milieu de prairies couvertes de fleurs, nous conduit auprès des ruines d’un aqueduc romain; une source abondante et limpide nous invite à choisir cet emplacement pour prendre notre repas, nous serons d'ailleurs à l'ombre du temple et sous la protection d'Esculape. Nous avons récolté dans les prairies avoisinantes : Vicia calcarata var. Cossoniana Batt. | Centaurea pullata (à fleurs blanches ou Hippocrepis scabra DC. Anthemis tuberculata Boiss. Ranunculus repens. Vicia amphicarpa Dorth. Echinospermum patulum Lehman. Scabiosa daucoides Desf. (non fleuri). rosées). Ranunculus rectirostris Coss. et Dur. Silene bipartita Desf. Carduus pteracanthus Durieu. Sisymbrium crassifolium Cavan. Ornithogalum bæticum Boiss. Continuant Pherborisation, nous atteignons des bois taillis de Chênes verts au milieu desquels croissent, en fait d’arbrisseaux, les Juniperus Oxycedrus et phænicea L. et le Rhamnus Alaternus. TRABUT. — HERBORISATION A AIN M'LILA. XCV La flore herbacée est rare et clairsemée en cette saison; néanmoins nous pouvons noter : Rhaponticum acaule DC. Linaria virgata. Coronilla minima. — reflexa. Viola parvula Tineo. Selinopsis fœtida Coss. et Dur. Erysimum Kunzeanum Boiss. Tetragonolobus siliquosus. Anacyclus Pyrethrum. Acanthyllis tragacanthoides Pomel. Salix pedicellata Desf. Bivonea lutea DC. Carex divisa. Cerastium dichotomum. Astragalus caprinus. Lamium longiflorum Tenore. Sarothamnus Balansæ Boiss. et Reut. | Petasites fragrans Presl. Erinacea pungens Boiss: Nasturtium Munbyanum Boiss. Arabis parvula L. Dufour. Apium Petroselinum. Brassica Gravinæ Tenore. Cerastium brachypetalum. Thlaspi perfoliatum. Geranium Robertianum. Hutchinsia petræa. Reseda Duriæana Gay. Linaria: simplex. À Lambése nous retrouvons les voitures qui nous raménent à Batna. RAPPORT SUR UNE HERBORISATION A AIN M'LILA; par M. L. TRABUT. Les plaines élevées de la province de Constantine présentent une remarquable uniformité d'aspect, mais la flore en est cependant riche en espèces indigènes; les stations y sont de natures fort différentes. Ce sont des terrains secs et rocailleux, des terres arables reposant sur une couche de travertin; ou bien, dans les points déclives, les eaux accu- mulées forment des chotts ou de simples petits marais plus ou moins salés. Ces cuvettes sont remarquablement fertiles, celle de M'lila en est un bon exemple; pendant tout l'été le pâturage y est abondant, mais il serait bien facile d'augmenter la valeur de ces terres en limitant l'espace énorme occupé par les Juncus maritimus et multiflorus et autres plantes inutilisables. Le 28 avril, mon collègue et ami Battandier et moi, descendions à la Station de M'lila à notre retour de la session extraordinaire de Biskra ; notre herborisation d'une journée a été limitée aux environs du village et nous a permis de récolter d'abord à la gare, sur la voie, un Allium à feuilles enroulées en tire-bouchon qui, cultivé, a fleuri et est devenu FA. tortifolium, et dans le marais : Capsella procumbens. Tetragonolobus siliquosus. Frankenia pallida. Silene rubella. XCVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Carduncellus rhaponticoides Coss. etj Sphenopus divaricatus. DR. Festuca Lolium. Plantago chottica Pomel. Atropis tenuifolia. Statice delicatula. — distans. Atriplex parviflora. Lygeum Spartum. Suæda fruticosa. Phalaris minor. Salsola vermiculata. Juncus Gerardi. Juncus Gerardi. — multiflorus. Alopecurus pratensis. Dans les parties sèches, les plantes en fleur sont très abondantes. A cette saison notons, parmi les plantes caractéristiques de la région : Eryngium campestre. Trigonella polycerata var. laciniata. Othonna cheirifolia. Avena clauda. Thapsia garganica. Schlerochloa dura. Carduncellus Choulettianus Pomel. Salvia patula. Onopordon macracanthum. Alkanna tinctoria. Phlomis Herba-venti. Matthiola lunata. Centaurea acaulis. Fumaria [micrantha] cerefolia. Diplotaxis erucoides. Marrubium Alysson. Glaucium phæniceum. Camelina silvestris. Adonis æstivalis. Reseda Duriæana. Helianthemum brevipes. Solenanthus lanatus var. Valerianella chlorodonta. Carduncellus atlanticus. — stephanodon. Astragalus Stella. Paronychia aurasiaca. Asphodelus acaulis. — nivea var. macrocarpa. Malva ægyptiaca. Stipa barbata. Anacyclus Pyrethrum. Silene nocturna. Vulpia incrassata. Muscari atlanticum. Hypecoum Duriæi. Taraxacum lævigatum. Stipa gigantea. Plantago albicans. Leontodon hispanicum. Calamintha graveolens. Carduus pteracanthus. Trigonella polycerata. Silybum eburneum. Le 9 juillet, j'ai eu l’occasion de passer environ deux heures à M'lila; ce qui m'a permis d'ajouter à la liste précédente : Agropyrum rigidum trés abondant et formant, avec le Lepturus filiformis, Y Atropis distans, l'Hordeum murinum, un fourrage abondant; sur le bord des ruisseaux, le Selinopsis fætida. Mais mon attention s’est surtout portée sur l'Éry- thrœæa ramosissima peuplant tout le marécage d'innombrables fleurettes roses; dès les premiers pas je distinguai deux formes très différentes dans cette espèce déjà connue par son polymorphisme : une forme à grandes fleurs, et une autre à fleurs minuscules. Je pensais un moment me trouver en présence de deux espèces bien distinctes, tellement ces carac- léres se montrent constants et sans intermédiaires sur des milliers d'in- dividus. En les examinant de plus prés, je reconnus bien vite que toutes DOUMET ADANSON. — ESPÈCES RÉCOLTÉES A BISKRA ET OUARGLA. XCVII les petites fleurs violacées ou rose pâle étaient isogames, tandis que les grandes fleurs brillantes étaient anisogames. La fécondation directe paraît être la règle chez la variété parviflore isogame, tandis que la forme grandiflore est organisée pour la fécondation croisée. Il y a donc là, en présence, deux races qui different surtout par leur physiologie, puis qu'elles sont adaptées à deux modes différents de pollinisation, dont l'un ne nécessitant pas l'intervention des insectes explique la réduction de la corolle. LISTES DES ESPÈCES RÉCOLTÉES OU NOTÉES par M. DOUMET-ADANSON, DU 25 AVRIL AU 7 MAI 1892, ENTRE BISKRA ET OUARGLA (1). 1° DE BiskRA A TOUGOURT. — Savignya longistyla, Eremobium lineare, Lonchophora capiomontana, Monsonia nivea, Erodium pulverulentum, Fagonia sinaica, Haplophyllum tuberculatum, Lœflingia hispanica, Paronychia nivea, P. Cossoniana, Herniaria fruticosa, Zygophyllum album, Z. cornutum, Peganum Harmala, Nitraria tridentata, Astragalus gyzensis, Ononis serrata, Ammodau- cus leucotrichus, Cyrtolepis alexandrina, Anacyclus clavatus, Pyrethrum fusca- tum, Nolletia chrysocomoides, Tanacetum cinereum, Ifloga Fontanesii, Arte- misia Herba-alba, Anvillea radiata, Atractylis flava, A. prolifera, Nonnea micrantha, Lithospermum callosum, Heliotropium undulatum, Plantago ciliata, P. albicans, Limoniastrum Guyonianum, Statice pruinosa, Echinopsilon muri- catus, Traganum nudatum, Ephedra alata ? (vel fragilis), Cutandia memphitica, Erythrostictus punctatus, Asparagus albus, A. horridus, Aristida pungens, Gyrophragum Delilei (Champignon). 2° ENTRE TOUGOURT ET OUARGLA. — Henophyton deserti, Matthiola livida, Malcolmia ægyptiaca var. linearis, Moricandia cinerea, Sisymbrium pendulum, Savignya longistyla, Reseda stricta, R. arabica, Helianthemum sessiliflorum, H. ellipticum, Randonia africana, Frankenia pulverulenta, Silene nicæensis, (1) Ouargla est à 400 kilomètres au sud de Biskra. Le but de ce rapide voyage entrepris aprés la session était moins de récolter des plantes dans une contrée déjà suffisamment connue au point de vue botanique que de fournir à notre confrère l'occa- sion de se rendre compte par lui- méme des dissemblances ou des affinités qui peuvent exister, au point de vue de la nature du pays et des caractères généraux de la végé- tation, entre cette région saharienne de l'Algérie et celle du sud de la Tunisie qu'il avait précédemment explorée. Ainsi s'explique la brièveté des listes de plantes ré- coltées ou notées dans ces conditions: elles sont extraites d'une relation complète de son voyage dont l'auteur a bien voulu nous communiquer le manuscrit et qui doit être publiée dans la Revue scientifique du Bourbonnais dirigée par M. Ernest Olivier. (Ern. M.) T. XXXIX. G XCVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Monsonia nivea, Erodium glaucophyllum, Fagonia glutinosa, F. frutescens, Polycarpæa fragilis, Gymnocarpus decandrus, Retama Retam, Genista Saharæ, Astragalus Gombo, Anthyllis Henoniana, Neurada procumbens, Ammodaucus leucotrichus, Mesembryanthemum (sp.), Deverra chlorantha, Nolletia chrysoco- moides, Senecio coronopifolius, Anthemis monilicostata, Tanacetum cinereum, Ifloga Fontanesii, Centaurea furfuracea, Amberboa Omphalodes, Rhanterium adpressum, Atractylis flava, A. prolifera, A. microcephala, Tourneuxia variifolia, Catananche arenaria, Spitzelia Saharæ, Zollikoferia chondrilloides, Z. squar- rosa, Scorzonera undulata, Echium humile, Echiochilon fruticosum, Arnebia decumbens, Statice pruinosa, Limoniastrum Guyonianum, Plantago ciliata, P. Psyllium, Scrofularia Saharæ, Linaria fruticosa, Euphorbia Guyoniana, Atriplex dimorphostegia, Caroxylon tetragonum, Echinopsilon muricatus, Cal- ligonum comosum, Haloxylon articulatum, Anabasis articulata, Cornulaca monacantha, Thymelea hirsuta, Th. microphylla, Aristida floccosa, A. pungens, Cyperus conglomeratus, Ephedra fragilis?, Erythrostictus punctatus, Scilla ?, Dipcadi serotinum, Asphodelus pendulinus, Ruppia maritima (vel R. rostel- lata), Chara fœtida. RAPPORT DE M. GERBER SUR LA VISITE FAITE PAR LA SOCIÉTÉ AU JARDIN D'ESSAI DU HAMMA, PRES D'ALGER. Le jardin du Hamma, situé à l'est d'Alger à une demi-heure de la ville, est une ancienne pépinière du Gouvernement, ayant servi à l'ac- climatement en Algérie des plantes exotiques utiles à la colonisation. Créé par M. Hardy, le Jardin d'essai est resté sous la direction de cet habile horticulteur de 1844 à 1868, époque à laquelle remonte la con- cession de cet important établissement à la Compagnie algérienne. Situé sur le bord dela mer, défendu contre les vents chauds du Sahara par une colline, ce jardin jouit d'une certaine égalité de température et d'une humidité atmosphérique qui le rendent sans rival pour la culture des plantes des pays chauds. Aussitót la grille franchie, on se sent transporté dans un monde incon- nu. Les flores de tous les pays tropicaux y sont largement représentées - par des types croissant là, avec autant d'aisance et d'ampleur que dans leurs pays respectifs. Les plantes ayant les mémes exigences sont réunies, groupées dans les parties du jardin où elles peuvent rencontrer toutes les conditions favorables à leur développement. Il résulte de cette disposition des végétaux que l'oeil est agréablement GERBER. — LE JARDIN DU HAMMA. XCIX surpris à chaque instant par un changement de décors, et la vue par des horizons nouveaux. De la maison du directeur part une immense et magnifique allée de Phœnix dactylifera alternant avec des Livistona chinensis, des Dra- cena Draco et canariensis. Cette allée aboutit à la mer par une place de Phenix dactylifera indiquant l'emplacement d’où Charles-Quint assista à la destruction de sa flotte. Ces Dattiers émettent de leur base uh grand nombre de racines adven- tives qui, restant courtes et en quelque sorte à l'état de vie latente, simulent une surface cylindrique couverte de boutons. Quand la sécheresse est trop forte, les Dattiers meurent par leur base; on coupe cette base, et le Dattier enterré prend une nouvelle vigueur. Cette opération, journalière dans le Souf, a été pratiquée sur divers arbres du Hamma. Sortons un peu de cette allée; nous entrons dans une véritable forét de Palmiers géants où des individus de tous les continents se coudoient. Quel étonnement pour eux d'étre ainsi en société, ces Palmiers dont le caractére est de former des foréts, il est vrai, mais à une seule essence, chaque espéce généralement n'empiétant pas sur le territoire d'une autre! Le centre de cette forêt est formé par plusieurs Jubæa spectabilis, au tronc lisse, de 17,50 de diamètre et de 10 mètres de haut. Si l'on compare à ces géants le Jubæa des serres du Muséum de Paris et celui de la villa Thuret à Antibes, on comprend l'influence du milieu et du climat sur le développement des individus. Non loin de là, des Oreodoxa regia au stipe superbe, terminé à 10 métres de haut par une magnifique couronne de palmes vertes, au-dessus d'une première couronne de feuilles desséchées et pendantes. Par-ci, par-là, se mélent des Cocos australis, flexuosa, insignis, des Diplothemium, de nombreux Phanix possédant chacun une histoire, quelquefois politique. Citons au hasard le père Thiers, Palmier donné par le directeur du jardin botanique de Kew, prés de Londres, à M. Thiers. Ce Palmier, volé lors des événements de 1871 et aussitôt rejeté comme trop embarras- sant, était alors tout petit, sur le bureau de Thiers, dans un magnifique vase de Sévres. Aprés quelques vicissitudes, il fut envoyé au Hamma où il est devenu un arbre légendaire. Un Arenga saccharifera, haut de 4 mètres, semble mort. Il n'a pas fourni de nouvelles feuilles depuis cinq ans. Quelques squelettes épi- neux de palmes pendent le long de son stipe, qui plus bas ne porte que des gaines. La vie s'est réfugiée dans l'appareil floral. Une grande C SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL. 1892. inflorescence terminale a apparu; puis se sont suecédé des inflorescences latérales, à l'aisselle des gaines, de haut en bas; deux ou trois régimes commencent à écarter les gaines les plus inférieures ; puis l'arbre, ayant assuré la conservation de l'espéce, ne tardera pas à mourir. A côté se trouvent de beaux Caryota urens et excelsa au feuillage assez spécial, des Phychosperma Alexandra, Corypha Gebanga et australis, etc., etc. Non loin de cette forét tropicale dont je ne puis énumérer toutes les espèces, on rencontre un grand nombre d'hybrides très intéressants de diverses espéces de Palmiers, hybrides fixes, se perpétuant par graines. Malheureusement les pinnules et les palmes de beaucoup de ces hybrides cassent facilement, ce qui en fait de mauvaises espéces com- merciales. Des Cocos Datyl trés gros, trés élevés, émettent à leur base des racines adventives soulevant l'écorce du stipe, qui tombe en grosses écailles. Avant d'abandonner les Palmiers qui constituent la partie principale de ce jardin, allons visiter la culture des jeunes Dattiers et Cocos. Pour diminuer l’action actinique du soleil sur les jeunes individus, on sème des Haricots et l'on plante des Bananiers. Les Haricots fournissent l'ombre la première année; la seconde année, ce sont les Dananiers qui agissent efficacement. Enfin ces cultures sont entourées d'un treillage de stipes de Rhapis flabelliformis, que l'on cultive spécialement à cet effet au Hamma. Perpendiculairement à la grande allée de Dattiers, on rencontre une admirable allée de Bambous de l'Inde dépourvus d'épines; ce ne sont donc pas des Bambusa arundinacea, mais des B. macroculmis. Citons encore les B. viridis, glaucescens, vittata, cette dernière ayant un chaume à raie verte sur fond jaune. De là nous passons à l'allée des Ficus Roxburghii ou Figuiers des Banyans. Des branches aériennes on voit pendre une quantité de racines adventives gréles jusqu'au moment où elles atteignent le sol, prenant alors un développement énorme et formant bientót un nouveau tronc. Les Ficus levigata, nitida, etc., qui avec les F. Roxburghii émet- tent le plus de racines adventives, sont également représentés au Hamma, ainsi que le Ficus Sycomorus d'Égypte dont le bois servait à faire des sarcophages. Une humidité assez grande est nécessaire pour que les racines adven- tives des Ficus puissent se développer; voilà pourquoi ces mémes arbres, utilisés le long des routes ou dans les squares d'Alger, en sont dépourvus. GERBER. — JARDIN LANDON ET OASIS DE BISKRA. CI L'allée des Platanes ne le cède en rien comme majesté aux allées précédentes. Un volume serait nécessaire pour parler de toutes les plantes inté- ressantes d'un pareil jardin; aussi nous ne pouvons que glaner par-ci, par-là. La belle collection de Bombacées nous offre surtout le Chorisia speciosa au tronc épineux, cultivé souvent en Europe sous le nom de Bombax Ceiba ou fromager, alors que les Bombax ont un tronc lisse. Admirons encore : la forêt de Yucca Draconis, le massif de Strelitzia regine et augusta; la première espèce, petite, à belles iuflorescences jaunes; la seconde, du Cap, géante. Le magnifique groupe des Cycas est situé en un point d'ou l'on a une vue féerique limitée par de hauts Palmiers. Des Agave, des Cactées (Cierges, Opuntia) nous présentent des formes géantes. Dans le cóté Est du jardin, nous nous trouvons au milieu d'Araucaria dont quelques-uns, Araucaria excelsa, ont jusqu'à 35 mètres de haut; puis viennent de nombreux Casuarina à feuilles ressemblant beaucoup à celles des Pins. - Plus loin sont une belle collection d’Araliacées, deux magnifiques pieds d'Euphorbia canariensis arborescents et ramifiés, un joli groupe de Croton. Enfin, pour clore cette énumération, citons le Camphrier, le Ravenala, et le Ferdinanda eminens, Composée arborescente de 6 métres de haut portant un véritable dóme de Marguerites. Qu'il me soit permis, en terminant ce Rapport, de remercier M. Rivière, le savant directeur du Jardin d'essai, qui, malgré ses nombreuses occu- pations, a bien voulu nous montrer lui-même, avec une extrême com- plaisance, les richesses scientifiques accumulées dans le Hamma. RAPPORT DE M. GERBER SUR LA VISITE FAITE PAR LA SOCIÉTÉ AU JARDIN LANDON ET A L'OASIS DE BISKRA. A l'est de Biskra, aprés avoir traversé le village négre, on arrive au jardin Landon, bien connu des touristes. C'est un véritable Éden, tranchant d'une facon saisissante avec la végé- tation réduite du désert environnant. l Les allées que nous foulons, formées de sable fin de la région, CH SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. exemptes de mauvaises herbes, rendraient jaloux nos jardiniers des plus somptueux squares parisiens. Grâce à l'ombrage épais des touffes énormes de Bambous et de Figuiers exotiques qui croissent là avec une vigueur inouie, on respire enfin, en franchissant le seuil de la propriété, un air frais et bien- faisant. Dans ce jardin dessiné à l'anglaise serpente un ruisseau dérivé de l'oued Biskra, que de gracieux ponts rustiques permettent de franchir. Cà et là, des échappées délicieuses flattent l'oeil et prouvent que l'archi- tecte était réellement artiste. La propriété est limitée de toutes parts par une haie de diverses essences, où le Ficus nitida, les Citronniers et les Agaves se trouvent agréablement mélangés; des Dattiers les accompagnent, baignant leurs pieds dans l'eau vive des ruisseaux et dominant par leur taille élevée la (rondaison des végétaux environnants. Les principaux, parmi ces der- niers, sont: Ficus religiosa, Ficus bengalensis, Ficus Roxburghit, Ficus Sycomorus. C'est, en somme, un coin du jardin du Hamma avec ses plus belles espéces de végétaux que l'on retrouve ici. Tous ces Ficus, en effet, prennent ici un développement considérable. A côté, une Pro- téacée australienne, vraie trouvaille pour l'Algérie, le Grevillea rousse s'élève majestueusement ; il est couvert de grappes de fleurs jaune d'or. Çà et là le Casuarina Cunninghamiana, au feuillage si léger et à port de Conifére, domine aussi les arbres environnants. Les Eucalyptus font triste mine ; la chaleur des étés de Biskra les désoriente un peu. De haute taille aussi, se voit une curieuse Bignontacee arborescente américaine, le Jacaranda mimoswfolia, située au voisinage de l'Albizzia Lebbek. Puis viennent de beaux Palmiers : Sabal Adansoni, Sabal Palmetto, Cocos Romanzowiana, Latania borbonica. Les Schinus Molle, vulgairement Poivrier, que nous rencontrons invariablement dans les villas de la côte de Provence et de Nice, jettent une note triste par leur feuillage de Saule pleureur. Le sous-bois est garni d’essences plus humbles, mais non moins étoffées : des Melaleuca, des Grenadiers, des Jasmins de diverses espèces, des Orangers; puis viennent Tecoma capensis, Adhatoda, Imperata cylindrica. Faisant opposition aux arbrisseaux ou herbes à feuillages plus 0U moins léger, des buissons de Yucca aloefolia et d'Agaves à feuilles réduites sont gracieusement disposés. Des Rosiers Thés et Banks sont partout grimpants. Y a-t-il un jardin en Algérie sans au moins un pied de Bougam- villea? Cette merveilleuse Nyctaginée américaine se retrouve à Nouméa; GERBER. — JARDIN LANDON ET OASIS DE BISKRA. Ci aux Antilles et dans tout le bassin méditerranéen. Un des pavillons du jardin Landon est littéralement étouffé par cette liane aux bractées florales éclatantes. Deux ou trois Bignoniacées grimpantes, Pyrostegia ignea, Phedran- thus Lindleyanus, s'élancent dans les arbres, et les mettraient à mal, si l'on ne tempérait pas leur vigueur compromettante. ' En cheminant par les sentiers ombreux, on aborde un coquet pavillon rustique. Pénétrons-y : c'est le plus somptueux buen reliro de nos demeures princières. Des sofas, des tapis moelleux nous invitent au repos; mais empressons-nous d'en sorlir, car l'accoutrement des bota- nistes n'est pas en harmonie avec les splendeurs de la salle couverte de riches panoplies et possédant un grand nombre d'objets d'art d'un grand prix. Dans la partie du jardin en contre-bas qui nous reste à visiter, on voit que tout n'est pas fait ici seulement pour le plaisir des yeux ; l'utile dulci d'Horace est réalisé. Des arbres à fruits s'y rencontrent, et des légumes aussi. Les premiers sont fort limités. L'Abricotier seul y vient comme en Arménie. On le trouve d'ailleurs dans toutes les oasis, et ses fruits entrent presque toujours dans les quelques ragoüts journaliers des Arabes. Mais pourquoi faut-il que ce soit l’Abricotier sauvage à petits fruits qu'on rencontre invariablement? Quant au Goyavier (Psidium piriferum), il y mürit bien ses fruits. En ajoutant les Orangers, les Citronniers et quelques variétés de Vignes qui s'accommodent du régime saharien, on a, avec le Dattier, les seuls arbres à fruits sur lesquels on puisse compter à Diskra. A l'ombre des Palmiers et de quelques autres arbres, on obtient, grâce à des arrosages fréquents, la plupart de nos légumes d'Europe : Choux, Artichauts, Laitues, Romaines et méme des Betteraves; mais ces derniéres plantes, comme les Carottes, ont besoin d'étre surveillées, «ar elles montent souvent et fleurissent sans former la racine charnue des plantes bisannuelles. Le Persil et les Oignons sont trés mal prisés des Arabes et viennent bien à Biskra. En quittant ce lieu enchanteur, nous regrettons de n'y pas rencontrer son propriétaire pour lui faire part de notre impression et le remercier, au nom de la Société botanique, du bon souvenir que nous garderons de cette visite. Au retour, le long des murs en terre du vieux Biskra, on recueille quelques espéces intéressantes : CIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Scorpiurus sulcata. Spergularia media. Piptatherum multiflorum. Sphenopus divaricatus. Beta macrocarpa. Medicago ciliaris. Adonis microcarpa var. dentata. Silene rubella. Frankenia pallida. Cressa cretica. Solanum miniatum. Vicia calcarata. Cyperus olivaris. Cynoglossum cheirifolium. SUR LES ALGUES D'EAU DOUCE RÉCOLTÉES EN ALGÉRIE PENDANT LA SESSION DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE EN 1892; par M. €. SAUVAGEAU. Les plantes phanérogames qui croissent en Algérie commencent à être bien connues, grâce aux nombreuses explorations dont elles ont été l'objet depuis l'époque de la conquête. Leur étude devait en effet tenter les botanistes, car la variété du climat y favorise le développement d'espèces des stations les plus diverses, dont la connaissance entrainait d'intéressantes comparaisons avec la flore du continent européen. Par contre, les plantes eryptogames ont été jusqu'ici trés délaissées; les Algues marines ont bien été le sujet de quelques Mémoires, mais les Algues d'eau douce ne paraissent pas avoir été étudiées ailleurs que daus le travail déjà ancien de Montagne. L'intérét qui se rapporte à leur étude et à la connaissance de leur distribution géographique ne le cède cepen- dant en rien à celui que présentent les plantes plus élevées en organi- sation, et il est permis de supposer que la flore algologique algérienne offrira aux chercheurs un ensemble d'une richesse comparable à celui que les phanérogamistes nous ont révélé. Montagne (1), dans le travail que nous venons de citer, donne la des- cription des Algues récoltées durant plusieurs années par Durieu ; elles ont, par conséquent, été déterminées et étudiées d’après des échantillons d'herbier. Les Algues d'eau douce proviennent toutes de points situés aux environs des ports de la cóte, tels que Oran, Alger, Bougie; Phi- lippeville, Bône, la Calle, Tunis, ou peu éloignés du littoral, comm les environs de Constantine. Dans la liste donnée par cet auteur, Ja (1) Montagne, Flore d'Algérie; Acotylédones,in Exploration scientifique de l'Algérie pendant les années 1840, 1841, 1842, par Bory de Saint-Vincent et Durieu de Maison neuve. ; SAUVAGEAU. — ALGUES RÉCOLTÉES EN ALGÉRIE. CV relevé les 38 espèces d’eau douce suivantes, les Diatomées non com- prises : Palmella cruenta Ag. (Porphyridium cruentum Nüg.). Anabena thermalis Bory. (Leptothrix lamellosa Kütz.). Anabæna allantospora Montag. (Anabena variabilis Kütz.) . Rivularia Duriæi Montag. Oscillaria nigrescens Bory. Oscillaria viridis Vaucher. Oscillaria subfusca Vaucher. Oscillaria rupestris Ag. Oscillaria papyrina Ag. Oscillaria tenioides Bory. Lyngbya muralis Ag. (Schizogonium). Hassallia byssoidea Berk. Hydrodictyon utriculatum Roth. Zygogonium ericetorum Kütz. Zygnema elongatum Ag. Zygnema deciminum Ag. Zygnema nitidum Ag. Thwaitesia Duriæi Montag. (Zygnema stellinum Ag.). Bulbochete setigera Ag. Conferva mammiformis Montag. (Chlorotylium mammiforme Kütz.). Conferva nigricans Roth. (Cladophora). Conferva fracta Fl. Dan. (Cladophora). Conferva capillaris Linn. (Cladophora). Conferva crispata Woth. (Cladophora). Conferva glomerata Linn. (Cladophora). Conferva verrucosa Ag. OEdogonium vesicatum Link. Draparnaldia plumosa Ag. Lemanea fluviatilis ^g. Tetraspora lubrica Ag. Compsopogon ceruleus Montag. Vaucheria ornithocephala Ag. Vaucheria cespitosa DC. Vaucheria sessilis DC. Vaucheria Dillwynii Ag. Vaucheria dichotoma Lyngb. Batrachospermum atrum Harv. Batrachospermum moniliforme Roth. Peut-étre méme cette liste de 38 espéces devrait-elle étre réduite, car les genres Zygnema, Conferva et Vaucheria en fournissent une forte proportion, et l'on sait combien leurs espèces sont difficiles à déterminer sur le sec en l'absence d'organes reproducteurs. CVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Je ne connais pas d’autre travail sur les Algues terrestres ou d'eau douce d'Algérie et de Tunisie. D'autre part, MM. de Toni et Levi, dans leurs Mémoires sur les Algues de Tripoli, ont étudié uniquement les espéces marines (1). Nous sommes mieux renseignés sur la flore algo- logique d'eau douce du Maroc, grâce à la publication récente, par M. Bornet (2), des Algues qui furent recueillies autrefois par Schousboe dans ce pays. Sur un ensemble de 291 espèces, j'en ai relevé 30 ter- restres ou d'eau douce récoltées dans les fossés et les eaux stagnantes ou suintantes, et encore ces 30 espèces ne peuventelles donner qu une idée incompléte de la flore du Maroc, car toutes proviennent des envi- rons immédiats de Tanger. Ce sont les suivantes, dont quelques-unes sont les mêmes que celles de Durieu : Gleothece membranacea (Rabenh.) Born. Oscillatoria fundamentata Schousb. Oscillatoria natans Schousb. Oscillatoria protensa Schousb. Oscillatoria spec. Schousb. Ces quatre espèces d'Oscillaires sont seulement mentionnées par M. Bornet, par suite de l'absence d'échantillons dans la collection de Schousboe. Lyngbya ochracea Thur. Nostoc carneum Ag. Nostoc gelatinosum Schousb. Nostoc commune Vauch. Œdogonium crispum Wittrock. Œdogonium cardiacum Wittrock. Sphæroplea annulina Ag. Ulothrix oscillatorioides Bornet. Draparnaldia glomerata Ag. Stigeoclonium tenue Kütz. Cladophora glomerata Kütz. : Vaucheria Thuretii Woronin; cette espéce croit sur le bord d'un ruisseau, où le flot la recouvre à haute mer. Vaucheria Dillwynii Fl. Dan. Tetraspora gelatinosa Ag. Tetraspora lubrica Ag. Tetraspora fuscescens A. Braun. Protococcus viridis Ag. Mougeotia genuflexa Ag. (1) G.-B. de Toni et D. Levi, Pugillo di Alghe tripolitane (Rendiconti ee Accademia dei Lincei, Rome, 1888) et G.-B. de Toni, Secondo pugillo di Alghe tr'P litane (Ibid., 1899). Aiterranée (2) Les Algues de P. K. A. Schousboe récoltées au Maroc et dans la Modi Sc de 1815 à 1829, et déterminées par M. Ed. Bornet (Mém. de la Soc. nation. des 2° nat. et math. de Cherbourg, t. XXVIII, 1892). SAUVAGEAU. — ALGUES RÉCOLTÉES EN ALGÉRIE. CVII Zygnema cruciatum Ag. Spirogyra porticalis Cleve. Spirogyra decimina Kütz. Closterium Ehrenbergii Meneghini. Closterium acerosum Ehrenberg. Audouinella chalybea Bory. Batrackospermum moniliforme Roth. Les notions que nous possédons sur la flore algologique d’eau douce de l'Afrique septentrionale sont donc très incomplètes. C'est pourquoi j'ai songé à profiter des excursions organisées par la Société botanique pour récolter quelques Algues ; la liste que je donne plus loin n'a aucu- nement la prétention d’être complète ; elle représente seulement ce que j'ai pu recueillir, en passant, sur les points visités par la Société, pendant les quelques jours de la deuxième quinzaine d'avril qu'ont duré les herborisations, et pendant lesquels nous nous proposions tous la récolte des Phanérogames. Le cercle de Biskra présente cependant des conditions hydrographi- ques toutes particuliéres qui auraient mérité l'organisation d'excursions dansle but spécial d'étudier les Algues. On y rencontre en effet des Sources chaudes, des sources salines, des chotts, dont il serait bien intéressant de connaitre la végétation. J'ai exploré seulement les sources de l'Ain-Biskra, de l'Ain-Oumach et d'Hammam-Salahin, qui figuraient sur notre programme d'excursions, mais je ne me suis pas approché des chotts ; il existe cependant deux grands lacs, qui sont exploités comme salines (chott Tinsilt de 1200 hectares et chott Mzouri de 5000 hectares), situés à 800 mètres d'altitude, au nord d'Ain-Yagout, entre lesquels passe la ligne du chemin de fer de Constantine à Batna, dont les abords seraient faciles et qui proeureraient probablement une abondante mois- son d'Algues, mais je dois me borner à les recommander à l'attention des botanistes. La connaissance des Algues qui habitent ces stations, si curieuses et si spéciales, serait d'autant plus intéressante, que l'on sait maintenant la composition chimique de l'eau d'un grand nombre d'entre elles. : On trouve en effet, dans les Archives de Médecine et de Pharmacie militaires, de nombreuses analyses faites par des pharmaciens de l'armée (1). La liste des Algues qui vivent dans ces eaux de composition variée nous renseignerait utilement sur les conditions biologiques qui (1) L'un d'eux, M. Guillot, en donnant l'analyse des eaux de Sidi-Aissa (à 35 kilom. au sud-est d'Aumale), dit méme y avoir trouvé des Diatomées, des Algues filamen- teuses, et d'autres Algues appartenant aux genres Chlamydococcus et Pandorina, mais ces deux déterminations me paraissent étre trés approximatives (Guillot, Des eaux de Sidi-Aissa, in Arch. de Méd. et de Pharm. militaires, t. X, 1887). CVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. leur sont le plus favorables. Avant d'énumérer les espéces que j'ai récol- tées, je donnerai quelques renseignements sur la nature des eaux dans lesquelles elles vivent. Les eaux de l'oued Biskra et de l'Ain-Biskra sont légèrement magné- siennes, mais le chlorure de sodium prédomine sur les autres sels. Elles alimentent la ville, et l'on dit à Biskra que les étrangers qui en font usage s'exposent à la diarrhée et au clou de Biskra ; aussi les engage-t-on, dans les hótels, à boire de l'eau de Saint-Galmier. Toutefois, je dois dire que, durant mon séjour, j'ai toujours bu de l'eau ordinaire, et cela sans en éprouver aucun inconvénient. M. Lahache (1) donne l'analyse suivante de l'eau que l'on boit à Diskra : GR. iii 0,087 par litre. Chlorure de Soum isa ce. 1,200 Azotate de 000808522 eann 0,042 Sulfate de soude... <... ores eui 0102 Sulfate de chaux ......... Rx xd E iE. 0,400 Sulfate de magnésie.. -e (25 DU Carbonate de chaūx-.: ooo roe rod 0,155 Cacbonate de megneésie. 0. 1... oer 0,025 Sihce oou d e ou cU. Ld 0,030 Poids des sels anhydres pour un litre.... 2,262 L'eau de l'Ain-Biskra est chaude à sa source, el, d’après la sensation qu'elle produit quand on en boit, j'estime que sa température doit étre de 30 à 35 de grés. Dans les points où cette eau est chaude, j'ai trouvé seulement une Floridée, l'Audouinella Hermanni, qui formait de volu- mineuses touffes, d'un brun trés foncé, constamment agitées par le courant rapide. Plus loin, l'eau refroidie est distribuée par des seguia dans de petits canaux qui la conduisent dans l'oasis ou au pied des arbres du Jardin de la ville; on y trouve alors plusieurs Algues verles et des Myxophycées. La source thermale d'Hammam-Salahin est située à 6-7 kilomètres au N.-0. de Biskra, tout prés de la montagne du djebel Sfa; les Arabes viennent s'y baigner pour y soigner la plupart des maladies; ses effets paraissent se rapprocher de ceux des eaux d'Uriage, et les médecins militaires y envoient les officiers et les soldats du cercle de Biskra. Son débit est de 4000 métres cubes par vingt-quatre heures. Son eau sort en bouillonnant, et en dégageant de nombreuses bulles de gaz, au centre (1) Lahache, Classification des eaux du terrain quaternaire du déparlement de Constantine (Arch. de Méd. et de Pharm. militaires, t. XIV, 1889). SAUVAGEAU. — ALGUES RÉCOLTÉES EN ALGÉRIE. CIX d'un bassin carré, profond, autour duquel sont disposées des cabines de bain d’où le confortable est totalement absent; elle possède alors une température de 46 degrés. Elle est très limpide, a une couleur verdátre, une odeur assez fortement sulfureuse, un goüt salé, amer, désagréable el une réaction acide; elle exerce, paraît-il, une action purgative. A sa surface, dans le bassin méme de réception, flottent de nombreux flocons mous, glaireux, d'un vert bleuátre foncé par-dessous, d'un gris sale par- dessus, dus à l'Oscillatoria numidica. Quand ils sont en herbier, on dirait une boue grisàtre desséchée ; je n'ai pas reconnu de cristaux de soufre, mais j'en ai obtenu en proportion assez notable par dissolution dans le sulfure de carbone, puis évaporation; le reste de la partie terreuse de cette boue est formé en majeure partie de carbonate de calcium. D’après M. Moissonnier (1), l'eau prise à la source possède à la température de 20 degrés une densité de 1,0027, et sa composition est la suivante : GR. Chlorure de sodium.. =- a or 6,464 par litre. Carbonate de chaux..... Eu a r T 0,369 Carbonate de magnésie.......... a +4 7 03591 SuHAIS de chaux- a. Re 0,857 Sulfate de magnésie ......... RIED 0,198 Sulate de soude... co. 1,230 Shee a PSN ES RES "Pul DEM RS 0,083 Sulfure de sodim. soeurs . 0,014 lode. avr: Vend Sin duos traces Résidu salin anhydre .............. 9,240 Cet auteur ne dit pas la nature des gaz qui se dégagent, mais ils ren- ferment probablement de l'acide carbonique et de l'hydrogène sulfuré. L'eau de la source, après avoir servi aux besoins de l'établissement balnéaire, forme un ruisseau à courant assez rapide, dont les parois sont d'un vert bleuàtre en plus d'un endroit, par suite de l'abondance des Myxophycées qui y vivent; à quelque distance de la source, elle a perdu complétement son odeur sulfureuse. D'ailleurs, c'est seulement sur un parcours de quelques mètres en dehors du mur d'enceinte du bassin que l'on retrouve l'Algue précédente recouverte de précipitations de soufre et de calcaire; plus loin, la flore change, avec Lyngbya nigra, i i À i ili soins de la ville et 1) Moissonnier, Études faites dans le but d'utiliser, pour les besoins bon de bre l'eau de la source thermale Hammam-Salahin (Mém. de Méd., de Chir. et de Pharm. militaires, série II, t. XXXI, 1875). CX SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. en touffes noires, filamenteuses, agitées par le courant, Oscillatoria Okeni et Synechocystis aquatilis, sur le fond du ruisseau. La source appelée Ain-Oumach est située à une dizaine de kilomètres au sud-ouest de Biskra, tout prés de la Montagne de Sable, en plein désert. Son débit est beaucoup moins important que celui d'Hammam- Salahin. Elle émerge en formant un petit ruisseau encaissé à courant trés rapide sur une longueur de quelques métres, puis tombe en une étroite cascade et enfin coule sur une pente faible. M. Doumet-Adanson a bien voulu, sur ma demande, en prendre la température ; elle est de 27 degrés au niveau de la cascade. Les pierres qui garnissent le ruisseau à eau rapide et chaude sont recouvertes d'un tapis pelucheux vert clair ou d'un bleu noiràtre de teinte variable dù au Stigeoclonium thermale, seul ou mélangé à l'Audouinella chalybea et à des Entophysalis, Der- mocarpa, Tapinothrix qui seront décrits plus loin. Une partie de l'eau du ruisseau, au lieu de tomber en cascade, s'écoule dans une petile grotte; les Mousses sur lesquelles elle coule, et les racines qui pendent du plafond de la grotte pour plonger dans l'eau ou arriver à son voisi- nage, sont recouvertes d'un dépót d'un brun velouté, parfois épais de plusieurs centimètres, dur, compact, dont la masse interne blanchâtre est plus ou moins calcifiée; il est formé en grande partie par le Sym- ploca thermalis. Les racines qui descendent gréles, presque filiformes, du plafond de la grotte, sont parfois trés fortement renflées en massue à leur extrémité, par suite de ce dépôt formé par le Symploca et pro- duisent un effet trés pittoresque. En bas, l'eau s'étale en un petit bassin plus tranquille, où les cailloux qui garnissent le fond sont devenus rouges par le développement à leur surface de l'Hildbrandtia rivularis. M. Moissonnier (loc. cit.) ne donne de l'eau de l'Ain-Oumach, prise à la source méme, que l'analyse incompléte suivante : GR. Chlorures.. s v durus o « 0315 pur nine DUHAMEL E LESSE. e gius 1.597 Carbonates... ..... eee IC CE BIN 0,152 Silité ni uiro. MUTUAE E TE 0,004 Matiéres organiques......... (cs. UE De indéterm. Résidu salin... o d 2,128 Les célébres sources d'Hammam-Meskoutine, prés de Guelma, ne figuraient pas sur notre programme ; je m'y suis cependant rendu, en compagnie de trois de nos confrères, M. le D" Gontier, M. et M^* Am. Bornet. L'eau sort sur un espace restreint de plusieurs sources d'inégale importance, et dont le point d'émergence varie de temps en temps à la SAUVAGEAU. — ALGUES RÉCOLTÉES EN ALGÉRIE. CXI suite d'engorgements dus aux travertins d'un blanc d’albâtre, qu'elle dépose si abondaminent que les rigoles dans lesquelles elle coule doivent être creusées assez fréquemment. Toutes ces eaux sont claires, limpides, gazeuses, de réaction acide; d'aprés M. Rotureau (1), leur tempéra- ture varie, suivant les sources, de 88 à 97 degrés centigrades; elles débitent plus de 2 millions de litres en vingt-quatre heures. C'est en majeure partie de la source du Plateau, ou de la cascade, que s'élévent à une assez grande hauteur ces abondantes vapeurs, blanches et épaisses, que l'on apercoit de la ligne du chemin de fer. Son eau sort en bouillonnant du fond d'une vasque naturelle, surélevée, et réguliérement circulaire sur son bord libre; elle déborde et coule en cascade le long d'un travertin abrupt blanc et noir; sa température est d'environ 95 degrés centigrades. On dit dans tous les livres que les Arabes y font cuire des œufs, des légumes, etc.; nous-mêmes, nous avons vu des Espagnols, venus pour prendre des bains, y faire cuire du macaroni. L'eau de cette source a été analysée en 1839 par Tripier; un litre renferme : GR. Chlorure de sodium ....... MR ones es 0,41560 Chlorure de magnésium .............. Soie 0,07864 Chlorure de potassium .......... Re 0,01839 Chlorure de calcium . ..... Ses du ou voue: 0,01085 Sulfate de cbaut.. .«... aL M A UNE 2: 5 0 038086 Sulfate de soude...... Ru led m UN de 0,17653 Sulfate de magnésie........... QUAM qe . 0,00673 Bicarbonate de Chaux... o -sairi eer e oct — 0,20122 Bicarbonate de magnésie............... ecd ed 0,04235 Bicarbonate de strontiane......... RO DN 0,00150 Arsenic métallique ........... os sr ein 0,00050 SIGE cg os d A e 0,07000 Matières organiques .......... e pU E CE £o: 0506000 Fluorure, oxyde de fer.......................... traces Total des matières fixes ........... pes 1,51917 Le même auteur indique sur 100 parties de gaz : Acide carbonique........ Eire HDD $5. O Acide sulfhydrique ..... DRAN ce are ve UE ovOTeS, 0,5 Azote. ist sed ser. Aie vedete euh. 25 100 (1) Dictionnaire encyclopédique des sciences médicales de Dechambre, art. HAMMAM. CXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. Cette eau n'est employée, pour les bains, que mélangée à celle d'une source froide ferrugineuse du voisinage; elle est distribuée dans de petites piscines tenues dans un élat par trop rudimentaire, résultat d'une inconcevable négligence, bien que les prix de la station indique- raient plutót une civilisation avancée. On ne rencontre naturellement aucune Algue dans l'eau aux points où elle sort des sources, ni dans les rigoles avoisinantes. Celles-ci sont creusées artificiellement dans le travertin; leur fond et leurs parois latérales sont d'une blancheur d'albàtre. Toutefois, immédiatement au- dessus du niveau de l'eau, méme tout prés des sources et dans les endroits oü sa température est trop élevée pour que l'on puisse y plonger la main sans douleur, et oü les feuilles qui y tombent sont presque immé- diatement cuites, on voit une bande presque continue, d'un vert brun sombre, avec des reflets de velours, qui est due à un mélange de Phormidium laminosum, de Phormidium valderianum et de Sym- ploca muralis. L'exposition constante aux vapeurs chaudes est assuré- ment une condition trés favorable au développement de ces plantes; elles paraissent en effet croitre avec rapidité, et forment fréquemment une couche de 2 à 3 centimétres d'épaisseur, qui surplombe légére- ment l'eau courante et rase sa surface; d'ailleurs on ne les retrouve pas dans les endroits moins chauds. Sur les parois de la grande cascade, là où l'eau refroidie coule en nappe trés mince, le Symploca dubia forme un dépót mince, granuleux, qui donne à la roche sa couleur noiràtre. L'Oscillatoria Cortiana et le Spirulina subtilissima, si abon- dants dans l'eau chaude et sulfureuse d'Hammam-Salahin, ne se retrou- vent plus ici. Le Symploca thermalis d'Ain-Oumach est encore présent à Hammam-Meskoutine, mais en trés petite quantité. Quelques Algues, citées plus loin, proviennent de Maison-Carrée; elles ont été recueillies par notre confrére M. Guignard pendant notre excur- sion. La détermination, toujours si difficile, des Nostocacées sans hétéro- cystes que j'ai rapportées d'Algérie, présente des garanties d'authenticité particulières, car M. Gomont a bien voulu s'en charger ; j'ai déterminé et étudié les autres Algues en les comparant aux exemplaires de l'herbier Thuret. Les Myxophycées ont été étudiées sur le sec; les Chlorophycées, à la fois sur le sec et sur des exemplaires conservés dans l'alcool ; mais plu- sieurs d'entre elles, en particulier des Spirogyra, ne possédant pas d'organes reproducteurs, n'auraient pu étre déterminées avec certitude, et je n'ai pas cru devoir les nommer. Dans toute cette étude, je ne me suis pas préoccupé des Diatomées ; on n'en trouvera donc aucune dans la SAUVAGEAU. — ALGUES RÉCOLTÉES EN ALGÉRIE. CXIII liste qui suit. Les espéces déjà recueillies par Schousboe ou par Durieu sont marquées d'un astérisque *. MYXOPHYCÉES Stizenb. 1. Chroococcus turgidus (Kütz.) Nägeli. — Sur le sable humide, au- dessous du pont qui est sur la route de Biskra à Ain-Oumach; est mélangé au Microhaloa firma, mais existe en moins grande quantité. 2. Glæœocapsa ambigua, Var. violacea Näg. — Hammam-Meskou- tine; gratté sur un rocher dur, formé par les sédiments calcaires de la source, sur lequel il formait un revêtement irrégulier, noiràtre, exposé aux vapeurs de l'eau chaude. Mélangé au Glæocapsa suivant et aussi au Schizothrix calcicola qui était d'ailleurs plus abondant. 3. Glæocapsa se rapprochant beaucoup du Gl. aurata Stiz. La colo- ration de la gaine est jaune brunàtre ; on trouve de nombreuses cellules isolées ou groupées par deux et par trois; les familles plus complexes ne sont pas moins abondantes; mais, bien que leurs éléments constituants soient nettement réunis entre eux, elles n'ont pas de gaine générale. Mé- langé au précédent. À. Microhaloa firma Dréb. in Kützing, Species Algar. p. 207. — Con- forme à un exemplaire de l'herbier Thuret reçu de Brébisson, mais il ne parait pas le méme que les échantillons distribués sous ce nom dans les divers exsiccata. Le diamètre des cellules est de 2 y. Mélangé au C/iroo- coccus turgidus, mais beaucoup plus abondant que ce dernier. 9. Clathrocystis roseo-persicina Cohn. — Forme des plaques cou- leur lie de vin dans l'eau stagnante, sous le pont de la route de Biskra à Ain-Oumach. 6. Merismopedia æruginea Kütz. — Biskra; canal de distribution de l'eau de l'Ain-Biskra; taches verdàtres garnissant le fond de l'eau trés peu profonde. 7. Synechococcus æruginosus Nägeli. — Sur l'écorce des Cèdres de la forét du Djebel-Touggour (vers 1800 mètres d'altitude) où il est mélangé à l'Hassallia byssoidea et au Synechococcus Cedrorum. Nägeli a donné du genre Synechococcus la diagnose suivante: « Division dans une seule direction ; cellules allongées munies d'une paroi délicate, isolées ou réunies en petites familles formant des séries » (Gattungen einzelliger Algen, Zurich, 1849, p. 56, pl. I, fig. E). Le type du genre est le S. elon- gatus et les deux autres espèces, S. eruginosus et S. parvulus. L'au- teur dit en outre: « Le contenu cellulaire est vert bleuâtre ou vert-de-gris, et passe de temps en temps au jaunâtre ou à la teinte orangé pàle. La T. XXXIX. 2 CXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. paroi cellulaire est trés mince. Les cellules sont de 1 1/3 à 3 et 4 fois aussi longues que larges; elles sont ordinairement isolées, rarement en courtes séries de 2 à 4. Ni les cellules ni les familles ne sont réunies dans une ampoule, comme c'est le cas pour le Glæothece. Bien qu'habituelle- ment semblable au genre Chroococcus, le genre Synechococcus s'en dis- tingue essentiellement par ce fait que les cellules se divisent dans une seule direction, ce qui est une conséquence de leur forme allongée; leurs familles ne peuvent étre réunies qu'en séries et non pas en une masse. » Nägeli place le genre Synechococcus entre les genres Merismopedia Meyen et Glæothece Nägeli. Les caractères du Glæothece sont : «Division dans une seule direction; cellules allongées, avec membranes d'enveloppe épaisses, isolées ou réunies en familles microscopiques globuleuses et allongées, renfermées dans une ampoule, à l'intérieur de laquelle sont des ampoules emboitées l'une dans l'autre. » L'Aphanothece est aussi trés voisin avec : « Division dans une seule direction; cellules allongées, avec des membranes épaisses confluentes qui forment une gelée amorphe.» Nägeli fait remarquer (loc. cit., p. 60 et 53) que les trois genres Syne- chococcus, Glæothece et Aphanothece concordent complètement, d'une part avec les trois genres de Chlorophyeées de Kützing, Protococcus,Glæo- capsa (Glæocystis Nägeli) et Palmella, et d'autre part avec les trois autres genres de Myxophycées, Chroococcus, Glæocapsa et Aphanocapsa, dont les cellules sont arrondies au lieu d'étre allongées. Il indique en outre que ces divisions, fondées sur la forme des cellules, la présence oule développement plus ou moins grand des téguments, devront pro- bablement étre remaniées, lorsque la fructification de ces plantes sera connue. On n'est pas plus avancé sous ce rapport qu'au temps où écrivait Nägeli, et les coupes qu'il a établies sont encore les plus commodes que l'on puisse employer. M. Ferd. Cohn (Untersuchungen über Bacterien II. Beiträge zur Bio- logie der Pflanzen, 1875, p. 202) a réalisé un réel progrés en réunissant les Phycochromacées et les Bactériacées dans le méme groupe des Schi- zophytes. Toutefois, il attache moins d'importance que Nägeli à la forme des cellules, et il rapproche le Chroococeus et le Synechococcus, l'A pha- nocapsa et l'Aphanothece, le Glæocapsa et le Glæothece ; à vrai dire, il arrive parfois que la distinction ne laisse pas d'étre assez embarrassante. Nous pensons cependant que l'absence totale de téguments autour des cellules du Synechococcus, et le fait que les petits groupes qu'elles forment ne montrent jamais de divisions croisées, distinguent suffisam- ment ce genre des Chroococcus et des Aphanothece. ; Le genre Synechococcus, comme d'ailleurs bien d'autres Coccogonées, est considéré par M. Zopf (Zur Morphologie der Spaltpftanzen, 1882) et par M. Hansgirg (Ueber den Polymorphismus der Algen in Botanisches SAUVAGEAU. — ALGUES RÉCOLTÉES EN ALGÉRIE. CXV Centralblatt, 1885, XXIT) comme un simple stade d'évolution de Myxo- phycées filamenteuses. Nägeli donne la diagnose suivante du S. œruginosus : «cellules de 8 p à 14 y. d'épaisseur et 4 1/3 à 2 fois plus longues que larges, d'un vert bleuàtre; Lucerne, sur les rochers humides. Les cellules sont isolées ou réunies par deux; le contenu homogène est d'un beau vert bleu, plus rarement pâle. » Rabenhorst (Flora europea Algarum, II, 1865, p. 59) dit à propos de cette espèce, à laquelle il accorde, il est vrai, une épais- seur double : « in rupibus humectis totius Europ: ». Depuis, elle a été citée par M. Hansgirg en Bohème, par M. de Lagerheim en Suède, par M. Móbius en Australie, etc... - Les deux autres espèces de Nägeli, S. elongatus et S. parvulus, se distinguent de la précédente par leurs plus faibles dimensions. Les espèces plus récentes du même genre sont: S. brunneolus Rabenh. (Kryptog. Fl. von Sachsen, p. 15), S. crassus Archer (Quaterly Journal of microscopical Science, vol. VIT, Londres, 1867, p. 87), dont l'auteur ne donne pas les dimensions, et enfin le S. major Schrôter (Neue Beiträge zur Algenkunde Schlesien, in Jahresber. der schles. Gesells. für va- terl. Cultur, im Jahre 1883) dont les dimensions atteignent 35 p en lon- gueur et 20 y. en largeur. 8. Synechococcus Cedrorum nov. sp. — Cellulis singulis vel gemi- natis, oblongis cylindricisve, utroque fine rotundatis, 4 p circiter latis 11/3 ad 2-plo longioribus, æruginosis. Hab. sur l'écorce des Cédres de la montagne du Djebel-Touggour (Algérie). Mélangé à l'espéce précédente, mais est beaucoup plus abondant; ses dimensions sont environ moitié moindres. La figure 1 montre le S. eru- ginosus et le S. Cedrorum avec leurs dimensions respectives. N'ayant pu rattacher cette plante à aucune des espèces citées plus haut, j'ai dû en faire une espèce nouvelle; c'est du S. æruginosus qu'elle se rapproche le plus. SYNECHOCYSTIS nov. gen. Synechococco paraffinis, differt tantum cellulis perfecte globosis. Nous avons vu précédemment que l'un des caractéres du genre Syne- chococcus est d'avoir des cellules plus longues que larges, ce qui per- met de se rendre facilement compte de la direction constante du cloi- sonnement; d'ailleurs, certaines espéces montrent des files de cellules. Nägeli, dans ses Gattungen einzelliger Algen, n'a pas décrit de plante dont les cellules, semblables à celles du Synechococcus, seraient nette- CXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. ment arrondies, simples ou géminées, à membrane trés mince ou non distincte, et je ne crois pas qu'on en ait décrit depuis. C'est pour cette plante que j'ai créé le genre Synechocystis. Mais, ses cellules étant rondes, isolées ou géminées, sans gaine, il devient manifestement impossible, par la simple inspection, d'en suivre les cloisonnements successifs. Si l'on suppose que ceux-ci se font dans les trois directions de l'espace, le Synechocystis se rapprocherait alors davantage de l'Aphanocapsa dont les cellules sont isolées dansune gelée commune, ou du Chrooccocus dont on suit facilement la direction du cloisonnement par la position des cellules dans la gaine commune. Mais rien ne justifie cette supposition ; je n'ai jamais rencontré de cellules ternées ou quaternées à cloisons perpendiculaires l'une à l'autre. Cependant, le Chroococcus minor de Nägeli (Protococcus minor Kütz. part.) (Nàgeli, loc. cit. p. 47) s'éloigne lui-méme beaucoup des autres espèces du genre; ses cellules arrondies sont le plus souvent isolées, plus rarement réunies par deux; leur membrane est à peine distincte; elles sont parfois réunies dans une gelée làche, trés peu visible, mais dont on reconnait la présence par les réactifs ou pendant les mou- vements de la colonie. Nàgeli constate (loc. cit. p. 53) que dans cet état il pourrait étre placé parmi les Aphanocapsa aussi bien que parmi les Chroococcus; on pourrait ajouter qu'à l'état de cellules isolées, au moment où il ne laisse plus voir la direction de ses divisions, sa place Serait parmi les Synechocystis. À cause de l'aspect général des cellules du Synechocystis, je crois cependant à sa parenté avecle Synechococcus ; peut-étre méme pourrait- on en faire un sous-genre de ce dernier. C'est pour indiquer cette parenté que j'ai choisi le nom de Synechocystis, bien qu'il ne s'applique pas exactement à ses propriétés (covcyóc, continu, dont les parties se tiennent). 9. Synechocystis aquatilis nov. SD — Submersum, cellulis 5-6 p latis, singulis vel geminatis, cytioplasmate pallide æruginoso. Hab. Ruisseau qui sort de la piscine d'Hammam-Salahin. Cette espéce a été recueillie dans le ruisseau qui sort du Hammam- Salahin, en un point où l'eau était encore un peu chaude à la main ; elle formait un dépôt d'un vert bleu au fond del'eau, où elle était mélangée à l'Oscillatoria Okeni Ag. En un point plus éloigné de la source, où l'eau refroidie s'étendait en nappe mince entre les roseaux, je l'ai trouvée mélangée à un Cladophora voisin du C. glomerata. Un fragment de ce dépôt, légèrement agité dans une goutte d’eau, donne de trés nombreux individus libres et isolés. Les cellules sont assez régulièrement arrondies, d’un vert bleuâtre, dépourvues de gaine et de membrane distincte et ont 5-6 x de diamètre; elles sont fréquemment SAUVAGEAU. — ALGUES RÉCOLTÉES EN ALGÉRIE. CXVII en voie de division, et alors leur longueur est le double de leur épaisseur. Les individus réunis par deux, par une face plane, sont fréquents ; je n'en ai jamais rencontré réunis par trois ou quatre. 10. Entophysalis Cornuana nov. sp. — Strato saturate æruginoso, uniformi, adnato, 60-120 y. crasso ; cellulis e cceruleo-virentibus, in serie- bus verticaliter conjunctis, diametro transversali fere semper majori (4-6 p latis, 2-5 y longis), inferioribus brevioribus et magis regulariter dispo- sitis. Vaginæ gelatinosæ, homogeneæ, arcte. Hab. Sur des pierres submergées dans l'eau courante des sources; Mantes, Seine-et-Oise (Cornu !), Ain-Oumach prés Biskra (Algérie). Le genre Entophysalis, qui renferme seulement deux espéces, est peu connu; C'est pourquoi je crois bon de donner ici quelques rensei- gnements à son sujet. Il est trés voisin des Glæocapsa; mais, tandis que « dans les Glæocapsa les groupes sont agglomérés, sans ordre apparent, en familles amorphes ou sphériques, dans l'Entophysalis ils sont placés bout à bout, de manière à former des séries longitudinales rayonnantes » (Bornet, Notes algologiques, p. 2). M. Bornet a insisté sur cette différence et sur la manière dont le thalle prend naissance : tandis que dans le Glæocapsa « toutes les cellules paraissent étre de méme valeur, il semble y avoir dans l'Entophysalis un commencement de spécialisation de quelques-unes d'entre elles. Leur multiplication, au lieu de se faire sans cesse et indif- féremment dans toutes les directions, de manière à donner naissance à des frondes amorphes ou sphériques, comme celles des Glæocapsa, se fait dans une direction déterminée. Les familles résultant des divisions successives s'ajoutent bout à bout, certaines cellules latérales se multi- plient plus vite les unes que les autres, et ainsi naissent, si je ne me trompe, ces sortes de filaments rameux dont l'ensemble constitue la fronde » (lbid. p. 4). Le genre Entophysalis a été créé par M. Kützing, qui le placait entre les genres Actinococcus et Hydrococcus (Phycologia generalis, 1843, p. 177, pl. 18, fig. V), puis entre le Glæocapsa et le Tetraspora (Species Algarum, 1849, p. 225 et Tabulæ phycologice, pl. 32, fig. D. M. Farlow (The marine Algæ of New England and adjacent Coast, p. 29) lui donne comme caractères : « cellules unies en colonies qui prennent la forme dendritique »; de même que M. Bornet, il le classe parmi les Myxophycées, dans la tribu des Coccogonées. L'Entophysalis granulosa était la seule espèce connue de M. Kützing. M. Zanardini l'a retrouvée dans les mêmes conditions, au bord de la mer, sur les rochers exondés, et il en a donné plusieurs dessins (/conogra- CXVIII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. phia phycologica adriatica, t. III, Venise, 1871, p. 93 et PI. CI); il la classe parmi les Palmellées. L'E. granulosa a été récolté par M. Bornet « dans quelques-unes des baies abritées qui entourent la presqu'ile d'Antibes. Il croit sur les pierres situées presque à fleur d'eau, mais il est ordinairement sub- mergé et n'est à sec que passagérement, lorsque le niveau de la mer s’abaisse plus que d'habitude. Quand il est trés jeune, il forme de petites taches gélatineuses d'un brun jaunâtre. Plus tard, ces taches deviennent confluentes, et revétent la surface des pierres d'une croüte noirâtre, inégale, mamelonnée, de l'épaisseur d'un millimètre, qui se met en pièces quand on cherche à la détacher » (loc. cit. p. 3). M. Bor- net l'a figurée de nouveau (loc. cit. pl. I, fig. 4 et 5) et avec raison, car les dessins publiés antérieurement étaient tout à fait insuffisants. L'Ent. granulosa est resté longtemps l'unique espèce du genre. En 1881, M. Farlow (The marine Alge of New England and adjacent Coast, p. 29) a décrit une nouvelle espèce, l'Ent. Magnolic, avec la dia- gnose suivante: « Cellules de couleur pourpre sombre, de 4-6 y. de dia- métre, unies par deux ou par quatre, et incluses dans une gelée, qui forme une masse à ramifications denses. » Cette plante forme à Magnolia (Etats-Unis, Mass.) sur les rochers battus, une gelée peu abondante, en compagnie du Gleocapsa crepidinum ; les ramifications de la fronde sont visibles par la dissection ; elle est plus petite que l'Ent. granulosa et de couleur différente. M. Farlow n'a pas figuré l'Ent. Magnolie ; M. Bornet m'a communiqué des préparations de cette plante et il à bien voulu m'autoriser à reproduire ici les dessins qu'il en avait. fait (fig. 3). L'Entophysalis Cornuana (fig. 4) constitue la troisième espèce du genre. En 1878, M. Max. Cornu a trouvé sur les pierres d'une fontaine des environs de Mantes (Seine-et-Oise) un Entophysalis qu'il n’a pas décrit. Cette plante y était très abondante et très pure; je l'ai étudiée sur des exemplaires conservés dans l'herbier Thuret. Elle forme un revétement mince, bleuâtre foncé, adhérent à la roche; les cellules vues de dessus sont irréguliérement distribuées, serrées l'une contre l'autre ; mais sur des sections obtenues soit à l'aide du scalpel, soit par écrasement, elles. sont trés nettement disposées en files. Les files contigués, perpendicu- laires au substratum, sont adhérentes entre elles, et l’on voit souvent fort bien leur contact; on peut, par l'écrasement, les séparer les unes des autres. L’épaisseur de la croûte formée par la plante varie de 70 à 120 x; les cellules, d'un bleu verdâtre, ont environ 6 y. de largeur (1-8 p avec la gaine) et 4-5 u de hauteur. La gaine incolore, transparente, ne présente pas de stries concentriques, et les séparations entre les cellules successives d'une méme file sont très mal indiquées; l'individualité SAUVAGEAU. — ALGUES RÉCOLTÉES EN ALGÉRIE. CXIX des éléments est donc beaucoup moins grande que dans l’Ent. Ma- gnoliæ ou Ent. granulosa. A la base, les éléments sont cependant un peu plus étroits et plus serrés que vers la surface. Je n’ai pas observé de reproduction par spores. J'ai retrouvé la même plante à Ain-Oumach. L'eau d'Ain-Oumach, à sa sortie de la source, court rapidement dans un ruisseau étroit et peu profond ; les pierres du ruisseau sont recouvertes de plusieurs Algues : le Stigeoclonium thermale d'un beau vert clair, et les Entophysalis Cor- nuana, Tapinothrix Borneti, Dermocarpa Flahaulti, Audouinella chalybea qui constituent un revêtement plus foncé, bleuâtre ou brun. L'Entophysalis Cornuana forme de petites croütes, de 60-80 u d'é- paisseur, adhérentes à la roche, et plus ou moins cachées par les espéces précédentes; ses cellules, bleu verdâtre, ont 4-5 y. de largeur et 2-3 y de hauteur; avec la gaine elles ont 5-6 p de largeur. Je n'y ai pas vu de cellules reproductrices. La plante de Mantes et celle d'Ain-Oumach ontla plus grande ressemblance; elles different uniquement par les dimensions générales de la fronde et des éléments constituants. Je les ai consi- dérées comme deux états différents de la méme espéce, à laquelle j'ai donné le nom de M. Max. Cornu qui l'a observée pour la premiére fois. L'Ent. granulosa et l'Ent. Magnoliæ sont des plantes marines; VEnt. Cornuana est une plante d'eau douce. 11. Leptothrix ochracea Kütz. — Maison-Carrée, près Alger. 12. Dermocarpa Flahaulti nov. sp. (fig. 5 et 6). — Hydrophila, strato tenui irregulariter inter alias Algas crustaceas expanso, cellulis minutis ovalibus vel sphæricis plus minus dense aggregatis inaequalibus, aliis 6-8 u, aliis 14-18 p latis, cytioplasmate pallide violaceo. Sporæ de- siderantur. Hab. sur les pierres du ruisseau d'Ain-Oumach, près Biskra (Algérie). Le genre Dermocarpa a été créé en 1858 par les frères Crouan (Note Sur quelques Algues marines nouvelles de la rade de Brest, in Ann. $c. nat., 4° série, Bor., t. IX, p. 70 et pl. IT et Florule du Finistère, 1867, p- 147, Gen. 121, pl. 18) pour l'espèce D. violacea qu'ils avaient rencon- trée sur des fragments de faience dans la rade de Brest. C'est la couleur seule de cette plante qui a conduit ces auteurs à placer le Dermocarpa parmi les Floridées, à cóté du genre Cruoria, car ils spécifient que sa fructification est exceptionnelle parmi les Floridées. M. Reinsch a décrit et figuré plusieurs espèces marines d'un nouveau genre Spæhnosiphon (Contributiones ad Algologiam et Fungologiam, Leipzig, 1875, vol. I, p. 15 à 18) qu'il rangeait, à cause de ses sporanges uniloculaires, remplis de nombreuses spores, parmi les Phéophycées,entre les Ectocarpus et les Myrionema. CXI SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. M. Bornet a montré (Notes algologiques, p. 14 à 11, pl. XXVI) que le Dermocarpa violacea des fréres Crouan devait étre, malgré sa couleur, rangé parmi les Chamæsiphoniées et que deux des espèces de M. Reinsch, Sph. Leibleinie et Sph. prasinus, appartenaient au genre Dermocarpa. Il soupçonne méme (loc. cit. p. 14) le Xenococcus Schousbæi de Thuret d’être un Dermocarpa; cette supposition s'est changée en certitude, depuis que M. Batters a découvert les sporanges du Xenococcus, qui, par le fait méme, a disparu comme genre (Marine Algæ of Berwick-on- Tweed, 1889, p. 11, pl. VII, fig. 26); le méme auteur fait du Sphæno- siphon roseus de M. Reinsch un Dermocarpa rosea (Ibid. p. 141). De méme que M. Bornet, M. Borzi (Note alla morfologia el biologia della Alghe ficochromacee, in Nuovo Giorn. bot. italiano, vol. XIV, Florence, 1882) range le Dermocarpa parmi les Chamæsiphoniées. Tous les Dermocarpa sont marins; seul, le Derm. Flahaulti vit dans l'eau douce; il forme de petites plaques au voisinage de l'Entophysalis Cornuana sur les cailloux du ruisseau d'Ain-Oumach. Un fragment de 1-2 millim. du revétement de ces pierres, enlevé avec un scalpel, ren- ferme généralement les deux plantes précédentes et le Tapinothrix Bor- neti. Les cellules sont généralement violacées, le contenu de quelques- unes parait homogène, celui des autres est très granuleux, mais je n'ai jamais vu de spores. Vues de dessus, les cellules sont irréguliérement polygonales par compression mutuelle ; elles s'élévent peu les unes au- dessus des autres (fig. 5). Vues de profil (fig. 6), elles sont arrondies- ovales, isolées ou accolées deux à deux; celles de la base sont adhérentes au substratum, mais non étalées en disque; quelques-unes sont légère- ment piriformes, avec leur extrémité étroite dirigée en bas. Les plus grosses avaient 18 u sur 14, les plus petites 8 p sur 6. Il ressemble au D. Schousbei par son thalle rampant, mais se rap- proche davantage du D. violacea par ses cellules piriformes qui sont pro- bablement des sporanges; les sporanges de la première espèce sont au contraire arrondis comme les cellules ordinaires. J'ai dédié cette nou- velle espéce à M. Flahault. 13. Spirulina subtilissima Külz. — Hammam- Salahin ; en un point assez éloigné dela source, où l'eau du ruisseau refroidie s'étale en couche peu profonde; il y est mélangé à l'Oscillatoria numidica Gomont. 14. Oscillatoria tenuis Ag. (Oscill. natans Kütz.).— En plaques ver- dàtres garnissant le fond des canaux de distribution de l'eau de l'Ain- Biskra; mélangé aux Oscill. limosa et O. formosa. 15. Oscillatoria limosa Ag. (0. Frolichii auct.). — Sur le fond des canaux de distribution de l'eau de l'Ain-Biskra, et mélangé à l'Oscill. chalybea et à l'Oscill. formosa ou à celui-ci et à l'Oscill. tenuis. SAUVAGEAU. — ALGUES RÉCOLTÉES EN ALGÉRIE. CXXI 16. Oscillatoria terebriformis Levier in Erbario crittogamico ita- liano, série II, n° 713 (non Agardh). — Biskra; plaques verdàtres tapis- sant le fond des canaux de distribution de l'eau; existe seul ou mélangé avec le Phormidium uncinatum et l'Oscill. brevis. Cette espèce est déterminée provisoirement ; elle correspond avec la plante de Levier, mais non avec celle décrite antérieurement sous ce nom par Agardh. On trouvera sa véritable détermination dans la seconde partie de la Monographie des Oscillariées, que M. Gomont publie actuelle- ment (Annales des sciences naturelles, 1892). 17. Oscillatoria chalybea Mertens. — En plaques verdâtres au fond : des canaux de distribution de l'eau de l'Ain-Biskra, mélangé aux Oscill. limosa et formosa. 18. Oscillatoria Okeni Agardh. — Hammam-Salahin; forme un dé- pót vert bleuâtre au fond d'une faible épaisseur d'eau : bien qu'assez éloi- gnée de la source, l'eau est encore chaude; mélangé au Synechocystis aquatilis qui domine. 19. Oscillatoria numidica Gomont, in Monographie des Oscillariées (Ann. Sc. nat., Bor., 1892). Cette espèce, très abondante à Hammam-Salahin, forme, à la surface de l'eau bouillonnante dans le bassin de réception et sur une longueur de quelques métres dans le ruisseau qui s'écoule decelui-ci, de nombreuses touffes flottantes, d'un vert bleuàtre foncé; sur la face supérieure, elles prennent une couleur grisátre, sale par suite de la précipitation du soufre et du carbonate de calcium (voy. précéd.). — Se trouve aussi mélangée au Spirulina subtilissima, en un pointassez éloigné de la source où l'eau s'étend entre les roseaux. 20. Oscillatoria formosa Bory. — En plaques bleuâtres au fond des canaux de distribution de l'eau à Biskra et mélangé au Phormidium uncinatum. Dans les mémes conditions, dans les canaux dépendant de l'Ain-Biskra, et mélangé à l'Oscill. limosa et à l'Oscill. chalybea, ou en d'autres endroits à l'Oscill. limosa et à l'Oscill. tenuis. 21. Oscillatoria brevis Kütz.— En mousse verte flottante, à la surface de l'eau tranquille dans l'oued Biskra. Mélangé au Phormidium unci- natum et à l'Oscillatoria terebriformis au fond des canaux de distri- bution de l'eau à Biskra. 22. Phormidium autumnale Gomont (Oscill. autumnalis Agardh, Dispositio Algarum Sueciæ, 1812 ; Oscill. antliaria Mertens).— El-Kan- lara; recouvrait le fond d'un fossé à demi desséché, auprés de la gare. Constantine, vallée du Roumel, sur les parois suintantes des rochers de la CXXII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. route qui contourne la vallée. Dans un fossé sur la route de Batna à Lam- bessa. 23. Phormidium uncinatum Gomont (Oscillatoria Ag.). — Forme des plaques d'un vert bleuàtre au fond des canaux de distribution de l'eau à Biskra, mélangé aux Oscillat. brevis et terebriformis ou encore à POs- cill. formosa. 24. Phormidium laminosum Gomont (Oscillatoria Ag.).— Hammam Meskoutine; cette plante forme le long de la paroi calcaire des ruisseaux dans lesquels coule l'eau chaude, au niveau de l'eau et au-dessus, un revêtement parfois assez épais, d'un vert noirâtre, à reflets, un peu com- parable à du velours; elle y est extrémement abondante, parfois à l'état de pureté, d'autres fois mélangée au Symploca muralis (junior), comme par exemple dans l'un des endroits les plus chauds, tout prés du point de sortie de l'eau. Trés abondant. 25. Phormidium valderianum Gomont (Leptothrix Valderie Del- ponte, Montagne). — Hammam-Meskoutine, méme station que Ph. la- minosum. 26. Lyngbya Martensiana Meneghini. — Hammam-Salahin, assez loin de la source pour que l'eau ne soit plus chaude, mais où elle court assez rapidement; la plante est adhérente en touffes aux rhizomes d'une Graminée. 21. Lyngbya nigra Agardh (Systema, p. 312). — Hammam-Salahin, à quelque distance de la source, mais l'eau est encore plus chaude que la main, le courant est trés fort à cet endroit, la plante est sous forme de filaments longs, presque noirs, entraînés en touffes, en fouet, dans le sens du courant. 28. Symploca dubia Gomont (Hypheothria dubia Nägeli). Junior. — Hammam-Meskoutine; gratté sur les dépóts de la grande cascade, ou l'eau refroidie coule à la surface en couche trés mince. 29. Symploca thermalis Gomont (Symphyothrix Kützing). — Ain- Oumach. Des plantes suspendues aux roches qui surplombent l'eau de la source, laissent pendre de longues racines gréles qui plongent dans l'eau par leur extrémité ou ne l'atteignent pas tout à fait; dans l'un et l'autre cas ces extrémités sont terminées par une mèche d'un brun plus ou moins foncé, assez dense, due à cette plante; la surface seule des méches est brune, l'intérieur est blanc. Se trouve aussi au niveau de l'eau courante; comme revétement de la roche ou des Mousses plus ou moins pétrifiées. Trés abondant. — Hammam-Meskoutine; cette plante, mélangée au Symploca muralis, tapissait les parois d'un petit conduit par lequel s’échappait de la vapeur d'eau chaude. SAUVAGEAU. — ALGUES RÉCOLTÉES EN ALGÉRIE. CXIII 30. Symploca muralis Külzing. — Mélangé au Sympl. thermalis à Hammam-Meskoutine, exposé à la vapeur d'eau chaude, ou mélangé au Phormidium laminosum, le long des parois des conduites d'eau chaude. 91. Mierocoleus lacustris Farlow in Farlow, Anderson et Eaton Alg. Amer. boreal. exsicc. (An Chthonoblastus lacustris Rabenhorst ?). — Biskra, au fond des petits fossés qui entourent le pied des Palmiers et servent à leur arrosage. 32. Schizothrix lardacea Gomont (Leptothrix Cesati in Rabenhorst, Algen, n° 518 !). Une fontaine de l'oasis de Biskra. 33. Schizothrix (Hypheothrix) ealeicola Gomont (Oscillatoria Agardh, Nostoc Agardh). Hammam-Meskoutine; gratté à la surface d'un large rocher formé comme sédiment de la source, au-dessus de l'eau chaude et exposé à ses vapeurs. En trés bel état; à la surface est une couche de Phormidium laminosum; mélangé au Gleocapsa ambigua var. violacea et à un autre Glæocapsa, voisin du Gl. aurata ; mais ceux-ci étaient en moindre quantité. 34. Amphithrix janthina Kütz. (Bornet et Flahault). Se rencontre à Ain-Oumach, mélangé aux touffes de Tapinothrix Bor- neli, mais est moins abondant que ce dernier. TAPINOTHRIX nov. gen. Fila heterocystis destituta, tenerrima, simplicia, a basi leviter incrassata attenuata, apice in pilum articulatum non producta. Vaginæ tenues, arctissimæ, conlinuæ, sepissime sursum, hormogoniorum exitu, vacuæ. 35. Tapinothrix Borneti nov. sp. — Thallo submerso crustas tenues, densas, fusco-æruginosas efformante. Filis 150 ad 300 p longis, basi 4 p., superne 1,5 p crassis, * Hab. sur les pierres submergées dans l'eau courante de la source d'Ain-Oumach, près Biskra (Algérie). A la surface des pierres submergées dans l'eau courante du ruisseau d'Ain-Oumach, on trouve des touffes rampantes de filaments microsco- piques d'une Myxophycée d'un bleu brunâtre, que je n'ai pu rapporter à aucun des genres actuellement décrits. L'Entophysalis Cornuana leur sert souvent de substratum ; le Dermocarpa Fiahaulti peut jouer le méme róle, mais plus rarement; on les trouve à l'état de pureté, ou mé- CXXIV SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. langés à l’'Amphithrixæ janthina. J'en ai fait le nouveau genre Tapino- thrix (de raeivôc, humble, bas) (fig. 7). La dissociation des touffes montre des filaments simples, en forme de fouet, rapprochés à la base, dépourvus d’hétérocystes, à gaine mince, à articles de la base un peu plus épais que les suivants; le sommet des trichomes se termine en une sorte de poil terminal non raide, qui diffère des vrais poils en ce qu'il est formé par la gaine vide et étroite, et non par un prolongement articulé. Leur largeur est de 4 x à la base, et de 1 u, 5 au sommet; leur longueur varie de 150 à 300 p. Au premier abord, la forme générale du Tapinothriz semblerait le rapprocher des Calothrix dépourvus d'hétérocystes (section Homæo- thriz, Bornet et Flahault, Revision des Nostocacées hétérocystées, 1** frag. Ann. sc. nat., T° sér., BoT., t. III, 1886), mais toutes les espèces de Calothrix connues jusqu'ici sont pourvues d'un poil terminal cloisonné ou d'hétérocystes. Sa place est dans la sous-tribu des Leptochætées; mais il s'éloigne du genre Leptochæte par l’absence de la couche basale chroococcoide qui a été décrite par M. Borzi, et aussi du genre Amphi- thrix, puisqu'une dissection attentive n'a jamais montré la ramification basilaire qui caractérise ce dernier genre. Il parait donc devoir étre rangé aprés le genre Amphithrix dont il se rapproche par sa gaine vide et étroite qui se prolonge en poil terminal. Je n'ai observé ni hormogonies ni spores. 36. Rivalaria hæmatites Agardh. — Hammam-Salahin ; assez loin de la source, l’eau étalée et assez rapidement courante n'est plus chaude ; les pierres et les touffes de Chara, encroütées de calcaire, sont recou- vertes d'une couche mince, brunátre, luisante à la maniére du velours et due à cette espèce ; très abondante en ce point. 37*. Hassallia byssoidea Hassall (Tolypothrix truncicola Thuret). — Très abondant sur l'écorce des Cèdres de la forêt du Djebel-Touggour; où il était mélangé au Synechococcus eruginosus, au Synechococcus Cedrorum et au Nostoc commune. Mélangé aussi à ce dernier et au Stichococcus bacillaris sur l'écorce d'un Phænix tenuis du jardin d'essai du Hamma, près d'Alger. 38*. Nostoe commune Vaucher. — Trés abondant à Batna, en dehors des fortifications, à sec sur les pierres et sur le sol; méme habitat pres de la maison forestière du Djebel-Touggour ; mélangé à l'Hassallia bys- soidea sur l'écorce des Cèdres de la forêt du Touggour; mélangé à la même plante et au Stichococcus bacillaris, à l'état d'hormogonies et de germination, sur l'écorce d'un Phaniz tenuis du jardin du Hamma, prés d'Alger. Trouvé aussi submergé dans de petites cuvettes des ruines romaines de Lambessa et de Timgad. SAUVAGEAU. — ALGUES RÉCOLTÉES EN ALGÉRIE. CXXV CHLOROSPERMÉES Harv. 39. Œdogonium capillare Kütz. — Ain-Biskra, eau courante, adhé- rent aux rhizomes et aux racines d'une Graminée. 40. Œdogonium crispum Wittrock. — Hammam-Salahin, loin de la source, en un point où l'eau s'étend entre les roseaux; en trés bon état, avec œufs et anthéridies. 41*. Sphæroplea annulina Agardh. — Montre des spores abon- dantes; mélangé au Conferva bombycina (?). Lambessa. 42. Ulothrix... — Cette plante n'était pas en état permettant sa déter- mination spécifique. Elle a été recueillie prés de la source d'Ain-Oumach, daus de l'eau tranquille et peu profonde; elle garnissait le fond sous forme de petits grumeaux verts. 43. Ulothrix Braunii Kütz. — Plante composée de longs filaments enchevétrés, dont les cellules végétatives ont une hauteur trés variable (fig. 8); elles sont trés aplaties ou plus hautes que larges. La largeur de la lumière des cellules est d'environ 6 p; leur paroi propre est presque toujours bien marquée; la gaine générale du filament est assez épaisse, hyaline ; la largeur totale du filament végétatif est d'environ 9 p. Les acinétes sont trés nombreux et ont la plus grande ressemblance avec ceux qui ont été figurés par M. Wille pour l Ulothrix Pringsheimii (Algologische Mittheilungen, in Jahrbücher für wissensch. Botanik, t. 18, 1887, pl. XIX, fig. 126 à 130). Ils sont isolés dans un filament composé uniquement de cellules végétatives (fig. 8, C) ou bien, plus souvent, sont disposés en série (fig. 8, B, D,). Dans le filament A de la figure 8, on voit la transformation des cellules végétatives en acinètes ; leurs dimensions sont variables, et aucun d'eux n'est mür; leur contenu est verdàtre, trés granuleux. Dans les filaments B et D, les acinètes sont à peu prés mûrs, leur paroi est régulière, épaisse, réfringente, leur con- tenu est composé d'une partie amorphe, réfringente et d'une partie gra- nuleuse, verdàtre, renfermant de nombreux grains d'amidon. La gaine des filaments, renflées par suite du développement des acinétes, devient de plus en plus irréguliére, perd de sa netteté, et en D elle a presque disparu. La dimension de ces acinétes semble varier de 12 à 15 y; la paroi de quelques-uns d'entre eux est colorée en jaune foncé. m La comparaison des Ulothrix des Tabule phycologice M. de Kützing (II, tab. 87) et du Sylloge Algarum de M. de Toni (p. 166) m'a conduit à assimiler cette plante à l'Ulothriz Braunii Kütz. Maison-Carrée, prés Alger. 44. Stigeoclonium thermale À. Braun. — Ain-Oumach, à la source CXXVI SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. méme, en petites touffes trés denses, d'un beau vert, adhérentes à des ra- cines submergées dans le courant rapide, ou aux cailloux du fond de l'eau; dans ce dernier cas, elles sont contigués au Tapinothrix Borneli...,etc. 45. Conferva bombyeina (Ag.) Lagerheim. — Cette espèce n'a pu étre déterminée que par approximation; je l'ai trouvée plusieurs fois dans l'eau courante de l'Ain-Diskra, adhérente en longues touffes aux racines ou aux rhizomes d'une Graminée. — Mélangée, à Lambessa, au Sphæroplea annulina. 46*. Ciadophora glomerata Kütz. — Cette espèce a déjà été recueil- lie à Tanger par Schousboe et en plusieurs localités par Durieu. Je l'ai rencontrée dans une fontaine de l'oasis de Biskra et dans l'eau courante à Lambessa. C'est probablement à la méme espéce qu'il faut rapporter une plante que j'ai trouvée à Hammam-Salahin, assez loin de la source, seule ou mélangée au Synechocystis aquatilis. AT*. Vaucheria Thuretii Woron. — Hammam-Salahin, loin de la source, en un point oü l'eau s'étale en lac marécageux; elle formait des masses verdâtres, peu foncées, trés denses, s’enfonçant dans le sol et s'élevant en petites pyramides plus foncées au-dessus du niveau de l'eau. 48 *. Vaucheria dichotoma Lyngb. — Maison Carrée, prés Alger. 49*. Hydrodietyon utriculatum Roth. — J'ai reçu dernièrement cette espéce de M. Trabut, qui l'a récoltée dans les ruisseaux du mas- sif siliceux du Djebel-Gonfi, prés Collo, en septembre 1892. 90. Stichococcus. bacillaris Nàgeli. — Mélangé à l'Hassallia bys- soidea et au Nostoc commune sur l'écorce dun Phœnix tenuis àgé du jardin d'essai du Hamma. 91. Pleurococcus vulgaris Meneghini. — Les Cédres morts ou mourants de la forét du Djebel-Touggour supportent souvent à leur base des Zrpex (1) qui parfois prennent un grand développement; le cha- peau de quelques-uns est recouvert d'une poussière verte qui renferme le Pleurococcus vulgaris seul ou mélangé au Trochiscia aspera. 52. Trochiseia aspera Hansgirg (Acanthococcus asper Reinsch). — M. Reinsch a recueilli l'Acanthococcus asper (Ueber das Palmella- ceen Genus Acanthococcus, in Berichte der deutsch. bot. Gesellsch., 1886, vol. IV, p. 239, pl. XI, fig. 2), dans des fossés auprès d'Erlangen, parmi les filaments du Vaucheria racemosa. J'ai trouvé dans la forêt du (1) D'après notre confrère M. Peltereau, qui a bien voulu m'en donner la déter- mination, ce Champignon serait la forme polyporée (Polyporus abietinus Fries) de l'Irpex fusco-violaceus Fries. Peut-être est-il la cause ou l'une des causes du dépé- rissement des Cédres du Djebel-Touggour; on le rencontre en effet souvent à la base des troncs, et son mycélium soulève l'écorce près du niveau du sol. SAUVAGEAU. — ALGUES RÉCOLTÉES EN ALGÉRIE. CXXVII Djebel-Touggour, sur le chapeau des /rpex qui croissent à la base des Cédres, une Algue ressemblant beaucoup à celle qui a été figurée par M. Reinsch et que j'ai eru pouvoir lui identifier. La dimension maxima est de 22 u; les épines qui la recouvrent sont également distantes, elles sont longues, ou réduites à de simples petites verrues ou méme parfois absentes. Je n'ai pas vu les cellules se diviser en cellules filles. ll est fort possible que certaines espèces du genre Acanthococcus de Reinsch ne soient autre chose que des zygospores ou des états de repos d'autres Algues; c'est d'ailleurs l'opinion de M. Wille (in Die natürlichen Pflanzenfamilien d'Engler et Prantl, I Theil, 2 Abtheil. p. 59). Les Algues unicellulaires, dont la membrane posséde des ornements, montrent en effet ces ornements pendant toute leur existenee, et d'une facon constante ; l'espéce que j'ai rencontrée présentait des individus de taille fort différente ; un assez grand nombre, et particulièrement les plus petits, étaient privés d'ornements ; la membrane avait toujours la méme épaisseur relative; les ornements, quand ils existaient, étaient sembla- blement disposés, mais leur longueur était variable suivant les individus. 93. Euglena viridis (Schrank) Ehrenb. — Même station que le Clathrocystis roseo-persicina, mais submergé. 94*. Zygnema cruciatum Agardh. — Recueilli à l'état stérile dans un fossé de la route de Batna à Lambessa prés de la prison, et aussi dans un fossé de l'oasis du Cardinal à Biskra. 55. Spirogyra... — J'ai trouvé des Spirogyra en différentes localités, mais dépourvus d'organes de reproduction, et non déterminables avec précision : à El-Guerrah, et dans plusieurs points de l'Ain-Diskra et du ruisseau qui s'écoule d'Hammam-Salahin. 56. Cosmarium. — Probablement le €. ameenum Brébisson, mais non complétement identifié; garnissait le fond d'une petite cuvette des ruines romaines de Timgad. FLORIDÉES. 51. Goniotrichum eserulescens Zanard. — Adhérent aux filaments d'un Cladophora ; Hammam-Salahin, loin de la source. 58. Audouinella Hermanni Schmitz (Chantransia Desv.). — Tout prés de la source de l'Ain-Biskra, l'eau a une température d'environ 30 de- grés (jugée à la main). L'Algue forme, dans le courant rapide, des touffes assez volumineuses et réguliéres, en queue de rat, d'un brun trés foncé, adhérentes à des rhizomes ou à des racines submergées et cons- tamment agitées par le courant. CXXVII SESSION EXTRAORDINAIRE EN ALGÉRIE, AVRIL 1892. 99*. Audouinella chalybea Bory (Chantransia Fr.). — Touffes d'un vert bleuàtre trés foncé, adhérentes à des tiges ou à des racines submergées, ou à des cailloux du fond de l'eau courante, à la source méme d'Ain-Oumach ; mélangé parfois au Stigeoclonium thermale. 60. Hildbrandtia rivularis J. Agardh. — Forme un revétement d'un rouge intense à la surface d'un grand nombre de pierres submer- gées dans l'eau, à Ain-Oumach. Explication de la planche VI. Fic. 1. — Synechococcus eruginosus Neg. (les trois plus gros éléments) et Synechococcus Cedrorum nov. sp. (gross. 1000). — Le dessin montre la proportion dans laquelle les deux espèces sont mélangées. Fic. 2. — Synechocystis aquatilis nov. gen.; nov. sp. (gross. 1000). Fic. 3. — Entophysalis Magnolie Farlow, à différents états de développe- ment (gross. 330; d'aprés des dessins communiqués par M. Bornet). Fic. 4. — Entophysalis Cornuana nov. sp. — On voit que les cellules de la base forment un tissu plus dense que les cellules du sommet de la colonie (gross. 670). Fic. 5. — Dermocarpa Flahaulti nov. sp. vu de dessus; les différences de teinte indiquent que toutes les cellules n'arrivent pas au méme niveau, et ne sont pas au point simultanément (gross. 670). Fic. 6. — Dermocarpa Flahaulti nov. sp., en section transversale; les ha- ; chures de la base du dessin représentent le substratum (gross. 670). Fic. 7. — Tapinothrix Bornet? nov. sp.; un filament isolé par la dissection (gross. 590). Fic. 8. — Ulothrix Braunii : ^, un filament dont les cellules commencent à se transformer en acinétes; B, un état plus avancé; C, filament dont les cellules sont à l'état végétatif, sauf une qui est transformée en un acinète mûr; D, filament dont toutes les cellules sont devenues des acinétes ; on voit que la gaine y diminue beaucoup d'importance. Dans lous ces dessins, la gaine est indiquée par une teinte trop sombre (gross. 400). À la fin du Compte rendu de cette importante session, j'ai le devoir de remercier MM. Hérail, Battandier et Trabut du précieux concours qu'ils m'ont prêté. Les savants auteurs de la Flore de l'Algérie ont revu les listes des espèces dans les Rapports sur les herborisations qu'ils avaient dirigées. M. Hérail, remplissant ses fonctions de secrétaire avec un soin scrupuleux, a pris la peine de coordonner tous les matériaux et a bien voulu partager avec moi la tàche ingrate de la correction des épreuves. Je prie ces chers confréres de recevoir iei lexpression de ma vive gratitude. ERN. MALINY AUD. 12420. — Libr.-Impr. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MoTTEROZ, directeurs. Bull. Soc. Bot. France. Vol. XXXZX PI. A ETA ? Um. Ty L Synechococcus æruginosus et Cedrorum — 2. Synechócystis aquatilis. _ 3. Entophysalis Magnolioe _ 4. Ent. Cornuana Set 6. Dermocarpa Flahaulti. T. Tapinothriæ Borneti._ 8. Ulothrix Braunit. TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. SESSION EXTRAORDINAIRE TENUE EN ALGÉRIE A LA FIN D'AVRIL 1892 (suite). RAPPORTS SUH LES EXCURSIONS DE LA SOCIÉTÉ. Herborisations faites par la Société durant le voyage d'Alger à Biskra (18-19 avril) (fin)..............,.......,...... Liste des plantes récoltées aux environs d'Alger......,.... Rapport sur l'exploration de l'oued Biskra (20 avril)... .... Excursion à ia Fontaine-Chaude (Ain-Salahin) (21 avril)... Herborisation à la Montagne de sable et aux sources d'Ain- Oumach (22 avril)...... OT Rapport sur l'herborisation faite à El-Outaya, le samedi 23 avril............., esee memes . Rapport sur les herborisations faites, les 24 et 95 avril, à El Kantara................................... soso Rapport sur l'herborisation faite, le 25 avril, aux environs de Batna.................... Hee es serre Rapport sur l'herborisation faite, le 26 avril, à la forét des Cèdres et au djebel Tougour............,.........,.... Rapport sur l’herborisation faite, le 27 avril, à Lambése... Rapport sur unc herborisation à Ain Mlila........... soi Listes des espèces récoltées ou notées, du 25 avril au 7 mai, entre Biskra et Ouargla........ ..................,.... Rapport sur la visite faite au Jardin d'essai du Hamma, près d'Alger. ........................ ess... . Rapport sur la visite faite au Jardin Landon, près de Biskra. Sur les Algues d’eau douce récoltées en Algérie pendant la session de la Société botanique en 1892...... snoisooie zé Conclusion...... esee hme hh hmm nn. á LXV. LXVIII LXXI LXXVI LXXVII LXXXIII LXXXVI xc XCI XCIII XCV XCVII XCVII cI * SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE ^ Les séauces se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84,à huit heures du soir, habituellementles deuxième et quatriéme vendredis de chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1893 13 et 27 janvier. 14 et 28 avril. 28 juillet. 10 et 24 février. 12 mai. 10 et 24 novembre. 10 et 24 mars. 9 et 23 juin. 8 et 22 décembre. — —— M m — d La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-aprés), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2€ sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. D.— Lestomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de botanique tenu à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. : Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes ou communications manuscrites adressées au Secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. 'Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothéque de la Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennen est terminé depuis plus de deux ans. Ilen résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XXXV (1888) ou d'une année antérieure, on doit faire l’acqui- sition du volume entier.— Aucune réclamation n’est admise, de La part des abonnes, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Parts. 12420. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MoTTEROZ, direct. | BULLETIN DE LA, SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME TRENTE -NEUVIÈME (Deuxième Série. — TOME XIV*) 1892 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE A PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Publié le 1* juillet 1892. STATUTS DE LA SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Adoplés dans la séance du 24 mai 1854, el modifiés dans celles du 25 juillet 1875 et du 22 avril 1887, pour les meltre en concordance avec la jurisprudence du Conseil d'Flat. ARTICLE 1*. La Société prend le titre de Société botanique de France. ART. 2. Elle a pour objet : 1° de con- courir aux progrès de la Botanique et des sciences qui s'y rattachent; 2 de faciliter, partous les moyens dont elle peut disposer, les études et les travaux de ses membres. ART. 3. Pour faire partie de la Société, il faut avoir été présenté dans une de ses séances par deux membres qui ont signé la présentation, et avoir été proclamé dans la séance suivante par le Président. — Les Francais, quel que soit le lieu de leur rési- dence, et les étrangers, peuvent également, et au même titre, être membres de la Société. — Le nombre des membres résidant à Paris ne pourra pas dépasser quatre cents. Celui des membres résidant dans les départements ou à l'étranger est limité à six cents. ART. 4. La Société tient ses séances habi- tuelles à Paris. Leur nombre et leurs dates sont fixés chaque année, pour l’année sui- vante, dans la dernière séance du mois de décembre. — Tous les membres de la Société ont le droit d'assister aux séances. {ls y ont tous voix délibérative. — Les délibérations sont prises à la majorité des voix des mem- bres présents. ART. 5. Les délibérations relatives à des acquisitions, aliénations ou échanges d'im- meubles, et à l'acceptation de dons ou legs, sont soumises à l'autorisation du Gouverne- ment, préalablement à toute exécution. ART. 6. L'administration de la Société est confiée à un Bureau et à un Conseil, dont l€ Bureau fait essentiellement partie. ART. 7. Le Bureau est composé : d'un président, de quatre vice-présidents, d'un secrétaire général, de deux secrétaires, de eux vice-seerétaires, d'un trésorier et d'un archiviste. . ART. 8. Le président et les vice-présidents sont élus pour une année. — Le secrétaire général est élu pour cinq années; il est rééligible aux mêmes fonctions. — Les se- crétaires, les vice-secrétaires, le trésorier et l'archiviste sont élus pour quatre années; ces deux derniers sont seuls rééligibles, — Le Secrétariat est renouvelé par moitié tous les deux ans. ART. 9. Le Conseil est formé en outre de douze membres, dont quatre sont remplacés chaque année, ART. 10.. Le Président est choisi, à la pluralité des voix, parmi les quatre vice- présidents en exercice. Son élection a lieu dans la dernière séance du mois de décembre. Tous les membres de la Société sont appelés à y participer directement ou par corres- pondance. — Les autres membres du Bureau et les membres du Conseil sont élus dans la méme séance, à la majorité absolue des voix des membres présents. ` ART. 11. La Société pourra tenir des séances extraordinaires sur des points de la France qui auront été préalablement déter- minés.— Un Bureau sera spécialement or- ganisé par les membres présents à ces réunions. ART. 12. Un Bulletin des travaux de la Société est délivré gratuitement à chaque menibre. ART. 13. Chaque membre paye une coti- sation annuelle de 30 francs. — La cotisation annuelle peut, au choix de chaque membre, être remplacée par une somme de 400 fr. une fois payée. Tout membre qui a paye régulièrement la cotisation sociale pendant au moins dix ans peut devenir membre à vie en versant seulement 300 fr. , ART. 44. La Société établit chaque annee son budget pour l'année suivante. Dans la première séance du mois de mars de chaque année, le compte détaillé des recettes et des dépenses de l'année précédente est soumis à son approbation. Ce compte est publié dans le Bulletin. ou ART. 15. Les fonds libres sont déposés dans une caisse publique jusqu'à leur emploi définitif. — Les sommes recues, qui n'ont pas été employées dans le cours d'un exer cice, sont placées en rentes sur l'État, en obligations de chemins de fer français (don le minimum d'intérét est garanti par l'État), en actions de la Banque de France, où los obligations du Crédit foncier, sauf cel a que la Société juge nécessaires pour couy M les dépenses de l'exercice suivant. — lé valeurs ainsi acquises ne peuvent être à a nées qu'en vertu d'une délibération de Société. . ART. 16. La Société est représentee, dans les actions judiciaires qu'elle a à exercer on à soutenir, et dans tous les actes passes e vertu de ses délibérations, par le Trésorier il qu'elle ou par l'un des membres du Conseil que a désigné à cet effet. i Anve 17. En cas de dissolution, tous les membres de la Société sont appelés à déc der sur la destination qui sera donnée à i biens, sauf approbation du Gouvernemens e ART. 18. Les Statuts ne peuvent eil modifiés que sur Ja proposition du Const d'Administration ou sur une proposition f vingt-cinq membres présentée au Bureau: Dans Pun ou l'autre cas, la proposition doit être faite un mois au moins avant au séance dans laquelle elle est soumise 'ote de la Société. n assemblée extraordinaire, spécialement convoquée à cet effet, ne peut modi A des Statuts qu'à la majorité des deux tiet S esc membres présents ou votant par C0 ndance. , m Poe nombre des membres présents p séance ou votant par correspondance? p être égal, au moins, au quart des me de la Société. Ces slaluls ont été délibérés et adoptés par le Conseil d'État, dans sa séance du 5 août 1875; ils ont élé modifiés en 1887 avec l'autorisation du Gouvernement. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (1892) Transpiration als Ursache der Formænderung ctiolir- ter Pflanzen (La transpiration, cause des changements de forme des plantes étiolées); par M. W. Palladine (Berichte der deut. bot. Gesellschaft. 4890, Bd VIII. Heft 10, paru en janvier 1891). Les modifications de forme et d'accroissement que présentent les plantes étiolées ont été, jusqu'alors, surtout attribuées à l'absence méme de lumiére. Il est à remarquer cependant que ces mémes modifications se retrouvent chez les plantes sans chlorophylle, qui se développent en présence des rayons lumineux. Cette concordance d'effets dans des con- ditions différentes a amené M. Palladine à penser que l'obscurité, tout en provoquant l'étiolement, n'est peut-étre pas la cause qui exerce sur le phénoméne l'influence la plus immédiate. Dans les deux cas, en effet, un méme facteur manque : la chlorophylle. Il semble, par suite, bien plus naturel d'admettre que c'est l'absence de ce facteur, plutót que l'obscurité méme, qui produit les particularités d'accroissement des plantes étiolées. L'étiolement serait ainsi dù surtout à la modification des processus qui dépendent de la chlorophylle. Ces processus sont, comme on sait, l'assimilation et la transpiration. Pour l'assimilation, M. Bataline a déjà prouvé que son absence n'est pas la cause de l'allongement de la tige à l'obscurité, non plus que du faible développement des feuilles. Reste donc l'influence possible de la transpiration et c'est sur celle-ci qu'insiste M. Palladine. On sait que les plantes transpirent plus fortement à la lumiére qu'à lobseurité. Mais, d'après M. Palladine, ce qu'il importe de considérer pour expliquer l'étiolement, c'est moins la faible quantité d'eau tran- spirée à l'obscurité que les changements apportés dans le rapport entre la transpiration de la feuille et celle de la tige. Considérons le Vicia Faba, par exemple. A la lumière, les feuilles étant vertes, la transpiration a lieu surtout par ces organes qui, par suite, attirent sans cesse l'eau de la tige; cette tige tend donc continuel- lement à manquer d'eau. Elle n'est, par suite, toujours douée que d'une T. XXXIX. (REVUE) 1 2 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. faible turgescence ; il en résulte un développement très court des entre- nœuds. À l'obscurité, au contraire, où la couleur des feuilles ne peut plus avoir d'action, c’est la tige de la plante étiolée qui, à cause de sa grande surface relative, présente Ja transpiration la plus forte. Ce sont alors les feuilles qui, à leur tour, manquent d’eau et ne se développent plus. Chez les plantes sans chlorophylle, il se produit, même à la lumière, à cause de l’absence de malière verte, ce qui n’a lieu chez le Vicia Faba qu'à l'obscurité. Cela s'explique par le fait que, quel que soit l'éclairement, les surfaces de transpiration seules sont ici à considérer, et là tige a, sous ce rapport, toujours l'avantage sur les feuilles. Celles-ci restent donc petiles, se développant d'autant moins qu'elles contiennent moins de pigment. Quelques autres exemples cités encore par M. Palladine semblent bien montrer que l'étiolement est dû à ces modifications du rapport de tran- spiration des différents organes. Ainsi, c'est un fait connu que, contrai- rement à ce qui se passe chez la plupart des Dicotylédones, la surface d'une feuille étiolée de Blé est en général plus grande que celle d'une feuille verte. Or remarquons que précisément il n'y a, dans ce cas, aucune tige pouvant attirer l'eau des feuilles. Si la surface est, d'autre part, plus grande qu'à la lumière, c'est parce que la transpiration est moins active. Dans certaines Dicotylédones on observe parfois également un déve- loppement foliaire trés grand à l'obscurité; c'est alors chez les plantes qui, comme la Betterave, n'ont, pour ainsi dire, pas de tige. Considérons, par contre, des Monocolylédones à tige bien développée. comme le Panicum miliaceum; nous voyons que, dans ce cas, les feuilles sont plus petites à l'obscurité qu'à la lumière. Ainsi, d'aprés la théorie de M. Palladine, le développement de ces deux organes, lige el feuille, serait surtout réglé par l'intensité relative de leur transpiralion. Quand les. conditions favorisent la transpiration de l'un aux dépens de l’autre, l'accroissement de ce dernier reste faible. De cette manière s'expliqueraient, comme nous l'avons vu plus haul, les modifications variables qu'apporte l'étiolement. suivant la plante considérée. Comme confirmation de la relation qu'il peut y avoir entre la transpi- ration et l'accroissement, l'auteur rappelle les recherches de M. Wiesner. Par ces recherches, il est montré que la transpiration est surtout éner- gique dans la lumière bleue el violetie. Or ce sont ces couleurs qui, €n méme temps, relardent le plus l'accroissement. La lumière influerait douc principalement sur la croissance en relar- dant la transpiration ; la périodicité journalière d'accroissement devrait. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 3 peut-être être considérée alors comme dépendante également des varia- tions de la transpiration. H. JUMELLE. Formænderungen von Pflanzen bei Cultur im absolut feuchten Raume und in Dunkeln (Changements de forme provoqués dans les plantes par la culture à l'humidité et. à l'obscu- rité); par M. Wiesner (Berichte der deut. bot. Gesellschaft. 1891, Bd 1X, p. 46). Comme M. Palladine, dont nous venons d'analyser le- travail, M. Wiesner pense qu'il y a un cerlain rapport entre la forme des plantes et l'intensité relative de. transpiration de leur tige et de leurs. feuilles. Les expériences de M. Wiesner ont consisté à placer comparativement dans des lieux humides et secs, à des éclairements variés, plusieurs échantillons. d'une méme espéce. L'auteur suit les changements de forme que subissent, dans ces différentes conditions, les plantes pour- vues normalement d'une rosette de feuilles radicales. Il a ainsi pu dis- tinguer les quatre types suivants : 1* La tige s'ailongeant, dans l'air humide ou à l'obseurité, la rosette foliaire. se. dissocie. C'est le cas, par exemple, du Sempervivum tec- torum. 2 La plante ne modifie son aspect ni dans l'air humide, ni à l'obscu- rité. Tels sont Oxalis floribunda et le Plantago media. 3° La plante se transforme par l'étiolement, mais l'humidité n'a aucune influence. Ex. : Taraxacum officinale. 4 Inversement, la rosette foliaire se dissocie et la tige s'allonge dans un air humide, mais l’obseurité reste sans action. C'est le cas du Cap- sella Bursa-pastoris. Tout en: montrant l'influence que peut exercer la transpiration sur la forme de la plante, ces expériences prouvent également qu’il faut bien Souvent, sinon toujours, faire intervenir encore d'autres facteurs. Si l'on n'admettait, en effet, exclusivement que la transpiration comme cause des modifications qui se produisent daus la plante à l'obseurité ou dans l'air humide, les différences entre les quatre types précédents seraient inexplicables. IL ne faut done pas trop se hâter de nier toute action immédiate de l'obseurité. Celle-ci peut influer par elle-même, indépen- damment de la transpiration, et c'est en admettant l'intervention simul- lanée ou séparée de ces deux causes, évaporation et absence de rayons lumineux, qu'on arrive à expliquer assez facilement les quatre cas plus haut signalés. Pour le premier type, l'allongement de la tige, qui entraine la disso- ciation de la rosette, est dà à la fois à l'obscurité et au ralentissement: 4 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de la transpiration. Ceci montre d'autre part, qu'à l'état normal, la réunion des feuilles en rosette par non-développement de la tige est due à la double action retardatrice de la lumière et de l'évaporation. Pour le troisième type, on peut conclure, d'une façon analogue, que la lumière seule, dans ce cas, influe pour retarder l'aecroissement, tandis que l'action de la transpiration semble nulle. Dans le quatrième type, c'est la transpiration, au contraire, qui est la cause essentielle du ralentissement de croissance. Il est plus difficile d'expliquer le deuxième type. M. Wiesner suppose ici que la transpiration ou la lumière, ou toutes deux réunies, ont pro- duit au cours du développement phylogénétique des transformations qu'elles ne peuvent plus annuler. Peut-étre aussi faut-il plus simplement admettre l'intervention d'une autre cause encore indéterminée. Car c’est toujours un tort de vouloir, comme on y a trop tendance, attribuer à une ou deux causes seulement un phénomène, quel qu'il soit. Il faut ne jamais perdre de vue, comme ne cesse de le répéter avec raison M. Wiesner, le principe de la coincidence mécanique, c'est-à-dire ne jamais oublier qu'un unique effet peut étre le résultat d'un grand nombre de causes combinées. C'est certainement le cas, en particulier, pour les phénomènes d'étiolement. H. JUMELLE. Influence de la nature du sol sur la dispersion du Gui (Viscum album); par M. Émile Laurent [Bull. Soc. roy. de botanique de Belgique, t. xxix (1890), p. 67]. D'un grand nombre d'observations recueillies par M. Laurent, et empruntées par lui à différentes sources, il semble résulter que le Gui se ressent de l'influence du sol, par l'intermédiaire de l'arbre nour- ricier. À première vue, cette opinion parait assurément extraordinaire. Il n’en est plus ainsi si l’on veut bien réfléchir que le Viscum prend à son support organique la masse des matières minérales qui lui Sont nécessaires, Comme l'alimentation souterraine des végétaux varie avec la nature du sol, il s'ensuit que le Gui doit être sensible à la méme influence. M. Laurent a d'ailleurs soin de faire remarquer que c'est là une simple hypothése, rendue seulement trés vraisemblable par le fait qu'on ne peut guère trouver d'autre cause prépondérante expliquant l'inégale distribution du parasite dans des régions botaniques voisines. L'influence des oiseaux est tout à fait locale et insuffisante. Quant à l'action des conditions climatériques, elle est peu prononcée, puisque le Viscum prospere en Europe et en Asie sous des climats aussi différents que Ceux des iles Britanniques, du sud de la France, de l'Allemagne centrale REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 5 et de la Sibérie. Une autre cause possible est la différence des soins apportés, suivant les pays, dans la culture des arbres; mais il ne peut y avoir là encore qu'une influence très secondaire. Comme preuve vraisemblable de l'action du sol, d'autre part, M. Lau- rent fait remarquer que le Gui se développe trés peu dans toute la région des sables de la Campine ainsi que dans le terrain ardennais. Il est, au contraire, commun dans la zone jurassique du Grand-Duché de Luxem- bourg, et, en Belgique, dans la zone calcaire et dans la partie orientale de la zone argilo-sablonneuse. En France, dans le Cantal, sa distribu- lion est assez curieuse : tandis que dans les terrains granitiques, il habite surtout sur le Chéne, il manque, au contraire, sur cet arbre dans les terrains voleaniques voisins, formés d'andésites et de trachytes; il abonde alors sur le Pommier, et se rencontre également sur le Poirier et le Peuplier. Enfin, c'est un fait, assez souvent remarqué, que le Gui est trés inégalement vigoureux sur les diverses espéces ligneuses et que les espèces sur lesquelles il croît le mieux varient avec les régions. En certains endroits, les plus belles touffes se trouvent sur le Peuplier; ailleurs, c'est sur le Pommier. Fréquemment le Viscum est chétif sur le Chéne; par contre, Stapf a vu sur cette essence des exemplaires de taille extraordinaire. M. Laurent pense avec raison que ce serait un intéressant travail de géographie botanique que de réunir sur le méme sujet de nouveaux ren- seignements complémentaires. En notant les habitations du parasite, en précisant la nature du sol et la situation au sommet des plateaux ou dans les vallées, on arriverait sans doute à confirmer l'hypothèse émise. Il y aurait un certain intérét également à établir, dans différentes régions, des cultures de Viscum sur des essences variées et à comparer les résultats obtenus. M. Laurent fait appel, dans ce but, aux botanistes qui voudront bien, de divers côtés, lui apporter leur collaboration. Le développement du Gui est, à vrai dire, assez lent ; on pourra cependant au bout d'une dizaine d'années étre fixé sur les essais de culture. Pour égaliser autant que possible les conditions de ces cultures, M. Laurent indique les espéces et méme les variétés sur lesquelles il a l'intention d'entreprendre ses expériences ; il met, en outre, depuis le mois de mars 1891, à la disposition de toute personne qui en fait la demande, des graines de Gui recueillies en Hesbaye sur des Pommiers. Quant aux conditions climatériques, qui pourront étre un peu différentes dans ces expériences comparatives, nous avons vu qu'elles ont peu d'influence sur Ja dispersion du parasite; il n'y a pas lieu d'en tenir comple. 6 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Il ne reste plus qu'à souhaiter que la tentative de M. Laurent fournisse les résultats qu'il en attend. Nous serons fixés sur ce point en 1900. H. JUMELLE. Sur lassimilation spécifique dans les Ombellifères ; par M. Géneau de Lamarlière (Comptes rendus de l'Académie. des sciences, 27 juillet 1891). On ne s'élait pas encore préoccupé, jusqu'à ce jour, de déterminer les différences d'intensité que peut présenter l'assimilation chlorophyl- lienne dans des plantes d’espèces voisines, ayant des feuilles de struc- ture et de forme différentes. M. de Lamarlière a entrepris cette étude avec la famille des Ombellifères, qui, présentant tous les degrés de découpure et une structure trés variée dans le limbe de ses feuilles, fournissait d'excellents sujets d'expérimentation. L'auteur a ainsi constaté que des plantes de la méme famille, appar- tenant méme à des espéces trés voisines, ne décomposent pas, par leurs feuilles, à surface égale, l'acide carbonique de l'air avec la méme intensilé. | Pour une méme surface, les espèces milent beaucoup plus que les espéces coupées. Cette différence dans l'intensité de l'assimilation chlorophyllienne s'explique par la disposition du tissu en palissade qui, réparti en une seule couche chez les feuilles entiéres, est, au contraire, chez les feuilles découpées, distribué en plusieurs assises superposées. H J. uilles trés découpées assi- à fe à feuilles entières ou peu dé- Influence de léclairement sur la production des pi- quants des plantes; par M. Aimable Lothelier (Comptes rendus de l'Académie des sciences, janvier 1891). Dans une précédente communication, faite en 1890 à la Société bota- nique, M. Lothelier avait déjà montré l'influence qu'exerce l'état hygro- métrique de l'air sur la structure et le développement des piquants de certaines plantes. L'auteur étudie aujourd’hui l'influence de la lumière sur ces mémes organes. Plusieurs exemplaires de rameaux ou de pieds de différentes plantes (Berberis: vulgaris, Robinia Pseudacacia, Ulex europeus, Crategus oxyacantha, Ribes Uva-crispa) ont été exposés à des intensités lumi- neuses diverses, On constate alors que plus la lumière est vive, plus les piquants des plantes se forment nombreux, et plus, en même temps, ils sont développés et différenciés. Sous ce rapport, la lumière vive à la même influence que l’air sec. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. »1 Entre toutes les plantes plus haut citées, le Berberis vulgaris est celle qui est le plus sensible à l’action du milieu. Suivant les conditions d'éclairement auxquelles on soumet les individus de cette espèce, on peut à volonté y produire des feuilles ordinaires, parenchymateuses et assimilatrices, ou des feuilles réduites, pour ainsi dire, à leurs nervures et terminées en pointe. Dans ce dernier cas il se produit une sorte de balancement organique, et la fonction assimilatrice, qui se trouve trés amoindrie dans les feuilles piquantes, est alors d'autre part assurée par le développement trés hàtif d'un bouquet de feuilles, riches en chlo- rophylle, à l'aisselle des piquants. H. Note sur un phénomène physiologique qu'on observe dans les échanges gazeux chez certaines plantes grasses; par M. E. Aubert (Mémoires de la Société de biologie, 11 avril 1891). Note sur le dégagement simultané d'oxygéne et d'acide carbonique chez les Cactées; par M. E. Aubert (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 31 mars 1891). On sait que les échanges gazeux qu'on observe, dans la journée, entre une plante verte quelconque et l'atmosphére sont la résultante de deux phénoménes superposés : respiration et assimilation. Selon que varient les conditions de température et de lumière, c'est l'un ou l'autre de ces deux phénomènes qui prédomine; il y a ainsi, en définitive, tantôt absorption, tantót rejet d'oxygene par la plante. Le plus généralement, pour une lumière et une température moyennes, c’est le rejet d'oxygéne qui l'emporte. Toutefois, il y a déjà longtemps, de Saussure a montré que les Cactées, sous ce rapport, se comportent assez différemment des autres plantes : un Cactus Opuntia, exposé à la lumière solaire, peut en effet dégager une notable quantité d'oxygène. Plus récemment, le méme fait a été observé par Mayer chez les Crassu- lacées ; et il est, en somme, général chez les plantes grasses. M. Aubert, qui a repris avec détails l'étude de cette particularité physiologique, vient en outre de constater, chez ces mêmes plantes, un autre cas qui n'avait pas été signalé jusqu'alors : le dégagement simul- tané d'oxygène et d'acide carbonique à la lumière. Mais ce dégagement simultané ne se produit que lorsque certaines conditions particulières sont réalisées. Il faut : 1° Ou bien une température élevée (35 degrés) avec une lumière de moyenne intensité ; 2^ Qu bien une température ordinaire (14 degrés) avec une lumière trés faible. 8 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Dans l'un et l’autre de ces deux cas, des Opuntia tomentosa et des Mamillaria elephantidens ont rejeté, à la fois, de l'acide carbonique et de l’oxygène. M. Aubert interpréte de la facon suivante ce phénoméne du dégage- ment simultané des deux gaz. Anatomiquement, les Cactées présentent sur des coupes transversales deux sortes de parenchyme : l'un profond, incolore; l'autre, superficiel, pourvu de chlorophylle. Tous deux respirent à la lumiére comme à l'ob- scurité ; le second, en outre, à la lumière, assimile. Or, dans le premier cas envisagé (35 degrés et lumière d'intensité moyenne), l'activité respiratoire de la plante tout entière est trés grande; il en résulte un dégagement d'une assez forte proportion d'acide carbo- nique, que le tissu superficiel ne peut pas décomposer entiérement à cause de l'insuffisance de l'intensité lumineuse. Dans le deuxiéme cas (température de 14 degrés et lumiére trés faible), bien que la respiration ne soit pas énergique, l'intensité de la lumière est trop faible pour décomposer encore tout l'acide carbonique dégagé par la plante. Quant à l'oxygéne dégagé, d'autre part, il a pour origine dans les deux cas l'acide malique décomposé par la lumière dans la plante. Il résulte de ces faits que, dans nos contrées, les Cactées sont placées, pendant la mauvaise saison, dans des conditions défavorables à leur végétation, puisqu'elles perdent du carbone pendant la nuit et du car- bone et de l'oxygéne pendant le jour. On peut parer à cette déperdition nocturne en les exposant, pendant la mauvaise saison, le plus possible à la lumiére, tout en maintenant la température au voisinage de 10 à 15 degrés. Plus la lumière est faible, moins la température doit étre élevée. Pendant l'été, le ciel couvert leur est encore défavorable. Les régions tropicales, où la lumière est vive, la température élevée et l'atmosphère humide, sont ainsi les régions naturelles où les Cactées vivent et se développent normalement : la lumiére, traversant leur cuti- cule, provoque chez ces végétaux une active assimilation, et, par suite, la décomposition de tout l'acide carbonique qu'ils émettent. Ti y a ainsi fixation énergique de carbone. H. JUMELLE. Recherches physiologiques sur les enveloppes florales; par M. Georges Curtel (Comptes rendus de l'Académie des sciences, 13 octobre 1890). Toute une série de recherches sur le róle physiologique du périanthe a amené M. Curtel à formuler les conclusions suivantes : La fleur posséde des fonctions respiratoire et transpiratoire éner- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 9 giques, supérieures, en général, à celles de la feuille de la même plante, du moins à l'obscurité ou à une lumière diffuse peu intense. L'assimilation, généralement faible, est plus ou moins voilée par la respiration, beaucoup plus intense. Le rapport du volume de l'acide carbonique émis à celui de l'oxygéne absorbé est toujours faible et inférieur à l'unité. . H: 4. Monographie du Pourridié (Dematophora); par M. Pierre Viala (Thèse pour le doctorat ès sciences naturelles. Paris, 1891). Ainsi que l'indique le titre méme, le sujet du travail de M. Viala est la Monographie détaillée du Pourridié. Sous ce nom de Pourridié, on désigne généralement une maladie pro- duite, non par une espéce unique, mais par plusieurs espéces de Cham- pignons vivant en parasites, aussi bien sur les racines de la Vigne que sur d'autres plantes sauvages ou cultivées. Les Champignons ainsi con- fondus entre eux sont : l'Agaricus melleus, le Dematophora necatrix, le Vibrissea hypogæa, et certaines formes mycéliennes rentrant dans le groupe des Fibrillaria et appartenant à une grosse espéce de Cham- pignon à chapeau, le Psathyrella ampelina. C'est surtout sur le Dematophora necatrix, qui est la cause la plus générale et la plus commune du Pourridié, qu'ont porté les recherches de M. Viala. Les autres Champignons n'ont été étudiés qu'incidemment, simple- ment au point de vue des différences qu'ils peuvent présenter avec le Dematophora dans leurs caractéres et dans leurs effets. La biologie du Dematophora necatrix est trés complexe, par suite de la grande variété de ses formes végétatives et reproductrices, et des conditions de milieu bien déterminées qui sont nécessaires pour l'appa- rition de chacune d'elles. On ne hope d'abord pas moins de six formes mycéliennes : 1° A l'extérieur des organes attaqués, le mycélium blanc, qui se pré- sente sous forme de flocons blancs, laineux, composés de filaments de diamétre variable; 2° Le mycélium brun, extérieur également aux plantes pourridiées et qui n'est autre que le mycélium blanc devenu brun; 3° Les cordons rhizoides, extérieurs comme les précédents et qui se forment par condensation des plus petits filaments mycéliens blancs; 4 Les rhizomorphes externes (Rhizomorpha fragilis var. subter- ranea), qui ne sont que des cordons rhizoides complètement organisés. Ce sont de gros cordons cylindriques composés d'une écorce noire et d'un centre médullaire pseudo-parenchymateux, entourés par le mycé- lium brun; 10 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. 5° Les rhizomorphes sous-corticaux (Rhizomorpha fragilis var. subcorticalis), à écorce moins foncée que les précédents, et qui sont le résultat d'agglomérations mycéliennes dans la région de la couche géné- ratrice des plantes pourridiées ; 6" Le mycélium interne aux tissus des plantes attaquées, composé de petits filaments qui pénètrent la couche génératrice et le bois et enva- hissent en tous sens le tissu intérieur qu'ils décomposent. Les formes de reproduction du Dematophora ne sont pas moins variées que ses formes végétalives. 4° Sur le mycélium blanc ou brun se manifeste une fragmentation cellulaire avec isolement et condensation du protoplasme. Il y a ainsi production de cellules, homologues des chlamydospores d’autres Champignons, et qu'on peut désigner sous ce méme nom. Il importe d'ajouter que la formation des chlamydospores est trés rare et a lieu exclusivement lorsque le mycélium se trouve dans un liquide non aéré. 2* Le mycélium interne produit parfois, à la surface des organes altaqués, des masses pseudo-parenchymateuses, ou sclérotes, qui émer- gent, en partie, des tissus de la plaute hospitalière. 3" Les sclérotes ou le mycélium floconneux donnent naissance à des filaments conidiféres ou conidiophores . Ces conidiophores constituent la forme la plus fréquente de reproduction; normalement, ils se déve- loppent au collet de la plante, dans les couches les plus superficielles du sol ; en cultures artificielles, on les obtient dans toutes les régions. 4 Les sclérotes peuvent encore, par différenciation de leur tissu interne, produire des pycnides. 5° Enfin, sur le collet de la plante, vers la région des conidiophores, se forment, sur les organes depuis longtemps attaqués, des fruits asco- sporés ou périthèces. Toutes ces formes du mycélium et des organes de reproduction appar- tiennent bien au Dematophora necatrix, mais toutes ne sont pas tou- jours réalisées dans la nature; les formes de reproduction, en parti- culier, ne le sont méme que très rarement. Le Dematophora, en effet, se propage et se perpétue presque uniquement par son mycélium, et pour que les corps reproducteurs apparaissent, il faut qu'un certain nombre de conditions spéciales soient réalisées. Tout d'abord il est à remarquer que le Dematophora necatrix peut vivre aussi bien en parasite sur les plantes vivantes qu'en saprophyte sur les organes morts. Or c'est seulement dans ce dernier cas, lorsque le Champignon se développe en saprophyte, que les organes reproducteurs se forment ; pendant la vie parasitaire, le mycélium seul existe. En outre, lorsque la plante hospitaliére est morte, il faut encore qu'un laps de temps tres long s'écoule avant que les sclérotes, les conidiophores ou les péri- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 11 thèces se produisent : les conidiophores n’exigent pas moins de douze à dix-huit mois, et les périthèces, d'autre part, n'arrivent à leur complète formation qu'aprés une période de deux ans à deux ans et demi. Les premiers ne se développent que dans une atmosphére humide; les seconds, au contraire, n'apparaissent que dans des sols amenés à une dessiccation graduelle et complète. La formation des sclérotes rentre dans le premier cas; celle des pycnides, dans le second. On conçoit que, toutes ces conditions réunies de temps et de milieu n'étant que rarement réalisées, la propagation de l'espéce par reproduction n'ait lieu qu'exceptionnellement. Cette propagation est donc surtout dévolue au mycélium, et, malheureusement pour les vignobles, elle est, de ce côté, d'autant plus assurée que le mycélium du Dematophora necatrix est trés résistant aux différents agents. Les substances qu'on pourrait, en effet, employer pour le détruire anéantiraient d'abord la plante méme. C'est pourquoi il n'y a pas, pour le moment, de procédé de traitement direct contre le Pourridié. Tous les caractéres que nous venonsd'indiquer pour le Dematophora necatrix permettent de le différencier rapidement des autres Champi- gnons avec lesquels il a été confondu. Le Vibrissea hypogea ne possède ni mycélium floconneux, ni rhizo- morphes ; de plus il n'agit comme parasite que dans certains cas excep- tionnels,et il est surtout saprophyte sur des organes altérés par d'autres causes. L'Agaricus melleus présente des rhizomorphes comme le Demato- phora, et, comme celui-ci, il est parasite; mais il s'en distingue par son rhizomorphe sous-cortical qui est phosphorescent. Àu point de vue de la fructification, c’est d'ailleurs un Basidiomycéte, et non un Asco- mycéte. Enfin les Fibrillaria ne vivent qu'en saprophytes à la surface ou dans les fissures des péridermes mortifiés. Le Dematophora necatrix ne se développe pas également bien dans tous les milieux. Il réussit surtout dans les terrains humides, dans les terres argileuses et marneuses; au contraire, les sols trés sableux en sont généralement indemnes. Par contre, dans ce dernier cas, une autre espéce, le Dematophora glomerata, trouve, d'autre part, les conditions les plus favorables à son développement; et ce Dematophora glomerata peut causer, aux plantes qu'il attaque, autant de dégàts que le Demato- phora necatrix. Le Dematophora glomerata se distingue du Dematophora necatrix par des formes mycéliennes moins complexes et par la fréquence plus grande des organes reproducteurs. Quant aux caractères communs, ils amènent M. Viala à établir pour le genre Dematophora la famille des 42 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Dématophorées. Ces Dématophorées se classent très naturellement dans le groupe des Tubéroidées, entre les Tubéracées vraies et les Elapho- mycétacées. HENRI JUMELLE. Die Süsswasseralgenflora von Süd-Georgien (La flore des Algues d'eau douce de la Géorgie australe); par M. P.-F. Reinsch. In-8°, 36 pages, 4 tab. Berlin, 1890. Le Mémoire de M. Reinsch a trait aux Algues d'eau douce rapportées de la Géorgie australe par M. Will. Les espèces y sont au nombre de 106, dont 21 Diatomées, 23 Phycochromacées, 50 Algues vertes et 2 Floridées. Parmi les Algues vertes, ce sont les Palmellacées qui tien- nent la téte avec 21 espéces, puis les Desmidiées qui en renferment 20. Comme plantes nouvelles il convient de citer : Cosmarium connectum, georgicum ; Prasiola georgica; Ulothrix lamellosa ; le nouveau genre Dermatomeris ; Vaucheria antarctica. P. Hanror. Zur Meeresalgenflora von Süd-Georgien (Contribution à la flore des Algues marines de la Géorgie australe); par M. P.-F. Reinsch. In-8°, 83 pages, 19 tab. Berlin, 1890. M. Reinsch a publié dés 1888, dans les Bulletins de la Société bota- nique allemande, les diagnoses des genres et des espéces qui consti- tuaient des nouveautés pour l'algologie de la Géorgie australe. Les genres nouveaux sont, parmi les Floridées : Merenia et Straggaria, le premier voisin des Polysiphonia et des Dasya, le second placé prés des Choreocolaz; parmi les Phéophycées : Chroa, Stegastrum, Melas- tictis, tous trois appartenant aux Chordariées; le premier de ces genres, d’après la figure donnée, ne me semble pas distinct du genre Adeno- cystis. M. Reinsch n’aurait-il pas pris les paraphyses pour des sporanges et les sporanges pour des anthéridies? — Le Chroa sacculiformis est probablement synonyme d' Adenocystis Lessonii. Les deux autres genres nouveaux sont parasites ; l'un d'eux, le Stegastrum, doit rester dans le volsinage des Myrionema. Les Algues vertes ne renferment qu'un genre nouveau, Hydrurites, voisin des Hydrurus et vivant en parasite sur le Chondrus crispus en compagnie d'un Nostoc et d'un Hormiscia. M. Reinsch revient sur le genre Dermatomeris, dont il avait déjà été question dans les Algues d'eau douce, et en fait un nouveau groupe de Lichens. Le D. georgica ne serait-il pas tout simplement (les figures semblent l'indiquer) Syn0- nyme de Mastodia tessellata H. et H., plante de Kerguelen que nous avons retrouvée à la Terre-de-Feu et qui n'est autre qu'un Prasiola parasité par une Sphérie (Læstadia Prasiole Winter)? Mais pourquoi en faire un Lichen? il n'y a pas là un cas de symbiose, mais de simple pa- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 13 rasitisme analogue à celui du Pleospora herbarum que l'on rencontre fréquemment sur des frondes de Laminaria rejetées à la plage. Le total des Algues marines est de 59, dont 33 Floridées, 16 Phéophy- cées, 7 Algues vertes, 3 Cyanophycées, avec 31 espèces nouvelles. Il est intéressant de retrouver à la Géorgie australe des plantes telles que : Laminaria saccharina, Chondrus crispus, Kallymenia reniformis, Rhodymenia Palmetta, etc. On retrouve quelques formes de la flore magellanique et, parmi les nouveautés, un représentant d'un genre resté monotype jusqu'à ce moment, le Bonnemaisonia prolifera. P. H. Essai de classification des Nostocacées homocystées; par M. Maurice Gomont (Morot, Journal de botanique, 16 octobre 1890, 9 pages). M. Gomont a pensé qu’un résumé de son travail sur les Nostocacées homocystées pourrait rendre quelques services, en attendant la publica- tion d'un Mémoire plus étendu. Afin d'établir la nomenclature sur des bases solides, l'auteur s'est efforcé de déterminer la signification des descriptions anciennes, presque toujours défectueuses, en recourant aux échantillons originaux. Ila fait pour les Homocystées ce que MM. Bornet et Flahault avaient accompli pour les Hétérocystées. Les Homocystées sont réparties en deux tribus : I. Vaginariées : trichomes au nombre de deux ou plus dans une méme gaine lorsque les filaments sont complétement développés; un genre fait exception. Gaines parfois jaunes, rouges ou bleues. Genres: Schizothrix Kütz. (avec les sous-genres Inactis, Hyphæo- thrix, Symphyosiphon, Chromosiphon) ; Dasyglea Thw.; Microcoleus Desmaz.; Hydrocoleum Kütz. p. p.; Porphyrosiphon Kütz. II. Lyngbyées : trichomes solitaires dans la gaine; gaines parfois jaunes, jamais rouges ni bleues. Sous-tribu I. Lyngbyoidées. — Genres : Plectonema Thuret; Sym- ploca Kütz., p. p.; Lyngbya Ag. (incl. s.-genres : Leibleinia Endl., Eulyngbya) ; Phormidium. Sous-tribu II. Oscillarioidées. — Genres : Trichodesmium Ehrenb. ; Oscillaria Bory; Borzia Cohn; Arthrospira Stizenb.; Spirulina Link. Le travail dont M. Gomont vient de donner un résumé était devenu absolument nécessaire. On pourra dorénavant déterminer une Homo- cystée, ce qui jusqu'ici était à peu prés impossible. P H. 14 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Noterelle ficologiche (Notices phycologiques); par M. A. Piccone (La Nuova Notarisia, mars 1891, pp. 349-356). Sous ce titre, M. Piccone publie une courte Note relative à la présence du Fucus vesiculosus L., sur la côte de Ligurie; une autre, sur l'aire de distribution du Codium elongatum Ag. en Ligurie et dans la Méditer- ranée. La florule de l'ile de Caprera se trouve enrichie de quelques nou- velles espèces, entre autres de Halimeda Tuna B. Albertisii Pice., que l'auteur a. distingué du type dés l'année 1879. P. HanioT. I Cistocarpi e gli Anteridi di Cafenella Opuntia (Good. et Wood.) Grev. (Les cystocarpes et les anthéridies du Catenella Opuntia); par M. Harvey Gibson (La Notarisia, vı, n° 23, pp. 1159- 1161. 1891). Les cystocarpes du C. Opuntia se trouvent sur des rameaux dressés et sont immergés dans le tissu de ramuscules qui contiennent de 50 à 150 procarpes, dont un petit nombre seulement arrivent à maturilé. Chacun de ces ramuscules présente une grande cellule centrale qui donne naissance à une ramification de filaments articulés. De ces fila- ments nait le systéme carpogonique qui consiste en une cellule carpo- gonique, une cellule trichophorique et un long trichogyne qui perfore la couche périphérique et parait au dehors sous la forme d'une pointe courte, dressée ou légérement inclinée. Aprés la fécondation, chaque cellule carpogonique produit de 12 à 30 carpospores ; unramuscule mùr contient de 12 à 20 cystocarpes. Les cystocarpes voisins de la périphérie restent souvent rudimentaires. Les anthéridies sont également formées de ramuscules spéciaux. P. H. Osservazioni sulla vita del Mare fatte a Fano nell estate del. 1889-1890 (Observations sur la vie de la mer faites à Fano pendant les années 1889-1890) ; par M. F. Castracane degli Antelminelli (La Nuova Notarisia, 9 juin 1891, pp. 293-299). L'auteur a récolté à Fano, outre quelques Peridinium, un certain nombre de Diatomées intéressantes, entre autres le Thalassiothrit Frauenfeldii, que M. Grunow considérait comme une des plus rares espèces rapportées de l'Océan Indien par la Novara. M. Castracane la recueillie en abondancé à la localité iudiquée. — . P. H. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 15 Primo elenco di Diatomacee del laghetto artificiale del pubblico giardino di Modena, e qualche osservazione sulla biologia di queste Alghe (Première liste de Diatomées du lac artificiel du jardin public de Modène et observations relatives à la biologie de ces Algues); par M. L. Macchiati (Nuovo Giornale bota- nico italiano, xxii, n? 1, pp. 175-184, 1891). L'auteur de cette Note présente une liste des Diatomées qui habitent une piéce d'eau du jardin publie de Modéne. Ces Algues, au nombre de 18 espéces et variétés, comprennent quelques formes nouvelles qui seront décriles ultérieurement. Nous remarquons, dans la liste donnée par M. Macchiati, le Synedra affinis Bréb., qui habite généralement les eaux salées et avait cependant déjà été rencontré en Allemagne dans des circonstances analogues. L'auteur présente ensuite quelques observations sur la biologie des Diatomées et en parliculier des Navicula elliptica var. minutissima Grun. et Hantzschia Amphioxys Grun. Ces observations portent sur la motilité propre à ces organismes, qu'on a attribuée tantôt à des courants endosmotiques, tantót à des cils vibratiles, et dont, selon toutes probabi- lités, il faut rechercher la cause dans la contractilité d'une couche péri- phérique de protoplasma que M. Macchiati a pu observer avec netteté. Vient ensuite la description d'un cas intéressant de reproduction ou plutót, en l'absence de copulation nettement constatée, de rajeunisse- ment. P H: Systematischen Uebersicht der bisher-bekannten Gat- tungen der echten Fucoideen (Revue systématique des genres de Fucoidées connus); par M. J.-B. de Toni (in Flora, 11, 1891, pp. 171-182). Le Mémoire de M. de Toni n'est qu'une liste des genres d'Algues brunes connues jusqu'à ce jour, aussi n'est-il guére susceptible d'étre analysé. Il me sera cependaut permis de présenter quelques observa- lions et de signaler quelques omissions. M. de Toni place dans les Laminariées le genre Corycus, que M. Kjellman considére à plus juste litre comme une Punctariée. Je rappellerai à ce propos que le Corycus nigrescens Kjellm. doit devenir C. prolifer (J. Ag.), M. J. Agardh ayant fait connaitre cette dernière espèce sous le nom générique d'Aspero- coccus dans les Algæ marine siccat de Hohenacker (n° 215). J'avais également, par comparaison avec le Scytosiphon Urvillei, transporté celte Algue dans le genre Scytosiphon (Alg. cap Horn, p. 46). Le Chorda Filum, comme l'a bien montré M. Reinke, est une Chordariée ; il en est de méme du Stereocladon, qui ne peut à aucun titre prendre 16 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE rang dans la synonymie des Dictyosiphon. Quant au Cæpidium antarc- ticum J. Ag., sa structure est plutôt celle d’une Laminariée que d’une Chordariée. Ne serait-il pas également convenable de maintenir séparés les genres Asperococcus et Hydroclathrus ? Parmi les genres omis, je signalerai : Cladothele Hook. et Harv., plante peu connue, des Malouines, qui est bien une Chordariée, quoique la figure du Flora antarctica et la description la placent dans le voisi- nage des Codium; Adenocystis, bien caractérisé par ses sporanges uni- loculaires entremélés de paraphyses qui en font une Laminariée. Quant au genre Chroa, c'est incontestablement un simple synonyme d’ Adeno- cystis. P. Hantor. Die Characeen (Les Characées); par M. W. Migula (Rabenhorst's Kryptogamen Flora), livrais. 1-v, 1890-1891. M. le D' Migula a fait précéder sa Monographie des Characées d'Alle- magne d'un résumé, trés clair et parfaitement présenté, des travaux publiés jusqu'à ce jour sur la morphologie et le développement de ces plantes intéressantes. Les Characées ont été fréquemment étudiées depuis C. Bauhin, qui figurait déjà en 1623, dans son Pinazx, le Chara fœtida, jusqu'à Braun qu'on a pu appeler à juste titre le grand maitre de l'étude des Cha- racées. Leur place n'est pas encore nettement fixée dans la systématique : pour les uns ce sont des Algues, pour d'autres elles forment un groupe spécial parallèle à celui des Bryophytes, tous deux issus des Algues vertes. La distribution géographique de ces plantes parait avoir une large expansion. M. Migula signale en Europe 51 espéces, dont 14 Nitella, 6 Tolypella, 4 Lamprothamnus, 1 Lychnothamnus, 1 Tolypellopsis, 28 Chara; 18 de ces végétaux n'ont pas encore été rencontrés en d'autres points du globe. Des 33 autres espéces, 95 se rencontrent en Afrique, 16 en Asie, 17 en Amérique, 8 en Australie. L'habitat en Allemagne est réparti d'aprés M. Migula en 14 régions : le domaine rhénan, le domaine de la basse Saxe, le Schleswig-Hols- tein, le domaine Baltique, le Brandebourg, la Saxe, la Prusse, la Silésie, l'Allemagne du Sud, la Suisse, les alpes d'Autriche, la Bohéme, la Hongrie et la région littorale. On pourrait considérer, en ce qui a trait à l'Europe, trois régions seulement : le sud-ouest et le domaine médi- terranéen, l' Europe centrale, le domaine septentrional. On trouve des Characées aussi bien dans la plaine que sur les hautes montagnes, jusqu'à 2000 et 2200 métres, à l'Albula et dans l'Engadine. La flore allemande renferme 44 espèces; la flore française est presque REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 17 aussi riche, puisqu'on y rencontre 37 de ces plantes. Les recherches de M. l'abbé Hy ont changé ces nombres et doté la France de quelques espèces qui n'y avaient pas encore été rencontrées, en égalisant à peu prés les deux flores. La presqu'ile des Balkans, la moins riche des régions européennes au point de vue de la distribution des Characées, n'en renferme que 12 espèces. Les cinq premiers fascicules publiés par M. le D* Migula contiennent la description des Nitella, Tolypella, Tolypellopsis, Lychnothamnuus, Lamprothamnus et la clef analytique des espéces du genre Chara. La littérature y tient une place importante, tant au point de vue de la syno- nymie que des citations de figures et d'exsiccatas. Chaque espèce (ou à peu prés) est de plus figurée avec ses principales formes et des détails “organographiques. Parmi les plantes les plus intéressantes nous remar- quons : Nitella brachyteles A. Braun, qui n'est connu jusqu'à ce jour que de Corse et d'Algérie; N. confervacea A. Braun, spécial à la Nor- mandie (étang de Vrigny, Orne); N. ornithopoda A. Br., connu en de rares localités dela France et du Portugal ; Tolypella Normanniana Nordst., de Norvége; T. hispanica Nordst., disséminé dans un petit nombre de localitésespagnoles; Lamprothamnus alopecuroides y. calva, nouvelle variété de Saint-Jullien (Ille-et-Vilaine); Lychnothamnus barbatus (Rupr.), qui n'a encore été trouvée en France que dans le département de l'Isére. P.. H. Sargassen vom indischen Archipel (Sargasses de l'Archipel Indien); par M. le major Reinbold (Annales du Jardin de Buiten- Zorg, x, pp. 61-14, 1891). M. le major Reinbold a trouvé, dans les récoltes faites aux Indes néerlandaises par M” Weber von Bosse, 15 espèces de Sargasses : S. flavicans, tenue, ilicifolium avec une forme nouvelle, cristefolium, microcystum, ambiguum, Binderi, siliquosum, plagiophyllum, Bovea- num, concinnum, Grevillei, polycystum, spathulefolium, aquifolium représenté par le type et par une nouvelle forme. La Note de M. Reinbold présente un certain intérét à cause de la distribution géographique qui est jointe à chacune des espéces indi- quées. P. H. Detesseria (Caloglossa Harv.) amboinensis, eine neue Süsswasser-Floridee (Delesseria amboinensis, nouvelle Flori- dée d’eau douce); par M. G. Karsten (Botan. Zeitung, pp. 265-271, tab. v, 1891). M. Karsten signale une nouvelle Floridée d’eau douce recueillie à Amboine à plus de cent pieds d'élévation au-dessus du niveau de la T. XXXIX. (REVUE) 2 48 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE mer. Le Delesseria amboinensis se rapprocherait beaucoup du D. mnioides et du D. Leprieuri, espèces des eaux saumâtres remontant jusqu'à West-Point, à plus de 60 milles de l'embouchure de l'Hudson. Ne serait-ce pas une forme de ces dernières espèces adaptée à la vie dans l'eau douce? P. Harior. Frammenti algologici. I: Alghe raccolte nel lago Schloossee in Baviera; par le D' Istvanffi-Schaarschmidt (La Nuova Notarisia, 1890, pp. 1166-1169). C'est une simple liste de quarante espéces d'Algues récoltées par l’auteur de cette Note. Sur ce nombre, les Cyanophycées figurent pour trois espèces seulement, tandis que les Diatomées et les Desmidiées arri- vent au chiffre de vingt-neuf. Parmi les Algues vertes au nombre de sept, il convient de signaler l’Eremospheæra viridis de Bary et une espèce probablement nouvelle d'OEdogonium. PH Rumeliai Algak, Frivaldszky imre gyüjtésébôl (Algx non- nullæ a beato E. Frivaldszky in Rumelia lectæ). Extrait de Termés- zetrajzi füzetek, xiu, 2-3, 1890, pp. 67-717. Dans cette Note sont énumérées 50 espéces d'Algues de la Roumélie : 42 Diatomées, 3 Desmidiées, 5 Chlorophycées. Il est intéressant de retrouver en Roumélie la forme tenuicollis du Stauroneis anceps décrite par M. Istvanffi, dans son Mémoire sur les Algues de l'Afghanistan. Le genre OEdogonium fournit une variété nouvelle : OE. cyathigerum var. rumelica, caractérisée par : « Oogoniis 3-4 continuis, cellulis suffulto- riis non tumidis vel subtumidis, nannandribus oogoniis, rarissime cel- lulis suffultoriis sedentibus; long. oog. 68-72 p, lat. 60-62u; long. cell. veget. 135 y lat. 27 &; long. nannandr. 544, lat. 13 y. » P. H. A Meteorpapirrol (Le papier météorique); par M. Istvanffi (loc. cit., 4, 1890, pp. 143-182, avec un résumé en français). L'auteur a examiné un certain nombre d'échantillons de ces papiers formés par des Algues, que l'on rencontre fréquemment sur le bord des étangs ou dans le fond des mares desséchées. Il y a trouvé les Clado- phora fracta var. viadrina Kütz., Lyngbya turfosa (Carm.) Cooke ; OEdogonium tenellum Kütz. mêlé de feuilles de Sphagnum ; Conferva sp. avec des hypnospores; Microspora floccosa (Vauch.) Thuret. Dans ces masses papyracées se rencontrent quelques espéces intéressantes, telles que : Lyngbya sudetica, Herposteiron repens, de nombreuses Diatomées et des Desmidiées. P.I REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 19 Notiz ueber die Ectocarpaceen Gattungen Entonema Reinsch und Sfreblonemopsis Valiante (Note sur les genres d'Ectocarpées Entonema Reinsch et Streblonemopsis Valiante) ; par M. J.-B. de Toni (Berichte der Deutschen botanischen Gesells- chaft, 1x, 1891, n° 5, pp. 129-130). Dans sa Revue systématique des Fucoidées, M. de Toni avait laissé parmi les Ectocarpées douteuses le genre Streblonemopsis créé, en 1883, par M. Valiante. Le Str. irritans croit dans le golfe de Naples sur le Cystosira opuntioides Bory. Les caractères assignés à cetle plante por- tent M. de Toni à l'identifier au genre Entonema antérieurement décrit par M. Reinsch. Le genre Entonema n'est pas homogène. Il contient des Chlorophy- cées, mais l'espèce type Ent. penetrans se rapproche tellement du Streblenoma qu'il y a tout lieu de les réunir. L'Entonema est trés voi- sin du Streblonema Derb. et Sol. et probablement aussi du genre Ecto- carpidium Sperk. P- H Observations on Phæozoosporaceæ (Observations sur les Phéozoosporées); par M. T. Johnson (Annals of Botany, v, n° 18, 1891). 10 pages et planches. Des observations qu'il a faites sur les genres Carpomitra, Sporoch- nus, Asperococcus, Arthrocladia et Desmarestia, Pauteur conclut que : 1° dans le Carpomitra Cabreræ Kütz. et le Sporochnus pedunculatus Ag., l'accroissement du thalle est trichothallique; la cellule terminale des paraphyses est assimilatrice et non reproductrice; les zoospores du Spo- rochnus sont sensibles à la lumière el capables de germination indépen- dante; 2° c’est par germination trichothallique dans l'Asperococcus que le thalle produit des plantules nouvelles; le genre Asperococcus a beaucoup plus d'affinités avec Punctaria qu'on ne l'admettait jusqu'ici ; 3° dans l'Arthrocladia villosa les-sporanges sont uniloculaires, pluri- sporés; les sores sont disposés en chaine; les zoospores se comportent comme chez le Sporochnus pedunculatus ; 4° dans le Desmarestia ligu- lata, les sporanges sont uniloculaires, contenant d'une à quatre spores, et ne different en rien des cellules du thalle. D'étroites relations exis- tent entre le Desmarestia et les Tiloptéridées, au point de vue de la croissance du thalle et de la constitution des sporanges. E H. On Cladothete Hook f. et Harv. (Stictyosiphon Kütz.) (Sur le genre Cladothele) ; par M. G. Murray (Journal of Botany, juillet 1891 ; 3 pages et pl.). M. G. Murray a eu l'occasion d'étudier le Cladothele Decaisnei, impro- 20 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. prement placé par MM. Hooker et Harvey au voisinage des Siphonées. C'est une Algue brune qui doit rentrer dans le genre Stictyosiphon sous le nom de S. Decaisnei, et caractérisée comme suit : S. Decaisnei : « Radix fibrosa?. Frondes 4-6 unc. alte, cæspitosæ, filiformes, seta porcina crassiores, cylindraceæ, flexuosæ, plus minusve ramosæ, ramificatione valde irregulari. Rami primarii elongati, sæpe simplices, ramulis longis simplicibus, sæpissime secundis curvatis v.. incurvis vix attenuatis laxe donati ; zoosporangiis singulis aut binis aut pluribus in soris aggregatis. » P. Hanror. On the structure and development of Choreocolax Polysiphoniæ Reinsch (Sur la structure et le développement du Choreocolax Polysiphoniæ Reinsch); par M. Herbert Maule Richards (Contributions from the Cryptogamic Laboratory of Harvard Uni- versity, in The Proceedings of the american Academy of Arts and Sciences, xxvi, 1891, pp. 46-63 et pl.). La place du genre Choreocolax Reinsch est restée jusqu'à ce jour indécise. M. Farlow a fait connaitre les tétraspores du Ch. Polysiphonie, et tout récemment MM. Reinke et Schmitz ont trouvé les cystocarpes du Ch. mirabilis. Pour cette derniére espéce ils ont créé le genre Har- veyella qu'ils ont placé parmi les Gélidiées, dans le sous-ordre des Harveyelleæ, en maintenant le Choreocolax dans un autre sous-ordre des Binderelleæ. D'après M. Richards, le cystocarpe du Ch. Polysiphonie ne présente aucun rapport avec celui des Gélidiées et rappelle plutót celui des Chétangiées que de tout autre groupe. Le Choreocolax Polysiphoniæ paraît abondant dans le nord de la Nouvelle-Angleterre, dans le Massachusetts, le Maine, où il vit en para- site sur le Polysiphonia fastigiata. M. Batters l'a également recueilli en Angleterre dans la baie de Berwick. P. H. Sur la présence de crampons chez les Conjuguées ; par M. Dangeard (Le Botaniste, 1891, pp. 161-162, t. virt, f. 10 et 11). M. Dangeard appelle l'attention des algologues sur les crampons qui servent à certaines Conjuguées pour se fixer. Il pense que les Conjuguées ont dû se reproduire autrefois par zoospores, et c'est, à son avis, l'expli- cation de l'existence des crampons. Dans le méme périodique (page 228), M. Dangeard rappelle que l'ob- servation précédente avait déjà été faite et pense qu'il y aurait lieu de distinguer les rhizoides basilaires (crampons) et ceux qui se produisent sur le flanc des cellules. P. H. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 21 Contribution à létude des Bactériacées vertes (Euba- cillus nov. gen.); par M. Dangeard (Le Botaniste, 1891, pp. 151-160, t. VIII). M. Dangeard propose le nouveau genre Eubacillus pour des Bacilles à spores vertes formées par contraction du protoplasma de certains renfle- ments. Les filaments végétatifs sont simples, avec de la chlorophylle dif- fuse en trés petite quantité dans tout le protoplasma ; les sporifères sont simples ou ramifiés, présentant des renflements où la couleur verte est plus prononcée; les spores sont groupées ou isolées, séparées les unes des autres par des cloisons. Les six espèces connues se répartissent en deux sections: 4° Filaments sporifères ramifiés: E. multisporus sp. nov.; 2 Filaments simples : E. de Baryanus, Solmsii, Peroniella, macrosporus, limosus. Ces cinq espéces avaient été décrites récemment par M. Klein sous le nom géné- rique de Bacillus. Ce mode de sporulation rappelle ce qui se passe chez les Monadineæ, quant au développement des kystes. M. Dangeard fait ressortir en ter- minant les différences essentielles qui existent entre la sporulation des Bactériacées et l'enkystement des Monadinées, différences qui ne sem- blent pas jusqu'ici avoir été suffisamment mises en lumière. P. H. On the systematic Position of the Dictyotaceæ with spe- cial reference to the genus Dictyopteris Lamour. (Sur la position systématique des Dictyotacées et en particulier du genre Dictyopteris); par M. Thomas Johnson (Linnean Society's Journal. Botany, xxvit, pp. 463-470, tab. xur). L'auteur examine la place que les Dictyotées ont occupée dans les divers systèmes de classification proposés jusqu'à ce jour. Il est amené par ses recherches à en faire des Mélanophycées et à les rapprocher des Tiloptéridées qui possédent des tétraspores de tous points comparables à celles des Dictyotacées. P. H. Ueber Leptothrix dubia Næg. und L. radians Kuetz., kurze Notiz (Note sur les Leptothrix dubia Neg. et L. radians Kuetz.); par M. G.-B. de Toni (Bot. Zeitung, 1891, n° 25, pp. 401- 409). Dans une Note parue récemment, M. Hansgirg, aprés avoir ramené le genre Phragmidiothriz Engler au Crenothriz, reproche à MM. Trevisan et de Toni d'avoir placé les Leptothrix spissa, rigidula, dubia et ra- dians dans les Schizomycètes et non dans les Schizophycées. 29 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. de Toni reconnait que M. Hansgirg a raison en ce qui concerne les deux premières plantes, mais que l’affirmation n’est pas aussi incon- testable pour les deux autres qui devront être étudiées sur des échan- tillons authentiques. P. Hanror. Untersuchungen ueber die familie der Chroolepideen (Recherches sur la famille des Chroolépidées); par M. G. Karsten (Ann. du Jardin bot. de Buitenzorg, x, pp. 1-66, tab. 6, 1891). Le Mémoire de M. Karsten embrasse l'étude des genres Trentepohlia, Phycopeltis, Cephaleuros et Chroolepus (non Agardh). Il eùt été bien certainement préférable de ne pas reprendre ce dernier genre appliqué déjà à des plantes trés différentes et qui ne pourra que jeter de l'em- barras dans lasynonymie. Le genre Chroolepus, tel que l'entend M. Kars- ten, est trés voisin des Phycopeltis et des Cephaleuros et s'en distingue surtout par son thalle à croissance terminale indéfinie, ramifié, et ses sporanges qui se développent sur des filaments. Le Chroolepus amboi- nensis serait la seule espéce du genre. M. Karsten réunit le genre Hans- girgia avec le Phycopeltis. Les espèces nouvelles sont au nombre de 14 : Trentepohlia maxima, du lac de Côme et de Fribourg en Brisgau, bien voisin du T. aurea; T. moniliformis, qui a le fàcheux inconvénient de rappeler à l'esprit le Chroolepus moniliforme Kütz. et qui nous parait affine sinon identique au. T. rigidula (Mull. Arg.); T. crassisepta ; T. bisporangiata, forme pléiocarpe qui semble présenter de grandes analogies avec les. T. arbo- rum (C. Ag.) et T. cyanea. Ces quatre dernières plantes sont de Java. Le genre Phycopeltis a été étendu à trois espèces nouvelles: P. ma- ritima, sur les feuilles du Climacandra obovata ; P. aurea, qui vit sur le Connarus oblongus, et P. Treubii, fréquent sur les Erythroxylon, Memecylon, Diospyros. Ces espèces ont été recueillies au Jardin de Buitenzorg, ainsi que les Cephaleuros suivants également décrits pour la première fois : C. solutus, sur Vitis; C. levis, sur Phrynium pubi- ger; C. albidus, sur Neesia altissima; C. parasiticus, sur Galathea et Pandanus ; C. minimus, sur Zizyphus Jujuba. M. Karsten a changé le nom de C. virescens en C. Mycoidea : nous ne saisissons pas bien l'opportunité de cette modification, puisqu'il a été démontré que la dénomination de Kunze date de 1827, tandis que le Mycoidea parasitica n'a été proposé par M. Marshall Ward qu'en 1871. La désignation imposée à une nouvelle espèce, C. parasiticus, nous parait également susceptible d'amener quelque confusion. La flore algologique des Indes néerlandaises paraît tout spécialement riche en Chroolépidées, car tout récemment elle: permettait à M. de Willdeman d'y reconnaître déjà quelques espèces nouvelles. P. H. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 23 On the Structure and systematic Position of Chan- {ransia; with a Description of a new Species (Sur la structure el la place systématique des Chantransia, avec la descrip- tion d'une nouvelle espèce); par George Murray et Ethel S. Barton (Journal of the Linnean Society, Bor. xxvii, pp. 209-216, tab. xxxvi et xxxvii). Les auteurs de ce Mémoire, aprés avoir rappelé ce qui a été dit jus- qu'ici des Chantransia, décrivent une nouvelle espèce d'eau douce sous le nom de Ch. Boweri : « Cespite minuto, pallide violaceo ; filis radiatim dispositis, 0085 mm. crassis, articulis quam diametro inferioribus 3-4-plo, superioribus 4-5-plo, supremis duplo longioribus, ramulis apicibus piliferis, oppo- sitis interdum irregularibus ; monosporangiis apiculatis, monosporis ovalibus aut subpiriformibus sessilibus, oppositis binis aut ternis ; cys- toearpiis et antheridiis corymbosis, pedicellatis. » « Ad Lemaneam fluviatilem in rivulis prope Duntocher, montibus Kilpatrick, com. Dumbarton, Scotia, legerunt Bower et Murray, die dominica paschali april 1890. » Le Ch. Boweri est très voisin du Ch. violacea qui en diffère par l'ab- sence d'un long poil hyalin au sommet des ramules, les dimensions dif- férentes des articles et ses parois cellulaires plus épaisses. Mais le Ch. Boweri est surtout intéressant en ce qu'il possède un mode de reproduction sexuée comme les Chantransia marins et le Bal- biania investiens, contrairement aux autres Chantransia d'eau douce qui sont considérés comme des formes asexuées de Lemanea et de Ba- trachospermum. ll ne serait peut-être pas trop téméraire, en supprimant le genre Balbiania, de considérer les Ch. investiens, Boweri, corymbifera et les autres formes marines comme les représentants d'un genre légitime, Chantransia. P. H. Phæophyceæ (Fucoide:): par M. F.-R. Kjellman (Engler et Prantl, Die natuerlichen Pflanzenfamilien, fasc. 60, p. 176 et seq., 1891). Aprés avoir exposé les généralités relatives aux organes de la végéta- tion et de la reproduction, M. le professeur Kjellman divise les Phæo- phyceæ en 19 familles, réparties elles-mêmes dans les deux groupes des Phæosporeæ et des Cyclosporeæ. Au dernier correspond la famille des Fucacee. Dans l'autre, de beaucoup le plus riche en représentants, se rencontrent les familles suivantes : EÉctocarpaceæ, Myriotrichiacee, Choristocarpaceæ, Sphacelariaceæ, Encæliaceæ, Striariaceæ, Desma- resliaceæ, Dictyosiphonaceæ, Elachistaceæ, Chordariaceæ, Stilopho- 94 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. raceæ, Spermatochnaceæ, Ralfsiaceæ, Laminariacee, Lithoderma- taceæ, Cutleriaceæ, Tilopteridaceæ. Dans le fascicule présent, M. le professeur Kjellman étudie les deux familles des Ectocarpées et des Choristocarpées, comprises toutes deux dans les Zoogonicæ, par opposition aux Acinetæ qui possèdent deux sortes d'organes de reproduction : des petits, mobiles; des gros, immo- biles. Les Ectocarpaceæ s’accroissent par division cellulaire intercalaire, tandis que les Choristocarpaceæ le font par une cellule terminale. A la première famille correspondent 10 genres basés sur le mode d'arrange- ment des gamétanges qui entourent les ramules fructifères d'une véri- table ceinture (Zosterocarpus Bornet) ou ne les enveloppent pas. Des caractéres importants sont également tirés du mode d'implantation sur le support, suivant qu'il se fait par un filament ou par un disque, suivant également que le systéme basilaire est placé à la surface du substratum ou qu'il s'enfonce plus ou moins profondément dans le tissu d'autres Algues sur lesquelles il vit en parasite. Des caractères secondaires basés sur les sporanges et les gamétanges servent à la constitution définitive des genres. La famille des Ectocarpées comprend les 10 genres suivants : Pylaiella Bory; sect. 1, Eupylaiella Born.; sect. 2, Bachelotia Born. ; Ectocarpus Lyngb., 30 à 40 espèces; Sorocarpus Pringsh., monotype; Streblonema Derbés, 8 espèces; Dichosporangium Hauck, 2 espèces; Streblonemopsis Valiante, monotype; Phycocelis Strómf., avec 5 es- péces ; Ascocyclus Magnus, monotype; Zosterocarpus Bornet, 2 espèces, l'une de la Méditerranée, l'autre des côtes d'Australie; Isthmoplea Kjellm., monotype. Moins répandues sont les Choristocarpées qui ne comprennent que 3 genres et 4 espéces: Pleurocladia A. Braun (inclus Rhizocladia Reinsch), plantes d'eau douce dont une espéce se rencontre aux envi- rons de Berlin et l'autre à Kerguelen (1); les Choristocarpus Zanard. et Discosporangium Falkenb. sont tous deux marins et ne renferment l'un et l'autre qu'une espéce. P. Hanror. Characeæ; par M. N. Wille (Engler et Prantl, Die natürlichen Pflan- zenfamilien, fasc. 60, pp. 161-175, 1891). M. Wille a divisé les Characées qu'il a décrites en deux groupes, les Nitellee et les Chareæ. Dans le premier se rencontrent les genres Nitella, avec 11 espèces réparties dans les eaux douces et saumàlres du globe entier, et Tolypella qui ne comprend que 13 espéces, dont une seule dioique, le T. hispanica Nordst. (1) Une troisième espèce, P. ralfsioides, se trouve dans la Brague, à Antibes. (Voy. Flahault, in Bulletin, t. xxx, 1883.) REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 25 Aux Chareæ appartiennent les : Tolypellopsis, genre monotype, spécial jusqu'ici à l'Europe; Lamprothamnus, qui se trouve dans les mêmes conditions de dispersion; Lychnothamnus, avec deux espèces des eaux douces d'Europe et d'Australie, et Chara, qui ne comprend pas moins de 67 espèces. Les Characées renfermeraient donc actuellement 161 espèces. pm Les Microbes, les Ferments et les Moisissures; par le D' Trouessart, 2* édit., in-8°, n° 282, p. 132, fig. dans le texte. Paris, chez F. Alcan, 1891. Le livre publié par le D" Trouessart est avant tout un ouvrage de vul- garisation. Depuis la première édition en décembre 1885, l'étude des infiniment petits a fait d'immenses progrès et a dû être modifiée en de nombreux points. Un premier chapitre est consacré aux Champignons parasites et aux Moisissures; le second, aux ferments et aux fermenta- tions industrielles. Les suivants renferment un exposé succinct, mais cependant suffisant, de la classification des Bactériacées et des maladies qu'elles occasionnent chez l'homme et les animaux domestiques. La dé- fense contre les microbes fait le sujet d'un chapitre spécial, où sont exposés avec soin et clarté les principes sur lesquels est basé le traite- ment antiseptique. Quelques pages sont consacrées à la recherche et à la culture des microbes dans les laboratoires, à la théorie du polymor- phisme des microbes. M. le D" Trouessart se montre, à chaque ligne de ce livre, un adepte fervent des idées qui règnent sur le rôle des mi- crobes. L'opposition que ces idées rencontrent encore chez quelques cliniciens ne l'étonne pas trop, car « à toutes les époques, la médecine à tenu à ses vieilles traditions et n'a renoncé qu'avec peine à voir dans la maladie quelque chose de mystérieux comme au temps de l'antique théurgie dont les devins et les sorciers modernes sont le dernier reste ». Do Lichenes Japoniæ; conscripsit W. Nylander. Accedunt observa- tionibus Lichenes insule Labuan. Paris, 1890. Vol. in-8° de 122 pages. M. Nylander continue dans cet ouvrage l'examen des Lichens récoltés par M. Almquist, dans l'expédition de M. Nordenskiceld, au pôle Nord. La première partie de cette trés remarquable collection a paru en 1888, sous le titre de Lichenes Freti Behringii (1). La « Véga », aprés avoir quitté les environs du détroit de Behring, s'arréta prés d'un mois sur les cótes du Japon, du 25 septembre au 23 octobre 1879, et permit à (1) Voy. le Bulletin, 1888, Revue bibliogr., p. 131. 26 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. M. Almquist d'explorer différentes localités entre Yokohama et Naga- saki; il put parcourir non seulement les régions maritimes, mais encore faire l’ascension de plusieurs montagnes et en particulier du mont Foujiyama, qui tient le second rang pour la hauteur parmi les mon- tagnes de l'empire japonais. L'altitude en est de 3750 mètres, et l'explo- rateur s'y est élevé à plus de 2500 mètres; il a rapporté de son ascension un grand nombre de Lichens saxicoles, recueillis surtout sur la lave, laquelle est peu favorable au développement de ces végétaux. La col- lection compléte de ces Lichens japonais comprend 383 espéces, ré- parties en 54 genres. M. Nylander (Lich. Jap., p. 11), n'en compte que 382; mais, d’après Stizenberger, in Flora 1891, p. 114, il faut y ajouter l'Opegrapha subsimilata Nyl. Prodr. Fl. Nov. Granat. ed. 25, p. 92. Cette remarque nous permet de faire observer que M. Nylander a joint aux Lichens de M. Almquist quelques espèces récoltées avant ce dernier, soit au Japon, soit dans lesiles Bonin ou Mou-nin (iles inhabitées), que les Japonais nomment Ogassawara, maintenant qu'elles sont habitées, Au point de vue de la géographie botanique, cette collection présente un intérêt exceptionnel ; car, sur ces 383 espèces, 209 se retrouvent en Europe, tandis que dans la Nouvelle-Zélande, sur un total de 371 Lichens, 97 seulement appartiennent à notre continent. En Nouvelle-Calédonie, la proportion d'espèces européennes est encore moins forle, on n'en compte que 27 sur 220. De plus, certaines espéces qui jusqu'alors n'avaient été observées qu’en Europe, comme les Stenocybe euspora Nyl., Coniocybe gracilenta Ach., Leptogidium Moori (Hepp), Pertu- saria amara (Ach.), etc., sont au nombre des Lichens japonais de M. Almquist. Sur ce total. de 383 espèces, 108 sont nouvelles, et il faut y ajouter 13 formes ou variétés également nouvelles. Les genres les plus favorisés sous le rapport des nouveautés sont le genre Pertusaria qui a 16 espéces et 2 formes nouvelles, sur 23 espéces énumérées, et le genre Lecidea qui en présente 42 sur un total de 90 espèces. Voici l'énumération de ces espéces observées pour la premiére fois par M. Nylander : la première famille, celle des Ephebacei, n'a que 3 espèces dont une nouvelle : Pyrenopsis conturbatula. — La deuxième, Collemacei, en renferme 12, dont 2 nouvelles : Leptogium pichneoides et Collemopsis interva- gans. — La troisiéme famille, Lichenacei, comprend tous les autres Lichens de la collection. Le genre Pilophoron a une seule espéce, qui est nouvelle, P. clavatum. Le genre Stereocaulon en possède 2 nou+ velles sur 8 : St. curtatum et St. exutum. Le genre Alectoria, 1 sur 6: À. lactinea. Le genre Parmelia, 6 sur 30 : P. irrugans, P. subcrinila, P. leucotyliza, P. levior, P. adaugescens et P. marmariza. Le genre Sticta,1 sur 2 : St. insinuans. Le genre Ricasolia,1 sur 3 : R. adscrip- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 27 turiens. Le genre Nephromium, 1 sur 5 : N. murayamanum. Le genre Pyxine, 1 sur 8: P. endochrysina. Le genre Pannaria, 1 sur 4: P. gemmascens. Le genre Lecanora, 16 sur 60 : L. Kobeana, L. lepto- pisma, L. pheocarpodes, L. commutans, L. spodoplaca, L. leucery- thrella, L. tabidella, L. moziana, L. compensata, L. xantophæa, L. cribellans, L. leptopismodes, L. subcinctula, L. rhodopiza, L. incolo- rella et L. gibberella. Le genre Dirina n'offre qu'une espèce, et elle est nouvelle : D. niponica. Les Pertusaria, au nombre de 23, donnent 16 espèces nouvelles, dont 7 dans le stirps du P. communis DC. : P. rhagadoplaca, P. astomoides, P. subpustulata, P. diffidens, P. sub- obductans, P. subrugosa et P. denotanda ; 5 dans celui du P. leioplaca Schær., P. submarginata, P. leviganda, P. nagasakensis, P. obso- lescens et P. quartans ; 3 dans celui du P. multipuncta Nyl., P. sub- multipuncta, P. variolina et P. leucosoroides; et enfin 1 forme ici le stirps du P. cucurbitulæ Mont. : P. epileia. Sur 6 Thelotrema, 2 sont nouveaux, Th. inalbescens et Th. similans. Les Urceolaria, au nombre de 5, ont une espéce nouvelle : U. anactina. Le genre Lecidea est celui qui possède le plus d'espéces; il en a 90, dont 42 nouvelles. Sur ces der- nières 19 appartiennent aux Biatora : homæochroa, subrubiformis, subrufata, furfuracella, derelicta, nagasakensis, circumalbicans, synotheoides, subrudis, circumpallens, afferens, efferens, proferens, coaddita, baculifera, subdiscedens, endoleucula, adducens et globu- losella ; 23 sont rangées parmi les vrais Lecidea, 14 d'entre elles ont les spores incolores : L. euphoriza, præspersa, ocellifera, inductella, inopinula, youmotoensis, hiroshimita, subtessellata, improvisula, prenotata, insulatula, subprivigna, scotomma et leptoboliza, et 9 les ont brunes : L. subnexa, disculiformis, mourayamana, xylographella, hypoleucodes, takashimana, tetrastichella, pleiophoroides et atrobru- nescens. — Parmi les Graphidés, le genre Opegrapha a 2 espéces nou- velles sur 3 qui ont été récoltées au Japon : 0. inæquans et O. subdia- phora. Le genre Stigmatidium en a 1 sur 3 : St. prepallens. Le genre Arthonia, 2 sur 5 : A. tædiosula et A. pertabescens. Quant aux Pyrénocarpés, on trouve 7 espéces nouvelles dans le genre Verrucaria, sur 24 qu'il. comporte : V. petrolepidea, glaucinodes, previa, submi- crospora, grandicula, porinopsis et fallaciuscula. Il faut remarquer que le Pertusaria melaleuca Dub. est réuni au pustulata (Ach.), et qu'avant. la sous-tribu des Lécidés est formée et placée celle des Cro- cyniés, comprenant les genres Crocynia et Byssocaulon. L'expédition de la « Véga », après avoir quitté le Japon, reprit sa marche vers l'Europe et s'arrêta trois jours près de la petite ile Labuan, Siluée près de Bornéo, du 17 au 20 nov. 1879, et un peu plus tard elle aborda dans l'ile de Ceylan. M. Nylander étudieen ce moment les Lichens 98 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. de ce dernier endroit. Quant aux récoltes du D' Almquist dans l'ile de Labuan, M. Nylander n'en a encore examiné qu'une partie. Les espéces qu'il énumére à la suite des Lichens du Japon, au nombre de 44, sont presque toutes corticoles; quelques-unes seulement sont lignicoles. Sur ces 44 espèces, appartenant toutes à la végétation des tropiques, 11 sont nouvelles : Lecidea connexula, triseptulans et microlepta; Opegrapha assidens; Arthonia extenuescens ; Graphis lactinella, serpentosa ; Gly- phis torquescens, labuana ; Trypethelium straminicolor, epileucodes. Il faut encore citer la forme endochraceum du Trypethelium Scoria Fée. Enfin M. Nylander, dans des Observations, décrit un certain nombre de Lichens de l'Amérique du Nord déjà déterminés par Tuckerman ou appartenant à l'herbier de M. Willey. Parmi ces derniers, il s'est trouvé quelques espèces nouvelles : Lecanora aphanotripa, du Mexique; L. minutella, du Tennessee; Arthonia ochrodiscodes, de la Floride; A. viridicans Will., du Texas; Graphis sophisticascens, du Missouri ; Verrucaria prospersella, des environs de Chicago ; V. concatervans, de la Floride; la forme albidiseda du V. viridiseda ; Trypethelium subin- cruentum et Astrothelium pyrenastrewm. Il décrit également le Schi- zopelte californica de Th. Fr. in Flora, 1875, p. 143, de la Californie ; cette espéce appartient à un genre nouveau pour la nomenclature de M. Nylander, et il doit prendre place prés des Roccella. ABBé HUE. Étude sur la classification naturelle et la morphologie des Lichens du Brésil; par M. Ed. Wainio. Helsingfors, 1890. Vol. in-8° de 256 pages. Voilà le premier ouvrage donnant une classification des Lichens basée Sir le principe que ces Cryptogames sont des Champignons (Ascophytes) vivant en symbiose avec des Algues; M. Wainio démontre même que cette symbiose ou association est le seul caractère général qui sépare les Lichens des Ascomycètes. Il abandonne donc complètement les traces de tous les lichénographes qui l'ont précédé et partage les Lichens en deux grands groupes : les Discolichenes et les Pyrenolichenes, le pre- mier se rattachant aux Discomycétes et le second aux Pyrénomycètes ; un appendice comprend les Lichens imparfaits. Avant d'analyser auss! briévement que possible cette nouvelle classification des Lichens, disons que cet ouvrage a pour objet l'étude d'une ample collection (582 espèces et variétés) que l'auteur a lui-méme récoltée en 1885 au Brésil, dans les provinces des Mines et de Rio-de-Janeiro. Dans le but de généraliser ses descriptions, il y a ajouté les renseignements qu'il a puisés dans l'her- bier du Muséum de Paris : e'est du reste dans cet établissement scienti- fique que ce Mémoire a été élaboré. Dans la crainte d’être trop long, JE REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 29 laisserai de côté les divisions que M. Wainio a établies dans un bon nombre des genres, et je ne citerai que les espèces nouvelles, passant sous silence les formes et les variétés que l’auteur a créées. Je n’indi- querai pas non plus les genres qui ne sont pas représentés dans cette collection. Le premier groupe, &ymnoearpeæ Où Discolichenes, se divise en trois sections. La première section, Cyclocarpeæ, renferme 22 tribus, dont 4 sont étrangères à cette collection du Brésil : La première tribu, GYROPHOREÆ, n’a qu’un genre, sans espèce dans la collection. La deuxième tribu, PARMELIEZÆ, comprend 13 genres, parmi lesquels 3 appartiennent à cette partie du Brésil : Usnea, avec 7 espèces; Rama- lina, avec 13 espèces dont 1 nouvelle : R. flagellifera ; Parmelia, 40 espèces dont 18 nouvelles: P. dilatata, hypomiltoides, delicatula, mutata, macrocarpoides, Minarum, Mulleri, affinis, intercalanda, gracilescens, novella, microblasta, dactylifera, consimilis, farinosa, Vellozie, abstrusa, flavidoglauca. La troisième tribu, RoccELLEE, etla quatrième, THAMNOLIEÆ, ont, l'une 2 genres et l'autre 1 genre, dont aucune espèce n'a été récoltée par M. Wainio. La cinquième tribu, STEREOCAULEÆ, n'a qu'un genre, Stereocaulon, représenté ici par une espéce. La sixième tribu, LECANOREZ, en offre 9: I. Candelaria avec une espèce; — II. Hæmatomma, aussi une espèce; — II. Lecanora, 35 espèces dont 20 nouvelles (L. hymenocarpa, symmictella, epirhoda, Subalbellina, myriocarpoides, macrescens, achrooides, pallidofusces- cens, æmulans, concilianda, pallidostraminea, mesoxanthoides, hy- pocrocea, stramineo-pallens, sordidescens, carassensis, epichlorina, Minarum, conformata, diamartiza); — IV. Maronea, avec 2 espéces dont une nouvelle, M. cæsionigricans ; — V. Ochrolechia, 1 espèce; — VI. Phlyctis, 1 espèce. Les 3 autres genres sont étrangers à cette col- ` lection. La septième tribu, PERTUSARIEZ, a 2 genres : Pertusaria, qui offre 11 espéces, parmi lesquelles 5 sont nouvelles : P. variolosa, rhodosto- moides, limbata, verruculifera et cryptocarpoides. Le second genre n'est pas représenté au Brésil. La huitième tribu, THELOSCHISTE£, se compose de 3 genres: I. The- loschistes, avec 3 espèces; — II. Placodium, avec 11 espèces, dont 4 nouvelles : PL. isidiosum, subrubellianum, Mulleri, diducendum. Le troisiéme genre est étranger à cette collection. 30 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. La neuvième tribu, BUELLIEÆ, présente 5 genres : I. Anaptychia avec 8 espèces; — If. Physcia, qui en a 11, dont 1 nouvelle (Ph. caras- sensis); — IL Pyxine, 5 espèces, dont deux nouvelles (P. connectens et minuta); — IV. Rinodina. 10 espèces, sur lesquelles 9 sont nou- velles (R. griseosquamosa, colorans, homoboloides, hypomelænoides, subsororia, atroumbrina, ferruginosa, theioplacoides et contiguella); — V. Buellia, 20 espèces et 13 nouvelles (B. conformis, endococcined, atrofuscata, violascens, Termitum, rufofuscescens, placodiomorpha, lucens, microscopica, parachroa, recipienda, epipheoides et anato- lodioides). La dixième tribu, PELTIGERE&, a 4 genres, dont un seul est représenté ici : Peltigera, avec 3 espèces dont 2 nouvelles (P. americana et spu- riella). La onzième tribu, SricTE£, a 3 genres : I. Pseudocyphellaria, qui est nouveau, comprenant certaines espèces des Stictina et Sticta de M. Nylander; il a iei 2 espèces; — II. Sticta, avec 5 espèces; — III. Lobaria, avec 1 espèces, dont 4 nouvelles (L. americana, oliva- cea, tenuis, carassensis). La douzième tribu, PANNARIEÆ, a 6 genres, dont 3 seulement sont représentés ici: I. Erioderma, avec deux espèces dont 1 nouvelle (E. verruculosum) ; — II. Pannaria et III. Coccocarpia, qui n'ont éga- lement chacun que 2 espéces. La treizième tribu, HEPPIEE, n'a qu'un genre, Heppia, avec 6 espèces dont 3 nouvelles : H. leptophylla, fuscata et murorum. La quatorzième tribu, CoLLEMEZ, offre 13 genres, dont 4 ne sont pas représentés ici : I. Leptodendriscum, qui est nouveau et avec espéce nouvelle, L. delicatulum ; — II. Leptogium en offre 9, dont 2 nouvelles (L. brasiliense et Lafayetteanum) ; — III. Lepidocollema, genre nou- veau avec une espèce nouvelle (L. carassense) ; — IN. Leprocollema, qui est aussi nouveau, ainsi que son espéce, L. americanum ; — V. Col- lema, avec 4 espèces; — VI. Pterygiopsis, encore un genre nouveau créé pour une espéce nouvelle, P. atra; — VII. Pyrenopsis, avec 9 es- peces toutes nouvelles (P. monilifera, olivacea, cylindrophora, brasi- liensis, carassensis); — VIII. Calothricopsis, genre nouveau, avec une seule espéce qui est nouvelle, C. insignis; — enfin IX. Ephebeia, avec une seule espèce, qui est également nouvelle, E. brasiliensis. La quinzième tribu, LEciDE£, a 9 genres, dont 4 n'ont pas d'espéces dans cette collection : I. Cladonia, dont les espéces trés nombreuses pour cette partie du Brésil sont énumérées dans un autre ouvrage du méme auteur : Monographia Cladoniarum universalis; — M. Bæo- myces, avec 3 espèces, dont 4 nouvelle, B. rubescens ; — HI. Sphæro- phoropsis, genre nouveau n'ayant qu'une espéce, qui est nouvelle, Sph. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 31 stereocauloides ; — IV. Lecidea, avec 71 espèces dont 33 nouvelles (L. cinereo-nigra, sitiana, Lafayettiana, ochrocheila, endoporphyra, micraspis, asemanta, subternaria, tenuisecta, adscendens, melano- cocca, poliochella, subrudecta, atricha, subobscurata, murina, glau- co-virescens, diplotypa, subgranulans, testaceo-rufescens, carassensis, tristissima, leptoplaca, amnophila, spinulosa, isidiotyla,glaucoplaca, testaceo-glauca, violaceo-fuliginea, camptospora, subplebeja, eubuel- liana et pernigrata) ; — V. Bialoreila, avec 1 espèce. La seizième tribu, CŒNOGONIEÆ, n'a qu'un seul genre, avec 3 espèces. La dix-septième tribu, GyALECTEZ, en offre 3, dont un seul, Gyalecta, est représenté ici par 5 espèces dont 4 nouvelles : G. geoicoides, ripa- ria, atrolutea et perminuta. La dix-huitième tribu, URCEOLARIEZ, n'en a qu'un, Urceolaria, avec 3 espèces, dont une nouvelle, U. hypoleuca. La dix-neuvième tribu, THELOTREMEZ, a 3 genres, dont un étranger à cette collection : I. Thelotrema, avec 13 espèces dont 7 nouvelles (Th. saxicola, Piperis, Minarum, carassense, stylothecium, sitianum et opacum); — Il. Gyrostomum, avec 2 espèces, dont 1 nouvelle, G. po- lytypum. La vingtième tribu, CHRYSOTHRICEÆ, n’a qu’un genre, sans espèces dans la collection. La vingt et unième tribu, PILOCARPEZÆ, n'a aussi qu'un genre, Pilo- carpon, qui est nouveau et créé pour le Lichen nommé par M. Nylander Lecidea leucoblephara, le Biatora Tricholoma Mont. et les espèces affines. Enfin, la vingt-deuxième et dernière tribu de cette première section, LECANACTIDEZÆ, n'a qu'un genre avec 3 espèces dont 1 nouvelle, L. ame- ricana. La deuxième section, Graphideæ, se compose de 9 genres au moins, dont 7 sont représentés ici : I. Acanthothecium, genre nouveau, qui a 3 espèces également nouvelles (A. pachygraphoides, cesio-carneum et clavuliferum); — II. Graphis, avec 45 espèces dont 19 nouvelles (Gr. phæospora, includens, albostriata, pseudosophistica, hemisphe- rica, carassensis, elongata, dimidiata, anguinæformis, dehiscens, insignis, subcabballistica, adpressa, sitiana, cæsiella, disserpens, atroalba, albescens et brachycarpa); — TI. Helminthocarpon, avec 1 espèce; — IV. Opegrapha, avec 10 espèces, dont 7 nouvelles (0. con- tracta, lithyrgiza, chlorographoides, alrorufescens, aperiens, ar- throspora et quinqueseptata); — V. Chiodecton, avec 12 espéces dont 6 nouvelles(Ch. elongatum, carassense, Piperis, saxatile, byssinum et sulphureum); — VI. Arthonia, avec 25 espèces, parmi lesquelles 16 sont nouvelles (A. circumscissa, pluriseptata, octolocularis, saxatilis, 92 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Arthonia consimilis, Araucarie, quatuorseptata, submiserula, obscu- rata, Cerei, minutella, polymorphoides, biseptata, polystigmatea, ferruginea et catillaria) ; — VII. Melaspilea, avec 2 espèces dont 1 nou- velle, M. brasiliensis. A la troisième et dernière section des Discolichenes, Coniocarpeæ, se rattachent deux tribus : la première, SPHÆROPHOREÆ, comprend 3 genres dont 2 ne sont pas représentés ici. Le troisième, Sphærophorus, lest par deux espèces. Dans la seconde tribu, CALICIE®, sont placés 7 genres, dont 4 doivent nous occuper : I. Tylophoron avec 3 espèces parmi lesquelles 2 sont nouvelles, P. mamillatum et cupulare; — IH. Pyrgillus, avec 1 espèce qui est nouvelle, P. substipitatus; — III. Calicium, avec 6 espèces, dont 4 nouvelles (C. subcurtum, subtrabinellum, pulverulentum et olivaceorufum); — IN. Coniocybe, avec une seule espéce, qui est nou- velle, C. straminea. Je citerai encore le genre nouveau Tylophorella créé pour le T. polyspora qui est une partie du n^ 2891 de la collection Lindig, de la Nouvelle-Grenade. Il faut aussi faire remarquer que M. Wainio place parmi les Discomycètes le Calicium parietinum Ach., parce que le thalle manque de gonidies et pour cetteraison il le nomme Mycocalicium. Au second groupe de Lichens, aux PYRENOLICHENES, c'est-à-dire aux Pyrénomycétes vivant en symbiose avec des Algues, appartiennent au moins 20 genres, dont 2 n'ont pas d’espèces les représentant dans cette collection : I. Dermatocarpon, avec une espéce qui est nouvelle, D. carassense ; — II. Normandina, avec une espèce, la seule qui existe, N. pulchella (Borr.), puisque M. Wainio rejette l'autre, N. viridis (Ach.) dans un nouveau genre, Coriscium ; — III. Aspidothelium, genre nouveau n'ayant qu'une espéce qui est aussi nouvelle, A. cinerascens ; — IV. Aspidopyrenium, encore un genre nouveau pour une espéce nouvelle, A. insigne; — V. Heufleria avec 3 espéces dont 2 nouvelles, H. octospora et megalostoma ; — NI. Astrothelium, avec 2 espèces qui sont nouvelles, A. ochrothelioides et simplicatum ; — VII. Campylo- thelium, avec une espèce qui est nouvelle, C. cartilagineum; — VIII. Bottaria, avec 3 espèces dont 1 nouvelle, B. dimorpha ; — IX. Py- renula, avec 6 espéces, dont une nouvelle, P. Minarum ; — X. Pseu- dopyrenula, avec 15 espèces, dont 7 nouvelles (Ps. subsulphurea, endochrysea, aureomaculata, atroalba, Araucariæ, Cerei et sitiana); — XI. Thelenella, avec 5 espèces, dont 4 nouvelles (Th. cinereoni- gricans, subluridella, obtecta et amylospora); — XII. Porina, qui à 12 espèces, parmi lesquelles 5 sont nouvelles (P. tijucana, sordidula, sceptrospora, rapæformis et dilatata); — XIII. Strigula, avec une espèce; — XIV. Leptorhaphis, avec 2 espéces;— XV. Microthelia, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 33 avec une espèce; — XVI. Arthopyrenia, avec 3 espèces qui sont nou- velles, À. stramineo-atra, minutissima et atro-alba. Les deux derniers genres — XVII. Haplopyrenula et XVIII. Mycoporum, —- ont chacun une espéce. Enfin, les Lichens imparfaits, c'est-à-dire dépourvus d'apothécies comprennent un certain nombre de genres comme Lepraria, Siphula. Leproloma, Leprocaulon, etc., dont deux se trouvent dans la collection de M. Wainio : I. Cora (1), avec 2 espéces dont 4 nouvelle, C. reticu- lifera, et II. Corella, genre nouveau, créé pour une espèce nouvelle, C. brasiliensis. En résumé, cette importante collection de Lichens nous a offert 914 espèces ou sous-espèces, sans compter les Cladonia, dont 230, c'est- à-dire prés de la moitié, sont nouvelles (M. Wainio compte 516 d'une part et 240 de l'autre). Il est permis de penser que ce rapide exposé de la nomenclature de cet auteur suffira pour montrer quelles profondes différences la séparent de celles de ses devanciers. On voit qu'il ne lient aucun compte de l'aspect extérieur du thalle; car, comme il le dit dans l'Introduction, une classification fondée sur ce caractère n'est pas pour lui naturelle. Aussi, dans la tribu des Buellieæ par exemple, trouve-t-on réunis les Physcia et les Pyxine à thalle foliacé avec les Rinodina et les Buellia à thalle crustacé, mais qui ont tous des spores brunes à une ou plusieurs cloisons. Les apothécies lécanorines ou lécidéines ne sont donc pas pour lui non plus un caractére important, puisque les trois premiers de ces genres ont l'apothécie plus ou moins lécanorine, tandis que dans les Buellia elle est toujours lécidéine. Les caractères de sa classification sont fondés sur la structure interne du thalle, sur les gonidies, les spores et les paraphyses. M. Wainio a eu soin de limiter par une bonne description les genres tels qu'il les a compris, puis toutes ses espèces, formes et variétés sont longuement et minutieuse- ment décrites. A la suite des noms déjà employés, il a placé de nombreux synonymes, a indiquéjles affinités de ses espéces nouvelles, ainsi que les différences que peuvent produire, pour toutes les espéces, les réactifs ordinaires. Le volume se termine par une table des espéces et des genres. Le défaut d'espace nous empéche de signaler les erreurs de ses devanciers qu'il a redressées, il est cependant impossible de ne pas parler des Pseudo- lichens, au nombre desquels M. Wainio place certains Lichens dont le thalle est dépourvu de gonidies, comme le Lecidea resine Fr., plusieurs espèces d'Arthonia, A. punctiformis Ach., A. dispersa (Schrad.), (1) Il est bon de faire observer que M. Nylander (Lich. And. Boliv. p. 382) décrit la fructification de ce Lichen. T. XXXIX. (REVUE) 3 34 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Arthonia Galactites Duf., etc., Calicium parietinum Ach. C. pusillum Floerke, le Verrucaria epidermidis Ach. et les espéces parasites, qui n'ont pas de thalle propre dans les genres Lecidea, Arthonia, Calicium, Verrucaria, Endococcus, etc. Du reste plusieurs mycologues ont déjà placé ces Lichens au nombre des Champignons. ABBÉ Hur. A Synopsis of the genus Arthonia; par M. H. Willey. New- Bedford, 1890. Broch. in-8° de 62 pages. Cet ouvrage renferme 348 espèces d'Arthonia, végétant tant en Eu- rope que dans les autres parties du monde; le nom spécifique y est suivi d'une courte description et souvent de nombreux synonymes. Ce nombre ne parait pas être complètement exact. Il faut d'abord en retrancher le n? 45, A. Austinii Will. : cette espèce, d’après M. Nylander Lich. jap., p. 108, n'est pas autre chose que PA. dispersula Nyl. Puis M. Willey exclut de sa nomenclature un certain nombre d'espéces dont il n'a pas lu la description. Cette raison n'est pas suffisante pour les passer sous silence; car ces espéces, au moins pour la plupart, ont été décrites par les lichénographes qui les ont créées. Par exemple, la description de lA. dendritella Nyl. se trouve dans l'opuscule du R. Crombie sur les Lichens de l'ile Rodriguez, p. 443; celle de PA. albata Nyl. est conte- nue dans les Lichens exotiques de M. Nylander (Ann. sc. nat., 4° série, t. xt, p. 231, etc.). Il est bon de remarquer que l'auteur manque lui- méme à la règle qu'il pose en admettant, par exemple, le n° 404, A. fusco- pallens Nyl., dont il n'a pas eu la description sous les yeux (elle se trouve dans le même volume des Ann. des sc. nat., p. 230), et le n° 111, A. li- mitata Nyl., dont la description n'a pas encore été publiée. ll aurait donc fallu compter les espéces réellement décrites et supprimer au con- traire les dix espéces que M. Willey décrit sans leur donner de nom spécifique (n^ 105-108, 176-179 et 259-260). Aprés avoir reconnu dans sa préface que le genre Arthonia se divise en deux grands groupes naturels, selon que le thalle renferme des chrysogonidies ou n'a que des gonidies vertes, M. Willey adopte pour la disposition des espèces une méthode complètement artificielle. Il les divise en deux séries fondées uniquement sur la couleur de l'apothécie. Dans la premiere série entrent tous les Arthonia dont les apothécies sont diversement colorées et non noires. Cette série admet quatre subdivisions d'aprés le nombre de loges qui se trouvent dans chaque spore, et enfin chacune de ces subdivisions est partagée d’après la couleur de l'apothécie. A la seconde série appar- tiennent toutes les espèces dont les apothécies sont noires ; elle est par- tagée en cinq seclions dont quatre reposent, comme pour la première série, sur le nombre des loges des spores, tandis que la cinquième con- tient des espèces parasites avec des spores ayant trois cloisons. On ne REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 95 voit pas pourquoi l'auteur n'a pas rattaché cette derniére subdivision à la section des spores à 3-7 cloisons, comme il l'a fait dans la méme série pour les espéces parasites à une cloison, qu'il a placées avec raison dans son premier groupe. Il n'est pas inutile de faire remarquer que les myco- logues revendiquent beaucoup de ces espéces parasites. Les deux pre- mières sections de cette seconde série sont subdivisées d’après la forme des apothécies. Si l'on examine les localités indiquées pour chaque espèce par l'auteur de ce Mémoire, on trouve que 121 Arthonia sont propres à l'Amérique, 79 à l'Europe, 40 à l'Océanie, 20 à l'Asie, 14 à l'Afrique et 23 sont indiquées comme végétant sous les tropiques. Les autres espèces sont communes au moins à deux des cinq parties du monde ou n'ont pas de localité indiquée. Celles que M. Willey publie pour la première fois sont : A. nivea, des iles Galapagos (Amérique tropicale); A. viridi- cans, du Texas; A. perminuta, de la Floride; A. Tuckermaniana, aussi de la Floride; A. tædescens Nyl., d'Alabama et de la Floride ; À. microspermella, du Texas; A. subdiffusa, de la Floride. Disons en terminant que lA. subnitidula Nyl.a été publié par M. Nylander comme étant un Graphis, in Flora 1886, p. 103; que l'A. Pandani Nyl. est la méme espèce que l'A. pandanicola Nyl. et enfin que PA. Almquistii (n^ 203) n'appartient pas à M. Nylander, comme le veut M. Willey, c'est une espèce de M. Wainio, Adjum. Lichenogr. Lapp. atque Fenn. I, p. 156, qui la nomme A. Almquisti. ABBÉ H. Monographia Lichenum Italiæ meridionalis; par M. A. Jatta. Trano, 1889. Vol. in-4° de 261 pages, avec 9 pl. color. Dans ce volume sont réunis les Lichens de l'Italie méridionale que M. le D' Jatta a publiés de 1874 à 1886, dans le Nouveau Journal de botanique italien, soit qu'il les ait récoltés lui-méme, soit qu'il les ait recus de divers correspondants, et ceux de la méme région qui sont con- servés dans les herbiers des Universités de Naples, de Rome et de Pavie et dans celui de l’École d'agriculture de Portici. Par Italie méridionale il entend tous les pays compris entre les 36* et 43* degrés de latitude nord, c’est-à-dire du cap Passaro situé à l'extrémité sud de la Sicile aux fleuves du Latium et du Picenum, le Tibre et son affluent la Néra et le Truen- tus. Le total des espèces est de 571, auquel il faut ajouter 12 espèces citées dans l'appendice, ce qui en porte le nombre à 583. Il est bon de remarquer que l'auteur franchit parfois les limites qu'il s'est assignées ; il cite des Lichens de la Sardaigne et les comprend dans sa numération. Ces 583 espéces sont d'abord partagées en deux séries, en Heterolichens avec 541 espèces et en Homæolichens, qui n'en emportent que 42. La première série comprend 9 familles et 86 genres; la seconde, 4 familles et 4 genres. La classification adoptée se rapproche beaucoup de celles de 36 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Massalongo et de Keerber, c'est-à-dire que les genres y sont très multipliés. La famille des Lecanora, par exemple, est fractionnée en 21 genres, et si l'on suivait la classification de M. Nylander, elle n'en donnerait que 8: celle des Lecidea offre 15 genres, et d'aprés M. Nylander elle ne devrait en avoir qu'un seul, et encore est-il incomplet chez M. Jatta, puisqu'il a placé les Gyalecta parmi les Lecanora. A propos des Lécidés, on re- marque que cet auteur range au nombre des Lichens des genres qui sont regardés maintenant par tous les lichénologues comme des Champignons, les Celidium, les Abrothallus, etc. Il en est de méme des Miriangiés qui forment chez lui une famille de la seconde série. Si d'un côté M. Jatta a trop étendu le nombre des genres, ne l'a-t-il pasun peu restreint d'un autre cóté en faisant entrer, à l'exemple de Tuckerman dans son Synop- sis des Lichens du nord de l'Amérique, dans un seul genre tous les Stictés, qu'ils aient des gonidies vertes ou bleues, qu'ils aient des cy- phelles ou n'en possèdent pas? Puis est-il bien conforme à la nature de mettre dans la méme famille les Cladonia, Stereocaulon, etc., qui ont l'apothécie nue, et les Spherophoron chez lesquels elle est entourée d'une enveloppe déhiscente? Le nom de chaque espèce est suivi de renvois à différents auteurs, souvent de l'indication de plusieurs exsiccatas et toujours d'une description assez courte, dans laquelle on trouve rare- ment la mesure des spores, et plus rarement encore celle des spermaties. M. Jatta ne fait pas usage des réactifs chimiques, et c'est probablement pour cette raison qu'il affirme d'aprés Th. Fries, dit-il, que M. Nylander n'admet que deux espéces dans le stirps du Parmelia olivacea Ach. Cette assertion est inexacte ; M. Nylander sépare ce stirps en deux groupes, selon que le thalle des espèces offre ou non la réaction rouge par le chlo- rure de chaux. L'ouvrage s'ouvre par une notice sur les lichénographes qui se sont occupés des Lichens de l'Italie méridionale ; cette notice est suivie d'un aperçu sur l'anatomie et la biologie des Lichens, écrit en langue italienne (le reste de l'ouvrage est en latin). Le volume se termine par une table alphabétique des genres et des espéces. Parmi ces der- nières, celles qui appartiennent en propre à M. Jatta sont au nombre de onze, dont une seule n'avait pas encore été publiée : Urceolaria sicula. Les dix autres sont : Rinodina Fittipaldiana ; Acaraspora trachitica et A. vulcanica; Lecidea Castanearum ; Bilimbia Spartii ; Opegrapha phanicicola et O. celtidicola ; Arthopyrenia Amphilomatis ; Sagedia Phillyreæ; enfin Collema brutium. Des variétés que cet auteur a aussi créées, une seule n'avait pas encore été publiée : Amphiloma pusillum var. umbraticum. J'ai omis de signaler un genre nouveau : Lecaniella, et de dire que les espéces de la Sardaigne n'ont pas de description. ABBÉ HUE. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 31 Report on the Mosses, Hepatics and Lichens of the Mourne moutain district; par le Révérend W. Lett. Dublin, 1890 (Proceedings of the royal irish Academy, 1889; broch. in-8°, 265-325 pages). En 1883, le révérend W. Lett recut de l'Académie royale d'Irlande une somme de 250 francs, avec la mission d'aller récolter des Mousses et des Lichens dans les monts Mourne. L'espace que ce savant parcourut est d'environ 560 milles carrés, soit 32 kilomètres dans un sens et 45 dans l'autre : il est situé dans l'est de l'Irlande et au nord de Dublin, et il comprend une partie des comtés de Down et d'Armagh, dans l'Ulster, et une toute petite portion de celui de Louth, dans le Leinster. Ce pays montagneux s'éléve du bord de la mer jusqu'à 850 mètres, altitude du Slieve Donard, point culminant de l'Ulster. Il est coupé de vallées pro- fondes dans lesquelles coulent plusieurs petites rivières, et il renferme quelques lacs et des bois assez étendus. Les roches qu’on y rencontre sont le granite, le basalte et le schiste; le calcaire carbonifère ne s’y trouve que sur un point assez restreint. Les collections cryptogamiques que M. Lett rapporta de cette région comprennent 275 Mousses, 64 Hé- patiques et 85 Lichens; il énumére 86 noms de ces derniers, mais le Lecanora ferruginea var. saxicola Leight. se trouve répété sous le nom de Lecidea. La liste des Lichens présente un certain intérét, parce que c'est la premiére fois qu'on explore, à ce point de vue, le district des monts Mourne. Leighton, dans sa Flore des Lichens de la Grande-Bre- tagne, n'en cite qu'une seule espèce, le Graphis scripta f. divaricata Leight., et l'amiral Jones, qui a cependant exploré les comtés d'Armagh, d'Antrim et de Down, n'a placé dans sa collection de Lichens aucune espéce provenant de ces montagnes. Ce silence peut étre expliqué par une remarque que fait l'auteur de ce Mémoire : c'est que les Lichens sont rares dans les monts Mourne, les espèces subalpines que l'on devrait S'atlendre à y rencontrer font souvent défaut, ou bien n'y sont repré- sentées que par des échantillons maigres et clairsemés. Ces 85 Lichens, qu'il faut réduire à 75, si l'on retranche les variétés et si l'on ne compte que les espèces, appartiennent pour une petite partie à la flore maritime et à celle des montagnes; les autres sont ceux que l'on rencontre partout. ABBÉ H. Plantz montenegrinæ : Lichenes auctore D" A. Zahlbruckner. Cracovie, 1889 (Rozprawy i Sprawozd z. Posiedzen wydzialu matem.-przyrodniczego Academii Umiejetnosci). En 1886, M. Ign. Szyszylowiez, de Vienne, partit de cette ville, au 38 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. commencement de juillet, pour s'embarquer à Trieste, dans le dessein de parcourir le Monténégro. Retenu d'abord à Zara, port de l'Adriatique, il atteignit, le 13 de ce mois, Celtigne, capitale du Monténégro, et explora ensuite presque tout ce pays et une partie de l'Albanie. S'il fut bien accueilli par les Monténégrins, il eut beaucoup de mal à échapper aux mains des Albanais. Néanmoins, il put faire l'ascension de plusieurs montagnes et rapporta de son expédition une ample moisson de plantes, tant Phanérogames que Cryptogames : le 11 août, il était de retour à Cettigne. Les Lichens qu'il a récoltés sur les arbres, la terre, les grés et les roches calcaires, ont été examinés par M. A. Zahlbruckner et classés par lui d’après la méthode de Kærber. [ls se divisent en Lichenes tham- noblasti, comprenant 38 genres et 58 espèces, et en Lichenes gelatinosi représentés par une seule espèce, le Leptogium lacerum Fr. Cette col- lection de Lichens, assez pauvre pour un pays de montagnes, comprend donc 59 espéces. Les tribus les plus largement représentées sont les Lecanoreæ avec 18 espèces et les Lecideæ, qui en ont 12. ABBÉ HUE. Beitræge zur Flechtenflora Nieder-Œsterreichs (Contri- bution à la Flore des Lichens de la Basse-Autriche); par M. Al. Zahlbruckner (Verhandlungen der zoologisch-botanischen Gesell- schaft). Vienne, 1890. Broch. de 12 pages. M. le D" Zahlbruckner donne ici la troisième partie de la Flore des Lichens de la Basse-Autriche; les deux premiéres ont paru en 1885 et 1888, et elles contiennent, l'une 65 et l'autre 66 espéces. Celle qui nous occupe en renferme 71, et si l'on retranche les espéces communes à ces trois parties, on obtient un total de 187 espèces, sans compter les formes etles variétés. Il est bon de remarquer qu'un certain nombre de ces formes et variétés sont pour M. Nylander des espéces véritables ou au moins des sous-espèces, et ainsi, si l’on suivait la méthode de ce savant, on obtiendrait un chiffre plus élevé. Dans la première et la deuxième partie les Lichens sont énumérés d’après la méthode de Kærber; mals pour la troisième, l'auteur a adopté celle de la Lichenographia scandi- navica de M. Th. Fries, la regardant comme plus conforme à la nature. Le plus souvent M. Zahlbruckner se contente de citer le nom de l'espece avec quelques synonymes, mais parfois il ajoute d'assez longues rè- marques critiques ou descriptives. Il lui arrive aussi, de temps en temps; de comprendre sous un seul nom plusieurs des espéces de ses devan- ciers. Ainsi, par exemple, le Lecidea sylvana var. tenebricosa Zahlb. à pour synonymes les Lecidea tenebricosa Asch., L. minuta Nyl. et L. meiocarpa Nyl. ABBÉ H. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 39 Addenda ad floram italicam, |. Note di briologia ita» liana; par M. Hugo Brizi (in Malpighia, ann. tv, 1890, pp. 262- 282, 350-360). M. Brizi publie sous ce titre trois Notices séparées qui comprendront l'Index des Mousses italiennes de diverses régions étudiées par lui et provenant, soit des échantillons indéterminés de l'Institut botanique de Rome, soit de ceux qu'il a recus de ses correspondants. Dans la premiére Note, qui porte le titre de Muschi rario nuovi per varie regioni d'Ita- lia, sont énumérées 50 espéces de Mousses rares ou nouvelles pour l'Italie, récoltées pour la plus grande partie dans l'Italie méridionale, assez peu connue au point de vue bryologique. Parmi ces derniéres se trouvent: Amblystegium lycopodioides (Neck.) de Not., Plagiothecium Bottini (Breidl.) Bott. et Vent., Homalia lusitanica Sch., Homalia Bes- seri Lobarz., Homalothecium Philippeanum Sch., Cylindrothecium concinnum de Not., Ulota crispa Hedw., Mnium cinclidioides Blytt, Mn. orthorrhynchum (Br. Eur.), Webera Tozzeri (Grev.) Sch., Tetra- plodon urceolatus (Br. Eur.), Grimmia Hartmani Sch., Braunia sciu- roides (Br. Eur.). — La deuxième Note (Elenco di alcuni Muschi di Lombardia e Piemonte) s'applique aux Mousses provenant de l'herbier de Notaris et récoltées postérieurement à la publication de l'Epilogo de ce dernier. On y trouve l'indication de 62 espéces de Mousses de la Lombardie et du Piémont. — La troisiéme Note contient l'énumération de 39 espéces recueillies dans les environs d'Osimo (Marche) par M. le D" Camille Acqua. Ex. BESCHERELLE. d II. Appunti di briologia romana; par M. Ugo Brizi (in Mal- pighia, v, 1891, pp. 83-88). L'auteur a déjà publié dans le méme Recueil (vol. ir, p. 88) les « Mousses nouvelles pour la province de Rome ». ll complète aujourd'hui son travail par le Catalogue de 31 espéces qu'il a trouvées, pour la ma- jeure partie, dans le groupe du mont Pellechia aux confins dela Sabine, qui est trés intéressant au point de vue bryologique, quoique l'altitude maxima ne dépasse pas 1400 mètres. Cette liste comprend entre autres espèces rares : Rhynchostegium littoreum (de Not.) Bott., Camptothe- cium aureum Sch., Brachythecium Geheebii Mild., Rhaphidostegium Welwitschii Bott., Homalia Besseri Lobarz., Leskea nervosa Sch., L. tristis Cesati, Polytrichum sexangulare Floerk., Swartzia incli- nata. Ew. B. (1) Cf. Engler's botanischen Jahrbüch., V Band, 1 Heft. 1883. 40 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Nuovo Giornale botanico italiano, dirigé par M. T. Caruel, année 1890. Ne? avril: Tanrani (E.), Florula di Giannutri. — Énumération de 16 espèces de Mousses trouvées par le major Forsyth. Borrini (A.), Appunti di briologia italiana. — Liste des Mousses les plus intéressantes de diverses régions de l'Italie, notamment de la Sicile, examinées par l'auteur en 1889. On remarque: Fontinalis arver- nica Ren., trouvé en Istrie par M. Solla et qui n'était signalé qu'en Auvergne, Rhynchostegium rotundifolium (Br. Eur.), R. littoreum (de Not.), Weisia Wimmeri (Br. Eur.), Grimmia Lise de Not., Anacolia Webbii Sch., Timmia bavarica Hessl., Neckera turgida Jur., Campto- thecium aureum Sch., ces quatre dernières recueillies pour la pre- mière fois en Sicile. N° 3, juillet : EPATICOLOGIA DELLA TOSCANA NOnD-OVEST, par M. Corrado Rossetti. — Les Hépatiques des environs de Florence ont déjà fait l'objet de diffé- rents Mémoires, mais aucun travail complet n'avait été encore jusqu'ici publié sur l'ensemble de la Toscane. M. Rossetti a entrepris l'étude des espéces de la région et il donne le résultat de ses recherches. Le cata- logue est précédé de renseignements intéressants sur le degré d'humi- dité moyenne de la province, les diverses espéces silicicoles ou calci- coles, et leur répartition selon l'habitat et selon l'altitude. Les espéces, classées d'aprés le systéme adopté par M. Massalongo dans son Reper- torio dell Epaticologia italica, sont au nombre de 101, soit la moitié environ des Hépatiques relevées pour toute l'Italie. Les espèces nou- velles de ce royaume sont : Plagiochila tridenticulata Tayl. et Cepha- lozia Francisci Dmrt. N° 4; octobre 1890 : Note de M. Massalongo relative à la découverte de deux Hépatiques nouvelles pour la flore italienne, l'une, Jungermannia obtusa Lindbg, trouvée par M. A, Venturi dans la vallée de S. Giovanni, prés de Rabbi, l'autre, Harpanthus Flotowianus N., récoltée par le méme botaniste, dans la montagne Grande di Pergine. ÉM. BESCHERELLE. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. Ai Key to the Genera and Species of british Mosses, by H.-G. Jameson (in The Journal of Botany, vol. xxix, 1891, n° 338, pp. 344 et 343). Il existait déjà des clés méthodiques pour la détermination des genres et des espèces de Mousses de la Grande-Bretagne, mais elles sont géné- ralement basées sur les modifications de la capsule, de l'opercule, du péristome et de la coiffe; or il arrive souvent que les commengants, peu habitués à la récolte des Mousses, ne recueillent que des échantil- lons stériles, certaines espèces méme ne fructifiant pas en Angleterre, d’où impossibilité d'arriver à une détermination à peu prés exacte de la plante considérée. C'est pour obvier à cet inconvénient que M. Jameson a rédigé une nouvelle clé dichotomique qui permet de trouver le nom des genres et des espéces en se servant à la fois de la fructification pour les espéces généralement fertiles et des organes végétatifs pour les autres. La clé des genres forme 11 pages de texte, celle des espèces 19. II y a une clé pour chaque genre; mais les genres, au lieu d'étre disposés méthodiquement, le sont par ordre alphabétique afin de rendre les re- cherches plus faciles. Les noms de genres et d'espéces sont conformes à la nomenclature adoptée par M. Hobkirk dans son Synopsis of the Bri- tish Mosses. Une planche annexée au texte figure les différentes formes de feuilles (avec coupe transversale pour certaines espéces), de capsules, d'opercules, de péristomes et de coiffes. Ex. B. Lebermoose (Hepaticæ) mit Zugrundelegung der von D' A.-C. M. Gottsche ausgeführten Vorarbeiten bear- beitet von D" Victor Schiffner, Privat-Docent an der K. K. Univers. Prag. (in Forschungsreise S. M. S. GAzELLE, 1v, Theil : Botanik). Tirage à part de 48 pages in-4°, avec 8 planches. Des Muscinées recueillies par M. le D' Naumann, au cours de l'expé- dition du navire la Gazelle, les Mousses seules ont été jusqu'ici, de la part de M. Ch. Muller, l'objet d'une énumération trés écourtée, oü les espèces nouvelles sont indiquées par localités explorées. M. Schiffner publie aujourd'hui les Hépatiques de l'expédition ; les espèces sont classées dans son travail méthodiquement d'aprés le Sypnopsis... Hepa- licarum de Gottsche, Lindenberg et Nees, sauf les modifications appor- tées par M. R. Spruce dans la classification des espèces du groupe des Jubulées. Les espéces cataloguées sont au nombre de 137, dont 50 com- plétement nouvelles; ce sont : Gymnomitrium vermiculare, Sarcoscy- phus kerguelenus, Gottschea pusilla, Plagiochila novohannoverana, 42 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Plagiochila fagicola, P. aurita, Jungermannia coniflora, Lopho- colea grandistipula, L. ctenophylla, L. arenaria, L. magellanica, Chiloscyphus retroversus, Sendtnera filiformis, Radula multiflora, R. intempestiva, R. crenulata, R. magellanica, Mastigo- (Thysano-) Lejeunia amboinensis, Mastigo- (Trigono-) L. atypos, M.- (id.-) L. minuta, M.- (id.-) L. novo-hibernica, Phragmo-Lejeunia (nouveau sous-genre créé pour le Phragmicoma polymorpha Sande Lacoste), Acro- L. densifolia, A. rostrata, Harpa- L. Massalongoana, Cerato- L. auriculata, Hygro- L. latistipula, H. amboinensis, Pycno- L. ventricosa, P. connivens Gottsch., Eu- Lejeunia crenulata, Micro- L. parallela, Colo- L. pseudostipulata, C. angustibracteata, Coluro- L. Naumanni, C. minor, Frullania novoguineensis, F. regularis, F. heteromorpha, F. amboinensis, Fossombronia Naumanni, Podo- mitrium majus, Pseudoneura crispa, Aneura calva, A. umbrosa, Metzgeria magellanica, Ricciella linearis, Riccia novo-hannoverana, R. amboinensis, Anthoceros amboinensis, A. affinis. Une espèce, le Riccardia spinulifera Massal., est élevée au rang de genre et constitue à elle seule, quant à présent, sous le nom de Spinella magellanica, le genre Spinella, qui ne diffère des autres genres de la famille des Aneurées que par les frondes d’une construction toute par- ticulière caractérisée ainsi par l’auteur : Frons subbipinnata, ramis pinnatifidis, laciniis obtusiusculis, caule et ramificationibus sub- compresso- teretibus, sectione transversa ovalibus, ubique aculeis squamiformibus pluridentatis asperrima. On trouve encore, dans le Mémoire, la description d’un grand nombre de variétés nouvelles et des diagnoses complémentaires pour certaines espéces déjà connues. Les 8 planches qui accompagnent ce Mémoire représentent, soit le port, soit divers organes amplifiés de 86 espèces d'Hépatiques. Ém. BESCHERELLE. Flore pliocène du Mont-Dore (Puy-de-Dôme) ; par M. l'abbé Boulay. Grand in-4°, 116 pages, 12 planches, 21 figures dans le texte. Paris, F. Savy, 1892. La plupart des espéces, au nombre de 57, qui sont décrites dans ce travail, ont été recueillies par M. l'abbé Boulay au voisinage du lac Chambon, principalement au-dessus du hameau de Varennes, dans les cinérites. On y remarque quelques Mousses, entre autres de beaux rameaux d'une espéce nouvelle du genre Hypnum, H. mastodontum ; un fragment de fronde fertile de Polypodium vulgare; quelques feuilles et écailles de cônes de Coniféres, surtout des feuilles bien recon- naissables de Torreya nucifera; un Bambusa nouveau, B. cambonen- sis, voisin du B. lugdunensis des tufs de Meximieux et des cinérites du REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 43 Cantal, mais à feuilles moitié moins grandes; une nouvelle espèce de Potamogeton, P. quinquenervis ; de trés nombreuses Amentacées : Salix integra, Populus Tremula, Alnus insignis, Betula alba, Carpi- nus Betulus et Carp. orientalis, représentés l'un et l'autre par leurs feuilles et par leurs fruits, Fagus silvatica, et d'abondantes feuilles du genre Quercus. Pour ces dernières, l'auteur s'est attaché à les com- parer à la fois aux formes fossiles du pliocéne de Senigallia et du val d'Arno, et aux formes vivantes; et tout en les identifiant aux premiéres sous les noms de Q. senogalliensis, Q. Etymodrys, Q. Cardanii, Q. Scil- lana, Q. pseudocastanea, Q. Parlatorii, il a reconnu qu'elles se rat- tachaient directement, les unes au Q. sessiliflora, les autres au Q. lusi- tanica et au Q. Mirbeckii ; ces espéces de notre flore vivantese trouvaient par conséquent fixées, avec leurs caractères actuels, dans nos montagnes voleaniques de la France centrale, dés le commencement de l'époque pliocène. Enfin, une feuille entière, Q. linguiformis, n. sp., atteste l'existenee d'une autre espèce, voisine du Q. Ilex et du Q. Suber. Ensuite viennent Myrica Gale, Platanus aceroides, plusieurs Ulma- cées, notamment des feuilles qui paraissent assimilables à l'Ulmus ciliata, tandis que d'autres indiqueraient une espèce nouvelle, U. acu- minata; une feuille identique à celles du Zelkova crenatu, et enfin Planera Ungeri. Les Laurinées sont représentées par une feuille de Laurus et par le Sassafras Ferretianum ; une espéce nouvelle de ce dernier genre, Sass. cantalense, a été en outre découverte par M. l'abbé Boulay, à Joursac, dans le Cantal. Il faut encore citer, des cinérites du lac Chambon, diverses Juglandées : Pterocarya fraxinifolia, Carya bilinica, Juglans Sieboldiana et J. acuminata; peut-étre faut-il rap- porter en outre à cette dernière espèce une autre feuille, identifiable au Rhododendron retusum de Schossnitz, mais dont la troncature peut bien n'étre qu'accidentelle. Des folioles détachées de feuilles pennées indiquent un Colutea et deux Cassia, déjà observés dans la flore ter- liaire de Suisse, mais dont la détermination générique due à O. Heer, n'est acceptée par M. l'abbé Boulay qu'avec quelque réserve. D'autres feuilles, parfaitement semblables au Rhus Heufleri Heer, paraissent de méme à l'auteur susceptibles d'étre rapportées avec autant de vrai- semblance au genre Celastrus. Le genre Acer est représenté par cinq espéces : A. Pseudoplatanus, A. letum, A. decipiens, A. angusti- lobum et A. campestre: pour ces deux derniers, les samares ont seules été observées. Enfin, un fragment d'une autre feuille palmatifide parait indiquer une espéce nouvelle de Sterculia, St. obtusiloba. Le mélange qu'on observe, dans cette flore, de formes miocènes et de formes vivantes, et la présence, parmi ces dernières, de types, les uns américains, les autres asiatiques, à cóté d'espéces vivant encore dans le 44 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pays, indiquent qu'on a bien affaire à l'époque pliocène, et parmi les flores de celte époque c'est avec celles du Pliocéne inférieur, par exemple de Senigallia et du val d'Arno, que l'on trouve les liens les plus étroits. Dans les tufs de Meximieux et dans les cinérites du Cantal, qui sont rap- portés au Pliocéne moyen, à l'étage astien, la proportion d'espéces ré- centes est au contraire plus considérable. En fin de compte, M. l'abbé Boulay est amené, aprés une étude critique détaillée, à penser que les tufs du Mont-Dore doivent être un peu plus anciens que ceux de Perrier, auxquels on les assimilait, et dont la place dans l'étage astien est nettement fixée par la présence du Mastodon arvernensis dans les couches immédiatement sous-jacentes. ll classe en conséquence ces tufs du lac Chambon et de la Dent-du-Marais, ainsi que ceux de la Bourboule, à la base du Pliocène inférieur, dans l'étage messinien, ou tout au plus dans l'étage plaisancien, qui sépare celui-ci de l'Astien, tandis que la comparaison faite par lui avec la flore de Meximieux et avec celle du Cantal confirme nettement l'attribution à l'Astien des couches à plantes de ces dernières localités. Enfin, dans un court appendice, M. l'abbé Boulay signale la trés remarquable découverte qu'il a faite, dans les marnes plaisanciennes du bois de Gicon, prés Bagnols (Gard), d'une empreinte de fronde de Palmier, qui, en raison de l'insertion des rayons sur le prolongement du rachis, parait appartenir au genre Sabal, lequel était jusqu'à présent considéré comme ayant quitté nos régions avant l'époque pliocéne; cette feuille ne semble différer par aucun caractère important de l'espéce oligocéne de Hæring, à laquelle l'auteur la rattache comme simple va- riété, sous le nom de Sabal heringiana var. pliocenica. Les échantillons recueillis dans une autre localité de la vallée du Rhóne, à Saint-Marcel-d'Ardéche, lui ont permis également de con- stater que le genre Cinnamomum y existait encore à l'époque pliocène. Les recherches persévérantes auxquelles se livre M. l'abbé Boulay sur ces couches à plantes du Pliocéne de la vallée du Rhône aboutiront encore, on n'en peut douter, à bien d'autres découvertes tout aussi intéressantes, et lui permettront sans doute de nous donner, à plus ou moins bréve échéance, un tableau complet de cette belle flore, si impor- tante à connaitre au point de vue des origines immédiates de la flore actuelle. R. ZEILLER. Communication sur le Boghead; par M. B. Renault. In-8*, 12 pages, 4 figures (Soc. d'hist. nat. d'Autun; procès-verbal de la séance du 24 avril 1892). Lorsque l'on fait des coupes minces, transparentes, dans la houille ou la plupart des autres combustibles fossiles, on n'y distingue en gene REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 45 ral qu'une faible quantité de débris à structure reconnaissable, prove- nant de végétaux cryptogames vasculaires ou phanérogames gymno- spermes, disséminés dans une masse amorphe. Au contraire, en étudiant des échantillons de Boghead du terrain permien, provenant les uns d'Autun, les autres de la Nouvelle-Galles du Sud, M. B. Renault a reconnu que la masse en était entiérement constituée par une accumu- lation de petits corps organisés, primitivement sphériques, légérement aplatis ultérieurement dans le sens vertical, séparés seulement les uns des autres par de minces intercalations de flocons argileux ou calcaires. Ges corps sont exclusivement formés de cellules, polyédriquesau centre, allongées vers la périphérie, à l'intérieur desquelles on observe encore quelquefois le noyau cellulaire, du moins dans les échantillons qui ont subi un commencement de silicification. Les comparaisons faites par M. Renault, d'une part avec des Champignons, d'autre part avec diverses Algues inférieures, lui ont montré, entre ces organismes cellulaires du Boghead et certaines Gomphosphériées vivantes, notamment le Gom- phospheria aurantiaca, sinon une identité réelle, du moins une extrême ressemblance. Il y a toutefois quelques différences entre les corps du Boghead d'Autun et ceux du Boghead d'Australie; les uns et les autres sont également des Algues gélatineuses, mais ils ne semblent pas devoir être rapportés au méme type générique : M. Renault désigne les premiers sous le nom de Pila bibractensis, et les seconds sous celui de Reinschia australis. Les thalles de Pila offrent un diamètre moyen de 0"",14, de telle sorte qu'un centimètre cube de Boghead peut, suivant sa pureté, en renfermer de 600 000 à 1 000 000. Ces Algues devaient se développer en quantité innombrable à la surface du lac permien, comme les « Fleurs d'eau » à la surface des eaux tranquilles ; puis une agitation un peu forte en déterminait la submersion, et elles se déposaient au fond en entrainant les poussiéres minérales en suspension. Elles ont, à elles seules, par leur accumulation, formé la couche de Boghead, et il est permis de penser que les propriétés spéciales de ce combustible sont précisément dues à cette constitution particuliére, si différente de tout ce qu'on avait observé jusqu'à présent ; il ressort de là, dans tous les cas, que les Algues ont joué, à l'époque permocarbonifère, un róle beaucoup plus important qu'on ne le pensait, et à tous ces points de vue la découverte de M. Renault est du plus haut intérêt. Dans la pensée que ces Algues avaient dü servir de nourriture à certains poissons herbivores, tels que les Ceratodus, il a cherché à en retrouver les débris à l'intérieur des coprolithes si abondamment dissé- minés dans le Boghead ou dans les schistes encaissants; il n'a jusqu'à présent rencontré que des coprolithes provenant de poissons carnivores, comme le prouvent les débris d'écailles et d'os qu'ils renferment ; mais il 46 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. a reconnu dans plusieurs d’entre eux, du moins dans leurs couches péri- phériques, des quantités considérables de bâtonnets cylindriques, parfois réunis en chaîne par deux ou par trois, plus ordinairement isolés, dont les plus longs mesurent 8 y. sur 4 p de largeur et sont souvent en voie de division. Ce sont, à n'en pas douter, des Bactéries, trés analogues aux Tyrothrix, mais que M. Renault, pour éviter une détermination géné- rique trop précise, désigne simplement sous le nom de Bacterium per- miense. R. ZEILLER. NOUVELLES. (15 juin 1892.) — M. Paul Vuillemin a présenté et soutenu, devant la Faculté des sciences de Paris, pour obtenir le titre de docteur ès sciences naturelles, une thèse intitulée : La subordination des caractères de la feuille dans le phylum des Anthyllis. Il sera rendu compte de cet important travail dans un des prochains numéros de la Revue. — M. Ménier, professeur de l'École supérieure des leltres et des sciences de Nantes, a été nommé directeur de cette école. — A l’occasion du quatrième centenaire de la découverte de l'Àmé- rique, un Congrés international de Botanique sera tenu, du 4 au 11 sep- tembre prochain, à Génes, ville natale de Christophe Colomb, sous les auspices de la Société botanique italienne. « Les botanistes italiens », dit la circulaire d'invitation, « font appel à leurs collègues du monde entier, » afin qu'ils veuillent bien par leur présence rendre plus solennelle cette » féte d'un caractére essentiellement pacifique et universel, dont l'effet » sera de resserrer les liens de la fraternité scientifique entre les » diverses nations ». Le programme détaillé a été adressé à tous les botanistes connus avec une formule d'adhésion qu'on doit renvoyer, aprés l'avoir signée, avec une cotisation de 10 francs, au secrétaire du Comité d'organisation (professeur O. Penzig, Université de Génes), pour étre inserit comme membre du Congrés. Du 8 au 41 septembre, auront lieu des excursions sur le littoral de la Ligurie et dans les Alpes mari- times. — L'italien sera la langue officielle; toutefois chacun aura la faculté de se servir de celle qui lui est le plus familiére, aussi bien pour les communications que pour les observations à présenter en séance. — Les personnes qui se proposent de faire des communications au Congrés devront en faire connaitre les sujets, avant le 15 août, au secrétaire du Comité. Deux questions seront portées d'office à l'ordre du jour : 1° les réformes de nomenclature botanique proposées par M. Kuntze; 2" les REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 47 théories de M. F. Delpino, sur la phyllotaxie et la pseudanthie. — Chaque membre du Congrès recevra plus tard un exemplaire des « Actes », comprenant un compte rendu sommaire des séances et les Mémoires originaux. — Le Congrès siégera dans le palais de l'Université (Via Balbi), à Gênes ; on trouvera à la Mairie un bureau spécial de renseigne- ments pour les logements. Toutes les communications et les demandes relatives à ce Congrès doivent être adressées à M. O. Penzig, professeur à l'Université de Gênes. — M. Arvet-Touvet, de Gières (Isère), le monographe bien connu du genre Hieracium, a entrepris, avec la collaboration de nombreux bota- nistes francais et étrangers, sous le titre de HiERACIA EUROPÆA EXSIC- CATA, une publication dont le but est « de répandre dans les herbiers les Hieracium (espèces et variétés remarquables) de l'Europe tout entiére ». Nous empruntons au Reglement relatif à cette publication les renseignements suivants : Le nombre des collaborateurs ne pourra dépasser trente. — Tout sociétaire enverra chaque année (par colis pos- taux avant le 4°% février) un contingent d'au moins quatre numéros, chacun en quarante parts soigneusement préparées et bien complètes. Par exception les espéces et variétés trés rares, qu'il serait souvent im- possible de se procurer en quarante parts, seront recues quel que soit le nombre d'échantillons. M. Arvet-Touvet acceptera aussi les espéces et variétés intéressantes méme non nommées ou nommées avec doute, et qui seront l'objet d'un examen attentif pour arriver à leur détermi- nation. — Les étiquettes, imprimées par les soins du directeur, seront aussi complétes que possible pour la synonymie et la citation des auteurs et publications, l'époque de la récolte, "altitude et la nature du terrain. — Les espèces et variétés principales seules seront admises à former un numéro ; les autres, c'est-à-dire la plupart des sous-espéces ou méme espéces émises dans ces derniers temps, ne seront acceptées que comme supplément du contingent exigé. Elles seront rattachées à une espéce ou à une variété principale, sans autre désignation que celle de forma 1, 2, 3, etc., parce qu'il est inutile, dans les genres critiques encore plus que dans les autres, d'encombrer la science de choses et de noms qui n'apprennent rien à personne et qui, la plupart du temps, restent indé- chiffrables méme pour leurs auteurs. — Les hybrides bien caractérisés auront rang d'espéces de deuxième ordre et seront autant que possible désignés par un nom simple conforme à la nomenclature binaire. — Un Bulletin sera publié chaque année et contiendra les notes communiquées par les sociétaires sur les numéros distribués. — Le prix de chaque fascicule est de 50 francs pour toute personne étrangére à la publica- tion. » 4R SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. — Vient de paraître un Catalogue des plantes de la Provence, de M. H. Roux, publié par les soins de la Société d'Horticulture et de Bota- nique des Bouches-du-Rhône et qu'on peut acheter au siège de cette Société, rue Thubaneau, 52, à Marseille : prix, 20 francs. — Herbier Kralik. — La collection de plantes de feu Kralik, qui fut si longtemps collaborateur d'E. Cosson, est en vente chez M"* Parceval, à Tresserve, par Aix-les-Bains (Savoie). — A vendre, par suite de décés, un herbier formé par M. l'abbé Perret, curé du Mont-de-Lans (Isére). Cette collection renferme les huit derniers fascicules de la Société Dauphinoise et une nombreuse série de plantes récoltées par M. Perret en Dauphiné et en Savoie, au total environ 3500 espéces bien représentées, empoisonnées, en excel- lentétat. — S'adresser à M. l'abbé Louis Guiguet, professeur à l'Externat Notre-Dame, 8, rue Sainte-Claire, Grenoble. — On a parfois besoin de savoir où se trouvent les herbiers impor- tants. A ce titre nous indiquerons que l'herbier algologique de C. von Nægeli a été donné à M. le professeur C. Cramer, de Zurich. Le Directeur de la Revue, pr Ep. BORNET. Le S?crélaire général de la Société, gérant du Bulletin EnN. MALINVAUD. 9802. — Libr.-Impr. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MoTTEROZ, directeurs. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTA LES. La transpiration, cause des changements de forme des plantes étiolées; M. W. Palladine......................... Changements de forme provoqués dans les plantes par la culture à l'humidité et à l'obscurité; M. Wicsner.............. Influence de la nature du sol sur la dis- persion du Gui; M. E Laurent....... Sur l'assiuilation spécifique dans les Om - bellifères; M. de Lamarliére........ Influence de l'éclairement sur la produc- . tion des piquants des plantes; M. Ai- mable Lothelier,,.............,..... Sur un phénomène physiologique qu'on observe daus les échanges gazeux chez 6 certaines plantes grasses; M. E. Au- bert............. ART MNA RS eV v , Sur le dégagement simultané d'oxygène et d'acide carbonique chez les Cac- tées; M. E. Aubert................,. Recherches physiologiques sur les enve- loppes florales; M. G. Curtel......... Observations sur les Phéozoosporées ; M. T. Johnson.,................,.., Structure et développement du Choreo- colax Polysiphoniæ Reinsch; M. H.-M. Richards. ..........,............2,, Sur là présence de ‘crampons chez des Conjuguées; M. Dangeard... ......... Contribution à l'étude des Bactériacées verles; M. Dangeard.............,.. BOTANIQUE DESCRIPTIVE ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Addenda ad floram italicam, 1. Note di briologia italiana; M. Brizi........... Contribution à la bryologie romaine; M. Brizi....,.......,,............. Nuovo Giornale botanico ilaliano (bryo- logie); MM. Tanfani, Bottini, Rossetti. Clé des genres et des espèces de Mousses de la Grande-Bretagne ; M. Jameson. Hépatiques recueillies par M. Naumann et déterminées par M. Schiffner.,.... Lichens du Japon; M. Nylander........ Étude sur la classification naturelle et la morphologie des Lichens du Brésil; M. Ed. Wainio........... mtt ley.........,........,............. Monographie des Lichens de l'Italie mé- ridionale; M, A. Jatta............... Mousses, Hépatiques et Lichens des monts Mourne (Irlande); M. W. Lelt......... Lichens du Monténégro ; M.A, Zahlbruck- NET, eee sous Contribution à la flore lichénique de la Basse-Autriche; M. A. Zahlbruckner.. La flore des Algues d'eau douce de la Géorgie australe ; M. Reinsch Contribution à la flore des Algues marines de la Géorgie australe; M. Reinsch. Essai de classific ation des Nostocacées homoeystées; M. M. Gomont......... Notices phycologiques ; A. Piccone...... Les cystécarpes et les anthéridies du Ca- ss... 39 39 40 4l 4] 25 12 13 14 tenella Opuntia; M. H. Gibson........ Observations sur la vie de la mer; M. F. Castracane ......,.........,..,,,.. Diatomées du lae artificiel du jardin pu- blic de Modène, etc.; M. Macchiati.. Revue systématique des genres de Fucoi- dées connus; M. de Toni..........-. Les Characées; M. W. Migula....... ee Charaeées; M. N. Wille ,............. Sargasses de l'Archipel Indien; M. Reim- bold.......,.....................4. Delesseria amboinensis; M. G. Karsten.. Algues du lae Schloosse en Bavière; M. Istvanffi-Schaarschmidt....,...... Algues recueillies en Roumélie; M. E, Frivaldszky .......................,. Le papier météorique ; Sur les genres Éntonema Reinse h et Stre- blonemopsis Valiante; M. de Toni..... Sur le genre Cladothele; M. G. Murray.. Sur la position systématique des Dictyo- tacées, ete; M. T. Johnson...,....... Sur les Leptothriz dubia et radians; M. de Toni....,.............,.... . Recherches sur la famille des Chroolépi- dées; M. G. Karsten................. Structure et place systématique des Chan- transia avec une espèce nouvelle, Ch. Boweri; M. Murray et Barton........ Phéophycées; M. Kjellman.......... .. Les Microbes, les Ferments et les Moi- sissures; M. Trouessart............,. PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. Flore pliocène du Mont-Dore (Puy-de- Dôme); M. l'abbé Boulay............. 42 Communication sur le Boghead; M. B. Reuault.... "| MALADIES DES PLANTES. Monographie du Pourridié (Dematophora) NOUVELLES. eee eee... Ce. | SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE ' * Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredis de chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1892 |. 8 et 22 janvier. 8 aviil. | 8 et 22 juillet. .12 et 26 (évrier. 27 mai. 11 et 25 novembre. 11 et 25 mars. 24 juin. | 9 et 23 décembre. o Mo ————— La Société publie un Bulletin de Ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangéres à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-aprés), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2° sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exeeption du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B. — Lestomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congres de bolanique tenu a Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'acquéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes ou communicalions manuscriles adresséesau Secrélariatpar les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront étre analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tót possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D’après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun Cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. Il en résulte que, pour se procurer une partte quelconque du tome XXXV (1888) ou d'une année antérieure, on doit faire l'aequi- sition du volume entier. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnes, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. 9802. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — {MAY et MOTTEROZ, direct. RS TS EORR BULLETIN SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRAN CE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME TRENTE - NEUVIÈME (Deuxième Série. — TOME XIVe) 1892 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE B PARIS -AU SIEGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES, Anatomie comparée des végétaux. Plantes parasites; M. A. Chatin.............. Nouvelles études sur la fécondation ; M. L. Guignard...................... Sur la membrane des cellules libériennes de l'Apocynum venetum ; M. C. Mi- ‘Recherches sur la structure des organes végétatifs des Kerriées, Spirées et Po- tentillées ; M. G. Protits............. Développement des poils de la gorge corolline du Pinguicula vulgaris L.; M. Ad. Weiss...................... . Sur un corps nouveau de la cellule végé- tale; M. Wakker..................... Recherches anatomo-physiologiques sur le funicule des graines; M. Max Dah- men,..... PPP .. 49 50 54 55 57 58 58 Influence des rayons solaires sur les le- vüres; M. Martinand............ TE Recherches embryogéniques sur l'appa- reil laticifére des Euphorbiacées, Urti- cacées, cte.; M. G. Chauveaud........ Recherches anatomiques et physiologi- ques sur les nœuds et les entre-nœuds de la tige des Dicotylédones; M. A. Prunet ......................... m Développement des téguments de la graine; M. Marcel Brandza....... TET Recherches anatomiques et physiologiques sur la tige et la feuille des Mousses ; M. E. Bastit.”..................... e.. Action des poisons sur la germination des graines des végétaux dont ils pro- viennent; Ch. Cornevin............. . PHYTOGRAPHIE ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Coup d'eil sur la flore de Toulon et d’Hyères (Var); MM. A. Albert et Alf. Reynier..... ....................... Étude sur la flore des environs de Car- cassonne ; M. Ed. Baichére.......... Herborisations dans l'Argonne; M. Beau- VISage.....,...................... Notas botanicas par M. C. Pau, suivies d'observations sur quelques espèces critiques, par M. O. Debeaux......... Sur quelques plantes rares ou nouvelles de la région méditerranéenne; M. O. Promenades botaniques au canal mari- time de la Basse-Loire; M. E. Gade- ceau Notes sur quelques Orchidées de la Loire- Inférieure; M. Gadeceau............. Herborisations dans le Morvan pendant l'année 1890; M. X. Gillot..... e.s... Observations sur quelques plantes cri- tiques du centre de la France; M. Gil- lot..................,.............. ‘Observations sur quelques Rosiers du Cantal; M. Gillot.................... Matériaux pour la flore d'Auvergne ; M. Gonod d'Artemare Études de topographie botanique; M. E. Guinier Troisiéme fascicule de plantes rares ou nouvelles pour le Berry; M. A. Le . Grand.......,...................... " Sur la distribution géographique du Cy- clamen europæum dans le massif du Jura; M. A. Magnin................ " Revision de la Flore du Gard de de Pou- zolz; M. B. Martin........ .cesoeooooo Sur l'adaptation du Pteris aquilina aux sols calcaires; M. A. Masclef......... 98 99 99 99 100 101 101 102 102 102 103 104 105 105 106 107 Note sur le Coprosma foliosa A. Gray cultivé au Jardin des plantes de Nantes; M. Ch. Ménier..............-.. HL Le Grammitis leptophylla dans la Loire- Inférieure; M. Ménier........- e Note sur l'Aponogeton distachyon; M. O. J. Richard.........................e Observations sur quelques Dianthus de la flore francaise; M. G. Rouy......-.-°- Catalogue des plantes de Provence spon- tanées ou généralement cultivées; M. H. Roux................... I" PE Description d'une nouvelle espèce d'Oro- banche; M. Saint-Lager.......--- P Aire géographique de l'Arabis arenosa et du Cirsium oleraceum; M. Saint-La- ger.......... nnn ME . Note sur le Carex tenax; M. Saint-Lager. Note sur le Matthiola oyensis Mén. et V.- G.-M.; M. Viaud-Grand-Marais.....-- Catalogue des plantes vasculaires de Noir- moutier; M, Viaud-Grand-Marais.. . .- . Illustrationes Flore Atlanticæ ; auctore E. Cosson, fasc. vV.........-..: en Les Hauts-Plateaux oranais; MM. Mathieu et Trabut..................... t - Sur les variations du (Quercus Mirbeckit en Algérie; M. L. Trabut.......-.s- Indications que fournissent les plantes sauvages pour le choix des plantes à cultiver dans une région; M. L. Tra- but........ ....... . Résumé d’une Monographie du genre Ga- leopsis; M. J. Briquet.........--°"°" Notes sur quelques Alchimilles critiques ou nouvelles; M. R, Buser..--.- PE Résumé d'une statistique de la flore spon" tanée hispano-portugaise ; M. Colmeiro. Cypéracées du Portugal; M. J. Daveau. »» "I ss... (Voyez la suite page 3.) 59 60 62 64 66 . 68 108 108 108 109 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (1892) Anatomie comparée des végétaux. PLANTES PARASITES (Paris, Dailliére et fils, 1892); par M. Ad. Chatin, membre de l'Académie des sciences. M. Ad. Chatin, en qui l'àge n'a pas altéré l'ardeur de la jeunesse, vient de terminer, dans un premier ouvrage, l'anatomie comparée des Phanérogames parasites. Des deux volumes qui composent ce vaste travail, entrepris dés 1854, l'un est exclusivement consacré au texte, l'autre aux figures explicatives, qui ne forment pas un ensemble de moins de 113 planches. L'auteur complétera dans la suite cette publica- tion par l'anatomie comparée des plantes aquatiques, par celle des plantes épidendres et enfin celle des plantes terrestres; donnant ainsi l'exemple d'une rare activité scientifique. Quelques-uns objecteront peut-étre que, dans une étude d'anatomie générale, il'eüt été préférable de ne pas envisager dès l'abord des groupes aussi particuliers, aussi spéciaux que ceux choisis par l'auteur, parce que les divergences de leurs structures, correspondant à des adap- tations spéciales, sont de nature à laisser dans l'ombre le type normal d'organisation, dont les plantes parasites, aquatiques et autres, ne sont en somme que des modifications, et à faire perdre de vue l'unité orga- nique fondamentale dans la masse innombrable des adaptations. Mais, pour peu que l'on veuille remonter à l'idée, déjà lointaine, qui a servi de base à ces recherches, on verra que cette objeetion n'a plus aucune raison d'étre. Et en effet, à une époque oü l'anatomie végétale naissante était strictement reléguée dans sa sphère et où la morphologie externe seule intervenait dans la classification, il était naturel de montrer d'abord, en choisissant pour cela des plantes adaptées à des conditions d'existence très particulières, que la structure végétale porte la marque reconnaissable du milieu et que les données anatomiques pouvaient, comme les apparences purement extérieures, intervenir utilement dans les groupements dignes d'étre qualifiés de naturels. La science était alors ou hostile ou indifférente à cette vue si juste, et il y avait quelque mé- T. XXXIX. (REVUE) 4 50 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. rite à vouloir, dès ce moment, orienter les recherches botaniques vers une voie où plus tard la force même des choses devait l'amener. L'honneur de M. Ghatin est moins, à nos yeux, dans les nombreux documents apportés à une science sujette en définitive, comme les autres sciences d'observation, aux vicissitudes du temps, que dans l'impulsion féconde qu'en ont recue dans la suite les études anatomiques, envisagées d'abord pour elles-mémes, puis dans leurs rapports avec la classifica- tion; un simple coup d'oeil sur le passé suffit pour apprécier le chemin parcouru dans cette voie durant les quarante dernières années. Il n'est plus permis aujourd'hui de nier la légitimité de l'intervention des caractéres anatomiques dans la recherche des affinités, qu'il s'agisse d'ailleurs de la distinction de familles ou seulement de genres et d'espèces, et, si les travaux récents ont montré avec toute la précision désirable la possibilité de classifications purement anatomiques, parfois du reste en harmonie complète avec les classifications. externes, dans:le plus grand nombre des cas les groupements botaniques auront vraisem- blablement pour base une combinaison équitable des caractéres mor- phologiques externes et internes : l'ouvrage qui nous occupe en ce moment en renferme une multitude d'exemples. Ces deux sortes d'at- tributs, loin de s'exclure, se trouvent au contraire appelés à se compléter. les uns les autres et à corriger mutuellement leur excès, Qui ne voit, au reste, qu'à l'avenir on. sera amené à s'engager plus: avant encore dans cette voie? Au fur et à mesure que l'analyse intime de la plante progressera dans:ses recherches, l'intimité de la cellule mettra à son touren lumière toute une série de particularités, d'ordre chimique par exemple, qui, elles aussi, tendent à compléter la somme de-carac- tères qui fait vraiment connaître une plante, et qui par là même devront. être, selon leur valeur, prises en considération. On: reconnaitra tout au! moins que de l’ensemble des données morphologiques, anatomiques. et: plus intimes encore, résulte en définitive une notion. plus large de l'être. que celle basée sur la seule conformation: extérieure, et. par suite aussi. une classification plus naturelle : c’est bien là l’idée: maîtresse qui Se. dégage de l’œuvre de l'auteur. E. BELZUNG-. Nouvelles études sur la fécondation; par M. L. Guignard (Annales des sciences naturelles, T° sér., Bor., t. xiv, 1891). 1. Poursuivant sans relàche l'analyse: dw phénomène si complexe. de. la fécondation, M. Guignard nous fait connaître aujourd'hui des élé- ments nouveaux, déjà remarqués- il est vrai dans les cellules animales, mais dont l'existence avait jusqu'ici échappé méme aux. investigations les plus délicates des spécialistes du noyau: végétal. Il s'agit des « sphères attractives », formations protoplasmiques qui accompagnent au nombre REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 54 de deux le noyau cellulaire, probablement dans toutes les cellules du: corps, et dont l'importance résulte, d'une part de l'observation de’ la: division du noyau, dont elles représentent la cause prochaine détermiz nante, d'autre part de la fusion respective des sphères du noyau mâle et du noyau femelle au moment de la formation de l'œuf. D'oà il apparait que le phénomène de la division nucléaire est dominé par les phéno- mènes protoplasmiques et que la formation de l’œuf ne consiste pas: uniquement, comme on le supposait jusqu'ici, en la fusion des deux noyaux sexuels, mais encore en la réunion de deux protoplasmes, no- tamment de leurs spliérules directrices, qui en sont les éléments plus: particulièrement différenciés. Les sphères attractives, on le conçoit sans peine, ayant si longtemps passé inaperçues, sont difficiles à mettre en évidence; c’est qu’en effet, presque toute leur substance est hyaline et' très aqueuse, et ne fixe que: faiblement les colorants ; seule, leur partie centrale ou centrosome, qui est un peu plus dense, se colore convenablement. On remarquera ce-: pendant, en examinant les planches du Mémoire antérieur de l'auteur, que la forme de ces éléments était en quelque sorte ébauchée par les centres d'irradiation des figures étoilées qui définissent la position du fuseau achromatique, les divers rayons de ces étoiles masquant en quelque sorte les sphères directrices qu'ils enveloppent. Dans nombre de cas, M. Guignard'a pu colorer nettement ces dernières au moyen de l'hématoxyline, en se servant de matériaux préalablement fixés: par l'aleool absolu, puis traités par une solution au dixième de sulfate de zinc. 2. En reprenant l'étude du développement des grains de pollen, l'auteur a pu préciserla marche de la variation du nombre des segments nucléaires. Dans le Lilium Martagon, par exemple, plante justement chère à ses investigations, chaque cellule-mère a, comme les cellules végétatives ordinaires, un noyau: pourvu de vingt-quatre bàtonnets chro- matiques, mais soudés en un filament unique, et non libres comme dans- les noyaux qui Jui ont donné naissance; et c'est au moment précis de la première division, qui conduit à la formation des quatre cellules- filles, que le peloton chromatique: me’ se divise plus qu'en douze seg- ments, nombre désormais constant jusqu’au moment de la fécondation ; ce qui témoigne, soit dit en passant, de la soudure antérieure des'vingt- quatre segments qu'ils représentent. Le noyau du grain de pollen ne contient donc que la moitié des segments des noyaux végétatifs. Lors de la germination du grain, le noyau végétalif va occuper, comme l’on sait, l'extrémité du tube; puis vient la cellule génératrice màle, c'est-à-dire l'ensemble formé par le noyau générateur, à char- pente chromatique trés vivement colorable, le protoplasme environnant, - 52 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. distinct du protoplasme végétatif ambiant et pourvu de ses deux sphères directrices, placées immédiatement en avant du noyau. La cellule géné- ratrice se divise enfin en deux autres, pourvues des mêmes éléments. Tous les noyaux ainsi constitués renferment douze segments. La réduction du nombre des segments chromatiques a lieu aussi dans l'ovule à un moment bien déterminé, savoir, lors de la première division du noyau du sac embryonnaire. Ce dernier renferme vingt-quatre seg- ments; les deux noyaux filles, d'abord en tout semblables, ne tardent pas à se différencier nettement, en méme temps qu'ils s'éloignent l'un de l'autre : celui du haut, ainsi que l'oosphére et les synergides qui en procèdent, conserve les douze segments, déjà caractéristiques des élé- ments mâles; celui du bas, au contraire, acquiert une masse chroma- tique plus abondante et en outre un plus grand nombre de segments, par exemple une vingtaine. Entre les noyaux des deux tétrades, de nou- velles différences ne tardent pas à apparaitre; c'est ainsi que de bonne heure le noyau polaire supérieur renferme plus de chromatine que le noyau de l'oosphére. La position des fuseaux qui correspondent aux divers noyaux du sac embryonnaire détermine celle des sphéres directrices. C'est ainsi que le noyau polaire supérieur et le noyau de l'oosphére, qui procédent d'un fuseau vertical, ont leurs sphères, le premier au-dessous de lui, le second au-dessus, ces deux dernières regardant celles du noyau mâle générateur au moment de la fécondation. 3. Lorsque le contact est établi entre le tube pollinique et le sac embryonnaire, les deux sphérules mâles vont se mettre rapidement au contact des sphérules femelles, sans cependant se fusionner respective- ment, et cela avant tout contact des noyaux sexuels. Les deux couples de sphéres directrices se séparent ensuite pour permettre à ces derniers de s'unir et se placent latéralement ; lorsque leur fusion est consommée, les deux sphères définitives de l’œuf se portent l'une au-dessus, l'autre au-dessous des noyaux maintenant adossés, et quelque temps encore dis- tincts. Ce n'est qu'aprés cette fusion des sphéres attractives, deux à deux, qu'apparaissent les étoiles polaires, et plus tard encore le fuseau achro- matique préludant à la division de œuf. On remarquera que la fécondation se traduit par le rétablissement des vingt-quatre segments caractéristiques des cellules somatiques, le noyau mâle et le noyau femelle n'étant en quelque sorte que des demi-noyaux, différenciés dans deux voies différentes et dépouillés de ce qui en fai- sait respectivement des noyaux neutres. Elle montre en outre le róle important, quoique moins apparent, dévolu au protoplasme, et l'on peut dire que la rénovation de l'étre, loin d’être limitée au noyau, doit s'ef- fectuer parallélement, et méme antérieurement, dans le protoplasme, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 53 en un mot dans les deux substances actives fondamentales de toute cel- lule vivante. Les noyaux de l’albumen offrent quelques particularités remarquables. D'abord, les deux noyaux polaires qui doivent constituer le noyau défi- nitif ne se juxtaposent, puis ne se fusionnent qu'aprés l'union respective de leurs sphères directrices, lesquelles occupent les faces nucléaires directement en regard, exactement comme dans la formation de l'ceuf, Mais ce noyau définitif sedistingue immédiatement parle grand nombre des segments chromatiques qu'il renferme et qui dépasse souvent qua- rante; ses dérivés en ont moins, mais toujours plus de vingt-quatre, et cette variabilité de noyau à noyau est encore augmentée par la présence, dans certains cas, de plus de deux sphéres directrices. Les cellules de l’albumen ne sont denc pas soumises aux règles étroites qui lient les cellules dérivées de l’œuf, et cette différence est en rapport avec l'étendue du développement ultérieur de ces deux étres, l'embryon et l’albumen, comme si la règle ne s'était fixée que dans celui des deux organismes appelé au développement le plus parfait. Il est en effet singulier de voir la cellule primordiale de l'albumen, issue comme l’œuf de l'union intime de deux complexes différents, limitée dans son expansion à la formation d'un corps homogène, au lieu d'un ensemble différencié en membres, comme c'est le cas dans le dévelop- pement de l’œuf. L'exemple de l'enracinement de l'albumen du Cycas Thouarsii, décrit il y a quelques années par M. Duchartre, tend néan- moins à montrer que la faculté du développement total n'est pas abso- lument incompatible avec la nature de l'albumen, et que la marche ordinaire des phénoménes n'est peut-étre que l'effet d'une accélération introduite dans le développement de l'œuf proprement dit, comparati- vement à celui de cet autre œuf, d’où procède l'albumen. Une question d'un aussi haut intérét mériterait de nouvelles recherches. 4. M. Guignard ne s'est pas borné à étudier les phénoménes de la fécondation chez les plantes; il a joint à son travail. un exposé général et comparatif de l'état de la question, telle qu'elle résulte des recherches des zoologistes. Il a été amené notamment à donner un apercu des théories de la fécondation. Nous ne nous arréterons pas ici à la doctrine de l'idioplasme de Nzgeli, qui relève de la métaphysique plutôt que de la réalité, non plus qu'à la conception partiellement imaginative aussi de Weismann, d'aprés laquelle les puissances génératrices de l'étre seraient localisées, dés le début du développement, dans des éléments Spéciaux, doués par là méme d'existence indéfinie, tandis que les autres cellules en seraient dépourvues, ce qui expliquerait leur caractére éphé- mére, Rappelons seulement que chez les plantes, où la différenciation nutri- 54 SOCIÉTÉ ;BOTANIQUE DE FRANCE. tive «est poussée moins loin que chez les animaux :supérieurs, il est manifeste que le protoplasme et le noyau des cellules végétatives ren- ferment des substances analogues à celle de l’œufet que par suite chaque cellule recèle non seulement des forces nutritives ou organisatrices, mais encore des forces expansives ou de développement; seulement, dans les conditions normales de la vie, ces dernières, comme étouffées par les puissances nutritives, n’existent qu’à l'état d'énergie potentielle de la cellule, l'activité nutritive réalisant son énergie actuelle. Et il suffit, chacun le sait, de rompre les liens qui assuraient jusqu'alors la marche régulière des phénomènes nutritifs pour donner du méme coup libre jeu aux puissances expansives.et provoquer de la sorte le dévelop- pement d'un être entier aux dépens d'un simple groupe cellulaire d'un individu de la même espèce. Quel est maintenant l'élément cellulaire par lequel se révèle la puis- sance nutritive d'une part, la puissance -développante d'autre part? Avant les dernières recherches de l'auteur, on pouvait croire que cette dernière résidait plus particulièrement dans le noyau, qui en effet ne se charge d'aucun des produits caractéristiques de la vie végétative, et la première dans le protoplasme, ce dernier recevant spécialement .ces mêmes produits. Il est clair maintenant qu'il y a un lien plus intime entre les deux éléments énergiques de la cellule, savoir, le proto- plasme, auquel appartiennent les sphéres directrices, et le noyau, les phénomènes nucléaires étant tout au moins polarisés par les phénomènes protoplasmiques. E. BELZUNG. Ueber die Membran der Bastzellen von Apocynum venetum L. (Sur la membrane des cellules libériennes de l’Apo- cynum venetum L.); par M.jCarl Mikosch (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, 1891). | On sait que, d'après M. Wiesner, la membrane cellulaire consiste essentiellement en petits corpuscules, les dermatosomes, isolables par certains réactifs, et qui procèdent de granulations protoplasmiques, nommées par lui plasomes. Le système des couches concentriques, ainsi que la striation propre à la membrane, seraient déterminés par l'arran- gement particulier des dermatosomes. M. Mikoseh croit pouvoir apporter un argument nouveau en faveur de la théorie trés discutée de Wiesner. La membrane des cellules libériennes de l'Apocynum venetum offre deux zones bien distinctes ; l'externe est formée ide couches concen- triques, tandis que l'interne, nettement limitée par rapport à la précé- dente, est différenciée en petits bàtonnets, dirigés perpendiculairement au grand axe de la cellule. Vue de face, cette derniére zone apparait réticulée, Une structure analogue a du reste déjà été signalée, notam- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 55 ment par M. Strasburger dans "le Vinca major et par M. Krabbe dans Tl'Apocynum officinale. L'oxyde de cuivre ammoniacal gonfle d'abord fortement la zone externe et rend plus apparents les bàtonnets internes. Au bout d'une ou deux minutes, ces derniers se convertissent chacun en une file de granules; plus tard, de nouvelles granulations apparaissent entre les diverses files, dans la substance unissante jusque-là amorphe : la zone interne entière prend ainsi un aspect granuleux. Enfin la dissolution s’opère petit à petit, d'abord pour le systéme extérieur des couches concentriques, puis pour la portion granuleuse, à l'exception d'une fine pellicule interne qui se trouve de la sorte isolée. L'acide sulfurique concentré, au contraire, rend granuleux le systéme des couches concentriques, tandis que la zone à bàtonnets devient fibril- laire, les fibrilles étant disposées parallèlement à l'axe. Les couches concentriques des membranes en question sont formées de cellulose pure; la zone interne donne une réaction différente et se colore par exemple en jaune ou en brun par le chloro-iodure de zinc. En outre, diverses réactions tendent à faire croire à l'auteur que la zone à bâtonnets renferme des principes albuminoides. Ces faits étant donnés, M. Mikosch considére les granulations dont il ‘vient d’être question comme des dermatosomes. Quant aux albuminoides qui imprégnent la zone à bâtonnets, zone susceptible encore d’accrois- sement, ils appartiendraient, comme l’admet M. Wiesner, au dermato- plasme, lequel détermine la croissance. F reste à -savoir dans quelle mesure il est permis d'invoquer ainsi, pour définir la structure d’une membrane ‘vivante, des transformations dues à des réactifs aussi violents que l'acide sulfurique et l'oxyde de cuivre ammoniacal : l’auteur est de l'avis, tout au moins discutable, que des réactifs très énergiques peuvent inter venir utilement pour nous éclairer sur la constitution morphologique des ‘divers éléments cellu- laires. à; A propos de l'artiéle qui vient d’être analysé, M. Hanausek (mme ‘Recueil, 1892) rappelle qu'antérieuremerit il a déjà observé dans le!lin, le‘coton, etc., des faits tout à fait analogues aux précédents. E. DeL. Vergleichend-anatomische Untersuchungen über die Vezetationsorgane der Kerrieen, Spiracen und Po- tentillen (Recherches sur la structure comparée des organes végétatifs des Kerriées, Spiréées et Potentillées); par M. G. Protits (Sitzungsberichte der kaiserlichen Akademie der Wissenschaften, Wien, 1891; Band C, Heft IV), avec planches. 96 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. | L'auteur étudie comparativement, d'abord l'anatomie des trois espèces du petit groupe des Kerriées, savoir, d'une part le Rhodotypus ker- rioides et le Neviusia alabamensis, au sujet desquels la littérature ne donne pas de renseignements, d'autre part le Kerria japonica, déjà envisagé sous cerlains rapports par de Dary ; puis la structure de quel- ques espéces de Spirées et de Potentilles. En ce qui concerne les Kerriées, le Kerria Japonica et le Neviusia alabamensis ont les mêmes caractères anatomiques essentiels, tandis que la troisième espèce, le Rhodotypus kerrioides, qui se distingue déjà des précédentes par des caractères externes, tels que l'opposition des feuilles, les fleurs tétraméres, etc., s'en éloigne non moins par la structure; et en effet le périderme du Rhodotypus nait dans l'assise sous-épidermique, ce qui le rapproche peut-étre des Amygdalées, alors que dans le Kerria et le Neviusia le périderme est péricyclique et entraine par suite l'écorce entiére, dont l'endoderme est fortement subérifié. Les caractères morphologiques internes s’ajoutent donc aux caractères externes pour tendre à éloigner le Rhodotypus des Kerriées et à lui chercher une place plus rationnelle. ) La moelle des Spirées et Potentillées est riche en cellules tanifères et amylacées et se distingue par là de celle des Kerriées. Ces cellules, isolées ou groupées, permettent à l'auteur de rapprocher certaines espèces, par exemple le Spiræa crenata et le S. oblongifolia. D'autre part, les Kerriées ont comme les Potentillées les trois élé- ments caractéristiques, cellule, fibre et vaisseau, dans leur bois secon- daire; tandis que dans le genre Spiræa on ne trouverait avec les vais- seaux que des fibres de soutien, mais non du parenchyme. : La place des Kerriées entre les Spirées et les Potentillées est donc justifiée anatomiquement d’après l'auteur, si l'on fait abstraction du Rhodotypus ; dans les trois groupes notamment, le périderme est d'ori- gine péricyclique. Chez les Potentilles, le périderme naît en dedans du « liber dur », c'est-à-dire des fibres péricycliques. L'assise génératrice des Spiréées, dit l'auteur (c'est « la derniére assise du liége » qu'il faut lire) a les caractères de l'endoderme : M. Protits aurait peut-étre bien fait, pour ce qui concerne les assises à plissements, de prendre au préalable connaissance des observations de M. Douliot (Annales des sc. nat. 1889) qu'il ne cite méme pas au cours de son travail. E. BELZUNG. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. “57 Entwickelungsgeschichte der Trichome im Corollen- schlunde von Pinguicula vulgaris L. (Développement des poils de la gorge corolline du P. vulgaris L.); par M. Ad. Weiss (Sitzungsberichte der Kaiserlichen Akademie der Wissenschaften, Wien, 1891, Band C, Heft v-v11), avec une planche. Les poils, longs d'environ un millimétre, qui garnissent lagorge de la corolle du Pinguicula vulgaris, se composent d'un pied articulé, formé de deux ou trois cellules, et d'une téte, qui en comprend de sept à douze et qui se termine tantót par une cellule unique, tantót par un couple, tantôt enfin par une rosette. Toutes ces cellules, sauf cependant celle de la base, sont pourvues de nombreux épaississements cutinisés, réguliérement disposés en spirale; ces reliefs, allongés sur les cellules du pied, se raccourcissent au fur et à mesure qu'on se rapproche du sommet, où ils sont arrondis. De bonne heure les cellules du pied se colorent en violet, celles de la téte en jaune; les pigments sont dissous dans le suc cellulaire. On remarquera ici cette association, rare chez les plantes (Salvia variegata,...), d'un pigment de la série cyanique et d'un autre de la série xanthique dans le méme organe. Les cellules renferment un protoplasme animé de mouvements trés actifs et un noyau pourvu, comme l'a déjà montré M. Klein, de cristalloides; au contact du perchlorure de fer, elles donnent la réaction brune du tanin. L'auteur suit pas à pas le développement. La cellule épidermique, aux dépens de laquelle se développe le poil, se divise d'abord en deux autres dont la première constituera la cellule basilaire du pied et par conséquent ne sera le siége d'aucun cloisonnement ultérieur, tandis que la seconde édifiera tout à la fois les deux autres cellules du pied et celles de la téte. Mais cette derniére partie ne nait que lorsque le pied tout entier est constitué. Enfin, les cloisons radiales qui complétent la struc- ture des divers étages de la téte apparaissent toujours en premier lieu sur la cellule terminale. Les épaississements cutinisés naissent de bonne heure et se montrent tout d'abord dans l'une des cellules avoisinant le sommet, la troisième par exemple, alors encore en voie de cloisonnement; les cellules termi- nales ne les présentent que beaucoup plus tard, quand toute division a cessé en elles. Quant à la cellule inférieure, enchàssée dans l'épiderme, elle conserve, comme on l'a dit plus haut, les caractères du jeune àge; sa membrane reste unie. Les pigments, violet en bas, jaune en haut, se manifestent déjà dans les trés jeunes boutons; parfois cependant la nuance est et demeure uni- formément violette. Peut-être, dit l'auteur en terminant, à propos de leur rôle fonctionnel, 58 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les poils du Pinguicula ont-ils quelque rapport avec la fécondation par l'intermédiaire des insectes? E. BELZUNG. Ein neuer Inhaltskôrper der Pflanzenzelle (Sur un corps nouveau de la cellule végétale); par M. J.-H. Wakker (Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik, Band 23, 1891). L'auteur a rencontré dans les assises périphériques, particuliérement dans l'épiderme d'un bulbe de Tecophylea cyanocrocus, une Amaryl- lidée, des filaments ou baguettes, terminés en point fixe, et tantót ondulés, tantót circulaires, tantót enfin en fer à cheval. Chaque cellule ne renferme d'ordinaire qu'un seul de ces éléments. Les réactions offertes par cette substance énigmatique, le rhabdoide, comme l'appelle l'auteur faute de mieux, lui ont permis de conclure à une matière albuminoïde. Quant aux considérations relatives au rôle qu'elle joue dans la plante (réserve, substance préservatrice. ..), elles ne laissent pas d'étre aussi problématiques que l'origine du corps lui- méme. On conviendra qu'il eût été préférable de donner un titre un peu moins engageant à des résultats aussi incertains, d'autant plus qu'anté- rieurement M. Molisch et M. Mikosch avaient déjà fait connaitre, le premier dans un Epiphyllum, le second dans une Orchidée, l Oncidium microchilum, des formations analogues à celles dont il vient d'être question. E. Berz. Anatomisch-physiologische Untersuchungen über den Funiculus der Samen (Recherches anatomo-physiologiques sur le funicule des graines) ; par M. Max Dahmen (Jahrbücher für > wissenschaftliche Botanik, Band 23, Heft 3 ; avec 3 planches). Le funicule se.compose d'un épiderme, .d'un parenchyme ordinaire- ment lacuneux et d'un faisceau libéro-ligneux. Lorsqu'il est encore succulent, le conjonctif renferme en abondance divers principes, qui disparaissent lentement pendant la maturation, émigrant vraisemblable- ment dans la graine adjacente. Dans le Pois, par exemple, on trouve de l'amidon et du sucre ; de l'oxalate calcique, du moins dans les assises périphériques, et en eris- taux dont la taille n’est pas sans rapport avec le degré d’épaississement des cellules épidermiques; de l'asparagine, plus abondante dans le Lupinus luteus ; des nitrates, à réaction plus nettement accusée encore dans le Capsicum, le Brassica Napus. L'auteur figure, pour cette der- nière espèce, des.cristaux aiguillés d'asparagine, obtenus au moyen de l'alcool, qui me paraissent représenter cette amide sous une forme bien singulière; j'ai toujours vu eu effet que, même en très petite quantité, "REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 59 l'asparagine cristallise presque partout en formes prismatiques ou en tablettes losangiques plus nettement reconnaissables que les uniques aiguilles en question. De toutes les substances précitées, l'oxalate de calcium est la seule qui ne disparaisse pas à l’approche de la maturité. Une migration analogue à celle dont le funicule est le siège et.qui en somme est tout à fait secondaire s'abserve, ainsi que je l'ai montré, dans le péricarpe. Celui du Pois et du Haricot, par exemple, se gorge telle- ment d'amidon, à une certaine période, qu’il ne reste plus trace des nombreux corps chlorophylliens, les grains amylacés en prenant intégra- lement la place ; le péricarpe est.alors complètement blanc ou jaunâtre. Plus tard toute cette réserve disparait, absorbée sans doute par les graines, si bien que dans le fruit mûr, tout à fait desséché, il n'en reste plus trace. E. BELZ. Influence des rayons solaires sur les levüres que l'on rencontre à la surface des raisins; par M. Martinand (Comptes rendus de l' Académie des sciences, novembre 1891). Si l'on détermine, sur des raisins coupés à diverses hauteurs d'un méme cep, le nombre et la nature des levüres qui les recouvrent, on constate que les raisins placés au bas du pied de la Vigne donnent une trés grande quantité de Saccharomyces, parmi lesquels prédomine le „S. api- culatus.; au milieu et au sommet du cep, les levüres sont au contraire en petit nombre. D’après les recherches de M. Martinand, cette différence tient à Pin- fluence retardatrice qu'exercent les rayons solaires sur le développe- ment de ces micro-organismes; etl'influence du soleil est due à la fois à la chaleur propre des rayons et à la lumière elle-même. Le grand nombre de S..apiculatus sur les raisins du bas du cep a pour cause la protection apportée par les feuilles, et aussi le voisinage du sol qui en contient d'énormes quantités. Le Saccharomyces ellipsoideus, qui est le plus utile pour la fermen- lation du raisin, sera, de même, d'autant plus abondant que l'ardeur des rayons solaires sera moins grande. ll suit de là que, toutes choses égales d'ailleurs, on doit le trouver bien plus répandu sur les vendanges du centre de la France que sur celles du Midi, d'Algérie et de Tunisie. Dans ces provinces, il peut arriver qu'en dehors d'une fermentation imparfaite résultant de la température élevée.de la vendange, le refroi- dissement du moüt à une température plus favorable ne soit pas encore suffisant pour achever la fermentation, à cause d'un trop petit nombre de S. ellipsoideus ayant résisté à l'action de la lumière. HENRI JuMELLE. 60 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Recherches embryogéniques sur lappareil laticifère des Euphorbiacées, Urticacées, Apocynées et Asclé- piadées ; par M. Gustave Chauveaud (Annales des sciences natu- relles, T° série, t. xiv, 1891). Le travail de M. Chauveaud a pour objet l'étude du développement de ces laticifères qu'on observe exclusivement dans les quatre familles des Euphorbiacées, Urticacées, Apocynées et Asclépiadées, et qui pré- sentent, comme on sait, cette particularité de ne jamais s'anastomoser entre eux. Ces laticifères proviennent bien, comme l'avait déjà indiqué Schmal- hausen, chacun d'une cellule distincte, qui se différencie dés les pre- miers stades du développement, dans l'embryon encore trés jeune. Leur développement embryonnaire ne se fait pas toutefois suivant un mode uniforme comme le croyait Schmalhausen; il a lieu, d'aprés M. Chau- veaud, suivant des modes variant avec les espèces considérées, et étroi- tement liés au nombre des cellules initiales que présente l'embryon chez chacune de ces espéces. Car si, dans le eas le plus général, les initiales, trés nombreuses, forment à l'origine une assise entiére entourant le cylindre central d'un cercle complet, d'autres fois le cercle formé se réduit à deux arcs étendus ou à quatre arcs plus petits, et quelquefois méme il n'y a plus, pour constituer chacun de ces quatre arcs, qu'une ou deux cellules ini- tiales. Or, suivant qu'elles sont ainsi disposées en un cercle, ou groupées en arcs, les initiales se comportent différemment, lors de leur développe- ment ultérieur. Dans le premier cas, elles produisent des prolongements radiaux externes qui pénètrent entre les cellules de l'écorce et se diri- gent ensuite plus ou moins obliquement vers la radicule. Dans le second cas, elles émettent des prolongements tangentiels qui suivent la péri- phérie du cylindre central, en décrivant autant d'arcs qui forment par leur ensemble un plexus annulaire. C'est de ce plexus que partent ensuite les prolongement radiaux qui, comme dans le cas précédent, se dirigent plus ou moins obliquement, à travers l'écorce, vers la ra- dicule. Entre les deux cas extrêmes, où le cercle d'initiales est absolument complet et où il est réduit à quatre ares formés chacun d'une seule cel- lule, il y a de nombreux intermédiaires. Mais, quel que soit le mode de développement, l'assise mére des cellules initiales est toujours située dans un méme plan transversal, que M. Chauveaud désigne sous le nom de plan nodal parce qu'il coincide avec la base d'insertion des cotylédons; et dans la plupart des cas ces REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 64 cellules initiales se forment uniquement aux dépens de l'assise péri- cyclique. Au fur et à mesure que l'embryon se développe, elles s'allongent en tubes, en constituant un système complexe, susceptible d’une régularité souvent très grande. Ce système, en s’accroissant plus tard, fournira le tissu laticifère de la plantule, puis celui de la plante adulte. Il com- prend différentes catégories de prolongements qu'on peut distinguer en cotylédonaires, centraux, corticaux et médullaires, suivant qu'ils se trou- vent dans les cotylédons, à la périphérie du cylindre central, dans l'écorce ou dans la moelle. Ni les uns ni les autres ne présentent jamais ni anastomoses ni cloisons transversales. Leurs terminaisons ne sont pas localisées dans un tissu spécial; on les trouve dans les feuilles comme dans les cotylédons, soit au milieu du parenchyme, soit au-des- sous des cellules palissadiques, soit méme plus fréquemment au contact de l'épiderme. Des quatre familles citées, et qui sont les seules où l'on rencontre ces tubes continus, celle qui présente la plus grande différenciation au point de vue de l'appareil laticifère est la famille des Euphorbiacées. La distinction entre les différents systémes, entre le systéme cortical et le système central en particulier, y est généralement assez facile à établir, et ne disparait que chez quelques espéces, felles que le Jatropha Curcas et l'Aleurites triloba. Dans les Apocynées et les Asclépiadées, au con- traire, la méme distinction est toujours trés difficile; quant aux Urtica- cées, la ramification des divers tubes laticiferes, dans les plantes de celte famille pourvues de ces organes, est la plupart du temps trés faible . De plus cette derniére famille se distingue des trois autres par ce fait que les initiales, au lieu d’être situées de part et d'autre des échancrures. cotylédonaires, se trouvent en face de ces échanerures ; le plan nodal, d'abord horizontal, s'incline, en outre, ici peu à peu jusqu'à devenir presque vertical, par suite de la courbure que subit l'embryon tout entier. Lorsque les plantes produisent des formations secondaires, les tubes laticiféres qui sillonnent ces formations dérivent des rameaux les plus voisins des assises génératrices. M. Chauveaud insiste sur ce point que ces rameaux appartiennent toujours à l'appareil laticifére primitif, de telle sorte que, dans aucun cas, on n'observe l'apparition de nouvelles cellules laticiféres en dehors des premiers stades du développement embryonnaire. Les seuls éléments nouveaux qui puissent apparaître sont les cellules laticifères articulées, dont la présence n'est pas incompatible, comme on le croyait, avec celle des tubes laticifères continus. H. JuMELLE. 69 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Recherches anatomiques et physiologiques sur les nœuds et les entre-nœuds de la tige des Dicotylé- dones; par M. Adolphe Prunet (Thèse pour le Doctorat ès sciences, 1891). - Au point de vue de la morphologie externe, les diverses parties d'une tige ou d'un rameau ne sont pas absolument identiques; on y distingue les nœuds, ou parties portant les feuilles, etles entre-nœuds, ou régions intercalées entre ces nœuds. M. Prunet a recherché si à cette différenciation. externe correspond une différenciation interne. Cette étude anatomique comparée des nœuds et des entre-nœuds a été principalement faite sur les Dicotylédones; elle a fourni à l’auteur les principaux résultats suivants: :' Dans les tiges ou les rameaux de l'année, les nœuds se distinguent nettement des entre-nœuds : les: vaisseaux de leurs faisceaux foliaires sont plus petits, plus nombreux, annelés: ou spiralés, jamais ponctués; leurs tissus parenchymateux sont plus abondants; leurs tissus de sou- tien, au contraire, plus réduits. Ces caractères particuliers de la région nodale sont en rapport, d’après M. Prunet, avec la transpiration qui s'exerce par les feuilles. On ne doit pas, par suite, les retrouver dans les parties où les feuilles sont ré- duites ou nulles; c'est en:effet ce qui a lieu. Chez les tiges souterraines, qui ne portent jamais que des feuilles rudimentaires, nœuds et entre- nœuds ont à peu prés la méme structure anatomique. Sur les tiges ou les rameaux àgés de plus d'un an, tous les tissus dont la formation est postérieure à la chute des feuilles sont, dans les deux régions, absolu- ment semblables. Expérimentalement, on arrête sur la tige aérienne de l'année toute différenciation nodale, seit par l'étiolement, soit par la suppression de la feuille. La comparaison anatomique du nœud et de l'entre-nceud. ne forme que le premier chapitre du travail! de M. Prunet.. Un second chapitre est consacré à la comparaison physiologique de ces deux mêmes régions de la tige. À ce nouveau point de vue, les différences sont encore bien nettes : - D'une facon générale, dans les parties du rameau dont l'allongement est terminé, les nœuds sont plus riches en eau que les entre-nouds. Ils sont moins riches, au contraire; dans. les parties en. voie de crois- sance longitudinale. L'excés d'eau des nœuds sur les entre-nœuds décroit avec l'àge des rameaux ; il est moindre à la fin de l'été et en automne qu'au printemps REVUE BIBLIOGRAPHIQUE: s 63 et au commencement de l'été. A toutes les époques, d'ailleurs, cet excès est surtout manifeste dans les nœuds portant les plus jeunes parmi les feuilles adultes, c'est-à-dire les feuilles dont le pouvoir transpiratoire est le plus élevé. ! Une fois l'allengement du rameau terminé, la teneur maxima. en eau s'observe en général dans le nœud supérieur, abstraction faite du bour- geon terminal, du moins lorsque la croissance a pris fin depuis peu de temps. À ne considérer qu'un entre-nœud donné, la répartition de l’eau dans cet entre-nœud peut se faire suivant. quatre modes : 4° il existe en un point de la partie moyenne de l’entre-nœud un minimum à partir duquel la quantité d'eau s'aceroit vers les deux nœuds ; 2° il existe vers la base de l’entre-nœud un minimum à partir duquel la quantité d'eau s'aecroit jusqu'au nœud supérieur; 3° il existe vers la base de l’entre-nœud un maximum à partir duquel la quantité d'eau décroit jusqu'au nœud supé- rieur; 4° il existe en un point de la région moyenne de l’entre-nœud un. maximum à partir duquel la quantité d'eau décroit vers lesdeux nœuds. Tous ces faits se rapportent uniquement aux tiges aériennes; car, dans les tiges souterraines, nœuds et entre-nœuds sont semblables physiolo- giquement, comme nous avons vu qu'ils l'étaient anatomiquement. La méme remarque s'applique évidemment aux différences que pré- sentent encore entre eux les nœuds et les entre-nœuds sous le rapport de la répartition des substances qu'ils renferment. Dans la tige aérienne, cette répartition est, en effet, inégale. Si l'allongement est terminé, les nœuds contiennent plus de cendres et d'acides libres ou combinés que les entre-nœuds; ils en contiennent moins dans les parties en voie de croissance longitudinale. Pour les hydrates de carbone et les albuminoides solubles dans l'eau, il en est de méme : à poids see égal, la proportion de toutes ces subs- tances, à la fin de la croissance, est toujours plus grande dans le noeud que dans l’entre-nœud. En somme, dans tout. rameau qui porte. des feuilles, mais. dans ce rameau seulement, le nœud, déjà bien distinct de l’entre-nœud au point de vue morphologique, s’en différencie également au double point de vue anatomique et physiologique. ; En méme temps que ses tissus parenchymateux sont plus développés, il renferme une plus forte proportion d'eau et de substances de réserve. Sa grande teneur en albuminoides solubles, jointe à l'abondance des Substances minérales et des produits d’excrétion, semble montrer en outre que le nœud intervient plus activement que les autres parties de la tige dans les transformations des principes immédiats. HENRI JUMELLE. 64 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Développement des téguments de la graine; par M. Marcel Brandza (Revue générale de Botanique, 1891). On sait que l'on ne retrouve pas toujours dans la graine müre tous les tissus qui constituaient lestéguments et le nucelle de l'ovule ; quelques- uns de ces tissus peuvent étre résorbés ou digérés par l'embryon en voie de développement, de sorte que, le plus souvent, les téguments de la graine ne représentent qu'une partie seulement des enveloppes ovu- laires. Quelles sont alors les parties qui ont disparu? Les auteurs qui jusqu'ici se sont préoccupés de répondre à cette question se sont con- tentés d'examiner d'une part l'ovule jeune et de l'autre la graine müre. M. Brandza a pensé que cet examen exclusif des deux cas extrémes ne suffisait pas et que, pour préciser l'origine de tissus aussi modifiés que le sont dans la graine müre ceux de l'ovule, il est nécessaire de suivre pas à pas la transformation ou la disparition progressives de chacune des couches composant les téguments ovulaires et le nucelle. Les résul- . tats que l'auteur a obtenus par cette méthode d'observation plus rigou- reuse et plus süre quela précédente ont justifié ses doutes, on peut dire, au delà de toute attente. M. Brandza a successivement observé les transformations des tégu- ments dans les graines pourvues de deux enveloppes, et dans les graines à une seule. Chez les graines à deux téguments, plusieurs cas peuvent se pré- senter : 1* Dans beaucoup de Dialypétales à ovaire libre (Résédacées, Cappa- ridées, Violariées, Cistinées, Malvacées, Tiliacées, Sterculiacées, Passi- florées, Hypéricinées), les deux téguments de l'ovule subsistent dans la graine. Pour les graines des espéces de ces familles, l'auteur a toujours trouvé une constitution des téguments tout à fait différente de celle qu'on admettait jusqu'à présent. En effet, il n'y a résorption ni du tégument interne de l'ovule, ni d'une partie de l'externe, et ce n'est pas ce dernier tégument qui fournit toute l'enveloppe de la graine. Le tégu- ment externe de l'ovule est réduit, dans la graine, à deux ou trois assises de cellules, et c'est le tégument interne de l'ovule qui constitue la partie la plus importante de l'enveloppe séminale. C'est l'assise la plus externe du tégument interne qui formera la couche lignifiée ou protectrice, c’est-à-dire ce qu'on a appelé le testa de la graine. Le faisceau vascu- laire est toujours situé, dans le tégument externe, en dehors des parties lignifiées. 2 Dans d’autres familles appartenant à différents groupes d'Angio- spermes (Berbéridées, Papavéracées, Fumariacées, Portulacées, Cruci- fères, certaines Aroidées, Iridées, certaines Liliacées, Joncées), le REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 65 tégument interne subsiste sans former la couche protectrice ; mais alors il se différencie en une ou plusieurs couches distinctes, situées en dedans du faisceau vasculaire. 3° Lorsqu'il y a dans le tégument adulte deux couches lignifiées superposées (Géraniées, (Enothérées, Lythrariées, Ampélidées, Aristo- lochiées), la couche extérieure provient seule du tégument externe ; l'intérieure provient de l'assise la plus externe du tégument interne. De plus, chez les (Enothérées, Lythrariées et Aristolochiées, le nucelle, du moins par ses assises les plus extérieures, contribue à la formation des couches les plus internes du tégument de la graine. 4 Dans les Magnoliacées, le tégument interne de l'ovule, qui est com- posé de trois assises superposées, se différencie tout entier en couche protectrice, au-dessous de laquelle on rencontre, dans la graine, l'épi- derme du nucelle. 9° Enfin, dans quelques familles (Renonculacées, Papilionacées, cer- taines Liliacées, Amaryllidées), le nucelle et le tégument interne de l'ovule ne se retrouvent plus dans la graine adulte. Si maintenant on examine, de méme, pendant tout le cours du déve- loppement, les graines à un seul tégument, voici ce qu'on constate : 1° Chez la plupart des Gamopétales et des Apétales, les enveloppes dela graine sont formées par l'unique tégument ovulaire, sans que le nucelle y contribue. 2 Dans quelques familles (Balsaminées, Polémoniacées, Plantagi- nées), le tégument de la graine provient des assises les plus extérieures et de l'épiderme interne de l'unique tégument de l'ovule. Les assises parenchymateuses moyennes disparaissent. 3 Dans les Linées, les téguments de la graine proviennent à la fois de l'unique tégument ovulaire et des assises externe et interne du nucelle; quant aux assises moyennes de ce nucelle, elles sont résor- bées. Dans ce cas, c'est l'épiderme du nucelle qui forme la couche lignifiée, En résumé donc, chez les plantes dont l'ovule n'a qu'un tégument, les enveloppes de la graine proviennent soit de cet unique tégument, soit à la fois de ce tégument et du nucelle. j Mais le résultat, de beaucoup le plus intéressant, est celui obtenu par M. Brandza pour les graines provenant d'ovules à deux téguments. On voit en effet, par ce qui précède, que, dans la plupart des cas, l'enve- loppe interne de l'ovule persiste et se retrouve dans le tégument sémi- nal, dont elle constitue parfois la partie lignifiée. Ce n'est que dans quelques rares familles que l'enveloppe de la graine est uniquement formée par le tégument externe de l'ovule. Or, avant les recherches de M. Brandza, la persistance de l'enveloppe ovulaire interne était consi- T. XXXIX. (REVUE) 5 66 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. dérée comme un fait absolument exceptionnel, dont les Euphorbiacées : avaient fourni longtemps le seul exemple, et qui n'avait été que tout récemment constaté en outre chez les Rosacées et les Rutacées. Aujourd'hui, avec le travail de M. Brandza, c'est l'exception qui est devenue la règle, et inversement. HENRI JUMELLE. Recherches anatomiques et physiologiques sur la tige et la feuille des Mousses; par M. Eugène Bastit (Revue gé- nérale de Botanique, 1891). Le travail de M. Bastit se divise en deux parties : une première partie purement anatomique, et une seconde partie physiologique. . Dans ses recherches anatomiques, l’auteur s’est attaché surtout à comparer la structure de la tige aérienne avec celle de la tige souter- raine. Il est nécessaire, tout d’abord, de distinguer dans la tige aérienne des Mousses quatre types de constitution, distincts les uns des autres par les degrés inégaux de différenciation que présentent leurs tissus. Il y a ainsi : 4° Le type Sphagnum, dans lequel la tige est à parenchyme uniforme, limité par une zone de grandes cellules aquatiques; 2° Le type Thuidium, dont la tige est encore à parenchyme uniforme, mais limité par une assise de cellules épidermiques; 3 Le type Mnium, où le parenchyme est différencié en cylindre cen-- tral uniforme et en parenchyme chlorophyllien ; 4 Le type Polytrichum, où le cylindre central est différencié en. cordon médullaire et en zone péricyclique. | Ce dernier type, le plus différencié, est en méme temps celui sur” lequel M. Bastit a naturellement porté la plus grande attention, puisque c'est le seul dont les représentants soient pourvus de rhizomes. Comparée à la tige aérienne, la tige souterraine y est surtout caracté- - risée par la localisation des tissus générateurs des faisceaux et de l’hy- poderme. Tandis que la tige aérienne présente une zone hypodermique et une zone péricyclique continues, la tige souterraine, qui a la forme d'un prisme triangulaire, ne possède que trois secteurs hypodermiques et trois secteurs péricycliques, placés respectivement en regard l’un de l’autre et correspondant aux trois angles. En outre, l’épiderme du rhizome porte des poils absorbants, alors que celui de la tige aérienne est recouvert d’une cuticule externe et a les parois internes de ses cellules cutinisées. Dans le rhizome enfin, le parenchyme de l'écorce comprend toujours un petit nombre d'assises et le cylindre central est, au contraire, très "REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 67 développé ; dans la tige aérienne, c’est l'écorce qui est très étendue et le cylindre central très réduit. Chez les Polytrichum, comme en général chez les Mousses pourvues de rhizome, on trouve dans la tige aérienne des faisceaux ou traces foliaires naissant suivant une loi de divergence constante pour chaque espèce. Ces faisceaux viennent se rattacher à la zone péricyclique; ils se ren- dent, d'autre. part, soit dans les écailles, s'il s’agit du rhizome, soit dans les feuilles, s’il s’agit de la tige. Les écailles ont leur limbe, très réduit, formé d’une seule épaisseur de cellules; Le tissu hypodermique y est aggloméré en une seule masse, du côté externe du faisceau. Le limbe des feuilles, par contre, est très développé et, sauf dans la région marginale, formé de deux épaisseurs de cellules; son tissu hypo- dermique est divisé en deux lames, l’une extérieure, l’autre intérieure par rapport au faisceau. Si on soumet à la vie aquatique une Mousse, comme un Polytrichum, dont la vie est ordinairement aérienne, tous ces caractères de la tige et des feuilles se modifient. Les cellules épidermiques augmentent leur calibre, perdent leur cuticule; leur paroi reste cellulosique et leur épaisseur est toujours faible. La feuille ne porte plus de lames chlorophylliennes et son limbe ne comprend plus qu’une seule épaisseur de cellules; elle devient une sorte d'écaille. | | Tels sont les principaux résultats anatomiques obtenus par M, Bastit., Au cours de ses recherches physiologiques, l’auteur a surtout fait cette remarque intéressante que des différentes forces qui concourent à ame- ner le redressement vertical de la tige de bas en haut, l’héliotropisme est, de beaucoup, celle qui exerce l'action prédominante, Le pouvoir géotropique négatif est très faible; et les tiges se courbent toujours vers la source lumineuse, quelle que soit la direction de cette source. Sous l'influence des conditions variables d'humidité de l'air, les feuilles de certaines Mousses peuvent prendre deux positions différentes Sur la tige : l'une correspond à un état hygrométrique voisin de la satu- ration, c’est la position d'épanouissement ; l'autre correspond à un état hygrométrique voisin de la sécheresse, c'est la position fermée. A ces deux états correspondent, dans la plante, des changes gazeux d'in- tensité différente. Respiration et assimilation s'affaiblissent quand la Mousse se desséche. : A Ce dernier fait, d’après M. Bastit, expliquerait pourquoi c est surtout àu printemps et à l'automne, c'est-à-dire quand les Mousses sont conti- 68 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nuellement humides, que ces végétaux élaborent avec le plus d'activité les principes nutritifs et que se forment l’œuf et le sporogone. HENRI JUMELLE. Action des poisons sur la germination des graines des végétaux dont ils proviennent; par M. Ch. Cornevin (Comptes rendus de l'Académie des sciences, août 1891). M. Cornevin a recherché si les toxiques qu'élaborent beaucoup de Phanérogames peuvent étre des obstacles à la germination et à la végé- tation des plantes qui les produisent. |. On sait, d'abord, qu'au sujet de la présence de ces toxiques dans la plante, deux cas sont à considérer: 1° le poison existe dans la graine, passe dans la plantule et il n'y a jamais d'interruption dans la toxicité de la plante; 2^ le poison n'existe ni dans la graine ni dans la jeune plante et il ne se forme que plus tard, quand certaines parties qui l'élaborent, comme les laticifères, sont dans les conditions requises pour cette production. Or, dans le premier de ces deux cas, le toxique semble n'avoir aucune action nuisible sur la germination de la graine d’où il provient. Telles sont la saponine pour l'Agrostemma Githago, et la cytisine pour le Cytisus Laburnum. . Dans le second cas, l'action est trés variable : tantôt le toxique entrave la germination (nicotine par exemple); tantôt, par contre, il parait la favoriser (opium). .. La terre imprégnée de ces substances vénéneuses serait ainsi, suivant les espèces de plantes, ou impropre au développement de l'embryon ou, au contraire, plutót favorable, le toxique agissant alors comme une véritable fumure. H. Jum. La Truffe; par M. Ad. Chatin (Un volume in-8° de 370 pages et 15 planches imprimées en couleurs. Paris, J.-B. Baillière, 1892). Cet ouvrage présente l'histoire complète de la Truffe du Périgord et des principales Tubéracées utiles. Dès le début de la préface, M. Chatin a soin de prévenir le lecteur que son livre n'est pas fait spécialement pour les savants, botanistes ou chimistes, mais pour tout le monde : « Je veux y faire moins œuvre de science, tout en restant exact, que de vulgarisation. Aussi me garderai-je de noyer les Tubéracées utiles dans trop d'espéces n'ayant qu'un intérét botanique. » Nous ne nous occupe- rons dans cette courte analyse que du chapitre où la Truffe est envi- sagée au point de vue purement scientifique, laissant de côté tout ce qui n'a qu'un intérét historique ou qui ne concerne que la culture, le com- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 69 merce, la composition chimique, les préparations culinaires, la juris- prudence, etc., du précieux Champignon. Néanmoins faisons remarquer que l'histoire des Terfás ou Kamés d'Afrique et d'Asie est toujonrs placée parallélement à celle des Truffes d'Europe proprement dites. L'étude des Tubéracées comestibles est limitée aux trois genres: Tuber, Terfezia et Tirmania. A la suite de la caractéristique de la famille vient celle du genre Tuber; les espéces de ce dernier groupe sont distribuées d'abord d'aprés la forme et l'ornementation de la spore, puis d'aprés l'aspect du péridium. La premiére série contient les espéces à spore échinulée et se divise elle-méme en deux sous-sections, l'une à péridium verruqueux avec Tuber melanosporum Vitt., T. melanospo- rum var. moschatum de Ferry non Bull. (le T. moschatum Bulliard est Hymenogaster variegatus), T. gulonum Corda non vu depuis Corda, retrouvé par M. Chatin dans un lot de Truffes reçu de Carpentras, T. montanum Chatin, espèce montagnarde bien distincte de T. mela- nosporum et trouvée à Corps (Isère), à une altitude de 937 mètres, T. brumale Vittadini et T. hiemalbum Chatin, bien caractérisé par son péridium trés fragile, qui se détache aisément de la chair par les chocs ou le simple frottement, par ses verrues surbaissées, sa chair blanchâtre puis gris clair et par son odeur un peu musquée. Une deuxiéme sous-section de cette premiére série a le péridium lisse et contient les Tuber rufum Pico, T. nitidum Vittadini et T. pan- niferum Tulasne, trois espéces de peu d'importance alimentaire. Dans la deuxiéme série, toutes les espéces ont les spores couvertes d'un réseau d'alvéoles ; comme les précédentes, les unes ont le péri- dium verruqueux, les autres le péridium lisse. Les premières sont : T. uncinatum Chatin, de la Bourgogne et de la Champagne, assez sem- blable au T. mesentericum et ayant comme lui des spores à la fois réti- ‘culées-alvéolées et pourvues de papilles, mais s'en distinguant par ses Papilles recourbées en crochet; T. mesenlericum Vittadini, du Midi et du Centre; T. bituminatum Berk. et Br., T. mutabile Quélet, deux espèces du Nord, et T. æstivum Vitt., dispersé à peu prés dans toute la France. Enfin les Truffes à spores alvéolées et à péridium lisse sont : T. magnatum, Truffe du Piémont qui, malgré ou peut-étre à cause de son odeur mixte d'ail, oignon, échalote, fromage, est l'objet d'une impor- tante consommation, surtout de Turin à Milan, et d'un certain com- merce en dehors de l'Italie; T. Borchii Vitt., du Midi, T. rapæodorum Tulasne, à odeur de rave forte ct peu agréable; T. excavatum Vitt., à peine alimentaire; T. macrosporum Vitt.; T. oligospermum Vitt. et T. fætidum Vitt. (Agliono des Milanais), à odeur d’huile rance, crois- Sant en Piémont et Lombardie mêlé au Tuber magnatum. Les Truffes de l'Afrique du Nord et de l'Asie occidentale, Terfás ou 10 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Kamés, ont été, de la part de M. Chatin, l'objet d'une étude toute spé- ciale; aussi ne sommes-nous pas surpris de le voir énumérer dans son livre, outre le classique Terfezia Leonis Tulasne, une série de quatre Terfezia nouveaux et un genre (Tirmania), également nouveau, com- prenant lui-méme deux espéces, toutes deux de création récente. Le Terf. Leonis Tul. se distingue des congénéres par ses spores à papilles grosses, obtuses-tronquées, simulant assez bien, au pourtour dela spore, des dents d'engrenage placées à la circonférence d'une roue. Le T. Bou- dieri Chatin est analogue au précédent et ne s'en distingue guére, sur le see, que par le faible relief des spores, qui ne portent que de courts festons répondant à de petites et nombreuses granulations; à l'état frais la coloration de la chair est toute différente. Le T. Boudieri var. ara- bica Chatin a les spores un peu plus larges et les verrues un peu plus grosses. Le T. Claveryi Chatin (Kamé de Damas) a les spores un peu plus grandes que celles du T. Boudieri et finement réticulées; les alvéoles, peu profondes, sont trés variables de grandeur sur la méme spore et sur les spores d'une méme thèque. Le T. Hafizi Chat. (Kamé blanc de Bagdad) est trés analogue au précédent, mais il s'en distingue par ses spores bien plus petites (18-204) et à réseau bien plus fin. Le T. Metaxasi Chat. (Kamé noir de Bagdad) a les spores hérissées de grandes verrues tronquées rappelant la forme des dents d'engrenage de celles du T. Leonis, mais plus allongées et moins grosses; de plus elles sont entremélées de verrues plus effilées. Le geure Tirmania a été institué pour le gros Terfàs blanc; il est bien distinet des Terfezia par la forme orale de ses spores qui sont toujours sensiblement lisses et incolores; de plus le tissu du péridium .est homogène. Ce genre renferme les deux espèces suivantes : Tirm. -africana Chatin et Tirm. Cambonii Chatin, la première à tissu blanc, la seconde à chair nettement marbrée. Le T. Cambonii mürit en mars et, d'aprés les renseignements fournis à M. Chatin, le T. africana se récolterait en octobre ; nous nous permettons d'ajouter que nous avons récolté nous-méme dés le mois de mars, dans la partie moyenne de la Tunisie, de beaux spécimens de ce Tirmania en parfaite maturité (voyez Exploration scientifique de la Tunisie, Champignons, page 9 et pl. I, fig. 4). Enfin M. Chatin donne quelques renseignements sur un Champignon hypogé qui n’est pas une Tubéracée mais une Hyménogastrée : le Gau- tieria graveolens Vitt. ; cette plante a figuré sous le nom de Truffe dans la section mexicaine de l'Exposition universelle de 1889. En résumé, l'ouvrage de M. Chatin est un répertoire complet auquel devront recourir tous ceux qui s'intéressent à la question de la Truffe, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 71 et les nombreux documents concernant les Terfàs serviront de base aux recherches ultérieures. Nous ne saurions terminer cette revue sans signaler la grande exactitude des détails anatomiques figurés dans les planches; le nom du dessinateur est un garant de leur valeur scientifique : M. Boudier. N. PATOUILLARD. Sylloge Fungorum omnium hucusque cognitorum ; par M. P.-A. Saccardo. Vol. x, Padoue, 1892. Ce dixième et dernier volume du Sylloge renferme la deuxième partie du Supplementum universale. Il contient d'abord une partie bibliogra- phique très étendue, puis les diagnoses des Discomycètes aux Hypho- mycètes. Une importante addition est celle des Champignons fossiles, dont les diagnoses, au nombre de 330, ont été réunies par les soins du D" A. Meschinelli. Enfin l'ouvrage se termine par un Index général des familles et des genres énumérés dans les dix volumes. N PE Fungi Abyssinici a cl. O. Penzig collecti; par M. P.-A. Saccardo. Broch. in-8° de 14 pages et une planche, tirée du Walpi- ghia, 5° année, fasc. vr. Cette liste énumére 44 espèces de Champignons récoltés dans la partie nord de l'Abyssinie. Les Hyménomycétes sont au nombre de 11 (déterminés par M. Bresadola) et ne présentent qu'une espéce nouvelle: Odontia cremorina Bresadola, voisine de O. bugellensis et caractérisée ainsi : « Late effusa, crustaceo-adnata, candida demum eremoricolor, » margine persistenter albo, farinaceo; verrucis subconfertís, mini- » mis, granuliformi-conoideis, fimbriatis; sporis ellipsoideis, hyalinis, » 6,3-3,5 ». Dans les autres groupes nous signalerons les nouveautés suivantes : Cryptovalsa tenella Sacc. sur rameaux d'Acacia (?), voisin du Crypt. uberrima, mais à périthéces épars et à ostiole non sillonné ; Diatrypella microsperma Sace.; Amphispheria macropoda Sacc.; Pleospora microsperma Sacc., à spores plus épaisses que celles du P. oblongata et à théques et spores plus petites que celles du P. infec- toria; Hyponectria Penzigiana Sacc., sur rameaux d'Euphorbia ammak et mélangé au Glæosporium crocatum qui en est vraisemblablement la forme conidifére; Lisea leptasca Sacc.; Montagnella Hanburyana Penzig et Saccardo, sur feuilles vivantes d'Aloe abyssinica ; Hystero- graphium minutulum Sace., sous-espèce de l'Hysterographium Fraxini; Belonidium dongolense Sace., qui diffère du Belon. amanum Speg. par ses réceptacles beaucoup plus grands, déprimés, à disque 12 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. jaune d’œuf et munis de poils continus; Phyllosticta divergens Sace., sur feuilles languissantes de l'Albizzia anthelmintica ; Phyllosticta Papayæ Sacc., sur l'épicarpe du Carica Papaya; Diplodia nemato- phora Sacc., sur les petits rameaux vivants des Vitis Hoschstetteriana ; Discella aloetica Sacc., sur les tiges florifères de l'Aloe abyssinica; Glæosporium crocatum Sacc. et enfin Stemphylium opacum Sacc. Le Mémoire est suivi d'une liste générale des Champignons signalés en Abyssinie jusqu'à ce jour; elle s'éléve à 137 espéces, sur lesquelles 14 nouvelles ont été décrites récemment par différents auteurs. N. PATOUILLARD. Fungi africani; par M. P. Hennings. (Extr. du Botanische Jahr- bücher de Engler, 1891, avec une planche). L'auteur a réuni dans ce Mémoire les Champignons récoltés par Schweinfurth, dans l'Afrique centrale de 1869 à 1871, en Abyssinie de janvier à avril 1891; par Pechuel-Lósche et Soyaux à Loango et Angola, en 1875; par H. Schinz, dans l'Amboland, en 1886; Meyer, au Kili- mandscharo, en 1888-1889; Bachmann, au Pondoland, en 1888; J. Braun, au Kameroun, en 1888; Büttner, au Gabon, etc. Quelques-unes de ces collections ont déjà été étudiées par divers mycologues: Rehm, Fischer, Bresadola, Winter. Quelques espèces remarquables sont à indiquer, ce sont : Ganoderma Preussii P. Hennings, voisin du Ganod. pretervisum Pat., mais qui en diffère par sa base tubéreuse, ses spores globuleuses mesurant 7-9 y. de diamètre; Fomes oleicola Henn., sur rameaux d'Olea chrysophylla, d'Abyssinie, espéce analogue au Fomes rimosus Berk.; Hexagonia niam-niamensis Henn., qui se rapproche du H. sulcata Berk ; Coprinus saatiensis Henn., d'Abyssinie, du méme groupe que les Copr. imbricatus Rabenh. et Copr. Barbeyi Kalch.; Psi- locybe togoensis Henn. de Bismarcksburg (Togoland), analogue aux P. cernua et P. spadicea ; Tubaria djurensis Henn.; Pholiota socotrana Henn., de l'ile de Socotra; Pleurotus Soyauxii Henn., de Loango, qui diffère du Pleur. salignus Pers. par ses spores subglobuleuses et plus petites (6-7 X 5-6 4); Lepiota roseo-alba Henn., du groupe des Lep- seminuda Lasch. et L. Bucknalli Berk.; Lepiota saatiensis Henn., proche du Lep. albo-russea Berk.; Clathrus camerunensis Henn., pe- tite espèce haute de 5 centimètres, voisine du Clat. parvulus Bres. et Roum., récoltée à Kameroun par J. Braun; Tylostoma Schweinfurthii Bresadola, de la Nubie (« Peridio subgloboso, membranaceo, 2-3 mill. lato, glabro, bruneo-lateritio, minute scrobiculato, basi applanato, cir- culo albido, fimbriato-dentato, annuliforme, libero, summitatem stipitis cingente, ore primitus... dein stellato dehiscente prædito ; stipite cavo, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 13 albido, furfuraceo-glabrescente, sursum sulcato, et in acetabulum pilei immerso, deorsum altenuato-radicato, 8-10 mill. longo, apice 7-9 mill. crasso; gleba fulvo lateritia; capillitii floecis cylindraceo-ramosis, luteis, vix septatis, 3$-5 p latis; sporis sub aqua flavido-aureis, subglo- boso-inæquilateralibus, levibus, 41-54 »); Geaster Schweinfurthii Henn., proche du G. mirabilis Mtg.; Geaster Englerianus Henn., qui differe du Geaster hygrometricus Pers. par ses spores plus petites (45 y). Dans les Ascomycétes, l'auteur fait remarquer que le genre Trichos- cypha de Cooke (1879) fait double emploi avec un genre homonyme créé par Hooker (1867) pour des Anacardiées et propose pour le rem- placer le genre Pilocratera Henn.; Pilocratera Engleriana Henn. nov. sp. de Kameroun, analogue au P. Hindsii Berk. Dans les Pyrénomycétes, les nouveautés suivantes sont analysées : Phyllachora Schweinfurthii Henn., sur feuilles de Ficus Pseudo- caria d'Abyssinie; Kretzschmaria Pechuelii Henn., de Loango, inter- médiaire entre les K. cenopus Fr. et K. angolensis Welw. et Curr.; Hypoxylon Büttneri Henn., du Congo, et Phoma Acaciæ Henn., d'Abyssinie. Dans les Urédinées : Uromyces Pittospori Henn., d'Abyssinie, sur Pittosporum abyssinicum; Uromyces aloicola Henn., sur les feuilles de l Aloe maculata; Uromyces Arthraxonis Henn., sur les feuilles d'un Arthraxon d'Abyssinie; Puccinia (Leptopuccinia) Toddalie Henn., sur Toddalia nobilis ; Puccinia (Pucciniopsis) Cucumeris Henn., sur Cucumis ficifolius ; Pucciniastrum (Rostrupia) Schweinfurthii Henn., sur les feuilles d’un Rhamnus d'Abyssinie, et enfin OEcidium Garckeanum Henn., sur les feuilles des Hibiscus micranthus et cras- Sinervius d'Abyssinie. N. Par. 44" Anmual Report of the State Botanist of the State of New-York ; par M. Ch.-H. Peck. Brochure in-8° de 75 pages et 4 planches. Albany, 1891. La partie mycologique de ce Mémoire comprend la description des espèces de Tricholoma observées jusqu'ici dans l'État de New-York, ainsi qu'une liste des Champignons qui n'avaient pas encore été signalés dans cette région. Cette liste renferme les nouveautés suivantes: Ar- millaria viscidipes; Tricholoma grande, proche du Tr. Columbetta ; Clitocybe fuscipes, allié au C. pithyophila; Collybia expallens; Om- Phalia corticola, sur les troncs du Quercus alba (cette espèce ressemble à Mycena corticola, mais s’en distingue par ses lames décurrentes et ses Spores ovales); Pleurotus pubescens; Pleurotus campanulatus, sur les rameaux du Morus alba, ressemble au Pleur. striatulus, mais en dif- 14 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. :fère par sa couleur noire et ses spores courbées; Flammula squalida très proche du Fl. spumosa; Crepidotus distans ; Cortinarius albidus, qui se sépare du C. multiformis par sa couleur blanche et ses spores plus larges ; Dedalea extensa, analogue aux formes résupinées du Tra- metes mollis, en différe par ses spores obliques, labyrinthées, son subi- culum épais et par l'absence de marge libre; Hydnum arachnoideum, qui semble étroitement allié à l' Hyd. Micheneri; Odontia tenuis, sur Betula alba, a la texture de l'Odontia fusca et la couleur de l'Od. fim- briata; Mucronella minutissima, sur un Chêne pourri; Thelephora odorifera ; Cyphella arachnoidea : Phyllosticta Ludwigiæ, sur feuilles .de Ludwigia palustris; Dothiorella Celtidis, sur branches mortes du Celtis occidentalis; Diplosporium breve; Ramularia destruens, sur feuilles de Pirus americana ; Ramularia Junci, sur Juncus margi- matus; Ramularia graminicola, sur Poa serotina; Cercosporella Veratri, sur feuilles de Veratrum viride; Bispora effusa, sur Acer saccharinum; Septonema episphæricum ; Caryospora minor; Meta- sphæria nuda, sur Panicum miliaceum; Pseudopeziza Piri, sur Pirus sambucifolia, et enfin Saccharomyces Betulæ, sur le bois vivant de Betula lutea. N. PATOUILLARD. Sur quelques Urédinées; par M. P. Hariot (Bull. de la Soc. mycol. de Fr., 1891, p. 195). Un certain nombre d'espéces d'Urédinées créées par Montagne sont restées méconnues ou n'ont été décrites que d'une manière insuffisante ; M. Hariot, reprenant l'étude de ces espéces, compléte quelques dia- gnoses et signale en outre des particularités intéressantes. OEcidium scillinum Dur. et Mtg., Fl. d' Algérie, 1, p. 307, croissant sur les feuilles du Scilla autumnalis, ne semble pas différer de l'OEcidium de l'Uro- myces Erythronii. Puccinia plagiopus Mtg. posséde des urédospores échinulées, entourées d'un halo hyalin en forme de collerette sinuée, onduleuse sur les bords ; cette plante pourrait facilement servir de type à un nouveau genre tenant à la fois aux Puccinia, Phragmidium et Uropyxis. Puccinia Sisyrinchii Mtg. a des urédospores qui ont été décrites sous le nom d'Uromyces Sisyrinchii Mig. Uromyces Placen- -tula Mtg. et Uredo Pruni Mtg. ne peuvent se séparer du Puccinia Pruni Pers., Uredo microcelis Mtg. n'est que l'OEcidium à peine développé de Fl'Uromyces Limonii Lév. De même l'Uredo planiuscula Mig. appar- tient à l'Uromyces Rumicis (Schum.) Winter, et l'Uredo Bellidis Dur. et Mtg. au Puccinia Hieracii (Schum.) Mart. N. Par. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. - 15 Sur quelques Champignons de la Flore d'Oware et de Benin de Palisot-Beauvois ; par M. P. Hariot (Bull. Soc. myc. de Fr., 1891, p. 203). Il résulte de l'étude des spécimens originaux de Palisot-Beauvois que le premier Favolus créé est une plante coriace répondant à l'idée qu'on se fait actuellement du genre Hexagona et que, en conséquence, on devrait reprendre le genre Favolus de Palisot et y faire rentrer tous les Hexagona de Fries. On reviendrait en méme temps au genre Hexa- gonia Pollini qui comprendrait tous les Favolus tels que Fries les entend, plus le F. tenuiculus Pal. Quant au F. europaus Fr., qui n'est que l'Hexagonia Mori Poll., il deviendrait par droit de priorité H. al- veolaris (DC.). Dedalea amanitoides Pal.-Beauv., devenu Lenzites Palisoti Fries, doitétre réuni avec le Lenzites repanda pour former une seule espéce sous la dénomination de Lenzites amanitoides (Palisot). Le genre Polystictus Fries a été en grande partie établi sur les carac- téres assignés par Palisot à son genre Microporus; il ne serait que juste de laisser au botaniste francais le mérite de sa création et de con- server le genre Microporus pour les Polypores qui se rangent dans le voisinage des Pol. xanthopus et sacer. N. PAT. Les Uromyces des Légumineuses; par M. P. Hariot (Revue mycologique, janvier 1892, p. 11). Les plantes de la famille des Légumineuses servent de support à un grand nombre d'Urédinées du genre Uromyces. Le Sylloge de M. Sac- cardo indique 38 de ces Cryptogames. Aprés addition de quelques autres espèces laissées à tort parmi les Uredo, de quelques Uromyces légitimes publiés depuis l'apparition du Sylloge, ce nombre s’élèverait à 46; mais ‘quelques réductions ont dû être faites, et l'on peut évaluer actuellement à 35 les espéces d'Uromyces qui vivent sur les Légumineuses. L'auteur fait une revision critique de chacune de ces espéces et donne leur syno- nymie détaillée, établie sur l'examen des types originaux. Les cinq plantes suivantes sont éliminées du genre: Uromyces Mucunæ Rab. (très probablement un Pileolaria); Uromyces spheropleus Cooke (qui est un Pileolaria d'aprés la figure donnée par M. Cooke); Uromyces Pseudarthrie Cooke (les urédospores seules sont décrites); Uromyces versatilis Peck (d’après Winter cette plante serait la forme Uredo d un Ravenelia) et Uromyces Tepperianus Sacc. (qui serait un Pileolaria d’après la description et la figure). N. Par. 16 SOCIÉTÉ. BOTANIQUE DE FRANCE. Le genre Meliola. Anatomie, morphologie, systéma- tique; par M. A. Gaillard. In-8° de 164 pages et 24 planches. Paris, P. Klincksieck, 1892. Ce travail est une revision compléte de toutes les espéces de Meliola connues jusqu'ici. Les Meliola sont des Périsporiacées foliicoles ou plus rarement ramicoles, à mycélium périthécigére d'un brun foncé, épais, trés rarement resserré aux cloisons, mais jamais moniliforme, toujours pourvu d'hypopodies capitées ou périthéces non développés, et le plus souvent d'hyphopodies mucronées ou rameaux mycéliens avortés, et de soies ou rameaux stériles. Périthèces globuleux ou ovoides, trés rarement dimidiés, carbonacés, astomes ou munis vers le sommet d'un tissu délicat, plus pàle, paraissant se résorber à la maturité. Théques globuleuses ou ovoides, rarement cylindracées ou claviformes, ne bleuis- 'sant pas par l'iode et dépourvues de paraphyses. Spores brunes à la maturité, atteignant toujours de grandes dimensions (28 à 80 p), pluri- septées transversalement. Le nombre des cloisons, fixe pour la méme espèce, varie de 2 à 5 dans les espèces actuellement connues. Mycé- lium conidifère grêle, fuligineux, parfois rosé. Conidies fusiformes, souvent tronquées au sommet, portées sur de simples branches mycé- liennes ou sur des soies conidifères spéciales, simples ou composées de filaments agrégés. Les espéces sont disposées de la maniére suivante : Seclion I. — Théques ovoides ou globuleuses. A. SPORES A DEUX CLOISONS : Meliola clavispora Pat. B. SPORES A TROIS CLOISONS : a. Soies nulles : M. manca Ell. et Mart., M. manca var. tenuis Wint., M. Boni Gaill. nov. sp., M. An- dromedæ Vat. — b. Soies mycéliennes simples et droites : M. gangli- fera Kalch., M. Niessleana Wint., M. pulchella Speg., M. nidulans (Schw.) Cooke, M. formosa Welw. et Curr., M. lanosa Pat., M. insignis Gaill. sp. nov., M. argentina Speg. — c. Soies mycéliennes oncinées : M. Wainioi Pat. — d. Soies mycéliennes fourchues : M. cladotricha Lév., M. octospora Cooke. C. SPORES A QUATRE CLOISONS : a. Soies nulles : M. tomentosa Wint., M. ampullifera Wint., M. Lagerheimi Gaill., M. Heudeloti Gaill. nov. sp., M. obesa Speg., M. levis Berk. et Curt., M. arachnoidea Speg., M. megalospora Speg., M. subcrustacea Speg., M. crustacea Speg.» M. Wrightii Berk. et Curt., M. plebeja Speg., M. plebeja var. asper- rima Speg., M. cryptocarpa Ell. et Mart., M. Melastomacearum Speg« M. conglomerata Wint., M. penicilliformis Gaill. nov. spec., M. calva REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 71 Speg., M. asterinoides Wint., M. asterinoides var. major Gaill. var. nov., M. glabra Berk. et Curt., M. triloba Wint., M. echinata Gaill. nov. spec., M. Winterii Speg., M. tonkinensis Karst. et Roum., M. iner- mis Kaleh. et Cooke, M. inermis var. macilenta Wint., M. sororcula Speg., M. anastomosans Wint. — b. Soies sur les périthéces seule- ment : M. aciculosa Wint., M. tortuosa Wint. nov. spec., M. coronata Speg., M. Martineana Gaill. nov. spec., M. Molleriana Wint. — c. Soies à la fois sur les périthéces et sur le mycélium : M. Cyperi Pat. nov. spec. — d. Soies mycéliennes simples et droites : M. clavulata Wint., M. strychnicola Gaill. nov.spec., M. decidua Speg., M. micro- thecia Thum., M. Cookeana Speg., M. Cookeana var. major Gaill. var. nov., M. ambigua Pat. et Gaill., M. ambigua var. major. Pat. et Gaill., M. amphitricha Fr., M. corallina Mtg., M. pretervisa Gaill. nov. spec., M. armata Speg., M. Aralie (Speg.) Mtg., M. Mitchellæ Cooke, M. Zig-zag Berk. et Curt., M. malacotricha Speg., M. mala- cotricha var. longispora Gaill. var. nov., M. ludibunda Speg., M. Des- modii Karst. et Roum., M. brasiliensis Speg., M. delicatula Speg., M. Montagnei Pat. nov. spec., M. stenospora Wint., M. velutina Wint., M. leptospora Gaill. nov. spec., M. Thollonis Gaill. nov. spec., M. Francevilleana Gaill. nov. spec., M. Spegazziniana Wint., M. Uleana Passchke nov. spec., M. Psidii Fr., M. effusa Gaill. nov. spec., M. polytricha Kalch. et Cooke, M. irradians Gaill. nov. spec. — e. Soies mycéliennes oncinées : M. eriophora Speg., M. densa Cooke, M. intermedia Gaill. nov. sp., M. Balansæ Gaill. nov. sp., M. Pass- chkeana Gaill. nov. spec., M. orbicularis Berk. et Curt., M. Muse (Kze) Mtg. — f. Soies mycéliennes fourchues : M. perexigua Gaill. nov. spec., M. denticulata Wint., M. bifida Cooke, M. bicornis Wint., M. bicornis var. constipata Wint., M. monilispora Gaill. nov. spec., M. palmicola Wint., M. evanida Gaill. nov. sp., M. pellucida Gaill. nov. spec., M. crenata Wint., M. fuscidula Gaill. nov. spec., M. Lo- ranthi Gaill. nov. spec., M. Zollingeri Gaill. nov. sp., M. Weigeltii Gaill., M. bidentata Cooke, M. furcata Lév., M. Evodiæ Pat., M. Pa- touillardi Gaill. nov. sp., M. tenella Pat., M. Forbesii Gaill. nov. sp., M. dichotoma Berk. et Curt. et M. Bambusæ Pat. Section II. — Théques claviformes ou cylindracées. A. SPORES A TROIS CLOISONS : M. hyalospora Lév. — B. SPORES A QUATRE CLOISONS : M. clavatispora Speg. — C. SPORES A CINQ CLOI- SONS : M. quercina Pat. i Aux 109 espéces qui précédent il faut en ajouter 3, qui sont incom- plétement décrites par leurs auteurs (M. triseptata Berk. et Curt., M. pulveracea Speg. et M. spinigera Speg.). L'Europe ne compte que deux représentants du genre : M. Niessleana Wint. et M. nidulans 18 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Cooke, on en a signalé 13 espèces en Asie, 33 en Afrique, 83 en Amé- rique et 13 en Océanie. - Les-24 planches qui accompagnent l'ouvrage représentent les spores, soies, filaments mycéliens et hyphopodies de 88 espèces; toutes les figures sont originales et dessinées sur des spécimens authentiques. N. PATOUILLARD. Zur Lichenenflora der Kleinen Tauern (Sur la flore des Lichens de la petite Tauern); par M. Al. Zahlbruckner, Gratz, 1889 ` (Mittheilungen des Naturwissenschaftlichen Vereins für Steier- - mark). Broch. in-8° de 11 pages. Les Lichens énumérés dans cet opuscule sont le résultat de trois her- borisations faites par M. Zahlbruckner daus cette partie de l'Autriche, et comme ce lichénologue a exploré le Steinkar, montagne dont l'alti- tude est de 2200 métres, il en résulte qu'une partie des espéces qu'il a rapportées appartiennent à la région alpine. Ces espéces récoltées sur des terrains appartenant au granite et au schiste micacé sont au nombre de 66 ; plus de la moitié de ces Lichens, 37, ont des thalles fruticuleux ou foliacés, et parmi eux les Cladonia sont le genre le plus largement représenté (11 espèces). Les 29 autres se décomposent en 23 Lecanora et Lecidea, 1 Graphis, 2 Calicium, 1 Collema, 1 Leptogium et1 Ephebe. ABBÉ HuE. Lichenologische Beitræge (Contributions lichénologiques); par . M. le professeur Kernstock (Verhandlungen der k. k. zoologisch- . botanischen Gesellschaft in Wien, 1890). Broch. in-8° de 34 pages. "C'est dans le Tyrol, dans cette région que l'infatigable lichénologue de Munich, M. Arnold, parcourt depuis plus de trente ans et où il a fait de si fructueuses herborisations, que M. Kernstock est allé recueillir des Lichens, et ses investigations se sont portées sur deux points princi- paux : Pinzolo et Bozen. Il faudrait un travail assez long pour préciser le nombre d'espéces récoltées dans ces deux localités, car l'auteur donne la liste des Lichens qu'il a recueillis à des endroits ou sur des substratums différents sans indiquer les espéces communes à ces différentes listes. Son énumération n'est pas une séche nomenclature : le nom spécifique est souvent suivi d'une courte description de l'espéce, de la mesure des spores, des réactions, ete. Le premier point, Pinzolo, comprend: deux parties : 1^ la flore de Thalsohle; 2 la flore de la région alpine et sub- alpine. Dans cette première flore 48 espèces viennent de Tonalit, rochers qui se trouvent autour de Pinzolo et 25 également saxicoles ont élé récoltés le long de la route de Pinzolo à Caresolo. En second lieu 38 es- ." REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 19 pèces viennent des roches argilo-schisteuses situées au-dessus du pauvre village de Caresolo et 6 des murs de l'église Saint-Vigile. Parmi ces dernières est décrit un Psorotichia qui ne porte pas de nom spécifique. Ensuite sont énumérés 20 Lichens récoltés sur la terre et les Mousses et 111 provenant des écorces de Châtaignier, de Noyer, de Mûrier, de l'Aulne, du Tremble, du Bouleau et du Gleditschia triacanthos. Enfin e bois, c'est-à-dire les troncs de Châtaignier, les toits et les planches ont fourni 56 espéces. La flore de la région alpine et subalpine offre 36 espéces saxicoles de Tonalit, 8 dont la localité est incertaine, parce qu'il y a eu confusion dans les étiquettes, 21 terrestres et muscicoles et enfin 29 corticoles et lignieoles. La région du second point, Bozen, ,a donné 164 espéces. A différents endroits de son énumération M. Kernstock a ajouté quelques espéces de Lichens parasites dont certains pourraient bien étre rangés au nombre des Champignons. ABBÉ H. Bornholms Lafflora (Flore des Lichens de l'ile de Bornholm); par M. P.-J. Hellbom. Stockholm, 1890. Broch. de 119 pages. L'ile danoise de Bornholm est située dans la mer Baltique par le 95° degré de latitude nord ; sa superficie est de 583 kilomètres carrés, et par conséquent à 10 kilométres prés, elle égale en étendue notre dépar- tement de Seine-et-Marne. C'est une contrée riche en Lichens; car, comme le fait remarquer M. Hellbom, elle lui en a donné 315 espèces, tandis que, dans tout le Danemark, on n'a pu jusqu'alors en récolter que 397. Ainsi cette petite ile, qui n'a qu'un soixante-cinquième de la super- ficie totale du Danemark, a fourni plus des trois quarts des Lichens de cette région. L'ouvrage de M. Hellbom commence par une longue et savante introduction dans laquelle l'auteur s'occupe surtout de la com- position des roches qui-forment le sol de l'ile de Bornholm; il est pour la plus grande partie granitique, mais on y rencontre aussi des grés, du calcaire, etc., et les espèces de Lichens que l'on trouve sur chacune de ces roches sont relatées dans cette introduction. La classification adoptée dans le corps de l'ouvrage est celle de M. Th. Fries; les 315 espéces de Lichens qui y sont énumérées sont réparties en 17 familles et en 85 genres. Les familles qui présentent le plus grand nombre d'espéces sont les Lecidiei qui en ont 85, et les Lecanorei qui en présentent 10; on y remarque aussi 41 Verrucariei. M. Hellbom n'indique aucune des réactions usitées, et à l'exemple de M. Th. Fries, s’il multiplie les genres, il restreint le nombre des espèces admises par M. Nylander ; ainsi, par exemple, il ne reconnaît qu'une seule espèce d'Usnea, de Bryopogon, etil regarde le Peltigera rufescens comme une sim ple forme du Peltigera canina. D'aprés cet auteur, le Ramalina qui a été nommé fastigiata par Persoon, en 1794, est la méme espèce que le R. popu-- 80 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. lina d'Ehrhart (qui en a laissé un exsiccata datant de 1785) et doit porter ce nom. Pour la méme raison de priorité, le Parmelia exasperatula Nyl. in Flora, 1873, doit prendre le nom de P. papulosa (Anzi, 1868). ABBÉ HUE. Lichenologische Beitræge (Contributions lichénologiques); par M. J. Muller (Flora, 1890, pp. 187-202). Les 70 numéros de cet article donnent : {° la revision des Lichenes foliicolæ de Krempelhuber, parus à Munich en 1874. Parmi les 24 es- pèces que cet auteur a énumérées et décrites dans cet ouvrage, 3 seule- ment restent telles qu’il les a présentées: Leptogium foliare Krempelh., Canogonium tenuissimum Krempelh. et Platygrapha striguloides Nyl. Pour le Cenogium, on est en droit de se demander si cette espèce appartient bien aux Lichens et si elle n'est pas un Trentepohlia, car la fructification n'en est pas indiquée. Quant au Platygrapha striguloides, il est impossible de l'attribuer à Krempelhuber comme le fait le savant lichénographe de Genéve. M. Muller parait ignorer que M. Nylander a cliangé le nom spécifique de cette espéce en strigulina et l'a décrite dans ses Lichenes insularum Andaman, p. 13, l'année méme oü parais- sait l’opuscule de Krempelhuber. Le Leptogium crispulum Krempelh. n'est peut-être que le L. diaphanum Nyl. Sur les 20 espèces qui restent, 14 sont changées seulement de genre tout en conservant leur nom spé- cifique, mais 4 semblent à M. Muller mal nommées. Ainsi le Cocco- carpia epiphylla doit être appelé C. œruginosa Mull.; le Lecanora epiphylla devient le Patellaria leucoblephara Mull.; les Verrucaria virescens et melanobapha doivent être regardés, le preiuier comme le Phylloporina epiphylla Mull. et le second comme le Strigula subti- lissima Mull. Enfin les deux espéces de Trichoria sont reléguées au nombre des Champignons. Tous ces Lichens ont été récoltés par Beccari dans l'ile de Bornéo. 2° Quatre genres nouveaux renfermant des Lichens végétant sur les feuilles : 1° Micrographa auquel M. Muller attribue 3 espéces dont 2 nouvelles : M. abbreviata et M. anisomera ; — 2 Pycnographa, avec 1 espèce nouvelle, P. radians; — 3° Phyllobathelium, qui n'a qu'une espèce, placée auparavant dans le genre Bathelium ; — 4° enfin Micro- theliopsis, dont l'unique espèce est nouvelle, M. Uleana. Toutes ces espéces sont du Brésil. 9* Quatorze espéces nouvelles: Patellaria tomentosa, Lecidea Arau- carie, Rotula emergens, Opegrapha Phylloporina, Porina imitatri, P. verruculosa, Phylloporina macrospora, Ph. platyspora, Ph. octo- mera, Ph. janeirensis, Ph. obducta, Ph. cerulescens, Strigula rugu- losa et enfin Strigula tremens, qui sont toutes foliicoles et brésiliennes. . REVUE- BIBLIOGRAPHIQUE... - © 81: 4° Un certain nombre d’espèces qui passent d'un genre dans un autre, et M. Muller a soin d'en donner une bonne description et de rec-: lifier les erreurs qui ont pu se glisser dans les écrits de ses devanciers.. H a jugé utile de reprendre un ancien genre de Fée, lequel avait été complètement abandonné. A ce genre, Aulaxina Fée, qui se place dans les Xylographidés, M. Muller attribue deux espèces foliicoles et prove-. nant du Brésil: A. opegraphina Fée et A. velata, celle-ci nouvelle. Mais cet auteur est en désaccord avec M. Nylander quand il indique le Par-, melia gossypina var. filamentosa Mont. comme synonyme du Bysso- caulon niveum Mont. et qu'il ajoute que cette espèce ne diffère pas du Byssocaulon gossypinum (Sw., Ach.). M. Nylander reconnait là trois espèces : Crocynia gossypina Ach., Byssocaulon niveum Mont. et Bys- socaulon filamentosum Nyl. (Voyez Hue, Lich. exot. p. 182.) 5° Quelques espèces regardées longtemps comme des Lichens et qui appartiennent en réalité aux Champignons : ce sont d'abord, d’après M. Hariot, les Strigula Babingtonii Berk. et S. Microthyrium Mont., puis les deux Trichoria de Krempelhuber, dont il a été question plus haut, le genre Haplopyrenula Mull. et le Trichoplacia microscopica Mass. ou Biatora microscopica Mont. Enfin cet article se termine par le description de la nouvelle fructification d'un Lichen foliicole, POr- thidium. AnpÉ H. Lichenes Afric: pepe en eau par M. J. Muller (Flora, 1890, pp. 334-347). . Cette collection de 82 espèces de Lichens provenant de l'est de l'Afrique. tropicale est formée de trois éléments : 1° ceux qu'a récoltés le chevalier L.von Hôhnel, lieutenant de vaisseau au service de l'Autriche, sur le territoire de Leikipia, prés de Kenia et du mont Kilimandscharo, dans le voyage qu'il a exécuté de concert avec le comte Teleki; 2° ceux qu'ont rapportés, de la contrée située entre le Victoria Nyanza et la côte de: Zanzibar, les explorateurs anglais, les révérends Hannington et Johnston, ainsi que M. Last, et qui ont été communiqués par le conservateur de l'herbier de Kew; 3° ceux que l'explorateur allemand, D" Meyer, a recueil- lis sur lé Kilimandscharo et dans l'Usambara, paye situé entre cette montagne et le Zanzibar. Ces derniers ont été communiqués par M. Stein, inspecteur du Jardin botanique de Breslau. Ce botaniste les avait d 'abord déterminés et publiés en 1888 (1), mais avec si peu de ‘succès, dit M. Muller, que beaucoup d’espèces nouvelles furent méconnues, tandis que beautoup de Lichens regardés comme apparlenant à des espéces /(4) Voyez Bull. Soc. bot. (Revue bibliogr.), 1890, p. 171. P T. XXXIX. (REVUE) 6 82 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. nouvelles sont en réalité des espèces anciennes. Parmi ces 82 espèces réparties en 13 familles et 34 genres, 14 sont décrites par M. Muller. comme étant des nouveautés : Ramalina Hoehneliana; R. pusiola ; Parmelia Hanningtoniana ; Lecanora pleospora ; L. flavido-nigrans ; L. fuscula; Pertusaria xanthothelia; P. subareolata ; Lecidea carneo- rufa; Buellia cinereo-cincta; Pheographis "Palmarum ; Arthothe- lium aurantiacum ; Viele e minutulum et enfin Arthopyrenia: planipes. - Des cinq espèces regardées comme nouvelles par M. Stein dans les Lichens du Kilimandscharo, quatre ont été rejetées par M. Muller. Le Stereocaulon Meyeri doit se nommer, d’après ce dernier, St. ramulo- sum var. farinaceum Th. Fr., mais il est bon de remarquer que le nom donné par M. Stein est admis par M. Stizenberger dans son Lichenæa áfricana, p. 23. Le Ramalina Meyeri Stein devient le R. polymorpha Ach. ; l'Urceolaria Steifensandii Stein est l'U. scruposa var. cinereo- cæsia Mull. et enfin le Pyrenula Gravenreuthii Stein doit être nommé Melanotheca cruenta Mull. Ainsi il ne resterait que le. Gyrophora umbilicarioides qui serait bien nommé. Pour les Lichens d'Usambara, M. Stein est plus heureux, car M. Muller ne fait que changer de genre ses deux espéces nouvelles de cette contrée: le Bombyliospora Meyeri Stein devient le Patellaria Meyeri Mull., et le Phlyctis Meyeri Stein se change en Helminthocarpon Meyeri Mull. 'M. Muller termine son article par une revision des Lichens du Congo déterminés également par M. Stein; parmi les huit espéces ou variétés nouvelles données par ce dernier, il n'en trouve que deux qui soient vraiment nouvelles et encore sont-elles mal nommées : le Dimelena Stanleyi Stein doit s'appeler Buellia Stanleyi Mull. et le Myxodiction icmadophiloides Stein reçoit lé nom de Helminthocarpon congoense Mull. Par contre, le Lichen que M. Stein a regardé comme étant le Pheographis tortuosa Mull. est une espéce nouvelleà laquelle M. Muller impose le nom de Phæographis paragrapta. Le Psorothecium Scha-. denbergianum, des Philippines, présenté comme nouveau par M. Stein, est une espèce de M. Muller déjà connue, le Patellaria atro-rubicans. ABBÉ HUE. Die Lichenen der Insel Ascension (Les Lichens de l'ile de . l'Ascension) ; par M. Stizenberger (Flora, 1890, pp. 184-181). Dans ees quelques pages se trouvent réunies toutes les espèces de Lichens observés jusqu'alors dans la petite ile africaine de l’Ascension- M. Stizenberger en énumère 29 qu'il distribue en 10 genres. Ils provien- nent, pour la plus grande partie, des récoltes faites par le'D' Naumann REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 83 dans l'expédition de la Gazelle et déterminées par M. Muller, et par le D" Wavra dans le voyage de la corvette la Caroline. Ces derniers Lichens furent étudiés par Massalongo; ce lichénographe ne cite que trois fois l'ile de l'Ascension dans ses Lichenes capenses, mais M. Stizenberger a pu se convaincre, grâce à l’obligeance de M. Zahlbruckner, qui a com- pulsé le journal du D" Wavra, conservé au Musée de Vienne, que celui-ci a recueilli plus de trois Lichens dans cette ile. A ces Lichens s'ajoutent une espéce indiquée par le Rév. Crombie dans ses Lichens de l'expédi- tion du Challenger, deux citées par M. Nylander dans son Synopsis Lichenum et le Lecanora Adscensionis, qu'Acharius a placé dans som Lichenographia universalis. M. Nylander regarde ce Lecanora comme synonyme du Physcia egialita Nyl., tandis que M. Stizenberger, dans son Lichenæa africana, sépare ces deux espèces. Si M. Nylander a raison, n'est-ce pas le nom d'Acharius qui doit prévaloir? — Ann H. Censpectus Algarum endophytarum ; par M. Möbius (Nota- risia, 1891, p. 1221-1236, p. 1279-1286; p. 1291-1304). M. Möbius énumére dans ce Mémoire 92 espèces d'Algues endophytes dont 14 Floridées, 3 Algues brunes, 53 Chlorophycées et 22 Algues bleues. Les algologues auront ainsi sous la main et pourront facilement consulter, grâce à cet index bibliographique, les nombreux Mémoires, disséminés un peu partout, qui ont été consacrés à ces plantes intéres- santes. ; - La littérature relevée par M. Möbius ne comprend pas moins de 144 nu- méros. Nous n'avons à signaler qu'une seule espèce nouvelle, le Bol- bocoleon ? endophytum qui se développe sous la cuticule du Cladophora fracta dans les bassins du Jardin botanique de Heidelberg. M. Móbius n’a pu suivre le développement complet de cette espèce, aussi l'attribu- tion en reste-t-elle douteuse, quoique, par la forme des zoosporanges et des poils, le nombre des pyrénoides, elle se rapproche plutót du genre Bolbocoleon que de toute autre Chétophoracée. P. Hanior. Mémoirés sur quelques maladies des Algues et des animaux. Phénomènes de parasitisme; par M. P.-A. Dangeard (Le Botaniste, 1891, pp. 231-268, t. xvi-xix). M. Dangeard signale dans ce Mémoire un certain nombre de parasites Observés sur des Algues marines d'eau douce, au laboratoire de Luc- Sur-Mer ou bien dans ses cultures. Le Ciliophr ys marina sp. nov. se développe sur l Ulva Lactuca déjà attaqué. par l'Aphelidium lacerans. Le genre Ciliophrys, rangé par M. Bütschli dans les Monadinées, pourrait l'étre avee autant de raison parmi les Rhizopodes au voisinage des Vampyrelles. 84 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les Cladophora. sont parasités à Courseulles par une Chytridiacée, l'Olpidium aggregatum sp. nov., qu'on peut rapprocher de l'O. Bryop- sidis de Bruyne, caractérisé par i propriété qu'ont les sporanges d'étre réunis en grappes. - En étudiant un Palmella voisin du P. hyalina, M. Dangeard a ren- contré une Monadinée qui semble constituer un genre nouveau et qu'il désigne du nom de Endomonadina concentrica. ll peut être ainsi caractérisé : Monadine vivant à l'intérieur des cellules ; protoplasma s'incorporant le contenu de la cellule; résidus de la digestion expulsés au dehors avant la formation du sporange. Sporange entouré de mucus à stries concentriques; il est sphérique ou elliptique, ayant une taille de 3 à 4 p, et forme une dizaine de Eso ITOP Doit se placer prés du genre Endomonas Zopf. : Le Minutularia elliptica est la dernière espéce d'un genre créé en 1886 par l'auteur de ce Mémoire, genre qui présente avec le précédent quelques affinités et doit, comme lui, étre classé dans les Monadinées zoosporées. Le Draparnaldia glomerata, le Conferva bombycina et un Zygnema indéterminé servent fréquemment d'habitation à des Chytri- dinées : Chytridium mamillatum Br., assymetricum sp. n., spluero- carpum (Zopf sub Rhizidium). L'auteur décrit encore un certain nombre d'espéces nouvelles d'orga- nismes vivant en parasite sur diverses Algues et méme deux genres nouveaux : Gymnophrydium, dont la place semble indiquée dans les. Amæbæa reticulosa de M. Bütschli et qui présente l'aspect du Bathybius ; Antlea, qui serait un Flagellé proprement dit, que sa structure permet de rapprocher des Anthophysa. P. HARIOT. Notiz über das Vorkommen von Dicranocheæte reni- formis Hieronymus bei Berlin (Note sur la présence du Dicranochete reniformis Hier. prés de Berlin) ; par M. de Lagerheim, de Quito (La Nuova Notarisia, 1891, pp. 405-406). M. de Lagerheim signale la découverte qu'il a faite, dés 1886, du D. reniformis aux environs de Berlin. Cette Algue n'était indiquée par M. Hieronymus que comme croissant à une altitude d'au moins 500 mètres. : vue P. H. Notes on Danish Algo (Notes sur des Algues du Danemark); par M. W. West (La Nuova Notarisia, 1891, pp. 448-425). Les Algues étudiées par M. West ont été récoltées par M. J.-S. Wood: autour de Nyborg. On trouve dans cette liste deux variétés nonpelles de. Cosmarium : REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. > ‘85 « C. venustum var. punctulatum. C. 4 1/2-plo longius quam latius, “semicellulæ apicibus truncatis et late subretusis, infra apicem distincte 'eonstrictum ; semicellulæ a vertice vis: ellipticæ, tumidæ ad medium ; membrana distincte punctulata. Long. 37 j.; lat. ad bas. semicell. 23 p; lat. ad apic. 15 p; lat. isthm. 7,5u ; crass. 12,5 y. » '« C. punctulatum var. danicum. Cellulæ subhexagonæ, semicellulæ angulis basalibus subrectangularibus, marginibus lateralibus, levissime ricrenatis, dorso late truncato; membrana delicate granulato-punetata. Long. 32,5 y; lat. ad bas. semicell. 25 p; lat. ad apice. 14; lat. isthm. us crass. 12,5 p. 3 | PL Sur l'habitat du €ystoctonium purpurascens dans la mer Adriatique; par le D" Gy. d'Istvanffi à Budapest (Nota- risia, 4891, p. 1305). L'auteur a trouvé dans l'herbier de Kitaibel, sous le nom de Conferva littoralis et provenant de l'Adriatiqne, un échantillon de Cystoclo- nium qui n'avait pas encore été signalé dans cette région. P. H. -Le Diatomee fossili di Capo di Bove; par M. D.-M. Lanzi (Notarisia, 1891, pp. 1306-1308). L'auteür donne une liste des Diatomées fossiles qui se rencontrent dans “un gisement situé le long de la voie Appienne, prés du tombeau de Cecilia Metella. Cette liste comprend une vingtaine d'espéces réparties “dans huit genres : Melosira, Epithemia, Nitzschia, Synedra, Gompho- tema, Cocconeis, Cymbella, Navicula. PH Ueber eine neue Tetrapedia-Art aus Afrika (Sur une nouvelle espèce de Tetrapedia d' Afrique) ; par M. J.-B. de Toni (Hed- wigia, 1891, 4, p. 194). M. de Toni décrit sous le nom de Tetrapedia Penzigiana une nou- velle espèce d'Abyssinie qui lui a été communiquée par M. Penzig. € T. Penzigiana. T. coloniis solitariis, 4-cellularibus; fere exacte - quadraticis, 12-15 y lat., cellulis subquadraticis 4-5 p latis, latera 2 ex- `` terna concavo-emarginata, latera 2 interna (h. e. cum aliis cellulis con- tigua recta) præbentibus, angulis superioribus liberis profunde (usque -ad medium) incisis; contentu subhomogeneo, dilule ærugineo. » P, H. :86 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ett litet Bidrag till Sibiriens Chlorophyllophyce-Flora (Contribution à la flore des Chlorophycées de la Sibérie); par M. O. Borge (Bihang till K. Svenska vet. Akad. Handlingar, 17, wi, n° 2, 1891, p. 16, 1 pl.). y M. Borge donne la liste des Chlorophycées recueillies entre les 65° 25’ et 71° 40' 1. n. par M. Lundstrom qui accompagnait M. Nor- denskjold pendant son expédition au Iénissei en 1875. Nous y relevons une espèce nouvelle, le Staurastrum sibiricum form. ovalis. « S. sinu mediano subrectangulo profunde constrictum ; semicellulæ subcuneatæ, sursum dilatatæ, dorso truncatæ, lateralibus subconvexis, apicibus sub- acutis; e vertice visæ ovales ad apices subito attenuatæ; e ventre visæ ovales. Membrana glabra. Long. 19-20 p; lat. 20-21 p. » P. Hanror. Sylloge Algarum omnium hucusque cognitarum; par M. J.-B. de Toni. Volume IL. BacinLARiEE. Padoue, 1891, in-8*, 490 pages. Le deuxième volume du Sylloge de M. de Toni est consacré aux Dia- tomées de la section Rhaphideeæ. Les Raphideæ comprenant un certain nombre de familles : Navicu- lacew, Amphitropidacee, Cymbellaceæ, Gomphonemaceæ, Cocconei- daceæ, Achnanthaceæ sont représentées, dans le Sylloge, par plus de 2000 espèces. Les genres Cymbella, Stauroneis, Pleurosigma, Am- phora, Cocconeis et Navicula, à eux seuls, en renferment 1499, et le genre Navicula en revendique pour sa part 833. | L'énumération systématique est précédée d'un Index bibliographique (Bibliotheca diatomologica) qui semble fort completet dû à M. J. Deby. P. H. Algarum e lacu Baykal et e peninsula Kamischatka a clariss. prof. D' B. Dybouski anno 1877 reportata- rum enumeratio et Diatomacearum lacus Baykal cum iisdem tatricorum, italicorum atque franco-gallico- rum lacuum comparatio; par M. Roman Gutwinski (La Nuova . Notarisia, 1891, n* de janvier, mars, juin et septembre). M. Gutwinski donne d'abord la liste des Algues recueillies, en 1811, par le professeur Dybouski chargé d'une mission en Sibérie, dans le lac Baykal et dans la péninsule du Kamtschatka. Des matériaux beau- coup plus importants avaient été rapportés, mais ils ont disparu _ 1879 dans un incendie. La flore de cette immense nappe d'eau, qui 7" REVUE BIBLIOGRAPHIQUE: ‘ 87 compte en certains points des fonds de 1373 mètres d’après les mensu- rations très exactes faites par M. Dybouski, était jusqu’à ce jour absd- ‘ment inconnue; aussi présentera-t-elle un certain intérêt. Il ne faudra pas rechercher les grandes espèces dans cette liste, qui contient surtout des formes rapportées avec des sables ou des limons recueillis à diverses profondeurs. Les Algues vertes, au nombre de huit, ne renferment rien de remarquable. Les Diatomées constituent un apport considérable, puisqu'elles sont représentées par 122 espèces parmi lesquelles n'exis- tent que deux nouveautés : Cymbella gastroides n. subsp. substomato- hora Gutw. qui rappelle le C. stomatophora Grun., et Eunotia bidens mov. var. Dybouskii Gutw. E Les Algues bleues paraissent peu nombreuses; l'auteur du Mémoire n'indique que les Scytonema callitrichoides, Nostoc punctiforme, Inactis Kützingii, Oscillaria rupestris et natans. M. Gutwinski termine son travail par un tableau comparatif de la distribution des Diatomées dans le lac Baykal et dans les lacs des Tatras, d'Italie et de France (lacs de Gérardmer, de Longemer, lac ‘Blanc, étang de la Cuve). Il résulte de celte comparaison que la flore diatomique du lac Baykal présente surtout des affinités avec les lacs de Cóme, d'Orto, de Bracciano, de Gérardmer, de Czarny staw; les rap- ports sont moins intimes avec les lacs d'Alleghe, de Mæsola, le lac Blanc, les lacs de Trajano et de Toporowy staw. I} n'existe aucune affi- nité avec ceux de Modéne et de Longemer, le lac Majeur, l'étang de la Cuve et Smreczynowy staw des Tatras de Pologne. Un certain nombre d'espéces ne se trouvent que dans le lac Baykal où dominent entre autres: Melosira Reseana, Orthosira arenaria sous deux formes et -Cyclotella Ostræa de 10 à 1000 mètres de profondeur. Il est également intéressant de constater que la flore n'est pas la méme en tous les points, par exemple dans la partie qui a été distinguée sous le nom de lac de Pachabicha ; la faune y est également entièrement différente. P. H. Faut-il dire Oscéllatoria ou Oscillaria? par M. Maurice Gomont (Morot, Journal de Botanique, 16 aoüt 1891; tirage à part 1-5). M. Gomont conclut de ses recherches qu'il faut considérer le nom ` Oscillatoria donné par Vaucher en 1803, dans son Histoire des Con- ferves d'eau douce, comme le premier en date. Le mot Oscillaria parait avoir été proposé seulement en 1816 par Pollini; quant à Bory, il ne l'emploie pour la première fois qu'en 1822. BPH "88 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Die braunen und rothen 'Algem von Helgoland (Les : Algues brunes et rouges d'Helgoland); par M. J. Reinke (Berichte der deutschen botanischen Gesellschaft, 1x, 8, pp. 271-273, 1891). C'est une liste des Algues brunes et rouges qui croissent à Helgoland, rédigée d’après les recherches de l'auteur ainsi que d’après celles de Wolny et du major Reinbold. Elle comprend 55 Phéophycées, parmi ‘lesquelles nous remarquons : Sorocarpus uviformis, Ectocarpus Rein- “boldi n. sp., Dichosporangium Chordariæ Wollny, Leptonema fasci- culatum Reinke, Pogotrichum filiforme n. g. et sp. Les Floridées sont au nombre de 62; parmi les plus remarquables il faut citer : Petrocelis Ruprechtii Hauck, Cruoriella armorica Cr., etc. P. Hanror. A systematic and structural Account of the genus Tur- (binario Lamour. (Etude du genre Turbinaria au point de vue de la structure et de la systématique) ; par Ethel Sarel Barton (Transactions of the Linnean Society of London, Bor., 11, 5, 1891, pp. 215-226, t. 54 et 55). Le genre Turbinaria, créé en 1825 par Lamouroux pour le Fucus turbinatus L., que Sloane. avait dés 1707 signalé et figuré dans le -€ Natural History of Jamaica », comprend actuellement 9 espèces - dont 3 nouvelles décrites dans ce Mémoire : Turbinaria Murrayand, de la Nouvelle-Guinée et de Macassar, voisin du T. decurrens; T. tri- costata, de la (Guadeloupe, de Porto Rico et de Bahama, qui présente des rapports avec les T. decurrens, Murrayana et trialata ; T. dentata, de Macassar, qui se rapproche plus des Sargasses que les autres espèces. , Le T. conoides présente une variété nouvelle, evesiculosa, des envi- rons de Batavia. Le genre Turbinaria est allié: de très près aux Sargassum, Carpo- phyllum, Cystophora, Cystoseira et Cystophyllum, dans lesquels la vésicule aérifère (air vesicle) parait, dans tous les cas, n’être qu'une transformation de la feuille. Le stipe est composé de trois couches dis- tinctes de tissus comme dans l'Halidrys siliquosa ; l'accroissement est apical, mais l'auteur n'a pu, faute de matériaux suffisants, décider sil avait pour point de départ une simple cellule ou un groupe d'initiales. La feuille, dans sa forme la plus réduite, quand les vésicules man- quent, est un disque triangulaire porté par le pétiole; dans les autres espéces, il y a une complication qui résulte du développement de la vésicule au point de jonction du limbe et du pétiole. Ce dernier organe présente sensiblement la méme structure que le stipe. La formation des vésicules aérifères a pour cause une déchirure dans REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. - 89 le tissu central des jeunes feuilles. Les conceptacles végétatifs ont été désignés sous différents noms tels que cryptes pilifères, pores mucipares, cryplostomates. Le professeur Bower les appelle conceptacles stériles ou neutres (neutral conceptacles), partant de cette idée que ce sont des conceptacles sexuels incomplets ou avortés. On les rencontre sur les racines, le stipe, le pétiole et le limbe. La structure de la racine est la même que celle du pétiole à son point de jonction avec le stipe. Les réceptacles des Turbinaria sont ramifiés et plus ou moins dis- posés en corymbe. Leur croissance rappelle ce qui se passe chez les Halidrys. Ceux du Turbinaria ornata ne renferment que des oogones, dans le T. conoides ils sont à la fois hermaphrodites et dioiques; quant au T. trialata, c'est une espéce dioique dans laquelle on n'a encore trouvé que des oogones, et il en est vraisemblablement de méme du T. Murrayana. Lesanthéridies naissent sur des poils branchus rela- tivement épais, qui en portent rarement plus de deux ou trois. L'étude des oogones fournira le sujet d'un travail ultérieur. Les paraphyses non ramifiées, qui croissent avec les poils branchus des anthéridies, ressemblent exactement à celles des conceptacles végé- tatifs. P. H. Beitr:zge zur Kenntniss einiger Ectocarpus-Arten der Kieler Fóhrde (Contributions à la connaissance de quelques espèces d Ectocarpus de la baie de Kiel); par M. P. Kuckuck (Bota- nisches Centralblatt, 1891, xzvin, pp. 40-44. Tirage à part, p. 42, f. 6). L'auteur de ce Mémoire étudie dans un chapitre consacré à la systé- matique les groupes de formes de certains Ectocarpus. L'Ectocarpus littoralis L., pour lequel il n'adopte pas le genre Pylaiella, est divisé en formes à sporanges intercalaires et formes à sporanges terminaux. Les caractéres secondaires sont tirés de la disposition des rameaux et des sporanges uniloculaires. Comme sous-espèces, l’ Ect. littoralis com- prend, pour M. Kuckuck: «. oppositus, qui renferme comme formes diverses les E. brachiatus C. Ag., firmus Aresch., subverticillatus Kütz.; 6. firmus (E. firmus J. Ag.); Y- divaricatus Kjellm. Ms. avec E. ramellosus Kütz. p. p. ; à. carius (Pylaiella varia Kjellm.). Dans le groupe des formes de l'Ect. confervoides Roth, on trouve - comme espèces distinctes: 1° E. siliculosus (Dillw. p. p.), avec un cer- lain nombre de formes : a. typica(E. siliculosus plur. auct., gracillimus Kütz., corymbosus Kütz., spalatinus Kütz., viridis Harv., amphibius Harv., etc.); 8. hiemalis (E. hiemalis Cr.); y. arcta (E. arctus Kütz., -intermedius Kütz., pseudosiliculosus Cr.) ; — 2 E. confervoides Roth, caractérisé par ses sporanges pluriloculaires moins allongés que dans le (90 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ‘précédent et de forme différente, -avec les formes suivantes : typica (Ectocarpus siliculosus Lyngb.), nana; penicilliformis ; — 3° E. dasy- carpus n. sp.; — 4° E. penicillatus Ag. Les sporanges pluriloculaires de l'E. dasycarpus ne diffèrent de ceux -de PE. confervoides que parce qu'ils sont cylindriques. La dernière -espèce a ses rameaux supérieurs nettement disposés en corymbe; cette conformation n'existe pas dans les autres. Dans lE. siliculosus les -sporanges pluriloculaires sont fréquemment prolongés en un poil, ‘caractère qui manque dans les E. confervoides et dasycarpus. Dans un second chapitre consacré à la morphologie, l'auteur envisage les formes des espéces étudiées plus haut au point de vue de la structure des cellules et des sporanges, de la végétation et de la ramification. Le Mémoire se termine par un index bibliographique composé de -4T numéros énumérant tous les travaux qui ont été consultés par M. Kuckuck pour son Mémoire, qui lui a servi de thése inaugurale à l'Université de Kiel. P. Hanror. Concerning the life-History of Saccorrhiza dermato- dee (de la Pyl.) J. Ag. (Sur la biologie du Saccorrhiza dermatodea); par M. W.-A. Setchell (Contributions from the cryptogamic Labo- ratory of Harvard University in The Proceed. of the Amer. Acad. of Arts and Sciences, xxvi, 1891, pp. 117-217, t. 2). Les conclusions du Mémoire de M. Setchell sont les suivantes : 1° le développement du S. dermatodea s'accorde dans ses points généraux avec ce que l'on sait des autres Laminariées ; 2° le crampon permanent tire son origine d'un organe particulier, le rhizogéne, qui produit deux ‘rang successifs d'haptéres; le premier organe d'attache (disque primitif) n'est que temporaire; 3° les cryptostomates ainsi que les touffes de poils naissent sur une surface plane dans les frondes jeunes ; dans les parties où la structure est plus complexe ils occupent le fond de dépressions cupuliformes qui finalement sont entourées d'une marge proéminente; 4° la moelle est entourée de filaments disposés comme dans les autres Laminariées; 5° des fibres sclérenchymateuses spéciales se développent dans la moelle du stipe et de la fronde; 6° les paraphyses ne présentent pas le curieux appendice terminal qu'on remarque chez la plupart des Laminariées; 7" le maximum du développement résultant d'une série “de stades, se produit par un processus qui rappelle celui du renouvelle- ment de la fronde dans les Laminariées ; 8° la fronde adulte manque de cryptostomates. M. Setchell est porté à croire que le Laminaria lorea Bory n'est qu'une forme jeune du Saccorrhiza dermatodea, contrairement à M. Kjell- -mann, qui le considère comme une espèce distincte. ? U REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 44 Les formes typica et arctica décrites par ce dernier algologue ne représenteraient que des stades divers de développement de la méme plante. Il en serait de méme des formes séparées du type par M. Foslie. Les caractéres du S. dermatodea rapprochent cette espéce du. S. bul- bosa, dans lequel le rhizogéne donne naissance au bulbe. Ces deux plantes, qui sont annuelles, forment un genre distinct eréé en 1829 par de la Pylaie. Le genre Haligenia, fait par Decaisne en 1842, ne ren- ‘fermait que PH. bulbosa. M. Le Jolis, en 1856, l'a divisé en deux sec- tions : Saccorrhiza pour les S. bulbosa, etc., et Phyllaria qui comprend S. dermatodea et quelques autres espéces; Phyllaria a été considéré par MM. Gobi et Kjellman comme un genre indépendant. Kützing con- sidérait le S. bulbosa comme le type du genre Phycocastanum. M. Setchell examine, en terminant, les relations qui existent entre le S. dermatodea et d'autre Laminariées parmi lesquelles il range le Chorda Filum. uw" P. Beitrag zur Kenntniss der Gattung Tho»ea (Contribu- tion à la connaissance du genre Thorea), par M. M. Móbius (Berichte - der deutschen botanischen Gesellschaft, 1x, 10, pp. 333-343, tab. xxi, 1891). La position systématique du genre Thorea créé en 1808 par Bory de Saint-Vincent était restée indécise jusqu'à ces derniers temps. D'après les recherches de M. Móbius, il doit se ranger parmi les Floridées, prés des Chantransia et des Batrachospermum. On trouve dans ce Mémoire la description d'une nouvelle espèce, le Thorea andina Lag. et Mób., recueilli dans l'Équateur par M. de Lagerheim et qui présente de nom- breux rapports de similitude avec le Th. ramosissima. ` P. H. Œdoctadium Protonema, eine neue Œdogoniaccen- &attung (OEdocladium Protonema, nouveau genre d'(Edogonia- cées); par M. E. Stahl (Jahrbücher für wissenschaftliche Botanik, XVII, 3, pp. 339-348, tab. xvi-xvir, 1891). Le nouveau genre que propose M. Stahl se place prés des OE dogo- nium et des Bulbochete. Il s'en distingue nettement par les partieu- larités de son appareil végétatif. Le thalle est formé d'une partie aérienne ramifiée, naissant d'un axe rampant, et d'une partie souter- raine issue également de cet axe, composé de filaments incolores peu Tamifiés que M. Stahl compare à un rhizome. L’accroissement en lon- gueur est à peu prés limité au sommet et la division cellulaire rappelle ce qui se passe chez les OEdogonium. La germination des zoospores est toute différente de celle des OEdogonium : l'OEdocladium ne donne pas naissance à un crampon, et c’est l'extrémité incolore de la zoospore qui 92 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. devient le sommet de la nouvelle plante. La reproduction sexuée est analogue à celle des OEdogonium. La présence de bourgeons capables de supporter une longue sécheresse sans inconvénient est également un fait important à citer. La ramification du thalle éloigne donc l'OEdocladium du genre Œdogonium, tandis que par le mode de croissance des pousses il est nettement distinct des Bulbochæte. C'est, dans le nouveau genre, de la cellule apicale (et non de la cellule basale) que dépend en effet lac- croissement ; quant au port extérieur, il rappelle beaucoup celui d'un protonéma de Mousse. L'OEdocladium a été trouvé seulement deux fois jusqu'à ce jour: en 1877 dans une culture, et en 1880 aux environs de Strasbourg, dans la forét de Gendertheim oü il croissait au milieu d'autres Algues, de Pro- tonemas, du Riccia glauca, etc. ^. SP. HAROT On new Species of Caulerpa, with Observations on the Posi- tion of the Genus (Nouvelles espèces de Caulerpa et observations sur la. position systématique de ce genre); par M. George Murray (Trans- actions of the. Linnean Society of London, 1891, pp. 201-913 et 2 planches). Les quatre espéces et variétés nouvelles décrites par M. Murray, sont: 1° C. Holmesiana. — Frondibus a surculo repente annulatim con- stricto erectis, irregulariter ramosis, annulatim constriclis, rhachide rugulosa inferne nuda superne pinnata, pinnis oppositis eximie patenti- bus, falcato incurvis, in apiculum evidentur productis. — Hab. ad Algoa Bay, Becker. i 2 C. cactoides var. gracilis. — Frondibus a sureulo repente annu- -latim constrieto - erectis simplicibus, elongatis, gracilibus. — Hab. ad “oras occid. Novi Hollandiæ, Clifton. | 9* C. Fergusonii. — Frondibus a surculo reperite glabro, continuo erectis difformibus, simplicibus, rhachide inferne tereti, subdistiche ` ramentaceis, ramentis opposilis, ovatis, strictura conspicua à rhachide sejunctis. — Hab. ad Ceylonam, Ferguson, n° 415. .. ^ C. phyllaphlaston. — Frondibus a surculo repente crasso annt- latim subconstricto erectis, ramosis, dichotomis; ramis elongatis, pen- natis, distiche ramentaceis; ramentis regulariter alternis, unilateraliter pinnatis, pinnis superis in una serie dispositis, acuminatis, elongatis. — Hab. ad Progresso, Yucatan, Schott, n° 345. La première de ces espèces présente quelques rapports par ses diffé- : Tênts caractères avec les C. plumaris, cactoides et ligulata ; le C. Fer- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 93 gusonii doit prendre place prés des C. cactoides et sedoides; quant au C. phyllaphlaston, il se rapproche tout à la fois des sections F'ilicoidea. et Hippuroideæ de Agardh et devra faire partie d'une section pour laquelle M. Murray propose le nom de Bipinnateæ. La place que doit occuper le genre Caulerpa dans la systématique n'est pas facile à fixer. Par certaines formes il présente des rapports avec les Valoniacées et les Dasycladées verticillées. P. H. Australasian Characeæ described and figured (Descrip- tions et figures de Characées australiennes); parM. Otto Nordstédt. Part. 1. Lund 1891, in-4°, sans pagination, 10 planches. C'est sur la demande du baron von Muller que M. Nordstedt a publié cette première partie d’un travail sur la famille des Characées, dont il a faii depuis plusieurs années le sujet favori de ses études. Chaque espéce est représentée par une planche analytique excellente au point de vue de l'exactitude et de l'exécution. Les espèces figurées dans cette première partie sont au nombre de 10 : Nitella partita Nordst. n. sp.; N. subtilissima Al. Br.; N. leptosoma Nordst.; N. tu- mida Nordst. n. sp.; N. tricellularis Nordst.; N. congesta (R. Br.) Al. Br.; Chara Braunii Gmel., espèce répandue dans le monde entier et des plus polymorphes, qu "on peut rencontrer sous trois formes princi- pales : microcarpa, macrocarpa et meiocarpa; Ch. leptopitys Al. Br.; Ch. leptopitys Al. Br. subsp. subebracteata Nordst. n. subsp.; Ch. sco- paria Bauer B. Muelleri Al. Br. Nous souhaitons vivement que M. Nordstedt méne à bien la suite de cette intéressante publication, tout en faisant des vœux pour voir publier un travail analogue relatif aux Characées européennes. pM. Die Rhodophyceen (Florideen) [Rothtange] der Kieler Fóhrde (Les Rhodophycées [Floridées, Algues rouges] de la baie de Kiel); par M. Th. Reinbold (Schriften des naturwissenschaftlichen Vereins für Schleswig-Holstein, 1x, 1, pp. 111-144, 1891). La liste donnée par M. le major Reinbold comprend 48 espèces de Floridées parmi lesquelles les plus remarquables sont : Aclinococcus roseus (Suhr); Rhodochorton membranaceum Magnus et R. chantran- sioides Reinke ; Callithamnium byssoideum Arn.; Ceramium divari- catum Crouan ; | Harveyella mirabilis (Reinsch) Reinke et Schmitz, etc. Ge Mémoire est suivi d'une clef analytique qui permet d'arriver faci- lement à la détermination des genres que l'on rencontre dans la baie de Kiel; e: PL 94 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Alg:e abyssinicæ a cl. prof. O. Penzig collectæ (Alghe dell” *. Abissinia raccolte nel 1891 dal prof. O. Penzig); studiate da G. B. de Toni (Malpighia, v, 6, pp. 261-274). M. de Toni ajoute aux listes d'Algues abyssiniennes dressées par Ehrenberg et par M. Grunow sur les matériaux recueillis par Hemprich et par M. Beccari une quarantaine de numéros, dont dix-huit sont fournis par des Diatomées. Parmi les autres espéces figurent comme nouveautés le Tetrapedia Penzigiana de Toni; Microspora Willeana Lag. var. abyssinica n. var. P. Harior. Monographie du genre Pleurosigma ct des genres alliés; par M. H. Peragallo. 35 pages et 10 planches (Extrait du Diatomiste, 1890-1891). Les Pleurosigma sont divisés en quatre genres caractérisés par la forme des frustules, du raphé et le mode de symétrie des valves, de la manière suivante : À. | Frustules achnantiformes ou genouillés....................... Rhoicosigma. B. | Frustules non genouillés. . p, |. Raphé saillant ou caréné.................,..,............... Donkinia. ENG : : aphé non saillant. | Valves symétriques par rapport à un seul axe................. Toxonidea. " { Valves symétriques par rapport au centre. .....:..........c..e Pleurosigma. Nous n’entrerons pas dans le détail des groupes dont les caractères sont tirés, pour les Pleurosigma, de la manière dont les stries se cou- pent sous trois directions ou sous deux seulement, ou bien encore du mode d'interruption. Dans les Donkinia et les Rhoicosigma, ces mêmes stries sont décussées ou rectangulaires. Les nombreuses figures que M. Peragallo a jointes à son Mémoire faciliteront singulièrement le tra-: vail de détermination. P.H. Sur une Algue pélagique nouvelle; par M. G. Pouchet (Comptes rendus hebd. des séances dela Soc. biologique, 9° série, IV, n° 2, pp. 34-36, 1892). M. Pouchet avait remarqué au cours d'un voyage dans les mers du Nord exécuté en 1882, depuis les Lofoten jusque dans le Varangerfjord, que la mer était littéralement remplie de petits corps sphériques ayant de 1à 2 millimétres de diamétre, gélatineux, transparents, légèrement teintés de jaune. Le même phénomène a été revu aux Feroé au mois d'août 1890. Ces corpuscules sont formés par une petite Algue pélagique, le Tetraspora Poucheti Hariot, espèce remarquable par sa coloration REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 95» jaune et son extrême petilesse. Ce nouveau Tetraspora est voisin du T. Giraudyi de la Méditerranée également coloré en jaune, mais qui est fixé, et dont les dimensions sont beaucoup plus considérables. ÉD. Bonner. Quelques Algues du Brésil et du Congo; par M. P. Hariot. (La Notarisia, vi, pp. 1917-1220, 1891). | C'est l'énumération de 11 espéces de Cyanophycées et 16 Chlorophycées rapportées du Brésil par M. le. D" Wainio et du Congo par M. Thollon. La plante citée sous le nom de Trentepohlia diffracta est devenue, pour M. de Wildeman qui l'a reçue de Sumatra, le Tr. procumbens. Ép. B. Le genre Polycoceus Kütz.; par M. P. Hariot (Morot, Journal de Botanique, v, pp. 29-32, 1891). Le genre Polycoccus créé en 1841 par M. Kützing ne peut étre séparé des Nostoc. Le P. punctiformis Kütz. devient le. Nostoc punctiforme (Kütz.), comprenant les variétés a. terrestre (Polycoccus punctiformis Kütz.) et 5. aquaticum (Anabena Hederulæ Kütz.). Ep. B. Les Trentepohlia pléiocarpes; par M. P. Hariot (Ibid.., pp. 17- 19, 1891). Ces Trentepohlia rappellent, par leur mode de fructification, celle du - Cephaleuros. Les deux espéces qui constituent ce groupe, les Tr. unci- nata Gobi et arborum C. Ag., pourraient bien rentrer dans les nom- breuses formes du Tr. aurea. Le caractère tiré des sporanges pédicellés pour la détermination spécifique ne saurait non plus étre maintenu. Ep. B. Septoglœum Hartigianum Sacc., ein neuer Parasit des Feldahornes;: par M. R. Hartig (Un nouveau parasite de l'Érable champétre) (Forstlich-naturwissenschaftlichen Zeitschrift, . 1892, Heft 8, avec une figure dans le texte). | La maladie que M. Hartig a observée, depuis plusieurs années dans son jardin, sur un Érable champêtre à végétation vigoureuse produisait la mort de nombreuses pousses Qun an. Au printemps, quand l'arbre se couvrait de feuilles, un grand nombre des rameaux de la partie moyenne ou inférieure ne se feuillaient pas ou ne développaient que les bourgeons de la base. ; i Cette altération, qui ne se manifeste que sur les jeunes pousses et très rarement sur les rameaux de deux ans, est due à un Champignon quia été communiqué par M. Hartig à M. Saccardo et a reçu de ce dernier le nom de Septoglæum Hartigianum. 96 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. : L’infection a lieu en mai ou au commencement de juin, quand la pousse très jeune n’est pas encore protégée par une épaisse lame de périderme.. Les spores germent en quelques heures sur les jeunes pousses; le mycélium se développe dans l'écorce et s'étend dans le ra- meau, sans le tuer l'année méme, sur une longueur de5-10 centimétres. À l'automne encore, à la tombée des feuilles, la maladie n'est pas appa- rente. Àu printemps, les bourgeons des rameaux malades commencent à se développer, mais ils se dessèchent bientôt. Le mycélium du parasite occupe non seulement l'écorce, maisles rayons médullaires et les vais- seaux du bois. Dans l'écorce, au-dessous du périderme, se forment de petits coussinets incolores de pseudoparenchyme. Au mois de mai le périderme se fend dans le sens de la longueür de l'axe et laisse à découvert le stroma dont la surface se couvre de longues basides portant chacune à son sommet une spore oblongue divisée le plus souvent par deux cloisons et de couleur brun clair. Pour combattre la maladie dans les jardins et les parcs, on peut con- seiller de couper et de détruireles rameaux malades au commencement de mai, avant le moment où l'infection se produit. Ep. PRILLIEUX. Der Wurzelschwamm Zthizina undulata Fr. (La Rhizine); par M. R. Hartig (Forstlich-naturwissenschaftlichen Zeitschrift, 1892, Heft 8). La Rhizine se rencontre assez fréquemment dans les terrains sableux en Allemagne comme en France. M. Hartig en a recu de Silésie des. échantillons avec cette indication, que dansuneculture de Pins beaucoup d'arbres mouraient au voisinage des points où apparaissaient ces Cham- pignons. Déjà antérieurement, en France, on avait attribué la maladie du Rond, qui fait de grands dégâts en Sologne, au parasitisme de la Rhi- zine. M. Hartig décrit, d’après les renseignements qui lui ont été adressés, le développement de la maladie dans un district de Mecklem- bourg-Schwerin. : | ` La maladie y a attaqué et tué des plants d’Abies pectinata, de Pinus Strobus, de Larix europea et d’autres essences encore d'arbres résineux âgés de quatre à dix ans. DM L'emplacement infecté avait été défriché en 1890 et replanté au prin- temps suivant avec du plant de trois à quatre ans en général. La maladie a commencé à se manifester au mois de juin. Bientôt les feuilles meurent et tombent sur le sol. "Les fructifications de la Rhizine se sont montrées presque exclusive- ment à une distance d'environ 25 centimétres des plants sur le trou REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. - 97 méme de plantation; parfois cependant on en a vu apparaitre aussi sur le sol non travaillé entre les plants. Le terrain infecté est sableux ; quand on arrache un plant malade ou mort, on voit que le sable entre les racines est enlacé et fixé par de nombreux filaments de mycélium. En examinant avec soin les racines, on distingue des cordons de mycélium d'un blanc brillant qui sortent de l'écorce, puis à une distance d'un centimètre à un centimètre et demi, se ramifient en broussaille et se décomposent en filaments isolés. M. Hartig a vu germer les spores de Rhizine facilement au mois d'octobre, tandis que des semis faits en août et en septembre n'avaient pas réussi. Le tube de germination qui sort latéralement de la spore est fort épais; semé sur de la gélatine mélée de jus de fruit, il s'allonge, se ramifie et se cloisonne et devient un mycélium tout à fait semblable à celui que l'on trouve dans les tissus eucore sains que le parasite commence à envahir. Dans la plante malade le mycélium se développe dans l'écorce entre les cellules du parenchyme; dans le liber mou il est aussi bien intra- cellulaire qu'intercellulaire. Il forme en certaines places une sorte de pseudoparenchyme au milieu duquel sont les éléments brunis et désa- grégés des tissus. Mais bientót tout ce qui se trouve entre le bois et l'enveloppe subéreuse pourrit sous l'action de sortes de Micrococcus d'une extréme ténuité que M. Hartig considére comme produits à l'extré- mité de fins stérigmates naissant de la surface du mycélium de la Rhi- zine et ayant la faculté de se multiplier par bourgeonnement. Ep. Pnir. Les maladies cryptogamiques des céréales; par M. J. de Loverdo. In- 8, avec 35 figures intercalées dans le texte. Paris, J. -B. Baillière et fili: 1892. Ce livre contient des renseignements trés complets sur les diverses Cryptogames qui se développent en parasites sur les céréales; non seu- lement sur celles qui, comme les Rouilles, les Charbons et l'Ergot, causent aux céréales des dommages importants, mais méme sur des varasites commele Pythium de Baryanum, qui ne se développent guère qu'exceptionnellement sur les céréales et d' autres qni, comme les Hel- minthosporium et les Septoria, ne causent pas de bien grands dégâts. On peut trouver dans l'ouvrage de M. de Loverdo l'analyse détaillée de trés nombreux travaux publiés en France. et surtout à l'étrauger jusque daus ces derniers temps sur ce sujet, méme parfois de ceux qui wont pas une bien grande autorité. Des figures bien choisies parmi T. XXXIX, (Revur) 7 98 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. celles qui ont été publiées dans les Mémoires les plus importants ou dessinées d’après nature sont intercalées dans le texte qu'elles éclairent ulilement. À la suite de l'étude de la structure et de l'organisation de chaque Champignon parasite l'auteur décrit les altérations qu'il cause et expose avec délail tous les procédés qui ont été proposés pour y porter remède ou en empécher le développement. Le livre de M. de Loverdo peut fournir aux agriculteurs qui voudront l'étudier avec soin un résumé trés complet de nombreux Mémoires pu- bliés souvent en langue étrangère et qu'il leur serait trés difficile de se procurer et de lire. Ep. PRILLIEUX. Coup d'œil sur la flore de Toulon et d'Hyères (Var); par MM. Abel Albert et Alfred Reynier (Bulletin de la Société d'études scientifiques et archéologiques de la ville de Draguignan). Tirage à part de 59 pages in-8*. Draguignan, 1891. Des trois départements de la Provence littorale comparés au point de vue de l'inventaire de leurs richesses végétales, si l'on en juge par les publications afférentes à chacun d'eux dans notre littérature botanique, celui du Var parait le moins avancé, et les ouvrages pouvant contribuer à le mettre de niveau sous ce rapport avec ses deux voisins sont dou- blement opportuns. Les auteurs du travail trés soigné que nous analysons donnent des renseignements précis sur la belle végétation des environs d'Hyères et de Toulon. — On y trouve, aprés des considérations géné- rales et les données relatives à la topographie, au calendrier de flore de la région, etc., des listes intitulées : 1° Principales plantes non méridionales peu communes ou plutôt rares dans le Midi, mais que l'on rencontre néanmoins cà et là dans les environs d Hyères et de Toulon; — 2 Principales plantes méridionales de la région que com- prend notre travail, y étant répandues et abondantes, ou s’y trouvant çà et là plus ou moins abondamment ; — 3° Principales localités de la région avec leur bouquet floral (Ollioules, Saint-Nazaire, la Seyne, Toulon, la Garde, la Farlède, Solliés-Pont, Cuers, Crau-d'Hyéres, Hyères, la Plage, les Salins d'Hyéres, Bormes, le Lavandou). Un relevé d'espèces citées probablement à tort par divers auteurs comme apparte- nant à la flore des environs immédiats de Toulon et d'Hyéres où on ne les a pas retrouvées, et l'indication d'un certain nombre de plantes qu'on y rencontre, mais échappées des cultures ou adventices, terminent celte intéressante publication. . EnN. MALINVAUD. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 99 Étude sur la flore des environs de Carcassonne el liste des plantes vasculaires observées autour de cette ville, par M. l'abbé Ed. Baichère. Broch. in-8 de 43 pages; Carcassonne, chez Donnafous, libraire, 1891. — Prix : 2 fr. 50 cent. À la suite d'un apercu historique et bibliographique oü sont résumés les découvertes et les travaux de tous ceux qui ont herborisé dans la région de Carcassonne, l'auteur fait connaitre les limites de la circon- scription qu'il a embrassée, ainsi que la nature géologique du sol. Il distingue autour de la ville trois zones de végétation : 4° inférieure, ou des sables et des prairies; 2 moyenne, ou des coteaux secs; 3° supé- rieure, ou des collines boisées. Puis il énumère les espèces caractéris- tiques de chacune de ces régions, trace l'itinéraire d'un cerlain nombre de courses botaniques en indiquant pour chacune l'époque favorable et donne, à la fin de son Mémoire, la liste méthodique des espéces obser- vées. Erv. M. Herborisations dans l’Argonne; par M. Beauvisage (Bulletin trimestriel de la Société botanique de Lyon, séance du 7 janvier 1890). Tirage à part de 7 pages in-8^; Lyon, 1891. M. Beauvisage expose à grands traits la géographie et la géologie de l'Argonne, comprise en majeure partie dansle département de la Meuse, et retrace l'aspect de la végétation au mois de septembre, tel qu'il a pu l'observer dans une série d'herborisations rayonnant autour de la petite ville de Clermont-en-Argonne située au cœur méme de cette région. Notons parmi les plantes citées offrant quelque intérét : Arabis arenosa, Hypericum montanum, Asperula odorata, Cirsium eriophorum et oleraceum, Gentiana germanica, Rumez scutatus, Equisetum ebur- neum, Phegopteris Dryopteris. Le sol, dans l'Argonne, est en partie sili- ceux, en partie argilo-calcaire, et deux plantes, Calluna vulgaris el Vacinium Myrtillus, qu'on trouve en abondance mais exclusivement sur le premier de ces terrains, permettraient d'en tracer exactement la limite. Ern. M. Notas botanicas a la flora española (fasc. IV), por Carlos Pau; suivies d'observations sur quelques espèces critiques, par M. O. Debeaux (Extrait de la Revue de Botanique publiée à Toulouse, nu- méros de mai-juin 1892). Tirage à part de 20 pages in-8?. M. Carlos P pharmacien à Segorbe (prov. de Valence, Espagne), publie des Notas botanicas, dont le quatrième fascicule a paru en 1891, dans le Semanario farmaceutico de Madrid. M. Debeaux a traduit en 100 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. francais divers passages de ce travail, et il les fait suivre de commen- taires qui lui sont personnels. Voici quelques-unes des plantes exami- nées : CLEMATIS ANGUSTIFOLIA Jacq., synonymie et comparaison avec le C. maritima ; — TnaricrRUM Cosr.& Timb., ses variétés et affinités; — NIGELLA ARVENSI-DIVARICATA (N. gallica Jord.), nouveau pour la flore espagnole; — Bnassica Rouyana Janka, B. humilis DC., etc., étude synonymique; — VIOLA VIRESCENTI-ODORATA Pau (V. segobricensis Pau olim); — DiANTHUS LONGICAULIS Ten., nouveau pour la flore espagnole; — ONONIS AGGREGATA Asso, ses rapports avec les O. Picardi Boiss. et striata Gouan; — Laruynus TREMOLSIANUS Pau, espèce nouvelle pa- raissant se rattacher au groupe du Lathyrus silvestris; — SENECIO CEL- TIBERICUS Pau, voisin du S. carpetanus Boiss. et R. ; — divers MENTHA (l'analyse de ce chapitre nous entrainerait trop loin); — MEncuniaLIS TOMENTOSA-ANNUA Pau, qui est peut-être le M. Bichei Magnier ; — QUER- cus Izici-cocciFErA Pau. M. Debeaux rappelle que MM. Battandier et Trabut ont signalé en Algérie un Q. Ilici-coccifera, ou du moins pré- sumé tel, qu'ils ont nommé Q. aquifolia. Ern. MariNvAUD. Sur quelques plantes rares ou nouvelles de la région méditerranéenne ; par M. O. Debeaux (Bulletin de la Société d'histoire naturelle de Toulouse, séance du 1° juin 1892). M. Debeaux annonce quil a découvert au mois d'avril 1868 en Corse, dans les maquis autour de Bastia, les deux Orchidées hybrides décrites par MM. Timbal et Marçais sous les noms d'Orchis papiliona- cea X Morio et Morio x papilionacea; il a aussi récolté vers la même époque prés de Bastia, au voisinage de l’Orchis papilionacea et du Serapias cordigera, un hybride issu du croisement de ces deux espéces. L'auteur mentionne ensuite le Tulipa Oculus-solis Saint-Amans dont il indique la distribution géographique (1), le Lilium candidum La subspontané dans les vignes prés de Saint-Paul-de-Feriouillet (Pyrénées- Orientales), divers Allium (A. magicum L., A. nigrum L., A. multi- bulbosum Jacq.) dont il établit la synonymie, enfin le Phleum arena- rium L. rencontré par M. Neyraut dans les Pyrénées-Orientales, à 39 kilomètres du rivage de la mer. Er. M. (1) Aux départements francais indiqués comme possédant cette belle Liliacée 0n peut ajouter celui du Lot. (Ern. M.) i . REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 101 Promenades botaniques au canal maritime de la Basse-Loire; par M. Emile Gadeceau (Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'ouest de la France, 2° année, 1892). Tirage à part de 10 pages in-8°. Nantes, 1892. Les travaux de creusement du canal maritime de la Basse-Loire ont été commencés en juin 1882; les vases extraites par les dragues à vapeur et rejetées sur les deux rives du canal ont donné lieu au dévelop- pement d'une végétation exubérante que notre confrère est allé visiter en juillet et août 1891. Il y a vu des pieds de Chenopodium album atteignant 2 mètres de haut, des Lappa gigantesques, un Rumex mari- timus extraordinairement vigoureux, etc. Les anomalies étaient fré- quentes, principalement sur le Melilotus officinalis et le Senecio vulgaris. Dans la liste des’ espèces notées qui termine ce compte rendu on remarque : Althea officinalis, Trifolium resupinatum, OEnothera suaveolens Desf., Helminthia echioides, Galeopsis dubia, Scutellaria hastifolia, Euphorbia mosana Bor., Helodea canadensis (dans les eaux), Scirpus Tabernemontani, Sc. carinatus Sm., Sc. triqueter, Leersia oryzoides, Polypogon monspeliensis, Glyceria spectabilis, etc. Enw. M. Notes sur «quelques Orchidées de la Loire-Inférieure; par M. E. Gadeceau (Bull. Soc. sc. natur. de l'ouest de la France, 1892). Tirage à part de 10 pages in-8° et une planche. Nantes, 1892. - Serapias LLovpir K. Richter (S. triloba Lloyd Fl. Loire-Inf.! an Viviani ?). — Parce que M. Lloyd a le premier signalé comme distincte et nouvelle en France cette curieuse plante qui est une hybride bigéné- rique (Orchis laxiflora x; Serapias cordigera), M. Gadeceau, n'admet- lant pas d'ailleurs la nomenclature binaire de Schiede, croit que le nom de Serapias Lloydii adopté par K. Richter (dans ses Plante europee) doit étre préféré à celui de S. Nouletiana proposé par M. Rouy. Oncuis arara Fleury. — Trouvé en société des O. Morio et laxiflora dont il est hybride. Oncuis LAxIFLORA var. INTERMEDIA Lloyd. — Cette plante offrant des caractères intermédiaires à ceux des O. laxiflora et palustris, avec lesquels on la trouve (dans des prairies marécageuses calcaires), est considérée par M. Lloyd comme une modification du premier se rappro- chant de la variété palustris, et par M. Gadeceau comme résultant d'hybridations des 0. laxiflora et palustris spécifiquement distincts. Oncurs ALATOIDES Gadeceau (Bull. Soc. bot. de Fr. t. xxxiv, p. 162). 102 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. — L'auteur, à la suite d'un nouvel examen de cette plante litigieuse, est aujourd'hui d'avis qu'elle est le résultat d'une hybridation au second degré, Orchis alato-coriophora. ORCHIS MACULATA L. var. ELONGATA Gadeceau. — Se distingue du type par le labelle à lobe médian dépassant les latéraux (et non petit, parfois presque nul), par l'éperon plus court et moins gréle, par la floraison plus tardive de quinze jours. : Sur une planche bien dessinée et coloriée sont figurés comparative- ment les Orchis maculata type et variété elongata, ainsi que les fleurs des O. alatoides, alata, laxiflora, avec la var. intermedia, et palustris. EnN. MaLiNVAUD. Herborisations dans le Worvan pendant l'année 1890; par M. le D" Gillot (Bulletin de la Société d'histoire naturelle d Au- tun, tome 1v, 1891). Broch. de 32 pages in-8°. Autun, 1891. Ce travail contient la narration de trois courses botaniques, l'une faite entre Anost et Arleuf le 20 mai 1890, les deux autres aux sources de Yonne les 1° juillet et 21 septembre1890. On y trouve un tableau, tracé de main de maitre, de la végétation spéciale des terrains siliceux et montagneux du Morvan. Des listes de Muscinées et de Champignons complétent cet apercu. Ern. M. Observations sur quelques plantes critiques du ceníre de la France; par M. le D' X. Gillot (Revue de botanique publiée à Toulouse, mars 1892). Tirage à part de 5 pages in-8°. L'auteur a étudié deux plantes critiques; la première est l'Hyperi- cum humifusum var. ambiguum Gillot, reliant le type par une série de formes intermédiaires à lH. linarifolium Vahl, qu'on pourrait consi- dérer comme une race occidentale du précédent, tandis que PH. aus- trale Ten., caractérisé par ses feuilles franchement amplexicaules et propre au sud-est de l’Europe, se rattacherait, comme race austro-orien- tale, à la même espèce largement comprise. La seconde plante critique examinée est le Rosa omissa Déségl. (R. Gillotii Dés. et Luc.), forme de transition entre les Tomentosæ et les Villose ; M. Gillot en donne la description et le réunit, à titre de sous- espèce (fructu piriformi) au R. resinosoidea Crépin. Le Rosa Gillotii Dés. et Lucand serait une variété heteracantha. Ern. M. Observations sur quelques Rosiers du Cantal; par M. le D" X. Gillot (Revue de botanique publiée à Toulouse, décembre 1891). Tirage à part de 28 pages in-8*. Toulouse, 1892. „Notre zélé confrère avait récolté, en herborisant dans le Cantal, au REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 103 mois d'août 1891, plusieurs Rosa des environs de Murat et de Saint- Flour. Il les a soigneusement examinés et déterminés de la manière suivante : Alpina. Rosa alpina avec les variétés pendula et pyrenaica auct. ; R. LAGE- NARIA Vill. Caninæ. Rosa canina L. (R. lutetiana Lem.); R. supcaniNa Christ forme his- pida; R. GLauca Vill. et var. complicata (R. complicata Gren.) ; R. dumetorum Thuill. et var. urbica (R. urbica Lem.); R. sug- COLLINA Christ avec la forme sphærocarpa (R. sphærocarpa Pug.); R. coriifolia Fries. Rubiginosæ. Rosa rubiginosa L. var. comosa (R. comosa Rip.) et var. umbellata forme latifolia (R. umbellata Leers); R. mierantha Sm. var. per- mixta (R. permixta Déségl.); R. graveolens var. Jordani (R. Jordani Déségl.) et var. arvernensis Gillot. Cette dernière variété se distingue par ses pédicelles, réceptacle et sépales plus ou moins hispides-glanduleux des R. Jordani, lugdunensis, æduensis, ro- thomagensis, et autres micromorphes du même groupe, — et par ses fleurs d’un rose vif du R. pseudograveolens Moutin qui a les siennes rosées ou blanches. Tomentosæ. Rosa cuspidatoides Crépin; R. mollis Smith. Plusieurs espèces sont l'objet d'observations critiques, et des commen- laires sur le genre Rosa, fruit de la grande expérience de l'auteur, ter- minent ce travail. Ern. M. Matériaux pour la flore d'Auvergne; par M. Gonod d'Artemare (Revue scientifique du Bourbonnais et du centre de la France, jan- vier-février 1892). Tirage à part de 24 pages in-8°. Moulins, 1892. Notre confrére M. Gonod d'Artemare, zélé explorateur de la flore du plateau central, s'est proposé de signaler, dans cette Note, « les espèces nouvelles pour l'Auvergne découvertes depuis ces dernières années, ainsi que les stations nouvelles de quelques plantes rares ». La plupart des indications que renferme ce travail se retrouvant dans les Additions à la flore d' Auvergne insérées au compte rendu de la premiere séance de janvier dernier (1), nous nous bornerons à mentionner ici, parmi les (1) Voyez plus haut, comptes rendus, p. 23. 104 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. quelques plantes qui ne figurent pas dans la liste dressé par le frére Hé- ribaud, trois espèces que l'auteur croit nouvelles pour le Cantal et le Puy-de-Dôme: Linum marginatum Poiret (1), Trifolium : Bocconi (trouvé par M. Dumas-Damon dans le Puy-de-Dôme), et Potentilla bre- vistipula Dumas-Damon. Cette derniére espéce a élé soigneusement étudiée par notre confrére M. Ernest Olivier qui la regarde, avec raison selon nous, comme identique au P. fagineicola Lamotte Prodr. EnN. MALINVAUD. Ktudes de topographie botanique: par M. E. Guinier, inspec- teur des Forêts (Extrait de l'Annuaire n° 16 de la Société des touristes du Dauphiné, 1890). Broch. de 52 pages in-8*. . Ces Études sont divisées en quatre chapitres : 1° Influence du sol sur la dispersion des espèces végétales, 2* Influence de l'altitude sur la dispersion des espèces, 3 Les stations basses du Rhododendron, 4° Du dépérissement présumé de la végétation dans les Alpes. Relativement aux causes de la dispersion des végétaux suivant la nature du sol, l'auteur, aprés avoir trés clairement résumé et discuté les théories opposées et bien connues de Thurmann et de M. Contejean, conclut, avec une sage éclectisme, qu'on "ne saurait trouver dans une formule simple et unique la solution d'un probléme aussi complexe ; l'incontestable influence de la composition chimique du sol sur la dis- persion des espèces « peul, dans certaines circonstances, étre annulée » par d'autres actions capables à leur tour de devenir prépondérantes et » qu'il faut chercher, non pas seulement dans le climat et ses nom- » breuses composantes, mais aussi dans la composition du sol lui- » méme ». Les lois principales de la dispersion des espéces suivant l'altitude sont exposées dans le second chapitre, qui se termine par une énumération des arbres forestiers des régions alpestre et alpine. Viennent ensuite des observations de l'auteur sur quelques stations basses du Rhododendron qu'on rencontre dans le Dauphiné et la Savoie. . Enfin les causes et les conséquences du dépérissement de la végétation dans les Alpes sont examinées dans le dernier chapitre et y sont l'objet de considérations d'un grand intérêt. Ern. M. (1) D'après Boissier, le Linum marginatum Poir. appartiendrait au groupe da L. angustifolium Huds. i Po ^ REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, — ^ 105. Troisième fascicule de plantes rares ou nouvelles pour le Berry (1), avec notes et observations critiques ; par M. Ant. Le Grand. Broch. de 34 pages in-8°. Bourges, 1892. Sont d'abord énumérés environ 40 types spécifiques nouveaux pour la flore du Berry, notamment : Biscutella levigata, Geum rivale, Sempervivum | arachnoideum, Peucedanum opacum, Conopodium denudatum, Gentiana germanica, Lindernia gratioloides, Scilla Lilio-Hyacinthus, Carex cyperoides, Equisetum Telmateya, etc. Les Notes et Observations critiques concernent les espèces suivantes : Papaver dubium et Lamottei, Sisymbrium asperum, Teesdalia Iberis DC., les Viola Reichenbachiana Jord. et Riviniana Reich. (décrits parallèlement), Viola rupestris Reich., Lychnis coronaria, Buffonia paniculata Delarb., Acer campestre, Spirea hypericifolia (limites de son aire et synonymie), Bupleurum aristatum, Primula acaulis, Glo- bularia vulgaris, Euphrasia Jaubertiana et chrysantha (étude com- parative), Luzula silvatica, Poa aquatica et Aira aquatica, Polypo- dium Robertianum Hoffm., Asplenium Breynii. Ern. M. Sur la distribution géographique du Cyclamen euro- pæum dans le massif du Jura; par M. Ant. Magnin (Revue générale de Botanique dirigée par M. G. Bonnier, t. rri, pp. 513 à 520). Tirage à part de 8 pages, avec une carte. Paris, Paul Klinck- sieck, 1891. La distribution géographique du Cyclamen europæum dans les chaines du Jura présente des particularités qui, par suite de l'insuffisance des données sur cette plante, avaient échappé aux observateurs. M. Magnin, grâce à une enquête dans laquelle il a été aidé par de nombreux corres- pondants et dont les résultats ont été pour la plupart contrólés sur place, à pu se procurer, sur les localités où croit le Cyclamen dans le Jura français, de nombreux renseignements qui lni ont permis de tracer avec précision les limites de l'aire de dispersion de cette plante à l'ouest de l'Europe, et, par l'étude de ses stations, de rattacher les particularités de Sa distribution géographique dans le massif jurassien aux causes déjà invoquées ailleurs, notamment en Suisse par M. Christ. « En résumé, le Cyclamen d'Europe occupe dans le massif jurassien, extréme limite de son aire de dispersion dans l'ouest de l'Europe (2), une région de maxi- (1) Voyez l'analyse du deuxième fascicule dans le Bulletin, t. xxx111 (1886), page 13) dela Revue. è de I ' (2) M. Magnin pense que dans les départements du Calvados, des Deux-Sèvres, de la Gironde, etc., où quelques localités isolées de Cyclamen europæum ont été signalées, celle espéce a été probablement introduite. : . A 106 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. mum de fréquence et d’abondance comprise entre Champagnole et Outriaz (au sud de Nantua), la rivière d'Ain et le front oriental du Jura; une seconde région à stations plus disséminées s'étend du Mont-d'Or à Soleure. Ces deux régions sont reliées d'abord aux localités de la Savoie et des Alpes suisses et ensuite, par le Tyrol, la Carinthie, etc., à la partie méridionale de l'Autriche, qui parait être le centre d’apparition de l'espece. Les données fournies par la nature du sol, l'exposition, les plantes associées, la région et l'abondance des pluies dans le Jura, con- cordant avec celles obtenues dans le reste de l'Europe, permettent de conclure que le Cyclamen europæum est une plante thermophile qui parait craindre cependant les trop grandes chaleurs et la sécheresse de l'été et exiger, au moins pour développer ses fleurs et par conséquent se reproduire, une certaine quantité de pluie vers la fin de l'été et le com- mencement de l'automne. » Les localilés pointées sur la carte qui accompagne ce travail mon- trent séparément la dispersion du Cyclamen europæum dans le massif du Jura et la distribution générale des Cyclamens en Europe. Ern. MALINVAUD. Revision de la Flore du Gard de de Pouzolz, comprenant l'énumération des espéces qu'il convient d'en exclure ou de n'y main- tenir qu'avec réserve et l'indication des erreurs de diagnose ou de nomenclature qu'il importe d'y rectifier, par M. le D' B. Martin, membre de l'Académie de Nimes. Broch. in-8° de 20 pages; Nimes, 1892. M. le D' B. Martin a dressé deux listes, la premiére composée de 41 plantes « que de Pouzolz a inscrites à tort sur son Catalogue d'aprés des témoignages peu authentiques et qu'il est indispensable d'en éli- miner », la seconde de 55 espéces « que de Pouzolz a mentionnées d'aprés son observation personnelle et qui n'ayant pas été retrouvées depuis cette époque ne doivent étre accueillies qu'avec doute ». L'auteur reléve ensuite « des diagnoses fautives et des erreurs de nomenclature que présente la Flore du Gard »; il est d'avis, par exemple, qu'on doit remplacer, dans cet ouvrage, Nigella arvensis L. par N. gallica Jord., Dianthus hirtus Vill. et D. virgineus L. par D. graniticus Jord. et D. longicaulis Ten. (1), Ferula nodiflora L. par F. glauca L., Buple- vrum ranunculoides L. par B. caricinum Rchb., Petasites officinalis Mœnch par P. albus L., Sanecio serracenicus L. et S. Jacquinianus (1) Ces espèces du genre Dianthus sont très critiques ct controversées. M. Rouy, dans un Mémoire que nous analysons plus loin, n’admet pas l'opinion de Timbal- Lagrave, adoptée par M. le D* B. Martin, sur le véritable D. longicaulis Ten. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 107 Rchb. par S. nemorensis L., Crepis blattarioides par C. grandiflora Tausch, Erythrea latifolia Smith par E. tenuiflora Link, Veronica fruticulosa L. par V. saxatilis Jacq., Colchicum arenarium Waldst. et K. par C. neapolitanum Ten., Althenia filiformis Petit par A. Barran- donii Duv.-J., ete. Ainsi notre zélé confrére, non content d'enrichir incessamment par ses recherches personnelles le catalogue des richesses végétales de son département, contribue encore à les faire mieux con- naître en passant au creuset d'une sévère critique les indications mani- festement erronées ou simplement douteuses que renferme en assez grand nombre la Flore de de Pouzolz. Ern. M. Sur ladaptation du Pteris aquilina aux sols cal- caires; par M. A. Masclef (Extrait de la Revue générale de Bota- nique dirigée par M. Bonnier). Tirage à part de 11 pages in-8°; Paris, chez Paul Klincksieck, 1892. On savait que la Grande-Fougére, tout en étant normalement une plante des terrains siliceux, s'adapte quelquefois à des sols contenant une petile proportion de calcaire; mais, dans la remarquable observa- tion qui est l'objet de cette Note, deux pieds de Pteris aquilina végé- taient sur un terrain exclusivement formé de craie glauconieuse pure. C'est dans la baie de Seine, sur les falaises de Rogerville, au delà de Harfleur, que M. Maselef a découvert ce phénomène. « La falaise, dit-il, » étant en cet endroit dans un état de désagrégation assez avancée, il me » suffit de quelques coups de pioche pour m'assurer que toutes les » parties des Pteris en question étaient bien renfermées dans la craie » glauconieuse et nullement en contact avec un autre terrain. Le haut » de la falaise et le plateau étaient recouverts d'argile siliceuse où le » Pteris poussait assez abondamment. » Voici l'explication assez plausible donnée de ce fait inattendu ; jusqu'à une époque assez récente, la couche d'argile siliceuse devait descendre jusqu'à la base de la falaise, et alors toute la pente pouvait étre recouverte de Pteris. A la suite d'un ébou- lement entrainant l'argile et sa végétation, plusieurs de ces Fougères, grâce à leurs rhizomes profonds, seront sans doute restées dans quelque crevasse contenant encore des éboulis argileux et y auront continué à vivre; mais, la pluie continuant son action, toute l'argile a été insen- siblement enlevée, et finalement les deux pieds observés, après avoir Yégété d'abord dans de l'argile siliceuse, puis dans de l'argile mélangée de craie, se seront graduellement adaptés à un terrain exclusivement calcaire. M. Masclef ne pouvait manquer de rechercher les changements qu'avaient pu subir, aussi bien dans leur morphologie externe que dans leur structure interne, les Pteris calcicoles de Rogerville comparés sous 108 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ce double rapport avec les individus de la même espèce restés silici- coles, et il a constaté qu'ils avaient modifié surtout leurs organes sou- terrains : les rhizomes étaient plus courts, les racines plus nombreuses et plus serrées; enfin la structure de la tige souterraine révélait une forte réduction des tissus de réserves, tandis que les tissus protecteurs offraient un développement considérable. Ern. MaLINVAUD. Note sur le Coprosma foliosa A. Gray, cultivé dans les serres du Jardin des plantes de Nantes, par M. Charles Ménier (Extr. du Bulletin de la Société des sciences naturelles de l'ouest de la France, 1891, pp. 31-33, avec une planche). Le Gramanilis leptophylla dans la Loire-Inférieure ; par le méme (Ibid., pp. 79-80). M. Ménier, dont l'attention avait été attirée par un arbuste existant sans nom et sans indication du pays d'origine dans les serres du Jardin des plantes de Nantes, le voyant en pleine floraison au mois de février 1889, put constater qu'il appartenait à la famille des Rubiacées, tribu des Anthospermées, genre Coprosma. La détermination spécifique, C. fo- liosa A. Gray, que ne pouvaient lui procurer les ouvrages qu'il avait consultés, fut trouvée par notre confrére, M. Jules Poisson, dans la Flore des Sandwich de Hillebrand, publiée en 1888. La seconde Note est relative à la découverte récente du Grammitis leptophylla Sw. dans une herborisation sur les coteaux de la Loire à Mauves; cette Fougère est nouvelle pour la Loire-Inférieure. — ERN. M. Note sur la culture de l'Aponogcton distachyon; par M. 0.-J. Richard. Broch. de 3 pages in-8°; Poitiers, 1891. L'Aponogeton distachyon Ait. est une plante aquatique d'ornement, originaire du Cap, qui s'est multipliée et presque naturalisée à Port- Juvénal, prés de Montpellier. Cette espéce, introduite il y a déjà quel- ques années dans un petit cours d'eau traversant un jardin à Pas-de-Jeu, canton de Thouars (Deux-Sévres), s'y est ressemée d'elle-méme avec une telle abondance que maintenant elle couvre la surface de l'eau sur une grande étendue. Les fleurs, extrémement nombreuses, répandent un parfum trés suave rappelant tout à la fois ceux de l'Oranger, de la Tubéreuse et de l'Œillet. La floraison de l'Aponogeton commence en octobre et atteint tout. son éclat en novembre, puis diminue progressi- vement mais sans disparaître tout à fait, à moins de gelées excessives, jusqu'en avril. L'auteur termine sa Note en donnant des conseils, basés sur son expérience personnelle, pour la culture de cette curieuse plante ornementale. Ern. M. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 109 Observations sur quelques Zéanthus de la flore fran- çaise; par M. G. Rouy (Journal de Botanique publié par M. Morot, numéros des 1* et 16 février 1892). Tirage à part de 11 pages in-8. « Ce travail a pour but, dit l'auteur, de remettreau point la synonymie de cinq Dianthus du midi de la France : D. virgineus L., D. serratus Lap., D. brachyanthus Boiss., D. subacaulis Vill., D. attenuatus Sm. » On sait que, d'aprés Timbal-Lagrave (1), la plante décrite sous le nom de D. virgineus L. dans la Flore de France (Gren. et Godr. I, 238) correspondrait au D. Godronianus Jord. (D. longicaulis Bill. an Ten.?), tandis que le D. brachyanthus de Grenier et Godron (non Boiss.) serait le véritable D. virgineus L. D’après M. Rouy, au contraire, les auteurs de la Flore de France ont fait une attribution trés exacte aussi bien du nom Linnéen que de celui créé par Boissier. Synonymie admise pour le DiaxrHUS sEnnaATUS Lapeyr.— D. asper var. serratus DC.; D. pungens Godr. et Gren. pro parte non L.; D. sub- ulatus Timb. Essai. M. Rouy rattache au D. BpnacuvaANTHUS Boiss., à titre de variétés ou sous-variétés, les formes suivantes : D. narbonensis Rouy olim, D. brevistylus Timb., D. insignitus Bordére non Timb., D. pungens Godr. pro p. non L. Sont réunis au D. suBACAULIS Vill., comme variétés, les D. furcatus Balb. (D. Faurei Arv.-T.) et alpestris Balb. (D. pedemontanus Rouy olim), — et au D. ArrENUATUS Sm. les D. pungens Timb.-Lagr. non L. (D. maritimus Rouy olim), pyrenaicus Willk., catalaunicus Willk. et Costa. L'auteur fait savoir en terminant qu'il rapporte aujourd'hui au D. his- panicus Asso son ancien D. sætabensis (Bull. Soc. bot. odd Env. M. Catalogue des plantes de Provence spontanées ou gé- néralement cultivées; par M. Honoré Roux, officier d'Académie, président honoraire de la Société d'Horticulture et de Botanique des Bouches-du-Rhóne, directeur-adjoint du Jardin botanique de la ville de Marseille; avec une préface par M. le professeur A. Derbès. Un fort volume in-8° de 655 pages, publié par la Société d'Horticulture et de Botanique des Bouches-du-Rhône, 52 A, rue Thubaneau, Mar- seille, 1891. — Prix : 20 francs (2). Notre confrére M. A. Derbés nous apprend, daus l'intéressante pré- (1) Timbal-Lagrave, Essai monograph. sur les Dianthus des Pyrénées françaises, 23. i 2 : da iip RE : (2) On lit sur la couverture du volume l'avis suivant : Tiré à 250 exemplaires, dont 50 seulement mis en librairie. 110 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. face placée en tête de ce volume, que l'auteur du Catalogue appartient à la corporation des portefaix de Marseille, et ce renseignement fait grandement l'éloge de M. Honoré Roux, qui, en s'instruisant lui-méme et surmontant tous les obstacles pour parvenir au but aujourd'hui atteint, a fait preuve de remarquables aptitudes dénotant une réunion de qualités qu'il est trés rare de rencontrer chez les personnes vouées, comme lui, aux professions manuelles. Les espéces, numérotées du commencement à la fin de ce Catalogue, sont au nombre de 3172; mais l'auteur a compris dans ce chiffre un assez grand nombre de plantes cultivées, telles que Photinia serrulata, Eriobotrya japonica, Broussonetia papyrifera, etc., qu'il aurait suffi de citer sans numéro d'ordre afin de ne pas obscurcir le tableau de la flore spontanée. Une autre cause d'incertitude sur le méme sujet, peut- étre plus difficile à éviter, résulte de la différence des méthodes succes- sivement adoptées par l'auteur au point de vue de la délimitation des espéces. Si nous l'approuvons, par exemple, d'avoir réuni (page 40) sous la rubrique Draba verna les Erophila stenocarpa, glabres- cens, etc., et d'avoir respecté un peu plus loin (page 44) l'autonomie du Biscutella levigata en lui rattachant comme variétés les B. ambigua DC. et coronopifolia All., nous sommes d'avis que le Geranium Rober- tianum (page 95) aurait mérité un traitement analogue, et que les G. mediterraneum, purpureum et minutiflorum, issus de son démem- brement, ne sauraient prétendre à une plus grande valeur taxinomique que les Erophila et les Biscutella précédemment relégués au rang de variétés. Les unités procédant de cette inégalité de méthode suivant les groupes ne sont pas exactement comparables et n'offrent que des élé- ments disparates pour un relevé numérique des espéces. Nous ne pouvons que louer l'auteur d'avoir su se préserver de certaines hérésies de nomenclature, objet naguére de débats dans ce Bulletin, et d'avoir conservé les dénominations Ranunculus cherophyllos, Bupleu- rum aristatum, Globularia vulgaris, avec leur emploi traditionnel. On regrettera l'absence de considérations générales, comme en ren- ferment le plus souvent les ouvrages de ce genre, sur les conditions physiques, terrains, climat, orographie, etc., du pays servant de cadre à la flore. Nous avons aussi vainement cherché un index bibliographique. L'auteur ne parait pas avoir consulté le Bulletin de la Société botanique de France, précieux répertoire pour la flore française, dans lequel il aurait puisé d'utiles renseignements, par exemple diverses additions où rectifications relativement au genre Ranunculus (1), ete. (1) Voyez, dans le Compte rendu de la session extraordinaire tenue à Antibes en -4883, p. cxcit, la note relative au Ranünculus neapolitanus ct, p. CXCXVII, l'article de M. Burnat sur diverses Renoncules des Alpes-Ma-itimes. mr z REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 144 Sans plus insister sur ces lacunes qu'il sera facilé de remplir dans le prochain Supplément annoncé par un avis à la fin du volume, nous n'hé- sitons pas à reconnaitre, en terminant, que le présent Catalogue, par le grand nombre de localités mentionnées, ainsi que par l'ensemble des recherches personnelles à l'auteur qui connait admirablement les plantes de son pays et par l'exactitude de ses déterminations, sera apprécié comme un méritoire et utile inventaire des richesses végétales de notre belle Provence. Ern. ManiNvaUD. Description d'une nouvelle espèce d'Orobanche, O. an- gelicifica Pétcaux et Saint-Lager; par M. Saint-Lager. 3 pages in-8° et une planche. Lyon, 1891. Paris, J.-B. Baillière et fils, Cette espèce nouvelle, trouvée en fleur à la fin du mois de juin sur les racines de l'Angelica Archangelica au Jardin botanique de l'École vétérinaire de Lyon, doit étre placée, d'aprés ses auteurs, à cóté de l'O. Epithymum ; elle lui ressemble par la couleur pourpre foncé du stigmate, par la forme générale des sépales et de la corolle, mais elle „en diffère « par son inflorescence en épi serré et conique ; par la corolle à gorge peu ouverte, à lévres ondulées crispées, l'inférieure à lobe intermédiaire dépassant peu en longueur les lobes latéraux; par les filets staminaux trés velus dans la moitié inférieure, glabres dans la moitié supérieure ». Ern. M. Aire géographique de l'Arabis arenosa et du Cirsium oleraceum ; par M. le D' Saint-Lager. Brochure de 15 pages; Paris, J.-B. Baillière et fils, 1892. D'aprés la Flore de France de Grenier et Godron (I, p. 104), l'Arabis arenosa Scop. existerait « sur les coteaux calcaires dans presque toute la France », et le Cirsium oleraceum Scop. (II, 216) serait « commun dans toute la France ». Ces deux indications sont manifestement erro- nées. L' Arabis arenosa, assez répandu dans le nord-est et l'est de notre pays, envoie quelques colonies dans la vallée de la Seine en aval de Mantes, puis vers le nord, et manque dans le reste de la France, notam- ment dans la région pyrénéenne où il a été indiqué à tort par Philippe, ainsi que par l'abbé Dulac et par Companyo (1). Quant au Cirsium oleraceum, son aire, peu différente de celle de l'Arabis arenosa, est plus étendue vers le bassin de la Loire où il ne se montre toutefois que dans quelques localités; il manque dans l'Ouest, et ses stations les plus méridionales en France se trouvent dans le Bugey et le nord-ouest du Dauphiné. Ern. M. Turrilis arenosa, plante (1) Cette erreur vient de Lapeyrouse qui a signalé un douteuse, qui n'est pas l'Arabis arenosa. ; 112 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Note sur le Carex tenax; par M. le D" Saint-Lager. Brochure de 12 pages in-8°; Paris, J.-B. Dailliére et fils, 1892. M. le D' Saint-Lager avait récolté, en août 1879, dans la forêt de la Jarjate (Drôme) et dans celle de Durbon (Hautes-Alpes), un Carex nou- veau pour lui, non décrit dans les ouvrages en sa possession et qui lui avait para ètre une forme inédite, f. longifolia, du Carex tenuis. Ce n’est qu'en 1890 qu'ayant reçu des échantillons de C. tenax Reuter, il reconnut leur identité avec ceux qu'il avait récoltés onze ans auparavant dans les forêts de la Jarjate et de Durbon. Les affinités de cette espèce „sont d'ailleurs assez ambiguës; Reuter y voyait d'abord une forme inter- médiaire entre les C. ferruginea Scop. et sempervirens Vill., puis il la rapprocha du C. tenuis. M. Christ, après avoir considéré le C. tenax comme une forme du C. sempervirens (opinion adoptée par M. Gremli}, en a fait plus tard une variété du C. ferruginea. Enfin récemment Bæckeler, partageant le second avis de Reuter, a déclaré que le Carex en question était très voisin du C. tenuis, et M. le D' Saint-Lager adopte cette conclusion, puis il reproduit la description donnée par Reuter de son Carex tenax dans le quatrième Bulletin de la Société Hallérienne de Genéve (p. 130), publication tirée à un trés petil nombre d'exemplaires, Finalement notre confrère de Lyon discute, comme lui paraissant douteuse, l'identification, proposée en 1890 par MM. Bæckeler et Ascherson, du C. tenax avec le C. refracta Willd. (Spec. piani: IV, p. 297, n° 184). En résumé, l'auteur de la Note a trés utilement appelé | l'attention sur une espéce intéressante restée jusqu'à. présent à peu prés inapercue, non encore signalée dans nos Flores et qu'on retrouvera probablement sur divers points de nos Alpes. Ern. MALINVAUD. Note sur le Jfatthiolu oyensis Mén. et V.-&.-M. ; par M. le D' Viaud-Grand-Marais (Bull. Soc. sc. nat. de l'ouest de la France, 1891). Tirage à part de 6 pages in-8». Nantes, 1891. Le Matthiola oyensis, découvert et ainsi nommé en 1876 par MM. Viaud-Grand-Marais et Ménier (1), a été, depuis cette époque, de la part de nos deux honorables confréres de Nantes, l'objet d'observa- tions attentives dont les résultats sont rapportés dans la présente Noté. Cette curieuse plante, toujours: localisée, sur un espace d'environ un demi-hectare, dans les sables maritimes de la pointe du But à l'iled'Yeu (Vendée), a été vainement cherchée sur le littoral, à Noirmoutier, dans (1) Voy. le Bulletin, t. xxiv (1877), page 202. ` REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 413 les iles bretonnes, et méme sur d'autres points de l'ile d'Yeu. Des semis répétés n'ont pu la faire varier ni la rapprocher du M. sinuata dont elle se rapproche le plus; elle s'en distingue d'une facon constante par l'absence de tomentum, l'exagération du développement des poils glan- duleux et la coloration différente des fleurs. En. M. Catalogue des plantes vasculaires de Noirmoutier; par M. le D" Viaud-Grand-Marais (Bull. de la Soc. des sciences natur. de l'Ouest, t. 11). Tirage à part de 64 pages in-8°, Nantes, 1892. L'ile de Noirmoutier, située en face du littoral vendéen et d'une superficie de 4900 hectares dont 760 en dunes cótiéres, présente, dans le reste de son étendue, des marais salants, des terres cultivées, des landes et des bois. Ces derniers, dont l'Yeuse ou Chéne vert a été pen- dant longtemps l'essence principale, sont les restes de foréts qui, au septiéme siécle, couvraient, dans le nord de l'ile, de grands espaces envahis depuis par la mer. : Le sol, calcaire dans les trois quarts de l'ile, est siliceux vers le Nord. En général les hivers sont doux et les étés presque sans pluie; aussi à Noirmoutier finit la végétation des iles bretonnes et commence celle des plantes méridionales. Les treilles de Muscat et de Madére y donnent d'excellents fruits, les Lauriers et les Arbousiers croissent Sous bois à l'état subspontané; le Mimosa dealbata, les Grenadiers et les Myrtes résistent aux froids, moins redoutables pour eux que la violence des vents. Environ 700 espéces sont énumérées dans le Catalogue. On y re- marque, indépendamment des plantes maritimes telles que : Glaucium luteum, Matthiola sinuata, Cakile Serapionis, Frankenia lecis, Ha- lianthus peploides, Erodium maritimum et malacoides, Apium gra- veolens, Eryngium maritimum, Smyrnium Olusatrum, Crithmum maritimum, Aster Tripolium, Erythrea maritima, Asparagus pro- stratus, Romulea Columna, etc., — une série nombreuse d'espèces occidentales : Viola lancifolia, Dianthus gallicus, Silene Thorei et S. portensis, Medicago striata, Galium arenarium, Artemisia crith- mifolia, Erica ciliaris, Omphalodes littoralis, Scrofularia Scorodonia, Linaria arenaria, Statice Dodartii, Euphorbia portlandica, ete., — parmi les colonies de plantes représentant la flore méridionale : Cistus salvifolius, Silene annulata, Malva nicæensis, Lavatera arborea et cretica, Erodium moschatum, DDRM ae litto- ralis, Trigonella ornithopodioides, Melilotus parviflora, er resupinatum et suffocatum, Centaurea aspera, Echium iced neum, Daphne Gnidium, etc.; — enfin, à l'état Mlsponne - ida Abutilon, Tanacetum Balsamita, Arbutus Unedo, Laurus nobilis, (REVUE) 8 T. XXXIX. 114 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Amaryllis lutea, etc. Ces citations, que nous sommes forcé d'abréger, donneront un aperçu suffisant de la variété et de la richesse de cette végétation insulaire. M. Viaud-Grand-Marais nous apprend, dans l'Avant-propos, qu'il her- borise chaque année, dans l'ile de Noirmoutier, depuis 1847. Aussi bien que ses persévérantes recherches, l'esprit d'exactitude de l'auteur et la sage méthode suivie dans la délimitation des espéces recommandent, à l'égal des meilleurs pes locaux, cette modeste et utile publi- cation. ` EnN. MALINVAUD. Illustrationes Flor: Atlanticæ, seu Icones plantarum novarum, rariorum vel minus cognitarum in Algeria necnon in regno Tunetano et imperio Maroccano nascentium ; auctore E. Cosson, fasc. v (1); tab. 99-123 a cl. Cuisin ad naturam delineatæ (avec un texte descrip- tif de 42 pages in-4^). Paris, imprim. nationale, février 1892. Librairie G. Masson. Dans ce fascicule préparé et publié par M. Barratte sont décrites et figurées les espèces suivantes: tab. 99. MŒHRINGIA STELLARIOIDES Coss. in Bull. Soc. bot. IX (1862), p. 170; Batt. et Trab. FI. Alg. 152; Exsicc. Kralik Alg. 104. — 100. LAVATERA STENOPETALA Coss. et DR. in Bourg. Pl. Alg. exs. (1856); Batt. et Trab. PI. Alg. 113. Cette espèce est voi- sine du L. unguiculata Desf., dont les organes floraux sont figurés com- parativement. — 4104. HyPERICUM Naupinianuw Coss. et DR. in Bull. Soc. bot. II, 308; Batt. et Trab. FI. Alg. 182. Cette espèce est voisiné de rH. caprifolium Boiss., dont quelques organes floraux ont été figurés comparativement. — 102. Hypericum ArnuM Lamk Encycl.; Batt. el Trab. Fl. Alg. 181. — 103. GERANIUM nanum Coss. in Soc. dauph. eus. n° 3990; espèce du Maroc dont les principales affinités sont avec le G. cinereum. — 404. GERANIUM ATLANTICUM Boiss. Diagn. Or. I, 99 ; Batt. et Trab. FI. Alg. 119 : « Habitu notisque plurimis refert G. silva- ticum L. et G. pratensem L. » — 405. Enopruw CHOULETTIANUM Coss. in herb. (1880); Batt. et Trab. Fl. Alg. 125; E. asplenioides Desf. var. Juliani Batt. in. Bull. Soc. bot. XXXIII, p. 477. Quelques organes flo- raux de lE. petreum Willd., dont le précédent est voisin, ont été figurés comparativement sur la méme planche. -— 406. ERODIUM MAURITANICUM Coss. et DR. in Bull. Soc. bot. IT, 309 (E. Munbyanum Boiss. inéd.).— 107. EnODIUM PACHYRRHIZUM Coss. et DR, in Bull. Soc. bot. IX, 432; Batt. et Trab. Fl. Alg. 128. (E. numidicum Coss. et DR. olim non Salzm.). — 408. EnopiUw ARBORESCENS Willd. — 409. ERODIUM GLAU- COPHYLLON Ait.; Geranium glaucophyllon L. Sp. — 110. MoNsoNiA (1) Voy. l'analyse du fasc. 1v dans le Bulletin, t. XXXVIII (1891), Rev. p. 188 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 115 NIVEA J. Gay; Erodium niveum Dcne. — 441. HAPLOPHYLLUM Bnovs- SONNETIANUM Coss. in Bull. Soc. bot. XX, 244. — 412. RETAMA DAsY- CARPA Coss. — 443. GENISTA PSEUDOPILOSA Coss. Pl. crit. 102; Batt. et Trab. Fl. Alg. 202. — 414. Genista osManENsiS Coss. in Bull. Soc. bot. XX, 245; Cytisus hosmariensis Ball Spicileg. Marocc. — 445. GENISTA QUADRIFLORA Munby in Bull. Soc. bot. IT, 283; Batt. et Trab. Fl. Alg. 200. — 146. GENISTA CAPITELLATA Coss. in Bull. Soc. bot. III, 672; B.tt. et Trab. Fl. Alg. 200. — 447. GENISTA MICROCEPHALA Coss. et DR. in Bull. Soc. bot. III, 738; Batt. et Trab. Fl. Alg. 200. — 118. GENIsTA SAHARE Coss. et DR. in Bull. Soc. bot. II, 247; Batt. et Trab. Fl. Alg. 202. — 419. ApENOCARPUS ANAGYRIFOLIUS Coss. et Bal. in Bull. Soc. bot. XX, 246. — 120. AsrnaGALUS EDULIS Coss. et DR.; Batt. et Trab. Fl. Alg. 251. — 121. AsrnacaLus KRALIKIANUS Coss.; Batt. et Trab. FI. Alg. 251 (A. biflorus Coss. et Kral. in Bull. Soc. bot. IV, 135; non Viv.). — 122. AsrnacALUus Gowno Coss. et DR. in Bull. Soc. bot. IV, 136; Batt. et Trab. Fl. Alg., 261. — 123. AsTRAGALUS AKKENSIS Coss. in Bull. Soc. bot. XXII, 17 (sine descriptione). Ern. M. Les Hauts-Plateaux oranais, Rapport de mission par MM. Ma- thieu, conservateur des Forêts à Oran, et le D" Trabut, professeur à l'École de médecine d'Alger. Brochure de 94 pages in-8° et une carte. Alger, imprimerie Pierre Fontana, 1891. Ce Rapport est un résumé des observations recueillies par ses auteurs, au cours d'une mission que leur avait confiée M. le gouverneur général de l'Algérie, tant sur l'exploitation de l'Alfa que sur la mise en valeur des Hauts-Plateaux. Aprés deux chapitres consacrés à l'étude du sol (constitution géologique et minéralogique, orographie, hydrographie) et à celle du climat,.les auteurs esquissent, dans le suivant, le tableau de la végétation des Hauts-Plateaux. Ils distinguent plusieurs zones : ter- rains forestiers ; terrains agricoles ; steppes rocailleuses à Stipa (Alfa) ; steppes limoneuses à Armoises (Chich), à Lygée Sparte et à Salsolacées ; sleppes sableuses à Aristida pungens (Drinn); terrains à Pistacia atlantica (Betoum). Sont mentionnés, dans chaque région, les végé- taux les plus intéressants aux points de vue forestier et agricole. La suite du Rapport contient des renseignements sur les habitants et les res- sources naturelles du pays, avec des propositions sur les mesures les plüs efficaces pour les utiliser. Env. M. 116 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Sur les variations du Quercus Mirbeckii DR. en Al- gérie; par M. L. Trabut (Revue générale de Botanique dirigée par M. G. Bonnier, tome 1v). Tirage à part de 6 pages in-8° et 3 planches. Paris, chez Paul Klincksieck. | Il résulte des observations de l’auteur que le Quercus Mirbeckii ap- partient à la méme section que le Rouvre, dont il serait le représentant méridional. « Aussi polymorphe que le Q. Robur, il est susceptible de s'adapter à des stations différentes et d'y constituer des formes locales très caractérisées; il peut aussi, probablement à la suite d'un croise- ment avec le Q. Ilex, donner des variations aberrantes que l'on serait porté à regarder comme des espéces, si l'on ne constatait pas sur le terrain que ce ne sont là que des variations individuelles. » EnN. MALINVAUD. Indications «que fournissent les plantes sauvages pour le choix des plantes à cultiver dans une région; par M. le D' Trabut. Brochure de 8 pages in-8°. Alger, 1892. D’après l'auteur, « la connaissance de la flore naturelle d'une région doit étre un guide sür pour l'établissement des cultures ; les renseigne- ments tirés de la météorologie, de l'analyse chimique des terres ne peuvent supplanter les indications données par la prédominance ou simplement Ja présence des types spontanés, adaptés ou mieux façonnés par toutes les influences du climat et du sol ». Ainsi les Bela vulgaris, maritima et macrocarpa sont très répandus dans les plaines de l'Al- gérie; on peut tirer de ce fait une indication pour la culture de la Betterave sous toutes les formes. Les grandes Malvacées du pays révèlent des emplacements favorables à la culture du coton, etc. Enw. M. Résumé d'une Monographie du genre Galcopsis présentée à la Faculté des sciences de l'université de Genéve pour obtenir le grade de docteur és sciences naturelles, par M. John Briquet. Bro- chure de 30 pages in-8°. Genève, 1891. M. J. Briquet étant le botaniste de nos jours le plus compétent sur les plantes de la famille des Labiées, la manière dont il a groupé les formes du genre Galeopsis ne pouvait manquer d'attirer notre attention. Il distingue d'abord deux sous-genres, Ladanum et Teirahit, .« caracté- risés, dit-il, par une série de particularités organographiques et histo- logiques ». Le premier sous-genre comprend quatre espèces el le second n’en compte que trois. Voici le tableau de ces espèces et de leurs subdi- visions : s. - REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ^^ 117 A. Sous-genre Ladanum. 1° Galeopsis Reuteri Rchb. f., endémique dans Jes Alpes Maritimes. 2 G. dubia Leers., avec deux sous-espèces : &. DUBIA, répandu sur les terrains siliceux de l'Europe et $. NEPETÆFOLIA (G. nepe- twfolia Timb.) localisé dans une station des Pyrénées fran- çaises). 3 G. pyrenaica Baril., propre à la région pyrénéenne et offrant deux variétés : genuina Deb. et nana Willk. 4 G. Ladanum, avec deux sous-espèces : a. subsp. INTERMEDIA, dont une variété naine (var. abundantiaca) propre aux Alpes de la Suisse et de la Savoie; — 6. subsp. ANGUSTIFOLIA, avéc de nombreuses variétés, var. carpetana (G. carpetana Willk.), v. calcarea (G, calcarea Schónh., G. Ladanum var. arenaria G. G.), v. amaurophylla (G. amaurophylla Timb.), v. canes- cens (G. canescens Schultes), v. glabra (G. glabra Déset.), v. Kerneri, v. odontata, v. Berteti (G. Berteti Perr. et Song.), v. orophila, v. Filholiana (G. Filholiana Timb.), v. spinosa Benth. B. Sous-genre Tetrahil. 1° Galeopsis pubescens Bess., se présentant sous les formes ge- nuina et carthusianorum. 2* €. speciosa Mill., avec les variétés sulfurea, pallens, etc. 3 G. Tetrahit, avec les sous-espèces BIFIDA (G. bifida Büngh.) et TETRAHIT, celle-ci comprenant les variétés arvensis, silvestris, lazistanica, idiotropa, Verloti, precoz et Reichenbachii. « À peu près toutes les subdivisions des espèces, dit l'auteur en ter- minant, sont réunies par des transitions continues ; les espéces elles- mémes, par contre, sont bien isolées si l'on ne tient pas compte des formes hybrides. Cependant leurs différences morphologiques à l'inté- rieur de chaque sous-genre sont faibles, et les différences histologiques qu'elles présentent trés faibles aussi. » ` Ern. M. Notes sur quelques Alchimilles critiques ou nouvelles distribuées par la Société Dauphinoise, 1" et 2 série; par M. R. Buser, conservateur de l’herbier DC. (Bulletin de la Société Dauphi- noise, 1892). Tirage à part de 20 pages in-8 ; Grenoble, décembre 1891. LL 118 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les Alchemilles (1) étudiées par l’auteur sont réparties entre cinq sections : ALPINÆ, PUBESCENTES, SPLENDENTES, CALICINÆ, VULGARES. Dans les ALPINE sont décrites six espèces (A. saxatilis Bus., al- pina L. sensu strictiore, asterophylla Tausch, conjuncta Babingt., pallens Bus., grossidens Bus.) et deux formes hybrides (A. grossidens x pentaphylla, forma intermedia et forma superpentaphylla pilosior). La section suivante, PUBESCENTES, n'a que trois espèces : A. minor Huds., colorata Bus. et helvetica Bruegg. | Trois espèces aussi dans les SPLENDENTES : À. splendens Christ, ful- gens et Schmydeliana Buser. L'A. glabra Poir. (A. pyrenaica L. Dufour) compose à lui seul la section des CALICINÆ, Celle des VuLGARES comprend trois espèces : ‘A. vulgaris L., pasto- ralis et coriacea Bus. Quinze de ces formes ont été distribuées par la Société Dauphinoise ; chacune est l'objet d'une notice détaillée avec synonymie, description minutieuse, habitats et observations critiques. Il est probable que plus tard, lorsqu'on sera mieux fixé sur les rap- ports et les causes de la différenciation des formes affines, plusieurs de celles qu'on éléve aujourd'hui au rang d'espéce seront réduites à la condition plus modeste de race régionale ou méme de variété locale. Cette synthése si désirable, qui est le secret de l'avenir, sera le couron- nement des travaux de patiente analyse et de solide érudition comme celui que nous venons de résumer, Ern. MALINVAUD. Resumen de los datos estadisticos concernientes a Ja vegetacion espontanea de la peninsula hispano-lusi- tana e islas Baleares, reunidos y ordenados por D. Miguel Colmeiro. Brochure de 31 pages grand in-8*. Madrid, 1890. L'auteur, à la suite d'intéressantes considérations générales, termine son Mémoire par un tableau numérique des familles, genres et espéces de la flore hispano-portugaise : le total des Phanérogames ‘est de 6064 espéces rapportéés à 1048 genres et 148 familles; le nombre des espèces Cryptogames est de 3727 avec 789 genres. Parmi les Phanéro- games, les familles les plus nombreuses sont les Composées avec 845 es- péces; les Légumineuses, 612; les Graminées, 458; les Crucifères, 328; les Labiées, 300, etc, Le genre le mieux représenté est celui des Centaurées qui ne compte pas moins de 406 espèces; puis viennent 85 Carex, 11. Hieracium, 15 Ranunculus, 10 Galium, etc. : Ern. M. (1) D’après Littré (Dictionn. I, 103),. ce-mot est tiré-de l'arabe-alkemelieh ; cette étymologie nous semble autoriser l'emploi de Alchemille plus usité que Alchimilla: : " REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. = 119 Cypéracées du Portugal; par M. J. Daveau, membre correspon- . dant de l'Académie des sciences de Lisbonne (Extrait du Boletim da Sociedade Broteriana, 1x, 1891). Tirage à part de 79 pages in-8° et une planche. Coimbre, 1892. ' Cette Monographie, élaborée avec l'esprit d'exactitude et le soin bien connu que l'auteur apporte à tous ses travaux, peut être considérée comme très complète dans l’état actuel de nos connaissances. Les espèces énumérées sont au nombre de 68, dont 11 Cyperus, 1 Schenus (S. ni- gricans), 1 Cladium (C. Mariscus), 1 Rhynchospora (R. alba), 4 Fim- bristylis (F. dichotoma), 4 Fuirena (F. pubescens), 2 Heleocharis (H. palustris et multicaulis), 12 Scirpus, 2 Eriophorum (E. angustifolium et latifolium), et 36 Carex. Sont nouveaux pour la flore du Portugal: les Cyperus congestus Vahl et difformis L., l'un et l'autre subspontanés; le genre Rhynchospora ; les Scirpus parulus R. et Sch., pungens Vahl, pseudosetaceus Daveau ; les Carex. lagopina Wahlbg, trinervis Desgl., extensa Good., Duriæi Steud., punctata Gaud., riparia Gaud. (Les C. trinervis et punctata sont nouveaux pour toute la péninsule). — De plus une jolie Cypéracée adventice, le Killingia monocephala, des Indes orientales, a été trou- vée, il y a quelques années, à l'embouchure du Minho, ` Par contre doivent être rayées, au moins provisoirement, de la flore portugaise les espèces suivantes signalées précédemment sans preuve ou par confusion avec d'autres : Cyperus pallescens Desf., Elyna spi- cata; Carex lobata Schkuhr, dioica, montana, paludosa, panicea, Pseudocyperus, silvatica. Enfin sont identifiées avec des types connus (dont nous plaçons les noms entre parenthèses) les espèces énigmatiques ou controversées suivantes : Carex acutiformis Brot. (C. mspipA Willd.), C. ambigua Link (C. œI- POSTYLA Duv.-J.), C. asturica Willk. non Boiss. (C. Brevicozuis DC.), C. dimorpha Brot. (C. pEPRESSA Link pro maxima parte et C. HALLE- RIANA Asso), C. distans Brot. (C. LævicaTA Smith), C. fasciculata Link (C. msema Willd. forma), C. flacciformis Hoffmg (C. LÆVIGATA Smith), C. Helodes Link (C. LvicATA Smith var. Welwitschii), C. lu- Sitanica Schkuhr (C. PAwICULATA 8. lusitanica), C. muricata Brot. (C. nivuzsa Good.), C. olyssiponensis Steud. (C. LonGisera Brot.), C. pánicea Brot. (C. Asturica Boiss.), C. patula Schkuhr et Brot. (C. Læ- VIGATA Sm.), C. Reuteriana Moller (C. TRINERVIS Desgl.), C. rufa Brot. (C. riparta Curt.), C. spicata Brot. (C. pivisa Huds.), C. trachy- carpos Link (C. cLauca Scop.? ou C. isppa Willd.?), C. virens Brot. (C. muricara L.); — Cyperus pallescens Auct. hisp. (C. ROTUNDUS L.), G. pallescens. Johnst. exsice. (C. escuzenrus L.), C. taganus Welw. 120: SOCIÉTÉ DOTANIQUE DE. FRANCE. (C. Fuscus 8. virescens); — Scirpus globifer Welw. (C. LACUSTRIS var. globifer Dav.), Sc. macrostachys Willd. (Sc. MARITIMUS f. macrosta-. chys b. longespicatus), Sc. megastachyus Stend. (Sc. MARITIMUS P. ma- érostachys, a. brevispicatus), Sc. Michelianus L. (CYPERUS PYGMÆUS. B. Michelianus Bœck.). Le Scirpus pseudosetaceus Daveau, espéce nouvelle rencontrée par M. Daveau aux environs de Lisbonne en juin 1881 et représentée par la planche placée à la fin du Mémoire, est voisin des Scirpus Savii et setaceus ets’en distingue surtout par la structure de l'akéne qui est neltement trigone, à trois angles saillants, à faces concaves, tandis qu'il. est légèrement comprimé et n'a que deux angles saillants dans las Sc. Savii et setaceus. Des tableaux synoptiques et des clefs analytiques très clairement dis- posés permettent en même temps de mieux saisir les affinités des divers groupes et d'arriver à déterminer rapidement une quelconque des espèces mentionnées. - - . |< | io ERN. MALINVAUD. Note sur Herniaria maritima Link; par M. J. Daveau (Journal de sciencias mathematicas, physicas e naturaes, 1892). Brochure de 5 pages in-8*; Libourne, 1892. : Il résulte des recherches de l'auteur qu'il y a identité spécifique entre: les H. maritima Link et ciliata Babington, « conclusion qui peut. pa- raitre hasardée si l'on compare les formes extrêmes, mais qui n'admet. pas d' hésitation si l'on examine la série des varindoíts de celte espèce D. Or.le nom donné par Link remonte à 4800 (in Journal für die Botanik. de Schrader) et doit être. préféré à celui i imposé par Babington en 1883. On pourrait cependant considérer. la plante anglaise comme une variété ciliata « foliis et sepalis glabris margine ciliatis » relativement à la forme portugaise constituant le type maritima « sepalis ł hirtis », elc. ERN. M. Astragali italiani, osservazioni critiche; par M. Ugolino Martelli. Brochure de 15 pages in-8*. Florence, 1892. Ce Mémoire contient des observations critiques sur les espèces sui- vantes: Astragalus maritimus Moris représenté dans l'herbier de Moris, qui est à Turin, par un échantillon incomplet et indéterminable (récolté dans l'ile de Saint-Pierre en 1827), — A. uncinatus Bert. (plante douteuse, dont M. Martelli n’a pu obtenir communication des deux: exemplaires authentiques qui se trouvent dans l’herbier de Bertoloni), — À. argenteus Bert. (récolté en 1874 dans les Abruzzes, et ainsi: nommé par le professeur Pedicino, mais rapporté avec quelque doute par M. . Martelli à lA, virgatus Pall ), — A. massiliensis et ses variétés: "REVUE. BIBLIOGRAPHIQUE. ^ - 121. - Des 33 Astragales appartenant à la flore italienne, 19 et une variété croissent dans la péninsule et ne se trouvent pas dans les îles : À. frigi- dus, penduliflorus, australis, alpinus; aristatus, calabricus, vessica- rius, glycyphyllos, Mulleri, Cicer, alopecuroides, austriacus, Onobry- chis, odoratus, leontinus, purpureus, hypoglottis, exscapus, monspes- sulanus var. Wulfeni, virgatus; — 7 et une variété existent à la fois dans la péninsule et dans les iles: A. massiliensis var. sirinicus, Pentaglottis , depressus, beticus, sesameus, hamosus, Epiglottis, mons- pessulanus; — enfin T espèces ne se rencontrent en Italie que dans les îles : A. massiliensis, Boissieri, siculus, coprinus, tuberculosus; maritimus, uncinatus. Pn i Une clef analytique termine le Mémoire. Ern. M. Samos; étude géologique, paléontologique et botanique, par MM. le. -professeur C. de Stéfani, le D" Forsyth Major et William Barbey. Un ` vol. in-4°, de 100 pages et 14 planches. Lausanne, chez Georges Bridel, 1892. Cette Monographie renferme, dans sa parlie botanique, un Catalogue raisonné des espèces observée à Samos et 13 planches parfaitement dessinées comme toutes celles qui sont dues à l'habile crayon de M. Charles Cuisin. Les trois premiéres représentent des espéces nou- velles: I. ConvpALis iNrEGrA Barbey et Major, de la section Bulbo- capnos Bernh. et à insérer aprés le C. angustifolia M. B. dans la série des espèces du Flora Orientalis. — IT. Erontuu VrTTEnI Barbey et Major, « inter E. absinthoides Willd. et E. leucanthum Boiss. locan- dum ». — IH. Rupus æceus Louis Favrat ined. in herb. Boissier (décembre 1886) « à placer dans la série des Discolor herb. Boiss. après le R. sanctus Schrad. ». | i Les autres espèces de Samos figurées pour la première fois sont : IV. Ranunculus Sprunerianus Boiss.; V. Fumaria pikermiana Boiss. et Heldr.; VI. Erysimum aciphyllum Boiss.; VII. Iberis olympica Boiss.; VIII. Dianthus hypochlorus Boiss. et Heldr.; IX. Saponaria greca Boiss.; X. Cytisus smyrnaus Boiss.; XI. Astragalus sinai- cus Boiss.; XII. Astragalus grecus Boiss.; XIII. Sedum laconicum Boiss. et Heldr. Si M. William Barbey, qui souvent déjà a si bien mérité de la bota- nique, accomplissait le généreux projet, annoncé avec une crue hési- lation, de publier des planches, sinon de toutes les plantes décrites par l'illustre Boissier et non encore figurées, au moins du plus grand nombre et des plus intéressantes, il ferait une œuvre d'une immense utilité et qui lui attirerait la reconnaissance de tous les botanistes. Ern. M. 12 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Quelques notes inédites sur Commerson, ancien étudiant . de l’Université de Montpellier, par M. Jadin. Brochure de 15 pages .. in-85; Montpellier, 1892. © Dans une liste chronologique, inscrite sur les murs de l'amphithéátre de l'Institut de Botanique de Montpellier, de tous les botanistes, à commencer par le célèbre Rondelet (1507-1566), « qui ont étudié, pu- blié ou enseigné à l'université de cette ville », figure le nom de Philibert Commerson (1727-1773) entre ceux de J.-J. Rousseau (1712-1778) et de Cusson (1727-1783). Notre confrère M. Jadin, fonctionnaire de l'Uni- versité de Montpellier, profita de son séjour en 1890 dans l'ile Maurice, où l'on peut voir une colonne de marbre blanc élevée à la mémoire de Commerson qui y est décédé le 13 mars 1773, pour recueillir des notes destinées à éclaircir quelques points. restés obscurs de la vie de ce sa- vant, notamment les circonstances qui précédèrent sa mort prématurée. Les détails inédits publiés dans cette Notice auront le mérite, indé- pendamment de leur intérét biographique, de rappeler les importants services rendus à la science dans le siécle dernier par ce zélé voyageur, dont un bon juge, l'illustre Cuvier, cité par M. Jadin, a pu dire : « Ses ý travaux sont extraordinaires; il est étonnant qu'un homme ait pu y faire tant de choses en si peu de temps dans un pays aussi chaud que » celui qu'il habitait... S'il eût publié lui-même le recueil desesobser- » vations; il tiendrait un des premiers rangs parmi les naturalistes (1). » EnN. MALINVAUD. Lis comestibles ; par MM, Pailleux et Bois (Bulletin de la Société d'histoire naturelle d'Autun, tome iv). Tirage à part de 15 pages, , avec figures dans le texte). Autun, 1892. i - « Il nous a semblé intéressant de montrer, disent les auteurs à ida fin de leur travail, que certains Lis dont nous ne connaissons généralement que la haute valen? pour la décoration de nos parterres pourraient à la rigueur nous fournir un légume qui ne serait pas à dédaigner. » La plupart des Lis réputés comestibles sont asiatiques : Lilium tenui- folium Fisch., L. auratum Lindl., L. speciosum Thunb., L. Thunber- gianum Rem. et Sch., L. tigrinum Gawl., L. japonicum Thunb., etc. Ainsi, au Japon, on diilise les fibres et l'ániidon extraits des bulbes pour faire dus gâteaux, confiseries et autres préparations qui le plus souvent, d’après les suites eux-mêmes, ne constituent « qu'un manger des plus médiocres ». Nous rt aussi que ces belles sae d'un exe si (1) biles 2 Histoire des sciences naturelles, t. V, p: 95. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ~: 123 ornemental, seront toujours mieux placées dans les plates-bandes d’un jardin, où leurs fleurs éclalantes sont les reines du parterre, qu'au milieu des cultures légumières d'un potager. Enw. M. Mémoires de la Société nationale des sciences natu- relles et mathématiques de Cherbourg, publiés sous la direction de M. Auguste Le Jolis, tome xxvii (3° série, tome vit). Paris, J.-B. Baillière et fils, 1891. Quatre des Mémoires que renferme ce volume sont consacrés à des études botaniques : 1° P. Hariot, Liste des’ Alques marines rapportées de Yokoska (Japon) par M. le D" Savatier ; 2° Henri Jouan, La dis- persion des espèces végétales par les courants marins; 3° D' Edm, Bonnet, Une mission française en Afrique au début du dix-huitième siècle; 4 À, Le Jolis, Quelques notes à propos des Plantæ europææ de M. K. Richter. Le premier et les deux derniers de ces Mémoires ayant été déjà analysés (1), il nous reste à indiquer briévement le sujet traité dans le second. M. Jouan y examine la question controversée de l'efficacité des courants marins pour la diffusion des végétaux; il montre, par des faits empruntés à des publications récentes, qu'on doit attribuer à ces courants un róle important dans le peuplement végétal des iles polynésiennes, Ern, M. Un chapitre de grammaire à l'usage des botanistes; par M. le D' Saint-Lager, Brochure. de 23 pages in-8°. Paris, J.-B, Baillière et fils, 1892, | E ` Trés souvent les épithétes spécifiques, dans la nomenclature binaire, sont des adjectifs composés : 4° du radical d'un substantif, 2 de la voyelle de liaison i, 3° d’un suffixe tel que folius, formis, etc.; exem- ples : (Ranunculus) parnass-i-folius, platan-i-folius, aconit-i-fo- lius, ete. — Si le premier membre est un substantif de la troisième déclinaison dans lequel le radical du nominatif est différent de celui des autres cas dits obliques, c’est le radical de ces derniers qui entre dans le mot composé, et la voyelle i sert toujours à relier les deux membres: (Actæa) cimic-i-fuga, (Lepidium) gramin-i-folium, etc. di Il résulte de ces règles qu'on a donné à tort la forme génitive au nom de plante formant le premier membre de certains adjectifs composés. On doit écrire : betonicifolius, veronicifolius, urticifolius, etc. et non betonicæfolius, veronicæfolius, urticæfolius, etc. Nous ne pouvons donner ici que ce très bref aperçu des questions traitées par l’auteur, et nous engageons tous les botanistes qui ont (1) Voyez le Bulletin, t, xxxviii (1891), Revue, pp. 184, 187, 188. 124 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. quelque souci de la correction grammaticale à lire, dans le Mémoire de notre érudit confrère de Lyon, le chapitre si instructif rédigé à leur usage. En. MALINVAUD. Flora Europæ terrarumque adjacentium, ete., auct. Mich. Gandoger, t. xxr à xxiv, grand in-8° autogr. Paris, Savy, 1890 (1).. Tome XXI, 243 pages, juillet 1890 (Amentaceæ-Coniferæ). — On y trouve une étude sur les Saules de l'Amérique du Nord, un catalogue du genre Salix comprenant près de deux mille noms, etc. Pas de genre noüveau. . Tome XXII, 324 pages, aoüt 1890 (hsparagen- Lien) — Pas b. genre nouveau. ` Tome XXIII, 329 pages, novembre 1890 (Orchideæ-Juncaceæ). — Page 231, le genre nouveau Sryciopsis Gandog. comprend les Juncus stygius, triglumis, trifidus et espèces voisines. Tome XXIV, 323 pages, décembre 1890 (Cyperaceæ). — Trois genres nouveaux : 4° Prorocarex Gandog. p. 14, renfermant les Carex Hete- rostachye tristigmaticæ dontostome de Fries (C. hirta, silvatica, dis- tans, flava, sempervirens, etc.); en est exceptée la seclion Vesicariæ dont M. Gandoger a fait ses Eucarex ; — 2 Aunieria Gandog., p- 60, dédié au botaniste lyonnais Aunier, établi pour les Carex Heterosta- chye tristigmatice cyrtostome de Fries (C. digitata, montana, pilu* lifera, pallescens, limosa, atrata, etc.); — 3° CnioxocLocuix Gandog., p. 180, pour le seul Carex baldensis. : Ern. M. Scrinia Floræ selectæ; Directeur M. Ch. Magnier. 1° Liste mé- thodique des espèces distribuées pendant les dix premières années (1881-1891), pp. 197-228. — 2 Bulletin xı (1892), pp. 229-262: Saint-Quentin, 1892, 13, rue de Bagatelle. — Prix de chacune de ces brochures : 2 francs. M. Charles Magnier a donné, très utilement pour ceux qui lui conli- nuent leur concours, la liste des espèces distribuées pendant les dix premières années, et il l'a fait suivre de celle de ses collaborateurs, qui n'ont pas été de moins de 144 durant cette période décennale; douze nouveaux étaient déjà inscrits pour 1892. Les pays représentés dans l'exsiecata grâce à ces nombreux correspondants sont : Portugal, Es: pagne, France, Alsace, Corse, Italie, Sardaigne, Sicile, Suisse, Alle- magne, Prusse, Belgique, Autriche Hongri, Bohême, Galicie, Tyrol, (1) Voy., dans la Revue de Pan dernier 93, l'analyse des tomes re du Flora Europæ de M. Gandoger. xn d * REVUE BIBLIOGRAPHIQUE; : 195 Istrie, Styrie, Bosnie, Serbie, Grèce, Crète, Finlande, Suède, Norvège, Angleterre, Algérie, Tunisie, Maroc. Avec la distribution de cette année, le total des espèces de cet exsic- cala, qui était de 2620 en 1891, s'élève à 3000, soit 380 pour 1892 (1). L'énumération de celles-ci, dans le nouveau Bulletin, est suivie des notes suivantes : P. Gave, Helleborus Personnati Masclef; — Ch. Ma- gnier, Polygala comosa var. Gremlii Chodat et P. dunensis Dumort: var. Lebelii Magnier (P. ciliata Lebel non L.); — H. Coste, Silene nemoralis W. et K.; — Genty, Arenaria ciliata forma jugensis Gly (forme récoltée dans les sables du lac de Joux); — H. Coste, Arenaria lesurina Loret et Alsine Thevenei Reuter; — J. Hervier, Alsine Paui Willk. (A. verna Pau, non Bartl.); — Rouy, Classification des Mille- pertuis de la flore francaise; — Ozanon, Rosa caviniacensis Ozanon (R. pimpinellifolia X agrestis), découvert sur la montagne de Chagny (Saône-et-Loire); — Ozanon, Sur les Rosa alpina var. R. lagena- rioides Oz., R. inconspicua Déségl., R. urbica var. ;— Ozanon et Duf- fort, Rosa miassilvanensis Oz. et Duff., trouvé prés Masseube (Gers); — Buser, Notes sur quelques Alchemilles distribuées dans le Flora selecta; — Daveau, Herniaria maritima Link; — Debeaux, Conyza altissima Naud. et Deb., Centaurea Timbali Martr.-D., Taraxacum Neyrauti Deb.; — Rouy, Ballota hirsuta Benth. ;— Gadeceau, Mentha sativa forma stenoloba Malvd ; — Rouy, Thymelea nitida Endl. ; — F. Gérard, Salix viridis Fries var. vestita Wimm.; — Rouy, Lycopodium alpi- num L. pA Pi : : : En. M. . t Société pour l'étude de la flore francaise; 4e Bulletin, 4891, publié sous la direction de M. Gustave Camus. Brochure de 30 feuillets, tirée à l'autocopiste (2). Paris, décembre 1891. . C'est principalement par l'intermédiaire des Sociétés d'échange ou des publications d’exsiccatas, tels que ceux que nous devons à M. Charles Magnier, formés avec les apports de nombreux botanistes, que sont répandues dans les herbiers beaucoup d'espéces rares, qu'il serait sou- vent difficile, sinon impossible, de se procurer par une autre voie. On Sait que tout collaborateur doit envoyer, de chacune des espèces qu'il fournit, un nombre déterminé de parts égal à celui des associés ou abonnés et compris ordinairement, du moins en France, enire 60 et 100. Or, pour certaines plantes très localisées et dont il n'existe que (1) Flora selecta exsiccata, fasc. x1 (1892), composé de 380 tege y de plusieurs numéros bis et ter des années précédentes : Prix (avec le Bulletin), 56 dura i {2) Ce premier Bulletin, tiré à un petit nombre d'exemplaires, est thus n peu Consulter cette publication au Muséum et à la Société botanique de France. 196 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. peu d'individus, parfois méme, notamment pour les hybrides, se mon- trant à l'improviste et seulement pendant un ou deux ans dans une loca- lité et ne réapparaissant qu'à de longs intervalles, on conçoit, dans ces conditions, qu'il soit presque toujours impossible de réunir le nombre de parts réglementaire, et cependant la connaissance de ces plantes est souvent d'un grand intérêt; c'est en vue de faciliter leur diffusion, dans la mesure du possible, que notre honorable secrétaire, M. Gustave Camus, a fondé la Société nouvelle, formée de quinze membres, ayant chacun à fournir annuellement, seulement en vingt parts l'une, € cinq plantes françaises trés rares, litigieuses ou nouvelles, rarissimes, variétés ou formes remarquables, hybrides ». Dans la centurie (exactement 103 numéros) publiée cette année, nous remarquons : Ranunculus Canuti Coss., Biscutella Lamottei Jord., Aethionema pyrenaicum Bout., Cistus Costii G. Camus, Viola Fou- caudi Sav., Dianthus Girardini Lamot., Alsine mediterranea Gren., Spergularia atheniensis Burn., Trifolrum dalmaticum Vis. et arver- nense Lamot., Zannichellia cyclostigma Clav.; des formes rarissimes, litigieuses ou hybrides des genres Rosa, Galium, Cirsium, Linaria, Mentha, Salix, Orchis, Equisetum, etc. Les Notes concernent les espèces distribuées suivantes : Corbière, Cirsium acauli-oleraceum Koch et Hutchinsia procumbens Desv. var. crassifolia; — H. Coste, Silene nemoralis et S. crassicaulis; Myosotis hispida var. bracteata Hochst.; — J. Hervier, Achillea setacea Lamk et pannonica Scheele; — F. Hy, Potentilla mixta Nolte, nemoralis Nestl. P. umbrosa Hy, Rosa psilophylla Rau et R. collina Jaeq.; — Luizet, Geum rubifolium Lej.;— Ch. Magnier, Mercurialis Bichei Magn.; — Albert, Medicago Reynieri Alb. et Loreti Alb.; — Foucaud, sur le genre Zannichellia d'après Clavaud; Alsine mediterranea ; — G. Camus, Mentha Malinvaldi G. Camus (1); — Hy, Nitella Cheval- lieri sp. nov. En. MALINVAUD. ^ (1) M. G. Camus écrit au sujet de cette plante : Ce Mentha, assurément très voisin du M. arvensis var. micrantha Schultz, no lui est cependant pas absolument semblable et méritera peut-être d'en être distingué, au moins à titre de forme. D'autre part, son hybridité, qui nous paraît incontestable, avait été méconnue par Schultz et a été mise en lumière par M. Malinvaud, auquel on doit la découverte dans la flore parisienne de re eil- rieux type, qui n'était connu auparavant qu'à Wissembourg. Ces considérations nous semblent jus- lifier la dénomination nouvelle que nous proposons. Nous ferons de plus remarquer qu'il existe depuis longtemps un M. Schultaii, (G. Camus.) Nous ajouterons à cette Note que le M. Malinvaldi Camus est la plante publiée dans les Menthe exsiccate presertim gallice, n° 70, sous le nom de M. arvensis L. var: micrantha F. Sch. (non M. micrantha Fisch., qui est une variété du M. Pulegium). |. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. ^: 197 NOUVELLES. (15 septembre 1892.) ` — Un ancien membre de la Société, M. Henri Douliot, est décédé à Nosy-bé le 2 juillet dernier, dans sa trente-quatriéme année, à la suite d'une maladie contractée au cours de la mission scientifique qui lui avait élé confiée en vue d'explorer la région occidentale de Madagascar. Nous apprenons aussi la mort de M. Musset, professeur de botanique à la Faculté des sciences de Grenoble, celle de M. le professeur Schübeler de Christiania et celle de M. H. Tanfani, assistant au Masse de Florence. ~ — A l’occasion de la fête nationale du 14 juillet dernier, quatre de nos confrères ónt recu des distinctions. Par arrêté du Ministre de l'Instruction publique en date du 25 juillet, ont été nommés : Officier de l'Instruction publique, M. Lieutaud, professeur à l'École de méde- cine d'Angers, et officiers d'Académie ; MM. Gustave Camus, secrétaire de la Société botanique de France; Dangeard, maitre de conférences de botanique à la Faculté des sciences de Poitiers, et Hérail, professeur à l'École de médecine et de pharmacie d'Alger. ae Par arrêté du Ministre de l'Instruction publique, notre confrère M. Heim a été institué agrégé d'histoire naturelle près la Faculté de médecine de Paris, pour une période de neut -— à dater du 1* no- vembre 1892. Hiap i hais — Notre confrère M. C. Sauvageau vient d’être chargé, par un arrêté du Ministre de l'Agriculture, d'une mission au Laboratoire de recherches viticoles de Montpellier. — La Société nationale d’Agriculture de France a élu, dans sa séance du 2 mars, notre confrère M. Édouard André, membre titulaire dans la section des cultures spéciales en remplacement de M. Hardy. — M. le D' F. Elfving a été nommé professeur de botanique à l'Uni- versité d'Helsingfors (Finlande). — M. le professeur A. Todaro, directeur du Jardin botanique de Palerme, décédé le 18 avril dernier, a été remplacé par M. le D" Ross, et M. le D" Batalin a été nommé directeur du Jardin botanique de Saint- 128 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Pétersbourg,en remplacement de M. de Regel décédé au mois d'avril dernier. — MM. Pailleux et Bois viennent de faire paraître une deuxième édition, entièrement refondue, de leur intéressant ouvrage « Le Potager: d'un curieux, ou Histoire, culture et usages de 200 plantes comestibles peu connues ou inconnues », formant un fort volume in-8* de 592 pages, orné de 54 figures dans le texte. — Prix : 10 francs; librairie agricole de la Maison rustique, 26, rue Jacob, à Paris. — À vendre une collection de Mousses pyrénéennes de M. Roger d'Ostin, et une collection d'Algues marines déterminées par M. Le Jolis de Cherbourg. — S'adresser à M"* Léopold Lafond, née Personnat, 3, rue de Seine, à Asnières, prés Paris. — La Société mycologique de France tiendra cette année sa session extraordinaire annuelle à Paris du 10 au 15 octobre; les séances se tiendront au siège de la Société, 84, rue de Grenelle, et des herborisa- tions seront dirigées dans les bois des environs de Paris, à Compiègne, Viroflay et Fontainebleau. Un programme détaillé sera distribué à la première séance, qui aura lieu le lundi 10 octobre, à deux heures de l'après-midi. Le Directeur de la Revue, Dr Ep. BORNET. Le Socrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, , Ens. MALINVAUD. M! 10342 — Libr.-Impr, réunies, rue Mignon, 2, Paris, — May et MoTTEROZ, directeurs- TABLE DES MATIÈRES (surrE). Note sur PHerniaria maritima Link ; M. J. Daveau......................, Astragali italiani; M. U. Martelli.,..... Samos, étude géologique, paléontologique et botanique; MM. de Stéfani, Forsyth Major et William Barbey............. Mémoires de la Société nationale des : sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, t. XXVII............... Flora Europe terrarumque adjacentium, t. xxi-Xx1IV; M. Gandoger. M Sylloge Fungorum omnium hucusque co- gnitorum, vol. X; M. Saccardo........ Fungi Abyssinici a "cl. O. Penzig collecti; M. Saccardo Fungi africani; M. Hennings........... Champignons de l'État de New-York ; M. Peck......... ses... Sur quelques Urédinées; M. Hariot..... Sur quelques Champignons de la Flore d'Oware et de Benin de Palisot-Beau- vois; M. Hariot..................... . Les Uromyces des Légumineuses; M. Ha- riot. esse... PEDE: Le genre Meliola; M. Gaillard...... ees. La flore lichénique de la petite Tauern ; M. Zahlbruckner....,................ Contributions lichénologiques ; M. Kerns- tock.......................... ese... Flore lichénique de Bornholm; M. Hel= Contributions lichénologiques ; `M. J. Mul- j Co O …....... ss... Lichenes Africæ tropico-orientalis; M. J. Muller....... cs... P Les Lichens de lile de l'Ascension H M. Stizenberger.......... seen Conspectus Algarum , endophytarum ; M. Möbius, ,........... MOT geard.........,.......... ss MALADI Septogleum Hartigianum Sacc., nouveau Parasite de l'Érable champêtre; M, R. lBeeeeecesceeetecotot . La Truffe; M. Ad. Chatin........--- M Faut-il dire Oscillatoria ou Oscillaria ; ; M. Gomont.,,..,................ - elques notes inédites sur Commerson; M, Jadin. P Lis comestibles : MM. Pailleux et Bois.. Novvgtuss.., . ... ... (Voyez le commencement page 2.) Le Dicranochæte reniformis. Hieronym., près de Berlin; M. de Lagerheim...... | Notes sur des Algues du Danemark; M. W. West...................,.. cours . Le Cystoctonium purpurascens dans la mer Adriatique ; . M. d'Istvanffy.. Le Diatome fossili di Capo di Bove; M. Lanzi........................... Sur une nouvelle espèce de Tetrapedia d'Afrique; M. de Toni............... Contribution à la flore des Chlorophycées de la Sibérie; M. Borge............ . Sylloge Algarum, vol. u. Bacillarieæ ; 123. Algues du lac Baykal, etc. ; M. Gutwinski, Les Algues brunes et rouges d'Helgo- land; "M. Reinke..........,....... . Étude du. genre Turbinaria Lamour.; ; M. Sarel Barton...............,..... Sur quelqües Ectocarpus de la baie de Kiel; M. Kuckuck...............,... . Biologie du Saccorrhiza dermatodea ; M. Setchell....................... ^. Contribution à la connaissance du genre Thorea; M. Môübius................. ° Œdocladium Protonema, nouveau genre d'OEdogoniacées; M. Stahl........... Nouvelles espéces de Caulerpa; M. G. Murray..,........................ . Descriptions et figures de Characées aus- traliennes; M. O. Nordstedt,....... - Les Rhodophycées de la baie de Kiel; M. Reinbold Algues d'Abyssinie; M. de Toni......... Monographie du genre Pleurosigma et des genres alliés; M. Peragallo....... Sur une Algue pélagique nouvelle; M. G. Pouchet . Quelques Algues du Brésil et du Congo; RP ttt ttt n, ntm .* Le genre Polycoccus Kütz.; M. Hariot.. Les Trentepohlia pléiocarpes; M. Hariot. 83 ES DES PLANTES. La Rhizine; M. R. Hartig............. » Les maladies cryptogamiques des cé- réales; M. de Loverdo......... 95 MÉLANGES. 681 Un chapitre de grammaire à l'usage des botanistes; M. Saint-Lager........... Scrinia flore selectæ, Bulletin XI (1892) ; M. Ch. Magnier. Société pour l'étude de la flore francaise, 1* Bulletin; M. Gustave Camus..... t 87 nn sonne M. Hariot...........,......s...ss.. " 96 97 123 124 195 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du soir, habituellementles deuxième etquatrième vendredis de chaque mois. - JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1892 8 et 22 janvier. 8 avril. 8 et 22 juillet. 42 et 26 février. 27 mai. 11 et 25 novembre. 11 et 25 mars. 24 juin. 9 et 23 décembre. PE — La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui paraît par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1868), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2€ sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B. —Lestomes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrés de bolanique tenu à Paris en aoüt 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- géres à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les frais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l'année, sont à la charge de l'aequéreur ou de l'abonné. AVIS Les notes oucommunications manuscriles adresséesau Secrétariatpar les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui s'y rat- tachent, sontlues en séance et publiées, en entier ou par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothéque de la Société. Ceux qui seront envoyés dans l'année méme de leur publication pourront l être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à la botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. - MM. les membres de la Société qui changeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, jl n'est donné suite, dans aucun Cas, aux demandes de numéros dépareillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. Il en résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XXXV (1888) ou d'une année antérieure, on doit faire l'acqui- sition du volume entier. — Aucune réclamation n'est admise, de la part des abonnes, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. , Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- i tions, etc., à M. le Secrétaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. o À d 10342. — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — May et MoTTEROZ, direct. AVIS. — Ce numéro termine la Revue bibliographique pour 1892. BULLETIN DE LA SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE FONDÉE LE 23 AVRIL 1854 ET RECONNUE COMME ÉTABLISSEMENT D'UTILITÉ PUBLIQUE PAR DÉCRET DU 17 AOUT 1875 TOME TRENTE -NEUVIÈME (Peuxième Série. — TOME XIVe) 1892 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE C-D PARIS AU SIÈGE DE LA SOCIÉTÉ RUE DE GRENELLE, 84 Publié le 5 janvier 1893. BUREAU ET CONSEIL D'ADMINISTRATION DE LA SOCIÉTÉ pour 1893. Président : M. P. DUCHARTRE. Vice-présidents : MM. Guignard, Clos, Poisson, Zeiller. Secrétaire général : Secrétaires : MM. G. Camus, Danguy. Trésorier : M. Delacour. M. E. Malinvaud. Vice-secrétarres : MM. Hovelacque, Jeanpert. Archiviste : M. Éd. Bornet. Membres du Conseil: MM. Ed. Bonnet, |! MM. Chevallier (abbé L.), | MM. Prillieux, | Bonnier, | Costantin, | Roze, Bureau, | Drake del Castillo, | De Seynes, A. Chatin, Gomont, | Van Tieghem, TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE NUMÉRO. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. Recherches sur l’ensemble de la mycolo- Recherches sur le développement de quel- gie; M. 0. Brefeld ques Mucédinées; M. Matruchot...... , sonne PHYTOGRAPHIE ET GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. Recherches sur la flore des Pyrénées- section Trigantheum; MM. Gibelli et Orientales; M. le D* S. Pons......... 172 Belli......................... Une herborisation à la Traneada d'Am- Descriptiones graminum novorum ; M. E. bouilla; M. le D* S. Pons............ 172 Hackel...................,.........e Catalogue des plantes vasculaires du sud- Pteropetalum nov. genus ; M. Pax...-.: ouest de la France; M. Blanchet...... 176 | Cleomodendron nov. gen.; M. Pax....-. La Botanique dans le département de Barbeya nov. gen. Urticacearum ; M. 6. l'Aube; M. Paul Hariot............... 173 Sehweinfurth ease e teet Revue de la Flore de Montbéliard ; Monographie du genre Chrysosplenium ; M. Contejean........,............... 174 M. Franchet.......,...,...,.......... Végétation des lacs des monts Jura; M. A. Polamogeton javanicus et ses synonymes; Magnin.................,........... 175 H. Hans Schinz.................. Revue critique des Trèfles italiens de la Monogiaphie du genre Pæonia; M. Huth. (Voyez la suite page 3.) 14 REVUE BIBLIOGRAPHIQUE (1892) Une maladie des raisins produite par l'Aureobasi- Aium Vitis; par MM. Viala et Boyer (Annales de l'École nationale d'agriculture de Montpellier, t. vt, p. 153, avec une planche). Mont- pellier, 1892. Une maladie dont la cause n’avait pas été reconnue avait été signalée à Beaune par M. Ricaud dès 1882; on ne l’a observée qu'accidentellement dans ces dernières années. MM. Viala et Boyer viennent d’en faire une étude spéciale et ont reconnu sur les grains malades un Champignon d'un genre nouveau. La maladie se développe pendant les années humides, surtout au mois de septembre et d'octobre, quand les raisins sont presqué mürs. On voit alors apparaitre sur les grains une petite tache foncée qui s'étend et devient livide. Puis la peau se déprime et s'affaisse sur une région égale au plus au tiers de la surface du grain, qui, mou et juteux, se ride et se desséche. La partie creusée du grain se couvre avant qu'il soit ridé de pelites pustules isolées, d'un blond doré, qui forment de petits bouquets veloutés d'une hauteur de 120 à 200 y. Les petites touffes blondes sont les fructifications du Champignon qui cause la maladie. . Le mycélium que l’on trouve en abondance dans la pulpe du grain est trés ramifié et cloisonné, son contenu est homogène et grumeux. Tou- jours incolore à l'intérieur du grain, il prend contre la peau une couleur jaune clair. Les branches du mycélium émergent en grand nombre à l'extérieur du raisin, déchirent l'épiderme et la cuticule et portent des basides. Chaque filament peut porter deux ou trois basides formées par des ramifications dichotomiques ou alternes à diverses hauteurs. La baside est arrondie à son sommet, rétrécie et confondue à sa base avec le mycélium. Sur la surface sphérique du sommet naissent des petits stérigmates incolores qui portent les spores. Leur nombre est variable ; le plus souvent cependant il est de six, parfois seulement de Quatre ou de deux. "xxxi. (REVUE) 9 130 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les spores müres sont allongées-cylindriques, faiblement courbées, lisses et colorées en blond clair. Les auteurs considérent ce Champignon comme le type d'un genre nouveau du groupe des Hypochnées. Ils lui donnent le nom d'Aureoba- sidium, et ils désignent la nouvelle espéce parasite du raisin comme Aureobasidium Vilis. ÉDOUARD PRILLIEUX. Sur la Brunissure, maladie de la Vigne causée par le Plasmodiophora Vitis; par MM. Viala et Sauvageau (Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 27 juin 1892). Sur la maladie de la Californie, maladie de la Vigne causée par le Plasmodiophora californica; par MM. Viala et Sauvageau (Comptes rendus de l'Académie des sciences, séance du 4 juillet 1892). La maladie des feuilles de Vigne que l'on désigne sous le nom de Brunissure est caractérisée par l'apparition à l'arriére-saison, sur la face supérieure des feuilles, de taches brunes, irrégulières, qui s'agran- dissent et forment peu à peu de larges plaques brunes qui s'étendent de plus en plus. Aux dernières périodes de la maladie, la face supérieure prend une teinte foncée d'un brun grisàtre et terne, et alors le limbe présente sur les deux faces et entre les nervures des taches brunes. Cette maladie, qui se montre surtout en septembre et octobre, ne cause pas en général de bien graves dommages; cependant, en 1889 et 1890, elle a pris, dans l'Aude et aux environs de Montpellier, le caractére d'une ma- ladie grave : la plus grande partie des feuilles sont tombées et les raisins n'ont pas müri. La cause de cette maladie était restée jusqu'ici tout à fait inconnue. MM. Viala et Sauvageau l'attribuent à un Myxomycéte parasite analogue au Plasmodiophora Brassicæ qui produit la Hernie du Chou. Ils lui donnent le nom de Plasmodiophora Vitis. Le plasmodium du parasite envahit le tissu en palissade de la feuille et plus tard le tissu lacuneux ; il se développe rarement dans les cellules de l'épiderme. Ce plasma parasite présente dans les cellules des aspects fort divers, tantót tapis- sant les parois de la cellule, tantôt se substituant entièrement à son con- tenu; il est en général creusé de nombreuses vacuoles. Contrairement à ce que produit le Plasmodiophora Brassice qui surexcite d'une façon extraordinaire la croissance des cellules qu'il envahit et fait naitre les excroissances de la Hernie, le Plasmodiophora Vitis ne déforme pas les cellules qu'il habite. Quand la maladie est avancée, on trouve, dans les cellules envahies, des masses irréguliérement sphériques, de nombre et de dimensions variables, que MM. Viala et Sauvageau considérent REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 131 comme des fragments de plasmodium et qu’ils sont tentés de regarder comme des sortes de kystes pouvant servir à la multiplication du para- site. Ils n'en ont jamais observé de spores. Dans une communication ultérieure à l'Académie des sciences, MM. Viala et Sauvageau ont exprimé la pensée que la redoutable maladie, qui cause de grands dégàts dans les vignobles de la Californie et dont la cause est restée jusqu'à ce jour absolument mystérieuse, est due, comme la Brunissure des feuilles, à un Plasmodiophora. Sur des feuilles sèches cueillies en 1887, ils ont observé, dans les cellules en palissade et dans le parenchyme lacuneux, un plasmodium parasite. Comme les dégàts causés par la maladie de la Californie sont trés consi- dérables, les auteurs supposent que le parasite doit avoir une grande action sur les racines et sur les tiges, mais ils n'ont pas eu à leur dispo- sition de matériaux leur permettant de les apprécier. La Brunissure des feuilles étant une maladie fort différente de la maladie de la Californie, les auteurs ont dû distinguer l’un de l'autre les parasites qui les produisent et ont nommé Plasmodiophora californica le Plasmodiophora de la maladie de la Californie. Ep. PRILL. Die Krankheiten und Beschzedigungen unserer land- wirthschaftlichen Kulturpflanzen (Les maladies et les lésions de nos plantes agricoles); par M. Oskar Kirchner. In-8, 637 pages. Stuttgart (Ulmer), 1890. Ce livre, fait sur un plan tout autre que les traités didactiques, est plutót un répertoire destiné à fournir aux agriculteurs le moyen de re- connaitre et par suite de combattre les maladies ou altérations qui se produisent dans les plantes qu'ils eultivent, dommages causés soit par des végétaux parasites, soit par des animaux. L'ouvrage est divisé en deux parties. Dans la premiére se trouvent décrites, de la facon la plus concise pos- sible, les diverses maladies ou altérations que l'on peut observer sur les différentes parties des plantes de culture qui sont classées en dix cha- pitres : 1° Céréales; 2 Légumineuses alimentaires; À Graminées four- ragéres; & Légumineuses et autres plantes fourragères ; 5° Racines; 6° Plantes industrielles; 7° Légumes; 8° Arbres fruitiers; 9° Plantes à fruits succulents; 10° Vignes. Pour chaque plante on trouve exposées successivement les maladies et altérations des feuilles, de la tige, des inflorescences, fleurs et fruits, et des racines, rapportées chacune, soit à l'animal, soit au Champignon Parasite qui la produit. do La seconde partie comprend la description systématique des plantes et des animaux inférieurs qui causent des maladies ou des lésions aux 492 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. plantes cultivées. C'est là que l'on trouve des renseignements sur le para- site qui est décrit d'une facon précise, chaque espèce étant rapportée au genre et à la famille auxquels il appartient. Un numéro, placé auprés du nom de chaque parasite mentionné dans la première partie, permet de trouver trés facilement sa description dans la seconde. .. Ce livre est d'un emploi trés commode. Il contient une trés grande quantité de documents qu'il met à la portée des observateurs qui dans la campagne, loin des riches bibliothèques, y trouveront de très utiles reüseignements. Ép. PRILLIEUX. Sur un nouveau parasite dangereux de la Vigne, Uredo Véeslee : par M. de Lagerheim (Compt. rend. de l'Acad. des sc., CX, p. 728, 31 mars 1890). Jusqu'ici, parmi les trés nombreux Champignons parasites de la Vigne, on ne connaissait aucune Urédinée. C'est par erreur que M. de Thuemen avait désigné sous le nom d'Uredo Vitis une altération accidentelle et sans importance qui n'a rien de commun avec un Champignon. M. de Lagerheim a observé à la Jamaique des Vignes cultivées en treille parmi lesquelles, à côté de pieds prospéres et fructifiés, s'en trouvaient d'autres d'un aspect misérable et ne portant pas une grappe; leurs feuilles flétries étaient presque toutes marquées de taches déco- lorées. Cet aspect était dà à un Uredo formant des pustules trés petites et ponctiformes à la face inférieure des feuilles. Aux pustules les plus développées correspondent, sur la face supérieure, de petites taches jaunes ou brunes. Les spores sont piriformes ou ovoides; la masse des spores est entourée d'une couronne de paraphyses à parois minces. La forme Uredo a seule été observée par M. de Lagerheim, qui la déerit sous le nom d'Uredo Viale. . Ép. Pi. Der Milch- und Rothfluss der B:ume und ihre Urheber (L'écoulement laiteux et l'écoulement rouge des. arbres et leur cause); par M. Ludwig (Centralblatt für Bakteriologie und Para- sitenkunde, x, n° 1, 1891). Déjà précédemment M. Ludwig avait signalé deux sortesd'écoulements morbides dans les arbres : l'écoulement blanc des Chénes, des Bouleaux et des Saules produit par le Leuconostoc Lagerheimii, accompagné de l'Endomyces Magnusii et du Saccharomyces Ludwigii, et l'écoulement brun des Pommiers, Bouleaux, Marronniers d'Inde et Peupliers que causent le Micrococcus dendroporthos et deux. formes de Torula mo- nilioides. poat hii : ; | -. Au printemps de 1891, M. Ludwig a vu se produire au milieu d'avril, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE > 133 sur des Bouleaux abattus et des Charmes élagués dont les plaies lais- saient écouler de la sève, des amas gluants blanchâtres, qui, en mai quand la température s'éleva, s’accrurent de façon à former des masses épaisses, nombreuses, ressemblant à de la créme, que l'on voyait de loin à travers le bois. Elles couvraient presque toutes les souches de Bouleau et coulaient de là en quantité énorme sur le sol. Sur beaucoup de Charmes, cette matière blanche coulait en ruisseau de lait sur le tronc et sur les branches. Parfois elle prenait par place une couleur roses. La masse blanche était formée, pour la plus grande partie, par un Endomyces nouveau que M. Ludwig a nommé, à cause de son apparition au printemps, Endomyces vernalis. Il était mélangé à beaucoup d'autres Champignons. La couleur rose élait produite par des chapelets d'un Champignon nommé provisoirement Rhodomyces dendrochous. ~ Gel écoulement laiteux est nuisible aux arbres en ce qu’il prolonge l'écoulement des pleurs d’une façon notable et est ainsi une cause d'épuisement. ee, PRIMA Mykologiske Meddelelsen; spredte Jagtíagelser fra 18858; par M. Rostrup (Botanisk Tidsskrift, xvii. Kjóbenhavn, 1889). Résumé dans Botanisches Centralblatt, xu, p. 27. Ce travail contient une série d'observations mycologiques, l'indication d'espèces qui n'avaient pas encore été observées en Danemark, la des- cription d'espéces nouvelles et diverses observations nouvelles. Dans les anthéres du Pinguicula vulgaris se trouve un Ustilago qui répond assez exactement à l'Ust. violacea; mais l’auteur considère comme invraisemblable qu'il soit identique à une espèce qui n'a jamais été observée jusqu'ici que sur des Caryophyllées. Dans un bois de l'ile Lolland, l'auteur a recueilli quelques trés gros. Sclérotes, dont le plus gros dépassait un demi-pied de diamètre ; ils étaient traversés par une racine d'arbre qu'ils enveloppaient. Un de ces Sclérotes, — l'auteur leur donne le nom de Sclerotium giganteum, — portait quelques fructifications de Polyporus umbellatus dum Fr; ce- pendant l’union organique du Polypore avec le sclérote n’a pu être établie avec une entière certitude. 3 Le Melanomma Hippophaes Fabre a été trouvé parasite sur l'Hip- pophae rhamnoides ; jusqu'ici il n'était connu que comme saprophyte. — Sur les racines de l'Hippophae se trouvaient des tubercules coralli- formes dus vraisemblablement à un Frankia. Sur de vieilles tiges de Chou se montrèrent successivement ou simul- tanément le Tubercularia Brassicæ Lib. et le Nectria Brassict EIL et Sacc. Ces deux Champignons paraissent ainsi appartenir ; un nM cycle de développement. y $ uoms IPP- FSI 134 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Nogle Undersôgelser angaande Ustilago Carbo (Recher- ches sur l'Ustilago Carbo); par M. E. Rostrup (Üversigt over d. K. Danske Videnskab. Selsk. Forhandl., 1890). Copenhague, 1890. Résumé dans le Botanisches Centralblatt, xL, p. 389. A la suite d'observations et d'expériences de culture, l'auteur est arrivé à reconnaitre que, sous le nom d'Ustilago Carbo, on a confondu plusieurs espéces différentes, comme l'avait déjà annoncé M. Jensen. Il en distingue cinq. 1* Ustilago Hordei Brefeld. — La masse des spores est noire avec un reflet vert olive. Les spores finement ponctuées sont ellipsoides. Elles germent en produisant un filament long et peu ramifié qui ne porte pas de sporidies. - 2» Ustilago Jensenii n. sp. — Trés répandue en Danemark sur l'Hor- deum distichon. Les balles et les ovaires ne sont pas détruits par l'Ustilago, mais contiennent la masse des spores. Méme les deux fleurs latérales qui sont stériles en sont remplies, et elles se confondent avec la fleur médiane. Les spores rondes ou polyédriques à angles arrondis produisent à la germination un promycélium et des sporidies. 3 Ustilago Avene (Pers.) Rostr. — Très répandue dans les champs d'Avoine. Cette espéce ressemble à l'Ust. Hordei, mais s'en distingue par sa germination. Elle produit un promycélium articulé qui porte des sporidies. En outre des essais d'infection ont montré qu'elle est spéci- fiquement distincte du Charbon de l'Orge. 4° Ustilago perennans n. sp. — Assez semblable à l'espéce précé- dente, se montre sur les pédoncules de l' Avena elatior, mais son mycé- lium est vivace dans le rhizome de la plante hospitaliére. Produit à la germination un promycélium articulé et des sporidies. 5 Ustilago Tritici Pers. — Se montre sur le froment, est assez sem- blable à l'Ustilago Hordei et germe de méme en produisant un tube de germination qui ne porte pas de sporidies. Ses spores sont globuleuses et plus claires. En masse, leur couleur est noire avec un reflet jaune verdàtre, plus claire que celle de l'Ustilago Hordei. Ép. PRILLIEUX- Untersuchungen aus dem Gesammtgebiete der Myko- logie, x Heft : ASCOMYCETEN Il (Recherches sur l'ensemble de la mycologie, x° partie : Ascomycètes, 1); par M. O. Brefeld, avec la collaboration de M. Franz von Tavel (Un vol., de la page 156 à la page 318, pl. 1v à pl. xu). M. Brefeld, continuant l’œuvre considérable qu'il a entreprise, nous donne maintenant les résultats de ses recherches sur les Ascomycétes supérieurs. Il a été amené à vérifier à maintes reprises, par une Mé- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 135 thode nouvelle, un grand nombre de faits annoncés par ses devanciers, par Tulasne, en particulier, qui reste le grand initiateur dans ces études. Mais, à cóté de ces vérifications intéressantes et souvent indispensables, l'auteur a pu découvrir un nombre presque prodigieux de formes coni- diennes nouvelles. L'analyse de ce travail immense ne peut étre faite par le détail en quelques pages, aussi me bornerai-je à signaler les résultats les plus saillants du livre en suivant l'auteur, de chapitre en chapitre, à travers la classification qu'il adopte des Carpoascées. I. GYMNOASCÉES. II. PÉRISPORIACÉES. Sur ces deux groupes, il n'y a que peu de chose à relever : la culture en particulier du Gymnoascus Reesii a réussi, sans donner des notions nouvelles sur ce Champignon. III. PYRÉNOMYCETES. 1. Hypocréacées. — La culture d'un certain nombre d'ascospores de Nectriées a conduit M. Brefeld à la découverte d'une grande variété de formes reproductrices secondaires. Assez fréquemment ces ascospores bourgeonnent dès leur sortie de l'asque à la manière des levüres, mais ce phénomène peut se produire dans l'asque méme (Nectria inaurata, N. Coryli et Ophionectria scolecospora); la multiplication de ces conidies devient alors si importante que les ascospores disparaissent et l'asque se trouve rempli d'un nombre considérable de petites spores. M. Saecardo avait fondé sur ce dernier caractère le genre Aponectria, il doit donc disparaitre aprés la constatation précédente. La multiplicité des formes conidiennes est extraordinaire dans ce groupe; il peut y avoir de petites et de grosses conidies, quelquefois pluricellulaires (N. coccinea), les unes sont ovoides (N. cinnabarina, N. sinopica), d'autres en. croissant (N. epispheria, Gibberella cyano- gena). Les appareils qui les produisent sont quelquefois différenciés et se rapprochent tantôt des Cephalosporium (N. oropensoides), tantôt des Acrostalagmus, mais à verticilles peu nets (N. Daldiniana). - Relativement au genre Hypomyces, on doit d’abord signaler une vérb fication trés importante des résultats annoncés par T ulasne sur P Hy- pomyces chrysospermus, mais peut-être insuffisamment établis : en semant les ascospores, M. Brefeld a obtenu les chlamydospores. Il est donc bien certain maintenant que cette espèce possède trois appareils reproducteurs, en comptant les conidies dont la relation avec les chla- mydospores s'établit si aisément. | L'H. violaceus, qui produit ses périthéces sur le Fuligo septica, donne en culture une sorte de Cephalosporium et parait ainsi présenter des 136 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. affinités curieuses avec le Nectria oropensoides. Gràce à l'étude de cette espèce et à la connaissance de l'Hypomyces Solani, autrefois étudié par Reinke et Berthold, la notion du genre Hypomyces (qui ne compre- nait au début que des parasites des grands Champignons) se trouve singuliérement élargie. Par contre, l'Hypomyces asterophorus de Tulasne se trouve supprimé. On sait que ce botaniste rattachait à cette espèce les chlamydospores du Nyctalis; cette derniére opinion n'était pas fondée, mais les autres observations de cet auteur étaient exactes. Cette plante curieuse possède un appareil conidien en forme de bouteille par l'orifice duquel sort un chapelet de spores oidiales; les ascospores sont en nombre variable dans l'asque, quelquefois deux ou quatre et méme six. La simplicité du périthéce, la variabilité dans le nombre des asques indiquent un Pyré- nomycéte dégradé qui doit être éloigné du genre Hypomyces; aussi M. Brefeld a cru devoir créer pour cette espèce un genre nouveau : il lui donne le nom de Pyzidiophora Nyctalidis. J'ajoute, pour terminer avec les Hypocréacées, que le Trichoderma viride est bien une forme conidienne de l'Hypocrea rufa; une forme imparfaite semblable s'observe également pour PH. gelatinosa, mais les supports conidiens sont réunis en une couche stromatique. Le Poly- stigma rubrum possède des pycnides à spores filiformes, l'Epichloe typhina donne aussi des conidies; enfin le Claviceps purpurea, dans les cultures en grand sur pain imbibé de matiéres nutritives, produit une sorte de membrane ondulée couverte de conidies groupées en téte. 2. Sphériacées. — L'étude des SORDARIÉES et des CHÉTOMIÉES nous fournit peu de chose à mentionner, si ce n'est, chez le Podospora Bras- Ed 2 ? * LJ . sicæ, l'existence de conidies rapprochées en capitule. Les TRICHOSPHÉRIÉES à périthéces couverts de soies, comme dans ce dernier groupe, mais qui croissent sur le bois mort, peuvent offrir des appareils conidiens à spores en chapelet (Trichospheria minima) ou présenter une forme corémiale (T. pilosa). Les MÉLANOMMÉES, qui vivent en troupe à la surface du bois mort et qui sont ordinairement nues, peuvent posséder des pycnides noires à petites spores en bâtonnets droites ou courbées (Melanomma Pulvis- pyrius). C'est également à cette famille que l'auteur rattache plusieurs Rosellinia. Il sépare de ce genre le R. aquila qui, par l'ensemble de. ses caractères, présente des affinités avec les Hypoxylon. Quant aux autres espèces, elles peuvent donner des conidies qui se produisent quelquefois directement sur les ascopores (R. ambigua), sur un promy- célium (R. pulveracea), ou sur des filaments mycéliens ordinaires REVUE BIBLIOGRAPHIQUE: ^ > 131 (R. librincola). Signalons également une espèce nouvelle, le Wallrothia sphærelloides. nn Parmi les AMPHISPHÉRIÉES, une forme conidienne très remarquable mérite d’être notée pour l'Amphispheria applanata, elle est formée de chapelets de grandes spores brunes pluricellulaires à cloisons paral- lèles. He La définition de la famille des CucunBirAniÉES se trouve modifiée par l'auteur, qui croit devoir y ranger les Fenestella. Ces plantes donnent des pycnides avec conidies; chez le Fenestella macrospora, une ascospore peut, en se développant, produire directement une pycnide. Les pyc- nides paraissent communes dans ce groupe, on les retrouve dans les Gibberidia (G. Visci) et les Cucubitaria (C. Laburni, Berberidis, Rhamni). L'étude des SPHÉRELLÉES révèle deux points importants. D'abord les Ramularia sont des formes conidiennes de certains Sphærella. En second lieu, les ascospores du Spherulina intermixta sont susceptibles de bourgeonner et de donner une sorte de levüre; au bout d'un certain temps, leur bourgeonnement cesse et l'on obtient des gemmes vertes que l'auteur croit devoir rapporter au Dematium pullulans. On aura l’occasion de voir plus loin que plusieurs groupes, dans les Ascomycètes, présentent ces formations gemmaires (Dothiora parmi les Phacidia- cées, ete.). La richesse et la différenciation des appareils reproducteurs secon- daires des PLÉOSPORÉES sont également trés remarquables. Dans les Didymosphæria, les conidies sont droites ou courbes, mais allongées et unicellulaires; elles sont piriformes, cloisonnées plusieurs fois dans les Venturia (1). Enfin le Leptospheria Thalictri et le Cercospora Thalictri appartiennent au méme cycle d'évolution. Dans les Massaniées, M. Brefeld a vérifié, pour les Pleomassaria (P. rhodostoma), l'existence de deux sortes de pycnides; les unes pro- duisant les conidies, les autres des chlamydospores ; ces derniéres peu- vent quelquefois (P. siparia) se présenter sous forme de chlamydospores libres, c'est ce que l’auteur appelle la forme Prosthemium, dans le cas du Pleomassaria siparia. ll confirme donc ainsi pleinement ce résultat curieux, annoncé par Tulasne, que le Prosthemium betulinum appar- tient à cette dernière espèce. . Nous n'insisterons pas sur les GNowoxiÉEs, les VALSÉES et PÉES; pour ces deux dernières familles, l’auteur a vérifié, dans ses cul- tures, de nombreux faits qui s'accordent avec les observations de Tulasne et de Nitschke. les DiATRY- - (1) Rappelant les Fusicladium qui produisent des maladies des arbres fruitiers. 138 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Dans certains cas, et c’est ce qui arrive pour quelques MÉLANCONIÉES, en particulier pour l'Hercospora Tiliæ, la culture ne fournit qu'un mycélium stérile, de sorte que sur ce point, comme sur beaucoup d'autres d'ailleurs, c'est toujours le Carpologia Fungorum de l'illustre mycologue francais qui fait autorité. La germination des ascospores du Melanconis stilbostoma donne nais- sance à un mycélium blanc sur lequel apparaissent des agglomérations de conidies brunes entourées bientót d'une masse gélatineuse. Une gélification analogue se produit également chez le Melanconis Alni, mais seulement sous la spore. | Je n'ai rien à relever de nouveau sur les MÉLOGRAMMÉES, aussi arri- vai-je finalement aux XYLARIÉES qui représentent le plus haut degré de différenciation parmi les Sphériacées. — Le Nummularia Lataniæcola (esp. nouv.) offre un appareil conidien à spores groupées en tête à l'extrémité des branches d'un pied ramifié. Dans les Hypoxylon, les fruits sont dans la jeunesse couverts de conidies; mais les appareils fructiféres filamenteux peuvent naitre isolément sur le mycélium. Ces formes conidiennes se rattachent à deux types : les spores, d'abord ter- minales, sont rejetées de cóté par la croissance du filament fertile qui se trouve ainsi couvert latéralement de spores incolores: ce type est ren- contré dans l Hypoxylon unitum ; les spores, au contraire, peuvent être groupées en capitule : cette organisation s'observe dans l Hypoxylon fuscum. — Le Rosellinia Aquila, qui doit être séparé des autres espèces de ce dernier genre, mérite d’être placé parmi les Hypoxylon. M. Bre- feld est arrivé également à cultiver avec succès le Poronia punctata et plusieurs Xylaria. 3. Dothidéacées. — Les Dothidéacées se distinguent des Sphériacées par l’absence de périthèces; car les asques, naissant dans des cavités d’un stroma noir, présentent des ascospores germant à la manière des levüres avec une extrême facilité et produisant ultérieurement des gemmes vertes, susceptibles de bourgeonner de nouveau aprés une période de repos comme le Dematium pullulans. La culture des genres Dothidea, Monographus, Rhopographus et Phyllachora a été essayée par l'auteur. i IV. HYSTÉRIACÉES. Sur ce groupe intéressant, qui relie les Pyrénomycètes aux Disco- mycètes, je n'ai rien de particulier à signaler. V. DISCOMYCÈTES. 1. Phacidincées. Parmi les Eupæacipiées, le Phacidium abietinum possède des asco- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 139 spores qui donnent par bourgeonnement des conidies; ces dernières peuvent bourgeonner à leur tour en conidies secondaires ou germer vé- gétativement. Chez les PSEUDOPHACIDIÉES, on peut encore observer des formes Dema- tium pullulans : par exemple les figures représentant ces états dans le Dothiora Sorbi rappellent absolument celles qui correspondent au Spherulina intermixta. La culture du Clithris quercina donne des pycnides dont les stérigmates, formant l'hyménium, sont surmontés de capitules de spores; de pareilles fructifications se retrouvent d'ailleurs sur des formes corémiales. 2. Stietidées. — Les règles qui président aux cultures sont jusqu'ici encore bien inconnues et les résultats variables obtenus avec différents échantillons d'une SricripÉE, le Propolis faginea, le démontrent bien : une forme habitant le Rhamnus n'a rien donné en semant les spores en milieu nutritif, tandis qu'une variété poussant sur un Rosier a produit, dans les mémes conditions, un mycélium fertile couvert de conidies groupées en téte. 3. Tryllidiées. — Les Hétérosphériées ont seules été l'objet des re- cherches de l'auteur. L’Heterosphæria Patella possède deux sortes de conidies, les unes ovoides, les autres en croissant, et il y a des passages de l'une à l'autre. L'H. Lojke ne présente plus qu'une seule sorte de conidies. 4. Dermatéacées. Le Godronia Urceolus, qui appartient à la famille des CÉNANGIÉES, présente deux sortes de pycnides; les unes sont à spores unicellulaires, les autres à spores tricellulaires. Parmi les Dermarées, le genre Dermatea possède des pycnides avec conidies allongées, aussi la description due à Tulasne se trouve véri- fiée; l'auteur a pu voir également sur des apothécies et autour de leur orifice des conidies en bâtonnets. Dans les Tympanis, les ascospores bourgeonnent à la manière des levüres; ce phénomène peut se produire dans l'asque comme chez les Nectria et donner naissance à des asques à spores trés nombreuses; des conidies peuvent naître également sur le mycélium et dans des pycnides. ParELLARIACÉES. Le Patella pseudosanguinea, type des Pséudopátel- lariées, produit par la germination de ses spores un mycélium blanc sur lequel se dressent des conidies en chapelet. Le Patella commutata, espèce voisine qui pousse sur Pécorce de Chêne, produit sur son mycé- lium desarticles courts et noirs, de l'intérieur desquels sortent des conidies rappelant celles du Pyxidiophora. 140 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Les BuLGARIACÉES, dernier groupe des Dermatéacées, présentent éga- lement une riche variété de formes conidiennes. Le Bulgaria inqui- nans possède deux sortes de spores qui donnent soit des conidies, soit un filament qui se couvre plus tard de spores secondaires. On peut obtenir l'un ou l'autre de ces produits avec des ascospores identiques provenant d'une méme asque, sans que l’on distingue au microscope de différences entre elles. L'Orbilia coccinella, le Calloria fusaroides donnent des appareils sporifères à spores groupées en tête. Dans cette dernière espèce, on trouve fréquemment associée à elle une sorte de Trémelle, constituée par une forme oïdiale; c’est la première fois que l'on signale un tel appareil de propagation dans les Carpoascées. Enfin les Coryne (urnalis, sarcoides) présentent des arbuscules conidiaux qui rappellent ceux de certaines Trémellinées à spores droites et groupées. D. Pezizacées. Les formes reproductrices aecessoires sont encore peu connues dans ce dernier groupe des Pezizacées. Leur étude mérite certainement des recherches approfondies, car le peu que l'on sait sur cette question révèle une extrême variété dans leur constitution. Le Peziza vesiculosa et le P. crea produisent des appareils conidiens qui sont, bien que l'auteur ne ledise pas, des OEdocephalum ; le Peziza repanda etle P. ampliata présentent également un appareil fructifére filamenteux trés voisin. On peut voir par cette analyse trop brève, malgré son étendue inu- sitée, les résultats trés nombreux qui se trouvent consignés dans ce travail très important. Depuis la publication du Carpologia de Tulasne, un travail aussi étendu n'avait pas paru sur ces Champignons si variables; sì insaisissables dans leurs diverses métamorphoses. Malgré l'immense effort que trahit cette œuvre, que de résultats encore incomplets : là les cultures n'ont produit qu'un mycélium stérile, iei tous les essais n'ont abouti quà la formation de pycnides, dans une troisième espéce les appareils conidiaux ont été obtenus au contraire sans difficulté. Évi- demment les échecs ne sont pas définitifs, toutes les espéces sont proba- blement cultivables; méme parmi celles que l'on est arrivé à cultiver, bien peu ont révélé toutes leurs transformations. Cependant ce n'est que lorsqu'on connaitra toute l'évolution de ces plantes qu'on en pourra écrire l’histoire. définitive, indiquer les affinités vraies; il y a encore, comme on le voit, du travail pour plusieurs générations de chercheurs. J. CosraNTIN. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 144 Recherches sur le développement de quelques Mucédi- . mées; par M. L. Matruchot. Un volume de 111 pages et 8 planches. Arm. Colin, Paris. Parmi les nombreuses questions obscures que les mycologues doivent 'S'efforcer d'éclaircir, celle de l'origine et de la véritable nature des Mucédinées est une des plus importantes. ' On sait que l'on range dans ce groupe hétérogène un nombre incalcu- lable de Champighons dont on ignore les affinités véritables. *' Pour résoudre un probléme aussi complexe et aussi étendu, il faut avancer pas à pas, et la voie la plus süre est en méme temps la plus longue. Une étude approfondie d'un petit nombre de types peut contri- buer plus que toute autre à faire progresser la science. C'est cette.mé- thode qu'a suivie M. Matruchot. :: Les recherches ont d'abord porté sur l'Helicosporium lumbricoides. On ne connaissait jusqu'ici qu'un appareil reproducteur de celle plante Si curieuse, Gràce à des cultures patientes ainsi qu'à des observations heureuses, l'auteur est parvenu à rattacher cinq formes nouvelles à cette espèce. 1° Une première forme Helicomyces à membrane non cutinisée, indé- finiment stable sur cerlains milieux, qui montre que ce dernier genre est mal établi ; 2° Une forme rattachée aux Coniothecium ; 9* Une forme à sclérotes sphériques ; 4 Une forme à mycélium bourgeonnant ; 9* Une forme Stemphylium. dis La découverte de cette dernière forme, la plus intéressante, a exigé une habileté et une rigueur expérimentale, dont on ne saurait trop louer M. Matruchot. Il faut lire le texte tout au long pour voir la grande difficulté qu'il y avait à établir un pareil polymorphisme, et comment elle a été surmontée. due ; : En effet, dés que, dans des condilions de milieu trés spéciales, l'Heli- cosporium a été transformé en Stemphylium, cette dernière forme se mainlient et cela indéfiniment sur les mêmes milieux qu'affectionne Particulièrement le premier appareil reproducteur à spores enroulées. Ce dernier résultat est des plus singuliers, l’auteur le traduit de la façon suivante : Wie. o pis € Si, d'un milieu nutritif N, on passe à un certain milieu bien déter- » miné N’, il s'ajoute une forme reproductrice F', différente de la pre- ».miere F; i - . . , : » Tout semis, sur un milieu quelconque, d'une spore de la aper: » forme, donne indéfiniment el exclusivement cette seconde forme F’; 142 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. » il n’y a pas de retour possible à la première, même si l’on choisit le » milieu N comme milieu de culture. » Ce qui précède montre la complexité presque infinie de ces pro- blèmes mycologiques, car on peut cultiver indéfiniment une même forme sans observer de variations et la considérer comme une espèce autonome si le hasard ne fait pas découvrir les conditions souvent très particu- lières de milieu dans lesquelles elle varie. Pour le Cephalothecium roseum, que M. Matruchot a également étudié d’une manière approfondie, le problème du polymorphisme de la plante se complique encore par l'existence d'une variété fixée trés cu- rieuse. La variété normale présente sur certain milieu une forme Pseudoverticillium à petites spores monocellulaires en capitules disso- ciés. La variété 8., cultivée sur le méme milieu que précédemment, se montre incapable de produire cette deuxiéme forme. Parmi les conséquences à tirer de cette partie du travail de l'auteur qui a été établie par des expériences soigneusement faites el indéfini- ment répétées, la suivante est surtout à relever; c'est qu'elle permet d'expliquer bien des contradictions souvent signalées entre des travaux bien faits. Par l'examen des problémes soulevés au cours des recherches de M. Matruchot sur les deux plantes précédentes, on voit combien le cadre, en apparence étroit, qu'il a choisi est susceptible de s'élargir, de maniére à comprendre des questions d'un véritable intérét général. L'OEdocephalum roseum que l'auteur a également examiné lui a montré que les Gonatobotrys ne sont que des formes des OEdocepha- lum. Ces formes Gonatobotrys peuvent se présenter sous l'aspect de filaments simples (rappelant un G. simplex) ou de filaments ramifiés (rappelant un G. ramosa). Une espèce nouvelle, le Fusarium polymorphum, présente quatre organes reproducteurs différents : 1^ des conidies mono- et pluricellü- laires; 2* des chlamydospores aériennes ; 3° des chlamydospores mycé- liennes; 4° des arthrospores (mode de reproduction non encore signalé dans ce genre). Un genre nouveau est défini de la manière suivante : Costantinella cristata (nov. gen., nov. sp.). Filaments rampants stériles, irréguliére- ment ramifiés, eloisonnés, fuligineux, semi-transparents. Filaments dressés simples et stériles au sommet, longs de 077,5, munis, à leur partie inférieure, de branches ramifiées portant des verticilles de basides hyalines sporiféres. Conidies sphériques, hyalines, de 4 p de diamètre, naissant isolément sur des stérigmates disposés en crête à la partie supérieure de la baside. : Enfin, l'on trouvera également dans ce travail une définition plus REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 143 exacte de l'Arthrobotrys superba et de ses variétés (1), du Botryospo- rium hamatum que l’auteur identifie avec le Pachybasium hamatum (Bon.) Saec. et avec le Verticillium hamatum. Ces derniers chapitres du Mémoire de M. Matruchot ne sont pas de ceux que l’on devra con- sulter le moins utilement; car non seulement on ne sait rien bien sou- vent sur l’histoire des Mucédinées, mais leur définition est si incom- plète qu'il est presque indispensable, dans un grand nombre de cas, de les redécouvrir et de les décrire à nouveau. J. COSTANTIN. Lichenæa africama; scripsit Ernestus Stizenberger. Saint-Galles, 1890-1891. Vol. in-8° de 280 pages. M. le D' Stizenberger, médecin à Constance, a réuni dans ce volume, paru en deux fascicules, tous les Lichens qui ont été récoltés en Afrique. Cet important travail lui a demandé quatre années de patientes recher- ches, en dehors de ses occupations professionnelles, pour classer ces différentes espéces de Lichens et décrire celles qui ne l'avaient pas encore été. Le premier fascicule s'ouvre par les listes des collections examinées, des ouvrages contenant des Lichens africains parus de 1798 à 1889 et des noms des différents explorateurs qui ont fait des récoltes de Lichens dans cette partie du monde. Le total des Lichens de l'Afrique s'élève à 1593, et il faut y ajouter 18 espèces citées dans un corollaire, soit en tout 1611. Sur ce nombre, 660 espèces environ sont, comme le dit M. Stizenberger, des Lichens africains endémiques, c'est-à-dire ne végétant que sur le territoire africain. Sur les 951 qui restent, 632 sont communes à l'Afrique et à l'Europe et souventen méme temps à quelque autre partie du monde, et 319 ne se trouvent pas en Europe. On voit par là que l'auteur a eu soin d'indiquer dans quelles terres, en dehors de l'Afrique, vivent les différentes espèces qu'il énumére; je ferai remar- quer en passant que, pour quelques-unes, il a oublié de mentionner l'Europe, par exemple pour les n** 570, Lecanora citrina Ach., 1367, Arthonia subvarians Nyl., etc. Le nombre des espèces nouvelles dé- crites par M. Stizenberger, et provenant pour la plupart des récoltes de MM. Mac Owan et Wilms, s'éléve à 131 : dans ce total, comme dans les caleuls précédents, n'entrent pas les formes et les variétés, qui sont fort nombreuses, Les genres qui emportent le plus de ces espéces nouvelles sont les Lecidea qui en comptent 60, et les Lecanora qui en ont 41. Le groupe de Lichens qui en présente le moins sont les Graphidés; il pya pas un seul Graphis nouveau, et les 7 Graphidés qui n'avaient pas encore présenter sous quatre aspects : 1° la forme type; (1) L’Arthrobotrys superba peut se ligospora de Marchal; 4° la va- la variété oligospora de Fresenius; 3* la variété o riété irregularis Matruchot (variété nouvelle). 141 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. été observés appartiennent à 4 genres différents : 1 Lithographa, 1 Ope- grapha, 4 Platygrapha et 4 Arthonia. L'auteur met encore au nombre des Lichens le genre Myriangium que généralement l'on regarde comme appartenant aux Champignons, et il place à la fin des Collémacés le genre Obryzum, lequel, d’après M. Nylander, fait partie du groupe des Pyrénocarpés. Le volume se termine par un appendice et une table alphabétique des noms génériques et spécifiques : dans cet appendice sont énumérés les Lichens récoltés dans les quatre iles antarctiques de Kerguelen, de Saint-Paul, de la Nouvelle-Amsterdam et de Marion. ABBÉ HUE. Bemerkungen zu den Ramalina Artem Europa's (fie- marques sur les espèces européennes de Ramalina); par M. Stizen- berger. Coire, 1891 (Broch. de 52 pages , extrait du Jahresb. der Naturf. Gesellsch. Graubündens). D’après ce Mémoire, 31 espèces de Ramalina végètent en Europe ; les Addenda ad Lichenographiam europæam que j'ai publiés en 1886 à l’aide des travaux de M. Nylander n’en énumèrent que 24 (la numéra- tion de cet ouvrage en accuse seulement 22, mais une espèce est sans numéro, R. armorica, et une autre se trouve dans l'appendice, n° 1919). M. Stizenberger a donc ajouté 7 espèces : l’une est italienne, R. elegans, qui était d'abord R. calicaris var. elegans Bagl.-Car.; quatre autres n'ont pas été reconnues par M. Nylander comme végétant en Europe, R. Bourgæana Mont., R. maciformis (Delise), R. pulvinata (Anzi) et R. geniculata Hook. Les deux dernieres, R. breviuscula et R. pollina- riella, n'ont été regardées par M. Nylander que comme des variétés, R. cuspidata f. breviuscula Nyl. et R. minuscula var. pollinariella Nyl. Ces 31 espèces sont réparties en quatre groupes : 1° du R. gracilis avec 2 espèces; 2 du R. fraxinea avec 12 espèces; 3° du R. scopulo- rum qui en a 9; 4 du R. pusilla qui possède les huit dernières. Pour déterminer les espèces et les variétés, l’auteur examine, comme M. Ny- lander, la structure des spermogonies et la courbure des spores, mais il rejette un troisième moyen d'investigation préconisé par ce savant, la constitution anatomique du thalle, ou du moins il dit qu’on ne doit s’en servir qu'avec les plus grandes précautions, à cause des variations d'épaisseur que présentent les différentes couches dans le méme Lichen. ABBÉ HUE. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 145 Sertum Lichenææ tropicæ e Labuan et Singapore; par M. Nylander. Paris, 1891. Broch. in-8° de 48 pages. En 1890, à la fin de ses Lichenes Japoniæ, M. Nylander a publié (1) un certain nombre des Lichens récoltés par M. Almquist, à l'automne, 1819, dans l'ile de Labuan; plusieurs espéces furent alors omises. Dé- sireux de compléter son travail, le savant lichénologue a énuméré, dans le présent Mémoire, tous les Lichens recueillis dans l'ile de Labuan, par M. Almquist, dans l'expédition de la Véga, en y joignant ceux que celui-ci a trouvés sur la cóte de l'Asie, prés de Singapour, et en méme temps les espèces rapportées de cette dernière région et de Malacca par le D' Maingay (2). Le total des espéces s'éléve à 164, dont 15 seulement végétent en Europe. Ce total se décompose ainsi: 77 numéros pour l'ile de Labuan; 48 pour Singapour et le reste pour Malacca. Les Graphidés et les Pyrénocarpés revendiquent plus de la moitié de ces espéces, puisqu'ils en comptent 90. Les espéces nouvelles pour l'ile de Labuan, sans compter les 11 déjà décrites l'année précédente, sont au nombre de 10 : Thelotrema pycnophragmium ; Lecidea decoloranda, L. mela- ganthiza et L. leptoclinella; Fissurina cwsio-hians ; Verrucaria obtu- sior et V. gemmatella; Trypethelium epileucodes ; Mycoporum mela- tylum et M. melatyloides. Pour la cóte asiatique de Singapour, on en compte 11 : Thelotrema dolichotatum ; Ascidium majorinum, A. xan- thostromizum et A. interponendum; Lecidea rubellovirens et L. sophodina; Arthonia aleurella et A. subbessalis; Chiodecton dendri- zans; Graphis singaporina; Lecanactis flexans, et enfin une espèce pour Malacca : Graphis leucolyta. Dans des appendices qui prennent le nom d'Qbservationes, M. Ny- lander fait quelques remarques sur ses Lichens du Japon, en décrit une nouvelle espèce, Arthonia biseptella, décrit 28 Lichens américains, pour la plupart nouveaux, et 10 européens provenant soit de l'Auvergne, de la Laponie, de la Suède et de l'Angleterre. Le volume se termine par une table alphabétique des noms spécifiques. AnsÉ H. Lichenes Pyren:zorum Orientalium observatis novis; par M. Nylander. Paris, 1891. Broch. in-8° de 103 pages. Ce volume est formé de deux parties bien distinctes : l'une contient les Lichens récoltés par M. Nylander, à Amélie-les-Bains; en 1884, et l'autre est une réédition de ses Observata lichenologica tn Pyrenæis (1) Voy. Bulletin, 1892, Revue bibliogr., p. 28. (2) Les collections de Lichens du D' Maingay on Collection of exotic Lichens made in Eastern Asia Nylander et Rev. J. Crombie. T. XXXIX. t été publiées sous ce titre : On a by the late D" Maingay, by D' W. (REVUE) 10 146 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Orientalibus, ouvrage qui a été publié en 1872-1873 dans le Flora et en 1873 dans le Bulletin de la Soc. Linnéenne de Normandie. I. Les Lichens d'Amélie ont été récoltés non seulement autour de cette station balnéaire, mais encoresur les petites montagnes qui l'avoisinent et dont la hauteur n'est que de 800 métres. Leur nombre est de 191, et ils sont surtout saxicoles; car, comme le fait remarquer l'auteur, les es- pèces corticoles sont rares dans cette région. Le groupe le plus large- ment représenté est celui des Lécanorés qui emporte 54 espéces; puis viennent les Lécidés avec 41, les Pyrénocarpés avec 26 et les Collémés avec 21. Les Graphidés n'ont que 2 espéces, et encore sont-elles saxi- coles. Les principales nouveautés ont été publiées dans le Flora des années 1884 et 1885 ; c'est pourquoi il ne nous reste à citer que Leca- nora suberumpens, sous-espèce du L. confragosa (Ach.); L. cæsioci- nerea f. proluta; Lecidea parasema var. eleochromiza; L. plana f. subsuffusa; L. aromatica var. detenta; L. chalybeia f. athalliza et Verrucaria nubilata. II. Les Lichens des Pyrénées-Orientales proprement dits sont divisés en cinq parties, comme ils l'étaient dans l'édition de Caen : 1° Forca- Réal; 2 la Preste et Costabonne; 3° la Massane ; 4° Collioure et Port- Vendres; 5° Perpignan. Leur total était d'abord de 316 et il atteint maintenant 330. Ce sont encore les Lécanorés qui ont le plus grand nombre d'espéces, 98; ensuite viennent les Lécidés, 80; les Pyréno- carpés, 50; les Parméliés, 28, et les Collémés, 21. Les Graphidés sont plus nombreux qu'à Amélie, car 21 espéces leur sont attribuées. En fait de corrections apportées à l'ouvrage primitif et non encore publiées, on peut citer le Lecanora subconfragosa Nyl. qui est le Rinodea colletica Flot., et qui doit prendre ce nom spécifique. Le Lecidea confluens Ach. est en réalité le L. declinascens Nyl.; de méme celui qui a été nommé L. myriocarpella Nyl. est le L. vernicoma Tuck., et ici le premier de ces noms est à détruire. ABBÉ Hur. Lichens des environs d' Amélie (Amélie-Palalda); par M. Bris- son (Revue mycologique, janvier 1891, pp. 33-40). L'auteur déclare qu'il ne s'est éloigné d'Amélie-les-Bains que d'un kilométre du cóté d'Arles-sur-Tech et de trois vers Céret, et qu'il ne s'est élevé qu'à 450 métres au plus, et néanmoins il dit avoir récolté 243 es- pèces de Lichens. IT ajoute : « Les lichénophiles qui viendront aprés moi, s'ils peuvent étendre leurs excursions sur un rayon de 7 ou 8 kilomètres, augmenteront la flore lichénographique des environs d'Amélie de 150 espéces et peut-étre plus. » Or M. Nylander, dont personne ne peut mettre en doule la sagacité et la science, a parcouru les environs d'Amélie, comme M. Brisson l'a fait et comme celui-ci le demande, et il REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 147 n'a recueilli que 191 espèces! Il est impossible de juger la valeur des déterminations de M. Brisson sans avoir vu ses échantillons, mais cer- tains indices doivent nous mettre en garde contre le savoir de cet auteur. D'abord il prétend étre le premier qui ait exploré le territoire d'Amélie, et par conséquent il ignore qu'en 1884 et 1885 M. Nylander a publié des Lichens de cette région; puis il donne à plusieurs de ses nouveautés des noms qui ont déjà été pris el publiés, par exemple Leptogium pusil- lum, Lecanora subradiosa, Lecidea subdecipiens, noms qui appartien- nent à M. Nylander. Enfin les descriptions de ses espèces ou variétés nouvelles sont absolument incomplétes, et par conséquent ne peuvent lui en assurer la propriété; il indique le Collema nigrescens Ach. saxi- cole, et il aurait dù dire Collema thysanæum Ach., etc. ABBÉ H. Lichens rares ou nouveaux de la Flore d'Auvergne ; par le Frère Gasilien (Journal de Botanique, 16 novembre et 1* dé- cembre 1891). Broch. in-8° de 10 pages. Ces Lichens, au nombre de 83, proviennent des récoltes de l'auteur et de celles des fréres Héribaud, notre confrére, et Adelminien. Les déter- minations en ont été revues par M. Nylander, qui a aussi déerit les espéces nouvelles. Celles-ci sont au nombre de quatre : Collema multipartiens, Lecidea devertens, L. collatula et Verrucaria arverna, auxquelles il faut ajouter : Lecanora angulosa var. nequiens, variété séparée du type par l'absence de réaction. ABBÉ H. Musci exotici novi vel minus cogniti, a F. henauld et J. Cardot descripti (Bull. Soc. royale de botanique de Belgique, t. xxx, 2* partie, pp. 181-207). Cette Notice renferme la description de 15 espéces nouvelles dont 12 de Madagascar et 3 de la Réunion, savoir : Leucoloma Ambreanum, Campylopus Cambouei, C. comatus, C. Arbogasti, Leptotrichum madagassum, Syrrhopodon spiralis, S. sparsus, Macromitrium Soule, Brachymenium Heribaudi, Bryum Bescherellei, B. eur ysto- mum, Hildebrandtiella longiseta, Renauldia hildebrandtielloides C. Mull., Papillaria leta, Pilotrichella Grimaldi. Le nouveau genre Renauldia fondé par M. Ch. Muller offre le port et le tissu foliaire des plantes du genre Hildebrandtiella ; il s'en distingue nettement, d'aprés les auteurs, par les dents du péristome externe non trabéculées, mais composées de lamelles membraneuses, pellucides et granuleuses, ainsi que par la coiffe mitréforme. : La méme Notice donne la diagnose, rédigée par M. Stephani, de 20 espèces nouvelles d'Hépaliques dont 13 de la Réunion ou de Maurice, 6 de Madagascar et 1 de la Grande-Comore. Ces espéces sont les 148 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. suivantes : Aneura cœæspitans, A. comosa, A. longispica, A. nudiflora, A. ramosissima, À. saccatiflora, Bazzania comorensis, B. curvidens, Chiloscyphus grandistipus, Frullania (Thyopsiella) Cambouena, F. (Meteriopsis) longistipula, Herberta capillaris, Jamesoniella pur- purascens, Jungermannia Renauldii, Acrolejeunea Borgenii, A. par- viloba, Ceratolejeunea mascarena, C. mauritiana, C. Renauldii, Cheilolejeunea Kurzii, Eulejeunea carinata, Lopholejeunea mültila- cera. La plupart de ces espèces ont été déjà décrites dans le Botanical Gazette de 1890. Ém. BESCHERELLE. Monographie des Fontinalacées ; par M. Jules Cardot (Mé- moires de la Soc. des sc. natur. et mathém. de Cherbourg, t. xxvii, 1892). Aprés avoir indiqué dans un premier chapitre l'historique des genres et espèces, la bibliographie et la liste de tous les numéros d'exsiccatas cités dans son travail, M. J. Cardot examine, dans le second chapitre, la question des groupes. Il divise la famille des Fontinalacées en deux tribus basées sur la forme de la coiffe et la présence ou l'absence de nervure aux feuilles. Le genre Fontinalis est le seul qui donne lieu à l'établis- sement de sections constituant chacune un groupe naturel dont toutes les espéces ont entre elles des affinités étroites et peuvent étre consi- dérées comme descendant d'une souche unique. Quant aux espèces, l'au- teur ne considère pas qu'elles aient toutes la même valeur et pense qu'il faut admettre « au moins quatre ordres ou catégories d'espéces. Tous les » types d'un méme ordre sont à peu prés de valeur égale et, dans le cas » de types subordonnés, ils doivent présenter à peu de chose prés la » méme somme de caractéres distinctifs à l'égard du type supérieur qui » les précéde immédiatement dans la série; mais une espéce de troi- » siéme ordre ne doit pas être toujours subordonnée à une espèce secon- » daire. Si la somme des différences qui sépare une forme (ou un groupe » de formes) de l'espèce primaire dont elle dérive n’est pas suffisante » pour lui donner le rang d'espéce de deuxième ordre, il faut la sub- » ordonner directement au type primaire comme espèce de troisième » ordre. Il en est de méme pour les espéces de quatriéme ordre, qui » peuvent dériver directement d'une espéce de premier ou de deuxiéme » ordre. » La détermination entre les divers types primaires d'un genre est trés nette, pour l'auteur du Mémoire: « Bien que pouvant descendre d'une » même souche primitive, ces types sont arrivés, par un processus d'évo- » lutions continué pendant de longues périodes géologiques, à un degré » de différenciation qui leur donne une réelle autonomie et que n'affaiblit » aucune forme de transition. Les espèces de troisième et de quatrième REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 149 » ordre affectent généralement des allures de races locales ou régionales, » et c'est souvent à l'exclusion du type supérieur dont elles dérivent » qu'elles occupent une aire de dispersion plus ou moins vaste. » A l'objection qu'on pourrait lui faire relativement à la question de savoir à quoi l'on reconnait que, de deux espéces voisines, l'une doit étre subordonnée à l'autre, l'auteur répond qu'il est trés rare que deux espéces affines jouissent de la méme puissance de dispersion; l'espéce de premier ordre sera celle qui, s'accommodant mieux que l'autre de conditions climatériques variées, peut ainsi occuper une aire d'habitat plus étendue. Entre deux espèces occupant le même domaine géogra- phique, l'espéce primaire sera celle qui sera la plus fréquente. Dans cet ordre d'idées, il suffirait, pour appliquer typographiquement cette mé- thode, de placer un chiffre entre parenthéses avant le nom spécifique pour indiquer la valeur de l'espéce et lui assigner sa vraie place dans la série. Ainsi Fontinalis (1) antipyretica L.; F. (3) Kindbergii Ren. et Card., signifie que ces deux espéces sont respectivement des types de premier et de troisiéme ordre. Dans le chapitre rr, l'auteur traite de la distribution géographique. On remarque, d’après l'aperçu qu'il en donne, que presque toutes les Fontinalacées habitent les régions froides ettempérées de l'ancien et du nouveau continent. Les genres Hydropogon et Cryptangium sont tou- tefois particuliers à la zone équatoriale de l'Amérique australe; le Fon- tinalis bogotensis croit dans les Andes de la Nouvelle-Grenade; le Fontinalis abyssinica se trouve dans l'Abyssinie et, à l'exception du Wardia hygrometrica qui habite le sud de l'Afrique, tous les autres représentants de la famille viennent dans la partie extra-tropicale de l'hémisphére boréal. Ainsi l'Europe possède 11 Fontinalis et 2 Diche- lyma ; l'Amérique du Nord est la véritable patrie des Fontinalacées. On y rencontre 25 Fontinalis, 1 Brachelyma et 4 Dichelyma ; il ressort de là que 21 espéces sur 30 sont endémiques. i i Le chapitre 1v renferme la partie descriptive de la famille des Fonti- nalacées qui est divisée en deux tribus ; la première tribu, celle des Fontinalées, comprend : les genres Hydropogon Brid. et Cryptangium €. Mull., avec une seule espèce dans chaque genre; le genre Fonti- nalis Dill., avec 35 espéces dont 11 de premier ordre ; 8 de deuxième ordre, 10 de troisième ordre et 5 de quatrième ordre, réparties entre six tribus (Tropidophyllées, Hétérophyllées, Malacophyllées, Lépido- phyllées, Sténophyllées et Solanophyllées); le genre Wardia Harv., s une seule espéce. La deuxiéme tribu, celle des Dichélymées, compren les genres Brachylema Sch. (1 espèce) et Dichelyma Myr. (4 espèces). Les descriptions écrites en français sont succinctes, mats dounent ues caractères vraiment distinctifs et communs à toutes les formes de Pes- 150 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. pèce; l'auteur ne signale que les variations les plus importantes des divers organes en rejetant dans les notes critiques l'indication des va- riations secondaires et les autres détails qui n'ont pu trouver place dans la diagnose de chaque espèce; malgré ce laconisme la partie uniquement descriptive n'occupe pas moins de 120 pages. Cette Monographie est un travail trés consciencieux qui fait honneur à son auteur, déjà connu d'ailleurs des bryologues, notamment par ses études sur les Mousses de l'Amérique du Nord et sur les Sphaignes de l'Europe et de l'Amérique septentrionale. Ém. BESCHERELLE. Einige neue exotische Sphagma (Quelques nouvelles espèces exotiques de Sphagnum); par M. C. Warnstorf (Hedwigia, 1892, fasc. 4). Description en allemand des six nouvelles espèces de Sphagnum sui- vantes : Sphagn. labradorense, du Canada et du Labrador, S. malac- cense, de Malacca, S. dasyphyllum, S. Orlandense, S. Mohrianum et S. mobilense de l'Amérique du Nord. Une planche est jointe à cette Notice. Ém. B. Lebermoostudien im Nórdlichen Norwegen (Étude sur les Hépatiques du nord de la Norvège); par M. le D'H. Will. Arnell. Jónkóping, 1892, 44 pages in-4°. Cette étude contient le catalogue de toutes les Hépatiques observées jusqu'ici dans les bailliages de Nordland et de Finmark, ainsi que dans le groupe des iles Tromsó. Les espéces, au nombre de 115, sont classées suivant le systéme adopté par S. O. Lindberg et suivies d'observations critiques. L'auteur a reproduit pour quelques-unes les diagnoses latines de M. Spruce. Le Jungermannia obtusa Lindb., décrit sommairement par Lindberg (Musci scand., 1819, p. 7), est l'objet d'une diagnose trés détaillée. Éu. B. Étude sur le genre Eustichia (Brid.) C. Mull.; par M. Ém. Bescherelle (Morot, Journal de botanique, 1892, n° 10). Dans cette Notice de 10 pages, qui peut être considérée comme une Monographie, l'auteur fait l'historique des genres Eustichia (Brid.) C. Mull. et Eustichium Sch. et établit que l'Eustichia norvegica Brid. ne saurait rester dans le genre où Bridel et M. Ch. Muller l'ont placé et qu'il doit rentrer dans le genre Bryoxiphium Mitt., depuis que l'on connait la fructification de l'espàce primitive des États-Unis et celle d'une autre espèce du Japon. A la suite d'observations critiques sur les espèces déjà REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 151 connues l'auteur donne la description de la famille des Dryoxiphiées, du genre Bryoxiphium et des B. norvegicum (Brid.) Mitt., B. mexicanum Besch. et B. Savatieri (Husn.) Mitt. P. Hanror. Musci Yunnanenses; par M. Ém. Bescherelle (Ann. sc. nat., BoT., 7° série, t. xv, pp. 47-94, 1899). M. l'abbé Delavay, missionnaire apostolique à Hokin (Chine), a ré- colté de nombreux exemplaires des plantes qui croissent dans l'étendue du territoire où il exercait sa mission et dont les localités prineipales sont Tapintzé, Hokin et le lac Tali. M. Franchet a déjà fait connaitre les récoltes phanérogamiques de M. Delavay (1). Le Mémoire que nous ana- lysons renferme l'énumération de 95 espéces de Mousses recueillies par M. Delavay. Les espéces nouvelles, au nombre de 35, sont lessuivantes : Anœctangium obtusicuspis, Symblepharis asiatica, Dicranum blin- dioides, D. Delavayi, Fissidens yunnanensis, Trichostomum atro- rubens, Ulota bellissima, Tayloria Delavayi, Philonotis ruficuspis, Breutelia yunnanensis, Webera yunnanensis, W. tapintzensis, Bryum ptychothecium, Pogonatum yunnanense, P. paucidens, Braunia Dela- vayi, Lasia sinensis, Papillaria subpolytricha, Ærobryum integri- folium, A. hokinense, Neckera brachyclada, Thuidium fuscatum, T. venustulum, T. vestitissimum, T. rubiginosum, T. talongense, Lepto- hymenium hokinense, L. brachystegium, Entodon (Cylindrothecium) Micropodus, E. Delavayi, Rhaphidostegium pylaisiadelphum, Hypnum (Drepanium) macrogynum, H. (Drepanium) flaccens, H. (Ctenidium) submolluscum, Hylocomium yunnanense. P. H. Revue bryologique dirigée par M. T. Husnot, année 1891. Le numéro 2 de cette Revue renferme un compte rendu, par M. Amann, des travaux bryologiques présentés à l'assemblée annuelle de la Société helvétique des sciences naturelles du 18 au 20 août 1890, tenue à Davos (Grisons). M. Amann y a traité des propriétés optiques des Ui n cellulaires végétales et de l'application de l'observation à l'aide de la lu- miére polarisée à l'étude des Cryptogames en général et des ws en particulier. — Citons ensuite un article de M. Venturi sur les Sp mrs d'Europe, d’après MM. Warnstorf et Russow; cet article est con As da os t 6. ; TRETE an une Note de M. Philibert sur l'Orthotrichum Schimperi et les formes voisines. a Duos Jo aie. 4, on trouve une Revision des jag ya » Guadeloupe et de la Martinique, par M. Bescherelle, nas nf 3 plusieurs espèces nouvelles, savoir : Gonomitrium bryodictyon, G- p + (4) Bulletin de la Société botanique, t. xxxii (1886). 152 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. matulum, Conomitrium flexifrons, C. crassicolle, C. papulans, C. excavatum, C. hemiloma, C. Lefebvrei, C. firmiusculum, Fissi- dens flavifrons, F. stenopteryx; toutes ces espèces ont été récoltées à la Guadeloupe, par M. Édouard Marie; — une liste, par MM. Renauld et Cardot, des Hépatiques récoltées dans les iles austro-africaines de l'Océan Indien et déterminées par M. Stephani. Cette liste renferme plu- sieurs espèces nouvelles dont la diagnose sera publiée ultérieurement. Le numéro 5 contient un article de M. le D' E. Russow, traduit en francais par M. Gravet, Sur l'idée d'espéce dans les Sphaignes; — la description par M. Bescherelle, de cinq espèces nouvelles de Mousses de la Guadeloupe, les Syrrhopodon levidorsus, Splachnobryum Mariei, S. julaceum, S. atrovirens et Distichophyllum Mariei. Le numéro 6 renferme un tableau méthodique et une clef dichoto- mique du genre Fontinalis par M. Cardot; une énumération de ‘Mousses nouvelles (acrocarpes) récoltées par M. l'abbé Delavay au £z Yunnan. . Em. BESCHERELLE. .9n ihe Species. of Musci and Hepatic: recorded from " Japan (Sur les espèces de Mousses et d'Hépatiques recueillies au Japon); par M. William Mitten (The Transactions of the Linnean Society of London, 2° série, BoT., vol. i, part. 3, juin 1891, avec une planche). Les Mousses du Japon étaient encore peu connues ; quelques espèces seulement ont été décrites par Thunberg, Dozy et Molkenbær, Van der Sande-Lacoste, Sullivant, Lesquereux, Duby et S. O. Lindberg. De nom- breux matériaux recueillis lors de l'expédition du Challenger (1875) et par MM. James Bisset, Maingay, Maries et Dickens ont permis à M. Mitten .de dresser l'inventaire des Mousses récoltées au Japon. Les Mousses sont au nombre de 216 espéces et les Hépatiques de 74. Les genres sont classés méthodiquement, mais à la suite les uns des autres sans indi- cation de familles ou de tribus. Les Mousses nouvelles sont : Dicranum japonicum, D. cesium, D. hamulosum, D. striatulum, D. cylindro- thecium, Anæctangium pulvinatum, A. torquescens, Aulacomitrium humillimum, Ulota reptans, Macromitrium prolongatum, M. coma- tum, Philonotis carinata, Brachymenium clavulum, Mnium spathu- latum, M. speciosum, M. aculeatum, M. (Rhizomnion) striatulum, M. (Rhizomnion) reticulatum, Hypopterygium sinicum, Dendropogon dentatus, Ædicladium sinicum, Pterobryum Arbuscula, P. fascicula- tum, Meteorium pensile, Lasia fruticella, Neckera lingulata, N. hu- milis, N. pusilla, Heterocladium tenue, H. leucotrichum, Hyocomium capillifolium, H. exaltatum, H. rubiginosum, H. cylindricarpum, Entodon abbreviatus, E. attenuatus, E, ramulosus, Pylaisia nana, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 153 Stereodon brachycarpus, S. confinis, Hylocomium varians, Hypnum (Eurhynchium) polystichum, H. (Eurhynchium) longifolium, H. (Ho- malothecium) tokiadense, H. sciureum, H. (Isothecium) diversiforme, H. (Ptychodium) hakoniense, Amblystegium compressum, Anomodon abbreviatus, A. ramulosus, Leskea pusilla, Thuidium viride, T. cy- :lindraceum, T. bipinnatulum, Diphyscium fulvifolium. Les Hépatiques nouvelles sont : Plagiochila ovalifolia, P. furcifolia, -Plettocolea infusca, P. virgata, Lophocolea compacta, Blepharozia sacculata, Mastigophora Bisseti, Porella polita, P. gracillima, Le- jeunia minuta, L. japonica, Phragmicoma polygona, Scalia rotun- difolia. Un genre nouveau est créé dans ce Mémoire, le genre Aulacomitrium, famille des Orthotrichées, caractérisé ainsi: Theca apicalis, equalis; -folia perichetii in vaginam exsertam convoluta; calyptra mitrifor- mis, plicata ; il est constitué par les A. humillimum Mitt. et A. caly- -Cinum (Macromitrium calycinum Mitt. olim). Em. B. Fossile Kalkalgen aus den Familien der Codiaceen und der Corallineen (Algues calcaires fossiles appartenant aux fa- milies des Codiacées et des Corallinées); par M. A. Rothpletz (Zeit- schrift der deutschen geologischen Gesellschaft, xLu, pp. 295-322, pl. xv-xvir). Ce travail est consacré à l'étude de trois genres d'Algues incrustantes rencontrées à l'état fossile: les deux premiers, Sphærocodium et Girva- nella, sont rapportés par l'auteur à la famille des Codiacées; le troisième est le genre Lithothamnion, trés répandu à l'état vivant, et depuis longtemps reconnu dans de nombreuses roches secondaires et ter- . tiaires. Le genre Sphærocodium a été créé par M. Rothpletz pour des corps “arrondis, de 4 millimètre à 2 centimètres de diamètre, observés par lui -dans le Trias supérieur des Alpes, à savoir dans les couches calcaires de St. Cassian, de Raibl et de Kössen. Ces corps sont formés de filaments unicellulaires, ramifiés par dichotomie, et étroitement entrelacés. Au -centre on trouve toujours un corps étranger, qui sert de support au thalle et qu'enveloppent des zones successives de tissu ; cette disposition zonée est due à ce que, à intervalles plus ou moins réguliers, un certain ‘nombre des filaments constitutifs du tissu se renflent à leur extrémité en ampoules allongées, étalées à la surface du thalle, et bientót recou- -vertes à leur tour : on observe parfois, au sommet de quelques-unes de ces ampoules, des.cellules arrondies, qui semblent devoir représenter des sporanges, comparables à ceux des Codium et des Udotea. La mem- brane cellulaire parait avoir été fortement imprégnée de carbonale de 154 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. chaux; en tout cas les interstices que laissent entre eux les filaments constitutifs du tissu ont dù être, dès la vie méme de la plante, complète- ment remplis par des incrustations calcaires. Ce genre se rapproche surtout des Codium ; les différences principales consislent en ce que, chez ces derniers, le thalle est toujours fixé sur un point d'attache extérieur, et qu'il n'offre jamais d'incrustation calcaire : il n'a été observé jusqu'ici qu'une seule espéce, Sph. Bornemanni. Le genre Girvanella, établi par Nicholson pour de petits tubes re- courbés, rencontrés dans les calcaires siluriens d'Écosse, avait élé classé primitivement parmi lesForaminiféres; en outre de cette première espéce on en a distingué plus tard quelques autres, appartenant à des formations postérieures, depuis le Carbonifère jusqu'à l'Oolithe. En étu- diant l'espéce silurienne, M. Rothpletz a reconnu que ces tubes repré- sentaient des filaments unicellulaires, dichotomes, étroitement entre- lacés et de diamètre assez variable, tantôt de 6 à 9 p, tantôt de 9 à 154; ils sont attachés, comme ceux des Sphærocodium, sur des corps étran- gers qu'ils enveloppent en partie ; mais ils ne présentent pas les renfle- ments en ampoules allongées qu'on observe chez ce dernier genre. Il ne parait pas douteux qu'on ait affaire là à une Algue calcaire du groupe des Siphonées, et c'est sans doute encore des Codiacées qu'il faut rap- procher les Girvanella, sans cependant que l'attribution paraisse aussi certaine que pour les Spherocodium. Pour le genre Lithothamnion, l’auteur fait remarquer les difficultés qu'il y a, faute d'une connaissance tout à fait suffisante des espéces vivantes, à trouver, pour la distinction des espéces fossiles, de bons caractéres spécifiques, à ce point que, tandis que M. Gümbel a admis parmi celles-ci 15 espèces différentes, allant du Jurassique au Pliocène, M. de Solms-Laubach s'est demandé s'il ne conviendrait pas plutól de les réunir toutes sous un nom unique et de ne voir en elles que des formes plus ou moins variées du Lith. ramosissimum (Nullipora ramo- sissima Reuss), qui entre pour une part si importante dans la consti- tution des calcaires miocènes de la Leitha. L'un des principaux carat- téres utilisés par M. Gümbel, à savoir les dimensions plus ou moins grandes des cellules, parait à M. Rothpletz trop peu constant pour qu'on puisse lui accorder une valeur absolue; il a observé, notamment chez le Lith. Racemus, des variations du simple au double dans ces dimen- sions, et il est conduit à penser que certaines des formes séparées par M. Gümbel devraient étre réunies; toutefois ces variations ne dépassent pas certaines limites dans une méme espèce, et, si l'on examine au con- traire des espéces différentes, on peut observer chez les unes des cellules dont le volume est jusqu'à 360 fois plus grand que chez telle ou telle autre. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 155 Les variations de dimensions constatées sur un méme individu dépendent d'ailleurs de la portion du thalle qu'on étudie, suivant qu'on a affaire à la région centrale, désignée par M. Areschoug sous le nom d'hypothallium, ou à la région externe ou corticale, que M. Rothpletz appelle perithallium et qui se distingue par son mode de développement comme par la disposition des cellules qui la constituent. Un des caractères les plus importants serait, suivant M. Rothpletz, la disposition des létrasporanges : chez certaines espèces, ceux-ci sont ré- partis les uns à cóté des autres dans le tissu, occupant des zones plus ou moins étendues qui correspondaient, à l'époque du développement de ces organes, à la région superficielle du thalle, recouverte plus tard par de nouvelles couches de tissu, par suite de l'accroissement graduel de la plante. Cette disposition ne s'observe que sur des espéces relati- vement anciennes, telles que Lith. cenomanicum, L. turonicum, L. gosaviense, du Crétacé supérieur, ou Lith. nummuliticum, L. torulo- sum de l'Éocéne; elle parait avoir seule existé durant les périodes crétacée et tertiaire inférieure. Chez d'autres espéces, plus récentes, et dont un certain nombre appar- tiennent à la flore actuelle, les tétrasporanges sont réunis par petits groupes bien limités, mais ils demeurent séparés les uns des autres par les lames de tissu stérile qui unissent entre eux le plafond et le plancher des sortes de conceptacles dans lesquels ils sont renfermés ; tel est le cas du Lith. suganum de l'Oligocène supérieur, des Lith. fasciculatum, L. Mulleri, L. ramulosum des mers actuelles. Enfin, chez d'autres encore, soit actuellement vivantes comme le Lith. Racemus, soit appartenant au Tertiaire supérieur, les tétraspo- ranges sont réunis dans de véritables conceptacles, sans interposition de tissu stérile entre eux. Chacun de ces trois groupes pourrait étre considéré comme ayant une valeur générique, auquel cas l'auteur proposerait pour le premier le nom d'Archæolithothamnion et pour le dernier le nom de Lithotham- niscum, celui de Lithothamnion demeurant réservé pour le second. Le genre Archæolithothamnion, qui a précédé les deux autres dans le temps et qui n'existe plus aujourd'hui, représenterait la souche com- mune d'ou ils sont sortis. D'autre part certaines espèces du second et du troisième groupe se montrent si étroitement liées à des espéces du premier, dont elles semblent n'étre que des modifications, qu en fin de compte M. Rothpletz est amené à laisser ces trois groupes réunis sous un seul et méme nom générique. : IN Le travail comprend, en outre de ces considérations générales, par- culièrement intéressantes, la description détaillée de 14 espèces de ce méme genre Lithothamnion, dont l'une, le Lith. Racemus, encore vi- 156 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. vante aujourd’hui, a été trouvée à l’état fossile dans le Pliocène de Sicile etle Miocène des Canaries; sur ces 14 espèces, cinq sont nouvelles, à savoir quatre du Crétacé et la cinquième de l'Oligocéne supérieur. R. ZEILLER. Les Ormes à l'état fossile; par M. le D' F. Standfest (Bulletin de la Société belge de géologie, de paléontologie et d'hydrologie, v. Mémoires, pp. 109-122, pl. v). La disproportion qui existe entre le nombre des espèces d'Ürmes actuellement vivantes, qui n’est que de seize seulement, et celui des espéces du méme genre décrites comme éteintes, qui s'éléve à plus de cinquante, a conduit M. Standfest à entreprendre une revision de ces dernières. ll a fait appel à cet effet, non seulement aux empreintes de feuilles, mais aux samares que l'on.rencontre souvent associées avec elles dans les mémes gisements; tenant compte des variations qu'on observe aujourd'hui, chez une méme espèce, dans la formeet les dimen- sions de ces mémes organes, il a été amené à d'importantes réductions résultant, soit de la réunion de diverses formes en un seul et méme groupe spécifique, soit de l'exclusion de plusieurs autres. C'est ainsi qu'il regarde comme des plus douteuses l'attribution au genre Ulmus des samares du bassin parisien décrites sous les noms d'U. Brongniarti et d'U. ovata, et qu'il rejette également, à raison de leur nervation camptodrome, les feuilles de Sézanne désignées par Wa- telet comme U. nobilis et U. modesta. Par contre, PU. antiquissima de ce dernier gisement lui parait un Orme incontestable, et il y réunit les U. oppositinervia et betulacea. Il conserve de méme l'U. Marioni des gypses d'Aix, dont les feuilles Q U. Samniorum et peut-être d'U. bicornis ne représenteraient que des variétés. Les trés nombreuses espéces du Miocéne moyen donnent lieu, de sa part, à de larges éliminations; mais il conserve l'U. longifolia de Schossnitz, en lui rattachant, à l'exemple de M. le baron d'Ettingshau- sen, les U. carpinoides et U. pyramidalis. D'autre part, l'étude des associations qu'on peut observer dans un même gisement entre certains types de samares et certaines formes de feuilles, et la comparaison de ces associations d'un gisement à un autre, lui ont permis, dans divers cas, de réunir, avec beaucoup de vraisemblance, sous un méme nom spécifique, des feuilles et des samares décrites indépendamment les unes des autres et sous des noms différents : il rapporte notamment à VU. longifolia les grandes samares généralement désignées jusqu'ici sous le nom d'U. Bronnii, tandis qu'il réunit les feuilles classées sous ce méme nom àl U. plurinervia. Celui-ci ne serait d'ailleurs, à son avis, REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 191 qu'une variété de PU. Braunii, à laquelle devraient être également réunis lU. minuta, VU. Doljensis et une partie des feuilles désignées comme U. zelkovæfolia, les autres feuilles de ce nom rentrant dans le genre Planera ; sous sa forme typique, PU. Braunii comprendrait les U. urticefolia, U. elegans et U. Cocchii, ainsi que l'U. tenuinervis du Tertiaire américain. L'U. Fischeri et VU. crassinervia ne seraient de méme que deux formes d'un seul et méme type spécifique. L'U. primæva de l'Oligocéne du midi de la France ne parait à M. Standfest, malgré son ancienneté relative, pouvoir étre séparé des formes pliocènes que M. de Saporta a rapportées à PU. montana; il les réunit, les unes et les autres, sous le nom unique d'U. paleomontana, ainsi que les samares désignées sous ces mémes noms. La grande samare d'U. prisca de Radoboj lui parait en revanche constituer un type unique. Enfin, l'auteur admet également comme devant être conservés l’U. Hilliæ, d'une part, et, d'autre part, lU. Brow- nelli, auquel il réunirait U. californica, tandis que lU. pseudoameri- cana ne lui parait pas pouvoir étre distingué de l'U. americana actuel. Ix Ueber tertiære Fagus-Arten der südlichen Hemisphære (Sur les espéces de Fagus tertiaires de l'hémisphére sud); par M. le baron C. von Ettingshausen. In-8°, 24 p., 2 pl. (Sitzungsber. der k. Akad. d. Wissenschaften in Wien, Math.-Naturw. Cl., C, Abth. I, pp. 114-137, pl. 1 et 11). Les Hétres tertiaires d'Australie et de Nouvelle-Zélande que M. le baron C. d'Ettingshausen a pu étudier offrent de remarquables analo- gies avec les espéces du méme genre appartenant à la flore actuelle des mémes régions, ou avec cerlains Hétres du Chili, si bien que l'on est conduit à penser que les Hétres qui vivent aujourd'hui dans l'hémi- Sphére sud doivent descendre directement des espéces qui y vivaient à l'époque tertiaire. D'autre part, plusieurs de celles-ci, tout en présen- tant les caractéres de la section des Nothofagus, se font remarquer par le développement de leur limbe foliaire et devaient étre de véritables arbres; quelques autres appartiennent à la section Eufagus, qui n est plus représentée maintenant en Australie que par une seule espéce, et qui manque en Nouvelle-Zélande; enfin certaines d'entre elles, tout en se rangeant parmi les Nothofagus, offrent des caractéres intermédiaires entre eux et les Eufagus, et peuvent étre considérées comme établis- Sant le passage d'une section à l'autre. = ; C’est ainsi, par exemple, que le Fagus Wilkinsoni des couches éocènes d'Australie et de Nouvelle-Zélande tient en quelque sorte le 158 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. milieu entre le Fagus prisca du Crétacé de Saxe, qui est un Nothofa- qus, et le F. Feroniæ du Miocène d'Europe, si étroitement allié aux F. silvatica et ferruginea de la flore actuelle. On pourrait le considérer comme la souche du F. (Nothofagus) Moorei qui vit aujourd'hui en Australie; mais on trouve entre eux un intermédiaire plus rapproché de ce dernier, c'est le F. Risdoniana du Miocène de Tasmanie, allié encore trés étroitement aux Eufagus, notamment au F. Deucalionis du Miocène, qui n'est, du reste, qu'une forme du F. Feroniæ. Le F. Muelleri d'Australie, dont les feuilles rappellent beaucoup la forme parvifolia de notre F. silvatica, et qui cependant est bien un Nothofagus, n'a pas laissé de descendance dans la région; mais les F. Dombeyi, F. betuloides du Chili semblent en être dérivés, tant ils présentent d'analogies avec lui. Le F. Etheridgei parait être la souche commune à la fois du F. Cun- ninghami d'Australie et du F. Menziesii de la Nouvelle-Zélande. Le F. celastrifolia, analogue à certains égards au F. Muelleri, doit surtout étre rapproché du F. fusca de la flore néo-zélandaise actuelle, dont il a pu étre l'ancétre. En outre de ces cinq espèces, appartenant toutes à la section Nothofa- gus, on a rencontré, dans le Tertiaire d'Australie, deux véritables Eufa- gus, trés voisins des F. Feroniæ et Deucalionis d'Europe; ce sont les F. Hookeri et Benthami, dont le premier se rapproche en même temps du F. (Eufagus) australis du Chili. Le F. Ninnisiana de l'Éocéne de Nouvelle-Zélande a, lui aussi, des liens étroits avec le F. Feronic, et, à un degré moindre, avec le F. (Eufagus) obliqua de la flore chilienne actuelle; il doit cependant, comme les F. Wilkinsoni et Risdoniana, être rangé dans la section Nothofagus en raison de la consistance coriace de ses feuilles. On peut se demander s'il ne faudrait pas lui rattacher, comme simple variété, le F. Lendenfeldi des mémes gisements, dont les feuilles rappellent cer- taines formes du F. silvatica. Le F. ulmifolia, trouvé dans les mêmes couches, est encore un Nothofagus, assez étroitement allié avec le F. Wilkinsoni, et surtout avec le F. Moorei actuel, dont il pourrait étre regardé comme la souche presque à aussi bon droit que le F. Risdoniana, s'il n'avait pas été trouvé exclusivement en Nouvelle-Zélande, où le F. Moorei n'existe pas, du moins à l'état spontané. Enfin, il faut citer encore dans l’Éocène de la Nouvelle-Zélande une dernière espèce, F. shagiana, qui, bien qu'étant par ses feuilles coriaces un Nothofagus incontestable, se rapproche beaucoup de cer- tains Eufagus, à savoir, du F. Sieboldi, de certaines formes du F. sil- vatica, mais surtout du F. Antipofi de la flore tertiaire arctique, du REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 159 F. insueta du Tertiaire de la Wettéravie, et, entre tous, du F. Gunnii d'Australie, dont il doit étre la souche. R. ZgiLLER. Descriptiones Graminum novorum ; auctore E. Hackel (QEs- terr. botan. Zeitschrift. 1891, n% 1 et 2). In-8°, 7 pages. M. E. Hackel fait connaitre quelques Graminées asiatiques nouvelles, parmi lesquelles il faut remarquer un Manisuris, M. porifera, du Sikkim (Clarke, n* 975) et un Germainia, G. khasyana, du Khasya (Clarke, n. 44830 et 42558), qui force à modifier un peu la caractéris_ tique du genre telle qu'elle est donnée dans le vol. vr, p. 685, du Monographia Phanerogamarum. Dans le G. khasyana, en effet, les épillets formant involucre ne sont pas disposés par paire, mais sont ternés; les épillets femelles forment aussi au centre un groupe de trois, les latéraux màles faisant défaut. Les autres espèces décrites sont : Coix lingulata, de Birmanie, bien caractérisé par l’involucre de l'épillet mâle ovale, prolongé en languette; Saccharum Ridleyi, de Malacca, qui constitue une deuxième espèce du groupe Sclerostachya; Erianthus chrysothrix, des montagnes de l'Inde orientale; Pollinia Ridleyi, de la péninsule de Malacca; Apocopis va- ginatus. de l'Inde orientale; Rottboellia Clarkei, R. glauca, R. gemi- nata; Andropogon impressus, du Kashmir, et A. Clarkei, de l'Inde orientale. A. FRANCHET. Potamogeton javanicus Hassk. und dessen Synonyme (Le Potamogeton javanicus et ses synonymes); par le D" Hans Schinz, de Zurich (Bulletin de la Société botanique Suisse, livr. 4, pp. 52- 61). Le Potamogeton javanicus Hassk. est une espéce répandue dans toutes les régions chaudes des deux hémisphéres, sauf en Amérique; comme beaucoup de plantes à large extension, elle est trés polymorphe; aussi a-t-elle été décrite sous plusieurs dénominations. Une étude ap- profondie de ses formes multiples a conduit M. Schinz à lui attribuer les Synonymes suivants : PorAMoGETON JAVANICUS Hassk., Retz. in Ann. Soc. sc. Indo-neerl., vol. r, 1856, p. 26-97. P. tenuicaulis Ferd. von Mull., Fragm. phyt. austr., 1858, 1, p. 90 et 244; vu, p. 217. P. parvifolia Fuch., Abh. naturw. Ver. Bremen, 1880, vii, p. 32-33. P. Huillensis Welw., mss. (herb. Kew.). P. hybridus Mich.? mss. (herb. Ind. or. Hook. fil. et Thomps.). Ainsi compris, le P. javanicus a été observé dans l'Afrique continen- 160 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. tale, à Madagascar, dans l'Inde (Khasia et Sikkim), à Java, en Australie, à Formose, au Japon et dans la Corée. A. FRANCHET. Pteropetalum Pax nov. gen. (Vergl. Natürl. Pflanzenfam., rir, 2, p. 228 et Engler's Botanische Jahrbücher, xiv, p. 299). C'est un genre de Capparidacées étroitement allié aux Ritchiea, Cra- teva et Euadenia; il s'éloigne du Ritchiea par le petit nombre (6-7) de ses étamines et par ses sépales imbriqués et non valvaires, du Cra- tæva par ses étamines en nombre moindre; l'Euadenia présente une estivation du calice différente et le disque est trés apparent. Le Plero- petalum est ainsi caractérisé : sepala 4 imbricata; petala 4 valde inæ- qualia, 2 superiora mox aucta, aliformia, coriaceo-indurata, 2 inferiora multo minora, membranacea; stamina 6-7, quorum 5-6 fertilia, 1 stami- nodiale; discus nullus. Ovarium uniloculare, placentis 2 multiovulatis. Le Pteropetalum Klingii habite le Togoland; c'est un arbrisseau glabre à feuilles trifoliolées, ses fleurs sont en grappe terminale et dé- pourvues de bractées. A. FR. Cileomodendron, eine neue Gattung der Capparidaceæ aus Somaliland (Cleomodendron, nouveau genre de Cappari- dacées de la région des Somalis) ; par M. F. Pax (Bericht. d. Deutsch. Botan. Gesell. (1891), vol. 1x, 32). C'est un genre de la tribu des Cléomées et qui, malgré un port trés différent, ne peut étre éloigné des Cleome: il est caractérisé ainsi qu'il suit, par son auteur : sepala 4, :qualia; petala 4, unguiculata, æqualia; stamina 6, æqualia, 2 sepalis interioribus opposita; 4 per paria sepalis exterioribus opposita; ovarium septo spurio in fructu replum formante, incomplete biloculare, in stylum ovario æquilongum gracilem atte- nuatum. L'unique espéce, C. somalense, est un arbre à bois jaune trés dur, à feuilles simples, soyeuses ou spatulées; les fleurs forment une grappe corymbiforme et naissent, ainsi que les feuilles, sur des rameaux très raccourcis. Le Cleomodendron a été trouvé prés de Meid, dans le pays des Soma- lis, par Hildebrandt qui l'a publié sous le n° 4548. A. FR. Capparidaceæ africanæ; par M. F. Pax (Engler's Botanische Jahrbücher (1891), xiv, p. 293, pl. 4). M. Pax donne une nouvelle description des deux nouveaux genres Cleomodendron et Pteropetalum établis par lui (Cf. supra), avec la fi- gure (p. 296) de ce dernier. Il fait aussi connaitre quelques espéces nou- velles appartenant à divers genres : Cleome serrulata Pax, C. Schim- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 161 peri Pax; Capparis boscioides Pax, C. corymbosà Lamk var. sansiba- rensis Pax, C. Poggei Pax, C. Fischeri Pax, C. Afzelii Pax; Boscia rotundifolia Pax; Cadaba scandens Pax; Merua grandiflora Pax, M. juncea Pax, M. Stuhlmanni Pax, M. Emini Pax, M. somalensis Pax, M. tomentosa Pax; ? M. caudata Pax. Le Buchholzia coriacea Engl., Bot. Jahrb. vut, 335. est figuré pl. 4. A. FR Passifloræ africanæ; par M. A. Engler (Engler's Botanische Jahrbücher, xiv (1891), p. 374, tab. vir-ix). M. Engler reprend la dénomination Adenia Forsk., antérieure de vingt-deux aunées (1715) à celle de Modecca Lamk (1797) généralement adoptée (l'Adenia venenata Forsk. est en effet identique avec le Mo- decca abyssinica Hochstt). Il admet quatre sections dans le genre Adenia: I. Blepharanthes Wight. et Arn., comprenant 14 espèces dont 2 seulement sont des Indes orientales, toutes les autres habitant l'Afrique. — II. Microblepharis Wight, avec 7 espéces de l'Inde, de l'archipel Indien, de Java, de Timor et d'Australie. — 1II. Euadenia Engl., earactérisé par des pétales insérés sur le bord supérieur du réceptacle dont la couronne est formée de 5 lobes courts, connivents; les rameaux florifères sont munis de vrilles. La seule espèce connue est l'Adenia venenata. — IN. Hildebrandtiothamnus Engl.; dans cette section les pétales sont insérés au milieu du réceptacle dont la cou- ronne est constituée par 5 lobes cunéiformes écartés. Les rameaux flo- riféres sont épaissis, arrondis et épineux. Une espéce de l'Afrique orien- tale. M. Engler décrit les nouvelles espèces suivantes : A. pandurefor- mis du Zambéze; A. Schweinfurthi, du pays des Niams-Niams; A. lan- ceolata, de l'Afrique orientale; A. globosa, de l'Afrique orientale. Il déerit ensuite longuement (p. 379) l'A. venenata, plante peu connue et qui fournit l'un des plus violents poisons africains; il en donne une figure trés détaillée, ainsi que la coupe anatomique de la graine. Le nouveau genre Echinothamnus Engl. est l'un des plus curieux de la famille, à cause de son trone cactiforme. Ses caractéres le rappro- chent des Adenia et de l'Ophiocaulon; il diffère de l'un et de l'autre par ses étamines insérées non pas au bas, mais vers le milieu, du tube du calice. L'E. Pechuelii est un arbrisseau à tronc très épais, charnu, d’où sortent de nombreux rameaux très divisés qui portent des feuilles lancéolées, éparses, à l'aisselle desquelles naissent deux ou trois fleurs penchées; cette curieuse plante croit dans le Dammaraland. M. Engler en donne une figure dans le texte, et une autre avec détails analytiques T. XXXIX. (REVUE) 11 162 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. sur la pl. ix. Il décrit ensuite : Ophiocaulon Poggei Engl.; O. lanceo- latum Engl.; Triphostemma lanceolatum Engl.; T. niloticum Engl.; Soyawxia M Engl.; Paropsia Feliculdia Engl.; Paropsiop- sis Engl. (nov. gen.), qui a été on d’affinité avec Paropsia, mais qui s'en distingue par la double couronne de son réceptacle, l'extérieure courte, inégalement fimbriée, l'intérieure plus petite, en forme d'an- neau; 9 étamines et 5 styles. Dans le Paropsia, il y a 5 étamines et 3 styles ou un style trifide. Une espèce : Paropsiopsis africana, du Gabon (Soyaux, n° 366). — Enfin M. Engler fait connaitre un nouveau Barteria de Cameron, le B. Braunii. A. FRANCHET. Beitrag zur Kenntniss africanischer Passifloraceæ (Contributions à la connaissance de quelques Passifloracées afri- caines) ; par M. Hans Schinz (Engler's Botan. Jahrb. xv, 1). Dans ce complément à l'intéressante étude de M. Engler sur les Pas- sifloracées africaines (Cf. supra), M. Hans Schinz décrit un nouvel Ade- nia (Modecca), A. glauca, du Transvaal (Rehmann, n. 4799). A Ju Observations sur une collection de plantes du Trans- vaal; par M. Hans Schinz (Extrait du Bulletin de la Soc. bol. de Genève, 1891). In-8°, 10 pages, 1 pl. C'est une liste de plantes, avec des observations critiques, faite d’après une collection réunie par MM. Mingard et Creux, de la mission protes- tante, aux environs d'Elim, dans le Transvaal, et qui est aujourd'hui déposée dans l'herbier Boissier. Cette liste comporte seulement 25 es- péces, dont une seule est nouvelle : Pterocarpus Buchanani Schinz. A propos du Modecca senensis Mast., M. Schinz fait quelques observa- Lions intéressantes, notamment sur l'opportunité de la séparation des genres Modecca et Paschanthus, que M. Harvey réunit, mais que M. Schinz propose de maintenir distincts, le premier ayant les fleurs dioiques et les étamines monadelphes; le Paschanthus les ayant her- maphrodites avec les étamines libres. M. Schinz dit aussi, à cette occa- sion, que son genre Faggia est un véritable Paschanthus, dont il con- slitue à peine une deuxième espèce. La plante figurée est le Modecca senensis. A. FR. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 163 Amaryllidacez africanæ. — Welloziaceæ africanszæ. — Dioscoreaceæ africanæ. — Iridaceæ africanæ; par M. F. Pax (Engler's Botan. Jahrbüch., xv (1892), pp. 140-157, tab. vit. et VIII). M. Pas décrit les espèces nouvelles suivantes : Hæmanthus robustus Pax, H. micrantherus Pax; Crinum Poggei Pax, C. longitubum Pax, C. pedicellatum Pax; Cryptostephanus hæmanthoides Pax; Hypoxis subspicata Pax, H. Fischeri Pax; Barbacenia scabrida Pax, B. tomen- tosa Pax; Dioscorea colocasiæfolia Pax, espèce à tubercules comes- tibles, D. sansibarensis Pax, D. odoratissima Pax, D. sagittifolia Pax, D. Preussii Pax, D. phaseoloides Pax, D. Schweinfurthiana Pax; Romulea Fischeri Pax; Moræa Mechowii Pax; Aristea paniculata Pax; Tritonia cinnabarina Pax, T. tigrina Pax, T. bongensis Pax ; Acidenthera gracilis Pax, Gladiolus pubescens Pax, G. Buettneri Pax ; Antholyza labiata Pax; A. Steingroveri Pax. Les espéces figurées sont : Antholyza labiata ; Cryptostephanus hemanthoides et Dioscorea minutiflora Engl. A. Fn. Ueber Strophanthus mit Berucksichtigung der Stammpflanzen des « Semen Strophanti » (Sur les Strophan- thus, avec des observations sur les espèces dont sont tirés les « Semina Strophanti »); par M. le D" Ferd. Pax (Engler's Botanische Jarh- bücher, 111, pp. 362-386, pl. x et x1). Le travail est divisé en deux parties : dans la premiére, l'auteur donne une revision monographique des espéces du genre; dans la deuxième, il énumère celles auxquelles sont attribuées (avec plus ou moins de certitude) les graines de Strophanthus du commerce. M. Pax admet trois seclions pour les Strophanthus : I. EusrnoPHaNTuus Pax : les lobes de la corolle sont terminés en trés longue pointe subulée; l'aréte de l'anthére est deux ou trois fois plus courte qu’elle. Cette section est formée de six sous-sections, établies surtout d'aprés la disposition et la saillie plus ou moins accenluée des nervures : 4. Hispidi; 2. Acuminati; 3. Graciles; 4. Tomentosi ; 9. Sarmentosi; 6. Christya (Ward et Harv., gen. propr.). Ces six sous- Sections renferment 15 espèces, toutes africaines : S. hispidus Alph. DC., S. Kombe Oliv., S. Emini Asch. et Pax, de l'Afrique orientale ; S. Ledieni Stein, S. Bullenianus Mast.; S. Preussii Engl. et Pax, de Cameroon et d'Angola; S. gracilis K. Schum. et Pax, du Gabon ; S. scaber Pax, du Niger (Mann. exsicc. n. 499); S. Schuchardi Pax, 164 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. d'Angola ; Strophanthus sarmentosus A. DC., S. Petersianus Klotzch., S. intermedius Pax, d'Angola; S. amboensis Engl. et Pax, du S.-0. de l'Afrique; S. speciosus B. Reber (Christya speciosa Ward. et Harv., Strophanthus capensis A. DC., du Cap de Bonne-Espérance). Dans la section II, SrRoPHANTELLUS Pax, les lobes de la corolle sont aussi terminés en longue pointe, ou lout au moins acuminés, mais l'anthére a son aréte aussi longue ou plus longue qu'elle. Les Stro- phantellus ont deux sous-sections, les Divergentes et les Dichotomi, renfermant 9 espéces, toutes de l'Inde ou de la Malaisie : S. divergens Grah.; S. Cumingii Alph. DC.; S. Wallichii Alph. DC. ; S. puberulus Pax, de Sumbawa; S. caudatus Kurz, de la Malaisie; S. Wightianus Wall.; S. brevicaudatus Wight; S. Jackianus Wal. La section III, RovPELLINA Baill., ne comprend que deux espèces, l'une et l'autre de Madagascar, S. Boivini Baill. et S. Grevei Baill. Les 4 espèces suivantes sont considérées comme douteuses par M. Pax : S. alterniflorus Spreng. ; S. Laurentiacus (cité par M. Blon- del); S. minor Christy; S. Rigali Hort. Par. Les « Semina Strophanti » proviennent des espèces suivantes : S. his- pidus DC., de Sierra Leone; S. Kombe Oliv., de l'Afrique orientale; S. Emini Asch. et Pax, de l'Afrique orientale; S. Ledieni Stein., du Congo; S. Bullenianus Mast., des Cameroon et du Gabon; S. caudatus Kurz, de la Malaisie, de Malacca et de Java. L'auteur donne la descrip- tion du fruit et de la graine de chacune de ces espéces. M. Pax cite encore, à titre de renseignement, quelques autres espèces restées problématiques et qui sont citées par M. Blondel (Les Stro- phanthus du commerce) comme fournissant des produits à la thérapeu- tique; ce sont: S. minor (S. du Niger Blond.; Strophanthus glabre du Gabon, Blond.; Strophanthus laineux du Zambèze, Blond., aux- quels il faut ajouter le Senegal-Strophanthus et le Kürzfruchtiger Strophanthus, dont les fruits sont importés de diverses régions de l'Afrique orientale). L'auteur termine son travail par un tableau de la distribution géogra- phique des espéces du genre Strophanthus, qui sont ainsi réparties : Afrique occidentale, 14 esp.; Afrique orientale, 4 esp.; Cap de Bonne- Espérance, 1 esp.; Madagascar, 2 esp.; sud de la Chine, 4 esp. ; Inde orientale et Java, 6 esp. ; Philippines, 4 esp. Aucune des espèces connues jusqu'à ce jour n'est commune à deux régions. A. FRANCHET. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 165 Zur Kenníniss afrikanischer Gentianaceen (Contributions à la connaissance des Gentianées africaines); par M. Hans Schinz (Extrait du Vierteljahresschrift, t. xxxvii, pp. 306-339). Les Gentianées sont représentées dans le sud de l'Afrique orientale par 5 genres : Lagenias, Sebæu, Exacum, Belmontia et Canscora. Le premier ne comprend qu'une espéce, du Cap. M. Schinz donne un tableau synoptique des espèces assez nombreuses de Sebwa, dont il énumére un certain nombre comme nouvelles : S. Welwitschii, S. li- nearifolia, S. Grisebachiana, S. Rehmannii, S. Zeyherii, S. Bar- beyana. Le genre Exacum est représenté seulement par 5 espèces, dont M. Schinz donne le tableau synoptique; il en décrit une seule nouvelle, E. Hoffmannii, de Madagascar (Hildebrandt, n. 3467). Les Belmontia sont au nombre de 8, parmi lesquelles B. stricta Schinz, de Madagascar (Hildbr., n. 3428) et B. Teuszii Schinz, de l'Afrique orientale (Teusz, n. 387). Enfin M. Schinz fait connaitre le Canscora tetragona, également de l'Afrique orientale (Mechow, n. 418). A. Fa. Monographie der Gattung Pæonia (Monographie du genre Pœonia); par M. T. Huth (Engler's Botan. Jahrb. xiv, pp. 258-216). M. Huth fait l'historique du genre Pæonia, dont les anciens ont connu plusieurs formes. Ce n'est toutefois qu'à partir de Clusius que l'on voit se dégager un peu nettement la notion de l'espéce. Le nombre en fut pourtant multiplié outre mesure par Miller, aux yeux duquel les formes horticoles prenaient presque toujours une valeur exagérée. Linné n'en admit que trois; mais, dans la premiére Monographie du genre parue en 1817, Anderson en énuméra 13, dont 6 sont aujour- d'hui ramenées à la synonymie. - M. Huth en décrit 14, qu'il partage en deux groupes : les paléarctiques réparties au nombre de 12 dans les régions tempérées de l'ancien monde, et les néarctiques qui croissent dans la partie occidentale de l'Amérique septentrionale. Les paléarctiques sont caractérisées par des pétales beaucoup plus longs que les sépales ; dans les néarctiques, les pétales dépassent à peine les sépales, et le disque charnu est lobé. ; L'auteur ne signale aucune espéce nouvelle, mais la facon dont il groupe les variétés mérite d'étre signalée. Ainsi le P. triternata Pall., le P. Broteri Boiss. et Reut., le P. Russi Biv. ne sont pour lui que des variétés du P. corallina Retz; le P. romanica Brandza n'est qu'un synonyme du P. decora Anders.; le P. officinalis Retz est une variété du P. peregrina Mill. 166 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Le Pæonia mollis Anders. demeure une espèce douteuse, qui diffère du P. anomala par ses feuilles couvertes en dessous de poils très serrés. A. FRANCHET. Beitræge zur Kenntniss der papuanischen Flora (Con- tributions à la connaissance de la flore de la Papouasie); par M. 0. Warburg (Engler's Botan. Jahrb. xii, pp. 230-455). L'énumération de plantes que M. Warburg donne sous ce titre a été faite d'aprés les collections réunies dans la Papouasie par MM. Moseley, Hollrung et Naumann. C'est un travail autour duquel devront se grou- per toutes les recherches faites dans ces mémes régions, qui sont mal- heureusement fort peu hospitalières pour les naturalistes. Bien que la flore n'en soit encore que bien incomplétement connue, on peut juger de l'intérét qu'elle présente par ce fait, relevé par M. Warburg, que le nombre des genres endémiques qu'elle posséde s'éléve à 35, chiffre qui ne peut manquer d'étre considérablement augmenté par des recherches ultérieures, mais qui, tel qu'il est aujourd'hui, n'en est pas moins remarquable relativement au nombre peu élevé des espèces signalées jusqu'iei dans cette même région. M. Warburg fait connaitre les genres nouveaux suivants : Hellwigia (Zingibéracées); Pseudotrophis (Moracées); Dammaropsis (Moracées); Finschia (Protéacées) ; Pentaphalangium (Clusiacées); Schleinitzia (Mimosacées); Naumannia (Zingibéracées); Beccariodendron (Anona- cées). Le nombre des espèces nouvelles est assez considérable ; toutefois les Composées n'en fournissent que trois, les Graminées deux, les Légumi- neuses sept. La famille la mieux représentée en espéces, comme en nou- veautés, est celle des Euphorbiacées. Barbeya novum genus Urticacearum; par M. G. Schweinfurth (Extr. du Malpighia, V, fasc. vu-ix [1892], 2 tab.). C'est une très curieuse plante, rapportée de l'Arabie heureuse et de l'Abyssinie septentrionale par M. G. Schweinfurth. Ses caractères rendent sa place trés difficile à assigner, et si, par son style indivis, subexcentrique, elle se rapproche de certaines Urticées, il faut recon- naitre qu'elle s'en éloigne par son ovule suspendu et l'absence d'albu- men. Les fleurs sont dioiques, le périanthe 3-4-fide à segments subval- vaires. Fleurs mâles: 6-9 étamines, à filets trés courts, Panthère s'ou- vrant longitudinalement par le cóté; pas de rudiment d'ovaire. Fleurs femelles : périanthe à 3-4 segments qui s’accroissent aprés l'anthése; staminode nul; ovaire unicarpellé, uniloculaire; style très court, termi- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 167 nal, subexcentrique, papilleux sur la face ventrale; un ovule suspendu, anatrope; fruit sec indéhiscent, un peu comprimé ; graine conforme au péricarpe, sans albumen. Le Barbeya oleoides est un arbre peu élevé, à feuilles opposées décussées, très entières, couvertes en dessous d'un tomentum formé de poils simples; les fleurs sont disposées en cymes axillaires triflores. Le genre Barbeya est dédié à M. W. Barbey, l'un des plus vaillants promoteurs de la Botanique en Suisse. A. Fn. Notæ de plantis asiaticis; par M. A. Balalin (Acta Horti petro- politani, x1, pp. 481-494). M. Batalin décrit les espèces suivantes : Clematis atragenoides, du Kansu (Chine occid.); Draba bracteata, de la Chine septentrionale; Myricaria pulcherrima, de la Kaschgarie et de la Mongolie occidentale ; Glycyrrhiza inflata, de la Kaschgarie; Astragalus tanguticus, du Kansu; Ribes Maximowiczii, du Kansu; R. tripartitum, du Kansu (1); Rhododendron Potanini, du Kansu; R. rufum, du Su-tchuen septen- trionale; Primula gemmifera, du Kansu ; Incarvillea Potanini, de la Mongolie centrale; Polygonatum kansuense Maxim. ined., du Kansu. A. FR. Monographie du genre Chrysosplenium; par M. A. Fran- chet (Nouvelles Archives du Muséum, 3° série, t. 11, pp. 87-114, pl. 3-6, et t. 11, pp. 1-33, pl. 1-7). L'auteur fait l'histoire du genre Chrysosplenium, dont il trouve la première indication dans les Adversaria et les Observationes de Lobel (1576); l'espéce signalée par ce bolaniste est le C. oppositifolium. Jusqu'en 1859 l'acceroissement du genre fut trés lent, puisque à cette date on en connaissait seulement dix-huit. L'exploration de l'Amour et celle du Japon doubla ce chiffre en moins de quinze ans. Aujourd’hui, grâce au contingent fourni surtout par la flore de la Chine et des régions (1) A propos des Ribes de la Chine, M. Batalin soulève une question Wi ignium qu'il est bon de signaler. Dans le vol. vit, p. 240, des Nouvelles foe eden séum, 2 série, paru en 1887, se trouve décrit et figuré le Ribes vids ra se Moupine. L'année suivante, la même espèce fut publiée dans Hooker, regie me rum, t. 1767, sous le nom de Ribes pachysandroides Oliver. Or, zi + coe lettre particulière, adressée à Maximowicz et renfermant un échanti Sia de Moupine, Decaisne avait donné à ce Ribes le nom de R. — à sas d'ailleurs sur l'étiquette de l'herbier du Muséum. M. Batalin ne s'en c pi crm a dénomination imposée par Decaisne, quoique celle dên ublicité que celle résultant d'une correspondance de Saint-Pétersbourg. (Note de autorisé à reprendre l mination mait pas eu d'autre pul d A privée et du dépôt d'un exemplaire dans l'herbier M. Franchet.) 168 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. voisines, M. Franchet a pu énumérer 54 espèces, et tout fait croire que ce nombre sera beaucoup dépassé. L'auteur étudie ensuite avec beaucoup de détails les organes de végé- tation et de reproduction de ces plantes. Ce qui se dégage surtout de cette étude descriptive, c'est le peu de diversité qu'on observe dans ces organes, lorsqu'on les compare dans la totalité des espéces dont est formé le genre; aussi peut-on dire que ces espèces se ressemblent toutes, à l'exception peut-être du Chrysosplenium macrophyllum Oliv., qui prend la forme des Saxifraga du groupe Bergenia. On trouve néan- moins des caractères suffisants pour les différencier dans la disposition des feuilles, leur forme, la nature des poils et, par-dessus tout, dans les ornements des graines, qui peuvent étre lisses ou creusées de sillons, et, dans ce dernier cas, rugueuses ou trés diversement échinulées; la forme du fruit est aussi parfois trés caractéristique. La distribution géographique des Chrysosplenium est très intéres- sante el peul se résumer ainsi qu'il suit : l'Europe n'en possède que 3 espèces, dont une seule, C. oppositifolium, lui appartient en propre; le C. alternifolium occupe presque toute la zone tempérée ou froide de l'hémisphère boréal, et la troisième, C. dubium Gay, se retrouve en Asie Mineure. Sur 22 espèces connues au Japon, 18 n'ont pas été retrou- vées ailleurs, 1 lui est commune avec l'Europe, les 3 autres se retrouvent dans l'Asie orientale ou centrale. La Chine en possède 18, dont 13 en propre; la Sibérie 11, dont 8 ne sont pas connues ailleurs; l'Hima- laya 8, dont 3 se retrouvent dans d'autres régions. Enfin, sur 5 espéces américaines, 4 n’existent pas dans l'ancien monde. Si l'on cherche quels rapports peuvent exister entre les caractères différentiels des espèces et leur répartition géographique, on trouve : 1°. que les espèces à graines sillonnées appartiennent exclusivement, jusqu'ici du moins, à la flore de l'Asie orientale et plus particulière- ment au Japon, tandis que celles dont les graines sont lisses se ren- contrent dans toutes les régions occupées par le genre; 2° cette méme réparlition s'applique exactement aux espèces dont les sépales sont pétaloides et à celles dont le calice est herbacé; les premières sont exclusivement du Japon ou de la Chine, les autres appartiennent à toute laire géographique du genre. C'est encore au Japon qu'on trouve celles dont les étamines sont longuement exsertes, de méme que les Chrysosplenium à rhizome pourvu d'écailles charnues et ceux dont les bourgeons sont enveloppés d'écailles membraneuses n'ont été observés que dans l'Asie continentale, Asie ou Himalaya. Enfin sur 19 Chrysos- plenium à feuilles alternes, 2 seulement sont du Japon; les 4 espèces propres aux deux Amériques sont à feuilles opposées. Il est à remar- REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 169 quer aussi que toutes les espèces à feuilles alternes, sans exception, existent dans l'Asie continentale. L'auteur déerit les espéces nouvelles suivantes : C. ciliatum, de la Chine; C. microspermum, de la Chine ; C. Henryi, de la Chine; C. no- dulosum, du Japon ; C. Calcitrapa, du Japon ; shiobarense, du Japon. Les espèces figurées sont au nombre de 46; comme 10 autres ont été figurées antérieurement dans divers ouvrages, il en résulte que l'on pos- sede l'iconographie de toutes les espèces connues du genre. Ep. BUREAU. Les maladies du Pommier et du Poirier; par M. A. Dan- geard (Le Botaniste, 3* série, 2* et 3* fascicules, aoüt 1892, avec dix planches). L'auteur s'est proposé de présenter, dans un petit Traité pouvant être aisément consulté par les horticulteurs et les agriculteurs, la descrip- tion des principales altérations du Pommier et du Poirier, surtout de celles qui sont causées par des parasites, soit végétaux, soit animaux, et de donner des indications tant sur la nature des parasites que sur les moyens d'en arréter ou d'en limiter les ravages. Aprés avoir indiqué, dans un premier chapitre, quelles sont les sub- stances qui peuvent être employées comme insecticides ou comme fon- gicides, il expose successivement les altérations des tiges, des feuilles, des fruits et des racines. Chap. II. ALTÉRATIONS DE LA TIGE ET DES RAMEAUX. 1* Sous le nom de Chancre cancéreux, M. Dangeard désigne le chancre que produit le Nectria ditissima dont il donne la description. Il mentionne aussi, sur ces chancres, la présence d'un Tubercularia et de l' Apiosporium Mali. 2° Il nomme Chancre noduleux les tumeurs produites par le Puce- ron lanigére, mais il attribue à un Champignon qu'il a observé sur ces sortes de tumeurs un rôle dans la destruction des tissus. ll décrit diverses formes de fructifications: de petites broussailles noires, des Sphéres rouges couvertes de conidies falciformes et enfin des pyenides contenant des spores globuleuses et unicellulaires, ou elliptiques et Séparées en deux par une cloison transversale, mais il ne les rapporte pas à des espèces déterminées ; il paraît plutôt les considérer comme des formes diverses de fructification d'un même Champignon. 3 Le Chancre papilleux est une altération qui n'est pas due à un Parasite; il se produit sur le tronc et les branches du Pommier dans les endroits humides. On voit sortir de l’écorce des corps saillants serrés 170 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. les uns contre les autres, que M. Dangeard décrit comme des racines adventives. Il fait une étude spéciale de l'anatomie des places de la tige sur lesquelles naissent ces productions. Ces sortes de chancres sont du reste fort rares. 4° Le chancre ordinaire est l'altération que produit le Fusicladium pirinum sur le bois du Poirier. L'écorce se crevasse et s'exfolie, et dans ses fentes on observe un stroma couvert des fructifications du Fusi- cladium. L'auteur a cherché à cultiver le mycélium de ce Champignon; il a vu se produire de grosses cellules renflées qu'il considére comme des kystes. 5° Sous le nom de Gélivure du Pommier, il décrit l'altération des rameaux qui est attribuée au gel et que M. Sorauer a décrite sous le nom de « Frostchorf ». 6* La pourriture du bois est causée par le développement d'un Poly- pore que M. Dangeard rapporte au Polyporus sulfureus. Il indique aussi, comme cause d'une altération analogue du bois du Pommier, P Hydnum Schiedermayri qu'a signalé M. de Thümen. Chap. III. ALTÉRATIONS DES FEUILLES. 1* La Fumagine des feuilles. — M. Dangeard désigne sous ce nom le Fusicladium dendriticum et le Fusicladium pirinum. Il décrit des spermogonies globuleuses comme appartenant au Fusicladium dendri- ticum. En cultivant ce Champignon, il a obtenu des filaments renflés en kystes qu'il regarde comme destinés à assurer la vie du parasite pendant l'hiver, ainsi que des fructifications rameuses portant de nombreuses conidies qu'il considére aussi comme des formes du Fusicladium. 2° La rouille des feuilles du Poirier est due au Ræstelia cancellata correspondant au Gymnosporangium Sabine du Genévrier sabine. 3° La gale des feuilles. — L'auteur signale sous ce nom ce que les jardiniers nomment la « cloque du Poirier », l'altération causée par un acarien vermiforme, le Phytopte du Poirier. 4 La marbrure des feuilles est due à un autre acarien de couleur rouge, le Tenuipalpus glaber qui se voit à la surface des feuilles et des rameaux. ° L'Erineum des feuilles du Pommier est causé par un Phy- tople. 6° L'Oidium du Pommier a été rapporté à des espèces fort diverses d'Érysiphées : Podosphæra Oxyacanthæ, Sphærotheca Castagnei, Phy- lactinia suffulta, ete. L'auteur n’a pu observer que la forme Oidium et laisse indécise la question de la détermination de la forme parfaite à laquelle il convient de le rapporter. T° La chlorose des arbres à fruit est attribuée à différentes causes. - REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 171 M. Dangeard pense qu'elle est le plus souvent due à l'absence de fer dans le sol. Chap. IV. ALTÉRATIONS DU FRUIT. Sous le nom de chancre des pommes et des poires, l'auteur désigne les altérations produites sur les pommes par le Fusicladium dendriti- cum, sur les poires par le F. pirinum. Sous le nom de pourriture des fruits, il décrit la désorganisation des fruits que cause le Monilia fructigena. Chap. V. ALTÉRATIONS DES RACINES, L'auteur désigne sous le nom de Pourridié la pourriture des racines que produit l'Agaricus melleus. Sous celui de fermentation alcoolique des racines, il rapporte l'ob- servation faite par M. Van Tieghem, sur des Pommiers morts dans un terrain imprégné d'eau et où l'air ne pénétrait pas. L'alcool produit dans ces conditions par la fermentation intra-moléculaire serait la cause de la mort des arhres. Enfin, dans un dernier chapitre, M. Dangeard traite de deux insectes du Pommier : l'Anthonome et la Chématobie. Il pense que les traitements par des substances ammoniacales, qui sont employées avec succès comme insecticides en Amérique, devraient étre tentés contre ces ennemis du Pommier. Ep. PRILLIEUX. Rapporti tra Demalophora e Rosellinia (Rapports entre Dematophora et Rosellinia); par M. Aug.-Nap. Berlese (Rivista de Pathologià vegetale). Vol. Y", n% 1 et 2, avec 3 planches. Padoue, 1892. M. Berlese a étudié d’une façon particulière, dans le présent travail, la structure du Rosellinia aquila. Frappé de l'analogie que présente l'or- ganisation du parasite que M. Viala a décrit d'une facon si compléte, dans sa Monographie du Pourridié des Vignes et des arbres fruitiers, sous le nom de Dematophora necatrix et dont il a observé le premier la forme parfaite de fructification, avec celle des Sphériacées à byssus comme les Rosellinia Desmazieri, quercina et Aquila, M. Berlese a voulu comparer en détail la structure des diverses parties du Demato- Phora necatrix décrites par M. Viala, mycélium blanc, mycélium brun, cordons rhizoides, mycélium sous-cortical, scléroles, conidiophores et périthéces, avec les parties correspondantes du Rosellinia aquila, et il est arrivé par celte étude à se confirmer dans son €— que le Dematophora doit étre considéré non pas comme le type d une famille nouvelle voisine des Tubéracées, mais comme un Pyrénomycéte se rap- 172 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. prochant fort, au point de vue morphologique et biologique, d’un Rosel- linia. Il est vrai que le périthèce du Dematophora necatriæ est, d’après les observations de M. Viala, parfaitement clos et dépourvu d’ostiole, mais M. Berlese rappelle que plus d’une espèce de Rosellinia a été décrite comme ayant un périthèce « cum ostiolo obsoleto vel inconspicuo ». La structure des asques du Dematophora et du Rosellinia présente les mémes particularités; « la chambre à air » décrite et représentée par M. Viala est identique à la « faveola » que figure M. Berlese pour le Rosellinia aquila. En résumé, M. Berlese voit dans l'étude qu'il vient de faire la confir- mation de la présomption, déjà formulée par M. Rob. Hartig dans son étude sur le Hosellinia quercina, quele Champignon du Pourridié de la Vigne est une espéce du genre Rosellinia ou du moins d'un genre très voisin. Ép. PRILLIEUX. Recherches sur la flore des Pyrénées-Orientales: par M. le D' Pons (Soc. agric. scientif. et littér. des Pyrénées-Orien- tales, 1892, pp. 246-254). Ce Mémoire comprend deux parties: l. PLANTES NOUVELLES OU RARES RÉCOLTÉES PENDANT LA SESSION DES ALBÈRES ; article qui reproduit en partie les publications déjà faites dans le Bulletin, et Il. PLANTES DI- VERSES OBSERVÉES DANS LE DÉPARTEMENT PENDANT LES ANNÉES 1889- 1890-1891. L'auteur indique ici les espéces nouvelles pour ce dépar- tement, dont une tout à fait inédile, ainsi que des localités nouvelles d'espéces rares, savoir: Ranunculus ruscinonensis Pons (inédit) du groupe monspeliacus, trouvé à la Trancada d'Ambouilla; Cistus lauri- folio X monspeliensis ; Hesperis laciniata; Xatardia scabra; Erige- ron frigidus; Aronicum viscosum Gaut. et Freyn ; et quelques Rosa. Il pense qu'il faut exclure du Roussillon l'Euphor bia papillosa Pouz., signalé à Corbère. A. Lg GRAND. Une herborisation à la Trancada d'Ambouilla, près Villefranche ; par M. le D' Pons (même Recueil, pp. 255-261). Cette riche localité est souvent mentionnée, quoique incomplétement connue à cause des difficultés d'aecés qu'occasionnent de nombreux éboulis. L'auteur de cet intéressant récit est peut-étre le premier qui les ait franchis; à cóté d'une nombreuse et belle série d'espéces méditerra- néennes, il cite de véritables raretés comme Alyssum perusianum, Lithospermum fruticosum, Corydalis enneaphylla, Campanula spe- ciosa, Sonchus aquatilis, et surtout Thalictrum tuberosum qui n’était REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 173 pas Soupçonné en ce lieu. Enfin il ne saurait distinguer spécifiquement les Antirrhinum latifolium et Huetii. A. LE G. La Botanique dans le département de l'Aube; par M. Paul Hariot (Mém. Soc. Académ. de l'Aube, 1891, pp. 165-189). En 1874, l'auteur a publié une Florule du canton de Méry-sur-Cher, précédée d'un aperçu sur les travaux et les études botaniques dans le département de l'Aube. Le Mémoire qu'il nous donne aujourd'hui est le développement complet des notes précédentes. Les différents travaux et leurs auteurs sont passés soigneusement en revue. On y apprend que l'étude de la Botanique dans Aube remonte à Dulliard, qui signala dans la forêt de Clairvaux l'Hydnum Caput-Medusæ. La Bibliothèque de la ville de Troyes renferme un album de 400 planches coloriées dù à Rondot, ancien orfèvre (1775). Le célèbre botaniste Pourret a fait un long séjour à Brienne, dans la famille de Loménie dont l'herbier, actuellement au Muséum, renferme quelques plantes de l'Aube : l'au- teur se propose d'en dresser la liste; mais c'est à Corrad de Breban que revient l'honneur d'avoir été l'initiateur des recherches botaniques dans ce département et quelques pages élogieuses à juste titre sont consa- crées à cet amateur plein de zèle, dont la première publication remonte à 1829. C’est en 1832 que Des Étangs, déjà bien connu des botanistes parisiens par ses recherches, notamment à Mennecy, riche localité qu'il fit le premier connaître, commença ses études botaniques dans l'Aube, qu'il poursuivit avec le suceès que l'on connait jusqu'à sa mort (1876). Ses importantes découvertes sont connues et résumées dans le Catalogue des plantes de l'Aube (1881) de M. Briard. La cryptogamie commençait à se faire connaitre par les recherches du D' Cartereau, aux soins duquel le Musée de Troyes doit un herbier eryp- togamique de 357 espèces, qui jetait les premiers fondements de ces études. Aprés ces noms sympathiques et passant sous silence d'autres moins généralement intéressants, nous arrivons aux travaux récents et variés, dont plusieurs d'une réelle importance, de MM. Paul Hariot et Briard et qui justifient les conclusions de l’auteur de ce Mémoire 1€ C'est » avec un véritable sentiment de satisfaction et d'orgueil, dit-il, que » nous constatons, à la fin de cette étude, que le département de l'Aube » est absolument privilégié parmi ceux qui ont fait l'inventaire des » richesses que la nature leur a départies. » A. LE G. Rivista critica delle specie di Trifolium italiane della sezione Trigantheum (Mistyllus Presl. p. p.) dei dottori G. Gibelli et S. Belli. : Continuant leur belle étude sur les espèces italiennes du genre 174 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Trifolium, MM. Gibelli et Belli décrivent et figurent les espèces sui- vantes : TRIFOLIUM sPuMosuM L. — T. vEsrcuLosuM Savi et s.-var. stenodic- tyon Gib. et Bel. (an hyb.?, T. vesiculosum X multistriatum): T. se- tiferum Boiss. var. Grisebachianum Gib. et Bel.; T. multistriatum Koch; T. mutabilis Portenschlag. et var. 8. leiocalycinum Gib., var. lancifolium Gib. et Bel., var. Gussonianum Gib. et Bel.; T. Ainta- bense Boiss. — T. xERocEPHALUM Fenzl. Les planches représentent : Pl. I. — T. spumosum, T. vesiculosum, T. setiferum et var. Grisebachianum, T. mutabile. Pl. HI. — T. mutabile var. leiocalycinum et Gussonianum, T. mul- tistriatum, T. Aintalense, T. cerocephalum, T. vesiculosum s.-var. stenodiclyon. PI. HI. — Schema de la section Trigantheum ; coupes de calices -mûrs de T. spumosum et T. mutabile; éléments fibreux sclérifiés et non sclérifiés. Dans une note sur la répartition du T. vesiculosum, MM. Gibelli et Belli établissent qu'ils ont vu, dans l'herbier de Florence, un échantil- lon de celle espéce récolté par M. de Franqueville à Collioure (Pyré- nées-Orientales), fait nouveau pour la France continentale. G. Camus. Revue de la flore de Montbéliard; par M. Ch. Contejean (Mé- moires de la Société d Émulation de Montbéliard). Tirage à part de 238 pages in-8°. Montbéliard, 1892. En 1854, l'auteur publiait, dans les Mémoires de la Société d Émula- tion du Doubs (1), une Énumération des plantes vasculaires des envi- rons de Montbéliard, suivie, deux ans plus tard, des Additions et rec- tifications qui figurent dans le méme Recueil. — Au point de vue de l'inventaire des espèces de cette flore locale, la présente Revue est une seconde édition de l’Énumération de 1854, augmentée des découvertes récentes; mais, sous d'autres rapports, le nouvel ouvrage diffère nota- blement du précédent. En 1854, M. Contejean, disciple de Thurmann, préconisait la doctrine de l'influence physique du terrain : « Je n'ai pu » résister, disait-il dans l'Avant-propos, au désir d'exposer succincte- » ment et d'appliquer à une circonscription donnée la belle théorie de » M. Thurmanu, cette théorie ayant à mes yeux un tel caractère de vé- (1) Voy. Mémoires de la Société libre d'Émulation du Doubs, 2° série, 4* volume, 1853, pp. 1-112, et 5° volume, 1854, pp. 38-175 (Besançon, 1854). REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 175 » rité, qu'elle me semble devoir être universellement adoptée quelque » jour...; elle est la seule, ajoutait-il, qui offre une explication satisfai- » sante de tous les fails de dispersion recueillis dans la circonscription » de notre flore. » Il admettait alors, avec l'éminent botaniste dont il adoptait les principes, que, dans nos contrées à altitude égale, la dis- tribution des espèces végétales est sous la dépendance de l'état méca- nique d'agrégation, et non de la nature chimique des roches sous- jacentes. Aujourd'hui M. Contejean, sans contester l'influence de l'état physique du sol en rapport avec le mode de désagrégation des roches et la nature du détritus qui en résulte, attribue une action prépondérante à l'influence chimique : « Il y a, dit-il, une flore maritime fixée par le chlorure de sodium et une flore terrestre repoussée par la méme sub- stance; la flore terrestre se compose de plantes calcicoles fixées par la chaux, de calcifuges repoussées par cette substance et d'indifférentes qui ne sont ni allirées ni repoussées par le calcaire et qui végètent sur toute espéce de terrain non salé. » En voyant deux théories, en apparence contradictoires, soutenues, à prés de quarante ans d'intervalle, par le méme savant avec un égal talent, la méme conviction, la méme abondance de faits probants, n'est- on pas fondé, au lieu de les opposer l'une à l'autre, à les considérer toutes deux comme renfermant une part de vérité et pouvant également fournir, à la condition de n'étre pas envisagées d'une façon exclusive, des données importantes pour la connaissance des lois qui président à la dispersion des espéces? Env. MariNvAUD. Végétation des lacs des monts Jura; par M. A. Magnin (Comptes rendus Acad. des sciences, 10 octobre 1892). M. Magnin a exploré pendant trois années la plupart des lacs du massif jurassien (57 sur 62, échelonnés, à des altitudes très variables, de 248 métres à 1152), depuis le Jura neuchätelois jusque dans le Bugey méridional. La flore de ces lacscomprend moins de 50 plantes : 35 Phanérogames, 2 Cryptogames vasculaires, 2 Muscinées, 9 Characées. Les groupes les mieux représentés sont : les Nymphéacées avec 9 types spécifiques ou variétés, les Potamées avec 15 formes distinctes (espèces ou variélés) et des hybrides, les Characées avec 19 formes (9 espèces, 10 variétés) dont 2 nouvelles (Ch. jurensis et var. Magnini Hy). Les espéces les plus fréquentes sont : Nuphar luteum (92 lacs), Scirpus lacustris (49), Nymphæa alba (44), Phragmites vulgaris (42), Myriophyilum spica- ium (34), Potamogeton natans (21), etc. L'auteur ne donne d'ailleurs qu'un premier apergu de ses recherches, 176 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. et il en complétera plus tard l'exposé dans une relation détaillée. EnN. MALINVAUD. Catalogue des plantes vasculaires du sud-ouest de la France comprenant le département des Landes et celui des Basses- Pyrénées, par M. le D" Blanchet. Un vol. in-8° de 172 pages, 1891; chez l'auteur, rue de Luc, 15, à Bayonne. La forme de cet ouvrage est peu soignée, et les fautes d'impression qu'on y trouve en grand nombre donneront peut-étre une opinion peu favorable sur sa valeur scientifique à ceux qui le consulteront pour la première fois. I1 mérite cependant d’être mieux apprécié. L'auteur est un zélé et expérimenté botaniste, qui a déterminé avec soin et compé- tence les plantes de sa région. « Le Catalogue actuel, dit-il modestement » dans la préface, ne doit étre considéré que comme le prélude d'un » travail plus complet qui sera fait un jour. » L'énumération des espèces vasculaires, au nombre d'environ 2400, suivie de la liste de 15 Characées, présente le tableau le plus complet publié jusqu'à ce jour de la riche végétation phanérogamique des départements des Landes et des Basses-Pyrénées. C'est un inventaire consciencieusement rédigé et où l'on puisera d'utiles renseignements pour cette partie de la flore francaise. Ern. M. Association francaise pour l'avancemení des sciences. compte rendu de la vingtiéme session, Marseille, 1891; 2 volumes in-8°. Paris, 1892, au secrétariat de l'Association, rue Serpente, 28, et chez G. Masson. La seconde partie, Notes Er Exrrarrs, contient les travaux suivants présentés à la section de Botanique. TnanvT (D: Louis), p. 462 : Un hybride dans le genre Eucalyptus (E. Rameliana Trab. — E. botryoides x rostrata). Qv&LET (D' L.), p. 464 : Quelques espèces critiques ou nouvelles de la llore mycologique de France. Tragur (D' L.), p. 471 : Reproduction de feuilles par phytotypie et héliogravure. SAUVAGEAU (C.), p. 472 : Sur la racine des Cymodocées. MALINVAUD (Ernest), p. 477 : Les Characées du département de la Haute-Vienne, d'aprés l'herbier d'Édouard Lamy de la Chapelle. GÉNEAU DE LA MARLIÈRE, p. 480 : Sur la germination de quelques Ombelliféres. JuwELLE (Henri), p. 484: Influence de l'humidité sur les échanges gazeux entre les Lichens et l'atmosphére. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 177 Bonner (Edmond), p. 488 : Les collections de l'expédition envoyée à la recherche de La Pérouse d'aprés des documents inédits. AvupERT (E.), p. 492 : Respiration comparée des plantes grasses et des plantes ordinaires. TnaBuT (D' L.), p. 504 : Géotropisme positif chez les feuilles du Cycla- men repandum. Lesace (Pierre), p. 505 : Action du sel marin sur les plantes. SAMBUC, p. 512 : Similitude des flores de l'Amérique et de l'Afrique du Sud. VuiLLEMIN (D^), p. 514 : Sur la subordination des caractères. Lécer (Jules), p. 516 : Les différents aspects du latex des Papavéracées. Bonnier (Gaston), p. 521 : Les variations de la structure chez une méme espéce. Poisson (Jules), p. 525 : Installation et conservation des collections botaniques. Er. M. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux : Volume xLIv (tome 1v de la 5° série), année 1890. Bordeaux, 1891 (1). Ce volume contient cinq Mémoires de botanique : Gaston LALANNE, Recherches sur les caractéres anatomiques des feuilles persistantes des Dicotylédones (pp. 11-132); — Paul Bnuwaup, Miscellanées mycolo- giques, 2° série (pp. 211-273); — J. Fovcaup, Notes sur une nouvelle espéce du genre Muscari (2), M. Motelayi (pp. 295-298) ; — E.-Henry Brocow, Rapport sur la Note précédente et renseignements au sujet de cette espèce nouvelle (pp. 299-305); — J. Bruez, Étude sur les phénomènes de la fécondation dans le genre Forsythia (pp. 341-348). Dans les « Extraits des procés-verbaux des séances de la Société Linnéenne ». placés à la fin du volume, on trouve les communications suivantes : BRocHoN, p. xv : Sur une nouvelle localité de l'Orchis palustris dans la Gironde. (A ce propos M. Brochon, d'accord avec M. Clavaud, se prononce en faveur de l'autonomie spécifique de l'O. palustris, qu'il déclare parfaitement distinct de PO. laxiflora.) — p. xvi : Sur la présence dans la Gironde du Carez digitata (trouvé par M. Neyraut au bord du Ciron dans le Bazadais). — p. xvii: Plantes rares et adventices, nouvelles pour le départe- : (1) Ce volume est parvenu à la Société au mois de juillet 1892. (2) Voy. le Bulletin, t. xxxvii (1891), p. 230. To SSA (REVUE) 12 178 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ment: Tribulus terrestris, Sisymbrium pannonicum, Ægilops triuncialis, etc. BnocHoN, p. XLVII : Remarques sur trois plantes recueillies par M. de Luetkens. — p. LVI : Sur les localités du Clavaria foliacea. — p.rxxi: Compte rendu botanique de la soixante-douzième fête Linnéenne. (Herborisation à Libourne et à Saint-Jean-de-Bla- gnae.) CrAvAUD, p. xur: Les stolons et les bulbilles de l'Epilobium palustris. — p. xiv : Plantes nouvelles pour la Gironde (Orchis alata Fleury, avec tous les passages entre les O. Morio et laxiflora, parents de cette hybride ; Oxalis acetosella, Epilobium lanceolatum ; Arum Arisarum, adventice prés de la Réole; Capparis spinosa, natu- ralisé à Monségur, etc.). — p. xvii : Sur le Muscari Motelayi Fouc. (Ce Muscari est, d’après M. Clavaud, une excellente espèce, à laquelle appartient le M. bo- tryoides de la Flore de Laterrade.) — p. xvur : Sur l'Epilobium obscurum Schr. var. congestum Clavd, forme semblant établir un passage entre les E. obscurum et Lamyi. — p. XLI : Sur une nouvelle espèce de Callitriche, C. lenisulca Clavd, et sur une autre forme à distinguer, soit comme variété, soit comme espèce. (L'auteur indique les caractères, tirés du pol- len, des styles et du fruit, qui séparent le C. lenisulca du C. verna, dont il se rapproche le plus.) — p. LIV : Sur le Callitriche media Clavd (C. stagnalis var. brachy- loba Clavd olim). — p. LXV: Sur le Rubus erraticus Clavd, publié par M. Boulay sous le nom de R. Questieri. De Lovwss, p. v : Le Splachnum ampullaceum L. DE LUETKENS, p. xLvi : Sur quelques plantes intéressantes recueillies en Médoc (Ranunculus Baudotii, Fumaria Bastardi, Myagrum perfoliatum, Daphne Cneorum, Leucoium æstivum). EnN. MALINVAUD. Annales de la Société botanique de Lyon. Dix-septième année, 1890. Notes et Mémoires. Lyon, 1891. CHEVALIER, p. 157: Compte rendu d’une excursion botanique autour de Saint-Paul-Trois-Châteaux. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 179 Garcin (A.-G.), p. 27 : Du noyau des drupes. GiLLoT (X.), p. 75 : Herborisations dans le Jura central, Val de Tra- vers, Creux du Van, tourbières des Ponts et de la Brévine (1). LonET (Victor), p. 225 : Le Cédratier dans l’antiquité. MaGxix (Ant.), p. 1: Notices sur G. Nikodemi et G. Dejean. — p. 41: Sixième Note sur la castration parasitaire, principalement de la castration androgéne du Muscari comosum. — p. 213 : Notice biographique sur Ch. Veuillot. MEyran (Oct.), p. 163 : Compte rendu d'une herborisation au Reculet. PETEAUX et SAINT-LAGER, p. 221: Description d'une nouvelle espéce d'Orobanche, O. angelicifixa (2). Roux (Nisius), p. 169 : Herborisation au col de Chaviére et au Mont- Thabor. SAINT-LAGER, p. 51 : Considérations sur le polymorphisme de quelques espéces du genre Bupleurum (3). — p. 183: La guerre des Nymphes, suivie de la nouvelle incarnation de Buda (4). — p. 291 : Notice biographique sur le D" Louis Perroud. Enw. M. Bulletin de la Société d'études scientifiques de l'Aude, tomes 11 et rir. 2 vol. in-8°. Carcassonne, 1891 et 1892. Nous remarquons dans ces deux volumes les Mémoires suivants : Tome Il. BaicaEnE (Edm.), Essai d'une disposition méthodique et naturelle des familles des plantes acotylédones. — Une Carduacée heptacéphale ou Note sur un cas de tératologie végé- tale observé dans le Carlina corymbosa. — Contributions à la Flore du bassin de l'Aude et des Corbières. CownEs (G.), Une excursion botanique dans la haute vallée de l'Aude, Frère JovaxxET-ManiE, La flore de Jérusalem et de la Palestine. (1) Voyez, pour l'analyse du tirage à part de ce Mémoire, le Bulletin, t. XXXVII (1891), Revue, p. 135. (2) Voy. plus haut, p. 111. : (3) Nous avons donné précédemment un apercu de la question de nomenclature traitée dans ce Mémoire : voy. le Bulletin, t. XXXVII (1891), Compte rendu de la session de Collioure, p. LXXII. : ; ges ; (4) Sous un titre humoristique, ce Mémoire est aussi consacré à des questions de nomenelature que nous avons nous-méme précédemment examinées dans ce Bulle- tin, loc. cit., pp. LXXVI et LXXVIII. 180 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Tome III. RespauD (A.), Mes herborisations en Algérie. (Listes de plantes récol- tées dans la province d'Oran.) CHARTIER (Louis), Contributions à la Flore de Carcassonne. — Note sur Marcellin Bonnet, botaniste, et sur son Facies plantarum. Ern. MALINVAUD. Bulletin de la Société Linnéenne de Normandie, 4° série, 5° volume; année 1891. Caen, Henri Delesques, 1892. La botanique est représentée dans ce volume par les communications suivantes : Corbière (L.) : EXCURSIONS BOTANIQUES AUX ENVIRONS DE CARENTAN (MANCHE), page 85. — On remarque une variété nouvelle, Cir- sium lanceolatum var. spheroidale Corb., et une Mousse qui serait nouvelle pour la France, Bryum uliginosum Br. et Sch. — COMPTE RENDU DES EXCURSIONS BOTANIQUES FAITES PAR LA SOCIÉTÉ LiNNÉENNE DE NORMANDIE AUX ENVIRONS DE GRANVILLE ET AUX ILES CHAUSEY, p. 184. — Espèces intéressantes signalées aux environs de Granville : Polygala vulgaris var. dunensis (P. du- nensis Dumort., dont le P. ciliata Lebel serait une forme à fleurs ciliées), Centaurea aspera L. (nouveau pour le département de la Manche), Carex sicyocarpa Lebel, etc., et dans la grande ile Chausey : Trigonella ornithopodioides, Scleranthus annuus var. hibernus Rchb., Salicornia radicans, Carex extensa, Asplenium lanceolatum, etc. Léger (E.-J.): LES LATICIFÈRES DES Glaucium ET DE QUELQUES AUTRES PAPAVÉRACÉES, p. 124. , , Letaeq (l'abbé) : NOTICE SUR LES TRAVAUX SCIENTIFIQUES DE GUETTARD AUX ENVIRONS D'ALENCON ET DE LAIGLE (ORNE), p. 61. — TROISIÈME NOTE SUR LES SPORES DES SPHAIGNES. Lignier (0.) : LA GRAINE ET LE FRUIT DES CALYCANTHÉES (avec une planche), p. 19. 5 E x — ANALYSE D'UN MÉMOIRE DE M. KRUCH SUR LES FAISCEAUX MÉDUL- LAIRES DES CHICORACÉES ET REMARQUES SUR CE SUJET, p. 90. — ANALYSE D'UN TRAVAIL DE M. DE SoLMs-LAUBACH SUR LE FRUIT DU Benettites Gibsonianus, p. 39. — OBSERVATIONS RELATIVES AU Benettites (Willamsonia) Morierei SAP. ET MAR., p. 42. Ern. M. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 181 Revue scientifique du Bourbonnais et du centre de la France; publiée sous Ja direction de M. Ernest Olivier, quatrième année, 1891. Un volume de 272 pages in-8°. Moulins, 1891. La botanique est représentée dans ce volume par les articles sui- vants : BERTHON (G.) : L'expérimentation dans la détermination de l'espèce. — D'après l'auteur, « pour se convaincre, en botanique, si deux plantes différentes appartiennent à deux variétés d'une méme espèce ou à deux espèces différentes, il suffit de les hybrider à la maniére des horticulteurs, et, suivant que les descendants sont féconds ou ne le sont pas, on en conclut qu'il y a une ou deux espèces ». Cette méthode expérimentale, dont nous sommes loin de contester l'utilité, ne conduit pas toujours à des résultats aussi certains que l'auteur parait le croire. Gav (H.) : Synopsis de la flore de la Mitidja. HénipAUD-JosEPn (Frère) : Analyse descriptive des Rubus du plateau. central de la France (4). Lassiwows (S.-E.) : Description de l'Artemisia Verlotorum (avec deux planches). — Cet Artemisia a été trouvé à Plaisance prés Yzeure et à Moulins méme. — Excursion botanique à Pierre-sur-Haute. — Description du Dactylis glomerata var. Treyviana. — Cette va- riété, dédiée à M. Treyve qui l'a découverte, se distingue par ses feuilles blanches, rayées de vert, quelquefois méme entièrement blanches. LE Grann (A.) : La détermination de l'espéce. — Notre confrère ap- prouve l'avis émis, dans l'article cité plus baut de M. Berthon, sur l'utilité des expériences d'hybridation; mais, tout en admettant que P espéce existe dans la nature, il pense que le genre et à plas forte raison les groupements plus élevés « ne peuvent étre qu'ar- tificiels et l’œuvre d'un jugement réfléchi ». OLtvrgn (Ernest): La maladie des Platanes (produite par l'invasion du Gleosporium nervisequum). — Les herborisations de Gaston d'Orléans en Bourbonnais, d'aprés les recherches de M. Edmond Bonnet. — Les ronds de sorcier. (1) Voyez l'analyse de ce Mémoire dans la Revuc bibliographique de l'an dernier (t. Xxxvii), p. 136. 182 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Ouivier (Ernest) : Plantes nouvelles pour l'Allier (Ranunculus chæ- rophyllos, Vallisneria spiralis, Nigella arvensis). — La Truffe en Auvergne. — Le Tuber uncinatum a été découvert dans le Puy-de-Dôme. — Renoux (C.-G.) : Sur le rôle de la transpiration végétale dans la pro- duction de la rosée. VERNEAU (R.) : Plantes nouvelles signalées dans le plateau central [Alyssum petrœum Ard. dans le Lot, A. nemoralis Waldst. et K. dans l'Aveyron, Orchis Arbostii G. Camus (0. Morio X incarnata) dans le Puy-de-Dôme]. EnN. MALINVAUD. Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, tome xxx, année 1891, un vol. in-8°. Bruxelles, au siège de la Société, Jardin botanique de l'Etat, 1892. Première partie (323 pages). > Durand (Th:) et Pittier (H.), p. 7 : PRIMITIÆ FLORÆ COSTARICENSIS, 1* fascicule (avec une énumération de Lichens de ce pays déter- minés par M. J. Muller). Crépin (François), p. 98 : MES EXCURSIONS RHODOLOGIQUES DANS LES ALPES EN 1890. — A la suite d’un récit attachant de ses explora- tions dans la Tarentaise (Savoie), les Alpes Grées (Piémont) et le Dauphiné, l’auteur passe en revue les espèces ou les variétés qui lui ont paru mériter des observations nouvelles : Rosa Chavini Rapin, R. montana Chaix et R. glauca Vill., R. glauca Vill. var. subcanina Christ et R. coriifolia Fries var. subcollina Christ, . R. rubiginosa L., R. subsessiliflora Boullu, R. graveolens Gren., R. tomentosa Sm., R. villosa L., R. alpina X pimpinellifolia, R. alpina X pomifera. Baguet (Charles), p. 177: NOTE SUR QUELQUES LOCALITÉS NOUVELLES DE PLANTES RARES DE LA FLORE BELGE. Dens el Pietquin, p. 306 : CATALOGUE ANNOTÉ DES LICHENS OBSER- VÉS EN BELGIQUE. Deuxième partic (245 pages). Keller (Robert), p. 44: REMARQUES SUR QUELQUES ESPÈCES DU GENRE Polygonum DE L'HERBIER DU JARDIN BOTANIQUE DE L'ÉTAT A BRUXELLES. Ghysebrechts (L.), p. 180 : DÉCOUVERTE pu Carew limosa DANS LA CAMPINE ANVERSOISE. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 183 Dutrannoit (G.), p. 222 : COMPTE RENDU DE L'HERBORISATION GÉNÉ- RALE DE LA SOCIÉTÉ ROYALE DE DOTANIQUE. — La région visitée était le littoral, plus spécialement des environs de Nieuport et de la Panne. Préaux (A.), p. 233 : SUR LA DISTRIBUTION DU Fritillaria Melea- gris L. Ev BeLciQue. — Cette belle Liliacée a disparu de plu- sieurs de ses anciennes localités en Belgique et devient de plus en plus rare dans ce pays. Ern. M. Bulletin des travaux de la Murithienne, Société Valaisanne des sciences naturelles (publiée sous la direction de MM. F.-0. Wolf, H. Jaccard et Tripet); années 1890 et 1891. Fascicules XIX el xx, ensemble 120 pages; Sion, Kleindienst et Schmid, 1892. CorTET (chanoine), p. 5 : Quelques nouveaux Saules. — Sont si- gnalés : 1° comme nouveaux pour la Suisse : Salix phylicifolia L. (S. bicolor Ehrh.), S. alpigena Kerner (S. hastata X retusa), S. Cotteti Lagger et Kern. (S. retusa X nigricans), et 2* comme inédits : S. friburgensis Cottet, qui tient des S. retusa et phylicifolia, et S. ne- glecta Cottet, qui a l'aspect du S. phylicifolia. Ces divers Saules ont été récoltés dans les Alpes fribourgeoises. CRÉPIN (Francois), p. 10: Les Roses valaisannes. — D'après l'émi- nent monographe, le Valais ne compte que 12 types primaires : R. ar- vensis, R. pimpinellifolia, R. cinnamomea, R. alpina, R. canina (avec quelques-unes de ses subdivisions), R. rubrifolia, R. rubiginosa, R. micrantha, R. graveolens Gren., R. agrestis Savi, R. tomentosa, R. villosa. PnÉvosr-RurrEn, p. 16 : Anemone alpina L. et A. sulfurea Koch, expériences sur leur culture. — L'auteur conclut de ses observations que l’ Anemone sulfurea ne serait pas, comme on l'admet souvent, une variété à fleurs jaunes de lA. alpina (qui est à fleurs blanches), mais constitue une bonne espèce se différenciant surtout du type alpina par ses cotylédons qui sont plus larges, plus courts et obtus à leur extrémité. Une remarque digne d'attention est que lA. alpina prélère les terrains calcaires, tout en pouvant croître en terre siliceuse, tandis qne l'A. sul- furea ne peut vivre que dans les terrains siliceux. ee Cuopar, p. 61: La course botanique de la Société la Murithienne, en 1891, dans la partie supérieure de la vallée de Bagnes. KNEUCKER (A.), p. 70 : Contribution à la flore wallisienne. — L'au- teur nomme et décrit un Carex hybride : €. Zahnit (C. lagopina X Persoonii), et deux variétés nouvelles : Carex aterrima Hoppe var. Wolfii et Kæleria hirsuta var. pallida. 184 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Besse (Maurice), p. 83 : Excursion botanique aux Toules dans la vallée d'Aoste. Ern. MALINVAUD. Berichte der Schweizerischen botanischen Gesellschaft (Bulletin de la Société botanique suisse), fascicule 1. Dàle et Ge- nève, chez Georg; 1891. Nos confréres suisses ont formé en 1890, à titre de section perma- nente de la Société helvétique des sciences naturelles, une Société cen- trale de botanique, à la téte de laquelle ils ont placé comme président l'éminent D" Hermann Christ, de Bâle, et comme secrétaire M. le D* E. Fischer, de Berne; cette Société nouvelle tient des séances générales coincidant, pour le temps et le lieu, avec l'assemblée annuelle de la Société helvétique des sciences naturelles, laquelle s'est réunie en 1890 à Davos (Grisons). Indépendamment des communications faites à cette session, le fascicule que nous avons sous les yeux contient les Mémoires suivants : H. Scuivz, Le Potamogeton javanicus et ses synonymes ; — J. Frun, Etude sur les tourbières ; — H. Cunisr, Sur quelques plantes de la Suisse; — C. Cnawzn, Sur les Chlorodictyon foliosum J. Ag. el Ramalina reticulata Krempl. Le fascicule se termine par l'analyse des divers travaux sur la flore suisse publiés en 1890. Ern. M. Botanisch Iaarboek uitgegeven door het Kruidkundig Genootschap Dodonæa te Gent (Revue de botanique, publiée par la Société Dodonæa à Gand). Un vol. in-8° de 571 pages et 15 planches; Gand, 1891. Van BawnrkE, De l'existence probable chez le Phallus impudicus d'un indusium rudimentaire. — Kunru (Paul), Le mécanisme de la fécon- dation chez les Orobanches da Schleswig-Holstein. — Vries (Hugo de), Quelques cas de torsion chez la Garance. — VERscHarrELT (J.), La dis- persion des semences chez les Iberis amara et umbellata. — COSTE- Rus (J.-C.), Prolification intracarpellaire observée sur le Plantago major. — Wirsow (J.-H.), Fécondation et hybridation de quelques es- pèces d'Albuca. -— Mac Leon (M.), Les fleurs des Pyrénées et leur fécondation par les insectes. — VerscHarreur (E.), Résistance du pro- toplasme aux substances plasmolysantes (1). Ern. M. (1) Nous ne donnons que les intitulés qui ont été traduits en francais ou en alle- mand. Si l'emploi d'un dialecte aussi localisé que le flamand se justifie dans des pro- ductions littéraires ou des livres destinés à l'enseignement, il a le grave défaut, pour les œuvres scientifiques, d'en restreindre l'usage à un très petit nombre de personnes et d'en faire lettres closes pour la grande majorité de ceux qui auraient intérêt à les connaitre. De quelle utilité serait en France et ailleurs, par exemple, un Recucil scientifique rédigé en basque ou en bas-breton ? REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 185 Deutsche botanische Monatsschrift, Zeitung für Systematiker, Floristen und alle Freunde der heimischen Flora (Journal mensuel allemand de botanique, publié par M. le professeur D" G. Leimbach, à Arnstadt; 8* année, 1890) (1). Nous sommes en retard avec cet estimable petit recueil où l'on trouve de nombreux travaux phytographiques qu'il serait souvent profitable aux botanistes herborisants de notre pays de pouvoir connaitre et consulter. Le défaut d'espace nous oblige à nous restreindre ici à l'analyse du tome virt, correspondant à l'année 1890 et méme à n'en signaler, en nous bornant aux litres ou à peu prés, que les articles qui nous parais- sent offrir le plus d'intérét. Enck (G.), pp. 23 et 140 : Observations et remarques sur les Saules du groupe des Capreæ et leurs hybrides. — L'auteur examine suc- cessivement : 1° les hybrides du Salix caprea avec les S. cinerea, aurita, repens, viminalis ; 2? ceux du Salix cinerea avec les S. aurita, repens, viminalis; enfin le Saliz aurita X repens. Ficerr (E.), p. 55 : Notes sur la flore de Silésie. — L'auteur décrit un Typha latifolia X angustifolia. Formanek (Ed.), pp. 65 et 161 : Contribution à la flore de la Serbie, de la Macédoine et de la Thessalie. — On remarque, dans la liste des plantes, une espèce nouvelle, Achillea carinata, que l'auteur décrit assez longuement, mais sans indiquer ses affinités. GErsENHEYNEn (L.), p. 10 : Un hybride bigénérique (Anthemis tinc- toria x; Matricaria inodora). — Dans un tableau comparatif, les caractères de cet hybride sont minutieusement décrits en regard de ceux des parents. — Observations faites aux environs de Kreuznach pendant l'été 1890. — Elles concernent les Lycium halimifolium Mill. et rhombifolium Dipp. Germi (Enrico), p. 119 : Sur les Rosa canina ct glauca des Alpes du Trentin. GnurrEn (Max), p. 40 : Nos Pulsatilles et leurs hybrides. — p. 79 : Sur le Lepidium micranthum Ledeb. Horte (G. von), p. 185 : Sur l'Hieracium precoz n basalticum C.-M. Schultz bip. (1) Voyez dans le Bulletin, t. xxxvir (1890), page 211 de la Revue, l'analyse da tome vir (1889). 186 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. KUkENTHALL (G.), p. 107 : Le Carex Brückneri Kük. (C. glauca X to- mentosa) n. hybr., avec trois formes : superglauca, intermedia, supertomentosa. Munn (J.), p. 108 : Contribution à l'étude des Épervières du Tyrol sep- tentrional. RoTTENBACH (H.), p. 41 : Fougères rares de la Thuringe (Polystichum Thelypteris, Phegopteris Robertiana, Asplenium germanicum, Aspidium Lonchitis). Saconski (E.), p. 129: Sur les formes de l'Anthyllis Vulneraria et considérations sur les espéces polymorphes. STRAHLER (Ad.), p. 17 : Sur les Pulsatilla vernalis, patens et praten- sis (avec les hybrides : Pulsatilla patenti X vernalis Lasch., P. patenti X pratensis Rchb. fil., P. vernalis x pratensis Lasch.). Zaun (H.), p. 150 : Le Cirsium oleraceum X arvense. Ern. MALINVAUD. The Journal of Botany british and foreign, edited by James Britten, vol. xxix (1891). London; West, Newman and Co., Hatton Garden, E. C. Beeby (W.-H.), p. 243 : Un nouveau Hieracium. — HIERACIUM ZETLAN- DICUM Beeby, du groupe des Vulgata, voisin surtout de PH. Schmidtii Tsch, dont ilse distingue par ses moindres dimensions, ses fleurs orangées, ses feuilles d'un vert olivàtre, etc. Trouvé à Northmaven (Shetland). Bennett (Arthur), p. 150: La nomenclature des Potamogeton. — L'au- teur étudie, dans une série d'articles, les questions litigieuses relatives à la nomenclature et à la synonymie des Potamogeton ; il examine à ce point de vue, dans la présente Note, les P. mu- cronatus Schrad., angustifolius Presl, pusillus L. var. elongatus, acuminatus Schum., coloratus Hornem., tenuifolius, etc. Druce (G. Claridge, p. 473 : Les formes du groupe du Spergula ar- vensis L. — L’auteur considère comme de valables espèces les Spergula sativa et vulgaris séparés par Bænninghausen du S. arvensis L.; les caractères tirés de la graine pour distinguer ces deux plantes seraient constants et leur distribution géogra- phique serait aussi différente. Le S. maxima Weihe n'est qu'une forme vigoureuse du S. vulgaris. | REVUE BIBLIOGRAPHIQUE, 187 Fryer (Alfred), p. 289 : Un nouveau Potamogeton de la Grande-Bre- tagne, du groupe du nitens (avec une planche). — Potamogeton undulatus Wolfg. var. Coopert Fryer — P. crispus x P. per- foliatus. Groves (Henry et James), p. 118 : Le Lycopodium complanatum ap: partient-il à la Grande-Bretagne? — D’après Spring (Monogr. Lycopod., 1842), le Lycopodium complanatum existerait en Ecosse, et il est possible qu'on l'y trouve quelque jour; mais sa présence dans la Grande-Bretagne n'a pas encore été constatée d'une facon certaine, et les échantillons. récoltés sous ce nom n'étaient que des formes du L. alpinum. Linton (Edw. F.), p. 214 : Deux Saules hybrides (Saliw Arbuscula X nigricans et S. lanata X Lapponum). — p. 271 : Quelques Éperviéres de la Grande-Bretagne. — L'auteur décrit longuement deux espèces nouvelles, HiEnAciUM. MARSHALLI et H. PicronuM, sans indiquer toutefois leurs affinités. Marshall (E.-S.) : Notes prises en 1890 sur des Épilobes. — L'auteur a observé plusieurs formes hybrides : E. adnatum X montanum, adnatum X obscurum, adnatum X parviflorum, alsinefolium x anagallidifolium, alsinefolium X montanum, alsinefolium X palustre, anagallidifolium X obscurum, anagallidifolium X pa- lustre, hirsutum X obscurum, Lamyi X lanceolatum, Lamyi X parviflorum, montanum X obscurum, montanum X roseum, obscurum X parviflorum, obscurum X palustre, obscurum X roseum, palustre X parviflorum, enfin (obscurum X palustre) x palustre. Townsend (F.), p. 161 : Une forme nouvelle de l'Euphrasia offici- nalis trouvée en Écosse. (Cet article est accompagné d'une plan- che.) — Eupnnasia PALUDOSA Towns., cette nouvelle espèce est voisine de PE. gracilis Fries. Ern. M. Nuovo Giornale botanico italiano (Nouveau Journal de bota- nique italien renfermant le Bulletin de la Société botanique ita- lienne), sous la direction de M. T. Caruel; vol. xxii (1891). Florence, 1891. Ce volume renferme, comme les précédents du méme recueil, de nombreux comptes rendus d'herborisations et divers travaux sur la flore italienne; nous indiquerons, dans leur ordre chronologique, les plus 188 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. importantes de ces communications dont la plupart, renfermant des listes de plantes, ont surtout un intérêt local. N° 4 (8 janvier 1891). — MicnzLETTI, Contribution à la flore de l'Ombrie. — Germi, Plantes eryptogames vasculaires de Trentin. — Saccarpo, Deux Fougères rares de la province de Trévise (Osmunda . regalis et Struthiopteris germanica). — Goiran, Notes et observations botaniques (notamment sur les variétés du Pirus communis, etc.). — PASQUALE, Sur la variété pompeiana du Laurus nobilis. — Goinaw, Le Peucedanum verticillata dans les Alpes véronaises. — Cicionr, L'Ery- thræa pulchella Fr. var. albiflora Ledeb. N° 2 (6 avril 1891). — Levier et Sommier, Additions à la flore de Toscane. (Les auteurs citent un Luzula nivea X pedemontana dont ils donneront ultérieurement la description.) — TERRACCIANO, Plantes des environs de Rovigo. — Gornaw, Apiacées nouvelles ou rares pour la province de Vérone (Anethum graveolens, Anthriscus Cerefolium, Anthriscus vulgaris, Apium Bulbocastanum, Apium Petroselinum, Bifora flosculosa, Bupleurum protractum). — MicHELETTI, Sur quel- ques Centaurées de la section Cyanus (Centaurea paniculata Lamk, C. dissecta Ten., C. Petteri Rchb fil.). — Le méme, Mentha Pulegium forma albiflora. — GotrnAN, Deux Astéracées des environs de Vérone (Aster salignus W., Centaurea hybrida All., ce dernier résultant du croisement des C. solstitialis et maculosa). — Taxrawr, Revue des Dianthacées italiennes. (L'auteur divise ce groupe en quatre sous-fa- milles : Silenineæ, Alsininec, Polycarpineæ, Telephineæ. Il réduit à 183, par voie de synthèse, les 224 espèces de cette famille admises dans le Compendium de la flore italienne de Cesati, Passerini et Gibelli; par exemple, pour les cinq genres les mieux représentés, sont ramenés les Silene de 59 à 53, les Cerastium de 29 à 2, les Dianthus de 28 à 17, les Alsine de 18 à 14, les Arenaria de 12 à 10, etc.) N° 3 (1* juillet 1891). — Terracciano, Contribution à la Flore ro- maine. (Plantes récoltées aux environs de Vicovaro et au mont Fogliet- toso.) — SoLLa, Végétation des environs de Follanica. (L'auteur à retrouvé le Chamerops humilis dans cette localité de la Maremme.) — MassaLowco, Sur la présence du Viola pratensis en Italie. (L'auteur admet la synonymie suivante : Viola pratensis M. et K., V. pumila Vill., V. Ruppii var. pumila Arcang., V. ferrariensis Camp., V. ca- nina var. e. Bert.) N° 4 (5 octobre 1891). — Crcroxr, Découverte de l'Adonis flammea, près de Pérouse. — TANrANI, Observations sur deux Silènes de la flore italienne (Silene apetala et S. sericea). EnN. MALINVAUD. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 189 Malpighia, Rassegna mensile di Botanica (Malpighia, Revue men- suelle de botanique, rédigée par MM. O. Peuzig, A. Borzi et R. Pirotta); 9° année. Gênes, 1891-1892. Nous avons peu d'articles de phytographie ou de géographie bota- nique à relever dans ce recueil qui est principalement consacré aux travaux d’anatomie et de physiologie végétales. BaLpaccr (A.), p. 62 : Plantes récoltées au Monténégro. — L'auteur = décrit quelques espèces nouvelles : Arenaria Halacsyi, voisin des A. cretica Spreng. et rotundifolia M. B.; — Bupleurum variabile, du groupe du B. aristatum Bartl.; — Centaurea Nicolai, de la section Acrocentron Boiss., forme voisine des C. salonitana Vis. et rupestris L.; — Hieracium Delpinii, du groupe des Andrya- loidea. Bonzi (A.), p. 140: Plantes adventices des environs de Messine. Lanza (D.), p. 248 : Les Adonis de Sicile et de Sardaigne. Nicorra (L.), p. 433 : Sur quelques plantes de Sicile. Ross (H.), p. 241 : Les Capsella de Sicile. | — p. 312 : Sur le Marrubium Aschersonii P. Magnus. SCHWEINFURT (G.), p. 332: Barbeya Schweinf. gen. nov. Urticacearum (avec deux planches). — Une seule espèce : Barbeya oleoides Schwf., de l'Arabie Heureuse et de l'Abyssinie septentrionale. Terracciano (A.), p. 341 : Les Joncées italiennes, d’après la classifica- tion de M. Buchenau. Ern. M. Nouvelle proposition de réforme dans la nomenclature botanique; par M. Alfred Reynier (Revue horticole des Bouches- du-Rhóne). Tirage à part de 23 pages, in-8°. Marseille, 1892. - À la suite de préliminaires renfermant des considérations générales qu'on lira avec intérét, l'auteur définit ce qu'il entend par type d'une espèce; ce serait, selon lui, « sa forme principale », et non pas celle « qui a été remarquée la première ». Une commission de botanistes serait chargée de choisir parmi les races ou variétés de chaque espèce, après mûr examen, celle qu’il conviendrait d'admettre comme représentant le type ; on désignerait ce type par un seul vocable auquel on donnerait invariablement la désinence os, et l'on distinguerait à l'aide de qualifi- catifs les diverses races ou variétés. Par exemple, le type du Quercus Robur s'appellerait RoBUROS, et ses races ou variétés seraient indiquées 190 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. par les expressions : Roburos pedunculata, R. pubescens, R. apen- nina, etc. En résumé, suppression du terme générique dans la nomen- clature des espèces, laquelle deviendrait uninominale pour les types et binaire seulement pour les races ou variétés ; constitution d'un comité de botanistes qui dresserait la liste des types et par suite devrait établir dans une certaine mesure la hiérarchie des formes ; tels sont les points fondamentaux du plan de réformes proposé par M. A. Reynier. EnN. MALINVAUD. Société dauphinoise pour l'échange des plantes, 2' série, 3* Bulletin, pages 65 à 112. Grenoble, 1892. Ce troisiéme Bulletin est le dernier de la seconde série qui n'aura duré que trois ans. M. l'abbé Guiguet, par une circulaire datée du 14 janvier 1892 et adressée à ses fidéles collaborateurs, les a prévenus de l'impossibilité où il se trouvait de leur continuer son concours. Per- sonne ne s'offrant pour le remplacer, la Société Dauphinoise a pris fin aprés dix-neuf années d'existence. Nous avons déjà rendu témoignage aux services qu'elle a rendus (1), et les nombreux botanistes qui en gar- dent le souvenir n'oublieront pas la part si considérable prise à cette œuvre utile par M. l'abbé Faure, son dévoué directeur pendant seize ans. La dernière distribution, effectuée par les soins de M. l'abbé Guiguet, comprend 273 espèces, n° 551 à 823. Voici les notes publiées dans ce fascicule et leurs auteurs : du R. P. Gave, Helleborus Personnati Mascl.; — GENTY, Aconitum Napellus L. var. alpestre Gty ; — P. GAVE, Nymphæa alba var. intermedia Gave ; — abbé Coste, Cistus Pouzolzii Delile; — CoRBIÈRE, Polygala dunensis Dumort. var. ciliata Corb. ; — GENTY, Lathyrus Bauhini Gty (L. ensifolius Gay non Badar.); — BUSER, Sur les Alchéimilles distribuées par la Société Dauphinoise ; — GENTY, Grammica Bidentis Royer ; — Macnier, Mercurialis Bichei Magn.; — abbé BouLLU, Alisma parnassifolium ; — AYAsse, Gagea stenopetala Fries; — Ch. ARNAUD, Carex glauca Scop. var. anomala Arn. ; — ALBERT, Gaudinia filiformis Alb.; — abbé Bourrv, Nitella brachyteles. Trois espéces distribuées antérieurement sont l'objét de rectifications, à savoir : BATTANDIER, Ononis serrata Forsk. (n° 3590), considéré comme une espèce nouvelle nommée 0O. cirtensis Battand.; — R. BUSER, Description du Carex tenax Reut. (distribué en 1891, sous le n° 468); — GENTY, Pirola media Swartz (c’est à cette espèce qu'on doit rapporter la plante donnée en 1886, sous le n° 4968, comme Pirola rotundifolia et provenant des Hautes-Alpes). Ern. M. (1) Voyez le Bulletin, tome xxxv1 (1889), page 130 de la Revue. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE. 191 Les Fleurs à Paris, culture et commerce, par M. Ph. L. de Vil- morin. Un vol. in-16, de 324 pages, avec 203 figures (Bibliothèque scientifique contemporaine). Paris, 1892, chez J.-B. Baillière et fils ; prix : 3 fr. 50. L'auteur conduit d'abord le lecteur à travers les divers pays comparés entre eux au point de vue de l'importance et de l'installation du com- merce des fleurs. Il décrit ensuite les procédés et l'organisation de ce commerce à Paris, indique la provenance des fleurs généralement pré- férées et passe en revue les cultures sous verre et celles du Midi. — Puis il énumére les principales plantes qui font l'objet des soins du producteur et, signalant les mérites des diverses espéces en méme temps que le mode de culture, il traite successivement des plantes annnuelles, bisannuelles, vivaces, bulbeuses, de pleine terre. Il fait aussi connaitre les Orchidées, les plantes de serre, les arbres et arbustes intéressant l'horticulteur, en particulier les Rosiers, enfin les plantes spéciales aux cultures du Midi, les accessoires des bouquets, verdures diverses, Mousses et Fougères. Ce charmant petit volume est artistement illustré (1). Ern. M. NOUVELLES. (20 décembre 1892.) Dans la séance publique annuelle de l'Académie des sciences qui s’est tenue le 19 décembre, nous avons eu le plaisir d'entendre pro- clamer, parmi les lauréats, les noms de trois de nos confrères. M. Viala à obtenu le prix Desmaziéres pour ses travaux sur les maladies de la Vigne causées par les divers Champignons. Le prix Montagne a été par- tagé entre M. l'abbé Hue et M. le D" Gillot. — M. A. Masclef a recu le prix de La Fons Mélicocq pour un ouvrage manuscrit inlitulé : Géogra- phie botanique du nord de la France. — M. Gottsche, bien connu par ses travaux sur les Hépatiques, est mort à Altona, le 28 septembre dernier, àgé de quatre-vingt-quatre ans. — M. Félix von Thümen, mycologue distingué, auteur de travaux estimés sur les maladies des plantes produites par les Champignons, est décédé le 21 octobre, à l’âge de cinquante-trois ans. ace nous oblige à remettre à l'an prochain, dans la Revue ulletin (1893), l'analyse de l'(Esterreichische bota- ieurs aulres ouvrages envoyés à la So- (1) Le défaut de pl bibliographique du tome XL du B nische Zeilschrift de 1891, ainsi que de plus ciété. (Ern. M.) 192 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. — Notre confrère, M. C. Sauvageau, remplace à Lyon M. Lachmann, qui a été nommé professeur de botanique à la Faculté des sciences de Grenoble, à la suite du décès de M. Musset. — Sur l'initiative de M. le professeur Heckel, le Ministère de l'Ins- truction publique a provoqué celui des Colonies à créer à Marseille un Institut de recherches botaniques et géologiques et un Musée. Cet éta- blissement a été fondé avec les fonds provenant d'une souscription publique effectuée par l'auteur du projet. Les fonctionnaires, compre- nant un directeur, un conservateur et un bibliothécaire, appartiennent tous à l'Université; les fonctions sont gratuites, M. Heckel est le di- recteur. — M. De Heldreich se propose de publier, sous le nom d'Herbarium grecum dimorphum, une collection de plantes grecques, dont chaque espèce sera représentée par une part d'échantillons en fleurs, avec feuilles radicales, etc., et une seconde part en fruits mürs ou presque mürs, à laquelle sera ajouté trés souvent un sachet de graines müres. Cet herbier contiendra de préférence les espéces critiques avec leurs variétés ou sous-espèces. Vu la difficulté de réunir des parts bien repré- sentées en fleurs et en fruits, 50 espèces ainsi préparées seront comptées pour une centurie au prix de 25 franes. La premiére centurie est préte à étre distribuée. — MM. J.-B. Bailliére et fils, libraires, 19, rue Hautefeuille, Paris, viennent de publier un nouveau Catalogue de Botanique consacré spé- cialement à la Botanique phanérogamique. Cette bibliographie spéciale, qui ne comprend pas moins de deux mille titres d'ouvrages, ne peut manquer de rendre service à nos lecteurs qui n'auront qu'à en faire la demande à MM. J.-B. Baillière et fils pour la recevoir gratis et franco. Le Directeur de la Revue, Dr Ep. BORNET. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, ERN. MALINVAUD. o À— 11608. — Libr.-Impr, réunies, rue Mignon, 2, Paris, — May et MOTTEROZ, directeurs. TABLE DES MATIÈRES (surre). (Voyez le commencement page 2.) Capparidaceæ africanæ ; M. Pax........ 160 Passifloræ africanæ; M. Engler......... 161 Quelques Passiflorées africaines; M. H. Schinz ..............,.....,..,..... 162 Plantes du Transvaal; M. Schinz........ 162 Amaryllidaceæ africanæ, etc.; M, Pax.. 163 Sur les Strophanthus; M. Pax.... ..... 163 Gentianées africaines; M. Schinz...... . 165 Contribution à la flore de la Papouasie ; M. Warburg......................... 166 Nole de plantis asiaticis; M. Batalin.... 167 Musci exolici novi vel minus cogniti; MM. F. Renauld et J. Cardot......... 141 Monographie des Fontinalacées; M. J. Cardot.............................. Nouveaux Sphagnum exotiques; Warnstorf nn ss vo Will Mh ehh 9 t mash hh ntn Étude surle genre Eustichia; M. Besche- relle Musci Yunnanenses ; M. Bescherelle.... Mousses et Hépatiques recueillies au Ja- pon; M. W. Mitten.................. Revue bryologique dirigée par M. Husnot, année 1891 Lichenes Pyrenæorum Orientalium obser- vatis novis; M. Nylander............. Lichens des environs d'Amélie; M. Bris- wer r2] t] t | | | | | 9] | |) 3s t] . | | |] À | À 0 9 t£. 5 eret! | n ns s t t | |] a tti | n8 Lichens rares ou nouveaux de la flore d'Auvergne; Frére Gasilien.......... Sur les espèces européennes de Rama- lina; M. Srizenberger..........,.... Lichenea africana; "M. E. Stizenberger. Sertum Lichenææ tropicæ e Labuan et Singapore; M. Nylander PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. Algues calcaires fossiles; M. Rothpletz.. Les Ormes à l'état fossile; M. Standfest. 156 153| Fagus tertiaires de lhémisphére sud; M. C. von Ettingshausen......... m MALADIES DES PLANTES. Une maladie des raisins produite par l'Aureobasidium Vitis; MM. Viala et Boyer ............,................. 129 Sur la Brunissure, maladie de la Vigne; MM. Viala et Sauvageau............. 330 Sur la maladie de la Californie; MM. Viala et Sauvageau...................... . 130 Les maladies et les lésions de nos plantes | agricoles; M. O. Kirchner............ 131 Sur un nouveau parasite de la Vigne, Uredo Viale; M. de Lagerheim...... 132 L'écoulement laiteux et l'écoulement rouge des arbres; M. Ludwig......... Observations de Champignons parasites ; M. Rostrup...... seeose testes os Recherches sur l’ Ustilago Carbo; M. E. Rostrup............................. Les maladies du Pommier et du Poirier ; M. Dangeard.....................,. . Rapport entre Dematophora et Roselli- nia; M. Berlese........ ............ RECUEILS ET MÉLANGES, Association française pour l'avancement des sciences. .............ssesses.. 176 Actes de la Société Linnéenne di Bor- deaux, 1890......................... 171 178 Annales de la Société botanique de Lyon. Bulletin de la Société d'études scienti- fiques de l'Aude, tomes 11 et 111 (1891- 1892) .,.....,........ ............... 179 Bulletin de la Société Linnéenne de Nor- mandic, année 1891..,........, +... 180 Revue scientifique du Bourbonnais ct du centre dela France.................. Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, tome xxx (1891)........ . - Bulletin des traveux de la Murithienne, - LI nn memes te NOUVELLES... 1890-1891..........- e NS LE . Bulletin de la Société botanique suisse, 1891...,...,............ PETER e.. Botanisch Iaarboek, 1891....... ESI Deutsche botanische Monatsschrift, 1890. The Journal of Botany british and fo- reign, 184... cese Nuovo Giornale botanico ilaliano, 1891.. Malpighia, 5° année................... Nouvelle proposition de réforme dans la nomenclature botanique; M, Alfred Reynicr.............. onte Société Dauphinoise pour l'échange des plantes, 3° Bulletin, 1892............ Les Fleurs à Paris; M. Ph. de Vilmorin.. 150 151 157 132 133 134 169 171 183 184 184 185 186 187 189 189 190 191 191 9 E Qu | | * SOCIETE BOTANIQUE DE FRANCE Les séances se tiennent à Paris, rue de Grenelle, 84, à huit heures du 1 soir, habituellementles deuxième et quatriéme vendredisde chaque mois. JOURS DES SÉANCES ORDINAIRES PENDANT L'ANNÉE 1893 43 et 27 janvier. 14 et 28 avril. | 28 juillet. | 10 et 24 février. | 12 mai. 10 et 24 novembre. 10 et 24 mars. | 9 et 23 juin. 8 et 22 décembre. EAE SM —— La Société publie un Bulletin de ses travaux, qui parait par livraisons mensuelles. Ce Bulletin est délivré gratuitement à chaque membre et se vend aux personnes étrangères à la Société au prix de 30 fr. par volume annuel terminé (sauf les exceptions spécifiées ci-après), 32 fr. par abonne- ment. — Il peut être échangé contre des publications scientifiques et pério- diques. ` Les 25 premiers volumes du Bulletin, à l'exception des t. IV (1857) et XV (1568), sont cédés au prix de 10 fr. chacun, et les suivants (2e sér.) au prix de 15 fr. chacun (à l'exception du tome XXXVI), à MM. les nouveaux membres qui les font retirer à Paris, aprés avoir acquitté leur cotisation de l'année courante. N. B.— Lestoimes IV et XV, étant presque épuisés, ne sont plus vendus séparément. Le tome XXXVI (1889) renferme les Actes du Congrès de bolanique tenu à Paris en août 1889; le prix de ce volume est de 40 fr. pour les personnes étran- gères à la Société et de 20 fr. pour les membres de la Société. Les (rais d'envoi de volumes ou numéros anciens du Bulletin, ainsi que des numé- ros déjà parus lorsqu'un abonnement est pris au milieu de l’année, sont à la charge de l'aequéreur ou de l'abonné. Les notes ou communicalions manuscrites adresséesau Secrétariat par les membres de la Société, pourvu qu'elles aient trait à la botanique ou aux sciences qui S' y rat- tachent, sont lues en séance ct publiées, eu entier ou par extrait, dans le Bulletin. Tous les ouvrages ou mémoires imprimés adressés au Secrétariat de la Société botanique de France, rue de Grenelle, 84, prennent place dans la bibliothèque de la Société. Ceux qui seront envoyés dans l’année même de leur publication pourront être analysés dans la Revue bibliographique, à moins que leur sujet ne soit absolu- ment étranger à Ia botanique ou aux sciences qui s'y rattachent. MM. les membres de la Société qui chaugeraient de domicile sont instamment priés d'en informer le Secrétariat le plus tôt possible. Les numéros du Bulletin qui se perdraient par suite du retard que mettraient MM, les membres à faire connaitre leur nouvelle adresse ne pourraient pas étre remplacés. N. B. — D'après une décision du Conseil, il n'est donné suite, dans aucun cas, aux demandes de numéros déparcillés, lorsque le volume auquel ils appartiennent est terminé depuis plus de deux ans. Ilen résulte que, pour se procurer une partie quelconque du tome XXXV (1888) ou d'une année antérieure, on doit faire l'aequi- sition du volume entier. — Aucune réclamation n’est admise, de La part des abonnés, pour les numéros publiés depuis plus de trois mois. Adresser les lettres, communications, demandes de renseignements, réclama- tions, etc., à M. le Secrélaire général de la Société, rue de Grenelle, 84, à Paris. 11608, — Lib.-Imp. réunies, rue Mignon, 9, Paris. — May et MorTEROZ, direct. TABLE DES ARTICLES ANALYSÉS DANS LA REVUE BIBLIOGRAPHIQUE DU TOME XXXIX. ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE VÉGÉTALES. PHANÉROGAMES. Sur un corps nouveau de la cellule végé- Bie Me Wakker::..:-,.. onne: Anatomie comparée des végétaux. Plantes parasites M. A. Chatin:.::.:....... Recherches anatomiques et physiologi- ques sur les nœuds et les entre-nœuds de la tige des Dicotylédones; M. A. nids rec vestes Développement des téguments de la graine; M. Marcel Brandza........... Recherches anatomo-physiologiques sur le funicule des graines; M. Max Dah- OT ecd s ID conan ec Recherches sur la structure des organes végétatifs des Kerriées, Spirées et Po- CE M. C. Protils..:.......... Recherches embryogéniques sur l'appa- reil laticifére des Euphorbiacées, Urti- cacées, citc.; M. G. Chauveaud.....-.. Développement des poils de la gorge corolline du Pinguicula vulgaris L.; EE e brune hne ius Sur la membrane des cellules libériennes de l'Apocynum venetum ; M. C. Mi- SOS Nouvelles études sur la fécondation ; ; D OMIS. sin cnr In Sur l'assimilation spécifique dans les Om - belliferés; M. de Lamarlière......... Changements de forme provoqués dans les plantes par la culture à l'humidité et à l'obscurité ; M. Wiesner.............. transpiration, cause des changements de forme des plantes étiolées; M. W. BEEN LL Ll E n 58 49 62 64 98 59 > 1 Influence de l'éclairement sur la produc- tion des piquants des plantes; M. Ai- mable Lothener: ue Recherches physiologiques sur les enve- loppes florales; M. G. Curtel Sur le dégagement simultané d'oxygène et d'acide carbonique chez les Cac- tées >M: E: Aubert 2. RE Sur un phénomène physiologique qu’on observe dans les échanges gazeux chez certaines plantes grasses; M. E. Au- a Re S b OC Action des poisons sur la germination des graines des végétaux dont ils pro- $9 9 5d 9 tes viennent; M: Oh: Gornevin- ss Influence de la nature du sol sur la dis- persion du Gui; M. E. Laurent..... c CRYPTOGAMES. Recherches anatomiques et physiologiques sur la tige et la feuille des Mousses ; ME Past 4... ste. Recherches sur l’ensemble de la mycolo- gie; M. O. Brefeld................... Recherches sur le développement de quel- ques Mucédinées; M. Matruchot....... Influence des rayons solaires sur les le- vüres; M. Martinand................ Contribution à l'étude des Bactériacées vertes; M. Dangeard................ Sur la présence de crampons chez les Conjuguées; M. Dangeard............ Observations sur les Phéozoosporées ; M. T. Johnson.,...:............. rev Structure et développement du Choreo- colax Polysiphoniæ Reinsch; M. H.-M. Richards . i BOTANIQUE DESCRIPTIVE. PHANÉROGAMES. Monogiaphie du genre Pæonia; M. Huth, Note sur le Matthiola oyensis Mén. et V.- G.-M.; M. Viaud-Grand-Marais... .. .- . Pteropetalum nov. genus ; M. Pax...... T. XXXIX. 165 112 160 Cleomodendron nov. gen.; M. Pax...... Notes sur quelques Alchimilles critiques ou nouvelles; M. R. Buser........... Note sur l’Herniaria maritima Link ; M. J. Daveau...... Mad. eod oise 13 68 117 120 94 TABLE DES Monographie du genre Chrysosplenium ; MA Rranchet- a... Fide qs Résumé d'une Monographie du genre Ga- 1e0psis; M. J. Briquet -= EE Description d'une nouvelle espèce d’Oro- banche; M. Saint-Lager..-..:.:-:--- Sur les Strophanthus; M. Pax.... ..... Note sur le Coprosma foliosa A. Gray cultivé au Jardin des plantes de Nantes; MS 6n Menet.. o ec: Barbeya nov. gen. Urticacearum ; M. G. Schweinfurth Polamogeton javanicus et ses synonymes; M Hans Schumz o 02.5... res Note sur l'Aponogeton distachyon; M. O. PpuCharu s nee see slo ers Note sur le Carex tenax; M. Saint-Lager. Descriptiones Graminum novorum ; M. E. Hackel EE m déserts ereeterv es ertse CRYPTOGAMES. Revue bryologique dirigée par M. Husnot, année ALBI i a a a Musci exotici novi vel minus cogniti ; MM. E. Renauld et J. Cardot....... ue Étude surle genre Eustichia; M. Besche- relle S WRe$. Ws mere se 99 esse sde der 5 v ARTICLES ANALYSÉS. 167 116 111 163 108 166 159 108 112 159 GÉOGRAPHIE PHANÉROGAMES. Indications que fournissent les plantes sauvages pour le choix des plantes à cultiver dans une région; M. L. Trabut. Études de topographie botanique; M. E. Guinier. -peues mir dote ten ea en Flora Europe terrarumque adjacentium, Le XXI-XXIV; M. Gandoger............ Aire géographique de l'Arabis arenosa et du Cirsium oleraceum; M. Saint-La- l'A RAR Ri E Observations sur quelques Dianihus de la flore frangaise; M. G. Rouy........... Promenades botaniques au canal mari- time de la Basse-Loire; M. E. Gade- PIU PC eC M Catalogue des plantes vasculaires de Noir- moutier; M. Viaud-Grand-Marais...... Notes sur quelques Orchidées de la Loire- Inférieure; M. Gadeceau Observations sur quelques plantes cri- ri du centre de la France; M. Gil- OUI i c ers 116 104 124 111 Nouveaux Sphagnum exotiques; M. C. Warnstorf Hépatiques recueillies par M. Naumann et déterminées par M. Schiffner. ..... Les Characées; M. W. Mioula Oharacées; M: N: Wille 7 Mcd un Ea Truffe M. Ad: Chain oree eea Le genre Meliola; M. Gaillard...... (€ Sur quelques Urédinées; M. Hariot..... Les Uromyces des Légumineuses; M. Ha- TOC... ie nsc a Contributions lichénologiques ; M. Kerns- LOCK se ee ec chi Synopsis du genre Arlhonia; M. H. Willy. Notices phycologiques; M. A. Piccone.. Phéophycées; M. Kjellman.......... .. Revue systématique des genres de Fucoi- dées connus; M. de Toni. dei. e Sur la position systématique des Dictyo- tacées, etc: M: T. Johnson... Sur le genre Cladothele; M. G. Murray.. Sur les genres Entonema Reinsch et Stre- blonemopsis Valiante; M. de Toni..... Essai de classification des Nostocacées homocystées ; M. M. Gomont......... Faut-il dire Oscillatoria ou Oscillaria ; M. Gomonte- 55. 2o 1er Sur les Leptothrix dubia et radians; M de Foni ot esis 080 ce e nc BOTANIQUE. Herborisations dans le Morvan pendant l'année 1890; M. X. Gillot..... e Matériaux pour la flore d'Auvergne ; M. Gonod d’Artemare................ Observations sur quelques Rosiers du Gantal: M. Got. -i-s Saa cue Troisième fascicule de plantes rares ou nouvelles pour le Berry; M. A. Le Grand.. mures. mu. Herborisations dans l'Argonne; M. Beau- CP de La Botanique dans le département de l'Aube; M. Paul Hariot...........°--. Végétation des lacs des monts Jura; M. A. Magni... (0. 5... 0 teur Sur la distribution géographique du Cy- clamen europæum dans le massif du Jura; M. A. Magnin............-... Revue de la flore de Montbéliard ; M'Contejean.- 2709 Catalogue des plantes vasculaires du sud- ouest de la France; M. Blanchet.. Recherches sur la flore des Pyrénées- Orientales; M. le D' S. Pons.....--: 19 21 102 102 TABLE DES ARTICLES ANALYSÉS. Une herborisation à la Trancada d'Am- Doulla; M. le D'S, Pons; Notas botanicas par M. C. Pau, suivies d'observations sur quelques espéces critiques, par M. O. Debeaux. ........ Étude sur la flore des environs de Car- cassonne ; M. Ed. Baichére.......... Revision de la Flore du Gard de de Pou- Z0Iz- M. B. Martin eee. Sur quelques plantes rares ou nouvelles de la région méditerranéenne; M. O. Debeaux..:.....-.. oouccaboenoosogoot Coup d'eil sur la flore de Toulon et d’Hyères (Var); MM. A. Albert et Alf. I qdi5aoco oooodcodoubtOgDUdO duc Catalogue des plantes de Provence spon- tanées ou généralement cultivées; M. H. Résumé d'une statistique de la flore spon- tanée hispano-portugaise; M. Colmeiro. Cypéracées du Portugal; M. J. Daveau... Revue critique des Trèfles italiens de la section 7Trigantheum ; MM. Gibelli et Belli Astragali ilaliani; M. U. Martelli....... Samos, étude géologique, paléontologique et botanique; MM. de Stéfani, Forsyth Major et William Barbey............. Nolæ de plantis asiaticis; M. Batalin.... Illustrationes Flore Atlantic? ; auctore E Cosson fasc: Ve. o9 bens Les Hauts-Plateaux oranais; MM. Mathieu BU Trabut... 100-05 000000 ee eene Sur les variations du (Quercus Mirbecki en Algérie; M. L. Trabut........ Capparidaceæ africanæ ; M. Pax........ . Passifloræ africanæ; M. Engler......... Quelques Passiflorées africaines ; SCR cesse Plantes du Transvaal; M. Schinz........ Gentianées africaines; M. Schinz...... . Amaryllidaceæ africanæ, etc.; M. Pax.. Contribution à la flore de la Papouasie; M. Warburg.......ceeer I x CRYPTOGAMES. Sur l'adaptation du Pteris aquilina aux sols calcaires; M. A. Masclef........ i Le Grammitis leptophylla dans la Loire- Inférieure; M. Ménier.........: Hépatiques du nord de la Norvège; M. H. I: IL. uo accu. Siu egi. ERA E Clé des genres et des espèces de Mousses de la Grande-Bretagne ; M. Jameson.. Mousses, Hépatiques et Lichens des monts Mourne (Irlande); M. W. Lett.......-- Addenda ad floram italicam, 1. Note di briologia italiana; M. Brizi......-...: 106 109 118 119 173 120 191 167 114 115 116 160 161 162 162 165 163 166 |” 107 108 Nuovo Giornale botanico italiano (bryo- logie); MM. Tanfani, Bottini, Rossetti. Contribution à la bryologie romaine; H Bin ee ee E Musci Yunnanenses ; M. Bescherelle.... Mousses et Hépatiques recueillies au Ja- pons; M. W: Mitfens o ere Descriptions et figures de Characées aus- traliennes; M. O. Nordstedt,....... iE Sylloge Fungorum omnium hucusque co- gnitorum, vol. x; M. Saccardo........ Recherches sur l'Uslilago Carbo; M. E. tard itesaoconcococgo)gcgopoQoRoonU d doG Fungi africani; M. Hennings........... Fungi Abyssinici a cl. O. Penzig collecti; ME SaccdrdO ee. eee. Champignons de l’État de New-York ; M: Pd men ose Contributions lichénologiques ; M. J. Mul- er. osducbd ddnde bar Sur les espéces européennes de Rama- lina; M. Stizenberger............-... Flore lichénique de Bornholm; M. Hell- Dont -Na dosdobcOoUuGODcogoddnE Lichens rares ou nouveaux de la flore d'Auvergne; Frère Gasilien.........- Lichenes Pyrenæorum Orientalium obser- vatis novis; M. Nylander............. Lichens des environs d'Amélie (Pyrénées- Orientales); M. Brisson.............. Contribution à la flore lichénique de la Basse-Autriche ; M. A. Zahlbruckner... La flore lichénique de la petite Tauern ; M. Zahlbruckner..................e.. Monographie des Lichens de l'Italie mé- ridionale; M. A. Jatta......- PIN Lichens du Monténégro ; M. A. Zahlbruck- nep 45.002290 oee eee eere : Lichens du Japon; M. Nylander........ Sertum Lichenææ tropice e Labuan et Singapore; M. Nylander......-----. Lichenga africana; M. E. Stizenberger. Sur quelques Champignons de la Flore d'Oware et de Benin de Palisot-Beau- vois; M. Hariot....... esee een Lichenes Africæ tropico-orientalis; M. J. M. Stizenberger............. UE Étude sur la classification naturelle et la morphologie des Lichens du Brésil; M. Ed. Wainio............... vett Sylloge Algarum, vol. n. Bacillarieæ ; M. de Tonk..:ie e oett Conspectus | Algarum endophytarum ; M. Môbius.........o..e is II Delesseria amboinensis; M. G. Karsten.. Structure et place systématique des Ghan- 195 151 152 144 147 146 196 transia avec une espèce nouvelle, Ch. Boweri; M. Murray et M'e Barton.... Les cystocarpes et les anthéridies du Ca- tenella Opuntia; M. H. Gibson........ Contribution à la connaissance du genre Thorea; M. Môbius.......... HAEC : Étude du genre Turbinaria Lamour.; M'e Sarel Barton ....... ee. Biologie du Saccorrhiza dermatodea ; M SOI cossécseoonongébencoentec Œdocladium Protonema, nouveau genre d'OEdogoniacées; M. Stahl........ Joe Nouvelles espèces de Caulerpa; M. G. judi MR GIU los een dose Recherches sur la famille des Chroolépi- deos MG: KABO o nn Les Trentepohlia pléiocarpes; M. Hariot. Le Dicranochete reniformis Hieronym., prés de Berlin; M. de Lagerheim...... Sur une Algue pélagique nouvelle; M. G. LLLI Monographie du genre Pleurosigma et des genres alliés; M. Peragallo....... Les Algues brunes et rouges d'Helgo- land; M. Reinke...... 23 14 91 88 90 91 92 99 p 95 84 94 85 95 94 88 TABLE DES ARTICLES ANALYSÉS. Les Rhodophycées de la baie de Kiel; M. Reinbold Sur quelques Ectocarpus de la baie de Kiel: M. Kückuck cerner. Notes sur des Algues du Danemark; M. W. s" » etwa acie e à c * 9 Pe RUM i Weston ceo S Oc Algues du lac Schloossee en Baviére; M. Istvanffi-Schaarschmidt........... Algues recueillies en Roumélie; M. E. Frivaldszky:-:::-.................... Le Cystoctonium purpurascens dans la mer Adriatique; M. d'Istvanffi....... Diatomées du lac artificiel du jardin pu- blic de Modène, etc.; M. Macchiati.... Algues du lac Baykal, etc. ; M. Gutwinski. Contribution à la flore des Chlorophycées de la Sibérie; M. Borge............. Sargasses de l'Archipel Indien; M. Rein- pold eue cc Contribution à la flore des Algues marines de la Géorgie australe; M. Reinsch.... La flore des Algues d'eau douce de la Géorgie australe; M. Reinsch Algues d'Abyssinie; M. de Toni......... Quelques Algues du Brésil et du Congo ; M. HATLO i.s. A a ss ot veste PALÉONTOLOGIE VÉGÉTALE. Flore pliocène du Mont-Dore (Puy-de- Dôme); M. l'abbé Boulay............. Communication sur le Boghead; M. B. Renault. Les Ormes à l'état fossile; M. Standfest. 42 | Algues calcaires fossiles; M. Rothpletz.. 44 Fagus tertiaires de l'hémisphère sud; M. C. von Ettingshausen ............. MALADIES DES PLANTES. Les maladies et les lésions de nos plantes agricoles; M. O. Kirchner............ Observations de Champignons parasites ; M. Rostrup...— CL IRURE. La Rbizine; M. R. Hart... 2 L'écoulement laiteux et l'écoulement rouge des arbres; M. Ludwig......... Les maladies du Pommier et du Poirier ; M. Dangeard poCwwewéwedeocLbewe(wséet d» eese. 0900T9 «9 Vh$d€etuecseces Rapport entre Dematophora et Roselli- nia; D Debian edi Sur un nouveau parasite de la Vigne, Uredo Viale; M. de Lagerheim - «e 9 9. 131 133 96 Une maladie des raisins produite par lAureobasidium Vitis; MM. Viala et BOYER. 40e cure crosse sure rr ruo N Sur la Brunissure, maladie de la Vigne; MM. Viala et Sauvageau.........- e Sur la maladie de la Californie; MM. Viala et Sauvageau........ LU CAO . Septogleum Hartigianum Sacc., nouveau parasite de l'Érable champétre; M. R. ea a E E eet Les maladies cryptogamiques des cê- réales; M. de Loverdo..... vice Fred Mémoires sur quelques maladies des Al- gues et des Champignons; M. Dan- geard. 5. Qi paces t ger ean zo od 153 157 129 83 TABLE DES ARTICLES ANALYSÉS. RECUEILS ET MÉLANGES. Actes de la Société Linnéenne de Bor- deuX 1800 mere encre 177 Annales de la Société botanique de Lyon. 178 Association française pour l’avancement deg SCIENCES... oeart T 176 Bulletin de la Société d’études scienti- fiques de l'Aude, tomes 11 et 111 (1891- due vis 179 Bulletin de la Société Linnéenne de Nor- mandie, annee IDD esie 180 Revue scientifique du Bourbonnais et du centre delia Prance 2-9 181 Bulletin de la Société royale de botanique de Belgique, tome xxx (1891)... ...... 182 Bulletin des travaux de la Murithienne, BIO AB SPORE PE Te rs: 183 Bulletin de la Société botanique suisse, B8 e s WECTONO UE a 21. 184 Botanisch Iaarboek, 1891....... Presses 184 Deutsche botanische Monatsschrift, 1890. 185 The Journal of Botany british and fo- Teign, 1395... us EE er 186 Nuovo Giornale botanico italiano, 1891. 40,187 Malpighia, 5* année..... RE R 189 NOUVELLES.. 197 Mémoires de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de Cherbourg, t. XXVIR....... je ae 123 Société Dauphinoise pour l'échange des plantes, S Bulletin, 1892... 190 Société pour l'étude de la flore francaise, 1* Bulletin; M. Gustave Camus....... 125 Scrinia flora selectæ, Bulletin xt (1892) ; M. CH. Maghior- c. $657: 09 1004 124 Observations sur la vie de la mer; M. F. Gastracane ee eee ose 14 Les Microbes, les Ferments et les Moi- sissureB. M. Drouessulb 0.2... 25 Nouvelle proposition de réforme dans la nomenclature botanique; M. Alfred liani docooogdeduodgc QuGdud do suOU: 189 Un chapitre de grammaire à l'usage des botanistes ; M. Saint-Lager........... 123 Les Fleurs à Paris; M. Ph. de Vilmorin.. 191 Lis comestibles; MM. Pailleux et Bois.. 122 Le papier météorique ; M. Istvanffi...... 18 Quelques notes inédites sur Commerson; M JAdin + ee odis TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE TOME TRENTE-NEUVIÈME. (Deuxième série. — TOME XIV.) N. B. — Les noms de genre ou d'espèce rangés par ordre alphabétique sont le plus souvent les noms latins des plantes. Ainsi, pour trouver Orme, cherchez Ulmus, etc. ; : Les chiffres arabes se rapportent aux Comptes rendus des séances de la Société; les chiffres arabes entre crochets [| désignent la pagination de la Revue bibliographique, et les chiffres romains celle de la Session extraordinaire. A Abies pectinata. Feuilles du Sapin, 161. Abyssinie (Algues d") [94]. — (Champi- gnons d’) [71]. — (Tetrapedia nou- veau d’)[85].— Genre Barbeya|166]. Académie des sciences (Prix décernés par I^) [191]. Acer. Voy. Érable. Aconitum lycoctonum découvert à Thémines (Lot), 322. Actes de la Société Linnéenne de Bordeaux, vol. xiv [177]. Adenia d'Afrique [161]. Adriatique (Le Cystoclonium purpu- purascens dans la mer) [85]. Adventices (Plantes) de la flore d'Au- vergne, 45. Afrique (Amaryllidées, Velloziacées, Dioscoréacées et Iridacées d’) [163]. — (Capparidacées d’) [160]. — (Champignons d") [72]. — (Gentia- nées d") [165]. — (Lichens d") [81] [82] [143]. — (Passiflorées d’) [161] [162]. — Voy. Abyssinie, ile de l'Ascension, Congo, Transvaal. Agropyrum caninum dans la Corrèze, 99G 322. ALBERT (Abel) et REYNIER (A.). Coup d'oeil sur la flore de Toulon et d'Hyéres (Var) [98]. » Alchemilla. Alchimilles critiques ou nouvelles [117]. Algarum (Conspectus) endophytarum [83]. — (Sylloge) omnium hucusque cognitarum [86]. — e lacu Baykal et peninsula Kamtschatka [86]. Alger (Session extraordinaire de la Société à) et Biskra, en 1892, I- CXXVIII. — (Séances à), IX, XL. — (Herborisations faites par la Sociéte durant le voyage d") à Biskra, LXII- Algérie (Flore d"). Sur quelques plantes d'Algérie, distribuées autrefois par Bourgeau, Kralik et Cosson, etc., 41. — Diagnoses d'espéces nouvelles et énumération de quelques plantes nouvelles pour l'Algérie, 10. p Quelques espéces critiques d'Algé- rie, 166. — Nouvelle contribution à l’histoire de la Truffe : Tirmanta Cambonii, Terfàs du Sud algérien, 275. — Quatrième Note sur la flore d'Algérie, 334. — Sur quelques plantes récoltées pendant la session à Biskra, 336. — Herborisation dans le massif de l'Aurés, 339. —- TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Session extraordinaire de la Société en Algérie (Alger-Biskra) en 1892, I-CXXVIII. — Herborisations dans le djebel Amour, XLIV. — Sur un Po- danthum nouveau de la flore d'Al- gérie, Lx. — Herborisations faites parla Société pendant la session : durant le voyage d'Alger à Biskra, LXII; — à loued Biskra, LXXI; — à la Fontaine-Chaude (Ain-Salahin), LXXVI; — à la Montagne de sable et aux sources d'Ain-Qumach, LXXVI; — à El-Outaya, LXXXIII; — à El- Kantara, LXXXVI ; — aux environs de Batna, xc; — à la forét des Cédres et au djebel Tougour, xci; — à Lambése, xcii. — Liste des plantes récoltées aux environs d'Alger, LXVIII. — Une herborisation à Ain- M'lila, xcv. — Liste des espèces récoltées ou notées, du 25 avril au 1 mai, entre Biskra et Ouargla, xcvi. — Visite de la Société au Jardin d'essai du Hamma, xcvi ; — au Jardin Landon, prés Biskra, ct. — Sur les Algues d'eau douce ré- coltées pendant la session, civ. — Les Hauts-Plateaux oranais [115]. — Allium getulum Batt. et Trab. sp. nov., 79. — A. massæssylum Batt. et Trab. sp. nov., 74. — A. paniculatum Bast., 50. — A. tor- tifolium Batt. sp. nov., 338. — Anthemis kabylica Batt. et Trab. sp. nov., 72. — A. numidica Batt. et Trab., 72. — Aronicum atlanti- cum A. Chab. sp. nov., 166, 334. — Atriplex chenopodioides Batt. et Trab., 73. — Campanula dicho- toma Desf., 49. — C. pyramida- lis L., 167, 336. — Carduncellus pectinatus Desf., etc., 49. — Car- duncellus spec., 72. — Centaurea Jacea L., 167. — Dermocarpa Flahaulti Sauvageau sp. nov., CXIX. — Dianthus liburnicus Bartl., 166. — Doronicum Pardalianches et scorpioides, 334, 335. — Echium horridum Batt. sp. nov., 336. — Entophysalis Cornuana Sauvageau sp. nov., CXVII. — Eryngium pla- 199 num L., 166, 335. — Fagonia frutescens, 48. — Hypericum hir- sutum, 71. — Lactuca numidica Batt., 72. — Linum austriacum L., 166, 335. — L. tenuifolium L., 166, 335. — Pancratium Sahare et var. Chatinianum, 337, 338. — Peta- Sites niveus Gærtner, 167, 336. — Platanthera algeriensis Batt. et Trab. sp. nov., 75. — Podanthum aurasiacum Batt. et Trab. sp. nov., 346. — Quercus Mirbeckii DR. [116]. — Q. occidentalis J. Gay, 167, 336. — Ranunculus sanicu- læformis Viv., 166, 335. — Salsola oppositifolia Desf., 48. — S. spi- nescens Moquin?, 74. — S. zygo- phylla Batt. et Trab. sp. nov., 48, 13. — Saxifraga Cymbalaria L. var. atlantica, xxu. — Symploca thermalis Gomont, cxxi. — Syne- chococcus eruginosus Næg., CXI. — S. Cedrorum Sauvageau sp. nov., CXV. — Synechocystis Sauvageau nov. gen., CXV. — S. aquatilis, CXVI. — Tapinothrix Sauvageau nov. gen., CXXII. — T. Borneli, cxxii.— Thlaspi atlanticum Batt., 70. — Tirmania Cambonii, Terfas du sud Algérien, 275. — Trifo- lium parviflorum Ehr., 48.— Ulo- lhriz Braunii Kütz., cxxv. — Vicia allantica Pomel, 71. — V. babo- rensis Batt. et Trab. sp. nov., 71. — Voy. Cosson, Trabut. Algues [12-24] [83-95]. — d'eau douce récoltées en Algérie, CIV, — cal- caires fossiles [153]. — Notices phy- cologiques [14]. Allemagne (Algues d’) [16] [18]. — Deutsche botanische Monatsschrift [185]. — Voy. Bavière, Berlin, Hel- goland. Allier. Voy. Bourbonnais, Moulins. Allium getulum et massessylum Batt. et Trab. sp. nov., 74, 75. — subhirsutum L., 271. — tortifo- lium Batt. sp. nov., 338. Alpes (Basses-). Voy. Provence. Alpes (Hautes-) (Carex tenax dans les) [112]. 200 Alpes-Maritimes. Voy. Provence. Amaryllidaceæ africana [163]. Amélie-les-Bains (Pyrénée-Orientales) (Lichens d") [146]. Amérique (Gnaphalium d’), 135. — Voy. Brésil, New-York. Amour (Herborisations dans le djebel) (sud Oranais), XLIV. Anatomie comparée [49]. ANDRÉ (Ed.). Obs., 83, 88. Angleterre (Mousses d’) [41]. — Voy. Irlande. — The Journal of Botany british and foreign [186]. Annales de Ja Société botanique de Lyon, 1890 [178]. Anomalie. Voy. Monstruosités. Anthemis kabylica Batt. et Trab. sp. nov., 72. Antiseptique pour la conservation des objets d'histoire naturelle, 51. s (Appareil latieifere des) des végélaux Apocynum venetum L. (Cellules libé- riennes de l’) [54]. Aponogeton distachyon cultivé [108]. Arabie. Genre Barbeya [166]. Arabis arenosa (Aire géographique de 1) [111]. AnBOST (J.). Rapport sur l'herborisa- tion faite par la Société à El-Kan- tara (Algérie), LXXXVI ; — aux envi- rons de Batna, xc; — à la forêt des Cèdres et au djebel Tougour, xci ; — à Lambése, xcii. Argonne (Meuse) (Herborisations dans l [99]. ARNELL (D" H.-W.). Étude sur les Hé- patiques du nord de la Norvège [150]. ARTEMARE (d). Voy. Gonod. Arthonia (Synopsis du genre) [34]. Aronicum atlanticum A. Chab., 116. Ascension (Lichens de l'ile de I") [82]. id ue (Appareil laticifére des) Ascomycètes supérieurs (Recherches sur les) [134]. Asie (Gnaphalium d’), 130. — (Gra- minées nouvelles d’) [159]. — (Plantes d’), 279 [166] [167]. — SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Voy. Arabie, Japon, Labuan, Samos, Sibérie, Singapour, Yunnan. Asperula cynanchica L. var. capil- lacea Lge, nouveau pour la France, 231. Association française pour l’avance- ment des sciences; 20° session à Marseille, 1891 [176]. Astragalus d'Italie [120]. Atriplex chenopodioides Battand. et Tras B Aube (L'Equisetum littorale Kühl. dans F), 350. — (La Botanique dans le département de l’) [173]. AUBERT (E.). Sur un phénoméne phy- siologique qu'on observe dans les échanges gazeux chez certaines plantes grasses [7]. — Sur le déga- gement simultané d'oxygéne et d'acide carbonique chez les Cactées 1]. a (Société d’études scientifiques de l) [179]. — Flore de Carcas- sonne [99]. Aulacomitrium Mitt. gen. nov. [153]. Aunieria (Cypéracées) Gandog. nov. gen. [124]. Aureobasidium Vitis [129]. Aurés (Algérie) (Herborisation dans le massif de I"), 339. Australie (Characées d") [93]. Autriche (Lichens de la Basse-) [98]. — Lichens de la petite Tauern [78]. Auvergne (Additions à la flore d"), 23. — (Flore d") [103]. — (Lichens d’) [141]. Aveyron. Ranunculus chærophyllos var. asplenifolius, 58. Azolla filiculoides Lamk, 165. B Bactériacées vertes [21]. _ BAICHÈRE (abbé Ed.). Étude sur la flore des environs de Carcassonne [99]. BALANSA (B.). Sa mort, 78. Baléares (Végétation des iles) [118]. Barbarea intermedia dans l'Oise, 136. BanBEY (W.). Voy. de Stéfani. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Barbeya (Ürticées) Schweinfurth nov. gen. [166]. BARONNIER (capitaine). Obs. sur la fé- condation artificielle des Dattiers, XXXVII. BARRATTE (G.). Voy. Cosson. BARTON (E.-S.). Etude du genre Tur- binaria au point de vue de la struc- ture et de la systématique [88]. — Voy. Murray. Basses-Alpes. Voy. Provence. Basses - Pyrénées. Voyez (Basses-). Bastır (Eug.). Recherches anatomi- ques et physiologiques sur la tige et la feuille des Mousses [66]. BATALIN (A.). Note de plantis asia- ticis [161]. Batna (Algérie) (Herborisation de la Société aux environs de), xc. BATTANDIER (J.-A.) présente le Sazi- fraga Cymbalaria L. de la forét de Djmila, xxr. — Sur quelques plan- tes d'Algérie, distribuées autrefois par Bourgeau, Kralik et Cosson, conservées dans l'herbier de M. P. Marès,47.— Sur quelques plantes ré- coltées pendant la session à Biskra, 336. — Discours sur les anciens bo- tanistes algériens, xi. — Discours d'ouverture à la session de Biskra, XXIH. — Observations sur les ter- rains salants, xxxv. — Lettre à M. Malinvaud sur quelques espéces critiques d'Algérie, 166. — Obs., XVII, XXXV. — et TRABUT (L.). Extrait d'un rapport sur quelques voyages botaniques en Algérie, en- trepris sous les auspices du Ministre de l'instruction publique, pendant les années 1890-1891; 2* partie : Diagnoses d'espéces nouvelles et énumération de quelques plantes nouvelles pour l'Algérie, 70. — Note sur un Podanthum nouveau de la flore d'Algérie, Lx. Battarea phalloides Pers. trouvé prés Moulins (Allier), 400. Baviére (Algues de) (18]. Baykal (Sibérie) (Diatomées du lac) [86]. Pyrénées 201 Bazor. Note sur le Linaria minor Desf., 46. BEAUVISAGE. Herborisations dans l’Ar- gonne (Meuse) [99]. BÉDIER (A.). Sa mort, 385. Belgique (Bulletin de la Société royale de botanique de), t. xxx, 1891 [182]. — Botanisch Jaarboek [184]. Belle-Ile (L'Allium subhirsutum dé- couvert à), 277. DELLI (S.). Voy. Gibelli. Bellis silvestris Cyr. var. stolonifera A. Chab., 67. BERLESE (A.-N.). Rapports entre De- matophora et Rosellinia [171]. Berry (Plantes rares ou nouvelles pour le) [fU5]. —. BESCHERELLE (Em.). Étude sur le genre Eustichia (Brid.) C. Mull. [150]. — Musci Yunnanenses [151]. Betula nana trouvé à Mouthe (Doubs), 413. Biskra (Algérie) (Séance de la Société à), XXIL. — (Quelques plantes récol- tées à la session de), 336. — (Explo- ration de loued), LXXI. — (Plantes récoltées entre) et Ouargla, xcvil. BLANCHET (D'). Catalogue des plantes vasculaires du sud-ouest de la France (Landes et Basses-Pyrénées) [176]. Boghead (fossile) (Sur le) [44]. Bois (D.). Voy. Pailleux. Bois (Densité des), 95. BoNNET (Edm.). Observations sur le Maillea Urvillei, 214. — Compte rendu du Congrés de Génes, 326. BoNNIER (G.). Sur les variations de pression du renflement moteur des Sensitives à l'état normal et sous l'influence du chloroforme, 365. — Note sur la pression transmise à travers les tiges, 407. — Obs., 53, 83, 394, 395. Bordeaux (Actes de la Société Lin- néenne de), vol. xLIv, 1890 [177]. Borce (0.). Contribution à la flore des Chlorophycées de la Sibérie [86]. Bornholm (Lichens de l'ile de) [79]. Bonzt (A.). Voy. Penzig. Botanistes herborisants (Un peu de droit à l'usage des), 346. 202 BoTrTiNI (A.). Contribution à la bryo- logie italienne [40]. Bouches-du-Rhóne. Voy. Provence. BoupiER et Camus (G.). Liste de plan- tes recueillies dans la vallée du Sausseron (Seine-et- Oise), 79. BouLaY (abbé). Flore pliocéne du Mont-Dore (Puy-de-Dôme) [42]. Bourbonnais (Revue scientifique du) et du centre de la France, 4° année, 1891 [181]. Boyer. Voy. Viala. BranpzA (M.). Développement des té- guments de la graine [64]. Brassica. Maladie du Chou, 266. BREFELD (0.). Recherches sur l'en- semble de la mycologie, fase. x: Ascomycétes, I1; avec la collabora- tion de M. Franz von Tavel [134]. Brésil (Algues du) [95]. — (Lichens du) [28]. Bretagne (Mousses de la Grande-) [44]. -— Voy. Britten. BRIQUET (J.). Résumé d'une Monogra- phie du genre Galeopsis [116]. BRISSON. Lichens des environs d'A- mélie-les- Bains (Pyrénées - Orien- tales) [146]. Britanniques (Iles). Journal of Botany british and foreign [186]. — Voy. Angleterre, Grande-Bretagne, Ir- lande. BRITTEN (J.). Journal anglais de bota- nique, vol. xxix, 1891 [186]. Bnizi (Hugo). Addenda ad floram ita- licam, I. Note di briologia italiana [39]. — Contribution à la bryologie, romaine [39]. Brunissure, maladie de la Vigne [130]. Bryologie. Voy. Mousses. — Excursion bryologique dans la forêt de Mont- morency, 172. — Revue bryologique, 1891, n= 2-6 [151]. Bulletin de la Société d'études scienti- fiques de l'Aude [179]. — de la So- ciété royale de botanique de Bel- gique [182]. — de la Société Lin- néenne de Normandie [180]. BUREAU (Ed.). Obs., 78. Bureau et Conseil d'administration de la Société pour 1893, 416. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. BuscaLtoNt et MATTIROLO. Recherches anatomo-physiologiques sur les té- guments séminaux des Papiliona- cées, 194. BusER (R.). Notes sur quelques Alchi- milles critiques ou nouvelles [117]. C Cactées (Dégagement simultané d'oxy- géne et d'acide carbonique chez les) [7]. Callose (La) chez les Phanérogames, 260. Campanula pyramidalis L., 167. Camus (F.) présente le Fontinalis Kindbergii Ren. et Card. forma robustior recueilli dans la Loire-In- férieure, 370. — Excursion bryolo- gique à la tourbiére de la Fontaine du Four (forét de Montmorency),172. — Sur le Riccia nigrella DC., 212. Camus (G.) présente le Carex evoluta Hartm. trouvé près de Nançay (Cher), 351. — Obs., 82, 83, 136, 158, 323. — Société pour l'étude de la flore francaise, 1** Bull. 1891 [125]. — Voy. Boudier. CANDOLLE (4. de). Lettre à M. E. Ma- linvaud sur quatre propositions re- latives à la nomenclature botanique, 140. Cantal (Rosiers du) [102]. — Voy. Au- vergne. i Capparidaceg africana [160]. Carcassonne (Aude) (Flore des environs de) [99]. : Canpor (J.). Monographie des Fontina- lacées [148]. — Voy. F. Renauld. Carduncellus sp. (Algérie), 12. Carduus numidicus Coss. et Dur. ad- ventice, 162. Carex claveformis Hoppe, 69. — evo- luta Hartm., 351. — tenaz (Sur le) [112]. — Zahnii Kneucker sp. nov. [183]. CARUEL (Th.). Lettre sur le genre Maillea, 909. — Nuovo Giornale botanico italiano [40] [187]. CASTRACANE DEGLI ANTELMINELLI (F.). TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Observations sur la vie de la mer [14]. Catenella Opuntia (Cystocarpes et anthéridies du) [14]. Caulerpa (Nouvelles espéces de) et observations sur la position systéma- tique de ce genre [92]. — cactoides var. gracilis, Fergusonii, Holme- siana et phyllaphlaston G. Murr. sp. nov. [92]. Centaurea Jacea L. en Algérie, 167. Cephalozia multiflora Spruce, 175. Cerastium alsinoides Persoon dans l'Hérault, 162. Ceratonia Siliqua L. (Sexualité du), 354. Ceratophyllum demersum L. (Fécon- dation du), 361. Céréales (Maladies des) [97]. CHABERT (A.). Contribution à la flore de France et de Corse, 66. — Sur la conservation des herbiers, 156. — Quatrième note sur la flore d'Algé- rie, 334. — Lettre sur la mort de M. L. Kralik, 169. Champignons, 10, 168, 195, 209, 260, 275, 323, 386, 400, 414 [9] [21] [25] [68-75] [95-97] [129-141] [169] [171]. — de couche (Maladie des), 143, 146. — d'Abyssinie [71]. — de l'État de New-York [73]. Chantransia (Sur les) [22]. — Bo- weri Murray et barton sp. nov. [23]. Characées (Sur les) [24]. — d'Alle- magne [16]. — d'Australie [93]. — de la Haute-Vienne [176]. Charente-Inférieure. Voyez Rochefort- sur-Mer. CHASTAINGT (Gabriel). Sa mort et hom- mage rendu à sa mémoire, 191. CHaTIN (Ad.). Nouvelle contribution à l’histoire botanique de la Truffe: Kamés de Bagdad (Terfezia Ha- fizi, T. Metaxasi) et de Smyrne (T. Leonis); paralléle entre les Terfaz ou Kamés d'Afrique et d'Asie et les Truffes de France, 10. — Nouvelle contribution à l’histoire de la Truffe ; Tirmania Cambonii; Terfas du cryptogamiques 203 sud Algérien, 275. — Allocution à la session d'Alger-Biskra, 11. — Obs., XXXVI. — Anatomie comparée des végétaux ; plantes parasites [49]. — La Truffe [68]. CHAUVAIN. Sa mort, 267. CHAUVEAUD (G.). Recherches embryo- géniques sur l'apparei] saticifére des Euphorbiacées, Urticacées, Apo- cynées et Asclépiadées [60]. Cher. Carex evoluta Wartm. prés de Nancay, 351. — Voy. Berry. Cherbourg (Mémoires de la Société nationale des sciences naturelles et mathématiques de) [123]. CHEVALLIER (abbé L.). Rapport sur l'exploration faite par la Société à l'oued Biskra (Algérie), LXXI; — à la Fontaine-Chaude (Ain-Salahin), LXXVI ; — à la Montagne de sable et aux sources d'Ain-Oumach, LXXVII ; — à El-Outaya, LXXXII. Chionoglochin (Cypéracées) Gandog. nov. gen. [124]. Chlorophycées de Sibérie [86]. CHODAT (R.). Revue critique de quel- ques Polygala d'Europe, 179. — Obs., 190. Choreocolax Polysiphoniæ Reinsch [20]. Chrooiépidées (Sur les) [22]. Chrysanthemum Myconis L., 162. Chrysosplenium | (Monographie du genre) [167]. Cirsium oleraceum (Aire géogra- phique du) (111]. — Cirsium hy- brides récoltés aux environs de Paris, 136. Cladothele (Algues) Hook. f. et Harv. (Sur le genre) [19]. CLARY (L.-R.). Herborisations dans le djebel Amour (sud Oranais), XLIV. Cleomodendron (Capparidacées) Pax nov. gen. [160]. CLos (D.). Encore la nomenclature binaire en botanique; 59. — La du- rée des plantes comme caractére distinctif, 201. — Du genre Rhi- nanthus et du Rhinanthus Crista- galli, 308. — Questions d'orthogra- phe et de priorité, 295. 204 Cocos nucifera (Germination du), XXXVI. Cognassier (Maladie du), 209, 414. CoLMEIRO (D.-M.). Sur la végétation spontanée de la péninsule hispano- portugaise et des iles Baléares [115]. Commerson (Notes inédites sur) [122]. Congo (Algues du) [95]. Congrès de Gênes, 326. Conjuguées (Crampons des) [20]. Conopodium Richteri Rouy sp. nov., 231. ‘CONTEJEAN (Ch.). Revue de la flore de Montbéliard [174]. Copaifera (L'appareil sécréteur des), 233. COPINEAU (Ch.). Un peu de droit à l'u- sage des botanistes herborisants, 346. Coprosma foliosa A. Gray cultivé [108]. CORNEVIN (Ch.). Action des poisons sur la germination des graines des végétaux dont ils proviennent [68]. ConNu (M.). Obs., 136. Corrèze (Agropyrum caninum décou- vert dans la), herborisations au bord de la Vézére, 322. Corse (Contribution à la flore de la), 66. — (Orchidées rares de la) [100]. — Bellis silvestris Cyr. var. stoloni- fera A. Chab., Heliotropium euro- pœum L. var. maritimum A. Chab., Hieracium — Virga-aurea Coss., Orobanche Crithmi G. G., Quercus Ilex X Suber Pereira, 66, 69. Corydalis integra Barbey et Major sp. nov. [121]. Cosmarium venustum var. punctu- latum et var. danicum West [85]. Cosson (E.). Illustrationes Flore At- lanticæ, fasc. v publié par M. Bar- ratte [114]. — Voy. Battandier. COSTANTIN (J.). Obs., 148, 149. — et Durour. Recherches sur la destruc- tion du Champignon parasite pro- duisant la Molle, maladie du Cham- pignon de couche, 143. — Voy. Prillieux. CosrE (H.). Voy. Gillot. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Cremanthodium (Espèces du genre), 279. Crucifères (Tégument séminal chez les), 392. CURTEL (G.). Recherches physiologi- ques sur les enveloppes florales [8]. Cyclamen europeum dans le massif du Jura [105]. Cynoglossum officinale L. var. scabri- folium Willk, 231. Cypéracées du Portugal [119]. Cystoclonium purpurascens dans la mer Adriatique [85]. D DAHMEN (M.). Recherches anatomo- physiologiques sur le funicule des graines [58]. Danemark (Algues du) [84]. — (Cham- pignons parasites du) [133]. — Voy. Bornholm. DANGEARD (P.-A). Sur la présence de crampons chez les Conjuguées [20]. — Contribution à l'étude des Bactériacées vertes [21]. — Mé- moires sur quelques maladies des Algues et des animaux [83]. — Les maladies du Pommier et du Poirier [169]. Dattier (Développement des carpelles chez un) mâle, xxxvii. — Sur la fécondation artificielle du Dattier, XXXVIII-XXXIX. Dauphinoise (Société) [190]. DAvEAU (J.). Cypéracées du Portugal 419]. — Note sur l'Herniaria ma- ritima Liuk [120]. DEBEAUX (0.). Sur une nouvelle Men- the hybride, 154. — Sur quelques plantes rares ou nouvelles de la re- gion méditerranéenne [100]. — Voy. C. Pau. DE CaNDoLLE. Voy. Candolle. Défoliation des Épicéas, 386. — DELACOUR (Th.). Nommé trésorier de la Société, 106. Delesseria amboinensis, Floridée nou- velle [17]. : Dematophora, Pourridié de la Vigne [9]. — (Rapports entre) et Rossel - linia [171]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Dermatéacées [139]. Dermocarpa Flahaulti (Algues) Sau- vageau sp. nov., CXIX. Deutsche botanische Monatsschrift, 1890 [185]. Dianthus. Intumescences sur les feuilles d'(Eillets malades, 370. — (Quelques) de la flore francaise [109]. — attenuatus Sm., brachyanthus Boiss., serratus Lap., subacaulis Vill. et virgineus L. [109]. — atlan- ticus et liburnicus Bartl., 166. Diatomées du lac artificiel de Modéne [15]. — du lac Baykal [86]. — fos- siles d'Italie [85]. Dicotylédones (Tige des) [62]. Dicranochæte reniformis Hier. prés de Berlin [84]. Dictyopteris [21]. Dictyotacées (Classification des) [21]. Dioscoreaceæ africana [163]. Dodonæa (Société) [184]. Dons, 9, 90, 143, 171, 193, 268, 278, 324, 385. Dothidéacées [138]. Doubs. Le Betula nana trouvé à Mou- the, 413. — Voy. Montbéliard. DourioT (Henri). Sa mort [127]. DoUuMET-ADANSON (N.). Listes des es- pèces récoltées ou notées du 25 avril au 7 mai 1892 entre Biskra et Ouar- gla, Xcvir. — Obs., XXXVI, XXXIX, XLII. Drôme (Carex tenax dans la) [112]. DUCHARTRE (H.). Voy. P. Duchartre. DUCHARTRE (P.). Nommé Président de la Société pour 1893, 415. — Note sur une monstruosité du Physostegia virginiana Benth., 120. — Obs., 65, 125, 195, 394. — et DUCHARTRE (H.). Note sur des feuilles de Se- necio sagittifolius Baker, 83. Durour (L.). Voy. Costantin. DyBovski (D' B.) Voy. Gutwinski [86]. Dvsowski (J.). Lettre sur une Vigne nouvelle africaine, 159. E Echinotamnus (Passiflorées) Engl. nov. gen. [161]. — Pechuelii [161]. 205 Echium horridum Batt. sp. nov., 336. Ectocarpus de la baie de Kiel [89]. El-Kantara (Algérie) (Herborisation de la Société à), LXXXVI. El-Outaya (Algérie) (Herborisation de . la Société à), LXXXIII. Election d'un Trésorier, 106. — de la Société pour 1893, 415. Endomyces vernalis Ludwig [133]. ENGLER (A.). Passiflore african [161]. Entonema (Ectocarpées) Reinsch (Sur le genre) [19]. Entophysalis Cornuana (Algues) Sau- vageau sp. nov., CXVII. Epicea (Défoliation des branches bas- ses d’), 386. Epilobium palustre L. var. alpinum Lap., 66. — Epilobes hybrides[187]. Epimedium alpinum adventice en Normandie, etc., 208. Equisetum littorale Kühl. dans le dé- partement de l'Aube, 350. Érable champêtre (Maladie de P) [95]. Erigeron frigidus Boiss., 315, 320. Erodium Vetteri Barbey et Major sp. nov. [121]. Eryngium planum L., 166. Espagne (Flore d") (99) [118]. ETriNGSHAUSEN (C. d. Sur les es- péces de Fagus tertiaires de l'hé- misphère sud [157]. Eubacillus (Bactériacées) Dang. nov. gen. [21]. Eucalyptus (Déhiscence des capsules dans le genre), XLI. : Euphorbia hyberna, prés de Laca- pelle-Marival (Lot), 321. Euphorbiacées (Appareil laticifére des) [60]. Euphrasia paludosa Towns. sp. nov. [187]. Eure-et-Loir. Epimedium alpinum, 208. Europe (Flore d') [124]. — Rama- lina d’) [144]. — Voy. les divers pays de l'Europe. Eustichia (Brid.) C. Mull. (Sur le genre) [150]. 206 F Fagus fossiles [157]. Fécondation (Sur la) [50]. Feuilles du Senecio sagittifolius Bak., 83. FLAHAULT (Ch.). Lettre, XL. Fleurs (Les) à Paris [191]. FLICHE (P.). Note sur la présence dans les Vosges françaises du Vaccinium Myrtillus L. var. leucocarpum Dun., 409. Fiore Atlanticæ lllustrationes, fasc. v [114]. — selecte (Scrinia) [124]. Fontaine-Chaude (Ain-Salahin, Algé- rie) (Herborisation de la Société à la), LXXVI. Fontinalacées (Monographie des) [148]. Fontinalis Kindbergii Ren. et Card. forma robustior Card. dans la Loire- Inférieure, 370. Fonsvru-MajJon (D^). Voy. de Stéfani. Fossiles. Voy. abbé Boulay, baron d'Ettingshausen, Lanzi, B. Renault, Rothpletz, Standfest. Foucaup (J.). Lettre sur les OEnanthe peucedanifoiia et silaifolia, 323. Fragaria. Sur la coloration acciden- telle de la fleur du Fraisier com- mun, 64. — roseiflora Boulay, 65. France (Flore de). Additions à la flore d'Auvergne, 23. — Sur le Linaria minor Desf., 46. — Observations critiques sur les Fumaria media, Genista purgans, Ranunculus chæ- rophyllos, 56. — Contribution à la Flore de France et de Corse, 66. — Liste de plantes recueillies dans la vallée de Sausseron (Seine-et-Oise), 19.— Localités nouvelles de plantes des environs de Paris, 88, 360. — Sur une nouvelle Menthe hybride, 154. — Sur quelques plantes inté- ressantes ou nouvelles pour la flore des environs de Montpellier, 161. — Excursion bryologique à la tour- biére de la Fontaine du Four (forét de Montmorency), 172. — Revue critique de quelques Polygala d'Eu- rope, 179. — L'Epimedium alpi- num, 208.— Sur le Riccia nigrella SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. DC., 212. — Plantes des Basses- Pyrénées, rares ou nouvelles pour la flore francaise, 230.— Addition à la Note sur quelques Scleranthus de la flore francaise, 232.— Une espèce d'Allium nouvelle pour la région occidentale de la France, 277.— Du genre Rhinanthus et du Rh. Crista- galli L., 308. — Sur l'Erigeron [rigidus Boiss., 9315. — Plantes nou- velles pour le Lot et la Corréze, 321. — Sur la présence de l'Equisetum liitorale Kühl. dans l'Aube, 350. — Lichens des gréves de la Moselle, 373. — Additions à la flore de Pro- veuce, 401. — Quelques localités de Mousses des environs de Paris et une Hépatique nouvelle pour cette région, 406. — Sur la présence dans les Vosges francaises du Vaccinium Myrtillus V. var. leucocarpum Dun., 409. Espèces décrites ou signalées : Aconitum lycoctonum dans le Lot, 392. — Agropyrum caninum dans la Corrèze, 322. — Allium subhir- sulum, 277. — Arabis arenosa [111]. — Asperula cynanchia L. var. capillacea Lge, 231. — Azolla filiculoides Lamk, 165. Barbarea intermedia, 136. — Bat- tarea phalloides, 400. — Bellis sil- vestris Cyr. var, stolonifera Chab., 67. — Betula nana, 413. — Bro- mus arvensis (à épillets velus), 164. — Br. Ferronii Mabille, 164. — Br. hordeaceus L., 164. Carduus numidicus Coss. et Dur., ` 162. — Carex clavæformis Hoppe, 69. — C. evoluta Hartm., 391. — C. tenax [112].— Cephalozia mul- tiflora Spruce, 175. — Cerastium “alsinoides Persoon, 162. — Chry- santhemum Myconis L., 162. — C. Forsteri, 136.— Cirsium Grenert, 136. — Cirsium oleraceum [111]. — Conopodium Richteri Rouy sp. nov., 231. — Cyclamen europaum [105]. — Cynoglossum of ficinale L. var. scabrifolium Willk., 231. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. 207 Dianthus attenuatus Sm. [109]. — D. brachyanthus Boiss. [109].— D. serratus Lap. [109].— D. subacau- lis Vill. [109]. — D. virgineus L. [109]. Entophysalis Cornuana Sauvageau Sp. nov., CXVII. — Epilobium pa- lustre L. var. alpinum Lap., 66. — Epimedium alpinum, 208. — Equisetum littorale Kühl., 350. — Erigeron frigidus, 315, 320. — Eu- phorbia hyberna L., 321. Fontinalis Kindbergii Ren. et Card. forma robustior Card., 370. — Fu- maria media Lois., 56. Genista purgans L., 57. — Glyceria Borreri Babingt. et leptophylla Steudel, 164. — Grammitis lepto- phylla [108]. Helianthemum vulgare (à pétales la- ciniés), 414. — Heliotropium eu- ropgum L. var. maritimum A. Chab., 67.— Hieracium Virga-au- rea Coss. en Corse, 67. Isoetes Brochoni Mot., 320. Lecanora calcarea f. contorta Nyl., 381. — L. dispersa Floerke, 380. — — L. elegans f. orbicularis Lamy, 378. — L. exigua Nyl. var. demissa Floerke, 380. — L. Hageni Nyl., 381. — L. saxicola Ach., 380. — L. smaragdula Nyl., 382. — L. vi- tellina Ach., 379. — Lecidea ente- roleuca Ach., 382. — L. fusco-atra var. grisella Floerke, 383. — L. la- tipyza Nyl., 382. — L. pauperrima Nyl., 383. — Linaria minor Dest., 46. — Luzula nivea DC., 321. Matthiola oyensis Mén. et V.-G.-M. [142]. — Medicago Cupaniana Guss., 231. — Mentha Amblardii O. Deb., 154. — M. Malinvaldi G. Ca- mus [126]. Nasturtium asperum, 89.— Neottia Nidus-avis Rich., 103. — Nym- phea permixta Bor., 82. - Œnanthe globulosa L., 162. — OE. peucedanifolia, 323. — QE. silai- folia, 323. — Orchis alata Fleury [101]. — O. alatoides Gadec. [101]. — OQ. laxiflora var. intermedia Lloyd [101]. — O. maculata L. var: elongata Gadec. [102]. — Oroban- che Crithmi Gren. Godr., 68. Pelligera rufescens Holfm., 377. — P. spuria DC., 378. — Phalaris truncata Guss., 164. — — Physcia tenella Nyl., 378. — Plantago serpentina dans la Charente-Infé- rieure, 323. — Polygala nicæensis, 190.— Polygonum romanum Jacq., 163. — Potamogeton coriaceus, 414. — R. Friesii et var. obtusus, A14. — P. prelongus, 414. — P. Zizii dansle Jura, 414. — Prunus lusitanica L., 231. Quercus Ilex X Suber Pereira, 69. Ranunculus chærophyllos ivar. as- plenifolius, 58.— Riccia Huebene- riana, 407. Salvia lavandulæfolia Vahl, 68. — S. multifida Sibth., 163. — S. viridis Desf., 163. — Scleranthus annuus et variétés, 232, 221. — Scl. pe- rennis L., 321. — Serapias Lloydii K. Richter, 101.— Sphagnum cym- bifolium, 110. — Sph. recurvum, 177. — Sph. subsecundum, 177. — Statice confusa G. G., 163. — St. lychnidifolia Girard, 163. — Ste- reocaulon tomentosum Laur., 375. Triticum bicorne Forskal et villosum Pal.-B., 165. Vaccinium Myrlillus var. leucocar- pum, 409. — Valeriana excelsa Poir., 83.—Verbascum Nouclianum Franch. et Regelianum Wirtg., 321. — Veronica anagalloides Guss., 136.—Verrucaria nigrescens Pers. et var. fusca Nyl., 384. Zacintha verrucosa Gærtn., 163. Voy. (Revue bibliographique), Albert, Baichére, Beauvisage, Blanchet, Brisson, Bulletin de la Société d'études scientifiques de l'Aude et de la Société Linnéenne de Norman- die, Buser, Camus, Contejean, De- beaux, Gadeceau, frère Gasilien, Gillot, Gonod d'Artemare, Hariot, Le Grand, Magnier, Magnin, Martin, Masclef, Ménier, Morot, Nylander, Pons, Roux, Rouy, Saint-Lager, 208 Viaud-Grand-Marais ; Revue scienti- fique du Bourbonnais, Sociétés Dau- phinoise, Linnéenne de Bordeaux ; de Cherbourg, pour l'étude de la flore de France, botanique de Lyon, Association pour l'avancement des sciences. FRANCHET (A.). Observations sur le groupe des Leontopodium, 126. —- A propos du Maillea Urvillei Pari., 270. — Les genres Ligularia, Se- necillis, Cremanthodium, et leurs espéces dans l'Asie centrale et orien- tale, 279. — Obs., 135, 209, 269, 272, 325. — Monographie du genre Chrysosplenium [167 ]. Fritillaria imperialis lı. (Anomalies florales du), 199. FRIVALDSZKY (E.). Algues nouvelles de Roumélie [18]. Fucoidées (Revue systématique des genres de) [15]. Fumaria media Lois (Sur le), 56. Fungi Abyssinici [71]. — africani [72]. — Sylloge Fungorum [T1]. G GADECEAU (E.). Promenades bota- niques au. canal maritime de la Basse-Loire [101]. — Notes sur quelques Orchidées de la Loire- Inférieure [101]. GAILLARD (A.). Le genre Meliola; ana- lomie, morphologie, systématique [16]. rore (Monographie du genre) 116]. Gand. Voy. Belgique. GANDOGER (M.). Notes sur le Maillea Urvillei Parl., 21, 352. — Note sur l'Erigeron frigidus Boiss., 315. — Flora Europa, etc. [124]. Gard (Revision de la flore du) [106]. Ganiop. (Henri). Sa mort et hommage rendu à sa mémoire, 78. xASILIEN (frère). Lichens rares ou nouveaux de la flore d'Auvergne [147]. pue (Compte rendu du Congrés de), 26. Genista purgans L. (Sur le), 57. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Gentianées africaines [165]. Géorgie australe (Algues marines de la) [12]. GERBER. Rapport sur la visite faite par la Société au Jardin d'essai du Hamma près d'Alger, XCVIII ; — au Jardin Landon et à l'oasis de Bis- kra, CI. Germination des graines (Action des poisons sur la) [68]. GIBELLI (G.) et BELLI (S.). Revue cri- tique des espèces de Trifolium ita- liens de la section. Trigantheum [173]. GIBSON (H.). Les cystocarpes et les anthéridies du Catenella Opuntia 14]. GiLLoT (D* X.). Anomalies florales de Fritillaria imperialis L., 199. — Herborisations dans le Morvan pen- dant l’année 1890 [102]. — Sur quelques plantes critiques du centre de la France [102]. — Sur quelques Rosiers du Cantal [102]. — et COSTE (H.). Addition à la Note sur quelques Scleranthus de la flore francaise, 232. Giornale (Nuovo) botanico italiano [40] [187]. Gironde. Voy. Bordeaux. Girvanella Nich. (Algues foss.) [154]. Glyceria Borreri Babingt. et lepto- phylla Steudel, 164. Gnaphalium Andersoni, antenna- rioides DC., Dedekensii Bur. et Franch., Leontopodium L. form- alpina, sibirica, calocephala et foliosa, linearifolium, nobile Bur. et Franch., Sieboldianum Franch. ei Sav., sinense, Stracheyi et subula- tum Franch. sp. nov., 130-135. GopFRin (J.). Sur les canaux résineux de la feuille du Sapin, leurs com- munications avec ceux de la tige, 196. : GowoNT (M.). Essai de classification des Nostocacées homocystées [12]- — Faut-il dire Oscillatoria ou Os- cillaria? [81]. GoNop p'AnrEMAnE. Matériaux pour la flore d'Auvergne [103]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. GOTTSCHE. Sa mort [191]. Graines (Funicule des) [58]. — (Té- guments de la) [64]. Graminwm novorum (Descriptiones) [159]. Grammitis leptophylla dans la Loire- Inférieure" [108]. Grande-Bretagne. Voy. Bretagne. GUIGNARD (L.). L'appareil sécréteur des Copaifera, 233. — Sur la struc- ture et le développement du tégu- ment séminal chez les Crucifères, 392, — Obs., 394, 395. — Nouvelles études sur la fécondation [50]. GUILLEMIN (D'), maire d'Alger. Dis- cours, IX. GUINIER (E.). Sur la coloration acci- dentelle de la fleur du Fraisier com- mun, 64. — La végétation sous le couvert des arbres, xxv. — Études de topographie botanique [104]. GUTWINSKI (R.). Algarum e lacu Bay- kal et e peninsula Kamtschatka a clariss. prof. D' B. Dybouski anno 1871 reportatarum enume- ratio et Diatomacearum lacus Baykal cum iisdem tatricorum, italicorum atque franco-gallico- rum lacuum comparatio [86]. H Hackez (E.). Lettre sur le Maillea Urvillei, 212. — Descriptiones Graminum novorum [159]. Hamma (Le Jardin d'essai du) prés Alger, XCVIII. HarioT (P.). Sur la présence de l’Equi- setum littorale Kühl. dans le dépar- tement de l'Aube, 350. — Sur quel- ques Urédinées [74].— Sur quelques Champignons de la Flore d'Oware et de Benin de Palisot-Beauvois [75].— Les Uromyces des Légumi- neuses [75]. — Quelques Algues du Brésil et du Congo [95]. — Le genre Polycoccus Kütz. [95]. — Les Trentepolhia pléiocarpes [95].— La botanique dans le département de l'Aube [173]. HarrTiG (R.). Un nouveau parasite de m TVVIV 209 l'Érable champêtre [95]. — La Rhi- zine [96]. Haute-Loire. Helianthemum vulgare à pétales laciniés au Puy, 414. Haute-Vienne (Characées de la) [176]. HECKEL (Ed.). Sur la sexualité du Ce- ratonia Siliqua L., 354. Hem (F.). Sur un nouveau genre de Diptérocarpées : Valeriopsis Sey- chellarum Weim, 149. Helgoland (Algues brunes et rouges d') [88]. Helianthemum vulgare à pétales laci- niés, 414. Heliotropium europeum L. var. ma- ritimum A. Chab., 67. HELLBOM (P.-J.). Flore des Lichens de Pile de Bornholm [79]. HENNINGS (P.). Fungi africani [72]. Hépatiques du Japon [152]. — de la Norvège [150]. — Voy. Mousses. HéRAIL (J.). Herborisations faites par la Société durant le voyage d'Alger à Biskra, LXII. Hérault. Voy. Montpellier. Herbiers (Sur la conservation des), 156. Herborisations dans la forêt de Mont- morency (Seine-et-Oise), 172. — dans le massif de l'Aurés (Algérie), 339. — dans le djebel Amour (sud Oranais), XLIV. — de la Société pen- dant la session extraordinaire d'Al- ger-Biskra, voy. Algérie. — dans l'Argonne [99]. — dans le canal maritime de la Basse-Loire [101]. — dans le Morvan [102]. — à la Trancada d'Ambouilla, prés Ville- franche (Rhóne) [172]. HÉnIiBAUD-JosEPH (frère). Additions à la flore d'Auvergne, 23. Herniaria maritima Link [120]. Hieracium Virga-aurea Coss. en Corse, 67. — zetiandicum Beeby sp. nov. [186]. HovELACQUE (M.) présente et analyse un ouvrage de MM. Buscalioni et Mattirolo sur les téguments de la graine des Papilionacées, 194. Hua. Obs., 66. Hue (abbé). Lichens des grèves de la 14 210 Moselle, entre Méréville et Pont- Saint-Vincent, Messein et Neuves- Maisons (Meurthe-et-Moselle), 373. HusnoT (Th.). Revue bryologique, 1891 [151]. Huru (T.) Monographie du genre Pœonia [165]. Hybrides. Cirsium Grenieri (C. angli- cum X acaule) et C. Forsteri (C. anglicum X palustre), 136. — Men- iha Amblardii O. Deb., 154. — X Verbascum Nouelianum Franch. et X V. Regelianum Wirtg., 321. Hyères (Flore d") [98]. Hypericum hirsutum en Algérie, 71. Hypocréacées [135]. I Indien (Sargasses de l'archipel) [17]. Indre. Voy. Berry. Iridacee africane [163]. Irlande. Mousses, Hépatiques et Li- chens des monts Mourne [37]. Isoetes Brochoni Mot. sp. nov., 320. ISTVANFFI-SCHAARSCHMIDT (D^). Fram- menti algologici ; I: Alghe rac- colte nel lago Schloossee in Baviera [18]. — Le papier météorique [18]. — Sur l'habitat du Cystoctonium purpurascens dans la mer Adriatique [85]. Italie (Flore d") [188]. — (Algues d) [14] [15]. — (Astragalus critiques d [120]. — (Lichens d) [35]. — (Mousses et Hépatiques d") [39] [40]. — (Tréfles d") [173]. — Voy. Adria- tique, Modéne, Sicile, Toscane, — Congrés botanique de Génes, 46, 326. — La vie dela mer à Fano [14]. — Diatomées fossiles de la voie Appienne [85]. — Nuovo Giornale botanico italiano [40] [187]. — Malpighia [189]. IZAMBERT. L'Epimedium alpinum en Normandie, 208. J JACCARD (H.). Voy. Wolf. JADIN. Quelques notes inédites sur Commerson [122]. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. JAMESON (H.-G.). Clé des genres et des espéces de Mousses de la Grande- Bretagne [41]. : Japon (Lichens du) [25]. — (Mousses et Hépatiques du) |152]. JarrA (A.). Monographia Lichenum Italie meridionalis [35]. JEANPERT (Ed.). Localités nouvelles de plantes des environs de Paris, 88, 360.— Quelques localités de Mousses des environs de Paris et une Hépa- tique nouvelle pour cette région, 406. — Obs., 89, 136, 179. JonNSON (Th.). Observations sur les Phéozoosporées [19]. — Sur la po- sition systématique des Dictyotacées [21]. Jonis (Le). Voy. Le Jolis. Journal mensuel allemand de bota- nique; 8* année 1890 [185]. — an- glais de botanique ; vol. xxIx, 1891 [186]. — de botanique italien; vol. XX. 1891 [187]. Journal of Botany british and fo- reign [186]. Jura (Potamogeton coriaceus, Friesii et var. obtusus, prelongus et Zizii dans certains lacs du), 414. — (Le Cyclamen europæum dans le massi du) [105]. —(Végétation des lacs de monts) [175]. K Kamés. Voy. Terfezia. Kamtschatka (Sibérie) (Diatomées de la péninsule du) [86]. ; KARSTEN (G.). Delesseria amboinensis, nouvelle Floridée d’eau douce [17]. — Recherches sur la famille des Chroolépidées [22]. : KERNSTOCK. Contributions lichénologi- ques [78]. Kerriées (Organes végétatifs des) [55]. Kiel (Ectocarpus de la baie de) [89]. — (Rhodophycées de la baie de), 93. KIRCHNER (0.). Les maladies et les lé- sions de nos plantes agricoles [131]. KJELLMANN (F.-R.). Phæophyceæ (Fu- coideæ) [23]. KRALIK (Louis). Sa mort, 159. — Hom- TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. mage rendu à sa mémoire, 169, 170. — Voy. Battandier. Kuckuck (P.). Contributions à la con- naissance de quelques espèces d'Ec- tocarpus de la baie de Kiel [89]. L Labuan (Lichens de l'ile de) [145]. Lactuca numidica Batt., 72. LAGERHEIM (de). Note sur la présence du Dicranochæte reniformis Hier. près de Berlin [84]. — Sur un nou- veau parasite de la Vigne [132]. LAKHAL BEN SI BELKASSEM (Si). Obs., XXXIX. LAMARLIÈRE (GÉNEAU DE). Sur l'assimi- lation spécifique dans les Ombelli- fères [6]. Lambése (Algérie) (Herborisation de la Société à), xcii. Landes (Plantes vasculaires du dépar- tement des) [176]. Landon (Visite de la Société au Jardin) et à l'oasis de Biskra, CI. Lanzi (D.-M.). Diatomées fossiles d'Ita- lie [85]. Laticiféres des Euphorbiacées, Urtica- cées, Apocynées et Asclépiadées [60]. LAURENT (E.). Influence de la nature du sol sur la dispersion du Gui (Vis- cum album) [64]. Lecanora calcarea f. contorta Nyl., dispersa Floerke, elegans f. orbi- cularis Lamy, exigua Nyl. var. demissa Floerke, Hageni Nyl., saxicola Ach., smaragdula Nyl. et vitellina Ach., 378-382. Lecidea enteroleuca Ach., fusco-atra var. grisella Floerke, latypiza Nyl. et pauperrima Nyl., 382-383. LE GRAND (A.). Observations critiques sur les Fumaria media, Genista purgans et Ranunculus chero- phyllos var. asplenifolius, 56. — Notice nécrologique sur M. G. Chas- taingt, 191. — Une espèce d’Allium nouvelle pour la région occidentale de la France, 277. — Troisième fas- cicule de plantes rares ou nouvelles pour le Berry [105]. 211 LEGRÉ (L.). Additions à la flore de la Provence, 401. Légumineuses (Uromyces des) [75]. LEIMBACH (D' G.). Journal mensuel allemand de botanique [185]. LE Jouis (Aug.). Mémoires de Ja So- ciété nationale des sciences natu- relles et mathématiques de Cher- bourg [123]. Leontopodium (Sur le groupe des), 126. — Voy. Gnaphalium. Leptothrir dubia Næg. et radians Kuetz. (Sur les) [21]. Lerr (W.). Rapport sur les Mousses, Hépatiques et Lichens des monts Mourne (Irlande) [37]. Lettres de MM. Battandier, de Can- dolle, Caruel, Chabert, Dybowski, Flahault, Foucaud, Hackel, Magnin, Malinvaud, le général Paris, Pomel. Voy. ces noms. Lichenæa africana [143]. Lichens [25-38] [78-82] [143-147]. — d'Autriche [38]. — du Brésil [28]. — d'Irlande [37]. — d'Italie [35]. — du Japon [25]. — de Meurthe-et- Moselle, 373. — du Monténégro [37]. — des Pyrénées-Orientales [145]. — Contrihutions lichénologiques [78] [80]. Ligularia (Espéces du genre) d'Asie, 279. Lilium. Lis comestibles [122]. Linaria minor Desf. (Sur le), 46. Linum austriacum L. et tenuifolium L. en Algérie, 166. LioTARD (V.) a découvert un Helian- themum vulgare à pétales laciniés, 414. Lithothamnion (Algues foss.) [154]. Loir-et-Cher (L'OEnanthe silaifolia dans le), 323. Loire (Promenades botaniques dans la Basse-) [101]. Loire (Helianthemum vulgare à pé- tales laciniés dans la Haute-), 414. Loire-Inférieure (Le Fontinalis Kind- bergii forma robustior dans la), 370. — (Le Grammitis leptophylla dans la) [108]. — (Quelques Orchi- dées de la) [101]. — Orchis alata 212 Fleury, alatoides Gadec., laxiflora var. intermedia Lloyd, maculata L. var. elongata Gadec. et Serapias Lloydii K. Richter [101-102]. — Voy. Gadeceau. : Lot (Plantes nouvelles du), 321. — Euphorbia hyberna L., Luzula nivea DC., Scleranthus perennis var., X Verbascum Nouelianum Franch. et X V. Regelianum Wirtg., 391. — L'Aconitum lycoctonum découvert à Thémines, 322. Lot-et-Garonne. Mentha Amblardii Deb. à Agen, 154. LOTHELIER (A.). Influence de l'éclai- rement sur la production des pi- quants des plantes [6]. Lotus. Genre de ce,nom, 395, 399. LovEnpo (J. de). Les maladies crypto- gamiques des céréales [97]. Lupwic. L'écoulement laiteux et l'é- coulement rouge des arbres et leur cause [132]. Luzula nivea DC., 321. Lyon (Annales de la Société botanique de) [178]. M Maccniart (L.). Première liste de Dia- tomées du lac artificiel du jardin publie de Modène (Italie) [15]. MAGNIER (Ch.). Scrinia Flore selecta [124]. MAGNIN (A.). Lettres sur la découverte du Betula nana dans le Doubs et de plusieurs Potamogeton nouveaux pour la flore de France, 13. — Sur la distribution géographique du Cyclamen europæum dans le massif du Jura [105]. — Végétation des lacs des monts Jura [175]. Maillea Urvillei Parl. (Sur le), 21, 209, 269, 270, 272, 274, 352. Maine-et-Loire (Scleranthus de), 232. Maladies des Algues et des animaux [83]. — de certains arbres [132].— des arbres résineux [96]. — cryp- togamiques des Céréales [97]. — des Champignons de couche, 143, 146. — du Chou, 266. — du Cognas- sier, 209, 414. — des Œillets, 370. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. — des Épicéas, 386. — de l'Érable [95]. — du Geranium molle, 265.— du Myosotis palustris, 265. — des Navets, 195. — de nos plantes agri- coles [131]. — du Pommier et du Poirier [169]. — du Seigle, 168. — de la Vigne, 263 [9] [129] [130] [132]. MaLINVAUD (E.) présente un travail intitulé: Flore mycologique de la Haute-Vienne, etc., 323; — un ou- vrage intitulé : Flore des Alpes- Maritimes, 325 ; — quelques remar- ques sur des questions d'orthographe et de nomenclature, 399; — des fleurs d'Helianthemum vulgare à pétales laciniés, 414. — Articles nécrologiques sur M. Gariod, 78 ;— sur M. Kralik, 170; — sur M. To- daro, 267. — Plantes nouvelles pour les départements du Lot et de la Cor- réze, 321. — Lettre à M. A. de Can- dolle sur des questions de nomen- clature, 139. — Les Characées de la Haute-Vienne [176]. — Obs., 23, A1, 58, 65, 79, 82, 83, 87, 89, 136, 156, 165, 190, 191, 192, 315, 323. Malpighia. Revue mensuelle de bota- nique italienne [189]. Malus. Maladies du Pommier [169]. Manche. Voy. Cherbourg. Mannon (E.). Sur quelques plantes intéressantes ou nouvelles pour Ja flore des environs de Montpellier, 161. MANGIN (L.). Observations sur la pre- sence de la callose chez les Phane- rogames, 260. — Obs., 267. Marès (Plantes de l'herbier de M. P.) 41. Maroc. Voy. Cosson. s MARTELLI (U.). Observations critiques sur les Astragalus italiens [120]. Martin (D' B.). Revision dela Flore du Gard de de Pouzolz [106]. MaRTINAND. Influence des rayons S0- laires sur les levüres que l'on ren- contre à la surface des raisins [59]. MascLer (A.). Sur l'adaptation du Pteris aquilina aux sols calcaires [107]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. MATHIEU et TrABuT (L.). Les Hauts- Plateaux oranais [115]. MATRUCHOT (L.). Recherches sur le développement de quelques Mucé- dinées [141]. Matthiola oyensis Mén. et V.-G.-M. (Sur le) [112]. MarriROLO. Voy. Buscalioni. Medicago Cupaniana Guss. nouveau pour la France, 231. Melilotus. Genre de ce nom, 395, 399. Meliola (Anatomie, morphologie et systématique des) [76]. MÉNIER (Ch.). Surle Coprosma foliosa A. Gray cultivé [108]. — Le Gram- mitis leptophylla dans la Loire-In- férieure [108]. Mentha Amblardii O. Deb., nouvelle Menthe hybride, 154. — X Malin- valdi G. Camus [126]. MER (Em.). Sur lescauses de variation de la densité des bois, 95. — In- fluence des décortications annu- laires sur la végétation des arbres, 107. —. La défoliation des branches basses d'Epicéa, 386. — Obs., 125. Mer (Sur la vie de la) à Fano (Italie) [14]. Meurthe-et-Moselle. Lichens desgréves de la Moselle, 373. Meuse. Voy. Argonne. Microbes, ferments et [25]. MicuLA (W.). Les Characées [16]. Mixoscx (C.). Sur la membrane des cellules libériennes de l'Apocynum venetum [54]. Ministre de l'Agriculture. Subvention de 1000 francs, 192. — de l'Iustruc- tion publique. Circulaire relative au Congrés des Sociétés savantes en 1892, 171. Mirren (W.). Sur les espèces de Mousses et d'Hépatiques recueillies au Japon [152]. M'lila (Algérie) (Une berborisation à Ain), xcv. Môerus (M.). Conspectus Algarum endophytarum [83].— Contribution à la connaissance du genre Thorea [91]. moisissures 213 Modène (Diatomées du lac artificiel de) [15]. Monstruosités et Anomalies, 161. — Monstruosités du Physoslegia virgi- niana Benth., 120. — Salir fra- gilis à chatons bifurqués, 179. — Anomalies florales de Fritillaria imperialis L., 199. — Pistil bi-car- pellé de Haricot, 368. — Helian- themum vulgare à pétales laciniés, 414. Mont-Dore (Puy-de-Dôme) (Flore plio- cène du) [42]. Montagne de sable et aux sources d'Ain-Oumach (Algérie) (Herborisa- tion de la Société à la), LXXVII. Moutbéliard (Doubs) (Flore de) [174]. Monténégro (Lichens du) [37]. Montmorency (Seine-et-Oise) (Excur- sion bryologique dans la forét de), 172. Montpellier (Hérault) (Plantes intéres- santes ou nouvelles pour la flore des environs de), 161. Morbihan. Voy. Belle-Ile. Morvan (Herborisations dans le) [102]. Moselle (Lichens des grèves de la), 313. Moulins (Allier) (Le Battarea phal- loides Pers. trouvé près de), 400. Mousses (Sur la tige et la feuille des) [66]. — et Hépatiques [37-42] [147- 152]. — d'Angleterre [41]. — dl- talie [39] [40]. — du Japon [152]. — des environs de Paris, 406. — Excursion bryologique à Montmo- rency, 172. — Revue bryologique [151]. — Nomenclator bryologicus, 53. Mucédinées (Développement de quel- ques) [141]. MuLLER (J.). Contributions lichénolo- giques [80]. — Lichenes Africe tropico-orientalis [81]. Murithienne, 1890-91, fasc. XIX et XX [183]. Murray (6.). Sur le genre Cladothele Hook f. et Harv. [19]. — Nouvelles espécesde Caulerpa et observations sur la position systématique de ce genre [92]. — et Barton (E.-S.). 214 Sur la structure et la place systéma- tique des Chantransia, avec la des- cription d’une nouvelle espèce [23]. Musci exotici novi vel minus cogniti [147]. — Yunnanenses [151]. Musser. Sa mort [127]. Mycogone rosea, 147. Mycologie. Voy. Champignons. N Najas major Roth (Fécondation du), 361. Nasturtium asperum, 89. Naumann (D). Voy. Schiffner. Nécrologie, 78, 159, 191, 267, 385 [127] [191 ]. Neottia Nidus-avis Rich., 163. New-York (Champignons de l'Etat de) [73]. Niévre. Voy. Morvan. Noirmoutier (Plantes vasculaires de l'ile de) [113]. Nomenclature botanique. — Encore la nomenclature binaire en bota- nique, 59. — Quatre propositions relatives à la nomenclature, émises par un comité de botanistes de Ber- lin, 197. — Lettres de MM. Malin- vaud et A. de Candolle sur ces propositions, 139, 140. — Questions d'orthographe et de priorité, 395, 399. — Oscillatoria ou Oscillaria ? [87]. — Un chapitre de grammaire à l'usage des botanistes [193]. — Nou- velle proposition de réforme dans la nomenclature botanique |189]. NonpsrEDT (0.). Descriptions et figu- res de Characées australiennes [93]. Normandie (L'Epimedium alpinum en), 208. — (Société Linnéenne de) ve vol., 1891 [180]. Norvége (Hépatiques de) [150]. Nostocacées homocystées (Classifica- tion des) [13]. Nouvelles [46] [127] [191]. Nuovo Giornale botanico italiano. Voy. Giornale. NYLANDER (W.). Lichenes Japoniæ [25]. — Sertum Lichenee tropicæ e Labuan et Singapore [145]. — SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Lichenes Pyrenæorum Orientalium observatis novis [145]. Nympha permixta Bor., 82. Q Océanie. Voy. Australie, Papouasie. OEdocladium Protonema ((Edogonia- cées) Stahl nov. gen. [91]. OEdogonium cyathigerum var. rume- licum |18]. OEnanthe peucedanifolia et silaifolia, 323. Oise. Le Barbarea intermedia Bor. trouvé à Saint-Germer, 136. OLIVIER (E.). Sur un Champignon gas- tromycète nouveau pour la France : Battarea phalloides Pers., 400. — Obs., xxxvi. — Revue scientifique du Bourbonnais [181]. Ombelliféres (Assimilation spécifique dans les) [6]. Oran (Algérie). Herborisations dans le djebel Amour, xLIV. — Les Hauts- Plateaux oranais [115]. Orchidées de la Loire-Inférieure [101]. Orchis alata Fleury, alatoides Gadec., laxiflora var. intermedia Lloyd et maculata L. var. elongata Gadec., [101-102]. Orobanche angelicifixa Péteaux et Saint-Lager sp. nov. [111]. — 0. Crithmi G. G., 68. Orthographe (Questions d' et de priorité, 395, 399. Oscillatoria ou Oscillaria? [87]. E Pæonia (Monographie du genre) [165]. PaiLLEUX et Bois. Lis comestibles [122]. Palisot-Beauvois (Flore d'Oware el de Benin de) [75]. tne PALLADINE (W.). La transpiration, cause des changements de forme des plantes étiolées [1]. : Pancratium Saharæ et var. Chati- nianum, 337, 338. Papier météorique (Le) [18]. Papouasie (Flore de la) [166]. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Parasitisme (Phénomènes de) [83]. Panis (le général). Lettre sur un pro- Je de Nomenclator bryologicus, 53. Paris (Flore des environs de). Loca- lités nouvelles de plantes des envi- rons de Paris, 88, 360. — Veronica anagalloides, Cirsium hybrides et Barbarea intermedia aux environs de Paris, 136. — Mousses des envi- rons de Paris et Hépatique nouvelle pour cette région, 406. — Nastur- tium asperum près de Charenton, 89. — Riccia Huebeneriana, 407. — Voy. Boudier, Camus, Seine-et- Oise. Paropsiopsis (Passiflorées) Engl. nov. gen. [162]. Passifioræ africanæ [161] [162]. PAU (Carlos). Notes botaniques sur la flore espagnole, suivies d'observa- tions par M. O. Debeaux [99]. Pax (F.). Pteropetalum nov. gen. de Capparidacées [160]. — Cleomoden- dron nouveau genre de Capparida- cées de la région des Somalis [160]. Capparidaceæ africanæ [160]. — Amaryllidaceæ, Velloziaceæ, Dios- coreacæ, Iridaceæ africanæ [163]. — Sur les Strophanthus, avec des observations sur les espèces dont sont tirés les Semina Strophanthi [163]. : Peck (Ch.-H.). Champignons de l’État de New-York [73]. Peltigera rufescens Hoffm. et spuria DC., 377, 378. PENZIG (0.). Voy. Saccardo. — Bonzi (A.) et PIROTTA (R.). Malpighia, Revue mensuelle de botanique[ 189]. PERAGALLO (H.). Monographie du genre Pleurosigma et des genres alliés [94]. Petasites niveus Gærtner en Algérie, 167. PÉrEAUX. Voy. Saint-Lager. Peziza (Phialea) temulenta Prill. et Delacr. sp. nov., 169. Pezizacées [140]. Phacidiacées [138]. Phalaris truncata Guss., 164. 215 Phaseolus vulgaris. Étude d'un pistil bi-carpellé de Haricot, 368. Phéophycées (Fucoidées) [23]. Phleum arenarium L., 21, 269, 273, 392. Phéozoosporées (Sur les) [19]. Phœnix. Voy. Dattier. ` Physcia tenella Nyl., 378. Physostegia virginiana Benth. (Mon- struosité du), 120. PICCONE (A.). Notices phycologiques [14]. Pinguicula vulgaris L. (Poils du) [57]. Piquants des plantes (Production des) [6]. PIROTTA (R.). Voy. Penzig. Pirus. Maladies du Poirier [169]. Plantago serpentina, 323. Plantes (La durée des) comme carac- tère distinctif, 201. — (Changement de forme des) cultivées à l'humidité et à l'obscurité [3]. — grasses (Echanges gazeux chez les) [7]. — (Indications que fournissent les) sauvages pour le choix des plantes à cultiver dans une région [116].— agricoles (Maladies et lésions de nos) [131]. Plasmodiophora californica [130]. — Vitis [130]. Platanthera algeriensis Batt. et Trab. sp. nov., 75. Pleurosigma (Monographie du genre 94]. lue nouveau de la flore d'Al- gérie : P. aurasiacum Batt. et Trab. sp. nov., 346, Lx. Poirier. Voy. Pírus. Poisson (J.). Antiseptique préconisé pour la conservation des objets d'histoire naturelle, 51. — Obs., 125, XXXVI, XXXIX. Polycoccus Kütz. (Sur le genre) [95]. Polygala d'Europe (Revue critique de quelques), 179. — nicæensis, 190. POMEL. Lettre, xit. Pommier. Voy. Malus. Poxs (D* S.). Recherches sur la flore des Pyrénées-Orientales [172]. - 216 Une herborisation à la Trancada d'Ambouilla, présVillefranche [172]. Portugal (Cypéracées du) [119]. — Voy. Espagne, Daveau. Potamogeton coriaceus, Friesii et var. obtusus, prelongus et Zizii dans le Jura, 414. — javanicus et ses synonymes [159]. Potentillées (Organes végétatifs des) [55]. PoucHET (G.). Sur une Algue péla- gique nouvelle [94]. Pourridié (Monographie du) [9]. Povzorz (de). Voy. B. Martin. PRILLIEUX (Ed.). Observations à loc- casion de la communication de MM. Costantin et Dufour sur une ma- ladie des Champignons de couche, 146. — Le parasite du Seigle eni- vrant, 168. — Sur une maladie du Cognassier, 209. — Intumescences sur les feuilles d'(Eillets malades, 370. — Fruits momifiés des Cognas- siers de l'Aveyron, 414. — Obs., 95, 169, 170, 192, 195, 267. Priorité (Questions de), 397, 400. Procès-verbal de vérification des comptes du trésorier par la Commis- sion de comptabilité, 106. Propositions (Quatre) relatives à la nomenclature émises par un comité de botanistes de Berlin, 137. PROTITS (G.). Recherches sur la struc- ture comparée des organes végéta- tifs des Kerriées, Spiréées et Poten- tillées [55]. Protocarez (Cypéracées) Gandog. nov. gen. [124]. Provence (Additions à la flore de Ja), 401. — (Plantes spontanées ou cul- tivées de) [109]. PRUNET (Ad.). Recherches anatomi- ques et physiologiques sur lesnceuds et les entre-nœuds de la tige des Dicotylédones [62]. Prunus lusitanica L. nouveau pour la France, 231. Pteris aquilina (Adaptation du) aux sols caleaires [107]. Pteropetalum (Capparidacées) Pax nov, gen. [160]. SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Puy-de-Dôme. Voy. Auvergne, Mont-- Dore. Pyrénées (Plantes des Basses-) rares ou nouvelles pour la flore de France, 230. — (Plantes vasculaires desy [176]. — Asperula cynanchica L. var. capillacea Lge, Conopodium Richteri Rouy sp. nov., Cynoglos- sum officinale var. scabrifolium Willk., Medicago Cupaniana Juss., Prunus lusitanica L., 234. — Voy. Pons. Pyrénées-Orientales (Flore des) [172]. — (Lichens des) [145] [146]. — Salvia lavandulefoliaWahl), 68. Q Quercus Ilex X Suber Pereira, 69. — Mirbeckii DR. en Algérie [116]. — occidentalis Gay en Algérie, 167. QuiNQUAUD (Eug.). Membre à vie, 415.. R Raisins (L'Aureobasidium Vitis sur les) [129]. Ramalina (Espèces européennes de) [144]. RAwoxD (A.). Rapport sur la situation financière de la Société à la fin de 1891 et propositions pour le budget de 1893, 91. — Nommé Trésorier honoraire, 95. Ranunculus chærophyllos var. asple- nifolius, 58. — saniculæfolius Viv.» 166. Rapports sur les herborisations de la Société pendant la session en Alge- rie. Voy. Algérie. — sur la situation financière dela Société à la fin de 1891, 91. REINBOLD (major Th.). Sargasses de l'Archipel Indien [17].— Les Rhodo- phycées (Floridées, Algues rouges) de la baie de Kiel [93]. REINKE (J.). Les Algues brunes et rouges d'Helgoland [88]. Rensch (P.-F.). La flore des Algues d'eau douce de la Géorgie australe [12]. — Contribution à la flore des TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. Algues marines de la Géorgie aus- trale [12]. hgNAULD (F.) et Carnot (J.). Musci exotici movi vel minus cogniti [141]. RENAULT (B.). Communication sur le Boghead [44]. Revue de botanique publiée par la Société Dodonæa à Gand [184]. — scientifique du Bourbonnais et du centre de la France [181]. REYNIER (A.). Nouvelle proposition de réforme dans la nomenclature bota- nique [189]. — Voy. A. Albert. Rhinanthus (Sur le genre) et le Rh. crista-Galli L., 308. — Genre du nom Rhinanthus, 39. Rhizina undulata Fr. [96]. Rhodophycées (Floridées, Algues rou- . ges) de la baie de Kiel [93]. Rhône. Voy. Lyon. Riccia Huebeneriana, 40;.— nigrella BG; 913. RicHarD (0.-J.). Sur la culture de l'Aponogeton distachyon |108]. RHucuanps (H.-M.). Sur la structure et le développement du Choreocolax Polysiphoniæ Reinsch [20]. Rosa. Rosiers du Cantal [102]. — R. graveolens var. arvernensis [103]. Rosellinia (Rapports entre) et Dema- tophora |171]. RosseTT: (C.). Hépatiques du nord- ouest de la Toscane [40]. Rosrrup (E.). Observations mycolo- giques [153]. — Recherches sur l'Ustilago Carbo [134]. ROTHPLETZ (A.). Algues calcaires fos- siles appartenant aux familles des Codiacées et des Corallinées [153]. Roumélie (Algues de) [18]. Roux (H.). Catalogue des plantes de Provence spontanées ou générale- ment cultivées [109]. Rouy (G.). Plantes des Basses-lyré- nées, rares ou nouvelles pour la flore francaise, 230. — Note sur le Maillea Urvillei de Sardaigne, 269. — Obs., 165, 209, 269, 274, 278, XXXVI, XLII. — Observations sur 211 quelques Dianthus de la flore fran- caise [109]. Roze (E.). Procés-verbal de vérifica- tion des comptes du trésorier, 106. — Note sur le mode de fécondation du Najas major Woth et du Cera- tophyllum demersum L., 361. — Obs., 135, 149, 169. Rubus ægeus L. Favrat sp. nov. [121]. RusseLL (W.). Etude d’un pistil bi- carpellé de Haricot, 368. S SACCARDO (P.-A.). Sylloge Fungorum omnium hucusque cognitorum [71 }- — Fungi Abyssinici a cl. O. Penzig collecti [71]. Saccorrhiza dermatodea J. Ag. (Bio- logie du) [90]. SAINT-LAGER (D'). Description d'une nouvelle espèce d'Orobanche : O. angelicifiza Péteaux et Saint-Lager [111].— Aire géographique de l’ Ara- bis arenosa et du Cirsium olera- ceum [111]. — Note sur le Carex tenax |112]. — Un chapitre de grammaire à l'usage des botanistes [123]. Salix fragilis à chatons bifurqués, 179. Salsola oppositifolia Desf., 48. — spinescens Moquin ? 49, 74. — zy- gophylla Bait. et Trab. sp. nov., 48, 13. Salvia lavandulæfolia Vahl., 68. — multifida Sibth. et viridis Desf., 163. Samos (Étude géologique, paléonto- logique et botanique de l'ile de) [121]. Saóne-et-Loire. Voy. Morvan. Sapin (Sur les canaux résineux de la feuille du), 196. Sargasses indiens [17]. SAUVAGEAU (C.). Sur les Algues d'eau douce récoltées en Algérie pendant la session, civ. — Obs., xxxvii. — Voy. Viala. Savoie (L'Epilobium palustre L. var. alpinum Lap. et le Carex clave- formis Hoppe en), 66, 69. 218 Saxifraga Cymbalaria L., XXIL. ScHIFFNER (Dr V.). Hépatiques rappor- tées par M. Naumann pendant lex- pédition de la « Gazelle » [41]. ScuiNz (D' H.). Potamogeton javani- cus et ses synonymes [159]. — De quelques Passifloracées africaines [162]. — Sur une collection de plantes du Transvaal [162].— Con- tributions à la connaissance des Gentianées africaines [165 |. SCHUEBELER. Sa mort [127]. ScHWEINFURTH (G.). Barbeya novum genus Urticacearum [166]. Scirpus pseudosetaceus Daveau sp. nov. [120]. Scleranthus (Sur quelques) de la flore francaise, 232. — perennis L. var. tenellus sv. oliganthus dans le Lot, 321. Scrinia. Voy. Magnier. Seigle enivrant (Le parasite du), 168. Seine-et-Marne. Voy. Paris. Seine-et-Oise. Plantes récoltées dans la vallée de Sausseron, 79. — Cir- sium Grenieri récolté à Montfort- l'Amaury et C. Forsteri près de l'étang de Grand-Moulin, 136. — Excursion bryologique à Montmo- rency, 172.— Riccia Huebeneriana découvert à Meudon, 407. — Ento- physalis Cornuana aux environs de Mantes, cxvirt. — Voy. Paris. NE (Espéces du genre) d'Asie, Senecio altaicus Schultz Bip. , 292. — atroviolaceus, campanulatus, De- lavayi, dictyonurus, Fargesü, Helianthus, kanaitzensis, lankon- gensis, lapathifolius, melanocepha- lus, mosoynensis, nobilis, phæni- cochetus, platyglossus, ruficomus, stenoglossus, tatsienensis, tenui- pes, tongolensis, tsangchanensis, vellereus, yesoensis et yunnanensis Franch. sp. nov., 284-306. — caca- liæfolius Schultz Bip. et var., 296. — Clarkeanus, 988. — Fauriei Franch., 291. — Jamesii Hemsley, 307. — mongolicus Schultz Bip., 292. — nimborum Franch., 295. — SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. oblongatus, 286. — paberensis, 288. — pyrropappus Schultz Bip., 305. — renatus, 285. — robustus Schultz Bip. et var., 300. — Sagitta Maxim., 298. — sagittifolius Baker (Feuilles du), 83. — Schmidtii Franch. et Sav. et Senecillis Maxim., 291. — sikkimensis, 285. — son- garicus Fisch., 304. Sensitives (Variations de pression du renflement moteur des), 365. Septoglœum Hartigianum Sacc., nou- veau parasite de l'Erable [95]. Serapias Lloydii K. Richter [101]. Session extraordinaire en Algérie (Alger-Biskra) en 1892, 1-cxxvil. — (Fixation de la), 78. — (Membres de la Société et autres personnes qui ont pris part à la), 1. — (Réunion préparatoire de la), 11. — (Bureau de la), vir. — (Programme de 1a), vII. — (Séances de la), IX, XXIII, XL. — (Rapports sur les excursions de la Société pendant la), LXII-XCIHIT. SETCHELL (W.-A.). Sur la biologie du Saccorrhiza dermatodea [90]. Sibérie (Algues de) [86]. — (Chloro- phycées de) [86]. — Voy. Baykal, Kamtschatka. Sicile (Mousses de) [40]. Singapour (Lichens de) [145]. — SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. Chan- gements survenus dans le personnel en 1891, 5-8. — Situation financière à la fin de 1891, 91. — Vérification des comptes du trésorier, 106. — Élection d'un trésorier, 106. — Sub- vention de 1000 franes, 192. — Élections et Bureau pour 1893, 415. Société d'études scientifiques de l'Aude; Bull. 11-111, 4891-1892 [179].— royale de botanique de Belgique, tom. XXX, 1891 [182]. — Linnéenne de Bor- deaux (Actes de la), vol. xL1v, 1890 [177]. — nationale des sciences na- turelles et mathématiques de Cher- bourg (Mémoires de la), tom. XXVII [123].— Dauphinoise pour l'échange des plantes, 2° série, 3° Bull., 1892 [190]. — Dodonæa à Gand (Revue TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. de botanique de la) [184]. — pour l'étude de la flore francaise [125]. — botanique de Lyon (Annales de Ia), 1890[178].— Linnéenne de Nor- mandie, Bull. 5* vol. 1891 [180]. — botanique suisse, fase. I [184]. — Valaisanne des sciences naturelles : la Murithienne, fasc. xix-xx, 1890- 1891 [183]. Spergula arvensis (Formes du) [185]. Spherocodium Rothepl. gen. nov. (Alg. foss.) [153]. Sphagnum nouveaux exotiques [150]. — cymbifolium, recurvum et sub- secundum, 176-177. Sphériacées [136]. Spinella (Muscinées) Schiffner nov. gen. [42]. — magellanica [42]. Spiréées (Organes végétatifs des) [55]. STAHL (E.). OEdocladium Protonema, nouveau genre d'(Edogoniacées [81]. STANDFEST (D* F.). Les Ormes à l'état fossile [156]. Statice confusa G.G. et lychnidifolia Girard, 163. STÉFANI (C. de), ForsyrH Mazor (D°) et BARBEY (W.). Samos; étude géo- logique, paléontologique et bota- nique [121]. | Stereocaulon tomentosum Laur., 375. Stictidées [139]. Stictyosiphon Decaisnei [20]. STIZENBERGER (E.). Les Lichens de l'ile de l'Ascension [82]. — Lichenæa africana [143]. — Remarques sur les espéces européennes de Rama- lina [144]. Streblonemopsis (Ectocarpées) Va- liante (Le genre) [19]. Strophanthus (Sur les) [165]. Sud-ouest de la France (Plautes vas- culaires du) [176]. Suisse. La Murithienne, Société valai- sanne [183]. — Société botanique suisse [184]. Symploca thermalis Gomont, CXXII. Synechococcus œruginosus Næg., cxi. — Cedrorum Sauvageau sp. nov., CXV. 219 Synechocystis (Algues) Sauvageau nov. gen., CXV. — aquatilis, cxvi. 4h Table des articles analysés dans la Revue bibliographique du tome xxxix [193]. TANFANI (H.). Sa mort [127]. Tapinothrix (Algues) Sauvageau nov. gen., CXXII. — Borneli, cxxiti. Tavet (Franz von). Voy. Brefeld. Tératologie. Voy. Monstruosités. Terfezia Hafizi ou Kamés de Bagdad, 10. — Leonis ou Kamé de Smyrne, 12. — Parallèle entre les Terfezia et les Truffes d'Europe, 15. — Voy. Tirmania. Terrains salants (Étude géo-botanique des), XXVIII. Tetrapedia Penzigiana de Toni sp. nov. d'Abyssinie [85] [94]. Tetraspora Poucheti Hariot, Algue pélagique nouvelle [94]. Thlaspi atianticum Batt., 70. Thorea (Sur le genre) [91]. THUEMEN (Félix von). Sa mort [191]. Tiges (Pression transmise à travers les), 407. Tirmania Cambonii, Terfas du sud Algérien, 275. Toparo (Aug.). Sa mort et hommage rendu à sa mémoire, 267. Toni (J.-B.). Revue systématique des genres de Fucoidées connus [15]. — Sur les genres d'Ectocarpées Ento- nema Reinsch et Streblonemopsis Valiante [19]. — Sur les Leptothriz dubia Næg. et L. radians Kuetz. [21]. — Sur une nouvelle espéce de Tetrapedia d'Abyssinie [85]. — Sylloge Algarum omnium ħu- cusque cognitarum [86]. — Alge abyssinicæ a cl. prof. O. Penzig collecte [94]. Topographie botanique [104]. Toscane (Hépatiques du nord-ouest de la) [40]. es Tougour (Algérie) (Herborisation de la Société à la forêt des Cèdres et au djebel), xci. 220 Toulon (Var) (Flore de) [98]. TRABUT (L.). Herborisation dans le massif de l'Aurés, 339. — Discours sur les applications des connais- sances botaniques à l’agriculture en Algérie, XVII. — Germination du Cocos nucifera, xxxvi. — Dévelop- pement des carpelles chez un Dattier mâle, XXXVII. — Sur la déhiscence des capsules dans le genre Euca- lyptus, xut. — Rapport sur une her- borisation à Ain M'lila, xcv. — Obs., XXXVI, XXXIX. — Indications que fournissent les plantes sauvages pour le choix des plantes à cultiver dans une région [116]. — Sur les variations du Quercus Mirbeckii DR. en Algérie [116]. — Voy. Bat- tandier, Mathieu. Transpiration des plantes [1]. Transvaal (Afrique) (Collection de plantes du) [162]. Trentepohlia pléiocarpes [95]. Trésorier (Rapport du), 91. — (Élec- tion d'un nouveau), 106. e d'Italie, sect. Trigantheum 13]. TniPET. Voy. Wolf. Triticum bicorne Forskal, 165. Trochiscia aspera Hansgirg, CXXVI. TnovEssART (D'). Les microbes, les ferments et les moisissures [25]. Truffes. Voy. Tirmania, Tuber. Tryllidiées [139]. Tuber. Nouvelles contributions à l'histoire de Ja Truffe, 10, 275. — La Truffe [68]. — Voy. Terfezia. Tunis. Voy. Cosson. Turbinaria Lamour. [88]. Turquie. Voy. Samos. U Ulmus. Ormes fossiles [156]. Ulothriz Braunii Kütz., cxxv. Urédinées (Sur quelques) | 74]. Uredo Viale Lagerh. [132]. Uromyces des Légumineuses [75]. Urticacées (Appareil laticifère des) Ustilago Carbo (Sur l') [134].— Avene SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. (Pers.) Rostr., Hordei Brefeld, Jan- senii Rostr. sp. nov., perennans Rostr. sp. nov. et Tritici Pers. [134]. V Vaccinium Myrtillus L. var. leuco- carpum Dun. dans les Vosges fran- caises, 409. Valeriana excelsa Poir., 83. Var. Voy. Hyéres, Provence, Toulon. Vateria Seychellarum Dyer in Baker, 149. Vateriopsis Heim nov. gen., 149. — Seychellarum, 149. Végétation (Influence des décortica- tions annulaires sur la) des arbres, 107. — sous le couvert des arbres, XXV. Velloziacées africaines [163]. Vendée. Matthiola oyensis [112]. — Voy. Noirmoutier. X Verbascum Nouelianum Franch. et X V. Regelianum Wirtg. dans le Lot, 394. Vérification des comptes du Trésorier, 106. Veronica anagalloides Guss., 136. Verrucaria nigrescens Pers. et var. fusca Nyl., 384. ViALA (P.). Monographie du Pourridié (Dematophora) |9]. — Obs., 161. — et Boyer. Une maladie des rai- sins produite par l'Aureobasidium Vitis [129]. — et SAUVAGEAU. Sur la Brunissure, maladie de la Vigne causée par le Plasmodiophora Vitis [130]. — Sur la maladie de la Cali- fornie causée par le Plasmodio- phora californica [130]. ViAUD-GnAND-Manais (A.). Note sur le Matthiola oyensis Mén. et V.-G.-M. [112]. — Catalogue des plantes vas culaires de Noirmoutier [113]. — Vicia atlantica Pomel et baborensis Batt. et Trab. sp. nov., 71. Vienne (Flore mycologique de la Haute-), 323. — (Characées de la Haute-) [176]. : VILBOUCHEVITCH (J.). Étude géo-bota- nique des terrains salants, XXVIII. TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÈRES. ViLMORIN (Ph.-L. de). Les Fleurs à Paris [191]. Viscum album. Dispersion du Gui [4]. Vitis. Callose de la Vigne, 263. — Pourridié [9]. — L'Aureobasidium Vitis sur les Raisins [129]. — La Brunissure [130]. — La maladie de la Californie [130]. — Un nouveau parasite dangereux de la Vigne [132]. Vosges (Le Vaccinium Myrtillus L. var. leucocarpum dans les), 409. Voyages botaniques en Algérie, 70. W Waini0 (Ed.). Étude sur la classifica- tion naturelle et la morphologie des Lichens du Brésil [28]. WAKKER (J.-H.). Sur un corps nouveau de la cellule végétale [58]. WanBunG (0.). Contribution à la con- naissance de la (lore de la Papoua- sie [166]. WanNSTORF (C.). Quelques nouvelles espéces exotiques de Sphagnum [150]. 221 Weiss (Ad.). Développement des poils de la gorge corolline du Pinguicula vulgaris L. [57]. West (W.). Notes sur les Algues du Danemark [84]. WiESNER. Changements de forme pro- voqués dans les plantes par la cul- ture à l'humidité et à l'obscurité [3]. WiLLE (N.). Characeæ [24]. WiLLEY (A.). Synopsis du genre Ar- thonia [34]. Worr(F.-0.), JaccanD et TRIPET. Bul- letin des travaux de la Murithienne [183]. Y Yunnan (Mousses du) [151]. Z Zacintha verrucosa Gærtn., 163. ZAHLBRUCKNER (D* A.). Plante monte- negrinæ : Lichenes [31]. — Contri- bution à Ja flore des Lichens de la Basse-Autriche [38]. — Sur la flore des Lichens de la Petite Tauern [78]. 222 SOCIÉTÉ BOTANIQUE DE FRANCE. ERRATA ET ADDENDA COMPTES RENDUS DES SÉANCES Page 182, ligne 13, au lieu de Dalkaus, lisez Balkans. — ‘231, ligne 2, au lieu de Juss., lisez Guss. — — ligne 12, au lieu de vernée, lisez nervée. — 232, ligne 16, au lieu de Lev. et Sw., lisez Leresch. — 960, ligne 15 (en remontant), au lieu de dans ses éléments, lisez dans ces éléments. — 277, ligne 17, au lieu de M. Motelay, de Bordeaux, lisez M. Lombard- Dumas, de Sommiéres (Gard). — — ligne 19, au lieu de M. Motelay, lisez M. Lombard-Dumas. -— 306, ligne 1 (en remontant), au lieu de Yéso, lisez Nippon. — 332, ligne 10 (en remontant), au lieu de soirée, lisez série. — 319, ligne 3 (en remontant), aprés bleuit, ajoutez par l'iode. — 381, ligne 9 (en remontant), au lieu de f. contorta Nyl., lisez f. Hoff- manni Ach. SESSION EXTRAORDINAIRE. Page C, ligne 6, au lieu de Phycosperma, lisez Ptychosperma. — — ligne 10, au lieu de fixes, lisez fixés. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE Page 99, ligne 10 (en remontant), au lieu de Vacinium, lisez Vaccinium. — 125, ligne 4, au lieu de s'éléve à 3000, soit 380, lisez s'éléve à 2900, soit 280. — 163, ligne 1, au lieu de Welloziaceæ, lisez Velloziaceæ. * ERRATA ET ADDENDA. 223 Le Secrétariat, tout en apportant le plus grand soin à la correction des épreuves, ne saurait être responsable des fautes échappées aux auteurs, et il ne se charge pas d'en faire le relevé ; mais celles qui lui sont signalées en temps utile peuvent étre l'objet de notes rectificatives ou d'errata insérés à la fin du volume. AVIS AU RELIEUR. Planches. — Les planches I, H et HI, si on les intercale à côté des articles welles accompagnent, doivent prendre place entre les pages 76 et 77 (la planche I en regard de la page 76) des Comptes rendus des séances. — La planche IV, en regard de la page LXI dela Session extraordinaire; la planche V, en regard de la page XXXVIII; la planche VI, en regard de la page CXXVII. Classement du lexte.— Comptes rendus des séances, 416 pages; — Session extraordinaire, CXXvVIL pages; — Revue bibliographique et Tables, 224 pages. Le Secrétaire général de la Société, gérant du Bulletin, E. MALINVAUD. 14936. —Libr.-Impr. réunies, rue Mignon, 2, Paris. — MAY et MOTTEROZ, directeurs